FSU tte Lg RENE HER #3 Ro sÈ À $ . “ a y g” '{ u Lis : f rl . « " Æ' A À a" k Fr b : HISTOIRE L'ACADÉMIE RONA LE | PES SGIENCES. ANNÉE M. DCCLXXXVI Avec les Mémoires de Mathématique &% de Phyfque, pour la même Année, Tirés des Roegiflres de cette Académie. DE LIMPRIMERIE ROYALE. BCE CLX XX VTIL {1 F Mis ‘ 20 Er OX PT Pr Lee RURALE E 3 T'AS POUR L'HISTOIRE. 4 ECON D Rapport des Commiffaires chargés, par l'Académie, des Projets relatifs a | ‘établiffement des quatre Hôpitaux. PAPER Re Nes RME AR UPS tn L Troifiéme Rapport des Commiffaires chargés, par l'Académie, de l'examen des projets relatifs à 1 ‘établiffement des quatre ER MM à ce fe de ne dates AU. 13 Oëfervations préfentées à l'Aadémie en 1786...... 43 Ouvrages préfentés à l'Académie... ..... sos... 45 Eloge de M. Guettard....,........ NAN Va de te be eh A7 Eloge de M, l'abbé de Guas................ 63 POUR LES MÉMOIRES. De PTION d'un nouveau genre de Plante. Par M. FoucEroux DE BONDAROY............ Page … Mémoire [ur la manière de diflinguer les Maxima des Minima dans le Calcul des Variations. Pax M. LE GENDRE. 7 Toifième Mémoire pour fervir à l'Hifloire anatomique des Tendons, ou fuite de la feconde Partie & de la Defcrip- tion particulière des Capfules muqueufes des tendons. . Par Ms br Fourcror : : "LIRE ER PEER ER ERA Mémoire fur la formation © les propriétés du Gaz hépatique. Par Je «même, : 1. 6 RE eee Quatrième . Mémoire Jur l'Éledtricité ; où l'on démontre deux principales propriétés du Fluide éledrique , dc. Par M. CouLOMB: 1.1, UE OPERNE pAOERURTE Le CUS Mémoire fur la el du ue de Roche, Par M. l'abbé Hays. MR RER UNE tie ES Première Comète ue en 17 86. Par M. MESsIER. 95 Mémoire contenant les obfervations de la Jeconde Cométe de 276 , 07c. Parle méme. MIEIER DER HS ee Obfervation du paflage de Mercure Jur le di 1 du Soleil, dc Par lesméme.s MINEURES ASE AS PME Mémoire {ur le Fer, confidéré dans [es différens états métalliques. Par M. VANDERMONDE, BERTHOLLET & MonNce. 132 Suite de la Théorie de dur & de Saturne. Par M. DE RP LACS LEO SOI LEAENE NE Rtibeers “1H 2ON Sur l'Équation Jéculaire de la Lune. Par Je même.. 235 DAT Be TUE: Mémoire Jur au nonvean gere d'Arbre. Aïlanthus glandulofa. L'Ailanthe glanduleux. Par M.DEsFoNTAINES. Page 265 Sur la Théorie de Mercure; cinquième Mémoire, dc. Par PA ANR ne nes... 272 Extrait des Obfervations affronomiques à philiques , faites à J'Oljervatoire royal , en l'année 1786, dc. Par M. le Comic pe NCASSINI in » à eine» sé eee a 314 Hifloire philique de l'année 1786. Par le même... 323 Hifloire célefle de l'année 1786. Par le même.... 332 Supplément, Extrait des principales Obfervations, faites depuis 1777 jufqu'en 1785. Par le même......... 363 Mémoire [ur le mouvement du cinquième [atellite de Saturne. Par M. DE LA LANDE.........,....,.., 372 Sur l'équation des fatellites de Jupiter, dont la période eff de quatre cents trente-fept jours. Pax Le même. ...., 386 Sur les Équations féculaires du Soleil & de, la Lune. Par Etmemenen UE Qi EEE ut «Re 390 Sur la maffe de Vénus, © fur la valeur des équations du Solal oe ax lesmène MB MS ET 398 Sur l'équation de Mars, © Jon moyen mouvement, Par le TRÉIE nie lle 2ô ban 2 8 PORN LE PU 40914 or vete oies 40 0 Oëfervations de Mars en quadrature, pour vérifier [a diflance au Sole Par: lesmene ve El RO 411 MÉMIC NS. - c'e ce rt PP EE lc se... 415 Obférvations des Planètes, &c. Par M. D'AGELET.. 418 Sur les Ætuves propres à la confervation des Grains. Par M. FoucEroux DE BONDAROY........... 423 Mémoire fur l'efet des Étincelles éle@triques , excitées dans Me Pa M MOoNGr ii. dracu e in 430 Olfervations fur le Traitement de la rage, Par M. PorraL. #40, TABLE. Mémoire fur le Voilier, érc. Par M. BROUSSONET. Page 450 Obfervations fur le traitement des Minérais de fer à la fonte. Par M. pu HAMEL....... LENS Examen d'un Sable vert cuivreux, du Péron. Par Me Due DE LA RocueroucauLp, BAUMÉ & DE Fourcroy. 465$ Notes fur l'Analyfe du même Sabl: vert, Par M. BERTHOLLET. Æ7A Sur une Criflallifation de Plomb, dc. Par M. DUHAMEL. 478 Rapport concernant les Cidres de Normandie. Pax M.* CaDer, LavoisiER, BAUMÉ, BERTHOLLET & D'ARCET. 479 Mémoire fur la Température des Souterrains de l'Obfervatoire royal. Par M. le Comte DE CassiNI........ 507, Mémoire fur la décompofition du Sil ammoniac, 7e. Pax MCORNETHE. 2. Li. 54 MEME, UMA Re 70e Obfervation fur le Mercure doux. Par le même.... 540 Obfervation fur un nouveau moyen de fe procurer l'efpèce de fluide élaftique, dc. Pa M. pe FourcroYy..... 546 Quatrième Mémoire, pour [ervir à l'Hifloire anatomique des Tendons:,:&c. Par le méme ent. 1.100.100 Nouvelles Obfervations Jur la conftruétion des Lunettes diplan- tidiennes, ou à double image. Par M. JEAURAT.. 562 Memoire [ur la non-application de la correétion de l’Aberration des Planètes, dc. Par le même............ 572 Mémoire fur la manière de parvenir à la connoiffance exade de tous les objets culiivés en grand dans l'Europe, à parti culiérement dans la France. Par M. l'abbé TESSIER. 574 Réflexions fur la décompofition de l'eau par les fubflances végétales © animales. Pax M. LAVOISIER...... 590 Memoire fur la nature de la fubflance [aline acide que l'on retire de la cerile, de la grofeille, &‘c. Par M.° DE BASSONE GC CORNETRE Reel es 0 à. {OT TAB LE, Obfervations des fatellites de Jupiter, faites à Périnaldo. Par JAcQuEs-PHILIPPE MARALDI........ + Page G13 Mémoire Jur les Intégrations par arcs d'ellipfe. Par M. 1e GENDRE slt et 00 D SH DÉTENU RTE Lis NOT Second Mémoire fur les Intégrations par arcs d “llple, à fur la comparaifon de ces Arcs, Par le même... 644 Olfervations fur la régénération de quelques parties du corps des Poiffons. Par M. BROUSSONET.......... 684 Moulin à moudre les pommes de terre, &'c. Par M. Baunmé. 689 Recherches fur l'intégration d'une efpèce fingulière d'Équations a différences finies, Par M. CHARLES......... 695 Suite des recherches fur une Equation Jfingulière. Par le même. 698 Suite de l'Effai pour connoître la Population du Royaume, &rc. Par M.° pu Séjour, le Marquis DE CoNporcer ÉSIDE BAPLAGE., 1: 10.20 lola» Se PME ET pe 703 Obfervarions fur l’Acide carbonique fourni par la fermentation des raifins, dc. Par M. CHAPTAL, de la Société royale de Montpellier 422081146018 fh utero ane ES Faure à corriger, pour les Mémoires de cette année Page 385, ligne 1, au lieu de 1786, life, 1787, 1# AA ‘1 i . Ft LT an Ad; à le à sou UTC Mig. “ere: +, Bu » be sm MO ds dus arh Le ave D 4 ANR ÉPrn O queust 25 Ex en 1 M: | pas hante ‘ ’ 62 1e M 2 at Dit PA: SSSR ni ados 1 D ie LAS PRE" À My LA SA ;. » : GA 10 Wg EE ou à + Fo | 4 A i L lausis aliens she; ai x TOR » RE D PC PATES TRE LMTES Fi db, Een 0 S: = er + LÉ, het HISTOIRE D E L'ACADÉMIE ROYALE DE SAS CT EAN CEETS. Année M. DCCLXXXVL à DEUXIÈME RAPPORT Des Commiffaires chargés, par l'Académie, des Projets relarifs à l'établiffement des quatre Hôpitaux. LR ayant été chargée par le Roï, de l'examen du Projet d'un nouvel Hôtel-Dieu, les Commiflaires qu'elle a nommés lui en ont rendu compte le 22 Novembre dernier. Ce Rapport a été publié par ordre du Roi; & Sa Müjeflé a adopté les vues qui y font propolées, en fe Hifl. 1786. A 2 HisToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE déterminant à établir quatre nouveaux hôpitaux aux extrémités de Paris. M. le Baron de Breteüil, par fa lettre à l'Académie, du 29 Décembre, a defiré que les mêmes Commiffaires, qui avoient été chargés de cet examen, s'occupaffent des projets qui doivent en être la fuite, & ils en rendiffent compte à l’Académie. Les difpofitions qui doivent réfulter de ce rapport, ont plufieurs objets, 1. le choix des emplacemens ; 2 la diftribution intérieure, relativement à la falubrité de l'hô- pital, à la commodité des malades, & à la facilité du fervice; 3. l'examen des dépenfes, & les moyens d'éco- nomie dans les conftruétions , tant par la fimplicité des édifices que par la réduction des accefloires. Les Commiffaires de l’Académie fe font empreflés avec zèle d’obéir aux ordres du Roi, de remplir fes vues bien- faifantes, & de répondre à l'aétivité du Miniftre du dépar- tement de Paris, qui eft conflamment occupé de cette grande entreprile. Ils rendront compte fucceffivememt à l'Académie des diflérens objets dont ils font chargés ; ils commencent aujourd'hui par le premier, Îe choix des emplacemens. #® L'Académie, en formant le vœu que l’'Hôtel-Dieu actuel füt partagé en quatre hôpitaux, a propofé au Gouverne- ment d’en placer deux dans Îles mailons de Saint-Louis & de Sainte-Anne, l’un au nord, l’autre au midi de Paris; de prendre l'emplacement des Céleflins pour y faire un troifième hôpital au levant, & de placer le quatrième au couchant, vers l’École-militaire, ou du moins dans la partie occidentale de Paris. Nous avons vifité les trois maifons ou emplacemens déterminés & indiqués dans le rapport, & nous avons reconnu que la maifon de Saint-Louis, une des dépen- dances de l'Hôtel-Dieu, eft un très-bel hôpital, bien bâti, bien confervé, & d’une conftruétion par-tout dirigée avec intelligence, à la falubrité & à la commodité des malades. Il y avoit de 6 à 700 malades le jour que nous y avons DES SCIENCE s. 3 été; & comme la maifon n’a qu'environ 300 lits, il s'enfuit qu'il y avoit deux & trois malades dans le même lit. Mais à ce défaut près, qui tient au petit nombre des lits, il règne dans la maifon beaucoup d'ordre & de propreté, Le rez-de-chauflée eft bas & humide: on ne peut pas y mettre des malades, & il convient de le réferver pour des magafins. Le premier étage, où font actuellement les ma- lades , n'en peut guère contenir que 400 couchés feuls dans un lit. Mais il eft facile d'angmenter Ja capacité de cet hôpital, foit au moyen des bâtimens accefloires & exiftlans, où l’on pourra placer quelques malades, & de deux galeries neuves, qui feront conitruites Pour en contenir chacune environ 400 ; foit au moyen d'une feule galerie & d'un étage élevé au-deflus du premier , dans Îe corps mème du bâtiment. Ces galeries neuves auront l'avantage qu'elles ferviront à recevoir les malades qui {e trouveront à Saint-Louis, au moment où on travaillera au corps du bâtiment; & qu'on ne fera pas obligé de les faire refluer à l'Hôtel-Dieu, où ils y augmenteroient, pendant ce temps, la confufion & le mal-aife. I n'y a dans la maifon de Saint- Louis qu'une petite quantité d’eau, & on affüre qu'elle n'eft pas bonne à boire. Nous ÿ avons reconnu un autre inconvénient, c’eft qu'il n'y a point de conduite pour les immondices ; elles coulent dans les marais, d'où elles infectent & l'hôpital même & toute la partie de Paris qui en eft voifine. On dit que l’on y pratique actuelle- ment une conduite, mais découverte, pour faciliter l'écou- lement de ces immondices. Nous expoferons bientôt les moyens que nous imaginons pour remédier à ces inconvéniens. L'hôpital Sainte-Anne, ou de {a Santé, fitué près de l'Oblervatoire, eft fur un terrain élevé & en bon air. I y a quelques bâtimens aflez bons, mais qui reflemblent moins à un hôpital qu'à une grange, dont ils font réellement le fervice. Hs font trop peu étendus pour mériter d’être con- fervés; ils géneroient infiniment dans l'ordonnance d’un A ij 4 HisrofrE DE L'ACADÉMIE ROYALE nouveau plan, & il n'en réfulieroit qu’une foible économie. Mais ce terrain eft vafte; il contient environ 15 arpens, & il y en a plus de 60 au-dehors, où on pourroit s'étendre s'il étoit néceffaire. L'eau de Sainte-Anne efl fournie par Arcueil; & comme cet hôpital n'a été que rarement ouvert jufqu'ici , comme les bâtimens ne renferment pas un locai où on puifie admettre beaucoup de malades, il n'ya peut-être pas aétuellement une quantité d'eau fufhfante pour 1200 malades; mais il fera facile de l’augmenter , & ül réfulte de l'examen que nous avons fait, que les deux maifons de Saint-Louis & de Sainte- Anne, qui toutes deux font des dépendances de l'Hôtel-Dieu, offrent, l’une un hôpital tout conftruit & fufceptible d’être agrandi pour recevoir plus de malades, l’autre un terrain vafte & propre à y établir un hopital confidérable. Quant aux Céleflins, où nous propofions de placer le troifième hôpital , NOUS aVONS tlOUVÉ, lorfque nous en avons fait la vifite, que la moitié des bâtimens font vieux & ne peuvent pas ètre confervés. L'autre moitié peut fervir, mais elle aura d’abord l'inconvénient de nuire à l'ordonnance générale des bâtimens de l'hôpital, & d'empêcher la dif pofition la plus propre à la falubrité. Il feroit en outre difficile de difpofer à fon gré les bâtimens fur ce 1ocai dont 1a figure eft irrégulière, & échancrée par plufieurs parties de terrain, qui y ont été priles pour différentes deftinations. Ce local eft d’ailleurs trop borné; il ne con- tient guère que neuf à dix arpens, & c'eft bien peu pour un hôpital de 1200 malades: il y a impofhbilité de s'étendre: à caufe du voifmage de l’Arfenal. Mais le plus grand incon- vénient, c’eft que le foi d’une partie de ce terrain eft inondé dans les débordemens de la Seine. En 1740 , les eaux font montées de quatre pieds dans le cloitre du couvent. 1 faudroit donc renoncer au rez-de-chauflée des bâtimens confervés, il faudroit remuer beaucoup de terre & élever une partie du fol pour mettre le tout à l'abri de l'inon- dation. Ce n’eft pas tout encore : la maifon & l'emplacement D'IENS'' SMNC'RE/NTCIE S: s des Céleftins ont déjà des .deflinations d'utilité publique, annoncées par des arrêts du Confeil, revêtus de lettres patentes; & en fuppofant que le Roi fe déterminät à revenir fur ces premières deflinations, il faudroit dédom- mager les parties intéreflées. Tous ces travaux, toutes ces précautions, ces dédommagemens,exigeroient des dépenfes dont le réfultat feroit d’élever un hôpital dans un local petit, ferré, humide, & par conféquent mal-fain. Nous avons donc été forcés de renoncer aux Céleftins; & en connoiflant mieux le local, nous ne pouvons plus l'indiquer au Gouvernement. On a propolé à M. le Baron de Breteüil différens terrains, foit dans la partie haute de a Seine & à lorient de Paris, foit dans la partie bafle & à Foccident. Mais ces terrains qui doivent être d’une grande étendue, font auffi d’un prix confidérable. Ce Miniitre fait que l'intention du Roi eft que l’on n’épargne rien fur ce qui fera néceffaire à la gué- rifon & même à la commodité des malades : mais que l'on emploie d’ailleurs dans ces grands & utiles établiffemens tous les moyens poflibles d'économie pour ménager les fonds qu'a fournis & que fournira la charité publique, & les fonds du Trélor royal que Sa Majefté y deftine. On a cru en conféquence pouvoir choifir pour cet ufage d'utilité générale, les terrains des maifons religieufes fufceptibles d’être converties en hôpitaux; & on a propofé pour 1a partie orientale de Paris, la maïfon des religieufes hofpi- talières de la Roquette, faubourg Saint-Antoine, & pour la partie occidentale , l'abbaye royale de Sainte-Périne de Chaillot , faubourg de la Conférence. Confultés fur ce choix, chargés de le communiquer à l’Académie, nous allons lui rendre compte des raifons qui le motivent, & qui peuvent fa déterminer à lapprouver. Le terrain des religieufes hofpitalières de la Roquette eft dans une partie fufhfamment élevée du faubourg Saint- Antoine ; il contient cinquante arpens, & il y a par con- féquent beaucoup plus d’efpace qu’il n’en faut pour les 6 HisTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE bâtimens d’un hôpital de douze cents malades. On peut objeéter que cette maifon eft peu éloignée de celle de Saint-Louis ; & que voulant conftruire quatre hôpitaux pour les befoins de la Capitale & pour fuppléer à l'Hôtes Dieu établi au centre, il faudroit les placer aux extré- mités & dans des points également diftans. C’eft en eflet une des conditions que fon doit fe propoler de remplir dans le choix de ces emplacemens ; mais on n'eft pas abfolument maître de les prendre où l’on veut. La cherté des terrains, la néceflité de l'économie qui fait préférer un fol qui ne coûte rien à celui qu'il faudroit payer, doivent faire difparoître le foible inconvénient de la pro- ximité de ces deux hôpitaux. D'abord cette proximité n'eft pas fi grande, puifque leur diflance eft d'environ mille toifes, ou d’une petite demi-lieue. Enfuité cette proximité favorile les befoins des quartiers où elle aura dieu ; ces quartiers font ceux de Paris où il y a le plus de pauvres. Saint-Louis répondra aux faubourgs Montmartre, Saint-Denys, Saint-Martin, au faubourg du Temple; la maifon de la Roquetie fervira aux paroiles Saint-Paul & Sainte-Marguerite. La proximité de ces hôpitaux fera donc plutôt un avantage qu'un inconvénient. Cette maifon de Îa Roquette eft déjà un hôpital ; les religieufes qui le def- fervent font déjà vouées au fervice des malades ; & le Gouvernement étant dans l'intention de choiïfir des mailons relisieufes & de pieufes fondations pour les confacrer au pieux établiffement des nouveaux hôpitaux, il n’a pu faire un meilleur choix dans ces quartiers, que celui de a maifon des religieufes hofpitalières de la Roquette. Dans la partie occidentale de Paris, nous avions d’abord eu en vue les environs de l'École-militaire pour y placer. le quatrième hôpital ; mais nous avons confidéré que le faubourg Saint-Germain & le Gros-caillou ne font pas les quartiers qui contiennent le plus de pauvres. Ces quartiers ont d’ailleurs l’hofpice de Saint-Sulpice, qui a 128 lits, la Charité qui en a 208, & ils auront plus Join l'hôpital DUENSUAS, (CRE NLC-E $, 7. Sainte-Anne, qui en contiendra 1200. Nous avons reconnu que Îa diftance de Saint-Louis à l'hôpital placé près de l'École-militaire feroit très-grande, & que les quartiers des Porcherons, de la Ville-l'évêque & du Roule, auroient un chemin confidérable à faire pour y porter leurs malades, avec l'inconvénient de leur faire traverfer à tous la rivière, Nous avons donc cru devoir nous déterminer à propofer de * placer cet hôpital de l’autre côté de l'eau ; & ne pouvant pas non plus ni trop l’éloigner du Gros-caillou, à qui cet hôpital doit être utile, nile porter dans des quartiers où le terrain fortemployé, feroit trop cher, on n’a pu choilir que Chaillot ou le faubourg de la Conférence, qui fe rapproche des quartiers du nord, fans trop s'écarter de ceux du midi. Encore le terrain eft-il aflez cher dans ce canton, pour ne pas pouvoir penfer à celui qui feroit bâti, & dont l'acqui- fition feroit trop difpendieufe. L'économie demandoit qu'on y trouvât quelque maifon religieufe qui poflédât un grand emplacement ; le Gouvernement à jeté les yeux fur celui de l'abbaye royale de Sainte- Périne : eile eft fituée dans 1a partie haute du faubourg, à peu de diftance de l'avenue du Cours qui conduit à Neuilly, & à l'entrée de Chaillot. L'air y eft pur & fain; le plan-terrier de la feigneurie nous a fait voir que le terrain de cette Abbaye contient onze arpens trente-quatre perches, ce qui, à la rigueur , peut fufhre pour l'hôpital qu'on fe propofe d’y conftruire. Mais il y a du côté du Cours un terrain non bâti, qui con- tient environ quatre arpens, & qui, s'il n’eft pas trop cher, peut être ajouté à celui de Sainte-Périne. I y a dans ce choix de l’abbaye de Sainte-Périne, l’in- convénient que les malades du Gros-Caïllou, feront obligés de pafer l’eau Pour Y arriver; mais il eft préférable à celui de faire traverfer la rivière à tous les malades de 1a partie du nord, infiniment plus peuplée de pauvres. Puifque les uns ou les autres doivent pañier l’eau, il vaut mieux que Fhôpital foit établi où il y aura Îe plus de malades, & que le petit nombre foit aflujetti à inconvénient du 8 H1isTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE paflage. On peut objeéter encore que plufieurs des chemins qui conduiront à cet hôpital de Sainte-Périne, tels que Ja chauffée de Verfailles, les allées du Cours, feront découverts, & que les malades y fouflriront quelquefois des intempéries de la faifon. Mais les malades qui viendroient par ces routes ne feroient que ceux des quartiers du Louvre, du Palais- royal & de la place Vendôme. Ce fera certainement le très-petit nombre. La majeure partie viendra des Porcherons, de la Ville-l'évèque & du Roule, & ils arriveront en fuivant la rue du faubourg du Roule & la rue neuve de Berry, jufqu'à Chaillot. Une des conditions effentielles dans l’em- placement d'un hôpital, c’eft d'être en bon air, & par conféquent fur un lieu un peu élevé; c’eft d’être placé à une diftance convenable. On ne peut obtenir un ou plufieurs avantages que par le facrifice de quelqu’autre. Mais il eft aifé de prendre des précautions pour préferver du froid, qui eft l’intempérie la plus à craindre, le petit nombre de malades qui viendront par cette voie découverte. L'hu- manité veut que l’on ait des brancards couverts pour tranf- porter les malades, même dans Îes chemins abrités. Mais une objection qui paroït aflez forte contre le choix de ces emplacemens de Säint-Louis, de la Roquette, de Sainte-Anne & de Sainte-Périne, c’eft qu'aucun de ces quatre hôpitaux ne fera placé près de la rivière, & ne jouira de l'avantage d'y trouver l'abondance d’eau dont un hôpital a befoin. Îl ne s’agit pas feulement de l’eau qui fert de boiflon, mais de celle qui doit être employée à tous les ufages domeftiques & à l'entretien de la propreté, toujours eflentielle, puifqu’elle eft un des moyens de guérifon. En propofant de diftribuer ainft les hôpitaux, nous n'avons point négligé cette confidération importante. Nous obfer- verons d'abord que fi la proximité de fa rivière a un grand avantage, celui de procurer avec abondance & facilité l'eau, qui eft indifpenfablement néceflaire, cette proximité a auffi fes inconvéniens. Le voifinage de l'eau eft une fource conftante d'humidité; on y eft exposé aux brouillards : c’eft une la DES SCIENCES. 9 une des raïfons qui nous ont portés à rejeter l'emplacement de l'ifle des’Cygnes. On a certainement à gagner pour Îa falubrité, en plaçant l'hôpital fur un fieu élevé, éloigné des brouillards & de toute humidité. Les quatre hôpitaux choilis jouiront pleinement de cet avantage: les terrains qui y font deftinés font parfaitement fecs, & l'air y eft pur & bon. I ne s’agit que de leur procurer de l’eau abon- damment à cette diftance de a rivière, & de les débarraffer” facilement de leurs immondices. Voici les reflources que l'on peut avoir à cet égard, & les moyens que nous ima- ginons que l'on peut. employer. La maifon de Saint-Louis tire fes eaux des hauteurs de Belleville & de Ménilmontant ; les eaux qu'on a, ou qu’on pourra avoir dans la maifon de Ia Roquette, defcendent des mêmes hauteurs, & on aflure que toutes ces eaux ne font pas bonnes à boire. C’eft une voie embarraffante & une dépenfe toujours renouvelée , que celle d’en faire venir à cette diftlance de la Seine par des voitures : if eft bon que l’eau y foit toujours fous la main, qu'elle y foit en grande mafle; c’eft une réferve qui a plus d’une utilité. Sans avoir mefuré {a quantité d’eau qui arrive actuellement à Saint-Louis, fans avoir pu encore examiner les reflources que Île local des environs de la Roquette peut fournir , nous favons que les fources de Belleville donnoient au grand réfervoir d - la Ville, placé près le Pont-aux-choux, & au- jourd’hui détruit, quatre à cinq pouces d’eau en été & dix à douze en hiver. Ces eaux fervent encore au nettoiement du grand égout ; mais on peut les faire pañler à Saint-Louis ; on peut, fi l’on veut, en emprunter une partie pour la Roquette, elles retomberont toujours dans cet égout. Nous croyons pouvoir avancer qu’il fera facile de procurer à chacun de ces deux hôpitaux trois pouces de ces eaux; & quant à l’eau deftinée à la boiffon & à tous les ufages où l'eau de bonne qualité eft néceffaire, on la pourra tirer, foit des baflins de la pompe à feu, foit de tout autre moyen qu feroit employé pour amener de l'eau à Paris. Les conduites Hif. 1786. B yo HIisTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE des eaux de la pompe à feu font déjà arrivées jufqu’à Ja Roquette , & on nous aflure que l'élévation du fol de Saint- Louis, permet également qu'elles puiflent y arriver. Le fuperflu de ces eaux augmenté par les eaux pluviales , fera recueilli dans un réfervoir, & y formera une mafle d’eau; réferve utile en cas d'incendie, & habituellement néceffaire pour nettoyer le conduit des immondices. Les mêmes baffins de la pompe à feu fourniront de l’eau à Sainte - Périne, qui en eft peu éloignée : il y. a une conduite de ces eaux qui pañle devant la porte du couvent; mais fans doute qu’il fera plus fimple de les tirer des baffins mêmes par les der- rières de Chaillot & par une conduite directe. Quant à la décharge des immondices & à la vidange journalière des fofles, nous croyons qu'on y pourra pour- voir à l'égard des maifons de la Roquette, de Saint-Louis & de Sainte Périne, au moyen du grand égout -turgot qui fait le tour de la moitié de Paris , depuis le Pont-aux-choux jufqu’à Chaillot. Ces trois hôpitaux n’en font pas affez éloignés pour qu’on ne puifle pas conduire de chacune de ces maifons, des égouts particuliers à ce grand égout. Cet égout particulier eft déjà conflruit en partie à Chaillot ; on en a fait un il y a quelques années de ce côté, qui, au moyen d'une communication fervira à l’hôpital de Sainte - Périne. Les immondices feront portées par ces égouts, & chaflées par l'eau qu'on y fera tomber en mafle des réfervoirs conftruits dans chacun de ces trois hôpitaux. Ces amas d’eau étant lâchés, s’il fe peut, à la fois & à la même heure, dans ces trois maifons, procureront une quantité d'eau confidérable , qui circulera autour de Paris, & lavera l'égout jufqu'à Chaillot où il fe jette dans la rivière. Cet égout en fera donc mieux tenu, plus propre , & il aura moins d’odeur dans les endroits où % eft encore découvert. L'hôpital Sainte- Anne tirera de l’eau pour fa confom- mation , foit des fources d’Arcueil, foit encore de celle des moulins près Fontenai-aux- Rofes, dont le Gouver- DE SNSIC TELNC 6 IT fement s'occupe de faire amener Îés eaux à Paris, & dont il pourra donner trois à quatre pouces pour cet hôpital; & un égout conduit à la rivière de Bièvre ; au - deffous des manufaétures des Gobelins, procurera la décharge des immondices de cette maïfon. Nous avons Fhonneur d’obferver à Académie , que tous les moyens dont nous avons donné ici l'idée, ne font pas des moyens entièrement décidés & arrêtés, qui ne puifient pas être remplacés par de meilleurs, ou modifiés pour de légers inconvéniens. Ces moyens propolés font le réfultat d'un examen provifoire, qui a été néceflaire pour déter- miner le choix des emplacemens, & démontrer la conve- nance du local. Sans doute une infpeétion plus approfondie de ce local, une infpection détaillée, qui ne peut avoir lieu que dans l'exécution même des projets, offrira , & des reffources, & des difficultés qui feront varier ces moyens. Mais quels que puiflent être ces changemens, nous croyons que les quatre emplacemens, de Saint- Louis, de Sainte-Anne, des hofpitalières de la Roquette, & de l'abbaye de Sainte-Périne de Chaillot, font bien fitués, dans une pofition fuflifamment élevée & en bon air; nous croyons qu'il fera facile de les approvifionner d'eau, de les débarrafler de leurs immondices; nous pen- fons que les quatre hôpitaux y feront parfaitement bien placés, & que l’Académie peut approuver le choix de ces emplacemens. Nous nous fommes occupés, & nous nous occupons encore du foin d'acquérir des lumières fur la diftribution intérieure & fur la conftruétion de ces hôpitaux. Nous avons deflein d'examiner & de comparer les difpofitions & les conftruétions des hôpitaux étrangers. On n'a point entrepris le voyage d'Italie & d’Allemagne , parce que ce voyage feroit long, & qu'on eft preffé par l’impatience de foulager les pauvres; parce que d’ailleurs nous nous fommes procurés {es plans & les defcriptions de plufieurs de ces hôpitaux : mais M. Tenon & M. Coulomb, font B ij 12 * HiSToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE partis pour aller en Angleterre & en Hollande, y vifiter les hôpitaux, en remarquer les avantages & les incon- véniens, afin de fe procurer ces avantages , & d'éviter les inconvéniens. Et tandis que les autres Commiffaires. continueront à s'occuper à Paris des plans de diftribution intérieure des bâtimens, fi les emplacemens ici défiynés font adoptés par le Gouvernement, on commencera à préparer les terrains pour les difpofer à recevoir les conftructions nouvelles. Fair à l'Académie Ie vingt juin mil fept cent quatre - vingt-fept. Sigré LAssOoNE, DAUBENTON, TiLLET, BAILLY, LAVOISIER, LA PLACE, D'ARCET. Æ TENON & CouLoms abfens. DiENS LSNCNEUR N'IC/-E.S, a w, TROISIÈME RAPPORT Des Commifaires chargés, par l'Académie, de l'examen des projets relatifs à l'établiffement des quatre Hôpitaux. JE avons rendu compte à l’Académie, le 20 Juin dernier , des emplacemens qui étoient propofés pour les quatre hôpitaux ; ces emplacemens étoient ceux des maiïfons de Saint-Louis & de Sainte-Anne, qui font des dépendances de l'Hôtel -Dieu, & ceux des mailons des religieufes de Sainte-Périne de Chaillot & des hofpitalières dela Roquette. L'Académie a approuvé les raifons qui nous portoient à adopter ces quatre emplacemens ; & le Roi, fur l'avis de l’Académie , a rendu, le 22 du même mois, un arrêt du Confeil, & le 10 Août fuivant un fecond arrèt , interprétatif du premier, portant attribution des terrains de Saint- Louis & de Sainte- Anne à deux des quatre hôpitaux ; érection en titre d'hôpital de la maifon & du terrain des fœurs hofpitalières de la Roquette ; & appli- cation à un quatrième hôpital de la maiïfon & du terrain de l'abbaye de Sainte- Périne. En conféquence de cette volonté du Roi, on s’'eft occupé des formes requifes pour l'union , la tranflation ou la fuppreflion de ces deux maifons religieufes. On alloit commencer les procédures néceflaires, lorfque le Roï a jugé à propos de fupprimer l'École- militaire, établie près de Paris, & d’en donner les terrains & les bâtimens à Îa ville , pour y placer un des quatre hôpitaux. Cet hôpital de l'École-militaire remplacera celui de Sainte - Périne. Tel eft donc aujourd’hui l'état des chofes ; les empla- cemens deflinés aux quatre hôpitaux font ceux de Saint 14 HISTOIRE DE L'AcADÉMIE ROYALE Louis, de Sainte-Anne, de la Roquette & de l'École- militaire. Il n’y a point de difficulté pour commencer incef- famment les travaux à Saint-Louis, où oneft parfaitement libre ; à l’École-militaire qui fera évacuée au 1. Avril. L'établiflement de Sainte-Anne demande un examen parti- culier pour connoître fi ce terrain eft fouillé en carrières, & afin de juger quels feront les travaux néceflaires pour en aflurer le fol. L'érection de la maifon de la Roquette en titre d'hôpital, & fon attribution à l'un des quatre hôpitaux exige, fuivant les loix & fuivant les formes canoniques , une information & une procédure. Il en réfultera un retard de uelques mois. M. l’Archevêque a nommé un Commiflaire eccléfiaftique chargé de cette information , & la procédure a été entamée à la requête de M. le Promoteur de l'Arche- vêché de Paris. C’eft donc l’iflue de cette procédure qui règlera le temps où le Gouvernement pourra faire com- mencer, fur le terrain de fa Roquette, la conflruétion du quatrième hopital. Nous avons été autorifés à inftruire l’Académie de ces détails, pour lui annoncer les intentions du Gouvernement à cet égard. La bonté du Roi a adopté le projet de tranf- férer l'Hôtel-Dieu dans un lieu plus falubre ; elle à agréé la propofition que l’Académie a faite de divifer cette maifon en quatre hôpitaux; & la même bonté s’eft manifeflée par les ordres que Sa Majefté a donnés pour que l'exécution de ce projet füt fuivie avec activité. Nous avons dit dans notre dernier Rapport, qu’après le choix des emplacemerfs, nous devions nous occuper des plans de Ja diftribution intérieure des hôpitaux dont nous n'avions propolé que Ha difpofition générale en lignes parallèles ; difpofition adoptée par l’Académie. C’efl à cette diftribution que nous avons donné tous nos foins ; mais nous avons dû attendre pour nous en occuper, le retour de deux de nos confrères, M. Tenon & M. Coulomb, qui étoient allés vifiter les hôpitaux étrangers les plus voifins de nous, c'eft-ä-dire ceux de l'Angleterre & de Ia x DUEUS US CITE NLCER :s, 15 Hollande, pour en joindre lexamen à celui que nous avons fait d’un nombre d'hôpitaux des autres nations de l'Europe, par le moyen des defcriptions & des plans que nous nous fommes procurés. Des raiïfons particulières ont empêché les deux Commiffaires d’aller en Hollande, & leur examen s'eft borné aux hôpitaux d'Angleterre. Revenus trop tard & dans un temps trop proche de la mauvaife faifon, les travaux n'ont pu être commencés l’année dernière : nous nous fommes occupés cet hiver à tout préparer pour Île printemps. C’eft fur cette comparaifon de tous les hôpitaux que doit porter le choix des formes & des diftributions intérieures. Le compte que nous allons rendre à l’Académie fera partagé en deux parties. Nous lui expoferons dans la première quelques-unes des obfervations que nos confrères ont faites fur les hôpitaux d'Angleterre ; nous ui propo- ferons dans la feconde la forme & les diftributions que nous croyons qu'il convient de donner aux quatre hôpitaux deftinés à la ville de Paris. PREMIÈRE PARTIE. IL y a trois efpèces d’hôpitaux en Angleterre : les hôpitaux qui font fondés & qui ont des revenus fixes ; les hôpitaux des paroïfles, entretenus par des taxes impofées fur les habitans; enfm les hôpitaux qui fubfiftent par des contributions volontaires, & qui reçoivent un nombre de malades proportionné à l'étendue de ces contributions , conflamment foutenues & tous les ans renouvelées. Les bâtimens de ces hôpitaux font en général comme les nôtres : les uns ont été conftruits pour en faire l'afyle des pauvres malades, & difpofés dans cette vue fuivant l'intelligence & - le génie de l’architeéte qui les a bâtis; les autres formés de maifons deftin£ées d’abord à des habitations & adaptées enfuite, autant qu'il a été poflible, à l'ufage des malades ; c'eft de cette dernière efpèce que font à Londres la plupart des hofpices des paroifles. Ces hôpitaux ont, comme ceux 16 Hisrorrx DE L'ACADÉMIE ROYALE des nôtres qui font dans fe même cas, le défaut de n'avoir pas été conftruits pour leur objet actuel. Mais, avant que nos confrères allaffent en Angleterre, nous avions pris un parti fur la difpofition générale d'un hôpital. Nous avions propofé dans notre premier Rapport à l’Académie, ue les bâtimens fuflent conftruits & rangés en lignes parallèles ; nous avions même arrêté entre nous, que ces parallèles feroient divifées en parties ifolées, & formant des pavillons féparés. La difpofition fuivie dans le plan d'hôpital adapté à ce Rapport, avoit déjà été indi- uée & agréée par Îles Commiffaires afflemblés. Nous allions chercher en pays étrangers , ou des idées nou- velles ou des autorités pour appuyer celles que nous avions le deffein de propofer; nous demandions fur-tout des faits. Nous avons eu à cet égard toute Ia fatisfaction que nous pouvions defirer. Quoique la raifon feule & fans aucune expérience püt fufhre pour affurer que des bâtimens parallèles, des pavillons ifolés feroient une habitation faine & falubre, il étoit cependant très-fatisfaifant de trouver cette expérience déjà faite & faite en grand. Les hôpitaux de Portfmouth & de Plimouth deftinés aux matelots & aux troupes de mer, & pouvant contenir l’un 2000, l’autre 12 où 1400 malades, ont cette difpofition en lignes paral- lèles, & en pavillons ifolés ; avec cette diflérence que Fhôpital de Portfmouth offre des parallèles qui ne font féparées que par des rues de 18 pieds de large , & où l'air n’a pas une circulation affez libre ; au lieu que celui de Plimouth, compofé de pavillons ifolés, & rangés autour d’une cour très-vafle, a une difpofition prefque femblable à celle que nous avions déjà préférée. L'hôpital de Plimouth eft reconnu pour très-falubre. Cet hôpital eft donc un témoin fubfiftant, & depuis vingt-quatre ans, de la falubrité qu'auront les nouveaux hôpitaux dont nous propolons les difpofitions. Ce n'eft pas la feule expérience que nos confrères aient eu l’occafion de recueillir; ils ont retrouvé dans tous les DR EMNSIEU IE IN CE & 17 les hôpitaux d'Angleterre , un ufage que nous defrions d'établir dans les nouveaux hôpitaux, celui de ne mettre qu’un petit nombre de malades, c'eft-à-dire, de douze à trente dans la même falle. Cet ufage fi oppolé à celui de f’Hôtel- Dieu de Paris, qui les y accumule jufqu’au nombre de trois ou quatre cents, nous annonce que Îes réfultats pour la falubrité & la guérifon doivent être également oppofés. Nos Commilaires ont trouvé dans plufieurs hôpitaux le foin de baigner les malades , pour les laver lorfqu'ils entrent à l'hôpital. M. Tenon, l'un de nous, avoit déjà, en 1781, montré l'utilité de ce foin, & il avoit confeillé de l’employer /a) ; nous penfons comme lui, & nous croyons feulement que dans bien des cas il fufhra d’éponger les malades pour leur nettoyer Îa peau & faciliter cette tranf- piration, qui eft le premier des remèdes. On les guérit déjà en partie, en rétabliflant la propreté, une des fources de {a fanté des riches, & dont la privation eft inféparable de la pauvreté. L'ufage des ventoules pour renouveler l'air des falles, eft aufli prefque général en Angleterre ; nous en avons dans plufieurs hôpitaux, & particulièrement dans l'hôpital Saint-Louis : ces ventoufes font plus nécef- faires en Angleterre, parce que les falles y font peu élevées; mais ce défaut eft compenfé par le petit nombre des malades qui y font renfermés. Nous ne mettrons, autant qu'il fera poflible, qu'un petit nombre de malades dans nos falles, & nous projetons de leur donner environ quinze pieds d'élévation; elles feront parfaitement aérées, & par confé- quent nous pourrions nous pafler d'y pratiquer des ven- toufes. Mais nous avons penfé que la chambre la plus aérée ne peut l'être qu'autant qu'on en ouvre les fenêtres ; & lorfque le froid fe fait fentir, nous favons bien qu’elles reftent prefque toujours fermées, quoiqu'on ordonne de les ouvrir à certaines heures. Il faut donc procurer un renouvellement d'air qui n'incommode ni les malades, ni ———————_—_— (a) Mém. de l’Académie des Sciences, année 1780, pages 429 7 430 Hif 1786. C 13 HisTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE ceux qui les fervent & qui fe fafle de fui-même. Nous obferverons que les ventoufes d'Angleterre font fimples, & feulement au plancher fupérieur: celles que nous avons deifein de faire feront doubles;les unes au plancher inférieur, & les autres au plafond pour leur correfpondre. Si l’on veut que la circulation foit complete, il ne fuffit pas de ménager à l'air inté ieur une iflue pour fortir, il faut encore ouvrir à l'air du dehors un pañlage pour entrer & pour chafler l'air du dedans. On pourroit même perfeétionner ce moyen de renouvellement & en obtenir un avantage de plus; ce feroit de faire pafler le tuyau qui apporte l'air du dehors à travers un poèle, & pendant l'hiver , l'air renouvelé feroit à la fois pur & chaud. Une des expériences dont nous avons été le plus fatis- faits de trouver les réfultats en grand, eft celle de l'ufage de donner les fournitures de viande, de pain, de médi- camens & le blanchiflage du finge à des entrepreneurs. Cet ufage eft prefque général en Angleterre, & particu- lièrement dans les hôpitaux de Saint-Luc, de Saint-T'homas, de Greenwich, de Guy, de Saint-Barthélemy , de Pli- mouth, &c. non que toutes ces chofes foient toutes &c par-tout réglées de la mème manière : ici c’eft une chofe, là c'en eft une autre; ailleurs, tout eft en effet à l’entreprife. L'hôpital de Glocefter fait le pain par économie, & a un fournifieur pour Îa viande. L'hôpital Saint- Barthélemy achette le pain & la viande à la livre, & il a une buanderie pour fon ufage. L'hôpital de Guy n’a ni boucherie, ni boulangerie, ni buanderie. Ce font les circonftances locales qui fans doute déterminent ces différences. Nous avons propolé dans notre premier Rapport, de fupprimer ces diffé- rens accefloires des hôpitaux par la raifon de l'économie des conitructions & aufli par l’économie des abus. Encouragés par l'expérience des Anglois, nous croyons qu’il ef bon de faire ce qu'ils ont fait Plufieurs hôpitaux de Paris, tels que la Charité, achettent la viande à la livre; déjà & pour eflai , une des principales maifons de l'Hôpital général DE SNISTCNTE NICE s 19 fait blanchir le linge dehors : on peut donc réunir dans nos nouveaux établiffemens ce qui eft féparé dans ces différens hôpitaux; on verra fi on s’en trouve bien , & l'expérience décidera fi on doit continuer. Les Anglois ont un ufage particulier à quelques hôpitaux, tels que ceux de Bethléem & de Saint-Lhomas: ce font deux bouchers qui fourniflent alternativement, chacun leur femaine ou chacun leurs fix mois. L’alternative des femaines nous femble préférable, parce que les temps étant les mêmes , il ne doit pas y avoir de différence dans les fournitures : avec une infpection attentive & une conftante févérité, l'ému- lation qui doit naître de cet ufage, eft toute entière au profit de hôpital & des pauvres; nous propofons donc de limiter. Dans les hôpitaux royaux d'Angleterre, de Greenwich, de Plimouth, de Portfmouth comme dans quelques autres, on tire les médicamens compolés de la maifon commune au corps des apothicaires de Londres. Cette maïlon fournit également les flottes royales, les vaifleaux des Indes & les armées : cette difpofition eft donc favorable à l’économie; il eft certain qu'elle prévient les abus & le gafpillage. On peut facilement régler les prix de détail à un taux raifonnable; & il eft feulement important qu'une infpection attentive & intacte furveille l'exécution des marchés & Îa bonne qualité des médicamens fournis. Nous confeillons de fuivre cette difpofition, de mettre les médicamens à l’entreprife, & de les prendre ou au Collége de pharmacie de Paris, ou chez un apothicaire particulier & chargé de fournir chaque hôpital. H eft encore d’autres ufages qui dérivent des connoiffances déjà acquifes, mais que l'adoption des Anglois peut nous engager à adopter. On a cité des guérifons par l'électricité, qui ont été conteftées ; l'expérience n’a pas encore pleine- ment prononcé fur l'efficacité & les limites de lufage de cet agent nouveau & encore peu employé dans la médecine, Cependant on ne peut nier qu'il n’y ait eu des guérifons commencées, & des malades, finon guéris, du moins ET 20 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE foulagés. M. Mauduit, docteur en médecine, a fait fur cet objet, par ordre de la Société royale de médecine, une fuite d'expériences intérellanies qui paroiflent avoir eu du fuccès dans plufieurs circonftances. Les Anglois ont des falles pour éleétrifer dans les hôpitaux de Saint-Thomas, de Birmingham, de Glocefter, d'Excefter, &c. L'exemple de nos voifins doit nous engager à ajouter aux hôpitaux projetés ce nouveau moyen de guérir ou de foulager. Les maux y feront accumulés; les expériences peuvent être nombreufes, & le temps nous apprendra ce qu’on doit en penfer & ce qu'on peut en attendre. Les bains de vapeurs sèches, humides, émollientes , que les riches fe procurent chez les baigneurs-étuviftes, & que les Anglois ont dans leurs hôpitaux, ne doivent-ils pas également fe trouver dans des afyles que le Roi fait élever pour les pauvres, & où fon humanié veut que l'indigence obtienne les mêmes fecours que paye la richefle? Il faut auffi perfectionner le lit où le malade repofe. En Angleterre, les couchettes de prefque tous les hôpiiaux font en fer, & les tringles font percées de trous efpacés; on y attache avec des cordes un fond de coutil , qui eft comme fufpendu & un peu mobile, à la manière des hamacs. Ce fond qui, à la mobilité près, reffemble tout-à-fait aux fonds fanglés des lits de nos maifons particulières, eft bien préférable aux paillafles; il n’en a point la dureté, fa fufpenfion & fa légère mobilité font que le malade y eft couché plus mollement. D'ailleurs ces fonds de coutil font plus aïfés à renouveler & à nettoyer que de lourdes paillaffes remplies de paille infectée. C’eft un des grands inconvéniens que nous ayons remarqués à 1’ Hôtel- Dieu. Quoiqu'on puiffe le diminuer avec du foin & de la propreté, cependant nous croyons que le coutil lacé eft infmiment préférable, & nous confeillons d’en adopter exclufivement l'ufage dans les hôpitaux. Nous remarque- rons, à l’occafion des couchettes de fer, que, fuivant l’ex- périence, les punaifes parviennent encore à s’y loger. Mais nous perffions dans ce que nous avons dit à cet égard run CRETE ET RCE CES DIE Vs LIST CALE: N LC ES, 21 dans notre premier Rapport, tant pour diminuer 1a quantité des meubles combuftibles, que parce que fi les punaifes fe logent dans les jointures des pièces de fer, il eft facile de s'en délivrer en faifant de temps en temps pafler au feu ces couchettes. Un établifiement Anglois qu'il feroit peut-être bon d’imiter chez nous, eft Îe general difpenfury, On appelle ainfi une maifon entretenue par des foufcriptions volon- taires. Il y a un médecin, un chirurgien, un accoucheur, un apothicaire : on y donne des confultations, on y panfe les pauvres, on va accoucher les femmes chez elles; on donne à tous gratuitement les médicamens dont ils ont befoin. I y a en eflet une efpèce de pauvres qui, fans être dans le dénuement abfolu qui conduit à l'hôpital, manquent cependant, dans certaines maladies, & des avis éclairés & des fecours qui leur feroient néceffaires. De temps immé- .morial , la Faculté de médecine donne des confultations gratuites ; au Collége de chirurgie, on panfe à des heures marquées les pauvres qui fe préfentent. Les chirurgiens de nos grands hôpitaux donnent des confultations & pan- fent gratuitement les malades; mais il feroit aufi de l’hu- manité d'y joindre une diflribution de remèdes aux malades munis de certificats de pauvreté. Nous en avons un exemple à citer; à hôpital de Lyon, il y a une difiribution gratuite de remèdes aux pauvres externes. Nous avions penfé à propofer d’attacher un établiflement de cette efpèce à chacun des quatre hôpitaux ; mais ces hôpitaux feront tous éloignés du centre de la capitale. Il faut que ces fecours foient fous la main du pauvre pour lui être réellement utiles. Nous croyons qu’il feroit plus avantageux & plus économique de réunir ces établiffemens à la charité des paroiffes. On fait tout le bien qui eft dû dans ce genre au zèle & à l'humanité de M.” les Curés; nous ne pouvons que recommander à leur piété ces utiles établifiemens déjà commencés dans les paroiffes. Il ne s’agiroit que d’avoir un lieu, & des jours & des heures marqués pour les confultatons. On 22 H1STOIRE DE L'ACADÉMIE RoYALE trouveroit facilement des médecins, des chirurgiens, des accoucheurs, qui, commençant leur carrière & defirant de fe faire un nom, brigueroient ces places ; feurs honoraires ne feroient pas chers, & la plus grande dépenfe feroit celle des médicamens fournis. Nous obferverons que par ces établiffemens , les médecins & les chirurgiens des paroïffes voyant à la fois un nombre de malades en état de fe tran/porter , feroient difpenfés d'aller les chercher chez eux, ce qui feroit une économie pour les paroïffes : une partie de ces malades n'iroient point à l'hôpital, & Îes hôpitaux feroient foulagés. En même temps des femmes pauvres préféreroient qu'on vint les accoucher à la maifon, & demeureroient dans leur ménage; ce qui, en foulageant encore les hôpitaux , tourneroit à l'avantage des mœurs, car il eft toujours utile que les mères de famille reflent chez elles. 11 n’eft pas de notre objet d'indiquer les moyens de fubvenir à cette dépenfe : Paris a de grandes reflources ; & M." les Curés qui font tant de bien, ont prouvé comment ils favent toucher les cœurs & exciter la charité. La nation Angloile offre à cet égard un bel & noble exemple, tant des taxes impofées, que des foufcriptions & des contributions volontaires en faveur des pauvres. L'Académie approuvera fans doute que nous entrions ici dans quelques détails intéreflans. Les paroiffes de Londres & des différentes villes d'Angleterre, font pour ainfi dire autant de municipalités, Les habitans s'afflemblent pour élire des adminiftrateurs nommés gouverneurs , & pour impofer des taxes qui doivent fervir à défrayer leurs dé- penfes. Ces paroiffes font chargées de l’'illumination & du nettoiement des rues, de l'entretien. du pavé, de Ia garde la nuit & le jour, & du foin des pauvres valides & malades établis dans fa paroiïfle depuis un temps fixé. La paroïfle de Marylebon, une des plus confidérables de Londres , & qui renferme 50000 habitans , outre les impôts levés par le Gouvernement, & qui montent à quarante mille livres flerlings, a levé en 1786, pour l'acquit de fes charges Que SM STI ri EN € € s 23 particulières, vingt-neuf mille deux cents vingt-neuf livres {terlings, dont onze mille huit cents quatre-vingt fix ont été attribuées à l'entretien des pauvres valides & au traite- ment des pauvres malades, Voilà donc une feule paroite & 50000 habitans qui payent annuellement peur Jeurs pauvres une fomme de deux cents quatre-vingt-cinq mille deux cents foixante-quatre livres, argent de France, en n'évaluant la livre fterling qu’à vingt-quatre livres. Ces taxes font confidérables , mais elles font réglées par les habitans mêmes: elles font générales , & dans les provinces comme dans la capitale. La ville de Brifloi s'eft taxée pour fes pauvres à quatorze mille livres flerlings par an, & à raifon de deux fchelings & demi pour livre du revenu des maïifons, ce qui eft un huitième. Si elle a moins de 60000 habitans, elle paye autant que 1a paroifle de Mary- Iebon. L'opinion commune en Angleterre, eft que la taxe des pauvres monte annuellement à quarante-cinq millions, argent de France. Un calcul fatlbar évaluation eft d'accord avec cette opinion. Si la taxe eft à-peu-près égale par-tout, $soooo habitans payant deux cents quatre-vingt-cinq mille deux cents foixante-quatre livres, huit millions d'hommes, qui font à-peu-près la population de l'Angleterre, doivent payer quarante-cinq millions quatre cents mille & tant de livres. Cette taxe efl énorme, & elle répondroit à cent trente-cinq milliors pour les vingt-quatre millions d'hommes auxquels on porte la population de la France. Mais if faut obferver que la mendicité eft entièrement fupprimée en Angleterre ; tout pauvre y eft défrayé aux dépens du public. Aufit cette taxe de quarante- cinq millions, toute forte qu'elle eft, ne renferme pas tous les fecours qui y font accordés & même prodigués à l'indigence. Il y a un nombre d'hôpitaux qui fubfiftent de fondations, & d’autres dont les revenus confiftent feulement dan: les foufcriptions annuellement renouvelées. L'hôpital Saint George a eu en 1786 pour cinquante-trois mille fept cents trente-fix livres de foufcriptions , argent de France. L'hôpital Saint- Thomas 24 HisToire DE L'ACADÉMIE Age a par an de vingt-quatre à quarante-huit mi le livres : l’'hô- pital Saint-Barthélemi, cent quarante-quatre mille fivres. Les hôpitaux d'Oxford, de Worcelter, &c. font aufli entre- tenus par des foufcriptions. L'hôpital reyal de Greenwich fut commencé par Charles Il; & en 1694, Guillaume lil demanda l'afliltance de fes fujets, qui fournirent par des foufcriptions volontaires une fomme de cinquante -huit mille deux cents neuf livres flerlings, ou d'environ qua- torze cents mille livres, argent de France, pour la conf- truction de ce {eul hôpital. | On voit que lanation Angloife, foit par les taxes qu’elle s’impofe, {oit par les contributions volontaires, emploie des fommes confidérables au foul:gement des pauvres valides & malades. On voit que la follicitude eft générale, & que l'humanité ne fe repolant pas fur les taxes obligées, fait couler les richeffes pour multiplier les fecours en proportion des befoins. Cet ordre de chofes mérite les applaudiffe- . mens de tous les hommes fenfibles ; & nous pouvons nous livrer à le louer ici avec d'autant plus d’empreflement, que la nation Françoile, toutes les clafles des habitans de {a capitale ont montré le même zèle & Île même dévouement envers les pauvres, par des foufcriptions volontaires pour la conf truétion des nouveaux hôpitaux; & elles ont été portées à plus de deux millions deux cents mille livres. Nous devons même juger, par ce que nous entendons tous les jours dans les cercles des fociétés, que cette fource de bienfaifance eft arrêtée & non tarie; & nous avons lieu d’efpérer qu’elle fe rouvrira lorfque les ouvriers paroîtront fur les terrains défignés, & que les travaux étant commencés, les projets de ces hôpitaux adoptés & ordonnés par le Roi, auront reçu la dernière fanction qu'ils peuvent recevoir, celle de l'exécution. Aïinfi Louis XVI a trouvé dans fes fujets le même empreflement à le feconder & la même compañlion pour les pauvres, que Guillaume IIT dans les fiens. C’eft dans ces œuvres d'humanité que des nations également eflimables peuvent fe déclarer rivales; & limitation de ces actes Es SctrENcEs. 25 actes de bienfaifance, l'adoption de cet ufage des foufcrip- tions , fi familier à la nation Angloife , & déjà pratiqué dans {a nôire, font également honneur aux deux nations. La nation Angloife , en même temps qu’elle ouvre fes tréfors, prodigue aux malades les foins de l'humanité ; car homme qui foufre a non-feulement befoin d’être médi- camenté & panfé, mais il lui faut des attentions délicates qui diminuent fes fouffrances, & des foins qui le confolent de fes maux. Une adminiftration éclairée y veille fans cefle pour rechercher tout ce qui peut mettre le malade plus à fon aife, & pour écarter de lui tout ce qui ajoute à fes douleurs. Quand un malade eft guéri, un admi- niftrateur fe trouve toujours préfent à fa fortie pour lui demander s’il a été bien foigné , fi rien ne fui a manqué, & s'il n’a point à fe plaindre de perfonne. Cet ufage eft diété par la prudence & par l'humanité; il marque un certain refpect envers le pauvre, & il eft en même- temps propre à contenir les fubalternes dans le devoir. Nos confrères ont vu ce fpeétacle avec fenfibilité. Cepen- dant ils nous aflurent qu'ils n’ont rien trouvé en Anpgle- terre qui égale le zèle & fa douceur de nos Religieufes hofpitalières & de nos Sœurs de 1a charité: nous rendons avec plaifir cette juflice à leur vertu & à leur piété. Il eft un foin particulier qui contribue beaucoup, non-feulement à Ja guérifon, mais au bien-être des malades, c’eft celui de la propreté, On ne peut que louer & imiter la propreté des hôpitaux -Anglois; elle eft plus difficile à établir dans les grands établiflemens où Îles hommes fe rafflemblent em commun, que dans les maïfons particulières. Dans nos maifons, la volonté du maître eff une loi que l'on fuit; dans les hôpitaux où il n’y a pas une volonté unique f évidemment & fi fréquemment exprimée, il feroit nécef- faire que tout le monde, malades & ferviteurs, euflent befoin de la propreté. I ne fuffit donc pas qu’elle foit une qualité individuelle, il faut qu’elle foit une qualité nationale; & comme on ne peut pas fuppofer cette difpofition univer- Hiff, 1786. 26 HisToiRE DE L'ACADÉMIE R@YALE felle. il faut pour y fuppléer, que le chef redouble dé vigilance ; il faut qu'il ait fans cefle devant les yeux cette loi de la propreté, qu'il en fafle le premier , le plus fuivi de fes foins : fans cette vigilance du chef, faute de ces foins indifpenfables , l'hôpital conftruit dans les meilleurs principes deviendra infalubre, les ufages les plus fagement établis & les plus utiles deviendront nuïfibles ; nous en citerons un exemple. Prefque tous les hôpitaux en Angle- terre, ont des atrines à l’angloife; elles font à côté des falles pour la commodité des malades. Nous comptons. bien propofer pour nos hôpitaux & cette efpèce de latrines & cette difpofition; mais cet ufage fera très- mauvais fr ces latrines ne font pas tenues avec la plus grande pro- preté. Elles auront de l'odeur, & feront par conféquent contraires à la falubrité; & cette odeur en produifant 1e dégoût, ajoute au mal-aife de l’homme fouffrant. Non-feu- lement il faut foigner l’intérieur des latrines, en y faifant pafier le courant d’eau néceffaire; mais il faut en foigner auffi l'extérieur, & veiller fur les malades indolens qui pourroient contrevenir à la propreté. Elle ne peut donc être l’ouvrage que des foins réunis des ferviteurs & des malades, & fur- tout de la police exacte & févère des fupérieurs. Tel eft le réfultat de lexamen que nos confrères ont fait des hôpitaux Anglois; les réflexions que cet examen nous a fuggérées, les imitations que nous propofons. Nous ne devons rien négliger pour perfectionner le grand & utile projet des quatre hôpitaux, dont nous avons annoncé les difpofitions générales dans nos deux premiers Rapports à l’Académie; & que le Roi a fanctionnées par {a volonté exprimée dans les arrêts de fon Confeil. Les connoiffances. humaines font aujourd'hui le produit des eflorts de tous les peuples de l'Europe ; le grand ouvrage de nos hôpitaux fera Îe réfultat des lumières générales, par lefquelles toutes les nations doivent commercer fans prétention de la part de celle qui donne comme fans jaloufie de Ia part de celle qui reçoit. Nous devons , en finiffant cette première partie, WE si ISCIRE Nicis:s 27 remercier la nation & le gouvernement Anglois, la Société royale de Londres , M. Banck qui en elt le préfident, M. Blakden, le docteur Simmons, M. Greville frère du Lord Warvick, tous les chefs des hôpitaux, & généralement tous les Anglois auxquels nos confrères ont été adreflés, & M. Barthélemi, miuiftre plénipotentiaire de France à Londres, de l’empreffement avec lequel les Commiflaires de l'Académie ont été accueillis, & des fervices qui leur ont été rendus. Fous les hôpitaux feur ont été ouverts; on leur a tout montré & tout expliqué ; on leur a com- muniqué les plans, les defcriptions & jufqu'aux regiftres de comptabilité. Is ont dépolé à la Bibliothèque de f’Aca- démie les ouvrages , les mémoires , les plans qu'ils ont raflemblés dans leur voyage, & ces détails précieux fur les hôpitaux d'Angleterre, font la preuve de l'accueil qu'ils ont reçu. DA CON DCE RP ART TE, Le plan d'un hôpital pour r200 malades que nous mettons fous les yeux de l’Académie, eft le rélultat des difpofitions que nous avons établies dans notre premier Rapport du 22 Novembre 1786, & qui confiftoient à conftruire fuivant des lignes parallèles & avec des inter- valles fufhfans , les différens corps-de-logis deftinés à compofer l'hôpital. Dans les comités que nous avons tenus au mois d'Avril 1787, on a propofé de partager ces parallèles en pavillons ifolés; c’eft cette difpofition que nous avons définitivement adoptée, depuis le retour de nos confrères, & dont nous préfentons à | Académie l’ordon- nance générale & les principales diftributions fa). On a placé fur le front & à la façade de cet hôpital, tous (a) Depuis que ce Compterendu | des rapports avec celle que M. Ie à l’Académie, a été [û & imprimé, | Roy a publiée il y a plufieurs années ; nous avons reconnu que la forme ici | nous rendons , avec plaïfir, à notre adoptée, de ces parallèles partagées | confrère , Ja juflice qu'il lui eft en deux fuites de pavillons ifolés, a | dûe. D ïi 28 H1SToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE les bâtimens accefloires & relatifs à l'entrée & à la récep- tion des malades. Les deux moitiés de cet hôpital font femblables , l’une eft réfervée aux hommes , l’autre aux femmes; il en eft de même des bâtimens de l'entrée, & en décrivant l'une de ces moitiés, on a décrit l’autre. Dans cette façade de l'hôpital, & également à droite comme à gauche, nous plaçons un petit bâtiment qui contiendra , 1° la loge du portier; 2.° les pièces def- tinées à la réception des malades; favoir, la chambre où ils attendront quand ils fe préfenteront plufieurs àlafois , puis un bureau où fe tiendra le chirurgien de garde avec un ou deux commis , qui, après l'examen du malade, lui donneront fon billet d'entrée avec la défignation du pavillon où il doit être reçu. Ces commis, qui pourront être choïfis parmi les élèves en chirurgie & à tour de rôle, tiendront le regiftre d’entrée & de fortie , où fera infcrit le nom, l'état, lâge du malade, le nom de fa paroifle, fa maladie, & le nombre de jours qu'il fera refté à l'hôpital jufqu'à fa fortie, ou par guérifon ou par mort. Le malade pañlera du bureau dans un fecond bâtiment, ou dans une feconde pièce où il quittera fes habits pour prendre ceux de f’hôpital. A côté de la chambre deftinée à ce fervice ou dans la chambre même, ïl y aura des four- neaux , des chaudières & plufieurs baignoires pour baigner ou laver Îe malade, s’il en a befoin : il eft probable qu'il fera le plus fouvent fuffifant de le laver avec des éponges. Ce fervice exige néceflairement trois autres bâtimens ou corps-de-logis ; le premier pour définfecter les habits du malade & en détruire la vermine. Les Anglois font fouvent pañler ces vétemens à la vapeur du foufre, mais ce moyen de purification a l'inconvénient de laifler aux habits une odeur infupportable & d'en altérer les couleurs ; il fufhra de les pafler à l'étuve / 2) & dans certain cas à l’eau très- (b) M. Tenon avoit propofé en 1780 , de pañler au four les hardes des malades. Mén, de l’Académie des Sciences, année 1780 , page 470. DES SCIrÉ NC E-:Ss. 29 chaude. Le fecond corps-de-logis fera deftiné au dépôt de ces habits, & Îe troifième renfermera les vêtemens de l'hôpital qui feront fournis au malade à fon entrée & qu'il ne quittera qu'à fa fortie. Ces deux derniers bâtimens où air doit circuler librement , ne feront fermés que par de larges jaloufies aflez inclinées pour que la pluie ne puifle pas pénétrer ; ils contiendront dans leur intérieur une cage qui s'élévera jufqu'au toit & dont tous les étages feront en treillis. C’eft dans cette falle que feront dépolées les hardes du malade; elle aura autant de divifions qu'il y aura de bâtimens deftinés aux falles ; les habits dans chaque divifion porteront le numéro du bâtiment au fervice duquel ils appartiendront, & un fecond numéro qui indiquera l'individu à qui ils doivent étre. rendus. Un commis fera chargé de ce dépôt avec deux ou trois aides pour changer le malade & pour faire le fervice ; tout ce fervice fera logé au-deflus du rez-de-chauffée de ces différens bâtimens: telles font les difpofitions de l'entrée. Le corps de l'hôpital eft compofé de quatorze pavillons rangés fur deux files, l’une à droite & l'autre à gauche, l'une pour les hommes, l’autre pour les femmes: ces deux files font féparées par une vafte cour de 28 toifes de large fur plus de 120 de longueur ; c’eft une grande mafle d’air placée au centre & répandue dans un efpace d'environ quatre arpens. On pourra placer dans cette cour un jardin de plantes médicinales, en réfervant au pourtour une rue de 24 pieds de large. I contiendra encore près de trois arpens, & outre fon utilité, il fera d’un afpeét plus agréable qu’une cour sèche & nue qui bleffe le plus fouvent 1a vue par la forte réflexion des rayons {olaires. Le pavillon du milieu des fept de chaque file , ou le quatrième, à compter de l'entrée, renferme Ja cuifine d’un côté, & l’'apothicairerie de l’autre, chacune avec leurs dépendances. Par cette difpofition , elles feront affez près du centre; & on fatisfait à-la- fois & à la commodité du fervice & à une certaine régu- larité d'ordonnance , qui eft cépendant à défirer dans des 30 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE conftruétions de cette importance. Les fix autres pavillons: de chaque côté font deftinés à des falles de malades: ils font tous femblables ; il fufhra d’en décrire un. Ces pavillons auront 24 pieds de Jarge dans œuvre, fur: une longueur d'environ 28. toiles ; les extrémités {ur une largeur d'environ 5 toiles feront en faillies & feront: pour les dépendances des falles ; celles-ci ayant environ 1 8 toifes de long, contiendront 36 lits fur deux rangs. La hauteur: des falles fera de 14 à 15 pieds, & les fenêtres placées au-deflus des lits à la hauteur de fix pieds, s’élèveront jufqu’au plafond. Les pavillons auront trois rangs de falles l'une au rez-de-chauflée, particulièrement deflinée aux convalefcens, & les deux autres dans les étages fupérieurs ; & le troifième étage fera employé à loger le fervice & à placer des magafins : à un bout du pavillon & du côté de la cour intérieure, fera un efcalier fufifamment large & commode pour communiquer à tous les étages. Peut-être fera-t-on à l’autre extrémité un efcalier de dégagement ; mais nous avouons qu'il peut avoir des inconvéniens dans l'ufage , parce que ces efcaliers en offrant des forties qui ne font pas infpectées peuvent occafionner des abus , & qué leur ufage contre les incendies fera prefque fans objet dans un bâtiment où il n'y aura ni cuifine ni apothicairerie , ni fonderie , ni amas de combuftibles ; & où le feu ne fera employé que pour donner aux falles la température néceflaire , & pour réchauffer les bouillons & les tifanes. Les lits & les chaflis feront en fer ; & fi le feu prenoit jamais à la garniture d’un lit, il n'atteindroit que diffici- lement les autres lits, féparés par des ruelles de trois pieds, & le plafond qui eft plus élevé, de fept à huit; il feroit éteint auffitôt qu’allumé. Chaque falle fera compofée de 34 à 36 lits; chaque pavillon en contiendra par conféquent 102 ou 108 : chaque falle fera accompagnée de latrines à l’angloife, d’un lavoir , d'un réchaufloir pour les alimens & les tifanes ; d’une petite falle de bains; d’une chambre ou pièce de » DE EMASNMCURE MAC IS 3x vetraite pour la fœur ou l'infirmière qui préfidera à la falle, I fera effentiel que les fœurs & les infirmières couchent à côté de chaque faille , afin qu’elles foient à portée de foigner fans ceffe leur département ; & que la veilleufe de nuit ait toujours près d'elle les fecours qui peuvent devenir néceflaires. Les trois ordres de falle feront exac- tement pareïls. Le troïfième étage offrira les logemens des ferviteurs, les magafins de tous les uftenfiles appartenans au pavillon, & dont Ia direétrice en chef des trois falles aura le dépôt. On y pratiquera de plus un réfervoir qui fournira de l’eau à chaque falle , & particulièrement aux avoirs & aux latrines à l'angloife / c). On aura foin même de xéunir les eaux pluviales, recueillies fur le toit, & de les conduire dans les falles, où elles feront employées à difiérens ufages. Chaque pavillon fera féparé des autres pavillons par un efpace, ou un jardin, de douze toifes de large fur toute 1a longueur du bâtiment , c’eft-à-dire fur vingt-huit toiles environ : cet efpace où il n’y aura point d’arbres, fera le promenoir particulier des malades de ce bâtiment ; il fera fermé, & nul autre n’y pourra entrer. On ifolera donc les convalefcens des différentes maladies, comme les malades, & autant qu’on le voudra. Mais ces différens bâtimens feront liés les uns aux autres par une galerie de communication qui fera tout le tour de la cour intérieure, & pañlera au pied de l'efcalier de chaque pavillon. Elle ne s’élèvera pas au-deflus du rez-de-chaufiée , & n’interceptera point par conféquent Îa circulation de l'air. La chapelle fera au fond & à l'extrémité de Ia cour intérieure; elle aura d'un côté le Iogement des prêtres, & de l’autre l'amphithéâtre où fe feront les démonftrations anatomiques ; derrière , feront les chambres des morts. Quant aux cimetières, nous defirons, fuivant le vœu que (c) M. Tenon, l’un de nous , avoit propofé en 1780 , de placer des réfervoïrs, dans l'étage fupérieur des hôpitaux & des prifons, Voyez Mém, de l’Académie des Sciences , année 1780, pages 429 à 430, 32 HisToiIRE DE L'AÂACADÉMIE ROYALE l'Académie a toujours formé, qu'ils foient éloignés de toute habitation, & par conféquent hors de l'hôpital, à une dif- tance convenable. La galerie offrira donc une communica- tion générale & à couvert, depuis l'entrée jufqu’à la chapelle, & elle fera correfpondre tous les départemens de l'hôpital. Nous fentons que pour un fervice journalier, le chemin à l'entour de cette cour fera peut-être un peu long de quel- ques pavillons à la cuifine & à l'apothicairerie qui doivent correfpondre à tout; mais dans une infinité de cas on aura la facilité de traverfer à découvert la cour intérieure /4). D'aïl- leurs, on pratiquera une galerie tranfverfale, qui coupera la cour intérieure & Îa traverfera pour pafler du départe- ment de l’apothicairerie à celui de la cuifine; elle unirasainft les deux rangées de pavillons, & dans leur milieu par une communication femblable à celles qu'ils auront à leurs ex- trémités. Cette galerie n’eft point marquée fur Île plan, parce qu’elle n’a été d’abord que projetée; mais le Gou- vernement a ordonné de l’exécuter : elle fera bornée au rez-de-chauflée & ouverte en arcades comme celle qui fera le tour de la cour intérieure. Tout cet affemblage de pavillons & l'édifice de la cha- pelle feront entourés par une rue de douze toifes de large; c'eft par cette rue que l’on retirera les morts pour les porter à la chambre du dépôt, à l’amphithéätre, au cime- tière, fans que ces tranfports foient aperçus de l'hôpital. On prendra fur la largeur de cette rue , une fuite de hangars pour les remiles, les écuries, pour les magafins de bois, de charbon & autres accefloires de l'hôpital. II eft bon d’obferver que les bâtimens de la cuifine & de lapo- thicairerie auront feuls des caves. Les nouveaux hôpitaux feront fur des terrains aérés & déjà fecs par eux-mêmes; (d) Depuis la lecture & l’impref- | placersau milieu de la grande cour, fon de ce Rapport, on a cru qu'il | afin qu’elles foient au centre du fer- feroit avantageux de changer la dif- | vice; en même temps, on a fup- pofition de la cuifine & de l’apothi- | primé un pavillon de chaque côté, cairerie ; on s’eft déterminé à les | & il n’y en aura plus que douze. on DES SCIENCES. 33 où exhaufiera le rez-de-chaufiée de quelques pieds, & on pourra efpérer d’être à l'abri de humidité : on en a l'expérience par le rez-de-chauffée de TÉcole - militaire, qui, bâti fur un fond de fable & fans être exhauflé, n'eft point humide. Nous avons penfé qu'il faoit épargner a dépenfe des conftructions fouterraines, qui feroient perdues fi elles étoient fans emploi, & qui, fr on fe permettoit d'y placer des magafins de combutibles , expoleroient au danger du feu ; cette économie eft un objet confidérable dans la dépenfe. Si l'expérience fait connoître que ces rez-de-chauflées élevés de quelques pieds, font humides, il y a des moyens d'y remédier qui font moins difpendieux ue les fouterrains voûtés. On creufera fous ces rez-de- chauflées, & on fera porter les planchers fur des dés élevés de trois pieds, avec un air paflant par-deffous; où bien on fera porter ces planchers fur un maflif de quelques ieds de fable, de pierrailles, ou de charbon. On imitera le fol’ naturel de l’École - militaire ; ou le fol factice que on donne aux magafins à poudre qu'il eft fi effentiel de préferver de toute humidité. On pratiquera un égout de chaque côté, où fe rendront & les conduits des latrines & ceux des cuifines, & toutes les eaux deftinées à en entraîner les immondices. Les eaux feront fournies, fuivant les circonftances des lieux & des temps, foit par la Pompe à feu, foit par les rivières de VYvette & de Bièvre, lorfqu’elles feront arrivées dans Paris, à la hauteur néceflaire, foit enfin par la rivière de la Beuvrone que le Gouvernement paroît avoir l'intention d'y amener. Si celles de ces eaux qu'on emploira ne partent pas d’une hauteur fufffante, on conftruira à l'extrémité 1a plus élevée de l'hôpital une ‘tour furmontée d’un grand réfervoir, où on élèvera l’eau par des pompes, & d'où elle fera diftribuée dans Îes réfervoirs particuliers des pa- Villons, pour defcendre enfuite à chaque étage, & de-là être portée en totalité dans les tuyaux des latrines, & enfin dans Îes égouts qu'elle lavera fans cefle. Ces égouts déjà Hif 1786. 34 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE RoyaALe tout faits à l’École-militaire, aboutiffent à la rivière & au- defious; de Paris, Ceux des hôpitaux de Saint-Louis & de la Roquette aboutiront dans 'e grand égout Turgot, & de-là dans la rivière, également au-deflous de Paris. Quant à Fhôpital Sainte-Anne, fi on juge que les eaux de la Bièvre, en partie amenées à Paris, font trop peu abondantes pour les charger d'immondices, il faudra bien avoir recours à la vidange des fofles, comme on fait aujourd’hui dans les hôpitaux de Saint-Louis, des Incurables, &c. C’eft un inconvénient impoflible à éviter, par la néceflité de dif- tibuer des hôpitaux dans les différens quartiers, de les éloigner fufifamment, & de faire que lon trouve les fecours & les reflources au lieu même où font les pauvres & les befoins: Telle eft: la difpofition générale de hôpital. Nous avons à prévenir Île reproche qu'on pouiroit nous faire d'avoir changé de principe dans la diftribution des falles, & nous devons dire les raifons qui nous y ont déterminés. Nous avons établi dans notre premier Rapport, que nous ne mettions des falles de malades qu'au rez-de- chauffée & au premier étage. Ici, nous avons trois rangs de falles, & nous plaçons des malades, non-feulement au rez-de-chauflée & au premier, mais aufli dans l'étage fupé- rieur. Nous avons changé en croyant faire mieux; nous avons facrifié le bien à un bien plus grand : toutes les difpofitions ont des limites néceflaires. Sans doute il y auroit de l'avantage à n'avoir qu'un rang de falles & point de malades au-deffus; mais f’immenfité du développement qui en rélulteroit pour 1200 malades , nous a forcés, dans notre premier Rapport, d'en placer au premier étage. Chacun des pavillons du plan que nous préfentons contient environ 100 dits, & chaque étage 34 ou 36: Pour n'en pas mettre au fecond étage , il falloit ou augmenter le nombre des pavillons, & en faire 20 au lieu de 14, ou les étendre en longueur. Dans les deux cas, on augmentoit le développement, on occupoit plus de terrain, on mul- D: Et (91 1S KCY® LE INT CTE 16 35 tiplioit les conftructions, on rendoit de fervice plus difficile & plus fatigant. L'économie des dépenfes & la commodité de ceux qui fervent, font des confidérations importantes & néceffaires ; l’économie, comme néceflité actuelle , 1a facilité du fervice, comme nécellité de tous les temps. Si on eût augmenté le nombre des pavillons, ceux qui font aux extrémités auroient été trop éloignés de la cuifine & de l’apothicairerie qui font le centre du fervice ; fi on eût étendu les pavillons dans le fens de leur longueur ; il auroit fallu placer 50 malades à chaque étage. Or, nous avons reconnu que le premier moyen d'obtenir la falubrité dans un hôpital, eft de ne réunir dans une même falle que le moindre nombre poflible de malades. Nous nous fommes propofés de le fixer à-peu-près à 30 : l'expérience des Anglois a confirmé notre principe; on peut dire, à quelques exceptions près, que dans toutes les falles de leurs hôpitaux le nombre des lits eft au-deffous de 30. Ce feroit s’abufer que de partager la longueur de Ia falle par un mur de refend, & de croire avoir fait ainfi deux falles particulières de 25 malades chacune; car, fi quelque raïfon de commo- dité y déterminoit, on doit regarder ces deux falles con- tiguës communiquant par une porte, & l'une donnant paf fage à l'autre, comme ne fafant qu’une feule falle; c’eft de même air qui y circule, & les émanations des corps malades fe répandent & fe partagent également dans les deux divi- fions. Nous prions de faire attention que la conftruétion d’un hôpital de 1200 malades dépend d'un grand nombre ’émens ; il faut les modifiér ; il faut tout faire accorder pour les combiner. On ne peut pas établir le mieux dans chaque détail; on’a devant les yeux le but général ; il faut par-tout fe contenter de ce qui eft bien, & prendre fur la erfeétion de chaque partie, pour en compofer la perfection de fenfemble. Lé principe de réduire les falles ; la nécef- fité de faciliter le fervice en reflerrant l'étendue de lhô- pital, l'avantage de l'économie dans les conftruétions, nous ont donc fait prendre le parti de propoler à l’Académie de E ji 36 HisToiRE DE L'ACADÉMIE RoYyaALeE revenir fur ce qui a été déterminé, & d'établir trois rangs de failles. Nous avons confidéré que nos pavillons font de petits corps-de-de-logis ilolés, & -que cette difpofition ne pouvoit en aucune manière être comparée. pour la falu- brité à celle de l'Hôtel-Dieu, où les falles font accouplées, où la plupart contiennent 2 à 300 malades, & où cette complication & l'infection qui en réfulte font redoublées par quatre où cinq étages accumulés. Un bitiment: ifolé deftiné à 100 malades, partagé en trois étages ou falles , chacune de 34dlits, fera un bâtiment Bin iment fain Voilà ce qu’enfeigne la théorie; & fi on veut confulter l'expérience, nous dirons que Îles hôpitaux d'Angleterre, tous en général affez falubres, ont trois rangs de falles & trois étages. Mais il n’eft aucun des hôpitaux de France & d’An- gleterre, & nous dirons de l’Europe entière, en excep- tant celui de Plimouth, oùles bätimens deftinés à recevoir des-malades foïent, chacun en païticulier , auflr aérés & aufi complètement ifolés. Chaque pavillon eft au milieu de deux efpaces où promenoirs de 12 toifes de large fur 28 de long ; le pavillon tient par fes deux extrémités, d'un côté à une rue de: 12 toifes de large, de l’autre à une cour qui en a 28 fur une longueur de 120 toiles. On ne peut donc être plus enveloppé que ne le font ces pavillons par une libre circulation de l'air agité, renou- velé par les vents, toujours promptement & en grandes mafles. Ce n'eft pas tout, chaque pavillon aura fes meubles, fes uftenfiles féparés ; des -infirmières particulières , un chirurgien qui-y. fera-afleété, ‘un promenoir à part pour fes don talefeenil il aura fes regiftres, ,& fa mortalité fera connue & déterminée : on pourra fermer ce pavillon & fon promenoir , & ils-n'auront jamais avec le refte de l'hôpital que la conimunication que l'on voudra. Ce pavillon {era donc réellement un petit hôpital. Si au temps de notre premier Rapport, nous avons préféré les grands hôpitaux à à un nombre d'hofpices, nous avons dit quenous ne renoncions DAE;S,, SAGE, N,C .E, S 37 pas au bien que peuvent faire ces derniers; & en effet, nous y revenons aujourd'hui fans changer de principe & fans abans donner les grands hôpitaux. Chaque pavillon fera un holpice, Y'hôpital fera un aflemblage de douze hofpices: & le fyflème de bâtimens que nous propofons, a tous les avantages de cette efpèce d'hôpitaux fans en avoir les inconvéniens. Le plus grand de ces inconvéniens eft de ne pouvoir qu'exclure certaines maladies, fans pouvoir les diftinguer & les {éparer. Ici, elles font toutes reçues & toutes claflées; chacune aura fon département, fermé s’il le faut; on y trouvera donc &. féparément, comme on le voit en Angleterre, & comme plufieurs perfonnes le defiroient ici, des hôpitaux parti- culiers pour un certain nombre de maladies. Si ce fyftème et agréé de l’Académie, il nous paroît réunir les avantages & des grands hôpitaux où tous les malades font admis, & des hofpices qui n'en reçoivent qu’un petit nombre, & des hôpitaux particuliers affeétés à une feule maladie. Le foin de claffer les maladies eft en eflet important, & on peut y fatisfaire au moyen de nos fubdivifions qui font plus nombreufes qu'il ne faut. La connoiffance du nombre des maladesque peut fournir chaque efpèce de maladies, feroit utile pour favoir d'avance combien de fubdivifions on doit leur attribuer. Quant au premier objet, nous ne nous occupons que du claflement général des maladies ; nous nous propolons d'admettre les fous feulement à l'hôpital . Sainte-Anne , & d’y placer les appareils & le traitement particulier qu'ils exigent ; nous penfons qu'il fera bon d'y ménager une falle & un traitement pour les hydrophobes; nous croyons aufh qu'il fera à propos d'attribuer dans tous les hôpitaux une falle particulière aux pulmoniques. C'eft peut-être ici le lieu de répondre à une objec- tion qui a été faite contre l’établiffement de quatre hôpi- taux. On a prétendu qu'il pourroit arriver que des malades fiflent le tour de Paris, avant de trouver celui des hôpitaux où ils pourroient être reçus, foït.parce qu'ils auroient une maladie affeétée à cet hôpital, foit-pace que les autres 38 HisToiRE DE L'ACADÉMIE Royazr= hôpitaux feroient remplis. La réponfe eft fimple , c’eft tue affaire de police particulière. On fera pour être admis aux hôpitaux, ce qu'on fait pour l'être à la Charité, on envoie favoir s'il y a un it vacant; on enverra de même au chef-lieu favoir dans quel hôpital il faut fe faire conduire. Chaque foir on fera pailer à ce chef-lieu un état de fitua- tion des quatre hôpitaux; & en confultant le regiflre, on faura dans quel hôpital le malade doit être renvoyé. Quant au fecond objet & au nombre poflible des ma- lades de chaque efpèce, M. Tenon, l'un de nous, qui a eu tant de part à notre premier Rapport, par les excellens Mémoires qu'il nous a fournis, a continué fes recherches fur les hôpitaux ; il a voulu déterminer, autant que l’ex- périence du paflé peut éclairer fur l'avenir, combien quel- ues maladies pourroient conduire de malades aux nouveaux hôpitaux : il réfulte de fes recherches intéreflantes, que fur cinq malades, l'Hôtel Dieu actuel a un bleffé, & que fur le nombre des DItffés, il n’y a qu'une femme pour trois hommes. Comme le nombre moyen des malades à l'Hôtel - Dieu actuel eft de 2500, on y peut compter fur ce nombre soo bleflés. Mais les fecours étant doublés, les lits étant portés à $000, on peut fuppofer que l’affluence y doublera chaque efpèce de maladies. I faudra donc confacrer dans les quatre hôpitaux huit ou neuf pavillons aux. bleffés & aux maladies chirurgicales en général, favoir, fix aux hommes & deux ou trois aux femmes. M. Tenon eflime qu’il faut réferver de 4 à 500 lits pour les femmes en couche. I faudra donc, dans ces hôpitaux, leur deftiner cinq pavillons, qui feront bien fermés & bien féparés en faveur des infortunées à qui on doit le fecret. C’efl par cette raifon que nous n'avons pas cru devoir leur attribuer un hôpital particulier ; n’y ayant que 600 lits au plus pour les femmes, elles l’auroient rempli prefqu'’en entier, & leur honte auroit été découverte, ou du moins fortement foupçonnée par leur entrée à cet hôpital. I faut les confondre dans la foule des femmes malades ; c’efl un devoir de l'humanité, & même de la poli- DLE US. MS ERCUIUES NC VE LS 39 tique, d'envelopper de cette ombre les fautes de Ia foibleffe, afin que J'honneur confervé empêche d'y retomber. il y aura peut-être des difficultés d'adminiftration, fur-tout dans les relations néceffaires des hôpitaux de femmes en couche, avec celui des Enfans-trouvés ; mais Jorfqu’il en fera temps, examinera ces difiicultés , & il fera peut-être aifé de és lever. Dans l'établifiement des hôpitaux de ce genre, les premières confidérations font celles du phyfique & du moral qu'on ne peut changer; on peut toujours y conformer l'adminiftration qui difpofe de fon fervice. Le plan d'hôpital que nous propofons peut être éga- lement exécuté & fur le terrain de Sainte-Anne & fur celui de la Roquette. On ne doit point chercher de variété dans les chofes qui ont une même deflination. La meil- leure difpolition eft unique, & elle doit offrir par-tout les mêmes fecours aux mêmes beloins. On fera dans celui de Sainte-Anne les changemens néceflaires pour y recevoir les fous que nous y deftinons. On leur attribuera un ou deux paviHons, où on difpofera des cellules pour les traiter chacun en particulier ; & ces pavillons bien fermés, feront entière- ment féparés du refte des malades. Nous devons dire ici que M. Poyet, chargé de conflruire à neuf les deux hôpitaux de Sainte-Anne & de la Roquette , ainfr que M.° Raymond & Brongniart, chargés des changemens à faire à l'hôpital Saint- Louis & à l'Ecole-militaire , fe font montrés animés du même efprit que le Gouvernement & l'Académie, M. Poyet, en traçant le plan des deux hôpitaux à conftruire à neuf, eft entré dans toutes les vues du Comité pour les difpofitions de falubrité ; il fe propofe, fuivant l'intention du Gou- vernement , de tout exécuter fans ornemens & avec fim- plicité. Chacun d'eux oublie l'intérêt de fa propre gloire, & par ce facrifice même ils en acquièrent une beaucoup plus grande ; car nous avons en nous un reflort, l’amour- propre, qui tend toujours à faire briller le talent, & il n'y a que l'amour des pauvres & le zèle du bien public qui puillent comprimer ce refloit. Au refte, l’Académie verra 40 Hi1STOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE dans le plan qui eft fous fes yeux , que ces grandes conf- truélions , déjà impofantes par leur étendue & par leur mafle , ont de l'élégance dans leurs formes & dans leurs diftributions , & que le talent de l'architecte, quoiqu'il ait été gêné, y fera encore facile à reconnoître. Après ces deux conftructious faites entièrement à neuf l'hôpital où il y aura le plus de travaux à faire, fera celui de Saint-Louis: il ne peut-contenir ‘qu'environ 400 ma- Jades couchés feuls dans un lit, il s'agit donc d'y faire des augmentations pour recevoir 800 malades de plus. Il y a deux moyens d'y parvenir , l'un, de conftruire des galeries, des pavillons ilolés fufifans pour y placer 800 lits; ou, fr fon veut épargner les conftruétions , de prendre fur a hauteur trop grande des falles de cet hôpital , pour mé- nager , en y joignant les combles , un fecond étage de falles qui auront, ainfi que celles du premier 13 à 14 pieds de hauteur , & qui feront par conféquent fufhifamment élevées : on y placeroit 400 lits , & on n’auroit à faire des conftruétions que pour 400 autres malades. C'eft fur cètte option que nous n'avons pas encore pris de parti & que nous nous concerterons avec M. Raymond. Quant à à l'hôpital que le Gouvernement a décidé d’éta- blir à la place de l'Ecole-militaire, nous n'avons pas encore été à même de vifiter les bâtimens , afin de reconnoitre Jes difpofitions qu'il conviendra d’y faire. Mais fur l’inf” pection des plans , & d’après Îles conférences que nous avons eues avec M. Brongniart , architecte de l'Ecole- militaire, & que le Roi a chargé des changemens nécef- faires pour convertir eette ton en hôpital , on voit qu'elle fera fufceptible de contenir beaucoup de lits, & même un nombre qui furpafera les douze cents qu'on y demande; d'où il réfultera une réferve qui pourra être utile s’il furvient des temps de furcharge extraordinaire, On voit encore que les changemens à faire, la plupart dans l’intérieur , ne feront pas un objet d'une grande dé- penfe, & doivent être exécutés en peu de temps ; de manière DU S IS 'CRRNENNTE rs 41 manière que fi les travaux peuvent commencer au mois d'Avril, il y a lieu d’efpérer que l'hôpital fera en état, & que les malades pourront y être reçus d'ici à un an ou dix-huit mois. Ce feroit un grand foulagement pour les pauvres, toujours mal à laife & accumulés d’une manière mal-faine dans le local de l'Hôtel-Dieu. I en réfulte que la deftination de l’École-militaire à une maifon d'hôpital , eft un des plus grands bienfaits du Roi envers l’indigence fouffrante, celui du moins dont la jouif- fance eft la plus prochaine. Le Roi compte les momens ; le Roi eft preflé de voir ouvrir les afiles de fa bienfaifance. Béniflons le Miniftre qui a fi bien fecondé-les vues de Sa Majefté , le Miniftre toujours ferme & conftant dans Îles deffeins qui peuvent concilier au Roi l'amour de fes euples ; & aujourd'hui que Îles hôpitaux vont s'élever , s’il eft permis de citer un corps dont l'inflitution & 1e vœu font dirigés à l'utilité publique, heureufe l'Académie qui a pu contribuer à ces nobles travaux. Fair à l’Académie, ce 12 Mars 1788. Signé LASSONE, DaAUBENTON, TILLET, TENON, BaiLLy, LAVOISIER, LA PLACE , CouLoMB, D'ARCET. RENVOIS DU PLAN DHÔPITAL Fait par M. PoyET, Archirette du Roi à de la Ville, conformément au Rapport de l Académie des Sciences. A Ï ORTIQUE qui entoure la grande cour, & par lequel on communique à toutes les falles & à la chapelle. B Pavillons en avant de chaque falle , dans lefquels font les efcaliers , les bains & la pièce de dépôt pour les vivres, les médicamens, le linge & les vêtemens propres. € Salles de 36 lits, au milieu defquelles font des cabinets pour les veilleufes. D Sälles d'opération avec amphitéâtres. ÆE Pavillons qui terminent chaque falle, dans lefquels font les Hi. 1786. F 42 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE commodités des malades, celles des fœurs , le bûcher, le récuroir , un efcalier de dégagement & l’échangeoir. F Bâtiment au rez - de- chauflée duquel font la cuifine, le garde- manger, le lavoir & les magalins aux vivres ; au premier, les réfectoires des fœurs & des femmes du fervice de l’hôpital, avec leur logement au-deffus. G Bâtiment qui contient au rez-de- chauffée l’apothicairerie , la pharmacie & les magalins des drogues ; au premier , les réfeétoires des prêtres , celui des hommes du fervice de l'hôpital, avec leur logement au-deflus. H Promenoir découvert. I Cour de la cuifine & de lapothicairerie. K Amphithéâtre pour les études d'anatoinie. Z Chapelle. M Salle des morts. N Hangars. O Paflage au cimetière. P Rues de 12 toifes qui entourent & fervent à ifoler l'hôpital. SERVICE D'ENTRÉE. .. Veftibule, -. Logement du portier. .. Bureau de réception des femmes. .. . Bureau de réception des hommes. .. Logement du Médecin. . Logement du Chirurgien. .. . Logement de deux Cominis de garde. ... Bains & étuves. .. Paflages ouverts qui ifolent la pouillerie. . .. Pouillerie. . . Fours à étouffer Ia verimine. 12... Magafins d’habits fournis par l'hôpital. 13... Grand féchoir couvert, 14... Lavanderie, repalferie & pièces acceffoires. 15... Latrines. 16... Efcaliers, 0 © NN um BB WW p Ce] en . FCO Zist. de l'4e R der Je. An 760 Pay. #2. SCENE VE: DA s de l'Acadenne des Siences. | “ PIN) ‘UN JOPITAL ; : Lise, de lAe R der de. An ps #1. Ni, LATIMPAR TIRE ASE POYET ARCHTTEOTIENTIOUR OST VILLE, . Conmmibaures de l'Acadenne des Siences. DE, TA Suivant le Programe de MM les D À sn 2 2 2 2 28 2 © | À 15 RE nn te CT E r< snesssensmspe- #@ù | ] | Horrraz nes Frumrs. Le Horrrar pes Hommes. Û à | 1 n (| | L ph Ù | :, k d | " à Ne a ( û h Il (| f “ à î L] k | - | | # = k À | k RE EE sois B m GRANDE | 3 A “ LL L2 00 JO 00.00 00 000 8 Î f . GEs ie L l À ‘ ll H L | il î P 3 | l | n e | “ " # Ù | # û say F0 Font Ü TA ft » | (| nn ! | 1 # k | | # [| | [1] à d LI » xl Fe ) b À | L;, s | { | D CI | l l | LI k à, } | r u 4 d { E À À F k j, dl k n Û = 0 d00 On Û Cour | D'AUU 1 0000 00 Uk Û | k CI © -H000600U : . (FE ' L # à Se ä 5 : + : De — É ne * w = Dciqee LR « nr) F = mr D a $ : pee ! L = ? si + e \ : ; : pm rh = ; PERS : ra * = A < | ; L: : . —— L- ‘ # 3 mL \ ” re v … =. = ra ‘ s + = ami RS Rest peser "y = ep 8 0/4 em de eu sas hp à Da at} PYihrsst acc 234 390 tou rord'ounee , a ET PL | de ta Paye d' Hndeon CARTE GENEFRATE Des Meridiens et de l'Equareur Magnetique Four linnée ŒS PRÉSENTÉES À L'ACADÉMIE EN 1766. I. M. le Monnier avoit chargé M. le Valois, de faire des obfervations fur finclinaifon de l'aiguille aimantée, dans les ports & dans les différentes reliches de l'Océan Ethiopique. Malheureufement , cet obfervateur a péri à fon retour fur les côtes de Portugal , & M. le Monnier n'a reçu de lui qu'une feule lettre datée de Moka, par laquelle il ui marquoit qu'il avoit obfervé linclinaifon de rodà Cochin, & de 9 à Mahé; l’une & l’autre font boréales. De cette obfervation, M. le Monnier conclud qu'un des moyens les plus fürs de connoître Je nœud du méridien magnétique, c'eft-à-dire fon interfeétion avec le méridien terreftre , eftde multiplier les obfervations dans la partie de l'Océan Ethiopique voifine de V'Afrique ; & comme il eft vraifemblable que ce nœud fe trouve dans les pays où les Européens pénètrent rarement, & qu'ainfi il feroit difficile de l’obferver immédiatement, il montre qu'on peut efpérer de la connoître avec affez d’exactitude en taifant des obfer- vations aux îles de Séchelle ou de Mahé: obfervations que la pofition de ces îles, affez voilines de l’ile-de-France, rend très-faciles. LL Depuis plufieurs mois, M. de Rozières, Correfpondant de l’Académie, d'après des vues particulières, avoit fuf- pendu dans fon appartement , par des cordes de foie, deux barres d'acier brut, tel que l'achètent les couteliers EH) 44 H1STOoIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE de la ville de Valence : chacune de ces deux barres avoit pieds de longueur fur 10 lignes de largeur & 3 lignes d'épaifleur ; elles étoient toutes deux horizontales, mais lune étoit placée dans le méridien magnétique, & l’autre lui étoit perpendiculaire. Pendant tout ce temps, M. de Rozières s’étoit afluré, par des obfervations régulières, que ces barres n'avoient pas acquis le moindre degré de magnétifme ; mais le 15 Octobre 1784, après un trem- blement de terre qu'on éprouva ce jour en Dauphiné, à midi & quelques minutes, & dont la direction fut fenfi- blement de left à l’oueft, l’auteur trouva que la barre placée fuivant cetie direction, étoit tout-à-coup devenue magnétique, au point de fupporter , par fes deux extré- mités, de petites aiguilles non aimantées; que c’étoitl'extré- mité dirigée vers Foueft, qui étoit devenue le pôle boréal de Ia barre, & que ce pôle étoit un peu plus foible que le pôle oppoé : quant à la barre placée dans le méridien magnétique, elle n’avoit, en aucune manière, changé d'état. SU QUE Le ro Janvier 1785, à 11P20' du foir, M. de Rozières aperçut entre le nord & le fud-oueft de Valence, un météore igné , qui reflembloit fort à une groffe fufée très-lumineufe , & qui éclaira parfaitement l'horizon pendant une minute & demie environ; il fembloit fe diriger vers le nord-eft avec une vitefle dé Lie , & il fe termina “par plufieurs étincelles brillantes, qui, en fe détachant, parurent fe porter vers la terre: cette explofion produifit un bruit que l'auteur compare à celui d’une petite pièce de canon, entendue à une demi-lieue de diftance : le thermomètre à 1 degré + au-deflus de la congélation, le vent foible, au fud. FRMVE Le même M. de Rozières a obfervé à Valence un para- félène, la nuit du 7 au 8 Février 1786. Vers les fix heures DE 51/9 40! LES Ni € E 164 45 du foir, il vit le difque de la Lune entouré d'un cercle lumineux de 7 à 84 de diamètre & offrant les couleurs de l'iris, c’eft-à-dire partagé en trois bandes, la première bleue , la feconde jaune & Îa troifième rouge, en com- mençant par la plus voifine de laftre. Bientôt après parut fur une partie de ce cercle le parafélène , c'eft-à-dire , l’ap- parence d’un aftre femblable à la Lune , alors dans fon premier quartier : une bande iumineufe, à peu-près comme la voie lactée, joignoit la Lune au parafélène, & s’étendoit fous la forme d’une queue , à 4 ou $dau-delà du côté oppofé à la Lune. Ce phénomène ne dura que 4 minutes ; la queue , la bande & le parafélène s'évanouirent enfuite aflez rapide- ment; mais le cercle coloré continua d’être vifible pendant toute la nuit & d’entourer le difque de la Lune. | Mémoires que l'Académie a jugés dignes d’être imprimés dans le volume des Savans Étrangers, font au nombre de vingt-neuf. Sur Foccultation de Vénus par la Lune : par M. l'abbé de Lambre. Sur les Différences partielles : par M. de fa Croix. Sur lufage du terreau de bruyère : par M. Thouin, depuis Membre de l’Académie. Sur une efpèce de Conferva: par M. de Beauvoir. Sur le Patate : par M. Parmentier. Sur les Fractions continues : par M. Trembley. Sur le Maïs employé comme fourrage : par M. Parmentier. Sur un nouveau genre de Plantes: par M. Thouin. Sur un nouveau Champignon : par M. de Beauvoir. Sur la criflallifation du Bifmuth : par M. le Blanc. Sur {es Différences partielles : par M. l'abbé Tedenat. 46 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE Sur les Plantes farmenteufes : par M. de Beauvoir. . Sur le Gluten des argiles: par M. Loifel. Sur les Mines : par M. Laumont. Sur le Sel gemme : par M. Haffenfratz. Sur l’Obfervation de Mercure : par M. Bernard. Sur les Fers fpéculaires de Volvic, du Puy-de-Dome, du Mont-d'or : par M. Delarbre. Sur la quantité de Sel que contiennent les verres blancs : par M. Loïifel. Sur la comparaifon des Charbons de terre : par M. Haflenfratz. Sur une Éclipfe de Lune obfervée à Canton : par M. de Guignes le fils. Sur la décompofition des Pyrites : par M. Hañenfratz. Sur l’Acier de cémentation : par M. Duhamel. Sur la Soude : par M. Deflandes. Sur le Quinquina : par M. le Blond. | Sur le paffage de Mercure : par M. Garnier. Sur l'Eau-de-vie de café : par M. le Févre Deshayes. ‘ Sur le paflage de Mercure : par M. Mallet. Sur la génération des Plantes : par M. l'abbé Bonaterre, Sur la criftallifation des Subftances métalliques & du Bifmuth en particulier : par M. l'abbé Poujet, DES Sc TIiBUNLC'EUs EX: ELOGE DEÉM GUETTARD,. Jeter GuerrarD , Doëleur - résent de la fa- é de Médecine ; de l'Académie de Stokolm, des Sociétés de Botanique de Florence & de Bafle , de la Société phy- fiographique de Londres, penfionnaire de l Académie des Sciences , naquit à Etampes le 22 Septembre 1715, de Jean Guettard & de Marie Defcurain. L’aïeul maternel de M. Guettard » étoit apothicaire à Étampes : aux travaux de fon état , à des foins gratuits pour les pauvres de fa ville & des paroïfles voifines , il Joignoit des connoiflances très-étendues dans Îa botanique qu’il cultivoit pour fon propre bonheur , pour le plaifir d'obferver & de s’inftruire, fans aucune vue ni de gloire ni d’ambition littéraire , comme en un mot il feroit à defirer que Jes fciences d’obfervation fuflent cultivées dans les provinces. Alors on verroit des hommes modeftes ani- més par le feul befoin de s'occuper , raflembler de toutes parts, ces faits ifolés, que le defir de fe faire un nom auroit négligé de recueillir, & dont cependant la réunion eft la feule bafe folide fur laquelle Le génie puifle élever des théories préciles & durables. Ainfi l'on doit regretter pour Îe progrès des fciences, comme pour le bien même des provinces, que les hommes éclairés y foient devenus fi rares , & que la capitale appelle aujourd’hui tous les talens : pour en perfetionner un petit nombre en corrompant ou en étouflant tout le refte. Le jeune Guettard attaché à fon grand-père dès fes pre- mières années , l’accompagna dans fes promenades auffitôt bu'il put marcher, & fes promenades éioient de véritables herborifations. Ramañer des plantes , en demander les 48 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE noms, apprendre à les connoître, à en diflinguer les dif- férentes parties , à en faifir les caractères , tels furent les jeux de fon enfance. Son aïeul crut voir dans cette activité le germe d’un talent réel pour l’obfervation des plantes : on décida dans la famille qu’il ne falloit rien négliger pour l’encourager. Ainfien même temps que la nature avoit formé M. Guet- tard pour les fciences , le hafard avoit tout difpofé pôù que l’on s’aperçut à temps de fes heureufes difpofitioris & du goût naiflant qui indiquoit le genre pour lequel il étoit né. Cette obfervation fe préfente fans cefle dans l’hiftoire des favans, & rien ne prouve mieux peut-être l'utilité d’une éducation publique , qui s'étendant à toutes Îes claffes de la focicté offrit à tous Îes enfans, moins une inftruétion fuivie, que ces premiers élémens de chaque fcience, utiles à tous les hommes, donnât en même temps le moyen de diftinguer dans chaque individu Îles premières lueurs du talent, la première aurore du génie, fit pafler fous les yeux de tous, les divers objets de nos connoif- fances, & fournit à ces goûts diftinéts, à ces difpofitions particulières plus communes qu'on ne croit, une occafion certaine de naître & de fe montrer. Par ce moyen, aucun homme né pour avoir du génie, ne feroit perdu pour la fociété ; les talens deviendroient moins rares , animés par une concurrence plus grande & s’entraidant les uns les autres avec plus de force , leur nombre ne feroit pour eux qu'un moyen de plus de fe perfectionner & de s'agrandir. On deftinoit M. Guettard à l’état d’apothicaire à Étampes; c'étoit le vœu du refpe‘table vieillard qui avoit veillé fur fes premières années. Etre utile à fes compatriotes; répandre des fecours fur des malheureux fixés près de lui, attachés au même fol; pouvoir veiller fur le bien qu'il leur avoit fait & te perfectionner ;ajouter au plaifir de Dir ASUS RINAC ce. 49 de Ia bienfaifance celui d'en revoir fouvent Îes objets ; jouir de cette confidération que donnent les lumières & la vertu auprès des hommes fimples quine les apprécient pas, mais Îes jugent par leurs eflets ; être heureux par l1 bonté, le repos & l'étude : tel avoit été Le fort de M. Defcurain, & il n'en defiroit pas un autre pour fon petit-fils. Cependant lorfqu'il le vit au fortir de fes études, obtenir l’eflime , les Encouragemens de M.* de Juflieu, de ces hommes dont lui-même fe faifoit tant d'honneur d'être Le correfpondant & l'ami , il ne s'oppofa point à la deflinée plus brillante qui fembloit s'offrir à l'enfant dans lequel if s'étoit accoutumé à voir l'appui de fa vieilleffe. H facrifia cette douce efpérance au bonheur ou plutôt à la gloire de fon petit-fils, & la confolation de recevoir fes foins au plaifix de jouir de fes fuccès. M. de Réaumur avoit entrepris fur les fciences & fur les arts des travaux immenfes auxquels il ne pouvoit fuffire feul ; il cherchoit à s'attacher de jeunes gens dont les talens naïflans avoient encore beloin d'appui : ils l'aidoient dans {es travaux, achevoient de s’inftruire fous fes yeux, trou- voient dans fes livres, dans fes cabinets, dans fon 1abora- toire, ces fecours qui au milieu de tant d’inftitutions faites en faveur des fciences , manquent encore ft fouvent à la jeunefie laborieufe, mais pauvre & obfcure. Enfin rendus à eux-mêmes au bout de quelques années , ils ne paroif- {oient dans le monde qu'avec un nom déjà connu, & pré- fervés par des liaifons utiles, des dangers dont l'entrée de Ia carrière des fciences eft fouvent femée. La plupart de ces élèves font entrés enfuite dans l’Académie, & tous ont confervé pour M. de Réaumur , une reconnoiflance tendre & durable qui prouve à la fois & qu'il les avoit bien choifis, & qu'il avoit {u oublier avec eux ‘jufqu’à l'efpèce de fupé- riorité que pouvoient lui donner fon âge, fes longs tra- vaux & une réputation confirmée. M. Briflon nous refte feul de ces élèves de M. de Réaumur. On aime dans les compagnies favantes à fe rappeler ces filiations qui nous Hi 1786. so H1S5TOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE rendent plus chers les talens dont nous jouiflons , en les uniffant au fouvenir de ceux que nous avons perdus. En 1743, M. Guettard entra dans l’Académie comme botanifte, & il nous refte à rendre compte de fes travaux qui, bornés d’abord à la botanique, s'étendirent enfuite à la minéralogie. Les botaniftes avoient reconnu dans plufieurs parties des plantes, & fur-tout dans leurs feuilles, des corps arrondis différens de grandeur & de forme, & deftinés à remplir l'intervalle de leurs vaifleaux & de leurs fibres. Quel- ques-uns de ces corps font terminés par des appendices auxquels on a donné le nom de filets ou de poils. Ces glandes contiennent une liqueur que dans plufieurs genres de plantes, elles laiflent fuinter & qui fe montre tantôt comme une eau plus ou moins tranfparente, tantôt comme une fubftance concrète ou réfineufe, ou fucrée. Un examen plus approfondi de ces parties, fit apercevoir à M. Guettard, qu’elles pouvoient devenir un véritable caractère botanique, conftant dans les plantes d’un même genre, & propre, par conféquent, à marquer les limites de certains genres , entre lefquels les botaniftes n'avoient pu établir encore que des diftinélions incertaines ; il vit même que ce caraétère étoit du nombre de ceux dont l'identité établit entre les efpèces des plantes , ces rapports multipliés qui indiquent un rapprochement naturel & indépendant des méthodes. Ces recherches étoient du nombre de celles dont Île mérite ne peut être fenti que par les favans, qui paroiffent inutiles ou minutieufes aux autres hommes , & dont on peut efpérer tout au plus cette efpèce de gloire que dans les genres où le public n’ofe s'ériger en juge , il accorde fur ja foi de ceux qu'il croit en droit de juger. Elles eurent le bonheur d'obtenir le fuflrage de Linnæus. M. Guettard ne pat y être infenfble, mais il parut dans le refte de fa vie, prefque indifférent fur le fort de fes autres ouvrages : content d'avoir une fois mérité l’eflime de ce n'es 80e r'EINC É‘s su grand homme , il crut en avoir fait aflez pour fa gloire, & fembla ne plus travailler que pour Îe bien des fciences, fans aucun retour fur lui-même. | On a donné le nom de parafites à des plantes qui s’at- tachent à d’autres, fe nourriflent de Îeur fuc, & croiffent à leurs dépens. M. Guettard, en étudiant ce que les bota- niftes avoient dit de ces plantes, vit que ce phénomène, tout commun, tout anciennement connu qu'il étoit, n’avoit jamais été examiné avec cette exactitude fi effentielle dans des fciences de faits, où l’on ne peut regarder comme vrai- ment connu que ce qui left avec une précifion rigoureufe. M. Guettard diftingua les parafites en trois clafles: les unes croiflent fur une plante étrangère, fans rien tirer de la terre, fur laquelle elles ne pourroient vivre; les autres ont de véritables racines, doivent une partie de leur nourriture au fol fur lequel elles font placées; elles pour- roient fubfifter fans le fecours des autres plantes, & cepen- dant elles cherchent à s'y unir pour y trouver à la fois un appui & une nourriture plus appropriée à eur confti- tion. Enfin, il y en a une troifième clafle, que M. Guettard nomme fauffes parafites, & qui, bien que placées fur les différentes parties d’une autre plante, & même ÿ étant attachées, n'en tirent cependant aucune nourriture , & n'en ont befoin que pour s'élever. Mais c’étoit fur-tout l'organe par lequel les parafites de la feconde clafle s'at- tachent à une plante, pénètrent dans fa fubftance, & en tirent leur nourriture, qu'il étoit important de connoître & de décrire. Un parenchyme compolé de glandes, eft entouré dans - l'intérieur des plantes parafites , par des faifceaux de fibres longitudinales ; lorfque la tige d’une de ces plantes fe courbe fur 1a branche qui doit la nourrir, fon écorce fe brife ; des glandes femblables à celles du parenchyme, fortent par cette ouverture, s'étendent, forment un mamelon, au milieu duquel une produétion des fibres longitudinales devient une efpèce de fuçoir qui s’introduit dans l'écorce | G ij 2 H1iSToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE & jufqu'au bois de la branche nourricière , pour y pomper les fucs deftinés à alimenter la plante parañite. Les végétaux ont une tranfpiration infenfible comme les animaux; cette tranfpiration varie fuivant les différentes efpèces, & n'eft pas, à beaucoup près , la même pour toutes les parties des plantes ; quelquefois elle excède dans un feul jour le poids entier de la branche qui l’a fournie, elle eft plus forte dans les jours qui fuivent un temps pluvieux : la chaleur ne contribue point à l’augmenter, mais la préfence & l’abfence de 11 lumière l’accélèrent ou l'arrétent. Cette influence de la lumière fur la tranfpiration.. comme fur la couleur des végétaux, femble en indiquer une fur les êtres animés : jufqu’ici elle efl moins connue, quoique plufieurs médecins aient paru l'obferver. Les perfonnes d'une fenfibilité délicate ,. ont cru l'éprouver quelquefois , & on étoit tenté fouvent de la confondre avec l'effet moral des diftraétions , mème involontaires, que produit le fens.de la vue, & qui paroiflent foulager nos maux, parce qu'elles nous les font oublier. Mais dans. ce moment où l'opinion que la fubftance de la lumière peut fe combiner avec les corps, & devenir un de ieurs élémens, commence à être mife au rang des vérités chimiques , la réalité de cette influence de la lumière fur les corps animés eft devenue plus probable, & elle offre à ceux qui voudroient en faire l’objet de leurs recherches, l'efpérance doublement féduifante de parvenir à des réfultats finguliers , & de trouver des vérités utiles. M. Guettard eut encore ici le mérite de fubftituer dans 1æ botanique une fuite d'expériences précifes, & capables d'éclairer fur un phénomène important de l'économie: végétale, à de fimples aperçus, dont on s'étoit contenté jufqu'à lui. La botanique, qui avoit été la première pañlion de M. Guettard, parut, au bout de quelque temps, céder prefqu'entièrement la place à Ia minéralogie. Connoître les élémens dont font compofées les fubftances minérales, pes Stein) No Es 53 répandues fur la furface du globe ou enterrées dans fon ‘fein, à différentes profondeurs; apprendre à diftinguer, d’après leur forme , ou des qualités extérieures faciles à faïlir, les corps fimples ou compofés , formés par ces diffé- rentes fubftances; obferver de quelle manière ces matières fe trouvent difpofées fur le globe , tantôt raffemblées en, grandes males, tantôt confondues entr’elles, mais fuivant une loi régulière; favoir quels genres font conftamment réunis dans un même pays, quels autres font conflamment féparés ; remonter de ces obfervations aux caufes plus ou moins éloignées, qui ont formé les divers minéraux, aux moyens que la Nature a employés pour les produire, & de-là, s'élever enfin aux loix générales qui ont préfidé à l'ordre , fuivant lequel ïls fe préfentent à nos regards, tel eft l’objet de la fcience minéralogique. | On voit donc, qu'après {a nomenclature des fubftances minérales , la géographie naturelle doit être la bafe de cette fcience. M. Guettard eft le premiex naturalifte qui ait fenti & fait connoître la néceflité des cartes minéra- logiques, qui ait ofé concevoir l’enfemble de ce grand travail, & entreprendre d'en exécuter quelques parties ; il forma le plan d’un Atlas minéralogique de la France , & même de l'Europe: des caractères chimiques devoient indiquer, à côté de chaque lieu, la nature des carrières ou des mines , en même-temps que d’autres fignes faifoient connoître à laquelle des trois grandes divifions qu'il éta- blifloit, & qu'il avoit nommées bandes , appartenoit chaque canton particulier. Des voyages fucceflifs dans prefque toutes les provinces de France , en Italie , en Allemagne , en Pologne , réunis à ce que des lectures immenfes avoient pu apprendre à M. Guettard, l'ont mis à portée de publier un affez grand nombre de ces cartes, mais il avoit fenti qu'il lui feroit impoflible de terminer feul, même l'Atlas de la France. Témoin.de l’ardeur que M. Lavoifier montroit pour les fciences, il l'avoit dès fa plus grande jeuneffe aflocié à ce travail, pour lequel les 54 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE lumières d’un chimifte font plus néceffaires, peut-être, que M.Guettard Jui-mème ne le penfoit: il y attachoit un grand prix, mais c’étoit pour defirer que fon entreprife ne füt point abandonnée , plutôt que pour s'en aflurer la gloire exclufive ; une fois certain d’avoir un fuccefleur , il fembla fe repofer fur fui du foin de continuer l'ouvrage, & même de le perfeétionner. H feroit à defirer qu'au lieu de a connoïflance très- utile, mais vague encore, qui réfulte de cartes ainfi conf- truites, on trouvât foit par un ulage de fignes plus com- pliqués , foit par quelqu'autre méthode , le moyen de repréfenter non-feulement deux des fubftances qui appar- tiennent à un même lieu , mais la fuite des fubftances prin- cipales qu’on y rencontre fuivant l’ordre de profondeur où elles fe trouvent; que des coupes habilement choïftes & jointes à chaque carte indiquaflent la difpofition de ces fubftances entr'elles & miflent à portée de faifir véritable- ment l'enfemblesd'un pays & fa conflitution minéralo- gique. Un jour fans doute, de telles cartes feront exécutées pour toutes Îes parties du globe, & c’eft alors feulement qu'on pourra déterminer les loix générales que la Nature a fuivies dans la diftribution des fubftances minérales. Pour remonter enfuite de ces loix à la connoiïffance des caufes de cette diftribution, & donner unethéorie de la Terre , il reflera encore un pas immenfe à franchir: mais pour le franchir avec fuccès, pour ne pas s’expofer à ne retirer de fes efforts d’autre fruit qu’une chute honteufe, ïl faut pouvoir s'aider de ces matériaux épars , de ces réfultats minutieux d’une recherche pénible que M. Guettard s’oc- cupoit à raffembler : & ïl a plus fait pour avancer la véri: table théorie de la Terre fur laquelle il n’a jamais ofé fe permettre une feule conjeéture , que les philofophes qui ont fatigué leur génie à imaginer ces brillantes hypothèfes, fantôme d’un moment , que le jour de la vérité fait bien- 4Ôt rentrer dans un néant éternel. Les voyages de M, Guettard, & fut-tout le plan qu'il s’étoit Di EME LUS NICULIE Ne CHIENS: s5 formé , non. d'étudier les ohjets d’hifloire naturelle que les recherches des favans avoient déjà indiqués à la curiofité des voyageurs, mais de tout voir, de tout examiner dans les pays qu'il parcouroit, furent pour lui l'occafion d’une découverte importante. H obferva le premier en 1755, que les montagnes d'Auvergne étoient des volcans éteints. I alloit à Vichy avec M. de Malesherbes, autrefois fon condifciple, de- puis fon ami. Un goût commun pour l’hiftoire naturelle, l'amour de Ia liberté, la franchife, l'oubli abfolu de toute ambition , le même mépris pour toutes Îes chaînes dont l’ufage accable l'homme de lafociété, avoient formé entr'eux une liaifon intime que les différences d'opinions, de caractère , d'occupations n’avoient pu brifer. À Mou- lins, M. Guettard remarque une borne formée d’une pierre noire , il croit la reconnoître pour une lave, & demande d'où vient cette pierre: on lui dit qu’elle vient de Volvic. Folcani vicus, s’écria-t-il fur le champ ; il continue fa route & aperçoit le fommet du Puy - de - Dome. « Je reconnois un volcan, dit-il; tel eft l'afpect du Véfuve, de l’'Etna, du « pic de Ténérifle que j'ai vu gravés » (car jufqu'alors aucun volcan actuellement enflammé n’avoit frappé fes yeux ). Déjà für de fa découverte, il détermine M, de Malesherbes à faire un voyage en Auvergne , monte avec lui fur le Puy - de - Dome & le Mont-d’or ,reconnoît les cratères, les laves, les couches inclinées & parallèles que des matières -fondues ont dû former, remarque encore d’autres volcans dans le Forès , & revient annoncer à Paris, que ces mêmes Gaules qui, fuivant a fuperftition ancienne, étoient à f'abri . des tremblemens deterre,avoient dans des temps plusreculés encore été couvertes de volcans. Bientôt après, d'autres fa- vans ont obfervé dans des pays aujourd’hui auffi tranquilles, des traces non moins certaines de ces anciennes incendies. Ces éruptions effrayantes que l’on croyoit un fléau parti- culier à quelques points ifolés, font maintenant reconnues pour um.des phénomènes les plus généraux du globe. Dans 56 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE toutes les contrées de l'Europe, on a trouvé des chaînes de montagnes qui ont lancé des flammes , des terrains immenfes y font encore couverts des débris des volcans. Des pierres dont on ignoroit l’origine, telque lebazalte, font le produit &les témoins de ces antiques embrafemens, & un naturalifte de cette Académie, M. Defmareft, quia le remier découvert cette origine du bazalte, a porté [a pré- cifion de fes recherches jufqu’à reconnoïtre dans un même pays les traces de plufieurs embrafemens fucceflifs ; il a fait voir que des terrains aujourd'hui paifiblement cultivés ont été plus d’une fois couverts de ces torrens enflammés à des époques diflinétes & très -éloignées entr'elles. Souvent on eft injufte envers les auteurs de ces découvertes dûes à {a feule obfervation, on les attribue au hafard: c’eft lui, dit-on, qui a conduit l’obfervateur dans cette contrée, qui amis fous fes yeux cet objet ou ce phénomène; pour le voir, il ne falloit que les ouvrir. Mais pourquoi d’autres hommes , non moins éclairés , qui avoient parcouru les mêmes pays , n'avoient - ils rien aperçu ! ÏÎ[ faut donc reconnoître dans ces obfervateurs plus heureux, quelque chofe de plus que l'inftruétion & la patience à obferver; il exifte donc pour les fciences de faits comme pour les fciences de combinaifon , des qualités qui conftituent le véritable talent. Dans celles-ci , une attention plus forte qui fe concentre fur un feul objet, dans les autres une attention plus continue , qui en fe partageant eft par-tout préfente, & ne laifle rien échapper. Dans les premières une force de tête capable de raffembler un grand nombre d'idées & d’en faifir à la fois tous les rapports ; dans les fecondes, un tact für & rapide qui avertit que tel objet n’a pas encore été décrit, que tel phénomène mérite d'être étudié. « Nous terminerons ici cette efquifle des travaux de M. Guettard : nous n'avons cité que ceux qui ont mérité une place dans le fyflème des connoïflances humaines, & nous nous bornerons à indiquer près de deux cents Mémoires fur toutes les parties de l’hiftoire naturelle qui tous ren- ferment DE SD 1CAML-E, N 4C Er S. s7 ferment des obfervations précieufes par leur précifion & par la fidélité avec laquelle l'auteur les a préfentées. En 1748, M. le duc d'Orléans retiré à Sainte-Gene- viève, s’attacha M. Guettard en qualité de naturalifie. Ce prince allioit à la plus grande dévotion, un goût très-vif pour les fciences phyfiques & pour les arts qui en dé- pendent. Il trouvoit en M. Guettard tout ce qu'il pouvoit defirer dans un homme deftiné à partager fa folitude, de grandes connoiffances dans toutes Îes parties de l’hifioire naturelle, des opinions religieufes qui fe rapprochoient des fiennes, enfin une piété dont fes actions ne permettoient pas de foupçonner la fincérité. M. le duc d'Orléans avoit quitté le monde pour s’épargner le fpeétacle de lhypocrifie plutôt encore que celui du fcandale ; il favoit avec quelle facilité auprès des princes religieux, le defir de leur plaire multiplie l'alliance révoltante des pratiques de dévotion & d’une conduite licencieufe, des apparences du zèle avec les fureurs de l'orgueil & de l'envie, des difcours où l’on exegère la morale avec des fentimens & des actions qui en offenfent les principes & les règles : il avoit prévu quelle foule de vices fa vertu même pourroit faire naïtre autour de lui, & il avoit fui dans la retraite. On voit dans nos Mémoires, qu’il fuivit la plupart des travaux de M. Guettard, que plufieurs ont été entrepris d'après fes vues: il aimoit en lui cet amour des fciences, purifié par l'indifférence pour la renommée , & cette franchife, fouvent un peu brufque, qui avoit pour un prince l'attrait de la nouveauté. A fa mort, il lui laifla fon cabinet d’hiftoire naturelle , & M. Guettard le céda à M.le duc d'Orléans, fon fils, qui lui accorda le titre de garde de ce même cabinet, avec une médiocre penfion, & un petit logement au Palais-royal. C’en étoit aflez pour le bonheur d’un favant, dont le feul plaifir étoit l'étude, & qui n'avoit jamais conçu que la place qu'on occupe dans la fociété, püt ajouter de nouveaux befoins à ceux auxquels la Nature à foumis tous les hommes. Sa dépenfe refta la Hift. 1786. 53 Histoire DE L'ACADÉMIE ROYALE même après les foibles accroiflemens que reçut fa fortune toujours très-modique, & il ne s'aperçut qu'il étoit un peu plus riche, que par le plaifir de faire plus de bien: Les autres événemens de la vie de M. Guettard, ont été fes voyages , foit dans nos provinces, foit dans les pays étrangers ; il en a donné des relations, où, bien diffé- rent de {a plupart des autres voyageurs, il parle beaucoup plus de ce qu'il a vu que de lui-même: dans tous , ï acquit des amis, mérita l'eftime publique, & fe fit quelques querelles, c'étoit la fuite de fon caraétère ; la franchife, la probité & la bonté en étoient le fond, mais uh peu de brufquerie , un penchant à l'humeur, Ôtoient à ces vertus une partie de leurs charmes , & pouvoient quelquefois les faire méconnoiître. I avoit été très-religieux dès fa jeuneffe, & le fut toute fa vie : élevé fucceflivement chez les Jéfuites & chez les ädverfaires des Jéfuites , il avoit embraflé avec zèle le parti qui lui paroïfloit perfécuté, choix bien naturel à toute ame noble & fenfible. Il eut avec Pafcal un autre trait de reflemblance, ce fut de ne pouvoir fouffrir dans les affaires de religion , ces ménagemens politiques que l'on honore du nom de facrifice pour le bien de la paix. Il ne voyoit point de milieu entre la vérité & le menfonge, entre ce qu'on croyoit & ce qu’on ne croyoit pas; il eüt par- donné une erreur de bonne foi, plus aifément que l’artifice ou Ja foiblefie, dans la défenfe de ce qu'on croyoit être la vérité. Dévot, & dévot de, parti, on feroit tenté de penfer qu'il a dû être intolérant; un fentiment profond de juftice & d'humanité l'en a préfervé : il n’avoit d’intolérance que dans fes difcours, & feulement lorfqu'il étoit animé par la contradiction. Facile à s'irriter, il perdoit alors le pouvoir de retenir fes mouvemens & de mefurer fes expreffions; mais averti par fa bonté naturelle, rappelé à lui-même par la religion , il fe reprochoit fa vivacité, & fouvent en demandoit pardon. Cependant, en convenant ou de fon humeur ou de Ja dureté de fes expreflions, s’il n'avoit mers PSC EMNE cÉE:s. s9 pas changé d'opinion, il fe gardoit bien de Îe dire, & un amour-propre délicat eût quelquefois été plus bleflé de fes réparations que de fes injures. Sujet à des préventions, & comme religieux & comme médecin, fouvent même à des préventions perfonnelles, elles ne l'écartoient pas de la juftice. Un de fes confrères le remercioit un jour de lui avoir donné fa voix : «Vous ne me devezrien, lui répondit- il; fr je w’avois pas cru qu'il füt jufte de vous la donner, « vous ne l'auriez pas eue, car je ne vous aime pas ». Si une telle franchife ofienfe quelquefois, au moins a-t-elle fur la politeffe l'avantage d’infpirer la confiance : on fait ce qu'on doit efpérer ou craindre. Une fociété compofée d'hommes de ce caraétère , perdroit peut-être quelques agrémens , mais elle y gagneroïit deux biens inefltimables, la paix & la füreté ; & on ne peut préférer à cette franchife naïve, mais févère, qu'une franchife plus douce, tempérée, non par des ménagemens de convention ou de politique , maïs par une fenfibilité vraie, que la crainte de blefler rend adroite ou careflante. Peu d'hommes ont eu plus de querelles , fe font brouillés plus fouvent d’une manière ouverte ; mais il n'a jamais fait le moindre mal à perfonne, ni porté la moindre atteinte à la réputation même littéraire de fes prétendus ennemis. Je l'ai entendu parler avec l'intérêt le plus vrai, fe plus tendre même, d’un favant avec lequel il avoit alors une difpute, dont il avoit à fe plaindre, & qui l'ayant offenfé , fe croyoit l’objet de fa haine. + Il n’aimoit rien de ce qui dominoit fur les opinions ou fur les hommes: difhicile à vivre pour ceux auxquels il pouvoit fuppofer des prétentions ou: des titres à la fupériorité , il étoit humain, même doux & facile avec fes inférieurs. [1 étoit béni, refpeété par les pauvres, les gens du peuple, les domeftiques : dans les uns il paroif- loit craindre des tyrans, les autres n'étoient pour lui que fes frères. Cette efpèce d’averfion pour tout ce qui avoit de la grandeur ou de l'éclat, s’étendoit jufqu’à la fupériorité Hij 60 Histoire DE L'ACADÉMIE ROYALE de gloire & de génie; il croyoit voir dans toutes Îes grandes réputations, un mélange de charlatannerie qui les avilifloit à fes yeux. Le talent du flyle, l'art de prélenter les objets, ne lui paroifloient que des moyens de tromper: ce fentiment n’étoit pas de l'envie, il n’étoit injufte qu'envers ceux dont il ne pouvoit apprécier le génie, & dont il croyoit de bonne foi que la gloire étoit ufurpée; & ce qui le prouve, c’eft que Linnée n'a jamais eu d’admirateur plus fincère, & que le feul homme pour qui M. Guettard ait montré de l’enthoufiafme , eft précifément celui dont ïl pouvoit être le plus jaloux, mais aufli celui dont il fentoit lus le mérite. Nous avons vu qu'il avoit aufli pardonné à M. de Malesherbes, & fa réputation & fes places, peut- étre parce que le connoïflant mieux, il l’avoit vu parvenir à la renommée, en ne fongeant qu'à la juftice & à fa conf- cience; & plus étonné qu'enorgueilli de fa gloire, accepter les places avec réfignation pour Îles quitter avec joie. M. Guettard ne pouvoit fe défendre d’un mouvement d'humeur, lorfqu'il voyoit qu'on lui enlevoit la priorité d'une obfervation, & il en avoit même un peu plus que fi un autre eüt été l’objet de cette injuflice. Ce n'eft pas qu'if attachät beaucoup de prix à Îa réputation, il s’en feroit fait un fcrupule ; mais comme il ne donnoit aucun foin à fon ftyle, comme l'originalité fouvent piquante , 1a fmefle qu'il montroit dans la converfation & dans fes lettres, difparoïfloient dans fes ouvrages , que fes mémoires étoient difhciles à lire, il ne pouvoit fe diflimuler qu’il avoit peu de Jeéteurs ; if étoit frappé de la crainte qu’on ne l’eftimât point, & il ne lui avoit pas été donné de porter lhu- milité jufqu'à fouffrir avec patience une injuflice qui auroit été {1 peu méritée. Cette idée qui l’occupoit trop fouvent, étoit une des caufes de fon humeur & la feule qui ne fût pas une fuite de fes vertus, de fa haine pour l'intrigue & pour la charlatannerie, haine qui les lui faifoit voir où elles n’étoient pas, d'un amour pour la juftice & pour la vérité, auffi facile à blefer que pourroit l'être une paflion dominante, Ce dernier Dis ISNCEL le INIIC Es: ÿz fentiment lui faifoit regarder toute efpèce d’éloges, & même les éloges académiques , comme de véritables menfonges. Vous allez bien mentir, me difoit-il quelquefois , en me parlant d'une de nos féances publiques ; & il ajoutoit , quand il s'agira de moi, je ne veux que la vérité. Ce défin- téreflemernt fi rarement fincère étoit dans fon ame, & en rempliffant ici fes intentions à la rigueur, je lui rends hommage qu'il eût le plus defiré. I cherchoit fi peu à paroître meilleur qu'il n'étoit, que fes défauts frappoient ceux qui le connoïfloient à peine, tandis que fes amis feuls connoifloient toutes fes vertus. Peut-être ÿ-a t-il, dans cette aflemblée même, plufieurs perfonnes qui n'ayant connu M. Guettard que par quelques réponfes brufques où même dures , par quelques traits d'humeur, feront étonnées d'ap- prendre que cet homme en apparence fi févère, fi difficile, forcé par fa pofition à vivre ilolé, avoit adopté la famille très-nombreufe d’une femme qui le {ervoit, en faifoit élever tous les enfans, & veilloit lui-même fur les plus petits détails de leur éducation ; qu'il ne pouvoit voir un malheureux, non-feulement fans le foulager , mais fans pleurer avec lui; qu’il étendoit cette fenfibilité jufque fur les animaux , & qu'il avoit expreffément défendu qu’on en tuât aucun pour lui ou chez lui : pitié utile & prefque néceflaire pour conferver dans toute fa pureté ce fentiment d'humanité, la plus forte & eut-être la feule barrière efficace que Ja Nature ait oppofée à J'intérèt & à la colère. Les cris avec lefquels on proclame dans les rues les arrêts de mort, troubloient fon repos au point de lui infpirer le defir d'abandonner le féjour de Paris.« Comment, difoit-il , n'être pas révolté d'entendre annoncer tran- « quillement qu'un homme va égorger publiquement un « autre homme , & inviter à cet horrible fpe“acle un « peuple que labjeétion & la misère ne difpofent déjà que « trop à la férocité! » & il bénifloit ces fouverains qui, convaincus que toute rigueur inutile eft dès-lors injufte, ont cru fuivre la voix de la juftice autant que celle de l'huma- ÿ Ÿ 62 HisToiRe DE L'ACADÉMIE ROYALE nité, en ceflant d’expofer les miniftres de Îeurs 1oix aux remords & au danger d'une erreur qui ne peut plus être réparée. M. Guettard étoit né avec une conftitution très-faine, que des voyages, une vie dure , & la fobriété, avoient for- tifiée ; mais il étoit devenu fujet à des accès de fommeil létar- gique : dans un de ces accès, il fe brüla le pied; la guérifon de cette bleffure fut {longue & douloureufe ; il fouffrit avec une patience également floïque & le mal & les remèdes, quoique fouvent perfuadé de leur inutilité. Je vois bien, difoit-il, qu'ils veulent prévenir le coup ; mais ils n'y réuffiront pas. L'idée du genre de mort qui devoit terminer fa vie, ne Île quittoit pas, mais n'altéroit en rien fa gaieté : il venoit aflidument à l'Académie , alloit feul à pied , avec la précau- tion feulement d’avoir dans fa poche une adrefle détaillée, afin qu'on püt le rapporter chez lui ; il refufoit de diner chez fes amis , alloit rarement les voir, & alléguoit tranquil- lement pour excufe la crainte de les afliger par le fpeétacle de fa mort. Le 1% Janvier de l'année 1786, ül écrivit à une dame de fes amies: « Une maladie qui me fépare de la fociété, m’empêche de vous rendre mes devoirs; mais mon attachement pour vous fera toujours le même jufqu'au coup fatal qui terminera bientôt ma carrière ; » & il mourut fix jours après, âgé de foixante-onze ans. Je n’ajouterai rien à ce fimple tableau des travaux & de la vie de M. Guettard, & je laifle à juger quelle idée on doit avoir d’un homme qui, fans ménagement dans les difcours qui échappoient à fon humeur, s’étoit brouillé plus d’une fois avec chacun de fes amis, & avoit toujours fini par Îles aimer, par en être aimé davantage ; qui ayant bleffé dans Ia difpute la plupart de fes confrères, avoit confervé l'amitié de plufieurs, & n’avoit jamais pu affoiblir dans aucun leftime qu’il. étoit impoflble de refufer à fon caractère & à fes vertus. ae SR à DES SCIENCES. 63 ca S 7 SA | F Gras o 1 Fe APE AL LIARIBIE D'EVC'U # Leur ca PE DE GUA DE MALvESs, Prieur de Saint- George - de -Vigou, de la Société royale de Londres, Penfionnaire de l’Académie des Sciences, naquit en Lan- guedoc, vers 1712, de Jean de Gua, baron de Malves, & de Jeanne de Harrugue. Sa famille fut, comme tant d’autres, la vitime des faufles fpéculations & des opérations violentes qui ont donné au miniftère paflager de Law, une fi trifte immor- talité. I ne refta rien au baron de Malves de fon ancienne fortune, & toutes fes terres de Languedoc furent vendues. Témoin , dans fes premières années , de l'opulence de fa famille, & de l'événement qui la lui avoit ravie, M. l'abbé de Gua devoit être naturellement porté à re- garder la médiocrité comme un malheur, & à chercher les moyens de fe rapprocher d’un état dont les avantages avoient ébloui fon enfance, C’eft par-là fans doute que nous pouvons expliquer comment un homme défintéreffé qui favoit fupporter les privations, & à qui enfin un efprit profond & fubtil , capable des plus grands eflorts & de Îa patience Ja plus infatigable, offroit tant d’'occu- pations attachantes & glorieufes, put cependant confommer une partie de fa vie à faire des projets pour s'enrichir, & n’en fut que plus malheureux. Gentilhomme & prêtre, il pouvoit, en fuivant {a route commune, parvenir aux dignités eccléfiafliques ; mais il aimoit les fciences plus que. la. fortune, & voyant avec douleur que le préjugé, ou la politique les regardoit 64 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE comme dangereufes, ou feignoit de les méprifer, il partit pour l'italie. H favoit que dans ce pays, aucune barrière n'empêche le mérite d’afpirer aux premières places, mais il lui manquoit ce dont le mérite y a befoin pour s'élever, cet art de fe cacher, qui nous pérmet de nous montrer aux reux des autres, dans chaque circonftance, ce qu'il nous eft utile de leur paroître. M. l'abbé de Gua eut, en Italie, des amis illuftres qui ne firent rien pour lui, & revint à Paris. M. le comte de Clermont vouloit alors y fonder une Société des arts, & M. l'abbé de Gua lui fut préfenté comme un homme qui joignant l'étude des fciences à celle des arts, honoreroit cette focicté naiflante. On doit regretter qu'elle n'ait eu qu'une exiftence éphémère, elle eût été à la fois utile aux fciences & aux arts; elle en fût devenue le lien, & eüt fervi en même temps à rendre plus fenfble a ligne qui doit les féparer; car s'il eft bon de les réunir, il ne faut pas en confondre les limites, de crainte qu'une théorie médiocre n’égare la pratique des arts, au lieu de l'éclairer, ou que le prétexte de chercher à rendre les fciences utiles, n'y fubftitue une charlatan- nerie facile, à l’activité laborieufe qui feule conduit à des découvertes. En 1741, M. l'abbé de Gua entra comme géomètre dans l’Académie des fciences: l’année d’auparavant il s’'étoit fait connoître par un ouvrage intitulé : Ufages de l Analyfe de Defcartes. C'eft un traité de Ia théorie des courbes algébriques , qu'il fembloit avoir entrepris par le feul motif de prouver que non-feulement on peut, dans cette théorie, fe paffer du calcul diflérentiel, mais y employer même avec plus d'avantage les méthodes de Defcartes. Aujourd’hui, ces difputes fur la fupériorité d'une méthode ou d’une autre, ne nous paroiflent plus que futiles; on fait que toutes les méthodes font également bonnes en elles-mêmes, & qu'il faut préférer, dans chaque recherche, * tantôt TIATODIE SNS CIE Noces "65 Mantôt la plus fimple & Ja phis courte, tantôt celle qui eft da plus générale &: la plus directe ; fuivant que d'on veut ‘ou réloudre des queflions particulières , où étendre & æerfeétionner le fyftème général d’une partie de {a fcience. Mais fr on confidère en lui-même l'ouvrage de M, l'abbé derGua ; il eft impoñfible de’ Le lire fans y reconnoitre une-tête forte, ! féconde en idées & en reflources, On trouve des théories fimples & générales, préfentées d'une manière: nouvelle, prefque ‘toujours étendues ou perfec- tionnées , enfin. rendues plus Piquantes par des rappro- chemens: finguliers & inattendus. Telle eft l'analogie des branches infinies des courbes & de leurs points finguliers, analogie que l'examen de leur équation fait découvrir en détail, mais que M. l'abbé de Gua déduit d’une feule propolition qui donne en même temps Îa théorie. générale de 1a-projeétion des ombres. On à reproché à ce livre quelques erreurs, mais prefque aucun des ouvrages com- polés fur le même objet par les hommes les plus célèbres, n’eft exempt de ce reproche; & il eft jufte d’obferver de plus que ce font moins de véritables erreurs que de fimples diftractions qui, dans le nombre fouvent très-grand des combinaifons poffibles qu'il faut examiner fucceffi- vement, en ont fait négliger quelques-unes. "Des recherches fur la géométrie des folides, préfentées dans le même temps à l’Académie par M. l'abbé de Gua, renfermoient plufieurs propofitions nouvelles & remar- quables par l'élégance de leur énoncé ou la difficulté de les démontrer. Ces recherches alors reftées manufcrites, forment la plus grande partie des mémoires qu'il a publiés ‘depuis vers {a fin de fa vie. « Le volume de 1741, contient deux de fes mémoires fur 11 manière de reconnoître Ja nature des racines des équations. Il examine dans le premier, la règle d’après laquelle Defcartes détermine le nombre des racines pofi- tives ou négatives des équations, où elles font toutes réelles. Cette règle conteftée par plufieurs hommes célèbres Hi 1786. I ‘66 H1$TOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE ui avoient mal entendu le fens de Defcartes , n’avoit encore été démontrée par perfonne ; M: l'abbé de Gua en donna une démonftration générale & rigoureufe, qui juftifia Defcartes. En lifant ce que cet illuftre philofophe avoit dit dans fa Géométrie, on eft étonné que le vrai fens de ces paflages ait échappé à un homme tel que Fermat, quoique malheureufement l'injuftice de Defcartes envers fon rival, en puifle donner une explication fufhfante pour ceux qui connoiffent un peu le cœur humain. On eft plus furpris encore, lorfqu'on voit, après la réponfe de Def cartes à l’objection de Fermat, cette inculpation reparoître pendant plus de quatre-vingts ans; tant, même en géo- métrie, une imputation injufte hafardée une fois , eft difficile à détruire. Le fecond mémoire de M. l'abbé de Gua, a pour objet de donner une règle qui apprenne à reconnoître dans. une équation, le nombre des racines réelles ou imaginaires, & parmi les premières , celui des racines pofitives ou négatives. Mais dans la règle de Defcartes, applicable aux feules équations où toutes les racines font réelles, il fufht de connoître le figne des coéfficiens de tous les termes de Féquation. Dans celle de M. l’abbé de Gua, on a befoin de réfoudre une équation d’un degré immédiatement infé- rieur, ou du moins de faire fur cette équation & fur des équations analogues de degrés toujours moins élevés, une fuite d'opérations longues & compliquées. Ce défaut tient peut-être à la nature de la queftion même, du moins nous ne fommes pas en droit de Pattri- buer à la méthode qu'a fuivie M. l'abbé de Gua, puifque aucun géomètre n'a pu jufqu'ici donner des règles plus fimples. C’eft en examinant la figure des courbes para- boliques, telle qu’on la déduit de la forme de leurs équa- tions, que M. l'abbé de Gua eft parvenu à trouver ces règles générales. Ces méthodes, où Fon emploie des confidérations géométr'ques pour réfoudre ou pour éclaircir” des queftions d’analyfe, font peut-être aujourd’hui trop DES SCIENCES. 67. mégligées par les géomètres. L'analyfe algébrique & Ia géométrie font deux inftrumens différens, dont chacun eut avoir fes avantages & fes inconvéniens, qui peuveut {e fuppléer l’un à l'autre, s’aider mutuellement, fe diriger ou fe corriger réciproquement, & qu'il feroit utile de favoir manier avec une égale facilité. On trouve à la tête du même mémoire une hiftoire de Ia théorie des équations, où l'auteur a réuni une grande érudi- tion àune critique éclairée; il y verige encore Defcairtes de linjuftice de Wallis, qui femble n'avoir écrit fon hiftoire de Walgèbre, que pour faire honneur à fon compatriote Harriot, de toutes les découvertes de V.ete & de Defcartes. Defcartes, dont le fort fut d'avoir fucceflivement pour détraéteurs & pour partilans les gens à préjugés & les hommes éclairés, mérite que la reconnoïflance de tous les favans, de tous les amis de l'humanité, veille éternel- lement {ur fa gloire. C’eft à fon application de l'algèbre à la géométrie, à fa méthode de réfoudre les problèmes par da recherche des formes analytiques auxquelles il faut ramener leurs équations, que nous devons la révolution qui s’eft faite dans les mathématiques , & par une fuite néceffaire, dans toutes les fciences naturelles. Si parmi fes contemporains, d’autres géomètres ont eu un génie égal, aucun ne l’a fignalé comme lui par des découvertes dont tous les fiècles doivent fentir à jamais l’heureufe influence. IL faut donc favoir quelque gré à M. l'abbé de Gua, de fon zèle pour la mémoire d’un de nos plus grands hommes; tant d’autres femblent ne rendre juftice au génie qu'à proportion de la diftance où la Nature j'a placé de leur pays & de leur fiécle ! En 1745, M. l'abbé de Gua demanda & obtint le titre d'adjoint - vétéran. Dans une difcuffion élevée à l’Acadé- mie entre lui & un de nos anciens confrères , il eut Îe malheur de montrer une vivacité que malgré la jufte eftime de la Compagnie pour fes talens & fon caractère, elle ne put s'empêcher de défaprouver. Quelque temps après, il li 68 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE fe préfenta pour une place .d’Affocié alors :vacante ; um autre lui fut préféré , & par une délicatefle:exagérée ; fans doute, M. l'abbé de Gua crut devoir folliciter 1a vétérance avec le titre dans lequel il fui paroïfloit que fes confrères vouloient le confiner. I lui en coûta pour relâcher ainf les liens qui l’unifloient à un corps auquel if, étoit attaché avec la force que fon carattère donnait à toutes fes. affec- tions, & cette efpèce de féparation qui cependant -n’étoït pas «bfolue, fut à la-fois une perte pour les fciences &um malheur pour lui. Dominé par fon imagination ; un peu porté vers les opinions extraordinaires , il avoit befoïm que les confeils de fes confrères empèchafent fon talent de s'égarer , & l’obligeaflent de fuivre les routes où ül pouvoit l’employer utilement pour fa gloire & pour le progrès des fciences, rcoek1l Ce fut à peu-près vers le même temps, que les di- braires qui avoient le privilége de la traduétion de l’En- cyclopédie angloife, s’adrefsèrent à lui pour préfider à la correction de ce qui étoit défeétueux dans l'ouvrage : de Chambers , & aux additions que .de nouvelles découvertes rendoient néceflaires. Il étoit difhcile qu'il ne s’élevät des difcuflions fréquentes entre un favant qui n’envifa- geoit dans-cet ouvrage qu'une entreprife utile au perfec- tionnement des connoiffances humaines ou de linftruction publique , & les libraires qui n’y voyoïient qu’une! affaire de commerce. M. l'abbé de Gua , que le malheur n’avoit rendu que plus facile à bleffer & plus inflexible, fe dégouta bientôt, & abandonna ce travail de l'Encyclopédie. Mais il avoit eu le temps d'en changer la forme ;ce n'étoit plus une fimple traduétion augmentée , c’étoit un ouvrage nou- veau , entrepris fur un plan plus vafte. Au lieu d'un Dic- tionnaire élémentaire des parties des. fciences les plus répandues, les plus ufuelles , ouvrage utile en lui- même & qui nous manque, M. l'abbé de Gua entreprit de réu- nir dans un dépôt commun , tout œæ qui formoit alors l'enfemble de nos connoiflances, I avoit fu de plus n ND MM SAGE NUE ES 3 69 LA intérefler au fuccès de ce travail, & engager à y concourir» -plufieurs hommes célèbres dans les fciences & dans les lettres, M.” ‘de Fouchy , le Roy, d'Auberton , Louis, de Condillac, de Mably; enfin M.° d'Alembert & Diderot, à qui. depuis nous avons dû ce monument fi honorable pour. notre nation , & pour notre fiècle. Si M. l'abbé de Gua n'a point eu de part au mérite de l'exécution, celui d'en avoir eu la première idée lui donne des droits à la re- .corinoiffance des favans: ils connoiffent toute l'utilité de cette efpèce d'inventaire de nos connoiflances, fi propre à en faire fentir l’étendué & les Bornes , les liaifons & les befoins: & ne font point bleflés des déïauts que doit renfermer un où- vrage deftiné par fa nature, à fe perfectionner à chaque génération, & à paroître toujours très- “imparfait aux hommes fupérieurs dans chacune des parties qu ‘il embraffe. . Bientôt après , M. l'abbé: de Gua s’occupa d’un projet non moins utile au progrès des fciences ; projet exécuté depuis fur un plan moins étendu, en France & en Italie; c'eft celui d’un recueil deftiné à publier périodiquement tous les. ouvrages que des favans auroient voulu y inférer, & que, le rédaéteur en auroit jugés dignes. Répandre plus promptement & fur un plus grand efpace , toutes les décou- vertes, tous les effais, toutes les vues, toutes les obferva- tions ; procurer à tous les favans l'avantage réfervé aux membres des Académies, de pouvoir inférer leurs ouvrages dans un recueil connu: de toutes: les nations ; offrir aux jeunes gens un moyen.facile & prompt de etre con- noître , & fouvent, d'apprendre à fe connoïtre eux-mêmes ; établir dans l'empire des fciences , plus d'indépendance & d'égalité, en diminuant le befoin qu'ont ceux qui entrent dans la carrière , dy paroitre fous les aufpices d’un nom déjà, célèbre; tels étoient : les avantages du projet de M. l'abbé de Gua. Mais il.avoit placé la philofophie abftraite & l'économie politique au rang des fciences admifes dans fon recueil; il croyoit que toutes les connoiffances humaines qui s’acquièrent, par le raifonnement le calcul & 1 “obfer- yo Histoire DE L'ACADÉMIE ROYALE vation, perdent à être trop féparées, que c'eft même de leur réunion qu'on doit attendre leurs progrès les plus étendus & les plus utiles. C'étoit le principe que Léibnitz avoit fuivi, lorfqu'il traça pour le premier roi de Prufle, le plan de l'Académie de Berlin; mais ce principe parut dangereux en France, même quarante ans après, & M. l'abbé de Gua qui tenoit à fes idées & qui avoitle malheur commun à tous les hommes de courage, d’avoir befoin d’être convaincu pour céder, aima mieux abandonner fon projet que d'en retrancher des parties qui n’en étoient pas à fes yeux Îles moins importantes. Dans le même temps, il avoit été obligé de faire quel- ques traductions pour fuppléer à la modicité de fa fortune, & ce parti étoit fage. Il en eft des ouvrages comme de beaucoup de places qui font d’autant plus chèrement payées qu'elles exigent moins de talens , & Îa raifon en eft la même à quelques égards, c’eft qu'elles ne procurent point d'autre récompenfe. pes Nous ne parlerons que d’une feule de ces traduélions, celle des dialogues d’'Hilas & de Philonous, par l’évêque de Cloyne. L'objet de l'ouvrage ef de prouver que les raïfonnemens des philofophes fur l'exiftence de la nature des fubflances matérielles, font vagues, fouvent vides de fens ; que le langage fcientifique qu’ils y emploient, les conduit à des réfultats inintelligibles ou contradictoires; qu'ils font même à quelques égards moins avancés que le vulgaire, dont le langage groffier renferme moins d’équi- voques; qu’enfin pour des êtres bornés à ne connoître immé- diatement que leurs fenfations & les idées qui en réfultent ce n’eft pas l’exiftence des efprits, maïs celle des corps qui eft difficile à comprendre & à prouver. Si Berklei s’étoit con- tenté d'ajouter que notre conviction de l’exiftence & de la réalité des corps, ne peut être appuyée que furlt permanence que nous obfervons dans certains groupes de fenfations, & la conftante régularité des loix auxquelles font aflujettis les phénomènes fucceflifs que ces groupes permanens nous DES SCIENCES . 