HS TOIRE L'ACADEMIE BE SS COTE NE ES ANNÉE M DCCLXXXIX * ——— Avec les Mémoires de Mathématique & de Phyfque, A 7 pour la même Année, Tirés des Regiftres de cette Académie. DE L'IMPRIMERIE ROYALE. M DCCLXXXV n CRT RS RRERUE © ME UE NES HO rase Te REA HISTOIRE DORE LR CL NE NC LT DES SCIE NC E:S: ANNÉE M DCC LXXXIX. R A PP OR T Fait à l’Académie des Sciences , sur le systéme général des Poids et Mesures, par les Citoyens BorpA;, LAGRANGE ec Moncer. Bi squE l'Académie présenta à l'Assemblée Nationale Constituante, en 1791, son projet sur les poids et mesures, elle se borna à proposer ce qui concernoïit l'unité principale à laquelle toutes les mesurés doivent se rapporter, et elle annonça qu'elle donneroït dans un second mémoire le plan du'systênie général qui doit être établi d’après cette nouvelle unité. Pour remplir cét engagement , l'Académie vient de discuter, dans ses séances, les différentes parties de ce système ; elle a établi la liaison qu'il devoit y avoir entre les mesures linéaires et celles de capacité, entre les mesures de capacité et les poids , entre lés poids et les monnoïes, et elleta donné des noms à ces différentes mesures et à leurs divisions’; enfin, ellé s’est occupée d'étendre aux mesures de toute éspèce l'échelle de division décimale qu'elle avoit proposée en 1790; et qui constitue une partie principale Hist. 1789. 2 H1isToiïré DE L'ACADÉMIE 2 du nouveau systéme métrique. Nous allons présenter ici le résultat de ce travail de l'Académie ; nous parlerons d'abord de la division décimale , et successivement des mesures linéaires, des mesures de capacité, des poids et des monnoies. De la Division Décimale. Nos mesures actuelles ont toutes des échelles de division différentes, qui même changent souvent d'une subdivision à l'autre dans la même mesure , et dont aucune n'est conforme à l'échelle arithmétique. Cette discordance qui a lieu égale- ment dans les divisions des poids et des monnoies, mettent de l'embarras dans tous les calculs relatifs aux poids et mesures, soit qu'il s'agisse, comme dans le toisé, de déterminer les surfaces ou les solidités des corps d’après leurs dimensions , soit qu'on veuille trouver les volumes d’après les poids , soit qu'on applique les prix aux choses mesurées ou pesées. L'échelle de division décimale , que l'Académie a proposé de substituer à ces divisions irrégulières, fera disparoître toutes ces difficultés, et mettra une grande simplicité dans les calculs , en les RUE aux opérations que l'on fait sur les nombres entiers. Mais ce n'est pas seulement dans les subdivisions des me- sures usuelles que l'Académie emploie l'échelle décimale ; elle a pensé que les mesures linéaires devoient aussi être liées entr’elles par des rapports décimaux, et, en consé- quence, elle prend les mesures agraires , itinéraires et géo- graphiques , dans les termes d’une même progression décuple, qui renferme en même-temps les mesures linéaires usuelles et leurs subdivisions. L'Académie a cruaussidevoir étendrele systéme de division décimale jusqu'aux mesures dont l'astronomie fuit usage 4 déja cette division a été employée dans les cercles astronoz miques «ont les citoyens Méchain et Delambre se servent pour mesurer l'arc terrestre compris entre Duukerque et DES SCIRNCRS. 5 Barcelonne: le quart de cercle de ces instrumens, est divisé en 100 degrés, le degré en 100 minutes, et la minute en 100 secondes. Une horloge astronomique destinée aux observations sur la longueur du pendule, a été également divisée en parties décimales ; le jour entier d'un minuit à l'autre y est partagée en 10 heures, l'heure en 100 minutes, et la minute en 100 secondes , ce qui donne 100 mille secondes pour le jour entier, d'où l'on voit que la nouvelle seconde est environ les < de l'ancienne, et que le nouveau pendule à seconde, est à-peu-près les trois quarts du pendule à seconde ordinaire. L'art de la navigation étant intimément lié à l'astronomie, et les mêmes tables de calcul servant aux marins et aux astronomes, il s'ensuit que si les mesures astronomiques sont assujetties à la division décimale, les mesures nautiques doivent l'être aussi. L'Académie demande, en conséquence, que la boussole soit divisée en parties cosrespondantes aux divisions décimales du cercle; que la ligne de loch, qui sert à mesurer le sillage des vaisseaux, soit réglée sur la nouvelle seconde terrestre, et que les ampoulettes, dont on se sert dans l'observation du loch, le soient sur la division décimale du jour astronomique. Enfin , | Académie pense qu'il sera utile d'employer cette division, même dans les instrumens de physique. Des mesures linéaires. L'Académie a proposé de rapporter à la grandeur de la terre les mesures linéaires de toute espèce, en prenant pour chacune de ces mesures une des divisions décimales dv quart du méridien terrestre , regardé comme base principale des mesures linéaires. L'étendue du quart du méridien terrestre est déjà connue, d'une manière très-approchée, d'après les épérations faites par les astronomes de l'Académie, pour mesurer l'arc du À 2 4 HisToirE DE L'ACADÉMIE méridien qui traverse la France : il résulte de ces opérations; suivant l'abbé de la Caille, (Voyez les mémoires de l Aca- démie, année 1758.) que le 45° degré de latitude contient 5yo27 toises (1); mais l'on sait qu'en supposant que la terre soit un sphéroïde elliptique, le 45° degré peut être regardé comme un'terme moyen entre tons les degrés de latitude ; d’où il suit que le ‘quart du méridien terrestre est égal à 90 fois 57027 toises, ou b132430 toises : c'est done en subdivisant successivement de 10 en 10 cette dernière longueur, qu'on aura toutes nos mesures linéaires. Examinons les usages que doivent avoir ces divisions ou mesures, dans notre système métrique. Les deux premières divisions du quart du méridien , dont l'une contient 513243 toises, et l'autre 13524 toises, ne peuvent être regardées que comme de grandes mesures géo- graphiques. Nous remarquerons que dans la nouvelle division du cercle, adoptée par l'Académie, le quart de cercle est divisé en 100 degrés ; qu'ainsi, la mesure de 51324 toises, qui est la 100° partie du quart du méridien, sera le degré terrestre; et que la première division , de 513243 toises , vau- dra 10 degrés terrestres. Les deux divisions suivantes pourront être employées comme mesures itinéraires; la première , qui contient 5132 toises, ne diffère pas beaucoup de notre mesure itinéraire appelée poste, et nous remarquerons que , d'après lesrecher- ches des auteurs qui se sont occupés de la métrologie ancien- ne, une mesure semblable a été autrefois en usage dans la haute Egypte, sous le nom de shoene , et en Asie, sous le nom de stathme.qui signifie stat:on, et qu'elle se retrouve (1) Les commissaires des poids et mesures , dans leur rapport du 19 janvier 1793 , qui a été envoyé au comité des monnoies de la Convention, estiment qu'on peut répondre de l'exactitude de cette détermination à un 4500€ près. DES SCIENCES. 5 encore à présent dans la presqu'isle de l'Inde, sur la côte de Coromandel. La seconde mesure, dix fois plus petite que la première, et contenant seulement 513 toises, servira pour exprimer les petites distances itinéraires :-elle sera la minute décimale terrestre. L'Académie emploie la cinquièmetet sixième division pour les mesures agraires ou d’arpentage. La plus grande des deux ou la cent millième partie du quart du méridien, contiendra 5:',3245 ou 307 pieds: 11 pouces 4 lignes, et sera le côté de notre nonvel arpent ; lequel se trouvera à-peu-près double de notte grand arpent actuel (1) ; nous remarquerons que , suivant Freret, une mesure à - peu - près la méme a été en usage chez les Grecs, sous le nom de petit stade. La seconde mesure agraire , ou la millionième partie: du quart du méridien , aura 30 pieds 9 pouces 6 lignes ; elle-rempla- cera la perche dans ‘ses usages, et sera comme elle le côté d'un quarré élémentaire de l'arpent. Cette mesure étant la seconde décimale terrestre, pourra aussi être employée dans l’art de la navigation, comme division de la ligne de loch, ainsi que nous l'avons déjà dit. La septième division ou la dix millionième partie du quart du méridien, sera l'unité principale de nos mesureslinéaires usuelles ; elle remplacera la oise et le pied pour comparer les distances, quarrer les surfaces et cuber les solidités ; l'aune pour mésurer les toiles et étoffes ; et la brasse pour les usages nautiques. Cette mesure sera de 3 pieds 11 lignes 44 centièmes ; elle aura trois subdivisions , qui seront en méême-témps les huitième, neuvième et dixième divisions décimales du quart du méridien ; là première vaudra #4 (:) Le nouvel arpent ayant pour côté 307 pieds 11 pouces 4 lig. ; contiendra 94,831 piedsiquarrésiiNotre grand arpent, qui est de 100 perches quartées, chaque perche; étant de 22 pieds , contient 48,400 pieds quarrés ; d'où on trouvera que ces deux arpens seront à très- peu-près entr'eux comme 49 et 25, 6 HisToing DE L'ACADÉMIE lignes : h-peu-près, la seconde 4 lignes #, et la troisième, < deligne, ‘© Telles sont les dix divisions décimales du quart du mé- ridien terrestre , qui comprennent, comme l'on voit, toutes les mesures linéaires, depuis les plus petites, qui serviront aux arts etau commerce, jusqu'aux plus grandes, qui appar- tiennent à la géographie. Nous allons maintenant parler des noms que l'Académie propose de donner à ces différentes mesures. Les commissaires chargés du projet général des poids et mesures s'étoient déjà occupés de ces noms en 1792, à l'occasion des opérations,du cadastre, sur lesquelles l'Aca- démie avoit été consultée par le ministre des contributions publiques. Leurs opinions se trouvèrent alors partagées entre deux espèces de nomenclatures ; l'une, dans laquelle ondonnoit aux subdivisions des mesures, des noms composés qui indiquoient le rapport décimal qu'elles avoiententr'elles, et l’autre, dont les noms étoient simples, monosyllabiques et indépendans les uns des autres. Les commissaires se déter- minèrent pour la première de ces nomenclatures , et voici les noms qu'ils proposèrent. | Ils donnèrent d'abord à l'unité principale des mesures linéaires usuelles, que nous avons dit être la dix millionième partie du quart du méridien , le nom générique de mètre ; ensuite, employant des mots composés pour exprimer les subdivisions, ils appellèrent deci-métre la dixième partie du mètre, centi-mètre sa centième partie , et znilli- mètre sa millième partie. Quant aux autres mesures multiples du mètre, qui forment les différentes divisions du quart du méridien, les commissaires pensèrent qu'il étoit inutile de leur donner des dénominations particulières, si ce n'est à la quatrième division , contenant mille mètres , qu'ils regar- dèrent comme une mesure itinéraire ; et qu'ils appellèrent millaire. Telle est la nomenclature des mesures linéaires que les DES SC1ENCES. commissaires présentèrent à l Académie , et qui fut adoptée par elle; mais l’Açadémie l'ayant examinée depuis avec plus d'attention, y a reconnu plusieurs défauts qu'elle ne trouve pas compensés par ses avantages. Il lui a paru d’abord que les noms proposés sont trop longs pour exprimer des choses d'un usage très-fréquent , telles que des mesures qui servent aux arts et au commerce: Qu'ensuite, si la composition de ces mots a l'avantage de rappeller le rapport des divisions entr'elles , elle a en méme-temps l'inconvénient de présenter à l'esprit une com- binaison dé plusieurs idées pour n'exprimer que des objets simples; ainsi, par exemple, le mot deci- mètre donne d'abord l'idée métaphysique d'une dixième partie, ensuite celle d'une mesure déterminée, et enfin, l'application de la première idée à la seconde, et ce n'est qu'après ces ‘trois opérations de l'esprit qu'on est ramené à l'idée de la mesure physique qu'on vouloit désigner. On peut dire, à la vérité, qu'après un long usage, le mot deci-mètre ne présenteroit plus que l'idée de cette mesure physique, sans aucune autre idée accessoire; mais alors, il auroit perdu l’avantage de rappeller la division décimale , et il ne lui resteroit plus que le défaut d'être composé de plusieurs syllabes; enfin, les mots deci-mètre , centi-mètre et milli-mètre, ayant la St désinence, il seroit à craindrequ'iln'en résulrAt des méprises, et qu'on ne prit souvent un de ces noms pour l’autre. ‘Ces raisons-ont ramené l’Académie à l’idée de la seconde nomenclature, qu'elle avoit d'abord rejettée, et dans le choix qu'elle a, fait de nouveaux noms, elle a observé que chacun ne présente qu'une idée simple, qu'ils soient très-courts, du moins ceux qui désignent des mesures d'un fréquent usage , et qu'ils aient des sons très-différens entr'eux, pour quon ne,confonde jamais, une mesure ayec une autre ; elle a observé aussi que les noms.qui expriment les PA ui des mesures usuelles commencent par des lettres différentes, afin que dans les abréviations , chaque division puisse étre désignée par une seule lettre. 8 HiSToirRE DE L'ACADÉMIE Commençant d'abord par les mesures usuelles , ellera conservé à l'unité principale le nom de métre, qu'elle hü avoit premièrement donné, et qui lui a paru .éonvenir à une mesure à laquelle plusieurs autres doivent être ? enr portées. Elle a désigné la première division de cette mesure parlé nom de palme , du latin palmus , qui signifie le travers dé la main, et c'est-là en effet la grandeur dé cette première division qui est de 44 lignes : + environ. La séconde division, qui est de 4 lignes +, ‘étant à- peu- prés ‘égale au travers du petit doigt ; l Acadérhie Jui a donné le nom de doigt. Enfin, elle a appellé trait la troisième division , qui est environ de { de ligne. Considérant ensuite les mesures supérieures au’ mètre, ellé à cru devoir dénornmer toutes ces mesures ; afin d'évitér la diversité des noms qui pourroient s'établir par l'usage. Elle à donné à la première , qui est de 30 pieds 9 pouces à-peu-près , le nom de perche, qui est déjà usité dans l’ar- pentage, et qui aura le même usage dans lesnouvellesmesures:} La division suivante, de 51 toises 2 pieds, ‘que l'Académie propose de prendre pour le côté du nouvel‘arpent, se trouve, ! ainsi que nous l'avons dit, égale à une mesure connue dans l'antiquité sous le nom al petit stade, et d'après cela ,! l'Académie l'appelle stade. Le nouvel arpent sera donc la même chose qu'un 7. quarré , et contiendra 100 pérèhes quarrées. - Après le stade viénnent les mesures itinéraires ; Amal propose le nom de mille pour la plus petite de ces mesures, qui ést de 100 mètres où 513 toises, et le nom de POP pour la grande, qui est de 5132 toises. La mesure suivante , de 51354toises, sera, comme nous’ l'avons déjà dit, le degré terrestre, et d' après cela , l'Aca dérnie lui’ dont) le ñom'de! dégré. re2n Enfin ; pour ne lisser aucune division du quart du méridien bes ScrBNcrs. 9 lieu, quelle que soit la figure de la terre, en la supposant même recouverte d'un fluide d'une profondeur et d'une densité quelconque, ainsi que je l'ai fait voir ailleurs. Considérons maintenant l’écliptique en mouvement par l'action des planètes, et rapportons la position de l'éclip- tique vraie et de l'équateur ; a un plan fixe, par exemple , à l'écliptique de 1700; ® sera l'inclinaison de l'équateur sur ce plan , et \} sera la quantité dont les équinoxes ont rétro- gradé sur le même plan , depuis l'époque donnée. On sait que la tangente de l'inclinaison de l'orbite solaire sur ce plan, multipliée par le sinus de la distance de son nœud ascendant à l'équinoxe du printems, est exprimée par une suite de termes de la forme c. sin. (it + A); nous représenterons cette suite par Z. c. sin. (it + À), le caractéristique Z des intégrales finies servant ici à désigner la somme des termes de la forme précédente, dont le nombre est égal à celui des planètes. Pareillement, la tangente de l'inclinaison de l'orbite solaire , multiplie par le cosinus de la distance de son nœud ascendant à l'équinoxe du printems, sera représentée par la fonction Z. c. cos. (it + A), dans laquelle se change 3. c. sin. (it + A), en augmentant dans cette dernière fonction, tous les angles :£, de 90°. L'expression précédente de 06, dûe à un terme semblable que produit la variation du plan de l'orbite lunaire , donnera donc pour la variation de 9, qui résulte de l’action du Soleil combinée avec le dépla- cement de l'écliptique, #2 E mc FAN 00——-—" 2. cos.(ié + A), La formule Z.c. sin.( it + À) représente encore la tangente de l'inclinaison moyenne de l'orbite lunaire sur le plan fixe, multipliée par le sinus de la distance de son nœud ascendant à l’équinoxe, en y ajoutant le terme de la forme c. sin. (it+ A), dû au mouvement propre des nœuds de l'orbite lunaire. (Voyez les Mémoires de l'Académie pour l'année 1786 , pag. 251). Nous ferons ici abstraction de ce Mém. 1789. E B 10 -MÉMoïrREs DE L'ACADÉMIE ROYALE dernier terme d'où résulte la nutation. On aura donc par l'action de la Lune, FL EU _—. 3.2. cos.(ir + A). ainsi par les actions réunies du Soleil et de la Lune, on aura, 00 — — 3°“. cos.(it + À). t Pour avoir la variation de l'inclinaison de l'équateur sur l'écliptique vraie, il faut ajouter à cette valeur de 00 , la variation qui résulte du déplacement seul de l'écliptique, et qui est égale à Z.c. cos.(it+ À), comme il est facile de s'en assurer ; en désignant donc par 90! l'accroissement de l'obli - quité de l'écliptique vraie, on aura, 90 — 2. (1 —").c. cos.(ir + A). Considérons maintenant , le mouvement des équinoxes. On aura , en vertu des actions du Soleil et de la Lune combinées avec le déplacement de l'écliptique, d au Ir jt, Fe Te CO SON CHERE 0). sin. 6. cos. à La quantité », est proportionelle au cosinus de l'obliquité du plan fixe sur l'équateur; elle est par conséquent de cette forme, K. cos. 0; ce qui donne n — n.(1 — 00. tang.6) ñ et 0 étant constans dans le second membre de cette équa: tion. L'expression précédente de _— deviendra ainsi, en substituant pour 00, sa valéur — Z. 2. cos.(it + A), et en négligant les termes de l'ordre c?, = 21: ÿ (E— : ).tang.0 + cos.0?.nc.cos.(i + A); ce qui donne en intégrant = nt + const. 13, (a). tang.0 + cos. Of. "€. sin. (it + A). Ainsi la variation de l'angle, ou du mouvement des équis noxes , Variation que nous désignerons par Ô, est Êt —53. ÿ — 1). tang. 0 + cos. of sin. (it+ A). z DES SCcrENc:E.s. au Pour avoir la variation de cet angle, relativement à l'échiptique vraie, il faut retrancher de üWŸ, la varia- tion du mo:vement des équinoxes en longitude, dûe au seul déplacement de l'écliptique, et qui est égale à Z: c. cot. 0. sin. (it + À); en nommant donc ©! la va- riation du mouvement rétrograde des équinoxes par rapport à l'écliptique vraie, on aura dd —Z. 1 +.tang.® À. (= — 1 ).c.cot. 0. sin. (if +- À). Il est facile de conclure de cette formule, la variation de l’année tropique ; car on aura son accroissement , en multi- pliant — _ :. , par un jour, ou par 86400 secondes de temps, et en le divisant par 59! 8!, 3, mouvement journalier du Soleil; ce qui revient à réduire en secondes les coëfficiens des sinus et des cosinus de — %**, et à les multiplier par de 24, 3497. EM On peut observer sur les valeurs précédentes de 06, et de", qu'elles seroient nulles, àtrès-peu-près , si À étoit peu différent de n; ce cas auroit lieu, si le mouvement des équi- noxes étoit très-rapide relativement à celui du plan de l'orbite de la terre; car alors, les angles (nr — à).-, dont ce dernier Imouvement dépend, seroient très-petits par rapport à 2£. Si l'on choisit pour plan fixe, celui de l'écliptique à une époque donnée, et que l'on fixe l'origine de £à cette époque ; la tangente de l'inclinaison de l'orbite terrestre sur le plan fixe , sera nulle avec 4. Or, lecarré de cette tangenteest $ Z. c.cos.(ir + A) ? + $E. c:sin.(it+ A)ÿ°; on aura donc à l'époque donnée, cs APT et COS À: — 0: Ainsi, en réduisant l'expression de 00! dans une suite ordonnée par rapport aux puissances de #, et en ne conser: vant que la première puissance, on aura 09 =— 2." 0.cos. A —Z.c.i. sin. À. B 2 - 13 Mémoires DE L'ACADÉMIEe Royvare La variation de l'obliquité de l'écliptique , sera donc à cette époque, égale à — 2. €. i£. sin. À , et par conséquent elle sera la même que celle qui résulte du seul déplacement de l'écliptique. La fonction Z. c. sin.(i£ + A) dépend des masses des planètes , et comme plusieurs de ces masses sont encore inconnues, cette fonction n'a pu être jusqu'ici exactement déterminée. M. de la Grange l'a calculée dans deux hypo- thèses différentes sur ces masses. (Voyez les Mémoires de l'Académie pour l’année 1774, et les Mémoires de Berlin pour l'année 1782). Si l'on fait usage de la dernière de ces déterminations , on trouve que la variation de l'inclinaison de l'écliptique vraie sur l'écliptique fixe de 1700, variation dont les limites sont + 50 23!, produit dans l'obliquité de lécliptique vraie surl'équateur, une variation dont les limites sont E 1° 21' 26", 5; ensorte que l'action du Soleil et de la Lune sur le sphéroïde terrestre, réduit au quart, l'étendue des variations de l'obliquité de l'écliptique, quiauroient lieu si la terre étoit une sphère. Pareillement, les limites + 2 17", 7, que M. de la Grange assigne aux variations de la longueur de l'année , se trouvent réduites par nos formules, à celles-ci + 51", 9; d'où l’on voit la nécessité d'avoir égard aux considérations précé- dentes. Ve L'incertitude où l’on est encore sur les masses de plusieurs planètes, ne permet pas d’avoir exactement les fonctions Z.c. sin.(it + A )et 3. c. cos.(it + A). On en détermi- nera facilement, par la méthode suivante, des valeurs appro- chées qui pourront s'étendre à toutes les observations an- ciennes , et qu'il sera aisé de rectifier, à mesure que les phénomènes célestes feront mieux connoître les masses des planètes; car, jusqu'à ce que ces masses soient connues avec beaucoup de précision , il sera inutile de calculer par des formules rigoureuses , les fonctions dont il s'agit. DES StTreENCES: 13 Soit à l'inclinaison de l'orbite terrestre sur un plan fixe que nous supposerons être celui de l'écliptique à l'époque où £— 0; supposons que £ soit le nombre des années ju- liennes écoulées depuis cette époque ; soit © la distance du nœud ascéndant de cette orbite, à un point fixe pris sur ce plan; si l'on fait p —= tang. @. sin.{; g — tang. ®. cos; on déterminera par les formules connues, les valeurs de SP et de <2 , lorsque £ — 0; soient a et à ces valeurs. On ù à d 1 déterminera de la même manière, les valeurs de <£-_ et de +7, après le nombre T, d'années écoulées depuis la première époque ; soient a! et b! ces secondes valeurs. Cela post, on fera p = as sin.ge + B'.(1 — cos.g't); g = B'.sin.g'e— A’. (1 — cos.ge). onaura | ! ! : Ad'ei=ia; L B'ehcsibs A'g. cos.gT + B'2'. sin. g'T — a’. B'g'.cos.g!T — A'e. sin. g'T — b': Si T est tel que les angles gT et £g!'T, soient peu con: sidérables, ce qui aura toujours lieu lorsque 'T n'excédera pas 1000 ou 1200; on pourra supposer ces angles égaux à leurs sinus , et leurs cosinus égaux à l'unité, ce qui donne LUPMCEE IP ET IP RTE PERSO OS, EE les quantités négligées ne seront que de l’ordre £° T°, et par - . I o % conséquent , insensibles ; on aura donc Aer Dir PI Lai a", "EAP AU É = FT) 3 [AT aT : ! & ras = b a! —a Maintenant, z #étant le mouvement rétrograde des équi- noxes depuis l'origine de #, si l'on suppose € nul à cette origine; la tangente de l'inclinaison de l'orbite terrestre, mul- cé 14 Mémoires De L'ACADÉMIE Royate tipliée par le sinus de la longitude de son nœud ascendant éera, tang. @. sin.(T + nt), oup. cos.nE + q. sin, n {;€e sera par conséquent lavaleur de la fonction 3. c. sin.(is + A); ce qui donne 5. ©. sin. (it + A) — — A. sin.n£ + B'. cos.nt + A! sin.(n + g).t— B'. cos.(n +g'). £. On aura pareillement £. c. cos.(it + À) = tang.®. cos. (Qt + nt) —:q.cos.nt— p. Ssin.né, d'où l'on tire S.c. cos.(it-+ À) = — A! cos.nt — B' sin.n£ + A'cos.(n + g).t+ B'sin.(n + g').t; ensorte que la fonction £. €. sin.(it + A), se change en 3. c. cos. (it + À), en augmentant les angles ;£ de 90°, comme cela doit être. | | VAE Pour appliquer des nombres à ces formules, nous com- mencerons par déterminer les masses des planètes. Le moyen le plus précis d'avoir celle de la terre , est de faire usage de la longueur observée du pendule à secondes ; et il est facile de s'assurer que si l’on nomme »"#, la masse de la terre , celle du soleil étant prise pour unité; wle rapport de la longueur du pendule à secondes , au rayon terrestre ; 7 le parallaxe du soleil, et T , le temps de.sa révolution syderale exprimé en secondes; ona, en supposant la terre sphérique, m — +. T°sinx. Les valeurs de et de x ne sont pas les mêmes sur toute la surface de la terre; et quoique leurs variations soient peu considérables , il est cependant utile d'y avoir égard. Or, il résulte des recherches que j'ai données dans nos Mémoires de 17382 et 1785, sur la figure des planètes et de la terre, que sous le parallèle dont le sinus de latitude est /:, la quantité +w T°sin, m'est égale-à la masse de la terre, multipliée par l'unité moins le rapport de la force centrifuge à la pesanteur à l'équateur; ensorte que pour avoir celte Drs SCrEewcEs :. |! 5 masse il suffit de diviser la quantité précédente; par, ce multiplicateur. En supposant donc les deux axes de la terre dans le rapport de 1 à 1,005111, rapport qui ré- pond bien à tous lés phénomènes ; ‘en supposant ensuite, / comme M. du Séjour l'a trouvé par lensemble:des obéer- vations des deux passages de Vénus su le disque du Soleil, que la parallaxe horizontale polaire du Soleil dans les moyennés distances, est 8”, 8128 ; je trouve le logarithme de la masse de la terre égal à 4, 4837748 , et par conséquent cette masse égale à —— Le logarithme de la masse de Vénus, qui m'a paru le mieux répondre à tous les phénomènes sur lesquels cette planète a de l'influence , est 4, 4166456. | Suivant les observations de M. Herschel, la révolution Synodique du seconu Satellite de la nouvelle planète est de 19jous q7 heure 5 11, 5; et sa plus grande élongation vue à ‘! limoyenne distance de la planète au Soleil, est de 44", 25. En supposant donc cette moyenne distance égale a 19, 182258, je trouve le logarithme de la masse de la nouvelle: planète égal à 5,7099085 , ét par conséquent cette masse égale â ——. À è 1 - Quant aux masses des autres planètes, j'ai adopté les déter : - minations que M. de la Grange en a données dans les Mémoires de Berlin pour l'année 1782, et suivant lesquelles O2 a log. de la masse de Mercure — 3,6934015. . log. de la masse de Mars :— 3, 7337488. log. de la masse ‘de Jupiter — 6,9717561. log. de la masse de Saturne — 6,4758674. sur quoi l'on peut observer que ces deux dérniers loga- rithmes sont les seuls auxquels on doive avoir confiance ; mais heureusement les masses des autres planètes ont très. peu d'influence. Cela posé ; J'ai trouvé pour le commencement de 1700 , eten prenant M 16 Mémoires DE L' ACADÉMIE ROYALE pour plan fixe, celui de l'écliptique à cette époque où je fixerai l’origine de £, a — 0", 080333; b — — 0", booo. En faisant ensuite T — — 1000, j'ai trouvé a —a — — 0!",042220. b' — b — — 0"!,01265. D'où j'ai conclu È g = — 32",4814; g'— — 17", 4088; A! — — b10/,15); Dé 024,17; et par conséquent , la précession moyenne des équinoxes dans ce siècle étant de 5o!" + par année, on a, .e.sin.(it+ A)— 610", 16. sin.(5o!,25.4) + 592%, 17.008. (5o", 25. £) — 510", 15. sin.(17", 7686.4)— 5924! ,17. cos. (32", 8412.64). .e.cos. (it + A)—=—5g24", 17. sin.(50/,25,4)+ B10!, 15.cos.(5o!, 25.4) + 5924", 17, sin.(82/, 8412.4)— 510415, cos.(17",7686. £a ces valeurs donnent 00! — 932", 66. co8(17/, 7686. :). — 3140" ,34.sin.( 52", 8412. €) OV — 3292/, 28. sin. (17", 7686. 4) «—"9315", 66. cos. (32/,8412.4); d'où l'on tire pour le mouvément rétrograde \" des équi- noxes depuis 1700, ÿ' = bo/, 53553. # — 35292/,928. sin.( 17". 7686.4) + 9515", 65.$ 1 — cos.(32/, 8412. 4) {. En en retranchant 5o/, 26. #, on aura l'équation séculaire du Soleil relativement aux équinoxes , et l'on trouvera l'accroissement de l'année, égal à — 56", 114. sin. (32!,8412. +) — 6!,9039. $ 1—cos.( 17", 7686. #)?. ensorte qu'au temps d'Hypparque , l'année étoit plus longue d'environ 10"+, qu'aujourd'hui, VIT L AE dé DES: SCIENCES. 17 NAT. Les astronomes rapportent les catalogues d'étoiles, àune époque différente de celle de leur formation, en tenant compte des mouvemens des étoiles en ascension droite et en déclinaison, dûs à la précession des équinoxes. La pré- cision des observations modernes exige une grande exacti- tude dans cette réduction ; c'est à quoi l'on peut parvenir au moyen des formules précédentes. Pour cela, soit €, l'ascen- sion droite d'une étoile, et y sa déclinaison boréale; soient de et dy les variations annuelles de ces angles; soient Zÿ et d0, les variations annuelles de \Ÿ et de 0. On trouvera facilement par les formules différentielles de la trigonométrie sphérique , . dy = di. sin. 6.cos.s + 70. sin. e. de—d\ cos. 0 + d\. sin. 0. tang. y. sin. e— 40 tang.y cos. € E. ic cos: (11 + À) sin. À La valeur de dt, se déduit du mouvement annuel des équi- noxes par rapport à l'écliptique vraie, que nous désignerons par,d\", au moyen de l'équation ire ! S. ic. cos.(it + À) F dÿ “ii dy ce tang. 0 ® $ Mais on a par Farticle précédent, dans ce siècle où — 0, Zic. cos.(it + A)—0",080333; on a ensuite 10 EC: sniX — 0; enfin les observations donnent d'—50!, 25. On aura donc dy — 5o", 4549; dy — 50", 4349. sin. 0. cos.e, de — di. cos. 0 + dif. sin. 0. tang. y. sin.e — 0", 2016, équations dans lesquelles on pourra prendre pour 0 ,y,ete, leurs valeurs à l'époque de la formation des catalogues , ou, plus exactement, à l'époque moyenne entre celle de leur for- Mém. 1789. C 18 MémMoimEes DE L'AcADÉMIE Rovarre mation et celle de leur réduction. Ces équati ns supposént que la valeur 5o!" 2, dela précession annuelle, est exacte ; elles supposent encore la variation séculaire de l'obliquité de l'écliptique , égale à 5o!. Ces deux suppositions ont peut: être besoin de quelques corrections ; mais dans l'état actuel de l'astronomie, les équations précédentes me paroïissent les plus précises dont on puisse faire usage. L'ARAUITR Sur les degrés mesurés des méridiens , et sur les longueurs observées du pendule. Je me propose ici de discuter les mesures des degrés des ‘méridiens, et de la longueur du pendule à secondes, et d'examiner si l'on peut , sans faire trop de violence aux observations, concilier ces mesures avec une figure ellip- tique. Je considère d’abord les degrés des méridiens. Si par l'axe de rotation de la terre , et par le zénith d'un lieu de sa surface , on imagine un plan prolongé jusqu'au ciel; ce plan y tracera la circonférence d'un grand cercle qui serg le méridien de ce lieu. Tous les points de la surface de la terre qui auront leur zénith sur ceite circonférence , seront sous le méme méridien céleste , et ils formeront sur cette surface, une courbe qui sera le méridien terrestre correspondant. Pour déterminer cette courbe, représentons par u = 0, l'équation de la surface de la terre ; g étant une fonction des trois coordonnées orthogonales x, y, z. Soient x’, y", z! les trois coordonnées de la verticale qui passe par un lieu de Ja surface de la terre, déterminé par les coordonnées x, y,z ; on aura par la théorie des surfaces courbes, les deux équa- tions Suivantes , AR On) 2e er 2e) 22! —(5+). 02 = © TS RE ss DES SCIENCES. 19 en ajoutant la première multipliée par une indéterminée 1 , à la seconde; on en tirera 22 (35) + 2. (32) ? 2z'— 2.27". 2 # ( dz Cette équation est celle d'un plan quelconque parallele à la verticale dont nous venons de parler; cette verticale, prolongée à l'infini, se réunissant au méridien céleste, tandis que son pied n'est éloigné que d'une quantité finie , du plan de ce méridien, elle peut être censée parallele à ce plan ; l'équation différentielle de ce plan peut donc coincider avec la précédente. Soit 2 0z!— a 9x + b. 97 cette équation; en la comparant à la précédente , on en tirera ne (5) (55) 0 (a) Pour avoir les constantes & et b, on supposera connues les coordonnées de l'extrémité de l'axe de rotation de la terre, et celles d'un lieu donné de sa surface. En substituant ces coordonnées dans l'équation précédente , on aura deux équa- tions au moyen desquelles on déterminera a et b. L'équation (4) combinée avec l'équation w = o , de la surface , donnera la courbe du méridien terrestre qui passe par le lieu donné. Cette courbe ne se confond avec l'inter- section de la surface par le plan du méridien céleste , que dans le cas où la terre est un solide de révolution. Si la terre est un ellipsoïide quelconque; w sera une fonction rationelle et entière du second degré, en x, y, z; l'équation (a) sera donc alors celle d'un plan dont l'intersection avec la surface de la terre formera le méridien terrestre ; dans les autres cas, ce méridien est une ligne à double bises Mais si l'on C2 20 Mémoines be L'ACADÉMIiÉ RoYALE regarde comme une quantité très-petite du premier ordre ; la différence de la figure de la terre, à celle d'une sphère; il est aisé de voir que l'on pourra, aux quantités près du second ordre , supposer la longueur du méridien terrestre, égale à celle de la courbe formée par l'intersection de la surface terrestre avec le plan du méridien céleste. Les mesures géodesiques donnent la ligne la plus courte tracée entre deux points situés sous le même méridien, et. cette ligne n'est point celle du méridien terrestre ; mais on peut encore s'assurer facilement que la longueur de l'arc du méridien , est aux quantités près du second ordre, la même que celle de la ligne la plus courte menée entre les deux extrémités de cet arc. Si l'on nomme 95, l'élement de la courbe du méridien terrestre, et son rayon osculateur , on aura as EEE —————— VCD zx} + (97) +002) — (ds) En prenant pour le plan des x et des y, le plan même du méridien céleste ; z sera une quantité très-petite du pre- mier ordre, puisqu'elle seroit nulle, si la terre étoit une e ‘ . sphère. On aura donc, en négligeant les quantités du second ordre, ds pp + 27? 2s TR VC2 x) + (9° 7) — (95)? le rayon osculateur du méridien terrestre peut donc être supposé le même que celui de la courbe formée par l'in- tersection de la surface de la terre et du méridien céleste. Le plan mené par la-verticale , parallelement au plan du méridien céleste, se confond avec lui, lorsque la terre est un solide de révolution’; dans les autres cas, ces deux plans s'écartent l'un de l’autre. Leur distance mutuelle est insen DES SC1/EN Cr Ss. ot sible relativement aux étofles; mais elle peut être sensible pour la Lune. Des observations multipliées d'éclipses de Soleil et d'occultations d'étoiles, faites sous des longitudes très-différentes, peuvent nous éclairer sur cet objet. 1X On a déja mesuré un assez grand nombre de degrés des méridiens; ces mesures ont été combinées de beaucoup de manières, pour en déduire la figure elliptique ui s'accorde le mieux avec elles ; car la terre n'étant pas-sjhérique , cette figure est la plus simple qu'on puisse lui Sapposer ; d'ailleurs, elle résulte de la pesanteur univérselle , si cette plnète à été | Primitivement fluide , et si, en se durcissant , elle a chnéervé | sa figure d'équilibre. Mais les combinaisons dès mesures des degrés ont donné pour la figure des méridiens, des ellipses » qui s'éloignent trop des observations, pour - pouvoirsêtre admises; d'où l'on a conclu que la figure de k terre s'éloignoit sensiblement de celle d'un elli psoïde de révolution. Cependant avant que de renoncer entièrement à la figure clliptique!, il faut déterminer celle dans kiquelle le plus grand écart des degrés mesurés est'plus petit que dans toute antre figure elliptique , et voir si cét écart est dans les limites des erreurs des observations. J'ai donné dans nos Mémoires de 1783} une méthode pour résoudre ce problème, et je l'ai appliquée aux quatre mesures des degrés du nord, de France, du cap de Bonne-Espérance et du Pérou: mais céètte méthode devient très-pénible , lorsque lon considère à la fois un grand nombre "de degrés. La méthode suivante est beaucoup plus simple. « Soienta, a!°, a°), a° , etc. les degrés du méridien : soient Psp"), p®, etc. les caïfrés des sinus des latitudes COrrespon- antes; Supposons que dans l'elipse cherchée, le degré du méridien soit représenté généralement par z + py.. En nommantz, 2 , 2°, 2° etc.res erreurs des observations; on aura les équations suivantes, dans lesquelles nous sup- ° 92 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE poserons quep, ue p®, etc. forment une progression croissante , DL CRE PS RE a 3 — po), y = 2 a — 3 po, y = x a 3 LOU PE)" (A) az po. y = at). Cela D0SÉ : concevons que a? soit abstraction faite du P q ’ SUR etc. J'observe d’a- signe , la plus grande des erreurs x, x bord qu'il doit exister une autre erreur x!" égale et de signe contraire à x; autrement , on pourroit, en faisant varier z convenablement dans l'équation a — 3 — pO), y = x, diminuer l'erreur xt), en lui conservant la propriété d'être l'erreur extrême; ce qui est contre l'hypothèse. J'observe ensuite que æ(ÿ) et ati), étant les deux erreurs extrêmes, l'une positive, l’autre négative, et qui doivent étre égales, parce que l’on vient de dire; il doit exister une troisième erreur x{"), égale, abstraction faite du signe, à x(ÿ). En effet, si l'on retranche l'équation correspondante à x), de l'équa- tion correspondante à x”), on aura a) Qt Ep) PL, y = ati) — ati). Le second membre de cette équation est , abstraction faite du signe, la somme des erreurs extrêmes, et il est clair qu'en faisant varier convenablement y, on peut la diminuer, en lui conservant la propriété d'être la plus grande de toutes les sommes que l'on peut obtenir par l'addition ou par la soustraction des erreurs æ, æt), x(2), etc. pourvu cepen- dant qu'il n'y ait point une troisième erreur xt") égale, ; DES ScirENCErs. 23 abstraction faite du signe, à x(): or, la somme des erreurs extrêmes étant diminuée, et ces erreurs étant rendues égales au moyen de la valeur z, chacune de ces erreurs est dimi- nuée, ce qui est contre l'hypothèse. Il existe donc trois erreurs æ(i), a(, xt"), égales entre elles, abstraction faite du signe, et dont l’une a un signe contraire à celui des deux autres. Supposons que ce soit æ(ÿ); alors le nombre z! tombera entre les deux nombres Z et £/. Pour le faire voir, imagi- nons que cela ne soit pas, et que ? tombe en-decà ou au-delà des nombres À et z/; en retranchant l'équation correspon- dante à ;’, successivement des deux équations correspon- dantes à z et à £/, on aura | HN UDEE $ pG) — put y == at) x); QD — gi) Sp) pt) y = 2 — ati), Les seconds membres de ces équations sont égaux et de même signe; ils sont encore, abstraction faite du signe, la : sommévdes erreurs extrêmes : or, il est clair que, faisant varier convenablement y, on peut diminuer chacune de ces sommes, puisque le coëfficient de y est du même sisne dans les deux premiers membres; on peut donc alors diminuer chacune des erreurs extrêmes, ce qui est contre l'hypothèse; ainsi le nombre £! doit tomber entre les nombres z et à". Déterminons maintenant lesquelles des erreurs x, at), x), etc. sont les erreurs extrémes, Pour cela on retranchera la première des équations (A), successivement des suivantes, ét l'on aura cette suite d'équations, TOM FRE (p® tip — xû) Ua 20 a (PO pp ox; :() ab a — (p9 — p). y = a — x; etc. Supposons y infini ; les premiers membres de ces équa- tions seront négatifs, et alors la valeur de x sera plus grande i 24 Mémoires DE LAcaApéMir RoyALE que x°), x), etc. En diminuant continuellement y ,-on arri- vera enfin à une valeur qui rendra positif l'un de ces premiers membres; mais avant que d'arriver à cet état, il deviendra nul. Pour connoïtre celui de ces membres qui le premier devient égal à zéro, on formera les quantités 0 — HOT ar CNE L, 4 etc, POLE PO) REV 7, EE) pr à Nommons 6 la plus grande de ces quantités, et supposons . qu'elle soit at) — 2 LAN TEr à Ar à s'il y a plusieurs valeurs égales à 6, nous considererons celle qui correspond au nombre r le plus grand. En substi- tuant 6 pour y, dans la r*" des équations (B), x® sera égal à x, eten diminuant y, il l'emportera sur x, le premier _membre de la r" équation devenant alors positif. Par les diminutions successives de y, il croitra plus rapidement que les premiers membres des équations qui le précèdent, puisque son coëfficient de — y est plus considérable ; ainsi ce membre devenant nul, lorsque les précédens sont encore négatifs, il est visible que dans les diminutions successives de y, il sera toujours plus grand qu'eux , ce qui prouve que æ® Sera constamment plus grand que Lattre EE) lorsque y sera moïndre que 6. Les premiers membres des équations qui suivent la ri”, seront d'abord négatifs, et tant que celaaura lieu, x +, +2), etc. seront moindres que x, et par conséquent moindres que 2°). Ainsi æ(*) sera la plus grande de toutesleserreurs, x, 4°... xt"), lorsque Ÿ en diminuant, sera moindre que 6 ; mais en continuant de diminuer Y » on parviendra à une valeur de Y, telle que quelques-unes des erreurs at* +1), a +2), etc. commenñceront a l'emporter sur xt), Pour déterminer cette valeur de y, on retranchera la (fs )1) DES. SCLENCES. tr 25 {r + 1)ie° des équations (À), successivement des suivantes , et l'on aura, A6 +1) — ar) (pt +) — pt), 7 = at) x a: +2) =) — (pet — pr), II T2) 26) : etc, On formera les quantités QUES) LOU == pa Y PET — Er)? pRF2)Z x)? Nommons 601) la plus grande de ces quantités, et suppo- sons qu'elle soit ‘ 1e: 2) = a(r)° } | t pr) 11,0) ” etc. Si plusieurs de ces quantités sont égales à 6, nous suppo- serons que 7’ est le plus grand des nombres auxquels elles FR cela posé. x") sera la plus grande dés erreurs OL NT. a), tant que ÿ sera compris entre Bet Gu); mais lorsqu’ en diminuant y, on sera arrivé à BU), alors at”) commencera à'emporter sur at*),-et à devenir la plus grande des erreurs. Pour déterminer dans quelles limites, on formera les quantités a #2) 4), an) pr rl) PEAU 2) LT) Se Soit 6(2) la pus pes de ces es et suppasohé qu ‘elle goit CN (x) ner D ’ Si plusieurs de ces quantités sont égales à 62), nous suppo- serons que r” est le plus grand.des nombres auxquels elles répondent. xt") sera la plus grande de toutes les erreurs, depuis y = 60), jusqu'à y = 62. Lorsquey — (6%), Een at) somriggce à être cette plus grande erreur. En conti- nuant ainsi, on formera les deux suites LIN ads XGA à 1,1! FA GE ; (C) CO, NRA ROC LABELS 2h PEU) 00: Mém. +789. ) 26 Mémorñes DE L'ACADÉMIE Royazrr Ta : première indique les- erréurs æ, 40 , at) etc. , qui deviennent, les plus grande Se appu e suite formée de quantités décroissantes, indique les limites de y}, entre lesquelles- ces erreurs.sont les plus grandes; ainsi x est la plus grande erreur, depuisy — ©, jusqu ay = = PM est la plus grande erreur depuis y = hu As ay au (3% astro est la plus & grande erreur dé = fa), ainsi de suite. Reprenons maintenant les PAM (B), etsupposons y négatif et infini ; les premiers membres de cesjéquations seront positifs ; x sera donc alors la plus petite des erreurs æ, a), etc. En augmentant continuellement y, quelques uns de La membres deviendront néoatifs, et alors x.cessera d'être la : plus petite des erreurs. Sil'on Applique : ici le raison- nement que nous venons de faire pour le cas des plus grandes erreurs, On verra que si l'on nomme à, la plus petite des quantités eo MAY: 1 hante yum } ——< 0 —— DR - Rat Pop Na) A Se et si l'on suppose qu'elle soit ESS psp? | s étant.le plus grand des nombres auxquels répond X , si plusieurs de ces quantités sont égales à À; x sera la plus petite de toutes les erreurs depuis y=——co, jusqu'à | Y=X Pareillement, si (45 nomme À (), la plus petité des quan< tités Ha) Us) sa) (6) PF DL? | EE LL pen) EC. et que l'on suppose qu'elle soit PET 4 QC PC 2 19 s'étant le plus ‘grand dés nombres auxquels répond À (*), si plusieurs de ces quantités sont égales à à À (1); xs) sèraq la DES SCIENCES. #7 plus petite de toutes les erreurs, depuis Y = Y, jusqu'à y =A(, et ainsi de suite. On formera de cette manière les deux suites, LL, ALAN An) D) — ©, À, ME, MOI De CS i ( La première indique les erreurs æ, at‘), xt“), etc. qui sont successivement les plus petites, à mesure que l'on augmente y; la seconde suite formée des termes :croissans, indique les limites des valeurs dey, entré lesquelles chacune de ces erreurs est la plus petite ; ainsi æ est la plus petite des erreurs depuis y = — co, jusqu'à y —=:1; at") est la plus petite erreur, depuis y = À , jusqu'ày — À (), et ainsi du reste. Cela posé : La valeur de y qui appartient à l'ellipse cherchée, sera l'une des quantités@, G(1), B(2) ete. À, A (1), X(2), etc. Elle sera dans la première suite, si les deux erreurs extrémes de même signe sont positives; en effet, ces deux erreurs étant alors les plus grandes, elles sont alors dans la suite x, x"), x"), etc. ; et puisqu'une même valeur de y les rend égales, elles doivent être consécutives, et la valeur de y qui leur convient, ne peut être qu'une desquantités 6, 6(1), etes. puisque deux de ces erreurs ne peuvent être à la fois rendues égales , et les plus grandes, que par l'une de ces quantités. Voici maintenant de quelle manière on déterminera celle des quantités 6, 6(:), etc. qui doit être prise pour y. Concevons, par exemple , que Gf2? soit cette valeur ; il doit alors se trouver, par ce qui précède, entre x{r) et x{"), une erreur qui sera le minimum de toutes les erreurs : puisque at) et. at”) seront les maxima de ces erreurs. Ainsi dans la suite x, xt°), xt*), etc., quelqu'un des nombress, s', etc. sera compris entre r et 7. Supposons que ce soit s. Pour que x(*) soit la plus petite des erreurs, la valeur de y doit être comprise depuis À jusqu'à À (1). Donc si G(:) est com- pris entre ces limites, il sera la valeur cherchée de y, et il D 2 28, Mémoires DE L'AcAbÉM1Ee RovaLre sera inutile d'en chercher d'autres. En effet , supposons que l'on retranche celle des équations (A) qui répond a xt), successivement des deux équations qui répondent a æ(”)et a at"); on aura QE at) SE pr) pts) x) — xs); LY= au as) ppp, y a) CS), Tous les membres deices équations étant positifs, en supposant y == 60), ilest clir que si l'on augmente y, la quantité æ(f) — 45, augmentera; la différence des erreurs extrômes en sera donc augmentée; si lon diminue au con- traire.y, la qüantitéx(") — xt‘) en sera augmentte, et par conséquent anssi, la différence des erreurs extrèmes. La valeur-cherchée de y ne peut done pas être plus grande tou plus pétire que 1); ainsi elle est égale à Gi"). Onessayera de cette manière ,les valeurs de 6,6 (1), G(2),;ete. ce qui se fera très-aisément par leur inspection seule; et si l'on arrive à une valeur qui remplisse les conditions précé- dentes, on sera sûr d'avoir la valeur de y. Si aucune des valeurs de 8 ne remplit ces conditions; alors la valeur de y, sera quelqu'un des termes de la suite, IX, X (M), À (2), etc. Concevons, par exemple, que ce soit 1x 6). Les deux erreurs extrêmes xt‘) et at) serout alors nés gatives, et il y aura par ce qui précéde , une erreur intermé- diaire qui sera un maxrimunr, etqui tom bera par conséquent dans la suite æ, xt), xt), etc. Supposons que ce soit a(r), r étant alors nécessairement compris entre s ets’. À (1) devra donc être compris entre G et G(). Si cela est, ce sera une preuve que y est égal à A (1). On essayera donc ainsi tous les termes de la suite À, A (1), A (2), etc. jusqu'à ce que l'on arrive à un terme qui remplisse les conditions précé- dentes ; ce terme sera la valeur cherchée de y. Lorsque l'on aura ainsi déterminé la valeur de y, on aura facilement celle de >z. Pour cela, supposons que 6(:) soit DES SCIENCES. 29 la valeur de y, et que ies trois erreurs extrêmes solent a(r), atr)iet xt‘); on auraatf) = — xt"), et par conséquent (5 1000 RES 7 — pr), Yon: a z — ps). y = — x), d'où l'on tire mL “due sou 111 he as tale : on aura ensuite la plus grande erreur x"), au moyen de l'équation oies ee (RO ere) X. Appliquons la méthode précédente aux degrés déja mesu: rés. Je réduis ces degrés aux neuf suivans ; savoir, 1°. Le degré du Pérou à zéro de latitude , et que M. Bouguer a trouvé de 56753 rises. 29. Le degré du Cap de Bonne-Espérance, par 33° 18 de latitude australe, et que M. l'abbé de la Caille a trouvé de 57 03 toises. 2 PA degré de Pensilvanie , par 39° 12! de latitude, mesuré par MM. Mason et Lixon, et que M. Maskeline a fixé d'après ces mesures, a 56858 rise. 4°. Le degré de Rome , par 43° 1' de latitude, que les PP. Boscovich et le Maire ont trouvé de 56079 ts 5°, Le degré de France, par 45° 45! de iatitude , que M. Babhé de la Caille, des 110$ Mémoires de 1758 , a fixé à 5 03 ere de Le Le degré de Vienne, par 45° 43' d latitude, et quele P. Liesganig a trouvé de 57086 tvi*es 7°. Le degré de Paris, par 49° 23! de latitude , et qu'après plusieurs vérifications , on a fixé enfin à 57074", B. 8°. Le degré de Hollande , par 52° 4a' de latitude, mesuré "primitivement par Suellius, et ensuite rectifié par MM. de 80 Mémoings pe L'AcaDémie Royare Cassini, qui l'ont fixé à 57145 "i*, La grandeur de ce degré vient d'être confirmée par les nouvelles mesures que l'on a faites en Angleterre, et avec lesquelles elle est à fort peu: près d'accord. 9°. Le degré de Laponie, que je fixe à 57405 %%, M. de Maupertuis l'a trouvé de 57458 %%; mais il faut en retran- cher 16 vis, à cause de la réfraction qu'il avoit négligée. J'en retranche encore 17 "%, en prenant un milieu entre les résul- tats des douze suites de triangles d'où l'on peut conclure la grandeur de ce degré , ce qui la réduit à 57405 toises, On pourroit joindre à ces degrés, tous ceux que l'on a mesurés depuis Dunkerque jusqu'à Perpignan ; mais il suffit, dans la suite des degrés mesurés en France, d'en considérer , comme nous l'avons fait, deux placés vers les extrêmes. Je ne considère point ici le degré de Turin, ni celui de Hongrie, parceque l'un et l'autre laissent une grande incertitude dans leurs mesures. Voici maintenant une table des neuf degrés précédens disposés suivant l'ordre des lati- tudes, en observant que ces latitudes correspondent au milieu de chaque degré. Latitudes. Degrés: : « 09 0, HERO 910 ARC AU PORTER ET à SD, 120 EN ET SGD 2 HSE a FE PER EN66079 409 45% LPS L'NSTI Brobte 48° 43! " Der Na NET OBE a H0° 281. te RP SG or EE 529 "LT NN MANN 67145 it 57405. .1 DIPIS SIC EUN,C ES. 3x Les équations (A) de l’art. IX deviennent donc ici 567535 —z—7Y7. 0,00000 = x 57037 — z— 7. 0,50143 — xt) 56888. — z — y. 0, 39946 = x 66979 —2z—7. o,46541 — x 57034 —z—7y. o0,b1251 — a ;,(E) 57086 — z — y. o0,56469 — 2 57074,5 — z — y. 0,b7621 — x 57145 — z — y. 0,62209 — a) 57405 —z — y.. 0,85887 — x®). Les deux suites(C) du même article, deviennent æ, | x) x) ©, + 942,17, “+ 684,73, — 0. Etles deux suites (D ) deviennent : 5 Re x), a®, at). — 0 , + 557,96, + 1055,2,-+ 1258,4, ©, Il est aisé d'en conclure par l'article précédent J = 684,73, ce qui donne par le même article, 2 "00722, 04: xN = x8) — —— x) — 1087, 062. Ainsi, de quelque manière que l'on combine les neuF degrés précédens , quelque rapport que l'on choisisse pour celui des deux axes de la terre, il est impossible d'éviter dans lellipse, une erreur de 1087; et comme cette erreur étant la limite de celles qui peuvent être admises , elle est par cela même infiniment peu probable ; il fandroit . pour acmettre une figure elliptique , supposer des erreurs plus grandes ençore que 1087, dans quelques uns de ces degrés, 32 Mémoires pe r'AcAnémie Royare La valeur que nous venons de trouver pour y, donne une ellipse dont les axes sont dans le rapport de 249 à 250. Dans cetteellipse , les trois plus grandes erreurs tomberoient surles degrés de Pensilvanie, du cap de Bonne-Espérance, et du Nord. En considérant avec attention les mesures de ces trois degrés , il me semblé impossible qu'il se soit glissé dans chacun d'eux une erreurde 1087, sur-tout après les réductions que j'ai déja faites au degré du nord. Il me paroît donc prouvé parles mesures précédentes , que la variation des degrés des méridiens terrestres s'écarte sensiblement de la loi du carré du sinus de la latitude, qui résulte d'une figure elliptique. X EI ï L'’ellipse déterminée dans l’article précédent, sert à recon- noître si la supposition d'une figure elliptique est dans les limites des erreurs des observations ; mais elle n'est pas celle que les degrés mesurés indiquent avec le plüs de vrai- semblance. Cette dernière ellipse me paroît devoir remplir les deux conditions suivantes, 1°. que la somme des erreurs soit nulle; 2°. que la somme des erreurs prises toutes avec le signe + soit un rrinimum. M. Boscovich a donné pour cet objet, une méthode ingénieuse qui est exposée à la fin de l'édition francoise de son Voyage astronomique et géo- graphique ; mais comme il l'a inutilement compliquée de la considération des figures, je vais le présenter ici sous la forme analytique la plus simple. Reprenons les équations (À) de l’article IX. En les ajou- tant ensemble ; emmommant A; la somme des: quantités ‘a, a), a®) , etc. divisée par leur nombre; en nommant P la somme des quantités p , pG), p@), etc. divisées par le même nombre ; la condition que la somme des erreurs soit nulle, donnera A3 Pr —'o; F d'où DES SCIENCES 33 d'où l'on tire = À — P.7. En faisant donc a— A—b; a) — A — 80); 40 — À — b0) etc. p—P=gq;po—P—g); po 2 p—40 etc. les équations (A) deviendront » Bb —q. y — x. 80 9.7 = a 8 — go. y = 2°. etc. Formons les quotiens +, se = etc.; et disposons- les suivant leur ordre de grandeur, en commençant par le plus grand ; les premiers membres des équations précédentes donneront une suite de cette forme, en écrivant les premiers, ceux auxquels répondent les plus grands quotiens, et en changeant le signe de ceux dans lesquels y a un coëfficient négatif, By —c;h).y— 0); h2),y—0ct2); RO). y — 5); etc. (F) Cela posé : il est clair qu'en faisant y infni, chacun des termes de cette suite devient infini; mais ils diminuent en diminuant y, et finissent par devenir négatifs ; d'abord le premier, ensuite le second, et ainsi du reste. En diminuant toujours y, les termes une fois parvenus à être négatifs , continueront de l'être et diminueront sans cesse. Pour avoir la valeur de y , qui rend la somme de ces termes pris tous avec le signe +, un minimum , On ajoutera les quantités h, 0, R@, etc. jusqu'à ce que leur somme commence à surpasser la moitié de la somme entière de toutes ces quanz Mém. 1789. 34 Mémoïr#s De L'ACADÉMIE RoyALE tités : ainsi en nommant F cette somme, on déterminerar, de sorte que ROLE RP) LR ROID EF; BUROD LE R2D ete MT) LE; je dis qu'alors on aura «r) JS jo Pour le fuire voir, supposons que l'on augmente y de la i te 1) quantité dy , de manière que es “+ Ôy, soit compris en- a) tr FE) Ë AG) ; seront encore négatifs, comme dans le cas où l'on avoit tre les r premiers termes de la série (F) Ve Le maisen les prenant avec le signe +, leur somme diminuera de la quantité (li + OM, + her=:)) dy. Le (7 + 1 Jim terme de cette suite, qui est nul lorsque (1) : FRS ad? deviendra positif et égal à A(*). dy; la somme de ce terme, et des suivans qui sont tous positifs, augmentera de la quantité (RCD HE AG HI) LE etc.). dy. Mais on a par la supposition, Bb + RO AC), ë Jp Atrira) RÉSLE Hcir, SAM La somme entière ie termes de la suite (F) pris tous avec le signe +, sera donc augmentée, et comme elle est égale à la somme des erreurs x, x), etc. prises toutes avec le signe + ; cette dernière somme sera augmentée par la sup= 2x) position dy = 55 + Ôy. Il est facile de s'assurer dela, même manière , qu ’en augmentant y, de sorte qu il soitcom- (r—1) er'—2) = 2) &r—53) ni CTI € pris entre 16 =) et FRE ou entre =; et = CiCe DES SCrENCES . 35 la somme des erteurs prises avec le signe +- sera toujours plu «r) Tr) Diminuons présentementt y de la quantité dy, ensorte À) A to , &r) dt, que 55 —Ysoitcomprisentre et la somme des termes négatifs, de la série (F), augmentera en chan- 3 x O ? geant leur signe , de la quantité grande que lorsque y — CA + ROM Ja) D + RO). Er, et la somme des termes positifs de la même série diminuera de la quantité (RG HI UE ptr+a) D etc.). OY, - et puisque l'on a RH RO) HO SRE HIDE ZE +2) LE etc. il est clair que la somme entière des erreurs prises avec le signe + sera augmentée. On verra de la même manière ‘ (+1) (r+2) * . . CE . € € qu'en diminuant y de sorte qu'il soit entre SE et «r+2) 4x +5) 1 d : ouentre 5 et X-F55, etc. la somme des erreurs prises (x) Ar)" Cette valeur de y est donc celle qui rend cette somme un minimum. La valeur de y, donne celle de z, au moyen de l'équation avec le signe est toujours moindre que lorsque y = z = À — p. y.; >. EN Pour appliquer cette méthode aux équations (E) de l'ar: ticle X, on en tirera d'abord l'équation Z — 57044, 61 — Y., 0,47563 ;: La suite (F) de l’article précédent sera formée des premiers E 2 36 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE membres des équations suivantes, écrits dangle même ordre que ces équations , Y. 0,01022 — 65,61 — x) . 0,07617 — 156,61 — a +. 0, 36324 — 360, 59 = — 2 y. 0, 14646 — 100,39 = — a y 0,47563 — 291,61 — Gr + 0, 08906 — 41,59 = — 29 Y- 0,10058 — 29,89 — — x J. 0,17420 — 7,61 = xt) y+ 0,03688 + 10,61 = — a. La demi-somme des coëfficiens de y, dans les premiers membres de ceséquations, est 0, 75622. Les quatre premiers coëfliciens de y sont moindres que cette demi-somme, mais les cinq premiers la surpassent ; d'où il suit que la valeur cherchée de y est égale à * 291,61 F7 547563 , OU a 613, 10: Dans ce cas, l'erreur + est nulle, et l'expression générale du degré du méridien est 567537 + 6137, 10. sin. 0? 0 étant la latitude correspondante. Le rapport des ax s de la terre est alors celui de 278 à 279; maïs l'expression pré- cédente donne une erreur en plus, de 1577, 7 dans le degré du Nord , et une erreur en moins, de 109”, 9 dans celui de Pensilvanie, ce qui ne peut pas être admis. On voit ainsi qu'il n'est pas possible de concilier avec une figure elliptique les degrés du méridien. Voyons s'il est possible de concilier: avéccette figure, les longueurs du pendule à secondes. DES SCIENC.E:s, 37 MAT L En examinant avec attention, les longueurs observées du pendule à secondes , il m'a paru que dans les treize suivantes, les erreurs ne surpassent pas dduze où quatorze centièmes - de ligne. Longuéurs obsérvées Eatitudes. du pendule à secondes, lignes. A 0 iromndlaanil Yae3022 9° $4u9, 10; roc 489) 30 Ne PEER AIRE AR ED NL y SHRRUD en isa à AN A 401 Gal 5840 T ob silen 50 44e; 58 AOL LATE 0 Je AA OO A0 DO ace aider 2h 21 44007 End Sa NE "50 snfaro fo, 75 ch ER es bonne “441,07, D 20 7 op Lu TA tro BP HGASLL LR DT LAfhg és 662 AMP NON NAN : MON DE a IIS ARE GE Ces longueurs sont réduites au vide, au niveau de la mer ; et à la température d'environ 14° du thermomètre de Réaumur. Les trois premières longueurs ont été mesurées par M. Bouguer , sous l'équateur, à Portobello, et au petit Goave. La quatrième a été mesurée au Cap de Bonne-Espérance, par M. l'abbé de la Caille. La cinquième a été mesurée à Rome par les PP. Jacquer et Sueur. 38 MéÉmorrés pg L'AcADÉMIE Fovare La sixième a été mesuréeà Vienne , par le P. Liesganig. La séptième a été mesurée à Paris par M. Bouguer. La huitième a été conclue de la précédente; en supposant avec M. de Maupertuis, q@ele pendule à secondes de Paris, transporté à-Londres, in, 7 oscillations de plus dans un jour. La neuvième, la dixième et la onzième ont été obscmee par M. Griscow.,à Arensbourg, À à Pernavia , ét à Pétersbourg. (Nouveaux Mémoires de Pétersbourg , tome VW11). Cet babile observateur a mesuré directement là longueur du pendule à secondes à Arensbourg , et j'en ai conclu celles de Pernavia et de Pétersbourg , d'après les différences qu'il a observées dans le nombre des oscillations du même pendule dans ces trois lieux. . La douzième longueur est ae de Pello. Je l'ai conclue de celle de Paris et fée l'observation de M. de Maupertuis, suivant RIdPE e Te pendule à à secondes de Paris , transporté à Pello, fait 59 oscillations de plus ‘par jour. Enfin la treizième @ été conclue de celle de Pétersbourg, et de l'observation de M. Mallet qui par la comparaison des oscillations d’un même pendule à Ponoi et à Pétersbourg, a trouvé o!:, 20 pour l'excès du pendale à secondes de Ponoï sur celui de Pétersbourg. (Nouveaux Mémoires de Péters- Bourg, tome X1W7, J1 partie ). Représentons maintenant par z + p.y, la longneur du pendule à secondes , p étant, comme dans l'article IX, le carré du sinus de la latitude; on formera les équations suivantes, lignes. 459,21 — Z — y 0,00000 = x 459,30 — z — y. 0,02762 — xt) 439,47 — z — 0; 10016 — xt) 440,14 — 3 — y.:0,30143 —= x6) 440,38 — z — y. 0,44600 — x DES SCrENCESs. 59 lignes. 440,56 — z — y. 0,55588 — 20 ; (G) 440,67 — z —"7. 0, 56670 — ax 440,75 — Z 7 0,61276 — x 441,07 2 7 Y. 0,72310 = x®) 443,10 — z — y. 0,72596 — x® 441,21 — z — y. 0,74899 — at 441,27 — z — y. 0,84481 — x09 441,41, — 2 — y. 0/84827 — x), Ces équations répondent aux équations (A) de l’article IX. Les deux suites (C) du même article deviennent, TEE x À 2x6) : axe) ; xt?) CO, +5,2585, +5,0678, + 2,5907, +2,0145, —co. Les deux suites (D) deviennent, T'»; x6) ; xt) : xt?) — CO, + 2,4286, + 2,4573, + 40,472, co. Il est facile d'en conclure par l’article IX, Y = 2; 4286 3 ce qui donne par le même article, z — 439, 5090; x = a — — 2% — — 0,09897. Ainsi, de quelque manière que l'on combine les treize mesures précédentes de la longueur du pendule à secondes, quelque rapport que l'on choïsisse pour celui des axes de la terre, il est impossible d'éviter, dans l'hypothèse ellip- tique, une erreur de -- de ligne, à fort peu près; cette erreur est dans les limites de celles dont les observations sont sus- ceptibles, La loi d'un accroissement daus la longueur du 4o MÉMOIRES DR L'ACADÉMIE ROYALE pendule, proportionel au carré du sinus de la latitude, est donc à fort peu près celle de la nature. Un dixième de ligne dans cette longueur répond à treize toises et un tiers dans la longueur du degré. Nous avons vu dans l'article X que la loi d'un accroissement proportionel au carré du sinus de la latitude, s'écartoit au moins de 108 toises, des mesures des degrés des fnéridiens ; cetteloi se rapproche donc environ huit fois plus des observations, dans la longueur du pendule que dans la grandeur des degrés. QUE, V: Pour avoir la loi des longueurs du pendule, la plus vrai- semblable, nous appliquerons aux équations (G) de l'article précédent, la méthode de l’article XI; nous aurons d'abord z — 440, 505 — y. o, 50013. La suite (F) du même article sera formée des premiers membres des équations suivantes, écrits dans le même ordre que ces équations. — æto) y. 0,24886 — 0,707 ÿ: 0, 22583, 20,597 —. — x® Y- 0, 84814 — 0,907 = — xt 7. 0, 0013 + 1,293 — x Y:10; 309977, 1,084 =xe) Mo 72 EVA, 208 120) J. 0,22297 — 0,567 — — 2 Y. 0, 06657 — 0, 167 — — 29 Ye 0,0b413 — 0,125 — 2 J. 0,54468 — 0,767 —= — xt) Y- 0,11263 — 0,247 = — x Y: 919870 — 0,363 — 2x6) Y- 9,0957d — 0,057 — — ax, La bes SCrEenNceres. LA: Ta demi-somme des coëfficiens de y, dans les premiers Membres de ces équations est, 1, 62543. Les quatre premiers coëfficiens sont moindres que cette demi-somme ; mais les cinq premiers la surpassent ; d'où il suit que la valeur de est égale à 1,033 ©, 39997? Ou à 2, 5827. Dans ce cas, 0°) est nul, z est égal à 430, 211, et l'ex= pression générale de la longueur du pendule à secondes est 439, 211 + 2, 5827. sin.0?, © étant la latitude correspondante. Cette expression donne les erreurs suivantes, Z—— 0, 001; 2) — 0, 017: A) — 0, 000 ; x — 0, 150; 2% —.0,017:5 x = — 0,087 ;,x®9 — — 0, 005 ; 29 — — 0,044; x® — — 0,009 ; x9 — 0,014; 209 — 0, 064 ; x) — — 0,123 ; x — 0, 008. Ces erreurs sont dans les limites de celles dont les observa- tions sont susceptibles. Les deux seules qui surpassent -- de ligne, tombent sur les mesures du pendule au Cap, et en Laponie. Mais il est possible qu'elles ne tiennent pas uni- quement aux observations, et qu'elles dépendent de la dispo- sition intérieure des parties dela terre, qui peut écarter les va- riations des longueurs du pendule , de la loi du carré du sinus de la latitude. Il résulte des observations de M. Grischow, qu'à Arensbourg, à Pernavia, et à Pétersbourg, les oscillations d'un même pendule ne suivent pas exactement cette loi ; mais nous sommes fondés à croire, d'après les observations précédentes, que sur la surface entière du globe, Les lon- gueurs du pendule à secondes ne s’éloignent de cette loi, que d'environ + de ligne. Il existe entre la différence des longueurs du pendule à secondes; au pôle et à l'équateur, et entre la différence des deux axes de la terre, un rapport remarquable, qui déter+ Mém. 1789. 42 Mémoires Dr L'Académie Rovare mine l’une de ces quantités au moyen de l’autre. Ce rapport consiste en ce que, si l'on ajoute la différence des deux axes de la terre, divisée par la demi-somme de ces axes, à la différence des longueurs du pendule au pêle et à l'équateur, divisée par la demi-somme de ces longueurs; le résultat doit être égal à cinq fois la moitié du rapport de la force centri- fuge à la pesanteur, rapport qui, comme on sait, est! Ce résultat a généralement lieu , quelle que soit la figure de la terre, pourvu que les variations des longueurs du pendule suivent, à fort peu près, la loi du carré du sinus de la lati- tude ; ce qui, comme on vient de le voir, est le cas de la nature. ( Voyez nos Mémoires pour l’année 1783 ). De là et de l'expression précédente de la longueur du pendule à secondes, on conclut que les deux axes de la terre sont entre eux comme 558 est à 559, ou, ce qui revient au même, que l’applatissement de la terre est -+-. Cet applatissement est plus petit que celui qui résulte de la mesure des degrés des méridiens ; en l'adoptant avecune figure elliptique, on auroit une erreur de 305 toises à répartir entre les deux degrés du Nord et de Pensilvanie, ce qui est contre toute vraisemblance : on peut donc encore moins concilier avec une figure elliptique, l'ensemble des mesures des degrés des méridiens et du pendule, que les mesures des degrés entre eux ; ainsi tout concourt à nous faire rejetter la figure ellip- tique, dans le calcul de la variation des degrés. L'applatissement -— est moindre que celui de -- auquel je me suis arrêté dans nos Mémoires de 1783; mais il ya lieu de croire qu'il n'est pas trop petit, par les raisons suivantes. 10. Il résulte d’un grand nombre de bonnes observa- tions dela longueur du pendule, avec lesquelles il s'accorde d'une manière fort précise. 2°. Il suit des recherches sur la figure de la terre, que J'ai données dans nos Mémoires pour 1783 , que si l'on sup- pose l'action de la Lune triple de celle du Soleil, dans les phénomènes de la précession des équinoxes et des marées, DES SCcrEeEnNces, 43 ainsi que jel'ai trouvé par la comparaison d'un grand nombre d'observations des marées : la nutation entière de l’axe de la terre est de 20/, 1663; et dans ce cas, si l'on suppose,, comme cela est fort probable, que la densité des couches de la terre diminue du centre à la surface, l'applatissement de cette planète doit, pour satisfaire aux phénomènes de la précession et de la nutation, être compris entre ;;;et5. L'applatissement + tombe entre ces limites, et il s'éloigne assez de la limite +, que donne le cas de l'homogènéité, pour pouvoir être admis avec vraisemblance. 5°, Les mouvemens observés des nœuds et des aphélies des satellites de Jupiter ont donné avec une grande pré- cision , les deux axes de cette planète dans le rapport de 40 à 43. En supposant que pour la Terre, comme pour Jupiter, Fapplatissement soit la même partie aliquote du rapport de la force centrifuge à la gravité sous l'équateur, on aura pourl'applatissement dela Terre, cequiestencoreau-dessous de celui que nous venons de trouver. Il reste maintenant à expliquer pourquoi la figure ellip: tique qui s'accorde si bien avec les variations de la pesanteur, et les mouvemens de la Terre autour de son centre de gra- vité, s'en éloigne sensiblement dans la variation des degrés; mais ayant discuté cet objet dans nos Mémoires de 1783, je me contente d'y renvoyer. J'observerai seulement ici, que dans le calcul des parallaxes , on doit faireusage del hypothèse elliptique et de l’applatissement déterminé par les observa- tions du pendule, ainsi que je l'ai fait voir dans les Mémoires cités: d'où il suit que l'applatissement -=- donne certaine-. ; 1% PP 1 230 ment des variations trop grandes dans les parallaxes de la Lune, et que les Astronomes qui font usage du rapport de 177 à 178, s'éloignent autant de la-vérité, en plus, que ceux qui calculeroient dans l'hypothèse sphérique, s'en écarteroient en moins. 44 Mémoires DE L'ACADÉMI8 RoyaALe EXEAV Sur la figure de la Terre. J'ai fait voir dans nos Mémoires pour l’année 1782, quesi l'on suppose la Terre fluide et homogène , sa figure ne peut être que celle d’un ellipsoïde de révolution. Je me propose ici d'étendre ce résultat, au cas où la Terre ayant été primi: tivement fluide, elle per formée de couches de densités variables. M. Clairaut a déja fait voir que la figure elliptique remplit daus ce cas, les conditions de l'équilibre ; mais il s'agit de prouver qu 'elle esta seule qui satisfasse à ces condi- tions. Pour cela, je vais rappeller quelques propositions que jai démontrées dans les Mémoires cités. Soit 0, l'angle formé par un rayon r mené du centre de gravité de la terre, à un point quelconque d'une de ses couches, et par l'axe de rotation de cette planète ; soit cos. 0 — u. Nommons 5, l'angle que forme le’ plan qui passe par ce rayon et par l'axe de rotation , avec un méridien in- variable. Soit Y{? , une fonction rationelle et entière de l'or. drei, des trois quantités w, V/1— ue. sin. &,etV/1 ge, cos. &, et qui soit assujettie à l'équation aux différences partielles, o=— (9.(1— qu). mere) + (220) +. (i+1). 70; io tars et MAIRE La surface de la couche du sphéroïde, dontle rayon est r, étant supposée très- peu différer d'une surface sphérique ; on pourra toujours exprimer par une suite de cette forme , a +—a&a. CE RO ES ROSE PP HE) 1—Le @ étant un très-petit coëfficient dont nous négligerons le’ Carr é. Nommons 6 la densité de la couche dont le rayon estr, et Il, la pression du fluide à sa surface. La densité @ étant 5es ScirNcrs. 45 supposée la même dans toute l'étendue de sa surface, elle sera une fonction de a; de plus, la pression II est, comme on sait, la même sur toute cette surface, ensorte qu'elle est fonction de a. Cela posé , on aura l'équation suivante donnée par les conditions de l'équilibre. ( Mémoires de l'Académis pour l'année 1782, page 179). QE ar JF —=2n./e.9.&+4an./fo.2. PU pole gr r r 2 EE AE) no Laure etc. À = 4 + 22. fe. 9. a+.) fo. 2. { as FO) HE. 7) LE AE MR 1e ;(a + re I Farr y ) + etc. fi ) naraifgto) 4 gtadep pe 26) rte 20) + etc. On doit observer dans cette équation; 1°. que n est le rap- port de la demi-circonférence au rayon; 2°. que les signes intégral f, et différentiel 9, se rapportent à la variable a; 39, que dans le second membre ,les deux prenuèrés intégrales doivent être prises depuis 4 — a , jusqu'à a égal à sa valeur à la surface de la terre, valeur que nous prendrons pour Lunité; 4°. que les deux dernières intégrales de ce mêma membre doivent être prises depuis & = 0, jusquàa = a ; 8°. que la fonction & ar. ( z° 20 + 7: z0) ar Fr. 20 + etc. ) exprime la somme des intégrales de toutes les forces étran- gères à l'attraction des molécules du sphéroïde terrestre, multipliées respectivement parles élémens de leurs directions; cette somme étant développée en série, de manière que z‘” est une fonction rationelle et entière de l'ordre à, des quan- tités u ; V1 — pu. sin. V/1— uw’. cos. &, qui satisfait à l'équation aux différences partielles, L tir Cr) 22 z(i) % ë î pb ein + CE )+i.(i ai). 2 À Q x em — 1 pis 1 46 Mémoires De L'AcAnémiE Royare On peut toujours ainsi développer les forces étrangères, lorsqu'elles sont produites par les attractions et par la force centrifuge, et dans çe cas, z% est nul. Relitivement à la figure de la terre, on ne doit considérer que cette dernière force , et en la nommant «g,on aura az) EE; az)— 0; à 2) = —*E (ur —!). ( Voyez les Mémoires cités de l'Académie). 6°, Enfin, of doit observer après les différeutiations et les intégrations , de changer r, dans & + à a.(Y° 4 F9 L 9 +,etc.) Cela posé, Yet 2°, étant des fonctions semblables; si dans l'équa- tion (a) on compare les fonctions semblables, on. aura d'abord, ST — 20. fo. 9 a + 4an. fo. 9. (a? F(°)) He Jeu de a5 487, FU foi Oua8 à +. 0.9 (at9 YO) LE aa, 207 les deux premières intégrales du second membre de cette équation , étant prises depuis & — &, jusquà a — 1,et les trois dernières étant prises depuis a — 0, jusquà a — a; Cette équation ne détermine ni &, ni YF‘; elle donne seule- ment un rapportentre ces deux quantités, ensorte que YF est arbitraire et peut être déterminé à volonié, On aura ensuite, _ 4mai Po cine FO, fo. 9. a SV ER a T2 49 : . : À À Gina /'0.0.(ai+5, FO) ai, 20; (B)a: la première intégrale étant prise depuis a — a, jusqu'à a—= 1 ,etles ein autres étant prises depuis & — o jusqu'ä a — a. Cette équation donnera la valeur de Y? relative à DES Scirewenrs. 47 chaque couche fluide , lorsque la loi des densités 6 sera conte, Pour réduire ces différentes intégrales dans les mêmes limites, soit np ET 0 20, 2i+1 Fr 1 l'intégrale étant prise depuis a — 0, jusqu'à DE AC sera une quantité indépendante de & , puisque la Ratio z°) en est indépendante ; l'équation (b) deviendra ainsi, O—(z2i+ 1).a. YO. /o.0.a5 + 5aziti, fo.a À it —3/fo. O(ait 57) Gaiti, gli) toutes les intégrales étant prises depuis a — 0, jusqu'à & — à. On peut faire disparoître les signes d'intégration , par des différentiations, et l'on a l'équation différentielle du second ordre QE, 2 se (Es) — feet yü) — __— ELLE re (c) L'intégrale de cette équation donnera la valeur de }(”, avec deux constantes arbitraires qui seront des fonctions ratio- nelles et entières dè l'ordre à, des quantités uw, V1 —ge. sin. &, et V1 — w cos. o, telles qu'en les représentant par U‘”, ellessatisferont à l'équation aux différences partielles, (i) ut D= Le (1 — uu). (a ) + (2 Di (2) UC. 2 & 1H L'une de ces constantes se déterminera au moyen de la Fonction z4), qui a disparu par les différentiations ; elle sera un multiple de cette fonction. Quant à l’autre constante, si l'on suppose que le fluide recouvre un noyau solide, elle se déterminera au moyen de l'équation à la surface du ‘noyau, en observant que la valeur de F relative à la couche 48 MéÉmorïrË?s DE L'ACADÉM1I1E Rovare fluide contiguë à cette surface, est la même que celle de cette surface. On voit ainsi que dans ce cas, la figure du sphéroïde dépend de la figure du noyau intérieur, et des forces qui sollicitent le fluide. | Si, comme nousle supposons, le sphéroïde estentièrement fluide, rien ne paroissant alors déterminer une des cons- tantes arbitraires , il semble qu'il doit y avoir une infinité de figures d'équilibre; c'est ce qu'il s’agit d'examiner. Pour cela, nous observerons d'abord que les couches du sphéroïde doivent diminuer de densité, en allant du centre à la sur- face ; car il est clair que si une couche plus dense étoit placée au-dessus d'une couche moins dense, ses molécules péné- treroient dans celle-ci, de même qu'un corps s'enfonce dans un fluide de moindre densité ; le sphéroïde ne seroit done point en équilibre. Mais quelque soit sa densité au centre, elle ne peut être que finie ; en réduisant donc l'expression de 6 dans une suite ascendante par rapport aux puissances de a, cette suite sera de la forme $£ — y.a° +etc.;6,yetz étant positifs ; on aura ainsi Ge OEIL 1 ny fe Dre up (n+ 3). 8 et l'équation différentielle en Y!°? deviendra D'ALCUN ME bis #1: Er » D) = LIGA) 0 EE. a? ete, . a” etc. 6 DANSE ( DE etc. Pourintégrer cette équation, supposons que F? soit expri- mé par une suite de cette forme a Poe Ua Ua l'etc: l'équation différentielle précédente donnera s.(s +5). UND rnb (s'5). U!. 0 à ‘3 + etc: = Ui), @ 7 ÀiG+1)—6+ SH a" — etc. }+ete. (a+ 3.8" d'où DES SCIENCES, 49 d'où l'on tire ,en comparant les puissances semblables de a, s.(s+b)—=i.(i+ 1) —6 ! 5H (2i+ 1 et par conséquent $s — — Di, et s — — i — 3. Chacune de ces valeurs de s donne une série particulière qui étant multipliée par une arbitraire, sera une intégrale de l'équation différentielle en Y{?. La somme de ces deux intégrales en sera l'intégrale com- plette. Dans le cas présent, la suite qui répond a s ——i-—3, doit être rejettée; car il en résulteroit pour a F ) une valeur infinie, lorsque à seroit infiniment petit, ce qui rendroit infnis , les rayons des couches infiniment voisines du centre. Ainsi des deux intégrales particulières de l'expression de Y?, celle qui répond à s — i — 2, doit être seule admise. Cette expression ne renferme plus alors qu'une arbitraire qui sera déterminée par la fonction x , dont elle ne peut être qu'un multiple, La fonction z° étant nulle, Ÿ® est pareillement nul, et le centre de gravité de chaque couche est au centre de gravité du sphéroïde. Pour le faire voir, nous observerons que l'équa- tion différentielle en 7, donne ,cequidonnes —i— 2, 29704) A? 604 yG) 6. 0æ Dr) Da = (2 Je. Te) a ro 4 pin ï : ; UuG yjti On satisfera à cette équation , en faisant Y® =, U étant une fonction indépendante de a ; cette valeur de de, est celle qui correspond à l'équation s — i — 2; elle est par conséquent la seule que l'on doive admettre. En la substituant dans l'équation (b), et supposant z° — o, la fonction Ut disparoît, et par conséquent reste arbitraire ; mais la condi- tion que l'origine des rayons r est au centre de gravité du sphéroïde terrestre , la rend nulle. En effet, si l'on suppose = 1 4Q rs FAPANTE FÊTE etc. Mérm. 1780. G So Mémoires D2 L'AcADÉMIE RoyALrE ensorte que r— & + «. ay ; l'expression d’une molécule quelconque du sphéroïde sera e 5 — ; d(a+aaÿ) .2u. 2% la caractérisque d se rapportant uniquement à la variable a, Les distances de cette molécule aux trois plans, de l'équateur, du méridien que nous avons supposé invariable et d'où nous comptons l'angle &, et du méridien qui lui est per- pendiculaire, sont (a + & ay).u,(a + œaÿ). ARS | sin.&,(a—+aay)V1 — p. cos. &. On aura donc par la nature du centre de gravité , les trois équations, o — feu du dvd. (a+aay} o — [ff ed. 28. vi. sin.d.d. (a+ aay} 0 — f/fo2u. 9c. V’i—g.cos. s.d. (a+ & ay)* lestriples intégrales étant prises depuis & — o, jusqu'à ü — 560°; depuis u — — 1, jusquà m—1, et depuis a—o, jusqu'à a — 1. En négligeant les quantités de l'or- dre a’, ces trois équations se réduisent aux suivantes, o — fffou du. 26. d. ay; 0 — /ffe0u. 925. V1 — ww. sin. &. d. ay; 0 — fffodu. 9%. Vas qe. cos. &. d. ai y. Pour%btenir ces intégrales, je vais rappeller un théorème que j'ai démonté dans les Mémoires cités de l'Académie. Y® ,et U(” étant deux fonctions rationnelles et entières de uw, V1 — w:sin.o, etV1i —w.cos. &, la première de l'ordre i, la seconde de l'ordre à’, et telles que l'on ait Dr) r(i) né : 0 je QG — pu). ( #; = JET 227 Ji (Pi). FO; à # 1—HH ne du (1) ADR 3 o “th (aq). (25 és (CHE EPA CES ES 1 — #4 DES SCitENCcEs. bi on a généralement , lorsque; et ÿ sont deux nombres différens, SYOU. 9u. 98 — 0, les intégrales étant prises depuis & — o jusqu'à & — 3600, et depuis w—.— 1, jusqu'à w — 1. Cela posé, si dans les trois dernières équations relatives au centre de gravité, on subtitue pour y sa valeur }° + F4) + y LE ot. elesse réduiront, en vertu de ce théoréme, aux suivantes, O=/ff ep: & Ou. 95. d. at Y°): O—/ffe. Du. do Vi — we . sin. vi d. ai FU), —/Îfe. du. 95. V1 — w. cos.c. d. at F°). . ) ‘ Maintenant on a Y' fe 2° ; et U®? étant une fonction linéaire deu, W/1 — 2. sin. 6, et Vi — + cos.&,ilest compris dans la forme Hu + V1 Ge, sin ue H". 1 LE. cos. & H,H", H" étant dés-constantes arbitraires qui, dans.ce cas, sont indépendantes de &, puisque U‘*.en est indépendant ; en substituant donc cette valéur de }( dans les équations ‘précédentes , on trouvera 0—H je. d. &; o — EH. fe. d. a; o —H".fo. d. «5. oùH=o,H'=0, H"—0; partant} — 0, etilest saisé d'en conclure que.lecentre de gravité du, sphéroïde ter- restre est le centre de gravité de chacune de ses couches, puisque, relativement à chacune d'elles, on, a F)— 0. Reprenons maintenant l'expression précédente de Y(°? par une suite ascendante relativement aux puissances de &, CO SHOT UC terres 8e Lip PU. GE UT), à +, etc. . Dans cette suifé, S est; comm é-on la vu, égal à à — 2; G 2 52 Mémoires pe L'AcADéMmMie RoyALeE ainsi éétant supposé égal ou plus grand que 2, s est zéro ou positif. De plus, les fonctions U"® , U"® ; etc. sont données en U‘”, ensorte que l’on a FO — 3. UŸ k étant fonction de a, et U® en étant indépendant. Si l'on substitue cette valeur de F!°? dans l'équation (c), on aura 20%. (.,- 60. à k 602 Dk 7e LAC) pese Ve Jeoe De Le produit i.(i + 1) est égal ou plus grand que 6, lorsque ; est égal ou plus grand que2, car la fonction Fr _ D est moindre que l'unité;en effet, son dénominateur/fo. da, est égal à pa — fa90,et la quantité — fa, 90 est positive, puisque 20, diminue du centre à la surface. Cela posé; si et SL ont le même signe en partant du centre, ils conserveront le même signe jusqu'à la surface. Pour le faire voir, supposons que ces deux quantités soient positives au centre; 9 À doit devenir négatif avant , et il est clair qu'il doit pour cela passer par zéro. Mais dès l'instant où il seroit nul, 29 deviendroit positif en vertu de l'équation précé- dente, et par conséquent 9% commenceroit à croître; il ne peut donc jamais devenir négatif; d'où il suit que X et 94, conservent constamment le même signe, du centre à la surface. Maintenant, ces deux quantités ont le même signe au centre; car on a par ce qui précède, s'=s+n=i+n—a ! ! QD) LI TNNG 7 TRUE TTC) se (SH) UT se U partant Lui En. y(i) Di Per DORE CE TENTE EE ENT ES EEE DES SCIENCES. 53 on aura donc, Gny.ai+n—a (n+3).(i+n—2).(it+n+5).4 i— 2 4= a + + etc. Dh __,: i— 3 Gnya.itn—3 Da —=(i 2). a PET NE EE TNT etc. y, Bet z étant positifs, on voit qu'au centre, h, et 94 ont le même signe , lorsque i est égal ou plus grand que 2; ils sont donc constamment positifs du centre à la surface. Cela posé. Relativement à la terre , z°° est nul, lorsque à est égal ou plus grand que3; l'équation (b) devient donc alors, EM fsa% pe) Gi+ 1). ai, k. fe 9. a Dies 2 (+34) À. UO, la première intégrale étant prise depuis & — a, jusqu'à a— 1, et les deux autres étant prises depuis a — 0, jusqu'à a — a. La fonction —(2i+1). d'.h.fe. 2. +3fç0.2(at x) est une quantité négative. En effet, elle est égale à —(zi—o)a + oh+(2it+i)a.h. [a 29—5.[a+$.x00. haugmentant du centre à la surface , et 20 diminuant, on a COPA LE CIE" 1).fat* k9De 1 ; alors, la quantité — + fau. dù.f( me E® +(1— +) FE) etc. ê:(B) est négative; la valeur de M doit donc être une quantité DES ScrEences. 61 positive constamment plus grande, abstraction faitedusigne, que cette quantité ; puisque y étant nécessairement positif, le premier membre de l'équr‘ion précédente est toujours positif. Cette valeur de M, dépend de l'état et de la vitesse initiale de la mer, et puisque nous la supposons très - peu dérangée à l'origine, de son état d'équilibre, M est nécessai- _rement une très-petite quantité, L'intégrale (B) sera donc toujours fort petite, ce qui exige que FU, FO, etc. ne ren- ferment point le tems #4, sous la forme d'arcs de cercle ou d'exponentielles. La valeur de y ne contient donc que des fonctions périodiques du tems, et par conséquent , la mer ne s'éloigne jamais que très-peu de sa figure d'équilibre, si sa densité est moindre que la moyenne densité de la terre. Quoique cette démonstration soit fort générale, elle sup# pose cependant que le fluide est ébranlé de manière que, relativement à toutes les molécules de la mer situées sur le même rayon mené du centre de gravité de la terre à sa surface, les valeurs de # et de v sont à très-peu-près les mêmes; car les trois équations fondamental»s du mouvement de la mer; sont fondées sur cette supposition, la seule que l'on doive admettre , lorsque l’on considère les ébranlemens produits par l'action des astres : maïs si l'ébranlement est produit par les vents, ou par des tremblemens de terre, cette supposition cesse d'avoir lieu, et cependant il importe encore d'avoir dans ce cas, les conditions de ja stabilité de la figure de la mer. Or peut y parvenir fort simplement, au moyeu du principe de la conservation des forces vives. Ce principe appliqué au mouvement dun systéme de corps qui s'attirent mutuellement, consiste en ce que la somme des molécules du systême, multipliées respecti- vement par les carrés de leur vitesse, est égale à une cons- tante plus au double de la somme des produits des molécules considérées deux à deux, divisés par la distance respective des molécules, Cela posé, 62 Mémoines pe L'AcADÉM1Ee Rovarrz Nommons R le rayon mené du centre de gravité de la terre, à une de ses molécules quelconque, que nous dé- signerons par 9 72. Soit y, le cosinus de l'angle que le rayon R fait avec l'axe primitif de rotation de la terre qui passe par son centre de gravité que nous supposerons immobile au prernier instant , et qui le sera par conséquent durant toute la durée du mouvement, puisque nous n'avons égard ici, qu'à l'action mutuelle des parties de la terre. Soitnt+, l'angle que fait avec un plan fixe passant par l'axe primitif de rotation, un plan qui passe par cet axe primitif, et par la molécule 9», plan que nous nommerons son méridien. Supposons que &. ( = ) soit la vitesse de la molécule, per- pendiculairement à R, et dans le plan du meridien, « étant un coëflcient très-petit. Soit encore z + «&( ), ‘la vitesse angulaire de la molécule perpendiculairement à son méridien. La somme des molécules de la terre, multipliées respectivement par le carré de leur vitesse, sera m.fR. Om.(i —uu)+2an./f R°9 mn. &). ( MR) 2 u 2 2 ; (C) + SE 0m. sœ. 5) +. (2) Que) + (57 ? (2% étant de l'ordre «&. Supposons que le rayon mené du centre de gravité de la terre à sa surface, soit R' dans l'état d'équilibre, et que dans l'état troublé, il devienne R' + «y; la somme des produits deux à deux des molécules de la terre, divisés par leur distance mutuelle, sera égale, 1°. à cette somme telle qu'elle étoit dans l'état d'équilibre ; 2°. à la somme des produits deux à deux, des molécules d'une couche aqueuse dont le rayon intérieur est R, et le rayon extérieur est R' + &y, comparées aux molécules de la terre telle qu'elle étoit dans l'état d'équilibre, ces produits étant divisés par la distance mutuelle des deux molécules que l'on compare ; 3°: à la somme des produits deux à deux , des DES Sciences. 63 molécules de la couche aqueuse, divisés par jeur distance mutuelle. La première somme est évidemment une constante indé- pendante du tems £. Pour avoir la seconde somme , nous observerons que si la terre étoit une sphère, on auroit cette somme, en mul- tipliant chaque molécule de la couche aqueuse, par la masse de la terre, que nous désignerons par M, en divisant ce pro- duit, par la distance de la molécule au centre de la sphère, et en ajoutant ces divers produits. Représentons par l'unité, le rayon de la sphère, et par 1 + z, la distance d’une molécule aqueuse à son centre ; et prenons pour unité de densité, celle de la mer. La masse de la molécule sera (1 + 2). 92. Ou. 95; en la divisant par la distance 1 +7, de la molécule au centre de la sphère, on aura M. (1 + 2). 97.9 u. 9%, pour la différentielle de la somme dontils'agit et enl'intégrant depuis z— 0, jusqu'az= «y, on aura & M. S{ÿ+iay)du. dü. pour cette somme. Maïs puisque la masse fluide est supposée constante, on doitavoir f(1+zŸ.&z. du. 92ù— 0, ce qui donne, en né- gligeant les quantités de l'ordre &,0=— «/(y + ay"). du. 2w. La somme précédente deviendra donc, — LM. [y du 08. Si l'on a égard à l’excentricité du sphéroïde terrestre , on aura de nouveaux termes qui seront multipliés par cette excentricité. Mais dans l'équation que donne le principe de la conservation des forces vives, nous négligerons tout ce qui dépend de l'excentricité de la terre, pour ne comparer que les termes qui en sont indépendans. Considérons enfin , la troisième somme forméedes produits deux à deux, des molécules de la couche aqueuse, divisés par leur distance mutuelle. En nésligeant l'excentricité de la terre, le rayon intérieur de la conche aqueuse Sera l'unité, et son rayon extérieur sera 1 + & y. Ou pourra représenter 64 Mémoires DE L'Acanémie Rovarr par «y. du. 96,une de ses molécules; soit «y! la somme de toutes les molécules de la couche, divisées par leurs distances respectives à cette molécule ; la troisième somme cherchée sera. fyy". Qu. 9 a. Elle n’est que la moitié de l'intégrale &. fyy".9u. 25; parce qu'en comparant chaque molécule de la couche avec la couche entière, on a le double des produits des molécules prises deux à deux. On aura donc, en négligeant tout ce qui dépend de l’excentricité de de la terre, K—<.M./y. Ou. 006 + ©. fyy".2u 06 pour la somme des produits deux à deux, des molécules de la terre, divisés par leur distance mutuelle ; K étant une quantité indépendante de &. Nommons @ la moyenne densité de la terre, on aura M — # no — g; la fonction précé- dente deviendra ainsi en la divisant par g, D il - — © fr. du. 98.(r— 7 Examinons maintenant, la fonction (€), en la divisant pareillement par g. Si l'on projette chaque molécule de la terre, sur le plan de l'équateur primitif, le principe des aires donnera l'équation suivante, JR. 2m.(1 — pu). fn+ a (2: =Hï, H étant une constante indépendante de £; on aura donc 2. JR Om. (1— ue) + 2 JR 0m. (2). (1 —uu) = — JR. 9m. (1—quu) les termes de l'ordre «* du développement de = JF 9m. (1 —wu), sont évidemment del'ordre ©. & y°; en n'ayant donc égard qu'aux termes de l’ordre @ y*, quine sont mul- tipliés ni par l'excentricité de la terre, ni par la très-petite fonction DES SCIENCES. 65 fonction +; la fonction (C) divisée par g, 6e réduira à une C1 constante, plus à l'intégrale : }R: Dm ; 2 JE. (ET + a. (2 » (—i)+ ( } le principe de la conservation des forces vives donnera donc, en ne comparant que les termes de l'ordre & Du“ 2 2R JE. 9m. œ?, (5 r).+a DE: PAPE. ts 3y:! = &. Q — «y. fyau9%. pes ( Te) ÿ. Q étant indépendant de £#. Supposons,comme ci-dessus, y égal à F(°) FO) Eye A 2e la condition de la masse fluide constante donnera F(°) = 0; on aura ensuite par ce qui précéde, FE pa $ YO REF E 1 FE) LE etc. ?; partant JE. 91m. { «. D Lo. (5 Ye (ST? RS AE a+) FU) Cu) ze)! +QG—F) FO + ete. 14 d'où !l est aisé de conclure, comme précédemment, dué la valeur de y, ne renferme ni arcs de cercle, ni SFPEUPE tielles, si e est plus grand'que l'unité. PRET La partie der intégrale J'R° dm. ja. EF Doc: çæ y QG pu) + ( e - É relative au she De que recouvre » la mer , est insensible par rapport à la partie de cette même itégrale relative aux molécules de la mer. Car ilest clair que les valeurs de($; QE =) (& het (57) qui, se, rapportent am sphéroïde , sont, eu édtd à celles qui se rapportentla mer F mère Luc que Ja massé de la mer divisée par la masse du sphéroïde; puisqu ‘elles scroicut infiniment DE si la’ Mém, 1789.° *: / ) 75 I 66 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE masse de la mer étoit infiniment petite; leurs carrés seroient donc alors des infiniment petits du second ordre, que l'on peut :consécquemment négliger, Les vitesses & (5 CE. —)s a (vi EN QUD EE (RÈE 4} des molécules de la mer, . à très- -peu-près les vitesses relatives de ces molécules sur la surface du PRRSONIET terrestre; ainsi l'intégrale f R°. 97. Du 2 OR «2 } . du, (23 eV + @. (& 5). (1 — tu) + (55) $ exprime la somme des APE de la mer multipliées par les carrés de leurs vitesses relatives. Si les eaux de la mer éprouvent des chocs ou des résistances qui altèrent ces vitesses, la va- leur de la constante a Q en sera diminuée, et les fonictigh PPT TONEENNE pourront jamais avstménter indéfiniment, si pes ap >1. La figure de la mer sera donc alors stable quel ue soit l'ébramlement primitif de cette masse fluide et les résistances qu "elle éprouve. Dans le cas où toutes les molécules de la mer situées sur le même rayon, auroïent la même vitesse à. très-peu-près; en nommant /y, sa profondeur, les valeurs de # et de v, seroïent à très-peu-près les mêmes pour une. ERA de ce ci égale à l'y. au. 2%. On auroit de plus ($ DT =) de l'ordre » 4 a (5 PJ LI Est visible qe a(® De 7) est par rapport à &. (Œ 2 : ), du même ordre que le rapport de la profondeur de " mer au rayon terrestre; comme il résulte de la première des trois équations différentielles du mouvement.de la mer. 2 ( Du En faisant dine À — Vl intégrale SR? 9m. ja PT Y + &. € y. æ— hi) +05 { deviendra & f'/y. au. 28. { ( auÿ + CS. EN. (1 — pu) (E ; l'équation précédenté done par le principe de la cénsérvation des forces vives deviendra: donc ? : | Q Jr du. 26: f(SE) MONET ÿ(a + uu)} = $ nntaneh) où de À 218 N1ye ?. Jau. D. tCÈ = ne aa à Joe 2 Audits etc. ? DE68 SCIENCES. 67 équation identiquement la même que celle à laquelle nous sommes parvenus précédemment, par la considération des équations différentielles du mouvement de la mer. L'hypothèse de la densité de la mer, plus petite que la densité moyenne de la terre est très-vraisemblable ; car il est naturel de supposer que les couches les plus denses de la terre sont les plus près de son centre. D'ailleurs, les observations faites sur l'attraction des montagnes ne per- mettent pas de révoquer en doute cette hypothèse. Les observations que M. Maskeline a faites sur une montagne d'Écosse, semblent indiquer une densité moyenne de la terre, quatre ou cinq fois plus grande que la densité de la mer. L'équilibre de la mer est donc stable, et si elle a recou- vert autrefois des continens aujourd'hui fortélevés au-dessus de son niveau, il faut en chercher la cause ailleurs que dans le défaut de stabilité de son équilibre. AV TL Sur la manière de faire disparottre les arcs de cercle, des intégrales trouvées par les méthodes ordinaires d'approximation. J'ai donné pour cet objet, dans nos Mémoires pour l'année 1772, une méthode très-simple, fondée sur la variation des constantes arbitraires. J'ai présenté depuis , cette méthode, d'une manière plus générale , dans nos Mémoires pour l'année 1777. On peut la généraliser encore de la manière suivante, et lui donner ainsi toute l'étendue et toute la sim. plicité dont elle est susceptible. Considérons l'équation différentielle de l’ordre à — 27 1° @ étant très-petit, et P et Q étant des fonctions algébriques o + P+aQ; dy; 27 ul nee es , de sinus et de cosinus d'angles T2 68 Mémoires DE L'ACADEÉMIE Rovarr croissans proportionnellement à £. Supposons que l'on ait l'intégrale complette de cette équation différentielle dans le cas de a = 0, et que la valeur de y donnée par cette inté- grale, ne renferme point l'arct, ou du moins, ne renferme qu'un nombre fini de puissances de cet arc. Supposons ensuite qu'en intégrant cette équation, par les méthodes ordinaires d'approximation , lorsque & nest pas nul, on ait I=X+EAY+ Pr Z+HE.S+ etc. X,Y,2,8,etr. étant des fonctions périodiques de 4, qui renferment les { arbitraires ©, c', e", etc.; et les puissinces det, dans cette expression de y, s'étendant à l'infini, par les approximations successives. Il est visible que les coëffi- cisns de ces puiss .nces décroitront avec d'autant plus de rapidité que @& sera plus petit; dans la théorie des mouve- mens des corps célestes, & exprime l'ordre des forces per- turbatiices , relativement äux forces principales qui les axinent. Si l'on substitue la valeur précédente de y, dans la fonction ce P + «& Q , elle prendra cetie forme K + K'.# ee K'. 2 + etc.; K, K!, K!/, etc. étant des fonctions pério- diques de # ; mais par la supposition, la valeur de y, satisfait à l'équation différentielle, où desert Q; on doit donc avoir identiquement o — K + K'.4 + KE + etc. SiK, K', K/, etc. n'étoient pas nuls, cette éqnation donneroïit par le retour des suites, l'arc 4, en fonction de sinus et de cosinus d'angles proporiionels à #; en supposant œ infiniment petit, on auroit £ égal à une fonction finie de sinus et de cosinus d'angles semblables, ce qui est DES SCIENCES. 69 évidemment impossible. Ainsi les fonctions K, K', etc. sont identiquement nulles. Maintenant , si l'arc # n’est élevé qu'à la première puis- sance, sous les signes des sinus et des cosinus, comme cela a lieu dans la théorie des mouvemens célestes, cet arc ne sera point produit par les différences successives de y; en substituant donc la xaleur précédente de y dans la fonction 2 + P + «œ Q, la fonction K + K'# + etc. dans pl laquelle elle se transforme, ne contiendra l'arc #, hors des signes périodiques, qu'autant qu il est déja renfermé dans y ; ainsi, en changeant dans l'expression dey, l'arc # hors des signes périodiques, dans£ — 0, 0 étant une constante quel- conque; la fonction K + K'. £ + etc., se changera dans K + K!. (4— 0) + etc.;et puisque cette dernière fonction est identiquement nulle en vertu des équations identiques , K—o, K'— 0, etc.,ilen résulte que l'expression Fy=X+(t—0). F+(t—0).Z + etc. satisfait encore à l'équation différentielle OU— EERÉ P + Q. * Quoïque cette seconde valeur de y semble renfermer à + 1 arbitraire, savoir les À arbitraires c, c!, c", etc., et l'arbi- traire 0 ; cependant elle ne peut en contenir que le nombre 5, qui soient distinctes entre elles. Il est donc nécessaire que par un changement convenable dans les constantes c, c! , etc. l'arbitraire 0 puisse disparoitre de cette seconde expression de y , et qu'ainsi, elle coincide avec la première. Cette con- Sidération va nous fournir les moyens d'en faire disparoître les arcs de cercle. : Donuons à la seconde expression de y , la forme sui- vanle, J=X+(t—0).R; 70 Mémoires DE L'Acanémie Rovazre puisque nous supposons que © disparoit de y, on aura: ( 5 — 0, et par conséquent — [aX 2R En différentiant successivement cette équation, on aura 2R 22X 22R\, 2.55) = Sr) + 07 (ST ); 29 2x PR\. 8. (LS) = ($5) +4 —0). (Sr); etc. d'où il est aisé de conclure , en éliminant R de l'expression précédente de y, s=X+(G— 0) (F) + CE LEUR (55) + etc. 12,3. + X est fonction de £ et des constantes c, c', cl, etc., et comme ces constantes sont fonctions de 0, X est une fonction de £ et de 0, que nous pouvons représenter par ® (#, 0). L'expression de y , est, par le théorême connu de Taylor, le développement de la fonction @ (#,0 + £— 6), suivant les puissances de £ — 0; on a donc y —®(#,t); d'où il suit que l'on aura y, en changeant 0 en £ dans X. Le pro- blême se réduit ainsi à déterminer X en fonction de 4 et de® , par conséquent, à déterminer c, c', c'', etc. en fonc- tions de 0. Pour cela , reprenons l'équation y=X+(—0) +0). Z+(— 0). Sete, puisque la constante 0 est supposée disparoître de cette expression de y, on aura l'équation identique, 0=(D)—F+(6— 0). (27)— 228 +(—0Y À D) — 3 S$ etc. ; (a) : DES SCIENCES. 7T en appliquant à cette équation, le raisonnement que nous avons fait sur celle-ci, | 0—=K+K'. 1 K", Fete. on voit que les coëfficiens des puissances successives de t— 9, doivent se réduire d'eux-mêmes à zéro. Les fonc tions X,Ÿ,Z, etc. ne renferment 0 qu'autant quil est contenu danse, c', c, etc; ensorte que pour former les ep: ; 22 27 2% } différences partielles ( Se)! CS); (5 ), etc. , il suffit de faire varier c, c', c!, etc. dans ces fonctions , Ce qui donne OX ÉRRUE, PP QE TA FX LS =) +) Si) rABlC:s or DY\ 2c Q'F-AIIQNC DY\ dc" Gn=S Fan or + (Ge) «etc. etc. XV LET Supposons d'abord que dans les fonctions XVe, léte. aucune des arbitraires ne mulüyplie l'arc 4, sous les signes des sinus ét des cosinus:; cet arc ne sera pas produit par les différences partielles ( BEYs (3 ‘4 ), etc. En égalant donc à Zéro, dans l'équation (4), les coëéfficiens des puissances sue- cessives de £ — 0, on aura (HD =r: (2) =2Z:(27)2 35, ete. Si l'on différentie la première de ces équations , i— 1 fois relativément à 4, et que l'on substitue pour ( 5 #) sa valeur, on aura NÉS) A je ’ X\ 96! SEA 772 de) it (30) + (D) Brete Fr; Dc' 2 oh Jah 22: OU re SR LUE sage Goethe ele (5); 2'X\ De PXN 27). 22 XNA LL 00 Gode Gioe) GR) Sete. (29) etc. 72 Mémoires be L'AcADÉémIir Royvare On tirera de ces i équations, autant d'équations différen- tielles, entre les quantités, ce, c', c", etc., et leurs pre- mieres différences; et en les intégrant, on aura ces constantes en fonctions de ©. Presque toujours, l'inspection seule de la premièr re des équations Pré FTEANES Dour pour avoir les équations différentielles en €, c', c'', etc. en comparant séparément les coëfliciens des sinus et dés cosinus qu'elle renferme; car il est visible que les valeurs de ©, c', etc: étant indépendantes des, les équations différentielles qui les déterminent, doivent être pareïllement indépendantes de cette variable. Le plus sonvent, ces équations ne seront intégrables que par des approximations FRÉCERYES qui Le introduire l'arc 0, dans les valeursdec, c',c!, etc. lors même que cet arc ne se rencontre point dar les valeurs: rigoureuses ; mais on le fera disparoitre par la méthode que nous venons d'exposer pour faire disparoitre l'arc £ de l'expression de y. 11 peut arriver que l'équation ( 24) — Ÿ , et ses i — 1 différentielles en £, ne donnent pasus nombre ; d'équations distinctes entre jé quantités c, c', c'',etc., et leurs diffé- rences. Dans ce cas, il faudra recourir aux équations : h + io 2 (57) ——= 5 S,; etc, XIX. Supposons maintenant que quelques - unes, des arbi traires ©, c', c", multiplient l'arc #, dans les fonctions périodiques KV muele, I Eee de ces fonc- tions relativ TRRERI à 0, ou ce qui est la même chose, rela: tivement à ces PR te TER développera cet arc, et le fera sortir hors des signes des fonctions pér EURE sous lesquels il est renfermé. Les différences GS) (5 | 550 , étç, seront alors de ceité forrne APT DES SCIENCES. 75 (& Æ)— Xe M EX": (S )— F7! PRIE Y1; 32) = 24e ZT; etc. X',X",Y1,Y!,2!, Z"', etc. étant des fonctions périodiques dE éuibrnantde plus les arbitraires c, c’, c'',etc.etleurs premières différences divisées par 90, différences quinen- trent dans ces fonctions, que sous 4 # forme linéaire; on aura donc )=X + 0 X" + (— 0). X'; (S)=TY+0.7" + (&—0).F'; 3#)=Z'+0.Z"+ (e—0). Z"; etc. En substituant ces valeurs dans l'équation (a) de l'article XVII, on aura. o0—=X +-O0X!"— 7 + (t—0).$Y'+0. F'+X"— 22}? +(t—0ÿ$Z'+0.2"+ Z!—3S} + etc. | d'où l'en tire , en égalant séparément à zéro , les coëfficiens des puissances de &: — 0, o—=X! +0. X!"— YF; o—=Y' +0. Y" + X!— 227; o—Z!'+0.Z'+Y!"—35s; etc, La première de ces équations donnera, soit par elle-même, Mém. 1780. K 74 Mémoires DE L'AcADÉM1IE RoyALE etpar ses i — 1, différentielles prises relativement à #, soit par la comparaison des coëfficiens des sinus et des cosinus qu'elle renferme, i équations différentielles du premier ordre entre ©, c!, €", etc. et 0. Si cette première équation ne suffisoit pas pour cet objet, om auroit recours aux sui- vantes. Lorsque l'on aura ainsi déterminé les valeurs de €, c', c',etc. en fonctions de 6, on les substituera dans X , et en y changeant 6 en #, on aura la valeur de y, sans arcs de cercle, lorsque cela est possible. Si cette valeur en conser- voitencoré , ce séroit une preuve qu'ils existent dans l'in- tégrale rigoureuse. X X. Considérons maintenant un nombre quelconque »,. d'équations différentielles, o—227+P+aQ; 22 +P'+aQ'; etc. dt Qc! P,Q, P', Q', etc. étant des fonctions dey, y',.etc. de leurs différentielles jusqu'à l'ordre : — 1, et de sinus et de cosi- nus d'angles croissans proportionnellement à la variable #, dont la différence est supposée constante. Supposons que les intégrales approchéés de ces équations soient Y=X+AYHEZ HE. S +etc. T'=X,+e. Vi+ Pr. 2, + 6. S,+retc. ‘etc. X,F,2, etc.; X,,Ÿ,, Z,, etc. étant des fonctions pétio: diques de £, et renfermant les 7 arbitrairesc,c!,c", etc. ; on aura, comme dans l’article XVIII, +) = F4 FF) = 22; êt0. QUE si les arbitrairese, c!, c/, etc. ne multiplient point l'arc #, sous le sioue des fonctions périoitiques, Mais. si ‘cet arc” est DES-S CLENCO.E & 7b multiplié par quelques-unes des arbitraires, on aura comme dans l’article XIX o—X!'#0. X" _ y: o— 7-40, PU LR XP 27; Oo—Z' +0. ZE PM 23SS; etc. la valeur approchée de y' donnera pareillement G=xs Gé) de d Le si les arbitraires ne multiplient point l'arc z, sous les signes des sinus et des cosinus. Mais si quelques-unes d’elles mul- tiplient cet arc, et que l'on suppose alors 2x, r FAOUS ar, re l D) =X +4 X); (Sr )=r+e F';etc. on aura les équations, oO = X! + 0. X'—Y; o—=Y'+ 0. F'+X"— 27; etc. Les expressions des autres variables y! , y!!! etc. fournissent des équations semblables. On déterminera par ces diverses équations , en choisissant les plus simples et les plus appro- chées, les valeurs de c, c', c!', etc. en fonctions de 0. En substituant ensuite ces valeurs, dans X, X,, etc. , et en y changeant 0 en #, on aura les valeurs de y, y', etc. sans arcs de cercle, lorsque cela est possible. XXL. Sur les variations des inclinaisons et des nœuds des orbites des planètes. Soient 2, m',m/", etc.les masses des différentes planètes, celle du Soleil étant prise pour l'unité; soient @, @', @/, etc, K a 76 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE les inclinaisons moyennes de leurs orbites sur un plan fixe qui passe par Je centre du Soleil; 0, 6", 0", etc. les distances royennes de leurs nœuds ascendans à à une ligne invariable prise sur ce plan; soit de plus tang.@. sin.0Ô — p; tang.@. cos.0 —g tang.6'. sin.0’ — p'; tang.@'. cos.0!"— 7" tang.@". sin.0" — pl; tang.®".cos.0"=— q" etc. etc. Nommons ensuite & , a!, a", etc. les moyennes distances des planètes au Soleil; ete, e!, e!, etc. les rapports des. excentricités de leurs orbites, à ces distances. Je suis parvenu dans nos Mémoires pour l’année 1784, aux trois équations suivantes , a (1 —€#) ( a. (i—e") a. (1e) TTL. LR ET CAE 20 + + const V’: ann qe our m" baie a. (+ —e) a.(1—e") PAL V/e 020 = Z — —— . : const. — np. ME nn + mp". en mn NS Aer El ; (a) a (1—e) WiecEe G—e?) UBAL a. (Q—e") const. = 714. VE 3 + mg". rue st" q". VE me UN) Ces équations résultent du principe de la conservation des aires ; elles ont lieu généralement , quelles que soient les excentricitéset les inclinaisons des orbites. Si l’on suppose les orbites très-peu excentriques et très- peu inclinées au plan fixe, telles que les orbites des planètes, les deux dernières de ces équations deviendront const.—mV'a.p+m'.V'al. pl+ m'.vV'a.pl +etc. : @) const. =2V'a.q+m.V'a.g' + m'.V'a". gl +etc. ce Imaginons par le centre du Soleil, un nouveau plan dont Pinclinaison sur le plan fixe soit Ÿ, et dont la longitude du nœud ascendant soit y; cette longitude étant comptée de la DES SCIENCES. 77 ligne fixe d'où l'on compte les angles 0 , 0!, etc. Concevons ensuite sur le plan fixe, un point quelconque O, dont la longitude soit V ; par ce point et par le centre du Soleil, menons un grand cercle perpendiculaire au plan fixe; il est clair que la tangente de l'arc de ce cercle, compris entre le point O, et le nouveau plan, sera tang. Ÿ. sin. (V — 6 JS L'arc du mème cercle compris entre le plan fixe et celui de l'orbite de m, est tang. @ sin. (V — y). Ces arcs étant fort petits, la différence de leurs tangentes est à très -peu-près égale à la tangente de leur différence ; maïs si l'on nomme Ÿ, l'inclinaison de l'orbite de »m, sur le nouveau plan, et 6, la longitude de son nœud ascendant sur ce même plan; les deux arcs précédens étant à fort peu -près perpendi- culaires à ces différens plans , la tangente de leur diffé. rence sera tang. ®,. sin. ( V —0,); on aura donc; tang. @.. sin.(V — 0,) — tang.®. sin.(V — 6) — tang.ÿ. sin. (V — y), goit tang. Ÿ.sin.y —p,; tang.Ÿ. cos.y— 9, ; on aura tang. ®.. cos. 0, sin. V — tang.®, sin. 0,. cos. V = (9 — 9). sin. V—(p—p,). cos. V; ce qui donne en comparant les coëffciens de sin. V et de cos. V, tang.@,. sin. 0, —p—p,; tang.®. cos. 6, = — 9. Cela posé, si le nouveau plan est invariable , ainsi que le plan fixe, les équations (b)de l'article précédent donneront const. =(p — p,). mV'a+(pl — Pi). m'V'a! + (pp). m'V/aT + etc. const. = (9 — q). mV/&. + (g! — q,). m' Val H(g" — 4).m" Va" + etc. 78& Mémoires bpE L ACADÉMIE RoYyALE Supposons qu'à un instant quelconque, on ait POELE Va. p + m!. Va. p' + m. V'ar. pl +- erc, FAIT m. Va m Va + ml. Val + etc. * im Va g+m Va g' + ml. V{a® g" + etc, PAR IL. n m:Va.+ m! Va. RTE Us on aura à tous le instans o=mV'a.(p—p)+mVa.(p — p,) + ml Var. (pl —p,)-#etc. ; Sn CN (gg) + mm Va. (gl — 4) +m' Va. (g! — g,)+etc. P — p, est la tangente de l'inclinaison 6, de l'orbite de m, sur le nouveau plan, multipliée par le sinus de la longitude 6: de son nœud aséendant sur ce plan, longitude que Ÿ on peut compter encore Sur ce plan. Pareillement 9 — g, est la tan- ente de l'inclinaison ©, de l'orbite de 72 sur le nouveaw, plan, multipliée par lé cosinus dela longitude de 6, de son nœud ascendant sur ce plan ; d'où il suit que relativement à ce nouvegu plan, la:s5omme des masses des planètes , mul- tipliées respectivement par. les racines carrées de leurs moyennes distances’ parles tangentes de leurs inclinaisons, et par lés.sinu$ ou parlles cosinus des longitudes de leurs, nœuds, est constamment nulle; en supposant donc que le plan fixe soit le nouveau plan. lui-même, on aura so ma pi+ mm. Was pm. val. p'.+ete. b=m. Va .q + m!. Va .q9 + m".V'a".g" + etc. les expressions dep, g,p'; g',etc. sont données én sinus et cosinus d'amgles croissans avec une extrème lenteur ; elles renferment de plus, des termes, constans et tels que si l'on n'a égard qu'à ces termes , On a : D pr=pll , éte: 1} q—=g"= 9", etc. DES SCIENCES. 79 on aura donc , par rapport au plan que nous considérons, o=p. $mV'a+m Va + m'Va 4etc. à; o=g.$mVa-+m.V'a+ ml. Va + etc. 8; Ce qui donne p — 0, g —0; ainsi les termes constans disparoissent des expressions de p, g; p', g', etc. La position du nouveau plan que nous venons de consi- dérér, est facile à déterminer, au moyen des ‘expressions précédentes de p,, et de g,; etil en résulte que si, sur un plan quelconque , on conçoit des masses proportionnelles à mV'a, mVa, m"! Va", etc., et dont les coordonnées rectangles soient p et g pour la première, p' et g' pour la seconde, p! et g" pour la troisième, etc.; les coordonnées du centre de gravité du système seront p, et g.. Le plan fixe sur lequel on rapporte le monvement des corpsm, m!,m/, etc. Ctant arbitraire , les propriétés pré- cédentes doivent faire préférer le plan dont il s'agit, de même que dans la détermination du mouvement d'un système de corps, on fixe naturellement l'origine des coordonnées , à leur centre commun de gravité. La consi- dération de ce plan est d'autant plus importante, que vu les mouvemens particuliers des étoiles, et la mobilité des orbites des planètes, il deviendra dans la suite des siècles, très-utile d’avoir un plan invariable , auquel on puisse à toutes les époques , rapporter les mouvemens des corps célestes. Celui que nous venous de considérer, à l'avantage d'être fixe, du moins lorsque l'on fait abstraction des corps “étrangers au systême planétaire , action qui jusqu'à présent est insensible. Il est facile d’ailleurs, d'en déterminer la position , au moyen des valeurs précédentes de p, et de 4, ; on pourra même la déterminer-avec plus de précision , en faisant usage des deux dernières équations (a),du n°.-pré- cédent, dans lesquelles on n’a point négligé les carrés des excentricités et des inchraisons des orbites; car gant déja, 8e Mémorrss pe L'AcADbémir RoyALreE à très-peu-près, la position de ce plan, on pourra faci- lement, par les méthodes différentielles, faire disparoitre les constantes de ces équations. La connoiïssance des masses des planètes est, à la vérité, nécessaire pour retrouver à une époque quelconque, le plan dont il s'agit; mais heu- [ reusement les quatre planètes qui ont des satellites, sont celles qui ont le plus d'influence sur sa position, et les masses des autres planètes seront bientôt assez exactement connues , pour que l'erreur de cette position soit insen- sible, Supposons qu'il n'y ait que deux planètes »2 et, dont les orbites soient circulaires, et inclinées l'une à l'autre d'une quantité quelconque ; en choisissant pour plan fixe celui relativement auquel les constantes des deux dernières des équations (a) de l'article XXT sont nulles, et en observant que Li . . RU TE ie cos. ® ; ces deux équations deviendront o— mV/a. sin. @. sin. 0 +m!. Va/'.sin. Q'. sin- 0’. o = mV/a. sin. ®. cos. 0 + m!V/a'. sin. @’. cos. 0'; ces équations donnent les deux suivantes - mV'a. sin. = m Va. sin. @'; sin. 0 — — sin. 6'; cos. — —cos. 0’; d'où l’on tire 0! — 180° + 0 ; les nœuds des deux orbites sont par conséquent, sur la même ligne ; mais le nœud ascen- dant de l'une d'elles coincide avec le nœud descendant de l'autre orbite, ensorte que l'inclinaison mutuelle des deux orbites est égale à & + @/. La première des équations (a) de l'article XXI donne const. = m Va. cos. ® + m!V/a/. cos. @'; en la combinant avec celle-ci mV/a. sin. ® = m!V/a!. sin.@’, on . DES SCIENCES. 81 on voit que & et @! sont invariables; les inclinaisons des plans des deux orbites sur le plan fixe et sur eux-mêmes sont donc constantes, et ces trois plans ont toujours une inter- section commune. Îl en résulte que la variation moyenne instantanée de cetie intersection est toujours la même, puisqu'elle ne peut être qu'une fonction de ces inclinaisons. Cette ligne a donc un mouvement uniforme pendant lequel les orbites conservent la même inclinaison sur le plan fixe. La position de ce plan est facile à déterminer , puisqu'il ne s'agit que de diviser l'angle de l'inclinaison mutuelle des orbites, en deux angles @ et @!, tels que l'on ait m, Va. sin. © = m! V/al. sin.@", d'où l'on tire, en désignant par &, l'inclinaison mutuelle des orbites, | m' Va sin. 1 fan: \ HE m. Va + mV a, tos.r ° On a donc ainsi la solution la plus simple du probléme dans lequel on se propose de déterminer le mouvement des deux orbites. Ce problème a déja été résolu par M. de la Grange, dans les Mémoires de Berlin, pour l'année 1774; mais la solution de cet illustre g‘omètre est assez compli- quée ; elle suppose d'ailleurs que l'inclinaison mutuelle des deux orbites reste toujours la même, ce qu'il étoit indis- pensable de démontrer, KR PAT. Sur le mouvement d'un systéme de corps qui s'attirent mutuellement suivant une loi quelconque. Le prollâme du mouvement d'un système de deux corps soumis! à leur attriction mutuelle, peut être résolu exacte- ment ; mais lorsque le systêine est composé de trois où d'un plus grand nombre de corps , le problème, dans l'état Mém. 1789. 82 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE actuel de l'analyse, ne peut être résolu que par approxi- nation. Voici cependant quelques cas où il est susceptible d'une solution rigoureuse. Si l'on conçoit les différens corps, disposés de manière que les résultantes des forces dont chacun d'eux est animé, passent par le centre de gravité du système, et que ces diverses résultantes soient proportionnelles aux distances respectives des corps à ce centre ; alors il est clair qu'en imprimant au système un mouvement angulaire de rotation autour de son centre de gravité, tel que la force centrifuge de l’un, quelconque de ces corps, soit égale à la force qui le sollicite vers ce centre, tous les corps continueront de se mouvoir circulairement autour de ce point, en conservant entre eux la même position respective, ensorte qu'ils décri- ront des cercles, les uns autour des autres. Les corps étant dans la position précédente, si l’on con: coit que le polygone aux angles duquel on peut toujours les imaginer, varie d'une manière quelconque, en conser- vant toujours une figure semblable; il est visiole que la loi de l'attraction étant supposée comme une puissance z de la distance , les résultantes des forces dont chaque corps est animé, seront dans les différentes variations du polygone, proportionnelles aux puissances 2i°"*° des distances des corps au centre de gravité du système. Cela posé, concevons que l'on imprime aux différens corps, des vitesses proportion: uelles à leurs distances à ce centre, et dont les directions soient également inclinées aux rayons menés de ce point à chacun des corps; alors les polygones formés à chaque instant par les droites qui joignent ces corps, seront sem- blables ; les corps décriront des courbes semblables, soit autour du centre de gravité du système, soit autour de Fun d'eux, et les courbes seront de la même nature que celle que décrit un corps attiré vers un point fixe, par une force proportionnelle à la puissance zieme de la distance. Pour appliquer ces théorèmes à un exemple, considérons DES SCIENCES. 83 tro's corps dont les masses soient 32, m!, et ml ,et qui s'attirent suivant la puissance 2, de la distance. Soient x et y, les coordonnées de m7, rapouriées au plan qui joint ces FS corps, et au centre ‘de Le du me LS z'ety', les coordonnées de #1!, et x" et y", celles de m" La force qui sollicite m , parallèlement à l'axe de x, sera n —1 mr (xx) + mr (x — x") r étant la distance de #7 a m!, et r étant la distance de m à m'. La force qui sollicite », parallèlement à l'axe des y , sera mr. (y— y) mire (y — y"). Pareillement la force dont 77! est animé parallèlement à l'axe des zx, est ma —a mr" ".(æ —x)+ mr .(x!— x" r'_ étant la distance de m! à m/'; la force qui le sollicite parallèlement à l'axe des y, sera pit al n— 4 TRE mr .(y—y)+ mr (xt — y"); enfin la force qui sollicite m2"! ,, parallèlement” à Taxe des x, sera mat (NL) OP (EN ERSET) et celle qui le sollicite parallèlement à l'axe des y, sera mar (pl y) ml re, (y — y). * Maintenant, pour que la résultante des deux forces qui sollicitent »2 , parallèlement aux axes des x et-des y, passe parle centre.de gravité du système, il est nécessaire que ces forces soient dans le rapport de x à ÿ ; on aura donc RUE 2) He re (Tr —x")— Riz arr RE re (y —y")=K y: Lg 1 84 Mémoires p* L'AcADÉMrE MRovate K étant une quantité quelconque variable ou constante. Dans ce cas, la force qui sollicite m, vers le centre de gra- 3 vité du systôme sera K V/x° ÿ>. On aura pareillement , en considérant les forces dont m2! est animé Mer (a — 2x) om" rem, (él xl) 2 K' mr (y y) + mire (y'— 7!) —=K'y! ce qui donne K!.V/x"® + y", pour la force qui sollicite m' vers le centre de gravité du systéme. Pour que cette force soit à celle qui sollicite le corps m, dans le rapport .des distances des deux corps à ce centre, il faut que l'on ait K = K'; et comme on doit appliquer le même résultat aux forces dont le corps #2! est animé, on aura les trois équa - tions suivantes, mr. (c—x) + ml. re (xx) =K x: mr (dx) + mir (al ml) K x; 5 (a) me (x! —x) mr" (aa) Ka : Jia " En changeant dans ces équations, x, x', x" ,en y,y',#", on aura celles qui sont relatives à ces trois dernières va- riables. Les équations précédentes, multipliées respectivement parm,m',m!, et ajoutées ensemble, donnent ONE EME D UMR EN, équation qui résulte pareillement de la nature du centre de gravité. Cette équation, combinée avec la première des-équa- tions (a), donne &: im PRES (mm). TEE mal (PT TE = Ras en supposant donc r — 7!, on aura K=(m+ mm) Si l'on suppose de plus = r", les deux dernières des équa- DÉS SCIENCES. 85 tons (a) donneront la même RACE de K; d'où il suit que dans la supposition de r — 7 — r", cette expression satisfait aux "CGR (a), et aux équations semblables en JT at ÿ". $i dans cette supposition , onnommes, s', s'/,les distances respectives des corps 3, m', m';au centre de gravité du système, les forces qui sollicitent ces corps vers ce point, seront Ks, Ks',Ks"; ainsi en imprimant à ces trois corps, des vitesses proportionnelles à s, s!, s!', et dont les directions soient également EE sur ces rayons, on aura durant le mouvement r = r — r, c'est-à-dire que les trois corps forment toujours un triangle équilatéral, par les droïtes qui les joignent ; ils décriront des courbes parfaitement sem- blables autour de leur centre de gravité, et autour les uns des autres. La force qui sollicite m, étant égale à Ks, elie sera (m+m/ + m1") 77 ".s;orona (m + m'+ ml).s RNA Eee 8 RO ainsi l'expression de la force qui sollicite 72 vers le centre de gravité du système sera \ + & (mm + ml}. (m° + mm! + m1") ; Dans le cas de la nature où 2 — — 2, cette force fera décrire une section conique; ainsi les trois corps décriront trois sections coniques semblables , autour du centre de gra- vité du système, en formant constamment entre eux un triangle équilatéral dont les côtés varieront sans, cesse, et s'étendront même à l'infim, si la sction est une para- bole ou une hyberbole. Suposons maintenant que les trois quantités, », 7,7", ne soient pas égales entre elles, que 7, par exemple, ne soit pas égal àr!, et reprenons l'équation æ. {mr (mm) 8% ml a! cree Fr )=Kz. 86 Mriémorrés pe L'AcADÉMIE Royazs on aura une équation semblable entre y et y", d'où l'on tirera æ: x !:y : y';ainsi les deux corps » et m' sont sur la même droite que le centre de gravité du système; ce qui exige que les trois COrps 72, m ,et m/!, soient sur une même droite. Prenons à un instant quelconque, cette droïte pour Laxe des abcisses ; supposons les corps rangés dans l'ordre m, m', m!,et que leur centre commun de gravité, soit entre 72 et m/; soit al'=—ux; x" = —Vzx; les deux premières des équations (a) donneront K= zx" ".$m.(i+u) + m'.Gi+V)}; u. $m'.(Q+u) +m".(i+V}i=mQG+u) — m. (V —uw)". Soit V—u—(1+u).z;nousaurons 1 + V—(1+u). (1 +2); par conséquent, ue $m+m'.(i+z)iè=m—m"z; mais l'équation o — mx + m' x! + m" x"; donne o—m— 1m u— 1m" V; d'oùlon tire, m—m'z à H nm + ml Lm'z? on aura donc (mm 2). $m'+m".(i+z) }=$m+m'(i+z)} (m — m2"). Dans le cas de la nature, où n — — 2, cette équation devient om, 2. (12) —ai —ml.(1+z).(1—2) — ml, $ (a +2) t équation du cinquième degré, et par conséquent suscepti- ble d'une racine réelle, et comme dans la supposition de DES SCIENCES. : 87 z—0, le second membre de cette équation est négatif, tandis qu'il est positif dans le ças de z infini , Z à nécessairernent une valeur réelle et positive. Si l'on suppose que "2 soit le Soleil, 2! la Terre, et m1! la Lune, on aura à très-peu-près a 5, ! LL M +-m PA VA Sd ce qui donne z égal à —_ environ. Donc si à l'origine, la Terre et la Lune avoient été placées sur une même droite avec le Soleil, à des distances respectives de cet astre, proportion- nelles à 1 et à 1 + —-: si de plus , on leur avoit imprimé des vitesses parallèles et Proportionnelles à ces distances, la Lune eût été sans cesse en Opposition avec le Soleil, ces deux astres se seroient succèdé l'un à l’autre sur l'horizon ; et comme à cette distance de la terre, la Lune n'auroit point été éclipsée, sa lumière eût pendant les nuïts, remplacé la lumière du Soleil. Je dois observer que M. de la Grange a déja résolu ces problèmes, dans le cas de trois corps et den —— 2: mais J'ai cru que les Géomètres verroient avec plaisir, le principe général dont ces solutions dépendent, quel que soit le nom- bre des corps du systéme, ct la puissance de la distance, suivant laquelle ils s'attirent. 