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Torme IT, | A | “ÆAifloire guliere pour le Roi, qu'ils V'apelles ele Grand Onontio A ’elt 2 à- “dire Ja plus haute des Montagnes de Ja terre. Ceux que Dieu a appellé par fa grace à la lumiere de l’'E- vangile, ne peuvental flez loüer le zéle & la pieté de ce Prince, & ceux même qui font encor enfevelis dans les tenebres du Paganifme, ne laiflent pas d'en parler avec. autant de refpeét que fes propres fujets. Le Commerce a apprivoifé ces Peuples , on les a attirez chez les François, & les François qui s’étoienc infinuez dans leur _efprit , ont penetré infenfblement dans leur païs. Tout nous eft devenu facile à la füire du tems 5 l’union s’eft cimenté de | part & d'autre, on a pris leurs interêts communs , & ils font devenus nos amis: on les a foûrenus dans Jeurss guerres, Be ils + fe font déclarez en notre fayeur. De plus la Foi s’y eft établie parmi quelques- uns par les foins des zelez Miffionnaires, dang lefquels ils ont trouvé un efprit tout à fair defntereflé. Ils ont goûté peu à peu ce qu'ils leur ont enfeigné ; ; ils ont beaucoup diminué de leur ferocité naturelle , & fonf devenus plus dociles & plus trata biens. Ceux qui n’ont pas encore été éclairez de la lumiere de l'Evangile , font tour à fait dignes de compaflion, | Bans la penfés quil ils ont de la Crea: Frey CT ’ 2 Nr MA fi À 148$ £ de peuples Sahvagés. : 3 Con da Monde , ils croyent & tiennent | pour affuré qu te ont tiré leur ori des des animaux , & que le Dieu quia fait le Ciel & la Terre s’apelle Afichapous ; qui veut ; dire le Grand Liévre. Ils ont quelque idée D du Deluge, & comme ils n’en peuvent dés d veloper le Miftere : voici quelle eft leur … ‘ creance telle qu'ils l’a debirent- Ils pré- : tendent que le commencement du monde n'elt que depuis ce tems- la ,que le Ciel a été créé par Michapous , lequel créa enfuite tous les animaux qui fe trouve- tent fur des bois flotans,dont il fit un Ca- veu, qui eft une maniere de Pont, fur Jequel il demeura plufieuts jours avec eux fans prendre aucune nourriture. Michapous ; difent-ils , prévoyant que toutes fes creaturés ne pourroïient fabfis fter long-temps fur ce Pont, & que {ort ouvrage feroit imparfait : s'il n'obviois aux malheurs & à la faim , fur tout quites menaçoient ;, & ne fe voyant. alors que maître du Éiet il fe trouva obligé « de re- courir à Michipifi ; Ve Dieu des eaux, & voulut emprunter de lui un peu de tot fe pour former des païs allez vaftes, pour Contém£'toutes les creatures prefentes êE celles qui viendroient. Maïs celui. ci ja- Joux de fon autorité & de fon Empire ; n° avoit pRre de faciliter un établiflemest À 2 # Hifloire 4 dé aux animaux qui feroient fans doute [a Guerre aux poillons fes Sujets , il ne voulut point écouter la demande de Mi. chapous , qui fe trouva fort embarañlé ce qu'il ft qu'il propofa aëx animaux de députer un d’entre eux pour aller cher. cher de la terre au fond des eaux , les af- furanc qu’il les mertroit en repos, pour. vû qu'il lui en aporta, dont il formeroit un grand monde, qui feroit le fejout de toutes les creatures. Lesanimaux déja pref- {ez de la faim prévoyant leur perte iniévi- table s'ils demeuroient plus long rems fans nourriture , toujours expofez aux, vagues des eaux qui venoient fe brifer contre leur Pont, s'adreflerent au Caftor jauquel ils promirent toutes fortes d'avantages, s'il vouloir fuivre l’ordre de Michapous, & même qu'ils le reconnoïtroient pour mai- tre de la terre & le premier de tous les animaux. S’en fut aflez au Caftor pour faire cette tentative ; il demeura long- tems dans les eaux, mais inutilement , car il en revint à demi mort proche le Pont , fur lequel les animaux le tirerent, cher- chant dans fes pattes & dans rout fon corps s’il n’y auroir point de terre ou de fables, ils n’en trouverent point, & ils ju- gcrent de là qu'il n'avoit pû aller jufqu'au fond, Les animaux prierent enfuice la : 9 : | de Peuples S'aivoger. | oies de faire la même entreprife. C: 1 le ci qui fe connoifloit plus agile que le Æ€Eañor, d’ailleurs jaloufe de l'honneur de fe voir he maïîtrefle des animaur, s'élance auffi-tôt dans les eaux , où elle demeura un jour entier. Ce. rétasdbenne donna quelque efperance aux animaux ; mais la Eoutre ne fut pas plus heureufe que le Ca- ftor. Elle parut à côté. du Pont fans mou- vement , les pattes ouvertes, Ils la tirerent en Prechbhe autour d'elle s'ils apercea “wroient de laterre; n’en ayant point trou- véils fe reprefenterent plus que jamais tous les æalbeurs dont ils étoient menacez lorfque Michapous qui vouloir leur faire connoître fa puiffance , fe fervir du Raë _mufqué, auquel il commanda d’alle* cher- : cher de la terre au fond des eaux. Les animaux douterent qu'il pût réüilir dans une encreprife où le-Caftor & la Loutre s.. beaucoup plus vigoureux, avoient échioué, Cependant Michapous voulut «fe fervir d'un fi foible inftrument pour faire éclater davantage fon pouvoir. Le Rat muiqué | plongea dans lea, il s’ ÿ tint un jour & une nuit, & parut Lu deffüus fans mouve- -. ment, ‘une de fes pattes fermées. Vous. aurez la vie dit auffi- tOt Michapous aux ‘animaux ; mais prenez garde de la lus ouvrir que vous ne l’ayez de At PTS : É | on ES ANNEE GEL + LS ot Ertae PRET RON RE A € hs, Hiffoire ÿ tiré Lur le Pont. Grands emipreffemens de la part des animaux autour du Rav mue ué , c'écoit à qui chercheroit cetre terre tant defirée ; ils trouverent à la fin quel- ques grains de fable entre fes petits on- les qu’ils donnerent à Michapous , qui les difperfa fur le Pont, & les fit groffir « de telle forte, qu'ils furentconvertis en peu de temps A une #roffe montagne. Il com- manda au Renard de Sr autour de cette montagne , l’aflurant que plus il marcheroit & plus. la terre s agrandiroir, IL obeït, & s’aperçût effectivement qu'el- Je déréoe bien plus grande. Mais com- me le Renard ne vit que de rapines , il jugea bien que s ‘il marchoit toujours , il auroit beaucoup plus de peine à trouver dequoi fubffer , _puifque fa proye feroit plus écartée , il tai à Michapous & Jui dit que k terre étoit aflez valte pour … placer & nourrir tous [es animaux. Mi- chapous voulut voir lui- même fon éten.… duë , il ne la trouva pas encore allez grande pour toutes les creatures. Il partit pour l’augmenter , & enfin ces Nations aveuglées croyent qu'il tourne depuis ce temps autour de la terre, qu'il agrandit inceflammenr , & difent qu ileft auel- lement dans les campagnes du Sud, & * dans les Forêts du Nord ,aux extrêmitez de la terre , où il l'augmgnte. D ic 1 MS CN Eten # # A «+ 1 ‘1 des Peuples Sauvages. 7 D Siles Sauvages entendent quelquefois de grands bruits dans les montagnes, ou “ qu'ils voyent dansl’air des féwx extraordi- | naires , ils difent que c’eft Michapous qui pañle , lequel prend foin de fes creatures & les engage à fe reflouvenir de lui, d'où ilatrive qu'ils emphflent dans le moment leurs pipes de tabac donc'ils lui offrent la À fumée en Sacrifice, invoquant fon fecouïs pour la confervation de-leurs Familles. + Voici encore de quelle maniere ces peuples debitent leurs rêveries. | Les animaux vivoient dans une bonne intelligence pendant que Michapous de- meuroit aveceux ; mais fi-tôt qu'il les eut quittez, le divorce fe mit parmi eux. & les plus forts devorerent les plus foibles. Cette mes-intelligence leur fit prendre chacun leur parti dans les lieux écartez. Ils multiplierent en peu de temps la terre & elle fut remplie de toutes fortes d’ef- peces d'animaux , ainfr que de toutes fortes de poiflons. fn 1pe + ‘Aprés que Michapous eut fait la vifire de fon Empire ; il retourna aux animaux ‘pour donner un païs à chaque efpece ; mais il fut bien furpris de trouver une Guerre entre eux. D bu no Cette divifon lui déplüt, il les en pu- nit par des maladies qu'il leur envoya ,& LS PVR or ve L de os L el pr 2 “Ah Fe 3 | + 4 7 GARE c'e FERA \ : LV # 4 “ « n & % $ | Hifhoire | réfolueé pour les châtier avec plas de fe: verité de créer les hommes. , qui auroient une autorité abfoluëé fur eux. La mortalité fut grande parmi les ani= maux & de leur cadavre * Michapous for- ma les hommes dont le langage fe trou- va auffi d ifférent que toutes les efpeces de ces animaux. Ces hommes. voyant la. quantité d'animaux dont la terre étoit remplie jugerent bien qu'ils éroient defti: ñez pour leur ufage , ils inventerent des arcs & des fléches, ils s'en fervirent pous Jes pourfuivre è à la ‘chaîle ; &e ils s'en ren- dirent bien-tôt maîtres. Ces hommes aprés avoir fait plufñeurs courfes fe rrouverent acablez du fommeil ; & s'étant réveillezils aperçütentune gran- de &c une petite trace d'hommes, &ilyen eut un qui eut la curiofté de la fivie: &E . il découvrit peu de temps aprés une grande cabane, dans laquelle étroit Michapous qui Jui donna une femme ,& leur indiqua à tous deux un païs pour “Habite ; il prefcri- vit à l’un & à l’autre la maniere dont ils de- voient fe comporter , l’homme éranc le _ plus fort devoir s'occuper à lachaffle &°% la pêche. Er la femme devoir filer , abatre du bois , fecher & aprêter les poiffons & les” viandes : faire la cuifine & fervir (on mari, # Greation de Hommes + dés Érupies S'anvages. (Tir Les autres voyant que ce premier ne Benoit pas , partirent alternativement pour. fcavoic ce qu'il étoit devenu. Ils trouverent Michapous qui leur fit la même .chofe qu'au premiers Il leur donna donc | un pouvoir far tous les animaux ; mais il deur dit qu’il les avoit créez pour nouts & qu'il leur préparoit aprés la mert un lieu au bout de la terre où ils joüiroient de toutes fortes de phaifrrs , & où ils feroient eftimez & confiderez ions es verius & les bonnes actions qu'ils auroient prati quez däns cette vie. Les animaux qui fe voyoient ckATeS 4 _ pourfaivis des hommes , firent toûjours tous leurs efforts pour ÉViter de tomber entre Îeurs mains. : Les hommes vécurent bal quel- ques fiecles fort paifibles avec leurs fem- mes , faifant bonne chere; ils en eurent plufeurs enfans qui fe marierent, ‘le erand nombre les\obligea de fe répandre & d'ha- biter un plus grand païs de challe + & quelques chaleurs qui ne fe connoifloient pas s'entretuérent dans leur rencontre , les parens voulant venger la mort de leurs parens, tuëérent les meurtriers ; la guerre ain s ‘allunia peu à peu entie EUX, : & à continué jufqu'à prefenr. 1# Origine de la Gueré äo LE Hifloire en Telle eft l opinion ridicule de la pléparé des Sauvages de L’ Amerique Septentriona- le, du moins de ceux dont je parlerai dans la fuite. Quoiqu'ils n ‘ayent qu'une idée confufe de leur origine ,ils la croyent ce- pendant veritable “ 8 quelque peine que puillent prendre les Miflipnnaires pour les retirer de leurs aveuglemens : “+ l ÿ en a encore beaucoup qui ne peuvent s’empé- cher. de croire à Michapous ; -& de l’ado- rer comme Dieu du Ciel & de là terre le premier & le maître de trous les autres efprits , car ils croyént qu'ilya encore d’autres Divinitez , le Soleil ; la Lune, &. Je Tonnerre en font du OPEN Michi- pif eft en grande veneration parmi eux “é’eft le Dieu des eaux qui excite ou ap- paife les tempêtes. Meteomex le Dieudes glaces. Mais les Dieux qu'ils invoquent à tout moment & avec plus de ferveur font les Diables, & tous les Elprits de VEnfer, qu'ils craignent & croyent Être tour pui£ fans pour leur faire du mal. Jene parle point d’une infinité d’autres petites Divini- tez. Ils ont particulierement les Dieux du Songe qui leur font propices ; ou fune- Îles , dans la guerre, la chaffe & la pêche. Lot qu'ils font quelques entrepriles il faut qu'ils rêvent auparavant, & la chofe qui la premiére fe prefente à leur i imagi- # j EU à / des Peuples Sauvages. ni | fation, devient l’objer de leur adoration, Is font quelquefois dix à douze jours fans | boire ni manger, jufqu'à à ce qu'ils ayent rêvé à quelqu'une de ces divinitez qui {ont l’'Ours , le Leopard, le Bœuf, la Couleuvre, & la Loutre, Auffi leur ét veau étant aide forme bien des chi meres , qui pour ” l'ordinaire ont du ra- port a rs inclinations. Tous les autres animaux qu'ils fe figurent dans leurs fon 165 , N'ONE aucun pouvoir, & font même | incapables de Les : ‘engager A EXECULEr aU- cun deffein. Ils font ordinairement des fettins c s qu'ils offrent à leurs Divinitez avec beaucoup de Religion. S'ils éternuent , ils remercient celle qui leur vient di le : moment à |’ efprit , & 5 "ils famenc ils lui en offrent la tee. In ‘y a aucune ftabilité dans Jet cro- yance, car pour une pipe de tabac ils ‘confentent à à tout ce qu'on leur dir, Un prefent accepté ou un bon repas fini, ils retournent à leurs premieres Léo Ils 5 ’accommodent à à tout. S'ils voyent qu’on les pouifenr un peu trop Join, ils difent que nous n'avons pas d'efprit, & que nous n entendons pas l'affaire. Je me fouviens que m'entretenant avec ün Montagnais ( peuple de la riviere de Sagnai à Tadouf. fac, à aies À lieuës de Quebec ) ver 12 Hifoiré ras l Je tnt dufleuve deS, Les il me fit une plaifanterie fur l'idée que je. voulois lui donfer du. véritable Dieu qui avoir créé toute chofe. Ce Sauvage me dir qu'il voudroit bien le ce pour fcavoir s’il autoit le pouvoir de lui donner ‘des Caftors & des Orjgfaux , tant il eft vrai que le cœur de tous ces peuples ef terreftre, comme ils vivent dans la liberté & dans l'indépendance , il n'eft pas fur- prenant qu'ils fuivent tousles mouvemens ‘de certe Nature libertine, ils font trop attachez à la F oligamie Se à toutes leurs pafhions pour n’en pas fuivre les dére- lemens. Michapous ef le Dieu * qu'ils refpe- €ent davantage. Ils fonc des feftius à La | honneur, dans lefquels-on eft obligé de manger sole les viandes jufqu aux os, & c’eft ce qu'ils apellent feftin à rout manger. S'il eft d’Ours il y a trois perfonnes dont les portent {ont beaucoup plus for- tes que celles des autres , il faut qu'ils mangent tout ce qu ’on leur prefente : e STE ne peuvent en venir à bout, c'eft un mau- vais préfage pour le Maître du feftin qui doit s'attendre à quantité de traverfes dans fes entreprifes, ou qu'il y aura de la mor- &alité dans la Famille, Les Conviez ne fe 7 Die # Le Dieu FR e " LA à 2 5 rés, in i > ” \ 4 FN v HIT à RTS ‘des Peuples Sauvages. t 13 fervent point de coûceaux, & né s’éffuyene les mains d'aucun linge , s'ils mêlent quelqu’autre Divinité avec Michapous il faut qu'ils s’efluyent les mains avec dé Yherbe, & les os des animaux qui ont compolé le Feftin font arrachez à un po: teau qu'ils dédient & confacrenc à la mê< me Divinité, particulierement ceux des Ours , des Chiens & des Caftors, Quand ils ont pris les Caftors dans des pieges ils ont grand foin de ne les point faire boüil- lir à gros botillons , de crainte qu'il n’en tombent dans les cendres , car ils croiroient ne pouvoir plus prendre de Caftors. De plus ils élevent des poreaux qu'ils peignent de ronge , pour y attacher les viétimes, On imimole les Chiens au Soleil, Ce font les holocauftes qu'ils croyent pou- voir flécic plus aifémentles Dieux, lorf- qu'ils veulent aîler à la chaffe , ils joignent à ces Sacrifices des peaux paffées de Che- . vreuils ou d'Orignaux. S'ils vont en guerre O ils attachent à un poteau des fléches pein- tes de rouge , avec un ac, & font un feftin dans lequel ils font toutes fortes d’invoca. tions , recommandant leurs entreprifes & leurs familles à leurs Dieux. Lorfqu'ils . font des Feftins folemnels ils leur dreffent des Autels. Hs chantent une nuit entiere des chanfons à leur honneur, qu'ils com Tome 11. “ ME do Éfifaéé 14 cou pofent fur le champ, & il n’y a point d ae nimaux ni de creatures fur lefquels ils n’en ayent fait quelques-unes ; ils merrent: {ur ces Autels des peaux d' Ours & de Lou- tres, donc les têtes fe peignenr avec une: rerre verte, dont ils fe peignent auffile vifage. On doit pour lors tout manger & | avaler rout le boüillon ;'s'il en refte il . faut qu'il foit confoinné par lé feu. ; cree L a or El APITR EE Le Calumet de Paix où de Guerre, les sefures qu'ils prennent quand ils vont à la Guerre s © comment ils traitent | Jeurs ob Lee E; ‘On peut dire que tous ces Peuples font extrêmement fuperftitieux dans pe Religion, dans leurs manierés , & dans la Ceremonie du Calumer, 3 Ganondaoé, en langue Iroquoife Paogan, chez les autres Sauvages, & parmi les Fran- ois le Calumer, du mot de Chalumeau. Éy nom Normand, et quelque chofe de fi mi- fterieux , qu ils difent que c'eftun prefent ue le Soleil a envoié aux hommes pour établir & confirmer la Paix parmi eux. Rison que viole un Calumes doit perir, À ASS ELA AREA AAA ES T Le des Peuples Sauvages. 4. 4 & il s’attire en même tems l'indigoation des Dieux qui ont lalffé le pouvoir au So. leil d'éclairer la terre, & ne peuvent fou- frir qu'un perfide fa Me rien de contrai- | re au Calumet qui eft le gage de la Paix; Quoiqu’en effet le Calumer * foit le fim- bole de la Paix parmi eux, il fert nean- moins pour la Guerre, Lorfqu’ une Nation. la porté, ou laiffé chez une autre, fi elle eft attaquée d’ailleurs, celle qui s 'eft unie par ce Calumer, doit prendre fes inrerêts & venger fes OttS ÿ-le Calumet deman. de donc beaucoup de ceremonies. Les Sauvages du Sud & de POüeft s’en fervent particulierement lorfqu'ils fe trou- vent dans un combat ins rs fi quelque mediateur prefente le Calumet, ils font AE tot fufpenfion d'armes. Si lea deux partis l'agréent, & qu'ils fument avec le Calumet, tout ft calme, & l’on fe retire de part se d'autre. Il De eft cependanr permis de le refufer : en ce cas, pa Ce remet au combat plus que jamais ; fans _ avoir viole le droit du Calumet. C eft un Jien fi Sacré parmi ces peuples , qu'ils ne peuvent fe donner des preuves plus. con- vaincantes de l’eftime qu'ils ont les uns | pour les autres qu'en fe le prefentanc. : C'eft une maniere de Pipe fort longue . # On expliqué ce que c'eft que le Calimet. 11 48 Hiffoire ter de pierre srouges, enjolivée de têtes de Pic-bois , de Canards-branchus , qui fe perchent fur les arbres, dont la têtes eftde plus belle écarlate qui feipuifle voir, & d'autres beaux plumages. Ils fufpendent. au milieu du bâton des plumes d’atles d'un . ©ifeau qu'ils apellent Kibon , qui eft un . veritable Aigle, d’une groffeur differente de ceux que nous voyons en Europe. Les plumes de leurs aîles font grifes & blan- ches , & ils les peignent en rouge , dont ils font des éventails qu'ils fufpendent au bâton du Calumet. Quand ils en voyent dont les plamages font peints de rouge, c'eft une marque qu’ils offrent du fecours3 lorfqu'ils font blancs & gris , c’eft la mar. que d'une Paix profonde , & d’un fecours non feulement à ceux à qui ils prefentent le Calumet ; mais à tous leurs Alliez. S'ils peignent un côté de ces plumes en rouge & que l’autre foit au naturel gris & blanc, ilsdéclarent par là qu’ils ne veulent avoir aucun ennemi du côté que regarde la cou- Jeur blanche & orife; mais qu'ils veulent la guerre du côté qu'eft tourné le rouge. 1ls ne font aucunes entreprifes confidera- bles qu'ils n’ayent auparavant danfé le . Calumet. Ils font même fcrupule de fe baigner au commencement de l'Eté, où de manger des fruits nouveaux , qu'aprés des arcs, des fléches LT Peuples Sauvages. 17 J'avoir fait. Cetre danfe eft donctrés ce- lébre , foit pour affermir la Paix ou fe réü- nir pour quelque grande guerre, foit pour une réjoüiflance publiqte, ou pour faire l'honneur à une Nation que l’on invice ‘ d'yaflifter. Ils l’a fonc aufli à la reception de quelques perfonnes confiderables , comme s'ils vouloient lui donner le diver- tiflement du Bal. à La Ceremonie fe fair l'Hiver dans une grande cabane, & l'Eté en rafe campagne. : La Place é étant choifie on l’environne dé branches d’ arbres pour mettre tout le mon- de à l'ombre. On étend au milieu de la. Place une grande natte de jonc, peinte de diverfes couleurs , qui fert de tapis - ur metrre avec honneur le* Dieu de celui qui fait la danfe , car cliacun a le. fien qu'ils apellent leur Manitou. C'eft un ferpent, un oifeau, une pierre, ou autre chofe frblable qu ils ont rêvé en dormant, On pofe le Calumet à la droi- te de ce Manirtou , en l'honneur de qu fe fait toute la Fe & l’on met à l’en- tour en wañiere de trophée , des mafluës, , des catquois re ag caflerêtes , ou haches d'armes, nn dut difpofé & l’ heure de la danfe à approchant poar chanter , les hommes & . les REmmes Lu ont les plus belles voix 18 _Hifhoire UNE pipe place la plus honorable ; tout e monde vient enfuite fe placer en rond fous les branches ; mais chacun en arrivant doit faluër le Manitou, ce qu'il fait, en fumant & rejettant de la bouche fa fumée fur lui ; comme s’il lui offroit de l’encens. Le principal Aéteur va d’abord avec refpet prendre le Calumet, & le foûtez nant des deux mains il le fait danfer en cadence, s’accordant à l'air des chanfons. ‘Il Jui fait faire des figures bien differentes. Tantôt il le fait voir à route l'Affemblée, fe tournant de côté & d'autre : rantôe if le prefente au Soleil , comme fi il le vou- loic faire fumer; & tantôt il le panche vers la terre. Quelquefois il lui étend les aîles comme pour voler , & quelquefois il l’aproche de la bouche des Affiftans pour fumer ; tout cela fe fait en cadence, & c’eft comme le premier Aéte. F __ Le fecond confifte en un Combat qu'il fait au fon d’une efpcce de tambours , qui tantôt fuccedant aux Chanfons, & tantôt s'y mêlant, forme aflez de plaifir. Cet Acteur fait figne à quelque jeune Guerrier de venir prendre les armes qui font fous la natte , & l'invite à fe battre au fon des tambours. Celui-ci armé d'un Arc, de Flèches , & d'une Hache-d'arme, commence un Duel contre l’autre, quig'a OT SR Tr TE * des Penples Sauvages. 19 int d'autre deffence que le €alumer. Ce fpetacle ne laiffe pas d'être aflez a- greable , fur tout fe Liane toûjours en cadence ; car l’un attaque, l’autre fe dé- fend ; l'un porte des coups , l’autre les ‘pate ; “lun pourfuit , l’autre s'enfuit : Ec celui-ci faifant die. face fait reculer fon ennemi. Ce qui eft de particulier eft qu’un feul fait quelquefois fi bien les deux per- fonnages avec mefure, & à pas comptez, au fon des voix & des tambours , QUE cet- te danfe pourroit paies pour une aflez belle entrée de Balet en France, _ Le troifiéme confifte en un grand Dif- cours que fait celui qui tient le Calumer; car le Combat fini il raconte les paraillés . où il s’eft trouvé , les Vidoires qu'il à * remportées, & les Paniers qu'il a faits. Celui aui préfide à la Danfe lui fait pre- fent d’une belle robe de Caftors, ou de quelque autre chofe ; & l'ayant reçû il va prefenter le Calumet àun autre , celui-ci | à un troifiéme , & ainf de tous les autres . ufqu’à ce que tous ayent fair le même devoir : le Prefident fait prefent du Calu- met à la Nation que l’on a prié à cette Ceremonie , pour marque de la Paix Ca fera entre Le: deux Nations. Voici quelqu'une des Chanfons qu'ils ont coûtume de chanter : ils leur donnent 20 : KE Hifloire Fi NO Lu ut certain tour qu'onne peut pas alezbiers exprimer par la notre, & qui en fait nean-. moins toute la grace. Toutes ces paroles nottez n ont la plufpart auctine ere as tion, comme qui diroit las la ,la. Ils en . difent Rai pe 1 felon leur caprice qui … n'ont aucune fuite, comme Kaowaban- . | Hogué ; Qui veut dire ce qui eft blanc, & M arntsgomitadé , fignifie un gland. ” Ces peuples qui Pr ER paflionnéméne ne Ja guerre ; n’ont point d’autres paflions . que de porter le fer & le feu quelque . part. Lors qu'ils veulent l’a déclarer ils commencent d'abord par un feftin. S'ilne. fe formoit qu'un petit parti, celui qui en eft le Chef, jeûne jufqu'à ce qu'il ait rêvé à quelqu une de fes Divinitez , donril ! s'imagine tirer quelque avantage quand fon cerveau creux a rencontré à peu prés ce qu’il lui convient. Ce Chef fait un re- pas oùil invite fes meilleursamis, aufquels: il fait part de fon, dellein & des mefures qu il veut prendre. Les chanfons du Ca- lumer & les danfes fe fuivenc. Il déclare aux Anciens le jour de fon départ & le Rendez-vous à fes meilleurs amis, à une: demie-lieuë de Là ; ils partent ordinaire- ment de nuit ; s'imaginant que s'ils le faifoient de jour , leurs ennemis les dé- couvriroient de Loin k quoiqu ils foient Ce JE à 5 Re | La 442 4 LRO RE SALE CRT AE ORDER TEE ESOEMINERIT SE TLE Ex mr D DR ANT & Ben 7 D oaçuers += Tom. . PAgE.2, am : DÉPENS NEC ELEC MPENRESRROR RENE TETE" MSRBeerl PÉTLECEN EL Le Le ee ee ge ame er ae ee Le me re eme Re EL TT TS A A a "ee a ZE LT TT TT A © re LE LT ST TT A ST AT, 7 LE LT A RL LE LS Se ee DAT ELITTO HILL Desvenns re ELTEILILELTENI EL: IMDEEMREPAMREUSUS CHELLES MRSUISIAC EM ETATM A MA AUAEN MEL URTATBTAUVAUD S CÉTETELETEE CECI ECEIPE DIET EETONTE TRS A RES HR AN HELE AL ET LT RER IN NL 0 Ô 4 HO 4 û LEZ1 Ze, A LLL LL, 2-0 RP CT PR TL TS RTS LL LL AL LL TL ES PR LLLLLLZ PLLLLLLLL ZLL à | Nico NX CLR fe = PL mL 6, RO Gaz mu LE ir TL Û 1 SAS RSS SEE ÈS ke \ DORE Vrvrent \ À RCE À \ { SN | \ MPCPODREEES La 72 UN Ï ISNI S | Minnie LENS RE Sr > re PIRE AE NN CÉLÉLLITECEEE] CÉLLÉLLL EE MENSENTER ÉLMELLNMRE ENT N MEN N LME TH ER TN ER AIREMAN AN CALE L LL LIL LILLL LILI LILI LE LILI EE ET TT PLAIT LL LILLLLLLLILLLLLLE LIÉE LIL EI EE TL LE LE LL LL LE ALI LL LL LL LLLLEL LILI LIL LIT LIL LL ELLE EE EL ALL LLLILLLILLILI LILI II LILI ITALIE LIL EE LL LE LL ET LT TT ET pt eg LS PT TL LL LL SE EL EE ET EE LL LLLLLLLLLILTITILLLLLIL ILLICITE ELLE LE LEE ET PE ET PT PET PL LT DT DL EL ET LE LL LL D De D D dt 0 D 00 D ee où D DE DE 1 DE Dh A D 1 2 A es A 0 9 8 18 0 0 CCI LL PTE LT LILI LL LI LEP PL EPL LLLLLEELILLLLLLIELLLIETLILLILLLELZT CITE 2e OCT AE IAATILUEYEY ELITE COILEEOIE TEEN Ÿ STATE ASIN RU ds pemples Sanvages | d | loignez quelquefois à plus de cent lieuës ; inais quand ils ont réfolu une marche ge- nerale , les préparatifs fe font avecéclar. Ce ne ne pour lors que feftins. facrifices & vidimes immolées | les Boni mé mes & lesfilles fe proftituent aux hommes pour les engager à la Guerre & à n'épar- gner | dans le combat qui que ce foit, : Fon