7% éfentent, alors il eût prefqu'autant étonné le vulgaire & n’eût pas bleffé les oreilles des philofophes; mais quand il va jufqu'à dire qu'il ne peut exifter de corps, quand il veut expliquer comment nos idées & nos fenfations exiftent dans Dieu, comment nous les y voyons, & de quelle manière s’eft opérée la création de l’univers matériel , alors fi on le trouve encore quelquefois ingénieux & fubtil, il eft prefque toujours chimérique & inintelligible. Pour bien faire cette traduélion , il ne fufffoit pas des qualités qu’on exige d'un traduéteur ordinaire, il falloit être très-exercé dans toutes les fubtilités de a métaphy- fique la plus abftraite : il falloit connoître toutes les finefes de Ia langue philofophique des deux idiomes , pour rendre facile la leture d’un ouvrage où les raifon- nemens les plus jules paroiffent des fophifmes, & où Von eft tenté de prendre pour des chimères , les vérités même qu'il renferme, M. l'abbé de Gua fit graver à Ia tête du livre , une vignette très-ingénieufe. Un philofophe rit d’un enfant qui voyant fon image dans un miroir, la prend pour un objet réel & cherche à Ia faifir , on lit au bas: Quid rides ! mutato nomine de te fabula narratur..... & le traducteur rend ainfi, par une feule image , un fyftème métaphyfique tout entier. Jufqu'ici nous n'avons vu dans M. l'abbé de Gua qu'un philofophe occupé de projets & de travaux utiles, & un géomètre qui ; dans un très - petit nombre d'ouvrages , a donné des preuves de ce talent original , fi rare & fi pré- cieux pour les fciences, où il eft fouvent néceffaire qu'on ofe s'éloigner des routes fréquentées. Il nous refte une tâche plus difficile à remplir, il nous faut parler de fes malheurs qu'il s’eft attirés peut-être en partie , mais qu'il n’a point mérités, & qui n’ont montré en lui que des défauts dont on doit le plaindre, & des qualités qui doivent l'henorer. I s'imagina malheureufement , qu'en appliquant à des objets utiles au gouvernement , fes ialens & les connoil- 72 HisToïre L'ACADÉMIE ROYALE fances HKEs-variées & très - étendues ‘qu'il ‘avoit'acquilest; il pourroit, appuyé par une protection très - puiffanté que fes amis lui avoient procurée , s'avancer dans de chemin de a fortune, jufqu’à lors fermé pour Tui? 24h +440 ue Mais il fuffit de lire. les Mémoires’ qui renfermentifes projets, pour voir combien l'art de réuflirdui étoit étranger, & l'eüt-il connu dans fa théorie ,il n’eft ‘pas vraïfemblable qu’ eût jamais ni pu ni voulu le pratiquer ; il ne fävoit ni tromper, ni paroître dupe, ni attendre, ni’ fouffrir. Son premier projet avoit pour but.de perfectionner: Le travail par lequel on ramaffe for mêlé au fable deplu- fieurs rivières de Languedoc & du pays dé Foix; de chercher, foït dans leur lit, foit dans les campagnes voi- fines, les dépôts les plus riches qu’elles peuvent avoir formés, ou la mine dont elles ont détaché l'or qu'elles entraînent depuis tant de fiècles. Content de voir*fon projet adopté à moitié, oubliant qu'il ne devoit cette demi-réuflite, ni à la conviétion, ni à l'amitié du miniftre, mais à la néceflité de paroïtre bien intentionné pour lu, il fe chargea imprudemment d’un premier eflai , n'eut point de fuccès, fit une chute de cheval, qui, après avoir rendu impotent plufieurs années, ne lui permit jamais de marcher qu'avec peine, & if n’obtint enfin que des reproches pour récompenfe de fon zèle & pour dédommagement de fon malheur. dp Un projet qu'il fit enfuite fur les emprunts en général, & en particulier fur les emprunts par lotéries, n'eut pas un fuccès plus heureux: il ignoroïit combien il trouveroit d'hommes intéreflés à écarter un géomètre connu pour avoir de la probité & du courage. Comment fe donner devant lui {a réputation de grand calculateur , quand on pofsède, pour toute fcience, la routine de l’arithmétique® comment efpérer de lui cacher cette adreffe perfide qui fait, en trompant à la fois les pontes & les banquiers, réferver pour l'inventeur du jeu un avantage fecret d'argent ou’de crédit! ‘: >, D'ailleurs , D'ESSICHIENCES "HS D'ailleurs, M. l'abbé de Gua, incapable de dire te qu'il ne penfoit point, & fidèle aux devoirs d’un citoyen, commençoit tous fes Mémoires fur les loteries , par avouer queles font un jeu de hafard auquel on fait jouer à {a fois une nation entière, & un impôt déguilé; impôt d'autant plus onéreux , qu’on doit le regarder comme égal, non au profit de la loterie, mais aux pertes réelles qu'elle fait efluyer aux joueurs. Sans doute quelques-uns d’entr'eux fe retirent du jeu avec plus ou moins de gain, mais ce profit ne doit pas plus entrer en compenfation des pertes, que les frais de perception d’un autre fubfide, qui font aufli un profit pour les hommes chargés de le lever. Une loterie eft donc un de ces impôts pour lefquels la nation paye beaucoup, & qui ne font entrer dans le tréfor public qu’une foible partie de ce qu'elle a payé. Ce qui rend plus fingulier peut-être le goût de M. l'abbé de Gua pour les loteries , & peut l’excufer en quelque forte d'en avoir propolé une, c’eft qu'elles lui avoient fait beaucoup de mal. Étant jeune, ïl y avoit gagné une fomme aflez confidé- rable, & dans une circonftance où il avoit tenté cette reflource, uniquement parce qu’elle étoit la feule qui lui reftät pour éviter le malheur de retourner dans fa province, & d'abandonner Îa capitale ; il y mit enfuite par recon- noifflance, imagina bientôt qu'il feroit poffible de jouer ce jeu avec avantage, d’après l'obfervation de caufes d’inégalité. réelles , mais trop foibles pour que f’on puifle en déter- miner l'influence , ou en profiter, & finit par y perdre beaucoup. Ce n'eft pas Ja feule fois qu'il ait abufé, & toujours à fon défavantage, de l'opinion, d’ailleurs très-fondée, qu'il eft pofüble, d’après l’obfervation des faits paflés, d'y faifir une loi, & de prévoir les évènemens futurs, avec quelque probabilité : il lui arriva de donner des conjectures . fur quelques phénomènes météorologiques, prefque pour Hift. 17686. - 74 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE des prédiétions ; elles manquèrent, & l'opinion exerça contre lui une févérité très-rigoureufe. Nous avons vu depuis le même public pardonner à leurs enthoufiaftes, des chimères qui étoient bien éloignées d’avoir un fondement aufli réel, & dont ils n’avoient pas même le foible mérite d’être les inventeurs ; mais ce n'eft jamais pour les fautes des hommes d’un talent réel, que l'opinion fait avoir de l'indulgence. Livré à de vaines efpérances , M. l'abbé de Gua s’oc- cupoit peu du foin de ménager une fortune très-modique & un procès abforboit encore la plus grande partie de fon revenu. Frappé de l'idée qu’il avoit effuyé une injuf- tice dans le partage des biens d’un de fes frères, il voulut en pourfuivre la réparation, & ce fentiment l’emporta fur fon véritable intérêt. Pouvoit-il en eflet fe diflimuler que par un malheur commun à plufieurs nations, & même aux nations de l'Europe les plus éclairées, il en coûte pour défendre ou recouvrer une propriété d’une valeur médiocre, plus qu’il n’en coûteroit pour l'acheter ; que pour fuivre un procès fans fe ruiner , il faut être en état de fe pafler de l’objet qu'on réclame; qu’un homme d’efprit, accoutumé à la difcuflion, capable d’un travail opiniâtre & continu, ne parvient qu'avec peine à entendre Îa loi qui doit le juger, & n’eft pas für encore que fes juges voudront l'entendre de même; qu'enfin, dans prefque toutes les affaires, les deux parties gagneroient à facrifier chacune fa moitié de fes prétentions : aufli fon expérience le força-t-elle bientôt d’avouer que des loix obfcures & des formes compliquées, font un impôt un peu moins volontaire & beaucoup plus onéreux que les loteries. Cependant, au milieu de fes malheurs, il vit s'élever quelques jours fereins : en 1783, quoique-vétéran depuis trente-fept ans, l Académie le choïfit comme un des trois fujets qu'elle préfente pour les places de penfionnaires; cette marque d'eftime qu’il reçut d'une compagnie, qui DES ScIrENCcEs. 75 lui étoit toujours chère, fut pour ui un des événemens les plus heureux de fà vie. H reprit en un inftant, malgré fon âge & fes infirmités , fon afliduité à nos affemblées, fon ardeur pour la géométrie, fon zèle pour les fonctions académiques; cette fenfibilité, ft touchante dans un vieillard que fes tilens &' fa pau- vreté rendoient refpectable, eut fa Técompenfe, Lorfqu'en 1785 , le Roi créa deux: nouvelles claffés dans l’Académie, M. l'abbé de Gua fut penfionnaire dans celle d'hiftoire naturelle, fcience qu'il avoit long-temps cultivée : mais il ne jouit pas long-temps de cet avantage ; chaque hiver if voyoit, depuis plufieurs années, fes forces s'afloiblir, & fes infirmités s’augmenter; enfin, le 2 Juin de cette année, une maladie aflez longue termina fes fouflrances & fes malheurs. C’éft au milieu de Académie, où if s’étoit fait porter malgré fà foiblefe, qu'il réffentit les premières atteintes de cette maladie, & pendant toute fa durée, le feul fentiment qui l’occupât dans les momens d'efpérance, étoit le defir de fe retrouver au milieu de nous, IP à inffitué pour fon héritier M. l'abbé Martin, pro- féffeur de mathématiques à Touloufe, & connu par un Ouvrage élémentaire très - eftimable. + M: l'abbé de: Gua avoit dans lefprit plus de force que dé flexibilité, plus d'originalité que de rectitude: if pré- féroit dans fes opinions ce qui étoït fmgulier , dans fes travaux ce qui s'écartoit des routes battues; il aimoit par gout tout ce qui exigeoit des efforts & de la patience, tout ce qui offroit des difficultés : il portoit même ce goût juf- qu'à s'amufer dans fes délaflemens à faire des? anagrammes très-compliquées , & une fois pour répondre à un défi, il compofa un poëme aflez long, en vers d’une feule fyllabe. Sa converfation étoit plus piquante qu'agréable ; il aimoit mieux difcuter que caufer , & il ne pouvoit plaire qu’à ceux dont l'efprit n’étoit ni fatigué par des raifonnemens fubtils, ni rebuté par des idées extraordinaires. Son caractère 76 HIisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE, &c. étoit franc, incapable de plier ou de fouffrir l'ombre d'une injure ; aifé à blefler, & difhcile peut-être dans le com- merce de la vie, il étoit capable d’une amitié vraie, courageufe, inchbranlable. Ses malheurs n’avoient, fait que donner à fon ame plus d'élévation & de fierté ; il falloit,, pour qu'il permit de lui témoigner de l'intérêt, qu'il fût für qu’un fentiment d’eftime en.étoit le principe : fes amis n’ofoient, même à l'aide des déguifemens que l'amitié fait inventer, effayer de lui rendre des fervices, dont, à la honte de ceux ui peuvent les offrir, les infortunés qui les reçoivent, fe fouvent excufables d’être humiliés ; mais fa fierté n’étoit point de laigreur, fa pauvreté ne ui donnoiït pas même l'idée de trouver injufte que d'autres qui avoient moins de droits, viflent les grâces où il auroit pu prétendre, s’ac- cumuler fur leur tête ; d'envie & la plainte étoient au-: deffous de lui. Il avoit quelquefois expolé aux gens en place fes beloins & fes titres avec franchife, mais fans jamais chercher à émouvoir leur fenfibilité fur fon infor- tune. Enfin s'il a été un exemple du danger que courent les favans, en fe livrant à de vaines idées de richefles & de projets politiques, il a mérité en même temps d’être un modèle pour les hommes qui, nés avec de l’élévation & du courage, ont à fupporter la pauvreté & l'abandon; il fouffrit avec réfignation & avec noblefle, qualités qu'il eft rare de réunir, parce que la réfignation eft difficile aux ames fortes & fenfbles. MÉMOIRES MÉMOIRES | | DATE RE Ç MATHÉMATIQUE PUDE PH BAOULE ve T HR S à DES REGISTRES de l’Académie Royale des Sciences. Année M DCCLXXX VI. DES C REIPTLON D'UN NOUVEAU. GENRE DE PLANTE, | Par M. FoucEROUXx DE BONDAROY. I plante que je vais décrire ft originaire de Ia | Louifrane; il me femble qu'aucun auteur botanifle n'en a parlé, elle mérite cependant, par là beauté de’ la foime de fa fleur, le mélange & Ja vivacité de fes cou- Jeurs tranchées, d’être connue & multipliée. Cette plante annuelle s'élève aïfément dans notre climat, & elle y porte beaucoup de fleurs qui fe fuccèdent depuis Mén. 1786, A Calice. Corolle. 2 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE la mi-Juillet jufqu’à la fin d'Oétobre où même at - delà; & fes premières graines müriflent aflez pour reproduire l'efpèce. Si par la culture on peut obtenir cette plante double, elle effacera Ia fleur de l'efpèce d’after, que M.'Bernard de Juffieu a procurée par des graines qu'il avoit reçues de la Chine, & qui, maintenant fr connue.fous le nom de reine-marguerite , fait V'ornement des jardins & des parterres en automne. Cette plante eft dans la claffe des compofés de Tourne- fort, & rentre dans celle des divifions de la fyngénéfie que Linné a nommée fyngenefia, polygamia, fruffranea. Defcriprion à caraëtère de la Fleur. LE calice commun eft formé de deux rangs d’écailles longues, pointues, non dentelées, & de couleur verte. H yena douze environ dans chaque rang ; les unes s’é- lèvent & entourent la fleur, d'autres fe rabattent fur le péduncule, La fleur eft radiée & à rayons ; des demi-fleurons neutres forment le bord ou rayon; le centre de Ia fleur eft occupé par des fleurons hermaphrodites fertiles, & des fleurons femelles ftériles, qui forment un difque arrondi de fix à neuf lignes d’élévation. Les fleurons hermaphrodites & les fleurons femelles ont un calice particulier qui couronne l'ovaire, & eft compofé de cinq folioles lancéolées, très- aiguës, terminées par un filet; ce calice eft perfiflant & recouvre prefque entièrement la corolle. Celle-ci eft um fleuron tubuleux qui, par fon extrémité, s’évafe en enton- noir ; fon limbe eft divifé en cinq parties. Planche IE, HE HO LA ER: La corolle des fleurons femelles a fa même forme que la corolle des fleurons hermaphrodites; le tube; de la der- nière eft feulement un peu plus délié. Dans le fleuron hermaphrodite {e trouvent cinq courts DIE s1:Suc rl NC ris. i 3 filamens qui portent des anthères ovales & terminées par. deux pointes comme un fufeau : ces anthères font réunies en un petit cylindre au travers duquel pañle Îe ftyle, Ji. 1$, 16 À 17: Dans les fleurons hermaphrodites, le germe eft turbiné, anguleux, & repréfente en quelque forte un volant. Le ftyle eft délié & de la longueur de la corolle. Le ftigmate, divifé en deux parties qui s'écartent, excède un peu: la corolle. Fig. 13 à 18. Dans les fleurons femelles ftériles, le germe eft très-petit; on ne voit point de ftyle & point de ftigmate. H n’y a dans les fleurs hermaphrodites qu'une femence, & elle eft placée fous la corolle; cette graine a quatre angles, eft pointue par fon extrémité inférieure, mais obtufe & aplatie par l’autre; elle eft furmontée’ de cinq ou fix écailles terminées en filets, & qui forment l’aigrette. Fig. 19, 20, 21,22€ 23}. On ne trouve pas de femence dans les fleurs femelles. Les demi-fleurons qui font à la circonférence, font plus Tongs que le calice commun, & s'étendent en rayons autour de la mafle commune, Planche 11, fig. 3, 6 & 7. L’extrémité de ces demi-fleurons eft dentée très-profon- dément en trois échancrures. Fig. 2. Toute Ia partie, depuis l’attache des fleurons jufqu’aux dentelures, eft colorée en dedans & en dehors d’un rouge vif, & depuis la pointe des dentélures d’un jaune citron: ces demi-fleurons tombent. > | ‘ Le réceptacle commun eft convexe, chargé de poils roides & cétacés. Fiz. 4 © 8, - Les fleurons hermaphrodites & femelles font polés fur ce réceptacle commun. Æig. 4 à 3, - La fleur eft foutenue par un très-Jong péduncule, & termine le rameau. Planche 7, fig. +, * On:voit, par cette defcription, que ‘ce genre fe rap- proche, fur-tout par la difpofitiont de fon calice commun, du rudbeckia” de Linné, qui eft l'obelifcotheca de’ Vaïllant; mais À ij Piflile, Semences Réceptacles 4 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE les femences:,: au lieu d'être plates & garnies; d'une mem: brane à quatre dentelures comme dans les udbhéckia,; font furmontées d'égailles à filets comme dans les #eliantus. de Linné, genre dont la plante s'éloigne par la difpofition de {on calice. A Ainfr, puifqu’elle diffère de lun & de l'autre de ces genres, nous croyons qu'elle doit en former un particulier. ” Lesiféuilles de ‘cette plante font fimplés ; celles ‘du bas de la tige font dentelées profondément & inégalement, longues de trois pouces & demi; elles ont, dans leur plus grande largeur, quatorze lignes, tandis que celles des rameaux qui portent les fleurs, font peu ou point den- télées, & feulement longues de onze lignes fur cinq lignes dé largeur. PJ. LE, fig. 2€ SPORT La plante porte des feuilles de trois différentes formes & grandeurs; les plus grandes font fur la principale tige, & dentelées très-profondément; au-deflus de celles-ci & fur les rameaux, il y en a qui font également dentelées, mais moins longues : les rameaux qui fupportent les fleurs ont les feuilles les plus petites, épaiffes, fans dentelures, un peu velues, & divifées feulement par une nervure fongitudinale , aflez relevée en dehors & profonde en dedans ; le péduncule de Îa feuille entoure la moitié de a tige & y adhère fortement. Les feuilles féminales font alongées & prefque point dentelées; toute la plante eft couverte d’un duvet; fa tige fe foutient droite, & croît à la hauteur d’un pied & demi à deux pieds. + > … Chaque rameau & chaque divifion de rameau font ter- minés par un bouton à fleur; ces boutons grofliflent & s'épanouiffent fucceffivement, de forte que, ainfi que je lai dit, cette belle plante eft garnie de fleurs depuis la mi-Juillet jufqu'au mois d'Oétobre ou de Décembre, fr on la garantit des gelées. PJ. 1, fig. r. (30 La couleur vive & coupée de rouge & de jaune de.ces DIEiS" S@IE N°c Es. fleurs qui ont de vingt-fix à vingt-huit lignes de diamètre, donne un éclat fingulier à toute {a plante, P/. 1 fix, 6 & A Nous devons cette plante à M. le comte d’Eflales, che- Valier de Saint-Louis, qui en a rapporté Îles graines de la Louifiane ; nous l'avons eue des femences recueillies en France, & que nous multiplions depuis deux ans. Nous la nommerons gaillardia (pulchella) fois alternis lanceolatis femi-amplexantibus, floribus [ubfolitariis 1ermina- Üibus purpureoflavis (a&. R. Par.), du nom de M. Gaillard de Charentonneau, qui, aux devoirs de la Magiftrature, a fu réunir, comme délaflement, la culture des plantes & l'étude de la botanique. EXPLICATION DES FIGURES. PL :A!NdC x EL Figure 1, Une branche tde la plante garnie de rameaux. qui portent des fleurs ; les feuilles du bas de la tige & celles de {a partie élevée des rameaux: l’enfemble dans une Proportion bien moindre que nature. À, a. a. Fleurs vues en face. b. b, Fleurs vues en- deffous. €, c Boutons à fleurs. d. d. La tête ou mafle des fleurons. € La partie de la tige où fe trouvent les plus grandes feuilles, Figure 2. Feuilles moyennes de grandeur naturelle, Figure 7. Feuilles de Ja partie fupérieure de Ia plante, aux aiflelles defquelles pouffent les rameaux qui portent des fleurs, Po) Are: æ 2: hE … Figure 7. Le bouton yu de profil avant que les écailles fe foient écartées ; elles furmontent le renflement qui fupportera les corolles des fleurs compofées. Figure 2. Ce même bouton vu dans une autre poftion, & les écailles commençant à prendre une différente direction. 6 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Figure 3: Pétle ou demi-fleuron , forimant les rayons de {a circonférence de la fleur, & vu féparément, Figure 4. Le calice commun vu de face, & dépouillé Me fleurons & des demi-fleurons, qui laiflentà nu leur placenta commun, Figure 5. Le calice avec les demi - feurons de la circonférence, qui commencent à fe colorer. Figure €. La fleur, vue de face, Figure 7. La fleur vue en-deflous avec fon calice. Figure 8. Monceau de fleurons hermaphrodites, & de fleurons femelles. Figure 9. Forme & figure des grandes feuilles d’en-bas. Figure 10. Fleuron hermaphrodite, au bas eft l'ovaire fur- monté d’un calice particulier , à cinq'découpures profondes, & d’une corolle en tube élargi à fon ouverture, dans l’intérieur de Jaquelle on voit cinq étamines qui entourent le ftyle farmonté de fes deux ftigmates. Figure 11. Même fleuron, dont les divifions du calice parti- culier font rabattues, pour mieux voir fa corolle. Figure 12, Même fleuron, où l’on voit la corolle à cinq divifions, ainfi que les cinq étamines qui environnent le ftyle. Figure 13: L'’ovaire fur lequel font implantés les cinq filets des étamines qui font réunies, & forment une gaîne au milieu de laquelle fe trouve le flyle, qui Re divile en deux ftigmates. Figure 14. L’ovaire furmonté de cinq aigreues. Figure 15. Étamines réunies. Figure 16. Étamine feule, Figure 17: Étamine vue de profil. Figure 18. L'ovaire avec le ftyle & fes deux fligmates. Figure 19. Ovaire feul, la femence ou graine, Figure 20. Ovaire feul, dont l'amande eft enlevée. Figure 21. L'amande feule. ; Figure 22. La femence en maturité, de Couleur brune, fur- montée de quatre aigrettes rangées fur la graine, , comme les plumes d'ün volant & de couleur blanche, “ Figure 23. La graine feule, ART OO PLx. ; Mer. de l'Le.R, des Se, An, 1786 Leg. 6. PUL. Flebouaz se; Cm ail db ts ie 4 LR re pri fl 1 2 dde purs pare rt fi va es vi 0 y 6 dog que ; er de u NL PU 0 } FA LREl babe. à Dur hab dyud iiene id d f ' Men, de LAe.R der Se. An.1786. Lg. B.LUN. Zag. 20 € TL Le Goues ve F7 mé ne - À LA ep me pee TT ” piemense ho line ne oh al En De + Be 6 SAUCE ; td ï | CSS 1 RRAPIENES à RE 2 ha F4 mes tes 20 à ou qi rte : k , ' PA “+ T gi …. j ty TA RES) ee PR te +; *. Par e | - \ L QEN ; / » 4 1 A # 1: L “ir! ti A4! 1 ti \rnt H ) n tr ’ L Mere VITE La > DAE AMIS: CUILE IN ACLE Se ? ALICE ON di CRE “SUR LA MANIÈRE DE DISTINGUER LES MAXIMA DES MINIMA dans le Calcul des Variarions. Pa M LEGENDRE. D sai la plupart des problèmes qui dépendent du calcul des variations, la nature de la queftion indique aflez fi elle eft fufceptible d’un maximum où d'un minimum, & fi on a obtenu l’un plutôt que l’autre. Mais il eft des cas où cette diftinétion n'eft pas auffi facile, & c’eft prin- cipalement, lorfque la queftion n’admet point de maximun ni de minimum abfolu, comme on le voit dans les courbes qui ferpentent plufieurs fois le long de leur axe, & qui ont cependant des ordonnées depuis zéro jufqu’à l'infini. J'ai donc penfé que la recherche d’un caraétère propre à diftinguer les maxima des minima, pouvoit fervir de com- plément au calcul des variations, & n’étoit pas dépourvue d'utilité dans les applications de ce calcul. La méthode que : j'ai fuivie pour cet objet, eft analogue à celle qu’on employe communément pour les quantités algébriques : les réfultats en font également fimples; mais il eft moins facile d'y arvenir. On fera même étonné du nombre d'équations différentielles qu'on auroit à réfoudre, dans des cas d’ail- leurs peu compliqués; mais il faut obferver qu’alors {a queftion ne roule que fur la poffbilité de ces équations, & non fur leur folution effective. J'expoferai cette méthode dans quelques cas généraux, j'en ferai enfuite l'application à des exemples très-connus, qui m'ont paru fufceptibles de plufieurs remarques parti- culières, k:: MÉMOIRÉS DE L'ACADÉMIE RovaAL£ Pour confidérer d’abord un cas très-fimple, prenons Ia formule f y dx, dans laquelle ». foit fonction de x, y & _ que j'appellerai p; fuppofons Ax —0,.en forte que la variation ne tombe que fur y & fes différences; on aura à l'ordinaire Sfrds = [dx dv = fdx*( LE Sy + SE ap] dv à dd id eo ge À nets ts —— ) Î —— #7 + conf + fdx ay É [ — 4/5 )1. . è Li Fm d'y),les Repréfentons par / —— d'y "É & ( dv x valeurs de Fe S y au commencement & à la fin de l'intégrale, nous aurons à v L ‘ à v o Sfrvdx = (RU dy) b ? D" ï d v + [dx Sy LA nd TT l'intégrale qui refle à évaluer dans cette formule devant avoir Jes mêmes limites que l'intégrale propofée fv dx, d » ù y 3 SRE dr pe * Pour éviter toute ambiguité, je repréfenterai par EE le cocfficient ç * dy | — la différence complette de d'x dans Ia différeuce de y, & par de de y divifée par d x. » Maintenant; 1DIEIs SICT.E Nc: 5: ÿ Maintenant, fi Ia quantité J v d x doit étre un maximum Où un winimun , il faudra qu'on ait , d v ù v pe dite > SYS7d = '0,.,..{a), = d y E ù o | fee d'y) He Crea y) a: @: l'équation {a) eft celle de la courbe demandée ; l’autre indique des relations néceffaires aux limites de l'intégrale, I s’agit enfuite de favoir lequel du maximum ou du minimam 2 lieu en vertu de l'équation /a). - Pour cela, il faut admettre dans 4 [vd x les termes où À y & Sp ont deux dimenfions ; la totalité de çés termes pourra s'appeler variation du fecond ordre; elle fera égale à À f[v dx, puifque la variation du premier ordre s’eft réduite à zéro. Or on fait, par f'extenfion du théorème de Taylor, que fr, dans une quantité y, fonétion de y & Pr on fubftitue au lieu de ces variables J + dy&p + ?p, la fonction » devient _ dy nee REY 5 20» Er PUS Le RAP TE el y MEET à = dy 7 dy è CHE PONS 5 + rep PE Ayp FES dy Jp D y d y = & comme nous n’avons béfoïn que des quantités du fecond. ordre, nous aurons fimplement | | , Fr pre srtpà J 20 2" 225 : HS = fdx(=e.s, + 24 ya p as ne P / Pour abréger, repréfentons cette quantité ainfi, dx (PS + 2 Q9y8p + RIp); & obfervons que Ja partie dégagée du figne.ne peut avoir que à forme «4 y, dont a différentielle ef: da fÿ + 2ad#8ÿps Min, ‘1786. B wo MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE ROYALE on aura donc ; Afvdx = conft, — ay + Jdx da [{PæH SE) + 2(Q + a) 9ÿIp + RAp]- On peut prendre « à volonté; prenons:lé de manière que la quantité fous le figne ait deux facteurs égaux, on aura pour déterminer #, l'équation, ' daœ , la (P4 =) R = (Q Haha s..(b}; & repréfentant , comme ei- deflus, les valeurs de aW\ÿ dans les deux limites de l'intégrale, par (a A ÿ } & (ædy )'; on aura | ifvdi = (ads Lai A »27 + fRax (Sp + EE 3 Ps la conftante arbitraire que fournira l'équation (4), per- mettra toujours de faire en forte que (ah P— (ad), foit ou zéro ou du même figne que À}; donc fr dx fera e À ddy du même figne que À, ou que Ed Il fuit de-là, qu'en vertu de l'équation /a), la quantité j ; 5 de ddy F 4 Jr dx fera un maximum, fi le coéfhcient GE eft négatif, & un minimum, si eft pofitif. - Cette règle eft, comme on voit, d’un ufage très-facile; 2dy d p° en tenant compte, s'il eft néceflaire, de Ia relation des variables donnée par l'équation /a). Je ne parlerai pas il ne s'agit que d'examiner le figne du coéfficient s r , dà A 3 ë ! ) | du cas où 55 feroit zéro; il eft fort fimple, & peut fe ramener au cas où y ne çontiendroit que. x,& je DESSUS © E NC ESC: 1Y (IL) Suppofons maintenant, qu’en faïlant dy = pdx, dp — gd x, la quantité » foit une-fonction que Iconque de x, y, p, 4, de forte que y renferme implicitement des différences du fecond ordre; fi on demande que-la formule ? frdx foit un maximum où un minimum, ® x étant toujours nul, on procédera au calcul de la manière accoutumée ; & on aura féquation connue! dy I d v 1 Pre AL A per CA dv ; D PRO, en aura aufli une équation aux limites de l'intégrale que jomets pour plus de brièveté. Voyons maintenant fi l'é- quation /c) indique un maximum ;où un mirimam. La variation du premier ordre étant nulle, j'ai recours à celle du fecond, qui donne, ; Afrdx = [dx(— = . N ÿ + Es .2 d\ydp zdydp dd» | L dou ; PSE OP) Spin 70 20) 20» dd» TE HT pl 2 dplg + \'q Je repréfente Ia quantité fous le figne par dx (MI + 2 NS ySp + QNp + 2PNyhg + 2 RAIpN\g}: nn UE À & comme la différentielle de & Ay° +126 dy Ap +7 App eft : | Zadÿ + 2d46Sy9p + dydp : + 2adx\ydp + 26dxdp + 26dx9y9g + 2ydxd\pdg; Di | LZ MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE on aura A fvdx = (aNÿ + 209 y p +ydp) — (ad + 20939 p +yAp)" æ [ax d d Soit maintenant fa quanfité qui refle fous le figne — / dx (Sg + ud\p + Ad y}, on aura ces cinq équations Se = R + y, SA—=P+HC, Speo Gray) 46 Sun N+e +4 a. : da& SÂÊ—= M + —: dx if éft facile de voir que l'équation qui déterminera chacune des quantités «, 6, y, m, À, fera du troifième ordre; mais il fuffit d'en connoiître une, & les autres s'en déduifent immédiatement. On voit en mème-temps qu'on aura trois conftantes arbitraires, avec lefquelles il fera facile de fäire en forte que la quantité (ad y + 268 yfp + ya p) — (aWf + 26 Nydp + y NP J': foit ou zéro où du même figne que S. Donc l'intégrale £ v d x fera un maximum, f le coéffclens 2) 2q miner ce figne, on pourra faire ufage de Îa relation des variables, tirée de l'équation /c). eff négatif, un tninimum 57 eff pofitif. Pour déter- (M+ JS +2(N+ a+ =) Aÿ8p + 2(P + C)SyNq 2 +Q+2C+ jap +i(R+y) ph gts dx z. D'Ers, SCLE N° CE s 13 L'AMREE). IL eft facile de généralifer ce réfultat, & d'en conclure que, fi # eft la dernière des quantités p, g,r, &c. com- ddy du* eft négatif, & un minimum s'il eft pofitif. En eflet, fi » eft le nombre des quantités p, g, r...u, ou le degré de différences contenu dans v, en procédant comme dans les deux exemples précédens, on verra que le nombre des coéfficiens indéterminés hors du figne, eft MR. A prifes dans y, la quantité [y dx fera un maximum fi que le nombre des coéfficiens indéterminés compris dans le carré fous le figne, eft », & que la variation du fecond q (BH 1)(m +2) ordre de y contient le nombre de termes UT ES SPRL on aura donc autant d'équations que d'inconnues, puif- que mi = 1) Cu nS CE (ee 27 ILROIE d'ailleurs, il n’eft pas à craindre qu'aucune de ces équa- tions foit une fuite des autres ou incompatible avec elles, puifque chaque équation contient une lettre qui n’eft point dans les autres. Tout cela fuppofe que d\x eft zéro, & qu'on n’a égard u'à la variation de y & de fes différences. I fera bon d'examiner aufli le cas où dx & 4\y, ne font nuls ni l’un ni l’autre; mais pour éviter {a prolixité, nous nous bor- nerons au feul cas des différences premières. (IV } ConNsiDÉRONSs la formule /ydx, dans laquelle » eft fonction de x, y &p, & où Fon fait varier à {a fois =, y, & leurs différences du premier ordre. La variation de fvdx, tant du premier que du fecond ordre, fera f {dx 4\y Æ vddx + d\y d\x) ou y Ax + [dx y — dy x xz Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE + dy df\x) + Conft. & en développant tous leg termes, v dy v i - Afrdx = (vx) LEPPR (ER D SE MAETTE ie À p) v dv è dv = (oDap —JAx (SE dx + dy + 5 dp}, dd 2 y ddy + [dx = d\x cr ee) Hi À y d » ddr dy x ce D 2 dxAp+ 20ydp «2 \y\p+ N\p FE dv dv y — fra ddx + AydAx + A pd A x} Si on développe à l'ordinaire, la partie du premier ordre; & qu'on l'égale à zéro, on aura l'équation dv - dv X — ==) '= "0. 4./d)$ a dx d( & (d) ; on aura en outre une équation pour les limites de l'inté grale, qu'il eft inutile de rapporter. Maintenant, pour diftinguer fi c’eft un maximum où un minimum que fournit l'équation /d), il faut développer la partie de la variation qui eft du fecond ordre. Mais fi on {e propoloit de traiter cette feconde partie, comme nous avons fait dans les cas précédens, on feroit arrêté par le d y . A , e le terme f\pdA\x, qui ne fe préteroit point aux réduc- tions convenables. Cette difficulté cependant n’auroit point lieu, fi, fans introduire la lettre p, on regardoit 4x comme fonction des quantités diftinétes.x,y, dx, dy, fonction qui feroit homogène & d’une dimenfion, par rapport aux va- riables dx & dy, Mais fans éluder ainfi la difficulté, nous ; . \ ; dy obferverons qu'elle tient à ce que le terme dx se \Ps L Mhiens 1:85 eue Nic is. 15 qui fe trouve dans la variation du premier ordre, en donne qui Je EE , dy un dans la variation du fecond ordre, favoir — pr d\pdd\x, ce qui ‘fait difparoître le terme embarraffant. En eflet, puilque dy — pdx, on a : dh\ y — pdd\x dpddy QUE GOT RTE dy — pddx Ë dx dans la variation du premier ordre, il faut que le fecond fe trouve dans celle du fecond ordre. Ainfi la valeur totale de A fy dx, fera & comme on n’a tenu compte que du terme 22» \ Ddy à 20 : srl NS RTE 2 d\xd\y + nr d'y [dx 23%! d 2 Ù 4 y L dDÙy 2 Hong 2 xdp + 20y0p -24ydp + ATP d'p + SE Sxdds + 2 Sy dx), Je la repréfente pour abréger, par FIX + 2GINxdy I À y NET LES Vue TE I PELT 4 . « + 2Hd\xhp+ 2KAydp + Ed or, à caufe de dy + A yd dx dN\y = \pdx + pdAx;, la différentielle de | a NX + 2CAxA y + y " | dadWx + 2dCA\xdy + dy\y + 26dxxp + 2ydxd\yN\p + (20 + 20p)Axdx + (26 + 2yp) dy ddr 16 MÉMOIRES BE L'AcADÉMIE RoYarr Ajoutant cette quantité à celle qui eft fous Le figne, & fuppofant que ia fomme eft de la forme fLlLdx(fp + hI\y + adx}, la valeur de A f y d x devient CCE pe — (aWxt + 2 CAxdy + y À y) — fa + 26 x dy + yd\y + fLdx(A\p + udy H—Aadx}, & on a pour déterminer &, 6, y, m, A, les équations L'LI=EMRIEENT, Va Mir uit. ES Léo =. I + er ä LA Cine ; La Fee, 2 Cp—+—2a = 0 . re C7 LU NL à CNE "6 Ces équations font en plus grand nombre qu'il ne faut; aufi va-t-on voir qu'il y en a deux d'inutiles, & qui coïncident avec l'équation (4) donnée par la variation du premier ordre. On remarquera au refte, que cette furabondance d'équations a lieu aufli dans le premier ordre, puifqu'après avoir réduit ce qui eft affecté du figne f à la forme f{PA\x + QA\y), on a les équations P — 0, Q — o, qui reviennent toutes deux à l'équation (4). Obfervons d’abord qu'on a 4(<-) = 2Fdx + 2Gdy + 2 Hdp, DES SCIENCES. T7 d(-) = 2Gdx + 21dÿ + 2Kdp, d( ) — 2Hdx + 2Kdy + 2 Ldp; donc, en différenciant les deux équations (c), on aura dp > dæ L dé APIAUNR FH Gp HR HE EE + pr +6 —o, de dy dp + y —p. ED PE ER Er À dx Au moyen des cinq autres équations, celles-ci deviennent. Lx TRUE pere + Luap + te 07 Live TS pe oh EE où XX + RP ED = h07 & fe réduifent par conféquent à la feule équation dp dx + 4p HA = 0; or celle-ci ne diffère pas de l'équation (4), dv + ds 5 dif 5; AA d 2» puifqu’en fubftituant les valeurs de Sr & de d/ ErD 5 on 4 ] 4 Pp+e+H+ Kp+ Li —=o, ou % < 25 LA + Lip Le = 0. On peut donc regarder les fept équations trouvées comme fe réduifant à cinq, & l'ordre à choifr pour Mém. 1786. C 18 MÉMOIRES DE L'AcADÉMIE ROYALE déterminer: les cinq icoéfhciens &, 6, y, um, À, femble être celui-ci : + LIJL=(K+ 9, QE, : dr C=—yp—1.—, s Fh 59 a— —(Cp—:ï.—, Kæ > bar Me H+£ PE T4 L] La valeur de + renfermera une conftante arbitraire, en vertu de laquelle on pourra faire en forte que la partie dégagée du figne | (ad + 2064xdy + ydyh — (aWxt + 26 N\x dy + ydy), foit ou zéro ou du même figne que Z. Donc l'équation (4) donnera un maximum pour l'intégrale{ y d x Era dd y : ji Le 9 - Ji le coéfficient Er cfluégatif, à un minimum s'4 eff pofitif. Y, ON doit entrevoir maintenant que la règle de l’art. 77, doit avoir lieu dans tous les cas; miais fans nous jeter dans des calculs & des généralités fuperflues, nous noüs con- tenterons d'examiner encore un cas aflez étendu, celui où y feroit fonétion de x, y, p, & d’une quantité @ donnée par l'équation différentielle 4@ — 4x, dans laquelle eft pareillement fonétion de x, y, p & @; nous fuppoferons d\x — 0, & nous aurons pour la valeur de A /y dx, en ÿ comprenant les termes du fecond ordre, : ” ? x D'E:s: S CIE N:c:E 4 19 Sfvdx [dx asc? NES ddr . ddy dd y : y Y es 2 dy dp+ ——— EYE …\ p +2 d\odp »e Je lécris ainfr, d/vdx = fdx(ASg + Bdy + Cip + FA «M a HN@Sp+ 19 pt + 2 KSÿ9p + LIp & fans intégrer par parties les termes du premier ordre, je fais tout de fuite Jax(ANG + BJy + Clip) = afp + GCiy nr Dion à mettant au lieu de 4. A @ fa valeur dx 4 ou du PERLE OT EE L RENE que je sp par ds (A SO + B'Iy + C'Ap), j'aurai (A—aA — TE) I 9 + (Ba B— )8y + (C— ac — Éldrz 0 | d'où l'on tire {es trois équations da FR RUE tn Vie B — a B'— FE —= Os C—ac — C— Si on élimine & & € de cés trois équations, « on aura {a relation cherchée entre les variables x &y, ou l'équation C ij 20 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de la courbe, dans laquelle / y d x eft un maximum ou un #inimum. On peut tout de fuite élinimer 6, par fa valeur C — a C°, & il ne reftera plus qu'à éliminer & des deux équations da VE a À TNT Oo, dfC — ac pi ME a — EE — re On aura en même-temps l'équation déterminée (aW\e + Cd\y) — [adp + GI\y) = 0, ui fe réduit à /CA\y} — (6d\y)" — o; car on doit rs le premier A — o, & le dernier «, ou (æ)' — o, pour que dans la partie hors du figne, ül ne refte plus d’intégrale indéfinie dépendante de 4\ y. . Maintenant, pour diftinguer le maximum du minimum, traitons comme à l'ordinaire la variation du fecond ordre, & fuppofons [as | FN + 2GN\pd\y + Ha. + IN + 2K\yNp + LA\p = | PNY + 2adpdy +udñp À a + fLdx (Ip + CAy + ENe l Nous aurons, en différentiant & égalant les termes fem- blables, dans les deux membres, F= + LE Hate G—<+ LE + AR + Bu, H—= nr HLE+ Cu, T1= + L£ + 28'a, K= V4 LQ + Cha DIE 5.1 S0C ILE: NC E: 8. 21! Ces équations qui font en même nombre que les cinq inconnues, a, Ë, À, Co 8, font difficiles à réloudre, & conduifent à des différences du troifième ordre; mais il fuffit d'en concevoir la poflbilité, & comme on peut, par des conftantes arbitraires, faire en forte que toute la variation ait le même figne que L, on en conclura que ù _ eft négatif, & un ù dp* l'intégrale / y dx fera un maximum fi minimum s'il eft pofitif. Remarque I Si la quantité /y4x ne devoit être #aximum où minimüm, qu'en fuppofant une valeur donnée aux intégrales indéfmies fr dx, fv''dx, fv'""dx, &c; alors, en défignant par «, 6, y, &c. des conftantes arbitraires, il faudroit, à l'ordinaire , égaler à zéro la variation du premier ordre de [lvdx + av'dx + Év'adx + yv" dx + &c.) ; il faudroit enfuite prendre la variation du fecond ordre de cette formule : elle feroit a même que celle de /v4x, & fon figne mdiqueroït fi on a obtenu un maximum ou un minimum, Voyez VExemple IT ci-après. PE Li : Mila 5 4553 20)3p 3098 ce cv: REMARQUE Il -Si la quantité + de l'article 111 n’avoit pas le même figne ‘dans toute l'étendue. de 1a courbe , il y auroit lieu au maximum & au minimum, à la fois. On en verra un exemple dans le problème fuivant: TEE | Sur le folide de la moindre réfiffance. ExempLe LL Trouver Ia courbe dans faquelle sd di + CE tinimum, , prife entre deux points donnés, foit un 32 MémorRes Dé L'ACADÉMIE ROYALE ! Ce problème n'eft'autre chofe que celui du folide de Ja moïndre réfiftince que Newton a réfolu le premier dans fés Principes, & qui a été traité depuis par beaucoup d’autres Géomètres. La matière n'eft pas neuve; cependant, on verra! qu'il 'réfloit quelques. oblervations à faire fur a natüre de'ce problème & fur Ja manière dont Le calcul y fatisfait. à ! | AV U :4 DE En faifant dÿ — pdx, la quantité qui doit être u 3 à 9. - » ; minimum devient [ —1 2 7x, & toutes les méthodes i 1 + pp | } ) { Je alé . ; P? } A , ù connués conduifent à pp ie net ; a; do Fonte 5h22 , ARR An De— Lafeh pp À eoisitidis P } Er :f }£r 3 ï , Wie 4 #- — + 1p) 8 ( ÊP P 2 A H ef. facile de trouver, d’après ces équations, la figure d la courbe ; elle ef compolée de deux branches F BE N qui:forment.un point, de rebroufflement en #, où, [a tan- gente commune eft inclinée de:6o4 fur l'axe G D. Ces branches s’étendent.toutes deux à l'infini : la première, dans laquelle p décroit depuis 4 3 jufqu’à zéro, a pour afÿmptote RE RC RP la parabole ÿ = y & x la feconde, dans Haquelle p F RO US Ken LS weil Houus ÿ li ,sduio croit depuis #3 jufqu'à, l'infini, a pour afymptoie la loga- rithmique x — b — a a Pour favoir maintenant fs on a obtenu le minimum qu’on defiroit, om appliquera la formule dé law. À &on trouvera dùy Dre PNG PO) Aa )11 pai MED p OUR 1 : L'X «1 Cette quantité, eff, peñuye], dans. te l'étendue" de _le branche F 2 où lon à p* < 3; elle eft au éontrairé né- gative dans l'autre branche FN, où l'on a p° >35 d'où DES ScirNICE,S. + e3 äl fuit que cl première deule donne le minimum, & Ja feconde Le maximum. Si on pafle enfuite aux Falniclor, Abe & que des points donnés À & B, on abaïfle fur l'axe les deux perpendi- culaires À €, B D, ä faudra confidérer différens cas fuivant la nature du trapèze À B D C, Lorfque J'angle 4 £. D fera de plus de 304, il fera poffible de faire pafler, par les points A & B,1la branche parabolique À .B ( du nom E fon afymptote ). Lorfque cet angle fera plus petit que 30, on pourra faire pafler la branche /ogarithmique; mais lorfque cet angle fera précifément de 304, jl ne fera plus poffible de faire pafler da courbe par les deux. points donnés , & la folution précédente devient illufoire. I en eft de même Joriqu' un des points donnés tombe fur l'axe même CD. H s’en faut donc beaucoup que la folution de ce pro: blème, telle que l’analyfe a préfente,, foit complette & donne dans tous les cas le minimum qu’on cherchoit; c’eft qu’en effet le problème n’eft point fufceptible de #rinimum VAE d.5° prife entre deux points donnés, peut.être, aufli grande & auffi petite qu’on voudra. Menons par les points donnés À & B, la ligne angu- leufe À 1 B, & fuppofons, pour plus de fimplicité, que les deux parties À #1 & M B foient inclinées, fur laxe € D d'une même te 1; la valeur de [ — _. BD? — 4 d 5° Jr dy ou E-) fin.* 1, & pourra par conféquent être fuppofée auf petite qu'on voudra. Sion exigeoit que la ligne qui joint les points À & B ne s’étendit pas au-delà de labfcifle € D, on pourroit tracer une efpèce de! zigrag AB, dont les côtés feroient. sr inclinés de la quantité 1 fur l'axe CD. L’in- OIGS tégrale JE r auroit encore pour valeur PP fin.*/; ni de maximum abfolus , & que l'intégrale Fr dans cette ligne, fera Fig. 3. Fig. 4 Fig. donnera un. minimum abfolu pour la formule LD D mn 8 ENS DER 24 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE & quoique ces lignes foient difcontinues, on peut imaginer des courbes continues qui en imitent Îa figure , & dans lef- d y? : L L quelles f = G =— foit par conféquent au-deflous de toute q SAS quantité donnée. H n’y a point non plus de #aximum abfolu; car ft on joint les points À &°B par fa ligne À A1 N B dont Ia artie À M s'élève indéfiniment, & dont l’autre partie MN B fafle un angle très-aigu avec l'axe C D, la quantité 1 3 ù . 1 À v£ - > qui fera pofitive dans la première partie , $ & négative dans Ja feconde, deviendra aufi grande qu’on voudra. Dans le cas’ où ïl faudroit que la ligne ne s’élevât pas au-deffus du point 2, la ligne anguleufe A FB don- 2 433 : neroit la plus grande valeur pour f — favoir ; BD — AC! TR © 2 . . I réfulte de-là que les sninimum Sc maximum obtenus dans quelques cas particuliers de notre problème, ne font que relatifs ou accidentels. Mais on voit aifément que l'inté- » d y? : : 4 ‘ 3 : grale [ —7 "2 deviendroit fufceptible de maximum & ds de minimum abfous, fr:on fixoit, par exemple, la longueur de la courbe ; alors ion a l'équation. | ‘ PE —— — pipe hhmete am qu QD hi 31 it Ip OIL BI au + pp} troc THE ENT . poutra toujoürs pañler par les deux points donnés. Elle “fil. x BE : | | Op dpi RES TE PRAGUE d si | non pas entre toutes fes courbes poflibles menées par les deux DES SCcIrENCEes. 25 deux points donnés, mais entre toutes celles qui ui feroient égales en longueur. Cette courbe aura l'avantage de fatisi faire à tous les cas, mais elle ne donnera pas une valeur dy : de f e _ , auflt petite que la courbe connue. flan E de 3 = L dans les cas où celle-ci peut fatisfaire, VII Sur la Chaïnetre. ExEMpPLE IL Entre toutes les courbes de même longueur qui paflent par deux points donnés, déterminer celle dans laquelle f y d 5 foit un maximum. IL faut égaler à zéro la variation de Î(3 + a)ds, 4 étant un arbitraire qu'on déterminera par les conditions du problème. On trouve à l'ordinaire, l'équation d[—2=<22 ; — ds, qui étant intégrée & féparée, donne j + dy f Vits rer = FT * & fuivant les formules ci-defus, on aura un 1IaxINUM à fiy + a eft négatif, & un #ménimum s'il eft pofitif, ï a) d Or, Péquation d' (> . £ 2 point d'ambiguité de figne, donne le rayon de la déve lopée d'x — 1 = d5,où n'ya Ro Vi pa); done, lerfque a courbe fera concave par rapport à fon axe» ce qui arrive à la chaînette ordinaire, la quantité y + 4 Mém. 1786. 26 MÉMoIrrREs DE L'ACADÉMIE ROYALE fera négative, c’efl-à-dire que la conftante a fera négative & plus grande que y ; donc il y aura maximum pour la quantité f {y + a) ds, ou fimplement pour fy ds, puifque f 4 s eft conflant. Si au contraire le fommet de Ia courbe eft dirigé dans un autre fens, le rayon de la développée feroit négatif, & le centre de gravité feroit le moins abaiffé qu'il eft poflible. Il eft clair .en effet qu'entre deux points donnés, avec une longueur donnée, on peut décrire une chaïnette dans deux fens différens: dans Jun le centre de gravité fera le plus bas poflble, c’eft le cas de la chaïnette ordi- naire; dans l’autre il fera le plus haut poffible, c’eft le cas des globules arrangés en voûte & fe foutenant par leur propre poids. Si la conftante 4 = o, il ne fera plus queftion de lafongueur de la courbe, & l'équation d/-—2 #2 ) = ds fatisfera au cas où l’on demanderoit entre toutes les courbes aflujetties feulement à pafler par deux points donnés, celle dans laquelle / y d s-eft un maximum où un minimum. Cette courbe feroit toujours la chaïnette repréfentée par l'équation + dy ; V(r —F) ? TR elle feroit convexe par rapport à Ia ligne des abfcifles, & le miimum feul auroit lieu, puifque y + 4 deviendroit y, & par conféquent pofitif. Je remarquerai en pañant, que Ia figure d’une corde follicitée par des puiffances quelconques fur une furface donnée, eft fufceptible d’une propriété femblable de "a- ximnm où de minimum ; car, foient d7 = Adx + B dy, l'équation de Ia furface; X, Ÿ, Z, les forces qui follicitent chaque point de la corde parallèlement aux coordonnées *, 7, 5 fi ces forces font telles que X4x + Fdy+Zdyz D E: 5s:SC L'EIN C Es. 27 foit une différentielle exacte que j'appelle 4 P, a quantité SP + a) d'sfera maximum où minimum. On trouve, d’après cetté condition, l'équation de la courbe Pay Pdz dif) =d(s) + Bd(— y, qu'il faut combiner avec l'équation de la furface. Si Ia pare Xdx + Ydy + Zd7 n'étoit pas une dif- érentielle exacte , léquation précédente auroit toujours dieu, mais l'intégrale / P d 5 ne feroit plus maximum ou Ginimum, VE HE Jur le Cercle: Éxempre IIL Étant donnés l’abfcifle C D, les deux o‘données AC, B D, & la longueur de la courbe 4 H B, Î1 la furface À B DC eft un aximum où un minimum, on trouve que la courbe À 7 B doit être un arc de cercle concave ou convexe par rapport à l'axe C D, felon qu'on veut avoir un #aximum OÙ UN #inIUM, Telle eft la folution ordinaire de ce problème, & les formules ci-d:flus conftatent l'exiftence du maximum & du minimum dans les deux cas; mais fi on exige que Îa furface A B CD foit abfolument comprile entre les deux paral- Ièles À C', B D, l'arc de cercle qui pafleroit par les points A & B, ne fatisfera pas toujours à la queftion, parce qu'une artie de cet arc pourroit tomber hors de l'abfcifle © D. Pour avoir la vraie folution dans tous les cas, fuppofons que la ligne qui fatisfait eft À E G B, appelons les ordonnées extrêmes € E£ — f, DG— 3g;& puifque la longueur de la courbe éft donnée, on aura Af + Ag + À[V (ds + dÿ) = 0. D'un autre côté, la furface [y dx étant un maximum, on a PT VAR Tee 0) D ij Fig. CP 28 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE donc, en fuppofant {\ x = o, & introduifant Farbitraire «, on aura o—df+ ag +f[? Or, d à [ <— d d\ EE _ AUS donc, fi on repréfente par pas 2} & par { — ) les en Æ£ & en G, on aura 4 valeurs de —- M ire pe AR dx d'où réfultent les trois équations D 0...) \g! papa tu Qi «je 9 (3). L'équation (1) donne encore un cercle pour la courbe EG; quant aux deux autres, elles peuvent avoir lieu de plufieurs manières. 1. Si l'arc de cercle peut pafler par les deux points A & B fans fortir de l'efpace compris entre les parallèles AC, BD, f & g feront conftans, & on aura À f —='o; Mo) ce qui fatisfait anx équations (2) & (3). DÉS SCIENCES. 29 2.° Si l'arc de cercle peut paffer feulement par le point 3, Jéquation (3) aura lieu: mais pour fatisfaire à l'équation (2), dy ds cercle touchera en Æ l’ordonnée E C. ) = 1; donc alors l'arc de il faudra fuppofer / 3° Si Farc de cercle de l'équation (1) ne peut pafler KR. par aucun des points 4 & B, fans fortir de l'efpace compris K entre les paral èles, alors f & 4 ne feront conftans ni l’un ni l'autre; & pour fatisfaire aux équations (2) & (3),il faudra fuppofer à la fois / ca EE RéEf £. ir; donc l'arc Æ G touchera les deux ordonnées £ €, GD, & fera par conféquent une demi-circonférence. Les limites de ces différens cas font faciles à établir. Soit Ja longueur donnée de À en B —7/,BL=—=m, AL—n#, le premier cas aura lieu fi on fuppofe ms Hp 1 < le fecond, fr A . tange + FA m + n° - # 7 Ra rt np &m + n , # étant la demi-cir- conférence dont le rayon eft 1. Appelons, dans tous les cas, r le rayon de l'arc à décrire, & @ l'arc femblable pour Î rayon 1; on aura dans le premier cas, Fig. 6. TE 2rfn:@ = V(n + »); donc 1p ex ! = fn lp FRE ES Dans le fecond cas » foit de plus À £ = 7, on aura, pi. 8. Fig. 10. 30 Mémoires DE L'ACADÉMIE Rovazcr pour déterminer r, @, 4, les trois équations ZI NO Et z+rin op = " r(1—cof çg) = n; d'où réfulte ® — fin. ? nt l—m 1 — cof. @ ACTE m— n F Enfin, dans le troifième cas, foit encore BG — ”; l'are cherché devient la demi - circonférence dont le diamètre — », & il ne refte plus à trouver que # & 7 qui feront connues par les équations Z—U—= M, A D en je 24e CE | € Les formules pour le minimum de furface, font abfolument les mêmes, il faudroit feulement que l'arc de cercle fût concave par rapport à l'axe CD, & que les points Æ & G fuflent pris en fens contraire. TX Sur la Cycloïde. #ExEempPLE.IlV. Deux courbes CE, DI, étant données dans, un plan vertical, fon cherche une troifième coutbe, CD, par faquelle un corps pefant puiffé defééndre de l’une à l'autre dans le moindre temps poflible , on trouve que cette courbe eft une cycloïde dont la bafe eft horizontale. Quant aux extrémités C & 2), elles doivent être déterz minées différemment, fuivant les hypothèfes qu'on peut faire fur la-vitefle initiale. Sida vitefle à l’origine C eft dûe à la hauteur CB, ordonnée de a courbe CÆ, les, deux. courbes CE & DI doiveut être coupées à angles droits DES SLCOIE Nc 2:58 31 par la cycloïde CD. Mais fi la vitefle à l’origine C doit être conftante ou zéro, la courbe D 7 feulement fera coupée à angles droits, & les tangentes des courbes CE, D1, aux extrémités C & D, feront parallèles. Le premier cas n’a pas de difficulté, & l’exiflence du minimum fe conclud tout de fuite des formules ci-deflus, Ïl n’en eft pas de même du fecond cas, où Ia vitefle initiale eft donnée; alors il faut confidérer l'influence de 1a varia- tion du premier point fur toute l'intégrale, ce qui exige un calcul particulier. M. le chevalier de Borda * eit le pre- mier qui fe foit aperçu de la différence de ces deux cas, & qui ait donné la vraie folution du fecond; folution que M. de la Grange a conclue enfuite de fes formules, en leur donnant l’extenfion néceffaire. On ne fera peut.- être pas fiché de trouver ici la même propofition démontrée d'une manière prefque fynthétique & fort fimple. La vitefle initiale étant dûe à la hauteur donnée 4, qui peut devenir zéro, on a deux chofes à démontrer :‘ 1° que la, courbe D/ eft coupée à angles droits par la cycloïde ; 2. que les tangentes en € & D aux courbes C£ & DL, font parallèles. La première partie ne fouffre pas de difficulté, puifque fi le dernier élément AD n'’étoit pas-perpendiculaire à {a courbe D /, on pourroit lui fubftituer l'élément de, perpen- diculaire à cette courbe, & par lequel le temps feroit plus court. Pour démontrer la feconde partie, foit BB, C0 =IBE MS .a, AE ip: BC— Y,0 D — HELD Er KA; on aura Lu À + x, EX = 4 y: & fi les points € & D pañlent en « & 4, défignant par la * Méin. de l Académie, 1764. b Mém, de Turin, tome 1V, 32 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoraLE caratériftique A les différences analogues à ce mouvement, on aura SX = SX TE dx, & NV = NY -E Or le temps par CD doit être un minimum, & Ta hauteur dûe à la vitefle en € doit être égale à l’ordonnée CÆ de la cycloïde, LQ étant fa bafe; ces deux conditions don- neront les valeurs de d\x & d\y, par le moyen de Aa, a étant le diamètre du cercle générateur. On pourra donc fuppofer x uma, dy =: Na; d'où réfulte : DX'—DY M Pr CN NE I ei. Le NET eft < connu dans la courbe € 77, ainfi dans Ja courbe 2 7; il faut donc par “équation fr ééédene PS ces deux rapports foient égaux, puifque À X° & À X font indépendans Fun de fautre, ainfi que À Y' & À F; donc les tangentes en C & D font parallèles. Si on ne veut pas fuppofer Ja première partie démontrée, il faudra calculer es valeurs de x &7. Soit donc, comme ci-deflus, Z Q fa bafe de la cycloïde; a, te-diamètre du cercle générateur; CK — À; Yangle L CKX — JL; & langle CDO — @, on aura, par la nature de cette courbe; que le rapport h= sa r, + En J K — ;a.(29 — fin 2 @) aa (a fin 24); vidx" + dy’) PEER ou Je temps par CD=(? —- 4) da a Î . ce a, (col. 2 = cof2@}, DES! Sc Tr E N°C Es. 33 Ce temps étant un minimum, on aura Ag — Ÿ4)va — 0; d'un tutre côté , Ia valeur de Z donne (afin L} = 0: tirant de ces deux équations les valeurs de d\® & 4; on les fubikituera dans celles-de Ay &d\x,, ce qui donnera dy — dafin.pcof.p(tang® — p + + — tang, À), Âx — — Jacofg(tang — p + + — tange) à d'où l’on conclut PAR ENAE entente Ph ot, @ FA =» gen er de NE Pr eut dd & par conféquent, a x A x ent : Mie- = M trie ce qui renferme les deux parties de notre propofition. Pour s’aflurer maintenant de l’exiftence du minimum, confidérons a queflion d’une manière purement analy- tique. Soit la première ordonnée CHENE RSR CAE RME la hauteur dûe à fa vitefle en C— #4, le temps par, ; VOLE dy) | larc C D fera GE ou fimplement J Vds + dy) Vis —:0) mettre y; mais alors, « devient la valeur initiale de 3 — À, & non celle de y. , parce qu'au lieu de À + y, on peut _ La quantité « qui fe trouve‘dans cette formule, & dontIa - variation influe fur toute l'intégrale, fl caufe que les for- mules ci-deffus ne font point applicables. Nous aurions pu Mém. 1786. E 34 MÉMOIRES DE L'ÂCADÉMIE ROYALE conftruire des formules générales pour tous les cas fem- blables, mais il fuffira d'examiner ce cas particulier, qui offre encore aflez de difficultés. On verra que le réfultat eft toujours conforme à la règle générale de l'article 11. Soient, pour abréger, Jia, NY Nc = PÉNYEENUX, . RSS, SP : PARLEZ. faste \ V(dé H dy] = ds, FFT SE dt; vlas-+ dy), VAT = "CA ‘fera, en y comprenant les termes du fecond ordre AT la variation de f _ (da + pd€) + ee (dE — pda} SU Hit tte ne en ac nd z (7 — c) ad 3 —'é : 3dt 7 6 ge (Er 7 Développant la partie du premier ordre, on a l'équation de la cycloïde L define sl! — ya d,x. : On a aufli deux équations déterminées, qui donnent, pour les extrémités de la courbe, les mêmes conditions que ci-defus. Il refte à développer la partie du fecond'ordre, dx*dt ,d6—pda f dxdr , dapdé | ,|7—€ 3dr ,7—6 y ET d x HET) d x a ras A NE AU RT & à faire voir qu'elle fe réduit toujours à une quantité pofitive. Suppofons donc que cette quantité, intégrée en partie, foit égale à l’expreflion Aat+4 2BaG+ 2Cay + DÉ+2ECy + EFy Mol, had A pi | , He (SE + Pa + QC + Ry}, DES StrENcCES #5, Différenciant de part & d'autre, comparant les térmes femblables, & faifant, pour abréger, ==. Où aura les douze équations LM AN Là CTP SES ap 1e 9} (2) ==, +aPQ = 0: "7: à foie trunk à, d D AT ARIANE (eo POS Sr dE. . Sex — 3 d' - (5) Te qu rQR TT 48 ds /p Te dF DtUdir Bdr(ÿ—c) | == No} (8) B + x P — oo, (9) F — #20 (10) C — FpR — — dir 4ds (y — c) , drde 4ds (y —c) ? PT IUT ads (y —c) ? pdxädt. as (y — c) - (11) D + r Q (12) E + rs R — ÿ Puifqu'il y a plus d'équations que d'inconnues , il faut que trois de ces équations fotent une fuite des néuf autres, en fuppofänt du moins la relation des’ variablés’, donnée ; arr _ ds {y —,c) VER UNE) . par l'équation cd EEE : Er ri, tof; abs ce qu'il fera facile de reconnoître de plufieurs manières. On trouverä, \ E ij 36 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE-ROYALE par exemple, que l'équation (9) eft une fuite des équa- tions (1), (2), (7) & (8); que l'équation (4) eft une fuite des mêmes équations & de l'équation ( 1 1 ); qu’enfm l'équation (5) eft comprife dans les équations (3), (8), (9), (10) & (12) : il refte donc neuf équations pour déterminer les neuf inconnues À, 2, C, D, E, FE, P,Q,R. On pourra choifir à cet eflet l’ordre fuivant: Le dA :- d 5 "D (EL PPS SRE SEE PE + — Wy—c)—=o, - T'p° ie dx" dr (€) ….... Cd x:<+ F ACTE » P — À. — °, A p C — ds En FD apd#(y—c) ? A B + —— — 0, P dr TE TT 4pd#(3—t) ? ds Qp ET EF == 2 d x? (» " c) » A — dt PP TE P_ _. ads(y— adextremam phalangam ufque co- | celui du profond, & près de Pen- « mitantur ». droit où elles fe rapprochent, au «& (L) Traité d’ Anatomie; Myolog. | moyen d’une membrane fem- « tome 1} page 303. «La partie anté:! | blable. Enfin ces mêmes parties « » rieure des tendons du profond eft | de tendons du fublime font atta- « » liée à la concavité de la gouttière | chées à la face antérieure des pre- « » ge ceux du fublime forment au- |-mières phalanges , par une portion æ » devant d'eux, vis-à-vis la première | membraneufe de la même nature ». » phalange des doigts , par une por- F ij 44 MÉMOTRES DE L'ACADÉMIE ROYALE leur figament annulaire, & qui montent derrière les ten< dons du fublime, pour s'y imférer au lieu même où ils fe collent enfemble. Du bord fupérieur de ces deux corde- lettes, part une membrane molle, muqueufe, placée fous les bandelettes du fublime auxquelles elle eft attachée, & qu’elle fixe à la moitié fupérieure de la face interne de la première phalange ; l'extrémité fupérieure de cette mem- brane préfente fur larticulation de la première’ phalange avec la feconde, un écartement, ou une petite cavité dans laquelle on trouve un paquet de graifle rougeatre & grenue, femblable à celle des articulations. H s'échappe de ce point des filamens membraneux très-lâches qui pañlent à travers l'écartement fupérieur des bandelettes du fublime, & vien- nent s’inférer, par trois ou quatre brides particulières, au tendon du profond. Ces filamens font enduits de fynovie, & femblent être de petits canaux deftinés à verfer cette liqueur à la furface des tendons du mufcle profond. J'ai toujours vu l’une de ces brides membraneufes chargée de tiflu cellulaire rougeâtre , pafler de dedans en dehors, par uñ trou alongé de la bandelette interne ou cubitale des tendons du fublime, fitué un peu au-deflus de l’écartement fupérieur de ces deux bandelettes, & au-deflous de eur infertion à la feconde phalange. Cette bride perforante va fe perdre, comme les autres, fur le tendon du profond. Les Anatomiftes n’ont point fait mention de cette ou- verture que j'ai trouvée , dans toutes mes difleélions, à l'extrémité fupérieure de a bandelette interne, de chaque portion digitale du fublime, un peu au-deffus de fon fecond écartement d’avec la bandelette externe. Æ/binus paroït cependant l'avoir reconnue, dans la defcription obfcure qu'il donne des produétions membraneufes qui accom- pagnent les tendons du fublime & du profond dans les doigts {m): fes expreflions femblent annoncer qu'il à . (in) Page 486. « Perforantemque continuitätem fublimis aut inicedentere inter caudas infra continuitatem ». D'EMSNISNONT:E : NÜc fr ‘5! 45 ‘regardé cette ftruélure comme peu conftante, & if n’a pas indiqué que ce trou eft toujours creufé dans la bandelette interne du tendon du fublime. Aucun anatomifte n’a décrit les paquets de glandes fynoviales qui fe rencontrent entre ces membranes muqueufes, fi on excepte Æaller qui en a ‘fait mention dans fa grande phyfiologie, en parlant de Ia ftruéture des tendons en général. GA UTEVE Le tendon du long fléchifleur du pouce, placé fr la face interne de la première phalange du pouce, après avoir pañlé fous le ligament annulaire particulier, fixé fur Ia bafe de cette première phalange, adhère à cet os par une bride Jigamenteufe très-forte, dont le bord poftérieur dégénère en une membrane aponévrotique qui fe prolonge jufqu’à Tarticulation de la première avec la feconde phalange. Cette membrane s’épanouit fur la face interne de {a pre- mière phalange en s'écartant de chaque côté, & elle offre dans l'efpace triangulaire formé par cet écartement, un paquet de graifle fynoviale, femblable à celui que nous ‘avons obfervé à chaque doigt. Cette ftruéture du ligament & de la membrane, qui accompagne le tendon du long fléchiffeur du pouce, ne reflemble point aux capfules muqueufes proprement dites, puifque l’épanouifflement membraneux ne recouvre point le tendon, & ne fait que s'attacher à fa face interne: Winflow a indiqué cette bride Tigamenteufe, fous le nom de gaine membraneufe (a); Albinus Ta décrite, mais fans parler du ligament qui lui donne nailfance /o); Jancke ne Va point connue. M. Sabatier en (n) Expof. anat. in-4,° page 202. | accipit membranæ latæ fpeciem, « 2° colonne. defcendentem à medià latitudine « » 0) Hift.mufcul lib. If,p 400: | offis prani, fere per totam ejus lon-« » Qu defcendit fecundum os primum, | gitudinein ; fimili que \adnexus eff « ‘» ab eû parte quà fpeéfat os illud &7 | Juperiori parti offis ultimi », ® qu idi quodam modo fiffus ef? , 46 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE a fait mention, en annonçant que le tendon du long fléchifleur du pouce eft retenu dans fa gaine par diverfes produétions membraneules & lâches /p). (SRE Les mufcles fitués à la furface externe de l’avant-bras, étant plus nombreux que ceux qui occupent la face interne de cette partie, ils préfentent aufli une plus grande quan- tité de capfules muqueufes; une des plus marquées & des plus grandes, eft celle qui eft commune aux tendons des deux radiaux externes. Cette capfule radiale externe com- mence avant le paflage de ces tendons dans Ja gouttière offeufe qui les conduit fur la face convexe de la main. Elle eft plus forte fur le radius, elle y paroit formée de deux lames qu’on peut féparer l'une de l’autre; elle s’élargit fur le carpe, dans le lieu où les deux tendons s’écartent, & elle préfente beaucoup de graifle & de fynovie dans cet endroit. Enfuite elle fe divife en deux autres petites cap- fules qui accompagnent le tendon du premier radial jufqu’à fon in{ertion au fecond os du métacarpe, & celui du fecond jufqu’au troifième os du métacarpe, où il fe fixe. Quand on ouvre cette capfule fous le ligament annulaire externe, on trouve la face des tendons brillante & polie par F’hu- meur.{ynoviale qu'elle renferme. Sa paroi membraneufe adhère fortement à la face externe des deux tendons; & la gouttière ofleufe du radius, dans laquelle ils font reçus, n'offre point une furface polie, parce que la paroi interne de la capfule revêt cette gouttière, fur laquelle les tendons ne gliflent point immédiatement. L'ufage de cette capfule eft de faciliter le mouvement de l’un de ces tendons fur l'autre, & de les fixer, à leur paffage, fur les os qu'ils rencontrent. A/binus en a indiqué l’exiftence, fous la déno- mination de membranes tendineufes à gliffantes (g). Jancke (p) Traité d’Anat. rome 1, page 306. (g) “Hift. mufceulor. Gb. I, pag. 447: Æidemque laxe adnexi fubten- dineis. fequacibus , lubricifque membranis », . Dpiiess :: Sr CFE N«C:E:S, ' Er en a fait trois capfules particulières, dont une eft commune aux deux tendons des radiaux externes, & l’autre propre à chacun d'eux fr). J'ai prefque toujours trouvé une autre petite capflule entre le tendon du long fupinateur & celui du premier radial externe, immédiatement au-deflus de l'infertion du premier de ces mufcles à l'épine du radius. & NT Les tendons du long abduéteur du pouce & du court extenfeur de ce même doigt, font collés enfemble au-deflus de ceux des deux radiaux externes ; ils préfentenr, dans cet endroit, une capfule muqueufe qui enveloppe leur fice externe, & qui facilite leur glillement réciproque. Une des extrémités de cette capfule les'attache fur la por- tion du tendon du long fupinateur vers fon infertion, & annonce que ces deux mufcles gliflent fur ce dernier, dont la portion polie & brillante, renfermée dans cette capfule, favorife le mouvement. Cette capfule, après avoir lié les tendons du long abduéteur & du court extenfeur, foit entr'eux, foit avec ceux des radiaux externes & du long fupinateur, s’étend & fe prolonge au-delà de leur contact avec cs trois mufcles, & accompagne les tendons aux- quels elle eft particulièrement deftinée, dans le lieu où ils marchent feuls fur le radius: 1à, ils font fortement retenus fur cet os, & en touchent immédiatement la furface. Bientôt cette capfule fe partage en deux, dont l’une accompagne les tendons divifés du 1ong abducteur, & autre celui du court extenfeur, jufqu'a feur infertion. On trouve de 1a fynovie dans toute la continuité de cette bourfe capfulaire ; fa paroi interne eft adhérente aux furfaces offeufes. Les Anatomiftes n’ont point parlé de cette capfule, qui eft cependant très-remarquable & d’une très-grande étendue. _(r) Loco citato, pag. 12, fecundæ litteræ, (b) (c) (d). + 48 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE SRE AVI PE Le tendon du long extenfeur du pouce a une capfule muqueufe particulière qui naît avec lui du bas de fa chair, . & qui le fuit jufqu’à fon infertion à la feconde phalange de ce doigt; cette capfule eft très-fenfible dans l'endroit où le tendon de ce mufcle pañle fur la couliffe du radius. La furface de l'os eft lifle & polie, le tendon y gliffe avec beaucoup de facilité, à caufe de la fynovie dont il eft imprégné ; fa capfule muqueufe adhère fortement au ra- dius dans cet endroit, enfuite elle fe prolonge avec Île tendon, elle l’entoure de toutes parts, & fe termine un peu avant fon infertion. S20V 21° D Les tendons de l’extenfeur commun ont une capfule muqueufe très-belle,-que lon reconnoît facilement fous le ligament annulaire externe du carpe. C’eft une mem- brane molle & lâche qui les fie enfemble dans leur pañage fous ce ligament. M. Sabatier en a indiqué l’exiftence //). Jancke a remarqué qu'elle fe divife en autant de capfules particulières . qu'il y a d& tendons dans ce mufcle /4). HU en eft de cette capfule comme de celle qui enveloppe les tendons du fublime & du profond; elle eft formée de deux couches membraneufes, l’une externe qui conftitue une capfule commune & générale, l’autre interne qui donne naiflance à quatre caplules plus petites, dont chacune ac- compagne un tendon particulier de l’extenfeur , jufqu’au dos de la première phalange de chaque doigt. I y a beaucoup de fynovie dans ces capfules, quoiqu'on n'y trouve ni glandes ni graifle. Souvent on rencontre en dehors une capfule muqueufe propre au tendon de l'ex- tenfeur du petit doigt. (S) Traité d'Anatomie, tome Z, page 715. (t) Loco citato, pag.!13. 4 IXe ve BUEUSIMSNGHPEINTE ERS 49 (Gas) nd Le tendon du cubital externe eft retenu fur l’apophyfe ftyloïde du cubitus, par un ligament annulaire très-fort; & dans la couliffe particulière qui le reçoit on le voit couvert. d'une capfule muqueufe aflez large, & remplie de beaucoup de fynovie; elle ne defcend pas plus bas que le cubitus, & elle ceffe bien avant l'infertion du tendon du cinquième es du métacarpe. Mém. 1786. G Lû le 3 1 Janvier 1787. so MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE M ÉMOIRE. SUR LA FORMATION ET LES PROPRIÉTÉS DU GAZ. HÉPATIQUE. Pa M DE FOURcCR:O x. ESPÈCE de fluide élaftique inflammable & fétide qui fe dégage des foies de foufre, mérite aujourd'hui toute l'attention des Phyficiens. Les premiers chimifles qui ne l'ont confidérée que comme une vapeur, n'ont point fu qu'elle contenoit du foufre, & plufieurs en ont même nié l'exiflence dans cette vapeur. Quelques-uns croyoient que ce n’étoit que le phlogiftique prefque pur, & ils portoient ainfi le doute & l'incertitude dans la doétrine de Stahl, en admettant dans cet être, des propriétés toutes différentes de celles par lefquelles cet homme de génie lavoit carac- térifé (a). Leurs connoïflances fur ce fluide élaftique fe bornoient à la vérité àiquelques généralités vagues, telles que fon odeur fétide , fon action délétère fur la refpiration, fon inflammabilité, fa propriété de colorer les métaux, & de réduire les chaux métalliques. Meyer penfoit que le foufre extrêmement atténué par les fubftances alkalines, fe com- binoit avec le cauflicuth de ces dernières, & qu’une partie difloute & volatilifée par ce principe auflt peu démontré que le phlogiftique, formoit la vapeur fétide qu'exhalent les (a) Dans la vraie théorie de Stahl, qu'on a modifiée & prefque contournée de toutes maniéres, le phlosiftique pur n’avoit ni odeur, ni inHammabilité ; mais il étoit feu- lement la caufe de ces propriétés dans les compofés dont üïl faifoit partie. Ce chimifte a dit pofitivement que le phlogiftique n'étoit jamais | libre, ou qu’au moins dans fon état de liberté, il n’étoit autre chofe que le feu en action, & que comme | phlogiflique ou feu fixé, il pafloit fans cefle d’un compofé dans un, autre. Macquer eft peut-être le feul chimifte qui ait expofé dans fes ou- vrages, la doctrine de Stahl dans toute fa pureté. PU + TO D LI NT T D TNT I EN INNE D'Ess, SCIE Nc E s $si- hépars. Aucun Chimifle n'avoit eflayé de coërcer cette vapeur avant M.° Schéele, Bergman & Prieflley. Ces favans l'ayant raffembiée dans des cloches, en découvrirent bientôt les principaux caractères, & la rangèrent parmi les fluides ékiftiques permanens. Hs démontrèrent que ce gaz s’enflan- moit par le contact d’un corps en combultion, qu'il contenoit du foufre, que l'air vital le décompoloit & en féparoit Le foufre , ainfi que J'acide nitreux rutilant, & l'acide muria- tique déphlogittiqué ou aéré; ;:mais fi Bergman fit une hif. toire exacte de fes. principales propriétés, il ne fut point aufli, heureux dans la recherche de fa nature & dans la théorie dé fa formation ,: ainf que de fa compofitions Em effet, en: regardant ce gaz comine un compofé de foufre} de phlogittique & de matière dela chaleur; & en admettant que tous les corps fufceptibles de le décompofer, agifloienit fur fon phlogiftiqué dont ils étoient très-avides ; il devenoit impolhble de concevoir comment l'acide: nitreux rutilant, qu'il appeloit phlogifliqué, pouvoit en féparer le foufre, quoiqu'il fût fui: même furchargé: de Phlogitique, tandis que l'acide muriatique déphlogiftiqué dans un état ab{olu- ment oppolé au premier, fuivant {a même doctrine, pro* duifoit cependant le même effet fur cè fluide élaftique. M. Sennebier, dans fes recherches fur l'air inflammable & fur fes différentes elpèces, a païlé: affez au long du gaz hépatiques; : mais malgré fes nombreufes expériences fur ce fluide clafique ;; il n'en à pas mieux connu là nature & 4 compolition que les chimiftes précédens ; il à même porté plus-de difficultés dans fon bifoire, en regardant ce gaz comme un compolé d'Akali, de foufre & de phlogiftique. M: Gengembre. eft le premier qui, dans un Mémoire hi à l'Académie fur la compofition du gaz phofphorique &du gaz hépatique, 4 regardé ces deux corps comme de vraies: diflolutions de phofphore & de foufre dans de gaz imilammable” aqueux. Déjà Schéele avoit obfervé que le foufre chauffé dans Pair inflammable, donnoit à ce dernier une forte odeur hépatique; & fi cette expérience ne G ij 52 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE J'avoit point éclairé fur la compofition de ce gaz, c'eft qu'il avoit trouvé que ce fluide élaftique, formé fans alkali, ne fe méloit point à l'eau, comme celui que les acides dégagent des hépars. La théorie que M. Gengembre a expofée dans fon Mé- moire, eft la feule qui s'accorde avec tous les faits relatifs à la formation & à la décompofition du gaz hépatique. Comme il n’avoit point entrepris un examen fuivi des propriétés de ce gaz qu'il n’a fait que comparer au gaz phofphorique, il m'a paru utile de réunir les principaux faits déjà connus fur la nature du gaz hépatique, à ceux ue m'ont offerts des recherches aflez multipliées fur ce fluide élaftique. Je m’occuperai fpécialement dans ce Mé- moire, des diverfes circonftances qui favorifent la produc- tion du gaz hépatique , de quelques modifications qui lui font particulières, de fon union avec l’eau, & de fa dé- compolition par l'air & par les acides {b). ARTICLE PREMIER. Des diverfes circonflances où fe forme le Gaz hépatique, ou de l'hépatifation en général. _ Pour obtenir le gaz hépatique, on met du foie de foufre fait par la fufion & réduit en poudre groffière dans un flacon garni d’un tube recourbé qui plonge fous des cloches pleines d’eau chaude; on verfe un acide fur ce foie de foufre, il fe dégage alors avec une vive effervefcence un (b) Je ne confrdère dans ce Mé- moire, que le gaz hépatique inflam- mable. M. Haffenfratz a fait voir dans un Mémoire Iû en Mai 1785, que Pacide crayeux qu’on fait pafer à travers le foufre fondu, en diffout une portion & acquiert l’odeur hé- a NE on fait auffi que la mofette, e gaz nitreux, diflolvent égalemert le foufre, & que ces diflolutions aëriformes ont toutes une odeur plus ou moins fétide; mais ces gaz mixtes diffèrent tous par leur prompte dé- compofition , par leur indiflolubilité, & par plufeurs autres propriétés, du vrai gaz hépatique inflammable dont il eft queftion dans ce Mémoire. DUSEsS SICAME NC: E ss 53 fluide élaftique qui fe raffemble au-deflus de l’eau; celle-ci chaude à 36 ou 40 degrés n’en diflout que très-peu : on ne peut pas recueillir ce gaz au-deflus du mercure, parce qu'il eft en partie décompofé par ce métal, comme l'a vu M. Sennebier. Bergman croyoit que ce fluide élaftique étoit tout contenu dans lhépar ; mais M. Gengembrea fait obfer- ver que du foie de foufre fait par la fonte n’a point d’odeur fétide tant qu’il eft fec, qu'iln'en prend qu'à mefure qu'il attire l'humidité, & que l'eau eft la caufe de fa formation : auffi l'acide que l’on emploie pour obtenir ce gaz avec un hépar fec, ne paroïît-il en produire qu’en raifon de l’eau qu'il contient. Pour prouver cette vérité, j'ai fait plufieurs expériences dont j'expoferai ici le fimple réfultat. 1.° Le foie de foufre fec, chauffé dans une cornue ne donne point de gaz hépatique, mais le foufre s’en fublime en grande partie & fans altération par une très-haute température. 2. Le même hépar humeété avec une très-petite quantité d'eau, fournit par la diftillation une grande quantité de gaz hépatique; M. Gengembre a obtenu le même réfultat de fes expériences. 3.° Du foie de foufre en poudre & bien fec, mis dans une cloche pleine de gaz acide muriatique, - devient tout blanc; le foufre s’en fépare fans eflervefcence apparente, & ül ne fe produit que très-peu de gaz hépa- tique, en raifon de la petite quantité d’eau difloute dans Tair acide. 4.° Si l'on fait pafler dans le même appareil quelques gros d’eau, leffervefcence a lieu, & le gaz hépa- tique dégagé fe reconnoît à tous fes caraétères. 5.” L’acide boracin, l'acide arfénical defléchés & fondus en verre, fé- parent le foufre de l’alkali; mais cette opération faite dans des cornues avec l'appareil pneumato-chimique, ne donne oint de fluide élaftique. On voit donc par ces expériences, que fi les acides dégagent du gaz hépatique des foies du foufre, ce n’eft qu’en raifon de l’eau qu’ils contiennent. M. Gengembre croit que l'influence de l'eau pour Îa production du gaz hépatique eft dûe à fa décompoñition; & quoique le foufre ni l'alkali n'aient point la propriété de sæ Mémoires DE H'ACADÉMIE ROYALE décompofer l'eau féparément, cette décompofition s'opère en vertu de Îla forte attraction avec laqueile lalkali tend à s'unir avec le foufre-changé en acide vitiolique. Le foufre né’ peut éprouver ce changement que par fx combinaifon. avec l'air vitab, & follicité, pour anrfr dire, à cette combi- naïifon par laikali, il enlève F'oxygene à l'eau, dont le gaz: inflammable dégagé, entraine avec lui une portion de foufre. Pour fe convaincre de la décompofition de l'eau dans cette produétion du gaz hépatique, il fuit d’obferver, 1. que le fer & le foufre mêlés avec un peu d'eau, don- nent à la diftillation une grande quantité de gaz hépatique; 2.” qu'en difolvant, fuivant le procédé de Schéele, une: pyrite artificielle, compofée de trois parties de fer & d’une! de foufre dans Fefprit de vitriol, on a une très- grande: quantité di même gaz; 3° qu'en mettant du foufre en poudre fine dans une diflolution de fer par l'acide vitrio- lique aqueux, le gaz inflammable qui fe dégage, prend tout-à-coup une odeur hépatique; enfin que, fuivant F’ob- fervation de M.Sennebier, l'acide muriatique eft celui qui donne le plus de gaz hépatique avec les foïes de foufre en: raon de l'adhérence des principes de cet acide, plus forte que celle’ des compolans de l’eau qui fe féparent: alors avec affez de facilité. Maïs toutes ces obfervations dont la plupart ont déjà été préfentées par M. Gengembre:,! ne feroient que .des aflertions feulement probables, fi on ne préfentoit pas des preuves direétes de la décompofition de l'eau dans ces expériences. Je regarde comme une de ces preuves convaincantes, Fexiflence de l'acide vitriolique tout formé dans les hépars, d’où il s'eft dégagé la plus petite quantité de gaz hépatique. L'eau ne peut être décompofée: par le foie de foufre, fans que fow air pur ne fe porte fur le foufre & ne le change: en acide vitriolique, en même: temps que fon gaz. inflammable diffout une: portion de foufre pour former du gaz hépatique. Aufi, lorfqu'on x dftilé un hépar humecté, & qu'on en x retiré beaucoup» ( + D'ENS LU SUCER NACLE 5 ss de gaz, le réfidu contient un {el vitriolique; fi l'on poufle fortement le feu dans cette expérience, tout le foufre excé- dant à la quantité néceflaire pour décompofer l'eau, fe fublime, & ce qui refte dans la cornue n’eft plus qu’un fel vitriolique pur; fi l'on emploie un foie de foufre tout-à-fait diflous dans l’eau, on obtient une très-grande quantité de gaz hépatique, & le réfidu n’eft plus qu'un vitriol falin fans mélange de foufre , pañce que, dans ce cas, l'eau à réduit tout ce foufre, foit en acide vitriolique qui s’eft uni à la bafe alkaline de l’hépar, foit en gaz hépatique qui s'eft dégagé. H en eft de même, d’après mes expériences, dorf- qu'on décompofe quelque hépar que ce {oit, terreux ou alkalin, par d'acide muriatique qui donne le plus de gaz hépatique » Comme nous J'avons dit. En diflolvant dans l'eau de muriate formé par l'union de cet acide avec la bafe du foie de foufre, on trouve des traces très-fenfibles d'acide vitriolique dans cette diflolution. Eflayons de prouver aduellement que Îa produétion du gaz hépatique dans da Nature » €ft düe à 14 même caufe : les circonftances où fe forme ce fluide élaftique, ft recon- noiflable par fon odeur & par fon action fur les métaux, font on ne fauroit plus nombreufes. L’efflorefcence & la vitriolifation des pyrites & de plufieurs mines, la coétion & fur-tout la fermentation putride de prefque toutes les fubftances végétales & animales , font les principaux phé- nomènes qui développent la naiffance du gaz hépatique. La propriété active & décompofante que le fer a fur l’eau, explique facilement, comme nous l'avons déjà dit, la naif fance du gaz hépatique , puifque le dégagement du gaz inflammable du milieu d’un mélange fulfureux , fufäit pour fa produétion ; mais l’eflorefcence & la vitriolifation qui ont également lieu dans des mines dont les métaux ne font pas fuféeptibles de décompofer l’eau, tels que le plomb & le cuivre, paroiffent préfenter , au premier coup-d'œil, une grande difficulté ; cependant, en calculant la réunion de plufieurs attractions agiflant en même temps, on con- 56 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE cevra facilement ce que les anciennes théories chimiques, dans lefquelles on n'aflocioit point affez toutes les forces fimultanées des corps qui font en contact, ne pouvoient faire entendre. En effet, quoique ie plomb & le cuivre ne décompofent point l’eau quand ils font feuls, ils ont cepen- dant une attraction aflez forte pour s'unir à Foxygène qui eft un des principes de ce fluide; le foufre, qui feul n’a pas plus d’aétion fur l’eau & ne la décompolfe pas, a aufli une attraction calculable avec l'oxygène de l'eau; & ce que ces attractions ifolées ne peuvent pas faire, elles le font très- aifément lorfqu'eiles agiflent en même temps: Joignons à ces deux forces celie qu'a le gaz inflammable, autre principe de l’eau, pour s'unir au foufre, & nous aurons une fomme d’attraétions capables de décompofer ce fluide, Telle eft la théorie fimple & que le calcul démontrera quelque jour rigoureufement, à l'aide de laquelle on conçoit comment des métaux qui ne peuvent pas plus décompofer l'eau, lorfqu'ils font feuls, que ne le fait le foufre ifolé, en deviennent fufceptibles lorfque des acides, ou le foufre, ou des alkalis, agiffent en même temps fur elle. Beaucoup de végétaux exhalent, foit dans leur état na- turel, foit à l’aide d’une légère chaleur, foit par celle de lébullition, une quantité remarquable de gaz hépatique. On a reconnu aujourd'hui la préfence du foufre dans l'ef- prit recteur du cochléaria, du creffon, du raifort, de l'ail, de l'oignon; ce foufre y eft dans l’état de gaz hépatique, comme le prouvent l'odeur fétide de ‘ces végétaux, les couleurs qu'ils donnent aux métaux, & l’impofñbilité d'en féparer ce corps combuftible , par les acides fimples. La coction développe le même gaz dans toutes les efpèces de choux; on connoit aflez a fétidité de l’eau dans laquelle on a fait cuire ces végétaux: les acides fimples ne troublent point ces décoétions faites dans l’eau diflillée, mais les dif folutions métalliques y indiquent le gaz hépatique par les précipités noirs qu’elles y forment, & le muriate barytique y décèle la préfence de l'acide vitriolique. Le foufre jrs ans DES S'cTEN CE s: s7 ténu dans tous ces végétaux y décompofe donc l'eau, à l'aide des matières alkalines ou terreufes qui y exiftent aufli; & cette décompofition donne naiflance au gaz hépatique. Ce phénomène a également lieu pendant la cuiflon des œufs: il n'y exifte certainement pas de gaz hépatique tout formé avant l'action du feu ; mais on fait que la matière alumineule contient du foufre & de la foude : ces deux fubftances réagiffent fur l’eau, à l’aide de la chaleur, & fa décompofition forme de l'acide vitriolique qui refte uni avec la foude dans l'œuf durci, & du gaz hépatique qui fe dégage. I en eft abfolument de même de {a production de ce gaz par Îa putréfation, qui en dégage fi abondamment des fumiers entaflés, & de toutes les fubflances végétales ou animales expolées à cette fermentation. Je prouverai, dans des recherches d’une autre nature, que Îa putréfaction eft uniquement dûe à la décompofition de l’eau, que c’eft à cette décompofition qu'il faut attribuer la formation de lalkali volatil; je ne dois m'occuper ici que de celle du gaz hépatique, elle à lieu par la même caufe. Le foufre produit de la décompofition des vitriols alkalins ou terreux contenus dans ces fubftances, réagit en même temps que la bafe de ces fels, fur l'eau néceffaire pour le develop- pement de Ia putréfaétion ; & le gaz inflammable féparé de l'air vital, fe dégage chargé de Ia quantité de foufre qu'il peut difloudre à cette température, C'eft peut-être auffr à la diffolution du phofphore par le gaz inflammable de l'eau, que font dûes ces lueurs légères qu’on obferve, à certaines époques de la putréfaction , fur les matières animales. IL fuit de cet expolé & des expériences qui lui ont donné lieu, que la formation & le dégagement du gaz hépatique font dûs à la décompofition de l’eau, que ce phénomène eft un des plus fréquens que préfente la Nature dans fes opérations; & qu'il mérite, à raifon de fon in- Mém. 1786. | H 58 MÉMOIRES DE L'ÂACADÉMIE ROYALE fluence & de fon énergie, le nom particulier d'Aéparifatiom, par lequel je crois devoir le défigner. ARTICLE IL De quelques modifications du Gaz hépatique. UNE des propriétés les plus fmgulières & les plus frap- pantes du gaz hépatique, c'eft la variété de l'odeur qu'il répand dans les diverfes circonflances de fa formation: tous les Chimiftes ont obfervé qu'il eft plus ou moins fétide, & que fa fétidité eft modifiée de différentes ma- nières très-diffciles à décrire. Les recherches particulières auxquelles je me fuis livré depuis plufieurs années fur ce gaz, m'ont fur-tout appris à diflinguer parmi Îles nombreufes modifications de fon odeur, dont je n’entre- prendrai point de parler ici, trois états principaux qu'il eft aifé de ‘caraétérifer & de reconnoitre. La première eft l'extrême fétidité qui fe développe avec une grande énergie, & qui a une aétion très-vive fur la refpiration ; on remarque celle-ci en décompofant les hépars antimoniés, & en pré- parant les foufres dorés; mais on peut la produire à vo- lonté en précipitant les foies de foufre quelconques chauflés à 80 degrés environ. La feconde modification remarquable eft une fétidité beaucoup plus foible que la précédente, & qui n'eft pas rebutante comme elle; celle-ci eft l'odeur hépatique ordinaire ou la plus commune, que répandent les eaux hépatifées naturelles, les matières animales en putréfaétion, les diflolutions étendues des foies de foufre précipités à froid par les acides. Pour trouver Îa caufe de la différence de ces deux odeurs que tous les Chimiftes ant remarquées fans en apprécier la nature, j'ai fait les expériences fuivantes: dans une diflolution faturée & bouiïl- lante d’hépar barytique ou à bafe de terre pefante, j'ai verfé de l'acide muriatique très-pur & fumant , il s'eft dégagé tout-à-coup & en bulles très-grofles une quantité RAP he 2er ee = © TE tr DES STI TEIN É E15. s9 confidérable de gaz hépatique d’une odeur infupportable, & d’une action fi vive fur {es poumons, qu'un Élève qui maidoit en auroit été complétement afphixié fr je n’avois pas eu l'attention de le faire porter promptement au grand air; mais ce qui eft très-remarquable dans cette expérience, c'eft qu'il n'y a eu que très-peu de foufre précipité, & qu'il eft refté très-long -temps fufpendu dans la liqueur. Une autre diflolution de cet hépar barytique très-étendue d’eau, & froide, unie avec le même acide, n’a point donné, à beaucoup près, une égale quantité de gaz hépatique , & ce gaz n'avoit qu'une fétidité fupportable ; mais le foufré précipité étoit en gros Hocons très-abondans. On pourroit croire que la différence de ces deux expériences n’étoit düe qu’à ce que l’eau très-chaude dans la première, n’avoit point diflous de gaz hépatique , & avoit laiflé échapper tout entier, tandis que dans la feconde, l’eau froide en avoit diffous beaucoup en raifon de fa température ; j'avouerai même que telle fut d’abord l'opinion que je me formai de ce phénomène, les premières foïs que je l’obfervai; mais ayant enfuite réfléchi fur la quantité de foufre pré- cipité, beaucoup plus confidérable que j'obtenois dans 1a feconde expérience que dans la première, je foupçonnai qu'il y avoit une autre caufe de cette différence. Des efais fur ces deux gaz hépatiques recueillis dans des appareils pneumato-chimiques, m'apprirent bientôt que celui qui eft dégagé d’une diflolution chaude & très-chargée de foie de foufre, eft peu diffoluble dans l’eau, qu’il eft réellement plus fétide, & qu’il contient plus de foufre que celui qué lon obtient d’une diflolution froide. En le confervant dans des cloches, on le voit fe troubler & diminuer de volume à mefure que fa température s’abaiffe: fi on le fait pañler À travers de l’eau récemment diftillée & froide, il la rend louche & dépofe du foufre, parce que fa chaleur eft en- levée par ce liquide; en un mot, c’eft du gaz hépatique furchargé de foufre; cette propriété dépend de l'élévation de température qui favorife fingulièrement la décompo- H ïj 6o MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fition de l’eau, le dégagement du gaz inflammable :& a diffolution du foufre dans ce fluide élaftique. On voit done que la chaleur forte d’une diflolution de foie de foufre, au moment où on la précipite par un acide, donne nail- fance à une très-grande quantité de gaz hépatique, & furcharge celui-ci de foufre, de manière que la portion de ce corps combuftible précipitée doit être, toutes chofes d’ailleurs égales, moins abondante que lors de la décom- pofition «d’un foie de foutre diflous dans l’eau froide. Je crois pouvoir conclure de-là que lextrème fétidité de l'odeur du gaz hépatique diftingué dans la première modi- fication, ne dépend que d’un excès de foufre diflous dans le gaz inflammable, à l'aide d’une température beaucoup plus élevée que celle qui exifte naturellement dans Fair de notre climat; & que réciproquement cet excès de foufre eft Ja caufe de l’odeur forte, du peu de folubilité & des autres propriétés qui diflinguent le gaz hépatique dans cet état. La troifième modification particulière de ce gaz eft celle que je défigne par le nom d’afliacé ; tel eft le gaz qui fe dégage fans cefle de l'ail & de plufieurs autres plantes de ce genre. On retrouve exactement cette odeur dans le foufre uni à l’efprit-de-vin, dans celui qui fe dépofe des diflolutions fpiritueufes de foie de foufre qu’on fait chauffer ; les diflolutions du même corps combuftible dans les huiles grafles & dans les graifles, préfentent la même odeur. Les gommes réfines qui ont une très-forte odeur alliacée, comme l'affa fætida, le galbanum, donnent un gaz hépatique de la même nature, par l'action du feu & de l'acide muriatique. En général, cette troifième modification très-fingulière du gaz hépatique exifte dans les combinaifons du foufre avec les corps huileux, & voilà pourquoi elle eft fl commune dans les végétaux. Je ne puis jufqu'aétuellement que foup- çonner la caufe de cette modification du gaz hépatique; fa décompofition lente, fon union difficile avec l’eau, l’efpèce de ténacité avec laquelle il adhère aux fubftances vifqueufes DMEUS :SLC-HME) NC.E $. 6x & grafles, femblent annoncer qu'il eft dans un état oppofé au premier, & que fa différence eft dûe à un excès de gaz inflammable. Une expérience que j'ai décrite dans un autre Mémoire, vient à l'appui de ce foupçon: lorfqu’on prépare du foie de foufre à froid, en triturant, comme je lai in- diqué, de l’alkali fixe cauftique avec du foufre, & mieux encore avec de l'antimoine, ïl fe dégage une odeur hépa- tique manifeftement alliacée; l'eau atmofphérique attirée par l’alkali, eft décompofée comme dans toute hépatifation ; le gaz inflammable qui s'en dégage ne peut pas difloudre autant de foufre, parce que celui-ci n’eft pas à beaucoup près aufli divifé que dans les procédés ordinaires; & le gaz hépatique qui fe forme paroït devoir fon odeur foiblement fétide & alliacée, à l'excès de gaz inflammable. ARR PT EC CLUE TL De l'union du Gaz hépatique avec l'Eau, à de fa décompofition par l'air. ScHÉELE & Bergman ont connu & déterminé Ja dif folubilité du gaz hépatique dans l’eau: je n’ajouterai à ce qu'ils ont dit, que quelques obfervations qui leur ont échappé. IL faut que ce gaz ne foit ni trop chargé de foufre, ni trop abondant en gaz inflammable, pour être bien diflo- luble dans ce fluide. L'eau qui contient de l'air, en décom- pofe une partie, à mefure qu’elle s’en fature; & lorfqu'on aura déterminé la quantité d'air néceflaire pour décompofer ce gaz, on pourra fe fervir de ce procédé pour connoître celle de lair pur contenu dans l’eau; comme une pinte d'eau peut diffoudre, à une température moyenne, à peu- près dix-huit pouces cubes de ce gaz, on- conçoit qu'une diflolution très-étendue de foie de foufre ne fait point effervefcence avec un acide, parce que le gaz hépatique qui fe dégage fe diffout à mefure dans l’eau ; auffi la même liqueur hépatique qui ne donne point de gaz par un acide, 62 MÉMoïIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE uand elle eft froide, en donne très- fenfiblement 1orf2 qu'elle eft bouillante. La décompofition du gaz hépatique par l'air pur, eft une des plus belles découvertes de Bergman , quoiqu'il n'ait pas connu {a vraie caufe de cette décompofition; on conçoit, d’après tout ce qui a été expofé jujqu'ici, qu’elle eft dûe à attraction du gaz inflammable pour l'air pur’, qui eft plus forte que celle qui unit ce gaz au foufre ; & qu'à mefure que celui-ci fe dépofe, il fe forme de l'eau; telle eft la caufe du foufre dépofé à la furface des eaux hépatifées naturelles. Schéele s'eft fervi des diflolutions de foie de foufre, pour connoître la quantité d'air vital contenu dans fatmofphère. Le gaz hépatique, ou l’eau chargée de ce gaz produifent cet effet plus promptement, lorfqu’on les emploie en fufhfante quantité ; & j'ai mis ce rocédé en ufage pour obtenir la mofette atmofphérique pure & ifolée; mais il y a dans cette action de l'air vital fur le gaz hépatique, un autre phénomène qui n'a point encore été indiqué par les chimiftes : en diftillant de l’eau hépatifée, le produit liquide qu'on en obtient, contient une partie du gaz hépatique diflout ; une autre portion de ce gaz hépatique dégagée de l'eau par ia chaleur, fe décompofe par l'air contenu dans l'appareil diftillatoire : c’eft à cetté décompofition qu’eft düe la légère pellicule fulfureufe qui recouvre l'eau du récipient, & la pouflière qui en revêt les parois : fi l’on examine enfuite l’eau condenfée dans lé récipient, après l'avoir filtrée pour en féparer le foufre qui la trouble, on y trouve des traces d'acide vitrioliqué que le muriate barytique y rend très-fenfible; cet acide n'a pu y être formé que par l’union de l'air du récipient avec le foufre très-divifé du gaz hépatique. J'ai obfervé 1a même production d'acide vitriolique dans l’eau hépatifée artificielle, expofée à l'air jufqu'à fon entière décompo- fition. L'air pur ne fe porte donc pas feulement fur le gaz inflammable du gaz hépatique, il fe combine encore avec une portion du foufre qu'il en fépare ; telle eft DES, SUCLIE NLC.E,S 63 l'origine des concrétions de faveur acide qu'on trouve fur les voûtes des fources fulfureufes , & notamment à celle d'Enghien. C’eft par un mécanifme femblable, que du foie de foufre folide ou liquide expofé à l'air, fe convertit peu-à-peu en fel vitriolique, mais cette conver- fion eft plus lente que celle qui a lieu dans le gaz hépatique : il eft encore digne de remarque, que Fair vital, dans fon état de fluide élaftique, décompofe moins promptement {e gaz hépatique, que ne le fait la bafe oxygène, fixée dans les diflérentes matières avec lefquelles elle a moins d’affi- nité qu’elle n’en a pour s'unir au gaz inflammable; c’eft pour cela que les chaux métalliques & quelques acides, dans un état de demi-décompofition , féparent plus promptement les principes du gaz hépatique que ne le fait l'air. ARR CUT DE TV, De l'attion des acides fur le Gaz hépatique. SCcHÉELE & Bergman n’ont connu que deux acides capa- bles de décompofer le gaz hépatique & d’en précipiter le foufre , favoir, l’acide nitreux rouge, & l'acide muriatique déphlogiftiqué. M. Senneber dit cependant que l'acide vitrio- lique le décompole, mais il paroït qu'il a opéré fur du gaz hépatique furchargé de foufre, car il eft certain que celui qui eft dans l’état ordinaire, ne dépofe point de foufre par les acides fimples : le même Phyficien a vu la décompofition de ce gaz par l'acide fulfureux , mais il n’a rien dit fur “la caufe de ce phénomène qui étoit très-embarraffant dans la théorie de Bergman; en effet, comment l'acide nitreux ratilant, dont l'état eft oppolé à celui de l'acide muriatique déplogitiqué , pouvoit-il produire le même effet? La doctrine que nous avons expofée dans ce Mémoire, explique très- bien cette décompolition; on voit qu’elle eft düe à lation de l'air pur, ou plutôt de l'oxygène très-peu adhérent dans acide nitreux fumant, & dans l'acide muriatique aéré ; pour prouver cette affertion, j'ai multiplié les expériences 64 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE au point de ne laiffer aucun doute; jai trouvé que c'eft le gaz nitreux furabondant dans l'acide rutilant, qui décom- pole le gaz hépatique, puifque ce dernier mêlé avec du gaz nitreux fe trouble tout-à-coup; en employant une affez grande quantité de gaz hépatique, je fuis parvenu à enlever tout l'oxygène qui refte encore dans le gaz nitreux, & à mettre la mofette entièrement à nu. L’acide muriatique aéré dans l'état aériforme, a une action fi puiflante fur le gaz hépatique, que le mélange de ces deux fluides élaftiques produit tout-à-coup de a chaleur, éprouve une diminution confidérable , & préci- pite le foufre fous la forme d’un nuage jaune , épais & très-abondant ; le gaz fulfureux produit abfolument le même eflet avec le gaz hépatique ; ce qui prouve que l'oxygène que contient cet acide, quoique moins abondant que dans Îe vitriolique , lui eft auffr moins adhérent , comme cela a lieu dans Îe gaz nitreux; mais j'ai obfervé dans l’action de ces trois acides fur le gaz hépatique, qu’on croiroit la même au premier coup-d'œil, des différences très-fingulières, & qu'il eft impoffible d'expliquer fans le fecours de Îa théorie moderne. 1. L’oxygène contenu dans le gaz nitreux n’y eft que peu adhérent, de forte que Îe gaz inflammable de Ja vapeur hépatique l’abforbe tout entier, & laifle la mofette ifolée; cependant quoique le foufre diflout par le gaz in- flammable ait beaucoup de tendance pour s'unir à l'oxygène, une quantité de gaz nitreux furabondante à celle’ qui eft néceffaire pour abforber le gaz inflammable ne brûle point” le foufre qui fe précipite toujours; ce qui paroit prouver qu'à une température moyenne l'oxygène a plus d’affinité avec la mofette qu'avec le foufre, car on fait qu’à la tem- pérature néceflaire pour enflammer ce corps combuftible, fes attractions électives changent, & il décompofe l'acide nitreux en lui enlevant une prande partie de fon oxygène. C'eft en raifon de cette affinité plus foible à une température moyenne entre l'oxygène & le foufre, qu'entre l'oxygène & la # D'irs SVT EN ciE's. 6 & la mofete, que de l'eau hépatifée précipitée par l'acide nitreux fumant mis en excès, ne donne aucune trace d'acide vitriolique. 2. Dans l'acide muriatique aéré, l'oxygène dont il ef furchargé, y tient encore moins que dans le gaz nitreux; c'eft pour cela que fi on verfe de l’eau hépatifée dans une grande quantité de cet acide aéré, on n’a point de foufre précipité: cette obfervation qui a échappé à Bergman, eft importante pour l’analyfe des eaux hépatifées, parce que * quand on verfe dans ces eaux une trop grande quantité de cet acide aéré, il ne fe forme point de précipité. En exa- minant l'eau hépatifée artificielle qu'on a mêlée avec aflez d'acide muriatique aéré pour ne point obtenir de précipité, Jy ai trouvé de l'acide vitriolique, ce qui prouve que l'oxygène excédant de l'acide muriatique fe porte fur le foufre, & le brüle après avoir abforbé le gaz inflammable. Pour convertir ainfi le foufre du gaz hépatique en acide vitriolique, il faut néceffairement verfer l’eau hépatifée avec précaution & en petite quantité dans l'acide muria- tique déphlogiftiqué ; car j'ai remarqué que quand le foufre eft une fois précipité en pouñlière ou en flocons, un très- grand excès de cet acide ne peut pas le redifloudre. - 3° L'action de l'acide fulfureux fur le gaz hépatique, eft. un des faits qui paroît d’abord le plus difficile à ex- pliquer. On conçoit qu’il ne peut pas abfolument s’accorder avec la théorie du phlogiftique, & qu'il eft plus propre à linfirmer, puifque cet acide déjà furchargé de ce principe n'eft pas capable d'en abforber de nouveau. Cette expli- cation devient beaucoup moins difhcile dans la doélrine actuelle; l'acide fulfureux-abandonne une portion de fon oxygène qui eft moins adhérente que dans l'acide witrio- lique, au gaz inflammable du gaz hépatique; mais il ne le lui cède pas tout entier, comme Îe font le gaz nitreux & l'acide muriatique aéré. Pour m'aflurer de ce fait, j'ai précipité des quantités égales de la même eau hépatifée artificielle & naturelle, par l'acide nitreux & par l'acide Mém, 1786. & Ï 66 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE fulfureux; j'en ai obtenu eonftlamment la même. quantité de foufre , & il eft certain que fi l'acide fulfureux per- doit tout fon oxygène en décompofant le gaz hépatique, le foufre de cet acide devenu infoluble dans l'eau, fe feroit dépofé avec celui du gaz, & la quantité de ce pré- cipité auroit été plus confidérable que celle du foufre fé- paré par l'acide nitreux fumant. Il paroîtroit d'après cette expérience, que lacide fulfureux comparé à 'acide vitrio- lique, contient encore une très-grande quantité d'oxygène; qu'une partie de ce principe y efl prefque libre, comme Y'indique d’ailleurs fon odeur vive & fa propriété déco- Torante, analogues à celles de l’acide muriatique aéré, & qu'une autre partie qui fufht pour rendre le foufre acide & foluble y eft beaucoup plus adhérente, & ne peut lui être enlevée par le gaz inflammable uni au foufre; c’eft pour cela que le gaz hépatique ne détruit point l'acidité, & ne fépare point le foufre de l'acide fulfureux. Tels font les principaux faits que je me propolois de réunir dans ce Mémoire, fur la nature & les propriétés du gaz hépatique; ils m'ont paru propres à confirmer ‘a théorie que j'ai expofée, ils prouvent que l'examen de ce fluide élaftique peut conduire à la connoiflance de plu- fieurs phénomènes qui n'ont point encore été convena- blement appréciés, & doit être néceffairement 1ié aux recherches pneumatiques, dont les chimiftes modernes fe [ont occupés avec tant de fuccès. res DES) SCIE N'CIE $. 67 RER LEE SRE EN EDIT CPE ET CSS EE NET NTETIE LED EE ER MAC PTE ENECRCESE PET a QUATRIÈME MÉMOIRE LU DE L'ECTRICITEÉ, Où l'on démontre deux principales propriétés du Fluide électrique : La première, que ce fluide ne [e répand'dans aucun corps par une affinité chimique ou par une attraétion éleétive, mais qu'il fe partage entre diffèrens corps mis on contact uniquement par fon action répulfive ; La feconde, que dans les corps conducteurs le fluide , parvenu à l'état de flabilité , eff répandu fur la furface du corps, à ne pénètre pas dans l'intérieur, Pa. M. C o u L Oo MB. I. N°: avons détérminé dans les trois Mémoires qui précèdent, la loi de répulfion du fluide électrique de même nature, & celle d’atiraétion des deux fluides électriques de différentes natures, & nous avons prouvé, par des expé- riences très-fimples & qui paroïflent décifives, que cette aétion étoit très-exa(tement en raifon inverfe du carré des diftances. Nous avons également prouvé, par des expériences du même genre, que l’action, foit répuifive, foit attraétive du fluide magnétique, fuivoit la même foi. Dans ie troifième Mémoire, nous avons déterminé fuivant quelle loi {a denfité éleétrique d’un corps ifolé décroïfloit, foit par le contact de Fair plus ou moins humide, foit le long des foutiens idio-éleétriques lorfqu'ils n’ont pas une longueur L'ij 68 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALYE fuffifante; ce qui dépend principalement, ainfi que nous l'avons vu, du plus ou moins d’idio-électricité de ces fou- tiens, de leur plus ou moins d’affinité avec les vapeurs aqueufes, de l'état de Fair, de la denfité du fluide élec- trique du corps ifolé, & de la grofleur de ce corps. FA Nous nous fervirons ici de fa balance décrite dans notre premier Mémoire, imprimé dans le volume de 178 5. Fout le changement que nous y avons fait, c’eft de fubf- tituer à la bande de papier collée autour du cylindre qui renferme l'aiguille, & qui, divifée en degrés, fert à déter- miner la diftance des deux balles, un cercle de bois polé fur quatre piliers, dont le diamètre eft à peu-près double de celui du cylindre : l’on place ce cercle de manière que fon centre fe trouve dans l’à-plomb du fil qui fufpend l'ai- guille, & que la première divilion de ce cercle réponde à l'alignement du fil de fufpenfion & du centre de la balle foutenue par l'aiguille , lorfque l'aiguille s'arrête na- turellement, & que l'index du micromètre répond auffi à la première divifion du cercle du micromètre. | Nous devons cependant avertir que depuis la leture du Mémoire que nous citons, & qui contient la defcription de cette balance , nous en avons conftruit plufieurs autres d’une forme diflérente: {a plus grande eft carrée, elle a trente-deux pouces de côté, vingt pouces de hauteur, elle eft fermée fur les côtés par quatre glaces fixées par un enduit idio-élec- tique, dans des chaflis très-légers de bois pañlés au four, enduits à chaud d’un vernis formé de gomme-faque & de térébenthine. Au- deflus de la boîte, eft une traverfe qui porte un cylindre vertical de verre de quinze pouces, fur- monté d'un micromètre; un cercle placé en-dehors de cette boite fert à mefurer la diftance des balles. Dans cette balance, l'on peut faire des expériences avec. des globes éleétrifés de quatre à cinq pouces de diamètre : dans la première balance dont le cylindre n’a qu'un pied de diamètre, l'on pere Dh QE CD Sd DES, SCIENCE s: 69 ne pouvoit employer que des globes tout au plus d’un pouce de diamètre. Mais il faut remarquer qu'il y a ici beaucoup de cas où les expériences en petit font plus décifives que celles en grand, parce que l'attraction ou la répulfion du fluide électrique étant pour chaque élément, en raifon inverfe du carré des diftances, pour que les ré- fultats foient fimples, il faut prefque toujours que la dif: tance des corps dont on veut mefurer l'action réciproque, foit beaucoup plus grande que les dimenfions particulières de ces corps. - III. PIRE M UE RO PRO Ne pe Le fluide éle&rique fe répand dans tous les corps conduc- . teurs fuivanr leur figure, [ans que ce fluide paroiffé avoir de l'affinité ou une. attraction éleétive pour un corps | préférablement à un autre. & J’A1 fufpendu dans-le trou de Ia balance, à La hauteur de la balle de Faïguille, une petite balle de cuivre de huit lignes de diamètre, foutenue par un petit cylindre de gomme-laque. Le centre de cette balle étoit placé de manière qu'il répondoit. à l'alignement du fil de fufpen- fion, & de la première divifion du cercle placé en dehors’ de Îa balance. La balle de l'aiguille qui touchoit contre Ia balle de cuivre, fe trouvoit par-là éloïgnée de 1a pofition où la torfioneft nulle, de la fomme des demi - diamètres des deux balles en contact. | us . L'on a éleétrifé les deux balles par le procédé décrit dans le premier Mémoire ; l'aiguille a été chaffée à peu- près vers 48 degrés. Au moyen du bouton du micromètre l'on a tordu le fl de fufpenfion de 120 degrés, pour ramener la balle de l'aiguille vers cellé de cuivre, & l’on a attendu que l'aiguille ceffa d’ofciller; elle s’eft arrêtée he Expérience. s me Expérience. 70 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoïYaALe à 28 degrés: dans cet état, j'ai fait tout de fuite toucher la balle de cuivre de huit lignes de diamètre par une balle de fureau, exaétement de la même grofleur , foutenue par un petit cylindre de gomme-laque. En retirant Ja balle de fureau , l'aiguille s'eft rapprochée de la balle de cuivre; & pour 1a ramener à la première diflance de 28 degrés, j'ai été obligé de détordre le fil; en forte que le micromètre, avant le contaét, marquoit 120 degrés, qu'après le contact, il ne marquoit plus que 44 degrés. Au lieu de la balle de cuivre, j'ai fufpendu dans le trou de la balance, au moyen d’un petit cylindre de gomme- laque, un cercle de fer de dix lignes de diamètre, dont le plan vertical pañoit par le point zéro du cercle extérieur à la balance qui fert à mefurer la diftance des balles, & par le fil de fufpenfron de f'aiguille. Ayant enfuite, comme dans l'expérience précédente, électrifé la balle de l'aiguille &. le plan de fer, 1a balle de l'aiguille.a été chaflée; j'ai tordu lefil de fufpenfion pour ramener l'aiguille vers le plan de fer, & au moyen de 110 degrés de torfion, l'aiguille s'eft arrêtée à 30 degrés de ce plan. J'ai fait toucher tout de fuite le cercle de fer par un petit cercle de papier qui étoit exactement .du même diamètre, &-après avoir retiré le cercle de papier, j'ai trouvé que pour que Waiguille s’arrêtât fur 30 degrés, il falloit réduire la torfon à un ‘peu moins de 40 degrés. IOV, Réfulrat des deux Expériences. . Das fa première expérience, {a balle de cuivre, avant le contaét de la balle de fureau, chaffoit l'aiguille à 28 degrés , le micromètre marquant 120 degrés ; aïnfi la force de torfion étoit pour lors 148 degrés. Après que 14 balle de fureau a eu touché la balle de cuivre, cette dérnière a repoulé l'aiguille à 28 deurés, le micromètre marquant feulement 44 degrés; en He que Ja force de ‘torfion DE .s, NSLC LE NN ç £'S, 71 totale, égale à la force répulfive des deux balles étoit de.72 degrés; maïs il y a eu à peu-près une minute d'intervalle entre les deux obfervations, & la force élec- trique diminuoit d’un cinquantième par minute le jour de cette expérience : ainfi la force totale de torfion auroit été à-peu-près de 734+, fi l'électricité n’eût pas diminué d’un cinquantième. Cette quantité ne diffère que d’un demi- degré, ou de + de 74 degrés, moitié ‘de la première force de torfion 148 qui mefure la répulfion électrique avant le contact; aïinfi, puilque dans les deux obfervations, la diftance des deux balles eft exactement la même, & que Va“ion eft en raifon inverfe du carré des diflances & direûte de denfités du fluide éleétrique, il en réfuite que la balle de fureau a pris exaétement la moitié du fluide élec- trique de Ha balle de cuivre; ainfi da balle de métal n’a pas une affinité ou attraction élective pour le fluide éle&rique plus grande que celle de fureau. Dans la feconde expérience, où 1e cercle de fer étoit touché par un cercle de papier exaétement du mème dia- mètre, le fluide électrique s'efl encore partagé également entre Îles deux cercles. L'on a fait ces expériences avec des balles de différentes matières, on les a répétées dans la grande balance avec des globes de cinq ou fix pouces, & l’on atoujours eu les mêmes réfultats. V. PREMIÈRE REMARQUE. IL faut obferver que lorfque deux corps égaux & fem- blables mis en contaét, font parfaitement conducteurs comme tous les métaux, il ne faut qu'un feul inflant inappréciable pour que l'électricité fe partage également entre les deux corps. Mais lorfqu'un des deux eft conducteur ‘imparfait, tel par exemple que notre plan de papier , il faut fouvent plufieurs fecondes avant que le cercle de papier ait pris exaélement Ja moitié du fluide éleétrique du cercle de métal, 72 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaALe ce qui dépend non-feulement de la qualité plus ou moins conductrice des deux corps, mais encore de leur étendue réciproque & de la manière dont ils font mis en contaét. Dans le Mémoire qui précède, nous avons déjà tàché d'expliquer comment la force coërcitive des foutiens idio- électriques imparfaits ne permet au fluide électrique de s'étendre & de pénétrer que jufqu'à une certaine diftance du corps conduéteur chargé d'électricité. V IL SECONDE REMARQUE. IL faut encore obferver, en répétant la feconde expé- rience , de placer dans le contaét les deux cercles fymé- triquement, en forte, par exemple, que le Jimbe de l'un ne touche pas, en formant un angle, un point de Ia furface de l’autre, car pour lors le fluide éleétrique fe par- tageroit d’une manière inégale entre les deux cercles: dans l'expérience précédente, je fais toucher le limbe d’un des cercles par le limbe de l’autre, en ayant foin de le tenix dans le même plan. | ‘ a A DEUXIÈME PRINCIPE. Dans un Corps conducteur chargé d'Eledricité, le fluide électrique fe répand fur la furface du corps, mais ne pénètre pas dans l'intérieur du corps. Les expériences deftinées à prouver cette propofition ;: exigent des éleétromètres beaucoup plus fenfibles que tous: ceux qui font en-ufage. Voici celui dont je me fers: l’on tire, en faifant chauffer à une bougie, un fil de gomme-, laque de la groffeur à peu-près d’un fort cheveu; on luit donne dix à douze lignes de longueur; une de fes extré- mités eft attachée au haut d'une petite épingle fans tête, fufpendue D \EUS MSNCMÉEIN € ms. 7% fufpendue à un fil de foie, tel que le donne fe ver à foie; à l’autre extrémité du fil de gomme-laque, l'on fixe un petit cercle de clinquant de deux lignes à peu-près de dia- mètre : l’on fufpend ce petit éleétromètre dans un cylindre de verre; fa fenfbilité eft telle, qu’une force d’un foixante millième de grain chafle l'aiguille à plus de 90 degrés. Jé donne à cet életromètre un foible degré d'électricité, de la nature de celle que je veux communiquer au corps qui doit être foumis aux expériences, & je le fufpends dans un cylindre de verre, pour fe mettre à l'abri des courans d'air; cela fait, je place un corps folide, d'une figure quelconque, percé de plufieurs trous qui ont peu de profondeur, fur un fupport idio-éleétrique qui l'ifole. Le corps que je vais foumettre aux expériences, eft un cylindre de bois folide, de quatre pouces de diamètre, percé de plufieurs trous de quatre lignes de diamètre & de quatre lignes de profondeur. VERT LI JE pofe ce cylindre fur un fupport idio-électrique ; au moyen de Îa bouteille de Leyde, ou du plateau métallique d'un éleétrophore, je lui donne une ou plufieurs étincelles électriques. J'ifole à l'extrémité d’un petit cylindre de gomme-laque d’une ligne de diamètre, un petit cercle de papier doré d’une ligne & demie de diamètre. Premier effai. Le clinquant de l’éleétromètre étant élec- trifé, je fais toucher {a furface du cylindre éleétrifé, par le petit cercle de papier doré, je le préfente à l'électro- mètre; l'aiguille de cet éleétromètre eft chaffée avec force. Deuxième effai. Mais fi j'introduis le petit cercle de papier dans un des trous du cylindre, & que je lui fafle toucher le fond d'un de ces trous ; que je le préfente enfuite au clinquant foutenu à l'extrémité de l'aiguille de l'éleétromètre , cette aiguille ne donnera aucun figne d'électricité. Mém, 1786, K Expériences 74 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE à Ur. Explication à réfultat de cette Expérience. Je fais toucher, dans le premier effai, le petit plan de papier doré à la furface du cylindre ; comme ce plan n'a qu'un dix-huitième de ligne d’épaiffeur , il devient une partie de la furface de ce cylindre, & prend pair confé- quent une quantité de fluide électrique, égale à celle que contient une partie de la furface égale à ce petit cercle. Dans cet eflai, le petit cercle fe trouve chargé d'une quan- tité d'éleétricité qui eft non-fenlement fenfible à notre petit éleétromètre, mais dont on peut même mefurer exactement l'intenfité, au moyen de notre balance électrique. Dans le deuxième effai, nous faifons toucher le petit cercle de papier doré, au fond d’un des trous du cylindre, quatre lignes à peu-près au-deflous de la furface, ou à vingt lignes de fon axe; en retirant avec foin ce petit cercle, fans qu’il touche au bord du trou, nous trouvons, en Îe préfentant à l'aiguille de l’éleétromètre, ou qu'il ne donne aucun figne d'électricité, ou qu'il donne des fignes très- foibles d'électricité contraire à celle du cylindre: il eft donc clair que dans cette expérience il n’y a point de fluide électrique dans l'intérieur du corps, même très-près de fa furface. Les fignes d'électricité contraire, que l’on aperçoit feu- lement quelquefois, tiennent à ce que lorfque le petit cylindre de gomme-laque eft introduit dans les trous, l’action électrique de la furface du corps éleétrifé donne, en dehors de ce corps, au fil de gomme-laque, une petite électricité d’une nature différente de la fienne, parce que ce petit fil de gomme-laque fe trouve ifolé dans fa fphère d'activité. La preuve que tout fe pafle ainfi, que ce petit degré d'électricité exifle dans le fil de gomme-laque , & non dans le petit cercle de papier doré qui a été mis en ue 7 +4 à SPP IST SITE DES SicrE NcCæEs, 75! tontact avec un point intérieur du corps, c'eft qüe fi l’on touche ce cercle, l’on ne détruit pas cette petite éléétricité, qui eft toujours très-foible lorfque {a gomme-laque eft pure, & que l'air n’eft pas très-humide, X. CETTE propriété du fluide électrique de fe répandre fur {a furface des corps conduéteurs, & de ne point péné- trer dans l’intérieur de ces corps lorfque ce fluide eft par- venu à l’état d'équilibre, eft une conféquence de la loi de la répulfion de fes élémens, en raifon inverfe du carré des diftances, loi que nous avons trouvée dans notre premier Mémoire: mais comme c’eft l'expérience, & non lathéorie, qui nous a conduits, nous avons cru devoir fuivre lamême marche dans lexpofé de nos recherches ; voyons ‘actuel- lement comme Ia théorie généralife Le réfultat annoncé, par expérience, | XL THÉORÈME | : r Toutes les fois qu'un fluide renférmé dans un corps où il peut fe mouvoir librement, agit pat répulfion dans toutes fes parties élémentaires , avec 1ine force moindre que Îa raïfon inverfe du cube des diflances, telle que feroit, par exemple, l'inverfe de la quatiième puifance ; pour lors l'action de toutes es mafles de ce fluide qui font placées à une diflance finie d’un: de fes élémens, eft nulle relativement à l'action des points de contact; c’eft ce que nous avons prouvé dans une note de notre-fecond Mémoire imprimé dans le volume de l'Académie, 1785: Aïnfi, le fluide qui doit fon électricité à cette loi dé *épulfion , fe -répandra uniformément dans de corps. mais toutes les fois. que lation répulfive des élémens du fluide qui produit fon:élafticitéseft plus -grande que l'inverfe du cube, telle, par exemple, que nous l'avons trouvée poux K ij 13 # 76 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE l'électricité en raifon inverfe du carré des diflances; pour lors, l'action des mafles du fluide éleétrique placée à une diftance finie d’un des élémens de ce fluide, n'étant pas infr- niment petite relativement à l'action élémentaire des points en contact, tout le fluide doit fe porter à la furface du corps, & il ne doit point en refter dans fon intérieur, Démonftration. DANs un corps d’une figure quelconque À a B, que je fuppofe rempli de fluide dont les parties élémentaires agiflent l’une fur l’autre en raïfon inverfe du carré des diftances, j'élève à un point a uné normale 4 b inf niment petite; & par le point à, je fais pafler un plan perpendi- culaire à cette normale, qui divife le corps en deux parties, lune infiniment petite daeb, l'autre finie d AF Beb, Aïinfi, en dé- compofant fuivant a b, toutes les forces avec lefquelles la partie infiniment petite d a b e agit fur le point 2, elle doit faire équilibre à l’action réfultante, fuivant 4 4, de toute la mafñle du fluide répandu dans le corps d À F B e. Imaginons actuel- lement fur le plan dbe, de l’autre côté, de a, une petite calotte 4 « e exaétement égale à la calotte dae, en pro- longeant a à jufqu’en «, « b fera égale à a &. Mais fi le fluide eft répandu dans tout le corps, pour que la loi de continuité exifte, il faut, puifque a c peut être diminué à l'infini, que la denfité du fluide au pointe foit égale à celle du point a, ou au moins n’en diffère que d’une quantité que Ton peut diminuer à l'infini. Ainfi, la feule petite mafle de fluide éleétrique contenue dans la calotte d be; ‘doit faire équilibre à celle contenue dans da caloite 4 a ed; DPE S22SHCAUIELN Cr ES. : y à d'où il réfulte que l’action de toute la mafle de fluide qui feroit contenue dans le reftè du corps doit être nulle; ce qui ne peut avoir lieu Jorfque l’action des mafñles placées à une diftance finie d’un point du fluide, n’eft pas infiniment petite relativement à l'aétion d’un élément du corps en contact avec ce point, à moins que la denfité de ces mafles ne foit nulle. D'où réfulte que dans l’état de flabilité du fluide électrique, tout ce fluide fe portera à la furface du corps, & qu'il n'y en aura point dans l'intérieur. La première partie du théorème, que le fluide doit fe répandre uniformément dans le corps, lorfque l'aétion des élémens en contact eft infinie relativement à l’aétion des mafles finies qui font à une diflance finie de ces mêmes élémens, n’a pas befoin de démonftration. RL LE Nous verrons dans un des Mémoires qui fuivront celui-ci , quelle eft la denfité éleétrique de chaque point de la furface d’un corps, d’une figure donnée, & quel eft l'état des particules idio-électriqnes de l'air immédiatement en contact avec ces furfaces. 20 Mai 1786. 78 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE MÉMOIRE SOTR NUE AIS IUNT OC ET RME DU CRIS TA LUDIE 1R ONG\HIE Par M. VAbbé H a ü». | | hé diverfes configurations des molécules intégrantes: que la Nature emploie à la formation des criflaux qui appartiennent aux différentes fubftances minérales, doivent néceflairement apporter des changemens plus où moins fenfibles dans la manière dont ces molécules font aflorties entr'elles. Cet afortiment paroît de plus fubordonné à une loi, qui exige que toutes les forces correfpondantes des molécules, foient refpectivément parallèles. Tant que ces molécules font des parallélipipèdes , on conçoit qu'elles’ doivent s'appliquer par leurs faces, de manière que fi le. contaét étoit parfait, elles ne faifferoient aucun vide inter- médiaire. I y a encore plufieurs formes qui fe”prêtent à cet arrangement, telles que celle du prifme droit trian- gulaire, celle du tétraèdre à plans triangulaires ifocèles, femblable à la molécule du grenat, &c. Mais les obferva- tions que préfente la flruéture de certains criftaux, lorfqu’on effaie de faifir les joints naturels de leurs lames compofantes, font préfumer que le mécanifme de Ia criftallifation n’eft pas limité aux feules formes capables de remplir exacte- ment un efpace autour d'un point donné. I exifte très- probablement d’autres formes qui, pour produire des corps réguliers, & fatisfaire aux loix que fubit la criftallifation, doivent s'appliquer, tantôt par leurs bords, tantôt par certaines portions de leurs faces, en forte qu'il refte entre elles des interftices ou des vacuoles, dont les figures font fimilaires comme celles des molécules elles-mêmes. J'ai déjà LeDTEUS, 2 SCIE NICLE.S. 79 fait connoître ailleurs un exemple de ce genre, en traitant de la criftallifation du fpath fluor /a). Cette forte de ftructure eft d'autant plus admifible, qu’elle s'accorde parfaitement avec les loix de décroife- mens auxquelles eft aflujettie la formation des criftaux ; mais il faut convenir que, dans plufieurs cas, elle jette quelque. incertitude fur la connoiflance de la véritable forme des molécules, & conduit à des efpèces de pro- blèmes indéterminés, dont la folution ne peut être fondée que fur des vraifemblances. Les coupes qu’admet alors le criftal, indiquent deux ou trois formes différentes de mo- lécules, ou même davantage, à caufe de l'interpoñition des vides qui fe trouvent fous-divifés en même temps que ces molécules. 11 m'a femblé que dans ce cas, tout l'art devoit confifter à ramener Îles formes indiquées à deux feulement, & à fe déterminer enfuite fur le choix, d’après quelques obfervations particulières, lorfque l’on étoit aflez heureux pour en trouver dans l’afpet même ou dans 1a flruéture des criflaux, qui fuflent propres à écarter ce qui refloit encore d’arbitraire dans le réfultat. Le criftal de roche eft peut-être celle de toutes les fubf- tances dont il s’agit, à l'égard de laquelle la théorie ait le plus befoin d'être aidée par des vues accefloires qui en dirigent l'application. Les premières tentatives que j'ai faites fur la ftru@ure de ce criftal, ont eu pour but de reconnoître, s’il étoit poflible, les joints des lames qui le compofent , & le fens dans lequel ces lamés font appli- quées les unes fur les autres. Vallerius, & d’après lui, plufieurs minéralogifies regardoient {a caflure de cette fubftance comme abfolument vitreufe; cependant je fuis parvenu, après diverfes tentatives, à y obtenir des coupes qui, fans être aufli nettes que celles qu’on fait dans les. fpaths , annoncent fenfiblement le poli de la Nature. Je - (8) Effai d’une théorie fur la ftruéture des criflaux , page 126, 80 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ‘rendrai compte de ces tentatives , ainfi que des confé+ quences que j'en ai déduites, à mefure qu'elles feront amenées par la defcription des principales variétés de formes qu'offre le criftal de roche. La ftruture de ce criftal m'a conduit à Fobfervationt d'un autre fait, qui tient à la figure des molécules & à leur affortiment ; il confifte en ce que les joints qui fe trouvent entre certaines faces de ces molécules, ne font pas continus, comme dans la plupart des criftaux, mais fitués tantôt fur deux & tantôt fur trois plans parallèles & infiniment voifins, en forte que les faces dont il s'agit coïncident alternativement avec ces différens plans. J’ai retrouvé depuis dans d’autres criflaux cette même difpo- fition, qui, au refte, ne me paroît fouffïir aucune difficultés parce qu’elle s'accorde avec les autres faits qui font une fuite des loix de la criftallifation, comme l’adhéfion des molécules voifines par leurs faces analogues, le parallé- lifme exact de ces faces avec celles qui leur correfpondent dans d'autres parties du criftaf, &c. Le fait dont il s’agit influe feulement fur la facilité de divifer mécaniquement le criftal ; & tout ce qui en réfulte, c’eft que lenfemble de {a ftruéture eft géométriquement plus compofé, quoique toujours fimple & uniforme en lui-même, & relativement à la marche graduée de la criftallifation. ER ON RIM SEM BMRETENUIETATSNAUES Criflal de Roche à deux pyramides exaèdres (fig. x ). Développement. Dougze triangles ifocèles, cao, oag, &ce aCO'=—= 400 — 7013143 :'COa 1381 SH A CETTE forme eft la plus fimple & la plus régulière de toutes celles qu'aflectent les différens criftaux de roche; mais il eft rare d’en trouver dans lefquels les deux pyra- mides s'appliquent exaétement par leurs bafes, fans aucun prifme intermédiaire. Je n'ai encore obfervé cette forme exprimée bien nettement & ifolée, que fur des criflaux opaques DES Sa ren CE s, 8 r' opaques & noirâtres. Prefque toujours elle eft plus ou moins modifiée, foit par F'addition d'un prifme, foit par d’autres accidens, de manière cependant qu'un œil exercé en re- connoît aifément les traits originaires à travers les modi- fications qui la déguifent. On conçoit que cette même forme fous-divilée à l’aide de fix plans coupans qui pafleroient par les arêtes ac,ao, ag, dc. & par l'axe du criftal, donneroit fix tétraèdres égaux & femblables entr'eux 7 & il eft très- probable que ces tétraèdres font les vraies molécules des criftaux de quartz, comme j'eflayerai de le prouver, en parlant des criftaux fecondaires qui m'ont fourni les obfer- vations d’après lefquelles j'ai adopté ce tétraèdre, préféra- blement à d’autres formes qui ne s’accorderoient pas avec la ftruéture des criftaux. FORMES SECONDAIRES. [4 PREMIÈRE VARIÉTÉ. Criflal de Roche en prifime à fix pans, terminé par une ou deux pyramides. (fig. 2.). IL arrive très-fouvent que Îles prifmes des criftaux de cette variété, font implantés dans leur gangue par une de leurs extrémités, de forte que l'on ne voit que la pyramide qui _eft à l'extrémité oppofée. Les pans du prifme font prefque toujours ftriés dans des directions parallèles aux bafes co,0g,ge, dc. des faces de la pyramide, tandis que celles-ci font hériflées de petites afpérités qui reffemblent communément à de petites lames triangulaires ifocèles, arrondies par les deux angles de Ia bafe. Stenon avoit très- bien remarqué ces accidens, dont il a tiré des induétions intéreflantes fur la manière dont s’accroiflent les criftaux de quartz. On peut confulter à ce fujet a colleétion aca- démique, Partie étrangère, tome IV, page 397 © Juiv. Quant à la ftrudure de ces criflaux & au fens fuivant lequel ils fe divifent, j'ai reconnu que les lames qu’on Mém, 1786, 82 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE détachoit, à l’aide des feétions dont j'ai déjà parlé, avoient des faces parallèles à celles des pyramides, & d'autres faces parallèles aux pans du prifme. Je fais abfiraétion, pour quelques inftans, de ces dernières faces : j'ai obfervé que le plus fouvent on n’obtenoit de divifions nettes que paral- Ièlement à trois faces prifes alternativement fur chaque pyramide, & adjacentes de part & d'autre à diflérens pans du prifme intermédiaire; en forte qu'il réfulte de ces feétions un folide rhomboïdal peu différent du cube. On peut aufit reconnoître la ftruéture du criftal, en expofant celui-ci au feu pendant quelques nftans, & le retirant enfuite pour le laifler refroidir, ül fe délite en plufieurs endroits; & parmi les fractures qu'il préfente, il s’en trouve ordinairement quelques-unes qui font planes, & qui fuivent les directions que j'ai indiquées. M. de Coëtanfao, Élève de M. Dau- benton, & diftingué par fes cannoiffances en chimie & en minéralogie, a employé avec fuccès ce dernier procédé, dont il a bien voulu me faire part. Nous avons donc déjà, dans le criftal de roche, douze coupes poflibles parallèles aux douze faces des deux pyra- mides, & dont fix qui font dans les directions des faces d’un rhomboïde, m'ont paru plus faciles à obtenir que les autres. Si l’on fuit avec attention les interftices de tous les plans coupans qui paflent par les endroits de ces feétions, on verra qu'il doit en réfulter plufieurs formes diflérentes de molécules, la plupart affez irrégulières; & que de plus, fi Ton choiïfit l’une quelconque de ces formes pour fupprimer les autres, les molécules de cette forme feront tellement difpofées, qu’elles ne pourront fe foutenir mutuellement au milieu des vides intermédiaires, & ne formeront qu'un affemblage de parties mal afforties entr’elles. Sans m’arrèter ici à décrire tous les différens réfultats auxquels conduit ce genre de recherches, j’expoferai une manière de concevoir la ftruéture du criftal, qui m'a paru beaucoup plus naturelle, & qui en même-temps fe trouve d'accord avec les obfer- vations. ne ot 7 NT DYESS,), SHCHLE, N° CE, S. 83 Soit abhilf (fig. 3) un rhomboïde qui ait fes fommets en a & en i,& dans lequel le grand angle à a 4 de chaque face [oit de 934 22° 20"*; concevons que l’on ait fait pañler des plans coupans par les fommets a, i, & par les milieux c ,0,g,e, rc. des arètes du rhomboïde qui ne font pas contiguës aux fomimets; il eft aifé de voir que ce rhom- boïde fe t'ouvera changé en un dodécaèdre à plans trian- gulaires ifocèles / fig. r ), dont les angles, d’après le calcul que j'en ai fait, feront égaux à ceux du criftal de roche. Les parties du rhomboïde interceptées par les plans coupans, feront des tétraèdres très-irréguliers, au nombre de fix, qui auront pour faces deux triangles ifocèles inégaux 0ag, oig (fig. 3), & deux triangles fcalènes 4 do, a d g, égaux entr'eux. Or le même dodécaèdre pourroit auffi réfulter d’une loi fimple & régulière de décroiffement. Car, fuppofons le rhomboïde compofé d’une infinité de petits rhomboïdes. qui lui foient femblables, concevons de plus, que les lames de fuperpofition décroiffent fur leurs angles adjacens aux fommets 4, 5, par une rangée de molécules prife de deux en deux lames, en forte que d’un décroïflement à l'autre, il y ait toujours deux de ces lames qui foient de niveau par leurs bords décroifflans. Soit pad i [fig. 4) une coupe géométrique du rhomboïde /fig. 3) telle qu'on l'obtien- droit à l’aide d’un plan coupant qui pafleroïit par la dia- gonale Z i, & par celle qui lui eft oppofée, dans l'autre partie du criftal, les lignes a 4, pi feront les arêtes inter- pofées entre ces diagonales. Menons «7 de manière que lon ait z d — + di, [fig. 3 & 4). Soit rs 1 le triangle menfurateur dans lequel r s, différence entre deux décroif- femens confécutifs, fera dans la direétion de la petite dia- gonale d'une des molécules rhomboïdales ; s fe confondra avec l’arête extérieure de fa même molécule, & r# fera * Le cofinus du petit angle a b 4 eft 4; du rayon, Lij 84 Mémorres DE L'ACADÉMIE ROYALE fur le plan de la face a 0 g (fig. 3), & par conféquent coïn- cidera avec a 7 (fig. 4), d'où il eft aifé de conclure que les triangles rst, ad7% font femblables. On aura donc à 4 Az: S1:57, où 24 d: 2 dy'!S15Sr/Parenteie à sr, comme deux fois l’arète extérieure de a molécule eft à la moitié de la petite diagonale, ce qui exprime la loi de décroiflement indiquée. | … Cette ftruéture eft peut-être Ia plus fimple que l’on puiffe imaginer pour ramener la formation du criftal de roche à la théorie des décroiflemens; mais elle ne fatisfait point à l’obfervation des coupes que l’on obtient quelquefois parallèlement aux faces a0g, & à celles qui lui corref- pondent, non plus qu’à d’autres obfervations dont je parlerai plus bas. Voici de quelle manière j'ai cru devoir la modifier, pour qu'elle füt d'accord en même temps avec ces obfervations & avec la théorie, Remarquons d’abord que, dans le dodécaèdre réfultant de la loi de décroiffemens dont j'ai parlé, les faces, telles que a 0g (fig. 3), produites par ces décroiffemens, ne feroient autre chofe que la fomme de tous les angles folides extérieurs fitués par rapport aux petits rhomboïdes com- pofans, comme l'angle folide 4 l'eft à l'égard du rhom- boïde total. Les chofes étant dans cet état, imaginons que toutes les molécules rhomboïdales foient fous-divifées en autant de dodécaëdres, par des coupes femblables à celles que nous avons, fuppofées pour le rhomboïde ab4if. Le dodécaèdre entier, fe trouvera lui-même partagé en une infinité de petits dodécaèdres partiels, avec des tétraèdres interpolés, & les faces produites par les fetions dont j'ai parlé, feront refpeétivement parallèles au triangle ago, & aux cinq autres. qui Jui correfpondent. En comparant les -pofitions refpeélives des tétraèdres avec celles des dodé- _caèdres adjacens, on verra que les premiers n’ont point celles de leurs faces qui font femblables, parallèles entre elles, & que la manière dont ils font groupés & aflortis, DevsuiSdeut iE AN: CES. 85 he permet guere d'admettre a ftruéture qui réfulteroit de eur aflemblage. Au contraire, tous les petits dodécaèdres font fitués de façon que leurs faces analogues fe trouvent parallèles les unes aux autres. Cet affortiment d’ailleurs eft tel, que les faces par lefquelles ces petits folides s’appli- quent les uns contre Îles autres, font difpofées comme les deux triangles og, pmk (fig. 5); le premier de ces triangles repréfentant une des faces de la pyramide fupé- rieure d’un de ces dodécaèdres, & l’autre une des faces de Ia pyramide inférieure dans le dodécaèdre adjacent ; par où l'on voit que les centres de gravité de ces triangles {e confondent en un point commun c. De plus, il ny a {ur chaque dodécaèdre , que trois faces prifes alternati- vement dans Îa pyramide fupérieure , & Îes trois faces intermédiaires de la pyramide inférieure, qui foient con- tiguës aux faces des dodécaèdres voifins , les fix autres faces fe trouvant comme mafquées par les angles faillans p, k, m, qui ne permettent pas à la Juxta-pofition des molécules de fe continuer fur ces mêmes faces. En un mot, fi le criftal de roche eft compolé, du moins fecondairement, “de petits criflaux dodécaèdres, comme l’'obfervation porte à le croire, ïil n’y a ici aucune autre ftructure admiflible, pour fatisfaire à {a condition que le tout foit femblable à chacune de fes parties, condition qui détermine un des principaux réfultats de la criftallifation, & en même temps le plus fimple de tous. . Pañlons aux conféquences qui réfultent de cette ftruéture. Soit ABHD (fg. 6) la même face que abhd (fig. 3). ÆACO repréfentera l’une des faces du dodécaèdre du criftal de roche. Tous les petits triangles renfermés dans le triangle ACO, feront les faces extérieures d'autant de petits dodécaèdres, entre lefquelles fe trouveront difléminés des vacuoles dont la difpofition eft fenfible, par la feule inf- æpection de 1a figure ; d’ailleurs, il eft évident que toutes ces petites faces triangulaires feront fur un même plan. Les cinq autres faces du criftal correfpondantes à celles du 86 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE rhomboïde cité plus haut, auront une flruéture femblable à celle du triangle ACO. I n’en fera pas de même des faces ago (fig. r & 3}, interpofées entre les précédentes. Pour concevoir la dif: pofition des dodécaèdres, relativement à ces faces, foit apid (fig. 7) le même quadrilatère que (fig. 4). Si Von fous-divife ce quadrilatère en un certain nombre de qua- drilatères partiels, comme on le voit fur la figure, ces qua- drilatères formeront dans les rhomboïdes partiels dont le rhomboïde abhilf (fig. 3) eft cenfé compolé, autant de coupes géométriques femblables à celle que nous avons fuppofée pour le rhomboïde total. Cela pofé, dans le dodé- caèdre réfultant de la loi de décroiffement dont j'ai parlé, les deux rhomboïdes renfermés dans l'efpace défigné par cahk fubfifleront; ceux que circonfcrit l’efpace 4 Any feront fouftraits; ceux qui répondent à {+ # @ feront con- fervés, & ainfi de fuite. Maïntenant, la fuppreflion des tétraèdres produit des facettes fur les plans defquelles fe trouvent les petites lignes ae, gf,yç,Gv,dc« Or, 79 eft fur le prolongement de a e, & Ëv fur celui de g f; d'où il fuit que toutes les facettes dont il s’agit fe trouveront fur deux plans parallèles infmiment voifins, qui fe confondent fenfiblement par rapport à l'œil *. Les faces que l’on peut concevoir dans l'intérieur du criftal parallèlement aux triangles 4 g 0 (fig. 3), auront évidemment fa même ftruéture. Concluons de tout ce qui précède, que quand on divife mécaniquement le criftal dans le fens des faces age, ago, dc. le plan coupant pañle par les joints naturels des lames. On concevra au contraire, avec un peu d'attention, que les joints par lefquels les dodé- caèdres fe tiennent du côté des autres faces, font obliques * Quant aux arêtes 4 y,» ww; dre. elles n’entrent point: dans la ftruéture des faces dont il s’agit, parce qu’elles occupent les angles rentrans des rangées de molécules difpofées entre celles auxquelles appartiennent Jes faïlliés à A, y», d7 ce. À uen tt © nf qu À 1 mp DES SCIENCES. 8> par rapport à ces faces, à caufe de l'efpèce d’engrenage que forment tous les petits dodécaèdres par leur réunion. Cette ftructure me paroît rendre raïifon de l’obfervation que j'ai déjà faite au fujet des feétions du criftal, d’où il réfuite le plus fouvent, ainfi que je l'ai dit, une efpèce de rhom- boïde, dont les faces femblables au triangle- 4 CO { fig. 6 ) doivent fe prêter plus facilement à la divifion mécanique du criftal, que les faces intermédiaires. Soit que l’on confidère les unes ou les autres de ces faces, on voit qu'elles font pleines de finuofités, & c’eft robablement une des caufes qui contribuent au défaut fenfible de poli que lon obferve fur les faces des pyra- mides , & que Stenon défignoit, en difant que /a matière criffalline laiffoit fur le criflal des traces tortieufes de fon palage. J'ai dit que la forme du dodécaèdre n’étoit pas le dernier terme de la divifion mécanique des criflaux quartzeux ; & effectivement, à ne confidérer que la nature feule de cette forme, on eft porté à croire qu'elle eft trop com- pofée pour être du nombre des formes élémentaires. Cette confidération m'a engagé à multiplier mes tentatives pour a fous-divifer, & je fuis parvenu, quoique difficilement, à obtenir plufieurs fois des lames planes ayant le poli naturel, & fituées dans le fens des pans du prifme. Si Ton conçoit que les divifions qui mettroient ces lames à découvert, paflent par les arêtes, telles que ae,ao, ag, &c. des petits dodécaèdres dont le criftal entier eft formé, auquel cas elles confervent, par rapport aux pans du prifme , le parallélifme dont j'ai parlé; il eft aifé de voir, ainfi que je lai déjà remarqué plus haut, que chacun de ces dodécaèdres fe trouvera décompofé en fix tétraèdres égaux & femblables entr'eux. Ces tétraèdres auront deux faces extérieures, formées par deux faces du dodécaèdre, & dont l'angle au fommet du triangle ifocèle fera par conféquent de 384 56/ 34", & chacun des angles fur la bafe, de 7od 31' 43": quant aux deux faces intérieures, 88 MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE RoYALE elles feront auffi des triangles ifocèles femblables entr'eux; mais différens des premiers, en forte que l'angle au fommet fera de 96422! 52", & chacun des deux autres angles de 414 48" 34". Si l'on confidère maintenant Îes pofitions refpeétives de tous ces tétraèdres, on trouvera que leurs faces font, ainfi que certaines faces des pyramides, dans divers plans arallèles & infiniment voilins. Pour le prouver, foit apid (fig. 8) le même quadrilatère que fig. 7. D'après ce qui a été dit plus haut, les lignes ae, rl, &c. menées aux À des lignes rg, ac, font fur les plans coupans qui fous-diviferoient Îles rhomboïdes en dodécaèdres , & les lignes le, of, &c. feront les doubles rayons droits IN1 (fig. 9) des hexagones fitués à Ja bafe commune des deux pyramides, dans les différens dodécaèdres. Cela pofé , on concevra, avec un peu d'attention, qu'il y a certains dodécaèdres, dont les doubles rayons droits anti- cipent fur ceux qui appartiennent à d’autres dodécaèdres, fi on rapporte ces rayons à un même plan horizontal. Tel eft le double rayon droit of, à l'égard des deux rayons le, xy. Or, les hexagones auxquels appartiennent ces rayons, étant pareïllement rapportés à un même plan horizontal , anticipent aufli les uns fur les autres, comme LAN, SBAH (fig. 9 }; d'où il réfulte que les plans verticaux, dirigés fuivant D M, D 1, & qui diviferoient l'hexagone TA N en triangles équilatéraux , opéreroient de faufles divifions fur l'hexagone voifin, ce qui s'applique aifément aux dodécaëdres , dont les pyramides ont ces hexagones pour bafes. D'après cela, on voit qu’en prenant fucceflivement les différentes rangées de dodécaèdres, qui ont les bafes de Îeurs pyramides fur un même plan horizontal, par exemple, les trois rangées fituées à la hauteur des lignes /e, of,ts, ces dodécaèdres auront les faces correfpondantes de leurs tétra- èdres difpofées fur trois plans verticaux infiniment voifins. IE y aura continuité entre les faces des tétraèdres de la première rangée DE ISA SAC, IEN..C Es : 89 rangée le, & de la quatrième 97, parce que les rayons droits /e, gz,. ont leurs extrémités dans les mêmes plans verticaux: la continuité aura pareïllement lieu, relativement à [a feconde rangée of, & la cinquième » 4, à la troifième t5, & la fixième w GC; & ainfr de fuite.” Quant aux dodécaèdres qui ont les rayons droits des bafes de leurs pyramides, fitués fur un même plan hori- zontal, comme #s,xy, chacun d’eux fera divifible en tétraèdres, par fes mêmes plans verticaux , qui fous- .diviferoient d’autres dodécaèdres fitués à la mème hauteur; car la diftance entre les extrémités r, x, de deux doubles rayons droits voifins, étant toujours égale à l'un quelconque de ces doubles rayons, il eft clair que chacun des hexagones auxquels appartiennent ces rayons, correfpondra avec quel- qu'un des hexagones de F'aflortiflement repréfenté par Ia fig. 17. Or, ceux-ci font divifibles en triangles équilatéraux, à l'aide des prolongemens des mêmes feétions qui auroient déjà fous-divifé femblablement d’autres hexagones ; d'où l'on conclura que Îles divifions des dodécaèdres eux-mêmes ne peuvent anticiper les unes fur les autres. IH réfulte de-fà que le criftal de roche eft très-proba- blement compolé de tétraèdres grouppés fix à fix, de ma- nière à laïfler dans l’intérieur du criftal des vacuoles dont les figures repréfentent d’autres tétraèdres plus irréguliers. Cette ftruéture eft beaucoup plus fimple que celle qui réful- teroit d’un affemblage de rhomboïdes tels que ceux dont les dodécaèdres dérivent: car fi l’on chercheles réfultats .des divifions fatérales par rapport au rhomboïde de la fig. 7, -on trouvera qu'elles produiroient, en paffant fur les lignes aoi,agi,non plus des tétraèdres, mais de petits folides à cinq faces, & d’une forme très- irrégulière. A l'égard du prifme qui [épare les deux pyramides, il -eft ordinairement chargé , même fur les criftaux {es mieux ‘prononcés, d’une multitude de ftries tranfverfales, comme je l'ai dit plus haut. Or, fi Fon confidère que les petits dodé- caèdres compofans ont leurs arêtes co, og, ge, d'c. (fig. 1) Mém, 1786. go MÉ“OJRES DE L'ACADÉMIE ROYALE alignées dans le même fens que les ftries, on concevra comment les directions de ces arêtes, jointes à l'inclinaifon des faces des pyramides, peuvent former des cannelures qui fionnent Îles pans du prifme, fur-tout dans lhypo- thèfe très-admiflible où Je criftal feroit uniquement formé par des dodécaèdres entiers. En fe rappelant que ces dodé- caèdres joints aux vacuoles repréfenient des rhomboïdes, & en appliquant ici le raifonnement que j'ai employé par rapport au fpath calcaire en prifme exaèdre, / Éffai d'une théorie, "c. page 92 ) on trouvera que l'aflortiment qui donne les plans verticaux & continuement anguleux du criftal de roche, équivaut à un décroiflement par deux rangées de rhomboïdes fur les angles inférieurs des lames de fuperpofition. DEUXIÈME VARIÉTÉ. Criflal de Roche dont les fommers ont trois faces hepragones à trois facettes triangulaires. (fig. 10) Développement. Angles des heptagones 4 bdcorf, baf ag3 22 209"; dbd 2 alfrno a$2d 47" bdc—= fre = ago 23/33"; déo © ror,-108f 53! 