88 MiÉMOIrRES DE L' ACADÉMIE ROYALE OB'S E R VA TI OMNES Sur les expériences faites pour prouver la décomposition et la recomposition de l'eau. Lues le 7 janvier 1789. Puel MOIRMANIITAINE CE LS D TD ER OO RE em [> au est un liquide élémentaire, indestractible et inalté- rable dans toutes les opérations de chymie; mas elle a une si grande disposition à s'unir avec les substances qu’elle rencontre, qu'il est impossible de l'avoir parfaitement pure ct privée de toutes matières étrangères. L'eau la plus pure œue nous offre la nature est d'ailleurs mêlée de feu pur, d'air et de terre. J'ai consigné dans ma Chymie expérimen- tale, cette doctrine établie par Aristote et par beaucoup d'autres philosophes de la Grèce aussi anciens , reconnue et confirmée par les physiciens de tous les siècles et de toutes les nations: il n'étoit pas trop présamable que l'eau , regar- dée pendant plus de deux mille ans comme un élément, seroit mise de nos jours au nombre des substances compo- ses, et qu'on donneroit avec la plus grande confiance, comme certains , des procédits par lesquels on prétend l'avoir décomposée et recomposte. Les propriétés élémen- taires reconnues à l'eau, tiennent à toutes les connoïissances chymiques et physiques acquises jusqu'à présent; les mêmes propriétés ont servi de base à une infinité de découvertes et de théories plus lumineuses les unes que les autres, auxquelles il faudroit ôter aujourd'hui toute croyance, si l'eau ctoitre- connue pour n'être plus un élément. La doctrine que j'entre- prevds de défendre ne n'est pas seulement personnelle ; le intéresse encore les chymistes et les physiciens de toutes i les DES SCIENCES. 89 les nations : je crois donc être bien fondé à requérir ici les lumières de l'Académie, qui n'adopte aucune des opinions particulières , Mais qui s'est toujours fait un devoir de les examiner. Au reste, je ne fais que répéter ici par écrit ce que j'ai dit verbalement dans nos assemblées particulières sur la décomposition et la recomposition de l'eau. Je sup- plie l'Académie de ne pas perdre de vue que la question soumise à son examen est entre quelques uns de ses mem- bres, et les physiciens anciens et modernes de toutes les nations, à la tête desquels sont les Boile, les Boërrhave, les Staahl , les Muschenbroëch , les Sgravesande , les Desagulliers , etc. etc. etc., et beaucoup de physiciens de nos jours, qui ne croyent pas à la décomposition ni à la recomposition de l'eau. Je rends avec plaisir à mesconfreres, dont l'opinion est différente de la mienne sur la nature de l'eau, tout le tribut d'éloges que méritent les belles découver- tes dont ils ont enrichi la chymie , et qui attesteront leur zèle pour les progrès de la science; c'est ce zèle , et leur amour pour la vérité, qui me sont de sûrs garants qu'ils revien- dront avec ‘plaisir sur des opérations plus spécieuses :que concluantes , et qui ont déja induit plusieurs savants en erreur. Les physiciens qui ne croyent pas à la décomposition et à la recomposition de l'eau , se sont contentés jusqu'ici d'objecter que l’eau qu’on obtient dans l'expérience de la recomposition de l'eau, provient de celle tenue en disso- lution par les gaz. Je ne fais nullement usage de cette obser- vation, parce qu'elle ne paroït pas assez importante : j'estime que ces gaz tiennent une très-petite quantité d'eau en disso- lution. Les observations dont je vais rendre compte sont plus puissantes et même plus simples , puisqu'elles tendent à faire voir que la recomposition de l'eau n'est qu'une expé- rience hydrostitique, dans laquelle on fuit passer des va- eurs de l'eau de deux vases dans un troisième placé au milieu, et à l'aide d'un courant d'air déterminé par deux Mém. 1789. M . go Mémoires Dr L'AcADÉMrE ROYALE substances enflammées l'une par l'autre. Dans l'intention d'éclaircir mes doutes sur cette matière, j'ai suivi cette année 1788, la belle expérience qu'a répétée M. le Fevre de Gineau ; au collège royal, sur la recomposition de l'eau; je ne puis que loner ses lumières en physique , et son habileté à conduire une expérience aussi délicate , car elle n'est pas sans danger : l'explosion est à craindre, pour peu qu'on se permette quelques absences. J'ai trouvé l'appareil ingénieux, et le résultat séduisant, puisqu'on obtient en eau le poids des airs brûlés, moins quelques grains. Ce résultat cepen- dant ne m'a point fait illusion; je l'ai même fait apperce- voir à M. le Fevre, et à beaucoup de personnes de l'as- semblée. Pour rendre mes opérations plus probables , je ferai ici une description succinte de cet appareil; je passerai sous silence les détails ingénieux et commodes qui contribuent à rendre la machine plus facile à gouverner : d’ailleurs, ils ne sont pas nécessaires à mes observations. 1°. On se procure de l'air inflammable fait par l'acide vitriolique foible et de la limaille de fer; d'un autre part, on tire de l'air vital de la manganèse ou d’une chaux mé- tallique , par les procédés connus. On prépare ces airs en les faisant passer au travers d'un volume d'eau : il est dé- montré qu'ils en tiennent en dissolution; mais ce n'est pas sur cette eau que portent mes observations. 2°, Sous deux cloches de verre d'environ neuf à dix pouces de diamètre, remplies d'eau et plongées dans l'eau, on fait passer sous l’une de l'air inflammable, et sous l’autre de l'air vital : ces cloches sont suspendues à la surface de l'eau, et s'enfoncent graduellement dans l'eau, par une mécanique ingénieuse ; au moyen de robinets placés commodement , on distribue dans les rapports convenables, les deux airs qui doivent brûler l’un par l’autre. 5°. Entre les deux cloches plongées dans les sceaux remplis d'eau, on place un ballon de verre d'environ douze pintes , DES SCrENCES. où dans lequelarrivent séparément les deux airs , à l'aide de deux tuyaux qui viennent aboutir jusque dans le miieu de la capacité de ce ballon ;des robinets placés à propos interceptent toute communication lorsque cela est nécessaire : ils servent aussi à régler l'entrée des airs dans les rapports convenables indiqués par l'expérience , pour qu'ils puissent brüler l'un par l'autre sans produire d'explosion. Lorsque l'appareil est ainsi disposé, et que les communications sont interceptées par les robinets, on fait le vuide dans le ballon , par le m' yen d'une machine pneumatique, à la faveur d'un robinet placé sur une troisième ouverture pratiquée à la partie supérieure du ballon. Le vuide étant fait, on laisse entrer de l'air vital dans le ballon pour le remplir; on détermine ensuite l'entrée de l'air inflammable dans ce même ballon, après quoi on allume l'air inflammable à l'aide d'une étincelle électrique: ce dernier brûle dans l'air vital, à l'extrémité de son tuyau, comme une bougie renversée. Les cloches, de part et d'au- tre, fournissent leur contingent d'airs, qui entretiennent la continuitéde l'inflammation. J'ai vu continuer cette belle expérience et cette combustion pendant plusieurs jours , avec un succès très-agréable. I s'est brûlé par ce moyen deux livres quatre onces des deux airs, dans l'espace de douze jours. M. le Fevre ayant depuis acquis l'habitude de manier facilement cet appareil, est parvenu à opérer cette combustion en beaucoup moins de temps, avec le même succès, et ila toujours obtenu, à quelques grains près, le même poids en eau que celui des deux airs qu'il a fait brü- ler. Lorsque les quantités d'air destinées à cette expérience ont été brûlées, il restoit dans le ballon un volume d'air qui n'a pu brûler, et sur lequel nous dirons notre sentiment dans un autre Mémoire, qui suivra de près celui - ci : Mé- moire dans lequel nous nous proposons de faire voir que la plus grande partie de l'air contenu dans ce ballon est de l'air élémentaire ,inaltérable et indestructible comme l'eau. L'eau séparée du ballon avoit uu goût acidule ; elle conte: Ma 92 Mémoires De r'AcADémiEe RovALE noit de l'acide vitriolique , provenant de l'air inflammable : elle rougissoit la teinture de tournesol, etc. Je ne rapporte pas ses autres propriétés, parce qu'elles sont indifférentes aux observations que je vais faire. | L'eau qui se manifeste dans cette expérience vient de celle renfermée sous les cloches, et qui est continuellement en évaporation : ilest facile de faire concevoir cette proposi- tion. De l'eau renfermée dans un vase qui n'est pas plein se met en évaporation dans la partie vuide. Lorsque cette partie vuide est remplie de vapeurs, l'eau se condense contre les paroïs du vase, et se réunit à la masse d'eau; mais si le vase est ouvert, et qu'on détermine un courant d'air à sa surface, on conçoit que l'évaporation sera plus abondante pendant le même temps; l'évaporation de l'eau a lieu même à une température très - froide. J'ai encore, vu cette année , la. rivière fumer , le thermomètre étant à dix-huit degrés au- dessous de la glace, et elle fameroit encore à un froid bien plus considérable : tout le temps que l’eau n'est pas gelée, elle est en évaporation. Dans l'expérience où l'on croit que l'eau se recompose , il arrive précisément la même chose, l'eau est en évaporation sous les cloches, la différence n'est que dans la manière dont le courant d'air est dirigé : ce cou- rant, dans l'expérience présente , est déterminé par l'inflam- mation qui subsiste dans l'intérieur du ballon. Cette inflam- mation ne peut continuer d'avoir lieu qu'en entretenant. l'entrée de nouvelles portions d'air, pour remplacer celles qui se sont brûlées; et, comme la combustion et le rem- placement se font simultanément, le courant d'air s'établit des cloches dans l'intérieur du ballon, il emporte l’eau ré- duite en vapeurs sous les cloches : vapeurs qui viennent se condenser dans le ballon. Cette évaporation se fait en raison de la surface des cloches, qui est déterminée par leur dia- mètre ; le courant d’air qui s'y établit fait l'effet d'un soufflet qu'on feroit agir à la surface d'une liqueur en évaporation dans le vuide , çar il s'en fait ici un peu. C'est de cette ma- D,E:6) SCIENCES... .unr 03 nière que,se, transporte des. cloches dans le ballon, l'eau qu'on croit avoir recomposée par la combustion des deux airs. In'y a point de doute que si on répétoit cette expérience avec des cloches d'un plis grand diamètre, et en mettant dans les sceaux de l'eau très-chaude, on obtiemdroit infini- ment plus. d'eau que le poids des airs qu'on employeroit, Ainsi je crois que cette expérience ne démontre nullement ce qu'on vouloit prouver, la recomposition de l'eau. Les expériences qu'on a présentées comme décomposant Peau nous paroissent aussi peu concluantes; l'eau pure La point de parties constituantes ou de parties Composantes qu'on puisse séparer , du moins suivant nos Connoissances actuelles ; l'air inflammable qu'on obtient en faisant passer de l'eau réduite en vapeurs au travers d'un canon de fer rougi à blanc, est composé; 1°. de l'air qui se sépare de l'eau, et de celui qui étoit renfermé dans le canon de fer; 2°. de la matière inflammable fournie par la portion de fer qui s'est calcinée : ces deux substances réunies forment l'air inflammable qu'on obtient dans cette expérience. Telle est _ la cause à laquelle on doit attribuer la production de l'air inflammable dont nous parlons. On obtient de l'air inflam- mable semblable, en calcinant dans le même appareil de la limaille de fer sans eau ; on en obtient encore du canon de fer tout seul, chauffé au.rouge blanc. Tout ceci nous prouve -donc que la production de l'air inflammable dans ces expé- riences, n'est pas le résultat de la décomposition de l’eau, puisqu'on obtient de l'air inflammable du fer seul avec le concours de l'air, ainsi je me crois donc encore fondé à regarder l'eau comme un élément indestructible et inalté- rable, jusqu'à ce que des expériences prouvent le contraire. La diversité d'opinion sur une matière aussi importante, exigeroit qu'on répétit l'expérience de la recomposition de l'eau dans une appareil avec du mercure. Il est également possible de faire cette vérification avec nne huile grasse en place d'eau ou de mercure; il suffiroit, pour Ôter toute pré- O4 Mémoires De L'AcAnémire MRoyAre sence d'eau étrangère au gaz, d'employer des vaisseaux bien secs, et de faire chauffer légerement l'huile, pour faire dissi- per seulement un peu d'humidité, qui s'échappe toujours à un degré de chaleur bien inférieur à celui de l’eau bouillante. Aucune huile grasse n’est évaporable à ce degré de chaleur, ainsi elle ne peut rien produire, si ce n'est un peu de son odeur, mais qui ne sera pas de l'eau, et sera si l'on veut de l'esprit recteur. Nous osons assurer que lorsqu'on répétera la combustion de ce gaz dans un appareil avec du mercure ou avec de l'huile grasse, loin d'obtenir en eau le poids des gaz brülés, on recueillera tout au plus quelques gouttes d'eau par chaque livre de ces gaz, qui ne sera que celle que les gaz tiennent en dissolution. L'eau accompagne tellement les gaz qu'il est peut-être impossible de s'en procurer de parfaite ment exempts de cet élément. Notz. Le mercure, pour cette expérience, doit être préféré à l'huile ; parce que cette substance absorbe et décompose avec beaucoup de facilité l'air inflammabe. DES SciENCcEes. 95 RÉFLEXIONS SUR LE CALENDRIER DES EPACTES, Fra ME. D BnLA Er AuN DE. C: AVIUS, dans son ouvrage célèbre sur le calendrier gré- - gorien, sembloit, en neuf cents pages in-/olio, avoir épuisé la matiére. Cependant on y trouve encore des omissions; on y trouve même des fautes, comme je l'ai remarqué d’après M. de Lambre, dans la troisième édition de mon AsTRoNoMIE, mais elles sont peu importantes. Quant aux omissions, il me semble qu'il a passé bien légérement sur ce qu'il y a de plus difficile à bien expliquer dans le calendrier des épactes ; savoir, le changement de caractère ou de couleur de l'épacte XXV en chiffres romains, ou 25 en chiffres arabes : avec le même nombre on LR réellement deux épactes différentes , qui sont même placées à deux jours différens; la première a lieu dans ce siècle-ci et dans le suivant ; le seconde s'emploiera dans le vingtième siècle, et elles n'ont jamais lieu dans le même siècle. Clavius n’en donne pas la raison ; il n'explique pas assez comment le même nombre destiné à marquer toujours la nouvelle lune au même jour, répond cependant à deux jours différens. On ne voit point quelle est l'erreur qui peut en résulter : c'est ce que j'ai cru mériter de faire l’objet de ce mémoire. Pour donner une démonstration rigoureuse dans cette matière , il faut d'abord considérer la nature de la progres: sion qui donne la suite des épactes pour lesdix-neuf nombres 096 MÉMOIRES DE L'AcAbémrre RovALr d'or, ou les dix-neufannées du cycle lunaire, etqui se répètent dans ce siècle-ci, vis-à-vis la lettre C, dans la Table étendue des épactes que je suppose sous les yeux, ainsi que le ca- lendrier des épactes pour les douze mois de 1 année. Nador dE, AE, Dony re 8, 9 » 10, Ép. o, XI, XXII, III, XIV,XXV, VI, XVIL, XX VIILIX, N:doranisañus:, 414 ROMAN 6 AB: 10: Ép. XXI, XII, XXUT, IV, XV, XX VI, VII, XVIII. On voit d'abord que, de l'épacte zéro à l'épacte I, il y a onze ans d'intervalle, et cela doit être, puisque les épactes sont formées par l'addition de XI, en Ôtant toujours 30 ; mais, onze fois onze font 121, qui contient 30 quatre fois, et un de plus; ainsi au bout de onze ans l'épacte doit augmen- ter d'une unité : il n’y a pas d'autre multiple de onze qui Soit divisible par 30 avec un de reste. De là il suit qu'il faudroit aller à 25 ans pour avoir encore une unité de plus, c'est-à-dire deux d' épacte, puisqu'il faudroit encore onze annéesd'intervalle; mais le cycle lunaire n'a que 19 ans, et ‘ recommence par les mêmes nombres, en augmentant d'une unité, ainsi Von n° aura jamais trois épactes qui different d'une unité, commeo, 1, 2. On peut, au lieu de zéro, commencer la suite des épactes par 1, par 2, ou tout autre nombre jusqu'à 29, et c'est ce qui. forme les 30 lignes de la: Table étendue des FDME tes ; mais la même règle a toujours lieu, puisque le progrès ar onze est toujours le même, ainsi que la soustraction de, 30 ,-donc les différences UE la même loi. On n'aura donc jamais dans 19 ans ni, dans un siècle, trois épactes différentes d’un, comme XXIV, XXV, et XX VI; quand on aura X XIV et XX V, on sera sûr de n’avoir pas XXWI, et quand, on aura XXV et XXVI, il sera impossible d'y trouver XXIV, puisqu'il faut nécessairement onze places, non DES SCIENCE 8. | 07 non compris la première, Pour trouver une moitié de plus dans la progression des épactes. Dans le calendrier, on a été obligé de doubler les épactes à six jours de l'année, en mettant XX V et XXIV » pour que les 12 suites de 30 épactes, ne fissent que les 354, jours dé l'année lunaire; c'est ce redoublement d'épactes qui produit la difficulté dont il s'agit, car l'épacte étant destinée x indi- quer le jour de la nouvelle lune, il ne faut pas qu'il y en ait deux qui puissent l'indiquer au même jour dans l'espace de 19 aus, ni d'un siècle, puisque la nouvelle lune ne peut-pas arriver deux fois le même jour dans 19 ans, Au bout de onze ans elle arrive un jour plutôt; maïs ce ne peut jamais être le même jonr. Or, dans la suite d'épactes qui commenceroient parXXIX, on trouveroit XXIV à la sixième année du cycle, et XXV: à la dix-septième ; il y auroit donc deux nouvelles lunes in: diquées pour le même jour. C'est pour y remédier que l'on met alors 25 d'un caractère différent ou d'une autre cou leur, et l'on met cette épacte 25 au jour précédent, vis-à vis de XX VI. . | Mais il se présente ici deux difficultés ; l'une qu'on fait un autre doublement d'épactes au jour, précédent ; l'autre qu'on met la nouvelle lune un jour plutôt qu'elle ne devoit être. Pour la première, il suffit d'observer que la nouvelle épacte 25 se trouve vis-à-vis XXVI: or, celle-ci n’a point lieu dans les siècles et dans les lignes d'épactes où se tron- vent XXIV et XXV, et pour lesquelles on a été obligé de substituer 25. En effet, nous ayons prouvé ci-dessus qu'on 2e peut avoir ensemble XXIV, XX V et XX VI. Pour la seconde difficulté , il faut convenir qu'en remon: tant ainsi l'épacte 25, on marque la nouvelle lune plutôt ; maïs on sait qu’en général, dans le Calendrier Grégorien, elle est presque toujours en retard, et Dominique Cassini en avoit fait la remarque( His. de l Acad. 1 701, P4g. 110); Ainsi en la remontant d’un jour, on ue fait que la TAPPro= Mém. 1789 4 58 Mémornts Dr L'ACanémie Roxazs cher du point où'elle devroit être toujours. Je l'ai vérifié our l'année 1916, qui sera la première où l’on fera usage dé l'épacte 25. La conjonction moyenne arrivera le 2 av il à dix'heures, et la pleine lune moyenne le 17 avril à quatre heurés ; c'est en effet le 17 que lé quaforzième dé la lune est mardi dans le calendrier pour les années où l'épacte est 55. Il est vrai que la nouvelle lune y est marquée le 4, tandis qu'elle devroit l'être le 2; mais comme on n ‘ajoute que h3 pour avoir la: pleine lune, elle se trouve bien placée. Aüissi le princijal objet du calendrier des épactes est la fixa- tion’ de la Pâque au quatorzième de la lune; et en se bornant ainsi trouver la pléiné lune dans le’ ‘calendrier , on a plus d'exactitude que pour la nouvelle lune. : I me reste à faire voir pourquoi ir. épacte 25 ne se trouve jamais que dans les huit dernières années du uombre d'or, ôuù dans les huit colonnes de la Table étendue des épactes äui-sont sous les nombres 12-10 ; cela est encore une suite de la démonstration précédente : car puisqu'il s’agit des cas où l'on a24 et 25 à la fois, et qu'il faut onze ans d'inter- valle entre ces deux nombres, en. supposant 24 ;. même Ja première, année, 25 nê peut être qu'à la douzième ; SE $k4est à Ix'huïtième, 25 séra à la dix- neuvième ou der- hière ; sf 54 toit À la heuvième année, on auroit au bout de onzé ans, non pas 2b, Mais 26, parce qu en changeant de cycle l'épacte change dé 12; déc quand on à 24 €£ 25! énseniblé } on ne peut avoir 25 qu' aux huit dernières places. NS 11 à IA Gnst toutes les difficultés que gode les. épactes don- blées aux mèmes jours mie paroissent levées, en considérant es propriétés numériques de l4 progression des épactes, En négligeant cette considération , Claÿius avoit laïssé dans cêtte partie dé son buvrage, né obscurité qui étoit restée dans tous les autres livres faits d' après hn, ) que] avois laissée moi-même dans mon ASTRONOMIE, et dont on s'est plaint à moi plus sw une foié DES Sorzncss. ; "99 ANALYSE COMPARÉE De la mine d'argent rouse du Pérou, et de celle de Sainte - Marie. + Paint, NE SA CF. Cis deux espèces de mines neidifférent presque point par la couleur, mais par les proportions d'arseñic, de soufre \ et d'argent , l'eau et l'acide méphitique s'y trouvant à-peur- près dans les mêmes quaniités. , La: mine d'argent rouge du Pérou conserve sa couleur après avoir éte pulvérisée : celle de Sainte - Marie :dévient- noire. Wallerinus n'a pas connu la propriété de cette dernièré espèce, puisqu'en parlant des mines d'argent rouges, il dit: tritur& vero semper rubens. Systema mineralog. tom. II pag. 53. Il faut d'abord traiter les mines d'argentironge dans des: vaisseaux fermés, pour extraire les principes volatils, qu’on ue pourroit rassembler sans ce moyen. Ayant distillé de la mine d'argent rouge dans une cornue de verre à laquelle j'avois adapté l'appareil hydrargyropnéu- matique, j'en ai retiré de l'eau limpideinodore ; et de l'acide méphitique. Il s'est sublimé de l'orpin et du réalgar dans le col deila cornue ; au fond de laquelle étoit une masse d'argent sulfureuse , noirâtre, et friable , laquelle, chauffée dansun test, y est devenue fluide: il's'enest encore exhalé un peu d'orpin : les dernières portions de’soûfre brülent # leur tour, et il ne reste bientét plus que des: masses grises et poreuses, d'où sortent des filets d'argent: Ën continuant ke leu jusqu'à ee que tout le souffre soit exhalé, on trouve N 2 190 Mémoires pe L'Acanémir RoyaLe au fond du test la plus grande partie de l'argent sous forme métallique, et une portion de ce métal a l'état de chaux, de sorte qu'il faut ajouter une matière charboneuse pour opérer la réduction complette de cette mine d'argent rouge calcinée, laquelle , après avoir été fondue avec trois parties de flüx noir, produit soixante et dix livres d'argent par quintal. La mine d'argent rouge de Sainte-Marie, que j'ai em- ployée dans les expériences dontje vais rendre compte , étoit en masse irrégulière, brillante, d'un beau rouge : elle étoit entremélée AE spath calcaire, pret rhomboïdal. J'ai distillé, dans une cornue de verre, neuf cents grains de cette mine ; il a d'abord passé de l'eau Éd acide méphi- tique. Ayant augmenté le feu jusqu'à faire rougir la cornue, il s'est dégagé de la mine d'argent rouge , des vapeurs noires qui ont tapissé l'intérieur du récipient; ayant cassé la cor- nue, j'ai trouvé ses parois enduits d'une couche de régule d'arsénic noiïrâtre , en lames hexagones. Il y avoit sur les parois de la cornue, du régule d'arsénic encrystaux, gris, brillans, octaëdres, cubiques , en prismes. tétraëdres , et en lames triaugulaires ; vers le col de la cor- aue, il y PR un groupe de crystaux de réalgar. Il restoit au fond de la cornue une masse d'argent noïrâtre, sulfureuse et arsénicale ,-pesant trois cents grains ; sa surface offroit des prismes tétraëdres, striés et disposés en rayons. La mine d'argent rouge, exposée au feu dansun test , dé’ crépite, l'arsénic s'en dégage sous forme de Heurs blanches. On remarque ue flamme bleuâtre à la surface de la mine; elle est accompagnée de petites explosions , qui cessent lorsque l’arsénic a été brûlé. T} reste alors dans le test de J'argent sulfuré, sous forme d’une masse grise pulvérulente;, en continuant le feu, le soufre se stpare entièrement de l'argent, qui reste au fond du test avec son brillant métal- ique. Ce résidu ayant été coupellé, a laissé un bouton d’ar- gent, qui fait connoître que dans la mine d'argent rouge de DES SCIENCES. 101 Sainte-Marie, ce métal s’y trouve dans la proportion de sept livres par quintal. Il résulte de ces expériences, que les deux espèces de mines d’argent rouge perdent leur couleur quand on a séparé , par la distillation , l’eau et l'acide méphitique. Le tableau comparé de leur analyse, fait connoitre que la mine d'argent rouge de Sainte-Marie contient beaucoup moins d’argent-que PAU du Pérou. L dis ES r Produits de la mine d'argent rouge du Produits de la mine d'argent de Sainte- Pérou. Marie. MArBentAN ere eo AFpent: frticee SOUPE doifre: A EH .G8 DOUTE 4. WitA Te, Lo ren. tiers. (6 ÂArsénic. . . . « . . 78 Bauber.t,L ne Re Acide méphitique Acide méphitique . 100 98 102 Mémoires pe L'ACADÉmiE Rovyarr qe RARE CAU TT Des observations astronomiques et physiques , faites par “ordre de Sa Majesté , à l'Observatoire royal, en l'année 1780. Par M DE CASSINI, directeur. M NoueT, ne VizzenEuvE, et RuELLE, élèves. AVANT-PROP.OS. S: cet extrait de nos obéervations en à 789, présente un plus pétit nombre de résultats que ceux des années précédentes, c'est uniquement à la contrariété d'un ciel peu favorable qu'il faut l’attribuer. En effet, on peut voir, par le tableau des observations météorologiques , que les mauvais temps et la pluie ont régné pendant la moitié de l'année : à la vérité, nous avons été quelquelois troublés au milieu de nos tranquilles opérations, par les événemens mémorables qui ont agité les six derniers mois de'cette annte, et auxquels il étoil impossible à tout citoyen de ne pas prendre part; mais jamais nous n'avons été totalement détournés du principal objet de nos travaux, et nous avons fait en sorte de remplir en même-temps, et nos devoirs envers la patrie, et ceux que nous imposoit l'engagement sacré que nous avons pris auprès du monde savant, desuivre, sans interruption, le cours d'ob- servations astronomiques et physiques que nous avons com- mencées depuis cinq années, et que nous ne cesserions que dans le ças où nous nous trouverions privés des moyens et des secours dont nous avons joui jusqu'à présent. Seulement, pour calmer des inquiétudes populaires, nous avons çru * DES SCIENCES. 103 devoir renoncer , pour quelque temps, à descendre dans nos souterrains, et suspendre nos observations sur les variations de la température des caves profondes. Nos prévénons donc que cette interruption a. eu lieu pendant les mois de septem- bre et d'octobre. Les instrümens dont nous nous sommes servis cetteannée, sont les mêmes que ceux que nous avons précédemment employés; mais vers la fin de janvier nous avons substitué à l'objectif simple de la lunette horizontale du quart-de-cercle mobile de six pieds de rayon ; un fort bon cbjectif achroma - Itique à deux verres de six pieds de foyer et de 26 lignes d’ou- “verture, fait par le sieur Rebours, jeune opticien, qui s’est fait connoître depuis peu très-avantageusement. Nous nous sommes aussi procuré une excellénté pendule de M. Ferdi- mand Berthoud , que ce célèbre horloger s'étoit réservée pour sori usage, et abat il a bien voulu nous faire le sacrifice. On reconnoitra la perfection de cette pendule par le tableau de sa marche, qui se trouve à la fin de cet extrait. La grande lunette des passages que M. Ramsden nous avoit promise pour cette année, et qui devoit faire l'objet le plus “précieux de nos jouissances , n'est encore que celui de nos ‘espérances. Au moment où nous écrivons, nous apprenons ‘qu \lvient de terminer , et même d’ CAVOYEE la parcille lunette ‘qui lui avoit été Hhantlés avant la nôtre pour l'observatoire de Gotha , et que celle qui nous est destince! étant très- ‘avancée, ne peut différer de nous parvenir plus tard que vers de commencement de l'été de l'année 1700. Les travaux considérables, entrepris en 1787 pour la répa- ration de l'édifice de L'ObRE VAE royal, ont été poussés cette année avéc une telle activité, que la partie des grosses réconsiructions est entièrement he ée : ce qui résite à faire n exige plus heureusement qué peu de temps ét de dépensés; ainsi nous avons tout lieu d'espérer que rien ne s'opposera ‘à l'entière éxécution dés projets ji: més pour la conservation , 2 embellissement et l'accroissement d'un établissement utile ‘aux sciences et glorieux à la nation. 104 Mémorres De L'AcADÉMIE Rovyarr HOLSEL 0 IR Er PH 'Y S'TQU E De l’année 1780. Le froid extrême qui avoit régné dans les derniers jours de décembre, et qui avoit fait descendre le thermomètre à 172,3 dans lanuit du 50 au 31, s’adoucit tellement le 1.” janvier, que dans l'après-midi le dégel s’annonça, mais il fut de courte durée; le froid reprit dès le 3 : le 4 le thermomètre descendit jusqu'à 12 degrés, et se maintint encore assez bas les cinq jours suivans ; Ce ne fut même que le 13 où le dégel se dé- clara entièrement, et se soutint. On jouit le reste du mois d'une température fort douce : les vents furent très-fréquens pendant ce mois. Il n'y a pas eu dans le mois de février deux jours de suite sans pluie, et il a régné des vents très-forts dans les premiers et les derniers jours du mois. La température a été infiniment douce; il n'a gelé que deux fois, le 12 et le 13 : le 6 ila tombé un peu de grêle. Le mois de mars a été beaucoup plus froid que le précé- dent; il y a eu dix-sept jours de gelée et quatorze de neige. Des deux aurores boréales qui ont eu lieu le 14 et le 27, la dernière a été la plus remarquable : il ÿ avoit eu le matin une brume considérable. Il a fait un très-vilain temps les quatre premiers jours d'avril, et dans le reste du mois il y a eu alternative de beaux et de vilains jours : les pluies ont été assez fréquentes, et ont fourni plus d'eau que dans les mois précédens. La tempéra- ture néanmoins a été généralement assez douce. | Les treize premiers jours du mois de mai ont été assez beaux, et les sept derniers vilains. Une aurore boréale, le 23,na cousisté que dans quelques jets d’une couleur blanchâtre. À l'exception des 10, 11, 12, 15, 14et 19 de juin,ilnya pas eu un seul jour sans pluie dans le reste du mois:il a néanmoins DES SCirENcEs. 105 néanmoins fait assez chand du 15 au 22. Les deux aurores boréales du 2 et du 12 ont été très-foibles , particulièrement - la dernitre, qui néconsistoit qu'en un simple segment lumi- neux : celledu 2 avoit été précédée le matin d'un brouillard considérable ; circonstance qui a fréquemment lieu les jours où il y a des aurores boréales, et quelquefois même le lende- main. Le temps a été assez beau les dix Premiers jours de juillet , et généralement vilain tout le reste du mois; les pluies furent fréquentes ; il n yeut de tonnerre que le 4 et le 15 juillet: des “averses considérables et de violens coups de vent eurent lieu dans une grande partie de ces derniers jours si mémorables , et dont les moindres circonstances sont faites pour intéresser tout Francois. | Le mois d'aoûta été généralement assez beau et chaud, sur- tout dans les seize premiers jours du mois. Le 29, le thermo- mètre a monté jusqu'à 24°, 2. Il ÿ a cu quelques coups de ton- nerre, mais très-peu d'orages. De trois aurores boréales, obser- vées pendant ce mois, celles du 13etdn 24 étoient composées de quelques jets de lumière; celle dn 25 toit très-peu de chose. Mulgré plusieurs beaux jours, il ÿ a cu dans le meïs de sep- tembre des pluies assez fréquentes. Les Dremiersjours du mois ! ont été assez chauds : l'aurore boréale qui a eu lieu le 26, n'a pasété très-considérable, mais on a remarqué que le matin du même jour et du précédent, ainsi que dirsuivant 27, il avoit régné un brouillard assez considérable. Les pluies, pendant le mois d'octobre, ont été si fréquentes etsiabondantes, qu'elles ont fourni près de trois pouces d'eau; il ÿ a eu néanmoins quatre beaux jours, savoir, les 4, 16 ! 20 et 21. L'aurore boréale du 20 étoit composée d'une lumière en partie très-blanche et en partie très-rouge, Le mois de novembre a été fort doux : les gelées n'ont com: mencé que le 24, même époque où , l’année précédente, le froid rigoureux commenca à s'établir, mais il s'en fallut bien qu'il fût aussi long, ni aussi fort , cette année. Le 26 il tomba DMém. 1789. 106 Mémoires DE L'AcanéMiE Rovarr un peu de neige : le ciel fut presque toujours couvert pendant ce mois, etil plut fréquemment. La température fut également très-douce pendant le mois de décembre; il n’y eut que quelques jours de gelée très-peu forte. Il a régné de très-srands vents pendant ce mois. La lu- mière de l'aurore boréale du 25, étoit très-rouge. Il résulte de ce que nous venons de rapporter , et des ta: bleaux météorologiques ci-joints, que la température générale de cette année-a été très-douce : les pluies ont été fréquentes, et ont fourni une assez grande abondance d'eau, etles vents ont régné une moitié de l’année (1). RES EE AE AO CIE EE PP ME NE PE D D ES NE RER PSE D nn RÉSULTATS GÉNÉRAUX Des observations météorologiques de l’année 17809. 617 799; TT TX FARIATION 1789. PLUS GRANDE. | PLUS PETITE. L annuelle. MTS E Jours de pluie. . . . . 172. HAUTEUR. 25 pouc.7l.0, | 26poue.101.,8, va: À NA 1 pouc.gl.,2,| Jours deneige. .". . . 26. du Baromètre. le 5 décemb. le 26 février. Jours de gelée .« . . . . 51. HAUTEUR du Thermomètre + 249,2 — 129, 0, exposé 1 le 29 août. le 4 janvier. Quantité d’eau tombée dans 4 l'airlibre. l'année, 22 pou. 6 lig. 3. Au 0,49 ” 0,45 fond des caves. en décembre. en mars. VARIAT. DIUR. Déclinaison de l'aiguille de aimantée, l'aiguille aimant. 29/7 11,3 Le premier juin . « . 21°, 55. CHERE Inclinaison en juin . - 70°, 56. à un fil de soie, | PE (i) Les personnes qui desireroient avoir de plus grands détails sur la Météorologie et les Observations physiques que présente chaque anuée , peuvent avoir recours au Journal de M. l'abbé de Fontenay, où sont insérées, mois par mois, non-seulement toutes les Observations journalières que nous faisons à l'Observatoire royal, mais encore use inf nité d’autres, recueillies de différens lieux, tant en France que dans les pays étrangers. C'est l'ouvrage le plus complet ; dans ce genre, qui ait été publié jusqu'ici. GR à DE. s/,S,C.1 EN C_F-8. 107 TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE. 1789. JANVIER. FEVRIER. me, BAROMÈTRE. Plus grande hauteur, 28 pouc.61.,8 , le 5, à 8 h.idusoir. Plus petite hauteur, 27pouc.ol.,2,le 18,à midi. Huit jours de pluie, Eau tombée , 1 pouc. 4 lig. 2. —_—_—_— Plus grande hauteur, 28pou.51.,1,le17, à 10 h. du matin. Plus petite hauteur, 26 pouc.101.,8,le 26, à7h.du matin. Vingt-un jours de pluie. Eau tombée , 1 pouc. 4 lig. 8, —————__——————— Plus grandehauteur, 28 pouc.ol.,6, le 9, à 8 b. du matin. Plus petitehauteur, 27 pouc.21.,3,le 15, à 10 b--du ma- tin. Dix jours de pluie. Eau tombée , 1 pouc. 4 lig. 0. THERMOMÈTRE. Plus grande hauteur, + 119,8 ,le27,à 1 2h.: du soir. Plus petite hauteur, — 12°,,0 , le 4, à 6h, + du matin. Quinze jours de gelée. Quatre jours de neige. Plus grandehauteur, +g9°,5,le5,à 2b. :. du soir. Plus petite hauteur; —0°,7, le 25,4a 5 h. du matin. Deux jours de gelée. Quatre jours de neige. Plus grande hauteur, + 8,5, le 2a,à 10 h. du matin. Plus petite hauteur, — 6°,5,leg, à 6 h. da matin. Dix - sept jours de gelée. Quatorze jours de neige. VENTS dominans. S.S.E. N.N.E sus A0: CIRCONSTANCES et Remarques. Grands vents une À grande partie du mois, particulièrement les 6, 12, 15, 18, 23 et 24. Vents fréquens et f assez forts, particulière mentles3,4,5,6, 22 24, 25 et 28. 1] a tombe de la grèle 4 le 6. Grand vent les 2, 22 4 et 26. Brouillerd as:ez fort les 5,12,164 17 et 25. À Aurore boréale les 14 et27. Grèle les 13°et 21. 108 Mémoires DE L'AcADÉMIE RoyALE TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE. 1789. BAROMETRE. AVRIL. MAI. JUIN. Plus grande hauteur, 28 pouc. 51., 2, le 21,à10h.du matin. Plus petite hauteur, 27 pouc. 51.,2, le 26,à7h: du soir. —— — Quatorze jours de pluie. Eau tombée, 1 pouc. 111.6. Plus grandehauteur, 28 pouc.31.,8,le 19, &10h. + du matin. Plus petite hauteur, 27 pouc.71.,5,le 25, à 5 h. du matin. Treize jours de pluie. Esutomble, o pouc. 10 lignes}, 4. Plus grande hauteur, 28 pouc. 21.,09,le. 8,à9h. du soir. Plus petite hauteur, 27 pouce. 71., 3,le 4 ; à 10 h. du ma- tin. Vingt-quatre jours de pluié. Eau tombée, 2 pouc. 4 lignes, 5. Plus grandehauteur, + 15°,6, le 216 à midi. Plus petite hauteur, —12°"a,/le 151, à 4h. + du matin. Un jour de gelée: Plus grande hauteur, + 25 ,1,le24, ä 11. du soir. Plus petite hauteur, + 6°, 0 ,le prem. à 4h. + du matin. | Plus grande hauteur, 21° ,7, le 16, à midi. Plus petite hauteur, #5°,8,; leg, à 2 bk. du matin. THERMOMETRE. CIRCONSTANCES et Remarques. VENTS dominans. S. S. O Grands vents les 2, 3, 26 et 27. N.E. Brouillard assez fort le 10. Grèleles 13 et 24. O0. N. O N.E Grard ivent le 15 et le 30. S. 8. E. Tonnerre le 14. Aurore boréale le 23. S..E. N. O. Grands vents les 15, 22, 25 et 28. N.N.E Tonnerre les 16,19, aa et 26. Aurores bortales le 2 et le 12. 0.5.0. DES SCIENCES. 109 TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE. VENTS dominans. CIRCONSTANCES | 1780. BAROMETRE. | THERMOMETRE. et Remarques. S. O. Vent assez fort les 15, À Plus grande hauteur, | Plus grande hauteur, JUILLET. AOUST. SEPTEMB. 28 pouc.2 1,9, le 1 à midi. Plus petite hauteur, 27 pouc.l8 1., 3, 15, à 5h. du matin. Seize jours de pluie. Eau tombte,1 pouc. 7 lg. , 0: Plus grande hauteur, 28 pouc.4 1.,2,le 6, à minuit. Plus petite hautenr, 27 pouc.o].,2, le 21,4 2 h.du soir. Huit jours de pluie. Ean tombée, o pouc. 10 lig. 7. Plus grande hauteur 28 pouc. 41.,6,le 12, à midi. Plus petite hauteur, 27 pouc. 4 1.,9,le 19,à2h.% du soir. Quatorze jours de pluie. + 22°, 3, le 10, à 1 h. dusoir. Plus petite hauteur, +8°,6,lex,.à 5 h. du matin. Plus grande hauteur, + 24°, 2, le 29 ,à 2 h. du soir. Plus petite hauteur, +8°,5,le3,à minuit, ,| Plus grande hauteur, +21°,4,le10, à 2 h. + du soir. Plus petite hauteur, +7°,0;,le17,à 5h. + du matin. Eau tombée, 1 pouc. 7 lig., 2. VE S. S. O. Tonnerre le 4 et le: 15. 4 Aurore boréale le 24. Vent assez fort le 8 et À le 16. Brouillard le 7 et le À 27. à Tonnerre les 17 , 21, | 25 et 30. h Aurores boréales les 15 , 24 et 25. Î Vents forts, particulièrement les 5, 11,17, 18,20 À et 29. fréquens et } Brouillard les 22, 25, À 26 et 27. Tonnerre les 5 et 4. Aurore boréale le 26. 110 Mémoires pe L'AcAbÉMig RoyaLrE TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE k OCTOBRE. L NOVEMB. # DECEMB. BAROMETRE. Plus grandehauteur, 28 pouc.51.,6,le27, à midi. Plus petite hauteur, 27 pouc. 31.,1,le2, à 7 h. du soir. Dix-sept jours de pluie. Eau tombte, 2pouc. 8 lig. 2. Plus grandehauteur, 28 pouc. 51., 7, le 27 , à midi, Plus petite hauteur, 26 pouc.11l.,4,le 7; à 10 b.du matin. ——————— Quatorze jours de pluie. Eau tombée,1 pouc. 8 lig. 3. Plus grande hauteur, 28pouc.7l., les, à 10 h. + du matin, Plus petite hauteur, 27 pouc.4l.,7,le17, à 7h.—+ du matin. Treize jours de pluie. Eau tombée ,o pouc, 9 lig., 5. THERMOMETRE. Plus grandehauteur, +14°,6, le 20, à midi. Plus petite hauteur, + 2°,7,le 5, à 9 h. du soir. ——— Plus grandehauteur, + 10°,5,le14, à 2 h. du soir. Plus petite hauteur, — 5°,0 , le 27, à 6 h. du matin. a ——— Huit jours de gelée. Un jour de neige Plusgrandehauteur, #4 10°, 5, le 23, 4 midi. Plus petite hauteur; = af, 61 le 24 à À . 7;b.+ du matin. a Neuf jours de ge- lée. Trois jours de pluie. VENTS dominans. CIRCONSTANCES et Remarques. Grands vents les1,2, 959,6 et ol, Brouillards les 15, 17, et 25. Aurore boréale le 20. Grands vents les 1,53, 6,7,13,14et15 Brouillards très - fré- quens , et particulière ment les 1,11,17;, 19, 20,27, 28, 29 et 30. Neige assez forte le 25. Vents fréquens et forts, particulièrement les 16 et 19. Brouillards les 4, 5 et 6. Neige assez forte le 12 et le 14. Gréle le 14: Aurore boréale le 24. pZs SCIENCES. 111 HISÉMOLTRE ICÉLESTE De l'année 1739. Ur passage de Mercure sur le Soleil, la disparition et la réapparition de l'anneau de Saturne , la découverte de deux nouveaux satellites de Saturne, voilà les évènements astro- nomiques qui dans cette année méritent de fixer un instant potre attention. Le passage de Mercure a eu lieu le 5 novembre. Les vapeurs de l'horizon et le coucher du Soleil devoient déja nous dé- £ rober une partie de ce passage, et pour surcroît de contra- riété, les nuages n'ont permis d'appercevoir cette petite planète que lorsqu'elle étoit à moitié entrée sur le disque du Soleil ; de sorte que l'on n’a pu bien observer que le déta- chement des bords au contact intérieur. Heureux encore dans notre climat, et dans une pareille saison, d’avoir pu saisir quelqu'une des circonstances les plus intéressantes : aussi lorsque l'on pense à la rareté de pareils phénomènes et à la fréquence des mauvais temps et des contrariétés quinous dérobent piès des trois quarts des observations importantes, on a peine à comprendre comment l'Astronomie a pu faire parmi nous de si grands et de si rapides progrès. On se rappelle qu'en 1786, lors du dernier passage de Mercure sur le Soleil , il se trouva une différence de 40 minutes entre la sortie annoncée par les tables et celle qui fut observée. Cette erreur a donné lieu à M. de la Lande d'examiner les anciens élémens, et d’y faire quelques corrections. Les nouvelles tables qu’il a publiées, et qui se trouvent insérées dans le volume de la Connoïissance des Temps de 1789, ont donné cette fois l'entrée de Mercure avec la plus grande justesse. Reste à savoir s'il en sera de même dansles passages futurs ; les plus prochains n auront lieu qu'en 1799 et 1502. Passage de Mer- ure. Phase ronde de Baturue. 112 Mémoires DE LAcADÉMI1E RoyALe Les phases de l'anneau de Saturne ont fait anciennement l'objet de l'étonnement des observateurs, et long-temps les astronomes se sont trouvés fort embarrassés pour expliquer la véritable cause des disparitions et des réapparitions de cet anneau : à la vérité, le peu de force et l'imperfection des lunettes dont on faisoit usage dans les premiers temps, éloignoient , par de fausses apparences, les idées justes que par la suite on a pu se former de l'anneau, aussitôt qu'on a mieux distingué sa forme et ses divers aspects. Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'en 1657 que M. Huygens montra et expli- qua, de la manière la plus nouvelle et la plus conforme aux phénomènes déja observés, comment cet anneau doit dis- paroître , lorsque, par sa position et celle de Saturne, il ne présente, soit à nous, soit au Soleil, que son épais-eur, trop mince pour nous réfléchir la lumière qu'il reçoit, ou lorsque son plan, dirigé entre le Soleil et la Terre, ne présente à nos yeux crue la surface opposée an Soleil, et par conséquent obscure. Dès-lors on a su mieux voir et calculer les époques où ces diverses phases devoient arriver : précédemment elles n'avoient été apperçues que par hasard; depuis on n'en aluissé échapper aucune, et l'attention que l'on a apportée à les ob- server, a mis à même de mieux fixer les périodes de leur retour et d'en perfectionner la théorie. L’excellent ouvrage qu'a pu- blié à ce sujet notre illustre confrère, M. du Séjour (1), la savante analyse qu'il a employée dans la discussion de ce point intéressant de l'Astronomie , ne laisseroïient rien à désirer , si les observations sur lesquelles il a fondé ses calculs eussent été aussi exactes que sont élégantes et rigoureusvs les solutions qu'il a données de toutes les questions et de tous les problèmes que l'on peut proposer sur la disparition et la réapparition de l'anneau de Säturne. Mais, il fauten conve: nir , les observalions astronomiques, sur-tout celles de cer- tains phénomènes aussi difliciles à saisir que celui-ci, sont (1) Essai sur les phénomènes relatifs aux disperitions périodiques de l’anreau de Saturne, Paris 177€, bien DES SCIENCES. sas" bien éloignées de cette précision rigoureuse que le géomètre exigeroit, et qu'il est en effet accoutumé à obtenir lui-même dd ses résultats , parce qu'aucun obstacle ne l'arrête, aucune borne ne circonscrit son raisonnement et sa pensée, tandis que l'astronome a tout à vaincre : illusion des sens, foiblesse des organes, imperfection des arts, contraritté des circonstances, tout enchaine ses efforts et limite l'exac. titude de ses déterminations. L'on sent, par exemple, com- bien il est difficile de fixer l'instant précis d'une disparition de l'anneau de Saturne , priacipalement lorsqu'elle a lieu, comme dans cette année , par le défaut ôn le peu de lumière que l'épaisseur de l'anneau peut renvoyer. Les circonstances locales, une atmosphère plus on moins favorable, la seule différence même de la vue des observateurs et de la force des” lunettes, apportent dans la fixation de l'époqne de cette phase par divers astronomes, des différences assez considé- rables. La th£orie avoit indiq 45 à M. du Séjour une première disparition le 5 mai , et une première réapparition le 24 août, au passage de la terre par le plan de l'anneau ; ensuite une nouvelle disparition, le 5 octobre, causée par le passage du plan de l'anneau par le Soleil. La disparition du 5 mai a été d'autant plus difficile pour nous à observer , que Sa- turne alors ne se levant qu'à 3": du matin, et le Soleil à 4"=, les vapeurs de l'horizon, ou le crépuscule, nuisoïent successivement à l'observation ; de plus, les nuages n'ont permis d appercevoir Saturne que le 6 mai au matin, alors il n’a laissé voir aucune apparence d’anse; mais étoient-elles disparues depuis un jour ou deux? c'est ce qu'on..n'a pu fixer : n'existoient-elles pas encore, quoiqu'on ne les ait pas apperçues, peut-être à cause du crépuseulé? ? c'est ce qu'on ne peut assurer. Nous avons cependant une observation de M. Flaugergues à Viyiers, qui le 5 a encore vu les anses de Saturne, comme deux petites lignes droites ; le 6, les nuages l'os empêché d'observer, mais le 7 il a vu Saturne Rd: rond, La réapparition du mois d'août a eu lieu Mém. 1789. P 114 MÉéMoires pe L'AcADÉMiE Royazre dans des circonstances plus favorables ; Saturne pouvoit s'observer à minuit et vers son passage au méridien ; on l'a suivi pendant plusieurs jours : nous avons apperçu les anses déja très-distinctes le 29 à 11 heures du soir , ce qui confirme l'observation de M. Méchain , qui les avoit apperçues dés la veille , et fuit voir combien les circonstances locales peuvent influer sur une telle observation. En effet, si nous n'avons pas vu les anses dès le 28 , comme M. Méchain qui obser- voit en même temps que nous, et à l'Observatoire même, cela ne peut tenir qu'à l'avantage que cet astronome avoit d'observer en plein air et avec une lunctteachromatique d'un foyer un peu plus long que la nôtre, tandis que nous obser- vions dans l'intérieur du bâtiment, où il arrive souvent que l'état de l'air étant fort différent de celui de l'air extérieur , il s'établit à l'ouverture des croisées un remou très-défavo- rable aux observations(1). M. Messier fixe aussi cette réap- parition au 28. Cette phase , selon les astronomes de Paris, donneroit donc une différence de quatre jours entre l’obser- vation et la théorie. Mais d'un côté nous apprenons que M. le Chevalier d'Angos, observant près d'Oristagni, en Sar- daigne , a apperçu dès le 24, époque fixée par M. du Séjour, l’anse orientale de Saturne ; et d'autre part, M. Herschel, dans le récit qu'il a publié de la découverte de deux nou- veaux satellites de Saturne, dont nous parlerons tout-à- l'heure, nous assure n'avoir jamais cessé de voir l'anneau de Saturne avec son télescope de 4o pieds, et même avec celui de 20 pieds. Ainsi la supériorité des télescopes de M. Herschel l'a privé d'un phénomène qui n'a eu lieu que pour nous, grace à la foiblesse de nos instrumens. C’est assurément, pour M. Herschel , une bien petite privauon , rachetée d’ailleurs par tant de belles et exclusives jouissances, que F ; l (1) C’est un grand défaut dans la construction de l'Observatoire royal, de ne pouvoir , dans certaives cifcohstancés , sortir de plein-pied les instrumens en plein air. Le part que nous avons pris de. faire construire sur la plate-forme supérieure un petit Obserrä- toïrc particulier, nous procurera cet avantage. DES SCIENCES. 115 rien ne peut nous dédommager de ne pouvoir partager avec lui, vu la foiblesse et l'infériorité de nos instrumens auprès des siens (1). La seconde disparition du mois d'octobre nous a paru avoir lieu du 10 au 11 octobre, c'est-à-dire, précéda de quatre jours l'annonce de M. du Séjour; mais une obser- vation faite à Toulouse, sous un ciel plus propice, par M. Darquier, recule cette disparition jusqu'au 16, époque précise fixée par la théorie. Quant à la seconde réapparition, dont nous rendrons un compte plus détaillé dans l'extrait dé 1790 ,elle n’a eu lieu pour nous que le premier février, c'est-à-dire , deux jours plus tard'que la théorie ne l’annon- coit ; mais à la Muette, avec le té'escope de 22 pieds, les anses ont été vues par M. Carrochez le 30 janvier : peut-être avec ce télescope, comme avec ceux de M. Eferschel, les anses eussent-elles été toujours visibles ; c’est ce qu'il sera désormais très-intéressant de vérifier dans les futures dispa- ritions. . Les observations de cette année, que nous venons de rapporter, étoient d'autant plusmportantes, que l'on n’en avoit point encore eu de complettes dans le nœud austral de l'anneau. En 1671 et 1730, il y avoit eu à la vérité deux disparitions et deux réapparitions absolument dans les mêmes circonstances que celles-ci ; mais en 1671 , la dernière réap- parition, celle de février 1672, ne fut point observée; la seconde disparition même du mois de décembre ne put être saisie bien précisément (2). En 1730, il n’y eut d’observé @) M. du Séjour, dans l'ouvrage cité ci- dessus , avoit prévu ce qui est arrivé à M. Herschel. Voici ce qu'il dit, page 318 : Je terminerai ces renrarques , ex observant qu'il pourroit arriver , par la suite des temps , que l'on ne perdit jamais de vue l'anneau de Saturne. En effet, quelque petite que l'on suppose son épaisseur , elle n'est pas nulle, et il est possible, lorsque les lunettes seront perfectionnées , qu'elle réfléchisse assez dé lumière pour être toujours appercue. Remarquons cependant que le 25 mai 1719, Jacques Cassini ayant observé avec une lunette de 114 pieds de foyer, Saturne, dont l'anneau n'avoit disparu , pour les lunettes ordinaires , que deux jours auparavant, n'ap- perçut aucune trace de cet anneau, malgré la force de cette lunette. ( Y’oyez Mém. Acad. année 1715 , page 43. (2) Voyez le Supplément. P 2 116 Mémoires ne L'AcAbrémir RoyALeE que la première disparition du mois de maï et la seconde réapparition du mois de février 1751 ; ce que M. du Séjour ignoroit sans doute, lorsqu'il a dit, dans ce même ouvrage cité ci-dessus (1), qu'en 1730 , quoique les circonstances eussent été très-favorables aux observations de l’anneau de Saturne , il ne paroissoit pas que les astronomes s’en fussent occupés à cette époque. On verra dans le Supplément mis à la fin de cet extrait, que Jacques Cassini fut attentif à ce phénomène, et a consigné dans les registres de l'observa- toire, ce que le temps lui a permis d'observer. La dispari: tion qu'il a observée le 10 mai, a précédé de six jours l’an- nonce de la théorie ; et la réapparition qui, selon le calcul , devoit avoir lieu dès le 6 février , n’a été observée que le 13 avec certitude; le 10 il n’y avoit aucune apparence d’anse, même avec l’excellente lunette de 34 pieds, célèbre à l’Ob- servatoire par sa bonté. Au reste, tout ceci ne fait que con- firmer ce que nous avonsdiit plus haut sur les difficu!tés qui s'offrent dans l’observation de semblables-phénomènes, et jes bornes prescrites à l'exactitude de certaines détermina- tions. Il suffit, en pareil cas, à la théorie de satisfaire, non au plus grand nombre des observations , mais à celles dont les circonstances paroissent les plus propres à assurer leur précision : les différences avec les dutres, pourvu qu'elles ne soient pas au-delà des convenances , ne doivent compter pour rien. Or, dans la présente année 1983, les quatg époques Exces par la théorie; se trouvent s'accoruer singue- lièrement, la première avec nos observations , la seconde avec. celle de M. lé: chevalier d'Angos (2), la troisième avec È (G)Page 15. è (2) Eu citant ici M. le cheva ésuloureux souvenir d'un é r d'Angos, pourtions-nou$ n'‘tre point affectés du t fur regreis À tous ceux qui s'intéressent aux pre tonnefre ést tombé sur l'Observatoire de N ie à l'Astroncmie, et {ait pour causer des ès de’ cette Science. Le 13. Mars, 1780, le le : après avoir renversé et.abymé tous Jes instrumens , il a ris le feu en trois endroits, et consumé , parmi les manuscrits de M. le chevalier d'Angos, le recueil de ses observations pendant un esjiace de vivgt-stx avotes. Désespéré d'un si cruel accidest, M. le chevalier d'Angos avoit quitté Mite, DUEVS: LS CHIME:NNC Es; 117 celle de M. Darquier , la quatrième avec celle de M. Carro- chez : la théorie de M. du Séjour ne peut avoir une confir- mation plus authentique. Il nous reste à parler de deux nouveaux satellites de Sa- turne. Annoncer une découverte de ce genre, c'est presque dire d’avauce que M. Herschel en est l’auteur : eh ! quel autre que lui peut pénétrer aussi loin dans ces régions du ciel si reculées, et y appercevoir des objets que leur petitesse ou leur éloignement eussent éternellement ravi à notre con- ‘ noissance , sans le secours de ces merveilleux télescopes, dont la puissance et la perfection surpassent celles de tous les instrumens exécutés jusqu'à ce jour. Eiuygens, en 1665, découvrit un satellite à Saturne (1) : une luneite passable et une médiocre attention suffisoient pour remarquer ce nouveau petit astre, dont la révolution n'étant que de 15i 22h, devoit le faire facilement remarquer, par le prompt changement de ses positions à l'égard de Saturne. Seize années après Dominique Cassini, à l’aide sans doute d’une meilleure lunette (2), et avec ce regard auquel nul phénomène céleste ne pouvoit se dérober, apperçut un autre satellite () plus petit que celui d'Huygens, et d'autant plus difficile à reconnoiître et à suivre, que, par une singu- larité qui lui est propre, il demeure ar 1te pendant une et vouloin, dit-on, renoncer à l’Astronomie ; sis nous voyons avec plaisir que si un bremier mouvement de douleur, bien natorel’ sans doute, lui avait fait concevoir ce , rojet, il ne lui à pas été possible de l’exécuter. On n’arrache pas: si facilement deisorr j P | cœur l'objet de ses premiers goûts, de ses plus douces occupations, de ses anciennes }] P , ! 3 habitudes : puisse l'attrait de nouvelles jouissances, puisse la douce consolation que doit P ] F 1 apporter à ses pertes l'intérêt général de tous les Savans qui les ont partagées, ramener. M. le chevalier d'Angos dans son observatoire de Malte, sous un ciel, dont la pureié particulièrement favorable à l'Astronomie , le mettra dans le cas de rendre encore de véritablés services à cette Science , en y faisant, avec succès un grand nombre d'obse r- vations dont nous priventici les mauvais temps et les i: NET éries de notre chimar. (1) Leiquatrième, ou plutôt le:sixi ième, depuis les dernières découvertes de M. Herschel. (2) Certe première découverte fut fuite aÿec une excellente lunette de dix-sept pieds, de (LEE LUE 0 (3; Le cinquième, ou plutot le septième depuis les dernières découvertes de M. Herschel, Nouveaux sate + lites de Saturne. 118 Mémoires pe L'AcADéMmMI:E RoyaLre partie de chaque révolution. Cassini découvrit ce nouveau satellite dans les derniers jours d'octobre 1671 , le perdit de vue peu de jours après, le cherchia en vain pendant plus d’un an, et ne le retrouva que vers la fin de 1672, où, pour prix d’une patience infatigable , d’une persévérance opiniâtre et d’une sagacité peu commune, il parvint à se resaisir, pour ainsi dire, de ce nouveau Protée, à l'enchaîner et à se le soumettre, en dévoilant le secret de sa marche et les loix de son mouvement. Cette conquête lui en valut une autre qu'il fit comme chemin faisant. En effet, en retrouvant son premier satellite, il en découvrit un nouveau (1) bien plus proche de Saturne que les deux autres, et dont la révolu- tion n’étoit que d'environ quatre jours et demi. Ainsi, dans l’espace de dix-huit années, Saturne avoit acquis trois satel- lites; il ne lui en manquoit plus qu'un pour en avoir autant que Jupiter, et peu d'années après il se trouva en avoir un de plus. En effet, le même Dominique Cassini, muni des grands et excellens verres à long foyer, de Campani et de Borelli, découvrit, en 1684, deux autres satellites (2) encore plus proches de Saturne que les précédens , et dont les révo- lutions s'achèvent, de la part de l’un, en moins de deux jours, et de la part de l’autre, en deux jours trois quarts. Tel étoit l'état de nos connoïssances sur le système de Saturne vers la fin du siècle précédent; tel il étoit resté jusqu'à ce Jour, c'est-à-dire, pendant un espace de plus de cent années, et l’on ne se doutoit guère qu’il eût pu échapper dans cette région quelque chose aux regards de Cassini, et à ces objectifs de cent et deux cents pieds de foyer, dont il s'étoit servi : à la vérité , la fatigue extrême , l’incommodité et la grande difficulté qu’il y avoit à observer avec de si ns 9 OR ER Re nn pa Re LE le, (1) Le troisième, ou plutôt le cinquième depuis les dernières découvertes de M. Herschel. (2) Le premier et le second, qui ne sont plus que le troisième et le quatrième , d'après ë découverte que vient de faire M, Herschel, de deux satellites encore plus proches de alufnc, DES SCIENCES. 119 longues lunettes, en avaient rendu l'usage très-rare, on peut dire même l'avoient presque fait abandonner. Aussi depuis 1714, où Jacques Cassini, fils du précédent, pour vérifier et perfectionner la théorie des mêmes satellites de Saturne, les observa encore avec un verre de 114 pieds de foyer : nous ne voyons plus que ni lui, ni d'autres astronomes, ayent employé des lunettes au-delà de 18 à 30 pieds. L'invention des lunettes achromatiques à même fait renoncer presque en- tièrement à ces dernières, et peut-être n'a-t-on pas gagné à cet échange autant qu'on s’en est flatté. Quoi qu'il en soit, depuis cet abandon des lunettes simples à long foyer, il est de fait que nulle découverte, nulle augmentation dans le système planètaire n'a eu lieu jusquau moment où M. Herschel a perfectionné et agrandi les télescopes. L'on peut se rappeler ce que nous avons rapporté à ce sujet dans notre extrait de 1787 , pag. 101 et sui. Nous y avons parlé d'un télescope de 20 pieds, et d'un autre de 40 pieds de longueur et 4 pieds d'ouverture, déja tout monté , et que M. Herschel étoit prèt à terminer lorsque nous fümes en Angleterre. C'est avec celui de 20 pieds que ce célèbre astro- nome crut d'abord appercevoir , le 19 août 1787, un sixième satellite auprès de Saturne ; mais principalement occupé, à cette époque , de travailler et perfectionner le miroir de son grand télescope, il remit à un autre temps ses recherches sur les satellites de cette planète , et ne les reprit qu'en juillet 1789. Le 29 août suivant, ayant dirigé le télescope de 40 : pieds vers Saturne, il apperçut sur l'anneau , près de l'extré- mité du bras occidental, le troisième satellite déja connu, dont le diamètre paroissoït alors quatre fois plus grand que l'épaisseur de l'anneau , et tout auprès il vit un satellite nou- veau beaucoup plus petit, mais cependant le diamètre dé- bordôit encore des deux côtés l'épaisseur de l'anse qui, sous la forme d'un trait de lumière, paroissoit enfiler les deux satellites | pour ainsi dire, comme deux grains de chapelet. Ce nouveau satellite n'étoit point celui que M. Herschel |! 120 Mémorrers DE L'AcADéMrEe Royarr avoit vu en 1787, il étoit beaucoup plus petit : dans le téles- cope de 4o pieds, il ne paroissoit que comme un point lumineux (1); sa distance à Saturne fut déterminée par. M: Herschel , de 27/,56 , sa révolution sidérale, de 22" 40! 46" (2). Quelques jours s'écoulèrent encore après cette pre- mière découverte : enfin au mois d'octobre M. Herschel revit ce même satellite dont il avoit soupconné l'existence deux années auparavant, et cette ancienne observation lui fut sans doute très-précieuse pour déterminer la révolution de ce satellite bien plus précisément qu'il ne l'avoit pu faire pour le précédent, et il la trouva de 15 8" 53 9", la distance au ‘centre de Saturne est de 35/,06. Voilà donc deux nouveaux satellites plus proches encore de Saturne que ceux que nous connoissions précédemment dont le rang, dans l'ordre des distances , va se trouver ainsi reculé de deux degrés (3). Sans doute air trop grande proximité de la planète P principale les mettant dans le cas d'être presque toujours cachés, soit par le globe de Saturne, soit par son anneau, ou d’être effacés par leur trop forte lumière, avoit empêché Dominique et Jacques Cassini de les appercevoir : M. Ferschel a heureu- sement saisi le moment où l'anneau étoit presque invisible, ou réduit à sa plus petite épaisseur. Cette circonstance, la G) M. Herschel dit cependant l'avoir vu ensuite avec son télescope de 20 pieds. (2) M. Herschel se réserve de déterminer plus exactement cette révolution , lorsqu'il aura pu obtenir un plus grand intervalle entre ses observations. (3) Voici, d’après ces dernières découvertes , le nouvel ordre des satellites de Saturne. SATELLITES. Revozurions. DisraAnces. OBSERVATEURS. SR ER Jours. 1H. Min. 2 Herschel. Herschel. Cassini, Cassini. Cassini. Huygens. Cassini. 0. 0. 0. 1. S: 8. plus DES ScireNces. 121 plus favorable possible à sa découverte, en a facilitéles moyens et hâté le succès. Nous renvoyons nos lecteurs an Mémoire intéressant que M. Herschel a lu à la Socciété royale le 12 novembre 17809; on y trouvera les détails de sa découverte, des observations curieuses sur le globe de Saturne et sur son anneau, des re- marques et des réflexions très-justes sur ces points lumi- neux aperçus en plusieurs occasions sur les anses, et qui, selon lui , n'étoient autre chose que des satellites. Dans cet écrit, notre habile observateur s'engage à publier un jour nombre d'autres observations et déterminations curieuses qui se trouvent éparses dans ses Journaux. Nous attendrons avec une grande impatience que cette promesse soit effec- tuée. En effet, placé, pour ainsi dire, au-dessus des sphères connues , élevé et planant dans une région où lui seul a su pénétrer, M. Herschel ne peut que répandre dans l'exposé de ses travaux et de ses rechsrches ce même intérêt, cette même instruction que l'on trouve dans les récits d'un voya- geur qui na parcouru que des pays inconnus : tout y est nouveau , tout est découverte, et tout, en excitant notre curiosité et notre admiration, nous donne lieu de penser qu'en multipliant sans cesse nos efforts contre les obstacles qui s'opposent à l'agrandissement et à la perfection des connoissances humaines , il n'est point de bornes que le génie ne puisse franchir. LE; SOLE I L. Aucune éclipse de Soleil n’a eu lieu pour Paris cette année. Au mois de Mars on a observé La hauteur méridienne du bord supérieur du Soleil, le 20 mars. . . 41° 34! 41,5 " D'où l'on conclut | LT ju déclinaison du centre du Soleil. , . . . in pt dc nid dit 2 oh 7! 47,4 B, | L'heure de l’équinoxe le 19 mars a! : .. ....:.. 16h16" 4" Au mois de juin, avec la lunette horizontale du quart-de: Mém. 1789. Q 122 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaArer cercle mobile de 6 pieds, on a observé les hauteurs méri- diennes du bord supérieur du Soleil vers le solstice , ainsi qu'il suit. HAUrEUSS | RÉNDUCT |. Déneens tie ER 1789. | du bord supér. 3 Rérracrion. solsticiale du He au solstice. du Soleil. du Soleil. centre du (©). Se emmener ERP RS | An D. M.:'5. M. 5. Sec. JUS: D. M9 8 Juin 16 |G4. 49. 25,2] + 4. o1,1 | — 26,3 15. 47,3 |64. 37. 36,4 20 | 64. 53. 47,0 017455 26,5 15. 47,1 41,4 25 |64. 49. 41,2 4.:.3,7 27,0 15. 46,9 32,7 27 |64. 45. 21,8 8. 26,5 27,1 15. 46,9 38,0 Parallaxe. . . . + 3,7 Par un milieu. . . . .. 64. 37. 37,1 Hauteur de l'équateur. . . . .. . . .. 41- 9. 48 apparente. . .. . 23. 27. 49,2 Nutation. + 4,9 Donc, obliquité de l'écliptique. . . . . .. Vraie. « « . «te + 23. 27. 54,0 Nous devons faire remarquer que ce résultat n’est fondé que sur un petit nombre d'observations , lesquelles n’ont pas tout l'accord que l’on pourroïit desirer, et que nous avons coutume d'obtenir dans des circonstances plus favorables. Au mois de septembre on a observé La hauteur méridienne du bord supérieur du Soleil, le 22-septembret. 45 0 0 ENT ot Si 41° 3o' 20!!,4 D'où l’on conclut La déclinaison du centre du Soleil. . . . . ......... o. 3 52,9B; L'heure de l'équinoxe le 22 septembre à . . . . .. 3h 42! 5! Les passages au méridien du Soleil et de diverses étoiles qui se sont trouvées dans son parallèle ,observés à une lunette méridienne de 3 pieds : de foyer , et leurs hauteurs prises avec le quart-de-cercle mobile de six pieds, ont donné les résultats suivans : | DES SCIENCES. 123 DIFFÉR. | DIFFÉR. . d'ascens. droite | de déclinaison L 2 4 du centre du bord supérieur “POQUES 1789. ERRES: du Sozziz du SozetL DIFFÉR. | DIFFÉR. d'ascens. droite | de déclinaison ÉTOILES du centre u bord supérieur 1789. du Sozeiz du Soze1iz Eroques. et et É et et de l'Érorze. | de l'Érore. de l'Érorzs. de l'Érorze. | D. M. D... - MT G oLion. . . . Idem . . . Août. a Ophiucus . 56 y Aigle. : +. 26 9 | Zdèm . . .. 4 \ Sept. 8 Aigle . . : 8 Idem .... 54 d Aigle. . . : 18 5 | Zdem . . .. 48 | Octob. À Antinous . 5 | g Verseau. . Idem... : 6 dug. Chien| 141. 48. . 8. 391 Juill 16 | Zdem . 1.1 3 1 = Lion. . .. On = Regulus. . . Idem... . .. Arclurus. . . Idem . . .. 8 Hercule . ÆArclurus. . . 8 Hercule , . & Hercule , . TdenRes = U o M + D © sæ OO sn GS p D Nota. Le signe + dans la quatrième colonne , indique que l'étoile étoit plus haute dans le méridien que le bord supérieur du Soleil; le signe — indique qu’elle étoit plus basse. Cette quatrième colonne renferme la différence de hauteur observée sans aucune correction. Ces comparaisons du Soleil aux différentes étoiles, donnent encore les résultats suivans: Passages du Soleil dans le parallèle des étoiles. RER CC OC ÉTOILES. DrrrirEencE d'ascension dr. D. M. S. &gr. Chien. , | Janvier. . : : 141. Cércturus... ..| Maï,,: ”: £ à 163. 8 Hercule . .| Juillet. . . é F 153. y Aigle. . . .| Août . .. À : 138. £& Aigle. . . . | Septemb.. , s 130. Septemb . : k 115. 124 Mémoires DE L'AcAnEmire Rovare MERCURE. Cette planète a achevé, dans le courant de cetteannée, quatre révolutions, plus 1° 6 25! autour du Soleil, et s'est trouvée | DANS SON NOEUD a. ns Era STATIONNAIRE. eee 20 EN CONJONCTION À PLUS G.de DIGRESSION } Supérieure. Inférieure. Orientale. Occidentale. Ascendant. Descendant. ss _]E S . u 23 Janvier. 8 Mars. 20 Février. 4 Avril. 28 Février. 14 Février. 25 Mars: 15 Mai. 14 Juillet. 17 Juin. 22 Novemb. ; 22 Mars. 13 Mai. 21 Juin. 28 Août. 5. Novemb. 4 13 Octobre. 4 Août. 30 Juin. 9 Août. 17 Septemb. 5 Novemb. 25 Octobre. 6 Novemb. | 14 Décemb. Pass surle(). Poy. p.135. On a déterminé par observation , deux lieux de cette pla- nète, qui, comparésauxtables, ont Fr lesrésultatssuivans: DIFFÉRENCES | LIEUX OBSERVÉS ed es 1789. TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉRIDIEN. pe Mencurnz. Tlilrnees VRAI. comparée. DR SE CR) A des passages. | deshaut. |Longitude.| Latitude. | En long. | En latit. [A MS. Si À PAbas cAMEN M. S. D. M.S.| D. M.S.| D.M.S.| M. S.| M.Ss. Australe. Mai. 7 | 25. 28. 12,9 | Regulus. | +16. 31. 17,5 | +0. 53. 59 | 39. 53. 25 | o. 57. 16 | — 0. 46 | + o. 12 8 | 23. 32. 14,6| dem. +16. 39. 31.7 | +1. 42. 2! 41. 57. 56 | o. 47. 21 | — 0.55 | — 0. à Nota. Dans la quatrième colonne , le signe +- indique que la planète suivoit l'étoile eta passé plus tard au méridien ; le signe — indique que la planète a précédé l'étoile et passé plutôt qu’elle au méridien. Dans la cinquième colonne, le signe + indique que la planète-étoit plus haute dans le méridien que l'étoile ;:le signe — indique qu'elle étoit plus basse , lorsque I# hauteur de- l'étoile n'a pas été prise ; en place de la différence des hauteurs , on rapporte dans cette même colonne la hauteur apparente de la planète , telle qu’elle a été observét ; sans autre x correction que céle de l'erreur de l'instrument, d' après laquelle ‘hauteur aéiÿr “élue la déclinaison de la planète. LA \bEes SCIENCES, 125 VÉNUS. Cette planète a achevé, dans le courant de cette année deux révolutions moins 4° 161, 7 autour du Soleil, et s'est trouvée EN CONJONCTION DANS SON NŒUD Supérieure, | Ascendant. Descendant. 30 Mai, 9 Février. 2 Juin. 22 Septembre. On a déterminé, par observation , vingt - six lieux de cette planète , qui, comparés aux tables , ont donné les résultats suivans : 17 89. DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR des DANS LE MÉRIDIEN. DE VÉNUS. Te TEMPS |ÉTOILE VRAI. CORPArÉe. | — mm 1 | man ja D Des passages. | Des hauteurs.} Longitude. | Latitude. | En long. | En latit. Æ. M. S. H. M. S.| D. M. S | D. M.S.| D. M.S,\ m.s.|.s. a Australe. 23. 16.54,9 | 0 Lion, |+ 15.20. 24,2 45.17. 41 13.44.58 | 1. 26. 91 + 0. 13| +o. 23. 34. 59,7 | Regulus. | + 16. 50. 21,2 | + 0-46. 26 3g-38., o| 1. 0. 9 0? 5| +0. 23. 26. 48,7 | Idem. || +16. 39 53,2 | +°2.35. 46] 42. 5:30 | 0. 56. 254 __ 0. 21 | + o. 25. 37. 44,0] Idem. |+ 16. 44. 41,0 | + 1.59. 50) 43-19-19| 0. 54. 341 — 0.17 | +0. 23. 39. 36,3| Idem. |+26.54.20,5 | + 2.47. 1} 45.47. 2] 0. 50. 41 À 0. 23| + 0. 23. 40. 53,5| Idem. |+ 16. 59, 12,0, + 3. 9.52] 47. 0.53 | 0. 48. 51 À —_ 0.27 | + 0. 10 23. 4x. 50,8 | Idem. | + 17: 4. 4,11 3.352.531] 48.14.43| o. 46. 43} — 0.18 | + 0. 1 Boréale. 5.40 | 109.44.45| 1. 3. 9! — 0.26 | +o. 5 6. 30 À 110.58.30 | 1. 4. 581 — 0.26| +o. 3 O0 mm OU = 0. 58. 44,0 | Arcturus.| — -6. 38. 50,5 | + 2. 4 0. 39. 53,6| Idem. |— 6.33. 33,4 | — 2: 36. 0. 43. 20,6| Idem. |—"*6.17: 47.4 63.32.41 } & 1 HEAaÉeralle.|— 8. 32. 33,0 | +. di 28. 4 Quni-50.54 Fe : Li Foret ds 0: 47: 51,0] Idem. | —*8:11.42,4| —-0. 28-29 | 119.25:25 1:19. 39 | — 0. 34 | +oi11# 126 MéMotrESs Dr L'ACADÉMIE RovyAL re DIFFÉRENCES |LIEUX OBSERVÉS| ERREUR (# . d 1789. TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉAIDIEN. DE VéNuUSs, RL VRAT OOMparÉe L_ngggne TI | | des passages. |des hauteurs.! Longitude.| Lautude. | En long.| En latit. EE , = H. M. S. H, M;-sS: D... M. S,} D, M.S,.\ D.M.S. M. S. M. S. Juil. 11 | 0. 48. 56,5 | 6 Hercule | — 8. 6.33,0|— o. 32. 54 | 120.49. 20| 1. 16. 48 | — 0. 33|+o. 11 Août 4|1. 12. 4,5 | 8 Dauph. | — 10. 14. 18,5|— 1. 6.56 | 150.19. 1 | 1. 29. 124 — 0. 14 | +o: 16 51, 12. 55,7 [eOphiucus] — 7. 9-56,5|— o.24.45| 151.33.30| 1. 28. 495 — 0. 38 | Ho. 11 15 |1. 21. 5,4!| x Aïgle. — 8, 36.38,3 48.48. 914653.49.10 |. 1. 21. 41] —0o. 9|+o. 1 19 | 1. 24. 13,2 | Idem. — 8:18.36,7 | — 2.41. 31:68.43.43| 1. 16. 50Ë—0o. 65|—0. 4 26 | 1: 29. 40,1 | 8 Aigles | 7.21. 49,5] 43.15.55 |,57.18.a8| 1. 6, 221 — 0. 14|<+o. 9 29 |1. 52. 5,2 | Jde. — 7. 831,4 41.42.53 | 180. 69. 4[ 1: 0. 39—o. 4|—o. 1 Sept. 1|1: 34. 28,58 Antinousl — 7.40. 41,0 | + 0.24. 49 | 184.39.15| 0. 54. 46! +o. 1|+o. 8 1. 39. 24, F rl 6. 37. 4.16 A4 9: 4 ° FR 24: 3 552 à É 5 53 L191:59-30 | o. 41. 10 ]— 0. 6|+o. 5 8/12. 40. 16,1 [x Antinous\— 6. 4.29.0 | + o. 33.10 { 193.12.51 | o. 38. 55)+o. 1|<+o. 16 9|1- 414 7:16 4ntinoush,— 7. 5.13,7 | — 3.42. 29 } 194.26. 8| 0. 36: 191—o0: 2|+o. 9 15 | 21. 44. 37,2 |a Antinous!— 5.42. 12,0 | — 1.59. 23 199. 19-16 | 0. 25. 41) +0. 35 | —o. Australe. 27 | 1.58. 6,8 |9 Verseau. Η 8.26.15,1 | + 3. 2. 4} 216 22.47 | 0: 14. 361—0. 12} —o: 3 Nov.26| 3. 9. 16,3 |/Éridan. |— 8.22. 22,9 16.33. 53 | 288.21.51 | 2. 28. 6]—0o. 55|+o. 8 30 | 3. 12. 13,7 |/Éridan. |— 8. 2.25,0 17. 16. 59 | 292. 59.20 | 2. 27. 37 )—0. 7|+0. 13 Nota. On a comparé les observations aux nouvelles Tables de M. de la Lande, publiées dans la Connoissance des Temps de la présente année. MARS. Cette planète a parcouru, dans le courant de cette année ; un arc de 20442! autour du Soleil, et s'est trouvée DANS SON NOEUD. | EN QUADRATURE. Le 3o Juillet. 10 Noyembre. FR - À À 4 DES SCIENCES. 127 On a déterminé, par observation, cinq lieux de cette planète, qui, comparés aux tables, ont donné les résultats snivans : DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR d TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉRIDIEN. De Mans. PAP tai VRAI. comparée, | 2 ns LT | te A des passages. | des hauteurs. Longitude. Latitude. En long. | Enlatit. 178 9. ——— | |" | A. DL $. HMS. | D.MS.| D MS.|D.M.Ss.| ms| vs Boréale. 19. 37. 18,1 | ePégase. | + 10.36. 21, KÈEt 115. 28. 14 | o. 54. Ë + 0. 15 19: 27. 11,1 Idem. —+ 10. 55. - 16. 120. 1. 20 | 1. 3. b —+- o. 20 17. 39. 15,0 | 4 Lion. + o. - 16.59 Regulus. — 10: 16. 2.23,3| Jdem + 0.22. - 58. + 37. 28 15. 37. 27,0 Idem. + o DB IE TEA: Cette planète a parcouru, dans le courant de cette année, un arc de 29° 7' autour du Soleil, et.s'est trouvée EN QUADRATURS. | EN OpProsiTion. | STATIONNAIRE. = vr= ce 9 Avril, Le 14 Janvier. Le 16 Mars 21 Novembre, On a déterminé, par observation , trente-un lieux de cette planète, qui, comparés aux tables, ont donné les résultats suivans: 128 Mémoires pe L'AcAb#mMtrEe ROYALE T EM P S | ÉTOILE 1780. VRAI. H. ML5: Janv. 4 | 12. 42. 23,4 > Écreviss. 6 | 12. 56. 33,5 | « Bélier. CRE LES à & Bélier. 1511. 52. 41,4 |» Écreviss! 19 |! 33. 28,8 Idem. 20 | 11. 28. 40,5 | S'Écreviss, on-|11: 25: 56,3 |: Idem: 22 |11. 19. 11,7 | dem. 28 l10. 5i. 8,6 |; Écreviss. 31 | 10. 37. 20,2 | Idem. Févr. 4 | 30. 19: 17,7 SÉcreviss. Mars 12| 7: 52. 43,4 |> Écreviss. 14 |! 7. 45. 23,3 d'Écreviss. 15 | 7. 41. 45,3 |» Écreviss. 27| 6.59. 14,7| Ilem. 30| 6.48. 54,2]. Idem. 31| G. 45. 23,7 | Idem. Avril. 9| 6. 15. 11,8 | » Écreviss: 10| 6.11. 51,9 | Zdem. 151" 5. 55, 21,3 y Écreviss. 22,1 5. 32. 24,2 |f Lion. Mai. 8| 4. 44. 12,3 || Idem: MIT 11 | Hercule. 9 | 4: 36. 56,5 |4 Lion: 12| 4. 27. 8,0 | Idem. 19! 4 4 9,1 | Arcturus. Sept.25 | 22. 0. 17,2 | Dauph. Nov.16| 18. 37. 5,7 l'Repulus. 26 | 17. 57. 55,1 Role. LU FrOeRTr + Lion, Déc. 19 | 16. 19. 48,1 | e Vierge: 24 | 15. 57. 16,5 | RegulusA 26 | 15. 48. 19,3 S'TRUEn, 30 | 15, 29. 51 LRU R PRE PR CU Ole Regulus. DANS LE MÉRIDIEN. DIFFÉRENCES des passages. deshauteurs.| Longitude. H. M. S. D. M. S — _o.38.27,7 62.35.52] 116. 2. 31 + 5.855. 7,5|— 14 0.42 + 6. 7-28,2|+ 1. 40.121 115. 46. 55 — 0.44. 36,0| 62.51.23 { 114, 54. 55 — 0.46. 51,3 |— o. 25. ml 114. 2. 5o — 0.49. 1,8| 62.59. 4! 113. 54. 53 — 0. 49- 34,5 62. 0.31] 113. 47. 9 — 0.60. 8,5 |<+ 2.56.411'113. 39. , 5 — 0.561.440 | 63.10.56} 112. 53. 26 —" 0.553. 17,2] 63.14.1414 112. 51. 35 —0: 56. 51;2| 65:19. 8-r12. 3: 57 — 1: 458,6 |<+ 0.19. 17{ 109. 46. 30 — 1. 6:58;7 | +3. 36.47 | 109. 45. 50 — 1. 6. 1,8 |+ 0.19. 11 109. 45. 47 — 1. 8.37,5 654024 ro on f—1.,.3,27,9 | 0.16. 7110, 7. 47 — 1: 3.18,2|+ 0.15.43| ;10. 11. 20 + 1200474 | 163235. 40 | 56. 48e 1 — 1. 0.28,0 |+ o. 9. ge 110. 49. So 0: 58.537,44 0. 5.55 À 111. 15, 44 — 3.27. 1,5 | 0.31. 51 | ,,4. 57. 51 3.18. 21,9 | 0411.10 — 8.35.480| ! Mu Lu. CEA — "3:17. 45:51] 0 9: 59 114. 8. 52 mr - 3. 15, 51,7 |: 041 44 55T 114. 35. 41 — 6.13. 53,8 [+ 1. 16.23} 119. 41. 86 +13. 7. 41,7 |— 0.26. 42] 142, 20. 13 "0: 12. %,0 |" 5330. 6 149. 54. 28 —+ 0.14. 59,5 | + o. 53. 16 + 0:39. 48,8] .53. 16: 26,( *50: 39- 40 = 2,36. 5x | 0. 6: 29 151. 15. 10 0. 17. gr — 0: 56,454 151. 8.44 + 6. 23. 55,5 | o. 10. GANN1ST. 5. 21 + 0.16. 11,7 | — o. 50. 41 À 150. 55. 30 DE JUPITER. LIEUX OBSERVÉS COR PATÉE À ©) | mn A I) Latitude, D. M. S. | D. M. S. Boréale. Oo. o- o. F 9 © pro oùo © p © © © ©, 9 © 9 0 O1 ur Cd CCE EC o CRETE 26. 26. O1 O1 1 CI DS gel © OY Où p BE & 5 D miser 0 25 42 + 52 . 25 . 34 + 42 + 41 . 38 . 4Ô ERREUR TasLres. +0. 59 | + 0.58 + o. 53 + 0. 57 +0. 56 + 0. 59 + 0. 51 Hi 2 À 0. 54 - 0..29 —+ 0. 57 + 0. 56 + 0. 44 —- 0. 59 + 0. 53 + 0. 59 + 0. 48 + 0. 48 + 0. 53 + 0. 46 + o.5o +0. 45 —+ 0. 43 + 0. 55 + 0.32 —+ 0. 31 + 0: 29 (3 39 | + 0. 24 r+ 0. 29 DES SCIENCES. 129 Les observations du mois de janvier donnent encore les résultats suiväns : 21h 48! ot en, Opposition vraie de Jupiter, le 13 janvier 1789, 1 EE fee ie 21. 48. 14, temps vrai. Longitude en opposition, comptée de l'équinoxe ONE oi MONO Bu RedEn iCERe à C7 Et 0 Latitude en opposition. . . . . . . . . . 0. 27. 41, boréale. On a supposé l'erreur des tables , de 5! 35! , soustractive en longitude, et de o' 56! , additive en latitude. Les observations du mois d'avril donnent aussi les résul- tats suivans : Quadrature de Jupiter le 9 avril, à. + - + . 2h19! 15", temps moyem Longitude géocentrique vraie de Jupiter en quadra- ture, comptée de l’équinoxe moyen. va. 108,47 18! On a supposé l'erreur destables en lonsitude , de 4! 12! , soustract. SATURNE. _ Cette planète a parcouru, dans le courant de cette année, un arc de 11% 58! autour du Soleil, et s'est trouvée EN EN . STATIONNAIRE. QuaDRATURE. OPPosITION. Le 13 juin. Le 11 septembre. Le 4 juillet, 8 décembre. On a déterminé, par observation , vingt-huit lieux de cette planète, qui, comparés aux tables, ont donné les résultats suivans : Mém. 1789. R 130 MÉMOIRES DE L'AcADÉMIE Rovarr | Sept. ÉTOILE DIFFÉRENCES DANS LE MÉRIDIEN. Re. D comparée. des passages. | deshauteurs. mme À mere MATE mt | + men acnaene eu am mme ECM LS ? Serpent. | +4 5.44.55,7|—1.50.27 Tdein + 5.44. 52,0 | —1.33.26 à AntinousŸ + 4:39. ‘ojo| 35.58 9 £ Serpent. | + 5.43. 15,2 |— 1.42. 58 A Antinous + 4:136.47.2| —0.18.28,5 Idem. + 4.36. 4,o|—0.23.42 £Verseau | + 1.11. 4,0! 55.36.42 A Antinous| + 4. 35.48,2|— 0. 25.32 Idem. + 4:35.17,5|—0.29. 2 Idem. + 4.35. 2,5|—0o.31.12 Idem. "À 4 4.34. 46,5 | — 0. 32. 36 TIdem. + 4.54. 31,2 | — 0. 34-37 4 Veïseau.Ÿ + 0. 26.-19.0 | + 1.21. 36 A Antinous] + #4. 32. 56,8 —0.46.59 Idem. + 4: 31.46,5|— 0.53. 6 # Verseau. | + 0.22. 58,8 | 0.59. 8 A Antinousl + 4.530. 5,0 | —1. 4-19 + Verseau. À + 0.22. 24,2! 54.56. 4 Tdom. —+ ‘0. 21. 55,8 |“-0.49.51 Idem. + 0.19. 4,0 |[+0.33.h1 Idem, + 0. 18. 48,0 | +0. 32.13 Idem. + 0. 18. 32,0 | +0. 30. 28 Idem. + 0. 18. 16,1 | + 0.28: 50 Idem. + 0.17. 15,0 | 4-0: 22. 24 A Antinous] + 4. 24. 24,3 |— 1.40. 22 Idem. + 0.13. 3,5|— 0. 2. 2 em. + o. 10. 43,5| 33.46.55 4 Verseau. | + o, 10. 23,0 | — 0. 14. 5 Idem. “+ 0.10 25,5] 33.46.46 Idem. + 0.10. 44,5|—0. 9.17 Idem. — 0.13. 1,5| 34. 9.30 LIEUX OBSERVÉS DE SATURNE. Longitude. D'UMS: 352. 352. 351. 351. OT O1 EX O1 O1 O1 O7 EN HE Ga a G GE GO GO [al [al FES © © À » AOL O1 OT O1 O7 O1 SEX * © A @ Latitud, D:M.S. Australe. 27 RATS 2. 18. 2. 19. R b 9 A bp E 6 8 8 D 6» D Q & ë » [e] ol Où = on E 5 & D pb bb b a C2) bb 0 PONS TEE a ERR DES TaBLres. Eu long, M.S. —4. 16 —4,. 31 —4. 3 4: 47 —4. 25 —4: 54 OY O1 1 À Ôo 1 + EUR M | si | 9 ii ù HOUR OnTE nn neue) 20000 : DES SCIENCES. 131 Les obesrvations du mois de septembre donnent encore les résultats suivans : 18h 13! 24/, temps moyen. Oo iti aie de Saturne le 11 septembre 1789, à “ER! À hu 18. 17. 24, Lemps vrai. Longitude en opposition , comptée de l'équinoxe MONET V0 Met Mate ter mntstte Liant suvae 249450! 21/? Latitude en opposition. . . , . . . . . . 2. 21. 51. australe. On a supposé l'erreur moyennedes tables, de 4! 32! ,sous- tractive en longitude, et de o! 40! , soustractive en latitude. HE S > GLH EE Cette planète a parcouru , dans le courant de cette année, un-arc de 457! autour du Soleil, et s’est trouvée EN QUADRATURE. EN tO/PIPOISL TION. Le 20 avril, "ur Le 11 janvier. - 17 novembre, On a déterminé , par observation , douze lieux de cette planète, qui, comparés aux tables, ont donné les résul- tats suivans : | 130 Mémoires DE L'AcADÉMIE Rovyarr DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR TEMPS |ÉTOILE DANS LE MÉRIDIEN. | DE SATURNE. DES TagBzres. VRAL | comparée. | gen |, ms 4 nee | a 4 des passages. | deshauteurs.| Longitude. Latiud, {En long, | Enlatit. D. M. $. | D. M. S. | M.s.| MS Australe. ? Serpent. — 1.80.27 30; 2. 17 10. Idem. À Antinous £ Serpent. A Antinous. Idem. & Verseau — 1.33.26 lé go DER 35.58, 9 — 1. 42.58 | . 48. . 18. 45 E —0.18.28,5 - 28 — ©. D real À Antinous Idem. Idem. Idem. * | Idem. 9 Veïseau., À Antinous Idem. ? Verseau. À Antinous g Verseau. Idem. Idem. Ile, Idem. Idem. Idem. O bb D © nn B O1 O1 O1 O1 PEER S em bn a À Q = Gun D kR Em = CR Q © Oo R “1 à N CG 5 » EE ES DB BE» Om CERTES ERE So rRe de 2e OT OT CO O7 O1 - 18. 16,1 | + 0. 28. + 17: 1550 | 4-0: 22. + 24: 24,5 | — 1.40. 13. 3,5|—0. 2. . 10. 43,5] 33.46. 10. 23,0 | —0. 14. .-10 23,5] 33.46. 0. 10. 44,5 | — 0. 9. 8 bb D & D D oO O1 ER 6000 Îdem. + FPA Se g Verseau. Idem. Idem. Idem. O1 OI OI D © PHHH EE HEURE EEE EE ER EH HE EH EH EEE LE LE EE LE [e»} S 5 8 Bb B bp OÙ Où +13. 2,5] 34. 9-3 SI - 21. 53,8 |“-0.49.51 -19. 4,0 |+o.33.51 4 - 18. 48,0 | +0. 32. 13 . 18. 32,0 | +0. 30. 28 É DES SCIENCES. 131 Les obesrvations du mois de septembre donnent encore les résultats suivans : 18h 13 24/, temps moyen. Opposition vraie de Saturne le 11 septembre 1789, à $ so AE PES 18. 17. 24, temps vrai. Longitude en opposition , comptée de l’équinoxe MOVER EME. ec Ee. Morsennel LDiee x20 349d150!; 21"? Latitude en opposition. . ” , , . . . . . . 2: 21. 51. australe. On a supposé l'erreur moyennedes tables, de 4! 32! ,sous- tractive en longitude, et de o' 40! , soustractive en latitude. EE RS GL -E:E Cette planète a parcouru , dans le courant de cette année, un-arc de 457! autour du Soleil, et s'est trouvée EN QUADRATURE. EN OPPOSITION. Le 20 avril, Le 11 janvier. 17 novembre, On a déterminé , par observation , douze lieux de cette planète, qui, comparés aux tables, ont donné les résul- tats suivans : ; 132 MÉMoiInESs DE LACADÉMIE ROYALE ERREUR des DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÈS TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉRIDIEN. DE HERSCHEL, TA5LEs. 1789. VRAI, comparée Re Le TS À des passages, des hauteurs. { Longitude, Lautude En long. | En latit H. MS. EH ONE MS, D, M, S D. M. ST MS | 5 Poréale. L É 2 Janv. 15 | 12.28 28,9 SÉcreviss. | — 0. 10. 25,0 3 : ARE b SE 4 128-1164 0. 37 29 1 — 0. 6 nn 1 |ébBélier.. 46.38, 7,7| 61. 16. 56 44 2120 | Ho.12 28 | 11.31, 44,1 y Écreviss. Ê— o 11, 8,3 61. 23, 34122, 32. 58 0. 37, 41 +0. 9|+o.18 Fév. 4| 211. 2, 8,&|dÉcreviss Ê — 0, 13 59,5| 61. 28,:44 8 122. 14. 58 0 57. 55+o 5 |+-0,31 À L. 4 ÿ ae Mars. g| 8 52, 36,3 |>Écreviss, {— o 17. 6,3 |—1, 40, 18H 121, 6 55 | O0 37. 32 f +0. 24 | +0, 32 10! 8.47 51,8 SEcreviss. | — o, 18, 48,0 | 61.43. 8121. 5 3: 0 357 58f—+o 25 |+o.38 12! 8 40 19,1 x Écreviss, — 0217./21,9 | — 1; 39. 26/1212 °2: 55 o 37, 331 +0. 40 |+o 37 14] 8.32.53,0| Idem — 0. 17. 52,4|—1. 59. 8121. o, 24 0. 37. 19 +0: 56 |+o 25 15 | 8.28. 51,6 | dem. — 0. 17. 38,0 | — 1. 38, 49 120. 59. 5| o. 37. 18 | +0. 26 | +0. 2( 27 | 7.44 54,5 SÉcreviss. À — o 19. 58,7 | + 1. 40, 20 À 120, 48. 42 0. 36. 55 f +0. 41| +0. 9 29 | 7. 37.53,6| Idem, —o. 20, 2,8|+1.41. 0120, 47. 37 0. 37. 21+0 38 | +o. 28 . 80} 7.33. 12,5 > Écreviss. Ê— 0, 15 28,5 | — 1. 56, 34 | 120. 47. 2 | ‘o. 36, 461 +0. Go | +0. 14 Avril 5] 7-12. 0,5| dem. À 0,18, 34,1 | 61 46. 5o À M 4 de a > CAS SR À ‘ SÉcreviss, f — 0, 20. 10,8| ! ! n aa 49. 35! 0, 36. 57 | +0: 44 + 0.25 Les Observations du mois de janvier donnent encore les résultats suivans : Lx ; NUS 19b.31/ 187, temps vrai Opposition vraie de Herschel , le 21 janvier 1789, à i F RE: E 19. 43. 31, temps moyen, Longitude en opposition compiée, de l'équinoxe ; mOyen . + + ee le NU SU. noed 49! 52 Latitude en opposition, 1.45 Le NN 00057. 37. On à supposé l’erreur moyenne des tables , de o/ 5" ,addi. tives en longitude, et de o! 15! , additive en latitude. OY DES: SCcrENcCEeE.s, 13 BA LU: NE. On a déterminé , par observation, quarante-six lieux de la Lune , qui, comparés aux tables d'Euler , ont donné les résultats suivans : DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉRIDIEN. DE LA Lune. DES TaABLes. er NS CN CS OR Latitude. En long. | En lati. 5, 44, 45,6 8 Écreviss. | — L 14° 1735 : C|—o. 48. 16:J 20: 67 3. 33, 32,7 | « Orion. — 5.10. 16,9: ©|—o. 6.41:J7 DIR EURee PR 17 On OR PRE AA 10. 55. 8 |4.. 5. 28:B 0. 51 | 0. 30 417 54,5 : Taureau. |—.3.29. 5,9: C| 52.37.43:J] 23. 30. 3 3. 21. 38: BÈ—0. 37,| Ho. 33 5, 4,42,9 | “Taureau. | — 2.11.49,0: C|—o. 53. 57:J] 36. 20. 36 | 2- 24. 58:BL—1 3 |—o.21 7. 52. 4,6 | : Taureau. | + 0.15.56,8: &|—o.12.42:J4 77. 28. 43 | 1. 6. 25:4F—1. g|—o.19 d d 8.43. 47:9 | & Taureau. | + 1:43. 49,5: C| 62. 6.55:SA 92 7. 55 | 2. 18. 30: 4h—1.2F | —1. 3 10.23, 44,6 | #Hydre. |+ 1. 155,5: C|+0. 20. 43:71] 146. 20. 14 | 5: 0. 16:41 —1. 0 | —0:20 3. 41. 10,2 |> Écreviss. | — 4. 7- 33,5: &| 61. 20, 5o:J 67. 39. 25 | © in 14:A41— 0.14 | —0o. de 7. 24. 19,0 | Regulus. |— 1.35.44,5: &|+1:22.15:8. 124. 22. 44 | 4 99- 53: AT 0: 11 | 0:39 11. 54. 44,2 | « Vierge. — o. 3.36,3: @| 29-31. 47:81 200. 43. 18 | 5. 12. 6:43—0 6 | —o. 20 12. 52. 23,5 | y Corbeau. | + 2. 6.37 °: »|—o. 9. 34:JÛ 215. 43. 20 | 2: ° 2. 27: ANT 0.17 10, 7 16.61. 59,5 | « Corbeau. | + 6. 6.32 : D|-+o.10. AE 21: 36 | 2. 48. 10:*BÈ—0. o|+o. 5 OT T ET wSagittaire.| + o. 5. 40,5: >| 19. 55. 58:8 11. 55. 44,7 | Corbeau. | + 2: 35.13,1: € CHR 25. 31:8 è 223. 90. 28 | 1. 22: 3o:,4 À +0. 58 | — 0.32 HAUI 8 Corbeau. | + 2. 21.15,7: C|'23- 24. 55:8 12. 33. 44,8 | y Corbeau. | + 3.37.. 5,5: | 20-18. 77 Var 41. 20 | 0.- 4. 20: 40.47 | —o. 4 ID NH » Scorpion. — 0.17. 3,0: &|— 2 0: FT 13. 29. 23,1 | S Scorpion. | + 0.54. 18,3: D| 18. 58. Ra 40. Go | 1: 11. 59:BΗ0. 8 —o.25 GOT CT y Scorpion. | + 0.42.27,8: —3. 19. 48:J 14. 23. 48,5 | y Corbeau. | + 5. 34. 57,0 : D —5: 14. mo 266 16. 59 | 2. 22. 46:B T1 18 | —o. 19 M 1 11 | nCorbeau. | + 5.21. 0,0: | 19-34. 58:S / . 5.16. 5,0 | > Corbeau. |+ 6.31. 8,5: | 20-47. 43:8 31. 7 g ea (res he gi Fe je 9: 42. 48,2 | » Vierge. +11. 17. 24,0: 3 +0. 46. 55:51] 353- 12. 19 | 4 49- 1 ES OU 0. 18. 30,8 | £Scorpion. | — 0.37. 31,0: c|T 2: 14-40:8 251. 47. 15 | 0° #7. #54 Ft à 12. 9. 54,2 | - Idem. A Va 2. 6,4 1) | Een nie À £. (72007; Mes: 3 Scorpion. + 1.27.23,2: D| 19.24. 39:8 259. 23 27 1. 52. 55: BE +0. 44 FE 33 1 , 7 à L LAB | das | » Scorpion. 3e 1. Hz : 2 Won 1 134 Mémorres DE L'ACADÉMIE ROYALE DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉRIDIEN. DE LA LUNE. DES apres. VAAI. COMPArÉe. | nn À nee A | me Nm des passages. des hauteurs. | Longitude. Laritude. g. | Enlaut. H. M.Ss. SN : . 0 . M. S. | D. MS. 16. 10. 56,0 |2Ophiucus. | + 5. 24 16. 52. 50,1 [2 Serpent. MON, 1 a Antinous. 17. 84. 6,7 |*Ophiucus. 18. 15. 36,5 | > Ophrucus. 8. 7. 48,0 | E Scorpion. NON M Scorpion. g- 1.11,0 | éScorpion. »Scorpion. 11. 38. 57,5 | &Scorpion. OI 11 [yScorpion. O, = OO one + GO © © b [en a 14: 1:15, &Ophrucus. 11. 55. 32,6 | «Sagittaire. 12. 41. À Antinous. 13.23: ? Serpent. 14. 46: «Ophiucus. £ Serpent. 4: 55. zSagittaire, Idem, Idem. Idem. 4 Antinous. À Antinous. y Aigle. a Dauph. + O1 © » Y' D DA © À À À À À À à Y E 6 © Q] œ © D D G G À D G © Bb D O1 Ge ei b Es bb œ © c y Aigle. o Sagittaite. . 30. 53,4 | # Verseau. 8. G.4o1 |æ Capric. nn 11 |S Verseau, 10. 16. 24,3 Ô Antinous. 12. 26. 16,3 |» Aigle. 6. 11. 34.4 | Ê Verseau. 1 1 |e Verseau. 7-24. 28,5 À Taureau. 10.45. 9,5 BBélier, AAARAU AR OUURAARAA a PTS KR Nota. Dans la quatrième colonne, Ç désigne que la différence de passage a été DE S-(S Gr EN CE s. 135 Occultations d'étoiles par la Lune. ÉTOILES TEMPS JOURS. CIRCONSTANCES. ÉCLIPSÉES. VRAI. me Balance. . . .. 2 Juillet. + 7e 714 | Immersion dans le bord obscur, a du Cancer. . . | 15 Sept. . - 35. 36,7 | Immersion dans le bord éclairé, - 34. 17,5 | Emersion du bord obscur. Cancer... . { AU - 34. 47,6 | Emersiôn du bord obscur. #Sagitraire . . . Noy.. - 16. 39,5 | Immersion dans le bord obscur. PASSAGE DE MERCURE SUR LE SOLEIL, du 5 novembre 1789. On n'a pu apercevoir le Soleil au travers des nuages que lorsque Mercure étoit déja presqu'à moitié entré sur son disque. On a estimé l'entrée du centre de Mercure sur le bord du disque du Soleil à Contact intérieur, ou détachement des hords L de Mercure et du Soleil, à. . . . . .... 1. 19. 95,8 Le ciel étoit très-beau au moment de ce contact: il s'est ensuite fréquemment obscurci, et vers 4! : le Soleil s'est entièrement plongé dans les nuages. prise entre l'étoile et le bord occidental de la Lune. D désigne que cetie différence a été prise entre l'étoile et le bord oriental. Dans la cinquième colonne , J désigne que . c'est le bord inférieur de la Lune dont on a pris la dif{frence de hauteur avec l'étoile ; et S désigne que c'est le bord supérieur. Woyez pour le surplus la pote de l'extrait de 1787 ; page 156. 136 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyAL®E Table du mouvement de lu pendule pour la réduction en degrés. ANTIcIe. ANTICIr. Anricre. des fixes. des fixes. des fixes. Î Janvier. 1 l cp k Maï. 1 ; 3! 56/10 Octobre. ee 361! 0 7 ) je ne 19 13 Novemb. 1 \ Du: 25, 0. 3 4,6 28 l £ 18. À 3. 55,4 | Décembre. 1 u PE 9 , Nouv. pendule. } _ Juin 1 < 3. 56,0 oi 4° t 3. 66, | RARES 3. 54,0 Février, 1. 3. 55 Jus à i FAO É 0 , À 2 £ UE LT I pe TS Mars. 1 è 3. 55,0. | QUE NE QE L'excellente pendule dont on res 1U 5. 55,5 | Septemb. 1! 3. 55,5 | voit ici la marche suivie et véri- | FE zÈZz FE fiée sans cesse, et par les obser- 15 € 3. 99,7 ; : : 151 55 2 ?/ | vations du Soleil et par celles des Mai } va » 1: | Octob. 103. 95,5 | Étoiles, est de M. Ferdinand Berthoud. Éclipses des satellites de Jupiter. PREMIER SATELLITE. et CIRCONSTANCES, Janvier. 6 8. 44. 928. Immersion . . . .. douteux de 10 secondes. 22 gr g. 46. | Émersion . . . ... assez beau temps. 31 5: 30. \27. Émersion . . . . .. beau temps. Février, 12 14.:-60. 26; Émersion . « .. .. très-beau. Mars. 9 dMS5 7 Émersion . . . ... très-beau. 25 7083-02 Émersion . . . . .. assez beau. Mai, 10 8. 35. 4g. | Émersion . . . . .. très-beau temps. Déc. 24 CRIE TMS Immersion. . . . .. trè--beau. .DEUXIÈME DE S »S C-I/E N-C.E- 84 13 DEUXIÈME SAUT EL LIT TE PORTES CIRCONSTANCES. VRAI H. M. S 9 16: 59: | Immersion: .!. 2... temps peu favorable. 11h, 29 6.235: 42. Émersion ,) /;} 1.4} vapeurs. 4 Février. 5 11. 48. 29. Emersion . .. . .. temps peu favorable, 12 14... 220.455. Emersion .,... .. assez beau temps. Mai. 5 8-55: 47. Emersionet 2. 1. beau temps. 12 RON TES Emersion . .,. . . . temps peu favorable. __ Octob. 15 17. ‘36: \, 8. Immersion. . . . .. temps favorable. Nov. 9 4.330" T8: Inunersion. . . .*. .:| nuages. È Mars. 29 SAC NT ZA: Emersion,2,. "2. temps peu favorable. Mai. 11 8.1 86». 127 Emersion . . : . .. temps favorable. 18 DARA ET. Immersion. . . . .. boau temps. Déc. 26 12-4110: 06. Immersion... . . . 15: 49. 44. Emersion ... . .. è douteux. =n QUATRIÈME SATELLITE. assez beau temps. 8. Janv. 31 | 11.040 305 temps très-favorable. PHASES DE LANNEAU. DE SATURNE. fl Disparition du mois de. mai. . Le 1.° mai, à 5° © du matin, le crépuscule empêche de distinguer si l'anneau est encore visible ; Saturne paroït ovale, Mém. 3789, S 138 Mémoirn£és DE L'ACADÉMIE ROYALE Le 2 et le 3, temps couvert. Le 4, à 5°2, on nepeut appercevoir Saturne qu'au travers des nuages. Le 5 couvert : le 6 à 3": du matin, Saturne est encore dans les vapeurs de l'horizon ; on le suit et on l'observe à mesure quil s'en dégage, mais alors le crépuscule augmente. Onna pu, pendant trois quarts d'heure qu'on l’a observé attentive- ment , y,découvrir la moindre trace de l'anneau , dont on peut par conséquent fixer la disparition au plus tard au 5 mai. Réapparition du mois d'août. Depuis le 22 août on observe tous les jours Saturne dans le méridien, eton n'apperçoit son anneau que le 29 versles 11 heures du soir : à la vérité il est déja très-vif et très-net; ce sont deux lignes de lumières non interrompues depuis le corps de la planète, mais plus vives vers les extrémi- tés; ce qui fait penser que si dès la veille on na pas aperçu déja cet anneau , cela a pu tenir à quelque cir- constance particulière. En effet, M. Méchain a observé la réapparition le 26. Disparition du mois d'octobre. Le 7 octobre, les anses de Saturne sont déjà très-foibles: le 8 et le g temps couvert: le 10, on soupçonne de temps en temps l'anneau. * Le 11 octobre, sur les gheures du soir , on observe Saturne avec deux différentes lunettes achromatiques de 42 lignes d'ouverture et de 3 pieds = de foyer, ainsi qu'avec le grand télescope de 6 pieds, dont on varie les grossissemens, et on n’apperçoit aucune apparence d'anse. Les quatre jours Sui- vans, temps couvert. . Dir s S'eorzNCEs. | 159 Déclinaison moyenne des principales étoiles au premier janvier 1788, d’après les observations faites à l'Obser- vatoire royal de Paris , depuis 1778 jusqu’en 1700 , avec un quart-de-cercle mobile de 6 pieds. J’ai donné, dans l'extrait de l'année 1787, la décli: naison d’un cértain nombre d'étoiles, déduite-de nos observations en 1765, 1786 et 1767. Ces mêmes observa- tions, répétées en 1788 et 1769, étendues à un plus grand nombre d'étoiles , nous ont procuré le catalogue suivant, dont nous offrons les résultais. avec d'autant plus de con- fiance , que nous avons fait encore concourir à leur vérili- cation un grand nombre d'observations faites pendant sept autres années antérieures à 1785, c'est-à-dire, depuis 1778. J'ose me flatter que ce travail , l'un des plus considérables et des plus soignés que l'on ait fait sur la déclinaison des étoiles , sera agréable aux astronomes. es |Décrinarson À DécLrinarson ÉTOILES. moyenne ÉTOILES. moyenne $ au 197 Janv. 1788. | au 1,9 Janv. 1788. À SM SE EEE EE SE SSL Dr 2 4 Alcione.t à: 4 25.112022 ap: LA | Aldebaran .. .. |16. 4 5:2 | ' ; [fAntarès. . ::, .u4|125. 56. :53,: B |! Gigi . SE 15, 44 91. 50: B | FPE 20. 17. 54: 4 | Corbeau . :°. 7... |:23.: 32. 49 : À Mann 7: 2 2%. , 3442 Ji | Coupé r . SEMI 17. 10. l'an 4 N Electra. . . . .. | 23. 26. 2: g | Couronne . . .., 27. 26. 18: BP TERRE 88. 10. 40 : Dauphin... . 15. ‘10. 21 : ions. + 21) + 5. 45. 19: 2 Écrevisse. . , .., 12:+ 40. -8-::B RATIO 12. 59. 50 : Z+ || Flchet oi eu, dgsi: Ba l16::8 D 0 16. ein Al GEmenxT ei UN 32. 20. 17,: P 4 B NL ee Te .. A LETTRE De à 10 40: AI Piébre.. EAN 27 00 01: À D Andromède. . . . | 27. 55. 14: B | Lien. Poisé. . ... NRA € No): JBalane te... us 8 55 :H LS LAB ER A) : QE: RUES 44: B j Baleine*, . .., Su 14.. 667% 2 Non 4, 74 21e LOIR Î Bélier, . . dé. . [la 27. 6: B;| Ophiucis. . . 12. 43. 5% p à : 15. AREA RP ÉRASC eee vec oh | DA 2 RU Pat ON A Cepricorne . .. , 1e Fi 21 : À | UE LRARAET Te AGE 18748 S 2 140 Mémoires DEL A cADÉMIE "ROYALE Suite dé la: Table de déclinaison, ete: Décrinatson DÉcLINAISON ÉTO ILES. . moyenne ÉTOILES, moyenne j au 1. Janv. 1788. aù 1,9 Janv. 1788. RE SES ERREURS A MEL ENS RES a 2 ee D: M. "$8. 4 D, M. S: À. æ d y 1 x N Verseau . . . . : 1. 20. 32: 4 | Écrevisse *. : . . : B RE Vaerre 24 00 10,54 622 68, 4) Ernidanré 4.1... : 2 : Gémaux . ... .. EM - 8 >= 8 Help PUR ae: : BY | Lrèyreve 23. nn A, rouen 5, 53. 18 : 2 Dibné 6208 2e : B Balance! 1}... 8.350 58% 4 Orucise sUe :8Ù Baleine ln « 19 92117 ? A0! 'Pésase 8 ges. l gâse MOHALI, ! Bélier. ee 10 AG: LEA NB Scorpion . . . .'. La Bouvier *. …. . ALT LA SEE Serpent: . ... . . B Capricorne * . J/ | 15. 26.1 18: 4 re aa :B grand Chien! . | 27. 9m 41: 4 ver hs 44 petit Chien. . .. 8. 42. 952 Viergo*. à 204 A) Cine." 27e LA NN 2DNE Er POI el NU: POI nn En eee Dauphin * FRÉREEN | CSL TT s TS R'Evdan Joie -+ 61 22: ‘axe, À Hercule. 2... nd ra FR ru 5 rose» 2 L. $) E | Tone MTL). 15. 45. 29: 3 Baleine 521: ©. 55. 50: À Ones RENE STE Capricorne. ;:-.-. 17: 4e--62-:--A4 - ù durs lb 9 rand'Glien*, .”."||26. + 4 CR | Pégase #. . || 26. 56.2 7,: B £' F à | { Scorpion * Pr. Lu 19. 12. 40614 ei 2e FAR Ta 15 F4 54 : ue THERSA 16: 5. La 8 Écrevisse. LAS 18. 55.- 51 :°B CAR DE u RANGER Eridan®. .*14,5, 10-1129." 1200: 4 aures ST: 26, l'A MGGE: FE c “ah 2 6 … TER D FlécheX .259, 18 1. 42%"B F pe D Le tds ; 5, Fe B Gémeaux... .”. 22/21." 20718 DO TBE : ox v.Èa 4 Hercule. . "1. ." 25. : 5. 59: 8 Hydret :. 24 16 6. 25. 40% 8 sr > Biontar "0 26 21. 40. SK 2UB NAS EU 10. /G 28,2: 20 Ophiacus* 3 8. EL. : É Balance. , . . ”. . 14. 4. 10: 4 | Orion* A" 0. 27. 57 : 4 À Paleine*. . . . . 3, 20 "8,508, |LScorpion (38, CS H Bélier, . . . . : . 18. 14. :52 : B Persée TO Qe ke De | 47 à 46: B d: Capricorne +. . . || 17. 36. 32 : 4: Serpent MAGIE TRI ARRA7rE 3, À À graud Chien *. . .|| 15. 20. 10: 4! 4 Taureau... | 17,1" 49 24 À Corbeau. ..: . : .IN'16. 21. 46.: 4 Versaau JM FETORE 16. ‘56. 45: 4 È À Dauphin... ..|15 22 8:28 | Li OR à ——. HDse 18 8 comELNzc: ra sa 3 0 mi ET 142 Suite de la Table de déclirraison , etc. DÉGLINAISON SELLER: ÉTOILES. moyenne L ÉTOILES. moyenne au 1. ! Janv. 1788. au 1.°! Janv. 1588. OP D? M. ES) - D MS: À « Bouvier . .'. . . | 27: 58. 39 : BE à Antinous*. . . . 1. ,.26...*15,:. 4 Ne sränd Chien*. . . | 28. 417 56 : 4 6 Capricorne. . . . | e Corbeau*..…… .,. | 214 -26.,,51,:,4 0 Ophiucus 1... ti auphin NÉE 10:20 49. 29 : B 9 Serpent RE D eGémeuux . . . . | 25. 19. 28 : B 4 Vierge. . ..… - . HoHydrel:.:1- 1. GET 1 8°: 3 Puetr AP ON. À: 24.044 Sorry: BticrOrionkper. L NC « Ophiueus. . . . . 4. gg. 43: ,4 À «grandeOurse. HAOnOn re LL SOS A Le Hésdsestie trot! 8: :54. Go: 8 À À Verseau: : - : . eVierenr . AU 12.11 6 5: B | a Vierge. !: . 1.1 2 'AIBIE, A she ois » 13. 35: 34 :,8 #Eiôn..é, 1153: D: Bouvier ." :", : | 1421582 44: 8 L Sagittaire +. . . Re grand Chidn.1:e. | 29: 98. 37: À ÿ $ Gémoeaux!, . .:. | 20. 51. 54:22 De Hercule \. - . RENE ER RTE STAR 7. | 24. 27. 58 : 8 ‘RNA | MnOphindte… elrao nsroabes cé Néon ress -pre cent i 2 “E 41: 4 c Scorpion CAE HEERA FE Dene Le da 3. 39. 43 : À r Scorpion bogrbes HSE sement el 2bN 459) bp # Véréent IAE ’ ae Péease. Fr. « face Les étoiles marquées de ce signe (*) sont celles qui n'ont pas été observées un aussi grand nombre de fois que les autres ; et dont la détermination PPUE être susceptible encore de quelque petite correction, 142 Mémoires pe L'AcabéMmrEe Royare SUU-P-P-I-É M EN T. EX UNMNAUT CT Des principales observations fuites depuis 1671 jusqu'en 1789 , sur les phases de l'anneau de Suturne. Péisiedobn où je suis, et que j'ai annoncée, d'ajouter detemps en temps à nos extraits un précis des observations les plus importantes qui ont été faites dans les années anté- rieures à 1785, ma paru être agréable aux astronomes. En 1786 et 1788;j'ai déja publié, dans un supplément, les prin- cipales observations faites depuis 1767, ce qui, jusqu'à ce jour, forme une suite de vnigt-deux années. La circonstance de la disparition de l'anneau de Saturne qui vient d'avoir lieu , me détermine à donner aujourd'hui la collection des observations des phases de cet anneau: | faites depuis 1671 jasqu'à la présente année : elle sera d'autant plus intéressante , que l'on y trouvéra plusieurs observations qui n'ont point été publiées, et qui n'ont même été faites, à ce qu'il paraît, qu à l'Observatoire royal ; d'au- tres qui ont été mal rapportées ;-et sur lesquelles je ferai quelques remarques importantes. L'Académie dés Sciences ayant proposé pour le sujet du Prix de 1792, de déterminer, par les observations et par la théorie, les inégalités des satellites de Jupiter, sur-tout celles du troisième, etc. , j'a cru faire aussi une chose utile et agréable pour les Savans qui voudront concourir à ce Prix, en publiant ici une suite nombreuse d'observations du troi- sième satellite de Jupiter. Sans la crainte de passer les bornes qui me sont prescrites, j aurois donné la même suite pour l'esautres satellites. On la trouvera danses prochains extraits Dss ScréenNces, | 143 PAnrAGRAPHE PREMIER. Phases de l'anneau de Saturne , observées: à l'Observatoire royal de Paris , depuis l'année 1671. Dominique Cassini ne s'établit à l'Observatoire et n'y commença ses observations que le 14 septembre 1671. Nous ne rapporterons donc point la première disparition de l'anneau qu'il observa à la fin de mai , et la première réapparition qu'il vit le 14 août de cette même année, mais qui ne doivent point se trouver, ét ne se trouvent point en effet, dans les registres de l'Observatoire. Phases de 1671 dans le nœud austral. TER RAS PAATARALT 5 SAS ETISS ATEN JENREET SE C OIN'DE DIS P'ARITII ON. Sept. 23. Les anses de Saturne très- gucs, tantôt courtes. On a courtes. : remarqué sur le disque de 24. Les ansestrès-étroites , obscu- Saturne une ligne ou bande res et courtes. obscure , dans le plan de 26. Les anses étroites, courtes et l'anneau. couleur de cuipre. 20. Les anses extrémement min- 28. Les anses très -foibles er ces et couleur de safran ; obscures. l'anse orientale, moins ap- » Octob. 6. Les anses obscures. parente que l'oceïdentale , ! 7- Les anses extrémement Foi- sembloit détachée du dis bles. que de Saturne , proba- ï 11. Les anses’ terminées et. cour- blement par l'effet de l’om- tes. bre portée par le corps de 12. Les anses extrémement min- la planète, ces et tres-difficiles à dis- 23. Les anses très-minces et 210- tioguer. lettes. Mème bande sur le 22. Les anses assez longues , quoi- disque de Saturne que Je que minces. 17. 26. Les anses très-foibles, 8. Saturne presque rond ; on ap- Nov. 1. Les anses très-foibles. percoit quelquefois un pe- 6. Les anses très-minces. 17. Les anses très-foibles ; les va- riations de l'atmosphère les font paroïtre tantôt lon- tit vestige d’anse. r6. Saturne sans anses. 23. Saturne sens anses. 144 Mémoires pe ACADÉMIE MoyALrr Nota. 1°. Il m'a paru intéressant de rapporter les observations faites pendant les mois de septembre : octobre et novembre ; elles montrent que depuis la réapparition qui avoit dù avoit lieu! vers le 22 juillet, mais que M. Cassini n'avoit constatée que le 13 août, jusqu'à la seconde disparition du mois de décembre, les anses avoient toujours été ærès=fbiblés"s Soil | poirquéi M Huygens ( Mém. Acad. tome X,, pay. 537) dit que dès le 4 novembre les bras de Saturne éloïient si obscurs., quil étoit en doute s'ils paroissoient encore. 2°. Je n'ai jamais pu expliquer la contradiction qui se trouve ici entre le relevé des registres dr l'Observatoire et deux passages d'auteurs célèbres, MM. Huygens et Maraldi ; qui disent positivement, l'un dans l'endroit déja cité ci-dessus , l'autre dans Jcs Mémoires de l'Académie, année 1715, pag. 16, que M. Cassini observa la phase ronde de Sdturne le 13 de HÉehbre D'après ces autorités, M. du Séjour (Essai sur les Pléhomènes , pag: 350) dit que cêtte observation du 15 décembre! estila seule. .à laquelle on.,doivé s’arrèter ; qu'elle mérite que l'on y fasse, la plis grande aitention. Mulbeseneehent cette observation n'existe point ; ; Saturne n'a point été observé dans l'intervalle du 8 au 16 décembre ; les registres attestent même que le 13 il y eut des nuages toute la journée, ainsi que le 12 etle 14. D'ailleurs, la plus grande autorité sur cet artiele , est sans doute celle de M. Cassini lui-même , qui, dans son ouvrage , intitulé : Découverte de deux nouvelles planètes autour de Saturne , dit for- mellement que c'est le 16 décembre qu’il a yu la phase ronde de Saturne, et cela est conforine au relevé des registres que nous venons de rapporter. 3°. M. Cassini n'ayant pu appercevoir Saturne dans l'intervalle du 8 au 16 décembre , et le 8 l'ayant jugé presque rond, à cela pres d'un petit vesiige d'anse , qui se manifestoit guelque/fors, il résulie de tout cela que cette observation est incomplète et laisse ‘une véritable incerti- tude sur le vrai moment de la disparition de l'anneau , qu'on peut regarder cepen- dant comme irès-prochain de l'époque du 8! décembre. 4°: La seconde réapparition du mois de février 1672 n'a pu être visible, Saturne alors se trouvant plongé dans les rayous ‘du Soleil, M, Cassini l'a suivi jusqu’au 25 janvier , où il le vit encore sans anses ; et le 4 juin ,tpremière fois. où il l'obsérva après sa sortie des rayons du Soleil, il remarqua ique ses anses étoient plus grandes qu'en "67h é Phases de 1685 dans léshœutd borcal, La disparition qui a dù avoir lieu le 21 août, et la réappari- tion le, 4 septembre , n'ont pu être observées , parce qué Satürne étoit plongé alors dans les pra du Soleil. tal observations les Plus proches! de ces deux époques, ‘que Fo trouve dans les régistres, sont, l'une du 10 juillet, à oh: du soir , où M. Cassini observa Site, etdans sa configuration avec un de ses satellites ; il marque son anneau comme très: foible ; l’autre , du 12 octobre } à 5": du matin : Saturne Y est. figuré avec ses anses très- HIER ten. ; et'a côte est écrits les anses étoient plus apparentes qu’à son immersion dans les rayons du Soleil. Phases DES: SCIE N.C E.£' “ 345 Phases de 1701 dans le nœud austral. | de Selon la théorie, il a dû y avoir cette année une disparition le” 2/4 mars, une réapparition le 22 maï,etenfin, dit M. du Séjour. (Essai sur Les phénomènes , pag. al ), une grande diminu- tion de lumière des anses de Saturne ; ou peut-être même une disparition totale qui a dû avoir lieu vers le 20 novembre 1701. Or, voici les renseignemens que je puis donner à ce sujet , et qui , jusqu'à ce jour, étoient restés ignorés. Saturne étoit plongé dans les rayons du Soleil au moïs de mat , et l'on ne trouve même dans les registres dé l'Obser- vatoire aucune observation de cette planète el 1701, avant le 20 juillet, où l'on a seulement dessiné une configuration de Saturne avec ses anses : ainsi l'on ne peut rien statuer sur la disparition et la réapparition de cette‘année; mais quant à la grande diminution de lumière dont il est fait men- tion ci- due! dans lé mois de novembre, voici ce que pré sente de très-curieux l'examen de nos registres relativement à cet objet. : Saturne a été fort exactement suivi pendant ce: mois : Dominique Cassini et son fils paroissoient s'occuper alors de la rectification de la théorie des satellites, dont on trouve les configurations avec la planète principe et celle de l'anneau , lé1,2,3;7, 10,11, 19 et 25 novembre. Or, ïl est à remarquer que chacun ha ces jours l'anneau n'est figuré que par une simple ligne ou trait de plume fort léger; mais ce qui ne laisse aucun doute, c'est qu'au-dessous de fs con- figuration du 7 nov embre, se à 10! 45! du soir, sont écrits, de la propre main de Dominique Cassini, ces mots : # né rèste qu'un oible rayon pour [CS anses ne Safirne.Le 10} la configuration marquée pour 7* du soir, présente , pour les anses, un foible trait de plume , et pour le 11 un plus foible encore ; énfin dans la configuration du 25 novembre, Sa- turne y est marqué rond , traversé seulement par uné petite ligne ponctuée, et qui ne PR de le globe De d'un Lo 0 Mém. 1789. 146 MÉMOIRES DE L'AcaDéMIEe RoyaLE et seulement comme le plus foible vestige de la seule anse occidentale. Si l'on ajoute à cela que passé cette époque du 25 novembre, on ne trouve plus aucune observation de Saturne jusqu'au 20 décembre suivant, on est presque tenté de croire que la disparition totale , soupçonnée par M. du Séjour, a eu lieu ; et nous oserions même l'affirmer sans cette considéra- tion, que si effectivement l'anneau eût totalement disparu, M. Cassini, qui avoit si bien suivi etexprimé par écrit la grande diminution des anses, n’auroit pas manqué sans doute de faire une mention positive de leur disparition totale ; ileüt marqué plusieurs fois Saturne rond. Nous ne pouvons AT conclure autre chose de son silence absolu sur Saturne pendant 25 jours, sinon que le mauvais temps, dans cet intervalle, l'aempèché de l'observer; mais, ce qui est à remarquer, c'est que dans la conFenratien qu 1 en donne pour le 20 décembre suivant, à 5! bo' du soir, l'anneau y est fortement exprimé. Je me suis as avec d'autant plus de détail sur cette observation , que M. du Séjour, dans son excellent ouvrage, P-149 , adit,.en parlant de cettediminution de l'anneau : cette circonstance singulière eût été très-importante à constaler, on ne peut op regretter que cette observation n'ait pas été faite. n'y a donc plus lieu aux regrets, l'observation a été soi- gneusement {aite;eten Lo inRne complètement la théorie de M. du Séjour, elle fait également honneur et au savant Géo- mètre et au vigilant ASELHBME à qui, dans le cours d'une longue carrière , il est diflicile de pouvoir reprocher d'avoir laissé échapper un seul phénomène, astronomique. S'il estun reproche que peut- -être on püt lui faire, ce seroit de n'avoir publié qu'une très-petite partie de ces observations nombreu- ses et curieuses, répandues dans ses registres ; mais c'est à sa modestie quil fit s'en prendre. M. Cassini attachoït peu d'importance à desremarques, à des observations qu ilcroyoit ‘que tousles autres Astronomes faisoient où pouvoient faire comme lui. Quoi qu ‘il en soit, j'ai depuis long-temps entrepris de réparer ses torts à cetégard, s'ilen eût, et je travaille sans DES SCIENCES. 147 reläche à remplir l'engagement public que j'ai pris-sur cela, ei dont ,ence moment, je m'acquitte déja partiellement. Phases de 1714 et 1715 dans le nœud boréal. Première disparition. Octob. 1. L'anneau de Saturne sensi- core À droite un vestige blement plus étroit que les d'anse fort foible. jours précédens. Octob. 13. Depuis 5h jusqu'à 5h : du 5. Saturne avec ses deux anses , matin, on voit Saturne de qui sont fojbles. temps en 1Cmps , parmi 7. On voyoit Saturne avec ses quelques ouvertures de anses fort petites. nuages : les anses étoient g- On voit les anses de Saturne presque insensibles. encore assez distinctement, 14. Saturne ayant paru pendant quoïque très-minces : l'anse une demi-heure dans une à droite pâroît un peu où- ouverture: de nuages bien verte, | | claire, on n'a pas pu dis-, 12 Saturne, avec la lunette de Ç tinguer-d’anses, : 34 pieds, Iparoissoit avec! 16. À 5h : du matin, Saturne, | une seule anse à gauche. avec la grande lunette de 341 L'anse à droite , ou orien- | pieds , paroïssoit parfaite-\ tale , que l'on avoit obser- ment rond à droite ; à vée les 3,:5, 7et 9 plus gauche, ilsembloit y avoir! large que l'orientale, étoit : encer>un reste d'anse fort disparu ce matin. Un se- court. f 1 cond observateur croit ce- 20. Saturne étoit bien clair et = pendant appercevoir en- " fort rond. Première réapparition.* Ju 101228 1716, Fév. 2. Configuration, de Satur- fort étroites .et som, ne ,sans, 4nSCS ;, IMAU- dl ÿ a io :| “ bres, 2. OUI , vais, temps jusqu'au |, Fév. 12, 14 ,.15,,,16. Configuration ;de, 10. 1 .Sauirne avec ss; : lanseset plusieursf 0: À 10 heures:50! du soir , : ua satellites. : 31 Saturne paroït de nou- 20: Les anses «paroissent! veau avec les anses ; SA plus-éiroires, 1402 É 348 MéÉmoïñrs DE L'AcanémirE Royare £ Seconde disparition. Mars 18. Les anses sont fort minces “++. avec la lunette de 34 pieds; on les voit très - difficile- ment avec la lunette de 17 Lis, f pieds. 21. Ona de la peine à voir les .« anses ;.on n’est pas même sûr de les avoir Vus , mais +. EL Se RES: 6 074 Juillet 10: Sâturnel sans anses. Bb! dé she fe : 11% Séturne sans anses, 12. Vers o heures du soir, Sa- tüïne commence à paroi- tre avec ses anses fort foi- Lacs 2€ Ÿ ‘bles’; Vanse à droite paroit AUS 5 à “peine; ‘celle qui est à MS 2 D A de oh LA AU gauche és plus sensible. il ne fait pas beau temps., Seconde ds KL Mars 22. À 7 heures : du soir , le ciel s'étantdécouvertpourquel- que temps, on ne voyoit plus danse à Saturne, excepté une trace foible du côté d'occident. 23. À 10 heures ? configuration de Saturne pârfaitement rond. | | l Juillet, 14. A8, heures À on voyoit Sa-} | iurne suis ses anses assez -claires et aparéntes par la4 :lunétte de 34 pieds, raaisi} Foiblement avec la lunette, 4 de 17 pieds. i 16. À 8 heures:ïles anses sont} sensiblement augmentées. 4 » ,: 128. Les anses ,sbnt' très - sensi-\ -oë 1 : bles: avec k lunette de 17% pieds. 1 TONUET Nota. Ces observations sont dé, Jacques. -Philippet Maraldi, neveu de Dominiqu à Cassini. M. Maraldi rendant compte lui-même de ces phases de l'anneau de Satur qu'il avoit observé , dit( Mémoires Acad. p715, page 12) en parlant de Ja premié dSfPfridèn ffmois d'octobre : « Le 13, le cfél: ayant éfé couvert, on’ne’ pèt observé « Saturne que le 14}! auquel jour on ne! vit plus autüne lanse; et Saturne parut en- 1913! 2,7, à 89e 58! 8", et 19* 17! 54/,7, à 880 5y! 21. Ces 4 étoïles, comparées avec 6 du Dragon, m'ont donné 0",19 par degré à Ôter des passages des étoiles plus hautes que 8 du Dragon ; ces quantités toujours divisées par le co- sinus de la déclinaison de chaque étoile respectivement. Le 12 août, j'ai aussi 2 o du Cygne, à 0° 54", dont l'as- cension droite le 5 août 1791, étoit 20" 23! 38", 4. Le 15 août je me servis de la nouvelle pendule dont j'ai parlé, réglée sur les étoiles ou sur le temps sideral ; on peut 200 MÉMoitREs DE L'ACADÉMIE supposer que la Lyre a passé à 9" o'21",6, et y comparer les autres. On peut aussi se servir de «& du Cygne ; il faudra ôter des étoiles plus basses 0", 182 pour chaque degré dont elles seront-plus basses que le Cygne, cette quantité étant divisée par le cosinus de la déclidaison de l'étoile. Enfin, il y a n du Cygne, dont l'ascension droite apparente a été trouvée le 16 juillet 1790, de 19° 47! 28", 0. Le 14 août, il y a des étoiles près du zénit qui se com- pareront avec & du Cygne, dont j'ai rapporté l'ascension droite ci-dessus. à Après les observations du 14 août, je transportai le mural à la face occidentale du mur, pour observer les.étoiles cir- compolaires, qui étoient le premier objet de mon entre- prise. Le 19 août on peut se servir de 6 du Dragon 261° 25! 30/, et alors il faut. ôter des passages des étoiles plus hautes o!, 19 pour chaque degré, en divisant par le cosinus de la décli- naison. En employant « de Cassiopée, quiavoit 7° 10! 5o!, il fau- droit ôter o!, 06 par degré des passages des étoiles plus basses que « de Casiopée, cette quantité étant divisée par le cosi- nus de la déclinaison de l'étoile qu'on voudra calculer ; mais ce résultat est contraire au précédent, qui me paroît préfé- rable : au reste la différence n’est pas fort grande. Le 23 août on se servira de la même étoile, quoïqu'elle ‘ n'ait pas été observée, puisque en ajoutant 1! aux passages du 19, on a ceux du 25 ; on a aussi « de Céphée, qui a été observée ces deux jours, et dont l'ascension droite apparente le 19, étoit 3189 23/ 38", Le 24 août nous avons 6 du Dragon pour comparer nos étoiles, et 6 de Céphée pour savoir de combien l'instrument alloit à lorient en descendant : en supposant 6 à 2610 25! 28! d'ascension droite ,et 6 de Céphée 321° 28! 25/ ,et partant de 8 du Dragon, il faut ôter o"o7 divisé par le cosinus de la déclinaison DES SCIENCES. l 20k déclinaison.pour chaque degré dont l'étoile inconnueest plus basse que 6 du Dre egon. Le 25 août, de 8 à 10° de distance au zénit, on peut partir de « de Céphée, ee ajoutant aux passages observés des étoiles plus hautes 0", 405 pour chaque degré, divisant toujours cette correction par le cosinus de la déclinaison. Pour les étoiles du 26 août , entre 10° et 12° de distance au zénit, on pourra se servir de y et de à de Cassiopée, xa° 3/5! ,et 1823! 56"; ces deux étoiles s'accordent parfai - tement, en ajoutant 17" à l'une et 45" à l'autre d ns le loue de la Caille; on supposera leurs passages 0 À 44! 231,8 etiaa2! 25/,1. Le 27 août , de 12° à 14°1on emploiera & de Céphée 318 23! 58", et e Cassiopée 384° 52! 56": il n'y a que 1!',6 de différence. En partant de « Céphée, l'on ajoutera pour chaque degré aux passages des étoiles plus basses, 6,82, divisées par le cosinus de la déclinaison. Le 29 août, de 14° à à 16° de distance au zénit, on peut pren= dref de Bassinpite Ag 31!8" , et e de Cassiopée 249 Bol 16", car on ne trouve que 1/,2 de différence de g° à 149; ÉRepae qu'en partant de Gil Pie ajouter aux étoiles plus basses, o' 09; divisées par le cosinus de la déclinaison. ; Le 8 septembre les étoiles se détermineront par celles du 9, y en ayant plusieurs de répétées. Le 9 septembre le réticule a été changé de 2" de temps: ou environ, par Let y Pour cette zoné de 18° à 20°, on a © du Dragon à 288° 7! 15" d'ascension droite apparente suivant les observations de M. de Lambre, Le 8 pe 1799 elle a été observée à k la lunette méridienne sayant 19! 12/30! ,4, et le 5 août 19" 12! 31",0. On peut aussi se servir de « idée, Céphée 318° 23' 41", en ajoutant aux passages des, étoiles plus basses o!275 par degré. Fe 9 et le 10 septembre on a observé aussi x du Dragon FU dont j' j ai trouvé l’ascension droite DOPE le & août 17d0, de 19"19! 36", 9. pe IFi8 (409 Mém. 1789. # | € Ç 202 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIÉ Le 9 septembre vers 14" de temps vrai, la lunette méri- dienne étant dirigée vers le pole, on voyoit 8 petites étoiles télescopiques qui l'environnent actuellement. Le 12 septembre, de 20° à 22°, en partant de 6 de Céphée 5219 28! 5o!, on Ôtera des passages des étoiles plus hautes, pour chaque degré 0!",31, divisées par le cosinus de la dé- clinaison. Le 15 septembre, de 22° à 24°, on supposera le passage de B Céphée 21" 25! 66",6, et l'on y rAPpatere toutes les autres, comme le 12. Le 25 septembre, de 24° à 26°, on peut encore se servir de 6 Céphée. Il y a aussi la 75° du Dragon, dont l’ascen- Sion droite a été trouvée le 5 août 1791, 20° 34! 9/,8. Le 26 septembre , en partant de & Céphée, 318 2) 20%; on ajoutera aux passages des étoiles plus basses 0,36 par degré. Mais en partant de 6 de Céphée 321° 28/40", il Est oit ajouter 0/, 59 par degré aux passages des étoiles plus basses, soit que céla provienne de l'erreur sur les positions de ces étoiles , soit que la déviation du plan ait une marche diffé- rente dans ces deux parties. Mais on a aussi la 75e du Dra- gon, dont j'ai rapporté la position, et l'étoile + du Dragon, qui, observée à la lunette méridienne le 16 juin 1790, avoit 19" 19! 33", 5 d'ascension droite. Ces étoiles pourront servir aussi à déterminer les autres, en les réduisant au 26 sep- tembre : 1789. Le16 octobre, de 26vet 28°, on peut partir dey de Céphée, 352° 45! o!, rectifiée par M. de Lambre, en ajoutantto"B par degré aux passages des étoiles plus basses, cette:quan- tité étant toujours divisée parle cosinus de la déclinaison del'étoile qu'on veut calculer. ‘ Il y a aussi une étoile de Céphée à 26° 33', qui avoit Fe 5 août 1790, 22* 15! 49/,3 d'ascension droite et une à 26° 15", qui avoit 22h28! 58/,7. , Le 25 octobre, de 28° à 50°, en prenant pour terme de comparaison y de Céphée 3520 44! 52", l'étoile pe qui tal. dr me bESs SCrRENCSs: 205 £toit À 190 46! 4, m'a fait reconnoiître qu'il faut ajouter aux passages des étoiles plus basses 0", 53 par degré. Deux étoiles qui ont passé à 4" 42'et 4 49/, l'une à 27° 16", l'autre à 30°3', ont été-déterminées le 14 juin 1790. La première, du Renne, avoit 4 45!17/,7 d'ascension droite ; la seconde, de la Girafe, avoit 4» 48/19", 7: celle-ci est sur le petit Atlas de Flamsteed.. Une étoile à 28° 6o!, avoit le 5 août 1790, 22° 25" 6,3 d'ascension droite. i On trouvera dans ces observations beaucoup d'étoiles du Messier, const Ilation que j'ai formée en 1 774, avant que M. le Monnier eûi fait graver celle du Renne dans le petit Atlas publié en 1776; jai conservé celle-ci dans mon Globe céleste, publié en 1779 , Mais je n’en connoissois pas alorsles limites, et-elle ne s'étend qu'à 19° du pole dans mon Globe ; je l'ai supposée ue même dans le catalogue suivant. On y trouvera aussi le Trophée de Frédéric ,constellation établie par M. Bode à l'honneur du feu roi de Prusse Frédéric IT, mort le 17 août 1786. il n’y a dans le catalogue de Flamsteed aucune étoile pour cette partie du ciel; mais la comète de 1774, qui parut dans cette région , en nous faisant sentir le vide du catalogue britannique, me fit concevoir le projet d'observer les étoiles qui s'y trouvoient : je m'en suis occupé dès que j'ai eu um grand instrument, etun observatoire solide pour le placer. La troisième comète de 1790 m'a fait jouir déja du fruit de mon travail; elle a traversé une partie du ciel qui étoit toute entière dans-mes zones de 4b°, depuis Andromède et Cassiopée, jusqu'au Messier, à la Girafe et à la grande Ourse ; et les positions de Flamsteed étoient quelques fois en erreur de 2!, et même de 3! 47" pour 6 de la grande Ourse, comme je l'ai déja dit. à Les journaux de M. d'Agelet, qu'il m'a confiés en partant, m'ont fourni, du côté du midi, les étoiles que la comite a traversées les jours suivans, ensorte que Ses observations , réunies avec les mienves, complèteront la partie visible du ciel. Cc2 204 Mémoires DE L'ACADBÉMIr Lesæbservations queje présente sur les plus petites étoiles, auront peut-être un jour l'avantage qu'on a recueilli des observations de Flamsteed, Mayer, et de M. le Monnier,» après la déconverte de la planète d'Herschel, qui s'est re- trouvée parmi les petites étoiles que ces grands astronomes n'avoient point négligées. Qui sait s'il n'y a pas d'autres planètes plus éloignées et-plus petites en apparence que celle de M. Herschel, et que l'on trouvera avec plaisir dans ces observations ? Dans un champ aussi ingrat, il faut semer beaucoup pour espérer de recueillir quelque chose. La zone céleste, comprise depuis le pole jusqu'à 45°, à laquelle je me suis principalement attaché, est environ un septième de la surface du ciel, et cependant elle renferme plus de huit mille étoiles visibles dans ma lunette; ainsi il ÿ en auroit plus de 56 mille dans tout le ciel : mais la partie boréale étoit celle dont on s'étoit le moins occupé, et à laquelle je me suis d'abord fixé. Voici la surface de différentes zones en décimales de Ia surface entière de la sphère, pour qu'on puisse juger de ce qui reste à faire pour bien connoitre le ciel. Dupuis le pole jusqu'à 459. . . . . . . . 0,146. Depuis le pole jusqu’au tropique. . . . . 0,301: Depuis 4b° jusqu'à l'équateur. . . . . . 0,354. Depuis le tropique jusqu'à l'équateur. . . 0,199- Depuis le pole jusqu'à 48° 5o'de dist. . 0,171. Depuis 48° 50! jusqu'à l'équateur. . . . . 0,329. La zone que je présente actuellement depuisde pole jusqu'à 5° n'est que = de la surface entière de la sphère ; il en reste autant et même un peu plus pour aller jusqu'au tropique ; mais M. d'Agelet a beaucoup observé dans cette partie : entre les deux tropiques il y a + du total. Le zodiaque de Mayer et les observations de M. d'Agelet, peuvent suffire. Depuis le tropique jusqu'au pole austral, il y a; mais cette partie a été donnée par la Caille, et il seroit impossible Des Scrences. 205 de l'entreprendre à Paris. Ainsi nos étoiles boréales rem- plissent le vide qui restoit dans les cartes célestes et dans les catalogues. Il ne nous reste que la vérification et les calculs; mais l'ouvrage essentiel est achevé, et tout est disposé pour le completter. Au moment où ce-ci s'imprime (n0#.1792), il y a plus de mille étoiles dont les ascensions droites et les déclinaisons sont réduites au premier janvier 1700 par l'aber- ration, la nutation et la précession. Dans les observations suivantes , la première colonne contient les noms des constellations et ceux des principales étoiles ; la seconde colonne indique leur grandeur , estimée à-peu-près; la troisième, leur ascension droite en heures et minutes, pour servir à les reconnoître. Je n'ai eu besoin de cette attention que pour les premiers jours où la pendule étoit réglée sur le temps moyen; car, à compter du 13 août, les passages au fil du milieu indiquent assez bien l'ascension droite. On trouve ensuite les passages aux trois fils de la lu- nette, dont l'intervalle est dans l'équateur de 25",087. Par ce moyen on peut l'avoir à toute autre déclinaison, pour réduire chaque fil au milieu , et avoir le passage de la même étoile au méridien , de trois manières différentes. La dernière colonne contient les distances au zénit; il faut les augmenter de 1! 30", qui est à-peu-près l'erreur du mural déterminée par le retournement du 17 août. En pu- bliant la suite de ces observations, j aurai soin d'annoncer les changemens survenus dans cette erreur de la lunette, et dans * la position du mural. On trouvera 2000 observations dans ce volume. Les trois volumes suivans en contiendront chacun autant, à moins que jene trouve un moyen de les publier separément. Mais en attendant, je n’ai pas voulu priver les Astronomes de l'utilité qu’ils pourront retirer de ces observations. 206 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Ÿ | | OBS EVIC TL O NS | DES ÉTOILES BORÉALES DANS LE MÉRIDIEN, | Entre le pole et 45°, à 48° bi" 10" de latitude, au quart de cercle mural de l'Ecole Militaire. à H. M. £ S S Observations du 10 août 1789. PR SR Eee | À aa HN 80 Noms | -i | 2 ce Le | Disr. au | PY8ne 7|2118| 01 55 37 © 2 in & |Asc.d. PASSAGES DES ETOILES. BAÉNEMRERt YA 5 | 2122 | 11 59 8 Go 34 |6120 3 L. 45 4 3 -peu- | ee | le midi: 6.7|12126|12 330,9 4 6 5 5349 constel-| © ; A; 73 p- 6 |2125|1a 326,2| 4 3,5| 4 925 = | près. SL] Milieu. | 3.61 | fe Less : 9 lations. | : P Prem 1! 3o!!. : BE 24 RE 17" al RCA PI A IR RaenER 114oût. H. M. H.M. S. | M. S: | M. S. | Aigle 40 | 10 14 54,7 |1518,8 | 4029 3 LA rt | (OA à Oygne &. 20 54| 11 751 4 826,2] 9 2,8 | 4 17 18 F | Hercule. 711813, 8 | 52 1,8 5230,5 Andr. |6G. 7 | 23 46 | 14 | 20° 1 3 22 4a À 611817) 855 à 5538 56:4,2 5.6|2348|a4ari1 |2146 |2222 535 ,a ÿ 7l1822| 85949 | 60 25 rer 6.7 |2502|142448,8 25246 |16 2 3 5424 6.711823! 9 121,3 5 57,5 6 25 23 | 14 27 13 1 35 41 6.711826! 