fait quantité de prefens aux Guer. riers , aufquels on paye par avance les chevelures qu’ils doivent ravir aux ennes mis. Les enrie enlevent la chevelu- te des gens qu'ils prennent. Tous ces préparatifs fe fout l efpace de deux à trois mois, Le Chef de Guerre chante toures les nuits fans dormir, ik jeune d’un jour à l’autre; il fait fa Ne _diere à part, il fait un feftin folemnelavant fon départ ; où peuvent aflifter autant d'hommes qu'il y en a dans le Village. Il jui aux perches de fx Cabane pluficurs Chaudieres, Celiers de porcelaine, Fufls & des bodies. {l fair une harangue par laquelle il en deftine au Viilage , & d'autres comme Îles prix qu’il dDiE diféris buër aux premiers qui découvriroit l’enne- mi, en tucrortit ou feront des prifonniers. Ée Vi age fai fait reciproquement d'au tres prefens pour fon voyage, comme quelques chaudieres, des fouliers, uns ceinture & un tour dé tête. 2 AT Hifloiré PR À Les Suviees ele venee Ba hrs. de gens qu'ils prennent en, arrachant : L' peau de dcus le crane | dont ils fe: Font une efpece de trophée. Les Sauvages qui ont l'nfage dés canots partent le jour ; le Chef les fait arrêter - devane le Vil age, fait fa barangue aux à Vicillards, leur déclare à peu prés le temps de fon retour , & fe mertant en marche il chante fa chanfon de mort, qui font autant d’ expreffions remplies de fu- reur ; il déclare qu'il abandonne fon corps au fort de la Guerre. Cette même chan: fon fe renouvelle jufqu'à ce qu'il ait fait coup , ou qu’il ait relâché de fon entrepri- fe. Pendant ce temps il jeûne rous les jours , ne mangeant que le foir. Son vi- fage et tout saraché de noir, & il mange _feul. Ils emmenent ordisuiéedient avec eux des concubines pour amufer la jeunef- fe , afin de banir de leurs efprits le reou: : venir qu'ils ont d’avoir quitté. leur Patrie. Eorfqu'ils font proche du païs ennemi, où _ fur fes limites , ce Chef fait découvrir f2 marche Dar des découvreurs , qui mat- chent. Davatt ou fur les ailes , de manie. re que le corps de bataille ne ‘puilfe être furpris que du côté de l’arriere - garde. Ceux-ci ne font point de feu lorfque l'oùt #encontre E ennemi sil fe fait des Sallaxcoués x Fee | 21m CR Er ee © ii _— me mt LS à SRE ESS ER ne PRESS RSS SSSSs SR L Le - E \l L { 2 Tom.3-page.22: As Le AE * : Var Penples Sauvages. FE “es sat des cris & des hurlemens pour lefrayer. Le Combac fini ils s’en retour- cc avec précipitation s'ils tuent ils enievent les chevelures ; s'ils perdent de léurs gens , & qu'ils foient maîtres du champ de bataille, ils les brûlent pour ca- cher leur perte. S ils font des prifonniers , ils Les lient dans les canots & leur mettent dans la main une baguette de fept à huit pieds de long, toute couverte de peaux de _ fignes, ornée de bouquets de plumes blan- de mettre pied à cerre , pa ches. Quand.ils font’ à terre ils plantent ces bagüeres auprés des Caprifs qu'on lie à des piquets par les pieds, les mains, le col , & le milieu du corps. : Lorfqu” te font prêts d'arriver au Village, ils déra- chent un canot la nuit pour faire féhvoir | le jour de leur arrivée & le fuccés de la Guerre, Etanc à la vûe ils font des déchar- ges de Fuñls, & du plus loin que l’ou peut les entendre : ils font autant de cris qu'ils ont tué où pris d’ennemis. Si les Canots abordent le Village , ils font tenir debour les prifonniers qui tiennent leus baguette en main. Les Vieillards fe trouvent au rivage pour recevoir les Guerriers, qui a vancent avec poids & mefure. Chef de Guerre fait une harangue devant que laquelle il fait pr recit de toys les évehemens de fa Cam 24 Hire. UE y pagne , ces Vicillards l’en M enfin Sete tous ces Canots abordent terre , quelquess Députez fe mettent à l'eau pour faire débarquer les prifonniers que ceux du Village reçoivent en haye avec une faluc de coups de bâtons. Les. Guerriers débarquent. aprés tout nuds &. abandonnent au pillage les canots & tou- tes leurs dépoüilles. On fait chanter les ï _ prifonniers dans une place où ils attendent _ leur deftinée. Aufli-tôt que le Confeil les à diftribuez aux familles , ceux qui en de- viennent les maîtres ; pr droit de vie où de mort fur eux. Si le caprice veut qu ils foient condamnez à mourir on les laid à un poteau ou orrallume un grand feu, _dansgequel on fait ranger des inftrumens de fer qu'ils paffent fur le corps depuis les pieds jufqu’a la rète, comme fi ils vou- loient «piques quelque peinture fur un tableau. Si le prifonnier que lon biûle eft un homme courageux , il chante au milieu des tourmens, il fe moque rite de ceux qui font “he boureaux , leur re- RUE prochant qu ‘ils n’entendent rien a brûler un homme. Mais dés lors que quelqu'un verfe des larmes où témoigne quelque fen- timent de douleuri, Is font des cris & des LE buées en dérifior ice on , lui reprochant qu Ale n'eft pas homme, & lai difens qu'un Guer- Tom. 2. page : 24: Pme. 72722) | ï ) | Li | | nt == = TT ji oi LCL LL É > CAË > DLLD LLC, De as Peuples Savvages : _rierne doit jamais gémir, les pleurs é étant le propre des femmes. Aprés qu'on a bien grillé on luienlève la chevelure qu'on Mae pendre par derriere , & on Jui apli. ue fur la tête une écuelle pleine de fable brûlant pour lui étancher le fang. On le . délie du poteau, & on Îe CORNUIE à à coups -de pierre le plus que l’on peut du côté du Soleil couchant, qu’ils regardent comme Je lieu que doivent habiter les ames lors qu'on eft mort , celà qui coupera quel- ques RS de fa chair: -pour en faire F des gril llades ,, tout le monde court la nuit à Gite & à gauche avec des bâtons, dans. toutes les cabanes du Village, frappant tous les coins & recoins pour chades fon ame qui pourroit à ce qu'ils croyents’être cachée pour en tirer véngeance. Cette exe- cution faire ils celebrent quelques jours aprés une.Fête folemnelle, dans laquelle ils font de grands feftins & des danfes. Les Guerriers diftrnibuent pour lors à leurs amis les chevelures qu'ils ont apportées dela Guerre, ils atrachent à cette cheve- lure en façon de corcelets un colier de porcelaine & qui reprefente le corps de celui quiaététué, & on les porte en cadence au ‘milieu de l’ Afemblée. Les Sauvages quin "ont pas l ufage des ganots, obfervenc les : mêmes Coûcumes, Tome FF RSC VOIE MT FOR A ARR RAR à RE x AU * È £ 10: SOUPE PURE $ Lo : FT [PAU MONO NTE 26 | | Hhifloire ut ue a la referve du départ de Guerre qu dits pratiquent la nuir, de crainte que leurs ennemis ne les appércoivent > S'imaginant qu'ils leur font comme invifiles dans leur approche. Les Guerriers {ont rcednipetlid Selon leur merite ; le Chef de guerre leur diftri- * buë des prefens , ‘principalement à ceux qui ont tué ou fait des prifonniers, Quand gout eft finiils MELTENt dans la place où far le bord du rivage d'à autres prix, pour ceux | qui ont encor , à ce quils difent , les mains enfanglantées. Toutele Village af- fifte à certe derniere Céremonie. Ceux qui ont tué femblent venir à la dérobée pour les enlever; ce qu ils ne peuvent fai- re cependant fans être vüs. Quand ils ont touché ce prix, ilss ’enfuyent le plus vite. qu ils peuvent. Ce font pour lors de grandes acclamations. Ils font obligez de retourner trois fois. On ne leur fait rien quand ils viennent ; mais lorfqu’ ils retour- nent c'eft à qui Laué jettera de petites pierres qui ne Jaiffe pas de leur faire mal, parce + ils font nuds , & lorfqu’ils ont touché le prix pour Ÿ troiféme fois leurs Sœurs où quelques Parentes l’enle- pent & le portent à la Cabane. Le prifonnier étant affez heureux d’a- yet LA vie ef adopré, en même 1ems on ox penples Sauvages: #7 le AT pour cet effer au bord de l'eau, » où il eft lavé & bien efluyé, pendant que | Jes femmes & les filles pleurent d'un coté - la mort de celui dont il remplit la place, & que de l’autre les honimes chantent. Ils le couvre des plus beaux habits qu'ils peu- vent trouver, comme une robe de caitors | toute neuve, ou d’une de couleur d'écarlae te. Il deviént donc parent de la famille à _ qui il a été donné, & il arrive quelque- | CEE PE te = é À: cr. Fe ee . _ fois que fi celui qui a été tué, en étoit à Chef, il le devient auffi, Lors qu'on lui ; trouve allez de valeur. S’ hf en écoic fils , 1% il eft renu pour fils . & on cherche à lo a es ae _ marier , afin de l'engager de refter avec me. des parens , & de ne es deferter. CHAPITRE lL Le Mariage à}, envers à Das. A maniere dont un Amant fait paroi- tre à fa Mañtrefle l’eftime qu'il à pour 4 PT lors qu'il la regarde en vûc du Ma- …_ riage, eft extrémement bizare. | E. | dt petits entretiens: familiers ne fe À font que la nuit ,en prefence de quelques amis ; l'Amanc ati dans la cabane de la i “File, qui n LL fermé ordinairement que M... C 2 - | an £ » . = » at FH: Boire d’une peau volante, il va 4 ny aux É éharz. bons du foyer, qu'il trouve avec de la a al lidese une buchette de bois, s'approchant de fa Maïrrefle il lui. tire #4 Le nez par trois fois pour léveiller , ce. oui eft une formilité effentielle : Foie fe pañle avec bien-feance, fans que la Fille lui difent aucunes paroles, Ces fortes de témoignage d amitié durent prés de deux mois , AVEC beaucoup de circonfpettion de part & d'autre. Lors qu'il eft afluré de fa Maïñtrefle il en parle à fon Pere , où à {on plus proche Parent , qui va ES PE Ja nuit celui de la Fille ; 4 l'éveille ; allume fa pipc qu'il lui prefente ; &e en fait la de | mande pour fon Fils, Ce Pere lui fait ré _ponfe qu'il le communiquera à fa famillé. Le Pere du jeune homme avant fçû {es dérniers féntimens dans une feconde en- revue, fait affembler tous les Parens , 8 leur déclare qu'il marie fon Fils ; pour lors. ils apportent dans fa cabane le plus de marchandifes qu ls peuvent pour fa dot. te. La Mere du Garçon en porte une par- tis à celle de la Fille ; & c’eft en ce mo- ent que {a Mere lui dit qu'elle l’a marie _Auncel:il faut que cette Fille y confente | fans replique, il eft même de fon honneur de le faire, Et par un abusé étrange les Pe- Les, és Meres, & les Freres aincz, peu- EPS | 1 2 28 eu PEUR LILI genmexe2| LIT =" CÉUIÉ se, DL LA hi F “ VA + 4 4 “ , * à ES à + der vd Sanvages. 43 | toientouvertes àtoute forte de libertinage. . Cette coûtumeétoit, difoient. ils, pour ob- _ tenir de l'Efprit leurs neceffitez. Ils fe fer- vent toûjours de Calumet , qu ils prefen- tent au Soleil comme le Dicu de la lumie- re, quileur facilitele moyen de trouver LE. Simples. Lors qu'ils ont compofé une Medecine , ils l'a mettent fur une peau F font un Foltin folemnel, danfent toute - la nuit autour de la Maine qu'ils re- mésent aprés dans le fac de la Jongle- rie qui eft leur Apoticairerie, Kien n'eft plus touchant que de voif un Sauvage à a l'extrêmité. Les Parentes fe … trouvant a ce trifte fpedacle toutes fon- | dantes en larmes , des vieillards & des vieilles y accourent en foule, qui, quoi- que d’un grand fang froid auparavant , s’a- tendriflent.tout.à-coup & pleurent avec- autant de force que s'ils y prenoient la plus grande part du monde ; mais ce n’eft _ qu'en vüé d'avoir a manger, ou d'obtenir quelques coûteaux > nippes , funerailles , ou autres prefens. Si un jeune homme qui | foit aimé ou confideré vient à mourir, le “Pere & les plus proches Parens pui avec des Gourdes à la main des chanfons | Jugubres. Les femmes Ju st des PAS _ des à leurs pleurs. . Quand ce malade eft mort, on le met w" % | . Hifire rs fon- ie on oint fes : fon corps d’ hote d’ animaux, on Jui appli- que du vermillon fur le: vilage ; on lui met toutes fortes de beaux plumages de la faffade de fa Porcelaine, & on le pare des plus beaux habits que l'on peur trouver , pendant que les Parens & ces vieilles con- tinuent tofjours à pleurer. Cette Cere- monie finie les Alliez apportent plufieurs prefens. Les uns font pour efluyer les lar- mes, & Îles autres pour {ervir des matelas au défonès on en deftine. certainé pour couvrir la folle , de peur , difent-ils, que la playe ne l'incommode , on y étend rine de bled d'inde, de la viande, fa cuil: ‘Mete, 6 generalement tour ce qu'il faut à. un home qui veut faire un long Vo: yage avec trous les prefens qui lui ont'été faits à [a mort, & s’il a été Guerrier on Jui donne {es Ets pour s’en fervir au | païs. des morts. L'on couvre enfuire ct ia bio: | fort proprement des peaux d'Ours & de ” Chevreuils qui lui fervent de lit, &:on Jui met fes ajuftemens avec un fc de fa- Cadavre d'écorce d'arbres, fur lefquelles 14) on jette de la cerre & quantité de pierres’, & on l'entoure de pieux pour empêcher que les animaux ne le dérerrent: Ces for- tes de funerailles ne fe font que dans leur Village. Lorfqu'ils meurent en campagne ; “à Penples Sauvages. 46 TT on les met dans un Cercueil d'écorce,en- le tre les branches des arbres où on les éleve fur quatre piliers. * On obferve ces mêmes funerailles aux | he & aux filles. Tous ceux qui oné affifté aux obfeques profitent de toute la _dépoüille du défunt, & s’il n'avoirrien , les Parens y fapléent. Ainf ils ne pleu- rent pas en vain. Le deüil confifte à ne … fe point couper ni grailler les cheveux & _ de fe tenir négligé fans aucune parure , couverts de méchantes hardes, Le Pere _ & la Mere portent le deüil de leur Filse Si le Pere meurt les Garçons le portent , & les pre de leur Mere. CHAPITRE VL | Sentimens ds Sanvages far l'Immortilité 1:46 l'ame; œ ga aprés fa morte y , F Es Peuples qui reconnboiffent l’im- mortalité de l’ame croyent qu elle fe trouve aprés la féparation du corps dans un grand chemin , qui n'eft rempli que de celles qni doivent fe rendre à un dieu où elles reitent pour toûjours , qu’elles traver{e 1e riviere extrêmement ra- . pide ; our " Pont des Perches bien as Aifhoire "+ a ne €h A fur lefquelles il faut so # qu'elles courent de grands 4 rifques dans ce trajet ; & que ñ elles Venoient à tom. 4 ber dans: l’eau , elles ne Pourroient ja- | -rmhais s'en tirer 1 Voici la faite de leurs raifonnemens. ban elles ont traverfé cette riviere , elles en fuivent les bords fort long temps, faifarit provi fion d Etnrgéons , qu Ils: fonc fecher jufqu'e à ce qu elles (oient arti- | _vées dans üne grande | praitie. À force de marcher ellés découvrent de grands rO— chers efcarpez, au travers defquels il Ÿ x un chemin fort é étroit, qui va plus loin, lequel a pour bartiere dus gros pilons qui fe levent & s’abaiffent alternativement. Ces pilons font pour écrafer les vivans qui . voudroient franchir ce pafage ; “mais dés lots que ce ne font que les ames des dé. | funts, elles paflent (ans obftacles ; elles | fesro rent enfuite dans une Lee prairie - extiémement vale, remplie d'Ours , & de toute forte d'animaux, & d’ excellens 4 Éruics qui font uniquement deftinez pour les morts. Ce chemin eft encorebienleng à faire. Les ames entendent à la fuite du temps les tambours & les Gourdes des Morts, qui danfent & fe réjoüiflent. En- fin élles arrivent dans ce dél ‘4 fejout qui eft le terme de leur Voyage, & fe L-1 vin L - des Peuples Sanvages. 47 rant parmi la prefle elles fe mettent à Janfer. :Pour lors elles font les bien ve- . nuës. C'eft à qui leur fera civilicé & qui Jes régalera. On leur donne routes fortes de belles parures , avec d’autant plus d'em- reflement que. l’on. en avoit mis auprés d'elles dans leur tombeau, La memoire des Morts eft en grande . veneration chez ces Peuples, ils font à leurs manes des feltins , où ils confom _ ment tout ce qu'ils ont ; ‘patriculierement | Ph qu'ils celebrent la Fête generale des Morts. Ils n'ont point de jour limité pour cette Solemnité, Ils prennent : celui que le | çaprice de leur Chef & de léurs Tongleurs leur prefcrit, & ils ne manquent pas d’ob. ferver l'anniverfaire de chaque Morr. Ils _ choififfenc. poyr cer cffèt le meilleur ami * du défunc qu'ils font danfer , aufquelsils _ fonc de grands prefens, le regardant comme le défunt. | La Ceretonie de la Fête des Morts eft tout. à-fait confiderable. Ils en déterrent dr les cadavres, en ramaflent les offe. mens; ils y invitent non feulement leurs Alliez.; mais encore ceux qui font les plus éloignez ; aufquels ils donnent tout ca _ quil s ont de meilleur ; ils celebrent en- * core d’autres Fêces, Diete pour obre: nee de leurs Divinitez la vie ou la fanté 48 DU Dr AR pour leurs Familles, & la viétoire fur leursennemis. en LA ed CHAPITRE Vi, Détail Cle Caraëtere particulier de tous les Peuples allrez dela Nouvelle France. Uoique l'Amerique Septentrionale Lit d’une grande érenduë , elle ne feroit pas fafhfante. pour nourir tous les Peuples qui l’habitent, fi chaque Nation produifoit autant d'hommes qu'il yen a dans chaque Province de l'Europe ; mais que ce foit un effet de la Providence ou de leur trop grand libertinaget, ils ne mul tiplient pas tant que l’on croiroit ‘bien, Cela n'empêche pas neanmoins qu'il n°y ait un grand nombre de Nations, dont ‘quelques-unes font aflez nombreufes. Les Peuples avec qui nous avons le plus de commerce font les Nepiciriniens, à Mikoueft, Nation de la Loutre, Outa- oùaxs, Hurons, Cynagos , Kiskaxons , Nanfoüa, Kæœçons, Sauteuts, & Miffi-. fakis. Ceux-ci occupent le bord & Îles environs du-lac Eluron.": 4 TERRES NS Ceux qui occupent le Nord font difper. fez de toutes parts. Ce font les Chrifti- | - näux 1 des Peuples Sauvages ‘219 » maux, MOnfonis gens des terres , Chichi- * goüexs , Otaulubis, Outemisxamess , . Odfibyribis, Onaouientagos , Michacon. dibis, Aflinibouels & pluñeurs autres, _ Tous ces Peuples font connus fous le nom . de gens de cerres, parce qu'ils font toû- jours errans. | | | | Ceux qui habitent vers le Sud, occu= pent de beaux païs; ce font les Pouteoua- temis , Sakys , Malhominys, Oüenebe- * gons ou Puans, Outagamis ou Renards . Maskoutechs, Miamis, Kikabons , Ifli- nois , & dans l'Oüelt les Nadouags , … Sioux, Ayoes, qui compolent plufieurs . Villages de noms differens , lefquels oc- cüpent un grand païs par de la le fleuve . Mifiipi , entre les quarante-trois & qua. - rante-f% degrez de latitude. JA Toutes ces Nations étoient voifines & fort peuplées, les bourgades n'étoient ë = loignées les unes des autres que d’une journée. Cette proximité étoit la caufe _ qu'elles fe faifoient quelquefois la Guerre: … mis outre que ces peuples s’asprehen. doient mutuellement, c’eft que le repos &'la tranquilité dans laquelle ils-vivoieng _ ne leur infpiroit pas ces paflions domi- nantes des [roquois, qui n'aiment qu'à porter le fer & le feu dans les endroits les … plus éloignez. Mais quand quelques-ung . Tome IT. E IN CRA Le LL ù , LA \ 5e or Hiffoire_ | peuvent à la ere enlever des têtes : ee ou détruire quel ques Fam illes ils revien- nent chez eux avec autant de “Fierrédque fi un general avoit fabjugué tout un os. vaume, - \ Les Nepiciriniens furent si premiers qui eurent connoiflance des PRRQus par le moyen des Aloonkins, peuples les plus nombreux du Canada , lorfque nous commencàmes à l'habirer. Les Nepiciri- niens habitoient le fleuve de faint Lau- rent ; mais dans la fuite ils fe retirerent dans la riviere dés Outaoïüaxs, pour a ler fur les lacs & fur.les rivieres & pour faire plus commodément les Portages , ds ee" venterent les Canots d’écorce de bouleau qui leur éroient d'une grande utilité pour le rranfport de leurs Caftors chezdes Fran- gois, & pour celui de nos marchandifes. ‘Tls s’aboucherent avec les Algonkins pour _ profret de cet avantage ; & par uneéchan- ged de leurs Pelleteries pour du fer, & au- tres chofes qui leur paroiflent necellaires, ils envoyerent de Nation en Nation ges haches, coûteaux , alaînes, chaudieres , & autres marchandifes , qui les faifoient eftimer & confiderer , les priant même de. décendre aveceux chez les François, pour- _vû qu'ils payaffent le ribut du la pallege a leurs terres. | nu A 14 AN 4 ES fe À À des Peuples Sanvages. ÿz : + Les Hurons qui étoient leurs voifins , hafarderent les premiers de faire alliance “ ‘avec nous. On leur donna des Peres Je= _ fuites pour les inftruire dans la Religion - Chrétienne; & des François pour les ef- » Gorter, parce qu'ils avoient Guerre con- tre toutes les Nations , qui firent pourtant Ja Paix avec eux , pour avoir par leur mo- _ yendes alaïînes , des coûteaux, des haches _ & autre chofe. Le nom François fe fit bien-tôt connoître & devint redoutable à toutes les Nations. Ils étoient , felon la maniere de parler des Sauvages , les mai- _ tres du fer, & le fejour qu'ils faifoiens _ chez eux les mettoic à l'abri des infultes de leurs ennemis. Les Iroquois même re- chércherent l'alliance des Hurons ; mais ceux ci donnerent trop legerement dans toutes leurs proteftations d'amitié , les [- _ roquois trouverent [e moyen dé les fura prendre dans la fuite & mirent un defor+ dre entier chéz eux ,en obligeant les uns _ de s'enfuir à Quebec & les autres dans te Sud, : ; Mel qua _ La défaite des Hurons fe répandit chez tous les Peuples voilins, l’efroi s’empara -de la plüpart. H n’y avoit plus de feureté à caufe des incurfions que les [roquois fai- * foient dans lé temps qu'on s'y attendoie lemons, Les Nipiciriniens s’enfuirent a di». | E 2 Lt ru # 4 to VA L4 ç2 ord , les Santeurs & les MiMifakis avan: Hifloire : cerent dans la profondeur des térres Les Outaoïüaks & ceux qui habitoient le lae Huron fe retirerent dans le Sud, & s'étane tous réünisils habiterent une ifle qui porte encore le nom de l'Ifle Huronne. Les Hurons s'y étoient placez les premiers. . Leur defattre ne faifoit qu’augmenter le _fouvenir de fe voir fruftrez du commerce des François. Ils firent eependant dés tentatives pour trouver encore des voyés | propres à continuër la premiere alliance. En effet trois Outaotiaks des plus haidis s’embarquerent dans un Canot & prirent le Nord du Lac fuperieur pour éviter de tomber entre les mains des Iroquois. A- prés avoir paflé de rivieres en rivieres de portages * en portages , ils romberent dans celle des trois Rivieres f qu'ils dé. _cendirent jufqu’à fon embouchure, où ils trouverent un établifflement François. Ils y trairerent de leurs Pellereries. Les gran- des farigues qu'ils eurent pendant le Vo- yage les empécherent de reprendre la même route. Il sy trouva par hafard quelques Algonkins qui fe préparoient à \ remonter chez eux, ils profiterent de la *# E fpace de terre d’une riviere à l’autre que l’on eft obli< é de faire à pied portant fon canot & fon bagage. } La ville des Trois-Rivieres eft le fecond. Fe. # Ld L. OR Peuples S'anvages. $3 même occalion , ; paffant par le veritable chemin qui né à Outaoüaks, ne mar- chant que la nuit de crainte de tomber entre les mains de leurs ennemis, & arri-- verent enfin à l Ifle Huronne au but d’or an,avec laplaudiflement general de leurs Pinaradés: qui avoient defefperé de leur retour. Ce fuccés fi favorable les obiigea . plusque jamais & léurs voifins à faire des parties de Chalfe. Ils décendirent enfuite en flotte chez les François, fans {e mettre en peine de cous les obftacles & de tous les _ dangers qu ‘ils pouvoient courir, Ils y fus rent reçüs avec agrément. On les régala, ils Y goûterent du pain avec délice, Me. pruneaux & autres chofes qu'ils Re. LS meilleures que leurs mets ordinaires, & “aprés avoir commercé leurs Palléteries ñ ils s’en retournerent chez eux ravis d' trouver leurs Familles fort paifibles, lotf- que quelque temps aprés un de leurs Ca. . mots donna avis d’une armée d'Iroquois qui: étoic fort _proche , l'allarme fe ré- _ pandit bien vite dans tous les lieux cir- _gonvoifins. Toutes ces Nations fe refugie-. rent chez les Pouteouatemis , qui étoient à une journée plus loin. Ils n’eurenr de peine à faire un grand Fort où elles fe æ#rouverent à l'abri des Iroquois en cas qu ils vouluffent y faire quelqu'entreprife. E ? .S4 Hifañe ; … Ceux ci qui avoient trouvé l'Ifle Huronne abandonnée , poullerent jufqu'aux Pou: teouatémis, oh pas comme des Conque- rans;mais comme des Suplians qui implo. roient leur fecours. En effet la famine de_ vint univerfelle parmi les Iroquois. I] fe - fit cependant un traité de Paix-de part & d'autre. Les Iroquois fe fattoient qu'ils en viendroient tôt où tard à bout,comme ils avoient fait des Hurons aprés une Paix femblable à celle qu'ils avoient faite avec ‘eux trois ans auparavant. Les Pouteoua- temis les reconnurent dans cette conje- cture pour les Maîtres de toutes les Na2 tions , ils ne cefloient point de lesapplau. dir & ‘de les louër de ce qu'ils avoient foù- mis les Hurons qui étoient les plus fiers & les plus redoutables. Ils ne vouloient Rs pas fortir de leur Fort, fe con- tentant de leur envoyer des Livres dans leur camp. Peu s’en gb que tous les Iro- quois ne penflent dans un grand Feftia qu'ils leur avoient préparé, dont les vian- des étoient empoifonnées. Une Huronne qui avoit fon Fils prifonnier parmi les Iro- quois leur en donna avis. Ce projer avor- . ta, ceux-ci fe retirerent fans avoir -pâ réüffir, Les uns retournerent fur leurs pas, _& les autres fnivirent le bord du lac Hu £on pour y trouver dequoi fubffter plus en G ‘ I ee Peuples Sanvages. : pe l aifément. Ces derniers fe trouverent dans de vaftes campagnes, où ils cuërent quan- vité d'Ours, de Bœufs, Biches, Cerfs, JR üils & toute pus de Cher Plus ils avançoient plus ils rencontroient. de ces animaüx. Un Iroquois qui étoit écarté de fes camarades découvrit des. piftes | d'hommes , & aperçüt prefqu'en même- tems de 1 fumée. Il en donna aufli-t66 avis aux autres qui reconnurent un petit ‘Village d’Iflinois. Ils donnerent deflus fans trouver de refiftance , n’y ayant que des femmes & des alt le refte du Vil- lage étant difperfé à à la Chalte: Un chaf: feur qui arriva le premier fut bien. furpris _ dene voir à fa rencontre que des Cadavres. Ien porta la nouvelle À plufieurs autres | Villages voifins, lon joignit en peu de jours les Iroquois. Les Ifinois leur livre rent combat, les défirent & ramenerent tous les prifonniers. Les lioquois n° a- volent jamais été dans ces quartiers ; mais toutes ces vaftes campagnes ont êté depuis le théâtre de la Guerre. Ces Peuples qui avoient éte aflez heu reux d'éviter leur perte , jugerent bien _qu'iln ‘y avoit pas grande fareté de demeu- rer d'orénavant dans un païs qui pourroit devenir la proye des froquois , quelque Paix. qu ils eufent faire ayec eux. Ils {e $6 ARENA INR refugierent dans l'Oüeft,chez des Nations qui les reçûrent favorablement. Ils s’y fe- roient établis s’ils ne s’étoient pas vûs trop éloignez des François,& s'il ÿ avoir eu des arbres pour faire des Canots qui leur é- toient abfolument neccffaires. Ils quitre- rent ce païs & s’établirent fur le Miflifipi qui les charma par la quantité d'Ours , de Biches , Cerfs, Chevreüils , Caftors , [ur tout de ces Bœufs qui ont le poil auf fin que de la foye, dont on en a fair des cha- peaux il y a peu d’années en France, & de toutes.fortes de Gibiers dont les Rivieres , les Campagnes ; les Forêts étoient rem- plies. Les Nadouayflioux en avoient om- brage & en tuérent plufeurs. Ils furent: “encore contraintssde quitter quelques an nées aprés ce païs fi délicieux, & vinrent demeurer à Chagotiamixon,fur le Lac fu: perieur , où ils demeurerent jufqu'à l& Paix des Iroquois avec les François & tou- tes les Nations, aprés laquelle ils fe rapro: cherenr de leur Païs natal. SAC Les Sauvages qui habitent dans le Nord font errans & vagabons, ne vivant que de _ Challe de quelques Poiflons , & le plus fouvent de l’écoree d’arbre , ou d’une cer- taine moufle feche & grifàtre qui croit fur les Rochers, laquelle ne fent que la verre, Ils ont du Caftor, quelques Ori. “= : des Peuples éuapit #7 Af | fraux, du Caribou , beaucoup de Livre La extrêmement grands. Toutes les monta- pans font remplies de bluets qui font une _ mañiere de grofeille , qu'ils font fecher pour manger dans le béton ; Mais COMME ces quartiers. là font feriles, la famine fait … perir beaucoupde leurs habitans Ceux qui demeurent dans le Nord.Oiteft font plus heureux. Les folles avoines * croilfent na- : _ turellement dans les marais, ; qui leur fer- vent de bled. Lés forêts & lé campagnes _ font pleines d' Ours, de Bœufs, & les Ria vieres abondent en Caitors. Ces Peuples _ vivent graffement, exemptsde l'infulte des Iroquois, parce qu'ils font dans des Païs | iccelibles par la quantité de sente - fages & de rapides dangereux qu'il fa . franchir avec de petits canots bien pr & pour y arriver ce font des difhcultez prefque infurmontables. Ces Nations one: toûjours frequenté le Lac fuperieur & le : Nepicing,pour ÿ trafiquer avec celles qui ont relation avec nous. Cependant leur principal Commerce eft à la Baye d’ Hud- s* fon ; depuis que les Anglois & les Fran< cois s’y font établis ; où ils trouvent plus de profit. Ils n'ont point d’eñnnemis à erain- dre , il eft vrai que le Voyage eft un peu | fatiguant. Mais c'eft un grand avantage à à 14 #ka £ olle avoine ft ane efpéte de ris. 53 FAN Hpot cés Peuples de trouver une Nation dé l'Europe qui lear apporte tous leurs be- _foins. Us ne fe fonr pas inis beaucoup en peine de fcavoir s'ils traitoient avec l'An g lois ou le François : ils étoient. toûjours | Mure qu’en apportant leurs Pelleteries au Fort de Bourbon qui eftau ç7. dégré trente spinures latitude Nord. , ils trouve. - roient des Marchands. Avane qu'ils euf= fent connoiflance de ce Fort , ils trem- bloient à la vûe des Frarçois ou de quel: ques Etrangers ; particulierement quand ils apercevoient des Fufñls. Ceux qui com merçoient avec eux. profitoient de leur timidicé. Ils {e trouvoient encore bien: heureux qu'on leur donna du fer & des chaudieres en échange de leurs cHearics Ja plus ufée * dont id ne connoifloient pas le merite. Mais ils fe fonc rafinez dans le _ commerce & ils ne traitent plus qu ‘avec pied & mefure. Tous ces Peuples [ont naturellement fupides & fort groffiers, : La Nepicing eft un beau Lac d'envi- ron trente lieucs de long fur trois à qua- tre de large ; dans lequel fe dégérgent quantité de” Rivieres qui viennent ‘du Nord & du Nord-Oüielt , lefquel s faci- litoient aux Nepiciriniens & aux «Ami Koüelt qui COPA Une Car rue. FA * de Vas Us, F Rd à LL ; È pe. pe Peuples Sauvages. $9 | &orrefp ondoien t avec les gens du Nord, (, 4 e) pont Îls tiroient beaucoup de Pelléteries à trés- bon marché. 1 Ils s'étoient rendus ? maîtres de toutes les Nations de ces quar- 5 tiers. Les maladies en ont beaucoup dé- _pruit. Les Iroquois toûjoufs infätiables du À fang humain les ont réduits les uns à fe jetter. parmi les habitations Françoifes,| es autres au Lac faperieur & à la Baye des | Puans. Ces Peuples qui tenoient les au- tres fous leurs Loix fe font trouvez trop : Li heureux de s y foûmettre eux-mêmes. Per Nepicing eft éloigné du lac Huron | F environ vingt quatre lieuës. Il eft entou- 1é de petits rochers & d’une terre grave- Jeufe d’un trés#etit raport, où il ne croît que peu de bled d'Inde & des citroüilles, Neanmoins ceux qui l’habitoient y trou- voient quelque douceur. Ils avoient une grande pêche d' Eturgeonhs, de‘beaux Bro.. chets , & d’autres Poilfons. La Chafle de J'Orignac d'Ours & de Caftors y étoit | abondante. Le plus grand avañrage qui ‘ils __tiroient étoit de faire payer le peage à tous les Peuples qui décendoienr à Montreal, Et lors qu'ils donnoient des vivres à ces F Voyageurs ils leur faifoient roûjours pa. yer le Centuple. Tout eft bien changé prefentement par les courfes des Iroquois jaloux qu'il y eur quelques Nations pis redoutables que la leur, 4 Les gens de la [otre font fur le lac Huron dans des Rochérs, Ils font à cou- “vert par un labyrinthe de petites Ifles & _ de Peninfules. 1ls vivent de bled d'Inde, de Chañfe , & de Pêche. Ils font fimples & peu courageux. Ils ont beaucoup de - aport avec les gens du Nord. Ce lac Hue ron a trois cens dix lieuës de tour {ur qua- rante à cinquante de large & le lac fupe- rieur en a quatre cens fur foixante. Les Mififakis font un peu plus loing fur le mê- me lac, dans uné Riviere dont ils tirent le nom, Car M if veut dire en leur langue toute forte , & Sakis fortie de Rivieres , de IAE que Miffifakvys veut dire 14 - {ortie de toutes fortes de Rivieres. Et. comme cette Riviere fe dégorge dans ce lac par differents endroits, cette Nation en prend le nom, Il y a grande abondan- F4 des Peuples Sanvages. ot de guerriers , marchant tous de file avec des contorfions & des hurlemens capables _d'effrayer. C’étoit la reception la plus ho- norable qu'ils croyoient devoir lui faire. - Il fe raffara & tira un coup de fufñl en l'air “du plus loin qu'il les apperçüt; ce braic - qui leur parut fi extraordinaire les arrêta tout court , regardant le Soleil avec des: oftures tout: à- fait plaifantes. Aprés qu'il 7 eut fait entendre qu’il ne venoit pas: pour troubler leur repos , mais pour faire alliance avec eux, ils approcherent avec beaucoup de gefticulations. On lui: pre- fenta le Calumer, & lorfqu'il fa!ur arriver’ au Village il y en eut un qui fe baiffa pour Je porter fur fes épaules. Son Interprète leur témoigna qu’il avoit refufé ces hon- neurs chez plufieurs Nations. On le con- duifit avec de grands empreflemens. C’é- toit à qui abareroit des branches d'arbres qui avançoient dans le chemin & qui le _ netoyoïent, Les femmes & les'enfans qui avoient entendu l'Efprit, (car c'eft ainfi qu'ils apelloient un fuf! ) avoient fui dans _ les bois. L'on s'afflembla dans là cabane _ du premier Chef de guerre où l'on danfa le Calumet au fon du tambour. Ii les fic tous affembler le lendemain & leur tint À peu prés ce difcours. | Hommes > le ui à E Jprit ghia créé 9 2 Hifote tous les bommes veut mettre fin à vos mi- fères : ves ncètres n'ont pas voulu l'écou= ter ; 1l$ ont toujours Fi les mouvemens de la fenle natare, fans fe, fouvenir qu'ils tenoienc l'être de mi. Il les à Créez; Pot divre en paix avec leurs fémblables ; il n'armepas la guerre n'y la divifion, il ver. que les hommes aufquels il a donné la tai= Jon fe finviennent qu'ils font tous freres à Œ qu'ils n'ont qu'un Dieu qui les a firmezs pour ne fasreque [a volonté ; il leur a don- né un empire for les animaux ; Oil leur 4 défend en même temps de rien entrépren- dre les ans contre les autres. Il à donné le Fer aux François afin de le diféribuèr chex, cu qui n'en ont pas l nfage s S'ils veulent divre en bommes * non pas en bêtes ;il eff faché de ce que vous avex guerre avé les Ponteouatemts ; qu quoi qu sl fémble avoir en droit de fé venger für votre jeune hom= "De qui érgir chez, les Puans , Dieu neans moins en ef} offencé, car 1l deffend la ven- _£eance, il commande lumon € la Paix Le Soleil n'a jamais éié fort éclatant fur Votre horifon. Fons avez ton jours été en- Velopez, dans les tenchres d'une vie obfcure © mufrrable ; n'ayant jamais jour de la ve. rirable clarté comme les François. Voila un fafil que je vous jette pour vous defendre ' CONITE COX qui VOHS AITAGHETONE > ft vons UE D jé : ia A Peuples RE y. des ennernts 1l leur donnera de la ter- 4 Voila nn Colier de Porcelaine par le- jucl je vouslie à mon corps » gt ‘aprehben- derez, vons ? Si vous Vons nniÎlez à nous qui Je font les fufils © les baches , qui pévrilent le fer comme dous pécriffez, la gom- - me. Jeme fuis un añx Ponteonatemis, auf: Quels vous vonlez faire La guerre, Te fuis vens pour embraller tous les hommes gw O: nontio , * le Chef de tous les François qui fint établis dans ces pais ; m'a dit de join dre enfémble pour les prendre fous [a pros teilion : vondriez; vous refafer ‘fon appuis. @ veus entre-cuêr lors qu'il vent mettre la Paix entre vous. Les Poutecnatemis ar- tendent beancoup de chofés propres à la - guerre. de la part d'Onontio. Fous AVEZ, été fi unis » Vondriex- vos abañdonner vos Familles à lamerci de leurs armes, € leur. | faire la guerre contre la volonté des Fran- pois. Je Be Viens point pour faire la décon- Verte des Nations pour retourner avec racs freres > qus viendront avéc mor chez ceux. qui voudront s'unir avec nous. Pourrez Vous chaîler avec trarquillué fi nous don- nons du Fer à ceux qu: nons donneront dw Caffor. Vous avez, du reflentiment contre Les Pouteonaterms ; que vous regardez com- me vos ennemis : ils font er Fo plus it # * Mr. de RE 4. | Hiifoiré | | sombre que vous , j'ai bien peur qué les. gens des prairies ne fe lignent en meme ke CORTE VOUS. 4 Le Pere du Malhomini qui avoit été. afaffiné par les Pouteouatemis , fe leva Ê & prit le colier qu'il leur ve donné 5. il alluma fon Calamet qu'il lui prefenta , lé donna enfuite au Chef & tous ceux qui fe trouverent , là famerent dedans ; il commença a chante tenant le colier d' 21 ne main & le Calumet de l’autre. I fortic. de la cabane en chantant, & les’ prefen- tant au Soleil il marchoir tantôt en recu ‘ _Jant, tantôt en avançant ; il fitle rour de {a Late paña par une grande partie de. celles du Village , & revint enfuite chez! ‘ Je Chef, où il dit qu'il s’attachoit entie- rement aux François , qu'il croyoit Efprié. - vivant, quiavoit de jé part de rous les Er. ë ptits A domination fur tous les autres | hommes qui lui étoient inferieurs ; que toute fa Nation avoit les mêmes Éenvt mens ; laquelle ne demandoït que la pro. tecti tot des François, defquels elle el la vie & la jotiflance de tout ce qui eft : neceffaire à l'Homme. Les Poutéonatemis étoient fort impas | tiens de favoir la deftinée de leurs gens qui . étoient allez en traite à Montreal. Ils É apprehendoient que les François ne les 108 des Peuples Sanvages: of puffent traitez avec indignité, où qu'ils n'euffent été défairs par les Iroquois , ils eurent recours au guide de Perot qui étoir un maître Jongleur. _Ce faux Prophète fe “bâtir une petite tour de perches où il en- toura plufeurs chanfons , par lefquels il “invoquoit tous les efprits infernaux pour Jui dire où étoient les Pouteouatemis. La réponfe fut qu” ils étoient à la riviere Ou- Jamaniftix , qui eft à trois journées de leur _ Village, qu'ils avoient été bien reçûs des François, & qu'ils apportoient beaucoup -de marchandifes, L'on eut crû cet Oracle fi Peroc qui avoit fçû que fon Interprète avoit Jorglé n’avoit dit que c'éroit un menteur , Ep ci vint lui en faire de - grands reproches, fe plaignant qu’il n’é- foitiguere dcontoilfanr de toutes les pei. nes qu’ il avoit prifes dans fon Voyage ; qu il étoit caufe qu'il n’avoit pas été ré- _ compenfé de fa prédidtion, Les Anciens le Hpperens lui-même de les tirer de cette in. ‘quietude. Aprés qu 1} leur eut dit que cette connoiflance n’apartenoit qu'à Dieu, il ft une fuppuration du jour de leur dé- part, du fejour qu'ils pourroient faire à Montreal & du temps qu’ ils pourroieng - être à revenir. Il jagea à peu prés de celui aufquels ils pouvaient arriver. Un Pé- pheur d Eturgéons vint au bout de quinze je at | Elifloiré | jours au Village, tout effaré , donner avis qu'il avoit aperçû un Canot qui avoit tire plufeurs coups de fufil, C’en qd aflez pou croire que les Iroquois venoient chez eux,s Ce fur un defordre par tout le Village 3 J'on étoit prêt de s'enfuir dans les bois où de fe renfermer dans le Fort. Il n° y avoit. pas d'apparence que ce fuffent des Iroquois. qui font ordinairement leurs coups à lai fourdine, Perot conjeétura que ce pouvoig. être de leurs gens, qui à l'äbord du Vil:. Jage faifoient paroître ces fortes d’alle_. grefles. En effect, il-vintun jeune homme. de la découverte tout hors d'haleine qui. raporta que c'étoit leurs gens. Si la erreurs avoit caufé une confterngtion generale , cette agreable nouvellene cinie pas moins de joye par tout le Village. Deux Chefs qui avoient vû Perot fouflecdans {on fu- ” fil dans le temps de la premiere allarme lui vinrent faire part de l’arrivée de leurs : gens , & le prierent de confulter toñjours f fon fufl. Ce ne-fur qu empreflement pour … recevoir cette flotte. Elle fit d'abord une faluë de moufquererie , fuivie de cris & d'hurlemens, & à olhre qu’elle appro- » choit elle continuoit fes décharges. Lors # 2 qu'e ’elle fat à deux ou trois cEns pas du +. vage, Je Chef fe leva dans fon Canot & harangua E rous les Anciens qui étoient (ur 11 2 LS 2 DO EE | 0 104 des Peuples Sauvages. 97 “1e bord de l’eau, il leur fit un recit de la . réception obligcanté qui leur avoir été faite à Montreal ; un Ancien leur dit en Joüant le Ciel & le Soleil qui les avoit favoriféz , qu’il y avoit un François dans le Village qui les avoit protegez en quel. ques rencontres , l’on vit tout-à-coup les Pouteouaremis fe jetter à l’eau pour lui té- moigner la joye qu'ils avoient dans une conjecture aufli agreable. Ils avoient pris plaifir à fe matacher d’une manicre toute particuliere ; les habits François qui leur avoient dû donner quelqu'agrément les … défiguroient d’une manicre à faire rire, _ On enleva Perot bon gié malgré dans une couverture d’écarlate ( Mr. de la Sa . le fut auffi honoré d'un femblable triom. _phe à lle Huronne } on lui fir faire le tour du Fort, marchant de file deux à deux, le fuñl fur les épaules, les uns devant & les auvres aprés, avec des décharges de _moufqueteries ; ce Cortege arriva jufqu’à Ja cabane du Chef du Parti chez qui tous les Anciens s'aflemblent ; l’on fit un grand repas d'Eturgeons; ce fut pour lors que ce Chef fit un détail plus au long de fon Vo- Yage ; il donna une idce fort jufte des ma- | nieres Françoifes. Il raconta-comment la | raie s'étoit faite ; il exagera ce qu’ilavoie | remarqué dans les maifons & fur tout ce Tome Il. Î TA ; N o8 | fi Hifi | qui concernoit la cuifine il n oublie pas d’exalter Onontio qui Les avoit appellez fes enfans, & qui les avoit régalez de pain, de pruneaux & de raifins fecs, qui leur avoient paru fort délicats. FRE CHAPITRE IX. Les Ponteñatemis envoient. des Députez, | chez. les Miamis , les Iflinois, * piu- fieurs autres Nations voilines ; pour leur. ‘donner avis de l'Alliance qu'ils ont far- | te avec la Nation Françoife , qu lenr | étoit ioconnnè, dont ils doivent tirer de | grands avantages, On chante le Calnmes | 4 MA LUE vont che ces Penples. REV Es Peuples fi contens de l'alliance bee ils venoient de faire , envoyerent des Députez de routes parts pour avertir. les Iflinois , Miamis . Outagamis, Mal KOULECKS, Se Kikabons , qu'ils avoient été à Mongreal, d'où ils avoient apporté beau coup de marchandifes : : ils les prioient de les venir voir & de leur apporter du Ca- | ftor. Ces Nations étoient trop éloignées pour profirer d abord de cet avantage ; il n'y eut que les Outagaimis qui vinrent s’é- tablir pendant L. Hiver à trente lieues 4 No ‘des Penples Sanvages.. .. «99 Ja Baye, pour participer à l'utilité des cho. _ fes qu'ils pourroient tirer des Pouteouate- _ mis. L’efperance qu'ils avoient que quel- * ques François viendroient de Chagoïa- mixon, les engagea d'amafler le plus de _ Caftors qu'ils purent. te A _ Les Poureouatemis prirent le Sud de la Baye ;les Sakis le Nord, & les Puans _ne pouvant pêcher avoient pris les bois pour vivre de Chevretils & d'Ours. Lors que les Outagamis eurent fait un Village de plus de fix cens Cabanes, ils envoye- _ rent au commencement du Printems chez _ les Sakis, leur faire part du nouvel éra- _ bliffement qu'ils avoientfait. Ceux ci leur _ députerent des Chefs ; avec des prelens, - pour les prier de refter dans ce nouvel _ tablifflemenr, Des François les accompa.. _ gnerent, ils trouverent un grand Village mais deftituez de toures chofes il ne s'y _ trouva que cinq ou fix haches qui n’a- _ Yoïent point de taïllant ; donc ils fe fer- _ voient altérnativement pour couper du bois ; à peine avoient-ils un coûteau & une _ alaïüe dans une Cäbane, ils coupoient leur Yiande avec des pierres à flèches ils écail- loient les poiflons avcc des coquilles de moules. La mifere les rendoit fi hideux quils faifoient compaffion. Quoi qu'ils: fullent replers ils paroifloient mal faits, 4 200 , .‘: ri frolres le vifage Fe Pise une voix Prin | tale & une mauvaife phifionomie. Nos \ François qui fe trouverent chez eux en £toient toûjours importunez, de forte que ces Sauvages s'imaginoient que l’on des voit leur donner gratuitement ce que l'on avoit, tout leur faifoit envie, & ils avoient encore peu de Caftors à er ce. Les Fran. çois jugerent plus à a" propos de laifer aux ” Saxis la traite de la Pelleterieavecles Ou- tagamis pendant l'Hiver, parce qu'ils la feroient plus paiñblemenc avec les pre- miers dans l’Auromne, Tous les peuples de Ja Baye fe one rent à leurs villages aprés l Hiver pour {e-. mer leurs grains : il furvint une difpure entre deux François, & un vieillard Pou- teouatemis , des: plus confiderables. Les premiers De demanderent le payemenr de Jeurs marchandifes, qu'il ne fit pas grand état de payer. Les efprits s’aigrirent de part & d'autre , & l’on en vif aux mains. Les François (E trouverent. vigoureufe- ment chargez par les Sauvages. Untroi- fiéme François vint au fecours de fes ca- _marades. Le defordre devint plus grand, celui. ci arracha les pendans d'oreilles d’un Sauvage, & lui donnant un coup de pied dans le ventre il le renverfa fi rudement “qu'il eût de la peine à fe relever, LeFran- % a \ À des Penples Sauduges. 1Ôt bois reçut en même remps un coup de éafle-têre au front, ; quile jetra à la ren- _verfe fans Liouvoth ete: Il y eut de sran- des conreftations au fujer de ce nouveau . bleñé , Qui avoit rendu plufieurs feryices au Village Il fe trouvoit trois familles intereflées dans ce démêlé , celle de la Carpe ronge ; de la Carpe noire , & de l'Ours. Le Chef de la famille de l'Ours ; intime ami du François , & qui avoit pour Gendre le Chef des Sakis, prit une hache & déclara qu'il petiroit avec le Francois, que les gens de la Carpe roùge voie tué. Le Che £ Sakis entendant la voix de _ fon beau-père cria aux armes à fa Nation, Ja Famille de. l'Ours en fit autant, & le François qui avoit été bleflé , revint un _ peu à lui, H calmales Sakis qui étoient _ biénirritez ; mais le Sauvage qui l’avoic _ maltraité fut conttaint d' abaridénirier eh _ tiérement le Village. Ces mêmes Fran: ù çois coururent encore grand rifque de la _ wie dans uñe autre éceahén Uno des leur qui badinoit avec des fléches ditäun S2ri qui fe baignoir au bord de l’eau ,de parer celle qu'il alloit lui décocher : le Sauvage qui tenoit un petit morceau d'érofe luf dit de tirer ; “mais il nefut pas aflez a droit pour ex éviter le coup. La flêche lui ‘donna dans l'épaule ; il s'écria auffi-tôc has L'ér 102 Hilaire Ur à que le François l'avoit tué ; il parut ur François dans le moment qui acCOUrUt au Sauvage qu'il fit entrer dans fa cabane & lui arracha la fléche. On l’appaifa en lui donnant un couteau, un peu de vermillon pour fe maracher & ca petit bout de tabac, Ce prefent produifit fon effet , car il acri- va au cri du Saxi plufreurs de fes camara- : des qui alloient le vanger fur le champ; mais le blelfé leur cria : O# allez-vous ; je fus guers. Metaminens ; qui veut dire le - petit bled d'Inde {c'étoit le nom que l’on avoit donné au François, qui étoit Perot } sa lié par cet ONEUCNÉ QUE VOUS VOYEX, fer ma piaye ; en montrant ce prefent ; € je n'ai plus de mal. Cette prefence d'ef- _ prit arrêta le defordre qui alloit arriver. Les Miamis, les Masxoutechs , les Ki- : kabors, & cinquante cabanes d' Minois, approcherent l'Eté fuivant de la Baye, firent leurs deferts à trente lieuës à à cé des Outagamis ,vers le Sud. Ces Peuples | que les lroquois éroient venus chercher , avoient paflé dans le Sud du Mifiñpi aprés _ Île combat dont j'ai parlé. Ils avoient vû avant leur fuite des coûteaux & des ha- ches entre les mains des Hurons qui les avoient negociez avec les François, cela les engagea de fe joindre aux Natio nsui avoient déja quelque union avec nous: ils / 2 Æ seit % «dd bi Peuples ARS 1 +08 fonc fort enjoüez entre eux , ferieux de- want les Etrangers , de belle taille , DEU _ Jpirituels, d'une conception dure, faci- les à perfuader , vains dans leur parole & dans léut maintien , extrêmement in- tereffez : ils FAR plus courageux leurs voifins, ils font grands men- | teurs, faifant toute forte de bafeile pour _ venir à leur fin, laborieux , infatigables , _ & fort bons pietons. Auffi on les appelle _ Meroufcepriniouexs, ce qui veut dire en _ leur langue Pietons. Aprés qu'ils eurent enfemencé ee . terres dans ce nouvel établiflement, ils al. _Jerent à la chaffe aux Bœufs; ils OMS _ régaler les gens de la Baye; ils envoyerent | pour cet effet prier les Pouteouaremis de venir les voir, & d’amener les François sil s’y en éco doir. Les Pouteouatemis : _navoient garde de témoigner à ceux. ci l'envie que leurs voifins avoient de faire _ connoiflance avec eux. Ils partirent à leur infçü, ils revinrent au bout de quinze jours chargez de viandes & de graifles , avec quelques-uns de ces nouveaux établis, fort _ furpris d'y trouver des François, aufquels ils firent des-reproches de n'être pas venus avec les Pouteouatemis. Les François vi. rent bien qu'il y avoit de la jaloulie de la part de çeux- ci; ils favoient la confequence 104 ie “Hifloire” | qu'il yavoit de connoître ces Peuples , qui ne s’étoient approchez de la Baye que pour faire commerce plus aifément avec. nous. Les Pouteouatemis les voyant dans les fentimens de. partir avec un Miami & il un Mafkoutech, leur réprefenterent q n’y avoit point de Caftors che eux,q étoient fort ruftiques, & même qu'ils cou: - reroient grand rifque d'être volez. Les: François pattirent nonobftant cela, ils ar- Iiverent cind jours aprés proche le W4E2:08 lage ; le Maftoutech envoya au devant le Nat , qui avoit un fufñl, avec ordre de tirer lue qu'il y {eroit. L’ ah entendit peu de temps aprés le bruit du coup. A peine’ furent-ils fur le bord de l’eau qu'il parut 1 DE Vo Li à, ee un venerable Vieillard , & üne Femme chargée d’un fac, dans lequel il yavoitun pot de terre plein de boüillie de bled d’in- _ de. Plus de deux cens jeunes Hommes bien: faits fürvinrenr, qui éroient ornez detours de têtes de différences façons, qui avoient tout le cofps piqué de noir, avec des traits de plufieurs fortes de figures, ornez de flé- ches & de caflerêtes. , AVEC dés ceintures . & des jarretieres d’un ouvrage tricote. Le Vicillard avoit en fa main un Ca- lumet d’une pierre rouge, avec un grand bâton au bout , enjolivé tout le long de êtes d’oifeaux de couleur de dr > qui x . + is + des Peuples Sanvages. | 10$ âvoic aû nûlieu un bouquetde plume teint d’un affez beau rouge , & qui étoit com- me un grand éventail. Aufli tôt qu'il vit Je François le plus confderable il lui pre- fenta le Calumet du côté du Soleil, & pro- fera des paroles qu il fembloit A er: À tous Îles Efprits que ces peuples adorent. Tantôt le Vieillard le prefentoit au Soleil levant & tantôt au couchant ; tantôc il mettoit le bout en terre & ot il le tournoit autour de lui , le regardant com- me s’il eut voulu montrer toute la terre avec des éxpreflions qui faifoient con- noitreau François qu ilavoir*pitié de cous” les hommes : tantôt il lui frotoit avec {es ‘ mains la tête, le dos, les jambes, & les C4 Lo pieds , & tantôe il {e frotoit lui mème fon corps. Cetaccueil ne laifla pas de durer : long. temps, pendant que le Vieillard fai- _ foir en déclamant une maniere de Priere témoignant toùjours à ce François la os que tout le Village avoit de fon arrivé Un de ces jeunes gens étendit far L Le. be une grande peau de bœuf peinte , dont le poil étoit plus doux que la foye, ds la- quelle on le fit afleoir avec fon camara- de : le Vieillard fit battre deux morceaux de bois pour en tirer du feu , mais comme il étoit humideil ne pût ess Le Fran- Es çois tira fon sa feu , & en fit Es tOË \ Je Camarade du Françoi; on fe miten de voir de les porter ; le François fic entens toé so | Arifoiré ‘avec du rondre. Ce Vieillard fe de grans des exclamations {ur ce fer , qui. Jui pa- roifloit un efprit ; on itloma le Calumet & un chacun füma : il fallut manger de Ja bouillie , de la viande feche,:& fuçer du nouveau bled d'Inde. On remplit ‘dere= chef le Calumet , ceux qui fumoient en voyoient la fab du tbe au vifage du François ; comme le plus grand honneur qu'ils pouvoient lui rendre : celui-ci qui fe voyoit boncarer ne difoit mot. Cette | éeremonie finie l’on étendit une peau pour dre aux Malkoutecha que fachant pêcrir continué la route ils firent alte auprés d'u- ne petite montagne ; fur le bord da fom- met de laquelle étroit le Village où ils Le) Aou LE] Je fer il avoit des forces pour marcher; _ ôn le laiffa en fa liberté. On fit une fe: . éonde pofe , où on lui.renditles mêmes honneurs qu au premierabord. Aprés avoit rent encore la même chofe : is s ÿ repo- ferent pour la quatriéme fois. Le grand Chef des Miamis vint au devant ; a la tête de plus de trois mille hommes ;accompa- onez des Chefs des autres Nations , qui Compofoient une partie du Village. Tous: ces Chefs avoient un Calumet aufli pro- Je celui du Vicillard; ils étoient tous dés Peuples durer to » nuds , n'ayant que des fouliers artiftement 1 travaillez en façon de brodequin; ils chan goient en approchant la chanfon du Ca. ‘ lumer, qu'ils faifoienc aller en cadence. | Quand ils eurent abordé les François ils _ continuérent leurs chants enfléchiflant les genoux alternativement, prefque jufqu'à verre, ils prefentoient d'un côté le Calu- metau Soleil avec les mêmes genuflexions, & de l’autre ils revenoient au principal : François, avec na à de gefticulations, les uns joüoient fur des inlkcomens de | chanfons du Calumet,& d’autres les chan. _toient le tenant dans he bouche fans être allumé. Un chef de guerre lenleva fur fes épaules , ‘accompagné de tous les Mu | ficiens qui le conduifirent au Village. Le Mafxoütech qui l’avoit amené le prefen.