20". Angles des triangles r fr, frt = ftr = 7od 31/43"; rft. = 381 56 34" Angles des hexagones r1g kpo,ort = gtr — 134 48! ZA op=tgk = 238da1/21";0p4 = gkp iogd4 | Parmi les différentes modifications de forme que fubit le criftal de roche, & qui tiennent à l'inégalité des faces de fes pyramides, il en eft une qui fe rencontre très-com- munément. Cette variété a lieu lorfque trois des faces de chaque pyramide ont pris plus détendue que les trois faces intermédiaires; & cela, de manière que les plus grandes faces répondent de part & d'autre à différens pans du prifme. Ces façes alors préfentent des heptagones a 2 d co r f;1& des DES SCIMNCES CL! petites faces font des triangles r fr, comme dans les criftaux ordinaires. Ces triangles font quelquefois à peine fenfiblés ; & comme f'angle au fommet des grandes faces ne diffèré pas beaucoup de 901, la pointe du'criftal repréfente à-peu- près l'angle folide d’un cube; & lorfqué plufieurs pointes pareilles font grouppées & fe ferrent les unes contrée les autres, on feroit tenté de les prendre pour un aflemblage de criftaux cubiques ; c'eft ce qui a fait dire à quelques auteurs, fur un faux aperçu, qu'il y avoit du quartz cubique. \ J'ai des criftaux à deux fommets de cette même variété, qui font d’une netteté & d’une tranfparence parfaite : j'en aï un autre coloré en vert par une ftéatite, qui n’a qu'une feule pyramide, maïs dont les plans font trois pentagones complets, en forte qu’on n’aperçoit entr'eux aucun indicé de triangles. Tout cela fe concilie, comme on voit, avec la flrudure que j'ai adoptée, & de laquelle il fuit que trois faces, prifes alternativement dans chaque pyramide, font dans un cas différent des trois intermédiaires, de manière qu'il doit en réfüulter fréquemment un afpe&t tel que celui qui vient d’être décrit. TROISIÈME VARIÉTÉ. Criffal de Roche, à facentes rhomboïdales. (Fig: 11) Il arrive quelqüefois que les angles folides, à la bafe des. pyramides de criftal de roche, fe trouvent remplacés. par des facettes spro, qui font des rhombes parfaits, ayant leurs côtés sp, 50, parallèles aux côtés gb, gh des faces correfpondantes fur les pyramides *, Ces facettes, *° Ce parallélifme feul fuffit pour | plan intérceptera un quadrilätère fem- prouver que les facettes dont if s’agit | bfableà fp ro. Soitgl (fig. 15) la font de vrais rhômbes. Car, fup- | grande diagonale de ce quadrila- pofons que l'on faffe pafler un plan | tère; ayant mené la ligne d u perpen- coupant par les arêtes gb, g'h ; ce | dieulaire fur d /, cette ligne féra le * M i} 92 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE quoique bien prononcées, ont ordinairement uñ afpeét terne & mat ;. elles n’affectent aucune difpofition fymé-‘: trique par .rapport au polyèdre, dont elles modifient la forme, & je n’en ai jamais vu plus de deux ou trois fur un même criftal. Pour trouver la loi de décroiflement qui les produit, reprenons le cas où le dodécaëdre du criftal de, roche réfulteroit d’un affemblage de rhomboïdes avec des. décroiflemens, par deux rangées de molécules pour les faces a og. Concevons un plan coupant qui pañle par les arêtes a 0, ae (fig. 3); la fection faite par ce plan fera néceflairement parallèle à. l’une des facettes rhomboïdales spro. (fig. 11). De plus, le point e par lequel paffe 1a fection, étant au milieu du côté f/,f1 lon confidère l'effet de la même fection fur la face du rhomboïde, parallèle à abhd, on concevra que cette feclion doit tomber fur un point 4, fitué de manière que l'on ait (fig. 3 & 12) 41 — +4/%*; donc o k fera la feétion du plan coupant fur dhil, Menons 4 u parallèle à ok; foït gmn le triangle menfurateur , rapporté au plan du rhombe Adli; on aura qm, Mn, parallèles à hi, iu : d'ailleurs, g # étant auflt parallèle à 4 ou ok, fe trouvera fur le plan de la coupe faite dans le criftal. Or, gm:mn::hi:iu::4hi:il; donc, la ligne 4u.ou:04 pañlera fur une fuite d’angles de rhom- boïdes , fouftraits par quatre rangées, en allant de 2 vers. il, De plus, les lignesao, ae (fig: 3). paflent par des angles de rhomboïdes **; d’où il fuit, que fi l’on fuppofe | Doncey/7&fpro (fig. 11) font rayon ‘oblique de l'hexagone régulier lun & l’autre des rhombes parfaits. ! qui forme la bafe de. Ja pyramide: fupérieure du criftal. De plus;le point + tombera au milieu d’un des côtés du triangle équilatéral infcrit à cet hexagone. Donc du = 214; donc aufh /x — du —2#fd; d'où l’on conclura que gl —=.2.g.1. Soit 27 17 (fig. 16. ),41e quadrilatère que nous confidérons ici; lestriangles 3 & ts. 1zétant ifocèles , on aura, à caufedegr=1l,py =Jl=gzzuUx. *. Les triangles e k 7, a o d (fé.3) étant femblables, on a eZ : LR t:sad:do;or,el=Lfl=+ad, : Donc/k == 40e] 2:17, F#-C'éft une fuite Inécellaire de la pofñtion de ces Hynes qui abou- tiffent au milieu des côtés d 4, {1 Un coup-d’œil jeté fur les lignes AC, AO (fig. 6) qui font la même fontlion, aidera à concevoir cet effet. : DIS mIONCHIL Er N4CrE 8. 93 ces rhomboïdes réduits à des dodécaëdres, le même plan ‘ coupant interceptera un certain nombre de ces dodécaèdres, & ‘par conféquent, la facette spro réluliera d’une loi de décroiffement, par quatre rangées de dodécaèdres, paral- lèlement à l'arête 0 g. Pour mettre la plus grande précifion poflible dans Ia defcription des formes du criflal de roche, il m'a paru intéreflant de rechercher une méthode à l'aide de laquelle on püt déterminer rigoureufement les angles de fes polyèdres. J'ai trouvé dans les facettes / pro, des données pour éva- luer ces angles, d'après le principe dont j'ai déjà fait plu- fieurs fois ufage, & qui confifte à admettre l'égalité parfaite de deux quantités entre lefquelles l’obfervation ne laiffe apercevoir aucune différence fenfible. H fuit du parallélifme des lignes s p, g b, d’une part, & s0,gh, de l’autre, que l'angle ps0— bg. De plus, chacun de ces angles eft fenfiblement égal à langle gbäou gd b, àla bafe des faces de la pyramide. Cela polé, il s'agit de réfoudre le problème fuivant. Æraut donnés deux triangles ifoceles b g d,bgh, dont les Lafes foient entr'elles comme le côté de l'hexagone régulier eft à celui du triangle équi- latéral infcrit, 7 dont les côtés bg, gd, gh, adjacens à ces bafes, foient tous égaux entr'eux, © fuppofant de plus que les angles à la bafe du premier triangle [oient égaux à l'angle du Jommet du fecond ; trouver la mefure de ces angles. Concevons que le triangle à g À foit pofé fur le triangle gb d, de manière que le côté g } du premier tombe fur le côté g b du fecond, & le côté gb du premier fur le côté b d du fecond, ainfi que le repréfente la fig. 14, dans laquelle les lettres extérieures appartiennent au triangle bg d (fig. 11) & les intérieures au triangle à g 4. Cela pofé, ces triangles ayant même hauteur g 4, font entr'eux comme leurs bafes D d, bg. Donc, (fig. 11).gaxbd :bhxgn::bd:bg; d'où lon tire /ga) x (bg) — (bh} x {gn), en fupprimant le faéteur commun 4 4, & élevant au carré chaque nombre de l'équation. 94 MÉMOIRES D= L'ACADÉMIE ROYALE Or (gn}" = (bg? — (bn), & (ga) = (bg) — (ba} —(b8) — + (bn), à caufe que 6 a eft la moitié: du côté d’un hexagone régulier, dans Jequel 8 # eft la moitié du triangle équilatéral infcrit, Subftituant les de de /gn) & (g a on aura NET72 mo + À US Lg) — (bn) À = (er — (bn) ]. Soit bg — rlerayon, 4 nie mus de l'angle bgn; on aura fr — >x)r — ds C3 (ri — x); d'où Fon tire: x* Luragnrt = — ré Cette équation réfolue donnex° — - ir hr. Je prends le digne négatif pour Îa raifon que je dirai plus bas, & j'ai NE 53 x =7rV( A logar. x — 97614394, qui répond à C6 D va à à 5 1" 30”; donc l'angle bg h — gd == pdib == 705 Fr 20800 qui eft conforme à l'obler- vation *, Il eft facile de déduire des valeurs -précédentes, les mefures des différens angles indiqués dans les dévelop- pemens des criftaux **, Si, dans l'équation x — nr Æ £r, on prend le frgne pofitif, on aura x* — 27°, &x — 27 y (3). Cette expreffion donne la folution d'un autre problème dans lequel on fappoferoit l'é égalité de l'angle gb d, non plus avec l'angle 6 g 4, mais avec fon fupplément. Or, ce problème ne peut avoir lieu pour une pyramide, mais feulément pour : le cas où les triangles g d b, g h b feroient fur un même plan, & appartiendroient à un hexagone régulier ; car ici,. on a évidemment l'angle g à d (fig. r 3 ) égal au age de bgh. Efleétivement, fr fon fait REA N PE onaurax —=V{/r —z3r)—=:2rv(3), comme ci-deffus. * IT n’eft peut-être pas inutile de | mêmes valeurs, que l’angle formé remarquer que les facettes {pro {fig. | par l’incidence de P ’une.quefconque;; 14) font parfaitement femblables | og; (fig. 2) des faces de la pyra- aux rhombes du grenat dodécaèdre. | mide fur le pan voifin gopr du *F On trouvera, d’après Îes | prifme, eft de 1424 14! 20”, 72 Fa Mer, de lAe.R. der Je, An. 2760 Lag.g4 AIN, FL Bouaz se # antenne P1.II. Herr. de lAe.R.des Se. An, 1780 Leg. 94. 21. V Fig. 10 CE Fe Couxe se. ml SAS LS Cnperh at TS DES SCIENCES. 95 PREMIÈRE COMÈTE Obfervée en 1786, Par M. MESss1ER. | lits Comète fut découverte à l'Obfervatoire royal, par M. Méchain, le 17 Janvier au foir; elle paroïfloit à l'épaule gauche du Verfeau, près de l'étoile 8, & au- deflous d’une belle nébuleufe qui eft placée à a tête de cette conftellation que M. Maraldi obferva le premier en 1746, en obfervant la comète qui parut cette année /Mém. de l'Académie , 1746, page ÿ 6) : je l'ai rapportée fur da carte de la route apparente de da célèbre comète obfervée en 1759 (Mémoires de l'Académie, 1760, page 404). M. Méchain me fit part de la découverte de cette co- mète, le lendemain dans laprès-midi, & me communiqua lobfervation qu'il en avoit faite: la voici. Le 17 Janvier, à 6" 35' 38" de temps moyen, la comète avoit d’afcen- fion droite 3204 5237", & de déclinaifon 5411 11”, auftrale. Je plaçai ma grande lunette acromatique , montée fur fa machine parallactique, dans le plan du méridien, pour pouvoir da chercher les foirs; mais les mafles de cheminées qui s'élèvent au couchant de mon obfervatoire , devoient m'ôter toute efpérance de la voir, fi par fon mouve- ment elle s’'abaifloit, au lieu de s'élever au- deflus de horizon. Le foir du 18, le ciel fut totalement couvert dans le temps qu'il falloit la chercher; à fept heures, le ciel fe découvrit en grande partie au couchant, mais c'étoit trop tard pour pouvoir la chercher de mon obfervatoire. Le 19, le ciel fut parfaitement beau toute la journée & le foir: vers les cinq heures, dans un grand crépufcule, je recherchai l'étoile 8 du Verfeau, troifième grandeur, que je trouvai aifément avec ma lunette, & qui me fervit à bien 96 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE régler le fil du micromètre , fuivant le parallèle de cette étoile: c’étoit auprès. d'elle que M. Méchain avoit vu da comète le 17, & c’étoit aux environs de cette étoile que je devois la chercher. J'employai beaucoup de temps avant de Ja trouver, le crépufcule qui régnoit alors étoit encore trop confidérable pour pouvoir la découvrir: fe crépufcule étant diminué, je la trouvai avec ma grande lunette, elle paroif- foit fur le parallèle & peu éloignée de l'étoile 8 du \'erfeau: - la comète aflez grande, aflez claire, Île noyau brillant envi- ronné de nébulofité, fans aucune apparence de queue; fes apparences étoient plus fenfibles que celles de la belle nébuleufe qui eft placée à la tête du Verfeau ; la compa- raifon pouvoit s'en faire aifément, étant très-peu éloignées l'une de l’autre. Avec une lunette de nuit de 1 $ pouces de foyer, je pouvois voir [a comète, mais foiblement, à caufe du crépufcule qui régnoit alors. Je comparai trois fois {a comète, direétement à l'étoile 8 du Verfeau : voici les déterminations qui en furent faites avec foin. À 5° 44/ $' de temps vrai, la comète précédoit l'étoile 8, au fi horaire du micromètre, de 14 18" 15"; la comète étoit plus auftrale ue l'étoile, de 22! 20": de ces différencesobfervées, & de la pofition de l'étoile que je fuppofe de 3204 4/ 28" pour le 19 Janvier, il réfulte pour l’afcenfion droite de la comète, 318446! 13", & pour fa déclinaifon, 64 52/27", auttrale, ayant fuppolé la déclinaifon de l'étoile, de 64 30’ 7". Table des trois pofitions de la Comète, que j'ai déterminées par B du Verfeau , le 19 Janvier 1766. TEMPS. | AscENsION | pÉcyinaIs. |! FFERENCE|DIFFERENCE ] de de VRAI. droite, auflrale. Pafes déclinaifon: sr 44 5"|3184 46" 13"|64 52° 27 |— 14 181 $"|+ 22° 20! se 52, 8 1318. 45. 58 |6. 52. 44 |— 1. 18. 30 |+ 22. 37 6. 7.441318. 45. 2816. 53. 33 |[— 1. 19. 0 |+ 23.26 Le MEN SUÉéMR NC E 620 1! 97. Le temps devint fi mauvais les jours fuivans, qu'il ne fut pas poffible de revoir cette comète; comme elle appro- choit du Soleil, l'on efpéroit qu'on pourroit la revoir le matin après fa conjonction; je la cherchai, par un beau temps, dès les premiers jours de Février, mais mes recher- ches furent infruétueufes, ce qui fit conjedurer qu'elle avoit paité dans l’hémifphère auftral, & qu'elle n’étoit plus vifible fur notre horizon. Je n'ai point appris qu’elle ait été ob- fervée ailleurs qu'à Paris; ainftf'on n’a que deux obfervations, qui ne font pas fufffantes pour connoître Îles élémens de cette comète, à moins qu’on ne reçoive d’ailleurs quelques obfervations. Mein. 1786. N 9% MÉMOIRES DE L'ACADÉMHIE ROYALE Mo M OL «RME CONTENANT LES OBSERVATIONS DE LA SECONDE COMÈME de 1786, Obfervée a Paris, de l'Obfervatoire de la Marine, depuis le 11 Août jufqu'au 11 Septembre ; &7 au chateau de Saron en Champagne , depuis le 16 Septembre jufqu'au 26 OGobre (a). Par M. MESSIER. RE Comète fut découverte à Srough près de Windfor en Angleterre, le 1.” Août, par if Careline Herfchel, fœur du célèbre obfervateur à qui nous devons la connoif- fance de la nouvelle planète qui porte fon nom, & qui a enrichi l’Aftronomie de plufieurs découvertes qu'il a faites, à l’aide des grands inftrumens qu'il a conftruits lui-même. L'Académie fut inftruite de la découverte de cette co- mète, par une lettre de M. Blagden, fecrétaire de la Société royale de Londres, adreflée à M Bertholet: voici l'extrait que je pris de cette lettre, por’pouvoir chercher la comète de mon obfervatoire. « La comète étoit à peu-près à égale diftance des étoiles » £ & y de la grande Ourfe, & des étoiles a, d & c de la (a) C'eft la vingt-fixième des comètes que j'ai obfervées, & la foïxante-treizième dont l'orbite ait été calculée, en fuivant la Table des comètes qui eft rapportée dans lAftronomie de M. de la Lande, rome II], page 266; &7 tome IV, page 704, D E*s’ SCIE NOC E 5. 99 chevelure de Bérénice; la comète formoit un angle très- obtus avec ces diftances, & elle étoit d’un degré environ au nord de l'étoile « de Bérénice. Aiff Herfchel en fit La découverte avec un télefcope newtonien qui ne groffifloit que trente fois, & dont le champ étoit d'environ un degré & demi; la comète y paroifloit, le 1.” Août, comme une tache nébuleufe. » Cette obfervation ne déterminoit pas le lieu du ciel où il falloit la chercher, fon mouvement n'étant pas connu. Le 11.Août au foir, par un beau temps, je la cherchai avec attention dans la conftellation de 1a grande Ourfe, & aux environs de la chevelure de Bérénice; après bien des recherches, je la trouvai, au moyen d’une lunette de nuit de quinze pouces de foyer, entre les cinq étoiles connues de la chevelure de Bérénice, les 20°, 31°, 34°°, 41° & 43", fuivant l'ordre qu'ont les étoiles dans le catalogue de Flamftéed. Ayant trouvé {a comète avec cetté lunette de'nuit, j'employai pour déterminer fa pofition une grande funette acromatique de quarante pouces de foyer & de qua- rante lignes d'ouverture, garnie de fon micromètre à fils. La comète fut comparée à plufieurs des étoiles que je viens “de nommer; de la comparaïfon qui fut faite avec l'étoile trente-unième, il en eft réfulté la pofition fuivante. Le 11 Août, à o heures 27 minutes $8 fecondes du foir, temps vrai, la comète avoit d’afcenfron droite 1 90 degrés ÿ1 minutes 29 fecondes, & de déclinaifon 29 degrés 3 minutes 26 fecondes, boréale: la comète fut encore comparée deux fois à la même étoile & aux étoiles 41 & 43 ; les pofitions en font rapportées dans une T'able qui eft à la fuite de ce Mémoire, que je nomme fable premiere, contenant toutes les pofitions de Ia comète; & à la fuite de cette table, il y en a une feconde contenant les pofitions des étoiles qui ont fervi à fa détérmination, on y aura recours pour toutes mes obfervations. Le noyau de a comète paroïfloit, à la grande lunette, -environné d'une grande nébulofité, fans aucune apparence Ni oo MÉMOIRESDE L'ACADÉMI8: ROYALE fenfible de queue. La comète n'étoit pas vifible à la fimple vue. Le 12, elle avoit les mêmes apparences que le jour précédent ; la Lune qui étoit fur Fhorizon, empéchoit de reconnoître l'étendue de la fumière de la comète; elle fut comparée aux mêmes étoiles que le 11. Le 13, le ciel fut affez beau l'après-midi; vers Îes cinq heures il tomba une pluie d'orage, le ‘ciel enfuite s’'éclaircit en grande partie; j'obfervai la comète, qui ne parut pas avoir augmenté de lumière : à l’inftrument elle étoit très-apparente, le noyau brillant étoit environné d’une grande nébulofité: elle fat comparée plufieurs fois aux étoiles 41 & 43 de la chevelure de Bérénice. Le 14, il tomba une pluie abondante, une grande partie de l'après-midi, ce qui Ôtoit prefque toute efpérance de voir la comète; mais vers les neuf heures, la pluie ayant ceflé, les nuages fe féparèrent, & peu de temps après le ciel devint fort beau : j’obfervai la comète, & je la com- païaï à la quarante- troifième étoile de Bérénice, & à une étoile de fixième à feptième grandeur, qui n'avoit pas encore été déterminée, & qu'on trouvera dans la feconde table qui ef à la fuite de ce Mémoire, fous le n° r. La comète fut comparée auffi à la belle nébuleufe qui eft placée entre les Chiens de chafe & le Bouvier. [ Je découvris cette nébu- leufe, le 3 Mai 1764 (voyez Memoires de l'Académie, année 1771, page 454) la troïfième du catalogue]. La comète reflembloit à cette nébuleufe, pour la lumière & étendue de la nébulofité ; la comète cependant étoit un plus apparente. Dans la feconde table, j'ai rapporté fa pofition fous le 7.” 3. Le 16, il tomba de la pluie l'après-midi, le ciel enfuite refta prefque totalement couvert, fur-tout au couchant, où la comète paroiffoit; javois perdu prefque toute efpé- rance de la voir, cependant je la vis entre les nuages, & je l’obfervai; mais les obfervations que j'en fis font un peu $ D'ESs SCIENCES. 107] douteufes; elle fut comparée plufeurs fois à la quarante- troifième étoile de Bérénice. Le 17, le ciel fut fort beau depuis huit heures du foir jufqu'à neuf, mais alors je n’étois pas à mon obfervatoire, efpérant que le ciel fe conferveroit comme il étoit, mais à neuf heures il fe couvrit au couchant; je vis cependant la comète plufieurs fois dans les intervalles des nuages, & plufieurs fois j'avois commencé à la comparer à la quarante- troifième étoile de Bérénice, mais au pañlage de la comète au fil horaire, des nuages furvenus empêchèrent de ly obferver. La comète paroïfloit ce foir plus belle que les jours précédens, on commençoit à lui voir une queue, mais d’une lumière extrêmement foible & rare : avec un peu d'attention’, & dirigé par la grande lunette, on voyoit la comète à la fimple vue. Le 18, la comète paroifloit foiblement à travers des nuages rares qui étoient à l'occident, & affez étendus; je la comparai avec peine à l'étoile quarante-troifième de Bérénice, à l'étoile, ».” 1, que j'avois déterminée, & deux fois à la nébuleufe, 1.” 3, dont j'ai déjà parlé, elle en étoit affez près; je jugeai que le 19, elle fe trouveroit en con- jonction avec elle, de manière que les deux atmofphères anticiperoient l’une fur l’autre, & je l'annonçai à l’Aca- démie. Dans un intervalle de nuages, la comète paroiïfloit d’une lumière claire & fenfible, avec une queue très-foible difficile à apercevoir , qui alloit fe terminer fur la nébu- leufe, ce qui lui donnoït 1 degré .+ environ de longueur Le 19, vers les huit heures & demie du foir, la comète & la nébuleufe étoient dans le champ de la lunette & en conjonction , la différence des centres n'étoit que de 6 minutes 45 fecondes en déclinaifon; elles avoient de la reffemblance, foit pour la forme, pour la lumière, & pour la grandeur, l’on auroit pris aifément lune pour l’autre, la comète cependant un plus apparente, on Jui foupçonnoit une queue comme le 18 : cette conjonction -étoit curieufe; de ciel n'étoit pas parfaitement beau, ce 102 MÉMoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALr= qui diminuoit encore l'apparence de l'une & de l’autre. La comète fut comparée plufieurs fois à la nébuleufe, à la quarante -troifième étoile de Bérénice, & à l'étoile déter- minée, #.” r. Toutes cès comparaifons ont donné douze déterminations du lieu de la comète, qu'on trouvera dans la première table. Le 21, le couchant fut en partie découvert le {oir; je comparai la comète directement à l'étoile, n° 9, cinquième grandeur, du Bouvier, fuivant Flamftéed; & celle-ci fut comparée aufli plufieurs fois à « de la même conftellation: je m'attachai à bien déterminer cette étoile, #.° 9, parce qu’elle devoit fervir plufieurs jours de fuite à la détermi- nation du lieu de la comète. Le 22, le ciel fut en partie couvert le foir; la comète ne put être comparée que dans fes intervalles que les nuages laifloïient entr'eux, à la même étoile du jour pré- cédent, 7.” 9. De ces comparaifons, il a réfulté trois pofi- - tions de la comète, qu'on trouvera dans la première table, Le 23, il tomba de la pluie une grande partie de l'après- midi, elle continua jufque vers les neuf heures du foir, le ciel alors devint aflez beau: la comète paroïfloit dans la lunette avec éclat, on lui foupçonnoit une queue, mais d'une fumière extrêmement afloiblie. La même étoile, »,° 9, du Bouvier, fervit à déterminer fon lieu; trois détermi- nations en font rapportées dans la Table des politions. Le 24, le ciel fut couvert {a plus grande partie de l'après- midi, avec pluie: le foir, le ciel devint parfaitement beau & pur, la comète paroifloit dans la lunette avec toute fa lumière, je pouvois la voir encore aflez près de lhorizon, quoique dans les vapeurs; le noyau paroifloit brillant, environné d'une grande nébulofité, on ne faifoit que lui foupçonner une queue d’une lumière très-foible, & très- courte. La comète fut comparée quatre fois, à des heures différentes, à la même étoile, ».° 9, du Bouvier; les pofi- tions en font rapportées dans a première Table. Le 25, le ciel fut en partie couvert l’après-midi; le foir RE Su ONGAINE, N-CLE Se 103 x ilLcommença à s'éclaircir à l'occident , & peu de temps après les nuages fe diflipèrent: la comète, avec la lunette, fut mife en comparaifon avec la nébuleufe, n° 3, fa lu- mière étoit un peu plus apparente, & elle ne paroiïfloit pas avoir diminué depuis plufieurs jours. Pour déterminer fon lieu , je la comparai, comme les jours précédens, à la même étoile, 2.” 9, du Bouvier, & à une feconde étoile de feptième à huitième grandeur, qui n’avoit pas encore été déterminée : a pofition de cette étoile éft rapportée dans la {econde table, fous le ”° 2, Le 27, il tomba de la pluie toute fa matinée, & l’après- midi le ciel fut couvert; le foir, les nuages fe féparèrent, & j'obfervai la comète, que je comparai trois fois à l'étoile « du Bouvier , de troifième grandeur, & trois fois à une étoile nouvelle de fixième à feptième grandeur, qu’on trouvera dans {a feconde table, fous ie #.° 3. Le 28, le ciel fut couvert l'après-midi, avec pluie, elle continua de tomber jufqu'à huit heures du foir; les nuages fe féparèrent enfuite à l’occident, & j'obfervai la comète, que je comparai directement à la même étoile €, & à la nouvelle, #.° 3. ; Le 29, le ciel fut couvert la plus grande partie de Ia journée ; le foir il s’éclaircit, & peu de temps après ïl devint parfaitement beau, excepté le couchant qui l'étoit moins, la comète y paroïfloit un peu obfcure ; je la com- pärai direétement, comme les deux jours précédens, à la même étoile « du Bouvier, & à une feconde étoile de feptième à huitième grandeur, que j'ai rapportée dans la feconde Table, fous le n° 4. Le 30 Août, le ciel fut couvert avec pluie une grande partie de la journée, le foir il s’éclaircit, & j'obfervai la comète, que je comparai direétement à la même étoile «. Le 34, la comète devoit fe rapprocher encore davantage de cette étoile. Le 31,4e ciel fut couvert l'après-midi, avec du vent; le foir il yeut quelques éclaircis au couchant, mais de peu ro4 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaALrE 4 de durée : comme a comète étoit près -de l'étoile € di Bouvier, j'eus le temps de la comparer deux fois à cette étoile ; les pofitions en font rapportées dans la première Table. Le 1.* Septembre, le ciel fut parfaitement beau le foir; je comparai la comète à la même étoile « du Bouvier. Le 4, il tomba de la pluie dans l'après-midi, le ciel enfuite devint fort beau, & continua de l'être jufqu’au coucher de la Lune, & alors il commença à fe couvrir. La comète, vue à la lunette, paroïfloit perdre de fa lu- mière; cette apparence pouvoit provenir aufli de la lumière de la Lune qui, lors de mes obfervations, étoit fur l'horizon. La comète fut comparée trois fois à la même étoile € du Bouvier, & deux fois à l'étoile JL de la mème conftellation, cinquième grandeur; les pofitions en font rapportées dans la première Table. Le s, le ciel fut couvert l'après-midi, avec un peu de pluie, & ce ne fut que vers les huit heures & demie du foir que je vis la comète entre les intervalles des nuages; mais à neuf heures les nuages fe diflipèrent , & le ciel devint parfaitement beau au couchant. Je comparai la co- mète à l'étoile 4 du Bouvier. Le 6, le temps fut fort beau le foir, mais {a grande lumière de la Lune afoiblifloit confidérablement celle de la comète : à la lunette, on Îa voyoit encore très-bien, le noyau brillant, fenfible & environné de nébulofité. Je comparai la comète directement à l'étoile « de la Cou- ronne & à l'étoile # du Bouvier, que Flamftéed, dans fon catalogue, marque de feptième grandeur. Le 7, le ciel fut beau toute la journée & le foir; mais il y avoit dans Fair beaucoup de vapeurs, la Lune qui étoit près de fon plein, répandoit une grande lumière qui rendoit les apparences de la comète peu fenfibles ; on ne pouvoit la voir que foiblement avec la grande lunette, avec une lunette acromatique de deux pieds on ne pouvoit pas l’apercevoir. Je comparai plufieurs fois la comète aux mêmes DES SN ASIC D E IN:C.E Sc xo$ gere étoiles que la veille, « de la Couronne & & du ouvier; elle fut aufll comparée à une étoile que je dé- términai, & qu'on trouvera dans {a feconde table, fous fe n° 5. | | Le 9, le ciel fut couvert en grande partie l'après-midi, - mais le foir il s’éclaircit au couchant; je cherchai la comète que je n'avois pu voir la veille, à caufe du mauvais temps: le foir, la grande lumière de la Eune nuifoit beaucoup à cette recherche; l'ayant trouvée, je reconnus qu’elle erdoit fénfiblement de fa lumière ; elle paroifloit fur le parallèle de l'étoile y de la Couronne; je la comparai deux fois à cette étoile, une fois à une étoile de huitième gran- deur, #.° 7; trois fois à une étoïle, aufli de huitième gran- deur, #” #8, & deux fois à une troifrème de même grandeur, n° 11. L'on trouvera dans la feconde table {a pofition de ces étoiles, fous ces mêmes n° 7, 8 & 11; & la détermi- nation de la comète par ces étoiles, dans Ja première table. Le 10 Septembre, le ciel fut en partie couvert l’après- midi, & fans nuages le foir ; la Lune qui étoit à lorient, nuifoit peu par fa fumière à celle dela comète qui étoit au couchant; celle-ci paroïfloit avec plus de lumière que les jours précédens, parce que la Lune étoit plus loin: je’ la comparai aux mêmes étoiles que le 9; & à l'étoile 9 de la Couronne, quatrième grandeur. | Le r1, le temps fut fort beau le foir; je cherchai {a comète avant le lever de la Lune, on la voyoit dans la lunette avec aflez de lumière, mais diminuée de grandeur; elle fut comparée trois fois à y & trois fois à #, lune & l’autre de la Couronne; & une fois à une étoile de huitième à neuvième grandeur, qu'on trouvera dans {a feconde table, Tous Le ».° 9, Je déterminai auffi, 1e même foir, plufieurs étoïles qui devoient férvir les jours fuivans à la détermi- nation de: fon lieu: Ces obfervations du 11 Septembre, font des dernières faîtes à Paris, à l’obfervatoire de Ia Marine; la fuite fut continuée au château de Saron en Champagne, | | ty hu re Mén. 1786, Q ïo6 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE Suire des Obférvations de la Comte, faires au châteatt de Saron, qui eff j minutes 37 fecondes de temps, à lorient du méridien de l'obfervatoire de la Marine: haureur du Pôle, 48 degrés 33 minutes 4ÿ fecondes.. Devant pafler mes vacances au château de Saron, je partis de Paris le 13 Septembre, pour m'y rendre: comme j'avois deffein d’y fuivre la comète jufqu’à fa difparition entière, M. le Préfident de Saron voulut bien me feconder dans mon projet, & me donner toutes les facilités dont je pouvois avoir befoin pour la fuivre & l’obferver. Je trouvai au château de Saron trois pendules à fecondes, un quart-de- cercle en bois, le 1imbe recouvert d’une lame de cuivre; ce quart-de-cercle avoit deux pieds de rayon: une grande lunette acromatique de 40 lignes d'ouverture, peut-être la meilleure qui {oit fortie des mains de Dollond, à laquelle javois adapté le micromètre à fils de ma grande lunette de l’obfervatoire de la Marine, le même micromètre qui m'avoit fervi pour les précédentes obfervations de cette comète. Cette lunette de M. le Préfident de Saron avoit de plus la commodité d’être montée fur une machine paral- lactique faite en bois & très-folide. Le 15, je plaçai les inftrumens, ainfi que les pendules, & j'établis pour le lieu de mes obfervations le veflibule du château qui avoit deux grandes portes vitrées, placées vis- à-vis l’une de l’autre, l’une au midi & f’autre au nord; cette dernière étoit celle qui devoit fervir à mes obferva- tions: la pendule à fecondes de M. Ferdinand Berthoud étoit placée dans le veftibule; comme la lentille de cette endule n’étoit pas garantie du vent, je la trouvai fouvent arrêtée, les deux autres fervoient à la remettre à l'heure, de manière qu’il peut y avoir des erreurs dans la réduction des temps vrais des obfervations ; mais la comète ayant peu de mouvement, les erreurs qu’il peut y avoir ne peu- vent pas y influer beaucoup. Les trois pendules étoient DES SCIENCES: to7 fouvent réglées par des hauteurs correfpondantes du Solei, & comparées enfemble. . Le ciel à Saron eft ordinairement plus beau & plus pur qu'à Paris. . Le 16 Septembre, le ciel étant parfaitement beau Îe foir, je cherchai la comète avec la grande lunette; je a trouvai fur le parallèle de deux étoiles qui étoient près June de l’autre, & que j'avois eu foin de déterminer à Paris, ayant reconnu que la comète approcheroit de ces étoiles ; l’une de ces étoiles avoit plus de lumière que l'autre, je l’eflimai de la huitième grandeur, & c'eft à celle-là que je comparai la comète: on en trouvera quatre pofitions dans la première table, & celle de l'étoile eft rapportée dans la feconde, fous le #.° 10. La comète paroifloit avoir perdu beaucoup de fa lumière depuis ma dernière obfervation faite à Paris le 11 fep- tembre au foir, je ne pouvois plus a voir avec une lunette de nuit de quinze pouces de foyer ; à la grande lunette, on la voyoit encore aflez bien, le noyau aflez clair, envi- ronné d’une légère nébulofité. _ Le 19, le ciel fut parfaitement beau Îe foir; la comète, dans la lunette, paroifloit plus belle que le 16, ce qui pouvoit provenir du ciel plus ferein; la comète fut comparée à la même étoile, 1.” 10, & à deux autres étoiles nouvelles, 1.” 2 & 1 3, de feptième & de huitième grandeur; elles furent comparées à l'étoile, 1.” 10. On en trouvera les pofitions dans la feconde table, & celle de la comète dans la première. - Le 20, par un beau temps, je comparai la comète à l'étoile, n° 12. Le 21, la comète vue à [a grande lunette, paroifloit aflez belle, le noyau comme un point de lumière très- brillant, environné d’une nébulofité qui avoit de l'étendue; comme le ciel étoit parfaitement beau & pur, j'effayai fr je pourrois la voir encore avec la lunette de nuit, je 1a vis, ais avec beaucoup de difficulté, & pour la voir, il O ïj 108 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE falloit étre dirigé par la grande lunette. Je comparai 1a comète à la méme étoile que les deux jours précédens, n° 12, & à l'étoile, »” ro d'Hercule, cinquième gran- deur, fuivant le catalogue de Flamftéed. Lé 22, le ciel fut très-beau le foir, la comète paroif- foit à la grande lunette comme les jours précédens; on remarquoit aifément, & par un beau temps, qu’elle per- doit chaque jour peu de fa lumière. Je comparai Ia comète trois fois à l'étoile, ».” ro, d'Hercule, fuivant Flamftéed. | Le 23, la comète fut comparée à la même étoile; les pofitions en font rapportées dans la première table. Le 29, vent violent & pluie pendant la journée; vers les fept heures du foir, ce grand vent diminua, le ciel alors s’éclaircit en partie; dans les intervalles des nuages, je cherchaï la comète que je n’avois pu voir depuis le 23, à caufe du mauvais temps ; l’ayant trouvée au moyen de la grande lunette, je la comparai plufieurs fois à une étoile de feptième grandeur qui fut comparée direétement à B d'Hercule : l’on trouvera la pofition de cette étoile dans la feconde table, fous le n° 14, & celle de la comète dans la première. Le 30, il tomba de Ia pluie une partie de la journée, & dans les intervalles, le ciel fut couvert; vers les fept heures du foir , le ciel, du côté du couchant, fe découvrit en partie, j'obfervai la comète qui s’étoit approchée de l'étoile du 29, r4, je la comparai plufieurs fois à cette étoile : les pofitions en font rapportées dans la première table. Le ciel n'étoit pas pur lors de ces obfervations, & la Lune étoit fur horizon, de manière que ce n’étoit pas fans peine qu’on pouvoit voir la comète dans la lunette. Le 1.” O&tobre, le ciel fe découvrit en grande partie le foir, j’'obfervai la comète que j'avois peine à reconnoître dans la lunette, tant fa lumière étoit afloiblie ; elle l’étoit encore par celle de la Lune: Ja comète étoit fur le parallèle de la même étoile, ° 74, à laquelle elle fut comparée DES SCIENCES. 109 trois fois, & à des heures différentes : les pofitions en font rapportées dans la première table. Le 3, le foir, il y eut beaucoup de nuages ; dans les intervalles, le ciel n’y étoit pas pur, & la Lune fur l'horizon répandoit une grande lumière; tout s'oppoloit à ce qu'on püt bien voir & reconnoître la comète; quoiqu’elle fût dans la lunette, on ne pouvoit que l'y foupçonner, de manière que l’obfervation qui en fut faite, en la comparant avec 8 d'Hercule qui fe trouvoit fur fon parallèle, doit être regardée comme douteufe ; je n'ai pas faiffé que de la rapporter dans {a première table. Le 5, il tomba de Ia pluie une partie de Ja matinée & de l'après-midi, avec un vent très-violent qui s’éleva vers les trois heures & demie. Le foir, le ciel fe découvrit en grande partie au couchant; mais la Lune fur l'horizon ÿ répandoit une grande lumière qui étoit fuffifante pour éclairer les fils du micromètre, de manière que la comète, quoique dans Îa lunette, y étoit comme effacée, je ne pouvois que l’y foupçonner; les obfervations que j'en ai faites doivent être regardées comme douteufes : elle fut comparée directement à l'étoile 8 d'Hercule, & trois fois à une étoile dont le lieu fut déterminé en Ia comparant direétement à £; l’on trouvera fa pofition dans la feconde table, fous le ».° 15. Le 11, il tomba une grande pluie d'orage vers les cinq heures trois quarts de l'après-midi, il y avoit des éclairs & du tonnerre au loin; le ciel enfuite fe découvrit en grande partie. J’eus beaucoup de peine à retrouver la co: mète que je n'avois pu voir depuis Îe 5: il fallut employer à cette recherche l'étoile B d'Hercule, fachant que la dif- férence de paffages au fil horaire du micromètre, entre l'étoile & 11 comète, devoit étre d'environ 33 minutes; ce moyen me réuflit, je vis la comète, mais d’une {lumière extrémement foible; je la comparai à une étoile de huitième grandeur , dont le lieu fut déterminé les jours fuivans, en la comparant à d’autres étoiles déjà connues : on trouvera fa zio MÉMOIRES De L'ACADÉMIE RoYALF pofition dans la feconde table, fous le ».° 76; & celle de la comète dans la première. , Le 13, le ciel fut en partie ferein le foir ; je comparai le comète, avec beaucoup de peine, à caufe de fon peu de lumière, à la même étoile, #.” 16. Le 14, le ciel fut parfaitement beau le foir ; la comète fut comparée à la même étoile, #.° 16, & à la 212.°° du catalogue de M. Darquier (ce catalogue eft imprimé dans nos Mémoires, volume de 1779, page 367). J'obfervai le pañlage de la comète au fil horaire du micromètre, fans éclairer les fs, il n’y avoit pas d’autre moyen; efflayant de les éclairer, même le plus foiblement poflible, la comète auroit difparu , tant fa lumière étoit afloiblie. Le 16, par un beau temps, j'obfervai la comète avec les mêmes difficultés que ci-deflus ; je la comparai trois fois à la même étoile du catalogue de M. Darquier, n° 272. Sur ces trois déterminations, j'ai pris un milieu qui a donné Vafcenfion droite & la déclinaifon de la comète avec plus de précifion; elle eft rapportée dnns la première table, Le 20, le ciel fut parfaitement beau le foir; la comète fut comparée directement à la même étoile que ci-deffus. Le 23, par un très-beau ciel, j'obfervai encore Ia co- mète, mais toujours avec beaucoup de difficulté,ne pouvant que la foupçonner, quoique dans Ia lunette; je la comparai encore deux fois à {a 207."° étoile du catalogue de M. Darquier, & trois fois à une étoile de cinquième à fixième grandeur, que je déterminai en la comparant à la 207.°°: l'on trouvera fa polition dans la feconde table, fous le 1° 17, & celle de {a comète dans la première. Le 26 Otobre, le ciel fut beau comme le 23 ; la Lune qui fe couchoit vers fept heures un quart, favorifa Ia re- cherche de la comète, mais quoiqu'elle fût dans la lunette, j'avois bien de la peine à la voir, de temps à autre elle échappoit à ma vue; je l’obfervai cependant, & la com- parai quatre fois à la même étoile, 1° 17; on pourra en prendre un milieu pour avoir plus exactement fon lieu: Difeisst s Se: IE: Nr ec: Es. III j'ai rapporté ces quatre pofitions dans la première table, & celle de l'étoile dans la feconde. J'aurois pu voir encore la comète quelques jours de plus, avec la même difficulté, mais je l’abandonnaï, jugeant que les -obfervations que je pourrois en faire, deviendroient trop incertaines, par la difhiculté de l’obferver : ainfi c’eft au 26 Octobre que fe font terminées mes obfervations fur cette comète. Suivant mes obfervations, cette comète a été obfervée depuis le 14 Août jufqu'au 26 Oétobre; ce qui fait un intervalle de foixante-dix-fept jours qui comprennent qua- rante-trois jours d’obfervations , & ces quarante-trois jours, cent quatre-vingt-une déterminations du lieu de la comète, en afcenfion droite & en déclinaifon. J'ai rapporté dans une première table qui eft à Ia fuite de ce Mémoire, toutes les afcenfions droites & déclinaifons de la comète que j'ai obfervée, avec la différence de pañlage entre la comète & les étoiles au fi horaire du micromètre, & les différences en déclinaifon entre Ia comète & les étoiles; ces différences font marquées des fignes + & —: le premier indique qu'il faut ajouter ces différences obfer- vées, aux pofitions des étoiles avec lefquelles Ia comète a été comparée, pour avoir celle de Ia comète en afcenfion droite & en déclinaifon ; le fecond figne indique qu’il faut ôter. L La feconde table renferme les afcenfions droites & les déclinaifons des étoiles qui ont été employées à la déter- mination du lieu de 1a comète, tant celles qui ont été prifes de différens catalogues, que les étoïtes que j'ai déter- minées par de nouvelles -obfervations, en les comparant à des étoiles déjà connues. Leurs pofitions font réduites au temps des obfervations, & je n’y ai fait d’autres réductions que celle qu’on trouve dans les catalogues , fous le titre de variation annuelle. Je joins auffi à ce Mémoire une carte célefte, divifée en degrés d’afcenfion droite & en degrés de déclinaïfon; j'y ai 412 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE rapporté toutes les poftions de la route apparente que Îa comète a tenue parmi les étoiles fixes, pendant la duréé de mes: obfervations; & à l'infpection de cette carte, il fera facile de juger de la pofition de la comète & de celle des étoiles qui ont été employées à fa détermination: ces étoiles font renfermées chacune dans un cercle. On verra aufli par cette carte, que la comète a commencé à paroître: à Stough, près de la chevelure de Bérénice; qu'elle l'a enfuite traverfée; qu’elle a paflé par les pattes de derrière du Lévrier le plus méridional; par le Bouvier, au -deffus d'Aréturus; au-deflous de fa Couronne; & qu'elle à ceflé d'ètre obfervée à la fortie de la conftellation d’Hercule. Les élémens de l'orbite de cetté comète, ont été calculés par M. Méchain; on les trouve imprimés dans fa Comnoif- Jence des Temps de 1789, page 322: les voici. Lieu du nœud afcendant...... sn e ÉEsT4d" 220 40) Inclinaifon de l'orbite. . 4... 1 .. CARPE Lieu du périhélie fur Forbite. ..,...4: $. 9: 25. 36. Logarithme de la diflance périhélie. . .. 9,612889. Paffage au périhélie, 7 Juillet 1786, à 22% o° 12°, temps moyen, à Paris. Soi mouvement réel, direct. TABLE DYLE 15; : SC AE NC ES. 113 6 MONS 2 Von 04 Des pofitions apparentes de la feconde Comire obfervée | en 1786, à comparée avec les Étoiles Jixes, depuis à ü le 11 Aour Jufqu'au 26 Otobre. DiFFÉRENCE| DIFFÉRENCE ASCENSIONS|DÉCLINAIS. F da droites delaComète| en afcenf. dr. | en déclinaif. F 3 LE ë avec Îelquelles de la Comète| obfervées. | de Ja Comète | dela Comète Se LE ë la Comère obfervées. Boréale, |aveclesÉtoiles.laveclesÉtoiles.| ? * | * a été comparée. D. M. S. ÉTOIiLeEst tHHttt TT 27: 57 + 23: 38 St? 45 de Bérénice. c27i58 + 12. 2 + 28. 39 + 17 14 + 28. 37 ‘ — MARS 45 43 19$+ 39° 36 == TAC DSO EI ASS 43 195. 40. 21 + 520: SPA 45. |à 4 |195. 42. 6 TH 0e 14 0] + 20. 56 | 4 43 195. 42. 9 Ge 59-22 + 9. 3r Ÿ 6.7 ! | déterminée, 195« 41. 56 Bd LM 0 05e RE EE toute 195+ 44 6 + 0.16 of + ar kr 4.$ 43 9: 31. 54198. 44. 21 3e 16° 15] + 24 31 4.5 43 9- 49. 26|198. 45-51 H 3: 17. 45| + 24° 32 | 4,5 43 }de Bérénice, 10. Se 1198. 46.36 + 3: 18. 30] + 24. 34 | 4.5 | 43 11e Sr 39/198. 49. 58 “H 3-21. 52] + 24, 38 | 4. 3 18] 8. 15, s9l2or. 38. — 14 3.30] + 13, 3 67 1 { détermin, cideflus, 8. 15. S9i201. 38. 11 — 126 30] — 5,41 | 74, 3 | nébulcufc ci-deffus.} Men, 1786. P x14 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Suite des pofiions apparentes de la feconde Comète, 'c. ASCENSIONS|DÉCLINAIS. DiFrFÉRENCE| DIFFÉRENCE ÉTOILES TEMPS Sa}lo4 sop :N Ÿ 522107 2 : & 1786 she droites delaComète| en afcenf. dr. | en déclinaif. ne avec lefquelles rai . É x 2 x "L 2 AE de la Comite| oblervées. | de la Comète | de la Comète | 5, & Ja Comite es erv. ; à ah à DR 2. L obfervées. Boréale. laveclesÉtoiles.| aveclesEtoiles. 57 a été comparce. re ete H, M. s.| D. M. S:. SRE 27 ——_————— Août. 18| 9. 18. 28l20r. at 6 43 | de Bérénice. 9. 18. 28/201. 41. 16 + 0. 1 | détermin. ci-deflusif} 9e 18. 2B|201. 41. 26 — 1.23. 15 3 | nébuleufe. 19 | 7: 54 231203. 3-43 + 7-35: 37 43 | de Bérénice. 7e 5423/203. 3° 38 + 0 22. 7 1 | détermin. ci-deflufii] 8. 15e 491203. 4+ 46 + 0.23. 15 1 | la même. 8. 15. 49|203. 4. 41 o. © 0 3 | nébuleufe. 9. 1253/1203. 7° 36 + 7. 39- 30 43 | de Bérénice. 9. 153|203. 07: 31 + 0.26. 0 1 | Étoile ci-deffus. 9. 1-53|203. 7. 26 + 0. 2. 45 3 | nébuleufe. g. 10. 30203. B. 16 + 0. 26. 45 1 | celle ci-deflus. 9 8 CD A7 1 | la même. 8 + 0. 4 3 | nébuleufe. + 0. 32. 1 | celle ci-deflus. 0. 830 3 | nébuleufe. + 3e 13-15 É 1 | celle ci-deffus, pe $ 9 — 0. 46. $ 9 + 0. 35 s AUS + 0. 35: $ 9 l yo 36. 5 9 SE RTE s 9 + te 58. $s 9 STATE" 5 4 ph 10 + 3. 12. s 9 + 3 14 s À 19, 4 3e 15e s 9 FA Nyri 5 9 . + 4° 31! $ 9 53 MPa 53 $ 9 54155048 3023 5 9 54 43|— 0. 12, 39 7:8| 2 déterminée. | . | D Es WrSNCÉT EN N: €: Es. 115 - Suite des pofitions apparentes de la feconde Comère, à ce. Temps |ASCENSIONS|DÉCLINAIS.| DIFFÉRENCE | DIFFÉRENCE à à ÉTOILES er droites delaComète| en afcenf. dr. | en déclinaif. A 8 5 ë avec lefquelles # x x " + A = 2 à. des Obferv. de la Comète Te de la Comète dela Comète ARE LL (Gornète obfervées, Boréale. |avec les Étoiles. |avec des Étoiles. | * & | a été comparée, Due UTC EC Ms S. 7: 58. 41213. 43. 59|28. 41. 36]— 5. 11. | + 42. 38 & | du Bouvier. 7: 58. 41l213e 43e 59/28, 41. 35] © 6. o| + 18. 22 3 8. 46, 411213. 46. 14/28. 41. 27|+ 0 8. 15] + 18. 14 3 a même détermin. 8. 46. 411213. 46. 21/28. 41. 26|— 5. 8. 45| + 42. 28 € 9: 10. 43213. 47. 36128. 41. 20[— 5, 7, 30| “+ 42. 22 € Vu Bouvier, 9: 10, 431213. 47. 44/28. 41. 19|+ © 9. 45| + 18. G 3 L : 8. 45e 30/214 59. 44/28. 33. 30 1. an. 45| + 10. 26 3 Ÿia même ci-deffus, 8. 47. 42/214. 59. 50/28, 33. 4s|— 3. 55. 7| + 34. 47 € gs nr, 221$. 1. 628. 33. 34]— 3. 54 o| + 34 36 3 9e 29» 22215. 1. 2928. 33. 24|— 3. 53. 37] + 34. 26 £ 7: 51 9/216. 9, 44/28. 25. 53|— 2, 45. 22] + 26. 55 € fdu Bouvier. 8. 50. GÂ216. 12. 6128, 25. 46|— 2. 43. o| + 26. 48 € 9: 4te 0216. 14, 36/28. 25. 20|[— 2. 40. 30| + 26, 22 € 9: 41e 01216, 144 39/28. 25. 19|— 0. 29. 4$ ©. o “ 4 À déterminée, 7: 45: 55217. 20. 1428. 17. 27|— 1, 34. 52] + 18. 29 | 3 £ 8. 16: 32[217. 21. 29/28. 17. 20|— 1. 33. 37] + 18. 22 3 € 8. 47. 50|217. 22, $9|28. 17. 17]— 1, 32. | + 18. 19 3 € 8. 55: 49/218. 32. 31|28. 8. 38|— o, 224 45] + 9.40 3 € ge 1» 42/218. 32. 36/28. 8. 38] — 0. 22. 30| + 9.40 | 3 € f Bouvier 7: 5 6% 3[219. 38. 28/27. 59. 46|+ 0: 43. 22] + o. 48 3 € 8. 19, $l219, 39. 21/27. 59. 34l+ o. 44 15] “+ 0. 36 3 € 104 2. 19219. 44. 21/27. 58. 58|+ 0. 49. 15 o. o 3 € 7- 46: 54/222. 55. 5627. 30. 34|— 0. 53. 45 26. qu if: 2 Ÿ 8,9: 51/222. 56. 36/27. 30. 18|+ 14 30] — 28. 40 |, + € 8. 9. S1|222. 56. 34/27. 30. r9|— 0. 53: | — 16. 56 $ + —- 8. 58. 43/222. 58. 36/27. 30. o|4 4. 3. 30] — 28. 58 | 3 € 8. 58. 43/222. 58. 34127. 29. s9|— o. 51. 7] — 17. 16 $ À \ Bouvier, B.usae 27224 1. 56/27. 20. o|# 0. 12, 15] — 27. 15 $ 4 9-14 46224 à. 5827. 19. 38|+ $ 7. 52 39- 20 3 € 9 14 40224 2. 56!27. 19. 29|+ 0. 13. 15] — 27. 46 $s % 9- 23: gag 3. 41/27. 19-46] 0:14 0] — 27. 29 $ J Ç 74 38. 31/225. 00 s1f27, 10, 141— 6, 24 o| — ? a {de la Couronne, 116 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaAL Suire des pofitions apparentes de la feconde Comère, à'c. : ; 5 ASCENSIONS | DÉCLINAIS.|DIFFÉRENCE|DIFFÉRENCE ee £ a a droites delaComete| en afcenf. dr.-| en déclinaif. | tx 5 = . [dela Comète| obfervées. | de la Comète | de Ia Comète | = g 2 des Obferv. LA À AS SLT 5 ° obfervées. Boréale. |avecles Étoiles. avec les Étoiles. à x | . A S, 7.138 31 + 0: + b 8. 15. 22 — 6. 22. 45] — 16. 31 | 2.3 02 8, 15. 22 : + 0. 14 37] + 2. 9 7 b 8. 49, 46|225. + 0. 16. 22| + 1. 40 7 b 8. 5. 52|226. — ÿe 21. 15] — 27.18 | 2.3 a BASE 26 + 1m 15 45] — 8. 37 7 D 8. 5- 521226. 7 5 + 2.25. 7 5- 55 8 s 8. 36, 51/226. 26126..$9. 10 1. 16. 45] — 8. 5x 7 b 9. 19. 38/2262 6. 18126. $9.: 1 [+ 1. 18. 37| — 9. o 7 b 9e 44 45/226 7e 26/26. 58. $4 4 1e 19. 45] — 9. 7 | 7 b 8, 29. 27228. 4. 14126. 37. 37|— 0. us 7| + 13. 14 8 8 8. 29. 27228. 4. 13126. 37. 47 |— 4. 26 o| + 10. 6 8 11 8. 29. 27|228. 4, 17|26. 57. 43 |— 5. 22° 45] v— 25. 3ù 4 > 9e..7et 41228) 5, 2926.37. 25 |[— o. 13: 52] + 13. 2 8 8 9. 7. A4l2284 5. 2826.37. 22 À 4:24, 45] + 9. 4 8 11 9e 7 4228. 5e 25/26, 37. 21|— 5.210 37] — ar, 53 4 > 9: 37: 56|228. G. 40|26..36. 45 [+ 1.129. co] + 9, sx | 6.7 6 9e 37: 56/2284 6. 51126. 36. 43 |— 0. 12, 30] + 12. 20 8 8 9e 37: 56|228. 6, 40|26. 36. 45 [+ 0. 37. -o| + 7. 19 8 7e 7- 46% 16229. 0. 36/26. 26. 56/4 0.41. 15] + 2.35 8 8 7. 46. 16229. a. 36|26. 26. 5$|— 3. 29. 37| — 0. 46 8 11 7- 46. 161229. 0. 40|26.27. G|— 45:26, 22| — 32. 8 4 > 7. 46. 16/2129: 0. 39/26. 26, 52|— 6G,, 9. 30| — 17.20 + A 8. 34. t4l2294 2 43126. 26. 31 | 0. 43: 22] + 2. 8 | .8 8 8. 34. 14/2209. 2. 43/20. 26. 28|— 3.:27. 30] — 1. 13 | .8& 11 8, 34. 14229. 2. 40/26. 26. 31|— 4 24 22] — 32:43 .# > 8. 14. 14/2209. 2. 39/2626. 24|— 6, 7. 30| — 17. 48 4 Î 7-33: 54/2209 57e 47/26 15+40|— 34:29, 15] — 43.34 | .4 Ce 7e 33e 54/2292 57. 47/26. 154 39|— seras 2al — 48.33 a LÀ 8: 3. Sof229. 58. 39/26. 15. 12 |— jesrie 30] — 29.+ 0 4 CA 8. 3.501229. 58, 47/26. 15. 14]— 3.128, 15] — 44. 0 | .4 x 8. 3e jol229. 584 311206, 15. 13 |— ©, 14 45 o, o | 8.9 ÿ . ë le : E ÉTOILES avec lefquelles Ja Comète a été comparée. du Bouvier. Couronne. Bouvier. Co iront. du Bouvier, déterminée, Bouvier, déterminées. Couronne. déterminées, Contes de la Couronne. dé étermiinées. Couent | FRE N _ 4 ; DEN ISIN 2 SGic} At EUNE cl E! s. 117 Suite des pofirions apparentes de la feconde Comète, à c. ASCENSIONS |DÉCLINAIS.| DIFFÉRENCE|DIFFÉRENCE droites dela Comëi£| en afcenf. dr. | en déclinaif. de la Comète| obfervées. | de la Comète | de la Comète obfervées. Boréale, |avecles Étoiles. |aveclesÉtoiles. Temps avec lefquelles vrai . L la Comiète des Obferv. *s2[lO14 s2p 1n2puris) s2j1017 S2P O'N ? 221270 a été comparée. Ne AU AGENTS NO eue À Couronne, 26, 15. 2 l 26. 14. 58 25: 19: 21 2$+ 19 15 29e 18. 13 24. 44. 25 - 24, - JI 24e . 19 24. . 18 249 32e 53 ART 47) 24+ 21, 21 24 21.754 2422." © 24 . 27 AREAS TS 24 10. 36 24 10. 37 24e 10: 33|— 1234 59. 361 — 23 59: 241 = 13 déterminées, | d'Hercule, f ci-deflus détermin. à d'Hercule, Om = = VW MW WW R DB 0 Re b 8 M LAURE DA SAR RO 8. 8. 8. 7 8. 8. 8. 9+ 9 9. 8, 8. 7° 8. 8 8. 8. 7e 7 7° 7 Te 8. D 2 8. 8. OL 2400 - 10|245. 8. 27° 101245. 8. 32. 12|245. 8, 8. 541246. 15. 32 8, 20. 561246, 16, 2 déterminée, DUHHHEHEE TI IEERÉEEEREEET EI TEHEET NON NON NN NON Na dm da da dd hi N M NN N N co co co œ œ œ 1786. 26 Temps x | NON A NN AN AN @N NN SM 9 SN NN M 9 2 vrai*: des Obferv. 118 Suite des pofitions apparentes de la feconde Comte, à c.. ASCENSIONS|DÉCLINAIS.| DIFFÉRENCE] DIFFÉRENCE droites en déclinaif. MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE 53 dela Comète| en afcenf. dr. de la Comète obfervées. obfervées. D M. S. 246. 247. 249 249. 249. 249. 252. 252. 254 254. 254 254% 254. 254. 256. 258. 258. 260. 260. 260. 260. 260. 261. 261, 261. 261. 16. 39* 1. 32 12 43 43 Dir . 28 . 10 . 40 NEA 1:57 es 55 44 . 14 14 “37 Boréale. M 5, Et . 11. Se 52. de la Cométe| de la Comète avecles Étoiles. |aveclesÉtoites. NME SRNREEESE EE ESNEEEELT M, nt) 5 © ù © © © Or æ R O0 O0 = = © © © © © 70 “oO © © 4e 0 «4 re a a & |" ET: Of1 L E/S)R De T ë avec lefquelles £ S.à 3 Ia Comète Lu | a été comparée.n £ Ra TT 7 Lake 3 B | d'Hercule, ë S À déterminée. 3 B | d’Hercule. LI 8 .| 15 | déterm. ci-deflus.M | 8 16 8 16 ; ; déterminée, 8 16 À 8 16 5.6 | 212 5-€ | 212 5-6 | 212 /M. d'Arquier, 5-6 |62a2,4€ 5-6 | 212 5-6 17 | déterminée. 5-6 | 207 M. d'Arquier. 5.6 17 celle ci-deflus. 5-6 | 207 | M. d’Arquier. s-6 17 56 Ls17 à : 5-6 | :7 )celle ci-deffus, 5-6 17 s-6 17 D ES S'CcA.EN cr 5. TABLE 119 LE Des Afcenfions droites & des Déclinaifons des Étoiles avec lefquelles la feconde Comète de 1 786 a été comparée. Leurs poftions font réduites an tèm s des Obfervations. Po) IP: droite des Étoiles. r90. 18. $9 194 13+ 23 195. 28. 6 202, 41. 31 216. 218. 55 6 38. 25 49: 41 224 47. 41 226. 223e 223. FO 227: 29% 40 19. 21 13. 16 24 51 17. 38 29. 24: ASCENSION | DÉCLINAISON des Étoiles Boréale. *sa]Io1g sp infpuci) Saflo1z sap SN P SANT Noms DES ÉToizes, qui ont fervi à la détermination du lieu de Ja Comète. à J de Bérénice, comparée äa 43€ Comète comp. les 11 & 12 Août. Bérénice, comparée à la 43.° les 1r,12 & 13 Août. Bérénice Comète comparée lesrr, 12, 13 5 14, 16, 18 & 19 Août. nouvelle déterminée. Comète comparée les 14; 18,19 & 21 Août. la nébuleufe. Comète comparée es 14, 18 & 19 Août. Conjonét. le 19. Comète comparée | Bouvier, comparée à €. Comète comp. les 21,2= À 23,24 & 25 Août. nouvelle, comparée au r.° 9 du Bouvier. Comète comparée le 25 Août, nouvelle, comp. à « du Bouvier. Comète comp] les 27 & 28 Août, nouvelle, comp. 3 fois à e du Bouvier. Comèr comparée le 29 Août, du Bouvier. Comète comparée Îes 27, 28, 29, 30 & 3r Août, 1,4 & $s Septenibre, nouvelle, comparée à & de la Couronne. Comète. comparée Île 7 Septembre. Bouvier, comparée à €. Comète comparée les 4 & $ Septembre. Bouvier, comparée à & de la Couronne. Comèr comp. le 6 & le 7 Septembre. nouvelle, comp. à4 du Bouvier. le 9 Septembre. nouvelle, déterminée. Comète comp. le 9 Sept. nouvelle, comp. à y de {a Couronne, Comet comp. les 9 & 10 Septembue. nouvelle, comp. à A de {a Couronne. Comite comparée le 11 Septembre. de la Couronne déduite de /a Connoif. des Temps. Comète comp. les 6 & 7 Septembre. nouvelle double : c'eft Ja plus Es déterminée Comète comparée les 16 & 19 Septembre. Comète comp. 4120 MÉMOIRES. DE L'ACADÉMIE ROYALE Suite de la Table des Afcenfions droites, dc. RL CCS ARRE LEP, DEEP ET ERIC Te CNUCED, 6 Noms DES ÉTOILES ; 2 ASCENSION| DÉCLINAISON £ F4 qui ont fervi à la détermination &s droite Boréale des Étoiles. des Étoiles. "SIT S2p | inspueis) du Jieu de la Comite. 5 à, É nouvelle, comp. à l'Étoile nouv. »,° 8, Comète comp. fes 9 & 10 Septembre. 233° 27 de la Couronne, comparée à æ, Comète comp, les 9, 10 & 11 Septembre. 235% 7.5 nouvelle, comp. à l'Etoile, n. 10. Comètecomp. les 19,20 & 21 Septembre. 235$. :10, de fa Couronne, comparée à «, Comète comp. les 10 & 11 Septembre. nouvelle, comparée à l'Étoile, n° 10, Comète comparée le 19 Septembre. d'Hercule, déduite de Flamfléed.. Comète comp: les 21,22 & 23 Septembre. 245. 16. 10 . d'Hercule. Comète comp. les 3 & ; O&obre. nouvelle, comp. à B d'Hercule. Comète comp; les 29, 30 Septembre & 1.5 Oétobre. nouvelle, comparée 2 fois à 8. Comère comp: le ÿ O&obre. du Catalogue de M. d'Arquier. Comète comparée le 23 O&obre. nouvelle, comp. à 8. Comète comp. les 11, 13 & 14 Otobre. 253+ 51- 22 ‘ du Catalogue de M. d'Arquier. Comète comp. les 14, 16 & 20 Octobre. nouvelle, comp. 3 fois à la 207.° ci-deffus. Comète comparée les 23 & 26 Oétobre. OBSERVATION 74 * CARTE CZZZÆSTZÆ Ju represente route cpparentde la Seconde C1 Grandeur des Etoiles. # # # g 4 + OX A JG rue 2 4 # 6 7 8 æ comparee Grave par F le Goure à aprés Less de M. Asrter . Mer. de lAe.R. Je Ansr8ô Pagrto. LU FL. io D » : ; ? up RS CHEL, le Aoit près dela Chevelure de Berenice?. CARTE CELESTE gra represente dervute apparente lt Seconde COMÉTE obrernee en 1786 Dévouvertea Séngt prés de Windeor en Angleterre, par HMrolne HBRS CHBL, de 1 Août près de la Chevelure de Bérénice ; y Etoiles Obrervee a PARIS ta SARON depuir Len. Ait nuqu'a 26. Octobre Res pre Lar ME MESSIER 209 200 Arcenson \ 2786) \ FT —0 \-rée cleutron BOUVIER Leaf Le SERPENTAIRE VACURT ra ÊE ! —%. # | # Z Gouxx d'aprèr Le à LM Menrier D'Es SCIENCES. 121 PRO E RCA RO N D'UP ASS AGESD.ERM ER CU .R E SU RSEBD'INQUE DU SOLEIL; Le 4 Mai 1786 au matin, Faire à lObfervatoire de la Marine. Par M MESSIER. 15 3 Mai, le ciel fut parfaitement beau pendant la mati- née, mais l'après-midi il fut couvert en grande partie; le foir, vers les dix heures, il le fut entièrement, & con- tinua d’être couvert la nuit du 3 au 4. Le 4, à cinq heures du matin, il tomba de la pluie, elle continua de tomber jufqu’à fix heures & demie, le ciel enfuite refta entièrement & également couvert jufqu’à huit heures. Le temps annoncé pour la fortie de Mercure, étoit pañlé de plus d'un quart- d'heure; mais l’erreur du calcul avoit été de près de quatre heures fur le pañfage de 1753, que j'avois obfervé, & qui étoit femblable à celui de cette année, dans le nœud def cendant; cela me fit attendre, je reftai dans mon obferva- toire : à huit heures, les nuages commencèrent à fe féparer au couchant; un vent du fud-oueft qui régnoit alors, éclaircit l'endroit où étoit le Soleil, & je vis Mercure qui étoit encore fur fon difque, éloigné de fa fortie de plu- fieurs minutes. La veille du pañage, j'avois eu foin de placer dans Îe plan du méridien ma grande lunette acromatique, montée fur une machine parallaétique, & garnie de fon micromètre à fils que j'ävois dirigé fur Ie mouvement apparent du Soleil. Je"profitai des intervalles que laifloient entr'eux les Mém. 1786, Lû le 6 Mai 1786, 122 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE nuages pour déterminer la pofition de Mercure; je pris des différences de pañlages au fil du micromètre, entre le pre- mier bord du Soleil & le centre de Mercure, ainfi que les différences en déclinaifon entre 1e bord inférieur du Soleil (dans la lunette qui renverfoit) & le centre de Mercure. Voici la table de ces obfervations : la pendule réglée fur le mouvement des Fixes, fa marche étoit connue par les midis obfervés le jour du paflage, avant & après. Table des Obfervarions. . Temps |D1FrFÉR.|DIFFÉR. DES TEMPS VRAI PASSAGES | des paflages des pañlges des de au fil horaire. de Mercure. | à la pendule, | pañfages. | déclinaif. masses HS MS, M. S | M. 5. 1:°° bord du Soleil.|....,...... 22. 53. 19 Centre de Mercure. 22 $3e 30 2.° Obfervation. 1." bord du Soleil. Centre de Mercure. 3. Obfervation. 1." bord du Soleil, Centre de Mercure, Obfervation, 1.7 bord du Soleil.| . Centre de Mercure. 5° Obfervation. 1." bord du Soleil.| .....,..... 234100-138 Centre de Mercure. Oo. 11 10. 18 22, 57» 47 22e 57+ 57 8. 14 484 23e 4 26 23e 4» ss. 8. 21, 25+ 23+ Se 23- CPC 8. 21. 58+ Era c © 9 RS »|= D RS TP) © € v]- Mercure étant fur le Soleil, je comparai fon diamètre à l'épaiffeur d’un des fils du micromètre ; le diamètre du fil mefuré enfuite, me donna pour celui de Mercure 1 5 fecon- des, mais cette comparailon fut faite à la hâte, à caufe des nuages fréquens qui couvroient de temps à autre le Soleil ; iLen eft de même des obfervations rapportées ci-deflus, DES SCIENCES. 123 Pour la fortie de Mercure, le Soleil étoit moins couvert, & l’obfervation que j'ai faite de fa fortie eft précife. Pour cette obfervation importante de {a fortie de 1a planète, j'avois placé fur la lunette fon plus fort équipage qui grof- fifloit cent cinquante fois le diamètre de l’objet; je voyois très-bien & très-diftintement Mercure & le bord du Soleil, Temps vrais à 8 36° 28” 8. 38.11. 8. 39. 57. Depuis plufieurs jours, on voyoit fur le Soleil quatre grandes taches environnées de beaucoup de petites; ces taches paroïfloient dans la partie boréale du Soleil, & Mercure, dans fa route, devoit en pafer fort près. Ce f paffage de Mercure obfervé ailleurs qu'à Paris, dans toute fa durée, aura peut-être déterminé plufieurs aftronomes à le comparer à ces grandes taches: je les ai obfervées | plufieurs jours de fuite. Voici feurs pofitions pour les 3, 4, & 5 de Mai; elles furent obfervées le 3 à 10" 0’ du matin, temps vrai. Premier contact de Mercure au bord du Soleil, J’eftimai le centre de Mercure fur le bord du Soleil, Contact extérieur pour la fortie de Mercure. Vin lu br- Le 4, jour du paÿage de Mercure à 9" 42, & le $ à gi 38! Le 3 Mai 1786. Le 4. Le 5% | PASSAGE] Dirrér.|DIFFÉR.||PASSAG E IDirrér,|Dirrér, ||PASSAGE|Dirrér.|Dirrés. à Ja à la de de à Ja de de Pendule, Pendule, |paflage. | déclisaif, Pendule. |paflage. |déclinaif, LE - SOLEIL & les Taches. H+ M, 5. M, S. He M. S, M. S. M. 5, LE bord du Soleil. | 0, 29. 19 0, 29. 16 la tache z, 14 39 ||0. 29, 36 To. 17 |15:.47 |lo. 29. 25 lo. 9 |16. 38 … la tache LA 10, 27 ||o0: 29: ÿ2+]0: 33 L|rr. 35 ||o. 29. 30-+|0. 22+l12. 43 ‘Ja tache c. 9- 36 ||o. 29. 53+/0. 34+/10: 48 ||o: 29. 40 +|o. 242111. 53 la tache 4. 8. 13 lo. 30423 |r.l:æ | 9. 20 ||o. 30. 7 |o. sr ro. 44 31. 49æhlo. 31. 33 |2. 14 |31. So ||o: 31. 30412. 142131. 48 SR der. Lada) Rd ot di lie ti MN OT Qi 124 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE La feconde colonne de cette table contient le paffage des deux bords du Soleil & des taches, au fil horaire du micromètre. La troifième, la différence de paflage entre le premier bord du Soleil & le milieu des taches. La quatrième, les différences de déclinaifon entre le bord fupérieur du Soleil & les taches, en minutes & fecondes. La tache «& qui pañloit la première au fil horaire du mi- cromètre, étoit aflez ronde le 4, & paroïfloit de la grandeur de Mercure; les taches à & c étoient les plus grandes, elles étoient alongées, finiffant en pointe; la dernière d étoit {a plus petite, elle paroïfloit en forme de croiffant. Ces quatre taches étoient chacune environnées de nébulo- fités formées de points bruns très-foncés, & très-diftinéts à la lunette. Je joins à cette obfervation de Mercure, un deffin qui repréfente le Soleil, Mercure & les taches, d'après mes déterminations de trois jours, favoir , des 3, 4 & s de Maï; j'ai lié d’un trait celles de la même tache : les taches obfervées le 3 y font défignées par la tache mife en hachure, les limites de l'atmofphère en points; le 4, comme elles paroifloient fur le Soleil, les taches en noir; le s, la tache en blanc entourée d’un trait, & l’atmofphère toujours en points. Ce pañlage dé Mercure fur le Soleil avoit été annoncé & calculé d’après les tables de M. de la Lande. L'obfer- vation de la fortie du centre, fuivant moi, fut faite à 8 heures 38 minutes 13 fecondes; & fuivant l'annonce de la Con- uoiffance des Temps, pour 7 heures 45 minutes. Différence de l’obfervation avec {e calcul, 53 minutes 13 fecondes. Cette grande différence à laquelle M. de la Lande ne s'attendoit pas, lui fit defirer, pour rectifier fes tables, des obfervations de Mercure dans fes plus grandes digreflions; en conféquence il fit inférer l’avertiflement qui fuit, dans la Gagette de France du 11 Juillet 1786. DIENS SCIE NC E 5. 125$ « Le fieur de la Lande, dans un Mémoire Iù à l'Aca- démie des Sciences, fur la théorie de Mercure, donne un avertiflement utile aux aftronomes de Europe. Cette pla- nète fera, le 9 Août & le 24 Septembre, dans fes plus grandes digreffions & dans fes apfides tout-à-la-fois, cir- conftances rares & importantes, qui ferviront à déterminer mieux l'équation de fon orbite, {1 l’on a foin de l’obferver plufieurs jours de fuite vers ces deux époques ». M. de la Lande m'avoit bien recommandé ces deux obfervations. Le 8 Août, par un beau temps, l'après-midi, je cherchaï Mercure avec ma grande lunette acromatique qui étoit montée fur une machine parallaétique, & placée dans le plan du méridien ; malgré mes recherches, il re me fut pas poflible de l’apercevoir. C’eft avec cette lunette que je continuai les jours fuivans à chercher Mercure, ayant renoncé à le voir au méridien à un télefcope newtonien qui ne failoit pas aflez d’eflet pour l’y apercevoir. Le 9, je cherchai de nouveau Mer- cure avec {a même lunette, garnie de fon micromètre à fils; au bout de la lunette, j'avois adapté un tuyau de carton noirci en dedans, pour éloigner de l’objeétif toute lumière étrangère, & j'avois rendu mon obfervatoire le plus obfcur poflible. Je trouvai Mercure, avec bien de la peine, avant fon pañlage au méridien, fa lumière étoit extrémement foible : comme le micromètre étoit placé fuivant fon parallèle, j’obfervai fon paflage au fi horaire du micromètre, enfuite j'élevai le fil mobile fur Mercure, pour avoir fa différence de hauteur avec les étoiles que je devois obferver le foir à la même hauteur que la planète, fans déranger l'inftrument. L’intervalle de temps qui s’écoula entre le paflage de Mercure & les étoiles, a pu influer un peu fur la lunette, malgré les précautions que j'avois prifes pour l'abriter des rayons du Soleil; s’il y a des erreurs, elles doivent être légères. J’obfervai le paffage de Mercure au fl horaire du micromètre, à oh 33’ 24" de temps vrai, ou oh 38/ 28" de temps moyen. a # n n A À 126 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Table des Etoiles qui ont été obfervées à comparées à la Planète, fans avoir touché à l'inflrument. TE M PS |DiFFÈRENCE |ASCENSION|DECLINAIS. Noms des paffages |de déclinaifon droite pour le 9 des Étoiles à la avec pour le 9 Août| Août 1786. comparées Pendule. Mercure. 1786, Boréale. a Mercure, met H. M. ÿ. D. M. S. Sa|[OIZ s2ap SUN N] Re | “Sa[l014 S2p 1n2pue1g) $1. 32|Mercure. 46. 32|déterminée. . 22 |déterminée. 164 584 24+ 276. 18. 276. 277 278. 283. 284. 285. 10. 285. $o. 286. 31. 302. 29. 303. 10. 305- 45- 308. 17. 309. 20. 309. 52. 313 31e 313+ 44e 314 22. 316, 19. nf vf Us D Lu = + 37]|déterminée, o | déterminée. . 23 |déterminée, . 45 |déterminée. . 52|déterminée, BE w Oo = wie nt- 5 + NA œ . 30|déterminée. 14/22 d'Antinoïüs 36| déterminée, 12 | déterminée. + 25|déterminée. . $2|déterminée, . 44|déterminée, 28 | déterminée, 45 |n.° 3 du pet. cheval. 54| déterminée. 13 | déterminée. . 37|déterminée. RES SORTE A ANR RSR . + + EE + + + + + + ON A où Où EE A Co - FÉTPESETS Le 10 Août, je cherchai Mercure avec Ia même unetté & les mêmes précautions que le o ; il ne fut pas poffible de le voir avant fon pafflage au méridien (le ciel étoit moins pur que la veille). Ayant continué mes recherches, je le trouvai & le perdis enfuite; l’ayant retrouvé, je l’ob- fervai dans la partie fupérieure de la lunette qui renverfoit, pour pouvoir le foir obferver 8 d'Ophiucus que je n'avois DVENS. VSVCMENN CE 127 pu obferver le 9, & en même temps quelques - unes-des étoiles de la veille; j'en ai rencontré dans mes obfervations, je les ferai connoître dans la table qui fuit. -J’ai fuppofé la pofition de 8 d'Ophiucus pour le 10 Août, de 2634 14’ 28"+ en afcenfon droite, & 41 40! 162 en déclinaifon boréale. J’obfervai le paflage de Mercure au fil horaire ‘du micromètre à 11° 28/ 42" à la pendule réglée fur les Fixes, qui répond à 2h 16 56" de temps vrai ou 2h 21/51" detemps moyen. Table des Etoiles qui ont été comparées à Mercure. EE me TE M ps |DiFFÉRENCE |[ASCENSION|DÉCLINAIS. Noms 7 2 & 2 8 Q MRFE-E : 51e 7" # | © = | despañfages |de déclinaifon| droite pour our le ro des Etoiles m5 | m£ Parage P SAIS à la avec le ro Août Août 1786. comparées FAN NE , à Le Pendule, Mercure. 1786. Boréale, à Mercure, 30. $o |276. 30. $0+\4. 47. 29+|déterm. & obf. leo. 24» 15 [277 3. 20+|4. 40. $42+|déterminée, $. 29 [277 43e 50+|4 22. 81|déterminée. 6. 28 |281. 17. 132|4. 10 11+| déterminée, 19. 14 4 2. 53 |282. 23. 281:|4. 10. 32-|déterminée, 19, 22. 8 37: 26 |284 14. 43114 $4 $2|déterm. & obf le o. 19 25e 52 davharrtoe! 285, 10, 355 CETTE rE déterm, & obf, le 9: 18, $1. 13 18, 53. 23 19. 10, 18 3 M. 5 o. o |165. 53. 1344 16. 39-2:]Mercure. + 22: 36 |247. 30. 61|4 39. 15+|Étoile déterminée. + 27. 9 [254 27. 361|4 43. 481|déterminée. + 4 0 [258 59. 212|4 20. 391] d'Ophiucus, + 14 — 0: $6 |261. 1. 6+|4 15. 432] déterminée, 17 56 33 + 12. 42 |262. $o, $r+|4 29. 21 +| déterminée. 17. $8 71] + 23. 37 |263. 14. 281|4 40. 162 B d'Ophiucus, 18. 4, 14 + 10. 56 |264. 46. $+|4. 27. 35 +|déterminée, 18. 6. 38 + 16, 42 |265. 22. $+1|4. 33. 212] déterminée, 18, 14, 532] + 7 à |267. 25. 5814 23. 412lr d'Ophiucus. 18, 20. 17 + 23. 36 |268. 46. 5o+|4. 40. 15 :| déterminée. 18. 43. 13 + 26, 56 |274 30. So+|4. 43. 35+|déterminée. 18. 45: 19 + ÿe 52 |275. 2. 20214. 22. 312+|déterminée, 18. 48. 221 | + 10, 4 |275. 48. 13214 26. 43+|déterminée, 18, $0, 19 + 29. 59 |276. 17. 20+ 4. 46. 382 |déterm, & obf. leo. + ce LE Tr + ‘Sal sap ÉLIHCLE sap anepurio) a à ao à : 128 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE Suite de la Table des Étoiles, rc. TE M Ps |DiIFFÉRENCE | ASCENSION/|DECLINAIS. Noms des paflages |de déclinaifon| droitepour | pour le 10 des Étoiles à la avec le ro Août [Août 1786. comparées Pendule. Mercure. 1786. Boréale, à Mercure, 19. 25- 53 + 10. déterminée. 19: 31+ 16 . 5 Le - 22 d'Antinous , Flamftéed,obf.le 9. 19. 33e 8+ ; + $9e + 44e 3| détermmée. 19.035485 ? . 28. Ftm3e déterminée, 19: 42. 25 Si . 16. déterminée. 19. 46. 23+ : é . 34e +| déterminée, 19. 47e 53 . + 40+ . 34e déterminée. 19: S3e 577 . ë HS AL « d'Antinoüs, 19: 57 19 . 2. . 27e déterminée, 19: 59- 16 . 17 : déterminée. 20. 17. 55 . HO st 7e déter. déclin. eftim. 20. 120. 38 Ê L 3 déterminée. 20. 28, 7 . . , | 4. . déterminée. 20. 37e 54+ . : … 39. déterm. & obf. le 9. 20. 39. 17 re . 48. déterminée. 20. 58. 22 . . = déterm, & obf. le 9: 21e 4e 41 . + 44e déterm. & obf. le 9. 21. 19e 15 + 1, 281|4, 38. n,° 3. du pet, chev. 9e 15 3 4 & ob, au \ 21. 21. 4$ r 8, So +|4 34. n° 4 du pet. chev. 21. 22. 404 H . 22. 43+|4. 16. 55+|déterm, & obf. le o. 21e 30. 30 4 20, $+l4æ 21. 10-|déterm. & obf. le 9. Le DES SCIENCE s. 129 Le ro Novembre 1787, par un beau temps, j'ai obfervé avec foin une partie des étoiles qui avoient été comparées à Mercure, les 9 & 10 Août 1756, en les liant à 8 d'Ophiucus : es pofitions en font réduites pour le temps des obfervations de Mercure; en voici la Table. RS ASCENSION|DÉCLINAIS, Noms DES ÉToILeEs droite pour | pour le 10 'SafLOYY sep ÉCTELTEUN 0 "sajloig sap anopueio) le 10 Août [Août 1786. comparées à 8 d'Ophiucus, 1786, Boréale. | Das | om. 1 3 |263. 14. 28114. 40. 16+ 8 d'Ophiucus, comp. le 10 Août 1786 , à Mercure, 2 | 6.7 1268. 46. 50+|4 40. 36=+|comparée à Mercure le même jour 10, 3 6, |276. 17. 201|4. 47. 7+|comparée à Mercure les 9 & 10 Août. 4 | 6 276. 30. 35214. 47. 582 comparée à Mercure les mêines jours 9 & 10, 5. | 6.7 |277. 3. 13-14 41. 162 comparée à Mercure le ro, 6 | 6 |277. 17. sols. $. 194|comparée à Mercure le 9. 7 | 5-6 |278. 46. 13215. 17. 43 t|comparée à Mercure le 9. 8 6 |285$. 49. 58115. 10. 41|comparée à Mercure le 9. 9 | 5-6 |292. 11. 2824. 55. 492|0c d'Antinoüs, comparée à Mercure le 10, 10 | 5.6 |303. 10..35+|4 40. $1!|comparée à Mercure les 9 & 10. 11 313- 30: $0:|4. 40. 27+|comparée à Mercure les mêmes jours 9 & 10, 6 6 |313. 44 27115. 7. 56+|comparée à Mercure le 9+ 13 6 |314. 8. 201|4. 36. 2221]comparée à Mercure le ro. 6 |314. 22. 20114. 18. so1| comparée à Mercure les 9 & 10. 5 |316. 19. 42-|4. 23. 10 !|comparée à Mercure Jes mêmes jours 9 & ro. ER à ET LENS TE EU EEE PE NN EE TE LIT LEE SN Les deux colonnes des tables des 9 & 10 Août, où il yades -+ & des — indiquent la différence de décli- naïfon entre Mercure & l'étoile: le figne + que l'étoile étoit plus boréale que Mercure; & le figne — plus auftrale. L'on voit par les deux dernières tables, que les étoiles de la première , 1° 7, 2, #, TN TA MEET à & 19, font les mêmes étoiles que celles de la feconde table, Lit DUPONT 23: 3ÿr 371 38, 39. 41 & 42. La troifième table fera connoître aulft les étoiles qui ont été obfervées le 10 Novembre 1787, pour être les mêmes Men 1785. | R vu ÿ 130 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaALE que celles qui ont été comparées à Mercure le 9 &le 10 Août 1786. Recueil des Obfervarions du pallage de Mercure. à Upfal. M. Profperin, des Académies de Suède, m'écrivit le 4 Mai, qu'il venoit d’obferver le paffage de Mercure; voici l'extrait de fa lettre : « Sans un petit brouillard & les vapeurs qui étoient à l'horizon, au lever du Soleil, j'aurois pu voir l'entrée de Mercure; lorfque j je l'apereu il étoit 4 heures & demie, temps vrai à Upfal, le centre de Ja planète n'étoit éloigné du bord du Soleil que de 20 fecondes à-peu-près ; je pris pendant tout le pafage des diftances de [a planète, au bord du Soleil, avec um télefcope de Short garni d'un micromètre, je nai pas le temps de vous tranfcrire toutes ces obfervations: je rappor- terai feulement ici la plus grande diftance du bord boréal de la planète au bord du Soleil. Diftance du bord boréal de Mercure au bord du Soleil, 4 minutes 23 fecondes +, non corrigée encore de la réfrac- tion qui n'excède pas de beaucoup une demi-feconde ; ainfi on peut la prendré pour 4 minutes 24 fecondes. Je l'ai trouvée par plufieurs obfervations coïncidentes à une feconde près, & par conféquent ce milieu ef für à une demi-feconde. A la plus grande diftañce, Mercure ne varioit pas fenfiblement pendant l'efpace d’une demi-heure, à fept heures du matin. J'obfervai la fortie de Mercure avec une Bbifonté lunette acromatique de Dollond. Contact intérieur de Mercure au bord du Soleil, temps vrai à Upfal, à o heures 36 mi- nutes 39 fecondes =. Je crois ce moment très-exact. Un jeune aftronome, qui obfervoit avec moi avec une lunette ordinaire de 20 re vit l’attouchement au même moment que moi. Contact extérieur , ou fa fortie, à 9 heures 41 minutes 20 fecondes +. L'autre “obfervateur {e trouva 10: fecondes re Men. de Le. LR, des Je An, 2786. Ly.180, LL. IL, DESSIN Qur represente zre parle du Passage de Mercare-au devint du dsque du Sol 2 Z Mac au matin 4. Avec lz position des Taches de Solail dterminess les 3. £.eL5 de Mu . NORD = : TE À |Zchelle den dun ) art EX ec Zeholle da 74772 diametre du Joli et urnes de D, DES USICRE NLC_E.S. 131 plus tôt; mais je crois mon obfervation meilleure ; ma lunette faifoit plus d'effet que la fienne ». A Louvain, g minutes 37 fecondes, à l'orient de Paris, . par M Pigorr, gentilhomme Anglois, de la Société royale de Londres, Correfpondant de l'Académie des Sciences de Paris. Extrait de fa Lettre du 29 Mai 1786. « J'ai eu à Louvain où j'étois arrivé depuis peu de jours, un très-beau temps, le 4 Mai, pour le paflige de Mercure au-devant du Soleil. Je trouvai à Louvain un télefcope grégorien de 22 pouces de foyer, qui avoit 4 pouces + d'ouverture, & groffifloit foixante-dix à quatre-vingt fois; un quart-de-cercle de 18 pouces de rayon, & une pendule à fecondes, à verge compofée; ces inftrumens faits à Londres. La pendule fut réglée par des hauteurs correfpondantes du Soleil. Mercure fut comparé par des alignemens aux taches qui étoient fu le difque du Soleil. » Temps vrai. 20 27° 30" | Mercure étoit d’un noir foncé, rond & bien terminé. 20. 45. 41. | Attouchemens des bords de Mercure & du Soleil, peut- être quelques fecondes plus tôt. 20, 47. 26. Émerfion du centre de Mercure, par eflime. 20. 49. 16. | Sortie du bord oriental de Mercure. 20. 49. 41. | Mercure étoit certainement forti. Mai 1706, 132 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE MÉMOIRE SUR LE FER À CON S'INDVÉ R É . : DANS SES DIFFÉRENS ÉTATS MÉTAL LIQUES. Par M. VANDERMONDE, BERTHOLLET & MONGE. ES propriétés que le Fer contracte par les diverfes 1 opérations qu’on lui fait fubir dans les fabriques, font. fi différentes les unes des autres ; les réfultats des mêmes opérations dans difiérens établifiemens , ont f1 peu d'ana- logie, & même les changemens introduits, ou à deflein ou par négligence, dans les opérations d'une même forge, en apportent de fi grands dans la nature des réfultats, qu'on a été long-temps à fe perfuader que le fer füt comme l'or, un métal conftant: ce n’eft que dans ces derniers temps, & d'abord par analogie, qu'on a été conduit à con- clure que les variétés que l’on remarque dans les propriétés du fer, ou après les différentes opérations qu’on lui a fait fubir, ou après les mêmes opérations dans diflérentes fabriques, ne viennent que des matières étrangères, métal- liques ou autres, auxquelles il fe trouve allié. Cette con- clufion à été confrmée, du moins à quelques égards, par des découvertes poftérieures; par exemple, M. Bergman a découvert que le fer caffant à froid différoit du fer dudtile, par un précipité blanc qu’on obtient de fa diflolution dans acide vitriolique, & qui n’a jamais lieu lorfqu’on diflout du fer doux dans cet acide. M. Meyer a fait voir que ce précipité, auquel on a donné le nom de /yderite, étoit du fel phofphorique martial, & ce réfultat a été confirmé à Mézières, par M. Clouet, Dulubre & Chalup, qui ont retiré le phofphore de ce précipité, par des procédés dont on a rendu compte à l'Académie. M. Clouet a aufli découver DFE IS SAGE N € Es. 133 que ce qui donne au fer la qualité d’être caflant à chaud, eft Varfenic ; du moins il atrouvé ce demi-métal dans le réfidu noir qui fe trouve au fond des diflolutions d’une efpèce de fer caffant à chaud dans l'acide vitriolique. On feroit encore de grands pas dans cette carrière, f Fon déterminoit avec plus de foin qu'on ne l'a fait jufqu'à préfent quelles font les propriétés que donnent au fer les différentes matières ; telles que la manganèfe, auxquelles on trouve fouvent qu'il eft uni en différentes proportions, Mais indépendamment de ces recherches, qui font d'ailleurs néceflaires, le fer, confidéré dans fon état de pureté, ou du moins privé de toutes les fubftances métalliques étran- gères, fe préfente dans les arts fous quatre formes difié- rentes. Il eft fragile & fufible au fortir du fourneau; il eft duétile & infufible au fortir de l’affinerie : par la cémenta- tion, il prend le caraétère remarquable de pouvoir acquérir à la trempe une extrême dureté; enfin la cémentation pouflée trop loin, le rend fufible de nouveau & intraitable au marteau. Quelles font les fubftances auxquelles le fer doit fes propriétés dans ces quatre états diférens? voilà fa queftion que nous nous fommes propofée; mais avant que de faire part de nos recherches, nous allons rapporter, fur la fabrication du fer, quelques obfervations qui nous ont été utiles, & dont quelques-unes font nouvelles, & donner un extrait fuccinét des découvertes faites par les chimiltes qui nous ont précédés, & dont nous avons profité. Fonte de la Mine. La première opération que l’on fait fubir au fer, eft Ia fonte de fa mine dans les hauts fourneaux, & la converfion de cette fubftance en régule. Sila mine de fer étoit fimple- ment la chaux de ce métal, dégagée de toute combinaifon, il ne faudroit la méler dans le haut fourneau qu'avec du charbon qui, par la combuftion, lui enleveroit l'air déphlo- giftiqué, & la ramèneroit, d’une manière plus ou moins exate, à fon état métallique. Mais dans la mine de fer, 134 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 11 chaux du métal n'eft prefque jamais ifolée , elle eft prefque toujours unie à d’autres matières terreufes peu fufibles, & qui la défendent contre tout agent chimique extérieur. On eft donc obligé de méler la mine avec un fondant, qui la faifant entrer en fufion, met la chaux à découvert, & l’abandonne, pour ainfr dire; à d'action du charbon. Le réfultat de cette fuflon tombe dans le creufet qui eft immédiatement au-deflous du, vent des fouflets; les matières terreufes forment un verre plus ou moins coloré, plus ou moins opaque , qui furnage, & qu’on fait couler de temps en temps par un orifice fupérieur, c'eft ce qu'on nomme / Jaitier. Le fer en partie réduit fera(- femble au fond, où il forme un bain liquide, défendu de la combuftion par la couche de laitier qui le recouvre, & toutes les douze heures environ on le coule par un orifice inférieur, en gros lingots, ou on le verfe dans des moules, fuivant fa deftination ; c’eft ce qu’on nomme fer coulé. Dans cet état, le fer eft généralement caffant, fufible; & il a déjà des propriétés variables, non-feulement fuivant les différentes matières qu'il peut avoir retenu de fa gangue, & qui ne font point de notre objet, mais principalement : fuivant le régime qu’on a fuivi dans la charge du fourneau. On a coutume alors de le diftinguer en fonte blanche, en fonte grife & en fonte noire, felon la couleur que préfente fa caflure,. | La fonte blanche eft brillante dans fa caflure, & criftal- lifée en larges facettes: elle eft plus dure & plus fragile que les autres; on ne l'emploie jamais pour des ouvrages qui doivent foutenir un certain effort, & qu'on doit enfuite réparer à l'outil. La fonte grife, dont la caflure eft matte & grenue, eft plus flexible que Ia précédente, & elle fe laïfle plus faci- lement entamer, C’eft de cette matière qu'on exige que foient faites les pièces d'artillerie de la Marine, qui doi- vent avoir aflez de liant pour réfifter à la violence de la poudre, & qui Ctant pour l'ordinaire coulées pleines ; DE Sn Si Cole NCnES 13 doivent.être enfuite forées fur ie tour. Cette fubftance eft aufli criftalline, mais fa criftallifation eft plus confufe que celle de la fonte blanche. L’un de nous s’eft trouvé dans une fonderie de fer où l'on couloit des canons de fonte grife pour le fervice de la Hollande, au moment où l’on - cioitune pièce de rébut, pour en remettre Îes tronçons au fourneau de réverbère. La feétion pañloit précifément par une chambre ou fente plate, dirigée perpendiculaire- ment à l'axe de la pièce, & qui avoit été occafionnée vraifemblablèment par la retraite du métal. Les parois de cette chambre étoient mamelonées d’une manière uni- forme, & les mamelons étoient hériffés d’une criftallifation régulière. Enfin la fonte noire eft encore plus äpre dans fa caflure; elle ef compofée de molécules moins adhérentes & qui s'émiettent avec plus de facilité; elle n’a d'autre emploi que d’être refondue avec de Îa fonte blanche. Ces trois caractères principaux du fer coulé, n’ont aucun rapport avec les qualités du fer forgé. qui doit en réfulter par l'affinage. De quelque couleur que foit a fonte, on ne fauroit juger au coup-d’œil quelle fera la nature du fer qu'on en obtiendra ; & de quelque nature que foit la mine, on peut toujours donner à la fonte.celui des trois caractères précédens que l'on voudra. Si dans Îa fufion de la mise, on emploie le moins de charbon qu'il eft poflible, la fonie eft blanche; elle devient grife lorfque, dans la charge du four- neau , on a fufhifamment augmenté les dofes de charbon; enfin elle eft noire lorfqu’on force l'emploi de ce combuf- ‘tible. Aïinfi le charbon eft la feule caufe de la couleur que préfente la caflure de la fonte, & il contribue pour beau- coup à la duétilité imparfaite dont elle jouit, & à la facilité plus ou moins grande avec laquelle elle fe laïffe entamer. Dans quelques ateliers, on eft obligé de refondre le fer coulé, dans les fourneaux de réverbère, foit pour fe pro- curer une plus grande quantité de matières dans la coulée des grandes pièces, foit pour fondre des pièces qu'on n'exé- 136 Mémorres DE L'ACADÉMIE RoYyALE cuteroit pas avec le même foin dans les hauts fourneaux. Toutes les fois qu'on retond de ceite manière de la fonte ui d’abord étoit grife, & fur-tout lorfqu'on lui donne un grand coup de feu pour la rendre plus fluide, non-feulement elle devient de plus en plus blanche, mais encore elle ap- proche davantage de Ia nature du fer forgé ; comme fi le charbon auquel elle devoit d'abord fa couleur, en fe con- fumant fans le contact de l'air, détruifoit en partie ce qui lui donnoit de la fufibilité. Le fer, comme on fait, eft combuftible, ïl fe calcine à V'air libre, & mieux encore dans l'air déphlogiftiqué : mais lorfqu'on fait rougir de la fonte à l'air, jufqu'à l'incan- defcence, foit dans une forge de ferrurier, foit au foyer d’une lentille ardente, fa combuftion préfente un phéno- mène qu'on n'obferve pas avec le fer ordinaire; elle lance de toutes parts une foule d’étincelles qui fe fuccèdent per- pétuellement , & qui fe divifent en l'air lorfqu'elles font déjà loin de la mafle ; & cet effet eft d’autant plus confi- dérable que la fonte eft plus grife. Dans les fourneaux où l’on coule les bombes & les boulets pour le fervice de l'artillerie , & où la fonte que lon emploie eft moyenne entre la blanche & la grife, on puife le métal dans’le creufet avec de grandes cuillers de fer forgé, & enduites d'argile pour empêcher leur diffo- Jution dans la matière qu'elles doivent contenir. Ces mafles épaiffes, toujours plus froides que le fer fondu, refroidifient celui qui les touche, & durcilient les portions qui, dans le métal, font les moins fufibles; & lorfqu'on a verfé la charge dans le moule, la cuiller eft toujours tapiffée, dans l'intérieur, d’une couche aflez confidérable de plombagine difpofée par petites lames, à peu-près comme du mica; & la quantité de cette fubflance eft toujoufs plus grande quand la fonte eft plus grife, c’eft-à-dire, quand on a mis plus de charbon dans la charge du fourneau. Quant à la nature de ce produit, elle eft la même que eélle de la plombagine des crayons d'Angleterre, elle eft douçe au toucher, elle à €$ DiEzsr S CEE N-C:Ens. 137 des traces fur le papier, & elle réfifle.à l’ation du feu des hauts fourneaux lorfqu’elle eft à fabri du contact de l'air, Affinage. du. Fer coule La feconde opération que l'on fait fubir au fer eft l'affnage, ou fa converfion de l’état de fer coulé à celui,de fer forgé. Pour cela, on place a fonte au foyer d’une forge, au milieu des charbons animés par le vent de deux foufifets: d'abord elle s'y fond, puis l’affineur qui fa ramène perpétuellement au. vent, l’entrétient pendant plufieurs héurés à une très-haute température, & renouvelle fes contacts avec le charbon; elle perd peu-à-peu fa fufbilité, elle prénd l'état pâteux, & l'ouvrier en forme une efpèce de maffe qu’on appelle /oupe, Cette loupe eft enfüite portée fous le gros marteau qui, par une forte compreflion, en exprime &.lance au 1oin toutes les parties'qui étant encore trop fufibles participent trop de Îa nature du fer coulé: ce qui refte fur l’enclume, s’a- Jonge fous le marteau, & à plufieurs reprifes prend enfin la forme de barre qui peut dèsors entrer dans fe com- merce, fous le nom de fer Jorgé ou de fer affine, | Par l'opération, que d'on vient,de décrire, les propriétés. du fer font: bien! changées ; auparavant lil étoit fragile , il s'écrafoit au lieu dé s’alonger fous’Ie marteau, &'il prenoit au feu une liquidité parfaite; laétuellement il eft ductile , il s'alonge fous 1e marteau, on |péut le’plier, Le fendre, le laminer,, le pafler à {a filière ;| enfin il nef plus fufible, & le feu de plus violent de nos |ateliers-ne:péut que l'amollir, & amener à l'état pâteux /4)| Cepéñdant il n'a pas ‘ncoré d (a) Lorfque nous difons que. le | augmente , entreroit enfin en une fer, parfaitement affiné eft infufñble ; || véritable fufon, filon avoit. quel” nous n'entendons pas, parler d’une | que moyen d’exciter & de foutenir maniérerigoureufe, ILelt äu contraire || unetempérature beaucoup plus haute, tés robable que. le, fer for *É qui, | Nous! ayons même, eu occafion de pen . L'état CETTE feu de nos, |nous, en affürer ,4,Ja fonderie du ete San > Amollt encoredavanr, || Creuzot prés Montçenis en Bour-, age à mefure que la température |ogne où l'on a, établi dépuis peu, Mém, 1 786 738 MÉMOIRES DE L'ÂACADÉMRE ROYALE toute {a dudilité dont il eft fufceptible; fa caflure eft encore brillante & lamelleufe: mais opération chimique eft faite, & pour acquérir le refte de duétilité qui lui manque, il ne doit pas changer de nature, & if n'a befoin que d’une opération. purement. mécanique. En eflet, en le faifant chauffer pour l'alonger à plufieurs reprifes fous le marteau, & en le repliant fur Jui-même pour lalonger encore, on fait perdre à fes molédules l’arrangement déterminé par la criftallifation, on les difpofe pour ainfi dire en long; la barre, devenue enfin beaucoup plus flexible, ne fe cafle qu'après plufieurs plis en fens contraire, & la caflure qu’elle préfente eft fombre & fibreufe; c’eft à ces fibres qu’on donne ordinairement le nom de #erf. Le fer alors n’a plus rien de l'aigreur qu'il avoit dans l'état de fonte; il eft doux au couper, & quoique ce ne foit pas encore une fubftance parfaitement pure, c’eft au moins le fer dans le plus grand état de pureté que nous connoiflions. Ce qui prouve que les fibres de la caflure du fer doux Y'TA TE caufe a contribué pour b aucoup au des fourneaux chauffés à la manière moins à la rapidité du phénomène ; angloiïfe , avec du charbon de terre, & foufflés par des machines à feu. Les grandes dimenfjons de ces four- neaux, la vîtefle & le volume du vent à la tuyère , & la denfité! du charbon, font que la température du foyer eft beaucoup plus élevée ue celle des fourneaux ordinaires pit autres forges. Nous avons ex+ pofé à cette température, par l’oris fice de la tuyère, des barres carrées d’excellent fer-de Franche-Comté, de neuf lignes de côté, & en moins d’une minute les barres fe font fon- dues & ont coulé dans le creufet. Nousavors d’abord penfé que ces barres ne s’étoient fondues que parce qu’elles avoient été auparavant cal- mais en introduifant par le gueularä des barres femblables , placées verti- calement, & qui defcendoïent avec les charges, nous avons trouvé, em les retirant, que celles qui étoient defcendues environ de dix à douze pieds dans le fonrneau, avoient été réellement fondues pan leurs extré= mités inférieures. Or, il s’en fallaig encore au,moins dix à douze pieds ue ces barres n’euflent atteint le rer du fourneau, & il n’étoit pas poflible qu’elles euffent rencontré de l'air déphlogifliqué, capable d'opérer, même en partie leur calcination ; donc le fer affiné eft fufible fans ad= dition ; mais à une température plus cinées par le vent de Ja tuyère , || élevée, que celles que nons avons! dont la denfité éft très-grande; nous croyons même encore que cette coutume d’exciter dans nos ateliers, DE ST SC Ar NieC' Es Se 139 ne font que l'effet mécanique de l'alongement forcé que l'on fait prendre à ce métal fous les coups du marteau, ou en le pallant au laminoir, à la filière, &c. c’eft, 1.” que toutes les fois qu'on fait chauffer du fer fibreux, & qu'on J'amollit au pomt que fes molécules; puiflent céder à la force qui tend à les faire criftallifer d’une certaine manière, ces fibres difparoiflent fans que le fer ait rien perdu de fes autres qualités; 2.° qu’en l’alongeant de nouveau par les mêmes moyens, on rétablit Îes fibres, & on lui rend le nerf qui avoit été détruit. Ainfi l’état fibreux du fer forgé ne tient point à fa nature; cependant lorfque ce métal eft caffant à froid & qu'il contient de la fydérite, il eft beau- coup moins difpofé à prendre cet état, foit parce qu'alors ileft plus fufible & qu'il peut plus facilement pañler à l'état criftallin, foit parce qu'il eft moins fufceptible d’extenfion; & s’il prend des fibres, elles font généralement plus courtes que celles que prend le fer doux dans les mêmes circonf- tances. En} L'objet principal de tous les procédés. de laffinerie, c'eft-à-dire, la converfion de la fonte en fer en barres, eft donc le réfultat de deux opérations très-diftinétes; l’une, ui eft purement chimique, s'exécute dans le creufet de l'affinerie, elle a pour but d'ôter à la fonte fa fuñbilité & de la ramener à l’état malléable, c’eft l’affinage proprement dit; & lorfque le fer a fubi cette première opération, on a coutume de dire qu'il a pris nature. L'autre, qui eft entiè- - rement mécanique, a le double effet d'opérer par la com- preflion une efpèce de dépuration, & de donner au fer la forme de barres, fous laquelle il eft le plus fouvent employé; c'eft le martelage. De ces deux opérations, la première eft feule de notre objet; il nous fufit, qnant à la feconde, d'avoir bien diftingué fes effets particuliers. . ) Les différentes fontes ne font pas toutes également faciles à affiner. En général, les fontes blanches prennent nature plus facilement que celles qui font grifes; il ne fuffit pas pour celles-ci de renouveler leur contact avec les charbons, S 140 MÉMorREs DE L'ACADÉMIE ROYALE il faut encore Îles ramener perpétuellement au vent des fouflets. C’eft cette difiiculté d'affiner la fonte grife, qui fait qu'on n’emploie cette fubftance que pour les objets qui doivent être coulés, & qui dans cet état doivent enfuite êtré remaniés à l'outil. L'efpècé de charbon n’eft pas indiflérente pour l’affinage. L’ufage conflant des Maîtres de forges qui ont des four- méaux & des affineries, eft de deftiner au fourneau les charbons de bois de chène, & de réferver pour l’afhnerie ‘ceux de hêtre & des autres bois blancs, dont la combuflion eft plus facile. Cémentation du Fer. SaNs quitter l'état métallique, le fer forgé peut, en vertu d’une troifième opération, changer encore confidé- rablement de nature & acquérir de nouvelles propriétés très-remarquables. Si l’on ftratifie-des barreaux de ce métal dans des cailles d'argile, avec du charbon, auquel on ajoute pour Fordinaire d’autres fubftances, dont l'efpèce & les dofes varient dans les différentes fabriques, & qu'après avoir couvert & luté ce vale, on l’expofe à l'action d’un feu vif, mais dont 'intenfité & la durée font déterminées; après le refroïidiflement, on trouve que par cette opération, qu'on appelle cémentation, les barres ont éprouvé au moins un commencement de fufion; elles font beaucoup plus fragiles qu’elles n’étoient auparavant, non-feulement leux caflüre, qui n'a plus de fibres, eft redevenue brillante & lamelleufe, ce qui ne feroit que l'effet naturel de Ia haute température qu’on leur a fait fubir, favorifé, comme nous le verrons par la fuite, par le contact de la matière char- bonneufe, mais encore elles ont changé de nature & de compofition ; elles ont'augmenté de poids, & leurs pro- ‘priétés font changées; c’eft de l'acier, | Aù fortir du cément;:ce métal fe nomme acier poule; fa furface eft pour Fordinaire bourfouflée, fa maffe eft parfemée de-cavités plus où moins grandes: il eft clair que pendant WeDUSIS LÉ A/É Nic. ES. AI l'opération il s’éft dégagé du fer un fluide élaftique qui a foulevé les parties du métal, & que le métal eft devenu aflez fluide pour permettre ce dégagement, qui mériteroit le nom d’efervefcence s'il étoit plus abondant, Dans l’état où les barres font alors, elles ne peuvent pas encore être employées à l'ufage auquel on les deftine; il faut les forger, c'eft-à-dire , rapprocher à coups de marteau , & fouder à chaud les parties que les bulles de l'effervefcence avoient féparées. Cette opération mécanique change la contexture des parties-du métal, comme elle change celle du fer doux; mais elle ne donne pas de fibres à l'acier, elle fui donne du grain, c'eft-à-dire, qu'après avoir été forgé, la caflure de l'acier n’eft plus brillante & lamelleufe, elle eft grife & grenue. En fe convertiflant en acier, non-feulement le fer devient plus fragile & plus dur, il prend encore de la fufibilité; dans le même feu, il acquiert plus de molleffe que le fer doux, & lorfqu'on poufle la température, on le fait entrer en véritable fufion; il prend donc quelques-uns des carac- _tères de la fonte. Nous verrons cependant par la fuite que ces deux fubftances ont des différences effentielles. La principale propriété de l'acier, & celle pour laquelle on donne au fer ce nouveau caractère, eft qu’étant d’abord rougi jufqu'à un certain point, puis refroidi brufquement par une immerfion fubite dans l'eau froide, il contracte une dureté en vertu de laquelle ïl entame le verre & toutes les fubflances de la Nature, excepté Les pierres étincelantes , auxquelles on ne donne ce nom que parce qu'elles ont à leur tour aflez de dureté pour l’entamer lui-même. Cette immerfion de l'acier rougi, à laquelle on donne le nom de #rempe, ne change en aucune manière 1a nature du métal ; elle n’altère pas fa compofition, elle ne lui tranfmet une fi grande dureté, que par une opération qui eft encore pour ainfi dire mécanique. La promptitude du 142 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE refroidifflement, ou la retraite fubite de la matière de Ta chaleur , qui tenoit les molécules de l'acier rougi à une certaine diftance les unes des autres, laifle une plus grande énergie à la force qui tend à les rapprocher. Ces molécules fe joignent en vertu d'une force’ accélératrice plus grande ou moins gênée; elles fe rapprochent davantage, & elles contractent plus d’adhérence les unes pour les autres : mais comme la force qui occafionne ce rapprochement, n’agit qu’à des diftances infenfibles, la mafle entière ne participe pas à cette condenfation, elle conferve même un plus grand volume & une denfité moindre, & elle eft beaucoup plus fragile; c'eft-à-dire, que dans l'acier trempé, les contaéts des molécules font plus rapprochés & moins nombreux, les élémens fecondaires font plus durs, & leur adhérence eft moindre. Enfin, pour nous fervir d’une comparaifon que nous employons feulement pour nous mieux faire en- tendre, & que nous ne defirons pas qu'on prenne à la rigueur, c’eft à peu-près comme le grès, qui eft compolé de grains de quartz qui font très-durs, & qui peuvent entamer l’acier trempé, mais dont l’adhérence eft beaucoup moins confidérable, & qui peuvent fe féparer par de petits chocs fans fe divifer. Quoi qu'il en foit de cette explication, il eft facile de prouver que Îa trempe ne change en aucune manière la compofition de l'acier; car fi l'on fait recuire Vacier trempé, c'eft-à-dire, fi on le fait chauffer jufqu'’à le faire rougir, ce qui remet les molécules à la diftance qu’elles avoient immé- diatement avant la trempe, & qu’enfuite on Îe life refroidir lentement, il ne prend plus cette dureté qui caratérife l'acier trempé, il refte acier doux; on peut le tremper & le recuire de nouveau tant de fois qu'on voudra, fans que dans toute cette fuite d'opérations il éprouve la moindre altération que l’on doive attribuer à la trempe en particulier. Dans les différens emplois que l’on fait de l'acier trempé, il n'eft pas nécefluire qu'il ait le même degré de dureté; Fnfage à cet égard eft de le tremper très-dur d’abord, puis DES SCIENCES. 143 de l’adoucir enfuite au degré que l'on defire, par un recuit. Pour cela, on Îe fait chaufler fur des charbons, ou fur une malle de fer rouge ; en pañlant par les différentes tempé- ratures, il prend fucceflivement les couleurs fuivantes, jaune pâle, jaune d'or, pourpre, violet, bleu-clair, & couleur d'eau. On s'arrête à celle fous laquelle on fait par expérience qu'il acquiert la dureté convenable à l'objet, & on le plonge enfuite dans l’eau froide. Ces couleurs que, par le recuit, Facier trempé prend à fa furface, font l'effet d’un commen- . cement de calcination; & parce qu'elles fe manifeftent pour l'acier, d’une manière non-feulement plus marquée que pour le fer, mais encore par des températures beaucoup moins élevées, il s'enfuit que l'acier eft, comme la fonte, beaucoup plus combuftible que le fer. La fonte & l'acier ont encore d’autres analogies; par exemple, lorfqu’on fait rougir à blanc de l'acier en plein air, dans une forge, ou au foyer d’une lentille ardente, il brüle en jetant au loin des étincelles qui fe fuccèdent continuellement, & ces étincelles ont abfolument la forme de celles que jette a fonte grile dans les mêmes circonf- tances. C’eft à caufe de cette facilité à fe brüler , que les ouvriers qui forgent l'acier, le faupoudrent de fable, qui, par la fufion, fait un vernis fous lequel le métal eft à Pabri du contact de l'air. M. Rinman a obfervé que fi l’on met une goutte d’acide nitreux fur de l'acier, après qu'elle a corrodé le métal, elle laiffe une tache noire fur fa furface, tandis que fur du fer doux, l'endroit où l'on a mis de l'acide ne change pas de couleur. Ea même chofe arrive à de la fonte, & dans ce cas, la tache eft d'autant plus noire, que la fonte eft plus grife : cette obfervation prouve au moins que les parties qui conflituent la fonte & l'acier, ne font pas entièrement folubles dans les acides: mais ces deux fubftances ont des différences effentielles. Nous avons vu que par l'effet d’une haute tem- pérature , la fonte , fi elle eft grife, devient blanche, & s'approche davantage de l’état de fer forgé; au contraire, 144 MÉMOIRES DE L’'ACADÉMIE ROYALE Vacier défendu du contact de l'air & de toutes les matières qui pourroient ‘exercer fur Jui quelqu'action, foutient des plus hautes températures, & peut y être expofé long-temps fäns éprouver de changement dans fa nature Néanmoins ce que la chaleur feule ne produit pas, elle le fait à l'aide de l'air atmofphérique: chaque fois que lon chauffe l'acier à V'air libre pour le forger, fa furface perd fes propriétés; & fr on répète fouvent cette opération, & qu'à chaque fois on le replie fur lui-même pour reporter au centre les parties de la furface, à mefure qu’elles fe font altérées, on fait perdre peu-à-peu à f'acier fon caractère, on le ramène à l’état de fer forgé, fa caflure devient fibreufe, & les taches qu'y forment les acides font moins noires; en forte que l'on feroit en droit de conclure que la fubfe tance qui donne au fer la qualité d’acier, eft une matière combuitible qui, comme toutes celles de cette efpèce, a befoin du contaét de l'air déphlogifliqué pour brüler ; & que le réfultat de cette combuftion eft volatil, puifqu'il difparoit, Lorfque, pendant Ia cémentation, la température eft portée trop haut, ou foutenue trop long-temps, l'acier entre dans une véritable fufion; les mafles qui en réfultent par le refroidiflement, font encore plus fragiles & plus fufibles que l'acier ‘de bonne qualité, leur caffure eft noire & fpongieufe; la tache que les acides font fur leur furface, eft plus foncée, La fufibilité de ces mañles & 1e peu d’adhé- rence qu'ont leurs parties, les met dans l'impofhbilité d'être forgées par les moyens ordinaires, elles s’émiettent & elles fe difperfent fous le marteau; elles brülent à l'air libre avec plus de facilité que l'acier, & les étincelles qu'elles lancent en fe brûlant font plus multipliées; elles jouiflent de tous les caractères diftinétifs de l'acier, mais dans un degré trop éminent & incommode; elles fe durciflent à la trempe, &'peut-être encore plus que l'acier, mais elles fe gercent par cette opération, & le plus fouvent elles fe féparent en morceaux. Comme on ne peut pas les forger, on ne fauroit DES LSVCNM EN: C Es. 145 fauroit les écrouir, c'eft-à-dire, rapprocher les parties que l'eflervefcence de fa cémentation a trop écartées, & leur contexture eft trop lâche pour être employée aux ufages auxquels l'acier eft deftiné ; enfin l’on n'en tire aucun parti, du moins en France, maïs nous verrons par la fuite, combien ïl eft probable que c’eft faute d’avoir connu la nature de cette fubftance, peut-être auf. précieufe que l'acier, & faute d'avoir employé les procédés qui lui con- Viennent. Cet ordre des travaux fur le fer, dont nous venons de donner une defcription fuccinéte , n’eft pas généralement fuivi par-tout; dans quelques endroits de 1a France & en Allemagne, on retire immédiatement l'acier de la fonte, par un affimage particulier, & fans le faire pafler auparavant par l’état de fer forgé; on l'appelle alors acier naturel, tandis que celui qui réfulte de l'opération que nous avons décrite, fe nomme acier de cémentation. Nous avons préféré la fuite des travaux au moyen defquels le fer paffe, d’une manière plus marquée, par les quatre états dans lefquels nous voulons le confidérer; & dans la defcription que nous avons donnée, nous n'avons eu intention que de faire fentir les opérations néceflaires pour le faire pañler d’un état à l'autre. Nous allons aétuellement rapporter les découvertes de M. de Réaumur, & enfuite celles de M. Bergman, fur la nature du fer confidéré dans ces différens états, Extrait des Recherches de M. de Réaumur, + Dans lafuite immenfe des travaux de M. de Réaumur fur le fer, ce laborieux phyficien s’étoit propolé, l'un après Fautre, deux objets diftinéts : le premier étoit de découvrir un procédé certain pour faire de l'acier de cémentation ; le fecond étoit d’adoucir les ouvrages de fer coulé, & de leur donner, fans les déformer, une dudtilité qui appro- chât de celle du fer forgé. k N'ayant d’abord aucune recette de cémentation, & partant des procédés de {a trempe en paquet, qui font entre les Mém, 1786. | L 146 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE mains de tous les ouvriers qui travaillent le fer, il eflayd de cémenter ce métal, non-feulement avec chacune des: fubftances qui entrent dans les diflérentes compofitions qui fervent à cette opération, mais encore avec une foule d’autres, prifes toutes en particulier & fans mélange ; & il trouva que parmi le grand nombre de matières qu'il mit en expérienge ; il n'y avoit que le charbon de bois, le charbon de. terre, celui de favates brülées., la fuie, la corne & la fiente de pigeon, qui, employés feuls, euflent la faculté de convertir le fer en acier. Ces expériences le mirent à portée de faire une remarque que nous avons aufli eu occafion de vérifier, & qui nous paroît aflez importante pour être rapportée, quoiqu'elle foit étrangère à notre objet; c’eft que fi on cémente du fer doux dans du verre pilé, qui fe fond néceflairement pen- dant l'opération ; après le refroidiflement, le fer qui n’a d’ailleurs éprouvé aucune autre altération que de s’adoucix davantage, s’il ne l’étoit pas complétement, fort du cément parfaitement propre & décapé, parce que le verre a diflous toutes les parties de la furface qui avoient éprouvé un com- mencement de caloination, & qui étoient par conféquent folubles dans-ce menftrue. | H réfultoit donc déjà des expériences de M. de Réaumur, que de toutes les fubftances dans lefquelles on peut cémenter le fer, il n'y a que celles qui font charbonneufes, ou qui peuvent fe convertir en charbon pendant l’opération, qui aient a faculté de lui donner des caractères de W’acier. I en tira Jui-même cette conféquence; mais la chimie étoit alors trop peu avancée pour qu'il püt apercevoir diftines tement la nature du changement qu'éprouve le fer, & ïl fe contenta de tirer cette conciufion, peut-être déjà belle pour fon temps, mais trop vague aujourd'hui: que le cément tranfmettoit des foufres à des fels à ce métal pour le changer en acier. H effaya enfuite de méler avec le charbon différentes fabfiances ; pour recomnoitre -celles qui pouvoient favorilex DES SCIENCE S. LA47 fon aétion dans la cémentation, & il reconnut que toutes étoient ou indifférentes ou nuifibles, à l'exception du {el marin feul & du {el ammoniac, dont il crut apercevoir de bons eflets. Il reconuut que la cémentation ne devoit pas être con- tinuée trop long-temps, qu'il étoit plus économique de donner au feuune plus grande intenfité, que de le continuer pendant un temps plus long ,& que dé barres deux fois plus minces n ‘employoient } pas pour fe cémenter jufqu'au centre, la moitié du temps néceflaire à des barres deux , 60 D 0e © Addiion à la Théorie de Saturne. © LES trois inégalités dont j'ai parlé dans l'article XLVT, dépendent des angles 39° # — nt-+ 36 — 6, ant — zn't + 26 — 36, & nt — nt He — :'. Je vais donner ici le calcul de ces inégalités ; je commence par celle qui a pour argument l'angle 3n°£ — nt + 3e — €. Pour cela, je reprends l'équation (10) de l'article VII, en ÿ. changeant les coordonnées de Jupiter dans celles de Saturne , & réciproquement ; fi l’on repréfente par Q.cof. [3n'? — nt + 3 — «+ 4),un terme de R Cci 204 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE dépendant de angle dont il s'agit; léquation (10) de: viendra, relativement à ce terme, 4 ®/r' d\r') n° .r d\y n' .d\r” o—= US + SÉRIE IE À a". dr" a a 2 .[2e'.cof. fat + é—m")—<$e cof.2/nt+e — æ')] 17 (#72 1 1° > Q br “bone 4.Q + dr. fre PRE cof. nt — nt + 3e — : + À). En fubftituant, au lieu de #1 d\r', fa valeur trouvée dans l'article XX XIV, & en ne confervant que les termes dépendans de l'angle 3n°F— nt + 3e — ce, on aura m.D{r'dr) mn rar" a 4 Q, SIDE AS NAT Sfr ane dE .0,0053605 a ds a | 3u'E—nt Hé —c—T'). fin. HET 77% so’ 46" de! ch 2 :0,0081435 .cof. Sant + 3 —c— 2%) + num. res — .a Q+a (ES) .cof.(3n PERS — € + À); d'où l'on tire | mr" d'y sta —# A | 6 TU Ga Gr 0 OT IA © fin. (3 n° Gps mem" DE 50/46") — $ nr F 4-(n—2n)(4n — x) | .cof. (3n't D Ed 01 10 52 TA .0,0081435 te pue 6» 2Q (a — 2n').(4n —n) Sn Ts a'Q+#a (5 /] CO, (3nt— nt + 36 — e + À). 11415/E SMSGe EI N @ 8301 1 M ET La formule (9) de l'article VII, ren à Saturne, donnera ainfi en Le : Rnb ‘a _æ — =. 2053603 Cf (3 ni nt HE él a! 2 77d 50"46") . 5n'.{3n —n) c Fa \ + POVFEEATS 7e TS } — il -.0,008 1435 fin. (zut — nt + JET 2!) sit 12 fe 9 A LR Tea ee ar a + md. Gr F 2 (ju =) 27: te € x fes 3n"—n MAP ENT DES —n) ] fin. (3w D ht Up 08 y A); d'où AA tire, en négligeant les termes infenfibles , my —— 5 5p -cof.(3 n° PNR 3e dd7 50/62 + mL 50811. Q + 52805. a )] M M-enrilgiee ae ee I ne s'agit plus que de RPAPEET Q & À. Pour cela, j'oblerve:que da paitie de R, qui dépend de l'angle Cat ar 4 ge ue, ji peut être mife fous cette forme : ke RE Nb) Co (g nt — nt 4 3° —+ 3e) Sens ee'.cof./3 RE CARE Pa SES a NS = N° RE Eee » #9 + M6 ao (gn"t > ni + 3e PR 2/11] 206 MÉMOIRES ‘DE: BAÇ SRE RorALe & l'on trouve’. (54 LA SAS à (a) lors} (o 3 DT (E) J 4 is 18e = Li 2 1 N'ES ei D re CPR VU ET. (1) (2) je? È a) a Ne, bu cute NE (3) G) FA si jf! : LU ' TM a ait bi Are 4 D & eus QI à ET CE SN) = 1e. DU) | On a dite. généralement, Q étant une fondion homo- gène de a- & ÿ a, de la dimenfion )— 1/ 3 “(= RE — 4 ‘Q— Cr an Re moyen ‘s ces équations & des_ valeurs de 4, ) y | ge c. & de leurs différences, données dans l'art. XXX ÿ j'ai Haue SN — — 1,161936,. a NUE 3 054469 | HE ri à FD Laure dt 0,93 ss à > N(°) Er J—=— a N° + 5,376064, J=— a NT + 8173767, 2 ne a = = GNT ES da 1042; en négligeant donc te, termes multipliés par v, & qui font infenfibles, on aura my, — — Fæ 479 .fin.f3n't— nt + 3e —e—2a) + 29",0$7 fin(3nr— nt + 3 ra a") — 10",685.finf3n't—nt+ 36 —:—2%) — 59. coff{znt—nt+ 3e —0— 2" — 774 50" 46"). 1111PÆ SM ÉTCHAR Noces À 307 En fubftituant, au lieu de & & de æ', leurs valeurs, & en réduifant ces difflérens termes dans un feul, on aura nd, =. 49579 in (an nt Hege — « ” #- 884 20! 19": À | CoNsIDÉRONS. préfentement. l'inégalité dépendante de l'angle DE ee IN tonte BE NT 0) Les quantités du premier ordre nous ont déjà donné une inégalité de cette nature, & pour en retrouver une femblable, il faut avoir égard aux quantités du troifième ordre, 'eft-à-dire, aux cubes & aux produits de trois dimenfions, des excen- tricités & dés'inclinaifons des orbites: Ces quantités font très-petites par elles-mêmes; maison a vu dans l'art. A'XWZ, que les termes du fecond ordre qui, dépendent de l'angle ut — Ant + 26 — 4x’, étoient fort fenfibles dans les expreflrons du rayon vecteur & de. la longitude de Saturne, à caufe du très-petit divifeur SA — 2n qu'ils acquerrent par les intégrations, Ces térmes peuvent donner par leurs _combinaifons avec l’équation du gentre de cette planète, né inégälité fenfible dur troifième ordre, dépen- dante de l'angle 2u0? — zn'"t + 26 — 35; c'eft cette - inégalité que nous allons déterminer. Soit 7, cof. je — Ant a GORE" 4e #4 -B), la partie de qui dépend de, Jangle. 2nt. — a? + 26 —— 2 ; * coéffcient A. nl aalt Je divifeur LA TSI Ion na égard qu aux termes du troïifième ordre qui ont ce divifeur, & qui dépendent de l'angle ant — nt + 26 3e; l'équation (10) de J'art. VII donnera, en y changeant les coordonnées de Jupiter: dans celles de Saturne, & réciproquement, 15 1 up o = _- Era dote dll — in e.H Dr 391 : PA 1 gr 26 à 3e 0m 4 8} 203 MÉMOIRES DE P'ACADÈMEE Rpraze Partant, : SE. , 26 æe2h 4 f! | s st En D 99 ati hp f1> et | à a F \ (au — zur .cof. (2 HE — zut + 26 — 3e De mnt B). La formule (9) du. même article, tranfportée à à Saturne, donne, eñ n'ayant égard qu’ aux termes du même genre, oh ip 1 É 2% lo à Au, = [2 io on (Es it ui ter: fine faute 3n HAS e “ge Me or onaà très-peu près 2n —=:$u'; on aura dns m Au" HUE He fin(ant rit 2e 3e" qui dépendent des premières puiflances des excentricités, il faut avoir égard à celui qui dépend de angle 3 n°1 — 2 nt + 36 — 2e, & que lon trouve égal à ——0,59837o0.fin.f3nt— 2ut+ 3e — 26471833"); Féquation différentielle précédente donnera ainfi, après d'avoir intégrée : rdr Dal n° g Pa Tor V3 2013") EAOAÿ 710: fin. (znt—nt +3: e — o + 718" 31"}À n° 2,7 IQ, 2naQ ‘ 3n!.{(2n — 3n'}) [La da “ee 3 RE— à ] cof. f3nt— nt + ze — e + A) En fubftituant cette valeur dans Ia formule ( 9 } de l'article VIZ; on en tirera 24.(3n —n) 1 DUT Net 0, 9047 3n'.(zu — 3%) co. f3nt— nr + 3 t— x + 71831") ss © 20 n.(3 2° — r) ñ ru 14 da /.[ 32 427 1181) AT: BUS ] sh Là 3 au — aQ.] (3% — np Sa 3n'.{(2u— 3n) ] fin fz ns nt 3e 6 + À); 234 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE & en négligeant les quantités infenfibles, he y — [10047124 f - ) — 73,47607 QI fin (gt DD His 0 7e te SNA. J'ai donné dans l’art, XLIN, les valeurs de Q & de A;enles fubftituant dans la valeur précédente de d\v, on trouve mo = = 12",909 fin. (3 n°4 — ntlpges — 0 — am) + 2,667 .fm/3n't— nt# 3e —e— 21) Tr :253-0R nt UE & par conféquent m° dv — 13",043 .fin. (nt— 3niHi— 3% | Héaes de. Enfin, en fuivant l’analyfe de l'art. L, on trouvera dans nr d\u, le terme — je. 166",96.fin.fqnt—s$sut+ ge se + 55d10"21" 7%), m' Ju ou : 10",0.finfæunt— $u't + 4e $e + 45116 32"). CON EET EN raflemblant tous les termès de #1" d\u, on aura 2 026737 .În {nt — nt +e— 6e) + 204"272.fim2.fut = nt+ ee) ÎXE 17:04 - fin. 3.(ut —initH+e—e) +1 :3":92 4 ne CE LL EU FAR +ri",558 fin fus + s& + 451 4) — (138",369 + i.0",00555) fnfant—nt+2é—e+i3t33 7" —i.13",7) — (87",369 — i.0",00128 ) finfznt= ant+ 3e —2e+611$0!48"—5.21",9) A 15",994.fin.fqnt—gut+at—36+ 6245 119") DiEnsu Si CHNE INACYE 18. 225 — 5,358 fin. faut —nt+2e—e + 161127") — 12,818 .finf2# t—Zut+2e — 34 8l30/15") + (166",96 — i.0",0044) fin(gnt — sn't+ 36— Se + s5lr9 21" + 1.43") + 13,043 fin fat— znit+e—3e# 5831" 0" + 10",0.fin.f4nt — sata se +451 ns D I! fera plus exact dans ces différens arguments , de fubflituer au lieu de 1 + €, & de nr + , les Jongitudes moyennes corrigées par les grandes inégalités de Jupiter & de Saturne, ainfi que nous l'avons propofé dans l'art, LIZ, relativement à Saturne. ESF A ConsiDÉRONS maintenant le rayon vecteur de Jupiter. a . a Thidem , ligne dernière, au lieu de LA le 1) , lifez Hoi «.b GA TE : Page 114, ligne 2 , au lieu de $ Jnol = er EG + à). sel — AE lifez 1 ma T no) = D ras À à + é).8 1) ee ja: PRE à eu — DES SCIENCES. 23$ SUR L'ÉQUATION SÉCULAIRE DIEU INA LI UVN:E, Par M DE LA PLACE. ALLEY s’eft aperçu Île premier , de l'accélération du moyen mouvement de Îa Lune; mais ce grand Aftronome n’y a pointeu égard dans fes tables. M. Dun- thorne & Mayer ont examiné de nouveau ce point impor- tant de la théorie lunaire: par une difcuflion exacte & dé- taillée des obfervations, ils ont reconnu que le même moyen mouvement de la Lune ne peut fatisfaire à la fois aux obfer- vations des Chaldéens, à celles des Arabes, & aux obfer- vations modernes. Ils ont eflayé de les repréfenter , en ajoutant aux longitudes moyennes de ce fatellite, une quan- tité proportionnelle au carré du nombre des fiècles écoulés depuis 1700. Cette correétion qui fuppofe que le mou- vement de la Lune s'accélère en raifon des temps, eft ce que l’on nomme équation féculaire. M. Dunthorne la faite de dix fecondes pour le premier fiècle; Mayer ne l'a portée qu'à fept fecondes dans fes premières tables de Ia Lune, & à neuf fecondes dans les dernières ; enfin M. de la Lande a repris cette matière & l’a difcutée avec foin dans nos Mé- moires pour 1757; fes recherches l’ont conduit à une équation féculaire de 9”,886 pour le premier fiècle. Les obfervations Arabes, dont on a principalement fait ufage, font deux éclipfes de Soleil obfervées au Caire, en 977 & 978: elles ont paru fufpectes à quelques Aftro- nomes, ce qui a fait naître des doutes fur l'équation fécu- laire de la Lune; maïs les obfervations modernes comparées aux anciennes, fufffent pour en établir l'exiflence. En effet, M. de Lambre a déterminé, au moyen d’un grand nombre d'obfervations du dernier fiècle & de celui-ci, le mouve- ment féculaire actuel de la Lune, avec une précifion qui G£gi 236 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYALr laïfle à peine une incertitude de quelques fecondes ; il ne l’a trouvé que de vingt-cinq fecondes environ plus petit que celui de Mayer, tandis que les obfervations anciennes s’accor- dent à donner un mouvement féculaire moindre de trois ou quatre minutes. Le mouvement de la Lune s’eft donc accéléré depuis les Chaldéens; & les obfervations arabes faites dans l'intervalle qui nous en fépare, venant à l’appui de ce réfultat, il eft impoñlible de le révoquer en doute. Maintenant, quelle eft la caufe de ce phénomène! 1a gravitation univerfelle qui nous a fait connoître fi exac- tement Îles nombreufes inégalités de la Lune, rend-elle également raifon de fon équation féculaire! Ces queftions font d'autant plus intéreffantes à réfoudre , que fi l'on y parvient, on aura la loi des variations féculaires du mou- vement de la Lune, qui nous eft encore inconnue; car on fent bien que lhypothèfe d’une accélération propor- tionnelle aux temps, admife par les Aftronomes, n’eft qu'approchée , & ne doit point s'étendre à un temps illimité. Les Géomètres fe font fort occupés de cet objet, & l’Académie en a fait plufieurs fois le fujet de fes Prix; mais les recherches que l'on a tentées à cet égard, n'ont fait découvrir, foit dans l’action du Soleil & des Planètes fur la Lune, foit dans les figures non fphériques de ce fatellite & de la Terre, rien qui puifle fenfiblement altérer le moyen mouvement de la Lune ; & pour expliquer fon équation féculaire, on a été forcé de recourir à diflérentes hypothèfes, telles que la réfiftance de l'éther, la tranfmiflion fucceflive de la gravité, l’aétion des comètes, &c. Cependant, la correfpondance des autres phénomènes céleftes avec la théorie de la pefanteur, eft fi parfaite & fi fatisfaifante, que l’on ne peut voir fans regret l’équation féculaire de la Lune fe refufer à cette théorie, & faire #eule, exception à une loi générale & fimple, dont Ia découverte, par la grandeur & Ja variété des objets qu’elle embrafle , faig tant d'honneur à lefprit humain. Cette DES ScrTENCESs. 237 réflexion m’a déterminé à confidérer de nouveau ce phé- nomène& après quelques tentatives, je fuis enfin parvenu ‘à en découvrir la caufe. L’équation féculaire de Ia Lune eft dûe à lation du Soleil fur ce fatellite, combinée avec la variation de l’ex- centricité de l'orbite terreftre. Pour fe former de cette caufe, la plus jufte idée que l’on puifle avoir fans le fecours de l’ana- lyfe, il faut obferver que faction du Soleil tend à diminuer la pefanteur de la Lune vers la Terre, & par conféquent à dilater fon orbite , ce qui entraine un ralentiflement dans fa vitefle angulaire. Quand Ie Soleil eft périgée, fon action devenue plus puiflante agrandit l'orbite lunaire; mais cette orbite fe contracte, lorfque le Soleil étant vers fon apogée, agit moins fortement fur la Lune. De-à naît dans le mou- vement de ce fatellite, l'équation annuelle dont la loi eft exactement la même que celle de l'équation du centre du Soleil , à la différence près du figne, en forte que l'une de ces équations diminue quand l’autre augmente. L'action du Soleil fur la Lune varie encore par des nuances infenfibles, relatives aux altérations que l'orbite de la Terre éprouve de Ia part des Planètes. On: fait que l'attraction de ces corps change à Îa longue, les élémens de lellipfe que la Terre décrit autour du Soleil. Son grand axe eft toujours Île même; mais fon excentricité, fon incli- naifon fur un plan fixe, la pofition de fes nœuds & de fon aphélie, varient fans cefle; or, la force moyenne du Soleil , pour dilater l'orbe de la Lune, dépend du carré de l'excentricité de l'orbite terreftre ; elle augmente & diminue avec cette excentricité : il doit donc en réfulter dans le mouvement de Îa Lune, des variations contraires, analogues à l'équation annuelle , maïs dont les périodes incomparablement plus longues, embraffent un grand nombre de fiècles. Maintenant que l’excentricité de l'orbite terreftre diminue, ces inégalités accélèrent le mouvement de la Lune; elles le ralentiront, quand cette excentricité parvenue à fon minimum, cefera de diminuer pour commencer à croître, 238 MÉMoiReEs DE L'ACADÉMIE Royate Les mouvemens des nœuds & de l'apogée de la Lune, font pareillement aflujettis à des équations féculaires d’un figne oppolé à celui de l'équation du moyen mouvement, - & dont le rapport avec elle eft de 1 à 4 pour les nœuds, & de 7 à 4 pour l'apogée. Quant aux variations de Ia moyenne diftance, elles font infenfibles, & n’influent pas d'une demi-feconde fur la parallaxe de ce fatellite; il n’eft donc point à craindre qu'il fe précipite un jour fur la Terre, comme cela auroit lieu fi fon équation féculaire étoit dûe à la réfiftancede l’éther, ou à la tranfmiflion fucceflive de la pefanteur. L'action moyenne du Soleil fur la Lune dépend encore de l'inclinaifon de l'orbite {unaire fur l’écliptique , & l'on pourroit croire que la pofition de f’écliptique étant variable, il doit en réfulter dans le mouvement de la Lune, des inégalités femblables à celles que produit la diminution .de l'excentricité de l'orbite terreftre. Mais j'ai trouvé que l'orbite lunaire eft ramenée fans cefle par l’action du Soleil, à la même inclinaïifon fur celle de la Terre, en forte que les plus grandes & les plus petites déclinaifons de a Lune font aflujetties, en vertu des variations de l'écliptique, aux mêmes changemens que celles du Soleil. Enfin je me fuis afluré que ni l’action directe des Planètes fur la Lune, ni les figures non fphériques de ce Satellite & de la Terre, ne peuvent altérer fon moyen mouvement. L’inégalité féculaire du mouvement de la Lune eft pério- dique, mais il fui faut des millions d'années pour fe réta- blir. L’exceflive lenteur avec laquelle elle varie, l’auroit rendue imperceptible depuis les obfervations anciennes, fi fa valeur, en s'élevant à un grand nombre de degrés, ne produifoit pas des différences confidérables entre les mouve- mens féculaires de la Lune, obfervés à diverfes époques. Les fiècles fuivans développeront Ia loi de fa variation; on pourroit même dès-à-préfent, la connoiître & devancér les ‘obfervations, fi les mafles des Planètes étoient bien déter- minées: mais cette détermination fi defirable pour la per« DES SCiENcESs. 239 feétion des théories aftronomiques, nous manque encore. La poftérité à qui elle eft réfervée, aura l'avantage de juger des états patlés & à venir, du fyflème du Monde, avec la même évidence que de fon état préfent ; elle verra fans doute avec reconnoiflance, que les Géomètres de ce fiècle ont indiqué les caufes de tous les phénomènes céleftes, & qu'ils en ont donné les expreflions analytiques, dans fef- quelles il n'y a plus qu'à fubflituer les valeurs de quantités que lobfervation feule peut faire connoître. Jupiter dont nous avons exactement 1a mafle, eft heu- reufement celle des Planètes qui a le plus d'influence fur l'inégalité féculaire de la Lune. En adoptant fur les mafles des autres Planètes, les fuppolitions les plus vraifemblables, & en réduifant en férie, l'expreflion de cette inégalité ; le terme proportionnel au carré du temps m'a donné une équation de onze fecondes pour le premier fiècle à partir de 1700. Mais j'ai reconnu qu'en remontant aux obfer- vations chaldéennes , le terme proportionnel au cube du temps devenoit fenfible, & j'en ai déterminé fa valeur. En comparant enfuite les obfervations avec {a théorie » jai trouvé entr'elles un accord qui paroîtra furprenant, fi l’on confidère l’imperfection des obferyations anciennes , {a manière vague dont elles nous ont été tranfmifes, & l'in- certitude qui refte encore fur les mafles de Vénus & de Mars. H eft affez remarquable que a diminution de l’excen- tricité de l’orbite folaire, foit beaucoup plus fenfible dans le mouvement de la Lune, que par elle-même; cette dimi- hution qui, depuis l'éclipfe la plus ancienne dont nous ayons connoïflance, n’a pas été de quatre minutes, a produit plus d’un degré & demi d’altération dans le mouvement de la Lune; on pouvoit à peine Ja foupçonner d'après les obfervations du Soleil faites par Hipparque & Ptolémée, mais les anciennes éclipfes la rendent inconteftable. H fe préfente ici une -queftion intéreflante à réfoudre. La Lune ne doit-elle pas, en vertu des grandes inégalités 240 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE que nous venons de confidérer, offrir fucceflivement tous les points de fa furface à la Terre? l'égalité des mouvemens de rotation & de révolution de ce fatellite, rend, comme on fait, une moitié de fa furface invifible pour nous; les iné- galités périodiques de ces mouvemens nous en découvrent feulement quelques parties, en nous cachant les parties oppolées de la moitié vilible, ce qui produit le phénomène connu fous le nom de libration ; étendue de ce phénomène dépend de fa grandeur des inégalités de la Lune; ainfi les inégalités féculaires de fon mouvement, s’élevant à plufieurs circonférences , elles femblent devoir nous découvrir à la longue, tous les points de fon équateur. Mais en foumettant cet objet à l’analyfe, il eft facile de s’aflurer que faction dela Terre ramène fans cefle vers fon centre, le grand axe de l'équateur lunaire, & dirige conftamment vers nous, la même face de la Lune. C’eft en vertu de cette action, que les moyens mouvemens de cet aftre fur lui-même & dans fon orbite, font devenus parfaitement égaux, quoiqu'ils aient diféré à l’origine; elie fait participer encore le mou- vement de rotation de la Lune aux inégalités féculaires de fon mouvement de révolution, à caufe de l’exceflive lenteur avec laquelle ces inégalités varient. J'ai donné dans un autre ouvrage, la théorie des équa- tions féculaires de Jupiter & de Saturne, & j'ai prouvé qu’elles dépendent de deux grandes inégalités jufqu’à pré fent inconnues, & dont [a période eft d'environ neuf cents dix-huit ans. Si l’on réunit ces recherches à celles dont je préfente ici les réfultats, on aura une théorie complète de toutes les équations féculaires obfervées par lés Aftronomes, dans les mouvemens céleftes. J'ofe efpérer que l'on verra avec plaïfir , ces phénomènes qui fembloient inexplicables par la loi de Ia pefanteur, ramenés à cette loi dont ils fourniffent une confirmation nouvelle & frappante. Main- tenant que leur caufe eft connue, l’uniformité des moyens mouvemens de rotation & de révolution des corps céleftes, & la conflance de leurs diflances moyennes aux D: des orces DES ScirEzeNcCESs. 241 forces principales qui les animent, deviennent des vérités d'obfervation & de théorie. J'ai fait voir ailleurs, que quelles que foient-les mafles des Planètes & des fatellites, par cela {eul que tous ces corps tournent dans le même fens & dans des orbes peu excentriques & peu inclinés les uns aux autres; leurs inégalités féculaires font périodiques. Ainfi le fyftème du Monde ne fait qu'ofciller autour d’un état moyen dont il ne s’écarte Jamais que d’une très-petite quantité. H jouit, en vertu de fa conftitution & de la loi de [a pefanteur, d’une ftibilité qui ne peut ètre détruite que par des caufes étrangères; & nous fommes certains que leur action eft infenfible depuis les obfervations les plus anciennes jufqu'à nos jours. Cette flabilité du fyflème du Monde, qui en aflure {a durée , eft un des phénomènes les. plus dignes d'attention, en ce qu'il nous montre dans le ciel, pour maintenir l’ordre de Univers, les mêmes vues que la Nature a fi admirablement fuivies fur la Terre, pour conferver les individus & perpétuer les efjèces, I. | Soient x, y, z, les trois coordonnées de là Lune, rap- 4 Le 1 Le L portées au centre de la Terre; x’, 3, t, celles du Soleïf, rapportées au même point; foit de plus z 2 2 r — V{(x° CE ÿ “2 T); s: — V(x by te A ); nommoris S Ia mafle du Soleil, & À 1a quantité, S. (rat + y + 27) S enfin repréfentons par l'unité la fomme des maffes de a Terre & dela Lune, & par 2/l’élément du temps fuppofé conftant; Nous aurons les trois équations différentielles {uivantes: dd # dR 9, —= dr° SH nr ( dx LU TN KDdy ALES AUS 2R 3 ; an MF MERE aite 9 us à : (4 TEL NEC ANT EP Ca FOURS CREME PE dd ? lin et OMEE gra Alem, 1786, 1 Hh 242 MÉMoïREs DE L'ACADÉMIE RoyaLe Si lon multiplie la première de ces équations par dx, {a feconde par dy, la troifième par 47; qu’enfuite on les ajoute, & que l’on défigne par la caraétériftique 4 Ja difié- rentielle prife par rapport aux feules coordonnées x, y, 73 on aura, après avoir intégré, FATAL AT AIS pete + 2.fdR; dr r a a étant une conflante arbitraire qui, comme l’on fait , eft le demi - grand axe de Fellipfe que 11 Lune décriroit fans a force perturbatrice du Soleil. En ajoutant l'intégrale précédente, à fa fomme des équa- tions (4) multipliées refpeétivement par x, y, 7, on aura l'équation diférentielle, dx + y.ddy 4 7.007 — dx? + dy + : H ot tab terne Daft preuke 2 à: ’ a AR è2R +2 JdR + x (=) + y 5 ; mais On à AOOK + yd0y 4 7007 He Da 4 de OT d'or; partant, Q— We — La a + 2 fdR + x 2) y PADÉEE: Jr ee =} Si l'on intègre cette équation, dans la Par de À = 0; on aura Ja: valeur de 7, relative au mouvement elliptique de la Lune. Soit Ar la partie de r, due à l'aétion du Soleil; en fubftituant au lieu de 7, dans l'équation précédente, Fr dr, r étant ici la partie du rayon. vecteur relative au mouvement elliptique ; on aura, en négligeant le carré des forces perturbatrites, De a. ® dr J'y 2R D—— EL — Da tnt (=) Ha dre (5e) di DES SCTENCES. 24 La fomme des trois équations différentielles (A), multi- pliées refpeétivement par x, y, 7, donne xddx 22 ne MALE _ ans yes +) + y Soit 0v l'angle infiniment petit intercepté entre les deux rayons 7 & r +- dr, on aura dx + 0 + 0p = dr + rdv; partant, XOOX + 300y + 7007 — D (rdr) = dx — dy — dp° = 100r — rdv; OZ ce qui donne ddr — rdv" Le - dr° ve ci FR *K É ; 2R PARU V-TRRE (CC)... NT RAT Suppofons que par l'action du Soleil, 2 augmente de dv; cette équation donnera, en négligeant le carré des forces perturbatrices, DD r + Drddr = 2rdr. D 4 9 0.0 N'y d:° dr 32 dr ans Eye Mais on a dans lhypothèfe elliptique, du = 2r.V[a.fr — #)], e étant l’excentricité de l'orbite lunaire; de plus, fi l’on fait R — o, dans l'équation (C), elle donnera O,= ou 22 7 DE 7. du ddr 1 SF SE ARNNIE rares on aura donc. { pe D 120 r = Jy.00y 3r dr 239% Et S Se ds ; 3 r 2: +V{a(i Er Gr (+ fe Hh ÿ 244 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyaLrE « . . d\ . # Si on fubftitue au lieu de — , fa valeur tirée de l'é- quation {B), on aura 20d\v HER d /rdd'r — drdr) 3.2 {rd\r) AN nl En + É[AR +4 [x( <=) + + Url Soit n#,1le moyen. mouvement fydéral de la Lune, 1 : athée l'équation précédente donnera done on aura # —= en l'intégrant, AN RME ENT Pr rdtfdR dv — audi. Vi — €) +34. vi — é) 5.42 R 2R | DR Ex PERS A ETS (D): + 2a.f[ndt. Mr = 2 REPRENONS maintenant Îa valeur de R: en la rédui- fant en férie,-on aura - PP UN AR 2 et 7 r' 2 4 r” étant confidérablement plus grand que 7, on peut s’en tenir à ces termés de la férie. Prenons pour plan fixe des x & des:y, un plan très-peu incliné à celui de lécliptique ; foit y la tangente de l'inclinaifon de l'orbite lunaire fur ce plan; I la longitude de fon nœud afcendant; foient y" & I les mêmes quantités relativement au Soleil ; foit de plus, v la longitude de la Lune comptée fur fon orbite, en partant du rayon vecteur dont l'axe des x, eft la pro- jeétion fur le plan des x & des y; foit v, cette même Ion gitude rapportée à ce dernier plan, & comptée de l'axe des x; nommons v' &u", les mêmes quantités relativement au R = — —e r° DES SCIENCE s. 24$ Soleil; on aura, en négligeant les quatrièmes puiflances de y & de y, : 7° f la = — — fin 21 — — fin. fau 2 Tr th … Res ( 1) 2 x 2 : r' fi z Y f 1 1 Æ — —— no — — fin. fav — 211), v è U 7 4 ( él Si l'on nomme s la latitude de Ia Lune au-deffus du plan fixe, & s' celle du Soleil; on aura à très-peu près, = vhinfv — U);s = y .finfu — Il‘); on aura de plus XV —5ss).cofu,;y = r./{r — ss). fnv;z—7rs x (iists )ucolul. 9 = rV(r — ss") fm ;z rs"; partant : XXE JY +rr = rr (1 —1s5s—1s"s").cof. (ou) +rr ss"; on awra donc, en ne confervant parmi les termes de 2 l'ordre y & y’, que ceux qui font conflans, les feuls dont nous aurons befoin dans Ia fuite, CR HIS HurTf = nr rfi + cof /2u— 20 )—iy — ly +77 .cof. /T1—1')] Soit | 7 .fm. = p; y.cof. I — 4:7 in = Pi Y.cof. H' — ais on aura Pay v\ceof pp fa: Yexpreflion précédente de R deviendra ainf À , R (ira # Sr _ LA Ü 47 Er + 3.cof /2 D 20) — 5 (p—p} —2? (9 — g') 1 246 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE | SE ie CowsipÉRonNs maintenant Îles différens termes de l'expreffion de À v, donnée par l'équation FER de L'art, À, & c er ae . celui-ci )R es Pa 2 afridf,. = V(i— à) K On a > R >) R | DR Sr s(—— ) + y: cn ES us ï ARTE TE ad in Ne A (g—g)"]. Soit # 1+ +; la longitude moyenne de la Lune, comptée de l'axe des x : = la longitude de fon aphélie, a & e étant comme ci-deflus, Le demi- grand axe & l’excentricité de fon orbite ; foient # #1 + e', a', e*, les mêmes quantités Lo ohE au Soleil ; on aura raie + e.cof. fnt+e—æ) + &c]; r'=a.[itée eco (nt x) + &c ]; on aura donc, en ne confervant que les quantités à très- peu près conflantes, S a? X 5 2 47 » C7 p] 2 * : 2 » 2 1 Pons d Rene ire pe or on a 3 as É = — Enr = — ; z a ÿ # le terme prises 2 afndt. _ APE Diese Sci N CE s 247 de lexpreflion de À\v, donnera donc celui-ci, » 2 PMR .[ikzé tie — # 1:[5s p [vs Na al On fait qu’en vertu de lation des Planètes ,le demi- grand axe de l'orbite folaire eft conftant ; mais fon excen- tricité varie fans cefle, ainfi que fon inclinaifon & la pofi- tion de fes nœuds & de fon apogée ; on doit donc regarder #° comme conftant, & fuppofer e', p'& g' variables. On peut encore dans le terme précédent, fuppoler # conftant ; car quoique ,cette quantité puifle être confidérée ici, comme variable, à raifon de l'équation féculaire du mouvement de la Lune; cependant, comme fa variation eft multipliée dans ce terme, par la force perturbatrice du Soleil, il eft vifible que l'équation féculaire qui en réfulte dans le mouvement de la Lune, eft par rapport à l’équation féculaire de ce mouvement, de l’ordre des forces perturbatrices, & qu'ainf, | 4 #9 ù£ re VA , du terme elle peut être négligée. La partie — f "u JA | Lé ° e: f 4 s . précédent, fe réduit ainfià——, & par conféquent elle fe confond avec le moyen mouvement de Ia Lune. La 2 Ê : » e 2" dre f ab partie — . f————— du même terme, fe réduit à : 2 .fn'dt.e , & à caufe de la variabilité (À 2 ? . de 2°, il doit en réfulter une équation féculaire dans le mouvement de Ja Lune. Quant à {a partie = 3n (pp) 2j q— 4) ]: tu] « 2 2 . f n° ùt = — ; — [2e Le pour voir fi elle doit produire des inégalités. féculaires dans l'expreffion de Av, il faut déterminer les valeurs de e,p—p,&q — g'e 243 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE d I V. Pour cela, je reprends l'équation ns A ï >R >R Épe Lee +2 [dR+x(—) +3 > Eu CPP zùr r 0=— Z , je . ? — d'a trouvée dans l'art. Z; fi l'on y fuppofe r = a. f1 + ÆT u), u étant une très-petite quantité périodique dont je négligerai le carré & les puiflances fupérieures; on aura, en ne con- fervant que Jes termes conftans, & ceux dans lefquels u eft multiplié par des conftantes, & en fubflituant pour R, fa valeur précédente, d'a dd u 2 da 2S 43 0 =(1HT hdi ee jam ; d\a 2£ Dre re Le HR re. at & # Æ_ étant une conftante arbitraire ajoutée à l'intégrale fZR. a Maintenant, fi l’on difkérencie l'équation /D) de l’art, 1, & que l'on ne conferve que les termes conftans, on aura, en négligeant le carré des excentricités des orbites, 2 CET ANA : FAMAERE Se OU E-T. mais #1 reprélente, par la fuppofñition, le moyen mouves : d d' 4 ment de a Lune; il faut donc que cette valeur de ; foit La nulle, ce qui détermine la conflante arbitraire g, & ce qui #° , À D. : ; donne g — LS ou L’équation difkrentielle en #, deviens 127 . L 2 S re da ainfi, en obfervantque — = & ——n, 174 2 \ : ddu 2 2 39 a 27° = 1 < es —— ——— 9 dr sa LÉ ( : a ci 7 à d'a Ciel SEL 75 DES SCIENCES. 249 u étant une quantité variable, cette équation fe partage dans les deux fuivantes, O— = + ufr — = — Pe }; Lo Mg M HE ! ; a 6 Cette dernière équation donne . = _—. ; a première devient ainfr, O1 = + nu. (s — —— ) 5 d'où l'on tire, en intégrant, RES ÉedRAT( nets) + À], e & À étant deux arbitraires. On voit ainfi que e eft indé- pendant des élémens de l'orbite folaire, & qu'ainfi on peut le regarder comme invariable, relativement à e’. L’expreflion précédente de # ne donne pas à la vérité le mouvement de l'apogée de la Lune; on fait par la théorie de ce fatellite, que pour déterminer ce mouvement, il faut poufler approximation jufqu’au carré des forces pertur- batrices; mais il eft aifé de voir par cette même théorie, que l’excentricité de l'orbite lunaire refte toujours à très- peu-près conftante, & ne participe point fenfiblement aux variations de l'orbite du Soleil. Confidérons maintenant , la variation de l'inclinaifon de l'orbite de la Lune: reprenons pour cela la dernière des équations (4) de l'article L. ei: ddz F4 2R RO Lane DEN 57 En fubflituant pour R, fa valeur S Cy 3 (xx +9 + 7} | ee FES JF MIT LES TE CES 4: 2r LA Mém, 1786. li 250 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALr & en négligeant les cubes & les produis de trois dimenfions de 7 & de 7’, on aura dd7 S SL (ax + 39°), De UE ESTERSR ee dr r? à ra 7 FL Soits —as,7 — as"; en fubftituant dans l'équation précédente, ces valeurs, a d\ a au lieu de 7, & a° au_ lieu de r', elle deviendra dds SALE _ O——= a a .s".cof.{u — v). Ona,par ce qui précède, Le, NE —— ; de plus a s' étant la latitude du Soleil au-deflus du 4 fixe, on a s — "y .fin. fu — I"); on aura donc, en ne confervant que le terme SE de l'angle #1 + €, eo —= 27 fin.fat+e—nr) En intégrant cette ju , & en obfervant que les valeurs font infenfibles, & qu’ainfi on peut les négliger, lorfqu'elles ne font pas multipliées par Îe temps {; on aura ME: (n. (nee ne Op fn.{nt+e— 1}, 6 & Q étant Pan conftantes arbitraires. On peut mettre cette expreffion de s fous cette forme, SEE [7° + Cccof (Q — 2 )] fin (ns + «) 2 Ir LCR TO )]:cof (nt + €); mais s étant la latitude de Ja Lune au-deffus du plan fixe, DES SCIENCE s. 251 on 4, par ce qui précède, S — qgiinf{nt + 6) — p.cof. [nt + e); on aura donc P—=p + Ein. (Q— 2) 9 = q + G.cof. { Q — _. T4 ce qui donne È 2 k. z z CPP Ile a = €". ES gelée Mn lat) étant de té de Lin clinaifon refpedive des orbites du Soleil & de la Lune ; on voit que cette inclinaifon eft conftante. La pofition de l'écliptique varie fans cefle, en vertu des actions des Planètes , & fon obliquité fur l'équateur a toujours diminué depuis les obfervations les plus anciennes, jufqu'à nos jours; mais l’action du Soleil ramène l'orbite lunaire à la même inclinaifon fur le plan de l'écliptique, en forte que les plus grandes & les plus petites déclinaifons de la Lune font aflujetties aux mêmes variations que celles du Soleil. Ii fuit de l'analyfe précédente, que la partie RECENT EE SEEN PEER du terme CC) +) + 2) HP de l'expreffion de d'u, ne peut donner aucune équation féculaire dans 1e mouvement de la Lune; en n'ayant donc égard qu'aux équations de ce genre , ce terme fe réduit à 32° "ot ee ne ME FAN li ÿ 252 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALE Ne EXAMINONS préfentement Îles autres termes de l'expreflion de dv : cette expreffion renferme encore Îe ndt1[dR v(ai—e°) . 7 A x x er .,/ x intégral, paroît très - propre à donner des inégalités fécu- laires. On a, par ce qui précède , en n'ayant égard qu'aux termes à très-peu près conftans, Sa dR—= — d. ; 4 a 2 2 2 Lie serbe alfa de PO hed dn7es 298) Ja caractériftique 4 du fecond membre de cette équation, ne fe rapportant qu'aux quantités a, e, p & g, relatives à a Lune. Les deux premières de ces quantités font conftantes; mais les deux autres font variables : ce qui donne adR— __ [dp.(p — p) +dg4(9—9)1. Si l’on fubflitue , au lieu de p & de 4, leurs valeurs trouvées dans l’art. précédent, on aura adR = 2 CL.dp' fin(Q— _3"" )+ dg'.cof(Q — ei ) I n 47 7 On fait que les valeurs de p" & de 7°, ont cette forme p=A.fin. {ft +2) + A". fin./f t+ À") + &c, g = A .cof. fft+ a) + À'.cof (ft +2) + &c; f, jf! &c, étant des coéfficiens extrémement petits; la diffé- rentiellé a d À fera donc exprimée par une fuite de termes terme 3 a4.f qui, par fon double figne p[a de la forme PACE AG.D À Ë _ - more den 1 1d1.[4dR Vrerp)e fera exprimé à fort par conféquent, 3 a .f LHVEUS M SUCITÉEUNTE Ets. 253 peu-près, par une fuite de termes de la forme AC à ne re. EL — ft— à); n'.V(1 —#) 4n or ces termes font infenfbles à caufe de l’extrême petitefle - : nine : 2d14dR de f, relativement à »'; ainf, la quantité 3 a ee ne produit aucune inégalité féculaire fenfible, dans le moyen mouvement de la Lune. H nous refte à confidérer dans l’expreflion de Au, Ja dr dr + rd0dr ndi.V (1 — e* ) Sr, & à plus forte raifon fa différence, ne renferment point de termes fenfibles, de la nature de ceux que nous venons d'analyfer. En n'ayant donc égard qu'à ces termes, on a quantité ; mais il eft aifé de voir que Au — — ——,fn'o1.e ;(E) VI Voyons maintenant fi l'action directe des Planètes fur la Lune, produit dans l’expreflion de Au, des termes du même ordre & du mème genre que celui que nous venons de déterminer. Les Planètes, ainfi que le Soleil, ne troublent le mouvément de la Lune, que par Îa différence de leur action fur la Terre & fur ce fatellite; en défignant donc par R° pour une Planète, ce que nous. avons nommé R pour le Soleil, R° fera relativement à À, du même ordre que le rapport de la maffe du Soleil à celles des Planètes. On peut concevoir R° développé dans une fuite de fnus & de cofinus d’angles croiffans proportionnellement au temps, & il eft vifible que les moyens mouvemens du Soleil, de la Lune & des Planètes, étant incommenfurables entreux, la différentielle de ces finus & cofinus, prife en ne faïifant varier que les moyens mouvemens de la Lune, 254 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de fes nœuds & de fon apogée, eft une quantité périodique. Cette différentielle eft égale à 4 R', ainfi la partie ce nf diR' AL re cie Sr de l'expreflion de Av, n'eft formée que de quantités pério- diques dépendantes de la configuration des Planètes, du Soleil & de la Lune; il ne peut donc point en réfulter d’équation féculaire dans le mouvement de ce fatellite. Quant à la partie 2" )R' dR' RAA serre PA Lie EL dx 3 dy £ dz a.fnôt. 2a-f le — 1) de l’expreflion de Au, on voit facilement que les termes à très-peu-près conftans qu'elle renferme, ne peuvent dépendre que des variations féculaires des élémens des orbites des Planètes, & que par conféquent ils font rela- tivement à celui que nous avons déjà déterminé, du même ordre que le rapport des mafles des Planètes à celle du Soleil. dr dr) + r0d\r Il eff clair que la partie RE FREE PR , de l’expreflion de d'u, ne produit aucun terme fenfible, de la nature de ceux que nous confidérons. On peut appliquer le raifonnement & les réfultats pré- cédens, aux termes provenans de la non-fphéricité de la Terre. La circonftance de l'égalité des moyens mouvemens de la Lune fur elle-même & autour de la Terre, exige une difcuffion particulière des termes provenans de fa non- fphéricité de la Lune; mais M. de la Grange qui l’a faite avec beaucoup de foin dans fon excellente pièce fur Ia libration de la Lune, a trouvé qu'il n'en réfultoit point d’équation féculaire dans fon moyen mouvement. {Voyez les Mémoires de Berlin, année 1780). Enfin les Géomètres qui fe font occupés de la théorie de a Lune, & M. d’Alember] en particulier, fe font aflurés DIEtS S CIE N CE s«. 