9 417,5 | 453,5 6|2555|14 28 47 + | 02255 14 6.7 18 27 | 9 434,2| 510,5 6|2359|143212 |5247 3 31 35 \ 6|1828| 9 Gar | 657,8 6|2559| 14 5215 3 36 25 | Lyre. 1 9 8 52,4 22° 5 | 25 59 | 14 39, 4 3 55 30 El Hercule. | 6.7 [1838 | 916 1,2 | 1638 6| o 2/14. 3527,2|€6 2,9] 354 6 6.711857| 9 16 12,2 6| o 611458 51,2) 3926,5| 40 2,6| 3 2249 6|Hh842| 91959 [2036 |2115 5! o 91144156 |4233 |4%10,5| 1 750 6|11843| g2032 |2110,2 5| o 9|1144218,8 4258 |4$ SPL 144 Gl1849| 927 2,:2|2749,5| 2818 6.7| o14|144647 |4724 48 2 1 56 52 1855 | 9 3555 |32 31,2 6.7 | 0181145055 |S112 5149,5| 1 3446 711858| 9 37 26,5 6.7| 023|145592,2 5629 |57 6,5| 2 442 7l19 5| 9 43 7 |4345 s 6| 026|14 5958 |6054,5! 234 28 7li0 8| 9 47 44 Cassio. | 7 | o29|15 213 | 249 | 24348 6|1913| 95045 5123 |62 2 20 r. |4.5| 0o32|15 448 524 6 o,9| 2 657 24 6|1925|10 231 3:7,1| 343,5 .7| 035115 752 8 4,4| 3 514 |L4 6|l1929|10 624 7 1:7| 738,5 6| 038|151047,1 | 1123,9 12 0,5 2 12 45 6|1932|10 947,3| 10 25 0 u105;8 6| 041115 :1416,7 | 14 54.5 15 32,5 019 9 Aigle à. | 3.2 10 18 27,9 | 18 53,4 | 19 19 51 043|15 1641,8|1718,3 | 1 17 37 Cygne. | 5.611953 | 10 Zt0140 |'5186;7 6| 047 |151941,2 | 20 17.6 2 55 48 1083 103549 | 3627 | 37 4 5! o51|15 25 4 2 35 11 6l»0o 5|1043 13,6 | 43 50,5 | 44 27 6| 052|15 25188 |25585 2 19 14 32. |4 5120 9|104634,5| 47112 | 47 48,4 Andr. |3.6| 055115 2828" |29 6 | o2410 6 |2013|105061,7 | 5128 |52 5 428% |3.4| 057|18 50 48,9 | 51 25,2 | »2 42 4a | 6 |20 15 | 10 54 2 6| 059115 5234 |33 9 5 1914 8 |2019 | 10 57 33,2 | 58 10 5.6| 1 41153655 58 7 1 51 48 8 | 20 20 | 1058 1,2 59 15 5.6| 1 6115 39 52,2 | 2 31 19 | 45.w. |5.6|20 23 | 11 1 43,5 49 ? 4A| 117|15 51 33 2 54 40 | 7|2025|ai 3 37,8 51 1251155625,8 | 57 2,8|2740 11117 | 7 |2027|11 512,2| 547,9 Sir 3| 12511757 54,5 | 5851,8| 59 9,3| à 1625 2 1.2 | 20 34 | 12,11 50,7 | 1226 Tes 51 130116 3 1 3 38 419 1 22 hi | 7 |2038 | 16 25,1 4.51 135116 743,5| 819 | 854,5| 5 3914 [M 7|2040 | 11 17 43:6 | 1819 5| 138/161047,2|1125%,2|1150,8| 2 27 58 | M 6.7 | 2045 | 11 20 20,5 | 20 56,6 | 21 32,8 4.5! 140116 13 31,8 /1414,2 | 0 25 56 [IN 6. £ 5 | 2059 | 11 56 50 | 57 27,2 | 38 4 4.5! 145|16 1813 |1549 246 5j" 7 | 21 5 11 4041,8 | 41 18,3 | 41 55 mms | men | mas | uses | uses mme | cnnnes 6|2112 ,114940,5 | 50 18,5 | 5056 12 août. | 612115 | 11 5245 | 5323 Drag. 618 5,8 3428,2|35 7,8 | 3547 | 88 27 24 6.7 {2115 (115255,2 5514 |5352 6|18 98 3930 l4o 8,4 |40 46,5 | 894 50 fu etl * Nota. Le dernier nombre 89° 58! 43/!, est le complément de la distance au zénit vers le nord. ( À name chnn ge monter meet ns = _ = PE ar x PR EC] À Das | | l'ascension droite en tem fazaoût. NO EE Dragon. | TL li8:6| 84545 6 a SE 18 22 2 3 1826, 85627 LaLyre, 1850] 859 50,1 Drag. 7-8 18 36 4 5 51 611842 711846 o 16 6,8 7 18 50| 919 33,5 6118 53 9 23 19,2 éz 1858| 928 5,5 19 o| 92927 6/19 5| 93256,1 7119 7| 95632: 7119 7| 93625 dE 19 a 9 39 35,2 191 9 6 |1915| 9 5.611918| 94736 6.7 | 1919 14, r 7 |1921| 950 55,4 (One 4e Er 9 54 56,3 19 2 5.61 1932|10 1 48,9 rl 1940 |10 10 30,2 2 5.6 | 19 51 | 10 20 38 26°, c. 5! 1955|1025 2,5 6.711958 | 10 6/20 1|10 Le 7 | 20 3 | 10 l 5120 7 ES l 6 2010 | | 6 ! 20 16 1048 37,5 "43°. 0». 4° A : 10 So 12,7 A5%w, | 4.51 2023 | 10 “46%e. | 4.5 20 25 10 54 23 CA 1.20 20 34/11 353,2 71 ') 11 844,2 7l\20411|11 RARES 6 | 20 47 11 16 36,2 A PUR 19 14 20 52! 12 ëe 6 | 20 56 1126 3 TRANS NI 6 2118) 11 5 | 21 24! 11 53 32,5 5 | 2127 lai 6 | 2131l12 ei k 5.6 | 21 33 ! 12 10,» 44 EN 12 B259 2141121055 NW? Q 21 49/121647,2 6 | 1 74 EL 4h: 6 21 59 ps. 42 5 46 23,7 50 29 52 42,5 57 6,1 Go 23 6 51 12 32 16 46,5 20 13,2 23 à 28 4 30 5 35 35,4 GE + 01 OI OI ——— C1 © ON CN 63 1 +O01Ko oE+E LE Gb OL + + D OÙ 0 SD in D “0-7 0 b Gb WU © b 29 22 Le 18 août le mural a été dirigé vers le nord. 2 | 88 28 48! Frédér. € Le} l + ar 30; 12août. 8948 2: Lézard. 89 11 29 89 4 8 Fe œ On 89 8 o 88 4 48 10 1315 83 18 22 8q 36 58 83 o 21 87 47 4 g°- 89.47 14} 89 29 50 | de 95 ATEPT Ro 17 89 21 10 89 6959? 8938 5 83 52 25 88 57 21 83 59 24 89 b 2 8e. À EU ne at de, 5. o o© 42 { Frédér. 6. © 1 ed 18e.; fe 0 28 578 Trop. de 5. É dés. (15e Trop de Frédér. Andro. 3e, . 4. 89 17 53 88 734 EE | 83 51 15 87 59 17 89 13 58 8852 7 o 755 où SE 2 | £ Ci sion ‘ QUE ON D Ou ONNNI GO UM DOUNIA DONNIN M OC Cri Re ADD ONSGNNNI OO CRIS ESS a 58 15 Andro. “ 5 28 029 1h LE A 89 1958 Per. 83 8298 88 238j 3. Per. sp 4 se 2. LE C'I EN C E'6. RE mt tee) © 1 H. M.| H. M. S.| M. S. | M.S. D.MS.} 1789. | D D LE D D b D b B 5 b & b bb D b b OU) CUIR b D D R D D bb bb D © & b b bb © D & B E Bb D bb b b bb D R D bb © © O1 01 OI GI OI OI OC OÙ ON 7 | 12 19 E1OICIR & pb b © I à» 0 BHPOEROMRb OO > + m Q° O1 © En m HER E ES D = & LE "Go OO 3 | IHMSINS.| 12 32186 12 56 25 12 ASE 1 4 16 32,7 32.57 5 | 57 3,4 45 11 46 54 13 135 49 25 57 4 o 40 2 12 5 18,2 10 11,2 0 + bO STATE" CCS ES es: Lea) UIO0IR D bp” Q ps A b [Sp] 9 56,2 12 45 17 11,9 18 26 24 49 34 10 49 13,6 52 14,1 66 21,4 56 40,4 | 59 56,2 M. S. 33 56,3 37 42 42 55,5 45 50 2 | 47 13,9 400% 50 2,5 51 10,3 57 42 15 58,3 20 17 22 41 28 62,2 30 LIN 33 2,5 38 G,7 41 24 46 14,5 52 58 56 26 o 34,5 8 52 12 1737 15 15 Nota. Après ces observations l'horloge a été règlée sur le premier mobile , ensorte que le passage au milieu indique à-peu-près D.M.S. + 1 50 89 214 8928 3 89 54 1 . 4 30 58 11 + 9 ës 19 20 88 25 28 89 50 25 88 21 51 88 46 o 88 954 88 27 55 88 5y 3 29s 31 45 8915 5 4 17 453 Ro 16 7 89 58 34 8921 7 o 56 53 ce 55 56 89 37 34 89 31 24 88 22 34 88 °8 3 “ 89 33 5 89 28 a o 22 56 87 40 58 89 56 56 o 032 89 44 26 88 59 40 88 45 13 88 35 53 89 28 19 88 32 11 88 28 15 88 24 2 87 43 57 ï 45 12 55 52 88 3, 8 88 12 33 88 20 47 88 12 28 85 20 49 85 45 40 88 14 52 8745 3 87 38 24 89 12 32 89 512 88 11 15 © 3948 . OBSER V A TI-O.NS Faîtes à la pendule réglée sur les étoiles. Cygne | 5.6| 1917 24,5 | 18 3,8 6. 7 | 19 18 33,2 | 19 12,2 Sa CO EEE EE LT ETES QU EU MGR TEE | 7a8 19 22 44,2 23 24,1 Noms | $ lPASSAGESDESETOILES.| Distuauf no. |, %1192584 | 24849 æ ; zén vers 5 | 1928 23,8 | 29 3,9 des “ an. arstesem— | le midi, 7.8 | 19 29 54,2 const. | :-| Prem. fil ML V7 4129 52 55: G] 1 90 . 6. 7 | 19 35 45,9 —————|—— re 7 | 19 37 30,1 H. M. S M. S. | D.M.S$. 7 |1938 1,5 | 5842 4 2. 7-8 | 19 41 58,3 É 14aoùt. 7-8 | 19 44 5 É æ Cygne. 2 | 20 53 32,4 3443,2| 417 94, 20°. 5 | 19 44 50,7 | 45 32 #| Cygne. G | 21 5454,5| 4 038. 24 Ÿ 13, 4 | 1949 41,5 | 5o 22 6 | 12 36 55,7 | 25525 5 | 1953511 |6352 6 | 12 4147,6| o 718 G|195551 |5430,2 6|2143153 4427:9| 12210 6 | 19 59 35 7:| 21 47.354,53 |\P2 21,45 7|20 242 5 23,3 6 | 21 52 8,7 | 04216 8|20 343 4 26 7 | 21 52 50,3 | 04637 6|20 7535 8 16,2 Lézard. | 5,6 | 21 56 51,3 58 5,7| 13637 6.7 | 20 10 17 5.6 | 22 0 50,5 | 15454 6. 7 | 20 Li Ü,7 7] 22 1 28,5 1 56.24 7 | 20 7 | 22 10 30,5 11 53 22415 6.7 | 2a 15 36 4°: 4 | 2215 14 16 30 0 2458 7 | 20 18 13,2 ge. 3.412220 2,5 21 16 21123 7.8 | 20 20 13 6.7 12223597 25 11 3 20 15 7-8 | 20 2127 45122 34 47 35345 6 | 20 24 39 .5 2 36 27,1 37 58,9 | 34243 5.6|202451 |2531,9 Troph.| 7 | 22 à 3 45 »1 5.6 | 20 28 53,5 ! de Fréd.| 6 |22 435 4 3 1202 6 | 20 31 29,2 | 4 | 2246 28 47 44 0 1241 7 |203621,3|37 2,6 F Pégasea.| 2 | 223 478 5439,5 | 3444 6 5. 6 | 20 39 45,3 | 40 26 | Andr. 5 | 23 017 0 1841 6.7|204418 |44 58 7Ës 416] 25721015 326,1| 034 o 6|2049 8 |4948 ge. 4123 715,5 8 21 0 57 25 G|204917 |4958 a |— : Cygne. | 5. è 20 , ùt.* au nor 20 F 1 Che: na DIET à 2e a LE 3 6. 7 | 20 59 19,5 + 3. 17 2. 54 26 31, 3% 31 21 Ê DEP 18 à 17 5 220 0 5 | 21 3 56,5 18 18 8 2 3415 6 | 21 5 20,6 6.7 | 1822 21,5 24 43 2 56 27 6.7 |.21 9.7 947 6. 7 | 18 28 14 3 530 6.7 | 21 1115 5.6 1 18 30 1,2| 31912 Céph. à. 31211253 |1345, 5.6 | 18 355%0| 3 750| Cygue. | 6] 17 D 8 | 18 39 20,5 ho 42,2 | 25513 7 | 21 6 | 18 4255,1 | 3 53:25 6 | 21 811845 6 46 26,5| 24519 G | 2122 51,2 | 25 32 8 [184555 47 16,2 |. 24253 LETEN RER CHE 8 | 18 46 53,2 256. 6 5,6 | 21 24 55, 7 |18 51 33 3 35 22 7.8 | 21 28 43,6 6|:853 2,5 5419,2| © 949 6. 7 | 21 30 50,3 6|:8 55 37,2 | 8958 5 6 | 21 31 42,8 6.7|11857499 0 2710 6\213417 |3457, H1 Cygne. | 5.6 | 18 60 33,5| 04419 6.7 | 21 56 9 ' 5 |19 2593 421,5| 31526 5.6 | 21 38 0,5 8 |19 3 22 49 5.6 | 21 42 16,8 | 42 47, 7|19 6 59,6| 24820 6 | 21 45 28,1 | 46 9,9 7 |19 c 942,6| 35856 au-dess 6|2147 2 |4743, 1x, |4.3]|191143 à 15 6,8| 4 651 | de Cép. ,4.5[215340 |54 20, * Nota. Ce jour-là l'instrument fut placé du côté du nord. Lu = = CA RE #2 Polaire. |Cassiop. Persée. TE RS PDT D 1789. DES SCIENCES. H M: S.| M. S. | M. S°|D.M.S. ML ESE + 130 19 août. 6.7|22 249 3 29 2 2420 Parier 6122 312,9| 352,6 23119 6|22 512,7] 5 53 2 28 4a 6.7|22 6 34,5 2 55 58 6|2210 3 |1045,5|1123,8| 24355 4 | 22 1530 |1610,3] 2 18 16 6 | 22 18 30 3 52 30 6122 18 38 4 013 5.6] 22 2141,7|2222,4| 298 o 71222645,2|2725 |28 6 3 14 32 4.5 2938 | 14015 6.7/223153 |3232,5 | 35 12 147 20 6.7|223536 |3617 2 3247 6.7 | 22 37 4 2 54 50 6 | 22 43 46 5 229 5 | 22 49 58 5058,4! 218 14 Screener 5122 à 50 17,5 2 39 10 } 23 août. 6.7| 22 5429,2| 55 10,3] 3:747 Drag. 56122 5724,8| 58 5,3 à 46 2 48 18 6.7123 116,3] 157 38 3 22 54 4123 6 40,9 ga $ 2,7 | 31219 6.7|251255,2| 15 17,41 155%2| 4 4 61251330 |1411,6|1455,1| 4 o 6123 18 33,5] 19 14,2 19 56 3 37 58 5.61 235%2 11,5] 22 53,1 | 25 54,2 339 3 61252456 | 25 35,8 | 2616,5| 215 7 7. 8| 23 2529 [26 9,7! 22124) 46e. c. 7-8 | 23 27 45,51 2 1447 25 31 2,2|4249,3 | 27 F5 6 | 233946,7]| 40 277 41 10 4 7 23 42 26 43 8 413 28 7-8 E 4236 |435:8 4 10 25 6 45 5 92,7 | 24112 6. 7 D 4756 48 17,5 3 20 19 6. 7 | 23 48 4714 | 49 28,51 330 55 Cygne. 7-8 | 23 52 56,2 3 15 51 6. 7 | 23 54 18,8 | 54 59,9 50725 21255727 |5814,2|59 1,7| 9 654 710 330,5| 411,7] 24852 71° 415,5 4 55 2 35 30 o 7 31,2 3 39 49 6.7| 011 2 114421 :2926,5| 43558 5.61 0 | 14 0,5 14 41 3 018 7\0 16 44 1725,6| 25448 6| 01946,2| 20 26,6 21 72] 24754 L ë Eee 24 12,7 3 26 56 . 24 42,5 46 3.4| © 25 31,8 3513 30 2 0% # 28 EN 2936,2| 653010 2 50 43,5 | 63 495 39 1743 7h 21511 |:351 |143%2 | 3 74 6.7| 1 1623 |17 1,7| 14241 61 12149 |229 |2310,7| 32256 51 12627,7| 27 8,3 | 27 50 3 54 51 6| 1295 30 34,4 3114,5| 24621 6] 13343,5 | 34 24,6 | 35 77\ 4 4 o GA lg 35446 |3528 359 7 5.6] 2 -3825,8| 2 o32 7: 8 39 6,7| 15214 6 142 305 euts 45 52,7| 323 9 7 45 4543 | 3 950 6.7 : 46 53,71 47 36 3 36 53 D Où CE b HS pan IN ON DOOMINI II Co O D Ut Ui-J-J-J O> 00 D 00 © D M co + [al Bb Cd o Co ne EEE DOMINI DODNAI OM % WEN-I D 148 4,6 ROMDUINMAUINI D bb D D LR D D ND = mm 2 21 58,1 18 18 18 144 18191 18 18 18 22 44,6 18 28 23 , 3,2 4,5 20 gite 20 12 40,6 20 13 11,7 2017 4 20 20 19 33,6 20 22 20 20 20 20 20 27 16 : 209 M. S. | M. 6. 48 46 53 55,8 56 53,5 59 45 1 42,9 2 47,6 5 44,8 9 7:32 9 30,8 | 10 20,2 13 56,3 | 14 37 16 41 171220 CCE DO 0 I OO D & b & Qo1H HE GE Gn = Un GO & coke 2258 |2318 26 0,2 | 2641 28 27,7 | 29 9 rc eo | een 1141, 6 | 12 23,8 14 59,2 JE 15 57,5 19 14,2 | 19 48 19 10 19 55 2327,5|24 9,9 29 4,2 | 29 45,2 31 31,2 32 50 33 53,5 38 44 59 28,5 39 1 |3946 46 6,5 | 46 49,8 47 59,5 48 42 52 52,3 | 53 34,7 55 14,5 55 53 55 51 59 36 0 19 15 8,2| 15 51,4 1838 |1921,3 21 39 24 26,5 34 51,5 44 50 4544 |4626,2 5126 |52 9 52 10 o 53 134,2 4u,1| 455 5 4,51 548,2 8 9 853,7 828,2! g11,2 1333.8| 14 3 13 55,2 | 1459 17 46,6 17 20,5 | 20 16,3 | 20 59 25 2,7 | 2545 2455 |2538,5 25 41 g. 27 50,3 | 28 42,5 27 7 9/20, 975 PPS, 1429. | 28 22 TE DATE TEE NET TR ROGERS Li PUITS AIS ARLES OP re nn H. M. S. [D M.S. +130] 345 26 21432 5 1952 3 10 56 A | 2 5112 242 2 2 41 55 250 8 4 42 48 3 20,35 0 | 297 3 019 34410 bob real ONU DE m Dom D O1 O1 NO =J MAUO D Lea) Q QUO m0 m OI 7 25 num PS © Di bOÔ + O1 pb O1 nb 01 NO < ER S R [ep] Leal B b WOOR OI O1 b OO DO OE DO © MOI OO bp OO b O1 En NO © 1 © nb ER bBEE b © D D O1 + QRb Ge CI [Q Lea 9 NE 0 o C1 = BLOMD=-N- LEE Un = 210 MÉMOIRES DE L'ÀÂCADÉMIE ë &. ; F & 1780. H.M.S | M.S. D.M.S.l 17809. | H. M. S. M. S. | D.M.S. 25 août. + 1 30 À 23 août. | + 1 30 | Cygne. | 7: 8 | 20 35 57,2 | 34 40,5 | 5 46 40 |Cassiop. 23 18 48,5 20 17, 6 40 58 | 6|203422,7|35 5,5! 35 55,5 | 5 29 27 | 25 19 33 211082 6461 | 6 | 20 88 0.5 | 38 44 5 39 51 | 23 23 45,7 2612,5| 527 8 7 | 20 41 18,8 | 42 21,6 | 42 46 5 55 30 23 28 20,2 29 44 424ai 6. 7 | 20 44 19,51 45 4 |4546,2| 522 o 25 55 42 35 9 5 955 5.6 |20455b |4638,2 | 47 22,2| 52220 | 23 33 49 5 26 56 6 | 50 51 21 52 4,5 5 48 20 5.6 | 23 34 6,5 5 45 27 6 | 205318,2|54 1,5 | 5444,5| 615 8 em | une anne ———— | 6 | 20 5549 |5432,5| 53143fh24aoùt. Céphée. 6.7|2057 2 |57441|5826,5| 45824! Drag. 8.| 3,525 10,5 26 33,3 | 335 30 6|205717 |5759 |5841,9| 53133 ‘2 3 | 175114,2 52 35 239 6 7 | 21 116,7 | 2 0,2| 51718 6 | :8 212,7 | 61317 7 | 22 3 33 416,8| 558 6 6|,8 4 49 754 o 7 | 21 5 40 5 32 36 6|:18 7 16; 7 21 18 HAN 543,5 | 53611 5 | 18 10 26 11 57 744 9 CA 51211254 |1546,5|1440 |124923 6.7 | 18 1252,2| 75656 7 | 21 18 55 5 35 52 7 |1817 1,7 18 29 6 25o 8 | »1 1848 | 19 32 5 34 32 6 |181711,2 18 39 6 938 .-6|212146 |922928,5 | 2512 5 37 24 6|:8 2343,7| 55311 8 | 212339 |2422 537 1 6.7 |:18 25 17 6 40 13 8. . 4 | 21 27 19,7 | 20 45 39 45°. d. 4.5 | 18 28 22 29 54 8 115 7 | 21 29 55,2 | 30 37 5 019 7 [11833475 , 3 3515,6| 62326 7. | 21 30 15,5 | 30 58 À 49 38 6 | 18 33 2 35 20 6 11 16 .6| 213315 |3357,8 | 5440,4| 5 249 46€. c. | 4.5 | 18 38 0,8 59 28,9 | 62744 6 | 21 36 47 443 52 7 | 18 38 17,5 39 46,2| 62221 | 6.7 21 41 15,6 | 41 58 4 52 19 6.7 | 18 42 9 7 59 58 au midi 6! 21 45 25,5 | 46 5,5| 449 25 6.7 | 18 42 25 8 133 de Céph. | 16/21 45 30 |4613,7| 5 10 55 7: 8 | 18 46 36 48 6 71052 .8 | 21 50 45,5 | 51 27,5 | 52 10 4 22 23 7-8 | 18 722 9 6/2152 2 |5244 5 15 53 5|:8 51 5 8 2119 6 | 21 56 3 |5646 4 59 39 7-8 | 18 53 10 731 8 7 | 21 5859 | 5942 5 21 7|18 54 o 7 30 59 22 156,3| 238,5] 415508 49°- 5| 18 561 57 28,2| 62940 6 | 22 4 51 5 53 51118} Cygne. 7l19 315 443 61147 6 | 22 5 3 5 46 524 8 6 | 19 329 4 56,7 6 7 58 6 | 22 5 52 5 43 40 7-5 l19 7:16,7| 6 95% 7 | 22 853,5| 445 5 7.827 8 57, 6 516 7 | 22 9 47 | 45424 7.8 | 19 1142 556 4 .7|2212 4,2|1246,1| 1329 455 5 7 | 19 15 39,7 | 74540 6 | 22 15 26,9 | 1610,6| 6 142 7 | 19 15 42 1713,7| 73725 6 | 22 17 57,5 |1858,5| 4 015 6.7|19 19 42 6 56 48 6 | 22 19 12 4 946 6| 1925 9,5 26 37 6 629 1 6 | 22 2192,2 | 22 4,4| 41755 5.6 | 19 26 14 62513 .6| 2223 30,5 | 2412 |2454,3| 4 5 o 6 | 19 26 20,7 5 56 40 7 | 2225 19,5 | 26 2,1|2643,5| 4 738 7 | 19 32 40,7 | 7 3935 7 | 22 28 36,5 | 2919 4 27 40 7 [1936 1 36 28,5| 63312 6 | 22 3316 |3358,5| 42459 6.7 | 1935 10,5 3635,5| 626 7 6 | 22 33 22 41635 6 | 19 42 33,5 44 6,4| 73135 .6| 22 34 41 3 56 13 6.7 |19 44 5 7 4240 6 | 2237 23,2 | 38 5,5 | 38 48 45330 23e. | 4.5 |19 48 23,5 | 4 49 56,2 | 8 624 k .7 | 22 38 46,2 44619 7-8 | 19 ? 5231,5 | 72742 .6| 22 40 19 4 25 53 5.6 | 19 5241, 7 15 28 8224630 |4711,5 | 47 54 4 15 29 19 56 8 57 36,5| 63317 -8 | 22 49 46 6 o 8 7 | 20 046,5| 64627 8 | 22 49 48 5 50 36 5|20 o 2 131,5| 652 9 Céphée, | 5.6| 225313 |5355 |5438,5| 51355) 33e. 4120 757,8 926,8| 7 336 8 | 22 58 2 59 10 4 50 350 5 | 20 20 45 22 15 7 448 pd 23 157,4! 240,5| 3 25. 6 811 512026 5 | 26 48,8 | 27 35 712 o: 7. 8] 23 6 2 644,5| 420 7 | 20 2621,1127 7 7 1917 7-8123 616,5] 658,5] 740,7| 492258 Cévhée 512033 2 |3546 |3430 6 28 56 7 | 23 12 36,5 | 12 19,2 | 13 2,8 | 4 47 23 PESE 6.7 | 20 4144,5| 71140 7 | 23 15 48,2 | 16 30,8 5 354 61204415 |4459,7 | 45 447] 7 844 ÿ 71231621 |:7 3,9 5 23 41 6 | 20 4719 |48 #4 655 24 LR LT ee DES ScrEenñcCes. sir I GOE QG O + D D2Db no à Lea o on SE Hu b 1 O8 ON no D =] [e>] GO [°pKer] D oDe D OI D DOI ID0DO WAMmO 0OUUO-I-I © D D b D b D © b b & CN + Lea O OR O 00 Un D 1 Un OUI GI Où ON Où GC: Un ©) 01 I En CI Un D Oe= + O1 O1 QE DRhOCKRKEN 27 7 213 22 27 48.5 28 33 6 54 25 22 30 36,5 , 31 21 650 3 223419 |35 3 |3548 626 4 22 37 2 |3748,4| 81040 2240 37,5 | 4121 |42 5 555 5 b D 1 LH S b D 20 | 203255 | 20 | 57 15 203722 |3 20 39 34 40 20 204323;2 44 9,5 1204358 |4425,8 | 20 46 43,5 | 47 50,8 | 20 :2051922 !52 0.5 | 20 51 49,1 952 36,5 20 52 29,5 | 55 17 9142 29 5614,2| 85535 | 20 5718,9| 8 3 21 028,7| 117 2 5 21 540 639 7 29 1015 o 21 649,5! 7 38,2 10 21 28 | 21 12 53,9 | 15 47,6 | 14 40,8 | 12 49 16 |21 18 o |1846,7| 8 959 | 21 18 23 1955,4| 81755 \ 21 18 56 19 43 82717 12 2238,3| 95713 21 24 56,2 26 8,4|2720 |204534 21 33 44,6 28 |7522 9 55 »2 21 9 |3726,9! 926 7 | 21 39 3,71 823 7 21 3952 |408,3 815 9 |21 4145 |4241 | 8 o17 21 4145 |4241,2 8 G40 ‘21 45 33.2 | 46 22 1214844 |4932,5 oo: € 214913,5 50 2 |5050,5! 9 55 »1 | 21 54 27,9 | 55 14 [56 0,2! 8 647 | 21 57165 58 5,2| 9 55 20 21 57 34,6 | 58 23 22 054,5 dal On QUE DROOCObOE MOIS ND0O.0 © anse np + OUI O DO OO b Æ pb Où D EG ON NO Cal o [e>] a ren HR O1 01 O1 O1 21 D a Le DOE- DXEp ON a Eb 6 Ua œim @ 1-1 OC = on) 161411 9 256 9 41 21 ouunEE OÙ © D Oo O1 o e © 9 4 12|2149,7| 94830 182017 |21 6 |2154 9 49 56 18 24 0,5| 10 42 13 18 24 10,5 | 24 59,7 | 25 49,3 | 10 32 19 8 |2954 8 057 31 59,5 AE 4 |3321 34 58 183557 |3644,7 | 37 32.5| 010434 Céph. «. 18 38 42,5 | 39 29,7 | 4016,7| 8 4653 1839 15,7 | 40 2,5 | 4050 8 44 21 183944 |40 31 8 51 25 184549 |4435,1|4521,5| 825 o 8 * 4654,7| 84322 61 5,3| 821 2 2,454 9,2| 853959 5458,7| 9 4 o 1857 6,5 065 53,5! 850 5 2,1, 58 9,5| 83816 053,4| 81614 39,5 8 10 39 19 349,:2| 46 8 5525 19 355,5] À443 8 52 13 6 14 3 15 À 19 6 22,5 AE 9 Es Ë 918 8 25 18 12 19 934 |1021 11 7,51 82821 et © x Lo + Yon 9 pos 1 Won À C1 OI 00001 -1 D'OR O1 QI WIORNI HN NI Ou ONE DONNNUN ME DNI PUINI NN DEN CN WI Oo M 48°. o ® EECTS 1 Gr 3 41 11 00 00 I DU OI NI NII NI NI MON HAN À mes 54e. sm ere p..] 1789 | H. M. S.| M. S. | M. S. |D.M.S./1780. H. M. S. | M. S. | M. S. | D.M.5 24 août + 1 30 À 25 aoû. + 1 30 Céphée. 204740 |4824,5|49 9,3| 65554 5.6|191549;7| 1656 |17225| B22422 | 20 50 52.2 | 3137,4| 71243 61917 o |1746,5 8 29 35 20 5116 |52 0,9] 715 o 5 |192122,5 | 22 9,5 | 2257 844 1 - 6 | 20 55 39,4 | 56 24,2 | 57 10,5 | 7 22 53 192532 |2620 |27 7 9 17 50 . 5 a0 55 48,5 | 56 35,2 | 57 18,5| G58-21 1927 2 27 5o 28 57 9 17 22 .7|21 16341 236,5] 321,3] 62310 19 31 51 826 5 7121 143,6 || 238 3 22 619353 Cygne. 19 34 2: 35 12 9 10 28 .8/]21 626,5| 710,3| 613 6 19 38 33,3 40 6,7| 8 :8 38 | 21 651,5! 624536 19 2 4312,9| 8 58 50 4 21 10 26,5 | 11 9,5 | 1154 G 251 -6|19 45 30,6 [10 058 j | 21 14 14,2 | 14 59 644 5 6 46 17 32,7 | 8 2016 Slana4ag |19 4 1948 | 646531 23e. |4.5|194825,5 | 49 9,3|4955,4| 8 6 8 21 22 11,4 | 22 56 6 36 23 .6|19 52 10 8 44 28 Céph. 8: |15. 4 | 2124 56,21 26 9 |2721 |204546 -8|19 52 56,6 | 8 35 53 .7 | 21 36 3 |3649 7 49 30 1954 6,715453 |553%0,3| 82149 21 39 4 8 25 21 ÿ Céphée. | 6. 195046 |5731,9 | 58 18,5| 8 11 36 . 6 | 21 45 23,5 7 |4650,2| 55611 3. 7 | 10 59 36,7 6o22,2 | G1 8,5| 8 823 . 6 | 21 45 24,5 5 8 |4651,2 |plusbasse) ” [20 241,2] 327,5| 414 ( 21 51 53 37,9 | 5322 7 © 46 .7/|20 6 56 £ ai «8 | 21 5751 5836 |5920,7| 714 o ). 20 7 3 748,8| 835,2 3 o 21° 8. 22 5 o,7| 546,7| 434 | 81748 ; | 20 11 19,5 ; 26 22 9 5 950,5| 71810 .71201312,3 13 59,3 | 1447,3| 9 16 1237 |1522 6 5931 201820 |19 85 3 86 4 6 51 29 020 6 2055 |2143,5 . 16 15 721 8 | 20 25 37,2 24 24,2 4 23 20,3| 71639 5.7 2025 12,6 25 59,5 | 2646. / : 25 1,5| 2545,6| 26 50,8| 640 8 2029 2 |2948,5 |? 8 27,5 8 C4 212 . MEÉMoO:ïREeS DE L'ACADÉMIE 1780. | H. M.S. | M. S { M. S. | D.M.S.l:17809. &H. M. S. | M. S. | M.S. |D.M.S. 25 aoùt. + 1 30 À 26 août. + 1 30 8/22 056,2 144 923 8 [Céphée. 6 | 1946 27,2 | 47 18,5 | 48 10,5 | 11 4749 22°, À 5|22 4 36 524,5! 93015 7. 8 | 19 47 57,5 | 45 48,5 | 49 39,6 | 11 55 40 . 6 | 22 455,53 542,8! g10 8 6|155058 |5126,2| 52 19,2 | 11 23 43 , 6| 22 6 9,71 658 923 © 6 | 19 50 40,7 | 51 31 1111 9 7 | 22 8 2 849,6! 9 11 47 7 | 1953 57,2 | 54 382 11 24 50 712226 3 1|2648;6)27347| 81211 7-8 |19 58 o |113715 712250 28,7| 3115 (82 2 8 57 26 7|:19 5932 |11 5943 7. | 22 35 45,2 | 54 30 83335h 66e, 4.5 | 20 2 24 8 16,5 | 12 30 51 7 | 22 54 10,8 | 34 56,5 8 26 59 7|20 6 1,2| 652 744 |115052 6| 22 37 1,5:5748,2| 8 10 350 5|20 857 947 |1037 |11 756 6|225831 |39n9,5)40 3,7| 82955 8 | 20 1310,5|14 1,5 | 11 25 57 7 | 22 42 37 45 23 9 1 6 7-8 |201418,5|15 9 15 59,2 11057 7-8! 2243 40,7 | 44 27,2 8 48 51 8 | 20 16 28,5 | 17 18,5 | 18 8,5 | 10 58 35 6|22 47 39,2 à 48 26 8 1155 8 | 20 16 49,7 | 17 58,5 | 10 52 58 5.6 | 22 517 94843 6|2020 6,5|55 $ 10 228 6.7|225310 |5858 9 50 47 7 | 20 20 23,8 2240 |102712 6.7{225320 |54 g 9 35 54 7 | 20 21 50,5 10 31 56 6-7 1225321 |5412 935 o 7-8 | 20 2516,1|26 6,5 | 105046 Cas.ite.| 4 22 57 11 57 58,7 58 47 9 24 27 7- 8 | 20 26 51,5 | 27 40,5 | 28 30,5 | 10 28 30 61225745 |5833 9 42 53 6.7|2027 8,5|]2758 |2848,2 | 10 50 24 2e, Cass. | ‘5 | 23 1 58 919 o 6. 7 | 20 32 48,7 | 35 58,7 | 34 29,5 | 11 844 7-8|25 348,5] 455,7] 523 8 55 40 5. 6 | 20 35 11,2 | 36 1,5 | 56 51,5 | 10 52 28 5.6 | 23 13 26,5 {1415,1|10 112 5.6|203752 |5822 |3912 |105821 7 | 2325 20,5| 24 7,21 24 56,4 | 10 o 41 5°. * 4 | 20 4112 |42 4 |12 9 1 6 | 23 27 54,5 | 28 41,2 8 36 46 7-8 | 20 44 37,8 1128 + 7 | 23 2951,313039 | 955534 71204852 |4923,5|5014,7 | 12 544 7 | 23 3411,2| 8 030 7 | Zo 51 35 5226 |535 17,2 | 11 52 55 5£..r 51253617 !37 4 |3750,7| 836 8 6.7 | 20 52 19,5 | 53 10,2 11 4022 7 (23 39 56,5! 854 o 7 | 20 5549 |5641 [1148 9 7°: p- 5|234324,7| 4410 |4450 727 4 7 | 20 58 52 60 30,5 | 10 52 50: 6. Cass. 2.3! 25 57 28,5 | 58 16 59 4 9 633 7 | 21 3 41 1010 12 a: Cass. 5| 028 8,8 | 28 53,5 | 2958,2| 6 3o 10 7-8 | >1 517,5| 6 6,9| 10 28 21 ose gl or ere HS 51921 550,3| 639,3! 728,5|1015 5 26 août. Et TOU | Glor 649,21 738,5] 827,2 | 10:21 35 Dragon.| 6. 7 | 1823 10,9 | 24 1,2 | 24 51,5 | 10 42 16 æe 51211254 |1547 |1440 |124922 6| 18 24 59,5 À 25 49,2 | 10 32 23 7.8 2118 6,2 | 18 56,2 | 1946 TU OS 7-8 | 18 2910 À 29 59,2 | 10 23 31 6|2121 1,2 | 21 50,4 9 57 49 6] 183511 36 2,2 1 36 53,2 | 11 3849 7-8 |) 2413,5125 4 |10355 4 51841 9,5|42 1 |4252,5| 515715 51212436 |2525,1 | 26 15,2 | 10 39 41 7118 43 5452 | 10 27 36 7-8 2127 9 |2758,5 | 28 48,5 | 10 31 42 7 | 18 44 4,8|11035 5 8 | 21 32 32,2 | 11171% 47°: 0 7 | 18 4553 101325 6 | 1 34 35,7 | 3521,9| 9 55 26 51184728 |4817,2149 6,3| 101541 71213756, |5826 |3916,5 | 11 438 7 | 1848 24,5 | 4914 103211] 10°- 5 | 21 38 45,8 | 39 56,4 | 40 26,6 | 11 1645 7118 51 2,2 | 51 52,2 | 10 52 45 7 | 21 42932,1 | 4525 |4414,2| 112527 7 |18 F 153 3 | 5354 11 47 60 8 | 21 44 48,8 | 45 40,5 | 11 56 42 6.7 | 185530,6| 56 1,2|5652,2| 1130 9 7lo 44 2. 114527 6| 19 59 20 010,2! 1056514. 7 | 21 45 55,2 12 5 © 7119 228,2] 5 7,4] 356,9| 1054 o 7 | 21 48 11,5 | 49 3»,5 12 822 8. 9 | 29 639,9 | 1134 9 6 | 21 48 26%4 | 49 16,4 | 50 8,2 | 11 40 22 8/19 814,7] 9 5,2] 957,7 | 11 51 32 6.7 | 21 " |51.72 | 51 58 hi 25:13 7|19 1116,2|112 6 10 26 57 Céphée. 7.8 | 1 51 38 52 28 11 835 7l19 13 46,54 10 18 25 6 | 22 2#20,7 | 2412 |114013 711915 50,5 | 14 48,5 | 15 58,5 | 1034 44 6|222544,2/2635,7 | 2727 |1160 5. 71192025 |2114,5122 4 11 342 7.8 | 22 3614,5 | 37 4,8 37 54,5 1050 8 4 19 23 57 10 556 7224012 |41 2 | 4152,5 | 11 10 54 7-8 119 2528,712618 | 102222 8 | 22 40 46,8 | 41 37,5 111952 7-81192632a | 2721 |2810 |1018 o 5.6 | »2 43 26,7 A4 A7 114217 6] 31929 0,5 | 29 49,5 | 30 58,5 | 10 4 à 6.7 | 22 47 51,7 | 48 40,5 | 49209,5| 9 57 48 7-8 119 35 59,7 | 34 50,5 ! 11 21 41 5.6/2250 1 |5049 |5136,8| 948 48. 6 | 1936 16 SA 37 56,6 | 12 144 6.7|22 53 18 54 7 10 11 30 Céphée. | 7.8 | 1958 16,2! 39 6,7 [3957 | 11 12 26} Cassiop.| 5. 6 | 22 5458 | 5547,5 | 10 2617 Hi 6 19 43 53,7 | 44 42,5 10 1 3 6| 2257 10,5 | 58 1,51 58 52 1125 44 RE ER CRE, PC EE SCORE ER | 1789.| | 26 aoùt ! Cassiop.| 7 6 6 6 4°. d. 5 7. 7.8 6 6 6 6 6e. 6 6 6 6.7 6 5 6 5.6 Cass. 8. | 2.3 5.6 6 7 der 6. 7 122. 5.6 6.7 7 6 CA 3 Cassiop.| 5% y 3 6 Polaire. 2 | Cassiop. 6 6 à. 3 - 6 Ë 6 6 ass août. evre, \8. Drag, 6.7 5.6 6 6 6 .8 É 6 8 6 8 7 #. 4 7 5 Lo 7 8.9 7 H. M.S. | M.Ss. 22 57 49,5 À 58 39 | 25 651 7 42 FER 11 22 | 23 10 49,7 à 21 41,2 1231450 1548 | 23 19 45,5 23 2523 2, 0e De 2 3 23 19,5 8,5 Da | vo 23 58 “4 39 59 2542 8,5f 4258 23 42 52 | 43 42 23 46 14 47 42 25 50 8,5 50 57 23 5o 22,2: 51 13 23 51 51,5 235343 À 5454 23 57 29,4 | 58 16,4 o o 7 16,4 o 9 37:5 0 10 20,5 0 1241 13 32,2 0 1717 18 8,8 o A 27 024 1,7} 24 50 o 28 5354 o 04332 |4422 0 43 58,5! 44 27,8 o 48 18,5 ù 1 1 11 36 12 25 115 6 15 54 1 15 39 16 28 1 16 57 17 040,54 116,8 17 25 11,40 26 52,5 18 28 44,5 E 29 39 18 35 51 18 39 16,9 18 42 0,6 18 47 54 18535,5 À 5359 18 54 28,5 55 02 1857 2,5 À 57 54,5 19 029,5 1 22,2 19 3 50 4 41,8 19 641 7 33,6 19 11 32,7 À 12 57,5 19 19 29 44,3 9 22 46,5F 23 39,5 19 23 18,2 À 24 11,6 19 26 20,5 27 14 192859 À 29 53 DES SCcirzNCES. M, S. |D.M.S. 1789. i8o. | [HMSIMS + 1 30 | syaoût. 5928,7| 104919! Dragon.| 7 |19 8 34 11 56 24 0 | 193148 1215 |1161 33 7 | 19 31 57,2 12 34,5 | 1211 2 7 | 193715 16 40 1215 4 8 | 194241 2036 |11 23 39 6.7 | 1946 7,2 19 48,8 | 11 26 14 7-8 | 19 24 41 10 22 15 7-8 | 19 51 55 2457 102561 7 | 19 30 8,7|12 5 6 8 | 1055 25 33 58,4 | 11 38 10 7-8 | 19 37 4,2/102541) 66e. 5.6|20 131 4047 |1210 2 7120 455,5 4348 |105928) 68°. G|20 727,2 44 32,2 | 10 48 20 7 | 2o 13 11 48 54,5 | 10 58 38 71e. 6 | 20 15 25 104724 72°. 8.9 | 201915 52 3,7 | 11 10 22} Céphée. | 3.8 | 29 103916) 2°. 6. 5 | 20 25 21 55 24,9 | 11 15 48 8 | 20 59 3,2|*9 639 7-8 | 20 6 50,4 | 1139 8 7-8 | 20 8 8,5 | 11 41 34 812032 5,3 11 49 52 9 | 20 34 29 11 20,9 | 11 3845 7- 8 | 20 37 55,5 1425,5|1147 9 7-8| 205811 | 19 © |12 111 7-8 | 20 58 52,5 22 51 10 30 22 8 | 20 2540 |101715 7-8 | 20 45 30,5 29 38 6 30 17 7-8 | 2 4142,5|11 515 8 | 20 45 11,5 | 10 41 39 8 | 20 45 1 10 20 26 9120575 1,7 61 32,5 | 39 17 43 8 | 21 50 28,2 5152 |11 334 8 | 21 5945 54 23,2 | 1245 4 éroi. dou.| 8|21 o12 13 14,2 10 15 16} 7121 417,2 16 43 10 335 4 « Céph. 21 12 53,5 10 16 37 7 | 21 9 48 26 7 |21 ——— | 6.7 |2122 6 712 152,5|85312 6 7-8 | 21 30 14,5 2633,5| 33530 6.7 | 21 3638 30 32,5 | 13 30 23 7-8 | 21 36 45,5 | 13 27 48 6 | 1 40 12 13 40 10 7 | 214548 42 52,2 | 11 57 13 6 | 21 45 45,5 | 11 4250 8|2147 8 54 53 13 13 56 8 | 22 5616 |13 1429 5.6 | 21 12 14 48 6 | 2 2136 |125427 6.7 | 21 533,6|12 546] 39°: 5 | 2158 2,5 8 26,5 | 1245 30 Ù 6.7 |22 245,5 13 43,2 | 18 24 57 8 | 22 1556 | 13 52 10 7 |22 914,5 20 44,5 | 162610] 25°. 6 | 22 13 116 7-8 | 22 14 19,2 24 6 |13:519 6. 7 Fi CNE 28 8 13 15 18 6 ! 30 47,8 | 1348 o 7.8 PAYER * Nota. Par des hauteurs correspondantes , il faut ôter 8! 6 de ce passage. 45 40,2 213 jan 13 16 37 3 14 558 1519 2 13 1738 13 711 134749 13 05 13 28 74 ALES 12 41 33 12 50 53 1255 9 12 54 14 12 36 37 1243 6 12 42 44 5,5 | 143810 1325 5 5 [125410 12 52 30 32 12 51 59 3 12 49 30 3 1416 8 1343 12 13 34 57 13 54 28 12 52 28 1240 6 5 33 1242 6 3113 941 12 1 6 1217 4 12 11 46 12 640 12 26 35 13 33 56 12 49 24 13 12 61 12 1844 12 1825 13 56 22 13 5314 13 535 m1 12 27 55 12 37 10 131415 12 5o 55 12 44 51 12 43 58 1345 3 12 44° © 12 36 14 1223 5 a +4 12 57 142560 15 47 19 12 52 38 12 19 43 12 2853 1323 6 1319 r0 EEE 3 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 1789 H. M.S. | M. 5, | M.Ss. 27 août: Céphée. | 7-8 | 2221 17,5 | 22 11,3 | 23 5,2 7 |22 24 25,1 | 25 20,5 7.8 2225 12,5| 26 7 |27 2 7-8 |222635,2 | 2728 |28 23,5 81222856 |20941,5 6 | 22 29 35,2 | 3030 | 31 24 3oe. 5 | 22 50 34 31 28,2 | 32 22,2 912235 2,5|3555 |3647,9 6|224013 |41 5 |4150,2 6.7|224252 |4345 |4439 71224652 |4745 6.7|2247 8 |4759 7 | 22 49 42,5 61225224 |53928,2 | 5421,7 6| 2253 37,6 | 5452 |55 26,5 8 | 2254 58,5 | 5553 61225528 |5621,5 7-8 | 22 57 55,7 | 58 47,6 6 | 2258 36,7 | 59 50,6 | © 25,4 7 | 23 129 7-8 | 23 129,2 23 430 5 22 6 | 23 741,5| 853,8 Cassiop.| 6 |23 1036 |1129 71231447 |1542,1 | 1637 7181231728,2 1823 |1918,2 71232042 |2133,3| 2226 712321 9,8|22 o,7 6|232926 |3020,5 | 31 14 8 | 2335 21,7 | 5615,2 | 37 9,5 6, |5.6|23 7| 3853 30 AU 7-812339 4 |3956 |4048 7-8 1234833 |4926 |50 20 6.7 | 23 51 13,5 9°: 61235252 |5343,5 8. 255729 |5816 |59 4 8| o 355 4 48,5 8| o 355 4 48,5 710 8 46,7 6| 01717;2118 9 |19 1 6| 01821 1913 |20 5 7-8| o 24 25 a. Cass. |” 3 | 028 0,5 | 28 53,5 | 20 37,7 aæ pol. 2! 055 4,7| 48 12,5 | 61 32 8.9] 11634 |1728 713 18 24 6.7| 1 18 50 7| a 22 23 7| 2 2418 25 10,2 5.6| 132 2,7| 32 57,5 | 35 52,5 r. Case. 3| 135845,5| 3941 |4055,4 Î — | mm ms | ame | 29 août. ] k 611828 »,3|29 6,5|30 6,2 Den 8 |:18 £ 30 23,8 | 31 22,5 1833 0,3 | 33 56,2 | 34 53 7.8 |18 35 8 |36 4 611836 9 |357 5,5138 2 6|18 3918 |4012,5 #P. Our. 18 45 43,5 6|18 4640 | 54 29,5 Dragon.| 6118 56 39,5 7119 141 2 59 D.M.S. {1789 + 1 30 29août. 13 19 27 | Dragon. 13 51 44 155518 13 51 23 #. 13 46 51 1348 5 13 36 58 LE 12 41 38 12 57 15 1259 2 12 18 53 12 26 356 12 43 46 131719 1320 5 13 23 21 13 13 43 64°. e. 1. 1312 4 05°... 1337 9 12 53 30 4 Céphée. ! 6 1248 5 12 11 41 11 56 22 12 42 42 13 49 33 235341 121510 12 343 13 40 55 131615 1210 6 1210 O 12 56 30 12 643 12 14 18 9 6538 1247 $ 12 47 25 15 14 23 12 112 12 18 36 12 56 50 6 350 13 39 17 44 15 52 56 13 22 22 13 37 46 13 654 12 23 24 13 55 26 13 44 33 26e. 16 426 15 52 28 14 39 46 1417 51 14 27 58 1340 11 Lu 37 40 23 38 213 16 6 7 1510 0 Ç nppp np ON OO “1 D II DROUNNNI DININIEDAUII II D En © © MD OMmON ON ON ININNI DOIN DOIMMAIN II 19 837 19 11 55,6 | 1 19 17 22,2 ee 19 28 14,6 | 19 19 31 48,2 | 3 19 34 48 19 42 57 F5 19 49 45 19 51 55,5 19 55 7 19 58 27,3 19 59 15,5 20 24 58 21 2137 5,5 21 42 13 21 22 23 23 10 26,3 43 52,5 47 2,2 50 41,5 52 52,5 ! 56 2,2 | 59 25,4 | 0 10,4 H. M. S | M.S.|M.S. D.MS, + 1 30 Ai 7 49 10 27,5 | 15 44 15 56,4 19 17 20 45,5 30 5,2. | 30 48,6 33 38,9 36 41 | 44 47,8 nas | 61 3 53 49,5 56 58 6o 23 11852 3 13,1 50 36,1 55 0,7 4417 47 44 51 43,5 52 1,8 729 10 32 11 40 15 56,5 19 28,2 24 6 26 51 34 43,5 38 57,3 44 8 47 30 57 42 3 27 458 21 32,7 12233 30 5a | 35 8,5 35 47, 25 22 3148 35 5,6 58 482 | 39 46,5 40 32,5 ! 41 30,6 42 27,6 | 43 27,5 46 40,6 | 47 36,3 644 | 740,3 11 22,8 13 48 51 1420 2 1423 7 63 25 46 63 731 | 1557 8! 14 39 57 15 o g 15 630 67 725 78 25 40 14 13 15 14 30 42 14 23 38 14 23 19 1519 5 15 22 39 15 17 13 2318 4 1415 o 14 12 50 14 25 50 14 51 37 À 1521 8 14 819 13 51 44 151719 14 53 46 15 21 28 15 18 43 15 458 1613 5 14 710 14 12 16 14 453 14 16 57 14 12 30 26 22 12 14 46 53 15 24 21 14 54 19 144920 tn ce Des Scrences. 215 17989. |H.M.S.|M.S.|M.S.|D.M.S.|:780. H. M.S. | M. S. | M. S. | D.M.s. M Aa ape, + 1 30 6.7|231153 |1228,6 | 1325,5 | 1442 41 | Hév. 41.| 5|2337 7,6 | 580,5 | 39 15,3 | 17 45 48 7 | 23 1316,5 | 1415 |14 29 24 [ Dragon. | 7. 8 | 23 47 40,5 | 48 40 16 45 54 6.7|23 16 2,1 |1518 44 6 | 23 49 3 + [164751 6. 7 | 25 17 25,2 | 18 22,2 | 19 21 15 35 27 6|23 54 7 |58 8 17 652 8.9! 23 1856 |19$#4 |1$1949 7| o o 59 1 59,7 | 16 439 7 | 23 2124 |2220,5 | 14 21 17 71078 8 9,5 171634 8 | 23 21 35,2 | 22 31 1417 0 6.7| o 10 3 11 45 | 165730 7 | 23 23 3,3 24 3 1542 om || me (nn me ns 61233150 |3246 |3342 |142817$ 9 sept. | 7 | 23 36 47,2 141616 Drag. a. | 3 1g1127 |123:1,8 1337 |1825 6 | 6 | 23 39 34,8 | 40 29,2 15 41 48 LA 4 | 19 18 38,2 | 19 58,5 20 39 16 26 19 | 6 | 23 4o 8,2 | 41 58,2 | 13 56 13 9192425 |25 26,5 | 2627 16 41 39 6 | 23 5224 |1529 8 8.9 | 19 50 2,2|31 4 |1656 4 23 54 26 55 25,5 | 15 22 16 8. 19 30 25,2 16 56 56 23 5443,8115 6 8 8.9 | 19 31 48,5 | 32 49,5 | 16 41 18 i | 23 57 20,2 | 58 16,4] 59 4,1| 9 642 1955 17,7 | 56 17,2 37 17,5 | 161610 | 7| o 349 4 43,3 | 14 50 55 19 37 41,8 | 38 41,2 | 16 2 16 51 0 2126,3| 2219 |125320 19 38 2,5|39 1,8 | 16 o121i — en fee | ee | 19 4117 42 21,2} 18 949! 19 44 34,51 4534 | 46 53,2 | 15 59 52 | 19 5353 |5455,5 | 17 18 53 194533 |4632,2| 47 51,7 | 16 2538! 20 4 22 624 |164925 1948 35,6 | 4935 | 50 54,5 | 16 7571 19 52 21 54 15 17 12 58 | c 5224,8 | 1717 54 195245 | 53 47,5 | 54 50 1719 2, 19 57 4,2/°"58 7: |17 20 27 | 11 56,8 | 16 57 24 14 41 16 19 51 25) 2 |17 3422 28 51,5 | 16 38 32 29 8 |162822} p.67. 17 535 30 5841 174351 4143 |17 116 “4 7 8 |20 953,6 | 1055 8 20 13 40,2 8|202256 |2559 8 | 202650 | 27 49 7 7 8 5 6 SAS uw +1 œ1 e © 2027 8 20 34 2,235 6 20 37 37 20 254 359,7 | 4 5,3|183252; 20 619 16 49 24 | 7: 4°. Céph., 4. 20 948 |1049,3 | 11 50,8 | 16 57 16 20 7- ) | 20 51 18,5 |5217,5| 5317 |16 028 6.7] 201427,2|1529,5 | 1632 |171824 | 71205215 |5315 5415 16 841 8. 9 | 20 2048 | 21 50,5 | 17 27164 6|21 530 G28,5| 72 15 57 25 7-8 | 20 22 60,5 | 25 53,5| 2457 | 1753430 | 7 |21 857 9 58 1059 |164648 7.8 | 2026 45,2 | 27 46 |2845,5 | 16 38 40 8|211546,211446 |1547 16 24 17 2027 3 |28 3 1129 3 16 28 22 7 {2114 2% [h5 1 |16 1 |161:1348 20 33 57,3 | 35 1 “| 36 5 |175330 8212242 | 2342 1652 o! 205629 | 37 32,8 | 3836 17 43 5a 5 | 21 22 50,5 | 23 51 17 125, Céph.4.| 5] 2039 34,5 | 40 56,5 17 119 6|212914 |5015 |3117 |1655 o 20 40 7,5|41 85|1641421 6 | 21 2927 30 28 31 29,5 | 16 57 43 2045 7,5 | 46 12,3 | 47 17,2 | 1822 15 8 | 21 36 50,8 | 37 51,51 3852 | 16 31 36 71205115,8| 5213 |5313 |16 034 61214524 |4426,5| 4528 |165643 71205210 |53 9,554 9 |16 146 71214858 |50 1,5|51 5 |155310 81205546 |5647,2 | 57 48 164510 G\215625 |57 24,6 | 582 16 10 36 5 | 20 58 24,5 | 59 26,2 | 17 o 28 g9|22 238 5 37 459 |1624 o 7121 6 0,5| 7 o 8 1 |162033 7122 340 4 40 540 |162548 7: 8 | 21 9 53,2 16 46 44 6| 22 10 14,5 | 11 13,5 | 12 14 16 12 27 a. Céph 3 | 21 1248 13 41 14 34 12 49 33 7 | 22 13 58,5 | 14 59 17 152 8 | 21 18 55,5 | 19 55,5 16 21 57 6|221441 |1541 16 46 17 7-8 | 21 19 18,8 | 20 18,8 | 16 23 48 8 | 22 2321 |242 16 31 35 8 | 2122 35,5 | 2337 1652 6 7-8 |22 27 4,511739351 7° 6 | 2122 45,2 | 25 46,5 17 112 8 | 22 3122,3| 5222 |161047! È 7 | 21 2521 |2623,2 | 171514 7-8 | 22 3355 |54 56,5 | 1631 43! 8 Céph.|3,/ | 2; 27 9,7 | 20 45 52 7 | 22 39 47,5 | 40 48,5 | 41 50,5 | 16 56 37 6 | 21 30 23,5 | 31 25,5 | 16 57 45 6 | 22 4433 |16 4458 6 | 21 51 12,5 1655 4 7 | 22 4632 |1637 6 7: 8 | 2136 46,5| 3747 |3848 16 51 56 4.5 | 22 56 49,6 | 1712 3 8,9 | 21 |4110 16 538 6123 050,5| 152,5| 255 |171337 214519,8) 4421 |4523 |165632 "4/23 910,5 | 1014,8 | 11 19,6 118 5 8 21 48 53,2 | 49 56,8 51 0,5 | 17 5257] 71231557,5 | 17 3,8|18a1 1185511 6}21 5142,5 5242 |16 9 7 6 | 23 26 0 |27 1,5|1727 8 6 | 21 5155 5255 |161655 61252613 |2716,5|2820 | 174833 6 | 21 52,7::: 53m :f16 2553 7-8 | 23 3252 |1819 o 8 | 23 5537,2 56 36,2 | 16 53 56 : w = S1 1789.| HMS. | M.S, | MS. |D.M.S.f:1789. H. M. S. | M. S. | M S. | D.MsS. 9 sept. + 1 30 À 9. sept. + 1 30 8 | 21 55 41 56 40,2 | 57 39,5 | 1556574 Entre 71 04016 |4116 |4216 |161938 6 | 21 56 19,2 58 18,3 | 16 10 25} Cassiop.| 8.9| 04220,6| 4321 |4421 |1618 24 8|215929 |60o29,7 1648 ofetleRen.| 6!| o 45 30,5 16 19 57 8 | 21 5947 |6048,2 | 16 52 46 7-8] 05138,8] 5238 |5337 |1555 40 8|22 o 3 1 4,5] 2 6,5|17 322 7| 0 5€ 59 |58 2 |1746 22 8 | 22 340,5| 444 17 48 48 8| 12517 |2618 |2720 |165114 7. 8 | 22 5 35,5 | 16 25 49 7 | 126 12,5 | 27 12,5 | 28 14 16 50 25 8. 9 | 22 651 7 53,5 | 17 146 8.0| 1 30 7,8 | 27 51 55 8/22 720,5| 820,5] 922,5|17 058 91-131 6 |32 8 |3312 |174738 6. 7 | 22 11 9 |12 8,5 161217 8. 9[ 1 54 21 3524 |1745 6 71221352, | 1454 |1556 17 152 gl : 38 50,5 | 39 50,2 | 16 15 22 êt. doub.| 6. 7 | 22 14 36,4 | 1637,5 11638 | 16 46 20 7| 24150,2 | 42 53,3 17 39 44 8.9[222216 |2316 |2416 | 165137 7-8 | 142 10,2 | 45 12,5 17 18 356 8.912225 6,5] 26 6 16 230 7| 142530,5 | 4531,8 | 4454,2| 17 7 45 712226 8 |27 7 |28 5 |155215 9| 15440 |5540,5 Le 16 37 42 8. 9 | 22 2924,5| 5024 |16 8 o 7-81 15559 | 56 59,5 1651 3 7 | 22 50 16,5 | 31 16,5 | 32 16,5 | 16 10 38 6.7| 15618,6| 5719 16 38 47 71223250 | 33 50,2 | 34 50,5 | 16 31 46 71 15649 |5748,5 16 2643 8.9|22 56 37 37 40,5 | 17 4545 C4 ln 2 9 3 9 15 43 43 8 | 22 40 43,5 | 41 44,7 | 16 56 41 g| 2 518 6 20 7 22 16 59 20 7224117 |4217,5|4317,8 | 165410 35d'Hév.| 5] 211 1,8|112 5 |15 8 |173543 3ne. 2 4|22 41 21,7 | 42 23,5 43 21 16 13 22 g| 21151,2|1235,3113558 |175558 } Céphée. 7 | 22 43 27 1645 o 7] 216-2704 17 35 30 8 | 22 4715,7|17 227 7| 21613 |1717 17 55 20 7.8 | 2248 17,2 | 49 18,8 | 50 21,5 | 17 14 30 71 21754 [1858 |20 a |174150 7. 8 | 22 50 48 |5149,5 |17 813 6,1.2:26 "3027650530 TB EARE 5.6 | 22 54 39,7 | 55 42 5644 1712 6 9! 227 8,51 28 12,5 | 2917,2| 18 114 6123 046 1 48 250 |17152g 7| 25451 |3550 |3649 |1552 2 7-8123 343,5] 445,2] 546,8|17 527 7.8 | 237 34,5 | 5834 16 3:16 9 | 23 649 7 53 17 47 22 8| 24729 |4827,2| 4950 | 1741 30 34°. 0. 5123 9 6,5/1010,3|1115 |18 5 9 8| 2 5047 15149 [171230 9|231412 1512 16 42 28 81 25236 15338 |5440 17 215 7- 8 | 23 16 52 17 53,8 | 16 53 26 ol 2 56 35,5 | 57 55,6 | 16 32 20 a | 23 20 5,2|21 6,5 |17 o 6 TEA 58 3,6|59 5,2 | 16 41 50 8 | 23 22 25,5 | 18 12 24} La Gir. 8] 25949 | 60 52,2 | 61 54,6 | 17 3355 71232356 |2440,5 _[175830{Hév. 37.| 6| 3 247,31 1559 o 7123 , 25 54,2 | 26 56,5 | 17 27 15 81 3 5 14 1748 2 7 |23 2711,5|2814 |174837 7-8| 3 717 8:7 pe 1634 7 8 | 23 28 27,8 | 29 31,2 | 17 53 15 À Messier.| 7| 31139 1346 |17573a 8. 91233313 13414 |53514,5 | 163034 7| 31140 15 À7 17 48 13 Dragon,| 6|23 56 48,2 | 57 49,5 | 16 44 15 8] 3 17 54 | 1820 30 Hév. 41.| 5. 6 | 23 39 7,8 | 174542 81 19 24,5 | 18 23 31 7 | 23 4092,5|4124 |165157 D 2557 12457 |:1632 o 8.0 | 234213,5| 43:42 |4415,5| 1645554 3 24 44 26 44,5 | 16 29 13 8.912843 8 |44ro |4511 |164640 | Giraffe.| ÿ | 3 29 66,5 | 29 58,5 17 36 13 8 | 23 46 40,7 | 47 42,5 48445 | 171239 G.Hèv.7| 4] 32934,5| 5032 |3132 | 15 5832 6. 7 | 23 5029,2 | 51 19 16 19 34 8| 33831 39 31 16 314 6.7 | 23 50 29 51 28 16 25 26 6| 346 15,5 | 47 14,5 | 48 14 16 224 6.712351 5 |52 5 16 3 6 78 3 So11 |5115,2 | 17 23 52 ét. doub. | 6. 7 | 25 52 15,5 | 53 16,5 16 39 51 3 5339 |5440 |1624 7 8, Cass. | 2. 5 | 25 58 11,1 | 58 59 9 649 5 54 52 $ 16 46 37 7l 0 0 55 153,7 | 16 447 6.7| 3 58354 |17 3921 8| o 212 312 412 |161756 41 4 1 8,5] 2 7 |153820 7.8| o 218 318 | 418 |16 924 6| 4 538,5| 640,5 | 173355 8.9 o g19 |1020 |1120 |1625 3 6| 4 853 9 54,5 16 45 59 9| © 928 10 28 16 20 20 51 4 1210 |1315 |:1818 o 7-8] 0 944 |1044 16 19 57 5| 42010,5/ 2114 |2218 |:175316 9 o 15 46,2 16 45,4 16 4 30 ne amer | nn | (mme | arcanes 13, Cas, | 5.6 | 018 35,5 | 19 55,5 | 20 35,5 | 16 28 40 | 10 sept, | 167. Cas,| 6| 02126 |2226,5|2327,2 | 164235 ; Dragôn.| 8.9 | 184611 |4714,5| 4818 | 174147 9| o 2233 | 2854 16 39 25 91184635 |4756,5 17 43 35 71 o 25 40,5 | 26 43,5 | 17 5637 7-8 | 18 52 56,2 | 55 50,5 | 55 4,5 | 17 58 22 aPolaire.| 2, 3| 05418 |4727 |6G130,5 } 391740 7-8 118 | 57 29,5 19 718 a 6 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 10 Septe » DES SCIENCES. 217 1789: H M S.| M. 8: | M. S'|D.M.S.f:1;80. H. M. S. | MS. | M. S. | D.AS } 10 sept. f +230)1osepr. + 1 Zo f Dragon. | 7.8 | 13 58 37 19 10 19 } Céphée 7 | 214729 49 37,5 | 18 57 87 I 7/19 2 7,5| 315 4 22 19 8 o 7 [2147 30: | 4836,7 18 14 35 n 55e. 6119 8 0,5| 9 o,7/l10 2,2| 164518 7-8 | 21 48 22,2 | 49 267 18 540 e 3 Drag 3 | 19 11 26,5 | 12 31,8 | 13 36,51 1825 G 7 | 23 48 52,6 | 49 56,7 1753 o 19 16 7 |1711 |174248 8.9 | 21 5651 15756 i8igo x Drag, 4|119:837 |1938 | 20 38,9 | 1626 15 9 | 21 57.53 18 21 34 7-8 1192259 |23 8,5 | 24 17,5 | 1945 25 ù 7122 057 2 2 3 7 18 25 55 8|19 2855 [29 2,5 | 19 20 °3 7-81 22 l156 3 o,6 18 36 52 7-8 192948 4130 56,2 | 52 5 19 24 56 9122 227 4 36 18 16 34 g|192953 |31 1,5[3210 |191827 8.9 | 22 G 6 18 51 35 712038 5,5 | 39 15,1 | 40 20,5 | 19u7 10 8|22 634 7 41 848 |19 4 0 8.91094228 |4537 |4447 19 57 49 7 | 2210 53 12 53 19 59 44 81194235 |4343,5]4453,9| 20 6 8 8 | 22 11 0,5 [20 440 6| 1943 25,5 | 44 55,5 | 45 48,2 | 19 56 56 71221114,2/ 1224,511525 |20 759 67119 47 86m | 19 221 9 | 22 15 35,2 17 53,7 | 194240 911948 5 |9 9215013 |175244 7: 8 | 22 1616 |1925 56 8. 9/19 5043 | 5149,5 | 184415 7: 8 | 22 19 18,8 | 20 25,5 À 21 32,7 l109 558 9119 52 39,2 | 53 43,5 | 18 224 8. 9 | 22 22 31 23 56 1813 12 | 81195241 15345 |5449,5118 441 8.9/222533 |233-,8 18 16 13 91195527 |5631,5| 5756 |18 10 55 8 | 22 25 47,5 | 26 53 18 42 42 7. 8 | 19 56 53,5 57 57,5 59 2,5118 2114 8 | 22 28 45,4 31 o 19 545 67. p |4-5|20 047,7] 1 55 258 |1824 3 8 | 22 2910. |30 17,2 | 19 23 42 6.7|20 254 3 59,5] 5 5,2 | 18 32 52 7 122 31 2 32 9,2 | 1914 28 3 7120 545 650,5 | 7 56,2 | 18 34 20 - 6. 7 |:22 40 53,8 | 42 o 43.5 18 34 48 6.7|20 812,5[ 918,5 18 47 42 71224422 |4526,21 4630 | 175957 6.7 | 20 836,2] 943,519 6 9 7.1 22 4514 4619 |17 5944 Dragon. 6.7|20 854,5] 10 o,5|11 6,5[1846 o 9 | 22 49 19 51 29 18 24 27 91201438 |1544 |1651 1942 5 8 | 22 4929 [183717 612018 2,3 19 10 2017,5| 1920 o 8 | 2255 55 57 0,2158 5 18 23 54 7 | 2020 22 21 32,2 | 22 42,2 | 19 52 30 8123 026 1 52 2 36,4 | 18 24 46 Céphée. 712024 6 12514,2| 2624 19 45 20 8125 045 2 1 18 5655 7 20 24 1 26 8,5 27 16 19 11 26 8/23 1 7 213 18 48 39 9|202822 | 2930,5 | 3058 19 39 10 | 340. 0. 4. 5125 9 5,5/[1010,2 | 1014,9118 510 8.9 | 20 33 55 19 15 20 81231439 |15 46,5 19 15 23 G. 7 | 20 5936 |20 438 6 | 2315 52,2 | 1659 18 55 27 9120 5856 |181030 81232014 |2118 18 12 22 8. g|20 42 58,5| 44 9,2|20 1 o 7 | 23-30 37,2 | 51 42,1 | 32 47,2 | 1819 6 612043 6 |441:6,2|4526 |20 637 7.1 23 31 17,5 | 3225 | 3539, .| 18 35 43 812044 9 À45 20,1 | 4630,8| 2017 7} Drason.| 123 56 21 3630 |1942534 ! 7-81204549 14659,3|148 9,5 | 19 59 56 41. Hév. 5|2337 1 58 5 |39 8 17 45 39 9 | 20 49 27,5 | 5o 37 1956 oCassiop.| 81234638 |4745: 19 19 42 912053 7,215416 |5525 19 42 30 L 712347 7,9 | 48 15 19 17 38 712054 4 |5511,5| 5618,7 | 19 22 12 8|23 5144 |193314 7 | 20 57 55,51 59 à 6o 6,8 | 18 27 33 7 123 51 4€ 19 31 36 8121 333 439,5 18 55 27 81255333 |5440 |5545 18 50 4 712 3548 454,51 559,7 | 18 31 45 7123 5418 |:18 4939 7-8|21 542 648,21 754,5 | 1845539 8.9} 55 37,5 18 39 12 « Céph 31211248 |1540,8 | 1434,2 | 12 49 30 8. 9 | 23 5644 |5750,5| 19 150 7-8 | 21 16 13,2 | 17 22,7 | 18 32,2 | 1948 4 0 127 231 di 18 o41 81211735 11843 |1952,6| 1956 6 8| o 7 30 837 |:1827 o 7 | 211942,5 | 20 51,7 19 45 20 8} o 7 37 843 |1822 25 = 8 | 21 20 28 23 37,5 | 2249: | 20 12 35 8| o 9 53,5 18 47 56 | g|21 21 59,2 [23 8,8 [20 o 25 710 10 18 17 46 36 De Céph. | 5. 4 | 21 2444,6 | 25 56,5 | 27 9,2 | 20 45 471 à. Pol. o 34 25,5 | 47 37 Go 5o | 39 17 51 8/21 2843 |2952,5 119951 2 Et ma os 6]2153028,5| 3135 |3240 1824 11 4 19 sept. 8.9|213157,5|33 2 |34 -,6 | 18 21 58 | Dragon, = |19 120 |20 1716 8 | 21 54 43,6 36 53,5 | 18 5610 s 8119 910,8 {1029 |11358,5 | 19 51 54 81215513 |3619 18 47 25 911912 2,5 |1314,5 2028 3 8 | 21 35 40,2 18 47 25 919 12 12,5 | 13 23,5 | 2010 56 9121403 |4113,714224 |20 819 9! 19 12 27,2 | 15 30,5 | 20 37 47 71214210 | 4321 44 31,5 | 2018 4 8.g| 19 17 1,411819 |22 2928 7.8 loi 45 54,2 | 18 25 12 7h191811 19 28,51 2046 22 446 Mém. 1789. SRE Le 218 Mémoires Dr L'ACADÉMIE “1 æ ARTE RES RECRUE ER TER DETENTE PTIT PORTES EN mn — 4 1 fl 17809: H. MS. | MS |MS. [D.M S.Fr789:| H. M. $. | MS. | M. $. | D.MS ñ 1 il 12 sept. + 1 So À 12 sept. +- 130 | £i Dragon. | 8. G1 19 22 19,2 | 2333: | 24 47,5 | 211922 ! Céphée.| 8 |22 949 |11 0"|20 445 | 7:8|:93037 | 3147 20 11 12 8 | 22 10 7,5 | 19 58 30 Gi. €. 511931 34,2| 3244 |33 55,6 | 20 25 58 7 | 22 1225 |1555,3|20 752| £ 9 | 19 3344 80 (y 2027 0 8 | 22 15 14,5 | 16 26 17 35,5:| 2019 20 ;À ; 8 | 19 36 8 57 20 2027 7 7 | 22 20 38,5 | 21 Gioi i 91193929,2| 4043 |4156 | 20 57 40 7 | 22 2058 | 21 49,5 | 204925 ! Ù 91193947 |41 0,7 2047 7 6222239 |2550,5 20 28 49: 71394027 42 49,2 | 20 53 23 G|2223 5,5 | 24 16,2 2013 5 put 71194525 |4654,;7|4747 |2051 8 4. 5|222553,5 | 27 2 19 56 55 R| 63 +1194736,5 | 4849 |50 2,3 | 20 51 16 4. 5 | 22 26 15,7 | 27 24,7 | 2836 | 202442 Ë 8 |: 5219 |22 119 * |78|22 29 40 | 30 50,5 | 20 16 55 7 | 1957 54,6 | 59 8,2 | Go 22,2 | 20 54 23 8 | 22 3519 |2:4352 8. 9 | 19 58 20,5 | 59 33,2 20 54 42 8.9 | 22 39 50,5 | 41 6 |4221 |215347 | 920 047,5] 2 1 3 13 2059 o 29 43 12 44 26 45 38,6:| 2245539 “ 9/20 415 552 648 21 55 18 224713 |4824,5 | 49 54,5 | 20066 FA 7 | 20 8 5,5 | 211012 8|225044,5 | 5156 |558 20 15 55 7-81 20 817,6| 9 %1,2 | 10 44,2 | 211510 8 | 22 55 43 56 54 58 7: | 20 5#w0 |ln 7 8|20 g12 |1026,5 | 11 40,3 | 21 19 44 71225836 |5947: | G1 59,2 | 20 38 50 | fK 7 | 20 12 29,6 | 13 45 15 10,2 | 2136 8 6|23 627 7 39 8 52 20 51 47 7 |20465:,5|18 7,5:l 19 22,5 | 21 36 18 23 12 21 13 35 : | 1451 21 30 44 1 61 2017 5,2 | 1817,5 | 1933. | 21 14 55 5.6 | 23 17 21,5 | 18 31,5 20 19 30 71202152,7| 23 8 |2422,5 | 2151 6 6 | 23 1757 |1848,2 | 2058 58 6 | 0 2513 | 26 21,7 | 19 45 20 71252225 |2341 21 67 41 7.8 | 20 28 19,5 | 29 28,5 19 39.38 61254°r 26 1 |2716 | 213558 5. 6 | 20 30 41,5 | 31 55 20 56 2 71255746 |38 0,5 21 26.48 7 | 208115. | 32 25,7 | 3336,5 | 20 415 91234416 |4527 2038 4 6| 203314 |3:25,5 | 3533,6 | 20 428 23 50 60,5 | 51 3,5 20 52 4o 7 | 20 37 13 38 27,5 | 3943: | 21 52 33 6 | 23 54 3 55 13,5 | 2026 o 8 | 20 4257 |45 7 |20 050! 6 | 25 5525: | 204513 5 612045 4,2 | 4414,5 | 4524,5 | 20 633} Messier.| 8| o 231: | 341,5 20 1834 Cl 20/44 7,51 4517,5| 4628 |2017 o 8| o0:258,5| 411,5:| 522 | 203115 . 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Le D & D Go D D DONUN NI O Co CD oo M M a O8 D: O0 MI I LION NIJNIO oo CEE ce œ1 = e Fe re] œ c1 O1 È [sp] no CN NI >1 = 1 Cr Ar | a © Q © I © ©œ O1 4, CN CN CHA 61 CG CDI 2 + + +. b + Ci - a + = O1 S On Bb B COQ SRE ES O1 on FR HE O1 ON O1 O1 O7 ON O1 OI Dr O1 OT DID D D DD RE D D me mn 0 mn 0 on we © pb 9 S où Cr Oh ab D D+ 0 CE = > G+ E 01 SSD CS QNUN MAIN DIN ON © Cr GR = QG ë D Or EC C1 Le œ = SEE TO OR E ON © © © KA Fos "1 © Le, Rens) GE O 0m LE. 61 ON DR = Cr NI GO ® On O1 = CG PL RE [e (2) D = = be ER & OREUORb FERNER DO 9 ED ob b & Qi b © 41 45 .1 46 48,9 51 17,5 55 36,2 G1 49,2 62 53,5 11 10 1310 20 12 22,59 3740 39.36,7 46 18,5 50 22,5 53 58,5 56 24 6o 28 58 28,7 Go 34,5 75,8 D © & D = b &b & & b b >) © € - DE NEIR » Ge Er GG: © LG & a [es CG = DEC 2 b D & © 7 36 26 11 40 27118 4 26 39 51 26 54 51 2538 o 25 41 40 27 13 47 2650 6 26 48 30 2640 5 28:14 07 36 27 55 30 27 12 34 26 17 21 2638 2 26 25 27 27 3511! 40 27 24 22 27 16 46 26 46 26 26 2532 22 27 24 25 25 564. 25 11 23 25 14 58 25 58 40 25 35 30 26 42 10 26 58 56 25 410 27 36 51 27 57 45 24 533 26 010 27 11 33 Céphée. ét. roug. x Céph. Lynx. Céphée. Polaire. Renne. NNN LOI SI © 00 O1 Un On D OC O0 © > Mi D-I I Un CO où ee pan Don 5 Sn [> Her) >) © C1 3 [ep] [S] D em o b bb E D bb RD & bb & Rp D & bb bb B DD © © & RD b ON ON OÙ OI O1 CI CN D D D D bb b B & D L& b OJ'OI ON OÙ O1 EN k ù ° Oo) oué b DO EME in es he pe -OT OCONORO "OS TOPO 100 55 50,5 564%,;2/58 o 1 3 12 12,6 | 1425 1711 19 19,5 20 4,5 17 59,51 1 24 41,2 | 26 39,4 2736 | 2954 27 13,5 3234 |3427;2 34 59,5 7,2 37 24,5 | 39 21,5 4o 8,242 5,9: 16 35,5 | 43 48,5 32,5 13 54,5 20 14 24 27 25 25,5 Ÿ [a oO b œ CHR Re,) 1 #2 D œ Le] ND bb = ° Û [er + LS VO — ES SA: rA © 28 22 58 2754 o- 29 40 30 30 25 34 28 15 47 308 #4 29 50 26 29 44 35 2858 9 28 50 28 52 Ÿ 28 56 49 28 16 20 28 32 35 28 2538 27 58 14 2832 5 50 22 20 50"14 23 28 54 14 3020 3 25 22 26 27 55 52 209 12 20 28 730 28 58 14 29 5o 45 60 36 32 27 5124 27 46 50 27 54 48 29 47 12 29,32 22 30 13 42 29 29 52 2758 o 30 o 13 78 19 16 29 930 2826 7 35918 3 27 5520 29 48 36 30 o 4 29 3g 53 25412 DES SorrnNcCEs. 523 ro M. &. [M s. Das prro LH..M..S LM..s. | M. 6. D.M.S. | ae +180 20 octob. | + 230 CR AIE T0 GLER bat Renne kr 8| 223380 654 | 5,562] 30 658 8 | 2 43,1 28 59 42 IL2 5817 | 4021,5] 292720 6| 1 4617 |48 21,2 | 29 56 50 6 338 53,6 | 40 59 45 4 29 32 26 6.7| 147 1,249 9 51 16,7 | 29 47 41 6.7| 348 7,8 | 50 5,5] 52 o, | 2337 46 6.7| 14719 49 27,5 | 51 56,2 | 29 47 48 EM ETS 50 25 52 30 29 35 10 7| a 52 52,7 | 54 55,2 29 17 50 6 |. 4 o21 214 4 6 [281412 5.6 | : r 676,6)! 59 20,51] 611:4,5 2825 0 6|-4.512,5 | 518,6| 724,21 29 36 46 G| 15920 |6128 |6357 |294681 8 | 411- 5,2 | 1541,2 | 1520 27 48 55 6:7 1 59 25 Ga 31 63 38: | 29 42 52 8 || 42124 23 18 25 11,3} 28 161 6 71 59 44,5 | 61 53,6 | 29 5413 7] 42751 29 45.21 51 40,21 28 Zo 46 A LA 827,5 10 36 247 20 53 45 8 | 43312 52 10 37 8 28 4625 7225 23,7 | 27 56,7 | 29 52 30 19 40 ue 5 | 4 45 4,0 27 16 50 62 56 55,8 | 38 42,5. 40 49,2 | 29 40 40 f Girafe. | 4, 5| 44649,5 | 4859 | 5010 | 30 318 6| 245 20:6:| : 0,5 | 28 2844 Hév. 19: 5145103 53 5,2) 55 6,21 2316 12 61 2 Z0 25 22 5| 45540,5 | 55 50,6 | 57 52 29 10 26 6| 2 29 10 25 À | 51 455 6,2! 575 2851 & MB 2 2848 2% 4 5902 2943 3 48 28 5118 Chevre: 7 64% | 127,91 255,5) 865315 7-8. 25824,8 28 40 G3 Girafe |; 8| 5 439 642 |egagai 6.7| 5 28-22 0 Pr: A 1%957 1142 28 28 19 8| 3 755,5 21018) Dr 8) 511 0,115 2,515 4 |aji227 $ 78|3 c 20551846 Praz. 525 3,8|2545%|2625 | 783430 8). 31458,5 | 16 53,5 | 18 48,5 sara 7-8] 55918. | 41150 | 43 7 [282257 81 51514,5/17a1 |19 8 |2859488 Giur 8 | 5 5416,5 | 564] 5862,6 À 30 39 16 GI nsngoi | 206 | 27 1141 | 28 528 OiralE. 61.5 6768 ;1| 60 4 |3o1012 : 8| 31966,5 | 21 53,5 | 25 51,5 | 28 45 a7 | 9 195957 |62 1,6| 2921 50 &| 226 3 |2813 |3023,2 | 2: 5858 78 6 156,1 37] 538 |29 820 78| 35128, |3342 36 1610 51,6,520,5} 722,6! 921 \291343 8| 33132 35 55,2 | 29 58 40 RE M,AR QUULE S, S.U:R ,C ES jO BSER.V ATIONS. Les deux points indiquent des observations douteuses. Lorsque parmi les étoiles | voisines du zénit (pag! 20Blet suiv.), on trouve la distanre de 87°, 88°, ou 89°, c'esr le complément de l'autre côté du zénit , excepté pour la Ghevre qui à été observée au-dessous du pole, C'est à ce complément quil faut ajouter 1! 30!!, avaut que d'en conclure la distance au zénit. Les changemens de jour n’ont été distingués que par des filets gras, pour une facilité typographique. À compter du 19 août ( page 208), toutes les distances au zénit sont du côté du nord. Les numéros de la première colonne , comme 32, 45, etc. ( page 206 ) sont ceux ducatalogue britannique de Flamesteed , consacrés par l'usage qu'on en fait depuis un siècle. Parmilles abréviations , voici celles qui peuvent avoir besoin d'explication : 4nd. Andromède, Trop. de Fréd. Trophée de Frédéric ; ét. rou. étoile rouge : il y en a quelques-unes où cette couleur est très - sensible; Hév. indique le catalogue d'Hévélius, et les numéros que Flamsteed y a ajoutés. La hauteur du pole, que je suppose 48° 51! 10!/, dèpend de celle de l'Observatoire, 48° 50! 18/, telle que M. Cassini l'a trouvée en 1790 , par le moyen du s 238 MÉMOIRES DE L'À CA DÉMITE communiquer. Je conserverai toutes les dénominations et l'ordre des articles de mon premier Mémoire dont celui - ci est la suite. SCONALETATE L Détermination des masses des satellites et de l'applatisse- ment de Jupiter. Pour déterminer ces inconnues, il faut cinq données de l'observation. Nous prendrons pour première donnée, l'iné- galité principaie du mouvement du premier satellite, iné- galité que M. de Lambre a fixée à 3! 39" en temps. Pour la convertir en secondes de degré, il faut la multiplier par la circonférence entière, ou par 1296006", et la diviser par la durée de la révolution synodique du satellite, durée que M. de Lambre a trouvée de 152915", 9451952056. On aura ainsi 1856", 08, Ceite inégalité, par l'art, XVIII, est égale à 7185", 05. m'; d'où l'on tire 710 —NO0; 258558. Nous prendrons pour seconde donnée, l'inégalité princi- pale du second satellite, que M. de Lambre a fixée à 15115", 3 en temps. Pour la réduire en secondes de degré, on la mul- tipliera par 1296000/, et l'on divisera le produit, par la durée de la révolution synodique du second satellite, durée ue M. deLambre a trouvée de307075",7502548007.On aura ainsi, 3865/,0; mais par l'art. XVIIT, cette quantité est égale à 2270"/,40. m + 5979",85. m', en réunissant, comme nous l'avons fait dans l'art. V, les deux termes de du, qui dépendent des angles n£ — n't + & — &!, et ont — on"t + 2e! — 2e/!; on aura donc 2270", 40. m + 5979", 83. m" — 3863",0; ce qui donne m = 1,694745 — 1,746990. m'. Des ScirNCES. 239 La troisième donnée dont nous ferons usage, est le mou- vement annuel et sydéral de l'abside du quatrième satellite, mouvement que les-observations ont donné à M. de Lambre, de 2540! , 35. Nous supposerons donc / — 2540", 35 dans la dernière des équations (Q ) de l’article XIX, qui devient ainsi : o — 2224/,71 — 1377",82. u—117", B5. moe 89. m1! — 1458/,02.m" k # a! + 32, 70.m. - + 162!",83. m'. +7 + 075",87. m'.=r; (a). Pour réduire cette équation, à ne renfermer que les in- déterminées w, "1, m'", il faut en éliminer les fractions * JT x" ms jrs tr. La Comparaison d'un grand nombre d'é. clipses du troisième satellite avec la théorie, m'a fait voir P que son mouvement renferme deux équations du centre, très- distinctes , dont l'une se rapporte à l'abside du qua- trième satellite. M. de Lambre a fixé cette équation à 309; 1, et il a trouvé l'équation du centre du quatrième satellite, égale à 3063",2; on a ainsi ; x" 3o9/!, 1 Tr = 3 — 0, 100907. 3063, 2 n x On déterminera 7, et 4 au moyen des deux premières des équations (Q) de l'art. XIX; mais il faut pour cela, connoitre d'une manière approchée, les valeurs de we, m, met im. Or on a, à très-peu-près, comme on le verra bientôt ; w 0, 692967; } m | 0, 184150; mi" 0, 865188 ; m'!= 0, 560980. I Ces valeurs ofit üne exactitude plus que suffisante pour “la détermination dés! fractions LE et _ » qui w'ont qu'une 240 MéMotïregs be L'ACADEÉMIE très-petite influence sur les résultats suivans. La première et la seconde des équations (Q) donnent à fort-peu-près , en . . A! y substituant au lieudef,u,m,m',ml", et leurs valeurs précédentes. ; ir = 0,0030527; ire 0, 021380. En subtituant ces valeurs, ainsi que celles de m! et de PAL F3 L ; gr » dans l'équation (a), elle deviendra, 0—1956/",37—1577",82.u—117",45.m—1134/,50.m". En substituant ensuite pour "2, sa valeur trouvée ci-dessus , en m2", on aura m" = 1,706793 —1,2144753. 4. Cette valeur, substituée dans l'expression de m en m", donne m = — 1,285534 + 2,120469. 4. La troisième des équations (Q) de l'art. XIX nous fournira une quatrième équation, pour déterminer les inconnues u,m,m',etm'". En la divisant par k!",et en y substituant . BU GR: a" à au lieu dem’, 7, =, et, leurs valeurs précédentes, on aura O—122",93 — 1003", 29. u— 127", 85. m— 23/,24. m" + 1101/,87, ml", Au lieu de m et de m", mettons leurs valeurs enu, nous eurons o = 247",59 — 1246", 17. uw + 1101,78. ml; d'où l'on tire ml! = — 0,2247182 + 1, 131052. pu. L'exactitude de cette équation dépend de la valeur 24", c'est M nn. . DES SCcrEenNces. 243 c'est-à-dire, de l'équation du centre du troisième satellite, qui se rapporte à l’abside du quatrième; c'est la quatrième donnée que nous empruntons des observations qui la fixent avec assez de préeision , pour qu'on puisse l’'employer avec avantage, dans la recherche des masses des satellites. Enfin , nous prendrons pour cinquième donnée de l’obser- vation , lemouvement annuel et sydéral du nœud de l'orbite du second satellite , sur le plan de, l'équateur de Jupiter, mouvement que M. de Lambre fixe à 45250"; nous suppo: serons ainsi dans la seconde des équations (M') de l’art. XXI: g = 45250", et elle deviendra 0 — 45182",84 — 5og71", 27. u —- 10221", 52. m ; (b) « —6337",79. m"—584/,40. ml 10221", 52. m. + —+-6337",75. me + 584", 40. m'". _— Poür faire usage de cette équation, il faut connoître d'une e s l 7! FEU = manière approchée, les fractions —, —-;, et ; or, si dans la première ; la troisième et la quatrième des équations(M') de l'art. XXI, on substitue pour 4, m, m,m', m'et m'", urs valeurs précédentes approchées, on aura, en divisant leurs valeurs P ! par 2’, trois équations du premier degré entre les quantités L L'! gur Ur =» =; et en les résolvant, on trouvera, avec une exactitude suffisante 1 PAS AL Mr — 0,023183; --— — 0,038600; —;- — —0, 0010488. Léquation (2) devient, au moyen.de ces valeurs, 0—43182/,84—50771",27. u— 00984", 55. #1=—6582",59.m" | —585!!, 01: ml", En substituant pour », m" et m'!, leurs valeursenu, Qn aura 0 —= 44912/,69 — 64810", 75. pu. Mém. 1789. Hh #42 MEMOïrESs DE L'ACADÉMIR ce qui donne u = 0,692982, et par conséquent mm = 0,184115; m"—0, 865185; m'"— 0,5590808. On peut, avec ces valeurs, recommencer tous les calculs que nous venons de faire, et en tirer des valeurs encore plus approchées de ces inconnues ; mais le peu de différence d'avec celles que nous avons supposées, rend ce calcul par- faütement inutile. Les données les plus précises pour connoître les quanti- tés précédentes, seront les mouvemens des nœuds et des absides des orbites des sdtellites, quand la suite des siècles les anra fit connoiître avec exactitude. M. Maraldi avoit trouvé, par la comparaison des éclipses du troisième satel- lite, que l'inclinaison de son orbite est assujettie à une variation dont la période est de 132 ans; M: de Lambre a trouvé cette période d'environ 139 ans. En adoptant les valeurs précédentes des masses, on trouve celte même pé- riode de 134 ans; le milieu entre les résultats de MM. Maraldi et de Eambre nous auroit donc conduit à peu-près aux mêmes valeurs que nous venons d'obtenir pour uw, m2, m'et m'''; mais l'équation du centre que le troisième satellite emprunte du quatrième, paroit être jusqu'ici une donnée de l'observation, plus précise que la période des variations de l'inclinaison de son orbite. La quantité we détermine l'applatissement de Jupiter; pour cela nous observerons que l'on a par l’art. XIX . CEE fit En substituant pour p,sa valeur précédente, on aura Q— : à — 0,02177944. Pour déterminer ®, soit £,le temps de la rotation de Jupiter T celui de la révolution périodique du quatrième satellite, on aura à.très-peu-près, F1. 350 TT er Es. ® Dr aie Ê DES ScirENcCcEs. 247 On à par l'art. X VII a 6436 , et par les nouvelles déterminations de M. de Lambre, T = 1441931". La rotation de Jupiter est, suivant M. de Cassini, de g" 56! — 355760" ; partant ® — 0,098707, ce qui donne” 0 — 0,07117794- Le rapport des axes de Jupiter est par l'art. II. égal à Des © L5 ETS à-peu-près. Ce rapport a été mesuré avec beaucoup de soin, en différens temps ; le milieu entre les diverses mesures est —, ou 0,929, ce qui ne diffère du résultat précédent, que d'une quantité insensible ; mais si l’on considère l'in- -fluence de la valeur de uw, sur les mouvemens des nœuds et des absides des orbites des satellites, on voit que le rapport des axes de Jupiter est donné, par les observations des éclipses, avec plus d'exactitude que par les mesures les plus précises. L'accord de ces mesures avec le résultat de la théo- rie, nous montre d'une mainère sensible, que la pesanteur vers Jupiter se compose de toutes les pesanteurs vers chacune de ses molécules, puisque les variations dans la force attractive de Jupiter, qui résultent de cette supposi- tion, et de l'applatissement observé de Jupiter, représentent exactement les mouvemens des nœuds et des absides des satellites. . Rassemblons maintenant, les résultats que nous venons de trouver. Si l'on divise les valeurs de m, m',m",m"", par 10000, on aura par l'art. XVIIT, les rapports des masses des satellites à celle de Jupiter , et ces rapports seront : et par conséquent il est égal à 0,9505 — <- IL. satellite, 0,0000184113 IL. sat. 0, 0000258325 IL. sat. 0, 0000865185 IV. sat. 0, 000055906808 ; Hh2 J 244 Mémorngs Dr L'ACADÉMIE et le rapport des axes de Jupiter est celui de 67 à 72. Aprés avoir ainsi déterminé l'applatissement de Jupiter et les masses de ses satellites , nous allons reprendre l’éva- luation en nombres, de leurs inégalités séculaires et périe- diques. X LA AV: à 2 Des excentricités et des absides des satellites. Les excentricités des orbites des satellites et les mouve- mens de leurs absidés, dépendent de la résolution des équations (Q) LE l'uriiele XIX. Si l'on y substitue pour uw, m,ml, ml et ml!!, leurs valeurs. précédentes, elles deviennent, oh. { f— 184495",9 — Î 23660!,3 ] PRE RE) (hit isa) \ 2h68" a ‘2: t nl sraae aient + k!. : ? (ae 973254" 4h" 703,364 = 6806), 580,658.Ah, (a er Cat TE "6 À o= A". Dee 43089!', Lou Cara 972254" If + k. (1394",6— 5487155 à} (+ il LS R". 54054", FEVER +143", 16. koh . 14 MS (+ cr) 4 L :(Q°) oh. (y gr mo Q (€ 7 973254! ) Çz ‘1 893/!, 05-20 Ludig: 1 Lmese En | ( His) DE SL SCIENCES. 245 + Al 958,56 + pre e) + 723!, 69. kl! Cr) OA", SF 2626/,4 ? + 6",0205. k + 39",49. k! + 844",31.2". Ces équations donnent une équation finale en f, d'un degré fort élevé; à chacune des valeurs de f, répond un systéme. des constantes 2, k!, 4", h!!!, dans lequel trois de ces constantes sout données au moyen de la quatrième qui reste arbitraire ; ainsi, comme il ne peut ÿ avoir que quatre arbitraires, par la nature du problème, l'équation en f, n’a que quatre racines utiles. La grande influence de l'applatis- sement de Jupiter sur les mouvemeus des absides des satel- dites, rend les valeurs de , peu différentes de celles qui au- roïent lieu par le ‘seul effet de cet applatissement ; on aura ainsi une première approxMnation de ces valeurs, en égalant … àz2",5.sin.(0""+@"""— 211) de l'expression dev!!! ; ce qui le change dans celui-ci, + 22/,3. sin.(0/" — &!/!), Ce terme se confond avec le terme — 3082!,0. sin.(0/! — &'"!), qui devient par-là, —3059/",7.sin. (0! x"). Leterme 4",2. sin.2(0/— 11!) devient nul dans les éclipses ; on a donc alors gi —Q"" —3059/,7.sin.(0"""—&""")}+14/,2.sin.2(0"—%"") +66", 0. sin.(68/"!—%") — 38! ,2. sin.(i.2435",3— bo 6') + 114,6. sin.V —9",0.sin.(0"— 67) — "5. sin. 2(0 —6/!) — 0", a. sin. 3.(0" — 0"). On trouvera pareillement que l'expression de la latitude devient dans les éclipses, s'"— 20 41! 12". sin.(v'"" + 460 56" — 5 52,25) — 1458". sin.(v'" + 410 bo +5. 2381",05) + 2! 12/ sin. (0°! + 56° 44 Hi. 9518", 45). Cette expression de s'” donne l'explication d'un phénomène singulier que les observations ont présenté relativement à Piniclinaison de l'orbite du quatrième satellite, et au mouve- ment de ses nœuds. Cette inclinaison sur l'orbite de Jupiter a paru constante depuis la fin du dernier siècle jusques vers, 1760 ; les nœuds ont eu, dans cet intervalle, un mouvement direct d'environ 4! par année ; l'inclinaison, dans ces trente: dernières années, a augmenté d'une manière très-sensible.. 6 Mémoires DE L'ACADÉMIr On aura l'inclinaison de l'orbite et la position de ses nœuds à une époque donnée, en donnant à i, dans l'expression de s‘!!, la valeur qui convient à cette époque, et en mettant cette expression sous la forme A. sin.’ — B. cos.v//!. Alors = est la tangente de la longitude du nœud , et V/A2 >: est nl PA uaisons de l'orbite. En faisant successivement/—— 20, i= 20 ,i—60,i— 090, on trouvera que depuis 1680 jusqu'en 1760, 1 VAR a fort peu varié , et que le nœud a eu, dans cet intervalle, un mouvement d'environ 4!, Con RE aux Re Pa on verra pareillement que depuis 1760 jus- qu'en 1790, l’inclinaison a augmenté très-sensiblement. Pour avoir la durée des éclipses du quatrième satellite, nous reprendrons la formule — st D sit PU (a NX): À nu A CEEE QA =) G IX — trouvée dans l'art. XI; T est la demi-durée moyenne des éclipses du satellite dans ses nœuds, et M. de Lambre a trouvé cette durée de 8590". On a ensuite X == 1 — = Di Ce qui donne, à fort peu-près , en n'ayant égard qu'au terme le plus considérable de l'expression de v'!’ dans leséclipses, X — 3059", 7. cos. (0! —x""); en réduisant cette valeur de X en parties du rayon, On aura X— 0,014833.cos.(0/!—x/!!), L'angle € est le mouvement synodique du satellite durant le temps T, et l'on trouve € — 7690", 9. On a enfin par l'article XXIII, 1 — 9=0 92882206. Cela posé , on for- mera la quantité : — 7 danses échipses ,eten lanommant {, on aura {—1,55597.sin.(ul!" + 460 56! —;, Bol! 25) — 0,12571.sin.(v'!" + 419 Bo! + 5. 2381/,05) + 0,018471. sin. (uv! 56e 44! +5. 9515", 45). DES SCcrEenNcres. 263 Maintenant, on peut dans l'expression de 4, négliger sans L M te LA st Oo! erreur sensible, le GE Riu on: ; On peut ensuite mettre le radical de cette expression sous cette forme PAP ET RATE on aura ainsi, tar — —> &t—— 320", 3. Sr + — 8590”. (1+X). v’1 —X —1° Soit T l'instant de la conjonction du satellite, en supposant son orbite dans le plan de l'orbite de Jupiter; T sera donné * par l'expression précédente de v'/, et parles tables de Jupiter. Il est clair que l'instant de la conjonction réelle retarde sur T , de la différence du mouvement du satellite sur son orbite, à son mouvement projetté, réduite en temps. Cette diffé- 2 sr rence est ? 2K ee Do pour la réduire en SORT il faut la multi- 4 ; £ plier par, ce qui donne 138",2. ui mr 3 l'instant de l'immer- sion du satellite sera Liens Ca T — 182",1. nul — 8590". (1+X Vi KT: l'instant de l’é des sera C9 U— '182/, 1. ZT = + 8590". QAHX)V ZX ZT: et Vo durée entière de l'éclipse sera 17180". (1+X). ir Si les élémens dont nous avons fait usage étoient exacte, on pourroit, au moyen des formules précédentes, déterini- ner avec précision , les éclipses du 4°" satellite, et former des tables de ses mouvemens; mais il reste encore sur ces clémens, une incertitude qui ne peut être levée que par les obus Vu l'incertitude de ces observations, il faut en considérer un très-grand nombre; la méthode la plus simple … pour cet objet, est celle dont M. de Lambre a fait usage, met qui consiste à former aveç les élémens préccdeus ; des: ‘ 264 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE tables provisoires , et à calculer par ces tables, les éclipses observées. Soit 0e!/!", la correction en temps, de la première conjonction moyenne de 1700 ; 02"", la correction du mouve- mént annuel des conjonctions moyennes ; soit © ’!’, la cor- rection de l'aphélie en 1700, cette correction étant réduite en temps, à raison du moyen mouvement synodique du sa- tellite ; soit encore, 9 /!!! la correction dn mouvement annuel de l'aphélie , réduite en temps, et 204", la correction de Lu équation du centre, pareillement réduite en temps ; enfin, soit g ie retard de là phase observée , sur la phase calculée par les tables provisoires; on aura g=i. On"! + de!" — 20h"". sin.(0" —w"") + 0,014833. {ë f""+ à T!"). cos. (0%!) i étant le nombre des années juliennes écoulées depuis 1700; et les angles 0"! et &'!! se rapportant à l'instant de la con- jonction. Cette équation suppose les élémens de la demi-durée des éclipses , bien connus. Pour avoir une équation indépendante de ces élémens , on considérera les éclipses voïsines des nœuds, parce que vers ces points , les observations sont le moins incertaines, et le plus indépendantes des élémens de la demi-durée. Si l’éclipse entière a été observée; alors, en supposant que g exprime le retard du milieu observé de l'éclipse , sur l'instant calculé de ce milieu , l'équation pré- cédente sera à très-peu-près indépendante des élémens de la demi-durée. Si l'éclipse entière n'a pas été observée, on considéra deux éclipses assez voisines pour que les erreurs des demi-durées ayent été à-peu-près les mêmes, et dans l’une desquelles l'immersion a été observée, tandis que l'émersion a été obser- vée dans l'autre. En marquant d'un trait en bas, les quan- tités relatives à la seconde éclipse , on formera une nouvelle équation semblable à la précédente ; ; en les ajoutant, on aura El DES SCciEeNcers. 265 g+g.={i+i). on! + 28e!" — 20h". $ sin. (0" = &!!) , +- sin. (0, —,!!!)? + 0,014853.d/""".f 5. cos. (0! — 5") +i.cos.(0,"—5"!)? —+0,014855. 01". $cos.(0!!— x") + cos.(0"", —#"",)?. Cette équation est, à fort peu-près, indépendante des élémens de la demi-durée. On formera ainsi un grand nom- bre d'équations de condition , au moyen desquelles on déter- minera les cinq indéterminées Ôn/"!, de", d'!"!, àf'", dr". Il est sur-tout essentiel d’avoir avec exactitude, la valeur de d/"!!, parce qu'elle est une des données qui servent à déter- miner les masses des satellites. Si l'on nomme #! la durée entière d'une éclipse, on aura la durée moyenne des éclipses dans les nœuds , au moyen de la formule ! D Er L : En considérant ainsi un grand nombre d'éclipses vers leg nœuds, dans lesquelles les deux phases ont été observées, on aura la valeur de T avec précision. On peut encore pour le même objet, faire usage de deux éclipses consécutives ou fort voisines, dans l’une desquelles l'immersion a été obser- vée , tandis que l'émersion a été observée dans l'autre ; car les erreurs des élémens du mouvement et de la demi-durée “étant à-peu-près les mêmes dans les deux éclipses, l'erreur de la durée entière dans l'une ou l'autre de ces éclipses, sera à fort peu-près égale à l'erreur de l'émersion calculée, moins l'erreur de l'immersion calculée; on pourra donc ainsi cor- riger la demi -durée calculée par une de ces éclipses, et se servir ensuite de cette demie-durée pour avoir T. On rec- tifiera par son moyen la valeur de f. T étant connu, on aura la valeur de ©, au moyen de l'équation re VAT G +X)— 2, 13 2'T.(1+X) Mém. 1759. LI 266 MÉMOïRES DE L'ACADÉMIE La valeur de © dans les éclipses peut être mise sous la forme A. sin. (u!!— 5. 52",95)+ B.cos.(v'!! — 5. 52!,95) —C. sin. (1!!! i.2381",0)—D.cos. (v/! +5, 2381/,05) + 0,018471. sin. (v/! + 560 4445. 9513", 45). Cette expression renferme quatre indéterminées, A,B, C, D. Le nombre 2581"”,05 peut avoir besoin de correction ; mais suivant la théorie, cette correction est à-peu-près égale à 0/!!!, réduit en secondes de degré; ainsi, elle est supposée connue par ce qui précède. Quantauterme+-0,018471. sin.(v"!"56044"+5i.9h13",45), on peut l'employer sans correction, soit parce qu'il est fort petit, soit parce que les éclipses du troisième satellite le donnent avec beaucoup plus de précision. Pour avoir les quatre indéterminées précédentes, on con- sidérera les éclipses entières observées loin des nœuds ; les observations sont alors plus incertaines , mais elles ont l’avan- tage de donner avec exactitude ces indéterminées. Je dois observer qu'en cherchant à concilier les observations avec la théorie, on trouve des difficultés fondées sur ce que les lunettes acromatiques dont on se sert aujourd'hui pour obser- ver les éclipses, étant meilleures que les lunettes dont on se servoit autrefois, les durées observées des éclipses , toutes choses égales d'ailleurs, sont maintenant plus courtes que dans le dernier siècle et au commencement de celui-ci : cette différence devient très -sensjble vers les limites des éclipses du quatrième satellite. NX VOTE Théorie du troisième satellite. M. de Lambre a trouvé, par la comparaison d'un grand nombre d'éclipses de ce sateilite, son moyen mouvement | DRE: SC LE NC, ES: 267 séculaire égal à brobfireonfrences jsigre 990 6! 421,0; et sa longi- tude moyenne en 1700; à 5° 140 12! 12/,4. Soit 0" la lon- gitude moyenne du troisième satellite , calculée sur ces données. Le mouvement de ce satellite est assujetti à deux équa- tions du centre très-distinctes, dont l’une, qui luiest propre, est égale dans son maximum à 555",80 ; la longitude de l'abside étoit en 1700, dans 11° 24° 42!, et le mouvement annuel de cette abside, est par l’article XXIV, de 9863",19. Soit donc G! — 11° 24° 42! + 1. 0863",19; cette équation du centre sera — 555",8. sin. (0! — x). La seconde équation du centre se rapporte à l'abside du quatrième satellite ; M. de Lambre l'a trouvée dans son maximum , égale à 309",1; cette équation est par consé- quent — 309",1. sin.(0 — &''). Si dans l'expression de Q" de l’article XIX, on substitue au lieu de f, la quatrième des valeurs de f, de l’art. XXIV, ou f— 2540" ,55, et au lieu de L/ et 2! , leurs valeurs en 2", et qui par le même article sont k!—0,021380. k!!!; kl!— 0,1009075. 4!!; 1! et au lieu si l'on y substitue encore : 3082/,0, au lieu de X de m/! sa valeur, on trouvera Q = 19",906. Dans l'équation - du! —Q".sin.(nt— on't+e— 2e +ftHT) del'art. XIX, l'angle ft + T relatif à la valeur précédente de Q", est égal à &'!! — ci. 50" ,25 ; en nommant donc 6 et 0! les longitudes moyennes du premier et du second satellite, on aura nt— ont+e— a +ft+T= 0 — 20" + w'!, On a par l'article V 0 — 20! = 180° + 0" — 20; Ll2 263 MÉMOtRÈS DE L'ACADÉMIE la valeur précédente de ©! devient ainsi — 19,906 sin. (0! — 20" +w"!). Si dans l'expression de Q", on substitue pour /, la troi= sième des valeurs de f'de l’art. XXIV , ouf = 9812",094, et au lieu de A! sa valeur en 2", et qui par le même artiele est 0,2154558. A! ; si l'on observe de plusquek" = +. 555",8; on trouvera Q" — 34/,25b, et l'inégalité de v" relative à cette valeur de Q", sera — 34,255. sin.(0' — 20" + &"). Lcs équations du centre relatives aux deux autres valeurs de j'ayant paru insensibles , les valeurs de Q" qui y ont rapport, sont pareillement insensibles. L'expression de du" de l'art. XVII devient, en y substi- tuant pour 72! et m" leurs valeurs dv" = — 292/,00. sin.(0' — 0") — 4,26. sin. 2(6! — 6") — 0",85. sin. 3(0/— 0") — 19/,24. sin. (0! — 0/1) + 65/,61.sin.2 (0! — 01!) + 4,61. sin.3 (0! — 6"). Il résulte de l'article V, que le coëfficient du premier terme de cette expression dépend de N”', et qu'il doit être changé dans le rapport inverse de n! — nl! N" \la valeur supposée pour cette quantité. N! dépend de Q — +0, puis- . 4 3 ( Les 5 Lo ) quil est Cgal à n". (1 — — ). Nous avonssupposé dans l'article XVIIL © — :@ —0,0194222; mais on a vu dahs l'article XXIIL. qu'il est égal à 0,02177044. Le coëfficient -- 292",0 du premier terme de ôv" devientainsi, —291",78. Parmi les inégalités dépendantes de l'action du soleil, et 7 DES Scrences, 269 qui ont été déterminées dans l’article XX , la plus sensible est celle-ci Ba. m. DK. n° : 49",126. i 1 + es sin. V; 52. am'.(M°— An!) en substituant dans les expressions de & et de k, les valeurs dem, m,m", on trouve que cette inégalité se réduit à 48",214. sin. V. L'inésalité de l’article XX, dépendante de l'excentricité du satellite donne à raison de sa double excentricité, les deux inégulités suivantes, — 1/,72. sin.(0"— 2I1 + &") — 0";96.sin.(0"— 21 +); * dans les éclipses où l’on peut supposer IT — 6”, ces inéga- Bités se réunissent aux deux équations du centre, qui de- viennent ainsi, . — 554",08.sin.(0"—&") et — 308" ,14.sin.(0" —%""). Quant à l'inégalité de l’article XX, qui dépend de l'élon- gation du satellite au soleil , elle est absolument insensible. Il nous reste à considérer l'équation de la libration du troisième satellite; mais on a vu dans l’article XX VI. que de cette libration n'est pas un dixième de celles du second et du premier, et celles-ci n'ayant pu encore être remarquées, il s'ensuit que celle du troisième est tout-à-fait insensible. En réunissant donc toutes les inégalités sensibles du mou- vement du troisième satellite en longitude , on aura pour l'expression de sa longitude dans les éclipses y — 0" — 554" ,1.sin.(0"— &/!) — 308/,1.sin.(0" —&"!) + 48/,2: sin. V — 34,2. sin. (0! — 20" +) is) 19/,9. sin. (8! — 201 a!!!) 270 Mémoires DE L'ACADÉMIÉ — 291,8. sin.(0! — 0") — 4",3.sin.2(0' — 6") — 0/”,9. sin. 3(0'-— 0") — 19"/,2.sin.(0" —01") + 65",6.sin.2(0" — 61). + 4,6. sin.3 (0! — 0"). Le troisième satellite présente dans ses mouvemens, des variations singulières, qui dépendent de la double équation du centre que renferme sa théorie. Pour les expliquer , M. Wargentin a eu recours à deux équations particulières, dont les périodes sont de douze ans et demi et de quatorze ans, et qui sont en elles-mêmes, deux équations du centre, rapportées à des absides mues avec différentes vitesses ; mais les observations l'ont ensuite forcé de les abandonner. Il leur a substitué une excentricité variable, et il a formé sur cette hypothèse , des tables qu'il n'a point publiées, mais dont il a donné la comparaison avec un grandnombre d'obser- vations , dans le quatrième volume des nouveaux Mémoires d'Upsal. La première hypothèse de ce savant Astronome étoit, comme on vient de le voir, conforme à la nature; mais il s’étoit trompé sur la grandeur et sur la période de ces équa- tions, parce qu'il ignoroit que l’une d'elles se rapporte à l'abside du quatrième satellite : c'est un résultat que la théorie pouvoit seule nous apprendre. Nous avons trouvé "= 11% 24° 42! + à 9863/,19 G'!— 10% 23 19! +i. 2590/,6; partant g! — @! — 310 20! 2 à 7272",69; en supposant donc &"—&"/=—0, on aurai = — 15,5 ; ainsi en 168/,5, les absides coincidoient, et les deux équations du nirsi Sc 1r Nic rs: 271 centreen formoient une seule égale à —861",7. sin. (0! —#x5/), ou en temps, égale à — 6" b1",7.sin.(9" — x"). En supposant &/" — &'" — 180°, on 4 i — 75,6; ainsi en 1773,6, les deux équations du centre étoient de signe contraire, eten formoient une égaleà—245",7.sin.(0"—%"), ou en temps, égale à — 1! 57",4.sin.(0" —w"). On voit dans les Mémoiresdel' Académie pour 1787,p.284, que l'équation du centre, variable, substituée par M. War- gentin, aux deux équations de ses tables imprimées, est en effet de 7' en temps de 1668 à 1720, et de 1!50", depuis 1754 jusqu'à 1781, ce qui diffère peu des résultats de la théorie. Considérons présentement, le mouvement du satellite en latitude. Si dans la partie (a — vl).W.sin.(n"#+ el —T) de l'expression de sa latitude, qui résulte de l’article XXI, on substitue pour v/, sa valeur trouvée dans l’article XXV, et pour Ÿ et I, leurs valeurs données dans l’article précé- dent; si de plus, on met v!— 5. bo/,25, au lieu den!" +", on aura 3e o/25!'. sin.(u! + 460 56! — à Ball). Le terme /'.sin. (n"t+ e! -R gi— À), qui par l’article X. entre dans l'expression de la latitude du troisième satellite, devient en y substituant pour 4, la quatrième des valeurs de g del'artticle XXV, etu" — 5. 50! ,25 ,au lieu de 2"1+e", 7". sin. (v" + 5. 2581!,05 — À). Or, on a par l'article XXV. /!—0,15441. l!!', et par l'ar- ticle précédent, 4 = — 14! 58", et À — — 4° Bo'; le terme précédent devient ainsi, — 2! 18",7.sin.(v" + 41950! + i. 2581/,05). Relativement à la troisième des valeurs de g de l’art, XXV, 172 MÉéMoïIREs DE L' ACADÉMIE les observations donnent , comme on l'a vu dans l'article précédent, U— yo! 7", et À = — 56° 44'; le terme /l'. sin.(n"#+ €! + qi — A) relatif à cette valeur, devient dinsi, — 12/7! sin. ("566 44 +i. 9513",45). Les observations du second satellite ont donné, relative- ment à la seconde valeur de g, D = — 27! 59",8 , et À = — 180 55); et eu égard à cette valeur de g, on a par l’art. XXV, D! — — 0,0586. l' — 64",9 le terme /!.sin.(n" ++ ig — A) deviendra donc LA 64!',9.sin.(v" + 18° 55! + i. 45199/,75). Ja valeur de /relative à la première valeur de g, ayant été jusqu'à présent, insensible, la valeur de // qui en dépend, l'est à plus forte raison. Quant aux inégalités périodiques de l'expression de la lati- tude, déterminées dans l'article XXIT, on voit d'abord que le terme de cette expression —0,00061925.(L'—//).sin.(n'"#4+e"—2Mt+2E—gi+A) donne le suivant — 0,0006192h. (1—v/). Ÿ.sin. (uv! —21TT — 46° 56! + à. b2/,2b). et par conséquent celui-ci —6/,7.sin.(v! — 211— 46° 56! + à, 52! ,95). Ce terme, dans les éclipses où l'on peut sup- poser I — v" ,se réunit au premier. En réunissant ces difftrens termes , on a pour l'expression de la latitude du satellite dans les éclipses, s! = 5° 0! 32/',0. sin. (v" + 46056! — 3. 52",25) — 10! 7". sin:(v" +560 4445 9515",45) —2/318/,7. sin. (v!' + 410 bo! +1. 2581/,05) : à Z . Il + 2! 4! 9. sin. (u! += 18° D3' +5. 45199/,75). : PS. Pour Drs ScrENCcEes. 275 Pour avoir la durée des éclipses du troisième satdlite, nous reprendrons la formule de l’article XII. e=T. (à +X).1— PP A AT x, mn: Go je Test la demi-durée moyenne de l'éclipse du satellite dans ses nœuds, et cette demi-durée, suivant les observations, est de 6420/. On trouve ensuite, au moyen de la valeur de v”, dans leséclipses, X = 0,00265848. cos. (0! — &!) + 0,0014937. cos. (0! — 5!!!) + 0,0014147. cos. (0! — 0"). € est le moyen mouvement synodique du satellite durant le temps T', et l'on a € 13437",74; cela posé, on formera la quantité = dans les éclipses ; LS é en la désignant par {, on aura € = 0,86770.sin. (v" + 46° 56!— i.52/",25) — 0,02825.sin.(v" + 56° 445. 9515",45) — 0,01111. sin. (v" + 410 bo! + 5. 2581/,05) + 0,00519.sin.(u" + 18055 + :.43199",75). Maintenant , on peut dans l'expression de £, négliger sans TX 19.5! erreur sensible , vi terme — 373 On aura ainsi, Q—ere # D + 640". (1+X) Va X Soit T l'instant de la conjonction du satellite, en supposant son orbite dans le plan de l'orbite de Jupiter; T sera donné par les tables de cette planète, et par l'expression précé- dente de v!'. Il est visible que l'instant de la conjonction réelle retardera sur T, de h différence du mouvement du satellite Mém. 1789. M m 18 25. € 374 Mémoires De L'ACADÉMIR sur son otbite, a son mouvement projetté sur l'orbite de Jupiter, réduite en temps. Cette différence est : UE pour , : ps T = EE En temps , il faut la multiplier par — , ce qui C9. pe À ; : * donne 180"/,42. <<; ; l'instant de l'immersion du satellite sera d Et donc T — 237",83. KE DT —6430".(1 + X ). ER ne l'instant de l'émersion sera : mMC2E “RAHAE EE T — 237",85. Zi + 6420": (1 XX TT; et la durée entière de l'éclipse sera 128/0/".(7- XX). V1 2X Pour rectifier ces élémens du mouvement du troisième satellite, on formera d'abord à leur moyen, des tables pro- visoires de ce satellite; ensuite, on choisira un grand nom- bre d'éclipses parmi celles dont les deux phases ont été . observées. Soit 0e!" , la correction en temps, de la première conjonction moyenne de 1700; ©", la correction du mou: vement annuel des conjonctions moyennes; ÔF” la correc- tion de la longitude de l'abside en 1700; cette correction étant réduite en temps, à raison du moyen mouvement synodique du satellite. Soit encore d/”, la correction du mouvement annuel de l’aphélie, réduite en temps, et 204" la correction de son équation propre du centre , pareillement réduite en tems. Soit enfin 204,",la correction en temps, de l'équation du centre de-ce:satellite, qui se rapporte à l'abside du qua: trième ; quant à la correction de cette abside, elle est sup- posée connue par. l'article précédent. Le mouvement du troisième satellite renferme encore une iutgalité dépendante de son élongation au second satellite; cette inégalité peut avoir besoin de correction ; mais comme son coëfhcient'a un rpport constant avec lecoëfhcient de la principale inégalité du DES SctrEénNCEs. 2975 premier satellite, et que les observations donnent ce dernier. coëfficient avec beaucoup de précision, on peut supposer l'inégalité correspondante du troisième satellite assez exacte- ment connue , et la très-petite correction dont elle est encore susceptible sera mieux déterminée par les échipses du pre- - mier satellite. Cela posé, nommons g le retard observé du milieu d'une éclipse du troisième satellite, sur le milieu cal- culé, on aura g—de" +i. on" —20h".sin.(0" — &")+0,0026844. (if! + Tr"). cos. (0! —&") — 20h",.sin.(0" — &'!)+0,0014932.(i0f", + dr"). cos. (0! —w"!!). of", et OF, étant les corrections du mouvement annuel de labside du quatrième satellite , et de sa longitude en 1760, ces corrections étant réduites en temps à raison du niou- vement synodique du troisième satellite. On formera ainsi un grand nombre d'équations de condition, et l'on en tirera les valeurs des inconnues. On combinera d'abord ces équa- tions de manière à former quatre équations indépendantes de ©" etde dl”, et disposées avantageusement pour déter- minerles valeurs desautres inconnues; on déterminera ensuite ces valeurs. . En considérant les éclipses observées vers l'aphélie ou vers le périhélie propre du satellite, on réunira toutes les équations de condition relatives à ces éclipses, et l'on en formera une seule entre d [et d/”. Cette équation donnera OP!!, lorsque d/" sera connu : or, on a vu dans l’art. XXIV. que le mouvement annuel de l'abside du troisième satellite, est déterminé par les masses des satellites et par l'applatis- sement de Jupiter; on remettra donc la détermination de ©/", après la discussion de la théorie des satellites, discus- sion qui rectifiera les données dont nous avons fait usage dans l'article XXIIT , pour obtenir lés valeurs de leurs masses et de l'applatissement de J upiter. M m 2 276 Mémoires DE L'ACADÉMIE Si l'on nomme f! la durée entière d'une éclipse, on aura la durée moyenne, T de l'éclipse dans les nœuds, au moyen de la formule, pal T = (i FX). Vi—X p? en considérant donc un grand nombre d'éclipses vers les nœuds, on aura la valeur de T. Au moyen de cetté-xaleur, on rectifiera celle de €, et l'on aura (, au moyen de la formule ; té VAT: à EX = # “ en 2T, (1 +X) ï f On a cina corrections à faire dans l'expression précédente de; savoir celle du nombre 0,86770, celle de l'angle cons- tant 46° 56', celle du nombre 0,05825 , celle de l'angle cons- tant, 6° 44; enfin, celle de l'angle 9515",45. Les deux derniers termes de cette expression peuvent, vu leur peti- tesse, être supposés sufhisamment connus. Tres En considérant les durées des éclipses observées loin des nœuds , on déterminera les trois premières corrections ; quant aux deux dernières, on choisira les durées des éclipses les plus propres à les déterminer, et l'on formera à leur moyen, une équation de condition entre ces deux correc- tions ; ensuite, la discussion de la théorie des satellites, et une nouvelle détermination de leurs masses fixera, par l'ar- ticle XX V, la correction de l'angle 9513",45 ; en substituant cette correction dans l'équation de condition précédente, on aura la correction de l'angle 5Go 44!. 1 On a vu dans l’article précédent, que les éclipses du 4ieme satellite donnent la correction de l'angle 46° 56! ; ainsi, pour avoir la véritable correction de cet angle qui donne la posi: tion du nœud de l'équateur de Jupiter, on prendra un milieu entre les corrections données par les éclipses du troisième et du quatrième satellite. Pareillement , le coëfficient du premier terme de la valeur DES SCIENCES. 277 de T relative au quatrième satellite, donne l'inclinaison < x de l'équateur sur l'orbite de Jupiter; car ce terme est égal à ZE QUI : HT , € étant le moyen mouvement synodique de ce satellite, pendant la durée moyenne de ses éclipses dans ses nœuds. Le coëfficient du premier terme de la valeur de € , relative au troisième satellite, donne une nouvelle valeur Q— v"). à (1—0)6 ? € étant ici le moyen mouvement synodique du troisième satellite, pendant la durée moyenne de ses éclipses dans les nœuds. Ainsi, pour avoir la vraie valeur de Ÿ, on pren draun milieu entre les deux valeurs données par les éclipses dûtroisièmeet du quatrième satellites ; on déterminera ensuite à son moyen, les coëfficiens des premiers termes des valeurs de T, relatives à chacun de ces satellites. XX IX. Théorie du second satellite. de Ÿ, en observant que ce coëffcient est égal à M. de Lambre a trouvé par la comparaison d'un grand nombre d'éclipses de ce satellite, son moyen mouvement séculaire égal à 10285 irconférences 3sig ,50 14! 13, et sa longitude moyenne en 1700 égale à 2° 15° 13! 32". Soit 0' la longitude moyenne du satellite, calculée sur ces données. Les différentes équations du centre de ce satellite, sont renfermées dans l'expression — 2h'. sin.(n!t+e —if—T), ou dans celle-ci — 24'. sin. (0! —:f— à. 5o",25—T). Les valeurs de Let de L' relatives à la première et à la seconde des valeurs de / de l’article XXIV. ont paru jusqu ici insen- sibles. On a ; relativement à la troisieme des valenrs de / du même article 5551, k—0,2154558. A" — 0,2154558. 22779 : 2 l'équation du centre du second satellite relative à cette va- leur de /, sera donc — 120",19. sin. (0! — &"). 278 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Relativement à la quatrième valeur de / de l’article XXIV, on 4 It! R— 0,021380. 2!!! = 0,021380. l'équation du centre, relative à cette valeur de fsera donc — 66",04.sin.(0!—&!"!). Considérons maintenant les valeurs de Q' relatives aux diverses valeurs de f. Si l'on substitue: successivement ces valeurs dans l'expression de Q' de l'art. XIX ; La ire. valeur ee Q'—1,713914. k - La 2°, donne OS) 54 La 5°. donne Q'— — 0,71403. 2" La 4°. donne Q'— — 0,06647. k'". J1 suit de là que si 2 excentricité propre du premier satellite, étoit de 100! de degré, il en résulteroit une inégalité de 172/,4 dans le mouvement du second satellite. L' éalsion du centre du premier satellite seroit de 23",6, en temps, et l'inégalité du second satellite qui en désire Seb de 40", 63 en temps, et par conséquent l'excentricité du premier sa- tellite seroit plus sensible dans le mouvement du second que dans celui du premier. L'excentricité 2! du second satellite, n’a point encore été remarquée; il est curieux de remarquer que $ il y en avoit une, l'équation qui a pour coëfficient Q' et qui en déri- veroit, seroit plus forte que l'équation du centre même, puisque celle -ci a pour coëflicient 2k', tandis que l'on Ob==:2,56545.7A1 L'excentricité 2" propre autroisième satellite, est par l'art. précédent, + .(b55",8 ), ce qui donne Q'=— — 198",45, et par conséquent l'inégalité du second satellite, relative à cette valeur de Q' est — 198,43. sin. (0 — 20! + w"). DES SCIENCES. 279 L'excentricité h! Pete au quatrié me satellite, est par ce qui pré ède, +. (3082! ,6), ce qui donne 5 —— 102/,43, et par conséquent publie du secoud satellite relative à cette valeur de Q/ est — ro 7,43. sin.(0 — 20! + &"!), Si dans l'expression de Ov! de l'art. XVIII, on ne pour met m/, leurs valeurs ; ; si de plus ,on met 6! — 6" ,au leu de n'e— n't+ 2 — 6! ; et 1800 + 20! — 20" , au lieu de n£— n't + £ —e!, on aura, du! — — b1",71. sin. )0 — 6") + 3862",096. sin. 2(0' — 9") + 19",31. sin. 5 (0! — 0") — 5",14. sin. 4(0! — 6"). Le coëfficient du second terme de cette expression doït être diminué et réduit à 3845",2 à raison de l'augmentation de 0 — +, suivant la remarque de l’art. précédent. Parmi les iné foalités du décodd satellite, qui dépendent de l'action du BTE et qui sout déterminées dans l'art. XX, la seule sensible est l'inégalité, #m. bA. n° . D 2" 584. : T2 a SH Ve Sen. (M°— kr en substituant pour »2, m', m/!, leurs valeurs, cette iné- galité devient, 95",78. sin. V. Enfin, l'équation de la libration relative au second satel- bte, est par l'art. XXVI. — 0,8505g. P. sin. ( 7/4. V’E+ À); — mais jusqu'ici la valeur de P a cté insensible. » 280 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE En rassemblant toutes les inégalités sensibles du mouve- ment de ce satellite, on aura de — 0! — 120/,2, sin. (0! —&") — 66/0. sin. (0! — — 198/,4. sin (0 — 20! + &!) — 102/",4. sin, (0—20 +) — 351,8. sin V — b1/,7. sin. (0! — 0") + 5848",2. sin. 2 (0! — 0") + 19/,3. sin. 3.(0'— 6") — 5!,1. sin. 4. (0! — 06). La plus considérable de toutes les inégalités de cette ex- pression , est celle qui dépend de l'angle 2. (6° — 0" )et qui, réduite en temps, à raison du moyen mouvement synodique du satellite, est de 15! 11". Cette intgalité a été reconnue à posteriori par M. Wargentin, dans ses belles recherches sur le mouvement des satellites , imprimées dans le troisième volume des anciens mémoires d'Upsal. Depuis, MM. Bailli et de la Grange l'ont déterminée par la théorie. C'est la seule inégalité employée dans les tables de M. Wargentin ; mais on voit que lé mouvement du second satellite a plusieurs autres inégalités assez sensibles pour y avoir égard, et c'est ce que M. de Lambre a fait dans ses nouvelles tables des satellites. Considérons maintenant le mouvement du second satel- lite en latitude. La partie (ia — v'). W. sin. (nt + e —T) de l'expression de sa latitude, devient , en y substituant pour v', Wet I leurs valeurs AUTRE dans l’art. XXVW, et en y mettant v! — i. 5o!,25, au lieu de nt + &!, 5° 4! 48! sin (u' + 460 56 — 5. 52/,25), On DES SciÉNeRËrs. 281! On a relativement à la première des valeurs de g, de l'art. XXV , 1 —— 0,0132641. /; mais les observations n ayant point fait reconnoître de valeur sensible à /, on peut n'avoir aucun égard à cette valeur de //. Fa valet de /! relative à la seconde des valeurs de 7 est, comme on l'a vu dans l'art. précédent, égale à — 27' 58",9. La partie l'.sin.(n'#+ e! +gi— A) del'expression dela lati- tude du second satellite devient. — 27! 58/,0. sin. (v'+ 18° 53! + 5.43199",75). La valeur de /' relative à la troisième des valeurs de g est, par l'art. XXV ,0,1624575. d' ,etl'on a !"= — 12! 7"; on aura donc pour cette partie de la latitude, — 1! 58". sin. (v' + 56° 44 + 5. 9513",45). La valeur de / relative à la quatrième des valeurs deg , est 0,02898302. ['!, et {= — 14! 58" ; on a donc pour ce terme — 26" ,03. sin. (v! + 41° 5o' + ci. 2381",05). Enfin la partie 5 —0,00050737. Dar) sin.(n'£+ € 1 jMe—2E gr A), de l'expression de s', trouvée dans l’article XXIT, devient, en y substituant 3° 4 48" , au lieu de L' — /", — 3",408. sin.(v'—211— 460 56! + 5, 52! ,25), et dansles éclipses, + 3,408. sin. (v'+ 46° 56! — 5, b2!!, 25), L'autre partie de l'expression de s', du même article, peut être négligée. En rassemblant donc tous les termes sensibles de l'expres- - sion de la latitude du second satellite dans les éclipses, on aura S'— 34! b1",4.sin. (v!' + 4656" — i. 52! ,2b) — 27/58! ,9. sin. (v'+ 18° 53! + à. 45199",75] — 1/58/,1. sin. (uv! + 56044! +-5.9515",45) — 26",0.sin. (v'-# à 419 5o! + 2581" ,05 4 Mém. 1789. Na 282 Mémoires DE L'ACADÉMIÉ Pour avoir la durée des éclipses du second satellite, nous reprendrons la formule de l'article XIT, TP Ci t=T. G+X ). ie M ODe ie PSM ITR Fe T est la demi-durée moyenne des éclipses du satellite dans ses nœuds; M. de Lambre a trouvé cette demi-durée de 5170". La valeur de v', donne à fort-peu-près X —— 0,018627. cos. 2(0! — 0"). € est le moyen mouvement synodique du satellite pendant le temps”T , et l'on a É—:278207. Cela posé ; on formera la quantité ns et en la nom- mant ©, on aura = 0,54726. sin.(v! + 46° 56! — 5. 52,25) — 0,0831553. sin. (v'+ 18° 53!+ 5. 45199",75) . — 0,005827h.sin.(u'+ 60 44! + i. 9515",44) — 0,0012842. sin. (v'+ 41° Bo! + i. 2581/,06). Maintenant, on peut dans l'expression de’, négliger sans TX. s ie erreur sensible, le terme — I; on aura ainsi, EE < 11 1! æ t—=540/40; ee b170". ML Se Soit T l'instant de la conjonction du satellite, en supposant son orbite dans le plan de l'orbite de Jupiter; T sera donné ar les tables de cette planète et par l'expression précédente de v'.Ilest chur quel'instant de la ri réelle du sa- tellite rétarde sur T, de la quantité ? _. ## 9° réduite “a RS Cettequantité, ainsi réduite, est égale à 235"”,0. “a =; l'ins- tant de l'immersion du satellite sera donc T—5311",0. 37 bigo". (1 ÆXMIEXEE DES SCcirENCESs. 183 l'instant de l'émersion sera T—311",0. 224 Bi7o".(1+ X). PEUX Te etla durée entière de l'éclipse sera 103404 X). Via IX T7, Pour corriger ces élémens, on formera à leur moyen, des tables provisoires du second satellite. Son mouvement en longitude offre trois corrections ; savoir, 1°. celle de l'époque de la longitude moyenne du satellite en 1700; soit de’ cette correction réduite en temps, à raison du moyen mouve- ment synodique du second satellite; 2°. celle du mouvement annuel des moyennes conjonctions, soit 0x! cette correc- tion; 3°. la correction du coëflicient 3848" ,2de sin. 2(0!—0"), soit dy’ cette correction réduite en temps. Pour déterminer ces troisinconnues , on formera des systèmes de deux éclipses fort voisines, dans l’une desquelles l'immersion a été obser- vée, tandis que l'émersion a été ‘observée dans l'autre. On calculera par les tables provisoires, l'instant de l'immersion dans la première éclipse; soit g l'excès de l'instant calculé, sur l'instant observé. On calculera par les mêmes tables, l'ins- tant de l'émersion dans la seconde éclipse; soit 7, l'excès de l'instant observé sur l'instant calculé ; on aura l'équation de condition suivante, g+g = 2 +(i+i) On + oy'.$ sin. 2(0!— 0") + sin.2(0', — 0",)?. ieti, sont les nombres des années juliennes écoulées depuis 1700 jusqu'à la première et à la seconde éclipse ; 0! — 0" sont les valeurs de ces angles à l'instant de la conjonction dans la première éclipse; 0", — 0", sont les valeurs de ces mêmes angles, à l'instant de la conjonction dans la seconde éclipse. Plus les éclipses que l’on aura choisies, seront voisines, plus l'équation de condition sera exacte , et indépendante des Nu2 184 MamoïRES DE L'AcADÈMIr élémens de la durée des éclipses. Si les deux éclipses se réduisoient à une seule dont on eût observé à la fois l'immer- sion et l'émersion, on auroit alors i= à, ; 0 =— 6! ,et0" —0",; +2 seroit l'excès de l'instant observé de la conjonction , sur l'instant calculé ; mais les éclipses de ce genre sont très-rares. - On formera ainsi un grand nombre d'équations de con- dition , au moyen desquelles on déterminera les corrections oc’, On! et dy". Si ces corrections ne représentent pas les ob- servations , ce sera une preuve que les arbitraires auxquelles nous n'avons point eu égard, ont un effet sensible. Ces arbi- traires sont au nombre de six ; savoir, l'excentricité de l'orbite du premier satellite et la position de son aphélie; car on a# vu ci-dessus, que cette excentricité est plus sensible dans le mouvement du second satellite, que dans celui du premier; ensuite l'excentricité propre au second satellite, et la posi- tion de son aphélie; enfin, les deux arbitraires P et A de l'équation de la libration. Il sera fort difficile de déterminer ces diverses arbitraires par les observations; et c'est ce qui rendra la théorie du second satellite très-compliquée, si ces arbitraires sont sensibles. On ne doit donc les introduire dans cette théorie, qu'après que les observations en auront fait sentir la nécessité. M. de Lambre a fait, pour lesreconnoître, quelques tentatives inutiles, d’où il résulte que ces arbitraires sont très-petites, et du même ordre que les erreurs des obser- vations, dans lesquelles elles sont confondues. Pour corriger les élémens de la demi-durée , on rectifieræ d'abord le premier terme de l'expression de €, au moyen des corrections déja faites au premier terîe de cette expression relative, soit au troisième, soit au quatrième satellite; car les éclipses de ces deux derniers satellites donnent l'incli- paison de l'équateur sur l'orbite de Jupiter, et la position de ses nœuds, avec beaucoup plus de précision que.les éclipses du premier et du second. On calculera ensuite les, phases des éclipses observées près des nœuds, au moyen de , PM SNS "Er EN CE 6, 195 la valeur de v! corrigée, et en nommant 4 l'excès del'instaut observé sur l'instant calculé, on aura à fort peu-près, g—=+eT.(1+X) Vi —X—T, Ô T étant la correction de T , le signe + ayant lieu pour les émersions, et le signe — ayant lieu pour les immersions. On corrisera ainsi T au moyen d'un nombre suffisant d’obserz vations. : On considérera les éclipses éloignées des nœuds, et l'on calculera , au moyen de la valeur corrigée de v', l'instant T de leurs conjonctions , en supposant l'orbite du satellite, dans le plan de l'orbite de Jupiter. L'instant de l'émersion. ou de l'immersion du satellite sera , à fort peu-près, T—311",0. 27 (5170! HT). V1 KT; soit T' l'instant observé de l'émersion ou de limmersion on aura £ 26 ET 35110. N Æ(bh170"+0T).(1+X). VX); on aura sa la valeur de (5170! + OT). (1 + X). 7 ERP X—{, en retranchant T de 1", et en ajoutant à cette différence , la quantité 311",0. Hjr Qui, vu sa petis tesse , peut être supposée suffisamment connue. Soit /' cette valeur ; on aura = enr Ets AT T.(1+X) Ici, l'on a trois corrections à faire ; elles sont relatives au coëflicient — 0,83153 du second terme deT, à l'angle cons- tant 18° 55 de ce terme, et au coëfficient 43199/,75, dei, dans ce même terme. Ce dernier coëfficient étant une des données dont nous faisons usage, pour avoir les masses des. satellites , il doit être déterminé avec beaucoup de précision ; et pour cela, il est nécessaire d'employer un grand nombre: d'observations. | - 286 Mémoires DE L'ACADÉMIE X XX. Théorie du premier satellite. M. de Lambre a trouvé, par la comparaison d'un grand nombre d'observations de ce satellite, son moyen mouve- ment séculaire, égal à 206 Bcirconférences 7 260 39" Ftlietiet sa longitude moyenne en 1700 , égale à 2% 17° 15! 47". Soit 0, la longitude moyenne du satellite, calculée par ces données. On n'a point, jusqu'ici, rcconald équations du centre propres au premier et au second satellites; ainsi nous n’avons à examiner que les deux équations du centre qui se rap- portent aux absides du troisième et du quatrième satellite. Il est facile de s'assurer que l'équation relative à l'abside du troisième est insensible ; mais la quatrième des valeurs de f de l'article XXIV donne 4 — 0,0030527. k!!! ; ainsi l'équa- tion du centre du premier satellite, relative à l'abside du quatrième ,est — 9,4. sin. (0 — &'/”). Cetteinégalité réduite entems, est d'environ une seconde ; ainsi l'on peut la négliger. Si dans l'expression de Q de l'article XIX , on met suc- cessivement les quatre valeurs de f de l'article XXLV, on aura, Q = 1,56630. ' Q— . 0,33613.4/" [LUE + 0,020307. À Q k et L! sont insensibles; mais en substituant pour 4!" sa va- leur :.555",8, on trouve l'inégalité 93",75. sin. (0— 20 +), En substituant pour #'", sa valeur, +. 5082"/,0 on trouve l'inésalité , 31",3. sin. (0 — 20! + &!"!). Parmi les inégalités dépendantes de l’action du soleil, et que nous avons déterminées dans l’article XX, la plus con- sidérable est celle-ci, 1214814 ee TES L sin. Va DES ScreNces. 287 Cette inégalité réduite en temps, est d'environ une seconde, ainsi ] on peut se dispenser d'y avoir égard. Si l'on substitue dans l'expression de dv de l'article XVIIT, au lieu de m', sa valeur trouvée dans l’art. XXIIF, on aura du — — 19",68. sin. (0 — 6!) + 1856" 10. sin. 2(0 — (°) + 5"/,93.sin.3(0 — 6). Le coëfficient du second terme de cette expression, doit être un peu diminué, suivant la remarque de l’art. XX VIII, à cause de l'augmentation de la valeur de 6 —: €. On trouve qu il se réduit à 1825", o. On a ainsi u — 0 + 95/,8. sin. (0 — 20! + &"} + 31/1. sin. (0 — 20! &!!!) — 10",7. sin. (0 — €) + 1825! ,0. sin. 2 (0 — 0") + 5,9. sin. 3. (0 — 0!) Pour avoir l'expression de la latitude du premier satellite, au-dessus de l'orbite de Jupiter, nous observerons que l'on a par l'art. XXV ,v— 0,00065534; on a d'ailleurs = 3°6'; d'où l'on tire. | (1— v). Ÿ = 35! 53": On aura ainsi pour la partie de la latitude du satellite, rela- tive à l'inclinaison de l'équateur, sur l'orbite de Jupiter, 50 5! 53, sin. (u + 46° 56! — ; 52/25), La valeur de Z, relative à la première valeur de g de l'art. XX V. a été jusqu'à présent insensible. Sa valeur relative à la seconde valeur de g, est + 0,0251853. ! — — 39" ; ainsi cette partie de la latitude sera — 59".sin.(u + 180 53! + à 43199",75). 288 Mémoires DE L'ÂcADÉMIr Mais comme elle ne peut affecter que de 1,6, la demi-durée des éclipses, on peut la négliger. Les valeurs de /, relatives aux deux autres valeurs de 4 sont insensibles. Enfin, la valeur de s de l’art. XXII, donve, en n'ayant égard qu'à la partie — 0,00015312,(L'—7).sin.(nt+e—2Mr—2E—gt+A) qui dépend de l’action du soleil, et en y substituaut 3° 5! 53" pour (L! — 7), — 11,7. sin. (u — 211 — 46° 56! + 3, 5215); quantité qui dans les éclipses le réunit au premier terme de la latitude, qui devient par-là, 5° 5! 54/!l,7. sin. (u + 460 56! — 5. 52,25); c'est à ce terme que se réduit sensiblement , la valeur de 5. Pour avoir la durée des éclipses du premier satellite, nous reprendrons la formule de l'art, XIF. LE fol + X). {——2 + 5, PUS au x À T'est la demi-durée moyenne des éclipses du satellite dans ses nœuds, et cette demi - durée a été observée de 4075". € étant le moyen mouvement du satellite durant le temps #, on a, € — 34556",62 su + SI ARMOR POURS l'équation =, donnera donc © — 0,34794. sin.(u + 460 56! — :. 52!/,2b). La valeur de v, donne à-fort-peu-près X — — 0,0088480. Maintenant, on peut dans l'expression de £, négliger sans erreur DES ScirENCESs. 289 erreur sensible, le terme — T X. a . — : on aura es ainsi, Fr? £—— 682", 2 + 4075". CO PAPE Dre: Soit T l'instant . la conjonction du satellite, en suppo- sant son orbite, dans le plan de l'orbite de Jupiter; T sera donné par les BBies de cette planète, etpar l'expression pré- cédente de v. Il est clair que l'instant de laconjonction réelle du satellite, retarde sur T de la quantité :. = = réduite cu LE temps. Cette quantité ainsi réduite , ere 294,50: l'instant deJ'immersion sera donc, _ ue 388,0. T° — 4075". ETS SOCIETES EE l'instant de l'émersion sera, T — 388",0. LE t à AA AY UPSser + Fe LÉ 4075". (1 FX VAR T7; et la durée entière de l'éclipse sera, : 0) 91 Sd 2 AV bi LE Le coëfficient 0,34794 du premier terme de l'expression de: & doit ètre rectifié , en le faisant varier dans le rapport de » l'inclinaison del’ équatenr de Jupiter , rectifiée par les éclipses du troisième et du quatrième satellite, à l'inclinaison sup- posée de 3°6/. Enfin, il faut employer l' ele constant 46° 567, de ce même ternie, corrigé par les mêmes éclipses. Pour corriger les autres élémens du mouvement du pre- mier satellite, on formera des tables provisoires de ce satel- lite, avec les Han précédens; on Calculera par ces tables, une phase quelconque observée, d'une éclipse ; soit g l'excès de l’intant observé sur l'instant calculé; soit © € la correction de l'époque de la longitude en 1700, réduite en temps, à raison du mouvement moyen synodique du satellite ; soit Mém. 1789. O o 290 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIE On la correction du mouvement annuel des conjonctions moyennes du satellite; soit encore dy, la correction du coëfficient de sin.2(0 — 0! ) de l'expression de v, cette cor- rection étant réduite en temps ; enfin, soit © T la correction de la demi-durée moyenne des éclipses dans les nœuds ; la demi durée moyenne des éclipses, dans les plis grandes latitudes du satellite, ne différant que d'environ 4!, de cette demi- durée; on peut supposer sans erreur sensible, que ÔT est la correction de la demi-durée d'une éclipse quelconque. Cela posé, on aura l'équation de condition, g—=de+i dn + dy. sin.2(0 — 0) = ÔT. Le signe supérieur ayant lieu pour les immersions,,:et le signe inférieur ayant lieu pour les émersions; /est comme ci-dessus, le nombre des années juliennes , écoulées depuis 1700. Il seroit utile d'ajouter aux quatre indéterminées précé- dentes, une cinquième indéterminée pour la correction du mouvement de la lumière. Les éclipses du premier satellite ont fait reconnoître ce mouvement, et je suis persuadé qu'elles euvent le donner avec plus de précision, que l'aberration des fixes. Il faut pour cela, choisir un grand nombre d'éclipses observées fort près de la conjonction de Jupiter, et en pareil nombre avant comme après, ensorte qu'il y ait autant d'un - mersions que d'émersions. De cette manière, les erreurs sur la durée de ces éclipses, auront peu d influence sur leur résul- tat moyen, que l'on comparera à celui d'un grand nombre d'éclipses observées fort près de l'opposition de Jupiter, et en pareil nombre avant comme après, ensorte quil y ait autant d'immersions que d'émersions. Si l'on a soin de choï- sir, autant qu'il est possible, des observations faites par les | mêmes observateurs, ou avec des lunettes de pareille force et dans le même climat, on aura avec beaucoup d'exactitude, l'équation de la lumière, dont la détermination précise inté- resse toute l'Astronomie. | DES SCIENCES. 291 XX: X UE: CAN CUREU 4S LOUN. J'ai donné dans la première partie de cette ouvrage, la thtorie analytique des inégalités des satellites de Jupiter, et j'ai fait ensorte de n'omettre aucune de celles qui peuvent iniluer d'une manière sensible, sur leurs mouvemens. Dans la seconde partie, j'ai présenté le résultat de leur compa- raison avec un très-grand nombre d'observations, et les formules nécessaires pour déterminer les mouvemens des satellites. Je vais rappeller ici les principaux résultats de la théorie et des observations, pour mieux faire sentir l'exacti- tude de cette théorie, et son utilité dans cette branche dé- licate et importante de l'Astronomie. Les moyens mouvemens et les époques des trois premiers satellites de Jupiter, tirés des tables de M. Wargentin, offroient un résultat très-remarquable ; le moyen mouve- ment du premier satellite, plus deux fois celui du troisième, approchoit extrêmement d'égaler trois fois le moyen mou- vement du second. Pareillement, la longitude moyenne du premier satellite en 1700, moins trois fois celle du second, plus deux fois celle du troisième , approchoït extrêmement de 180° ; d'oùil suivoit que les trois premiers satellites ne pourroient être à la fois éclipsés , qu'après un très-grand nombre de siècles. Frappé de ces résultats, je soupçonnai que ces égalités très-approchées, dont cependant les tables différoient encore de plusieurs minutes, étoient rigoureuses , et que les diffé- rences des tables dépendoient des erreurs dont elles étoient encore susceptibles. Je cherchai donc dans la théorie, la cause de ces égalités , et je trouvai en l'approfondissant, que l'action mutuelle des trois premiers satellites, rendoit les rapports précédens rigoureusement exacts; d'où je conclus qu'en déterminant avec plus de précisicu qu'on ne l'avoit O 02 202 : MémounmsipriL A cADÉMIE fait encore, les mouvemens de ces satellites , et en employant des observations plus nombreuses et plus éloignées entre elles, ces mouvemens approcheroient encore plus de ces rapports. J'ai eu la satisfaction de-voir cette conséquencé de la théorie, confirmée par les recherches de M. de Lambre. On a vu pré- cédemment que la com paraison d'un, très-grand nombre d'observations lui a donné Moyen mouv. sécul. du 1er. satel. 206455%e 925020)! 1111,4 Moyen mouv.sécul: du 2°. satel. 10285tire: 55 230 14! 13/,0 Moyen mouv. sécul. du 3°. satel.: br085cie 15990, 6! La! 0. © , Ces résultats donnent le moyen mouvement séculaire du prerhier satellite moins trois fois celui du second, plus deux celui du troisième, égal à — 5/,6. On ne peut desirer un accord plus satisfaisant entre la théorie et les observations. Pour les faire coincider exactement, M. de Lambre, dans ses tables, : a ajouté 6",6 au moyen mouvement séculaire du premier et du troisième satellite, et aretranché o",6 du moyen mouvement séculaire du second. On a vu pareiïllement que les observations ont donné à M. de Larbre Long. moyenne du 1er. satel. en 1700. 2% 17° 15/47" d Long. moyennedu 2e. satel... . . . 2%.160 1352" Long. moyenne du 3°. satel. °°. 5% 14049!19/ 4; ces résultats donnent la longitude moyénne du premier saë tellite, en 1700, moins trois fois celle du second plus deux fois celle du troisième, égale à 5‘ 29° 59! 35",8. Suivant la théorie, cette quantité doit être de 6%: il n’y a donc ici qu'une différence de 24! ,2, entre la théorie et les observations ; ainsi elles s'accordent aussi-bien qu'on peut le desirer. Pour les faire coincider exactement, M. de Lambre , dans ses tables, a ajouté 4" aux longitudes du premier et du troisième satellite, DES SCIENCES 7 293 en 1700, et il a retranché 4", de la longitude moyenne du second satellite. . Il n'est pas nécessaire, comme on l’a vu dans l'art. XIV, que les rapports précédens entre les moyens mouvemens et les longitudes des trois premiers satellites , ayent eu lieu exactement à l'origine de ces mouvemens ; il suffit que ces mouvemens S'en soient peu écartés, et alors l'action mu- tuelle des satellites a sufh pour établir rigoureusement ces rapports. La différence des rapports primitifs aux rapports actuels, a donné lieu à une inégalité d'une étendue arbi- traire, commune aux trois satellites, et que j gi désignée sous le nom de Zibration. Mais la discussion d'un grand nombre d'observations n'ayant point fait reconnoître cette inévalité, elle doit être fort petite, et même insensible. Les trois premiers satellites de Jupiter sont assujettis à une inégalité dont la période est d'environ 457 jours, et que les observations ont fait connoître. Cette inégalité est die à l'action mutuelle de ces trois satellites, et sert à déter- miner leurs masses. Nous en avons développé la cause dans l’article V. : Les orbites des deux premiers satellites n'ont point d'ex- centricité sensible ; mais les excentricités des orbites du troisième et du quatrième sont fort sensibles. La plus consi- dérable est celle du quatrième : elle se répand sur les orbites des trois autres; mais plus foiblement à mesure qu'ils sont plus près de Jupiter. En se combinant avec l'excentricité propre à l'orbite du troisième satellite , elle produit dans son mouvement une équation du centre, variable et rap- portée à une abside dont le mouvement est variable. Cette double excentricité de l'orbite du troisième satellite a fort embarrassé les Astronomes qui l'auroient difficilement reconnue par les seules observations. Les plans des orbites des satellites de Jupiter sont variables; | on peut représenter à-peu-près leurs mouvemens, en con- cevant chacune d'elles, mue uniformement sur un plan qui 294 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE passe constamment par l'intersection de l'équateur et de l'orbite de Jupiter, entre ces deux plans, et qui ést incliné à l'équateur, d'un angle plus grand, à mesure que les satellites sont plus éloignés de Jupiter. Cette différence d'inclinaison a été reconnue par les Astronomes, sansqu'ils en aient deviné la cause ; car, suivant la tüble des élémens des satellites que M. de la Lande a insérée dans la troisième édition de son Astronomie, n°. 302h , les inclinaisons moyennes des orbites, sur l'orbite de Jupiter dans l'hypothèse circulaire, sont, 3° 18’ 38/ pour le premier satellite, 5° 16’ o" pour le second et 3° 15! 58" pour le troisième; ensorte que la différence des inclinaisons moyennes des orbites du premier et du troisième satellite, est 4! 40", différence qui, suivant la théorie précédente, est d'environ 6". Depuis l'époque de la découverte des satellites de Jupiter, l'inclinaison de l'orbite du quatrième est parvenue à son minimum ; elle a donc été stationnaire pendant un assez grand nombre d'années, et ses nœuds ont eu un mouvement annuel direct d'environ 4, sur l'orbite de Jupiter. Cette cir- constance, que les observations ont fait connoître , a été saisie par les Astronomes, pour calculer les éclipses de ce satellite; mais depuis plusieurs années, les observations ont fait appercevoir dans l'inclinaison , un accroissement très- sensible, qui, sans le secours de la théorie , eût rendu très- difiicile, la formation des tables de ce satellite. Ainsi la théorie a non-seulement expliqué la cause des inégalités que les observations ont fait connoître, maïs elle a développé les loix de toutes les inégalités qui, en se com- binant entre elles, offroient aux Astronomes, des résultats trop compliqués pour qu'ils aient pu déméler les inégalités simples dont ils étoient formés. Elle a banni tout empy- risme , des tables des satellitesde Jupiter; et celles que M. de Lambre vient de publier dans la troisième édition de l'Astro- nomie de M. la Lande, étant fondées sur la théorie de la pesanteur universelle , elles ont l'avantage de s'étendre à DUEs. SCIENCES. - 295 tous les temps, en rectiliant les données, que l'observation seule peut déterminer. La grande influence de l'applatissement de Jupiter sur les variations des orbites des satellites, détermine avec beau- coup de précision , cet applatissement. On a vu dans l'ar- ticle XXIIT, qu'il s'accorde parfaitement avec les mesures directes les plus exactes. Cet accord prouve que la gravita- tion des satellites de Jupiter vers cette planète, se compose de leur gravitation vers chacune de ses molécules ; puisque cest dans cette hypothèse, que nous avons calculé les variations des orbites des satellites. La vérité de cette hy- pothèse résulte du principe de l'égalité entre l’action et la réaction ; car tousles corps à la surface de la terre, pesant vers son centre, il est nécessaire que la terre pese vers chacun d'eux, et qu'ainsi , il y ait entre toutes les molécules de la matière, un action réciproque , d'où résulte la sphé- ricité des corps célestes, et leur force attractive; mais les phénomènes de l applatissement de la terre, de la variation de la pesanteur à sa surface, et des variations des orbites des satellites de J upiter , décent à posteriori, cette loï de la nature. J'ai observé dans l'article XXX , que les éclipses du pre- mier satellite pouvoient donner la quantité de l'aberration, avec plus de précision encore que les observations directes. M. de Lambre ayant bien voulu, à ma prière, discuter: dans cette vue, un grand nombre d'éclipses de ce satellite, il a trouvé 20" + pour la valeur entière de l'aberration. Cétte valeur est exactement celle que Bradlei a fixée par ses obser vations. Il est curieux de voir un aussi parfait accord entre deux résultats conclus par des méthodes aussi différentes. Il suit de cet accord , que la vitesse de la lumière est uni- forme dans tout l'espace compris par l'orbe terrestre ; em effet, la vitesse de la lumière donnée par les observations de- l'aberration , est celle qui a lieu sur l'orbite terrestre , et qui en se combinant avec le mouvement de la terre, produit 296 MÉMOIRES DE L'ÂCADÉMIE le phénomène de l'aberration. La vitesse de la lumière, conclue des éclipses , est déterminée par le temps que la lumière emploie à traverser l'orbe terrestre; ainsi, ces deux vitesses étant lesmêmes, la vitesse de la lumière est uniforme dans toute la longueur du diamètre de Forbe de la terre. Cette uniformité est une nouvelle raison de penser que la lumière du soleil est une émanation de cet astre; car si elle étoit produite par les vibrations d'un fluide élastique, il y a tout lieu de penser que ce‘fluide seroit plus élastique et plus dense en approchant du soleil, et qu’ ainsi, la vitesse de ses vibrations ne seroit pas uniforme: MEMOIRE DES SCIENCES. .#97 ———_—___ NOUVELLES EXPÉRIENCES SUR LES MATIÈRES ANIMALES, FAITES DANS LE LABORATOIRE DU LYCÉE. Par M FOURCR O Y. Sur le sang artériel et veineux du bœuf, mélé. RS D AT En —— É: Lr sang du bœuf, qui provient des artères et des veines de la base du cœur , ouvertes à la fois, se prend , en refroi- dissant, en une masse plus ou moins solide , suivant la force de l'animal ; il s’en sépare peu-à-peu une liqueur blan- che, un peu jaune, que l'on nomme sérum. Si on méle bien toutes les parties du sang, en l'agitant lorsqu'il sort des vaisseaux qui le contenoïient dans l'animal , et quelque temps après qu'il est sorti, il ne se coagule point comme dans le premier cas, il s'en sépare seulement une matière floco- neuse , spongieuse } qui vient nager à la surface de la liqueur : c'est ce que font les bouchers ayant de vendre le sang aux différens ouvriers. II. LE sang, après avoir été tiré du corps de l'animal, se prend à une température de vingt degrés. Dans le moment Mém. 1789. Pp 298 MÉMoirESs DE L'ACADÉMIE Lt . . , , “7 . e où il se fige, il s'en dégage une quantité de calorique, qui élève sa température de cinq degrés ; ce qui fait monter le thermomètre à vingt-cinq degrés. III: LE sang qui n'a point été coagulé parle refroidissement , donne huit degrés à l'aréomètre de Beaumé , la température de l'air étant à douze degrés. IV. LE sang qui a été agité, et qui ne s'est pas pris en refroi< dissant, se coagule à cinquante -cinq degrés du thermo- mètre de Réaumur; il s'en s‘pare, pendant la coagulation, une assez grande quantité de bulles d'air, qui restent adhé- rentes aux parois du vase qui le contient ; on rémarque aussi à la partie intérieure de la masse coagulée, beaucoup de cellules qui ne peuvent être dûes qu'au dégagement, ou au moins, au développement d'un fluide élastique quel- conque. La masse coagulée a une consistance et une odeur assez semblables à celles du blanc d'œuf cuit; sa couleur est d'un gris de perle. Il se sépare, pendant la coagulation du sang , une liqueur assez fluide , un peu laiteuse , au n'oins opaline, et qui monsse beaucoup par l'agitation : elle verdit les couleurs de mauves et de violettes. V. LE 21 mars 1790, on a mis une portion de sang de bœuf agité, et dont il ne s'étoit point séparé de principes par le refroidissement, dans un vase contenant soixante-dix pouces cubes de gaz oxigène, et on a laissé ces deux substances en contact pendant trente jours. Quelques heures après, on a observé qu'il prenoït une couleur rouge béauçoup plus vive que celle qu'il avoit aupa- xavant. Des ScrenNces. 299 Huit jours après, le sang ayant resté en repos dans le vase où il étoit contenu avec l'air vital, avoit acquis une couleur pourpre très - belle ; mais aussitôt qu'il étoit agité avec l'air, et que leur contact mutuel étoit multiplié, il reprenoit une belle couleur rouge-écarlate. Le 3 avril, le sang avoit une couleur dé lie de vin très- foncée ; ilne devenoit que très-difficilement écarlate , comme dans les premiers jours, par l'agitation. Pour savoir quels changemens d'air et le sang avoient subis, on a débouché le vase dans l'eau distillée à la même température que celle où étoit l'air lorsqu'il avoit été mêlé avec le sang : il y avoit environ -- de diminution ;.ce qui a été reconnu par l'ascension de eau. Un peu de l'air res- tant, mis en contact avec une bougie allumée, ne la faisoit as brûler beaucoup plus vite que l'air atmosphérique ; le vase laissé en contact avec l'eau , s’est rempli presque à la moitié de ce fluide, et celui-ci avoit la propriété de préci- piter fort abondamment l'eaudechauxen carbonate calcaire; ce qui indique qu'il s'est formé de l'acide carbonique aux dépens du charbon du sang et de l'oxigène de l'air vital. AAA À Le 21 mars 1790, on a mis une certaine quantité du même sang que le précédent, avec 70 pouces cubes de gaz hydrogène , obtenu par la dissolution du fer doux dans l'acide sulfurique étendu d'eau. Au bout de quelques jours on s'est ‘apperçu que la couleur naturelle du sang avoit perdu de son brillant, et étoit devenue brune ; quatre jours après il a paru se décomposer et se séparer en plusieurs parties : il avoit alors nn aspect huileux, et sa couleur étoit pourpre, comme ä-peu-près celle du vin on de sa Le. Le 30 , sa couleur pourpre étoit encore bien plus foncée, sa consistance “paroissoit bien moins considérable qu'aupa- rayant , et lemouvemerit qu'il subissoit ne changeoït point cette couleur, comme dans l'air vital. Pp2 300 Mémoires DE L'ACADÉMIE A 46 Ra LE 27 mars 1700,on a mis une certaine quantité de sang du beuf dans une bouteille qui étoit presque entièrement remplie par ce flnide , ét qui portoit sur son épaule un tube qui plongeoit dans une cloche pleine d'eau. Le baromètre étoit à vingt-huit pouces moins une ligne, et le thermomitre à 13 degrés, quand on a mis le sang ent expérience , et cette température s'est assez constamment soutenue pendant tout le témps qu'elle a durée ,'si l'on en excepte les nuits : pendant le jour , l'appareil étoit exposé au soleil. VIIL Ox a mis une livre de sang desséché, dans un creuéet, qu'on a chauffé par degrés ; la matière s'est d'abord ramollie, et s'est considérablement gonflée ; elle exhaloit des fumées jaunes-verdätres , très-abondantes et très-fétides ; elle s est enflammée, et a répandu une flamme olanche et manifes- tement huileuse, Peu-k-peu elle s'est affaissée, et lorsqu'elle n'a plus répandu de vapeurs blinches fétides et ammonia- cales , il s'en est dégagé une autre famée plus légère, qui piquoit les yeux et les marines, qui avoit l'odeur de l'acide prussique, et qui rougissoit les papiers bleus mouillés que l'on exposoit à son contact. Au bout de six heures de com- bustion , et lorsque la matière a été consumée aux +, elle s’est ramoliie de nouveau ; elle a offert à sa surface une flamme pourpre et une fumée assez épaisse ( qui n étoit plus de l'huile en vapeurs); cette fumée piquoit fortement les narines et les yeux, et rougissoit les papiers bleus ; mais n'avoit point l'odeur cle l'acide prussique. On a exposé à cette vapeur une cloche mouillée; cetteeau a donné ensuite , en la traitant les réactifs, des traces d'acide phosphoiique. Le résidu de cette opération pesoit 2 gros 37 grains ; il avoit une couleur noire assez foncée ; ses molécules étoient par DES ScrerNces. 