… ta aux Miamis pour être logé chez eux : ë “ils s'en deffendirent obligeamment , ne voulant priver les Mafrkoutechs du plai. fir de poffeder un François qui avoit bien “voulu veñir fous fes aufpices. Enfin on le porta dans la Cabane du Chef des Maf- . koutechs ; on lui prefenta en entrant le Calumet allumé dont il fuma; on lui don- _ na cinquante gardes qui empêchoient la | foule de l’importuner. L'on fit un grand + repas, dont les fervices reflembloient plû- À I à des auges qu à des plers, L'aflaifon. o8 Hifhire nement des viandes étoient de graifle de bœuf: ces Gardes avoient grand foin que l'on apporta fouvent des viandes , parce qu'ils en profitoient. Le François he fie. refent le lendemain d’un Fufl & d’une Chaudiere , & leur tint ce difcours qui convenoit à leur caraéteré. VAR Hommes, J'admire votre jennefle , quo qu'il n'ait vh que les tenebres dés fa naiffance > me paroit aufli belle que celle qu nait dans les lieux où le Soleil fait éclater Ja £ gloire de tont temps. Je n'aurois pas cri que la verre qus eff la mere de tous les hommes vons eñt ph donner des. moyens de (ubfiffer ; [ans jouir de la lumiere du François qui fonrnit ces influences 4 quantité de peuples : : fe cror que vous ferez, autres que vous n'êtes lors que vous le con- noîtrex: ‘Îe füis l'aurore. de cette lumiere qui comménce à paroitre dans vos contrées comme celle qu: precede le S olesl, qu bril- era bien1ôt ; © qui vous fera renaitre comme dans nne autre terre ; oh Vous trou verex, plus aifement Œ plns abondamment. tout ce qu peut tre neceÎlaire à l'homme | Te vois ce beas 24 ilage rempli de jennes gens qui Sont anffi COMTAGERE > a ce que je cros > qu'ils font bien fasts, © qui apre- | bendroient pas Jans donte leurs 2 | s'ils avorent les armes des François. Ceff g cette jenrel]e que je laiffe mon Fufil rs e " »“ pr Penples mac | ro Le FA regarder comme le gage de l'effime que je faits de fa valeur ; 1l faut qu'elle. s'en férve fi on l'attaque. Il fèra aulfi plas propre pour la chaïe du B œuf É des au- res. animaux ; que toutes Les fléches dont vous vous ferver. C'eff à vous Vieillards que je aile m4 Chaudsere, je la porte par “sons fans. craindre de la cafler , Vous Y ferez, chrre les viandes que vos jeunes gens tuë - ont ; © celle que vous preféntererx aux Re qu VICNAYONT VOUS Voir. 5] : jetta une douzaine d’alaîies & ne coûteaux aux Femmes, & leur dit: Quirezr vos alaines d'os, celles du Fran- gois “Vous Jéront plus commodes, C ces con eaux VOUS feront plus utiles à égorger vos - Caffors © à couper vos viandes ; que ne le . font vos pierres. Er en leur jertant de la V'afade : voila qui parera mieux vos En- * es C vos Filles que leurs parures ordi | maires. Les M amis S'excuférens de ceqw'ils m'avoient point de Caftors ; qu'ils AUOIERE : ee bruier jnfqju'alors. Cette alliance commença donc par * J'entremife du. leur Peroc: ils firent au _ bout de huit : jours un Féftin fol lemnel , KL RON remercier le Soleil de l'avoir ot duit dans le Village, Ce fur dans la Ca2 bane du grand Chef des Miamis qu'il a- * voit fait dreller un Aurtel, fur lequel il Tome 11, K » 130 EN ñ avoit fait mettre un Piñdiikofan, qui ef le Sac des Guerriers, rempli d’ herbes me- decinales , : renfermées dans des peaux. d'a- | nimaux Les plus rares qu ils avoient püû trouver , & qui contenoit. generalèmenc tout ce que leur infpirent leurs rêveries. Perot qui n’aprouvoit pas cer Autel , dir au grand Chef qu’il adoroit un Dieu” qui lui défendoit de manger des chotes facri- fiées à des malins Efprits & à des peaux d'animaux. Ils furent fort furpris dece re- fus , & lui demanderent G renfermant eur D anitons il voudroit manger, CE qu il fic, Le Chef le pria. de le voüer à fon Efprit, qu à] reconnoïtroit d’ orenavant , & qu il Je préfereroir aux fiens,qui ne leur avoient point apris a faire dés Haches,des Chau- dieres , & tout ce qui eft necelaire aux hommes , & qu'il efperoit en l’adoranc obtenir toutes les connoiflances qu'au- roient les François. | Le gouvernement de ce Chef tenoit un peu du Souverain, il avoit fes Gardes, & tout ce qu'il difoir & ordonnoit pañloir | pour des Loix. a Les Pouteouatemis jaloux de ce que les : François entroient chez les Miamis , en. voyerent fous main un Efclave qui dit beaucoup de chofes fort defobligeantes des François. Le de qu'en font les des Propts Satis CHER HP Mood tentie qui les regardent comme des chiens ,eft, difoit-il , trés grand. Le François qui avoit ue coutes ces inve- ives , le mit dans un état an'en pas dire _ de. plus outrageante, Les Msamis rCgar- | doient cette Mine avec beaucoup de tran- | quilité. Lors qu'il"falut retourner à la Ba. “Yeriles Chefs envoyerent toute leur jeu A irétonduite ces deux François, & feur: firent beaucoup de prefens. Les Pou: teouatemis ayant apris que le François étoit arrivé, vinrent lui témoigner la part qu ils prénoient : à fon heureux retour, fort . impatiens d’ apprendre fi les Nations d’ où il venoit en avoient bien usé avec lui, Mais quandils entendirent les reproches qu on leur ft d'avoir envoyé un Efclave qui avoir dit des chofes tout-à-fait defo- ‘’bligeantes de la Nation Françoife : ils vou- Etirene en avoir un éclaircifflement plus . pofti if. ils fe juftifierenr plainement dit : mauvais préjugé que l’on avoit eù d'eux. — Les Sauvages ont cela de particulier qu ils trouvent le moyen de fe difculper d’une * mauvaife affaire, où de la faire réüflir fans qu'il parole ÿ avoir a te | 1 À HE, OOo \y 2 CR ) 1 .« CHA P RUES NN" ie Nos Alliez ent une fan allarme de F'ar- rivée des Troquois. Ils font un fécona Voyage à Mortreal."Récn de ce Voyage. FL étroit de l’interêr des Pouteouatemis | de ménager les François , ilsavoient été - *trop bien reçûüs à Montreal pour n'y pas _ retourner. En effet , aprés avoir fait pre- fent à Perot d’un lac de bled d'Inde pous - manger & avaller; difoient ils, le foupcçon qu'il avoit contr'eux , & cinq robes de : Caftors pour lui fervir de vomitif contre | Ja rancune & la vengeance qu'il aurois pô tonferver dans fon cœur , ils détache. rent quelques-uns de chaque nation pour : aller a Montreal, Lors qu'ils fufent à la vüé de Michilimakinak, qui n'étoit pour . = lors frequenté que par eux & parles Iro- ; quois , ils appercürent de la fumée. Com. me l’on voulut reconnoître ce que cé. toit , deux Iroquois vinrent à leur ren- contre avec un autre Canot qui étoit au Jarge. Ils fe donnerent réciproquement : l'alarme , car les Iroquois fuïrent de leur … côté, & les Pouteouatemis forcerent de rames malgré les vents contraires , & ar- - © UE Sa en 5 TAN AREA TE AG. AR dus d sd Peuples. Sauvages. T'AS - fiverent dans leur Village avec desinquie- tudes furprenantes , ne fachant - quelles * mefures prendre pour fe mettre à l'abri des Iroquois. Toutes les Nations de le _ Baye fe tiouverent dans la même per- plexité. L'éfroi devintbien plus g orand lors _ qu'ils virent quinze jours aprés de grands feux de l’autre bord de la Baye ,tout vis- _à-vis le Village, & qu'ils entendirent ci rer quantité de coups de fuzils. Pour com. ble de terreur ce fut lors que les gens qu ils avoient envoyé à la découverte rap- _porterent qu'ils avoienr apperçü la nuit ’ NE Éliieuts Canots faits à l'Iroquoile , dans «fun defquels il y avoir un fufl , une cou- -verture d'étofe Iroquoife, & des hommes qui dormoient auprés du feu. Tous ces Canots parurent le lendemain , chacun _s’énfuit le mieux qu il pât dans les bois, es plus affurez hafarderent d’attendte de pied ferme les Iroquois dans leur Fort, où Hs avoient de bonnes armes à feu. Clé : . me nous avions la Paix avec les Iroquois, _ quelques-uns de nos François des plus har. dis s’offrirent d'aller au devant de cetre | prétenduë armée , pour favoir le motif qui pouvoit l'avoir engagée de venir faire la guerre aux Alliez d'Onertio. Us furent . bien {urpris de voir que c'étoit une Flotte P q d'Outaouaks qui venoient faire la traites | K 3 C3 * LOT PORN SES A TOR { JR EN | APR 7ÿ < | MT , % , “ 140 | Hifi lefquels ayant pañlé à travers, les terres avoient conftruit des Canots qui reflem- bloient à ceux des Iroquois. Les geñs que: les Pouteouatemis avoient d’abord apper.. ” çûsa Michilimakinak étoient verirable- ment des [roquois, qui avoient autant ap- prehendé de tomber entre leurs mains, que ceux-ci en avoient eü de tomber en- tre les leurs. Les Iroquois. donnerent en. s'enfuyant dans une ambufcade de qua- rante Sauteurs,, qui les emmeñerentchez: . eux :ils venoient de faire une expedition- proche la Caroline fur les Chaouanons,. & en avoient emmenéun avec eux qu'ils devoient brûler ; les Sauteurs lui donne- rent la liberté & lui facilirerent fon retour. à la Baye, l'ayant confié aux Sakis. Cet af- franchi donna de grandes idées de la Mer: du Sud, fon Village n'en étoit qu'à cinq : journées , proche d'une grande riviere qui venant des Iflinois fe décorge dans cette: Mer. Les gens de la Baye le renvoyerent. avec plufieurs marchandifes , lé prianc d'engager ceux de fa Nation à les venir: VOIE. FU a sa Ces Peuples s’afflemblerent plufeurs- fois pour déliberer s'ils décendroient Montreal; le peu de Caftors qu'ils avoient. les fit d’abord balancer. Comme les Sau- . vages donnent tout à leur bouche, ils ai. ! , IURTES SAS 2 31 14 « . qu Peuples Sawvages. | ris SA mieux s'attacher à cuër des bêtes fauvages qui fuffent capables d’entreteni£ leurs familles, que d'aller aux Caftors qui: _n'étoiént pss Due cils préferoient les: -befoins de la vie à:ceux de l’Ecac, ils fai- foient cependant reflexion que s’ ile laif=. foient partir les François fans décendre.., ‘il pourroit arriver où qu'ils s’ SRG RU Eu dorénavant à quelques autres Nations ;: où que venant eux-mêmes à. Montreal, le Gouverneur auroit du relentiment vas ce qu'ils ne les auroient point efcortez :, la décifion fur que l'on partiroit,. L'on fa, prépara pour cet effet, &un Reine folems. nel: l’on fit la veille ‘du départ: une dé- charge ‘de moufqueterie dans le Village. Trois hommes chanterent fans cefle tou- te. la nuit dans une Cabane, invoquant de témps en temps leurs Efpcits. ils com: mencerent par la chanfon de Michapous,. puis ils vinrent à celle du Dieu des Lacs. des Rivieres & des Foréts;priant les vents. le tonnerre ,. les orages & les tempêtes. de leur ê re favorables pendart le Vo- yage. L'on fit le lendemain le cri par le Village ,. qui invitoit les hommes de fe: trouver dan la Cabane où l’on devoir. préparer le Feftin. Ils n'eurent pas beau- coup de peine à s’y rendre, chacun ayan fon * Ouragan & fa Mikonen. Les Lois _# Son Bi &. {a cuëiliers + Y16 a _ Hiffoire ANNE OMR à Mufciens Je la nuit commencérent à. chanter , l’un étoit à l'entrée de la Caba- ne, le (ebahd au milieu, & le roifiéme à à F extremité, -armez de- carquois , d’arcs &. de flèches, À vifage & tour le corps noir- ne cis de charbon, Pendant que PAflemblée étoir dans la plus grande tranquiliré du monde, vingt jeunes gens tous nüds, bien mac, avec des ceintures de peaux de Eoutres , aufquels étoient attaché des peaux de Corbeaux avec leur plumage ;: & des gourdes, Oterent dix grandes ae | dieres de deffase le feu ; l’on ceflà de chan- ter. Le premier de ces Aéteurs chanta a- prés fa chanfon de guerre, danfanr en Ca-. dence d’un bout à l'autre de la Cabane , pendant que tous les Sauvages crioient du fond de la gorge hay ; hay. Le Mauficien‘ finiffant tous les autres faifoient une grafi- de huée , dont les voix fe perdoientinfen- fiblement , à peu prés comme feroit un grand es qui fe perd dans des. monta gnes. Le fecond Muficien parut. enfuite, qui en fit autant, & le troiliéme de même: en un mot prefque tous les Sauvage s na _rent lamême chofe alternativement, chan- tant .chacun fa chanfon , fans que quiqne ce foit ofa repeter cle d’un autre , à moins que de vouloir choquer d'un pro2 | pe AeHoaré, celui qui l'avoir compolée , ” \ ue ae Mes. rtf Su que celui de la fagon de quielle étroit ne fut mort , comme pour en relever le nomens’ aproprianr ! fa chanfon. Leur con- _tenance étoit pour lors accompagnée de - geftes & de mouvemens trés violens :il y en avoit qui prenoient des haches, avec lefquelles ils faifoienc fembianc de” vou- loir frapper les femmes & les enfans qui les regardoient. Les uns prenoient des ti {ons de feu qu’ils jetroient par tout, d’ au tres: rempliffoient leurs plats de andre rouges qu'ils failoient voler. Il eft diffi- cile de pouvoir exprimer les circonftan- ces de ces fortes de Feltins à à moins que de les voir foi.-mêimne. Je me fuis trouvé _ dans un pareil régal parmi les Iroquois | du Sant de Montreal, & il me fembloit être au centre des eue. Aprés que la: plüpart de ceux qui avoient été priez à: cette agreable Fête eurent chanté, le Chef du Éeftin qui avoit donné Îe uiale chan- ta une feconde fois, & dir à la fin d’une €hanfon qu’ l compofa far le champ,qu il décendoir à Montreal avec les François, & qu'il offtoit pour cet effet ces Vœux à leur Dieu pour le prier de lui être propice . dans fon Voyage, & de J= rendre agrea- ble 2 à la Nation Francoife. Les jeunes gens qui avoient Oté Les chaudieres prirent tous : es plats qu'ils remplirent de viandes, 158 Hiffaite pendant que les trois. Chantres de-la nuit répfirent leurs. ‘premieres chanfons JDE fr | niffant leur harmonie qu’aprés que tout fut mangé , ce qui ne fut pas long à être expédié, Un Vicillard s'étant levé congra- _tola d'une maniere tout. à: fair affable le : Chef du Feftin fur le projet qu’il avoit for- mé, & _encouragea la jeurielle à à le fuivre. Fous ceux qui voulurent ê être du Voyage donnerent une buchette : ; il s’en trouva af- fez pour monter trente spa s'ils fe jois gnirent au Saut avec foixante & dix au= tes de differentes Nations qui ne firent ds une flotte. € ha Ces Voyageurs Rd par le Nabis À éing ne trouverent que quelques Vieil- . Jards Nepiciriniens , des femmes & des enfans, Les jeunes gens Étant En traite à | Montreal. Ceux:ci diffimulerent le ref- fentiment qu ils avoient de ne point ‘en- tendre parler du payement de leur Peage, ke parce qu'il y avoir des François qu'ils €- toient bien aifes aufli de ménager : ils les regalerent cependant comme on fit les plus confiderables de la flotte. L'on fe- journa un jour entier pour fe conformer à l'ufage ordinaise des Sauvages qui ac- cordent à leurs Alliez ce droit d'Hofpita- lité. L'on traverfa le lendemain le Nepi- cing , & l’on apperçüt le jour fuivantdes ds Prupléss Sauvages. 119 gens dans des Canots qui faifoient des cris de. morts, Toute Ja ‘flotte mit a terre pour les atrendre ; ils rapporterent que la Pefte faifoit un grand defordre dans notre Colonie, ils en dirent trop pour ne pasin- _timider es. efprits les plus credules qui vouloient relâcher. .Les Outaouaxs qui voyoient arriver infenfiblement tous les - Canots de ces donneurs de fauffes allar- mes, étoient farpris qu'ils fe portaflent f bien, & qu’ils fuflent fi chargez de mar- chandifes. Le motif de ceux. ci étoit d’ ae voir eux. mêmes les Pelleteries des autres. à un prix modique , pour s'exempter d' al- _ der à à chaffe , mais ils n’ofoient déclarer leur penfée. Les Sauvages ont aflez de politique pour ne paroïtre fe défier les uns desaucres, & fur des nouvelles qu’on leur annonce ils fufpendent roûjours leurs avis, fans témoigner qu'ils RIOYEn fouvent ae Jon ne dit pas la verité, Le Brochet & le Talon , deux Chefs | : Outaouaxs des plus confidergbles, fe dou-. Éant que les Nepiciriniens n'euffent fort envie d'amufer les Kriftinaux & les gens de Terre pour les piller , ou leur faire pa_ _yer le Peage, confulterent quelque Fran. | gois s'il y avoit apparence que la Pefte fur à à Montreal. Les Outaouaks furens décrompez. Les Miffifakis, les Kiifinaux, 129 | / | Hiftore &c les gens de terre, faciles à perfuader; : donnerent dans le fens des Nepicirinienss l'on s'apercüt de leur refroidiffement. Un. Nepicirinien trouvant fur ces entrefaites un François , lui dir que tout étoit mort. Ce François lui répondit plaifamments Quoi Les François qu font des hommes éclairezx ; que connoiffent ce qut eff propre pour la guerifôn de toutes fortes de mala-. dies » meurent: C* vons qui êtes des i 1gn0- rans vons vivez, Le Nepicirinien lui rez pliqua , nos Efprits nous ont confervez. | Vos Efprits » lui répondit-1l , en font inca— pabless non plus que de vous faire du bien, C eft. de Dien des Françors qui 4 tont faits Ë € qui vons donne vos befirns , Hot que vous ne Le meritiez, pas. Vous êtes des menteurs » VOUS voulez tromper € abafer les gens qui décendent pour les piller com. me vous avez, toijours fais, Le nombre qui compofe cette flotte vous empêchant de le faire vous leur donnez, de la terreur, von- lant leur perfhader que tous les François | font morts une maladie IMAGINAITES Sa- chez, qu "Onontio ma envoyé une Lettre lors que j'étois à la Baye; par laquelle il me wsande de farre décendre routes les Na- ions qu :l vent voir. Et tirant de fa poche + nn vieil papier écrit, qW'il feignie ë étre de Mr Courfél ; sl Ds ait oppefé toi, Nepi- CITIICN ; | des Peuples Sauvages. 121 - civinien ; fi certe flotte relache je continue- rai ma tonte. Le François lui déclarant qn'il témoigneroit à Onontio l’oppoñtion à et il faifoic à certe flotre , & comme il avoit empêché que fa volonté ne fut ac- | complie. Les Nepiciriniens déguiferent Je mieux qu ils purent leur fourberie-, & direnc qu'à la verité les maladies avoient ceflé lors qu'ils partirent. Tous ces Peuples décendirent à Mont- | real où ils ne furent gueres contens de _ da traite , la grande quantité de Pellete- _ries fut caufe que l'on vouloit les avoir à bon marché, Outre que les Nepiciriniens ävoient d’ailleurs enlevé la plüpart des _ marchandifes, ceux qui en avoientde re- fte voulurent profiter d'une occafion aufli favorable ; les Sauvages en murmurerent, & il y eût même da defordre , ils batti- rent un Sentinélle dont ils 4 Brérént un fu- fil & lui cafferent fon épée. On fe {aifie des Chefs qui avoient caufé certe fedi- tion, Plufñeurs Iroquois qui éroient venus traiter de la Païx , ravis de ce tintamare, auroient bien. fouhaité que les efprits fe fuffent aigris davantage pour trouvêr oc cafion d'en venir: aux prifes contie ces Peuples , ils coururenc tous au bruit, & _offiirent leur fervice aux François. Les Outaouaxs qui n'avoienr pas encore com- | dowe 11. 5 La | ï je 122 Hiffoire nt | mercé d'armes à feu , virent bien qu v'ils ne feroient pas les plus forts. Les Pou- reouatemis furent les’ plus judicieux, & quoi qu'ils ne fe fuflent pas mêlez au mi- lieu de ces troubles, ils ne laiflerent pas d’apprehender qu 1 ne leur arriva quel- ques mauvaifes fuites. Comme il s agif- foit pour lors d’une Paix generale avec les Jroquois , le Commandant de Montieal fic décenidre les Outaouaks à Quebec, pour être Témoins de ce qui fe paileroit en faveur de toutes les nations Alliées. Les Pouteouatemis qui n'étoient venus _ encore qu'une fois, étoient bien aifes d’ Fy être RP Rer UE | {140 0 de + ERA à Va at des tn eh _ F4 CHAPITRE XL r onfi DeNE de Torti Fitévéi de L Ameriqué. M eridionaie Seprentrionale ; canfé un. grand defordre chexles Iroquoisi Ces :Penples font La Paix. Ils font des aëtes d'hoftilirez, [ous M orfisur de Courcille Gouverneur general. Circonffances fort …extraordivaires. Prile de pollefion du pars de tons les Alliez ; qui reconnoif- j fent le Ros de France pou leur fouve- rain Seigneur , Pere @ Protecteur. AN fit donc la Paix en 1666. & l’on commença à goûter cette tranquilité . Qui mettoit chacun en état de vivre heu _reux far fes terres, & de commercer avec _ feureté chez nos Ale : ; rien n’étoit à la . veriré plus crifte que d’être dans des in- Quietudes continuelles de fe voir enlever _ fa chevelure à la porte de fa maifon , où d'être emmenez chez ces Barbares ‘qui. brûloient la pläpare de leurs prifonniers.. Il étoit d’ailleurs de l’interêr de la Co- | lonie de faire connoîcre la gloire du Roi chez tous les Peuples du Sud , de l” Oùüefk, . & du Nord. L'Alliance qui commencoit à fe fomenter ,ne pouvoit mieux s affore L 2 VE, $ Ce ON 10. 7 < Y —\, ” Et 4 Ê — ‘ Le S &. 4 Ê s à FE? } ? ER Hiftoire mir qu’en les affüurant chez eux d’une pro: tectiôn inviolable, En effer,peu de temps. aprés que ces Nations fe furent. RORIeZz dans lèür pais, Mr Talon Intendant de Canada y envoya en 1667.un Subdele- _gué, & le fieur Perot qui furtrouvé le plus capable pour conduire cette affaire. Ils païtirent avec ordre d'aller prendre pofleffion au nom du Roi de tous les pais des Outaouaks. Le Saut de Sainre Marie vers le 46. degré de latitude , étoit le lieu où fe faifoient les Aflemblées generales de toutes les Nations ainfiil y avoit} point d’endroit où la chofe pr fe faire avec plus d’ éclat ; l'on fut cinq à fix mois pour Îles avertir, Es n'y avoit plus que celle des Puans : Perot voulut y aller lui. mê- me, il rencontra le Pere Aloüet Tefuite qui y avoit hiverné avec quelques Fran- çois , qui y recürent tous les defagrémens poffibles. Ces peuples avoient été telle- ment choquez de ce qu’on leur avoit ven- du à Montreal des marchandifes à un prix exceflif , que pour s'en dédommager, ils vendirent leurs Caftors au triple aux Fran- çois qui allerent chez eux. Mais Peror fans s'embaraffer de toutes les duretez que ces Compatriotes en avoient reçü voulut y | aller. Il arriva la même année à la Baye 4 au mois de Mai , & les ayant trouvez à | # 5 RÉ AT “ ve x à x M * "À a. 9 LA Fm L... De mer Peuples Sanoiges 12 … Hr'pêèche il les engagea de fe rendre dans. leur village où il y avoit quelque chofe d'important à a leur communiquer. Aprés _ qu'ils s’y furent rendus il leur expliqua le ._ motifqui l’avoit amené chez eux; ils con- - fentirent fans difficulré à fe trouver à la _prife de pofleffion : il falloit encore y in- _æereller les Outagamis, les Miamis, les . Mafkoutechs, les MRibons. & les Ifl: hois. Les Pouteouatemis SAR RE ef. corte , parce que les Nadouaiflioux a- wisét quelques jours auparavant douze . Mafxourechs qui péchaient le long de _ leur riviere: Lors qu'il fac à quatre lieuës de leur village il leur fit favoir fon arri- vée:le Chefdes Miamis donna ordre auf. tot que l'on allât les recevoir en guerriers _ aune demie lieue. Ils marcherent d’abord en ordre de bataille , ornez de beaux plu | mages, & armez de. carquois , d'ares, de | flêches & de caffe têtes, comme s'ils LE … fent voulu livrer combat. Ils marcherent: tous de file, le caffe-rèête élevé, faifant de | petites huées de tempsen temps. Les Pou- teouatemis ayant apperçü ce mouvement Jui dirent que les Miamis les recevoiene _en guerriers , & qu'il falloir les imiter, IE fe mit dans le moment à leur tête. ils coururent {ur les Miamis leirés fafils chars j Dee de poue, comme pour les arrècer, L 3 126. | Pipes La rète de la file des Miamis. paf à 6 1 gauche , faifant un circuit de cinq-cens pas pour les entourer. Chacun gardant la: même diftance de part & d'autre elle fe: joignit à la queue , & les Pouteouatemis: fe trouverent tous enveloppez. Les Mia- mis faifant une huée terrible vinrent fon- _ dre tout à coup fur eux en tirant par def- fus leur tête toutes ces déchss, & lors que l'on fat prés d’en veniraux mains de pare * & d'autre, ils vinrent comme donner de leurs LE Houtblhe: Les Pouteouatemis firenc une décharge de moufquererie fur les au- tres , qui fut precedée decris efioyables, _& tout le monde fe trouva mêlé. Telle fut la reception de ces Peuples , qui les fi: rent entrer aprés dans le village aveples Calumets. Le François fut chez les Miamisis &c l’on difperfa les autres chez le Chef de: routes ces Nations. Le Chef des Miamis commanda cinquante guerriers pour fa garde & pour le fervir. Il donna quelques. jours aprés le plaifir du Jeu de la Crofle de cette maniere. | _ Plus de deux mille perfonnes ini. | blerent dans une grande plaine , chacun avec fa Crofle : on jetta en l’air une boule: de bois groffe comme une balle de jeu de. paume, Ce ne fut pour lors qu'une agite. A Re 4 À: des Peuples Sanvages. 