255 que de la combinaifon des diverfes équations du mou- vement lunaire, il ne peut réfulter aucune équation fenfible, à longue période, & femblable à l'inégalité de neuf cents dix-huit ans, que j'ai trouvée dans la théorie de Jupiter & de Saturne. La valeur de d\v, donnée par l'équation (E) de l'article précédent, renferme donc tous les termes fenfibles qui, par la théorie de la pefanteur univerfelle, peuvent produire une équation féculaire dans le moyen mouvement de la Lune. Examinons préfentement les équations féculaires des autres élémens de l'orbite lunaire. VAE ù REPRENONS équation D. : : >R DR >R OC — + + 2/4R en TA #3 (+ t (5, trouvée dans l'art, I, & que nous avons difcutée dans l'arr. IV, en négligeant les carrés des excentricités des orbites. Si dans Île coéfficient de de l'expreflion de R, on ne conferve que les termes à très-peu près conftans, &. que l'on néglige ceux de l'ordre des carrés des excen- tricités & des inclinaifons, qui font conftans; on aura $ AE: FT En RE NE partant Pr s" r.(1+4 7) à ICE CA 2a.f[dR=— 2g— —— + - + —— fr ede'; & étant une conflante arbitraire ajoutée à l'intégrale a. fdR, & que nous avons trouvée dans l’art, IV; égale à Soit d'a OP a el T= a (1 + on aura, en négligeant le carré des forces perturbatrices, 256 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE A . d\a & par conféquent le produit de ——, par ces forces; 2 2 RE on ue'de'; 24.]4R= (14e AE TRE . x fc x sL:24 dd u ; . d mais on a à fort peu près 4=———— ;ce qui donne, à caufe de l’extrème lenteur avec laquelle e* varie, = £ d u ede* [a e de ET er on PDT . res h on aura donc 2 2 4 2 matt Tiass T'AS 3 + 32° du e"de 2 a4.[dR=— UT #° (1+5e 4 17° nd 64 À Pel On tra pareïllement w.( PS in NC ) 2 2 2 % 2 n° 2 Hille n°2 FRRE + SX. — _ JE ee LE n = — — > ae (EYE AY L’équation différentielle précédente deviendra ainfi , d'a en y faifant, {1 + DES JU CR 2 2 a 2° 2° 3 d\a 27° 3n D =— dr + 11 u (i— 3 — RTE PES 4 : 5° du" CR) à 2 NCE ns s— ———— + 1 on — ; Pa Apr èr “ a 6 4 où l'on tire les deux équations fuivantes, 2 2 2 d'a } Din le. : a Gr 4% £ 3 Ê 4" : n 21.# € Er à Le NME TE 2 37 d 2". «1h CSP L n° £ 29 a dr D'EISY S°CTE N CE Ss. . 2çY * Cette dernière équation donne à fort peu près, en l'in- tégrant , u' — e.col. [ur.v(i heu) 2 he -fe'dt] 2 étant une conftante arbitraire. I réfulte de cette analyfe, 1.° que la moyenne dif tance a de la Lune à la Terre, eft aflüujettie À une variation 2 2 : 1: féculaire repréfentée par as .a; mais e ne fur- pañlant jamais —, cette variation eft infenfible, & n’in- flue pas d'une demi-feconde fur Ja parallaxe; 2.° que l'é quation du centre dela Lune eft à très-peu près conftante, & qu'elle n'eft aflujettie tout au plus qu'à des variations du mème ordre que celles de la moyenne diftance:; 3.” enfin, que le mouvement de l'apogée eft foumis à une équation “NE z ; 4 21.n° 2 féculaire repréfentée par fn dt, ei . Cette équa- rt eft fort fenfible à caufe du figne intégral qui affecte DE L elle-eft en fens contraire de celle du moyen mouvement de la Lune, ayec laquelle elle eft dans le rapport conftant de 7 à 4 Si l’on traite de-la même manière la dernière des équa- tions { 4) de l’article 1, que nous avons déjà difcutées dans l'article, 1V, en: négligeant-les carrés des excentricités des orbites; on trouvera, en nommant 5, la latitude de {a Lune, au-deflus de l'écliptique vraie, : . > n : 4 1 #° 1" » 4, —É.fin.[ar.v{r Hi — + fa'orie], (se étant-uné’conftante arbitraire, gs Lu Il fuit de-à que l'inélinaifon refpcdive des deux orbites du Soleil & de la Lune, eft conftante; mais que la longitude Mém. 1786. “ 258 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE moyenne de fes nœuds eft aflujettie à une équation fécu- ss Les x L 2 r laire égale à __ .fn'dt.e'. Cette équation eft en fens 1/1 contraire de l'équation féculaire du moyen mouvement de la Lune, & elle n’en eft que le quart. I nous refte main- tenant à voir jufquà quel point les réfultats précédens fatis- font aux obfervations. VLE Pour cela, il faut déterminer la valeur de PE qui, comme l'on fait, eft une quantité périodique dépendante des mafles des Planètes, & principalement de celles de Ju- piter, de Vénus & de Mars. La mafle de Jupiter eft bien connue, maïs celles de Vénus &ide Mars font inconnues ; il nous eft donc impoñlible de déterminer exaétement la valeur 2 ” de e* ,& par conféquent celle de l'équation féculaire de fa Lune. Cependant, comme Jupiter a fur la variation 2 de e ,une plus grande influence que les autres Planètes, & que d’ailleurs quelques autres phénomènes céleftes nous ont fait connoître à peu-près la mafle de Vénus; on peut avoir cette variation d’une manière aflez approchée, pour reconnoitre {1 elle eft fa caufe de l'équation féculaire ob- fervée dans le mouvement de la Lune. M. de la Grange, dans fon excellente théorie des varia- tions féculaires des élémens des orbites des Planètes, a adopté, fur leur denfité, une hypothèfe qui s'accorde affez bien avec les denfités connues de la Terre, de Jupiter & de Saturne. IE fuppofe les denfités des Planètes réciproques à leurs moyennes diftances au Soleit; & d’après cette fup- pofition , il détermine pour un temps’ quelconque , les inégalités féculaires des inclinaifons des orbites, de leurs nœuds, de leurs excentricités & de leurs aphélies /Woyez des Mémoires de Berlin pour l'année 1782); mais comme dans fa Phyfique célefte, nous ne voyons point de caule DES SCIENCES. 259 d'où cette loi de denfité puifle réfulter; cet illuftre Géo- mètre a donné, dans les Mémoires cités, Îes expreflions différentielles des inégalités féculaires, en laiflant Îes mafles des Planètes fous la forme d'indéterminées, en forte que ces expreffions pourront fervir à déterminer ces mafles, lorfque les obfervations auront fait connoître avec précifion les variations des élémens. L’hypothèfe adoptée par M. de Ia Grange, donne 61",56 pour la diminution féculaire actuelle de l'obliquité de l'é- cliptique ; ce réfultat paroît trop confidérable, & Ja plupart des Aftronomes réduifent cette diminution à $o fecondes. J'ai diminué en conféquence la mafle de Vénus, & j'ai confervé d’ailleurs toutes les autres déterminations.de M. de la Grange, fur les mafles des Planètes. Cela pofé, en nom- mant i, le nombre des fiècles écoulés depuis 1700, j'ai trouvé, à cette époque, 2e" de di = — 0",31588. « . ‘ ” de J'ai -déterminé enfuite la valeur de 26°. — 7 pour Jan 700 de notre ère, en fubflituant dans l'expreffion analytique de cette quantité, les valeurs des élémens des Planètes qui avoient lieu à cette époque ; & j'ai trouvé, en nommant &', l'excentricité de l'orbite du Soleil, à cette mème époque, 2e", de’, di Soit maintenant — — 0",27845. 2 Li NE ME Vo RE ë étant compté de 1700; on aura } 2e".de" —— En faifant enfuite À — —— ro, on aura 2e die CITE — B = = 0",31588. = B — 20C = — 0",27845. Kk ij 160 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE On aura donc B — — 0",31588; C — — 0",0018715. Reprenons maintenant l'équation { Æ) de l'art. V, 37° è 20 N nn. ST bee > DU [un d1.0 on à 4 d 1,.1100%3601. di; de plus, n —= 0,0748034 ; en fubftituant donc au lieu de 2 2 e", fa valeur précédente, & en réduifant les valeurs de B & de C, en parties du rayon, ce que l’on fera en les divifant par 574 17/44"; on trouvera Ju— — 22,44102 . 1804, À i+ 11,135. + 0",04398 .. Le premier terme de cette formule fe confond avec le moyen mouvement de Ja Lune, obfervé en 1700 ; ainfs l'équation féculaire de ce fatellite ; eft + 11135.7 + 0",04398 .i?. Cette valeur peut s'étendre, fans erreur fenfble, aux obfervations les plus anciennes de a Lune, & à mille ou douze cents ans dans l'avenir. M. de Lambre a conclu de la comparaifon d’un grand nombre d’obfervations de la fin du dernier fiècle & de celui-ci, qu'il faut diminuer d'environ 25”, le mouve- ment féculaire de la Lune, des nouvelles:itables de Mayer: il faut donc ajouter — 25".i,. au moyen mouvement de ces Tables, en partant de 1700 ; & comme cet illuftre Aftronome emploie une équation féculaire proportionnelle: au carré des temps, & de 9” pour le premier fiècle; les lieux de Ja Lune calculés fur ces tables | doivent être corrigés par la formule — 25" + 2,135. + 0",04398 Dit SuNS toits ANS co ES 261: Voyons fi cela s'accorde avec les obfervations. M. de la Grange, dans fa pièce fur l'Équation fécu- laire de la Lune, qui a remporté le Prix de l'Académie, fur cet objet, & qui eft imprimée dans le volume des Savans Etrangers, pour l'année 1773, a donné, page 56, les erreurs des Tables de Mayer, comparées aux éclipfes anciennes. [| affure que les calculs ont été faits avec foin, de manière à pouvoir compter fur leur exactitude : voici ces erreurs, & celles de ces mêmes Tables corrigées par la formule précédente. ERREURS des Tab'es de Mayer. Babylone. 720 ans avant notre ère, | -19 Mars. Babylone. Ë 82 ans... 22 Décembre. Alexandrie. |200 ans... 22 Septembre, 364 ans après notre ère, Alexandrie. line Caire. Caire. On voit ainfi que la formule précédente rapproche fen- fiblement Iles Tables, des obfervations anciennes ; fr l'or confidère l'incertitude de ces obfervations , & celle qui refte encore fürles mafles. des Planètes » On trouvera qu'if n'eft pas poflible d’efpérer un plus parfait accord entre {es obfervations & la théorie, en {orte qu'il n’y a aucun doute 262 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYyaLe que l'équation féculaire de la Lune, ne foit dûe à {a caufe que nous lui avons aflignée. Pour calculer avec exactitude Îles obfervations précé- dentes, il faudroit tenir compte des équations féculaires des mouvemens desnæœuds & de l'apogée de la: Lune. Nous avons vu, dans l'art. précédent, que l'équation féculaire du moyen mouvement des nœuds, eft en fens contraire de celle du moyen mouvement, & qu'elle en eft le quart. Cette équation eit par conféquent AE 2,784 MORT 0",0 10995 . D: elle doit être appliquée à fa longitude du nœud , donnée par les Tables. | L'équation féculaire du mouvement de l'apogée , eft pareillement en fens contraire de celle du moyen mouve- ment, & elle en eft lés Ta . ce qui donne pour cette À équation ; — 19", 486.5? — 0", 07697.À ; il faut donc appliquer cette formule, à la longitude de l'apogée, déterminée par les Tables. Mais ces corrections fuppofent les moyens mouvemens des nœuds & de l'apogée, éxactement connus; & comme ils ont été principalement déterminés par la comparaifon des obfervations modernes aux anciennes, il faudra revenir fur cet objet, en ayant égard aux formules précédentes. I X. La formule que nous venons de donner pour corriger les moyens mouvemens des Tables de Mayer, ne peut fervir que pour un temps limité. Pour en avoir une qui s'étende à un temps quelconque, il faudroit connoître la valeur exaéle de e" ; mais cette connoiffance fuppofe celle des mafles des Planètes, que nous n'avons point encore, DES SCIENCE s. 263 1 Nous favons feulement par la théorie, que &* eft formé de deux parties, l’une conftante, que nous défignerons par 4, & l'autre variable, que nous nommerons /; ce qui ‘donne 32" : 2e ot. 3%" ht 37" 7 rite fu dtueoz= fn’ ldt, zn 271 ; Sn? Le terme —— 2°" fe confond avec le moyen mouve- 27 . . . 32° 1 . ment de la Lune; mais celui-ci, Te .[n'Jdt, produit l'équation féculaire de ce mouvement. La valeur de 7; réduite en férie, par rapport aux puif- fances du nomb:e ; de fiècles écoulés depuis 1700, eft de cette forme. De on pue Bi rh Cougo de, e” étant ici, l'excentricité de l'orbite terreftre, en 1700; en repréfentant donc par » #, le moyen mouvement de fa Lune à cette époque, déterminé par les obfervations de ce fiècle; on aura le véritable moyen mouvement de la : : n° A Lune, en ajoutant à #1, le terme 2" ./e — L).n'r. 2n L'incertitude qui exifte fur les mafles des Planètes, ne nous permettant pas de déterminer 4 ; on voit que le véritaLle moyen mouvement de la Lune eft encore inconnu. Si l'on fait ufage des formules que M. de ja Grange a données dans les Mémoires de Berlin pour l'année 1782, page 272, on aura : k — 0,001194442. Mais on a 2 1 8 —= 0,000282311; partant E — — — 0,00091213:; 264 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE d'où il eft aifé de conclure que le véritable moyen mou- vement fécilaire de la Lune, eft plus petit que le moyen mouvement féculai e actuel, de 2 41". Il réfulte encore des formules citées, que l’excentricité de l'orbite terreftre ne furpañle jamais, 0,07641 ; d’où il fu't que le moyen mouvement féculaire de la Lune, ne peut, à aucune époque, être au-deffous du mouvement féculaire aluel, de 22427 Dans le cas de é* — o, le moyen mouvement fécu- daire de la Lune feroit le plus grand poflible; mais il ne {urpaferoit le mouvement [é ulaire aétuel, que de 14 8/; ainli le moyen mouvement féculaire de la Lune, efl toujours compris entre ces deux limites, | Le moyen mouvement féculaire actuel, plus 14 8’; Le moyen mouvement féculaire actuel, moins 224 27" On voit que le mouvement féculaire dans ce fiècle, eft plus près de fa première limite, que de la feconde; parce ue l’excentricité de l'orbite terreftre, eft maintenant peu confidérable. | | Ces différens réfultats font, à la vérité, fubordonnés à Fhypothèfe employée par M.de la Grange, fur les mafles des Planètes; mais ils fufhfent pour faire voir la grande influence des variations de l’excentricité de l'orbite folaire, fur les mouvemens de la Lune; influence que les fiècles à venir dévoileront de plus en plus, SUR D£E :$1 1 SUC ILE, NC E. S 265 L. MÉMOIRE SUR UN NOUVEAU GENRE D'ARBRE. AILANTHUS GLANDULOSA. L'AILANTHE GLANDULEUX, Par M. DESFONTAINES. E nouvel arbre, dont j'ai l'honneur de préfenter Ia defcription à l’Académie, mérite de fixer l'attention des botaniftes, par la beauté de fon port, de fon feuillage, & fur-tout par les fingularités qu'offrent les différentes parties de fa fleur. Nous le poflédons depuis 1ong-temps dans nos jardins. Il avoit été pris, jufqu'à ce jour, par la plupart des botaniftes, pour le 7hus fuccedanea, Lin. ou grand vernis du Japon , parce qu'on n'en avoit pas encore obfervé Ia fruétification, & que fes feuilles ont une reflemblance très - marquée avec celle du 74us Juccedanea , Lin. décrit & figuré dans les Amænitates Academicæ, de Kempfer. If étoit même démontré, fous ce nom , au Jardin du Roï, depuis plufieurs années. La defcription que je vais en donner, fera voir que, non-feulement cet arbre n'eft point le rhus Juccedanea, Lin. mais que c'eft un genre très - différent de celui des rhus, ou Jumacs. Sa tige eft droite, elle s'élève dans nos jardins à {2 hau= teur de quarante à cinquante pieds; lécorce eft grisatre, légèrement fillonnée , parfemée de taches blanches ; les jeunes poufles font couvertes d'un velouté fin & très-doux au toucher. , Ses feuilles font grandes, lifles, alternes, pinnées avec une impaire, difpofées horizontalement. Les pétioles com muns font un angle plus ou moins aigu , quelquefois droit avec la tige ; ils font grèles, longs d'environ un à deux pieds , un peu tranchans en deflus, arrondis infé- rieurement , renflés à la bale & comme articulés avec les Mér, 1786, LI 266 MÉMoiREes DE L'ACADÉMIE ROYALE tiges. Deleurs côtés naiffent environ vingt ou trente fo- lioles horizontales, un peu pendantes à l'extrémité, alternes & oppolées, longues de deux à trois pouces, larges d’un à deux, foutenues par un pétiole court, le long duquel s’obferve une petite ligne faillante : on voit latéralement, vers leur bafe, quelques dents obtufes, glanduleufes en deffous : le refte de la feuille eft ordinairement entier ; les nervures tranfverfales font parallèles, & font un angle un peu aigu avec la côte moyenne. Tels font les principaux caractères que nous offrent les tiges & les feuilles de ce . nouvel arbre, d’après lefquels fans doute on l’avoit réuni avec les fumacs. L'obfervation des parties de la fructification va nous prouver qu'il doit former un nouveau genre, & que ce genre diffère effentiellement de tous ceux que nous connoillons. Les fleurs font très-nombreufes, difpofées en une päni- cule denfe qui naît du fommet des tiges; elles font ordi- nairement réunies en groupes, foutenus par un péduncule commun ; chacune eft portée fur un pédicule particulier, long de quelques lignes : elles font mäles ou femelles: cependant j'en ai obfervé quelques-unes hermaphrodites; les fleurs mâles font les plus nombreufes. Lorfque ces trois manières d'être, s’obfervent dans les fleurs d’un même individu , Linnœus leur a donné le nom de po/ygames, aflez généralement adopté des botaniftes. Je vais décrire fucceflivement tous les caraclères intéreffans que nous préfentent ces trois fortes de fleurs, en commençant par celles qui ne renferment que des étamines. Fleurs mâles. LE calice eft durable, fort petit, d’une feule pièce, couronné de cinq dents ovoïdes, droites, alternes avec les pétales. La corolle eft compolée de cinq pétales ouverts ; concaves, un peu obtus, d’un jaune - päle à l'intérieur, D Es, SVC 1 E-N. CES. 267 Ll verdâtres en dehors, velus, rétrécis & creufés en gouttière vers la bafe. Les étamines, au nombre de dix, adhèrent au réceptale ; cinq font alternes avec les pétales, les cinq autres leur font oppolées ; les filets font grêles, blancs, droits, écartés régu- lièrement les uns des autres, amincis de la bafe au fommet, prefque égaux entr’eux, un peu plus courts que la corolle: les anthères font petites, oblongues, obtufes, jaunes-päles, mobiles fur les filets auxquels elles adhèrent par l'ex- trémité inférieure de leur face externe; elles s'ouvrent Jongitudinalement en deux loges latérales, comme celles du plus grand nombre des plantes connues, Fleurs femelles. LE calice & la corolle des fleurs femelles font attachés au-deflous du germe ; du refte, ils reflemblent parfaite- ment à ceux des fleurs mâles. Fleurs hermaphrodites. JE n'ai obfervé qu'un petit nombre de fleurs herma- phrodites; chacune ne renfermoit que deux ou trois étamines, qui reflembloient à celles des fleurs males; le calice, & la corolle n’offroient rien de particulier. Chaque fleur femelle ou hermaphrodite , renferme ordinairement trois à cinq germes glabres, lifles, rougeûtres, oblongs, aplatis, un peu arqués, amincis aux deux extré- mités; chacun eft furmonté d’un ftyle grêle, fouvent un peu tors, à peine long d’une ligne, pofé fur l'un des bords du germe, proche une petite échancrure particu- lière, qui devient plus fenfible, à mefure qu’il prend de l'accroillement., Le fligmate eft fimple, évalé , parfemé de petites inégalités ; les germes deviennent autant de fruits membraneux , fecs , droits, veinés, glabres , très- aplatis, Jongs d'environ un pouce fur trois à quatre lignes de lageur, rétrécis aux extrémités, un peu contouinés Li i 268 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE au fommet, échancrés au milieu d’un de leurs bords. Le péricarpe ne contient qu'une feule femence offeufe , len- ticulaire, fituée latéralement proche la petite échancrure dont je viens de parler; elle y adhère, au moyen d'un cordon ombilical, qui fe prolonge inférieurement le Jong d’un des bords de l'enveloppe, Le réceptale eft étroit, couronné de petits tubercules glanduleux , & le diamètre de la fleur n'eft guère que de trois ou quatre lignes. La fleur de lailanthe exhale une odeur défagréable ; lorfqu'on blefle fon écorce, il en découle un fuc réfineux qui fe durcit en peu de jours. Cet arbre croît prompte- ment dans nos climats; comme ïl s'élève à une grande hauteur & qu'il a un très-beau port, on peut l'employer à l’ornement des parcs & des jardins a). L'on voit, d’après notre defcription, 1.” que ce nouveau genre renferme plufieurs caraétères très-curieux, &_abfo- lument inconnus, 2. qu'il eft très-différent des /umacs. Tout ceci deviendra plus évident, en rapprochant les caractères les plus diftinéts que nous offrent ces deux genres, & en les comparant enfemble. Les fleurs de tous les fumacs connus, font ou hermas phrodites ou monoïques; celles de notre genre font poly- games. La corolle des premiers renferme cinq étamines; on en obferve régulièrement dix dans les fleurs de l'ai/anthe; fes pétales font concaves & en gouttière; ceux des fumacs font aplatis. Ces différences feroient déjà fuffhifantes pour en faire un genre diftinét de celui des Jumacs ; mais il en eft d’autres qui établiflent une ligne de féparation encore beaucoup plus marquée entre ces deux genres: ceux que nous offrent les organes fexuels femelles & les fruits. Les rhus, comme fon fait, ont trois ftyles polés fur le fommet du germe; le genre que nous venons de {a) Le bois de Faïlanthe eft dur, pefant, fatiné & fufceptible d’un - très - beau poli ; je le crois excellent pour les ouvrages de tour , de menuiferie & de marqueterie, EN DE SOS ENTUE NICE Ts, 269 décrire, n'en a qu’un feul attaché fur lun des bords de chacun des fiens. Ce caractère ne s'obferve que dans un petit nombre de plantes connues, & on ne le voit dans aucune de Îa famille des fumacs; c’eft même une nouvelle exception à un principe établi par deux botaniftes célèbres Jungius & Dillenius. Le premier s'exprime ainfi, page 36: Stylus femper apici frudus feminifque cohæret; & le fecond dit : Nullum dari flylum qui non ë& medio floris, ex medio embrione qui medium floris occupat , oriatur , cuique tyroni fit notiffimum. Refpons. 6. Mais ce qui eft encore plus étonnant dans notre genre, c’eft que chaque fleur, foit femelle, foit hermaphrodite, renferme plufieurs germes très- diftinéts dans un même calice, & que chacun de ces germes devienne un fruit membraneux qui a la forme d’un 1é- gume. Dans tous les fumacs connus jufqu’à ce jour, chaque calice ne contient jamais qu'un feul fruit; c’eft une baie plus ou moins molle, qui entoure un noyau offeux pofé dans le centre & non fur le côté du péricarpe, comme celui du genre que nous venons de décrire. Ces caractères obfervés dans les fleurs d’un arbre, qui femble indiquer au premier coup-d'œil le rapport le plus marqué avec les fumacs, ont fans doute, de quoi furprendre beaucoup les botaniftes obfervateurs. Efflayons maintenant de lui affigner fe lieu: qu'il doit occuper dans fa chaîne des végétaux. Quoiqu'il diffère effentiellement des Jumacs, comme nous venons de le prouver, il me paroïît néanmoins s’en rapprocher un peu; en effet, il en a le port, fes racines tracent, comme celles des fumacs, fes feuilles font pinnées avec une impaire & difpolées de la même manière; la panicule de fes fleurs a une forme très-reflemblante, fon calice eft durable, cou- ronné de cinq dents; la corolle eft divifée en cinq pétales, les étamines font pofées comme dans les Jumacs; le germe eft fupérieur, & le péricarpé ne renferme qu’une feule femence offeufe. Ces caractères, quoique moins eflentiels que ceux qui les féparent, font cependant apercevoir quelque TL 270 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALr analogie entre ces deux genres. Nous penfons que celui dont nous venons de donner la defcription, doit être claffé dans la famille des térebinthes. Nous le laiflerons même auprès des /umacs, jufqu’à ce que de nouvelles obferva- tions, ou la découverte de quelque genre intermédiaire, nous ait fait connoître le vrai lieu que la Naiure lui a fixé dans la famille que nous venons d'indiquer. H nous paroïît qu'il importe maintenant de réunir dans un tableau abrégé, les. caractères les plus effentiels qui diftinguent le genre de l'ailanthe. Tels font, LrS FLEURS POLYGAAIES, LECALICE durable, d' ‘une feule pièce, couronné de cinq dents, : LA COROLE alcinq pétales ouverts, concaves, roulés 6 gouttière vers a bafe. - DIX ÉTAMINES. à peu- près égales à a corolle; Îes filets grêles & comprimés; les anthères petites, oblongues, mobiles. UN STYLE polé ED fur les bords du germe, ui feul fligmate évalé. TROIS À CINQ GERMES, plats, amincis aux extrémités qui deviennent autant de fruits membraneux, minces, alongés, échan crés au milieu d’un de Jeurs bords. UNE SEULE SEMENCE ofleufe, lenticulaire, pofée proche Jéchancrure de l'enveloppe. LES FEUILLES ALTERNES, pinnées avec une impaire. Flores. polygami. CALIx perfiflens, monophyllus | quinque - dentatus. CoRoOLLA petala quinque aperta, versàs bafim canaliculata. STAMINA decem longitudine corolle , filamentis tenuibus, com- prefis; antheræ exiguæ, oblonse , verfatiles. STYLUS UNS, lateralis, Jligma patens ; germina tria - quingue, compreffa, fursüm attenuata. PERICARPIUM membranaceum, oblongum , acutum, planum, altere latere emarginatum. . ” SEMEN unicum, lenticulare, offeum , laterale. PS. PTE re] - Li LL Goua LIEUX. Mer. de lAe À der Je, An: 1786. Pag 270 .L'ETTA. , clans "aitu 2 GLANDU Ü 1 L'AILANTHE -£reret del , M7 MAD ARTESS y LL né 4e « ï im pn LT tb" sn 14 ee ee pén à À MA ET CN k ” 4104 u LE ) L Le e. An.1786. Leg.270.L0.V12Z. p € de CAR des J Ld.e : éd GLANDULEUX Men. L'AILANTHE le Couas re| -£reret del . PC und ni” D nd té Lrfgel LH ES MESI CON E NUCLE NS. 271 .FoLtA alterna, impari pinnata (b). On voit, d'après ce que nous venons d’expofer, que la fleur de notre genre renfermeune organifation nouvelle, curieufe, intéreflante, & que l’on eût été bien éloigné de foupçonner dans un arbre qui, par fon port & fon feuillage, femble avoir de très-grands rapports avec les fumacs.. 11 eft originaire de la Chine, & l'arbor cæli de Rumphius, 4ort. amboin. que les Indiens appellent aÿ/anthe, dans léur langue, eft une efpèce qui nous paroït appartenir, au genre que nous venons de décrire; c’eft pourquoi nous avons confervé cette dénomination pour nom générique. ù EXPLICATION DE LA FIGURE, Le bouton de la fleur avec fon calice. La fleur vue en devant. La fleur mâle, vue de côté. Une fleur femelle. Un germe avec le flyle & le fligmate, Uné fleur hermaphrodite. Un fruit détaché. . La femence. ; »°f Cinq fruits réunis dans un même calice, Une feuille vue en deffous, sh bo On tm ATX (b) Cette deféription a été faite fur un très-bel individu que M. le Monnier, premier Médecin ordinaire du Roï, pofsède dans fon jardin. 272 Mémoires DE L’'ACADÉMIE RoYALE SUR LA THÉORIE DE MERCURE; ; CINQUIÈME MÉMOIRE, Où l'on redlifie les principaux élémens de Mercure, par de nouvelles Obfervations ( a), Par M. DE LA LANDE. N n'a pu obferver à Paris, que la fortie de Mercure, le 4 Mai de cette année. M. de Lambre & M. Meffer ont vu le contact intérieur à 8° 39" 56" du matin, temps vrai, réduit à l'Obfervatoire. M. Inochodzow à Péterfbourg, a obfervé les deux contacts intérieuts à sh anal; So à 10h 27" 12"; M. Beitler, à Mitaw, 4° 37! 26", & 10h 1” 3"; & M. de Beauchamp à Bagdad, 6" 0’ 5 1& 4 1h 22! 52". Mitaw eft à 561 39! de latitude, 1 25' 28" à l'orient de Paris; Bagdad eft à 334 20’, & 21 48! 15" à lorient : M. de Lambre en a conclu le temps moyen de la conjonction vraie, comme on le verra ci-après. Ce pañlage de Mércure fur le Soleil, vers le nœud def- cendant, a retardé de plus de demi-heure fur le calcul fait ar les élémens que j'avois donnés pour Mercure ; Meém. de l'Académie, 1767, page 549. Cette erreur venoit de 2"? feulement fur Îa longitude géocentrique , produites principalement par le mouvement de l'aphélie que j'avois fait trop fort (à). Les obfervations de Ptolémée que j'avois difcutées avec un foin extrême { Mém. 1766 ), m'avoient indiqué ce (a) Les quatre premiers Mémoires font dans les volumes de 1766, 1767 & 1771. (b) L'erreur des Tables de Halley étoit de 3 56”, & produifoit $6* de retard fur la conjonétion; il y avoit 40° d'anticipation par les miennes, en calculant exaétement, mouvemens$ DES SCIENCES. 273 mouvement ; mais j'avois bien averti de l'incertitude (Affr. art. 1316 ). Je vois enfin, par l’ebfervation de 1786, que malgré leur ancienneté, ces obfervations font moins utiles & moins concluantes que celles qu'on a faites dans le dernier fiècle & dans celui-ci. En effet, les paffages fur le Soleil, obfervés depuis 1 661, s'accordent tous fort bien entr'eux, & donnent également le mouvement de l’aphélie de 14 33" 45" par fiècle, au lieu de 14 57’ que m'avoient donné Îes anciennes ob- fervations. Pour parvenir à ce réfultat, j'ai pris les pañlages de Mercure dans le nœud afcendant & dans le nœud def- cendant, deux à deux, 1661 & 1677, 1740 & 1743, 1753& 1756, 1782 & 1786, & j'en ai déduit l'aphélie par une méthode à laquelle on n'avoit pas encore fongé, & qui cependant , eft [1 meilleure qu'on puifle employer pour avoir à Îa fois le mouvement de l’aphélie & celui de la Planète. Voici les huit pañlages; les conjonétions font appa- rentes, excepté Îes deux dernières; mais les fongitudes font toutes dégagées de Faberration & comptées de l'équi- noxe moyen. J'y ai ajouté Île lieu de l'aphélie & Ia 1on- gitude moyenne de Mercure, que j'en ai conclus par Îa méthode que je vais expliquer. TEMPS MOYEN LONGITUDE Lieu Ô 1 LONGITUDE de la vraie , are pen Péclie: c: moyenne conclue. conjonction. réduite à l'écliptique.| laphélie conclu. JErnne 50 Mai 4h | 2 20"|7f NUS O1 Nov. o. - - . À : + 24e 30 |1. Mai 10. - ; e - 2322 Nov.22. 26. : . 20137 Mai 18. : : - : . 362,18 Nov. 16. . TENTE Amine 37 Noa. 21,20 12 - è . 44 |7. Mai 17. . : : ; : SN 2U| 7e Mers. 1786. Mm 274 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Pour trouver le lieu de l'aphélie & la longitude moyenne, jai fuppofé l'excentricité bien connue ; J'ai converti les anomalies vraies en anomalies moyennes , En faifant varier l'aphélie: jufqu'à ce que la différence d'anomalie moyenne fut d'accord avec celle que donne l'intervalle connu des deux temps de conjonétions, en fuivant l'efprit de fa méthode que j'ai expliquée / Mém, 1755, page 207 ). La première idée de cette méthode remonte à Képler; dans la fuite, Manfredi & la Caille s’en font fervis pour trouver le lieu de l'apogée du Soleil, par des obfervations, voifines des apfides; & lon peut s’en fervir encore fans cette con- dition, auffi-tôt que l'équation eft fuppofée connue (Affr. art. 1209 ). Voici un exemple du calcul. Les longitudes héliocen- triques vraies, tirées de l'obfervation , & réduites à l'orbite pour 1782 & 1786, font 120128" 40",& 7131485 2". En Ôtant le lieu de laphélie tiré de mes premières Tables, on a les deux anomalies vraies $f 64 17’ 7", & 10f 294 32 4" qu'il faut réduire en anomalies moyennes. Pour cela ,on peut fe fervin de ma Table d'équation ; en appliquant à chaque anomalie vraie l’anomatie moyenne qui lui convient, de la manière fuivante , & éviter Îles longues opérations que j'avois fuivies dans mon Mémoire de 1755- On voit, crcontre, les équations qui répon- dent aux anomalies vraies; ANOMALIES 3 (sure roNe 4 vraies. 2 on en conclud par de À 5° 5126" 38 fimples parties proportion- À 5. 6, 57. 1] 8. 2. 59. nelles, que celles qui con- Aro. 28. 57. 10 ro viennent aux deux ano- À 10. 29. 40. 33 |13. 40. 33 inalies * Vrites EL TES, ee Sn OL font 81 16/24", & 13443" 48"; d'où il fuit que les anoma: lies moyennes font 5f 14133 31" & 10115448" 16", dont la différence eft 1414 45". C'eftie mouvement d'anomalie moyenne qui devroit être d'accord avec celui des Tables fuppolé exact, fi les équations DES SCIENCES. 275 que nous venons d'employer étoient jufles; mais il fe trouve plus petit que celui des Tables de 6’ 58". Cela prouve que les équations font trop fortes, car la première augmente J'anomalie, & la féconde la diminue; fi on fait les équations plus petites, la première anomalie devenant moindre & la feconde plus grande, le mouvement aug- mentera ; il faut donc diminuer la longitude de laphélie pour chacune des deux ‘obfervations : en faifant deux fois un femblable calcul, on verra bientôt qu'en Ôtant 8! 37" du lieu de l'aphélie, on trouve le mouvement d'accord avec celui des Tables. On fuppofe ici que le mou- vement efl bien connu, & f’erreur ne peut être de con- féqu-nce, parce que l'intervalle des temps n’eft pas tr P long; au refte, j'ai recommencé enfuite tous ces calculs, à mefure que J'ai corrigé les mouvemens tant de Mercure, que de fon aphélie; ceux que je viens d'employer, ne font que pour expliquer ma méthode; il faut même ajouter 2" à l'équation de 1782, à caufe de l'inégalité des fecondes différences. Lorfqu'on a ainfi trouvé le mouvement calculé d'accord avec celui des Tables ; on a les lieux de faphélie ; on les ajoute aux anomalies moyennes, & l'on a les longi- tudes moyennes qui fatisfont aux obfervations : c'eft ain que j'ai trouvé les corrections qu'il faut faire aux époques de imes premières Tables de Mercure. Voici ces corrections pour ; Faphélie & pour la Jongitude LOXGiT. ‘APHÉLIES. moyenne ;, par lefquelles on moyennes voit que le progrès eft à peu- 33 près proportionnel aux inter- s1 valles ; il n'y a que l’aphélie — 0. 46 peur 1740, où il s'en faut de ( 1’; maisle paflage de 1740 ne fut pas obfervé fi exactement que Îes autres. Il étoit néceffaire d'avoir toujours deux paffages enfemble, pour que Îa conclufion füt tirée de deux obfervations très- È Mn ij 276 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE éloignées , comme de 6 fignes /c); mais je n'ai pu faire que quatre comparaifons, parce que nous n'avons que quatre. paflages obfervés dans le nœud defcendant. Le pañlage de 1631, le plus éloigné de tous, devroit être par-là le plus propre à cette détermination; mais, comme il n’a point de correfpondant vers le nœud def- cendant , il ne peut fervir que de confirmation : au refte, il s'accorde aflez bien avec Îes huit autres. En eflet, fup- pofons la conjonction apparente, le 6 Novembre 1631, à 19h 34, fuivant le calcul de M. Caflini /Ælémens d'Affr. page $9 3) ; Halley la donne feulement 2’ plus tard /PAilof. Tranf. abr. tome VI, page 2 5 6 ). Je trouve le lieu du Soleil, compté de léquinoxe moyen 7° 141 41’ 40"; j'ajoute 1/44" pour fuppléer à l'effet des aberrations , & calculant le lieu de Mercure, avec les corrections qui réfultent des huit autres paflages ci - deffus, je trouve feulement 29" de moins. Cette quantité ne pafie pas incertitude de l'ob- fervation elle-même, ainfi l’on peut compter fur les réful- tats que je viens de trouver, comme étant d'accord aufli avec le paflage de 1631, qui eft la plus ancienne des con- jonétions obfervées , & fa première obfervation exaéte qu'on ait faite de cette planète. Les corrections trouvées ci-devant, pour 166r & 1782, donnent 22/ 43" par fiècle, à ôter du mouvement de laphélie qui étoit dans mes ‘Fables, & il fe réduit à 14 34 57", ou 57" par an; de même pour le mouvement de Mercure, il y a 7’ 57" à Ôter de celui des Tables, & ik devient de 2° 144 4 13" par fiècle, ou 2° 1444 20° par mes derniers réfultats. Le mouvement de Paphélie fe réduit à 56”+, en tenant compte de tout, comme on le verra ci-après, à l’occafion des obfervations de 1661 & 1677. M. de la Grange trouve 57", & il trouveroit feulement 56” en ré&luifant à deux {c) Mais j'en aï déduit quatre fois le lieu. de l’aphélie & la longitude moyenne, & ces quatre déterminations rempliflent un intervalle de 125 an5, le plus long qu'il foit poffible de remplir avec de bonnes obfervañions DMEUSH IS NICIAE NUCLE, 8, 277 tiers la mafle de Vénus, comme je crois qu'il faut le faire fuivant ce que j'expliquerai dans un Mémoire , fur la valeur des équations du Soleil. Une diminution de S’ fur le mouvement féculaire, n’influe pas fenfiblement fur la diflance moyenne qu’on en conclud par la règle de Kcpler, & ilne fait pas une unité fur le feptième chiffre du loga- rithme de la diflance de Mercure au Soleil: en effet, le mouveinent total du Soleil en cent ans, eft 129 507 725% fuppofons celui de Mercure 538 101 625", leurs loga- tithmies 4,112$074, & 4,7308643; les deux tiers de la différence , 9,5878221 font le logarithme de Ja diftance moyenne, qui, fuivant mes premières Tables, étoit feule- ment de trois unités plus petit fur fe huitième chiffre. Pour le pafilage de 1786, l'obfervation de M.° Meflier & de Lambre, d'accord à fa même feconde, fur le contact extérieur, 88 30" 56", donnent le fieu de Vaphélie 8° 144 8" 2°, & la fongitude moyenne de Mercure Fongn 25", pour lheure de la conjonction vraie, qui eft arrivée le 3 Mai 17° 8° 47" temps moyen, fuivant M. de Lambre , à 1 134 49" 45" de longitude géocentrique vraie. Les ano- malies vraies en 1782 & 1786, font sf 6124 s", & 10{z0d 40! 50"; les anomalies moyennes 5f 141 3878, & ro! 164 o! 33", dont la différence s' 22/15", eft en effet le mouvement de Mercure ; par rapport à fon aphélie qui devoit avoir lieu entre 1782 & 1786; enfm l'é- poque de Mercure pour 1786 ; fera 21 34 $1' 12", & celle de Faphélie 8 r4d 7! 24. | Le pañlage de 1782, s’accordoit bien mieux avec mes Tables, parce que la longitude moyenne étant trop forte de 1’ 10", & l'équation fouftraétive trop forte, il fe faifoit une compenfation trompeule, & le mouvement héliocen- trique relatif de Mercure étant de 12° 54" par heure, il n’en: réfultoit que 8” 36" fur le temps de la conjonétion; mais: cette erreur même difparut en apparence, parce qu'en. avoit négligé les aberrations, & qu'à cet égard, la conjonétion ‘ apparente devoit arriver 8/ plus tard que ne l'indiquent les. 278 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Tables, fi l'on emploie le lieu apparent du Soleil & le lieu vrai de Mercure, ainfi que je l'expliquerai plus bas. Mais dans le paflage de 1786, l'équation étoit addi- tive & trop forte de 1”49",à caufe de l'erreur fur l'aphélie, la longitude moyenne trop forte de 1° 27"; les deux erreurs fe font accumulées, & nous ont marqué l'erreur dont on ne fe défioit pas affez, par un retard de 40" fur le temps du pañlage obférvé. Pour 1753» les Tables s’accordoient ee parce que ce pañage étoit voifin du temps où javois déterminé l'aphélie, & que ce paffage m'avoit fervi d’ailleurs à déterminer lépoque; mais comme depuis 1753, on n'avoit point vu de pallage dans le nœud defcendant, on n’avoit pu recon- noître la lenteur du mouvement de l’aphélie que le pañlage de 1786 a rendu fi fenfible. Cependant la diminution du mouvement de Faphélie étoit indiquée déjà par les obfervations de 1658 , que M. Méchain avoit calculées, par celles de 1672,1673 & 1633, que j'avois rapportées { Mém, 1766, page $o2 ); enfin par celle de 1776:/ Mém, Acad. 1777, page 1 $ 0 ). Je vis mème que cela s’accordoit avec des obfervations de M. Pigott & de M. d Agelet, faites en 1779 ; aufli j'annonçai que je me préparois à revenir fur cette matière. Enfin le paflage de Mercure fur le Soleil, a levé tous mes doutes. M. Méchain n'ayant point publié les calculs qu'il avoit faits à ma follicitation , fur les obfervations d'Hévélius,! je crois qu'il fera utile de (rs placer ici pour donner une confr- mation du mouvement de l'aphélieque je viens d'établir. < | Haut, de Procyon à 7h 7° 30"... 314 $ 5°. Le 10 No. 1658,au matin, ain" | Haüt, dela Chèvre à 7. 9. 15 ... 41. 43. Pour favoir combien l'horloge s’écartoit du temps vrai, il faut calculer ces deux-hauteurs. -L'afcenfion droite |appar ” rente.de Procyon pource fempé là4 toit 110420" 16”, &i fa déclinaifon apparente 64 0” s $ “boréale, L'afcenfion DilEuSu SI CURE NoCzE 8. 279 droite de fa Chèvre 721 54.17", fa déclinaifon appa- rente 451 33! 13", boréale. On trouve-l'erreur de l'hor- loge .de 8’ 16" par la hauteur de Procyon, & de. 8! 13" par la hauteur de la Chèvres on s’eft arrêté à 8’ à s' que l'on a Ôté de l'heure de toutes les diftances. Voici les afcenfions droites & les déclinaifons des trois étoiles auxquelles Hévélius a comparé Mercure. ASCENSION ‘ : É € AI SOIN. UE] DÉeLInAïSsO! LAIT COPMANRSER A 2194, ,07:,52"|204//59";| 0" B: L'épi de, la Vierge ,|r96.,48. 58 | 19. 22. 2, À. Laqueue du Lion, 6.l172. 55.113 116.28. 34. B, On a tenu compte dans les réductions de ces étoiles, de la nutation, de l’aberration, du‘changement de Fobli- quité de lécliptique, déla variation féculaire de chaque étoile, & de l'inégalité particulière d’Arfturus, La diftance apparente de Mercure à Ardurus, fut ob- fervée de 291 56’ 20"à 6" 47! 45", temps vrai corrigé; la diftance apparente pour le même inftant, fe trouve par mes premières Tables, de 294 55’ 42". Pour corriger Ferreur de 38", il faudroit ajouter 14 28/ 6" à l'aphélie pour ce temps-là. La longitude du Soleil étoit de 71 184 5’ 4"; la longitude géocentrique de Mercure par les Tables 612841 56" 8"; fa latitude 24 20! s7" boréale, ayant égard à l’aberration & àla nutation; fon aphélie 8f ï 144547"; le mouvement horaire géocentrique de Mercure 2’ em longitude, & 6” en latitude, tous deux croiffant; 1a hau- teur apparente de Mercure fur l'horizon 91 17’ 13”; celle de l'étoile 324 52! 50".1Je rapporte ici tous les élémens principaux , afin que l'on puife juger de l'exactitude des réfultats; mais on remarque que les-difiances de Mercure qu'Hévélius mefura ce. jour - là en fe fervant d'Arcturus , 280 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ne font pas très-décifives ; 1.” parce que les variations d'Arclurus ne font peut-être pas aflez connues ; 2.° parce que Mercure étant ce jour-là fort peu éloigné du cercle de latitude d'Arélurus, il faut changer confidérablement la longitude de Mereure , & par conféquent encore plus fon aphélie pour faire varier la diftance d’une petite quan- tité : quelques fecondes d'incertitude dans la déclinaifon de l'étoile, jettent bien foin pour a détermination de J'aphélie de la planète. La diftance apparente de Mercure à fa queue du Lion, fut obfervée de 424 45! 45" à 6" 39! 45", temps vrai corrigé, & la diftance apparente calculée par Îes Tables, n'eft que de 424 43" 38": l'erreur 2’ 7” en moins, fait voir qu'il faudroit augmenter l’aphélie des Tables de 36! 10". La diftance apparente de Mercure à fa même étoile, fut obférvée de 424.46’ 20" à 6h 42' 15°, temps vrai corrigé. La diftance apparente calculée par les Tables cor- rigées d'après le réfultat précédent, fe trouve de 424 46! 1',trop petite encore de 19"; ce qui fait voir qu’il auroit fallu augmenter l’aphélie, & par conféquent ajouter à celui des Tables 41 5”, La diflance de Mercure à J'épi de la Vierge, fut obfervée de 104 46! 20", à 6" 33" 45" temps vrai; la diftance apparente calculée pour le même temps, ne fe trouve que = 1014453", trop petite de 1/27"; ce qui donneroit 17/:18"pour la correétion de l'aphélie. M. Méchain a encore calculé d’autres obfervations de diftances de : Mercure à 'Épi ; il y en a qui s'accordent avec les Tables ; cependant il paroïfloit certain que l'a- phélie devoit être augmenté : ft J'on prend pour cette correction un milieu entre Îles trois derniers réfultats, on wouve 31',au lieu de 21° que donnent les pañlages fur le Soleil ; la différence eft peu fenfible pour des obferva- tions de cette efpèce. Parmi plus de cent obfervations de Mercure que j'avois rapportées DES SCIENCES. 281: rapportées dans mes Éphémérides (tome ‘VIIZ, page xcv & Juivantes SR n'y en avoit que deux où l'erreur pafloit une minute; mais elles excitèrent beaucoup mon attention! J'avois commencé À m'en occuper, & élles me faifoient penfer aufli qu'il faudroit diminue le mouvement de _Taphélie, & fa longitude adtuelle, donnée par mes Tables, En effet, corrigeant ainft laphélie & l'époque, on diminue de r’ l'erreur des Tables qui fe trouvoit' de 8 ES le 31 Mai 1779, fuivant l'obférvation" de M. Pigott, calculée par M. de Lambre.- | On dimiaue aufli l'erreur dans uné obfervation de M. d'Agelet, que je vais rapporter, parce que je n'en avois jamais trouvé qui s'écartât autant du calcul. Lé 3 Juin 1779: à 22h 26! 26" temps moyen, réduit à l'Obferva- toire royal, afcenfion droite 494 167 14", déclinaifon 144 3529" boréale, Iongitude 1 20d 40/ 0"}, latitude 34 4929"; l'erreur des Tables + r’ 33" en longitude, fe réduit à 41" en faifant la correction indiquée par les paf. fages de Mercure. 1 | Or layer avoit aufli reconnu que le mouvement de l'aphélie nétoit que de 56": dans les réfultats qu'il donna après le pañlage de 1753, Comm. Goïting. tome 1; maïs je ne regardois pas cette conclufion, comme bien fûre, parce qu'elle fuppofoit l'excentricité comme dans Halley. Cepen- dant M. Triefnecker a calculé fur ces élémens de Mayer, des tables de Mercure, qui s'accordent bien avec les obfervations. Ephémérides de Vienne, pour 1788. Les obfervations que j'avois faites en 1 7.64, pour déter- miner l'aphélie de Mercure, m'avoient fait juger qu'il étoit 8 à 10 minutes plus avancé que dans Jes tables de Halley ; Je trouve ici7 minutes feulement, mais 2’ ou 3’ devoient échapper à l'efpèce d’obfervations que j'y,employois alors. Les paflages de Mercure font, par leur nature, d'une exaétitude fupérieure. I eft vrai qu'ils ne déterminent l'aphélie qu'en fuppofant l'excentricité bien connue, mais comme l'erreur eft. fenfiblement la même dans tous les Mém, 1786, (À NAN 292 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE pafflages quand on les prend enfemble, & dans les deux nœuds à fa fois, ils n'en donnent pas moins bien le mouvement de Mercure & celui de fon aphélie. A f'égard du lieu de l’aphélie, on va voir que j'ai déterminé l’équa- tion, de manière à n'avoir de ce côté-là aucune incertitude fur le lieu de laphélie. Halley, après le pañlage de 1723, corrigea fes tables de Mercure, imprimées dès 1717, il ajouta 28" à l’épo- que, & augmenta de 20" le mouvement féculaire / Philof. Tranf. 1725, n° 386); i auroit dû ajouter plus de 2’, mais on n'avoit pas encore d’obfervations fuffifantes pour s’en apercevoir. A l'égard du mouvement de l'aphélie, qu'il faifoit de $2"+, il n’y changea rien, n'ayant pour guide alors que le réfultat de Newton, tiré d’une théorie trop imparfaite {Principe Mathém. liv. I, prop. 66, cor. 16 ; & liv. 111, [cholie de la prop. 14). Newton fuppofoit que le mouvement de l’aphélie de Mercure étoit produit par l’ac- tion de Jupiter, & qu'il étoit à celui de l'aphélie de Mars comme les durées de leurs révolutions; mais depuis foixante ans, les obfervations fe font multipliées, les calculs ont été faits plus rigoureufement, & M. de la Grange, dans les Mémoires de Berlin, pour 1782, trouve le mouvement annuel de faphélie de 57" par an, à peu-près comme je viens de le trouver par les paffages fur le Soleil, Ainf, les réfultats que je viens de donner, ne pourront être fufceptibles que de fort petits changemens, & nous ne ferons plus expofés à manquer une obfervation par le défaut de nos Tables. De l'équation de Mercure. Les pañfages de Mercure ne peuvent déterminer le lieu de laphélie, qu'en fuppofant l’excentricité exactement connue; celle-ci ne peut fe déterminer mieux que par les plus grandes digreflions de Mercure obfervées dans les apfides : il eft vrai qu’une feule feconde d’erreur fur l’élon- pis Si C)R'E’N:C: Es : +283 gation, en produit cinq fur la plus grande équation, mais auffi les $” n'en produifent pas deux fur le lieu vu de {a Terre; ainfi je me fuis appliqué à difcuter toutes les obfer- vations que j'ai pu raffembler pour bien déterminer l'équa- tion de l'orbite, & je crois y être parvenu à moins d’une minute près. Voici foixante-quinze M etre vers l'aphélie & le périhélie dans vingt-trois digreflions de Mercure, dont douze vers l’aphélie & onze vers le périhélie. C'eft tout ce que j'ai pu rencontrer parmi les obfervations im- primées jufqu’ici, celles qui font parvenues à ma connoif- fance, & celles que je me fuis procurées. La première des douze digreflions aphélies eft celle que M. le Monnier obferva le 4 Août 1747 (Mém. 1774, page 242, 2$1, Ephém, page 9 5). Mes Tables corrigées pour l'aphélie & pour la longitude, donnent 3 1” d’erreur fur l'élongation, ce qui indique une équation trop forte; mais il y a peu d'obfervations où l’erreur foit f1 confi- dérable. La feconde digreflion eft celle du 19 Août 1759, obfervée par M. Meffier,. & que j'ai calculée { Mém. 1767, page 547) ; elle donne une élongation plus petite feule- ment de 8" que les Tables. La digreffion aphélie de 1767, rapportée par M. le Monnier { Mém. 1774, page 243), donne un réfultat différent, & qui femble indiquer une équation plus grande; elle eft même confirmée par une obfervation de M. Maf- kelyne, du 2 Août, que j'ai calculée; mais la différence n'eft que de 7 à 8 fecondes, ce qui ne feroit qu'une demi- minute fur la plus grande équation. La quatrième digreflion eft celle du 24 Juillet 1774, obfervée par le P. Fiximiliner, à Cremfmunfter, ( Decennium affronomicum , pag. 1 38) ; mes Tables donnent 3 9" de trop pour la longitude. J'aï aufli rapporté deux obfervations faites vers l’aphélie, en 1776: M. de Lambre les a calculées, d’après les obfer- Naï 384 MéÉmoirés DÉ L'ACADÉMIE ROYALE Vations Efpagnoles de ML Fofiño & Varda; elles font trop re ‘de Ia grandé digreflioñn, pour pouvoir en tirer des conféquences fur l'équation, mais l'accord avec més nouveaux élémens, confirmé léur exactitude. L’obfervation du 18 Juillet 1778, par le P. Fiximillner, n’eft pas loin de l'aphélie, mais elle eft trop loin de la digreffion. La cinquième eft celle du 1.” Septembre 1778, obfervée par M. d'Agelet / Éphém. page xcviij ); Vérreur des Tables eft de 34". Les obfervations de M. Pigott, les 4 & $ Septembre, donnent 20 & 33. Pour la fixième, il y a des obfervations des 14, 15 & 16 Août 1779, faites en trois éndroits; fuivant M. Pigott ( Ephëm. page xcvi) , l'erreur éft de 10". Il y a des obfer- vations de M. Darquier, des 14 & 15; enfin j'y ai mis celles dé M. Oriani, des 14, 15 & 16 { Éphétnérides de Milan, 1783, page 203). J'ai refait les calculs des obfer- vations qui difléroïent beaucoup entr’elles dans les com- paraifons de M. Oriani; par ce méyen, il y a pour cette digreflion, quatre obfervations qui s'accordent aflez bien entr'elles, & qui paroiffent indiquer une diminution d’une minute ou un peu plus, dans l’équation de Mércure. La feptième eft de la fin de Juillet 1780 : il y a une obfervation de M. d’Agelet, une de M. Oriani & une de M.Maskelyne; élles s'accordent fort bien avec mes Tables, fans faire aucun changement fenfible à l'excentricité. La huitième eft du 17 Juillet 1781; il y à une obfer- vation de M: Pigott. 7 La neuvième fe réduit à une obfervation de M. Pigott, du 12 O&obre 1781. La dixième eft celle du 26 Septembre 1783, obfervée à Oxford par M. Hornfby, avéc d’excellens inftrumens ; quoiqu'elle foit à 244 d'anomalie, elle mérite d'entrer ici ‘én comparaifon. La onzième eft du mois d'Aoùût 1785, obfervée par M. Darquier, à Touloufe. | La douzième éft celle du mois d’Août 1786, pour rer ie do hui rénie s t EES DES SCIENCES. 285 Taquelle j'avois averti tous les aftronomes dans les papiers publics, & par des lettres particulières; auf j'ai reçu des obfervations de Milan, de Marfeille, de Touloufe, Genève, & Oxford, faites par M de Reggio, de Sylvabelle, Dar- -quier, Mallet & Hornfby;: j'y ai joint une obfervation de moi, & une de M. Meflier à Paris M. Meflier & M. Méchain en ont fait plufieurs à Paris, mais le temps y étoit peu favorable. Quelques-unes de ces obfervations ne me donnoient que des afcenfions droites, mais la hauteur méridienne, obfervée le 10 à Greenwich, de 42949 36", m'a fait voir que la latitude tirée de mes Tables n'excédoit que de 4" celle que donnoit l'obfervation; ainfi j'ai pu emprunter des Tables la latitude de Mercure, pour en conclure la longitude obfervée. Cette digreflion a même été obfervée à Bagdad par M. de Beauchamp, à qui j'avois écrit pour cela; je vais en rapporter une obfervation. Le 27 Juillet, à 7" 23° 23", temps vrai, à Bagdad, ou 4h 35’ 8", à Paris, l'afcenfion droite apparente de Mercure, étoit de 150413" 17”,5, & la déclinaifon apparente, 124 48’ 43"; il a trouvé 4” de moins pour da longitude, que par mes anciennes Tables; ïl fe fert d'un réticule rhomboïde. La première des onze digreffions périhélies que J'ai difcu- tées, eft celle du mois de Septembre 1701, au matin, ob- fervée par la Hire, & que j’avois déjà caleulée { Mém, 1767, page 545) ; M. le Monnier l'a difcutée encore { AMém. 1774, page 244; 1775, pages 482, 487 /: les-obferva- tions du r9 & du 20, donnent une élongation plus grande de 32"ou 42” que les Tables, fuivant mon calcul. M. le Monnier, page 482, dit que l'obfervation du 21, con- firmée par celle du 20, donne pour l’élongation, l'erreur des Tables de Halley, 1° 10"; & page 487, une demi- minute feulement fur da longitude. En partant de Ja lon- ‘gitude donnée par M. le Monnier, je trouve l'erreur de mes Tables — }2", comme on le voit dans la première ligne de la Table fuivante; mais pour le 12 Septembre au matin, 286 MÉMOIRES DE L'ÂCADÉMIE ROYALE tu: on qui, fuivant M. le Monnier, fut ane de 1742545", feroit fuivant mes Tables, de 174 26/ 11", Bi Éreut feront Len fensiconttaire —+- 26". Aufli je n'ai pas mis cette obfervation dans ma Table. La feconde digreflion eft celle de 1753, obfervée par © M. Mefñer, & que j'ai rapportée ( Mém 1767, page 546); je la trouvois déjà d'accord à 1" près avec mes Tables. Suivant M. le qu sr 1774) Page 244), l'élongation étoit de 174 45’ 49" ; & moi je trouve 174 45! 50", la même que par mes notielles Tables. Il eft vrai que M. le Monnier { Meém. 1775, page 482}, donne une minute de plus ; mais je crois que c'eft la première qui eft la bonne, quoique ce foit fur Ia feconde ue M. le Monnier fonde l'accord de cette digreflion avec celle de 17017. En effet, M. le Monnier donne pour Îe temps a du paflage de Mercure, 10° 56 41"2, ce qui fait 154 49” s” pour la différence d’afcenfion droite entre Mercure & le Soleil, & de-là je conclus celle de Mercure, 1674 20/43", plus grande de 33" que celle de M. le Monnier, mais il fait la longitude du Soleil plus petite de 35"; ainfi nous devons avoir la même élongation comme cela fe trouve en effet / Mém, 1767, page 546; à 1774, page 244). Cependant M. le Monnier, dans le volume fuivant, quoiqu'avec le même lieu du Soleil, donne une minute de plus pour lélongation, & je crois que c’eft une faute /page 482 ); il augmente même de 18", page 485, à caufe d’une augmentation fur le lieu du Soleil, mais cela ne doit rien changer à l'élongation, qui eft déterminée diretement, néceflairement & uniquement par le temps vrai du paffage de Mercure, 10h $6! 41"+. Ainfi je m'en tiens à mon premier calcul de cette bvtiont, qui eft arfaitement d'accord avec mes Tables. La troifième digreflion contient des obfervations des 19 & 20 Septembre 1773; l’une fut faite à Cremfmunfter, par le P. Fixlmiliner / Decen. aff. page 1 38), elle danne D'Ers SC EN cCE.Ss, 287 wne longitude plus grande de 7" que les Tables ; l'autre eft une obfervation de Cadix, qui fut faite d’après l’aver- tiflement motivé que j'avois donné dans la Connoiflance des Femps de 1773, fur l’importance de cette digreflion, & l'erreur n’eft que de 2"; M. de Lambre l'a calculée. La latitude obfervée, 47! 43", furpañle celle des Tables de 25”, mais avec un réticule rhomboïde, on ne peut pas ré- pondre des latitudes avec une plus grande précifion. La quatrième eft celle du 3 Mars 1775, obfervée par M. le Monnier { Mém. 1775, page 48 3), avec beaucoup de foin & dans une circonftance très-favorable: elle donne Ja longitude plus grande de 14" que par mes Tables, ce qui fuppofe 1’ 18" à Ôter de Îa plus grande équation; l'erreur n’eft que de 7" en partant de l’élongation donnée par M. le Monnier. L'obfervation de M. Maskelyne ne donne que 3", & l’obfervation de M. Tofño , calculée par M. de Lambre, donne l'erreur de 13" en fens con- traire; ainfi à tout prendre, cette digreflion donne une erreur infenfible. La même année, M. Darquier, à Touloufe, obferva Mercure vers fon périhélie‘ fes obfervations donnent 2a & 24" d'erreur, mais elles font un peu trop loin de Ia plus grande digreflion; je la compterai cependant pour une des onze digreflions périhélies. La fixième eft celle du 1 3 Oétobre 1778, Mercure fut obfervé à Paris par M. d’Agelet,en Angleterre par M. Pigott; les deux obfervations font rapportées dans mes Éphémé- rides, elles diffèrent de 31". M. d’Agelet avoit un plus grand inftrument , & a obfervé la hauteur en même temps que le paflage; les Tables s’écartent de 37" de cette obfer- vation , & de 8” de celles de M. Pigott ; l’une & l’autre donnent une diminution à faire dans l’excentricité. La feptième eft de la fin de Septembre 1779, ou du commencement d'Octobre; il y a cinq jours d’obfervations, deux de M. d'Agelet, & trois de M. Pigott; fur les cinq, il y en a trois, dont le milieu donne environ une minute 288 MÉMoires DE L'ACADÉMIE ROYALE à Ôter de la plus grande équation : je rejette celles du > & du 3, trop difiérentes des trois autres obfervations, qui font aflez d'accord entr’elles. La huitième digreflion périhélie eft du mois de Septembre 1780; il y a cinq obfervations. M. de Lambre a recal- culé les deux obfervations de M. Darquier, il en a calculé une quil a trouvée dans le Journal manufcrit de M. d'Agelet; il s'en efl trouvé deux parmi celles que le P, Fiximillner m'a envoyées, & qui font dans le huitième volume de mes Ephémérides. I y a entre ces cinq obfer- vations, faites en trois pays différens, des différences qui vont à 27°, mais celle du 15$ qui tient prefque le milieu, ne donne qu’une erreur abfolument infenfible, La neuvième, du mois de Mars 1781, fe trouve établie par fix obfervations de M. d’Agelet, que M..de Lambre à calculées; il y a des différences qui vont jufqu'à 39" entre ces obfervations, mais celle du 15, qui tientà peu-près le milieu, ne donne que 5" d'erreur ou 30” d’aug- mentation à faire dans la plus grande équation, quantité qui eft encore infenfible. La dixième fe réduit à une obfervation de M. Pigott, du 31 Août 1781. Enfin, la onzième eft celle du mois de Septembre 1786, ue j'avois également recommandée à mes correfpondans, & qui a été obfervée à Paris, à Marfeille, à Genève, à Oxford & à Greenwich. Le 20 Septembre, à 22" 49/8", Jai trouvé Vafcenfion droite de Mercure par le Soleil, par 6 de l’'Aïgle & par y, qui s’accordoient fort bien, de 1624 42’ 40", avec une lunette acromatique, montée fur l'axe de ma lunette méridienne, au Collége Mazarin; d’où j'ai conclu lalongitude, $f1r4 2 10", plus petite de 19" que par mes Tables corrigées, ce qui donne 1° 2 $” à ôter dé l'équation. En employant la déclinaifon mefurée à Y'Ob- fervatoire royal, de 7d $$’ 209", je ne trouve que 10" pour l'erreur des Tables. Le 21, à 22? 48/ 19”, j'ai eu pour afcenfion droite, $f 164 30’ 16”, & la déclinaifon. à l'Obfervatoire Dress S'érEN CE S 289: l'Obfervatoire a été de 74 51’ 7"; d’où je conclus Ia lon- gitude, sf 11447’ 35", plus petite feulement de 3" que par les Tables. L'erreur feroit de 10” en employant la Jati- tude tirée des Tables. Les hauteurs obfervées à Greenwich le 21 &le27, donnent des latitudes qui s'accordent avec mes Tables à 4" près; ainfi je crois que l’on peut préférer la longitude déduite de l’afcenfion droite par le moyen de Ia latitude tirée des Tables. Voici donc la Table de ces foixante-quinze obfervations, qui forme une colleétion importante pour la théorie de Mercure. Jamais, à beaucoup près, l'on n’avoit conftaté les élémens de cette orbite d’une manière auffi complète & auffi fatisfaifante. J'ai marqué d’abord par un P ou par un À, les digref- fions périhélies & aphélies; j'ai mis enfuite la date des obfervations, réduites en temps moyen, au méridien de Paris, fa longitude apparente déduite de celles du Soleil ou des étoiles comptées de l’équinoxe apparent, & affectées de laberration; enfuite l'erreur de mes premières Tables, ou Îa correétion qu’il faut appliquer à mes calculs pour les accorder avec l’obfervation, & la correction qu'il faudroit faire à la plus grande équation de l'orbite qui étoit dans mes Tables, 23440/49". Ainfi par la première obfervation, il faudroit en ôter 2! 35", on la réduira à 23438’ 14"; mais cette obfervation eft du nombre de celles qui s’écar- tent trop du réfultat moyen. Il y en a quelques-unes où la correction pañle 2’, mais dans {e très-grand nombre, elle eft au-deflous de 2’, & cela fufñit bien pour faire rejeter les autres ; cependant j'ai tout rapporté, pour qu’on puifle dif- cuter encore les obfervations qui paroiflent s’accorder moins avec les autres. Les obfervations feroient probablement encore plus d'accord, fi, quand j'ai fait tous ces calculs, j'avois eu les élémens du Soleil que M. de Lambre vient de calculer, au mois de Mai 1788, & qui ne s’écartent jamais de 10" des obfervations. Mém. 1786, Oo 290 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE Obfervations de Mercure faites aux environs des apfides à des plus grandes digreffions, pour déterminer fon excenrriciré. CHANGEM. Noms DE TEMPS MOYEN LONGITUDE A DES AUTEURS, À PARIS obfervée, l'Équation. Circonflances des Obfervations, P. 1701. 19 Sept. 22. 55. 34| $+ 10. 51. 40 . La Hire, digreffion le 1 5, périhélie le 16. ‘20 Sept. 22. $7. 28| 5. 12. 23. 55 .1747. 4Août, 1. 43. 10! 5+ 8. 57. 4 . M. le Monnier, digreffion le 31 ‘4 Juillet, aphélie le 4 Août. P. 1753. 25 Sept 22, 47. sa] $. 15. 41. 35 |......0 |........0 | M. Meffier, dipr. le 28, pér. le 24. A. 1759. 19 Août, 1 41. 37] S- 22. 58. 43 M. Meffier, dipgr. le 20, pér. le 20. A.1767. 3oJuillet, 1, 50. 36] Se 4.15. 34 : M. le Monnier, digr. le 29, pér. le 1." Août, 2 Août, 1. 56. 32] 5. 6. 45. 25 ? M. Maskelyne. P. 1773. 19 Sept. 18, 26, 12] 5+ 9.43. 14 ï M. Tofño & Varela, à Cadix. 20 Sept. 16: 18. 54| 5. 10. 35. 49 ; le P. Fiximiliner , digr. & pér. le 20. A.1774 24 Juillet, 97. 194 10] 4, 28. 35. 24 : le P. Fiximillner , à 234 d'Ano. < digreffion le 21. P. 1775. 27 Févr. 1. 18. 311. 23. 55. 32 M. Maskelyne. 3 Mars, 1. 14. 35| © oo. 10. 48 : M. le Monnier, digr. le. pér. le 3. 6 Mars, 7. 1. 43] 0. 4. 14 16 — MS Tofiño & Varela. 23 Août, 23. o. 27| 4. 14 6: 9 + [M. Darquier, dior.le 18, pér.le 25. 27 Août, 23. 11. 40] 4. 20. 41. 2 M. Darquier, trop loin de la digr. À, 1776. 22 Sept. 62 1. ar] 6. 20. 5.17 : M. Tofño & Varela. 23 Sept. 6, 21. 9| 6. 21. 32. so 1 Aphéliele 24, digr. le ro O&obre. P. 1777: 18 Juillet, 14, 50: 27] 3. 7. 5. 39 le P. Fiximillner, digreffion le 14. aphélie le 30, \ 31Juillet, 15, 27. 39| 3° 29. 37. 13 23 Août, 1: 30, 9| 5. 24. 8. 44 M. d'Agelet, AaT778. 4 19cpt. 11.134 306-005-0350 013 ; M. d'Agelet a 1 14 d'anomalie, 4 Sept. 1. 56. 33| 6. 8. 50. 20 3 M. Pigett. 5 Sept. 1. 56. o| 6. 9. 50. 20 L M. Pigott, a 274 d'anom. digr. le $. P. 1778. 12 Oûtob. 22. 44. 56| 6 2. 56) 13 : M. d'Agelet, digr.le 16, pér. le 12. 230 7e Vo] Ge 2057 106 5 M. Pigott. M, Oriani, à Milan, À. 1779. 14 Août, 1.16, 31 a . Co - » Le) » = DES SCIENCES. Suite des Obfervarions, à c. TEMPS MOYEN LONGITUDE CHANGEM. CORRECT. obfervée. 291 Noms DES AUTEURS, Circonftances des Obfervations. *1779: 14 Août. 1. 47. 34] 5. 18. 21. 47 _— 19 | — 1. 42 15 12,16:1301 5. 19e 28. 47 + 7 + 0. 37 | 1.143127) Se 19» 30. 13 + 16 + 1. 26 = 2. 6.40] 5e 19. 30, 52 — 10 — 0e 53 16 Août, 1. 16. 17] $- 20. 34 17 — 12 | — 1 1 P. 1779. 29 Sept. 22. 46. 22| 5. 19. 13. 11 — 16 | — 1.21 1 Oétob. 22. 46. 43| 5. 21. 19. 8 —.$ — 0.25 2 O&ob. 23. 9.51] 5.22. 32° 11 — 50 |.........: 3 O&tob. 23. 10, 48| 5. 23° 51. 33 + 23 + 10 57 4 Oëtob. 23. 12. 15] 5. 25. 14. o | — 11 — 0. 56 A. 1780. 29Juillet, 2. o.28| $. 4. S.u1 — 1j — 1: 3} 3OrRnS 1. Sen ON Se 15e 116.155 À 115 | os 31 31 1. 23. 2| 5. 6. 4. 46 — 2 — 0. 9 P. 1780. 12 Sept.. 22. 53. 18| 5+ 3. 18. 3 + 10 + 0, 50 21: 49: 53| S- 3° 18, 5 + 25 + 1 42 13 Sept. 16. 20. 40| 5. 4 1. 38 | — 8. | — 0. 40 15 22. $ÿe 13| $+ 6. 41. $6 + 4 + 0:23 16 16. 25, 19] Se 7e 39. 43 — 9 — 0. 4$ AP. 1781. 7 Mars, 1. 3-46] o. 1: 46. 14 | — 29 |......... 10 1. 9. 28| 0. 6.49. 9 | — 16 + 1, 41 13 1. 12. 49] o. 11. 132 3 | — 15 | + 1.35 14 1, 13e 19| 0. 12. 30, 31 ROME HMS 15 1, 13: 24] O. 13. 41. 11 À 3 04 D | —+ 0: 30 « 16 14 13. 9| 0. 1445.49 | + 3 — 0. 18 NA. 1781- 17luillet, 2. : 4. 40| 4. 21. 32. 14 | — 28° | — 2. s AP. 1781. 31 Août, 23. 8. 5o| 4. 22. 6, 21 — 30 | — 2. 58 A.1781. 12 O&tob. 0.49. 57| 7. 2. 56. 43 | — 20 | — 2. 45 A. 1783. 26,Sept. : 1.32. 44| 6. 27. 344 Su — 14 |... Dont A.1785. 28 Août, 14 41e 5| 6 2.38. 28 | + 17 |..... U'$e NA. 1786. 28 Juillet, 1, 40. 14l 52 29. G ss | — 3 |......... M. Darquier. M. Oriani. M. Darquier. M. Pigott. M. Oriani, aph. le 16, digr. le 18, M. d'Agelet, à l'École Militaire, dig. & pér. le 30. M. d'Agelet, M. Pigott. M. Pigott. M. Pigott. M. Maskelyne. M. d'Agelet, digrcffion le 31, aph, Île 2 Août. M. Oriani, à Milan, M. Darquier, M. d'Agelet. le P. Fiximillner, dior. le 13, M. Darquier , périhélie le 16, le P. Fiximiliner. + | M. d'A gelet; trop loin de Ja digr. périhélie Je 10. M. d'Agelet. M. d'Agelet. tient le milieu entre les 5 dernières. digr. le 16 à 244 d’anomalie. M. Pigott, à 111 184 d’anomalie. M. Pigott. M. Pigott., à r1f 14d d'anom. trop loin de la digreffion. M. Horniby , à 2 54 d'anomalie, M. Darquier , à 184 d'anomalie, digr. le 28. moi, 10f 54 d'anomalie, ï 292 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE Juire des Olfervarions | àrc. TEMPS MOYEN |Loncirupe CHANGEM- | Noms DES AUTEURS. u ; CORRECT. de ci a à j A UP AURLIESS obfervée. l'Équation, irconftances des Obfervations. HA. 1786. 5 Août, 2. 1. 31| s. 9. 48. 54 M. Hornfby , à Oxford, 7 Août, : 1. 46. 9| 5. 12. 7. 45 M. Reggio , à Milan. 8Août, 1. 32. 9 EME LEE 11 M. Mallet, à Genève, LM SL OM A RTL € NL? A M. Darquier. 9 Août, 1. 30. 28| 5, 14. 17. 6 — M. Reggio, à Milan. 10 2. 2$: 34] $. 15e 21. à — M. Meffier, aph. le 10, digr. fe 11. 1. 50. 28 $« 15: 14. 20 — M. Darquier. tr Août, 1. 41. 59| 5. 16. 17. 46 — M. Reggio, à Milan, 2. 0. 21| $. 16. 18. 28 | — M. Hornfby. 12 1. 40, 26| 5. 17. 13. 26 — M. Reggio. dP. 18 Sept. 22. 40. 3| 5. 9. 58. 38 | — M. de Sylvabelle, à Marfeille. 20 22. $8. 19| $. 11. 2. 37 | — M. Maskelyne. 22: 49», 18] $. 11. 2. 20 | — moi, 21 22. 48, 19| $. 11. 47 35 | — moi. 21 23e 2. 30| S. 11. 47. 55 _— M. Hornfby. 22 23° 2. 12| $. 12. 41. 20 _— M. Hornfby , périhélie le 23. 22. 33. 19| $. 12. 4e. 22 _— M. Mallet à Genève, dipr. le 24. 22. 36. $o| $. 12. 40. 40 | + M. Bernard , à Marfcille. SE 70 ES ..... M. Maskelyne. 26 Sept. 22, 59. 56 J'ai pris le milieu entre ces différentes digreflions, en omettant celles qui s’écartent trop des autres; il en a réfulté une diminution d'environ 30" à faire à la plus grande équation, qui dans mes Tables étoit de 23440’ 49". Cette quantité eft infenfible fur les plus grandes digreflions, puif- qu'elle ne produit que $ à 6” d'erreur. Les digrefhions de 1786, obfervées encore plus exactement que les autres, m'ont donné cette correction d'environ so”; en forte que je m'en tiens à 234 40’ o"; & c’eft fur cette quantité que M. de Lambre a calculé la Table des équations & des DES SCIENCES, 293 diflances de Mercure au Soleil, qui eft dans /a Connoiffance des Témps de 1789. Quand je réduifois l'équation à 23% 40 20", je trouvois qu'il falloit ajouter 35" au lieu de l'aphélie que j'avois trouvé par les paflages fur le Soleil, & 5” aux longitudes moyennes de Mercure. C’eft ainfi que je l'ai fait dans les Tables qui font dans la Connoiffance des Temps ; en la faifant de 23440", il faudra ajouter encore 24" à l'aphélie, & 2. aux longitudes moyennes; mais le mouvement reftera tou- jours le même, parce que Ja diminution de l'équation influe à-peu-près également fur les quatre comparaifons que j'ai faites des huit paflages fur le Soleil. On voit par-là pourquoi lexcentricité déduite des pañages de Mercure {Mém. de x 767, page $45) approchoit beaucoup de celle que je trouve aduellemernt par un plus grand nombre d’obfervations : c’eft que vers ce temps-là j'avois déterminé affezexaétementie lieu de l'aphélie par mes obfervations faites fur es plus grandes digreflions dans les moyennes diftances. Les digreflions qui donnent une diminution de 2 à 3’ pour l'équation, font celle de 1701, fur faquelle il ya du doute comme je J'ai expliqué ; celle de 1747, faite - avec de bien petits inflrumens: celle d'Août 1775, trop loin de la digreflion, & celle de Septembre 1778 trop loin de l’aphélie. Les autres donnent des différences qui font peu fenfibles, & elles font contredites par des obfer- vations également décifives, qui donnéroient une augmen- tation à faire dans l'équation, comme l'obfervation de 1 767, & celle du 3 Mars 1 775 à faites par M. le Monnier ; celles du 30 Juillet 1780 & du 15 Mars 1781, par M. d'Agelet; toutes les quatre avec de grands & de bons inftrumens. Les digreffions de 1753: 1759, 1780, ne donnent pour ainfi dire aucune correction, On ne doit pas être bien, étonné de trouver des diffé. rences. de 30" entre différentes obfervations » Comme entre celles qui font du même jour, mais faites en des lieux 294 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyaLs différens, où dans des jours confécutifs. Les erreurs fur les lieux du Soleil & des étoiles, celles qui font inévitables dans chacune des deux obfervations, ne füt-ce que d’une demi-feconde de temps, fufhfent bien pour produire ces différences. Cependant, en choïfiflant les réfultats qui font les plus cohérens entre eux, on trouve de quoi juger aflez bien que la plus grande équation de Mercure ne diffère guère de 234 40’, & que celle de Halley, 234 422 eft certainement trop forte. M. le Monnier donne, pour l’excentricité, deux réfultats différens { Mém. de 1775, pages 286 & 486) ; dans l'une l'équation feroit de 49" plus petite que a mienne; & c’eft en employant lobfervation de 1767, qui s'accorde avec beau- coup d’autres. Dans l'autre réfultat, M. le Monnier trouve une diminution de 3” 19" par les obfervations de 1747 & 1775 ; mais l’obfervation de 1747, donne une correc- tion des Tables de 31”, c'eft-à-dire plus grande que Ia plupart des autres; aufir elle fournit un réfultat extrême auquel on ne doit pas donner la préférence. Le premier réfultat de M. 1e Monnier me paroït donc préférable, & c'eft celui qui s'accorde avec les miens, ce qui me fournit une confirmation. Si l’on confidère féparément Îes obfervations aphélies & périhélies, on trouve par les prémières la correction d'une minute, & par les autres, de 10” feulement. Dans les deux dernières digreffions, on trouve $ $" pour l'aphélie, & 30” pour le périhélie; cela fembleroit indiquer que la diftance moyenne qui eft déduite de la règle de Képler, eft un peu trop grande; c’eft ce réfultat que fembloïent donner aufli les obfervations de Mars dans la quadrature du mois de Février 1786. Cette différence eft trop petite pour pouvoir la diflinguer avec certitude au milieu des inégalités d'obfervations ; cependant, je n’ai pas voulu négliger de propofer ce doute qui mérite bien d’être éclaircir. Les quan- tités de 1” & de 10" produiroïient environ 12" &t 2" d'er- reur fur les élongations de Mercure, aphélie & périhélie; DE S :S$ CIE N CE Ss. 295$ il y auroit 5” à ôter pour la diftance moyenne, & 7" pour l'excentricité, ce qui feroit 35" à Ôter de la plus grande équation ; il y auroit donc 2,2 à ôter de Ia diftance moyenne qui, dans mes Tables, eft 38710, & 25 du logarithme de la diftance moyenne, ou de 0,587822. L'équation étant fuppofée 2 34 40! 0”, l'excentricité au lieu d'être 7960 fera 79554; car, dix parties de l’excentricité répondent à 1” 47 d'équation. La petite incertitude qui nous refte fera bientôt levée par de nouvelles obfervations ; & pour que les aftronomes foient avertis à l'avenir des digreffions qu'il importe le plus d’obferver, je vais marquer ici les temps où elles arrivent vers les apfides, avec Ia longitude de Mercure pour ces temps-là. LONGIT. | DIGRESs. PASSAGES. Mercure, Aphélie paffant le matin,] 1.7 Avril | 1 144 274 52] 1h 39’ avant midi. Aphélie le Loir. . à 2 see ets. à « *.1 9 Août. ÿ+ 14 | 27. 3o | 1. 42 après. Périhélie le matin......, : + 14 17: 35 | 1. savant. 18. 6 | 1. 6 après. La première & la dernière arriveront du moins à- peu- près en 1789, & la deuxième & Ia troifième ont eu lieu cette année , en 1786, aflez exactement, comme on la vu ci-devant. Aiïnfi, en général, quand on verra Mercure pafñler au méridien, le matin vers le 1.” Avril, ayant r1f 144 de longitude , ce fera une longitude aphélie importante à obferver, & ainfi des autres ; quelques jours'avant ou après, les obfervations font à-peu-près également importantes, If y a quatre-vingt-fept digreflions dans la révolution de treize ans, qui ramène Mercure à-peu-près aux mêmes con- figurations avec le Soleil; & fur les quatre-vingt-fept, il y en a à peine douze qui foient près des apfides : ainfr celles de 1789 font très-dignes d'attention, & je les ai annoncées avec foin à tous les aftronomes qui ont d'allez grands inftrumens pour pouvoir faire ces obfervations rares &difficiles. ” 296 MÉMOIRES DÉ L'ACADÉMIE ROYALE Les digreflions propres à déterminer l’aphélie , font beaucoup plus fréquentes, ainfi on pourra s'aflurer de cet élément; alors les pañlages de Mercure fur le Soleil, ferviront à connoiïre mieux l'excentricité, & remplaceront les di- greflions aphélies & périhélies , qui font trop rares. L’aberration de Mercure dans ces digreflions, eft à-peu- près égale à celle du Soleil; ainfi l’on ne doit pas employer l'une fans l'autre ; mais dans tous mes calculs, je les ai em- ployées toutes deux. Quand jufqu'ici, les aflronomes appli- quoient l'aberration de Mercure, en ne tenant pas compte de celle du Soleil, & que l'aphélie étoit à l'occident du Soleil, ils trouvoient les digreflions de Mercure, par rapport au point apparent, plus occidental de 20" que le vrai centre du Soleil, autour duquel Mercure fait fa révolu- tion; ainfi on trouvoit une excentricité trop petite, & l'équation d'environ 2" moindre que la véritable. C'étoit à la vérité le contraire, quand l'aphélie étoit à lorient ; mais on n'avoit pas afflez d’obfervations de cette efpèce pour-que la compenfation püt fe faire. Ainfi il eft néceffaire d'augmenter de 20” le lieu du Soleil qui eft dans nos Tables, lorfqu’on calcule le lieu de Mercure vu de la Terre. L’aberration du Soleil produit encore une plus grande erreur pour Vénus; elle peut aller jufqu’à 1' 12" fur la longitude géocentrique de Vénus. Si l'on pouvoit négliger les deux aberrations dans Îes plus grandes digreflions de Mercure, parce qu’elles font prefque égales, il n'en feroit pas de même dans les con- jonétions; car les aberrations de Mercure & du Soleil différent de 30” dans les conjonélions fupérieures, & elles font de fignes contraires dans les conjonétions inférieures ; aufli en ai-je tenu compte dans la T'able des paflages fur le Soleil, que j'ai employée dans ce Mémoire. La différence eft confidérable dans ces pañlages; car fi l'on fuppofe Ia conjonétion vraie, en 1786, à 17" 8’ 47", temps moyen, à 1f 134 49! 45” de longitude vraie, les Tables qui donnent le lieu apparent du Soleil de 1 134 49° DES SCIENCES. 297 49" 10", donneroient pour fa conjonétion , 17" 4! 42" feulement; mais en employant Îes deux aberrations, on aura la conjonétion apparente, 17 1539", & 1134 40! 42" pour le lieu apparent du Soleil & de Mercure. Ainfi l’on trouveroit pour Îe temps de Ia conjonction obfervée, 10’ s 5” de plus que par les Tables fuppofées exactes, mais dans lefquelles on emploiroit, comme on a coutume de faire, Îe lieu apparent du Soleil, & le lieu vrai de Mercure; c'eft-à-dire, que les paflages de Mercure fur le Soleil, retarderoient de 10’ 55” {ur les Tables, fans qu'il y eût aucun défaut dans celles-ci, par le feul eflet des aberrations, & quoiqu'il n’y eût que 3" de différence pour le lieu de la conjonction. Ce retard eft de 8’ 4" de temps, dans Îe paflage de 1782, voilà pourquoi mes Tables qui auroient donné Ja conjonction 8° 36" trop tard, ne paroïffoient retarder que de quelques fecondes de temps ; car la conjonction annoncée d’après mes Tables, dans mes phémérides, pour 4" 4 3", auroit dû s’annoncer pour 4° 12/ 7" à caufe des aberrations ; mais on l’a obfervée à 44" 15"ou7! 52" plus tôt, & j'ai remarqué ci-deflus qu’elle devoit arriver 8’ 36" plus tôt que par les Tables, à caufe de l'erreur fur laphélie & les époques : c’eft ainfi que les deux erreurs fe compensèrent , & augmentèrent notre illufion. De-là ïf fuit que, dans la Table-des conjonétions de Mercure obfervées, fi l’on conferve Îes temps qui ont été déterminés par obfervation, il faut ajouter 1’ 44" aux lon- gitudes héliocentriques, dans 1e mois de Novembre, & 54 dans le mois de Mai. A l'égard de la latitude, il faut ôter 4",6 dans les premiers, &-ajouter 3",3 dans les autres, en fuppofant la latitude boréale; c'eft Je contraire fi elle eft auftrale, On trouve au fujet de cette aberration, une difficulté de M. le Monnier / Mém. 1782, page 649, ligne 17°), On doit négliger, dit-il, dans cette recherche , la différence des aberrations du Soleil &r de Mercure, Puifqu'on n'aperçois en effet aucun Tayon venant de cette planète. Mém. 1786. Pp 298 MÉMOIRES DE L’'ACADÉMIE ROYALE Cette difficulté que M. le Monnier a développée ver- balement à l’Académie, le 12 de Juillet 1786, vient de: ce qu'il confidère le rayon qui rafe le bord de Mercure, comme s'il ne nous faifoit apercevoir qu’une portion du Soleil; mais ce rayon folaire appartient aufli à Mercure, tout comme Île rayon lumineux qui partiroit de Mercure même fi cette planète étoit éclairée. En eflet, on ne peut dire que Mercure éclairé & Mercure obfcur, paroîtroient en deux endroits différens : or Mercure lumineux auroit une aberration de 7", à raifon de fon mouvement, pendant le temps que fa lumière met à venir de cette planète juf- qu'à nous; donc Mercure obfcur doit avoir la même aberration. Les rayons qui ont pañié tout autour de fon difque, font ceux qui nous font voir la place où Mercure étoit quand ces rayons ont paflé fur fes bords. Le rayon qui touche Mercure, pour venir à notre œil, fait pour le point du Soleil d’où il eft parti, une aberration de 20", & il fait par conféquent, fur le bord de Mercure qu'il a touché, une aberration de 7”. L'on ne peut pas dire que nous voyons le Soleil, & que nous n'apercevons point Mercure; car nous voyons tous les points du ciel qui environnent Mercure, & cela par des rayons qui ont touché Mercure, & qui, par cela même, font des rayons de Mercure; nous voyons les points du ciel où Mercure n’eft pas, mais qui environnent l'endroit où il étoit, quand ces rayons ont paflé tout autour de lui; ces rayons nous font voir un vide, mais ce vide étant produit par Mercure, ne peut paroître qu'à l'endroit où paroitroit cette planète, où elle étoit quand Îles rayons qui laïffent ce vide ont paflé à l'endroit où le vide s’eft formé. I eft donc certain qu’il faut tenir compte de deux aberrations qui font en fens contraire, & dont la fomme fait que la conjonction apparente arrive 8" plus tard que la conjonétion vraie. DES ScrENCEs, 299 Des latitudes de Mercure. Après avoir difcuté de nouveau les latitudes de Mercure, je ne vois prefque rien à changer dans mes Tables. M. de Lambre a calculé trente-fept obfervations faites par M. d'Agelet, avec le grand mural de l'École Militaire, entre 1778 & 1781 ( Éphém. tom, V111, Mém. 1784, Page 74) : l'erreur eft infenfible: & comme elles font faïtes avec le plus grand & Îe meilleur inftrument qu'on ait employé à ces fortes d’obfervations, elles décident la queftion. Voici les plus grandes latitudes obfervées ;: qu'il y ait parmi les trente-fept que M. de Lambre a calculées fur mes Tables, avec l'erreur de ces mêmes Tables, ou la correction qu'il faut y appliquer pour accorder les Tables avec les obfer- vations. CORRECTIONS & LATITUDES. des ! Tables. É 1779. 14 Avril. : 1780, om BR D D Om ha La bd cou 28 52 ae jé 2 2. 2 2: 2e 2. SN SN ASE mi tEHHHEIEE) Ces erreurs étant infenfibles, je ne changerai rien à l'in- clinaifon qui, dans mes Tables, eft de 740! 0! Mayer la failoit de 10" plus forte. { Comment, Gott, t. 111). Ppi 300 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Pour le lieu du nœud, il a été vérifié cette année par la diflance du bord boréal de Mercure à celui du Soleil, obfervée à Upfal par M. Profperin, de 4’ 24". Suppofant le demi-diamètre du Foleil, 15’ 52" +, celui de Mercure 6"+ & l'effet de la parallaxe 6" +, je trouve que la plus courte diflance a été 11! 29", & la latitude vraie en conjonétion vraie, 11” 42°, où 2" de moins que par mes Tables, M. Inochodzow, habile aflronome de Péterfbourg, y a obfervé les deux contacts intérieurs: M. de Lambre en a conclu la plus courte diftance 11° 21", ce qui donne pour l'erreur géocentrique des ‘Tables 2’ 43", comme par fobfervation de M. Profperin fur a plus courte diftance comparée avec celle de la fortie, par M. de Lambre:; il trouve 17" pour l'erreur en latitude qui fe réduit à 1”, quand on corrive la longitude, ce qui prouve qu'il n'y avoit prefque rien à changer fur le lieu du nœud qui fe trouvoit dans mes premières Tables, En 1782, j'ai trouvé la latitude vraie par obfervation 1 5’ s2',les Tables donnent 1 s’43" pour le moment de la con- jonélion vraie, c’eft 9" de moins : ces erreurs font peu fenfi- bles , mais fi l'on veuty avoir. égard, on trouvera qu'elles donnent à peu-près 1/30" à ôter du lieu du nœud vers 1784. Pour déterminer le mouvement du nœud, je n'ai pas trouvé d'obfervation plus ancienne & plus exacte, que le paflage de Mercure obfervé à l'ile de Sainte-Hélène pax Halley, le 7 Novembre 1677, imprimée en 1679, à la fuite de fon Catalogue des étoiles auftrales. Cette obfer- vation n'avoit jamais été bien calculée; Halley n'en avoit tiré lui-même qu'un très-mauvais parti; Caflini avoit mieux fait dans fes Æléimens d'affronomie ; mais n’avoit pu em- ployer les aberrations, les parallaxes , es mouvemens horaires, les diamètres & l'irradiation, tels que nous les connoiffons aujourd'hui; c’eft ce que j'ai fait de la manière fuivante. Les contads intérieurs furent obfervés par Halley, à oh 27 30“, & 2h 40! 8"; la différence des demi-dia- mètres , 16” 3",7, doit être diminuée de 2",4 pour l'entrée DES SCIENCES. 301 & de 2”,1, pour la fortie, à raifon de a parallaxe ; ke mouvement de Mercure fur fon orbite relative, dans cet intervalle de temps, eft 30’ 53,8; d’où je conclus a conjondtion vraie à o" 18/ 7", temps moyen, à Paris; les longitudes vraies comptées de l'équinoxe moyen ; 7! 1 54 44'17",& lalatitude vraie, 4! 23",plus petite de s” que par mes Tables, ce qui donne 1/29" à ajouter au nœud; & comme J'ai trouvé 1’ 30" à Ôter pour 1784, cela diminue de 1”,7, le mouvement annuel du nœud; ainfi je le fup- poferai de 43”,3, ou 19 12° 10" par fiècle. M. de a Grange trouve 41",3, & il trouveroit 43" + en diminuant Ja mafle de Vénus d'un tiers : Halley nous dit que l'inter- valle de temps lui paroït très-exact: or il faudroit $“ d'erreur pour produire 1" fur la latitude, ce qui en feroit 18” fur le nœud, quantité dont il n’eft pas poflible de répondre. Cette obfervation de 1677, m'a donné occafion de recalculer également celle de 1661, faite par Hévélius ; elle eft rapportée en détail dans fon ouvrage, intitulé : Mercurius in fole vifus, &c. 1662 ,p. 69, y donne fept fois la diftance de Mercure à l'extrémité de la corde parcourue fur le Soieil, qu'il fuppofe divifée en cinq cents parties ; je rapporte ici les temps & les diftances, & je vais chercher par chacune le milieu du paffage. Si Hévélius nous eût indiqué la manière dont il marqua la pofition de Mercure fur fon image folaire, nous pourrions ÉTemps vrar.| Disr. | Mine. y appliquer la réfraétion & la parallaxe; mais il ne donne que |3 les diftances ci-jointes: au refte, #+ chacune des parties faifant pref- 5 que une minute de temps, il f5* 6e20rl183 ha 5 5 h 4° o” ss 6 1° SI 26110 5138 8: 9 0.35 | 17 $. 2H 77} feroit inutile d'employer la pa- N5* "5: 15} 195 PAS rallaxe qui ne faifoit pas a’ moitié d'une partie. FRS SIT [333 Senna Dans {a dernière obfervation, Hévélius devoit voir le diamètre du Soleil fenfiblement 302 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE accourci par la réfraction; mais probablement, il en a tenu compte en obfervant la diftance de Mercure au bord infé- rieur du Soleil. Cela paroïît par le réfultat de cette obfer- vation qui s'accorde aflez bien avec les autres, & qui fans cela, en différeroit beaucoup. La première des fept obfervations eft la feule qui s’écarte beaucoup des autres , & je ne l'ai point fait entrer dans mon réfultat, J'ai trotivés par un cacul rigoureux, que Ja der, corde étoit 15” 14,1 & he ‘elle étoit parcourue en 3° 48’ 1°. Hévélius trouvoit 3} 48’; j'en ai conclu pour chaque obus vation l'intervalle de temps compris jufqu'au milieu du paf- fage, & j'ai fept fois le milieu comme dans la table ci-detius. C'eft-là le moyen de tirer parti de toutes les obfervations pour en conclure avec plus de certitude le moment impor- tant qui eft ici la do an 3 le re fe trouve par un terme moyen 6" 7! 3", j'en Ôte 11” 59" pour avoir la con- jonction obfervée, 6! $ 5" pour avoir la conjonction vraie, à raifon des deux aberrations du Soleil & de Mercure, 3! 37" pour léquation du temps, & 1 s' 15" pour la différence des méridiens , il refte 4? 39’ 7" pour le temps moÿen de la conjonétion vraie réduità Paris; la longitude vraie du Soleil, comptée de l’équinoxe moyen, étoit alors NRURE 33 ! 28", Suivant les Tables, celle de Mercure eft plus petite de 36", d’après mes nouveaux réfultats. Si lon emploie es pañlages de 1661 & 1667 ainfr corrigés, pour les calculs qui font au commencement de ce Mémoire, on trouve qu'il faut ôter 15" de Îa longitude moyenne de Mercure, -& ajouter 1” 11” à celle de l’aphélie pour 1669, qui eft l’année intermédiaire entre 1661 & 1677 ; mais en recommiençant des calculs , j'ai trouvé 14" à Oter des époques en 1782, & 9" à ajouter à l’aphélie; _ par-là, le mouvement féculaire de Mercure refleroit le ° même, & celui de eu feroit de 74"; ainfi on pour- roit le réduire à rd 33/45", ou 56 # par année. Le pañage de 1661 n ‘et pas fi propre à déterminer Er: cuISNCAL 'E. No C: E:s. 303 le nœud; mais on voit qu'il s'accorde très-bien avec ma détermination, puifque je trouve exactement la durée qu'Hévélius avoit déduite de fon obfervation. Le lieu du nœud dans les Tables de Halley, efttrop avancé de 5’; & cette erreur ira toujours en croiflant, parce qu'il donue au nœud un mouvement trop fort de 11° 40" par fiècle. Ainfi, à tous égards, il eft bien prouvé que mes Tables de Mercure, font préférables à celles de Halley , même fans les corrections des moyens mouvemens qui ont fait l’objet principal de ce Mémoire. La révolution de Mercure , en fuppofant fon mouve- ment féculaire 2{ 144 4 20", fe trouve de 87) 23° 14! 32",67, & par rapport aux étoiles 87i23° 15’ 43",64. Il me refte à dire un mot du diamètre de Mercure : il n'y a pas de meilleur moyen de le trouver que la durée du temps qu'il emploie à fortir du Soleil; maïs cette obfervation eft délicate , & il y a eu cette année de grandes différences entre les obfervations ; elles vont même depuis 3 o", jufqu'à 4! 41". En prenant Îe milieu entre une douzaine d’obferva- tions, je trouve 4' 25" pour cette durée; il devoit y avoir 4’ 28",en fuppofant 6”,9 pour le diamètre de Mercure vu à la diflance moyenne du Soleil, comme je l'avois établi, (Mém. 1756, page 264 ): ainfi je ne vois rien à changer pour cet article, à mes déterminations précédentes. Les élémens que je viens de trouver , ont formé mes nouvelles Tables qui font dans la Connoiffance des temps de 1789, & qui entreront dans la troifième édition de mon Aftrono- mie. Je vais m'en fervir pour annoncer le paffage de 1799. Celui-ci fera vu complètement à Paris, & cela n’eft jamais arrivé dans le nœud defcendant ; car, en 1661, on ne vit que l'entrée; en 1753 & 1786, on n'a vu que la fortie, & l'on ne verra pas enfuite de paflage fur le Soleil dans le nœud defcendant, avant 1832. Le 7 Mai 1799 , conjonétion vraie à 1° 10’ 50" de temps vrai, dans 1° 164 54’ 11” de longitude vraie; con- jonction apparente à 1° 17! 38" : la latitude apparente, 304 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE c'eft-è-dire, diminuée de l'aberration, 3",3 fera s’ 371343 La plus courte diftance appa’ente $” 3 1",7 en fuivant pour le nœud mes premières ‘Tables : mouvement horaire de Mercure vu du Soleil fur l'orbite 7! 17",7 , {ur l’écliptique 7'14",4 ; mouvement du Soleil 2!24",9 ; différence hélio- centrique 4! 49,5; en latitude 5354: inclinaifon de l'orbite 101 26/; mouvement relatif vu de Ja Terre fur l’éclip- tique 3’ 55",9 ; en latitude 43",5 ; fur l'orbite relative 3" 59",9 ; diftance de Mercure au Soleilo,45 3 $s 1 , à la Terre 0,5 5 646; milieu du paffage 1h2/21/;entrée du centre de Mercure 9" 19’ 59", fortie 4h 44’ 43" temps vrai vu du centre de la Terre. Je fuppofe le demi-diamètre du Soleil 15/49", c'eft-à-dire, diminué de 3" comme je l'ai ex- pliqué { Mém. 1770, page 403 ). Le demi - diamètre de Mercure emploira 1” 41° à entrer & à fortir, en le fup- pofant de 6”,3 , comme dans mon Affronomie. J'ai calculé de même fur mes élémens, tous Jes paflages de Mercure jufqu'à la fin du fiècle prochain , pour le nœud defcendant ; ils feront dans la troifième édition de mon Affronomie, que je prépare actuellement. Je terminerai ce Mémoire par un recueil d'obfervations faites à Paris, à Cadix & à Oxford , avec de très - bons inftrumens & très- propres à vérifier mes nouvelles déter- minations. On verra dans les premières la comparaifon des ‘Tables de Halley avec les miennes , & avec les Tables que j'avois publiées dans mon Affronomie, & l'on jugera mieux de l'avantage des nouvelles qui font dans la Con- noifflance des Temps de 1 789. Je rapporterai de même des obfervations faites en Pologne, d'après l'invitation preflante que j'avois faite à tous les aftronomes munis d’affez bons inflrumens; enfin celles de M. de Beauchamp, Vicaire général de Babylone, qui vient de faire conftruire un Obfervatoire à Bagdad, & dont le zèle nous tient lieu aujourd’hui de celui des anciens Chaldéens & des Arabes du moyen äge, qui, dans le même pays, cultivèrent l’Aftronomie avec tant de fuceès. Obj/ervations np à D EST IBM E N:C E & 305 OBSERVATIONS de Mercure, faites par M. d'AcEz:r à l'École ae & calculées par M. de LAMBRE. LATITUDE Cornec : ERREURS À apparente Temrs mor. LONGITUDE céndec | de l'obf. royal. ANNÉES, TABLES "TABLES 2pparente de de 1764. de 1786. obfervée. HazLer. Mais & Jours. obfervéc. 1778. Août. 23| 1.30. 9 5e 24. 8. 44] + 16 | — $4 | — 32 |o. 31. 39. À] + 65 | + 53 À Sept. 1734 3016 5, 35. 3| + 3 | — 52 | — 22 fre sr. 45. A! + 64 | + 23 | O&. 12/22 44. 5616. 2. 56. 13| + 43 | — 48 | — 37 |tr17 44. BE + 18 | + > ï Déc. 26| 1.123. 26 9.23. 44 53] + 97 | + 25 | + 6 |r. 41. 44 Al — | — ch 1779. Avril, 13] 1, G or. 11. 10. 52] + 10 | + 13 | — 13 [2e ©. 22. B] + 7 | — 9 Ë bte, 8 20/1.4243. 41l + 7 | 4 10 — 10 |2,. 8, 56. 2] + 25 | — 8 : 15! te 10. 7|1, 44 124 9] + 1 | + 18 | — 3 [2217 2. Bl +21 | + 6 Juin. 3122. 26. 26/1. 20. 40. 9| — 43 LA H 11 |3- 49. 6. Al + 32 Mt Sept. 1} 1. 14. 4616. o. 50. 53| — 64 | +17 | + 19 |3. 58. so. A! + 37 | + 1 À 29/22. 4622$e vor. 11] + 44 | + 6 | — 16 Îr. 13. à. B| + 18 | + 34 O&. 1122. 46. 45 4 270 198 MoN Union Nresrego. BfEe a1tl + 13123. 7. 2016. 9. 41. 30| + 48 | — 16 o 1. 50. 38. B] — 18 | +3 17 234 16. 2416, 16. 32e 35 Gr D] — 22 o 34. 38. BlE— 418 + 10 18123. 18. 4116, 18. 15 12 + 60 | — 39 | +7 3 |1. 29. 36, B] — 09 | +; DEC CT 13-479. |3. 13. 2] + 90 | — 38 | — 0 18. 40, A — 12 | — 27 1780. Janv. 13/22. 31. 3219. 114, sol + 46 | — 32 | — 7 2 26. 37. Al — 7 | + : î 21/22. 27. 109 (> 31. 30| + 6 | + 6 o 735 Al — 9 | +: Mai. 27112. 26. 6|, 14 PE 591 + 55 | + 49 | + 33 12. 53. 48. A1 + 13 | + GE > 28| 22; 26. 32|, 15. 46. 11] + 49 | + go | + 14 [2.47 8. AT + 15 | + 10 29222 28. 11. 17. 13. 5 + 57 | + 44 | + 27 239 56.4] +az | + 10 Juin. 2122. 36. 45/1623. 2p.-s4b +58 [+ 30 | — 4 5 59 A] +4 | + 5 8] 22. 56. ol. 4 8.36h +43 |, + 20, | — 1 re 3. 49. AÏI—,21 — le 9/23. 0. 02, 6. gæ yil +40 | +17 | — 4 lo. 52. 43. A] — 20 ie Juil. 29] 1e Sie 20! à os. PE ER PPT + 44 o } L | 3G| v. 51. ARE 6. SES 7) + 10 + 5 |r 134 7 Al — 52 + 36 Septe 12h22 49. 53l6 318. s| +74 | + 46 | + 24 lo. 33. 45. 2] + io — > Nov.- 8! 0. 49° 553. 3-.11..42| + 97 | — 48 | — 2 « 2. $0, A] + 29 | — 2 Qu7S Mars, 7] 3. 3.46lo, 1. 46. 341 + 32 | — $ | — 29 |o. 57 36. B| + 121 6 À : ol 1 9- 28/0. | 6 49. 9] + 36 | — 1 | — 16 |o. 55. 48. B| + 13 | — 6 13] 1: 12. 490. nr, 13, 3| + 18 | — 3 | — :5 3512 Bl +2: | + 6h 4] 1e 13e 1910+ 12, 30, 31] + 38 | + 22 | + 10 re. 47. 49. B] + 14 | — 7 15| Te 13e 2410, 13, 41. 11} + 26 | + 15 | — $ |2 o. 31. B HS AIS MICRE 16] 1.13. po 14 45. 49) 36 | + 27 | + 3 À2, 12. 24. B] +4 06 | — 2 Mém. 1786 « MBA SA ANNEFS, 4 apparente d apparente de à Méoiel re Y'Obfroyal. eve rte desszzlgr de, 2786 rer HagLey. ue CARE fe D MS" S. GE POP RU si Pu7si Mars, 57] à 12. 280, 15, 43. 9! + 22 | + 21 20 23e 53: B] + 17 k — j 18] vw. r1. 2110, 16. 33. 19] + 9 | + 13 2. 34 20. B| + 13 À — 20 Juil, St te go. 354 8. ç1. 13] — 15 | — 10 0,48 4 Bl — ro | + 3 Aor, 25/22. 51. ol4. 15. 28. 47] — 107] — 60 + 50. À + 4 Lr785. Sept. 26| 1. 32. 44]. 27. 34. si Ze _3» 52: À — 7 | M. Homfy. h1796. Août, ro| 1. ço. 28 |$. 15. 19. 24 15 37e 35. À — 4 |M.Darquier. 786. Sept. 20/22. 58. 19/5. 1. 2.37 0. 32. 9. BF ,— 4 | M. Maskel. N 26/22. 59 .5615" 17. 24. 9 1. 3$. 19. P — $ FM. Maskel. Séize Obfervations de Mercure, faites à Cadix, par M." ToFiNo & V'ARELA, MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE ROYALE 306 Suite des obférvarions de Mercure, à'c. TEmss MOY: de LOGITUDE |Conrec.| Tigres | Tagsrs |A TITUDE|CoRREc, MES 7 calculées par M. DE LAMBRE. TEMPSMOYEN L TONER PAU Connec.| CorRec| LL oirunr | CORREC à are des Tab.]des Tab, ; des Tab Paris, DE Ha de 17644de 1786. obfervée de 1764 | l H. JA #. - S, 3 12 Juillet.| 8. ro. 404. 5. 0. 38) — 16|— 20 5. b| 25 Juillet.) 8, 2r, 11 4- 26, 44. 25) = T5l+ 2 ..26 19 Sept. |r8. 26. 1215. 9. 43 14 +.3l+ ro ko. 47. 47. Bl+ 5 À 4 19 Nov. | 5. 48. 3818. 19. 13. 20| — 9|— 21 |2. 2r. 23. Ai 3 | 20 Nov. | 5. 36. 1218. r9. 54 1 — ær1l— 18 |2. rs. 46. A+ 14 À 5 6 Mars. | %. 1. 43lo. 4. 14. 16] — 6— 24 fr. 45. 55. B'+ 10 | 6 SÿJüin. | 8.29: 3513. ritr7 An + gl tr lér 27 Bl+ 7 9 Juin. | 8. 12. 25/3. r3. 30. 59] + 17l— 20 |r. 34. 41. B+ 8 | r Sept. 6. 42. r2|$. F5. $4e 19| — r4]+ ro |r./23. 37. BL s Î 22 Sept. 6. 1. 216. 20. $. 17| —.30l+, 1 |o. 57. 4. Aj+ 6 À 23 Sept | 6. 21. 9 6. 2r. 32. sol — 46|+ 4 |r. 4. 25. A— 0 À 2 O&. 6:12". rtf. 3. 41. 31| — 27|+ 0 |2 8 55 Ale T3 D M 3 Où. Se $9. 157. 4. 54. 45 — 25l+ 6 |2 14. so. A+ 3 | 4 11 OÙ, Mes: 37- 2717. 13: 44- 30] — 9|+ 19 |2. 56, +3. “ rs 1 12, OC. S-..35$ 1417. 14 39. 34l — 304 . $ |2 59. 57. AÏ— 4 | 4 18 Nov. |r8. ie 7. 54. 24l + r16|+ 42 [2 23. 13. A4 8 | j DES SCIENCES. 307 OBSERVATIONS de Mercure , faies à Oxford, par M. HORNSEY, avec un mural de 8 picds. ASCENSION DRO.TE TEMPS MOYEN I 78 6. apparente a Oxford, 17 Janvicr. : . 43.6 4 4 Mars. 53153552 8 à + 34,6 1 Juin. . + 43,3 3 3733 + 24,9 12 Juillet. À « 51,8 à L 2) 2 2 5 8 3 ÿ I I 2 Sept. D ND DR 30 7 Otob. 12 11 Novem. "+ OR NN où N h J'aicomparé ci-devant /p. 29 2) quatre de ces obfervations avec mes Tables, & lon a vu qu'elles s'accordent très-bien. Mon invitation aux aftronomes a aufli occafionné des cbfervations de M. Sméaton, qui font dans les Tranfactions plilofophiques de 1787 ; il trouve, en comparant Mercure avec a dOrion, que le 23 Sept. 1786, à 5 22! 35", + Hi! DÉCLINAISON du centre de %. du centre de Ÿ. HD >»2U022>2>EE>E>E000 308 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE temps moyen à Londres, l'afcenfion droite étoit 1631 59° 21“, & da déclinaifon 74 44! 25°. Je joins encore ici des obfervations faites par M. de Beauchamp, à Bagdad, avec une lunette méridienne acro- matique. #P-aA-s-s"A"G"E"S D'isTANCE” au Méridien, au Zénith. Mercure. 11. 31. Soleil. 0. 15: 15 Mereure. 11. 34. Soleil. ES 16 Mercure. + JG: Soleil. = 1:54 19 Mercure, 11, 45. Soleil. HE AE 23 Mercure, 11. 56. Soleif. O. 14. 7 Mars.|Soleil. era Mercure. 9 Soleil. Mercure. 14 Soleil. Mercure. Les paflages du Soleil & de Mercure fufhront pour trouver le temps vrai & l'afcenfion droite de Mercure. Ces obfervations font remarquables par la proximité de Mercure au Soleil. Je ne puis m'empêcher, à cette occafion, de faire remarquer le zèle infatigable de M. de Beauchamp, qui, fans émulation & fans fecours, dans un pays brülant, } ne cefle d'envoyer à l'Académie une multitude immenfe d’obfervations. I! eft partile $ Avril 1787, pour la Perfe, DEMPS VRAI,|DIFFÉRENCES DES 181 CT or GE Su 11 À 309 d'où äl a été obferver les politions des lieux fitués au midi de la mer Cafpienne. J'en rendrai compte dans un autre Mémoire, Dans les Éphémérides de Milan, pour 1788, on trouve des obfervations de M. Fr. Reggio, fur les digreffions de Mercure aux mois de Juin & d'Août 1786, & de Janvier 1787. Je vais rapporter celles du mois d'Août plus en détail que je ne l'ai fait ci-deflus. DiFFéRENCES | ASCENSIONS | Dicrin. droites, LONG. VRAIE î S LATITUDER à Milan, 1786. d’Afcenfions dr. |de Déclinaifons. Bor. appar. Hée d'Or vraie, apparentes. | RE SECRET D. M, S. 138, 35e 348|+ 3. 22. 156. 30 13,319. 45. 25,8 136. 15+ 493 7e 158. 49. 58,918. 26. 24,8 135: 7: 540|— 0. 30. 159. 57. 54 |7. 48. 40,8 134. 3° 39 . 6: 161, 12, 92 |7+ 12. 21,8 133 7 O3|+ o 6. 163. 6. 1,3 |4. 59. 58,7 132. 10+ 1.1,6|— 0, 27. 164. [2 sotUESAZS. 38,4 23e 15 2,6 . 2e 164 57: 59 . Ste 9,5 130. 22, 18 . 165, 50. 53,5|4- 17° 3710 Li4e 43e 3155 . 166. 41. 10,5|3+ 44. 36,6 113. 56. 18,6 167. 29: 23,513. 13. 10 41. » 17e + 33e . 46, . 17, 72 . 13: 33 + 14 17 dasgenr8; > F6, 17. e 17e 13e VA OA SA NA ONA LA Eh A LA A Su ve Dans les quatre premières obfervations, M. Fr. Reggio a employé a de l’Aïgle, dans les quatre füuivantes 8, & dans les deux dernières, 8 du ferpent. Voici les pofitions qu'il a fup- pofées: afcenfion droite apparente de à, 2954 s’/ 48"; déclin. 84 18 58”,8. 8, afcenfion droite apparente, 2964 12'1",6; déclinaifon boréale apparente, $d 53’ 36",7. 1 6 Serpent, afcenfion droite, 2814 24/ 42"; déclinaifon boréale appa- rene, 2460 32". Voici encore des obfervations de Mercure qui font remarquables » par la proximité de Mercure au Soleil, fur-tout dans l'obfervation du 24 Août, 37»2 31,6 57:6 45 + 46 35,7. S5»31r. 6. 16,4% 16 |5, r6, 24,7% 13. [1.27 9,7. 49-211. 38, 51 |r. 48 48,4. 31411. 59. 26,3. 31o MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Obfervations, de Mercure, faires dans l'Obfervatoire de M. de Bonrepos à 434 40" 35" de laritude, à à 2 ji” de temps à l'oueff de Paris, avec un quart-de- cercle de trois pieds de rayon, à une lunette méridienne acromatique ; par M. VIDAL. Pass. DE MERCURE] HAUTEURS | par de Méridien. méridiennes Tenps vrai. de Mercure. D — l: 778. Juillet. CCI LA La Lg Us D D D D D m Lim Om VU D OO AE Lo 4 nm Lo D + NA CC Q co kb Bb © HAS MS 5 4 KA Us ND US LA Om La VA WW M O BR Ÿ WŸ DR La D) DE # À Ÿ D R b "] V. ‘ HI Dim bin him in ie bin im Ni o. Oo. ©. o. o. 46 CE) oO. ” q 1. Xid ï NO = 0 m1 4 + Na 8 ww À La 4 to a j . LA Enfin, lorfqu’on étoit fur le point d'imprimer ce Mémoire, j'ai reçu des obfervations de Mercure faites à Vilna en 1786, d’après mon invitation; elles font de M, Poczobut, premier aftronome du roi de Pologne, recteur de F'Univerfité de Vilna, membre de la Société royale de Londres, & corref- pondant de l’Académie ; & de M. l'abbé Strzecki, aftronome du roi, & profeffeur d'affronomie à l'Univerfité de Vilna, DES SCIENGESs. ‘318; x Cite ville eft fituée 1" 31” 40" à l'orient de Paris. Je v rapporter les réfultats de ces obfervations , trouvés par le Soleil & par des étoiles, comparés avec Mercure, foit au méridien, foit à la lunette parallaétique. M. Poczobut en publiera les détails avec les nombreufes obfervations faites à l'Obfervatoire royal de Vilna. Ast, DROITE DÉCLINAISO N de Mercure , obf. deMercure, TEMPS VRAI a Vilna. D: M SF D: M. rs 1786. 0. 47 6 ZT. 47. 20. 46. .50(° . 23e 29° 52 6. $0. 19 | 10, Se T9 29. 45 0. 53-24 25 DO 520 4104 Fr 42 © : 5. 56. 19 54 LPS No Ha TUTO AlLz ne. n31 1820 25: [e] 39+ 0. 38 ES... G.3r 39) 56-,12 F8. 28. 17 #0: ST. 33 18 49 12 Es 23e V2 19. 202 9 PAM, 19. 33 T5 Aizeu 3% ,D9 F9+ 425 21 43° 57° 17 } 44 16. Le VOS OL S7 44. 37. 367 19, 49. 58 A5 39. re. À T9. SO 13 | 37--51) EF 44 #5- 45 19. 46. 18 44. 46. 19 46 © 19. 46, T5 312 Mémoires DE L'ACADÉMIE RGKALE L'Emps VRAI | Asc. DROITE | DÉCLINAISON à Vilna. dé Mereure, obf. de Mercure. D. M, fs. 1786. 27 Mar. LO. 27, 44! mat. D L2 4 27 B 31 10. 24. 21 ” + é"Juin. |ro. 26,9 15 34.28 12 10e 35: 38 # 18. 24. 29 19 3. 48. 24 foir 21. 46. 20 20 11,/ [Te LS mat, 2 2 NOTEZ 21 rar NET. NS 212. 130834 22 11,019. 8 22e $le 27 73 da Lt 23 112 26 24 11,419. 28 23. 29° 30 25 11.424128 2ù. QUE 26 11, 26 8 23: 58. 46 27 AR LE CE ne 28 11.146. :1n$ 4 9150 0.121. 35 foir, 18. o 4 Juillet.| o./21. 18 loir, 0. 16..54 DES SCIENCES. 313 TEMPS VRAI ASC: DROÏÎTE à Vilna, de Mercure, obf. DÉCLINAISON * de Mercure, Ed H, Ms Ss. D. M, s. ————————————_—— 1786. 7 Juillet.| 1. 19. 4 113 43e 18 O. SI. 25 r'248423.(120 12 3o(""" 21-35 8 0. 56. 53 T24 23. 53 213$ %,21 2 24 2e 272102 145: 39° 7 14e 48. 30 2$ 1. 28. 58 47 fs EE 14. 12. 20 2. 16. 37 147. 8. 22] 14 11. 39 1. 2 ne Ce Le 29 35°. 3 MU HE 11. 38, 46 ; 8 Le 1. 36. 49 A3 7 a 11, O. 19 s Août. | 2. 22. 38 TOI. 1. 43 7 12e $$ 8 CPE D] 164 0. 8(). ÿ: 27108 11 9 1. 42. 25 164 $5- 36 4 52. 59 24 Sept. |11+ 41. 39 MA |r65. 23. 43 729 $ 9 O&. |r1 16. 49 187. 453117 (OS TERRE 11.28, 32 187. 6. 8 I, 8. 56 Lo LI, 31, 12 188. 41. 10 le $3e 33 Il, 4le $9 188. 42: 2 1. 53e 56 11: 36 26 191, 50. $4 12 He 3° 23e 30 LU, STE 191. SI. 56] 3e 24e 13 Je ne pouvois mieux terminer mes recherches fur l'or- bite de Mercure, qu’en rapportant un grand nombre d'ob- fervations par lefquelles on pourra conftater encore les élémens que j'ai donnés dans ce Mémoire, Mém, 1786. Re 314 Mémoirës DE LACADÉMIE ROYALE EEE EEE CN pus, hui das AE LOU (eouf Es DES, | OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES'ET PHYSIQUES, Faites. à l'Obfervatoire royal, èn Panñnée 1786. M. le Comte DE Cassini, Directeur. _MS'NovEerT, DE ViLrLENEUVE & RUELLE, Élèves. ! Leg TR O D V'CT L ON: M Ex ubliant cette feconde fuite de nos obfervations, je P J crois-devoir entrer: dans quelques détails néceffaires à l’intel- ligence du plan ‘qué j'ai formé, du but que je: me füis 4 F Des e / | propolé & des Le GE employés. | J’aurois infiniment defré pouvoir publier les obfervations P : mêmes avec leurs réfultats. Get ouvrage eût été plus complet, mais il fût devenu extrêmement volumineux, & il eût été impofñlible d’en | färe jouir promptement |les favans. Les | Joïigueurs de la rédaétion ‘& de l’impreflion, les retards | qu'auroient exigé Fexameït, la confirmation! & la vérification de certaines opérations, ’autoient néceflité de mettre un P À intervalle au, moins de deux années entre les obfervations & leur publication, c’eft ce que je voulois éviter. Jai donc pubication € que ] 17° Hd DTA 9 DIN LOIS, 211911 810VHOC ! préféré de ne donner pour 1 moment, que, les: réfultats des obfervations principales &les plus certaines, me réfervant STIOMONT OS RO 230) Int AD eo + Voici le fecond Extrait publié depuis le nouvel établiflement fah par le Ror, à PObfervatoire; le premier, pour l’andéex785 , a été imprimé dans les volumes des Mémoires de l’année 1784. On a réfervé celui-ci pour ce volume, afin qu’à l'avenir l’année de l’Extrait füt la même que celle des Mémoires. 4 Da L 44422 + 4 Di ES; S4G AE NN, CE 6. 3r5 d'offrir par la fuité, au public, dans un ouvrage dont je m'occupe depuis long-temps, l’enfemble complet de toutes les obfervations faites depuis l’établiffement de l'Obferva- toire royal, accompagné des détails, du calcul, des réfultats & des recherches auxquelles elles peuvent donner lieu pour la perfection de l’afronomie : cet ouvrage dont j'ai déjà communiqué à l’Académie quelques parties, ne peut être terminé que dans l’efpace de plufieurs années. En attendant, J'efpère que les fävans voudront bien avoir quelque confiance dans les réfumés que je leur préfente. Mon but, comme je J'ai fait voir l’année dernière, eft de fuivre, fans aucune difcontinuité, le cours des obfervations afronomiques & phyfiques de tout genre, qui peuvent fe préfenter' a faire dans les; différens temps de l’année. Pour remplir une tâche aufli confidérable, trois obfervateurs font Joints au directeur, & leur fervice eft diftribué de manière, qu'il s'en trouve toujours deux pour. ohferver enfemble , & fe prèter un mutuel fecours dans la manœuvre des grands inftrumens. | | 7 | | Ces élèves jeunes, intelligens, & déjà ‘exercés *' né pouvoient manquer de devenir en peu- de temps d’excellens Obférvateurs , ‘par une pratique continuelle que bien des aftronomes ne font pas dans le ‘cas où dans a poflbilité d'exercer. La ratique de l’aftronomie eft comme celle ‘des arts; l'œil fe PAS aïnfi que la main, par une habitude & un exercice aflidus. M." les élèves ont d’ailleurs un grand aYantage, celui d’être toujours deux obletvateurs enfemble à opérer, & de vérifier réciproquement leurs ‘obfervations : enfin, fi l’on fait attention que’ chacune des obférvations fe trouve aïhf répétée par les trois élèves, &! qu'il n’en eft * M, Nouet ef depuis long - tps ävantageufement connu des fävans.:o1 2); Rrij 316 MÉMOIRES DE L'ÂACADÉMIE ROYALE aucune de quelqu'importance à laquelle le directeur me préfide, & qu'il ne fafle avec ces Meffieurs : j’ofe me flatter .qu’on aura quelque confiance dans l’exaétitude & la précifion des obfervations faites à l’Obfervatoire royal. Je. dirai à-peu-près la même chofe des calculs. Cette partie, à la vérité, eft celle dans laquelle de jeunes obfer- vateurs ont plus de peine à fe former. La pratique des obfer- tions aflronomiques amufe & intérefle, par la beauté du fpeétacle, par la variété des objets qu'elle préfente, & par l'exercice du corps qu’elle procure. Le calcul afronomique, au contraire, par fon aridité, par fon uniformité, n'offre qu'ennui, difficultés & dégoût. La moindre diftraétion fait tomber le plus habile calculateur dans les erreurs les plus grof- fières , & quelquefois fi difficiles à reconnoître que l’on n’eft réellement für de l'exactitude d’un calcul afronomique que lorfqu’on l’a fait deux fois. L’on fent bien qu'il nous eût été impofhble, dans le cours de la même année, de répéter ainfi tous nos calculs ; mais la manière de les diftribuer :& de les faire nous a fourni une vérification prefque équivalente, &:procuré; à très-peu près, le même degré de certitude. Les calculs du même genre. n’ont jamais été faits par le. même calculateur, qui, s'étant une fois trompé, peut faci- lement fuivre :& répéter la même erreur. On les a donc. toujours diftribués entre les trois élèves, avec. l’attention de ne pas donner au même. à calculer deux obfervations fem- blables faites. deux. jours. de fuite: : Chacun de fon côté , après avoir -calculé telle .ou telle obfervation , & l'avoir aufhi-tôt comparée, à la théorie ; rapporte fur un tableau général le réfubrat, ainfi que, tous les élémens de fon calcul, de forte qu'un fimple coup-d’œil fuffit pour vérifier &.recon-. noître la progreflion proportionnelle qui doit exifter entre certains élémens ; l'accord ou la différence entre d’autres, pour aflurer ou vérifier le calcul. Ces tableaux de tousdles: D ES! SICILE NICE s. 317 élémens des calculs & des réfultats de nos obfervations, m'ont paru affez intéreflans pour mériter d’être mis au net à la fin de chaque année, & dépofés dans la bibliothèque de l'Obfervatoire, comme pièces juflificatives du préfent extrait que je publie, & comme pouvant un jour être de quelque utilité aux aftronomes qui voudroient y avoir recours dans certaines recherches. * Tels font les foins & les moyens que j'ai pris particu- lièrement cette année, pour remplir de mieux en mieux la tâche que je m'étois impofée, & rendre cet ouvrage plus digne de l'attention des favans. J’avois annoncé, l’année dernière, la conftruétion d’un cercle entier de trois pieds & celle d’un quart-de-cercle mural de fept pieds & demi de rayon. Le cercle entier eft prefque entierement achevé, nous efpérons avant peu en faire ufàge. L’infrument mural a été retardé par diverfes circonf- tances, particulièrement par les effais & les conftruétions prépa- ratoires qu’il a fallu faire : ayant formé le projet de fondre la carcaffe en cuivre d’un feul morceau, j'ai dû effayer mes forces & mes moyens contre les difhcultés d’une telle entreprife. Les fuccès que j'ai déjà obtenus me donnent lieu d’en efpérer de plus grands par la fuite, & dès-lors je m’emprefferai de rendre compte aux favans de mes tentatives, de leurs réfultats & des leçons précieufes que j'aurai reçu de l’expérience. Je n’oublierai point de parler ici de la reftauration entière & complète de l'édifice de lObfervatoire royal, ordonnée en 178$, par Sa Majefté, & commencée cette année. On a lieu d’être étonné qu’un bâtiment conftruit en 1669, fous le règne de Louis XIV, qu'un bâtiment dont la mañle , l’enfemble & les détails annonçoient le génie de l'architecte, lhabileté des conftruéteurs, & promettoient la plus grande folidité, fe trouve dès aujourd’hui dans le cas d’une reflau- 318 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ration prefque générale. Quelles caufes ont pu occañonner des dégradations auf confidérables ! les voici : On faura d’abord que dans le temps même de la conf truétion de l'Obfervatoire, on s’étoit aperçu d’un mouvement dans la partie orientale, que l’on avoit été obligé de reprendre fous œuvre. Voici ce qu'on lit à ce füjet, dans un manufcrit de Jean-Dominique Caflni, qui fe conferve à l'Obfervatoire. Comme l'on craignoit que le bâtiment nouveau ne für fujer à quelque changement , ainfi qu'il y en avoit déjà eu dans la partie orientale, ce qui avoit obligé de reprendre les fondemens plus bas, on diffèra de payer la grande [alle méridienne, Jufqu'à ce que cour effet pur être paffé. Cette crainte ne fut que trop fondée; quelque temps, après que l'Obfervatoire fut achevé, un nouveau mouvement eut également lieu, mais dans la partie de la face méridionale ; fon effet même fe rendit fenfible à la vue, & fe voit encore aujourd’hui, par une lézarde qui règne de l’eft à l’oueft, dans toute l’étendue de la grande voûte de la falle méridienne. La rupture caufée par ce mouvement ayant donné jour à l'infiltration des eaux, on juge du ravage qu’elles ont pu faire pendant une longue fuite d'années, qu’on a négligé d’y apporter remède, première caufe de dégradation qui a été augmentée & accélérée par la fuivante. L'édifice de l’Obfervatoire eft, comme l’on fait, cou- ronné dans fa totalité, par une fuperbe plate-forme, dont l'étendue confidérable procure, à 8$ pieds d’élévation, une promenade d’autant plus agréable, qu'elle eft vafte, & que l'on y jouit de la vue la plus belle & la plus variée. Paris, d’un côté, la campagne de l'autre, forment un des plus riches & des plus fuperbes horizons que l’on puifle voir en aucun lieu du monde. C’eft, fans doute, ce qui a engagé l'architecte à rendre cette plate-forme prefque d’un plein niveau, ou du moins à ne lui douner que la plus petite pente poflible pour l’écoulement des eaux. Il faut croire aufli qu'il eût DES! SCIE N°c-E 8, 319 en vué la commodité des aftronomes, & qu'il crût cette difpofition plus favorable aux obfervations aftronomiques ; quoi qu’il en foit, les eaux ne OUVant pas {a moitié de la pente néceflaire pour leur écoulement, ont féjourné für cette plate-forme, & ont pénétré toutes les voûtes du bâtiment. I n’en fHoit pas davantage pour opérer au. bout de cent quinze ans ; la defiruction du plus folide édifice. Ces défauts une fois reconnus » Ont dû naturellement être les premiers auxquels on 4 cherché À remédier dans Ja reconftruction a@uelle. M.' Brebion & Renard ; chargés par M. le Comte d’Angivillers de Ja direétion des nouveaux travaux, Ont conçu & adopté un plan de reflauration fait pour aflurer à jamais la durée de l'Obfcrvatoire royal. : La fuperficie totale de 1a plate-forme fabdivifée en plu- fieurs parties, fera recouverte de grandes dales à recou- vrement, dont la pente confidérable donnera un écoulement rapide aux eaux; & ces caux verfées dans un grand nombre de canivaux, iront fe dégorger dans huit décharges exté- rieures aux bâtimens: Jufqu'à préfent, toutes les eaux de la plate-forme n’avoient eu pour dégorgement que deux {euls puifards: intérieurs. Des petites voûtes Jetées fur les reins des grandes, don- neront’ lieu "de füpprimer une mafle inutile , d’alléger par conféquént le bâtiment fins lui ôter de fi folidité; enfin, d'établir dans toutes les nouvelles parties de’ conftruction une circulation d'air, & la facilité précieufe de pouvoir vifiter & réparer les moindres dégradations. « Eñfin, on profitera de la nouvelle reconflruétion pour pro: Curer à l'Obférvatoire les principales commodités dont il manquoit pour les obfervations afironomiques. Quoi ! dira- t-on, FObfervatoire royal bâti à grands frais; .& même avec luxe & magnificence , ‘fous un monarque qui n’épargnoit ricn pour les grandes chofes, & avoit tout fous fà main pour 320 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE les produire ; l'Obfervatoire uniquement defliné & confacré à l'aftronomie , pouvoit-il laifler à defirer quelque chofe aux aftronomes , qui dûrent fans doute préfider à fa conf- truétion ! Jean-Dominique Caflini ne füt-il pas même con- fulté fur les diftributions ! Rien de plus vrai: mais combien de confultations, combien d’avis demandés reftent fans effet, lorfque celui qui confulte ne cherche que des approbateurs, & fuit les contradicteurs de fon opinion. Les plans de lOb- fervatoire furent envoyés en Italie à M. Caffmi, au mois d'Octobre 1668. Six mois après, à fon arrivée en France, M. Caffini fit des objections, mais en vain : les architectes avoient conçu leur plan, ils n’y voulurent rien changer. En donnant à leur bâtiment une belle mafle, un ftyle fage, févère & propre au genre de la fcience, ils crurent que c’étoit avoir fatisfait à tout ce que l'aflronomie pouvoit defirer: Colbert même ne put rien gagner /r). Un efprit bien différent anime aujourd'hui M. le Comte d’Angivillers, direéteur général des bâtimens, & Îes perfonnes chargées par lui de la reftauration de l’'Obfervatoire. Je dois dire ici avec reconnoiflance, que je les ai toujours trouvées difpofées à me procurer tous les moyens & toutes les facilités que j'ai paru defirer pour la pratique de l’aftronomie. En conféquence, il m'a été très-facile d’obtenir qu’en reconftruifant les voûtes, il foit pratiqué dans la partie fupérieure de l'édifice des cabinets “ (1) Monintention n’eft point ici d'attaquer la mémoire de perlonne; mais il étoit intéreflant pour moi de difculper J. D. Caffini, mon bifaïeul, du reproche qu’on eût pu lui faire, dans l'opinion affez générale où l’on étoit que c’étoit lui qui avoit préfidé à la diftribution de l’obfervatoire. J'ai dû en coniequence dire la vérité fans ménagement; mais pour ne laif fer aucun doute fur mon affertion , je vais rapporter mot à mot ce que M. Caflini lui-même expofe dans le manufcrit cité ci-deflus. « Au mois de mai 1668 , étant retourné de Bologne à Rome, au œ fujet des négociations dont j'étois « chargé vis-à-vis les miniftres du « grand DES SCctrENCES. 324 cabinets où l'on pourra placer à l’abri, avec füreté &.com- modité, divers inftrumens, pour fuivre d'un même point, fans changer de place, le cours entier d’un même aftre; » grand-duc de Tofcane, je reçus » l’heureufe nouvelle de l’honneur » que le roi de France m’avoit fait >» de mé mettre au nombre de ceux » qui devoient compofer fon Aca- | » démie royale des Sciences; je re- » Çus en même temps une inftruction »que le comte Gratiani m’envoya > touchant fa manière dont je devois » correfpondre avec les favans fran- » Çois qui commençoient à s’aflem- » bler à la bibliothéque du Roi... > Le 1 ÿ d’oétobre, je partis de Rome, » & pris le chemin de Florence, » Où J'allois rendre mes refpeéts au » grand-duc qui fit auflitôt venir » M. Viviani & M. Auzout, l’un »de ceux qui avoient été choifis »par l’Académie, & qui m'avoit » apporté des lettres de France, avec » le plan de l’obfervatoire royal que »le roi de France faifoit conftruire » pour les obfervations aftronomi- »ques, dans lequel il me parut que > l’on avoit eu pour le moins autant >» d'égard à la magnificence qu’à la » commodité, pour les obfervations. .… » J’arrivai à Paris Je 4 d’avril 1669... » Le bâtiment de l’obfervatoire que »le Roi faifoit bâtir, étoit élevé au » premier étage. Les quatre murailles » principales avoient été dreflées » exaétement aux quatre principales » régions du monde; mais les tours » avancées que l’on ajoutoit à l’angle » oriental & occidental du côté du æmidi, & au milieu de Ja face fep- Mém, 1 78 6, tentrionale, me parurent empêcher & l’ufige important qu’on auroit pu « faire de ces murailles en y appli- « quant quatre grands quarts-de-cer-« cle, capables par leur grandeur de marquer diftinétement, non- « feulement les minutes, mais même cc les fecondes, Car j’aurois voulu que cc le bâtiment même de l’obfervatoire « eût été un grand inftrument, ce « que l’on ne peut pas faire à caufe « de ces tours, qui d’ailleurs étant « octogones, n’ont que des petits flancs qui de plus font coupés de « portes & de fenêtres : c’eft pour-«c quoi je propofai d’abord qu’on « n'élevât ces tours que jufqu’au« fecond étage, & qu’on y bâtite au-deffus une grande falle quarrée « avec un corridor découvert tout à lentour, pour l’ufage dont je viens cc de parler. Car je trouvois aufli que « c’elt une grande incommodité que « de n’avoir pas à l’obfervatoire une « grande falle d’où lon puifle voire le ciel de tous côtés, de forte que ce lon ne peut pas fuivre d’un même «e lieu le cours entier du foleil & des autres aftres d’orient en occident, & ni les obferver avec le même inf « trument fans le tranfporter d’une « tour à l’autre. Une grande falle ce me paroifloit auffi néceffaire pour ce avoir la commodité d’y faire entrer ce le foleil par un trou, & pouvoir faire fur le plancher la defcription « du chemin journalier Er l’image « 322 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE avantage dont, jufqu’à préfent, on n’avoit pu jouir à 'Ob- {ervatoire , où l'on ne trouvoit précédemment aucun endroit propre ni à prendre des hauteurs correfpondantes, ni à fufpendre un mural, ni à placer une lunette méridienne (27 » du foleil; ce qui devoit fervir non- pfeulement d’un cadran vafle & exact, mais aufli pour obferver les » variations que les réfractions peu- » vent caufer en différentes heures »du jour, & celles qui ont lieu » dans le mouvément annuel. Mais » ceux qui avoient travaillé au deflin » de lobfervatoire, opinoient de » l’exécuter conformément au pre- » mier plan qui en avoit été propolé, ._» & ce fut en vain que je fis mes »repréfentations à cet égard & à » bien d’autres encore, M. Colbert vint même inutilement à l’obferva- « toire pour appuyer mon projet. € On fuivit donc le premier plan , les tours & fa grande falle furent cc élevées à la mêine hauteur..….....&c,« CC. SC: 4 10 (2) En 1780, j'ai fait confiruire extérieurement au bâtiment de l'ob- fervatoire un cabinet qui, dans un efpace de 21 pieds fur 13 dans œuvre, me procure tous ces avan- tages, & raffemble lui feul plus de commodités & d’inftrumens quel’im- menfe édifice de l’obfervatoire. PENSAIS CUITE NS Ci Es: 323 PSE OR EstP LV S 1 OUEN DE L'ANNÉE 1766. Le froid qui avoit régné dans les huit derniers jours de l'année précédente, & qui avoit fait defcendre le thermomètre jufqu’à 74, 8 au-deflous du terme de la glace, le 31 décembre, fe prolongez dans les premiers jours de janvier 1786. Le 4, à 8 heures du matin, le thermomètre defcendit à 104,4, le baromètre fe foutenant alors à 28 pouces 2 lignes 2 dixièmes; & le vent étant au nord-nord-eft, la Seine même fut glacée; mais bientôt le vent pañfant à l'eft fud-eft, & le baromètre baïflant peu-à-peu, Ja pluie & le dégel furvinrent le 6, & l’on jouit, tout le refte du mois, d'une température aflez douce, malgré des pluies . fréquentes & des vents très-violens. Le mois fuivant fut égale- ment très-pluvieux dans Îles onze premiers jours; les vents fréquens & très-forts. Il tomba très-peu de neige, fi ce n’eft le 27, où elle fut affez abondante; mais elle fondit prefque auffitôt: en général, la température en février, fut très-douce. Le mois de mars fut plus froid que les précédens; la gelée fe foutint du 2 au f4; le refte du mois fut tempéré: il tomba plus de neige qu’en février; les pluies & les coups de vent furent aufli fréquens. L’aurore boréale du 19 fut très-belle, & elle dura depuis 6 heures + jufqu’à 8 heures +. Elle fut précédée, le 18, par un orage qui eut lieu vers 3 heures = après midi, & elle fut fuivie, le 20 au matin, par un brouillard aflez épais. Le mois d'avril a été plus beau, quoiqu'il ait régné encore de grands vents qui, joints à des petites gelées & à une température aflez froide pour. cette faifon, ont produit une .fécherefle dont on pouvoit craindre les fuites pour les biens de la terre. Les pluies qui font furvenues dans les quinze premiers jours du mois de mai, auroient diffipé toute inquiétude, fi les, vents qui les ont accompagnées . n'avoient prefque sanéanti leur eflet; elles furent d'ailleurs fuivies d’une température aflez chaude, qui eut lieu Sfi 324 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RÔYALE dans les douze derniers jours de mai: Des trois aurores boréales qu’on a obfervées pendant ce mois, celle du 1.” fut peu confi- dérable s if régna le lendemain un brouillard épais dans da partie de left, & les trois jours fuivans, c’eft-à-dire, le 2, le 3 & le 4, il fouffla un-très-srand vent. Celle du 14'a été plus confi- dérable ; il n’y a rien eu de remarquable dans les jours qui l'ont fuivie où précédée : nous dirons la même chofe de celle du 37, qui a été très-belle. La fécherefle des mois d'avril & de maï fe prolongea dans les dix premiers jours de juin; mais les pluies abondantes & fréquentes qui régnèrent dans tout le refte de ce mois, ranimèrent a végétation. y eut peu de ‘chaleurs dans le mois de juillet, & encore moins dans le mois d'août, qui, contre l'ordinaire, fut très-pluvieux, froid & humide : on peut dire la même chofe du mois de feptembre, où il régna de plus de très-grands vents. L'aurore boréale du $ juillet fut affez belle vérs minuit, & a duré jufqu'au crépufcule ; dans la journée il avoit régné un vent aflez fort: celle du 19 feptembre, peu confidérable , fut précédée & fuivie, le 18 & le 20, d’un aflez grand vent. Il a plu continuellement du 4 au 12 oobre; le refle du mois a été très-fec, & très-froid pour la faifon; & ce qui eft rare, il eft tombé de la neige dans les derniers jours de ce mois. L’aurore boréale du 13 a été fort belle, & a duré depuis 9 heures du foir jufqu’à 1 heure après minuit. Cette auyore boréale avoit été précédée le 12, d'une pluie & d’un vent violent qui avoient régné toute la journée. Le 14, on à remarqué de la brume à l'horizon. Les pluies ont été très fréquentes depuis le 14 jufqu'à la fin de novembre ; & du 4 au 25, il a régné de grands brouïllards: Enfin, dans le mois de décembre, y à eu prefque continuellement ou de la pluie ow des vents épouventables. 1 EMNOC Ip Il réfulte de ce tableau, que l’année 1786 a été remarquable par les vents violens qui ont régné pendant près d'un tiers de l'année. D, On a reffenti en divers endroits de l'Europe, des fecoufles de tremblemens de terre, particulièrement 1e 27 février, à Cracovie & dans la haute Hongrie ; le 13 avril à Milan, & le 144: DES» Scétrk Ni æ se 011 M 325 22 à Bonn; le 8-mai à Komorre; de 10 juillet, dans le comté de Catzenenlahogen; le 24 à Bonn, & le 30 à Fiekkeford ErNôrwège; &'en Itailie-trAquilas et raoût à" Withéhavers en Angleterre ;le 1 9 à Carthagène ; le 1 9 feptembre à Manheim. L Des obfervations météorologiques faites à Cadiz, par D. Anti Ulloa, pendant les années 1783, 1784, 1785. &,.1786 j ñous apprennent les particularités fuivantes : 1. que le thermo2 mètre qui, dans ce climat, defcend ordinairement en hiver jufqu’à 5 degrés au-deflous de Ja congélation, ha jamais, pendant ces quatre années, defcendu plus bas que 6°degrés au- deflus dé ce terme; 2.° qu'en 1784, 1785 & 1786, il ya eu une abon2 dance de pluies dont on avoit-vu précédemment peu d'éxemplesi 3.° que ces pluies qui ordinairement iavoient lieu que lorfque le vent venoit de Ja partié du fud au fut-oueft, ont régné aved toute efpèce de vent ; 4.° que le baromètré a eu, contre l'ordinaire} des väriations-promptes.& fubites: Sac que l’atmofphère a prefqué toujours été chargée de brume, ou de vapeurs, épailles, ce qui n'eft point ordinaire au climat de Cadiz; 6. enfm, qu'on évalué à 75 millions l'argent forti d'Efpagne dans ées trois dernières années, pour l'achat des grains, dont Îa difette à été occafionnéé par ces pluies furabondantes. sit N \ { | Le eme me |. TABLEAU MÉTÉOROLOCIQUE D mm VEN TS | CRCONSTAN CES) 1786. BAROMÈTRE. | THERMOMÈTRE. ans & Remarques. 4 a .f LRERRPEUEE BUS Later IEP Le PROS Plus;grande hauteur| Plus grandehauteur| E.S,E. PRE 5isr,9le 23, an s me 201€, 29 s da { Ji ya ctlpendant ce à g"+du matin. | à midi. 7 | mois, cinq jours de 2 25 "iPlusrpétite hauteur| Plus petite hauteur F3 * | brouillards;icelui du 20 JANvIER t 27/2084, le 11] + 1084 Je 4 als. S, O. | a ététrès-confidérablé. "| à midi. 8h durmarims= es "Dix jours de grands}! SiS, O. t°! Treire jours de luie| Dix jours de gelée.|N} N. E,|. YEhts, particulièrement proue lie. 7 Lake | 1& les 9, 10 & 51. î LL. 326 Mémoires DE L'ACADÉMIE Rorazr FÉVRIER. BAROMÈTRE. Pjus grande hauteur age lier 4 lé 14, à 1oh+ matin. Plus petite hauteur 270% LAS _ le 26, 4 10h Loir. re Huit jours depluie, or lis d'eau. Inde Quatre jours de neige. ! L Plus grande hauteur 2 Grove 2'eu 2, le 10 à9h + du foir. Plus petite hauteur agir alien + le 6 à 6h du foir.” Onzejoursdepluie, Ë TASSE ze y lis (d'eat, Dix jours de neige, THERMOMÈTRE, Plus grande hauteur| + 94, lezoimid: Plus petite hauteur — 54, le 24 à 8h du matin. J ne Dix jours de gelée. Plus grande hauteur + 131 £,lez23 à 1h + du foir. Plus petite hauteur = 7 le7à 8b du matin. Treize jours de gelée. Pius.grande hauteur | Plus grande hauteur 2 Brouc. Anees le 13 à 1h + matin, Plus petite hauteur are glen Le, Je 9 à 9h + du matin, ‘Neuf jours de pluie, \eufjou que slt 2) d'en + 1642, le r6 à 3h du foir. Plus petite hauteur + of +, le 10 nues ) à 14h, TABPLEAU MÉTÉOROLOGIQUE. CIRCONSTANCES © Rerarques. Quatorze jours de brume & de brouillards; celui du 19 très-épais. Dix jours de grand vent, particulièrement le 23. Sept jours de brume & de brouillards; celui du #5 & du 20 tres- épais. Treize jours de grand@ vent, particulièrement} le 17. Beaucoup de ncige les 8, 13 27 Aurore boréale le 19. Huit jours de brume | & brouiHards. Neuf jours de grand vent, particulièrement le 174 Tonnerre le s & le 6 DES SCIENCE s, ! 327. TABLEAUY MÉTÉOROLOCIQUE. + 214 2, le 27 : nee à 2h du fair. Plus petite hauteur| Plus petite hauteur Beaucoup 2peulau se de le1à7h£m.| variés. 9 à 8h du foir. Trois jobrs de brume, Dix jours de grand vent, particulièrement les 10 & 28. Douze jours de Si JÉRESS pluie AR is 3 fige, 1 Plus grande baron (EAU grande hauteur| N. N.E, CEE TE) DSP SL le 12 5 à 9" du foir. à midi, Un jour de brume. Plus petite hauteur! Plus petite hauteur] S,S, O. pre Blene ,def 4 1od, fe 29 à : Trois jours de grand 10 à Shdu matin. | 2h? du matin, vent, RER BE ——— Treize. jours de pl uic, gro here d'eau. Beaucoup| 8 ‘jours de tonnerre, variés, Plus grande hauteur| Plus grande hauteur |O. N. O. 2 Broc. se RAR (9 RATE dE Mer 14 à midi, à 2h du foir, Plus petite hauteur| Plus petite hauteur ! Quatre jours de grar.d 277% 8er 2 Je| + 7 3, le Ca vent, 9 à 7h du foir, 3" du matin, ee : — Aurore boréale 1e LÉ Six jours de pluie ,| ! 1r0ète Glisre 8 d'eau! |" 328 MÉMOIRES’ DE L'ACADÉMIE ROYALE TASLEAUVUMÉTÉOROLOGIQUE, CIRCONSTANCES - qi à VENTS BAROMÈTRE. | THERMOMÈTRE. à “ à Remarques: dominans. nn Plus grande hauteur] Plus HiendeVaRur ON. O. aBme ibn 2, le| + 224, le r2 2$àtoh du matin| !, j midi. 3" du foir. Plus petite hauteur| Plus petite hauteur! Beaucoup Deux jours de brume & brouillards. ape Dis 0, Je ; leæäahm.| variés, Quatre jours degrand 14à 6 dufoir. |+7%--{le 7 EE ”[vent. k . + du m Tonnerre Île 16. Douze jours de PE Q. luie, 2Pouc Bien. He { N.N,O. ——— Plus grande hauteur | Plus grande hauteur| S.S. O. agro. slim 1, Je] + 1842, le 18 & 20ù 108 dumatin.| à 2" + du foir, S. O. Douze jours de grand vent, particulièrement les 3, 14 & 29. Plus petite hauteur|Plus petite hauteur] ss. ©. 27e que 2, Je] + 4, le 7 à) 29 à roh du mat.| 3"+ du matin. S. ©. Aurore boréale Ie a 2 Quatorze jours de N.N. o.| ‘7 pluie y 2P0HE as, 6 & d'eau, 0. N. O. 2 —— Plus grande hauteur| Plus grande hauteur| S. S. O, aBrue clin. +, Jel + 134 5, Je 3 & À EN ES ; Sept jours de brume 26 à 1ohdu matin.| à 2h + du matin. ©. & brouillards; celui du 30 très-épais. agro les 2, [el + 14 -L, le 30 4 à 9h du foir, à sh? du matin. |IN.N.E, Plus petite hauteur| Plus petite hauteër| S. S. O. & Six jours de grand vent, particulièrement le 4 & le 6, OCTOBRE, Neuf jours de pluie| Trois jours de gelée. N.N, £. & qrome Blien, 4 d'eau. Aurore boréale le: 3. Deux jours dencige. N.E. DRENS TABLEAU MÉTÉOROLoOcCIQU Plus grande hauteur "Opoves . lipn. 2Bre ali el: 12 à 10! du mat. Plus petite hauteur ë 27P% plier =; le Novemz, | 17 à Imidi, CE Douze jours de pluie, ie. 3lign D eau. 4 jours de neige. Plus grande hauteur 2 $rouc. 7e #1: Le 19? 31 à 1h du mat. Plus: petite hauteur 277% alien +, [e 5 à 362 du mat, ———————— Quinze jours de pluie, j Pouce qlien,s d'eau. Deux jours dencige, Dans le tableau Ja plus concife, détail nous auroit jetés Pourront avoir recours veront un hiflorique tr de d'atmofphère, fait «ci heures, Yations. 5) Mém, 178 6, —————_—_— SIC TE N'C'E si Plus grande hauteur + 94 Z, le 28 à midi. Plus petite hauteur — 41-%,le 14 à 7h + du matin, — Dix jours de gelée, Plus grande hauteur + qd Z, le 13 a 10P du matin. Plus petite hauteur P 6 — To 125 à 14h, ‘ Dix jours de gelée, trop loin ; « À 2 FA FE, CIRCONSTANCES D Renarques. Re Douze jours de brume & brouïllards; celui des 14, 15 &18 très-épais. Neuf jours de grand vent, particulicrement les $ , 6 & 28, Aurore boréale le 8. Sept jours de brume & brouillards; celui des 28, 30 & 31 très-épais. Treize jours de grand vent , particuliérement lez dc 13e précédent, j'ai tâché de préfenter de la manière les principales circonftances météorologiques qui ont eu lieu dans chaque mois de l’année. Un plus grand ceux qui en auront befoin à nos regiftres originaux, où ils trou- ès -circonftancié de l'état & des variations nq jou fix fois par jour , à différentes tant pour le moment que dans l'intervalle des obfer- At 330 MÉMOrRES DE WACADÉMIE ROYALE J'ai cru, cette année, devoir ajouter l'heure où le #aximunr & le minimum de la hauteur du baromètre & du thermomètre ent eu lieu. Cet inftant de l’obfervation eft très-importantà con- noître, dans la comparaifon que l’on voudroit faire de nos obfer- vations avec celles d’autres météorologiftes. Pour être bien für de T'inftant où le baromètre & le thermomètre arrivent danses points extrêmes de leurs variations, il faudroit un œil fixé fans cefle, jour & nuit fur leur mouvement; occupés d’autres objets, cela nous eft impoflible & n’auroit peut-être pas d’ailleurs une utilité équivalente à la peine. Il faudroit peut-être auffr varier fréquemment la pofition du thermomètre, non-feulement felon les faifons, mais. encore felon la direction journalière des vents; c’eft à ceux qui font leur unique étude de la météorologie, & qui s’adonnent entièrement à ce genre d’obfervations, à examiner & à rechercher toutes les attentions, toutes les circonftances & tous les pra- . cédés les plus propres à nous procurer la plus grande délicatefie & la plus grande juftefle dans les obfervations. Nous devons prévenir que, ne commençant guère les: obfervations qu'entre fept & huit heures du matin, il eft pof- - fible qu'en hiver nous n’ayons pas toujours la plus petite élévation du mercure dans le thermomètre ; & en été, cela à encore d'autant plus lieu, que le Soleil, à fon lever, donne fur notre inftrument, dont la pofition en plein nord fe trouve auf défavorable dans ce moment pour l'obfervation du minimunr:, qu'elle eft favorable dans tout le refte de la journée pour Fob- fervation du maximum. D'un autre côté, l'expofition élevée: & l'ifolement de notre thermomètre le garantiffent de tout reflet, foit du pavé, foit d'aucun mur, mais il reçoit l'impreflion directe : de tout vent de la partie du nord, depuis le nord-oueft jufqu'à: left, & par conféquent fe trouve abrité de tous ceux de la partie du fud, depuis l'eft jufqu'au nord-oueft. Or, les vents apportent une grande modification dans la hauteur du thermomètre, & c'eft-là ce qui forme d'abord un grand obftacle à Ja comparaifon: rigoureufe de ces inftrumens, lorfqu’ils m'ont pas abfolument Ja mème expofition, c'eft ce qui rend de plus extrémement difficile la détermination abfolue du degré de la température générale: DES SCIENCES, 331 de Tatmofphère, qui n’eft pas Ja même dans les différentes couches où fe trouveront plongés les infirumens qu’on emploira pour da déterminer. I y auroit, fur cet objet, bien des réflexions intéreffantes à faire, mais nous Îles réfervons pour un autre moment. J'ai compté le jour météorologique depuis huit heures du matin jufqu'à pareille heure du jour fuivant; ainfi, s’il a tombé de la neige le 12 à $ heures du matin, je dis qu’ a neigé le 11. EE Variation annuelle, La plus grande La plus petite. Jours de pluie. .,.. 134. Jours de neige... 2». | Jours de gelée... 56. Flauteur pouc. lign, 1. 7,6: pouce. ligms pouce. lig. 28.7,8.31 Déc.|17,0,2 1,7 N. dx Beromèrre, Quantité d'eau tontbée per- dant l'année. à 312%853 tiens, G, Er a Farear du Tlermoniètre, Expolé à J'ai bre ete Placé au fond des caves... ,.. Déclinaffon de l'aiguille aimantée, le 5. Juin 21427, “Juinyrés*, 23%, 3. 12 Juin. | — 04,4. 4Jan Inclinaifonle 1 5°8 914 O4.&N, gd EL 17Fév. ——_——_——__—_—_—_———— Variation diurne de laigaiïlie zimantée... 1626 Av.M.J,lo!35J.F.&N. 332 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE HI SO, LR Eos GE Lonso STE DE L'ANNÉE 17686. Ux pañlage de Mercure fur le Soleil, & l'apparition de deux comètes ont fixé particulièrement cette année l'attention des Aftronomes. La première comète fembla n'être venue que pour éprouver fa vigilance des obfervateurss"car elle ne fut vifible que deux fois feulement. Découverte par M: Méchain, le 17 janvier, elle fut prefque auflitôt dérobée à fes regards par le mauvais temps qui régna jufqu’au commencement de février; & lorfque le ciel devint plus favorable, le mouvement de la comète l'ayant rapprochée du Soleil & fait defcendre vers lhémifphère auftral, il ne fut plus poflible de l’apercevoir. Combien de ces aftres dont l'apparition eftainft fouftraité à notre connoiffance par de femblables circon£ tänces ! & lorfque l'on faitattention que foixante-quatorze comètes ont déjà été aperçues à leur paffage au travers de notre fyftème, que doit-en penfer.de la multiplicité des planètes que régit le Soleil, & du temps qui nous fera néceffaire pour les pefier toutes en revue & en avoir le dénombrement complet ? La feconde comète parut dansdes circonftances plus favorables que la première, & fous les plus heureux aufpices; fon apparition fut reconnue & annoncée au monde favant, par une femme dont le nom étoit déjà célèbre en aftronomie, par de belles & éton- nantes découvertes dans le ciel. M. Herfchel, obligé de s’abfenter pour quelque temps:de Windfor, avoit chargé M. fa fœur du foin de fon obfervatoire & de Finfpeétion du ciel; & Mifl Herfchel, digne d’une telle confiance, ajouta bientôt une comète, à cette planète lointaine, à ces étoiles innombrables, à ces nébuleufes fmgulières, à tous ces aftres enfin découverts nouvellement par fon illuftre frère. La comète annoncée par Miff Caroline Herfchel fut obfervée pendant trois mois, depuis le commencement d’aott jufqu'à la fin d'oétobre, & les élémens de fon orbite ont été D'E S" S'CUIE N'C'Es. 333 fufifamment détérminés, pour qu'on puifé fa reconnoître dans les apparitions futures. Le pañlage de Mercure étoit annoncé pour le 4 mai de cette année; l'entrée devançant le fever du Soleil de 14 39, ne devoit point être vifible à Paris, mais la fortie du centre de Mercure , felon les Éphémérides, devoit avoir lieu à 7° 45’ du matin, par coniféquent on devoit efpérer de voir la planète fur le difque du Soleil pendant un efpacé de plus de trois heures & demie; mais le ciel fut conftamment couvert depuis le lever du Soleil jufqu’à 8 heures un quart, & ce ne fut qu'environ une demi-heure après la fin annoncée du phénomène, quele ciel commençant à fe net- toyer permit d’apercevoir le Soleil au travers des nuages. Le plus grand nombre des aftronomes crut alors n'avoir autre chofe à. faire qu’à regretter, ainfi qu'il:arrive fi fouvent , une occafion perdue; mais quelques autres moins confians dans fa précifion des calculs, ayant regardé le Soleil, y aperçurent Mercure qui étoit encore fur le difque ; quoique felon les Éphémérides il dût en être forti depuis près de trois quarts d'heure. M.° Mefier & de Lambré, obfervèrent da fin du paflage , ou les) contaéts intérieur & extérieur de la fortie, à 8h 36!28",3, & 8! 39° 57";7. Nous lavouerons, nous ne fumes point aufli heureux, ou pour mieux dire, aufli prévoyans. Nous ne pumes foupçonner une aufii grande erreur dans l'annonce ; tout ie monde eut même lieu d’en être étonné ; on n'avoit point fait attention que dans la pofition où fe trouvoit alors Mercure, la plus petite erreur fur fa fongitude devoit en produire une très-forte fur le temps du phénomène. En eflet, l'erreur de 40 minutes dont les tables de M. de la Lande avoient . annoncé trop tôt la fin du paflage, ne venoit que de,2 minutes trois quarts d'erreur fur la longitude géocentrique de Mercure, produites par un mouvement de l'aphélieique M.de la Lande avoit fuppofé trop fort; & 4 minutes d'erreur dans les tables de Halley, avoient produit :$ 6 minutes d’erreur fur le temps, mais en fens contraire, De forte qu'en prenant le milieu entre l'annonce des deux tables, on eût-prévu aflez exactement le vrai moment du phénomène ; mais on avoit tout lieu de croire que Îes tables de M. de Ja Lande, plus nouvelles, & qui avoient fibien repréfenté le dernier paflage 334 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE de 1782, méritoient une plus grande confiance, Au refle, les obfer- vations de ce paflage, qui ontété faites en divers autres pays, ont bien dédommagé du contre-temps qu'ont éprouvé Îles aftronomes de Paris, tant par Îe mauvais temps que par l'erreur de l'annonce. Au nombre des objets qui ont particulièrement intéreflé l’af- tronomie dans le cours de cette année, nous n’oublierons point de citer le favant travail d’un de nos plus habiles géomètres fur Ja théorie de Saturne, & les heureux effais faits au Cabinet du Roi, pour da perfection des télefcopes : Ja géométrie & l'optique font à l’aftronomie, ce que la raifon & le fens de Ja vue font à l’homme; June explique, juge & approfondit ce que J'autre découvre & fait apercevoir. Depuis la folution du problème des trois-corps, les inégalités du mouvement moyen des planètes, produites par leur attraction mutuelle, avoient Cté foumifes au calcul. Leur loi bien reconnue fe trouvoit, pour aïinfr dire, écrite dans des formules générales & précifes, dont l'exactitude éroit chaque jour d'autant plus juftifiée, que l'on étoit plus exact & plus fcrupuleux dans l'application de ces formules, & dans l'évaluation de tous les termes & des plus petites quantités qu’elles renferment. C'eft ainfi que les mouve- mens de la Lune, dont les irrégularités devoient être d'autant plus grandes & plus fenfibles, que cet aftre eft plus proche de nous, fe trouvent enfin aujourd'hui repréfentés par la théorie avéc une précifion qu'on avoit long-temps défefperé d'atteindre. Mais tandis que Îes efforts réunis des géomètres & dés aftronomes foumet- toient à leur loi cette Lune fr Iong-temps rebelle, Saturne s'y déroboit entièrement, & par des irrégularités, en apparence inex- plicables, donnoit lieu de foupçonner un dérangement accidentel & particulier à éette planète ; telle fut du moins F'opinion d'un de nos plus célèbres aflronomes, dans l'annonce qu'il fit en 1 764 d'un dérangement Jingulier obfervé dans le mouvement de Saturne (a); Mais M. de la Place, dans de nouvelles recherches fur la théorie de cette planète, par une application & une expofition plus appro- fondie du principe & des loix de l'atraction, vient de prouver (a) Voyez les Mémoires de WAcadémie, année 1765, page 368. ‘ D'E.8, Scrences. SES que ce dérangement apparent de Saturne n'a aucune réalité. IT a découvert dans les élémens des orbites de Saturne & de Jupiter, des inégalités confidérables, dont les périodes embraffent plus de neuf fiècles, & qui font la fource des grands dérangemens obfervés par Les aftronomes dans les meuvemens de ces deux planètes, & principalement dans celui de Saturne. Son analyfe Fa conduit à des formules, au moyen defquelles iLeft parvenu à repréfenter les obfervations anciennes & modernes de Jupiter & de Saturne, avéc une précifion qui prouve à Ja fois La Juftefle & la néceflité des grandes équations qu'il a introduites dans leurs théories, & que les fiècles ri rendront plus fenfibles ; ainfi les dérangemens de Saturne, dont on n’avoit pu jufqu'ici rendre raifon par de prin- cipe de la pefanteur univerfelle prélentent une confirmation nou. velle de ce principe admirable. Ce travail de M. de Ja Place, fait d'autant plus d'honneur à fon auteur , que M. Euler même, dans I pièce qui remporta de prix propofé par l’Académie, en 1748, ne parvint à repréfenter les obfervations de Saturne, qu’à 9 minutes près; la théorie de M. de la Place ne s’en écarte pas de 2 minutes. L’ingénieufe idée qu'a eue M.#abbé de Rochon, d'employer fa platine à a conftruétion des miroirs de télefcope , &. l'heureux effai qu'il vient d'en faire dans l'exécution. d’un télefcope de $ pieds & demi, nous promettent pour ces inftrumiens un nouveau genre de perfection que fembloient avoir porté au dernier degré, les fuccès de M. Herfchel dans lé travail des miroirs. L'inaltéra- bilité du nouveau métal affure aux télefcopes de platine une durée: infinie ; cet avantage eft d'autant plus précieux, que jufqu’à préfent la matière dont fes miroirs étoient compolés ne réfiftoit pas long-temps à l'acide & aux imprefliens de Fair. Celui qui pofédoit un excehent télefcope ne pouvoit le comferver tel, qu’en en faifant très-peu d'ufage, & renfermant ainfi, comme lavare, toutes fes Jouiffances dans fa privation. La platine, comme l’on fait, n’eft pas même attaquable par l'eau-forte; fufceptible du poli Le plus parfait, elle ne Le perdra Jamais , & l’opticien qi fera parvenu au plus grand degré de perfetion du travail, fera afluré que rien: n'altérera Ja-forme & la beauté de fon miroir. Ce métal d’ailleurs paroît donner une lumière très - favorable à la diflinion. des 336 MÉMOIRÉS DE L'ACADÉMIE ROYALE images, Enfin nous devons ajouter que dans la comparaifon que nous avons faite du nouveau télefcope de platine de M. l'abbé de Rochon, avec un très-bon télefcope de métal ordinaire, de même grandeur, de même force, & conftruit par le fieur Dollond, le premier à eu l'avantage le plus décidé. M. f'abbé de Rochon doit rendre compte inceflamment au public des moyens qu'il a employés, tant pour parvenir à la fufion dé {a platine, que pour rendre ce métal fufceptible du travail des miroirs; c'étoit-là le grand point de difficulté dans application de la platine aux télef- copes. On ne peut qu'attendre avec impatience cet ouvrage inté- reffant, ainfi que l'exécution d’un miroir de platine de 20 pieds de foyer, que cet Académicien fe propofe de faire imceflamment conftruire {ous fes yeux, par le fieur Carrochez, le plus habile artille que nous ayons dans ce genre, ! DE STONE: E APT, DE trois éclipfes de Soleil qui ont eu lieu le 29 janvier, le 24 juillet & le 20 décembre, aucune ñe devoit: être vifible à Paris; {a première a dü être centrale & annulaire dans la Tartarie chinoife: la feconde a dû étre centrale &:totale : près le ‘cap de Bonne- #fpérance dans la mér occidentale,: Au mois de juin, on a obfervé La hauteur folfficiale du bord füpérieur du Soleil. . «. 