301 brillantes comme celles d'une matière métallique (elles ressemblent parfaitement au fer noir del'isle d'Elbe) ; elles étoient atürables à l'aimant ; quelques-unes , qui avoient été moins chaufftes, avoient une couleur plus rouge , et n'étoient ni aussi brillantes que les premières , ni attirables à 1 aimant comme elles. Ce résidu ne donnoit point de traces de soude, quoique le même sang chauffé moins fort et moins long-temps en donnät abondamment ; il contenoit encore du muriate de soude ou sel marin, qu'on a retiré par le lavage. L'acide mu- riatique a dissous une partie de ce résidu, qui lui a donné une couleur jaune. Ce qui est resté après cette dissolution, étoit la silice provenant du creuset. Cette expérience, qu'on a certainement faite bien des fois dans les laboratoires et dans les atteliers, n'a cependant ja- mais été décrite avec précision. On voit, d'après l'énoncé ci- dessus, que le sang entier décomposé par la chaleur, et avec Je contact de l'air, a d'abord donné une vapeur huilense et ammomacale : ce sont deux matières, l'huile et l'ammoiaque qui se forment et se dégagent les premières ; ensuite il leur succéde du gaz acide prussique , très-reconnoissble à son odeur et par sa propriété de précipiter le fer en bleu. Te se- cond ramollissement n'a lieu qu'a cause des sels et des ma- tières fixes, qui sont alors dans ce résidu ; il s'y forme du phosphore par l'action du carbone sur l'acide phosphorique sis à nud ; ce phosphore bräle et produit la flamme pourpre dont nous avons parlé ; l'acide phosphorique réformé par cette conibustion, se dégage én vapeurs; li soude, contenue dans.le sang, est re par la grande Let que l'on emploie ; ; enfin, l'oxide de fer est en partie réduit , se fond et se cristalise en passant à l'état d'oxide noir, et en deve- nant attirable à l'aimant. Rx, ON a pris quatre onces de sang desséché, et on les a in- ‘troduits daus une cornue de verre, à laquelle on à adapté 3o2 MéÉmornes p£ L'ACADÉMIE un récipient et un tube qui plongeoït sous une cloche pleine d'eau; au commencement , il a passé uneliqueur claire comme de l'eau pure, ensuite il s'est dégagé de l'acide carbonique: et du carbonate ammoniacal, qui a tapissé les parois du ballon de très-beaux cristaux : à ces premiers produits ont succédé de l'huile fluide, du gaz hydrogène, et une liqueur huileuse et épaisse comme du beurre. La portion aqueuse obtenue dans cetteexpérience, précipitoit en vertle sulfate de fer : de l'acide muriatique versé sur le précipité ne l'a point entièrement dissous ; il est resté un peu de véritable bleu de Prusse. X. On a mélé six livres de sang de bœuf avec trois livres d'eau distillée ; on a fait bouillir le mélange jusqu'à ce que le sang. ait entièrement été coagulé ; ensuite on a filtré cette liqueur à travers un linge; elle a passé claire, et la matière coagulée restée sur le filtre, avoit une couleur rougeâtre. La liqueur bien filtrée avoit une couleur verdâtre et une odeur parfai. tement semblable à celle de la bile évaporée , jusqu'en con- sistance de miel ; son odeur de bile est devenue très-forte, et sa couleur verte plus foucée ; on y a trouvé, vingt-quatre heures après, beaucoup de cristaux cubiques. Une petite portion de cette espèce d'extrait , dissoute de nouveau dans l'eau, lui a donné une couleur verdâtre, et la propriété de mousser fortement par l'agitation. Cette dissolution a été précipitée par les acides, ainsi que par l'alcool : ce dernier précipité étoit dissoluble dans l'eau froide ; c'est de la géla- tine. La précipitation par les acides étoit une véritable dé- composition semblable à celle de la bi:e même, traitée par ces substances. Enfin, ce produit extrait du sang, par un pro= cédé simple, avoit tous les caractères de la bile de bœuf; son odeur , sa couleur, sa saveur amèreet nauséabonde , et sa ma= nière de se comporter avec tous les réactifs. Voilà donc la présencede la bile dans le sang, démontrée par des expériences directes. Cette expérience confirme une des idées des an- DES SCIENCES. 303 tiens , sur la composition du sang ; mais elle doit avoir une influence remarquable sur la physique animale ; elle pourra conduire, lorsqu'elle aura été suffisamment répétée à la dé- couverte du mécanisme des sécrétions, et en particulier de çelui de la bile dans le foie. MR Le sérum séparé du sang de bœuf par le repos, a une couleur légèrement jaune, une fluidité assez grande ; sa pe- santeur spécifique au pèse-liqueur de Baumé , pour les acides, est de 8 degrés plus grande que celle de l’eau; il a une odeur fade , une saveur un peu salée; il mousse fortement par l'agi- tation ; il se dissout très-bien dans l’eau, depuis la tempé- rature de zéro, jusqu'à celle de bo à 55 degrés, à laquelle il se coagule. Les acides et l'alcool le coagulent, et il se dé- gage en même-temps du calorique. XIE Le sérum contenu dans un vase de verre, de l'épaisseur d'une ligne, et plongé dans un bain-marie d'eau distillée, s'est coagulé à 60 degrés du thermomètre de Réaumur , le ba- romètre à 28 pouces : aussi-tôt que le sérum a commencé à se coaguler, le thermomètre est monté très-promptement , et il a été même au-dessus du degré de l'eau bouillante, quoique de l'eau contenue dans un vase pareil, et plongée dans ce bain, n'ait fait monter le thermomètre qu'à 73 degrés , et quoique l'air n'y ait pris que la température de6g à 70 degrés, Le sérum coagulé par ce procédé, avoit une couleurlblainches risâtre, une consistance et une odeur à-peu-près semblable au blanc d'œuf cuit; il en a même , en quelque sorte, la sa- veur: la masse du sérum coagulé, est co:ime percée de beau- coup detrous,de cavernes ou de cellules quirenferment un gaz, dont on n a pas pu connoitre la nature; il est cependant vrai semblible que c'est de l'air atmosphérique ; il se sépare penis dant la coagulation du sérum une liqueur légèrement trouble; 304 MÉMOIRES pr L'ÀÂCADÉMIE séparation dont nous avons déjà indiqué 1 analogiedansle sang entier, mais qui en diffère dans celui-ci, en ce que la liqueur est toujours claire , tandis que celle du sérum est constamment louche ; en évaporant cette liqueur séparée du sérum, om la voit ensuite se prendre en masse tremblante par le refrois dissement ; c'est de la véritable matière gélatineuse. Dehaen a entrevu la présence de cette matière dans le sang. ( Rat. medendi.) NIEQE Le sérum du sang étendu de six parties d'eau distillée , ne’ s’est point coagulé par la chaleur de l'eau bouillante ; et Tap- proché par l'évaporation au degré de densité qu'ilavoit avant l'addition de l’eau, et même à une densité plus forte , il ne s'est point coagulé davantage, mais il s'est formé à sa sur. face une pellicule transparente , assez ferme, et semblable à ceile que l'on observe sur le lait chauffé , et qui a été bien décrite par MM. Parmentier et Deyeux; MM. Darcet et Schéele, avoient déjà reconnu que l'addition d'une certaine quantité d'eau empêche le sérum de se coaguler par la chaleur. Le sérum qui n'est étendu que de moitié de son poids d'eau, se coagule, en présentant à-peu-près les mêmes phé- nomènes que le lait traité par les acides. L'eau dans laquelle nage ce coagulum, est blanche, de couleur opale; elle a une saveur douce et une odeur semblable à celle qui est répandue dans les tables. Evaporée à une douce chaleur, et jusqu'à siccité , elle forme des membranes ou des plaques sèches, transparentes, semblables à de la corne. : : C’est en étendant le sérum de deux parties d'eau , en le faisant coaguler, et en évaporant ensuitela liqueur , que nous avons obtenu le carbonate de soude et le sel marin que ce. fluide contient ; ces sels ne sont que légèrement embarrassés par la portion de gélatine et d'albumen , qui restent en dis- solntion dans cetteeau ; ils s'en séparent par le refroidissement de la liqueur assez fortement évaporée, u XI V. : pre Sctrnces LS s#ébacique, et en général la décomposition des matières Orga- niques. Cette assertion ,appliquée au beurre, exige quelques restrictions, d'après les considérations suivantes; 1°. avant que le beurre commence à s'altérer, les deux tiers de l'air ont été expulsés hors des vaisseaux par la chaleur; 2°. la quantité n'est jamais proportionnée à celle de l’air des vases; 5°. il ne se forme point d'acide carbonique ; 4°. il reste dans la cornue une certaine quantité de carbone , privée d'oxigène ; 5°. l'huile distillée contient beancoup moins d'oxi- gène que le beurre qui lui a donné naissance. On voit par cesobservations que l’air atmosphérique, n'est point d'une nécessité absolue pour la formation de l'acide sé bacique dans la première distillation du beurre ; l'oxisène qu il contient se partage inégalement à l’aide de la chaleur : il résulte de ce partage inégal des principes désoxisènés, et d'au- tres plus oxigénés qu'ils ne l'étoient. C’est sur-tout dans les distillations successives du beurre, que l'air atmosphérique est nécessaire pour la formation de l'acide sébaeique , parce que la quantité d'oxigène que contient le beurre n'est point assez considérable pour convertir totalement ses principes en acide; aussi, s'en forme-t-il beaucoup dans un grand ap- pareil , tandis qu'au contraire ce beurre passe presqne sans altération, lorsqu'on le chauffe dans une petite cornue, à laquelle on adapte un récipient étroit, X. Lz beurre forme. avec la potasse pure, un savon légère: ment solide, d'une couleur jaune, d'une odeur agréaile, qui se dissout très-bien dans l'eau, et qui dégraisse parfai- tement les étofles et les mains. Ce savon pourroit servir avec avantage dans la médecine. Sur le fromage, L Nous n'avons presque rien vu de nouveau sur le fro- mage. Schéêle et MM. Parmentier et Leyeux ont vu et Mém. 1789, Rr 514 Mémotïnes p# L'ACADÉMIE dit ce que cêtte natière présente de plus intéressant ; ‘elle est assez bien connue, et il ne nous manque Dress que les proportions de ses principes. Schéele nous à fait connoître que les acides en coagulant le fromage du lait, en dissolvoient une partie d'autant plus grande , que la quantité de l'acide employé l'étoit elle- méme ; cctle matière nous a paru avoir une attraction plus forte jour quelques-ins d'entre eux ,etc'est en général pour les acides v'oétaux, tels que le vinaigre, l'acide lactique, etc. , et p rmiles acides minéraux, pour l'acide sulfurique étendu. Elle à aussi une forte attraction pour le sérum doux du lait, prisque ce liquide, de quelque manière qu'il ait été clanifié, en dépose toujours en passant à l'état d'acide. l'E h La manière dont les alcalis fixes agissent sur la matitre caséense, récemment extraite du lait, mérite un examen particulier. Lorsqu'on met des flocons de ee dans la potasse ou la GA liquides et bien caustiques, ils deviennent transparens, se fondent et se dissolvent ; il se dégage pen- dant cette opération une très-grande quantité d'ammoniaque. (MM. Parmentier et Déyenx ont vu ce fait ). La même chose a eu lieu avec le gluten de la farine et la chair des animaux. Cette ammoniaque est certainement formée au moment de Faction de cet alcali; car le fromage frais n’a aucun caractère qui indique la pr sence de ce sel ; il ne verdit pas les couleurs bleues : il ne donne point d' ammoniaque à une température douce ; il paroit que pendant que les al- calis fixes tendent à s'unir vec une certaine portion de fro- mage, les principes de celui-ci changent tout-à-coup dans leur attraction, une certaine quantité d'hydrogène et d'azote se combine à part pour former l’'ammoniaque; l'eau con- tribue à ces attractions électives, car la production d'am- moniaque n'a pas lieu dans le fromage desséché,. * Des Scréencers, 315 à Lun QU La portion de fromage que l'alcali tient en dissolution, donne à la liqueur une couleur fauve, qui devient brune lorsqu'on emploie une chaleur un peu forte ; dans le dernier cas, il se dépose une petite quantité de charbon. Cette ma- tière peut être séparée de la soude et de la potasse par un acide quelconque ; mais après cette séparation, elle ne jouit plus des propriétés ordinaires du fromage. Elle a une cou- leur noire; elle se fond au feu comme une huile épaisse, elle ne se dessèche plus, et reste grasse sur,les papiers sur lesquels on l'étend pour lui faire prendre de la solidité. I paroît que l'azote et l'hydrogène se dégagent d'abord pour former de l'ammoniaque, L'hydrogène et l'oxigène, devenus plus abondans dans la matière du fromage, lui donnent des caractères huileux ; de sorte que sa dissolution dans l’alcali est une sorte de savon : au reste, ëette expérience mérite d'être répétée, - \ Sur la bile. I. LA bile est une liqueur savoneuse, composée de résine et d'alcali, suivant plusieurs chymistes. J'ai fait connoiître, il ya dix ans, qu'elle contenoitencore une substance analogue à l'albumen de l'œuf, dr L'acrne muriatique oxigèné détruit la couleur de la bile, eten coagule la partie albumineuse, qui se précipite en flocons blancs; le savon bilieux reste en dissolution , et semble n'être que de l'eau pure, car il a perdu sa couleur etson odeur; mais il conserve toate son amertume. Si l'on amis plus d'acide muriatique oxisèné qu'il n'en fant pour coaguler l'albumen , cet excès agit peu à-peu sur l'huile du savon, et la sépäre bientôt sous forme concrète, et avec une couleur blanches Rr2 516 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Comme il paroït que ce n'est qu'en fournissant de l'oxigène à l'albumen que l'acide muriatique oxigèné coagule la bile, il est vraisemblable que la portion de cet acide, revenue à son état simple, décomposeune certaine quantité de savon biliaire, et que par conséquent l'albumen doit être toujours mêlé d’un peu de résine ou d'huile concrète de la bile. TIL Sr dans la bile traitée par l'acide muriatique oxigèné , et qui a perdu sa couleur, on met un acide simple, comme l'acide sulfurique , etc. , il se fait sur-le-champ un précipité af ) P blanc concret , et de la consistance de la graisse. Ce précipité blanc, qui est la résine de la bile un peu altérée par l'oxigène J 4 l ë de l'acide muriatique, se délaie parfaitement dans l'eau, et J ? P ù s'y dissout même lorsqu'elle est chaude : cette propriété est très-singulière; car la soude, qui la rend ordinairement dis- soluble, n'y est plus restée, puisqu'elle s'est unie à l'acide dont on s'est servi pour ocre la bile. Cettehuile concrète, ou cette sorte de résine blanche, se dissout à froid dans l'alcool , et, lorsqu'on emploie la chaleur Ù q 14 pour accélérer cette dissolution, il se forme une certaine quantité d'éther, ce qui paroit tenir à l’oxigène que cette huile contient, et qui, en passant dans l'alcool , change les ’ (el ? P Le) proportions de ses principes. La dissolution alcoolique 5 exposée à l'air, perd peu-à-peu son alcool et s'épaissit ; mais elle ne deb que très-difficilement solide. Si, lorsqu' e Île est épaissie comme un sirop, on la mêle à del eau, elle s'y unit parfaitement ; ; ce qui sembleroit annoncer que le savon biliaire n'a pas été décomposé : mais quand on ajoute à cette dissolution un acide quelconque, il se fait sur- ar -champ un précipité. Une autre expérience qui n'est pas moins singulière, c'est que si l’on met une nouvelle quantité d'alcool dans la disso= lution de résine de bile épaissie à l'air, et qu'on y ajoute. ensuite de l'eau, il se forme un précipité abondant, DzES SCIENCES, 31? 1 V. La même phénomène sur la dissolubilité de cette matière, nommée résine de la bile, dans l'eau, avoit été observée, il ya quelques années, dans mon laboratoire. Après avoir préparé la prétendue résine de bile par un acide, on voulut laver cette matière colorante, pour emporter l'excès d'acide et la substance saline qu'elle pouvoit contenir ; l'eau qu'on employoit emportoit à chaque fois une portion de la résine elle-même. Il paroît qu'on auroit tout dissous, si on avoit continué de la laver ainsi. L'eau qui avoit dissous cette "matière, donnoit un précipité de résine de bile, par l’addi- tion d'un acide. Le second précipité est également dissoluble dans l'eau , lorsqu'il est privé de tout excès d'acide. Il sem- bleroit donc que la matière coloraute de la bile, regardée jusqu'ici comme une espèce de résine , est en partie disso- Juble dans l'eau, et ne prend un caractère apparent d'indis- solubilité dans ce liquide, que par la présence d'un acide. V. Os avoit pensé que la matière blanche que l'on séparoit de la bile de bœuf par l'acide muriatique oxigèné , avoit, quelque analogie avec la matière blanche et cristalline des calculs de la vésicule du fiel del'homme; maison s’est bientôt apperçu qu'elle en différoit par plusieurs caractères. 1°. Elle se dissout dans l'eau, ce que ne fait pas la matière cristalline du calcul ; 3°. elle est beaucoup plus molle et plus fusible que cette dernière ; sa fusibilité égale à-peu-près celle de la graisse (elle a lieu à 32 ou 33 degrés), tandis que la matière cristalline des calculs biliaires humains ne se fond qu'à une chaleur au-dessus de go degrés, et reste solide au-dessus de de l’eau bouillante. y VE Lorsque la bile a perdu son huile par l'action dune forte chaleur, on éprouve les plus grandes diflicultés pour réduire 318 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE son charbon en cendre pendant qu’on le fait rougir; la soude se volatilise si facilement, que la cendre noirâtre qui en résulte ne contient plus d’alcali, et n’en fournit aucune trace dans l’eau; l’incinération est donc un procédé défec- tueux pour connoître les principes fixes de la bile, et sur-tout pour déterminer leur preportion. Sur l'urine humaine. TI. . | L'urixe la plus fraiche exhale, quand on la fait évaporer à une chaleur un peu forte, une odeur d'ammoniaque; on soupconne qu'elle est die à la décemposition du phosphate d’ammoniaque, dont les principes ne tiennent qu'avec une attraction très-foible. Ce qui donne un degré de vraisem- blance à cette supposition, c'est qu'à mesure que l’urine s’évapore , elle devient plus acide, c'est-à-dire, qu'il faut plus d’ammoniaque pour la saturer , qu'avant d'avoir été exposée à la chaleur, ME Nous nous sommes apperçus qu'outre l’'ammoniaque qui se séparoit de l'urine par la chaleur, une petite portion d'acide phosphorique se dégageoïit aussi, parce qu'on n'a pas obtenu une aussi grande quantité de précipité par l’eau de chaux , d'une livre d'urine aux trois quarts évaporée, que de celle qui ne l'avoit point encore été. Ce fait a été vérifié d'une autre manière. En distillant l'urine dans des vases fermés, on a constamment obtenu dans le récipient une pétite quantité de phosphate d'ammoniaque avec excès d'alcali : la présence de cette dernière à été jugée et par l'odeur et par les papiers de violettes; l'acide phosphorique a été éprouvé par l’eau de chaux, qui a formé du phos- phate calcaire dans le produit. : DES ScitENCcESs: 319 III. ; Uxe certaine quantité d'urine évaporée environ jusqu'à la moitié de son volume, a été abasdonnée pendant plu- sieurs jours au contact de l’air, à la température de 15 degrés du thermomètre de Réaumur ; au bout de ce temps elle a offert à sa surface une pellicule verte-bleuâtre, qui n’étoit pas dissoluble dans l’eau , maïs qui la rendoit laiteuse lorsqu'on l'y agitoit pendant quelque temps. Cette ürine, qui étoit fortement acide immédiatement après son évaporation, étoit devenue ammoniacale, répandoiït une mauvaise-odeur , et avoit déposé une assez grande quantité de matière jaunâtre. Ces faits prouvent que pour connoître la quantité d’ammo- niaque, la meilleure méthode est de verser dans l'urine fraiche de l'eau dé chaux, pour l’un, et de l'acide muriatique ou sulfurique, pour l'autre; par la quantité de phosphate de chaux, on détermine celle de l'acide phosphorique ; ensuite, en faisant évaporer la liqueur, la proportion de muriate d’ammoniaque qu'on en obtient, et qu'il est aisé de séparer de celui de soude, par le moyen de l'alcool, indique exac- ment la quantité de l'ammoniaque. Le On a reconnu la présence de l'acide sulfurique dans urine, par le moyen du muriate de baryte. Le précipité produit par ce sel étoit composé de sulfite et de phosphate de baryte; l'acide muriatique versé sur ce précipité , dissout le phosphate de baryte , et on peut déterminer la quantité d'acide sulfurique par la portion de précipité indissoluble, qui est du sulfate de baryte. (Spath pesant. ) Sur le sel fusible entier, extrait de l'urine humaine. Lis Depuis six ans on conservoit dans un bocal de verre ; recouvert d'un carton, quelques livres de sel fusible, retiré 320 MÉMOIRES DE L'AcaDÉmMir de l'urine hymaine par la première cristallisation; ce sel avoit une couleur brune et une odeur fétide particulière, à laquelle a succédé, depuis deux ans environ ; une odeur de musc ou d'ambre tfès-sensible. Les chimistes ont trouvé sque ce sel est composé de deux matières salines, de phosphate de soude, et de phosphate d'ammoniaque ; ils ont dit qu'on pouvoit le obtenir séparément par la cristallisation. Ayant plusieurs fois essayé d' obtenir à part ces deux substancea salines du sel fusible entier de l'urine, il nous a été impos= sible d'y réussir complettement ; ils ont paru combinés inti+ mement. Si une portion de l'un d'eux se présente presque pure, c'est lorsqu'elle est excédente à la combinaison salina triple qui a lieu entre ces deux matières : la portion qui se eépare ainsi pres jue seule, appartient au phosphate de soude, et cela n'a lieu qu'à la fin de la cristallisation. On s'est apperçu, en purifiant ce sel, que la quantité de phos- phate d'ammoniaque, diminuoit à mesure que la cristalli- sation avançoit ; c'est-à-dire que les levées de cristaux conte- noient d'autant moins de ce sel, qu'elles approchoient davan=< tage de la fin de l'opération, de manière qu'il peut y avoir des sels triples de la même nature générale, mais dans un grand nombre de proportions différentes. TE, Le sel fusible de l'urine , ou le phosphate triple de soude ét d'ammoniaque , s'eflleuroit à l'air ; il verdit les papiers feints avec les fleurs de violettes ; les cristaux qu'on en obtient , soit au commencement 44 l'opération , soit à la fin, c’est-à-dire, que ce soit du "phosphate d'ammo- niaque ou du pHébite de soude, produisent constamment cet effet. Cette propriété est très-singulière ; car il est bien démontré que l'urine, en s'évaporant, perd de l’am- moniaque , que par conséquent elle devient acide , et cepen- dant les sels qu'on en obtient verdissent les violettes au lieu de les rougir. L 4 Une DS SCIENCES. |! 321 : Uné autre observation qui n'est pas moins remarquable, c'est que du sel fasible de l'urine , qui est composé de phos- phate d'ammoniaque et de phosphate de soude, exposé pendant long-temps à l'air, passe entièrement à l'état de phosphate de soude , qui. verdit toujours les papiers. de violettes. Le phosphate d'ammoniaque paroït donc s'être entièrement volatilisé à la chaleur simple de l'atmosphère, comme l'avoient déja reconnu MM. Rouelle et Chaulnes. LIT Les différens sels triples, obtenus dans la purification du sel fusible entier de l'urine, donnent tous de l’ammoniaque par la chaux. Cinq cents grains d'un de ces sels régulièrement cristal- lisé, mis dans une cornue , ont donné, 1°. une grande quantité d'eau; 2°. une légère dose d'ammoniaque sensible à l'odorat ; 3°. un peu d'acide phosphorique combiné à l'ammoniaque ; 4°. il est resté dans la cornue 6o grains de soude pure, de manière qu'il n'y a peut-être pas 00, de phosphate d'ammoniaque dans ce sel triple. Le produit liquide verdissoit les papiers de violettes;.et la matière sèche restée dans la cornue, les verdissoit aussi au lieu delesrougir, comme elle l'auroit dû, puisqu'elle avoit perdu une portion plus grande d'ammoniaque que d'acide phosphorique. I V. Cerre manière d'opérer ne nous ayant pas paru sufli- sante pour connoitre exactement les proportions du sel triple de l'urine, nous avons eu recours à un autre procédé, On a précipité une dissolution de ce sel dans l'eau froide, par L'eau de chaux ; on a ramassé le précipité , qu'on a fait sécher et qu'on a pesé; on à saturé ensuite la liqueur par l'acide muriatique ; on l'a fait évaporer : les poids des muriates de soude et d'ammoniaque obtenus ; ont donné les proportions Mém. 1789. Ss 322 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE des phophates de soude et d'ammoniaque. S'il arrivoit de mettre trop d'eau de chaux pour précipiter l'acide phos- phorique, il faudroit , après avoir saturé la soude et l'ammo- niaque, précipiter la chaux à l'aide de l'acide oxalique , afin de ne point avoir de muriate calcaire , très-diflicile à séparer d'avec les deux autres, à la fin de l'opération. Cent grains de sel fusible de l'urine, ou du phosphate de’ soude et d'ammoniaque cristallisé, ont donné par ce procédé : à 1°. D'ammoniaque . . . . 5. agen. °1 29 je cadet NS 3°. D'acide phosphorique. . . . 32 He Near ie 07 NE TOUTE" 100 Sur le calcul de la vessie. Les expériences qui ont été faites au Lycée ont ajouté à l'analyse de Bergman et de Schèele , sur les calculs de la vessie , les faits suivans. LE LA dissolution de quelques calculs dans l’eau, rougit assez fortement le papier de tournesol. LE Lrs calculs donnent de l'acide prussique , par la simple distillation à feu nud, et par l'action de l'acide nitrique ; mais cette opération mérite d'être décrite en détail, La distillation du calcul urinaire donne d'abord un pro- duit liquide sans couleur , ensuite des fluides élastiques qui paroissent composés d'acide carbonique, d'azote, et d'un peu d'hydrogène, quoiqu'ils ne soient pas inflammables ; il s'attache ensuite dans le çol de la cornue des cristaux DES SctrENCres. 323 Jamelleux, brillans et plus ou moins jaunâtres, d'acide lithi- que, et du carbonate d'ammoniaque en petite quantité ; il reste dans la cornue une grande quantité de charbon : on n'obtient pas sensiblement d'huile. En examinant le produit liquide, on y reconnoît l'ôdeur de l'acide prussique libre ; on trouve dans l'eau une petite quantité de carbonate ammo- nacal et de prussiate d'ammoniaque. On a distingué facile- ment la présence de l'acide prussique, par l'oxide de fer nouvellement précipité, qui a été changé en bleu de Prusse en le jettant dans cette liqueur. à LEE Ir paroït, d'après ces faits, que le calcul de la vessie ne contient que très-peu d'hydrogène, puisqu'ilne se forme que peu d'ammoniaque, qu'il se dégage "ne grande quantité d’azote, et qu'il ne se forme pas d'huile. I] paroït aussi que l'acide lithique ne contient que très-peu d'oxigène, puisqu'il n'y a qu'une très-petite quantité de charbon à nud dans la cornue. | YL O x peut inférer de ces observations, que l'acide prussique contient plus d'oxigène que l'acide lithique, puisqu'il n'y a que peu d'acide prussique de formé par une grande quan- tité d'acide lithique décomposé. Il est vrai qu'il se forme en même-temps de l'acide carbonique; mais la quantité de ce dernier acide est très-foible, en comparaison de la masse de charbon qui reste dans la cornue. Il semble que l'acide lithique est un composé de beaucoup de carbone et d'azote, et de très-peu d'oxigène et d'hydrogène : il seroit intéressant d'en déterminer les proportions. Sur plusieurs matières grasses animales, comparées. JE rappellerai ici qu'ayant trouvé plusieurs des matières analogues au blanc de baleine, dans les produits du corps Ss 2 324 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE humain, et notamment dans la substance cristalline et blanche des calculs biliaires , dans les corps convertis en gras par leur enfouissement dans la terre, il m'a paru intéres- sant de comparer ces substances les unes avec les autres, et de déterminer la loi de leur dissolubilité respective dans l’al- cool , et de leur fusibilité par la chaleur. Calculs biliaires dans l'alcool chaud. 5 onces 5 gros 12 grains d'alcool, dissolvent , à la tempé- rature de 6o degrés du thermomètre de Réaumur, 5o grains de cette matière blanche et cristalline , quoiqu'il pourroit peut-être s'en dissoudre davantage. Il paroît qu'on peut fixer ainsi le terme de cette dissolubilité : elle représente une com- binaison dont le ragport des composans est à-peu-près comme 1 de matière calculeuse biliaire est à 19 d'alcool. Méme matière dans l'alcool froid. Iz paroit que cette substance n'est presque pas dissoluble à froid dans l'alcool, c'est-à-dire, à la température de 10 à 12 degrés ; car sur les 5o graïn$ qui ont été dissous à chaud , il s'en est déposé 48 grains par le refroidissement. Cependant la liqueur donnoit encore un précipité dans l’eau ; mais à la vérité ce précipité étoit fort léger. Matière grasse des cadavres, ou espèce de cire humaine dans l'alcool chaud et froid. Une once d'alcool peut dissoudre, à la température de 60 degrés, près du double de son poids de cette substance, mais il en laisse précipiter une grande partie en réfroïidissant ; cependant il en garde environ le quatrième ou le cinquième de son poids, de manière qu'une once d'alcool peut dissou- dre à froid deux gros de cire humaine : ce qui est bien diffé- rent du blanc de baleine et de la matière cristalline des calculs biliaires. -pæs S$S-ccrenNces. 325 La substañcecireuse des cadavres forme , avec les alcalis, un savon , beaucoup plus facilement que les autres matières auxquelles nous la comparons. Blanc de baleine dans l'alcool chaud et froid. Une once 5 gros 12 grains d'alcool donnant 58 degrés à la température de 10 degrés, dissolvent 6 grains de blanc de baleine, à l’aide d'une chaleur de 60 degrés, au thermo- mètre de Réaumur. Ce corps gras n'est point du tout dissoluble à froid dans l'alcool, puisque de 50 grains de cette substance, traités à chaud avec une once 5 gros 12 grains de cette substance, traités à chaud, avec une once 5 gros 12 grains d'alcool, il s'en est séparé 49 par le refroidissement ; aussi la liqueur n'est que très - légèrement troublée par l'eau. Si l'on met l'une et l'autre de ces matières en contact, à la tempéra- ture, de 10 degrés seulement, il n'y a entre elles aucune action sensible. Fusibilité comparée du blanc de baleine, de la matière blanche des calculs biliaires , et de la cire du gras des cadavres. Le blanc de baleine commence à se fondre à 52 degrés du thermomètre de Réaumur, le baromètre étant à 28 pouces ; le thermomètre monte constamment jusqu'à 28, jusqu'à ce que toutes les molécules, assez divisées de cette matière, soient fondues à la quantité de 5o grains; mais il paroït que l'on peut en fixer le terme entre 52 et 35 degrés. L'espèce de matière cireuse, séparée par les acides des cadavres convertis en gras, eommence à se fondre à 28 degrés , et le thermomètre monte ordinairement jusqu'à 28 degrés, pendant que 50 grains de cette matière, réduite 326 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE en poudre , éprouvent la fusion complette, le vrai terme est depuis 28 jusqu'à 30; elle est par conséquent plus fusible que le blanc de baleine. La matière blanche des calculs biliaires ne se fond que bien au-dessus du degré de l'eau bouillante. Nous n'en avons pas encore déterminé précisément le degré de fusibilité; mais il suffit, pour la comparaison avec les deux autres substan - ces, de savoir qu'elle n’est pas même ramollie à la chaleur de 90 degrés. D DA RRCONA TT ON'S Sur un changement singulier, opéré dans un foie humain , par la putréfaction. PR NC 1 Ft OU RE NIO: Y. Ox ne connoit que très-peu, jusques actuellement , la nature intime, ou la composition des différens tissus fibreux qui composent le corps des animaux. Si l'on en excepte les os dont l'analyse a été bien faite par Schéele et par les chi- mistes qui l'ont suivi, la chair musculaire , les membranes, les tendons, les ligamens, la pulpe cérébrale et nerveuse, le parenchyme des viscères,qu'ona regardés presque comme une seule et même substance plus ou moins travaillée, organisée, animalisée, ne sont point réellement connus ; tout annonce que leur matière composante n'est pas la même, que les élémens qui les forment sont dans des proportions très-dif- férentes, et que leur tissu, composé de principes autrement combinés, est destiné à différens usages : en attendant que l'analyse exacte ait répondu à ces questions, il faut recueillir avec sôin tous les fiits qui peuvent y servir. J'ai déja ramassé plusieurs de ces faits dans différens ouvrages; celui que je vais offrir est de nature à pouvoir répandre quelques lumières sur la bile et les maladies du foie. Feu M. Poulletier de la Salle, qui avoit consacré sa vie à l'étude des sciences utiles, et qui cultivoit sur-tout avec succès l'anatomie et la chimie médicinale, avoit exposé à l'air un morceau de foie humain, suspendu à une ficelle; ce morceau, sans se détruire par la putréfaction, avoit répandn d'abord une odeur infecte ; des larves d'insectes, et sur-tout ‘328 MémMornesine L'ACADÉMIE du dermeste du lard, de la bruche, etc. l'avoient rongé; enfin il s’étoit desséché peu-à-peu et réduit en une matière grise et friable. Il y avoit-plns de dix ans qu’il étoit ainsi exposé, et depuis trois ou quatre il ne paroissoit plus subir aucune altération. M. Poulletier desira de connoître sa nature et le porta dans mon laboratoire, en mai 1785. Le premier aspect de ce morceau de foie l’auroit fait prendre pour une substance terreuse, analogue à l’agaric minéral ; mais, en l’examinant de plus près, on y voyoit encore des portions de membranes desséchées et conservant une couleur brune, et des filets vasculaires, également desséchés : frotté sous le doigt, il étoit gras et due au toucher, comme une sorte desavon. L'examen que nous fimes de ce foie, nous! donna des résultats très-différens de ceux que son aspect sembloit annoncer. 1°. On en a mis un petit morceau sur un charbon allumé; il s'est d'abord ramolli ; il exhaloit une odeur de graisse brûlée; il s'est bientôt tout-à-fait fondu, boursoufilé, noirci, et il a laissé une matière charbonneuse, légère, qui, chauffée très-fortement, s'est convertie en une cendre blanche. Cette première expérience annonçoit que cette substance animale n'étoit pas réduite à un squelette purement térreux ; comme son premier aspect l'auroit pu faire croire, et nous engagea à mettre plus de soin dans son analyse. 2°. Quoique nous ne pussions pas espérer d'obtenir un résultat bien exact de la distillation de cette maïière, en raison de la petite quantité que nous pouvions soumettre à cette expérience, nous avons cru devoir la tenter sur une demi-once. Il a passé d'abord quelques gouttes d'une eau blanche, d'une odeur fade; une fumée blanche plus épaisse et manifestement huileuse, a bientôt succédé au premier produit ; cette vapeur s'est condensée en une matière blanche concrète, adhérente au col de la cornue; alors il s'est répandu une RETE très- infecte ; l'huile concrète a pris une couleur rousse; on a obtenu un peu de gaz hydrogène carbonné. II a paru DES SCIENCES. 329 a para qu'une grande partie de la substance de foie a passé sans décomposition. On a remarqué que l'huile concrète, ramassée dans le col de la cornue et dans le ballon, avoit une apparence lamelleuse et cristalline. Les produits n'ont montré aucun caractère d'acide ni d'alcali. 3°. Un gros de foie séché a été mis dans deux onces d'eaw distillée; une petite partie parut se dissoudre dans l’eau, à l’aide de la chaleur. Cette dissolution étoit blanchâtre, opaque ; elle avoit une légère odeursavonneuse et présentoit une grande quantité de bulles par l'agitation; elle avoit une odeur fade , et verdissoit sensiblement le sirop de violettes. L'eau de chaux , sans-la précipiter sensiblement, a rendu son odeur un peu fétide. La portion de foie non-dissoute par l'eau, s'est fondue par la chaleur, et s'est cristallisée en refoidissant. Elle a exhalé une odeur grasse, et a fini par s'enflammer. 4°. On a traïté un gros de foie desséché par une once de lessive de potasse caustique à froïd, et par la simple tritu ration ; l'alcali a paru agir très-sensiblement sur cette sub- stance; il 6’est dégagé une légère odeur d'ammoniaque : la lessive est devenue mousseuse. En chauffant ce mélange, la liqueur a pris une couleur brune; elle exhalaït l'odeur de savon chauffé. Après environ un quart-d'heure d'ébullition, on a filtré la liqueur toute chaude; elle étoit d'une couleur rousse foncée; elle a passé assez bien au travers du papier joseph. En refroidissant , cette dissolution est devenue concrète brune ; l'eau distillée bouillante la dissolvoïit em. toute proportion, et sans lisser de résidu; toute la matière du foie avoit été dissoute par l'alcali fixe, même là portion membraneuse et fibreuse que nous y avons décrite. La dissolution dans l'eau moussoit très-fortement par l'agita- tion ; en refroïdissant, elle s'est troublée et a déposé quelques flocons blancs, légers; l'eau de chaux l'a décomposée et précipitée en flocens abondans; les acides en ont opéré de même la décomposition, ainsi que les sels neuires terreux. Mém. 1789. p Li 350 MéMoirEes DE L' ACADÉMIE Il n'étoit pas douteux que l'alcali avoit dissous une matière grasse, huileuse, et formé un savon homogène ; l’indisso- lubilité de la matière du foie dans l'eau, ou au moins sa très-lésère solubilité, annonçoit qu'elle consistoit, pour la plus grande partie, dans une substance huilense concrescible, très -dissoluble dans les alcalis, et formant facilement du savon avec.cet ordre de matières salines. Il ne s'agissoit plus que de connoître la nature de cette matière huileuse, et de déterminer si elle n'étoit pas réunie avec quelqu'autre sub- stance animale : l'expérience suivante a répandu beaucoup de lumières sur cet objet. bo, Un gros de foie humain desséché, réduit par le pilonen une espèce de graisse, a été traité par deux onces d'alcohol, donnant 56 degrès à l'aréomètre de Banmé. On a aidé l'action de cette liqueur par une chaleur douce ; après deux jours de contact, l'alcohol avoit une couleur rousse: une odeur égè- rement fétide étoit ajoutée à celle quil a coutume de répan- dre. On a filtré ce liquide, pour SébArer la portion dissoute de la partie sur laquelle l'alcohol n’avoit point eu d'action; une goutte de cette espèce de teinture , versée dans l'eau, donna un nuage blanc très-épais, et une précipitation très - sensible, Évaporée dans une capsule de porcelaine , à la chaleur du bain de sable , elle laissa une plaque jaunâtre, qui paroissoit au premier coup-d'œil, être une matière résineuse; cependant l'eau, appliquée à cette matière, en a dissous une petite partie et Fe a donné une coulenr blanche et une forme grenue, qui la faisoit ressembler à une huile grise concrète. La portion de foie non-dissoute par l'alcohol , pesoit un demi- gros; après avoir été séchée l'alcohol avoit re enlevé à-peu-près la moitié de son poids. Quatre autres onces de ce dissolvant , appliquées en deux reprises à ce morceau de foie, en ont dissous encore une partie; il est resté près de 20 grains non-dissous, et on a reconu que ce résidu étoit formé de membranes et de vaisseaux qui avoient échappé à l'action de l'alcohol ; les parties dissoutes par cette liqueur MES US IC LE N.C.ES 331 dans les deux dernières opérations , ressembloient entière- ment à la première : l'eau leur enlevoit aussi une petite uantité de matière colorante et savonneuse. La substance! séparée de la dissolution dans l'alcoho! par l’eau , et précipitée en flocons blancs, a été examinée à part; c'étoit celle sur laquelle il a paru nécessaire de fixer plus particulièrement son attention. Les propriétés qu’elle a présentées nous ont conduit à un résultat entièrement différent de ce qu’on savoit jusques-là sur l’analyse animale, Nous avons séparé 57 grains de cette substance pure ;:et débarrassée de la portion disso- duble dans l’eau. Elle étoit d'une couleur jaunâtre, douce et grasse au toucher, comme une huile concrète ; on l’a mise dans un matras qu'on a plongé dans l’eau chaude : elle s’est ramollie et entièrement fondue., avant que l'eau fût bouil- lante ; tout-à-fait liquide, elle avoit une couleur jaune-brune, et une Jéoère odeur de cire fondue. Ea fétidité qui distin. guoit cette substance avant l’action de l’alcohol, n'existoit plus après sa dissolution dans cette liqueur; quand elle a été, bien liquéfiée, on l'a coulée dans une capsule de porce- laine : elle s’est figée en une plaque solide, cassante , très- lisse par sa surface, attachée à la couyerte de la capsule. Elle se cassoit net, et avec un petit bruit; on voyoit dans son intérieur un tissu lamelleux et manifestement cristal- lisé. L’alcohol chaud la dissolvoit complettement ; elle a pré- senté toutes les propriétés de l'huile animale concrète, que lon nomme dans le commerce blanc: de baleine, avec la seule différence qu’elle n'étoit pas aussi sèche, aussi blan- che, aussi transparente que le vrai blanc.de baleine , et qu'elle étoit d'ailleurs plus dissoluble dans l’alcohol, que ne l'est cette huile animale. Hitler 6°. On a mis deux gros de ce foie desséché, coupé en petits morceaux dans un matras qu'on a tenu dans l’eau chaude, à 68 degrés du thermomètre de Réaumur. Une partie du foie s’est ramollie et s’est fondue ; l'effort de la pression a séparé la portion d'huile liquéliée, et cette huile, Tt2 552 Mémoires DE L'ACADÉMIE rendue concrète par le froid, présentoit, à très-peu de chose: près, les caractères de celle que l'alcool avoit dissoute. Les deux seules différences que nous y avons reconnues, étoient, 19, que l'huile extraite immédiatement du foie, avoit plus dé couleur et de fétidité que celle que l'alcool avoit enlevée’ à cette matière animale ; 2°. qu'elle contenoit une portion de savon qué l'eau avoit séparée de la dissolution alcoolique dans le premier cas. "le. Cette portion de matière savonneuse , regardée d’ abord sf ne un extrait dans nos premières PRET EPA ;'a fixé ensuite notre attention ; il étoit certain que l’eau , comme F'alcohol, l’enlevoit au foie desséché : mais il falloit exacte- ment reconnoître sa nature. Le peu dé foie altéré que nous avions pour faire nos essais ,ne pouvoit pas suffire aux expé- riences nombreuses , nécessaires pour avoir uné connois- sance exacte des principes qui formoient ce savon , et deleurs proportions. Tout ce que nous avons pu détail c'est que ce savon paroissoit formé de la même huile concresci- ble que celle qui avoit été extraite par l'expression, et par lammoniaque et la soude. Nous avons même conjecturé qu'avant l’altération complette de ce foie, et sa conversion totale en substance huileuse concrète , cette huile étoit d’abord dans l’état savonneux, unie entièrement à la soude et à l’ammoniaque. Ce qui nous a conduit à cette conjecture, c'est que la portionde savon ammoniacal qui restoit encore dans ce morceau de ‘foie , et dont la présence étoit démon- trée et par l’odeur ammoniacale dégagée par la chaux vive, et par sa dissolubilité dans Feau, nous a paru être plus abondante dans la portion la plus profonde et la moins expesée à l'air, du morceau de foie que nous avons exa- miné. Les faits qui ont été exposés ont, comme je l'ai déja annoncé , été découverts au commencement de l’année 1 785 ; ils étoient consignés dans mon Journal d'expériences, et Fattendoïs d'autres faits analogues pour les lier à ensemble DÉS SCIENCES. 333 de l'analyse animale ; en un mot, je ne les regardois qué comme une simple découverte isolée, lorsqu'en 1786 , une grande occasion d'examiner des matières animales enfouies dans la terre , à toutes les époques, depuis quelques niois ; jusqu'à 42 ans, celle dela fouille du cimetière des Innocens, m'offrit, dans les débris des corps, un savon ammoniacal, formé par une substance huileuse entièrement analogue à celle qui faisoit la base du foie desséché, dont j'ai fait l'histoire. La nature et les propriétés de ces matières animales , con- verties en une huile semblable au blanc de baleine , unies à une grande quantité d’ammoniaque, font la matière d’un Mémoire qui a été consigné dans un des trimestres des an- nales de chimie. 11 me suffira d’annoncer ici que la conver- sion du foie en huile concrète, analogue au blanc de baleine, n'a plus été pour moi un fait isolé : la lumière la plus vive a tout-à-coup éclairé ce point de l'analyse animale. I} m'a paru démontré que, par les progrès d'une décomposition lente, beaucoup de parties molles éprouvoient, dans le corps des animaux morts , une conversion semblable à celle du foie, qui fait l’objet de ce Mémoire. J'ai reconnu encore que, sans véritable altération putride , le corps des quadrupèdes, et même celui de l'homme, contenoit cette substance hui- leuse concrète, comme le cerveau et la cavité vertébrale des cétacés ; enfin , que dans quelques cas cette matière huileuse se trouve plus abondante, et s'amasse dans plusieurs cavités, où elle forme des concrétions souvent très -nui- sibles à l'économie animale. Je dirai ailleurs comment cette substance grasse concrète, qu'on extrait si abondamment du corps des cétacés, diffère de la graisse , ou de la matière adipeuse; je tâcherai de faire voir ou de déterminer comment la base des organes mous des animaux se convertit en cette espèce d'huile concrète; comment l’ammoniaque se forme en même-temps dans le corps des animaux. Je terminerai l'histoire du premier des faits qui s'est présenté à moi dans 334 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE la découverte de cette singulière substance ; et, pour ne point interrompre l'ordre des découvertes auxquelles celle-ci m'a pour ainsi dire conduit, je crois devoir indiquer ici mes observations sur la nature de la substance feuilletée, trouvée par feu M. Poulletier, dans les pierres biliaires hu- maines , et sur celle de quelques concrétions de la vésicule du fiel , qui n'ont point encore été décrites par les Médecins : ces observations sont consignées dans les annales de chimie. DÉS SctrENces. 335 MÉMOIRE SUR LA COLORATION DES MATIÈRES VÉGÉTALES, BARRE ANT URI HENRI ASIE Et sur une nouvelle préparation de couleurs solides pour la peinture. Part NL: FOUR CR Où Y: Läs découvertes des ‘chimistes modernes ont tellement influé sur l'analyse végétale, qu'elles ont fait sentir la néves- sité de reprendre celle-ci dans tous ses points, et d'adopter de nouvelles idées sur la composition et sur la nature des principes constituans des végétaux. Elles ont sur-tout fait connoître que les bases primitives et formatrices de ces êtres organisés sont beaucoup plus simples qu'on ne pensoit, et que la différence sisingulière de tous leurs matériaux immé- diats, quoique extrèmement variés, tient presque unique- ment à la diversité de proportion dans les principes qui les composent. Elles ont appris comment , avec si peu d'élé- mens différens, avec l’eau, l'air atmosphérique, le calorique, le contact des rayons solaires , et quelques gaz dégagés de la surface de la terre, les machines végétales croissent. et forment, par des combinaisons successives, toutes les sub- stances qui les constituent. Aïnsi les extraits, les mucilages , le corps sucré, les acides, les huiles, les résines, le gluten, et toutes les matières qu'on extrait des végétaux par des 336 Mémorr£s dE L'ACADÉMIE procédés simples et sans les dénaturer, et qu'on a nommés à cause de cela, principes immédiats des plantes, sont des composés chimiques , formés presque tous des mêmes print- cipes primitifs , et qui ne diffèrent que par les proportions de ces principes, et quelquefois par leurs combinaisons plus ou moins nombreuses. Ce sont toujours des composés d'hy- drogène, de carbone et d'oxigène , auxquels l'azote est associé , au moins dans quelques-uns. Plusieurs chimistes modernes out douté de la présence de l’oxigène dans ces produits naturels; cependant l'acidification qui a souvent lieu dansles végétaux, le nombre et la quantité, quelquefois considérable, des acides qu'on y trouve, semblent annoncer la présence et la fixation de ce principe acidifiant. Il est vrai que l'air vital, et sur-tout sa base, où l'oxigène a une action si remarquable sur plusieurs des principes extraits des végé- taux, et que cette action paroit les altérer si fortement et si promptement, qu'ils semblent n'en avoir point éprouvé l'influence pendant le travail de la végétation. Cette remarque est sur-tout relative aux matières colorantes végétales sur lesquelles les découvertes de Schéele et de M. Berthollet ont jeté beaucoup de jour. Le premier de ces chimistes trouva que la plupart de ces matières étoient décolorées par l'acide muriatique oxi- gèné. M. Berthollet a poussé beaucoup plus loin cette dé- couverte; il a prouvé , par des expériences aussi neuves qu'ingénieuses : 1°. Que les matières colorantes végétales étoient toutes décolorées , excepté les jaunes , par l'acide muriatique oxi- gèné. 2e, Que cette décoloration faisoit passer l'aeide muriatique oxisèné, à l'état d'acide muriatique ordinaire. 5° Que ces matières décolorées avoient absorbé l’oxigène, et n'étoient alors privées de leurs couleurs que par la sur- charge de ce principe. 4°. Que l'acide muriatique oxigèué, devenoit par cetta propriéié DES SCIENCES. 33% propriété décolorante, une pierre de touche, pour recon- noître la solidité des couleurs et des teintures. 5o, Qu'on pouvoit aussi l'employer pour blanchir les tissus de filet les matières végétales en général, Ce dernier résultat est devenu aujourd'hui un art nouveau , pratiqué dans plu- sieurs de nos provinces , porté en Angleterre, et dont les succès doivent mériter la reconnoissance publique à son inventeur. [la substitué un nouveau blanchiment à l’ancienne méthode, et diminué le temps, l'emplacement et la main- d'œuvre. Il ne paroissoit donc pas douteux , d'après ces belles expé- riences , que l'oxisène ayant tant d'influence sur les principes végétaux , et altérant si fortement leurs propriétés , ils n’en contenoient point dans l'état naturel, et cette opinion s'ac- cordoit bien avec la propriété qu'on avoit reconnue aux Feuilles, d'exhaler de l'air vital, et de ne pas le retenir dans leur composition ; mais il mavoit paru trop exagéré de regarder l'air vital comme le principe toujours décolorant les végétaux. J'étois depuis long-temps frappé de plusieurs phénomènes de la nature et des arts, qui me portoient à penser que l'air vital influoit sur la coloration de quelques matières végétales. Les étoffes teintes à l'indigo, qui sortoient vertes des cuves, et ne devenoïent bleues que par le contact de l'air ; la teinture noire de la laine , qui ne prenoit sa nuance vraie que par l'exposition dans l'atmosphère ; les byssus et les mucors, qui croissoient blancs dans le vide, et que je voyois se colorer ensuite dans l'air; toutes les infusions et les décoctiôns végétales qui se fonçoient en couleur , par le contact de l'air de l'atmosphère ; la coloration des vins blancs exposés à l'air, presque tous les phénomènes de la teinture et de la peinture elle-même, me tenoient en suspens ; et si je ne pouvois pas douter , d'après les recher- ches de M. Berthollet, que l'air vital et l'absorption de l'oxigène ne fussent véritablement les causes de là décolo- ration, plus ou moins rapide, de tous les corps végétaux Mém. 1789. V v 338 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE colorés , je croyois reconnoître qu'avant cette décoloration complette, les nuances changeoïent, certaines couleurs se fonçoient , quelques-unes restoient plus où moins stationnai- res, et plus fixes qu'auparavant , après avoir absorbé une certaine quantité d'oxigène. En réfléchissant à tout ce que j'avois vu sur ces phénomènes, je crus reconnoître que l'oxi- gène influoit véritablement sur la coloration de plusieurs principes végétaux. C’est cette influence que je desire, sinon de démontrer , au moins de proposer à l'attention et aux recherches des savans. Pour la rendre plus sensible, je ferai d'abord observer qu'il est hors de toute vraisemblance que l'air vital, dans lequel sont sans cesse plus ou moins plongés les végétaux , n'ait pas une action quelconque sur leurs principes, lorsqu'on voit que ceux qui croissent à l'abri de l'air, sont foibles et sans couleur ; qu'on remarque que les plantes qui végétent sans abri et sans être exposées à une température trop basse, sont vigoureuses et très-colorées : les feuilles, en sortant des bourgeons, sont d’un vert pâle; elles se foncent en couleur , lorsqu'elles sont bien dévelop- pées dans l’air. Les fleurs pliées dans leurs calices, n'ont souvent qu'une.nuance verdàtre ou blanchâtre; leur épa- nouissement les colore bien-tôt, il est vrai que c'est aux dépens de leur fraîcheur, et qu'on les voit bien-tôt flétries par le contact de l'air, qui fait souvent varier trois ou quatre fois leur couleur avant qu’elles soient tout-à-fait fanées. D'ailleurs , l'absorption de l'oxigène par les végétaux, quoique regardée pendant quelque temps comme douteuse, ne me paroissoit plus être un problème, lorsque je trouvois que les acides, si fréquens et si abondans dans ces êtres, ne peuvent y exister sans ce principe; car la formation arti- ficielle de ces acides, par le moyen de celui du nitre , qui cède manifestement de l'oxigène aux végétaux, met cette dernière vérité hors de doute. Mais outre cette formation des acides , il m'a paru qu'un des principaux rôles de l'oxigène étoit d'influer sur la coloration des matières végétales. DARNS NS CEE N C:R 8: 539 Si les faits que j'ai déja cités pour appuyer cette opinion, laisseñt quelques incertitudes , je crois pouvoir les dissiper par des expériences plus décisives, et dont les résultats sont plus clairs que ce qui se passe dans les filières des végétaux, et par le travail caché de la végétation. Les plantes et leurs produits divers, exposés à l’action de l'oxigène atmosphérique, lorsque la végétatiou y est interrompue, et lorsque l'obscurité de son mécanisme n'embarrasse plus notre raisonnement , sont altérés de manière à ne laisser plus de doutes sur l'influence de cet agent ; les feuilles pälissent, leur nuance se dégrade, et passe peu-à-peu au jaune-fauve , pour rester ensuite long-temps inaltérable sous cette livrée Les moléculesde l'indigo et du pastel, aprèsavoir éprouvé un commencement de décomposition , prennent une belle couleur bleue, par l'absorption de l'oxigène; car la formation du bleu n'a lieu que par le contact de l'air et le battage. Cette vérité est encore confirmée par l’action de l'acide muriatique oxigèné, qui apprend en même temps que les doses et les proportions de l'oxigène font varier les couleurs de ce produit. En effet, une portion d'oxigène, ajoutée à la couleur bleue, la convertit en verte; si on la lui enlève, elle repasse au bleu ; si au contraire on en ajoute davantage , elle devient jaune, et alors son nouvel ordre de combinaison en a tellement altéré le tissu intime, qu'on ne peut plus faire reparoître le bleu. Si l'on enferme de la tein- ture ou du sirop de violettes, et da la teinture aqueuse de tournesol, l'une et l'autre perdent presque entièrement leur couleur, mais en les exposant ensuite à l'air atmosphérique, et mieux encore au contact de l'air vital, leur nuance bleue reparoît avec tout son éclat : d'autres fluides élastiques ne produisent pas cet effet. Ici c'est encorè la proportion d'oxi- gène qui fait naître cette couleur; car si on l'augmente, le bleu disparoit, ct il ne reste qu'une nuance jaune , COMMNMIE MM. Schéele et Berthollet l'ont fait voir. Les effets du contact de l'air sur les décoctions des bois et l'A 340 Mémoiïnes DE L'AcADÉMIeE des écorces jaunes ou rouges, offrent un phénomène très- remarquable, et dont on pourra tirer un grand parti pour la préparation des couleurs utiles à la peinture. La plupart des décoctions de ces substances, exposées à l'air, se trou- blent et se recouvrent d'une pellicule grenue, qui passe successivement par les nuances de brun - noir, de brun- pourpre, de rouge-maron, d'orangé, et de jaune : à ce dernier état l'altération s'arrête, et la couleur est devenue inalté- ble. Lesnuances, indiquées dans l’ordre où elles ont lieu, sont dûes à des proportions d'oxigène, qui vont em croissant depuis le brun-foncé jusqu'au jaune. On peut arrêter, à chacune d'elles, la fixation de l'oxigène, en les séparant de l'eau, qui y contribue beaucoup, et en les faisant sécher PremptemeEnE:. J'ai préparé ainsi, avec les décoctions de deux espèces de quinquina, celui au Pérou et celui de Saint-Domingue, qui est l'écorce de cinchona caribæa , de Linnéus , des couleurs brune, maron, rouge, pourpre, qui ont beaucoup d'éclat et de fixité, et dont un peintre a constaté la bonté et les qualités dans son emploi. Ce qui m'a fait penser que ces couleurs variées devoient leur naissance à la fixation de Toxigène, c'est qu'en prenant le premier dépôt brun-foncé des décoctions du quinquina de Saint-Domingue, et le traitant par l'acide muriatique oxigèné , on le fait passer par toutes les nuances indiquées ci-dessus, à mesure qu'il absorbe plus d’oxigène , et on l'amène enfin à l'état d'une matière d'un assez beau jaune, stable, fixe, fusible au feu , rési- neuse, dissoluble dans l’alcohol , tandis qu'étant rouge où maron, elle n’est soluble ni dans l'eau bouillante , ni dans. l'alcohol. Pour faire connoître ces altérations de couleurs: dans le produit précipité ou évaporé des décoctions de quin- quina , il faut, à la vérité, exposer ce produit dans. des. flacons remplis d'eau qui en est saturée , au contact du gaz acide muriatique oxigèné ; car cet acide liquide , versé sur k produit bien sec , n’en altère point ou presque point la: © nuance , tandis que le carmin le plus foncé, le plus #iéhe , et le plus préparé, devient tout-à-coup blanc et sans cou- leur, par le contact de cet acide liquide. Voilà donc cinq à six nuances de belles couleurs durables lorsqu'elles sont sèches, formées par un seul produit végétal, saturé de doses différentes d'oxigène. La même expérience, Éite sur les décoctions des bois, des écorces, des racines employées à la teinture, donnera de même , comme j'ai déja commencé à l'entrevoir par mes essais, des dépôts de couleurs très- variées, qui formeront , par l'acide muriatique oxigèné , des espèces de fécules colorées, ou plutôt de corps plus ou moins résineux, d’une grande utilité pour la peinture; et cest, sije ne me trompe, une branche nouvelle d'industrie que l'on devra à la chimie. Maïs sans nous livrer ici à l'énu- méraiion de ce que ce nouveau procédé promet à la peinture, sans entrer dans des détails qui trouveront leur place dans: d’autres circonstances, je me borne à ce que ces faits pré- sentent pour la théorie de la science, si immédiatement applicable aux pratiques de tous les arts qui s'occupent des couleurs. Il me paroit prouvé, par les faits que j'ai recueillis, et par les expériences dont je n'ai.ici quedes résultats les plus gé- néraux : ‘ DES Sc1ENcEzES 34r 1°. Que l’oxigène, combiné aux substances végétales, en change la couleur. He, 2°, Que les proportions de ce principe font varier les nuances des matières végétales colorées. 3°. Que ces nuances suivent une espèce de gradations, depuis les couleurs les plus foncées jusqu'aux plus claires , et que l'extrême de celles-ci est la décoloration la plus: complète. 4°. Que cette dégradation n’a pas lieu dans plusieurs ma- tières végétales, comme M. Berthollet l'a annoncé. 5°. Que plusieurs couleurs végétales, rouges, violettes, pourpres , marons , bleues, sont dûes à des proportions 342 MÉMOIRES DE LACADÉMIF* diverses d'oxigène ; «mais qu'aucune de celles -là nest entièrement saturée de ce principe. 6°. Que cette saturation complète donne Te plus souvent des couleurs jaunes , qui sontles moins altérables de toutes. 7°. Que non-seulement les matières végétales, colorées par l'oxigène, changent de couleur suivant les proportions de ceprincipe, mais qu'elles changent aussi de nature, et qu'elles se rapprochent d'autant plus de l'état résineux , qu'elles sont plus voisines de la couleur jaune. 8°, Enfin , que telle est la cause de l'altérabilité des rouges, des bruns, des violetstirés des végétaux, qu'ilexiste un moyen de les fixer , de les rendre durables , en les impregnant d'une certaine quantité d’oxigène , par le moyen de l'acide muria- tique oxigèné, et en imitant par ce procédé celui de la na- ture, qui ne prépare jamais les couleurs fixes et permanentes que dans les corps exposés long-temps au grand air. DES SCIENCES. 343 a —— D'EHSNC RP TT ON ET AURPAUL'YUSTE > C HUM L'QUU E D'une mine de plomb verte du hameau les Roziers, près Pont-Gibaud , en Auvergne, lue à l Académie le 18 mai 1789. Par M. F O U HCR O Y. “TT GR Nm Daxs un voyase en Auvergne fait cet hiver ( 1789), M.-de l'Arbre(a) ayant appris de M. d'Angelvin, directeur des mines de plomb de Pont-Gibaud, qu’il avoit trouvé une mine de plomb verte près du hameau nommé les Roziers, à une licue environ de Pont-Gibaud, et à 5 où 600 pas de Roure, où on exploite la galène, desira d'examiner avec soin cette production minérale, et pria M. d'Angelvin de le conduire sur le Heu. Un filon de quartz, contenant un peu de galène, offroit à sa surfice quelques traces de mine de plomb verte, qu'on observoit aussi sur des fragmens de quartz répandus çà et !à. M. d'Angelvin, d'après ces indices, avoit fait faire au pied Le LT PRET ERREUR ALP R ERPER EIREREner te RER UEECER (a) Dans le voyage fait depuis le mois de décembre 1788 , jusqu'en février 1789, M. de l'Arbre avoit particulièrement pour objet de recueillir les productions minérales les plus intéressantes de l'Auvergne , sa patrie, pour en enrichir la collection de M. le priuce polonois, Alexandre Lubomirskay, dont il est le premier médecin , et dont il connoit le zèle et l'amour pour les sciences. M. de l'Arbre , à son retour, connu ävan- tageusement de l'Académie ,. par la découverte du fer spéculaire du mont d'Or ,eic. du peckstein d'Auvergne, etc., et par plusieurs autres faits intéressans sur l'histoire iminé- ralogique de cette province, a présenté à celte compagnie la mine qui fait l'objet de ce Mémoire, 344 MÉéMOImESs DE L'ACADÉMIE de ce filon, une fouille dans laquelle il avoit trouvé, sous la terre végétale, une grande quantité de morceaux de quartz jaune entassés confusément , et dont la surface étoit garnie de mine de plomb verte. M. de l'Arbre voulut faire découvrir le principal foyer de cette mine ; mais la terre, fortement gelée , ne permit pas le travail nécessaire à cette recherche. Le froid a été en Auvergne, pendant le voyage de M. de l’Arbre, de 15 à 18 degrés au-dessous de o. L'inspection de ces morceaux, leur disposition irrégu- lière, a fait penser à cet observateur qu'ils sont le produit ou de l'éboulement d’un filon, ou d'un entassement dû aux hommes qui en ont peut-être autrefois tenté l'exploitation ; il présume, ainsi que M. Angelvin, que cette mine, de seconde formation, est le résultat de l'altération de la galène, extraite anciennement de la terre. . La surface de ces fragmens de quartz, accumulés confu- sément sous la terre végétale , est enduite dans plusieurs points , et quelquefois même entièrement recouverte de dépôts ou de couches concentriques, ayant la forme de stalagmites, semblables à celles de la malachite. L’extérieur de ces couches offre des tubercules d'une couleur verte-jaunà- tre, applatis ou mamellonnés , plus ou moins saillans, arrondis ou allongés. On trouve dans les cavités ou les fentes de la gangue , tantôt des concrétions mamellonnées sphè- riques de cette mine, quelquefois des cristaux prismatiques. Chaque couche est formée de petites stries , comme celle de l'hématite ou de la malachite; on ne les’ apperçoit quel- quefois que diflicilement, et cela dépend de la densité plus ou moins grande de la mine : sa plus grande épaisseur est d'un pouce, mais le plus souvent elle n'a que quelques lignes. M. de l'Arbre a poli un de ces morceaux de 7 à 8 lignes d'épaisseur sur la tranche des couches ; sa dureté lui a paru semblable à celle de la malachite solide ; cette surface polie offre des couches courbées et Met e, de couleur verte-jaunâtre , alternativement plus claires et plus sd es L DES SCcirENceEs. 345 Les eristaux réguliers de cette mine de plomb verte, sont des prismes hexaèdres tronqués , à face curviligne, Les plus gros ont depuis trois jusqu'à quatre lignes de longueur, sur deux lignes de largeur : ils sont ordinairement beaucoup plus petits. La mine des Roziers est fragile, sa cassure striée ou con- choïde ; elle est opaque dans ses couches, mamelonnée et demi-transparente dans ses cristaux. La pesanteur spécifique de cette mine, suivant M. Brisson, est 68465. Le pouce cube pèse 4 onces 5 gros 56 grains; le pied cube pèse 479 liv. 4 onces 46 grains. Cette mine est facile à pulvériser ; lorsqu'elle est réduite en poudre, sa couleur verte n'est plus aussi marquée, et se nuance d'une légère teinte aurore ; chauffée brusquement sur un charbon, elle décrépite; dans une cornue, elle donne un peu d’eau, et se fond ensuite sans rien exhaler, à quelque feu qu'on l'expose ; elle perd 00,2 ou 00,3 dins cette opération, et elle reste sous la forme d'un verre brun opaque. Traitée sur un charbon, au chalumeau , elle se fond rapi- dement, entre en ébullition ou plutôt en effervescence, et répand une vapeur blanche, qui a une forte odeur d'ar- sénic ; à mesure que cette effervescence et dégagement de vapeur arsénicale ont lieu, on appercoit des globules de plomb sur le charbon. Lorsque ces phénomènes sont passés, il reste une matière fluide brune en fonte tranquille , qui ne donne plus de iuétal, quelque fortement qu'on la chauffe, et quulque long-temps qu'on la tienne en fusion. En cessant l'action du chalumeau, cette matière fondue se cristalline en se figeant , et prend une surface dodécaèdre , comme le phosphate de plomb natif; si elle se concrète trop rapide- ment , elle reste en masse et sans forme déterminée. Ce résidu vitreux fait environ les trois huitièmes du total de la masse chanffée, L'air n'altère en aucune façon cette mine ; l'eau, en Mém. 1759. X x \ 346 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIrE très - grande quantité, et même bouillante , ne lui enlève rien. L'acide sulfurique, concentré et bouillant, attaque cette mine en poudre, et forme une masse blanche tout-à- fait indissoluble dans l'eau. La liqueur qui surnageoïit ce sel blanc, ayant été évaporée jusqu'à siccité, et le produit chauffé sur le charbon au chalumeau, il s'en est dégagé une fumée blanche arsénicale, et ce résidu s’est fondu en un globule vitreux, verdâtre, transparent, qui s'est humecté à l’air, en prenant les caractères d’un acide. Les acides nitrique et nitreux, foibles ou concentrés, chauds ou froids, n'ont aucune action sur cette mine. L'acide muriatique , très-fumant , étendu de partie égale d’eau distillée , chauffé sur cette mine en poudre, la dissout en entier, et sans effervescence. Dans quelques essais par cet acide, il est resté un peu de matière indissoluble ; mais nous avons reconnu que cette matière , qui étoit de la terre silicée en fragmens, appartenoit à la gangue, et que si on prenoit la mine bien pure, et dans les premières couches seulement, sans approcher du quartz, sur lequel elle est adhé- rente , tout se dissolvoit. Cette dissolution dépose, en refroi- dissant, des cristaux blancs en prismes quadrangulaires, très-régulièrs ; l'eau mère, évaporée lentement, donne, avec quelques-uns de ces cristaux, une substance grise, tenace, qui, chauffée au chalumeau sur un charbon, se fond facilement, répand une vapeur arsénicale, et laisse un verre verdâtre , bien transparent. Une portion dé cette dissolution muriatique , évaporée en consistance épaisse, après la séparation des cristaux blancs dont nous avons parlé , lessivée avec l’alcohol , devient plus blanche. L’al- cohol donne, par son évaporation , une masse ductile brune, qui, dissoute dans l'eau, et précipitée par le sulfate de chaux , donne du prussiate de fer, ou bleu de Prusse, très-pur. La mritière, non-dissoute par lalcohal, traitée au chalumeau, se fond en un verre très-blaunc et très-trans- DES SCcrENces. 547 parent, et de la nuance verte que nous y avons décrite précédemment. Ces premières expériences prouvent, 1°. que cette mine est composée de plomb, d'arsénic , d'acide phosphorique , et de fer; 2°. que le plomb y est oxidé comme le fer , mais beaucoup plus abondant; 3°. que l’arsénic y est à l'état d'acide ; car la fusion et l'effervescence qui précèdent la vapeur arsénicale, ne laissent aucun doute à cet égard, our les chimistes exercés à l’usage de cet instrument. En effet , lorsque l’arsénic est à l'état métallique dans une mine, elle exhale, avec une flamme bleue et avant sa fusion , une vapeur arsénicale ; s'il y est à l'état d'oxide, la vapeur se dégage un peu plus tard et sans effervescence, et il n'y a que l'acide arsénique qui, dans les mines, reste quelque temps fixe, perd d'abord, par le contact dela flammeet du charbon, une partie de son oxigène, qui s'échappe avec effervescence ; et, devenu plus volatil, s'exhale enfin en vapeur blanche. Des essais de mines, assez nombreux, m'ont mis à portée d'indiquer ces trois phénomènes différens, comme des caractères certains de l’état de l'arsénic dans les combinai- sons métalliques naturelles. Il ne nous reste plus qu'a déterminer les proportions de ces différentes matières, démontrées par ces premiers essais dans cette mine de plomb. Pour remplir cet objet, nous en avons fait une deuxième anulyse, par l'acide muriatique, avec une exactitude et une attention d'autant plus grande , que cette analyse, destinée l'appréciation des quantités, devoit en même-temps confimer ou infirmer les résultats précédens. 100 grains de cette mine bien pure et sans gangue, réduite en poudre très-fine dans un mortier de verre, ont été traités ar 4 gros d'acide muriatique famant, uni à 4 gros d’eau distillée. L'acide, versé sur la mine dans une cornue de verre, a éié chauffé à 90 degrés du thermomètre de Réanmur: la poudre a disparu peu-à-peu, et s'est dissoute sans Xx2 348 MéÉmoiïnes DE L'ACADÉMIE effervescence, dans l'acide; après quelques minutes d'ébu- lition , elle étoit totalement dissoute, sans aucun résidu : la dissolution avoit une couleur jaune claire. En refroidissant lentement, elle a déposé des cristaux en prismes quadran- gulaires, très-réguliers ; après son entier refroidissement, on l'a évaporée à un feu doux, jusqu'au quart de son volume : elle a donné une seconde portion de ces cristaux. En con- tinuant cette évaporation jusqu'à ce qu'il ne se cristallisât plus de sel, et qu'une goutte de la dissolution ne précipitât plus par l'acide sulfurique concentré. On a sèché les cris- taux : ils pesoient 100 grains. Dissous dans l'eau distillée , ils ont fourni, par l’'ammoniaque,5o grains d'oxide de plomb, en les chauffant foiblement avec du charbon. On voit donc que le sel dont il est question étoit du muriate de plomb très-pur, formé par la dissolution de la mine dans l’acide muriaiique. g La liqueur décantée de dessus ces cristaux, a donné, par l'évaporation à siccité, un résidu jaunâtre, du poids de 49 grains, auquel l’alcohol a enlevé 6 grains; celui-ci ayant été volatilisé par la chaleur, on a dissous les 6 grains de matière qu'il a laissé dans l'eau distillée; on a précipité par la potasse 4 grains d'oxide de fer, formé par l'oxide de ce métal, contenu dans la mine, et uni à l'acide mu- riatique. Les 43 grains de matière restant après l'action de l’alcohol, avoient une saveur acide et âcre. Cette matière ne conte- noit plus d'acide muriatique ; elle rougissoit fortement le papier bleu, et faisoit une vive effervescence avec les disso- lutions de carbonnate alcalin. Traitée par l'ammoniaque, elle s'y est unie complètement, et l'évaporation, bien ménagée, a fourni deux sels, dont l'un cristallisoit en rhombes, et l'autre en plaques quarrées. Ces deux sels, chauffés sur un charbon au chalumeau , ontexhaléune vapeur blanche, ayant l'odeur et les propriétés de l'oxide d'arsénic sublimé ; après la cessation de cette vapeur, la matière restante sur les Des Sciences. 349 charbons étoit en fonte tranquille , et a laissé un globule de verre transparent, déliquescent et acide, pesant 14 grains. Il y avoit donc eu 29 grains d'acide arsénique, décomposé et volatilisé par l'action du chalumeau. D'après ces procédés et l'analyse faité par l'acide muria- tique, ilest prouvé que 100 grains de la mine de plomb verte d'Auvergne , contiennent : ae de plomb. . . .,-7+ "0 He Mde de fer watt CASE EL 4 Acide phosphorique . + + + + + : 14 Acide ‘arsénique #4 4 29 4h fer n 129 Eau . ardt . , - o nhépDinres She 1 8 3 100 - Il ne me reste plus qu'à déterminer dans quel ordre ces matières étoient unies ensemble, à quelle base et dans quelle proportion chaque acide étoit combiné. Des expériences de comparaison et d'analogie m'ont con- duit à ce résultat ; j'ai trouvé que 1 80 grains d'acide arsénique demandent 124 grains d'oxide de plomb blanc pour être saturés ; d'où il suit que les 29 grains de cet acide, que nous avons reconnu dans 100 grains de la mine, ÿ saturoient 36 grains d'oxide de plomb. D'une autre part, j'ai reconnu ne 100 grains d'acide phosphorique demandoiïent 116 grains d'oxide de plomb pour leur saturation; 14 grains de cet acide existant dans 100 grains +, doivent donc contenir 16 grains + d'oxide de plomb. Mais ces 16 grains ; ajoutés aux 56 grains unis à l'acide arsénique, font 52 grains ;, tandis que nous n'avons réellement trouvé que 5o grains d'oxide de plomb; d où il suit que l'acide phosphorique ne contenoit que 14 grains 350 MÉMOIRES DE L'ACADÉMI=E d'oxide de plomb, et qu'une petite partie de cet acide étoient employée à saturer les 4 grains d'oxide de fer indiqués ci- dessus. Et en effet, je me suis convaincu que l'oxide de fera une attraction plus forte pour l'acide phosphorique que pour l'acide arsénique. Il résulte de cette analyse, que 100 parties de la mine de plomb verte d Auvergne, contiennent : Axrsédiatéide plomb MMM ANENT. . 666 Phosphate de plomb . . . . . Phosphatègle fer tenue FACE LE ERA HERBE FES EEE ke b ESS DES SCIENCES. 351 OBSERVATIONS GÉNÉRALES, Sur les couches modernes horizontales , qui ont été déposées par la mer, et sur les conséquences qu’on peut tirer de leurs dispositions , relativement à l'ancienneté du globe £errestre. Par M LAVOISIER. g/r TE ES PE ne nm Ur partie des matières qui se présentent à la surface de la partie basse du globe terrestre, jusqu'à la profondeur où il nous est permis de pénétrer, sont disposées par couches horizontales ; on y rencontre des masses immenses de corps marins de toute espèce, ensorte qu'on ne peut douter que la mer n'ait recouvert, dans des temps très-reculés, une grande partie de la terre qui est maintenant habitée. Mais si, à ce premier coup-d'œil, on fait succéder un examen plus approfondi de l'arrangement des bancs et des matières qui les composent, on est étonné d'y voir à la fois tout ce qui caractèrise l'ordre, l'uniformité , la tran- quillité, eten même-temps tout ce qui annonce le désordre et le mouvement. - Ici se trouvent des amas de coquilles, parmi lesquelles on en voit de minces et de fragiles ; la plupart ne sont ni usées , ni frottées ; elles sont précisément dans l’état où l'animal les a laissées en perdant la vie : toutes celles qui sont de figure allongée, sont couchées horizontalement : presque toutes sont dans la situation qui a été déterminée par la position de leur centre de gravité : toutes les circons- MA A 352 MémMorrrs DE L'ACADÉMIE tances qui les environnent attestent une tranquillité pro- fonde, et sinon un repos absolu, du moins des nouvemens doux et dependans de leur volonté. Quelques pieds au-dessus où au-dessous du lieu où cette observation a été fuite, se présente un spectacle tout opposé; on n'y voit aucune trace d'être vivans et animés : on trouve à la place des cailloux arrondis, dont les angles n'ont puëtre usés que par ui mouvement rapide et long-temps continué : c'est le tableau d'une mer en courronx, qui vient se briser contre le rivage, ét qui roule avec fracas des amas con- sidérables de galets. Comment concilier des ol servations si opposées ? comment des effets si différens peuvent- ils appartenir à une même cause ? comment le mouvement, qui a usé le quartz, le cristal de roche, les pierres les plus dures, qui en a arrondi les angles , a-t il respecté des coquilles fragiles et légères? L'examen des couches horizontales présente encore une autre singularité très-remarquable : le sable et les matières calcaires ne sont point communément mêlés ensemble, ou au moins ils ne le sont que dans les environs du point de contact, dans certains cas, et suivant de certaines loix. La plupart des sables , ceux qu'on nomme sablons, ne con- tiennent point de terre calcaire, et réciprouement la craie et la plupart des pierres calcaires , prises en plein banc, ne contiennent point de sable ni de terre siliceuse. Ce contraste de tranquillité et de mouvement, d'arran- gement et de désordre, de séparation et de mélange, m'a- voit paru inexplicable au premier coup-d'œil : cependant, à force de voir et de revoir les mêmes objets dans différens temps et dans différens lieux , à force de combiner les observations et les faits, il m'a semblé qu'on pouvoit ex- pliquer ces étonnans phénomènes d'une manière naturelle et simple, et parvenir à déterminer les principales loix qu'a suivi la nature dans l'arrangement des couches horizontales. Il y a long-tems que je médite le systéme que je me suis formé pEzs SciEeNCESs. 55e formé à cet égard , et il m'a paru avoir acquis assez de consistance et d'ensemble pour qu'il me fût permis de le mettre sous les yeux de l Académie. Il y a deux manières de présenter les objets en matière de science; la première consiste à remonter des phénomènes aux causes qui les ont produits; la seconde, à supposer la cause, et à faire voir que les phénomènes présentés par l'ob- servation , cadrent exactement avec cette supposition. Cette dernière marche est rarement celle qu'on suit dans la recherche des vérités nouvelles ; mais elle est souvent utile pour les enseigner aux autres : elle leur épargne des difficultés et des dégoûts , et c'est celle que j'aicru devoir adopter dans la suite de Mémoires minéralogiques que je me propose de donner successivement à l Académie. S'il n'y avoit dans la nature ni vent, ni changement de température, ni mouvement de flux et de reflux, les eaux de la mer seroient dans un état de stagnation perpétuelle ; on n'y observeroit que des mouvemens locaux et acciden- tels , et qui leur seroient principalement imprimés par les corps animés. C'est donc uniquement à ces trois causes (Ju'OIL doit rapporter les différens mouvemens qui agitent les eaux dela mer* mais en examinant séparément leur manière d'agir, on remarque que dans la première de ces causes, le vent n'a d'action que sur la surface de l'eau. Le vent, em effet, ne peut imprimer de mouvement à l'eau qu'en raison du frot- tement qui s'excite entre les surfaces des deux fluides : or, ce mouvement est nécessairement ralenti par la résistance que lui opposentles couches inférieures; il doit donc diminuer, et mème suivant une progression très-rapide, à mesure qu'on s éloigne de la surface de la mer; et dans le fait , il est re- connu que l’action du vent à la mer ne s'étend pas au-delà de 10 à 12 pieds de profondeur. On en peut dire autant des mouvemens relatifs au change- ment de température : indépendamment de ce que ces mou- vemens ne peuvent jamais être rapides , ilest prouvé, par Mém. 1789. sh 354 MéÉmoiïrgs DE L'ACADEMTE expérience, que les eaux de la mer à une certaine profondeur, conservent une température à-peu-près constante ; ensorte que les changemens de température ne peuvent produire ni agitation, ni mouvement sensibles an fond de la mer. Enfin, d'après M. de la Place , le flux et le reflux de Ia mer, qui fait sur nos côtes de si terribles ravages, ne produit en pleine mer que de très-petites oscillations, qui sont même encore considérablement diminuées par le frottement que les molécules de l'eau exercent lesunes contre les autres (a). Mais si les trois causes qui peuvent seules agir sur les. eaux de la mer ne l'agitent qu'à sa surface; s'il ne peut régner dans son fond que des courans d'une vitesse infiniment modérée ; tout ce qui a vécu, tout ce qui a végété au fond de la mer et a une certaine distance des côtes, toutes les. couches des bancs qui s'y sont formés, doivent présenter: image du calme et de la tranquillité : des coquilles, même très-fragiles, doivent s'y trouver sans altération, et l’on ne doit remarquer, dans la position qu'elles affectent , rien qui (a) Un voyage que j'ai fait à Cherbourg depuis la rédaction de ce mémoire, m'a. procuré l’occasion de faire , avec M. Meusnier , de nouvelles observations, qui confir- ment complètement tout ce que je viens d'avancer. La différence de la haute ä la basse mer , le long de cette côte, est d'environ 20 pieds : c'est dans cette étendue , et 10 à 12 pieds , tout au plus, au-dessous , que la mer renverse tous les obstacles qu'on oppose à ses efforts. Ce n'est également que dans ceité couche de 72 pieds d'épaisseur environ, qu’elle roule les cailloux qui se rencontrent à la côte: encore faut-il, pour qu'il se forme du galet, une condition essentielle ; c'est que l'inclinaison du rivage soit assez rapide pour que le galet roule et retombe de lui-même, sprès que l'impulsion de la vague l'a forcé de remonter : ce n’est que par ce mouvement d'ascension et de descension , répété pen- dant une longue suite d'années , que les angles des cailloux se trouvent usés , attenués qu'ils prennent une figure arrondie, qu'ils diminuent peu-à-peu de grosseur, et qu'ils Bnissent par n'être plus qu'un sable plus ou moins fin. La digue en pierre sèche , faite devant Cherbourg , atteste tons ces faits : malgré Jes amas immenses de pierres dont on l’a formée , on/n'a jamais pu parvenir à l’élever au-dessus du niveau de la basse-mer. La violence des efforts de la lame rase tout ce qui s'oppose à son passage , et elle parvient à donner aux pierres qui forment la digue , un talus d'un: pied sur dix environ ; ce n'est qu'alors qu'il y a repos et équilibre , et que la résistance des pierres est égale à l'effort que fait la mer pour les déranger. Mais , comme je l'ai dit,. tout ce travail de la mer n'a lieu que jusqu'à 10 ou 22 pieds au-dessous du niveau de la basse - mer : la tranquillité renaït bientèt, lorsqu'on pénètre à de plus grandes pro> fondeurs. : mr DES SCIENCES. 355 ne prouve qu'elles ont obéi, sans obstacle ,aux simples loix de la gravité. Il n’en doit pas être de même du voisinage des bords dé la mer. L'effet du flux et du reflux augmenté par la résistance que les côtes lui opposent ; l’action des vents, tantôt con- traires , tantôt favorables à sa direction, doivent donner aux eaux une impulsion rapide; elles doivent venir se briser avec fracascontrele rivage. Il n'est pas étonnant qu'un mouvement si violent , si souvent répété, parvienne avec le tems à user les angles des pierres les plus dures , à élever et à transporter des montagnes de galets. Ces premières réflexions nous conduisent à une consé- quence naturelle ;'c'est qu'il doit exister dans le règne minéral deux sortes de bancs très - distincts , les uns formés en pleine mer à une grande profôndeur , et que je nommerai, à limitation de M Rouelle, bancs pélagiens ; les autres formés à la côte, et que je nommerai bancs littoraux : que ces deux espèces de bancs doivent avoir des caractères distinctifs, qui ne permettent pas de les confondre; que les premiers doivent présenter des amas de matières calcaires, des débris d'animaux , de coquilles , de corps marins accumulés lente- ment et paisiblement , pendant une succession immense d’années et de siècles ; que les autres, au contraire, doivent présenter par-tout l'image du mouvement, de la destruction, et du tumulte. Ces derniers sont des espèces de bancs para- sites, formés aux dépens des côtes, à la différence des bancs élevés en pleine mer, qui sont l'ouvrage des êtres vivans, et dont le niveau s'accroît lentement et continuellement au milieu des eaux. Cette distinction de deux espèces de bancs, qui s'est pré- sentée à moi, pour ainsi dire, dès les premiers pas que j'ai faits en minéralogie, m'a débrouillé tout d’un coup le cahos que présentent au premier coup - d'œil les pays à couches horizontales, et elle m'a fourni une foule de conséquences auxquelles je vais essayer de conduire successivement le lecteur. Lye 556 Mémoinxzs DE L' ACADÉMIE Indépendamment de ce caractère distinctif, tiré du mou- vement et du repos, qui ne permet pas de confondre , même au premier coup-dæil , les bancs littoraux et les bancs péla- siens , il en est Dane qui dépendent des mêmes causes , et qui sont une suite nécessaire des mêmes effets. Les bancs formés en pleine mer, ou pélagiens, doivent être composés , et ils le sont en La de matière calcaire presque pure, c'est-à-dire, de la matière même des coquilles accumulée sans mélange. Les bancs formés à la côte, les bancs litto- raux , au contraire, peuvent être composés de matières d'une infinité d'espèces , suivant la nature des côtes. Les seuls être vivans, ceux sur-tout d'une constitution foible, qui ne peuvent pas s'attacher solidement aux rochers, ou qui sont porteurs d'une enveloppe fragile, doivent en être exclus. Maïs ce qui pourroit échapper au premier coup-d'œil , et ce que l’on concevra facilement, cependant , par quelques instans de réflexions , c'est que les matières dont sont formés les bancs littoraux, ne doivent point être indistinctement mélangées > qu ‘elles doivent être au contraire arrangées et disposées suivant de certaines loix. En effet, le mouvement des eaux de la mer allant continuellement en décroissant de la surface au fond , au moins jusqu'à une certaine profon- deur, de 4o à 5o pieds, il doit s'opérer sur les bords de la mer, et même dans une étendue d'autant plus grande, que,la pente de la côte est moins rapide, un véritable lavage , analogue à celui qu'on opère dans le traitement “des mines. Les matières les plus grossières , telles que les galets, doivent occuper la partie la plus élevée, et former la limite de la haute-mer. Plusbas, doivent se ranger les sables grossiers, qui ne sont enx-mêmes que des galets plus atté- nués : au-dessous, dans les parties où 4 mer est moins tumultueuse et les mouvemens moins violens, doivent se déposer les sables fins: enfin les matières les plus légères, les plus divisées , telles que l'argile , la terre siliceuse elle- DES SCciENcCÉSs. 357 même, dans un état de porphirisation, doivent demeurer long-temps suspendues; elles ne doivent se déposer qu'à une distance assez grande de la côte, et à une profondeur telle que le mouvement de la mer y soit presque nul. Le talus que prennent toutes ces matières n'est pas même une chose arbitraire; il dépend de la pesanteur spécifique de l'eau de la mer, de son mouvement à différentes pro- fondeurs, du degré plus ou moins grand de division des molécules charriées par l'eau, de leur pesanteur spécifique ; au point que ces données étant bien connues, on pourroit, par le calcul, déterminer le talus du fond de la mer, depuis le rivage jusqu'à une certaine distance des côtes, et réci- proquement que ce talus étant donné, on pourroit, à l'aide des autres élémens connus, en conelure le mouvement de la mer à différentes profondeurs. Mais sans se jeter dans des calculs qui exigeroient l'appli- cation de la plus savante analyse, on voit en général que la courbe du fond de la mer , depuis la côte jusqu'à la pleine mer, doit approcher beaucoup d’une portion de parabole, dont l'axe seroit paralèlle à l'horizon ; c'est-à-dire que l'inclinaison de la côte avec l'horizon, à la limite de la pleine mer, doit appracher de 45 degrés; qu'elle doit aller ensuite en diminuant , jusqu’au lieu uù l'eau de la mer est dans un repos absolu, et qu'alors son fond doit tendre à devenir absolument horizontal. La planche première a pour objet de donner une idée de ce qui se passe ainsi sur les bords de la mer, dans les endroits où la côte est de craie; c'est ce qu'on observe dans la haute- Normandie; et sur les côtes correspondantes de l'Angleterre. J'exposerai dans un autre temps ce qui a lieu, suivant la nature des matières dont la côte est composée. AB, planche première , représente une falaise composée de craie, mélée de silex , de figures irrégulières, qui y sont quelquefois parsemés sans ordre, quelquefois rangés par bancs horizontaux. La mer ayant miué le pied de cette falaise, 7 358 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE elle se trouve coupée presque à pic. Mais à mesure qu'il s'est fait des éboulemens de craie et de cailloux, le monvement des eaux en a fait le lavage. La terre éalkaties la craie, comme très-divisible et très-légère, est demnellrée long-tenps sus- pendue ; elle a été déposée au loin, en M, soit seule, soit mêlée avec de la terre siliceuse très-divisée. Les He que cette même craie contenoit sont restés à nud sur le rivage ; le mouvement de la mer les a brisés, arrondis , en a formé des galets qui sont demeurés en BDFG, c'est-à-dire , comme on l'a déja annoncé , à la limite de la haute-mer. Les mo- lécules siliceuses qui ont été détachées à mesure que les angles des cailloux ont été détruits et usés, se sont portées plus ou moins loin , suivant leur état de divison, c'est- à - dire suivant qu'ils ont formé du sable grossier , du sable fin ou de la terre siliceuse, en poussière impalpable. On voit, dans la même figure, ce sable grossier, déposé de Hen!, à la suite du galet ; le sable plus fin de T'en L; la terre impalpable argileuse ou siliceuse , de L en M; la même terre encart mélée avec la terre calcaire, égale- ment très-divisée, formant une espèce de marne de M en N. Tous les bancs HILMN , qui se sont formés ainsi à la côte, sont ceux que j'ai nommés bancs lttoraux : enfin , on voit en N le commencement des bancs calcaires KK, formés en pleine mer, des bancs que j'ai nommés pelagiens, qui se con- tinuent en s'approchant de plus en plus de la ligne horizon- tale ; ils participent encore plus ou moins, sur-tout vers N, de la nature des matières dont la falaise est composée, à défaut d'un éloignement suffisant des côtes. Dans plusieurs endroits de la Normandie, les cailloux devenus galets, accumulés au bas de la falaise, y forment aujourd’hui une espèce de rempart qui la défend; mais ce rempart diminue insensiblement chaque année, parce que les galets s'usent et s'atténuent. Il arrivera donc un moment où la falaise n'ayant plus rien qui la défende, sera de nou- veau minée par le pied; alors il se formera de nouveaux Deus S:com EN CE s. 359 éboulemens, qui donneront matière à de nouveaux lavages ; de nouveaux cailloux seront arrondis , et formeront de nou- veaux galets, qui disparoïîtront à leur tour. Les choses, sans doute, seroient arrivées à un point d'équilibre , et les talus naturels qui se seroient formés à la longue , auroïent été enfin en état de résister à l'effort de la mer, et de défendre la côte, si les eaux avoient toujours été renfermées dans les mêmes bornes, si le niveau de la mer avoit toujours été constant ; si, par une cause quel- conque , elle n'avoit pas eu, dans des tems très-reculés, des mouvemens progressifs et retrogrades. On m'arrêtera ici, pour me dire que ce mouvement de la mer n'est encore prouvé , ni par le calcul, ni par l'observation; mais je demande au moins qu'il me soit permis de le supposer, et d'examiner quéls en doivent être les résultats et les conséquences : ce que je ne présente ici qué comme une supposition, deviendroit une réalité, si je parvenois à faire voir que cette supposition cadre avec tous les phénomènes observés. Ce ne sont donc plus les effets d'une mer séden- taire que nous allons envisager, mais les effets d'une mer qui sort de son lit pour y rentrer , qui se déplace suivant de certaines loix, et sur-tout en vertu d'un mouvement très- lent, Il est d'abord évident que si la mer gagne du terrein sur les côtes, si son niveau s'élève d'une quantité BS, plan- che IT, la falaise qui existoit en AB sera sappée par le pied au niveau de S, qu’il s'y fera des ébioulemens fréquens, jusqu'à ce qu'il se soit formé une nouvelle falaise HR, à l'extrémité SR de la limite de la haute mer. Si le niveau de la mercontinue à s'élever progressivement d'une quan- tité ST, TV, VX, la falaise sera reportée successivement en IQ, KP, et aïnsi de suite, jusqu'à ce que la mer soit parvenue à la limite de sa plus grande ascension. En sup- posant que cette limite ft en MY, la falaise sera trans- portée en LM , et la partie supérieure de la masse de craiè 360 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE qui étoit représentée par la ligne LKIHA, sera repré- sentée par la ligne M. .... PORB. Enfin cette surface sera couverte de bancs de galets, de sable dans différens états, de marne, etc.; en un mot, de bancs l#toraux, dont la matière aura été fournie par la destruction de la portion de terrein LKIHAMPQRB. La mer, en gagnant du ter- rein sur les côtes, fait donc un véritable déblais et un véri- table remblais; et en supposant que l'ancienne terre ne fut recouverte que de craie, le fond de la mer, depuis la côte, jusqu'à vingt ou trente lieues en pleine mer, offriroit à-peu- près le résultat présenté par la planche HT, c'est-à- dire que la masse de craie seroit recouverte d'un banc lit- toral, ou formé à la BHILMN, lequel seroit composé de cailloux roulés, de sable, et de marne. On voit dans la même plauche LT, l'aficienne terre TTT'; la masse de craie PPP, qui repose dessus, et la couche de bancs parasites ou littoraux HILMN, qui la recouvre. J'ai déja fait observer qu'il ne pouvoit exister de coquilles et de corps marins en général, dans les endroits où la côte est garnie de galets. Ils seroient bientôt fracassés et détruits par le mouvement des vagues, et sur-tout par celui qu'elles impriment aux galets. On conçoit même, en général, que les animaux marins, sur-tout Ceux qui portent avec eux une enweloppe fragile, né doivent point se plaire dans le voisinage des côtes, et qu'on n'y doit trouver que les espèces qui ont la faculté de s'attacher fortement aux ro- chers, où des fragmens et des débris de coquilles dont les lesinsectes ne vivent plus, et dont les dépouilles jetées à la côte sont bientôt brisées , réduites en poudre, et charriées dans un état de suspension par l'eau de la mer. C’est en effet ce que l'observation confirme. Mais à mesure que le niveau de la mer a changé, à mesure qu'elle a anticipé sur les terres, ces mêmes bancs qui s'étoient formés à la côte au milieu du tumulte et de l'agitation, ont été recouverts d'une épaisseur d'eau de plus en plus grande, ils DES ScirznNcCes. 36: ils se sont trouvésdans une région plus tranquille: c'est alors que les animaux de la mer, ceux mêmes qui sont revêtus d'en- veloppes fragiles , et qui craignent le mouvement, ont com- mencé à y établir leur domicile. Le point X, planche UT, auquel le fond de la mer a commencé à des babitable pour les coquilles, et sa distance à la côte B, dépend, comme l'on voit, de la profondeur VX , jusqu'à laquelle se font sentir les grands mouvemens des eaux : on a déja établi qu'elle ne devoit pas excéder 6o pieds. Mais les animaux qui se sont placés précisément à cette limite, ont dû être incommodés quelquefois dans les très-grands mouvemens de la mer, et l'impression a dû s'en faire sentir jusques dans les profondeurs qu'ils habitoïent. Quelquefois aussi des por- tions de sible fin ont pu demeurer assez long-temps suspen- dues dans l’eau pour parvenir jusqu'à eux : ces premières coquilles doivent donc encore aujourd'hui se trouver mêlées d'une portion de sable de la même espèce que celui sur lequel elles reposent;'et en effet c'est une observation cons- tante, et dont je n'ai point vu d'exception, que toutes les fois qu’un banc de coquilles repose sur un banc de sable, il y a mélange dans le voisinage des deux bancs; les premières couches ,de, sable contiennent des coquilles, les dernières couches de coquilles sont mêlées de sable. Lorsqu’ensuite, par le mouvement progressif de la mer, la côte a été reportée beaucoup plus loin, les corps ma- rins qui ont succédé aux premiers, se sont trouvés dans une situation de plus en plus calme; et enfin dans un état de tranquillité absolue: les générations de coquilles se sont alors paisiblement siccédées les unes aux autres; et il s'est formé insensiblement des bancs uniquement composés de matières calcaires, qui, par une longue succession de siècles, ont dû acquérir une grande épaisseur. Ces bancs, dont la surface doit approcher de plus en plus, de devenir hori- zoniale, à mesure quils s'éloignent de la côte, sont re= présentés, KKKKK. : Mém. 17809. Z z 4 362 Mémoires px L'ÂCADÉMIE Tañdis que les masses de coquilles s'élevoient aussi len- tement et paisiblement au sein des eaux, par la succes- sion d’une immensité de générations, la mer qui, dans la. supposition d'un mouvement progressif, a dû atteindre enfin le flanc des hautes montagnes, a exercé son action contre elles ; elle en a détaché des masses de quarts et de pierre siliceuse qu'elle a brisées, qu'elle a roulées, dont elle a formé des galets, et dont les angles, par leur usure, ont donné naïssance à des sables de différens degrés de té- nuité. Les plus grossiers se sont rangés le plus près de la côte; les plus fins à un niveau inférieur : enfin les molé- cules les plus divisées ont dû se déposer au loin, et former des dépôts ressemblans par leur tenuité à de l'argile, etc. La planche IV présente le tableau de l’état des choses au moment où la mer est parvenue aïnsi au pied des monta- gnes. T'TT représente l'ancienne terre; PPP la masse de craie; LMN les bancs littoraux composés de cailloux roulés, de sable, de marne, etc., formés par le détritus des falaises à la mer montante ; KKK les bancs calcaires horisontaux pélagiens qui se sont formés par-dessus, à mesure que la limite de la mer s'est éloignée ; HH les quarts roulés, formés du détritus des montagnes, qui doivent être mélés de sable grossier en II, mais qui doivent être de plus en plus mé- langés des matières plus divisées à mesure qu'on approche de GG, d'après les propriétés qu'ont ces matières de demeurer plus long-tems suspendues dans l'ean, et de se déposer par conséquent à une plus grande distance de la côte. Enfin, lorsqu'après une longue suite de révolutions de siècles, la mer, après avoir atteint sa plus grande élévation, après avoir été quelque tems stationnaire, est devenue ré- trograde, lorsque son niveau a baissé, et qu'elle a commencé à reperdre le terrein qu'elle avoit gagné, elle a dû faire encore, en se retirant, un véritable lavage des matières qu’elle avoit accumulées au pied des montagnes. Les quarts roulés ou galets, corame plus lourds, "et les. sables grossiers qui y o DES SCIENCES. 363 étoient mélés, ont dû rester les premiers à découvert ; ils n'ont point été entrainés par les eaux. Les matières légères au contraire, et très - divisées, telles que les sables très- fins, la glaise et l'argile, ont suivi, dans leur retraite, les eaux dans lesquelles elles étoient susceptibles dé demeu- rer quelque tems suspendues ; ensorte que la mer, en se retirant, a dû répandre sur les bancs formés en pleine mer, une nappe de matières sableuses et argilleuses. Mais comme elle laïssoit toujours en arrière quelques portions des ma- tières qu'elle avoit entrainées d'abord , l'épaisseur de ces couches a dû aller continuellement en diminuant, à mesure qu'elles s'éloignoient des grandes montagnes, et il a dû nécessairement se trouver un terme auquel ces bancs ont été tellement atténués et amincis, qu'ils ont disparu entière- ment. Je désignerai cette dernière espèce de bancs, sous le nom de bancs littoraux formés à la mer descendante, pour les distinguer de ceux également formés à la côte, mais à la mer montante : on les voit représentés en HHIIGG, planches V et VI. On remarquera qu'ils ont la propriété de converger , et de tendre à se réunir du côté des grandes montagnes, avec les bancs littoraux inférieurs LLMMNN, formés par la mer montante, et qu'ils s'y réunissent en effet en un point 1; qu'ils divergent, au contraire, et s'écartent de ces mêmes bancs, à mesure qu'on s'approche de la pleine mer. On conçoit qu'il est toujours facile de distin- guer ces deux espèces de bancs, les supérieurs étant tou- jours formés du détritus des matières qui composent l'an- cienne terre ou les grandes montagnes, et les inférieurs du détritus des bancs pélagiens horisontaux. Tant que la surface de la mer a été plus élevée que les bancs pélagiens calcaires horisontaux KKK , planche V,, tant que ces bancs ont été défendus de l'action des eaux par la couche sablonneuse GG, quiles recouvroit, ils n'ont point été entamés ; mais, par les progrès de l’abaissement PART 364. Mémoires DE L'ACADÉMI:E des eaux, ils ont dû être attaqués à leur tour. Lors, par exemple, que la surface de la mer a été redescendue jus- qu'en be, planche VI, il a dû se former des falaises 4x au milieu des bancs KK. Enfin, quand après un laps de temps plus oumoins long, la mer est parvenue au dessous du niveau des bancs pélagiens calcaires KK, en L! c' par exemple; elle a dû commencer à agir sur les banes littoraux NN qu'elle-avoit formés en montant, et qui servent de base aux bancs péla- giens calcaires. Mais comme ces bancs, en raison de leur qualité sableuse ;: aroilleuse et marneuse, de leur peu de Liaison et de la mobilité de leurs parties, ont offert peu de de résistance à l'action de l'eau, ils ont dû être détruits promptement ; les bincs pélagiens calcaires KK qu'ils sou- tenoient, ont done dû être culbutés, roulés, atténués, dé- truits. La mer même, quoique perdant toujours de son niveau, a pu quelquefois regagner du terrein sur les côtes, et la faliise qui s'étoit formée en ux a dû se former en VX, c'est-à-dire à une distance plus ou moin grande, dépen- dante de beaucoup de circonstances, qu'il seroit trop long de détailler dans ce moment. Il a dû résulter de-là que les bancs littoraux et pélagiens TIGG,KKKKLLMMNN, qui recouvrent la craie, ont été emportés dans beaucoup d'endroits, principalement dans les approches de la limite de la mer actuelle ; que la craie PPP, ou en général le banc infirieur, a dû rester seul, eL c'est ce qu'on remarque en effet assez généralement-en Normandie, en Picardie, et dans une partie de l'Angleterre. Les détails dans lesquels je viens d'entrer, n'ont d'autre objet que de prouver qu'en supposant que la mer ait eu un mouvement d'oscillation très-lent, une espèce de: flux et de reflux, dont le mouvement se soit exécuté dans une pé- riode de plusieurs centaines de milliers d'années, et qui se soit répété déja un certain nombre de fois, il doït en ré- sulter qu'en faisint une coupe des bancs horisontaux entre la mer et les grandes montagnes, cette coupe doit présenter - DES SCIENCES. 365 une alternative de bancs littoraux et de bancs pélagiens: que ces bancs, qui sont très-reconnoissables, et qui sont composés de matières très-différentes, doivent être mélangés dans les environs des points de contact, muis qu'ils doivent être exempts: de mélange à peu de distance de ces mêmes points : que si on pouvoit prolonger cette coupe jusqu'à une profondeur'assez grande pour atteindre l'ancienne terre, on pourroit juger par le nombre des couches du nombre d'ex- cursions que la mer a faites : enfin, que lorsque les bancs supérieurs ont été posés sur des matières faciles ‘à attaquer et à diviser , comme de l'argile et du sable, ils doivent avoir été souvent détruits par l’action de la mer descendante, ensorte que les bancs inférieurs ont dû seuls rester. Tel est le tableau de ce qui a dû arriver dans la suppo- sition que je viens d énoncer : mais si ce qui a dû arriver dans cette supposition, existe en effet ; si réellement la masse des matières abandonnées par la mer, est dispose per bancs alternatifs, dont les uns soient évidemment formés en pleine mer, les autres évidemment formés à la côte: si par tout l'ob- servation confirme ce que la théorie indique , il en résultera que ce que j ai présenté comme une supposition, n'en est point une; que cest une vérité conforme à la marche de la nature, une donnée de l'expérience, une conséquence à laquelle conduit l'observation. Je pourrois apporter ici en preuves lu description d'une partie des terreins qui compo- sent la France et l'Angleterre; mais comme il m importe de ne pas fatiguer le lecteur dans ce premier mémoire par de trop longs détails, je me bornerai à rapporter quelques coupes principales observées en France, et'qu il sera aisé à chacun de vérifier. ; La figure première de la planche VI, représente la coupe des montagnes des environs de Villers-Coterets. On y remar- que dans le haut, 1°, 260 pieds de sable, qui contient souvent des galets ou cailloux roulés , et dans lequel il s'est formé du grès. On y trouve aucuns débris de corps marins, mais 366 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE quelquefois dans le haut, des empreintes d'une espèce de buccins d'eau douce et de cornets de Saint-Hubert, sur des cailloux ou silex arpgilleux blancs. C'est ce banc que je regarde comme formé à la côte pendant la mer descengante, ci. .... .. 2°. Des bancs de pierre calcaire de différente épaisseur, évidemment formés en pleine mer, et uniquement composés de débris de coquilles et de noyaux de corps marins. On y trouve fréquemment de grandes vis, dont la longueur est de 2 pieds, et qui sont toutes couchées horisontalement, ci. . . . 5°. Une masse de sable mêlé dans le haut de coquilles , de quelques cailloux roulés, et qui con- tient fréquemment du bois pétrifié. Ce banc est celui formé à la côte à la mer montante, et j'ai pré- cédemment expliqué pourquoi il contenoïit dans sa partie supérieure des coquilles, du boïs pétrifié, etc. Son épaisseur est variable; on peut l'évaluer environ à 4°. La masse de craie sur laquelle ces différens bancs sont posés; mais comme la surface supé- rieure de la craie, en général, n'est point hori- sontale, comme elle ne se trouve qu'à une assez grande profondeur dans les environs de Villers- Coterets, on ne la voit nulle part à découvert dans ce canton ; elle ne commence à se montrer qu à quelques lieues au nord où au nord-ouest dans la forêt de Compiegne ; elle continue ensuite dans toute la Picardie, la Normandie, les côtes d'An- gleterre, etc. Elle n'a nulle part moins de 3 à 4cent pieds d'épaisseur ci RU EME, nn OASIS ANRT TA ES 260 pieds 60 745 DES SCIENCES. 367 Si l'on compare cette eoupe avec le profil du terrein repré- senté planche VI, on trouvera une conformité parfaite dans les résultats, et on reconnoîtra que les bancs des montagnes des environs de Villers-Coterets sont absolument dans l'ordre représenté par la coupe 1, 2, 3,4 et 5, prise à une distance ä-peu-près moyenne entre les montagnes T, et la mer BC. On remarquera une conformité aussi frappante dans l'ar- rangement des bancs des environs de Meudon, près Paris, principalement en descendant à la verrerie de Sèves. On trouve dans le haut du parc , sous la terre végétale, 1°. Un sable argilleux, contenant de la pierre D lies D A Le SOA APM A OT St TR ee 2°, Du sable et du grès. . . . . . . . 180 3°, Des bancs de pierres calcaires entièrement composés de détritus de coquilles. . . . . . 66 4°. De l'argille jaune. . +. . . : . . . 18 SORTE EN AE PRE RSR RES à 0 Total jusqu'au miveau de Lt TIVIÈER. oo ele 404 pieds Cette coupe est représentée fig. 2, planche VII. Il est encore évident que le résultat qu'elle présente est absolu- ment conforme à celui de la coupe 1, 2, 3,4 et 5, planche VI; avec cette différence seulement que le banc qui sépare la pierre calcaire et la craie, est de plaise, au lieu d'être de sable, et qu'il est moins épais que dans les montagnes des environs de Villers-Coterets, ce dont j'expli- querai ailleurs la raison. Je donnerai, pour troisième exemple, la coupe des mon- tagnes des environs de la Fère, du côté de Saint-Gobin ; elle est représentée, planche VII, fig. 3. On observe dans les bois de Prémontré et de Saint-Gobin, 368 MÉMoiïrESs DE L'ACADÉMIE 1°. Sous la terre végétale, sable et gris, 76 pieds G pouces 2°, Un banc de sable glaiseux qui retient NES +: caen peer intended AR ane 3°. Banc de pierre calcaire, composée de - débris de coquilles et de corpsmarins; . . 79 Glaise:bleue, 1. 5102 Si 0. TNT 1 Sableret cailloux-roulés ; *. . . . . . 120 Grise AD NONS JC, APPNRMNERS, NS Suite du banc de sable et de cailloux roulés AU ai AL Et e TETATE PERL 139 Masse de craie dans laquelle on a creusé très-profondément , avec unetarrière, . . 224 Motals 4. + à 22000 M L0IGUS LG Le bas de cette fouille est de 200 pieds au-dessous du piveau de la rivière d'Oise, à la l'ère. - On reconnoiït encore ici la coupe 1, 2, 3, 4etb de la figure 6; on y trouve le banc supérieur de sable et de grès 2, formé à la côte, la mer descendante ; le bane 2 de pierres calcaires formé en pleine mer; le bane 3 de sable formé à à la côte, la mer montante; enfin la masse de craie 4, qui paroït encore avoir été formée en pleine mer. On demandera , sans doute, ce qui se rencontre au-dessous de la craie, et ce que j'entends par cette expression, l'an- cienne terre, Ce nom que j'emprunte de M. Rouelle, n'ex- prime pas des idées bien déterminées : il s'en -faut bien que ce soit encore la terre primitive; il ya, au contraire, toute apparence que Ce que j'apelle ici ancienne terre est encore un composé de bancs littoraux beauccup plus anciennement formés. Mis ce qui est très-remarquable, c'est que la craie est ordinxirement le dernier des bancs qui contiennent dés co- quilles, des corps marins et des vestiges d'animaux qui ont eu DES SCIENCES. 369 eu vie. Les bancs de schites qui se trouvent communément au-dessous, contiennent souvent des vestiges de corps flottans, des bois, des végétaux enfouis, et qui ont été jetés à la côte,, quelques empreintes même de poissons ; mais On n'y trouve pas un atôme de coquilles : on n'en trouve pas davantage dans les bancs qui paroissent avoir été formés en pleine mer à cette époque. S'il étoit permis de hazarder des conjectures sur cet étrange résultat, je croi- rois pouvoir en conclure, comme M. Monge en a eu le pre- mier l'idée, que la terre n'a pas toujours été peuplée d'êtres vivans; quelle a été long-tems un désert inanimé, dans lequel rien n'avoit vie; que l'existence des végétaux a pré- cédé de beaucoup l'existence des animaux, où au moins que la terre a été couverte d'arbres et de plantes, avant que les mers fussent peuplées de coquillages. Je discuterai dans la suite, dans un très-grand détail, ces opinions qui appar- tiennent beaucoup plus à M. Monge qu'à moi; mais il est indispensable que jétablisse auparavant, d'une maniere so- lide, les observations sur lesquelles elles sont fondées. Il est dificile, d'après un accord aussi parfait de Ja théo- rie et de l'observation, accord dont les bancs déposés où formés par la mer, fournissent à chaque pas des preuves, de se refuser de conclure que le mouvement progressif et rétrograde de la mer, n'est point une supposition, que c'est une vérité de fait, une conséquence qui dérive immé- diatement des observations. C’est aux Géomètres qui ont porté tant de sagacité et de génie dans la discussion des dif- férentes parties de l'Astronomie-Physique, à nous éclairer sur la cause de ces oscillations; à nous apprendre si elles existent encore, ou bien s'ilest possible qu après une longue révolution de siècles, les choses soient arrivées à un état de repos. Un changement même, assez médiocre dans la position de l'axe de rotation, et par conséquent dans la position de l'équateur de la terre, suffroit pour expliquer tous ces phénomènes; mais cette grande question considérée Mém. 1789, Aaa 876 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE relativement à l'astronomie physique, n'est pas de mon ressort. Je n'ai présenté dans ce Mémoire que des vues générales; je n'y ai examiné, en quelque façon, qu'un seul cas du problème que je m'étois proposé de résoudre; mais il ne m'auroit pas été possible de me faire entendre, si j eusse voulu en embrasser tout l'ensemble, tant les effets sont compliqués. J'ai supposé, par exemple, que les bancs LLMMNN, planches III, IV, V'et VI, formés à la côte par la mer montante, étoient toujours composés de sable et de cailloux ; qu'ils reposoient toujours sur une masse de craie, comme on l'observe sur les côtes d'Angleterre et de Normandie, et que cette craie étoit toujours parsemée de cailloux. Il est évident qu'alors le détritus des falaises que la mer forme aux dépens du banc de craie, doit être composé de galets, de grêve arrondie et de sable : maïs il n'est pas rare de trouver des craies sans cailloux, et alors la mer ne forme plus de sible à la côte; elle y dépose un argile jaune, dont la craie contient une petite portion. Souvent aussi le dernier des bancs calcaires n'est pas composé de craie pure, mais de terre calcaire, plus ou moins mêlée d'argile ou de sable ; enfin les matières qui forment les côtes de la mer, sont quelquefois de quartz, de schitz, etc. Les bancs formés à la côte, par la mer montante, prennent dans toutes ces cir- constances autant de caractères différens. Ce n'est qu'en exa- minant séparément ces différens cas, en les discutant et en les expliquant les uns par les autres, qu'il sera possible de saisir tout l'ensemble des phénomènes, et qu'on pourra se convaincre que la variété prodigieuse des résultats ne’ dé- pend cependant que d'une cause simple et unique. Je traiterai en conséquence, dans un Mémoire particu* lier, des bancs formés à la côte, des cisconstances qui les caractérisent, des variétés qu'ils présentent, suivant les circonstances locales et particulières, et sur-tout, suivant la nature des bancs aux dépens desquels ils ont été formés. DES SCcrENCESs. 371 Je ferai voir que c'est dans ces bancs seuls qu'on trouve des corps flottans, ou du moins qui l'ont été, tels que le bois, l'ambre jaune, les débris de végétaux , etc : que c'est également à la côte que se sont formées la plus grande partie des mines de transport; parce qu'au moment où les eaux qui charrioient des métaux dans l'état salin, se sont mélées avec de l’eau de la mer, il s'est fait de doubles décompositions, des précipitations, et que les mé- taux ont été déposés dans l'état d’oxides ou de sels inso- lubles. Jé rassemblerai également dans un Mémoire particulier, les observations que j'ai faites sur les bancs formés en pleine mer, sur les espèces de coquilles et de corps marins qu'on y rencontre, sur la profondeur et l'éloignement des côtes nécessaires pour la subsistance de chaque individu. Aaaz 372 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIE »- CAR QI LA DES RECHERCHES SUR LA FIGURE DES PLANÈTES (a). PR OM MEN IGHEANNDRENE | SES EN meaaennemece mena is déja considéré le cas de l'homogénéité dansles Mémoires de l'Académie, année 1784, et j'ai fait voir à priori, que la figure elliptique est la seule qui convienne à l'équilibre. On savoit bien auparavant que cette figure satisfaisoit rigou- reusement ; mais.il n'étoit point démontré que ce fût la seule, et même plusieurs Géomêtres penchoient en faveur de la proposition contraire. Je crois avoir fondé ma démonstra- tion surune analyse rigoureuse, et dont il n'existoit aucune trace dans les auteurs qui m'ont précédé. Il est vrai qu'on trouve dans le volume de l’Académie de 1782, un très-beau Mémoire de M. de la Place , où la proposition dont je parle est démontrée, ainsi que plusieurs autres du même genre, en négligeant le quarré et les autres puissances de la force centrifuge. Mais quoique je ne sois pas cité dans cet ouvrage:, j'ai déja observé dans une note, à la tète de mon Mémoire de-1784, que mon travail .est le premier en date, et qu'ila À (æ) On trouve dans un Mémoire de M. de ja Place, imprimé à la tête de ce volume, des recherches analogues aux miennes. Sur quoi j'observe que mon Mémoire a été remis le 28 août 1790 , et que la date de celui de M, de le Place est postérieure. ps :ScrEeENcEs. 375 donné lieu à M. de la Place de suivre ses idées sur le même objet, et de généraliser mes résultats. Je me propose maintenant de considérer le cas de l'hété- rogénéité, et de déterminer à priori la fgure d'une planète dans les diverses hypothèses susceptibles d'être traitées analytiquement. À près avoir donné aux formules de l'attrac- tion la généralité nécessaire, la première hypothèse que je discute est celle d'un sphéroïde solide dont toutes les couches sont semblables, et qui seroit recouvert d'une lame fluide : l'équilibre de cette une suffit pour résoudre complètement le problème, et pour démontrer que la figure de l'équilibre est unique. Cette figure se confond avec la figure elliptique, dans les termes du premier ordre ; elle s'en écarte dans les ordres suivans , mais la forme du rayon vecteur est toujours la même , aux coëfficiens près, que celle du rayon vecteur elliptique. J'examine ensuite l'équilibre d'une masse fluide, dont les densités des couches varient suivant une loi quelconque. Alors l'équilibre à la surface n'est qu'un cas particulier de l'équilibre d'une couche quelconque , dans toute l'étendue de laquelle la densité doit être constante, et la condition de cet équilibre général doit servir à déterminer la figure des couches , d'après la loi des densités. Il se rencontre dans ce probléme d'assez grandes difficultés, qui viennent sur-tout de ce que les équations différentielles qui déterminent les coëfficiens , paroissent devoir multiplier les figures d'équi- libre ; mais enfin je suis parvenu à démontrer que la figure d'équilibre est unique, et qu'elle s'accorde encore avec la figure elliptique dans les termes du premier ordre. * La troisième hypothèse que je considère est celle d'une planète dont l'intérieur seroit solide, et composé de couches elliptiques dont les ellipticités suivent une loi quelconque, indépendante de la loi des densités. Ce problème , déja résolu par M. Clairaut , est intéressant par les applications qu'on en peut faire à la figure de la terre et des planètes. Jai 374 Mémoirrs DE L'ACADÉMIE rassemblé à cette occasion toutes les preuves qui paroïssent établir que la figure de la terre est elliptique , et que l'ellip- ticité ou l'applatissement est environ —. Ces diverses solutions supposent que la figure de la pla: nète est un solide de révolution. Pour complèter cette théorie, il étoit nécessaire de ne point se borner à cette hypothèse, et de considérer l'équilibre d'un sphéroïde de figure quel-. conque ; mais cette recherche , envisagée dans toute sa géné- ralité, présente de grandes difficultés, en ce que les formules de l'attraction ne sont point intégrables d'une manière abso- lument générale, comme dans le cas des solides de révo- lution. Nous nous sommes donc bornés à donner au rayon vecteur une forme particulière ; mais cette forme est encore assez étendue pour qu'on doive regarder les résultats qui en sont tirés, comme étant d'une grande généralité. Pour parvenir aux nouvelles formules de l'attraction , il a fallu démontrer avant tout plusieurs théorèmes très-inté- ressans, sur une espèce de fonctions que M. de la Place a considérées le premier dans son Mémoire imprimé en 1785, et qui sont une généralisation de celles dont j'avois détaillé les propriétés dans mon Mémoire de 1784. On verra qu'en adoptant le fondement des démonstrations de M. de la Place, j'ai traité cette matière avec plus d'étendue, et je suis par- venu à des résultats entièrement nouveaux. L'application de ces nouvelles formules à l'équilibre d'un sphéroïde entièrement fluide, démontre que la figure du sphéroïde doit être celle d'un solide de révolution ; et qu'ainsi les résultats précédens ont toute la généralité nécessaire. IL en est absolument de même d'une planète dont l'intérieur seroit solide et composé de couches semblables. Mais si on considère l’équilibre d'une planète solide, dont les couches sont dissemblables et suivent, dans leur figure, une loi quelconque, indépendante de la loi des densités , il est clair que le problème n'est plus déterminé. On trouve seulement diverses conditions qui font disparoitre quelques Des Screncres. 375 termes dans l'équation de la surface, et qui limitent l'étendue des autres, sans les déterminer absolument. Il est remar- quable au surplus, que l'existence de chacun des termes par lesquels la figure de la planète diffèreroit d'une figure elliptique, tent à une égalité rigoureuse infiniment peu pro- bable, d'où il résulte que ces termes seroient nuls, si on supposoit quelques couches de la planète sujettes à une très- pette variation de densité, comme celle qui pourroit résulter du plus ou moins de chaleur. Tout concourt donc à nous assurer qu'en général la figure d'une planète doit ètre ellip- tique, et qu'avant d'abandonner celte hypothèse pour la terre en particulier , il faut avoir des raisons beaucoup plus fortes que celles qu'a fournies jusqu'à présent la mesure des degrés du méridien. Formules de l'attraction pour les solides de révolution hétérogènes. (1). Nous supposerons que le sphéroïde proposé est un solide de révolution, et qu'il est composé d'une infinité de couches concentriques , telles que la densité soit constante dans toute l'étendue de chaque couche, mais varie comme on voudra d'une couche à l’autre. Cela posé, il s’agit de déterminer l'attraction de ce sphéroïde sur un point quel- conque, extérieur ou intérieur, quelle que soit la loi des densités et la figure du méridien. c Dans cette recherche, et sur-tout dans l'application que nous en ferons à la figure de la terre et des planètes, il suffit de déterminer , par rapport à un point donné , la quan- 2 pd Marne j é: tité / = qui représente la somme des molécules du sphé- roïde, divisées chacune par sa distance R au point attiré. En effet, sion appelle x, y, z les coordonnées de la molécule dM; f, g, hcelles du point attiré, on aura R—(f—x} Æ(g—7 ŸH+(k— 2} ; soit donc X —/ %, et la diffé 376 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE rentiation par rapport à f, g, k, séparément, donnera, AMF —-z)4M dV_ ptg—p7)dM dV_ ,(4=2)MM Re ne de 7 et org TO Orles seconds membres de ces équations représentent les attractions totales dirigées suivant les axes des coordonnées. Ainsi ces attractions se déduisent immédiatement de la quan- tité V. Dans la recherche de la figure dés planètes , il suflit de connoître V , et on n'a pas même besoin de ses diffé- rences partielles. (2). Relativement aux points situés dans l'intérieur du sphéroïde , la valeur de V sera composée de deux parties distinctes , l'une provenañt des couches inférieures au point aitiré, l'autre des couches supérieures. Celle-ci aura, dans son expression, une forme très-différente de la première, et pour la distinguer, nous la désignerons par (V). Il se présente à çe sujet une difficulté dont il est bon de faire mention. On sait que si les couches supérieures au point attiré étoient elliptiques et semblables entre elles , leur attrac- tion sur ce point seroit nulle, la valeur de (V ) doit donc être nulle dans ce cas. Cependant, suivant ce que nous venons de dire , la quantité (V )est composée d’une somme d'élé- mens LE qui sont tous positifs, et qu'il nest pas possible de considérer autrement. Mais sans insister davantage sur cette objection , nous observerons qu'une quantité constante retranchée de la valeur de (V ) ne change rien aux forces qui L pr dV av dV. en sont déduites — rio et: (V),pour les couches supérieures, peut n'être pas égale à la #e AIN 47 RE somme des élémens positifs, mais bien à cette somme ainsi la valeur de diminude d’une quantité indépendante de f, g, k. Et clest ainsi en effet que le calcul résout eette difficulté, HT (5). Soit r le rayon vecteur du point attiré, ou sa distance, au centre du sphéroïde; © l'angle que cette distance fait avec l'axe; DES SCIENCES. 377 Taxe ; soit z le rayon vecteur de la particule 4 M; Ÿ l'angle que fait ce rayon avec l'axe; 0 l'angle que faitle méridien d- la molécule 4 M avec celui du Heu attiré : en appellant A la densité de la couche sur laquelle l'élément ZM est situé, on aura d'abord dM=A x 4248 d\sin.W; concevonsensuiteun triangle sphérique formé par l'axeet les deux rayons vecteurs r;etz, dans ce triangle on aura les deux côtés connusoetw, et l'angle compris 6 , le troisième côté, qui est l'angle com- prisentre les deux rayons vecteurs, étant nommé y, on aura donc cos. u — cos. © cos. Ÿ + sin. © sin. Ÿ cos. 0; d'où résulte la distance de la molécule au point attiré R—(7— 272 cos. u+z° ):, et enfin l'élément dM ___ Az:dzdôd4 sin.+ FEES (r— 272 cos. BH} (4). I] faut d'abord intégrer cette quantité depuis 0 —0, jusqu'à 0 — 360°. Supposons qu'il s'agit des couches infé- rieures au point attiré, on pourra développer ainsi la quau- °,.1 à tité ©; ds UE T4 Zz 1 x 1! a II RS Ne VE etc.) expression où les quantités Y', Y/, Y!!!, etc. sont des fonc- tions rationnelles de cos.p. Voici leurs valeurs et la loi qu’elles suivent : on a fait pour abréger cos. u — y; (a) DT Lx aee AN ER VERS = nr. -5 3 3 RENE Et dE 5 . 2.5 Yi 3.4 SAT La 9. 11 5.7.9 31527 : LUE te Di nca lon -v 1. 3,5 4. 6 2.4. 6 2. 4.6 7vn 9:11: 18,7 __ 7 9 5. 