127 tions un mouvement en l'air de toutes ces crofles ,.qui faifoient un bruit fembla- ble à celui des armes que l'on entendroir dans une bataille, La moitié de tous ces: _ Sauvages tâchoient d'envoyer la Boule du "côté du Nord. Oüeft, le long de la plaine : & les autres vouloient la faire aller au Sud-Eft : le Combat qui dura une demie heure fut douteux. Ces fortes de Jeux font ordinairement fuivis de têtes, bras, _ & jambes caflées ; & fouvent des gens y font tuez fans qu’il en arrive d'autre fui- . te. Cer exercice fini il parut une femme “soute defolée de la maladie de fon fils :: - _ elle demanda au François fi étant un Ef- prit il n’auroit pas la vertu de le guerir : Je malade étoit attaqué d’une oppreflion d'eftomac pour avoir trop mangé dans un - Feftin, (ce qui ne leur eft que trop ordi- . naïre ) il lui donna une prife de Teriaque. Ce remede fut fi falutaire que le bruit courut en même temps qu'ilavoic reffluf- … cité un mort. L'on tient que le grand Chef” … &c deux des plus confiderables d’entr'eux,. vinrent réveiller le François pendant la . nuit , & lui firent prefent de dix robes de " Caftors , pour l’engager de leur donner de . cæ remede, Il s'en excufa, difant qu'ilen . avoit trés-peu , & refufa les robes. Plus il … ur difoit qu'il ne pouvoit s’en paller dans 138 ' Hiffire un Voyage où il pouvoir courir tañt ts dangers : & plus ilss ‘empreffoient de lui en demander : ils le prierent dü moins de leur permettre de le fentir. Cette odeur leur parut fi fuave. que s’en frotant la pot: trine ils fe croyoient comme immortali: fez. Le François fut contraint d'accepter . les robes pour ne point irriter davantage ce Chef. Leur coûtume eît de faire des : prefens à à ceux quiont des Efprits, (ils appellent ainfs les Remedes, ) qu'ils croi- rojient ne pouvoir faire leur-effèt fi on re- a. fufoit leurs prefens : le François leur don: na donc la moitié de ce qu'il avoit de Teriaque. PH OU , Fa H ‘étoir temps de Mr chez les Pouteouatemis ; le grand Chef accompa+ gné de cinquante 9 guerriers voulut after : a cette prife de pol (fon, le vent devint : fi violent fur le lac qu'ils farene contraints de relâcher. Il pria les Pouteouatemis d'a: gir & de répondre pour lui.& pour les Nations qui feroient jointes à la fienne:« Tous lies Chefs de la Baÿe, ceux du Lil K Huron, du lac Superieur , & les gens du Nord, Lars compter plufieurs autres, Na- à tions (ak trouverent au Saur à la fin de Mai: Ces Peuples é étant affemblez on planta on Poteau , on leur fit des prefens dela part de S4 M ajefté ; on leur demanda s'ils mn osloient reconnoitre en qualité de fujers grand. Onontio des François notre Sou- Kerain & notre Ko: , qui ‘leur offroit fa protection , & s'ils . ‘étoient pas refolus de ne reconnoitre jamais d'autre A7 onar que que lui, Tous les Chefs répondirent par des prefens reciproques qu ils..n’a- voient rien de plus à cœur que l'athance des François , & l'eftime particuliere de leur grand Chef qui demeure par delà le grand lac l'Ocean, duquel is imploroient Fapui , fans lequel ils ne pouvoient plus vivre, Le fieur Perot faifant piocher en Même temps trois fois la terre , leur dit * Je prends poffeffion de cette este au nom _ de celui que nous appellons notre £a, cette terre elt fienne, & tous ces peuples qui m’entendent font fes Sujets, qu'il pro- tegera comme fes enfans : il veut qu'its Yivent en paix, il prendra leurs affaires: en main, $i quelques ennemis le foule- vent contr'eux il les détruira : s'ils for- ment entr'eux quel ques S Éccene il veut en être le juge. . Le Subdeleoué atracha re au Po- |teau une plaque de fer, far laquelle'les _ armes du Roi étoient péintes ,ilen fitun Procez Verbal, où il fit figner toutes les Nations , qui. pour leur feing mirent des marques de deur famille; Les uns mettoiené 44 des Peuples Sauvages. | LÉ : EL) LT Hifloiré . . ün Caftor, les autres une Date: ün Eturs geon ; un: Cheÿréail ou uñ Orignac. On. fit d’autres Procez Verbaux qui ne forent fignez que des François qui y aflifterent. | Ohtèn olifa adroitement un entre.le bois, & la plaque, qui y demeura peu de temps, car à peine fut-on feparé qu'ils déclotés 4 | tent l? plaque, jetterent le Procez Ver: . bal aufeu, & r’attacherent Les armes du Roi, craignant que cette écriture ne fut | üñ Lt qui feroit mourit tous ceux qui. PE R ds à We CAT 2 DT. j 4% ‘# # k RS D habireroïent ou frequentéroient cêtte cer<, re. Le Subdelegué eut ordre aprés la pri+ fe de pofleffion de faire la découverte d'u, ne Mine de Cuivre au lac Superieur , em. la riviere Antonagan , mais {a conduite fur, fi irreguliere dans cetre entreprife pour ne rien dire de plus fort, que je me éontenterai de rapporter qu’on Îe fit pafs fer dans la Cadie pour le renvoyer ent France. . La découverte dé la Mec dd Sud tenoit Li L are à cœur à Mr Talon, qui jétra les. yeux fur le fieur Foliec pour en faire la tentative, Il avoit voyagé chez les Ou taouaks ; les connoiflances qu'il avoit dés ja de ut païs pouvoient fui donner aflez de lumiere pour faire certe découverte. Son voyage ne fur. qu'un enchaînement. d'avantures qui feroient Len volumes. - "44 EN Peuples S'anvages. "| FAT mais pour couper court il penetra jufques “aux Akancas, qui demeurent à trois cens Jieuës de l'embouchure du M: hp. Les Jflinois qui l’avoient accompagné le rem- _menerent par un autre chemin plus court . de deux cens lieues , & le firent entrer dans la riviere de faint Jofeph, où Mon- fieur de la Sale avoit commencé un éta- Hbliflemient. Le nom François fe faifoit connoître pour lors dans les contrées Îles plus éloi- gnées , c'étoit nne chofe cout-a-fait ex- traordinaire : a fes peuples d'entendre par ler de moment à autre d'une nouvelle Na- tion fi opulente, dont ils tiroient tant d’a- _vantages.Que ne firent point les Chaoua- pans fur le fimple raport de celui qui a- voit été délivré des mains des Iroquois par les Sauteurs : ; que les Pouteouatemis fenvoyerent pre lui chargé de marchan- difes-Françoifes 1 Ilsfçurent qu’il y avoit chez ces peuples des gens que l'on appel- Joit François, qui avoient paru plus {o- ciables que ceux de leur continent , lef quels fourhifloient routes fortes de mars , Chandifes. C’en fut aflez pour les engager de profiter de cer avantage ; en effet, qua- rante guerriers partirent pour s ‘établir auprés des Pouteouatemis, ils furprirent IprAdant leur voyage | des Hroquois qui al } ; à r32 di À Hifi ‘. 1 Fi loi ent en guerre dans la Baye des Puans à doncils tuërent & emimenerent plañeurs.w Ils pañlerent par un village de Miamis, | aui leur firent un fi bon accueil qu'ils ne” purent fe deffendre de leur donner leurs prifonniers Iroquois. Les Miamis les en... VOYÉTENT aux Outagamis pour être man. gez, en reprefaille de cinq Cabanes qu'ilsé avoient enlevées peu de temps Pers À vant. Les. Outagamis voyanr que certes conjecture étoit favorable pour’en faire” un échange , envoyerent en: Ambalfa me chez les lroquoi 2 ‘5# Quand FAmbafladeur eut be le trajet du Micheigan,i il rrouva-huit cens Iroquois qui venoient en guerre pour enlever le. premier village fur lequelils tomberoient: : Les Troquois ne purent alors s'empêcher de calmer leut reffentiment, ils donnerent leur parole : al Ambañadeur.qu' il y auroit. d’orénavant une bagriere entre fa Nation fes Ailliez & la leur , & que la riviere de. Chigagon feroit Les limites de-leurs cour= } fes. Ils le renvoyerent avec des prefens ÿ. Jui donnant un des leurs des plus confide: rables , avec un jeune guerrier pour l'ace . compagner, & tournerent en même temps. leurs armes contre les Chaouanons. à: Ce Chef palla par les Miamis, les. Mal | foutechs ; & les drop où il fut reçé avec. _ 1 æ 4 Fe des Peuples Sauvages. 133 avec les honneurs du Calumer & comblé ‘de prefens. de Caftors. Ces Nations dépu* æ£erent deux Miamis pour l'accompagner à fon retour , afin d'y traiter la Paix, IL vint chez les Outagamis, qui s’eforcerent de lui donner des preuves de leur eftime, .& il arriva enfin à la Baye , où les peu les ne manquerent pas de lui marquer L joye qu ils avoient d’être de leurs amis. Ils lui firent prefent de Pelleteries & de deux grands Canots pour emporter les _prefens qu’il avoit reçüs de Ioutes patts, Les Miamis qui accomoagnoient. l'Iro- quois fuivirent le lac, & paflent /e grand Portage de Ganatcitiagon , par lequel ils 4e rendirent au lac Froñténac & à Kenté, où il y avoit une Miffion Françoifle & um grand village d’ Iroquois. Us furent de Là au Fort Frontenac, où étoit Monfieur de Ja Sale, qui leur fit plufieurs prefens , les afrant qu'il iroit les voir dans leur païs, Certre armée d’Iroquois fe divifa en deux , fix cens allerent contre les Chaoua: hops, & deux cens fuivirent la riviere de Chigagon ; ils y rencontrerent des Iflinois qui revenoient de Michilimaxinar avec quelques Outaouaks , dont ils prirent & tuerent dix-neuf, Les Iflinois avertis dé ce coup modererent leur reffentimenct, ils auroienc pû les aller attaquer, mais ils en- . eme à: PATRON 3 LE1 134 F4. Hifoire voyerent à À Onontio ( qui étoit pour lors. Mr. de Frontenac, lequel étoit arrivé en . Canada en 1672 ) un paquet de Caftors, par lequel ils fe plaignoient que les Iro- | quois avoient violé la Paix, & qu'ayant. eu peur de lui déplaire ils n'avoient pas voulu les chercher pour leur livrer com= bat , qu'ils lui demandoienct cependant k juitice. Ce nouveau General leur: ‘envoya an Collier par Mr. de la Forelt, qui leut EE marquoit de fe défendre fi ils étoient une. autre fais attaquez , mais qu’ils ne fe mi- … rent point en marche pour les aller troy- ver chez eux, L'on a beau faire la Paix avec les co] quois,quand ils peuvent atraper quelqu’ on à l'écart ils ne lui font point dé qe : CHA PI T RE x I. Les Onraoncks prennest ombrage d' CLCE Barque que Alr. de la Sale fait con. ffraire dans leur lac; pour venir com mercer chez eux , ils envoyent des Dépu= FER, pont faire cree tas les Françoi so à Sy l'en void aujourd’hui la décher ra ÿ qu’ on a faite de l embouchure du Mif.* lip, l' on peur dire que | l'on à profité À LR Eee ‘en . Peuples Sanvages. 146 Micre de Mr. de la Sale , qui a d’abord connu tous ces païs , il eft le feul qui ait fçû penerrer ce vafle continent. En effet, aprés avoir mis ordre à toutes fes affaires. il vifita en 1676: le lac Frontenac, He- rier , Huron ; & te Mechéigan , qui ont tous comMunication les uns dans les au- tres, à la referve du portage de Niagara, Qui eft de quatre lieuts entre le lac Fron- _ménac & Île lac Herier. Pluñeurs Nations _ Vers le Sud avoïent été averties-qu'il vou- Joit en découvrir la Mer. Il rencontra au fond du lac Mechéigan des Miamis , qui lattendoient en challanr ; ils Jui indique rent leur village & celui des Hlinois qu toit dans une riviere que Joliet avoit dé- couverte ; il y alla & leur fit quantité de prefens , les engageant de venir s'établit dans le Mechéigan, où il alloit faire un établiffement dans lequel il y auroit tou- tes fortes de marchandifes pour l'utilité de ceux qui voudroïene lier commerce a- vec lui; 1l y laïffa du monde pour conftrui- te un Fort, & repaffa au Fort Frontenac, au travers des terres ; avec un Sauvage & quelques François. Il décendit à Mont- teal où il prit des Charpentiers de Navi- res, cinquante Sokokis & de Lonps , avec Jefquels il retourna à fon Fort. Il y ordon- Ba ju: nie de toutes fortes de mar: ME % 136 | Hiffoire à chandifes qu il fit mettre dans fes Barques | pour'être déchargées 2 à Niagara, & il les | fit POrtér par terre au deffus. de ce fa meux Saut. L'entreprife qu il forma dans ce lieu. éto't un projet trés. avantageux à lagloire du Roi, & qui donnoit jour à la décou- verte de quantité de peuples qui ne pou vant venir à Montreal à caufe du trop. grand éloignemeor , fe feroient trouvez. fort heureux que Éon fe fut établi chez. eux, mais le {uccez fut malheureux. Cette Barque & étoit du portde foixante tonneaux; Mr. de la Sale la nomma le Grifon , Pa raportaux armes de Mr.le Comte de Dh : tenac , qui ont deux Grifons pour fupôts. Le Pire Hennequin Recolet en fit la Be. nediétion. Elle étoit Pontée & on y mit du canon. I] fit donc conftruire une gran-. de Barque pendant l'Hiver,au deflus dx. .. Saut de Niagara , dans laquelle il s'eme barqua au cotrnmencement du mois d'Août . 1679. avec tous fes effets, fous la con- duite d’un habile Pilote. 11 n° yvavoit qu'un. rapide à paller qui fair le dégorgement du . fac Huron pour fe rendre à Michilimaxi- pak, qu'il franchit à la faveur d’un vent favorable. Les Sauvages voyant la Barque a læ voile admirerent. linduftrie du Fran- . ï çois,qui avoit pû conduire fur leur lac une | 4 0 pa a! < > des Prupis A 137 - Machine qui leur paroifloir tout- à fait ex. sk cap ip ils en furent cependant cho _ quez,& 1ls conçürent dans le moment une - idée fi forte de rous les malheurs qui les .menaçoient, qu'ils jurecenr la perte des François. Ils eurent a{lez de politique ÿ YOUL -déguiler leur reflentiment. Ils reçurent Mr. de la Sale avec de grands applau difie- mens : ils lui témoignerent même l’em- réflement qu'rls avoient de faire avertir 04 Nations de tous les lacs pour venir con. | fiderer cetre Merveille. Je me reprefente gette Machine commele cheval de Troye. Tous ces peuples qui étoient venus en fou Je admirerent à la verité ce bâtiment,mais ils dirent encr’eux que fi ils Le AE PRET | naviger dans leur lac. ce feroit le verira- - ble moyen de perdre leur. liberté, & que les François les tisndroient infailk sh nt dans un rude efclavage. Is refolurent en détruifanc la Barque d'égorger tous les François qui fe trouveroient chez eux , & ee Le jetter en même temps fous la prote- - ion des Anglois, dont Hs avoient eu læ connoil ane : | Mr. de la Sale crüt être obligé de ven- dre fes marchandiles à bon one , pour tâcher de s’infinuer dans leurs elprits , SE de les engager infenfblement : à un co |merce ouvuit. Ce bon marché ne fit encor: 138 dEL Hiftoire NC qu'augmenter leur défiance , plus il féjour- noit chez eux , & plus ce bâtiment leur … donnoit de l’ombrage , ils envoyerent des … _ Députez en toute diligence aux Illinois, | & aux Nations qui étoient fur lechemin, pour leur dire de fe défiér des François. Nous fommes morts, leur mandoient-ils, pos farmiles © les votres feront à l'avenir réduites à la fervitude des François, qui « eur fera labourer la terre, G les acconplera « fans doute comme ils font leurs bœufs. Ils w font arriver à Michilimakinak , dans un Fort qui flotte fur l’ean , que l'on ne peut aborder fion ne les furprend. Ce Port ades … aifles ; qui pourra quand il voudra détruire \ quelque Nation. Il doit aller aux Zfhmois par les lacs» tous les François qui commer- cent ice fe mettront dedans fon grand Cancts | C feront ‘affex forts ponr nous rendre tous efilaves ; f? nous n'empechons leur entre | prife. Nous avons connoiffance des Anglois à qui nous fosrniront des marchandifés à meil-. leur prix qu'enx. Les François veulent | mous trabir © nous dominer 5 ces prefens N font les poignards que vous vous donnons | fôus terre, afin de n'être pornt découverts | pour mallacrer tous les François qui font chez, vous, © pour Vous dire que nons 6m feront de même aux motres. Le Chef des Sauteurs fur plus prudent que tous ces !” me " = - —_ » … #-l: à ’ ju. "10 hs DU des Peuples Sauvages. | 139 peuples qui lui avoient envoyé des pre- fens pour être de la même conjuration : Il leur répondit , vous êtes des enfans vos ne connoiffez pas l'Anglois ; qui eff le pere de l'Iroquis, contre lequel Onentio | #otre pere a entrepris la guerre; © qu 4læ . contraint de demander la Paix, cequil en a fait n'a été que pour nous mettre à l'abré de {a barbarie. Quand VOUS rez ACCOMS pli ce mouvement extrévagant que vons Vons propofez, favex:vons fi l’Iroquois ne fe feruira pas du temps pour affonvir [a rage © la paÎlion qu'il à de dérruire tou- ses les Nations » © Ji fon pere qui ftra “ plus porté pour las que pour nous ; ne nous abandonnera pas à fa chaudiere. Te connois ss . le Gouverneur des François qui ne M'A ne trahi , © je ne me fie pont à l'Aanglois. _ C'’eft une chofe furprenante que Me. Le la Sale n’eût pas connoiilance de tous les projets que l'on tramoit contre lui. IL traita de routes les Pellereries de ces Na- tions qu'il fit embarquer, ne laïflant dans fa Barque que cinq ou fix François, auf. quels il donna ordre de s'en retourner au premier beau temps : pout lui il continua fa route en Canots pour joindre les gens qu'il avoit laiflez à la riviere de faint Jo- feph. A peine la Barque fut elle à la voile 3 140 Hifaire 1 qu'il s'éleva un orage qui la fit relâcher à dans une petite baye, à fix où fept Hieuës | de moüillage d'où elle toit partie. Les Députez Outaouaks qui avoient engagé : les Iflinois dans leur conjuration , appet= | çcürent à leur retour la Barque qu ils abor= | derent. Le Pilore les reçüt parfaitement. bien, l'occafon leur parut dans le moment trop avantageufe pour manquer leur coup. … Ils poignarderent tous les François , * en-, leverent tour ce qui les accommodoit, 8: . brûlerent la Barque. Elle avoit coûté plus: de quarante mille francs , tant en Mar-. chandifes , Outils, Peltete ie Etape ÂAgrez & Afparaux. Monfieur de‘la Sale, n. s'étant jamais douté d’une telle perfi- die, après les preuves d' eftime & d’ami-. tié que ces peuples lui avoient donné, crût que fon bâtiment avoit fait naufrage. Le Sauvages fe crürent de leur coté dé-. gagez d'un fardeau qui, leur paroiflois” Onereux, mais, ils ne connurent pas en cela ve bonheur. ; # En 1679. CARS # CHAPITRE XIIL Les Troquois font forcer dans une oe fa des Tjlinois demandant la Paix. Mr. de la Sale fair la découverte du. Miffifisi fous le gouvernement de Mr. le Come de Frontenac. Ce qu fe palla dans certe découverte, Fourberie des Iflinois © cruanté des Jragaoss. £ Mefure que l’on découvroic de nou: velles Nations, l’on täâchoit d’ y in- troduire l'Evangile. Monfeur de la Sale avoit avec lui des Peres Recolets. Iltrou- va fes gens qui s’étojent retirez chez les fflinois. Il fit fon établiflement fur un ro- cher efcarpé , qui n'étoit acceflible que par un petit fentier,& les Hftinois fe res tirerent dans une valée au pied de ce ro cher. Les Miamis, les Mafkoutechs, & les Kikabous, do onbercnt leur Villa: geà fon arrivée, parce que l’on avoit af- fafiné ceux qui fervoient ces Religieux ; ils s'établirent à trente lieucs de la , dans la riviere de faint Jofeph. La Bai. qu'ils venoient de terminer avec les Iroquois les mettoit comme à couvert de tous lesin- cidens qui pouvoient leur arriver. Les pre 1 F _Hifloiré | fens qu'ils avoient donnez à leurs Dépit- tez étoient comme un gage de l'alliance qu'ils avoient contratée. La Cour revoqua en ce temps les Con- gez ,* c'étoit une vingtaine de Permil- fions que Sa Majefté : accordoit aux Famil- les Gentits-homimes tes toire aifez , Pour aller commercer chez les Ontaouaks &. que le Gouverneur general diftribuoit Fe. perlonnes qu'il cfoyoit en avoir le plus de beloin. Un Conger étoit donc une Per- | million pour un an de menerun Canot de huit places chez les Outaouars, chargé de marchandifes. Ceux qui ne vouloièné pas y monter les vendoient depuis huit jifqu'à douze cens francs. Celui qui l'a. chetoit choififloit trois Voyageurs , auf- uels onnoit la valeur de mi à Is il d t | leur d lleeR sen barchandifes qu ‘il faifoit valoir, lefquels. produifoient environ douze hill e Francs de profit. Le Proprietaire du Congé en. Æ avoit la moitié outre fon principal, & les. Voyageurs pattageoient le refte. Ces gens- éi fe rendoient ordindirement à Michilie fnaKinak, OU. bien ils alloient chez les Na: tions qu HY croyoient avoir le plus de Pel- leteries. Il fe gliffa tant d'abus parmi tou- tes fes graces. du Prince, que ceux qui ne devoient être qu'un an HOUR lé _# En 1680 K ; eu; à Kat Mis . [ur l'affaffinet _ de leurs domeffiques. On engage, nos Ab. - Lez de fe joindre à l'armée de Ar. de | Fa Barre contre les Iroquois. Harargue d'un François aux Outagamis. Piufieurs &utres faits curieux. \ Onfieur le Comte de Erontenae fue relevé par Mr. de la Barre , qui ar-. riva avec Mr. de Meules Intendant, en } Septembre 1682. Comme le changement 18 de gouvernement en apporte fouvent aux Lt D des Peuples Sadéages Ss » _ affaires d'une Colonie, Mr. de la Barre - tâcha de prendre un milieu pour accom- _ moder l'intérêt public, fans porter de préjudice : à celui de Mr. de la Sale. L'on pe dire que Ja découverte de la mer du d donnoit jour à l'établiffement d’un des plus beaux païs du monde, aufli Sa Majefté récompenfa fes fervices avec - beaucoup de ue, & de prérogative : d'un. autre coté Mr, de la Sales aproprioit feul _ Je commerce des Miamis & des Iflinois, qui fourniffenc pour lors le plus de Pelle- teries, Mr. de la Barre envoya donc des … Commandans en differens endroits pour ébvier aux avis & aux defordres qui au- _toienr pü fe ghffer de patt & d'autre. Les Nations de la Baye des Paans n’o- “foient plus” décendre à Montreal depuis “ 4 les gens des Miffionnaires avoient té aflaflinez fur leurs terres ; Parce qu ‘is EC perfadoient que nos LOBeude at" _roient pé être comme les leurs qui per- \ metrent de vengér la mort non feulement fur les malfaiteurs ; mais encor fur les premiers de leurs Parens, fur leurs Al- Hez , même leurs voifins : | quelques- uns d’eux plus rélolus s’y expoferent, & voyant qu'on laiffoit imponi les meur- tres qu'ils avoient commis de toutes | «parts, ,ils Congürene du D di pour notre 2. } BEN LV) À 6h JUS D EffoRe Es OT Nation, & ils continuerent à piller & à. maflacter prefque tous ceux qu'ils trou … voient à l'écart. À cute.) Il furvint une maladie contagieufe dans la Baye qui caufa beaucoup de mortalité, ce fleau les affligea extrêmement ; ceux : qui en rechaperent fe trouverent prefque” tous incommodez , les jeunes gens fur tout. Nos Miflionnaires {e trouverenc fort embaraflez au milieu de cette afili. étion ; car comme les Sauvages font ex- |: trêmement fuperftitieux , ils s'étoientima- ginéz qu'ils avoient jetré un malefice fur eux, pour vanger la mort de leurs geng qui avoient été aflaflinez, peu s’en fallut | ue leurs maifons & leurs Eglifes ne fuf. nt biûlées , & qu'ils ne fubiffent la mê- me deftinée, Un Chef qui avoit entend parler qu'on devoit fe défaire de ces Re- ligieux , vinc s'établir à deflein auprés. d'eux pour en arrêter le coup. Un Frans çois qui avoit aflez d'afcendant fur l’efprit | de ces Peuples leur dit que ces Peres é- | toient incapables d’avoir un reflentiment: qui püôt aller jufqu'a la vengeance, Qu'ils : portoient la parole de l'Efprit qui a tout fait & qui défend de fe vanger, & qu'ils | ne fe fervoient point de fort pour faire mourir les hommes ; au contraire qu'ils tâchoient de fléchir & d’appaifer l'efpric + des Penples Sauvages. SE “quand il étoit courromcé : que leurs eri- mes {euls & leurs iniquitez pouvoient “être caufe de ce châtiment, qui cefleroit s'ils vouloient croireces Efprits & être de la priere ; c’eft ainfi qu’ils apelloient l’af- femblée des Chrétiens. Ce François qui “étroit fort intriguant appaifa les Sauvages , il alla de cabanes en cabanes pour adoucir Jeurs efprits irritez , ilne trouvoit qu'afili. étions & miferes de toutes paîts , il les. fit aflembler dans la cabane d’un Chef, où il leur fit de grands reproches fur l’af- faffinat que l’on avoit fait des François _& leur demandzen même-tems une en- tiere fatisfation, Ils fe défendirent d’une æclle perfidie, & aprés beaucoup d’éclair- ciflemens de part & d'autre, ils fe dirent "que les Malhominis en étoient les Au- teurs. Ils promirent qu'étant leurs voifins “ils les engageroient de fe trouver enfem- ble à la maifon de la premiere Eglife des Jeluices pour facisfaire à ces morts : Il fe fircet hyver-là une entrevüe des Ouraga- mis accompagnez des Zoups, avec les Santenrs & les Nadonaiffioux.; un Chef Outagamis avoit formé un parti de trente jeunes Guerriers qui enleverent douze femmes & enfans des Sauteurs. L'on ap- prit aufli.tôt à la Baye cette nouvelle. Le Commandant de Michilimakinar en w - 52 CHR Ace E. | Yoya des Étahèoi PBEUE prier les Outa: gamis de lui renvoyer une fille Ouraouaxe fe & une Sokoxife, & de retenir les fem- mes des Sauteurs iufqu'à à ce qu'ils euffent ramené quelques. uns de leurs enfans qu’ils. gardoient depuis quelques années, Un. Chef S'antenr qui s’étoit trouvé à ce Pour à parler choqua fenfiblement les Ouragamis! fur le refus qu'on lui fir de fes prifonniers.… Ces François rencontrerent daris leur. marche deux de leurs camarades que les Outagamis avoient vôulu tuer, qui fe” fauverent en paflant un grand couraht à la nage. Lorfqu'ils furent arrivez chez les Outagamis ils les firent affenibler. Le François le plus qualifié leur tint à ie prés Le difcobré & Econtezs Ontagamis, ce que je vais VERS". dire, * T'as apris que dons auex fort envie de. manger de La chair des François » je fuis VENW PORT VOUS fatisfaire avec ces jen" 4 Des gens que Vous CS mettez-nons Bob 4 des chaudieres , © raffafiez vous de la” chair que Vous avez manquée. Et tirant À fon épée hors du foureau il leur montra, “ fon eftomach, Af4 chair, continua-til . cf blanche © favotreuft , mass elle eff a falée, ; je me cro pas que f vous La MANTCZ, À elle vous FE le 1œud de la gorge FE, le. î F0 ot 14 DA an: « des Peuples Sauvages. 