641155" 57,6. D'où J’on conclud apparente. ss. sssesesesse 234 27.059 NOR LEUR ET certe) J127208 52e L'obliquité de récipique} Au mois de feptembre, on a obfervé ,, La hauteur méridienie du bord fupérieur duSoleil,lez22; 41. 36. 47,2 LA VAUT 3 m. NAN B, ) | D'où l’on conclud É : La déclinaifon vraie du centre . , «4454 43 +5 déle 6% 108%)s$e -. heure de: l'équinoxe... s 44,4 sp svereesesse HO 1" Si D'Ets! SCI EN CEIs. l'y Les obfervations faites à une unette méridienne de 3 pieds, & à un quart-de-cercle mobile de 6 pieds, des paflages & des hauteurs du Soleil & des principales Étoiles qui fe font trouvées dans fon parallèle, ont donné les réfultats fuivans : DIFFÉR. |DIFFÉRENCE d'afcenf, droite | de déclinaifon DIFFÉRENCE de déclinaifon DIFFÉR. d'afcenf, droite ÉPOQUES du centre |dubordfupérieur du centre | dubordfupérieur! 1786. du SoLeiz | du SOLEIL du SozeiL | du SOLEIL & & & & de l'ÉTO1LE.| de FÉTOILr. de l'Éroie.| de l'ÉrorLe. FFT DIM D. M. S. 104 52. 44 7 178. 52. 49 196. 6 13 CAC .177e 15e 46 139- 12. 21 CRC ..1176. 50. 34 . Avril. 100. 10. 17 | + 0. 23. 49 Muin., cs|175e 49 7 — 0.25. 7 161, 49, 39 Totl 4 .|174 47° 31 DIN TETE 173-142-3233 Mie tjs 1173: 45e 53 U # y 179, 20, 12 CLIN .[172. 44. 24 ils Ne 177e 30+ 30 LOI AC TEST | n.|171+ 42e 42 CPP RSR 149» 26. 38 | + 1. 17. 43 .,.|170, 40. $5 CON D 133: 28. 49 | + 0. 55. 56 «1168. 37e 17 F # 132. 33e 37 | + 0. 34. 21 .r.|r67. 35 2 Ver 131 38. 22 | + o. 13. $ s..1149. 56 9 |— 1. 40, 10 150. 420 # .|146. 49° 13 |— 1,32. 4 130. 42e 57 | — o. 8. 18 140 37e 30,5] — 1. 4. 23 116, 50. 3 | — 0. 2. 4 133e 27e 57 | — 0. 14. 49 184. 40. 25 | + 12 3. 29 1310 29° 33 | 0. 2. 47 135. 47. 6 | + 0. 17. 41 130, 25e 15 + 0. 12, 12 126. 59. 55 | + 7e 22 93" 37° 10 | — 0. 57. 24 134. 49. 46 | — o. o. 18 92. 36. 42 | — 0. 36. 30 194» 22. 40 | + 0. 19. 47 88. 37. 20 | + ©. o. 10 160, 7. 43 | + 1. 18. 31 120. 16 $ | — 0, 37. 45 .lr59. 8. 33 [+ 1 3. 54 . 119. 16. 30 | — 0. 25. 8 17/n Bouvier] 151, 48. 8 | — o, 12. 28 87. 37- 46 | + o 12. 53 19 Aréurus .| 155. 10. 47 | + 0. 10, 38 11$e 20e 13 | + 0. 28. 16 2111dem. | nn ss | — Août. 159 0. 26 | — 0. 9.59 25|[/dem, .….,| 149. 9. 52 157. 5e 2 |+ 0. 22. 18 27]B Hercule] 180. $5. 11 | + o, 19. 36 8|>Dauphin|170. 45. 24 | — 0. 57. 43 28 {/dem....| 179. 53.45 | + 0, 9, si gMdem, ... 1169. 48. 44 | — 0 41. 12 Mém. 1786. Uu 338 MÉMoirREs DE L'ACADÉMIE RoYALE DIFFÉR. [DIFFÉRENCE{ d'afcenf. droite| de déclinaïfon du centre |dubordfupérieur$ du Souriz | du Souris À & & de l'ÉToiLE.| de l'ÉTOILE. | DIFFÉRENCEË de déclinaifon du bordfupérieur du SOLEIL & de l'É TOILE. DIFFÉR. d'afcenf. droite du centre du SOLEIL & de lÉTOILE. ÉTOILES. ÉTOILES. a Dauphin . udePégafe| 159. 54 20 |— 1. 2,35 Idem. ...| 167. 6. 10 |— 0, 34. 36 AWAïgle.|114. 27. 57 |— o. 3. 48 yDauphin| 168. 51. 48 |— o. 22. nAntinoüs|117e 35+ 23 AAA a d'Herc.| 115. 53: 55 |— 1. 6. Idem, ..,|116. 41. 28 |— 0. 21. o aDauphin| 166: 9. 36 |— 0. r6. Idem... |115: 47. 31 | 0. 2. 29 & d'Herc.| 114. 57. 25 |— 0. 48 x Verfeau.|138. sr. 27. | + 0. 4. 48 aDäuphin| 164, 16. 20 |+ o. 19 Idem. ...|137. 55: 8 | 0. 26. 47 Idem... | 163. 194 53 [+ 0. 37. 51 > Éridan.|209. 52: 3 |— 0. 58. 20 æOphiucus| r13. 24 $$ |— 0. 32: 29 à Verfeau, | 136. 58: 42 |+ 0, 48. 34 € Dauphin nn nm |+ 0. 13. > Éridan * 204. se 28 DO B l'Aigle.| r30. 59. 4 |— . B Baleine. 139. 21. 14 |— 1. 18. 41 7lldem....| 130. $. 1 |— 0 18. 53 d\ Capric.| 94. 56. 27 |4+ 0. 45$. 16 13.Daup.| r43. 11, 4 |— 25 [>duLièvre| 169. 48. 40 |+ 0. 36. 27 ro] Ydem...:| 140. 28. 59 |+ 7 + 0. 21. 35$ 30 | dem. A 3: S1:4 Nota, L'aftérique que l'on trouve dans la feconde colonne, indique que le pañlage des Étoiles & du Soleil a été déterminé le même jour par dés hauteurs correfpondantes ; le figne + dans fa quatrième colonne, indique que l'Etoile étoit plus haute dans le Méridien que le bord fupérieur du Soleil; le figne —, indique qu'elle étoit plus bffe ; cette quatrième colonne renferme Îa différence de hauteur obfervée fans aucune correétion, Ces comparailons du Soleil aux différentes Etoiles, donnent encore les réfultats fuivans: : PASSAGES DU GENTRE DU SOLEIL DANS LE PARALLÈLE DES ÉTOILES ep = PES RER: Diffir.d'af. dr. Differ. d'af. dr. 7 du Dauph.| le 10 Août|à 9h 21” 46/ | 16Bd 29° 36" 13042138" 29120107 4 duLion.| le 16 Avril 8 du Lion. a Mai.l 21.19. $ |133. 58.43 | duDauph. s1 Août] 3.11. 36 0 uw n duBouvier 7 Mai.| 5.13. 45 [151.352 9 Île du Dauph. 25 Août| 4. 0. o Nu Arcturuss 20 Mai. 3. 53: 47 n nm na MédelAigle. 7 Sept. 3. 15.21 | 129: 57. 41 21 Juill.| 16. 9. 25 | 89.51.34 AdelAigle. 16 Sept.| 11.20.41 |114. 56. 12 Ld'Hercule 3o Mai. 20. 9. 55 |177. 0.20,7ln d'Antin.. 21 Sept.| 5.15. 30 |116. 29. 39 ir Juill.| 21. 8. 47 |133.35.17 aduVerfeau 15 O&. 1.28, 47 |139- 49. 1 adelarlèche 2 Août 159. 34. 56 DIE:SN S CE NiIC:E 15 339 Des obfervations du Soleil & de PR d'Hercule, faites en Mai & en Juillet, on conclud ce qui fuit : Le 3oMaïi......... 20h 9° 55"Tivr. Le «1 Juillet... 21 34 13"Tvr. Ac. dredu Soleil app. 684 16’ 55,5. tuid 43° 4,50 Longitude du Soleil... 69. 55. 46. ; 110. 4e 14e Afc, dr. de 8 d'Herc. 245. 17. 16. 245$ 17e 1S53e ML ER CHR .E CETTE Planète a achevé, dans le courant de cette année, quatre révolutions, plus deux fignes dix-fept degrés cinquante minutes autour du Soleil, &.seft trouvée AR RER EEE I CUS SE RSR SRE TT EEE OR CCE PU ET ET CEE RUE SP MUR PTE TS ET EST US CCS DE UMENNONÉ-URTAIR ET RES EE Be JEN-CONJONCTIONIPLUS G.PE DIGRESSION «| PASSAGE STATIONNAIRE. en. LUS om D . LE on fur Supérieure. | Inférieure. Orientale. | Occidentale, LE SOLEIL. 18 Mars, 13 Avril. 26 Janvier, 210 Janvier. 25 Août, Le 4 Mai, 2 Juillet, 10 Août. 31 Mai. 23 Avril, 17 Sept. 22 O&obre 5 Déc. 22 Sept. | 16 Mai. 14 Déc. On n’a pu déterminer, par obfervation, que quatre lieux de cette Planète, qui comparés aux Tables, ont donné les réfultats fuivans : ERREUR des TABLES, LT, En long. | En latit, POSITION SUPPOSÉE | LIEU OBSERVÉ DE L'ÉTOILE. DE MERCURE. Latitude. Afcenfion dr.| Déclinaifon. Longitude. D. M S | D MS À D. M S. Boréale. Boréale. 20. 17. Sri] 43.21. 71] 2.46, 9|+o.39|+o. o dem. ...... Ideme ei. À 44 15. 301] 2. $o. 10 + 0. 33]+o. o 12 43e 57 Îi4ie 24e 31 1, 6, 23 |— 0. 35|— 0.34 NEUTRE 0.29. 2 ]— 0.18|— 0. 26 Uu ij 340 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE VÉNUS CETTE Planète a achevé, dans le courant de cette année, deux révolutions moins quatre fignes feize degrés vingt - fept minutes autour du Soleil, & s’eft trouvée DANS SON NŒUD EN PLUS CONJONCT. STATIONAIRE (ER ai G. ÉLONGAT Defcendant | Afcendant. RPÉHERE d j 21 Mars, 24 O&obre, 14 Décembre. On a déterminé, par obfervation, cinquante-cinq dieux de cette Planète, qui, comparés aux Tables, ont donné les réfultats fuivans : ' POSITION SUPPOSÉE | LIEU OBSERVÉ ee es DE L'ÉTOILE. DE Vénus: l|riTanLESs din. "à PT, Afcenfion dr. | Déclinaifon. | Longitude. Latitude. PEnlong.|En latit: D: M::15. D. M..5S. D. M. S. M. S. Boréale. Auftrale, 1594 23: 33 10, 24 S o. $1. 47 tr. 7]—0. 9 dense 0 ge. Idem see 0.50. 3 |+1. 4l+o. 2 Idem. de à Idem. ...:.. 0.48. 12 |+o.s3|+o. 6 192: 53. 42 124 033 0.46. 3 +1: 16|—0. 12 .|142. 26, 27 rss. 23. 33 217+ 44. 42 174: 33- 0 165. 45: 25 Mai, 10,42, 12,6| Idem... | Idem... ....|Idem....... 42. 0. 12, 38 |+1. 8|—+o: 210:43.22,8|BLion...| 174. 32. 59 RScerpent.J2134. 5.29 10, S1. 22 0.44. 19 [æ1, 2|+-0. 16 10, 24. 5$ ww ‘œ © POSITION SUPPOSÉE | LIEU OBSERVÉ AGE €s DE L'ÉTOILE, DE VÉNUS. TABLES pari SREELS ERA a . | Longitude. Latitude. Enlong. En latit.f D. M. S. D. M. S. MS VMS Borcale, 67. 42. 20 0: 19: 14 1. 33 —0: 68. 55. 9 0. 21: $4 +0: 430 7As22e 22 0.:26.:5$ f-0. 52 +0 73: 49: 36 | 031. 35 I+o. 51 ,+o. 82.24.32 0. 47 56 +1. 1540, 83. 37° 57 O 50. 10 +1. gl+o. Idem. so.ss Idem... . 84. 51" 35 0, 52. 22 Hi. sf Aréurus, , Idem, . Idem... Idem... B Hercule Idem. Mai 14/0: 57.48,5 15!1: -0,12,6 CAN CENTS T TE VU Vu wo Lu NN] LU na 27|1. 14,26,9 28/\r. 15.43,1 +0. 86. 4. 54 [1 o. 54. 34 +1. 18 245. 16.30 | 24, 57 4 b SA S LE DS U = _- - » on Le Û Be N° PE) NN ci N & L-1 Le La) a æ cc re La a Lo LS Le] » An . [a N en + un 3 wo Q b A N ES ES 256, 342 31 | 254.6 7 | 89. 45. 1 1 1 3 l+s yo. 10] DES EN AR @ PET TN FA PE 1$|+0. 16 245% 16. 31 21» 57.54 à à è 88. 31. 31 [à ©, 58. $8 |+r. 9|<+0. Idem. Jde >... AU Tdem. Le A | ant IL ROZ AREL. Af 0: 1e 1225. 53»2|d'Herculel256. 34. 31 |l25. 6. 94: 38. 6 9 2 + 7l+o. 15] 29/1. 17 0,6 d'Hercule B'Hercule 301. 18.177 A'Hercule BHercule 31/1. 19.36 |AHercule B Hercule Juin 1/1. 20. 51,5 d'Hercule 211.22." 6,8|/dem,. :.. BHercule 4|r. 24. 38,4/ dem. :.. BHerculeÏ245: 16. 31 21. $7. 5 1.27 8,6|ldem. :..1245: 16:29 | 2v. 53. 5 7 # # (los. ÿr. 26 1: ro. $4 |-r, 14/40. 1 5L M'HerculeÏ256: 34 31 |l25. 6. 7 . # 1. 29: 35,8 | Zdem. :: . Ddem. .…..... Ten, .3,.5 B Hercule 1. 30, 49,0| Hercule BHercule 98: 17. 44 1. 14. 40 |r. $|+0. 20f 261. 49.22,3|/dem. ... Juill. r5}2. 4. 23,4/> Serpent. 2 5-49;718 Dauph. 7 Dauph. 2. 6.17,6|/dem.,..ldem. .,..., B Dauph. 3e 6. 52,5|/dem.... dem, ...... leme. N > Dauph. 2» 8.36,9| 2 Daupb. 342 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ; ERRE \ POSITION SUPPOSÉE | LIEU OBSERVÉ REUR|, TEM PS|ÉTOILE L des DE L'ÉTOILE. DE VÉNUS. TABLES. VRAI ne AE DR : Afcenfion dr. | Déclinaifon. | Longitude. Latitude, À Enlong.|En latiri H: M. S. D: M. S | D. M. S. Boréale. Juil.2312. 9.10,3 15.5 152. 44e 30 1. 28. 34 25/2. 10.15,4 en 155. 8. 6 Le 29e 27 Août 3[2. 14. 50,5 165. 52. 31 1. 8. 38 712 16.46,7 179e 22: 13 o. 58. 48 912° 17.477 173. O0 13 0, 53° 27 102. 18. 17,4 174+ 10.53 0.50. 35 24/2. 25.21,4 190,:40. © 0, 6. 6 Auflrale. Sept. 5[2. 32.31,7 204% 36. 23 0» 40e 10 62. 33e 6,2 NS | à M PTS ie : ï es 204$. 34 CRE 7 7|2- 33-442 206. $4» 30 o. 48. 17 20/2. 43.171 221 43» 44 1, 42.13 21/2. 44 5,4 222, il. 22 1. 46.21 22/2. 44 50,2 223. $8. 12 CES LL 2312. 45.42,5//dem. ...Nldem....... le 22%- 6, 32 [1-55 28 O& 1613. ‘5. 10,2 56: 10. 13 nn nm 250,..6..29 3e 192025 |- 1813. 6. 41,8 Idem. n .n ne l2s2; 10 13 3. 24146, 23|3e 10.13,4 Idem. .... un nm 257 18.15 3e 36° 57 24/3. 10. 50,9 EITr MN un. n-U258 18: 31 3. 39-24 25/3. 10.27,2 Idem... nu un 259.18. 39 3- 4ie 19 2613.12. 2 Idem. ... x nn .n V26o. 18. 26 3e 43: 4 27]3. 12.34,7 Uden. ...... nm" a 201.19. 35 3. 44 33 2813.13. 4,5 Idem. ...... n on ü 262. 16,23 3- 46 34 Borcale. 79: 47e 29 | 20.56.24 290. 11. 40 1. 44e 55 Bo, 50. 53 | 17: 59. 16 N287. 18. 44 3e 17° 55 é à Déc, 24|n. 13- 10,8 50190-53429 Nora Lorfque nous ne mettons point Îa déclinaifon: de l'Étoile, cela. indique) que le déclinaifon de la Planète a été déduite direétement de: la hauteur méfidierure obfervée, & non de fa différence avec l'Étoiles DES. S CFE N:C:E.S 343 M A RS. CETTE Planète a parcouru, cette année, un arc.de 1761 47" autour. du Soleil, & s'eft trouvée EN QUADRATURE, | EN CONJONCTION, | Dans fon NŒUD afcendant, Le 6 Mars. Le 7 Novembre. Le 12 Novembre, On a déterminé, par obfervation, fix lieux de cette Planète, qui, comparés aux Tables, ont donné les réfultats fuivans : POSITION SUPPOSÉE | LIEU OBSERVÉ | ERREUR } T PS'ÉTOILE 2 E 786. E M ; DE L'ÉTOILE. DE Mans, TABLES VRAI: |Comparce. ; ; Afcenfon dr. | Déclinaifon. | Longitude. ne Ps de D, J0 Si D. M. 17... MENT: à ; Borcale. Boriale. Fév. 2416. 8.35 [>Écrevifilel127. 43. 22% 132 33 « S: Asti2 23 Mars 10/5.44. 22,4 sGemeau.) 97. 41. 29» 19e 33 s 2. 6, 47 1. 22 +0. D. | | Avril 115.13 8,2 € duLion.f 143, 25. 24» 44e 56 +28. De:55e 428 1. 18 | 0. 2/$.11, 474| dem... dents te & RULES 1,55 18 —1. 27 1414 56 18,2/ Idem. ... «29: 14 49e 15 ir “ses 7 re ss dem er on 25 roue + 58. 1, 48. 59 D—1. 19 TU P Î TER » CETTE Planète a parcouru, dans le courant de cette année, un arc de 27445’ autour du Soleil, & s’eft trouvée EN QUADRATURE, | EN OPPOSITION. Le 17 Avril, Le 12 Août, | Le 8 Novembre. EN CONJONCTION: 344 Mémoïres DE L'ACADÉMIE Rovarr On a déterminé, par obfervation, foixante-quatre lieux de cette Planète, qui, comparés aux Tables , ont donné les réful- tats fuivans :- | [ DT TR nu 04% in? ui selle | POSITION SUPPOSÉE | LIEU OBSERVÉ cri mets TOILE cs DU à DE L'ÉTOILE, DE JUPITER. TABLES VRAI. |comparée Afcenfion dr. | Déclinaifon, Longitude. Latitude, JEnfong.|En latit. H. M. S. D. M 5 |D. M. S ‘ Auftrale, 3722418 | 1, 1. Sr |—5. 24|—0. 34 * Boréale, 21.56.22 > Serpent. 236.39-.26 “ur 21.53. 9 [æOphiucusl261. 15.52 12.43 32 & Bouvier. 217:44+42,5| 14 39: 6 37 37- 22 Le 1. $7 |—5$: 11, —0. 29h 21,4327,3 |« Ophiucus 261.15.52 |12.43. 48 38. 16.47 | 1. 1. 54 —5. 17|—0. 42 21.36.57,4|CBouvier [217-4444 |14. 39. ro 38.42. 53 | 2. 7 ]—5. 4l—o. 35 21.33:41,2|/dem, 3.1N217:44.44 |14. 39.10 38. 55-31 1, 2. 7 |—5: 32|—0. 38 21.30.2$,3[æOphiucus}261.15.52. [12.43.48 39e 9.33 | 1. 2.17 5. 24|—o. 31 21.20.33,5|(Bouvier.|217.44.44 |14. 30. 10 | 39.46.38 | 1. 2.22 [—5. 33)—0. 38 20.13.1958 Serpent|234 5-32. |16. 6. 7 43-45. 5 | 1. 3. 50 Η5:25|—0. 46 17 Le s > Serpent.]236 39.23 | » 4 41755 4» 9 LA 19.49.28,5|@ Serpenth234. 5.31 |16. 6. 7 fe >Serpent.Î236.39.23 | 1 » on 45+ 0. 2 | 1. 4.40 19.42.38,8 | Serpeut}234+ 5-31 16. 6. 7 19.2$+34,3 | /dem... Idèm 9... Merise re 88 20. 3. 8,4 Idem. .%. Idem... . Jdem. sel". se 19.11-56,7|&l'Aigle.h295+ 5+$9 PANTIN) 46, 47.20 | 1. 5$. 46 19. 5. 1 [7Dauphinl309.12. 5 |15.22. 9,2 sapAL FT tee alaFlèchel 292.39. 2 |17. 32. 12 #7: 4:57 5° 5 19. 1:41,9|/dem.... ent ss ste AN IAEUTES de sta 7Dauphin}309.12. 1, 15,22. 9 8.s4.ç2,8|1dem....Nldem. ......| # #2 HS ahFlèche 2 | 47 31.42 | 1. 6. 36 19.15.21,2| dem... dem... ur 46. 38.47 | 1. 5.43 47e 14 22 Le 6.15 292°39e 2 |17. 32. 13 18.44.30, {dem | Idem... Hdems..... {47e 56:34 Ur. 7. 8 18.14. 1,8//dem. ,,./292. 39. 2, |17. 32. 16 | 49 3: 28 | 1. 8. 14 18.10.39,1| dem... .ldem...,...| Idem... ... 49.10. 9 | 1. 8.25 18. 3.39 [ldem. .,.fdem....,,|Idem........) 4923 7 LT. 8. 42 18. 0.28,8|aDauphin} 307, 26.23 |15. 10. 23 49.29.26 | 1. 8, 46 yDauphinf3o9.13. 3 15.22. 12 Op ES : $S:C'TEMN CES. CRÆS POSITION SUPPOSÉE | ILIEUOOBSERVÉ | ERREUR (TE MPSIÉTOILE des 1786. DE L'ÉTOILE. 1 DE JUIPITER. TA ARS VRAI. Déclinaifon. Latitude. H. M. S. D, M. S. D) M. US, | Boréale. Auflrale. Août 8 17.53-23;3 ts. 22. 12 REA (1 9 17. 50.14,5 | dem... Idem... Mer. À 15: 10: 11 10 17.46.51,0 14.38. $4 ae » L5- 22, 12 11117:43.10,4 1$- 10.11 ; . 9 14. 38e 54 LE 23/117- 2-19,7|7 15-22, 12 Le 11. 29 25/16-55.26,5 Idem... 1e 11e 47 28116.45. 3 I CLP COR ETS 30/16.38. $ |« Flèche. Era re ZT Le 124 43 |Sept. the di æ Pégale. 14. 3. 56 1,13. 44 A6 9.46,4|« Flèche. 1732 23 1e 13. 54 9116. 2.36,8|/dem. …., PLIS RE Te 14.122 15/15.40.51,7|e Pégafe.. |; 18:54. F4 1. 14 59 1915.26. 3,6|Jdèm.... Idem: :1e Le A5 2312 20|1$.22.22 |/dem... dem ..7... L. 15. 42 21/15.18.37 | Flèche. 16. 59: 52 1.16 4 22/15.14 50,7|æ« Flèche. 172 32e 23 I 16. 6 23|1$-r1. $.2| dem... Idem... 1. 16, 22 J 26114: 59» 3938 dem, . . Idem: sus. 1. 16. 45 O&. 13|13-52. 8,5|> Dauph. CENT 1: 1B,510 - 14/13.47.58,6| Idem... CRU 118 7 26|13«39:40,5| /dem. . .…. Ho 0 4 1. 18. 26 17 FPS Aldébaran 16, 4 9 SU d'Taureau 17. le ÿ6 18/13:3116,5|> Dauph. 14 8. 0 l 48 OLD 22 |13«14:161 | Aldébaran 16, 4 9 48 OL d\raureau, 12448156 23413 9:57 |ldem....} Idem 4,35 CRU Aldébaran NÉ 4-9 243% 53372:71/dem. : 4. dem, x... Jaems Mie Se 48 64 68: 17 J\Taureau 170 Le 15 6 25/13. 1,r9,3]1dem, .,.Mdem, ...... Lier. y ee * Mém. 1786. X x 346 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE ERREUR POSITION SUPPOSÉE | LIEU OBSERVÉ TEMPS|ÉTOILE É des 178 A EU DE L'ÉTOILE. DE JUPITER. Ta B ES + [comparée E an. A Afcenfon dr. | Déclinaifon. | Longitude. Latitude, JEnlong.| En Jatit. Auñrale. O&. 25/13. 1-19,3 | Aldébaran 1.18. 26|12.56.57,1 | Idem. 1,18. 9 27|12.52,36,2 |/dem. . 1e 18. 10 28112.48.12,7 Jdem. ... 1.18. 6 29/12.43.48,0 | dem. . 1. 17. 56 Nov. 8{11.58.57,3 |a« Taureau 1e 17: 16 12/11.40.35,4|Jdem. ... eue [Hdeme ss ee » Le 16. 53 13/1035e58 | dem. …..MUdem....... | Idem... ... 7 Pégaie.. 23|10.49.13 ;|œ Taureau 9» 24|10.44.30,4|1dem. .. .NIdem. :.....|{dem. ...... 1. Déc. 2|10. 3.58,7/y Taureau Gr. 55.48 Eÿe Ge 8 [Nage 7e 6| 9:47:399 Idem. .. .lIdem. . :..….. Idem. =. 42, 43e 24| 8,23.14,4|7dem. ...| G1.$5:49 15. 6. 7 À 41. 29. 36 25| 81841 |/dem....} Idem. ...... Tdem. ...:.. 41° 27 ES 30| 7.56 4,8 |{dem, A. .ldem. ,..... Lens ss qi, 18, 54 Les circonftances favorables, dans Jefquelles ont été faites les obfervations précédentes, procurent les réfultats fuivans : Quadrature de Jupiter, le 12 Août, à....... 4% 31° 10"r. moy. Longitude géocentrique de Jupiter en quadrature. 49. 59. 32. 22. L3. SO,f, Vraie 21. $7+ SO €. moy Longitude en oppoñitions............ Mreha61 032 or Latitude en oppoñtion................... 1. 17. 26 Auf. Oppoñtion de Jupiter, Ie 7 Novembre, ä..... # On a fuppofé l'erreur moyenne des Tables, de 7! o" fouftrac- tive en longitude, & de 1’ 3" fouftraétive en latitude. D ES S'co'"r È N°c Et 4 347 SLA IP OUNUERS NE CETTE Planète a parcouru, dans le courant de cette année, un arc de 9428 autour du Soleil, & s’elt trouvée EN EN EN ct Em 1 DRATURE,| OPPOSITION, Le 27 Janvier. Le 6 Mai. Le 2 Novembre. BREST ES EE EE PEN PC 7 EE EN PP RER RE MEET EDR SEL STATIONNAIRE, Le 16 O&obre, On a déterminé foixante-huit lieux de cette Planète, qui, comparés aux Tables, ont donné les réfultats fuivans : SRE EEE EN NL IE SCENE NN ER I ESC POSITION SUIPOSÉE | LIEU OBSERVÉ RARE DAS es DE L'ÉTOTLE, DE SATURNE: TABLES. an. Longitude. TEMPSIÉTOILE 1786. à VRAI, comparée Afcenfion dr. Déclinaifon. Latitude. M._S, .US4. 2 + 54. 36 » 55: 33 - 57: 35 757.54 18/k7 14/15.43.46,3|u Sagitt…. 28114.43.37 |nOphiucus 29/14.39.15,8| Idém. . uill. 1/14 30.36,4|/\ Capric. 5114 13-19,4/0 Sagitt.. LH Sagitr.. d\ Capric. .58. 33 6l14. 8.58,8| dem... + 58: 44 13113-38.48,1|y Capric. » $9. 30 d\ Caprie. g 14113:34.29,7| Idem. CO Lo : . $9. 36 7 Capric. Ë 16|13:25.57,0| dem... | Idem. ...:.. d\ Capric. di 37|13.21,40 Àfdem.... 7 Caprip. . 59+ 56 348 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE | POSITION SUPPOSÉE TE MP S|ÉTOILE| VRAI. |comparée | ERREUR j des TABLES. LIEU OBSERVÉ DE SATURNE. DE L'ÉTOILE. 1786. ! Afcenfon dr. | Déclinaifon, A M. S | Di MIE Auftrale. Juill. 18/13-16.22,9!y Capric.|322. 4. © Cr sa. d\ Capric323: 4859 | 17. .gis6 13.13 6,5} 1dem. . .Eldem. ......| dem... .. Juge re {7 Capric.f322. 4 0 JAMES TALTE b né 1323: 48. 59 ldems 1322 4 o 323: 48. 59. 13. 4.372] 9\ Capric. | ét = - > Capric. d\ Capric. 17 4 56 1314 47.18 Idem... 29 bis 22 fl 1 sl 314: 21+ 19 2/13. ©.20,0 112:39:12,8 172... 4 56 12.22,2h |Jdem....Nldem. ...... em. 1314 3e 12 l2.14. 6,418 Capric., 18: C > Capric.} 17. 36. 313+ 54. 42 «dem. 5. 17e MATE 12. t9.57,61 Idem. . . À tar 1334 | d\GapricÀ [1457345 Daopries je 18, 3.51 313: 36 33 17 Capric. | PURE 11,$3:27,8 Non] “em. QE A apric. À 17> de $4 11.49. 9,n|ÿ Capric.. k AE TA 18 (3522071931 27» 37 11,45:16,9| dem. … . | TETE voue ve » Idem. ...,.. 133: 23: 13 11.41.12,6| /dem. ….. bn ae col lement QE 10423 11,36. 57,2 d) Capric.} 17e 4e 54, N313: 14 22 12/1133. 4,0)8 Gapric,. 18 3, 52,313: 9:48 13/11.29. 2,1 Idem. ...} AMOR O | 227 RIRE LUE STEN ARE) 14/10. 23.45,9|9 Capric. 17e 4e 54: 513e J+ 4 16111.16.56,2 Idem. À } CT MESSRUEESS 312. 52. 18 18111. 18.55,316 Capric.. À 18. 3.52 1312-43-36 23|10.48.45 (dem... .f lBenis EUR 312 22. 41 24|l0.4$. 7,7| Idem... . | | em... 2.312 18e 36 25|lo.41.18,1| dem... Gene se CORETET © 29/lo.25.35,2|7dem....}ldem. ...... Len. ne nes 314 58e 55 30 10.21.44,6| dem. ...fldem, ...... ddem ss se esp 54e 57 31/10. 17.49,6/1 Capric.. | 317. 35.40 | 17. 43. 48, l31a. su. 22 Sept. 1[10.13.55,419 Capric..f3a 3. 29. 27 (18. 3.52 |311: 47. 26 Allo. 2.21,7| dem, . [dem . SM du: 314. 36. 52 Di mis IS rc E NC ENS 3479 POSITION SUPPOSÉE| LIEU OBSERVE | ER ; AR de TABLES. le. “nd VIP Afcenfion dr. | Déclinaifon. f Longitude. latitude. }Enlong. - M. S. TEMPSI|ÉTOILE 1786. DE L'ÉTOILE. DE SATURNE. VRAI. comparée Auftrale. Aulrale, 10. 2.24,7|8 Capric. 49. 17e 45431313: 36.52, 4,6: 34 |. 40 9:58.31,3 |d\ Verfeau + 50. 16. 56.49 9.54.41,4|[B Capric. 302. 15. 15.26.20 9-50-52,5 |f Capric.. s 49! 18. 3.52 .39-27,2|1dem. . dem. …..... », 34 AL » 31 + 2$ ds Sec: . 28 .20.32,8|d\ Capric. -16.47,3 8 Capric. .} + ÿ-31»4|/dem.... Éldem. ......|ldem......, d\Verfeau 258. 8,1 |JCapric. .54.19,4|d\Verfeau 50-3559 | ddem .. . Adem ess Le: gate fe fee 4 Capric..}3 JS 9 UV US y Lo Vu 24.34 |d\ Capric. - 9:45 | Capric.. É3: 9 2 46; 2,3 dem. «4 .Ndem. ......|Idem. ...... .36-23 |#*Capric. .32.40 em... .Nldem. .,.... CU MORTE .25.16 |B Baleine. .17:48,3 | Idem, . . Idem. ...... PT ARE à + 594 74.19 Capric.… 20 18. .55-22,1 | Capric. 49 4 | 17 6.51:36,6| Idem... .f Idem, . ..... Idem. ...... 6.47. 51,3 |/dem....Kldem....... LL CNE D 6.44. 4,8|/{Baleine. 6.39.18,9|\ Capric. 6:32:44,9| Idem... .MIdem. ...... Ebns BI 5:58,25 |gCapric.. + 29e 18. $-42.57:4| d\ Capric. » 49» 17 5-39- 3 | Baleine, Ê 19. 4.124.492 | Capric. . AS. 17» D D N° PB N° R Oh DB 1 D D ww Us L Lg y Lg y : + PE TE Ent de L'on. “on 10ù der, Li fe, der Le 350 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Les obfervations du mois d’Août, donnent encore les réfultats fuivans : k 1 eo Oppoñition de Saturne, le $ Août, à...... LR 28x44 A ES 14. 33. 12/eMps Vrais Longitude en oppoñtion......... 1. 3134 40148". Latitude en oppoñtion...+:......... ‘nitrate On a fuppofé l'erreur moyenne des Tables, de 7' 41",7 fouf- tractives en longitude, & de 40" fouftraétives en latitude. Le 23 Septembre, Saturne & l'Étoile & du Capricorne font pañfés au Méridien dans la même feconde, avec une différence en déclinaifon de o4 31", dont l'Étoile étoit plus boréale. Donc conjonction de Saturne & de 8 du Ca- pricorne, le 23 Septembre, à........ 8h 0° 35",9tempsy. Lieu de {a conjonction déterminé par la comparaïfon de Ia Planète aux Etoiles À du Verfeau & 8 du Capricorne, Longitude.. ...., SCC EI GUN DAC see: 9 T01/431P40 Latitude. .,.,..,.,.....s.se.s.seue 1. 3 36 auftrale, D'Eusu ScrENcEeSs. 357 HSE XR SCA EiL. CETTE Planète a parcouru, dans le courant de cette année, un arc de 41 30" autour du Soleil, & s’eft trouvée en oppofition le 8 Janvier; on a déterminé dix lieux de cette Planète, qui ; comparés aux Tables, ont donné les réfultats fuivans : ERREUR POSITION SUPPOSÉE LIEU OBSERVÉ DE L'ÉTOILE. DE HERSCHEL. EN PT À Tam TS Afcenfion dr. | Déclinaifon. Ê Longitude. Latitude. TEMPS ÉTOILE 1786, F VRAI. |comparée | 4. m. 5 DM Janv. 2112.27.29,9|d\Gém.. 109. 12. 28 12|11.41,45 |Jdem..., 108. 46, 32 17|11.19.42,2| Îdem., ., 108. 33. 26 19|11.10.55,2|/dem..., 108, 28, 11 Févr.16| 9.13.28,5 | dem. , 107, 26, 20 Mars 10| 7.49. o,5|> Écrev.. 106. $5. 44 O&. 29/1732, 12,1 | Alcyone. LI Se 39e 54 Nov.r3|16.32. 2 |Jdem.... Déc.25|13.25.43 |mGém... 29113, 6.57,7|> Ecrev.. LE Se 33.) 12 114 20. 26 114. 10, 53 Les obfervations du mois de Janvier, donnent encore Îe réfultat fuivant : kh LA ” Oppoñition d'Herfchel, le 8 Janvier, à... SABRE NE HART 10. 48. AG temps vraïs Longitude en oppoñition. ............ 1084 56 55”. Latitude en oppoñition............... ©. 29. 4 boréale. On a fuppofé l'erreur moyenne des Tables, de 21 fecondes fouftraétives en longitude, & de 1 2 fecondes additives en latitude, 352 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Ja A\ EU SNSE ON x déterminé, par obfervation, cinquante- deux lieux de la Lune, qui, comparés aux Tables de Mayer, ont donné les rélultats fuivans : À POSITION SUPPOSÉE |. LIEU OBSERVÉ ERREUR TEMPS|ÉTOILE re ir DE L'ÉTOILE. DE LA LUNE, TABLES. VRAI. |comparée ln. Afcenfion dr. | Déclinaifon. À Longitude. Latitude. H. M. 15. D. M: S: À D. 2e 1,4 d'Écrev.lr28. 8. 15 tof 3er5eqr,gle Lion...f143. 25.45 9+ 36B.)—1 Idem. ...... Ml ee 187. 43- 31 211. ET 10 179. 482 11 179% 21, 52 [4.29.42 Idenr. . Marre de cet dE A Te Pete T7 3+ 59 4$A.i—o. ( 4.10.32,9|0 Lion... lo. 9.36 « Balance 4. 17: 542 Jdem. ... lo. 3 2,8|7 Vierge. 11.24.31 |A Vierge. 12.53.26,5 |e Corbeau 13.40.21,1 |æ Corbeau 14]13-20:44,7 æCorbeau I4.12. 54,8|9 Sagitt.. 435-331 GOHRS 6. 2.57,8|7 Ophiucus LBOphiacus 4 40. 3- 51- 56À 41 G43.42 |d'ophiucusz 4 7. 175. 24: 28 | 4. 31. 7A.)—o 8. 35 187.43. 51 | 4° 56. 43A4—0 51724 0 B Balance 6| 8. 4 54,87 Balance a Balance 9.323 1,9 4 Sagitt.. 9110.20. 8,2 | Antarés, . a Scorp.. 5 A NN SR + A a so g al Ca B Ca > » |, 3 1of11.10.19,7| Antarés... aScorp.. 1411440. 25,3 |4 Sagitt.. 4.33-.3714le Verfeau 9 21, 22 ss ass G 31A. ral ; # 6. jo. 13 | 4, 204 s9A. 3 21. FN 3o1.1$. 153 | o. 40. 40 B: o. j4A.f170. 18 58 | 4 23. 57A:— 1. 41 Juill, ST ET DES ScetEenNceEs. 3153 ERREUR des TABLES. LIEU OBSERVÉ DE' LA LUNE,. rt Longitude. POSITION SUPPOSÉE DE L'ÉTOILE. en. AN Afcenfion dr. | Déclinai on. TEMP doux VRAI. 1786. comparée Latitude. Juiller 5] 555-372 1COphiuns! 246. 21, $3 |10 7. r7A. 51 7:21:46,3|7 Sagitr.. |284, 16. 34 |21. 20. 48 9 Sagiit.. 282. 58. 53 |22. 2.17 él $. 8.18,3 Hem... .Nidem, ...... 14.02.17 @ Ophiucus} 2 57e 14. 22 |24.46. 9 7 8.57-36 |Antarès..Î244. 5. 59 |25. 56. 32 æScorp.….Î236, 30. 9 |25. 29.12,3 8 OphiucusŸ257. 14. 22 |24. 46. 10 14 14: 5G.44,1 B Verfeaul220. 5.21 6, 29. 54 A Verfeau.l 340. 22. 40 |,8. 42. 28 A 18118, 1.5.1 9,6|& Flèche. 292. 58. 47 |17. 32. 11 B. 19/19,11.49,8 | Arélurus .l211. 28. 58 |20.18, $B. Août 2] 5.59.43,617 Sagitt..l284. 16. 37 |11. 20. 47A.]2 34-G:47:56,0 [4 Ophincus] 257 14. 21 |24. 46. 9 7j10.17.34,3 [0 Saoitt.. 282. 58. 5$ |22. 2. 16 7 Sagitt. 284, 1637 |21- 20° 47 811. 9.46,619Caprics.f313. 29. 26 |18.. 3.45 ë Caprici. 317 35. 39 |17. 43. 35 9112. o.13 |æCapric.f3or. 33, 35 |13. 10!12.52. 0,4[A Verfeau, | 340, 22, 49 | 8.42, 24 BVerfeaul320. 5.26 | 6 11/13.40.45,8|a@ Verfeau.| 328. 42. 53 | 1. 20. 46 À. 14116.12.54,5|a Dauph.| 307. 26. 2 15. 10. 23 B. Sept. 4] 9. 4.12,4/7 Sagitt. 284. 16. 33 |21. 20. 48 A.f 5! 9.55.31,8|8 Caprice, 302 15, 39 l1$- 26. 26 AVerfeau! 340. 50. 18 |16. 56. 49: 6|10.45.57 |A Verfeaul 540. 22. 52 | 8. 42.23 A.}; 9{13-20, o |BAigle..296. 12. 58 | # on on 14115-10.27,7l@ Bélier.,| 28.48.12 | 5 on nv 15119.10.39 |B Pégafe.! 543. 12. 8,5126, 55. 53 B. AO. 14119. 2.59 > Dauph. 3og. 11.58 | # ” 27] 4-10.15,4//Eridan..N 56, 10. 13 | 0 on» 1 28] 5. o.2r | em... ldem,..., | n # nv 30] 6.37:33»64 Capric.}323.49, 3 [17 4. 56 Mém. 1756. » PA ST Œ = W OR D AN = 1 D'ERREUR des DE LA LUNE. TABLES. POSITION SUPPOSÉE | LIEU OUBSERVÉ DE L'ÉTOILE. Afcenfon dr. | Déclinaifon. | TE M PS|ÉTOILE comparée 1786, PT TT (En latit. Longitude. Latitude. {Enlong. | Nov. 8115. 0:58 89. 25: 45: | 1. 28. 22 B.+o. 12118.35.43 Déc. 2| 9-20.55,7 23.-26.10B. a Taureau 7 l'aureau RE: 7 24| 3 1.41,7 > Éridan. £ Baleine. 30] 749.59,8 B Bélier..| 25. 43. 45 |19.45. 56B.1 41. 57: 49 | 4.41. 7 |—o. On a calculé les mêmes lieux de la Lune avec Îles nouvelles Tables d'Euler, publiées par M. Jeaurat, & l'on à trouvé LES D’EuLer À TABLES D’Eurer. ERREURS an AE En longitude.| Enistirude. eme ne 4 i M. S | ms) À ‘Avril — 0. 10|— ©. 11À 31+ 0. 6|—o. 4} 101 + ©. 38| + o. 18 121— 0. 35 | — 0-10 141 — o. 48 | + o. 61 15] — Oo. 22 | — © 2À 16! — 1 1 |+ o. 6| Mai... 21+ 0. 47 | + 0. 3 | roi 0.47 |L+,0o:. 2| 14 + o. 21 | + 0. 13 TABLES Dp'EULER:. Sd A B'RPRIEU: RS En dongitude.| En latitude. au ww N 144 3 18 + 07 19| + o. 28 Août.. 2 +0. 32 3| — O0. 22 7Î — ©. 21 8} Novemb. 8 — ©. 5 x,2) 20 | — o 5 Décemb. 2 o. Occultations d'Etoiles par la Lune, ÉTOILES ÉCLIPSÉES. JOURS. |TEMPS vrai s enr seen 8 du Bélier.. .....! 4 Février. ..| of 11° 47,9 | Immerfon. dur Taurcau ete 2 Avril. ... 4 EI Immerfon. 118.° du Taureau...} 3 Avril....! 8.11. 1,9 | Immerfon. * du Taureau... .".., den er UNS 9» O0. 2,6 | Immerfon. 125.° du Taureau... Idem. . .. .….. 11. 2, $0,1 | Immerfon. 43.° du Lion. .... 2 Juin......| 10. 425,7 | Immerfon. * du Capricorne. ...| 30 Oétobre. .| 6. 50. 29,2 | Immerfon. Terre emteesrgienemessele] d'ermirsasen |. 6. 56. 54,2 | Immerfon. mn du ions 22 12 Novembre. 17. 20, 12,7 | Immerfon. x du Capricorne... .| 24 Décembre.| $, 33. 12,9 | Immerfon. “ÆZ 356 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Eclip fes des Sarellires de Jupiter. PREMIER SATELLITE. CR EE RMS CIRCONSTANCES. | Jours. y BA: | | tJanvier Ét3 25° 1”,7| Emerfion.....| beaucoup de vapeurs. É 8,3 | Emerfion.....| affez beau temps. 3. 40,8 | Immerfion. . . .| ciel affez favorable. . 26,8 | Immerfon....| obfervation douteufe. -45. 58,5 | Immerfion....| beau temps. + 33: 43 Immerfion....| beau temps Immerfion....| quelques vapeurs. Immerfon....| beaucoup de vapeurs. Immerfion....| beau temps. Immerfiou....| vapeurs. Émerfon.....| quelques vapeurs. Émerfion.. ....| aflez beau temps Emerfion.. . ..| quelques vapeurs. Émerfion.....| beaucoup de vapeurs. Émerfion.. ...| quelques vapeurs, 27 29 12 28 APE 27 30 SAT EL LORNPYE: ,0! Emerfon. ... . | beaucoup de vapeurs. Immerfian 1. .... | temps peu favorable. Émerfon. ...| temps affez favorable. Immerfion.. . beaucoup de vapeurs. Immerfion. ..| temps peu favorable. Immerfion. . . | quelques vapeurs: Emerfion. . .. | beaucoup de vapeurs. _Émerfon. - | beau temps. LE ON CO 09 mL ÉScptemb. 4 nn D ER IÈME SR EL PP Jmmerfion. ..| légères vapeurs. Immerfion. ..| affez beau temps. Immerfon. . . | quelques vapeurs. Emerfion. . ..| affez beau temps. AE NS M'SUC AE. NC Æ 's: EL 04 6 “ONM “ETES, LE 17 Janvier, M. Méchain a découvert à l’'Obfervatoire royal, une Comète dans Ia conftellation du Verfeau ; comme elle étoit prète de fe coucher, il ne put en faire ce jour-là qu’une feule obfervation ; on F'obferva encore le 19, mais les jours fuivans le mauvais temps ayant interrompu les obfervations, & ia Comète s'étant de plus en plus rapprochée du Soleil, on ne la revit plus. Cette Comète étoit afiez brillante, fans cependant être appa- rente à {a vue fimple, on lui foupçonnoit une légère apparence de queue. Le 1." Août, une feconde Comète a été découverte en Añgle- terre, par Miff. Herfchel; elle étoit alors proche des étoiles ? & y de la patte de la grande Ourfe. Sur l'avis qui nous en fut donné le 52, par M. Meflier qui l'avoit trouvée dans la chevelure de Bérénice, nous commençames à l’obfervér fe 13 & jours fuivans, jufque vers la fin de Septembre. Cette Comète n'avoit point de queue, mais une chevelure qui la rendoit parfaitement femblable à une ncbuleufe, tellement que le 19 Août, à $° 19’ du foir, s'étant trouvée en conjonétion avec la nébuleufe placée entre la queue & les pattes des Chiens de chafle, & n'étant diflantes entr'elles que de 6 minutes & demi, on fes prenoit facilement l'une pour l'autre. Voici les élémens de cette Comète, tels que M. Méchain les a établis d’après fes obfervations, faites depuis le 13 Août juf- qu'au 23 Octobre. Lieu du nœud afcendant...,.....,.... ‘6f 14% 22° 40”. Inclinaifon de l'ürhite:s ts JRETIERE 50. 54. 28. Lieu du périhélie. ...........,.,.. 5. 9. 25. 36. Pafage au périhélie, fe 7 Juilkt, à........ 22h Oo" 12"remps moy, Logarithme de la diftance périhélie. . ...... 9,67 2889. Sens durmouvement.. . 4... 1: Direct. Nous attendrons, pour donner les réfultats de nos obfervations de cette Comète, que nous ayons pu vérifier Ja pofition mal déterminée-d’un grand nombre d'Etoiles auxquelles nous Favons comparée. 358 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE TABLE de la Déclinaifon de plufieurs Etoiles, déduire de leur hauteur méridienne , obfervée au quart-de-cercle mobile de 6 pieds, en 1786. RL D EE 2 IR LATINE AE EEE ET EE IT EEE EE SOU SEE EE SSICN ER © CORPS © j EVILE ; L MOIS = OlHAUTEU R| DÉCLINAISON| & ÉTOILES. STE À MIO RE NN ES Jours à D OPSERVEÉE aus Janvier 1786. Z mi D. M. S. D. M s ÉAvril, 19 PEER $ Gp. 28000953 EMA. 6 ir Omar als m “ 2e 18 13 À ÉJuillet. . 20|Jdem..... Mai. ... 29|Antarès*..... É Juillet. TOME une sue le ÉOctobre. 26|Aldebaran. . 7 1... 23,0 15: 16. 334), IT ONE HU hH 34:37 $7+ 14. 28,0| 16. 3. 47 B.| HJuillet. . a Verfeau..... 2 « 49e 59; F Août. 43: % Tam eus 2 de réa db DiTree 9 À Juin. .. 16|x d'Hercule.... HO 18 Lxoût. 5. 10 | Kémie.… sr Er als 38470 ÉJuillet. . 24la Flèche *, .. 7 SSL 6 Août... 37m. 3 EDEN 677 32. 48B ESeptemb. 12|/dem...... 4 I un 39,6 Avril... 20|ax Corbeau. ..:| 4 17.1 40. 22 Mai... 13|1dem........ 2 das 32. 2 À. É Mai... SLT Qi Re 3 TS) ROSE MANS | Août. .. En cm 9 TIC OS LOL HIS Mai.... 15/4 Couronne *.. 4 27, 20. 43 B°h Juin. ., 3 |« Ophiucus. ... 9 12-043.41t B° Avril, .. 23/4 Vierge *....| 4 1O., 2: 19 À. À Ù Mai. SRB F Micro. «au 2 2, 58. 13 B°k ÉAoût. .. 418 Aigle. , .. 2 ÉSeptemb. 8|Zdem......... 3 SAS IRAN Mais... 16/8 Corbeau. ...|. 3 2 Bol 25 1380 { Juillet. 19/8 Dauphin. ... 4 | 13. Si 40 Juillét. Dlrusu SUCRE NANC ES. 359 ST Lionee:.:se 2.|1dem...… sussdfe 3118 Hercule *.. 2911dem........ 17] Idem. ....... 10,8 Capricorne... 518 Serpent *... | 8 Ophiucus *... BWerfeau..... Hire": 6 ENT SFA 5 2 2 rr|yéMierge. ee Th vor dretae 417 Balance... y Ophiucus *.…, Vesit Eridans ie. 30|7 Serpent... …. Semen... 23|7 d'Hercule *.. es démo. Suite de la Table de la Déclinaifen, ère. HAUTEU x DÉCLINAISON MOYENNE au 1." Janvier 1786. OBSERVÉE, TIVAWON!, SNOILVAHISHO Sp ve + LD DB O U L € \] D ww rb CORMUE 12,2] 20. 55. 2 B. SORA E ET NTI ol iscerss B£ “ 3152 Dr ot 4 ba co Her: 1740 es 0. 16.22 A jee 9,0 27 TS ISO] 14: 3:47 A 43: 58. 50,6| 2.48.11 B 27... 4. 27,2) 14 7: 40 A. S7s 32 "21792 1] 1 Mn Le B 60. 50. 10,8 Dur 178 F9 40. o B4 "© —— 22:15 UD N oo ka + À La R 36o MÉmorRes DE L'ACADÉMIE RoïYALE Suite de la Table de la Déclinaifon, &c. DÉCLINAISON MOYENNE au 1." Janvier1786. HAUTEUR OBSERVÉE. ÉTOILES. SNOILVAUISTO SP AUIWON | Janvier, . 914 Gemeaux *.. Février. 2 «11. Zdem,... Oobre. Juillet. L Septemb. 18|Zdem....,... Scptemb. RE (C Avril Juint .* Tuille 1.1 Août. .. M Octobre. :21|/dem......... Mai.... 1|d{Vierge...... O&obre. 22|d Éridan...... Juins. ss: 19 Ophincus.s..: Avril... 2slelons Lt Avriles. + :22|e Vierge *.. .., Août... 25|e Dauphin...., Septemb. 22|Zdem.......…. Avril. .. l22|e Corbeau... . Juins.1.. el Hercule 6" 32: .O., 2 4B2 ÉJuillet. . $\ Ophincus... 10,2 7.09 A Avril... 30!f Bouvier. +} 3 $5+ 49r 2539 Juin 3 | dense + ne a] Wu mipurs sens GTA 39: 74 :) Avril. «2 Jeglu Tone 4... 2 841581021747. 5600 Sepremb,_21/1n Antinoüs. 2. |. 4r.39..17,2| 10.28.2400: SZ MOIS 5 © & ÉTOILES. sise MOYENNE 4 © er : : Rips au 1." Janvier 1786, Z 1 T7 | rene -. 21/|) Antinoüs.... + 29/gLion.......: L DES SCIENCES. 361 Suite de la Table de la Déclinaifon, èc. | 15|1 Ophiucus...….. $ |" grande Ourfe. 25 1 grande Ourfe.. 4 Capricorne... 11|A Verfeau... Semen Ent 11|u Sagittaire *... STadémi es, re a Sagittaire... « THEMa sos de die 7 4 sr Scorpion. . .. 8|7 Sagittaire... . s Scorpion. ... Len NNER 29 6 118 Vierge...... 36. 47. 14,1 FORTE SFA 05379 8 |g Capricorne... 23 Tdemad.es. Mém. 1786. Z 7. 362 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE Royazr Suite de la Table de la Déclinaifon, &c. MOIS ae £ O©| HauTruR | PÉCLINAISON & ÉTOILES. SFE \ MOYENNE Jours. = 5 OBSERVÉE. zu r.Janvier 1986. 2 D. M s Septemb. 514 Capricorne....| 4 27e MANU Juillet. .. G}3 Ophiucus. . .. 2 16. 26. 44,2 Août. .. s|ldem......,.. 2 n 1 46,4 Aoùt.... o|8 Scrpent..... 3 4$e 7en 12,2 Parmi les Étoiles que renferme cette Table, on en trouvera feize qui avoient été également déterminées en 178$; on les a marquées d’un aftérique. Dix de ces Étoiles offrent dans les réful- tats des deux années, l'accord le plus parfait; les autres ne différeroient entr'elles que de 6 à 8 fecondes fi l’on eût employé à leur réduction, en 1785, les mêmes élémens & Îles mêmes Tables que cette année, où nous avons répété deux fois le calcul avec le plus grand foin. Nous avons employé cette année, à la réduction de Ia pofition moyenne des Etoiles, les Tables d’aberration & de nutation de Mezger, qui font infmiment plus exaétes que celles de Ia Connoiffance des Temps de 1781, dont nous avions fait ufage en 1785. DD E, Sy NS CyL E NiC.E 363 SH PAP DIE ME NT. nn ar 2 201 HA LR AT DES PRINCIPALES OBSERVATIONS, FAITES DEPUIS 1777 JUSQU'EN 1785. Ja penfé qu'il pourroit être intéreffant de rapporter ici un extrait fuccinét des obfervations faites depuis l'année 1777, époque où, me trouvant chargé feul à PObfervatoire, des opé- rations aftronomiques, je m'occupai, plus particulièrement que je ne f'avois encore fait, de réparer & d'augmenter les inftrumens, de multiplier les obfervations, & en établiffant un nouvel ordre, d'adopter & de fuivre un plan général que les fecours reçus fuccelfivement depuis, m'ont mis en état d'étendre & de perfec- tionner. Cet extrait joint à ce que j'ai publié précédemment, complètera un intervalle de dix années; il ne contiendra, à fa | vérité, que les derniers réfultats des principales obfervations: je m'aurois pu l’étendre davantage, fans pafler les bornes qui m’ont été prefcrites, j'efpère qu'il n'en fera pas moins agréable aux fAftronomes; je me propole d’ajouter ainfs de temps en temps à l'extrait de chaque année, un précis des obfervations les plus importantes qui ont été faites à l'Obfervatoire dans les années æntérieures ,. depuis fon établiflèment, une partie de ces obfer- vations n'a été ni publiée, ni-calculée, l'autre fe trouve éparfe tlans un petit nombre d'ouvrages. LZ 1) ‘364 MÉMotREs DE L'ACADÉMIE ROYALE TL Éclipfes de Soleil. DE fix Éclipfes de Soleil qui ont eu lieu pour Paris, dans l'intervalle de dix années, compris depuis 1777 jufqu'en 1787, on n'a obfervé que les fuivantes; Le 24 Juin 1778, Le > Juin 1779), Temps peu favorable, on ne putobtenirËLe temps n’a été favorable que vers que les réfultats fuivans : la fin de l’Éclipfe. TEMPS |[DISTANCE| GRAND: À DES CORNES.IDE L'ÉCLIPSE TEMPS.|DISTANCE| GRAND * DES CORNES.|DE L'ÉCLIPSEÉ VRAI. 3h ss 19,7 o4 ai 40": od o’ 54". 20h 9” 15 of 7 12” Ar LB LT TEE 18. 27. $- 44- Ézo. 36. 41,3 2. 6: 4. 22. 59,8 LE teE 11. 53. Mzo, 38.48 1, 29. Fin de l'Éclipfe, à.... 20h 44 10/2. PERRET CL PIE ECC SEC Vers le commencement de l'Écliple, laf Vers la fin de l'Éclipfe , le bord de la corne occidentale paroïfloit arrondie. Lune, proche la corne orientale, étoit très- raboteux. SRE PE RP ES PRE RE TE TRE RP RANCE EP PI LOI LOUE SUP DE TE EE AC AE Le 16 Olobre 1787, Lé mauvais temps empêche d’obferver le commencement de F’Éclipfe. TEMPS |IDISTANCE| GRAND Ê TEMPS. |DISTANCE] GRAND VRAI DES CORN. |DE L'ÉCLIPSEN VRAI. DES CORN. |DE L'ÉCLIPSE 19h 20° 50” | 21° 42”,r 8 10 45” 19 23 53 22. 41,7 9. KOY NT 19. 25e 19 23e , 92 9« 8. $o 19. 27. 23 23. 24/7 9. 8.021 19, 31e 20 | 24% 30 10. 6 sr 1922352390 102244 45)t pus +:-13324 19: 38. 34 | 25. 5, 11. 4 14 19: 43-42 | 25. 365 LT 2H 19. 44» 348| 25. 40 12 2 $4 19 Se ! 25e. 34 12. Cas r 19 54 52 25° 7 Ile le 30 19 SG 13 24e $4 114 0. 45 Fin de l'Éclipfe, 2........:... D'EUS 2S CALTEUN (CIEL. 65 s. IL Æclipfes de Lune. DE fept Éclipfes de Lune qui ont eu lieu pour Paris, depuis 1777 jufqu'en 1787, on n'a pu obferver que les fuivantes : | Le 18 Mars 1787, Le temps a été très-favorable pour lobfervation de cette Éclipfe totale. Le > Décembre 1778, Vers le milieu de l’Éclipfe, le mauvais temps a interrompu les obfervations. T, EM PS V.R,A.I 7h 4e! 29” Commit 8h 41’ 32" Im. tot. 11. 23. 29. Fin 10. 21, 15, Émerf. TE M PS V R A I. 16h 34 36" L'Éclipfe paroît commencée. 16. 45. 52. L'ombre à Héraclidés, 16, 47+. 16. Héraclidéstout-à-fait dansl'omb. 17. 64 3. Galilée tout-à-fait dans l'ombre. 17. 9. 8. L'ombre touche Copernic. 17. 13. 13. Copernic tout-à-fait dans l'omb. 17. 14 39. L'ombre à Marilius, 17« 33 32. Mare crifiumt.-à-f, dans l'om 17: 38. 49. Galilée hors de l'ombre. 17. 50. 59. Xépler hors de l'ombre. ES se cs 7} Le 29 Mai 1779, Le 10 Septembre 1787, La Lune s’étant plôngée dans les vapeurs] Temps très-fav. l’Éclipfe a été totale. de l’horizon vers le milieu de l’Éclipfe, on n’a pu voir que le commencement. IMMERSION.| ÉMERSION. Grimaldi. 79 44! 47"|1oh 26’ 25" Copernic... 8. 3. 32|10. 47. 43 Tycho.... 8. ‘9. 24/10. 45. 25 Plats... 8. 14+ 49|10. 52. 27 Manilius., 8. 18. Sultr. 2. 2 Menclais.. 8. 22. 11]11.. 4. 49 e b. Centre Œ'Er-M EP, S/72V 1R" A" Fe 9h 57 9”Comm: 10h 54’ 57” Im. tot. 13-933: 12 4F ID, 12. 33. 18. Émerf. TEMPS VRAI. 15h 12° 31” Commencement de l'Éclipfe. MrS- 15. 51. Grimaldi tout-à-fait dans l'omb. 15. 20, 1. Galilée tout-à-fait dans l'ombre. 15. 25- 11. L'ombre au centre de /épler. Copernic. 10. 11. 39 M5: 32- 26. Ariflarguetout-à-fait dans l'omb Manilius. 10, 32: 43 15. 35- 30. L'ombre au centre de Copernie. Bord Grimaldus «1°» 15. 35. Sr. Partie éclairée... où 18 o"°"""") Aifarchus vu # n . Partie éclairée., o. 11. 34 Menelaüs nn Le 6 Mars 1784, Au commencement de l’Éclipfe, la Lune étoit dans un bandeau de nuages blanchâtres; & vers le milieu, ils ont entièrement interrompu l’obfervation. 14h 24 49° L'Éclipfe eft commencée. 14. 43. 44. Ariflarchus tout-à-fait dans l'ombre, 14. 48. 4 Plaro tout-à-fait dans l'ombre, 15. 23. 9. L'ombre touche Copernic. 16. 46, o. Fin de l'Éclipfe. Le bord éclipfé ayant toujours été vifible, on a pris les mefures fuivantes : 14h qu" 34” od 6.13", IMMERSION.|É (TAN N. Centreÿ 24% .. 10h26" 19 JAUNE 0. 7 28. EMPS VRAI se Sa. 4 Grandeur de la partie éclipfée F x F5 15: 18, 47 AP TN QE Se. 32: 14e 366 MÉmMoiRes DE L'ACADÉMIE RoYaALE S TI Ægunoxes. HEURE | INTERVALLE de d'un ÉQUINOXE L'ÉQUINDOXE. à l'autre. = SE nn COR | > [HAUT.OBSERVÉE|DÉCLINAIS. 2 du bord. fupérieur A du SOLEIL. du centre du: SOLEIL. D, Hs . M. H. (M. S. TE à ET 1777. |21 Sept, 4h 55, 4554 22 Sept... 15e. 42.23 1778.|19 Mars 40. 30. 37,5 26 Mars o0.25,.20 ve 18. 1778.|23 Sept. 41. 14 52,0 22 Sept. 15,48 1 | ! & pe Fa 1779. |21 Mars 4%. 44. 4,0 20 Mars 6. 324 40, | 37° 1°+ 44° 39 1783.|20 Mars 41.27. 50,1 zo Mars $. 15.126 A ot Ep l 186. 11. 34° 47 178, 20.124. 39 186, 9.28. 17 178.18: 1:47 186.11. 56,153 TOY 4 22 Sept. 16. 4o. 13 19 Mhrs 13. 44 52 |.22Sept. 22-8329 v9 Mhrs 16. 34. 56 22 Sept. 4.581.409 22 Sept 10+ 15e 51 1783-|23 Sept. 41.19. 371 1784. |20 Mars 4%, 37:,37:3 1784. |21 Scpt. 48:48.%6,0 1785. |21 Mars 4 57: 50,2 1785.|22 Sept. 4f. 31. 11,4] lo. 1786. |22 Sept. 41} 36. 4752 365: 7. 59. 26 3652.5- 52. 56 136$: 3- 30. 4 765. "5: 58: 40 365. 5. 44 2 Nous avons fuppofé dans Je calcul de d'heure de l'Équinoxe, la réfradion de 1’ 6"à 41 Aéarés: la paraliaxe de é",7; le demi-diamètre de 16’ 0” en Automne; & 16’ 5" en Printémps. Le mouvement diurne du Soleil en déel. dans l'Équinoxe de Mars, de 341", &.dansl'Équinoxe d'Automne de 23° 26”; la haut. de l'Équateur 414 9’ 48". M $.. ‘TV. Soffices. | CRT ee me en ie Un me UT CU > [HAUTEURI OBLIQUITÉ DISTANCE SOLSTIC. = folfticiale ; dés où «0 du bofd fupérieur Ps |du bord fupé: L'É.CH XP TX IQ UE du , S,O:L0E DL ti " un | du SOLENS NT ‘4 Apparente. | Vaaie.- +] à D. M. SA D. M. S. T2. mm. s pm 1777:|64+ 53: 498 224 27: 503512 3e 27: 5313: 3: 22+ Par 7 oblervations. 1778.|64+ 53. 542123, 27. 554123 27. 554 |. 3. 22. Par 8 obfervations très-d'ac cord éntr'elles. 1770-|64. 54 CHl23. 28. 7723.27. Ci CET Par s obferv. peu d'accord. 1780./64 53. 57M#]23. 27. 591123 27e 55355 À 3-23.,22 Par 9 obfervat. très-d'accor { à & deux différentes lunetë 1782.164, 54. 1% : 28. 12327 S41. 3e Par 9 obfervat. très-d’accor & detix différentes lünett Par 8 obfetv.lau travers d'u brouitlardMingulier. Par 7 obferv.faitesau tra des nuages, 23: 27% Hoi 23: 2% 52,7 A ERA PT TE L a: {ün, & es 2 bords du Sol NSP AA LR En Î . | Mir aS M CHE EN CE 367 Nous avonsfuppolé laréfraétion à.6 ${ de27"; a parallaxe 3,7: le demi-diamètre-du Soleil, le jour du folftice, 1 5’ 47"; la hauteur de Équateur 414 9'48". L'on voit par le Tableau précédent, que n’ayant point égard aux réfultats des annees 1779, 1783 à 1784, où les obfervations ont été faites dans des circonftances défavorables, ül fe trouve entre les fix autres années l'accord Îe plus fatisfaifänt, & que prenant un milieu entre fix réfultats, dont les plus éoïgnés entr'euxne diffèrent que de 2/,7, on aura pour l’obliquité vraie, vers l'année 1780, un angle de 23427" 54"; on peut voir dans les Mémoires de l'Académie, années 1778 © 1782, ce que j'ai publié fur cette matière. Les Aftronomes qui fuppofent cette obliquité plus grande de près de 20 fecondes, n'ayant point expofé ni difcuté un auffi- grand nombre d’obfervations, n'ayant point fait connoître {es érifications qu'ils ont dû faire de {eurs inftrumens, n’obfervant d'ailleurs à chaque folftice qu'avec une feule lunette, fur un feul int du limbe de eur quart-de-cercle , tandis que dans le même lolftice, j'obferve avec deux lunettes & fur deux points différens du limbe, j'aurois quelque droit fans doute de préférer ma déter- Mination à la leur; néanmoins je me fuis déterminé, pour les calculs que renferment ces extraits que je dois publier chaque année, à fuppofer l'Obliquité moyenne ou vraie de l'Écliptique, au 21 Juin 1780, de 23427'28",0 (c’eft 6 fecondes dont je me approche du réfultat des autres Aftronomes } avec une diminution jar fiécle de 56 fecondes, ou 0",56 par année. Ce qui donnera s réfultats de la Table fuivante : O BL HO UTT É OBLIQUITÉ Vraie. | :‘Apparente. Vraie. EE D: Hub ME D. M S. D! M: 5 23° 27: 57,20 . 23. 27: 53584 23. 27. 56,64 : 23. 17 53:28 23=.270..5 6,08 23° 27 $2,72 23: 27. 55:52| 23- 23° 27 5216 23. 27. 5496! 23: 27: 51560 23. 27. 54,40| 43°. 23 27: 51,04 Srpita) 368 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaALr Dans les Éphémérides de Milan, année 1787, on voit qu'en 1784 & 1785, M.* les Aftronomes de Milan ont déterminé l'obliquité vraie de 23427 58",1, c'eft à o",9 près, celle que je fuppofe ici, & ce réfultat ne diffère que de 4,2 de celui que m'ont donné mes obfervations en 178$ & 1786. S. V. . Oppofiion des Planères. DR PE REP NE EE EEE EEE EE RE E SEE RESESEENS TEMPS DRE, -E ERREUR de de des L'OPPOSITION l'Oppofition apparente. T a gs ve s |CZRCONSTANCEÏ Heure vraie. Le TT Longitude. Latitude, En long. | En latit. ‘SAINNV me a een H. M. S. D; M, .S, D, M.S, M, S, M. S Î S AT U:R NE. . 21. 1B.— 11 20|— 46,0 |Par 5 obfervations. 8,0 [Par 8 obferv. 10,0 Par 6 obferv. $:59°.381235r 4te 6 2 11. 26, 59/2459. 11. 59 | 2. 1. 2B.]—11. 19 — 192 32. 201267. 56. 1 | 1. 7 24B.]— 10. 57|+ 20, 11. 0279. 15. 6 | 0. 36. 7B;]—10. 31|+ 11,0 Par 6 obferv. — 22,0. |Par 6 obferv, d 14 Mai... 1780. |25 Mai... 1782. |18 Juin... 1783. [30 Juin... 1785. |24 Juillet..|$. 53-132 302. 14:23 | 0: 29..$0A.]— 8. 58 D 1-86. | 5 Août..14. 33. 12/313..40. 48 | 1. 2. 2A,]—,7.47|— 40,0 [Paré obferv. S gs I CUAPINSL LE 2e À 5. 27|+ 0: 17] Par 2 obf. un peu dout.k — 3: 48|+ o, 13] Par 6 obferv. — 3.11|— 0. 28] Par 4 obferv. , —.3°.8|— 1.0 Par 3.obf. un peu dout, — 4 18|— 1. o!Par,6 obferv. 9 Février. D uzzo. 12 Mars. D 1780. |rr Avril. 1781. |12a Mai... D 1782. |14 Juin. . 4 141, $5e 31 1172. 78. 42° 1, 33. 10B. 202. 14. 11 | 1. 37. 57B. 2326380: 55] Le. 9e:1:6-Bs 11264 6.43 |c0. 23. 50B. 297> 3 1n, 140.3 2. s7À: 9: 34 35 | 1. 38 39A. 46»12 if Ts117% 26À. — se 5H re 5 Par 4 obferv. — 6:40|— 0. 35] Par.6 obferv. — 7. o[— 1: 3}Par 6 obferv. A 1783. |19 Juillet. 1785. |1.Oobre 4 1786. |7 Novemb. | 0: 49 Par 3 obfervations, 1779. |11 Maï.,./l22. 18...9/ — 0. 24] Par 7 obervations. A 1783. |1."O@obre] o, 16.431 étés chbne- nine. DES SCIENCES. 369 s VE Occulrations d'Éroiles par La Lune. ÉTOILES ours. TEMPS ICIRCONSTANCES. ÉCLIPSÉEES. V R A I. Immerfion dansle bord éclairé Emerfion un peu tard, Immerfion. d\ du Taureau....|1777 21 Sept.. es Se 1. 1, 367 La fuivante...... 21 Sept.. S Emerfion. a — pa des Gemeaux.. .|1778 7 Février. j : Immerf. dans le bord obfcur, 12e 13° 3 Emerfon. 7 du Scorpion. . $ Juillet.. 9: 37: 392 |Imm. temps peu favorable, x du Capricorne. « 4 Sept. 9- 38. 36,6 Immerf. dans le bord obfcur. In auftrali pinnafequens. 10. 59. 55 Emerfion un peu tard. B du Scorpion... 21 mins .. 6. 34 29,2 |Immerf. dans le bord obfcur. À du Sagittaire... 29 LUE 9. 17. 476 |Immerf. dans le bord obfcur. # $- 25. 15,3 |Immerfion danse bord éclairé y del'Ane...,...11779 3 Janvier. 16. 28. 4412 Émerfion douteufe: e 2. 33- 59,6 |Immerf. dans le bord obfcur. 7 delAne....... 27 Février. Î 3. 3ÿ. 491 |Émerfion. 13. du Taureau... 7 de la Vierge préc, Suivante. ..…...s. æ de la Balance, .. 7 de la Vierge préc. Immerf. dans le bord obfcur. Immerf. temps peu favorable. Immerf. temps peu favorable. Émerfion douteufe. Immerf. dans le bord obfcur. Immerfon. 19 Avril. 10 Juin,. 10 Juin.. Suivante. 2. 2.0 Tmmerf. dans le bord obleur. i de la Balance... Émerfion. 1780 11 Mars. 20 Mars... 20 Mars.. 3783 13 Mars... An Pléïades Mérope.. EM meule eselle se eee 00 ses 41e 21e de ral 9 Février... Emerfion un peu tard, Immerf. dans le bord obfcur. Immerfion. Émerfon. Immerf, dans le bord éclairé. Immerf, dans le bord obicur. Immerf. dans {e bord obfcur. T du Scorpion... 13 Juin... 29 Nov... 2DUPEC:. d\ du Capricorne. . J' des Poiffons..…. . : ble. 1784 2 Juillet. j BTE MN open Mémn, 1786. Aa 7 du Sagittaire... . 370 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyaLe S. VIL Paflage de Mercure fur le Soleil, . Le 12 Novembre 178 2. TEMPS VRAI. 2% 58 35". Premier contact extérieur à l'entrée, un peu tard, le bord du Soleil eft déja entamé par Mercure. 2. On eftime Îe centre de Mercure fur le bord du Soleil. 4. Premier contact intérieur à l'entrée. , . Second contact intérieur à la fortie. . 34. On eftime le centre de Mercure fiw le bord du Soleil. . 49. Second contact extériebr à la fortie. s. VIII Comparaifon du Sokil à diverfes Étoiles. + > 2 w D es. D'CES … D © “1 à m de] DIFFÉRENCE | PASSAGES DU CENTRE DU SOLEIL d’afcenfion droite du centre du SOLEIL DANS LE PARALLÈLE DES ÉTOILES. de L'ÉTOILE. d1r777 Juillet... 1116 d'Hercule..... | Sept... 219 de l'Aigle-..... 8. 13. 56 D1778 Janvier. 28/4 Lièvre... .... 10. 4.14 28|8 grand Chien....| 20. 37. 53 Mars... 27]8 Vierge... .... T6. 457: m0 Avril - 3] Procyon. ..... 20-124. VO Mai... 18/7 d'Hercule..... 6.45. 40 2m} Aréurussa. Le TNTON2O TS 31/8 d'Hercule..... 2.43. 58 Juillet.. 11/8 d'Herçule..... 19e $4e T1 Août... 12|x d'Hercule...... 18. $0. 30 18|x Ophiucus. . . ... 21. 47. 43 261 lAigle., 1e. 16. 31: 39 Sept... 7|8/Aïgle. ...:.. 6, 17, 34 +... ae Baleine. 6. | use r.\24 15 |PPATpTE RUN NAN ON TE 1779 Janvier. 9|7 de l'Hydre.....| 16. 43. 24 1 29/8 grand Chien....| 2,17, 32,9 Février 2 GT RiocIe Er Ts 54. 95 28e Hydre…….....| 11,47 0 157: DES SCIENCE S. 371 ENTRER à D D D 3 2 oo PS RP EE LE DIFFTÉRENCI PASSAGES DU CENTRE DU SOLEIL DANS LE PARALLÈLE DES ÉTOILES, d’afcenfion droite du centre du SOLEIL de L'ÉTOILE. 1779 Mars... 21|n Vicrge........ DO NA O HS SAINTE INT AI ,4 Ÿ Vierge... ....: 15.134133; À 27|B Vierge. .. .[21. $1. 52,3 | 167. s0. 46,5 : Mai... 21| Arélurus.:.... TS 6.007 152. 46.42 Juillet.. 12|8 d'Hercule..... TS 0 NON ID A A7. 4O Août... 26|7y l'Aigle. ....:|22. 10.17 1131921927 31|x l'Aïgle. ...... 22. 14. 43 134. 39. 20 1780 Janvier. 5|y du Lièvre. ..:.|19: 22. 17 29|8 grand Chien... Dep Pat OST Tr. l'os Février. 1o|y Éridan. ...... T'ON | 6906 6 92. 26. 39 23|xOrion.......:.| 6. 3. 2,4 | ro7. 40. 35,5 27| Rigel..….....:|17 32% $ Jon 7, 29 Mars... 21|y Viérge........|2r. $2. 38 179, 58. 40 27|1B Vierge. :.....| 2 8. 46 167. $$ 15 Avril. : 17l0 Lion. ...... OP CPAS CRE 28|{ Bouvier. ..... 20. 8. 47,8 | r80. 42. 49 Maï. .: 16/1 Bouvier... ....|21. 58 43 tsxs22. 42 20] Aréurus.......|]20. 20 7 152. 48. 58 30|8 d'Hercule. . ... 11:120.:26;5 1176.05. 50 Juillet. 11|8 idem... ...... 6. $24 41 41782 Juillet. 2111 Ardurus... . [14.123 22 89. 59: 58 1783 Février. 3] Syriuss. . .!.. Pa ltpéuiz 141. 44. 49 Mai: .. 31|8 d'Hercule: .... 4118 T1 1764114. 30 Août: . 2x Flèche. ......123. 13. 56 1784 Mars... 20|n Vierge........{10. 14. 44 181.: O0. 12 Maï. .. 20| Aréurus. .. . 16% 195117 Août. « 2l4Flèche.......,.| 4. 12. 39 13|9 Dauphin. ..... 8. 49: 35 164. 23. 0 Sep... 6]plAigle.....:.. 1 6. roi 59 129+ $5- 3 #2 M4Serpent »L: n .:. 213 19. ©. 20 924252 Aaa ij 13 Nov. 1786. 372 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE (MÉMOIRE SOMRN LUE MOUVEMENT DU CINQUIÈME SATELLITE D'E NS ANTOPRUN. E. Par M DE LA LANDE. Î }° PUIS 1714, les fatellites de Saturne femblent avoir été oubliés par les Aflronomes; & j'ai cru qu'il étoit temps de rappeler {eur attention vers cette partie difficile & peu connue du fyflème du monde. Le cinquième fatel- lite offre fur-tout une queflion importante à réfoudre, & ce fera le principal objet de ce Mémoire. Dominique Caffini découvrit en 1671, le cinquième fatellite de Saturne, & cette découverte fut annoncée dans un livre de 20 pages #-folio, qui eft cité dans les /Adémoires de 1733; on trouve dans Ja difte, n. 21, Un ouvrage, intitulé: Découverte de deux nouvelles planètes autour de Sa- turne; Paris, 1673, fol. chez Cramoili, Imprimeur du Roi: cette découverte fut aufll annoncée dans les Zranfactions philofophiques de 1 67 3, n° 19 2. Cependant, dans le Journal des Savans de 1677, elle eft racontée comme fi:on J'eüt annoncée alors pour la première fois. Caflini aperçut dès-lors que. ce fatellite ne tournoit pas dans le plan de Fanneau, comme Île quatrième qui avoit été découvert par Huygens, en 1655. En effet, dans fon Hiftoire de la découverte de deux Planètes {Anciens Mém. tome X, page $ 86 ), on trouve ces paroles remarquables: guoique la ligne de [on mouvement ue foit pas parallèle à la circonférence de l'anneau, ce qui a été remarqué dans les premières obfervations. Ainfi la difié- renceentre ce fatellite & le quatrième, n’avoit pas échappé à l’auteur de:la découverte.;.mais comme tous les fatellites que l’on découvrit enfuite , étoient comme le quatrième DES SciENces. 373. dans le plan de l'anneau , on regarda les cinq fatellites, comme ayant tous les mêmes nœuds, & étant à peu-près dans unimême plan / Mém, 1714, page 377). … Ce füt en 1714, que M. Cafini le fils trouva une différence de 154 dans Finclinaifon, & de 174 dans les nœuds; car le nœud du cinquième ui parut à sf 44, tandis que le nœud des quatre autres étoit à s'2 14 { Mém, W714,page 374). eu of dans les obfervations de 1685, un fait auquel on n'avoit pas fait attention, & qui prouve que dès-lors la route de ce fatellite étoit inclinée à la direction du plan de l'anneau ; ainfi il n'eftimoit pas, en 17 14, qu'il fût arrivé de changement danse nœud du cinquième fatellite. Mais M. le Monnier, en 1755, ayant obfervé cette petite Planète, dans l'intention de voir f1 l'atmofphère de Saturnene s’étendroit pas jufqu'au cinquième fatellite pour déranger fon indlinaïfon, trouva que l'orbite étoit fort rétrécie { Mém. 1757, page 93); il n'en dit pas davan- tage, & l’on ne voit pas s’il attribuoit Ja différence au chan- gement du nœud, ou à celui de l'inclinaifon : la circonf- tance n'étoit pas favorable pour démêler, ces! deux ‘effets, car Saturne étant prefque à égale diftance du nœud & de la limite du cinquième fatellite , le rétrécifflemént apparent de l'orbite pouvoit être produit par l’un & l’autre de ces deux changemens; d’ailleurs M. le Monnier n’avoit fait qu'eftimer les diflances à la vue , fins micromètre & fans fs, & l’on ne pouvoit tirer de conclufions certaines de ces diftances eftimées. Au fefte, le changement de Yinclinaifon & celui des nœuds; doivent, aller -enfemble ; fi le Soieik produit un mouvement dans le nœud du cinquième fatellite fur l’orbite de Saturne, if doit en réfulter un changement d’inclinaifon du fatellite par: rapport à l'anneau. Ils’igit de démêler ces deux-effets, en remontant à leur çaufe; aufli M. 1e Monnier fe propofoit, en 1755, d'examinér sil n'y auroit point de variations femblables à celles qui s’obfervent dans 374 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE l'orbite lunaire durant de cours d’une révolution ‘des hœuds de a Lune / Mém: 1757, page 92). En attendant, il nous eft facile de favoir s'il a dû y avoir un mouvement confidérable : j'ai donné dans mon Aftronomie uné formule très-fimple pour trouver le mou- vement des nœuds; malgré fa fimplicité, elle donne à & près le mouvement des nœuds de la Lune, tel qu’on l’ob- ferve; ainfi cette formule doit être plus exacte qu'il ne faut our un mouvement aufit petit & une diftance aufli grande que celle du cinquième fatellite ; feulement, fon inclinaifon beaucoup plus grande, peut augmenter un peu le mouve- ment que donne la formule. I réfulte de cette formule, que le mouvement du nœud ‘du fatellite fur l'orbite de Saturne pendant une de fes révo- lutions, doit être égal à trois fois la mafle du Soleil divifée par le cube de fa diftance & multipliée par Dof, ce qui fait ici 157" par révolution, & 4 28" par an, ou 3’ 38" par rap- port aux équinoxes. La mafle du Soleil, en prenant celle de Saturne pour unité, eft 3333; & fa diftance à Saturne, en prenant celle du cinquième fatellite pour unité eft 395 : ce rapport eft à peu-près celui de la diftance du Soleil à celle de la Lune. Cependant le mouvement des nœuds de la Lune eft de 19 degrés par an; mais c’eft la maffe de Saturne cent fois plus grofie que celle dela Térre, qui rend ce mouvement bien moins fenfible pout le fatellite que pour Ia Lune; la Terre la retient avec trop peu de force pour réfifter à la perturbation du Soleil, Le cinquième fatellite eft fréloigné des quatre autres, qu'iln'ya point d'apparence qu'ils influent fur fon mouvement d’une manière fenfible : ainfi la théorie donne lieu de croire que le cinquième fatellite de Saturne n’a pas changé fen:- fiblement d’inclinaifon fur l'anneau, & j'ai cru devoir en avertir les Aflronomes qui ont de forts télefcopes. Ceux de Marfeille & de Montpellier, où l'on jouit d'un plus beau ciel, auront fur nous un avantage marqué, fur-tout dans les digreflions orientales de ce fatellite, où il diminue de. lumière , au point quelquefois de ne pouvoir être aperçu; DÆ Ss:LS0C LIEN ÇC Es. 375] fur-tout dans ces années-ci, où Saturne s'élève très-peu à Paris. Les nouveaux télefcopes qui fe font fous la direction de Herfchel, & dont un vient d’être envoyé à l’univerfité de Gottingue, & l'autre à Mylord Malborough, nous donnent li-u d'efpérer que lès fatellites de Saturne ne feront plus pour les Aflronomes au nombre de ces objets inacceffibles, auxquels la plupat étoient obligés de renoncer, & qu'on pourra déterminer Jeurs inégalités. Saturne fera l’année prochaine, fort près du nœud du cinquième fatellite fur l'écliptique ; ainfi l’on verra le fatellite en ligne droite {ur une direction inclinée de plufieurs degrés fur la ligne des anfes. Puilque les quatre fatellites les plus voifins, tournent dans le plan de lanneau, il eft très - vraifemblable que l'anneau en eft la caufe, & qu'ils y font affujettis par la force qu'il exerce en latitude, pour ramener les fatellites à ce plan, lorfqu'une force étrangère les en éloigne ; c’eft ainfi que la Lune préfente toujours à la Terre 11 même face , par la force de la ‘Lerre fur le fphéroïde lunaire. Ainfi vraifemblablement ’aétion du Soleil ne produit point de mouvement dans les nœuds des quatre premiers fatellites; mais le cinquième fatellite étant beaucoup plus loin de l'anneau, & différant de 124 de fon plan, la force de l'anneau n'a pas fuff pour y ramener le cinquième fatellite, & l’action du Soleil aura tout fon effet fur le nœud de celui-ci, quoiqu’elle n’en ait açun fur les quatre: autres. Ïl y a aufit une incertitude fur le mouvement du cin- quième fatellite: dans les Tranfadtions phlofophiques de 3718, n° 356, abr. {V, 323: M. Pound augmenta de 9 minutes le mouvement annuel, qu'il fit de 7! 64 32’. M. Caflini, en 1714, le fit de 7 61 27’ feulement; c’eft une nouvelle difficuhié qu'on pourra: lever par les obler- yations que je propole. D'après ces réflexions, j'avois écrit à tous les Aftronomes qui étoient munis d'aflez bons télefcopes, à M. Herfchel, à Mylord Malborough, & à M. Bernard, correfpondant de Mai 1798 376 MÉmMmorres DE L'ACADÉMIE ROYALE l'Académie , à Marfeille , dont le zèle & l'intelligence ns toient connus; je l’invitois à profiter de la digreflion occi- dentale de ce fatellite, dans laquelle il eft le plus vifib'e , & qui alloit arriver au commencement de Décembre. Mon attente na pas été trompée , & M. Bernard m'envoya d’abord, au mois de Janvier, quatorze pofitions du cin- quième fatellite ; mais comme le grofliflement du télefcope n'étoit pas alors aflez confidérable , je ne les rapporterai pas dans ce Mémoire. Pour déterminer la quantité dont le fatellite étoit éloigné de la Igne des anfes, ïl difpofoit une lame qui eft uans fon micromètre, de manière qu'en plaçant le centre de Saturne fur fon bord inférieur, cette lame fut fur la ligne des anfes; il faifoit remonter enfuite Saturne jufqu'à ce qu'il füt entièrement caché, & lorfqu'il comnençoit à paroître, il comptoit le nombre de fecondes qu'il falloit pour qu’il parût tout entier; il comptoit auffi le nombre de fecondes qui s'écouloient depuis que le fatellite paroifloit au-deflous de la plaque, jufqu'à ce que la ligne des anfes arrivât au bord de la plaque, & par les temps écoulés, il trouvoit {a diflance du fatellite à la ligne des anfes. :- Suppofons que Saturne emploie 12 fecondes à traverfer le bord inférieur de la plaque, lorfque ce bord étoit parallèle à la ligne des anfes, & que le fatellite entre fous la plaque, x 1 fecondes , avant que la ligne des anfes s’y trouve; on en conclud que Île diamètre de Saturne étant de douze parties, la diftance de Saturne à la ligne des anfes, étoit de 11: parties ; on ne pouvoit employer une méthode plus füre & plus facile pour cette obférvation délicate, &f1 M. Caflini l'eût employée, il auroit déterminé F'inclinäifon bien plus exactement. C'eft ainfi que M. Bernard a fait fur le cinquième fatel- lite une fuite d'obfervations complètes & très-bien d’accord; dans les pofitions les plus favorables pour déterminer l’in- clinaifon & le nœud , avec un équipage qui grofliffoit plus de fix cents fois. Je vais les rapporter avec les conféquences DES SCctENCE s, JA 377 conféquences que j'en ai déduites ; on y voit d'abord fe temps vrai, enfuite le nombre de fecondes de temps dont le fatellite précédoit ou fuivoit Saturne au fil horaire : enfin la quantité dont il étoit au midi ou au nord de Ia ligne des anfes, le diamètre de Saturne étant fuppofé de vingt parties. DIFFÉRENCE des pafl. entre h & Le fatellite. DISTANCE à la ligne des anfes, L diam, de Bb étant 10. TEMPS VRAI à Marfeille. 1787. Juillet, 19 22 11. 36. | 1r.occident, 11/13746trio8 8 CRE QE CET EE E CHE < 24 = 25 | 11. 27 |1 26. 26 | 11. 49 |- 28. 24 + au-deffous. 27. 29 | 10. 14 | 17 L orientale. 31 9-50 | 22. Sept. x 8, 2o | 24°, Min. 1786, Bbb 378 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ÉRENCE D T Éhnanc RUE DiFFÉREN 1$ ANCE des paff. entre | à la ligne des anfes, à Marfeille, ; & le fatellite, le diam, de Bb étant 20. fs, 1787. Sept. : 29. orientale. | 40..au-deffus. 12. occident, Les obfervations de M. Bernard ont confirmé ce que Caflini avoit dit fur la diminution de lumière du cinquième fatellite, quand ïl eft à lorient de Saturne : fa lumière s’affoiblit vers fa plus grande digreffion orientale , au point qu’on a beaucoup de peine à le voir jufqu’après fa con- jonction inférieure ; il reprend'tout fon éclat avant de parvenir à fa plus grande digreflion occidentale, & on le voit encofe bien vers fa conjonétion fupérieure. Ayant rapporté toutes les obfervations fur une grande figure, j'ai d'abord vu que 1a trace du fatellite faifoit avec la ligne des anfes un angle de 4 à 5 degrés. Pour calculer l’obfervation du 4 Août, j'ai cherché par mes Tables 1a longitude géocentrique de Saturne 10f 264 38’: on pourroit en ôter 7”, d’après les obfervations de Fop- pofition de Saturne; fa latitude 14 32 auftrale, fa diftance à la Terre 0,8845, fon diamètre 19°4; d’où il fuit que la DES SCIENCES. 3570 plus grande diftance du fatellite devoit être de 9' 23", vue de la Terre ce jour-là. si iQ à Soit NBS (fig. r),Voxbite du Soleil autour de Saturne, CSO l'anneau de Saturne, MAO l'écliptique, ABC T'orbite du cinquième faellite, 7 le lieu de la Terre, dont la fatitude boréale eft 14 32’, & Ia diftance £O au nœud de l'anneau 20 38/; en réfolvant les deux triangles £ZO & OTF, on trouve l'angle £7F 291 1 5’, c'eft l'angle de l’écliptique & de l'anneau, & fuppofant l'inclinaifon de l'orbite du fatellite fur 'écliptique 24445", on a 4 30"pour l'angle de l'orbite & de l'anneau, ou l'angle que faifoit Je grand axe de l'ellipfe décrite par Îe fatellite avec le grand axe de l'anneau ou 1a ligne des anfes, c’eftl'angle SD A / fig. 2). Je me contente de prendre la différence de ces deux angles, parce que la Terre étant dans le nœud du fatellite fur l'écliptique, on aperce- voit de la Terre toute l’inclinaifon de ces deux cercles; l'angle de l'écliptique avec le parallèle à l'équateur étoit dans ce point-là de 194 56/; ainfi l'angle AD G de l'anneau & de l'équateur étoit de 94 1 9’. La différence d’afcenfion droite fut obfervée de 38" +; d’où je conclus que la diftance DG, pa- rallèlement à l'équateur, étoit 9" 18", & SD 9’ 20"3:0n trouve 9/23" par le calcul, ce qui fait voir que 1a diftance du fatellite eft bien connue. Je trouve auffi que la diftance SA, du fatellite à l’anneau 2 = diamètre de Saturne, revenoit à43"7 ; d'oùil fuitque l'angle SDA étoit de 44 27'; cetangle ôté de l'angle de l’écliptique avec l'anneau 294 1 5’, donne Vinclinaifon du cinquième fatellite fur l’écliptique 241 48’. + L'obfervation du 8 Septembre, faite à l'autre extrémité de l'orbite, m'a donné 24945’; ces deux quantités différent fr peu, qu'on doit être étonné de leur accord. Les obfervations du 22 & du 23 Août, n'ont fervi à trouver le lieu du nœud. Par exemple, le 22 la longitude de la Terre étoit 4f 254 1 5’, & fa latitude 14 34’, la différence DL72"8,& HK 6"8; d'où jai condu DH 75s"3, HM 13"1, & DM 74"2 fur le grand axe du fatellite: ainfi Ja diftance à la conjonction étoit de 74 3”, & l'ordonnée HM/ Bbb ij 380 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaLe divifée par le cofinus de cette diftance à Ja conjonction, & par le rayon de l'orbite 9’ 27", donne la demi-ouverture de l’ellipfe que décrivoit le fatellite, ou l'angle d’élévation de la Terre au-deffus du plan de l'orbite du fatellite 1420’, c'eft 7G fig. 2). Ox connoiflant 7 G & TE, avec l'angle GAE, qui eft Vinclinaifon déterminée ci-deflus , il eft aifé de trouver AE, çe qui donne le lieu À du nœud 4f2 5d 3" fur l'écliptique, au lieu de {44 que Caflinitrouvoiten 17 14. Ainfi la rétrogra- dation auroit été de of, en fuppofant exaét le calcul de Caflini, mais on va voir qu'elle eft beaucoup moindre. L'obfervation du 23, ma donné 4254 6/; on eft encore étonné de cet accord.Connoiflant l'inclinaifon & le nœud À du fatellite fur l'écliptique, on peut en déduire le nœud Z fur l'orbite de Saturne, 4f 2 8d 20", & l'inclinaifon Z 224 42"; de même que le nœud Cfur l’anneau 7f$d 31”, & l'inclinaifon C 124 14’. . Ces inclinaifons font fort différentes de celles que Caflini avoit eftimées de 1 5 à 1 64, tant fur l'orbite que fur l'anneau; mais il n’avoit pas un moyenaufli exact de déterminer Îa diftance du fatellite à la ligne des anfes, d’où dépend toute! la précifion de ce réfultat. L’inclinaifon fur l’anneau feroit nrieux déterminée, file: fatellite eût été plus près de fon nœud fur l'anneau où il ne pañlera que dans cinq ou fix ans; il en.eft à 684 fur l'orbite, & voilà pourquoi l’inclinaifon qui eft de.124 14! ,n'a produit cette année que 41+ de diflérence entre les axes de l'orbite & de l'anneau: la tangente de 124 14/ multipliée par de cofinus de 684, ne doit donnér.en effet que la tangente de 44 40”. Quand jai voulu calculer ces :obfervations avec Ia po- fition des nœuds, déterminée: en 1714 par Caflini, j'ai trouvé une difficulté qui naît du pañlage même où Caflini explique fon réfnltai. Il vit au commencement de Mai 1714, le cinquième fatellite décrire une ligne droite qui pañloit à peu- près par.le centre de Saturne. Saturne étant à 54 de la Vierge, il en conclut que le, plan de fon orbite vu de la, Terre coupoit l'écliptique: à sd de la Vierge; d'où il conclud par le moyeu de la théorie de cette planète, que DES SCYENCES : 38% l'interfeétion du plan de l’orbe du cinquième fatellite avec l'écliptique , étoit à 44 de {a Vierge, éloigné vers l'occi- dent, de 174 des nœuds de l'anneau & des orhes des quatre autres fatellites qu'il dit avoir été trouvés à 2 14 du même figne { Mém, 1714, page 374). Mais peu de temps après, M. Maraldi trouva par [es ob. fervations exactes de l'anneau de Saturne, que fon nœud étoit à 164 dela Vierge fur l'écliptique, & non à 2 1 (Mém. 171 6, page 279). Ainfi, il peut y avoir 5 degrés d'erreur , dans {a fuppofition que l'intervalle des nœuds foit de 17 Pour reélifier cette fuppofition, je reprendrai l'obfervation immé- diate de M. Caffini , favoir, qu'au commencement de Mai 1714; l'orbite du fatellite pañoit à-peu-près par le centre de Saturne, & j'en tirerai des conclufons plus exa@es. . Je trouve pour fe 1° de Mai 1714, que da longitude géocentrique de Saturne étoit à 5! 41 48° avec 24 o’ de latitude boréale. Soit BA lécliptique /fg. 3), BC Votbite de Saturne, T la Terre dans le plan même CAN de l'orbite du cinquième fatellite, langle A étant de 2412, comme je l'ai trouvé, Le côté N A devoit être de 4* 21/: ainfi le nœud N du cinquième fatellite fur lécliptique de- voit être alors à 1104 27/; & comme le nœud defcendant de l'anneau & des quatre autres fatellites étoit à-1 11 1 6d 17"; il y avoit 154 so’ entre ces nœuds fur l'écliptique. De-là il fuit aufi que l'arc BC étoit de 424 50, & le _ nœud du fatellite fur l'orbite de Saturne 1 1 4% 11/ avec 224 .$2° d’inclinaifon ; & comme le nœud de l'anneau fur l'orbite étoit à 11° 194 48”, il y avoit 15438’ de difé- rence {ur l'orbite de Saturne. Ces réfultats font fort différens de ceux de M. Cafini. { | Si lon fuppofe que le nœud C du cinquième fatellite fur l'orbite, rétrograde de 54 50” en confervant la même inclinaïfor fur l'orbite, on trouvera le nœud 4 {ur Péclip-, tique 10f 244 47, & Vinclinaifon N fur lécliptique 244 5 5” au lieu de 244 45’ ; ainfi cette inclinaifon augmente d'une minute tous les fept ans, 382 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE La pofition du nœud que je viens de trouver pour 1714; tif 44 11, diffère de celle qui a lieu en-1787, de s' 51’; c’eft 4 47" par année, au lieu de 3’ 38" que jai trouvées par l'attraction feule du Soleil : je n’avois pas lieu d’efpérer cette efpèce de conformité, & je ne prétends pas en conclure que les obfervations & le calcul de a théorie aient même ce degré d’exactitude. Pour trouver le jour où le fatellite devoit pafer fur Ia ligne des anfes, il fuffit de confidérer que la tangente de la diftance à la conjonction dans ce cas-là, eft égale au finus de l'ouverture de l’ellipfe divifée par la tangente de l'angle que fait le grand axe de l'anneau avec celui de l'orbite-du fatelite. En effet, fi nous fuppofons que SH (fig. 4) foit le demi-grand axe de l'orbite H BF du fatellite & SBE Ia ligne des anfes; foit SF Ie demi-petit axe de l'orbite, & 4B une ordonnée parallèle au petitaxe, qui exprime l'ouverture de l'ellipfe en ce point-là, & qui eft fa projection du co- finus de a diftance à la conjonétion , ou de B F quand le fatellite paffera en B ;le finus de la diftance à Ia conjonétion, eft BC ou SA, & l'ouverture AP eft égale au cofinus de cette même diftance multiplié par le finus de l’élevation de la'Terre au-deflus du plan de lorbite, qui règle l'ou- verture de l’ellipfe. Mais la ligne AB eft égale à SA multipliée par la tangente de l’angle BSA que font les deux axes de l'orbite & de l’anneau : ainfi le finus de la diftance à Ja conjonction multiplié par la tangente de l'angle ASZ eft égal au cofmus de Ia diffance à la conjonction, multiplié par le finus de l'ouverture de l’ellipfe : donc la tangente de Ia diftance à la conjonélion eft égale au‘ fnus de l'ouver- ture divifé par la tangente de l'angle des deux axes, En effet, le paflage du fatellite par la ligne des anfes eft arrivéle 21 Août 1787, comme j'en ai jugé par la figure où j'avois rapporté les différentes obfervations : or la tan- gente de 1a diflance à la conjonétion 1242, eft en effet fenfiblement égal au finus de l’ouverture de l’ellipfe x degré, divifé par. {a tangente de l’angle des deux axes qui étoit DES SCIENCES. 383 4; & ces trois élémens obfervés s'accordent avec: ma formule qui en donne le rapport. L’obfervation du 23 Août étoit fi près de Ia conjonction fupérieure du fatellite avec Saturne , qu'elle eft très-propre: à la donner exactement ; il n’y avoit que 34 2’ de l'orbite du fatellite, ce qui répond à 16 4 ; ainfi la conjonétion géocentrique eft arrivée Île 24 à 1° 17/ de temps vrai à Marfeille , ou 1 7’ temps moyen à Paris, la longitude du fatellite vue de Saturne, étant égale à celle de Saturne vue de la Terre, c’eft-à-dire, 10f2 54 1 1”. Mais cette fongitude marquée par un plan perpendiculaire à l'orbite du fatellite, diffère de celle de Saturne dans la fienne au moment de la conjonétion ; il faut en ôter la réduétion dans le premier uart, & l'ajouter dans le fecond : ainfi la longitude du tellite dans fon orbite étoit 10f 2 54 26’. Les Tables de Caffini donnent 8 degrés de plus. Les obfervations du 23 Novembre & du 21 Décembre 1786, m'avoient déjà donné un réfultat femblable, par deux conjonétions du fatellite & de Saturne , l’une qui a précédé, Y'autre qui a fuivi ; car la plus grande digreffion étoit de 7’ 59"; à la diftance où étoit Saturne 1038 , & les diftances à Saturne 4! 17 , & 3! 32": Îles arcs dont ces quantités font les finus , répondent à peu-près à 8 jours & à 6 jours; mais en les limitant de manière que la demi-revolution foit de 40 jours , on trouve 6 jours deux tiers, & $ jours & un tiers , & la conjonction inférieure le 16 à 1 $ heures. Mais, fuivant les Tables de M. Caffini, elle a dû arriver Le 14 à 12 heures : ainfi il y a eu deux jours & trois heures de retard fur la conjonction, ou 9139 de fon orbite, dont il faudroit diminuer le mouvement de foixante- douze ans. M. Caffini avoit remarqué dans le cinquième fatellite, des inégalités qui paroïfloient aller jufqu’à 64 /Mém. 17 1 6, page 217). Mais en les fuppofant telles, il y auroit encore un retard, & par conféquent une diminution à faire fur le mouvement du fatellite qui fe trouve dans ces Tables. M. Bernard a aufls obfervé les quatre autres fatellites : 384 Mémoires DE V'ACADÉMIE RotALE il a trouvé le premier fatellite de 124 en avance fur les Tables de Caflini ; le deuxième de 20 à 224 en avance ;: le troifième de 3 à 10 en avance; {e quatrième de o à 64 en retard , & le cinquième de 84: j'ai trouvé auffi 84 dans le réfultat précédent. Ces différences peuvent venir de l’imperfection des moyens mouvemens dans les Tables ; mais il y en a fans doute une partie qui vient des iné- galités réelles des fatelliies, qu'on ne pourra déterminer que par un grand nombre d’obfervations faites avec. de: meilleurs télefcopes ; & dans des circonftances plus favo- rables ; car M. Bernard n’a pu obferver les fatellites intérieurs que vers leurs plus grandes digreflions , lorfqu’ils étoient dans Îa ligne des anfes. J'apprends que M. Herfchel s'occupe de ces obfervations , & je ne doute pas qu'il ne nous procure tout ce qui fera néceflaire pour ces calculs; je vais néan- moins rapporter les obfervations des quatre premiers fatellites, que M. Bernard m'a communiquées. | 1787. Sept. 9... 8! 8°%.3" 5à l'or. fur la ligne des anfes. Bonne ft Satellite. Obfervation. [I.° Déc. 20... 6.44..3. à lorient fur la ligne des anfes. O&. 19...10.58..4:+ à l'occid. fur la ligne des anfes. O&. 26... 7.40..4.+ à l'orient fur la ligne des anfes. Nov. 6... 6.23.. plus. grande digreftion. 1788. Janv. 8... 6. o0..4. à l'or. I étoit au-deffous dela Satellite. ligne des anfes; s'il eût été fur cette ligne, il auroit eu encore plus de 174 d'avance- ment : ainfr cette obfervation aonfirme celles qui ont donné 2042 1787. Où. 6...10. 8..5$"E à l'or. au-deffous de Ia ligne des anfes de deux diamètres du fatellite environ. III. Satellite. I$..sI1.10..5+ à l'or. au- deffus de Ia ligne des anfes de 2 diam. du fatellite: 20... 6.12..67 à l'or, au-deffus de a ligne des anfes* 22. 6.25..5 àloccid, fur Ia ligne des anfes. Men. de LAe, À. des Je. An. 1786. 1ug. IBLLL EX. Jur Le C trquieme Satellite de Saturne Par M! de La Lande, Ne INDE APE th AY HG mrTÉ «if Efuer Ps ces ed HT Fa À pers dr Asa tar ner ns DES ScIENCESs. | ag 1786. Juin, 9... 2h, 33.. inférieure un peu,paffée. Juil. 26...10. 49... avec Ie bord oc. du globe de h. Août.tr..,1r: 20...) avec l'extrémité occidentale de- l'anfe. Bonne Obfervation. 18:..10. 48... conjonction avec l'extrémité de lanfe. B. O. ; ; Sept. 3...r0. 17...4+ conjonctionavec l'extrémité occi- IV. Satellite. dentale de l'anfe 3. Q. 28.;. + oo... conjonc. avec l'extrémité occi- dentale, paffée de 2 ou 3 diam. du fatellité. O&. 9...10: 40.. 14. à l'or. fur la ligne des anfes. B. O. 21... 6. 37... conjonction avec le milieu de la larg. de l’anneau, vers l'occident. Ces obfervations annoncent que le quatrième fatellite eft un peu en retard fur les Tables; mais elles ne donnent pas toutes le même réfultat, & cela vient probablement de fes inégalités. Je terminerai ce Mémoire en rapportant les obfervations qui fervirent à M. Caflini le fils en 1716, pour conftruire fes Tables, & qui pourront fervir à les corriger par le moyen des obfervations précédentes. TEMPS|LONGITUDE moyen, |vue de Saturne, Mém, 1786. C'ec 86 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE BAUNRS LL O UV ALT I Ô N ‘DES SATELLITES DE JUPITER, Dont la période efl de quatre cents trente-fept jours. Par M: DE LA LANDE. FÉpr éme mutuelle des trois premiers fatellites de Jupiter produit une équation qui, dans les Tables de mon Affronomie, feconde édition, eft appelée équation C, & qui fe rétablit au bout de quatre cents trente-fept jours, parce que les trois fatellites fe retrouvent à même conf- guration au bout de cet intervalle de temps. : Le quatrième fatellite a auffi une équation qui eft appelée dans les Tables, équation C} mais celle-ci dépend de l’excen- tricité de fon orbite, & non de l'attraction des autres fatellites : ainfi, elle n’a rien de commun avec les équations ÆC employées pour les trois fatellites intérieurs. | Pour trouver celles-ci dans un jour donné, on corrige l'argument, ou le nombre €, à raifon de l'inégalité du mouvement de Jupiter; il ne s'enfuit pas qu'on doive faire la même chofe pour le quatrième : c’eft cependant ce qu'on-a pratiqué dans des calculs qui font d’ailleurs d'une très-grande exaétitude : cela produifoit 6 minutes de différence fur. les temps des écliples en 1778; & cette correction rendoit le calcul plus éloigné de l’obfervation, il étoit donc néceflaire d'examiner le principe de cette correction : on verra dans les réflexions fuivantes, comment elle doit s'employer, & pourquoi on lapplique à l'argument de l’équation dans les trois premiers fatellites ; & quelle eft la caufe de cette correction employée dans les Tables par M. Wargentin. La correction dont il s’agit, s'applique au nombre B qui fert à trouver l'équation de la lumière, & qui eft la diftance DRE SA SC HAE MNEC ES 387 de Jupiter à fa conjonétion : elle vient de l’excentricité de Jupiter, & par conféquent fa période eft de douze ans: mais ici elle eft d’un figne contraire ; & quand Ia correction du nombre Z eft nulle , celle du nombre C eft la plus grande : voici comment M. Wargentin s’en eft afluré. Le mouvement du premier fatellite paroît accéléré dans fes conjonctions & fes oppofitions avec le fecond ; & il paroït retardé dans les quadratures ; mais le fecond paroït le plus retardé dans fes conjonctions, & accéléré dans fes oppofitions au premier ; du moins c’eft ainfi que M. War- gentin repréfentoit leur inégalité dans les Mémoires de l'Académie d'Upfal pour 1743. I! falloit donc rechercher les momens ée leurs conjonc= tions dans l'ombre de Jupiter , & de leurs oppofitions quand un des deux étoit au milieu de l'ombre, pour trouver les époques du nombre C qui devoit indiquer finégalité de chacun de ces deux fatellites. Ayant calculé un grand nombre de ces conjonétions & de ces oppofitions , on doit trouver, en fuppofant le nombre € uniforme & fans correction, une valeur de ce nombre ; comme 2 50 , qui indiquera toujours exactement les oppofi- tions du fecond fatellite au premier dans de temps des écliples du fecond : de même le nombre 750 du premier devra indiquer aufli exactement les conjonctions avec le premier dans ombre de Jupiter. Maïs au lieu de cette uniformité, il fe trouve que Îe nombre C eft plus fort de 30 où 31 parties quand Jupiter et à 3 fignes d’anomalie, que quand ïl eft à 9 fignes ; ainfi il eft prouvé par les obfervations même, qu'il faut corriger le nombre €, fans quoi il n’indiqueroit pas exac- tement les temps des conjonétions des deux fatellites inté- rieurs entre eux aux temps de leurs éclipfes. La caufe de cette correétion du nombre C, fe reconnoît auffi par la nature des inégalités des deux premiers fatellites sans leurs retours par rapport à Jupiter. Lorfque les équations du premier & du deuxième, qui Ccci 388 MéÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYaALe dépendent de l'anomalie de Jupiter, font les plus grandes, celle du fecond eft plus forte de 40’ de temps que celle du premier ; il en réfulte une différence en plus & en moins de 40’ de temps, ou de 1 20 fi l'on compare les cas extrêmes ; c’eft-à-dire, que le fecond, arrivant au milieu de l'ombre , eft avancé de cette quantité par rapport au premier fatellite, plus dans une des moyennes diflances de Jupiter que dans l’autre. Pour atteindre le fecond au milieu de l’ombre, if faut environ quatorze jours ; car fept révolutions du premier font 12i 9° 20' 12", & 3 + révolutions dufecond font 1 2i ro" 32/38, c'eft-à-dire, 1° 12/26"de plus. Huitrévolutions du premier font 14 3° 48/ 48", & quatre révolutions du fecond font 14i s'r11/35", ou 1" 22/47" de plus, ce qui excède un peu la diftance des deux fatellites à leur conjonc= tion, trouvée ci-deffus dei" 207. Le premier doit donc faire un peu moins de'huit révolutions avant d'atteindre Îe fecond ; mais dans ces quatorze jours, le nombre C'augmente de 32; ainfi la correction de ce nombre € doit être un peu moindre que 32, c’eft-à-dire, de 30 ou 31, depuis une diftance moyenne de Jupiter jufqu'à l'autre. On pourroit fe pañler de la correétion du nombre:@ pour le premier fatellite; elle ne produit que 15 à 20" de temps; dans ce cas, il faudroït augmenter Îes époques de 15", qui eft ce qu'on a ôté pour rendre la correction toujours additive ; mais pour le fecond fatellite , il en réful- teroit des erreurs d’une minute & demie. Le nombre C du troifième fatellite exige la même cor< reétion; mais comme l'équation € n’eft que de 2/-; & ne varie jamais que de 30" pour 30 parties du nombre €, l'effet pourroit encore fe négliger. ”- A l'égard du quatrième, l'équation € ne provenant point de la configuration des autres fatellites, les raifons que je viens de donner, ne peuvent s’y appliquer; l'effet de l'équation de Jupiter eft déjà corrigé par l'équation À ; celui de l’exceniricité du quatrième fatellite , eft calculé fur fon anomalie moyenne qui eft uniforme, & non fux pers. SC E N-C:E 8 389 Yanomalie vraie qui exigeroit une correction du nombre €, ainf l'on ne doit point y. employer de correction ; voilà pourquoi les erreurs des Tables augmentoient quand on ajoutoit cette quantité au nombre € du quatrième fatellite, comme on le pratiquoit dans le Nautical almanach, la plus parfaite de toutes les Ephémérides, . Au refte, nous pouvons efpérer que bientôt les équations de 437 jours qui font l’objet de ce petit Mémoire, feront encore mieux connues; elles dépendent de plufieurs attrac- tions qu'il faudra confidérer féparément. M. de la Place & M. de Lambre s’en occupent aétuellement { Juillet 1788 ) ; & nous devons tout attendre des efforts réunis du Géomètre & de l’Aftronome à qui nous devons déjà les meilleures Tables de Jupiter & ce Saturne. En attendant, je me propofe de faire voir dans un autre Mémoire, que l'équation empirique de treize ans, employée par M. Wargentin dans fes Tables du troifième fatellite , n’eft pas néceffaire pour repréfenter à 3 ou 4 minutes près les obfervations de {es éclipfes ; & qu’on peut fe contenter de l'équation de 437 jours avec celle de 12 ans, qui dépend de l'excentricité de fon orbite; mais il faut pour cela employer dans le calcul des obfervations, les lieux de Jupiter obfervés, ou calculés fur des Tables qui foient exaéles. | LUE 390 MÉMOrREs DE L'ACADÉMIE ROYALE SUR LES ÉQUATIONS SÉCULAIRES DU SOLEIL ET DE LA LUNE Par M. DE LA LANDE. E mouvement du Soleil ou de la Terre eft uniforme; nous avons lieu de le croire par l'égalité des réfultats que donnent toutes les obfervations anciennes & modernes (Mém. de l'Acad. 1782); mais la durée de l'année doit paroitre inégale , à caufe de deux inégalités qu'il y a dans fa préceflion des équinoxes {/ Meém. 1780, p. 31 1 ),& cette inégalité doit entrer dans nos T'abies du Soleil, fi lon veut y mettie toute la précifion dont elles font fufceptibles. L'équation féculaire qui exige cette confidération , eft bien différente de celles qu’on employoit dans les Tables de Jupiter & de Saturne; on les fuppofoit produites par une force accé- lératrice conftante , en vertu de laquelle les efpaces parcourus font proportionnels aux carrés des temps; mais dans le cas dont il s’agit ici, le mouvement réel du Soleil étant fuppolé conftant, fon mouvement par rapport aux équinoxes, ne peut changer que par le mouvement des équinoxes même, qui augmente uniformément de 1,294 par fiècle. Pour faire ce calcul, je fuppoferai la mafle de Vénus telle que je l'ai conclue de plufieurs phénomènes (Voyez ci-après le Mé- moire fur la mafle de Vénus, page 39 8) ; d’après cela, je trouve à-peu-près so" pour la diminution féculaire de l’o- bliquité de l'écliptique, Voici Ia formule de l'action des Planètes pour déplacer l'écliptique dans ce fiècle, ou pour changer la latitude & Îa longitude d'une étoile. __- l'action de Saturne 1”39 fin. long.....— 0,53. cof. fong. Étoiles Jupiter 1 586 MEN RTE — 2,11. Mars oz 05/18 D cie + 0,95. Vénus Jo r8Bt ie riche re —r 8,87. Mercurctoi84- tele -eter + 0,85. 50"09 fin. long.....+ 8,05. cof. longe DES SCI1ENCEzSs. 391 J'ai fait voir que chacun de ces effets eft exprimé par M fin. Zcof. D, en nommant 4 le déplacement de l’écliptique fur l'orbite de chaaue planète, 7 fon indlinaifon, D a diftance entre l'étoile & le nœud mefurée le long de l’é- cliptique {/Mem. 1758, page 361) ; ainfi M fin. 7, eft ici de 16" pour Jupiter, & 32"13 pour Vénus, & ces quantités multipliées par le cofinus & le finus de a longitude du nœud de fa planète, donnent les termes correfpondans à la formule précédente. Mais comme les effets de Jupiter & de Vénus font très- forts, ils doivent changer fenfiblement par le déplacement des nœuds. J'ai trouvé le mouvement du nœud de Jupiter 37", & celui de Vénus 31" parles obfervations ; ainfi, en les fuppofant uniformes, il faut ôter pour dix-fept cents ans, 174 28’ du nœud de Jupiter, & 14438 de celui de Vénus, On peut négliger le changement pour les autres planètes, mais pour Jupiter & Vénus, la différence eft fenfible, & 14 formule précédente devient 46"66 fin. Iongitude , & 20"41 col. fong. pour le premier fiècle de notre ère, Le fecond terme 8"o3, ou 20"41, multiplié par la cotan- gente de l'obliquité de l'écliptique pour chaque fiècle, donne 46"6 pour le premier, & 1 8” $ pour le dix-huitième; c’eft le changement de préceflion produit par les attractions des pla- nèêtes, ainfi la préceflion obfervée dans ce fiècle-ci, étant de 1123/45"/Mém. 1781), elle étoit plus petite autrefois. Cette variation de 28"1, doit être augmentée de 8”8, à caufe de la diminution de l'obliquité de l'écliptique / Méim. 1780,p. 311), & l'on a 36”, pour la diminution effedive en dix-fept cents ans, ou 2"17 pour chaque fiècle; ainfientre Vannée 8oo avant l'ère vulgaire & l’année 700 , le mou- vement des équinoxes ne dut être que 1422’ $0"75 ; entre 4700 & 1800 ileft de 1423’ 45". De même le mouvement féculaire du Soleil étoit de 45" 57, tandis qu'il eft aujour- d’hui de 46’. On voit dans la Table fuivante , la quantité de la préceflion pour chaque fiècle, ainfi que le mouvement du Soleil. 392 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Je fuppofe que le mouvement du Soleil dans ce fiècle, foit 46! 0" outre les cent révolutions complettes, c'eft ce que donne la durée de l'année que j'ai trouvée de 365i 54848" {(Mém: 1782). La préceflion étant 1423" 45”, il s'enfuit que le mouvement féculaire propre & fidéral du Soleileft : 1, 291 22 15". Si l'on ajoute à cette quantité conftante les autres préceflions contenues dans fa quatrième colonne de la Table fuivante, pour divers fiècles, on aura le mouvement du Soleil pour chacun , tel qu'il eft dans fa troifième colonnes La fomre des différences entre ces mouvemens & celui qui a lieu actuellement, forme l'équation féculaire que j'ai mife dans la feconde colonne. Cette équation féculaire eft de 1 1° 45" pour l'an 800 avant notre ère. En eflet, file mouvement étoit fuppofé de 46’ o" pendant les vingt-fix fiècles, on trouveroit pour l'an 800,37" de moins pour le mouvement féculaire. Le mouvement en vingt-fix fiècles eft plus petit de 11"45", qu'il ne feroit fi la préceffion étoit conftante ; le mouvement plus petit donne une longi- tude plus grande. Il faut donc ajouter toutes ces diminutions à la fongitude calculée par les Tables du mouvement uni- forme, pour avoir celle qui fe trouve en changeant pour chaque fiècle Le mouvement moyen du Soleil. Cette équation féculaire eft 2" 17 pour un fiècle, mais elle eft triple au bout de deux fiècles, puifque lon a 2" 17 pour le premier, & 4" 34 pour le fecond. Elle augmente donc fuivant les nombres1,3, 6, 10,&c., qui fonties fommes des nombres naturels 1,2, 3, 4 &c. exprimées pour un nombre # de fiècles par la formule À s M. Euler avoit déjà donné une Table de a préceffion pour divers fiècles ; mais alors on ne connoifloit pas les malles des Planètes. A l'égard de l'équation féculaire que j établis ici, on ne s'en étoit point encore occupé, … TABLE DYEssS LS ICHE IN CE s 393 TABLE de la précefion & du mouvemenr du Soleil à chaque fiècle, à de l'équation féculaire du Soleil. É É N| Mo N ï ; ANNÉES [EÉQUATION| MOUVEMENT PRECESSION | NOMBRE avant féculaire, féculaire TER d'annces, j Ê a? : fécufaire. notre Ère. additive, du Soleil, avant 1700. 800. 700. 600. 500. 400. 10.22 $9,7 Le2 2e 529 S5,t r 5713 Lens 1,6 318 D D © OR D R kR V3 Lo LU LD D 1 » * 300. 200. 100. o. aprésnotreËre. 100. 200. 300. 400. $00. 600. 700. 800. 900. 1000. 1100. * 1200. 1300. 1400. 1500. 1600. 1700. 1800. DE D D bb ph VU 09 LD Le O O mm mm m4 = ND D VU Us Mém, 1786. D dd 394 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Dans les Tables du Soleil, il y en a une du mouvement pour les années {Table 111, p. 7), où le mouvement eft 45’ 55"6 par fiècle, ce fera 46’ 0" dans la prochaine édition; mais ce mouvement devroit être différent pour l'avenir & pour le paflé : il faudroit le diminuer de 2"17 pour chaque fiècle paflé, à partir de 1700, & f’augmenter d'autant pour chaque fiècle à venir, à compter de 1800. J'ai marqué dans la cinquième colonne , le nombre d’années avant ou après otrefiècle, qui répondent à chaque correction indiquée dans la feconde colonne; pour fept cents ans, on trouve 1/0"8, c'eft ce qu’il faudroit ajouter au mouvement d’ici à 700 , où en ôter fept cents ans avant cefiècle. Dans les deux cas il faut ajouter cette équation à la longitude calculée par le mou- vement uniforme 46” 0". Mais il eft inutile de déranger pour : cela l’uniformité de nos Tables des moyens mouvemens, en y faifant entrer cette correction ; on y fupplée par l'équation féculaire ; d’ailleurs, la différence n’eft pas affez fenfible, elle n'eft pas même encore aflez certaine : la valeur que j'emploie pour cette équation, eft fondée fur la mafle que j'attribue à Vénus, & celle-ci vient de la diminution féculaire de l'obli- quité de lécliptique, que j'ai jugée de 50" d’après, les: obfervations. Si celles qu’on fera dans la fuite, la font trouver plus grande ou plus petite, notre équation féculaire changera. En attendant, il eft très-facile d’ajouter cette équation aux longitudes que lon calcule pour des fiècles éloignés, fans changer l’uniformité de la Table des moyens mouvemens. L'équation féculaire de la Lune, n’eft pas de même efpèce que celle du Soleil; Halley, Mayer, Dunthorn & moi, dans les Mémoires de 1757, page 430 , avons cherché la valeur de cette équation, en fuppofant qu’elle fuit la proportion du carré destemps : on ignoroit la caufe de cette accélération. M. de la Grange ne trouvoit. pas qu'elle pût venir de l'attraction folaire { Mén. de Berlin, 1782) ; M. Yabbé Bofüt Yattri- buoit à Ja réfiftance dela matière éthérée/ Prix de 1762,t0me VAT! des pièces des Prix ); & M. de la Place avoit trouvé qu’on pourroit l'expliquer par le temps qu’il faut à l’attraétion de DES, S CUME N,C.E S 395 la Terre pourarriver jufqu'à la Lune /Mém. Suv. Er. tome V1, 1773, page 1 #1). La quantité a été déterminée par Mayer, d'un degré pour deux mille ans ou pour l'an 300 avant l'ère vulgaire, ce qui fait 9” pour le premier fiècle, à partir de 1700. IL n'avoit mis que 7" dans fes premières Tables en 2753- Dunthorn trouve 10" {Philof. Tranf. 1749). J'ai trouvé à-peu-près la même chofe dans le Mémoire cité. Mais depuis ce temps-là on a continué d’obferver la Lune, & j'ai rapporté dans mes Éphémérides /tome V111, p. xcix) foixante-fept obfervations de M. d’Agelet, faites en 1781, propres à déterminer lé mouvement aétuel de la Lune. M. Darquier a publié mille obfervations de la Lune, faites de 1761 à 1781, comparées avec les tables, par M. Méchain; & M. Carouge trouve que par un milieu entre toutes les erreurs, il y auroit 15" à Ôter pour 1770 des époques des tables. M. de Lambre a trouvé 12" à ôter pour 1781, par les obfervations de M. d'Agelet. Ces deux réfultats indiquent également un mouvement trop fort dans les tables de Mayer; ainfi le mouvement de la Lune paroît être aétuellement plus petit d'environ 26" par fiècle, que Mayer ne lafait, ou de 1of7d 5 3/ 9" au lieu de 3 $". En diminuant ainfi le mouve- ment féculaire, on diminue l'accélération; il faut donc diminuer l'équation féculaire, qui ne fera plus d'un degré en deux mille ans, mais de $1/ 20", ce qui fait 7"7 pour le premier fiècle, en fuppofant qu’elle augmente comme le carré des temps. Mais on la trouvera plus forte en augmentant les époques du Soleil qui font dans les tables de Mayer, pour l'an 720 avantnotre ère, foit d’après mon Mémoire fur Ja durée de l’année /Mém. 1782 ), foit d'après{’équation féculaire que j'ai établie ci-deflus ; car il fautaugmenter de tout cela l'ac- célération que l’on trouvait pat les anciennes obfervations. Enfin, M. de Ja Placé a annoncé à l’Académie , le 19 Décembre 1787, que la diminution de l'équation du Soleil, qui eft de 19" par fiècle, devoit produire une équation féculaire dans le mouvement de la Lune, & il donne «:1"135 pour le premier fiècle, à partir de 1700; cela Ddd ïi 396 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fait 1446! 5 1" pour l’année 700 avant J. C. & ne diffère que de quelques minutes de ce que donnent les obferva- tions Babyloniennes; mais elles ne comportent pas uné bien grande exactitude, comme on en peut juger par cé que j'en ai rapporté (Mém. 17$7:P: 429 ). W'eft dit que la Lune commença à être éclipfée une heure bien entière ( ixavcis mapfléons ) après fon lever. D'après cette indication, obligés de fuppofer tout le refle, nous pouvons bien courir les rifques de nous tromper de 10 à 12! fur le lieu de la Lune tiré de l'obfervation: D'un autre côté, la diminution féculaire de l'équation du Soleil, que je fuppofe 19"17, renferme 494 pour l'effet de Mars { Mém. de Berlin, 1782); maïs la mafle de Mars n'eft connue que par conjeétures, ainfi il peut y avoir encore 10 à 12” de doute fur la quantité d'accélération que fournit la théorie pour les obfervations éloïgnées : nous fommes donc obligés des deux côtés de refler dans les bornes de cette incertitude, que des obfervations exactes pourront lever dans la fuite, M. de la Place ajoute encore à cette équation féculaire un terhe 0044, qui croît comme le cube des temps, & qui diminue de ro’ {équation féculaire pour deux mille quatre cents ans. Elle augmente l’équation féculaire après 1700, mais elle la diminue pour les fiècles antérieurs, parce que le cube d’une quantité négative eft négatif, quoique fon carré foit pofitif. Cette nouvelle équation , que la théorie feule pouvoit faire connoître, eft un nouvel avantage des recherches de M. de la Place. Si l'on fuppofoit ie mouvement de la Lune parfaitement connu pour ce fiècle-ci, il faudroit encore ajouter à la lon- gitude de la Lune, pour les fiècles éloignés, l'équation féculaire que j'ai donnée pour le Soleil, & qui provient du mouvement des équinoxes; mais comme. les obfervations anciennes ne nous font connoître le mouvement de la Lune que par le moyen de celui du Soleil, nous pouvons fuppofer que Féquation féculaire des équinoxes pour la DES SCIENCES 397 Lune, ft confondue -fenfiblement dans celle dont nous avons. parlé. Le mouvement moyen qui a lieu aétuellement , n’eft donc pas celui qu’on trouvera quand le changement de léquation du Soleil aura fait changer en un retardement, ce qui paroifloit jufqu'à préfent une accélération de la Lune, mais il fuffit pour l’ufage actuel de Y’Aftronomie. Dans les nouvelles Tables publiées en Angleterre en 1787, les époques ont été déjà diminuées de 3”, ainfi il ne refte que "à ôter; mais pour 1791 à y-aura 2”,6 de plus en excès, & 1”,7 de moins pour l'accélération ; ainfr pour 1791, ces Tables, dont on fe fert dans les calculs du Mautical almanac , donneront 10" de trop pour lés longitudes de la Eune, en y comprenant l'erreur fur l'époque de 1781 , celle de l'accélération & celle du moyen mouvement pour dix ans. C'eft ce que je me propofe de vérifier encore par un plus grand nombre d'obfervations. 398 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE SUR LA MASSE DE VÉNUS, ET SUR LA VALEUR DES ÉQUATIONS DU SOLEIL, Produites par Vénus © par la Lune. Par M. DE LA LANDE. 1e inégalités du mouvement apparent du Soleil font un objet important pour l’Aftronomie, puifque les Tables du Soleil nous fervent continuellement pour calculer nos obfervations. M. de la Caïlle nous a faiffé des Tables excellentes, dont tous les points furent approfondis & dif cutés avec un foin extrême; il y fit entrer les perturbations calculées en 1757, par M.* Euler & Clairaut, pour les attractions de Jupiter, de Vénus & de la Lune; mais les deux dernières avoient été calculées avec des mafles qui paroïfloient défectueufes , & je vais tâcher d'y fuppléer. Les pañlages de Vénus fur le Soleil ont reclifié nos connoifiances fur la mafle du Soleil, & elle fe trouve beaucoup plus grande qu’on ne croyoit : au lieu de 169282 que Newton avoit fuppolé , je lai trouvée 351886 fois celle dela Terre; c’eft plus du double, & cela feul doit diminuer fes inégalités dont il s’agit. | La Mafle de Vénus eft inconnue, parce que rien ne nous indique fa denfité ; M. Euler fuppofoit les denfités proportionnelles à la racine des moyens MmOouvemens ; M. de la Grange les fuppole en raifon inverfe des diftances, { Mém. de Berlin, 1782). Mais ce font-là des hypothèfes, puifqu'on ne connoît aucune caufe phyfique d’une pareille loi, & que d’autres phénomènes indiquent une denfité moindre pour Vénus, & plus grande pour Herfchel. Les recherches que j'ai faites fur l’obliquité de l'écliptique DES SCIENCES: 399 ( Mém. de F Académie, 1780), donnent une mafñle trois fois moindre que celle dont M. de la Grange fait ufage, J'ai fait voir dans le même Ecrit, que l'apogée du Soleil dénnoit moins de précifion : mais apres être revenu fur cette partie, j'ai reconnu que ce mouvement même donne encore pour Vénus une mafle plus petite d’un tiers que celle de M. de Ja Grange ; & qu'au lieu de faire Ja mafle dé Vénus 1,31, celle de la Terré étant prife pour unité, il faut prendre 0,87. En effet, l'apogée du Soleil déterminé par les obfervations de la Hire, qtre M. de la Caille a difcutées avec foin, étoit en 1684 à 3! 7d 28’ 6", Flamftéed pour 1690 , donne 3f 74 35’ 0". Sion compare cés deux po- fitions avec celle que M. de Éambré a trouvée pour 1780, 3948’ 20", on 2 lé mouvement annuel 62"7, & A ui EE le milieu eft 61"86, & je ne crois pas que les obférva- tions de Waltherus & de Cocheouking dont la Caille s’eft fervi quand il a fait ce mouvement de 65”, foient auff concluantes que celles-ci. Or par la théorie, M. de la Grange trouve le mou- vement annuel de l'apogée 63"6, dont 5"2 font dües à l'aétion de Vénus, & il en faut donc Ôter 1”8 pour avoir 61"8 , c'eft-à-dire, environ un tiers du total; ainfi le mouvement même de l'apogée exige que lon diminue d'un tiers la mafle de Vénus, que M. de la Grange a fup- pofée 1,31, & qu'on la rédiufe à 0,87 de celle de Îa Terre. Le. mouvement de l’aphélie de Mercure que j'ai trouvé de 56"2, exige qu'on Îa diminue d’un cinquième. Le mouvement du nœud de Mercure qui eft fort bien déterminé par les paflages fur le Soleil, & qui eft de 433 par année , exige que la male foit réduite à0,82 de celle de la Terre, L'équation du Soleil produite par Vénus, telle que M. de Lambre l'a déduite des obfervations de M. Maskelyne 10"6 pour Île maximum, fuppoferoit la maffe un peu plus grande même que dans M. de la Grange, où 1;45 400 MÉMOIRES DE L'ÂCADÉMIE ROYALE de celle de la Terre ; mais fuivant les calculs de M. Fufl & Lexell, elle donne la maïle de Vénus égale à celle de la Terre. Le mouvement du nœud de Venus 3 1" par an, fuppofe la mafle à-peu-près comme dans M. de la Grange; mais ces deux déterminations ne font pas fi fûres que les autres. Sil'on prend un milieu entre ces fix réfultats, on trou- vera pour cette mafle de Vénus 0,92 de celle de la Terre, c'eft-à-dire, Z de celle que M. de 1a Grange a admile. Si l’on fuppofe la diminution de l'obliquité de l'éclip- tique d’une demi-feconde par an, comme fait M. Maskelyne, on aura la mafle de Vénus 0,95 , de celle de Ia Terre , ou 0,73 de celle que M. de [a Grange a fuppofée. M. Clairaut trouvoit pour les équations du Soleil par l'action de Vénus, les quantités fuivantes { Mem. 1754, page $56), nommant t le lieu héliocentrique de Vénus moins celui de la Terre, & fuppofant la mafle du Soleil 169228 fois celle de la Terre, & celle-ci 1,117 par rapport à, celle de Vénus. + 10" fin.r — 11”,5fin2r— 17,4 fin. 31 — 0",4 fin. 4r Suiv.la Calle, 8,2 95 1,2 03 Mén. 1757, page 130. La fomme de ces équations produit jufqu’à 18"3 pour quatre fignes d’argument. C'étoit en comparant ces obfervations avec le calcul des Tables, que la Caiïlle trouva qu'il falloit diminuer d’un quart les équations données par Clairaut; mais on fent qu'il étoit difficile de déterminer des quantités de 18" par des obfervations qui comportent des erreurs de la même quantité ; cette fomme de 18" fut réduite à 15" dans fes Tables. Si l'on préfère d'employer la théorie, en prenant la mafle de Vénus par rapport au Soleil, qui réfulte des’ calculs précédens, fon logarithme eft 4,41626 ; pour celle du Soleil par rapport à la Terre, le logarithme eft 4,45 360," ce qui donne 0,92 pour {a mafle de Vénus par Ve 4 à la DES S GIENCES. 401 à la Terre ; & on trouve pour les deux premières équations', s"2, & 6'o , & l'inégalité totale fe réduit à 9", au lieu de 152 qu'on trouve dans les tables de. la Caille: Mayer. n'employoit que 6" ; & quoiqu'il eût emprunté dés tables de la Caille fes principaux élémens , comme il le dit luismême {page $ 1 de fa Méthode des Lougitudes), il avoit changé celui-là avec raifon; mais s’il avoit fait cette diminution , c'eft que même avant le paffage de Vénus, il faifoit la parallaxe du Soleil plus petite que les Aftro- nomes , & cela d'après {a théorie de la Lune. + M. de Lambre, qui a comparé beaucoup d'obfervations de M. Maskelyne dans les cas extrêmes, portoit la plus grande fomme des équations jufqu'à r10"6 ; & cela fuppo- {eroit la mafle de Vénus 1,45, encore plus grande que la mafle adoptée par M. de fa Grange. Dans les Ephémérides de Berlin, pour 1782, page 116 ,on voit que M. de Ja Grange prenoit un milieu entre Îes tables de Mayer & celles de [a Caille , ou entre 15"2 & 6"o, ce qui donnoit la plus grande fomme 10"6 ; on peut conferver cette valeur de 10" 6, puifque les obfervations paroïffent la confirmer. D'ailleurs, M. Lexell trouve aufli 10"6 en fuppofant Ia mafle de Vénus égale à celle de [a Terre; la mafle 0,92 que j'ai trouvée par un milieu entre.les fix déterminations, donne 9"7 pour l'équation , d’après Îes calculs de M. Fuff & de M. Lexell ; qui font d'accord à cet égard, au lieu de 8"$ que donneroïient les formules de Clairaut, & c’eft une confirmation intéreflante de la plus grande équation que M. de Lambre a déduite des obfervations; car la diflérence entre 9"7 & 106 eft bien petite. . M. de la Place, en 1788, a trouvé + 5"3 fin. — 6"o fin. 24— 0"7 fin. 31— 0"2 fin. 4 +; il fuppofe la mafle de Vénus qui donne 50" de diminution pour l'obliquité de l'écliptique. En employant 10"6 d’équation;, a correction du 1oga- rithme de la diflance qui alloit jufqu'à 14, fe réduiroit à dix parties, fuivant a table de {a Caille & Ia théorie de HMém. 1786, | ét Ece 402 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Rovate Clairaut; or M. Lexell trouve 2 3 pour la diftance 100000, ce qui fait 10 pour le logarithme , en réduifant la mafle de Vénus à 0"92 { Mém. de l'Acad. de Péterfbourg, 1779 , partie IT, page 390 ). Ainfi cette table diffère peu de celle que j'avois employée dans mon Aftronomie , où {a correc- tion étoit 14. M. Lexell, d’après les difficultés que j'avois propolées , a encore plus approfondi cette matière que Clairaut ne l'avoit fait; & les calculs de M. Fuff approchent beaucoup de ceux de M. Lexell ; car M. Fuff trouvé 25"7, & 11 fur le logarithme, au lieu de 23 & 9, en forte qu'il a trouvé par un travail fuivi, & une méthode différente, que la théorie de Clairaut étoit exacte; enfin M, de la Grange a eu le même réfultat / Mémoires de Berlin, 1784, page 238 ). Je me fuis donc contenté de diminuer de £ 1es nombres que j'avois employés dans mon Aftronomie, en les multi- pliant par -7 pour former une nouvelle Table qui revient à cette formule — 2,5 cof. # + 7,4cof. 21 + 1, x cof. 3t—+ 0,4 cof. 4 t ; elle fe déduit facilement de l'expreffion que Clairaut donne, page SS Sr == (2,2314cof.f—6,5360 cof. 2/—1,0270 cof. 3 1 — 0,03586 cof. 41 ) il faut mettre pour me. la valeur des mafles que j'ai donnée plus haut, multiplier par la moyenne diftance de Vénus en parties de celle du Soleil, on a les équations des diftances ; les varïa- tions des Jogarithmes font - de celles desnombres naturels, avec mêmes quantités de chiffres ; ainfi il eft aifé d’en déduire les corrections des logarithmes. J'ai changé les fignes, parce que Îa formule donne la diftance vraie, & que l'unité di- vifée par la diftance, donne un figne contraire. L'ÉQUATION LUNAIRE du Soleil, fuivant Mayer, eft de 8" dans fon plus grand effet; c'eft à-peu-près la même quantité que dans la Caille, qui la faïfoit de 8”s. Euler la fuppoloit de 1 5” dans fes premières Tables, imprimées avec fes Opufcules en 1746 ; Clairaut trouvoit, pour les DES Sciences. 403 équations produites pour la Lune, les quantités fuivantes (Er 1754 page $ 30) ; nommant t la longitude de la Lune moins celle du Soleil, & 7 l'anomalie moyenne du Soleil + 12" fins + 2'o fin. (r+ 7) —2"7 fin. (5 — 2); il employoit alors la mafle de Ja Terre par rapport au Soleif, comme Newton, la parallaxe du Soleil de 10", & la mafle de la Lune - de celle dela Terre. En comparant les obfer- - vations de la Caïille avec le calcul, il réduifit à 7"7 la première équation; Îles autres à 1"8 & 17, comme il aroît en décompofant fa Table , & comme ïl le dit ( Mém. de l'Acad. 1757, page 136 ) : ce qui fuppofoit la mafle de 13 Lune +, celle de la Terre reftant la méme; mais les réfultats varioient depuis 1" jufqu’à 1 3" / page 5 5 8). . Pour vérifier cet élément de la maffe lunaire , j'ai comparé un grand nombre d’obfervations fur les marées de Breft, raflemb'ées dans mon Zraité du flux à du reflux de la mer; elles m'ont donné 18 pieds 3 pouces pour les marées moyennes des fyzygies, & 8 pieds $ pouces pour les qua- dratures. Ainfr l'effet de la Lune eft de 13 pieds 4 pouces, & celui du Soleil 4 pieds 11 pouces. Ces quantités me paroiflent trop bien vérifiées pour Jaifler quelque doute fur l'équation que nous cherchons; elles donnent 2,712 pour la force de la Lune, qui, multipliée par le cube 8” de exprime la mafle de Ia Lune par rapport à celle du Soleil; - j'en ai conclu = par rapport à la Terre. Cela diffère peu de Ia fraétion employée par Clairaut : aufli je trouve 7"$ pour la première équation ; 1°8 & 1"7 pour les autres. Dans les tables de la Gaille, il y avoit 7°7, 1"8 & 1"6; la différence eft infenfible, & ne vaudroit pas la peine de changer la Table. En employant la formule de M. d'Alembert / Recherches Jur divers points, &'c. partie 11, page 8; Mém. 1757, page 137), ona la première ou la plus grande EM égale ee ij rapport des parallaxes du Soleil & de la Lune, 0 404 MÉMoIREs DE L’'ACADÉMIE ROYALE à la parallaxe du Soleil divifée par celle de la Lune & par fa mafle de la Terre qui 1 foixante-fix fois celle de fa Lune, le tout multiplié par s74 ou l'arc égal au rayon; ce qui donne pour la première équation lunaire 7"9; mais fa formule de Clairaut eft un peu plus exacte. En employant la formule d’ Euler (Mén. de Pé:erfbourg, 1747, page 441), on auroit 7'9 pour les mafles & Îles parallaxes RhE Fe viens de rapporter ; car il trouvé 0,05645 _ Où 7 fignifie Ja mafle de la Lune divifée par la mafle du Soleil, F mufépliée par le carré de la parallaxe de la Lune divifée par celle du Soleil; M. de Ia Place, en 1788, a trouvé —- 6" fin. z, en employant la mafle de Vénus qui réfulte de la nutation fuppofée de 18". La correction du logarithme des diftances dans Ia table de la Caille ef + 15 cof r — 7 cof. (1 — 7) + 2 cof. (4-7) du moins à peu-près, car il y a quelque fois une ou deux unités de diflérence. Mais J'obferve que la correction de 1a diftance dans le Mémoire de Clairaut, ne donne pas le même rapport pour les trois termes; en effet, voici l'expreflion / fem. Acad. 1754, page 535 ) — 0 1005264 cof.+-0, 001256 cof.{f— 7) — 0,001073 cof. (2-4 7) qu'il faut multiplier par X; mais la valeur de Y qui donnoit à Clairaut 14° 5 pour l'équation , ne doit donner que 7" 5 ; jelaréduis doncà 0,0068 13 ,& jailestermes, 0,0000359; 0,000008 56, que 75, & 0,00000731, auxquels répondent en logarithmes de 7 chiffres 1 5,6; 3,7 & 3,2, les deux derniers approcnent bien plus de l'égalité que dans Îa table de Ja Caille. Au refte, M. de la Place trouve que les deux petites équations ne doivent point avoir dieu, & qu’elles font le réfultat d'une omiffion faites‘par Clairaut dans fa TRÉBMES ainfi je ne les emploirai point. 4 M. de Lambre, en dicutant Îles obfervations- de M Maskelyne, a trouvé que l'équation de 6” :s’accordoit fort bien avec les lieux du Soleil; ainfi il n'y a pas beaucoup D. ES MSAGIRENN c2E1s | 40$ d'incertitude fur cette équation; mais il étoit néceflaire. d'en parler ici pour faire voir que tous les Auteurs s'accordent, quand on emploie dans leurs formules des élémens plus exacts que nous avons aétuellement. Pour l'aétion de Jupiter , M. de la Place, en 1788, a trouvé — 7"o fin. { +- 2"6 fin. 24-+-.0"2 fin. phil rejette les deux équations que Clairaut faifoit dépendre ‘de l’anomalie du Soleïl. Enfin M. de a Place à trouvé pour l'action de Mars — 3"5 fin. 2 #5 + 2"8 fin. (2 M— T + 47d 23!), en appelant 7 la lon- gitude héliocentrique de Mars, T celle de Ja Terre; & fuppofant la denfité de Mars, comme M. de la Grange, en raifon inverfe de la diftance. | _ On a vuci-deffus, que l'inégalité du Soleil qui provient de Venus, eft beaucoup plus petite que dans lés tables de Ja Caïlle. Le mouvement de l'apogée du Soleil eft aufli plus petit; j'ai fait voir que le mouvement du Soleil devoït être un peu plus grand , ou de 46’ 0”; d’un autre ‘côté, M. de Lambre a vérifié aufli les époques, & il a trouvé par trois cents obfervations très-exaétés de M. Maskelyne, que pour 1780, il faut Ôter 7"$ de la Jon- gitude moyenne du Soleil, & 2" 29" de Fapogée. A l'égard de l'équation de l'orbite, elle fe’ trouve de 14 ss" °36"s pour 1750, ce qui fait feulement 4”o de moins que ‘dens les tables de Ja Caille & de Mayer qui avoit fuivi la Caille. C’eft avec ces élémens qu’il a calculé pour latroifième ‘édition de mon Aftronomie , de nouvelles tables du Soleit, “dont les erreurs n'iront jamais à 10°, & feront par con- féquent trois fois moindres que celles des tables de la -Caille, quelque précieufes qu'elles aient été jufqu’à préfent: on ne penfoit pas d’avoir fitôt ce nouvean degré de per- ‘fection dans l'Aftronomie; mais Je zèle 8e fhabileté de M. de Lambre ont furpañlé nos efpérances dans cette partie comme dans plufieurs autres, 406 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Rorarr SUR L'ÉQUATION DE MARS, ET SON MOYEN MOUVEMENT, Par M. DE LA LANDE. pere de Mars obfervée en 178$, m’a donné occafion de revenir fur cet élément dont je m'étois déjà occupé. Mars a été comparé avec les étoiles Tr & v du Taureau, & avec Aldebaran; l'erreur de mes Tables s’eft trouvée conftamment de 4 minutes en excès pour Îa longitude géocentrique ; & je trouve que l’oppofition eft arrivée le 27 Novembre, à 6h 10", temps moyen, Îa lon- gitude de Mars étant de 2f $d 59" 49"7, & la latitude géocentrique, 1 38” 5" boréale, à qhelques fecondes près. L'anomalie de Mars étant de 8f 234, cette obfervation étoit très-propre à faire connoître d’excentricité de l'or- bite de Mars, fur laquelle j'ai donné différens réfultats (Mém. Acad, 175$, 1775); pour cela, je la comparerai avec celle de 1779, dans laquelfe l'anomalie étoit de 3fod, & l'équation en fens contraire. Mais pour rendre cette comparaifon plus exaéle, j'ai cru devoir y faire entrer les perturbations de Mars, dont j'ai donné le calcul dans les Aer. de 1758 © 1761. Je profiterai de cette occafion pour changer la valeur de celles que j'avois données pour faction de la Terre fur Mars; la mafle de la Terre eft beaucoup moindre, fuivant les obfervations du pañlage de Vénus en 1769, que je ne la fuppofois auparavant ; je prenois alors pour fon loga- rithme 4,771 39; je de fais actuellement de 4,45 360; ainft les équations que j'avois trouvées/Mém, Ac. 176 1,p. 286), doivent ie réduire aux fuivantes, que l'on doit appliquer au calcul des Tables. + 6"4 fin. & —o"ofin. 212 — 32"sfin./r — 1) + sg'afin (2t— 0) + 13'4finf2t— 5), DES ScrEeENceEs. 407 dans fefquelles eft la longitude héliocentrique de fa Terre, moins celle de Mars, 4 l'anomalie moyenne de Mars, & z celle de la Terre ou du Soleil. Je ne changeraï rien aux équations produites par l’adtion de Jupiter { em. 1758, page 24). Je vais feulement les rapporter ici, nommant / la longitude héliocentrique moyenne de Mars moins celle de Jupiter, on a les équations fuivantes : — 25"7 fins + 12"2 fin. 2r9 + o'2 fin. /r — y 5 7 9 i —17"Gfin.{21—u0) — 1 “afin.ft+u) + 1'6fin.f2t + 4). La fomme de toutes ces équations dans loppofition de 1779, et — 8", dans celle de 178$ — 30". L'erreur de mes Tables, fur la longitude héliocentrique de Mars, ou la correction qu'il faut y appliquer pour les accorder avec l’obfervation , eft +41" &— 5 5";en forte que le mouvement eft trop fort de 1’ 36"; mais en dimi- nuant de 48" la plus grande équation, on le rend conforme à l'obfervation, & il ne refte que 7" à Ôter de l’époque de mes Tables. Ainfi d’après ces deux obfervations , l'équation de d'ONDITE AE MANS M TELOIT En. - dec see NU A ER 10% 41° 25° Par des oppofitions calculées dans mon Aflronomie, CIC QE 7 ee ee tease 10% 41° 20° * ; ; . 40. Je l'ai trouvée dans les Mém, de 1775 , page 234. . 7 ra x Elle eft dans les Tables de Halley............. 10-b4e. 2. Telle eft l'incertitude qui nous refte fur cet élément ; elle eft moindre que pour les autres planètes; mais les erreurs deviennent plus importantes pour Mars, parce qu'elles fe multiplient par fa proximité à la Terre : dans la dernière oppofition, l'erreur n'étoit que de 1” 25“ fur le ui lieu héliocentrique, & elle étoit de 4 o" fur le lieu vu Fauion de la Terre. Les perturbations négligées jufqu'ici dans les 904040” calculs, peuvent produire des différences d'une minute entre les obfervations ; ainfi il n’eft pas étonnant qu’on ait encore 408 MÉMorrEssDE L'ACADÉMLE ROYALE une minute d'incertitudé {ur la plus grande équätion. Mais, eñ la fuppofant: de rod 40/40", on ne-peut pas s'écarter beaucoup de la vérité, & lexcentricité de l'orbite de Mars fe trouve par-là de 141840 , la diflance moyenne du Soleif à la L'erre ,.étant fuppolée. 1000000. En augmentant l’é- quation d’une minute, on augmente l’excentricité de 220. M. de Lambre a nait d'après ces élémens, la. Table de l'équation & des dass de Mars, &.on.la trouvera dans la Connoiff. des Temps de 1790, & dans la troifième édition de mon Affronomie. La correction moyenne des époques, réfultante des oppo- fitions que je viens de comparer & de celles que j'avois examinées dans les Am. de 1775, eft 30° à fouftraire. Poux 1592, fuivant les Tables de Képler, elle feroit. —— 22";1{a différence eft infenfible; ainfr, je ne changerai rien au, moyen mouvement que j'avois employé dans mes Tables. Cependant les oppofitions de Mars rapportées par Képler, (de fiella Martis, page 9 0 E ne s'accordent pas parfai- tement avec. les Tables : mais cela vient des.erreurs d’ob- fervations, qui vont quelquefois à plufieurs minutes. Je vais, rapporter ici les fept fur lefquelles, Képler ne jette aucun doute; & je mettrai dans la dernière colonne, l'erreur de mes Tables fur la longitude héliocentrique. TEMPS | CORREC. MOYEN] LONGITUDE. LATITUDE. | des Tables à Paris. : ; + en longit. À M. 8 MPEG ME 6 + 30 Janv. 6 Mars. 8. Juin, 25: Août. . 30 Oétobre. 3 8 6 14 Avril, se 7 6 p'Evs: S:c21E INUC Es. 40g Mais en rectifant le calcul de Képler pour les deux der- nières, favoir, pour 1593, d'après mon Mémoire fur fe mouvement de Mars { Mém. 1757, page 444), & pour 1595, d'après M. Caflini, page 483, les erreurs hélio- centriques {e réduifentà — 12"&— 240". M. de Lambre a ail refait le calcul de celle de 1587; il a difcuté les obfervations de T ycho, dont Képler s'étoit fervi, & d’autres encore; il a trouvé la correction géocentrique des Tables — 2! 45"; l'oppofition à ol 27! + dans sf25d 42" 27"; & la latitude héliocentrique par les Tables, de 14 49' 20", - Je vois donc, dans ces obfervations, des erreurs en plus & en moins; il y a d'ailleurs des obfervations qui diffèrent entre elles de plus de cinq minutes : ainfi, je ne vois pas de correction évidente à faire fur les moyens mouvemens que j'ai employés dans mes Tables. Les cinq obfervations anciennes, rapportées dans F'Al- magefte de Ptolémée, pages 241 — 250, femblent exiger une diminution de 20" par fiècle. Je vais rapporter les Jongitudes fuivant Ptolémée, avec les corrections que je crois néceflaires { Mém. 1766, page 467). |TEMPSMOYEN | LONGITUDE |LONGITUDES CORREC, |Ensrons à : ef 4 À Par mes Tab. ; à Paris. Prolémée, | corrigées. des Tables. | héliocen. | H. M.\s. D. M, 271 avant J. Clrz Janv. 15. 07. 2. 15 130 après J.C.\14 Déc. 11. 8/2. 21. o 135 2'TNFEV- 17-18 | 40218; 139 27 Mai. 8. 818. 139 30 Mai. 7. 4e La dernière colonne contient les erreurs fur la longitude héliocentrique moyenne, la première étant réduite au temps de Ptolémée, c’eft-à-dire à l'année 137. Ne prenant les deux dernières obfervations que pour une feule, l'erreur moyenne des quatre obfervations eft de. + 5'+; cela indi Mém, 1786, Fff 410 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoyaALe queroit une diminution de 20/” à faire fur le mouvement féculaire qui eft dans mes Tables, quantité infenfible, vu la difcordance des anciennes obfervations qui diffèrent de 19 51” pour Îa longitude géocentrique. On peut, à la vérité, diminuer la difcordance de ces obfervations en augmentant le mouvement de l'aphélie, & le fuppofant moins avancé au temps de Ptolémée : fi l'on fuppole cette correction fur le mouvement de l’aphélie, d’un degré, l’erreur moyenne, au lieu d'êire 5'+ fera de HE mais Îa différence qui eft de 46’ entre les erreurs des Tables pour la longitude héliocentrique ne fera que de 37’. Si au contraire on augmente l'aphélie de 14 en diminuant fon mouvement, erreur moyenne diminue, elle n’eft plus que de 2/2; mais les obfervations extrêmes différeront de 55’ pour la longitude héliocentrique ; le mouvement annuel de l'aphélie, que j'ai fuppofé dans mes Tables, de 1” 7", plus grand de 1” que fuivant la théorie de M. de la Grange {Mém. de Berlin, 1782), deviendra au contraire plus petit de 1”, en fe réduifant à 1° 5”. Aiïnfi mes Tables, foit pour le mouvement de Mars, foit pour fon aphélie, approchent tellement des obfervations anciennes & modernes, que les différences font infenübles ; elles font de nature même à ne pouvoir être bien conflatées, & ne méritent pas que l'on fafle à cet égard un changement dans les Tables. Bite sSUCUT EE Nac m8 411 OBSERVATIONS D'E MAR SU EN QU ADR ALU RE, Pour vérifier fa diflance au Soleil. Par M. DE LA LANDE. A' RÈ s avoir déterminé les élémens de Mars, par f'op- pofition du 27 Novembre 1785, j'ai voulu voir fi mes élémens fatisferoient également aux obfervations de Mars en quadrature, dans le mois de Février 1786. C’eft par des obfervations de cette efpèce, faites il y a deux cents ans, que Képler détermina Ia diftance de Mars au Soleil, & celles de toutes les autres Planètes ; enfin c’eft par-là qu'il découvrit le 15 Mai 1618, la fameufe loi du rapport conftant entre les carrés des temps & les cubes des diftances. Mais depuis qu’on a reconnu cette loi comme une fuite néceflaire de la loi de l'attraction univerfelle, on n’a plus fongé à la conftater par obfervation , on l’a fuppofée comme un axiome, & l’on en a conclu les diftances des Planètes au Soleil dont on fe fert dans les calculs. Cependant il peut y avoir des circonftances phyfiques capables de mo- difier ce rapport; telles font les perturbations-étrangères , la réfiftance de l’éther, s’il y en a, l’atmofphère du Soleil; & quoique toutes ces caufes doivent être ou prefque nulles ou peu fenfibles, il falloit cependant recourir à l’obferva- tion pour s’en aflurer, & je n’ai pas connoiflance qu'on l'ait fait. Depuis un fiècle, on n’a ceflé d’obferver des oppolfitions pour déterminer les élémens des orbites, mais on a fuppofé toujours les diftances moyennes ou les grands axes des orbites exactement connus par la règle de Képler. H eft temps de vérifier à fon tour cet élément de nos calculs, & par conféquent d'examiner Îes Planètes dans les Fff 5 412 MéÉMoirés DE L’'ACADÉMIE ROYALE autres politions : je vais commencer par des obfervations faites dans la dernière quadrature, qui m'ont indiqué une diminution à faire fur da diftance, en me montrant une erreur de 28” dans le calcul du lieu géocentrique, quoique corrigé par les obfervations de l'oppofñition. J'avois déjà remarqué un efet pareil {ur les plus grandes digreffions dè Vénus, mais il n'étoit pas aflez confiant pour en tirer des conféquences. ASCENSION droite DÉCLINAIS, obfervée, TEMPS LonwciTuDpe | Loncitu pe |Érreun À moyen. | obferyce. . 17 Janvier.|7:158 x 19 ASE 9 Février.|6. 55. 10 12 Le Fe LS 16 25) 20 5 24 en 26 vr BE D LR: D D RP R D'N R He Lo Lo LS LU Lu LS Lo RD R D D N DR = « 3 D &R DR R°R = Lo 3 a w tb . n . .5 al 5 5 3 4 4 b pb b nd e — OO w 2h O W D LR D D bb Oh Fo n D D D D D & DR DR . m æÆ © m La © 1! LA Li LA On voit que le 24 Février, l’erreur des Tables eft de 2" 0", & il y a plufieurs jours d’obfervations qui donnent à très-peu près le mème réfultat. J’aï corrigé pour ce jour-là, de 1” 2 5" la longitude héliocentrique vraie tirée des Tables; & cette correction , qui m'avoit été indiquée par les ob- fervations faites dans l'oppofiion indépendante des diftances, DIE 5: So LE Nc Es. 413; auroit..dûü.accorder, les Tables avec lobfervation , mais Ja différence s’eft trouvée encore de 28”. Celle-ci: ne peut s’attribuer qu'à l'erreur du rayon vecteur ou de la diflince de Mars au Soleil ; l'on trouve que pour faire difparoitre cette erreur de 28", il faut ôter 72 du logarithme de a diftance tirée de mes Tables, & cette diftance accourcie, au lieu d’être 1,62124,/{e trouve par-là 1,62 097. La cor- rection feroit encore plus forte fuivant les obfervations du 16 & du 23. Ce changement de diflance fupoferoit 10’ de diminution fur le lieu de laphélie, mais les dernières oppofitions ñe m'ont donné que $’; ai1fi l'on ne peut imputer cette erreur au feul défaut de l'aphélie. On peut encore moins l’attribuer À la durée de 1a révo- lution de Mars, d’où l'on déduit {a diftance moyenne. Nous n'avons pas plus de 20" d'incertitude fur la durée de cette révolution, & il n’en réfulteroit pas fur la diftance, la cinq- centième partie de l'erreur que nous avons à corriger. Les perturbations fur la diflance n’ont pas encore été calculées, mais il ne paroît pas qu'elles puiflent produire cet effet, à en juger par celles de a Terre; il peut donc fe faire que la règle de Képler donne une diftance trop grande. Les digreflions de Mercure aphélie & périhélie, m'ont femblé indiquer une pareille diflérence , mais elle n’eft pas affez confidérable pour -qu'on puifle prononcer, quant-à- préfent, fur ce fait important pour da cofmologie. C’eft en faifant les mêmes recherches fur plufieurs qua- dratures de Mars, qu'on vérifiera fi {a règle de Képler eft en effet fujette à cette reftriction. Mais depuis un fiècle on n'obferve Mars que dans Îles oppoñtions, ainfi nous ne pourrions trouver jufqu’ici des obfervations propres à cette recherche : le nouvel établiflement formé à {'Obfervatoire royal nous en procurera. H eft naturel que des Aftronomes très-occupés de leurs recherches , de leurs idées, de leurs entreprifes , ne fe livrent au détail des obfervations que relativement à f'ufage qu'ils en veulent faire, & au projet 414 MÉMoIrEs DE L'ACADÉMIZ ROYALE dont ils font occupés. C’eft quand il arrive une idée nouvelle & un nouveau befoin, qu'on s'aperçoit, mais trop tard,’ de Ja pénurie des obfervations. C'eft ainfi que j'ai eu lieu très-fouvent de regretter qu'il n’y eût pas d’obfervateurs deftinés à fuivre toutes ces efpèces d’obfervations, fans égard à l'utilité qu'on croit pouvoir en retirer aétuellement. Ces avantages naiflent avec le temps, & Îa difhculté que je viens d'examiner dans ce Mémoire, prouve qu’il ne faut pas attendre, pour obferver, qu'on fache à quoi l’obfer- vation pourra fervir. | Depuis la fecture de ce Mémoire, M. de la Place, par les calculs de l'attraction, trouve dans Îles diflances de Jn- piter & de Saturne quelque différence. La diftance de Jupiter eft, felon fa théorie 52028, tandis que la règle de Képler donne $2012, & pour Jupiter 95407, au lieu de 95379 qu'on déduiroit de 1a révolution obfervée & corrigée par les inégalités de ces Planètes; ainfi la théorie confirme ce que j'avois prévu, que la règle de Képler peut foufirir quelque reftriction dans la conftruction de nos Tables aftronomiques. . 4 DES SCIENCES. 415 D RL MINI C-LILN. AI SON ENTYE LE ET (NE) UND D'E; L\OR-B LITE D'E JU PLIT ER. Par M DE LA LANDE. E donnaien 1768 , une détermination de l’inclinaifon de Jupiter, obfervée avec foin dans fa limite boréale : Toppofition de 178$ , obfervée avec la même exactitude à l'Ecole Militaire avec un mural de 7 ? pieds, m'a fourni une pareille détermination dans la limite auftrale ; elle eft d'autant plus importante, que l'on a varié beaucoup pour cet élément. M. Cafini, dans fes Élémens d'Aftronomie , rapporte beaucoup d'obfervations de cette inclinaifon , & s'en tient à 19 19” 38". Dans fes Tables il la fait de 14 19’ 30°; M. le “Gentil, par une obfervation de 1673, 1418 28" { Mém. de T'Ac. 1758) ,& par l’oppofñition de 1750, 14 19° 2". Je trouvois en 1768, 14 19'.4",ce qui ne difiéroit pas beaucoup des tables de Halley, où il y a 14 19’ 10". Je m'en étois tenu à cette dernière quantité dans mes Tables de Jupiter ; mais les obfervations de 1785, les plus exaétes, ce me femble, qu'on y ait encore employées, donnent 26” de moins. Jupiter étoit fi près de fa limite, que la latitude ne différoit pas d’un tiers de feconde de linclinaifon abfolue de fon orbite. La latitude héliocentrique fuppofée de 14 19" 10”, devoit produire 14 39 12",vuede la Terre; & en dimi- nuant la première de 26", on diminue l’autre de 32“ :c'eft ce qui réfulte des obfervations, qui m'ont donné pour la latitude obfervée 14 38/ 40". 416 MÉMmorres DE L'ACADÉMIE Roya TEMPS ASCENSION | DÉCLINAIS. moyen, droite. boréale, 178$. 27 Sept. pret ral 0 LEO NUL 2 HE s'irot CAM AMINER TC 38° 364 28 Sept. Hr2. 6: oùttsL a 192: 28. oukro syhrss s.6Ul 10,288, 40 P 55 5 AErA 1 Oirre 53. 40! [0212037 2018. auto 7m 4sulr 1.238. do 27 O&, | ge. 0.136: 16 ar 7 Sn ta naar 14352756 LE LATITUDE LONGITURE auftrale. Par un milieu entre ces obfervations, la longitude de Jupiter, calculée par mes Tables, eft plus petite de 1” 18”, , ce qui fait 1/2" [ur la longitude héliocentrique, en négligeant les perturbations produites par l’action de Saturne, & la lati- tudetrop grande de 3 3". En employant ces erreurs moyennes, je trouve l'oppofition le 1. Octobre à 21° 5 5’ 8”, réduite au méridien de l'Obfervatoire royal, la longitude o!91 34! 24", & la latitude géocentrique 14 38/ 40" auflrale, qui, réduite au Soleil, donne 14 1 8” 44" pour la latitude héliocentrique, égale à l'inclinaifon de l'orbite; {e milieu entre 14 19° 4” & 141844", eft 14 18 $4". Comme elle diminue de 27° par fiècle, fuivant M. dela Grange / Mém. de Berlin, 1782), ou 21" en diminuant d’un tiers la maffe de Vénus, ïl n'eft pas étonnant que je trouve actuellement l'inclinaifon plus petite que dans Îes tables de Halley. ‘ Les oppofitions de 177$,1776, 1777, 1782 & 1783, arrivées aux environs des nœüds, m'ont fait voir des erreurs de 30 à 40” fur la latitude, ce qui indique environ 3 5" à ter du nœud que j'avois employé dans mes Tables’; & M. de Lambré a trouvé; par des calculs détaillés, qu'il faut réduire fa longitude à 3° 84 14’ pour 1783. A l'égard du mouvement du nœud, il eft difficile à dé- terminer par les anciennes obfervations. Il paroît par celles du dernier fiècle, que ce mouvement eft d'environ 37" par an, mais ileft difficile de le concilier: avec l’obfervation faite deux cents quarante ans avant J.C. où Jupiter parut cacher l'étoile A de l'Écrevifle; cette étoile , qui eft actuellement à 4’ 3 8 "de latitude boréale, deveitavoir alors une latitudeauflrale, & > DM is 4 SC IE N. CC. E. 5. 417. & l'on trouve un quart de degré d'erreur pour la latitude de Jupiter à cette époque. Mais il eft très-poflible que l'étoile ait paru aux yeux être cachée par Jupiter, quoiqu'il füt de plufieurs minutes au nord. La fumière de Jupiter, que quelques auteurs ont eftimée avoir 10’ de diamètre à la vue fimple, nous rend totalement invifibles fes fatellites, qui font aufli gros que des étoiles de cinquième grandeur ; l'étoile A de l’Écrevifle n'eft que de quatrième grandeur, & elle pouvoit très-bien difparoître à 1 $’ de Jupiter: ainft cette obfervation ancienne-me paroît infufhfinte pour re- jeter le mouvement que donnent le calcul de l'attraétion & les obfervations modernes. _ M. le Gentil a calculé des obfervations de Gaffendi, faites en 163 3 ( Mem, Acad, 1758), mais il trouve 1° 6" pour le mouvement annuel. I faut avouer que ces ob‘er- vations font bien groffières pour une recherche auf: délicate: on y trouve des différences de 2/ fur la latitude, comme M. de Lambre s’en eft affuré; cependant le réfultat le plus plaufible, donne le nœud à 31 64 42" pour 1634, & le mouvement annuel 37". Les obfervations de Pound, faîtes en 1716, & rappor- tées dans les Tranfaétions philofophiques, font les feules que je connoiffe qui aient affez de précifion & d'ancienneté pour cette recherche. M. de Lambre a trouvé qu'elles donnent Je lieu du nœud 3774 30’, &fe mouvement annuel 37". La théorie de M. de la Grange donne 31”, mais après avoir diminué la mafle de Vénus de #, on a î 6" +. Ainfile réfultat des obfervationsexige qu'on diminue a mañle de Vénus; il eft vrai que pour le calcul des ob- fervations, on a fuppofé le changement de latitude des étoiles, d'accord avec mon hypothèfe fur fa mafle de Vénus, ce qui doit donner un réfultat conforme à cette même hypothèfe. Mais il me paroît toujours que la théorie & les obfervations font affez d'accord à faire le mouvement du nœud de Jupiter de 36 ou 37" par année. w, Der ë Mém. 1786, A io G'yg 418 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE GORE A POAÆA TP ON S DES PLANÈTES, Faites à l'École Militaire en 1784 & 1785, avec un quart-de-cercle mural de f.pt pieds demi de rayon. Par M. D'AGELET. O a vu, dans le volume de 178$ { p. 267 )des ob- fervations de M. d'Agelet, faites en 1783, & qui ont été tirées de fes regiftres, après fon départ pour le Voyage autour du monde *. Celles de 1784, que l'on publie ici, en feront une fuite; elles fuppléeront également à ceiles de l'Obfervatoire royal, dont la publication n'a commencé qu'à 1785. On trouvera dans le volume de 1785, la latitude de l'École militaire & l'erreur du quart- de-cercle fur les paflages & les hauteurs; ainfi nous n’avons rien à ajouter à cet égard. Pendant l'hiver , e temps futtrès-mauvais & M. d'Agelet malade; il n’obferva que des étoiles pour fon catalogue. TEMPS DE LA PENDULE. DISTANCES AU ZENITH D. M: 3. H. M, ê: 1784. 28 Maj. |r.*" bord du Soleil. 7. 54. 43 |Bord fupérieur...26. 50. 24 Seins 7 34. goi}.-.»........26 ro. 18h 37 83 * Les frégates Fæ Bouffolé & VAflrolabe , étoïent le $ Avril r787 à Manille, d'où elles alloient rentrer dans la mer du fud & fe diriger vers Je Kamtfchatka, 1784. 20 Juin. 21 Juin. 4 Juill. 12 Juil. 14 Juil 7 Sept. 9 Sept. N, & @ np MOICIRERS ares Lorie CPP AIRE: il MSP Bb. fup. 25. 2 HS er OA AG U2O ZE 0.040. linfl2.st el PAGOPATAMELTE RE SAUT PT IAE NAN ANTENNES 32e 03 HA Pre LU PTS 2039 26.125: St) 0 RARE SE COPA US PIE lime 25 Ot22 Re CERN" SOS lets 2% 60 MO. nil Aldebaran.. ..... NA A ele - ce) et ER 32. 48. 28] MÉDUS IA ER DMC NS EP MU 25 10,131 MERS CUT EE ab LOT RQ) tee Lee HO F2 27e 4 [Soleil.. . .. 1... Be 13: 29 > RE EVER | 26. 43:28 CE 15: 47 > Vénus ep. CRDP TP ti bee DE SAME Pere Lo CPAS HRÈE RM ATS 20e Pie , 27 WI 20 tea CR 22, 45% Le midi vrai par des hauteurs 2h 22° 33”; erreur — 4,4. æ% lapremière... 8. 48. 25 NI SONETNCT Jüpiter. . 5h TOUS ZE 8 Apec tee TA TE OT. TTC LÉRADOT AU SOIT Tel Se, MOV. 21e ee) Lun 4135 25-06 MÉRHS 7 ET AMENER PRE né LOC AERITe Mercure. ...... 127.040 0e te “tel 8 55e 3° 20 PROPDINIEUE CE e ADe 2Om 22e tie ce - 58.025 12 Soleil. ........ ©, 8, 48:,........,:.. AS: 116 PAR re PAIE 10, 57# LR RE | RÉ 7: Mtiogdin sl à +48. 6. 32 Sole 24m RS OF 2e120 * 45. 30. 40 ME ES Rp out 14. 28 = Mercure...,.., dé Pile A On LA Le De ATP » 58. 30. 38 ado: lei HO: 2-0 7e *Abots AE r «ÿ5e 27. 154 Am... he 10 36. 42 UN De D x ta 3e LS I Jupiter ........ 10. 53. 322 , sc O1 28, 59 Holeil:e À... 10: 15. ç2 ., je LODCE TAN É z * étenet EE 45 $3: 50 11784. 15 Sept, 16 Sept. 420 TEMPS DE MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE LA PENDULE. DISTANCE AU ZÉNIT. H. AT: s. Midi vrai oh 16° 54"6 ; erreur — 18, à'for D CAM CE : Saturne. ee stats a de l'Aigle. .!.... € de la Baleine... 1." bord du Soleil. Ménas ter Mercure. .... :d'Antinoüs,.... VE es.) oLnt veto ele 1." bord du Soleil. Vénus. +. ,4 Mercure "rer. fee A d'Ophiucus..." Satuines serie O. CS COS CE TASSE OR RARE EE AS RE SMSRNE 2 à 1 16 PAR DE 0 SAISON MTS LIRE croiss bRe EC HOUSE OP EE CHE: SE cialis NO DO ver JE SCA A RES A Po ARS LES RE UN LISE DOUCE EC ÉPPERCELE PCR OECECE SU SE ss. Midi vrai par des hauteurs o? à du Capricorne... 10. 16. 35 3| :........... Jupiter........ . [1 bord du Soleil. . [> de Pégafe..... 2.° bord de la ©... « du Bélier... ... > du Taurcau.... Sole te 10. 56. 38 RP EMA AR ER: AS CCR CCC CCE] rss. ss... CR) DIE ES SAC ILE N :C 8 15. 421 TEMPS : DE LA PENDULE. 1784. 4 O:: Soleil. DT SE Ans ehalelte au ave. e SNL 720 0 RÉEL OC ALES 25. 41 7 O& fSolkeil......... 1034-20 4. 2. $4. 26. MAT OOERCE LR 36.33 ghos......... 54 58 Midi vrai par les hauteurs 1 35 29"0; erreur + 0"8. Venus #9 1220 2. 36. 29 |............ Co. 6. 13 O&. |2.44 bord du Soleil. 1. 59. 38 3l............ MER Vénnsiindtiert 3e Se $5 3... 62. 50. 14 Oùt. |[Soleil....... DUR HAS RENN IE ans, Rae À SALE ST rétsote ANCIENS EMEA LIRE, S7. | 50: d'A HALO TE A LP MER ROE NE Er NT 0 63. 47. 15 O8: |Ripel sn. done SEM DARSSE ES PS CRE HOMO Tr Hbordidu Soleil V2, 8130 7}. he sise. 57 49 l'E PMR EURE CMD CE) PO OO RITIER 64 7 Jupiter...., +++ 10. 44 32 |............ 62. 13. Étoile du# 7“ gr. 10. 53- 273 Mes TA ae 1e ei 64. 52. 23 Nov. l1du Capricorne... 10. 15- CNE] ARTE LEE 1e 61. 11. Jupiter... ...... TOR ADS (Er Mere eitie rie terne 61. 34: t de Pégale. .... SUDT TT 2 Dalles à derele taie ete AOPMNCE 26 Nov. |1.% bord du Soleil. 4. 51. 23:1............ 69. 42, 1 Déc. |1.° bord du Soleil, $. 12. 475 +..:........ 70. 3% M. d'Agelet fut élu par l'Académie le 15 Janvier 1785. n78s. 19 Mars.|, des Gémeaux... . 7. 4. 532:l.:...:...... 22 2182 20 y 6 à7" grand. 7. 31. 57 3l............ ANS Se 1." b. dela Lune.. 8. 20. 25 ;là 21° 32°"..,.. 25. 10. u du Cancer..... 8. 33. 9:l....:....... 25° 38 La pendule retarde fur les étoiles de 1"3 par jour. 21 Mars. |Rigel.......... $- 43: 40%l-........... ZNGE 1h. dela Lune. 10. o. 32%là 1° 8"b. f 33. 22. Ÿ du Lion...... 10. 11. 34 2|..+.....: Unie 52: 22 Mars.|Rigel......... $+ 43e 40 |........:... $7: 18. 23 Mars.|Z du Lion...... + 17. 28. $6:|-...... Luc: d4 ie 17h, dela Lunc.. 11. 29. 35 b. fup. 43. 58. 422 MÉMotres DE L'ACADÉMIE ROYALE TEMPS DE LA PENDULE,. | DISTANCE AU ZÉNITH. FH. M s. La pendule a été remife à l'heure, hr78s. 12 Avril. Vénus......... RENE) Rd AO HU 0e r.' bord de la @.. ‘ 17e a des Gémeaux. .… LAC EN 0 de PT DID TT E ERA Procyon. . .. io6 donne EE AL LT. T B des Gémeaux. . DO MAO Neil AE Immerfion de Vénus fous la Lune o! 112 10” & 2’ 39”, temps vrai ; émerfion oh 48/ 52"$ ; première corne 49° 55", derniere corne 50’ 22”. 13 Avril-|r. bord du Soleil 1. 26. 63. 23 Avril.la bord. du Soleil 2. 12. 26. Les préparatifs du Voyage autour du monde, ont interrompu les obfervations. y Après le départ de M. d'Agelet, on a démoli l'Obfervatoire de l'École militaire pour continuer les bâtimens ; mais M. le Maréchal de Ségur l'a fait reconftruire en 1787, par les foins de M. de la Lande, avec plus de grandeur & de commodités qu'auparavant. Ce Miniftre a fait acquérir le quart-de-cercle mural pour le compte du Roi, & il ya joint d'autres inftru- mens, afin que M. d’Agelet puifle continuer à fon retour {es utiles Obfervations. M. le Comte de Brienne qui a fuccédé à M. le Maréchal de Ségur, dans le miniftère, a donné à l'Aca- démie tous les inftrumens , & M. Prévoft fe difpofe à en faire ufage ( Juille: 1788), en attendant le retour de M. d'Agelet, Le mural a été placé fur une grande cage de fer qui tourne fut un-axe, en forte qu'on peut facilement & promptement le placer à lorient & à l'occident du mur, pour obferver au nord ou au midi : ce tranfporteur eft une machine ingénieufe, de l'invention de M.Prévoit. { DES S CIBNCE Ss. 423 SUR LES ÉTUVES* PROPRES À LA CONSERVATION DES GRAINS, Par M. Fouceroux DE BoNDARoOY. ES expériences de M.° Duhamel, dont j'ai été témoin, m'ayant convaincu depuis Jong-temps de l'efficacité des Étuves pour fa confervation des grains, je me fuis fait un devoir de continuer l'ufage d’une méthode, dans faquelle on reconnoît ce zèle pour le bien public, qui a tant de fois préfidé aux travaux & aux recherches de ces Savans diftingués. Je ne parlerai pas ici des changemens que j'ai faits à ces mêmes étuves, pour en rendre le fervice plus commode & les opérations plus avantageufes. Je regarderai comme prouvé, que le blé bien confervé ne perd avec Îe temps aucune de fes qualités: je pourrois citer le blé du magafin de Metz, qui Lu trouvé très-bon, d’après l'épreuve qu'on en fit, quoiqu'il eût plus de deux fiècles de récolte ; celui de Sédan, qui exiftoit depuis cent dix ans, &c. Et pour peu qu'on ait de connoiflance en ce genre, on préférera pour l’ufage, du grain récolté depuis quelques années, à celui qui l’a été récemment. Les faits que je vais rapporter, fufhront pour établir que le grain étuvé fait de très-bon pain, & que ce fera toujours le moyen le plus facile à pratiquer pour garder des blés. L'année dernière, j'ai montré à l'Académie un refte de blé recueilli en 1761 , qui, après avoir paflé par l’étuve, a été dépofé dans des caifles, & y eft refté fans avoir exigé # Ce Mémoire à été Iù à J'affemblée publique du r2 Novembre 1785, & w'a-pr être compris dans les volumes de cette année, 424 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaLeE le moindre foin, jufqu'en 1771 que M.° Duhamel l'en ont fait tirer pour le vendre. Cette petite quantité de grain, dépofée dans un fac depuis 1771, a été convertie en fa- rine en 1784, & on ena fait d'excellent pain ; ce grain avoit à la vue une belle couleur, & fous la dent une faveur agréable : il en réfulte, qu'au moyen des étuves on a con- fervé du blé l'efpace de vingt-trois ans, & qu'après ce temps on en a fait du pain très-bon & agréable au goût. Je crois cette expérience décifive. Pendant ce temps, le blé n’a exigé aucuns frais de remuage ,&c. ïl n’a fouffert aucun dommage de la part des infeétes ou autres animaux. Je ne m'arréterai donc pas à détailler les avantages de l'étuve, annoncés d’une manière modefte , mais convain- cante, par M. Duhamel; je me bornerai à citer deux appli- cations que jai faites avec un plein fuccès, des principes établis dans les ouvrages de ce citoyen zélé. La récolte de 1782 ayant été faite par un temps plu- vieux, il étoit facile de prévoir qu'on éprouveroit des difficultés pour conferver les grains ; on devoit croire que le cultivateur feprefleroit de l'envoyer au marché, & par une fuite affez néceflaire, on pouvoit s'attendre qu'on confomme- roit du pain de mauvaife qualité pendant toute l'année 1783. Aufli dans cette même année le pain avoit-il un goût défagréable : on ne pouvoit s’en procurer de bon que lorf qu'on employoit des farines antérieures à 1782. Les récoltes pluvieufes deviennent l’occafion d’une perte réelle pour un État cultivateur. S’il y a abondance de grains, la crainte de ne pouvoir garder les blés fans des foins & des frais indifpenfables pour l'empêcher de germer en tas & de s’échaufler dans le grenier, engage le propriétaire à s’en défaire ,même à bas prix, & il vend préférablement celui qui eft le plus gâté. Le confommateur ne s'aperçoit que trop de cette altération , qui a converti la fubftance du plus précieux de nos alimens en un germe de maladies; & les fuites facheufes qui en réfultent, fe font fentir fur- tout DES SCIENCES. . 