7, 9 SERGE) - Y etre iris ae Mn re etc. (a) Les lettres. marquées avec des accens , , ll, ou avec des chiffresi, nu, mx signifient la même chose. Mém. 1789. B bb 378 NLÉMoIRES DE L'ACADÉMIE Les fonctions de n° pair Y", Vw, Y"1, etc. ne sont autré chose que celles dont j’ai détaillé les propriétés dans le vo- lume de 1784 ; celles de n° impair ont des propriétés analo- gues, que nous démontrerons à mesure que nous en aurons besoin. En général , ces fonctions jouent un très grand rôle dans la matière dont nous nous occupons. Cela posé, si on met au lieu de y, sa valeur cos. © cos. ÿ + sin. © sin: Ÿ cos 0 , et qu'on intègre les quantités 40, Y' d0, Y' d0, etc. depuis 6 = o jusqu'à 0 — 360°— 2%, on trouvera [T8 = 2% SY' d0 — 27 cos. © cos, Ÿ SY" dû — 2x (< cos. *o — +) (À cos. — :) SY""d0 = ax (< cos. w — :cos. ©) (2, les quantités Q 1 etQ2 doivent se réduire à 6° et 6: —e, lorsqu'on fait 6 infiniment petit. Mais il est. clair que si b' n'étoit pas zéro, la valeur dcQ, DES SCIENCES. 401 . . Q - de Q, et à plus forte raison celle de P, qui est, devien- droient infinies vers le centre, ce qui détruiroit la supposi- tion que P est une quantité toujours très-pelite. Donc b' doit être zéro, et la valeur de Q se réduit au seul terme a'Q1, qui devient vers le centre a* 6°. Il existe de plus une condition pour déterminer a”. En effet la valeur de P, tirée de l'équation, différentielle (b*) ou (c') doit satisfaire à l'équation (a'), quelle que soit la constante N(%. Or, N{*)est déterminé de manière que Ni— fAd.. = s'évanouisse lorsque 6 — 1 ; on aura donc une équation pour déterminer a'. Mais il est évident que dans cette équation tous les termes seront multipliés par a'; on en conclura par conséquent a'—= 0. Donc tous les coëfficiens représentés par P sont nuls, à l'exception du seul coëfficientC. Et on voit aisément la raison de cette excep- tion; c'est que l'équation qui détermine C (n° 20), contient, ol de plus que les autres, le terme 6, qui n'est pas multiplié par 4'; on aura donc, dans ce cas, une valeur déterminée de 4°, et par conséquent une de C. (23). La seule difficulté qu'on puisse faire à ce raisonne- ment, cest que si tous les termes qui multiplient a* se détruisent , a’ restera indéterminé, et il pourra y avoir par conséquent une infinité de figures d'équilibre. Je réponds d'abord qu'un cas si particulier et si peu probable, n'em- pêcheroïit pas de tirer la conclusion générale, Mais nous pouvons démontrer que ce cas n'aura jamais lieu , en suppo- sant, comme nous le faisons toujours, la densité conti- puellement croissante depuis la surface jusqu'au centre. Pour cela , reprenons l'équation (a), et chassons la cons- tante N® par la différentiation , nous aurons dP 3 + CÉRHI —(k+Hi1)0P6E— Ad. 6 +5P; soit /'6 JA = ©, cette intégrale étant prise de manière Mém. 1789. Eee 402 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE \ 4 A6— qu'elle s'évanouisse lorsque 6 — 0, on aura do — ——, et l'équation na pourra être mise sous cette forme : C'RSOEPS FT: o 64+:1 P— fod.6P dP MS , Je conclus de là que est une quantité toujours po- sitive. En effet comme il n'est plus question du coëfficient B, le premier dans la suite B, C, D, E, etc., on doit supposer P , , , PP k — 2 positif ou zéro; ainsi le premier terme 12 0 6test P P positif ou Zéro. Venons au second terme — fo d. 6x 13 Dans cette expression ; le facteur © est toujours négatif, puisque la densité diminue continuellement du centre à la : : d.ckp surface. Reste à voir ce que devient ——.Or, en commen- çant au centre où P est de la forme à’ 6#, w étant une quan- tité positive, il est clair que & cs , est égal à la quantité posi- tive (k+ pu) 6%+84—1. Ainsi pour RU en termes abregés, de ce que la première valeur de #7 PTE L_ est positive, il s'ensuit que la seconde, celle qui aura lieu à la distance 6 + 46, sera pareillement positive : on voit de même qe en passant à la troisième “al — fuid: ex valeur , l'expression Res est ER de parties posi- tives,et qu'ainsi la troisième er def; 7. sera encore positive positive. Donc en général la valeur de —_ sera ne positive , et c'est ce qu'il seroit facile derendre encore plus sensible par des constructions de lignes courbes. De là il suit que Ho que la densité diminue conti- nuellement du centre à la surface, la valeur du coëffi- cient P (abstraction faite de son signe) augmente suc- cessivement , et devient la plus grande à la surface. (24). Au moyen de cette proposition très-générale, il sera mes SCT EN CES 403 Facile de résoudre la difficulté dont nous nous occupons. Si l'équation (a’) devient absolumentidentique, en y substituant la valeur de P, qui est multipliée par la constante arbi- traire a', on peut faire 6 —1, et l'identité aura toujours lieu. Appellons à l'ordinaire P 1, ce que devient P lorsque 6 — 1, nous aurons par conséquent , (2k+1)P1i— LR ces deux intégrales étant prises depuis 6 —o, jusqu'à 6 —1. Mais si onintègre par parties, et qu'on appelle 1 la densité à la surface, on aura GRH+OD p, — Pi—/fek+3P4A 3 1—/6'dA donc 2k—2 P2 PifedA—fek+35paa 3 br 1—/fCdA è A laéplace de f 6 #+3 P 4 A on peut mettre P 6% f6* ZA — ff 6 d'A). d. 6*P, et observant toujours que les intégrales sont étendues jusqu'à la surface, on aura 2k— 9 F5 Pad fud.ckp . ? 3 [y 1—0 or, nous avons déja vu que © étoit toujours négatif , et dckp, . 37e : 2 toujours positif; donc le premier ‘membre de cette équation ét le second , sont des signes contraires ; donc cette équation ne peut avoir lieu tant que P n'est pas nul; donc il n'y a point d'exception à la règle générale, et on a toujours a —0o,ouP — o, tant que 4 surpasse 2. (25). I ne reste donc que le coëffcient C qui est la valeur de P, lorsquek=— 2 : pour déterminer C dans une hypothèse particulière de densité , il faudra résoudre l'éqüation ddQ . 6Q & 4A ae relier ge QE 0; Eeez2 404 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE et on aura C — Lu On peut observer cependant qu'il n'est pas nécessaire d'avoir la solution générale de cette équation, et que des deux fonctious qui doivent lui satisfaire, il suffit d’avoir celle qui s évanouit lorsque 6 — 0 : circonstance qui pourra faciliter l'intégration. La valeur de C étant trouvée avec une constante arbi- traire 4°, pour déterminer cette constante, on pourra se servir de l'équation suivante, dans le premier membre de. laquelle il faut faire 6 — 1 après la différentiation d{eCy ___—5n CT AE Ur Cela posé, l'expression du rayon vecteur sera à = 1 + C (X®—1),ou D — ,— 2 C-sin°\. D'où il suit que toutes les couches du sphéroïde sontgllip- tiques, an moins tant qu’on néglige les quantités du second ordre. Mais ces couches ne sont pas semblables entre elles; NOUS SAVONS , AU RE par le théorème du n° 23, que leurs. ellipticités — 5 C, augmentent continuellement depuis: le centre jusqu'à la surface. Ainsi, en s’approchant ducentre, les couches tendent de plus en plus à la sphéricité. Il est inutile de dire que si on appelle C 1 ce que devient € lorsque 6— 1°, l'équation de la surface du sphéroïde sera At SC sin, . (26). Déterminons maintenant la loi de la pesanteur à la surface, et ae cela reprenons la formule du n° 16, I = Ç(X!' + rare X/! + etc. ). Faisons l'ellipticité —;C1=e,nousaurons Htc sin.°Ÿ, Ÿ me LA Ls+ € sin. 2 L; d ailleurs on a X' — cos. Ÿ, X"— cos Ÿ — © cos. Ÿ, be. en faisant les substitutions, DES SCIENCES. 4où et négligeant les quantités du second ordre, la pesanteur à la latitude L sera H — M (a4scos Li (5 sin®L—3)). Prenons pour unité la pesanteur à l'équateur, et nous aurons à lalatitudeL -+ I — 1 + (4e + =T')sin" IL; Maïs si dans l'équation du n° 20 1 3 gl è CL nai bp; UE Ne on fait 6 — 1, ce qui donne C— C1," —0,&—=«ar, on aura C1 —{" —%, d'où lontiret" = ++ Ci 2 L2 he RTE SR — Ale UE SC = TA €. Donc enfin H— 1—+(in—e)sin"I. On voit donc que l'augmentation de la pesanteur , en allant de l'équateur au pole, est proportionnelle au quarré du sinus de la latitude. Et si on appelle 1 +5 la pesanteur au pole, ON AUrAG— ; 2 —€, OU G+E— {72, Quantité constante et double de l'ellipticité du sphéroïde homogène. Ainsi nous retombons de nouveau sur le théorême n° 16 A et la conclusion est la même, quoique les deux hypothèses: soient très différentes; c'est donc une vérité bien constante et bien générale dans cette théorie, qne la différence des: pesanteurs au pole et à l'équateur, jointe à la différence des axes, fait la même somme que dans le cas de l’homogénéité. Il ne.nous reste plus qu'à apporter quelques exemples où l'intégraiion de l'équation (e!) soit possible et serve à confir- mer les propositions précédentes. 406 MÉMoIRrS DE L'ACADÉMIE EXEMPLE PREMIER. (27). Le plus simple de tous les cas est celui de l'homo- PEU RE Es . 6° , . généité : soit A —1,0onaurac—., et l'équation (c') de- viendra ddQ 7 er oil k + 1. = 0; u Q son intégrale complette est Q — a!" 6 #+1+ Bl6—X%, re- jettant la puissance négative, on aura Q — a" 6*+1,et par conséquent P — 53 a" 6*—2 ou simplement P — a! 6k—2. Pour déterminer la constante a! , il faut substituer cette valeur dans l'équation (4'), ou dans sa différentielle qui est, ; k en faisant 6—1,4°P — 0. On aura donc(2k4—2)a!—o, et par conséquent 4! — 0. Cependant si on avoit k— 1 , a! resteroit indéterminé ; mais nous avons déja résolu cette difficulté ( n° 12.) Lorsque 4 — 2, P devient C, et on a C — 2; ensuite ! . : . d(Ce 5 CRE pour déterminer a! l'équation = À =—", où il faut faire 6— 1, donnera a = C — — ? n. Puisque C est constant , il s'ensuit que toutes les couches de niveau sont semblables à la surface. EXEMPLE E at E (28). Soit la densité À —f6—-"+296"—5, fet gétant deux constantes à volonté, et #71 un nombre positif > =: cette formule donnera 65-m4+ € 6m et GdA __—m(3—m) m : cdth 2 i Ainsi on aura l'équation Se — z LA(AHI)—m(3—m) t=0o pets: (SCI B N.CE,S. 497 dont l'intégrale est Q—a!6+b61—, a! et D! étant les deux constantes arbitraires , et le nombre e ayant pour valeur e=i+y S(kHIY —m(3—m)} Rejettant la puissance négative de 6, on aura simplement Q u € x _* —a!6,et P——— Maintenant la constante a! se déter- Ë « « lçck+e 1 minera par l'équation d. == — o dans laquelle on doit faire 6 — 1 , ainsi on aura L fe 8 ! LE (h+e) (= +É) a —(f+8) a =0o d'où l'on tire a! — 0, à moins qu'on ne puisse avoir Le) GE +E)=f+g; 3—m or, il n'est pas douteux qu'on peut prendre le rapport de f à g, de manière qué cette équation ait lieu ; mais alors ‘la densité ne seroit plns*continuellement décroissante du centre à la surface. Pour que cette condition soit remplie, il faut que g et g+.f soient positifs , et alors on verra ai- sément que l'équation précédente est impossible : donc on aura toujours a! = 0. Lorsque = 2,0on aurae—mi+y/$—m(53—m)}, : : ee : et le coëfficient C — “= Pour déterminer a! , on fera LA . d. C €? 5 n usage de l'équation = = — >, laquelle donnera, en faisant 6 — 1, M Cr) 5— m (et2)( LR +E) —/—58 ee 408 Mémoires DE L'ACADÉMIE a! étant connu , on aura l'ellipticité d’une couche quel- conque et l'ellipticité de la surface Gi m(f+8) ARE ER) RE EE Ga La forme que nous donnons à cette dernière quantité, fait voir qu'elle est toujours plus petite que + 7; carona e > 3 — m. Donc l'ellipticité de la surface est plus petite que dans le cas de l homogénéité. Quant à l'ellipticité des couches, il est aisé de voir qu'elle décroît continuellement depuis la surface jusqu'au centre, où elle finit par être pulle; en effet, la différentielle de la quantité — = C, pour être positive, exige que l'expression g (3—m)(e—m) + mf(e+m—3)65—2" Je soit: or il est évident que celle-ci l’est, -en la mettant sons la forme g(5—2metma(e-tm—3)(1—65-2") ; + m(f+g)(e+m—3)65—2" dont tous les termes sont positifs. Ce résultat est donc entièrement conforme au théorême du n°. 23. ss: EX EM PHASE IUT L sin. me. [+ : cette formule conviendroit (29) Soit la densité A à une densité constante, en prenant "» infiniment petit; elle représentera une densité continuellement décroissante du centre à la surfacé, et toujours positive, en prenant "2 plus petit que la demi-circonférence dont le rayon est 1. Dans tous les cas, le rapport de la densité du centre à la densité de là surface, sera celui de »2 à sin. m: si on le suppose DES Scrences. 40% suppose donné d'une grandeur quelconque , il sera facile d'en tirer la valeur de #2, ce qui donnera lieu à un grand nombre d'applications. sin, m€ cos. m€ CdA 774 m 1 «dc = — m°, et l'équation (c°) deviendra L D'après cette formule on a 6 — Q = NL TUEET FAR) 1.5 + mr Q —o. de Cette équation est toujours intégrable, tant que k est un nombre entier, comme il l'est dans la question présente ; et l'intégrale sera l'expression suivante, qui contient toujours un nombre fini de termes, et dans laquelle a! et L' sont les deux constantes arbitraires : 4 P— 1 k+a 2 47° € —— etc. ) Q—(a' sin. 16 + b' cos m6)(1 — NES A ET ET ET He 2.4. 6. 87° € LL ; JE RAS UE Ris Re Ar +(a cos. m 6—b Sri) etc. ) On peut donner à cette expression une autre forme en suite infinie qui sera Il me met — a" 6%+: RE ERES RE DU NET RES » Q fesse eines etc. ] + pl! 6—X me . ms €s [2 DATE TEE ES TOY NET | + etc. |; et il est clair qu'on doit avoir dans cette nouvelle forme B"— 0; ainsi une des constantes a! et b' sera toujours nulle dans l'autre expression. Je laisse au lectenr à s'assurer , au moins dans les valeurs particulières de k, que la constante : SCA UTS L k qui restera, scra nulle aussi d'après l'équation d( SE Ÿ=6, La où Fon fera 6 — 1. Je ne considérerai que le cas de = 2 Mém. 1789. F ff. 410 MÉmMoiïrREes DE L'ACADÉMIÉ qui donne la valeur du coëfficient C. Alors la valeur de Q devient * Q=r.LO Te -) sin. m 6 + cos. m6]. ap! [ Ca FRE) cos. m6 — sin. m6 |» si on développe cette quantité suivant les puissances ascen- dantes de 6, on trouvera ; Q=u'l— 5m 67e 210. ni etc: ] ainsi des deux coëfficiens a! et 4, b' est celui qui affecte la puissance négative et qui doit être zéro, ce qui donnera Q—a[ (1— etes m 6 + cos. m6 |: La constante a! sera déterminée à l'ordinaire par l'équation d\( = }=— d6, dans laquelle il Eau faire 6 = 3: après la différentiation , et de là on tirera 2n( sin. m2 \reue ÿ [112 NES EE RER M — 2 SiN.* 72 +- me S10. 72 COS. 78 d'où résulte l'ellipticité d'une couche quelconque, — + C OU €, (ue = )sin. m 6 + cos. m 6 21 = — D ——————————— —— ———— — ; sin. m € € cos. m6 mm Li LL donc l'ellipticité de la surface, f . 0 _ ; (sin —mcos.m)$(3—m")sin.m—5mcos.m} ai | TR — 2 sin. mL—+- HUSIN. 7 COS, Me DES SCIENCES. AE et l'ellipticité au centre 27 (sin.m—m cos.m ) EO— ne es TER Tr — 2 Sin.* 772 - M SIN. 71 COS. NL (30). La formule de densité que nous avons supposée dans cet exemple est très-simple , et elle a l'avantage de ne pas devenir infinie vers le centre ; il en résulte pour les ellipti- cités des valeurs qui ne sont ,pas trop composées , et dont nous allons faire quelques applications à la figure de la terre. On aura dans ce cas n=—-{;: prenons m —"» c'est- à- dire supposons que la densité décroisse dans la raison de 1 à 1,57 depuis la surface jusqu'au centre. Alors on trouvera l'ellipticité de la surface £ 1 — 37 5%. 7, quantité 2 OU M —A2 250 plus petite que —- ; mais peu différente, parce que la densité varie assez peu. L'ellipticité vers lecentre£o—= Te ?— 2 + ; ainsi on voit que les elliplicités croissent lentement du centre à la surface depuis —— jusqu'à ——, ce qui est d'accord avec le théorème général n° 23. Soit maintenant m — l'arc de 1209 — <=, la densité ? décroîtra -du centre à la surface dans le rapport de —1+ C(X"— 1), et enfin dans le premier terme —+ » il faudra faire == 1 Een +C(KX— 1} —9'; ainsi on aura g'—=const. —C(X—1)-+C (Xi PE SE) x" : " 3 14 [] (14 8 11 7 J (EE C(X'—1)HEESEC(X"—:1))X" 11 A Caen en Co era) Nas + 3 6 Si+2C(X"—1)}(1—X"). Dans cette quantité 1l y a sde termes affectés de X"?; mais à la place de X'? QE None te Ur CS valeur de g' sera entièrement linéaire par rapport aux quan- tités X!, X!, X!!, etc. Soit donc pour abréger g =A'-+B X'+ C'X DIX EX + etc DES. SCIENCES. 413 Cette valeur va nous faire connoître celles des coëfficiens ©, etc. €, €! , etc., d'où résulteront les relations néces; saires pour déterminer entièrement ces coëfficiens. (32). Il faut commencer par substituer au lieu de z sa valeur 6 $ 1+C'(X"—:1)+ A'+B' X' +etc. } dans les expressions des quantités À, X , À", etc. (n°5). Maïs on pourra omettre daus ces quantités les termes qui dis- paroissent dans les intégrations suivantes, et il suffira de conserver le terme constant ou indépendant de ÿ dans À, leter ne affecté de X' dans X’, et ainsi de suite. Nous aurons en conséquence À = f'A6°46 — fAd.6C + f'Ad. 6 A! = X' /Ad. 6:B;: = X" Ad, C(C+C'—2=C) RL — Xi SD; A = X"" /Ad. 6(E'-+21C) A5 = XP Ad EE ie X' fAd:& CG à (Set Ensuite l'intégration par rapport à Ÿ donnera œ — 6 — fAd.6C + f'Ad. 6 A’ C—- /Ad. 6:B C— See S(C+C—-2C) Tr e — fAd. re Ur. f'Ad. 65 D' —=-"/fAd. G(E +4) UC fad. CF (= fAd. & G: etc. 414 MÉMotrEs DE L'ACADÉMIE Dans tous ces coëfficiens on a substitué o au lieu de &, excepté dans le coëflicient (/, qui contient des termes du premier ordre, et dans lequel il a fallu substituer , au lieu de @, , la ie plus approchées— Ad. 6° C. Nous aurons pareillement, en faisant les substitutions ; et ne conservant que les termes nécessaires (n°7), y — 3 (N%— FAG. 6 B!) vl = 3 {NO — JAd.(C + C!' + 502) À v'l = 2(N9 — JA. Fe v= 3; (N® — Ad. (E —7 C)) WE (NE — Ad. À) eic: D'où résultera € — ; (NM — fAd.6B') E= 3 {N0— JAd. (C+C'4+ 50) 1 3 D! Er — 7 N°9 — Ad. D Es — 7 0 — fAd.&(E —-5C)) E = -HONO TA EN T(6) G! Er — z (NP — fAd. à) etc. Or, on a fait pour abréger, B'— a! @£ TRE æ D' pur ct gr = 4 F' 7 ce Ne: Ma ee Te 67 Eva FETE <& DES SCIENCES: 415 Il est donc évident qu'on aura, pour déterminer B', D', F', G', etc. les mêmes équations qu'on avoit dans la pre- mière approximation (n° 20) pour déterminerB,D ,F,G,etc: et c'est ce qu'il étoit facile de voir à priori. On en conclura pareillement que tous ces coëfficiens sont nuls, et qu'ainsi la valeur de g' se trouve réduite aux seuls termes g'— A'+C'X"+E'X", et comme on doit avoir g! — 0 lorsque Ÿ —0, ce qui donne Al— — C!' — E!', tout se réduit à déterminer les deux coëfhiciens C' et E'. On aura pour cela les deux équations it 1 fAdéCHEC— 4C) Cl—=—C— CC + (142 C). oi HER SE CE EC +0) SE NRC, (al) nai 4 €: FRNC Ge D Penn Ve Er Te 1) SEX es GEL EE ICE CN — fAdC) + LE JAMLO(E HO) LÉ (NO Ad. HEC) @") 6 na1ik; ans. 0 C. Les termes du premier ordre qui se trouvent dans l'équa- tion (a!) doivent se détruire mutuellement ; mais avant de les effacer , il faut observer qu'à la rigueur la densité A n'est pas une fonction donnée de 6 : A dépend en partie de la figure que nous cherchons. Car si toutes les couches deve- noient sphériques, et que 6 fût le rayon de la surface où la densité est À, le Iuide seroit alors dans un état qu'on peut regarder comine son état initial, et A seroit nne fonction connue de p. Miüs la masse dhérié ue 4xfAo°do, doit toujours être égale à l1 masse du sphéroïde , terminée par la surface dont la densité est pareillement A. Celle- ci a pour Laye ei 416 Mémoires DE L'ACADÉMIÉ expression 4xa ou 4xfAG 46 — 4x fAd. GC, en se bornant aux quantités du premier ordre. Ainsi on aura JAo*do= AG d6— fAd.G@C, d'où l'on tire p—6—6C; donc. si la densité est une fonction de 6 désignée par A : @ ou À , cette même densité exprimée en 6 sera À : (6—6C), ouA—6C = , ouenfin A — 6CA, en faisant _ HAN, PCt on se souviendra que Arest pas la densité sur la couche du sphéroïde dont l'axe est 6, mais celle de la surface sphérique dont le rayon est 6 dans l’état initial du fluide. Il faut donc à la place de A, dans nos formules, substituer A — 6CA'; mais il n'y a que les termes du premier ordre dans l'équation (a) où cette substitution soit nécessaire, par-tout ailleurs on peut laisser A tel qu'il est. Remarquons ques ou f'A 646 devient f'A 646 — fÉCdA, et qu'ainsi la quantité c—fAd. 6C, qui divise plusieurs termes de l'équation (a!), se réduit à 6 — A6°C. Cela posé, voici le résultat de la substitution entière dans l'équation (a"). CH if Ad.CC—PN'6Cd.6/C+Ad. 6 (C'—:102) + CROIRE RNA + (NE 4ENED AZ (+10) + SA 6C 40) eme Vérin C3 g — SE RG se LA A6 C )- Au lieu de Ja constante N® on a mis NG) ENG: EN (5), la première étant du premier ordre et les deux autres du second, afin de fire disparoître séparément , lorsque 6 —1, les trois quantités NE — FAdC, NG9 — FAGC',N 6 + fA'6C4C— = /fACAC. De même à la place de & 1, il convient de mettre a! 1 + a" 1, le premier terme étant du DES SCIENCES. 417 du premier ordre et l’autre du second. Nous pouvons main- tenant séparer la partie du premier ordre qui se trouve dans l'équation précédente , et qui doit se détruire d'elle-même ; et en effet on a C— Ad. GC (Ne — fAdC)— 6. Il reste, pour déterminer C', l'équation suivante, dont tous les termes sont du second ordre : C'= Ad. GC'HÉ (Ne? — fAdC')+H...(c") H étant une quantité connue, dont la valeur est H——oC— = (JA'6Cd. 6 C + fAd.6"C?) +R (EC + )/ad.6 C + (NET HA 6C4C—:: fACdC) HS: C > (Ne — fAdC) € 7 at (02/24 AC nai € Le make rires pl e C2 La e Si on fait pareïllement Mid Ho AdEC | 60 € HAT K—rC— RC + 37 Ces (NE fAdC) 6 fA4eC 36 c: ge ee 25 CN —/ Ad) . 6 nai »y3 — 33 70°C; on aura pour déterminer E’ l'équation = fAd. GE + € (NU — Ad.) + K..(d") (53). Ces équations, aux derniers termes près, sont abso- lument semblables à celles que nous avons trouvées (n° 20), pour déterminer C et E dans le premier ordre. On parvien- Mém. 1789. G£eg 418 Mémosnes DE L'ACADÉMIr dra donc à des résultats “MES je chassant les signes d'intégration. Soit C’ 22 Ep — 4, et on aura ddQ3z 2.3Q2 cdA CAE de 0) Le “7: NON ST ST" Si TENUE F3 ddQ4,.--4.5Q4 Pad 5 MAS eR ECO RTC ZE de Soient g 2 et 4 4 desvaleurs particulières de Q 2 etQ 4 qui sa- tisfassent à ces équitions sans contenir de constantes arbi- traires : on fera Q2=Z2+g2,Q4=24+g,etilcst clair qu'on aura, pour déterminer Z 2 et Z 4 des équations renfermées dans la formule générale (c') n° 21. Ornousavons démontré que l'une des constantes donnée par l'intégration générale de ces équations, doit être nulle; donc les valeurs de Z2et Z4, et par conséquent celles de Q 2 et de Q 4, ne renfermeront chacune qu'une constante arbitraire. On déter- minera ensuite cette constante:par la substitution des valeurs de C! et E! dans les équations (c”) et (4). Nous conclurons de là que la figure d'équilibre d’une planète supposée fluide , est absolument unique, et n'offre rien d'indéterminé, quelque loin qu'on pousse l'approximation. Quant à l'expression du rayon vecteur, elle est de même forme que celle du n° 17: il ne s'y trouve que des puissances paires de cos. \, et par conséquent les deux hémisphères séparés par l'équateur sont égaux et semblables. (34). Pour donner une application des formules précé- dentes, nous considérerons le cas de l'homogéncité, dans lequel on sait que toutes les couches d'égale pression doivent être elliptiques et semblables à la Res 3 Soit donc A— 1, on aura 6 — h ,a—-76—26€, œi=s—20C,a 1, a" 1——2C; substituant ces valeurs dans celle de H, et observant que C = — #n, on aura H—— 2 C7. Or sans recourir à l'équation différen- tielle du n° 553, les signes d'intégration disparoissent d'eux- mes USICiT'E NR CEE. 419 mêmes dans l'équation (c”), e! cette équation donne, en appellant C'1 la valeur de C' à la surface, LEVRETTE PRE ei PE Dre puisqu'il ne reste aucune variable dans cette équation , on en conclura que C'est constant , et qu'on a C'=—:, donc aussi E' — 2 C:. Donc les valeurs de C! et E! sont constantes. Il est facile de s'assurer en outre que la figure de chaque couche continue d'être elliptique dans les termes du second ordre ; car l'ex- pression du rayon vecteur sera, en vertu des valeurs précé- dentes, D—I1+C(X"—1)+HEC(XT—1)—SC(X"—:); mettant au lieu de X/ et X'* leurs valeurs en cos. Ÿ , et faisant se — 2C + 42C, onauia D — 1 + csinf Ÿ Ru al cos.’ \, ce qui est la forme du rayon vecteur elliptique, telle qu'on la déduiroit du développement de l'équation rigoureuse A 2 4e mire )sin.? Le pie 420 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIE La complication des valeurs de H et de K ne nous permet pas de faire l'application de nos formules aux deux hypo- thèses de densité variable que nous avons discutées dans la première approximation. Mais la forme générale des résul- tats est ce qui nous intéresse principalement, et à cet égard nous n'avons plus rien à désirer. Quant aux applications à la figure de la terre et des planètes, les termes du premier ordre donneront toujours nne approximation suflisante. LI Ie. Hiv°r 0/7 HÉ's &. Figure d’une planète dont l’intérieur est solide et composé de couches elliptiques , dontles ellipticités suivent une loi quelconque. (35). Nous avons trouvé à priori que si les couches sont semblables entre elles, elles doivent être elliptiques. Nous avons également trouvé que les couches sont elliptiques. lorsque la figure de la planète est la même que dans le cas d'uneentière fluidité. Il suit de là que l'hypothèse des couches elliptiques est très-générale et qu'elle mérite une discussion particulière. Considérons une planète solide , recouverte d'une lame fluide très-mince, et supposons que les ellipticités de ses couches suivent une loi quelconque, indépendante de celle des densités. Soit & l'ellipticité d'une couche, & 1 l’ellipticité de la surface ; l'équilibre à la surface donnera une équation qui sera la même que la seconde du n° 20 , en faisant dans celle-ci 6 — 1,et—:C—2. Ainsi on aura Jade 5fAË dE * £l1— 5:72 —= ces deux intégrales étant prises depuis 6 — 0, jusqu'à 6—1. Telle est la condition pour qu'une loi prise à volonté pour les elliptiçgités, et upe autre pour les densités, satis: DES SCIENCES. 423 fassent à l'équilibre de la surface. Les deux hypothèses déjà traitées seront comprises dans celle ci ; savoir , la première, en supposant l'ellipticité constante , et la seconde, en sup- posant la loi des ellipticités , telle qu'elle doit ètre pour l'équilibre des couches intérieures, considérées dans L'état de fluidité. La loi de la pesanteur se trouvera exactement comme au n° 26; mais le résultat en sera plus général, puisqu'on ne suppose maintenant d'autre relation entre la loi des den- sités et celle des ellipticités que l'équation précédente, Nous aurons donc, comme à l'art. cité, la pesanteur à la latitude L ART ICS n 2e Dj'sin Les d'où il suit que de l’équateur au pole l'augmentation de la pesanteur suit la raison du quarré du sinus de la latitude ; celle des degrés du méridien la suit également par la nature de l'ellipse. De plus on aura toujours comme aux n° 10 et 26 D + E— — ou 38e = Cette manière de mesurer l applatissement paroît plus sûre que de la déduire de la mesure des degrés , car il semble que la précision n'a pas encore été poussée assez loin dans ces opérations ; cependant si on compare le degré de France avec celui du Pérou, il en résulte un applatissement de — , ce qui s'accorde cnfPéanet bien avec le résultat précé- dent. Il n'en seroit pas de même si on faisoit entrer dans la comparaison le degré du cercle polaire, alors l'applatis- sement surpasseroit ——. Mais il y a bien des raisons qui rendent ce degré suspect, et qui font désirer que l'opération soit vérifiée de nouveau. On trouve, par expérience, la quantité & plus grande que ——. Ce résultat s'accorde avec ce que donne la théorie dans le cas d'une entière fluidité ; il s'accorde aussi avec le résultat de notre première hypothèse; car les couches étant semblables, on a e— & 1, et la condition del'équilibre donne «agde facade faAËdE fAëdE est toujours plus petite que +; ainsi on aura £ + n,et par conséquent & > + 2. On voit donc que dans les hypothèses les plus plausibles la théorie s'accorde avec l'expérience pour donner & plus grand que —= , et par conséquent l'ap- Dr plus petit. L’ applatissement de Jupiter vient à l'appui de ces considérations ; on sait qu'il est plus petit par observation, qu'il ne seroïit en supposant la planète homogène. C'est l'effet tout simple d'une plus grande densité vers le centre. Il est facile d'imaginer des hypothèses de densité et d'el- lipticité qui donneroient à la terre un applatissement de —. Supposons que toutes les couches sont semblables entre elles, et que les densités sur un rayon quelconque croissent en progression arithmétique de la surface au centre. Soit 1 la densité à la surface, m2 la densité au milieu du rayon, on E—in— : mais nous savons que la quantité mer IS icA-EINC Es. 423 si JAËdE ni + 2 aura A—2m—1—26(m MS Er oze — es) , Q pere r 2m + 2 donc l’applatissement € = in. ZT - Faisant 7 — et supposant » — 8, on trouvera £ —;;.. La densité moyenne sur un rayon doit donc être environ huit fois celle de la sur- face ; la densité moyenne du globe ne seroit pas si considé- +: ble , elle seroit seulement ” ou 4 +, ce qui paroît fort admissible. Mais d'autres ibie pourroient donner le même applatissement avec une densité moyenne beaucoup moindre : c'est ce que nous avons vu n° 30. (57). Il importe maintenant de faire voir comment on peut accorder la figure de la terre avec les phénomènes de la précession des équinoxes et de lanutation. Soit E l’oblis quité de l'écliptique , À linclinaison moyenne de l'orbite lunaire , cet v les temps des révoiutions du soleil et du nœud comptés en jours sydéraux , L le rapport de la force pertur- batrice de la lune à celle du soleil, et enfin soit, pour abréger, Ad. € À =: les formules connues donneront la préc.moy. ann. —* A. et la nutation —* À. reoe Etang . L. 206265!" cc cos. E (Gi FH 1296000" si on substitue dans ces formules les valeurs des élémens sur lesquelles il n’y a aucun doute, on aura la précession =A(i+L), 4869" , et la nutation— A L. 1500". Exami- nons d'abord ce.qui arriveroit dans l'hypothèse des couches semblables. Alors À seroit préci isément égal à l'applatissement € : ainsi on peut faire À — +. Si on suppose ensuite, avee Daniel Bernoulli, L — 2 +, on trouvera la précession — 53,6, et la nutation — 10/,22. Ces deux quantités sont deja bien près de la vérité ; mais elles sont trop grandes l'une et l'autre, d'où il suit qu'il faut diminuer À ou L, et peut-être toutes les deux à la fois. Mais comme l'erreur est plus grande sur la nutation , il semble que la correction doit tomber principa- 424 Mémorres D* L'ACADÉMIE lement sur la quantité L. Or on sait que cette quantité n'a pas été déterminée d'une manière assez précise pour qu'on n’y puisse pas faire quelque léger changement. Supposons L — 2,5, on aura la précession — 50",5, et la nutation — 9,4., quantités qui s'accordent suffisamment bien avec ‘observation. Voyons maintenant ce qui auroit lieu en ne © faisant aucune hypothèse sur la loi des ellipticités et des densités. Comme il n'y apresque aucune incertitude sur la valeur de la précession, nous pouvons faire A(1+L). 4869 — bo,3. 0, 01033 De-là il résultera À —-—— ; et par conséquent la nuta- tion — "7" 15",45. Soit L — 2°, la nutation deviendra 9”,6, ce qui est peut-être un peu trop grand; soit L— 2,3, on aura la nutation = 9,36. On voit que nous sommes extrêmement près de la valeur de tous ces élémens ; et comme ce dernier résultat n'est fondé sur aucune hypothèse de densité, nous pouvons en conclure , 1°. que la valeur de L fixée à 2: par les observations des marées, est un peu trop grande, et qu'on peut la réduire à 2° ou 2,3; 2° quela quantité de la nutation , fixée à 9" par Bradley , est un peu trop petite, et qu'on pourroit l'augmenter d'un tiers ou d'une demi- seconde. C'est ce qu'il sera possible de vérifier dans la suite , avec le cercle entier de trois pieds de diamètre, qui sera établi incessamment à l'observatoire de Paris. < , 33 d Nous venons de trouver À = = ;+ : c'est la va- leur de l'ellipticité, lorsque les couches sont semblables, et on voit que cette valeur , déduite des phénomènes de la précession et de la nutation, s'accorde parfaitement avec celle qui résulte des observations du pendule. Mais si on ne suppose pas les couches semblables, la : A d. 6°: x - AGd6e quantité À est en général Fe , QOUu(£i—+n) PR: ainsi On aura EE 1 fA6de., £ 1 NT AIS F9 /ACdt* or, pes ScirenNcys. 425 or, nous savons qu'en supposant la densité croissante de la surface au centre , on à fete < +, donconaura 1 Gr + On ne peut pas déterminer de cette manière l'applatissement, mais au moins on trouve qu'il doit être bien au- dessous de —-. Ainsi tout concourt à prouver que cet applatissement est tel que le donnent les observations du pendule, et on voit que les phénomènes de la précession des équinoxes.et de la nutation, qu'il étoit impossible de concilier, avec la figure de la terre, lorsqu'on supposoit l'applatissement trop grand , s'accordent maintenant avec cette figure. de: la manière la plus satisfaisante. Voyez sur le même objet le mémoire de M. dela Place, volume de 1783, et celui de M. de la Lande, volume de 1785. | La solution des problêmes, dont nous nous sommes occupés jusqu'à présent, est fondée sur l'hypothèse que la figure de la planète est un solide de révolution. Cette hypo- thèse est sans doute très-vraisemblable, mais on pourroit desirer que la question fütenvisagée dans toute sa généra- lité, et que la figure de révolution , si elle doit avoir lieu, fût un résultat du, calcul , et non une hypothèse. Pour obtenir une telle solution, il seroit indispensable de rendre les formules de l'attraction absolument générales et applicables à toutes sortes de figures : or, il ne paroît pas qu'on puisse établir de pareilles formules, à cause des trois variables qui se rencontrent:dans le rayon vecteur ; et qui ne permettent d'exécuter aucune intégration. Mais on peut doriner au rayon vecteur une formé qui s'étende à un très- grand nombre de figures, et qui permette d'effectuer tout d'un coup deux intégrations : on obtiendra ainsi des formules d'attractions à-peu-près aussi simples que dans le cas des solides de révolution. D'un côté ces formules seront plus générales que celles des solides de révolution , en ce qu'elles s'appliqueront à d'autres figures ; d’un autre côté, elles le seront moins, en ce que les dernières formules ne sup- Mém. 1789. Hhh 426 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIÉ posent absolument aucune forme au rayon vecteur, et que les autres en supposent une qui n’est pas toujours possible, Quoï qu'il en soit, l'exposition de cette nouvelle méthode seroit utile, ne fut-ce Que pour confirmer lés propositions déja démontrées ; nous allons ÿ procéder , après avoir détaillé diverses propriétés des fonctions Y', Y", etc. , et d'un autré genre de fonctions, qui ne diffère de celles-là que par les coëfficiens. Plusieurs de ces théorémes sont dûs à M. de la Plate, quien a onné la démonstration dans son Mémoire de 1782, fondée sur une équation aux différences partielles à laquelle les fonctions doivent satisfaire. J'adopterai ici le fondement de cés démonstrations, mais on verra que j'ai considéré cet objet sous un point de vue différent , et que je suis parvenu à des résultats entièrement nouveaux. Démonstration de plusieurs théorémes d'analyse. (58). Nous avons fait (n° 4)y — cos, © cos. Ÿ + sin. & sin. \ cos. 0 ; à la place de 0 il convient maintenant de mettre 0 — ©, © désignant la longitude du méridien sur lequel se trouve le point attiré, et 0 la longitude d’un autre méridien quelconque ; ainsi on aura désormais y — cos. © cos. W + sin. © sin. Ÿ cos. (0 — @). Les quantités Y', Y”, etc. “sont toujours des fonctions de la variable y, telles que RUN LPS ETS nie Le + Y' + Ev" HE VIE ete: L'expression générale de Y se trouvera donc en cherchant Je coëfficient de z" dans le développement de(1=—2zy-+2°)"5, ou dans la suite 1 4+-+(2zy — 2) + : (2zy —Fÿ +etc. ‘Or les termes qui renferment z” sont, à commencer de la plus haute puissance 4 1. 3.5...2m— Ans © 1.3.,.2m 3 aiéfonelm El Oo Se Lave) 7240 NUS DES, Scre Ness l" 427 De:-là il est facile de conclure - y VnSuram pd afrAnEs LE CA qe LE am 5 YT4 FE NRRPECE mm 1.2... Mm—2° ah, a "AA: etc. Cela posé, si on appelle T la quantité(r—0rzp# 2), 7 et-qu'on, fasse à Fordinaire cos. \ = x, on trouvera que T satisfait À cette équation aux différences partielles : dCi— rx)aT PAP PL dd. dd. rT 7 , dx + dv HT drio(t— gs c'est ce qu'on peut vérifier par la différentiation: Sià.pré- sent on met dans cette équation , à la place de T, sa, valeur développée +2 Y! +2 V'-+ etc. on verra aisément que chacun des coëfficiens Y’, Y!, etc: est assujetti à une con- dition particulière , et qu'on a en général d.(1—zxz)d.Ym 1 ddYm ALT SD sur: Hs mm 1) Ye = 0.11) Substituons dans la quantité Y” la valeur de y, et supposons qu'on réduise les puissances de cosinus en cosinus d’arcs simples, la quantité Y”* qui sera uné fonction des deux va- riables Ÿ et 6. aura la forme suivante : Var V0 Vricos.(0—@)-+ Vracos.(20—24).. + Vo cos.(mô — mé). Substituant cette valeur dans l'équation (1),on trouvera en général cette équation aux différences ordinaires d.(i—zxzx)d Vrmk À SRE | ee RE VE mm +3 ) NP = 01.2) (39). Pour prendre une idée exacte des quantités Y”’ainsi développées ; il sera bon de jeter un coup - d'œil sur leurs premières valeurs ; en voici le tableau : Y'=cos. © cos. ÿ—+ sin. © sin. (cos. cos. 0+-sin. sin. 0) Y"=( cos.®°0 —!) (2 cos."ÿ — :)+3cos.0 cos. sin.o sin. (cos.@cos.0 + sin. @ sin. 0) + + sin. 20 sin." V7 (608.26 cos. 26 sin. 26sin20) Hhb2 428. MÉMoïresDe L'ACADÉMIr Y!! = (X cos. © — * cos. o ) (< cos.’ 4/co8. 1) 2°! + 2(5 co o 1) (cos. — 1 j sin.6 sin.Ÿ (cos. & cos.8-+sin. ésin.0} + cos. w' cos. Ÿsin.* 6 sin.” ÿ (Éos. 29 cos. 20 + sin. 20 sin. 20) + {sin o sin.” (éos. 5@$ cos. 350-+- sin. 3@'sin. 30) : À — [ 27 COS.4 6 —# 2c08./0 + ] ( 3-3. COS. V3 2005: Ÿ + PE) +-{(7cos.o—3cos.o)(7cos.Ÿ—3cos.\) sin.osin.ÿ(cos.6cos.0-+sin. @sin.0) ++ (7co8.7® —1) (7cos.®Y—1)sin?o sin.“(cos.26 cos.20 + sin.2@sin.20) +2 cos. o cos.Wrsin.fo sin. ÿ (cos: 36 cos. 30 +-sin. 3 6 sin. 30) + sin. 0 sin. (cos. 4% cos. 40 + sin. 46 sin. 40). Ce qu'il y a de plus frappant dans ce tableau, c'est que chaque terme contient deux facteurs semblables, l'un de, l'autre de \ : propriété très-intéressante , et que nous allons démontrer d’une manière générale. : ILest visible que le coëfficient VX, en général, sera de Ja forme TE x 2 £ purs . Vrk (1— xx) (aan blam—k—a pc xm—k—A4+etc;) Or, si on substitue cette valeur dans l'équation (2), on trou vera que tous les coëfficiens b',.c!, etc. se déterminent par le moyen du premier &/ de la manière suivante : 1#} : } [4 L | au mehr A) pi 4 sage pété ph Es Eh £ a! je RE) 2(2m—1) etc: Désignons donc par F4 (+) où FX la fonction de x que voici : Pi Laruns É (ar A (mm RE 1). L J Le (GRH pe D CRE ATEN pe 00m 5 D 2.4(2m—1)(2m—3) ans am—K—4 etc. ) Et nous aurons V"*— ' F* (x), a! étant une constante; Se ce VALVE - ns on (QN mais Comme 6 et \ entrent de la même manière dans Y”, et par conséquent dans VA, il est clair que si VA est divisible par, (x), il doit l'être aussi par F4(p) , en faisant DES ScrEences. 429 ! cos. o —p; donc aura Via! Fk(p). FE (x), a! étant alors un coëfficient numérique qui ne dépendra plus que de m etde 4. Ainsi il est démontré que chaque terme du déve- loppement de Y”" se partage réellement en deux facteurs, dont l’un est fonction de p, et l'autre une semblable fonc- tion de +. : (4o). Soit F# (x) —(1—xx) AC (x) , la fonction G (x) sera toujours rationnelle, et il est aisé de voir qu'on a géné- k+: 1 d.GX(z) : 19 a ralement G ” (x) =; Mais lorsque k— 0, on a 26 LA fa. LL LM 1 pm à AM = 1. M — MM 3 ge G GY= Fe (x) = 27 ECS ie Hoi pasent” 4— etc. D'où l'on voit qu'en appellant X” la quantité que nous avons coutume de désigner ainsi, c’est-à-dire la même fonc- tion de x que Y” est de y, fonction dont l'expression générale a été donnée n° 38, on aura < AE Re gene Cette fonction Fe (x), ou F°, quia un rapport si simple avec X", donnera successivement par la différentiation F’ (x) ee (3—zxzzxz} dF° m DU EE . > 114 0 " BF (x) = € zx). dd.E mm—1 . dx 3 te (i—2z æ}> d>F° - 42 jy Æ°,@) D mm—ilm—i";dr : Et en général Æ Éd (i—2æ) À Fe x Îl'ne reste plus Œh’à déterminer la cénstante 4! pour qüe la valeur de Vr»K soit entièrement connue. Nous pouvons 430 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE pour cela nous servir d'un cas particulier : si nous faisons cos. © — 0, et sin. © — 1, l'inspection des valeurs de Y', Y", etc. nous fait voir que les termes alternatifs dis- paroissent , et qu'il reste ceux dans lesquels »# + # est pair; on aura dans ce cas y —=sin. cos. (0— à): faisons de plus x ou cos. Ÿ infini, ce qui est possible analytiquement, sin. ÿ sera pareillement infini et se réduira à (— 2°); ; donc la valeur de Y” deviendra trans (—x) + cos.” (0—®), et si dans la formule connue 2—1çc08.7(0—®)—cos.m (0 —@)+ mcos. (m—2) (0—6@) FL. M — + — cos. (m—4)(9—$)+etc. on prend le coëfficient du terme cos. 4 (6—), on trou- véra que ce coëfficient est k M. M—i.Mm—2... TES +1 ; NET CETTE Fr mi quantité qui doit être réduite à moitié, par la nature de la formule, lorsque 4— 0 ; cela posé on aura avec cette seule exception k L12 M. M— ie TE +1 e: vb [5] à à | > à | d'un autre côté Vr:% — a! FA (o) F# (x), et on trouve aisé- ment en faisant x — 0, 1911 ( es : 1 2 x PR Er UN INR POTTER TR RE RIRE E (0) 2.4.6... m—k 2m—1.2m— 35...m 4x4 +3 G on trouve de même en faisant x, FX (x) =(— 1) ag; donc DES SCIENCES. 435à = EME LE men! À az .2. 3..4 m—k (—1) 2327 6...m—k 2m—1.2m—53...m+Kk+1 égalant ces deux valeurs de V:#, il en résultera a 10 2.3.5... 2m—1 2m am5.som—$...mtAkte, HR RE m CRT a Be m1 et seulement la moitié lorsque 4 — 0, ce qui donne alors par le moyen d'une réduction Æ | — MR LOdmE F3 MATE L12 Ces formules n'ont lieu, comme nous l'avons déja dit, que lorsque m + k est pair. Pour avoir la valeur de a! ne . m+#kest impair, voici le moyen qu'on peut mettre en usage. L'inspection des valeurs de Y', Y" ; etc. fait voir qu'en “per . d'Ym . . prenant la différentielle —— et faisant ensuite cos. © — 0, tous les termes où m1 +4 est pair disparoissent , et ceux où m + kest impair restent. Je me contente d'indiquer cette voie, on se conduira d'ailleurs comme dans le cas précédent ; on fera de même x infini, et de la comparaison des deux rat LA valeurs de Te il résultera a! 262-h... 27m —1 2m—1.2m—3.. cmt+ÂAtH2, FE 24. fm —Kk = 1.2. 3... m—k Les deux valeurs de'a! paroïssent donc de forme différente lorsque #2 + k est pair, ou lorsqu'il est impair ; mais en les examinant avec plus d'attention , on trouve qu'elles peuvent être représentées toutes les deux par cétte formule générale où il n’y a plus de distinctions à faire ! 1. % 5... 2m—2 mm. m-n.ttm—% +2 & = 2, = 1, 2,03... , an m+).m+2,.m+À a 432 Mémoires DE L'ACADÉMIE lorsque 4 — o, on aura seulement la moitié de cette valeur qui sera SERRE EE >: 1: 2. 5. LL (41.) On voit maintenant que la valeur complette de Vm peut se développer ainsi A ) (F° GP) Fe (x) +2 7 Ft (p) F' (x) cos. (0 —@) Re mi + 1 Mu M — À Es F° (p) F° (x) cos. (20 — 2 @)+ etc, ), Mais nous avons déja observé qu'on avoit Xm—— 5.5... 2m— 1: 25582 ve a L F° : M Fo(x), F'x—t xx): d ® PC zx) dd F°(x) mL "TT da MM. dr? On peut donc mettre la valeur de Y” sous cette forme très- simple, où nous indiquons par P" la même fonction de p que X est de x: etc. dpn 2 m— Pm'Ym : : — a À PrXx Re PT —— sin. © sin. W cos. (0 —6) 2ice , _dapr, ddiXm :. :, AS otre | ap. les Sin. © S1n, Ÿ cos. (20 — 29) 2 dipm 4J3Xm 3 M—2m—IMMEIMEAMES dp, de. sin? © sin. Ÿ cos. (5056) + etc. 2 Nous observerons que Le développement de la même quan- tité, tel qu'il est indiqué dans l'ouvrage cité de M. de la Place article XT, n’est pas exact, et qu'il ne donneroït que les termes de la valeur de Y" dans lesquels #7 + k est pair. L'erreur vient de ce que M. de la Place n'a pas fait attention qu'en faisant ce qu'il appelle cos. 0: — 0, tous les termes où m + k est impair disparoissent. Au reste, la formule précédente donne immédiatement J'Y dO = 2x Pr X": c'est la proposition du n° 4 que j'ai DES SCIENCES. 433 j'ai démontrée autrefois, mais d'une manière bien pluslabo- rieuse dans le tome X des savans étrangers. (42). La valeur que nous venons de trouver satisfait l'équation (1); mais comme chaque terme de cette valeur satisfait séparément , il s'ensuit qu'avec des coëfliciens constans quelconques , on pourra former une valeur de Y beaucoup plus générale que la précédente , et qui satisfera toujours à l'équation (1). Cette valeur , que je représente par Y" pour la distinguer, sera Y—aX + LT sin. ('cos.0 + c'sin. 0) sin.A}(b"cos. 20 + c"sin.20) + Es sin.’ Ÿ(b"!'cos.30 + c'!'sin.5 0 )+-etc. Considérons une autre fonction Z” formée suivant la même loi, de sorte qu'on ait ! ZA à X" + 2% sin. ÿ(G'cos. 04 y sin.0) - ddxn : + Sin.*Ÿ(6" cos.20 + y" sin.20) +etc, nous allons démontrer qu'on a en général fY” Z'" dôdx —0o,;metr étant différens, et l'intégrale étant prise depuis 0— 0, jusqu'à 0 — 560°, et depuis æ — — 1, jusqu'à ZT — -- 1. D'abord il est visible qu'en effectuant l'intégration par rapport à 0, l'intégrale est , axm dX7 andx | aux" XP 2 D DE (ia) (6 ci y) , , ddXm dadxr "ré Dos Éaae aes Ca} (0614 0! y!) + ete. À Et parce que les constantes sont toutes arbitraires, la pro- position énoncée ne sauroit avoir lieu , à moins qu'on n'ait XF X de of. ce (1=—x)dx=—=0,etc,eten général d'Xm dxn dar) dar Mém. 1789. Li (1 pre FENETRE ss 434 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Ainsi la question est réduite aux proprittés des fonctions que nous avons considérées fréquemment dans ce Mémoire : la première formule / XX7 dx — o, nous est déja connue. Voici la démonstration des autres. . » m KZ En intégrant par parties, on a f — — (Gà—æy dx RS MAT AUS LEE A dx”? 2 et M due CSN Or l’equation (1) du n° 358 donne en faisanty = x, d(1—xz)dXmM PELLE TN + m(m+H+i)i KM — 0. De-làil est facile de déduire == SET RE ZT D EXC _ : *. 48 ——— (12) dx; substituant dans l'intégrale par par- d x ties , et observant que la partie hors du signe est nulle lorsque æ——1, et lorsque x —+1,0on aura simplement FREE da xn , dx / dar (1—x ARE Dre ie —(1—2} 7 "dx. TAUTE ni rnEe Vi La formule qui est sous le signe du second membre n'est autre chose que celle qui est sous le signe du premier dans laquelle on diminueroit r d'une unité, ainsi de ce que la première intégrale / X” X* dx est nulle, on peut conclure que toutes les autres le sont. Il est visible aussi qu'à la place du coëffcient (nr) (7—r+1) que nous avons dans le second membre, on peut mettre (m+r)(m—r+#+1); mais on ne peut avoir (2+r)(n—r+1) H=(m+r) (m—r7+1) H Sans que H— 0; car on ne peut s: apposer dans le cas présent DIM, nn ——1%— 1; ii senNsuit donc directement que toutes les intégrales proposées sont nulles. DES SCIENCES. 455 (49). Lorsque 7 — m , nous savons qu'on a f XX" dx =. > de-là résulte suivant la formule précédente : dXm dXmMm is ae Ur) dx 2 . 27m + 1 m(m+i1) dd Xm Es ss = — (m—i)m(m+i) (m+2) etc. Et en général CRT" Ar KM ‘à dar d dxr ( 2 r 1— 2x) dx — ee (mr) (n+r—3)...(m—7+1) donc en faisant z — m, ce qui ne suppose pas les fonctions Yet 7 égales, | puisque les coëfficiens sont à volonté, on aura il Due Be faa+:m(m+i)(b'6 + c'y!) TJ Yn Zdx d0 — CE dt 1)" (m+ 1) En (bp 6! + cl y") + etc. ? Cette. intégrale dépend , comme on voit, des termes sem- blables qui se trouvent dans Y" et 7": elle seroit nulle si aucun des termes de Y” n'étoit contenu dans 2”. SR PHRENERE Zm — Y», ce qui donnera à — Pr, 2 Sin. w dPpm . 2 Sin. » V8 6 ap =: c08. ®. , PTE Y=—= PPS Sin. ®. ARTE 6! — Lies WF 2 sin.° w == COS: Be m—immtimtke) PORC AUTE à y LE ORLES SaPr+ + sin. © (b' cos. @ + c' sin.@ ) + ——- sin.*© (b''cos. 2 © + c'sin. 2®%)+etc.? Mais la quantité renfermée en parenthèses n'est autre chose que la fonction Y# dans laquelle on auroït mis P à la place » Tij 2 456 Mémoinrs De L'ACADÉMIE dex, et ® à la place de 0; cette fonction qui avantlechan- gement pouvoit s'indiquer par Y" (WŸ, 6), sera après le changement Y” (w,@). Ainsi nous aurons cette formule très- remarquable EME VIT Vm d9 dx = Gm-pu Yr (o, o) 3 (45). Soit Y — Yr, il sera aisé de voir ce que devient Y (©, @) ; car Y" est une fonction de y: or si dans la valeur de y qui est cos. o cos. \ + sin. o sin. W cos. (8 — 6), on fait ÿ —=o;et 0 — 6; il est clair qu'on aura y — 1, donc aussi Y”—1,et parconséquent Ee me 11 mt ER dOdx=——, il ne sera pas inutile de faire voir comment on peut par- venir à cette formule par une äutre route. Proposons nous d'abord d'intégrer entre les limites données la quantité y2 d0 dx, nous aurons en intégrant par rapport à 8. ART Cos.& Cos. Ÿ + sin. © sin. Ÿ cos. (9 —6) "de —27 { cos. 2m @ COS. 27 NF + TT cos. 2% — 2 0 cos. 2 72 \f sin. ? © sin. Ÿ. À —1.2Mm—2. — 3 del E . À 23-90 D cos. 2"—4 ocos.2"—4\sin.46 sin.#\. sa + etc. ? Pour intégrer ensuite par rapport à Ÿ, @)servons qu'on & entre les mêmes limites. Li pi ne re ER 2m+x > = 3 2 ejYE J cos.2m 2, d\ sin, = ae NET ch Rs nn ct de. dé - Re, +7 DES SCIENCES. 437 f cos. am 4, 6 noi êee a : 4 2Mm+H1 2Mm—1.2m—D He DAT He : | 2m 2M21 2 Donc fy?"d0 dr" [cos 2104. cos. "16 sin.*œ , 2m. 2Mm—1.2Mm—2.2m—3 1.3. 2. 4 am n et RE ] que ’ 1. 2, 3. 4 i 2. 4 271 — 1.2 — 3 cos. 111. . — —i" — (cos? o + sin IE Es Dauer + 2m+a ? ce résultat très-simple peut se mettre sous la forme y TA dr ER S dy l intégrâle par rapport à à y devant ètre prise depuisy =1, jus: qu'aty — + 1. Où auroit “ésalement pour àme puissance impaire VS ci dô dx —=® afp" “dy; caralors l'un et l'autre membre test zéro. Soit doné P ‘un polyrome quel- conque en y, et on äura généralement JP 40 dx —=27x SP dy. 11 suit de-là que, £ YrY7 dÔdzx)=.27% XV" dy = È- , ce qui s accorde avec les formules précédentes. (46): Sil'on a à intégrer la formule Q Y" 40 dx, Q étant une fonction entière et rationnelle de cos. Ÿ, sin. Ÿ cos. 0, sin. sin..0, il faudra réduire Q à la forme K%4 Y! + Y/ etc, et ho: l'intégrale sera ramence-aux formules pré- cédentes: or Voici comment on pourra opérer cette réduction. On commencera jar Changer dans la fonction Q les puis- sancés des sinus et cosinus de 6, en sibus et cosinus d’arcs PU de0, et alors Q Q sera ie cette forme Q— po FéR as OF" sin.” \Ÿ cos. ÉTIES op my cos. m0 + G'Sin. sin. 0G" sin.” sin 20 +... + Gin.” sin. m0. 458 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Ines’ agira plus que de donner à chacun des termes de-cette Re à la forme demandée. Considérons en général le terme F* sin.# 1 cos. 4 0, la quantité F° sera une fonction rationnelle de x qu'on peut représenter ainsi: FA" tBzx"T "1 Czx" etc. Mais la forme générale de Y” est comme on sait (n° 42) a Xm+ sin. Y(b'cos. 0-c'sin. y dax" sin.” (b"cos.20 + cl'sin. 20)+etc. Etil est facile de voir qu'en faisant mm = n+#, le coëfficient de sin. \ cos. 46 dans cette formule renfermera x" pour la plus haute puissance de x: Ainsi FE sin.* \ cos. À 0 pourra être supposé de la forme Y'##4e pate EYE + etc, et. pour l'y réduire en effet, il faudra déterminer les coëfficiens &, 6, y, etc, de sorte qu'on ait , Jane Lu de xr FE FPLAS m Ax'+ Ba" + Ca" *+etc. LUNETTES ii exe F4 F Caro jar "tretc. C'est ce qui n'a aucune difficulté puisque la’ forme générale -de X#est connue ; maïs il sera encore plus simple de prendre + : dxk U -est en supprimant le coëfficient constant (n° 39et 40) :» ° : 1,905 . au lieu de chaque terme sa. valeur développée, qui i ñ nn. — 1 A —2 nn—in—2.n7—3 1 4 a mn le æ 2A(2u+2k—1) 2.4(2n7+a2k—1)(227+24A—5)., £ — etc. Connoissant tous les termes qui doivent. composer ila quantité cherchée, il ne restera plus qu'à les assembler de DES SCIENCES. 439 la manière convenable pour en faire un tout de la forme NP SMS NT OPlerc. (47). Pour donner un. exemple des formules que nous venons de développer, proposons-nous de déterminer les solides homogènes ou hétérogènes dans lesquels tous les axes passant par le centre de gravité sont des axes de rotation uniforme. h Soient xz!, y!, z!, les trois coordonnées de la molécule ZM, dirigées suivant les trois axes principaux qui existent dans tout corps, de figpté quelconque, On pourra supposer æi—Zztos.Ÿ, y'—z2"sin. Ÿ cos. 0; z! — Z sin. Ÿ*sin. 0, et on aura toujours M —A 2° dzd0 d\r sin. Ÿ , ensuite de poprié té, des axes principaux donnant f'# ME 0, [z'z'dM=o, fy'z'dM—0; il faudra satisfaire à ces trois conditions : PNzsdz dde: cos: sin! ÿ cos. 0 — 0, SA d2z 40 d x. cos. \ sin. Ÿ sin. 0—0, /Az#dz d0dx.sin."\ sin.20—0. Supposons que ‘pour une couche quelconque de la den- sité À On äit = Yo Y + Ye y LE etc. les coëfficiens étant fonctions de 6 , axe de la couche, on aura, en diiférentiant par rapport à 6, Road ele HF Yo L JY! + dY! —+ etc: Mais pour évaluer les intégrales précédentes, il suffit de prendre z* dz— :4 Y" ; soit donc d dd X!' de = GX sin. V\C/ cos, P C/ sin.-0 ) in.’ Ÿ (C/!! cos. 2 0 + Ci" sin. 2 0 }. 440 MÉMoiïres DE L'ACADÉMIE (Onse rappellera que X"—? x°—+, ce qui donne Dee LS AR EE — 5); et en intégrant par rapport à 6, depuis6=0o, jusqu'à 6 — 1, on aura : JAzdz=;X"fAdC+}: 2H a che; é FR 2IO a x" " +5 —— sin. ÿ sin. 0 J A d C" dax" à , dax" +: sin."Ÿ cos.20 f'AdCM EE in," sin.20 /'AdC:T: Cela posé, pour que les trois intégrales ci-dessus soient nulles, il faut qu'on ait, suivant la formule du n° 43, SAdC'=0, JA4C' = 0, fAdCr=io: Maintenant on sait que les momens d'inertie, par rap- port à tous les axes passant par l'origine des rayons, seront égaux, si'oh à fax dM — f y dM— fz#4M. on ES en général la formule f d M (œx'x'+ By'y" + y2/z"), dans laquelle «, 6, y sont trois constantes ; cette formule devient, en ant les substitutions, JAz'dzd0 dx (œcos.”\t +6sin.*ÿcos®0+ysin.*\ sin=0). Or, il est aisé de voir qu'on a « cos.® Ÿ + 8 sin.” Ÿ cos.’ 0 + y sin.°Ÿ sin° 0 — tr + 2 X! + —. — sin.® W'cost 2 6, quantité de la forme Y° + Y". Il fant donc pareillement dans f'A z‘ d z ne conserver que les termes de la forme Yo + Y!; et alors on trouvera par la formule du n°45, /dM(œx'x'+6y'y+yz!z! = 4e do te ( 55 (B—Y) fA4C". ll DES SCIENCES. 441 Il faut maintenant que cette quantité demeure la même, .en supposant à volonté l’une des constantes «, 6, y, égale à l'unité, et les deux autres nulles. C’est ce qui donne fAdC—0, fAdC"—0, Ces deux conditions, et les trois déja trouvées, sont comprises dans la condition unique dy" JA Te dé— 0; l'intégrale étant prise depuis 6 —0, jusquà 6 — 1. Mais cette condition ne suffit pas; il faut encore que l’ori- gine des rayons soit le centre de gravité du solide ; il faut . donc qu'on ait , quelles que soient les constantes, a, 6,7, fAzdzd0 dx(acos. ÿ+-6 sin.ÿcos. 0 + ysin.\Ÿ sin 0) —o. De-là il est facile de conclure que si l'on fait = 20 LEZ RE ZN ER ZNE LE etc, Zo, 7}, Z!', etc, étant des fonctions de même nature que Ye, Y', Y/, etc; il faut qu'on ait 2 HAE 460, Ainsi tous les solides qui jouissent de la propriété de- mandée, sont tels, qu'en faisant pour une couche quel- conque g— Yo + Y'HY! HE Y! +etc. = 707! +7 + ZM + etc. , on a fA 2e 16—0;.et [A Ed 6 — 0: Ces conditions Mém. 1789, K kk ho MéMoirnEs DE L'AcADËMIE ayant lieu le moment d'inertie pour tout axe passant par le centre de gravité sera J'N'AXE: Si on fait Y!/—oet Z'— 0, la propriété requise aura lieu non-seulement pour le solide entier, mais pour chacune de ses couches. Si le solide est homogène il faudra qu'on ait Y” —oet Z'=— 0. M. de la Placé a considéré ce cas dans les Mémoires de l'Académie , année 1783, page 39; mais il n’a donné que la condition Y” — 0, ce qui n'est pas suflsant. Les deux conditions que nous avons trouvées sont faciles à accorder entrelles, et pour en donner un exemple très- général, excluons de la valeur de z° tous les termes où cos. Ÿ et cos. Ô seroient de dimensions impaires , le centre des rayons sera le centre de gravité, et, nous aurons pour l'équation de la surface du solide et de chacune de ses couches. TA +BXT-+RB) L "sin. af cos. BÉBÉ L sin. #\ cos. 40 CN CRI deu sin.” \ cos. APCE Le S sin.+\f cos. 4 0 s KVI < + C'! ax sin.f Ÿ cos. 6 & + etc. D'où l'on voit que le plus simple des solides qui satisfont après la sphère ,.est un solide de révolution , qui a pour équa- tion z'—A+BX"", ou plus simplement z°—u+-b(72—6x"). Formules de l'attraction, applicables à une infinité de figures qui ne sont pas des solides de révolution. (48). Reprenons l'élément _- ou Az d:dbdz Z +) z} " \ = Ca RENE er Net) DES SCIENCES. 443 Dans le cas où le sphéroïde n'est pas un solide de’ révo- lution, le rayon vecteur z d’une couche quelconque n’est plus simplement fonction de 6 et de W; il dépend en outre de la longitude 0. On ne peut donc rien statuer en général sur l'intégrale de la quantité précédente; mais on peut donner au rayon vecteur une forme qui, sans être abso- lument générale, sera d'une grande étendue, et permettra d'exécuter à la fois les deux intégrations par rapport à 0 et w, d'où résulteront des formules à peu-près aussi simp'es que dans le cas des solides de révolution. Supposons qu'une puissance quelconque du rayon vecteur soit exprimée par la formule 20— 6 (1+ (N° — SA d.6 Z'1 ) n'=i(N°— Ad. Z'o) mn: (N° jaa 25) = + = SAC OUR (4) PANIEL) m'= L(N°— Ad. IE) etc. , chacune de ces formules renfermant une constante au moyen de laquelle elle doit s'évanouir lorsque 6 — 1 ; Les quantités Il', I1"-+ etc, seront toujours de même forme que Y!, Y/ ,etc, et on aura V)=4nr fn +r nr Het. ? Ces résultats sont aussi simples qu'on peut le désirer , et il ne paroît pas qu'on puisse pousser plus loin la généralité dans les formules.de l'attraction, lorsque les figures ne sont pas de révolution. Application à la figure d’une planète supposée entièrement fluide. | (49) L'équation de la surface d'une couche quelconque, est à l'ordinaire V + (V) + — r*sin.®© — const. Chan- geons les variablesr,0, 6enz, Ÿ, 0; et observons qu'alors les quantités désignées par Z*m dans les formules de l'at- traction , redeviennent Y” », nous aurons, en faisant les substitutions, 446 Mémoires DE L'ACADÉM1E > ol r'" rt 71 a Const. — _ + a + + etc. — _- z° ('— 1) 2 rl‘ = nm LL LA n'/! + = HEC. a C'est l'équation générale de Ne faisons maintenant z—6(1+g), g étant une quantité du premier ordre, et donnons à g la forme g =Y+Y+HY" + Y I! etc on aura en se bornant aux termes du premier ordre z" = 6" (1+mq); ainsi la quantité appellée Y* m» dans les formules du n°. 48, se réduira à Y”*, quelque soit m. De plus, en faisant la substitution, mettanto = A6 46, à la place de «, et négligeant les termes du second ordre, l'équation de l équilibre donnera r' il ul JICONS PET ee M ren Cle er er" en"! Ca € moi 3 [A jus 6x". etc. Le Il faut maintenant comparer cette valeur de g avec la précédente. Or je dis que dans cette comparaison on doit égaler les termes de la même espèce. En effet, les termes d’une espèce, par exemple, les termes de l'éspéte à ét. sont point semblables aux termes d'une autre Ra comme Y'”!, Y‘, etc., et dans la même espèce, les termes qui composent Y", ne sont point semblables entr'eux. Mais si on veut un raisonnement plus positif, prouvons qu'on a, par exemple, Y”/ — ne + is — 2 GX", Soit y" un des terres qui composent le premier HEURE : et # y! le terme semblable dans le second membre; mul- tiplions les deux valeurs de 4 chacune par y" 0 dæ et DES SciENCE=S, 447 intégrons entre les limites accoutumées. Suivant les for- mules démontrées, l'intégrale sera d'un côté / y"y" 48 dx, et de l'autre kf y" y" d0 dx, il faut donc qu'on ait 4—1, et qu'ainsi les deux membres de notre équation soient iden- tiques. Il suit de-là qu'en substituant les valeurs de T", Tl',etc., dans lesquelles il faut, comme nous avons dit, changer Z en Ÿ, on aura les équations suivantes pour déterminer les quantités Y', Y'”, etc. : 366 Y' —/Ad. 6 Y +6 $N°—/Ad.6Y'}, 2 nr 11 2 11 5no1 O6 X" — Ad. EXHCEN — JAY} — EX" po GX Pad. EYE (NT — FA d. D) 1Y = Naud x 956 YT— Ad. 6 Y' + 6 (N—/ Ad. EE) etc. Or, si à la place de Y', Y", Y#, Y", etc. on met B, CX", D, E, etc. ; ces équations reviendront précisément à celles du n° 20. On en eonclura également que toutes ces quan- tités sont nulles, à l'exception de C qui sera entièrement déter. minée. Donc on aura comme àl’article cité z=6 (1+Y°+Y1) —6$1+C(X"—1)?, d'où il suit que la figure trouvée dans l'hypothèse qu’elle est un solide de révolution, est la seule qui convienne à l'équilibre , et il n'y a pas de doute que cette conclusion ne fût la même, si on poussoit l'ap- proximation jusqu'aux quantités du second ordre et au-delà. Application à l'équilibre d’une planète solide recouverte d'une lame fluide très-mince. (50). Sans faire un calcul partieulier pour le éas présent on doit voir que les équations du problème seront les mêmes 448 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE que celles qu'on a dans le cas de la planète fluide pour déterminer l'équilibre de la surface. Ainsi, il suflira de faire 6 — 1 dans les formules du n° précédent ; soit toujours z=6(1+Yo+Y' Y + etc.) le rayon vecteur d'une couche quelconque, etz=1+Y°1+Y1+Y"1+etc. le rayon vecteur de la surface; tous les deux approchés jusqu'au premier ordre seulement, on aura les formules suivantes où les intégrales sont prises depuis 6 —0 jusqu'à 6— 1; BY'1 f AG d6—/fAd. 6 Y It 2 1x 5nr +7 2 7p 5Y"1 JAG d6— fAd.6Y"— EX" [AG d6 7 Y"1 [AG d6—/fAd. 6 Y", . 9Y"1/A64d6—/Ad.EY" etc. Ces équations sont les seules que fournisse la condition de l'équilibre à la surface ; elles ne suffisent pas pour déter- miner les termes Y!, Y'', etc; et la solution du problème ne peut être complette qu'à la faveur de quelque hypothèse y particulière sur la figure des couches. (51). Considérons, par exemple, l'hypothèse des couches semblables; alors les quantités Y', Y!, etc., seront indé- pendantes de 6; on aura donc Y'—=Y'1, Y!—Y!!!, etc., et on pourra écrire ainsi les équations précédentes ; Y' {5 A6 d46— 4 FAC 46} —0 Y'£5 AG d6—5 [AG A6} X'" [AG d6 Y£7/ A6 d46—6 fA6 46} —0o Y'£9/ A6 d6—7fA6" 46} —0 elc. Mais DES SCIENCES. 429 Mais il est clair que dans toute hypothèse de densité, les quantités qui multiplient Y®, Y®, etc., à l'infini, sont posi- tives; donc toutes ces quantités Y“, Y‘, etc., sont nulles: On a pareillement Y' — 0; car 3/ A6 46 — 4/fA6 46 ——/6(1—6)4A, quantité qui ne peut être zéro, si la densité croîtcontinuellement dela surface au centre , ou du centre à lasurface ; mais quand même il en seroit autrement , et que l'intégrale précédente fit nulle, on n'en auroit pas moins Y'—0, par une raison que nous donnerons bientôt. Il ne is doue que le terme Fe et on voit qu’en faisant faëde AT j JAEdE — a", on aura Y"— Tree À X'". C'est le résultat trouvé ci-dessus, n° 12; d'où l'on voit que la figure de la planète doit être un solide de révolution, et que la solu- tion déja donnée a toute la généralité nécessaire. (52). Revenons aux équations générales du n° 6o , et dé- montrons d'abord que le terme Y'1 est zéro. En air? , une condition dont nous n'avons pas parlé } jusqu’ à présent, mais qu'il devient nécessaire de rappeller, c'est que le centre de gravité doit être situé sur l'axe de rotation; et on peut même supposer qu'il est confondu avec le centre des rayons vec- teurs. De-là résultent trois conditions qui seront généra- lement remplies (n° 47) si on a f'Ad. 6Y'—0; car dans le cas présent on a z4—6*(1+—4Y°+4Y + 4Y"+etc.); ainsi, ce qui a été appelé Z! à l’article cité, est maintenant 46: Y'. Puisqu'on a f'Ad. 6Y'—0o, la première de nos équations donnera Y'! 1 — o. Ikest nécessaire aussi pour la stabilité de l'équilibre, que l'axe de rotation soit un des axes principaux du sphéroïde, de-là résultent deux condi- tions ; et si on fait passer le. plan fixe d'où l'on compte les longitudes 0 par l'un des deux autres axes principaux, on aura une troisième condition. Or la forme de Y" est en général (n° 42). NOIRE, ES sin. Ÿ $ C' cos. 0 + C* sin. 0 } FE 6i in.” Y$ C“cos.20+C sin.20?, Mém. 1789. Li 450 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIP Et comme la quantité appelée’ Y!' au n° 47 est maintenant 6° Y!, les trois conditions dont il s'agit donneront AI Co :;yA 6 C'—0, fAd. 6 C'—0o. Mais en vertu de la seconde de nos équations on doit avoir 5C 1/A646—/Ad.6C CF 1 A 66! NET 5C'1 fA6 46 —=/ Ad. 6 CT. Donc les trois quantités C' 1, C" 1, C" 1 sont nulles, et la valeur de Y” pour la surface se réduit à cette forme Ya —=C 1 X!—+ Du sin \Ÿ cos. 2 0. Quant aux coëfficiens C 1 et D 1 qui dans l'expression de Y”!. sont C et D; ils doivent satisfaire à ces conditions, UT AAC LA Ghie 5fA& dE 3 PRE ID Da 5fAE dE" A l'égard des quantités Y‘*, Y", etc. nous n'avons d'autres conditions à leur imposer que celles qui sont comprises dans les équations ci-dessus. En général un terme quelconque de dk Xm : mm , À Æ ces quantités peut se représenter par À Des | (1= x) cos. pe k0, et son coëfficient A”°* fonction de 6 doit étre zéro ou satisfaire à cette condition m,k. __ SAd.ent3Am,Rk (2m+1) AT" 1= TAF Le DES SCIENCES. 453 D'où il est aisé de conclure que le coëfficient A", # ne pourra | d. en Am, k Am, kde On peut varier à volonté les valeurs dem et de k ; savoir m depuis 3 jusqu à l'infni, et 4 depuis o jusqu'à #2 ; si donc $ ie (1 —xx)> js 0 la somme de tous les termes qui satisfont à la condition précédente sans être nuls, somme à laquelle on ajoutera une fonction de @ telle que le tout s'évanouisse lorsque x — 0, le rayon vecteur de la surface aura pour expression jamais être constant, ni même tel que soit positif. on désigne par Z A7 7 m1 dx ( dzk —1+C1(X"—1) + Di (1=—2) c0s.20+ SA À ae Pemarquez que les trois premiers termes appartiendroïent à un sphéroïde , dont les méridiens et l'équateur seroïent elliptiques ; le rayon moyen de l'équateur seroit 1 — Ci, et son ellipticité 2 D 1. (53). On voit qu'il s'en fant beaucoup que la figure de la planète ne soit déterminée à priori, comme elle l'est dans le cas d’une entière fluidité. Nous trouvons seulement des conditions pour que la figure des couches , prises à volonté, s'accorde avec l'équilibre de la surface ; maïs ces conditions qui font disparoître quelques coëfficiens de l'équation d'une couche, lorsqu'elle devient l'équation de la surface , ne déter- minent d'ailleurs entièrement aucun des coëfficiens restans. Dans ce cas, par conséquent, il n'est pas question de pousser l’approximation au-delà du premier ordre, puisque rien n'est déterminé dans le premier. On pourroit seule- ment supposer connue une valeur de z, qui seroit ou ri- goureusement exacte, ou approchée jusqu'à un certain ordre, et alors la substitution dans l'équation de l'équi- libre, donntroit pour les ordres successifs, toutes les équa- tions de condition nécessaires ; ce seroit donc toujours LI1l2 Ÿ 452 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE une vérification de la figure supposée, et non une déter- mination à priori. Il est essentiel d'observer. que tous les termes qui entrent dans l'expression du rayon vecteur , excepté le terme C: (K—1), n'existent qu ‘à la faveur d'une égalité rigoureuse, qui n'auroit pas lieu, si la densité recevoit Pouelaie part la plus légère Al ten: On est en droit, ce me semble, d'en ete qu'il est bien peu probable que la figure de la terre et des autres planètes offre de pareils termes; et qu'avant de les admettre, il faut être bien sûr de l'exactitude des observations et de l'impossibilité de les concilier avec l'hy- pothèse elliptique. Si cependant il étoit démontré par des mesures très- exactes de la longuenr du pendule et des degrés du méri- dien, que la fire de la terre n'est point elliptique, alors il one recourir à la forme du rayon vecteur que nous venons de rapporter, et on auroit abondamment dequoi satisfaire aux observations. Mais cette forme très-vague ne fournit aucune conséquence remarquable , si ce n'est que la quantité de la précession et de la nutation seroient les mêmes que dans l'hypothèse elliptique, le rayon vecteur étant simplement de la forme z=6$1+C(X"—:1)8. En effet, quelle que soit la figure de la planète, la pré- cession et la nutation sont représentées par les formules dM du n° 57 en prenant À — : — LEE à :orilest clair que ces deux intégrales ne Jen pas de la valeur com. plette de z, mais seulement de la partie qu'on vient de rapporter. Ainsi on aura les HAGURES formules qu'au + «ei eton en conclura également À — et—1Ci1< =. cette manière la quantité C1 n ME pas*encore A et déterminée; mais on peut la prendre comme au n° 37, et et alors la partie 1 + C1 (X!—:1) du rayon vecteur, en satisfaisant aux phénomènes de la précession et de la nutation , satisfera aussi à-peu-près aux observations du pEs SciENCESs. 453 pendule. Donc si le rayon vecteur contient d'autres termes , la totalité de ces termes ne peut être qu'assez petite, et om s'en servira pour expliquer , soit les petites différences qu'il y auroît entre les longueurs des pendules observées et calculées par le formule elliptique, soit les différences plus consi- üérables qu'on suppose qu'il y auroit entre les degrés me- surés et calculés par la même formule. L'équateur n'étant plus un cercle dans cette hypothèse, la quantité de l'applatissement ne seroit plus constante, mais à cause de la petitesse des termes qui suivroient 1C1(X"/— 1), l'applatissement moyen seroit peu dif- férent de la quantité —+C1 qui est environ ==. (54). Quant à la pesanteur ou à la longueur du pen: dule qui lui est proportionnelle , voici comment on eIL trouveroit l'expression. Reprenons l'équation de l'équilibre V+ZMz sin — const, et appellons Z le premier membre ; on sait que Z nest autre chose que l'intégrale * de la quantité Adf+Bdg+Cdh; A,B, C étant les forces qui agissent sur une molécule de la surface dans le sens de ses trois coordonnées rectangles f, g, L. La pesanteur qui est la résultante de ces trois forces sera / (A+ B*+C?), et si on substitue à la place de /, g, h, les valeurs z cos. Ÿ, z sin. V cos. 0, z sin. Ÿ sin. 0 ; on trouvera aisément que la rhème quantité = V/| ( = RE Te +) | dz d + C'est l'expression rigoureuse de la pesanteur ; en négligeant les quantités du second ordre, elle se réduit à — _ (o) on a Z=M[ +++ +etc. — — 2 (X"— on: de-là résulte AD As dZ r' 3 I" pui — D =ME+E ++ = 3 ete. +2 (K'—1) | 454 Mémoires DE L'ACADÉMIE Substituant au lieu de z sa valeur 1 + Yo1 + Y'1 Yi + Y'! 1 etc, et observant qu'en vertu des équations de léquillre(ns 50), on. a l',—4%/ 11 = 0, moe He X', TU Yi, TU = Y" 1, etc., l'expression de la pesanteur deviendra, en négliseant les quantités du second à ? sus 1 ordre M$1i—2Y 1H Y'1HoY" 143 Y"1i+etc. À + 22 (K'— 1) + nX". Soit donc 1 la pesanteur à l'équateur , et la pesanteur à la distance Ÿ du pole pourra se mettre sous cette forme ana- logue à celle du rayon vecteur CURE 5 Ca }cos*t — Di cos.°Ÿ cos. 2 0 SN 2 10) AS rie (He nr KO, où il faut observer que la somme désignée par Z doit être diminuée de ce que devient cette somme lorsque x — 0. On voit donc qu'en supposant la somme X et le coëfficient D1 beaucoup plus petits que 12+2C1, la partie variable de la pesanteur seroit à-peu-près proportionnelle au quarré du sinus de la latitude, et l'excès de la pesanteur au pole sur la pesanteur à l'équateur, joint à l’ellipticité moyenne, don- neroit une somme peu différente de la quantité invariable < n. Nous devons observer que M. de la Place, dans son Mémoire de 1782, est parvenu à l'équation du n° 52, par une méthode totalement différente de la nôtre. On peut voir dans le volume de 1785 les conséquences qu'il en a tirées par rapport à la figure de la terre, et la manière dont il explique les anomalies des degrés ; mais, nous le répétons, la figure elliptique est la plus vraisemblable, et il ne faudra l'aban- donner que lorsqu'on aura la démonstration complète de son insuffhsance. DES SCIENCES. 455 SEPTIÈME MÉMOIRE SUR L'ÉLECTRICITÉ ET LE MAGNETISME. Par M COUÙULOMB. Du Magnétisme. LE Dixs les six mémoires qui précédent, imprimés succes- sivement dans les volumes de l'Académie, depuis 1784, j'ai eu principalement en vue de soumettre au calcul les différens phénomènes de l'électricité. Le mémoire que je présente aujourd'hui a pour objet de déterminer, par l'ex- périence et par le calcul théorique, les loix du magnétisme. Il est nécessaire , pour les opérations qui vont suivre , de rappeller quelques résultats que j'ai déjà donné, soit dans un mémoire sur les aiguilles aimantées, imprimé dans le neuvième volume des Savans étrangers, soit dans un mémoireimprimé dans notre volume de 1785. Dans le premier de ces mémoires, j'ai prouvé, pag. 168, « que si une «iguille aimantée est suspendue par son centre » de gravité, autour duquel elle puisse se mouvoir libre- » ment dans tous les sens , et que l'on l'éloigne du méridien » magnétique, elle y est toujours ramenée, par une force » constante, quelque soit l'angle de direction que l'aiguille » forme avec le méridien magnétique. » Dans ce mémoire, j'ai rapporté quelques expériences de 456 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE diftérens auteurs, d'où j'avois déduit le résultat qui précède ; mais e7 1709, Er del Académie ,page 603 et suivantes, je l'ai confirmé au moyen de ma balance de torsion , parune expérience qui paroît décisive, voicien quoielle consiste; l'on place dans la balance magnétique, telle qu'elle est décrite dans ce mémoire, une aiguille aimantée suspendue horisonta- lement par un fil de cuivre, de manière que lorsque l'aiguille se trouve dans la direction du méridien magnétique, l'angle de torsiondu fil de suspension soit nul : l'on térdensuite le fil de suspension , au moyen du micromètredécrit dans les diffé- rens Mémoires qui précèdent, l'on observe pour différens angles de torsion , decombien l'aiguille s'éloigne de son méri- dien , et l'on trouve que la force de torsionnécessaire pour re- tenir une aiguille à une distance quelconque deson méridien, est très-exactement proportionnelle au sinus de l'angle que la direction de l'aiguille forme avec ce méridien, d'où il ré- sulte évidemment que la résultante des forces qui ramènent l'aiguille à son méridien, est une quantité constante paral- lèle au méridien, qui passe toujours par le même point de l'aiguille. J'ai prouvéencore, neuvièmevolume des Savans étrangers, page 170, que les forces magnétiques du globe dela terre qui sollicitentles différens points d'une aiguille aimantée, agissent dans deux sens opposés; quelapartiede l'aiguille quise dirige dans nos climats à-peu-près versle Nord, est attirée vers le Nord, tandis que la partie australe de l'aiguille est attirée vers le Sud; mais de quelque manière que l'aiguille ait été aimantée, soit méme qu'après avoir été aimantée, l'on en coupe une moitié où une portion quelconque, la somme des forces qui sollicite vers le Nord l'aiguille où la portionsque l'on en détache , est exactement égale à la somme des forces qui sollicite l'aiguille on sa portion coupée vers le Sud du méridien magnétique. J'ai déduit ce résultat de plusieurs expériences, dont la plus simple est qu'une aiguille pesée avant et après avoir été aimantée, a dans l'un et l'autre Cas , DES SCIENCES. 457 cas, très-exactement le même poids. M. Bouguer, dans son voyage au Pérou, page 85 et suivantes, avoit prouvé moi, par des Expériences décisives, cette égalité d'actions opposées. C’est encore un fait d'expérience, comme nous l'avons défa dit dans les mémoires cités, que les aiguilles aimantées ne sont susceptibles que d'un certain degré de magnétisme qu'elles ne peuvent outre-passer quélque forts. que soient les aimans dont on se sert successivement pourlesaimanter. Enfin nousayons prouvé, Mémoires de 1786, quelesactions attractives et répulsives des molécules magnétiques, étoient en raison directe de l'intensité magnétique et del'inverse du carré de leurs distances. £ Tous ces faits étant connus, voici les principaux objets que j'aicherché à déterminer dans lemémoire queje présente. 1°. Le rapport des forces directrices qui ramènent au méridien magnétique des aiguilles de différentes dimensions, mais de même nature, lorsquelles sont aimantées à satura- tion. 2° L'intensité magnétique de chaque point d'une aiguille. 5°. Dans quelles limites il faut renfermer les hy- pothèses d'attraction et de répulsion des fluides aimantaires, pour que ces hypothèses puissent cadrer avec l'expérience. 4°..Les moyens pratiques les plus avantageux indiqués par l'expérience et la théorie, pour, aïmanter les aiguilles à saturation et pour former des aimanis artificiels d'une grande force. HE Je me suis servi, f£9. 2, dans la plus grande partie des expériences , d'une balance de torsion absolument semn- blable à la balance électrique décrite dans les différents mé- moires que j'ai déjà donnés , volume de 1787, iln'y a que le support de l'aiguille figure 1, dont la forme est particu- diém, 1789. Mimm 458 MÉMOïRES:DE L'ACADÉMIE lière , et telle que l'exige le nouveau genre d'expériences auxquelles il est destiné. Dans le dessin de ce support , /2. 1,.ab, représente la pince qui saisit par sa partie supérieure le fil de suspension A3; ce fil, ainsi que nous l'avons dit dans les.mémoires sur l'électricité , est pris à son extrémité supérieure par une aütre pince qui fait partie du micromètre, (voyez.vo- lume de l'Académie, 1785, page 569: 1787, page 42v,) la pince ab, saisit par son extrémité inférieure b, un étrier, 1 234, formé avec une lame de cuivre très-légère. Dans cet étrier l'on place un petit plan de carton PL, couvert, dans sa surface supérieure, d'unenduitdecire d'Es- pagne, sur lequel l'on donne l'empreinte du.fil d'acier que l'on veut sonmettre aux expériences, ce qui donne la faci- lité, dans les essais successifs, de placer toujours le fil dans le même endroit : sous le milieu de cet étrier, l'on soude par son extrémité supérieure /, un fil de cuivré ef, dont l'extrémité inférieure e, est ésalement soudée à un plan de cuivre D CR, très-large et très-leger. Ce plan vertical DCR , est submergé dans un vase VA, rempli d'eau, de manière que la surface de l'eau soit au moins de cinq ou six lignes, au-dessus du sommet e du plan. La résistance de Feau contre le plan, est destinée à arrêter promptement les oscillations de l'aiguille s2 ; maïs il faut, comme nous venons de le dire, que le plan soit entièrement plongé dans l'eau,, autrement dans les oscillations de l'aiguille , la sur- face de l’eau , s'élevant inégalement et adhérant à la surface du plan, pourroit faire varier la direction magnétique de l'aiguille ( r ). (1) Dans le volume de l'Académie de 1785, j'ai donné la description d’une bous- sole destinée à observer lesyariations diurues: dansce mémoire j'ai proposé'de souder un petit plan à l'aiguille. Les motifs exposés ici indiquent qu'il faut que ce petit plan soit eoudé à ua fil de cuivre, qui soit dans la m'me verticale que le fil de suspension ;. qu'il fur en outre que Je pin soit entièrement submergé. DES-SC1ENCES. 459 La fis. 2 représente l'appareil que nous venons de décrire, placé dans la balance magnétique. L on pose cette balance de manière que son côté ab soit dirigé suivant le méridien magnétique : la petite bande 45,0 ; 45, tracée sur Je côté de la balance perpendiculairement au méridien magnétique , est la tangente d’un cercle qui auroit son centre dans le fil de sus- pension, ensorte qu'un plan vertical, passant par ce fil de suspension et le point 0, milieu de la tangente, repré- sente le méridien magnétique, la tangente, 0,45, est di- visée suivant les degrés du cercle : pour opérer, l'on place d'abord horisontalement , dans Fétrier E, un fl de cuivre, et le micrometre étant sur le point 0 , l'on faitensorte que la torsion étant nulle, le fil de cuivre se dirige dans le méridien magnétique. Nousavonsdonnédansnos Mémoirespour 1787, des méthodes qui rendent cette opération très-facile ; lorsque la balance est ainsi disposée, l’on substitue à l'aiguille de cuivre nne aiguille aimantée; ensuite , aumoyen du miéromètre de torsion, l'onéloigne cetteaiguille de 20 à 50 degrés du méri- dien , etl'on observela force de torsion nécessaire pour retenir l'aiguille à une pareille distance : lorsque l'on veut comparer ensuite Ja force directrice de cette aiguille avec celle d'une autre aiguille, l'on substitue cette denxième à la précé- dente, et l'on assoin d'éloigner la deuxième: du méridien magnétique, précisément d'autant de degrés que l'on en a éloigné la première; il en résulte que les deux aiguilles, formant dans les deux expériences , le même angle avéc lé méridien magnétique: la force de torsion mesurera néces- sairement les momentuim deleurs forces directrices. Lorsque les angles de direction avec le méridien magnétique ne sont pasles mèmes dans les deux expéiiences;,ilest facile deles éva - luer par le calcul, d'après les principes de l’article premier. Il faut prévenir que , dans les expériences ; ‘pour donner de, la précision aux résultats, il faut tonjouté proportionner Ja, force destorsion des fils-dé suspension à 14 force aimantaire des aiguilles, de manière qu'en éloignant j M mm 2 460 MÉMOIRES DE L'ÂACADÉMIE les aigüilles à 30 degrés de leur méridien, la force ‘de tor- sion des fils de suspension qui la retiennent à cette distance, soit toujoursau moins de 25 à 30 degrés : c'est d'après cette observation que je me suis servi quelquefois de fil de cuivre de clavecin, tels qu'on les trouve sous différens numéros dans le commerce, et quelquefois de fils d'argent : dans les aiguilles d’un magnétisme très-foible, où le fil d'argent ne m'auroit donné que 2 ou 5degrés de torsion, jesuspendois les aiguilles à un fil de soie très-fin, et comptant lenombre d’oscillatiôns qu'elles faisoient dans un temps donné, jecal- culois leur force directrice, au moyen des formules du mou- vement oscillatoire que j'ai détaillé, Mémoire cité neuvième volume des Savans étrangers. TE Le rapport des forces de torsion de deux fils de suspen- sion, inégaux en force, est facile à déterminer, soit ‘par les formules et les expériences que nous avons donné, vo- lume de l'Académie de 1784, soit plus simplement en suspendant successivement dans une position horison- tale la même aiguille aimantée aux deux fils, au moyen du micromètre de torsion ; car si l'on‘éloigne pour les deux suspensions l'aiguille aimantée à une même distance de son méridien , les angles .de torsion nécessaires pour tordre les deux fils, mesurent nécessairement le rapport de leur force de torsion, puisqu ils retiennent l'un et l'autre à ce dégré de torsion , la même aiguille aimantée ; à la même distance de son re Es Dans les expériences qui vont suivre, je me suis princi- palement servi, pour les suspensions ; d un fl decuiv re nu- méroté 12,.le ji Bn que l’on trouve dans le commerce, et d'un fil d'argent beaucoup plus fin et dont la force de tor- sion, à même-Jongueur, n'est que la trentième partie du fil de cuivre ; mais toutes les expériences , de quelqu'espèce PSS ICIE N CE s. 461 de suspension dont nous nous soyons servi, ont été rappor- tées par le calcul à celles quiauroïent eulieu avec un même fil de cuivre numéroté 12 dans le commerce, de 14 pouces de longueur : ce fil pèse 0,83 grains, le pied de longueur. L Comparaison des momentum magnétiques de différentes aiguilles d'acier , du méme diamètre et de différentes longucurs. PREMIÈRE EXPÉRIENCE. Fil d'acier pesant 38 grains le pied. Le fil d'acier donton s'est servi dans cetteexpérience, ainsi que dans toutes celles qui vont suivre, est du fil d'acier d'An- gleterre, passé à la filière, d'un diamètre; par conséquent, égal dans toute sa longueur. L'on place l'aiguille aimantée à saturation, dans l'étrier de suspension, le long d'une empreinte dirigée dans le mé- _ ridien magnétique..L'on tord ensuite, dans tous les essais, le fil de suspension, jusqu'à ce que la direction de l’ai- guille fasse un angle de 50 degrés avec le méridien magné- tique , l'on observe l'angle de torsion : coupant ensuite l'ai- guille d'acier successivement à différentes longueurs, et l'aimantant à chaque fois à saturation, l’on observe pour chaque aïguille , l'angle de torsion qui les retient à 30 degrés de leur méridien, L'on s’est servidans cetteexpérience, pour la suspension , d'un fild argent très-Hin et dont la force de torsion n'étoit quele trentième du fil decuivre numéroté 1 2 ;maisen divisant par 50 l'anglede torsion trouvé par l'expérience, l’on a réduit les résul- tats aux nombres de degrés qui auroient été observés si l'on s'étoit servi du fil de cuivre numéroté 12. Il est bon d'a- vertir encore, que cette réduction a eu lieu dans toutes les expériences qui vont suivre, et l'on a eu: f 462 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 1fr, Essai, La longueur du fil d'acier aimanté, étant de 12 pouces, il à Élu, pour le retenir à 30 decrés de son mé- ridien, une PU de torsion de... . . . 11,50 Degré. 2°, Essai. FA un fil d'acier de 9 pouces de longueur . . .... .... AN MU A TRS " ÆEssai. Avec un fil d'acier de 6 pouces . 5 . Essai. Avec un fil d'acier de 3 pouces . . 2,30 sal Essai. Avec un fil d'acier de 2 pouces . . 1,50 6°. Essai. Avec un fil d'acierde1 pouce . . 0,35 7°. Essai. Avec un fil d'acierde+ pouce . . 0,07 8°, Essai. Avec un fil d'acier de+ pouce . . 0,02 N: DEvwx1ÈME EXPÉRIENCE. Fil d'acier, pesant 865 grains le pied de longueur, ou ayant à-peu-près 2 lignes de diamètre. 1er Essai. Lalongueur du fil d'acier, aimanté à saturation, | étant de 18 pouces, il a fallu , pour le retenir à 30 degrés de son méridien, une force dé torsion de 288,00 Degrés. °, Essai. Pourunelongueur de 12 pouces . 172,00 5°. Essai. Pour une longueur de q pouces . 115,00 4°. Essai. Pour une longueurde 6 pouces . 59,00 - 5°. Essai. Pour une longueur de 4+pouces . 34,00 62. Essai. Pourune longueur de 3 pouces . 13,00 7°. Essai. Pour une longueur de 1 :ponce . 3,00 8°. Essai. Pourunelongueurde 1 pouce . 1,46 9°. Essai. Pour une longueurde + pouce . 0,32 V I. Résultat de ces deux Expériences. Dans la première expérience, on a trouvé qu'en éloi- DÉS S'CIENCES. 463 gnant l'aiguille d'acier, dont les 12 «pouces de longueur pisent 58 grains, à 30 degrés du méridien magnétique, la force de torsion, qui la ramenoïi vers ce méridien, étoit mesurée par 11,50 degrés ; que pour une longueur de 9 pouces, cette force de torsion étoit mesurée par 8,50 degrés ; dinsi, dans ces deux éssais, li diminution de la force direc- trice a été de 3 degrés ou d'un degré par pouce. En conti- nuant cette opération, l'on trouve que de g pouc. à 6 pouc. la diminution de la force directrice a été de 3,2 pouces, encore très-approchant d'un degré pag pouce; de 6 pouces à 3 pouces, la diminution a encore été de 5 degrés ; et de 5 pouces à 1 pouce elle a été de deux degrés, c'est-à-dire, toujours d'un degré par pouce de diminution, d'où il est facile de conclure que jusqu'à ce que l'aiguille pesant 38 grains, soit réduite à un pouce de longueur, l'on trouve un rapport constant entre les quantités don: les aiguilles sont diminuées et celles dont les forces directrices dimi- nuent; mais en comparant les longueurs de la même aigniile au-dessous d'un pouce, il paroîtroit, d'après cette première expérience, que les #20mentum , depuis 1 pouce jusqu'à un quart de pouce, sont à-peu-près comme le carré des longueurs des aiguilles. Dans la deuxième expérience, l'on trouve un résultat analogue à celui de la première. Car, comparant dans cette expérience le premier essui avec le deuxième, l'on trouve qu'une diminution de 6 pouces dans l'aiguille de 18 pouces de longueur, produit dans lé momentim de la force direc- trice, une diminution de 116 degré, ou de 19 un tiers de degré par pouce. En réduisant ensuite cette mûme aiguille de 12 pouces à 6 pouces, l’on trouvera cncore dans les momertum une diminution de 19 degrés par pouce : mais de 6 pouces de longueur à 4 pouces et demi, le momentum de la force directrice ne diminue que de 16,6 degrés par pouce. Au- dessous de 4 pouces et demi jusqu'à un demi-pouce , il paroi- 464 © MéÉmorr£s DE L'ACADÉMIE troit que les momentum suivent a-peu- près le carré des longueurs des aiguilles; ensorte que l'on peut, sans grande erreur, supposer dans cette deuxième expérience, que le momentum des aiguilles d'acier de 2 lignes de diamètre, depuis o pouce jusqu'à 5 pouces de longueur , sont à-peu- près comme le carré de leurs longueurs ; et que pour une plus grande longueur d'aiguille, les accroissernens des m0- mentum sont à-peu-près proportionnels aux accroissemens des longueurs. Je dis à-peu-près, car lorsque les aiguilles sont «imantées à saturation, l’on trouve que les accroisse- mens des momens soft presque toujours un peu plus grands que les accroissemens des longueurs; mais cette variation est généralement trop peu considérable pour être appréciée par des expériences du genre des deux qui précédent. WAR Du momentum de la force directrice des aiguilles, rela- tivement à leur diamètre. Nous venons de voir la marche que suivent les momentum des forces directrices de deux aiguilles de différentes lon- gueurs, mais de même diamètre : nous’‘allons actuellement chercher à déterminer les rapports des z720mentum de la force directrice de deux aiguilles aimantées à saturation, de Cifférens diamètres : mais je dois commencer par prévenir que dans le courant des expériences, j'ai bientôt reconnu qu'il étoit presqu'impossible de se procurer deux aiguilles d'acier de différens diamètres, qui eussent exactement le même degré de ressort, et qui fussent d'une nature homo- ène : ainsi, pour avoir les lois du magnétisme dans ies ui- guilles de différens diamètres, j ai été obligé de former des faisceaux d’aiguilles très-fines et tirées du même fl. Ce qui a beaucoup facilité cette opération, c'est qu'en tordant autour de son axe un fl de fer de demi-ligne à-peu-près de dianiètre, et tel qu'on en trouve dans le commerce, j'ai vu que par cette DES SCIENCES. "465 cette torsion il prenoit de l'écrouissement et du ressort, et qu'il étoit susceptible, presque, du même degré de magné- tisme, qu'un fil d'acier du même diamètre : d'après cette observation, j'ai choisi un fil de fer très-pur, tel quil sort de la filière avant d'être recuit ; il avoit à-peu-près 120 pieds de longneur; je l'ai coupé en différentes parties, que J'ai tordu autour de leuraxe en les tenant pour les redresser dans un état detension ; j'en ai formé des faisceaux de différens dia- mètreset de différentes longueurs, que j'ai aimantés à satura- tion. Plaçant ensuite ces faisceaux dans la balance magnéti- que, il a résulté d’un très-grand nombre d'expériences , dont nous allons en rapporter quelques-unes, que dans deux aiguilles de même nature, et dont les dimensions sont homo- logues, les momentum des forces directrices sont entr'eux comme le cube des dimensions homologues. Si, par exemple, je prends une aiguille d'une ligne de diamètre et de 6 pouces de longueur , et une autre aiguille de 2 lignes de diamètre et 12 pouces de longueur, dont les dimensions homologues sont, par conséquent, comme 1 :2, les momens magné- tiques de ces deux aiguilles aimantées, l'une et l'autre à saturation, seront entr'eux comme 1 est à 8, rapport des cubes de leurs dimensions homologues. à fi a ge TROISIÈME EXPÉRIENCE. L'on a tordu autour de leur axe, 36 fils de fer d'un pied de longueur, pesant 48 grains chacun; l'on a formé un fais- ceau de ces 36 aiguilles réunies et liées avec du fil; l'on a aimanté ce faisceau à saturation. En le suspendant ensuite horisontalement dans l'étrier de la balance magnétique, l'on a trouvé qu il falloit un angle de torsion de 342 degrés pour retenir ce faisceau à 30 degrés du méridien magnétique. Mém. 1789. Nnn 466 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ie. QUATRIÈME EXPÉRIENCE. L'on a formé un second faisceau avec a aiguilles de 6 pouces chacune de longueur, mais de même nature et du mème diamètre que celles qui ont servi dans l'expérience précédente, l'on a trouvé que pour retenir ce faisceau à 30 degrés du méridien magnétique, il falloit une force de torsion de 42 degrés. X. Résultat des deux expériences précédentes. 7 ? Dans les deux expériences qui précèdent, l'on s'est servi d'un fil de fer, tel qu'il sort de la filière, le plus pur que l’on ait pu se procurer; toutes les aiguilles ont été coupées à la mème pièce, l'on est donc sûr qu'elles sont de même nature et de même diamètre, mais les deux faisceaux avoient leurs côtés homologues proportionels, dans le rapport de 2 à 1 les diamètres étant comme la racine carrée du nombre des aiguilles : ainsi les cubes des diamètres sont entr'eux comme 8:1; mais nous venons de trouver que les momentum des forces directrices des deux faisceanx, sont comme 342 ! 42 :: 8,14: 1,00, rapport qui diffère très-peu de celui de 8 à 1, ou de la masse des deux corps : l'on a répété les deux expé- riences qui précèdent, avec des faisceaux dont les dimen- sions homologues étoient comme 3 à 1, et comme 4 à 1; et l'on a toujours trouvé le même résultat, c’est-à-dire, les forces directrices proportionnelles aux cubes des diamètres des deux faisceaux. XO I: Remarque. Le résultat qui précède, qui nous a appris que les mo- DES SCIENCES. 467 mens de la force directrice de deux aiguilles, dont les dinensions sont homologues, étaient comme le cube de ces dimensions, joint au premier résultat pour les aiguilles de même diamètre, mais de différentes longueurs, qui nous a fait connoître que, pourvu que les aiguilles eussent 40 à 5o fois leur diamètre de longueur , les momens de la force directrice croissoient ensuite proportionnellement à l'aug- mentation des longueurs, peuvent donner tout de suite le momenturn magnétique de tous les fils d'acier, d'une même nature et au même degré de trempe, d'un diamètre et d'une longueur quelconque , pourvu que l'on connoïisse le m0omen- zum de la force directrice d'une seule de ces aiguilles, ainsi * que l'accroissement de son momentum , relativement aux accroissemens de sa longueur. | Je suppose, par exemple, que l'on veuille déterminer le momentum de la force directrice d'une aiguille de 48 pouces de longueur et de 6 lignes de diamètre, mais de même acier et au même degré de trempe que celle de la deuxième expé- rience, qui avoit 2 lignes de diamètre; la question consiste à chercher dans la deuxième expérience , la longueur d'une aiguille de 2 lignes de diamètre, qui auroit des dimensions homologues avee celle de 48 pouces de longueur et de 6 lignes de diamètre; l'on trouveroit que l'aiguille de 2 lignes de diamètre auroït 16 pouces de longueur; mais nous trou- vons dans la deuxième expérience, que le momentum ma- gnétique d’une aiguille de 2 lignes de diamètre et 16 pouces de longueur, auroit pour mesure 250 degrés, et puisque.les dimensions homologues des deux aiguilles que l'on veut com- parer, sont comme 5 est à 1, leurs cubes sont : : 27 à 1 ,en- sorte que le momentum de la force directrice de l'aiguille de 6 lignes de diamètre et de 48 pouces de longueur, seroit représentée par 250 X 27 — 6750 degrés. Nnn 2 468 MéÉMoiREes DE L'ACADÉMIE XII. De l'action des différents points d’une aiguille aimantée, suivant que ces points sont plus ou moins éloignés de Textrémité de l'aiguille. Les expériences qui précèdent, et celles que nous avons données en 1755, dans les Mémoires de l'Académie, suf- fisent pour prouver que dans les fils d'acier, dont le diamètre est peu considérable, relativement à la longueur, les signes d'action du fluide magnétique sont concentrés vers les extré- mités : l'expérience première et deuxième prouve même, comme nous le verrons tout à l'heure, que quelque soit la longueur des fils d'acier, pourvu qu'ils aient au moins 40 à 5o fois la longueur de leur diamètre, la courbe qui repré- sente l’action magnétique de chaque point d'une aïguille, est la même, quelque soit la longueur du fil d'acier, et qu'elle s'étend à-peu-près depuis l'extrémité des aiguilles, jusqu'à une distance de ces extrémités, égale à 25 diamètres; que delà, jusqu'au milieu de l'aiguille, l'action est très-petite, ou que les ordonnées de la courbe qui exprimeroïent cette action, se confondent presque avec l'axe de l'aiguille. J'ai cherché à confirmer ce résultat par des expériences directes, en déterminant la loi que suit l'action magnétique des différens points d'une aiguille aimantée à saturation, depuis son extrémité jusqu'au milieu de l'aiguille : l'on peut appercevoir que pour le succès d'une pareille expérience, il a fallu disposer les essais de manière qu’en présentant un fil d'acier à une aiguille très-courte, il n'y eut qu'une très- petite partie du fil dont l'action sur l'aiguille fut considé- rable, afin de pouvoir en conclure la densité magnétique du point du fil présenté à l'aiguille. QE T. Dans une boëte dont la coupe est représentée en ABCD, DES SCIENCES. 469 fig. 3, n°. 1, j'ai suspendu à la traverse F une petite aiguille d'acier , de 2 lignes de longueur et d'un quart de ligne de diamètre : au-dessous de cette aiguille, j'ai attaché à l'angle droit, avec un peude cire, un petit cilindre de cuivre ronge, de 2 lignes de diamètre et d'un pouce de longueur, le tout étoit suspendu horisontalement par un fil de soie d’un pouce de longueur , tel qu'il sort du cocon; j'ai prouvé ailleurs que la force de torsion d’un pareil fil étoit presque nulle. L'aiguille et le cilindre de cuivre sont représentés en plan au n°. 2, Sig. 3; 1,2 représente le fil d'acier, et3,4 le cilindre de cuivre; l'on pose ensuite fixement dans la boëte, fig. 3, n°. 1, à 3 ou 4 lignes de l'aiguille 4 , une règle verticale Lz; le long de cette règle l’on fait couler verticalement dans le méridien magnétique de l'aiguille a, un fil d'acier aimanté, à satura - tion , d’une ou deux lignes de diamètre, ensorte que le point à de l'axe de ce fil n’en soit qu’à deux ou trois lignes de distance. Lorsque l'on veut déterminer l’action magnétique du point b, l'on fait d abord oseiller l'aiguille 4, avant de lui présenter le Gil d'acier #5; l'on compte le nombre d'oscillation que fait cette aiguille, en vertu de l’action seule du globede la terre; l'on place ensuite l'extrémité s du fil d'acier aimanté en b, à la hauteur de l’aiguille a ; l'on compte dans cette position le nombre d'oscillations que l'aiguille à fait dans 60"; l'on baisse successivement l'extrémité s du fil d'acier, de six li gnes en six lignes, et à chaque fois l'on compte le nombre d'os- cillations que l'aiguille & fait en 60". RENE De cette opération, il résulte que si l'aiguille à restoit toujours dans un même état de magnétisme, le point à du fil d'acier se trouvant seulement à trois lignes de distance de cette aiguille, il n’y auroit dans le fil que les points qui avoisinent D, dont l’action seroit considérable sur l'aiguille A7o Mémoires DE L'AcADÉMmIre a, puisque l'action des autres points décomposée suivantune direction horisontale, diminue à densité ésale, en raison du carré des distances et de l'obliquité de leur action : ainsi en faisant successivement glisser les difléréns points à de l'ai- guille le long de la règle ki, il en résulteroit que l'action des différens points & de l'aiguille , seroit à-peu-près propor- tionnelle au carré du nombre des oscillations faites par l'ai- guille a, dans un temps constant. X V. La is. 3, n°. 3, peut servir à démontrer l'assertion qui précède. as représente le fil d'acier dont l'axe en b est placé à 3 ou 4 lignes du milieu de la petite aiguille a ; si l'on prend au-dessus et au-dessous du point #, deux portions de fil dc et bc, très-petites, relativement à la longueur totale du fil, la densité magnétique de cette portion cc! peut être, sans erreur sensible, représentée par une ligne droite gkl; ensorte que ge sera la densité du point c; kb, celle du point b ; et Zc!, celle du point c' : si l'on tire actuellement par le point #, une ligne o kk, parallèle à l'axe du fil d'acier ns, le triangle gko, étant égal au triangle 47, il en ré- sulte que l’action de la portion cc! du fil d'acier 25 sur l'aiguille a, étant décomposée dans une direction horisontale, est la même que si la densité magnétique eñt été uniforme depuis c jusqu'en c', et égal à b4, qui représente la den- sité du milieu b. Nous verrons cependant par les expériences qui vont suivre, que les résultats trouvés par le procédé que nous venons d'indiquer , exigent une correction, parce que l'état magnétique d'une aiguille a, dont les dimensions sont très-petites , et telles que celles denotre expérience change à mesure que les points à qu'on lui présente, sont plus ou moins aimantés. Des Sciences. 471 KVAL Cinquième ExPÉRIENCE. Fil d'acier de 2 lignes de diamètre et de 27 pouces de longueur. L'on a pris un fil d'excellent acier, de 2 lignes de dia- mètre et de 27 pouces de longueur, de la même grosseur et de la même nature que celui de notre deuxième expérience ; il a été aimanté à saturation par la méthode que nous pres- crirons à la fin de ce Mémoire. L'ayant placé, ainsi qu’il est indiqué dans les deux articles qui précédent et par la 9. 3, à 3 lignes de distance de la petite aiguille &, qui a 2 lignes. de longueur et un quart de ligne de diamètre, on l’a fait couler verticalement de 6 lignes en 6 lignes, en observant à chaque fois le nombre d'oscillations de l'aiguille a. 1e. Essai. L'aiguille &, avant qu'on lui présente le fil d’a- . cier, fait à-peu-près une oscillation en 60”. 2°. Essai. En plaçant l'extrémité s du fl d'acier, au niveau de l'aiguille a, cette aiguille fait en 60". . 64 Oscillations.. 8°. Essai. L'extrémité s baissée de 6 ne l'aiguille & fait en 60! : .. . …..,... 68 PAL FA L'extrémité s baissée d'un pouce, Paignille & fait en 60" .-.0 4 5 eur 144 5°. Essai. L'extrémité s baissée de 2 pouces, Vaiguille a fait en 60". : : . . . .. : 4. ‘18 6°. Essai. L'extrémité s baissée de 3 pouces, l'aiguille aifaitien: 60! ent mat 7°. Essai. L'extrémité s baissée de 4 pouces et demi, l'ai- guille a fait en 60! une ou deux oscillations. Il en est de même jusqu'à ce qu’on ait baïssé l'extrémité s du fil d'acier , jusqu à un peu plus de 22 pouces, c'est-à-dire, jusqu'à 4 pouces et demi de l’autre extrémité »; pour 472 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE lors l'aiguille & tourne ses poles en changeant de posi- tion bout pour bout, et elle donne vers cette seconde extrémité et dans les points correspondans, à-peu-près le même nombre d'oscillations qu'à l'autre extrémité, X VENT. Si1x1ÈèMe EXPÉRIENCE. Fil d'acier de 2 lignes de diamétre et de 10 pouces de longueur. En présentant à l'aiguille a, à la même distance que dans l'expérience qui précède, un fil d'acier de la même nature et du même diamètre, mais ayant seulement 10 pouces de longueur, l’on trouve que les trois premiers pouces de chaque extrémité du fil de 10 pouces, donnent presque exactement Ja même action que les trois derniers pouces des extrémités du fil de 27 pouces, détaillés dans l'expérience qui précède. XCN EE SEPTIÈME EXPÉRIENCE. Fil de 5 pouces de longueur et de 2 lignes de diamètre. Enfin , en se servant d'un fil d'acier de 5 pouces de lon- gueur, mais du même diamètre que le précédent, l'on trouve encore aux extrémités de ces fils, et même jusqu'à cinq ou six lignes de ces extrémités, à très-peu-près, les mêmes degrés d'action qu'à l'extrémité des aiguilles des deux expériences précédentes. XIX. O1 DE S!SCIENCE S. 47 41186,€ Première Remarque. L'action qui fait osciller l'aiguille, se mesure ainsi que l'on le sait par le carré du nombre des oscillations faites dans le même temps; d'après cette considération, j'ai cons- truit , 2. 4 , en prenant le carré du nombre des oscilla- tions, la courbe a bcde, qui représente le lieu géométri- que des densités ou des actions magnétiques de tous les points de la moitié d'une aiguille de 27 pouces de longueur et de lignes de diamètre; dans cette figure 0,13 : repré- sente la Ur de la longueur de l’ aiguille, et les ordonnées représentent les densités magnétiques : : ces ordonnées dé- croissent, comme l'on voit, rapidement , et sont à-peu-près nulles vers le cinquième pouce; depuis ce point la courbe des densités se confond avec l'axe jusqu'au vingt-deuxième pouce , et sur les cinq pouces de l'autre extrémité , elles suivent à-péu-près la même loi, mais dans un sens con- traire; ensorte que si la première extrémité a une densité positive, ou dont l'action , sur un pole de la mème nature, soit répulsive , celle de tre extrémité sur le même pole sera attractive : dans la figure 4, nous avons doublé , à l'extrémité de l'aiguille en o , le nombre qui représente le carré des oscillations ; il est PtiE de voir, d'après la mé- thode de l’article 15, que la véritable valeur de cette densité doit être encore plus grande , puisque dans ce point, par la position de l'aiguille , le point b étant fig. 3, n°.1, l'extrémité de l'aiguille, il n'y a d'action que d'un des côtés “de » , et non pas des deux côtés , comme dans tous les autres essais ; d’ailleurs, la densité va en diminuant depuis le point D, lorsque à est l'extrémité du fil ; au lieu que, pour pouvoir comparer le résultat du carré des oscil- lations dans ce cas avec les autres essais , il faudroit , d'après les observations de l'art. 14, que la densité fût uniforme, Mém. 1789. Oao 474 Mémoires De L'AcCADÉMIÉ parce qu'il n'y a pas ici de compensation d'un côté par l'autre. >, el Deuxième Remarque. Dela sixième expérience, nous tirerons cette conséquence intéressante , c'est que la courbe , fig. 4, qui représente aux deux extrémités de notre fil d'acier la densité ou l’action magnétique de chaque point de ce fil , est exactement la même , quelque soit la longueur des fils, pourvu qu'ils aient plus de 8 ou 9 pouces de longueur : de là on ne peut encore conclure que lorsqu'on mesure , relativement au méridien magnétique , le r72omentum de la force directrice de différentes aiguilles d'acier , de différentes longueurs, mais de la même nature et de la même grosseur, ces momentum doivent différer entr'eux d'une quantité proportionnelle aux décroissemens des longueurs des aiguilles; car, puisque le momentum de la force directrice de chaque aiguille, sera égal à l'aire qui représente la somme des densités magné- tiques , multipliée par la distance du centre de gravité de cette aire au milieu du fil, qui est le point de suspension, que d ailleurs l'aire des densités , ainsi que ses dimensions sont les mêmes, quelques soient les longueurs des aiguilles ; il est clair que le momentum de la force directrice du globe de la terre, pour chaque aiguille, sera représenté par cette aire, multipliée par la distance de son centre de grävité au milieu de l'aiguille ; mais comme la distance de ce centre de gravité à l'extrémité de l'aiguille est constante, quelque soit la longueur des aïguilles , il en résulte que le momentum des aiguilles sera mesuré par une quantité constante, qui exprime l'aire des densités multipliée par la longueur de l'aiguille, moins la quantité constante qui représente la dis- tance du centre de gravité de l'aire des densités , à l’extré- mité de l'aiguille. Ce résultat se trouve exactement conforme DES SCIENCES. 475 à ce que nous avons trouvé première et deuxième expérience, en cherchant le momentum magnétique de plusieurs aiguilles de même diamètre et de différentes longueurs ; car, nous avons vu, d'après ces deux expériences , que les momens de la force directrice croissent proportionnellement à l'ac- croissement des longueurs des aiguilles ; ce qui doit néces- sairement avoir lieu , puisqu’en coupant une aiguille , et l'aimantant à saturation, la courbe qui représente l'aire des densités magnétiques ;, étant la même pour les aiguilles de différentes longueurs , le centre de gravité de cette aire se rapproche du milieu de l'aiguille de la moitié de la partie de la longueur que l'on a coupée , et par conséquent la di- minution du momentum est proportionnelle à cette partie coupée. X XI. D'après la remarque qui précède, ilest facile, au moyen de la première et deuxième expérience , qui nous ont servis à connoitre la loi du momentum de la force directrice de différentes aiguilles d'une même nature et de même gros- seur, mais de longueurs différentes , de déterminer la place du centre d'action , ou , ce qui revient au même, le centre de gravité de la courbe desdensités magnétiques de ces aiguilles. Prenons d'abord pour exemple l'aiguille éprouvée dans la première expérience. Cette aiguille pèse 58 grains le pied de longueur ; nous avons trouvé , art. 4, que lorsque cette aiguille avoit 12 pouces de longueur , il falloit, pour la rete- nir à 30 degrés de son méridien magnétique, une force de torsion de 11,50 degrés, et lorsqu'elle avoit seulement 3 pouces de longueur, il falloit une force de 2,30 pour la retenir à la même distance. Mais , d’après les remarques qui précèdent , l'aire des densités fig. 4, est la même pour toutes les longueurs d’aiguille de la même grosseur, ainsi le centre de gravité de cette aire est dans les deux expé- riences à la même distance des extrémités de l'aiguille. 0002 456 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Soit 4 la surface de cette aire , soit x la distance du centre de gravité de cette aire à l'extrémité de l'aiguille , en nom- mant /la moitié de la longueur de l'aiguille, l'on aura pour son momentum magnétique la quantité 2.4 sin. 30.4 (/-x) et en prenant les deux quantités trouvées par la première expérience, pour le momentum des forces directrices des deux aiguilles de 12 pouces et de 3 pouces de longueur ; nous aurons les deux équa- tions suivantes : 2A (6—x) sin. 30— 11,50 BE AN MORAL 5) sine )2/50 Divisons l’une par l'au- tre, il en résultera : . . . æ—0,56 pouces. En fuisant la même opération pour l'aiguille d'acier de la deuxième expérience , qui pèse 865 grains le pied de lon- gueur , l'on tirera sa distance du centre de gravité de l'aire des densités à l'extrémité de l'aiguille ou x'— 1,51 pouces. Dans ces deux expériences , les diamètres des deux fils d'acier sont entr'eux comme les racines des poids, ainsi elles sont entre elles : : V/865 : v/38 °° 4,8 © 1,0; /mais nous trouvons la distance du centre de gravité aux extré- mités des aiguilles :: 1,510: 56 :: 4,2 : 1,0 : ainsi il paraitroit , d'après ces résultats , que les distances du centre d'action magnétique de deux aiguilles , à l'extrémité de ces aiguilles, sont approchant entr'elles, comme les diamè- tres de ces aïguilles. v. QE AE Quatrième Remarque. Ilse présente ici une difficulté qui paroît mériter quelque attention ; nous venons de voir que la courbe figure 4, n°. 1 , qui représente la densité magnétique, et qui est ‘ placée au bout du fil d'acier, de 2 lignes de diamètre, a son centre de gravité, à-peu-près à 1,5 pouces de son ex- DES SCIENCES. 477 trémité. Nous avons vu, cinquième expérience , que la den- sité magnétique de cette même aiguille , ne s'étend , d'une manière bien sensible , que jusqu'à cinq pouces, à-peu-près à de l'extrémité de ce fil d'acier: or , comme 1,9 pouces est le tiers de 4,5 pouces , il résulteroit de cette comparaisOr que la courbe des densités magnétiques , auroit son centre de gravité placé presqu'à la même distance de son extré- mité , que si la figure de cette courbe étoit à-peu-près une ligne droite: or, nous trouvons , d'après l'expérience cin- quième , fig. 4, n°.1, que cette courbe est convexe du côté de l'axe. Quoique ces résultats ne soient pas contradictoires, il faut observer que la cinquième expérience nous indique seulement le point où la densité magnétique du fil d'acier est peu considérable ; car, elle n'est égale à o qu'au milieu du fil d'acier. Cette expérience nous indique aussi les points de deux fils d'acier aimanté, de même grosseur où la densité magnétique est la même ; mais l'on ne peut pas tirer la loi exacte des densités magnétiques de tous les points du fil d'acier de eette cinquième expérience , car elle donne , pour les fortes densités du point b, fig. 3 , des quantités trop grandes , relativement aux petites densités des autres points de l'aiguille, en voici la raison : Lorsque l'aiguille &, fig. 3 n'a qu'une ou deux lignes de longueur , et moins d'une demi-ligne de diamètre , comme dans l'expérience cinquième ; cette aiguille , suspendue après avoir été aimantée, oscillant librement , sans aucune action étrangère au globe de la terre, ne donne que des signes très- faibles de magnétisme ; mais si l'on lui présente à trois lignes de distance, comme nous l'avons fait dans la cinquième expérience, le fil d'acier 2 s , son état magnétique augmente à mesure que le point » du fil d'acier est plus chargé de magnétisme : ensorte que, d'un essai à l’autre , l'aiguille & n'est pas dans un état de magnétisme constant ; mais cet état change à mesure que l’action du point b est plus ou moins grande : d'où il résulte, que dans les essais suçces- 478 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE sifs de cette cinquième expérience, l'action du point b sur l'aiguille a , n'est pas proportionelle à à la densité aimantaire du point b, mais en raison composée de cette densité et de l'état magnétique de l'aiguille a ; ensorte que , si l'état ma- gnétique de cette aiguille croissoit proportionnellement à la densité magnétique du point à, pour lors l'action ou les ordonnées trouvées par notre courbe fig. 4 n°. 1, seroïent comme le carré des densités du point b : c'est-à-dire, que si cette supposition pouvoit être admise , il faudroit que les ordonneés qui représenteroient les densités, fussent sen- lement proportionnelles au nombre d'oscillations trouvées par les essais de cette cinquième expérience. Une expérience qui prouve d'une manière convaincante la variation de l'état magnétique de la petite aiguille &, pendant les différens essais ; c'est que si l'on SRE un seul instant l'extrémité Sud, par exemple, de l'aiguille & à une ou deux lignes de débats de l'extrémité Sud du fil d'acier »s; pour lors, par l'action du fil »s , le pole Sud de l'aiguille & devient dans un instant le pole Nord ; que de plus, par cette opération, cette petite aiguille se trouve aimantée à saturation , ce qui sera facile à prouver par le nombre des oscillations quelle fera librement, soit après avoir été présentée à deux lignes de distance du pole du fil d'acier ns , soit après avoir touché le pole de ce fil d'acier où même un aimant plus fort, puisque dans les deux cas, l'on trouvera quelle fait, dans un mémetemps, le même nombre d'oscillations. HuirTièMe ExPÉRIENCE, Destinée à donner des Resultats plus rapprochés que la cinquième expérience. | Instruit par les observations de la remarque précédente, j'ai cherché à déterminer , par une nouvelle expérience, HÉmS NS ICI EN Cr 8. 479 les densités du fil z s, d'une manière plus rapprochée que par la cinquième expérience, dont nous venons de donner les détails et les inconvéniens. L'on sent que j'ai dû cher- cher à substituer à la petite aiguille &, dont l'état magné- tique varioit d'un essai à l’antre , une autre aiguille dont la résistance magnétique fut plus grande , ét en même temps dont l'action magnétique sur les points & du fil d'acier, fig. 3, ne fut pas assez considérable pour altérer, d’une manière sensible, l’état de ce fil ; car l’action ‘étant réci- proque entre l'aiguille a et le fil z s , l'altération magné- tique est également à craindre des deux côtés. Voici comment je suis parvenu à un résultat rapproché, après plusieurs essais , pour déterminer les dimensions les plus convenables. A la place de la petite aiguille & HE 0 qui, dans notre cinquième expérience , n'avoit que deux lignes de longueur, et moins d'une demi ligne de diamètre, j'ai suspendu une aiguille d'acier de 3 lignes de diamètre et de 6 lignes de longueur ; j'ai placé le point D du fil d'acier ns, à 8 lignes de distance de l'extrémité de l'aiguille à, et j'ai suivi d'ailleurs tous les procédés de l'expérience cin- quième : en calculant ensuite l'action des différens points du fil d'acier ns sur l'aiguille a, d'après le carré des oscillations, j'ai trouvé les densités de ces différens po'nts comme ils sont cotés à la f9. 4, n°. 2; dans cette figure, la base 0,13: pouces représente la moitié de l'axe de l'aiguille ; les ordonnées représentent les densités magnétiques des points correspondans. La dernière ordonnée 04 , a été determinée en faisant faire à à a, relativement à b c, le même angle que bc fait avec cd ; cette dernière ordonnée devroit pro- bablement étre un peu plus grande , mais les autres se rap- prochent de la vérité. il résulte de cette expérience, que la courbe des densités, Sig. 4, n°.2, à partir de l'extrémité de l'aiguille, se rapproche rapidement de l'axe, puisque dans notre expérience , l'or- donnée qui représente la densité du point placé à quatre 480 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE , pouces et demi de l'extrémité du fil, est au moins dix= huit fois plus petite que celle de cette extrémité: l'on voit encore que, depuis ce point , la courbe continue à se rap- procher de l'axe, qu'elle coupe au milieu de l'aiguille, pour former , dans un sens opposé à l'autre extrémité de l'aiguille, une courbe absolument semblable à la première ; en cal- culant la distance du centre de gravité de la courbe des den- sités , d’après les ordonnées de la fig. 4, n°. 2 ,onle trouve placé à 1, 3 pouces de l'extrémité o : nous l'avons trouvé par le calcul de la deuxième expérience, art. 21, à 1,2 pouces de distance de cette extrémité , rapport aussi exact qu'on le peut espérer, dans des expériences de ce genre, qui sembleroit seulement indiquer que la densité des points placés proche le milieu de l'aiguille , est un peu plus grande que celle indiquée par notre figure ; ce qui doit venir , ainsi que nous l'avons prouvé , art. 22 , de l'influence magnétique des points fortement aimantés du fil d'acier ns, sur l'état magnétique de l'aiguille & ; car , quoique cet état ne soit pas sujet à des variations aussi fortes que celles de la petite aiguille de l'expérience cinquième ; il y aura cependant , dans l’état de l'aiguille & , un accroissement de magnétisme d'autant plus sensible, que l’action du point b du fil d'acier ns, fig. 3, sera plus forte. seb dE RÉCAPITULATION. Réunissons en peu de mots les résultats principaux fournis par les expériences qui précedent. 1°. La courbe des intensités magnétiques peut, dans la pratique , se calculer comme un triangle qui ne s'étend que depuis l'extrémité des aiguilles jusqu'à une distance de cette extrémité, égale à 25 fois le diamètre de l'aiguille : ainsi, dans les aiguilles qui ont une longueur plus grande és ois DES SCiIrNCESs. 481 foïs leur diamètre, les momentum croissent comme l'ac- croissement des longueurs des aiguilles. 2°. Lorsque les aiguilles ont moins de 6o fois leur dia- mètre de longueur , les momens des forces directrices peu- vent, dans ia pratique , être évalués en raison du carré des npushrs des aiguilles, Ce résultat trouvé. première et deu ième expérience , estconfirmé par la cinquième, sixième - et septième, où l’on trouve que, quelle que soit la longueur des aiguilles , l'intensité magnétique de leur extrémité est sensiblement la même ; ainsi, si la figure de la courbe des intensités est représentée par un triangle dont la pointe est au milieu de l'aiguille, et si l'on nonmme, fig. 4,n°.5,ns l'intensité magnétique des extrémités des aiguilles 4, et x la moitié de l'aiguille, l'on aura, pour le momentum de Az la force directrice de cette aiguille, = 3 —; Cest-à dire, que les momentum de la force directrice, sont comme les carrés des longueurs des aiguilles , lorsque ces aiguilles sont moindres que 5o fois leur diamètre, et que le lieu géomé- trique des densités magnétiques est à-peu-prèsuneligne droite. 3°. Lorsque l'on çompare deux aiguilles de même nature, dont les dimensions sont homologues , les z10omentum de leur force directrice sont conune le cube des dimensions homologues. HÉCIVE À Essai sur la théorie du magnétisme , avec quelquesnouvelles expériences tendantes à éclaircir cette théorie. Les physicien ont attribués pendant long-temps les effets du magnétisme à un tourbillon de matière fluide qui faisoit sa dites autour des aimans, sgitartificiels, soit naturels, en entrant par un pole , et en sortant par l'autre. Ce fluide agissoit, disoit-on, sur le fer et J'acier à cause de la conf- guration de leurs parties, mais il nexer coit aucune action sur les autres corps. À mesure , dans ce systême , qu'il se Mém. 1789. Ppp 482 MÉMoirESs DE L'ACADÉMIE présentoit quelques phénomènes inexplicables par un seul tourbillon , l'on en imaginoit plusieurs ; ou l'on combinoït plusieurs aimans entre eux; on leur donnoit, suivant le besoin, des mouvemens particuliers. C’est sur de pareilles hypothèses que sont fondés les trois Mémoires sur la cause du magnétisme, qui furent couronnés par l'Académie en 1746. Je crois avoir prouvé, neuvième volume pa Savans étrangers, page à 37 et 157, combien il étoit difficile de rendre raison, au moyen des tourbillons, des différens phéno- mènes magnétiques; il faut donc voir si, par des supposi- tions simples de forces attractives et répuisives, ces phé- nomènes s'expliqueront plus facilement. Pour éviter toute discussion, j'avertis, comme je l'ai déja fait dans les diffé- reus Mémoires qui précèdent , que toute hypothèse d’attrac- tion et de répulsion, suivant une loi quelconque, ne doit être regardée que comme une formule qui exprime un ré- sultat d'expérience : si cette formule se déduit de l'action des molécules élémentaires d'an corps doué de certaines propriétés ; si l'on peut tirer de cette première action élé- mentaire tous les autres phénomèness si enfin les résultats du calcul théorique se trouvent exactement d'accord avec les mesures que fourniront les expériences, l’on ne pourra peut-être espérer d'aller plus loin , que lorsqu'on aura trouvé une loi plus générale qui enveloppe dans le même calcul des corps doués de différentes propriétés, qui, jusqu'ici, ne nous paroissent avoir entre elles aucune liaison. M. OEpinus paroît être un des premiers qui ait cherché à expliquer, au moyen du calcul, par l'attraction t la répulsion, les phénomènes rbchéitdes. Il pense que la cause du magnétisme peut être attribuée à un seul fluide qui agit sur ses propres parties par une force répulsive, et - sur les parties de l'acier ou de l’aimant par une force attrac- tive. Ce fluide une fois engagé dans les pores de l’aimant, ne se déplace qu'avec difficolté. Ce système a conduit M. OEbpi- DES SCLENCES, 435 nus à cette conclusion ; c'est que pour expliquer différens phénomènes magnétiques , il faut supposer entre les parties solides de l'aimant une forcerépulsive. Depuis M. OEpinus, plusieurs physiciens ont admis deux fluides magnétiques; ils ont supposé que lorsqu'une lame d'acier étoit dans son état naturel, ces deux fluides étoient réunis à saturation ; que par l'opération du magnétisme , ils se séparoïient et étoient portés aux-deux extrémités de la lame. D'après ces auteurs, les deux fluides exercent l’un sur l'autre une action attrac- tive; mais ils exercent sur leurs propres parties une action répulsive ; il est facile de sentir que ces deux systèmes doivent donner, par la théorie, les mêmes résultats. Il s'agit à présent de voir si les calculs fondés sur les hy- pothèses qui précèdent, séront exactement d'accord avec les expériences; recherches qu'iln'étoit pas possible detenter avant de connoître la loi d'attraction et de répulsion des molécules aimantaires des corps magnétisés ; loi que nous avons trouvée, Mémoire de l'Académie , pour 1785 , page 606 et suivantes, en raison composée de la densité ou de l'intensité magnétique et inverse du carré des distances, Il étoit également impossible de vérifier aucune hypothèse, avant d'avoir employé des moyens qui donnassent des me- sures exactes dans les expériences; ainsi que nous avons tâché de le faire dans celles qui précèdent. X\X V1: Exemple pour déterminer , par le calcul, la distribution du fluide magnétique dans une aiguille d'acier cilin- drique , d'après les systémes qui viennent d’étre énoncés. Pour simplifier les résultats et mettre les calculs à portée d'un plus grand nombre de lecteurs, nous allons appliquer une méthode d'approximation à un exemple très-simple , mais qui suffira pour nous indiquer en mème-temps les ré- Ppp2 484 M£éMoires DE L'ÀÂCADÈÉMIE sultate principaux, donnés par les expériences qui précèdent, et la marche que l'on pourra suivre dans des: exemples plus compliqués. Supposons, figure 5, que l'aiguille d'acier ci- lindrique à b , a de longueur six fois son diamètre , et est diviséé en six parties égales ; supposons cette aiguille aiman- tée à saturation, etcherchons quelle doit être la densité mag- rétique de chaque partie pour qu'il y ait équilibre au point de l'axe de chaque division; supposons de plus la densité maguétique uniforme dans chaque partie et différente seu- lement d'une partie à l'autre : d'après cette supposition , le point 5 étant placé au milieu de l'aiguille, les densités magnétiques des points des deux côtés, à égales distances du point 3, seront égales; mais les unes seront positives et les autres négatives. Que la limite de la force coërcitive qui empêche le fluide magnétique de couler d’une partie de l'aiguille dans l'autre, force que l'on peut comparer au frottement dans les machines, ou à la cohérence, soit repré- sentée par la quantité constante À ; pour avoir l'action de chaque partie sur un point de l'axe , il faut déterminer, par le calcul, dans la fig. 6, l'action du petit cilindrecdfg, dont la densité est uniforme, sur le point de l'axe C, en supposant l'action de tous les points en raison inverse du carré des distances. Soit le rayon du cilindre ag = r, la distance cb— a, la distance c a — b, la longueur du cilindre ba — a — b, c le rapport de la circonférence au rayon; l'action du cilindre c d f g, dont la densité est à, agissant sur le point de l'axeC, dans ladirection de l'axea ce, sera exprimée par la formule ce © ( (ab) + (bb+rr) = — (aa+rr)=). Voicile type du calcul qui donne cette for. mule. L'action d'une zônecirculaire, quiauroit, f9. 