16 domir; Le premier Chef de guerre lui. ré- à ondit au(Mi-rôt : Qar eff l'Enfant qui man- ge fon Pere dont il a recu la vie ? tn nous as donné le jour quand tu nous as apporté de premier du Fer, © tn nous dis de te manger . Le François lui répartit: 74 4s waifon de me dire que je t'ai donné le jour, Car quand je fuis vens dans ton village ous étiez, tous miferables comme des gens qui ne favent où s'arrérer, @ qui forrené di plus profond de la terre. A prefent qué Vous vivez: en repos > À que vous jourffez; de la clerté que je vous ai procurée »vons voulez troubler La terre; tuer les Santeurss C foñmertre ceux que j'ar adopté devant ons , vomiffezs votre proye » rendez-M08 mon corps que vous Voule mettre en vorre chaudiere ; craIgnezx, qe la fumée qu en fortira, fi vous le faite cuire, nexcite des vapeurs qui formeront des nuages orageux qui, s'étendront fur votre village ; lequel fera en nn moment confumé des feux G des éclairs qui en fortiront ; € qui feront fus- @is d'une grêle qui tombera avec tañt d'im- pesuofiré fer vos familles ; que pas un nen fera à convert Ne vons fonvenekvons pas \de vos ancétres O' de Vons-mêmes qui avex été vagabonis jufqw'& prefenf : êtes dous Las d’être bien ? vomiflez ; croyez votre pere qui ne. vous vent abandonner que lors que $54 HMS | vous le nor de Le faire. Etoiteà \ ma parole ® j ‘accommoderas les me fs affaires que VoWs ‘vous êtes Jaes avce les S'anteurs. | :' : fl n'en fallut pas davantage sde À hi ” faire amener les prifonniers qu 3 vouloits L'arrivée de ces deux Filles à Michilimaz. Kinak arrêta tout à coup les Outaouaxs | qui fe difpofoient d’aller en guerre con ir'eux ; fur Ja nouvelle qu ‘ils avoient eù qu elles ayoient été" rides PALANE ES Des Sauvages de tous fes. villägés de . Ja Baye arriverent felon leur parolé chez, les fefuites pour faire fatisfaction de Ja mort de leurs gens. La chofe äyant fait, trop d'éclar, les introduifit d’abord dans. sd où Je Au titi leur fit une ss Ce: 7! | Delk He entrerent ir à une share où “le commandant des François éroit avec. pluleurs pérfonnes ; il fallut fe confor.. mer dans cette conjonéture à à la manieré des Sauvages, qui répandent fur les morts les prefens qu'ils font à ceux qui font les’ parties interellées. Ils jettent donc quatre paquets de Caftors & deux Coliers de, Porcelaine , pour effacer le reflentiment. que l'on pouvoit avoir de l’alfafinat com-. Mis par eux chez les François. L'on fe x (4 v k 1 {RME TE SAT L * fc Fo 4 CN AT D" V4 : —_ v € + ET Penples Sauvages. 55$ piqua beaucoup fur le point d'honneur £ar on prérendoit que ce nombre de Ca- ftors n'étoit pas fufhfant pour efluyer des armes. Les Jeluites s'embarafloient fort peu de tous ces prefens ; ils étoient feu. 4 obligez d'ériger une farisfaction publique de ces peuples pour tâcher de Le, Le s contenir dans un efprit de religion, fe s'occupant uniquement qu'à jetter les. fondemens de la Maifon de Dieu, & l'on _pouvoit dire de ces Jefuites ce que Jere- mie difoit de lui-même, faêlus eff 14 cor- de meo » quaf sgnis exaeffaans , clanfujque un offius mes. Les Sauvages tomberent d'accord que ce prefenc n'étoit pas fufh- nc, mais que l’on devoit entrer un peu . dans leur peine , les grandes maladies ne “leur ayant _pà permetre de chafler, & qu'ils prétendoient fatisfaire le Printems -Juivant d'une maniere plus convenable, Un Saki leva dans ce temps-là une Chandiere de guerre, contre l’aveu de tous. _Jes Chefs de fa nation : quelques-uns de Jon parti entrerent dans la cabane d'un nçois qui étoit couché. Celui-ci fe dou t qu'ils venoient lui dite adieu, afFeéta ronfler ; les autres atrendirent le mo- nt qu'il pur s'éveiller. Le François fe éillanc tour à coup comme un homme ii fort d'un profond fommeil, dit tou PE” ù Dr va x D it , > pa \ LS6 . :ù CAM UT, haut en lanoue Saxife , les Saxis qui vone. en guerre feront défaits. Ces guerriers lui demanderent qui éroit la caufe de la mo« tion où il étoit 2 Il leur die qu'il révoies dans ce moment qu'il voyoit, dans des” campagnes du Nord du Miffipi, en deça. du village des Sioux, un Camp de Na douaiffioux , où il y avoit du feu allumé & une grande bande de chiens noirs, 8 quelques chiens blancs ; les y ayant trou vez s’étoient battus, que les noirs avoient, devoré les blancs , à la referve du plus gros qui étoit refté le dernier , & qui. n'en pouvoit plus, qu'il avoit voulu s'ar- tacher lui même de leur gueule , que tous les noirs vouloient fe jetter fur lui pouf! le devorer , & que la peur de l'étre effe-. £tivement l’avoit fait éveiller, avec le. _ faififfement qu'ils venoient de remarquér, . Cette fixion eut plus d’effet que toutes. les follicitations de ces Chefs, qui ne pouss voient empêcher ce parti fait fi à contre=, temps, car ces jeunes guerriers alletent, raconter le danger du François, dont ils. interpreterent le fens, en. fe repreféntant. les Nadouaïiffioux pour les chiens noirs, & les Saxis pour les blancs, ils ne man-® querenc pas- de dire que l'Efprit s’étoit, fervi du François dans cette rencontre, pour les détourner d'une entreprile qui, ( | 1h leur © des Peuples Sauvages. ‘içp ….feur auroit été fans doute funefle, + Mr. de la Barre fut fort mécontent des “Iroquois qui avoient violé la Paix par les irruptions continuelles qu'ils avoient fai- . tes. Il envoya des Coliers à Michilimaxi- :nak pour faire marcher toutes les Nations, *On prefenta le caffe-rète aux Hurons.Les autres Nations le refuferent. Le cafle-têre ” éftune maniere de hache-d’arme qui ett le fimbole d’une Guerre que l’on déclare ; la -coûrume eft de le prefenter avec pompe : - au milieu d’une danfe, où chacun s’anime ‘avec tout ce que la fureur peut infpirer - de plus affreux. L'on prit cependant ces - Peuples dans le bon moment; ils accepre_ rent le cafle tête & demanderent quelque temps pour conftruire des Canots afin de . faire une plus grande flote. Les préparatifs étant prefque achevez, les François pri. rent les devans. Les Onutaouaxs les joi- gnirent à foixante lieucs de là. L'armée s'arrêta pour avoir le temps de chaer. L'on n’a que faire dans ces païs de Mu pitionaités ni de Vivandiers dans un cam De chaque foldat & chaque Guerrier s’em- baraife peu d’un attirail de provifions de bouche ; car à mefure qu'elles manq ene ils s'arrêtent pour tuer des bêtes, ils en trouvent fufhfamment. On leur donna quelques bouts de tabac pour honorer - Tome TI. 358 FH faire e 4 davantageun Feftin de Guerre. qu ils firent: Aprés trois jours de marche ‘les jeunes . Guerriers mirent pied à terre pour chafler dans les bois. L'on entendit un fi grand | i bruit de moufquetérie que. l'on crût que » nos gens étoient furpris des Iroquois ; on: fut au fecours, mais l'on fut réjoüi de les voir feulement aux prifes contre quantité de biches qu'ils avoient inveftis. Un Fran-w gois fe tua malheureufement de fon fufil.“ Les Outaouaks fe figurerent.dans le mo. ment de mauvais préfage de cette Guerre, >» | on les vit même en balance pour s’en re-w gourner chez eux, & comme on leur re-* procha leur peu de fermeté, ils pourfuivi- | ent leur route. L'on trouva quelques. jours aprés plufieurs bandes de bêtes fau: ves dans de petites Ifles. Un jeune Sauva ge voulant tirer {ur une biche cafla le bras. de fon frere quien mourut. Ce fut pour, lors une confternation univerfelle parmi les Outaouaxs qui difoient que tout leur étoit fatal, que les François feroient cau- fe de leur mort & qu'il fallait les tuër.. On les prit par toures les voyes les plus. _ engageantes. Cependant commecelles ne failoienc aucun effet fur eux , on leur dit que ce n'étoir pas fans fojce qu'ils pleut roient leurs femmes & que l’on avoit bien. jugé que dés lors qu ‘ilsautoient quicré | leurt be: “2 ! 14 des Penples Sanvages. if Village de vûë ils le regretteroient. On eft même furpris leur dit un François , que vous foyez venus fi loin: Vous êtes des lâches qui ne féavez pas la Guerre ; qui n'avez jamais tué des hommes ; vous h'avez mangé que ceux qu'on vous a donnez liez & garotez. Ce reproche lui _actira des injures bien atroces , tu verras Jui direntils fi nous ne fommes pas des hommes quand on donnera l'attaque. Nous allons continuer & fitu ne fais pas ton devoir comme nous, nous te cafleront la têre. Vous ne ferez pas en cette peine Jeur repliqua-t-il ; car à la premiere huée vous Jâcherez tous le pied. Les Chefs animerent tous leurs Guerriers & voulu- tent être à la tête de ce petit corps d'armée pour faire voir qu'ils étoient veritable: ment des hommes ; & il fufhc à un Sau- vage de dire je fuis homme pour braver la mort. Le mauvais temps qui régnoit fürle lac herier empêcha de s'embarquer. L'on vit venir plufieuts Canots que l’on * reconnut être des Âlliez. Les vagues € 2 toient fi groffes qu'il n’y avoit pas moyen de débarquer. Les Outaouaxs fe jetterene au milieu des flots qui leur pañloient par deffus la rère & facilitoient le débarqué- 1 ment aux Outagamis. Ceux-ci venoiens 1 ‘à - réparer la faute qu'ils avoient faite d'és M. + 160 si LE ffoire $. | Re voir refufé d’abord de fe joindreaux autres | Nations. L’on ne marche jamais en Guer- » re que l’on envoye des découvreurs pour : couvrir la marche. Un lflinois & un Ou- . tagamis nouvellement partis de leur Vil.. Jage contrefaifoient par hafard le Cerf. « Un découvreur François entendant le G£. flement dans l’épaifleur du bois apperçût * quelque chofe de blanc qui remuoit des … branches , il tira deflus. 11 fe trouva que * c'étoit un Outaouaxs à qui il cafla le po- … gner & qu'il perça du même coup la che. mife de l'Iflinois : furcroït de di grace. IL fembloit eFectivement que tout s’oppo- : foit aux François. Les Outraouaks mode- : rerent leurs refflentimens & firent à leur tour de grands reproches aux François. | ÆEtes- vous des Guerriers vous autres Fran- çois qui faites tirer vos découvreurs. Apz : paremment que vous voulez avertir les … ennemis de notre marche afin de les faire fuir s'ils font foibles,& s’ils font nombreux. de les obliger de fe mettre en embufcade pour nous charger ; ils n’avoient pas tout . {. ort, quelques-uns plus infolens difoient. Les François nous tuent, nous devrions nous battre contre eux. Ils nous veulent trahir & nous livrer à l'ennemi. Le blefé . quientendoit ce difcours leur dit: qui vous … fait parler en infenfez ! Etes-vous morts? OT d eo “. + Ne nd: # { des Peuplis Sasvages. + LRO où i nous fommes morts fi tu meurs. uand je mourois, leur repliqua til, ma | mort ne doit rien Vois faire entrepre nde hate contre les Itoquois ; en partant j'ai ‘abandonfé mon corps au fort des armes, Le fi je meurs c'eft l'Iroquois qui me tué puifque je fuis paiti pour lui faire Lfa Guerre, __ Pendanc que route l'Armée paffoit le Mens de Niagara Pon avoit envoyé des découvreurs au lac Frontenac pour voir fi es énnemis ne paroïtroient pas , & fi l’on n'appercevroit pas quelques-unes de nos barques aprés avoir fait ce chemin. L’on arriva à la riviere de Niagara fur le bord de ce lac. C'étoit le dr vous des trou» pes de la Colonie qui devoient fe joindre “à tous les Alliez , & l’on devoit trouver ‘des munitions de Guerre & de bouche. ! Ce manquement de parole ne leur plût gueres. Les Qutagamis tâcherent de pa cifier les chofes ;: mais les Chefs Outa- _ ouaks firent Pad te Cormmandans _ François qu'is vouloient déliberer fur les dernieres mefures qu'ils avoient à pren- _ dre. Lorfque l'on fe fur afemblé ils tin- … tent ce difcours. Fous avez, dir que nous n'étions pas des hommes. Nous te voulons … montrer, François, que nous avons du | cœur > ( nous 46 difons que puifque 18! ip 9 3 24 16: Hiféir tt mous AS ment» nous promettant tant &. belles chofés que nos re voyons pas > nous allons affronter le Village de Troquois. On leur répondit que lon ne vouloir pas les “expofer à un fi grand danger , & qui ae falloit prendre le nom du lac pour fe ren- _dreau Fort Frontenac, où il y avoit des François établis qui donnerent des now “ ‘ak 1 . w e LA à % ke F. _velles de l'armée, quefielle n’y étoit pas » arrivée , on l'attendroit felle avoit pal : fé outre on la io: Ce ne fut alors qu'injures & qu'inveétives qu'ils firent aux François far leur peu de valeur. Les uns étoient du fentiment qu’il falloit plé- totaller au Fort Frontenac, d’autres vou- à loient que l'on alla contre Les Jrequois,tous _ces faux braves faifoïent de grands fracas, & fe feroient trouvez fort embaraflez s'ils : avoient été feuls contre les ennemis : il n'étoit pas de la prudence aux Comman- … dans François de conduire trois cens Fran- çgois contre quinze cens Tfonnontouaris {ous l’exorte des Outaouaks , déja trop ennuyez du Voyage & trop prévenus de. tant de vains préfages dont ils s’étoient infaruez. L'on envoya quelqu'un dans le camp pour tâcher de les adoucir , & aufli- tôt qu'on leur eut dit que les Françoisq ui avoient été jufqu'alors maîtres de la mar- &he, leur laiffoient la liberté de l'être à . ve 7 Peuples S Sanvuges. 16%. eur tour , ils ne balancerent pas de mer re leurs Canots à l’eau & de prendre la | route du Nord, que l'on fouhaitoir avec ardeur, liant. là ceux qui avoit été du | fentimen contraire. L'on campa la mê- % ad nuit fur le bord du lac & l’on entendir 2 minuit fur l'eau un coup de fufil vis-à- vis le camp. On cria aux armes. Les * Ouraouaks accoururent au corps de gar- de & montrerent en cela leur zele. On ki entendit : aprés une voix qui difoit en lan- . gue Outaouakfe, que la barque étoit à k . Niagara. L'on Ha 4e pour lors tout le pal . { & la joie devint univerfelle. Un Canos de huit Outaouaks débarqua dans le mo- MENT, qui. rapporta qu’ une barque avoir Blhoiille le foir à la vûé de ce lieu. Les Commandans dépécherent un Canot pour . donner avis à lé équipage de l’arrivée de la _ flote Outaouakle qui alloit s’y rendre. _ Quand les Outaouaxs apprirent en arri- _ vant que la paix étoit faire avec les Iro- _quois, ils vomirent mille injures contre . les François. L’on engagea cependant les plus confderables des Chef de fe rendre da Montreal pour voir le Gouverneur ge- _ neral. Le fujet de cette Guerre vint de ce que les Iroquois avoient pillé & tué des . François qui traitoient chez nos Alliez, fous prétexte que Mr. de la Barre avoit HD à ceux-ci de piller les François qui 16 5 À. | A RO à 4 n’avoient point de commifli ions pour traits ter chez eux. Il fe gliffa tant d'abus parmi, les Nations qu'elles Pilloient & tuoient in diferemment tous ceux qu’elles trouvoient. à l'écart. Les Iroquois todjours avides du. fang humain profitoient de l’occafion plas que les autres. Mr. de la Barré ayant ape pris ce defordre voulut avoir raifon d'eux? fl partit pour cer effet'avec les troupes de fa Colonie , & donna ordré aux Commani dans qui étdiarté chez les Ontaouaks de les faire partir & de fe trouver à Niagaras Les maladies fe communiquerent parmi _ les François , & l’Armée furextrêèmement affoiblie. Mr. de la Barre voulant cacher aux Iroquois cette diforace fit marcher à à pare quatre cens hommes du côté des On- nontaguez & leur envoya Mr. de la Forêt qui commandoit au Fort de Frontenac, pour leur dire qu'il feroit bien-aife de parler : à quelques Chefs ; ils fe rendirent à fon Camp, où A: fear déanté ce qui les avoit engagez de rompre fi prompre- ment la Paix par tous les affaffinats qu ils avoient commis fur les François, qu'ils avoient rencontrez chez les Outaouars. Les Iroquois defavouëérent tous ces meur- tres, déclarant que leurs cinq Nations: n'y Host aucunement [Tempé & qu ‘ils étoient au defefpoir fi quelques ; jeunes gens avoient cù cette temerité. l’on futcontens / Lu y nr Penples S'anvares. A6 $ de cet aveu * l’on fit la Paix & l’on fe garda bien de leur faire connoître que la maladie avoit. mis tout en defordre dans l'Armée. C’eût étéun plus grand embaras fi nos Ouraouars euflenr rencontré en chemin des froquois en leur parti de chaf- fe; car ceux-ci qui ne fe feroient point tenu {ur la défenfive n’auroient pas man- qué d'en être les victimes, & les Iroquois h'auroient pas manqué de vanger la mort de leurs freres , & auroient pü fans doute couper chemin à tous nos malades dont ils n’auroient pas eu de peine à fe défaire. HNCHAPITRE XV. Monfieur de la Barre choifir Perrot pour faire la découverte des peuples de l'Oneff. . La condmite qu'il tint chez, les Agotr © les N'adonaifious, qui font à plus de fépt cens lisnes de Quebec. | abat François fe rendoit recom- À _ymandable de toutes parts, les Peu- ples les plus éloignez qui avoient profis- té des avantages de fon alliance , trou- voient un grand changement du premier état à celui où ils étoient quand ils avoient 7 4 1684, ÊE W } 166 _ Hifloiré guerre ct Nations qui nous PTERS inconnués ,. ils favoient la cérminer heu- 4 reufement à la faveur dés armes qu ls avoient eûs de nous. Plus nous faifions de découverte & plus nous voulions en faire: . Le Nord nous étoit connu & le Sud le de- k vint infenfiblement. Il faloit encore pe- n 4 netrer dans l'Oüeft où l'on fçavoit qu'il. ÿ habitoit beaucoup de Nations. Mr. de la Barre au Printems * envoya vingt | François pour en faire la rentative fous … la conduite du fieur Perrot à quiil donna des provifions de Commandant de cette contrée. Lorfqu'ils furent à cinquante lieuës de Montreal ils trouverent des Ou- taouaks qui y venoient , l’ufage voulant que les Voyageurs qui fe rencontrent | mettent pied à terre pour s'informer des nouvelles de part & d'autre. Ceux-ci di- tent que la Nation des Sauteurs avoit été. détruite par les Outagamis, & qu'ils al-. Joient à Orontio leur Pere pour lui de-" ‘mander des armes en échange de Pelleté ries , afin de vanger les Sauteurs, Quoi- | que ces Peuples euffent fouvent des que-, relles il étoit cependant de l’interêt de là Colonie de les empêcher de fe détruire. Le Commandant de çes vingt François én donna avis à Mr. de la Barre, > qui écris. 4 1683. À. ; h Fons Penples nur 167 g pit aux Peres Jefuites & au Commandane À de Michilimaxinax d'empêcher les Ou- taouaks de rien entreprendre contre Les … Ouragamis. Les Outaouaks fe doutant bien que Mr. de la Barre ne donnoit point dans leur entreprife, & que toutes … Les lettres dont il les avoit chargez pour !s roient y apporter quelques obftacles, les : brêlerenr, à la réferve de celle qui s'a- | drefloir 2 à Perror, parce qu ils s’imagine- | rent qu'étant de A amis 1l les Éivbtiles F roit lui-même dans leurs defeins. Tout ce qu'ils dirent aux Jeluites < à leur arrivée fu qu'Onontio leur avoit les Outagamis pour boñllon. Le contraire fut connu par la lettre que reçût Perrot, où Mr. de la Barre défendoit expreffement que les . Outaouaxs infultaflent les Outagamis , & lui marquoit d'acommoder leur dif- ferenr. lu © Un Chef *, Pa avoit une Fille de baie ans en efclavage depuis un an chez les Outagamis , qu'ilne pouvoit retirer, Dans cette mauvaife conjonéture l'apre- . “henfon où il étoic qu'on ne le brüla lui. _ même s’il faifoit mine de#la leur deman: | _ der lui toit le courage : :il en prit la re. : folurion & fe joignit à nos François. Tou.. tes les nations de la Baye avoient apporté aux Quragamis Aid a de prefens pour { 1. MS . 7) Hart ml | ‘racheter cette Fille, mais rien ne fut ca- pable de les fléchir, on ctaignoit même qu’elle ne fut facrifiée aux mañés du grand Chef que les Sauteurs avoienttué. Ce pe- re affligé ne trouvoit aucune confolation dans tous les endroits où il pafloir, parce que ces peuples lui difoient que les Fran- çois n'étoient pas parens des Outagamis comme eux, il ne retireroit jamais fa Fil. le. Perrot le fit refter à la Baye, de crainte que les Outagamis ne le lui raviffent & ne le miffent à la grillade. D'abord qu’il fut arrivé à leur village ils l'aborderent tous fondant en larmes ; lui faifant le recit de la trahifon des Sauteurs & des Nadouaif- fous, ils lui dirent que leur grand Chef avoit été tué dans le combat avec cinquan: te-fix de leurs gens, & quoiqu'ilsne fof- fent que deux cens ils avoient mis en dé- route les ennemis, qui étoient au nombre de huit cens combatans. Ce difcours lui donna occafion de parler de cette Fille, & les ayant fait affembler il leur parla de ha forte. | 2x | PE - Viellards Outagamis ; Chefs, Teunefles |écontex:-moi, | Ai [ch que pour faire ane bonre Paix avec le Sauteur @ le Na- donaillions ; par ure entrevhê que nous cn mes cnfemble ; le premier avoit engagé ce lui-cs à vons mettre © vos Familles dans | leurs Fée eu) { Un” y Ÿ e L'où fi i À } | de Peuples Sauvages. 173 us: dise. Ce l Efprit qui a ont Mcréé qui nous a fair connoitre le peril où vons avez, êré : nous l'avons prié d'avoir pitié de vous, © que Ja Toute-puif[ance vous délivre de La trabifon de vos ennems, “qui n'ont eu aucune de vos dépotilles ; n’y des chevelures de vos morts : 1l vons à fait maitres du Champ de Bataille, vons avez fair des Prifonniers far eux ; © vons avez coupé les têtes de ceux que vous avex tué, C'eff la derniere preuve de la valeur d’un Sauvage. Wous ne devez pas attribnér la Vitoire à votre gencrofité > c'eft cet Efbrit qui a combatn pour vous que vous devez réconnoitre comme votre liberatenr. Que voulez, vous fare de cette Fille Sanreafe que vons retenez 1l y 4 long-1emps ? EF. _élle capable en la gardant d'aflonpir le ref- 1 féntiment que vous avez, comre [a nation ? _ Elle eff à mos ; je vous la demande , je [uis @ocre pere; c'ejf l'Efprir qui s'eft férui de moi pour venir chez vous » comme le pre= mier Français qui Ait ouvert la porte de «votre cabane. Tous ces peuples de la Baye qui font mes enfans font vos freres > prévos “gant votre refus ils craignent les malheurs qui Vous MCnAÇENT » avalez, votre defir de vengence f vous voulez vivre. Il avoit fon Calumet à la main en leur parlant, mn” il prefenta à la bouche du frere du 144 Bet L. 7, | Bi _ ie TOR ÆHifhoire y grand Chef pour le faire Fucsès - 3£e qu' L _refufa : il le prefenta à d’autres qui le re gurent, Enfuire il le remplit de tabac ,& le prefenta encore au premier jufqu'à trois fois, & il le refufa comme il avoit : déja fait ; ce qui obligea Perrot de fortir | dansiie atHan fort indigne. Les Outa gamis {ont de deux extraétions, les uns fe nomment Renards, & les autres de la | ; Terre. Rouge, Celui qui refufoit le Calu- | _mététoit Chef des Renards, qui avoit pris | la place de fon frere. Le Chef de la Ters } re-Rouge fuivit Perrot, & le mena dans” fa cabane , où il fc affémbler tous in Vieillards & les Guerriers de fa nation, &c leur parla ainfi. | Vous avez, entendu ZA ctaminens votre pere ( c'eff Le vom par lequel il étoir connu ) qui nous veut donner la vie » ©" nos freres des Renards nous la veulent ôter > NOUS æoulant faire abandonner de l'Efprit ; au- quel ils refnfent une Efclave : apportez- or des chaudieres je leur parlera ; fé. prouverai leur bonne volonté », © je aura s'ils me refufevonr. T'as tohionrs êté le fon- tient de leur village > mou pere © mon fre- re défunt Je fous vojonrs expofez pour eux, ayant perds beancoup de jennes pes pour des défendre ; s'ils me refuféns je louë mon feu , je les abandonne à le fureur de leurs ennemis. , # : 1} OR EMRSE des Penples Sauvages. 17$. _ … Aprés qu'on lui eut apporté ces chau- dieres & quelques marchandifes, il prit _ fon Calumet & entra dans la cabane de . cer opiniâtre;avec un Cortege de fes Lieu- . tenans , & lui dit: A1on Camarade ; voilæ le Calnmet de nos ancêtres qui font morts i Quand il furvenor quelques affaires dans nosre village 1ls le preféstoient aux Liens » qui ne l'ont jamais refufe » je te Le prefinte _ sempli de ces chandieres, © te prie d'avoir pitié de nos enfans , © de donner cette Sau= tenfe à Meraminens qui te l'a demande. ÎL a été tonjonrs notre pere. Le Che acs nex nards fuma © fir fumer tons fes parens, Le Chef de la Terre Rouge retourna à fa cabane,& dit au fieur Perrot Comman« _ dant que l’affäiré éroit faite, & qu'il au- soit la Sauteufe, 1l fe leva pendant la nuit ua fi grand orage qu'il fembloir. aue toute : Ja machine du fonde fe démontoit ; une … groffe pluye, les éclairs & le tonnerre ; - failoienc un figrand fracas , qu'ils crurent - être perdus, Comme trous les Sauvages font naturellement fuperftitieux , ils s’i. maginoient que l’Efprit étoit irrité contre eux. L'on n'entendoit dans le village que plaintes des vieillards qui difoient , que _ perfe-tu OnKimaoüaffam , veux-tu faire mourir tes Enfans ? aime-tu mieux la Fille Saureufe que toutes les familles de con À be P 2 156 Hifroité Hi et village , n’as-tu pas conçu ce que te de Metaminens , Qui nous aime & nous veut faire vivre, ncrtoye ta natte de cette ordure qui jifeélera notre terre. L'effroi les avoit mis fi fort hots d'eux. même , qu'ils crü- rent que l'Efprit les alloir abimer: OnKi- maoiiaflam ne favoit plus lui-même où il” ‘étoit. Il fe radoucit & n’ofa plus paroître devant Metaminens, qui éroit ravi de cette peur, parce qu'il favoit bien que c étoit Le veritable : moyen d’avoir bien vite certe Efclave fans le fecours de qui que ce foir. _ Onximaoïüaflam alla prier le Chef de jh Terre-Rouge de Ja lui mener: 7e n'ofe me prefénter ; lui dit-il, devant Mcrami- + SE ARS RE RE. = RTE D & a GE #ens à voila la S'autenfe méne lu.r Celui Ci. Jui tépondit, c’eff à toi à lui donner » afir. que croyant que cela vient detoi il ne re wenille point tait de mal. La pluye con tinuoit cependant toüjours, ils entrerent ‘dans la cabanne de Perrot avec la Fille, Je priant d'arrêter ce fleau qui les meua- oit, & d'empêcher que les Sauteurs & fm Alliez ne leur fiffent plus la guerre. 1 les remercia par un prefent de tabac & d’üne chaudiere , dans le temps qu’il vo- Ÿ prob peu prés que la pluye alloit finir, eur difant que cette chaudiere leur Fe - roit de toiét pour les garantir de la pluye, & qu'ils fumeroient PF & fans “ue RS. | 7 54 Eve d'A L'al 4 F ELA * _ des Pénples Sanvages. 19 | éräinte que FEfprit les punit. Perrot ic {e … fentant pas aflez bon Prophète pour faire _ceffer la pluye , jagea bien que s’il reftoit | encore long-temps avec fa prifonniere:, les chofes Pourroient changer de face. Il prit congé d'eux nonobftant le mauvais . temps , leur promettant qu'il deviendroic Es avant qu'il arriva à la Baye. Aprés avoit remis-au Sauteur fa Fille il le rene | voya par les terres, afin de détourner les gens de fa nation de venir contre les Ou. | tagamis en cas qu’ils fuflent dans ce def ‘à _fein. Il leur fit connoîcre qu'il l’avoittirée - de la chandiere du Renard x ayant aban:- _ donné fon corps à fa rage, qu’il alloit des meurer chez eux pour les affurer qu ilne feroient aucun mouvement ; qu'il prit donc garde dé ne pas agir en étourdi? que _ files gens étoient affez indifcrets de vou. . loit aiorir leur efprie, les Renards lui caf feroient la tête, Que s’il venoit à être tué par eux il pourroit s'affurer que les Fran- | çois vangeroient fa mort fur lui & fur fa nation. Il lui donna douze brafles de tabac | pour faire prefent à fes Chefs, Les Chefs de la Bave ne furent pas peu futpris de Éheisesx fuccez des François , & ils a- voüerent qu'il falloit être Efpui t comme Jui pour obtenir, ce que toutes les nations | dela Bive n’avoient Fü faire. avec tous leurs prefens. | ii Qué Obs #78 OPA ON Re. _ La curiofité de nos Françoïs que Mr, de la Barre avoit ‘envoyé, fur beaucoup ‘excitée par tous'les difcours que leur te- noient les Sauvages, ils n'entendoiëent par- _ Jer à la Baye que de nouvelles Nations qui nous étoient inconnuëés , les uns di- oient qu’ils avoient été dans un païs qui étoit entre le Midi & -le Couchant , &. d'autres arrivoient du dernier , où ils ae voient vi de beaux pais , & dont ils a- voient'apporté des pierres bleuës & ver-. tes, qui reffembloient à la turquoife, qu'ils étoient attachez au nez & aux oreilles, I y enavoit qui avoiént và dés chevaux & des hommes faits comme les François ; il faut que ce foit des Efpagnols du nouveau Mexique, D’autres, enfin, difoient qu'ils avoient commetcé des haches avec des perfonnes qui étoient, difoient-ils, dans une maifon qui marchoit fur l'eau, au dé- gorgement de la riviere des Affiniboiiels, qui eft à la mer du Nord-d'Oueft, Ea ri- viere des Affiniboïels fe rend dans la Baye d'Haffon au Nord, eft proche le Fort Néons PURE CT Tous ces raports donnoit jour à tenter - quelque chofe de confiderable, Les Fran- cois partirent donc de la Baye des Puans _avec quelques Sauvages qui avoient ac- gompagné des lflinois dans l'Oüeft , où = A à +4 . j L Lu _ des Peuples Sauvages. 