423$ tout parmi le peuple, dont le pain eft Îa principale & prefque l'unique nourriture, - Ïl arrive encore que pour lors on emploie ce blé fans aucun ménagement , & fouvent à la nourriture des volailles ou d’autres animaux ; & fi une de ces années humides (que je fuppofe même abondante) eft fuivie d’une ou de deux autres médiocres , les greniers fe trouvant dépourvus de grains, le prix du blé augmente, la crainte s'empare des efprits, la difette fe fait fentir, & l’augmentation du prix des grains, outre qu'elle excède déjà par elle-même Îes facultés des citoyens qui ne jouifflent pas d'une certaine aifance, entraîne de nouveaux inconvéniens, par fon in- fluence fur {a valeur de toutes autres denrées. Voici donc ce que jefisen 1782, voulant prévenir la détérioration des grains mouillés. Je ne pus me procurer que le 1 : Novembre, cent facs de grains que j'avois à ma difpofition , parce que c’eft feulement vers cette époque que les fermiers battent leurs grains après avoir enfemencé leurs terres. Ils crain- droient auparavant de détériorer leurs fourrages, &c. Mon étuve contient environ trente facs, mais j'ai préféré de n’en mettre que vingt-cinq à Îa fois: les cent facs de- voient par conféquent fournir à quatre opérations. Ce blé après avoir été nétoyé, c'eft-à-dire, après avoir pañlé par le crible, a été dépolé dans l'étuve, où j'ai entre- tenu depuis trente jufqu'à foixante degrés de chaleur, au moyen d’un poële chauffé avec du bois, mais par un pro- cédé économique. _ Comme mon deffein n’étoit pas de conferver long-temps ce grain, & que les caiffes où j'aurois pu le mettre étoient remplies, je l'ai laiflé dans le grenier expofé à l'air libre. Ces blés s'étant trouvés très-chargés d’eau lorfque je les ai étuvés, j'ai cru à propos, vers le mois de Juin 1783 , de les faire pañler une feconde fois par l’étuve , afin de leur donner ce qu'on appelle /4 main ; enfin , aux mois d'Oétobre & Novembre 1784, je me fuis défait de ce même grain. Mém. 1788. Hhh 26 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE J'ai brûlé environ pour ces deux étuves, une demi-corde de bois que j'eftime le prix de....... En LA ENT APR LE LS 20tt Il m'en a coûté 16 journées d'homme pour le feryice de ESA BR MIAOMIQUS SL UT UL MAMMICENEER HUM RL 16. Le fac de blé valoit, en 1782, 18 liv. ainfi les 100 facs FO E Se eletale HAS MRET HER CR on te MEL ES es ARRET 1800. MOTAL des dépenfes URI. .. 1836, Le fac valoit, lorfque je fai vendu, 27 liv. ainfi les 100 facs anroient pu produire .......... àj: BAT: 2 NOTE « 2700. Mais comme au lieu de 100 facs que j'avois avant l’opé- ration , je n'ai retrouvé en blé marchand que 95 facs, d’où il réfulte que j'ai perdu environ un vingtième, tant en criblure qu'en diminution de volume, je ne compte que 95 facs a 27 11iV:Lcelquiiproquié RIVE Cie INRP El sde NDS Se Sur lefquels je défalque. . .............. sfalelalels à » 1836. 11 refte au-deffus de la mife, un bénéfice de. ..... AN 20): Le déchet qu'on éprouve en étuvant des blés, eft nul pour le propriétaire qui le confomme; puifque cette farine prenant plus d’eau que celle d’un blé humide, il a plus de pain lorfqu'il la convertit en pâte; c’eft ce que connoît promptement un boulanger qui a acheté du blé étuvé : ïl ne tarde pas à demander ces blés de préférence à d’autres. J'en ai la preuve par ceux que j'ai vendus; ainfr il ne faut pas croire que ce foit une perte entière que ce déchet, même pour le vendeur. La perte du pelletage, des cri- blures, celle qui eft occafionnée par les rats, les fouris, même les chats, &c. ou qui provient des infeétes , de l'in- fidélité des gardiens, &c. cette perte, dis-je, eft réelle fous tous les rapports, mais feulement pour ceux qui, malgré les avantages de la méthode que j'ai expofée, s'opiniatre- roient à conferver leurs blés en grenier. En 1784, les mêmes pluies qui ont perdu Îes avoines de la Beauce, &c. ont mouillé les blés en gerbe de toute la Normandie, où la récolte fe fait près d’un mois plus tard qu'aux environs de Paris. Beaucoup de ces blés ont germé ou fe font gâtés ; & au mois d'Avril 178$, on confommoit des blés dans cette province, qui étant convertis en pain, DES SICIENCE s. 427 avoient une faveur défagréable. Ainf le défaut de pré- caution pour prévenir le mauvais eflet des pluies , a enlevé à la Normandie une grande partie des avantages que fembloit lui promettre, par fon abondance, cette récolte de 1784. Au mois d'Avril, la mefure du blé mouillé s’y vendoit 13", & le prix de celle du blé non gaté alloit jufqu'à 30 : combien les étuves n'auroient-elles pas con- fervé de grains à cette feule province? Le fecond fait dont je vais parler, étant plus récent, & le public pouvant en tirer avantage pour améliorer les grains récoltés cette année, je crois devoir lui en faire part. Perfonne n'ignore que les grains de 1784, ont été dans plufieurs provinces de 1a France attaqués de la maladie connue fous le nom de b/és noirs ou caries. On fait qu'il convient généralement de remuer fouvent les grains dépofés dans les greniers ; mais à mefure qu'on les crible ou par le pelletage , on ouvre les blés cariés ; la pouflière noire qu'ils contiennent, en s’échappant de l'enveloppe qui la recèle, fe répand fur les grains fains , & produit ce qu'on appelle le blé moucheté. Le grain eft gras au toucher ; il a une couleur noire, & prend une odeur fétide & défagréable , qui fe communique à la farine & au pain qn’on en fabrique. On ne peut douter que cette pouflière ne foit nuifible à la fanté de ceux qui en font ufage. Les animaux laiflent ces grains viciés, ou s'ils s’en nourriflent, ils en reflentent de pernicieux effets. Cette poufñière occafionne des puftules à ceux qui remuent le grain. H eft donc avant igeux de con- noître les moyens de féparer cette pouflière infeéle, des blés fains avant de convertir ces derniers en farine. H eft vrai que les meuniers, principalement ceux qui font à portée des rivières, & même les boulangers , faifoient quelquefois laver les grains mouchetés pour enlever cette pouflière noire; on employoit ce moyen dans plufieurs provinces éloignées de la capitale; mais en général il étoit ignoré ou du moins négligé par les propriétaires. Me trou- vant à Denainvilliers au mois de Juin dernier, & frappé Hhhij 428 MÉmoires DE L'ACADÉMIE ROYALE de l'inconvénient des blés mouchetés, à la vue du pain qu'on y confommoit, je pris le parti de faire laver avec foin de ce blé moucheté, de faire enlever les gr ins légers qui furnageoient & qui étoient encore remplis de la pouf- fière noire. Le lavage dans un grand baquet & à deux eaux, s’exécuie en peu de temps. I ne s’agit plus ( quand le foleik le permet) que d'expofer ce grain fur des draps, & de le retourner avec une efpèce de rateau. En deux heures. il eft aflez fec pour être moulu, & procure un pain très- blanc & exempt de mauvais goût & de l'odeur défagréable que communique le blé moucheté. Si l'intention du culti- vateur étoit de le conferver, & qu’on ne püût profiter de la chaleur du foleil, ce feroit le cas d'employer les étuves pour le deflécher. Ces opérations ne-font ni fongues ni très-difpen- dieufes ; le fac de ce blé moucheté, qu'on vendoit au plus 20 & 21#, a été livré au marché de Pithiviers au mois de Juin pour le prix de 27 à 28; & fi les boulangers & meuniers fe fervoient de ce moyen pour profiter fur a vente des blés mouchetés , après les avoir ainfi lavés , it étoit de lavantage des propriétaires d'employer le même procédé pour les blés dont ils font ufage ou même qu'ils envoient au marché: c'eft ce qui m'a engagé à commu- niquer à la Société d'Agriculture de Paris, l'expérience que je viens de rapporter, en répondant au defir de M. \In- tendant ; & j'ai eu la fatisfaétion de voir dans les environs de Pithiviers, exécuter cette opération qui y étoit abfolument inconnue. Les blés, cette année(178 $s), ayant été encore attaqués de la carie, au point que l’on peut compter dans plufeurs provinces entre un quart & un tiers de blé noir ou moucheté, il eft utile que le public connoiffe le moyen de féparer ces blés viciés des grains fains. Il eût été aufir très-avantageux : pour la France, que les cultivateurs euflent eu toute la con- france que mérite le moyen annoncé par M. Tillet, & qu'ils euflent préparé les femences de manière à prévenir la carie DES SCTENTE Ss:. _ 429 des blés ;-ainfi qued’a-prefcrit ce zèlé Académicien. La pré- paration des grains qu'on confie à la terre, eft un sûr moyen pour anéantir ou du moins pour diminuer confidérablement la carie; j'en ai une preuve fans replique dans l'expérience que je répète tous les ans, & que j'ai renouvelée principa- lement cette année où j'ai récolté des grains abfolument exempts de carie au milieu de {a contagion prefque générale qui infeétoit les terres voifines. C'eft d’après les principes établis par Îles Duhamel, dans le Traité publié en 1768 fur {a confervation des grains, qu'on fait ufage des étuves à Bernes , à Arau & à Zurich. L'Empereur vient d’ordonner {a conftruétion de plufieurs étuves relativement au même objet : je fais des vœux pour ram ne foyons pas les derniers à en fentir toute utilité, 430 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE Mo: Er © do RE SUR L'EFFET DES ÉTINCELLES ÉLECTRIQUES, EXCITÉES DANS L'AIR. FIXE, Paz M Monc«ceE…. À drames la découverte de la compofition de l'acide nitreux par M. Cavendish, & de celle du gaz alkali volatil par. M. Berthollet, les étincelles électriques étant devenues entre les mains des Phyficiens un: inflrument au moyen duquel ils pouvoient compofer certains gaz, & en décompoler d'autres, plufieurs d'entre eux fe font em- preflés de foumettre à cette épreuve la plupart des fluides élaftiques connus. M. Prieflley, en excitant une fuite d'étincelles électriques dans de l'air fixe, avoit déjà obfervé, 1.” que par cette opéra- tion le fluide élaftique augmente du trentième & même quel- quefois du vingtièmede {om volume ; 2.” que l'air fixe, ainft dilaté, femble avoir changé de nature, dumoins en partie, puifqu'il n’eft plus fufceptible de fe combiner entièrement avec l'eau , & qu'en féjournant fur ce liquide, le quart du fluide élaftique réfiflé à l'ablorbtion; 3.* que ce dernier réfidu ne rutilant pas.avec L'aix nitreux , ne contient point d'air déphlogiftiqué. 74} “le M. Van-Marum avoiteu à peu-près les mêmes réfultats, en faifant l'opération plus en grand avec la machine qu'il a fait exécuter au mufée de Harlem. Il étoit donc important de répéter les expériences des deux Phyficiens que nous venons de citer; d'abord, pour déterminer la nature du fluide élaftique qui fe trouve dans l'air fixe dilaté par les étincelles éleétriques, & qui refule de fe combiner avec l’eau; & enfuite pour découvrir, sil DES SCIENCES. 437 étoit poffible, quelle eft lefpèce d’altération que l'air fixe fubit par cette opération. Dans cette vue nous avons fait, avec M. le Préfident Saron, & plufieurs autres de nos confrères, un aflez grand nombre d'expériences, dont nous allons rapporter les principales; nous expoferons enfuite notre opinion fur l'effet que les étincelles électriques pro- duifent dans l'air fixe. L'air fixe fur lequelnous avons opéré, avoit été dégagé du marbre par acide vitriolique afloibli, & recueilli’ fur Je mercure. Pour que ce fluide élaftique ne fût pas altéré par. quelques portions d’air atmofphérique , nous avions chañlé tout l'air des vaifleaux, en rempliffant d’acide le matras dans lequel devoit fe faire l’efflervefcence, & en rempliffant d’eau le tube qui devoit conduire le gaz fur le mercure : aufli l'air fixe étoit très-pur ; il étoit entièrement abforbé par l’alkali cauftique, & il ne laïfloit aucun réfidu fenfible. Nous avons diftribué de ce fluide dans huit bocaux de cinq lignes de diamètre, & renverfés fur du mercure dans - des cuvettes féparées. Nous avions placé dans l'intérieur de chaque bocal , & dans l’efpace que devoit occuper l'air fixe, un excitateur de fer, au moyen duquel nous pouvions produire des étincelles, dans le gaz; & tous ces excitateurs communiquoient entre eux, de manière qu'on excitoit des -étincelles en même temps dans tous les bocaux. La hauteur de l'efpace que l'air fixe occupoit dans chaque bocal , étoit à peu-près de quatre pouces, ou de quatre pouces & demi, & la fomme de ces efpaces formoit une colonne cylindrique d'environ trente-quatre pouces de longueur, En produifant des étincelles multipliées , nous n’avons pas tardé à nous apercevoir que le volume de J’air fixe augmentoit d’une manière fenfible ; mais les interruptions que nous avons été obligés de mettre à cette opération qui eft très-longue & qu'on ne peut achever dans une féance, nous ont donné lieu de faire une remarque qui avoit échappé aux Phyficiens qui s’étoient occupés des 432 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE. mêmes recherches ; c’eft que l'accroiffement du volume de l'air fixe ne fe fait pas feulement pendant le temps que l'on élecrife, &qu’il continue encore fes progrès pendant plufieurs jours, quoiqu'on ne produife aucune étincelle. Aprèsavoir ainfi fufpendu & continué l’opération à plufieurs reprifes, nous ne l'avons terminée que lorfque nous avons été bien affurés que lélectricité ne produifoit plus aucun changement. Alors le volume de l'air fixe étoit inégalement augmenté dans les différens bocaux, & fon augmentation moyenne étoit à peu-près du vingt-quatrième de fon vo- . lume primitif; car la fomme de toutes les hauteurs formoit alors une colonne de trente-cinq pouces & demi, au lieu de trente-quatre pouces qu'elle avoit avant l'opération. Nous avons encore remarqué dans ces expériences re que la furface du mercure dans l'intérieur de chaque bocal, fe couvroit d’une poudre noire qui s’attachoit au verre, & qui le noircifloit près du mercure ; 2.° que les excitateurs de fer placés dans l'air fixe, fe calcinoïent au point que dans Îa plupart des bocaux ïl fe formoit de la chaux mar- tiale qui tomboit de l'excitateur fur le mercure. k Le gaz dilaté par lopération précédente , aété mis en contact avec de l'alkali cauftique qui en a abforbé rapi- dement une partie, mais qui en adaiflé une colonne dé quatorze pouces fur laquelle il n'avoit plus d'action; en forte que le volume de l'air fixe dilaté, étoit à celui du fluide qui refufoit de fe combiner avec l'alkali cauflique, à peu-près dans le rapport de 35,5 à 14. En expofant fur du foie de ‘foufre un produit analogue que nous avions obtenu de quelques expériences antérieures, nous nous étions affurés que ce réfidu ne contenoit point d'air déphlogiftiqué, ce qui s'accordoit avec les réfultats de M. Prieftley ; il reftoit donc à favoir fi ce fluide élaftique étoit de fa mofette atmolphérique ou de Fair inflammable aqueux; car de tous les gaz connus, ces deux derniers font les feuls qui refufent en même temps de fe combiner avec l'eau, avec le foie de foufre & avec les alkalis cauftiques. Pour remplir DES SCIENCES 433 remplir cette double indication , nous avons mêlé Ie réfidu avec de l'air déphlogiftiqué dans le rapport de 3 à7; & nous avons introduit le mélange dans trois bocaux renverfés fur du mercure, & garnis dans l'intérieur d’excitateurs. Dans le cas où le réfidu eût été de la mofette, en excitant des étincelles nous devions produire de l'acide nitreux, conformément à la découverte de M. Cavendish; & en fuppofant que c’eût été de l'air inflammable, les étincelles devoient donner lieu à des explofions. Nous omettons plufieurs précautions que nous avons cru devoir prendre, & qui, comme on va le voir, ont été inutiles; par exemple, nous avions introduit dans chaque bocal furle mercure, quelques gouttes d’alkali cauftique pour abforber l'acide au cas qu'il düt s’en former; & dans fa crainte que cet acide, en attaquant [a fubftance de nos exci- tateurs, n'échappät à nos recherches, nous avions fait faire ces inftrumens avec des fils d’or. Dès la première étincelle , il s’eft fait dans l’intérieur du premier bocal une explofion femblable à celle qui auroit eu lieu dans un mélange d'air inflammable & d'air déphlo- giftiqué , & le volume du mélange , qui dans le bocal étoit avant l’explofion de 3,55 pouces, a été réduit par là à 2,2 pouces. En excitant dés étincelles dans les autres bocaux, nous avons produit de femblables explofions ; mais les vafes s'étant brilés par la violence des détonations, le fluide élaftique s'eft échappé , & nous n'avons pu juger de Ja di- minution que fon volume a dû éprouver ; ainfi nous n'avons à cet égard d’autres mefures que celles que nous avons prifes fur le premier bocal. -" Ï1 réfulte de cette expérience, 1° qu’en excitant des étincelles multipliées dans l'air fixe, dépouillé de tout gaz étranger, & retenu fur du mercure , on augmente fon vo- lume ; 2. que cette augmentation graduelle fait encore des progrès long-temps après qu’on a fufpendu l'éleétrifation ; 3 qu'elle ceffe enfin complètement après un certain temps, quoiqu'on continue d’exciter des étincelles, & qu’alors elle Mim. 17864 Jii 434 MÉmoires DE L'ACADÉMIE Royaze eft à peu-près du vingt-quatrième du volume primitif de l'air fixe ; 4.° que fi l’excitateur eft de fer, il fe calcine pendant cette opération , & qu'il fe répand fur le mercure une poudre noire qui ternit {a furface , & qui s'attache au verte; 5. que l'air fixe dilaté par les étincelles, eft un mélange de deux fluides , dont l'un eft mifcible avec l’eau & avec les alkalis caufliques, & dont l’autre refufe de fe combiner avec ces fubftances, & que le rapport des volumes des deux fluides qui compolent ce mélange, eft à peu-près de 21;5 à 145 6. enfm que de ces! deux fluides, celui qui ne fe combine pas avec l'eau, eft un air inflammable qui détone avec l'air déphlogiftiqué, au moyen de l’étincelle électrique. ‘ Actuellement, nous nous propofons de faire voir qu’on peut rendre raïfon de tous ces phénomènes d’une manière fatisfaifante , fans qu’il foit néceflaire de fuppoler que l'air fixe ait éprouvé fa moindre altération dans {a fubftance. En effet, de même que l’eau diflout une plus grande quantité d'air fixe par la mème température, & fous des preffions égales, qu’elle ne diflout d'air atmofphériquez l'air fixe diflout à fon tour uneiplus grande quantité d'eau dans les mêmes circonftances que l'air atmofphérique. Pour péu qu'on y réfléchifle, on reconnoîtra que nous n'avons aucun moyen de nous procurer de l'air fixe qui ne tienne une grande quantité d’eau en diflolution, & que celui même qu'on obtient de la calcination de la terre calcaire!, quoi- que dégagé par la voie féche, eft néanmoins faturé de ce’ liquide; car ‘dans ce dernier cas, l'air fixe eft chargé d’une partie de l’eau qui entre dans la compofition de la terre calcaire, &qui eft dégagée dei la ‘combimaifon ‘par Ia vio- Jence du feu : c’eft à une portion de cette eau, tenue d’a- bord en diflolution par l'air fixeincandefcent, & abandonnée enfuite en vertu du refroïdiffement, qu'il’ faut attribuet la forme de petits nuages que-prennent les bulles d’airfixe;, lorfqu’elles fortent du bec de la cornue , pour fe répandre dans Je bocal quiles reçoit; & ces nuages qui font le produit DE SUSUCAIUE- IN C;ELS. 435 d'une véritable précipitation, prouvent que l'air fixe, obtenu par ce procédé, eft faturé d'eau. Ainfi tout l'air fixe fur lequel on a coutume d'opérer dans les laboratoires, doit être regardé comme tenant une grande quantité d'eau en diflolution, Or l'eau ne peut fe diffoudre dans un fluide élafique fans augmeiter fon volume, parce qu'alors elle quitte l’état liquide, & qu'elle prend une denfité qui approche davan- tage de celle du dillolvant. À la vérité, à quantités égales d'eau diffoute dans l'air fixe & dans l'air atmofphérique, Faugmentation produite dans le volume de l'air fixe, doit être moindre, parce que la denfité de ce dernier gaz étant plus grande que celle de fair atmofphérique, l'eau n'éprouve pas une aufli grande raréfaélion pour entrer en diflolution ; mais la quantité d’eau néceffaire à la faturation de l'air fixe étant beaucoup plus grande que celle que l'air atmofphé- rique peut difloudre dans les mêmes circonftances, nous avons tout lieu de croire qu'il y a plus que compenfation. Un volume propofé d'air fixe n'eft donc pas entièrement rempli par la fubftance même de ce fluide ; & une portion affez confidérable de ce volume doit donc être regardée comme occupée par l'eau que l'air fixe tient en diflolution ; en forte que, fi par quelque moyen on privoit l'air fixe de cette eau, fans attaquer {a fubflance, on diminueroit fon volume d’une manière fenfible. Ce que nous venons de dire de l'air fixe par rapport à l'eau, doit auffi très-probablement fe dire du même fluide élaftique par rapport au mercure. En effet, de plufieurs expé- riences pofitives que nous avons faites en commun avec M. Vandermonde, & dont nous avons rendu compte à l'Académie, il réfulte que le mercure fe diflout dans air atmofphérique, & que la quantité de la diflolution, toutes chofes d’ailleurs égales, augmente rapidement lorfqu'on élève la température du mercure. I eft probable que ce même métal fe diffout aufli dans l'air fixe, en quantité d'autant plus grande que l'air fixe eft plus pur, & qu'il liii \ 436 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE contient moins d’eau, & que par cette diflolution il aug= mente le volume du fluide élaftique. : D'après cela, lorfqu’on excite des étincelles électriques dans Vair fixe, au moyen d’un excitateur de fer, ces étin- celles difpofent le métal à la calcination ; & parce qu'il n'y à pas d'air déphlogiftiqué libre qui puifle concourir à cette opération , le fer décompofe l'eau que Fair fixe tient en diflolution, il s'empare de la bafe de l'air déphlogiftiqué qui entroit dans la compofition de l'eau, & il abandonne celle de l'air inflammable, qui, reprenant l’état élaftique, occupe un volume plus grand que n'étoit auparavant celui de l’eau avant fa décompofition, même confidérée dans fon état de difolution dans l'air fixe. La calcination du métal produit donc ici deux effets qui font oppofés, & dont on n’aperçoit que la différence : 1.° en privant d’eau l'air fixe, elle diminue le volume de ce gaz; 2.° en reftituant de Vair inflammable, dont l’expanfion eft plus confidérable, elle. augmente le volume du fluide élaftique d’une quantité plus grande, & c’eft cet excès feul que lon aperçoit. Aïnfr, à mefure que l’on excite de nouvelles étincelles & que l’on éontinue de favorifer la éalcination de l’excitateur, l'aug- mentation du volume du fluide élaftique fait de nouveaux progrès, jufqu’à ce que l'air fixe foit entièrement dépouillé de l'eau qu'il tient en diflolution, ou du moins de celle qu'il peut abandonner à l'action du métal; alors cette aug* méntation cefle ‘parce que Ja calcination ne peut plus avoir lieu, & le fluide élaftique ‘eft un mélange de Vair inflam- mable qui réfulte de la‘ décompofition dé l’eau, & de l'air fixe privé de l’eau qu'il ténoit auparavant en dfflolution. : Lorfqu'enfuite ôn expofe ce mélange fur de T'alkali cauftique, l'air fixe eft abforbé, & ce qui refle eft de l'air inflammable altéré par quelques légères portions d'air fixe qu'il fouftrait lui-même à l’aétion. de l'alkali. Enfin , lorf- qu'on fait détonner ce gaz inflammable avec une dofe con- venable d'air déphlogiftiqué, le produit de l’inflammation p'eft que de l'eau, &'il ne fe trouve d'autre réfidu que fa DES SCIENCES. 437. petite portion d'air fixe que l'air inflammable avoit re- tenue, Tout ce que nous venons de dire paroït confirmé par les détails de l'expérience que nous avons rapportée. En éffet, dans le bocal où nous avons mis le mélange d'air inflammable & d'air déphlogiftiqué pour opérer la déto- nation , fe volume total de ce mélange, avant lexplo- fion, étoit de 3,5 57%, les deux fluides ayant été mélés dans le rapport de 3 à 7 ; le volume occupé par l'air inflam- SAME ETOTT del NUS NI ER SORTE to & celui de l'air déphlogiftiqué étoit de....... 2,48 « HARAS eue ART or j'air inflammable a dû confommer à-peu-près la moitié de fon volume d'air déphlogiftiqué, c'eft-à-dire, à-peu-près 0,53 pouces; donc l'explofion a dü confommer 1,6 pouces de fluide élaftique, & laifler un réfidu de 1,9$ pouces; ce qui s'accorde prefque parfaitement avec les réfultats de l'expérience, puifque notre réfidu étoit réellement de 2,2 pouces, - Jufqu'ici nous avons attribué [a dilatation opérée dans le volume de Vair fixe par les étincelles électriques , à Ja calcination du métal feul de l’excitateur ; cependant, lorf qu’on fait cette opération fur du mercure, le même phé- homène a encore lieu , quoique l’excitateur que l’on emploie ne foit pas fufceptible de je calciner; c’eft ce que M. le Préfident de Saron a vérifié, en répétant l'expérience dont il s'agit, avec des excitateurs de platine. Mais nous avons déjà remarqué que le mercure ayant comme l’eau la faculté de fe difloudre dans les fluides élafliques, l'air fixe diflout une partie de ce métal, qui augmente le volume du fluide élaftique ; les étincelles électriques difpofent à la cal- cination le mercure diflous qui fe trouve dans leur voifi- nage, & cette calcination, qui ne peut s’opérer que par la décompofition de l'eau tenue en diflolution dans l'air fixe, & par la reproduction de l'air inflammable , donne lieu à ce 438 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE la poudre noire que l'on aperçoit fur la furface du mer- cure, & qui ternit l’intérieur du bocal. A mefure que par-là l'air fixe fe dépouille & du mercure & de l’eau qu'il tient en diffolution , il devient en état de difloudre du nouveau mer- cure. Cette diflolution poftérieure augmente encore fon volume, & la lenteur de cette diflolution, eft la caufe du progrès que fait enfuite la dilatation du fluide élaftique, quoique l’on fufpende pendant quelque temps l’éledrifation. On voit donc que l'on peut rendre raïfon de Ia dila- tation que l’étincelle électrique produit-dans le volume de l'air fixe, fans fuppofer que ce fluide foit altéré dans fa compofition; & l'on explique d'une manière raifonnable, jufques aux plus petites circonftances de ce phénomène, en fuppofant qu'il réfulte de la calcination de a fubftance même de l'excitateur & du mercure tenu en difiolution dans l'air fixe, & en attribuant cette calcination à la décom- pofition de l'eau difloute dans ce même fluide élaftique ; ce qui n'a rien que de conforme aux connoiflances que nous avons actuellement en Chimie. Ï réfulte de l'expérience que nous avons rapportée, & de l’explication que nous en avons donnée , que la calci- nation de certains métaux dans l'air fixe, ne préfente rien qui puifle fervir d'appui aux chimifles qui tiennent encore à la théorie du phlogiftique. Car il eft certain que les mé- taux que l'on a calcinés jufqu'ici dans V'air fixe, font auffi fufceptibles de fe calciner dans la-vapeur de l'eau , fans aucun contact ni avec l'air déphlogiftiqué libre, ni avec l'air fixe; il eft pareïllement certain que l'air fixe, même le plus pur, tient de l’eau en difflolution : ainfi, lorfque à ces. métaux plongés dans l'air fixe, fe trouvent d' FAT dans lesautres circonftances favorables à la calcination , ils fe calcinent en décompofant l’eau tenue en diffolution dans l'air fixe, comme ils le feroient en décompofant Ja vapeur de l'eau, s'ils étoient plongés dans ce dernier fluide, Nous ne prétendons pas que les métaux ne puiflent fe calciner dans l'air fixe pur & dépouillé de toute l’eau qu'il DUELSUHS: C-LE NuC-E 439 peut tenir en diflolution ; les expériences qu'on a faites jufqu’à préfent » De nous apprennent rien à cet égard: mais nous penfons que quand Îa calcination d’un métal, privé du contaét de l'air déphlosiftiqué, donne lieu à un déga- gement d'air inflammable, & que quand on eft d’ailleurs afluré que le métal eft environné d’eau, dans quelqu'état qu'elle foit, cette calcination doit être attribuée à la dé- compolition de l'eau. Nous terminerons ce Mémoire par une remarque qui jettera encore quelque jour fur les matières dont il s’agit. L'air fixe eft un acide qui, comme tous Îles autres, a de l'affinité pour les chaux métalliques, & qui a la faculté de fe combiner avec elles ; fors donc que dans les expériences précédentes, le fer ou le mercure fe font calcinés au moyen de la décompofition de l'eau, les chaux de ces métaux abforbent de l'air fixe, ce qui diminue Îa quantité de ce gaz qui fe trouve libre après cette opération. Il eft même très - probable que c’eft la préfence de l'air fixe qui détermine la calcination du métal & la décompo- fition de l’eau, comme le fait dans d’autres cireonftances la préfence des acides vitriolique ou marin; & l’on voit pourquoi l'étincelle éleétrique ; excitée dans la mofette atmofphérique & dans l'air inflammable, ne calcine pas l'excitateur , quoique ces deux gaz puiflent tenir, & tien- nent en eflet, en diflolution de l'eau qui, par fa décompa: fition, fembleroit devoir contribuer à la calcination du métal, Dans ce dernier cas, la calcination n’a pas lieu, parce qu'elle n'éft pas déterminée par la préfence d’un acide. 440 MÉNoIRES DE L'ACADÉMIE RoyaALe OBSERVATIONS (4) SUR LETRAITEMENT DE LA RAGE. Par: M. Por FAN: I: n'y a point de matière fur laquelle les opinions foient plus partagées que fur le traitement dela rage. Les anciens ont propolé, contre cette affreufe maladie, une multitude de remèdes, les uns plus extraordinaires que Îles autres, & ils n'ont pas manqué, pour en faire valoir le mérite, de rapporter des cures plus ou moins merveilleufes qu'ils leur attribuoient. Des récompenfes honorifiques & pécuniaires ont été données en divers temps par des Princes amis de l'humanité, & fouvent après des enquêtes faites par le Miniftère public, & même par des corps de Médecine. Cependant, tous ces remèdes auxquels on avoit accordé tant de confiance, ont été dans la fuite reconnus infufifans , & font enfin tombés danse difcrédit qu’ils méritoient. On en trouve le recueil dans plufieurs ouvrages anciens & modernes. À leur exemple, j'ai joint un catalogue chronologique de tous ces remèdes, à celui que j'ai publié fur la rage il y a quelques années. On doit auffi à M. Andri, doéteur-régent de 1a Faculté, & Membre de la Société royale de Médecine, un ample recueil des remèdes contre Ja rage, avec des obfervations critiques & hiftoriques intéreflantes. Mais de tous ceux qui ont été indiqués, il n’y en a pas qui ait réuni plus de fuffrages que les friétions mercurielles. (a) Ces obfervations ont été Iûes cette année 1786, à la rentrée du Collége royal. Le rDirasn YS QA'E NAC:E ns M 441 Le frère du Choifel , jéfuite, difoit avoir préfervé ou guéri par. cette méthode. plus de cinq cents perfonnes ; & lou fait que M. de Sault, médecin de Bordeaux, que Sauvages, D hleur de médecine à Montpellier, que Van-Swieten, de Haen, & prefque tous les grands médecins de l'Europe, ont adopté cette méthode de traiter la rage, comme Îa plus füre. « Le mercure, dit M. Tiflot, adminiftré fous {a forme de fritions, eft, aufhi efficace qu'il left contre le mal « vénérien ». Ce médecin les-a ordonnées à un grand nombre de perfonnes mordues par des chiens enragés, fans qu’au- cune ait été attaquée de cette maladie. « Non-feulement, ajoute M. Tiflot, on peut fe préferver de la rage par ce & remède, mais on peut fa guérir quand elle s’eft manifeftée « par fes fymptômes ». il M. Tiflot confirme fon opinion par des exemples : il obferve cependant que ce traitement a été quelquefois fans fuccès ; « mais quelle eft 1a maladie, dit ce médecin, qui n'ait pas [es cas incurables ! » . C’eft pour en diminuer le nombre, que M: de ‘Laflone a cru devoir réunir à l'ufage des fritions mercurielles ‘celui des remèdes - antifpafmodiques. Sa: méthode a été répandue dans le royaume par'ordre ‘du Gouvernement. Enfin, tout le monde connoïit les belles obfervations de M. Erhman, publiées par ordre des magiftrats de Strafbourg. Ce médecin a préfervé de la rage tous ceux qu'il a traités, par les fritions mercurielles , avant l'invafion de cette cruelle maladie. 1 1 1: il < Tant de témoignages, & beaucoup d’autres non moins recommandables que je pourrois rapporter en faveur de cette méthode , m'ont déterminé à la mettre en ufage lorfque j'ai été dans le cas de traiter des perfonnes qui avoient été mordues par des animaux enragés, ce qui m'eft “arrivé plufieurs fois; & comme ma pratique m'en a fourni d'heureux réfultats, j'ai cru devoir la recommander dans un ouvrage que j'ai publié en 1777: Mém, 1786. Kkk ce “avoient promis leur guérifon, S'ils mangeoient à certaines 442 MéÉmoirËs DE L ACADÉMIE ROYALE J'ai preferit de joinidie l'ufage des antifpafmodiques 4 étlui des friétions mércurielles, fans négliger les moyens qui pétivent opérér le dégorgement des plaies; & j'ai eu de tels fuccès, que jé n'ai pas balancé à donner à ce taitémment la préférence fur tous les autres: Ï à auf été éprouvé & recommandé en Allemagne & en Italie, où l'on a traduit & répandu gratuitement m6n ouvrage. 1 On fa aufli employé avec füccès däns les diverlés généralités du royaume, & l'on a généralement été perfuadé que l’on avoit trouvé, finon une méthode curative de la rage, du moins une méthode préfervative. C'eft Je réfultat d’un grand nombre d'obfervations, &c dont plufieurs m'ont été communiquées dépuis la publication dé mon. ouvrage, par des médecins du premier ordre. Je ne les rapporterai pas pour plus grande brièveté, & d’ailleurs parce qu'elles ne contiennent rien de plus que ce que j'ai annoncé : maïs je ne paflerai pas fous filence un fait dont j'a ététémoin; il m'a paru digne de la plus grande attention. Quatre perlonnes avoient été mordues par un chien énragé (L): à Brie-Comte-Robert ; la défolation étoit dans Ja ville : M: l'inténdant de Paris erut devoir m'y envoyer pour leur faire fuivre le traitement que je venois de recommander. Flatté de cette marque de confiance & pénétré du \defir de faire une expérience heureufe ,. je me fendis à Brie-Comte-Robert avec M. Aubert, fubdélégué de l'intendance, qui n’a rien négligé pour le fuccès du traitement. l réunit en un feul lieu les perfonnes qui àävoient été mordues, & avec d'autant plus de difhculté, qu’elles avoient donné leur confiance à des charlatans qui étoient paflés peu de temps après leur accident. lis leur . {b) Suivant le procès-erbal, cet animal fut tué par un FREE Ïl avoit mordu deux chitñs qui étôfent devenus ehtagés : c’eft cé que plu- fieurs perfonnes, qui ont été judicisirermett emendues, ont dépofé. DES SCTENCGES. _ 443 heures de Ja journée un oignon blanc, s'ifs récitojent quelques prières à l'honneur de Saint-Hubert, dont ils {e difoient les vrais chevaliers. Ce ne fut pas fans peine qu'on parvint à les détromper de leurs promelfles & à leur infpirer de la confiance pour gotre méthode; ce qui étoit d'autant plus néceflaire, que Ja crainte de 1a rage eft une des plus puifflantes caufes qui puifle la faire déclarer. Les quatre malades, Louis Pion, dit Samfon, Louis Vaiïfliere, Geneviève Vaifiere fa fœur , Claude Caron, avoient tous été mordus en plufieurs endroits. Louis Samfon avoit été mordu à nud fur le dos de la main droite, en trois endroits. Ses plaies, lorfque je les ai examinées pour Ja première fois, étoient nojres , & leurs bords étoient faïllans, très-inégaux, comme fongueux. Tout le dos de la main étoit enflé & couvert d’une échymofe ; le malade y éprouvoit des douleurs lancinantes, comme fi on l'y eut piqué à diverfes reprifes avec une épingle , c'étoit fon expreflion. H nous dit qu'elles avoient beaucoup augmenté depuis deux jours ; qu'elles paroifloient prêtes à fe cicatrifer, lorfque les bords de ces plaies fe ont élevés & ont commencé à fe renverfer en-dehors. Louis Vaiffiere a été mordu au bras droit fur fon habit, & à la jambe gauche fur fon bas. Les bords de Ja plaie n'étoient pas élevés, ni inégeux , ni renyerfés; ils com- mençoient à fe réunir par une cicatrice autour de laquelle il y avoit une légère échymofe. Geneviève Vaifliere a été mordue à la lèvre inférieure, très-près de la commiflure droite, & prefque dans la partie rouge de la lèvre; il s'eft écoulé pendant une demi-heure beaucoup de fang de la plaie, qui étoit, lors de ma vilite, recouverte d'une croûte noirâtre; a lèvre inférieure étoit gonflée & noire, par une échymofe qui s’étendoit fur le menton. La malade à dit reffentir des douleurs dans fa plaie, lefquelles Étoient très-vives dans quelques inftans. KKK ÿj 444 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Claude Caron a été mordu fur fon bas à la jambe droite : il avoit deux plaies fur le mufcle jumeau interne ; elles n'étoient pas encore cicatrifées, & il y réflentoit, par intervalles, des douleurs lancinantes, ou autrement il y éprouvoit un engourdiflement douloureux.’ Le pouls de ces quatre malades paroïffoit dans l’état naturel, à l'exception de celui du fieur Samfon qui étoit fréquent, plein & très-inégal. Ces quatre perfonnes ont été réunies dans une infirmerie, Le traitement par les frictions, combiné avec les antifpaf- modiques, leur a été foigneufement adiiniftré, fans négliger le traitement local dès morfures, qu’on a d'abord dégorgées par des fangfues, & enfuite par les véficatoires; en ün mot, la méthode que jai publiée, & qui eft à- peu- près celle de plufieurs autres médecins , a été fuivie de point en point. Nous en fupprimerons ici les détails pour plus grande brièveté, & d’ailleurs parce qu'ils font connus. | Trois de ces malades n'ont eu aucun accident pendant le traitement ; Îeurs plaies ont bientôt tourné à bonne fuppuration & fe font parfaitement cicatrifées: mais il n’en a pas été de même de Louis Samfon; il Jui furvint, au milieu du traitement, une infomnie cruelle: il devint trifte & rèveur; & quoiqu'il fut dans une chambre bien échaufée, il fe plaignit de friflons qui le pénétroient, difoit-il, jufqu’à la moëlle des os, & ils lui paroiïfloient partir des plaies comme d’un centre, & d’où ils fe répandoïent dans les autres parties du corps. ; Les bords de fes morfures fe gonflèrent confidérablement ; fon regard devint fixe, fa voix étoit brufque, & il eut une telle averfion pour toute efpèce de boiflon, qu'il faut d'abord le violenter pour la lui faire prendre. A force ‘de repréfentations fur la néceflité où il étoit de boire, ïf fe détermina à porter la boiffon à la bouche; mais il l'en retira plufieurs fois avec précipitation. Cependant M.° Meignan DES SCIENCE Ss. 445 & Pafchal, chirurgiens de Brie-Comte-Robert, lui ayant fait de nouvelles inftances , il avala prefque tout d’un trait un demi-gobelet de tifane; il ne voulut plus boire tout le refte de la journée, & répondit toujours avec aigreur à ceux qui voulurent l'y engager; il avaloit au contraire avec afez de facilité les bols antifpafodiques, qu'on jui donnoit en très-grand nombre, & même jes-alimens folides qu'il demandoit quelquefois lui-même. J'appris en peu de temps, par un exprès qu’on m’envoya, l’état de ce malade. Je confeillai d'augmenter la dofe des bols antifpafmodiques, &-de lui donner la friétion mercu- rielle le foir & le lendemain matin. Chaque friction étoit de deux gros d'onguent, fait par moitié; on ne les admi- n'ftroit que tous les deux jours. Je confeillai aufi de faire mettre les pieds dans l’eau, ce qu'il refufa d’abord; mais il les y mit fans difficulté le lendemain. Le malade eut une légère falivation , &e foir il commença à prendre quelques cuillerées de liquides; le furlendemain , la fuppuration des plaies parut de meilleure qualité, leurs bords s’affaifsèrent ; en peu de jours elles fe cicatrisèrent; il ne furvint plus d'accident fâcheux. Le fieur Sanfon a depuis joui de la meilleure fanté. H y a peu d'obfervations qui paroiffent d’abord auf intéreffantes eu faveur du traitement de la rage, que celle que je viens de rapporter ; il femble n’avoir pas été feule- ment préfervatif, puifqu'il eft furvenu des fymptômes qui précèdent la rage, & que c’eft en continuant le trai- tement qu'on les a vus fe difliper ; ce qui mérite fans doute la-plus grande attention des gens de l’art Mais comme ces mêmes accidens font arrivés dans des maladies inflam- matoires, dans des fièvres malignes, à la fuite des diverfes maladies des nerfs, n’ont-ils pas pu également avoir lieu indé- pendamment de la rage? & comme, dans le cas que nous venons de citer, ces accidens ont fouvent ceflé {ans fuite ficheufe, n’ont-ils pas pu finir de même? Mais d’un autre côté, les plaies du fieur Sanfon ont été toujours d’un 446 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE mauvais caractère, & il eft le feul des quatre perfouneg mordues qui ait éproûvé cette légère hydrophobie. D'autres faits recueillis dans la fuite pourront peut-être donner plus de valeur à celui-ci. Quoi qu'il en foit, l'hiftoire du traitement dont je viens de parler, a été conftatée journellement par les chirurgiens de Brie-Comte-Robert, par les officiers municipaux de la ville ; & j'ai été témoin d'une partie des faits dont je viens de rendre compte. à J'ai eu encore occafon , depuis la publication de mon ouvrage [ur la rage, de recueillir diverles obfervations qui tendent à prouver que les perfonnes qu'on a traitées par des friétions mercurielles combinées avec les antifpafmodiques, fans négliger le traitement docal, ont été généralement préfervatives ; elles m'ont été communiquées par plufieurs médecins bien connus. J'ai auffi été témoin de quelques faits de ce genre. Je citeräi entr'autres la femme d’un parfumeur de la rue Saint-Jacques, qui fut mordue, le 24 Septembre 4779, par un chien enragé; elle fut foumife par un de mes difciples /c) au traitement que j'avois propolé, & elle n'é- prouva aucun fymptôme de rage, tandis qu'un enfant qui avoit été mordu par le même animal, & qu'on n’a point traité, eft mort de cette affreufe maladie quelques jours après. Je pourrois rapporter plufieurs autres obfervations, fi l’on n'en trouvoit un grand nombre dans les auteurs qui ont écrit fur la rage; &ils s’en font même fouvent fervis pour donner du crédit à des remèdes dont l'infuffance eft au- jourd’hui généralement reconnue. JL faut donc prendre garde que les obfervations ne foient pour nous Ja fource de nouvelles erreurs. On. a fouvent cru avoir préfervé de la rage des perfonnes mordues par des animaux , (fans s'être afluré fi ces animaux étoient réellement enragés ; ce qu'il étoit cependant effentiel de conftater avant tout. (£) M. Cozete, fils. DES SCIENCES. 447 D'autres fois on a conclu que l'on avoit préfervé de Ja rage des individus, parce qu'ils avoient été mordus par des animaux enragés ; ce qui n’eft cependant rien moins que concluant, puifqu'il eft fi fouvent arrivé que de plufieurs perfonnes qui avoient été mordues par un animal qui avoit la rage, il y en a qui l'ont contraclée & en font mortes, & que d’autres n’en ont éprouvé aucun fy mpiôme. Sans doute que l’animal peut dépofer fon venin fur les vétemens de celui qu’il mord, & alors il n’eft pas furprenant qu'il ne lui communique pas la rage, mais même il peut mordre à nud & ne a point donner; l'expérience l’a prouvé: bien plus, on a obfervé que de plufieurs perfonnes qui avoient été mordues, tantôt c’eft la feconde ou la troifième qui a contracté Ja rage, tandis que les autres, la première même, en ont été à l'abri. Or cependant fi ces perfonnes avoient été foumifes au traitement, on n’auroit pas manqué d'avancer, comme on l'a fait fi fouvent, qu’elles avoient été préfervées de la rage. On ne peut rien ftatuer non plus fur le nombre ni fur Ja grandeur des morfures. On à vu des animaux enragés mordre certaines perfonnes en plufieurs endroits du corps & à nud, & ne point {eur communiquer la rage, tandis qu'un homme dont parle Baccius, mourut de la rage pour avoir été piqué Par un coq, & qu’un autre, au rapport de Bauhin, périt auffi de cette maladie pour avoir été mordu par un chat, & fi légèrement, qu'à peine on apercevoit fur la peau l'empreinte des dents de l'animal. Ces faits, que nous avons amplement rapportés & difcutés dans notre traité fur 1a rage, doivent nous rendre bien circonfpects , quand il eft queftion de juger des effets d’un remède contre cette maladie. Ne pourra-t-on pas, par exemple, élever quelques doutes fur l'efficacité des fimples cautérifations des plaies recommandées aujourd'hui par des chirurgiens habiles & juflement célèbres, quand on faura que plufieurs perfonnes font mortes de 1a rage, après avoir fouflert les douleurs des cautères ? On ajontera que ce n’eft 448 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE plus avec les cautères actuels ou avec des inftrumens de métal rougis au feu que l’on cautérife aujourd'hui; mais avec un cauftique potentiel, le beurre d’antimoine, qui fe liquéfie & pénètre beaucoup mieux que les autres. Sans doute que, par ce moyen, on cautérife mieux Îles plaies & leurs finuolités ; mais détruit-on mieux ainfi le virus hydropho- bique qu'en emportant la partie mordue par l'excifion ou par l'amputation, comme on l'a fait plufieurs fois & fans fuccès ! Le virus hydrophobique ne pénètre-t-il pas avec trop de célérité l'intérieur du corps, pour qu'on puifle regarder la cautérifation des plaies, même l'excifion, même l’amputa- tion des parties mordues , comme un remède fuffifant pour en prévenir les ficheux eflets ? er . La communication de la rage de l'animal fe fait, tantôt par fa bave, qui fe'mèle immédiatement avecla falive del’homme, comme il eft arrivé à ceux qui l'ont contraélée, en fe faifant lécher les lèvres par un chien, ou qui ont mangé quelqu’aliment imprégné de la bave de Fanimal enragé ; tantôt, & cela arrive beaucoup plus fréquemment, elle fe tranfmet par les plaies, à peu-près comme on communique lapetite vérole, dans l'inoculation , par les piqures. Dansle premier cas, la rage fe déclare en peu de jours; plufieurs obfervations fembleroient prouver que dans l'autre elle refte fouvent quelques mois à fe déclarer. Mais doit-on cependant conclure qu'alors Île foyer hydrophobique eft dans fa plaie tout ce temps fans produire aucun effet dans l'intérieur, & qu'on pourroit les prévenir en détruifant ce foyer externe par quelque traitement extérieur ? ou bien, doit-on penfer que le virus introduit dans l'intérieur immé- diatement après la morfure, a eu befoin, pour pouvoir produire les effets de la rage, d’un tempsfrlong pour acquérir aflez d'activité? C'eft l'opinion générale : mais vaut-elle mieux que l’autre ? il eft difficile de le décider. | Je rapporterai feulement ici une expérience que j'ai faîte deux fois, au fujet de l'inoculation de Ia petite vérole. J'ai DE S"S'CT'EIN c re, 449 J'ai lavé les piqüres fuperficielles que j'avois faites au bras , pour cette opération, avec de l’eau tiède & dans Vinftant, afin de détruire l'effet du virus variolique ; mais elle n'a pas empêché la petite vérole de furvenir. Le virus hydrophobique ne pénètre-t-il pas auffi vite que celui de la petite vérole!? il y a lieu de le croire. Ainfi la théorie fembleroit improuver la méthode de ceux qui regardent Ja cautérifation comme le feul & unique remède de la rage, 1 d'ailleurs, comme nous l'avons dit plus haut, les obfer- vations n'avoient déjà démontré l'infufhfance de cette feule méthode. Sans doute que l’on pourroit également citer des exemples de l’infufffance de plufieurs méthodes de traiter {a rage par des remèdes internes; mais celle des frictions combinée , avec les antifpafmodiques, fans négliger le traitement local, eff encore moins infirmée que les autres, & il faut prendre garde de ne point l’abandonner pour en prendre une autre dont le réfultat fera encore plus incertain. Ceux qui ont recommandé les frictions mercurielles & les antifpafmo- diques contre la rage, n'ont point exclu le dégorgement des plaies, foit par les fcarifications, foit par les cautéri- fations ; & comme le traitement intérieur & le traitement extérieur ne peuvent fe détruire, pourquoi ne pas les com- biner enfemble? L’incertitude du fuccès ne fera-t-elle pas moins grande, quand on aura réuni plufieurs moyens pour l'obtenir ? | Mér. 1786, RE 25H Déc: 1786, 450 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE M ÉMOITRE SUR: DEIVOLILAIER, Efpèce de Poiffon peu connue, qui Je trouve dans les Mers des des. Par M. BROUSSONET. » M°:° GRAVE eft le premier auteur qui ait parlé de ce poiflon ; il l'a appelé Guébucu, nom fous lequel il eft connu des habitans des côtes du Brefil. Ea defcription u’en a donnée ce Naturalifte, n’eft pas fort exaéte; elle a d’ailleurs, comme toutes celles de fon fiècle, le défaut de n'être point aflez détaillée. La figure qu'il y a jointe eft incorrecte : plufieurs parties de ce poiflon font mal rendues. Willughby Va cependant copiée ainfi que la même defcription. Valentin, dans fon hiftoire d'Amboiïne, a donné une figure très-imparfaite, & à peine reconnoiffable, du même poiflon, qu'il a défigné fous le nom de Zee fuip, c'eftà-dire, Bécafe de mer, parce que fon mufeau fe prolonge en forme de bec. Les Portugais le connoiffent fous la dénomination de Bicuda, qui équivaut au nom hollandois. Renard en a laiflé une mauvaife figure dans {on ouvrage fur les poiflons des Indes ; il le nomme Xau layer ou poiffon voilier ; c'eft fous ce dernier nom que j'ai cru pouvoir le défigner en françois. Les defcriptions & les figures qu'ont données de ce poiflon les auteurs que je viens de citer, font toutes impar- faites, & ont induit en erreur les divers icthyologiftes qui ont cru, d’après ces écrivains, devoir le rapporter au genre de l'Efpadon ; c’ eft ainf qu'il a été claffé par Klein, Bæck & Koœlpin. Mais la préfence des nageoires ventrales prouve qu'il eft d'un genre bien différent, & même très- éloigné de celui-ci. DES SCIENCES AS? Le Voilier n'a de commun avec l'Efpadon que la forme de fon bec. I fe rapproche beaucoup plus des poiffons de la famille des Thons (Scomber ); ï a les nageoires du dos & celles de derrière l'anus terminées par des rayons ramifiés qui ont une grande reflemblance avec les petites nageoires qu'on voit vers {a partie poftérieure du corps des Thons & des Maquereaux. La grandeur de la nageoire de !a queue, dont les deux {obes forment un croiflant, fait qu'il reflemble affez à la Bonite qui eft de la même famille ; il a d’aïlleurs plufieurs caraétères des poiflons de cet ordre, tels que la grandeur de la nageoire dorfale ; les nageoires ventrales, étroites & alongées ; le mufeau pointu & les dents petites. Je ne crois cependant pas que 1e Voilier doive être placé dans le même genre; il a d’ailleurs aflez de caractères eflen- tiels pour qu'on puifle en faire, dans une méthode, un genre diftinét de celui du Scomber. Je vais tâcher de fuppléer à ce qui manque du côté de l'exactitude, dans les defcriptions publiées jufqu’à préfent du Voilier. L’individu fur lequel a été faite celle que je donne, eft dans la colle&ion de M. le chevalier Banks à Londres. Sa longueur, depuis le bout du mufeau jufqu'au milieu de la queue, étoit de fept pieds fix pouces. Le plus long qu'avoit vu Marcgrave, n'avoit que quatre pieds. J'ai vu le deflin d’un de ces poiflons pris fur les côtes de Sumatra, & qui avoit neuf pieds de long : celui que j'ai décrit avoit été pêché dans les mers des grandes Indes; les Anglois l'appeloient Sword-fish ou Ola-fish. H avoit les mâchoires alongées, pointues ; {a fupérieure étoit La plus longue ; elle étoit un peu aplatie à fa bafe , & prefque cylindrique à fon extrémité, qui fe terminoit en pointe. La mâchoire inférieure étoit trois fois plus courte que fa fupérieure, également élargie à fa bale, & fe terminant en une pointe légèrement recourbée : l'intérieur du palais étoit recouvert de dents petites , inégales, un peu pointues & très-rappro- chées ; elles s’étendoient jufqu'à Ja partie fupérieure de {a Lili Voyez Ja . figure ci- jointe. 452 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE mâchoire la plus longue , où elles devenoient obtufes, ce qui rendoit cette partie femblable à du chagrin. Le mufeau pris depuis la bafe du crâne jufqu’à fon extrémité, formoit à-peu-près le tiers de toute la longueur du poiffon : les ouvertures nafales étoient grandes & très-rapprochées des yeux; elles étoient en partie fermées par une petite mem- brane arrondie & relevée. Les yeux étoient très-gros, orbiculaires , & fitués un peu avant la région de l'angle de l'ouverture de la gueule. Les opercules des ouïes étoient doubles, arrondis fur les bords, membraneux, mous & très-lifles ; la membrane’ branchioftège étoit grande, épaifle, & les parties de chaque côté fe réunifloient antérieurement par une membrane tranfverfale légèrement frangée, & qui n'adhéroit point au flernum. Les rayons qui la foutenoient, au nombre de fept de chaque côté, étoient larges & un peu arqués, Il y avoit à la partie fupérieure & poftérieure de la tête, un pli longitudinal qui fe continuoit jufqu’à la bafe de la première nageoire dorfale; celle-ci occupoit la plus grande partie du dos : elle étoit compofée de quarante-cinq rayons ; les premiers étoient les plus larges ; ils étoient fucceflivement plus longs : le plus alongé avoit vingt-fix pouces; il étoit fitué au milieu de la nageoire : les derniers étoient courts, & ils ne fe divifoient point à leur extrémité comme Îes antérieurs. Fous ces rayons étoient réunis par une membrane aflez épaifle , parfemée d’un grand nombre de taches noires. Le poiflon peut, quand il le veut, cacher en partie, cette nageoire dans une rainure particulière formée par les bords du dos, qui font faillans dans toute fa longueur. Marcgrave a dit que ce poiflon n’avoit qu’une nageoire dorfale : il en a cependant deux. La feconde, dans celui que j'ai examiné, commençoit immédiatement après la première; elle étoit de médiocre grandeur, & compolée de fept rayons très-féparés, reflemblant aux petites faufles nageoires qu'on obferve vers la queue de la plupart des poiflons de la famille des fcombres. Les nageoires pectorales étoient LA DArUSMISEGNI NE N° C,E NS. 453 grandes, arquées, & ne s’étendoient pas jufqu'à la région de l'anus : on y comptoit quinze rayons ; le fupérieur étoit fort large & offeux : les nageoires ventrales étoient rappro- chées les unes des autres; chacune étoit compofée de deux rayons offeux, aplatis, très-unis, & logés, en partie, dans une rainure particulière, fituée le Iong de l'abdomen, à fa partie antérieure. Elles étoient plus longues que les nageoires pectorales, & implantées dans la région au-deflous de celle qu'occupoient ces dernières ; ce qui prouve que ce poifion doit être rangé parmi les Thorachiques. L’anus étoit plus près du bout de la queue que de l’extré- mité du mufeau : la première nageoïire anale étoit placée immédiatement après l'anus ; elle étoit oblongue & peu étendue : la feconde étoit au- deflous de la dorfale pofté- rieure, & éloignée de la première anale:fes rayons étoient femblables aux rayons de celle-ci; le dernier étoit feulement un peu moins long. De chaque côté de la queue on voyoit deux membranes horizontales , pofées l'une fur l'autre, arrondies, & très-faillantes. La nageoïire de a queue étoit divifée en deux lobes étroits, & en forme de faux ; elle avoit vingt-deux pouces de long : les rayons latéraux étoient contigus, larges & offeux ; ceux du milieu, qui étoient les plus courts, étoient féparés & très-divifés. Les écailles étoient recouvertes prefqu’en entier par la peau; elles étoient dures, alongées , fe rétrécifloient vers leur bafe, & avoient trois ou quatre lignes de largeur ; elles étoient répandues fans ordre fur tout le corps ; toutes étoient cependant tournées vers la queue. La ligne latérale, formée par des écailles un peu arrondies, étoit d’abord arquée fur les nageoires pecto- rales, & fe continuoit enfuite en ligne droite jufqu’à fa ueue. L'œil étoit renfermé dans une cavité particulière, car- tilagineufe, épaifle, dure, & percée antérieurement d’un trou ovale de près de deux pouces de diamètre. On voyoit poftérieurement un autre trou plus petit que l’antérieur ; il donnoit paflage au nerf optique; fes bords étoient inégaux. LL 454 MÉMOIRES DE L'ACADÈMIE ROYALE Cette efpèce de boîte étoit compofée de deux parties prefque hémifphériques & collées l'une contre l'autre ; on y voyoit un petit trou oblique qui laifloit paffer un nerf. Plufieurs auteurs ont parlé du bec ou plutôt de la mâchoire fupérieure de ce poiflon ; mais la plupart n'ont pas connu j'animal auquel cette mâchoire avoit appartenu. Grew, dans la defcription du cabinet de la Société Royale de Londres, en a parlé fous le titre de head of the fuck-fish; il dit que cette partie eft compolée de deux os joints entr'eux. Mortimer a décrit cette mâchoire dans le quarante - neuvième volume des Tranfactions philofophiques ; & le deflin qu'il a joint à fa defcription , prouve qu'elle appartenoit au même poiflon : cette partie fut trouvée enfoncée dans le bordage d'un vailfeau. La forme particulière du Voilier annonce la grande vitefle avec laquelle ce poiflon nage : le bec, dans ceux qui font un peu gros, eft très-dur, & peut aifément pénétrer dans le bois. J'ai eu occafion d'examiner un de ces becs trouvé dans le bordage d’un vaifleau; il avoit trois pouces de diamètre à un pied de fon extrémité ; if étoit compolé de deux portions parallèles, formées chacune par la réunion de plufieurs autres beaucoup plus petites, reffemblant à de l'ivoire dégradé par le temps. M. Kæœlpin, dans les Mémoires de l’Académie de Stockolm , année 1771 , a donné la figure d’une portion de la première nageoire dorfale, des nageoires de l'abdomen, & d’une partie du bec de ce poiflon ; il n’a compté dans cette portion de nageoire dorfale que trente & un rayons, dont le plus long étoit de trois pieds trois pouces : le bec avoit deux pieds de long; ce qui prouve que ces parties avoient appartenu à un individu bien plus gros que celui dont j'ai parlé. Lorfque le Voilier eft parvenu à une certaine grofleur , il reflemble alors à un petit cétacé; ïl nage, comme ceux- ci, fouvent près de la furface , la première nageoire dorfale hors de l’eau. On le découvre alors de très-loin; ïl a d’ailleurs Le dos bleuâtre & prefque femblable à celui des Marfouins. AAT'S A4 Co 7/f ins PS Dpecimen À in le = LA d Er Le Tüiles Dies SIN E Nc E s 455 Les marins le regardent comme un avant-coureur du gros temps. Comme tous les poiflons de 1a famille des Scombres, le voilier eft voyageur, & s'approche peu du rivage ; on le prend en pleine mer du côté du Brefil , aux environs de l’Ifle-de-France, de Madagafcar, & dans les mers des Indes. M. le chevalier Banks a bien voulu me communiquer Îa figure d’un poiflon , prefqu’entièrement femblable à celui que je viens de décrire ; maïs avec cette différence que les rayons de la première nageoire dorfale étoient très-courts. Le deffin de cette variété avoit été fait fur un individu pêché près de la côte de Sumatra; il avoit neuf pieds de Tong, & pefoit 200 livres Les Malais le nommoient 7 houhou , & es Angloïs lui donnoient le nom de Sword fish. On croyoit que c'étoit le mâle de celui qui a la nageoire dorfale très-grande, N'ayant pas été moi-même à portée de voir ce poiflon, je n'ofe pas décider s’il diffère feulement de Vautre par le fexe, ou bien s'il doit former une efpèce diftincte. 456 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE DB SERV AL ONE NUPRELEE: TRAITEMENT DES MINÉRAIS DE FER Ar 4 FONT'E. Par M DunRAMEL. LS Minérais les plus riches en fer, ne font pas toujours ceux qui, traités dans nos grands fourneaux, donnent le meilleur fer ni même le plus abondamment ; l'on eft fort étonné que, fondus fans addition d’autres minérais plus pauvres, ils rendent fouvent moins de métal que ces der- niers reconnus, par des effais docimaftiques, pour être beaucoup moins riches. Nos fondeurs font accoutumés à nommer mines sèches, les minérais en roche dure & compacte, tels que l’hématite, les minérais fpéculaires, fpatiques & autres femblables, les plus riches en fer: dénomination que ces ouvriers leur donnent, parce qu'ils ne peuvent parvenir à les fondre avantageufement dans les hauts fourneaux fans y ajouter d’autres minérais moins riches, dont les fubftances étran- gères leur fervent de fondans; ce que j'ai eu occafion de vérifier moi-même bien des fois, en ne faifant charger le fourneau que de minéraïs les plus riches en métal. J'ai cherché à deviner la raifon pour laquelle ces mi- nérais ne donnent ordinairement que peu de fonte, & fouvent même de mauvaife qualité, quoique fufceptibles de fournir de bon fer. Je préfumai avec raïfon, & d’après mes expériences, que ces minérais contenant plus de parties métalliques que de terreufes, leur fufion, ainfi que celle de 1a caftine ajoutée dans a proportion ordinaire, ne pouvoitprocurer que PYERSMONENT EIN.C Es. 457 que peu de laitier; qu'alors la fcorification ou vitrification de ces fubftances étrangères devoit être imparfaite, & qu'au lieu de couler & de fe féparer des parties métalliques, elles y refloient confondues, & formoient enfemble comme une efpèce de pâte très-tenace, qui s'attache aux parois du fourneau, qui fouvent le bouche & l’obflrue entière- ment, ce qui force de cefler la fonte, d’arracher avec beaucoup de peine les amas qui fe font formés dans le fourneau, & d’en reconftruire l'ouvrage (a); ce qui occa- fionne des dépenfes aflez. confidérables & une perte de temps & de matières. Si l'on n'a que des minérais riches en fer, & fur-tout que d’une feule efpèce, que d’ailleurs l'on ne puife s’en procurer de plus pauvres pour y mêler, l'on doit y fuppléer par des additions, foit de pierre calcaire, fi fe minérai eft uni à une fubftance argileufe, foit d'argile, fi la bafe eft calcaire, car ces deux fubftances fe fervent réciproquement de fondant & forment le laitier; mais dans cette circonf- tance, il faut beaucoup plus de fondant que quand le minérai eft accompagné de matières étrangères, qui elles - mêmes donnent des laitiers. L’on en concevra bientôt {a raifon. On réufiroit fouvent mieux dans le traitement des mi- nérais riches en fer, fr, au lieu de n’ajouter que de la pierre calcaire ou caftine, on y méloit en même temps de l’ar- gile en proportions convenables & relatives à la bafe du minérai; c'eft-à-dire, fi cette bafe étoit argileufe, j'ajou- terois, 1.” une portion de pierre à chaux fuflifanté pour tenir lieu de fondant à cette fubftance argileufe; 2.° parties égales de cette caftine ou pierre calcaire & de terre argi- leufe, en obfervant d'en faire entrer en quantité conve- nable à former le laitier néceffaire. Nos fondeurs fe contentent de ne porter dans leurs fourneaux que l’une ou l’autre de ces matières, ce qui (a) On nomme ouvrage la partie inférieure du fourneau, comprife depuis La pierre de fond jufqu’au-deflus des étalages. Miém, 1786, Mmm 458 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE ft fuffifant dans la fonte de minéraïs terreux; mais avec cette routine, à laquelle ils font attachés, ils ne peuvent réuflir à obtenir de bonne fonte avec les minérais les plus riches, parce que, comme je l'ai déjà dit, il en réfulte trop peu de laitiers, qui d’ailleurs font pâteux & non coulans; c’eft ce qui a fait donner le nom de #ines sèches aux minérais riches. Ces inconvéniens font fouvent rebuter les minérais les plus riches en fer, fans fe douter qu'il eft poffible d'en tirer parti, en y ajoutant aflez de fondans. Quand nos maîtres fondeurs ne trouvent à portée de leurs fourneaux, qu’une efpèce de minérai de fer très- riche en ce métal, ils ne manquent pas à Île qualifier de mine sèche, & de conclure qu'il ne leur eft pas poñlible de la fondre fans y ajouter d'autres minérais plus terreux, & qu'ils appellent mines douces ; & on eft forcé de leur en procurer quelquefois à grands frais, étant obligé de l'aller chercher fort loin : cependant tout le mérite de cette mine douce eft de fournir des matières vitrifiables, à raifon de l'abondance de fa terre non métallique, & un peu de fer, mais qui coûte cher au maitre de forge. Pour préferver les particules métalliques de la calcina- tion & même de leur entière deftruction, il faut qu'elles foient environnées de laitier qui leur fert de bain durant la fonte, & qui, raflemblé au fond du fourneau, Îes garan- tifle du contact du vent des foufflets; les fondeurs même fentent cette néceflité en mélant des minérais pauvres parmi les plus riches, mais ïls ne favent pas qu'au défaut de mines pauvres, on peut y fuppléer par les additions dont jai parlé, & tirer un grand avantage d’un minérai riche, Toutes matières qui, combinées & employées féparément, fe vitrifieront parfaitement, qui d’ailleurs étant en bain, feront affez fluides pour laiffer précipiter les molécules métalliques, rempliront parfaitement leur objet, Je fuis même perfuadé que dans le traitement des mi- nérais riches à la fonte, on pourroit, outre la cafline, ÿ DES ANSTIENRE Nc ENS 459 ajouter avec fuccès des laitiers bien vitrifiés du grand four- neau & de ceux provenans des affineries & chaufleries, qui contiennent du fer dont on profiteroit; ces matières fe- roient concafiées avant de les porter au fourneau avec le minérai ; elles ne coûteroient rien, puifqu’elles font abon- dantes dans toutes les forges. Les minérais de cuivre, d'argent & autres, ne font jamais fondus fans y mêler des fcories ou matières vitrifiées du même travail : nos fon- deurs de fer ne font aucun ufage des leurs /b). Si on em- ployoit les laitiers fans addition d’autres fubflances, ïl pourroit fe faire que cette matière vitreufe füt devenue réfractaire jufqu'à un certain point, ayant perdu dans fa première fonte une partie des fubftances les plus volatiles, & qui avoient contribué à lui procurer de Ia fufibilité , ainfi que M. Lavoifier l'a démontré dans fon Mémoire fur l'action du feu animé par l'air vital, fur les fubftances mi- nérales, inféré dans l’hiftoire de l’Académie de l’année 1783. Mais on n'a point cet inconvénient à craindre en ajoutant avec ces laitiers un peu de caftine ou argile, fuivant la qualité du minérai. Lorfqu'on traite des minérais pau- vres en fer, ils fourniflent eux-mêmes beaucoup de laitiers, ce qui difpenfe d'y ajouter une auflr grande quantité de ce qu'on appelle fondans ; maïs, je le répète, ïl faut que dans ce procédé métallurgique, il y ait aflez de matières vitri- fiées, fans quoi le fer, au moment qu'il entre en fufion & fe réduit en métal, en paflant vis-à-vis de la tuyère, fe. trouve à découvert, fe brüle pour la majeure partie, & pañle avec le peu de laitier fec, en s’attachant même aux parois du fourneau : voilà {a raifon pour laquelle les mi- nérais reconnus pour les plus riches, donnent fouvent moins de matière réguline & de plus mauvaile qualité que ceux qui font plus pauvres. (b) A feroit poffible de tirer un affez bon parti des laitiers des forges ; en les bocardant & les lavant, on en obtiendroit les grenailles de fer, de fouvent ils contiennent en grande quantité. J'ai établi, avec beaucoup e fuccès, cette manipulation peu coûteufe, Mmm ij 460 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE Je crois pouvoir ajouter ici que fi les minérais riches en fer, font plus réfractaires à la fonte que les pauvres, c’eft qu'ils approchent plus de l’état métallique, ou parce que, y ayant moins de fubftances étrangères d'interpolées entre les molécules métalliques, ces premières ont de la peine à fe dégager des dernières; c’eft pourquoi i eft indifpenfable de leur ajouter aflez de matières fondantes qui environnent les petits morceaux de minérai, en provoquent la fufon, & défendent du vent des foufflets les molécules de fer qui, fans cela, feroient en partie brülées au moment même de leur réduction. Dans fon Mémoire ci- deflus cité, M. Lavoifier prouve que le fer peut fe brüler avec une grande célérité & fracas , en jetant des étincelles comme une gerbe d'artifice ; la même chofe arrive au régule en fonte de fer dans nos fourneaux, s’il fe trouve à nu, foit en paflant vis-à-vis la tuyère, ainfi que je Fai remarqué bien des fois, foit lorfqu’il eft rendu au fond du creufet, s'il n’y eft pas recouvert par du laitier en fufion, qui, comme plus léger, le furnage. Je crois avoir fufhfamment établi la néceflité d'ajouter des fubftances vitrifiables dans la fonte des minérais riches, afin qu'ils fourniffent aflez de laitiers pour garantir les parties métalliques d’une deftruction certaine. Une réflexion fuffira pour convaincre les maitres de forges, & ceux qui s'occupent de ces ufines, de la vérité de mes principes. Qu'ils fe rappellent que, quand ils trai- tent ce qu'ils appellent mines douces, leur fourneau pro- duit abondamment du laitier. très-coulant; qu'au contraire, lorfqu’ils fondent des minérais riches, ce laitier eft en bien moindre quantité, & communément plus pâteux. En effet, quand ils fondent leurs prétendues mines douces qui ne rendent, par exemple, que trente livres de fonte par cent, ils doivent en conclure que la partie terreufe ou non métallique fe trouve être du poids de foixante-dix livres par quintal dans ces minérais, & que cette fubftance doit néceffairement fe convertir en laitiers; mais fr au lieu TT D'EUS LISACMTRENNS CE: E!rS: 461: de ces mines douces & pauvres, ils emploient un minérai que je fuppoferai contenir foixante pour cent de régule ou fonte de fer, il eft évident que la partie étrangère n’eft à celle du fer que comme 40 eîft à 60. Or, dans ce cas, le quintal de minérai contiendra trente pour cent moins de matières étrangères que dans la première hypothèfe, tandis qu'il devroit en contenir infiniment davañtage, re- lativement à la quantité du fer de ce minérai riche; & fi c'étoit dans la même proportion du minérai pauvre, il lui faudroit cent quarante livres par quintal de ces ma- tières non métalliques, puifque fa teneur en fer eft double, mais il n’en contient réellement que quarante livres, ainft que je l'ai dit; il faut donc lui ajouter cent livres de ma- tières vitrihiables par quintal, 4 l’on veut que durant la fufion de ce minérai riche, les Molécules du fer qu'il rend, foient environnées de la même quantité de laitier, que dans Îa fufion de la mine douce des fondeurs. Voilà pourquoi j'ai dit qu'outre la caftine qu'on emploie ordinairement en traitant des minérais pauvres, l’on doit encore en ajouter au minérai riche qu'on traite feul : il n’eft cependant pas toujours néceflaire que cette addition foit auffi forte que celle dont je viens de parler, ce qui dépend de la qualité du minéraï; mais en général, il faut, pour qu'un grand fourneau aille bien & donne de bon fer, que le volume du laitier foit de beaucoup plus confidérabie que celui du métal : l’on doit en fentir la raifon d’après ce que j'ai dit. Pour donner une idée de la quantité de matières vitri- fées qui fortent d’un haut fourneau à fer, je fuppoferai, Ta que ce foit la mine pauvre dont on a parlé, contenant trente pour cent de fer, & foixante-dix livres de fubftinces terreufes, que l’on ait à fondre, & que, fuivant j’ufage, on y ajoute environ le tiers de fon poids d’une cafiine quelcon- que, quantité que je ne porterai cependant qu'à trente livres; mais ces trente livres jointes aux foixante - dix livres de fubftances étrangères contenues dans chaque 462 MÉMoïREs DE L'ACADÉMIE ROYALE quintal de minérai, font cent livres de matières qui doi- vent fe convertir en verre, fans même y comprendre une petite quantité qui eft fournie par la cendre des charbons, & même par les pierres du fourneau qui fe vitrifient peu- à-peu. 2.° Je fuppolerai que le fourneau rende, en vingt- quatre heures, trois mille fix cents livres de fonte, il aura donc dü y pafler pendant ce temps, favoir, douze milliers de minérai & trois mille fix cents livres de caftine : or, la totalité de ces mélanges fait quinze mille fix cents livres de matières qui ont été fondues, fur quoi il n’en eft réfulté que trois mille fix cents livres de fer; les douze mille livres de furplus ont donc été vitrifiées pendant les vingt-quatre heures ; d’où il s'enfuit que le poids de ces matières eft à celui du fer, comme 20 elÿà 6. Si maintenant on compare les volumes, foit du fer, fôit des laitiers, on trouvera que celui de ces matières vitrifiées eft fix à fept fois plus con- fidérable que celui du régule métallique; d'où il s'enfuit que chaque molécule de fer doit {e trouver environnée ou accompagnée, à f’inftant de fa fufion, de fix à fept fois fon volume de fubftances vitriformes, qui, comme je lai dit, garantiflent le fer du contact immédiat du courant du vent des foufflets, & qui fans cela feroit bientôt brülé. Par différentes obfervations que j'ai faites durant la fu- fion des minérais de fer dans les hauts fourneaux, j'ai reconnu qu'en général le volume du laitier doit être au moins quatre à cinq fois plus grand’ que celui du régule métallique, fans quoi la fonte va mal, on n'obtient pas tout le fer, & celui qui en réfulte eft rarement de bonne _qualité. D'après cet expolé, on pourra facilement juger des pertes que doivent naturellement éprouver ceux qui, n'ayant que des minérais riches à traiter, n’y ajoutent que la même quantité de caftine qu'ils emploient pour des minérais pauvres. Quoique les fubftances vitrifiables qu’on ajoute dans a fonte des minérais de fer, contribuent à en opérer la fufion, DAENSU ONCE N° c E s. 463 c'eft moins pour remplir cet objet que pour préferver le fer d'une deftruétion certaine, qu’il en faut en fufifante quantité. Ce principe eft non-feulement applicable dans le traitement des minérais de fer, mais auf pour la fonte des minérais d'argent, de cuivre, plomb & autres, quand on les fond dans des fourneaux dont le feu eft animé par le vent des foufflets: car dans tous ces procédés métallurgi- ques, les fcories y font indifpenfables. Si j'ai fait voir que des laitiers trop fecs ou trop tenaces font d’un grand préjudice dans la fonte des minérais de fer, il eft bon de faire obferver que s’ils étoient trop fluides, il en réfulteroit un autre inconvénient; en voici la raifon: des laitiers d'une trop grande fluidité, coulent prompte- ment à travers les charbons, avant même que la partie ré- guline foit en parfaite fufion; alors les molécules de fer fe trouvant privées de matières vitrifiées & expolées à l'action du feu & du vent, font en partie brülées, comme f l’on n’eût pas ajouté aflez de caftine ; il eft donc efentiel que les laitiers ne foient ni trop coulans, ni trop pâteux: l'on peut éviter ces deux extrêmes par différentes propor- tions des fondans. Je crois avoir fufffamment établi dans ce Mémoire, les moyens de remédier aux difficultés que nos fondeurs éprouvent en ne traitant, à leurs hauts fourneaux , qu'une efpèce de minérai très-riche en fer: mais on ne peut pas en charger autant au fourneau que de minérais pauvres, puifqu'on eft obligé d’y ajouter beaucoup de fondans qui occupent de la place; malgré cela, ces mines riches four- niront plus de fer, étant fondues fuivant ma théorie, que celles que les fondeurs appellent douces, On pourra donc maintenant tirer parti de ces premières fans le fecours des fecondes. Si la fonte des mimérais les plus riches en fer, préfente quelques difficultés en les traitant aux hauts four- neaux, il n’en eft pas ainfi en faifant ufage de la méthode Catalane que j'ai décrite dans deux Mémoires que j'ai pré- fentés à l’Académie, par lefquels je fais voir que l'on y ï 464 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fabrique d’excellent fer par coagulation, & même de l’acier avec des mines en roche & très-riches, {ans les faire entrer en fonte claire. J'ai même démontré par ces Mémoires, que le fer fe fait dans ces petits fourneaux Catalans avec beaucoup plus d'économie que par les grands; que fa fa- brication n'exige que la moitié ou au plus les deux tiers du charbon qui fe confume, tant dans nos grands four- neaux qu'aux affineries & chaufleries. Les fondans ou caftines font, comme je l'ai démontré, indifpenfables dans nos grands fourneaux à fer; il n’en faut point dans ceux à la Catalane, parce qu’au lieu d’entrer en fonte claire, comme dans Îes premiers, le fer s’y pré- cipite fous forme pâteufe, à mefure que les fubftances ter- reufes fe dégagent des parties métalliques; voilà pourquoi j'ai donné à ce procédé Ie nom de fonte par coagulation. Nous avons beaucoup de minérais de fer en roche, en Dauphiné, en Périgord, en Alface & ailleurs, que l'on pourroit traiter très-avantageufement par la méthode des Catalans, EXAMEN Drets *SLCÉTIE N CE :1s. 465. DE AU AU NEMPI RE INT D'UN SABLE VERT CUIVREUX, DU PÉR.OU. Par M. le Duc DE LA ROCHEFOUCAULD, BAUMÉ, & DE FOURCROY. M DomMBEY ayant fait préfent à l’Académie, d’un e fable vert trouvé au Pérou, elle nous a chargés d'en faire l’analyfe. Les expériences que nous avons faites fur ce fable, nous ayant préfenté quelques faits intéreffans, nous avons cru pouvoir en faire l’objet d'un Mémoire pour cette féance, & efpérer que le public entendroit avec plaïfir ce premier détail fur le produit d'un voyage qui a droit à fon intérêt & à fa reconnoiflance. M. Dombey, parti par ordre du Roï en 1776, eft revenu fur la fin de l’année dernière, après avoir parcouru Île Pérou & le Chili, avec un zèle que ni les fatigues, ni l’intem- érie du climat, ni les obftacles moraux, plus infurmon- tables quelquefois que les obftacles phyfiques, n’ont pu ra- entir. Au péril de fa fanté qui en eft très-altérée, au péril même de fa vie, il a raflemblé une immenfe collection de plantes, dont une grande partie font nouvelles, & que les foins de M. Lhéritier, qui fait allier l'étude des Sciences aux fonétions importantes de la Magiftrature, feront connoître au Public. Indépendamment de ce précieux recueil, M. Dombey a rapporté des morceaux curieux pour les autres parties de l'hiftoire naturelle, pour les antiquités Péru- viennes, & un grand nombre d’obfervations, dont il eft à defirer. que les détails écrits par lui-même, jettent du jour fur ces contrées peu connues. Aufli défintéreffé que bon obfervateur, la fortune confidérable que la profeflion Mém. 1786. Nnn Lû le 26 Avril 1786. 466 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de Médecin lui procuroit, il l’a employée toute entière à ces acquifitions, dont une moitié feulement arrivée en France, a excité l'admiration de tous les favans. L'état de la fanté de M. Dombey exigeant une vie libre & du repos, il a négligé le foin de fa fortune, peut-être même celui de fa gloire, en quittant la capitale pour fe retirer dans fa province, où il compte exercer la médecine pour les pauvres feulement; c'eft-à que, dans le filence, il préparera fans doute une relation de fes voyages, qui fera reçue du public avec intérêt ; & c’eft-là qu’il recevra les juftes récompenfes que le Gouvernement deftine à fes utiles travaux. , Après cet hommage dû à M. Dombey, nous allons rendre compte de la fubftance fingulière qui fait lobjet de ce Mémoire : ïl feroit important d'en connoître Fhif- toire naturelle; mais M. Dombey ne l’a pas ramaflée lui- même, il l’a achetée d’un Indien aux mines de Copiapu, & tout ce qu'il a pu apprendre de cet Indien & de fon curé, c’eft qu’elle fe trouve dans une petite rivière de Ia province de Lipès, deux cents lieues plus loin que Copiapu; que cette rivière fe perd dans les fables du défert d’Alacama qui fépare le Pérou du Chili, & que ce fable vert y eft peu abondant. En l’examinant à la vue fimple, il paroît compofé de deux matières différentes, toutes deux fort tenues, l’une d’un beau vert, qui eft la plus abondante, l’autre grife, & ces deux matières femblent tendre à fe féparer lorfqu’on les agite. L’œil armé d'une loupe aperçoit la partie verte comme tranfparente, & découvre dans la portion grife de petits criflaux de quartz, des fragmens femblables au feld- fpath,. & des molécules rougeâtres , d’apparences diverfes; mais le microfcope ne préfente cette partie grife que comme quartzeufe; la verte paroïît tranfparente, quelques fragmens font criftallifés en prifmes, & tous ont dans leur milieu des veines noirâtres qui y forment des efpèces d’herborifation. : Nous avons tenté, mais inutilement, de féparer par le DES: SCIENCES. 467 lavage les différentes matières que ce fable contient; le barreau aimanté n’en a rien enlevé non plus. Il étoit aflez naturel d'imaginer, à la première infpec- tion, que la partie verte feroit de la malachite, & nous avons en conféquence réfolu de comparer ces deux fubf- tances, entre lefquelles nous n'avons pas tardé à reconnoître des différences notables. La malachite réduite en poudre, & vue au même mi- crofcope, étoit à la vérité tranfparente comme le fable vert, mais moins veinée &'d'une couleur plus claire. Jeté au milieu d’un brafer, le fable vert produit une flamme verte & bleue très-brillante, & qui dure long- temps; celle de {a malachite eft feulement verte & dure peu : la malachite d’ailleurs a befoin d’une chaleur plus forte pour s’enflammer. Le fable vert mis dans un creufet au fourneau de fufion, a fondu dans une demi-heure, fans addition, en une fritte vitreufe d’un brun-rougeitre, criftallifée en lames appli- quées les unes fur les autres. Mais avec un mélange d’alkali fixe & de poix-réfine, deux onces de fable vert nous ont donné un culot de beau cuivre pefant fept gros vingt-quatre grains ; & dans une feconde expérience, une once de fable vert a fourni trois gros cinquante-quaire grains, mais les fcories en re- tenoient une portion difhicile à apprécier. Une once de malachite avec le même flux, a donné quatre gros vingt-quatre grains de cuivre, ainfi cette fubf. tance paroîtroit contenir une plus grande quantité de métal ; mais comme le fable vert eft mêlé de parties étrangères & métalliques, il paroît que s'il étoit réduit à fa portion verte feulement, le produit métallique feroit à peu-près égal des deux côtés. La malachite avoit déjà été examinée avec l'appareil preumato-chimique, par M. l'abbé Fontana; mais quoique le nom de ce favant, juftement célèbre, nous répondit de l'exactitude de fes réfultats, nous n'avons pas négligé Nnni 468 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de faire comparativement l’analyfe des deux fubftances, pour obtenir leurs produits aériformes. Nous avons mis deux onces de malachite réduite en poudre, dans une cornue de verre lutée au fourneau de réverbère; au bec de la cornue étoit adapté un petit ballon tubulé, d'où partoit un tube recourbé plongeant dans l’eau: après avoir laiflé échapper l'air des vaiffeaux, nous avons recueilli dans des récipiens un volume de fluide élaftique égal à fept livres douze onces d'eau; ce gaz, qui s'étoit dégagé en grofles bulles, éteignoit la bougie, précipitoit Teau de chaux & la rediflolvoit ; c'étoit donc de l'acide crayeux , ainfi que l’avoit annoncé M. l'abbé Fontana. Deux onces de fable vert du Pérou, traitées de même, nous ont donné un fluide élaftique qui fe dégageoit en petites bulles & qui augmentoit l'éclat de la lumière; c'étoit évidemment de l'air vital, mais un peu mélangé d’acide crayeux, car il précipitoit légèrement l’eau de chaux ; & d'après l’abforption qui s’en eft faite fur cette eau, nous avons jugé que la proportion du mélange étoit d’une partie d'acide crayeux fur dix-huit parties d'air vital: il y avoit environ vingt-un pouces cubiques de ce gaz. Le ballon adapté au bec de la cornue où étoit la mala- chite, contenoit un gros dix-fept grains d’une liqueur claire & fans odeur, qui ne paroifloit être que de l’eau; mais le fable vert avoit fourni un gros foixante-neuf grains de liqueur d’un vert d'émeraude clair, donnant une forte odeur d’acide muritique, & dont la faveur étoit forte- ment acide. La cornue de [a malachite n’avoit dans fon col qu'un léger enduit blanc-verdâtre, au lieu que celui de la cornue où le fable vert avoit été diftillé, étoit tapiflé de fleurs blanches, jaunes & vertes, que nous ayons jugé être du muriate de cuivre, d’après l'odeur d’acide muriatique qui s'en eft dégagée lorfqu'on y a verfé de l'acide vitriolique, & d’iprès la couleur bleue qu’il a prife par l’alkali volatil. Enfin, le réfidu de la malachite, que l'on n'a pas pu Des SctENCE-s. 469 pefer parce qu'il étoit en partie fondu & adhérent au verre, étoit d'un brun-noirâtre, & a confervé cette couleur; mais celui du fable vert qui pefoit une once cinq gros trente- uatre grains, & qui formoit une mafile cohérente brune détachée du fond de la cornue, a repris, au bout de quelques jours, une couleur verte qui eft devenue de plus en plus vive, & paroît aujourd’hui prefque aufli belle à la furface & même aflez avant dans l'intérieur, que celle du fable intact. Ce changement ne peut être dû qu'à l'abforption, par cette chaux, de la bafe de Fair vital de latmofphère qui Ia ré- tablit dans fon premier état; c'eft ce que nous nous pro- pofons de vérifier en la foumettant de nouveau à l’appareil pneumato-chimique. Cette expérience nous ayant affuré que la malachite & le fable vert du Pérou étoient des chaux cuivreufes, mais combinées à des fubflances différentes, & formant par conféquent des compofés diflemblables, nous avons ceflé de les comparer, & nous ne nous fommes plus occupés que d’analyfer notre fable par la voie humide, pour com- pléter le travail dont l’Académie nous avoit chargés. Deux o1ces d'acide vitriolique verfées fur deux gros de fable vert n’ont point excité d’effervefcence, mais il s’eft formé prefque tout-à-coup une mafle concrète qui pourtant fe briloit facilement; l'acide ne 's’eft d’abord coloré que foiblement en bleu. La diflolution, au bout de quinze jours; étoit plus verte que bleue, & contenoit un fel criftallifé en prifmes verdâtres : le fable non diflous pefoit dix-huit grains. Dès le commencement de Ja diflolution, il s’eft dégagé une odeur d'acide muriatque, qui a continué d’être très- fenfible pendant plus de douze jours. L’acide nitreux a diflous le fable vert fans effervefcence, & il ne s'eft point formé de mafle folide; la difolution bleue & claire a donné des criftaux de nitre cuivreux très- purs; il y a eu, comme par l'acide viriolique, dix-huit grains de fable. non diffous. L'action de l'icide muriatique a été: très-vive, quoique 470 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE fans effervefcence, & le fable vert a pris une forme con< crète comme avec l'acide vitriolique ; mais fa couleur eft devenue d’un jaune-verdâtre, tandis que Îa diflolution a pris celle d’un vert-foncé. La mafle concrète a bientôt été difloute par V'acide , & Ia diflofution étendue de trois onces deux gros d’eau diflillée & fégèrement chauffée , eft devenue d’un beau vert & a certainement été complète, car la portion non difloute étoit abfolument décolorée, même au microfcope, & ne pefoit que feize grains fur deux gros de fable vert. Cette diffolution muriatique précipitée par un barreau de fer, a donné foixante-{ept grains de feuilles de cuivre, qui, réduites avec un peu de poix-réfine & d’alkali fixe, ont fourni, fous une fcorie très-brune, un culot de beau cuivre pefant cinquante grains, quantité aflez approchante du produit métallique obtenu du fable vert au fourneau de fufion; mais comme il a été impoflible de détacher en- tièrement le: cuivre du barreau de fer, nous eftimons à huit ou dix grains la portion de ce métal non pelée, ce qui fait foixante-quinze grains de cuivre pour deux gros de fable du Pérou. : L’alkali volatil verfé fur trente-fix grains de fable vert, à formé d’abord une maffe folide; maïs cette mafle divifée s’eft bientôt diffoute, & la portion qui ne fe diflolvoit pas fé décoloroit fenfiblement. La difflolution évaporée à ficcité, a donné un produit bleu & vert pefant quarante grains , & la portion non difloute pefoit cinq grains, réfidu plus confidérable que celui laiffé par les acides. Comme le travail dont nous venons de rendre compte, nous avoit donné plufieurs fois occafion de remarquer une odeur très-fenfible d'acide muriatique, foit dans les diffo- lutions de fable vert par l'acide vitriolique, foit dans le produit liquide de fa diftillation, qui avoit le caractère d'acide muriatique oxygéné, nous avons voulu nous aflurer de {a préfence de cet acide, & en déterminer, sil { pouvoit, da quantité. . “ON Es Su ISUICINE NiC ES »: : 471 :, En conféquence, nous avons trituré un peu de fable vert dans l'eau diftillée froide; qui a précipité en blanc la dif. folution nitreufe d'argent. Nous avons enfuite fait bouillir pendant un quart-d’heure, une livre & demie de notre fable dans deux livres d’eau diftillée : la diflolution filtrée étoit claire, mais d’un jaune- * verdâtre, évaporée à ficcité dans une cornue, elle a donné une matière un peu bourfouflée & comme fondue, qui peloit dix grains. Cette matière! avoit une jodeur bitumi- neufe, elle fe bourfoufloit encore fur le charbon; l'acide vitriolique en dégageoit une odeur fenfible d'acide muria- tique ; l'eau ne la diflolvoit qu’en partie & devenoit jaune; filtrée, elle précipitoit par l’alkali fixe une poudre blanche; par l'alkali volatil, au bout de plufieurs heures, une poudre jaunâtre , & la liqueur prenoit une nuance verte ; la noix de gale n’y a produit aucun changement, mais la diflolution nitreufe d'argent a donné fur le champ un précipité blanc. La préfence de l'acide muriatique eft donc bien conftatée, mais fa quantité ne peut pas être connue par cette expé- rience. Le réfultat moyen des divers procédés que nous avons mis en ufage pour eftimer cet acide, nous donne de neuf à dix livres par .quintal de fable. | Pendant que nous faifions cette analyfe, M. d’Arcet a bien voulu fe charger d’efiayer le fable vert au feu de por- celaine; il en a obtenu Îe même réfultat que nous, en le fondant fans addition, & une belle couleur verte-claire fur la porcelaine tendre, & plus foncée fur la dure. (4 H réfulte de notre examen, .que.ce fable eft une mine de cuivre fort riche dans l’état de chaux cuivreufe, unie à un peu d'acide muriatique & d’eau, mêlée avec un fable quartzeux & quelques atomes de fer, dont nous avons trouvé les traces dans plufieurs de nos expériences. Cette chaux eft fi avide de la bafe de V'air vital, qu'elle la re- prend facilement à l'air, après qu’on la lui a enlevée par le feu. , En prenant les réfultats moyens de nos-expériences, il 473 MéÉMoiRes DE L'ACADÉMIE Rovarr réfulte de cette lanalyfe que cent grains de fable vert: & cuivreux du Pérou, contiennent à peu-près: : 18b s2. grains de cuivre. 10......d'acide muriatique. F2. + «7 DO FE, -..de la bafe de l'air vital. 11:,....de fable d'acide crayeux. 1 D re à 3». perte. Total... 100. C'eft à l’hiftoire naturelle à rechercher fon origine, qui fans doute eft une mine de cuivre d’une efpèce jufqu'à prélent inconnue, d’où Îles eaux auront fucceflivement enlevé quelques parties; ainfi chariées & comminuées, elles fe on mêlées avec un fable étranger & auront formé un dépôt : il refte donc à fouhaiter que de nouveaux ob- fervateurs auffi zélés que M. Dombey, aïllent éclaircir nos doutes, & nous rapportent, fur la minéralogie de ces con- trées, des lumières aufli étendues que cet illuftre voyageur nous en a données fur la botanique. Addition au Mémoire, faite le 21 Avril 1767. La chaux cuivreufe réfultante de la diftillation du fable vert, qui, dès le douzième jour après l'opération faite en Février 1786, avoit commencé à fe colorer en vert, a été confervée dans un cabinet à l'abri de toute autre influence que celle de l'air atmofphérique; on a feulement eu foin de la remuer de temps en temps pour changer les furfaces; elle a verdi dans fa totalité, &. s'eft trouvée feulement d'une nuance Dirtsu Sert: Nic €: s: 473 nuance un peu plus claire que le fable intact. Le $s Mars 1786, elle pefoit une once cinq gros trente-quatre grains, & le 20 Avril 1787, une once fix gros foixante grains ; ainfi elie avoit acquis, dans cet intervalle, un gros vingt-fix grains, Nous l'avons foumife à une nouvelle diftillation dans l'appareil pneumato-chimique; elle nous a fourni un gros trente grains d'eau, d’abord claire, puis verte, ayant une légère odeur d’acide muriatique, & à laquelle l'alkali volatil donnoit une belle couleur bleue ; & foixante-trois pouces cubes d’air vital, ou trente-un grains & demi d’air vital mélé d’un atome d’acide crayeux. Le bec de 1a cornue exhaloit une forte odeur d'acide muriatique oxygéné, mêlée de celle du cuivre, & le col étoit tapiflé d'un léger fublimé jaune- rougeitre & prefque noir ; le réfidu brun -rougeitre étoit aglutiné & peloit une once quatre gros cinquante-fept grains, c'eft-i-dire, quarante-neuf grains de moins qu'après la pre- mière diftillation. Nous le garderons pour voir s’il reprendra la couleur verte, ce qui nous paroît indubitable. IL réfulte de cette expérience, que la chaux cuivreufe a une grande affinité avec l’eau & da bafe de l'air vital. Addition du $ Oétobre 1788, Le réfidu de la feconde expérience faite le 21 Avril 1787, a repris déjà depuis longtemps une belle couleur verte. Nota, M. Berthollet, notre confrère, qui a été chargé per lAdminiftras tion, d’examiner le fable cuivreux du Pérou, a bien voulu nous commu- niquer le réfultat de fon travail, & nous permettre de l’inférer à la fuite de notre analyfe. En comparant fes recherches aux nôtres, on verra que nous avons trouvé abfolument les mêmes principes dans cette efpèce de mine de cuivre, & que nous ne différons que trés-peu fur la proportion de quelques-uns de ces principes. LT ARS Mém. 1786. Ooo 474 MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE RoyaLeE NO (TES Communiquées par M. BERTHOLLET,, fur l’Analyfe du même Sable vert. E Sable vert qui a été apporté par M. Dombey, & qu'on m'a remis pour en faire l'analyfe, a été foumis aux expériences fuivantes. 1.” Cent grains traités par la diftillation à ficcité avec cinq cents grains d'acide vitriolique, ont laiflé un fel qui, diflous dans l'eau diftillée & titré enfuite, a montré toutes les apparences d’une diflolution de vitriol de cuivre ; des lames de fer bien nettes en ont précipité cinquante-fix grains de cuivre. 2. Le réfidu qu'on a trouvé fur le filtre, bien lavé & féché, pefoit treize grains; c’étoit un fable filiceux. 3. Cinq cents grains ont donné , par la diftillation, foixante-trois grains d'eau légèrement acidule : il a fallu trois grains d’alkali fixe aéré pour en faturer l'acide, ui étoit de l’acide marin. I! s’eft fublimé, dans ceite opération, un peu de fel qui seit diffous dans l'eau, & qui a précipité l'argent de ia diffolution, en lune cornée. 4. Cent grains ont donné, à l'appareil pneumato- chimique, de l'air déphlogiiliqué qui contenoit environ une once mefure d'air fixe. ® Deux cents grains ont été diftillés avec cent grains d'acide vitriolique : on a reçu les vapeurs dans l'eau diftillée, qui s’eft trouvée acide après l'opération; on la faturée d’alkali minéral pur, on l’a fait évaporer, enfuite on a fortement defféché le fel qui en eft rélulté ; dans cet état, il pefoit quarante-huit grains. Pour juger de la quan- tité de {el de Glauber qui devoit fe trouver confondu D'ESVOCTENCES 475 avec le fel marin, on a diffous tout le fef qu’on avoit obtenu , dans l'eau diftillée, & on en a précipité l'acide vitriolique par une diflolution de terre pefante : le préci- pité de fpath pefant, obtenu par ce moyen, & féché, peloit vingt-cinq grains. 6. Après avoir précipité par l'alkali pruflien, une diflolution de cent grains de ce fable dans l'acide nitreux, on a mêlé à la liqueur filtrée un peu d’alkali volatil efler- vefcent, & 11 liqueur ne s’eft point troublée. 7. Le réfidu de cette diflolution par l'acide nitreux, s'eft trouvé du même poids que celui de Ia diflolutiou d'une égale quantité par l’acide marin. I réfulte de la première expérience, que cent parties de ce fable contiennent cinquante-fix parties de cuivre. De la feconde , que cent parties contiennent treize parties de fable filiceux. De la troifième, qu'il fe trouve à peu-près douze parties d’eau dans la même quantité de ce minéral. On peut auflr conclure de la même expérience, que ce fable contient de l'acide marin, dont une quantité très- petite pafle dans la diftillation : on a évalué cette quantité qui palle à la diflillation, à trois grains fur foixante-trois d'eau. La quatrième expérience prouve que cent grains de cette mine contiennent à peu-près un grain d'air fixe ; quant à l'air vital qu’on en a retiré, il a été ehaflé du cuivre qui sy trouve en chaux, par laétion de l'acide marin, & par l'intermède de la chaleur. Par la cinquième expérience, on a déterminé Ia quan- tité d'acide marin qui minéralife le cuivre dans cette mine , & dont les expériences précédentes avoient fimple- ment prouvé l'exiflence ; l'on a eu quarante-huit grains de fel defléché, après: avoir faturé d’alkali minéral la liqueur acide qu'on avoit obtenue; ce fel diffous a donné, avec - la diffolution de terre pefante, vingt-cinq grains de fpath pefant : or, vingt-cinq grains de fpath pefant tiennent O0 ij _ 476 Mémoires DE L’ACADÉMIE RoyaLre trois grains & demi d'acide vitriolique, auxquels il faHoit, pour fe faturer, deux grains & demi d’alkali minéral pur; de forte qu'il fe trouvoit fix grains de fel de Glauber dans les quarante-huit grains de fel qu'on avoit obtenus, & les quarante-deux grains qui reftent étoient du fel marin. Or, quarante-deux grains de ce dernier fel contiennent à peu-près vingt-deux grains d'acide marin : l’expérience ayant été faite fur deux cents grains de mine, il s'enfuit. que cent parties tiennent à peu-près onze parties d’acide marin. La fixième expérience prouve que ce fable ne contient ni terre calcaire ni magnéfie , car ces terres n'auroient pas été précipitées de leur diflolution dans l'acide nitreux, par V'alkali pruflien, mais l’alkali volatil effervefcent auroit troublé Ja liqueur, pour peu qu'il s’en fût trouvé dans la diflolution. H fuit de la dernière expérience, que le cuivre de cette mine ne contient point d'argent. Voici le réfumé de l’analyfe, en négligeant les fractions: cent livres de fable cuivreux contiennent Cuüiviet-. ne ARENA 6 litres AGE TOATIITe er atete Ne AU Fete a Lotions ele DIN Te AIX G ete le aûare aie ne Me Tate .. I. ÿ à peu-Piés Haupei ahcle susdole Laval Ve ete le lee eat DUT Sahliliceux ET RSC ect ÉNÉTOUT LE MER MINT OEM RENE Les fept livres qui manquent doivent être attribuées à l'air vital qui réduit le cuivre en chaux; car cent livres de chaux de cuivre contiennent environ quatre-vingt fix ou quatre-vingt-huit livres de cuivre; le refte du poids eft dû à l'air vital, & probablement à un peu d’eau. Cette mine contient encore de la chaux de fer, car le réfidu des diflolutions par l'acide vitriolique ou par l'acide nitreux, a un petit coup-d'œil jaurätre, qu’on peut lui ; D'E SuSOTMEN € Es. 477 enlever par l'acide marin qui fe colore alors, & donne du bieu de Prufle avec Falkali pruffien ; mais la quantité en eft fi petite, que je n'ai pu l'évaluer. \ Lorfqu'on projette ce fable fur le feu, il donne une belle flamme bleue & verte: cet effet eft dû à l'acide marin qu'il contient, car J'ai donné à la limaïlle de cuivre & à toutes fes chaux, la même propriété, en les humecant d'acide marin, & les faifant fécher enfuite. H ÿ a apparence que ce phénomène dépend de ce que la diflolution de cuivre fe fublime avant d’être décompofée entièrement, & que les rayons de lumière font modifiés, en paffant à travers, de [1 même manière qu'ils le font en pañlant à travers une diflolution de cuivre, Lû le 19 Août 1786. 478 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE e SURUNE CRISTALLISATION DIE NP L OM :B, Trouvée dans les débris d'un fourneau à manche, de Lefjard près les Sables d'Olonne en Poitou. Par M. DUHAMEL. E minéral de plomb riche en argent, qu'on a exploité dans la mine de ce lieu , eft difféminé dans une gangue quartzeufe. Pour traiter ce minéral , on le bocarde, on le pañfe au lavoir, d'où il fort en pouñlière; puis on le fond au fourneau à manche. M. Chapel, ingénieur des mines, qui a dirigé les travaux d'Olonne pendant plus d’un an, m'a remis, pour le Cabinet de l’école des mines, les criflallifations de plomb fulfuré dont je parle : l'un des deux morceaux offre à fa furface des criftaux de plomb carrés, des efpèces de carcaffes de cubes, dont les lignes font femblables à celles des bâtons à la grecque; l'autre morceau préfente des cubes de plomb épars fur une matière vitrinée, poreufe, grifätre, formée par de la chaux de plomb & du quartz; l’enduit jaunâtre qui eft à la furface; eft de la chaux de plomb. Les criftaux carrés que je viens de décrire, font du plomb mêlé d’un peu de foufre, qui fe fond aifément au chalumeau & y devient duétile, après avoir exhalé un peu d'acide fulfu- reux. Ces mafles friables renferment aufli du plomb dudile. Jufqu'à préfent, les chimiftes n’ont préfenté que le bif- muth criftallifé dans les deux états que je viens d’expofer. ASE US DES SCIENCES. 479 RAP PORT CONCERNANT LES CIDRES DE NORMANDIE Par M. CADET, LAVOISIER, BEAUMÉ, BERTHOLLET & D'ARCET. M LE COMTE DE VERGENNES, fecrétaire d'État , Î e ayant Île département de Îa Normandie, a communiqué à l’Académie une lettre écrite au Roi par le parlement de Rouen, Îe 12 du mois d'Aoùût dernier, dans laquelle , après avoir expolé Îes abus qui fe font introduits dans la fabrication & Île commerce des cidres, & les moyens qu'il a cru devoir mettre en ufage pour ÿ remédier, il demande « qu'il foit nommé des commiflaires de l'Académie des Sciences, du Collége de Médecine & de Pharmacie de Paris, aux fins de procéder à des expé- riences de tout genre fur la fabrication des cidres & poirés, leur fermentation, leur clarification & leur confervation ; enfemble fur les moyens de connoître les corps étrangers qui auroient pu être ajoutés à ces boiflons ; de déterminer ceux qui pourroient être nuifibles ou avantageux, tant pour la fermentation, que pour adoucir f'aigreur des cidres & poirés; & enfin de donner leur avis fur les règlemens qu'ils eftimeroient convenables pour la füreté publique & l’avan- tage du commerce ». Au moment où la lettre du parlement de Rouen a été com- muniquée à l'Académie, elle s'eft empreflée d’en remplir le vœu, en formant une commiflion principalement com- polée de membres de la Faculté de Médecine & du Collége de Pharmacie ; & elle a nommé pour la remplir, M." Cadet, Baumé, Berthollet, d'Arcet & moi. Pour procéder avec ordre dans le compte que nous 480 MÉMOIRES DE L’'ACADÉMIE ROrALE devons rendre à l’Académie, du travail que nous avons entrepris par fes ordres, nous diviferons ce rapport en deux parties : nous préfenterons dans la première, un expolé fuccinét de ce qui s’eft paflé en Normandie depuis 1771, relativement à la falfification des cidres ; nous nous propo- ferons enfuite à nous-mêmes, dans la feconde partie, un certain nombre de queflions extraites principalement de Ia lettre du Parlement au Roï : ces queflions formeront la divifion naturelle de la feconde partie de ce rapport. PREMIÈRE PARTIE, Contenant un abrégé hifforige de ce qui s'eff paflé en Normandie depuis 1771 jufqu'en 1785, relativement à la falfification des Cidres. CE n'eft pas d'aujourd'hui que l'indufirie & l'intérêt ont engagé les habitans de la Normandie à employer différens moyens pour adoucir les cidres devenus aigres, pour les clarifier & pour y exciter la fermentation, peu favorifée par la faifon froide dans laquelle on eft obligé de les fabriquer. Parmi les recettes qui fe font répandues, & dont quelques- unes même ont été publiées dans des ouvrages imprimés, le plus grand nombre étoit, finon très-efficace, au moins très - innocent ; quelques-unes au contraire étoient très- dangereufes, nuifibles à la fanté, & pouvoient être regardées comme de véritables poifons. Ce fut en 1771 que l'attention publique fut réveillée fur cet important objet. I paroît qu'à cette époque on faifoit ouvertement ufage, dans quelques cantons de la Normandie, de la cérufe pour clarifier les cidres. Un curé du pays d'Auge, auquel on fit naître des fcrupules fur l'emploi de cette matière, en écrivit à M. Dieres, avocat à Rouen, qui crut ne pouvoir mieux faire que de s’adrefler à l'Académie des Sciences, Arts & Belles-lettres de cette ville, pour la confulter. M.° Pinard, médecin , & Lechandelier, apothi- caire, furent nommés commiflaires ; & fur leur rapport, l'Académie DES SCIENCES. 1 48r l'Académie jugea: que l’ufage intérieur de la cérufe, & en général des préparations de plomb, devoit être abfolument profcrit, comme pernicieux & mortel ; qu'on ne pouvoit attribuer qu'à un défaut de connoiflance l’ufage qui s’en étoit introduit dans de pays d’Auge ; mais que fi, après la publication d’une doi qui feroit défenfe d'employer la cérufe dans les cidres, des particuliers continuoient de fe le per- mettre, ils mériteroient punition. Ce rapport de l’Académie de Rouen fut imprimé en 1772:0on crut fans doute que fa publication fufhroit pour avertir les fabricans de cidres des dangers de la cérufe , & pour les éloigner d’en faire ufage ; cependant des accidens qui arrivèrent aux environs du Pont- Audemer & du pays d'Auge, & qu’on pouvoit attribuer à l'ufage du cidre, déter- minèrent le Parlement à rendre, le 27 Janvier 1775, un arrêt « qui fait défenfe à toutes perfonnes, de quelqu'état, profeflion & condition qu’elles foient, faifant commerce de cidres, vins& autres liqueurs, même à tout propriétaire ufant de ces boiïffons & liqueurs pour leur confommation perfonnelle, de faire ufage de la cérufe, de la litharge, eu de toute autre préparation de plomb pour clarifier ou améliorer les vins, les cidres, la bière, ou autres liqueurs, fous peine de punition corporelle & de cinq cents livres « d'amende, dont moitié applicable au dénonciateur, & « l'autre moitié aux pauvres de Ja paroifle du lieu du délit ». Le Parlement joignit à cet arrêt le détail d’un. procédé pour reconnoitre Ja préfence de la préparation de plomb dans les cidres. Il paroît que ce règlement produifit tout l'effet qu’on avoit lieu d'en attendre, & qu’en fuppofant qu'on eût continué jufqu'alors à employer des préparations de plomb pour adoucir les cidres dans quelques parties de la Nor- mandie , les fabricans, ou mieux inftruits, ou intimidés par la loi, cefsèrent d'en faire ufage; puifque, fur le grand nombre des cidres qui ont été foumis à des épreuves depuis 4775, il ne s'en eft trouvé aucun dans lequel la préfence Mém. 1786, Ppp » »2 483 Mémoirés DÉ L'ACADÉMIE RoyALrE du plomb ait été fufffamment conftatée pour donner iètf à des peines aflliétives. Cet arrêt étoit à peine publié, qu’un chimifte de Roïeng M. de la Folie, prétendit, dans un Mémoire qui fut rendu public par a voie de l’impreflion ;, que l'épreuve du foie de foufre indiquée par le Parlement lui-même, comme um moyen affuré pour reconnoître la préfencé des préparations de plomb dans les cidres , étoit infuffifante ; qu on: pouvoit mafquer cette addition par le moyen de la craie; que cette terre enveloppoit les molécules métalliques au point qué le foie de foufre ne les faïloit plus réparoître : : il en con= cluoit que toute addition de craie étoit dangereule , foit par elle-même & par les effets qu’elle produifoit , foit par la propriété qu'elle avoit d'empêcher de reconnoître la préfence du plomb. H indiqua l’alkali fixe comme un moyen für pour reconnoïtre les additions de terre calcaire dans les cidres. L'opinion d’un citoyen qui avoit fait preuve de zèle em un grand nombre d’occafions, & auquel on ne pouvoit refufer des connoiïffances en Chimie, entraîna celle dw Parlement ; & fans confulter l’Académie de Rouen, dont le premier rapport avoit déterminé arrêt du 27 Fanvier 1775, il fut rendu, le 7 Juïllet de là même année, un nouvel arrêt « qui fit défenfes à toutes perfonnes d'inféreh dans les cidres aucuns ingrédiens où corps étrangers ;! de! quelque nature où qualité qu’ils foient, fous peine d'éètre pourfuivies extraordinairement, & punies de peines pécu- niaires ou corporelles , même de mort, fuivant l'exigence du cas Ce même arrêt ordonne « que Îes Officiers de police de Rouen fe tranfporteront inceflamment dans les caves & celliers des marchands de cidres fur le quai, à l'effet de: faire drefler procès-verbal par des chimiftes, des cidres qui y feront dépolés, :&: de faire jéter dans la rivière ceux qui, après expérience faite, feront trouvés mélangés dé éérps étrangers x je 1 ATOBD ESS JO AIE Ni: QE: 6 | 488 Ce dernier arrêt a été la bafe de toutes les procédures Le par. les Officiers de la police de Rouen, depuis 1775 jufqu’ en 1784 : nous croyons devoir en fupprimer ici le détail, & nous nous contenterons d’expofer à l'Académie la manière dont on opéroit pour confhater les mélanges ; nous les tenons de M. Mefaize lui-même, apothicaire-major de la Santé & de l'Hôtel - Dieu de Rouen, membre de l'Académie de cette ville, & qui, dans l’origine, étoit. feul chargé des épreuves, On remplifoit trois verres de chacun des gidres fur lefquels on avoit à prononcer ; on Verfoit dans les deux premiers de l’alkali fixe en liqueur; on re- muoit l’un & on laifloit l'autre en repos; on verfait dans le troifième verre du foie de foufre volatil : .enfin:, dans Jes derniers temps, on remplifloit un quatrième verre du même cidre, &-on y mettoit un petit barreau de fer bien décapé :;on Jaiffoit ces verres dans un lieu tranquille .& fermé jufqu' au lendemain, & ce n’étoit qu ‘au bout de vingt- quatre heures qu ‘il en étoit dreflé procès-verbal. S'il y avoit un précipité par l’alkali fixe, on en concluoit, confor- mément au Mémoire de M. de (a Folie, qu'il. avoit. été outé de la terre calcaire danse cidre misen expérience : ÿ le précipité par le foie de foufre étoit .noir ou brun, on.en concluoit qu'il avoit été ajouté, foit du plomb; foit une autre fubftance métallique quelconque : enfin, fi le barreau plongé dans le cidre , en fortoit cuivré, on en concluoit que le cidre contenoit du cuivre. Les Officiers de police prononçoient en conformité du procès-verbal des, Experts. De nouveaux accidens arrivés en,1784, ayant encore excité la follicitude & la vigilance du miniftère public, il fut rendu le 26 Mars, par le parlement de Rouen, un troifième arrêt « qui fait défenfes à tous laboureurs &marchands , de vendre aucuns cidres dans la ville de Rouen & autres villes & bourgs du reffort, fans en avoir donné des échantillons aux Officiers de police. des lieux , pour la vérification. être faite defdits cidres. Ordonne aux Officiers de police de fe tranf- Pppi Le « LS a ÿ ÿ 3 L> » » 484 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE porter dans les cavés & celliers des marchands de cidres, & fur le quai, pour y faire dreffer des procès-verbaux d'épreuves des cidres, & y faire jeter à Ja rivière tous ceux qui fe trou- veroient mélangés d’ingrédiens où de corps étrangers ». Ce dernier arrêt, rendu aux approches de la foire, & qui fut exécuté, avec la rigueur que la circonftance fem- bloit exiger, Join de rétablir la confiance du public, comme on s'y attendoït, jeta au contraire l'alarme dans le com- merce des cidres. La portion confidérable de ces boiflons qui fut féqueftrée & fouftraite à la confommation , occa- fionna un vide fenfible ; & les cidres qui avoient été re- connus comme bons, à la foire du mois d'Avril, éprou- vèrent un renchérifflement confidérable. Le Parlement né vit d'autre moyen d’en arrêter les progrès , que d’en fixer le prix, & ce fut l’objet de Varrêt du 30 Avril 1784. Le’ Procureur général, dans le réquifitoire fur lequel eft intervenu cet arrêt, infifte fur ce que « les réfidus calcaires de chaux ou de craie enveloppent & déguifent tellement les ingrédiens métalliques dans le fel cretacé qui réfuite de cé mélange, qu'il n’eft plus facile de découvrir le plomb, n'étant plus aflez à découvert pour fe noircir aux approches du phlogiftique ; & par conféquent d’être vérifié par le foie de foufre; le tout fans parler des maladies qué 1a craie peut occafionner par elle-même ». s ÿ - Plufieurs fentences de condamnation du Siége de a police de Rouen, ünt fuivi cet artêt, notamment celle du s Juillet 1784, qui condamne quarante marchands en trois livres d'amende, pour avoir introduit dans leurs cidres dés corps étrangers ;! # ordonne que, pour cette fois, & fans tirer à conféquence , les cidres reconnus pour altérés feront féqueftrés & convertis en eaux-de-vie ; condamne les marchands aux dépens, montant à la fomme de quatre mille trois cents quarante livres fept fous dix deniers ». Les procès- verbaux d’analyfe font joints à cette fentence. "Une autre fentence dû‘27 Avril 178 5, condamne un marchand dé cidres en trois livrés d'amende envers le Roï, DEZS SCIENCES 485. pour avoir expolé en vente du cidre fourniffant du précipité, & contenant un fel à bafe cuivreufe, Sans nous permettre aucune réflexion fur la légiflation adoptée par le Parlement dans fes différens arrêts, nous nous bornerons à faire obferver qu’elle eft fondée fur deux fuppofitions préfentées en 177 1 par M. de la Folie, comme des vérités chimiques inconteftables : la première , que toutes les fois qu’il y a précipitation par un alkali, il en réfulte que le cidre a été altéré par une addition de térre calcaire ; la feconde , que toutes les fois qu'il y a addition de matière calcaire, il n’eft plus poflible de reconnoître Ia préfence du plomb dans les cidres. Nous aurons bientôt occafion de faire voir que l'une & l’autre de ces fuppofitions font faufles; mais avant de rapporter les preuves de ce que nous avançons, il nous refte, pour compléter cet hifto- rique, à dire un mot des réclamations de quelques chimiftes éclairés qui ont eu le courage d'élever leur voix, foit dans les papiers publics de la province, foit dans des ouvrages particuliers. Quoique le Mémoire de M. de la Folie fût refté fans contradicteurs ; quoiqu'il eût été adopté, en quelque façon, par le Parlement, par l’Académie , & qu'il eût entraîné l'opinion générale, cependant M. Defcroifilles fils , alors Élève en Pharmacie, avoit obfervé, dès 1777, dans {a dixième feuille hebdomadaire des Affiches de Normandie, que c’étoit à tort que l’on concluoit qu’un cidre avoit été altéré par la craie , parce qu'il donnoït un précipité par l'alkali; que ce précipité pouvoit n'être dû qu’à la décom- pofition de la félénite dont les eaux qu'on emploie pour couper le cidre en le fabriquant, font rarement exemptes. 1 avoit eu le bon efprit d’ajouter que toutes les indications de ce genre ne pouvoient conftituer que des probabilités, & qu'il n'en pouvoit réfulter des preuves, ni légales, ni phyfiques. L’on va voir bientôt combien l'événement & expérience ont juflifié ces affertions. H eft aflez étonnant que M. Defcroïfilles, après avoir 486 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE } annoncé, d'une manière auffi formelle, que la précipitation qui s’opéroit dans les cidres par l'addition de J'alkali fixe, pouvoit tenir à la nature de l'eau ajoutée dans la fabrication, ait lui-même abandonné fa propre opinion quelques années après : on voit en effet, par une lettre qu'il a fait inférer dans les Affiches de Normandie, n° 31, fupplément, année 1780, qu'il étoit perfuadé, à cette époque, qu'aucun cidre ng pouvoit donner de précipité qu'autant qu'on y avoit ajouté de la craie, & qu'il avoit propofé lui-même de conffquer au profit des hôpitaux, les cidres qui donneroient des précipités, afin qu'ils fuflent diftillés pour en tirer de l'eau-de-yie. La première lettre de M. Defcroifilles fut fuivie de diffé- rens écrits polémiques, dont M. le Premier Préfident du Parlement eut la fageffe de favorifer la publication, quoique la légiflation adoptée par le Parlement y füt indirectement attaquée. Quelques-uns même de ces écrits blefsèrent da délicateffle du Lieutenant général de Police de Rouen: M. Defcroifilles fut décrété & condamné -par fentence de ce Tribunal, en trois livres d'amende envers le Roi, avec défenfe de récidiver, fous plus grande peine : il auroit ainfi gémi fous le poids d’une condamnation flétriflante, & auroit été la victime de fon zèle, fi le Parlement, qui n’a ceflé de donner des preuves d’impartialité dans cette affaire, ne l'eût pris en quelque façon fous fa fauve-garde. Sur l'appel interjeté par M. Defcroifilles, de la fentence du Lieutenant général de Police, M. de Grecourt, avocat général, obferva « qu'il s’en falloit beaucoup que la conduite du fieur Defcroifilles, & la manière dont il s’eft exprimé dans la feuille qui lui a attiré une condamnation flétriffante lui aient paru répréhenfibles; que l’une & l’autre, au con- traire, lui ont paru dignes de louanges; qu'elles font de fruit de fon amour pour le bien public & des travaux utiles dont l'exercice lui eft confié; qu'elles doivent lui attirer la reconnoiflance des gens de l'art & la confiance de la province; qu’il a donné fon opinion en homme fage & inftruit, & qu'il en réfulte pour l'utilité de Ja matière DES ScrEenNcEs. 487 qu'il! à favamment traitée, des lumières précieufes, qui doivent fervir dans la fuite ,; aéclairer les Magiftrats fur 1a conduite qu'ils doivent tenir dans des circonftances qui Peuvent fe préfenter ; que la feuille en queftion en forme de lettre, n’eit point parvenue dans les mains du public par une voie clandeftine : qu’il l’a fignée, fait inférer dans un journal approuvé par le Parlement, & qui a fubila cenfure ; qu’en tout il n’a mérité, fous aucun point de vue, les qua- Hfications fous lefquelles il a été préfenté & condamné ». D'après ces confidérations, & fur les conclufions de M. YAvocat général, eff intervenu un arrét du Parlement, qui décharge M. Defcroifilles des condamnations contre {ui prononcées, & l'autorife à faire imprimer , publier & afficher l'arrêt. Au nombre des avantages qui ont réfulté des difcuflions . élevées entre les chimiftes de Rouen, & de la publicité qui leur a été donnée, on doit compter celui d’avoir engagé le Parlement à ordonner, par fon arrêt du 30 avril 1784, que les procès-verbaux d'épreuves qui jufqu’alors avoient été confiés à un feul chimifte , fuflent dreflés à l'avenir Par trois médecins & trois chimiftes, M. Hardy, médecin de Rouen, & profeffeur royal de chimie, démonftrateur d'hiftoire naturelle , de la Société royale de Médecine de Paris, fut alôrs appelé à la rédaction des procès-verbaux : Mais fes répréfentations fur là manière dont on opéroit, ou plutôt fur les conféquences qu'on tiroit des expériences, ayant point été écoutées, il fe retira, & les procès-verbaux firent alors dreffés par M. Feury, le Pecq & Michel, médecins agrégés au Collége de Médecine de Rouen ; & par M° Lechandelier & Mefaize , apothicaires de 1a Même ville, Cependant les difcuffions qu'avoit élevées d'abord M. Defcroifilles & enfuite M. Hardy, ayant donné de l'in- quiétude aux médecins & aux chimiftes, M. le Pecq de 1a Clôture crut devoir confulter la Société royale de Médecine de Paris, & il adreffa à cette compagnie différentes queftions, » 2 488 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoyALE auxquelles elle répondit par deux Rapports, l'un du 221 Mai 1784, l'autre du 7 Juin 1785 ; ils ont été tous deux rendus publics par la voie de l'impreflion, en Juillet 178 5. Ces deux Rapports auroient complétenrent décidé les queftions qui divifoient les chimiftes de Rouen, fi la Société eût déterminé d’une manière précife, d'après des expériences, 1. fi la précipitation par l’alkali fixe prouvoit, d'une ma- nière affez concluante, qu’on eût ajouté à deffein de la terre calcaire dans les cidres; 2.° fi la préfence de la terre cal- çaire pouvoit réellement mafquer l'addition du plomb, comme l'avoit annoncé M. de la Folie, au point qu'on ne püût reconnoître l’exiftence de ce métal par les réactifs, & notamment par le foie de foufre volatil. Mais la Société royale n’ayant pas été à portée de fabriquer des cidres par elle-même, a laiflé de l'incertitude fur la folution de ces deux queftions. Quant à l'objet de falubrité, elle a prononcé d'une manière pofitive, dans fon fecond Rapport; « que l'addition des cendres, de la craie ou de l'alkali fixe, faite dans la proportion néceffaire pour adoucir l’aigreur des cidres, ne paroiïfloit pas fufceptible de nuire à la fanté; que cette fophiltication eft celle qui pourroit être admife avec le moins de crainte; elle a même ajouté, que l’efpèce d’a- douciffement procuré aux cidres par les fubftances abfor- » bantes, étoit peut-être moins nuifible à la fanté que la faveur » acide & piquante que contractent ces liqueurs quand elles font prètes à s’altérer ». | De fon côté, M. Hardy Iût, les 20, 27 Avril & 4 Mai 178 5, à l’académie de Rouen, une fuite d'expériences très- intéreflantes fur les cidres , les poirés & les bières; fur les ffifications dont ces boiflons font fufceptibles, & fur les moyens de les découvrir. Ce Mémoire qui contient une mul- titude d'expériences bien faites en général, fauf quelques légères inexactitudes échappées à la rapidité de a rédaction, embrafle la queftion dans toute fon étendue; il y jette le plus grand jour , & nous devons à M, Hardy la juftice de dire que ! nos Des SciENCEs. 489 A F4; . , nos expériences nous ont prefque toujours conduits aux mêmes conféquences qu'il en a tirées. Tel étoit l’état de 1a queftion, aa moment où l’Académie des Sciences de Paris a été confultée : il nous refte à lui rendre compte de nos expériences & de notre avis. DEUXIÈME PARTIE, Conrenant les Expériences & l'avis des Commiffaires de l'Académie. Come il étoit principalement queftion de prononcer fur l'effet de différens réactifs fur des cidres altérés ou prétendus tels ; comme les Chimiftes de Rouen étoient divifés fur Ia queftion de favoir fi du cidre pur peut , ou non, donner un précipité terreux par l’alkali, la première chofe à faire étoit de nous procurer du cidre parfaitement pur; autrement nous nous ferions expofés au rifque d’at- tribuer à des fubftances étrangères ce qui pouvoit être inhérent à la nature même du cidre, ou à quelques cir- conftances relatives à fa fabrication. Nous avons cru, fur un objet aufir important , devoir ne nous en rapporter qu'à nous-mêmes , & nous nous fommes déterminés à fabriquer des éidres à Paris, avec des pommes que le Miniftre à bien voulu nous faire adrefler de Normandie, & en fuivant les procédés les plus généralement ufités dans cette province. Cette manière d’opérer a retardé le compte que nous avions à rendre à l’Académie, de nos opérations, parce qu’il a fallu attendre la faifon des pommes, les faire tranfporter à Paris, y fabriquer le cidre, le. faire fermenter; & ce n'’eft qu'après que tous ces préliminaires ont été remplis, que nous avons pu entamer la fuite des expériences comparatives qu'exigeoit la commiflion dont nous étions chargés. C’eft vers Ja. fin du mois de Décembre 1785, que les Mur. 178 6% Qqq 490 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE pommes à cidre que nous avions demandées nous font parvenues; il y en avoit de différentes qualités mêlées enfemble , & la quantité étoit d'environ douze cents livres pefant. L'atelier de fabrication fut établi chez M. Baumé , au château des Ternes; il voulut bien y faire monter une prefle, y faire conftruire nne auge de bois d’orme & une de pierre calcaire fort dure, & de l'efpèce connue fous 1e nom de pierre de liais, pour piler les pommes. Munis de ces uftenfiles & d’un nombre de barils fuffifans , nous avons procédé, pendant Île cours du mois de Janvier, àla fabrication des cidres ci-après. CT D'RNE, NS Ars Sans addition d'eau , non cuvé. LE 24 Décembre , on a pilé dans une auge de bois & avec des pilons de bois, cent quarante livres de pommes; on les a mifes fur le champ à la prefle, & on a retiré environ cinquante-deux pintes de jus d’une couleur brune foncée & d’une faveur douce & fucrée. Le marc bien égoutté s’eft trouvé pefer, le lendemain, trente-une livres ; ce cidre a été defcendu dans une cave, & on l'a laiffé fermenter jufqu'à la fin de Mars: il étoit encore à cette époque, dans un état de fermentation ; il n’étoit pas très-agréable au goût, il rou- gifloit le papier bleu & étoit fenfiblement acide. CP PDIRELNI 25 Fait avec addition d'eau de rivière , à non cuvé. ON a pilé, ie 26 Janvier 1786, dans lauge de boïs & avec des pilons de bois, quatre-vingt - treize livres de pommes; on y a mêlé quarante - fept livres d’eau de Îa Seine , on a zais fur le champ à la prefle fans faire cuver, on a porté à la cave les cinquante pintes de liqueur qu'on 4 obtenues. À la fin de Mars, ce cidre fermentoit encore DES SCi1ENCESs. 49€ dans le tonneau, il rougifloit le papier bleu , il étoit légè- rement acide; mais il avoit un goût vineux, agréable, & étoit plus clair & de meilleure qualité que le cidre n° 1. CRD EE eu Fair fans addiion d'eau, à cuvé. ON 2 pilé, le 26 Janvier 1786, dans une auge de bois & avec des pilons de bois, cent quarante livres de pommes; on a mis le tout à cuver dans un tonneau jufqu'au 20 Février fuivant ; la liqueur coMmençoit alors à fermenter, elle avoit l'odeur vineufe. On a tiré le jus par la prefle, on a obtenu cinquante & quelques pintes de fiqueur qu'on a defcendues à la cave. Le 3° Mars, le cidre étoit encore dans un état de fer- mentation, il rougifloit le papier bleu & avoit un goût légèrement acide; il avoit plus de corps que le cidre ».” 2, mais il n'étoit pas auflr agréable. CIDRE,N° 4 Fair avec de l'eau de puirs , non cuvé. ON 2 pilé, le 27 Janvier, dans l’auge de bois & avec des pilons de bois, quatre-vingt-treize livres de pommes ; en y a ajouté quarante-fept livres d’eau de puits du chä- teau des Ternes /a). On a mis fur le champ à Ia prefle, & on a defcendu Île produit à la cave. A la fm de Mars, ce cidre fermentoit encore, il rougifloit le papier bleu , mais moins que les précédens; il étoit fort léger, peu coloré, & reflembloit à une efpèce de piquette fort agréable. CIDRE, N° 5, Fait avec de l'eau de puirs, à‘ cuvé. LE 27 Janvier, on a pilé dans une auge de bois & avec (a) L’eau de ce puits contient environ quarante-quatre grains de félénite par pinte, conformément à l’analyfe jointe à ce Mémoire. Qqqi 492 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE des pilons de bois, quatre-vingt-treize livres de pommes ; on y a mêlé quarante-fept livres d'eau de puits, & on à laiflé cuver jufqu'au 2 Février. La liqueur, à cette époque, avoit déjà pris un commencement de fermentation, elle avoit l'odeur vineufe; on a mis la matière à la prefle, mais ce n'eft qu'avec peine que la liqueur a coulé ; on en a cependant obtenu environ cinquante pintes. A ‘la fm de Mars, ce cidre fermentoit encore , il rougifloit le papier bleu, il différoit peu du précédent, mais il étoit moins agréable. CDD RE NN, Fair fans eau, non cuvé, à avec des pommes pilées dans une auge de pierre. ON a bien nettoyé & lavé une auge de pierre’ on ÿ a pilé, le 27 Janvier 17856, avec des pilons de bois, cent qua- rante livres de pommes; on les a pañlées fur le champ à a prefle, & on a mis à {a cave les cinquante & quelques pintes qui en font provenues. Le 30 Mars, ce cidre fermentoit encore, il rougifloit le papier bleu, il avoit une faveur un peu acide, il fe rap- prochoït beaucoup , pour la qualité, de celui #.°2, mais il étoit moins vineux & moins agréable. Ces différens cidres, dans lefquels nous étions parfaite- ment furs qu'il n'étoit entré autre chofe que des pommes & de l'eau, nous ont fourni des termes de comparaifon dans les expériences dont nous allons rendre compte; & nous nous fommes trouvés alors en état de répondre avec certitude & d’après des faits bien conftatés , à la plus grande patie des queftions qu'on pouvoit faire relativement à l’objet fur lequel l'Académie étoit confultée. Nous aHons indiquer ces queftions, & y joindre nos réponfes, à peu-près dans l’ordre qui nous eff tracé par la Iettre du Parlement au Roi. DE SOUCI DE NC EE si 493: PREMIÈRE QUESTION. La propriété qu'ont quelques Cidres, de donner, par l'alkali … fixe, un précipité verreux , eff-elle une preuve qu'on y ait . ajouté de la craie, de la chaux , de la cendre où quel- - qu'autre terre abforbante ! RINÉTPAO NN IOQE Pour mettre l'Académie en état de prononcer fur cette queflion, nous avons rempli fix verres de chacun des fix cidres que nous avions fabriquésnous-mêmes; & nous avons verfé fur chacun de l’alkali fixe non-cauftique , en liqueur : il n’y a eu aucun précipité dans les cidres fabriqués dans Yauge de bois, fans eau ou avec de l’eau de rivière, & 1a liqueur a été plutôt éclaircie que troublée; if y a eu au contraire un léger précipité dans le cidre fabriqué avec des pommes pilées dans une auge de pierre : le précipité a été beaucoup plus confidérable, & ïl a été très-abondant dans les deux cidres où il étoit entré de l’eau de puits. On voit donc que l'acide des pommes nouvellement découvert par M. Schéele, a la propriété d'agir fur {a terre calcaire des auges mêmes de pierre dans lefquelles on pile le fruit; qu'il fe fait une diflolution de la pierre calcaire, d'où réfulte un fel à bafe terreufe, qui fe diflout dans le cidre; que cette même terre fe précipite & reparoît lorf- qu'on verfe de Falkali fixe fur le cidre. Or, fi cet effet a eu lieu dans nos expériences, malgré le foin & la pro- preté que nous y avons apportés, combien doit-il être plus fenfible dans les campagnes, où les pommes font fouvent pilées dans des auges de pierre calcaire très-fales ; & où elles pañlent fous des meules de même matière. Voilà donc une première caufe qui doit communiquer à un affez grand nombre de cidres, au moins dans les provinces où l'on fait ufage de meules de pierre calcaire, la propriété de donner un précipité terreux par l'alkali fixe : mais la nature des eaux doit fournir une caufe bien plus générale du même > a 494 Mémorïres DE L'ACADÉMIE RoyaLe effet. I ne fe fait prefque point de cidre qu’on n’y ajoute de l'eau pendant la fabrication; la plupart de ces eaux pro- viennent de mares, de puit-, de fontaines, qui fouvent font plus ou moins féléniteufes; or, on fait que les eaux félé- niteufes donnent par l'alkali, un précipité très - abondant : ce n’eft donc pas toujours le cidre qui fournit la terre calcaire , ce peut être l'eau qui a été employée à fa pré- paration. Il feroit à fouhaiter fans doute qu’on n’introduifit dans les cidres que de l’eau très-pure, telle que de l'eau de rivière ou de fources , reconnue comme bonne, de l’eau de pluie confervée dans de bonnes citernes; mais on ne peut pas en faire une loi; les habitans de la campagne n’ont aucuns moyens pour éprouver les eaux, & on ne peut pas leur faire un crime de fe fervir, pour la fabrication de leurs cidres, de l’eau même qu'ils confomment pour leur propre boiïffon. Pour qu'il ne nous reflât, au furplus, aucune inquié- tude fur le réfultat de ces expériences, nous avons cru devoir les répéter avec M. Mefaize lui-même; nous lui avons donné à cet effet à examiner en notre préfence, Îles fix efpèces de cidres que nous avions fabriqués : mais fans lui en dire l’origine, & en les marquant feulement de leur numéro. Il en a mis dans des verres, fuivant fa méthode ordinaire, il y a verfé de l’alkali fixe très-pur, en liqueur, & après avoir donné le temps néceffaire pour que le pré- cipité s’opérat, il a déclaré dans un rapport figné de lui, le 30 Janvier dernier : Que « le cidre ».” 7 ( fait fans addition & non cuvé), ne préfente pas d’auréole fenfible/4] &, point de précipité ; (b) Lorfqu'on verfe fur du cidre [| feétion des deux liqueurs. Ce nuage de l’alkali fixe en diflolution, cette | eft un véritable précipité qui fe dernière liqueur tombe au fond | forme aux points de contact; c’eft comme fpécifiquement plus lourde. |.ce que les chimiftes de Reuen on£ Dans certains cas, il fe forme un | nommé Auréole, nuage léger dans le plan d’inter- \ DES SCIENCES. 495 Que le cidre #.” 2 (fait avec addition d’eau de rivière & non cuvé },eft encore plus clair que celui ».° r, & ne préfente aucune apparence d’auréole ; Que le cidre #.° > (celui fait fans addition d’eau, & cuvé), ne préfente également aucune apparence d’auréole ; Que le cidre n° 4 (celui fait avec addition d’eau de « puits, non cuvé ), préfente une auréole bien marquée dans le verre qui n'a point été remué, & qu'il y a un préci- pité dans le verre qui a été remué; Que le cidre ».° $ (celui fait avec de l’eau de puits, & cuvé ), préfente également une auréole dans le verre dans lequel F'alkali n’a point été remué, & un précipité dans celui qui a été remué; Que le cidre ».” € (celui fait fans eau, non cuvé, mais avec des pommes pilées dans une auge de pierre) ne préfente qu'une auréole & un précipité très-léger. Les Commiflaires de l’Académie des Sciences ayant “demandé à M. Mefaize, fi les cidres dans lefquels ïl avoit reconnu une auréole & un précipité, auroient été dans le cas d’être condamnés, d’après les principes adoptés à Rouen, par la juridiction de Ia Police & par les Experts ; il a répondu, que lorfque Îe précipité n’occupoit au fond du verre qu'un efpace d’une ligne, on le regardoïit comme nul, mais que dans les expériences qu’il venoit de faire en préfence des Commiflaires de l’Académie, les cidres n° 4 & $, auroient été dans le cas de la condamnation, &c. &c. Signé MEsAIZE , CADET , LAVOISIER , BAUMÉ, BERTHOLLET :& D'ARCET. » Des Chimiftes de Rouen avoient prétendu que le corps muqueux diflous dans l’eau, étoit fufceptible d’être préci- pité par l’alkali fixe; que la gomme arabique elle - même avoit cette propriété, & qu’en conféquence le cidre doux, avant que fa fermentation fût complète , devoit donner naturellement, & fans qu’il eût reçu aucune addition de corps étrangers, un précipité par l’alkali fixe : cette circonf- tance auroit été précieufe dans fes ufages de la fociété, parce 496 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROTALE qu’elle auroit fourni un moyen fimple de reconnoître fi urt cidre ancien avoit été recoupé & mélangé avec du nouveau: Pour favoir à quoi nous en tenir à cet égard, nous avons fait piler des pommes dans une auge de bois & avec des pilons de bois; les ayant paflées à la prefle, nous avons rejeté les premières portions qui étoient troubles, & nous n'avons employé que celles obtenues les dernières ; & qui s’étoient éclaircies en fe filtrant à travers le marc : ayant enfuite foumis ce jus de pommes à l'épreuve de lalkali fixe, celui non filtré, ou filtré à travers le marc; n’a donné aucune apparence de précipité, ni fur le champ, ni pendant l’efpace de quatre jours. Il n’en a pas été de même de celui filtré au travers du papier -jofeph ; ce dernier a donné fur le champ , par l'alkali fixe, un précipité fenfible, d’un rouge briqueté; ce qui prouve que le filtre de papier fournit de la terre calcaire à l'acide des pommes, & forme avec lui un fel à bafe terreufe. M. Hardy avoit déjà fait la même obfervation dans 1e Mémoire que nous avons cité. Une diflolution de gomme arabique bien pure, ne nous a donné, par l'alkali fixe, aucun précipité. L’alkali fixe ne fournit donc point un moyen de recon- noître les mélanges de cidre nouveau avec l’ancien, comme quelques Chimiftes l’avoient prétendu; le précipité ‘qu'ils ont obtenu provenoit du filtre, ou en général, de quelques portions de terre étrangère introduite accidentellement dans le jus de pommes ou cidre doux fur lequel ils ont sp opéré. SECONDE QuESsT I ON. L'ADDITION des fubffances terreufes à calcaires, telles que la chaux, la craie © les cendres, mafquent-elles la préfence du plomb, au point de rendre cette fubflance métallique mécon- noiffable par les différens réathifs, tels que le foie de foufre, l'acide vitriolique, l'acide marin, &c! à RÉPONSE, Pour répondre à cette queftion, nous avons pris du cidre DES LS ACYRIE NEC, EL: 497 cidre, n.” 2, qui avoitété fait avec des pommes & de l'eau de Seine. On a vu que ce. cidre ne donnoit point de précipité par l’alkali : nous y avons mêlé une quantité con- fidérable d'une diffolution de terre calcaire par le vinaigre, puis dans un verre de ce mélange, nous avons ajouté une goutte de diffolution de plomb par le vinaigre ; enfin nous avons verfé fur le tout quelques gouttes de foie de foufre volatil: il s’eft fait fur le champ un précipité brun, dont la couleur étoit à peu-près aufli foncée que s’il n’eût point été ajouté de terre calcaire dans le cidre. . Pour ne rien laifler à defirer fur ce réfultat, nous avons mis dans une autre portion du même cidrer.” 2, de Ja craie en poudre, autant qu'il a pu en difloudre; nous avons filtré ; puis à cinq ou fix parties de ce mélange, nous en avons ajouté une d’uncidre que nous avions lithargifé. Ayant verfé quelques gouttes de foie de foufre volatil, il s'eft fait fur le champ un précipité d’un brun noirâtre. L’addition de Ia terre - calcaire ne mafque donc point les différentes préparations de plomb introduites dans les cidres, comme f'avoit annoncé M. de la Folie; les inquiétudes qu’il avoit infpirées à cet égard, ne portent donc fur aucun fondement , & l'épreuve du foie de foufre, & fur-tout du foie de foufre volatil, fournit un moyen également concluant pour reconnoître la préfence du plomb dans les cidres, foit qu’on y ait ajouté ou non de la terre calcaire. PRO LSTREMMME QU ES Tr lo /N. LES expériences faites par les réadifs, tels que le foie de Joufre fixe ou volail, l'acide marin, &"c. fout-elles fuffifantes pour qu'on puifle affirmer d'une manière poitive qu'il exifle du plomb dans une boiffjon ! RÉPONSE Toutes les fois qu'en verfant fur un cidre ou fur une autre liqueur fermentée quelconque, quelques gouttes de foie de foufre volatil, il fe forme un précipité noir où même Mém. 1786. Rrr 498 MÈmoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALE d'un brun foncé, il en réfulte une très-grande. probabilité & prefque une certitude, que cette liqueur contient ‘une préparation de plomb ou d’une autre fubftance métallique : cependant, comme il fe mêle fouvent dans les expériences chimiques faites par les réaétifs , des circonftances délicates & des eflets inattendus ; comme il n'eft pas démontré que quelques autres fubftances non mal-faifantes & qui pourroient fe rencontrer naturellement dans les cidres, ne puiflent pas produire le même effet , la prudence exige que, quand il eft queftion de prononcer des peines afictives, on ait recours à des expériences plus décifives. Nous penfons comme la Société royale de Médecine, que les feules véritablement concluantes, confiftent à faire évaporer une quantité aflez confidérable de ces cidres , douze pintes , par exemple, & même plus, s’il eft néceffaire ; à faire incinérer l'extrait, à le combiner avec du borax & de l’alkali fixe, & à pouffer au feu dans un creufet d’eflai, jufqu'à ce que le tout foit | entré parfaitement en fufion. II ne fufhit pas, dans ces fortes d'occafions, qu'il fe trouve à la fin de l'opération un enduit de couleur plombée dans l’intérieur du creufet, comme l'a obtenu M. de la Folie : cet enduit plombé ne prouve-rien; il faut que le plomb fe retrouve en nature & fous forme métallique & malléable, & recommencer l’opération jufqu'à ce qu'on y foit parvenu ; autrement, c'eft-à-dire, fi on ne peut obtenir le plomb en culot, toutes les autres indications doivent être regardées comme infufffantes & fufpectes. QUATRIÈME QUESTION. QuELLES conféquences peut-on tirer de l'expérience du Barreau de fer, faite, dans les derniers temps, par les Chimifles de Rouen ! RÉPONSE. Les médecins & Iles chimiftes de Rouen ayant foupçonné, comme nous l'avons déjà expofé plus haut, que quelques_* uns des cidres foumis à leur examen contenoient du cuivre, De ELSMESNG DE NC? ES, 499 ils fe font fervis pour le reconnoître, du moyen fuivant. . Is mettoient dans le cidre ou dans la liqueur dans laquelle ils foupçonnoient du cuivre, un petit barreau de fer bien décapé ; ils ’y laifloient vingt-quatre heures fans remuer la liqueur: l'acide qui tenoit le cuivre en diflolution, quitte dans cette expérience ce métal pour s'unir au fer , pour lequel il a plus d’affinité; en même-temps le cuivre fe dépofe à la furface du fer, & lui donne toute l'apparence d’un barreau de cuivre. : / Ce moyen, qui eft indiqué par la Table de Geoffroy, eft employé depuis long-temps dans les travaux des mines pour obtenir le cuivre des eaux vitrioliques ; mais on ne favoit pas , & nous ignorions nous-mêmes à quel point ce procédé étoit fenfible. Nous avons eflayé d'introduire dans des cidres purs, des quantités de cuivre extrémement petites, un cent vingt-huitième de grain, par exemple, fur une pinte, quantité qui auroit échappé à tout autre genre d'expériences ; la partie du barreau a été complétement recouverte d’un enduit de cuivre rouge très-brillant. IL eft avantageux fans doute d’avoir un moyen für de reconnoître la préfence des plus petites quantités de cuivre dans les liqueurs deftinées à fervir de boïflon ; mais on ne peut pas fuppofer qu’on l'y introduife à deffein , fous quelque forme que ce foit. Les préparations de cuivre n’ont pas, comme celles du plomb, la propriété d’adoucir les cidres, elles leur communiquent au contraire un goût défagréable, & qui feroit même infupportable fi la quantité de cuivre étoit un peu confidérable : le cuivre ne peut donc s’y trouver qu’accidentellement. Une caufe bien fimple peut en faire rencontrer quelquefois dans les cidres ; on les fabrique prefque toujours dans une faifon très-froide, & où la fer- mentation a de [a peine à s'établir. Les gens de a campagne n'ont d’autres moyens pour réchauffer le cidre trop froid qui ne peut fermenter, que de faire chauffer une certaine quantité de jus de pommes, pour le verfer enfuite dans celui Rrr ij 500 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE qui doit fermenter. C’eft prefque toujours dans des chau- dières de cuivre que fe fait cette opération; quelquefois on ne les a pas bien nettoyées avant de s’en fervir, ou bien on y a laiflé féjourner trop long-temps la liqueur : l'acide des pommes attaque le cuivre, & il peut s’en difloudre affez pour qu'on puifle le reconnoître par le moyen que nous venons d'indiquer, & même pour que ces cidres incom- modent par un ufage habituel. Quoi qu'il en foit, c'eft toujours par un effet de la négligence des fabricans qu'il fe trouve du cuivre dans Îles cidres, & cette négligence peut avoir des fuites funeftes : nous penfons donc que ceux dans lefquels fa préfence eft conftatée, doivent être fouftraits à la confommation & convertis en eau-de-vie ; mais ceux qui les ont fabriqués ne nous paroiflent dans le cas d’être condamnés à des peines, qu'autant qu'on acquerroit Ja preuve qu'ils auroient eu intention de nuire, intention qui ne doit pas fe préfumer, & qui d'ailleurs, fi elle étoit prouvée, rentreroit dans la clafle des crimes prévus par les loix. C'1 N'Q:u'r È ME Q UE s T-1 On QuEzs font les mélanges véritablement condamnables & qui doivent exciter la févérité des loix! Peut-on tolerer dans les cidres l'addition des fubflances abforbantes, telles que les cendres, l'alkali, la craie, la chaux © les terres calcaires en général? | RÉPONSE. La quantité de cendres, de craie, de matières alkalines & abforbantes, qu’on peut introduire dans les cidres pour en détruire l'acidité, eft limitée par la nature même de la chofe, & ne peut étre confidérable. Si Ja quantité ajoutée étoit feulement fufhfante pour neutralifer entièrement l'a- cide, les cidres ne feroient plus potables. Nous penfons en conféquence abfolument comme la Société royale de Médecine, que cette addition ne peut pas être nuifible à la fanté, & qu’on peut la tolérer fans crainte & fans inquiétude, DI'EMS AMIE UE; : IN CL .54 so1 Nous fommes également perfuadés que les cidres adoucis par l'addition des fubftances alkalines & terreufes, font moins nuifibles à la fanté qu'ils ne l'auroient été fi on les eût laiflés dans leur état d’acidité, & fi l’on eût aban- donné la fermentation acide à fon cours naturel. Maïs comme les cidres ainfi rétablis ne font pas de garde comme il eft important que les acheteurs foient prémunis contre ce genre d’altération, nous confeillons de répandre dans les campagnes une inftruétion courte & très-fimple fur la manière d’eflayer les cidres & de reconnoître les additions de corps étrangers qui pourroient y avoir été faites. A l'égard des additions de litharge, de cérufe, de blanc de plomb, comme toutes {es préparations de ce métal font de véritables poifons, nous penfons que les loix doivent en profcrire l’ufage fous des peines févères: ces loix ne fauroient avoir trop de publicité, elles doivent être Iües aux prônes des paroïfies, & y être relües, chaque année, à l’époque où commence {a fabrication des cidres ; elles doivent être accompagnées de l'inftruétion relative à l'eflai des cidres, inftruction qu'on ne fauroit de même trop répandre & trop mettre à la portée de tout le monde. STXFE ME Q'U ES Tr "1 6 N° PEuT-0N tolérer les mélanges de cidres nouveaux avec les vieux , pour les rajeunir ; Les introduttions de fucre ou de mélafle dans les cidres, pour y ranimer la fermentation ! Y a-1-il quelque danger de fouffrir qu'on y ajoute de l'eau-de- vie de vin ou de cidre, pour leur donner plus de corps, ou pour en prévenir le dépériffement ! FER ON USE: LEs mélanges de cidres, les uns avec les autres, ont en général peu d’inconvéniens, & fouvent ils ont de l'avantage; on ne peut donc fe difpenfer de les tolérer. D'ailleurs, c’eft un principe de ne défendre que ce qu'on peut empêcher : or la Police la plus furveillante ne peut 502 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE s'oppofer à ce qu'un particulier mêle enfemble deux cidres qu'il a dans fon domicile, & la chimie ne fournit jufqu’à préfent aucun moyen certain pour reconnoître ces fortes de mélanges qui, au furplus, comme on vient de e remarquer, mont rien de mal-faifant. Quant aux additions de fucre , de mélaffe, de jus de pommes épaiflr, elles ne peuvent que contribuer à la qua- lité du cidre, fur-tout lorfqu'elles font faites dans le temps de la fabrication ; Îeur ufage d’ailleurs à été confeillé par des chimiftes diftingués, pour les vins , notamment M.