6, n°.2, m n=—=drdelargeur, et pm=r pourrayon, éloignée du point csur lequel elle agit à la distance pm=— x, seroit représentée rs cdrdrx par la quantité ==, , cette quantité intégrée de manière (rr+zx)i? (| DES SCIBNCES. 435 qu'elle s'évanouisse quand r—0 donnera pour l'action du cercle dont r est le rayon, cd (1 — F—— ) multi- (rr+ zx); pliant par dx et intégrant de manière que la valeur se com- plette quindx= à, et qu'elle s'évanouisse quandx—#, l'on aura , /9.6, n°. 2, pour représenter l'action du petit cilindre efsd, sur le point c, évaluée dans la direction de l'axe la formule C O((a—b)+(bb+rr)i—(aa+rr): ) en appliquant à présent cette formule à notre exemple, où chaque partie du cilindre est égale à 2r, et où il faut Sn, qu'il y ait équilibre aux points de l'axe 1,2,3, entre les forces magnétiques et la résistance qu'éprouve ce fluide à passer d'un point à un autre du fil d'acier, l'on tirera les trois équations suivantes. QG) (2) ) au point 1 . . . 0,770 — 0,740 + 0,06 à + & : @) (2) ON AN au point 2... 0,130 = — 0,81 0 + 0,650 + + Q) @ Cire au point 3 . . . 0,100 —— 0,220 — 1,52 d + & en réduisant ces trois équations , l'on trouve, pour les den- sités magnétiques, les valeurs suivantes, @) e) G) At LR A Ÿ— 2,41 ——; d — 0,72 Gr 3 Ÿ—0,19 no. Cr 2 +4, M'A MP Si l'on suppose une autre aiguille dont la force coër- citive, qui dépend de la nature et du degré de trempe de l'aiguille, soit représentée par A!, dont le rayon soit 7’, et dont la longueur soit égale à six fois son diamètre, lon auroit une aiguille dont toutes les dimensions seroient ho- mogènes, ou proportionnelles aux dimensions de celle qui G) @) (G) vient de servir de tipe à notre calcul ; et nommant 4 Ju ab} 656 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIF les densités correspondantes aux trois divisions de la moi- tié de cette aiguille, l'on aura les trois valeurs : o) rve re ; d= 2,41: Er 5 d O0 TA GE: d' = 0f0Gu- Ainsi dans les deux aiguilles, en comparant les densités correspondantes , l'on aura c'est-à-dire, que les densités des portions correspondantes . . 4 ! . des deux aiguilles, sont entrelles : : _ $ BE en raison directe des forces coërcitives et inverse des rayons. Si les deux aiguilles que l'on veut comparer avoient, re- lativement à leur diamètre, une longueur plus grande que la précédente; mais si elles étoient de dimensions homo- logues, il est facile de voir que l'on auroit, par la méthode qui précède, autant d'équations qu'il y auroit de division dans la moitié de l'aiguille, et comme dans chaque équa- tion correspondante les coëffciens des parties semblable- ment placées sont les mêmes, il en résulte que les densités des parties semblablement placées, seront dans tous les A £ A! ; ENS cas entr'elles : : XX VEILLE Il est à présent facile de calculer d'après la théorie, le rapport des momens magnétiques des actions du globe de la terre , qui ramènent deux aiguilles aimantées à sa- turation de dimensions homologues au méridien magné- tique; considérons dans ces deux aiguiles deux parties ho- mologues dont les rayons soient r et r', les masses des par- ties homologues seront :: 7°: 7°, les masses du fluide DIR S ACTE NICE S. 487 magnétique de ces mêmes parties seront comme les den- sités multipliées par le cube des rayons : mais le milieu de chaque aiguille étant dans nos expériences, le centre de rota- tion, autour duquel chaque partie sollicitée par la force ai- mantaire de la terre est rappellée à son méridien magné- tique, il en résulte que chaque partie a, pour momentum autour de ce point, le produit de sa densité du cube du rayon et de la distance de ce point au centre de rotation. Mais comme les densités dans deux parties correspondantes À . . Li . A! de deux aiguilles homologues sont entr elles et que de plus , pour les parties semblablement placées dans les deux aiguilles homologues , les distances au milieu des ‘ aiguilles sont comme les rayons ; il en résulte que le 710- mentum magnétique qui rappelle deux aiguilles homologues au méridien magnétique , sont entr'eux en raison directe ; composée de la force coërcitive, et du cube du rayon : mais nous avons vu, art. 10 , quil résultoit de l'expérience, que dans deux aiguilles de même nature , et de dimensions ho- mologues , les momens de la force directrice étoient comme les cubes des rayons , ce qui se trouve parfaitement con- forme à la théorie. = Nous avons également trouvé Art. XXI, d'après l'expé- rience, que dans deux aiguilles d'acier de même nature, mais de différens diamètres, le centre de gravité de la courbe qui représentoit les densités du fluide magnétique , étoit placé relativement aux extrémités de ces aiguilles, à des dis- tances proportionnelles à leur diamètre; les formules qui précèdent donnent le même résultat, - X XI X. La conformité que nous trouvons ici entre les expériences fondamentales et le calcul, semble donner un grand poids, soit à l'opinion de M. OEpinus, soit au systéine des deux \ 488 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE fluides, telle que nous l'avons présentée ; cependant il faut avouer qu'il y a quelques phénomènes qui semblent se re- fuser entièrement à ces hypothèses; en voici un des prin- cipaux. = Nous avons vu Art. Ie", que lorsqu'une aiguille aimantée étoit suspendue librement , la somme des forces boréales qui sollicitoient cette aiguille dans le méridien magnétique , étoit exactement égale à la somme des forces australes; ce résultat, fondé sur des expériences que l’on ne peut contre- dire , a lieu, non-seulement pour une aiguille que l'on vient d'aimanter; mais si après l'avoir aimantée l'on coupe cette aiguille en difiérentes parties; que l'on coupe, par exemple, l'extrémité de la partie boréale, cette partie suspendue sera sollicitée par des forces boréales et australes exactement égales ; mais dans les hypothèses précédentes, cette partie seroit uniquement chargée de fluide boréal, et l'action des deux poles magnétiques du globe de la terre se réuniroit pour la transporter vers le pole boréal; ainsi la théorie se trouve ici en contradiction avec l'expérience. X X X. Je crois que l'on pourroit concilier le résultat des expé- riences avec le calcul, en faisant quelques changemens aux hypothèses; en voici un qui paroît pouvoir expliquer tous les phénomènes magnétiques dont les essais qui précèdent ont donnés des mesures précises. Il consiste à supposer dans le système de M. OFpinus, que le fluide magnétique est renfermé dans chaque molécule on partie intégrante de l'aimant ou de l'acier; que le fluide peut être transporté d’une extrémité à l'autre de cette molécule, ce qui donne à chaque molécule deux pok s; mais que ce fluide ne peut pas passer d'une molécule à une autre. Ainsi, par exemple, si une aiguille aimantée étoit d'un très-petit diamètre, on si, fig. 7, Cha jue molécule pouvoit être regardée comme une Dr's S'crenNcCEs 459 une petite aiguille dont l'extrémité nord seroit unie à l'ex- trémité sud ‘de l'aiguille qui la précède, il n'y auroit que les deux extrémités z et s de cette aiguille qui donneroient des signes de magnétisme; parce que ce ne seroit qu'aux deux extrémités où un des poles des molécules ne seroit pas en contact avec le pole contraire d'un autre molécule. Si une pareille aiguille étoit coupée en déux parties après avoir été aimantée en @ , par exemple. L.extrémité a de la partie za, auroit la Heat force qu'avoit l'extrémité s de de l'aiguille entière, et l'extrémité & de la partie s & , au- roit également la même force qu ‘avoit l'extrémité n der ai- guille entière avant d'être coupée. Ce fait ce trouve très+ exactement confirmé par l'expé- rience ; car, si l'on coupe en deux parties une aiguille très- longue et très-fire après l'avoir aimantée, chaque partie éprouvée à la balance, se trouve aimantée à saturation, et quoiqu'on l'aimante de nouveau, elle n'acquérera pas une plus grande force directrice. Chaque partie de notre aiguille, dans ce nouveau sys- tême, de quelque manière qu'elle soit aimantée ou coupée, sera dirigée dans le méridien magnétique par des forces australes et boréeles parfaitement égales ; ce qui paroît être un des principaux phénomènes auquel il faut que les hypothèses satisfassent. L'hypothèse que nous venons de faire, paroît très-ana- logue à cette expérience électrique très-connue. Lorsque l’on charge un carreau de verre garni de deux plans métalliques; quelque mince que soient les plans, si on les éloigne du carreau, ils donnent des signes d'électricité très -considé- rable : les surfaces du verre, après que l'on a fait la dé- charge de l'électricité des garnitures, restent elles -mêmes imprégnées des deux électricités contraires , et forment un très-bon électrophore ; ; ce phénomène a lieu quelque peu d'épaisseur que l'on donne au plateau de verre: ainsi, le fluide électrique, quoique de nature différente des-deux côtés Mém. 1789. Qaqq 490 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR du verre, ne pénètre qu'à une distance infiniment petite de sa surface ; et ce carreau ressemble exactement à une mo- lécule aimantée de notre aiguille. Et si, à présent l'on placoit l'un sur l'autre une suite de carreaux ainsi élec- trisés de manière que , dans la réunion des carreaux , le côté positif qui. forme la surface du premier carreau se trouve à plusieurs pouces de distance de la surface négative du dernier carreau; chaque surface des extrémités, ainsi que l'expérience le prouve, produira , à des distances assez con- sidérables , des effets aussi sensibles que nos aiguilles aiman- tées; quoique le fluide de chaque surface des carreaux des extrémités ne pénètre ces carreaux qu'à une profondeur in- finiment petite, et que les fluides électriques de toutes les surfaces en contact s'équilibrent mutuellement , puisqu'une des surfaces étant positive , l'autre est négative. Enfin, dans aucun système d'attraction et de répulsion, l'on ne peut pas supposer qu'un des deux fluides magnétiques puisse passer d’une barre d'acier dans une autre, puisque les ” aiguilles aimantées sont toujours sollicitées par des forces boréales et australes, absolument égales ; cependant , si l'on remplit un petit tuyau ou une paille, de limaille d'acier , et qu'on l'aimante, l'on trouvera à ce tuyau une force direc- trice , tres-sensible, et que l'on mesurera facilement à notre balance électrique. La limaille du tuyau se trouve dans lecas de notre hypothèse, puisque le fluide magnétique ne peut pas passer d'une molécule d'acier dans un autre. Voici encore une expérience à l'appui de notre opinion ; le long d'une règle de bois, /49. 8, je place en contact parleur extrémité unefile de cinq ou six parallélipipedes de fer très-doux, formant ensemble une longueur de dix-huit a vingt pouces. J'applique le pole s d'une barre aimantée à l'extrémité À , et je fais glisser, comme je l'ai fait Sig. 3, la ligne 4 B de mes parallélipipedes à quatre ou cinq lignes de distance d'une petite aiguille & aimantée. Comme le fluide magnétique ne peut pas passer d'un parallélipipede à l'autre, Des ScrEeNcESs. 491 chaque parallélipipede devroit présenter deux poles. L'expé- rience apprend au contraire, que toute la ligne 4 Z donne la même nature de magnétisme, que le pole s de l'aimant sn en contact par ce pole avec l'extrémité À. Cette expé- rience s'explique facilement dans notre hypothèse. X X XL. Il est facile , d'après ce que nous venons de dire, de se rendre compte de l'état magnétique d'une lame aimantée; que abcd, fig. 9, n°. ‘représente cette lame , que nous supposons formée d'une infinité d'élémens longitudinaux. kgs est une fibre élémentaire que l'on voit plus en grand , 3. 9 n°. 2, dans laquelle 1,2,3 représente des petites aiguilles ou desmolécules élementaires. Dans chaque moléculele fluide magnétique peut se transporter d'une extrémité àl'autre,mais ne peut pas sortir de là molécule : ainsi, dans la pre- mière aiguille , si le fluide aimantaire est condensé à l'ex- trémité boréale de la quantité a, dans cette même aiguille il sera dilaté à l'extrémité australe au-dela de l'état de neu- tralisation de la quantité a ; dans l'aiguille 2 il pourra être condensé à l'extrémité bortale d'une quantité a+; ainsi il sera dilaté à l'antre extrémité de l'aiguille de la même quantité a+; dans l'aiguille 3 il sera condensé à l'extrémité boréale de la quantité a+-b--c; ainsi à l'autre extrémité de la même aiguille, il sera dilaté de la même quantité; il en sera de même pour tous les autres élémens de cette fibre. De-là il résulte qu'à l'extrémité de notre fibre, la force boréale sera a; qu'à l'extrémité boréale du deuxième élé- ment , la force boréale sera réduite à b, la force a étant dé- truite par la force négative a de l'extrémité australe de l'élément 1; à l'extrémité boréale de l'élément 5, la force boréale sera réduite à ©, la partie (ab) étant détruite par la force négative du pole austral de d'élémênt 2. Qqgqz Â92 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIÉ. H est facile, à présent, en remplaçant notre fibre dansla Sig. 9, n°. 1, de voir qu'en prenant dans cette fibre, du côté boréal, par exemple , un point quelconque ©, dont la force boréale , réduite, d'après l'observation qui précéde, soit représentée par ©. Si l’ontire par ce point © , une ligne o f perpendiculaire à la longueur de la lame ; dans l’état de stabilité, l'action de toute la partie à b fo sur le point ©, étant décomposée dans la direction 4 ©, doit faire équilibre à l'action de toute la partie restante fo c d, plus à la force coercitive qui empêche le fluide de couler dans chaque élément. | ‘ Ainsi, dans notre hypothèse, le calcul des actions ma- gnétiques ou de l'intensité de forces magnétiques de chaque point, doit nous donnér précisément le même résultat que celui du transport du fluide magnétique , d'une extrémité d'une lame à l'autre. Calcul qui donne , comme nous l'avons vu, la plus grande conformité entre les expériences et la théorie , lorsque les aiguilles sont aimantées à saturation. p. D Ge, AI Ai Nousavorns jusqu'iciessayé de déterminer par l'expérience et par la théorie , les principales loix de la distribution du fluide magnétique dans dés aiguilles de différentes longueurs et de différentes grosseurs ; nous avons vu qu'au moyen de quelques corrections, il étoit facile de faire cadrer la théorie avec les phénomènes magnétiques. Nous allons actuelle- ment donner quelques expériences destinées à déterminer ; 19. la forme la plus avantageuse des aiguilles aimantées, destinées à indiquer le méridien magnétique ; 2. le degré de trempe et de recuit qui convient le mieux aux lames d'acier, pour prendre le magnétisme ; 3°, le degré de mag- nétisme que prend un faisceau de’ lames aimantées, ainsi que chaque lame dg ce faisceau ,, lorsqu'on la détache de ce faisceau, et que sans l'aimanter de nouveau, l'on en déter- DES Sciences: 493 mine la force magnétique ; 4°. les moyens qui nous ont le mieux réussi pour aimanter les aiguilles d'acier à satura- tion, et pour former des aimans artificiels. X X X III: Forme et degré de trempe des aiguilles aimantées La plupart des auteurs ont cru que la forme la‘plus avan: tageuse des aiguilles aimantées , étoit une lame d'acier ayant la figure d'un parallélograme rectangle. L'expérience m’a prouvé qu'à même longueur, même poids etmême épaisseur , une lame taillée en flêche , 2. 9 , n°.3, avoit un momentum magnétique, plus grand qu'un paral- lélograme rectangle. Hui:iTième ExPÉRIENCE A Dans une lame d'acier, que l'on trouye dans le commerce sous le nom de tole d'acier d'Angleterre , l'on a coupé trois aiguilles de la longueur de six pouces. : La première étoit un parallélograme rectangle de 9: ligne de large , qui pesoit 382 grains. D'Pere La seconde , également parallélogramatique rectangle , avoit 4 ligne de large, et pesoit 191 grains. La troisième , taillée en flêche , avoit à son milieu 9: ligne de large , et pesoit comme la deuxième, 191 grains. L'on a suspendu successivement ces trois aiguilles dans la balance magnétique , après les avoir aimanté, et on a eu les résultats suivans : L PREMIER ESSAI. Les trois aiguilles trempées, rouge blanc. L'aiguille parallélogramatique’, pesant 382 grains a été retenue à 30 degrés de son méridien magnétique, par une 494 Mémornrs DE L'ACADÉMIE force de torsion, mesurée par... .......... B5éerés. L'aiguille parallélogramatique , pesant AARAATAIRS DAPe ue à vase eee Éieiee DRE ee 49 L'aiguille en flèche, pesant 191 grains par 53 DEUXIÈME ESSAI. Les aiguilles recuites à consistance d'un ressort violet. L'aiguille parallélogramatique, pesant 382 grains, a été retenue à 30 degrés du méridien magnétique, par une force de torsion de. . ....... à SRE L aiguille parallélogramatique , pesant AO 1 ETS NDAr. . LRU LE. eue ae us NOTES 65 . L'aiguille en flèche, pesant 191 grains, par 68 ER LG 16 NT UE UMEEN RUS vs VAT, Les ais ouilles recuites , couleur d’eau. L'aiguille parallélogramatique , pesant 382 grains, a été retenue à 30 degrés du méridien magnétique, par une force de torsion de. . .... A AE 126 Degrès. L'aiguille SE , pesant 191 grains par. . ba 2 Mme ten LE es Mu: 65) L'aiguilleen flèche point 191grainspar . 3 Pons aie tr Es SNA Les aiguilles recuites à un degré de chaleur , rouge obscur. L'aiguille parallélogramatique, pesant 582 grains, a été retenue à 30 degrés du méridien magnétique, par une force de torsion mesurée par . . : DRREAURES KT à L'aiguille parallélogramatique, pestut 1g1 grains, AAA SAUT Len UE 0e « LE L'aiguille en flèche, pesant 191 grains, par” : 2979 MÉRRLUSACN 2 NC ES. 495 CinquiEemMEe EssaAr Les aiguilles rougies à blanc et non trempées. En faisant rougir les aiguilles à blanc, et les laissant re- froïdir lentement sans les tremper, Fon a trouvé que le degré du magnétisme qu'elles pouvaient prendre étoit à- peu-près le même que lorsque les aiguilles étoient trempées rouge-blanc , comme dans le premier essai. X XXI V. Remarque sur cette expérience. Cette expérience nous apprend, 1°. que dans les lames , l'état de trempe très-roide est celui où elle se charge le moius de magnétieme, que dans cet état, le magnétisme est à-peu-près le même que lorsque l'aiguille est recuite rouge-blanc : que depuis l'état de la plus forte trempe, le magnétisme des lames va toujours en augmentant dans tous les degrés de recuit , jusqu à ce que le recuit soit d’un rouge très-sombre, et que le magnétisme diminue ensuite à me- sure que la Re est recuite à un plus grand degré de cha- leur, que parvenu au rouge- blanc et refroidie lentement, HT étant ensuite aimantée, prendra à-peu-près le même degré de magnétisme qu'après la trempe la plus roide sans recuit. . Cette expérience montre encore que dans des lames de même épaisseur et de même poids, le m0omentum magné- tique de celle taillée en flêche , est un peu plus grand que dans les aïguilles parallélogramatique. Enfin , il est encore facile de voir dans cette expérience que dans un parallélograme de la même épaisseur et lon- gueur, mais d'une largeur double d'un autre, le momen- tum magnétique n'est pas deux fois aussi Stand, Ce résul- tat étoit indiqué par k théorie, 496 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE AUX À EV: Etatmasnétique d’un faisceaucomposé de plusieurslames. 5 P P. *NEUVIÈME ExXPÉRIEN.CF. Dans la même tôle d'acier qui a servi aux expériences précédentes, l'on a taillé 16 aiguilles parallélogramatiques rectangles , de 6 pouces de longueur, ct de 9 lignes et demi de large, pesant chacune 382 grains. Elles Out toutes été recuites à blanc sans les tremper pour être sûr de les avoir dans le même état; parce que, ainsi que nous venons de le voir, le magnétisme varie suivant le degré de trempe et de recuit , et qu'il auroit été difficile de s'assurer que l'état de ressort eût été le même dans toutes les lames si l'on avoit employé un plus foible degré de recuit, chaque aiguille a été aimantée à saturation en particulier, et on les a réu- nies ensuite en joignant ensemble les poles du même nom, l'on formoit, parcemoyen, des faisceaux d’uncertain nombre d'aiguilles, que l'on lioit ensemble avec un fil de soie très- fin, mais assez fort pour les serrer l’une contre l'autre. L'on plaçoit le faisceau dans la balance magnétique, en l'éloignant à chaque essai de 30 degrés de son méridien magnétique, l'on observoit la force det etorsiqn nécessaire pour d éenie à cette distance. . Essai. Une seule aiguille à 30 degré de son méridien magnétique, il a fallu pour la retenir à cette distance, une force de torsion mesurée par . . .. 82 Degris. 2°. Essai. Deux aiguilles réunies . . . . 126 3°. Essai. Quatre aiguillesréunies RER EE 4°. Essai. Sixaiguilles réunies . .,. . . 172 b°. Essai. Huit aiguilles réunies . . . . 182 6°. Essai. Douze aiguilles réunies . . . . 20h 7°. Essai. Seize ‘aiguilles réunies 229 XXXIV. DES SCIENCES. 497 : X XX I V. NzEeuviÈèmEe EXPÉRIENCE. Décomposition de l'aiguille précédente. J'ai séparé les 16 aiguilles du septième essai de l'expé-: rience précédente ; je les ai placées successivenient dans la balance magnétique, en les éloïgnant à 30 degrés du méri- dien magnétique, eten nommant, première aiguille, celle d'une des surfaces du faisceau, et de suite jusqu'à la sei- zième qui forme l'autre surface, j'ai trouvé : 1%, Essai. Première aiguille est retenue à 30 degrés de son méridien , par une force de torsion de . 46 Peerés: 2e, “Essai. Deuxième aiguille . _., . .'.. . 39 3°. ÆEssai. Troisième aiguille . -.,. . . . 14 4°. Æssai. Quatrièmeaiguille. . . . . . 44 5°. Essai. Cinquièmeaiguille . . . . . . 31 6°... Essai. Sixèmeaiguille . . . . . . . 32 PRUNESSUT : SEPHÈME HEULE À, + à «y + +, 2% vlan le slrulm vis 8°. Essai. Huitièmeaiguille . . . .'. . 30 9°. Æssai. Neuvième aiguille. . . . . . 3o 10°. Essai. Dixième aiguille . . . . . . 26 11°. Essai. Onzième aiguille . . . . . . 29 12°. Essai. Douzième aiguille. . . .". . 34 13°. Essai. Treizième aiguille. ‘. . . . . 26 14°. Essai. Quatorzième aiguille . . . . . 32 19°. Essai. Quinzième aiguille . . . . . 3o 16". Essai. Seizième aiguille . . . . . . 48 L'on à de nouveau réuni toutes les aiguilles , sans rien changer à leur état magnétique , ni à l'ordre où elles étoient dans le septième essai de la huitième expérience; plaçant le faisceau dans la balance magnétique , et l'éloignant à 30 degrés de son méridien, il a fallu, pour le retenir à cette Mérmn. 1789. Rre 498 MÉMOIRÉS De L'AcibéMIeE distance ; une force de torsion de 229 degrés, exactement la même qu'avant la désunion des aiguilles. X X X V. Résultat des deux dernières expériences. La huitième expérience prouve que la force magnétique de chaque faisceau croît dans un beaucoup moindre rap- port que le nombre des lames, ou que l'épaisseur du faisceau. Une lame seule a, pour momentum de sa force directrice, 82 degrés de torsion, tandis que pour 16 aiguilles réunies, le 07nerL1EuTr MA En moyen de hebade. a PO mesure = + degré s ou 145 degrés, c'est-à-dire, à-peu-près la sixième partie de 82 degrés, FRnr directrice d' uue seule lame isolée et aimantée à saturation. J'ai déjà tiré de ce résultat une conclusion très-importante, dans le neuvième volume des savans étrangers , relativement aux aiguilles de boussole destinées à indiquer le méridien , et portée sur des chapes et des pivots : c'est que le momentum du frottement des pivots. augmentant, comme je l'ai prouvé pour lors, dans un rapport plus grand que les pressions, tandis que les momentum magnétiques croissent dans un TRPEOUE beaucoup moins grand que les masses ou que les pressions des pivots, les aiguilles peu épaisses et très-légères sont à même longueur préférables à toutes les autres. L'on voit en effet par notre expérience, qu'en supposant même les momentum des frot- temens proportionnels aux pressions, si le frottement pouvoit produire sur ure seule lame aimantée à saturation, une erreur de 4! dans sa position relativement au dc ra magnétique, d'après notre expérience, elle en produiroit une six fois plus grande, ou à-peu-près de 24/, si l'on s'étoit servi d'un faisceau de seize lames. Il est inutile d'examiner ici les lois que suivent le mo- mentum-magnétique des faisceaux de lames que nous avons HE S SCIENCES. 499 goumis aux expériences ; il faudroit, pour avoir cette loi, étendre le travail que nous avons fait, expérience huitième, pour un cas particulier, à des lames de différentes longueurs et de différentes largeurs : mais il nous paroît facile de pré- voir ces résultats d'une manière suffisamment exacte dans Ja pratique, d’après#toutes les recherches que nous avons présentées au commencement de ce mémoire , dans des cas analogues, pour des cilindres d'acier de différentes gros- seur et longueur. En examinant à présent le tableau donné par la neuvième expérience, l'on voit que les deux lames des surfaces du fais- ceau décomposé, ont une plus grande force magnétique que les autres. La première étant mesurée par 46 degrés, et la seizième par 48 degrés, l'on voit également que le momen- tum moyen de toutes les autres lames est à -peu-près égal et mesuré par 30 degrés. Car quoique le momentum magné- tique de la troisième lame n'ait été trouvé dans cette expé- rience que de 14 degrés et demi, cette diminution est com- pensée par le momentum des aiguilles qui avoisinent; la deuxième ayant pour mesure de sa force directrice 39 degrés, et la quatrième 44 degrés; ensorte que le momentum moyen de ces trois aiguilles est #2#+42+# 3, : : en répétant 5 x P cette expérience, et remplaçant la troisième lame par une autre, je n'ai plus trouvé d'irrégularité, et cette troisième lame avoit une force directrice mesurée par 32 degrés comme les autres. Mais une observation bien curieuse que présente cette neuvième expérience, c'est que la somme des momentum particuliers de toutes les lames nous donne une quantité plus que double de celle du faisceau composé. Si en effet nous ajoutons ensembleles momentum de toutes lés lames de la neuvième expérience, nous trouvons cette somme égale à 516 degrés; tandis qu’en réunissant toutes les aiguilles, le faisceau ainsi composé ne nous donne que 229 degrés. | L Rrr à 5oo MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Ce dernier résultat pourroit s'expliquer , dans notre théo- rie, par l'état contraint du fluide magnétique, repoussé des extrémité de chaque élément dans le faisceau composé, par l'action de toutes les lames réumies, et sur-tout par celle des surfaces ; action qui n'a lieu d'une manière sensible qu'aux extrémités du faisceau. Lorsqile le faisceau est dé- composé, l'action des parties éloignées des extrémités, qui reste à-peu-près la même que dans les lames composées, repousse le flnide magnétique vers les extrémités ; d'où résulte l'augmentation du momentum que nous venons de trouver par l'expérience. ON UXUVNE DixtÈMe EXPÉRIENCE. Décomposition d'un faisceau de quatre lames. J'ai réuni seulement quatre des aiguilles précédentes, après les avoir aimantées à saturation ; le faisceau , éloigné à 50 degrés de son méridien, y étoit rappellé par une.force mesurée, Par: je. .:. = +, 1BOdéS, Ces aiguilles désunies étoient rappellées au méridien. La première , ‘par une force de momentum, mesurée "pars, Q 100 S'YTUUOUL SJ TOUT DH La:deuxième par. 4 las de SL 0. 020 La:troisiète Spas 141709 HN. ose eu Ja quatrième. 0 24 24111400, s wiL Ti 26D XXXVIL ONZI1ÈME EXPÉRIENCE. Décomposition d'un faisceau de huit lèmes. Huit aiguilles réunies ont été rappellées au méridien pres ScrEeNcCces. 5or magnétique , dont elles étoient éloignées de 30 degrés, par une force de. . . . . . . . 183deæré- Les aiguilles avoient été séparées. La première étoit rappellée par une force me- A ) EL ELA em ga el site. des fa 40 M ERIC IN EE Les et et 0e PEONEMENTRE A RON MA EE La troisième. AR Pr Rd: hs Se LES) Etape, RENTE APPLE CONS LINE er PR a Ver SR ER A AO RE Vi SU ARR PR ARR ER PRESS JL ee QE SEA SR PET RAREMENT EN Te ARCE PORN RE Il est inutile de s'arrêter à ces deux expériences. Elles donnent des résultats analogues à ceux que nous avons dé- veloppés dans les articles qui précédent : nous allons passer aux méthodes pour aimanter les lames à saturation , et pour former des aimans artificiels. XANL TT. De la maniere d'aimanter. Je vais présenter les moyens qui m'ont le mieux réussi, pour construire, avec peu de dépenses, des aimans artifi- ciels d'une très-grande force ; il sera facile de voir que j'ai été: dirigé par les expériences et les observations qui pré: cédent. | Lorsque l'on veut aimanter un fl ou une lame d'acier, l'on sent quil doit être avantageux, lorsqu'on se sert de deux barres pour aimanter, de faire concourir l’action des deux poles de ces barres. C'est ce qui a fait imaginer la méthode de la double touche. La fs. 10 indique la manièré dont elle a été d'abord pratiquée ; sur l'aiguille zs que l'on vouloit ai- manter , l'on placoit verticalement les deux barreaux SN, S'N' à 7 à 8 lignes de distance l'un de l'autre, plus ou 502 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE moins, suivant la force des aimans: les points S et S! repré- sentent les poles sud , et N et N' les poles nord. L'on promène, dans cette situation , les deux barreaux d'une extrémité de l'aiguille xs à l'autre. M. OEpinus a remarqué que dans cette méthode le centre d'action des deux aimans N S, N'S/, étant nécessairement placé à quelque distance de ie M re , au point u, par exemple, l'action sur les points de l'aiguille, compris entre les deux barres, se fait très- obliquement, et ne donne pas par conséquent à cette aiguille tout le degré de magné- tisne qu'elle pourroïit recevoir. Ainsi, au lieu de placer dans cette opération les deux barres verticalement, M. OEpinus conseille de les incliner sur l'aiguille, comme à la fig. 11, et de les promener dans cette situation d’une extrémité de l'aiguille à l’autre. J'ai trouvé effectivement, au moyen de la balance ma- gnétique , que j'ai décrite au commencement de ce mé- moire , que la méthode de M. OEpinus étoit préférable à la première ; mais j'ai en même-temps trouvé quelle ne donnoit pas tout à fait aux aiguilles le degré de saturation magnétique ; que le plus souvent même, lorsque l'aiguille avoit beaucoup de longueur, il se formoït dans les parties intermédiaires plusieurs poles , dont l’action, à la vérité, étoit peu considérable, mais étoit sensible. J'en attribue la cause à l'action particulière de chaque aimant, quitend à produire sur les points dépassés par les deux aimans , un effet contraire à celui que l’on cherche. Dans notre fig. 11, le pole S, par exemple, placé sur l'aiguille, tend à donner en même-temps au point 4 qui est placé sous le pole s, la même nature de magnétisme, qu'au point u; c'est-à-dire, que dans l'hypothèse des deux fluides magnétiques, qui peu- vent se transporter vers les deux extrémités des aiguilles, si le point w est entrainé vers le point 7 ; ie point g qui l'avoisine sera entrainé vers le point $, après que ce point g aura été dépassé par les deux aimans : dans notre hypo- DES SCIENCES. 503 thèse, où le fluide magnétisme ne peut se mouvoir que dans les parties intégrantes, les molécules u et 9, qui sont voi- sinent , tendent à s'aimanter en sens contraire ; ce qui doit produire une diminution de magnétisme vers les extrémités des aiguilles , où le fluide magnétique doit être le plus con- densé , et ce qui peut, dans les aiguilles très-longues, ainsi que l'expérience le prouve , donner naissance à plusieurs poles. Cette observation, qui ne pouvoit être que le fruit des mesures , exactes données par nos expériences, m'a obligé à changer la méthode d'aimanter de M. OEpinus ; et voici, après plusieurs tentatives, le moyen qui, d’après la balance magnétique , a paru le plus avantageux. Je me sers, pour mon opération, de quatre aimans très- forts , construits d'après une méthode que je vais détailler tout-à-l'heure. Je pose, /. 12, sur un plan horisontal, mes deux plus forts aimans NS, N S, en les plaçant en ligne droite , de manière qu'ils soient éloignés l'un de l'autre, d'une quantité de quelques lignes moindre que la longueur de l’ai- guille 7 s, que je veux aimanter. Je prends ensuite les deux aimans N'S', et les inclinant comme dans la méthode de M. OEpinus, je les pose d'abord, en joignant presque leurs poles sur le milieu #1 de l'aiguille ; je tire ensuite chaque aimant , sans changer son inclinaison jusqu'à l'extrémité de Vaiguille, et je recommence cinq ou six fois cette opération sur les différentes faces de l'aiguille. Il est clair que dans cette opération, les poles de l'aiguille 7 s restent fixes et invariables aux extrémités de l'aiguille , au moyen des deux forts aimans NS, sur lesquels cette aiguille est posée : l'effet produit, par ces deux aimans, ne peut qu'être aug- menté par l’action des deux aimans supérieurs qui concou- rent à aimanter toutes les molécules de l'aiguille dans la même direction. Comme par l'opération qui précéde, l'aiguille #2 s , placée enire les deux gros aimans , acquiert, par le concours des actions des quatre aimans, une force polaire plus forte que 504 MÉMorrEs DE L' ACADÉMIE celle qu'elle peut conserver, lorsqu'on la sépare de ces ai- mans, il en résulte qu'au moment de cette séparation , l'ai- guille perd une partie de magnétisme qu'elle devoit à ces forces, et que son magnétisme diminue jusqu'à ce que l’ac- tion magnétique de toute l'aiguille, sur chacun de ses points, soit en équilibre avec la force coërcitive. Ainsi, en séparant l'aiguille des aimans, elle se trouve aimantée à saturation. J'ai trouvé encore qu'en aimantant par notre méthode, l'on étoit plus sûr de donner aux surfaces des lames destinées à former des aiguilles, pour indiquer le méridien magnéti- que, un degré de magnétisme égal; ce qui paroît mériter une grande attention dans la construction des boussoles , si l'aiguille est suspendue de champ. X XXI X. Construction des aimans artificiels. J'ai pris, fig. 13, une trentaine de lames d'acier trem- pées et revenues à consistance de ressort, de 5 à 6 lignes de large , sur 2 ou 3 lignes d'épaisseur , et de 36 pouces de longueur ; les lames de fleuret, telles qu'on les trouve dans le commerce, forment d'assez bons aimans. La tole d'acier d'Angleterre, coupée par lames d'un pouce de large, trem- pée et recuite à consistance de ressort, dans les degrés in- diqués, art. 55, est préférable. Lorsque je n'emploie àchaque aimant que 15 ou 20 livres pesant d'acier , il suffit de donner aux lames 50 à 36 pouces de longueur. J'aimante chaque lame en particulier, d'après la méthode prescrite à l'artiele qui précède : je prends ensuite deux pa- rallélipipedes rectangles de fer très-doux et très-bien poli, de six pouces de longueur, de 20 à 24 lignes de large, et de dix à 12 lignes d'épaisseur ; je forme, avec ces deux pa- rallélipipedes , représenté fg. 13, enNetS, l'armure de mon aimant, enenveloppant une extrémité de chaque parallélipi- pede d'une couche de mes lames d'acier aimantées, de mer nière DES SCIENCES. bo5 nière que l'extrémité des parallélipipedes dépasse l'extrémité des lames, de 20 à 24 lignes, et que l’autre extrémité des parallélipipedes se trouve enveloppée.par l'extrémité des lames. Sur cette première couche de lames d'acier , de 3 à 4 lignes d'épaisseur, j'en place une seconde qui a 3 pouces de moins de longueur que la première, ensorte que la première dépasse cette deuxième.de 18 lignes, de chaque côté;-l'on -fixe lé tout aux extrémités , au moyen de deux anneaux de cuivre qui serrent les lames l'une contre l’autre et qui em- pêche l'armure de s'échapper. La fig. 13 représente deux aimans artificiels, composés d’après la méthode que nous venons de prescrire; Nets, sont les deux extrémités des deux parallélipipedes de fer ; les deux autres extrémités, engagées entre les lames d'acier, sont ponctuées dans cette même figure. Chaque aimant ainsi composé, est fixé solidement par des anneaux de cuivre qui sont marqués sur les deux aimans en 4,b, a’, b', les contacts placés en À et B, réunissent les poles des armures. L'expérience m'a appris qu'avecun appareil decette forme, chaque aimant pesant 15 ou 20 livres, il falloit une force de 80 à 100 livres pour séparer les contacts : qu'en plaçant les aiguilles ordinaires de boussole sur les deux extrémités de nos deux barres, composées comme dans la fg, 12, elles s'aimantoient à saturation, sans qu'il fût nécessaire de les frotter avec les aimans sipérieurs ; il est inutile d'avertir, que lorsque l’on voudra se procurer des aimans d'une plus grande force, il faudra, à mesure que l'on multipliera le nombre des lames d'acier, augmenter leur longueur, etles dimensions des paralltlipipedes de fer, qui servent d'ar- mure. Il seroit facile d'évaluer les différentes dimensions que doivent avoir les aiman$ d'une manière suffisamment exacte dans la pratique, d'après les lois du magnétisme, etla po- sition du centre d'action des fils d'acier de différentes lon- gueurs et grosseurs, que nous avons exposés dans lecourant de ce Mémoire. Mém. 1789. | Sss ) MEMOIRE SUR L'ANCIENNETÉ DE LA SPHÈRE EN GÉNÉRAL, F Et de quelques Constellations en particulier. Pas MIE: GE N TA EE RE © L'ancienneté de la sphère est généralement connue des astronomes, ainsi que celle du zodiaque qui n'en est pas la partie la moins intéressante. Ce cercle qui traverse oblique ment en forme de grande roue , et au milieu duquel est une ligne que l’on conçoit sans largeur , a été évidemment ima- giné pour tracer , dans le ciel, la route apparente du soleil, au travers des étoiles ou des constellations qu'il renferme. Il est cependant vraisemblable que le zodiaque , en tant qu'il représente laroutedu soleilet son cours annuel, ne remonte pas jusqu'aux premiers âges de l'astronomie. Il paroît que le zodiaque de la lune a précédé celui du soleil, et qu'il est le premier en date. Or, ce premier zodiaque me semble être celui que l’on retrouve encore aujourd’hui chez les indiens, composé de vingt-sept constellations : avec celui-ci, on aura sans doute formé celui du soleil. Les brames m'ont formelle. ment enseigné que chaque signe du zodiaque solaire est com- posé de deux constellations et un quart de constellation de celui de la lune. Les anciens paroïssent donc avoir d’abord formé un zodiaque pour la route .de la lune ; il étoit bien naturel et bien juste que le soleil eñt le sien. Je ne pense pas qu'il puisse jamais y avoir de doute sur tous ces objets, parmi les astronomes ; je dis parmi les astronomes, car jesaisqu'un DES SCreNCESs. 607 savant prétend que le zodiaque n'a point été fait pour repré- senter la route du soleil. Voyez les Mémoires de l'académie des belles - lettres. J'ai déja entretenu l'académie de l'ancienneté du zodiaque solaire, et j'ai fait voir que ce cercle, et les constellations qu'il renferme, remontent aux siécles les plus reculés. De l'Asie, il est passé en Grèce, de-là chez les Romains : les Grecs n'en sont donc point les inventeurs, comme ils semblent en avoir la vaine prétention : ils n'ont fait que l'habiller à la grèque; car ils n'ont véritablement point eu d'astronomes avant l'époque de la fondation de l'académie , ou école d'Alexandrie. On trouve , à la vérité, dans Homère et dans Hésiode, deux de leurs poétes qui ont fleuri vers les neuvième et dixième siécles avant J. C., qu'il est parlé de quelques constellations , et nomément d'Arcturus et de la grande Ourse; mais on sait à n'en pouvoir douter que la première est une très- ancienne constellation égyptienne, et quant à l'Ourse, les Grecs prétendoient bien, selon Pausanias, qu'elle tiroit son origine de Licaon et de sa fille; mais cet auteur judicieux marque en même-temps que le grand Chariot, qui est l'Ourse des Grecs, étoit beaucoup plus ancien que Licaon. Avant Hipparque, même avant Thymocharis et Aristille, les astronomes employoient les levers et les couchers des étoiles pour en déduire leur place dans. le ciel, et c'est ainsi , nous dit ce grand astronome, que tous les anciens mathématiciens en ontusé, pour partager et diviser le zodia- que. Quel travail immense ne suppose donc pas l'ancienne sphère? Il a fallu y employer des millions, peut-être, d'obser- vations. Dans quel temps les Grecs lesavoient-ils donc faites À ceux dont l'origine ne remonte pas au-de-là du quinzième ou seizième siécle avant J. C. ? Eudoxe, un de leurs philosophes, qui vivoit quatre cents ans environ avant J. C., est celui de tous les Grecs savans , parvenus à notre connoissance, qui nous a laissé le plus de faits ou de détails surl'ancienne sphère. Le poëte Aratus, qui est venu après, la suivi presque en tout, comme le fait voir Hipparque; mais malgré les éloges qu'on Sss 2 508 MÉMOIRES DEL ACADÉMIE ‘a prodigués à Fudoxe , il est certain qu’il n'étoit point astro- nome. M. Bailly l'a dit dans son histoire de l'astronomie ancienne , et nous sommes bien d'accord en ce point. L'ouvrage d'Eudoxe est perdu; mais nous en avons des fragmens très-précieux dans les commentaires d'Hipparque sur Aratus : c’est ce que nous connoïissons de plus ancien sur la sphère. D'après la lecture de ces fragmens, Newton avoit conçu l'idée la plus belle et la plus hardie , idée véritablement digne de lui , celle d'en déterminer l'époque et de pénétrer, par ce moyen, dans lesténèbres des premiers temps de la Grèce, à l'aide du flambeau de l'astronomie. Se fondant sur un passage de saint Clément d’Aléxandrie, qui paroît donner à entendre que Chiron forma le premier les constellations , ce grand homme imagina que c'étoit la sphère d'Eudoxe , et commece même Chiron passe pour avoir été lié avec les argonautes, Newton supposa facilement que l'ouvrage de Chiron fut ima- giné pour conduire ces héros dans leur expédition; imais je monirerai, dans unouvrage fait exprès, combien Newtons'est trompé dans sa supposition et dans le choix des étoiles. Selon lui la sphère d'Eudoxe ne remonteroit qu à neuf cents trente-six ans avant J. C., époque que les défenseurs de l'expédi tion des argonautes sont bien loin de vouloir admettre pour celle de cette célèbre expédition. M. Frerct, ancien secrétaire-de l'académie des belles-lettres et inscriptions, un des plus zèlés partisans de cette célèbre expédition, quej'ose- rai cependant traiter ici, en passant, de fabuleuse et chimé- rique; M. Freret, dis-je, ayant voulu relever les erreurs qui résultent dans la chronologie du système de Newton, sur cette matière, avance de son côté qu'il trouve au contraire que cette même sphère se rapporte avec la plus grande exaCs titude à l'an 1353 avantJ, C., et comme ce même savant trouve , d'un autre côté , que l'expédition des argonautes est justement de cettemême année, ils'est persuadé qu ilne filloit pas remonter plus haut pour la sphère ancienne ; pour cela M. Freret a été obligé de supposer qu'il y a une différence uniforme et constante ; c’est-à-dire, toujours la même, entre Durs SC LE N CE ,6. 309 les positions des étoiles décrites par Eudoxe, relativement aux cercles de la sphère , et celles qu'Hipparque nous donne de ces mêmes étoiles, dans ses commentaires; cest, sans doute , ce qui a fait dire à l'illustre auteur de l'histoire de l'as- tronomie ancienne, en parlant d'Eudoxe, que cette diffé- rence uniforme et constante, dont parle M. Freret, est bien loin d'exister entre la sphère d Eudoxe et celle d’ Hipparque. 1°. Elle est formellement contredite par Hipparque lui- même. 2°. Si Hipparque eût en effet reconnu une différence cons- tante de 15° à 16°, parexemple , entre la sphère d’Eudoxeet la sienne, telle que M. Freretsuppose qu'elle existeentre cesdeux sphères, ce grand astronome n'auroit point balancé sur la précession que les observations d'Aristille et de Tymocaris ne lui avoient fait que soupconner.. Il faut donc ici partir d'un principe incontestable ; c'est qu'Hipparque trouve que la sphère d'Eudoxe est à très-peu de chose près, conforme anx apparences de son temps, dans plusieurs de ses points; mais qu'une grande partieen différe plus où moins; quelques-uns même en sont éloignés d'une quantité très - considérable. La différence , entre les deux sphères, n'est donc, de l’aveu d'Hypparque , pas même constante , et la même dans tous.ses points. J'aicru, en con- séquence , que ce seroit une chose aussi curieuse qu'utile de travailler sur cette matière qui n'a été traitée par personne depuis 5 ; de calculer toutes les étoiles de la sphère d'Eudoxe ; c'est-à-dire leur position par rapport aux co- lures ,à l PRnEre et aux deux tropiques. Cet ouvrage, qui m'a pris beaucoup de temps pour l'avoir refait et BE jus- qu'à trois fois, manquoit à l'histoire del astronomie ancienne; il est achevé à bien peu de chose près. Hipparquea été mon guide, et je l'ai suivi très - exactement en tout. J'ai trouvé dans mes résultats des époques siéloignées lesunesdes antres, qu'il m'a paru impossible de se ae d'admettre des dates différentes dans la sphère d'Eudôxe. " Le calcul rigoureux les donne. bio MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 2°, Si l'on fait attention à l'ouvrage d'Eudoxe, etcomment il l'a composé, on reconnoitra que ce n'est en effet qu'un com- posé de tout ce qu'il a pu trouver dans ses voyages en diffé- rentes parties de l'Asie, où l’on cultivoit alors l'astronomie avec succès , et sur-tout en Egypte , où il demeura quelque temps, et où il fut très-lié avec un prêtre égyptien ; mais il faut, en même-temps, considérer qu'il ignoroit la préces- sion des équinoxes. Il n'est donc pas étonnant qu'on trouve différentes époques danñslasphère ancienne qu'ilnousalaissée. Les quatre points cardinaux du monde, que l'on déduit de son ouvrage, en ÿ employant les constellations du zo- diaque; c'est-à-dire du Cancer, des serres du Scorpion et du Capricorne, différent, comme nous allons le prouver, de plus de 1000 ans de ceux qu'on déduit des Ourses, et du Dragon leur gardien ; constellations extra-zodiacales très-anciennement connues, comme étant très-voisines du pole ; et.par conséquent plus propres à la navigation, telle que l'exerçoient les peuples des contrées voisines de la Méditerranée, il y a trois à quatre mille ans. De toutes les constellations extra-zodiacales, je n’ai trouvé que le Poisson austral qui m'ait donné fort exactement la même époque que le Cancer, les serres du Scorpion , et le Capricorne. C’est que dans l'ancienne et primitive sphère le Poisson austral étoit uni au Capricorne, comme on voit encore dans plusieurs planisphères ; dans le zodiaque indien des transactions philosophiques, cela se voit ainsi ; et dans celui que j'ai apporté de l'Inde que je tiens des brames, le C:pricorne n y est point, mais à la place les brames y. placent un Poisson. Je supprime ici la trop longue énumération des résultats de mes calculs, et des différentes époques qu'ils m'ont offerts. Il me suffit d'en citer quelques-uns des plus inté- ressans et des plus frappans ; mais qui ne prouvent pas, à beaucoup près, que la sphère ancienne ni le zodiaque, soient l'ouvrage des Grecs, -Eudoxe dit que les points car- dinaux du monde étoient dans le milieu du Cancer, des pets L'SICITE N C Es! bix serres du Scorpion et du Capricorne. Or, le calcul astrono- mique le plus rigoureux que j'ai fait de ces trois points, m'a appris que depuis l’instant où ce phénomène a eu lieu jusqu'en 1720, les colures avoient rétrogradé de 1° 15° 41!, qui, à raison de 72 ans pour un degré, donne 3289 ans, dont tant 1720, reste 1569 avant J. C. Eudoxe dit encore que le colure des solstices passoit par le milieu de la grande Ourse, que le tropique d'été passoit par la main droite d'Andromède , et par les têtes des Gémeaux. En procédant sur ces trois constellations comme j'ai fait sur les précédentes ; je trouve que la grande Ourse auroit été observée 2750 ans avant J. C. Le Dragon, gardien de I Ourse, rentre à 15 ans près dans cetie déter- mination, savoir 2737 ans avant J. C. La ob aile tion d'Andromède m'a donné 2448, et les. têtes des “Gémeaux 2588. Ces quatre déterminations ne . s'éloignent guères les unes des autres, et ne cadrent, en aucune façon, avec la précédente. Or, j'oserai interroger les Grecs, et leur demander ici qu'étoient-ils dans ces temps là 2500 à 2600 ans avant J. C. ? qu'étoient - ils même 1569 ans avant la même époque ? À peine existans alors, et plus pirates qu'astronomes, auroïent-ils pu avoir fait les milliers, ou plus exactement les millions d'obser- vations nécessaires des levers et couchers des étoiles, pour partager le ciel en différens quartiers, classer les étoiles, ‘et leur assigner à chacune une position réciproque, former le zodiaque, le diviser, et fixer dans le ciel les 4 points car- dinaux , où nous les trouvons d'après Eudoxe 1600 ans avant J. C.? Les Grecs n'ont donc pas pu former Le zodiaque. Mais j'ai trouvé deux autres constellations, qui nous reculent encore bien davantage ; ce sont celles de Cephée et de la Cassiopée, qui sont à côté lune d2 l’autre. Céphée et la Cassiopée sont deux très - anciennes constellations , dont l'origine se perd dans l'antiquité, et que les Grecs: ont revêtues et décorées de leur costume. ’ biz MÉéMoIREs DE L'ACADÉMIR En suivant le récit d'Hipparque, Céphée auroït été observé hooo ans environ avant J. C., la Cassiopée ne s'éloigne pas beaucoup de cette époque ; ; mais comme Hidère ne parle point de la Cassiopée, on nous demandera d'où nous avons tiré sa position ; qui s accorde, disons- nous, si exactement avec la position de Céphée. Cette détermination de la Cassiepée je l'ai trouvée dans Hygin. Hygin, afiranchi d'Auguste et très - connu des astronomes, nous a laissé un ouvrage curieux et intéressant sur l'ancienne sphère. C'est une vraie compilation de tout ce qu ‘il a trouvé de fait avant lui sur cette matière ; car il nétoit point véritablement astronome ; et en effet on voit qu'il n’a pas la prétention de nous donner un ouvrage fait sur ses propres observations. Or cet auteur, en nous donnant la description de la Cassiopée, avance un fait digne de remarqie,.et auquel il ne paroït pas qu'on ait faitaiten- tion jusqu'ici, fait qu'on ne trouve, ni dans pores ni dans Fudoxe, ni dans Aratus, ni enfin dans aucun auteur ancien, du moins que je sache ; c'est que le visage de la Cassiopée arrive jusqu'au cercle d'été qu'elle touche de sa tête ; il ajoute encore qu'elle a une étoile dans la tête. (£ffigies autem cor; oris ad æstivum circulum pervenit, quem capite et dextra manu tangit….… hujus in Re stella ostenditur una ). L faut qu'Eygin ait vu ce qu 3 avance dans quelqu'ancien livre qui aura péri, ou sur quelque planisphière, car il ne nous rapporte point ce fait comme une remarque qu'il auroit faite ; en effet, la tête de la Cassiopée étoit de son temps à 18° ou 20° au nord du tropique ; mais il yaceu un temps où cette apparence a eu lien ; et si nous trouvons quelle est arrivée dans le temps même que la miin de Céphée :étoit dans le colure d'hiver, nous en conclurons trois choses. Premièrement qu'Hygin, sans s'en douter, ‘nous a transmis une très-ancienne observaiion astronomique ; secondement , que la sphère d'Eudoxe , avec laquelle s'accorde TS OO DES Sciences. 513% s'accorde ce fait, tiré d'Hygin, est par conséquent de la plus haute antiquité. Troisièmement enfin, que cette même sphère a été faite avec soin. Or mes calculs confirment cétte position de la Cassiopée dont je parle : lorsque la main gauche de Céphée, désignée par Hipparque, étoit selon Eudoxe dans le colure bic ou dans 9° justes, l'étoile de la tête de la Cassiopée avoit q' 22° 17/, sa latitude étoit en nee temps de 45° oo. J'en ai conelu sa déclinaison de 22° 17, c'est-à-dire, qu’elle étoit de 1° ? au sud du tropiqué. La tête de cette constellation touchoïit donc le tropique dans le même-temps que la main gauche de Céphée étoit dans le colure d'hiver. Pour savoir à quelle époque précisément cette étoile s’est trouvée sous le tropique , nous ferons observer qu'elle changeoïit dans cette position de 1° 56” en déclinaison pour 8° de mouvement en longitude, d'où jai conclu qu'elle étoit dans 10° 4° 40! précisément ;: lorsque le tropique la coupoit en deux. Or si on compare cette longitude à celle qu'elle avoit en 1720, on trouvera 2° 26° 55! de mouvement au colure ; ce qui répond à 6232 ans, dont ôtant 1720, restent 4512 ans avant J. C. Cette observation et celle de Céphée, donnent les deux plus anciennes époques que cache la sphère ancienne. Cette sphère n'est donc pas due à Chiron ; elle ne peut donc pas s’accorder à l'époque où on le suppose avoir vécu 1353 ans avant J. C. Je finirai en faisant observer à cette occasion que ces deux époques approchent beaucoup dé celle de 4242, .que j'ai sApposée être celle de la, formation du zodiaque , lorsque les premières étoiles de la vierge étoient au solstice d'été, et dont j'ai eu l'honneur d'entretenir l'Académie} il y a deux à trois ans, daus une de ses rentrées publiques. . Mém. 1789, | | Ttt. 514 MÉMOIRE SUR QUELQUES GRANDS HIVERS DU DERNIER SIECLE. Pa nie PL NET HUE. Luve que nous éprouvons actuellement sera probables ment le plus précoce, le plus rigoureux et le plus long de ce siècle. Dans le journal de Paris, du 6 janvier de cette année 1789, on donne un dépouillé de quelques hivers longs et rigoureux, ressentis en Provence durant les 14°, 15° et 16° siècles, le tout extrait de l'histoire de cette province, par l’abbé Papon. Peut-être ne sera-t-il pas inutile de comparer l'hiver actuel avec quelques hivers du 17° siècle, observés à Paris même par Ismaël Boulliaud, et consignés dans ses manuscrits autographes, que M. le Monniér a bien voulu me communiquer. La comparaison ne sera pas parfaite ; on ne faisoit pas alors usage du thermomètre ; mais quelques circonstances pourront aider à juger de l'intensité du froid. 1655 et 1656. Les observations météorologiques de Boulliaud com- prennent un intervalle de 43 ans, depuis 1635 jusqu'en 1677 ; mais l'hiver de 1655 à 1656 est le premier grand hiver que j'y trouve détaillé. Le premier novembre 1655 , à Paris, ciel très -pur ch température de l'air telle qu'on peut la desirer en prin- temps, où ‘même en été. SCT DES SCIENCES. 515 Le 3 et le 4 il tomba quelque pluie. Les jours suivans le ciel redevint sercin, et la tempé- rature fut telle qu'on pouvoit l'éprouver en été ou vers la fin du printemps. À ce beau temps succéda, le 23, un brouillard. Il gela le 25 et le 26.. Les premiers jours de décembre , il neigea. Du 8 au 18, la gelée fut excessive ; la Seine fut prise. Du 18 au 28, l'air fut humide. Le 29 la gelée recommença et dura jusqu'au 28 janvier 1656. Une nouvelle gelée reprit peu de jours après et dura jusqu'en mars : mais en ces deux reprises le froid fut moins rigoureux qu'en décembre. On peut conclure de ce détail que cet hiver ne fut guère ficheux que par sa longue durée. 1657 et 1658. Il gela depuis le 24 décembre 1657 jusqu'au 20 janvier 1658, de manière, cependent, que le froid ne fut pas alors extrêmement piquant. Le 20 janvier, par un vent impétueux de nord-est, le froid devint excessif, très-peu de personnes se ressouve- noient d'avoir jamais éprouvé un froid si pénétrant. Tout fut glacé. L'âpreté du froid continua jusqu'au 26. Le 27 l'air un peu radouci fit espérer un dégel : mais le 28, le froid redevint aussi perçant quil l’avoit été, et dura jusqu'au 8 février. Le 9 et le 10 février, la glace et la neige, qui étoit tombée en abondance, commencèrent à se fondre. Le lundi 11, à deux heures du matin, le vent étant remonté au nord et au nord-est, les eaux furent prises de nouveau , la gelée fut extrême , au lever du soleil il n'existoit plus le moindre vestige de la fonte précédente. La rigueur du froid se fit sentir jusqu'au 18. Hbt)A 516 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Enfin, le 19 février, le vent soufilant du nord- ouest et. ensuite de l'ouest, la fonte de la glace et des) neiges recommenca, et ne discontinua plus. Le »1, la glace qui couvroit la Seine s'entr'ouvrit. Le 22, la rivière eommença à grossir. Le 27 et le 28 elle déborda ; l'inondation fut plus grande qu'aucune de celles dont on avoit mémoire. Depuis six heures du soir du 27 jusqu'à midi du 28, l'eau baïgna les murs de l'église de St-André-des-arcs, il falloit une planche pour traverser la rue. Le 28 à midi les eaux commencèrent à baisser. La rigueur du froid avoit fait périr plusieurs voyageurs ; d'autres en furent quittes pour la perte de quelques membres. Durant la nuit du 28 février au premier mars,. une grande partie du Pont-Marie fut emportée par le courant, et plusieurs personnes périrent. Le jour suivant les derrières de quelques maisons voisines de la rivière furent pareille- ment emportés. 1662 et 1663. L'été et l'automne de 1662 furent très-secs : les culti- vateurs, dans plusieurs provinces du royaume, ne purent travailler la terre ni l'ensemencer avant lés pluies, qui ne commencèrent à tomber que le 20 novembre. La gelée dura depuis le 5 décembre 1662 jusqu'au 8 mars 1665. Cependant durant ce long intervalle, le froid parut trois fois se radoucir. La Seine fut entièrement prise au mois de décembre. 1666. L:) Je ne joins ici cette année, qu'à cause d'une singularité Fe par Bôulliaud. Le'29 janvier, froid très-âpre, de manière que la Séine- charioit des Bacon vastes et très-épais. À fé és. D SSSR AS DES) SCIENCES. b17 “Vers le soir le vent passa du nord au sud, et le len- demain à huit heures du matin le dégel commença par une pluie douce, à laquelle succéda un vent violent de sud-est. Le méme jour, à 10 heures du soir on vit des éclairs, et le tonnerre se fit entendre avant minuit. 1670. Boulliaud ne dit autre chose de cet hiver , sinon que le froid fut excessif dans les mois de janvier et de février, et que sa violence fit périr un grand nombre d'arbres. 1676, 1677. Le froid fut rigoureux depuis le 2 décembre 1676 jusqu'au 13 janvier 1677. La terre fut couverte, de neige et la Seine fut prise pendant 35 jours consécutifs. L'air fut ensuite humide. - En février on éprouva quelques- gelées, mais elles ne furent pas fortes : les pluies furent fréquentes. La température fut la même en mars, le ciel fut presque toujours couvert. - Le commencement d'avril fut encore froid et humide : vers le milieu du mois la température fut. plus douce : mais bientôt après les fraicheurs recommencèrent , et durèrent jusqu'e au 22 mai. Le 22 mui le vent souffla du nord-est, la pluie cessa, et L'on commença le 23 à éprouver dela LEE Les quatre jours suivans furent très-chauds, et le 28 , le vent étant descendu au sud- est, la chaleur fut extrême. De ces hivers, le plus rigoureux fut celui de 1658, si l'on en juge du moins par ses effets. Il y eut 55 jours de gelée ; mäïs le froid fut modéré les 27 premiers jours. Quelle fut l'intensité du froid les jours suivans ? c'est ce qu'il ne nous est pas possible de déterminer. En 1658 plusieurs 518 * Mémoires DE L'ACADÉMIE voyageurs périrent, dit Boulliaud , et d'autres furent mutilés ; mais cela peut arriver dans des hivers: moins rigoureux que l'hiver actuel. On ne parle pas de celui de 1729, ce dont je suis étonné. Ce silence prouve au moins que cet hiver fut moins rude que celui de 1700 ; mais il n'en est pas moins vrai que le froid fut alors très-pénétrant. Je demeurois dans une petite ville de Bas-Poitou, nommée alors Mauléon et maintenant Châtillon -sur-Sèvre. La grande gelée commença la nuit du 24 au 25 décembre 178, et dura sans interruption jusqu'au 22 janvier suivant. Tout ce temps fut pour nous un temps de vacance, l'encre gelant à la plume, même auprès du feu. {Il n'y avoit pas de poële dans la maison). Notre haleine geloit sur nos habits. Une pièce d'eau de cinq à six pieds de profondeur fut bientôt glacée jusqu'au fond. Nous eumes connoissance de quelques personnes que le froid avoit saisies et fait périr sur les chemins. Cette dernière circonstance ne prouve donc point que l'hiver de 1658 ait été plus rigoureux que l'hiver actuel. Puisque j'ai parlé du froid de 1729, qu'il me soit permis de dire un mot du dégel. Le ciel avoit presque toujours été serein pendant la gelée : il le fut également le 22 janvier, premier jour du dégel et les jours suivans : c'étoient de véritables jours d'un beau printemps, la poussière voloit comme en été. On nous écrivit de Sens que les promenädes publiques y étoient fréqnentées comme dans la plus belle saison de l'année. La neige dont la terre est couverte, ne nous permet pas d'espérer un semblable dégel. MÉMOIRE Sur la manière de ramener à la théorie du parallélipi- pede, celle de toutes les autres formes primitives des cryslaux. Par M. l'abbé HAUY. J ‘Ar exposé dans le mémoire précédent (a) une méthode: analytique pour résoudre les différens problèmes relatifs à la stucture des erystaux originaires du rhomboïde. Les diverses combinaisons. dont cette structure est susceptible ont été représentées généralement par un petit nombre de formules, qui ne renferment que les expressions des deux dragonales, et une quantité 2, qui exprime la loi des décroissemens. En faisant varier cette dernière quantité , on déduit de la for- mule le rapport des principales dimensions des crystaux. secondaires , les cas où une même forme peut exister en vertu de deux lois différentes de décroissement , ceux qui donnent des quantités infinies pour l'axe ou pour la dia- gonale oblique, ce qui annonce que les faces produites par le décroissement sont parallèles ou perpendiculaires à l'axe ; et la plüpart de ces résultats, quinesupposent qu'un petit nombre de rangées soustraites, se trouvent réalisés par la nature dans les diverses espèces de crystallisations que nous offre le règne minéral. Le rhomboïde n'étant autre chose qu'un parallélipipede obliquangle, dont toutes les faces sont égales et semblables ——_—_—_—_—— (a) Mém. d2 l'Acad. An. 1788, b20 MÉMOIRES DE L'ACADEMIE entr'elles , il n'est pas difficile d'en appliquer la théorie à celle d'un parallélipipede quelconque ; à l’aide de quel- ques modifications qui mettent la’formulé en état de repré- senter le rapport des ae dimensions de ce parallé- lipipede. à Mais la variété des rés A tE auxquels s'étend la théorie, conduit à admettre des PUR primitives et des formes secondaires différentes de celles du parallélipipede , ‘et il semble d’abord que ces formes , quoique toujours soumises à la loi des décroissemens , dans leurs passages aux formes secondaires, exigent que la théorie soit présentés sous plu- sieurs points de vue, distingués les uns des autres , dont chacun fournisseun développement particulier et pour ainsi dire isolé. Cependant, en y Poe de plus près, j'ai trouvé que les solutions des problèmes relatifs à ces diverses formes, pouvoient toujours être ramenées à la considération du pa- ralléhpipede, et cela d’ après une condition commune à tous ces problèmes. Elle consiste en ce que les décroissemens se font toujours, ou réellement, ou du moins équivalemment, par des sommes de : parallé lipipedes. Car ou bien les molécules d’une forme différente de celle de ce solide sont réunies, de manière qu’en les prenant par petits grouppes ,, comme de six, elles composent de véritables parallélipipedes dans les: quels il n'y a aucun vuide, ousi les molécules s'appliquent les unes contre les autres par leurs bords, ou par certaines portions de leurs faces, de manière à re. entr'elles des intorstices , comme le prouvent diverses observations x l’ensemble de ces interstices et des portions solides repré: sente toujours une somme de parallélipipedes complets, d’où il suit que les lames de superposition qui, produisent le crystal secondaire, étant elles-mêmes des assemblages de molécules assorties, comme celles qui composent "la forme primitive , les décroissemens équivalent à ceux qui i Ont DES SCIENCES. ba ont lieu pour les crystaux dont les moltcules sont de véri- tables parallélipipedes. Telles sont les vues sur lesquelles est fondé le rappro- chement que j'entreprends d'exposer dans ce mémoire , et qui me paroît ajouter un nouveau degré de simplicité à la théorie , en réunissant dans un méme point commun cet ensemble de résultats qui présentent , à la fois, au pre- mier coup d'œil, et des contrastes si frappans et des nuances si diversihñées. Trois formes de molécules suffisent absolument pour l'exposition des résultats auxquels s'étend l'observation, savoir celle du parallélipipede, qui est, comme l'on sait, le plus simple de tous les solides dont les faces sont paral- lèles deux à deux, celle du tétraëdre qui est la plus simple des pyramides , et celle du prisme triangulaire qui est le plus sim ple de tous les prismes. Quant à la forme primitive, ou à celle du noyau, auquel on parvient par des divisions faites semblablement sur toutes les parties qui se correspondent sur les crystaux secondaires, elle peut être semblable à celle des molécules intégrantes, ou en différer, quoique toujours uniquement composée de ces mêmes molécules. Le premier cas aura lieu toutes les fois que les molécules intégrantes seront des parallélipipedes. Mais lorsqu'elles seront des tétraëdres ou des prismes triangulaires, il arrivera le plus souvent que leurs centres seront situés de côté par rapport à celui de la forme primitive , auquel cas, celle-ci ne pourra plusleur être semblable, sans quoi elle ne seroit pas régulièrement ins- crite dans les crystaux de forme secondaire. J'observerai à ce sujet que les formes des molécules intégrantes sont des résulta:s fournis immédiatement par la nature, au lieu que la forme primitive n'est qu'une espèce de donnée prise dans la théorie, quoique toujours d'après l'indication de la na- ture, et très -commode pour la solution des problèmes en ce qu'elle présente comme une base commune , sur Mém. 1789. V'ayr b22 MÉMOIRES DE L ACADÉMIE laquelle s'élèvent les constructions des différentes formes secondaires, relatives à une même espèce de molécule intégrante. | Je n'ai trouvé jusqu'ici que six formes primitives indi- quées par l'observation ; savoir, le parallélipipede , l'octaë - dre, le tétraëdre , le douécaëdre à plans rhombes égaux et semblables, le dédéceëdre à plans triangulaires isocèles , et le prisme droit hexagonal régulier. (1). Je commence par le rapprochement de l'octaëdre avec le paralllipipede , en supposant cet octaëdre régulier, pour plus grande simplicité. J'ai fait voir ailleurs qu'en sousdivisant un octaëdre de cette forme par des sections parallèles à ses différentes faces, on obtenoït des octaëdres partiels, avec des tétraëdres interposés entre ces octaëdres. Si cette division se fait graduellement, de manière que les plins coupans passent successivement par les moitiés, les quarts, les huitièmes , etc., des côtés de l'octaëdre total, ‘appellant » le rang d’un terme quelconque de la série re- currente qui résulte des nombres d'octaëdres, auxquels on parvient à mesure que l'on avance dans la division , ou aura pour l'expression de ce terme 3.8" + +.27;.et l'expression du terme correspondant de la suite donnée par les tétraëdres sera #(8%— 27)- (2). Ce mélange d'octaëdres et. de tétraë- dres est inévitable , de quelque manière que l'on s'y prenne pour diviser le crystal parallèlement à ses huit faces. Imaginons actuellement un octaëdre qui ait la position indiquée par la /49. à , de manière que deux de ses faces opposées NLE, OPR, soient situées horizontalement, Concevons de plus que les six faces latérales N LP, OLP, E LO, etc. se prolongent les unes vers le 4 4 (1) Le tétreëdre, tel que je l'ai observé jusqu'ici, est toujours régulier. L'octatdre est variable dans la mesure de ses angles, ainsi que le dodécaëdre à plans triangu- laires. ! (2) Voyez l'essai d'une théor. sur là structure des cristaux, p. 257: ci ee. DES SCIENCES. J p23 haut, les autres vers le bas, jusqu'à ce qu'elles se ren- contrent. Ilest clair que l'octaëdre se changera en un rhomboïde À B, (fig. 2.) dont les angles LAE, LOE, etc. seront de 6o°; et les angles A LO , À L P, etc., de 120°, Ce rhomboïde ne diffère de l’octaëdre, que par l'addition de deux tétraëdres placés, l’un sur la faceNLE, (/i9. 1) l'autre sur la face PO R. Or, si l'on suppose que l'on fasse passer dans le même rhomboïde des plans coupans parallèles à ses six faces , il est évident qu'il se trouvera sousdivisé en un certain nombre de petits rhomboïdes semblables entr'eux, et au rhomboïde total. Mais les directions des plans coupans sont les mêmes que celles qui sousdiviseroient Foctaëdre( fig. 1.) parallèlement aux six faces latérales P LO, LOE, OER., ect. Donc, cet octaëdre peut être conçu lui-même comme un assembläge de petits rhomboïdes sem- blables à celui de la figure 2. Chacun de ces rhomboïdes sera composé d’un octaëdre et de deux tétraëdres adjacens aux deux faces qui correspondent à NLE, POR, (/g. 1.) de sorte qu'en faisant passer de nouveaux plans parallèle- ment à ces derniers triangles, on séparera les tétraëdres des octaëdres avec lesquels ils concourent à, former des rhomboïdes. Cependant les petits rhomboïdes extrêmes-situés vers les faces LNE, POR, seront incomplets , c'est-à- dire , qu'il manquera aux uns le tétraëdre qui devoit les terminer extérieurement , et que les autres seront réduits à leur tétraëdre intérieur. Par exemple, s LNE, (/9.5.) représente l'assortiment des sections , sur la face analogue du crystal , figure 1 , il sera aisé de voir que pour compléter les petits romboïdes situés vers cette même face, il fau- droit ajouter un tétraëdre sur chacun des triangles, a, g, 0,8,k, r, et un octaëdre , plus un tétraëdre sur chacun des triangles intermédiaires e, » , ë. Mais nous verrons bientôt que l'existence de ces espèces de fragmens de rhom- boïdes, ne fait ici aucune difficulté. Vvv 2 524 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Reprenons maintenant le rhomboïde de la figure 2. (1), et concevons deslames desurner position qui, en s “appliquant sur ses différentes faces, décroissent par une rangée vers les bords supérieurs AN, AL, AE, etc. En employant ici les formules du Mémoire précédent , relatives au même cas, nous aurons pour l'expression de l'arête du rhom- boïde secondaire . ee VC) € Fu _35g)t +e, et ie de la FLOUE oblique, Ve Orici2=1,p=5 8 ? à cause du triangle équilatéral À NI. Donc, substituant, la diagonale sera à l'arète comme 2 : V2, c'est-à-dire, que le crystal secondaire sera un cube. Imaginons d'un autre côté des décroissemens par une rangée de petits rhomboïdes complets, sur les six angles latéraux OLE , LEO, ENR, etc. de l’octaëdre (fig. 1). Il est évident que les bords He lames de superposition, étant parallèles aux arêtes EO, OL, ER, etc. L'effet Ge ces décroissemens sera le même que celui des décroissemens vers les bords AL, AE, (/ig. 2) des rhomboïdes, puisque ces mêmes bords sont parallèles aux bords EO, OL. Donc le crystal secondaire, résultant de l'échiédrés sera aussi un cube uniquement composé de molécules rhomboïdales. Toute la différence consistera, en ce que dans le cube originaire du rhomboïide , les deux angles solides, situés vers À et B (/ig. 2), et contigus à l'axe, seront produits immédiatement par les décroissemens vers AN, AL, AE, etc., au lieu que dans le cube originaire de l’octaëdre, ils seront formés en vertu de la loi de FA qui prolonge l'effet des décroissemens d'une part en ne du triangle @) On peut extraire immédiatemeut ce rhomboïde d'un cube de spath fluor, en divisant ce cube sur lessix angles latéraux, parallèlement aux diagonales gbliquesy TU pts $Screncezs. 525 ELN (/ig. 1), et d'une-autre part en dessous du triangle POR. ‘ Si l'on suppose que tous les petits octaëdres, qui font partie des rhomboïdes, deviennent nuls, la structure du cube se trouvera ramenée à l'unité de molécule, et ce cube ne sera plus qu'un assemblage de tetraëdres, produit par des soustractions régulières de petits espaces rhomboïdaux, composés de molécules solides, qui seront des tétraëdres appliqués les. uns contre les autres par leurs bords, et de vacuoles intermédiaires, ayant des figures d’octaëdres. Cherchons maintenant quelle forme secondaire résul- teroit d'un décroissement par une rangée de rhomboïdes, sur les arètes PN, PL du rhomboïde (fig. 2), et en même temps par deux rangées sur les angles A, B. Le premier décroissement produira six faces verticales, situées comme les pans d'un prisme régulier hexagonal. L'autre décroisse- ment produira, vers chaque extrémité, trois faces qui recouvriront celles du noyau, et auront la même figure que si ce décroissement existoit seul, c'est-à-dire, qu'elles formeront la surface d'un rhomboïde plus obtus que le noyau, et dans lequel les faces des sommets, prises trois à trois, seroient séparées par des rhombes verticaux inter- médiaires. Cela posé, les formulés du mémoire précédent donneront pour l'expression de la demi-diagonale oblique du nouveau rhomboïde, 4 2n + 2 V SIA MLENZ EEE 2849 PE = RC) VE) (gp —3g)#t$g —2V/2,en faisant n—1,g—1, p—3. L'expression dela demi-dia- gonale horizontale sera , EE —= 4.@ Donc la demi- (a) La quantité p'représente ici la demi-diagonale oblique du nouveau rhomboïde, que nous venons de trouver égale à2V 2 ou V8: représente l'axe du mme rhom- boide, qui ne diffère pas de celui du noyau, et dont la valeur est, Par conséqueur, V4. 526 MÉMOIRES DE L'AÂACADÉMIE diagonale oblique est à l'horizontale comme V’2:2,ce qui est le Même rapport que celui qui a lieu dans le dodecaëdre, dont toutes les faces sont des rhombes égaux ct semblables entr eux. Or si l'on substitue aux décroissemens précédens ceux qui se feroieni par une rangée de petits rhomboïdes vers toutes les arêtes de l’octaëdre (fig. 1). Il est aisé de voir que le résultat sera précisément le même. Car d'une part, les arîtes LP, LO,OËE, etc. sont situées comme les arêtes marquées ces mêmes lettres (/3. 2). D'une autre part, les faces produites en vertu du décroissement par deux rangées vers les angles À, B, (fig. 2), sont inclinées sur les faces latérales comme celles-ci le sontentr'elles , c'est-à-dire, sous un angle de 120 dégrés. Donc, puisque dans l’octaëdre (fig. 1), toutes les clin üsons respectives des triangles sont égales, les faces produites en vertu du décroissement vers Le ua LE, EN, etc. des bases LEN, POR, seront aussi inclinées sur les faces produites par les décroissemens vers LO, OË, de la même quantité que celles-ci le sont entr'elles, et cela par une suite de la structure de l’octaëdre, qui permet de considérer indifféremment des rhomboïdes dans tous les sens (1). Donc la théorie de l’octaëdre rentrera encore à cet égard dans celle du rhomboïde. On trouve, quoique très-rarement, le dodécaëdre dont il s'agit ici, parmi les varictés du spath fluor. Si l'on sousdivisoit l’octaëdre de la figure 1, seulement à l'aide de quatre coupes parallèles, l'une à la base POR, et les trois autres aux faces latérales LPN , NRE, LOE, on parviendroit à un tétraëdre qui auroit le même centre @) L'octaëdre (fig. 1) est également susceptible d'être changé en rhomboïde, par faddiion de deuxtetraëdres sur les faces L NE, P OR , ou sur les faces PLN, EOR, ou enfin sur les faces LOE, PNR; d'où il résulte que les petits rhomboïdes comnosans , peuvent eux-mêmes avoir lieu dans trois sens différens , puis- que deux quelconques des faces opposées sur les petits octaëdres, sont toujours adja- centes à deux faces de tetraëdres. pietet: Se na over: ba que l'octaëdre, et dont la base seroit située en sens contraire du triangle POR. On pourroit aussi prendre ce tétraëdre pour le noyau des crystaux, que nous avons envisagés comme originaires de l'octaëdre , et en déduire par des lois régulières de décroissement, la structure des mêmes crys= taux, ainsi que de plusieurs autres dont je n'ai point parlé. Mais cette structure seroit en général plus compliqnée que dans l'hypothèse du noyau octaëdre, et d'ailleurs on n'auroit pas l'avantage d'arriver à la forme primitive, par des sections faites semblablement sur toutes les parties des crystaux secondaires. Or, la considération de cette forme, ainsi que je l'ai déja Sbsérvél nest qu'un moyen adop té pour simplifier la théorie, puisque réellement le noyau d'un crystal peut ètre pris par-tout où l'on veut, ensorte que si on le regarde de préférence comme placé au milieu du crystal, ce n'est que pour expliquer plus facilement la structure, dont les seuls élémens essentiels sont la figure et l'assortiment des molécules. D'après cette réflexion, il m'a paru plus naturel d'adopter l'octaëdre dans les cas dont j'ai parlé jusqu'ici. Mais il y a certains crystaux, à l'égard desquels il est plus commode d'employer le tétraëdre, comme forme primitive, et c'est alors une raison pour le substituer à d'octaëdre. Je ne m'étendrai pas sur les détails relatifs à ce dernier cas, parce quil est aisé de saisir l'analogie des modif- cations auxquelles il s'étend, avec celles du rhomboïde, en faisant attention que le tétraëdre n'est autre chose que le sommet d'un rhomboïde semblable à celui de la fs 2. Or, comme ce même solide a ses quatre sommets égaux entreux, il est clair que la considération du décroissement qui a lieu par rapport à l'un quelconque de ces sommets, s'applique également aux trois autres sommets, et qu'en assimilant chacun d'eux à ceux du rhomboïde, on parviendra facilement à déterminer la forme du erystal secondaire, d'après des soustractions de molécules rhomboïdales, La 528 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE structure des variétés de la mine de cuivre grise rentre dans le cas dont il s'agit ici. Je passe au dodécaëdre à plans rhombes, que nous avons déjà vu paroître au rang des formes secondaires, et que nous allons maintenant envisager comme forme primitive. Soit EP (/3.4) un dodécaëdre de ce genre. J'ai prouvé dans l'ouvrage déjà cité (1), que ce dodécaëdre étoit un assemblage de quatre rhomboïdes égaux et semblables, ‘composés chacun de six tétraëdres à faces triangulaires isocèles, que l'on obtenoïit en divisant le dodécaëdre par des coupes parallèles à ses différentes faces, et dirigées suivant les arêtes et les petites diagonales des rhombes. Or, les décroissemens qui ont lieu dans le passage de ce dodécaëdre aux différentes formes secondaires, se font toujours par des soustractions de rhomboïdes complets, et comme d'ailleurs, chaque face du dodécaëdre peut être regardée comme une face de rhomboïde, puisque ses deux angles obtus concourent toujours à la formation de deux angles solides composés de trois plans, il sera aisé de ramener à la théorie de ce dernier polyédre celle de toutes les modifications du dodécaëdre. Une des plus intéressantes de ces modifications est celle dont la surface est formée de vingt-quatre trapézoïdes ‘égaux et semblables. Elle résulte d'un décroissement par une simple rangée de rhomboïdes, sur tous les côtés des rhombes du dodécaëdre. Ce décroissement fait naître sur chacun de ces rhombes, par exemple sur le rhombe CLGO, uue pyramide quadrangulaire wclgo ( Jig. 5), et les quarante-huit faces des pyramides étant deux à deux sur le même plan, donnent les vingt-quatre trapézoïdes qui terminent le polyëdre. Je ne m'étendrai, point sur l'expli- cation de cette structure dont il sera facile de se former © (1) P. 170 et suiv, + une DES SCIENCES. 5»g une idée, d'après ce que j'ai dit en traitant du grenat (1). mais je ne dois point omettre ici une remarque qui m'a paru digne d'attention. Si l’on considère la situation des faces latérales des lames composanses, on concevra que dans chacune de ces lames ; par exemple dans la première de celles qui s'élèvent sur le rhombe CLGO, l'une des faces latérales dont il s’agit, savoir celle qui fait partie du triangle ule (fig. 5), est parallèle à DLCE ( fig. 4), et l’autre, savoir, celle qui fait partie du triangle oug (fig. 5), est parallèle à GOHP ; a lieu que si les décroissemens se faisoient par rapport au seul rhomboïde dont le sommet supérieur est en C, les deux faces latérales citées seroient parallèles à DLCE. Soit luzn (fig. 6), une coupe géométrique de la première lame, faire par un plan perpendiculaire sur CLGO (fig. 4), et qui passeroït par les milieux de CL et de GO. Les petits triangles dont cette coupe est composée, re- présenteront les coupes d'autant de moiïtiés de petits rhomboïdes, formées chacune de trois tétraëdres. Parmi ces rhomboïdes , celui auquel appartient le quadrilatère lued aura celle de ses faces, qui est analogue à /, située parallèlement à DLCE (fig. 4), et celui auquel appartient le quadrilatère 2zpo aura celle de ses faces, sur laquelle tombe la ligne 2z, située parallèlement à GOHP. Or, si l'on forme successivement la somme des petits rhomboïdes , désignés par les quadrilatères /ued, nzpo , et par leurs intermédiaires, on aura un reste qui sera une moitié de rhomboïde, indiquée par le triangle ks£ ; d'où il suit, que si l'on considère la lame comme isolée, elle ne sera pas uniquement formée de rhomboïdes complets. Mais cela n'empêchera pas que l'ensemble du noyau et des différentes lames de superposition ne se résolve toujours C1) ibid, p. 1795 Mém. 1759. Ve 4 530 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE en un nombre déterminé de rhomboïdes entiers. Pour le prouver, soit ULMQZX (fig. 7) une coupe hexagonale du dodécaëdre, faite par le prolongement du même plan, qui a donné la section /nzu (fig. 6). Il est clair que l'assor- timent de tous les triangles renfermés dans cet hexagone, et dont chacun est la coupe d'un demi-rhomboïde, étant uniquement composé de quadrilatères , représentera un assortiment de rhomboïdes complets, Or, il suffit main- tenant de faire voir que l'addition des six moitiés .de rhomboïdes, désignées par le triangle kst, et par les cinq autres semblablement situés, formera encore, avec l'assor- timent de l'hexagone, un ensemble complet. Mais c'est ce dont il est aisé de se convaincre, en considérant successi- vement les quadrilatères skyt, Uayk, aUot , edt0, etc. extérieurs à l'hexagone abcd/fs, lequel forme lui-même un assortiment de quadrilatèrés sans reste. L'intégrité de l'ensemble provient de ce que la structure permet de considérer indifféremment des rhomboïdes dans un sens ou dans l'autre ; ensorte que les triangles se servent alternativement de complément, pour conserver l'unité de structure. J'ai cru cette observation utile, pour färe voir combien étoit exacte l'analogie du dodécaëdre à plans rhombes avec le rhomboïde. Le polyédre à vingt-quatre trapézoïdes, que nous venons de considérer, pourroit être aussi originaire de l'octaëdre régulier, par un décroissement de deux rangées de petits rhomboïdes, sur tous les angles des faces de cet octaëdre. Je me borne ici à indique: ce résultat, qu'il sera facile aux Géomètres de vérilier. De même que l'octaëdre peut passer à la forme du dodécaëdre à plans rhombes, par un décroissement d'une rangée sur toutes ses arêtes, le dodécaëdre, à son tour, peut devenir un octaëdre, en vertu d’un décroissement d'une rangée sur tous les angles LCO, ECL, etc. ({g. 4). réunis trois à trois pour former un même angle solide. ; DES SCIENCES. 531 Car chacun de ces derniers angles pouvant être considéré comme le sommet d'un rhomboïde, les trois faces produites autour du même angle, par le décroissement indiqué, seront sur un même plan perpendiculaire à l'axe du rhomboïde, comme il suit des formules du mémoire précédent. Mais les huit angles solides composés de trois plans, étant situés symétriquement à égale distance les uns des autres, il est bien clair que les huit faces produites par les décroissemens, auront la même disposition symétrique, et par conséquent formeront la surface d'un octaëdre régulier. Donc, etc. cette structure est celle de l'octaëdre du sulfure de zinc ou de la blende. Si le décroissement n'a lieu que sur les angles situés aux sommets €, F, H, À, des quatre rhomboïdes qui ont leurs faces extérieures disposées autour de ces mêmes points, le, crystal secondaire sera un tétraëdre régulier La blende fournit encore des exemples de ce résultat, qui est remarquable en ce quon y voit le tétraëdre à. faces triangulaires équilatérales formé, d'après une loi très-simple de décroissemens , d'une multitude d’autres. tétraëdres à faces triangulaires isocèles, et cela sans qu'il y ait aucun vuide dans l'intérieur de la structure. Ce:que j'ai dit de la structure du crystal de roche, dans le mémoire que j'ai lu à l'académie sur ce sujet , (1). ne me laisse rien à ajouter relativement à l'analogie du dodé- caëdre à plans trianpulaires isocèles , considéré comme forme primitive , avec le rhomboïde ; .car j'ai prouvé que ce dodé- caëdre pouvoit être conçu comme étant un assemblage de petits espaces rhomboïdaux semblables au rhomboïde in, (Ag. 8.) dans lequel l'angle d n f du sommet, est de 95°, 22!, 20". (2). Ces espaces romboïdaux sont eux-mêmes composés chacun d'un petit dodécaëdre à plans triangu- 0 (1) Année 1786, p. 78 et suiv. : (2) La diagonale horizontale est à l'oblique comme 3 W/8, À le Xxx 2 532 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE laires isocèles, tel que celui qu'on obtiendroït en faisant passer des plans conpans par les sommets i, #, et par les milieux c,o,g. e,ect., des côtés inférieurs des rhombes, plusde six vacuoles de figure tétraëdre, représentés par les résidus du rhomboïde, et dont l'un est le tétraëdre dngo. Cela posé, on pourra demême considérer les formes secondaires comme produites par des décroissernens d'une ou plusieurs rangées de rhomboïdes. Les dodécaëdres qui font partie de ces rhomboïdes, se résolvent chacun en six tétraëdres, à l'aide de sections qui passent par l'axe et par les arêtes longitudi- nales de ce dodécaëdre , et les véritables molécules du crystal paroïissent être les tétraëdres dont il s’agit. Aureste, je n'ai encore reconnu le dodécaëdre à plans triangulaires, comme noyau, que dans les crystaux quartzeux et dans ceux du carbonate de plomb ou plomb spathique. Il ne reste plus qu'à indiquer le rapprochement des formes primitives, qu'offre le prisme droit hexaëdre régulier avec le parallélipipede qui, dans ce cas, est un prisme droit qua- drangulaire. Le prisme hexaëdre étant divisible parallèle- ment à ses deux bases et à ses six pans, il est bien clair que les différentes sections que l'on y peut faire, le parta- geront en une multitude de petits prismes droits triangu- laires à bases équilatérales, et qui, pris deux à deux, for- meront depetits parallélipipedes ou prismes quadranguliires, ayant pour bases des rhombes dont les angles seront de 120—60° , et pour pans des rectangles. Soit ABCDGF, (fig. 9.) l'assortiment des lignes produites par les sections sur une des bases de la eu primitive dont il s'agit. Dans quelque sens que l'on fasse décroitre les lames de super- position, soit vers les côtés AB, BC, etc., soit vers les angles C, D, etc., on conçoit que les décroïssemens se feront toujours par des sommes de parallélipipedes composés cha- cun de deux molécules accolées, ensorte, par exemple, que si les lames décroïissent par une rangée vers leurs bords, les grandes faces de la première répondront à l'hexagone gbcdsf, DES SCirNCES. 633 dont la différence avec l'hexagone ABCDGF, est évidem- ment égale à une somme de rhombes, qui sont les bases d'autant de petits parallélipipedes. Si au contraire les dé- croissemens se font vers les angles, et toujours par une rangée, les soustractions qui auront lieu, par exemple , vers l'angle A, feront disparoitre successivement d'abord le petit parallélipipede désigné par Æ4ian, puis les déux qui sont indiqués par i/pa, nars, et ainsi des autres. Il en sera de même, proportion gardée, dans les cas où les décroissemens suivroient une loi plus rapide. On peut juger, par tout ce qui précède, que plus d’une fois, dans le cours de mon travail sur la structure des crystaux, il s'écoit présenté des apperçus qui conduisoient naturellement au point-de-vue général que je viens d'exposer. Mais je n'avois point fait alors assez d'attention à ces ap- perçus, ni aux conséquences qui en découloient, et ce n'est que quand , après avoir recueilli un grand nombre de faits, j'ai cherché à les comparer entr'eux, et à les ramener aux considérations les plus simples, sous lesquelles ils pussent s'offrir, que j'ai reconnu toute l'extension dont étoit sus- ceptible un résultat, que je n'avois fait jusque-là qu'entrevoir dans certains cas particuliers, et le degré de généralité, auquel la théorie, appuyée sur cette base, devenoit sus- ceptible de s'élever. 534 MÉMOIRES DE L'ÀACADÉMIE ANA EU VS OR D'une mine de plomb cuivreuse., antimoniale , martiale, cobaltique argentifere, dans laquelle ces substances métalliques se trouvent combinées avec le soufre et l'ar- senic, d’Arnostigui, près Baigorri en basse Navarre. PALIER INPI S"ATCYE 34 ETTE mine, d'un gris noirâtre , est brillante en quelques endroits, comme la mine d'argent grise, elle est entremélée de quartz, quelquefois parsemée d'azur de cuivre, d'efilo- rescence cuivreuse verte, et de fleurs de cobalt d’un lilas tendre. Lorsqu'on calcine cette mine, il s'en dégage de l'acide sulphureux et de la chaux blanche d'arsenic, mélée de fleurs d'antimoine. Le résidu de la torréfaction ne se trouve pas avoir perdu sensiblement de son poids; sa couleur est d’un brun rougeâtre, on peut en retirer du fer par le barreau aimanté. Ayant fondu une partie de cette mine calcinée avec cin- quante parties de borax, elle lui a donné une couleur d'un bleu tendre. Cette mine torréfiée ayant été fondue avec trois parties de flux noir et un seizième de poudre de charbon, a produit par quintal vingt-cinq livres d'un régule gris et fragile;l'ayant fondu avec huit parties de verre de borax, il ne lui a com- muniqué aucune couleur, il s'étoit précipité au fond un culot gris fragile , enchatonné de plomb ductile. Si je n'ayois pas eu reçours à ce moyen, je ne me serois DES SCIENCES. _ 655 pas appercu que cette mire contint du plomb, quoiqu'il soit au moins dans la proportion de moitié dans le régule mixte qu'elle produit, qui est lui-même composé de deux parties de cuivre et d'une de régule d'antimoine, en le dissolvant dans l'acide nitreux , l'antimoine se trouve au fond du matras sous la forme d'une chaux blanche. Le premier culot obtenu par la réduction de la mine d’ar- nostigui, étoit composé de plomb, d'argent, de cuivre et d'antimoine. On voit que par la fusion de ve culot avec le verre de borax, il s'est fait un départ par la voie sèche, puisque le plomb et l'argent se sont précipités et ont resté séparés , tandis que l'antimoine et le cuivre étoient à la sur- face. Cette expérience démontre encore que le cuivre a plus de rapport avec l'antimoiïne que le plomb, puisque l'an- timoine se sépare du plomb pour s'unir au cuivre. Ayant coupellé ce régule de cuivre antimonial , je n'y ai point trouvé d'argent, tandis que le plomb qui encha- tonnoit ce régule, a produit quatre gros d'argent , quantité qui est en rapport avec celle qu'un quintal de cette mine d'arnostigui a produit par la scorification. Le régule de cuivre antimonial a laissé sur les bords de la coupelle-un cercle de chaux d’antimoine brunâtre agolu- tinée par du verre de plomb, le plomb qui enchatonnoit le régule du cuivre antimonial n'a rien laissé sur les bords de la coupelle. Si cette mine de plomb cuivreuse antim oniale ne produit, par la réduction, que 25 livres de régule métallique mixte par quintal, c'est qu'une partie de l'antimoine et du plomb s'exhalent pendant la réduction, de même que les acides vitriolique et arsenical qui étbiet résultés de la combus- tion du soufre et de l'arsenic, et qui s’étoient combinés avec les chaux métalliques pendant la calcination. Cette mine de plomb cuivreuse a produit par quintal : Plomb . ru ra 2Mivres: Gui ve et LU His 9 536 MéÉmoiïnes DE L'ACADÉMIE Antimoine .......... 4 livres. Pere. dites. fe sno 6 Argent s ses sad sole ses. 4 gros. Bobaltiicr: das omhe ‘Arsenices. asc tete au: Soufre nids anis L'’habitude que j'ai contracté de refondre avec du verre de borax, les culots métalliques que j'obtiens par la réduc- tion, afin de les avoir mieux rassemblés, m'a offert dans cette analyse le moyen de reconnoître le plomb dans la mine d’arnostigui. Je pense que ce moyen doitêtre mis au nombre des expériences docimastiques indispensables , puisqu'il procure le départ du plomb par la voie sèche. DES SCiENcCESs. 537 OBSERVATIONS Sur différentes espèces de galènes auriferes. PART ME" S'ANGE; La mine de plomb sulfureuse, connue souslenom de gallëne, _est toujours composée d'environ soïixante-sept livres de plomb, de vingt-quatre livres de terre calcaire et de neuf à dix livres de soufre. Mais en outre, le plomb recèle toujours plus ou moins d'argent, et quelquefois de l'or dans diverses proportions. J'aiessayé dernièrement une galène des environs d’Aulus, dans les Pyrénées, qui a produit soixante livres de plomb par quintal de minéral, et trois onces d'argent par quintal de plomb. Ayant fait le départ de ce bouton, j'ai trouvé de l'or au fond du matras en assez grande quantité pour mériter le départ en grand. L'or et l'argent natif, se trouvent quelquefois avoir pour gan- gue du spath calcaire et dela galène, comme le prouvele mor- ceau que je mets sous les yeux de l’Académie; cette riche mine vient de Sibérie, elle contient près d’un tiers d'or natif, mêlé d'argent. 1 Ayant voulu pulvériser cette galène aurifere de Sibérie, l'or s’est rassemblé, sous le pilon, en masses ductiles. J'ai coupellé cet or mélé d'argent, le bouton de retour m'a fait connoîtrequ'il s'y trouve un sixième d'alliage. J'ai reconnu par la quartation et le dépärt, que cet or natif contenoit trois dixièmes d'argent, puisque les dix grains d'or natif, résultans de douze grains qui avoient été cou- pellés, n'ont laissé, après le départ, qu'un cornet d'or de sept grains. Mém. 1789: Yyy 538 MÉMoines DE L'ACADÉMIE a — > D NIALVYS Ë D C'BPOPSP ON SET LDLE Par M. SAGE. ‘ Liz bois fossile est commun en Islande, où il se trouve duns la terre par couches horizontales. Les Danois le nomment suturbrand. On trouve des troncs de bois fossille, plus ou moins considérables , exfoliés, presque toujourscomprimés, La couleur de ce bois est d’un gris brunâtre; il est fragile et présente quelquefois dans sa cassure des veines noires et brillantes, semblables au jayet. Le suturbrand lui-même me aroît être un jayet ébauché. L'analyse comparéé de ces deux substances offrant des produits à-peu-près semblables, in- dique que ces deux substances sont congénères. On trouve dans diverses provinces de France du bois fossille semblable à celui d'Islande; celui de Peuptière, en Dauphiné, est d'un gris brunâtre , il recèle de la pyrite martiale entre ses couches ligneuses. Ce bois fossille se casse facilement et offre dans sa cassure un tissu plus où moins compacte et différentes nuances de brun, quelques couches ont la couleur et le brillant du ja yet. ( Le bois fossille trouvé près Valognes en basse Norman- die, ne diffère de celui dont je viens de parler, qu'en ce qu'il renferme du vitriol martial, produit par l’efflorescence de la pyrite. Le bois fossille n’a point d'odeur; mais lorsqu'on le brûle, il s'en dégage une beaucoup plus fétide et plus insupportable que celle des autres bitumes. DES SCIENCES: | 539 J'ai distillé du bois fossille de Peuptière, il a passé de l'eau accompagnée d'un gaz hèpathique d’une odeur insuppor- table, ils'est dégagé en même-temps de l'eau acide et lim- pide, et une huile noire, fétide, épaisse et pesante. Le charbon qui restoit, pesoit le cinquième de la quan- tité du bois fossille qui avoit été distillé; ilse dégage, pendant la combustion de ce charbon, de l'acide sulfureux; la cendre blanchâtre ( 1 )et legère qui restoit, pesoit le douzième de la quantité de bois fossille qui avoit été soumis à la dis- tillation ; cette cendre fait une legère effervescence avec l'a- cide nitreux qui en dégage une odeur de foie de soufre. On trouve à Odival, près Nogent-le-Roi, en Champagne, un bois fossile, différent de celui de Dauphiné, en ce qu'il n'offre plus sensiblement le tissu ligneux, etqu’il paroît pres- qu à l’état du jayet. Cette même espèce de bois fossille se trouve à Bourmont en Bassigni, à sept lieues de Langres , à différentes profondeurs en terre, dans des couches de pierre calcaire et de marbre gris coquillier , ou l'on remarque des poulettes et des cornes d'ammon striées. Ce bois fossille . passé à l'état de jayet, se divise quelquefois en lames rhom boïdales. (21) Elle est colorée lorsque le bois contient de la pyrite. Yyy2 546 MéÉmMoines DE L'ACADÉMIE à ms) _— À os np nd nt mnt ” ” . À OBSERVATIONS Sur une espèce de beril feuilleté; oristalisé en prisme té- traëdre, nommé sappare, par M. de Saussure, le fils. Par M. SAGE. | J ‘A1 fait mention, en 1784 , de cette espèce de beril, page 154, de la description méthodique du cabinet de l'école royale des mines. Je le désignoïis alors sons le nom de sale bleu ; maïs ayant reconnu depuis que cette pierre donne. des étincelles , lorsqu'on la frappe avec le briquet, et qu'elle n'éprouve aucune altération au feu le plus violent, où elle ne perd pas même sa couleur , se comportant en cela comme le beril ; je l'ai placé et décrit immédiatement après cette: - pierre gemme dans mon analvse chimique : voici comme- je m'exprime, pag. 11, du 11 volume. « On rencontre dans les granites d'Espagne et dans ceux » de Saint-Simphorien , à quelques lieues de Lyon, uneespèce » d'aigue-marine bleue, en larges prismes tetraëdres, appla- » tis , feuilletés, suivant leur longueur , et quelquefois réunis » en faisceaux. Cette espèce de pierre est fort commune à » Baltimore en Amérique. J'ai reçu depuis des berils feuilletés semblables, du mont Saint-Gothard ; ils se trouvent dans du quartz blanc trans- parent, qui s'est moulé sur les cristaux de cette espèce de beril , on en rencontre aussi sur du feld spath blanc, opa- que, entrémélé de stéatite blanche nacrée. Ce feld spath s'est aussi moulé sur les cristaux de beril. Quelquefois de l'ochre martiale june, colore le quartz et le feld spath. Le beril lamelleux du mont Saint-Gothard ne diffère < DES SCirznNCEs. b4t , ‘point de ceux trouvés dans le Lyonnois , en Espagne et en Amérique; tous offrent des prismes tetraëdres applatis, formés par l'assemblage de lames longitudinales, carré long, souvent posées en retraite. On observe en outre des raies ou sections transversales, comme dans le beril, la chrisolite, la topaze de Saxe, ect. Le beril lamelleux se laisse facilement entamer, si l'on suit la direction longitudinale de ses lames, ce qui n'a pas lieu transversalement : si on frappe dans ce sens, le beril lamelleux , avec un briquet , il donne des étincelles (1), lorsque ces cristaux ne sont point exfoliés et ne récèlent pas entre leurs lames transparentes de la stéatite. Cette scintillation n'est pas due à du quartz, puisque ces mêmes cristaux qui scintillent sous le briquet , peuvent s’exfolier. Le beril lamelleux , après avoir été exposé au feu le plus violent , n'y éprouve point d'altération , ne perd pas la pro- priété d’étinceler sous le briquet , mais souvent sa surface devient d'un blanc nacré, c'est ce qui arrive aussi au beril. On remarque souvent au milieu longitudinal de ces prismes de beril lamelleux, une ligne du plus beau bleu d'azur qui se dégrade insensiblement sur les bords, et prend la teinte de l'aigue - marine. On peut extraire une partie du fer qui colore cette espèce: de beril l@fhelleux, en le pulvérisant dans un mortier de: verre, et en le disiillant ensuite avec huit parties de sel ammoniac, lequel se sublime sans se décomposer , et prend une légère teinte de jaune ; sil on dissout ce sel dans l'eau, on peut en précipiter du bleu de Prusse, en versant dedans de la lessive prussique. Ce qui reste dans la cornue, après la distillation du beril (à) M. de Saussure le fils, qui a publié dans le journal de physique du mois de mûrs , une analyse de cette pierre , sous le nom de seppare , dit qu'elle est très- tendre, ‘que les corps les moins durs , tels que l'ongle, parviennent à l'entamer , et qu'elle ne donne point d'étincelles avec le briquet. Tout ce qu'annonce ,ce naturaliste est vrai; lorsqu'on touche cette espèce de beril, suivant la direction. longitudinale de ses lames, 542 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE lamelleux et du sel ammoniac , n'a pas sensiblement di: minué de poids, si l'on verse de l’eau distillée dessus, elle devient laiteuse; décantée, on trouve au fond du verre une poudre d'un bleu clair, ce qui annonce que tout. le fer n'a pas été enlevé par le sel ammoniac. M. de Saussure le fils a fondu une partie de beril lamel- leux, qu'il nomme sappare, avec six parties d'alcali mi- néral, dans nm creuset d'argent; il l'a dissous dans l’eau régale; la masse blanche grenue et légère qu'il a obtenu (1), ilen a ensuite séparé les différentes terres par des réactifs appropriés; d'où il résulte, suivant M. de Saussure le fils, que le sappare où beril lamelleux , contient par cent grains. Années tent 9600 Magnéaies patent 8 pa nb Terre siliceuse. . . , 12,18 Terre calcaire. . . . 1,17 Féneneesétu ÉME MO AE 99, 00 M. de Saussure le fils ne dit pas s'il a tenté l'alunation de cette argile. La magnésie qu'il a retirée n'a-t-elle pas été fournie par la stéatite qui se trouve presque toujours interposée entre les lames du beril lamelleux , qui me paroïtflevoir être regardé comme une variété du beril qu'on trouve dans les montagnes granitiques de la daourie ; ce dernier cristallise en prisme hexaëdre. (1) Ce naturaliste a trouvé la terre siliceuse de ce beril lamelleux , sous l'eau régale, il a précipité le fer par l'alcali phlogistiqué ; il a dissous la terre calcaire et Ja ma- gnésie par l'acide du vinaigre, et la terre argileuse est restée ; il a précipité la terre calcaire par l’acide du sucre J'ai fondu le beril lamelleux avec six parties d'alcali minéral ; il s’est d'abord bour- souflé, est ensuite devenu fluide; après avoir été coulé sur du marbre blanc, il & produit des masses brunètres , presqu’entièrement solubles dans l'eau. Je ne prononce pas ici sur la nature des terres dont cet alcali facilite la dissolution dans l'eau. DES SCIENCES. 543 AN À Li: SE D'UNE MINE DE PLOMB TERREUSE, Combinée avec les acides arsénical et phosphorique de Rosier , près la mine de Roure , en Auvergne (1). Pan Mu SARA GE. —— Carre mine, d'un jaune verdâtre , Se trouve déposée par couches mamelonées, sur du quartz coloré en brun, par de la chaux de fer ; cette mine de plomb terreuse offre quel- quefois de petits cristaux prismatiques hexaëdres. Sa pesanteur spécifique est plus considérable que celle de la mine de plomb verte. La mine de plomb terreuse, combinée avec les acides arsénical et phosphorique , diffère de celle dont j'ai fait mention dans le supplément à la description méthodique du cabinet de l'école royale des mines, n°. 281, en ce que celle-ci est plus jaune , est presque pulvérulente, et se trouve à la surface de la galène; cette mine de plomb ter- reuse arsénicale de Bourgogne, diffère de celle de Rosier, en ce qu'elle ne contient que de l'aile arsénical, combiné avec de la chaux de plomb, tandis que celle d'Auvergne contient entoutre de l'acide phosphorique. (1) Cette mine m'a été donnée par M. de l'Arbre , qui a publié plusieurs Mé- moires intéressans sur les productions minérales de l'Auvergne, Ce naturaliste , pre- mier médecin de M. le prince Crehomoski , tenoit cette mine de plomb terreuse arsé- nicale de M. Angelvin, directeur de la mine de Pont-Gibaud. 544 MÉMOIRES DE L'ÂCADÉMIE L'acide arsénical se trouve aussi quelquefois avec l'acide vitriolique, dans la même mine , comme je l'ai fait connoître il y a quelques années, dans un mémoire que j'ai lu à l’A- cadémie, dans lequel j'ai donné l'analyse d'une mine de plomb et d'antimoine terreuse de Bonvillars , en Savoie. Cette mine se trouve en masses irrégulières , d'un jaune brun, couleur qu'elle doit à du fer. La mine de plomb terreuse arsénicale et phosphorique de Rosier, étant exposée sur un charbon à l'action du feu d'un chalumeau, se fond , bouillonne, s'étend et fait un bruit semblable à la friture ; il s'en dégage de l’arsénic , sous forme de vapeurs blanches, on retrouve quelques globules de plomb surle charbon, et une portion de la même mine, qui ne s'est pas réduite ; les expériences subséquentes feront connoître que c'est la portion de chaux de plomb qui se trouve combinée avec l'acide phosphorique ; en effet, cette espèce de mine refuse de se réduire au chalumeau , sur le charbon ; pénétrée de feu, elle y brille d'un éclat phospho- rique , et laisse un bouton blanchâtre, opaque et poliédre. La mine de plomb blanche, exposée au feu du chalu- meau, fait efférvescence , et se réduit aussi-tôt comme les autres chaux de plomb. Les cristaux de plomb en prismes hexaëdres, verdâtres , qu'on trouve dans la mine de plomb terreuse, arsénicale de Rosier, contiennent autant d'acides arsénical et phos- phorique que la mine en masses irrégulières. Cet acide ar- sénical n'influe pas sensiblement sur la forme de ces cris- taux de plomb vert, puisqu'elle est la même que celle qui ne contient que de ide phosphorique, combinée avec la chaux de plomb. L'essai des mines au chalumeau sert à décider le docima- siste, sur la manière dont il doit procéder à l'analyse d’un- minéral ; mais ce moyen n'est qu'indicatif, et ne peut servir à faire connoître avec précision , les quantités des diverses substances qu'il contient. La DES SCIENCES. 545 La mine de plomb terreuse, arsénicale et phosphorique de Rosier , étant exposée à un degré de feu propre à la faire rougir , ne décrépite point, ne perd ni de son poids ni de sa couleur. À un feu très-violent elle fond, et l'acide arséni- cal s'en dégage sous forme de vapeurs blanches qui n'ont point d'odeur. La chaux de plomb reste avec l'acide phos- phorique, sur les parois du creuset, où elle forme un en- duit nitreux jaunâtre. J'ai distilé, dans une cornue de verre , une partie Eu mine de plomb terreuse arsénicale, avec ie parties de poudre de charbon, il s'est sublimé du régule d’arsénic dans le col de la cornue ; il s'en est exhalé de l'arsénic, et quoique j'aie encore ajouté de la poussière de charbon jusqu'à ce qu'il ne s’exhala plus de vapeurs arsénicales ; cependant, si on fond ce résidu, avec trois parties de flux noir, et un peu de poudre de charbon, on-obtient un culot de plomb fragile , dans le rapport de 5o livres par quintal de mine. Celui-ci, fondu au chalumeau, laisse encore exhaler des vapeurs arsénicales. Ce plomb ayant été coupellé, a laissé une minicule d'argent ; le fond de la coupelle étoit d'un jaune päle, et avoit un petit rebord blanc , produit par du plomb phosphoré. * Pour déterminer ce qui donnoit une couleur brunâtre au résidu de la mine de plomb terreuse , arsénitale, qui avoit été calcinée ayec la poudre de charbon; j'en ai distillé une partie avec trois de sel ammoniac, qui s'est sublimé en entier avec une petite portion d'arsénic ; la couleur du sel ammoniac n'a point été altérée. Le plomb qui restoit au fond de la cornue , pesoit moitié de la mine qui avoit été employée, et offroit de petits cristaux irréguliers , d’un blanc verdâtre. Exposés sur un charbon , au feu du chalumeau, ils se sont fondus en un grain blanchâtre, opaque , poliédre, qui ne s'est point réduit, ce qui annonce que le plomb s'y trouve combiné avec l'acide phosphorique. Mém. 1789. Z 2z 546 Mémoires DE L'ACADÉMIE L'alcali volatil mis en digestion sur la mine de plomb terreuse arsénicale , calcaire, ne s’est nullement coloré. Il résulte de ces expériences que la couleur, d'un jaune verdâtre, qui est propre à cette mine , n'est point due à aucune substance métallique, étrangère au plomb, que l'acide arsénical s'y trouve, environ dans la proportion de moitié , et l'acide phosphorique dans le rapport d'un dixième. nes SCrEmcE, st 547 FOX EC RME N CE S Propres à faire connoîftre dans quelle proportion l'acide nitreux pur dissout l'or. Par M SAGE. L'acips nitreux pur marquant quarante-neuf degrés (1) à l'aréomètre de M. Baumé, n'a presque point d'action sur l'or laminé , puisque trois onces de cet acide, après avoir été mis en décoction sur douze grains d'or laminé très-mince, jusqu'à ce que cet acide ait été réduit à environ trois gros, la lame d'or ne s'est trouvée avoir diminuée que d'un trente- deuxième de karat. Trois onces d'acide nitreux à quarante-deux degrés, n'ont dissous qu'un soixante et quatrième de karat d’or laminé. Un cornet d'or poreñx de douze grains , dont on avoit départi l'argent de quartation équivalant aux trois quarts de l'or, ayant été mis en décoction avec trois onces d'acide nitreux à quarante-neuf degrés, jusqu'à ce qu'il n’en resta plus qu'environ trois gros, ce cornet d’or s'est trouvé avoir diminué æ seize trente-deuxièmes de karat. Trois Onces d'acide nitreux à quarante -quatre degrés, n'ont dissous que deux trente-deuxièmes de karat d’un cornet d'or poreux du poids de douze grains. Trois onces d'acide nitreux à quarante-deux degrés, ayant pareillement été mis en décoction sur un cornet d'or poreux pesant douze grains, jusqu'à réduction d'environ trois gros, n'ont dissous qu'un trente-deuxième et demi de karat d'or. (1) Pour obtenir l'acide nitreux dans ce haut degré de concentration, je le dégage du nitre par l'intermède de l'acide vitriolique ; je le précipite par l'argent; je distille plusieurs Fois cet acide nitreux. 222 2 548 MÉMOIRES DE L'ACADEMIE E X AM E N Comparé de l'intensité du feu produit par la combustion de mesures égales de bois de chéne, de charbon de ce méme. bois , de charbon de tourbe , et de charbon de terre. Par M..S.A GE. I — Lx bois ne brûle qu'après avoir passé à l'état de charbon. Le charbon n'existe pas en nature dans les corps orga- nisés; mais il est produit par leur altération, et il se forme lorsqu'on en a dégagé par l’action du feu les matières vola- tiles qu'ils contiennent. Alors les acides, principes des végé- taux et des animaux, se concentrent et se combinent avee la terre des corps organisés et une*portion d'huile brûlée; il en résulte un nouveau composé noir, friable, insipide, inodore, nommé charbon. Toute espèce de charbon a des principes essentiellement semblables. Lorsque le charbon fossile, connu sous les noms de houille et de charbon de terre, a-été séparé de l'huile et de l'alcali volatil qui s° y trouvent combinés avec du ufre ,il rentre dans la classe du charbon végétal ; mais il contient plus de combustible, a besoin d'une plus grande quantité d'air pour brüler, et produit un feu bien plus fort et beau- coup plus long-temps (1) soutenu. Il se forme du charbon dans le sein de la terre sans le concours du feu; lorsque de l'acide vitriolique porte son action sur le bois, il s'empare de leau qu'il contient, (1) La durée de ce combustible peut ètre évaluée au moins quatre fois plus longue que celle du bois. DES SCIENCES. 549 noircit le tissu végétal, altère et modifie son huile. Suivant la quantité d'acide vitriolique qui a porté son action sur le bois, il en résulte le suturbrand ou bois fossile , le jayet et le Don de terre. * Si l'on met un morceau de bois de chêne dans de l'acide vitriolique concentré, il noircit aussi-tot, peu de temps après il devient friable ; lavé et desséché , il partage les propriétés du suturbrand ou bois fossile; si le même morceau de bois de chêne a resté plus long-temps dans l'acide vitriolique, son tissu erganique se déforme, et l’on trouve au fond du vase une pâte noire, laquelle, après avoir été lavée et desséchée , partage la plûpart des propriétés du charbon de terre. La manière dont s'exprime Wallerius , page 163 de la nouvelle édition de son Systema mineralogicum, vient à l'appui de ce que j'avance. Existimant plurimi lythanthraces nihil aliud esse, quam ligna vegetabilia , quæ ab acido minerali vitriolico Juerunt transmutata. J'ai lu à l'Académie, dans le courant de cette année, une analyse du bois fossile, dans laquelle j'ai fait observer que dans plusieurs morceaux il yavoit des couches ligneuses à l'état de jayet, et d'autres à l'état de pyrites. J'ai dit que le suturbrand ou bois fossile étoit un jayet ébauché; ce dernier.me paroit être le passage du bois à l'état de char- bon de terre : celui connu en Angleterre sous le nom de Kenelcoal, lithanthrax piceus wall, se trouve à Lancastre; ce charbon se laisse travailler comme le jayet, et contient beaucoup plus d'huile que les autres charbons de terre, aussi brûle-t-il en produisant une flamme vive et long-temps soutenue. Quoique l'origine dés charbons de terre soit sem- blable, ils diffèrent cependant par la quantité de terre et de combustible qu'ils contiennent. On trouve dans quelques endroits de la France, des schistes noirs, brillans, semblables par l'extérieur au char- L in E 550 MÉMOIRES DE L'ACADEMIE bon de terre; ces schistes ne contiennent souvent point de bitume ; il yena de cette espèce. à St.-Aubin-de-Luinier en Anjou, à Lamotte en Dauphiné, et dans la paroisse de St.-Julien, près Moulins. Pour parvenir à déterminer l'intensité du fé que peuvent produire par la combustion des mesures égales de bois de chêne et de diverses espèces de charbon, J'ai brûlé ces combustibles dans un fourneau dont le foyer avoit dix ouces de diamètre sur huit de hauteur; j'ai placé dessus une chaudière de fonte de fer de neuf pouces de hauteur sur dix-huit pouces de diamètre; j'ai mis dans cette chaudière 34 pintes d'eau en deux temps. Le charbon de terre d’Anzin, près Valenciennes, et celui de Fintz , près Moulins, ont fait évaporer. . . 32 pintes d'eau. Ladies dunhlrs gmbote LD Mi EU OU Le cha bone de oie Jp) RSA deFresne, dansle Hainault. 26 de Decise, en Nivernois.e. 25 = d'Écosse... .. ..... 925 Lecharbonidetourbez."7.4# us 4 4 ur 28 debois de chêne... ,...,... 5 Le bois! de’chème:2. 10 ns aire La table suivante fait connoître la quantité de terre con- tenue dans ces divers combustibles. Cendres. 8 onces, Le bois de chêne produit par quintal. . . . .. Le charbon de bois de chêne. . . .. . . , .. 21 Le kenelcoal, oucharbon deterre de Lancastre. de Newcastle. » 3 d'Écosse. . . Le charbon de terre d'Anzin. , .. .. . .., Ge FINZ RE ee eue DE AE 5 de Fresne.., .. .. . ,. HAUTS as er nn DA EN O) HEADER Sete ebe ie LT COUR Le CHarDod Ué”TOUTBE, ets 0 ta 4 ee + +100 20 DES SCIENCES. bb1 Les charbons de terre qui ont été employés dans ces expé- riences, ont été huit ou dix heures en feu; quelques-uns se sont boursouflés en brülant; plusieurs ont exhalé de l'acide sulfureux vers la fin de leur combustion. Le charbon de terre de Fintz et celui d’Anzin, ont, comme l’on voit, plus de combustible que les autres. Le kenelcoal est le charbon de terre le plus estimé.en Angleterre; il diffère de tous les autres par son tissu com- pacte et en ce qu'il est moins luisant ; c'est à la quantité d'huile bitumineuse contenue dans le kenelcoal, que sont dues ses propriétés. Ce charbon de terre produit par la dis- tillation, plus d'un tiers de son poids d'huile figée , tandis que nos charbons de terre de France n'en produisent qu'un seizième. Ces charbons de terre qui fournissent beaucoup d'huile par la distillation ,.me paroissent produits par des arbres résineux ; c'est pourquoi le bitume qu'on en extrait, peut partager les propriétés du goudron ; tandis que les charbons de terre qui ne rendent que très-peu de bitume fluide, sont vraisemblablement produits par des arbres qui ne sont point résineux, le bitume qu'on en extrait doit donc dif- férer par ses propriétés. Quoique le charbon de terre de Newcastle contienne à-peu-près autant de bitume que le kenelcoal, il en diffère cependant par son extérieur et sa fragilité. Le charbon desterre d'Ecosse contient beaucoup moins de bitume que les deux précédens; celui qu'on en retire par la distillation est fluide, et nage sur de l'eau acidule et rougeâtre Le charbon de terre de Decise, en Nivernois ,,offre un caractère particulier ; il se divise en rhomboïdes lorsqu'on le casse; cette propriété est peut-être due à l'argile blanche qu'il contient dans la proportion d'un quart. Lorsque les charbons de terre ne sont point pyriteux, leurs cendres ne contiennent presque point de fer. Fr 552 MÉMotïrEs DE L'ACADÉMIE On voit, par les expériences citées ci-dessus, que l’inten- sité du feu produit par le bois, est à celle du charbon du 1nême bois, dans le rapport de quatre à cinq. Que l'intensité du feu produit par le charbon de tourbe, est à celle du bois, dans le rapport de quatre à douze. Enfin, que l'intensité du feu produit par le charbon de terre, est à celle du bois, dans le rapport de quatre à trente-deux ; les arts ont donc sept fois plus d'avantage à employer le charbon de terre de préférence au bois. Quoiqu'il y ait un gain considérable à convertir la pierre calcaire en chaux, par le moyen du charbon de terre, ce- pendant on ne l’a pas mis en pratique dans la plus grande partie de la France. La pierre calcaire quelconque, après avoir été réduite à l’état de chaux, se trouve avoir perdue près de moitié de son poids, qui s’exhale en air fixe pendant la calcination ; il se dégage donc d’un four à chaux une quantité immense d'air fixe; cet açide méphitique ne se trouve pas immédia- tement dans l'atmosphère du four, parce que la chaleur le raréfie; mais il se condense bientôt et tombe dans le voisi- nage, où il imprime son effet délétere (1). Durant la calcination de la pierre calcaire , il se forme encore de l’air fixe par la décomposition de l'air qui a servi d’aliment au feu. Outre ces émanations méphitiques, une grande partie de l'huile du bois se convertit en air in- flammable en se combinant avec la chaletr ; ce gaz accom- pagne la fumée noire et épaisse qui sort des fours à chaux; cette fuméé est âcre, irritante et fétide; elle est produite par l’eau, l'huile et l'acide que le bois contient ; leur ex- pansion forme des tourbillons de fumée noire, très-fuli- (1) On trouve , page 17 d'un procès-verbal du comité de police de Paris , publié récem- ment par M. Quinquet , tout ce qui est contenu mot pour môt dans ce paragraphes mais je préviens que je ne suis point le plagiaire, et que j'ai annoncé ces vérités peur Ja première fois, il y a deux ans, dans une leitre que j'ai inserée alors dans le J ournal de Paris, ° 4 . gineuse, DES SCIENCES. 553 gineuse, dont la force et l’intensité augmentent à chaque fois qu'on met du bois dans le foyer. On sait qu'il se con- sume dans un four à chaux ordinaire, quatre à cinq mille figots ou coterets (1), en quarante-huit heures, pour la calcination de cinquante poinçons de chaux. Si la fumée noire qui sort du four à chaux est abondante et continue, c’est que le bois le plus sec contient les trois quarts de son poids d'eau, d'huile et d’acide qui entrent en expansion et s'exhalent sans être détruits par la com- bustion. Cette fumée dépose sur la terre l'air fixe dégagé par la calcination de la pierre calcaire, et celui qui résulte de la décomposition de l'air ; aussi lorsqu'on se trouve dans cette atmosphère, on est affecté par le méphitisme, la respiration se trouve d'abord gênée , le mal de tête survient, et l'asphyxie suit de près; ce quie j'ai été à portée de vérifier. Une femme sacloit dans un jardin, à quarante pas d'un four à chaux; le vent portoit la fumée méphitique du côté de cette femme, qui ressentit d'abord mal à la tête et tomba presqu'aussi-tôt sans connoissance. On l'emporta, et elle ne tarda pas à reprendre ses sens. Une heure après, cette femme retourna dans le même endroit pour achever de sacler; elle y tomba une seconde fois sans connoïissance et dans une espèce d'asphixie. Informé de cet accident, je portai dans cette atmosphère une lumière qui s’éteignit à . un pied et demi de terre. Le chien qui me suivoit , levoit le nez en l’air pour respirer. Ce fait démontre la nécessité qu’il y a d'éloigner les fours à chaux des habitations, d'environ trois à quatre cents pas. Si les lois ne se sont pas expliquées sur cet objet, c'est que l'on n'avoit pas encore fait connoître que la calcination de la pierre calcaire produisoit autant de méphitisme. Lorsqu'on réduit en chaux la pierre calcaire par le moyen G)1l ya des fours à chaux, près la ville de Louviers, qui consument près de soixante mille bourrées par an, ce qui enlève aux malheureux habitans de la cam- pague leur combustible. Mém. 1789. Aaaa 554 . Mémoires DE L'AcADÉM:E du boïs, le fourneau qu'on emploie offre, dans l'intérieur, une tour en brique voûtée, à la partie supérieure de laquelle est une ouverture ou cheminée; l'extérieur du fourneau est construit en pierre et offre un carré, sur une des faces duquel est une porte ceintrée, de cinq pieds de hauteur sur ‘deux de largeur. On arrange la pierre calcaire dansl'intérieur du fourneau, de manière à en former une voûte sèche, de la hauteur de cinq pieds, sur trois pieds de largeur ; ensuite on charge cette voûte de quatre à cinq pieds de pierre calcaire. C’est dans le vide de cette petite galerie qu'on fait le feu de bois; dès qu'il est réduit en charbon, les chaufourniers le retirent , l'étouffent et conservent cette braise qu ils. vendent. Les chaufourniers consumeroïent beaucoup moius de bois, et réduiroient en chaux bien plus promptement la pierre cal- caire , s'ils laissoient consumer le charbon ; ce qui avoit été observé par Bernard Palyssi, qui dit expressément qu ik faut procéder de suite à la calcination de la pierre calcaire, si l'on veut que la chaux soit bonne. On a cet avantage, lorsqu'on réduit en chaux la pierre calcaire par le moyen du charbon de terre. Le fourneau qu'on emploie alors, offre une espèce de cône, dont la pointe est en bas ; on charge, lit par lit, la pierre à chaux et le charbon de terre; on allume le fourneau par la partie inférieure ; ici la calcination est coutinue, et l'inteusité du feu beaucoup plus forte; de sorte qu'il faut beaucoup moins de temps et beaucoup moins de combustible pour opérer mieux la calcination de la pierre calcaire; ce fourneau est, d'ailleurs, construit de manière qu'on peut le recharger dans la proportion du vide qui s'y forme, ou de celui qu'on y DS en retirant la chaux à mesure qu'elle est faite. Le célèbre Philibert de Lorme (1) a écrit, il y a plus de () Philibert de Lorme , abbé de St.-Eloy de Noyon , conseiller et aumônier d'Henry IL, architecte du jchäteau des Tuileries , a, le premier, Fair exécuter, en 3810, DE s. Sciences. 555 deux cents ans, que. la chaux faite avec le charbon de terre, étoit préférable à celle qui avoit été faite avec le boïs. La première, dit-il, a besoin d'un tiers d'eau de plus pour être éteinte; les mortiers dans la composition desquels on emploie cette chaux, ont plus de tenacité et acquièrent plus de solidité que ceux préparés avec la chaux faite avec de bois. Philibert de Lorme indique une manière d'éteindre la chaux, dont il vante beaucoup les avantages ; comme elle n'est plus pratiquée parmi nous, je vais terminer ce mé- moire par la description de son moyen. On met, dit ce célèbre architecte, de la chaux dans une fosse ; on la couvre d'un pied de sable; on jette de l'eau par-dessus, pour faire fuser la chaux qui est dessous. Si le sable se fend et donne passage à la vapeur, on recouvre les crevasses. Philibert de Lorme recommande de n'employer cette chaux qu'au bout de trois ans; il assure que plus elle est ancienne, plus elle fait un bon mortier et uni beau stuc. En citant + procédé de Philibert de Lorme, je n'admets pas que la vapeur qui s'exhale lors de l'éctidétion de la chaux, puisse concourir en rien à ses qualités, puisque ce n'est que de l’eau réduite en vapeurs par la chaleur qui se développe, lors de l'extinction de la chaux vive. On sait que les Romains éteignoient leur chaux par immersion, et qu'ils la laissoient ensuite fuser à l'air, dans ce cas, toute la vapeur s'exhaloit; cependant les mortiers et les stucs qui ont été faits avec cette chaux, ont résisté aux injures du temps. Ja charpente des combles en planches , comme celle de la coupelle de la halle aux bleds, Faite à Paris en 1782, d'après les principes de ce grand homme ; exposés dans l'ou- xrage qu'il a publié sous le titre de Nouvelles Inventions pour bien bâtir à petits frais, trouvées n'aguère par Philibert de Lorme , lyonnais , architecte , conseiller et aumônier ordinaire du Roi, et abbé de St.