179 ils âvoient été en guerre. Lors qu'ils arri- werent vis-à-vis les Miamis & les Maf- Koutechs ,ils trouverent cinquante So- _xoxis & Loups, de ceux qui avoient été avec Mr. de Ja Salle dans fa découverte, -lefquels n’ofant demeurer fur le chemin de guerre des Iflinois, s’éroient retirez à le Baye pour \ chafler aux Caftors. Le _ grand Chef des Miamis ayant fçù que Per« . rot n'étoit qu'a trois quarts de lieuës de _ fon villagc , vint au devant de fui pour … l’engager de fe repofer dans fa Cabane. Ce Chef lui ditau milieu d’un feftin qu’il lui fit, que fa Nation avoit envie de s’é. tablir auprés de fon feu , & qu'il le prioir - de lui en marquer l'endroit. Perrot lui dis qu'il alloit s'établir dans le haut de Mif- . fifpi en deça des Nadouaiffious,où il vou- loit leur fervir de barriere, parce qu’il {a-- voit qu'ils avoient guerre enfemble, Il re- galâtlesMiamis, les Mafkoutechs , & les Kikabouks , de douze brafles de tabac, & _ Jeur donna des chaudieres. Il leur dit par ce prefent qu'ils pouvoient fe flâter que _ ces peuples ne feroient aucun aéte d’ho. füilité, mais qu'ils fe donnaffent de garde de lever d’orénavant le calle-têre contre eux , qu'ils devoient attacher leurs haches au Soleil, parce que s’ils faifoient la moin- . dre irrupuon fur eux , les Nadouaiffious [: An © Hiffoire croiroient indubirablement qu ils ne sf foi | _roient érablis fi proches que pour facilicer a leurs ennemis les moyens de les perdre & de les détruire, Qu’au refte fiquetques Miamis vouloient venir faire un feu au prés de mi pour y traiter de leurs Pellete- ries , il les recevroit toûjours avec gran- de joye. Il leur dit en leur prefentant les deux chaudieres qu’Oxontio avoit aban- . donné les Iflinois aux Iroquois qui paife- _ roient du coté de Chigagen, & que s ils faifoient leur chaffe ils devoient la faire le. long du bas de Miffifipi , pour éviter dé tomber entre leurs mains. Ces François fe rembarquent avec les Soxokis, & Étans arrivez au portage qu Hu faloit fe pour entrer dans une riviere qui tomboit dans le Mififipi, ils trouve- rent treize Hurons qui fachant le dellein qu'ils avoienc de s'établir aux Nadouaif= - fious, voulant les traverfer & aller enguer: re contre eux , afin d'ôter aux François la liberté de coince) & de les empêcher | de leur donner des armes & d’auties mu- nitions. Les Hurons voulurent les preces der dans ce voyage, mais on les en em: pécha bien, & ils auroient pañlé quelques mauvais quart d'heure fi les Sokoxis n’a- voient appaifé le teflentiment des Fran- cois: ceux-ci continuerent leur routé he *‘: a Peuples Sanvagés. EU FE PE Ce fut-la où ils prirént des mefures, ; pour tâcher de découvrir quel- | ques nations. Il y avoit al lez de peineale faire , parce que dans ce quartier ,au delà du Milipi, cé font des pleines d’une va: fe étenduc, toutes defertes , dans lefquel= “les on ne trouve que des bêtes. L'on con: vient que les Puans feroient la premiere découverte ; ils promirent que l'on enten- droit parler d'eux dans quarante jours , 8 : qu'’aufli-tôt que l’onapercevroit de grands feux dans ces campagnes l’on dovoite être aflurez que l'on avoit trouvé une Nation. Ce fignal devoic être reciproque : l’ufage _ des peuples qui habitent ce Continent ele . Jors qu'ils vont à la chaffe au Printems & ‘en Automne de mettre le feu dans ces pit _ries ,afin de pouvoir fe pacte Le feu devient fi grand , & principalement . quand il vient du vent. & quand les nuits _ fontobfcures ;, qu'on l'apperçoit de qua- rante lieuës. Ces campagnes font rem: _plies d’une infinité de bœufs beaucoup plus atos que ceux de l'Europe , que l’on ‘appelle ordinairement bœuf À ra : Le poil en eft tout frifé & plus fin que la foyes _ l'on en a fait en France des chapeaux auffi _ beaux que ceux des Caftors. Lors que les - Sauvages en veulent prendre beaucoup ils - les entourent par une enceinte de Les feux 482 | Hifioiré Se k. qui brûlent 7 bé dontils ne peuvéns à fe débarafler. Pendant que les Puans tra-" É: “verfent ces terres en prenant vers l’'Otüeft ; & le Sud-Oüelt, les François montoient en Canots vers l'Oüeft; ceux-ci trouverent 4 un endroit où il ÿ avoit du bois, qui de À fervie à faire un Fort fils s ‘érablirent aus pied d’une montagne, derriere laquelle 1e ÿ avoit une grande prairie, remplie de. à beftiaux. Ils apperçürent au bout de trente. 1 jours des feux qui étoient fort loin , ils en M firent de même. Les Puans connurent | + qu'ils s’étoient établis: à Il arriva au bout de onze jours de ce Ge à Fe des Députez de la part des A joës » 5 * qui donnerent avis que leur village ap- . prochoit dans le deffein de s'établir avec: x. L'éhtréviüc de ces nouveaux venus fe! fix d'une maniere fi particuliere qu'il ÿ &. voit fujet de rire ils aborderent le Fran ! çois en pleurant à chaüdes larmes, qu'ils. faifoient couler dans leurs mains avec de la falive &autre faleré qui leur fortoit du, nez, dont ils leur frotoient la tête , levi- fage & les habits, Toutes ces carefles lui faifoit bondir le cœur ; ce n’étoit que cris. & hurlemens de la part de cés Sauvages, que l’on appaifa en leur donnant quelque * Les Ayoës demeurent affez Join par deläde Me ds. vers le 43. degré de latitudes des “re s auvages. 285 xoûteau & des alènes : enfin aprés beau- coup de mouvement qu'ils firent pour fe faire entendre, ce que ne pouvant n'ayant pas d’ Interprete , ils s’en retournerent. Il en vint quatre autres au bout de quelques jours , dont il y en avoit un qui parloit If- “inois, qui dit que leur village étoit à neuf lieuës au deflus , fur le bord du fleuve. Les François les Y allerenr trouver , les fem. - mes s’enfuïrent à leur arrivée, lesunes gagnoient les montagnes, les” autres fe. jettoient dans les bois en courant le long du fleuve , pleurant & levant les mains au Soleil ; vingt confiderables prefenterent à Perrot le Calumer, & le porterentfur une peau de bœuf dt la cabane du Chef, qui marchoir à la tête de ce Cortege. . Quand ils Le farent mis fur la narre ce Chef fe mit à pleurer fur fatêce , en la moüillant de fes larmes , & des eaux is _difilloient de fa bouche '& du nez ; ce qui l'avoientportéen firent de Même, Ces R pleurs finis on lui prefenta de rechef ce Calumer, le Chef fit mettreun grand pot .de.terre fur le feu , que l’on remplit de langues de bœuf, quifurenit tirées au pre- mier boüillon, on les coupa en petits mor- _ ceaux, le Chefen prit un qu'il lui mit dans Ja bouche ; Perrot l'ayant voulu prendre _Juimême, ce que le Chef ne voulus pas 184 | Hifloire jufqu'e à ce qu’il lui eut mis, la coûtume étant de mettre les morceaux as la bou che jufqu'à crois fois quand c'eft un Capi- à taine , avant que de prefenter le plat. IL « ne pô s'empêcher de rejeter ce morceau qui étoit encore tout fanglant ,onfit cuire ces mêmes langues di unè-marmite de fer la nuit: auffi-1ôt des gens dans une M grande furprife ils AVE leur Calumet e la fumée du tabac, * Où n’a jamais vû au monde de plus grands « Pleureurs que ces peuples , leur abord eft accompagné de larmes & leur adieu en & les parfamerents eft de même. Ils ont l'air fort fimple, & une grolle poitrine, un bon fonds de voix, als ‘font extrémement courageux & 1 54e cœur , ils prennent fouvent les bœufs & les cerfs à la courfe , ils {ont hurleurs. ci ils mangent la viande cru, ou la font {eu- lementun peu chauffer; ils ne font jamais PTE raflañez,car quand ils ont dequoi ils man gent nuit & jour : lors qu’ils n’ont rienils À. jeûnent avec beaucoup de tranquilité , ils font fort hôpiraliers ; & ils n'ont pas de plus grande joye que de régaler Îles é- t'angers. L’envie d’avoir des Marckandiies Fran. çoifes les engagerent d' aller à la challe du Caftor pendant l Hiver, ils entrerent pour getuéfer ans la profondeur des terres, Aprés F9 ‘4 Q6 Lo] des Penples Sauvages. LT É “Aprés qu'elle fur faite quarante Ayoës _vinrenttraiter au Fort des François, Per- + rot s’en retourna avec eux à leur village, … où il fut bien reçû. Le Chef le pria de * vouloir bien accepter le Calumer que l’on . . vouloir lui chanter2.Il y confentir. C’eft un honneur que l’on n'accorde qu'à ceux _ qui pañlent ( felon eux ) pour grands Ca- … piraines. Il s’affeoir fur une belle peau de bœuf , trois A yoës étoient derriere lui qui _ lui tenoient le corps pendant que d’autres chantoient,en tenant des Calumets à leurs , mains , & les faifant aller à la cadence de » Jeurs chanfons. Celui qui le berçoit le - faifoit aufli de cette maniere, & paflerent une bonne partie de la nuit à chanter le Calumer. Ils lui dirent aufli qu'ils iroienc … pañler le refte de l'Hiver à la chafle du Cañtor, efperant de l'aller voir au Prin. … remsà fon Fort , & le choifirent en même “ remps par Le Calumer qu'ils lui laifferent . pour le Chef de coute la nation. Les Fran- - çois retournerent à leur Fort, où ils trou- … verent un Mafxoutech & un Kikabouc, qui leur donnerent avis que leurs villages … les avoit fuivis,& qu'ils écoient à dix-huit _ lieués au deffus , fur le bord du fleuve. Ils - rapporterent que des François avoient en- -gagé les Miamis à s'établir à Chigagon, où ils ésoient allez malgré l'avertiflement devoient paffer,pour décendre de là contre 336 | mr AE i qu'on leur + avoit donné que les froquois y y. les Iflinois , que pour eux ils avoient jugés plus à à propos de les venir chercher Ê lesw priant de leur prefcrire l'endroit où ils. : vouloient qu'ils firent leurs feux. Perrots . deux jours aprés partit avec eux, les peu-! ples eurent bien de la joie de le voir ; illo-, gea chez Kixirinous ; Chef des Mafkou- _techs, qui le régala + un grand Ours que, - J’on aroie fait botüllieteus entier. Ce Chef. . Jui demanda la poffeflion d’une riviere qui, … arofoioit un beau païs qui n'étoit pas loin. du lieu où ils étoient, le. priant de pro-. _teger en même temps toutes les Familles . de leurs Nations, & d'empêcher les Na- doïüaiffioux de Les infulter , AVEC lefquel- des ils feroienr la Paix, le conjurant même. _d’en être le Médiateur, & l’affurant de fai- RE approcher un gros Village d'Iflinois. dont il avoit eu la parole, Perrot n'ofoit | guere fe fier à leur parole, parce qu'il fa- _ voit qu'ils étoient la plûpart des antropo- hages , qui aimoient mieux la chair hu- maine que celle des animaux. Il leur dit qu’il n’aimoit pas beaucoup leur voifina= ge, qu'il jugeoit bien qu'ils demandoient à s'établir auprés de Ini dans le deffein de faire queues coups fur les Ayoës, lors vu y} apendroicnf le moins , & 48 il des Peuples Sauvages: 18 fe pouvoir dé plus fe refoudre d’einpé: cher les Nadouaïlioux de les infulrer eux- mêmes. Ils lui dirent qu'ils écoient farptis de ce qu'il fe défioit de fes enfans ; qu’il éroit leur pere , & que les Ayoës étoient Jeurs cadets ; ainfi qu’ils ne pouvoient les fraper fans le fraper lui-même, puifqu’il Tes mertoit dans fon fein, & qu'ils avoient -teré le même lait qu’ils vouloient ehcore terer. Ils Le prièrent de leur donner reci- pioquement des armes & des munitions: : Ce François n'ayant rien à leur repliquer les fit fumer dans fon Calumer , & leur dit que c’étoit fa mamelle qu'il leur avoit woûjours prefentée pour les allaiter, qu'il enallai toit prefentement les Nadoïaif- _fioux, qu'ils n'avoient qu'à les venir enz - lever s'ils vouloient en même temps qu'ils _ juraffent leur perte. Il leur prémit d’arré- _vér les Nadoüaiffioux s'ils venoient en _ guerrc confr eux, & que s'ils n’obeïfloient pasäce qu'il leur prefcriroit il fe décla- _ reroit leur énnemi , pourvu qu'ils ne le trahiffent pas. Ils chaflerent le refte de -FHiver plütôt aux grofles bêtes qu'aux Caftors, pour faire fubfüiter leurs femmes _ & leurs enfans ils | Quelques François partirént pour à: wertir les Nadoüaiïflioux de ne pas fe mé- _ prendre dans leur partie de chafle lors | 2 ANR * 188 : Hifoiré. He | qu ‘ils rencontreroienc des Re ES qui _chafloient aux Caftors le long du fleuve. Ils trouverent fur les glaces quatre vingt . _Canots de Nadoüaïiflioux , ravis de voir ces François ; ils retournerent àleur vil- + lage pour en donner la nouvelle. >. | cH APITRE XVI. M onfi, eur Le M arguis de Denonville Fe 4 avertir tons les Allez de [e joindre à lus contre les Iroquous. ain temps aprés l on aperçür trois. hommes qui couroient à grand hâte, faifant des cris de morts. À mefure qu'ils approchoient du Fort on leur.entendoit dire que tous les Miamis étoient morts, que les Iroquois les avoient défairs à Chic à gagon, où.ils avoient été apellez des Fran çois , & que ceux qui reftoient vouloient: fe venger fur eux. On les fit entrer au “Forc, on leut donna à fumer, & ils repri- rent infenfiblement leurs. fens. “Aprés qu'ils eurent bien mangé & qu’ils fe furent ma- _ taché de vermillon, on les queftionna fur routes les circonftances de ces nouvelles... Voici de quelle maniere parla le plus jeu ne, en s'adreflanc à à Perrot. | er Penples Sn: vages. | 189 Onand tu fs prefint cet Automne à bar Chefdes DM samis , il partit le _ lendemain lu-meme pour avertit tons les Miamis nos gens dece quetn lus AVOIS dir,il les fit confencir à te faivre ; aprés qu'il eut La parole de rous les kcmmies. Deux François ont envoyé des prefeñs aux Mia. is » pour leur dire qgn'Onontio vouloir qu'ils s’établiffent à Chehagou. Apichagan Ki sy oppofa , ait qué fes gens avorent déja été tuex à la riviere de fainr ofeph> lors que Mr.de la Salle les ÿ fit érablir- Les François ayant êré cafe de lenr mort; que toi tu les aimois come res erfans ; que 1 one l’avois pas engagé de venir chex tot, que tu l'avoss fenlemenr averts de ne [e pas trow- ie portant [es armes contre ceux chez qui tu allois ; © que ru lus avois dit que S'ils nlioient à Chigagon ils feroient manger de … Llroquois. H empêcha dans ce moment ds gens de croire les François , aufquels _ 4l envoya une feconde fois des Dépurez, … pour leur dire de ne pas attendre les Mia- . mis. Les François renvoyer ent encore de _ leurs gens, qui déclarerent à Apichagan de Ja part à Onontio , qu'il feroit abandon- né s'il n’obeïfloit à fa voix, ce qui ne laiffè k _ pas de l'ébranler:il dit cependant fuivez . Metaminens , à qui mes gens ne fe fient D © pas, ils” veulent chercher la mort, fuivez= L3 X 190 ER Faite LAb le, c’eft lui qui donne la vie, & c eh | ce. qui a empêché que nos. familles ne fe oient trouvez envelopez dans la même : perte que celles qui ont été à Chigagon. | uand les Miamis furent arrivez en ce lieu les François leur dirent d’ y chañer; nos gens commencerent à avoir du regret de ne l'avoir pas fuivi, ils fe répandirent | de toutes parts pour aire leur chaffe , & . retournerent au Fort que les François a- | _ voient fait pour favoir leurs befoins. Quel ques familles qui ne purent s'ÿ rendre | comme les autres furent furprifes par une arméé d’ Iroquois, les Miamis y eurentun Chef pris, qui dans fa chanfon de mort demandoit la vie à fes ennemis, les aflu- rant qu'il leur livreroit fon village s'ils vouloient la lui donner : ils le déljerene. Quelques chaffeurs de ces familles qui n'étoient pas allez à Chigagon, revenant à leurs cabanes apperçürent de loin un _ grand campement, ils jugerent que leurs ens avoient été défait, & s’enfuirent au - pour en porter les nouvelles. Les Miamis qui y étoient confulterent s'ils foûtiendroient un affaut, où s'ils pren- droient la fuite. Un Sokoxi qui étoir. parmi eux leur dir de ne pas fe fier aux François , qui étoient amis des Iroquois. Es Miamis le crurent &s ‘enfuirent de ë : a etidrE Rs ir PSY, « ; [ _ - des Peuples Sauvages. 197 routes parts. Les Iroquois y vinrent fous: “la conduiteïde ce Chef Miamis , qui avoit promis de leur livrer fon village. Ils n’y trouverent que quatte François qui vez noïent des Ifkinois, qu'ils n’infulterent pas, les Miamis ayant deferté,8& même Je Com- _ mandant des François qui n’avoit pas ofë s’y fier. Les Iroquois fuivirent le village: en queué, prirent generalement toutes les femmes & enfans , à la referve d’une, & _des hommes qui abandoñnerent leurs Ms ice | | _… Les Ayoës vinrent au Fort des François au retour de la chafle du Caftor , & n'a- _yant pas trouvé le Commandant quiétoir allé aux Nadouaiffioux , ils lui envoyerent un Chef pour le prier de s’y rendre. Qua:. tre Iflinois le trouverent en hemin , lef= quels ( quoi qu’ennemis des Ayoës) ve- _noient le prier de faire rendre quatre de _ leurs enfans quedes François tenoient pris fonniers. Les A yoës avoient cela de par: ticulier que bien loin de faire du mal à- leurs ennemis ils les régaloient | & les _prioient en pleurant fur eux de les laifler . joüir des avantages qu’ils pouvoient efpe: ser des François, fans être infultez de leurs nations : l'on renvoya ces Iflinois aux François qui attendoient les Nadouaif_ _ fioux, Quand ceux-ci qui avoient guerre nr air Bifire 14 # auffi avec les Iflinois lés sppergérent. its” | voulurent fe jetter fur leurs eanots pour . | s'en faifir , mais les François qui les con: A duifoient prirent le large de la riviere pour | éviter cette faillie, Les ‘autres François _ qui étoient-là en traite accoururent à leurs camarades : l’on racommoda cepen- 4 dant la chofe, & quatre Nadouaïffioux prie , rent les Iflinois fur leurs épaules qu'ils porterent à terre , & leur marquerent qu'ils les é épargnoient en confidéeration des François à qui ils étoient redevables de la vie. La défaite des Miamis à Chigagon devoic être fenfible à tous les peuples de ces quartiers ; l’on envoya à la Baye pour en favoir des particularitez & des nouvel «les de la Colonie. Les François rapporte rent qu'il étoit vrai ce que l'on avoit dit, & que cent Miamis,, Mafotechs , Pou- teotiatemis & Outagamis, avoient pour: _ fuiviles Iroquois , fur lefquels ils avoient donné la hache à la main avec tant de fu- reur qu'ils leur en avoient tué cent , re- pris la moitié de leurs gens, & mis en dés route les Iroquois, qui auroient même été. défaits s’ils avoient continué de les pour _fuivre: que les Miamis étoient à la Baye, _quiavoient fait beaucoup de mauvais trai- temens au Pere Alloüet fefuite, qui leur : avoit, infpiré d'aller à Chigagon , lui alant imputé la perte de leurs gens. % M. des Ébiples Sanvagess. 19% Monfeur le Marquis de Dénontiflé qui étoit pour lors Gouverneur, general , : voulut venger ce peuple , pour leur Gter Fopinion qu'ils avoient que lon eut le deffein de les facrifiér aux Iroquois. Il en- voya des ordres au Commandant Fran: çois, qui étoic chez les Outaouars, d’af- fembler toutes les nations , & de les faire joindre à fon armée qui ss trouveroit à Niagara , afin d’aller tous contre les Tfon- nontouans. | Le Commandant de l'Oüelt eur auffi ordre d'engager celles qui étoient dans fes quartiers; principalement les Miamis. Ce. Jui-ci ayant mis fes affaires en état ;mar- qua à quelques François qu'il Jaiffa pour la garde de {on Fort, la conduire qu il de: voient tenir pendant on sbÉcAce Hi 1e rerer dit au village du bas du Milfiipi pour les’. faire foulever contre les Iroquois : il fe foixante Heuës dans des plaines, n ayant pour guide que les feux & les famées qui paroilloient. Etant arrivé chez les Miamis illeuc prefenta le Cafle-tête de la paré d'Onontro , avec plufeurs prefens, & leur - dit : les cris de vos morts ont été écou- tez d'Orertio voire pere ; qui voulant: avoir pitié de vous a refolu de facrifier {a jeunefle pour détruire l’antropophage qui vous a mangé ; il vous envoye fon Cafle- + 154 | Hiffoiré dt he _Jeurs rentes hors de fa chaudiere, vous $ têre , & vous + di de fraper fané réläche HGr cote qui a ravi vos enfans. Ils mettent criant vangez. nous, Vanoez. nous , il faut qu'il dégorge & vomifle par forcevotre : chair qu'il a dans fon eflomach, qu'il ne “pourra digerer : Onontio ne NE donnera pas ce temps, Si vos enfans ont été fes 1 1 ; ï - x chiens & fes efclaves , il faut que fes fem- mes deviennent les RE à leur tours Tous les Miamis reçürent le Cafle tête, & l’aflurerent que puifque eur pere les ; vouloir favorifer , ils periroient rous pee | fes interêts: - Ce François retournant à fon Père il apperçüt en chemin tant de fumée qu'il crût que c'étoit une armée, de-nosAlliez fui alloient contre les Nadouaiffioux, qui | pourroient en paflant enlever fes gens, journée. Il rencontra heureufement un Chef Mafkourech, qui ne l'ayanépas trou. vé au Fort, étoir venu au devant de lui, pour lui dti avis que les Outagamis, les Kikabous , lés Mafkoutechs , & tous les gens de la Baye, devoient s "alembler pour venir piller fes Magalins , afin d'a: voir des armes & des munitions pour dé- truire les Nadouaiffioux, & qu ’ls avoient tefolu de forcer le Fort & d’égorger tous céla l'obligea. de marcher à plus grande des Peuples Sauvages. 319$ … Jes François fils leur faifoiént le moindre . refus : cetre nouvelle l'obligea des yren- dre incefflamment. Trois Efpions étoient “partis le même jour de fon arrivée , qui _avoient pris le prétexte de traiter quel- ques Caltors, ils rapporterent à leur Camp qu'ils n'avoienr vi que fix François , le _ Commandant n y étant pas, s’en fut aflez pour les engager à entreprendre d’accom- _ plir leur deffein, Il en vint deux autres Le : Jendentain qui firent le même perfonnage. On avoit eùû la précaution de mettre des fuñls tous chargez aux portes des caba. e nes. Quand ils vouloient entrer dans quel- - qu'une on trouvoit Le fecret d'y faire trou- ver des gens qui changeoient differem_ ment d'habits. ils demanderent en par- _Jant de chofes & d’autres combienil ÿ 3- _-voit de François à > On leur répondit que le nombre étoit de quarante , & que l’on en _ attendoit de moment à autre qui étoient .de l’autre côté dcç la riviere à la chafle du _ bœuf. Toutes ces armes amorcées leur _ donnojenr à à penfer ; on Îeur dit qu’elles _ étoient toüjours toutes prêtes en cas que l'on vint les infulter, & même qu'étant … fur un grand palace ils fe tenoient toû- jours fur leurs gardes, connoiflantles Say. ages pour de grands érourdis. On leur | die d'ansner un Chef de chaque Nation Rue (UN “Hiffaire à L parce que l’on avoir quelque chofe à à tee 4 communiquer , & que s'ils approchoient | ; le Fort en plus grand nombre on tireroit | deflus. Six Chefs de ces Nations vinrent, … à quion Ôtaà la porte leurs arcs & leurs fléches , on les fit entrer dans la cabane | du Commandant, , qui leur donna à fumer & les régala. Comme ils voyoient toutes “ces armes chargées ils lui demanderentf il craignoit fes enfans ? Il leur dont - qu'il ne s’en embaraffoit guere, Qu'il étoic. un homme qui favoit tuér les autres. IL | femble leur repliquerent-ils, que tu fois | indigné” contre nous ? Je ne le fuis pas, ren _ partit le Commandant ; quoi que j'aye fu. jet de l'être, l’Efprit m'a averti de votre deffein, vous voulez enlever mes effers & me mettre à la Chandiere, pour aller delà contre les Nadouaïffioux; il m'a dit de me tenir fur mes gardes, & qu'il me feconde- soit fi vous m hlitcer: Alorsils demeure- rent comme immobiles , & lui avoüerent qu'il étoit vrai, mais qu il étoit un pere qui leur feroit indulgent, & qu'ilsalloienc … rompre toutes les mefures de leurs jeunef- fes : on les fit coucher au Fort cette nuit. L'on apperçüt le lendemain de grand | ma- tin leur armée, dont une partie vintcrier | qu ils vouloient traiter. Le Commandant qui n’avoit Li quinge hommes fe failc | de _ des Peuples Sauvages. 199 de ces Chefs, aufquels il dit qu'il silo: faire caffer la têce s'ils ne faifoient retirer eurs guerriers; on.occupa en mÊmMe temps es Baftions. L’un de ces Chefs monta fur _ Ja porte du Fort & cria n’avancez pas jeu nefle , vous étes morts , les Efprits ont averti Metaminens de votre refolution.