° Macquer & Baumé, & nous penfons que loin de les défendre, on doit plutôt en confeiller l’'ufage. On en peut dire autant de l'eau-de-vie, malgré le préjugé contraire prefqu'univerfellement répandu ; l'addition de cette liqueur dans les cidres, faite en quantité modérée, ne peut être dangereufe dans aucun cas, & elle a l'avantage de donner aux cidres du corps, de Ja qualité, & de les rendre plus durables. H eft des provinces entières où le mélange de l’eau-de- vie avec le vin eft univerfellement pratiqué; ces deux liqueurs s’incorporent enfemble avec le temps, au point de rendre la préfence de l’eau-de-vie abfolument impof- fible à reconnoiître. D ENPUT 1 EM FASO MUAE SITE GR QuEezs font les moyens que le Gouvernement pourroit mettre en ufage pour perfectionner la fabrication des cidres en Normandie, pour bannir les craintes du Public, les inquie- tudes des Tribunaux, à faire renaïtre la confiance dans le Conimerce ! RÉPONSE. LE feul moyen que le Gouvernement puifle employer pour perfectionner la fabrication des cidres, eft de procurer plus de Iumières dans les campagnes, de faire rédiger une infruction bien faite & à la portée du peuple, fur la meilleure manière de fabriquer le cidre, & de la répandre dans toutes DES, SICTEN CES. 503 les paroiïfles. Tout règlement, tout moyen coa@if entraf- neroit les plus grands inconvéniens ; premièrement, parce que tous les arts font fufceptibles de progreflions, & que vouloir en fixer les procédés par un règlement, c’eft mettre d'avance un obftacle qui doit s’oppoler à jamais à tout progrès ultérieur ; fecondement , parce que le Gouverne- ment ne doit ordonner qu'autant qu'il a des moyens de faire exécuter, & qu'il n’en exifte aucun qui puifle empêcher les habitans de [a campagne de mêler de d’eau avec leur cidre lorfqu’ils le fabriquent, de le faire cuver plus où moins, & de fuivre tel procédé qu'ils jugent à propos pour fa fabrication. Nous nignorons pas qu’en propofant d’aflujettir [a fabri- cation des cidres à des règlemens, on y a joint le projet d'établir des infpééteurs pour en affurer l'exécution ; mais la confiance de l’Académie dont nous nous trouvons honorés en ce moment, nous impofe la loi de combattre de toutes nos forces un projet auffi dangereux. Des infpecteurs de cette efpèce ne rempliroient l’objet de leur inflitution qu’autant qu'ils feroient très-nombreux, & alors il en réfulteroit un impôt réel mis fur la fabrication des cidres dans la province de Normandie. Ce n'eft pas la première fois que le Gou- vernement a cédé à des propolitions de ce genre, qu'il a établi des infpecteurs pour vérifier la qualité des boiïflons, des beftiaux , des denrées , des marchandifes, & que des droits ont été accordés à des officiers, fous le prétexte de l'utilité publique : des’ fonétions qui étoient inutiles, ou plutôt qui n’auroient pu s'exercer fans troubler l’ordre de ia fociété, ont été fupprimées, mais les droits qui y étoient attachés , ont continué de fe percevoir ; il en feroit bientôt de même à l'égard des cidres. D'ailleurs, les habitans de la campagne font déjà foumis à un afflez grand nombre de gènes , néceflaires fans doute, fous de certains rapports, fans les aflujettir encore à des formalités inutiles qui en- tratvent la violation du domicile, qui foumetent l'honneur & la fortune des citoyens au témoignage d’un petit nombre so4 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE d'hommes, & de ceux mème qui ont intérêt à les trouver coupables. Nous répétons donc que le Gouvernement doit fe con- tenter d’inflruire les habitans de {a campagne fur leurs propres intérêts dans la fabrication des cidres; de mettre entre les mains des marchands & des confonmateurs les moyens d’efflayer eux-mêmes les cidres du commerce, en publiant & en répandant dans toutes les paroiiles de Îa Normandie, des inftruétions rédigées dans cette vue ; qu’alors chacun étant en état de juger les cidres, de les admettre, ou de les rejetter, on pourra toujours propor- tionner le prix à la qualité. R'E Ss'otnr ÉVET CON CL Ds: DE tout ce qui précède , nous concluons, premièrement, que le précipité terreux qu'on obtient de quelques cidres, lorfqu'on y méle de l'alkali fixe en liqueur, ne fournit point une preuve qu'on y ait ajouté à deflein de la craie ou une autre terre calcaire quelconque pour f'adoucir & pour en abforber l'acide. Secondement, que l'addition des cendres, de la craie, de la chaux, des terrés calcaires & abforbantes en général, n'empéchent point, omme l'avoit annoncé M. de la Folie, le plomb qui a été introduit dans les cidres, de fe mani- fefter par l'addition du foie de foufre. Troifièmement, que l'addition des cendres, de Valkali, de la chaux, des terres calcaires dans Îe cidre , ne peut pas être aflez confidérable pour devenir nuifible à la fanté; que les cidres ainfr adoucis , font moins mal-faifans qu'ils ne f'auroient été fi on n’en n’eût point'corrigé l'acidité; & que le principal, & peut-être le feul reproche qu'on puifle faire à ces cidres, elt d’être de peu de garde. Quatrièmement , que les additions de blanc de plomb, de cérufe , de litharge, & toutes autres préparations de plomb , font les feules qui doivent exciter l’animadverfon ; des Tribunaux & la févérité des loix; mais que l'épréuve , j faite DES SCIENCES. sos faite par le foie de foufre, & la couleur noire ou brune, ne fufhfent pas pour juftifier des condamnations à des peines afictives ; qu'il faut des preuves plus décifives; qu'il faut que l’exiftence du plomb ait été rendue fenfible, & qu'elle ait été démontrée par le procédé que nous avons indiqué. Cinquièmement, que comme Île cuivre , ni aucune de fes préparations n'ont la propriété de rétablir les cidres aigres, on ne peut pas fuppoler, à moins qu'on n’en ait acquis une preuve légale, qu'elles y aient été ajoutées à deffein : qu’on doit donc fe contenter de retirer de la con- fommation les cidres dans lefquels le barreau de fer aura démontré la préfence du cuivre, mais fans prononcer de peines afHictives. Sixièmement, que pour ramener la légiflation relative aux cidres , au point que nous venons d'indiquer, il paroît néceflaire qu'il foit rendu , pour tout le royaume , une loi qui défende , fous des peines févères, l'addition de plomb & de toutes les préparations de plomb dans les boïffons ; qui ordonne que celles où il fe trouvera du cuivre, feront fouftraites à la confommation & converties en eaux- de-vie, & qu’il foit donné à cette loi la plus grande publi- cité, principalement dans la province de Normandie. Septièmement ,qu’à l'égard des additions de cendres, d’af- kali, de craie, de chaux, & de terres abforbantes en général, le Gouvernement doit fe contenter de faire publier une inf- truétion détaillée fur la meilleure manière de fabriquer fes cidres, de les clarifier, de les gouverner, de les conferver & de les rétablir; que cette inftruétion doit contenir des procédés fimples pour les eflayer , afin que le cultivateur & le fabricant , le marchand & le confommateur , puiffent par eux-mêmes, dans tous les cas, reconnoitre les mélanges qui pourroient avoir été faits avec les cidres, & la qualité de ces boiflons. | Ces vues paroiflent rentrer dans celles du parlement de Rouen, puifque dans fa lettre au Roi, il demande en termes exprès,» qu'il foit procédé ädes expériences de tout genre fur Mém, 1786, ST so6 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE » Ja fabrication des cidres & poirés, leur fermentation, Ieur » clarification, leur confervation, enfemble fur les moyens » de reconnoître les corps étrangers qui auroient pu y être ajoutés, &c ». Il auroit été fans doute à defirer que, pour complèter notre travail & remplir entièrement la. miffion dont nous fommes chargés, nous euflions rédigé l'inftruélion que les circonftances paroiflent exiger, & que nous en euflions préfenté le projet à Académie ; mais nous avons penlé que nous n'avions ni le temps ni les commodités nécef- laires pour remplir convenablement un objet aufli impor- tant. Nous croyons que le meilleur moyen de raffémbler des matériaux, feroit de propofer, fur ce fujet, un prix; au jugement de l’Académie des Sciences. Le prix proclamé, on extrairoit des Mémoires qui auroient concouru, tout ce qu'ils pourroïient préfenter d’utile ; & en réuniflant ces connoillances avec celles déjà répandues dans quelques bons ouvrages, on feroit en état de former un corps d'inf- truction , us lequel on feroit afluré de n’avoir rien omis PEN Ce prix exigeant un travail de plufieurs années, i eft néceflaire que la valeur en foit proportionnée à fa multiplicité & à l’importance des expériences. Fait & arrêté à l’Académie des Sciences, à Paris, ce17 Juin 1786. Signé CADET, BAUMÉ, D'ARCET, BERTHOLLET, LAVOISIER. - HUENSI LS ACL JE NL Q ME 54 s0o7 M É M0 TR E alors À TEMPÉRATURE DES SOUTERRAINS de l'Obférvatoire Royal (a). Par M. le Comte DE CASSINI. , E tous les inftrumens de la Phyfique moderne, le Thermomètre eft fans doute celui dont l'ufage eft le plus: répandu ; il eft fimple, à la portée de'tout le monde & de toute forte d’obfervateurs. Cet inftrument a d’ailleurs cela d’intéreflant, qu’il nous rend compte, pour ainfr dire, de nos fenfations, tellement que nous nous en rapportons plutôt à lui qu’à nous-mêmes, fur les impreflions de chaleur ou de froid que l'air & fes viciflitudes nous font éprouver. C'eft à la Médecine que nous fommes redevables du thermomètre : Sanétorius l'imagina pour reconnoître les divers degrés de chaleur qu'éprouvoient les malades affeétés d'une fièvre plus ou moins violente. Nulle invention n'a, dans fa naïflance, la perfection que l'expérience & de temps peuvent feuls lui procurer: 1e thermomètre de Sanétorius, & même celui que les Académiciens de Florence fubfli-\ tuèrent, & qui étoit plus parfait, ne montroient que les variations de la température ; ils ne faifoient point connoître le véritable degré de la chaleur & du froid. I'étoit réfervé à M. Amontons, Membre de cette Académie, d'établir un terme de comparailon, de trouver un point fixe d’où peut partir la graduation du thermomètre, de manière que dans tous les lieux & dans tous les temps on pût mefurer, pour {a) Un éitrait delce Mémoire z été Iü à la fédnée de la rentrée publique de Pâques, en 1785, 224,4 220 44 ; Sfl ï Voy. (Mém, AG 1730» pe 502) » M > Ÿ ° ÿ > ÿ > Ÿ » h2 ÿ > Ÿ x M 508 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ainfi dire, la force de la chaleur. M. de Réaumur & plu- fieurs autres Savans ont depuis perfectionné cet inftrument autant peut-être qu'il en eft fufceptible, car on ne peut fe cacher qu’il exifte encore dans fon principe & dans la conf- truction bien des fources de petites imperfections que l’on a peu d’efpérance de pouvoir corriger. La chaleur de l’eau bouillante, le froid de l’eau dans 1a congélation , & la température des caves profondes, avoient paru d’abord trois termes fixes & conftans, que la Nature offroit aux Phyficiens pour termes de comparaifon propres à fixer l'échelle des degrés de la chaleur & la graduation des thermomètres ; mais un examen approfondi, des expé- riences délicates ont fait reconnoîïtre depuis que ces don- nées n'étoient pas tout-à-fait auflt conftantes, ni aufli rigoureufement exactes qu’on fe l’étoit imaginé. Nous nous bornerons dans ce Mémoire à l'examen de la température des caves, particulièrement de celle des fouterrains de l’'Obfervatoire. « Quand on a voulu nier, dit M. de Réaumur, l’exif- tance & même a poflibilité de tout degré de chaleur fixe, on n’a pas penfé que les phyficiens de Paris en ont un très- commode dans les caves de l'Obfervatoire : c’eft à la vérité un fait bien fingulier, &un de ceux qu'on n'auroit pas prévu, que des caves dont la profondeur n’eft pas extrême, & dont la longueur n’eft pas exceflive; que ces caves, dis-je, renferment un air dont la température eft toujours fenfible- ment la même. Les épreuves qu’on en a faites font pourtant démonftratives; M. de la Hire a trouvé que dans Îes plus grandes chaleurs de nos étés, & dans Je plus grand froid de 1709, la, liqueur du thermomètre eft reftée affez conf- tamment fur le même degré »: De ce pañfage tiré des Mémoires de l’Académie, année 1730, page 5o2, on peut préfumer que M. de Réaumur n'avoit point eu connoiflance d’anciennes obfervations faites par M. Caffini, & qu'il eft très-intéreffant pour notre objet de rapporter ici. pieusi SloirE Nic Er: sos Dans un dépouillement que j'ai fait des obfervations météorologiques de mon arrière-grand-père, confignées dans les regiftres de l'Obfervatoire, j'ai trouvé que le 24 Sep- tembre 167+, on dépofa dans les fouterrains de l'Obferva- toire un thermomètre qui y refla en expérience pendant un certain temps; le lendemain 25, on marqua avec foin la hauteur où fe tenoit la liqueur. Pendant tout le mois d'Oétobre & de Novembre on defcendit plufeurs fois dans des fouterrains, & l'on trouva toujours la liqueur à la même élevation ; mais le 7 Décembre elle étoit defcendue un peu au-deflous de la marque: on fit un nouveau trait, &le21 du même mois on trouva encore la liqueur au-deffous de la nouvelle marque, mais le 1.” Janvier fuivant 1672, elle étoit remontée d'une ligne (d’après une note que j'ai trouvée fur les regiftres, j'ai lieu de croire que ce thermomètre avoit été conftruit par M. Mariotte). Voilà les plus anciennes obfervations fans doute qui aient été faites fur la tempéra- ture des fouterrains de l’Obfervatoire. Nous aurions defiré qu'elles euflent été plus multipliées, que la conftruétion du thermomètre , la grandeur de fes divilions, les précautions prifes de la part de l’obfervateur , & bien d’autres circonf- tances , euflent été indiquées ; mais on ne pouvoit prévoir alors tous les objets de recherche qui nous occupent au- jourd'hui. Je ne connois, des obfervations de M. de la Hire, que ce que j'en ai cité plus haut, d'après M. de Réaumur; je doute qu'il ait fait imprimer quelque chofe dans nos Mé- moires fur cet objet. En 1773, M. le Gentil lut à l’Académie un Mémoire contenant des obfervations intéreffantes, faites dans les fou- terrains de l'Obfervatoire; on y voit qu'au mois d'Oétobre de l'année 1741, M. Michely marqua avec foin fur un thermomètre à grande divifion, le terme de la température de ces fouterrains , par deux fils très-fins collés fur le tube. Ce même thermomètre remis entre les mains de M. le Gentil par Dom Germain, Chartreux, fut tranfporté dans sio MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE les mêmes fouterrains . le 13 Janvier 1776, &: defcendit d'un demi-degré au-deflous du terme fixé en 1741. En 1759, M. le Gentil avoit d’ailleurs déterminé avéc un zutre thermomètre de M. Michely, la temperature des fouterrains, de 104;; en 1773, il ne la trouva plus que de 94+, mais avec un thermomètre du fieur Lafond, cette température déterminée, dans Vété de 1775, de 94, fe trouva abfolument la même le 29 Janvier 1776, jour du plus grand froid de cet hiver rigoureux, 1 Voilà donc deux obfervations de M.Ie Gentil, dont Pune concourt avec celle de M. de la Hire, & nous ap- prend que dans Îes temps les plus chauds & dans Îles plus grands froids, {a température des fouterrains de l'Obferva- toire fe trouve abfolument la même ; l’autre , d'accord avec celles de mon arrière-grand-père, montre que cette tempé- rature a paru en certains temps différente &c variable de trois quarts de degré. Ces divers réfulrats étoient : fans doute bien finguliers & peu faciles à expliquer; miais en phyfique, avant de chercher à raïfonner {ur un fait, l’on doit toujours commencer par le vérifier : çe n'eft point faire injure aux obfervateurs qui nous ont précédé, que de ré: péter leurs expériences & leurs obfervations; au contraire, {en apportant de nouvelles précautions , en employant des inftrumens plus parfaits, on retrouve à peu-près les mêmes réfuitats qu'eux, c'eft ajouter à leur gloire & donner en même temps plus d'authenticité à a vérité. Je formai donc, il y a deux ans, le projet de faire, fur la tempé+ rature des fouterrains de l’'Obfervatoire, dés obfervations nombreufes : & fuivies ; de rechercher fi les variations étoient réelles, fr elles fuivoient une certaine loi, & quelle en pouvoit être la quantité. Pour remplir ces diférens objets de recherches, il falloit des inftrumens plus parfaits ue ceux qu’on avoit employés jufqu'ici : en eflet, en fup- ofant que la variation eüt lieu, elle devoit être peu con- fidérable; en conféquence, fes mouvemens, c’eft-à-dire, les accroïflemens & les diminutions, ne pouvoient être faifis pless: Sc r Ë NC Es. $r1 & déterminés que par un thermomètre irès-exaét & ex- trêmement fenfible, mais tel cependant que la préfence de Fobfervateur ne le fit point varier trop fubitement, & ne rendit pas l’obfervation phyfiquement impoffible. La conf truétion d’un pareil inftrument offroit fans doute trop de difficultés pour être confiée à un fimple ouvrier praticien, & peut-être n'aurois-je pu me le procurer tel que je pou- vois le delirer fans Îles fecours & les lumières d’un de mes confrères , M. Lavoilier, qui voulut bien fe charger de faire exécuter fous fes yeux le thermomètre dont nous allons donner la defcription, en indiquant en même temps les précautions prifes pour fa confiruétion & fa graduation. Nous croyons devoir défigner ce nouvel inftrument fous le nom de Thermométre de température. Defcriprion du nouveau Thermomerre de température. LA glace fondante & l’eau bouillante offrent les deux termes les plus conftans & les plus précis que l’on ait encore pu trouver pour la graduation des thermomètres; mais l’in- tervalle entre ces deux extrêmes deviendroit trop confidé- rable dans un thermomètre que l’on voudroit rendre très- fenfible, & dont le tube ne pourroit avoir moins de 20 à 24 pieds de longueur : or, où trouver un pareil tube affez exactement calibré, & où placer un pareil inftrument ? Le fuif fondant préfente un autre terme moins éloigné, puif- qu'il ne répond qu'aux environs du 32."° degré. Ce terme, d'après les recherches de M. Lavoïfier, paroït même aflez confiant, mais il n’eft pas rigoureufement le même dans toutes les efpèces de fuif. NH fallut donc en revenir à la glace & à l'eau bouillante, & prendre le parti fuivant. + M. Lavoifier conftruifit d’abord un thermomètre à mer- cure avec un tube bien calibré, d'environ 20 pouces de lon- gueur; les deux termes de 1a glace fondante & de l’eau bouil- lante furent déterminés avec le plus grand foin, & marqués fur le tube même par un trait extrêmement fn; il choifit, pour remplir le thermomètre,un jour où le baromètre étoit 512 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE à 28 pouces; & pour éviter que {a hauteur de la colonne d'eau dans laquelle on le plongeoit, n augmentât la chaleur de l'eau bouillante dans l'endroit du bain où la boule étoit plongée , il fe fervit du bain-marie, dans lequel le thermo- mètre pouvoit être couché prefque horizontalement. Ce thermomètre achevé, fut fixé fur une bande de glace, & l'intervalle du terme de la congélation à celui de l’eau bouillante , fut divifé en quatre-vingts parties par le fieur Richer, qui employa à cette opération une excellente ma- chine à divifer. Paflons actuellement à fa defcription du fecond thermomètre, auquel celui-ci ne devoit fervir que d’étalon. On a choïfr un matras de deux pouces & demi de dia- mètre, dont on a coupé fe col à trois pouces; l'ouverture a été rétrécie à la lampe d’émailleur, & on y.a foudé un tube de verre prefque capillaire, de vingt-deux pouces de 1on- gueur ; ce tube avoit été choifr dans un très-grand nombre , & fe trouvoit parfaitement calibré. Il a réfulté de ces dif pofitions un gros thermomètre qu'on a empli de mercure très-pur, & l'on a fait enfuite bouillir ce mercure dans la boule même avec beaucoup de précaution. Cette opération délicate achevée, à mefure que le mercure de la boule fe refroidifloit, on a ajouté du mercure qui avoit bouilli, & la quantité en a été proportionnée de manière qu'à la température des caves de l’Obfervatoire, le mercure pût s'élever environ aux deux tiers de la Iongueur du tube. Ce thermomètre conftruit, il fallut le graduer, & c’étoit le point difficile; on prit une bande de glace portant d’un côté une divifion très-exaéte en pouces & en lignes, contre laquelle on fixa le nouveau thermomètre, que l’on plongea dans un bocal dont on voit la figure dans la planche ci- jointe, Fig- 1. (uous renvoyons à cette planche à à l'expli- cation qui Le accompagne , 10u5 les petits détails de la monture € de l'équipage du nouveau thermomètre ). On remplit d'eau ce bocal, & on y plongea en même temps le nouveau thermomètre - élalon Comme la boule de ce dernier étoit DES SciEeNCEs. RE étoit incomparablement plus petite que Vautre, fi l'on avoit fait varier brufquement la température de l'eau du bocal, la marche du gros thermomètre auroit été fort en retard fur celle de létalon, & il auroit été impofhble d'établir une comparaifon entr’eux. Pour éviter cet incon- vénient, on a choïfi, pour opérer, lé commencement du printemps, faifon dans laquelle la température de V'air varie peu dans l'intérieur des maifons; on s’eft établi dans un, appartement. dont les fenêtres étoient , conftlamment fermées ; enfin, pour plus de füreté, on a pris, pour établir les comparailons, le temps où les thermomètres n’avoient point varié depuis plus de trois heures : ces opérations ont rendu l'opération, extrêmement longue, elle a duré fix fe- maines, Au moyen des obfervations qui ont été multipliées pendant cet intervalle, on eft parvenu à connoître avec aflez d’exactitude les hauteurs du mercure en pouces & en lignes dans le thermomètre de mercure, correfpon- dantes aux hauteurs du mercure de degrés en degrés dans le thermomètre-étalon. Le réfultat a été que chaque degré du thermomètre-étalon répondoit à 4 pouces 3 lignes du thermomètre de température ; que le neuvième degré, par exemple, répondoit à 12 pouces 6 lignes, & lé dixième à 16 pouces 9 lignes, d’après quoi il a été facile de faire fur la bande de glace du thermomètre de température, une divifion en degrés & fractions de degrés, fatérale à celle qui avoit d’abord été faite en pouces & en lignes. L’on voit donc à gauche du tube de notre nouveau thermomètre une échelle en pouces, lignes & quarts de ligne, & à droite une autre échelle de degrés fubdivifés chacun en cent parties ; & comme chacune de ces parties eft à peu-près de la grandeur d'une demi-ligne, on voit que l'on peut diflin- guer & eftimer très-facilement le demi-centième d’un degré. Ces divifions ont été faites par le même artifte que nous avons cité ci-deffus, & c’eft le fieur Moffy qui a été chargé de l'exécution des deux autres parties des thermomètres. * Lorfque le (thermomètre de température & fon étalon Men. 1786, tt 514 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE ont été ainfi complétement achevés, on a cru devoir vé- rifier encore une fois toutes les comparaiïfons, & l'on a attendu à cet eflet les premiers froids de l'automne; alors on s’eft étudié de nouveau à mettre Îles deux thermomètres parfaitement d'accord, ce qui peut s’exécuter avec la plus grande facilité, par le moyen d’une vis de rappel qui fait monter ou defcendre à volonté de quelques lignes la bande de glace qui porte les divifions. Tels furent les procédés employés par M. Lavoifier , pour conftruire Îe thermomètre que je lui avois demandé, propre à déterminer les plus petites variations de la tem- érature des fouterrains. Ce fut en cet état qu’il l'apporta à l’'Obfervatoire, le 4 Juillet 1783. Il me refte à rendre compte des foins & des précautions que j'ai pris de mon côté, pour l'établiflement du nouvel inftrument. ÆErabliffement du nouveau Thermomètre. Détermination de la température des Souterrains à de [es variations pendant deux années. JE n’avois vu faire qu'avec peine, en 178 1,une ouverture & une communication des fouterrains de l'Obfervatoire, avec les nouvelles carrières de Paris, préfumant bien que l’in- troduétion du nouveau courant d’air changeroit la tempé- rature; pour m'en aflurer, je defcendis, le 1 s Février 1782, un thermomètre à mercure au fond des fouterrains , accom- pagné de M. le Gentil qui apporta auffi un autre thermomètre à efprit-de-vin, & nous dépofames les deux inftrumens dans l'endroit reconnu de tout temps pour conferver toujours la même température, & fur la table confacrée depuis cent ans au dépôt & à l'épreuve des thermomètres. De retour au même lieu, le lendemain, nous trouvames nos deux in{- trumens parfaitement d'accord; mais ils ne marquoient que 7+ pour la température des fouterrains , au lieu de 9 + qu'elle étoit jadis ; ce qui confrma complétement mes DES SCIENCES. s1$ foupçons. Très-fiché d'avoir perdu un terme précieux de comparaifon pour les thermomètres , & defirant de le recouvrer, je pris le parti de faire boucher en maçonnerie épaille toutes les avenues qui aboutifloient à la table des thermomètres, excepté une entièrement oppofée à la nou- velle ouverture, & que je fis fermer d’une bonne porte; ce qui me procura un vafte cabinet-fouterrain en galerie de r00 pieds de longueur , 6 pieds de largeur, & 8 pieds de hauteur, à laquelle communiquent encore trois autres caveaux en cul-de-fac, creufés dans la pierre, d'environ dix pieds carrés fur huit d’élévation, deftinés à recevoir des boufloles & divers autres inftrumens propres à des obfervations de plufieurs genres que je me propolois de faire depuis long-temps. On voit donc que la grandeur de mon cabinet fouterrain qui renferme un très-grand volume d'air, le met à l'abri de l'effet de la préfence des obferva- teurs. Néanmoins j'ai toujours l'attention de n'entrer jamais que feul dans cet endroit , tenant à la main une très- petite bougie de lanterne de poche, & peu capable en con- féquence d’échaufler l'atmofphère, enfm de ne refter que le temps néceflaire pour faire l'obfervation, c'eft-à-dire, deux minutes au plus. Au fond du cabinet, & en face de l’ancienne table des ther- momètres, j'ai fait élever un pilier ou piédeftal ifolé pour fupporter le thermomètre de température avec fon bocal, & procurer la facilité de tourner autour & d’obferver la hau- teur du mercure, en plaçant une bougie à une certaine diftance , derrière la glace qui porte les divifions. Dans les premières obfervations que je fis auflitôt que le nouveau thermomètre eut été établi, j'éprouvai que malgré l'étendue de mon cabinet fouterrain , la préfence de trois perfonnes à la fois faifoit, au bout de cinq minutes, élever le mercure de près de deux centièmes de degré dans le thermomètre de temptrature. Voyant cette fenfibilité, je jugeai qu'il étoit indifpenfable de plonger le nouvel inftru- ment dans un milieu qui le garantit des variations fubites Tttij LA 516 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE & étrangères de la température locale. En conféquencé . je remplis le bocal d’un fable de grès très-fin & très-fec qui enveloppe la boule & même le tube du thermomètre, juf- qu'au 7. degré, c’eft-è-dire, jufqu'à 8 pouces feulement du terme où fe foutient le mercure dans les fouterrains; & j'éprouvai alors que la demeure de deux obfervateurs , pen- dant huit & dix minutes, ne caufoit plus aucune variation dans la hauteur du mercure. Afluré de cela, je ne m'oc- cupai plus que des moyens de faire les obfervations avec toute la précifion & la délicatefle que comportoit l'inftru- ment. J'avois remarqué que quoique le tube füt avanta- geufement placé fur la glace, par rapport aux divifions qui étoient fort diftinétes, néanmoins la différente pofition de l’œil pouvoit faire eftimer la hauteur du mercure d’un quart de ligne plus ou moins forte. Je fis d'abord adapter des petits microfcopes à mes thermomètres, principalement pour diriger le rayon vifuel perpendiculairement; mais je fus bientôt obligé de renoncer à cet équipage aflez embarraffant, qui d’abord alongeoit l’obfervation, mettoit dans le cas de porter les mains {ur le thermomètre, & de s’en approcher de très-près ; en outre l'humidité ternifloit tellement les verres, qu'il étot quelquefois impoflible de rien diftinguer. Je fus donc obligé de renoncer à ces microfcopes , & après différens eflais, je me bornai à me fervir tout fimplement de Îa furface plate du porte-microfcope qui, étant perpen- diculaire au tube, dirige parfaitement le rayon vifuel & fait éviter toute parallaxe. Avant de defcendre dans les fouterrains pour faire l’obfervation de la température, j'ai toujours foin de marquer la hauteur du thermomètre & du baromètre extérieurs placés dans mes cabinets d’obfervations , à environ cent cinq pieds plus élevés que le fond des fouterrains où fe trouve placé le thermomètre de température & fon étalon, que j'obferve toujours tous les deux en même temps ; mais ée dernier fut caflé au bout de quelques mois entre les mains d’un de mes con- frères qui en avoit eu befoin & me favoit demandé, DES SctrEezNcEs. 517 le 23 Février 1784 Paflons actuellement aux obfer- vations. | Ce n’eft qu'à l’époque du $ Août r782, qu'ayant bien pris toutes les précautions requifes, & arrêté une manière fixe, conftante d’obferver, je puis commencer à donner mes obfervations fur la température des fouterrains de l'Obfervatoire, comme les plus exaétes qu'il m’ait été pofñlble de faire : on en trouvera un tableau à la fin de ce Mémoire. La fatigue de ces fortes d'obfervations , pour chacune defquelles il faut defcendre & remonter deux cents dix marches, ne m'a pas permis de les multiplier autant peut-être qu'on eût pu le defirer : je crois cependant en avoir fufhfamment fait pour établir les réfultats fuivans, qui méritent quelqu’attention. 1.° La température abfolue des fouterrains de lObferva- toire, au commencement d’Août 1783, s’efttrouvée, felon mes nouveaux thermomètres, de 9 degrés 1 dixième, ou plus exaétement, 9 degrés 9 centièmes. La plus forte chaleur pendant ce mois étant de 20 degrés à un thermomètre expolé à l'air libre, ce réfultat eft à-peu-près le même que ce qu'avoit trouvé M. le Gentil pendant l'été de 1775. Nous avons vu plus haut, qu'avec un thermomètre de M. Lafond , il avoit déterminé cette température de 91 — 2.° Dans les derniers jours de Janvier de l'année 1784, le thermomètre expofé à l'air libre defcendit de 20 degrés au-deflous de la glace; mon thermomètre de température obfervé le 3 Février fuivant, ne marquoit encore que 9 degrés 12 centièmes, c’eft-à-dire, qu'il fe trouvoit, à 3 Centièmes près, fur le même point, au même degré qu’au mois d'Août précédent, quoique la différence du chaud au froid, dans cet intervalle de temps, eût été de 30 degrés. Ce réfultat vient à l'appui des obfervations de M. de la Hire, citées par M, de Réaumur, & fembleroit confirmer {a con- .clufion qu'il en atirée, que la température des fouterrains ne varioit point fenfiblement, puifque dans les plus grandes 518 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE chaleurs & dans les plus grands froids, cette température fe retrouve toujours fenfiblement la même. Danses quinze derniers jours de Maï, qui fut le mois le plus chaud de l’année 1784, les thermomètres extérieurs ayant monté jufqu'à 2 1 degrés, la température des fouter- rains revint à 9 degrés 9 centièmes, même point précifément où elle s’étoit trouvée au mois d’Août 1783; ce qui donne une diminution de 3 centièmes dans la hauteur du mercure au fond des fouterrains, tandis qu’à l'air extérieur le mereure s'étoit élevé de 31 degrés & demi. Nous avons vu dans l'article précédent, que pareïllement le mercure dans Îles fouterrains, étoit monté de 3 centièmes, pendant qu'à l'air extérieur il defcendoit de 30 degrés. Cette oblervation faite avec foin, répétée & confirmée dans trois faifons confécutives, offre fans doute un phénomène fort fingulier, 4. La température des fouterrains, qui s'étoit trouvée à 3 centièmes près, la même aux trois époques d'Août 1783, de Janvier & de Mai 1784, c'eft-à-dire, dans les jours les plus chauds , comme dans les jours les plus froids, a éprouvé dans les temps intermédiaires, des variations beaucoup plus confidérables; en effet, à la fm d’Août 178 3, le thermomètre de température marquoit 9 degrés 6 centièmes; à la fin d'Oétobre, 9 degrés 1 1 centièmes & demi; le 2 1 Décembre, o degrés 12 centièmes un tiers. Pour décider la queftion, {i la température des fouterrains étoit variable, il ne fufhfoit donc pas de l’obferver, comme a fait M. de Ia Hire, dans les temps les plus chauds & les plus froids de l'année, ce qui méritoit encore d’être remarqué, : Tels furent les premiers réfultats de mes obfervations dans l'intervalle du mois d'Août 1783, au mois de Juillet de l’année fuivante. Frappé fur-tout de voir le mercure s'élever dans les caves, tandis qu’il s’abaifloit à l'air extérieur, je is dans la fuite une attention particulière à ce phénomène, & en continuant mes obfervations, je le vis de plus en plus fe confirmer. En effet, dans les mois de Juin & de Juillet DIRE y 514 LOVICS UE NC ES 519 1784,qui furent moins chauds que le mois de Mai, mon thermomètre-fouterrain s’éleva à o degrés 14 centièmes; l'automne vint, il continua fon afcenfion, & même avec une marche plus rapide & plus progreflive que celle qu'il avoit eue l'année précédente ; enfin, dans les plus grands froids de l'hiver de cette année 178 5 , il s’eft élevé jufqu’à 9 degrés 2 3 centièmes. Je m'attendois à le voir redefcendre dans le cours du printemps ; mais depuis le premier jour de Mai jufqu’aux derniers jours de Juin, malgré l'inégalité de la température, il s'eft toujours foutenu de 9 degrés 26 à 28 centièmes; c'eft le plus haut où je l’aie vu depuis deux ans; le plus bas à 9 degrés 6 centièmes: la variation, dans le cours des deux années, a donc été de 22 centièmes, c’eft-à-dire, d’un cin- quième de degré; ce qui donne Îa température moyenne de 9 degrés 16 centièmes, ou environ 9 degrés 1 fixième. J'ai raflemblé dans la Table fuivante , toutes les obfer- vations dont je ne viens de donner ici qu’un réfumé : on y verra le tableau circonftancié de la marche & des variations _du thermomètre de température dans les fouterrains pendant lefpace d'environ deux années. Je ne chercherai point à expliquer ce qu'elles offrent de fingulier ; je crois feulement pouvoir foupçonner qu'une caufe particulière & indépen- dante de l’état de l'atmofphère extérieure, agit & participe aux variations du thermomètre-fouterrain, qui paroifient m'avoir point de véritable correfpondance avec celles du thermomètre expolé à l'air libre. Mais attendons de nouvelles obfervations ; bornons-nous à raffembler les faits, à amafler les matériaux. En fe preflant de conclure, on ne fait fouvent que mettre l'erreur à la place de la vérité, & reculer le progrès des Sciences phyfiques , au lieu de les avancer. 20 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE $ THERMOM. M D S DE TEMPÉRATURE| THERMOM.| R EMAR Q UES es OBSERVAT. placé EXTÉRIEUR.| PARTICULIÈRES, dans les Souterrains. degrés. centièmes, degrés. dixièmes. 18,0 La chaleur a été forte . 20,1 dans les trois premiers 18,1 jours de ce mois; le 18,5 thermomètre extérieur 17,0 a monté le2 &le 3 juf- 20,1 qu'à 254 92 14,4 Il yaeuplufieurs jours 1257 d'orage. 8,6 135 11,4 18,0 Le 21 & le 22, le 18,6 thermom. étoit à 20of à 2 heures après midi. RS fe be le R[n Im n COINS) 9. 8 u7 GOT COR A COPA 9. 1 6 9. 6 9. 6 9 6 9. 6 9. 6 9. 6 La température pen- dant ce mois, a été gé- néralement affez douce; temps affez beau, peu de jours de pluie. Beau temps les jours précédens & fuivans. Le 6,le7 &le8, il eft tombé affez de pluie. DATE DES SCIENCE s. s21 THERMOM. DETEMPÉRATURE) THERMOM.| REMARQUES placé danses Souterrains. DATES des OBSERVAT EXTÉRIEUR. PARTICULIÈRES. A —| centièmes, degrés. dixlèmes. 1783. Oétob.r10 XS 9,6 Brouillard fort humide & épais le 17 & le 18. Le vent, pendant ce mois, a- beaucoup tenu la partie de l'eft. a Beau temps; les vents tiennent de la partie de left. Beau temps le refte du mois, à l'exception du 17 au 2r pluvieux. ph ds 212,Z 4,0 Pendant prefque tout | ce mois, les vents dans | la partie de l’eft. Le 16 à midi, le ther- momètre à — 34,3. 9e 12 1,4 Le29,lethermomètre extérieur à midi, eft à vu [7,8 au-deffous de la 522 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE DATES des OBSERVAT. 1783. THERMOM. DE TEMPÉRATURE placé dans les Souterrains. degrés. centièmes. THERMOM. EXTÉRIEUR. degrés. dixièmes, REMARQUES PARTICUZIÈRES, Him Lil glace: Neige confidé- } rable tombée’lée 2 8. A minuit, le thermo- mètre extérieur étoit } defcendu à r$4,2 au- deffous de Ja glace. Le ciel fe couvre dans la nuit du! 30 au 315 le31,matin,g.#* neige; après midi, le dégel fe déclare. N ‘Q | y Grande pluie prefque toute la journéé le 2 ; le foir, brouillard épais. La gelée reprend du s au 16. Dégel Je 16: ïl neige fréquemment du 17 au 24. Du 24 au 31, neige fouvent. DES SCIE NC Es. | $23 THERMOM. 248 ES loeTempérarunel THERMOM, | RE MA R QUES €s , PATTES placé EXTÉRIEUR.| PARTICULIÈRES. dans les Souterrains, I 7 8 4e | degrés. centièmes. Février, 3 a —— degrés. dixièmes. ER Un peu de neige le matin ; temps fuperbe à midi. Du 3 au rr, il neige prefque tous les jours. Gelée affez forte du 12.jufqu'au 21, Le thermomètre extérieur eft defcendu le 14 jufqu'a 6 degrés au- deflous de Ia glace : dégeltrès-décidé le 2 2. Temps fuperbe Ie dernier jour de Février, & les premiers jours de Mars. Avril 19 Très-vilain temps & neige les trois premier. jours d'Avril, ainfi que le 12; pluie, grêle P » D affez fréquente, & de grands vents. Uuu ij 524 MÉmMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE | THERMOM. DATES rempéraruré| THERMOM.| REMARQUES de À SA placé EXTÉRIEUR.] PARTICULIÈRES, 1 D les Souterrains. LA 8 4. degrés. centièmes. degrés. dixièmes. 10,5 Temps fuperbe depuis le 1. de Mai jufqu’au 17 , à l'exception des 11 & 12./Les 8, ro & 16 , le thermomètre extérieur, a midi, monte jufqu'a 19 degrés. 17 9 8; Grande chaleur depuis 4 le 16 jufqu'au 27. 21$ 9- 9 Très-chaud les 30 31 CE 9 & 31. Juin 1.1! . 0, 92 18,1 Grand vent de nord- eft dars Îles premiers K jours de Juin. $ 9+ ro 19,4 Orage Île 6. 10 9+ II 17,2 Pluie & vent confidé- rables toute la journée, Affez beau temps, mais très-grands vents du 10 au 21; du 22 au 2$,} beaucoup de pluie. 25 9» I1+ 137 27 CES © 14,0 Temps pluvieux ; grand vent, DES" SCIENCES. 525 DATES: : a REMARQUES des lacé XTÉRIEUR.| PARTICULIÈRES. OBSERVAT. P LEE dans les Souterrains. degrés. centièmes. degrés. dixièmes. Fort beau temps dans les premiers jours du mois. Tempstrés-pluvieux, & grand vent de fud : du 8 au 10, jufqu'a midi. Affez beau temps du 11 au 19. Grande pluie, grand vent. Très - belle aurore boréale le 25. Affez beau temps les derniers jours de Juillet & Îles premiers jours d'Aoùût. Le refte du moisa été E tres-pluvieux ; beaucoup l de vent; il n’y a eu de È chaleur que du 12 au 17: ce mois eft celui de l’année où ïl eft tombé le plus d’eau. Septembre. Fort beau temps, & | affez chaud les premiers # jours du mois. Le 9, 526 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYaALE DATES | des OBsSERVAT. 178 4e Septembre. Octobre, Novembre. THERMOM. DE TEMPÉRATURE placé dansles Souterrains. degrés. centlèmes. THERMOM. EXTÉRIEUR. ——————————— degrés. dixièmeg, REMARQUES PARTICULIÈRES à midi, le thermomètre extérieur étoit à 20,1 degrés. Le temps continue d'être beau jufqu’au 1 9; mais il eft pluvieux le refte du mois. Les vents denord-eft règnent affez conflam- ment pendant les deux tiers de ce mois. Le thermomètre extérieur ne defcend au-deffous du terme de la glace que le 26 , marquant, à 7h dumatin, — 0,7. Temps couvert , & fréquens brouillards pendant les deux tiers de ce mois. Le thermo- mètre extérieur fe fou- tient toujours au-deffus du terme de la glace. Fréquens brouillards dans tout le refte du mois, DATES des | OBSERVAT. 1784. Décembre. DES THERMOM. DETEMPÉRATURE| THERMOM, placé dans les Souterrains. degrés. centièmes, degrés. | 9 20 Le 9: 21 — 9 21 un 9. 221 = 9- 21 ZE 9 22 IT S:cLENCES EXTÉRIEUR. dixlèmes: 527 REMARQUES PARTICULIÈRES, Du 9 au roil tombe beaucoup de neige. Neïge abondante le 12. I1 tombe un peu de neige les 17 & 18. Gelée affez forte le 26. À 8 heures du matin, le thermomètre étoit a 4,9 degrés au-deffous de la glace. Depuis le 2 ; jufqu’a la fin du mois, les vents onttenu lapartie de left. 1785. Janv. 1." 21 coin 9: 3:6 Il dégèle depuis le 30 Décembre, le dégel continue. Jufqu'au24,1letherm. extér. ne defcend au- deffous de Ia glace que les 11,12,13,& pas} plus bas que 3 degrés, 528 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaLr ç THERMOM. E LA DETEemPpÉRATURE| THERMOM.| REMARQUES es ’ LOL placé EXTÉRIÉUR.| PARTICULIÈRES: dans les Souterrains. degrés. centièmes. degrés. dixièmes. 1785: Brouillard. Point de gelée dans le refte du mois. Neige le 31 II tombe beaucoup de neige dans les huit premiers jours du mois. Neige confdérable les or bre et froid modéré. Dégel le 24. Temps fuperbe; vent violent de nord-nord- eft. Pendant tout le mois, jufqu'à ce jour, le therm. extér. n’êtoit pas defcendu plus bas que 3 +au-deffous de a glace. à of du foir. À 6 heures du matin, le therm. extér, étoit à 8,7 degrés au-deffous de la glace. Le lende- main, 2,à 8" du mat. il n'étoit plus qu’à 0,61. D..EÈS: ASC? 'E NT CES. s29 DS 5 TS os et cs dorer CN toner à Gr) Qui fée it vtr roi ; THERMOM. DATES À :Tempérarurel THERMOM.| REMARQUES des + lacé É J ÈRE OBkERVAT. ES . JÉXTÉRIEUR.) PARTICULIÈRES, dans les Souterrains. degrés. centièmes. degrés. dixiemes. 1785. , Pendant ce mois, les À vents tiennent Ja partie À de l'eft, & font aflezi forts. pes 42 9+ 233 6,3 Aurore boréale Ich 22, au foir. DURS 2,3 j CCS 45 Neige affez forte les 25 & 28 DU 22 1,0 Neige le 3, après] midi, 9 235 9-.244 10,8 9 257 174 ADO 14,3 Beau temps, fec & chaud; les vents dans k la partie de l’eft. | 9+ 25 99 9e "26 18,0 Les caves font fort À sèches. à Le temps très-beau & conftant. Mém. 1786. Xxx 530 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE THERMOM. DATES | Tempérarurel THERMOM.| REMARQUES des : % placé EXTÉRIEUR.| PARTICULIÈRES. OBSERVAT. dans les Soutérrains. I 7 8 S » degrés. centièmes. degrés. dixièmes. 197 Beau temps, & grande féchereffe pendant tout ce mois. Il pleut dans les der- niers-jours du mois. Il tombe de l’eau dans les huit premiers jours de Juin. If fait chaud jufqu'au 17, & très-lec; enfuite le vent conftamment au nord, & froid. EXPLICATION DES FIGURES La figure 1 “"* repréfente le thermomètre detempérature, fufpendu dans fon bocal. A, Boule du thermomètre; elle a été faite avec un petit matras de verre blanc , auquel on a confervé une on de col À A. AM P, Tube du thermomètre foudé en Z7, au col du matras. P, Olive ou renflement ménagé pour recevoir le mercure » quand le thermomètre eft placé dens un endroit chaud. / Tr. 1e: | I] VE de lAe.h. des Je, Are 1766 Lay. 630, PL, AT. | (ll | I tre Av: RES Ta SEE: ele RES de TE PENE +2 ta © 7 4 DES ST rte KC'ES, 535 Bande de glace fur laquelle eft gravée la graduation. Cadre de cuivre jaune ou laiton > qui maintient la bande de glace Z. Efpèce de grille formée de bandes de laiton , dont l’objet elt de garantir la boule des chocs extérieurs. Bocal de verre, dans Je plongé & fufpendu. Deni-cercle de cuivre, fixé au cadre du thermomètre. Tringles de Jaiton, fervant de fupports. Agrafes par lefquelles Le thermomètre fe trouve fufpendu au cylindre du bocal. Vis de rappel , deflinée à faire defcendre ou monter, à volonté, la bande de glace qui reçoit la divifion. quel le thermomètre eft en partie Les figures 2, 3» 4€ 5, repréfententen grand & en particulier , chacune des pièces qui compofent la figure première, & dont elles portent les mêmes lettres. X xx i Lû al Académie en Mars K777: 532 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE M É MOIRE SUR L A DÉCOMPOSITION DU SEL AMMONIAC, Par les différens intermèdes terreux © falins. PartMEL CGR NET TUE [_° but principal du Chimifte, dans la décompofition du fel ammoniac, eft d'extraire de ce fel tout l’alkali volatil qu'il contient, en employant pour intermèdes des fubftances ou terreufes ou falines; mais cette opération qui fe répète journellement dans les laboratoires, n’a point encore été portée à ce point d’exaclitude & de perfeclion dont elle eft fufceptible. C’eft dans ces vues que j'ai entrepris ce travail , & que j'ai cherché à fixer les proportions con- venables de terre calcaire & d’alkali fixe , méceflaires pour décompofer totalement le fel ammoniac. Quoique les expériences que je préfente ne changent en aucune manière le fond de cette opération , j'efpère cependant que mes obfervations pourront devenir utiles, fi l’on confidère les variations & le peu d’accord que l’on trouve dans les ouvrages de la plupart des Chimiftes qui en ont parlé. Le procédé de‘la décompoñition du fel ammoniac par la chaux, paroït avoir été fuivi le plus unanimement par tous les Chimiftes, tant anciens que modernes; ils n'ont eu, ce me femble, d’autres objets en vue que celui de décom- pofer la totalité du fel ammoniac , & ils ont négligé de déterminer la proportion convenable de cet intermède que lon devoit employer pour fa parfaite décompolition. Pour préparer l'alkali volatil cauftique, on met commu- nément trois parties de chaux , fur une partie de fel ammo- niac; mais réfléchiffant fur cette opération, & la comparant à celle de la décompofition du fel ammoniac par la craie, je D'ENS STCTE N'C'ES. 533 ne tardai pas à m’apercevoir que l’on employoit plus de chaux qu’il n’en falloit pour la décompofition complète de ce fel. En effet, fi l’on confidère que pour ces deux opérations, on fe fert de parties égales de chaux vive & de craie, on verra promptement qu'il ÿ a pour cette dernière opération une difproportion aflez confidérable , & que la quantité de chaux vive excède de beaucoup celle de la craie, puifque trois livres de cette fubftance, d’après les obfervations de , M: Duhamel, diminuent de plus de moitié de leur poids, pour être converties en chaux. C’eft d’après ce raifonne- ment que je me décidai à faire l'expérience fuivante. Je pris quatre onces de chaux vive faite avec la craie de Marly, fur laquelle je verfai à plufieurs reprifes une once d'eau, afin d’en faciliter l’extinétion ; je mélai cette chaux éteinte avec une pareïlle quantité de fel ammoniac en poudre ; j'introduifis ce mélange dans une cornue de verre, & à l’aide d’un entonnoir à long tuyau, jy ajoutai quatre onces d’eau. Je plaçai cette cornue au fourneau de réverbère , à laquelle j'adaptai un récipient ; je conduilis le feu avec ménagement, & je retirai de cette manière quatre onces de liqueur claire & limpide, très-vive & très- pénétrante , & toute auffr cauftique que celle que l’on obtient de la décompofition du fel ammoniac par la mé- thode ordinaire. J’aurois pu , à la vérité, en donnant une chaleur plus forte, obtenir une plus grande quantité d’al- kali volatil; mais je ferai obferver que les dernières por- tions qui paffent, ne font prefque que de l’eau, & que ce mélange l'auroit beaucoup affoibii. Pour m'aflurer fi la décompofition du fel ammoniac étoit parfaite, j'ai cru qu'il étoit effentiel d'examiner Îe réfidu. Je paflai de l’eau bouillante fur le caput mortuum refté dans da cornue; je filtrai la liqueur, elle pañfa claire, fans couleur : j'édulcorai à plufieurs reprifes la terre reftée fur le filtre, & après l'avoir fait deffécher , je trouvai qu'il m’en étoit refté une once deux gros & demi : cette terre avoit encore confervé les propriétés de la chaux , car elle ne faifoit point d'effervefcence avec les acides. Je foumis la liqueur 534 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE filtrée à l'évaporation, & je la fis rapprocher aflez pour faire criftallifer le {el ammoniac, au cas qu’il en füt refté quelque portion non décompofée ; il ne fe forma point de criftaux, &. je n'aperçus rien qui me décelàt l’exiftence de ce fel. J’étendis l'huile de chaux ou fel marin à bafe terreufe dans de l’eau difillée , j'en fis précipiter la terre par l’alkali fixe; il ne fe dégagea aucune odeur d’alkali volatil, ce qui me confirma que le fel ammoniac avoit été entièrement décom- pofé. Je raflemblai la terre dans un filtre, & après l'avoir édulcorée plufieurs fois dans l'eau bouillante, j'en trouvai, après fa defficcation, deux onces cinq gros trente grains, qui, réunis avec la première portion, forment à peu de chofe près, la quantité que j'avois employée : cette terre précipitée eft très-blanche , très-légère, & diffère en cela beaucoup de celle que j'ai obtenue de fa décompofition du fel ammoniac par la craie. Cette expérience prouve donc qu’une partie de chaux fuffit pour décompofer une partie de fel ammoniac, & que la quantité excédante que l'on ajoute ne fert qu'à ralentir l'opération, exiger des vaifleaux plus grands & augmenter la dépenfe. Pour mettre le complément à cette expérience , je crus devoir la comparer à celle faite avec trois parties de chaux fur une de fei ammoniac ; l'alkali volatil que je retirai ne me parut ni plus fort, ni plus pénétrant que celui de l'opération précédente, & la quantité de terre.que me fournit la décom- pofition du fel marin à bafe terreufe, fut à très - peu de chofe près correfpondante à celle que j'avois obtenue par mon rocédé. - J'ai effayé les chaux de Meudon , de Fontainebleau & de Corbeil, elles m'ont toutes donné le même réfultat ; mais comme il fe trouve des chaux qui contiennent beau- coup de terre étrangère, on doit, dans ce cas , en aug- menter la quantité , & Îa proportionner , en raifon de fon mélange È Le travail que M. Duhamel à fait fur la décompofition du fel ammoniac par la craie, eft fi précis, fi exact, que ce feroit en vain que l’on voudroit tenter de faire quelques D''ENS* SCT E N\C'E 5: 535 changemens à cette opération. J'ai répété quelques expé- riences ; j'en ai varié plufieurs, & je me fuis aperçu que la plus légère diminution produifoit une différence fen- fible dans les réfultats. Toutes celles que j'ai faites, m'ont conduit à me prouver que pour réuffir à décompofer parfaitement le {el ammoniac, il falloit fuivre les dofes prefcrites par le célèbre chimifte que je viens de citer, c'eft-à-dire, trois parties de craie fur une de ce fel; & que dans ce cas, fi l'opération a été bien ménagée, on retire à peu-près le même poids d’aikali volatil concret qu'on a employé de fel ammoniac. Je ferai obferver que la craie ne décompofe pas auffi-bien ce fel que 1a chaux : il paroït que cette dernière ayant été ouverte par le feu, & privée par conféquent de fon eau & de fon air, avoifine de très-près l'état falin; & que dans ce cas, elle porte une aétion plus directe fur ce fel, au lieu que la craie aidée même de la cha- leur, n’agit pas avec autant d’efhcacité. J'ai fait plufieurs expé- riences pour tenter de combiner entièrement la craie avec le fel ammoniac ; mais il m’eft toujours refté à chaque opéra- tion beaucoup de terre qui n'avoit point agi fur ce fel. Pour ce qui eft de d'augmentation de poids de Falkali volatil, plufieurs chimiftes avoient penfé qu'on ne devoit Pattribuer qu'à une portion de l'intermède que ce fel avoit enlevé pendant fa fublimation ; mais M. Bauimé a démontré le contraire , & a prouvé que la caufe de cette augmen- tation ne provenoit point de la terre calcaire, mais plutôt de l'eau contenue en grande quantité dans la craie. Cet habile chimifte a expofé à l'air de lalkali volatil concret; ce fel, au bout de quelque temps, s'eft volatilifé , & n’a laïffé après lui aucune trace de réfidu terreux ; d’où ïl réfulte, d’après M. Baumé, que c’eft à l'eau contenue en grande quantité dans Îa craie que on doit attribuer f'aug- mentation du poids de l’alkali volatil. Maïs eau n’eft _ point la feule fubftance qui coopère à cette augmentation, car on ne fauroit douter, d’après les expériences de M. Jacquin , & celles de M. Lavoifier , que l'ax fixe ren- 536 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fermé dans da craie pe fe combine avec l'alkai volatil , que c’eft lui qui fert à lui donner la forme concrète ; & c’eft peut-être relativement à la combinaifon qu'il éprouve, qu'il le dégage beaucoup moins d'air dans fa compofition ; car fi l'opération eft dirigée convenablement, on peut la ter- miner fans ouvrir la tubulure pratiquée au récipient. L'examen du réfidu de la décompofition du felammoniac par la craie, peut encore fervir à démontrer l’exiftence de la matière grafle contenue dans l’alkali volatil; car fi l'on verfe fur cette fubftance un peu d'acide vitriolique, il s’excite aufli-tôt une vive effervefcence, & il fe répand une odeur très-forte d'huile empyreumatique, femblable à l’huile animale de Dippel : effet qui n’a pas lieu avec le réfidu de la décompofition du fel ammoniac par la chaux ; ce qui-paroît prouver, comme l'a fort bien remarqué M. Duhamel, que la chaux détruit & enlève à l’alkali volatil la matière grafle qu’il contient, & que c’eft peut-être pour cette raifon que ce dernier eff fi fort & fi pénétrant. Quoique jeuffe employé, dans cette opération, du fel ammoniac très-pur, exempt de toute matière fuligineufe, je crus, pour éviter toute objection , devoir répéter cette expérience avéc de l'alkali volatil feulement & de la craie. Je fis un mélange de trois gros de blanc d’'Efpagne avec deux gros d’alkali volatit concret ; je diftillai felon l'art, & afin de rendre cette expérience plus füre & plus décifive , je diftillai douze fois fur la même craie de l'alkali volatil ; j'examinai le réfidu , & je lui trouvai la même odeur d'huile animale comme à l'expérience précédente. I feroit peut-être poffible , En répétant cette opération un très-grand nombre de fois, de retirer-de cette terre de l'huile fournie par l'alkali volatil. : il Jamais les chimiftes n’ont tant varié entr’eux que fur la quantité d’alkali qu'il faut employer pour la décompofition parfaite du {el ammoniac:les uns, tels que Baron, Homberg, &plufieurs autres, prefcrivent trois parties de {el de tartre, fur une de fel ammoniac ; d’autres fe contentent de deux parties : Dies ASUCNLLE NC: ENS 537 parties ; le plus grand nombre, tels que Lémeri, Lefevre, Hoffmann’, ne prennent que parties égales ; & enfin Boëér- haave, dans le fecond volume de fa Chimie, procédé 106, page 120, ne prefcrit que trois onces de fel de tartre fur dix onces de {el ammoniac. Tant d'opinions différentes des auteurs que je viens de citer, m'ont déterminé à fixer également les. dofes d’alkali néceflaires pour la décompolition de ce fel. On verra bien- tôt que les uns ont demandé en plus ce que les autres ont fait en moins, & on ne tardera pas à s’apercevoir qu'aucun d'entr'eux n’a prefcrit les quantités précifes d’alkali pour décompofer parfaitement le {el ammoniac. J'ai fait un mélange de parties égales de fel ammoniac bien pur, & de fel de tartre bien defléché ; j'ai diftillé ce mélange : il a paflé beaucoup d’alkali volatil en liqueur, quoique cependant j'eufle employé des fubftances très-sèches. M. Jacquin avoit déjà fait cette remarque; mais fong-temps avant lui, Lefevre, dans fa Chimie imprimée en 1660, page 1003, dit qu’on retire en décompofant le fel ammo- niac par le fel de tartre, beaucoup d’alkali volatil en liqueur. Je ferai obferver que cet alkali volatil ne produit, dans le commencement de fa difillation , qu’une légère eflervefcence avec les acides, & qu'il ne prend la forme concrète que lorfque l'air fixe commence à fe dégager. Je préfume que ce qui détermine la caufe de cette fluidité, ne peut être attribué qu'à une petite portion d'alkali cauflique qui fe trouve ordinairement avec l’alkali, & qui eft ainfi rendu cauftique par la calcination que l’on a fait éprouver préli- minairement à ce fel. Cela me paroît d’autant plus vraifem- blable, que fi cet état de fluidité n'étoit dü qu’à de l’eau, au lieu de pañler dans le commencement de l'opération en liqueur, il paferoit fous forme concrète , comme cela arrive dans la décompofition du fel ammoniac par la craie. Il y a plus, c'eft que fi l’on diftille du fel ammoniac avec de l'alkali nouvellement defléché, on retire plus d’alkali fluor que lorfqu'on fe fert de l’alkali defféché depuis quelque temps, Mém. 1786. } Yyy 538 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALr & qui a déjà repris une portion de fon gaz. Quoi qu'il en foit, cette quantité d’intermède n’a pas été fufhfante pour décompofer la totalité du fel ammoniac que j'avois employé, puifque, fur {a fin de la diftillation , il s'en eft fublimé une partie non décompofée, quoique cependant tout l'alkali fixe eût fervi entièrement ; car le réfidu examiné ne me parut point alkalin. Je répétai cette expérience en augmentant Îa proportion de fel de tartre; je fis un mélange d’une partie & demie de ce fel, fur une partie de fel ammoniac : la décompofition fe fit très-bien ; je retirai, de cette manière, prefque autant d’alkali volatil que j'avois employé de fel ammoniac; cette quantité d’alkali eft même un peu plus que fufhfante, puif- que le réfidu verdifloit encore le firop de violette & faifoit effervefcence avec les acides. M. Sage , dans fes expériences fur l’alkali volatil, prefcrit la même quantité de fel de tartre pour décompofer le fel ammoniac. L’alkali minéral bien defléché, employé en même “quantité que le fel de tartre, décompofe également Ie fel armmoniac; & quoique l'alkali volatil qu'on extrait par cet intermède foit, quant au fond, femblable à celui obtenu par l'alkali végétal, il en diffère cependant par fa criftalli- fation ; celui-ci criftallife plus facilement : j'ai obtenu des criftaux qui avoient près d’un pouce de fongueur ; ils étoient en lames hexagones. « La matière reftée dans la cornue, peut encore fervir à prouver l’exiflence du principe huileux dans l’alkali volatil par la couleur noire qu’elle préfente. J'ai divifé ce réfidu en deux parties : fur la première j'ai verfé du vinaigre diftillé ; il y a eu effervefcence, & les vapeurs qui fe font dégagées, avoient une légère odeur de foie de foufre ; toute la liqueur étoit noire; mais au bout de quelque temps, cette matière noire, comme plus légère, fe raflembla à la furface. Je fis difloudre l’autre portion dans de l’eau diftillée; elle forma par le repos deux couches très-diftinétes : celle qui étoit à la furface annonçoit , ainfi que je viens de le dire, la DES SCIENCES. 539 préfence d’une fubftance huileufe ; elle paroïfloit grafle, & avoit les variétés de couleur de l'iris. Je féparai ce réfidu, - & après l'avoir bien lavé & defféché, je l'expofai fur les charbons ardens; il perdit auflitôt fa couleur noire, & ré- pandit en brülant une foible odeur de graifle brülée, Cette expérience a beaucoup d’analogie avec celle de M. Duhamel; car ce célèbre chimifte rapporte qu'ayant diftillé un mélange d'aikali fixe, & d’alkali volatil, il en a obtenu un réfidu charbonneux. Yyy ÿ Lû à l'Académie le 12 Déc. 1777: 540 MÉMoiRes DE L'ACADÉMIE RoYALE DS Es V2 A2 M ER ee SUR LE MERCURE DOUX Paz M CORNETTE. À mb la préparation du mercure doux, on fait un mélange de quatre parties de fublimé corrofif, fur trois parties de mercure coulant ; on triture ces deux fubftances dans un mortier de verre ou de porphyre, jufqu’à l'extinc- tion parfaite du mercure. Cette trituration exige beaucoup de temps, & l’Artifte occupé à cette opération , eft obligé d’ufer de beaucoup de précaution pour fe garantir de la poudre qui s'élève & qui voltige autour de ui ; même pour peu que la quantité du mélange foit grande, on ne peut éviter les éternumens & les chaleurs à fa gorge, qui font la fuite des miafmes que l’on a refpiré. Frappé de tous ces inconvéniens, je crus devoir m'occuper à. fimplifier cette opération, & chercher à abréger, s'il étoit poflible, a trituration fr longue du mercure avec le fublimé corrofif. Je penfai qu’en ajoutant à ce dernier du mercure dans un état de divifion extrême, je pourrois aifé- ment parvenir à mon but. . Je fis pour cet effet un mélange de fublimé corroff, auquel j'ajoutai une quantité correipondante de précipité de, mercuré bien lavé, diffous dans l'acide nitreux, & pré- cipité par l'akali fixe ; je mis ce mélange dans un matras que j'expofai à une chaleur affez forte pour le faire fublimer; mais lorfque le fable fut un peu chaud, je fus fort furpris d'apercevoir des vapeurs rutilantes qui sélevoient du matras, quoique j'eufle préliminairement lavé à plufeurs reprifes, dans l’eau diftillée bouillante , ce précipité de mercure. Ce compofé préfente ici quelque rapport avec le turbith minéral, qui, quelque- bien lavé qu'il foit , retient soujours une portion d'acide vitriolique qui a fervi DUE.s, $iC:LE N:C ES. s4r à le former. J’augmentai le feu affez fortement pour faire rougir le fond du vaifleau , & je ne tardai pas à m'a- percevoir que la chaleur néceffaire pour la fublimation du fublimé corrofif, n’étoit pas fufhfante pour celle du préci- ité de mercure; car ayant caflé le matras, je retrouvai fun & l’autre bien féparés & formant deux couches très- diftinétes ; le fublimé corrofif étoit attaché au col du matras, mais {e précipité de mercure devenu plus rouge , occupoit le fond & n'avoit formé avec le fublimé corrofif aucune efpèce de combinaifon. Quelqu'infruétueufe que fût cette première expérience, je crus cependant ne devoir pas abandonner ce travail, perfuadé que je pourrois parvenir à mon but, en variant mon procédé. Depuis long-temps, je m'étois aperçu que la couleur du précipité de mercure par lalkali volatil, étoit différente du précipité de mercure par l'alkali fixe; je préfumai dès-lors que cette différence ne pouvoit être at- tribuée qu’au phlogiftique ou matière grafle contenue dans l'akali volatil, &ique dans cet état le précipité de mercure devoit être d'une réduction plus facile, & fe combiner plus aifément avec le fublimé corrofif que le préciphé de mercure ordinaire. Le fuccès de cette expérience répondit, comme on va le voir, à l’idée que j'avois conçue. Je verfai de lalkali volatil dégagé par lalkali fixe fur la chaux de mercure qui m'étoit reftée ; cette chaux, de rouge-foncé qu'elle étoit, prit auflitôt une couleur brune tirant fur le noir; & par cette fimple immerfion feulement, je reconnus que ce précipité qui avoit réfifté auparavant à un fi grand feu fans fe réduire, devint réduétible par la voie humide, puifqu'examiné à la loupe, ïl laifloit paroître des globules de mercure, & s’amalgamoit avec les métaux, ce qu'il n'avoit pu faire auparavant. Ce fut dans cet état que je l'employai pour opérer la combinaifon que javois projétée. ‘ Je pris ce même précipité de mercure que j'avois édul- coré à plufieurs reprifes dans de Feau diftillée bouillante, $s42 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE je le mélaï, lorfqu’il fut fec, avec une proportion conve- nable de fublimé corrofif ; je-procédai à la fublimation , 8 j'obtins de cétte manière un pain de mercure doux , & dont 14 combinaifon étoit fi intime, que l'eau bouillante n’en put diffoudre aucune parcelle. On ne peut contefter, d'après cette expérience, que F'alkali volatil n'ait fourni au précipité de mercure le phlogiftique qui lui manquoit pour pouvoir opérer cette combinaiïfon ; e changement de couleur de ce précipité, & la faculté qu'il a acquis de fe combiner avec le fublimé corrofif, le prouve d’une ma- nière évidente. On dira peut-être que 'alkali volatil , en s'emparant de l'air vital qui conftitue cette chaux mercu- rielle, lui donne aïnfi la propriété de fe réduire par la voie humide. Cette objection pourroit être admifhble, fr ce phénomène ne pouvoit s'opérer qu'avec de l’alkali volatil cauftique ; mais comme il a également lieu; & même d’une manière plus marquée avec l’alkali volatil effervef. cent, alors cette objection tombe d'elle-même, & on eft forcé de reconnoître que, dans ce cas, le précipité mer- curiel emprunte de V’alkali volatil une fubftance qui faci- bte fa réduction. On pourroit peut-être, de cette manière, parvenir à réduire plufeurs autres chaux métalliques. On réuflit également à faire du mercure doux avec la diflolution de mercure, par acide nitreux, précipité par lalkali volatil, mêlé avec ume quantité convenable de fublimé corrofif /a). Cette expérience peut auffi fervir à faire découvrir le mercure dans les différens corps où il peut fe trouver engagé. On fait que cette fubftance eft fufceptible de prendre difiérentes formes , & de fe mafquer de manière qu'elle (a) On m'a objeété que Ie préci- ité de mercure , par l’alkali volatil, n'étant pas auf pur que le mercure crud ; on ne pouvoit pas autant compter fur çette opération que fur celle faite par la méthode ordinaire. Je répondrai à cela, que comme la préparation du mercure doux, n’eft qu’une, peu importe que l’on emploie télle où telle préparation mercurielle, pourvu que l’on parvienne à faire ce compolé aufh für, aufh parfait, que celut qui réfulte de la trituration du mercure avec le fublimé corroff, DES SCIE NICE s. 543 cefle d'être apparente, même lorfqu’on {a frotte fur des lames d'or ou d'argent : tous les jours les empyriques, fondés fur ce vain raifonnement, cherchent ainfi à abufer de Ia :crédulité du public, en diftribuant des remèdes dans fa compoñition defquels ils avancent qu'il n'entre point de mercure, parce qu'on ne; peut le rendre fenfible; mais ce feroit une erreur de le croire, & on peut recon- noître facilement leur fraude , en fe fervant de Ll'alkali volatil, comme pierre de touche : on fait, pour cet effet, évaporer un peu de liqueur, & fur le réfidu on verfe de l'alkali volatil, qui fait paroïître auflitôt le mercure, en le frottant fuf une pièce de métal. Le défaut de fuccès de la première expérience , faite avec le précipité de mercure ordinaire & le fublimé cor- rolif, me détermina à répéter un procédé avancé par Lémeri /b), contefté par M. Baumé, & avéré enfuite par M. Monnet ; il s’agit d’un fublimé corrofif, dont Lémeri annonce 1a poflhbilité, en faifant un mélange de deux parties de fel marin fur une de mercure; il dit avoir obtenu un fublimé prefque égal en poids, à la quantité de mercure qu'il avoit employée, M. Baumé contefte cette expérience , & prouve, qu'ayant répété lui-même cette opération, avec la plus fcrupuleufe attention , il n’a point eu de fublimé. M. Monnet avouant, à la vérité, que le procédé eft difficile, en fubftitue un autre, avec lequel il prétend avoir réuffi parfaitement. Je ne rapporterai point les perfonnalités qui accompagnent le procédé de M. Monnet, puifqu'elles rejailliffent plutôt fur celui qui les fait, que fur celui auquel on les deftine ; mais je me contenterai de décrire fon procédé, tel qu’il le prefcrit /c). » Si la chofe eft difficile en elle-même, dit M. Monnet, en fuivant ftriétement la méthode de Lémeri, elle ne le paroitra nullement, en fuivant celle que je vais donner, fur-tout po QD hr qep nage on. 7% és noie. En) is (t) Chimie de Lémeri, édition de Baon. page 214. ‘ (€) Traité de la diflolution des Métaux, page 319: Le ‘544 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE quand j'en affirmerai le fuccès : ce qui me paroifoit le plus difficile pour la réuflite de cette opération, étoit de rompre aflez Vagrégation du mercure, pour que l'acide marin pût s'y joindre, & quitter fa bafe afkaline, au moyen d'une grande chaleur ; voici donc comme je fis. Je pris (c’eft toujours l’auteur qui parle ) partie égale de fel marin bien defléché , & de précipité de mercure, obtenu de l'acide nitreux, par l’alkali fixe; je mélai bien enfemble l'un & l’autre ; je mis ce mélange dans une cornué de grès lutée : ayant placé ce vaifleau au fourneau de réver- bère, je l’échauffai, par degrés, jufqu’à rougir obfcurément fon fond ; après le refroidiflement, je le caflai, &'je trouvai dans fon col un vrai fublimé de mercure, même ‘aflez abondant. Le réfidu verdifloit le firop de violettes , preuve certaine, ajoute-t-il, que le fel marin s’étoit décompofé ». Quelqu'aflirmative que me parût l’expérience de M. Monnet ; je crus cependant devoir la répéter, d’autant mieux que l’obfervation que j'avois été à portée de faire, quelque temps auparavant, laifloit fur fon fuccès une incer- titude, qui exigeoit de ma part de nouveaux eflais. Je pris pour cet effet une once de précipité de mercure, obtenu de acide nitreux, par l'alkali fixe : cette chaux mercurielle avoit été édulcorée plufieurs fois dans l’eau bouillante ; mais malgré toutes ces lotions, je crus devoir l'expofer à une chaleur aflez forte pour la dépouiller tota- 1ement de l'acide nitreux qu'elle pouvoit contenir, & d'une portion de mercure doux, que ces précipités fourniflent aflez fouvent. D'un autre côté, comme le {el marin, dont on fe fert, eft prefque toujours mêlé de fel marin à bale terreufe ou de fel vitriolique, je prisle parti de le préparer moi-même; je me fervis d’un acide marin, bien pur, qui avoit été rectifié & diftillé fur du nouveau fel marin; je faturai cet acide avec la quantité convenable de criftaux de foude, auffi bien purs, & je me procurai , de cette manière, un fe[ marin, tel que je le defirois. Ce fel étant bien décrépité, je le mêlai, aiafi que le prefcrit M. Monnet, avec has SRGCUTINE NC UE. :S4 s43 avec une pareille quantité de mon précipité de mercure; j'introduifis, à l’aide d'un long tuyau de verre, ce mélange dans une cornue de même matière (celle de grès me paroil- fant peu propre à cet objet); je plaçai cette cornue au fourneau de réverbère, & dont le fond pofoit fur un petit têt, pour le garantir du premier contact de Îa chaleur : je l’échauflai, par degrés, jufqu’à la faire rougir obfcuré- ment; la chaux de mercure, à ce degré de chaleur, fe revivifia, & pafla dans le récipient fous fa forme ordi- naire, À yant déluté les vaiffeaux, je n'aperçus aucun fublimé; tout le fel marin étoit refté au fond de la cornue, fans avoir fouffert d’altération, & il ne s’étoit combiné avec lui aucune parcelle de mercure. Il eft à préfumer , d'après cette expérience, que fi M. Monnet a obtenu des réfultats différens , c’eft que vraifemblablement il aura employé du fel marin ordinaire, & un précipité de mercure, qui contenoit encore de l'acide nitreux : j'avoue, qu'ayant répété cette expérience, avec des fubftances de cette efpèce, j'ai obtenu, à la vérité, un fublimé de mercure; mais il eft évident, que ce fublimé ne provient que du défaut de pureté des fubitances qu'on y a employées; d’où l’on peut conclure, que le {el marin, bien pur, mêlé avec de la chaux de mercure, ne forme aucune efpèce de combinaifon. Mém. 1786, | 271 546 MÉMoiREs DE L'ÂCADÉMIE ROYALE but Re Aalal ON Sur un nouveau moyen de fe procurer facilement l’efpèce de fluide élaflique, connu fous le nom de mofette atmofphérique, &7 fur la produétion de ce gaz dans les Animaux. Par NL SD PE MEN ONU CR OÙ de propriétés du fluide élaftique, nommé par M. Lavoïfier , mofette atmofphérique , fixent plus particu- lièrement l'attention des Chimiftes, depuis que M. Ca- vendish a reconnu qu’il contribuoit à la formation de l'acide nitreux. La découverte de M. Berthollet, fur l’exiftence de ce gaz dans les matières animales & dans l'alkali volatil, en jetant un grand jour fur la nature de ces matières & fur leurs différences d'avec es fubftances végétales, doit augmenter encore l'intérêt des Savans pour ce fingulier produit aériforme , trop négligé & trop peu diftingué par le nom d'air phlogifliqué, que lui a donné d’abord M. Prieftleys Aux propriétés négatives de ne point fervir à la combuf= tion & à la refpiration, de n’altérer ni l’eau de chaux ni la teinture de tournefol, qui étoient autrefois les feules connues de ce fluideélaflique, les découvertes modernes permettent d'en ajouter de nouvelles pofitives qui le caractériferont ; telles font celles de former l'acide nitreux avec l'air vital, & l'alkali volatil avec le gaz inflmmable,, & fur-tout d’être fixé dans les matières animales. Ces premiers pas dans l'exa- men de ce gaz, font efpérer d'autres découvertes impor- tantes, & engagent à multiplier les expériences fur fes pro- priétés. Mais c’eft jufqu’aétuellement celui de tous les fluides élaftiques qu’on fe procurele plus difficilement, au moins en quantité fuffifante pour des effais fuivis, & fur-tout dans un état de pureté nécellaire pour l'exactitude des réfultatss DYEAS:; CALE IN GE IS 1; ? $47 La décompofition de f'air atmofphérique, par le foie de foufre, propolée par Schéele , pour connoitre la proportion d'air pur qui y eft contenue, éft très-lente & fujette à plufieurs inconvéniens, ainfr que la combuftion du pyro- phore dans des cloches. On peut craindre d'obtenir Îa mofette mêlée de gaz nitreux, en traitant les matières animales par l'acide du nitre ou de gaz alkalin, en décom- pofant la chaux de cuivre unie à l'afkali volatil, comme l'a propofé M. Berthollet. La décompofition de cet alkali par l'acide muriatique déphlogiftiqué, découverte par le même favant, ne peut fournir que des petites quantités de mo- fette, parce que ce procédé eft très- diflicile à pratiquer en grand. Enfin, quoique le réfidu aériforme du mélange de gaz nitreux & d'air atmofphérique, m'ait paru propre à remplir mes vues, un aflez grand nombre d'eflais m'a con- vaincu que cette expérience exige des tâtonnemens qui fa rendent prefque impraticable. Ces fix manières différentes d'obtenir la mofette, les feules connues & employées jufqu'ici, n'étoient donc point entièrement exemptes d'inconvénient ; & je défefpérois de trouver un moyen plus für & moins long, de me pro- curer ce fluide laftique , lorfqu'’une expérience faite dans d’autres vües, m'en offrit un qui a l'avantage de donner la mofette très - pure, & d'éclairer fur un des principaux phé- nomènes de l’économie animale. Tout le monde connoît cette veflie membraneufe, fim- ple ou double, que l’on trouve entre l'eflomac & les vertèbres de beaucoup de poiffons, & que les anatomiftes ont appelé veflie aérienne ou uatatoire, parce qu'elle leur a paru propre à contribuer au mouvement des poiflons dans l'eau, & à favorifer leur afcenfion dans ce liquide. I paroït en eflet que cette véficule fait, pour le nager .des poiffons, ce que l'air chaud paffant des poumons des oifeaux dans une grande partie de leurs os , d'après .la découverte de M. Camper, fait pour le vol de ces ani- maux ;-elle contribue à élever les poiffons dans. l'eau ZLzz i 548 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE avec encore plus d'avantage , en raifon de la pefanteur relative des deux fluides , que l'air échauffé ne peut le faire dans les oifeaux. Cette opinion fur l'ufage de {a vefle natatoire , eft d'autant plus probable, que tous les poiffons qui vivent au fond de l’eau en font privés, & que ceux chez qui on Îa perce ne peuvent plus s'élever. Mais ïl étoit difficile de favoir d'où venoiït le fluide élaftique ren- fermé dans cette vefie, & les naturaliftes defiroient, depuis les découvertes fur Fair, qu'on examinât celui qui diftend cet organe: je me procurai une grande quantité de ces veflies de carpes, avec plus de facilité que je ne l’efpérois d'abord ; je crevai cent de ces veflies , fous des cloches pleines de mercure ou d’eau, & je recueillis un volume de fluide élaftique prefque égal à celui de deux pintes d’eau. Ce fluide élaftique ne fut point abforbé par l’eau, pen- dant plus de huit jours; ïül éteignoit les bougies ; il tuoit les animaux; il n’altéroit ni la teinture de tournefol ni celle des violettes; il ne précipitoit point l'eau de chaux , ni aucune diffolution métallique: il n’avoit point d’odeur après avoir traverfé l’eau; il en confervoit une de poiffon après avoir traverfé le mercure: les alkalis cauftiques ne l’abfor- boient point; il ne perdoit fa forme élaftique par le contaét d'aucun gaz; en un mot, c'étoit de la mofette atmofphérique très-pure, & fans aucun mélange d’autres fluides élaftiques. Je n'ai point eu d'occafions d'examiner d’autres veflies natatoires , que celle des carpes, parce qu'il n’y a que celles-fà que l’on trouve, en certaine quantité, dans les marchés de Paris; mais il y a tout lieu de croire que toutes contiennent le même gaz, dont l'origine eft aufli fa même dans les divers genres de poiffons qui en font pourvus. Les anatomiftes favent que la veflie natatoire commu- nique avec l’eflomac des poiffons, par un canal moyen entre ces organes. Needham penfoit que l'air de cette veffre fe féparoit du fang» & pañloit dans F'eftomac, pour y accé- lérer la digeftion. M. Vicq-d’Azyr, dans fon fecond Mé- moire fur l'anatomie des Poiflons, croit au contraire, que DES SCTIÉÈNOCE S, 549 ce fluide élaftique eft produit par la fermentation dés alimens, & pafle de l’eftomac dans la veffie aérienne. Cette opinion, beaucoup plus vraifemblable que celle de Needham, eit bien d’accord avec les découvertes modernes. Tous les poiflons fe nourriflent de fubftances animales, très-difpofées à la putréfaction ; cette altération feptique ne peut fe faire fans dégagement de mofette ; ce fluide élaftique pafle de l'eftomac où il fe dégage, dans la ‘veflie qu'il dilate: comme il eft produit fans interruption , il paroït que les vaifleaux inhalans, qui s'ouvrent dans Ja veflie natatoire, J'abforbent peu-à-peu, ainfi que le font les vaiffleaux chyleux ou lymphatiques, dans toutes les autres claffes d'animaux carnivores ; il femble même que lorfque la veflie aérienne trop dilatée ne peut plus admettre ce fluide élaftique , le poiflon en rejette, par la bouche, une partie qui fort en bulles à la furface de l’eau. Cette théorie jette un nouveau jour fur les phénomènes de Ja digeflion des animaux carnivores, comparée à celle des animaux qui fe nourriflent de matières végétales ; elle éclaire également fur 1a caufe de la différence de tifflu, de couleur, de faveur, & d'altérabilité, qui exifte entre fa chair de lune & l'autre de ces clafles d'animaux, .confi- dérées par rapport à leur genre de nourriture. Mais je ne dois point m'occuper ici de cet objet, que je réferve pour un travail particulier, & je n’infifterai que fur l'avantage que ce procédé préfente aux chimiftes, pour fe procurer de la mofette. Le volume affez petit des veflies de carpes, que lon vend au cent dans les marchés de poïffons, ne doit point faire craindre qu'on ne puifle pas en obtenir üne quantité fufhfante pour les expériences: {e bon marché de ces vefliés, dans certains temps de l'année , ne fera reve- _nir Ja mofette pure qu’à cinq ou fix fous la pinte; d'ailleurs, on peut faire des provifions de ce fluide élaftique dans des flacons ,& le conferver, fans altération, pendant plufieurs mois, fans craindre que l’eau en change la nature, en raifon de la pureté de la mofette contenue dans les veffies de poiffons. ETCRÈ 550 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE QUATRIÈME MÉMOIRE, Pour fervir a l’Hifloire anatomique des Tendons. à Pa M DE FouRrcKo . APRLT EC ELLE MPAVA Des cap fules muqueufes , propres aux Tèendons ; qui s'insérent autour ou dans le voifinage de l'articulation du fémur avec l'os innoniné. [ n'y a point d'articulation qui: préfente des capfules muqueufes , plus marquées dans fon voifinage , ique celle de los de la cuiffe avec la cavité cotyloïde : la mul- tiplicité, la force, l'étendue, & les fonétions importantes des mufcles qui entourent cette articulation, en font connoître la caufe. Cependant , parmi ces nombreufes membranes capfulaires, il n’y en a que quelques-unes qui aient une exiftence conftante, & qui méritent d'être foi- gneufement décrites. Duverney & Winflow, ‘ont aperçu plufieurs de ces capfules : Albinus en a remarqué cinq; l'une d'elle lui a fervi de modèle & de terme de compa- raifon pour toutes les autres (a): Jancke en a décrit treize /b): M. Sabatier a fait mention de celles qui font les plus remarquables. J'en ai plufeurs fois trouvé plus de quinze bien marquées, à l'extrémité des mufcles qui s’insèrent à la tubérofité fciatique & aux deux trochanters; mais plufieurs de ces capfules étant fujettes à beaucoup de variétés, je décrirai d’abord celles qui m'ont paru être les plus conflantes , & je ferai une mention générale de celles qui ne méritent point autant d'attention, en railon (a) Hits muf lib. IN, pag. 319, $20, 522, sai s27» (b) Loco citato, pag: 14, 5 & 16, néeisam Shi ctxLEt NhrCtEiss 55: de leur petiteffe & des anomalies qu'elles préfentent, foit dans leur forme, foit dans leur fituation. DEA Lorfqu’on a détaché les fibres du grand feffier de Ia crête iiaque, du facrum & du coccix auxquels elles adhèrent, & qu'on l'enlève du moyen feflier & des autres mufcles fur lefquels il eft placé, pour le fuivre jufqu'à fon infertion au fémur, on obferve qu’il eft attaché aux fibres de ces mufcles, par un tiflu cellulaire fort lâche, mais qu'il a une connexion plus forte & plus remarquable , avec la partie inférieure du tendon du moyen feflier & la face externe de Ja bafe du grand trochanter , par une capfule membra- neufe, fituée dans cette région. Si on coupe, par précau- tion, cette caplule, pour arriver immédiatement au point de Finfertion du tendon du grand feflier, on obferve bientôt une facette membraneulfe life, polie & muqueule, fur laquelle gliffe ce tendon, fans adhérence; mais fi l’on eft prévenu de fon exiflence, & fi on difsèque avec l'attention néceffaire pour la trouver , on remarque vers le bas du tendon du moyen feflier, un repli membraneux, Iong de plus d'un pouce, & qui eft fort. différent du tiflu cellaire, proprement dit : ce repli eft le bord fupé- rieur de la capfule que nous allons décrire. Cette caplule eft fituée à la face externe du grand tro- chanter, au-deflous de l'infertion du tendon du moyen feflier, dont elle recouvre une petite partie, & à la face interne du tendon du grand feflier; elle eft placée un peu obliquement de haut en bas, & de dehors en dedans; fa ” forme eft ovale & alongée; fon extrémité externe eft plus élevée, & s'avance jufqu'à fa partie fupérieure du vafte externe, auquel elle adhère un peu; fon extrémité interne & poftérieure eft entièrement recouverte par le tendon du grand feflier : elle s'étend ‘de haut en bas, depuis la face externe de l'attache tendineufe du moyen feflier, jufqu’à un demi-pouce environ de l'infertion du tendon du grand 552 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE feflier. C’eft une des plus grandes capfules muqueufes de tout le corps humain ; elle offre une bourfe membraneufe, aplatie & comprimée: on peut, par une diffection exaéte, l'enlever tout-à-fait, fans la percer, alors, elle repréfente un fac fermé de tous côtés, qui prend une forme irrégu- lièrement ovoïde, par l'infufflation ; fa paroi interne ou poflérieure adhère fortement au tiflu cellulaire & comme ligamenteux, qui revêt la furface du grand trochanter; fa paroi externe & antérieure eft attachée à la face interne du tendon du grand feflier. Lorfqu'on l'ouvre, on trouve fa cavité liffé, polie, & enduite d’une humeur fynoviale aflez abondante; on n'y rencontre aucune glande ni aucune ouverture. Cette capfule eft deflinée à fixer le tendon du grand feflier, & à favoriler fes mouvemens fur la bafe du grand trochanter. Winflow ne l’a point connue fc). Albinus eft J'anatomifle qui l’a le premier & le mieux décrite, & qui en a bien défigné a fituation /4). Jancke l’a indiquée fans defcription ; il ne paroït même pas en avoir connu toute Fétendue auffi-bien qu'Albinus, puifqu'il la place entre les tendons du grand fefier & du vafte externe, tandis qu’il n'y a qu'une de fes extrémités qui occupe cette région fe). M. Sabatier en a fait mention dans fa defcription des mufcles, & il en a donné une idée très-convenable, en difant que le tendon du grand feflier pafle par-deflus le rand trochanter , auquel il eft lié par une large capfule membraneufe (f). (c) Voyez fa defcription du | teris doxfo., ffarim infra finem glutei grand fefñer. medi; reliquo autem trochanteris, àT (d) Hiftor. mufculor. Kb. II, | g/urei magni rendini, laxè. Cap. CLXXXIII , pag. 520. /ntegir aqutem (texdo glurei magni) trochan- ceren majorem ad cujus dorfum fuo Je tendine fledit : qui ut facilits ad trochanterenx illum ire êT redire pofit, interjecta burfa tenuis, magna, (f) Traité d’Anatomie, tome 7, parvä parte Jui ftriclè adhexa trochan- | page 239, E n (e) Æoco. cit, pag. 15, litter. a. | Inter tendines glutei magni , àT vaffi interni , proxünè infra, trochanterem ‘majorems D! 18: SC 1°E NN: C Es. 1 459} | buolildsa $. : dudons En détachant le moyen feflier comme on a fait le grand fefier!, on trouve entre: fon tendon & celui du petit feflier & du pyramidal, une large: capfule qui les aflujétit & qui a des ufages femblables à ceux dela première. Cette cap- fule indiquée par : Albinus /g) & par M. Sabatier /4), totalement oubliée par Jancke /i), quoiqu'elle fe ren- contre aufli conftamment que la précédente , eft très-belle -& très-marquée; elle eft fituée! vers le: fommet du grand trochanter , fous Île tendon du moyen feflier qui la com- prime; elle:adhère à une facette offleufe, revêiue de quel- ques couches de cartilage, & aux tendons du petit feflier & du pyramïdal dont elle recouvre le bord inférieur : fon étendue eft de près d’un pouce; fa forme ovale &:alongée, femblable à celle du grand ‘feffer ; l'une de fes parois eft collée à la furface du trochanter, l'autre eft intimement liée à la face interne du tendon du moyen feflier; fon bord ou repli fupérieur adhère au bas des tendons du petit fef- fier & du pyramidal; fon bord, inférieur eft plongé pro- fondément fous le tendon & près de l'infertion du moyen feflier ; fa cavité eft 1iffle,, polie &.humectée. d’humeur fynoviale; on n’y trouve aucune trace: de glande ni de graifle articulaire ; elle eft très- exactement fermée de tous côtés. On peut, par une difleétion délicate, la féparer de toutes fes adhérences, & l'enlever fans la percer; en l’exa- minant ainfi, on reconnoît que fa paroi poftérieure eft plus mince que fa paroi antérieure. x ù à Son ufage eft de faciliter le gliffement du tendon du moyen feflier fur la furface offeufe., dans la rotation, du fémur en dehors que ce mufcle opère; elle paroît être auffi fufceptible de favorifer l’action ifolée de ce, mufcle , de manière qu'il puifle fe contracter fans entraîner les tendons (g) _Hif. mufs Vib. NL, cap. CLXXXIV, page $22. (h) Traité d’Anatomie, rase “ » page Fée * di f) (ÿ)' Vide loco cit.pag. 147 45 & T6 ne: Mém, 1786. Auaz & | iss4 MÉmoirEs DE L'ACADÉMIE RoYALE voifins dans fes mouvemëns : la capfule du grand feflier RME EE Sedo do RerçOU SÙ Euh nd ilborfqu'onhaïdétruit nette caplule:& détaché le tendon du moyem. fefiei jufqu’ankpointide fon'infertion, oniper- -çoit en. ‘éntier des tendons:réunis: du petit feflier & du .pyramidal.: On. remarque qu'ils forment fur-le grand tro- -chanter uhs contour que\les/anatomiftes:n'ontpeut-étré; pas -déctit ayéb aflez: d'exaclitude:; ils préfentent trois plisidont Hesfupétiennéeæitérieurseft-arrondi, &l-appartient au petit -feflier: lemoyen eftilarge:, aplati &-naît du même mufele: linférièur, &/poftérieur,,-arrondi comme le :prémier ;'eft produit par dé pyramidal:; maïs continu avéc de fecond, de manière que cés:déux mufoles-femblent êtré.an digaitrique; Ja portion, moyenne-& aplatie.de cesitendons, eft plus ren- Hongée: que l’ahtérieite &cila poftérieure ; elle fe contourne -ens dedans jufqu'à da cavité du grand trochänter. L1od nol 1952 mavort ub robyiat r! | Jr 35 5 ed 1 I I. 1. } J Si l’on difsèque le petit Fefiér , en déiachant les fibres de l'os des îles’, & ên F'emlevant de haut en bas, jufqu’à fon infertion, ôn tronvéläfiertroïfième capfule ‘muqueufe fous fon tendon & près dé [oh attache au grand trochanter. Céite capfule eftfituée fous Ia partie antérieure & fupérieure de ce tendon, immédiatement au-deffous de l'articulation à Taquelle le petit fefliér eft- adhérent , & ‘adhère d'une part “aniténdon , & ‘de l'autre à la furface offéufe; ‘elle eft plus petite que les deux précédentes: oh la trouvé toujours facile- ‘meñf vers H püinte”/diegrind trochanter ;éHéieft céntiguë ‘ave partie 14 plus Haute du tendon fupérieur du vafte externe ; fa forme: eft irrégulièrement arrondie "elle ef liée par un tiflu céllülairé irès-ferré à l'os qu'éllé recouvre, & chi: qui l'attäche ‘du tendon du petit! fefier eft plus Hâche; fa-eavité eft-lifle , polie & fynoviale ; elle facilite, comme les précédentes; 1é “mouvement duitendon furfos. Albinus eft le premiér añatomiffe qui en ait parlé. dans fa r'eil . À 1 £ À D'ele" ISUCOÉ AINGC2EASO MAN Dyy defcription du petit feflier /4). Jancke Va indiquée fans defcription, & il a annoncé qu'il y en avoit fouvent plufieurs dans cet endroit //). Winflow & M. Sabatier n'en ont fait aucune mention{fm)p ie 0) el eue hu ; prasthe ti Loris 7 . i FICHE . 11 ? La dernière & la plus profonde des capfules muqueules que l’on rencontre dans la région du grand trochanter , eft celle qui accompagne le tendon de l'obturateur interne près de fon infertion; elle eft fituée dans la foffe de cette érinence ; entre letendon défigné, & fa furface ofleufe ; fon étendue eft très-petite ; fa forme: eft irrégulièrement arrondie : on trouve dans fa cavité fermée de tous côtés, une humeur fynoviale qui la lubréfie: Jancke eft le feul anatomifte qui ait indiqué l'exiftence de cette capfule ; il en annonce. dans lé même article une pareille qui accom- pagne l’infertion du tendon de: l’obturateur externe / » ). J'ai trouvé quelquelois celle-ci qui reflemble entièrement à la précédente, &:qui n’en diffère que parce qu'elle n'eft pas conftante. Toutes les deux paroïflent avoir pour ufage de ‘faciliter le mouvement des deux tendons fur une petite portion de la partie interne du grand trochanter, qui a lieu dans la rotation de dedans en dehors, exécutée par ces deux mufcles fur le fémur. Mi Nan Uñe des capfules muqueufes les plus marquées & les plus belles qui fe rencontrent dans le voifinage de larti- ” .(k) Hiff: mufe: Nb. MI, cap. {m)_ Voyez leurs defcriptions da CLXXXV, pags 524. Ad finem-def- | petit fefier & ‘du pyramidal , ou criptiomis ‘glutei minoris. à” pyriforme. ‘: : . (1) Loco citato; pag. 15, litter. 2. A Nr * Inter tendines: glütei minimi, “vafli | * (n) Locorcit: pag.-r$,, Jittera f, externi, à trochanterem ; fed modo | Ad extremos tendines ê7 obturatoris una , modo plures , omnes que-ab | externi d7:interni, 7 quidem aliquoë anteriore parte. « : | plerumque. Aaaa ij 556 MéÉMoiRes DE L'ACADÉMIE- ROYALE culätion: de la cuifle , eft celle qui lie le tendon de l'ob- turateur, interne fur la poulie offeufe , fituée entre l’épine & Ja tubérofité fciatique , & avéc les jumeaux. Tous les anatomiftes qui ont fait uelqu’attention à ces parties accefloires des tendons, ont abAive cette capfule, & en ont fait une mention plus ou moins exprefle dans leur ouvrage. Winflow /o) & Duverney /p) l'ont regardée comme une gaine membraneufe : Albinus-'a défignée fous le nom de bourfe, & en a reconnu très-exaétement Îa fituation /g). Jancke n’a pas donné de détails très-exaéts fur cette capfule, quoique ce foit une de celles dont il paroïît s’être occupé avec le plus de foin; il remarque qu’elle fe divife en trois ou quatre pour accompagner chaque portion des tendons de l’obturateur interne /r). M. Sabatier l'a auffi indiquée dans fa defcription de ce mufcle //). On trouve conftamment cette capfule muqueufe dans le lieu où le tendon de l’obturateur fortant de l'intérieur du baflin, eft placé en-dehors, fur la poulie cartilagineufe creufée entre l’épine & la tubérofité fciatiques ; elle com- mence vers le bord échancré de cette poulie, & fe pro- longe jufqu’à un pouce en-dehors & vers la capfule arti- culaire de la cuifle; elle eft attachée en haut à l'épine, & (o) Expo. anatom. Traité des mufcles, $. 411. Le gros tendon gliffe librement dans une efpèce de gaine membraneufe, &c. (p) L'art de difféquer méthodi- DRE les mufcles du corps humain. aris, 1749 , page 195. Le tendon eft enfermé dans une gaine, &c. (g) Hift. mufculor. lib. HI, cap. CLXXXVII, pag. 527. Arque inter geminos caudam que obturatoris burfa parva, adherens utrifque , interque geminos capfæ articuli coxæ., (r)} Loco citato, pag. 14, litt. a. Inter mufculum obturatorem 7 illam chi partem quæ inter ejufdem Jpinam pofteriorem à7 media eft, Juper quam que illius mufculi tendines, quorum plerumque- tres vel quatuor ab initio funt, tranfeunt. Atque hos omnes tendines capfa hæc ab alter parte in fe recondit , ue » cum ipfi in unum tendinem abeant, in tres vel quatuor adpendices dividitur , quarum media medium tendinem fere ad trochanterem ufque comitarur. (S) Traité d’Anat. rome 1, page 344: W fe contourne fur l'ifchion, & tient à la facettecarti- lagimeufe qui s’y rencontre , par une Jarge capfule membraneufe. : \ DENSY SNCUIE NC E S57 en bas à la tubérofité , à la manière d’un ligament annu- laire lâche : fa paroï externe eft aflez épaifle, & fortifiée par du tiffu cellulaire nrembraneux ; fa paroï interne & qui fe glifle fous le tendon, eft très-mince & tranfparente; elle adhère foiblement à la furface cartilagineufe qu’elle recouvre ; elle renferme le tendon dans fa cavité : on y trouve deux extrémités d’une forme différente; la poftérieure fixée entre les deux éminences du baflin eft large & dilatée; Jantérieure prolongée entre les jumeaux , & liant le tendon de l’obturateur interne à ces mufcles eft rétrécie, & va fe terminer avant Ja cavité du trochanter , en s’attachant en arrière à la face externe du bas de la capfule articulaire du fémur, comme la dit Albinus. D’après cette defcrip- tion, on voit que cette capfule muqueufe a beaucoup d'étendue, & qu'elle eft d’une forme aflez irrégulière: en ouvrant , vers fon extrémité poftérieure, on reconnoit plus facilement cette étendue, fur-tout fi l’on y plonge un ftylet ; du côté de l'articulation , on lui trouve près de deux pouces de longueur. On peut aufli la fouffler avec un tube, introduit par une petite ouverture du côté de l'ifchion : fa cavité eft life, polie, & lubréfiée d’une quan- tité remarquable de fynovie , quoiqu'on n'y rencontre aucune trace de glandes ni de graifle fynoviales ; il paroît que cette liqueur peut tranfluder à travers fa paroi pofté- rieure, & que c'eft à cette tranfludation qu'eit dü le poli qu'on remarque fur la furface cartilagineufe de l'os du baflin, & qui refflemble à celui d’un cartilage articulaire. Les ufages de cette capfule muqueufe, font de favorifer le gliflement du tendon de l’obturateur fur la poulie de l'ifchion, & fur-tout, de rendre les mouvemens de cé mufcle indépendans de celui des jumeaux; car il fufht d'en examiner, avec attention, la ftruéture, pour recon- noître , d’après fa fituation & fon étendue, que le tendon de l’obturateur peut fe mouvoir fans entraîner ceux des jumeaux , & réciproquement. Cet ufage me paroït être un des principaux des capfules muqueufes des tendons, quoique 553 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE les anatomifles qui ont connu ces caplules n'en aient point fait mention. | D''NTE V ! Lists Les deux dernières capfules que l’on rencontre conftam- ment vers la partie poftérieure du haut de Ja cuifle, font celles qui attachent les extrémités tendineufes de la longue portion du biceps crura}, ou du demi-nerveux , & du demi- membraneux. Ces deux capfules, fituées l’une à côté de l'autre , font très-petites; on Îes trouve immédiatement au-deffous de l’infertion de ces tendons à 11. tubérofité fciatique ; elles font aplaties & comprimées entre les tendons; leur forme eft irrégulièrement ovale; quand on les ouvre, on y aperçoit une cavité life & polie; elles adhèrent fortement aux furfaces tendineufes ; cependant, on peut, par une diflection foignée, les enlever de deflus les tendons, fans percer leurs cavités. Elles fervent à lier les tendons du demi-nerveux & du demi-membraneux avec celui du biceps, en devant &en arrière de ce dernier, & à faciliter le gliflement & le mouvement ifolé de chacun de ces trois tendons fur une petite partie de leur furface. Jancke eft le feul anatomifte qui en ait parlé /1), quoiqu'elles fe rencontrent conftamment ; mais leur petitefle &. leur compreflion entre les trois tendons auxquels elles appar- tiennent, a fans doute empêché qu'on n'en reconnût l’exiftence. GATOTE Se IV T4 Au-devant de l'articulation de la cuiffe, dans Îa cavité cotyloïde, je n’ai trouvé qu’une capfule muqueufe, aflez conftante & aflez marquée, pour qu'elle méritàt une def- cription particulière ; c'eft celle qui attache le tendon combiné de liliaque & du pfoas, au bord de l'échancrure ilio-pectinée, fur laquelle ce tendon defcend vers la cuiffe. ‘Cette caplule a été annoncée par tous les anatomiftes qui (4) Loco citato, pag. 16, lett. K, L. MD ES S-LCYE LE Ne @ErS. 559 ont, fait quelqu'attention à ces parties. Duverney en a parlé. dans fon Traité fur. la diflection des mufcles ({u): Winflow J'a décrite fous,lé nom de capfule ligamcnteufe, fort life, & polie /x/. C'eft la première qu'Albinus a décrite, & äl l'a fait avec tant d'exactitude.& de précifion, qu'il w'y,a que très-peu de chofe à ajouter à fa defcrip- tion {5/. Jancke l'a indiquée fans en donner une defcription, &:ce qu'il en dit /z),.eft bien au-deflous des détails con- fignés dans l'ouvrage d’Albinus , comme ,on peut s’en convaincre, en comparant les deux paflages de ces anato- miftes, que je rapporte dans les notes. M. Sabatier en a fait une mention, exprefle dans fa defcription du mufcle iliaque (a). | Pour trouver cette caplule muqueufe,:dont l'examen fufft ‘pour donner une idée très-exacte de toutes celles qui ont la forme de bourfe ou de véficules comprimées, comme Va très-bien fenti Albinus qui, en parlant dés bourfes qui «æxiftent entre d’autres mufcles, a plufieurs fois renvoyé à la defcription de celle-ci; il faut couper en travers la chair & le tendon de l'iliaque & du pfoas, un peu au- 7 (u) L’art de difléquer, &c. Paris, Jic complicatam , Eu où » dt 1749, page 191. pars ejus prior poflriorem ex toto (x) Éxp. anat. Tr. des mufcles, $. 277 in-4° page 212, 2.° col. (y) Hiff. mufculor. hom. Gb. WT, cap. LXXXVI, pag. 319. ic fe prünum nobis offert fingulare naturæ ertificium, in als quoque mufeulis , ut oin fingulis memorabitur ;: obfer- vatum. Ubi illiacus cum pfoa magno Je démittit ab ifchio ad femur, ibi “burfam, vel veficam quamdam fabri- cata eft nullibi neque interruptam neque patentem; à pofteriore parte adhærentem finui ifchit, per quem modo diéli mufculi delabuntur, infra | que eum priori parti capfæ , quæ con- Zinet articulum Coxæ; à priore tum Zendini comnuni eorumdem mufcu- dorum , tin vicinæ carni ; inter ea continsat ; magna, tenuem, lixam, obfequicfan, intus humore quodam lubricante fuper inunélam. Quo fic ut mufouliilliad finumifchü, capfam- que, faciliès ac promptiüs moveantur. (x) Loco citato , pag-15, fitt..h. Inter tendines pfoæ èT ilidti inrerht, atque illam offis innomi ati partem quam incifuram ileo puberalem ad- pellare velin , ut pote Juper quam ill tendines ad trochanterem def- cendunt. (a) Traité d’Avet. tome 1, page 252. Une large capfule, commune à ces deux tendons, les unit à la face antérieure de l’éminence que J’on vient de nommer, s6o MÉMOIRES DE L'ACABÉMIE ROYALE deffus de leur fortie du baflin, & les enlever de la furface offeufe à laquelle ils adhèrent par un tiflu cellulaire aflez lâche , en le détruifant très-doucement : lorfqu'on eft par- venu au-deflous de l’échancrure ilio-peétinée , on rencontre le bord fupérieur de la capfule muqueufe qui forme un repli plus denfe & plus marqué que les James du tifiu cellulaire qu’on a trouvé au-deflus ; alors on doit les dif- féquer en-devant & en-arrière, en obferver la forme, l'étendue, ladhérence à los & aux mufcles, & enfin la cavité intérieure ; après l'avoir ouverte, cet examen y fait découvrir la ftruéture fuivante. Cette capfule a la forme d’une bourfe ou véficule aplatie par le mufcle fous lequel elle eft fituée ; elle eft irrégulièrement arrondie ; a paroi antérieure eft confiftante & fortement liée à la fubftance tendineufe & mufculaire qui la recouvre; fa paroi poftérieure eft mince : elle adhère en partie au bas de l’échancrure offeufe, & en partie à l'extrémité fupé- rieure de la capfule articulaire. Ces deux parois qui fe touchent par la compreffion que Île mufcle y exerce , for- ment par leur contour un pli en haut & en bas, qui permet à F'antérieure de glifler fur Ia poftérieure. Lorf- qu’on coupe la paroi antérieure vers le bord fupérieur , on obferve une cavité arrondie qui n'a aucune commu- nication avec les parties voifines ; je n’ai pas pu y recon- noire cette communication avec l'articulation de la cuifle que Jancke dit avoir vu dans deux fujets /b). Cette cavité borgne, comme Va annoncé Albinus /c), eft lubréfiée par l'humeur fynoviale qui y eft fort abondante, de manière que fes deux parois pouvant glifler très - facilement l’une fur l'autre, toute la capfule obéit au mouvement du tendon de Filiaque; auffi l'ufage auquel elle paroît deftinée par la Nature , eft de faciliter le mouvement des tendons, de T'iliaque & du pfoas, tant fur la furface offeufe, que fur la (&) Loco citato, page 8. (c) Voyez la Defcription rapportée plus haut. | capfule Durs SCIENCES. s6t capfule articulaire de {a cuifle : je l'ai vue quelquefois fe prolonger par une efpèce de pointe obtufe , jufqu'au bord de la partie interne de cette capfule, près de l'infertion du tendon combiné au petit trochanter. Les mouvemens mul- tipliés qu’elle exécute , font fans doute fuinter de fa paroi poftérieure un peu d'humeur fynoviale, qui contribue à Ja formation de la couche cartilagineufe que l’on trouve fur l’échancrure ilio - pectinée , & qui a été décrite par Winflow /d). SONORE Outre ces différentes capfules muqueufes que j'ai trouvées dans mes diffections, & que Je regarde comme très-conf- tantes, on en rencontre fouvent plufieurs autres ; mais elles font fujettes à de grandes variétés, foit relativement au lieu qu'elles occupent, foit par rapport à leur forme, foit enfin par leur exiftence même. Telles font celles qui font fituées en arrière , entre le grand nerf fciatique , les jumeaux & le grand feflier , fous la partie fupérieure de ce dernier , fous le tendon du mufcle carré, entre les tendons du demi-ner-- veux & du demi-membraneux ; en devant, entre Île coutu- rier & le droit interne, entre les différentes portions fupé- rieures {des trois adduéteurs & les mulcles voifins, à l’infer- tion du tendon de l'iliaque interne, entre le peétiné & le vafle interne. Jancke a indiqué Îa plupart de ces capfules, mais il n’a pas fait une mention aflez exprefle de leur inconftance & de leur variété /e). « (d) A l'endroit cité ci-deflus. (e) Loco citato, pag. 15 & 16, litter. c,g,h,i,m,n, Mém. 1786. Bbbb ts Nov. 1786. 562 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE NOUVELLES OBSERVATIONS Sur la conflruétion des Lunettes diplantidiennes , ou à double image. Pat. M. J'EIA U RAT: D ANS les Mémoires de l’Académie , année 1778, pages 39 © 40, on voit que dès le 27 Juin de cette année, je fongeois à procurer aux Aftronomes, une lunette à double image , avec laquelle ils puffent obferver directe- ment l'inftant même du paflage du centre des aftres par le méridien, fans être privé du moyen de déduire ce paf- fage par l'obfervation du contact des deux bords au fil de la lunette. Dans le volume fuivant, année 1779,page 23, on voit que J'achevai le développement de mon idée, que j'approfondis la théorie de la conftruction de la lunette, que je donnai la folution générale du problème , & que j'in- diquai les conftruétions qu’il convenoit d'éviter pour ne pas augmenter en pure perte la longueur totale de la lunette. Le 4 Mai 1780, le comité de l’Académie arrêta que Îa Compagnie feroit conftruire en grand , à fes frais, ma funette difplantidienne , vu la réuffite de l'effai qu’en avoit fait en petit l’habile opticien M. Navarre. ; Le favant abbé Bofcowich, que lon vient de perdre, n'avoit pas encore quitté la France , pour retourner en Italie, qu’il avoit déjà été inftruit de mon travail, par un entretien que j'avois eu avec lui fur cette matière; cepen- dant il a depuis publié à Venife, dans le fecond volume de fes œuvres, page 360, une folution de mon problème des lunettes à double image. H n’y penfoit plus, dit-il; & il ajoute que mon invention de lunettes à double image n’eft parvenue à fa connoiffance que par une annonce du Journal de phyfique; & que fi un opticien, qu'il ne nomme pas, ne lui eût demandé 1a conftruction de ma nouvelle lunette, il DES SCIENCES. 563 ne fe feroit aucunement occupé de mon invention, & conclud que cette invention ne peut être d'aucune utilité. Je dois tâcher de juftitier l'approbation dont l’Académie a honoré mon travail ; & en le rapprochant de celui de M. Bofcowich, fur fe même objet, on va voir que je fuis fondé à conclure que fa folution n’eft que celle d’un cas particulier de la mienne, & que ce cas même n’eft pas aufli heureux qu'il feroit à defirer pour le fuccès de ces fortes de lunettes. Selon notre favant auteur , la lunette à double image, defirée, n’eft pas une lunette fimple; mais, comme je l'ai effletivement penfé avant lui, elle doit comprendre deux lunettes particulières placées lune dans l’autre ; celle du dedans eft compofée de deux objectifs a, c, qui produifent en D, une image droite; & celle du dehors eft compofée d’un feul objeétif percé À, qui produit au même point D, une image renverlée, de la même grandeur que l'autre & d’un fens oppolé à celle-ci. La lunette en queflion eft donc compofée, en totalité, de trois objectifs À, a, c. F, le foyer des rayons parallèles de l’objedif À, Soient donc f, le foyer des rayons parallèles de l'objectif à , æ, le foyer des rayons parallèles de l'objectif c, Alors les foyers F,f, @, devant étre les données du problème , & les diflances refpeétives Da, Dc, DA, Ca, CA, devant être les cherchées /Mém, de l'Académie, année 1779, page 31), certainement la folution defrée fera celle que voici : Da = f + £ NT. Figures 1, 2 & 3.,...... D ec Er (EF + f) DA =4F ae 1j 2 3 ar 1 Lot A Cia = + f + @: Bbbb ij 564 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Figures 1 &2 7. RICA FF — @ — 2. Figure 3. "AMP Re 002 == — F+ qe + ms Cette folution qui eft Ia mienne, a toute Ia généralité defr- rable, & on en déduit facilement celle de M. l'abbé Bofcowich. Car fi l'on fe prefcrit,comme lui, la condition CA = Ca — 2 a ne . rss DU généralement on a, felon moi,........Ca — SE +f+o Alors la folution de notre auteur eft fr cellerde Ce CAS = CM ER REF 12e nr ME D Fe = ef + Ff, Ainfi la folution de notre auteur, au lieu Îf — > 3 d’être une folution générale, eft feulement Ff celle dans laquelle. .......,...44. 4 V9 = FRE A sue of F a ? —f L2 Ce favant, eftimable à tous égards, n’a donc réellement réfolu qu'un cas particulier du problème, & ce n'eft qu'à caufe de la condition qu'il s’eft prefcrite, qu’il a raifon de dire que les trois foyers F7, f, @, font tellement liés enfemble, ue fi l’on choïfit à volonté deux des foyers, le troifième fee eft néceflairement aflujetti aux mefures des deux autres combinés enfemble de la manière indiquée ci-deflus. J'ajoute que notre auteur auroit dû dire que fa folution = — , pour les lunettes à double image, n’eft pas une folution générale ; qu'il n’eft pas indifpenfablement néceflaire d’aflujettir comme lui la longueur du foyer de l'un des objedifs à celles des deux autres; & qu’il ne faut pas SlEnsu SENTE NC c' Es. 565 toujours que la lunette du dedans aït une fongueur D 4, plus grande que celle du dehors, dont la Jongueur eft D À. Je crois au contraire devoir aflurer de nouveau que la réuffite du premier effai de M. Navarre eft dûe à ce que, comme moi, il a préfumé que le cas dont on devoit le moins s'écarter dans la pratique, étoit celui où les deux lunettes particulières ont / Fig. 2 ) une même Iongueur , & où par conféquent l’objedtif 4 eft placé dans le vide même de l'objedif percé À. Ce cas, que je crois être le plus favorable, ES Rp) ft celui où............,....... = ps & non pas celui dans lequel. ........@= —- Au refte, fi je contredis ici l’opinion d’un homme dont Je P : ù la perte eft fi juftement regrettée des favans, c’eft qu'en défendant la mienne, je défends en même temps le témoi- » a . J . . me . P % gnage de l’Académie dont la gloire lui étoit aufh chère qu'à moi. J'aime à penfer même que s’il avoit pu vivre aflez, il auroit vu avec plaifir l'exécution de ma lunette diplantidienne, ordonnée par l’Académie , pourvu toutefois que je fois affez heureux que de la pouvoir faire conftruire d’un foyer au moins de 6 pieds; ce qui en a différé jufqu'ici 1a conftruétion, c’eft la difficulté de fe procurer du f/nr-gla . . . 1k . , ë! propre à conftruire des objectifs achromatiques d’une gran- deur confidérable. Pour faciliter l’exécution en grand de ma lunette à double image , je termine ce Mémoire par les Tables qui diri- geront le conftruéteur quant aux dimenfions & quant aux diftances que doivent avoir entre eux les trois objeifs. Un inconvénient auquel je remédie, c’eft que quand on n'aura pas obtenu le foyer propofé & indiqué dans les tables qui fuivent, le défaut de réuffite ne nuira en rien au fuccès de ma lunette ; car avec les foyers qu'on aura obtenus, & 566 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE non avec ceux qu'on fe fera propofés, on placera exac- tement les objectifs de a manière conveñable , au moyen de la formule que voici, & que donne incontef- - tablement la théorie { Mémoires de l'Académie, année 1779, page 31 ) Da =f + = CFE UT DT CU DA—F Figures 1,2, 3, LAS ef PERt ee Us — 4Aa=EF+frier (Pl +f). DES S'CGHENCES: 567 Ficure 1. DIMENSIONS des Lunettes diplantidiennes on à donble image, lune droite © l'autre remver[ée ; le foyer équivalent D A étant plus grand que le foyer relatif D à. ? Ca = _ + f + @ Généralement... ........e.'.e CA | g> AS | EM POUR L'IMAGE DROITE R E NV E:R'S EE FORMÉE AU FOYER cOMMUN D, au Fover D. era Pour l'Objetif percé À, Pour l'obje&if plein 4, Pour lobjedif plein c, dont lefoyer eft F . dont le foyer eft f. dont le foyer eft ®. JDIAMÈTRE. Pa. Lie. fi. Po.| Pi. Pouc. Lig.| Po. > D à 1% CS _ O &w NN O R © O m La © O % NN O ND a 0 ANA NA La HR à OU LU Lo OR D D ND M M m CN PORT POS RER en Ets LAC) Mr RE . 4 eo m = 4 4 O WW KW © O O Ni NI O O La © O O bp LI M 4 9 O NO ©N NV a tu »B #B Le Us On -O D N OU W/h N°94 0 ND NY O ta Lo . D D D D D D m1 m1 4 mn m 4 m ©Q OQ O Li 9 O oo AP w = © © NH D O0 6 LS N " M O 2. 2 3° 3° 4. 4. $- se 6. 6. De 7e 8. 8. 9- 9: Oo. O0 Aa 0 A 0 A O0 A OO E O À O A O A O0 A O A O Où H NN ND cou \9 LU \9 LU 9 +R O0 A A ua La La RO Œù Lo Lo OU D RD N° mm mm O © Ou O 9 Au O V9 Ai O \0 uw O O Ou M co m \9 © D Om \] O © a DR V9 V9 © co N NN où ua ta BB #B Us Lo NO NO N # NU D 6 N \ & L ww c m PRONONCE OC ON OMO Or OC Or OMATONO"MOUO R O co O Co O co" O cb © © LA 2 à LU VU Vo US D ND D ND M et ei mi \ SES CAEN Nr GUN Exp RO Le be mi Ce fyflème-ci & le fuivant, font préférables au troifième & dernier de la page 5 69. 568 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYALE F1G. 2. DrmEnNsIoNs des Lunettes diplantidiennes ou à double image , l'une droite, © l'autre renverfée ; de foyer équivalent D À, égalant le foyer relatif D A. Alors l'objectif a , eft placé précifément dans le vide de f'objettif percé À, of Ffanp ÿa=CA= + f+o CF f5 op F . f - Ce fyftème & le précédent, font préférables à celui de la page 569. Alors, ® — CAZ=ca —=F-9@— DI1aAM. extérieure de l’objeif Diam, FOYER fIFOYER 9 de de l'objec. a.| l'objectif c. de l'objedif a, placé dans l’autre ift: foyer, Diftances | le foyer obje&if À. focales. eft F. a Pi. Pou. Ÿ È & L mi Us 19 Us 9 WW 9 +R Q n . . m . © COCO NL ONE SAR TEE e 5 DR O0 O © + D Q O SG œrB DR Q O co 000 non OXNO NO NO À O0 A À Qu a ur BR LD WORD ND D mm co © cor O co O co“ O co © ch Et A ni a ni EE AA 2010.20 10200 LS | O W mw O0 Ÿ Amw O ŸW Au O WW Aw O +R Co Or co O 0 O rR co DO rR co O # co WAD 4 © NN & Qu ER D un DE O Dia ba ta FR A © LU LL D D D mm CRIER FE US CD OU EUR D IN AN SEE ETES 2. 3e 3° 4. 4. s- $- 6. 6. 7° 7 8. 8. 9: 9: 0. AO mOn mm Nb h O ci m VV ha D O 14 D, E SMS Ci E LE JN: C 2E 55 569 F1G. 3° Dimenfions des Lunettes diplantidiennes ou à double image, l'une droite , © l'aatre renverfée : le foyer équivalent D À devant être, felon l'abbé Bofcowich, moindre que le foyer relatif D À. CAL e + f + Q Généralement... ....:..:. " CA=—F+p+ sn Ce fyflème de M. Bofcowich eft moins avantageux que les précédens, car il augmente en pure perte [a lon- gueur de Ja lunette. À DA, A FOYER DC è f, FOYERIDISTANCE dE DISTANCE de l'objedif a, au foyer l'objedif-C. commun, D. ts à C9 O, © +2, 9, 9 de 3 4 4 5 5 m4 nQ à 0 à 0 à 0 à 0. A 0 O © + 1 O Q co a [8] . 4 {h} pb Oo ©. © a+ RO © © + R Q [ei . 0 à © am 0 0 à G! a O0: O0 x O A O0 9 ææNN aa L O1 oO. oo: 9:/@ © @œ @ Q:, ©, 0: O 0: ©, O0» O DFOr010 0.0 1940 O0 AMD 0010" 0M0MO Lo! 0! 07 0° 6 0 0 0l010 0 a" 06"06" 0"0 Jaiaono N M huol hu LU Mém, 1784. Gecc 570 MéÉmorREs DE L'ACADÉMIE ROYALE Fic. 4° Pour les rayons parallèles GF,GF. - Dimenfions des Objectifs achromatiques , compofés de trois lentilles a À, AB, Bc; celle du milieu AB , de crifla! d'Angleterre, à" les deux autres A À, B c, de verre de Venife : le verre de Venife, felon M. l'abbé Bourriot, pefant 9 5 0 grains & le criflal d'Angleterre pefant 1215 grains le pouce cube. Foyer | RaswioNs [Ravwons|Rayons]|Dra nm. D A, des des des de des rayons courbures courbures courbures l'ouverture parallèles. A À. 5 , de l'objectif. Pieds. Pou. a Se ë Ë ca 4 mt © D \9 La M NO 2 O Cor O NN ww = N Rp O © ph . , . D D D m mm M O O e. Ce. Ch: dur Cle À à ee . = CR SH PR DU DOC A) LUS L'OE Eu LS ATEN LANER je ou de 0 dan et RENE ei m . = 0 O0 AO NA O0 mm O A O0 A OX O A O0! a O à 0 to . 9 N .A 4 0 A9 O1 9 MP: :0 A9 ON [0 D" € DEN 0 ne Sabre bo Se IRD LA ENS O © D © m NN DO OO OO Mr m5 O HR O + \O Li O A " ww OL O ow Ou O NO D Om O NÙ ph Y co © NN] NN A Qt bn va À D us WORD D O N NN © où Où EU ia Àa La ep + #b 0 ue LU km RD OR S ONON Oo Qu La À + # Lo WW D Om mm nm 3° LES 4. 4 s. s- 6. 6. 7 è 8. 8. 9: 9. o. 2’. DA RE RE SN de Li 4 a ù M eu Voyez Mém. dé l'Académie, année 1779, page 49. Hein db LAo. R des Se. An 160.149 870 LU AIT. SEA à Cenerat Zunrelte D 7 lantidrienne ou a Double Lori age Las M, Jeaural ligue f° Flbouaz ré. [ Ce= gref* g Cereralement l CA=-F+Q + 9 Ce=Of+y. ET HS | casr-9-9r Moines Lo R des Ji An 1780 dau 970 FU AT. Lunette Diplintidienne ou a Double Lnages Lar' AL. eaural D ES" SCTE N'c E'86 s71 Freure 5 Pour es Rayons obliges G F,;G PF, gi tranfmettent l'image Gen D, de maniere que 2G c — AD. Dimenfions des objettifs achromatiques compofés de trois lentilles a À, A B,B c, celle du milieu A B de criffal d'An- gleterre, à les deux autres a À, B c de verre de Venife ; le verre de Venife pefant 950 grains le pouce cube, d le criflal d'Angleterre pefant 121$ grains le pouce cube. Rayons |RAYONSs des des courbures | courbures À, À. B, B. SLR TELE IPSRRREEEN Pau: diig, D. | Pa Lig. D-\Pon. Lig. D|Pou. Lie. D.|Pou. ARR ANENTE MR VEAEE 2 EU A LORIE" EP PEN CE 7 FOYER g@ [Rayons des de la rayonsparall. courbure à. Picdr. Pouce. Lig. on Ne 0. 3,0/0, 2,2 [0 7,210. 1,9 as 2. 0. 3710: 27 ]0. 1,$|0o. 2,3 Cilhge) CASIO re | Os Sr | Or N2,7 O0. 5 OPA le 20711 0e 20 | 0. 352 0. 0.06,0/l0. 143110 2,3) 0. 3,6 0. : 0 W6,7 10 4-8/lot 26 lo. "4,0 o. DA APE 0 Dale 27 | OMS "18,21 0.006,90 Ir mt. 550 D,0 |". 6,5 fo. 3;5 10. 54 0741 0. 7010418870: F5.) 10,4 10.070 10.11450 | 0 635 PAU: T 8110: 14,310 6,7 0,0 N01°/4,6 0:46 l'o.“e,2 1,5 [0, ‘9,7 |0. 4 CE 8,1 3,0 lo. 10,8 10. 5,8 | 0, 9,0 R" ES Ô 9 ° ee #4 A9 70% EN N A AU ER a © oO à © © Q n° Q À 0. A A O A O À 0 Q Xi D = 4 À m4 OQ Q Ve ou Cast : nr = 46 [o: 11,9 10. 6,40. 0,9 | 2. 9,0 1. Gr: 150 0 7,0 | 0:/10,8 | 3. 0,0 1. à 3200042 po 0 5 Aa. io) Lai 6io 28 LIER « o,3/2,0 26 [or 2,0 | «4. 9,6 | 6. 0,0 Voyez Connoilfance des. Temps, sun 1786, page 391. "LOUER Ccecij 5 Juillet 1786. 572 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ME M OS INR E Sur la non-application de la corretfion de l'Aber- ration des Planètes, dans le calcul de leur paffage au - deyant du Soleil. Par M JEAURAT. 1 calcul que vient de faire M. de Ia Lande, pour l'ob- fervation du dernier paflage de Mercure au-devant du Soleil ( 4 Mai 1786 ) , a occafionné la queftion fuivante : Dans la réduétion de l’obfervation d'une planète qui, à notre égard pafle au-devant du Soleil, doit-on, comme l'a fait M. de la Lande, employer pour réduétion requife Ia différence des aberrations du Soleil & de Ia planète; ou, comme le difent M.* le Monnier, Bailly, Caflini, &c. doit-on employer feulement l'aberration du Soleil? Je fuis de ce dernier avis, je dois le dire, je fai dit dans notre dernière féance académique, & je crois devoir détailler de nouveau ici les raifons qui m'ont déterminé à être de ce même avis, quoique contraire à celui de M. de Ja Lande, Si les deux aftres font tous deux lumineux, point de doute que dans la réduétion propofée, il faut employer pour correction requife celle de la différence des aberrations particulières à chacun des aftres obfervés, parce qu'alors.on doit employer la correétion de l’aberration relative, & non celle d'un feul des deux aftres. Dans l'obfervation des conjonétions des planètes infé- rieures , la planète qui pañle au- devant du Soleil eft alors privée de lumière par rapport à nous; ainfi cette circonf- tance eft certainement différente de la précédente , favoir, celle où les deux aftres font tous deux fumineux. Due LAS MGARIE INC Es. 573 Je ne fuis donc pas d’avis, comme M. de fa Lande, qu’on ne mette point de différence dans Papplication de l’aber- ration des aftres, quand les circonftances ne font pas les mêmes. Lorfqu'une planète pafle au-devant du Soleil, Ja planète à nos yeux n’a aucune lumière ; les rayons folaires, qu’elle intercepte à nos yeux, ne font aucunement dans le cas de la correction de l’aberration des aftres ( découverte faite en 1727 par le célèbre Bradley, & confirmée par le fameux Roëmer) ; la planète mème n’eft aperçue par nous que par le paflage des rayons folaires tangentiels au difque de la planète : alors la correction defirable pour l'obfervation donnée, eft feulement celle de l'aberration qu’on doit attri- buer à l’arrivée des rayons folaires à nous, & tangentiel - lement au difque de la planète : je crois donc avoir rempli ici mon objet, puifque je viens d’expofer les raifons qui ont déterminé mon opinion dans la difcuflion ci-deflus énoncée. D'ailleurs, on fait que l’eflet de l'aberration d’une planète eft égal au mouvement de la planète vue de Ia Terre pendant l’efpace de temps que la lumière emploie à venir de la planète à nous ; que la lumière du Soleil eft 8’ 8” de temps à nous parvenir ; & que pendant cet efpace de temps le Soleil parcourt 20": ainfi l'aberration du Soleil eft fenfiblement de 20" en tout temps pour nous. Affemb lée publique de Pâques TE 1 07e 574 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYaALE M É MOTITRE Sur la manière de parvenir a la connoiffance exalte de tous les objets cultivés en grand dans l'Europe, €T particulierement dans la France. Par M. l'Abbé TESSIER. O" ne peut difconvenir que l'agriculture n'ait fait de grands progrès en France, depuis que M.* Duhamel s'en font occupés avec cet amour du bien qui caraétérifoit {es deux frères. Encouragé par leur exemple, & fuivant par goût la même carrière, j'ai penfé que pour rendre un véritable fervice à l’agriculture , il falloit faire connoître l'état exaét où elle eft dans les diverfes parties de l'Europe, & fur-tout de [a France. J'ai ofé former & commencer même cette entreprife, dans un temps où je n'avois pour appui que du zèle, Depuis cette époque, des circonftances heureufes m'ont favorifé. L'ordre que le Roï m'a donné, de faire à Rambouillet, fous fes yeux, toutes {es expériences que je croirois utiles, & l'intérêt particulier que Sa Majefté veut bien y prendre, RE procuré des facilités dont j'eufle été coupable de ne pas profiter, puifqu elles me mettoient à He de mieux remplir le but que je m'étois propofé. Ce Mémoire eft deftiné àrendre compte fommairement de la marche que j ai fuivie, de quelques-uns des réfultats déjà obtenus, & de l'utilité dont ils peuvent être. Le premier pas à faire étoit de connoître exaétement chacune des efpèces & variétés des plantes cultivées en grand pour la nourriture des hommes, pour celle des beftiaux & pour les arts. Des graines de ces plantes ont été demandées d’abord dans toutes les parties de la France, & enfuite dans les différens États de l’Europe; elles font arrivées avec les DES SCGAIlEN C Es. s75 noms des pays d'où on les a tirées. Les premières font dûes au zèle des Médecins aflociés & correfpondans de la Société de Médecine, les autres à celui de M." les Ambañfadeurs, Envoyés, Confuls & Vice - Confuis, chez les nations étran- gères. J'ai fait femer ces graines dans deux fortes de terrains; j'en ai fuivi la végétation, obfervé tous les phénomènes, décrit les particularités , comparé;les produits & la qualité des produits. Mes herbierssen renferment des échantillons defféchés : un individu de chaque efpèce & variété fe trouvera peint, afin que le caractère & la forme en foient déterminés, M. de Malesherbes, M. de Laflonne , M. le Duc de la Roche- foucauld, M. de Fourcroy, Aflocié-libre, tous membres de l’Académie, ont parcouru & examiné les champs où ces objets formoient un tableau qui leur a paru intéreflant; ils en ont approuvé la difpofition, & les précautions prifes pour rendre les expériences concluantes. Mais les graines que j'avois reçues avoient été récoltées fous toutes fortes de latitudes, à différentes expofitions & dans des terrains qui ne fe reflembloient pas. Il étoit donc aifé de fentir qu’en les cultivant toutes dans un même canton, je ne pouvois prendre une idée jufte de leur végétation dans les pays d’où elles venoient. Pour réunir cet avantage aux autres, j'ai eu foin de demander des échantillons des plantes entières, dont on m'avoit envoyé les graines; j'ai defiré qu'on y joignit aufi celles qui, croiflant fpontanément au milieu des moiflons, font fouvent un tort confidérable aux récoltes. Ces demandes n'ayant point été rejetées, ont produit d'effet que j'en attendois. L2 connoiffance ‘des plantes a pu s’acquérir par ces deux moyens; il en a fallu un troifième pour obtenir celle des diverfes manières de cultiver & de tout ce qui a rapport à l'agriculture de chaque pays. J'ai fait imprimer des queftions qui ont été répandues par-tout; elles avoient pour objets principaux la température, le terrain, les engrais & amen- demens, les noms communs des plantes, l’ordre des cultures, les mefures de terres & de grains, enfin les beftiaux & leur 6 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE ROYALE F7 éducation. I m'en eft déjà revenu une partie avec des réponfes très-inftruétives. . On ne s'attend pas, fans doute, qu’un plan dont la grande étendue eft aifée à apercevoir, puifle être exécuté en peu de temps. I y a des objets qui doivent être revus plufieurs fois; beaucoup de pays n'ont pas encore envoyé ce qu’on leur a demandé : quand tous les deflins feront faits, il faudra les graver & les colorier. Ces foins exigent quelques années; mais en attendant, j'ai un grand nombre de réfultats, dont {a fomme augmentera fans cefle. Je ne pourrai ici en tracer que quelques-uns, & d'une manière rapide & générale, qui laïflera au moins préfumer les autres. I paroit que Îe froment efl une des plantes économiques la plus cultivée en France & dans le refte de l'Europe. J'en ai diftingué d'environ trente fortes , tant efpèces que variétés, dont je ne donnerai pas aujourd'hui les caraétères: les uns ont la paille pleine & forte, les autres l'ont creufe & grèle ; plufieurs font fans barbes ou arêtes; la plupart ont des barbes; il y en a dont les épis ont prefque la forme cylindrique, d’autres ont Îa forme prefque carrée: on en voit d'épais , on en voit d’aplatis; felon les efpèces où variétés, les barbes ainfi que les bales , {ont ou noires, ou blanches, ou rouges, ou violettes. Ces parties tantôt font lifles, tantôt font velues ; les grains n’ont pas non plus la même couleur, puifqu'il y en a de blanchitres, de tranf- parens, de jaunes, de ternes, de plus ou moins bombés, de plus ou moins gros, de plus ou moins alongés. Dans les fromens proprement dits, le fléau fépare facilement les grains de leurs bales; dans les épeautres, qui font des efpèces de fromens, ils ne s’en féparent qu'à l’aide d’un moulin particulier. Toutes ces différences peuvent établir uné méthode pour caractérifer les divers fromens; mais Jajflant à part toute diftinétion botanique, je réduirai pour le moment, tous les fromens à deux fortes, favoir , aux fromens tendres & aux fromens durs. Dans les premiers, les grains font flexibles fous la dent & d'une couleur plus où D'ES/SICGYE N CE s. 577. ou moins jaune; leur écorce eft fine, & recouvre une farine blanche & abondante : ces grains réfiftent au froid & font cultivés en France, la plupart dans les provinces fepten- trionales & dans le nord de l’Europe. J'en ai reçu de Ia Ruffie, de la Suède sde la Pologne , de la Hollande, de tous les états d'Allemagne, des Pays-bas, de la Suiffe, de Genève, du cap de Bonne-efpérance même & du Maryland, parce que les Hollandoïs &$les Anglois les ont portés dans leurs colonies. Les fromens ou blés tendres font ou fans barbes, ou avec des barbes. Parmi les blés tendres fans barbes, celui quia les épis blancs prefque cylindriques, les grains jaunes & la tige creufe, eft préféré dans les meilleures provinces à blé de Ja France, qui font celles du nord, telles que la Flandre, l'Artois, la Picardie, la Brie, la Beauce, le pays fertile de l’Ifle de France appelé /4 France. | La Flandre, le Calaïfis, le Cambrefis, 1e Boulonois, & un canton de la Normandie, m'ont fait pafler un froment à épi blanc fans barbes & à grains blancs arrondis, que j'ai trouvé auffi dans des envois de Pologne, de Zélande, d’An- gleterre, de Limbourg & du cap de Bonne-efpérance. Je n'ai reçu de France que du’ pays d’Auge en Nor- mandie, par les foins de M. le Marquis Turgot, & de Saint-Diez en Lorraine, un froment fans barbes, à épis prefque cylindriques & veloutés ; il m'a aufli été apporté de Hollande , d'Angleterre , de la Sudermanie en Suède, du Holftein & du Mécklenbourg. La vraie touzelle, efpèee de froment à épis cylindriques, fans barbes & à grains blancs, alongés, eft connue en Sicile, à Gènes, à Nice, comme en France dans la Provence, le Languedoc & le comtat d'Avignon. Il ne m'en ef pas venu du Nord. | Le plus cultivé des blés tendres, tant en France que chez létranger , eft le blé à épis blancs & à barbes divergentes, tige creufe. I eft répandu par-tout, mais bien plus dans le Midi que dans le Nord, où il n'a fans doute paffé que par Mem. 1786. Dddd $78& MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE les importations, comme les blés fans barbes ont paffé dans le Midi. Les blés durs font les blés dominans dans les pays chauds, J[ s’y trouve quelquefois du blé tendre, & c'eft lefpèce dont je viens de parler. Parmi nous elle eft plus cultivée en Mars qu'en automne, parçe qu'elle eft plus fen- fible au froid que nos blés fans barbes. Après ce blé barbu, il y en a un autre aufli plus connu dans le midi de la France & de l'Europe que dans le nord ; c'eft celui qui a la tige pleine, l'épi rouge & les barbes rouges convergentes; fes grains, comme ceux de tous les blés à paille pleine, font gros, ternes, & ont une peau épaille, qui à la mouture donne beaucoup de fon & de mauvaile farine. Certaines efpèces de fromens épeautres font particulières à l'Allemagne, à la Hollande & à la Suifle; celle qui eft plus petite eft d’ufage dans quelques cantons de Ia France éloignés les uns des autres. Dans les blés tendres il y a des efpèces qui ne fe cul- tivent que dans peu de pays, foit parce qu'il y a peu de terrains propres à les produire, foit parce qu'ils ne font pas d'un bon rapport. Le blé de providence, le blé de miracles, le blé de fouris, un petit blé fans barbes , à épis roux & carrés, font dans ce dernier cas. Quelques provinces ne cultivent qu'une forte de blé, tandis que d'autres en cultivent jufqu'à huit fortes. Les blés durs diffèrent des blés tendres, parce que leurs grains font ternes ou tranfparens & durs à cafler, On en fait de la belle femoule; ils n’offrent pas un auffi grand nombre d’efpèces & de variétés que les blés tendres. Inconnus dans le nord de fa France & de l'Europe, on les voit naître dans le comtat d'Avignon, la Provence & le Languedoc, où ils ont été introduits par le commerce de ces provinces avec l'Afrique & tout le Levant. Ce font des blés durs que j'ai reçus d'Égypte, de Syrie , d'Athènes, de Malte, de a Sardaigne, de la Sicile, de diverfes parties de l'Italie, du Piémont, du Portugal, de l'Efpagne. DIE S/7 ISUGAT E "NC Cr ES s79 Des blés durs que j'ai femés pendant tous les mois de l'hiver , ont gelé prefque entièrement ; les mêmes femés en Mars, font bien venus & ont fructifié. Des blés tendres envoyés des pays où on cultive les blés durs, c’eft-à-dire des pays chauds, n'ont pas fouflert des rigueurs de l'hiver. H me femble qu'on peut en donner cette raïfon; c’eft que ceux-ci, originaires des pays froids où tempérés, en yÿ repaflant, ont retrouvé pour ainfi dire leur climat natal, tandis que les autres arrivoient dans un climat étranger qui leur étoit contraire. * I feroit important de favoir fi des blés durs introduits en France depuis un grand nombre d'années, y produifent autant que des blés tendres qui n'ont point forti du pays; & fr des blés tendres de France exportés dans des climats chauds après un grand Japs de temps, égaleroïent en produit les blés durs de ces climats. Ces tranfports & ces effais multipliés & fuivis, apprendroient peut-être d'où chaque forte de blé eft originaire, parce qu’il y a lieu de croire que c’eft du pays où elle produiroit le plus. Lorfque du froment je pafle au feigle, J’obferve qu'il n’y en a qu'une feule efpèce fans variété ; car le feigle de Mars ne diffère pas plus du feigle d'automne , que les blés de Mars ne diffèrent des blés d'automne qui leur correfpondent. Les graines des plantes femées avant l'hiver font feulement plus groffes, parce qu’elles font le produit d’une végétation plus lente & plus longue. H feroit difficile de dire f on cultive le feigle plus dans le Nord que dans le Midi. Ce qu'il y a de certain, c’eft qu'il m’eft arrivé du feigle de toutes les parties du monde & de tous les points de la France. Dans les pays de bonnes terres, Îles cultures de feigle fe font en petit; on en sème plutôt pour 1a paille que pour le grain; elles fe font en grand dans les pays à terres légères, tels que Ia Bretagne, la Sologne, les montagnes d'Auvergne & du Gévaudan, le pays de Liége, quelques cantons de la Suiffe, de l’Alle- magne, de la Bohème & des Canaries. D ddd i; 580 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE J'ai compté huit fortes d’orges, efpèces & variétés com- prifes; on en nourrit les chevaux & autres animaux en Efpagne, en Portugal , en Barbarie, où ce grain eft très-mul- tiplié. Les orges polyftiques ou à plufieurs rangs, font celles u’on connoît le mieux dans le Midi & dans le Levant. Les orges diftiques ou à deux rangs font plus communes dans le Nord & en France; cependant il y a des pays fep- tentrionaux où on a accoutumé une orge polyftique à pañler l'hiver ; afin d’en groflir le grain & de le rendre meïlleur pour faire de la bière. I faut au plus deux mois à l'orge diftique pour accomplir fa végétation, ce qui femble indiquer u’elle eft naturelle aux pays chauds. Il n'en eft pas de même des avoines, qui végètent au moins pendant quatre mois; aufli n’en ai-je pas reçu du Midi, mais beaucoup du Nord. J'ai reconnu au moins dix fortes d’avoines : ce qui Îles diftingue particulièrement, c’eft a couleur des grains, leur difpofition, leur grofieur & leur longueur. Tantôt ils font épars fur le panicule , tantôt ils font tous rangés d’un côté; dans quelques efpèces il y a deux arêtes; dans la plupart il n'y en a qu’une plus ou moins aifée à détacher. On voit des avoines qui ont des poils à leur bafe, tandis que les autres font liffes. On fait qu'une partie des terres de la Champagne eft couverte de cette plante. On voit de belles avoines en Flandre, en Picardie, dans fIfle-de-France. La Beauce, où ïl ne pleut pas fouvent en été, en a rarement des récoltes avantageules ; la Bre- tagne en sème avant l’hiver pour avoir des grains bien nourris, dont elle puifle faire fes gruaux. J'aurois dü fans doute parler du riz, puifque c’eft une plante cultivée en Europe, fur-tout en Italie , en Efpagne, en Morée, en Turquie; mais notre climat fe refufant à la culture de cette précieufe graminée, j'ai envoyé en Corfe toutes les efpèces de riz , ainfi que les cotons: je n’aï point encore été inftruit des obfervations qu’aura pu faire la per- fonne qui s’eft chargée de les cultiver. Le maïs eft connu dans les quatre parties du monde: DIE SW SN OULE. NC: ES s8t il n’eft certainement pas originaire d'Europe; mais je crois qu'il eft difcile de décider à laquelle des trois autres ï appartient plus particulièrement. Une température chaude eit celle qui lui convient le mieux; le plus beau qui me foit parvenu avoit été récolté dans un des Etats-unis de l'Amérique , en Morée, en Italie, en Efpagne & aux Canaries. On m'apprend que dans les défrichemens des Marais Pontins, le maïs a une fuperbe végétation. Les pays de France dont il eft en quelque forte en poffeffion, font l'Angoumois, la Guyenne, le Languedoc, le comté de Foix, la Franche- comté, où il s’eft établi dans le temps que les Efpagnols étoient maîtres de cette province, & d'où il s’eft répandu dans la Brefle & dans la Bourgogne. On parviendroit peut-être à l’aclimater dans nos provinces feptentrionales; mais comme il remplaceroit mal des grains d'une meilleure qualité, qui y viennent abondamment, je ne crois pas qu'on doive s’en occuper. [ y a plufieurs efpèces ou variétés de maïs. Le forgho exige aufli certains degrés de chaleur ; celui que M. Desfontaines a rapporté de la côte de Barbarie, a muüri parfaitement à Montpellier, & difficilement dans le climat de Paris. Le millet à chandelle , qui croît aufli abon- damment en Afrique & en Amérique, réuffit difficilement aux environs de Paris, où il porte à peine des grains, étant femé fur couche. Les autres millets, les panis & l’alpifte, font moins délicats ou plus aclimatés ; car ils donnent de 1 graine bien conditionnée dans les pays où l’on ne peut faire réuflir le maïs, comme je l'ai vu dans quelques cantons élevés de la Lorraine. Le farrafin n’eft prefque cultivé que dans le nord de l'Europe. Je fuis affuré qu’en Ruffie, en Pologne, en Suède, en Angleterre, dans diverfes parties de l'Allemagne, il eft très-répandu; il y en a même dans le Maryland. En France, c'eft en Bretagne, en Sologne, en Limoufin, en Périgord, en haute Auvergne & en Brefle, qu'on en voit le plus. Depuis quelques années, il s'en eft introduit une nouvelle 582 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE efpèce plus productive & plus capable de réfifter au froid, parce qu’elle vient de Sibérie ou de ‘Fartarie. L'année der- nière j'en ai reçu une troifième de Ruflie, fous le nom de farrafin de a Chine, dont je ferai part au public quand j'aurai pu fa multiplier aflez pour en donner. Parmi les plantes économiques, de la clafle de celles qu’on appelle en botanique à fleurs légumineufes, il y en a qu’on n'a pas encore cultivé dans Îe nord de a France, telles que l'ers, les geffes, les pois chiches, les fupins. L'Egypte, la Morée, la Syrie, la côte d'Afrique, l'Efpagne, le Portugal, en font remplis. Une partie des autres a pénétré jufque dans le nord de l’Europe, mais n’y peut être femée que quand le foleil a échauffé Ia terre. T'els font en général les fèves, les pois, les lentilles, les vefces, le fenugrec, les haricots , dont il y a des efpèces qu'il eft impoflible de faire mürir fous le climat de Paris. J'ai cru d’ailleurs avoir remarqué que celles de ces graines qui venoient du nord avoient une couleur foncée ou fombre, qui annonçoit une dégénération. Si, à cette remarque, on ajoute que dans le Levant, dans l'Afrique & dans les îles Françoifes d’Amé- rique, où la chaleur eft confidérable, Ia plupart des plantes ont la fleur légumineufe, on fera autorifé à croire que les plantes de cette famille, dont nous tirons un fr grand avan- tage, font un bienfait du Midi. On ne peut douter que anis, Ja coriandre, le fenouil & le cumin ne foient aufil des pays chauds. Ces graines dont on fait ufage pour les dragées, les ratafiats, le pain d’épice, &c. ne font bien parfumées qu'autant qu'on Îes tire du Midi ou du Levant. Cependant on les a aclimatées en France, en Allemagne, en Hongrie & en Pologne même. Cîeft fans doute en les cultivant dans des pofitions abritées, qui com- penfent la chaleur des climats, ou plutôt qui forment des climats chauds dans des pays froids ou tempérés; car les climats confidérés relativement à l’agriculture, varient fouvent dans des efpaces très-bornés. M. de Malesherbes en a dif- tingué quatre fous le même parallèle dans le fud de là France. DES SeuE N CÉSs. 583 I les défigne de cette manière: pays d’orangers, d’oliviers & de vignes; pays d'oliviers & de vignes fans orangers; pays de vignes fans orangers ni oliviers ; pays où il n'ya pas même de vignes. Le village de Reftigné, dans la vallée d'Anjou , eft auffi dans une de ces pofitions abritées qui lui permet de cultiver en grand anis & la coriandre. L’anis réuflit également dans les environs d'Alby, d’où il pañle à Verdun. Les plantes qui forment les pâtures artificielles, # nécef- faires pour nourrir les beftiaux, pour procurer des engrais & repoler les terres, font ou vivaces ou annuelles. Les vivaces font plus convenabies pour le Nord, où leurs racines ne fe defsèchant pas, elles ont fa facilité de repoufer , quand on en a coupé les feuilles. Mais le Midi n’a pu choifir que des fourrages annuels, qui euffent une végétation prompte: Ia chaleur ardente du Soleil & celle du fol , à certaine époque, brüleroit les racines & empêcheroit de nouvelles repouffes. Les trefles vivaces font très-recherchés en Hol- lande, en Angleterre, en Allemagne, dans le nord de Ia France, où leurs productions font confidérables. Les trefles annuels qui paroiffent cultivés en Égypte, à Nice, dans les états du Pape, le font aufli en France, dans la Guyenne, en Languedoc, en Provence, dans le Rouffillon, dans le Comminges. La France eft peut-être le royaume de l’Eu- rope .qui fafle le plus de cas de Ia luzerne, le meilleur des pâturages artificiels. Le fainfoin ordinaire y eft adopté avec d’autant plus de raifon, qu’il s’accommode des terres diner gg l'égard du fainfoin d'Efpagne, je fais qu’on en a tenté la Culture en Poitou; mais il eft fi fenfible à la gelée, qu'on ne pourra l'aclimater qu'avec Îe temps. La Sicile, Vlialie, l'Efpagne , & fur - tout Ifle-de-Malte, en font de grandes récoltes. Les Anglois & les Etats du nord de l’Amé- rique, s'occupent plus que les autres nations, de la multi- plication du ray-gras, du thymoty & d’autres graminées pour fourrages. Ce n’eft que,de la Hollande, de Liége & de Riga, qu'il 534 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE m'a éié adrefié de la fpergule ou efpargoute : cette plante qui croit facilement dans les terres légères & fablonneufes, fe sème tous les ans pour en faire manger la fane fur place, aux bêtes à cornes. Les peuples qui habitent les pays froids & tempérés de l'Europe, font de grands enfemencemens en plantes, dont les racines fervent à nourrir les hommes & les beftiaux ; différentes raves, différens navets, des carottes rouges, jaunes ou blanches, des choux -raves ou navets, des bette- raves de diverfes fortes, parmi lefquelles {e trouve l'efpèce qu'on a appelée depuis peu racine de difette, font cultivées en grand en Hollande, en Allemagne, en Pologne, en Angleterre, & même dans le Maryland. Les provinces du nord de la France, à leur imitation, les cultivent beaucoup & avec fuccès. Un feul pays en Allemagne pofsède jufqu'à vingt-deux fortes de choux. Les pommes de terre font déjà très-répandues en Europe: il y a lieu de croire que leur culture fe propagera encore davantage. En France, elles ne font bien connues en général, que dans les provinces frontières ; le centre du royaume ne les a pas encore adoptées. Ces racines utiles font ori- ginaires de l'Amérique; il eft bien étonnant que pour en renouveler lefpèce, qui apparemment s’abätardit dans les environs de New-Yorck, on en fafle venir d'Irlande, tandis qu'il parottroit plus raïfonnable de les demander dans les parties de l'Amérique, où elles font naturelles. Que croire de cette circonftance dont M. Otto, conful de France à New-Yorck, garantit l'exactitude ? feroit-ce parce » pour renouveler les efpèces, il eft indifférent dans quels pays on les prenne; ou parce que des facilités de commerce per- mettent plutôt aux habitans de New-Yorck de tirer des pommes de terre d'Irlande que de l'Amérique même; ou enfin parce qu'un ancien préjugé, dont on a peine à fe défendre, leur fait croire que ce qui vient de leur première patrie vaut mieux que ce qui croit dans le voifi- nage des pays qu'ils habitent ? . ‘ e DEAN SECTE! NC 1E 4S, 585 Le taratoufe ou topinambour qui fe trouve en Amérique & dans les états du Pape, fe multiplie de plus en plus en France; on commence à en faire quelques plantations en pleins champs : cette plante donne à peine des fleurs dans le climat de Paris: mais ïl eft fr facile de Ia faire venir de racines, & fa culture demande fi peu de foin, qu'on peut efpérer de la voir fe répandre dans tout le royaume, Elle offre fur nos tables un mets aufli fain qu'agréable. Quoiqu'il foit vrai de dire que le chanvre & le lin foient de tous les pays, cependant on cultive Îe premier plus en grand dans le Nord, & le fecond dans le Midi & le Levant. Les lins qu'on cultive dans le Nord, font plus hauts, mais moins fins que ceux du Midi. Les belles linières du royaume font dans la Flandre, le Cambrefis, le Hainaut, l’Artois, la Normandie & la Bretagne ; aufr eft-ce dans ces pays que fe fabriquent les belles toiles, les linons & les baptiites. La cameline eft, de toutes les graines à huile , celle qui eft le moins cultivée chez l'étranger, & en France; la moutarde jaune ou graine de beurre l'eft un peu plus; mais on cultive beaucoup le colfat & 1a navette, & le pavot ou œillette , tant en Allemagne & en Hollande, que dans plufieurs provinces feptentrionales de la France. Je ne vois point ces quatre dernières graines dans le Midi du royaume, & encore moins dans les royaumes méri- dionaux ; c'eft que les plantes de Ia famille des crucifères paroïflent appartenir au Nord, comme celles des légumineufes appartiennent au Midi. Au refte, les pays méridionaux, affez heureux pour avoir lolive & les noix, n’ont pas befoin de ces graines qui ne fourniflent en général que des huiles communes & groflères. Il faut obferver cependant que le pavot fe cultive en grand dans la Turquie, mais on fait que c'eft uniquement pour en extraire l'opium. La graine de foleil eft employée à Rome & à Ancône, pour faire de l’orgeat & de l'huile; je lai aufii reçue de Mém. 1786, Ecee 586 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Francfort, parmi les graines économiques de ce pays, ce qui me fait croire qu'on l'y deftine à quelqu’ufage: on s'occupe en France de fa multiplier pour en obtenir de l'huile. Le chardon à bonnetier & le paftel , fi connus dans les arts, fe cultivent en Allemagne; la garance, la gaude, la foude, le fafran , le fafranum, font des pays chauds, Où fait combien le commerce tire de garance du Levant, de foude d’Efpagne, de fafranum d'Égypte , & de fafran du Levant ; ces plantes cependant font aclimatées en France; on voit des cultures de chardons à bonnetier à Rouen, à Orléans, & auprès des lieux où il y a des fabriques de lainage ; on en voit de garance en Alface, en Berry, dans la Crau, à Saint-Paul-trois-châteaux; de fafran, en Gâtinois & en Angoumois; de gaude, à Tours ; & de foude, à Arles, U y a des tabacs dans toutes les parties du monde; j'en ai reçu de plus de vingt pays, très-diflans les uns des autres, & placés fous des latitudes très-oppofées. J'ai cultivé à Rambouillet, tous ces objets, de quelques pays qu’ils me foient venus; en les comparant, je n'ai pu me refufer à une remarque très-frappante, c’eft que Îa France , à quelques genres & efpèces près , pofsède tout ce que les étrangers m'ont envoyé, tandis qu'aucun pays du monde ne pofsède tout. ce que j'ai reçu de la France: elle doit fans doute cet avantage à fon heureufe pofition, à l'induftrie & à la curiofité des hommes qui l’habitent. Pour donner une idée de l'utilité dont peut être à Ia botanique , le travail qui m'occupe, je citerai quelques exemples relatifs à la diverfité des-noms adoptés, pour exprimer une même plante. Le relevé de mes catalogues m'apprend , 1.” que la plante appelée /eigle d'Amérique au Maryland , dé polonois de la Georgie en Ruflie, eft connue en France, fous le nom de blé de Pologne (triticum Polo- nicum) ; c’eft un froment à épis blancs , à balles très-longues & à grains longs; 2.