-Eloy-lez-Noyon, k x # Aaaaz 556 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR OBSERVATIONS Qui prouvent que la pleurésie n'est pas une maladie essentiellement différente de la péripneumonie , ou de la /luxion de poitrine. Par ANTOINE PORTAL. I —— ” O N ne peut traiter une maladie avec succès qu'autant qu'après en avoir bien connu la nature, on peut lui opposer l'espèce de remède qui lui convient. Les médecins, persuadés de cette importante vérité, ont, depuis long- -temps, dirigé toutes leurs recherches pour classer les maladies au avoient un rapport entr'elles. : Mais il s'en faut bien que ce travail utile soit porté au degré de perfection dont il est susceptible; il est encore des : maladies qu'on désigne sous le même nom, qu'on traite de même, et qu'ondevroit cependant soigneusement distinguer : il en est aussi qu'on distingue, el qu'on devroit confondre, tant pour simplifier leur nomenclature, que pour faciliter - leur traitement. : | La péripneumonie et la pleurésie nous en offrent un exemple bien,remarquable. Les médecins les ont soigneusement dis- tinguées; s'ilest, disent-ils, des symptômes communs à ces deux maladies, comme la difficulté de respirer et la fièvre continue , il en est d'autres qui les différencient. Dans la pleurésie, ajoutent-ils, la douleurà la poitrine est piquante, aigue; et dans la peripneumonie, ou fluxion de poitrine , le melade éprouve plutôt une forte oppression, la sensation d'un poids sur la poitrine, qu'une vraie douleur, encore moins une douleur aigue : dans la pleurésie le pouls est dur, et dans la iluxion de poitrine, le pouls est mol. : Des Scirncezs. 557 C’est par ces signes que Galien a cru distinguer ces deux maladies, et son opinion a été celle des médecins anciens et modernes les plus célèbres; MM. Pringle, Valsalva, Mor- gagni, Haller et divers autres écrivains ( 1) cités par M. Tissot, dans une lettre qu'il a écrite à notre sujet à M. Pinel, notre confrère (2), ont rapporté quelques obser- vations qui détruisent cette opinion ; maissans doute que les Médecins ne les ont pastrouvées assez concluantes, puisqu'ils ont continué , pour la plupart, d'admettre l'existence de ces deux maladies, et que M. de Haen a cru devoir opposer son opinion à celle de M.Tissot (3). Sauvages lui-même, d'ail- leurs si exact, l'a adoptée dans sa nosologie. Non-seulement les médecins ont voulu différencier a pleurésie de la péripneumonie, d'après ses symptômes, mais encore d'après son siége. Ils ont pensé que la pleurésie avoit le sien dans la plèvre, comme le nom l'indique, et que la péripneumonie résidoit dans le poumon, ou au moins dans la membrane qui le revêt, distinction encore plus subtile. Considérons d'abord lessymptômes qu'on aregardés comme distinctifs de ces deux maladies ; nous verrons ensuite si ‘réellement elles ont un siége différent. Rien n'est plus variable que l'état du pouls dans les ma- ladies inflammatoires de la poitrine, soit que le malade se plaigne d'une douleur aiguë, ou point de côté, soit qu'il éprouve de l'oppression, ou une douleur gravative. Je l'ai trouvé dans le même malade, tantôt très-serré, très-dur, tantôt mol, souple, sans que la douleur eût changé denature; bien plus, il étoit très-mol dans des personnes qui ressen- Q) Il y a plus de cent ans qu'Heurnius observa que la plevre et les membranes du poumon étoient saines ,.sans inflammation , dans un jeune homme mort après avoir éprouvé tous les symptômes de la TER qui avoient succédé à là pleurésie, Plevram inviolatam deprehendimus. .. Membran& pulmonem ubique investiens integré Obs. Heurnii ad calcem operis Fernelis , édit. Colon. , 1679, #n-fol. (2) Lauzane , le 20 décembre 1789. (3) Méthod, Méd, t. 5,, p. 96. DD 558 MäMOItRES DE L'ACADÉMIE toient la douleur de côté la plus aiguë, tandis que dans quel- ques malades qui avoient l'espèce de: douleur gravative la mieux caractérisée , le pouls étoit très-serré et très-dur. Les praticiens savent que très-souvent après une saignée le pouls se relève , se développe, et devient même plus dur qu'il n'étoit auparavant, Sans doute qu'alors le cours du sang est ralenti par les obstacles qui troublent sa libre circulation dans le pou- mon ; vient-on à les diminuer par la saignée, la circulation devient plus facile et le pouls acquiert une nouvelle vigueur. Haen, Lieutaud, Haller et quelques autres médecins, ont assuré avoir trouvé le pouls de quelques péripneumo- niques très-dur,et non mol. Bien plus, Morgagni et V’alsalva, sonillustre maitre, avoient regardé cet état du pouls comme lus constant, ce qui est confirmé par nos observations. Madame la présidente le Rebours avoit le pouls très-dur , serré, avec un point de côté, dont elle mourut en peu de jours ; à l'ouverture du corps, à laquelle j'assistai, on vit que la substance du poumon étoit très-enflammée, et que la plèvre étoit dans l’état naturel. L'ouverture du corps de M. Courtemanche, mort à Paris, rue Jacob , en 1783, après avoir éprouvé la douleur grava- tive la plus forte , avec le pouls le plus dur, offrit les mêmes résultats. Le poumon étoit très-enflammé, et la plèvre étoit saine. Le cœur et les gros vaisseaux étoient pleins de sang, quoique nous eussions, M. Maloet et moi, fait saigner le malade six fois. J'ai ouvert en 1773 le corps d'unsellier , rue S.- André des- Arcs; ilavoit eu une douleur gravative des plus fortes , et le onls extrêmement dur, jusqu'au septième jour , veille de sa mort. On trouva l'ouverture de son corps, le poumon du côté droit, avec une legère inflammation à la partie de la plèvre qui je étoit contigue. Nous ne multiplierons pas, dans ce Mémoire, les exemples de ce genre, Ceux que nous venons de rapporter prouvent DRES SCirErNceEs. 553 assez que c'est sans fondement qu'on a voulu déduire de la différence du pouls, la différence d'une maladie qui n'a pas heu. Mais si les médecins praticiens ne peuvent pas distinguer par le pouls, la péripneumonie de la pleurésië, ne pour- ront-ils pas en trouver le caractère distinctif dans l'espèce de douleur dont les malades se plaisnent. Les plus anciens médecins ont avancé que les poumons étant insensibles de leur nature, (1 )le malade n éprouvoit aucune douleur, dans lesinflammations méme de ce viscère; seulement ressentoit-il alors une sorte d'oppression, de dif- ficulté de respirer, de douleur gravative. Il n’en est pas de même, suivant les anciens, et suivant la plupart des médecins modernes, lorsque la maladie a son siége dans la plèvre; comme selon eux, cette membrane est très-sensible, (2) il y a alors une douleur aiguë, pi- quante , lancinante. C'est ainsi que d'après une théorie fausse , ou du moins qui estcontraire au résultat des expériences des anatomistes. modernes, sur les animaux vivans, les médecins prati- ciens ont admis que dans la pleurésie, ou dans l'inflam- mation de la plèvre, il y avoit une douleur aiguë, et que dans l'inflammation du poumon iln'y avoit qu'une dou- leur gravative. Une autre raison encore qui a bien pu déterminer les mé- decins à admettre de pareilles différences , ce sont les alté- rations que les anatonistes ont trouvées dans le poumon et (:) Quippe, dit Arétée, qui naturaliter dolore immunis sit ; ob corporis raritatem Tanis similis. ........ de causis: et signis morborum ; lib. 11 , de pulmoner, cap. à. (2) Les anatomistes ont pensé généralement que les membranes étñient d'autant plus sensibles , qu'elles étoient d'un ussu ferme , et qu'elles étoient tendues ; (a) mais les. observations que les praticiens ont fiites sur les malides, et les expériences des: anatomistes sur les animaux vivants ont plutôt prouvé le contraire, (a) Lieutaud , anat. hist. et pratique , tom. 1 , pag. 19: . 560 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE -dans la plèvre ; mais il eût fallu bien se convaincre si le sujet dans lequel on a trouvé la plèvre enflammée , avoit ressenti le point de côté ; il eût fallu également savoir si, dans celui dont les poumons ont été trouvés en putréfaction, la dou- leur avoit été seulement gravative, et si elle n'avoit pas été piquante : or, c'est ce qui avoit été bien ml examiné jus- qu'à Morgagni , qui, le premier, a soumis ces sortes d'obser- vations à une critique aussi sevère que je GieHeee Mais comme cet anatomiste n'a pas 6 puisé cette matière, et qu'elle est assez importante pour être l’objet d'un nou- vel examen, je dirai qu'ayant oùvert le corps de plusieurs personnes qui sont mortes d'une maladie inflammatoire, après s'être plaintes d'une douleur aiguë au côté, je n'ai nullement trouvé la plèvre enflammée, ce qui est contraire à l'opinion des plus grands médecins, et notamment à celle de M. Cullen, dont MM. Bosquillon et Pinel ont traduit les ouvrages en notre langue. M. de Villeneuve, mourut en 1776, à l'hôtel de Russie, rue Richelieu , d'une maladie de poitrine inflammatoire. Il s’étoit plaint d' une pointe au côté droit, qu'il comparoit, tantôt à la piqüure d'une aiguille , tantôt à celle d’un clou qui lui perçoit la poitrine. On s'attendoit à trouver en cet endroit la plèvre très-enflammée et même gangrénée; mais point du tout, elle étoit parfaitement saine dans toute son étendue. La maladie avoit son siége dans les poumons ; le lobe supérieur droit étoit très-endurci et racorni comme du cuir brülé, le lobe moyen étoitextérieurement d'un rouge très-foncé, con; tenant divers foyers pleins de suppuration. M. Dumenil , négociant, a perdu, il ÿ a quelques années, une jeune demoiselle , d'environ sept ans, d'une maladie inflammatoire , avec une douleur de côté très - vive. On en trouva le siége dans le poumon , et nullement dans la lèvre. Les observations ont offert des résultats d'un autre genre; Morgagni a trouvé la plèvre enflammée dans des sujets qui u’avoient DES SCtENC:ESs. 5G1 n'avoient éprouvé aucune douleur au côté, et dans d’autres qui avoient eu de la douleur , du côté droit, par exemple, on a trouvé la plèvre enflammée du côté gauche , ou dans tout autre endroit que celui où le malade avoit souffert. Nous en pourrions citer des exemples , que nous avons eu soin de recueillir. On voit, par là, que les médecins ont eu tort de croire que la plèvre étoit enflammée, toutes les fois que les ma- lades éprouvoient de la douleur aux parties contenantes de la poitrine, avec de la fièvre , et vice versa, que les anato- mistes ont gratuitement supposé que ces symptômesavoient eu lieu , toutes les fois qu'ils ont trouvé des marques d'in- flammation dans la plèvre de quelque cadavre. Cette erreur vient de ce que les médecins n'ont pas ouvert les corps des personnes qu'ils avoient traitées , ou qu'ils n'ont tiré aucun parti de pareilles ouvertures , et de ce que les ana- tomistes ont souvent borné leurs occupations à disséquer des corps, sans avoir suivi le traitement de la maladie qui les avoit fait périr: Dans tous les sujets qui sont morts d'une péripneumonie, ou d'une prétendue pléurésie, on trouve toujours les pou- mons altérés ; quelquefois la plèvre l'est aussi; mais jamais l’altération ne se borne à la plèvre, ce qui pourroit faire croire qu'alors celle-ci n’est affectée que secondairement. Qu'on prenne garde que l'inflammation du poumon ne se manifeste pas aux anatomistes par les mêmes signes ; tantôt on trouve les poumons gonflés, rouges et ramolis, par un sang plus ou moins noir , extravasé dans le tissu cellulaire, avec des adhérences, plus ou moins intimes, à la plèvre, c’est l’inflammation qu on a le plus Rene observée. Tantôt on trouve dans cette masse enflammée du pou- mon, un ou plusieurs foyers de suppuration qui commu- hiquent ensemble , ou qui sont isolés ; ce pus est ici rare- ment.blanchâtre , comme dans les parties graisseuses, Sou- Mém. 1789. Bbbb 562 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE vent le poumon est endurci dans une étendue plus ou moins rande; il est alors grisâtre, même blanchâtre en cet endroït enflammé , tandis qu'il est quelquefois plus noir ailleurs, sans doute par le réflux du sang dans les vaisseaux voisins, qu'il peut plus facilement pénétrer. Il n'est pas rare, lorsqu'il y a de pareilles duretés dans les poumons , de trouver de l'eau épanchée dans les cavités de la poitrine, ou dans celle du péricurde. On voit par là que l'h\ dropisie de poitrine et du péricarde , n'est pes tou- jours une maladie chronique ; et qu'elle peut être même le résultat , d'une maladie très-aiguë , inflammatoire ()3 2 Ho ces trois effets de l'inflammation se trouvent réu- nis dansle même poumon. Ne sont-ils pas une suite ordinaire l'un de l'autre? Ow bien la nature, suivant la disposition du sujet , et suivant l'espèce et l'intensité de la maladie, ne produit-elle pas telle altération , indépendamment de telle autre. Quoiqu'il en soit de ces effets de l'inflammation du pou- mon, ilsont eu lieu, d'une manière ou d'autre, dans tous les sujets que J'ai ouverts, et qui avoient la plèvre enflammée; et si jamais elle a été enflammée seule, comme quelques anatomistes peuvent l'avoir observé, c'est certainement après des fièvres de mauvais genre ; elles ont pu affecter la plèvre de la même manière quelles agissent sur les autres mem- branes ; c'est ce que MM. Morsagni et de Haen ont pensé, et ce que nous avons bien remarqué deux ou trois fois, après un pareil genre de maladie, et dans des personnes qui avoient conservé leur raison et leur.sensibilité jusqu'au moment de la mort, entr'autres chez M. l’abbé d’Ure, cha- noine de Notre-Dame , mort en 1771, au collège de Na- QG) L'inflammation du cerveau donne quelquefois lieu à l'hydrocephale , et l'inflam- mation des visceres du bas ventre , à l'hydropisie acite; celle de la matrice, après la couche, a un épanchement laiteux dans le bas ventre, ou quien a l'aspect. Celte matière , bien discutée”, pourroit faire l’objet d'un mémoire très-intéressant. PP pis" Se 1 EN CES 563 varre, d’une fièvre paroïissant maligne. Il périt le sixième jour de sa maladie, sans avoir éprouvé la plus légère dou- leur au côté, ni même de la difficulté de respirer, jusqu'au moment de l'agonie, qui fut très-courte , et cependant on trouva la plèvre très-enflammée du côté droit, sans qu'il y eût aucune altération apparente dans le poumon. La péripneumonie se termine souvent par une expecto- ration heureuse ; les médecins ont supposé que la pleurésie avoit une égale terminaison, et ils n'ont pas manqué de supposer encore que la matière morbifique pouvoit facile- lement passer par “4 voies aëriennes. Mais , par quels con- duits ? C'est ce qu'ils nont pas expliqué ; magnum pro- Jfecto , dit Arêtée, miraculum est, et quomodo id fiat, ut ab exili tenuigue membran& nihil crassitudinis ha- bente , membran& inquam costas interius obtegente, tanta copia puris effundatur (1). : | Mais plusieurs médecins ont voulu rendre raison d'un fait, même, qui n'existoit pas ; tantôt c'est par les arteres, communiquant, disent-ils, sans le prouver, avec les arteres des parties contenantes de la poitrine, qu'ils ont voulu ex- pliquer cette espèce de métastase;tantôt ils ont recouru à la veine azy20s, pour leur attribuer cette fonction. Voyez la thèse de’ Gunzius (2) sur cettequestion, et vous conclurez facilement que tout ce qu'ils ont dit à ce sujet, est hypo- thétique et étranger à la bonne phisiologie. On auroït dû douter du fait, d'aprèsl'explication même qu'on s'est efforcé d'en donner. Nous ne connoissons aucune observation qui prouve que dans la maladie qu'on appelle la pleurésie , on aït trouvé la plèvre affectée , sans que le ponmon ne le fut aussi. Il est vrai que les médecins ont averti, que lorsque la pleurésie devenoit mortelle , elle dégéneroit en péripneumonie , mais (1) Arêtée , capp. lib. à , de pulurentis , cap 9- (2) Derivatio puris in bronchia Leips. 1738. Haller , collect. pathol. &. 2. Bbbb 2 564 Mémoires DE L'ACADÉMIE comme alors même on a trouvé plusieurs fois la plèvre très-saine, n'étoit-il pas plus naturel d'attribuer la mala- die à l'affection du poumon, démontrée constamment par l'ouverture des corps, que de la supposer dans la plèvre qu'on ne trouve jamais alors affectée seule. On säit qu'il se forme souvent une fausse membrane entre le poumon et la plèvre ; je l'ai trouvée dans quelques cada- vres, bien plus épaisse que la plèvre elle-même , à laquelle elle adhéroit , et qui étoit, malgré cela, quelquefois saine. Ces concrétions membraneuses , comme l’a observé le grand Morgagni, ont pu quelquefois en imposer , et faire croire que la plèvre étoit malade, quoiqu'elle ne fût nullement affectée. Au lieu d'une fausse membrane, ce n'est quelquefois qu'un tissu cellulaire , plus ou moins compacte , et contenant une Substance stéatomateuse , et quelquefois du vrai pus quia transudé du poumon. Alors même la plèvre n'est pas tou- jours affectée , et si elle l’est quelquefois, on ne peut s'em- pêcher de penser qu'elle ne l’est que par communication. Mais d'où peut provenir la douleur aiguë que les malades rapportent aux parties contenantes de la poitrine, ordinai- rement au côté sous le sein? si elle ne provient pas de la lésion de la plèvre, ne dépend-elle pas de l'affection des muscles intercostaux, du diaphragme, ou autres muscles de la respiration : c'est une pure supposition, puisqu'on trouve toujours alors ces muscles dans l’état naturel! Pourroit-on attribuer cette douleur à la correspondance des nerfs du poumon avec les nerfs intercostaux , et dire que lorsque l'inflammation a son siége dans telle ou telle partie du poumon où il y a beaucoup de nerfs, le malade éprouve une douleur au côté, autour de la poitrine | comme ceux qui ont une inflammation du foie ressentent une vive douleur au- dessus de l'épaule droite , ce que nous avons observé quelque- fois, et sur-tout dans un domestique de madame de Cam- bis , avec M. Saillant, notre confrère, etce que d'autres méde- Dee) SC 1e NC Ke, 565 decins, notamment Charles Pison , avoient remarqué avant nous? Cela n'est pas hors de vraisemblance : comme il y a de grands espaces dans le poumon, où il y a peu de nerfs, il peut n y avoir que très-peu de douleur, ou point du tout, lorsque la maladie y existe; mais l'effet en est différent , lors- que son siége réside dans les plexus nerveux pulmonaires, ou que par quelque cause particulière, le sang y est déterminé avec trop de violence, et ce qui pourroit le faire croire, c'est que les douleurs se font toujours sentir d’une manière bien plus vive, pendant les redoublemens de fièvre, que lors- que le pouls est moins agité. Mais quand bien même on ne pourroit donner aucune explication de la douleur de côté, devroit-on supposer que le siége de la maladie est dans la plèvre, sans en être assuré par de bonnes observations? Auroit-on dù admettre deux maladies au lieu d'une seule ? Voila commeen médecine on a été si souvent induit en erreur. On a pris les apparences pour la vérité. On a admis des maladies qui n'existent pas, on en a confondu ensemble plusieurs qui eussent dû être distinguées ; ce qui a tourné au détriment de l'art; car on juge bien que pour que leg médecins puissent traiter les maladies avec succès, il faut au moins qu'ils comniencent par les bien connoître. * Re. PREMIER MÉMOIRE SUR LA RESPIRATION DES ANIMAUX, Par MM. SEGUIN er LAVOISIER. La respiration est une des fonctions les plus importantes de l'économie animale, et en général elle ne peut être quelque temps suspendue sans que la mort n'en soit une suite inévitable. Cependant, jusqu'à ces derniers temps, on a complettement ignoré quel est son usage , quels sont ses effets : et tout ce qui est relatif à la respiration . étoit au nombre de ces secrets que la nature sembloit s'être réservés. Le retard de nos connoïissances sur un objet aussi im- portant, tient à ce qu'il existe un enchaînement nécessaire dans la suite de nos idées, un ordre indispensable dans la marche de l'esprit humain ; & ce qu'il étoit impossible de rien savoir sur ce qui se passe dans la pri avant qu'on eût reconnu: . 1°. Que le calorique (nan de chaleur) est un principe constate des fluides (1), et que c’est à ce principe qu'ils doivent leur état d'expansibilité, leur élasticité, et plusieurs autres des propriétés que nous leur connoïssons. r () Sous ce nom générique, nous comprenons les Airs et les Gaz. Re pie sl. Sr cr EN CUS 667 2°, Que l'air de l'atmosphère est un composé de deux fluides aëriformes , savoir, d'un quart environ d'air vital, et de trois quarts de gaz azote. 3°. Que la base de l'air vital, l'oxigène, est un prineipe commun à tous les acides, et que c'est lui qui constitue leur acidité. © 4°. Que le gaz acide carbonique (air fixe) est le résultat de la combinaison d'environ 72 parties, en poids, d'oxigène, et de 28 parties de carbone (charbon pur). 5°, Qu'il entre moins de calorique dans la composition d'un volume donné de gaz acide carbonique, que dans un pareil volume d'air vital, et que c'est par cette raison qu'il se dégage du calorique pendant la combustion du carbone, c'est-à-dire pendant la conversion de l'air vital en gaz acide carbonique par l'addition du carbone. 6°. Enbn, que l’eau n’est point un élément, n'est point une substance simple, comme le croyoient les anciens ; mais qu'elle est composée de 14,538 parties d'oxigène, et de 85,668 d'hydrogène (1). M. Lavoisier, l'un de nous, a établi toutes ces vérités dans une suite de mémoires qui font partie du recueil de l'Académie ; et maintenant que ces vérités ont reçu la sanction du temps, qu'elles se trouvent confirmées par l'assentiment de presque tous les physiciens et les chimistes de l’Europe, nous pouvons dire avec confiance qu'il n'en existe pas en chimie, qui soient fondées sur des preuves plus évidentes. Enfin il étoit impossible de soumettre à des expériences précises les effets de la respiration avant qu'on eût acquis des moyens simples, faciles et expéditifs de faire l'analyse oo G) Nous nous servons ici du résultat indiqué par MM. Fourcroy, Séguin et Vauquelin, parce qu'il dérive d'une des expériences les plus exactes qui aiengété faites en chimie, 2 568 Mémoires DE L'ACADÉMIE de l'air ; et c'est un service que M. Seguin vient de rendre à la chimie (1). Boile, Hales, Black et Priesley, sont les premiers qui se soient apperçus que la respiration exerce une ation marquée sur l'air de l'atmosphère ; qu'elle en diminue le volume, qu'elle en change la nature, et qu'en un assez court intervalle de temps, le fluide qui sert à cette fonction, perd la propriété d'entretenir la vie des animaux. Sans trop se rendre compte de ce qui se passoit dans ce genre d'expérience, les chimistes sectateurs de la doctrine de Sthal, essayèrent d'en expliquer les résultats : ils y parvinrent avec cette facilité qu’on leur connoît ; c'est- à-dire, à l’aide de leur principe ordinaire, le phlogistique qui, comme un Protée, peut se prêter à'tout et prendre toutes les couleurs, comme toutes les formes. Supposant donc que, pendant la respiration, il s'exhaloït des poumons des animaux une certaine quantité de phlogistique , les disciples de Sthal admirent la phlogistication de l'air par la respiration , comme ils avoient admis la phlogistication par la combustion, par l'oxidation des métaux , etc. et comme les produits de ces différentes opérations leur parurent identiques, ils y trouvèrent de nouveaux motifs de conclure que le phlogistique étoit un être identique dans les trois règnes de la nature. * Des expériences de comparaison que M. Lavoisier en- treprit bientôt après, lui firent connoître les principaux effets et les différens produits de la respiration, de la combustion, de l'oxidation, etc. et le mirent en état d'apprécier le degré d’analogie qui existe entre ces diverses opérations. Il fit voir que dans toutes il y a décomposition de l'air vital contenu dans l'air atmosphérique, et dégage- - (4) Mémoire sur l’endiométrie. Annales de chimie, tom. g , page 293, ment pes Sarences. &6à ment d'uné portion de son calorique spécifique ; que dans toutes, il reste aprèsle lavage dans l'alcali , (alcali caustique) un résidu identique, le gaz azote, qui n'est point un produit de l'opération, mais qui est une partie constituante de l'aix atmosphérique. 6 IL annonça ensuite, en 1777, que la respiration est une combustion lente d'une portion de carbone que contient le sang, et que la chaleur animale est entretenue par la portion de calorique qui se dégage au moment de la conversion de l'air vital de l'atmosphère en gaz acide carbonique, comme il arrive dans toute combustion de carbone. -* Les expériences que publièrent , en 1780, MM. de la Place et Lavoisier (1), non-seulement confirmèrent ces énoncés, mais elles offrirent encore un résultat tout-à-fait inattendu, et dont il étoit impossible alors de sentir toute l’importance. Ces deux physiciens reconnurent qu'il se dégage des ani- maux, dans un temps donné, une quantité de calorique plus grande que celle qui devroit résulter de la quantité de gaz acide carbonique qui se forme dans un temps égal, par leur respiration. Enfin, en 1785, M. Lavoisier crut pouvoir annoncer, dans un mémoire publié dans le recueil de la société de Médecine, que très-probablement la respiration ne se borne pas à une combustion de carbone, mais qu'elle occasionne encore la combustion d'une partie de l'hydrogène contenu dans le sang ; et conséquemment que la respiration opère, non-seulement une formation de gaz acide carbonique , mais encore une formation, d'eau ; ce qui explique parfai- tèment bien le phénomène observé par MM:de la Place, et Lavoisier. M. Seguin donna de nouveaux développemens à cette théorie, et da confirma par dé nouvelles expériences) dans - (1) Mémoïres de l'académie dessciences, année 1780 , page 356. Mém. 1789. Ccec 570 MÉémMorrEes DE L'ACADÉMIE un mémoire qu'il lut à la société de Médecine. Il y présenta un extrait des recherches de MM. Priesley, Crawford, Hamilton, etc. sur cet objet, et y exposa les ét see qu'on poiväit en déduire. T'el étoit l'état de nos connoissances à l'instant où nous avons formé le plan d'un travail très-étendu, sur presque toutes les parties de l'économie animale. Nous allons pré- senter dans ce premier mémoire les principaux résultats des expériences que nous avons faites sur la respiration, En partant des connoïssances acquises, et en nous ré- duisant à des idées simples, que chacun puisse facilement saisir, nous dirons d’abord, en général, que la respiration n'est qu'une combustion lente de carbene et d'hydrogène, qui est semblable en tout à celle qui s'opère dans une lampe ou dans une bougie allumée ; et que sous ce point- de vue, les animaux qui respirent sont de véritables corps combustibles qui brûlent et se consument. Dans la respiration, comme dans la combustion, c'est l'air de l'atmosphère qui fournit l'oxigène et le calorique ; mais comme dans la respiration, c'est la substance même de l'animal, c’est le sang qui fournit le combustible, si les animaux ne réparoient pas habituellement par les ali- mens, ce qu'ils perdent par la respiration, l'huile manqueroïit bientôt à la lampe ; et l'animal périroit comme une lampe s'éteint, lorsqu'elle manque de nourriture. Les preuves de cette identité d'effets entre la respiration et la combustion se déduisent immédiatement de l'expé® rience. En effet l'air qui a servi à la respiration, ne contient plus, à la sortie du poumon, la même quantité d'oxigène ; il renferme non-seulement du gaz acide carbonique, mais encore beaucoup plus d'eau qu'il n'en contenoit avant l'ins- piration. Or, comme Fair vital ne peut se convertir en gaz acide carbonique que par une addition de carbone ; qu'il bes ScrÉknezs. æ b7r ne peut Se tonvertir en eau que par une addition d'hy- drogène ; que cette double combinaison ne peut s'opérer sans que l'air vital ne perde une partie de son calorique spécifique ; il en résulte que l'effet de la respiration est d'extraire du sang une portion de carbone et d'hydrogène, et d'y déposer à la place une portion de son calorique spécifique, qui, pendant la circulation, se distribue avec le sang dans toutes les parties de l'économie animale, et entretient cette température à-peu-près constante, qu'on observe dans tous les animaux qui respirent. On diroit que cette analogie, qui existe entre la respira- tion et la combustion, n'avoit point échappé aux poëtes, ou plutôt aux philosophes de l'antiquité dont ils étoient les interprètes et les organes. Ce feu dérobé du ciel, ce flambeau de Prométhée ne présente pas seulement une idée ingénieuse et poétique ; c'est la peinture fidèle des opérations de la nature, du moins pour les animaux qui respirent : on peut donc dire avec les anciens, que le flambeau de la vie s'allume au moment où l'enfant respire pour la PIE fois, et qu'il ne s'éteint qu'à sa mort. En considérant des rapports si heureux, on seroit quel- quefois tenté de croire, qu'en effet les anciens avoient pénétré plus avant que nous ne le pensons, dans le sanc- tuaire des connoïssances, et que la fable n’est véritablement qu'une allégorie, sous laquelle ils cachoïent les grandes “vérités de la médecine et de la physique. Tout ce que nous avons à dire en ce moment sur la respiration, n'est que le développement de l'idée principale que nous venons d’énoncer. Nous avons commencé ce mémoire par où, peut-être, nous aurions dû le finir, par la conséquence. Mais nous avons pensé, qu'au risque Pa de nous répéter, i] pourroit être utile d'offrir, dès le com- mencement, au lecteur, le fil qui doit le cn Le Cccc 2 572 _ MimMornes DE L'ACADÉMI® voyageur est moins sujet à S ‘égarer ; lorsqu il voit devant lui le terme auquel il se PP d'arriver. .- C'est sur des cochons d'inde que nous avons d'abord opéré. Ces animaux sont doux, la nature ne leur a donné aucun moyen de nuire. Ils sont d'une constitution robuste, faciles à nourrir ; ils supportent long-temps la faim et la soif ; enfin, ils sont assez gros pour produire en très-peu de temps des altérations sensibles dans l'air qu'ils respirent. + La quantité d'air vital qu'ils consomment par heure, est de 4o à 5o pouces cubiques, suivant leur force et leur grosseur : mais comme le gaz acide carbonique est pour eux, ainsi que pour presque tous les animaux, un poison mortel, qu'ils ne peuvent respirer, même en médiocre: quantité, sans «éprouver des accidens funestés , il est né- cessaire, pour continuer long-temps les expériences sur le mème or sans qu'ilen souffre, d'absorber le gaz acide carbonique à mesure qu'il se forme. Pour remplir cet objet, nous commencions par faire passer sous une cloche de verre, une quantité connue d'air vital ; nous y introduisions ensuite le cochon d'inde, en le faisant passer à travers l'eau : dès qu'il étoit sous la dos: nous le soulevions et nous le soutenions dans l’air qu'elle contenoit, à L'aide*d'une espèce de sibille de bois, montée sur trois pieds et recouverté d'une toile de crin : les pieds de ce support étoient assez longs pour que l'animal fut soutenu à six où huit pouces. au-dessus de la surface de: l'eau. On conçoit que la sibille, en passant aïnsi à travers de Veau, devoit s’en remplir : nous la vüidions avec un siphon; après quoi nous ÿ introduisions de l'alcali au moyen d'un entonnoïrt adapté h.un tube” récourbé: Ces 6pérations se font avec facilité, “quand ôn y est habitué: Pour plus de shrète, ous placions encore’entre lés trois DES SCctiENcCEs. 573 pieds du support une capsule qui nageoït sur da surface de l'eau, et que nous remplissions également d'alcali. Avec ces précautions le gaz acide carbonique étoit aussi-tôt absorbé que formé ,etl'animal ntoit pas plus incommodé, que s'il eût respiré dans l'air libre. Si l'expérience dure long-temps, plusieurs jours par exemple, il faut remplacer par dés quantités connues d'air vital, celui qui est absorbé par la respiration de l'animal, ou plutôt qui est employé à former du gaz acide carbonique et de l'eau. On doit avoir également soin de renouveller l'alcah, lorsqu'il approche d’être saturé d'acide carbonique. On sait que la combustign, toutes choses égales d'ailleurs, est d'autant plus rapide que l'air dans lequel elle s'opère, est plus pur. Ainsi, par exemple, il se consomme dans un temps donné beaucoup plus de charbon ou de tout autre combustible, dans l'air vital, que dans l’air de l'atmosphère. On avoit toujours pensé qu'il en étoit de même de la res- piration ; qu'elle devoit s'accélérer dans l'air vital, et qu'alors il dévoit se dégager soit dans le poumon, soit dans le cours de la circulation une plus grande quantité de calorique. Mais expérience a détruit toutes cesopinionsqui nétoient fondées que sur l’analogie. Soit que les animaux respirent dans l'air vital pur, soit qu'ils respirent dans ce même air, mélangé avec une proportion plusou moins considérable de gaz azote, la quantité d’air vital qu'ils consomment est toujours la même, à de très-legères différences près. Il nous est arrivé plusieurs fois, de tenir un cochon d'inde pendant plusieurs jours, soit dans l'air vital pur, soit dans un mélange de Quinze parties de gaz azote et d'une d'air vital, en entre- tenant constamment les mêmes proportions ; l'animal dans les deux cas est demeuré dans son état naturel ; sa respi- ration et sa circulation né paroissoient pas sensiblement, ni acctlérées, ni retardées ; sa chaleur étoit égale ; et il 574 MÉMOïIRzS DE L'ACADÉMIE avoit seulement, lorsque la proportion de gaz azote devenoit trop forte, un peu plus de disposition à l'assoupissement. M. Lavoisier avoit déjà annoncé que le gaz azote, contenu dans l'atmosphère, n’éprouvoit aucun changement pendant la respiration , et qu'il ressortoit du poumon en même quantité qu'il y étoit entré. Nous avons cru devoir constater ce fait par des expériences très-rigoureuses , et nous nous sommes assurés que méellement il n’y a ni dégagement, ni absorption de gaz azote pendant la respiration. Il y avoit, d'après cela, lieu de présumer qu'on pouvoit substi- tuer au gaz azote qui entre dans la composition de l'air de l'atmosphère, un volume égal d'un gaz quelconque, pourvu qu'il ne fut ni acide, ni alçali, et qu il n'eut aucune qualité nuisible. L'expérience a encore confirmé pleinement cette conjecture. Nous avons essayé d'introduire des cochons d'inde sous des cloches de verre, remplies d'un mélange d'air vital et de gaz hydrogène pur, à peu près dans les proportions en volume, qui existent entre l'air vital et le gaz azote dans l'air de l'atmosphère. Ils y ont demeuré long-temps sans paroître souffrir ; et ce n'est qu'au bout de huit ou dix heures qu'ils ont donné des signes de mal aise. Le gaz hydrogène n'a paru avoir éprouvé aucune diminution , et il est ressorti de leur poumon à peu près tel qu'il y étoit entré. Nous répéterons une dernière fois, que dans toutes ces expériences, il est nécessaire d'absorber, au moyen de l'alcali, le gaz acide carbonique à mesure qu'il se forme; qu'autrement l'animal périroit, en peu de temps, par une suite de l’action irritante que le gaz acide carbonique exerce sur le poumon. Ces premières expériences donnoient déjà des idées géné- rales sur la respiration : nous avions même entrevu qu'elle DES SCIENCES. 575 S'aecéléroit pendant la digestion, et que les animaux con- sommoient alors une plus grande quantité d'air. Nous avions également apperçu que le mouvement et l'agitation augmen- toient encore ces effets : mais nous étions loin encore du but que nous nous étions proposé d'atteindre, et d'ailleurs après avoir opéré sur des animaux, nous desirions de faire des applications plus particulières à ce qui se passe dans la respiration humaine. Quelque pénibles, quelque désagréables, quelque dan- géreuses même, que fussent les expériences auxquelles’ il falloit se livrer, M. Seguin a desiré qu'elles se fissent toutes sur lui-même. Nous les avons répétées un grand nombre de fois, et la précision des résultats a presque toujours été au-delà de nos espérances. L'Académie a sous les yeux une partie des appareils dont -nous nous sommes servis. Nous en donnerons la description détaillé dans un autre mémoire. Il résulte des expériences auxquelles M. Seguin s'est soumis, qu'un homme à jeun, dans un état de repos et dans une température de 26 dégrés de thermomètre de mercure , divisé en 80 parties, consomme par heure 1210 pouces cubes d'air vital :.que cette consommation augmente par le froid, et que le même homme également à jeun et en repos, mais dans une température de 12 degrés seu- lement, consomme par heure 1344 pouces d'air vital. Pendant la digestion, cette consommation s'élève à 18 ou 19 cent pouces. . Le mouvement et l'exercice augmentent considérablement toutes ces proportions. M. Seguin, étant à jeun et ayant élevé, pendant un quart d'heure , un poids de 15 livres à une hauteur de 613 pieds ; sa consommation d'air, pendant ce temps, a été de 800 pouces, c'est-à-dire de 3200 pouces par heure. Enfin le même exercice fait pendant la digestion, a porté à 4600 pouces par heure la quantité d'air vital consommé, 576 Mémotr®é DE L'ACADÉMIE Les efforts qué M. Seguin avoit faits dans cet intervalle, équivaloient à l'élévation d'un poids de 15 livres à une hauteur de 650 pieds pendant un quart-d'heure. Dans toutes ces expériences, la température du sang demeure assez constamment la même, du moins à quelques fractions de degrés près. Maïs le nombre des pulsations des artères, et celui des inspirations varient d'une manière très-remarquable. Nous sommes parvenus à cet égard, à constater deux lois de la plus haute importance. La pre- mière, c'est que l'augmentation du nombre des pulsations ést assez exactement, en raison directe de la somme des poids élevés à une hauteur déterminée ; pourvu toutefois que la personne soumise aux expériences ne porte pas ses efforts trop près de la limite de ses forces ; parce qu'alors elle est dans un état de souffrance et sort dé l'état naturel. La seconde, c'est que la quantité d'air vital consommé est, toutes choses égales d’ailleurs, lorsque la personne ne réspire qu'aussi souvent que le besoin l'exige, en raison composée des inspirations et des püulsations, c'est à-dire en raison directe du produit des inspirations par les pulsations. . Nous ne parlons en ce moment que de rapports. On concoit en effet que la consommation absolue doit varier considérablement dans: différens individus , suivant leur âge, leur état de vigueur et de santé, suivant qu'ils ont “plus ou moins contracté l'habitude des travaux pénibles : mais il n'en est pas moins vrai qu'il existe pour chaque personne une loi qui ne se dément pas, lorsque les expé- riences sont faites dans les mêmes circonstances et à des intervalles de temps peu éloignés. Ces-lois sont même assez, constantes pour qu'en appliquant un homme à-un exercice. pénible et en observant l'accélération qui en résulte dansle cours de la circulation, on puisse en conclure à quel poids élevé DIES SCHENCES. 577 élevé à une hauteur déterminée , répond 11 somme des efforts qu'il a faits pendant le temps de l'expérience. Ce genre d'observations conduit à comparer des emplois de force entre lesquels il sembleroït n'exister aucun rap- port. On peut connoître , par exemple, à combien de livres, en poids, répondent les efforts d'un homme qui récite un discours , d'un musicien qui joue d'un instrument. On pourroit même évaluer ce qu'il y a de mécanique dans le travail du philosophe qui réfléchit, de l'homme de lettres qui écrit, du musicien qui compose. Ces effets considérés comme purement moraux, ont quelque chose de physique et de matériel qui permet, sous ce rapport, de les compa- rer avec ceux que fait l'homme de peine. Ce n'est donc pas sans quelque justesse que la langue françoise a confondu sous la dénomination commune de travuil , les efforts de l'esprit comme ceux du corps ; le travail du cabinet et le travail du mercenaire. .Il résulte de tout ce que nous venons de dire quela quan- tité d'air vital que consomment les différens individus est très- variable , et qu'elle n'est rigoureusement la méme dans aucune circonstance de la vie, dans aucun des ins- tans de la journée. Cependant , si l'on veut avoir de cette consommation moyenne, ou du moins la plus ordinaire, une idée facile à retenir , on peut l'évaluer à un pied cube ou 1728 pouces par heure ; ce qui revient , pour les 24 heures, à 24 pieds cubes, et en poids, à 2% 1% 15% Nous donnerons avec une grande exactitude , dans un prochain mémoire, la quantité d'acide carbonique et d'eau que cette quantité d'air forme dans le poulmon : en attendant , nous supposerons que cette quantité est de 2% 5° 48% d'acide carbonique, et de à er b1 8° d'eau. Mém. 1789. Dddd 578 MÉMOIRES DR L'ACADÉMIE Mais puisque l'acide carbonique est composé de 72 par- ties de gaz oxigène, et de 28 de charbon ; puisque l'eau est composée de 85 parties d'oxigène et de 15 d'hydrogène ou gaz inflammable; enfin , puisqu'il se forme en 24! par la respiration 2h "bon. 4# d'acide carbonique, il en résulte que la respiration enlève au sang en vingt-quatre heures 10%: 48r de carbone et 10%: 58: 518" d'hydrogène. Tant que nous n'avons considéré dans la respiration que la seule consommation de l'air, le sort du riche et celui du pauvre étoit le même; car l'air appartient également à tous et ne coute rien à personne : l'homme de peine qui travaille davantage , jouit même plus complettement de ce bienfait de la nature : Mais maintenant que l'expérience nous apprend que la respiration est une véritable combustion qui con- sume, à chaque instant, une portion de la substance de l'individu ; que cette consommation est d'autant plus grande que la circulation et la respiration sont plus accélérées, qu'elle augmente à proportion que l'individu mène une vie plus laborieuse et plus active, une foule de considérations morales naissent comme d'elles -mêmes de ces résultats de la physique. Par quelle fatalité arrive-t-il que l'homme pauvre qui vit du travail de ses bras, qui est obligé de déployer pour sa subsistance , tout ce que la nature lui a donné de forces, con- somme plus que l'homme oisif, tandis que ce dernier a moins besoin de réparer ? Pourquoi, par un contraste cho- quant , l'homme riche jouit - il d'une abondance qui ne lui est pas physiquement nécessaire , et qui sembloit destinée pour l'homme laborieux? Gardons-nous cependant de calom- nier la nature, et de l'accuser des fautes quitiennent , sans doute, à nos institutions sociales , etqui, peut-être , en sont inséparables. Contentons-nous de bénir la philosophie et l'humanité qui se réunissent pour nous promettre des insti- Dés LS; CT EN (C0 /E-S: 579 tutions sages, qui tendront à rapprocher les fortunes de l'égalité, à augmenter le prix du travail, à lui assurer sa juste récompense; à présenter à toutes les classes de la so- ciété, et sur-tout aux classes indigentes, plus de jouissances et plus de bonheur. Faisons des vœux, sur-tout, pour que l'enthousiasme et l'exagération qui s'emparent si facilement des hommes réunis en assemblées nombreuses, pour que les passions humaines qui entraînent la multitude, si sou- vént contre son propre intérêt, et qui comprennent dans leur tourbillon le sage et le philosophe comme les autres hommes, ne renversent pas un ouvrage entrepris dans de si bonnes vues, et ne détruisent pas l'espérance de la patrie. L'ordre physique, assujetti à des lois immuables, arrivé des long-temps à un état d'équilibre que rien ne peut dé- ranger , n'est point sujet à ces mouvemens tumultueux que présente quelquefois l'ordre moral. C'est une chose vraiment admirable que ce résultat de forces continuelle- ment variables et continuellement en équilibre, qui s'ob- servent, à chaque pas, dans l’économie animale, et qui permettent à l'individu de se prêter à toutes les ciréons- tances où le hasard le place. L'homme, à cet égard, aété plus favorisé, par la nature, qu'aucun des autres animaux : il vit également dans toutes les températures et dans tous les climats : son tempérament se prête au mouvement et au repos, à l'abstinence comme aux excès de nourriture : presque tous les alimens lui sont bons, soit qu'ils soient succulens , soit qu'ils ne le soient pas; soit qu'ils appar- tiennent à un règne ou à un autre. Se trouve-t-il dans un climat froid ? d'un côté, l'air étant plus dense, ils'en décompose une plus grande quantité dans le poumon; plus de calorique se dégage et va réparer la perte qu'occasionne le refroidissement extérieur. D'un autre côté, la transpiration diminue, il se fait moins d'évapora- tion, donc moins de refroidissement. Le même individu Dddd 2 580 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIF passe-t-il dans une température beaucoup plus chaude ? l'air est plus rarelié, il ne s'en décompose plus une aussi grande quantité ; moins de calorique se dégage dans le poumon; une transpiration abondante , qui s'établit, en- lève tout l'excédent du calorique que fournit la respiration : et c'est ainsi que s'établit cette température à peu près cons- tante de 52°, (Thermomètre de Réaumur.)que plusieurs qua- drupèdes , et que l’homme, particulièrement, conservent dans quelque circonstance qu’ils se trouvent. Il existe de semblables compensations qui permettent à l'homme de passer successivement, suivant ses besoins et sa volonté , d’une vie active à une vie tranquille : se tient-il dans un état d'inaction et de repos ? la circulation estlente ainsi que la respiration : il consomme moins d'air : ilexhale par le poumon, moins de carbone et d'hydrogène, et , con- séquemment , il a besoin de moins de nourriture. Est-il obligé de se livrer à des travaux pénibles ? la res- piration s'accélère ; il consomme plus d'air ; il perd plus d'hydrogène et de carbone, et, conséquemment, il a besoin de réparer plus souventet davantage par la nutrition. En rapprochant ces réflexions des résultats qui les ont précédées , on voit que la machine animale est principale- ment gouvernée par trois régulateurs principaux ; la respira- tion qui consomme de l'hydrogèneet duearbone, et qui four- nit du calorique ; la transpiration qui augmente ou diminue suivant qu'il est nécessaire d'emporter plus ou moins de calorique ; enfin la digestion | qui‘rend au sang ce qu'il perd par la respiration et la transpiration. L'intensité de l'action de ces trois agens peut varier dans des limites assez étendues :mais ilest des bornes au-delà dés- bEes ScrrNCES. 58r quelles les compensations ne peuvent plus avoir lieu, et c'est alors que commence l'état de maladie. Quoique cet ob- jet semble étranger à l'Académie , et faire plus particulière- ment partie du domaine de adiques autres sociétés savantes ; cependant , comme les travaux dont elle s'occupe embrassent l'universalité des connoïssances humaines, nous nous repro- cherions d’écarter quelques considérations importantes qui se trouvent. essentiellement liées au sujet que nous traitons. Dans la course, dans la danse , dans tous les exercices violens , quelqu'accélération qu'éprouvent la respiration et la circulation , quelqu'accroissement que prenne la consom- mation d'air , de carbone et d'hydrogène, l'équilibre de l’éco- nomie animale n’est pas troublé, tant que les alimens, plus ou moins digérés, qui sont presque toujours en réserve dans l'étendue du canal intestinal, fournissent aux pertes : mais si la dépense qui se fait par le poumon est supérieure à la recette qui se fait par la nutrition , le sang se dépouille de plus en plus d'hydrogène et de carboue ; et telle est la cause, sans doute, des maladies inflammatoires , propre- ment dites. ; Dans ces cas, l'animal est averti du danger qu’il court, par la lassitude, par l'épuisement et par la perte de ses forces ; il sent le besoin de rétablir l'équilibre dans l’économie ani- male, par la nourriture et par le repos. Les individus, d’un tempérament foible , en sont avertis plutôt que les autres; et c'est par cette raison que les personnes d'un tem- pérament robuste , sont les plus exposées aux maladies violentes. L'effet contraire doit Er soit par le défaut absolu de tout mouvement , de tout exercice ; soit par l'usage de certains alimens ; soit enfin par un vice des organes de la nutrition ou de ceux de la respiration. La digestion, dans ces différens cas, introduisant dans le sang plus de subs- tance que la respiration n’en peut consommer , il doit s'éta- 582 MÉMOIRES DE L'ACADEMIE blir dans la masse du sang-un excès de carbone ou un excès d'hydrogène; ou de l’un et de l’autre à la fois. La nature lutte alors contre cette altération des humeurs : elle presse la circulation par la fièvre; elle s'efforce de réparer par une respiration accélérée, le désordre qui trouble sa marche : souvent elle y parvient, sans aucun secours étranger , et alors l'animal recouvre la santé. Dans le cas contraire, il succombe, à moins que la nature ne trouye d'autres moyens de rétablir l'équilibre. C’est très- probablement ce qui se passe dans les maladies putrides, les fièvres malignes , etc. classe de maladies bien connue quant aux simptômes, mais très-peu connue quant aux causes qui les produisent ; et quant aux méthodes curatives. On conçoit, d'après ces simples apperçus, comment l'art du médecin consiste souvent à laisser la nature aux rises avec elle-même; comment, par la diète seule, il est possible de changer la qualité du sang, en diminuant la quantité de carbone et d'hydrogène qu'il contient : en effet alors la respiration consommant toujours, et la digestion ne fournissant plus, le sang doit alors se dépouiller de plus en plus de carboné et d'hydrogène. On conçoit encore comment une diète trop austère et trop long - temps continuée , pourroit changer , à la lon. gue, la nature de la maladie ; comment les purgatifs, en suspendant les fonctions de la digestion, donnent à la respiration le temps de remplir son office et d'évacuer l'excès du carbone et de l'hydrogène qui s'est accumulé dans le sang ; comment les mêmes purgatifs imprudemament administrés dans. les maladies où les humeurs tendent à l'inflammation, contrarient le vœu de la nature, empêchent les organes de la digestion de rendre au sang l'hydrogène et le carbone qui lui manquent, augmentent l'inflammation et conduisent le malade à la mort. Enfin, on conçoit comment les altérations survenues à DES SC4AIE N,C ES: 17 583 l'air qui nous environne ,, peuvent être la cause, desmala- dies endémiques , des fièvres d'hôpitaux et. de ‘prisons, comment le, grand air, une: respiration, plus libre. un changement de genre de vie:sont souvent: pour ces de ee D. le le le plus efficace. | Nous ne nous dissimulons pas une objection qu'on peut faire, etque nous nous sommes faïte à nous-mêmes, contré la tHébrié que nous venons de présénter. Aucune expérience ne prononcé d'une manière décisive que le gaz acide car- bonique, qui se dégage pendant l'expiration, ‘se soit formé immédiatement dans le poumon, ou dans le cours de la circulation par la combinaison de l'oxigène de l'air avec le carbone du sang. Il seroit possible qu'une partie de cet acide carbonique se formât par la digestion, qu'il fût introduit dans la circulation avec le chyle ; enfin, que parvenue dans le poumon, il fut dégagé du sang à mesure que l'oxigène se combine avec lui par une affinité supérieure. Les expériences que-nous avons déjà entreprises sur la digestion et sur la transpiration, éclairciront probablement ce doute : elles léveront, nous l’espérons du moins, les incertitudes qui nous restent encore sur cet objet. Peut-être alors serons-nous obligés d'apporter quelques changemens à la doctrine que nous avons présentée dans ce mémoire. Ces modifications des premières idées, ne coutent rien à ceux qui ne cherchent la vérité que pour elle-même, et sans autre desir que celui de la trouver. Nous ne nous croyons pas, au surplus, éloignés du terme, où, après avoir éliminé toutes les incertitudes, la théorie de la respi- ration ne laissera plus rien à desirer. Nous terminerons ce mémoire par une réflexion con- solante, Il n’est pas indispensable, pour bien mériter de 584 MÉMOïRESs DE L'ACADÉMIE l'humanité, et pour payer son tribut à la patrie, d'être appellé à ces fonctions publiques et éclatantes, qui con- courent à l'organisation et à la régénération des empires. Le physicien peut aussi dans le silence de son laboratoire et de son cabinet, exercer des fonctions patriotiques : il peut espérer par ses travaux de diminuer la masse des maux qui afiligent l'espèce humaine , d'augmenter ses jouissances et son bonheur ; et n'eut-il contribué, par les routes nouvelles qu'il s'est ouvertes, qu'à prolonger de quelques années, de quelques jours même, la vie moyenne des hommes, il pourroit aspirer aussi au titre glorieux de bienfaiteur de l'humanité. tip ets SCIENCES. | 585 MÉMOIRE SUR L'IMPORTATION ET LES PROGRÈS DES ARBRES A ÉPICERIE DANS.LES COLON1ES FRANÇOISES. Par M. L'Asré TESSIER. LE girolle, la muscade, la canelle et le poivre , produits - des principaux arbres à épicerie, sont d'un usage si étendu, qu'ils font la plus riche partie du commerce d’une nation européenne, C'est dans les pays chauds. sur-tout, que les épiceries sont le plus employées : on peut même les regarder comme nécessaires dans ces climats, parce que les fibres de l'estomac y étant affoiblies on ne les fortifie qu'avec des toniques, et il n'y en a pas de plus puissans que les épiceries. Si elles deyenoient plus communes et parconsé- quent à un prix modéré, elles serviroïient à d'autres usages économiques, au lieu des substances moins actives et moins aromatiques, qu'on est forcé de leur substituer. Lorsque les Hollandois.se virent en possession des pays, où. croissent naturellement les épiceries, ils ne négligtrent rien pour s'en assurer la propriété exclusive ; les Molucques et. Ceylan fixèrent toute: leur attention : ils concentrèrent dans le moindre espace possible tout ce: qu'il leur falloit d'arbres à épicerie pour suffire à J'approvisionnement e l'univers : le reste fut arraché ou brûlé par leurs ordres: Mém. 1789. Eeee 565 Mémoires pe L'ACADÉMIF Des surveillans sévères écartèrent les étrangers des cantons conservés. Les malheureux habitans du pays, victimes de cette avidité, furent tourmentés et -vexés : on ne leur permit ni dél jouir, ni dé disposer de cé que la nature produisit pour eux. M. Poivre, un de ces hommes rares, qui conçoivent fortement des idées de bien public, et qui ne les aban- donnent pas qu'elles ne soient réalisées, forma le projet d'établir d'abord aux isles de France et de Bourbon les arbres à épicerie, pour les transporter ensuite par-tout où leur culture seroit avantageusé. Dans un voyage qu ‘d At à Manille pour la compagnie des indes, il rapporta à l'Isle- de -France cinq plants enracinés de muscadier et un grand nombre de noix muscades en état de germer. Pour avoir des girofliers ;-il-étoit nécessaire qu'il-allât-aux Molucques. Car, bien différens des noix muscades, les cloux de girofles Aécoue ddl n'étant point le fruit mûr du giroflier, mais les pédicules et les boutons, on ne peut le multiplier par leur moyen. En 1754, M. Poivre s'embarqua sur une frégate pour se rendre aux Molucques. On lui donna, à Fimor, ; quelques lants de muscadier et une assez grande quantité de noix muscades et de baïes de girolle mûres, mais trop altérées pour germer. C étoit au moins prouver la possibilité d'en avoir ile propres à être cultivées. 1 “Quand M. Poivre. fab tendant des Islés-de-Francé' et de Bourbon. il réprit Son projet et résolut de profiter de sa position, pour ÿ introduire d'une manière sûré les arbres à épicerie. Par une Jet tre qu'il écrivoit au ministre de la Marine, on voit qu’ en 1768, il fit faire une nouvelle ten- tative, sans succès. Dés circonstances, dont il est inutile de rendre compte, forcèrent M. de Frémigon, lieutenant de vaisseau, et M: Provost ancien écrivain ‘de “rise chargés de l'expédition, de Ben léur mission à à sonder, pour ainsi “dire, lé térreih. DUO 1iJB VIS . ô 197 LL! aimes S'e te nor cost k M 587 L'année: suivante; toutes les mesüres. ayant été Mieux prises; deux bâtimens partirent de FIsle-de-France ; l'un comtnandé par M. de Tremigon, et l'autre par M. d'Et- chevery, lieutenant de frégate. Obligés: de se séparer, le premier fit route pour ‘Timor.et le secondpour Ceram,. située au centre des isles à épicerie,.M, Provost montoit alors le, bâtiment de M. d'Etchievery. M. de Tremigon rapporta des plants de muscadier, de l'espèce longue. MM. Provost et d'Etchevery, étant arrivés à Ceram, furent avertis de s'adresser à Geby. Là, des habitans. se détachèrent et passèrent à Patany, d’où ils reviarent ,-leurs pirogues chargées de plants de muscadiers ‘et de girofliers. Il fallnt se conduire avec sagesse, tant par /rapport aux souverains du pays, qu'à cause des gardes et des vaisseaux hollandois répandus .dans ces parages. . Cette riche cargaison entra à l'Isle de-France le:25 jui 1770, les vaisseaux en étant sortis le 17 mäi 1769: Elle consistoit en 450 ‘jeunes plants de muscadiers, hauts depuis un demi-pied jusqu'à un pied et demi, 10,000 muscadés germées, 70 plants de girofliers et un grand nombre de baïes de ce dernier arbre, la plupart germées , parce.qu'om avoit eu soin de les méttre dans du sable. Au mois de novembre suivant ; M. Poivre mandoïit au Ministre qu'il y avoit à l'Isle-de-France une quantité suffisante de plants de vrais muscadiers et de noix muscades germées ou prêtes à germer, pour en planter une forêt, et assez de plants et de baïes de girotliers, pour en former un beau verger... Malgré cette abondance; qui sembloit, devoir assurér. lé succès de l'entreprise, M. Poivre ne voulut passien ténir-là, N'en trouvant pas éncore assez , il chargea M, Provost d’un troisième voyage. Celui-ci s'embarqua, en 1771, sur un vaisseau commandé par M. de Coëtivi, accompagné d'un autre bâtiment, commandé par M. de Cordé. Ils allèrent d'abord à Manille pour y chercher dés vivres et des agrets ; leurs instructions portoient qu'ils revinssent par l'Archipel Eeee 2 / 588 MÉMoïreSs DE L'ACADÉMIE des Molucques.: Les facilités qu'ils avoient trouvées: dans le précédent voyage, les décidèrent à s'arrêter à Geby. Ces: vaisseaux y rassemblèrent tout ce qu'ils’ purent avoir de plauts et de baïes:de girolhiers ,: de plants et de noix de muscüdiers. On'comptoitidans:la cargaison, ‘1°. 28 plants: de muscadiers ét 500 de girolliers | dont 50 de deux: à deux pieds et demi de hauteur ,! 100 d'un pied eti demi et le reste au-dessous, tous bien verds et bien portans: 2°. Environ 6,000 noix muscades germées et en état'de végéter. ‘ Dans cette énumération je ne ‘compte ‘pas-les plants ét les graines altérés dans les’ caisses; parce qu'on avoit négligé de -leur:donner de d'air. Cette. seconde im- ‘poriation futaussi-riche en plants de givofliers que celle de 1769, l'avoit été en plants de muscadiers. M. Commerson, botaniste distingué, que la mort a enlevé trop tôt, étoit à l'Isle-de:France depuis quelques années, après-avoir fait le tour du monde avec -M.de Bougainville. Il constata l’état des deux cargaisons ét.décida qné les plants, noix et baïes appartenoïent aux véritables muscadiers et giroiliers, dont les productions passoient dans le com- merce.: Ce rapport fut confirmé en France par MM. Bernard de Jussieu ét Adanson, de. cette Académie : ,on avoit besoin de: ces’ autorités: pour faire. taire les bruits, que. des esprits inquiets ou 1mal intentionnés répandoiïent et cherchoient à accréditer: | Les lettres de M. Poivre, au ministre de la Marine, rendent'aux quatre officiers que j'ai nominés, la plus grande justice ;‘non=seuleméntisur leurs talens et sur la manière dont ils ont conduit:lenrs vaisseaux dans.des. mers difliciles ét: peu pratiquées par! des, François , mais, encore sur le gèle' et Ja” satisfaction qu ïls' ont montré en. concourant à l'introduction des ‘épiceries, ‘dans la’ plus belle de-nos pape de Li dbrog sb: 7 ; M. Poivre avoit: fait | acquisition d un sardialy 31 du cédé au roi; pour le puix quil lui avoit couté, Ce fut la l'origine DE Sn SG LE YC.E.S 58% du, jardin du roi de l'Isle-de-France. On commença par y cultiver ce qui avoit, été apporté des Molucques : on se promit d'en faire une PÉRTALPTE plus étendue dans la suite, Ce jardin étoit en très-bon état, quand M. Poivre fut rappellé et quitta la Colonie, le 20 octobre 1772. Il y laissoit 056 pieds de muscadiers, propres à être sous un an transplantés et distribués aux Colons ; 5,000 muscades germées, 5oo muscades douées de la vertu germinative, et un nombre considérable de girofliers. Par quelle fatalité, en 1775, C'est-à-dire frois ans après, ne restoit-il que 38 girofhers et 46 muscadiers, dont 10 ou 12 de la première expédition ? On en a accusé les efforts d'une nation blessée, et jalouse; on en a rejeté la cause sur des Colons méchans ou indifférens. On n'a souvent que trop à gémir des tristes effets des, passions des hommes. Il seroit moins affligeant sans doute .de n'avoir, à imputer la diminution des, plants du jardin du roi de l'Isle - de - France | qu'aux circonstances suivantes, qui doivent au nie ÿ avoir contribué pour beaucoup. Les pays qu'on peut regarder comme la patrie du giroflier et du muscadier, se trouvent presque sous la ligne ; l’Isle-de-France est à 20 degrés de: latitude ; on n'y connoissoit pas les arbres qu'on y appor- toit, ni le genre de soins qu'ils exigcoient ; cette isle est enfin sujette à de terribles ouragans, dont on ne savoit pas encore affoiblir les coups par des pallissades,. capables de leur résister. Que ces trois dernières causes aient aoi seules ou concurremment avec les pe emières, elles prouvent une vérité, c'est que M. Poivre avoit eu raison dé chercher à are te tout le plant qu il pourroit tirer des Moluc- ques, afin d'en sauver au moins quelques-uns. En 1775, le Jardin du roi de l'Isle-de-France fut confié à M. Ceré, et te A d'un des'quartiers de la Colonie. Le D'hE grand girollier avoit alors sept pieds six pouces de haut. M,,Ceré, ami de M. Poivre, citoyen plein de zèle et d'activité, soigna avec intelligence les foibles restes de bco MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE deux grandes importations. Il ne trompa pas l'espérance qu'on avoit concue de Jui : suivant l'état qu'il m’à envoyé! du progrès des muscadiers et girofliers, année par année, on voit qu'à mesure qu'il murissoit des fruits , il les mettoit en terre ; qu'il les cultivoit avec intérêt, et cherchoïit tous les moyens de les multiplier. Malgré'le dégât que lui causoient les ouragans, il y avoit dans les pépinièresroyales, en 1786, 4,000 plants de giroflier, dont 458 portoient des cloux, et promettoient 30,000 baïes pour planter, 76 mus- cadiers et 61 muscades en terre. La culture suivie et raisonnée des arbres à épicerie, 4 fourni à M. Ceré les occasions de faire des observations curieuses et intéressantes : j'en rapporterai quelques-unes. Les girofliers à l'Isle-de-France commencent à former leurs cloux les premiers jours de l'année civile : long-temps après, les fleurs s'épanouissent ; les baïes, qui leur succèdent, ne sont müres qu'en décembre, ensorte qu'il faut un an entier à ces arbres pour completter leur fructification. Le moment le plus favorable à la'récolte des cloux , c'est lorsqu'ils commencent à développer leurs fleurs : alors ils sont onctueux, rouges et parfaitement aromatiques. Les Hollandois n’ont certainement pas l'attention de les récolter à cette époque, puisque dans le girofle qu'ils vendent on trouve beaucoup de baïes ou de fruits mûrs, tandis qu’il ne devroit y avoir que des cloux. On assure que les Hollandais passent les cloux de girofle à l'eau bouillante, qu'ils les exposent ensuite à la fumée sur des claies re- couvertes de grandes feuilles, et qu'ils les font sécher au soleil. On croit que cette préparation leur donne la couleur brune ou noirtre. Il me paroït d'autant plus vraisemblable qu'ils en agissent ainsi, que c’est le moyen de rendre incapables de germer les baïes, que par l'appas d’un plus grand gain ils mêlent parmi les cloux. M. Ceré croit avec raison, et d'après des essais que l'ébullition ête aux cloux de girofle une partie de leur aromat. DES 'SCIENCES. box On estime aux Molucques le produit des girolliers, l'un dans l’autre , à deux livres de cloux chacun. M. Ceré espère, qu'à lTsle-de-France, leur produit sera égal à celui des girofliers aux Moliçques. On.en a vu un done 4iivres; un autre, à Bourbon, a déjà donné jusqu'à 15 livres. Mais ce sont des arbres d’une beauté extraordinaire. 4,400.et quelques cloux de belle espèce, forment le poids d'une livre. Le muscadier n'est point un arbre hermaphrodite, comme on le pensoit. M. Ceré a découvert et prouvé, que les organes mâles étoient sur un individu , et les organes fémelles sur l'autre. Depuis le moment où la fleur FR pointe sous l'aisselle des feuilles, jusqu'à son épanouisse- ment, il s'écoule trois mois et neuf mois ensuite jusqu'à La parfaite maturité des noix ; ce qui comprend l'espace d'un an. Mais la végétation du muscadier différe de celle du giroflier , en ce que celui-ci ne porte que des fleurs d'abord, et après elles que des fruits, au lieu qu'on voit sur le muscadier en même-temps fleurs et fruits, dès qu'il a commencé à rapporter. On hôte la germination des noix muscades, en les dé- pouillant de leur enveloppe jou macis ; en 30 ou 40 jours elles lèvent : sans cette attention elles restéroïent en terre, quelquefois douze à treize mois. Aux Molucques, le rus- cadier ne rapporte qu'à huit ou dix ans. En 1785, il y en avoit un à l'Isle-de-France en rapport, quoiqu'il n'efit que six ans. Il étoit provenu des premières noix récoltées dans l'Isle : il avoit 8 pieds. de haut, 6 rangs de branches et 19 lignes de diamitre dans sa plus forte grosseur. Un seul muscadier, planté par M. Poivre, portoit 300 noix : il en faut 200 pour en faire une livre. Le produit ordinaire d’un arbre peut être évalué à une livre. Le muscadier se multiplie par provins : ME. Ceré l'a essayé avec succès. Le but qu'on s'étoit proposé en important les arbres à épiceries, à l'Isle-deFrance, étoit de les répandre dans toutes 592 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIE les Colonies françoises. Les premiers plants n’ont été trans= plantables qu'en 1779. Dès cette année, on a commencé à délivrer , aux habitans de l'Isle-de-France, de j ‘unes girofiers. Depuis cette époque, jusqu'en 1785, c'est-à. dé € pendant six ans, on en a donné seize mille provenans de trente-quatre mille baïes , récoltées dans l'Isle: ilen avoit réussi la moitié. En 1785, la distribution a été de dix mille quatre ‘cents seize plants, non compris ce qu'on a envoyé à Bourbon ; en 1786, aulieu de plants on a offert des buïes, qui avoient été d'une grande abondance. Les habitans de l'Isle-de-France ont eu la ficilité d'en semer soixante-un mille quatre cents quatre- -vingt-onze, et ceux de Bourbon, vingt-quatre mille cinq cents “fentes -quatre. Enfin, dans CHE de distri- bution, pour 1787, ou proposoit trois mille plants, ayant depuis un pied jusqu'à quinze pouces de hauteur. On na pu RARE que très-peu de muscadiers, la marche et les progrès de cet arbre ayant été très- lents par plusieurs causes. 1°. Lesrats, très-multipliés dans l'Isle, sont friands des noix qu'on met enterre, et les dévorent. 2°. La fécondation des muscadiers s’est faite difficilement , parce qu on ne savoit pas qu'il fallut le concours de deux individus. 3°. Les ouragans ont beaucoup plus de prise sur le fruit du muscadier que sur celui du giroflier, ce qui a déterminé M. Ceré à essayer la voie des provins. 4° Cet arbre annonce plus de délicatesse. Néanmoins, en 1779, le jardin du roi envoya à celui du gouvernement un provin de muscadier mâle et un provin de muscadier femelle : en 1782, l'Isle de Bourbon reçut aussi un provin : en 1783, six plants venus de graines, et deux provins furent portés à Cayenne : en 1755, on distribua , tant pour l'Isle-de-France que pour Bour- bon et Cayenne, vingt plants; vingt-quatre muscades mûres furent données à l'Tsle de Bourbon. On annonçoit, en 1787) vingt plants en état d’être transplantés. Das une lettre de Cayenne, du 15 septembre 1785, ilest constaté qu'il y avoit, à la Gabrielle, quatre mille quatre- cents DES SCIENCES. 593 cents-onze girofliers. Ceux dé 1780 et de 1781, au nombre de cinquante-huit, apportés de l'Ile-de-France , étoient tout couverts de fleurs. On présumoit que , l'un dans l'autre, ilg produiroïient chacun huit livres de clous. Cette lettre n'ap- prendrien sur le sort des muscadiers ; mais on ne peut douter que, si on y a envoyé les individus des deux sexes, iis ne prospèrent mieux encore qu'à l'Isle-de-France, Cayenne étant sous une latitude plus analogue à celle des Moluqnes, et moins exposée à des ouragans. L'impatience bien pardon: nable de faire jouir, le plutôt possible , la métropole’, a déterminé M. Ceré à envoyer en France les premiers clous de girofle de ses’élèves : ils étoient petits , sres et maigres , comme l'a publié un des grands écrivains du siécle : mais ce qu'il falloit ajouter, pour ne les pas discré- diter à tort, c'est que les premiers fruits de la plupart des arbres, sont dans le même cas. Les clous de gisoile, en- voyés depuis de cette colonie et de celle de Cayenne, nele cèdent point, en grossenr à ceux des Moluques. Les chi- mistes de Paris les ontanalysés comparativement ; on en a formé de la poudre dite, poudre d'œillet; ‘on en a aromatisé des pormmades ; on en a fait usage pour assaisonner les - mets ; il en est résulté que la qualité des produitss'est tron- vée la même , ou que, s'il y a eu des différences , elles ont été à l'avantage des clous de giroflle de-Plsle-de -France et de Cayenne. L'examen chimique des muscades françoises n'a pu être aussitôt fait que celui des clous de girofle. Toutes celles qu'on recolte, serventà la multiplication des arbres ; et l'on ne peut qu'approuver M. Ceré, de n'en point sacrifier encore à des recherches curieuses. . Mais le macis, envoyé en France, est très -aromatique, et ne se distingue pas du miacis des Moluques. Je m'étendrai peu sur le canelier ‘et sur le poivrier , quoique ces arbres à épicerie ne soient pas moins intéressans que les’ premiers ; soit parce qu'il est plus facile de se pro: curer le canélier et le-poivrier ; soit parce qu'ils: croissent Mém. 1789. FEff 594 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE aisément à l'Isle-de-France;lsoit parce qu'enfin, on s'est moins livré, encore, à leur multiplication. Il est parvenu très- peu de détails sur l'état actuel de ces arbres dans nos colo- hies : ce que je sais, seulement , à l'ésard du poivrier, c'est que M. Renard de la Bretonnière, chargé en 1784, de la conduite des plants , qu'on envoy KA de l’Isle -de-France à Cayenne, y porta, entre autres objets, vingt-quatre bou- tures de poivriers. Suivant les dernières lettres de M.Ceré, à M. le maréchal de Castries , il en étoit très-occupé. Des cultivateurs intellisens pensoient aussi, à Cayenne, à sa multiplication, en 1769. - On sait quede canelier, dont l'écorce est si précieuse , se multiplie à l'Isle-de-France , puisqu'on se proposoit d'en distribuer trois mille plants, en 1785 , et dix mille ,en 1787. Cet arbre y vésète avec une si gr ande facilité, qu'il est pres- que inutile de Qué donner des soins : il suffit de le placer dans les endroits humides. En 1785, il y avoit à Cayenne, quatre caneliers. Un habitant de Saint-Domingue montra ;, l'année dernière, à M. la Luzerne, un arbre qu'il tenoit de M. Poivre: cet arbre, portant fleurs et fruits et en bel état , est le vrai canelier de Ceylan. J'ai renducompte, dans ce mémoire , de ce qui concerne les arbres à épiceries, et j'en ai rendu compte d'après des pièces originales. Leur histoire suivie, m'a parue d'autant plus nécéssaire que les papiers publics n'en ont parlé que superficiellement , et n'en ont rapporté que des morceaux, la plupart infidèles, paree que les auteurs n'ont pas puisé dans les véritables sources. Il me reste à faire connoître, en peu de mots, l'utilité du jardin du roi del’Isle-de France. Ce jardin peut servir d'entrepôt à un grand nombre de productions des Indes, de la Chine , de la côte orientale de PAfrique et des Isles situées au-delà du cap de Bonne-Espé- rance. Les vaisseaux françois qui vont dans ces parties du monde et en reviennent ; relâchent à l’Isle-de-France..et offrent des facilités pour tirer des graines et des plants, des DES SCIENCES. 595 lieux où le commerce et le service de guerre les appellent. Reposés , pour ainsi dire, et cultivés au jardin du roi de lIsle-de-France, les végétaux sont plus en état de passer sans s’altérer , dans nos possessions d'Amérique, ou dans nos contrées méridionales d'Europe. L'usage qu'on a fait Jusqu'ici, de ce jardin , pour la multiplication des épice® ries, suffiroit seul pour en justifier l'établissement. Mais tout ce qu il est important de naturaliser, dans nos posses- sions, nest* pas encore acquis. Le berceau des épiceries pourroit être celui de beaucoup d'arbres et de plantes dont les fruits, la moëlle, la fécule ou les racines seroïentutiles aux hommes et aux arts. Par les avantages que le jardin du roi , de l'Isle-de-France a procuré , on peut juger de ceux qu'il procurera dans la suite , s’il est toujours dirigé avec intel- ligence et attention; si on l'environne entièrement de palis- sades de bois noir de Madagascar , pour l'abriter desouragans. Déjà il a fait partager ses richesses à Pondichéry , à Goa, aux Isles-de-France et de Bourbon, aux Seychelles , à Mada- gascar, à Cayenne, à Saint-Domingue et à la Martinique. Il a fuit des envois à l'empereur, au grand-maitre de Malthe, à beaucoup de personnes distinguées de France, et sur-tout au jardin des Plantes de Paris. La botanique et l'agriculture lui ont de grandes obligations. Rien n'est plus curieux ni plus intéressant que le catalogue des objets , qu'on y cultive, et dont une partie est si abondante qu'on en fait des distribu. tions comme celles des arbres à épiceries. En 1785, il conte- noïit cinq cents soixante-neuf, tant espèces que variétés, d’ar- bres et de plantes, la plupart originaires d’Asie et d'Afrique. De si grands succès me firent naître le projet d'une com- munication étendue d'agriculture , entre l'Isle-de-France et Saint-Domingue, situtes, l'une et l'autre, sous le 20e, de latitude , dans un hémisphère différent. 11 ÿ avoit à espérer que tout ce qui étoit acclimaté, dans la première , s'acclimateroit ‘sans peine dans la seconde ,-et seroit plus aisé à transporter ensuite , dans les autres possessions Ffff 2 596 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE françoises. Ce projet offroit trop d'avantage pour n'être pas accueilli de M. le maréchal de Castries (1). €e ministre, le 20 juillet 1786, fit expédier des ordres, à M. Ceré, pour lui dire d'entretenir une correspondance avec M. la Lu- #erne, alors gouverneur de Saint-Domingue, dont le zèle n'étoit point incertain, et de lui adresser les graines, plants et instructions qu'il croiroit convenables. Des circons- tancesne permirent pas d'adopter, dans l'instant, tous les articles du projet, et particulièrement celui dans lequel on proposoit de ne point s'en rapporter à des vaisseaux mar- chands , pour le transport des graines et des plants, parce qu'ils négligent tout ce qui n'est pas mercantile ; mais de frâter un bâtiment exprès, sur lequel un jardinier {es soigneroit dans la traversée. Ce que M. le maréchal de Castries a si bien commencé en donnant, àl'Isle-de-France, et à St-Domingue les ordres nécessaires pour cette com- #unication, sera quelque jour continué, et nos colonies d'Amérique se verront bientôt, indépendamment des épi- ceries, en possession des meilleurs fruits de l'Inde et de la Chine ; par exemple, des caramboliers, des litchis, des oranges mandarines, des badamiers, des jacquiers, puisque ees arbres, et beaucoup d'autres précieux, se trouvent en grand nombre et en bon état au jardin de l'Isle-de- France. Ces motifs me paroïssent propres à faire sentir combien ce jardin est utile , combien il est digne d'une grande nation, eombien on a. d'obligation à M. Poivre de l'avoir établi, et combien acquérera de droits à la reconnoiïssance publique l'administration , qui en assurera l'existence. (x) Lorsque j'eus recu er examiné le catalogue du jirdin de l'Isle-de-France, que m'avoit envoyé M. Geré, cette idée me vint à l'esprit; je l'a communiquai à M. de Malesherbes qui, par l'entremise de M, Boutin , la ft passer au maréchal de Castries, alors ministre de la maine’, avec lequel j'eus ensuite quelques relations sur cet objet. D’autres personnes ont eu peut-être la même pensée ; mais je fus assez heureux pour qu'on fit quelqu'atiention à mon projet DES SCIENCES. EM, VPN S RASE: Vee. on HS à DU #X O'U R.N AL Envoyé de Macao , par M. de Guignes le fils, concernant Les observations météorologiques faites en ce lieu-là et à Canton , pendant l'année 1787. Par MI LE MONNIER. Cher le ministre de la marine de France a, bien voulu consentif, il y a deux:ans, à l'impression de quelques suites des observations météorologiques faites en Chine, et qu'il est utile de rendre publiques ; je vais en donner ici un extrait Fort succinct, puis qu ‘il s'agit de les comparer à celles d'Eu- rOpe ; ; comme aussi à d'autres, faites aux! Indes orientales et à lIsle-de-France: Les Mémoires de l'Académie ont fait mention plusieurs fois de celles-ci, par les soins de feu M. de Réaumur. Il paroït d'abord qu'en ces parties méridionales et em- bouchures des fleuves de la Chine, par 22 et 23 degrés de latitude boréale , ‘les variations du baromètre ne soat plus aussi grandes qu'ici en France; mais qu'elles tiennent un milieu entre celles-ci et d'autres presqu'insensibles, que nos anciens Académiciens ont éprouvés dans leur baromètre, soit pendant leur séjour sous la ligne, soit pendant une année entière en l'ile Cayenne ; à peine remarque-t-on, SOS la ligne équinoxiale ,une ou deux lignes de variation pendant le cours de chaïjue année. Or, à Macao, ainsi qu'à Canton, les plus grandes hau- teurs du baromètre n'ont pas excédé, en 1787, pendant, la b58 MÉémMorres DE L' ACADÉMIE mousson du nord, 28 pouces 8 lignes. Ce qu'il y a d’ailleurs à remarquer, c'est que le vent du nord n'a pas toujours été le vent qui soufiloit aw temps des plus grandes élévations du mercure dans le baromètre. D'un autre côté, les vents d'est et du sud-est se sont manifestés lors des plus grands abaisse- mens du mercure , et sur-tout les 25fet 26 décembre 1787. Enfin les brouillards continus qui s'y sont soutenus plus d'un jour entier, ont indiqué, comme ici, les plus grandes hauteurs de la colonne de mercure, puisque le 26 décembre, elle indiquoit dans le baromètre, 28 pouces 7,8 lignes. Nous voyons aussi qu’à la fin de février, les calmes cessant et le vent du nord soufflant avec force, le mercure a monté à sa plus grande hauteur, ainsi que le 15 novembre, où il a reparu à 26 pouces 6 lignes. Au contrairé, il paroit que c'est en été, temps auquell'at- mosphère est censée moins dense dans l'hémisphère boréal, que le baromètre a paru descendre au plus bas à Macao; savoir , les Q juin et 9 septembre y ayant paru à midi, abaissé jusqu'à 27 pouces 10,4 lignes, ou bien 11 lignes tout au plus; cependant les 28 et 51 mai, ilavoit déjà baissé jusqu'à 27 pouces 11,8 lignes; enfin le 9 octobre, il est des- cendu encore à 27 pouces 10,4 lignes. Nous ne voyons pas qu il y ait eu cette année de grandes tempêtes ni des ouragans extraordinaires, ou du moins assez considérables. Il n’est fait merition dans le journal, que de quelques grains, et quelquefois avec tonnerre. De toutes ces observations faites en Chine en 1787, nous pouvons très-bien conclure que la variation du baromètre pendant cette année-là , n’a pas été de 92 lignés. C'est-là à-peu-près toute l'étendue des variations du ba- romètre qu'on là observé à l'isle-de-lrance, et même:au Cap dé Bonne-Fspérance , sous des latitudes de 20 degrés 10 minutes, et d'environ 33 ? à.54 degrés;-mais ce n'est guère que la moitié de celles que nous observons ici ét à Londres. j U01 | DES SCIENCES. 599 A l'égard de la variation de la chaleur, nous la trouvons ici communément de l'été à l'hiver , d'environ 30 degrés, quoiqu'elle s'accroisse jusqu’au delà de 40 degrés , depuis les plus grands froids jusqu'aux chaleurs excessives. Mais nous ne voyons pas qu'à Canton et à Macao, les variations du froid au chaud, soient, à beaucoup près , aussi grandes, puisqu'en l’année 1787, les 26 et 27 décembre, le thermomètre de Réaumur y a paru ne s'y abaïsser tout au plus qu'à 4 degrés : au-dessus de la congellation. En janvier il n'avoit descendu qu'à 7 et 8 degrés; savoir, les 20 et 22 du même mois, abaissemens pareils à celui qu'on y a apperçu les 15 et 20 décembre. Enfin , au mois de mai, lorsque le soleil s'approchoit du zénith de Macao, le thermomètre a monté seulement à 33 degrés; il s'y est soutenu en juin plusieurs jours de suite, et par surabondance à 24 degrés, qu'il a indiqué les 15 et 25 juin ; dans les plus grandes chaleurs de l'été, il a marqué le 31 juillet 25 degrés, et même 25 degrés : le 21 août. Au reste, ces degrés de chaleur, d'environ 25 degrés, se sont soutenus en septembre et mème jusqu'au 11 octobre; il y avoit peu de variation pendant la nuit, puisqu'à peine le thermomètre a-t-il descendu, au lever du soleil, à 20 et 21 degrés, et cela, quinze jours avant et après l'équinoxe d'automne. Sur ces obiets de plus d'un genre de réflexion, nous ne pouvons recourir qu'à la somme totale des effets de la chaleur en ces régions australes de l'empire Chinois, là où d'ailleurs la variation du thermomètre n'a été, dans le cours de l’année, que de 21 degrés seulement. ENT PONS 600 MÉéMOïREes DE L'ACADÉMIE CE NB EM OR Rue Sur quelques corrections essenticlles aux nouvelles tables du soleil, et sur l'accélération du mouvement de la lune. PrassouNls, di HvaME O N:N'T ER: TRE PTE D 5 ce Cour nous ne connoissons pas encore assez exactement la situation précise du soleil dans l'écliptique aux temps des éclipses observées en différens siècles ; je me suis vu, par là, plus d'une fois dans le cas de supprimer le plus long- técaté qu'il nr'a été possible, le travail quej ’avois A ACEE autrefois sur deux éclipses observées en Égypte au grand Caire, par les astronomes orientaux ou Sarazins. Il s'agit donc de traiter aujourd'hui plus amplement cette matière, à l’aide d'un intervalle de temps ; d'environ 800 ans. | Mais ces éclipses du soleil sapposent, comme je viens de le déclarer, le lieu ou la longitude du soleil parfaitement connue. Au resté, elles paroissent d'autant plus décisives, qu'on était, selon le récit qu'en a fat l'auteur Ée gyptien, bien plus à portée d'en connoître l'heure vraie, que de toutes celles | qui, sous les regnes précédens des Califes, et dans la plus haute antiquité, les avoient successive- ment précédées. Cela ne doit s'entendre néanmoins que des anciennes éclipses, adoptées par nos modernes , comme ayant été vues à Babylone, et en dernier lieu à Aracta ou Racca , en Mésopotamie. Celles :ci avoient été publiées par Albategnius, astronome Arabe, qui n’a pas été traduit en latin avec this les détails qu'on pouroit desirer. On ya voulu suppléer en Allemagne, à Tubinge : Ajbategnius vivoit DES ScireNèÈES. 6or vivoit sous les règnes de nos Califes, tant renommés parmi les Sarazins. Or, notre auteur, qui les a suivis dans les dé- membremens du Califat , et qui résidoit en Egypte » CESE connu sous le nom d'Ib Jounis : il paroît être le premier qui ait songé à nous détailler l'histoire des observations. On trouve dans ses écrits les hauteurs du soleil, observées lors du commencement et de la fin des éclipses du soleil ; qui est le moyen le plus assuré d'en connoître l'heure, ou bien ce que nous nommons les temps apparens , et sur-tout Jorsqne le vertical du soleil devoir être éloigné du plan du méridien. J'ai déjà dit que nous n'avions pas les mêmes avantages à espérer, soit aux temps des premiers Califes et d'Alba- tegnius, soit en remontant aux anciens astronomes d'A- lexandrie , qui ont vécu sous les rois Grecs, successeurs d'Alexandre ; et encore après l'ere chrétienne, jusques sous l'empire d'Antonin. Ceux-ci s'étant exprimés d'une manière trop vague et trop incertaine , nous ont assigné avec bien moins de soins , d’abord les solstices et les momens des éclipses observées, comme aussi les vrais momens de l'en- trée du soleil aux signes du Belier et de la Balance, c'est-à- dire, de l'un et de l’autre équinoxe. Voyant d'abord qu'il n'y avoit pas de remède à ces incertitudes, je fis consulter à la bibliothéque de Leyde, les manuscrits Arabes dont parle Golius , y étant porté d'ail leurs, parce que je sentois trop la nécessité d'une traduc- tion nouvelle de l’article contesté à Oxfort, qui concernoit les éclipses ; cela s'est passé pendant mon voyage en Ecosse. J'en ai fait La lecture à nos assemblées, en août 1749r..et en ayant pris date, cet écrit a été enregistré au secrétariat ; ce que j'ajoute ici, à cause des divers autres écrits répandus pour lors, soit en France , soit-en Angjleterre. En effet, depuis cette époque , nous voyons que feu M. Euler en a parlé aux transactions philosophiques, et si le public en vit pour lors quelques détails imprimés , ils n'ont Mém. 1789. Gegeg 602 MÉMOIïRES DE L'ACADÉMIE pas servi absolument à lever les doutes proposés contre la certitude de ces observations Egyptiennes , ni à éclaircir ce qui étoit déjà connu de ces éclipses, puisque j'avois déjà examiné ces éclipses , d'après une plus ancienne traduction du même manuscrit : elle avoit été publiée à Ausbourg, en 1672, et insérée dans l’histoire céleste de Curtius, d’après Schikard, célèbre professeur des langues orientales à Tu- binge : celui-ci avoit indiqué, de concert avec Golius, les mêmes éclipses vues au grand Caire en 977 et 978 de lere chrétienne. Il est à propos de considérer ici, que nous connoissions déjà assez exactement pour ces temps-là , la grandeur de Fannée solaire , l'obliquité de l'écliptique , comme aussi les hauteurs du soleil, qui donnoïient avec tant de facilité l'heure vraie des phases des éclipses. Mais nous ne voyons pas qu'on ait cherché suffisamment à nous produire, à la suite des articles traduits des divers manuscrits Arabes , ce qui doit nous annoncer, avec une exactitude suffisante, l'entrée du soleil aux deux équinoxes du printems et de l'automne. Nous ne pouvons gueres y suppléer quant à présent, qu'à laide de ceux qui ont été observés avec soin au siécle pré- cédent. C'est de là, à ce qu'il semble, que paroît dépendre, quant à présent, la correction des époques des mouvemens du soleil, au dixième siécle. Enfin, nous n'avons garde, pour des raisons qu'on va bientôt exposer, de zous arrêter à ce qui a été fait aux quinzième et seizième siécles; en un mot, à des temps moins reculés. Effectivement , au renouvellement des lettres en Europe, le fameux Tycho-brahé ,- et avant lui, quelques astronomes à Nuremberg , avoient observé avec assiduité les momens des équinoxes, et nous savons aussi que pour ces temps-là, déjà trop à. proximité des nôtres, les in trumens se sont trouvés tellement: inférieurs à ceux d'aujourd'hui, qu'on serait naturellement porté à abandonner les premiers essais faits en ce genre en Europe, faute d'une précision suffi- DES SCIENCES. 603 sante à cet égard. Bientôt lés principes de dioptrique, pu- bliés par Kepler et par Descartes, nous ont fourni les plus grands avantages au siècle de Louis XIV; et poyrroit-on actuellement se flatter que des observations faites par T'ycho avec des pinnules, combinées avec le peu de durée du temps qui s’est écoulé depuis 200 ans, nous conduisissent plus sûrement aux lumières que nous cherchons à nous procurer pour les siècles antérieurs? Ce n'est pas là non plus le cas de pouvoir en déduire avec sûreté, outre les lieux du soleil, la longitude de la lune, il y a environ 800 ans. Car je Le ré- pèteencore, on ne peut constater , aux temps dés éclipses, la longitude de la lune, qu'autant qu'on est parfaitement éclairé sur celle que la terre doit avoir à chaque instant, c'est- àdire, sur la longitude apparente du soleil, et cela sur- tout dans le cas d'éclipses aussi authentiques que celles des années 977 et 978. La nouvelle traduction du manuscrit de Leyde, nous a fourni en même-temps une preuve bien com- plette de leur authenticité, par l'énumération des princes astronomes et amateurs, rassemblés le jour de la première” des deux éclipses , comme autant de témoins éclairés qui se trouvèrent présens , lors de cette même observation. Pour parvenir, s'il est possible, à mieux connoître , au ‘dixième siècle, les mouvemens apparens du soleil, auxquels Ja lune a été comparée, je me vois rien de préférable, ni qui convienne mieux que de combiner nos équinoxes observés avec ceux de nos premiers astronomes françois, depuis l'ap- plication des lunettes d'approche à leurs octans et quarts de cercle. Ils étoient déjà munis, dès l'an 1667, d'instrumens à lunettes bien centrées, et d'autant plus complets en ce genre, qu'il n’est guères permis d'ignorer qu'on vit alors tout- à-coup, non sans quelque surprise, un nouvel art éclore, presqu'en même-temps que la découverte des horloges à pendule. Ces instrumens furent placés d'abord dans nos anciennes salles d'assemblées, aux jardins de la bibliothèque ‘du roi, et cela dès l'origine de cette académie naissante. G£gg8g2 “ 6o4 MÉMOIRES DE L'AÂACADÉMIE Il n’est donc pas possible de se refuser ici, à adopter de préférence des observations faites avec de pareils instru- mens. J'y ai considéré sur-tout l'intervalle du temps qui s’est accru jffsqu’à ce jour, après quarante années révolues de- puis mon premier écrit; ce qui nous offre bien au-delà d’un siècle entier d'observations des équinoxes, à compter des premières années de l'établissement de l'Académie des Sciences. C’est ainsi que nous pouvons mieux en déduire les mouvemens du soleil, aux temps des éclipses vues au- trefois au grand Caire, et qu’on sera plus à portée de mieux régler ces divers mouvemens de la lune, que quelques modernes nous ont présentés plus ou moins accélérés, avec des différences qui ne sont pas tolérables, et qui ne sau- roient manquer à l'avenir d'être bien mieux réglés. Je dois encore ajouter à la suite de ce travail, d’autres comparaisons d'éclipses, vues pendant la minorité de Louis XIV , avec celles que nous avons observées en ces derniers temps, non pas seulement comme une confrmation plus ample des mouvemens accélérés de la lune , mais comme une deuxième époque, servant aussi à régler ce genre d’ac- célération. On en trouve déjà plus d’un essai dans nos der- niers volumes. ° Il y a déjà près de 80 ans que dans la seconde édition de la philosophie de Newton, l'accélération du mouvement de la lune a été annoncée. Halleï avoit comparé les tables newtonniennes aux observations des Arabes ; c’est-à-dire, à celles d’Albategnius ; et en 1746, dans les institutions astronomiques , on à fait voir que Kepler et Boulliaud, n'admettant pour lors que les éclipses anciennes, vues à Babylone, indiquoient pour 1000 ans le mouvement de la lune moins accéléré de 12 à 15', que nous ne le faisons aujourd'hui. Aussi, dès ce temps-là, ayant réduit au mé- ridien d'Aracta, pour l’année go1, les époques des mouve- mens de la lune, tirées des tables des institutions, on a trouvé 1/06”, dont Albategnius fait son époque plus avancée, DE S/SC,LE NC E-B 1 6o5 Maïsil s ‘agit maintenant d entrer en matière, et de tendre, autant qu’il sera possible, à une plus grande précision; il s’agit, disje, avant toutes choses, de rétablir les mouve- mens du soleil , d'après les observations réitérées que nous allons présenter. Les tables du soleil, publiées depuis que nous avons pro- posé pour sujet du prix, en 1748 et aux années suivantes, l'effet des perturbations, par l’action mutuelle des planètes les unes sur les autres ; ces tables, dis-je, ne représentent pas assez exactement les mouvemens apparens du soleil, obser- vés il y a plus de 100 ans, et à plus forte raison il y a plus de 800 ans et au-delà. On va faire voir quelle a dù être l'erreur de ces tables, qu'on trouve en effet trop considé- rable en 1672 et 1678 - Nos premiers Astronomes se contentoient, au siécle pré- cédent, de comparer les mouvemens du Ts pour en dé- duire ceux de la lune, aux tables Rudolphines de Kepler ; mais ils s'apperçurent bientét après.qu il leur falloit corriger ‘ces mêmes tables par leurs propres observations. Ils ÿ procé- dèrent sans délai, à l'aide des hauteurs méridiennes, vu l'excellence de HAE quarts de cercles, et cela principale ment vers les temps des équinoxes. L'histoire céleste nous a conservé ces mêmes observations, ainsi que la tradition des faits que je viens de rapporter. Cela nous a d'abord fourni les moyens d’éclaircir une ques- tion aussi intéressante quest celle des erreurs des tables modernes pour ces temps-là. On va donc comparer le résultat des calculs du lieu du soleil , selon ces dernières tables, avec les observations Éhoïsies et le plus sévèrement soumises à des examens com- plets et réfléchis. En 1670, on se servoit d’un grand quart de cercle, qui fut vérifié plusieurs fois sur le tour de l’horison et au ni- veau.. Comme l'observatoire royal n'étoit pas achevé de bâtir, il fut placé dans un lieu stable, près la porte Mont- Go6 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIÉ iartre, et à portée de nos assemblées qui se tenoient pour lors rue Vivienne, à la Bibliothèque du Roi. Les 20, 25 et 27 mars, l'erreur des tables modérnes et usitées, publiées à Londres par les soins du bureau des longitudes, se trouve en défaut de 1" 17" +; savoir, en rejettant celle des trois observations qui paroît en effet devoir être négligée, comme étant défectueuse : cette erreur seroit néanmoins 10!” encore plus grande, si l'on veut avoir égard, comme il le faut né- cessairement.et à juste titre, aux effets de l'aberration de la lumière et de la nutation. Le 22 septémbre de la même année, l'erreur des tables n'étoit plus que de 17 à 18” en défaut, si l'on a égard aux deux équations physiques dont on vient de parler. Or, il s'ensuit delà qu’en l'année 1670, l'époque des tables du soleil a dû être défectueuse d'environ 52" +. On trouve aussi l'année suivante, les 19 et 20 mars, qu'à l'équinoxe du printemps, l'erreur des tables étoit de 1! 14/; ce qui cadre assez avec les observations de l'équinoxe du printemps qui l'avoit précédé. “ Cependant il fut résolu dans l'assemblée de l'Académie, d'envoyer un ou deux observatenrs fort exercés, ‘en l'ile Cayenne, aux côtes de la Guyanne en Amérique, vers 5 de- grés dé latitude septentrionale. On vouloit sur-tout qu'on y observât la longueur du pendule à secondes , qu'on pré- voyoit devoir y être accourcie. Mais il étoit recommandé sur-tout aux observateurs, de s'appliquer principalement à déterminer avec un fort bon octant de six pieds de rayon, l'obliquité de l'écliptique, et les momens des équinoxes. Ceux-ci deviennent donc actuellemeut l'objet principal de notre attention. | Les hauteurs méridiennes du soleil étant le principal moyen qu'on a employé pour connoître les mouvemens et la position de cet astre ; il faut avouer que nous avons ignoré jusqu'à ce jour, les foibles erreurs des divisions de l'octant dont on s'est servi en l'ile Cayenne. Il semble néan- DES SCIENCES. 607 moins qu'elles n'auroient pas dù être négligées, puisque cet instrument a fait paroitre l'obliquité de l'écliptique, 10 à 12! trop petite : peut-être l'arc entier étoitil défectueux, et le limbe étant d'ailleurs divisé avec soin, les erreurs de l'arc entier n'influèrent qu'insensiblement sur les ob- servations des équinoxes, lorsque le soleil s'approchoit pour lors du zénith de l'ile Cayenne. Il paroït aussi que le plan du limbe n'est pas toujours resté le méme que celui du méridien, quoiqu'on y ait remédié plusieurs fois pen- dant les six ou huit premiers mois de cette célèbre expé- dition. = Les déclinaisons du soleil, observées d'abord en l'ile Cayenne, à l'équinoxe d'automne de l'année 1672, savoir, les 20, 21, 22 et 24 septembre, ont donné à peine 52" à 5g", dont les tables représentoient le soleil moins avancé que selon les observations. Ilest fort aisé de les comparer, si l'on veut, avec l'unique observation faite à l'observatoire royal, le 20 septembre, et qui a été publiée. Mais celles du mois de septembre de l'année suivante, sont en plus grand nombre. En 1675, je trouve qu’en l'ile Cayenne, les 19 et 20 mars, l'erreur des tables, déduite de la déclinaison du soleil , ob- servée à midi, étoit en défaut de 52! :'et de 42" =; au lieu qu'à Paris, ayant égard à l'erreur des divisions du nouveau quart de cercle, proportionnelle à celle de l'arc entier de 60 degrés ou de 90 degrés, les nouvelles tables du soleil seroient en défaut de 1! 21" 2, Je n'ai point insisté, pour l'ile Cayenne, sur la nécessité d'admettre une latitude différente de celle qui est'générale- ment adoptée, ni toutes autres corrections que celle qui avoit été reçue pour la vérification faite au zénith. L'octant étoit placé, comme il en a été averti, sur la ligne méridienne, et alternativement en sens contraires. Il eñt été peut-être à desirer qu’en des saisons éloignées de six mois, cette dér- nière opération eût été répétée. On n'ignore plus au- jourd'hui que la moindre négligence n’est guères excusable, Bo8 MÉMoir£s DE L'ACADÉMIE si l'instrument s'écarte du plan du méridien ; dans les cas; sur-tout, où il s'agit d'observer des hauteurs fort approchées du zénith. En général, il y a trop d'incertitude à ne pas observer les hauteurs du soleil au centre de la lunette, à l'instant du midi : nous en avons un exemple à l'observatoire royal, dans la hauteur du soleil du 20 septembre, qui a précédé de deux jours celle de l'équinoxe : on a redoublé sans doute d'attention les jours suivans, plaçant, comme il convenoit, beaucoup mieux le quart de cercle mobile dans le plan du méridien. L'erreur des tables s'est trouvée les 22 et 25 sep- tembre 1673, d’environ bo" en défaut; en un mot, peu différente de celles qu'on avoit reconnues une année aupa- ravant, d'après les observations faites dans la même saison, en l'île Cayenne On voit par tout ce que nous venons de dire, que l'erreur des tables modernes du mouvement du soleil, étoit d’en- viron une minute en défaut; savoir, un siécle entier avant la publication de ces tables , et j'ajouterai à ceci, qu'un pre- mier coup d'œil jetté sur les époques d’Albategnius, pour l'année 901 de l'ère chrétienne, nous fait voir dans le même sens une erreur bien plus grande, puisqu'elle s'accroît à 9 ae, | Il y a lieu de croire que Flamsteed avoit adopté cestables, publiées dans les institntions astronomiques, aux époques données par Albatesnius, puisque ces mêmes tables donnent une minute seulement en défaut, sur les 9° 14° 35! 52”, valeurs assignées par Albategnius; mais il supposoit alors la précession des équinoxes de bo! précisément. Hallei et ceux qui l'ont suivi, ont cru devoir accroître la précession des équinoxes, d'environ 30! par siécle; ensorte que les tables des institutions corrigées, donneroient en effet 4! + moins que les époques d’Albategnius. On trouve ces époques restituées par Hallei, dans les Transactions philosophiques de l’année 1695. Il y corrige les DES. SCIENCES. Gog les fautes des deux traductions, et il admet sans autre exa- men, lesmomens des équinoxesassignés par l'auteur Arabe, comme Street et Flamsteed les avoient à très-peu de chose près adoptés. Il semble qu'avant eux, Boulliaud ait voulu corriger les hauteurs méridiennes du soleil, aux temps des équinoxes, par l'effet d’une parallaxe relative à celle que Ptoloméeet Albategnius admettoient, de3' à l'horison. Or, selon les données d'Albategnius, on auroit la latitude du lieu, déduit des hauteurs solstitiales les plus grandes et les plus basses en hyver, de 36° 00! 22!” =. Enfin la latitude d'Aracta seroit 1! + plus grande, si Albategnius n'a pas corrigé ses hauteurs solstitiales par l'effet des parallaxes, ce qu'il me semble ne devoir pas être admis, puisque dans la traduction latine ( au défaut du texte arabe ) nous trou- vons, post partium reductionem ; pag. 8, chap. IV. De tout ce que nous venons de dire, il doit s'ensuivre qu'en attendant la suite de la traduction des ouvrages de l'auteur Égyptien , Sur ce qui regarde l'entrée du soleil au Bélier et dans la Balance , nous n'avions rien eu de plus pré- cieux à consulter, que ce que nous a laissé Schikard, dans des notes manuscrites qu'on à eu soin de publier, comms aussi des autres observations d'Albatesnius. Mém. 1789. ._Hhhh 610 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE CG Acer A LOUE LE Des étoiles de la nébuleuse de l’Ecrevisse. PARERT MR OEMEUC NERO MN EN SE ER Co MME la nouvelle planète va traverser l’amas d'étoiles que nous connoissons sous le nom de nébuleuse de l'Ecrevisse , et dont on trouvera des cartes gravées dans nos Mémoires de 1692 et de 1707, je vais donner ici, d'après mes registres d'observations astronomiques., le catalogue de ces mêmes. étoiles que jai observées depuis l’année 1747, soit dans les crépuscules du soir, en mars et avril, soit dans celle du matin, lors du passage des mêmes étoiles par le méridien. Cela s'est pratiqué constamment à mes deux quarts de cercle muraux, le plus grand qui a sa lunette de sept pieds et demi, m'ayant donné quelqu'avantage, sur-tout pour y mieux distinguer les étoiles de la septième et huitième grandeur. J'ai réduit , au commencement de l'année 1790, les ascen- sions droites qui suivent, ainsi que les déclinaisons boréales de ces étoiles: j'y ajouterai, si on le juge nécessaire, les: détails de chaque observation, y compris les dates et jours des passages observés, tant en ascension droite que relati- vement à la déclinaison. J'ai inséré dans un même catalogue et dans une nouvelle carte les quatre grosses étoiles, si con- nues des anciens , et principalement les deux dernières, sous le nom d'Asinus australis et borealis. Faute de nous les avoir représentées, comme avoit fait Bayer, sous leur vrai DES ScirENCES. Gi ñoms,0, #,Y, et, on a tant soit peu plus de peine, à l'inspection des cartes particulières de MM. dela Hire et Ma- raldi, dont j'ai déjà parlé, à reconnoître tout l'ensemble et même les distances à l’écliptique des étoiles de la nébuleuse du Cancer; ils auroiïent pu du moins y insérer les étoiles yet ©, la latitude boréale de cette dernière ayant été recon- nue plus exactement par Tycho(1),le Prince de Hesse, et par Flamsteed , au lieu que selon Ptolomée , et Ulug-Beigh , on auroit un sixième ou un quart, ou enfin, un huitième de degré pour la latitude australe d'Asinus australis. I pa- roit aussi par l'étoile y, nommée par les anciens, Æsinus borealis , que sa latitude ayant augmentée pareillement , c'est à la variation de l’obliquité de l'écliptique décroissante qu'on doit attribuer les changemens apparens enlatitude. En effet, levieuxcatalogued'Hipparque , publié par Ptolomée, nous donne pour y, lalatitude boréale de 2 degrés4o minutes; Ulug-Beigh , 3 degrés 6 minutes; Tycho-Brahé, 3 degrés 8 minates ; le Prince de Hesse, 3 degrés 10 minutes deux cinquièmes ; Flamsteed, 3 degrés og minutes 41 secondes , et nous la trouvons aujourd'hui de 3 degrés 10 minutes 20 secondes ; Bayer représente cette constellation d'après deux médailles frappées sous l'empire d'Antonin le pieux , et il n'a pas obmis sur-tout la prairie où l’étoille £, ( præsepe cancri) qui est la plus vive de l'amas d'étoiles qui forment principalement la nébuleuse du Cancer. J'avois donné, au feu abbé Outhier, une copie de ma carte des pleïades, publiée dans nos volumes de 1748, et sur les triangles ainsi formés, et nous étions convenus qu'il acheveroit, par des alignemens, ou autres configurations, d'y insérer les plus petitesétoiles , ce qu'ila d'abord exécuté avec soin. Il seroit donc possible de faire ici, à peu de choses près, les mèmes opérations, sur-tout à l'aide des lunettes acroma- oo > (1) Voyez on premier catalogue pour l'an 1587, Progymnasm. Tom. I. Hhhkh2 612 MÉMOIRES DE LÂACADÉMIE tiques ou des meïlleurstélescopes, savoir surla carteque je prés sente aujourd'hui à l’Académie. Voici mon catalogue annoncé. 28 Déc. Born. ASCENSION DROITE. MOSAL MS RE MES nc «+ | 18°47/ 30". FT BD OUR PRÉNOM AUS LA 21.08.35. 20-17-3252 OO CE CRETE APP Len 4 eee d'os peNess ne LS EUROS 190-4742, da boréale. 2.0 rule cecrepdes 126.566 25, la premiere du triangle... P20 50007 E BE - cr «2e RER 2 126:58.20 , Ja boréale. .:..........: DES. S CHEN CES. 613 M É M OIRE SUR QUELQUES EFFETS DU TONNERRE, Observés en 1787, à l'église de Saint-Paul. Par M LAVOISIER. a Le 13 juin 1787, le tonnerre est tombé, un peu avant deux heures de l'après-midi, sur l'église Saint-Paul. Il a endommagé la couverture du côté du chevet de l’église; il s'est introduit dans l'intérieur avec fracas. Un enfant qui y étoit alors, en a été atteint au poignet, sans cependant qu'il en soit résulté d'accident grave. Quelques personnes qui étoient également dans l’église, ont chacune rapporté , avec des circonstances différentes , ce qu'elles ont vu ; mais toutes s'accordent à dire qu'elles ont été éblouies par une grande clarté. Le curé de Saint-Paul ayant paru desirer qu’on profitàt de cette circonstance pour armer l'église de Saint-Paul de paratonnerres, im adressa M. Baradelle; et dès le sur- lendemain, nous allâmes faire la visite de l'église, tant pour retrouver les traces du coup de tonnerre, que pour- déterminer le nombre des paratonnerres dont il seroit né- cessaire d'armer l’église ; reconnoitre les emplacemens où il conviendroit de les établir; enfin, pour me mettre en état d'en rendre compte à la fabrique. M. Hassenfratza bien voulu me seconder dans cette visite. Cet examen m'a fait voir que l'orage du 13 juin, étoit b14 MEmoires DE L'AcADÉMIie venu du côté du levant; qu'il s’étoit dirigé vers l’église, et que le courant électrique s'étoit divisé en deux portions. Une de ces deux portions s’est jettée sur une croix de fer, placée sur le chevet de l’église : cette croix qui paroît avoir servi d'excitateur, estimplantée dansla charpente, etcommu. nique par sa tige avec des bavettes de plomb qui sont appli- quées sur le toit. Le courant électrique a suivi une de ces bavettes; ila fait sans doute étincelle en en sortant , car l’ex- trémité inférieure de cette bavette a été fondue. M. Has- senfratz a bien voulu monter jusqu'en cet endroit, et a coupé la portion qui a été fondue pour servir de preuve. L'explosion du fluide électrique, au sortir de la bavette de plomb, a été assez forte pour balayer les tuiles qui couvrent l'église, dans un espace de dix pieds en largeur environ, et dans toute la longueur du rempant du toit : ces dix pieds n'ont point été entièrement dégarnis de tuiles; il en est resté une portion de deux pieds environ dans le milieu, et quatre pieds de chaque‘côté ont été complettement dégarnis du haut en bas du toit. Le coup de tonnerre paroït n'avoir attaqué qu'un seul chevron de la charpente : ce chevron a été détaché et lancé assez loin ; les fibres dubois se sont trouvées séparées et dissés quées dans leur longueur ; ensorte qu il ne ressembloit plus qu'à un faisceau de longues allumettes qui ne tenoient pres- que plus ensemble. Le courant électrique arrivé au bas du toit, s'est pré- cipité dans le chassis de fer d’une des fenêtres de l’église. Nous en avons eu la preuve, 1°.parce que les scellemens de ces barres , dans le haut de la fenêtre, ont été ébranlés, et que les pierres dans lesquelles ils pénétroient , ont été disjointes; 2. parce que quelques portions du plomb des vitraux ont été fondues , et que nous en avons retrouvé plusieurs goutes dans la gallerie intérieure qui fait le tour de l'église. Des chassis de fer de la fenêtre de l'église, le courant DES SCIENCES. 615 €lectrique s'est porté sur une barre scellée à peu de distance dans le mur. Il y a eu encore étincelle en cet endroit; car dans les environs du scellement de cette barre , la couche de peinture en détrempe avoit été calcinée , et le blanc de craie avoit été converti en chaux vive ; nous nous en sommes assu- rés par des expériences : tous les environs de ce scellement, à la distance decinqsix pouces, paroiïssoient avoir éprouvé une grande in- tensité de chaleur. Eomme cette dernière barre communique avec une suite d'autres barres qui règnent le long d'une gallerie inté- rieure, qui fait tout le tour de l’église, le fluide électrique s'est sans donte perdu et dispersé dans cette grande éten- due de corps métalliques non isolés. Il paroît cependant qu'il a fait explosion dans différens endroits de l'intérieur de l'église, au grand effroi du petit nombre de personnes qui y étoient dans cet instant; mais sans en blesser aucune gravement. Telle est la marche qu'a évidemment suivi la première portion du fluide électrique. L'autre paroît s'être jettée sur la tour, et avoir suivi un tuyau de descente en plomb, qui règne depuis le haut jusqu'en bas, et qui a servi de décharge. Ce n’est pas que nous ayons trouvé dans la tour aucun in- dice de cet effet; mais une circonstance remarquable ne nous a pas permis d'en douter. Dans le bas de la conduite de plomb, dont il est question, régnoit un fl de fer de sonnette; ce fil de fer, après avoir été renvoyé par un tourniquet , coupoit à angle droit la descente de plomb; il passoit ensuite le long d’une cuvette de plomb, placée au bas d’une fenêtre au premier étage d'un bâtiment voisin, et alloit gagner le voisinage d'un puits, dont la poulie étoit en cuivre , et à laquelle étoit adapté une chaîne de fer au lieu de corde. Une partie du fluide électrique s'est dirigé par le fl de fer, et nous en avons eu plusieurs preuves. Premièrement, dans l'endroit où le fil de fer étoit en con _tact avec la cnvette de plomb, ce dernier métal a été fondu, 616 MéÉmotïres DE L'ACADÉMIE et on voyoit encore des gouttes brillantes qui en avoient coulé; d'où il résulte évidemment que le fil de fer a fortement rougi. Secondement, ce même fil de fer avoit été fondu lui- même en deux endroits; et en examinant les bouts qui avoient été séparés, nous avons reconnu les gouttes arron- dies qui portoient le caractère de la fusion. Enfin, à l'extré- mité du fil de fer du côté du puit, le passage du fluide électrique étoit encore marqué par une circonstance; c'est que le scellement d'une des barres de fer qui soutient la poulie, avoit été étonné et ébranlé. Il est aisé de juger par ces détails, que si la quantité de Hluide électrique eût été plus considérable, elle auroit pu causer de grands ravages, sur-tout du côté du chevet de l'église: que la communication qui s'est établie de la croix de fer placée extérieurement, avec les barres de fer de la gallerie qui fait le tour de la nef, ayant déterminé l’explo- sion en dedans de l'église, elle auroït pu être funeste à ceux qui y auroient été rassemblés, si cet évènement füt arrivé pendant le temps des offices : enfin, qu'il est important de changer ces dispositions. Le moyen de prévenir, pour la suite, de pareils acci- dens, est indiqué par les effets même que nous avons ob- servés, et dont je viens de rendre compte. La route qu'a pris le fluide électrique étant bien connue, il ne s’agit plus que de lui préparer d'avance une suite de conducteurs non interrompus, qui le conduisent au réservoir commun. Je propose en conséquence de placer sur l’église Saint-Paul, deux aiguilles de fer, ou paratonnerres, de quarante pieds environ de longueur ; l’un à la place de la croix de fer, sur laquelle le tonnerre est tombé le 13 juin dernier; l'autre sur la tour; et d'adapter à chacun des décharges qui s'enfon- ceront en terre jusqu'au niveau de la nappe d'eau, c'est-à- dire, à la profondeur du niveau des puits, dans les plus basses eaux. La dépense de ces deux paratonnerres ne sera pas DE8 SCIENCES. 617 pas fort considérable ; et elle préservera, à l'avenir, de tout accident de ce genre , l'église et même les bâtimens circon- voisins, à une assez grande distance. Il seroit à souhaïter qu'on fit une semblable opération pour l'église des Jaco- bins, ci-devant des Grands-Jésuites , et pour celle de Sainte- Marie. Ces grands édifices, une fois armés, procureroient une grande sûreté aux habitations particulières de tout le quartier. bio me Jém. 1789. li 613 MÉMOIRES DE L'ÀACADÉMIE OBS E KR V A TIONS Faites pendant la gelée des mois de décembre 1788-ez janvier 1789, au chäteau d’Andonville en Beauce ; Paire. M: T'ENS SE R: mm « Lzs observations qui suivent, ont été faites dans un pays situé à 57,000 toises, au sud de Paris. Sa hauteur est esti- mée de 456 pieds au-dessus du niveau de lai mer. Parmi ces observations , il y en a quiconcernent seulement le plus ou le moins d'intensité du froidsd'autres’ont pour objet quel- ques phénomènes occasionnés par le froid rigoureux. Observations du Thermomètre. Le thermomètre dont je me suis servi, ou plutôt celui dans lequel j'ai eu le plus de confiance, car j'en avois plu- sieurs, est à mercure, et divisé, suivant l'échelle de Réau- mur, en 80 parties, dont la dernière est le terme de l'eau bouillante, comme je m'en suis assuré. Il étoit placé à 30: pieds ou environ du sol, en plein nord, sans abri, n'étant exposé à aucune réverbération; il étoit appuyé seulement au côté extérieur d'une fenêtre, mais loin de tout appar- tement où l'on faisoit du feu. Je l'observois ordinairement trois fois par jour , à huit heures du matin, à onze heures. du soir, et dans le milieu du jour, à midi, parce que ces heures m'étoient les plus commodes. Cet instrument est composé d'un tube de verre fin, qui, par son extrémité inférieure , entre dans une espèce de cilindre de 19 à 20 pouces de longueur, sur 4 à à lignes de diamètre: ce ci- ttes tes DES SCIENCES. 619 lindre est arrondi par en bas et joint par en haut, moyen- nant un rebord, à un gros tube de 6 à 7 pouces de diamètre, dans lequel est l'échelle de graduation; le gros tube est séparé du tube fin jusqu'à son extrémité supérieure, où étant rétréci, il forme la crosse pour s’y unir: cet instru- ment étoit destiné à être plongé dans des liqueurs. Le tableau des observations du thermomètre qui accom- pagne ce mémoire , commence au 10 décembre, époque où da rigueur du froid m'y fit faire plus d'attention ; et finit au 11 janvier , temps où l'instrument a été constamment au-des- sus du terme de la congélation. Il résulte de cetableau, 1°. que sur les vingt-deux derniers jours du mois de décembre, il y en a eu quinze où le thermomètre est descendu à 10 degrés ou au-dessous de 10 degrés; 2°. que dans ces quinze jours il est descendu 4 fois à 11 degrés, 2 fois à 12, 3 fois à 13, 1 fois à 15 et demi, 1 fois à 14 et demi; 3°, que le 30, il est des- cendu à 15, et le 31 à 17; 4°. que comme le 30, à huit heures du matin, il étoit à 15, à midi, à 11, et dans la soirée encore à 15, c'est le jour où la somme des degrés du froid a été la plus considérable, quoique le 31 il ait été plus extrême; car ce jour il n’a été qu'un moment à 17 degrés: de-à , il a monté successivement, et n'étoit, dans la soirée, qu'à 7 degrés au-dessous de zéro. Dans les 11 premiers jours du mois de janvier, le ther- momètre a encore baissé une fois à 10 degrés, deux fois à 11, une fois à 11 et demi, une fois à 12, et une fois à 14. Depuis le 10 décembre, jusqu'au 11 janvier , le thermo- mètre n'a pas toujours été au-dessous de zéro. Le 22 décembre, à 8 heures du matin, il étoft à zéro; il étoit à ce degré le 24 à midi et à 11 heures du soir, et le 26 à midi. Le froid n'en a été que-plus fort à la suite de cette courte rémission; -puisque cinq jours après est venu le froid de 17 degrés. Le 2 janvier, encore, le thermomètre étoit à zéro à une heure après midi; le froid a repris ensuite assez fortement pour que le thermomètre marquât 14 degrés le 5 : ce n’a été liii 2 620 MÉMoïREs DE L'ACADÉMIÉ que vers le 8 que le temps s'est adouci d’une manière plus suivie. Le dégel a été décidé le 11. On voit que le froïd a eu, dans sa continuité, pour ainsi dire, des hauts et des bas. Les jours qui m'ont paru les plus insupportables, ne sont pas ceux où le thermomètre étoit le plus bas : ce sont ceux où il régnoit un vent de nord-est, qui souvent enlevoit de la neige, et glaçoit la figure. Quoique j'eusse peu dé confiance dans deux autres ther- momètres, dont un étoit à esprit de vin, j y regardois de temps-en-temps. J'ai vu que dans les jours où le froid étoit le plus fort, le thermomètre à esprit de vin ne baïssoit pas à proportion de ce qu'il baissoït dans les froids modérés, et qu ‘il étoit alors à quelq ques degrés au-dessus du thermomètre à mercure. La même remarque a été faite au château d'Ar- bouville, placé sur la même ligne qu Andonville, à égale dis- tance de Paris, par M. Segretier, qui avoit un thermomètre à mercure et un à esprit de vin, ce qui est d'accord avec les observations de M. Messier. Ordinairement après de grandes gelées , l'eau qui est sur la terre gèle encore pendant quelques nuits, lors même que le thermomètre est au-dessus du terme de la congélation. Cet effet a été plus sensible encore après la dernière gelée; car les 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22et 23 janvier, il a gelé toutes les nuits, quoique le thermomètre fut au- dessus de zéro, et le vent le plus souvent au sud, quelque- fois au sud-ouest et au sud-est. Le 15 même, la glace d'une marre avoit 4 lignes d'épaisseur, et le 17, la glace de la nuit en avoit 5. C'est vers les cinq heures du matin que la gelée prenoit ; depuis midi jusqu'à cette heure, on ne s'en apper- cevoit pas : il y a eu un seul jour où l'eau glacée dans la nuit ne s'est pas dégelée. | Phénomènes observés pendant là gelée. Je regrette de n'avoir pas observé chaque jour quelle étoit DES SCIENCES. 621 l'épaisseur de la glace, selon les degrés du thermomètre. Ce que je puis dire, d’après mes notes, c'est que le 1odécembre, par un froid de 10 degrés, deux livres sept onces d'eau, mises dans un vase de fer blanc de 5 pouces de hauteur, sur trois pouces neuf lignes de diamètre, posé sur ma fenêtre, recouvert d'une ardoise et d’un poids de seize livres, ont gelé entierement. Le 5 janvier où le froid étoit plus fort, de l'eau qui remplissoit un vase de verre de trois pouces de baut, sur trois de diamètre , posé aussi sur une fenêtre, a gelé en entier, depuis huit heures du matin jusqu'à huit heures du soir. Le 5 janvier, j'ai pris 3 pouces cubes de neige, pour voir ce que j'en retirerois d'eau. Elle étoit gelée en partie, et plus compacte que la neige récemment tombée. Je l'ai mise dans un sceau de bois, auprès du feu, dans ma chambre, la seule du pays où il n'ait pas gelé, et par conséquent la plus échauf- fée; il a fallu douze heures à cette quantité de neige pour se fondre. J'ai mesuré l'eau, il y en avoit deux pintes, un demi-septier et un poisson , mesure de Paris. C'est donc dix pintes et demi, ou vingt-une livres d'ean , que produit un pied cube de neige compacte. Au reste, tout cela doit varier suivant son plus ou moins de compacité. On a remarqué , le 31 décembre au matin, dans deux écuries de ferme, que les poils des chevaux-étoient couverts de petits glaçons; c'étoit leur transpiration qui avoit gelé : ces écuries sont cependant assez chaudes. Les fermiers, dont un est très-âgé, n'avoient jamais vu cet effet. Il avoit gelé cette nuit dans des caves, jusques-là à l'abri de la gelée; au fond des maisons les plus closes; auprès de certaines cheminées où il y-avoit un peu de feu couvert ; sur le lit même des paysans; car j'ai vu la partie du drap d'une femme malade, qui recevoit son haleine, sensiblement glacée. Un garde de la terre de: Mereville a été rencontré venant de faire sa tournée. Les cils de ses yeux étoient bor- dés de petits glaçons, qui en arrétoient le mouvement; il G22 Mémotïres DE L'AcADÉMIE avoit peine à y voir pour se conduire. Il avoit aussi de l'eau glacée au bout du nez. Le 8 janvier, depuis 4 jusqu'à 6 heures du soir, ilest tombé à Andonville de l'eau gelée, qui faisoit du bruit en tombant sur la surface de la neige et sur les habits. Les miens en étoient roides quand je rentrai. Le lendemain matin, il y avoit sur la neige une croute de glace , assez épaisse pour por- ter un-honme, seulement dans les premières heures du jour, c'est-à-dire, jusqu à huit heures. Lestigesetbranchesd'arbres, la vigne, les murs, à l'exposition du nord et de l'est , étoient couverts de la même couche, quiétoit luisante. À cinq heures du matin, on avoit entendu un bruit considérable, par éclats; les uns l'ont comparé à des coups de fusil, les autres à de simples pétards. Cen'étoit pas des coups secs, mais prolongés. Il en partoit aussi des arbres. Réveillé par ce bruit, je crus que c'étoit celui que faisoient des hommes en cassant de la glace. fl a été tel, que les paysans, sur-tout dans les fermes isolées, en ont été effrayés : ils sont sortis pour en cher- cher Ja cause. D'après les informations que jai faites, ce bruit a eu lieu dans une partie de la Beauce, et vraisem- blablement dans la totalité du pays et dans bien d’autres. Dans la journée du 9, on a encore entendu quelques éclats, mais plus foibles. Les fentes multipliées de la croute de glace qui étoit sur la neige, m'ont donné facilement l'explication de ce phénomène. Le vent avoit tourné au sud le matin. Un fait qui m'a été raconté et attesté par des bucherons, est le suivant. Depuis que la gelée étoit forte, jusqu'au 8 jan- vier, ils ne pouvoient faire des hars pour lés fagots, parce que le bois cassoit. Il avoit fallu même , à cause de la néces= sité de donner du bois, apporter auprès du feu les brins de chêne, de coudre et de charme destinés à cet usage, afin de les faire dégeler. Le 9 au matin, le bois étant encrouté de la glace tombée la veille, les hars se tordirent facilement, comme avant la gelée, au grand étonnement des buc HErOU J'ai remarqué ce Jour - Ts que la glace qui étoit sur les DES SCIENCES. 623 branches, les tiges et les feuilles des arbres en avoient pris la formeet les impressions ; entr'autres, les feuilles d’un laurier cerise en étoit recouvertes entièrement. Cetteglace avoit une ligne d'épaisseur : on y voyoitempreintes toutes les nervures et les sinuosités, même les plus legères des feuilles; les trous même qui se trouvoient dans les feuilles naturelles, étoient marqués sur les feuilles de glace qui tomboient à terre et ÿ conservoient leur forme quand on secouoit les branches. Il est tombé de la neige à plusieurs fois pendant la durée de la gelée: il souffloit constamment quelques jours après un vent de nord-est violent, qui l’enlevoit de certains endroits pour l'amonceler dans d'autres. Les terres ensemencées en froment , ont presque toujours été à découvert , parce qu'é- tant sèches et pour ainsi dire en poussière, la neige n’avoit pu s'y fixer. On avoit été obligé, lors des ensemencemens, d'écraser au rouleau les mottes que la sécheresse des la- bours avoit occasionnées. Cet état de terre ensemencées a attiré un nombre prodigieux de corueilles qui trouvoient du grain sain à manger: on n'a pu se débarrasser de ces oiseaux qu'en se réunissant pour les chasser à coups de fusil. Les champs où il y avoit des chaumes de froment ou d'avoine , ont retenu beaucoup de neige. Une pierre, quelque petite ape: fût, suffisoit pour arrêter et défendre de l’action du vent, à une assez grande distance, toute la neige qui étoit à sa Huteun et du côté du sud-oûest. Les portions que le soleil fondoit un peu, geloient plus fortement et prenoient une couleur jaune, au Ciel d'être blanches, parce qu'elles se méloient avec la terre du pays, qui est un peu martiale, Onest accoutumé, sans doute, dans les pays de montagnes, à voir de beaux effets de la neige transportée par le vent. En voiciun, qui a eu lieu à Andonville , après la deuxième neige: Le vent nord-est en a fait passer une quantité pro- digieuse à travers un massif de bois , qui présentoit le flanc au PASS ce massif est séparé d'un autre par une allée, Dans un espace de 2 à 300 toises de longueur, sur 3 à 4 de lar= G24 Mémoires DE L'ACADÉMIE geur qui formoit l'allée, il y avoit plus de six pieds de neige de hauteur. Les bords de cette binde élevée offroient la représentation de draperies agréables, de demi-voûtes, de grottes de stalactites , ect. J'ai marchésur cette neige dans toute sa longueur ; car elle étoit très-dense et est restée long- temps glicte. Le même vent avoit apporté , auprès des villages, des montagnes de neige, qu'il a fallu couper avec des pioches , pour ouvrir des chemins. Effets de la gelée sur les animaux et les végétaux. Le plus grand malheur qu'ait causé la gelée, est la mort de plusieurs hommes. Onen a trouvé, sans vie, dns quelques villages, où ils n'avoient ni dequoi se couvrir la nuit, ni assez de force*pour résister à un froid excessif, ayant man- qué de vivres, ou n'en ayant pas eu ce qu'il leur en falloit. On n'a assuré aussi que dans les chemins on avoit trouvé des hommes morts. Plusieurs ont eu les membres gelés, et paruneignorance , qu'on ne sauroit trop chercher à détruire, ils ont contracté la gangrene en se chauffant. J'en ai connu même que cette ignorance a tués. Les fermiers ont perdu beaucoup de poules. La plupart de celles qui ont résisté , avoient la crête plus ou moins vio- lette. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu il est mort beaucoup de poules d'un poulailler chaud, bas, et au midi, tandis que dans la même ferme, il n'est mort aucune de celles qüi juchoïient sous un hangard au nord. Apparemment que ces dernières étoient plus endurcies au froid, J'ai vu beaucoup de rats, morts du froid, dans une étable, dont on avoit ôté les vaches. Quelques uns étoient sous des pièces de bois et entre des solives du plancher, Plusieurs fermiers m'ont dit qu'ils avoient l1 même obligation au grand froid. Il n'y a que les rats qui se sont réfugiés dans les étables habitées , ou dans les monceauxde gerbes des granges, qui auront pu résister. C'est me ve. DES Screncers. 625 C'est peu de temps après le dégel que j'ai quitté la:cam- pagne; il étoit difficile alors de prononcer affirmativement quelles plantes et quels arbres étoient gelés. Parmi les végétaux qui paroissoient l'être, il y en aura peut être qui ne le seront pas, et on en perdra beaucoup de ceux qu'on croit maintenant exempts des effets de la gelée. Il m'a semblé que les arbres fruitiers n'avoient pas souffert; j'en ai coupé Leaucoup de branches dont l'écorce étoitencore verte. On dit que la vigne est gelée dans sa bourre: jai ouvert cependant un grand nombre de bourres et j'ai trouvé l'œil vif; il en est peut-être autrement dans d'autres. Les tiges du thim, des sauges, du phlomis, de la lavande, “sont brunes et sèches. Les lauriers cerises , les lauriers francs, les grenadiers en pleine terre, même couverts, sont dans le même état. Les racines de ces végétaux sont vivantes. Des figuiers situés dans des fossés secs, butés avec de la terre, ayant leurstiges empaillées, n'ont qu'une partie de leursbranches mortes. Les carrotes , les navets restés en terre ,leslaitues d'hiver, romaines, ou d'autres espèces, qui étoient grosses , les choux pommés de Milan et autres, verts ou rouges , la sommité des poireaux , si durs à la gelée, les gros pieds d’artichauds, même butés et couverts de fumier, les forts pieds de girofilée jaune ; toutes ces plantes ont gelé. Il nen est pas de méme de la tige des choux à jets et de celle des poireaux , ni des jeunes laitues, ni des jeunes gi- rofilées jaunes , ni des jeunes pieds d'artichauds qui ont été conservés. Lies taratoufs ou topinambours , sont restés in- tacts, quoique la terre ait gelée au-dessous de leurs racines. Les mâches et les épinards étoient gelés verts, et on en a pu manger aussi-tôt après le dégel. Je ne parle ici que des plautes d'un jardin, et je ne prétends rien dire de ceux où je n'ai pas fait de recherches. Les fromens enfin, les plus précieuses des plantes , n'ont pas paru avoir souffert. Après la journée du 31, j'en avois apporté -avec des mottes de terre, pour mettre sous des chassis et auprès de mon feu. Les Mém. 1789. Kkkk 626 Mémoires DE L'ACADÉMIE grains y ont germé et ont bien poussé. Dans Îes campagnes de la Beauce, les fromens levés sont très-beaux ; ils ne lé sont pas moins à Rambouillet, suivant les nouvelles que je viens d'en recevoir. Profondeur de la gelée dans la terre. À compter du 19 novembre, jusques au 21 janvier , ce qui comprend un espace de deux moiset de deux jours , la terre a été tellement gelée, que les fermiers n'ont pu l:bou- rer du tont. Ils sont en retard pour la préparation de leurs terres, destinés à recevoir les grains de mars. Desirant connoitre jusqu'à quelle profondeur la terrea gelé, j'ai fait faire des fouilles, dans différens terrains, à diverses expositions, dans des endroits plus ou moins gazonnés, et dans ceux où il y a eu plus on moins de neige. 1°. En plaine, à trois places différentes. Dans la première, 8 pouces de terre végé- tale, et 14 pouces d’une terre rouge, compacte, étoient gelés, en tout 22 pouces. Dans la deuxième, 8 poucesde terre végé- tale, 14 pouces de terre rouge, et 7 pouces de tuf calcaire, en tout 29 pouces. Dans la troisième, 8 pouces de terre végé- tale, 28 pouces de terre rouge , en tout 36 pouces. Ces trois fouilles ont été Faites à 50 toises les unes desautres. J'ai com- mencé par l'endroit où il y avoit eu le plus de neige, et J'ai ‘continué dans ceux où il y en avoit eu le moins. Le dernier étoit le plus élevé; le vent en avoit emporté la neïge. Le champ avoit été ensemensé en avoine au mois de mars, et n'avoit pas été labouré depuis le mois de février 1788. 2°. Dans une pente au midi; où je présumois qu'il n'y avoit pas eu de neige. J'ai trouvé 1 pouce de terre végétale et 20 pouces de tuf calcaire gelés, en tout 21 pouces. 5°. Le long d'un mur du village au nord, à une place médiocrément gazonnée, la terre étoit gélée à 26 pouces, toute térre végétale. Sous un gazon encore plus épais, 14p.3 “ue de trois, places il n’y avoit presqué pas eu de neige. © 48. J'ai fait découvrir la terre dans un endroit, où le 17 DES SCIENCES. 627 janvier il y avoit encore 2 pieds de neige. Je savois qu'il y en avoit eu jusqu'à 5 pieds ; je n'ai trouvé que 8 pouces de terre gelée. Peut-être cettegelées’étoit elle formée avant que la neige couvrit la terre, qui étoit foiblement gazonnée. 5e. Dans un potager ; d'abord le long d’un mur , au midi, 14 pouces de gelée. La terre avoit été labourée avant d'être gelée, et avoit été couverte d'un pied de neige : ensuite, à 12 pieds de ce mur, où il y avoit eu une ‘égale quantité de neige, 17 pouces 8 lignes de gelée. Assez près d'un mur , au nord, où le vent avoit transporté plus de deux pieds de neige, 1 pied de gelée. Enfin, au pied d'un mur, aussi au nord, et où cependant il n'y avoit pas eu de neige; j'ai trouvé la terre gelée jusqu'à 36 pouces. Dans toutes ces places, c'étoit de la terre purement végétale. Celle de la dernière avoit été défoncée, même au-delà de 36 pouces. N'ayant point à Andonville toutes sortes de terrains, j'ai écrit à Rambouillet, en indiquant les endroits où je désirois qu'on fit des fouilles. On me mande que, sous un gazon, la terre a gelée à 21 pouces ; que la gelée a pénétré à 22 p. dans du sable non gazonné ; à 24 dans une terre blanche et legère, et à 40 dans un terrain mêlé de sable et d'argile. Il résulte de ces recherches que la terre a gelé plus ou moins profondément, selon qu’elle étoit plus ou moins couverte de neige, plus ou moins soulevée par les labours, plus ou moins exposée au nord, et enfin selon sa nature, La terre auroit peut-être gelée plus profondément encore, $i le froid n'eut pas été précédé d'une grande sécheresse, Les signes de la terre gelée sont faciles à appercevoir. Elle est dure, difficile à fouiller, d'une couleur brune, quand cest de la terre végétale. On y trouve des crystaux de glace plus ou moins arrondis, le plus souvént grouppés, rassem- blés particulièrement dans les fentes et dans les trous faits par des insectes, ou par des racines de végétaux. Ces crys- tallisations sont d'autant plus rares, plus petites et moins grouppées, que la terre est plus éloignée de la surface. : Kkkk 2 628 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE MÉMOIRE SUR L'ORAGE DU DIMANCHE 13 JUILLET 1758. Par M TESSIER. ne AE PE su — L'orace du 13 juillet a répandu la consternation dans une grande partie de la France. L'Académie a, sans doute, été déjà informée des funestes. effets qu'il a produits dans différens pays. Il me semble qu'il seroit important que l'on pôût rassembler ce qui. s'est passé dans chaque canton, afin de constater les momens.où cet orage a exercé ses ravages et la manière dont il les a exercés. C'est dans cette vue que je viens rendre compte à l'Académie des observations particulières, que jai faites relativement à ce triste événement, J'étois alors au village d'Andonville , situé au - delà d'Etampes, presque au sud de Paris, à 37,000 toises de cette capitale. Vers les huit heures du matin, une nuée parut dans le sud-ouest, au bas de l'horison. Elle étoit en général très- noire, ayant une partie d'un blanc jaune, comme toutes les nuées à grêle. Un éclair et un coup de tonnerre ouvrirent la scène. Aussi-tôt la nuée s’avança avec une très-grande rapidité, précédée d’un coup de vent et faisant un bruit considérable, pareil à celui de plusieurs carosses roulans sur le pavé. Les animaux en étoient effrayés et. couroient de tous côtés. Une femme malade, ue J'avois laissée assez bien la veille au soir, se trouva à l'approche de l'orage dans un état inquiétant, qui se dissipa quand le calme fut rétabli daus l'air. On sait que EU JSUCLL EN, CEE G29 des personnes délicates sont mal à l'aise, quelquefois long-temps avant qu'il tonne , à plus forte raison, des personnes véritablement malades. Les gens qui soignent les animaux, ont remarqué qu'ils sont inquiets et agités, quand le temps menace de vent, de grandes pluies, et sur-tout d'orage. La nuée paroïissoit très bas. Elle occa- sionnoit une si grande obscurité, qu’un prêtre qui disoit la messe demanda de la lumière. La grêle suivit de près l'éclair et le coup de tonnerre ; ele tomba avec une grande abondance, seulement pendant 7 à 8 minutes, temps bien court, mais trop long, puisqu'il n'en a pas fallu davantage pour perdre toute la recolte. La grêle, en cassant les vitres es entroit jusqu'au fond ües appartemens et répandoit le verre pulverisé , de manière qu'on ne pouvoit approcher des croisées. J'ai distingué trois sortes de grains de gréle. Les uns étoient parfaitement sphériques et d'un blanc opaque ; ils avoient de 12 à 14 lignes de diamètre ; les autres irré- guliers et transparens, paroissoient des crystaux grouppés et anguleux, c'étoit les plus nombreux. Leur grosseur et leur épaisseur varioient beaucoup : on en a mesuré qui couvroient un écu de 6 liv. D'autres enfin, aussi trans-. parens, étoient semblables à des stalactites plus ou moins. branchues : ces derniers se trouvoient en moindre nombre... J'en ai vu un, qui avoit 2 pouces et demi de longueur, sur un diamètre de 6 à 8 lignes, il étoit déja en partie fondu. Ces grélons étoient lancés avee une- telle force, qu'ils bondissoient comme des balles de paume. Il y a eu des momens et des pays où la grêle étoit séclie et sans: pluie. On distinguoit une marque blanche et opaque, qui paroissoit en être le noyau : elle avoit à peu près la grosseur d'un petit pois, et ressembloit aux grains de grêle qui tombent au printemps. Je présume que pendant la grêle, il tonnoit, à en juger par quelques éclairs, qui paroïissoient ; car le bruit de la grêle sur les toits et contre les vitres, qu'elle cassoit, et celui du vent, empéchoient d'entendre - 630 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE le tonnerre. On sait qu'il est tombé à Berches près Chartres. Il n'y avoit presque point d'eau parmi la gréle : un second orage vint une heure après et fournit beaucoup de pluie. Alors on entendit de grands coups de tonnerre. Le baromètre, le 12 à sept heures du soir, étoit à 27 pouces 11 lignes et demie ; et le 13, jour de l'orage’, une heure auparavant, il étoittà 2; pouces 11 lignes. Le 11, à 5 heures après midi, un thermoriètre à mercure, échelle de Réaumur, placé en plein nord sans réverbération, avoit marqué 26 dégrés, et le 12, veille de l'orage, à la même heure, 27 degrés 3 quarts. Les malheurs qui suivirent la grêle me firent oublier d'examiner mon thermomètre le jour où elle tomba ; mais le temps ne parut rafraichi que le soir ; ce qui est d'autant plus surprenant que le froid de la grêle se fait ordinairement sentir aussi-tôt après l'orage. On n’est point étonné qu'une grêle aussi grosse ait cassé tous les carreaux de vitre qui étoient au midi, tous les verres des chassis et les cloches de jardin, que les fruits soient tombés ou meurtris, que les légumes aient été hachés ; que les lièvres , les perdrix et autres oiseaux, et des moutons même aient été tués, et que des hommes aient reçu de fortes contusions à la face et aux mains. Le desordre dans les troupeaux de bêtes à laine et de bêtes à cornes qui étoient dehors, se conçoit facilement : on s'attend bien aussi que des chevaux attelés à des voitures, battus par les coups redoublés de la gréle, ont exposé la vie de leurs conductéurs et celle des voyageurs. La dévastation des campagnes est le plus grand malheur qui en ait résulté. L'année n'offroit pas en général l’espé- rance d'une riche récolte, sur-tout si on la comparoît à l'année précédente : néanmoins on avoit lieu de croire qu’on recueilleroit une certaine quantité de toute espèce de grains; maïs, seigles , fromens , orges, avoines, pois, vesces, lentilles, tout a été brisé, couché. Celles des plantes qui ap- sprochoïent de la maturité ont été égrainées. Dans la plupart DE 8h SC 1-E IN CE 8 631 des champs, il sembloit que des troupeaux de moutons très- nombreux et très-serrés eussent passé et les eussent foulés sous leurs pieds. Toutes les pailles des seigles et des froniens subsistoient, cassées et pliées à à ou 6 parties de leur longueur : l'avoine étant moins avancée et pairconséquent moins cassante , plusieurs tuyaux restèrent droits, mais les grains en étoient séparés. Il y a des pièces de terre, dont les plantes sont rentrées dans terre ; il ÿ en a, où on ne voit pas trace de plantes : elles ont été apparem- ment divisées par la grêle, et emportées par le vent. Lies tiges couchées l'étoient à-peu-près dans la direction du sud-ouest an nord-est, cest celle de la grêle et du vent. Ayant appris que Rambouillet étoit frappé du même fléau, je m'y suis rendu le 15. Rambouillet est à environ dix lieues d’Audonville, en allant du levant au couchant : dans cet espace, quatre lieues de pays, depuis Angerville jusqu'à Aulneau, avoient été préservés de la grêle ; les campagnes en étoient riantes et assez belles : mais à Aulneau la scène étoit bien changée; indépendamment de la dévastation des plaines, aussi complette qu'à Audonville, la grêle et le vent avo ent causé d'autres dommages. Je vis une partie des tuiles des maisons tombées, ou restées sur place, et moulues comme avec un pilon; le crépi des murailles du côté du sud-ouest étoit enlevé ou criblé comme si on y eût tiré des millions de balles. En suivant ma route, ‘je passai dans quelques allées d'ormes et au milieu d'un bois de chêne : les arbres des allées avoient été élagunés l'hiver précédent; on n'y avoit laissé qu'une cime peu garnie, qui donnant peu de prise au vent, avoit empêché sans doute qu'ils ne fussent arrachés ; d'ailleurs l'orme résiste plus aisément aux grands vents : quelques branchages seulement se trouvoient cassés. La terre sous le bois et dans tout le chemin qui le traversoïit étoit jonché de feuilles, dont l'odeur se fuisoit sentir à une très-grande distance. Je passai auprès d'une maison, presque entièrement construite, dont les murs 632 Mémotïrgs DE L'ACADÉMIE et la charpente avoient été renversés : je vis aussi un moulin à vent, dont la calotte en bois, assise sur de bons murs de pierres, étoit à bas. Le parc de Rambouillet est le lieu qui offre le plus l'image de la destruction : on voit, à la vérité, dans la forêt, sur laquelle il est appuié quelques arbres abbatus ; mais ils sont en petit nombre, eu égard à ceux ‘lu parc; soit qu'une grande masse de bois, telle que celle de la forêt, se soutienne mieux, soit que tous les efforts de la tempête se soient réunis dans le parc, une grande quantité d'arbres a été abbattue ou rompue : il n'y a presque que le côté du sud-ouest qui ait souffert. Les arbres des allées, ou ceux qui étoient à l'entrée des massifs ont été les plus maltraités, des tilleuls, des maronniers d'inde, des aulnes, des chênes ont été compris dans la destruction ; ce sont sur-tout des peupliers blancs, en grand nombre dans le parc, que la tempête a ravagé : dans nn espace d'environ 100 toises j'en ai compté 88, tant abbatus que rompus ; le moindre a 40 pieds de haut, les autres ont de 60 à 8o pieds ; ces derniers sont des arbres qui ont près des racines 2 pieds, 2 pieds et demi; presque jusqu'à 3 pieds de diamètre et qui ont plus de 50 ieds avant les branches . une autre allée, dans une plus grande étendue, en a perdu 133. D'aussi grands ravages forceront à abbatre le reste de ces allées pour les replanter entièrement. Il y a des bords de massifs, qui offrent par places 13, 20 et 30 arbres culbutés les uns sur les autres : on prendroit ces endroits pour un bois de futaie, qu'on vient d'abbatre, et où on a seulement laissé des baliveaux : le passage des allées est obstrué par les corps d'arbres étendus; les canaux sont remplis de ceux qui étoient sur leurs bords ; par-tout on ne rencontre que des branchages, on en a trouvé de jettés à plus de bo pas des arbres auxquels ils appartenoient et que trois hommes ne pouvcient déranger; de plus petits ont été portés plus loin. Parmi les arbres mal- traités, les uns sont entièrement déracinés ; les racines de plusieurs DES SCIENCES. 653 plusieurs avec la terre qui y est jointe, ont un diamitre de 5o pieds ; les autres sont rompus à diverses hauteurs . il y en a dont la rupture n'est pas complète ; la cime de ceux-ci, ou leurs plus grosses branches, sont pendantes et descendent presque à terre : on en voit encore qui ne sent que pliés ; il semble qu'ils aient été tortillés comme des hars de fagots. Un de ces derniers est ainsi contourné dans ane longueur de 12 pieds, en commençant à 12 pieds du sol ; quelques-uns ne sont que fendus, n'ayant eu qu'un commencement de tortillement : il s'en trouve aussi, dont ‘le vent a enlevé toute la partie supérieure, et la moitié de la partie inférieure jusqu'à la racine, laissant le reste en chicot. J'ai vu deux chênes jumeaux, dont l'un subsistoit en entier, l'autre en ayant été séparé. Les deux effets qui m'ont le plus intéressé sont les suivans : un peuplier, placé sur le bord d'un canal, étoit tellement panché du côté du couchant, qu'on s'attendoit depuis long - temps à le voir tomber ; l'orage du 13 l'a fait tourner pour le jeter du côté du nord : c'étoit un arbre de 100 pieds de hauteur ; il avoit trois pieds et demi de diamètre près des racines, et un pied et demi à 64 pieds de hauteur. Dans un petit massif, quatre chènes étoient presque les uns vis-à-vis des autres, le plus gros, de 3 pieds de diamètre, a été brisé à 8 pieds du sol ; il y a lieu de croire qu'il a été renversé le premier, quoiqu'il fût le deuxième de la ligne : il est tombé sur le troisième d’une grosseur moitié moindre, qui en étoit à 30 pieds ; celui-ci sur un quatrième, éloigné de 20 pieds, et bien plus petit ; ces trois chênes avoient 60 pieds de hauteur : enfin un sicomore, qui se trouvoit au bout du quatrième chêne, a été écorché. Ce qu'il y a de singulier, c'est que le chène qui étoit le plus exposé au vent, et que j'appelle le premier de la ligne, s'étant rompu à 4 pieds de hauteur, s’est placé en tombant entre deux chicots du deuxième arbre dont il étoit distant de 12 pieds, et s'est étendu sur son tronc en grande partie; car il y Mém. 1789. Lil 634 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE avoit une partie qui n'est pas soutenue, ensorte que cet arbre avoit fait la bascule : comme il n'avoit que 5o pieds de haut, et une circonférence de 4 pieds, il n'est pas probable qu'il ait renversé un chène du double de sa force, mais il s'est jeté où le vent l'a porté. J’ai cru avoir remarqué, qu'en général les arbres arrachés ou déchirés étoient sains, et les arbres rompus creux et gtés ; ils étoient tombés tous vers le nord-est. Ce qui reste d'arbres entiers dans le parc est effeuillé, les feuilles en sont criblées, et ont pris la couleur terne qu'elles ont au commencement de l'automne. L'orage a découvert quelques parties des toits du château de Rambouillet et de la ferme, placé sur une éminence ; environ 12,000 carreaux de fenêtres ont été cassés dans les bâtimens du roi, noi compris les fermes et tous les grains ravagés. Je ne pourrois dire ce qui s'est passé au moment de l'o- rage, que d'après le récit de personnes dignes de foi. Ila été de la plus grande violence : c'est aussi à huit heures du matin qu'on l'a éprouvé. La grêle étoit si grosse , que six heures après on en a ramassé des grains qui avoient plus d'un pouce de diamètre. On assure en avoir vu qui étoient presqu’aussi gros que le poing. J'ai vu un homme, qui, pour avoir reçu un coup de grêle, avoit encore, quatre jours après, le dessous de l’ongle violet et échimosé. On a fait saigner plusieurs de ceux qu'elle avoit le plus maltraités. On n'a assuré qu'au moment de l'approche de l'orage, des vaches effrayées et troublées, couroient avec la rapidité d'un che- val. Des pigeons qui, à cause du bruit épouvantable causé par la grêle et le vent, sur le colombier , en étoient sortis, ont été tués, ainsi que beaucoup de lièvres, de perdrix, et de faisans. ve taureau, vigoureux , qui s’étoit trouvé dans la prairie, tomba malade aussitôt, et mourut le lendemain, enflé comme un ballon , ayant du sang épanché dans le corps. Il ya lieu de croire qu'il avoit été frappé du tonnerre. Dec DES STrENCES: 635 Si l'on fait des informations sur la marche et les effets de l'orage du 13, on voit que celui qui a dévasté Andonville, n'est pas le même que celui qu'on a éprouvé à Rambouillet, qui en est à dix lieues. Le vent n'a pas été aussi violent qu’à Rambouillet, puisqu'aucun arbre n’a été sensiblement maltraité. Il paroît qu'on pourroit partager en deux bandes les pays de la Beauce, qui ont , ce jour là, éprouvé l'orage ; au milieu desquelles une autre bande en a été préservée. Andonville étoit de celle où l'orage n'étoit pas accompagné d'un vent si fort, ainsi que Toury, Artenay, etc. Dans la bande où est compris Rambouillet ; sont au sud- ouest, Gallardon, dont l'église a été -renversée ; Sourd, encore plus maltraité ; une partie du pays Chartraïin ; Bon- neval , etc., où le vent a été impétueux ; et au nord-est, le Perrey, Souchamp, Cognières, Marly , etc. Enfin, dans la bande favorisée se trouvent Arpajon, Dourdan, Oisonville. Ouarville, etc. Les nouvelles qu'on recoit apprennent que la Tourraine et la Picardie ont été exposées aux mêmes ravages. À l'époque où la grêle a tombée, les seigles étoient mûrs, les fromens approchoient de leur maturité. Les avoines et les orges étoient encore vertes. Les seigles et les fromens se sont égrainés, de manière que les champs sont couverts de ces grains, qui germent. Il y a des pièces de terre où il en reste encore une bonne partie aux épics ; c'est un avan- tage de les recueillir avec les précautions ordinaires, lorsque les épics n'en contiennent presque pas; il suffit de ramas- ser la paille avec des rateaux, ce moyen étant peu dispen- dieux ; ou de la couper avec une faux nue et sans crochets, comme celle qui sert pour le foin et la vesce. Les orges et les avoines ont plus souffert, parce que toute leur tête a été coupée : 20 gerbes de seigle, qui, année comimune, auroient rendu 9 boisseaux de Paris, ne m'ont donné que 5 boisseaux ; de 28 gerbes de froment je n'ai retiré que L11] 2 656 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 3 boisseaux et un tiers de boisseau, ce qui auroit donné, année commune, 10 boisseaux et demi. Les avoines auxquelles il reste des grappes ou pandeules, ayant été en leurs tiges frappées de grèle, rouilleront et ne fourniront que du grain léger sans farine. J'ai cru devoir faire enterrer à la charrue un champ d'orge, dont les tiges avant l'orage avoient 3 pieds et demi de sauteur, et qui a été tellement détruit, qu’on nen pouvoit rien retirer, dans l'espérance que les débris serviroient d'engrais. Il faut observer que les champs des expériences que je fais à Rambouillet, ont été les moins maltraités du pays, parce qu'ils étoient. protégés par des bois. Il ne seroit pas impossible de calculer la perte que la France vient de faire par ce terrible orage ; il s’agiroit de connoître toutes les paroisses grêlées et leur étendue ; les unes le sont au quart, d’autres à moitié, d'autres en totalité, D'après la connoissance de leur produit ordinaire, et des espérances qu'elles donnoient pour cette année, on les supposeroit toutes l'une dans l'autre grélées, ou au tiers, ou à moitié ; la valeur des denrées est aisée à apprécier. On ajouteroit à ce manque de produit pour l'année, celui qui aura lieu l'année prochaine dans une partie des fermes, dont les fermiers n'étant pas secourus ne sémeront pas ; cette perte sera d'un douzième ou d'un huitième. Je ne parle pas des pays vignobles, qui ne récolteront rien pendant trois ans, parce qu'il faut couper au pied la vigne frappée de grèle. Le roi va donner les ordres les plus précis pour la destruction des lapins dans ses capitaineries, dans la crainte que ces animaux ne nuisent aux cultivateurs, et sur-tout ne mangent les bourgeons des vignes qu'on coupera au pied. Les cultivateurs de grains peuvent être rangés en trois classes : la première est composée des fermiers aisés, de ceux qui, ayant eu le bonheur de tenir leurs terres de n'es” S € r'E N c'e 8. 637 propriétaires raisonnalles, n'ont jamais payé des fermages trop forts. La seconde, des fermiers qui commencent, où qui n’ayant jamais eu d’avances, n'ont récolté que pour vivre ; et des métayers, qui partagent par moitié avec les propriétaires ou les fermiers-généraux des terres. La troi- sième, des particuliers possesseurs de quelques champs, qu'ils labourent à la bêche ou font labourer par les fermiers. Ceux de la première classe sont en état de continuer leurs travaux, avec la remise des fermages et des im- positions, et quelques emprunts s'ils en ont besoin. Il n'en est pas de même de ceux de la deuxième classe, dont tout l'avoir étoit dans leur récolte. Il faut qu'ils se nourrissent, qu'ils payent et nourrissent leurs domestiques, qu'ils entretiennent leurs bestiaux, et se procurent des semences. Ceux de la troisième classe sont encore plus à plaindre, s'ils ont des labours anciens et nouveaux à payer. Un mal qui résultera de l'état des cultivateurs, c'est qu'ils n'employeront plus de journaliers, d'autant plus à plain- dre, que le froment, la principale denrée, augmentera nécessairement. Pour remédier’ à une partie de ces maux, le plus instant est de labourer les terres les plus maltraitées, et sur-tout celles qui ont porté de l'avoine, et de les ensemencer en raves ou rabioules, en moutarde jaune, en vesces, en spergule, en choux, en navets, ou en chicorée sauvage. Plusieurs fermiers, qui ont senti l'importance de ces cultures, ont déja semé de ces plantes, dont les unes fourniront des feuilles cet automne , les autres après l'hiver, et d'autres des racines en hiver, pour les vaches et les bêtes à laine. On a conseillé de herser la terre parsemée de bled, dans Fespérance qu'il leveroïit et pourroit donner une seconde récolte avec peu de frais ; mais je crois qu'il ne faut pas s'en flatter, et qu'on ne doit l'attendre tout au plus que dans les meilleurs terres ; encore un hersage 633 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE. ne suffit-il pas pour favoriser la végétation d’une plante, la mème que celle que la terre vient de produire. Le bled levera bien sans doute, car je viens d'en semer qui lève ; mais il faudroit l’enterrer à la charrue, et couvrir les champs de fumier en hiver, comme je me propose de le faire. L'intérét des propriétaires des terres, est d'encourager leurs fermiers, et de les aider en tout ce qu'ils pourront. Le premier soin est de leur procurer des semences. Les fromens de l'année dernière sont bons, s'ils ont été bien gouvernés ; j'en ai semé de plus de trois ans, qui ont bien réussi. Il en est de même des autres grains qu'il faudra semer au printemps. On doit donner, ou faire des avances aux cultivateurs de la deuxième classe ; les particuliers possesseurs de quelques champs, auquels on procurera des semences et d'autres secours, n'hésiteront pas à faire ensemencer leurs terres ; des travaux de charité multipliés offriront une ressource aux journaliers, qui n'auront pas d'ouvrage chez les fermiers. Quoique ces dernières idées puissent être regardées comme étrangères à l'Académie , j'ai cru devoir les consigner dans ce Mémoire, parce qu'elles ont été communiquées, dès les premiers instans, à toutes les personnes qui m'ont fait l'honneur de me consulter. L'Académie, après avoir entendu ce Mémoire, a nommé des commissaires pour prendre des renseignemens sur- les effets de cette grêle, en suivre la marche dans tous ses détails et lui en rendre compte. DES SCIENCES. 638 a —————— ———_— BB S ER W ATFAIO NS DMEUS ME CUBA IP SELS DESATELLITESDEJUPITER, FPANEUD EN SALE RAIN ANT DO; P'ACREMS ST PH OM AP RFA MEN DAT ETCOMMUNIQUÉES A M pe CAssini1. RE EE sms L: grand Âge de notre confrère, M. Maraldi, et sa santé chancelante ne lui permettant plus , quelque temps avant sa mort, decontinuer les observations de satellites de Jupiter, tra il s'étoit entièrement livré pendant une longue suite d'années ; M. Jacques-Philippe Maraldi, son neveu, s'est fait un devoir et un plaisir de le suppléer: tant pour complaire à un oncle respectable et se montrer digne de porter un nom cher à l'astronomie , que pour se rendre agréable et utile à l'Académie des Sciences, à qui il se pro- pose de présenter ce tribut annuel, si elle daigne toujours l'accueillir favorablement. J'ai déjà présenté l'année dernière plusieurs observations de M. Maraldi. En voici une nouvelle suite qui comprend toutes les éclipses des satellites de Jupiter qui ont pu être observées à Perinaldo, depuis le 3 septembre 1788, jusqu'au 10 de mai 1789. wAGderre les recevra sans doute avec un intérêt qu'augmente la perte qu'elle a faite de son illustre 640 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE membre , dont elle verra avec plaisir revivre le zèle et les talens dans la personne de son neveu. & RARE NTI 2 PET EP LAN EE CNE M SN SAISON PE CELL NIET PIE ON SEEN EN EP EN ENS EEE PE RETENUE LL Temps vrai. Imm. du IVe. Beau , les bandes sont bien distinctes. 1788. Sept. » | 14h26/ 36/ Dét raleed Imm, du 114, On voit fort bien les bandes. Imm. du IIS, Beau , on distingue très-bien les bandes. Nov, 22 | 18.22.42 Hum. du IId. Zdem. 27 | 9.53.44 Imm. du Ie. Ciel chargé de vapeurs, bandes mal terminées, 13.17.19 Emers. Zdem. Imm. du Ild. Beau , les bandes très-distinctes. Imm. du III°. Ciel chargé de pret les bandes assez distinctes. Imm. du I". Zdem. 11 | 17.43.26 Imm. du Ir. Beau, les bandes sont distinctes. 1789. Janv. 22 | 6.57. 1 Emers. du II. Beau , les bandes bien terminées. 9-31. 2 Emers. du 1r, Zdem. Févr. 5 | 12. 9.35,5 | Emers. du Il dem. Mais le vent agite la lunette. 13.16.51,5 | Emers. du I". Ædem. Emers. du INA. Les bandes mal terminées, grand vent qui agite la lunette. 12 | 14.46.44,5 15.11.35 | Emers. du I". Zdem. 14 8.39.36,5 Emers. du IIIe. Très-beau ,les bandestrès-distinctes. 9-39.55,5 Emers. du I'. Zdem. Mars 9 |12. 2.14 Emers. du IIt, Beau, les bandes bien terminées. Avr 5 | 9.21.25 Immers. du III. dem. 8 | 8.31. 1 | Immers. du IV, Jdem. Emers. du Ir. Zdem. SRE CR RS ES ERNEST SRE ; Toutes ces observations ontété faites avec une lunette acro- matique de 3 pieds , la même dont s’est toujours servi M. Ma- raldi l'oncle, depuis son établissement à Périnaldo. OBSERVATIONS DES Scrences. 641 OBS ERA PL ON 5 DES ETOILES, FAITES À L'ÉCOLE MILITAIRE EN 1784. Pan M zx PAUTE p'AGELET. AVERTISSEMENT D x M D x L À L A N D E. ER — Lorsque j'ai publié, dans les Mémoires de 1785, qudlaues observations de M. d'Agelet, sur ls planètes, j'ai annoncé qu'il y avoit beaucoup d'observations d' Roi ; j espérois alors qu'il les publieroit lui même; mais puisque dans trois ans (1) on n'à point de nouvelles des vaisseaux avec lesquels M. de la Perouse et M. d'Agelet fasoient le tour du monde, l'Académie a cru devoir commencer à publier les observa- tions d'étoiles -qui peuvent être utiles aux astronomes, et l'on trouvera ici environ 1000 observations de 1784. Le mural de sept pieds et demi avec lequel ces observations ont été faites, marquoit 1” 45" de trop, quand le fil à plomb étoit exactement sur le point ; quand j'ai trouvé sur le re- (2) Les dernières leitres étoient du mois de mars 1788; elles sont arrivées le 16 juin 1789. M. d'Fntrecasteaux est parti le 28 septembre 1791, avec les gabarres la Recherche et l'Espérance, pour tâcher es des nouvelles de ces mälheureux voyageurs. Mém. 1789. | Mmmm 642 MÉMOIRES DE L'ÀACADÉMI:E gistre Ja quantité dont le fil s'éloignoit du point, j'en ai fait mention, et alors, il y a quelques secondes à sjauiez ou à ôter, indépendamment de la soustraction de 1! 45". Lors- qu'il n'y a rien de marqué, j'ignore si le fil avoit été remis sur le point; mais on le reconnoïîtra quand on fera le calcul par les étoiles dont les déclinaisons sont bien connues, comme celles que j'ai publiées dans la connoissance des temps de 1793, ou par les étoiles qui seront déterminées par les observations des jours où la correction est marquée. Ainsi, le 2 octobre, où il y a beaucoup d étoiles, je trouve par les hauteurs de la chevre et de « Persée, dont j'ai les déclinaisons exactes, qu'il y avoit 8" à ôter, ohne que l'erreur devoit être ï 53! ce jour-là, au lieu de ANT. Pour avoir les ascensions droites de ces étoiles, il faut les comparer avec celles quisontconnueset qui en diffèrent peu en déclinaison; pour cela, il faut tenir compte du chan- gement qu il y a d'un degré à l’autre dans le plan de l'instrument : voici le résultat de quelques hauteurs correspondantes , prises en 1784: onena vu une table pour 1783, dans les Mémoires de 1785, pag. 268. Au reste, les étoiles dont les ascensions droites sont bien connues, Pour ATiGBE un moyen ‘d'äYoir encore mieux ces Run es dans le plan du mural. On ét'trouve plusieurs de M. (le Lambre, dans la connoissance des temps de 1793, où il a donné 1e corrections d'une partie du catalogue de la Caille, d' après ses nouvelles observations ; j'espère en publier aussi beaucoup d'autres. Il est encore nécessiire de tenir compte de la marche de la pendule, dans le cours des observations d'une même nuit, par exemple, le 22 Mars, elle retardoit de 2" 4 par jour, sur la révolution des étoiles ; le 11 juin, 3” 6; du 21 juin DES SCIENCES. 643 au 14 juillet, 3" b; le 7 septembre, 3" 4; le 3 octobre, 2! 6. On trouvera facilement la valeur exacte de ce retar- dement diurne, en comparant les passages d'une même étoile , à des jours différens. La pendule marquoit aussi environ 2} 51! de trop, rela- tivement au premier mobile. J'aurois pu les retrancher de tous les passages ; mais j ai préféré de donner les temps tels qu'ils sont marqués dans le journal-de M. d'Agelet ; depuis le 11 juin jusqu'au 6 septembre , elle marquoit 6" * de trop, et depuis le 7 septembre 43! seulement , parce que quand la pendule avoit été arrêtée, ou par absence, ou par maladie, ou par des occupations forcées de M. d'Agelet, à l'Ecole militaire, il la remettoit en mouvement sans toucher aux aiguilles, pour éviter le petit dérangement que cela auroit pu causer; au reste, il importe peu queile heure elle marque , pourvu qu'on connoiïsse la différence. J'ai eu soin de mar- quer dans la troisième colonne, les ascensions droites des principales étoiles et quelquefois du centre du soleil, seu- . lement en minutes, pour avertir ceux qui pourront en faire usage ; c'est par un calcul rigoureux qu'il faudra chercher les secondes; mais les calculs peuvent se fiire par-tout et en tout temps, il est rare de trouver des observateurs tels que M. d'Agelet, avec des instrumens comme les siens. Ce sont donc les observations qu'il importoit de publier. La plupart des étoiles où il n°y a point de nom ni de gran- deur marquée, sont des étoiles du catalogue de Flamsteed; mais on les reconnoîtra facilement quand on voudra faire usage de ces observations. Depuisle mois de février 1783, jusqu'au mois d'avril 1785, je vois que M. d'Agelet avoit parcouru tout le tour du ciel, en ascension droite , entre le zenit et le tropique du Capri- corne, quelquefois même au-dessous. J'espère publier les autres observations successivement, à compter même du 23 août 1778; Dans le volume de 1790, je mettrai les obser- vations faites depuis le 6 octobre 1784 jusqu'au 29 avril 1785, Mmmmz2 C44 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE où M. d'Agelet termina ses observations pour se préparer à son voyage autour du monde. On le voyoit à regret aban- donner un travail aussi utile, mais le Roi, l'Académie, le ministre, M. de la Perouse parroissoient lui en faire une loi : l’avantage que l'on promettoit à son père, en intéres- sant son cœur, acheva de le forcer à se détacher de tout ce qui l'intéressoit, c'est-à-dire, sa famille, l'Académie et son obcervatoire, comme je l'ai dit dansle Journal des Savans , novembre 1791. Le travail que j'ai entrepris sur les étoiles boréales, et dont on a vu le commencement dans ce volume, étoit destiné à servir de continuation à celui de M. d'Agelet, pour le côté du nord ; et je publierai ces observations en- semble successivement ; par ce moyen, l'on aura peu-à-peu les étoiles du nordet celles du midi, tout à la fois. Ce recueil important est ce qui manquoit le plus à l'astronomie. Nous éprouvions sur-tout, à l'apparition des comètes, l'incon- vénient de n'avoir pas un dénombrement des étoiles avec des positions exactes. La bonté de l'instrument que M. d’Agelet y employoit, et le zèle quil y mettoit, nous a procuré de quoi y suppléer pour l'avenir, en augmentant nos regrets sur la perte de cet utile astronome. Je finirai en annonçant que M. Millet de Mureau , adjudant- général des armées, estoccupé à nous procurer la publication des mémoires envoyés successivement par M. de la Perouse; on y verra le résultat du grand nombre d'observations faites pour les longitudes par M. d’Agelet, avec une notice de ses travaux astronomiques, plus détaillée que celle. que l'on trouve dans le Journal des Savans. D xs SciezNCES. 645 x 3 DIE StE TOTLES,TFAIMTIES EN 1784, PAR M D'AGELET. S PASSAGES DES ÉTOILES. NOMS s Le DISTANCES| DIVIS10nN ) des 8 | droite DA na en 96. RÉDUCTION. 7 il: roisiemcC CONSTELLATIONS. | © |à-peu-prés Premier fil. | Milieu. sl e | | 22 mars 1784. | Le APE M. |H M. S M. S. | M. S. | D. M.S. panties. sec. | D. M. S. Th. + 2°. Bar. 28 p. ol. Soleil, 1 bord. o g| 25910 59 32,5 | 59 55 47 35 27 5o12 3 + 5 | 47 35 25,8 2 bord. 1 19 1 42 205,5 | > Gémeaux. 6 25 9 16 38,5 | 17 4 32 18 6 Sirius. 1 6 35| g26 33,5 | 26 57,5 | 27 22 :. É 47 9610 1+6 | 65 16 43,6 1 20 9 32 42 33 14,5 | 33 47,3 3 31 23 3 12 20 — 1 7 9 36 26,5 | 36 52,3 | 37 18 22 510520 24) (où 7 o | 22 31 32,3 7 9137,65;5 37 31 38 57,3 | 22 40 52 24 3 1 +7 22 40 53 w Gémeaux. 7 9 40 39 41 4,5 | 24 21 57 25 15 13 + 7 | 24 21 57,4 à Gémeaux. 6- 51] 9 42 41,7 | 43 7 28 o 2 29 13 14 — 4 | 27 59 57,8 7 47 41,5 | 48 11 48 41 91317 913 6+1r| 9 13 17,3 9 50 42 51 8 24 23 57 26 o 6 + 6% | 24 23 55,1 6 9 53 24,3 | 53 50,5 | 54 17 20 37 © 21 15 14 — G 20 36 57,6 | 9 56 41 57 5,3 | 57 29,3 | 31 57 18 34 1 6 — 4 31 57 16,6 d Gémeaux, 7 7 9 59 2 26 025 28 4 6 + 1: | 26 30 22,9 | 6 10 4 0,5 4 23,5 4 48 36 je 24 39 314 o 36 47 22,4 5. 6 10 719 7 45 8 11,5 | 20 38 2114 7 + 6 20 32 6,4 Procyon. 7 270100 19 23,5 | 19 46,2 | 43 6 1 4515 g9<+ 12143 5 57,7 8 G.meaux. 7 32/1023 2,5 | 25 28,5 | 25 54,5 | 20 20 28 21 11 2 + 51 | 20 20 26,7 10 31 29,5 31 52,3 | 32 15,3 | 46 33 30 A4y 10 y + 6+ | 46 33 29,0 6 10 34 27 34 52,5 | 28 25 48 30 5 3 +5 28 25 49,2 10 36 32 32 30 58 34 10 15 — 5 | 32 30 52,1 1 38 31 38 54 46 434 49 2 5+7 | 46 4 29,8 7 10 42 4,5 | 42 29,5 26 12 34 7 10 44 54 45 19,5 | 25 38 1 27 5 8 — 7 25 37 58,2 6 10 26 4o 32 10 48 2,3 | 46 26,3 | 34 36 46 36 14 11 + 3 34 36 41,1 8 10 50 57 Su 21 31 4210 3313 o +5 | 3142 2, 7 10 51 43 52 97,3 | 52 31,3 | 51 43 15 7 8 10 55 14,5 | 55 43 12 29 45 13 5 4 +4 12 29 46,4 6 10 59 9 59 33,5 | 27 27 18 29 4 9 — 3 | 27 27 14,4 7 ui « 59 2 23,5 | 2 48,5 29 51 29 3113 9 +1 29 51 26,8 11 4 40,3 5 6 5 32,5 | 21 14 46 22 10 10 — 5 21 14 46,2 D À) SUR QUE EURE ar RAR PR SIENNE PRO 7 nd — ——_—_aaE me he BD me dt he me Bt 2 Do nr D D nm A Ge CR dé CCE EST) 646 Æ 23 mars 1784. Th. + 4°. Bar. 27. p.rol. Soleil, 1 bord. 2. bord. e du Taureau. ; Chèvre. | Rigel. | 8 du Taureau. | y Orion. | ? Orion. | x Orion ! 8 Cocher. | y Gémeaux. s Gémeaux Sirius. »Grand chien. æ Gémeaux. Procyon. C2 mt DORE DC MOMIE UE | Vendredi 26 mars. y Gémeaux. « Gémeaux. Sirius, « Graud chien. a Gémeaux. Procyon. Th + 7°. Bar. 27 p.71. Mardi 25 mai. Soleil. 2 bord, ? Vierge. MéÉmMotïres be L'ACADÉMIE ete Pre see H, M |H MS. M. $. |D.M.s. 47 44 2 3 2 45,5 50,7 3 31,3 | 47 11 50 5 5 4 A pra 7 15 32 48 31 DE 0 |ty 5 4] 755 4,5 | 55 27,3 57 19 17 51210803 34,5 4 0,3 20 27 55 5 +35 8 5 5 17,5 | 42 43 33 5 29 | 8 20 47,5 | 21 10,3 | 21 35 5o 55 54 537 8 58 3(i 50 SAS INA Er, 50 ISSUES 35 55,5 | 35 58 19 6 25| 916:2,5 | 16 56,5 | 17 0,5 | 3218 9 9 4 9 58 6 30 9 21 35,5 22 0,5 | 22 6 25 32 41 9 24 8,7 24 32,5 | 24 56 35 45 24 6 35| 926 30,5 | 26 54,5 | 27 18,5 | 65 17 48 9 32 39,7 | 35 11,5 | 35 44,2 | 3 31 21 9 24 50 16,5 | 22 31 31 9 22 40 53 9 39 37 32 30 "9 9 435 40 44 5 25 55 37 9 47 39,5 48 8,7 | 48 38,7 | 9 13 20 9 $o 53 51 19,5 | 22 46 48 9 53 16 23 57 46 9 55 27 21 48 58 9 58 28,5 58 57 59 26,3 | 11 43 55 10 3 13,5 3 39,3 4 5,3 | 20 39 46 7 15 |10 6 47 7 13,5 7 42 12 7 20 | 10 12 41,5 12 8,5 | 19 55,7 | 16 51 44 7 27 | 10 18 57 19 20 19 43,5 | 45 6 4 (OMpa TE 9 16 5,5 16 29 16 52,5 | 32 18 y 6 3o| 921 2730 21 52,5 | 22 18 23 32 41 9 24 a 24 25,5 | 24 49,3 | 35 45 23 6 35 26 47,7 | 27 12,5 | 65 16 50 9 38 42,5 39 6, 39 30,5 | 32 30 50 6 5o| 9 77 50 12 9 46 50,5 47 14,5 | 47 38,5 | 32 36 35 9 50 21,5 50 46,5 | 51 12,3 | 22 46 4 9 63 8,7 | 23 37,4 9 55 36 56 0,5 | 32 21 31 9 58 21,5 58 50,5 | 59 19 11 43 34 10 119 2 10 25 31 38 10, O1US 6 27,5 5 52,3 | 28 11 55 7 20/10 55,8 12 1,7 | 12 20,5 | 16 31 45 10 13,19,5 | 13 32,5 | 45 2 19 10 16 58 17 22,5 | 17 48 24 10 35 7 27 43 6 a cree | CCE | ES EME EE ERETC | OERSRSNENN ROUEN. | “CESSE 7 © 39 “RER 1 28 27 34 19 13 23 | 16 12 28 48 21 6 7 16 20 11 1 30 7 34 7 4+5 25 113 +4 58 2.4 — 6 69 10 2 — 1 54 10 33 — 4 82 10 11 + 43 3ja2 8+ 7: 24 4312 +6 250304 o 34 8 4 — 1 12 8 2— 1 27 3410 + 6 30 1 4 — 3 17 10 1 +6 48 o 10 + 6 25 12 9 + 6; 4515 9+2 LS 29 5 2+1 27 29 17,3 51 9!/3+ 2 1 910 +2 PARTIES, SEC. 47 12 49,2 32 48 18,6 œk o 19 9,6 27 58,1 43 36,0 55 53,4 pie CE EE HE OUI Dh b DORE MONO = En un uma HEURE IÉEETIE ÆTT4 & or DES SCIENCES. 647 Mar. 25 mai 1784 H. M. | H. M. Ss. . lrantiss. 66c. | D. M. S. | 16 25 12 511+5 | 3025 4,7 » Grande ourse. 13 25 | 16 94 6 2+6 | 8829 8,0 16 13 13 — 5 29 52 13,6 8 Épaule cent. 13 39 | 16 10 7 — 4; | 84 2 56,7 Arcturus. 14 5 | 16 54 0,5 7 7—4 28 353 34,8 | el Vendredi 4 juin. Th. 20°. Bar. 28 p. 31. ?. *Soleil 1 bord. 7 38 28,5 5 27 1212 — 5 2 bord. 7 4x 36,3 Samedi 5 juin. Th. 19°. à. Bar. 28 p. 21. ° Soleil 1 bord. 7 42 31 42 55,3 3 14 +2 26 28 39,4 2 bord, 7 * ) 56 1014 — 3 | 25 56 55,9 Chèvre, 5 o 7 48 3,3 48 35,5 5 4+7 3 7 19,4 Rigel. 5 4 7 51 55,5 2 4 o 57 19 9,6 17 16 52 24,5 52 48,5 913 3—6 27 57 30,7 Arcturus. 14 5 3 7 7 —2 28 35 56,8 718 16 2 19 — 2 49 51 32,6 17 27% 13 7 +5 20 28 34,5 7 17 6 57 CNET EE UCT 6 17 52 16 52 58,5 13 13 + 1 47 1 46 17 55 44 56773 5 12 — 4 | 46 16 23,9 18 o 2 o 25 Gouer!s 49 6 21,8 18 65 ui 5 35,5 5 9 — 3 46 15 45,3 18 917 9 39,5 9 B<+ 11 | 49 18 249 14 6 + 35 | 16 46 50,2 6 6 o 28 29 54,7 5 g—4 21 55 14,3 1 1 — 4 45 59 55,1 x Couronne. 6 1 +2 12 32 29,8 7 2+7 5 6 24,9 = Serpent. 2 g—5 | 25 27 40,5 7 1 3 —2 34 45 23,5 7 y Hercule. è 2 6+ 52] 29 12 11,0 L 4 15 — 3 64 58 32,5 7 11 1 + 5: 2 52 25,3 7 7 8 + 5: | 45 55 57 Mardi 8 juin. Th. 16°. Bar. 28 p. 41. Ajoutez 7!!. 1 Chèvre. 5 4+5 3 717,4 Soleil 1 bord. 6 o+5 25 39 55,6 | Arcturus. 7 7 7 —3 28 33 36,8 | t Bouvier. 9 4+5 28 40 6,2 Fr Bouvier. 1811 8 +6 | 17 33 1,8 | 648 :Mer16juin. 1784. JE MH MS M SM } On a touché à la pendule. Th. 18°. | Bar. 28 p. 41. Chèvre. Rügel. Soleil 1 bord. 2 bord. Sirius. Regulus. x Grande Ourse. » Bouvier. 8 Epaule centaure. Arcturus, am « Bouvier. o um D XuUO. I + Bouvier. Il faut ajouter | & 13/!,à cause dela situation du fil. Lundi 21 juin matin. Th. 18°. Bar. 28 p. o I. ? 8 Persée. a Persée. Aldebaran. Vénus. Soleil 1 bord. 2 bord. 1] faut ajouter 9’ aux dist.au zén. Mardi 22 juin. ! Étoile double. 6 Le penditle re- 6 tarde de 3516 7 par jour. 4 juillet, Th. 15°, Bar. 28 p. 31. Ajoutez 7!!2, { Aldebaran, Chèvre. | Rigel. Vénus. | Dimanche matin CE DC ETES D AS D RE RPG BA LE SIREN MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE S. | D. M. S. ——————— 32 48 28 11 9 26 9 48,5 | 10 2,5 12 46 11 46 43,5 | 47 17,5 3 7 21 11 49 41 50 4 50 27,5 | 57 19 4 12 59 37,5 o 2,3 o 28 25 19 31 PARTIES SEC. | D. M $. | 3 5 4—1 3 711,4 à 2 !! près. 27 7 3—2 25 43 59,1 26 14 3 — 4 25 12 18,7 69 10 1+7 65 16 44,6 58 3 14 + 6 | 35 51 12,4 94 6 2+4 | 88 29 6,0 51 5 8 + 51 | 29 23 10,2 8910 7 +7 | 84 3 3,7 30 7 7 — 7 28 33 32,8 23 8 4+8 22-2 63,2 26 5 2+2 24 4o 33,1 18 10 9 o 17 29-38,0 22 4 6 + 62 | 20 52 58,9 25 213<+ 4 | 25 36 12,3 21 13 10 — 4 20 29 5,0 1 17 55 38,7 4 23 19 34,5 20 56 23,8 19 31 10,6 14 58 17,5 | 18 54 8,7 17 14 27,4 25 7 45,6 a 8 45 57,5 | 89 48 154 | 32 48 30,8 26 25 7,4 25 40 9,8 25 8 28,4 32 1 37,5 sn ULE 21 53 1,2 52 45 46,4 ——— 34 15 15 — 5 32 48 26,8 3 5 4+ 74! 3 7 194 61 2 3 +1 57 18 574 270 (003,=5 17 25 19 31,6 DES SCIENCES 649 Th 18°. Bar. 28 p. 51. Chèvre. Rüigel. G1 2 4 — 4 énus. 27 8 6+5 Soleil 1 bord, 28 13 3 + 6 2 bord. 8 | Ajoutez 10!/aux 6 2 4510 4 +6 \ dist. zen. 6 £ 34 3 8 — 6 Lyre 1015 9 — 2 Jl » du Sagittaire. 6 76 8 b— 2 o 75 5 9+6 a Aigle. 43 4 2+ 1 Mardi 9 sept. y Aigle, dd 9 + 6 n° — 4i : 7 + 4 ' (5 + 8 t 6 : Fenard: 27 9 7 +1 | = du Capricor. 48 1 À 1! &. 66 2 15 + 5 6. C8 9 4+8 | » Cygne. 9 14 11 + 7 1}| Cygne. o 37 o uw Cygne. Oo 11 O0 — 4 1 Dauphin. 40 12 7 — 2 ui 4 3510+6 | æ Cygne. 410 6 + 5: 1}: » du Capricor. 81 10 o + 6 6 | 6 23 1 o + 75 , 1C (A 4 9.,1 9 + 11 ter 7 8 18 8 5+7 } 9° du petit cheval. 6 45 3 13 + 32 of 8 du Verseau 59 o 14 + 6 | 866 Mayer. 5 4 7014 6+1 “1! A Verseau (870). 65 4 8 —6 ÿ fe du Capricor. 67 10 3 — 1 l ER Verseau. 53 9 o + 5: { ô Pegase, 46 10 1 + 41 | Jupiter. 65 4 4+5 Gi 12 16,5 a Jeudi 9 sept Th. 20° Bar. 28 p: 51. Soleil 1 sl 23 54 17 54 40,5 | 55 3 43 35 52 | 46 8 1 + 11 | 45 35 522 2 bord. 23 57 12,5 Vénus. o 29 45,5 | 30 8,5 | 46 4 10 | 49 2 4 +o 19 4 9,6 Mercure. 1127 0690 27130 27 53 55 45 20! 5d 7 9 +2 55 45 20,6 » Ophiucus. 18 28 59,5 29 22,7 | 29 46,5 | 58/35 12; 62 9 14 — à 58 35 10,1 oOphiucus. 45 54 25: ) P Ophiucus. 18 36 27,5 36 49,5 | 37 13 46 17 54 49 6 2 +17 46 17 54,0 39 19 9 4115 o +6 39 19 6° 18 19 50 | | 28 4 36 | 2915 3 — 3 | 28 43556 A Hercule. 18 46 3,7 | 46 31,2 1,17 30 36 | 18 10 13 +172 | 17 So 58,2 KR = | à 18 52 11 52 36 53 1,6 |! 24 %0 9 106 Eu 18 53 43,5 ‘ 26 59h6 ! 28 12 9 + 6: | 26 59 16,3 650 MÉMOIRES DE LU Le Jeudi gsept. 1784. JS MURS M SM, S LUS D. MS | ra ÂTIES. sec, | - ù | | 19 6 16 d Serp. d'Ophi 18 16 | 18 58 3,5 58 26,5 58 49,5 | 45 46 48 | 52 o 8 — 1: 60 Serp. Oph. | 5o 58 12 61. Serp. Oph. 8 4! 327,5 50 o© 82] 53: 5, G — 3: 7 20,7 7 46,5 | 28 33 24 | 30 716 o 10 25. | 10 8 44 a Lyre. 13 54,5 12,24,5 | 10 16 52 | 10 15 8 — & | Mardi 14 sept. | Soleil 1 bord. 12 20 12 43 49 4 13 + 3 40, ! 2 bord. 14 28,6 | 14 52,2 | 45 30 39 | 48 8 11 + 6 58, Mercure. 46 47 47 10,5 | 58 30 38 | 62 6 9+1 35, 5, 3,5 } 19 «6 47, 20, 6! à — 5 > 13, : d'Ophiucus. 58 7,7 | 58 51,2 | 48 46 46 | 52 o! 8 — 1 Ÿ 44 \ P Serp. Oph..60. 0 47,3 5o 58 16 | 54 514 + 5 14, ; e Serp. Oph. 61. 2 46 3 9 50 014 | 53 5, 6 —2 6, } 7 27 7277 28 53 31 | 30 7 6 +4 | Lyre. 11 36,7 19 16 54 | 1015 7 +7 12 46,5 | 58 5 55 | 61 15 9 — 8 110 Hercule. 18 22,5 | 18 47 28 30 59 | 30 6 11 — à À 21 43 52 21 16 22 22 5: 24 50 | 5514 8+y7 y Lyre. 16 35 32 | 17 10 9 +7 ! 8' Serpentaire. 27 28 27 Bi 44 55 35 | 47 14 12 — 8 ! 6: Serpentaire. 27 29,5 | 27 53 Id. | 2 Antinous 32 2 | 54 53 6 | 58 8 11 + | 38 51 39 15,5 ! 7o 11 16 | 74 15 14 — 2 44 48 4511 | 46 55 13 | 5o 0 12 + 5 ‘are. étoile de l'oie. 48 56 | 27 50 52 2911 4+ 246,5 | 3 33 31 56 40 355 11 8— 5 6 33 6 55,5 | 46 24 40 | 49 8 1 +5 9 59 10 22 45 57 25 | 49 © 5 + 31 ! 45 Avrinous. 11 56 49 58 à 53 4 1a + 4 47 Aigle. 14 49 | 37 32 5 | 46 o 9+u y Aigle. 38 45 55 | a Aiple. 22 15,5 | 22 38,5 40 33 11 | 43 4 à +61 9°. Flèche. 21 44,6 | 25 9,5 30 44 18 | 52 12 10 — 4 & Aigle. 26 | 42 58 58 Flèche. 29 57,5 |! 30 22 52 38 49 | 34 13 3 — 3 6 . Renard. 32 0,2 26 20 39 | 28 1 9 +8 L' 63 Antin. 35 35,2 35 58,5 42 10 52 44 15 14 + 52 15°. Renard. 40 37 40 2 | 26 51 58 | 27 9 7 +1 65 , 8 Antin. 42 7 42 30,5 | 50 18 30 | 53 10 9 + 2 z: Capricorne. 47 36 48 o | 62 040 | 66 2 5 —1 Ca 4 o æ&. 5o 37 51 0,5 | 62 16 25 | 66 6 13 — 3 7 Cygne. 56 28.2 56 58 9 17 57 | 9 14 11 + 6* L 1 33.5 4.8 11 8 1 | 1114 oO + 4: i 44 Cygne. 7 21 4 18,5 4 46,5 | 5 15 12,30122: 1130 18Moi—13 | 26 Renard, 6 7 21 "8 2 8 53 9 18,5 | 23 43 52 | 25 4 15 —,4 G 21 9 23 8 54 7 L20, 32, 91 3 33,5 14 Ga 3 57 52 | 4 311 — 13 57 54,8 a Cygne. |,20 : 34: :01 16 32 16 À 16 36,5 421 30 | 410 6 —12 21 20,5 7. 8 |:20.4 40, jen 22 51,5 | 23 17 22 17 9 À 3e de l'oie. 6 5 |20 42. y 24 52,5 | 25 18,5 | 22 34 17 | 24 à 5 +17 34 17,5 6 |:20, 46, 21 26 55 27 21 27 46,6 | 22 87 26 | 23 1 o +17; 8 Verseeu. 22 2 7,5 2 30 | 55 21 53 | 59 o 14 + 3 b 7 8 | 22 ag 32 19 56,2 | 20 20,2 | 62 33 56 | G6 11, 12 +18 Et & Capricorne. 22 23 27 93 51 63 14 18 | G7 10 1 +6 « Verseau, ÿ 22 56 18,5 56 42 37 G 63 45 10 | 68 o 1 —15 Jnpiter. 22.55 9,2 | 53 32,2 | 53 56,5 | G1 28 60 | 65 9 4+ 1: | & Th. 18°. Bar. 28 p. 2 1. ?. Soleil 1 bord. 2.bord. Véous. e Serp. oph. o Aigle. Aigle. 210. Hercule. 222. Hercule. ‘ Antinous. x Sagittaire. Saturne. 55 Anun. a Aigle. U La 24. Renard. 25. Renard. > Cygne. FE 44, Cygne 26. Renard, a Cygne. « Cygne. 31. Oie. 83. Pépase. 84. Pégase. 4 85. Pégase. | « Androm. y Pégase. bx Pégase. e Androm. | 10. Baleine. 51 Pro 53 Poissons. 8 Andromède, DES SCIENCES. 651, |H M. |H M. $s.|M. S: | M S. | D. M.S.]ranvirs sec: | D. M. S. o 15 5a 16 15,2 | 45 53 5x | 48 15 45 53 52,0 ll | | » ki= UE 5 & Ce D & Co O PES a nos nh Doi D AV 21VbDTEX & HE HELRTFÉ Ÿ b GœS = RU Mo OPA CN OO a e We] 5 ] © 5 - © ] = CNRS OJ 0) @ … Lex & © oi 1 ] ss es ® (ei Ÿ œ an j 19 20 | 20, 2 19,5 sieute DDN Des b be D = = Oum Em +HHHEHT | pal LE] = AA Lea) 5 H el O1 © b RS » Le] 22 = be ON DPI MNM MAI] I D L-] [2 + B al 19 58 0 40 16 40 44,5 | 13 29 8 | 14 6 2+ 71 | 13 29 9, 7 20 2 20 44 22 41 36 5 | 20 5 20 47 37,5 | 48 3 48 28,5 | :3 55 36 | 25 8 547 | 23 55 35,4 | za 7 | 20 49 292 | 49 54,5 | 24 5m 9 | 26 8 a + 5 21 51! 8,9 | 20 10 0 52 6 52 30,2 | 52 54,5 | 31 44 52 | 33 15 12 — 3 31 44 32,4 | 20 12 | 20 5% 42,5,| 55 8,2 | 25 6 2612 6+5$ 25 6 5,4 | 20 56 24,5 | 56 54,5 9 17 56 9 14 11 + 4! 9 17 5,6 7.8! 20 18 ,,20 59 56 o 20,3 | 25 46 48 | 27 8 o — 3 | 25 46 49,5 | 5 | 20 20 hair =, 8,2 2 29,5 2 56.5 | 19 12 42 | 20 7 14 + 12 | 19 12 42,6 21 5 11,5 | 12 39:16 | 13 8 o — 4 | 12 3985 6 21 8 24,5 8 49,2 9 14,5 | 23 43 29 | 25 4 14 + 621 | 23 43 29,3 6 7 |20 30 | 21 11 55,5 12 3, 12 28 19 16 55 | 20 9 1 + 22 | 19 16 52,6 20 34 | 21 15 28,2 15 59,5 | 16 32,5 4 21 31 410 6+5 4 21 35,5 20 ; 37 | 21 19 24 19 51,5 | 15 42 à | 16111544 | 15 42 2,7 8 | 20 42 };1 23113,5. || 22 1% 6 6 | 20 43 | 21 24 24 24-495 | 25 15,5 | 22 34 14 | 24 à 3 +4 22 34 14,5 6.7 |23 41 o 23 20 23 26 28 23 37 | 30 4 o—+ 3 | 28 23 55,4 6 o 28 18 28 43 29 8,7 | 24 55 27 | 26 9 6 — 1 | 2 55 26,5 7.1 23 ,43 | o 31 44 23 849 | 24 11 o + 72 | 25. 8 47,5 6 7 o 33 17,5 | 22: 5542 | 24 7 5 + o | 22 55 42,5 7.1 28 . 53 à 35 33,5 | 36 0,5 | 15 25 4 | 15 7 24.) 15 25 3,9 23 57 | o 38 46 39 21,5 |: 39 37,5 | 20 58 11 | 22 5 14 + 12 | 20 58 10,8 o 2 o 434,7 44 5,6 4 52 316 Tu SUR + 1 34 52 4,5 o 5 24 45 48 29 51 27 | 5113 9 — 12 | 29 51 24,8 7 o 48 47 49 18,5 | 49 50 61658 | G6Gair 4 — 3 617 0,0 6 5 o 10 | o 52 12 12 6-0 | 2214 8 +: 32 5 59,6 6 fu35 Fo 55 20 55 43 52 16 0 | 5512 o o | 5a 15 56,3 6 o 15 o 57 26 57 50 50 6 0153 7 1 + 62 | 50 6 10,7 7 | o 17 1 o 35 1 21 45 ax 30 |.48 3 4+ 4 | 45 11 20,5 6] o 0 1 3 10,6 3 34,5 | 43 547 | 4515 8 — à 43 6 45,5 7 o 25 1 7 54 33 49 12 o 1 9 44 10 11,2 | 19 13 28 | 20 7 8 + 61 | 19 11 28,5 652 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ! : Ye D EE RP Mer. 15 sep 1784.) H. M. | H:: M S>] M. S.-| M. S, | D. M4S RMS | PARTIES 8x0. | D M Sa4 8 Baleine. o 38 3 14 12,5 14 36 15 1 68 0 26 | 72 8 10 + 4 | 68 -0 23,3 |À # Poissons. o 37 1100 2:9 19 27 19 50,5 | 42 27 35 | 45 4 8 — 5 42 26 59,2 | 8 o 42 1 235 30 25 56 20 35 o | Andromède. o 43 1 25 48 26 24 36 | 28 2 11 + G; | 26 24 32,9! | Andromède, 6| o 51 1 32 31 32 57,5 | 35 24,5 | 18 15 38 | 19 7 1 + o | 18 13 34,7 j e Poissons. 1 2 1 43 34 43 59,5 | 44 25 25 2646 | 27 2 o— 1 | 25 2545,9°! D 04 M 5 1 46 57 47 25,5 | 47 50 18 16 8 | 19 7 12 + 73 | 18 16 6,8 | Jeudi 16 sept. | J | Th. 16°. i : ! Bar. 28 p. 31 | Soleil 1 bord. 12 19 1 19 23,7 |.19 46 | 4617 3 | 49 514 +7 | 46417 1,3 2 bord. 21-55,5 3 Free 13 o 39,5 1 22 1 25,5 | 49 38 42 | 52 15 4 + 45 | 49 38 40,8 | Mercure. 15 53 11,5 53 34,2 | 53 57,5 | 59 28 42 | 63 9 11 + 3 5928 37,7 | | * Antinous. 4 5 19 31 34 31 57 32 21 54 53° 4 | 58 8 12 — 7+ | 54 53 8.7 b | æ Sagittaire. 19 39 8 701117 | 79415 14 — 4 | 7o 11 12,8 | Aigle. 6 19 44 17,5 44 40,2 | 45 3,2 | 46 55 17 | fo o 12 + 74 | 46 55 25,2 1°. Flèche. À 29 47 51 48 16 28 o 9|2913314+6 |28 o 78 6 | 19 11 | 19 52 42 53 5,5 49 30 29 | 52 11 14 — 7 49 26 51,9 s Aigle. 19 14 | 19 56 5,2 | 56 27,5 | 56 50,5 | 46 9 47 |'49 3 14 — 52 | 46 “9 474 | 19 16 | 19 é 58 4,5 | 29 11 13 | 31 2 2 — 15 | 29 21 11,2 7°. de l’oic. 6 20 1/24 1 48,2 2 15 29 117 | 3015 5 — 3 | 29 1 17,0 | & Cygne. 19 22 | 20 4 18 21 21 22 12 79 — 6 21 21 8 : Aigle. 20 7 22,9 7 45 5o 36 36 | 535 15 12 — 2 5o 3ù 35,3 | 45 Antinous. 6 20 11 3 11 26 11 4) 49 57 59 | 55 4 12+ 1 | 49 57 58 46 Aigle. 6 7 |19 32 | 20 14 22 37 10 2 6 | 19 35 | 20 17 25 41 45 56 | 44 8 1 + 3 41 45 35,5 } 7 l19 38 | 20 20 8,2 | 20 31,5 | 38 4142 | 41 4 6+2 38 41 39,9 æ Aigle. 19 4o | 20 21 44 22 7,5 | 22 50,7 | 40 55 6 | 43 4 1 + 3 | 40 33. 4,9 j 13. Renard. 7 6 20 23 2!) 47 40 | 13. Renard. 6 | 19 44 | 20 26 34 25 20 24 RE | 6 519 45 | 20 27 38,5 | 25 6 14 | 2612 7 + 15] 25 6 14,5. |4ù | y Flèche. 5 | 19 49 | 20 30 38 31 2,5 | 31 27 29 57 1 | 3115 1 + 45 | 29 56 46,2 | 8 | 19 951 | 20 33 7 33 52,5 | 23 15 47 | 2513 o + 1 | 23 15 45,2 | 7 8 l19 54 | 20 35 44 36 11 36 38,2 | 17 30 25 | 18 10 13 — 4 17 30 26,8 | 7 |19 55 | 20 57 33 37 59,7 | 38 26,5 | 17 15 16 | 18 6 7 + 62 | 17 15 13,9 | 6 | 19 58 | 20 39 44 4o 11,5 | 40 40,5 | 15 29 6 | 14 6 2 + 4: | 13 29 6,6 | | 7 8 | 20 o | 20 42 18 42 42,5 | 28 35 2 | 30 7 13 o 28 3 57,9 | | 4 Flèche. 7 | 20 20 45 26 43 51 28 21 51 | 30 4 1 + 32 | 28 21 49,9 | :- 7 | 20 2 | 20 45 4 22 41 34 | 7 | 20 2 | 20 45 16 DNA 27 6 5|20 6 | 20 47 34,5 | 47 59,5 | 48 24.5 | 23 55 54 | 25 8 5 + 3; | 23 55 31,4 | EN 6 5 | 20 7 | 2° 48 41 21 4223 | 23 2 8 — 6 | 21 42 26,3 ‘|4 6 20 52 41 14 35 14 | > Cygne. 20 55 5 56 20,5 | 56 50,5 | 917 55| 91 +6 9 17 59,1 | 21 0 57,5 1 25,5 + 10 08 OUPAL MENloEEI 11 7 59.5 | 44 Cygne. 21 410,7 4 58,5 5 97,5 | 12 39 18 | 13 8 o — 2 12 39 20,5 I « Dauphin. 21 8 57 9 20 9 43,2 | 38 13 46 | 40 12 7 — 3+ | 38 13 40,5 Î 21 9 0 9 23 9 46,5 j 10 Dauphin. 7 6 21 12 39,5 13 3,2 | 13 26,5 | 55 2 18 | 37 6 o+o 35 2 20,6 | æ Cygne. 21 15 56 16 29 41631] 410 6+31| 421315" | « Cygne. 21 18 53 19 19,5 | 19 47,5 | 15 42 à 16 14 25 + 42 | 15 42 an | 51 Renard. 6 520 41] 21 24 20,5 24 46,2 | 25 11 22 34 14 | 24 1 3 + 15] #2 3413,5 32 de l'oie. Go 43 | 21 27 13,5 | 27 30,5 | 21 37 22 | 25 1 o + 7 | 21 37 22,9 8 Verseau. 22 1 36,5 1 59 2 20,5 | 55 21 49 | | 59 14 — 4 | 5521 45,6 « Capricorne. 22 6 28,5 6 46,5 7 10,5 | 69 15 24 | 73 13 15 + G+ | 69 15 21,4 Y: 22% 9 9 54,2 | 10 18,5 | 66 28 o ! 70 es 6— 5 | 66 27 57,2 d 6 7 22 12 41 15 5 13 29,2 | 64 13 11 | 68 o — 1 |6413 6,5, « Pégase, 22 39 57 % | à 22 18 31 47 93 | 50 4 14 — 4 47 9 34,3" 22 21 22 21 45,5 | 22 0,5 | 32 34 7 | 34 11 14 + 7 52 54 21,9 * à 1 Sn GLEN LUE NS : 6 TS ST Se De ST GS & ee L - Jeudi 160ep.s784.| | H, M. Pancres. snG: | D. M. S 15 Pégase. 6 | a1 42 7 M + 6 21 4 37,6 8 ! 21: 48 6 54 3 20! 3 29,5 Î 7 2 13947 3 55 0,0 | « Verseau. 4 | 21: 54 o jo++-)2, 3163 454 2,0 e Verseau. 21 59 9 loi+ 5] | 61 27:50,4 6 Verseau. 22 ù | Î 5° Verseau. 6 ER PEER LE CE | Jupiter. 65 10 8 o 61,33 9,8 34 Pégaso. 6122 45 48 9 8 +1 45 33 24,9 | 37 Pégase. 6 8 15 — 2} |,45 30 56,9 7 8. | 22 19 | ; HI 7 8 | 22° 25 2 5 + 6} 9 «9: 38,2 6 7|22 26 4 9 +3 14 19.50,4 6 7|22 29 3 9 +6 12 25.46,8 » Pégase. 1 {7 — 1! 19 46:17,2 à Pégase. 3 |1 + 6! | 26:25 52,2 | m Pégase. 22 21 4,2 1 18 — 1} | 25.24 0,4 # Verseau. 22 0743 | 23 24 35 3 lo + 5! | 65 48. 7,8 Suiv. Fomalbaur.| 5 4 | 22 47 | 23 11 13 — 1) | 79.24 18,9 8 Pépise. 22 53 | 33 34 46,5 6 10 o! | 21 57 2,4 4 d'Andiom. 22 157 1123 39 9 14 (5 o! 3,39. 4,0 7 8 | 23 o | 23 14 11 + 5 6 29 15,1 9 d'Androm. 23 1 8 |. 23! 49: 33,5 13 4 — 2] 8.16 32,5 10 Androm. 2 23 9 423) te 8 h +6] 7 58 26,7 78 | 23 ©M:153 |°2315512.8 o 1 + 6! 8 26:34,2 13 Androm. . 23 117 | 23:58 7.5 10 lo + 1| 718 55,4 14 Androm. 23,012) 20 5,5 8 do + 6 10 49.10,3 18 Androm: 23 024 529 7 U— 1 9 49 30,6 74 Pégise. 25 26 7 2 —2 33 13 46,9 76 Pégase. 23 ©:31 \ 15 84 6 |-5343 21.5 # Pégase. 23 41 23 0,5 Ù — 32 30 56 26,2 Pégase. + 23 46 9 6+o 24 55 27,5 85 Pégase. 23 50 : 7 4:46 22 55 35,3 æ Androm. 38°41 & 1414 5 20 52 14,3 y Pégase. 43 38 {5 4 o | 34 52 40,5 $ Androm. o 5 47 14 5 2 6+6 11:23 27,0 11 (3 + 5: 6 16 54,9 # Androm. | | 1 . 7 13 14 o+- 2! 18 41 31,1 ( j (Q 14 — 2} .5:46132,6 j 1 3 +6 31 56 45.5 : 24 & 14 5! 22 4753,g 4 Andromëde, 28 7 8 + 7! 19 11,:29,0 BE: leine. 8 1054 1! | 68 o 20,3 4 Poissons: 0 f ÿ " M 45 4 8:— 5 2 26 59,2 | D" 8 o 42 21 14 12 — 1! | 20L53::9,3 # Androm, ; 5 14 11 32 47,9 6 33 am 13— 1 | 31 37 45,7 % ég «æ o— 1 8 33 16,9 7 : 5 o 6—24 9 23 45,0 | 7 8 RÉ !3iBélier. © 6 7 1 0134 » 34 xx 5 ot | 32 32 16,2 6 5 9 8 4 1 27 40 14,2 + Bélier-- : >» Lt , 32 10 15 — 1 30 38.-0,8 6 « Bélier. & : 32}624 KL 34 15 + 1 321 6 21,6 Et double & Pois. èr Lg 828 b6o we 84 5! | 47 .8:242 xBéäier: _— ! | 273% 14 eg a er 27 15 11,5 16%: 0 0 Le 6 11—- 6 30r23 ,24,6 30 23:21 b52 6 G,9 654 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIKx L.. nee Jeudi 16sep.1784. 30 16 12,6 7 8 26 6 18,7 Chang. bal. paroît. |: G 7° 52 48 59,8 25 Bélier. e +60 39 14 _L,0 | 26 Bélier. 6 Vendredi 17 sep. |' Th. 17°. Bar. 28 p. cal à | Soleil 1 bord, Bordinfér. { 2 bord. Bord supér. : Vénus. 53 8 .o + 62: | 50 9 28,5 } Mercure. : 63 14 12 + 3 59 58..39;3 $ Ophiucus. 55 7 4 a 51 59 14, « Ophiucus: ; 56 812 +1 53 o 46,7 Antares. : 792215 + 4 | 74 45 47,1 8 Hercule. : 28 112 15 | 26 53 55,5 r Ophiucus, 60 13 2 +6 | 57 x 14,6 ,6 Hercule. 19 813 +6 18 49 49:9 AHercule. 18 10 13 + 7 17 50 37,8 ; s Sagittairez 85 15 4 +4 78 42 25,8 s Sagittaires | | 88 12 G + 9 83 13 55,4 ; à Sagittaire: ; 79 414 + 13 | 74 20 54,8 1 ? Lyre. 55 14 8 + G | 52 24 40,6 | y Lyre. — 1 62° serp. Oph. 6 45 5 7 — 82 | 42 30 17,0 | 357 9 6 o 35 14 12,5 37 14 3 — 5 | 35 31 2,7 6+7 54 710 + 1 | 32:19 19,4 è, +6 21 Aïgle: 5i| c 50 o 12 + G | 46 55 214,2 Sagitt. 764 May. e Le 1 |:19:49 6 9 4° 5 | 766 5+ a | 71 371,5 Jupiter. : 1 9156 22,5 j 2 7515 7+u | 7113 2,3 ‘ Antinous. 20 6:55,5 L 5 37 | 53 15 12 — % | 49.36 34,3 e go] À 26} © 52 4 +3 | 48 59 19,9 45 Antinous. | | — 53 04 12 + à | 49 57 58,0 47 Aigle. | 4o o ga | 37 51 58,7 49 Aigle. | |è +6: 44 08 14 5 | 41 45 37,5 y Aigle. Ft e À i i-70 41 416— 1 38 41 36,9 æ Aigle, 45 04 11 + 43 | 40:38°25,91 6-7 28 9 5+a | 26 47 44,4 13 Renard: = af NT 44,5 d 4 2 ka7 vo 8—3 | 25 20 27,5 6 20 | c ; 2612 7 +2 25 6 14,5% » Cygne. 5 20129 32,5 15 415+6 | 14 21 12,5 8 26136 26 L 5 ê ï c 16 Renard. 6 20Ù ! : 26 14 13:+ 1 | 24 39 26,1 6 20 34 15 C 5 9 4226 +2 19 — 5 2451 26,5 7 2! © | : 86 18 10 1> + 8 17 30 25,6 7-6 26° | 9 119 18 6 &— 51] 17 15 16,2 Penard, 6 2& | î c ! o 7: h6 41 49,50 af 4 à: 30 :7 43 o | 28 34:57;9 8 L@ 4746, GE | à Flèche. 7 4 30 4 11 + o | 28 45 568 8 26 15 15-16 | 25 16 26,0 24 Renard. 6 26 8 \2+ 42/2 51 7,9 34 Cygne. 6 15 816+ 551 14 33 16,6 7 ago u 4 — 6 46 556 48,0 » 1 Dauphin. 6 7, 41 24 10 | 58 /0 31,9: 6 25 514+ 6 | 23 47 0,5 | DE, SCi1ENCES, 655 | ÎVen. 17 sep. 1784. He M. A: 5. NM ST Si LD MS. TARTIES. SEC. D. M. 4 “ Dauphin. 6 21 Li . | 36 3558 20 25 | 21 7 26 | 34 66 29 | 27.4 oo + 5 | 25 56 20,0 8 Dauphin. 21 9 14,5 9 58,5 | 55 0 53 37.6 :8 — 3 35. 4 .3;x « Cygne. 20 541] on 5 20 15 52,5 | 16 24,7 | 4 21 30 410 6 +10 4 21. 28/6 « Cygne. »1 19 4 15 4e oo | 16,11 15 + 22 | 15 42 40,6 22. 42 | »3 24 1455 | 24 38,5 | 35,9 44 | 35 6 o —I6! | 3 o 44,6 Fhalhauc. 23 27 47,5 | 79 85 11 | 8413 11 — > | 79 $,e 6 28 29 13 9 39:18 :: «79 24 127 | 84 11 3 +13 79 24 22,9 7 22 52] 23 83 43 84 7 58 47 19 | 36 o 10 + 2 33 47 13,8 7 |22, 55 | 23 37 23,7 | 37 47.5. 81,50 42 | 33 9 13 — 2 31 30 428 56 Pégase. 6. :7 | 22: 57 | 25 38 L 24 55 51 - 7 8 | 23 o | 23 41 32 42 1,5 | 10.54. g | 11,4 6 + © | 10.34 7:59 6 7 | 23 4 | 25 45 15,7 45 411 | 46 8 20u6 8 7123 10 | 23 50 65,5 5: 20,5 | 51 45 27 67, 3 | 28 12 o —I6 26.57 ,5,5 7 |«23: 4 1201] 23 63 13 53 38 54 35 | 24. g 44.| 25 12 13 —15 24 7417 67 Pégase. 6 5 | 23 à5 | 23 56 5,6 | 65 32,5) :17 40 18 13 8 +17 17 40 Ma 7 123: 18 | 25 69 0,5 | 59 25,5 | 59 50.2, 30 50 | 32 2 12 +16 | 30 .9 46,1 er C2 Rx o 2 24,5 2 5o 3 16,5 21 59 8: 23.1 8 +6 | s1.39 74 7a Pégase. 6 | 23 23 | 0 4 53,5 | 27 56 18 | 29 6 4 + 7 | 27 35:20,4 7 8|23 25| o 6 56,6 | 7 22,5 | 26:29 51 | 27 3 2 +18 | 25.29 52,2 : Andromède. 6 | 23 o 9 22:56 | 9 54 6 47 54 | 7 4 o +18 6 47.56,B x Andromède. 5 6| 23 30! o 12 8,5 | 5 44/1 | 6 113 +8 5 44 0,3 78 Pégase. 6 5:23 52 | « 14 31,5 24 57 15 23,2 | 2o%e 2 | 22 à 5 — 2! | 20 42 6,9 7 | 25 3%|t 16 47 29 38 39 82 Pégase. 6 5|23 42 |:0:28 2,5. |:23 56 25 48,7 | 39 6 45 | 41 11 8 + 2! | 39 6 42,8 6 7|23 44 o 25 Go 25 53 26 17 42 59 12 | 45 13 10 + o 42.59 9,0 Pégase \f. 23 46 | o 28 35,5 | 29 1 24 5524 | 26 g 6 — 22 | 24 55 25,5 6 7 | 23 48 o 30 45,5 31 11 31 36,5 |-238 42 24 11 0 + 6 25 8 46,3 85 Pégase. 6 | 2 0 32 43,5 | 33 9,5 | 22 55 58 | 24 7 5 —5 | 22 56 37,5 6, 7 23:63 10 35 39,5 | 36 4,5 | 25 25 12 | 24 15 11 + o | 2325 9 æ Androm. o 39 3,5 | 39 30,2 | 20 58 17 | 22 5 14 + 1 20 58 10,3 7 F1 25%] 45 41 46 9,5 | 18 3 48 | 19 12 4 — 1 18 51 48/0 # Androm. 6 5 o 48 8,5 | 11 23122 | 12 14 6 + 25 | 12 5 34,2 7lo 8 | o 49 42 50 11,5 | 50 41,2 | 9 20128 | 9 15 7 — 355 | 920 28,3 7 0 13 | o 54 43,6 55 9 55 36 18 41 3% | 1915 0 +5 18:41 54,1 6| o 16] 0 57 58;7 | 58 295 | 59 1,5 |: 5 40 31 0 14 — 5 5 40 29,6 6 | o L19!|a#ü420,7 1 47,2 | 2 14,5 | 16 28 55 | 17 9 4 + 62 | 16 28 52,2 6 ‘7 | 16° 25) 5 6h 5 34,5 36 40 48 6| o 34| 1 6 39 6 58 36 50 5 | 39 4 10 + 12 | 36 50 1,6 Poissons. * 6| o 38| 1 9/59 10 24 10 48,5 | 28 36 48 | 30 8 5 + 41 28 36 474 7 | o 311 12 24 3525 19-| 27 1 14 + 0 | 25 25 20,5 7 o 34 | à 15 34 16 5,7 | 16 37,5 51142 | 5 8 10 + 71 5 11 4153 MS | o 138| 2 19/35,5 | 20 7 20 39 5 39! 5 6 3+61| 5 36,2 7 | © !l42 1 22158 23 27 25 65,5 | 12 37135 | 13 7 8 — 21 | 12 37 35,0 #'Androm 2-26 -8:7—|-26 37 27 6 44-82 5o-|-42..6.1 + 22 | 11 Z2 499 Etoile double 6 7| o 48] 3 29,10,5 | 29 42 30 14,5 | 5 19/44 | 5 10 15 — 2 5 19 40,1 Samedi 18 sep. Th. 17°. Bar. 28 p. 21 Soleil 1 bord. À 26 0,2 | 473 | . 2 bord. 0 28 55,5 | 28 58,5 |'47\ 3135 | 50 5 247 | 473536 # Dauphin. 21 2 7,5 | 38 4ol 46 | 41 & 1 — 5 | 38 4o 28,9 « Dauphin. 21 4 40,5 5 3,5 | 38 171 o : 40 15 6 — 5 | 38 16 55,3 Æ Dauphin. 27 RM ECa : LX<:: N 7 24551 34-66 2g+ 37 40 + 6 | 54 55 24, 6 Dauphin. ) 3 7294e l'Oie. # Dauphin. 5 Etoile double. 31 de F'Oie. Oui ME D | 24 21l 29 | 25 151 + 5 | 24 21 29,1 25 5 ‘32 54 9 24 h 3—2, 25 34 8,5 | i 656 $ Vendredi 24 sept. Li MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Sam. 18sep. 1784. | H. M. | ENT Se MEN S. D. M.S-. | PARTIES. SEC. 20 ka a 27 6 21 37 22 | 2311 o + 5 Ajoutez gl à cause 20 48 | 21 30 22 ‘ 27 21 54 | 29 3 o+7 14 de la situation du 20 52 | 21 34 12,5 34 36,5 34 58 31 | 37 4 15 — 5 | LE filä-plomb. 57 | 21 38 46,5 39 10,2 34 3 38 | 36 5, 5 — 4 ; 21 41 13 19 31 33 | 20013 4 — 15 | 19 31 %: | £ Cygne. 21 45 26 19 31 8 | 20 13 2 + o | 19 31: t | | v Cygne. 21 50 19,2 |’ 50 46,5 14 52 20 | 15 13 13 + 25 | 14 62 20,6 M # Capricorne. 21 56 54,5 | 55 58,5 72 9 50 | 7615 9 — 2 | 72 9 40,7 LM 8 Verseau. 22 2 29,5 2 52,2 55 22 45 | 590 14 — 5 55 21 44,6 # Capricorne. 22 16 14,5 6 39 69 15 28 | 73 14 o — 4 | 6g 15 24,x | 6 Pégase, 22 0i 10 18 47 34 30 | 5o 11 15 — 1 47 34 271 à Capricorne. 22 16 12 16 25,5 61 11 55 | 65 4 7 + 05 | 61 11 51,0 Jupiter 1 bord. 22 66 13 56 36 Centre. 22 61 37 18 | 65 41 13 — 15 | G1 37 45,7 2 bord. 22 56 17 56 40 » Pégase. 23 14 11,5 14 58,5 19 46 14 | 21 1 7 — 1 19 46 17,2 à Pégase. 23 17 29.9 17 54,5 25 25 62 | 28:35 à +6 26 25 52,0 ce Pégase. 23 22 50,5 | 22 13.5 10 | 4243 g — 35 | 40 10 7,3 p Pégase. 23 25 44 26 6,5 23 | 4514 o —G | 41 7 52,1 o Andromède, 23 35 15,5 | 33 46 91 8 3 7+7 7 42 32,4 « Andromède, 5% A Poissons. 23 38 58 39 21,5 59 | 51 1 8 — 55 | 47 55 56,4 y Poissons. 514 b Poissons. 23 51 4,5 44 39 8 | 4710 1 —5 44 39 2,6 x Poissons. 23 57 12 57 3557 43 46 44 | 52 o 7 — 4 48 46 38,3 Lundi 20 sept. “au matin. 5 37 19,5 | 37 42,5 53 48 42 | 61 2 2 + 6: | 57 18 40,2 Rigel. 5 57 19 51 | 5212 4 — 5 | 49 27 59.0 . 5 52 0,5 52 23 49.27 58 | 53 411 — 2 49 57 41,8 5:54 46 55 9,2 49.58 9 | 52 9 14 +6: ; 19 19 49,0 # Orion. : 6 2 14,5 2 3754 49 19 48 | 54 5 2 + 51] 5 51 36,6 ? Orion. 6t1, 9,9 11 29,7 50 55 55 | 88 7 11 +65 | 82 57 7.6 æ Golombe. 6 : 82 57 13 | 796 113+ 4 | 71 21 26,3 y Lièvre. 6 17 2,5 7121 50 | 2212 o + 3 21 19 44,3 Taureau. 6 21 0,5 21 26,2 9 44 4 314 — 4 3 58 33,4 8 Cocher. 6 24 50,5 25 22,2 36%| 51 9 9 #+9.| 48.22 31;a M Le 20, Sol. 1 b. 12 33 8,5 33 31,5 25 | 51 o 7 +12 47 5o 20,3 2 bord. " "Fh. a7°% Bar. 27 p: 8 L. : : RERO ERERRæ— PME IE JTE Bar. 28 p.11. Soleil 2 bord. o 49 53,5 3 +14 8 1— 0: y Gémeaux, 27.16 19,5 6 42,5 4 + 32 # Gémeaux. 7-11 41 12 6,5 13 + 42 Sirius. o — 1 Ajoutez 6 !!2. Dimanche 26 sep. 9 20! 26 9 15 +5 9 20 26,3, 5 40 30 8 di le 5 40 28,4 ti 16 28 48,| 17 9 4 + 4; | 16 38 50,2 —" ‘1 38 ee { Regulus. 4551116 | 38 3 24 + (= 4735 51! 1541 | Soleil 2 bord. 12 | 53 15 o + 8; “50/34 "7518 5 DES 'SrCHaT EN 0 ES : | 657 Le | H. M | H. M. S M. S. MS: | D. M.S PARTIES. suc. | D. M. S, |: 7 lo 51 39.5 | 52 6 21 59 34 | 23, 7 6— 4 | 21 59 36,7 7 l19 55 46,5 | 56 14 15 45 20 | 16 12 14 + 2 15 45 17,8 7 | 19 57 11 16 4 17 2 4 — 3 16 4 6,6 7 la 59 40,5 0 9,2 | 12 58 57 | 13 13 8 — 41 | 12 58 58,7 4 | 19 5 19,5 3 45 2421 | 22a2 7 — 5 21,218,8,5 7 | 19 9 18,2 9 41,5 | 45 57 19-} 49 0 5 — 12 | 45 57 19,9 |f 8 | 19 15 39 14 2,9 | 40 58 45 | 431 6 + o 40 58 44,4 8 | 20 22 0 22 28,5 | 14 5 48 | 15 o 9 + 2 14 8 45,7, Ïà Ajoutez 7!!, à 7 | 20 27 49 A, AS 24 ù cause de la si- 6. | 20 27 6,5 | 21 37 21 | 23,1 o +7 | 21 37 22,9 |f tuation du. fil. 6 | 20 29 57,5 | 30 22,5 | 27 21 53 | 29 3 o + 7 27. 21 54,8 (E 6 7 | 20 35 56,2 | 34 24,5 | 15 40 58 | 14 9 8 + 15 40 56,9 |à 7 | 20 36 1,5 | 36 50,5 | 11 3 31 | 12 12 12 — 3 11 331,5 A 61 Cygne. 6 | 20 38 33 39 2 11:30 21 | 11 14 11 — 1 11 10 22,1 |} 6 | 2o 41 19 51 33 é 7 | 21 45 28 45 56,5 | 13 57 6 | 14 14 2 — 1 13 57 8,5 }À v Cygne. 21 50 22,5 | 50 49,5 | 14 52 16 | 15 13 13 o 14 52 18,6 7 821 53 55 54 25 9 25 23 | 10 0 13 + 3 9 26 24,4 |} 7 8 |: 56 54 18 51 6 | 20 1 12 — 2 18 51 7,1 6 | 21 59 28,5 | 59 55 22 11 25 | 23 10 12 — 5 22% 11 27,6. |à 6 7 | 21 3 25 3 50.5 | 25 57 55 | 27 11 2 + 3 25 57 54,7 VA »1 7 16,5 | 7 45,5.| 11 17 49 | 12 o 13 — 11 | 11 27 50,4. 18 7 | 10 48,5 | 11 2,5 5 ,8 18 5 .7 11 +6 5: 8 22,6 6 7 | 151 2,5 | 13/33,5 6 34 22 7 o 3— 3: 6 54 215 7 | 16 16 8 41 48 9 4 7—:1 8 41 50,0 |à 7 | 21 20 42,5 29 24 o | 31 5612 o 29 23 57,gt | 7 | 21 à 19 41 30 6 7:| a1 24 48,5 | 25 5 30 12 22 | 32 3 8 + 621 | 30 12 24,3 18 Pégase. 6 | 21 50 40,2 | 31 3,5 | 43 10 8 | 46 o 12 — 1 45 10 97,2 |R 3 | 21 35 13,5 | 35 36,5 | 39 39 30 | 42 413 + 1 59 39 26,1 7 |-23 17 55,5 | 18 22 24 29 1 | 26 114 — 6 2428 59,5 79 Pégase. 6 | 23 20 30,5 | 21 15 27 | 2210 4 — 51 | 21 13 25,1 | 6 | 23 22 48 23 12,5! 28 23 31 | 30 4 q — 1 28 23 31,4 6 7 23 28 19 11 | 30 3 5 +o 28 19 8,7 | 6 | 23 27| 3,5:| 27 28,5 | 27 25 3 | 293 15 — 41 | 27 25 1,6 (N Pégase . 23 28 32 24 55 21 | 26 9 6+ 7 | 2455 34,5, |} 6 7 |.23 30 42,5 | 31 8,5 | 23 8 42 | 24 11 o + 21 | 25 8 42,3 | 6 | 23 32 15 32 41 22 55 32 | 24 7 4 +5 22 55 34.3 6 7 23 55 16,5 | 35 42,5 | 22 23 53 | 23 14 4 — 3 22 23 35,7 |E 7 | 23 36 51 37 17 21 30 48 | 2215 3 — 5 21 30 48,6 |A « Androm. 2. 3 1125 39, 0,5 | 20 58 8 |-22 5 14 — 3 20 58 6,3 Îh 6 7 o 42 38,5 | 26 35 38 | 28 514 o 26 55 39,3 |# y Pégase. o 43 55 54 52 39 | 57 3 4 —3 | 34 52 37,5 |W 8 o 46 4) 47 18 13 26 21 e Androm. 5126 48 24,5 | 48 55,2 | 13 16 53 | 14 2 11 — 11 | 13 16 55,0 7 o 51018;7 | 51:32,2 | 39 14 50 | 41 11 | o — 6 39 4 49,5 LE 8 7 o 54 41 55, 755 | 18 41 232] 1945 o— 2 18 41 27,1 7 o 57 39,5 | 58 34 1 56 | 36 415 + o 34 1 55,1 Ï Lune. B. éclairé.! 2 6 59 9-5 | 45 53 23 | 46 13 2 — 1 43 53 37,6 |& 2 bord. 6 1, 4,5 1 23,2 | Bord. sup. Ë 14 de Mayer. 7 8 o 5 45 6 8,5,| 50 32 48 | 53 14 10 + 3 50 32 43,0 15 de Mayer. o 8 20 8 43 50 32 53:14 10 — 2 5o 32 58,0 |4 g | o 15 9 15 34 » 26 27 28 i 5 o 17 16,2 | 17 41, 25 45 51 | 2 14 25 46 30,1 Etoiledouble. 1°. o 10 39,9 | 2 5 22 20 3 «4 13 3 Fe É 22 : 1,7 |à # Androm. o 26 8,7 | 25 58 11 52 45 | 12 5 2 — 21 | 11 32 45,9 7 o 32 10 32 49,2 8 41 30 9 4 5+ 61 8 41 50,7 |} 8 geo 34 21 10 2 27 6 d’Androm. 37 32:2| 6 5 8| 6 713+ 7 6 5 4,9 # Androm. o 39 1,5 | 39 29,5 | 14 25 52 | 15 5 12 — 5 14 25 52,9 Lex) A Mémoires DE L'ACADÉMIE | 4 J0 Mar. 28 sep. 1784. H. M. | H MS. 7 8 1 3 1 45 5,5 | 45:38,5 1 56 16 a 111+:2 7. 8 1 5 1 47 24 2 35 54 212 5+6 6 1 8 1 50 32,5 | 50 59 21 15 41 | 22 10 14 — 2 7 1 11 4 52 45 53 12,5 | 15 45 48 | 16 13 0 + 7: T 8 L'ÉRUS 1 55 13,5 15 24 51 7 8 | a 14 3 56 12,5 | 56 39,5 | 15 37 4 | 1610 g — 4 À Androm. 6} sn 27 1 59 6,5 | 25914 | 3 3 o —5 7 | 1 21] 2 243,5 3 11,7 | 5 405 | 12 44 48 | 15 9 9 — 4 x Androm. 6| 1 26| 2 7 48 8 20 5 35 33 | 515 7 o 6 1 +26 2 9 28,5 6 4o 31 7 11447 6 7 1 314 2 12 26 12 52,5 | 15 19 17 46 12 | 18 15 5 — 5 6 7 | 11635 |; 21649 17 17,5 | 17146 | 12 © 1 | 12012113 — 2 ne SES SRE escmnmecn | onnenens ane | co En Jeudi 30 sept. | Tuil 23: 1136 10 17 27,6 1 7 | 79 Pégase. 23 38 o 19 35 20 26,2 | 21 14 22 | 22 10 8 o 6/23" 42 o 25 28 25 31 | 30 4 g+o | ‘Phase, 6 7 o 23 24 28 19 11 Bar. 28. p.214 23 45 | o 26 35 27 24 27 25 3 | 29 3 14 + 7i 6; 7 | 23 148 o 31 4,5 | 25 8 44 | 24 11 o + 6! 6 7 | 23 50 | o 54 47 35 38 22 25 33 | 2314 3 o æ Androm. 25 10570 |} or 38: 45 38 57 22 58 5 | 22 5 14 — 3 7 o o o 42 54 26 55 38 | 28 5 14 — o y Pégase. o 2 | o43 1 43 48,5 | 34 52 42 | 37 3 A+ e Androm. o 7 o° 48 49,5 | 13 16 56 | 14 2 11 + 2 7 | o g | o 51 28,2 | 39 6 5 | 4151 5 + 7 o 10 o 57 12 57 59 34 2 o 36 4 13 + 5 Poissons. 7 | o 18 | o o 12 52 55 2 | 56 6 9 — 3 7 3 o 20 1 2 14 51 50 20 | 55 4 11 + 6 6 7| o 2,| 1 518 6 4 50 32 45 | 53 14 10 + 1 7 0 27 1 -8 39 ño 32 45 | 53 14 10 + à 16 de Mayer. 6| o 29/| 1 11 18 54 23 15 | 58 o 4 — 5 £ Androm. 4 o 3b 1 16 47,6 17 37,2 | 25 46 31 | 27 714 + 2 7 o 42 L 22 26,5 23 24 12 37 50 | 13 7 7 + 6: # Androm. o° 45 1 2526 26 34 11 32 42 | 12 5 1 — 5 7 o 5o 1 32135,5 8 41 28 9 4 5+3 7 ot 54 1 36 32 o 28 42 g Androm. o 56 1 58 52 2 47 18 215 9 +6+ 6 1 o 1 41 56 4 41 21 5 o o +6 7 1 3 1 45 34,5 1 56 22 2 1 2 — 4 7 8 1 5 1 47 20 2 55 51 212 6 +5 6 1 IS 150 3,5 50 54.5 | 21 15 40 | 22 10 14 — 2 7 a 1 53 8,5 | 15 45 50 | 16 13 0 + 7 7 8 11e 1 55137,5" || 15124 16 7 1 —2 7 8 1 Ÿ 14 L 56 35,5 | 15 37 3 | 1610 8 + 8 A Androm. 6 LE" > 1 Bolu2;5 2 59 13 1 21 RCE 5 36 12 44 50 | 13 9 9 — 3 v Androm. 2 5 57 8 33 g 2 o —5 % Androm. 6 110146 a 8 16 5 35 35 515 7+ 13 6 1 28 2 10 30 7 20 68 13 7+o 7 6 1 06 31 2 13115,5 | 17 46 12 | 18 15 4 + 6 7 1,145 2 17 41 12 0 O | 12 12 13 — 3 7 8 1 39 2 20 11 21 0 29 25 26 | 31 6 3 — 4 8 3 41 2 22 38 21117,45 7 1 47 2 28 37 51 58 11 | 566 615 + o 52 54 23,4 æ Poissons. CET 2 32 31 47 817 | 50 4 8 — 2 | 47 8 19,2 » Péliér. 1 © 55 | 235 23 56 12,5 | 27 15 9 | 29 1 1 +5 | 27:15 4,1 8 Triangle, 2 37 31 38 28 14 54 46 | 1514 8 +o 14 54 43,6 16 Bélier. 2 40 22 30 23 18 | 32 616 + 4 | 30 25 21,5 £toile double 8 2 4 2 45 46 a Triangle, 7 [2 6 | 24718 Lune, 2 32 15 12 — 3 30 55 19,3 Es DRS SCIENCES. 659 Jeudi 30 sep. 1784. | H. M. s. | H. M. S. D. M. S.| panriss. sec. | D. M. $. | 8 2 14 2095125 23 48 132125 614 + 1 25 48 14,4 6 7 2 17 2 26 22 8 28 2 o + 6: | 26 22 7,9 » Baleine. 2 24.25 190255 44 12 48 | 47 2 9 +3 44 12 48,5 34 Bélier. 2 27 48 3 22 44 34 | 24 4 2 + 45 | 22 44 34 36 Bel. Mouche. 3 11 39 22 B19 | 23 9 o — 2 22 2134 Boréale du lys. 4 3 15 54,5 20 31 40 | 2114 5 + 7 20 31 41,0 POP TEN ONE 33 16 14 | 55 7 13 — 35 | 33 16 9.9 46 Bélier. 5 | *2 43 58 |. 3 5 31 42 40 | 3315 3 + 1 31 42 37,7 « Bélier. L 3 28 235 53 | 30 4 10 + 6< | 28 25 51,6 æ Baleine. 3 31 52,5 5 45 37 19 | 48 10 10 — 1; | 45 37 20,2 54 Bélier. 2 55 51 3 4,2 30 54 30 | 32 15 8 — 25 | 30 54 27,5 4 Bélier. 3 40 10,5 4 29 57 54 | 3115 G+G 29 57 54,2 a Eridan. 3 45 35 0,7 78 38 13 | 83 14 1 — 3 78 38 8,3 æ Persée. 3 49 40 5 89 48 36 | 95 12 10 — 3 89 48 5,1 3 24 5o 11 | 26 9 4+7 24 55 ‘8,2 £ Taureau, 3 56 21,5 39 53 24 | 42 813 — 4 | 39 53 28,9 Etoile double. 8 3 18 4 7 3 2r 45 | 4 2 44 31 45 2 | 33 13 14 2 31 44 59,8 Taureau. 7 3 24 1 4 26 22 52 | 28 4 — 4 26 22 50,6 23. 6 4 10 45 29 52 8 | 51 15 12 o 29 52 6,4 6 7 4 29:53 36 | 31 14 3 — à 29 53 36,7 » Pléiades. 4 15 31,7 ,5 25 96 32 | 27 2 3 +6 | 25 26 32,4 4 17 11,2 252614802703 lo — 17 25 29 10,8 u. 4 42 59 o | 4513 9 +1 42 58 56,8 4 24 59 27 1,21 128 19 8 + 02.27 1217 FA 4 29 17 4 | 51 3512 +6 29 17 20 A. 5 4 32 49 27 23 8 | 29 3 7+o | 27 23 20,1 “ Taureau. 3156221104 29 50 21 | 31 13 4 + 1 | 29 50 20,9 y Taureau. 4 48 24 33 46 17 | 56 o 5+7 33 46 12,9 4. 4 4 51 22 31 50 30 | 33 15 7 — à 51 5o 30,3 Vendredi 1e oct, Soleil 1 bord, 13 12 22,2 | 12 45 52 39 40 | 56 2 12 — 3 | 52 39 37,1 2 bord. 13 14 31 14 53,5 ? Ophiucus. 17 6 2,2 | 6 25,5 58 58 11 | 62 14 6 + 61 | 58 58 8,2 7 8 | 19 2 14 | 19 45 12 43 34,5 40 36 6 | 43 415 — 5 40 36 1,5 6»| 19 6 27 | 19 47 23,5 | 47 47 54 4124 | 37 o o + 62 | 34 41 21,0 8 | 19 8 22 | 19 49 42 34 46 18 | 37 1 7 — 4 34 46 14,2 7 | 19 10 14 | 19 51 34 21 59 32 | 25 7 5+ 6: | 21.50 33,5 7 6 | 19 14 19 | 19 55 12,5 | 55 39,5 15 45 21 | 16 12 14 + 2 15 45 17,8 6 7 | 19 15 19 16 4 2 | 17 2 3 + 32 | 16 5 59,4 6 7 | 19 18 14 | 19 59 6 59 34 5 | 12 58 35 | 13 13 7 + 62 | 12 58 5b,5 8 Cygne. 19 21 51 | 20 2 48 MENT 5 | 2121 g| 2212 7 —4 | >121 0,5 6 20 2 50 3 15,5 5 | 21 20 44 | 22 12 5 — 1 | 21 20 46,2 1 Antin, 6 20 6 2 2 à 6 7 | 19 29 26 | 20 10 23,5 | 10 46,2 | 11 0,5 | 49 57 491| 55 4 11 8 49.57 51,8 » Aigle. 20 16 54,5 | 17 13,7 | 17 37,5 | 58 45 45 | 41 5 9— 31 38 45 47,3 « Aigle, 20 21 5,5:|121 28,5 | 21 52,5 | 40 33 1|,43 4 à o | 40 33 1,9 7 | 19 48 52 | 20 29 49,5 | 50 12,5 | 30 36 58 7 55 | 40 10 12 + 3 38 7 50,6 8 | 19 #1 2 | 20 32 22 32 46,5 | 34 55 31 | 37 4 o+ 7 34 55 25,8 7 | 19 52 40 | 20 354 o 34 24,5 | 34 52 22 | 57 3 2 +6 54 52 20,2 15 Flèche. 6 7 | 19 54 18 | 20 36 .1,5 | 32 22 6 | 34: 8 614 5° | 32 22 1,6 Renard. 5 6 | 19 57 20 38 25,5 | 38 5o 39 15 25 51 51 | 27 9 64 62 | 25 51 48,5 7 | 20 1 28 | 20 42 22 42 47 43, 11,5 |. 28 21 48 | 3o 4 1— 3 | 28 21 43,9 7 | 20 4 18 | 20 45 37,5 À 46 2,5 | 25 16 19 | 26 15 5 — 5 | 25 16 15 22 Renard. 6 | 2o 6 20 47 24 47 49,5 | 25 o 27 | 27 1113 + 7 26 0 23,7 6 7 |20 6 20 47 27.85, 6 7 | 20 9 40 | 20 50 36,5 | 51 0,5 | 51 26,5 | 22 32-25 | 24 o 11 + 2 22 32 27,0 8 | 20 12 39 | 20 53 30,5 , 53 56:56 | 54 23 18 57 23 | 0 5 8 +6 18 57 24,3 k Cygne 6 | 20 15 6 | 20 565 59,5 | 56 26 "| 5G. 53,2 17 22 1 [18 8 64 3: | 17 1 50,6 7 8 | 20 18 34 | 20 59 53,5 022,5) |N15 14 88116040 24 2 5 14 si 660 Mémoirrés DE L' ACADÉMIE x Ven.1®oct.1784. je M. S. | H. M S$. PARTIES. SEC, 8 | 20 a1 21 33 46 19 | 36 o 6 — 1 « Dauphin. 20 23 2 38 16 54 | 40 13 5 +7 : Dauphin. 21 81 40 12 6 + Fri #2 Dauphin. 20 28 22 | 21 9 28,5 39 31 28 | 42 2 9 — 51 7 | 20:32 o | 21 12 45;5 ARE US 2 = a Cygne. 21 14 44,2 4 2128 | 410 6— 2 { | 6 | 20 45 2t 45 7 50 : 1 Petit cheval. 6 21 45 22 51 [46 6 8+5 7 20 51 45 1 46 20 46 | 49 7 o —5 7 | so 55 40 | 21 46 45 47 | 49 14 1 + 2 7 8 20 56 7 37 2,5 50 28 43 53 13 À — Q 7 8 | 20 59 o 1 59 5 46 46 54 49 14 6+ 67 8 | 22 1 44 | 47 5 24 | 50 3 11 — 6 7 8,|°21 5,24 | 2 49 38 41 7 | 21 5 14 | 21 46 16 51 21 2 | 5412 6 + 3 21 8 |.21 8 21 4o 47 45 | 45 8 4 — 4 47 7 | 2111 21 39 26 o | 42 1 o — 1 25 6 7 | 2114 21 54 42 39 36 19 | 42 3 15 — 5 36 35 Renard, 6 | 2118 6 |z2:1 22 11 21 | 23 10 11 + 1 11 f Péyase. G | 21 20 22 26 951 |2714 8+6 26 9 49.6 100 22 26 57 53 | 27 11 2 — 1 25 57 50,7 7 Capricorne. o1 27 52 | 22 8 51,5 66 27 56 | 70 14 5 + 63 | G6 27 55, 6. | 21 30 57 | 22 8 32 41 5112 8 — 4 48 32 37,7 « Pégase. 39 57 58 à ; 7 22 17 11 56 7 52 | 39 8 10 +o 37 4 4,3 pire Yes 7 8 22 19 52 34 5 55 | 36 5 15 + o 34 5 52,4 Bar 28, p. 41. 6 7 22 24 18 50 12 19 32 3 8+o 30 12 18,3 7 22 50 9-25 | 52 2 11 — 5 | 30 9 21,9 arme es me | a ns + | nee f Ee 20oct.à midi, Ni Th. 10°. Bar. 28 p. 61.1 36 Pégase. 22 40 49 40 | 43 8 12 + 62 | 40 49 36,7 39 Pégace. 23 29 44 25 | 31 11 Jen 29 44 25,0 x Verseau. 23 7 19 54 11 16 | 57 12 13 — 4 | 51 11 13,6 6 3 G2 31 35 | 66 11 1 + 6 62 31 2,5 23 59 37 17 | 635 9 8 +6 | 59 37 24,9 ar Vers. 5 23 63 34 6 | 67 12 14 + 5 63 34 5,8 à Vers. 23 57 34 21 [61 6 dj — 5 57 34 14,3 Fomalhaut. 23 4 11 79 33 4 | 84 13 10 + 3 ra 32 57,0 k Poissons, 4 22 52 45°| 25 33 40,5 | 34 3 34 26,5 6 1114 | 49 4 6+1 46 11 58,9 6 2 23 41 49 450016017480 0, 6 — 67 |{20%alu8; 7 2 o | 23 43 49 12 44 35,5 | 45 1 53 | 48 o 8 + 4511469, 2 8,5 | 4 49 13 14 — 46 44 57,8 a À 2 C1 © bb Q1 DOS Dre Le, F Se 0 S bb F Tec OÙ ON CN Q1 OI C1 CN D QUE B 9 +++ D x Poissons, œ («© 5 One QE O1 @ D +- D CIO © © Lea © a el rs mn 13 Poissons, 14 Poissons. 14 Poissons. D D D D 9 n (e2) ES Le] AS a [,} + [2] + p = 2 + _ B » b Q _ uS a C2 e1 Se D œ a 0UTO+R DE QG ei y Pégase, b bb D p a © S on Bb ci D (ei & bemb OT O1 C1 b = COIN HO 0 0 l+tbte + QE O1 O1 O] O1 21 O1 O1 GI ON OÙ ON QI LI ON el PR [eà Lea) 0009009000000000 an » = Immo lai Le) an Fi œ oo ei D oo D DOI CN I WI OI 9 Û es G = (°] 1 Es dl ün os a » = es p & 1 a oo 0 « Androm, y Pégase. » Audromède. 73 Poissons. ê Pégase. 85 Poissons g. v Poissons. À Androm. AT. x Lélier, 16 Bélier. 13 Triangle. 14 Triangle, 5 Persée q. 37.Bélier. re Pélier, £ Bélier, 49 Bélier. 4 Bélier, 12 Eridan. æ Persée. £ Taureau, 7 9 Taureau, 11 Taureau. m Taureau, » Pléiades. f Auas. £ Persée. Du Taureau, A Taureau. D E b Mu bn nm ne BbROJIH+R CRE [ea = D D D R b b b R b R R b kb D + D Co Ur b DO Où OO + © + = CIOID D D = += pe Le] ei D b b LR ea sb , O1 EN O1 ON O) OI ON NOR k © & où [al © El HER HR ER HR HS O1 OÙ ON ON OÙ ON O7 OÙ OI OI OI OÙ OI O1 01 C1 D D, D D D D R b D b R bb D R D bb D D D D D mm mm 0 EN ON Q = ON bp BOSS O1 @1 O1 b et AE DO [ep] D] CES œ nnsz +-on DO O mb MDONDO DUO on EE QE Lib Nb = = O1 RO GbO MON" o 9 b © © Go bp © © 1 ON EG b D bb = 1 + O ® OO Lea) nl [e,] Lea © OL 2 » Honuuamm û on D = On EE = © © Oo © ü Er LCR Ge DA , 9 D HS C:Re anuuuu ST RE Hs Oo QG EG QE QG On © bu QUbO HS OQOE TE Ok O1 CERCRS ON © b n û ü b Or Gb © © el OÙ O1 G+ OY D QG e m 55 24 D —- D D D b b NII QE Doi E 5 © D = ON OS & b Bb OR b CG © b OU D = bb D à D D bi &Q RON Oo Le] = Lo Où a OÙ UE a Or OF D b 5 = = + _» em e ONO Ab On ON © Où OI O0 b + Om OÙ QI EE D OI OO OÙ On On EN an em | +oounnr- bl= b | [se] lH+44 & HET +4 + mn ” 5 HIHI + +1 1 OO bb OI MOUYUROGUN MAMOr- O = Oo HDUme MOI À NWberOonNR Dhon _ Cp em CIE ONB OL D AIbET le bin vis vin vis pi QE GE EE [el Dm OO mr D Q= bE CURE a MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE | Lune. 1 4! Taureau. d”, i 2 v Taureau. Aldebaran. r Taureau, 1 Eridan, 3 Orion. 7 d'Orion. 8 Éridan. Chèvre. Rigel. 8 Taureau. Etoile double. # Orion. c Orion. e Orion. ? Orion. æ Orion. H Gémeaux. Th. oe. Bar. 28 p.61. & Gémeaux. y Gémeaux. e Gémeaux. Sirius. a Gémeaux. Procyon. & Gémeaux. + © pe “NO EEE R em DO MN © m D O On E MOI MO CO MOb DB 00 © © WI1MmO » QUOI h = en m1 pre = en HOoOmIAU HIHI EEE € CR @ O1 M GO ON OIR Oui © On = Æ Go CI © = © +o ON O1 0Y || a Ob DO NOK © bb MWNOOWN, MO O0OMONMM DOM 1+++4 III HI O D Où Où En Où On On En En On Er On Un me QE CE CR = Dieviene De GORE OI OR IO à = Oh IHHEHIHEI OMR DO = m-J OC Die HI OM D ©m om = © DES Scirences. 66 OBSERVATIONS DE LA PREMIÈRE COMÈTE de 1788. Découverte et observée à Paris de l'Observatoire de la Marine , aux mois de novembre et de décembre Cas): Avec un détail abrégé du grand hiver de 1788 à 1789. Par M MeEessiezen. ne LA nuit du 25 au 26 novembre, le ciel fût parfaitement beau et pur; j'observai cette nuit l'émersion du quatrième satellite de Jupiter qui eut lieu à 12" o! 15! du tems vrai. Après cette observation, je parcourus le ciel avec une lunette de nuit, et je découvris à minuit et demi une nouvelle comète, qui paroissoit dans la grande Ourse, près de l'étoile de 3m à 4m grandeur , qui est placée près une des pattes de derrière de cette constellation; la comète n'étoit pas visible à la vue simple ; à la lunette de nuit elle paroissoïit avec assez d'éclat, le noyäu brillant, environné d'une nébulosité sensible, avec une queue de 2 à 3 degrés d'étendue, mais d'une lumière très-foible. Pour l'observer et déterminer son lieu, j'ai employé une grande ———_—_——————————_————_———_—___——…——_—_—_—_—_—mt (1) C'est la vingt-huitième des comètes que j'observe à l'observatoire de la marine ; et la LXXV dont on ait déterminé l'orbite, en suivant la table des comètes qui est rapportée dans l'Astronomie de M. de la Lande, 664 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE lunette acromatique à trois verres pour l'objectif de 5 pieds : de foyer , portant 40 lignes d'ouverture , garnie d'un micromètre à fils, et-la lunette montée sur une ma- chine parallatique, placée à peu de chose près dans le plan du méridien. Je comparai la comète cette premiere nuit à une étoile télescopique de 8° à g"° grandeur, qui étoit double, ce fut la suivante des deux; pour connoître sa position, je la comparai à d'autres étoiles pour parvenir à l'étoile 1 de la grande Ourse (1) ; par ces observations, je déterminai le lieu de l'étoile double, que je trouvai de 166°. 3! 11" pour son ascension droite, et 46°. bg! 48" pour sa déclinaison boréale, de cette position je déterminai celle de la comète. Le 25 novembre, à 15! 59! 12", tems vrai, la comète sui- voit l'étoile double au fl horaire du micromètre de 430", elle étoit supérieure à J'étoile de 29! 29". De ces diffé- rences , il a résulté la position de la comète de 166°. 46” 11" en ascension droite, et 47° 29! 17" en déclinaison bo- réale ; la comète, la même nuit, fut comparée encore deux fois à la méme étoile. Les détails de cette premiere observation font connoître la méthode qui a été employée pour déterminer les lieux de la comète, elle sera la même pour toute la durée de l'apparition ; on trouvera ses positions ; avec celle des étoiles, qui auront servi à sa déterinination, dans deux tables que je rapporte à la suite de ce Mémoire. Comme cette comète parut pendant la durée du grand hiver de 1788 à 1789 , elle ne put être observée avec tout le soin qu'on auroit pu y apporter dans tout autre (2) Les positions de ces étoiles qui passent 45° de déclinaison , se trouveront dans. les observations de 8000 étoiles boréales que M. de la Lande va publier. L'étoile +, le premier janvier 1790, avoit 1640. 26! 5o!! d'ascenson droite , et 44024! 28! de décli- maison, suivant M, de la Lande, ce qui diffère du Catalogue de Flymsteed , dont je me suis servi. temps DES ScrENCESs. 665 tems de l'année ; dans un observatoire sans feu, avec les fenêtres ouvertes ; on perd jusqu’à la faculté de manœuvrer; la pendule qui servoit aux observations se trouvoit conti- nuellement arrêtée; la gelée avoit coagulé et épaissi lés huiles ; j'étois souvent obligé de la mettre en mouvement pendant la durée de chaque observation, et souvent obligé de me servir de ma montre à secondes pour avoir l'heure. Je place ici en abrégé, les effets qu'a produit à Paris ce grand hiver, et je reviendrai ensuite aux détails des ob- servations de la comète. Grand Hiver de 1788 à 1789. Cette comète commença à paroître avec la première gelée de ce grand hiver : avant le 25 de novembre, la tem- pérature avoit été très-douce, le thermomètre n'étoit des- cendu à zéro, que très-rarement; mais le 25, à 7 heures du matin, par un ciel parfaitement beau et pur, le vent au nord-est , le thermomètre au mercure descendit à 2 degrés + au-dessous de la glace; depuis ce jour le froid aug- menta , il fut d'une intensité et d'une durée, dont l'his- toire ne fournit aucun exemple pour Paris : il geloit à toutes les heures du jour et de la nuit jusqu'au 25 décembre, qu'un faux dégel s'étoit annoncé; maïs la gelée reprit deux jours après avec plus de force qu'auparavant : le froid de cet hiver mémorable ne cessa que le 13 janvier 1789. Ce jour le thermomètre, à huit heures du matin, étoit en- core à un degré au-dessous de la congélation, à midi il étoit remonté à un degrétau- dessus; il continua à remonter peu-à-peu, et se tint les jours suivans au-dessus de la glace, ce qui amena un dégel lent et sans beaucoup d'accidens. Voici le détail abrégé de ce grand hiver, avec les plus grands froids que j'ai observés de mon observatoire à deux Mém. 1789. Pppp 666 Mémoires Dr L'ACADÉMIE thermomètres au mercure, les mêmes qui avoient déja servi à marquer le grand froid de l'hiver de 1776. (L'échelle de ces deux thermomètres de la glace à l'eau bouillante, est de 85 degrés.) On trouvera ces deux thermomètres décrits et gravés dans nos Mémoires pour 1776. Le 24 novembre , la gelée commença. Dès le 26 no- vembre la rivière de Seine se trouva gelée en plusieurs endroits, peu de jours après elle fut entièrement prise, et continua de l'être pendant la durée de la gelée : la débacle des glaçons , qui étoient d'une grande épaisseur, n'arriva que le 20 janvier , Vers midi et demi ; au-dessus du pont de la Tournelle |, le 21, vers deux heures de l'après-midi : le-22 et le 23 la rivière charioit encore des glaçons ; ils avoient jusqu'à 18 pouces d'épaisseur. Pendant que la rivière fut gelée , elle étoit fréquentée comme les rues; on y voyoit passer, sans aucune crainte, les hommes et les femmes, même des animaux : on y avoit établi de petites boutiques de fruits et autres ; à côté des passages les plus fréquentés ; qui répondoient aux guichets du Louvre, pour passer au faubourg Saint- Germain , les ponts n'étoient pas préférés, moi-même je la passui plusieurs fois. Curieux de connoître l'épaisseur de la glace sur une eau tranquille, j'écrivis pour avoir celle de l'épaisseur du canal de Versailles : M. le comte d'Angivillers voulut bien donner des ordres ; cette opéra- tion fut faite avec soin le 22 décembre ; on la trouva épaisse, dans plusieurs endroits, depuis 10 pouces + jus- qu'à 12 pouces =. Du 5 au 6 décembre , il tomba à Paris environ 5 pouces de neige, qui se conserva dans sa totalité, la terre étant gelée. Le 16, il en tomba 2 pouces +. Le 27, un pouce et demi, ce qui fait environ 9 pouces de neige, existante pendant la durée du grand froid. Voici les froids les plus grands et les plus vifs que RÉ DES ScrbNcEzs. 66? j'observai de mon observatoire aux deux thefmomètres de mercure que j'ai cités. Le 28 novembre, à 7 heures * du matin, le vent nord; le ciel serein, les thermomètres marquoient onze degrés au-dessous du terme de la congélation. Le 29, à la même heure, le vent étant le même, ainsi que le ciel, serein et très-beau , 10 degrés. Le 10 décembre , aussi à la même heure, le vent étoit N-N-E, le ciel clair, les thermomètres marquoient 10 degrés +. | Le 15, à la même heure, même ciel, 11 degés=. Le 16, à 10 heures : du soir , le vent N-E, et le même ciel, 10 degrés :. Le 17 , à 7 heures : du matin, le vent N-N-E, même ciel serein, 12 degrès ; à 10 heures du soir, 10 degrés =. Le 18, à 7 heures : du matin, le vent N-N-O, le ciel clair, le baromètre à 28 pouces 2 lignes, les thermomètres marquoient 14 degrés ; à 9 heures + du soir, 10 degrés <. Le 19 , à 7 heures + du matin, le ciel clair et le vent SE, 12 degrés =. ? Le 28 décembre, à 7 heures du matin, le vent N-N-F, 10 degrés. Le 29, à 7 heures? du matin, le ciel clair, le vent N- N-E, les thermomètres étoient à 12 degrést. Ce jour le froid étoit extrêmement piquant, bien plus sensible que lorsque les thermomètres étoient le 18 à 14 degrés , et cela à cause d'un vent sensible et àpre qui régna toute la journée. Le 30, à 7 heures du matin, le ciel clair, le vent N- N-E, le baromètre à 28 pouces 4 lignes, les thermomètres etoient descendus à 14 degrés =, moins de vent que le jour précédent, et le froid, quoique plus grand de deux degrés, étoit moins piquant : à Q heures du soir, le ciel étant le même que le matin , les thermomètres étoient encore à 14 degrés. Le 31, à 7 heures : du matin, le ciel étant lemême, beau Pppp 2 668 Mémoires De r'ACADÉMIE et très-clair, le vent E-S-E, le baromètre à 28 pouces 3 lignes +, Ex thermomètres marquéient 18 degrés : et 18 degrés =; un peu de vent qui regnoit étoit extrêmement vif et piquant : ce jour fut le plus grand froid de cet hiver, et il n'y a pas d'exemple d'en avoir vu un semblable à Paris. A midi, même jour 51, les thermomètres remontèrent à 10 degrés, le baromètre descendit, le vent tourna au sud , et le ciel, vers les 8 heures du soir , se couvrit en partie de nuages légers ; le baromètre avoit descendu de 3 lignes depuis midi; après 8 heures le ciel se couvrit également ;, et il tomba une neige très-fine , très-luisante , le vent avoit augmenté l'après-midi , et il incommodoit beaucoup par son apreté ; les thermomètres étoient toujours restés à 10 degrés au-dessous dela congélation ; la neige finequi étoit tombée, fut estimée d'un demi-pouce. La nuit du 31 décembre au 1° janvier 1789 , le ciel fut -couvert. Le 17 janvier, à 8 heures du matin, les thermomètres à 6 degrés au-dessous de zéro, le vent au sud, et le baromètre continuoit à descendre, le ciel étoit couvert d'un brouillard très-épais et bas, qui tomboit en pluie fine la matinée , en- suite il tomba une neige très-large et abondante, environ deux pouces : à9 heures du soir, les thermomètres etoïent re- montés au terme de la congélation. Le 2, les thermomètres restèrent presqu'au même terme de zéro. Le3, un grand brouillard trèsépais etbas, dura toute la matinée et l'après-midi jusqu'à 7 heures du soir qu'il se dissipa : à 10 heures le- ciel devint extrêmement clair, le vent s’étoit reporté vers le nord, le baromètre étoit remonté à une très-grande hauteur, à 28 pouces 6 lignes, et les thermomètres étoient descendus à 9 degrés au-dessous de la congélation. Fe 4 , à 3 heures: du matin, ils étoient à 12 degrés ; : le soir à 7 heures, à 10 degrés :. DES SCIENCES. 669 Le 5, à 4 heures du matin, à 12 degrés : ; à 8 heures du soir, à 12 degrés; le vent étoit N-E, le ciel étoit très-clair : et le baromètre étoit monté à une très-grande hauteur, 28 pouces 7 lignes =. Le 6, le baromètre étant descendu de 3 lignes :, le ciel se couvrit pendant la nuit du 5 au 6 ; un grand vent de N-E s'éleva , et à 7 heures du matin, il tomba quelques par- celles de neïge; le ciel ensuite s'éclaircit, les thermomètres étoient descendus à 8 dégrés ; à huit heures du soir, 8 degrés: Le 7 janvier, à 4 heures du matin, le ciel étant clair et le vent N-N-E, très grand et très-piquant, les thermo- mètres étoient descendus à 12 degrés :; à 8 heures du matin ils étoient à 13 degrés ; à midi, à 8, et à 8 heures du soir , à 9 degrés. La nuit du 7 au 8 le ciel se couvrit, et il tomba environ un demi-pouce de neige. Le 8, à 8 heures du matin, le ciel étant devenu clair, les thermomètres marquoient 8 degrés ?, à midi 6 degrés, et à 9 heures du soir 4 degrés + ; le biromètre avoit descendu pendant le journée, il étoit à 27 pouces 8 lignes; le vent à l’est; et le soir le ciel fut également couvert d'un brouillard élevé. La nuit du 8 au 9, il tomba un demi-pouce environ de grésil , le grain rond et très-lourd. Le 9, à 8 heures du matin, le vent qui étoit les jours précédens du côté du nord, avoit passé au sud par l’est; le ciel étoit éclairci; les thermomètres marquoient 4 degrés:, à midi 1 degré:, à 9 heures du soir 1 degré; le ciel fut assez bean pendant la matinée, il se couvrit également d'un brouil. lard élevé vers midi, et resta couvert le reste de la journée : couvert également pendant la journée du 10, le baromètre avoit continué de descendre , il étoit à 27 pouces 5 lignes , le vent au sud et les thermomètres à 2 degrés au-dessous du zéro. 670 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIM Le ciel s'éclairoit la nuit du 10 au 11; le 11, à 7 heures? du matin, les thermomètres marquoient 6 degrés au-dessous de la congélation ; à 8 heures le ciel se couvrit également, et resta couvert toute la journée ; le soir il l'étoit tellement, qu'on ne pouvoit pas voir la lune , quoique dans son plein ; l'après-midi il tomba une neige abondante et large , environ 1 pouce. Le 12, il gela encore toute la journée: à 8 heures du matin et à 9 heures du soir, les thermomètres marquoient encore 2 degrés et 2 degrés : au-dessous du terme de la glace ; le ciel fut couvert toute la journée, et l'après-midi, vers les six heures , il s'éleva un très-grand vent d'est. La nuit du 12 au 13, le ciel fut couvert, et il tomba une petite grèle. Le 13, à huit heures du matin, les thermomètres étoient encore à + de degré au-dessous de Le glace, à midi ils étoient pour la première fois remontés à 1 degré au-dessus, le vent étoit S-E, et depuis la veille le mercure dans le baro- mètre avoit ess le 13, à 10 heures du soir, il étoit des- cendu à 27 pouces 3 lignes 5 douzièmes, le vent au sud. Ce jour 13 janvier , fut le dernier de la gelée, qui avoit duré cinquante jours consécutifs, de la manière la plus opi: niâtre et la plus constante. Avant le 24 novembre, on n'avoit pas eu de froid, les thermomètres étoient restés au-dessus du terme de la con- gélation, excepté le 8 du même mois de novembre, où ils étoient descendus à 1 degré : au-dessous de zéro, et ce fut même la première gelée de ce grand hiver ; il en fut de même le 13 janvier pour le dernier jour de la gelée ; les thermomètres se tinrent au-dessus du terme de la congéla- tion, le reste du mois de janvier; ce qui amena le dégel par degrés, la fonte de la glace , et de la grande quantité de neige qui étoit tombée qui s'étoit conservée; cette neigequi avoit été foulée aux pieds étoit devenue très-serrée et très- compacte, il fallut du tems pour la fondre; de mauitre DAS S'CTEN CES. 67t que les rues de Paris furent long-tems presque imprati+ cables. Ce grand hiver 6e fit sentir avec le même degré de froid ; non-seulement en France, mais aussi dans une grande partie de l'Europe. Observations de la Comète. Le 26 novembre 1788 , le soir il tomboit de la neige; le ciel s’éclaircit la nuit du 26 au 27, je ne montai à mon observatoire qu'à 6 heures du matin, le ciel étoit clair, et la comète paroissoit; elle étoit alors si près du zénith, que la lunette montée sur sa machine parallatique ne put y atteindre ; je fus obligé de n'en prendre que la configu- ration avec les étoiles voisines au moyen d'une lunette de nuit , elle formoit un triangle très - obtus avec les deux étoiles y et 6 du carré de la grande Ourse , j'en ai rapporté la position estimée, dañs la première table des lieux appa-: rens de la comète, qui est à la suite de ce Mémoire. Le 27 au soir, le ciel étoit beau, mais le thermomètre étoit descendu à 10 degrés au-dessous de la glace, je trouvai la pendule arrêtée ; elle fut mise en mouvement avant mes observations : je comparai la comète directement à l'étoile 6 de seconde grandeur du carré de la grande Ourse (1 ) ; j'ai rapporté dans la première table trois positions de la comète déterminée à différentes heures : la comète paroissoit avair un peu plus de lumière que la nuit du 25 au 26. Le 28, beau tempsle soir, je reconnus que la comète avoit augmenté en lumière, que le noyau étoit plus sensible, LE (1) On trouvera dans la Connoïssance des Temps de :793 les corrections que M. de Lambre a calculées pour les ascensions droites de cette étoile et de toutes les étoiles principales ; mais pour celle-ci il n'y a qu'une seconde à ôter du catalogue de la Caille, qui est dans la Connoïssenee des Temps de 1790. Pour 2 c'est 18”. G72 Mémoires DE L'AÂCADÉMIE environné de nébulosité , avec une apparence de quene très-courte; elle étoit placée sur le parallèle de l'étoile & du carré de la grande Ourse , à laquelle elle fut comparée di- rectement : cinq positions à des heures différentes sont rapportées dans la première table. Le 29, il y eut du brouillard l'après - midi, il continua d'exister le soir, les étoiles paroissoient à travers, je vis la comète, que je comparai directement à l'étoile À de la queue du Dragon. Le 530, le ciel fut couvert le soir de brouillard élevé , à minuit il existoit encore , je quittai mon observatoire ; maïs à 4 heures du matin le 1° décembre , le brouillard étoit dissipé et le ciel étoit devenu très-beau, la comète pa- roissoit près du pôle avec plus de lumière que les jours précédens, et je pouvois la voir à la vue simple ; sa grande hauteur au-dessus de l'horison à 4 heures du matin, ôta tout moyen de pouvoir l'observer avec la grande lunette ; tout ce que je pus faire, ce fut d'en prendre la configu- ration avec les étoiles voisines ; elle formoit un triangle obtus avec l'étoile polaire et l'étoile x, 3*° grandeur de la queue du Dragon : cette configuration fut prise vers 5 heures : du matin ; j'ai rapporté cette position estimée dans la première table. Le 1er décembre, le ciel fut couvert le soir jusqu'à onze heures que je quittai mon observatoire ; mais à # heures du matin le 2, le ciel s'étoit éclairci, la comète paroissoit près de l'étoile polaire, la comète et l'étoile étoient con- tenues dans le champ de la lunette, la lunette d'observation ne put y atteindre , et je fus obligé d'estimer le lieu de la coiète par une configuration qu'elle formoit avec les étoiles voisines ; cette estime fut faite vers 5 heures = du matin. Le 2, le ciel fut assez beau depuis 6 jusqu'à 9; la co- mète et l'étoile polaire, avec deux autres étoiles de 6e et de 8" grandeur, étoienh contenues dans le champ de la lunette de nuit ; ce ne fut pas sans peine que je pus com- parer DAS !S (CAE AC R, 8; 675 parer la comète à l'étoile de 6" grandeur, à cause de sa grande hauteur ; il fallut incliner de beaucoup le pied de la lunette d'observation, pour pouvoir y atteindre , de ma- nière que la détermination de la comète qui en a résulté, et que j'ai rapportée dans la première table, doit être re- gardée comme douteuse : l'étoile 6" grandeur, qui n'étoit pas connue, sa position fut déterminée les jours suivans, par sa comparaison avec l'étoile polaire, au moyen d'étoiles intermédiaires ; c’est l'étoile n°. 1 de la seconde table. Le 3, beau tems le soir, la comète paroïssoit au-dessus de l'étoile polaire et près de y de Céphée qui étoit près du méridien ; la grande hauteur où se trouvoit la comète , rendit encore la lunette d'observation inutile, elle ne put y at- teindre ; il fallut me restreindre à dessiner une configuration de la comète avec les étoiles voisines, et c'est de cette con- figuration que j'ai estimé la position de la comète. Le 4, à 4 heures du matin, la comète devoiÿ se trouver près du méridien au-dessous du pôle, où la lunette d'observation pouvoit atteindre ; mais le ciel se trouva également cou- vert d'un brouillard élevé qui dura jusqu'au jour. Le 5, vers les 4 heures du matin, le ciel étant fort beau , la comète paroissoit au-dessous du pôle, avec la mème lumière queles jours précédens; elle étoit près d'une étoile de 5m à 6% grandeur, qui ne se trouve pas dans le catalogue de Flamsteed. A. 4° 47! 20" de tems vrai, la comète avoit même déclinaison que l'étoile ; la comète fut comparée 4 fois à cette étoile : à la dernière compa- raison , la comète avoit, à peu de chose près, même as- cension droite que l'étoile. Pour connoïtre la position de cette étoile que je rapporte dans la seconde table sous le n°. 22, je la comparai à l'étoile 1 de Céphée 4° grandeur. Le 7, je changeai la position de la lunette qui, jusqu'à ce jour, avoit été placée à une fenêtre du nord de mon observatoire, parce que je pouvois voir la comète les jours suivans d'une croisée placée au midi. Le soir vers les Qqqq 674 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 8 heures, le ciel s'éclaircit; mais la lune qui étoit sur lhorison répandoit une très-grande lumière, j'eus beau- coup de peine à trouver la comète avec la lunette d'ob- servation , celle de nuit étoit insuffisante ; enfin je la trou- vai, et j'avois commencé à la comparer à une étoile de Ge grandeur, lors du passage de l'étoile au fil horaire du micromètre qui suivoit la comète ; le ciel se couvrit éga- lement d'un brouillard élevé ; avant l'observation j'avois eu soin de prendre la configuration que formoit la comète avec les étoiles x, & et 6 de Cassiopée, y de Céphée et la Polaire; c'est de cette configuration que j'ai estimé la co- mète que j'ai rapportée dans la première table. © Le 9 décembre, le ciel fut très-beau pendant la journée, avec un peu de brouillard; le soir le brouillard étoit un peu augmenté , et la lune qui étoit sur l’horison, répan- deit une grande lumière ; la comète étoit difhicile à dé- couvrir; je la cherghai depuis 6 heures jusqu'a 8 aux en- virons de la main d'Andromède ; je continuai encore ces recherches depuis 10 heures jusqu'à 11 ? sans pouvoir la trouver. M. Méchain, à l'observatoire , fut plus heureux que moi; il l'observa, et l'observation qu'il m'en a donnée, est rapportée dans la première table, et sur la carte céleste de sa route, que j'en ai tracée. Le ciel fut couvert lés nuits suivantes jusqu'au 14 dé- cembre ; le 14, le ciel étant beau le soir, je cherchai la comète avec la grande lunette d'observation , je la trouvai entre deux belles étoiles & d'Andromède et 6 de Pégase ; comme je n'avois pu voir la comète depuis le cinq, je la trouvai ce soir diminuée de lumière, on ne pouvoit plus la voir avec une lunette de nuit ; le noyau encore brillant, étoit environné d'une légère nébulosité, qui s'étendoit assez pour indiquer encore la direction de sa queue, qui étoit extrémement foible. Je comparai la comète directement à l'étoile 6 de Pégase, et à une étoile nouvelle estimée de 7" gtandeur, qui étoit fort près de la comète ; la position DES LS CU I-E, N° €. E-6. 675 de cette étoile fut connue en la comparant directement à 6, je l'ai rapportée dans la seconde table sous le n°. 14. Les positions de la comète qui ont résulté des observations, sont dans la première. Le 15, le ciel fut également couvert le soir. Le 16, dans l'après-midi, il tomba environ deux pouces de neige; vers les 8 heures du soir le ciel commença à s'éclaircir, et devint fort beau, point de lune, et je re- connus sensiblement que la comète avoit perdu beaucoup de sa lumiere, et qu'en éclairant les fils du micromètre, une trop grande lumière la faisoit disparoitre. Ille parois- soit près de trois étoiles estimées de 8"* grandeur, et sur. le parallèle de deux étoiles et u de Pégase, qu'on trouve dans le catalogue de Flamsteed ; la comète fut comparée à l’une, et à l'autre de ces deux étoiles : j'en ai rapporté les positions dans la première table, et celle des deux étoiles dans la seconde. Le 17, dans la matinée, il tomba plus de deux pouces de neige ; le ciel se découvrit le soir; j'observai la comète, que je comparai plusieurs fois à l'étoile u de Pegase; j'en ai rapporté deux positions dans la première table. Le 18, léger brouillard le soir, et ce ne fut pas sans peine que je pus voir la comète ; je la comparai à deux étoiles qui étoient sur son parallèle ; ces deux étoiles étoient r* et r° de Pégase : on ne trouve dans le grand catalogue de Flamsteed que la position de la seconde , et toutes les deux sont rapportées sur la carte de son atlas : je déterminai la position de »* par r*. De la position de ces deux étoiles, j'ai déduit celle de la comète ; on la trouvera dans la première table , et celles des deux étoiles dans la seconde : les dé- terminations de la comète furent un peu douteuses ; à cause du brouillard qui affoibiissait sa lumière. Les 19, 20, 21 et 22, le ciel fut couvert les soirs. Le 23 décembre, le ciel devenu parfaitement beau, je cherchai la comète avec la grande lunette d'observation; Qqqq 2 676 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE e la trouvai près de l'étoile 74"° de Pégase, 7° grandeur, fuivant le catalogue de Flmsteed ; je la comparai plusieurs s_à cette étoile et à l'étoile 76", 6% grandeur de la même constellation. La comète étoit très-diflicile à voir, et la moindre lumière employée pour éclairer les fils du micro- mètre, la faisoit disparoitre : au milieu de la nébulosité on distinguoit encore une lumière plus forte; les observations de ce soir indiquoient que la comète ne seroit plus visible que pendant quelques jours. Le 24 et le 25, le ciel fut couvert. Le 26, le ciel clair par intervalle , je cherchai la comète qui devoit se trouver sur le parallèle de la belle étoile Mar- kab, je la trouvai placée entre deux étoiles, l'une de 7"° à 8° grandeur, et la seconde de 8%. Je comparai la comète avec ces deux étoiles qui furent déterminées les jours sui- vans par comparaison avec Markab ; jai rapporté les po- sitions de la comète dans la première table, et celles des deux étoiles dans la seconde, sous les n° 13 et 19. Comme la comète se trouvoit sur té parallèle de Markab, j'avois commencé à observerde passage de cette étoile au fil horaire du micromètre , mais à celui de la comète le ciel se trouva couvert. Le 27, le ciel fut couvert le soir. Le 23, le ciel fut fort beau le soir, la comète se voyoit avec beaucoup de peine avec la grande lunette d'observation; pour l’observer je fus obligé de supprimer toute lumière our éclairer les fils du micromètre ; j'estimai son passage au fil, de manière que les observations devinrent douteuses. Je la comparai trois fois de cette manière à une étoile nou- velle de 6° à 7% grandeur , quefje connus en la comparant à l'étoile g de pégase; la position de la comète qui a ré- sulté de cette étoile déterminée, est rapportée dans la pre- mière table, et celle de l'étoile dans la seconde, sous le n°. 21. Le 29, beau temps le soir, mais le ciel n'étoit pas pur, je ne vis la comète qu'avec beauçoup de peine, il n'étoit Des SCirEeNCESs. 677 plus possible d'éclairer les fils du micromètre, sans la faire disparoitre : le micromètre porte deux reticules, l'un est à Bils très fins, pour les observations à faire de jour ; l’autre porte des lames et sert aux observations qui se font la nuit, sans avoir besoin d'éclairer, parce que l'astre se cache un instant pour reparoître , et fait juger par-là de son passage au fil horaire ; il en est de même du curseur. Les parties du micromètre sont les mêmes pour les deux reticules : ce micromètre est fait avec soin, il a été construit par M. Mégmé, l'un de nos meilleurs artistes en instrumens d'astronomie. Je comparai la comète directement à l'étoile q de Pégase; j'en ai rapporté trois observations dans la pre- mière table, et ce sont les dernières, n'ayant pu revoir la comète les jours suivans. Suivant mes observations la comète a été observée de- puis le 25 novembre jusqu'au 29 décembre 1788, ce qui fait un intervalle de 29 jours. Je rapporte dans une table qui suit , les déterminations de la comèie, en ascension droite et en déclinaison, avec les différences de passages qui ont eu lieu entre la comète et les étoiles au fil horaire du micromètre ; il en sera de même pour les différences en déclinaison qui ont été dé- terminées entre la comète et les étoiles ; ces différences sont marquées des signes + et —, le premier indique qu'il faut ajouter ces différences aux positions des étoiles avec lesquelles la comète aura été comparée, pour avoir l'as- cension droite et la déclinaison de la comète le second signe indique qu'il faudra ôter. Les deux colonnes qui contiennent ces différences for- ment la base de toutes les observations , et peuvent servir à rectifier les positions de la comète, lorsque dans la suite on déterminera avec plus de précision la position des étoiles, comme l'annonce M. de la Lande. La seconde table contient les ascensions droites et les déclinaisons des étoiles , qui ont été employées à la déter- 678 MiMOIRES DE L'ACADÉMIE mination du lieu de la comète, tant celles qui ont été prises des catalogues, que celles que j'ai déterminées en les comparant à “des ‘étoiles connues. Leurs positions sont réduites au tems des observations ; je n'y ai fait d'autre réduction que celle qu'on trouve dans les catalogues , sous le titre de variation annuelle. Je joindrai à la suite de mon Mémoire sur la troisième comète qui a paru en 1790, et que j ai observée , ine carte céleste pour cette troïsième comète, sur laquelle je rap- porterai la route apparente de celle dont je viens de parler, parmi les étoiles fixes , et il sera facile de juger de sa po- sition et de celles des étoiles qui auront été employées à sa détermination ; elles seront enfermées dans un cercle. L'on verra aussi par cette carte que cette comète a com- mencé à paroître dans le carré de la grande Ourse, près de l'étoile Ÿ ; qu'elle a passé près de la queue du Drai 2on, et traversé le cou de la Giraffe ; qu'elle a passé à dc degrés du Pole, et à un peu plus d'un degré de l'étoile Polaire; puis entre le pied droit de Céphiée et le Renne, ensuite entre Céphée et Gassiopée; près de la main droite d' Andromède , et qu ‘elle a cessé de paroître sur l'aile aus- trale de Pégase, après avoir traversé le carré de cette cons- tellation. M. Méchain, quia ee cette comète, a déterminé, d'après ses observations , les élémens de son orbite de la manière suivante, dans la Connoissance des Temps de 1791, page 56. s oo. 7! (1 Lieu du nœud ascendant. . . . . . 5. "7. 10.38 Inclinaison de l'orbite. . . . . . . . . 12, 28. 20 Lieu du Périhélis dans l'orbite. . . . 3. 9. 8.27 Logarithine de la distance Périhélie. . 0, 0265381, Passage au Périhélie le 10 novembre, à 7" 35', temps moyen à Paris. Sens du mouvement. , . . . . . . . , retrograde, DES Sct1ENCES. 679 TEA B.LE PR EÉMLÉRE DES LIEUX APPARENS DE LA COMÈTE DE 1788, j COMPARÉE AUX ETOILES FIXES. Ascension Déchnais. | Différence | Différence droire de la Comètelen ascens. dr.|eu déclinais, dela Comète | observée. | de la Comète | entre la Co. observée. Doréale, avec les ét. {etles étoiles. ET GTILE'S avec lesquelles la Comète a été comparée. *,U 49 no] DM. S. |DMs.| D.Ms. | M. $. | | 47 29 17 | + 0 43 o | + 2929 | 89 | 3 R RAR 1 28 PE Cac EVE ES CS ELA IN ES 3 La mème déterminée. 43% 3 3 4 5 53 ci La art Ne RE ET * ie By | Gr, Ourse. Comète estimée, 5648 45 | + 3 55 45 | — 41 40 | 2 6 56 55 27 | +,3 35 15 | —,37 8 | 2 6 56 57 44 | + 3 34 50 | — 352 55 2 8 62 57 3 | + à 19 15 | + 336 | 2 « Grande Ourse. 653 24 | 4 21818 Êæ+ 9 57 | 2 £ 63 12 19 | + 2 17 350 | + 18 52 | 2 æ 65 19 31 | + 2 1515 | + 22 4 2 . 63 UC) dy + 2.14 30 + 25 34 2 æ 70 630 —6 25 15 | — 22 52 | 3 4 | à Dragon. 70 15 25 | — 6 27 45 | — 13 57 | 34] à Î BRON ON PP RENTIR n iele +. «| + + ) Position de la Cométe D7 MO VOTE LEA EME. tee - + ÿ estimée par confisurations. { ei Fe 18 | + 7.1 80) |, 16,2 6 1 | Nouv. détrrmince. DO, ADO ER nie AUS Te Les: «a " estimée par conhyuratiou. 66 37 21 | + 0 14 45 | — o 0 | 5 Ent) : fe 66 32 58 | + o 12 o | — 4 43 5 Fe Nouv. la mme, déterminée. 66 24 45 | + o 10 15 | — 12 36 5 #A 66 2 38 o — 54 43 5 22. 48 55 o WE À 4 3 tai: it 6 18 ÿ -D'Andromide, Estimée, ORAN ER TER EN UNE AE ALERT ul Position par M. Méchain. 3 26 37 22 | + o 4 45 | — 4 45 7 it ÿ Nour. la mème, déterminée 7 36 32 3% 0 430 | Æi0o 4] 7 | 14 1 $ 8 26.28 27. | + 8. 2 30.| — 27 57 2 g& | Pégase. 8 26.27 46 | Ho 5.0 | — 14 21 7 14 Ê Nouv- ci-dessus. 9 26 25 54 | +o 4 30 | —1813| 7 2 9 22 54.54 | + 353 30 | + 20 2 | 6 5 0 22 55 35 | +3 55 30 | +19 o| 6 | 7 o 351 24 59 | 22 53 44 | Æ 2 43 15 | + 39 38 | 6 ÿ 6 = # 54 | 21 58 22 | + 2 44 %0 | — 44 | 6 ÿ 7 51 26 9 | 21 37 3 2 4, 45 | — 56 29 | 6 : 6 351 26 56 | 20 a A Gi 4 ” Ex Ce fi 6 … Pégase. 6 351 26 56 | 20 22 52 | —_ 5 57 15 | — 628 | 6 | : 6 351 41 25 15 30 45 | — o o 52 | — 8 14 7 74 7 8 28 | 551 4m o | 15 30 29 | — o. 1 7 | — 8 20 | 7 | 74 7 16 54 | 551 41 7 15 30 35 | — o 11 0 | — 8 24 7 74 7025 26 | 351 41 7 | 15 29 59 | = 1 16 37 | + 21 179 | 6 76 7 35,33 | 351,56,.50:| 15 31 49 | + 0 42,15 | + 5 49 | 7 8 | 13 ? Nouv. déterminée. 7 35,331 592 (66,32, | 13.33 15 | — o 24 30 | — 729 | 8 | 39 $ 7 953] 352 4 40 | 12 27 2 | — à 37 30 | + 28 42 | 6 7 | 21 ; : 7 24 20 | 352 4 40 | 12 26 6 | — 1 37 30 | + 27 46 | 6 7 | 21 Nouv, la m°me;, déterminée, 7 55 55 | 452 3.10 | 12 25 32 — 189 o | +27 12 | 67 | 21 6 25 18 | 352 8 4o | 11 58 3 | + 2 32 45 | + 2° 49 | 56 | 9 6 43 52 | 362 8 55 | 11 58 4 |.+ à 33 o | + 22 50 | 56 | g € Pégase. 6 57 10 | 352 910 | 11 58 o | + 2 33 15 | + 22 46 | 56 | 9 | 680 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE MA CB LOS EICIONIDYE Des Ascensions droites et des Déclinaisons des ÆEtoiles avec lesquelles la première Comète de 1788 a été comparée, Les positions sont réduites au temps des observations. Se[1OI7 sep à INopUEIL) Sa]{O1T sop oN | | D (ei) + Le, QG PP SERERETES = I 4 Or Go OC & [e,} + O0 + D QG OO Cr F Q [op} a © ne k © x LE £ + GI OYh D O1bB GE FEES bO DJ © ODEN EC à GO DNCIR — [e] [op] BBQ IOREK el D! Le) pb + jo À G-5 00 ot [Q Là OÙ = Déterminée , double, la suiv. des2, comp. à la Comèie le 25 novembre. Nouv. déterminée par ; de Céphée. Déterminée par l'étoile n°. 2 ci-dessus. Dragon , déduite de Flamsteed. Comète comparée le 29 novembre. Pésase , déduite de Flamsteed. Comète comparée 3 fois le 29 décembre Nouv. déterminée pa: v de Pégase. Céphée déduite de Flamsteed. gase , déduite de la Conn. des Temps. Comète comp. le 14 décembre, Nouv. déterminée par y de Céphée. Pés Nouv. détermiuée par : de Céphée. Nouv. déterminée par ; de Céphée. Nonv. déterminée par ; de Céphse. Nouv. déterminée par y de Céphée. Nouv. déterminée par Markab. Comète comparée le 25 dérembre. Nouv. connue par & d'Andromède, Comète comp. 4 fois le 14 décembre. Nouv. déterminée par : de Céphée. Pégase , déduite de Flamsteed Comète comparée 3 fois le 23 décembre. Nouv. connue par l'étoile : de Céphée, j] Ascension | Déclinais. è NOMS DES ETOILES ; droïte des Etoiles. : “+ QUI ONT SERVI À LA DÉTERMINATION À| des Ftoiles. | Boréale. | : DU LIEU DE LA ComèÈrTe. 2 | D. M.S. | D. MS | 5 58 44 | 85 8 20 | 6 Déterm, par la Polaire , la Comète comparée le 2 décembre. 162 14 40 | 57 30 35 2 Grande Ourse. Comète comparée 3 fois le 27 novembre. 162 38 22 | 62 53 27 2 Grande Ourse. Comète comparée 5 fois le 28 novembre. 164 31 51 45 38 36 | 43 Grande Ourse , déduite de Flamsteed. 8 Û Pégase , déduite de Flamsteed, Comète comparte 2 fois le 16 décembre. Nouv. déterminée par ; de Céphée. ù Nouv. déterminée par l'étoile 4 de Pégase. Nouv. connue par « d'Andromède. 1 OÙ OJ O OÙ O1 OÙ ON ON CI NN £ LL © © b + mi O1 ? À Ov mt me CN SL O1 & ON SY . OI OO a co CN al b D b - on [ea Co - On a >. I D II D es Lea) ob bE b + &1b © Déterminée par + ci-dessus. Pégase , déduite de Flamsteed. Comète comparée les 16 et 17 décembre. Nouv. connue par Markab. Comèie comparée le 25 décembre. ‘ re an & LL © pb & [°] + © Céphée. Nouv. déterminée par y de Céphée. 76 | Pégase. Cométe comparée le 23 décembre. . Nouv. connue par l'étoile g de Pésase. Comète comp#3 Fois le 28 décemb, Nouv déterminée par de Céphée. Comète comp. 4 Fois le 4 décembre. 2 Nouv. connue par la Comète. ; r' Pégase. connue par r. Comére comparée le 18 décembre r | Pégase, dèduite de Flamsteed. Comète comparée le 18 décembre. Nouv. déterminée par y de Céphée. d 25 | Nouv. déterminée pare d'Andromède. Nouv. connue par 1 même &. 27 Nouv. connue par la même @. ; « D'Andromède , déduire de la Connoïissance des Temps. Où Le, = o D + D Con GR Gb DO 5e Da ON Oum > A END 8 7m m Le] Oo & Léa 1 + ne _ oo o & b ob am ei a F5 œ a F5 D A + el D k 0 & ornou e » D D ND — ui S a [a G o © Eu + Q = = NS a a Bb F es œ T eo ps ES [er] (9 SI E = ES © pan » a DE S4 Sfcir lt c l'E (6! 631 PR DS ET TETAS PIE PEL RE SITE RSC PIS FOLIE AVES TETE NT AIRE TENTE VEN SR OBSERVATIONS DE LA: SECONDE COMÈTE DE 1788, Découverte en Angleterre par Miss Herscnez, le 21 décembre, observée à Paris à l'Observatoire de la. Marine, le 5 et le 7 janvier 1789 (1). Par M MESSIER. a ——————" J E ne fus instruit de la découverte de cette comète que le 3 janvier, par un mot d'écrit de M. de Sx*, qu'il avoit extrait d'une lettre de M. Blagden , adressée àa- M. Beértholet : voici cette‘ note. « Miss Herschel a » découvert une nouvelle comète le 21 décembre; elle » étoit un peu moins d'un degré au sud de 6 de la Lyre, » et la comète précédoit cette étoile : le 22, au matin, » ayant revu la comète, son mouvement parut très-lent, » dirigé vers Ô de la même constellation ; le soir, à 5 heures » 31 minutes, elle précédoit $° de la‘Lyré de 7 min. 5 sec. ». en temps et danse parallèle:de la petite étoile double ». Le 3 janvier, je cherchaï la comète le soir, avec la grande lunette d'observation, mes recherches furent inu- tiles, il ne fut pas possible de la découvrir; j'en attribuai la cause à sa petitesse et à la lumière de la lune qui étoit sur l'horison. (1) C'est la XXIXE des Comètes que j'observe, et la LXXVIe dont on ait déters, miné l'orbite. Mém. 1789 Rrrr 682 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Le 4 janvier, vers les 3 heures : du matin, par un beau ciel et sans lune, je parcourus avec soin la constellation de la Lyre, et sur-tout les environs de la belle étoile &, où la comète devoit se trouver, d’après l'observation de Miss Herschel; je trouvai au-dessus de cette étoile un petit amas de lumière , d'une foiblesse extrême; dans la lunette cet amas disparoissoit de temps à autre; on n'y remarquoit aucune apparence de noyau, ni de queue, une lumière seulement foible et égale : je dessinai son lieu à l'égard des étoiles voisines , etenviron une heure après cette opération, je reconnus que cette configuration n'étoit plus la même, ce qui me fit reconnoître que c’étoit la comète ; le crépus- cule qui vint à la suite de ces recherches, ne permit pas de la suivre plus long-temps et d'en déterminer la situa- tion. Le 4, au soir, je cherchai la comète, mais la lumière de la lune empêcha dela trouver ; le 5, vers les 3 heures : du matin, je la cherchai de nouveau, et ce ne fut pas sans peine que jé pus la voir, quoique le ciel fut beau et pur; la moindre lumière employée pour éclairer les fils du mi- cromètre , la fuisoit disparoître : il fallut m'en passer , et les observations que j'ai faites pour la détermination de son lieu, peuvent ètre regardées comme un peu douteuses ; mais comme sa position a été déterminée plusieurs fois, on pourra prendre un milieu : je rapporte-ici la première observation qui a été.faite, les autres se trouveront dans la table qui suit. À 3 heures 53! 5! de temps vrai, la comète, précédoit, au fil horaire du micromètre, une étoile nouvelle, estimée de-7"° grandeur , de 32! 0", elle étoit supérieure à l'étoile de 1! 10". En ôtant ces différences de la position de l'étoile que j'avois établie par x de la Lyre , de 277 degrés 20! 47", et sa déclinaison de 42 degrés 53! 50" boréale, il en est résulté celle de la comète, de 276 degrés 48! 47" pour son ascension droite, et 42 degrés 52! 20! pour sa décli- mtison. DES SCiENCESs. 683 Le 7 janvier, au matin, le ciel fut très-beau, et la comète très-difficile à observer , elle avoit la même lumière que le 5 au matin; je la comparai directement à l'étoile x de la Lyre, que Flamsteed, dans son Catalogue, marque de 6° grandeur, j'estimai qu'on devoit la regarder comme de la 4° à la 5e, parce qu'on la voyoit aisément à la simple vue, et qu'une étoile de 6° grandeur est très - dificile à appercevoir. Je cherchai encore la comète les jours suivans , mais le ciel n'étoit pas pur , il régnoit un léger brouillard , j'abandonnai mes recherches vers le 12 janvier, et je n'ai d'observations que les deux jours cités ci-dessus : elle fut observée en Angleterre par Miss Herschelet par M. Maskelyne ; à Paris, par M. Méchain, le 15 et le 18 de janvier : je rapporte en table ces observations, qui m'ont été communiquées, et une carte céleste de sa route apparente , sur laquelle l'on verra qu'une des observations de M. Maskelyne , celle du 28 décembre s'écarte un peu de la route. : TABLE PREMIÈRE Oo 20€ 0 NUDHAE) NT Lés Lieux apparens de la seconäée Comète de 1788. 17} 4 Di \ = 7 ETOILES AVEG LESQUELLES LA Comère À ÉTÉ COMPARÉE. 1-88 | Ascension |Déclinaison| Différence | Différence | is TEMPS droite | de la Com. | en asc. droite | en déclin. a moyen, |deaCoimète * observée. lde ‘la Comète entre la Co. | 799" abservée: | Boréule. | avecles ét. [eee Juopuuie) ‘SOIO1T sap — H.M.S. | DSM:S pD.m.s. |. D.M.S |imis | | RE LE AS NES TE se UC TE «+ «+ | De Miss Herschel. +++ { De M. Maskelyne. [op] à D [°] b I 1 © " Lea 90 [a] [2] I Q & 1 [ei] D D M » © Q 1 ns en a Q + & V2 o © " (] D [y] + CN S] De! [7 EE de] ü: = O1 ss D GE D Où CO On Un 0 Dérerminée par +. Déterminée par +. La même que ci-dessus La mème que ci-dessus La méme que ci-dessus De la Lyre. ©] ES Es 20009 © @ co a D] 1 ER Q200WNR D» © Bou ie see SOC ArE HU RE De M. Méchain. | 684 Mémoires DEC L'AcADÉ#IE NES Screncrs. LA BTE ET OSNE CO N'D'E DES POSITIONS. DES ÉTOILES AVEC LESQUELLES LA COMÈTE A ÉTÉ COMPARÉE. 27e ess =: NOMS DES. E TO) ILES QUI lONT SERV. A. LA, DÉTERMINATION DU LiEu, DE LA Comère. Ascension Déchneronl droite des Etoiles, des Etoiles. | Boréale. [O1 sep ANIPUEIO) | Déierminée par r de la Lyre. Dérerminée par +. Comète comparée le 4 janvier. Déterminée par la même +; Déterminée_ par la même. Dérerminée par la même. L 2 3 77 33 31 | 43 3 o |67| 4 | Déterminée parla même. Comète comparée le 4 janvier. 5 6 De la Lyre, déduite de Flamsteed. Comète comp; le GJanvier. D'après les observations des lieux apparens de la Comète, rapportées dans la première Table qui précède, M. Méchain en a déterminé les élémens de son orbite de la manière suivante ;. on les trouve imprimés dans la Connoissance des Temps de 1792, page 554. s ONU AE Longitude du nœud ascendant. . , . 11 22,24 26. Inclinaison de l'orbite. : . . . . . 64 30 24. Lieu du Périhélie sur l'orbite. . . . . o 22 49 54. Logarithme de la distance Périhélie. . 9,8792757. Passage au Périhélie , 20 novembre, à 7" 23!, temps moyen à Paris. Sens du mouvement. % 5 nx 5» ms + + » .« direct. FIN. LA + + + r « * Le. ? # 1 L) ; | Hi# a