° que le grano duro de Florence , le farro de Gènes, le frumento forte de Palerme, & l’olle de Dents SIC E N C'E Sa 587 toute Ia côte de Barbarie, eft un froment à épis roux & barbus, dont les balles font ferrées & rapprochées, & les grains durs, à demi-tranfparens ; 3.” que le #rigo fando de l'Efpagne & des Canaries, que le blé appelé froment de Turquie en Pologne, blé de providence en quelques pays, blé de Smyrne, & enfin blé de miracles dans d’autres, eft un froment à épis roux, barbus, velus , groupés, à grains blanchätres & ridés ; 4° que la rougelle du Languedoc, de la Provence , du comtat d'Avignon & de Nice, le grano to7ella de Gènes, le richette de Termini en Sicile, eft en général le froment fans barbes , à balles liffes & blanches, & particulièrement celui qui a les grains blancs & longs; se que le 4 Breton & le gros blé de Sologne, ne font autre chofe que du feigle ; 6.” que le /oucrion eft l'orge à cinq ou fix rangs, & /a paumoule, celle à deux rangs ; 7 que l'orge polyftique nuë, eft celle qu’on appelle orge à café à Saverne & à Phalfbourg , orge-riz à Montbrifon , orge du Pérou à Thionville , à Brignoles, à Marueje, orge d'Efpagne à Saverne & à Thionville, orge de Siberie à Flo- rence, feigle de Syrie en Ruflie, froment de montagne à Fort- avanture , une des îles Canaries, & enfin épeautre en Pologne. Ce relevé de mes catalogues , m’apprend encore que Îe même nom eft donné à plufieurs plantes qui ne fe reffem- blent point, par exemple, celui de miller au blé de Turquie, au millet proprement dit , au panis, à l'alpifle & au farazin qu'on appelle willet noir. Les réfultats que préfentent les réponfes aux queflions imprimées, qui déjà me font revenues au nombre d’en- viron quatre-vingts, ne me paroiflent pas moins intéreflans à connoitre : j'en donnerai feulement un aperçu. Par l’expofé de la pofition de Grenoble & de celle de Nantes comparées, on conçoit pourquoi, aux environs de la première, on cültive le lé de miracles, la touzelle, l'orge hexaflique, le maïs, rc. tandis qu’on les éleveroit difficile- ment aux environs de la feconde, quoique Nantes ne foit Eeee ïj 588 MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE qu’à 451 1 1” de latitude, tandis que Grenoble eft à 474 12"; c'eft que Grenoble eft aux pieds des Alpes & abritée par des montagnes, & Nantes expolée à des vents de mer qui font froids : auffi, la faifon rigoureufe, à Nantes, dure- t-elle , depuis la Touflaints jufqu’à la fin du mois de Mai, & à Grenoble , feulement depuis le 1.* Décembre juf- qu'à la fin de Février. La réponfe à une autre queftion, fait connoitre qu'à Lille en Fandre , la terre végétale a de deux à quatre pieds de profondeur , qu’elle eft plus argi- leufe que fablonneufe & toujours fraîche ; auffi indépen- damment du froment, de l’avoine & du lin, y cultive-t-on avec fuccès le colfat, {e houblon & le trefle. C'eft avec de Ja chaux éteinte & Îes cendres qu'on la divife, & c’eft avec la fiente de pigeons , la poudrette & le fumier de cheval qu'on la réchauffe. Par une autre queftion, je fuis informé que dans la Brefle, il y a deux fortes de mefures de terre; celle des environs de Bourg, qui fe nomme couppée, & celle depuis Maximiens & Loyes, jufqu’à Lyon, qui fe nomme bicherée, La première contient 173 toiles de roi & 5; la feconde eft le double de la couppée. Enfin pour ne pas citer un plus grand nombre de réponlfes, je n’ajouterai plus que celle-ci: Outre la manière ordinaire de conferver les grains battus & nétoyés, on voit qu'il y a des pays où on les laiffe dans leurs balles, fans les vanner ni cribler; dans d’autres, on les enferme dans la terre; dans d’autres, ils font placés dans le centre des meules bien faites avec des bottes de paille d'orge. On demandera peut-être quel eft le véritable but de ces recherches, où elles conduiront, & quels avantages en retirera l’humanité; je répondrai que quand elles ne ferviroient qu'a augmenter les connoiffances, on ne pour- roit les regarder comme inutiles. Mais le rapproche- ment de tous les objets cultivés, de toutes fes pratiques employées, n'eft-il pas un moyen de montrer aux culti- vateurs leurs richefles & leurs reflources! N'eft-ce pas DPENSRE SROMPE Nic Es 589 fervir l’agriculture, que d'éclairer les hommes qui sy livrent, & qui, placés dans une province, ignorent ce qui fe fait dans les autres? N'efl-ce pas favorifer fa multipli- cation des végétaux utiles, que de défigner exactement ceux qui conviennent à chaque pays, felon le climat, Ia pofition & la nature du fol? Telle eft du moins l’efpérance dont je me fuis flatté; mais comme on ne peut déterminer toutes les circoaftances qui influent plus ou moins fur Ia végétation, & qui permettent de cultiver une plante plutôt qu'une autre, il fera encore néceflaire que les cultivateurs intelligens faflent des effais particuliers, chacun dans leur pays, afin de conferver la culture des plantes qui leur réufliront le mieux, & pour lefquelles ils auront un débouché facile. I1s me trouveront difpofé à leur procurer de mes récoltes ce qu’il me fera poflible de donner tous les ans. Déjà M. le baron de Montboiflier & M. d’Auteroche, dht com- mencé dans leurs terres. Déjà l’Académie des Georgophiles de Florence a chargé M. l'abbé Zucchini de cultiver avec foin vingt-cinq fortes de fromens, fept fortes d’orges, neuf fortes d’avoines, que je lui ai fait pafler. M. Maurice, à Genève, m'a demandé une collection de tous mes fromens qu'il vient de femer. M. le Comte de la Luzerne à fait effayer à Saint-Domingue quelques plantes d'Égypte, que je lui aï envoyées. M. Picot cultive en Corfe tous les cotons & tous les riz que je lui ai fait parvenir. Si ces tentatives fe répètent & s'étendent, on a lieu de croire que l'agriculture y gagnera, & qu’un travail approuvé par le Roi, favorifé par fes bienfaits & honoré de fon attention, tournera à l'avantage de fes fujets, & peut-être des nations étrangères. 590 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE RabbeLeE Xph:0: N°5 Sur la décompofition de l'eau par les fubflances végétales T animales. Par M. LAVOISIER. ] E fuppofe que ceux qui lifent ces réflexions, fe rappellent deux faits que j'ai cherché à établir dans de précédens Mémoires, & qui forment en quelque façon la bale de Ia théorie que je vais effayer d'indiquer. Ces deux faits font, premièrement, que l'air fixe eft un compofé de vingt-huit parties de charbon & de foixante-douze de bale d'air vital ou oxygène ; & c’eft cette circonftance qui m'a déterminé à le défigner fous le nom d'acide carbonique ; fecondement, que l'eau ett le réfultat de la combinaifon de quinze parties de bafe de gaz inflammable ou hydrogène, & de quatre- vingt-cinq d'oxygène. Je ne répéterai pas ici les preuves fur lefquelles font fondés ces réfultats ; elles fe multiplient de jour en jour, & ce Mémoire, lui-même, leur fervira de confirmation. Si on prend du charbon qui ait été expofé quelque temps à l'air, qu'on l'introduife dans une cornue, & qu'on l’ex- pofe à un feu violent, on en obtient d’abord de fair fixe ou acide carbonique, & de l'air inflammable ou gaz hydro- gène; après quoi il ne pale abfolument rien, quelque long-temps que le feu foit continué, & à quelque degré qu'on le porte. Le charbon perd dans cette opération une petite portion de fon poids, mais il eft toujours dans l’état de charbon, & il jouit encore de toutes les propriétés qui le caraété- rifent. Si après avoir ainfi calciné du charbon dans des vaif- feaux fermés, on le laifle expofé quelque temps à l'air, il DÉEMSNUSCNLE N'C:Er-S s91 reprend Ia plus grande partie du poids qu'il avoit perdu par Îa calcination , & fi on le calcine de nouveau, ïül donne encore du gaz acide carbonique & du gaz hy- drogène. M. Prieflley eft le premier qui nous ait fait con- noître ces réfultats, & ils ont été confirmés depuis par un grand nombre de phyficiens & de chimiftes. Si on répète fucceflivement, fur le même charbon, un grand nombre de fois ces opérations, on s'aperçoit qu'à chaque calcination nouvelle, il perd un peu plus de fon poids qu'il n'en avoit acquis par {on expofition à l'air; en forte qu'avec du temps & de [a patience, on parvient à faire difparoître tout le charbon & à n'avoir plus à fa place que du gaz acide carbonique & du gaz hydrogène. Mais une circonftance qui n'a été remarquée par aucun de ceux qui fe font occupés de ce genre d'expérience, c’eft que le poids réuni du gaz acide carbonique & du gaz hy- drogène , qu’on obtient par ces opérations fucceflives , ef plus que triple du poids du charbon foumis à {a calcination. Or, comme une fubftance quelconque ne peut fournir dans une combinaifon rien de plus que fon propre poids, il en rélulte qu'il s'ajoute quelque chofe au charbon pendant fon expofition à l'air: mais notre atmofphère ne contient prin- cipalement que de l'air & de l’eau; il étoit donc évident que c'étoit à l’une ou à l’autre de ces fubftances qu'étoit due l'augmentation de poids des produits. C'eft un principe, que toutes les fois que dans une expérience, plufieurs caufes & plufeurs circonftances fe compliquent pour produire un effet, on ne peut découvrir à laquelle de ces caufes appartient l’eflet, qu'en écartant fucceflivement toutes ces caufes, à l'exception d’une, & en les interrogeant, pour ainfi dire, chacune féparément. I falloit, d’après ce principe, au lieu d'expofer à l'air libre le charbon calciné, le mettre en conta, d’un côté, avec de l'air privé d’eau, de l’autre, avec de l’eau privée d’air, & obferver Îles changemens qui en réfulteroient dans le produit de l'expérience. Je fupprime le détail des opérations 592 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE auxquelles ce plan m'a conduit; je dirai feulement, qu'ayant expolé du charbon calciné à de l'air parfaitement fec, il n'a plus donné, par une nouvelle calcination , de gaz hydrogène , mais feulement un peu de gaz acide carbo- nique & de gaz azotique: lorfqu'au contraire j'ai garanti du charbon du contaét de l'air, & que je l'ai imbibé avec une petite quantité d'eau, non- -feulement la produétion de gaz acide car bonique & de gaz hydrogène a eu lieu de la même manière, mais elle a été plus rapide & plus abon- dante; & en répétant un grand nombre de fois l'opération, je fuis parvenu à volatilifer tout le charbon , & à n'avoir plus à la place que de l'acide carbonique aériforme & du gaz hydrogène, La quantité de charbon que j'ai ainfi poufié jufqu'à def- truction totale, étoit de trois gros; le volume total des deux airs que j'en ai obtenus, s’eft trouvé de 28 34, pouces cubiques , chacun defquels pefoit 0“*"26 , c’eft-à-dire, environ moitié de l'air de J'atmofphère. Ayant enfuite procédé à l'examen de cet air, je fuis parvenu à en féparer, par l’alkali fixe cauftique, 8 so pouces cubiques d'acide carbonique, pefant, à raifon'de o"*"6oslekponce:cube.. 4:1Nr%% 1 or ae H m'’eft refté 1984 pouces d'un gaz inflammable qui brüloit avec une flamme bleue, & qui pefoit....... # Le 2 NO DAT +4 ee use MEPI PR RME ETRRUT 2: CAO Le poids du pouce cube d'air inflammable pur, n’eft que de o“*"*04; celui qui m’eft refté, après l'abforption, par l'alkali cauflique pefoit o“*"0748,c'eft-à-dire, près du double ; mais je me fuis affuré par des expériences très - délicates, & dont il feroit trop long de rendre compte, qu'il tenoit en diflolution environ 44 grains de charbon, qu'il étoit en outre mêlé avec 24 grains d'acide carbonique qui n’en avoit point été féparé par l’alkali cauflique , & que c’étoit à ces deux caufes qu'il devoit fon excès de pefanteur. H DES SCIENCES. 593 I n’eft entré que 3 gros de charbon dans cette expé- rience, & cependant le produit aériforme s’eft trouvé de 1 once 2 gros 16 grains; ce n’eft donc point au charbon feul qu'eft düûe Îa totalité de ce produit : or, comme je n'ai employé que du charbon & de l'eau, ce qui n'eft pas dû au charbon eft néceffairement dû à l'eau; donc le mé- lange de gaz acide carbonique & de gaz hydrogène que J'ai obtenu , & qui pefoit 1 once > gros 16 grains, étoit compofé de 7 gros 16 grains d’eau & de 3 gros de charbon. Maintenant, fi on fubftitue, dans le produit aériforme que j'ai obtenu, au gaz acide carbonique, fa valeur, à raifon de 28 parties de charbon & de 72 d'oxygène, on aura: oxygène... 685 y ograins Acide carbon ique compolé de ponce pgres 3 Bersim, charbon... 2. 28 Gaz hydrogène... ..... - 1, 6. : Charbon tenu en diffolution dans le gaz hydrogène. . 7 44. LOTAL EE EN Mr eos 16, Si de ce réfultat, on déduit les trois gros de charbon employés dans lexpérience, il reftera: OkYpEnET- ee etes Gers y osrin Gaz hydrogène pur,...,. LE 6. TOTAL. 200 A 16, nn) ce qui revient exactement au poids de l’eau, & ce qui confirme encore que cette fubftance , regardée jufqu'ici comme un élément, eft un compolé de 85 parties d'oxy- gène & de 15 parties d'hydrogène, comme nous croyons l'avoir précédemment démontré, M. Meufnier & moi. Voyez Mémoires de l'Académie, année 1 781, pages 269 & 468, Ce n’eft donc point, à proprement parler, l'analyfe du charbon qu’on fait dans cette expérience, c’eft réellement Mém. 1786. FRET 594 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Vanalyfe de l’eau; & il en réfulte feulement une preuve, que loxygène a plus d’afhnité avec le charbon quand il eft rouge & embrafé qu'avec le gaz hydrogène, comme nous l'avons déjà annoncé. Cette expérience, dans laquelle if n’entre que deux fub{- tances, m'a éclairé fur des diftillations beaucoup plus com- liquées, dans lefquelles on obtient également des quantités très-confidérables de gaz acide carbonique & de gaz hydro- gène. J'ai refait, fous ce point de vue, quelques-unes des principales expériences rapportées par le doéteur Halles dans fa Statique des végétaux. J'ai foumis à la difillation, dans un appareil pneñmato-chimique, des plantes, des bois de plufieurs efpèces, & j'ai obfervé premièrement, que dans toutes ces diftillations on obtenoit un mélange de gaz acide carbonique & de gaz inflammable. Secondement, que la quantité du produit aériforme varioit beaucoup, fuivant l'efpèce de végétal foumis à la diftilation, & fuivant fur- tout la manière dont on conduifoit la diftillation. Troifiè- mement, que dans un grand nombre de végétaux, la pro- portion de gaz acide carbonique & de gaz hydrogène étoit à peu-près conftante ; qu’elle étoit d’un peu plus de deux parties de gaz hydrogène carbonifé contre une d’acide car- bonique, c'eft-à- dire, que la nature des produits aéri- formes & leur proportion étoit à peu-près la même que dans une fimple diftillation d’eau & de charbon. Quatriè- mement, qu'il n’en étoit pas de même dans les végétaux qui contiennent de l’huile toute formée ; que dans a dif- tillation de ces derniers, il fe dégageoit un excès très-con- fidérable de gaz hydrogène qui n’étoit pas dû à la décom- pofition de l’eau, mais à celle de l’huile elle-même. Une conformité aufli grande dans les réfultats, annonçoit une identité dans la caufe qui les produifoit, & je n'ai plus douté dès-lors qu’une grande partie du gaz hydrogène & du gaz acide carbonique qui fe dégageoit lorfqu’on dif- tille les végétaux à feu nu , ne fuffent un eflet de la dé- compofition de l'eau; que la matière charbonneufe ne fût DNENSAHISNGCADE NACtE S. 595 toute formée dans les végétaux, comme je l’avois annoncé dès 1778, & je n'ai plus vu dans la décompolition des végé- taux par le feu, qu'un jeu de l’afhinité de l'oxygène qui entre dans la compofition de l’eau , & qui quitte le gaz hydrogène pour s'unir au charbon & former de l'acide carbonique. Quoique ces conféquences me paruffent étroitement liées avec les faits, & que Îe raifonnement ne me parût pas pouvoir les attaquer, je n'ai pas cru cependant devoir les adopter fans les avoir encore confirmées par de nouvelles expériences ; & voici le raifonnement que j'ai fait. Si le gaz hydrogène & le gaz acide carbonique que donnent les végétaux par la diftillation, proviennent réellement de 1a décompofition de l’eau par le charbon; fi, comme je lai fait voir ailleurs, le charbon n’eft fufceptible d'opérer la décompofition de l'eau qu'à un degré de chaleur fort fu- périeur à celui de l’eau bouillante, il en réfulte que fi on enlève aux végétaux, par une chaleur douce & long-temps continuée, la plus grande partie de l’eau qui entre dans leur combinaifon, ïls ne doivent plus donner, lorfqu’on les diftillera enfuite à feu nu, de gaz acide carbonique ni de gaz hydrogène, ou au moins que la quantité en doit être confidérablement diminuée ; que fi au contraire on les expofe tout d'un coup à un feu brufque, en forte que la partie charbonneufe foit à nu & fufhfamment échauffée avant que l’eau ait eu le temps de fe dégager , on obtiendra un produit aériforme beaucoup plus abondant. L'expérience n'a pas démenti ce que la théorie m’avoit annoncé : des co- peaux de bois expofés à une chaleur vive & brufque, m'ont donné, comme M. Prieftley lavoit déjà obfervé, des pro- duits aériformes très-abondans, parce que la matière char- bonneufe a été portée à l'incandefcence avant que l’eau ait eu Île temps de fe dégager; lorfqu’au contraire je n’ai em- ployé qu'un feu doux & fong-temps continué, que je ne J'ai hauflé que fucceffivement & par degrés, il a paffé de l'eau dans a diftillation , les copeaux fe font complétement defféchés ; & lorfqu’enfuite j'ai augmenté fe du feu, F ij 596 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE je n’ai prefque point obtenu de gaz acide carbonique & beaucoup moins de gaz hydrogène. Le concours de l'eau eft donc, à un petit nombre d’ex- ceptions près, indifpenfablement nécefaire pour obtenir des végétaux, lorfqu'on les décompofe par le feu, du gaz acide carbonique, & la quantité qu’on en obtient eft d’autant plus abondante, que les végétaux contiennent plus d’eau, dans l'inftant où la matière charbonneufe approche de de- venir incandefcente; nouvelle preuve que Île gaz acide carbonique & une grande partie du gaz hydrogène qu'on obtient des végétaux, font un réfultat de la décompofition de l’eau, & que la totalité du premier de ces produits, & au moins une grande partie du fecond, n’exiftoient pas dans les végétaux au moins fous cette forme avant qu'on les foumit à la diftillation. Ces expériences, ou plutôt les conféquences naturelles qui en réfultent, renverfent entièrement le fyflème que le docteur Halles, & après lui, un grand nombre de phyficiens s'étoient formé fur la conftitution des végétaux. On s’étoit perfuadé, d’après la quantité énorme des fluides élaftiques qui s’en dégagent lorfqu'ils fe réfolvent dans leurs principes, que l'air étoit le ciment des corps, que c'étoit lui qui lioit entr'elles les molécules des autres élémens. Nous voilà aujourd’hui forcés de reconnoître que cet air fixe l'acide car- bonique auquel on faifoit jouer un fi grand rôle, n’exifte pas même dans les végétaux, & qu’il eftun produit, un réfultat de la diftillation ; en forte que les anciens fuppofoient dans les végétaux ce qui n'y eft pas, tandis qu'ils n’y reconnoif- foient pas le charbon tout formé, qui cependant y exifte. Quelques chimiftes modernes ont regardé les acides végétaux & animaux, tels que l'acide tartareux, l'acide faccharin ou oxalique, l'acide acéteux, l'acide formique, &c. comme des compofés d’acide carbonique & d’hydro- gène dans différentes proportions, parce qu’en eflet ces acides diftillés à feu nu donnent une grande quantité de ces deux airs; mais des expériences analogues à celles que D'EFSMNSNEMNE. N © Es. 597 je viens de rapporter, me portent à croire que ces acides, comme toutes les fubftances végétales, ne contiennent point d'acide carbonique tout formé, ou au moins qu’ils n'en contiennent qu'en très-petite quantité ; que celui qu'on en obtient par voie de diftillation eft également un réfultat de la décompofition de l’eau par la matière charbonneufe, qui eft un de leurs principes conftituans. Cet article exige un peu plus de développement, & pour le rendre plus intelligible , je citerai l'exemple du fucre, celle de toutes les fubftances végétales fur laquelle fai fait un plus grand nombre d'expériences. L’analyfe la plus rigoureufe n’y découvre en dernier ré- fultat que de l’eau & du charbon, autrement dit, que de l'oxygène de? hydrogène & du carbone; la très-petite quan- tité des autres principes qui peuvent y être contenus, ne paroît pas être effentielle au fucre, elle ne forme pas une de {es parties conftituantes : mais le point important feroit de -connoître l’ordre dans lequel ces principes font combinés entr'eux, & voici l'idée que je m’en forme. Il paroït d’abord qu'il y a dans le fucre une portion d'oxygène & d'hydro- gène combinés dans F'état d'eau, qui n’eft pas effentielle à la conftitution du fucre, & qui forme en quelque façon fon eau de criftallifation ; maïs le fucre contient en outre une grande quantité d'oxygène & d'hydrogène unies au carbone, & qui paroïflent former une combinaifon triple. Cette combinaifon qui s'opère par la végétation, & que l’art ne paroît pas avoir encore imité, eft très-commune dans le - règne végétal; elle eft en général connue fous le nom de corps Jucré, de corps muqueux ,&"c. Le charbon eft dans un excès confidérable dans ce genre de combinaïfon; à l'égard de Phy- drogène & l'oxygène, ces deux principes y font à peu-près dans la proportion néceflaire pour conftituer de l'eau; il y a feulement un léger excès d'oxygène. Ainfi quoique le fucre, & en général les matières végétales , contiennent Îles matériaux de acide carbonique, ceux de l'huile & ceux de l’eau , elles ne contiennent réellement aucune de ces, 598 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fubftances toute formée, parce que ces principes n’y font point combinés deux à deux, mais comme je l'ai déjà dit, qu'ils y forment une combinaifon triple. Cela pofé, il eft aifé de prévoir les différens genres d’altérations que doit éprouver le fucre dans diverles cir- conftances; ces altérations peuvent avoir lieu, foit par fouftraétion , en tout ou en partie, de quelques-uns de ces principes, foit par addition ; & je me fuis convaincu que dans tous les cas, le réfultat de l’expérience s'accorde parfai- tement avec la théorie. Je vais en citer quelques exemples. Si on échauffe lentement du fucre, en obfervant de ne lui faire éprouver qu’une chaleur peu fupérieure à celle de l'eau bouillante , l'oxygène & l'hydrogène qui formoient avec le. carbone une combinaifon triple, fe réunifient pour former de l’eau; cette eau paffe dans la diftillation en en- levant avec elle, 1. le léger excès d'oxygène que contenoit le fucre; 2.° un peu de carbone & d’hydrogène qui s’y combinent, & il en réfulte un acide huileux très-flegma- tique, que les auteurs modernes ont nommé acide firupeux, & que nous avons défigné dans notre nouvelle nomencla- ture fous le nom d’acide pyro-mucique. Cet acide eft accom- pagné 1. d’une très-petite portion d’huile libre qui réfulte également de a combinaifon de l'hydrogène & du carbone; 2. d’un peu de gaz acide carbonique, réfultant de la dé- compofition d’une petite portion d’eau par le carbone; Se d'un peu de gaz hydrogène tenant du carbone en diflolu- tion : enfin il refte dans la cornue du charbon pur ou car- bone, qui forme environ moitié du poids du fucre. Les phènomènes font fort différens, fi, au lieu d’une cha- leur douce, on emploie une chaleur brufque : alors une beaucoup plus grande quantité d'oxygène s’unit avec le carbone ; une beaucoup plus grande quantité d'acide car- bonique eft formée ; enfin, une beaucoup plus grande quantité de gaz hydrogène libre s'échappe en emportant avec lui du carbone en diflolution. On peut même aug- menter le produit en acide carbonique & en gaz hydrogène, DES SCIENCES. 599 pour ainfi dire, à volonté, en recohobant fur le charbon l'eau & l’acide pyro-mucique qui ont paffé dans la diftil- lation; & en recommençant un grand nombre de fois cette cohobation, on finit par tout convertir en charbon, en gaz acide carbonique & en gaz hydrogène carbonifé, fans qu’il refte aucune apparence d'huile, ni d’eau, ni d'acide pyro-mucique. Si, au lieu d'enlever ainfi à la fois au fucre l'oxygène & l'hydrogène, comme on le fait par voie de diftillation, on pouvoit trouver un procédé pour ne lui enlever que l’oxy- gène, il refteroit alors de l'hydrogène & du carbone, c’eft- ä-dire, de l'huile, & l’on réfoudroit un des plus intéreffans problèmes de l’analyfe végétale, la converfion du fucre & des fubftances analogues en huile ; problème que je ne regarde pas comme impoflible à réfoudre. Mais c'eft fur-tout par addition qu’on peut le plus aïfé- ment changer la proportion des principes qui compofent le fucre: fi on l'oxygène, foit par l'acide nitrique , foit par l'acide muriatique oxygéné, ou par quelqu’autre pro- cédé que ce foit, on le convertit en un acide dont la nature varie fuivant la proportion de carbone, d’hydro- gène & d'oxygène qui s'établit, & qui eft ou tartareux, ou oxalique , Où malique, ou acéteux. Loin que cette propriété de former des acides foit par- ticulière au fucre quand on l'oxygène , elle eft au contraire commune à prefque toutes les fubftances animales & végé- tales, comme l'ont fait voir, principalement pour l'acide oxalique , M." Schéele & Berthollet ; non pas que ces acides y foient réellement contenus antérieurement à loxygénation , comme ils l'ont fuppofé ; mais le car- bone & l'hydrogène entrant dans la compofition de toutes les fubftances animales & végétales, & à peu-près dans la proportion néceflaire pour conftituer l'acide oxalique, il en réfulte qu'on ne peut les oxygéner fans former une quantité plus ou moins grande de cet acide. L'efprit-de-vin, comme je f'ai fait voir, 6m, de l'Acad. 600 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE année 1784, page 593, eft compofé d'hydrogène , de carbone & d’eau , à la différence des huiles qui contiennent les mêmes principes ( l'hydrogène & le carbone ), mais dans une proportion un peu différente & privés d’eau. H n’eft donc point étonnant qu'en oxygénant l’efprit-de- vin, on détruife la partie fpiritueufe, qu'il fe produife de l’eau, & qu'on forme en mème temps de l'acide acéteux & de l'acide oxalique. M. Berthollet me paroït donc s'être trompé, lorfqu'il a conclu que ces acides exifloient tout formés dans lefprit-de-vin; cette liqueur fpiritueufe n’en contient que les radicaux , & les acides eux - mêmes font formés par l'acte de loxygénation. Toutés ces réflexions s'appliquent également aux ma- tières animales comme aux végétales : ces fubftances font également le réfultat d’une combinaifon triple d'oxygène ; d'hydrogène & de carbone ; elles ne contiennent ni eau, ni acide carbonique, ni huile toute formée , mais elles en con- tiennent tous les élémens. Le moindre degré de chaleur, pourvu qu’il foit un peu fupérieur à celui de l’eau bouil- lante, fuffit pour réunir l’oxigène & l'hydrogène, lhy- drogène & le carbone, & pour former de l'huile & de l'eau ; mais aufli les phénomènes fe compliquent un peu davantage, parce qu’il exifle, comme M. Berthollet Îe dé- montre, un quatrième principe dans les matières animales, l'azote, qui, avec l'hydrogène, forme de Valkali volatil ou ammoniac. L’obfervation qu'a faite M. Fourcroy, de Îa converfion de la partie mufculaire des animaux, en graiffe, après un laps de temps très - confidérable , dans les cime- tières , vient à l'appui de cette théorie; l'oxygène a été fouf- traite par une circonftance quelconque, & il n'eft reflé que de l'hydrogène & du carbone , qui font les matériaux qui compofent la graifle, Je fuis bien éloigné de vouloir inférer de ces réflexions, qu'il n’exifte pas de l'huile toute formée dans Îes animaux & dans les végétaux : les graifles fe montrent à nu & toutes féparées dans les animaux; on les extrait à froid, & par DES SCIENCES. Go: par. funple expreffion des fubftances végétales ; enfin les huiles eflentielles de la plupart des plantes s’évaporent d’elles- mêmes & fe répandent dans l'air par la feule chaleur de 'at- mofphère. I n'eft donc ici queftion que des huiles empyreu- matiques, de celles qu'on obtient par voie de diftillation, du bois, de toutes les parties des plantes, des chairs, des matières animales, de la corne de cerf, &c. La Nature ne forme point ces huiles , elle_ne fait qu’en préparer les matériaux ; & c'eft l'art qui, à l'aide de la chaleur, achève l'ouvrage commencé par la Nature. On objectera peut-être que fi cette explication étoit vraie, on devroit obtenir de l'huile en recohobant de l'eau fur du charbon ; & en effet , dans cette opération, le carbone dé- compofe l'eau, il fui enlève fon oxygène pour former de l'acide carbonique; alors l'hydrogène qui devient libre, fe trouve en contact avec le carbone, & il femble qu'il devroit f&" combiner avec lui & former de l'huile. Cette objeétion m'avoit d’abord paru férieufe, mais la réflexion a bientôt diflipé ce qu’elle m'avoit d’abord préfenté d’im- pofant. On ne peut conclure qu'un effet arrivera conf tamment, qu'autant que les circonftances dans lefquelles if a coutume de fe produire, feront abfolument les mêmes, & c'eft ici que ce principe trouve fon application. Quoique de l’eau & du charbon contiennent tous les mêmes prin- cipes que le fucre, de l’eau & du charbon ne font cependant pas du fucre & j'en ai déjà donné Ia raifon ; c’'eft que le fucre eft une combinaifon triple de carbone, d'oxygène & d'hydrogène, & que le mixte w'eft plus le même, dès que les principes fe font combinés deux à deux. Or il ne faut qu'un degré de chaleur très-médiocre pour détruire la com- binaïfon triple, & à ce degré il peut fe former de l'huile: il n'en n'eft pas de méme de a décompofition de l’eau par le charbon, elle ne peut avoir lieu qu’à une chaleur rouge ; & non-feulement cette chaleur eft fupérieure à celle néceflaire pour former les huiles , mais elle fuffit même pour les décompofer. I n’eft donc pas étonnant qu'il fe dem. 1786. Gggg 6o2 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE forme de l'huile dans la décompofition du fucre qui fe fait à un feu doux, & qu'il ne s'en forme pas dans la décom- pofition de l’eau par le charbon qui exige un feu vif. Je ne fuivrai pas ici de détail des altérations qu'on peut faire fubir à l'efprit-de-vin & à quelques autres fubftances végétales, quand on les oxygène ; je dois attendre que mes expériences foient encore plus complètes : je dirai feule- ment que quand on oxygène de l’efprit-de-vin, il commence par fe former de l’eau par l'union de fon hydrogène avec l'oxygène qu'on y ajoute; qu'en conféquencé la propor- tion qui exiftoit entre l'hydrogène & le carbone confidérés comme parties conftituantes de l’efprit-de-vin , change, & que c’eit à cette altération dans les proportions, qu'eft düûe d’abord la formation de l'éther, & quand l'oxigénation eft portée plus loin, celles de l'acide oxalique, de l'acide acéteux , &c. Le travail que j'ai entamé à cet égard, feroit déjà achevé, fi je n’avois été arrêté par des explo- fions dangereufes qui arrivent dans la combuflion de l'éther, & qui m'ont empêché d’en faire l’analyfe par combuftion, comme j'avois fait précédemment celle par l‘efprit-de-vin. J'ai déjà fait obferver, qu'entre les trois principes qui entrent dans la compofition des végétaux & des animaux, le* carbone étoit en excès; & c’eft probablement la prin- cipale çaufe de lation que ces fubftances exercent fur l'eau : le carbone, qui eft en excès , attaque l'oxigène de l’eau, & forme de l'acide carbonique ; en même temps, une portion d'hydrogène correfpondante , qui eft devenue libre, fe dégage, ou bien elle fe recombine avec du charbon, pour former de l'huile; enfin, dans les matières animales , elle fe combine avec l'azote, & forme de l'ammoniaque. M. Berthollet a déjà développé ces phéno- mènes, à l'égard de la fermentation putride, qui n’eft autre chofe qu’une décompofition de l’eau par les fubftances animales & végétales. Je me propofe de donner , très- inceflamment, & dans un grand détail, tout ce qui con- cerne la fermentation fpiritueule. . D'EvSY GRÈVE NC © 603 Qu'il me foit permis, avant de quitter cet objet, de faire obferver qu’il y a quatre manières principales d’oxy- géner les fubftances végétales & animales : on peut es oxygéner par la combuftion à l'air libre ; par la diftilla- tion à feu nu, à l’aide de l'eau qu'ils contiennent ; par uge fermentation quelconque, vineufe ou putride; dés, par leur combinailon avec les acides auxquels l'oxygène tient peu, tels que l'acide nitriqüe ou l’acide muriatique oxygéné. Ces trois genres d'oxygénation produifent des cffets analogues, avec cette diérence feulement, que dans F'oxygénation par Fair, il y a dégagement de calorique; dans celle par l'eau, il y a dégagement d'hydrogène ; dans celle par l'acide nitrique, il y a dégagement de gaz nitreux. On peut donc dire que la combuftion eft une oxygénation, & réciproquement, que l'oxygénation par l'eau & par les acides, eft une forte de combuftion: j: ‘adopterois volon- tiers cette dernière manière de parler, & je ferois® très- porté à admettre en chimie deux efpèces de combuftion, lune par l'air, accompagnée d'éclat & de lumiere; l’autre, païfible, qui fe fait par la décompofition de l'eau & par celle des acides : je nommerois la première , combuftion ardente , & la feconde, combuffion obfcure. J-wrattends bien que ce nouveau langage ne fera pas adopté fans quelques contradictions ; mais je prie les lecteurs de con- fidérer, qu'à mefure que 1a fcience fe perfetionne , il ft indifpenfable d'en modifier & d'en perfeétionner le Jangage. La chimie ne forme pas encore, à proprement parler, comme les mathématiques, un corps de fcience: les faits lui ont été fournis de toutes mains, & fe font accumulés fans ordre ; ce font des matériaux qu'il faut * débrouiller , qu’il faut claffer, pour en former J'édifice. Je voudrois qu'il me fût permis de nr'arrêter à faire voir ici a Jiaifon qui exifte entre les idées, les expériences & les mots; commentles fciences phyfqu s doivent marcher, en quelque façon, toujours fur trois colonnes qui ne doivent préfenter qu'un feul front ; .comment la {cience G cs [62 1j O0 600 604 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ne peut fe perfectionner fans le langage, ni le langage fans la fcience: ces vérités ont été profondément fenties par le favant Magiftrat qui s’eft chargé de a partie chimique de l'Encyclopédie, & lon ne peut douter que la nomenclature qu'il a adoptée, la clarté & la fimplicité qu'elle a portées dans la fcience, n'aient beaucoup contribué aux progrès rapides qu'elle fait dans ce moment. Un des premiers principes de la logique & de la grammaire des fciences, eft d'exprimer par un feul mot, autant qu'il eft poflible, ce qui a été une fois analyfé, décrit & défini; de clafler fous une dénomination commune toutes les opérations, toutes les fubftances analogues, & de les différencier enfuite par une épithète : c’eft en fuivant ces principes , que je me crois permis de donner Îe nom générique de combuflion à toute opération où il y a combinaifon de carbone & d'oxygène , & peut-être en général à toute oxygénation, & à différencier enfuite les diverfes combuftions, par les circonflances qui accompa- gnent cette combinaifon. ” J'adopterai d'autant plus volontiers cette diflinétion de’ combuflion ardente & de combuftion obfcure, que nous fommes déjà forcés d'en admettre une femblable à l'égard de Ia chaleur, & de diftinguer , avec Schéele, la chaleur ardente & la chaleur obfcure. Je terminerai ce Mémoire par quelques réflexions rela- tives à la végétation. Toutes les fois qu’on fe propofe de décompofer une fubftance formée de la réunion de deux principes , on peut attaquer féparément l'un ou l'autre de ces principes ; c’eft ce qu'exprimoient les anciens chimiftes, lorfqu'ils difoient que les mixtes ont différens côtés, différens /atus, & que les combinaifons fe forment par les /atus analogues. L'eau étant compofée de deux fubftances, l'oxygène & l'hydrogène , elle eft fufceptible d'être décompolée par l’un ou lautre de ces Zatus. Dans toutes Îles combuftions, foit ardentes, foit obfcures, c’eft principalement par le /atus de l'oxygène que s'opère la DREMSIMSTCRAUEN NE Ci ES: 605 décompofition; mais il eft une opération de la Nature, dans laquelle cette même décompofition s’ opère par le Jatus oppofé, ou plutôt, par une double afhnité, c’eft la végétation. Pour fe faire une idée de ce qui fe pæie date cette grande opération, que la Nature fembloit avoir environnée jufqu'ici d'un voile épais, il faut favoir qu’il ne peut y avoir de végétation fans eau & fans acide carbonique : ces deux fubftances fe décompofent mutuellement dans l'acte de Ja végétation, par leur. /atus analogue ; l'hydrogène uitte l'oxygène pour s'unir au charbon, pour former les huiles, les réfines, & pour conflituer le végétal; en même temps, l'oxygène de l'eau & de l'acide carbonique fe dégage en abondance, comme l'ont obfervé M." Prieftley , In- guenhouz & Sennebier, & il fe combine avec la lumière, pour former du gaz oxygène. Je ne fais qu'annoncer cette théorie, dont je ne fuis pas encore en état de développer les preuves , & qui d’ailleurs ne préfente pas encore à mes yeux des réfultats évidens : ce ne fera que l'année prochaine que je pourrai répéter Îes premières expériences que j'ai faites à ce fujet, Îes rap- procher de ‘celles de M." Prieftley , Inguenhouz & Sen- nebier, & en ajouter quelques autres que je médite. Nota. Ce Mémoire a été 1ü & dépofé avant que nous nous fuffions ‘occupés, M.* de Morveau, Berthollet, de Fourcroy & moi, de l'ou- vrage que nous avons publié depuis, fous le nom d’Effai d'une nouvelle Nomenclature ehimique ; mais en l’envoyant à l'imprefhon, j'ai cru devoir y introduire les nouvelles dénominations que nous avons adoptées. Affenblée publique d'après Paques 1786. 606 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE MÉMOIRE Sur la nature de la fabflance Jaline acide que l'on retire de la cerife, de la grofeille, de la pêche, de l'abricot, de la framboife, de la müre, de la pomme, de la poire, de l'épine-vinette € de La grenade. Par M. DE LASSONE & CORNETTE. UOIQUE Îe travail dont nous allons rendre compte, n'offre rien que de très-fimple en fui-mème, & paroifle au premier coup - d'œil peu intérefflant & peu fufceptible d'attention, nous avons cru néanmoins que dans un moment où toutes les parties de la phyfique font cultivées avectant de fuccès, où les découvertes dans tous les genres fe fuccèdent {1 rapidement, nous pouvions porter notre attention fur des objets fimples , familiers à toutes les claffes des citoyens ; perfuadés qu'on nous fauroit ‘quelque gré d'avoir dirigé nos recherches fur des fubftances que l’on fert journelle- ment fur nos tables, qui, dans la faifon, fervent, pour ainfi dire, d’alimens au peuple , & dont une partie des principes qu'ils contiennent, n’eft pas encore parfaitement bien connue. Occupés depiis long-temps de l’analyfe du règne végétal, & plus particulièrement de l'examen des fruits fondans , nous avons cherché à connoître non-feulement les différens phénomènes qui fe pafloient pendant leur fermentation {piritueufe ; & l’efpèce de vin que chacun d’eux pouvoit fournir; mais nous nous fommes fpécialément attachés à nous procurer la partie faline & à en découvrir la nature. L'étendue de ce travail ne nous permettant pas d'entrer dans un long détail fur tous ces points, nous paflerons légèrement fur le premier, déjà connu en partie des DNEUSY SICLE Nc Es. 607 chimifles, &nous nous arrêterons davantage fur 1e fecond qui a le plus fixé notre attention, & qui fait le fujet de ce Mémoire. Pour établir plus d'ordre & de précifion, ces fruits feront divifés en deux manières, en fruits acides & en fruits doux, parce que ces derniers contenant davantage de matière fucrée & de mucilage, il nous a paru qu'ils ne devoient pas être confondus avec les autres. Nous nous fommes procuré une certaine quantité de chacune des efpèces de fruits bien mûrs, que nous avons défignés au titre de ce Mémoire ; ces fruits ont été écrafés dans des terrines de grès, & délayés chacun avec une cer- taine quantité d'eau: ces liqueurs fitrées ont été divifées en deux parties; la première, contenue dans des terrines de grès, défignées chacune avec des numéros indicatifs, a été expofée à la cave. Notre intention » en adoptant ce procédé, étoit de favorifer à la longue Ja précipitation de la matière faline ; quelques jours après, ces liqueurs fe couvrirent de moififlure à la furface , & au bout d'un mois, il s’étoit formé dans les vaifleaux qui contenoient le fuc des fruits doux, une pellicule épaifle, femblable à une gelée : ils avoient laiflé dépofer beaucoup de terre & de matière muqueufe ; ce qui nous obligea de les refiltrer de nouveau, & de répéter plufieurs fois, dans le cours de cette expé- rience , la même opération. Les fucs acides s’étoient Égale= ment couverts de moififlure ; mais nous ne trouvames point à leur furface cette croûte gelatineufe, comme nous l'avions obfervée aux fruits doux, & à peine, dans ce même efpace de temps, avoient-ils fait quelque dépôt. Le fuc de Berbéris feulement avoit laifié précipiter un fel déjà connu par Simon Poli, & dont nous parlerons ci-après ; les autres fucs du même genre en donnèrent plus tard, & la petite portion de fel qui s'étoit précipitée, étoit tellement con- fondue avec la terre & la partie mucilagineufe , que fon extraction en fut très-difficile. Les liqueurs fltrées des fruits doux, mifes de nouveau Co8 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE à la cave, préfentèrent les mêmes phénomènes dont nous venons de parler; moilifiure à la furface, précipitation de terre & de matière muqueufe, tout eut également lieu, & malgré nos foins , nous ne pumes de cette manière obtenir le fe! effentiel de ces fruits. "L'autre portion de ces fucs que nous avions féparée ; fut divilée en deux parties ; l’une fut faturée avec de lal- kali fixe, & l'autre avec de F’alkali minéral. Nous ne parle- rons pas de l’effervefcence qui s’eft paflée pendant leur combinaifon :; elle fut vive avec les fruits acides, mais nulle ou prefque nulle avec les fruits doux. Ces liqueurs épaiflies, en confiftance de firop clair, & expofées dans un endroit frais, ne donnèrent aucuns criftaux falins; la liqueur fans doute trop épaifle, ne put en faciliter le rapproche- ment, & nous ne retirames par ce procédé aucune efpèce de fel: mais ayant verfé du vinaigre diftillé fur chacun de ces mélanges, dans la vue de décompofer le fel neutre qui s'étoit formé, nous obfervames que Îes fucs des fruits acides avoient perdu leur tranfparence ; & quelque temps après, ils avoient laiffé dépofer une très-petite quantité de matière faline dont nous examinerons ailleurs les propriétés. Les fucs des fruits doux ne parurent point altérés par leur sélange avec le vinaigre ; leur confiftance épaifle & leur vif- cofité s'étoient oppolées à la précipitation de la partie faline : auffi ne fe forma-t-il, au fond des vaifieaux qui les conte- noient, aucun dépôt falin. Peut-être, en les faifant chauffer jufqu’à l’ébullition, aurions-nous pu avoir plus de facilité à nous en procurer; mais notre crainte, en détruifant le muci- lage , d’altérer la partie faline , nous fit renoncer à ce moyen. Nous ne fumes pas plus heureux en nous férvant de ces liqueurs fermentées. Depuis long-temps nous nous étions occupés des moyens de faire du vin avec chacun de ces fruits, & nous étions convaincus, d’après plu- fieurs expériences, qu'ils ne fe comportoient pas tous de même pendant leur fermentation vineufe : que les fucs des fruits acides, moins chargés de corps muqueux, de matière DANS DÉC E N CE ss. 609 matière fucrée, & plus falins que les autres, laifloient dépofer plus promptement & plus aifément leur fel:; mais aufir que comparables en quelque forte au raifin à demi-muür, ils exigeoient , pour être convertis en vin paflable , felon la remarque de Juncker, l'addition du fucre : obfervation confirmée depuis par M, Baumé , tandis que le fuc des fruits doux plus muqueux, plus chargé de matière fucrée, & par conféquent plus fermentefcible, donnoit du vin fans addition , mais fournifloit plus difhcilement leur fel, & ne le jaifloit dépoler qu'après a deftruétion totale du mucilage. Nous efpérions cependant que eur vifcofité ayant été ainfi atténuée, & en grande partie détruite par la fermentation vineufe, la partie faline fe précipiteroit plus aifément. Nous ne tardames pas à apercevoir que la fermentation n'agifloit pas aufli efficacement fur ces fucs que fur celui du raïfin : que fans doute moins riches en matière fucrée & auf moins abotidans en efprit ardent , il y reftoit une plus grande quantité de mucilage non altéré; car ayant expolé ces liqueurs à l'air, non-feulement elles ne laïfsèrent point-précipiter de fel, mais il fe forma au bout de quelque temps à leur furface, notamment du cidre & de la poirée, une pellicule gelatineufe affez épaifle: circonftance qui nous a paru propre à expliquer pourquoi les perfonnes dont l’eftomac eft foible & délicat, ne peu- vent pas s’habituer à l’ufage de cette boiflon. Peu fatisfaits jufqu'ici de nos expériences , nous réfo- lumes de tenter un autre procédé. Nous étions autorifés à croire que Ja fubftance faline, dausles fucs de ces fruits bien mürs , étoit tellement enveloppée par le corps muqueux , que l'on ne pouvoit la retirer fans de grandes difhcultés, & même fans la décompoler 2n partie; & que la fermen- tation vineufe ne pouvant je faire en quelque forte qu’au détriment de la partie faiine contenue en petite quantité dans ces fruits, ce moyen devoit être rejeté. Nous penfames que nous remplirions mieux notre objet avec des fruits à demi-mürs, fur-tout en n’employant point Mém. 1786. Hhhh 610 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE pour extraire la partie faline le fecours de la chaleur, dans la crainte que l'aétion de cet agent n’en altérât la nature. Nous nous procurames, chacun dans leur temps, une fufhfante quantité de ces fruits encore verds dont nous fimes extraire le fuc : ces liqueurs filtrées fur le champ , furent confervées dans des bouteilles de verre; elles furent toutes couvertes d'huile & placées l’une & l’autre à la cave. Notre but principal, en adoptant ce procédé, étoit d'avoir la partie faline de ces fruits plus à nud, plus exempte de mucilage, & d'éviter en même temps les altérations qu'ils n'auroient pas manqué d’éprouver, s'ils euflent été placés dans un autre lieu. Notre deffein étoit de les expofer à la gelée & de les concentrer comme Île vinaigre; ce degré de froid devoit produire un double avantage, celui non- feulement de rapprocher les fucs, & d’en faciliter, fans aucune altération la précipitation de la matière faline, mais un autre non moins important, celui de détruire la partie muqueufe ; car nous nous fommes aflurés plufieurs fois que les fubflances de ce genre ne réfiftoient pas au froid, & que les mucilages expofés à la gelée étoient détruits & altérés dans leur principe. La faifon étant devenue favorable, nous avons profité des premiers froids de l'hiver dernier, pour faire les expé- riences que nous avions projetées ; ces fucs expolés à cette température, ne tardèrent pas à fe geler, & nous eumes foin de retirer fur chacun d’eux la glace à mefure qu'elle fe formoit. Lorfqu'ils furent diminués environ des trois quarts, nous aperçumes qu'il s’étoit fait au fond de quelques ter- rines, principalement de celles qui contenoient les fucs des fruits acides, un dépôt falin ;le même effet eut lieu quelque temps après fur la poire & fur la pomme ; mais les fucs de pêches & d’abricots , fans doute plus aqueux & moins falins, exigèrent un plus grand rapprochement , & lai sèrent de même dépofer leur fel, en moindre quantité à la vérité que les autres fucs. Ce fel ainfi dépofé , étoit chargé de la matière colorante DÉENSUISICATLE N LCGE *s, 61r & extractive de ces fruits ; mais par des lotions réitérées dans l’eau froide & même dans l'efprit- de-vin, nous fommes parvenus à le dépouiller des matières étrangères qui le coloroient & qui -en altéroient la pureté. Ces différens fels examinés chacun féparément, nous ont offert les réfultats fuivans ; ils étoient acides, roupif- foïent les teintures bleues des végétaux , fe dMélvdient difficilement dans l'eau , faifoient -effervefcence avec ‘les alkalis, & formoient avec eux des fels fufceptibles de crif- tallifation ; ils nous ont donné du fel de Seignette avec l'alkali minéral, & du fel végétal avec l'alkali fixe ; ils brüloient fur les charbons ardens , répandoient une odeur particu- lière à la crême de tartre, & enfin comme elle ils étoient rendus folubles dans l’eau par l’intermède du borax : décou- verte faite par M. le Fevre, médecin à Uzès, & dont lun de nous (M. Laflone) dès l'année 1755, a développé la théorie, & a indiqué dans ce temps les propriétés de cette nouvelle combinaifon. Nous ne fommes pas les premiers qui ayons reconnu la préexiftence de la crème de tartre dans quelques-uns des fruits dont nous venons de parler : Simon Poli lavoit trouvée dans l’épine-vinette, & M. Roüelle dans la poire. Nous nous faifons un devoir & un plaïfir de rendre un hommage public à la mémoire de ce dernier, dont le nor fera toujours époque dans les faftes de Îa chimie. Notre principal objet, en préfentant les expériences dont nous venons de rendre compte, n'a point été de déter- miner au jufte la quantité de crême de tartre que pouvoit contenir chaque efpèce de fruit; il nous fufh{oit de démontrer dans chacun d'eux l'exiftence de ce fel, & de prouver qu'il étoit identique dans tous. Nous ferons obferver que pour obtenir des réfultats fixes & conftans, il eft effentiel d'opérer fur une certaine quantité de fruits; car dans la plupart, la partie faline y eft en fi petite quantité & tellement enveloppée par le corps muqueux, qu'à peine feroit-elle rendue fenfible , fr Hhhh ij 612 MÉMOIRES DE L'ACABÉMIE ROYALE on n’en employoit qu'une dofe ordinaire, & fur-tout fi le fruit étoit parvenu à fa parfaite maturité. On ne doit pas d’ailleurs perdre de vue, que la quantité de ce fel doit varier en raifon de l'humidité ou de la sècherefle qu’il aura fait dans la faifon. Nous regrettons de n'avoir pu comprendre dans le nombre des fruits que nous avons examinés, la fraife & la prune; mais un accident arrivé aux vaifleaux qui con- tenoient le fuc de ces fruits, ne nous a pas permis de pré- fenter ce travail auf complet que nous l’aurions defiré. Nous efpérons profiter de la faifon prochaine pour répéter ces expériences , & nous nous propofons d'en ajouter un grand nombre d’autres que nous communiquerons dans le temps à l'Académie. D\E S) SYOE Nic m6 613 nr. OPERA ANT I:O N°S DES SATELLITES DE JUPITER, Faites à Périnaldo en 17 786. Par JACQUESs-PHILIPPE MARALDI. JULLLET, Temps vrai. RER UMEE NS TE pont 1." fatel. il fait beau ; on voit fort bien Îes bandes. Lunette de 15 pieds, de Campani. 17. 3.26. 1. m. Immerf. du 2.° fat. les bandes ne font pas dif- tinéles. Lunette de 1 5 pieds, de Campani, Immerf. du 1. fat. II fait beau ; on voit fort bien les bandes. Lunette acromatique de 3 pieds, de l'Étang. Immerf. du 3.°. M. Maraldi, oncle. Lun, de 3 pieds, de l'Etang. 1. 51. 31. m. Immerfon du 3.°. Maraldi, neveu. Lun. ders pieds , de Campani. 11 fait beau ; les bandes font bien diftinctes; l'air eft humide. Émerfion du 3. Maraldi, oncle: il eft fort fenfible ; je ne l’attendois pas fi bas, 3. 32. 15. m. Émerfion du 3° 3 Maraldi, neveu, 26-002.113. 18.1m « 29+ 1. SI. 21. m ww : Us D b 3 È 4: 0.26. 32. m. Émerf. du 2.° fat. Les bandes ne font pas dif- ; ftinéles ; l'air eft humide. Lunette acromat. de l’Etang. 4 8. 17. m. Immerf. du 1", Les bandes font bien diflinét, Lunette de 3 pieds acromat. de l’Etang. Immerfion du 2°. Maraldi, oncle. I] fait beau: on voit affez bien les bandes, quoiqu'il y ait du brouillard fur terre depuis la mer jufqu’à un quart de lieue du pays. Lunette acroma- tique de 3 pieds, de l'Étang. II« ©, 34e 33. m « 614 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE AOÛT. Temps vrai. t15 3" 3° 31° m. Émerfon du 2.°. I] fait beau : on voit parfaite- ment les bandes, mais le vent agite un peu la lunette. I[ ny a plus de brouillard du tout. Jdem, idem, 18. 3.13. 4.m. Immerf. du 2.°. Il fait beau; les bandes font bien diftinctes. Lunette acromatique de 3 pieds, de l'Etang. 28. 10. 52. 4.f. Immerf. du 1. II fait beau ; les bandes font bien diftinétes. Lunette acromatique de 3 pieds, de Etang. SEPTEMBRE. 2. 9. 56. 21.f. Immerfon du 3.° fatellite. Jupiter eft médio. crement terminé. Lunette acromat. de 3 pieds, de l'Étang. Maraldi, oncle. 9. 56. 4.f. Immerf. du 3.° fat. Maraldi, neveu. Lun. de 15 pieds, de Campani. 11.40.22. {. Jupiter fe découvre: on voit le 3.° très-apparent, quoique très-petit. Maraldi, oncle. 11. 40. 20.f. Jupiter fe découvre: on voit le 3.° très-fenfible, Maraldi, neveu. 10. 2, 1. $.m. Immerfon du 3.°. Maraldi, oncle. Je le voyois encore un moment auparavant lorfqu'il eft forti des nuages. Lorfque je fuis revenu à la lunette, je ne l'ai plus vu. 2130-30-40 Émerf. du 3 Maraldi, oncle. II fait beau. Lunette de 3 pieds acrom. de l’Étang. 2. 3. 10. m. Îmmerfion du 3.° fat. Maraldi, neveu. 3. 39. 48. m. Émerf. du 3°. Maraldi, neveu. Lunette de 15 pieds, de Campani. *12. 0.29. 20.m. Immerf. du 2.° fat. Maraldi, oncle. II fait beau. Lunette de 3 pieds acromat. de l'Etang. 0. 29. 17. m. Immerf. du 2.° fat. Maraldi, neveu. II fait beau, Lunette de 15 pieds, de Campani. 2. 41. 43. m. Imm. du 1. fat. Maraldi, oncle. Il fait beau. Lunette de 3 pieds acromatique, de l'Étang. 2.41. 54. m. Immerf. du 1 .®" fat. Maraldi, neveu. Il fait beau. Lunette de 1 $ pieds, de Campani. * On a obfervé jufqu'à 3h 0’ après minuit, on n'a pas vu le 2.°; ainfi l'Émerfion u'a pas été vifible, D E OCTOBRE. Temps vrai. 1h 28i 6. 9.28. 31.f. 9. 48. 56. Î. MA NII 25. 24. Le 14. Oo. 28. 54. m. 2TNIT TO AT Me 240840 otre De 2e 17: 00m: 3.570272 M 28, 3. 14. 49. me SAT 2S 00 NOVEMBRE ZOO NRI- 1 0.1 0.158-1m 2 CREME. DTAT ON LIT 3e Fe TT. sde NAT de DÉCEMBRE. ScUZ: 412. 58. m. EE AR LA. M. 1$. O. 4. 271 617050 fe 25 34" m. . Imm. du 2.° SMOSFCRT'E N°C E si 615 Immerfon du 1.‘ fat, Les bandes ne font pas diftinctes; l'air eft humide. Immerf. du 1.°° fat. II fait beau; les bandes font bien dift. Lunette de 3 pieds, de l'Étang. Immerf. du 2°. fat. I fait beau ; même lunette. Immerf. du 1.°° fat. Les bandes font bien dift. Lunette acromat. de 3 pieds, de l'Étang. Immerf. du 2.° fat. Les bandes font bien dift, Lunette acromat. de 3 pieds, de l'Étang. Immerf. du 1° fat. les bandes font bien dift. Lunette acromat. de 3 pieds, de l'Étang. Immerf. du 2.° fat. les bandes font diftinétes; l'air eft humide. Même lunette. Immerfion du 3.° fat. Il fait très-beau; les bandes font diftinétes. Même lunette. .… Émerf, du 3e: por Mêmes circonftances. Immerfion du r.°". Il fait très-beau. Lunette acrom. de 3 deu de l’Étang. . Les bandes font dift. même fun, Émerf. du 3.° Les bandes font diftinétes ; l'air eft humide. Même lunette. . Émerf. du 1‘. Les bandes fonttr. diff. mêmelun. Émerf. du 1... Les bandes ne font pas bien diff, Lunette acromat. de 3 pieds, de l'Étang. Imm. du 3.°. 1] fait beau; les bandes font bien dif, Lunette acrom. de 3 pieds, de l’Étang. Émerfion du 3° Mêmes circonft, & même lun. Immerf. du 3.° fat. Les bandes ne font pas bien diftinctes. apnée lunette, Émeifon du 1°", On ne dift. point les bandes; Jupit. n ne pas bien terminé. Même lun. 222, m. Émerf. du 1. . I fait beau; les bandes font dif. Lunette acromatique de 3 pieds, de l’Étang. Émerf. du 2.°. I fait beau; les bandes font bien diflinctes. Même lunette. 616 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE M ÉMOIRE SUR RELIVENS: ! INTÉGRATIONS PAR ARCS D'ELLIPSE. Par M. LE GENDRE. S' on fait varier une tranfcendante par rapport aux difié- rentes conftantes qu’elle renferme, les coéffciens des différences partielles qu'on obtiendra, pourront être des tranfcendantes d’un ordre moins élevé, mais ils ne feront jamais d’un ordre fupérieur. Comme ils fe déduifent immé- diatement de {a tranfcendante principale, & qu’on peut les comprendre dans les mêmes tables, on doit les regarder, en généraf , comme étant du même ordre, à l'exception du petit nombre de cas où l’abaiflement pourroit avoir lieu. Cela pofé, nous démontrerons facilement que les arcs d'hyperbole dépendent entièrement des arcs d'ellipfe, & n'offrent point une efpèce particulière de tranfcendante. If y a donc une multitude d'intégrales qu'on rapportoit à la recification de l’ellipfe & de lhyperbole, & qui ne dé- pendent que de celle de l’ellipfe. Cette obfervation m'a fait penfer qu'il y auroit de l'avantage à introduire dans le calcul les arcs d’ellipfe, à-peu-près comme les arcs de cercle & les logarithmes. D’après les formes que j'ai choifies, je penfe que les géomètres trouveront la chofe praticable & même commode dans bien des cas. Mais il ne fufht pas d'indiquer un réfultat, il faut être en état de l’évaluer avec toute l'ap- proximation néceffaire. I feroit donc très-avantageux que d’habiles calculateurs priffent la peine de dreffer des tables d’arcs d’ellipfe avec l'étendue convenable, & qu'ils joignifient en même - temps à chaque arc la valeur du coéfficient aux différences partielles, dont on verra que l'ufageeft très- fréquent. D'abord il faudroit que les géomètres réduififfent le D'ENFSUCE NC EN (257 Je calcul des arcs elliptiques aux formules les plus conver- gentes qu'il eft pofible ; c’eft fur quoi l’on trouvera quelques recherches dans ce Mémoire. Nous donnerons enfuite un effai de la manière d'intégrer par arcs d'ellipfe, avec difié- rentes applications qu'on pourroit étendre davantage, en prenant pour exemples les intégrales que M.* Maclaurin & d’Alembert ont ramenées à {a rectification des fections coniques. æ (L) Formule des Arcs d'ellipfe. SoiT 1 le demi-grand axe de l’ellipfe, c fon excentricité, B ou V{1 — «* ) la moitié du fecond axe; fi on prend fur le cercle circonfcrit un arc quelonque DZ — @, & qu'on abaifle Ja perpendiculaire Z P fur le grand axe, on aura CP) = fn; PM (y) —= 6 col. @, &lar BM — fdpv(i — éfn*o). Cette intégrale prife de manière qu'elle s'évanouifle lorfque @ — o eft une fonction de « & @, qu'on peut défigner par E /c, @), ou fimplement Æ. Aïnfi, nous aurons E(c,@) = [d@v(ir — à fin*@). L'angle @ eft ce que nous appellerons l'amplitude de ’arc E. I fera plus commode, dans certains cas, de compter les arcs d'ellipfe du grand axe ; alors, fi on fait À Z —9, & qu'on défigne l'arc À A4 par F(c, @}, on aura F(00) = fdev(1 — co'e); cette intégrale commençant lorfque @ — 0. Mem. 1786. Jiii RE 613 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Le quart d’ellipfe À A1 B fera également défigné par E (c, 90°) ou par F/{/c, 90°): nous le repréfenterons par £ 1 fc), ou fimplement £ 1. On voit aifément que les arcs d’une ellipfe quelconque, fe ramèneront toujours à celle dont le demi-grand axe eft l'unité, & qu'en faifant CA — a, on auroit BM = aE(—,@)} (IL) Valeur des Arcs d'ellipfe lorfque l'excemtricité n’efl pas | très - grande. Lorsque l'excentricité c ne fera pas trop près de l'unité, la valeur de Æ {c, @) fera repréfentée avec toute l'exactitude néceflaire par cette fuite : Eee) 1e fin. 2 @ rUtp 1 EN OST Ce ed I 4 18 4 fin, 2 @ fin.49 2.4 £ ( 2,4 ? as " 2:12 / TS ‘/ TS: rSfin.29 éfin.4 fin. 6? } 2.4.6 $ 2.4.6 VAT 26 FC NTEE 26,3 13 SN ONE Z séfin.2® 28 fin.4® 8fin.6p fin. 8g 2.4.6,8 lues e 25 ris 22 21,3 F5 25,4 / Les Tables à double entrée étant d’une grande étendue, f on ne peut efpérer que cette formule foit calculée pour toutes les valeurs convenables de « & de @, ïl feroit au moins fort avantageux qu’on fit une Fable des coéfficiens de &,c, cf, &c. Jufqu'à un certain terme, pour toutes les valeurs de @ de minute en minute. Le travail ne feroit pas très-long, & il mettroit à portée de calculer aflez promptement un arc d’ellipfe quelconque ; il feroit même did DES SctrEeNcEs. 619 très-commode pour ceux qui entreprendroient de calculer des Tables d’arcs d'ellipfe dans toute leur étendue. Pour avoir la valeur de F (69 ), il fuffit de changer quelques fignes dans la formule précédente , & on aura Flo) = ; 4 13 4 fin.2 9 fin.4 ® a (OR Pur ) 2.4 APE PTE 15 fin29 6fin.49 fn.69 : 2.4.6 É Ge Pre 26 She 2e 26.3 À — &c. Quant au quart d'ellipfe Æ 1, äl eft clair qu'en défi- nant par + Île rapport de {a circonférence au diamètre, on aura l 25046; 51 fig OR 1 1.3 4 1.3 1.3.5 6 £Ei1=—/1 ER ren nus Sas EC) On peut rendre ces formules plus convergentes , en mettant l'intégrale Æ fous cette forme PURES) [der use Développant cette quantité , & faifant —— = 1, 0n cof.2 @ ). LA 2 ç° 2 — 6 aura E —— Vlr —® = fin.2 @ SRE fin. 1 2 y +9? rip (= ® ET mp) N T: 3 fin.2 @ fin. 69 eee e( -én10) 2.4.6 2 27,3 ) 1.3.5 4 1.3 4 fin.4® fn.8 9 2.4.6,8 #( 2.4 gr 22 sir 25.2 ? 1.3.5.7 ; 10 fin.29 5 fin.6 p fin. 109 = "ea ee ru 2 AGE MT ( 2° 27.3 qu AS À _—— &c. 620 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE De-là réfulte, pour le quart d'ellipfe, cette fuite très-con- vergente ! LS LEZ E1 = V ( SE cd) 1 HE e x 1.3.5:7.9 3. EN DRE en ne) AE EURE PL pe PR TS Le CR 2,4 7? 2.4.6.8 2.4 2.4:6,8.10.12 2,4.6 La valeur de F/c,@ ) ne difléreroit de celle de E/c,@ ) que par le figne de », c'eft pourquoi nous nous difpen- ferons de la rapporter. (IL) Valeur des Arcs, lorfque l'ellipfe eff fort alongée. CEs formules ceffent d’être convergentes , Iorfque l'ellipfe eft tellement alongée que c & 7 font prefque égales à l'unité. IL faut recourir alors à quelqu’autre meyen d’ap- proximation, & pour cela nous ferons ufage du théorème du comte Fagnani, concernant les arcs d’ellipfe dont la différence eft aflignable en ligne droite. Si on différencie la quantité LA fin. @ cof. ® - "= V{s— fin?) | on aura CdV = dov(: — éfm°e) — MEANS JEes (= in pen Soit tang. | — 0 tang. @, on trouvera LE d : — "© = AN V(r — écoff +4] (1 — fin? 9) Donc dV = dev{(r1-cfn*@) — div(1i— cé cofé +); & en int‘grant i ; ARS 2 Nr c fin. @ cof. y ' E(eQl — ONE = DES SCIENCES. 62r Aïinf, D Z étant un arc quelconque @, fi on prend_un arc À R — +, tel que tang. | — b tang. ç, la différence des c* fin. @ cof. p arcs BM, AN fera égale à la ligne droite Date Celle-ci n’eft autre chofe que Ia différence des tangentes MT, NS; ainfi on aura BM — AN= MT — NS Soit4+ + © — 90°, on aura tang. ® — = ; éotang. L'=— y8. 7 ou tang. À 1 — V6, le point / déterminera fur lellipfe un point très-remar- quable Æ, tel que la diflérence des arcs B X & K A fera 1 — b,la même qu'entre les demi-axes C À, CB; de forte qu'on aura BK — AK = CA — CB. Cette différence eft en même-temps le maximum de Ia NE c* fin. @ cof.? quantité ET au point À {a tangente b X°a, terminée aux deux axes, la partie 4 À fera égale au demi-grand axe , & la partie a À au demi-petit axe. Prenant donc tang. D 71 — . On peut remarquer qu'en menant Dans les ellipfes peu excentriques, le point Æ fera prefque au milieu de l'arc B X A; dans celles qui font fort alongées, l'ordonnée Æ L fera très-près du fommet À, mais moins encore que le foyer. La formule intégrale Î d@vV {1 — c fin @) ne peut plus fe développer en fuite fufffamment convergente dans toute fon étendue. Mais fi on lui donne la forme Jd@ cof. pv (1 + L tang ©), & qu'on n'étende pas l'intégrale au-delà de K, le terme 0° Fig. 1. 3 + —b tang. "po tangf + —}— Es) = (D) 622 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE tang.” @, qui devient 2 au point 4’, fera toujours très-petit par rapport au premier terme 1 : on aura donc cette fuite très-convergente , BM —= fdçcopx btang.f @ - &c), qui, étant intégrée fuivant les Ne ordinaires, donne PB M, ou 1.3 À FL # 1.3.5 1,3 L ” . (re EE 2.4 2,4.6 2.4 .(— fn p + log 22 en ) —+ fn. @ cof, 9 tang.* 2 D + &c.) ——. bfn. o. 2.4 -3 tang.* ® ) 2 3 Jéfin.p( me LE. 2 25: 4 tang.f ® Ê 35 pfin. + tang.* @ 4 . 64 7 2 À —+ a r nm Pour avoir l'arc B K, on prendra tang. @ = NT & faifant, pour abréger, 4 A ï 2 1.3 1:3.5$ 1.3 s nl Re Ce tt eee SP a RE Ne nes 2.4 2 te ENS) 2.4.6 4 4 2 1.3.5 1 De ME SP na te NT dt cad + ec. Des SCOTE N cE's 623 on aura ’ Lan G . 1 1+V/1+4) quantité dans laquelle , au lieu de 3 1+V/1+8) TRE PTE 0 log. MEET LT à on pourra mettre la fuite régulière 2 b Bis EF FO le g. — })— 1 + ii, — — ne — — tce log ( vb ) : FRE 2.4 4 2.4.6 6 &c Maintenant le quart d'ellipfe Æ 1 ({c)fera2 B K— 1 +-6, puifque fa différence des arcs BX, AK ft 1 — 4; donc G 2 —: 1+V/i+2 Er()=- 5 — 12 (+ log ET, v 4 Si on développe cette quantité fuivant les puiflances de B, qui font extrêmement petites dans l’hypothèfe de lel- lipfe très alongée, on aura, en négligeant Îes termes de l’ordre 25 feulement D () ne ner ES ef 132$ A ee EM ps 13 be, & Re + (+ Ur ++ PEER + &c.) log. —-, or, il eft à remarquer que Îles deux fuites qui entrent dans cette expreflion, ne contiennent que des puiflances paires de à, & voici comment on peut s’en aflurer à priori. L'intégrale [d @ cof. @ V { 1 + L* tang” © ),en tant qu’elle repréfente le quart d’ellipfe , peut être confi- dérée comme compofée de deux parties ; la première, depuis ® — o jufqu’à tang. @ — ——, la feconde , depuis tang.p— —- jufqu'à tang. ® — oo. 624 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE = ? Pr La première partie fe déterminera par a formule, page 22, & c’eft le plus grand arc qu'on puifle tirer de cette formule ; or puifque nous avons tang Ci fe QE tn cof pie 1 THE ER VUE WII TN Y(1+66) > & que la quantité = Mine dés (EE ) devient 2 St F 3.5 pt ge! lo {ER nee re il eft clair que l'arc E /c, @ ) fe réduit dans ce cas à une fonction paire de ; car on peut confidérer comme telle log. —— La feconde partie de f[d@cof. @ v ( 1 + b* tang* ©) devant être prife depuis tang. @——-, jufqu'à tang. @ = —; je fais tang. @ =-— , & j'ai l'intégrale J (+ x) : à prendre, depuis x — o jufqu'à x — 1 ; orla quantité AR EE CE NP ne fe change en cette fuite très-convergente L'ART VO RP PRE e 2.4 FdxvVv(i+zxx:) il eft donc clair que le réfultat de l'intégration fera encore une fonction paire de à. js Donc le quart d’ellipfe entier Ex eft une fonction paire de b, & les fuites qui l’expriment en font d'autant plus convergentes. On peut donc fimplifer la valeur de Er DES SCIENCES. 625 E x page 62 3, en omettant toutes les puiffances impaires de &; mais nous donnerons ci-deffous un moyen encore plus fimple de parvenir à la loi de cette expreffion. IL eft facile maintenant d'évaluer, dans tous les cas ; Varc ou a fonction £ /c, @), lorfque l'ellipfe eft fort alongée. Si on a tang. ® < œrs la formule /page 622) don: nera immédiatement la valeur de Æ. Si on a tang. @ > — S il faudra calculer l'arc 2 N par fon complément 4 AN au quart d’ellipfe, & celui-ci par l'arc B 1, qui en diffère d’une ligne droite connue. On fera donc alors tang. ® — — cot. ®, & on aura l'arc B N,ou = : c fin. ®" cof.g* E(c,e) —=Er(c)—E(t,e) + TRUE (IV.) Des différencielles les plus fimples qui s’invègrent par des arcs d'ellipfe. Les formules qui fe rapportent le plus immédiatement à la rectification de lelliple, font d’abord celles-ci : [dev(ri — éfme) —= Ef{c,e) fde@v(i — écolo) —= F(c,@). Les deux intégrales font fuppofées commencer Iorfque @ — 0; la première eft un arc d’ellipfe compté depuis le petit axe, la feconde un arc d’ellipfe qui a fon origine au grand axe, On pourroit ne point introduire deux fonctions Æ ,F, puifqu'il eft évident qu'on a F(e,@) = Elc,g0o°) — Efc,90° — @); mais le calcul pourra être plus commode en les admettant toutes deux. Mém. 1786. Kkkk 626 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE Ces premières formules en donnent deux autres que voici ; faev(s on mod > _. = cof” @) — Ee .E(c,@) Jde + ie) = 75 Ho 0). De-là, il eft facile d'intégrer la formule fdev(f + 8 int @), Jde v(f + gcl'e), qui revient au même, quels que {oient les valeurs & Îles fignes de f & de g. Cependant la formule [dpVgcolp — f}, dans laquelle ïl faut fuppofer g > f, fi l'intégrale com- mence lorfque ®@ — o,ne paroiît pas fe ramener immé- diatement à l’une de nos quatre formules générales. H en eft de même de l'intégrale Sade vV(f — gfn*®), g étant plus grand que f. Mais ces deux cas ne font pas diflérens l’un de l'autre, & on va voir qu'il ne faut qu'une fubflitution pour les ramener aux arcs d’ellipfe. Si l'inté- gration n'eft pas immédiate, c’eft qu'alors l'angle @ n’a qu'une valeur limitée; au lieu que dans les formules fon- damentales l'angle @ peut être de plufieurs circonférences, & la fonétion Æ {c, @ ) repréfente toujours l'arc d’ellipfe correfpondant à celui du cercle circonfcrit. Soit donc f = gcof. «, la formule /dev{gcof* ® — f) deviendra Vg.[ d @ v{coff @ — cof” à }. Aïnfi la limite de @ eft a ; foit fin. @ — fin. « fin. 4, V'angle L n'aura plus de limites, & on aura d'+ cof® + fin æ {device — co «) = lisses ainfi que DES SCIENCES. 627 Mettant « à la place de fin.«, on aura c dd cof?+ 2 Tr = Sd 4 V(r — € fi 4) D L'Aot c'dlfint 4 | — La quantité Jd LH V(s — € fin* +) eft repréfentée par Æ (c, d), & par conféquent [ — cd fin | Vi — € fin À) ; dE Yeft par ——* Donc on aura dc [dopv(colp—coff a) = E (cd) + (1 — F) ec Je confidère maintenant la différentielle 2m —— fin. @ )* (cof. eo) d@(i — cé fn 9) EME dans laquelle ; & 4 font des entiers pofitifs, " un entier pofitif ou négatif. Il eft clair que l'intégrale de cette formule fera connue, fi on a en général celle de 24% de(i — à fn PTT foit N € In @ —= À" & on trouve par les méthodes ordinaires Panne rer (am 1)fdp A" — imfs — c)[dp. AT" —(am— si )[dp, AT + © AT 'fin. cofp à KkkK ïj 6:83 MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE RoYALE I! fufft donc de connoître les deux intégrales dg fade, [— 2m+4+ 1 d? d@, ainfi que = pour avoir en général f. Or on a A dc d@ d 2 ddËE REC RE HER de dE AE 1 3 dE n rer ame ere it 1. Ce formules qui fuivent toutes de Ta première, en différenciant par rapport à c, & fubftituant au lieu de = fa valeur A? — 1 cA Mais j'obferve qu'on peut éviter d’avoir, dans ces for- mules, les différences partielles de Æ au-delà du premier ordre. En effet, la formule /4°), donne isl)- 14 En cer fAde = \(1 — c)[ HER 260412 A ainft on a entre Æ, c, @ l'équation remarquable = 2) ddE 1— À die fin.pcof.p __ (E) 5 (SRE = HSE 7 au moyen de laquelle on pourra toujours éliminer des différences partielles de Æ au-delà du premier ordre. Je conclus qu'en général les formules 27MHI d [A def font rédudibles à la forme « E£ + C _ + Ë,a &GCne D EnSuISUGYÉ'E NICE. 629 dépendant que dec, & £ étant une fonétion algébrique de c & de fin. g. Voici quelques-unes des valeurs les plus fimples de ces formules. [Ade=E d ® dE f À SSUE-ens re dE dc Î RFA ++. A fin. @ cof. @. do RES : - CE fin. ? cof.p Ne rene een con mé +act 4c{i—c) (2—c) dE A ee Li RES pr pe PRE AL CET J d@ 15 pre 15 de l (2—&) Cs + HT A fin. @ cof. @ + À’ fin, @ cof. CR dpi. 3 — à fx € d Æ À pre 3 (1 TE . —+- 3(1 — cd) HF 2 {2—c) fingcol.p C3 fin.g cof.? 3(i—cf ” A RE AAA &c. H faudra faire attention , ‘dans l'application de ces for- mules, aux limites de l'intégrale ; car fi l'angle @© , à l’une des limites dépend de c d’une manière quelconque , prife en fuppofant @ conftant , doit être augmentée ; dE d? D dc dp de L'équation /b") à laquelle nous fommes parvenus » page 628, mérite que nous en tirions quelque conféquence, Si on fait @ = 90°, elle conviendra au quart d'ellip{e, & on aura : dd&E1 Heehr LES (3 — PM LÉ LE qe Era o: équation qui d’aïlleurs fe véribieroit aifément par la for- 630 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 3 mule de l'article IL. On peut aufli la mettre fous cette forme ; à td Ex 1 + D dE1 CRE et Var & alors on en tire une démonftration très-fimple de Ia propofition de l'article IIT, favoir, que le développement de { x ne doit donner aucune puiffance impaire de 4 : car foit /”la moindre puiflance impaire comprife dans Æ 1, il faudroit que » {m — 1) 0" * — mb" —* fe détruisit, ce qui ne peut être qu'en fuppofant 5 = 0, oum= 2. Donc » ne peut pas être impair. + E1 = 0: Nous connoïffons la forme de la fuite égale à Æ 7, lorfque Y'ellipfe eft très- alongée, il fera facile, par l'équation pré- cédente, d’avoir la loi de fes coéfficiens. Voici celle qui m'a paru la plus fimple : = 77? JT 3-5 1376 3-57 1:35 78 En Ei=1+f6 Hé NP OP Le Hs sud + &c.) log. 75 —#.— 4 LE, pa VO Rtr B( ———) 4 2 2.3.4 Rp Rennes ne 2 4.6 at 20 2:34 4.5.6 RTC 2 : ; 46.8 ° 2 TL ( 28 2:34 4:56 px VA ee &c. Je reviens aux intégrales qui dépendent des arcs d’el- lipfe. On peut intégrer en général les formules A"*:"d@ ARE 7e cof.*" ® » cof, 2m > & d’abord on peut les ramener aux formules Ad? d? cofimp ? Acof"g ? Diets, SCALE N-C Es 631 ou fimplement à la dernière ; car on a AE Te ——— cof 7729 d rl À er SE Les cas les plus fimples des formules LT. PT fe réfoudront ainfr: fin à 9 EP AR «2 rate RE ef = Eee On aura les cas plus compofés par les formules fuivantes : d 504 zm{(i—21c) d? Acof "to Lu mf2mEr){i—c") Pas lam—sx)c d À tang. ® SET TN EEE A cof. 7°? RUE (2m+1) (1—ce) coff"@ Ad? o d9 ne Copsro TE (1 FR 27 A co” @ 2 Î dy? ; < Aco EE F' Confidérons maintenant les différencielles de la forme 2m I cof.” 848/1 + acof. 8) p ï # étant pofitif, & 2m 1 pouvant être pofitif ou négatif, L'intégrale de ces quantités fe réduira toujours à celle de 2Mm +4 Aa 0 cof LT 22 He er, en faifant 1 ta cof. 8 —: À", 632 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE on à | (2m 3) fR"T" dd 4m] R°" "dB — (2m— 1) (sa — à )fR"TS d8 + 2aR°"7 "Ain.b; donc les formules 2m ’ da LR ads fe ramèneront toujours facilement à celles-ci ; [Rd0, [ —À La queftion étant ainfi fimplifiée, examinons les différens cas qui peuvent fe rencontrer. 1. Sia eft pofitif & plus petit que l'unité, on fera 2 & — c; & mettant / R d 8 fous la forme 2H ua 2 (rx + a). [E dOV(x — fin), il eft clair qu'on aura [dadvsi + acoft) = 2V(1 H «).E(c,30) = È = 75 (EE — Dr intégrales qui font prifes, comme toutes les précédentes; de manière qu’elles s’évanouiffent lorfque & — o. 2.° Si « eft négatif & plus petit que l'unité, on donnera à la quantité | [abv(i — acof8), la forme 2 Vi Ha) fidhv(1 — dé cof 18) en prenant © — Alors 2 & er 1+ a [= dOvV(r — déocof:6) fe 9 D) ES SUCRES, Ni,C EE, 6. 633 fe rapporteroit directement à un arc d’ellipfe compté depuis le grand axe, & on auroit Le {d8 v(rù— a cof.b) — (TH a).F{c,28) 43 ge 2 dF d V(1 — æ col.) Re TT EY "ORES > de 27° Si l’on veut ne faire ufage que des arcs d'ellipfe comptés depuis le petit axe, on fera tang.+9 — y/f1 — c°) .tang. ç; & on aura c* fin.® cof. [abv(i — a cof Yade) [E(c g=Er dE ) 3+° Siaeft plus grand que l'unité, on fera comme au #.° 2, [ 28 = ./#©— 0 V{1 — acof.g) 7 v{r+a) 3 1+ a CR =, fm. 50 —" ciny, & on aura, . Nes do cof° @ s Jav(i + a cof.ÿ) — 2cW(1 —+ ae) [ She or & äÿ La 2e do à VE co MEN V7 re 0) F VA — E fin ©) Donc, fuivant les formules ci-deflus É JAI V(i + acof 8) —=2cy/1 + a) TÆEf(c)e) +- = Ro. dû 2€C dE "À V{ri + aæcofg) V(i1+ a) ESA, 4° Enfin, il faut confidérer le cas de JV (a cof.8 - x), en fuppofant à > 1. Ce cas eft entièrement femblable au précédent ; & fr l'on fait 2 CD æ—: : € el. 0 — fin. ©, Mém, 1786. LIT # 634 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE on aura, fd3V(acof8 — 1) —2cV(a—1).[E(c,@e) + ue re dà RL: 26 LA dE J V(acof.ÿ — 1) Te v(æ—:) HET dc ); d'où fe déduiroit généralement l'intégrale de 2MmH RATE En) To pe n étant pofitif. (Ve) Reéification de l'hyperbole par l'ellipfe. Fig. 2. Soir l’excentricité CA — 1, le demi-axe tranfverfe CF —c, le demi -axe conjugué CRIE PA NEEEE), J'abfcifle CP — € , 4 I Fe: l'ordonnée P°M = L tang. @; co on aura l'arc eee dy 2 2 FM Eee VO — cd cof. CE quantité qui s'intègre par les méthodes précédentes. Décrivons une ellipfe A/1B qui foit telle, par rapport à lhyperbole FA”, que le fommet de l’une foit le foyer de l'autre ; prénons de plus CY — CP", afin de déter- miner fur l’ellipfe l'arc A/7, qui réponde à la même va- leur de @ que Farc hyperbolique FM ; on aura AM où F = fd@y/(1 — à coff @), & de-là FM = tang QV( I LE cof.* @) En ne se D'Eïs 1SNCM'E NC E $. 635 quantité où la partie algébrique tang. ® V (1 — cd col” @), repréfente Ia tangente en 41° ou en 47 terminée au pre- mier axe. [l eft donc évident que la redlification de lhyperbole dépend de celle de lellipfe, & n'offre point de tranfcendante particulière. _ La différence entre Farc infmi FAQ & fon afymptote CO, eft égale à la quantité 2 . dE 1 à c dofin® QUE e3 et OR à Pre Cette intégrale étant prife depuis 9 = 0, jufqu'à @ = 90°; 2 en faifant — = , cette intégrale fera 1.3 x 2 143:5-7 TcVin 4 2.4 HART 2.4.6.8 24 4 the ALLER EL T2 AE +25 AT een &c. Par exemple , dans l’hyperbole équilatère, #» — +, & la fomme de cette fuite eft à,peu-près 0,5992 « Donc la différence entre l’'afymptote & la courbe eft un peu moindre que les + du demi-axe. Nous favons que fur chaque point 4 de Y'ellipfe, il y a un point correfpondant AN tel que Ia différence des arcs KM, KN eft afignable en ligne droite, & qu'on a c° fin. p cof.p ROM RENS—=— I — b — WA = éco) ‘ On trouvera de même fur l’hyperbole trois points M,K',N° correfpondans aux points AÆXN fur lellip{e, en prenant les abfcifles CP’, CL',CQ' égales aux lignes CX,CH, CY refpefivement. Alors les valeurs de 9 feront les mêmes aux points correfpondans, & il eft aifé de voir que les tangentes en A1, K°, N° feront égales aux tan- gentes en /Z, Æ, N, terminées les unes &les autres au premier Lili ji 636 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE axe. Cela pofé, ladifférence des arcs A7'K", K°N' fera auf . affignable en ligne droite, & on aura : ee DATE Vlr — € coff @) — 1 — 0, formule qui pourroit fe déduire de la précédente pour l'ellipfe, & de la valeur générale d’un arc hyperbolique; mais qu'il eft plus fimple de démontrer direétement par la différenciation. Remarquons encore qu'au point À", ona tang. @ = Vb,CL'=(1+0)v(1—b),L K'=by5; & que la tangente en X" étant égale à à comme au point Æ de l'ellipfe, cette tangente eft moyenne proportionnelle entre les tangerites aux points /7 & N', de même que l'ordonnée L' K° eft moyenne proportionnelle entre Îes ordonnées P?' M, Q°N'. - Enfin, fion appelle D Ia différence déterminée ci-deflus entre l’afymptote & la courbe, on aura ER 1+é— D » Réciproquement, cette diflérence D eft égale à la fomme des demi-axes de l’ellipfe, moins deux fois l'arc Æ Æ”. Pour plus d’uniformité, il eft bon de donner auffi l'ex- preflion d'un arc d'hyperbole F1", par Île moyen de l'arc d’ellipfe B N compté depuis le petit axe. Soit donc l'ordonnée P° M° — L*tang. @, @ étant l'amplitude du nouvel arc | BN—E = die: voir =" ), on trouvera l'arc d’hyperbole “ag! F do FM = f cof.* pv (1—c fin. °/ & par les formules ci-deflus, 2 » FM = tang. @v(1—é fine) —éE— bc £ pirust/SUclée :NictiEs: 637 expreflion où la partiè algébrique tang. @ V{1 — cd fin. g) repréfente la tangente de l'arc d’ellipfe terminée au petit axe, (VL) Application à d'autres exemples. Soit L la longueur d'un pendule, #/ Ia hauteur düe à fa plus grande vitefle, @ l'angle dont il s’eft écarté de la verticale au bout du temps 7, la gravité — 1; on aura 1d4@vL Ce : (2 — in 18) 2 . : 2 H il y a donc deux cas à confidérer , felon que — fera plus grand ou plus petit que l'unité. Dans le premier cas, il eft clair que le corps tournera toujours dans le même fens, & aura dans fes révolutions fucceflives la même viteffe aux mêmes points de la circon- férence ; foit _ — c”, on aura re +49 Aa ? dE NE CRES = c VL[E(e, ©) — 67; V(i—cfinf ?_) 2 s Ne Me Eh 4 L'arc elliptique £ {c, —) augmentera indéfiniment avec le temps, & la durée d'une révolution fera d Eu NA REMMA) ISERE L Dans le fecond cas qui eft proprement celui des ofcil- lations, on fera H 2VE [a nee OS of 633 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RovaALE & on aura 24 ie VLJ vV{i — fini 4) Donc la durée d’une ofcillation fera dE: 2VLIE:1 (ce) — c D On voit que ces deux cas confidérés analytiquement, ne diffèrent pas l'un de l’autre, puifque les formules finales font de 1a même forme ; d’où réfulte cette conclufion. Soiïent deux pendules de longueur L, qui, en partant de la verticale € À aient des vitefles dûes aux hauteurs A, H”,Vune plus grande que le diamètre 2 Z,, l'autre plus û À : 21L H° petite dans le même rapport, en forte que D pe le Si on prend les deux arcs 4 M & AN tels que fin. = AN = cfm. : 4 M, les temps employés à parcourir les arcs À A1 & AN pa ces deux pendules, feront entr’eux :: c: 1. Donc, le temps d'une révolution du premier, & le temps d’une ofcillation du fecond feront dans le même rapport de cà 1. IL eft démontré que l'attraction des fphéroïdes, confi- dérée de fa manière la plus générale , ne dépend que de l'intégrale = VLLE (À) — 21. dc VA T d? VE = Gr = 7 T)] , prife depuis z = o, jufquà 7 = 1, les quantités C&y étant plus petites que l'unité, & pouvant être fuppofées pofitives. Pour obtenir cette intégrale par les méthodes précé- dentes , foit y Îa moindre des quantités 6, 7 ; faifons = '&g VE — fin y, on aura la transformée 1 d @fin y ! Cve Tr EME to ee DRENSMASNEMIVE NiC-Es 639 d'où réfulte T dr ue: 1 QE du J VLC EME ENT TT AE Enfin, pour dernier exemple , nous nous propoferons de ramener à la rectification de l’ellipfe la formule générale, d7 { MA + BC +C#). ? il faut, pour cela, confidérer difiérens cas. 1. Si les faéteurs de À + B7 + C7 font tous imaginaires, & qu’on repréfente cette quantité par a + 2aGzcof. 8 + C7, . on fera 2 NX ÉAVLGIE “Near a + 6Z = —p — inde, & on aura dz Le 1 do VMA+BÉE+CÉ) 7 vaas * pi — fin?) dont l'intégrale eft à l'ordinaire, 1 dE den at LCA) 2. Suppofons AHBÉ +CÉ—= (1 + Ez)(i — Yi), on aura à intégrer la formule d7 ; Vi + ET) (1 — rc] foit y z — fin. @, cette formule deviendra hbhenns 2247 dont: V(Y + € fin) 2 que l’on fait intégrer. 3 Suppofons ABS + x = y- Soit doncz — —5—, & on aura la transformée d9 cd 2 © ————— OÙ ———— V(i + y — fins?) V(i— éfinfg) ? . I en faifant © = ———. NME 4 Soit AB +CÉ—= a (1 + Ci )(i + z), en forte qu'on ait à intégrer k de Vi + CT) + rT)/] Suppofant 6 » PET PUR 1 D VOB. AND OO er y Donc l'arc Æ* eft dans le cas du théorème de Fagnani (VIT), & on a E Si EN NE = ne 2 DENS SONT ENG Es: 653 Il réfulte de-là que la différence entre l'hyperbole & fon afymptote — {1 + c) Er — E1; elle eft donc égale à la différence de deux quarts d’ellipfe, dont l’un a pour demi-axes, 1 & {1 — 6), l'autre, D SE ON EN (XIL) Rectification définie des ellipfes d'une même fuite, S1 on fubftitue la valeur de Æ£”, que nous venons de trouver, dans les équations { D"), on aura la valeur totale de fe lorfque @ — go, & celle de — s [4 qui fe tireront des formules 2 d® ï BJ —2E: — (1 Hic) Eau AGENT 5 2 2111 Pacs =(i+c)Es — (14 é)Er.../D"). Combinant cette équation avec Ia formule trouvée dans Îe Mémoire précédent //1), L'dE DE D V4 BE Et = —— ET = 0, d c de & obfervant que dc" his 1 — cc dc ER Cac} Me é TE 2 V à caufe de b — SOU — 7", on aura € 1 16 fr —c)ve dE ——— = — AE SU ZT RE: dc Mais en concevant un autre quart d’ellipfe E'* 1, dont l’excentricité c'° fe déduife de l’excentricité c', comme 5 +08 654 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE J'excentricité c' fe déduit de c, de forte qu'on ait SENS RIT 2 ve Fe Re u Fe = —— 5, On auroit, par l'équation (D) Le Le ï dE’ Li RAA Ë mes Hs ; Bee = (a 5e cd) Etui (+ dE ga tts = dE": Eliminant de ces deux équations Son aura [4 (ik ci +ke)E"r — (1 + c)(3 Hc)E'r 2/1 — c)E1 =o; ou èn termes un peu plus fimples, | (r PCYE' (2e 6) E" ne 6 (x RO) EX NOTE"): formule qui établit une relation remarquable entre les trois quarts d'elliple Æ 1, £° 1, E'* 1: de forte que lun peut fe déterminer par le moyen des deux autres. Ainfr, concevant une fuite d’ellipfes dont le demi-grand axe foit l'unité, & dont Îles excentricités € ,c', c",c''", &ce fe déduifent les unes des autres dans un fens, & les demi- axes conjugués dans l'autre, fuivant cette loi, a We 2 Ve’ 2 Ve" 7 CP Er 1 +o 1+c ici \ 1 Vb' £ 2vb"" _ a Vbi" D Re RS PU la circonférence de deux de ces ellipfes étant connue , on déterminera exactement celle de toutes les autres. La fuite «, c', cc", &c. augmente continuellement ; ainfi les ellipfes deviendront extrêmement aplaties au bout de quelques termes, & alors nous avons des formules très- convergentes pour en déterminer la longueur. La même fuite peut être prolongée à l'infini dans l’autre fens; mais il eft plus commode de fe fervir des demi- axes conjugués, &c; ‘‘"b, ‘‘b,'b,b, qui fe déduifent ainf En mn té LEA HP MSNCULE IT CES: 655 les uns des autres : 2 Vb 11 hd 2V'b #17 ne 2V''" br oz 1+'0 ? D 7, &e Ces demi-axes augmentent donc avec la même rapidité dans ce fens, que les excentricités dans l’autre. Aïnfi les ellipfes correfpondantes approcheront beaucoup du cercle, & par conféquent il eft aifé de réduire la retification d’une ellipfe donnée à celle de deux autres ellipfes aufii peu différentes du cercle qu'on voudra. Par exemple, prenant 20 Cr L Li D OR Cr CDR 100 101 121: donc l'ellipfe fort excentrique £"”, dont les axes font dans le rapport de 121 à 81, fe déterminera par les deux elliples beaucoup moins excentriques E"&E, l'excentricité 20 de la première étant A & celle de la feconde - , 109 & on aura TU MEN 3017 x \ 1800 E CR 121 E LUE 1111 E: IL feroit facile enfuite de déterminer l’ellipfe £" elle-même, d’excen- par le moyen de l'ellipfe Æ qui n’a que 100 tricité & d’une autre ellipfe "£ qui auroit une excentricité beaucoup moindre, favoir CHE CIS 4 CT LUN EE ou environ 100 + V{9999/ ] 2 » 39998 À ce point, nous ferions déjà f près du cercle, qu’il feroit inutile d'aller plus loin. Appelant donc *Æ cette dernière ellipfe, ou plutôt fon quart, fi Æ, FE", E" repréfentent le quart des autres, on auroit ___ 2004/9999 + 9%99-+ W9999) : SE ET de memes L 656 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE Ainfi l'ellipfe propofée E" feroit déterminée par deux elliples qui ont très-peu d’excentricité, & qu'on évalueroit bientôt avec toute l’approximation qu'on peut defirer. {XIIL Relification indéfinie de toutes les Ellipfes d'une même fuite, par le moyen de deux ellipfes de certe fuite. Quanp il s'agit de la redification indéfinie , nous avons les deux équations {/ X &), (E — ce =) = 2cfinp+2£ — 2{/1+0c)E", ge ddE P° pee E fin. pcof.® QUTE pa car A Far) a VAE dE Ce Fe Pour éliminer nn différenciera la première par € rapport à, @ étant conftant ; mais d’abord il faut obferver. que JE," Lou 9 E* dc" DES IPUC AE M AT 2e NUE l De treUz tte Or, d'EX 11 RU; 2 fin. ®' cof. 9" er — Este" a fin. es 4?" = V(s 97 (i+c)fin® ; ” d tof g" 2 c cof. ® fin.f\® 4 fin. g' cof.g. op = fin @ É barrm Ji donc, dE" Tic dE" fi c fin.g cof.p mie +). de TT (rive dc du +9 ( ? A ? 2 E Ponte 225 As 1e Maintenant, —— étant éliminé de nos deux équations, on aura TE + 2/1 —c) Ve 4-E" case } EH + img 2Ë£ + Rs ee / éliminant mal à à DES SH SAONE El, N'UC ES. 657 " à : dE shbrr ke x éliminant dans celle-ci L° TT 4 l'aide de la première équation, on aura ML EN LE ES : DRM e ER C TE; c fin. ©: mais en défignant par £"" l'arc d'une nouvelle ellipfe formée d’après l'arc Æ* , comme Æ° l'eft d'après Æ, on pourra ajouter un accent aux diflérens termes de la première équation, qui deviendra He [T'+cc)E Æacfing —2/fr + «)E" Li $ : à re dE De ces deux équations, on tirera, en éliminant —=—- : 2(1 +c)E" = EE" DUREE) (E+ cfm.@) + 2 cfin.g; A+rg ou en n’employant que les élémens de l'ellipfe moyenne E", 2(1EC)E" = (2 + V)E — :b(1+b)E —<#0'{(1 — 0") fin. og + 2 c fin.p'.…..…./F). Telle eft l'équation générale qui a lieu entre les trois arcs Æ, E‘, E* des ellipfes dont les excentricités font c,c',c''; d'où il réfulte que deux de ces arcs étant connus, le troifième le fera immédiatement. On voit qu'en partant de F'ellipfe la moins excentrique, lun quelconque de fes arcs Æ peut être déterminé par les arcs £", E°° des ellipfes plus excentriques, & on obferve par l'enchainement des angles @, @", ©", &c. que ces angles vont en diminuant aflez rapidement, chacun étant environ Ia moitié de celui qui le précède; de forte que la portion nécef- faire à la redification de l'arc £, fera de plus en plus petite. On peut continuer d’ailleurs la fuite Æ, £", E"", E""", &c. auffi loin qu'on voudra, & fe fervir des deux termes les plus éloignés pour déterminer l'arc Æ ; alors on aura, outre l'avantage d'une très- grande excentricité , qui rend les Mém. 1796. Oooo 658 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE formules fort convergentes, celui de n'employer qué de très-petits arcs de ces dernières ellipfes. Si au’ contraire , on vouloit déterminer l'arc £'' par ceux des deux ellipfes moins excentriques Æ£" & Æ, on le pourroit par la même équation ; mais il y auroit quelque précaution à prendre, fi l'angle @'"* étoit d’une certaine grandeur. Alors les arcs £" & Æ pourroient contenir un ou plufieurs quarts d’ellipfes, fur-tout fi l’on prolongeoit un peu loin Ja fuite £", E,"E, E, &c. Comme on a en général (A'} v + 2 2 fin, 2 9" Ina Gi —= : Vi — c' fin‘? & que dans Îe cas que nous confidérons, c" eft très-petit & L'prefque égal à l'unité; il eft clair qu'on a à très-peu- près® — 2@',attendu que ces deux angles n’ont aucune limite, & qu’ils augmentent tous les deux indéfiniment. On a exaétement @ — 2 g'toutes les fois que geft un multiple de 901, quelle que foit l’excentricité «' ; ainft on voit que dans tous les cas on doit regarder l'angle @ comme à très-peu-près double de @', @' double de @", &c. I eft clair que fi l'angle @ contient plufieurs fois 904, l'arc d’ellip{e correfpondant contiendra autant de fois le quart de lellipfe Æ x ; ainfi on pourra toujours évaluer exaéte- ment les angles o', @, '@, ‘‘@, &c. quelsque grands qu'ils foient, ainfi que les arcs d’ellipfe correfpondans. Par exemple, foit @"" — oo, il eft clair, par ce que nous venons de démontrer, qu'on aura @Ù: MB ONE où = te RS donc EP ES TE ES ERRONÉE UE Subftituant dans l'équation (F'), on en tire comme corol- laire équation [E'), (i+e)E"s=(2+0b)Es —0b(1+0')Er DAEISP ALT E Nr c:EAS 659 que nous avions déjà obtenue pour la rectification définie, Pour faire encore une application, foit DEL TS ï tang. ®@ — Dir on aura p'=— gold fé apt==Ur808 Les arcs correfpondans font * EE — ae TT SEE r:ES=2E1; 2 fubftituant dans l'équation {F”), & obfervant que ne Nes 1 + c lat ; on retombe encore fur l'équation Pre) = 2 pe PE r = b'(1 + 6')}Er. On voit maintenant que rien ne doit arrêter dans f'appli- . ) 4 ». . cation de la formule /F"), & qu'il fera toujours. poffble de déterminer un arc d'ellipfe par le moyen de deux autres arcs pris fur des ellipfes auffi peu excentriques qu’on voudra , lefquels arcs pourront tre fort grands, & même compolés de plufieurs circonférences , mais n’en feront pas plus difficiles à évaluer. (XI V.) Efpèce de biféttion du quart d'éllinfe, déduire de l'équation (F'). Soir ® — god, on aura /B'') Mol = EN Ur 2 NES 2 Ke 2 EL ou tang. ®@ — —— Enfuite [a même équation /B') Oooo ij 660 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE accentuée donnera î TE ei) ep 2 NC 2, +R à a V(ri + > ù Gi & à caufe de b* — —_—; io D 2 (=1x0 RS I Vi’ ii = SRE TT [1 y CN Les arcs correfpondans font Fire tr 022 EZ= Er, E = —— /; 2 le troifième Æ£°” eft celui que nous cherchons, il fe trou- vera par l'équation {F”) qui donne Er 2{i+c)E" = (2 +6) - — bib )ErL+i—b + 2v(i — 6). Mais à la place de PÉRO TEE 2) Reset MIBIERE AYANT RENE 2 3 Er on peut mettre {1 + c') — en vertu de l'équation /£"): ainft on aura 2 +) (EE) = ri +2 fi —V), ou en d'autres termes, EU LE = Ep) a eV). + Ex 2 , qui lui eft égal, Nous pouvons donc déterminer fur le quart d’ellipfe B X°AX, le point / tel que l'arc BJ égale le quart de l'arc BKA, plus la ligne droite pe Ps PORC SPA oo * Voyez la Figure, (page 666). 7 RÉ DNEVSMASI ENIE: N GeE:5$ 661 en fuppofant à l'ordinaire BC — &, AC — x. L’angle @ amplitude de l'arc BI, fera déterminé par l'équation 4 ‘ 2 es 23 L v à fin. (o) — RENTTT [1 ain. Be Mais à chaque arc B 7, compté du petit axe, répond un arc À L, compté du grand axe, tel que Ja différence des deux arcs B7, A L eft égale à une ligne droite; & cette ligne droite, en vertu de l'équation /4'), eft dans le cas préfent {1 — Vb) y (1 + b). D'ailleurs, le point Æ eft toujours celui où l'on a PIRE EE Nr ainfi le quart d'ellipfe 2 À A eft divifé en quatre parties BI,1K,KL, LA, dont les différences font affignables en lignes droites. Voici les valeurs de ces arcs : BI HT 1—Vi+2v(i+0)]; vb IK= HT 1 +302 + 0)]; Re red CUS (4 CT PNE 1— vi 55 KL = — + En 1 — vb DAT re D o1i—Vè—2y{1+0)]. — ALL Did nt toujours plus petits, mais / À peut être plus grand ou plus petit. Il y a une ellipfe où / Æ'eft précifément égale à. BA v'eft lorfque à — BI eft toujours plus grand que 33 — 12 V6 25 3 On peut remarquer que Îles valeurs de fin. @ qui déter- minent les points 7, #, L, ne dépendent que de radi- caux du fecond degré, ainfi que les différences des arcs 662 MÉMOIRES DE L'ACADEMIE RoyaLr B1I,1K,KL, LA ; de forte que cette efpèce de biffec- tion du quart d’ellipfe peut être opérée par la géométrie élémentaire. Je reprends l'équation générale [F'), & fuppofant fon tang. ® —= ce qui donne Ei +: —# EE De. j'ai, par l'exemple précédent, 2z La vVé Nr re ges E' — — us ( ne } +( LE )V(i + d'); fubftituant dans l'équation { F"}, & obfervant qu’à la place de Ex : r E : bi +) — VEN » (at) on peut mettre{ 1 + c') , ON aura (1 + CR SE PE ET RES 8 + Vi V)li HE — VE + LE)]} On peut donc encore fous-divifer arc B 7 au point Æ, de manière que B H & HI ne diffèreront du huitième du quart d’ellipfe que d’une ligne droite connue. La divifion en À répondra à une divifion en 47, où l’on aura pareil- lement les deux arcs L M, M À, quidiffèreront de+ £"1, chacun d’une ligne droite aflignable. On peut procéder ainfi à l'infini, & trouver fur l'el- lipfe une infmité d’arcs BK, B 1, B H, &c. ainfi que AK,AL, AM, &c., dont les dfférences avec la moitié, DES. SCIENCES. 663 Je quart, Îe huitième, &c. du quart d'ellipfe, foient des lignes droites aflignables. (X V.) Nouvelle formule d'où réfulre une fuite de théorèmes analogues à celui de Fagnani. ON fait que l'équation fuivante eft fufceptible d’une intégrale algébrique, Ch] Le d y Vlfi xx) (ii —@x))] MG sn QG —és)] TT Pi fon y fuppole x — fin.@,y — fin, elle deviendra d @ d + Vi — inf) Yi — œfinf À) Tan” & fon intégrale, d’après les méthodes connues, fera cof. @ cof. À = Afin. @fin.L + cof u.. (G}, p étant la conftante arbitraire , & x étant mis au lieu de V (1 — cfin* x). Mais la même équation étant inté- grée par les arcs de deux ellipfes , dont les excentricités font à l'ordinaire « & c', on aura {art X}, cfm.p +- cfn.4 + E(s) + E (4) — (1 + c)[E (9) + E(d')] — con. I eft aifé de voir, par l'équation { G'), que x eft a limite de g & de “, ou la valeur d’une de ces indé- terminées , lorfque l’autre eft zéro. On peut donc déter- miner Îa conftante, en introduifant cette limite, & on aura as ETC ER REE a PE =Eg+E)—Eu+c(fin.e +fin.}—fn.u) Sionfait® — L — 8, 8 étant déterminé par la formule PAT EE ee S 1 + À 664 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE on aura (TROT ET TE y) — 2ÆË0— Eu c{2fin 0 — fn.) équation d’où l'on peut déduire très-fimplement tout ce qui a été démontré dans l'article précédent, fur les arcs qui fe mefurent par la moitié, le quart, le huitième, &c. du quart d’ellipfe. Je n’entrerai pas de nouveau dans ce détail, & je me contenterai d'examiner les conféquences plus géné- rales qui réfultent de l'équation {H'), où il y a deux quantités abfolument arbitraires, x & @. Le (75 Premier corollaire. Soit la conftante u — 1804, on aura À — 1, & l'équation {G') donnera @ + 4 —= 1804; d'où il fuit qu'on aura E@:2 Ed = vwÉs = Er Enfuite les angles correfpondans n°, @" & "fur Ja feconde ellipfe, feront déterminés par les formules le L'URL 2fmf@g = 1 + cfin*® — cof.gy (1 — fine); 2 find = 1 + cfin/@ + cofov (1 — cfn*g); d’où l’on tire, en éliminant @, L' tang. @'. tang. À = 1, & l'équation //°) donnera, à caufe de « — set 5; Sd Qu RME art EGLEV BETA ing RE fr, var — ciné o) ainfi l'équation /H°') nous fournit déjà le théorème de Fagnani dans toute fon étendue ; mais nous pouvons en déduire une infinité d’autres. Second corollaire. Soitu — 901, on aura — b,& l'équation DES: SG E N'c'E"s. 66; l'équation /G') donnera entre @ & 4 cette relation b tang. @ tang. À — :; d'où l’on conclud, par le corollaire précédent , qu'on aura Ep+El — Eu — On déterminera à l'ordinaire @" & .L' par le moyen de @ &L » ainfi que u' par le moyen de », & on trouvera en éliminant @ & d, cette relation entre @' & J', cof. g' cof. L' = à" fin. o' fin. L' + cof. w'.../M'), cc fin. ® cof. æ V{1i — & fin o) cof. w étant , & À° étant mis à {a place |? vi +) de Y(1 — c fin y) qui devient dans ce cas y/&', pour conferver l’analogie entre cette équation & Ia formule génerale /G'}. Cd pofé, l'équation /H') donnera r 1 € CE LE rt ccfin. ® cof.@ AMAR RE Er + c(fin.@ + fin. — 1 )Z & pour exprimer tout en quantités de la même ellipfe, on obfervera que 1 — D RTE 1 + 0° 2. cof, ? fin, À fn. @ Il ’ (3 — © finf ?) (x + 0°) fin g° cof. 9° Il Vi — c* fin ?') d'où l’on conclura ÿ 5 ® me E' L' 129 E' p° LL cof.g'y{r — #3 fin? @° ) — E: fin. g° : é ñ (id fine ge N). Mém. 1786, Pppp 666 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE Dans le cas où l’on feroit @" — |’ — 6, on trouve: roit par l'équation /M') ou par l'équation {7}, : — co. L' fin: 8" — — 2" I vb 1 + À 1 + vé v(: + 6) alors Varc 2 Æ°p — Eu" étant égal à une ligne droite, l'arc £" 8 fe mefureroit par la moitié de Farc Æ° ° plus une ligne droite, ou par Dre E" 1 plus une ligne droite; ce qui s'accorde avec ce que nous avons démontré dans l'article précédent, & ce qu'on pourroit déduire encore plus directement de léquation (K"). De plus, l'équation {N° nous apprend en général, que le point # étant le premier point B_H de biffedtion (celui où l'arc BK TUTO fe mefure par la moitié du quart K d’ellipfe plusgne ligne droite), # on Lt nn à 4 l'arc PB k L ue infinité de portions Bg,Bp, \_ telles que Bg + Bp — BK, M où B 3 — pK foit égale à une ligne droite. Il faut, pour cela, que les amplitudes q" & 4" aux points g & p, aient entrelles la relation marquée par l'équation (M), & la différence B g — p K fera égale au fecond membre de l'équation / N°). En même -temps lorfque ®' — 4", nous connoiflons un point 7, que nous pouvons appeler fecond point de biffedlion, où l'arc B Z, ainft que ZX, fe mefure par le quart du quart d'ellipfe & une ligne droite: alors /g — Jp fera pareïllement une ligne droite. On peut obferver les mêmes choles à l'égard de l'arc À À, qui offrira pareillement un /econd point de biffection L. Les propriétés de l'arc # À fe déduifent de celles de l'arc 8 & à l’aide du théorème de Fagnani; mais on pourroit aufÎr les tirer de l’équation {M'), en changeant feulement le figne de cof. mu. DES SCIENCES. 667 art We 0 Ye x 0 0 Ü Troifième corollaire. Soit tang-h— ——, l'équation /G'} ne fera autre chofe que l'équation /M'), dont on auroit ôté les accens; ainfi, on aura, fuivant l'équation CINE E@ E EX TETE Ep, égal à la ligne droite 8 cof. 9 fin. ® V{1 — fin®®) — 8 fin? ) (EM ic 1 — (1 — L)fin°9 ñ fubftituant dans l'équation /H'), on aura cette nouvelle formule, (RE CCSN RS EAN Et Le) mil fin.@ cof.py/1 — c° fin p) — 5fino 2 1 = (1 — b). NAT 0 ADR + cn @ + fin L — fin. u) dans laquelle u° eft Le 8 du corollaire précédent : ainfi, l'arc E' u' fe détermine par le moyen du quart d’ellipfe ; lorfqu’on fera DA AE onaurs donc un nouvel arc qui fera égal au huitième du quart d'ellipfe plus une ligne droite; c’eft ce qui déterminera le troifième point de biffettion H ou AZ, comme nous l'avons trouvé dans l’err. (AXIL). Maintenant il faut avoir la relation des variables @' & 4", qui donne l'équation / P'}), ou qui permet de trouver fur l'arc B J une infinité de portions dont la différence foit égale à une ligne droite, comme on l'a déjà trouvé fur les arcs B À & B K. Pour cela, il faut éliminer @ & + des trois L . équations cof. @ cof. | — À fin. @ fin. L + cof. p ; ER (1 + 6) fin." cof. g’ £ fin. ? — v(1 RATE g') LA : HE (1 + &°) fin. d* cof. 4’ x fin Ÿ Ed V{i — c'e fins p') 3 Ppppi 668 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE il eft même néceffaire de faire cette élimination fans attribuer à u la valeur particulière qu'il a dans ce corollaire, afin que le réfultat foit général, & qu'on en conclue que l’é- quation entre @* & 4” eft toujours de même forme que l'équation /G”') entre @ & 4, fans quoi l’enchaînement de nos corollaires ceffleroit quelque part, & ils ne pourroient plus être prolongés à l'infini. Or on trouvera, en faifant cette élimination avec Îes précautions convenables, que le réfultat en eft cof. @' cof. L' — À fin. ?'fin. À + cof.u'....{Q'), À" étant {1 — c'e'fin* u'), & u' un angle qui fe déduit de x par la formule 2 fin 4400 ae cine À col: ce qui eft a même loi fuivant laquelle les angles g" ee Pa fur la feconde ellipfe fe déduifent des angles @ & JL fur la première, de forte que cet angle x' eft le même que celui de l'équation / P') dans le cas préfent, & de l'équation (H”) en général. On pourroit maintenant, à la place de 4,c,@,|,u, qui entrent dans l'équation {P), mettre leurs valeurs en quan- tités relatives à la feconde ellipfe feule, pour obtenir un réfultat femblable à l'équation /W), & s’en fervir après avoir Ôté les accens, pour en obtenir un nouveau. Maïs nous ne prolongerons pas davantage cette fuite de propofitions, & nous nous contenterons de faire encore une remarque fur les amplitudes qui répondent aux points de bifleétion fucceflifs À, 1, H, &c. I fuit de l'équation /Q'), & de toutes les équations femblables, que fi x eft l'amplitude d’un point de biflec- tion, & 8 amplitude du point fuivant, on aura toujours 1 — cof. p 1 + Y{(1 — finfm) ainfi, il eft facile de continuer aufli loin qu’on voudra la e ’ fin. 8 — D'ElSL SAC N CES. 669 fuite des valeurs de x dans la même ellipfe, ce que nous ne pouvions pas faire commodément par les formules de l'art. XII. Mais il y a une condition que nous avons déjà remarquée, fans laquelle chacun des arcs £:u ne pour- roit plus être mefuré au moyen du précédent; c’eft que l'angle u' déduit de x par la formule 2finf up — 1 + cfinfu — cofuy {1 — c fin), foit la même fonction de c’, que Beft de «, de forte que la valeur de fin. #', qu’on peut confidérer comme une fonétion de c” feulement, devienne précifément fin. 4, en changeant c‘ en c. Soit F:c ou F, la fonétion de cégale à fin. u en général, il faudra, pour que cette condition foit remplie, qu'on ait Fire = LE 7 4 1 +cF On trouve aifément, par les premières valeurs de fin. u, qui font 1, , &c. & d’ailleurs, par les pro- t v{ri + 6) pofitions contenres dans nos corollaires, que cette con- dition eft remplie dans les premiers cas: or il fufhit qu’elle le foit dans un pour l'être dans tous les autres à l'infini; car fin. 8 étant la valeur fuivante de fin. w, fi on fait fn. 0 — G:c ou G, ce qui donnera CZ 1 — v{1 — F°) ARE 1 Yi —éF) ? on trouvera, en combinant cette équation avec Ja précé- dente, que la fonétion G a la même propriété que la fonétion F, & qu'on a en général, SAT (si + c) G ÉD Terenn Ainfi, il n’y a plus de doute fur la poffibilité de trouver une infinité d’arcs B K, B 7, B H, &c. dont les longueurs foient mefurées par la moitié, le quart, le huitième, &c. 670 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE du quart d’ellipfe , plus une ligne droite : nous avons même , fur les amplitudes de ces arcs, deux propriétés remarquables ; la première, que fi # & 6 font deux ampli- tudes confécutives, on aura 3 Le 5 — cof.m TIR UI=ERTE EE pr Tee la feconde, que fin. x étant en général une fonétion de c; défignée par F':c ou F, on aura F: A PE 1 CRE A CE ë , CE ame 1 +C Here ENS Cette dernière propriété, indépendante du quantième de l'angle w, donneroit la forme générale de fin.u, au moins par une fuite; par exemple, 2 AGE) A (1 — À) (9 —4 À) = 64 fin. u = À + & quant au coéfficient À qui refte indéterminé, il eft clair D . . 1804 J CES qu'il doit être fin. are -/ LÉtanÉ le quantième de l'angle u. Le quart d’ellipfe B KA, fe trouve divifé aux points 1, X, L, de manière que les quatre arcs B 7, 1K, KL, L À, ont entre eux & avec le quart du quart d’ellipfe, des différences données & aflignables en ligne droite. S'il falloit divifer le même quart d’ellipfe en huit parties de cette forte, ou en feize, en trente-deux, &c. l’article précé- dent feroit infufhifant; mais ce que nous avons démontré dans celui-ci réfout pleinement la queftion. En effet, nous avons fait voir que fur l'arc 8 Æ'( ainfi que fur tous les autres 8 7, B H, &c. ou AK, AL, A M, &c.) étant ris à volonté un point g, on en peut trouver un autrep, tel que fa différence des arcs Pg, p K foit une ligne droite. Suppofons donc que Zg foit, par exemple, l'arc qui fe mefure par le feizième du quart d’elliple plus une ligne D, E) SIWSAGUE! NGC E°s. 671 droite , Xp fe mefurera pareïllement par le feizième du quart d’ellipfe, plus ou moins une ligne droite. Donc , on peut divifer le quart d’ellipfe en 2, 4, 8,16, &c. parties dont les différences foient aflignables en ligne droite. J'obferverai enfin qu'on auroit pu trouver tous les réfultats de cet article, par le moyen de l'équation fee); combinée avec le théorème de Fagnani, mais moins fim- plement que par l'équation d’Euler, dont nous avons fait ufage, En effet, l'équation /F*') donneroit 21 + EJ(E"Q" He EL" pri) = (2 + b')(E' @ + E' LV — En" ) RÉ REUER LE LE) — sd (r — b") (in. @ + fin. JL = ire pm} te A Cha Lin. BUxE eéfit d — fin. u'). Soit == Sol P, & um — 1801, on aura EQusE EX — Ep = 0: foit encore b' tang. @' tang. ni ce qui donne EQ+EL — Ex — [1 — b") fin. @; donc E Qt + E" 4j" — Eur, fera égal à une ligne droite, & on pourra continuer ainfi à l'infini. IH paroît auffi qu'on auroit pu parvenir aux mêmes réfultats, mais d’une manière moins direte, en combinant l'expreffion d’un arc d'hyperbole, avec la propriété connue 672 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE des arcs de cette.courbe dont la différence eft égale à une ligne droite. (XVL) Formule plus générale que les précédenres , d'où réfultent de nouvelles propofitions fur la comparaifon des Ares ellipriques. SANS recourir à l’enchainement des deux ellipfes dont nous avons fait ufage dans Varticle précédent , on peut parvenir tout d'un coup à une formule générale qui a l'avantage de renfermer toutes les propofitions de cet article, & d'en offrir un grand nombre d’autres. En eflet, Îles angles @, L, u, ayant entr'eux la relation contenue dans l'équation cof. gcof. À — à fin. ® fin. L + cof.u........(a) où lonaa = ÿ {1 — dc fin pm), il faut, par ce qui précède , qu'en regardant # comme conftante, la différentielle dÜv(i — éfinfd) + dev(r — éfin*e} foit intégrable algébriquement, au moins pour certaines valeurs de w. Or on trouve que l'intégration réuffit quel que foit u, & qu’on a cette formule générale 5 2e * fn. # fin. Ep + El — Eu = cfnufin.ofin. = Re €) rw [finucof.ey {1 —cfin*ç) —fin.ç cofuv {1 — fin. u)] Si on fait pe — 4 — 8, ce qui donne 1 — cof. w TN 1 + À 4 -on aura donc généralement 2E£0— Eu = éfnufin0 = (1 —À/tangzu..(y); fi on DELSSCSNCLIIELN C.E:s 673 fi.on donne à # Îles différentes valeurs que nous fui avons attribuées dans l’article précédent, on tirera des équations (£) & (y), les conféquences que nous avons déjà obtenues par rapport à l'extenfion du théorème de Fagnani, & à la biffeétion du quart d’ellipfe. Mais puifque # eft un angle quelconque, il eft clair que les formules (6) & (+) fourniffent des propofitions beaucoup plus générales que toutes les précédentes. Voici les plus remarquables. PROPOSI1ION PREMIÈRE. Ayant pris à volonté l'arc B D compté depuis le B M petitaxe,avec un point quel- conque A7 fur cet arc, il y aura toujours un point /V correfpondant au point 47, de forte que la différence des arcs BM, DA fera Q égale à une ligne droite, IL Donc il y aura fur C À ac B D un point O tel Que chacun des arcs À O, O D fera égal à la moitié de Varc B D plus où moins une ligne droite. Le point O eft ce que nous appelons le premier point de biflection de l'arc B D ; on en trouvera de même ‘un fecond, un troifième, &c, de forte qu'on peut faire la biffection continuelle de tout arc Z D, comme nous avons fait celle du quart d’ellipe. III Étant donné un arc quelconque B O , avec un point À pour fervir d’origine à un fecond arc, on peut déterminer ce fecond arc N P ou NM, dans le fens qu'on voudra, de manière que fa différence avec l'arc 8 O foit une ligne droite. Car tout fe réduit à déterminer l'une des quantités ©, |, # par le moyen des deux autres, ce qu'on pourra toujours faire par l'équation (2). Cependant, fi on donnoit Men. 1786. ' | Qggqq 674 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROTALE l'arc B O avec le point A7 fur cet arc, & qu'on voulût que l'arc égal à B O plus où moins une ligne droite , füt dirigé de A vers B; il faudroit d’abord, en vertu de la propofition première, déterminer le point Z, de forte que BZ— MO = une ligne droite, enfuite prendre BX= BZ, & on auroit vifiblement 2% pour l'arc cherché, puifque MX — BO—=BX — MO = BZ — M0. IV. Étant donné un arc quelconque © P ( dont lori- gine ne foit plus au petit axe ) avec un point D pour fervir d'origine à un fecond arc, on pourra déterminer ce fecond arc D M ou DQ, de manière que fa différence avec l'arc © P foit une ligne droite. Ainfi on peut trouver une infi= nité d’arcs égaux à un arc donné, à une ligne droite près, & tranfpofer par conféquent un même arc dans tous les points de l'ellipfe. Cette propofition eft une fuite de la précédente ; car à l'aide de la première propofition, on peut trouver d’abord BN = OP plus une ligne droite, & le refte eft le même de part & d'autre. hs & V. Quel que foit l'arc O P, & Ie point N pris fur cet arc, il y aura toujours un point correfpondant D, tel que la différence des arcs ON, D P fera égal à une ligne droite. C'eft une fuite immédiate de Ia propofition précédente. VI Donc fur tout arc OP, il y aura un point Æ tel que chacun des arcs OK, KP fera égal à la moitié de O P plus ou moins une ligne droite ; & par conféquent la bifieétion indéfinie qui a lieu pour le quart d’ellipfe , alieu également pour un arc quelconque © P. VII Étant donné un arc BM, dont l'origine eft au petit axe, on peut trouver un arc 8 P qui foit égal à un multiple quelconque de l'arc Z N moins une ligne droite. Réciproquement, étant donné Farc B P, on trouvera par la réfolution d’une équation algébrique, l'arc 8 47, qui foit — DES SCIENCES. 675 un fous-multiple, ou en général une partie rationelle de l'arc B P plus une ligne droite. Car l’inverfe de la propofition deuxième donnera d’abord arc B O égal au double de l'arc B A moins une ligre droite ; enfuite, par la propofition troifième, on trouvera ON — B M moins une ligne droite : donc on aura BN = ; B M moins une ligne droite, & ainfi de fuite. Si F’on a de cette manière les arcs multiples, il eft clair que les arcs fous-multiples ne dépendront plus que de fa réfolution des équations algébriques. Pour en donner un exemple, foit propofé de divifer le quart d’ellipfe en trois parties BO, OP, PA, dont chacune foit égale au tiers du quart d’ellipfe plus ou moins une ligne droite ; l'amplitude au point O étant nommée 9, on trouvera qu'elle dépend de l'équation ou noie tac fit oui c'ifin."@ En général, foit l'arc B N — 3 B M — une ligne droite, l'amplitude de Farc fimple B A — @', celle de larc triple — @'"*, on trouvera pour la triplication des arcs elliptiques, cette formule ass ge A: 3 — 4h + fintot + 6 fintg — ct fin. o° Ainfi l'équation à réfoudre pour latrifeétion, eft du neu- vième degré; elle fe réduit cependant au quatrième, comme on vient de le voir, lorfque g"""— 9of. VIII La propoñtion précédente peut être étendue à tous les arcs O P non terminés au petit axe. Car, en vertu de cette propofition, on pourra trouver BM —= -- BO + une ligne droite; & BN — — B P + une ligne droite, | donc MN = — O P +- une ligne droite. Qqgq ÿ 1 — Gcfinte" + 4e fr + cc) fin.é @" — 3 c*fin.£ç* . fin. Q'e 676 MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Enfuite on changera à volonté l'origine de l'arc 47 N au moyen de la propofition quatrième. IX. Deux arcs étant donnés par-tout où l'on voudra fur une ellipfe, on peut trouver un arc égal à leur fomme ou à leur différence, plus ou moins une ligne droite; on eut fixer en même-temps lorigine de cet arc à volonté, ainfi que fa direction. ÿ C’eft une fuite immédiate de Ia propofition quatrième. Ainfi toutes les comparaifons qu’on fait ordinairement des arcs de cercle par voie d’analyfe, ont lieu également pour les arcs d'elliple, à la ligne droite près qui affecte tous les réfultats; mais qu'on peut faire difparoïtre dans plufieurs cas, lorfque l'origine de l'arc cherché eff arbitraire. Au refte, il eft évident que les arcs d'hyperbole offri- roient des propriétés femblables , à caufe de leur corref- pondance avec les arcs d’ellipfe. Je ne terminerai point cet article fans avertir que Îa plupart des propofitions qui y font contenues , ont été découvertes & publiées par M. Euler, dans le rome V1] des nouveaux Mémoires de Péterfbourg, & dans quelques autres ouvrages, ce que j'ignorois, lorfque je me fuis occupé de ces recherches. Mais {a différence des méthodes peut jeter un nouveau jour fur cette matière, & d'ailleurs la com- paraifon des arcs de différentes ellipfes dont il eft queftion dans l'article X111, n’a encore été traitée par perfonne que je fache. (X VIT.) Intégration de quelques formules qui conduifent à la comparaifon des Ares d'ellipfe , dans des cas particuliers. | LM S1 lon repréfente par Z” l'intégrale f — == _— prife depuis 7 = o, jufqu'à 7 — 1, on aura en général PA — LP DES Sciences. 677 Or on fait que \ RL 1: 2 Soit donc & on aura 2 9 Z PT gt, 7 Z = È 35 9 7 6 1.3.5 T 7 2.4.6 Lu 3711 IL 1.5 LT rt MR ut PAPE EEE Z : 244 2 3-57 59415 3-7.11 &c. &c. &c. c, d’où l'on tire 6 ,,7 ï SE r 7, Z LE 7e Z V£, = :,A8B Z' ji LES EE A D &c. Ce & en général, FA AR MEET L 7 + Z ET 2H +: ÉTE 2U+ + gain —i I Z Z = —— À B, 4H Hi Mais n étant infini, At Fe + 4 Gi + ci 77 — 4 font des quantités égales ; donc on aura 4 B — CA 678 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaLeE c’eft-à-dire, L‘de td nn — Xf————<— = Ge if V(i— Tv) f V(i—T) on trouveroit de même L'dt Me Unis Laser RER Nous allons voir que {a première de ces formules fournit un théorème remarquable. Soit z — cof* ?,les deux intégrales À & B deviendront d9 cof” @v2 d@ V2 PRE Re à {x — . A rod d x J'aurois dû écrire Z (OPE 0. Dans Ie fyftème dont dx il eft ici queftion, nous avons dre din m x) où dy eft conftant, & l'équation 444 — 9 donneroit a ue _ L'ON Ant US — log. {1 ———), — mn x 71 où les conftantes peuvent changer. Obfervarion fur les logarithmes des nombres négalifs. En nommant X Ja prémière ab{ciffe À P, prife à Ja gauche 702 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALe du point À, & confervant x pour défigner celle qui occupe le rang indéterminé x, on trouvera facilement A ge fr es pe A yeah em ve Enr pe — m Av : ce qui donne 1 Suede dé parut 20 k— mX y NES log. (1 — mAv) < ; 4 or en fuppofant m Av < 1, fi on fait "m x > ; on aura : — (m# — 4) °E- kE— mX for log. (it — m Av) Fe au logarithme d’un nombre négatif divifé par le Ioga- rithme d’un nombre pofitif. Mais j'ai démontré que le nombre x n’exiftoit pas pour une valeur de x plus grande que point B, F'abfcifle Æ° étant terminée à Ia gauche. De-là, ne pourroit-on pas conclure que le logarithme d’un nombre négatif eft impoflible ou imaginaire ! , Qu, ce qui revient au même, à la droite du FL de Éouzs se. DES SCIENCES. 70 NOT ES DE EE AS AT Pour connoître la Population du Royaume, à le nombre de fes habitans, en adaptant aux Villes, Bourgs à Villages , portés fur chacune des Cartes de M. de Caffini, l’année commune des Naiffances, prife fur les années 1781, 1782 © 1783, à en la multipliant par 26. Par M pu Séjour, le Marquis DE CONDORCET & DE LA PLACE. Population de la Carte de la France, n° 42. # nice Carte contient les villes d'Avefnes , de Camsnar. Cambray , de Landrecies, du Quefnoy, de Maubeuge & » Lu de Valenciennes, & 451 bourgs ou villages. » L'année commune des naïffances dans 1a villé d’Avefnes, Crden reel et relie Cie ete ASE 12m Dans celle de Cambray ,; de..:................ 526. pr Ctle de Landreciest/ Mie AE TRE ER elle 104. Dans celle du Quefnoy, de..... PSE RES MAITRE EEE 110. = Dans celle de Maubeuge, de............. SAS 174. Dans celle de: Valenciennés des mir than . soie oo 7OT. 1736. Et dans les 451 bourgs ou villages, de........... 10360. P'ONFPANPE ARIANE 09e DH RRECANE 12096. NOMBREINOMBRE| rToTA E des des des s . des BourGs # LIEUES |, HaBiTANs | Hagirans - 2E Le $ . ou cjacampaone de fuperficie. des Nillés. |descampagnés| FA BITA NS: P?s P VILLAGES. T ne | par. liene. 3144096. 1095: 6. | 451. 451364: | 269330. 7o4 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALE Noyon. Population de la Carte de la France, n° 43. « CETTE Carte contient les villes de Chauny, de » Guie, de la Fère, de Laon, de Noyon, de Péronne, » de Ribemont, de Saint-Quentin & de Vervins, & 473 bourgs ou villages. » L'année commune des naïffances dans Ia ville de Chauny, eft de tssraee eo Edo 2 PO CTI ETS 127. Dänsheelle del Ge de A NPA Re te. ee 95- Dans! CHENE A ROTEP MUE slelenet a hate anse Pole eee le 88. Dans'‘celle de Lion. de... 1 as APN 4 AE 229. Dans! celle” de Noyon) dE TT CL. fo 101, DUO 187. Dans 'cellerde Péronne de Leeds le à dec où 108. Dans celle de Ribemont, de...... 2 TE : 87. Dans celle de Saint-Quentin ,, de.......... 223% Dans\tecllé "dEMMELTIMS NIUE ee RL NET 93: NOMBRE NOMBREINOMBRE Le NOMBREINOMBRE, TOTAL d d des des des BoURGSs SE es Les HAS LIEUES HABITANS | HABITANS 02 de lacampagne à ES. : HABITANS. P de fuperficie. VizL YVincaces.l des Villes, |descampagnes ne FE 473. 34762. | 192582. ARRAS. Population de la Carte de la France, n° 4. « CETTE Carte contient les villes d'Abbeville, » d'Arras, de Bapaume & de Doulens, & 497 bourgs ou villages. » 4 id D US NS CT EN CES. 795 L'année commune des naiffances dans la ville d'Abbeville, eft de Dans celle de Bapaume, de Dans celle de Doulers, de des d B des dés s e OURGS HABITANS HABITANS des ABITANS ou ù delacere VILLAGES des Villes. des campagnes| HA BITANS. elaczrpagne par licue. RE 2 | ana Cer mn am | 497: | 4056 187434.| 230490.| so. SOIssons. Population de la Carte de la France, n° 44. « CETTE (Carte contient les villes de Crefpy, ‘de la Ferté - Milon, de Soiflons & de Villers-cotterets, « & 486 bourgs ou villages. « L'année commune des naiffances dans la ville de Crefpy , eft de « cns et Re PE NE bride ent los mha th 074 AR Dans celle de Ia Ferté-Milon derriere 84 Mn gclle dé-Soïiftons des 40 UE EE 261: Dans celle de Villers-cotterets, de............. 90. INR OC, Et dans les 486 bourgs ou Mages rde 4 Han 5962. Mén. 1786. Uuuu 706 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE NOMBRE NOMBRE NOMBRE] ©HPREINOMBRE NOMBRE| TOTAL 5 es ni des BoOURGSs “ ri des HABITANS LIEUES ; pl HaBITANS | HABITANS de lacampagne de fuperficie. VizLes. Viinaces.l des Villes. |des campagnes HABITANS. par liene, 2 Re nt 250. | 4. | 486. | 13156. | r5$012.| 168168. 620. i Rocroy. Population de la Carte de la France, n° 77. «CETTE Carte contient les villes de Givet & de Rocroy, & 92 bourgs ou villages. » L'année commune des naïffances dans la ville de Givet, NOMBRE NOMBREINOMBRE Fri NOMBREINNOMBRE| TOTAL Ne des des B RGS des LIEUES ses “re HABITANS | Hapirans Ma L à 4 de fuperficie. VILLES: VILLAGES. TES descampagnes HABITANS. ae 26 92: | 3590 42354 47944: | 588. D eq ee ns ne SE GS CG << AN au qe 4 4 à QUES US ee à CASTRES. Population de la Carte de la France, n° 18. Dan. « CETTE Carte contient la ville de Caftres, & 255 bourgs ou villages. » DÆS SCIENCES. 707 L'année commune des naïffances dans Ia ville de Caftres, CP der veto) tea MM trs, Soi clatul cet nee 2 356 Et dans les 25 5 bourgs ou villages, de............ 5603 MMOITATA MER See sole » 5959: Los =: :-0] NOMBRE NO MBREINOMBRE| TOTAL [NOMBRE de de des des HaABi HABITANS | HABITANS Hi des Villes. |des campagnes HA BITA NS. NOMBRE NOMBRE des des LIEUES de fuperficie. | VILLES. delacampagne par lieue. SRE 145678. | 154934. 533- Population de la Carte de la France, n° 113. LANGRES. « CETTE Carte contient les villes de Chaumont, 7% Langres , la Marche, & 313 bourgs ou villages. » L'année commune des naiffances dans la ville de Chaumont, ciiides. use MN LRO Eee ete 228. Mansicelle delangress de c2 tee RER ire 283. Densiceller dela Marches ide eee Cher so. | s61. Et dans les 313 bourgs ou villages, detfiteis ser ae $s200. APOITIA M eee lie ere s761. NOMBRE NOMBRENOMBRE des NOMBREINOMBRE des . des des 2 HE OURGS ABITANS LIEUES des Hagirans | HABITANS NS . ou : elacampaone de fuperficie. | VILLES, edes Villes. |descampagnes| H A BITA NS. nu La VILLAGES. par lieue- ————— S4Te le | So AS 14586. 135200. Uuuu ji 708 Mémoires DE L'Acanémir RoYaLr MEAUX. Population de la Carre de la France, n° 4$. = sys « CETTE Carte contient les villes de Château-Thierry , » de Coulommiers, de la Ferté-fous-Jouarre, de Meaux, de Rofoy & de Sézanne, & 193 bourgs ou villages. » L'année commune des naïffances dans la ville de Château- Mhiernyi,s efbidertiocinenden PAT CR NE Re EE HePtete 132 Dans celle de la Ferté-fous-Jouarre, de........,.. 130. Dans celle de Meaux, de............. ste Me 255: s Dans celle de Coulommiers, de............ Soue 105: Dans celle deRofoy | de... .... HE Does S7e Dans celle de Sézanne , de....... Hu ÉENTE etc CE € 166. 845. Et dans les 193 bourgs ou villages, de....... . 49 57e LOL TEE OOE DE Le DE 1 OO NOMBRE NOMBREINOMBRE PAR TRUE TOTAL des des des LIEUES des BOURGS # “ee # des HABITANS 4 ABITANS ABITANS ï 9e | dela campagne de fuperficie. | Vies. Viraide ns] des-VillesV] dés bainpapnes HABITANS. x Hit l 128882. s16. 250% 6. 343 21970. 150852. Population de la Carte de la France, n° 122. AVIGNON. « CETTE Carte contient les villes d'Avignon, de Car- y ms » pentras, de Cavaillon, d'Orange, de l'Ifle & de Ville- neuve, & 155 bourgs ou villages. » L'année commune des naiffances dans la ville d'Avignon, Cecleire A MT CES Ier uote oteat ane 922. Dans .celleïde Carpentras, de MMM me 2 Dans celle de Cavaillon, de....... RTS 2 a D ete 241. Dans celle d'Orange, RCE ER CRÉES (EL VERRE LE 276. . Dans celle de l'Ifle , de...... ARE NLE AT RENE 173 Dans celle de Villenéuve:, dé 1 Ne ARE 22 1991 Et dans les 1 55 bourgs ou villages, de. ..:........ 4876. AO AUT ELLE 2 6867. a ” NOMBRÉX OMR E NOMBRE NOMBREINOMBRE) He es des des d î / J | LIEUES à BOURGS HABITANS | HABITANS a LAVER EE , r ou * lelacampagn de fuperficie. VirLes. ne frais des Villes. | des campagnes HABITANS. par Li EE 6. | no | 51766. | 126776. | 178542. $07+ TEE = Population de la Carte de la France, n° 15. ÉRRE «CETTE Carte contient a ville d'Aurillac, & 208 bcirgs ou villages. » L'année commune des naiffances dans Ia ville d'Aurillac, EUR CRT Re SE RS er Ctie HNSA CESR eme 266. Et dans les 208 bourgs ou villages, de......... 4695. ÉOIL ANS CR PANNE 1 LE 4961. LS | RENE RE LS EEE EEE REIN EEE EPP EEE TPE EN END TER PES PTE UT EMEA ET EN NON TRES EEE VE NOMBRE NOMBRE NOMBREINOMBRE des NOMBREINOMBRE| TOTAL fl des He. BourGs des des des HABITANS LIEUES ou HABITANS | HABITANS delacampagne de fuperficie, ViLLes. Vizragces.| des Villes. des campagnes HABITANS. par LA ee 27 250. | ne 208. 6916. | 122070. | 128986. 488. EEE DCS NE ED SEINE AT EL RE NE I PTE NET ER DE EEE PO ET Population de la Carte de la France, n° 112. TN. « CETTE Carte contient les villes de Joinville & de Neufchâteau, & 344 bourgs ou villages. » L'année commune des naiffances dans Ia ville de Joinville, HE COUSIN MEN RNETSE HER 104. Bains celle de Neñfchatedu dessins NE M 119 Et dans les 344 bourgs ou villages, de......... 4585. DORE 2 MR ct ec ul4 08e SERLECARETS ES \ 710 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE CS me ue A UD AA Ar Dés .pes GnoE far) Vin mew, us ss" + ue cuis; |; à | Vo NOMBREINOMBRE D CIE NOMBREINOMBRE) TOTAL DA LI La ES É POUR H a S Ro 6 HABITANS ete VILLES. “ lan tau D nn A CARRE HABITANS. | ——— ——— ———— — | 250. | 2 344 5798. | r19210. | 125008. 477. Ruonez. Population de la Carte de la France, n° 16. ne. 4 , k « CETTE (Carte contient les villes de Rhodez & Villefranche, & 305 bourgs ou villages. » L'année commune des naïffances dans la ville de Rhodez, CIE ICE: pre NS Te LIEN TP ete ATP EtS Hd opte LÉ D 271. Dans celle de Villefranche, de. PS MAR e 223 494 Et dans les 305 bourgs ou villages, de.......,.... 4557 OPA ERA ER 5951. OMBRE NOMBRE NOMBREINOMBRE|" ts NOMBRE NOMBRE) TOTAL pu des Ve des des des BOURGSs ; des HABITANS LIEUES Hagirans | HaBirans delacampagne où de fuperficie. VILLES. Vrzraces.l des Villes. | descampagnes HABITANS. par lieue. rap: 12844. 118482.| 131326, 474 Population de la Carte de la France, n° 17. ALBY. DR. A « CETTE (Carte contient les villes d'Alby & de Gaillac, & 285 bourgs ou villages. » ris Score Nc Es 711 L'année commune des naiffances dans la ville d'Alby, CIE le Riel ce tlols se elatsis die sie locheleiele 334. Dans celle de Gaillac, de........... HER RES PAT UE 239. 75 Et dans les 285 bourgs ou villages, de..... ; - 4512 À ACC TE LA NE ENS HE she ÈS 5085. Les ee. | BTE TETE ZEPSLVÉ EI ETAT BRE| NOM NOMBRE} JE DS NOMBRE Le , 7 —x e des BourGs "+ ; des HABITANS À LIEUES dr Hagirans | HABITANS __ [delac agne} de fuperficie. VILLES, Virpnaersilides Villes des campagnes| HA BITANS. CF CEMPESNES par lieue. 250. 2. 285. 14898. 117312. | 132210. 469. 1 81. TROYES. m'a. 4 Population de la Carte de la France j « CETTE Carte contient les villes d'Arcy, de Bar-fur- Aube & Troyes, & 306 bourgs ou villages. » L'année commune des naïffances dans la ville d’Arcy,eft de. OT. Dans celle de Bar-fur-Aube, de........ MSRAETMS ENS 144 Dans celle de Troyes, de... ...,... oise NTI 2 77e 1512. Et dans les 306 bourgs ou villages, de......,..... 4458. ANONMPANT ER E e ete Sholaisle NOMBRE NOMBRE NOMBREINOMBRE ER NOMBRE DRE LV TOTAL des es LIEUES de iii à 4 HaBiTANS | HABITANS des HABITANS delacampagne i . Ji a HABITANS. & de fuperficie. | VILLES, | GLS | des Villes. des compee Le par lieue. 712 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RovALE états Population de la Carte de la France, n°16 n'en. "4 . Ë ni « CETTE Carte contient les villes de Bar, Châtillon- fur-Seine & Tonnerre, & 228 bourgs ou villages » L'année commune des naiffances dans Ia ville de Bar- larsSeine : CIE Messe terceerehete mie ete lee UT ST Te 90. Dans celle de Chitillon fur-Seine, de..... SES 91. Dans celle de Tonnerre, de............ LS TA Se 296. Et dans les 228 bourgs ou villages, de........... 4378. THON AIL ES sv hote le see tele TA a La rate 4674. ECTS LOU S TS) | 4 NOMBRENNomerEl ° MBREINOMBRE NOMBRE! roraz [NOMBRE des des CE d BOURGS Se ss d H es es ABITANS LIEUES GE HABITANS | HABITANS del 3 7 x .|delacampagne de fuperficie. | VILLES. |Y5acrs. des Villes. |des campagnes HABITANS pag par lieue. 113828, | MAITIS 24) 455. Ho no Population de la Carte de la France, n° 112. TS) : . « CETTE Carte contient les villes de Cette, de Cler- «mont-de-Lodève, de Lodève de Marceïllan, de Pézenas & de Saint-Chignan, & 288 bourgs ou villages. » L'année commune des naiffances dans la ville de Cette, CITE SAME AMONT 286. Dans celle de Ciermont-de-Lodève, de........... 178. Dansicelletde Lodéve des NI EPP Te 247 Dansrcelleide.Marceillan, dette tee bre s xÉTÈTE Dansicelletde Pézenas der RME OR Re ET CA rc 231: Dans celle de Saint-Chignan, de............. SES T18 1166. Et dans les 288 bourgs ou villages, de............ 4057. TOTAL... 1... MS 22 Loosnes ser } DETENTE RUE NC ES 713 OMBRE NOMBRE NOMBREINOMBRE “ER NOMBREINOMBRE| TOTAL des des des BOURGS LS des à des des HABITANS LIEUES ABITANS ABITANS del: : ou elacam ne de fuperficie. Vizes. VILLA GES des Villes, descampagnes| HABITANS. As ee Pt mm, 238. | Fe 238. | 30316. | 105482. | 135798. 443. LECENEEEPSS ZE Population de la Carte de la France, n° 79. RErIms. «CETTE Carte contient les villes de Reims & de Sainte-Menehould, & 313 bourgs ou villages. » L'année commune des naiffances dans la ville de Reims, 21 CASE HE, 0 Htc ah ufr if t 1206 NOMBRE INOMBREN OMBREINOMBRE OMBRE des > à des des des BourGs HABITANS LIEUES des HagiTans | HABITANS ou delacampagne VILLAGES. de fuperficie. | VILLES. des Villes, |des campagnes| H À BiTANS. par lieue, 33748. | 106106. Population de la Carte de la France, n.° $4 S.-FLour. .« CETTE Carte contient {a ville de Saint-Flour, & é -179 bourgs ou villages. » Mém. 1786. Xxxx 714 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE L'année commune des naiffances dans Îa ville de Saint- Hlour: MER de M ee Rire 2 So NO PAANETRE 2x6, Et dans les 179 bourgs ou villages, de.......... 77 L'OMAES- LEE... 10020024 [l NOMBRE NOMBRE] des [NOMBREINOMBRE| TOTAL INOMBRE des des des BOURGS H | LIEUES des HABITANS | HaABiTANS ai TIC ; Fe 1 aone Ë de fuperficie. | ViLLes. VER LE St des Villes. |descampagnes| HA BITANS. eu nue GR es SEPT à COURIR TEEN CRE SERRE NEA Bec —oa 250. | 1. | 179: | 5616. | 98228. | r03844. 393: PERFIGKAN Population de la Carte de la France, n° 59 & 176. BELLEGARDE {CprrTE Carte contient les villes de Collioure, d’Elne a ML Perpignan, & 64 bourgs ou villages. » L'année commune des naiffances dans Ia ville de Col- Houre 3 CAE SENS ce MR DE 2 che Li ete Ciel ee de 86. PDans'ecllefd Elune des CA er Re BV LR 81. Ft Dans celle de Perpignan, de.. sSisgépoiteriene se ekisone s61. des d €s 5 tr Bornes des HABITANS LIEUES HABITANS HABITANS NE ou LE ï : de fuperficie, | Virzes. Vrrinere des Villes. |descampagnes HABITANS. par lieue. dé lacampagne DES SCIE£EN.CE s. 715 Population de la Carte de la France, n° 177. PUYCERDA. « CETTE Carte ne contient aucune ville ; il y a 35 bourgs ou villages, dont» L'année commune des naiffances efl de....,,.... Te Css, NOMBRE NOMBRE NOMBREINOMBRE des NOMBREINOMBRE| TOTAL Ê CE des des BOURGS des des des HABITANS LIEUES ox HABITANS | IIABITANS delacampagne HABITANS. de fuperficie. Vases VizLaGes.| des Villes. |descampagnes par lieue. RE SRE oO. 17030. 327: Population de la Carte de la France, n° 80. CHALons- SUR- æ CETTE Carte contient Îles villes de Chälons, Marne d'Épernay , de Vitry & Saint-Dizier, & 278 bourgs « Lueny ou villages. » L'année commune des naïffances dans la ville de Châlons, SRE IDE CURE DOS D PER Poe 457: Mans celle d'Épernays teste rte Dafiste Mans Celle CeVAVE RCE "Rae = Re CU cesser 201. Dans celle de Saint-Dizier ,. de... ,....,,... AEtlEa 2$1. 1054 Et dans les 278 bourgs ou villages, de. ........... 3134. MONA TS ELA te L 4188 NOMBRE INOMBREË RARE NOMBRE Eu NOMBREINOMBRÉ| TOTAL Be NE * des BourGs = des des des HABITANS À TABITANS | HABITANS d 4 : au 5 .. |délacampagnek de fuperficie. ViLLes. VTC RS des Villes, |des campagnes HABITANS. par se 108888. 81484. 716 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE MILHAU D. Population de la Carte de la France, n° 56. DER. 4 L « CETTE Carte contient les villes de Ganges, de » Milhaud, du Vigan & de Vabres, & 183 bourgs ou villages. » L'année commune des naïffances dans la ville de Ganges, PTS NON MEN HN RE Pete PRET 161. Dans celle de Milhaud, de........... ea se nt 14.9 Dans celle du Wigan ; "der ORNE Te à 174 Dans celle de Vabres, de........ grains oushahehc Dre SLT: Et dans les 183 bourgs ou villages, de............ 3053 MONA ILS «5 ler le 3564. SEGA TONER NOMBRE NOMBRE NOMBREINOMBRE gs NOMBREINNOMBRE| TOTAL Le de des BOURGS des des des HABITANS LIEUES ou HABITANS | HABITANS detacaré : pagn de fuperficie. ME Vizzaces.| des Villes. |des campagnes PARELIES par lieue. DR ms | 2$0. | 4. 13286. 79378. 92664. 318. La ont meer AE 4 LS à IP ep eu Em ON 7 CG LU dé EG QE GG GO CG QG GS SN Men es Population de la Carte de la France, n° 55. De. « Cette Carte contient la ville de Mende, & 146 bourgs ou villages. » L'année commune des naiffances dans Ia ville de Mende, Et dans les 146 bourgs ou villages, de........... 2952 TOTAL Sn LE LL ro Ds je 57 7 DES SCIENCES, 77 NOMBREINOMBREINOMBRE| INOMBRE N'ÉMERE NOMERE TAL use d des des > des Bourcs Fi “ des HABITANS LIEUES ABITANS ABITANS de Go VTUL ES. Fa des Vie HABITANS. dela campagne e'AUPErHClee VILLAGES, S* {des campagnes par lieue. Re ee a RS un 250. 767$ 2. | 80834. 4082. Lé 7.<"e Expérience. MESSIEURS DE LA SOCIÉTÉ Royale des Sciences établie & Montpellier, ont envoyé. a l’Académie le Mémoire fuivant , pour entretenir l'union intime qui doit être entre elles , comme ne faiant qu'un feul Corps, aux termes des Statuts accordés par le Roi, au mois de Février 170 6. O, BA ER NGANTT 20. NS Sur l’Acide carbonique fourni par la fermentation des raifins, à fur l’Acide acéteux qui réfulre de*fa combinaifon avec l’eau, Par M'MC"H:A"P TA E ’AI imprimé en 1782, que M. Madier, médecin de Bagnols avoit obfervé , que l'eau imprégnée d'acide carbonique, qui s'élève de la vendange en fermentation , pouvoit former du vinaigre; j'ai répété & varié l’expé- rience , afin d'en obferver tous les phénomènes, & c’eft ce travail que j'ai l'honneur de préfenter aujourd'hui à Ia Socicté, Si on pläce des capfules de verre, contenant de l’eau diftillée, fur le chapeau de la vendange en fermentation, Facide carbonique fe mêle avec l'eau : fr, lorfqu'elle en eft fortement imprégnée & prefque faturée, ce qui arrive après quarante ou quarante-huit heures de féjour dans cette atmofphère, on la verfe dans des flacons ou des D'ESSN SIC TE N°G UE 719 bouteilles, pour la conferver; enfin fi on en couvre le goulot avec du papier ou un bouchon mal ajufté, & fi l’on place les vales dans un endroit où l’on puifle les obferver tous les jours; trois où quatre mois après, on s'aperçoit que la faveur fe modifie, & que l’odeur devient femblable à celle d’une eau-de-vie très-foible. Peu de temps après, l'odeur & la faveur difparoiflent , la liqueur devient fade, elle fe trouble, & laile précipiter des flocons blancs, quelquefois filamenteux ; d’autres fois elle forme une croûte ou couenne aflez épaiffe & tenace, qui gagne la furface de Veau : en même-temps, on fent fe développer une faveur acide, qui fe fortifie de plus en plus, & la liqueur finit par former de très- bon vinaigre, comme l’on peut s’en convaincre par le réfultat de mes expériences que je mets fous les yeux de la Société. Cette opération peut fe terminer dans fix à fept mois; je lai vue plufieurs fois n'avoir fon effet que pendant les chaleurs de l'été, & ne donner du fort acide acéteux qu'au bout d'un an. Des nombreufes expériences que j'ai faites fur cette matière, je puis tirer les conféquences fuivantes. 1.” L'eau imprégnée d'acide carbonique, n’éprouve pas de changement notable dans les vaifleaux clos. 2. Pour que l’expérience réuffifle , il fufht de débou- cher, de temps en temps, les vafes, afin de faciliter Vaccès de l'air atmofphérique. 3e L'air vital ou gaz oxygène, mis en contact avec Îe liquide, dans des vaifleaux à moitié pleins , eft abforbé & hâte l’acétification. 4. L'addition d’une petite quantité de vinaigre fait par des procédés femblables , fert de levain & accélère a formation de l'acide acéteux. s- Lorfque l'eau n’eft pas fuffifamment chargée d’acide carbonique, l'opération languit & n’a pas fon eflet. 6.” I faut une chaleur de 15 à 20 degrés pour opérer lacétification. 7+ Je n'ai obtenu aucun de ces réfultats, en employant e » Expérience, 720 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de lacide carbonique extrait de la craie ou des alkalis:; ce qui prouve que l'acide carbonique qui fe dégage de la fermentation , contient un principe {piritueux qui, eft néceffaire pour la formation de l'acide acéteux. 8.° L'eau de pluie eft plus propre à cette opération que Veau diftillée, du moins j'ai obfervé que l'acétification étoit plus prompte. L'eau de nos puits qui contient du fulfate de bons M du fulfate de chaux, & qui eft fortement imprégnée d’acide carbonique, m'a préfenté des phénomènes particuliers : l'acide acéteux s'y développe; mais en même - temps il fe dégage une odeur très - caractérifée de fulfure, qui mafque l'odeur du vinaigre ; il fe dépofe même du foufre lorfque l'opération fe fait en grand : M. Madier en a obtenu plufieurs fois ; & la furface de l'eau fe recouvre d’une pellicule qui eft formée par du carbonate de magnéfie & de chaux. En variant cette expérience , jai reconnu , 1. Que fi l’eau étoit foiblement imprégnée d’acide carbonique, elle produifoit toujours du gaz hépatique, du foufre & du carbonate de chaux ou de magnéfie; mais sé l'acide acéteux fe développoit à peine. ° Que dans ce cas, l'air atmofphérique étoit moins te au fuccès de f’opération , que lorfqu'on employoit de l’eau diftillée, & qu'il fufhfoit pour qu’elle réuffit, qu’on laïfât quelques pouces d'air dans les vafes. . Fous les phénomènes de cette formation d’acide acéteux me paroiflent intéreffans , mais le précipité floconneux ui a lieu conftamment, mérite une attention particulière. Cette fubftance n’eft point acide ; elle n’eft foluble fen- fiblement ni dans l’eau, ni dans l’efprit-de-vin, bouillans; elle fe réfout toute en charbon fans donner une flamme fenfible ; & ce charbon traité avec le nitre, fe réduit em entier en acide carbonique. L’acide nitrique foible n'attaque le principe floconneux qu’ à l’aide de la chaleur , & n'en diflout qu'une partie, qu'il laifle précipiter prefque en totalité, par le refroidiffement ; les alkalis l'en dégagent également: DES SctrnNcers. 72x également : l'acide nitrique , plus fort, fe décompofe deflus, de même que l'acide fulfurique. Cette fubftance eft une matière charbonneufe ; mais d’où peut-elle provenir? elle n’exifte ni dans l’eau diftillée, ni dans l’eau de pluie; & elle à été évidemment entraînée par l'acide carbonique , conjointement avec un autre prin- cipe; qui devient bafe de l'acide acéteux » de forte que ce principe fe combine avec une portion de V’air vital, que l'expérience démontre être abforbé de l'atmofphère : quel- quefois cet air vital eft fourni par la décompofition de l'acide fulfurique, comme dans le cas où l'on emploie de. l’eau de puits ; alors Îe contact de l'air atmofphé- rique devient prelque inutile. Cette conjecture paroïît fe fortifier par l'analyfe que j'ai faite de ces biffus ou efpèces de champignons qui fe forment dans les fouterrains, fur-tout dans les mines de charbon. Ces plantes fe réfolvent en un liquide fortement chargé d’acide carbonique , & le principe ligneux ne forme, lorf- qu'il eft dégagé de cette eau, que le de la totalité, En expofant graduellement & peu-à-peu de ces biffus à {a lumière, en les faifant pafler en trente jours de l’obfcurité complette à une lumière aflez forte, J'ai obfervé que l'acide carbonique diminuoit, que la portion ligneufe augmentoit, & je l'ai porté par ce moyen à la vingt-quatrième partie de la totalité : ces bilus très-blancs, dans les fouterrains , jauniflent par l'expofition ou le pañlage infenfible à 1a lumière, On voit évidemment que Îes principes de ces biflus fe décompofent à la lumière, que le principe charbonneux augmente à mefure que l'acide carbonique diminue , de forte que l'acide carbonique fe décompofe ; fon oxygène fe porte fur quelque principe huileux , & forme un peu de réfine qui donne une couleur jaune à toute la mafñle, tandis que le principe charbonneux , encore uni à un peu d'air vital, augmente Îes proportions du principe ligneux. Je Mém, 1786. Yyyy 722 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE foumets toutes ces conjeétures au jugement des chimiftes qui font accoutumés depuis long-temps à nous éclairer fur ces phénomènes. Ceux que nous préfente l'expérience faite avec de eau de puits, font plus compliqués ; la dé- compofition de Facide fulfurique y eft évidente: d’un côté , la formation du foufre & le dégagement du gaz hépatique annoncent la défunion des principes conftituans de cet acide, tandis que la pellicule de carbonate de chaux ou de magné- fie qui fe forme à la furface du liquide, démontre la dé- compofition complette du fel fulfurique. _Je conferve, depuis les vendanges de 1783, des bou- teilles remplies d’une eau qui tient du fulfate de chaux, & qui eft foiblement imprégnée d’acide carbonique, où l'odeur hépatique a été développée au bout de quelques mois : [a précaution que jai de tenir ces bouteilles bou- chées, fait que cette odeur exifle encore dans toute fa force , mais {a formation de l'acide acéteux n’a pas eu’ lieu ; le précipité floconneux y exifle en aflez grande quantité, comme l'on peut s’en convaincre par l'examen des bouteilles que je mets fous Îles yeux de fa Société royale. Je terminerai ce Mémoire par des expériences qui peuvent jeter quelque jour fur la formation de l'acide acéteux.. 1. Le 6 Avril 1783, j'ai mis quatre livres de vin vieux de Saint-George*, dans un vafe contenant 2$00 pouces eubiques d'air vital ; j'ai bouché l’orifice & expofé l'appareil. au foleil. Le vin s’eft dépouillé de la partie colorante qui s'eft précipitée en une large membrane; Fair n'a pas été abforbé & n’a pas éprouvé d'autre changement après trente- fept jours, que de décrépiter légèrement par l’immerfion d'une bougie allumée : cette décrépitation fait un bruit femblable à celui de l'huile mélée avec de l’eau, Jorfqu'on les fait brûler ; le vin n’a contracté aucune acidité, le goût en étoit devenu un peu fade. * Le canton de Saint- George & celni de Saïnt-Defery, renommés pour leurs bons vins , font dans le diocèfe de Montpellier. DES S CILNcCEs #23 1.” Cette expérience répétée plufieurs fois, m’a tou- jours donné les mêmes réfultats. 2. Une égale quantité de vin mife dans des vafes fem- blables remplis d'acide carbonique, ne m'a produit de diffé- rence que dans le goût prodigieufement acerbe qu'a pris le vin ; le gaz hydrogène s'eft compoïté de là même manière que l'acide carbonique. 3 Des vins vieux de différentes qualités expofés au foleil, dans des flacons dont les uns refloient fermés & les autres ouverts, ne fe font aigris ni dans les uns , ni dans les autres. J'ai obfervé que le vin contenu dans les vaifleaux ouverts fe décoloroit en peu de temps, tandis que l’autre confervoit fon principe colorant pendant fix à fept mois. Le vin expolé long-temps au foleil, dans des vaiffeaux fermés , y acquiert de la force. Ces expériences variées de bien des manières , m'ont convaincu que le vin bien fait , bien fermenté , n’eft plus fufceptible de pañer par lui-même à l'état de vinaigre; la feule addition d'un mücilage , d’un morceau de bois, vert ou fec, détermine la fermentation, l'abforption de l'air vital, & l’acétification. Ainf, les vins yieux enfermés dans des tonneaux mal bouchés, dont la partie extraétive n'aura pas été difloute par les divers liquides qu'ils auront contenus précédemment, pourront paffer à l’état de vinaigre, ce qui n'arriveroit pas s'ils étoient contenus dans des vafes où ils n’euflent ni le contact de l'air, ni celui de cette matière extractive. Ces obfervations font d’ailleurs d'accord avec une ancienne pratique, d'après laquelle il a été reconnu que les vins fe confervoient mieux dans les vieilles futailles que dans les nouvelles. NT et . £ L hrs PAT sue à 4 +4 ant LE tu tib :ft cs x m3 it figure nE 9 à ire in À \ 4. 3 pri ii FER ail jh, HART DEL fo ot db al gr met put ë it A SEE D PRR CU VE 1e! à flatal ua 7 P SEAL : : DIT p Ne ag à Si RAS gra e LS 448 ASS à qu 404, Us p25 (Je k | 14 ‘nu coin TE à EL TE se à ' » # 116 Fe »* Le à elx tte: iv 3 PRTTES , É + = ’ : - … 1 b CT a Th Hi : ‘tal, 4 MAY tn 4 Hoi 24 HP ur: 15108 ut PAST UE à D RES Dit | +120. 44 Sn in) cHifieitis 4 Par À FAN s:èE NÉE è Pis igs ve RON hf EN SET à & ET Me (1 PRE | ë. ns 't fs Ages , * SUR Pr: F2 à » £ LVAS Fons eus tp) ic nets et Ds M Otis pus 1 \ tin al UE : PH