- _ Quelques-uns voulurent avancer : Si je vai à vous , leur dit-il, je vous cafferai la _ tête:Ils fe retirerent tous. La difete de vivres les accabloit, on eut pitié d'eux,on n’avoit pour lors que des viandes quicom-. meñçoient à fencir., on les leur donna, & … ils les partagerent entr'eux. Le Comman- . dant leur fic prefent de deux fuñls, de deux chaudieres & du tabac ; pour fac fermer, _ difoit-il, la porte par laquelle ils vouloient 1 entrer chez les Nadouaifioux, prétendant. ) quus tournaffent dorénavant Toni armes i contre les Iroquois , & qu'ils fe ferviflent. _ de l'Arc d‘Orontio pour tirer fur fon en- : nemi, & de fon Cafle tête pour faire main _ baffe far leurs familles. Ils lui reprefen- À terent qu'ils fouffriroient beaucoup avant . que de fe rendre chez eux, n'ayant pas de . poudre pour chaffer, & le ptierent de leur _ en donner en échange pour le peu de Ca- _ ftors qui leur reftoient ; l’on permit pour _ cet éfer aux Chefs de chaque nation d’ en- tuer au Fort l’un aprés l’autre, Tout étant Tome II. ; KR de Hifloire | ; bien pacifié les François fe mirent en de. voir d'affembler le:plus de nations qu'ils pourroient pour joindre à l’armée Fran- çoife , qui devoit aller aux Iroquois. Les Poureoïüatemis, les Malhominis, & les Puans,s 'offtirenk de bonne grace. Le Ou- ragamis, les Kikabous & les Mafxoutechs, à qui n'étoient pas accoütumez d'aller en: canots , fe joignirent aux Miamis, qui de. voient te retidre au détroit qui fepare le: lac Herier de celui des Hurons , Où il avoit un Fort François, dans lequel ils de: voient trouver des munitions PEE aller à Niagara, | _ Les Outagamis & les Maficourechs a yant fait leur feftin de guerre, allereng chercher un autre petit village de la mé- me nation qui étoic fur leur route, ils vou- lurenr engager leurs guerriers d'être de la partie, il s'y trouva pour lors des Loups & des Sokaxis, amisintimes des Iroquois, qui les diffuaderent de cette entreprife, ils difoient qu'Osontio vouloit les mertre à la chaudiere des Iroquois , fous pretexte de venger les morts des Miamis > que trois mille François devoient : à la verité fe trou- ver à à Niagara, mais qu ‘il y avoit beaucoup : craindre qu'ils ne fe joigniffent tous en- femble avec les Iroquois, & qu ayant juré tinanimement leur perte dcr -ci vien € dei Peuples Sauvages. 199 droïient indubitablement enlever leurs femmes & leurs: enfans dans tous leurs a villages. Ces peuples crurent aveuglement tout ce qu'on leur dir, & ne voulurent pas $’expofer dans une conjoncture qui leur paroifloit fortdouteufe. Les François pouf. ferent leur route & arriverent à Michili- Makinak,où ils trouverent les Outaouaxs qui n’avoient pas voula fuivre ceux qui habitent ces quartiers : il ne refta de nos gens qu'un petit nombre pour la garde _ des portes. Les Outaouaxs recürent les Poureoua- femis en guerriers, ils s’affemblerent der- -_riere un côteau où ils firent un Camp. La #otté des Pouteouatemis paroïfant à un demi quaït de lieuë de terre ; les Outa- _ôuaks étant nuds & n'ayant d’ autres aju- … ftemens que leurs fléches & leurs arcs, . marcherent de front & formerentune ef pece de bataillon. Étant à ane ceitaine di. flance de l’eau ils commencerent à défiler promptement ; failant des cris de temps en temps. Les Pouteouatemis de leur cô- té fe mirent en ordre de bataille pour vou. Joir faire leur débarquement. Quand la -queuë dés Outaouaks fur vis-à vis des | Pouteouaremis , dont les rangs étoient à €Oté , les uns contre les autres ;ramoient force bétons Comme ils Éniéon ae D 7 R 3 200 + Hifloiré portée de fufil de la terre les François qui s’étoient joints aux Outaouaks firent d'abord une décharge fans bales fur eux : les Outaouaks les fuivirent avec degrands faflaxoues , les Pouteonatemis firent la leur : on rechargea les armes de part & d'autre & l’on fr une feconde décharge, Enfin comme il falut aborder , les Ou- taouacks fe jetrerent dans Ÿ cad le caflet tête à la main, les Pouteouatémis fe lai cerent aufii- ‘St dans leurs canots, & vin- rent fondre fur eux le'caffe-rêre à la mains fon ne rs pour lors plus d'ordre , tout _étoit pêle- mêle, & les Outaouaxs cible. verent leurs canots qu'ils porterent ater- re. Telle fur certe reception qui dans une occafion trés-ferieufe eut coûté bien du fang. Les Outaouaks emmenerent les Chefs dans leurs cabanes , où ils furent regalez, Quoi qu'ils leur fiffent un bon accucit, ils ne favoient d’abord quelles mefures prendre pour détourner ces nouveaux ve- pus de leur entreprife , afin de pouvoit fe d: ifpenfer d'être de éét partie. lis les prie- rent d'attendre quelques jours afin de s'em- barquer tous enfemble. Il arriva fur ces entrefaites un canot qui apportoit les in. ftrudtions de Mr. de Denonville pour Ja marche , & la jonétion de l'armée Fran- des Penplés Sanvagess ‘107 | igoife avec celle des Alliez Ce canot avoir | | rappercû des Anglois qui venoienr à Mi- “chilimakinak pour s'emparer du Commer- ce ils s’étoient imaginez que Fon avoit -étéaflez indiferer pour laifier à l'abandon “pendant ce temps le polte le plus avanta- geux de cout le commerce, … Trois cens François commandez par um -- Officier allerent au devaut d'eux. Les Hu- -xons ayant avis de cette démarche alle- “rent joindre les Anglois, fans faire fem blant de rien , dans le deflein dé les foû- tenir ; les Outaouaks demeurerent neu- tres: Nanfouaxoïüer Chef prit feul le parti da: François avec trente de fes gens. Les Hurons apprehendant que les Ouraouaks qui étoient-beaucoup plus nombreux das + Je village qu'eux, ne fiflent main bafle fur —Jeurs familles, n'ofoient fe battre comme ‘ils avoient refolu , de maniere que les : François fe faifirenc des Anglois & de leurs “effets , qu’ils emmenerent à Michilimaki- -nak. Ils avoient apporté béaucoup d’eau - de vie , perfuadé que c’étoit le plus grand “attrait pour gagner l'eftime des Sanvages, ils en burent une grande quantité, dont la + plufpart s'enivrerent ft fort que pluñeurs en moururent. Il ÿ avoit lieu d’apprehen- Deus qu'on ne diftribua le refte aux Pou- “+ teouatemis ; c'eût été un defordre qui AÙU= & / 302 hs: Hiffoite d: roit empêché le départ de tous ces Sau- vages, qui ne refpiroient qu'à fe fignaler contre les Iroquois Un des François qui # es avoit emmenez leur dicpour loss, c'eft à ce coup qu'il faut que vous vous mon- étiez genereux, vous avez écouté aveugle- ment la voix d’Onontio votre pere , qui vous exhorte à la guerre de l'Iroquois qu'il veut détruire. Vous ne vous êtes pas di- ftinguez jufqu'à prefent des autres Na. tions qui vous ont fait acroire ce qu'ilsont voulu, & qui vous ont regardez beaucoup au deflous d’eux. Il faut maintenant que vous vous fafliez connoître , l’occafon en : eft favorable, les Outaouaxs ne cherchent qu'a tirer les chofes en longueur, ce qui les empêchera de voir la deftruétion des Iroquois. Nous prenons partà votre gloi- re, & nous ferions fâchez que vous ne fulfiez pas témoins du combat qui fe don- _nera contre les Tfonnontouans : vous êtes des hommes guerriers , vous pouvez dé- mentir vos Âlliez qui ne: font pas fi cou- ‘rageux que vous ; croyez qu'Osontia fau- za bien faire le difcernement de votre va- eur. Nous fommes partie François, par- tie Pouteouatemis , & de la Baye , nous fommes d’autres vous. même , qui vous . prions de ne pas boire d’eau de. vie, elle empêche la force de l’homme , ee le À n 1. di * Le RL Cr d es AU | A AT des Peuples S'anvages. : 203 . send fans efprit & incapable d'agir. L'an- _ glois eft le pere de l'Iroquois , cette boif- fon eft peut-être empoilonnée ; vous ve- nez même de voir combien d'Outaouaks - “er font morts. Ne. a … Les Chefs goûrerent ce difcours, & in- fpirerent beaucoup d’averfion à leur jeu- nelle pour l'eau de vie. Les Outaouaks differoient cependant leur départ, & amu- foient infenfiblemenc. ces peuples , ils les affemblerent à. l’inçû des Peres Jefuires & du Commandant François, ils leur pre- fenterent un quart d’eau de vie de vingt- . éinq pots,& leur dirent nous fommes tous _ freres, qui ne devons faire qu'un corps & . n'avoir qu'un même efprit , les François nousinvitent d'aller à la guerre contre l’I- roquois ils veulent fe fervir de nous pour _ mous faire leurs Éfclaves : quand nous au- sons contribué à les détruire ils nous fe- ront comme ils font à-keurs bœufs qui met- tenta la charuë & leur fonc labourer la. terre ; laïiflons-les agir feuls , ils ne vien- __dront pas à bout de les défaire , c'eft le moyen d'être toûjours maîtres de nous: “voila un'baril d’eau de vie pour vous dé- terminer fur les propoftions que nous-ef- ‘perons que vous executerez. ts Les guerriers fe leverent d'un grand fang froid fans répondre, leur ayant laiflé 204 : OR PO O : | le baril d’eau de vie , ils vinrent trouver deux autres des principaux François qui. les avoient accompagnez , aufquels ils ‘donnerent avis de tout ce qui s'étoit pafé. On alla les haranguer le lendemain avant Je jour ; on les harangua de perfifter dans _Jeurs bons fentimens. Les Ontaouaks re- vinrent toûjours à la charge ; ils renvoye- rent de rechef le baril d’eau de vie aux Pouteouatemis;ceux- ci avoient bien envie d'en boire, car l'on peut dire que c'eft la liqueur la plus délicieufe dont on puifle Jes régaler, cependant ils n’ofoient en goù- ter. Ils allerent trouver ces François & Jeur racontérent ce qui s’étoir paflé de ‘nouveau. Les François ennuyez de toutes ‘les follicitarions des Outaouaxs, entrerent dans la cabane du Poutéouatemis;où étoit | l'eau de vie. Ce Sauvage leur demandace qu'ils youloient qu’ils en fiffent 3 Voila ; Teur répondirent-ils, en brifañr le baril “avec une hache , ce qué vous en dévez faire. 1} faut que vous en fafliez de même ‘fur l'Iroquois quand vous ferez au com- bat, que vous les frapperez de vos cafle: têces , que vous les tuërez fans épargner “les enfans au berceau. Gominezvos ca- nots ce matin ,nous nous embarqüons & nous n’attendons perfonne. Les Ouraouaks voyant que les canots étoient prêts , des LA | jee pis: oures. of -wanderent un jour de temps pour être de Ja partie, mais l'on paffa outre. La floire “des Pouteouatemis partit donc.en bon or- -dre ; ayant toùjours des découvreurs qui -couvroient la marche. Quand ils furent fort avancez dans le lac Herigr ils abot- derent un Camp nouveliement abandon né, où l’on avoit laiffé une grande quan- tiré de barils d'eau de vie défoncez. Ils en vinrent donner avis au Commandant Fran- “çois’, qui envoya à la découverte de tou- tes parts pour tâcher de découvrir quel- qu'an: L'on remarqua un Chaoüanon qui -s'étoit égaré dans le bois à la chaffe , il .étoit d'un parti de gens de fa nation d’ TM “Hnois & de Miamis , qui avoient accom- pagnez les, François ‘de Michilimarinax | ‘qui alloient joindie l'armée de Mr. de De- nonville; il déclara qu’il avoit rencontré Ja veille trente Anglois qui y venoient traiter de l'eau de vie & des marchandi- - fes, ayant avec eux des Hurons & des Ou: taouaks, qui avoienr été pris par les Iro- ‘quois , que Mefieurs de la Forêt & le ‘Chevalier de Tonti Gouverneur des Ifli- nois, avoient fait main bafle fur les An- glois, que leurs effets avoient-été parta- gez , que les François s’étoient refervez Feau de vie, dont ils s’étoient prefque tous! enivrez ,.que des Loups & des Sokokis > Li - ’ VE + 2 È 306 | | Hrifoiré nn - à ‘qui étoient avec ces Hurons avoient vou: Ju les engager de tuër les François , qu'ils | difoient être fort avaricieux,vendant leurs * marchandifes bien plus dans que les An: en .& que ces mêmes Loups & Soko- is avoient détourné plus de douze cens. -de nos Alliez du deffein qu'ils avoient eù de fe joindre aux François. L'on ne fut pas furpris de l'entreprife des Anglois , À puifqu' ils ont toûjours fait ce qu'ils ont pû pour débaucher nos 'Alliez , mais ils ÿ à ont trés peu réüffi, L'on fe rembarqua pout tâcher de joindre cette petite armée.Aufli- tôt que l’on eut doublé une pointe on ap- perçût de la fumée , on détacha un canot | “pour donrier avis de l'arrivée des Pott- “teouatemis. À mefure que l'on approchoïit | du Camp l'on entendit de toutes parts des “décharges de moufquererie que l’on fai- -foit aux dépens des Anglois, en réjoüif= -fance de la jonction des troupes Auxiliai- -fes qui s’alloit faire. Aprés s'être donné de. part & d'autre tous les témoignages pof- ‘fibles d'amitié l’on part tous enfemble & Fon arriva à Niagara, où l’on fit un reduit “jufqu’à ce que l’armée de Mr. de Denon- ville fut arrivée. Une Barque parutlelen-. demain dans le lac Frontenac, & l’on vit. arriver les Outaouaks qui venoient par terre, ayant lailfé les canots au lac Huron: ES — _ des Peuples Sauvages. 107. La honte de n'avoir pas {uivi les Pou- - teouatemis les avoit fait rentrer en eux- mémes. La Barque étoit chargée de muni- ® tions de guerre & de bouche pour toutes les nations ; on la renvoya pour donner avis inceffament à Mr. de Denonville de . Jeur arrivée. Les Outaouaxs firenr des ca- . nots pour fe mettre en État de partir avec les autres. Tout le mondes ‘embarqua pour ‘aller joindre l’armée Françoife, qui devoic mettre pied à terre vis a-vis les villages des Iroquois , afin de faciliter la décente - des troupes Auxiliaires, Celles: ci étans _ proche des Tfonnontouans apperçürent la flotte Françoile qui venoit vent arriere. - Plufeurs canots & bâteaux fe rendirenc maîtres du rivage : les Iroquois déja aver-. ais de tous ces mouvemens. prévoyoient une fächeufe cataftrophe. Mr. de Denon- ville ayant donné rous les ordres neceflai res pour la garde des canots, marcha avec toute l'armée du côté de Tfonnontouan: elle fut chargée à trois quarts de lieuës de JR par une Ambufcade de cinq cens guer- riers. Il fe fit pour lors de part & d'a autre un feu trés violent ; il ÿ eut un grand,d {ordi te parmi les' Troupes & la Milice, mais les Alliez qui faifoienc l' Avantgarde foùû- tinrent f vigoureufement ce Choc qu'ils forcerent f' Ambufcade de Denonville qui \ ” 4 2 08 Hifoire crût que l'Avantgarde avoit Pre voulut. faire avancer le gros de l’armée pour la foûtenir,mais l’éfroi s’ y mit qui caufa beau. coup de ‘trouble, ce qui empécha que les” Alliez ne taillaffent en pieces ces cinq cens Iroquois. Le coup de moufquet que reçüt le Pere Anjalran Jeluite , Aumônier des troupes Auxiliaires , autravèrs des cuiffes, eit une preuve du zéle & de l’ardeur avec laquelle il les encourageoit le Crucifix à Ja main. On fut touché le lendemain de voir que les Iroquois euflent prévenu: la refolurion que l’on avoit eû de les pañer tous au fil de Fépée, car ayant eux-mêmes mis le feu dans leurs villages ils avoient tous pris la fuite , à la referve de deux vieillards , qui aprés : avoir été lapidez fu- rent coupez en morceaux & mis dans une chaudiere, defquels ils firent un grand fe- ftin, Le feul avantage que l’on tira de certe grande entreprife : fit de ravager toutes les campagnes , ce qui caufa une grande fa- mine parmi tes Iroquois , qui Ps fic perie bien du monde dans la fuite” Tout étant ruiné l'armée reprit le chemin de Niaga- Mr. de Deconville y fit faire un Fort où \illaiffa pour Commandant Mr.des Ber- gers Capitaine des Troupes , avec cent François en garnifon , &c congedia les Al- lez, his il dit que le Fort & celui de - Fron- \ dm. Ma 4 ape axe LMD En 7 des FEU S'ANVATES, 209 _Ærontenac leurs ferviroient d’afle lors ï qu'ils auroient befoin de vivres & de mu- Aitions. pour aller contre l'roquois. | . Les Voyageurs François “qui s'étoient trouvez, Je les Alliez vinrent.a Mont real pour -y. prendre de nouvelles mar chandifes,: J'on.eût avis en même temps ue V'Eglife des Miffionnaires de la Baye à une partie de leurs bâtimens avoient été brülez. Il y eut des François qui per- dirent extremement dans cette incendie, r Le fieur Pertot y. perdit. pour plus de + 3 gante mille: francs de, Caftors. -Les rroupes Auxiliairesétant de retour | Lee pais firent le recit de leur campa- ne, ils: donnerent une grande idée de la valeur d’ Onontig » ; qui avoit forcé les Iro- quois à mettre eux-même le feu à leurs villages à a:la premiere. nouvelle de fon ar- rivée. Les-Loups & les Soxoxis qui avoient donné 'une fi mauvaife impreffion des : François ‘A cettains peuples, {fe retirérent adroitemént de ces guerriers, pour n'être pas traitez'eux. Même en Iroquois. Ils paf- ferent parune.perite riviere qui fe déchar- ge.dans le Mififpi., & ferendirent dans leur païs natal. Tous ceux qui avoient pris leur parti s'en repentirent. Cent Mia- mis, partirent d'un propos déliberé pour . | Féparer la faute qu'ils avoient commile de Tome FR. S pré caro! OR me s'être das irénvé àdla matche generale sis fe Aâtoient du moins de tFOUVEr en cers tain endroit de chaffe quelque parti d'Iro- quois accablé de faim & dé miféres : sis fe rendirent en chemin fai fant à Nia LLER où ils trouvetent DE garnifon Frañgoi émorte de faim, à a! reférve de feproufhuie pers fonnes ; ec contre-térhps les énipécha dè pañler : outre. Ils garderént ce Fort pen- dant l'Hiver , jufqu'è à ce’ que l’on eut re- tiré les F rañcois qui en’étoient réchapéz, Treize mafkoutechs itwpatiens de fai _woir fi ce que les’ Loups & les Sokokisleus ävoient dit aufli contre és Françôis étoit veritable, partitent peñdant la marche ge _netale pour s’informer de la verité du. fait, ils rencontrerent trois Efclaves Miamis : ÿ qui dans la déroute des Iroquois s ’étoie ne échapées. Les Mafkoutechs s'en retour bant avec ces femmes ils trouverent deux F rançois qui venoient des Iflinois chargez de : ‘peaux de Caftors, ils les. tuérent & brülerent leurs corps. ‘afiñ de cacher leur affaffinacr ;’ils tuérene auffi les Miâmis &: les brélerent ; & en appoïterent: les che velures, Quand ils furent arrivez à leuy villageils firenc trois cris de morts de ceux: qué ait fait ordinairement quand on à: sémporté quelque avantage fur l’ennemi, : IE Fapnerenet à leurs Chefs ces? trois dt à " Lea » AD dés Peuples.S aitvages ÂTÉ “ : qu'ils dirent être d'Iroquois, & deux fuñls qu'ils n'avoüerént pas être aux | François. Ces Chefs les envoyerenr aux Miamis qui leurs firent enreconnoifflance É-v Em prefens: D'aurres François qui revenoient des Ifhinois: reconnurent les fus © füs de leurs camarades ,;.& n’en ayant pas de nouvelles ils accuferent les Miamis de’ les avoir allafinez. Ceux: ci s’en défendi- rent difanr que les Mafkourechs leur. en avoient fait prefent avec trois chevelures: d’Iroquois. Les: François leur firent de _grandes excufes du foupçon qu'ils avoient eû qu'ils euffent été lés amceurs de 6 mort de ces deux François, crurent qu aparem= ment. ils: “étoient rome entre les mains des Iroquois,que les Mañcotechs avoient: trouvez. ers-chemin. 11: | . Monfieur le: Marquis de Denarsalle qui _ avoit hamilié la nation la plus fiere & 4 . plus, redoutable. deitoute l’Amerique ; ne fangea plusiqu'à rendre-heureux le buphe “à dent, le Roi lai avoit confié la conduire il = étoir pefaadé que lé éommérce ne. pour: | roit.mieuëx fe foûtenir. qu'en renvoyant aux Outaouaks tous les Voyageurs qui avoient laiflé leurs effets pour fe rendre à Tionnontouan. H.envoya auffi quarante ‘François aux Nadouaiffioux, nation la plus Poignées $ qui ne rpéuvrole faire COMMELCCS SX _ 212 | ÆHifloire avec nous aufhi facilement que les autres nations , les Outagamis s'étoient vantez de nous dx fermer le paflage. Cés derniers François étant arrivez à Michilimakinak apprirent que les Hutons avoient défait un parti de quarante Iroquois , dont is: avoient fait prifonniers la plus grandé gars tie à qui ils avoient donné la vie. Tous les peuples de ces quartiers étoient fort allarmez d’un coup que les Ouragamis a voient fait fur des Saureurs. Lés prémiers ayant appris que les François étoient à læ Baye des Puans, envoyérent à Mr. du Euth Capitaine des Froupes , trois Dé- putez, pour le prier de venir chez eux. IE Jeur fit réponfe qu'ilne vouloir'pas fe:me- ler d’eux,n’y d'accommoder leurs déraêlez | avecles Sauteurs, qu'ils alloïent pañler pat. leur riviere, qu'i ils avoient crois cens fufils: chargez pour tirer fur eux s ils vouloiéne lui faire le PAT NE ds votre Qu aie étoit vraique pas raie ten jeunes gensallanten guerre eontré les Na? - douaiff joux, avoient rencontré far les rer: res ennemies des Saureurs, fur lefquels ils avoient pris.crois filles & uh jeune hom- me, ve les & “gens de la Paye les: leur aÿañr pe: à PNA des Penples Sadvages. 214 € sfandez ils n’avoient pà les leur refu- … feryparce que les:Chefs l’attendoient pouf Jés-lui remertte. Ge Commandant leur dit quil ne-vouloit poiñt leur déclarer fa pen: 4 dée puifqu’ ils-l’avoienttrompé f-fouvent ;- il continua fa route: vers les Nadouaif- ioux, Il : appereüt peu de temps aprés un canot dé cinq hommes qui venoit atou- æes rames : c'étoit les' Chefs des Outa: + gamisiqüi vinrent accolter:le fien avec des ” fentimenis fi perietrez de douleur, qu'il ne pücs’empêcher de fe rendre à leur village; da réponfe qu'il avoit faite aux troïs Dé. _ putez avoit caufé une fgrande confterna- tion qu’ilsen étoient:inconfolables.Ilétoir de leur interêt d’être bien dans l’ efprit des François, dont ils recevoientitous les fe- cours poffibles, & parce que dés lors que le commerce auroit ceflé avec eux ils næ: - pouvoient s'attendre qu’à être l’opprobre & lavictime de leurs voifins Le Commans - danc entra dans la cabane du Chef, qui fie boüillir du chevreüil : quandil fut cuiron mit devant lui la chaudiere & de la vian- de cruë pour régaler tous les Frangois. Il dédaigna d’en manger,-parce que cette viande, difoit.il, ne lui donnoit pas de l'efs- prit, &e que quand l'Outagamis feroir rai=” fonnable il en auroït. Ils comprirent bien | le fens dece compliment, Ils frent venir: ’:1æ ‘24 À afriré qi DL, . auffi.tôt les trois Filles & lé jeune Sau: teur. Le Chef prenant la parole dit , voici en quoi l'Outagamis peut être taifonna- ble, aye de l'efprit îlen à , il vomit la viande qu’il a eû deflein de manger fée D _s'eft fouvenu que: tu le lui as défendu, & | Fayant entre fes dents il la crache . ile prie de la remettre où il l'a prife. Le Fram: çois leur dit qu’ils avoient bien fair de sg avoir confervez, qu'il fe fouvenoir-duicaf : fe- tête qui leur avoit été dofné dela. part d'Onontre leur pere, qu'il leur voit déclaré ‘en leur donnant qu'ils n’euflent-à:s’en fer. vir d'orénavant que fur les Iroquois ; que eux-mêmes l'avoient affuré qu'ils! join- _droientles François au détroit: ; cependant qu'ils s’en étoient fervis pour fraper fur fon corps & maltraiter les familles du Saw teur qui avoit été en guerre avec eux. Il Jes avertit de n'être plus des fols & des ex- travagans , qu'il accommoderoit éncore ‘une fois cette affaire, qu'ils fe tinffent en | repos ; que le Sauteur Ini obeïra puifqu'il n'avoit tué perfonne , & qu'ils rendoient leurs gens. 11 leur ordonna de chafler aux Caftors, & leur dit que s'ils vouloient être | protegez d'Onontio ils devoient s'appliquer uniquement à faire la guerre aux Iroquois: On leur lailla quelques François pour en- tretenir le commerce, & le refte 5 embar- | que N | a STE NS he F des Peuples Sauvages. ‘a1ÿ Les Pourearemis couperent à travers des terres pour fe rendré avec plus de dili- . Bencéà un portage qui eft entre une ri- . _ viere qui décend à la Baye & celle d'Ouif. æoûch qui fe perd'dans le Miffifpi , vers: Je quarante-troifiéme degré de latitude. _ pour y recevoir ces François.Quand ceux- - €ien furent à douze lieués ils furent atrè- +ez par les glaces. Les Pouteouatemis ima ._ pariens de favoir cé qui leur feroicarrivé,. Yirirent au devarit d'eux, & les trouverent - däns un enchaînement de glaces dont ils: _ voient bien de la peine à fe debarafler.. _ Ils envoyerent inceflament à leur village: pour faire venir deux cens hommes , afin _detran{porter tonrésles marchandifes fur Je-bord de la riviere Ouifrkouch, qui n’èt voit plus glacée. Les François allerentaprés: aux Nadouaiflioux , en remontantle Mif- , : fifipi. On fit avertir les Sauteurs que lon avoit retiré leurs Filles des mains des Ou- tagamis. Quatre les vinrent querir à le Baye où elles étoient, & en témoignerent _ aux François toure’ la reconnoiïflance pol: . fible, Ils eurent lieu d'être fort farisfaits,. mais il leur arriva encore un contre-temps . bien fâächeux, qui eft qu'étant prêts de fe rendre chez eux , des .Ouragamis qui é- toient à la découverte romberenf fur eux, fans favoir qui ils étoient. L'épouvente 216 Hrifoirés. les opéré les tr PS rois. Filles. Les Outagamis n'oferentles recon duire chez'elles, parce qu'ils avoient-penr d’être mangez , ‘8e ne voulant pasrles ex pofer feules xfe. perdre dansiles bois ils: les emmenerent chez-eux : ; en-lesconfide. rant comme. des Filles bossé ot vivo _ Aufli-tôt que les Nadouaiffioux virent: que lesrivieres éroient navigables-ils dé cendirent au polté des: François, “à eme menérent le Commaridant-< à leur village, où il futrecü avec-pompe, à leur mode, On le: poita ‘fur une robe de Caltors',ac- compagné d’un giand-cortege de gens qui tenoient chacun un Calumer ,- chantant: les chanfons d'Alliance &: du- Calumer. On lui fic faire le tour duivillage &on le mena dans læ cabane du Chef: Comme ces peuples ontle don de pleurer &- de’ “rire quand ils veulent: plufieurs visrent dans le moment: pleurer fur fa têre avec. là même tendrefle. que lui témoignerens les Ayoës la'premiere-fois qu'il enitra- €hez' eux, Au refte ces pleurs. n’amolifflent pas leurs ames , & ils‘fonct-trés bons guerriets; : ils paffent même pour être les plus braves de toutes ces contrées. Ils-ont euerre-avec- toutes les nations, à la referve des Sau- teurs & des Ayoës , & même bien fouvent: ces: derniers ont des differens avec: eux: L4 Le | dès Peuples Sauvages. 217. Apeine eft-il jour que les Nadouaïflioux fe aignent dans leur riviere & en font autant à leurs enfans qui font en maillor, leur railon eft qu'ils s'accoûtument infen- fiblement: à être prêts à la moindre allar: _ me. Ils font de belle taille , & leurs fem. mes font extrémement laides ; ils les re- _ gardent comme des Éfclaves , jaloux d'ail: leurs & fort fufeepribles de foupçons, dont atrivebien des querelles, & la plufpart du fempsils en viennent à des combats gene- _ raux éntr'eux ,qui ne s’appaifent qu'aprés beaucoup de fang répandu. Ils font fort adroits. dans leurs canocs : ils fe battent jufqu’à la mort lors qu’ils font environnez dé Feurs ennemis , & quand ils trouvent lieu à s’échaper ils font fortallertes. Leur païs eft un labirinte de marais quiles meti tent en été à l'abri de l’infulte de leurs enz fiemis. Quand on s’ÿ eft engagé en canot on ne fauroit trouver fon chemin pour ak ler àleur village, owil faut être Nadouaif | fou. jou ‘avoir éxtremerhent pratiqué ce _païs pour en venir à bout: Les Harons rit lieu de fe fouvenir d’une avanture tout fair plaifante qui arriva à cent de leurs R guerriers, qui étoient allez leur faire la’ #gücrre. Ceux-ci s'étant engagez dans un: k marais fürentdécouverts: Îls appercürent fes Nadouaiflioux qui les envelonpoienrs- L. 18 Hire. Shut L / | Hs fe éachiereitt où ils purent au milieu des joncs,n ‘ayant que la tête hors de l'eau . pour pouvoit refpirer. Les Nadouaifioux ne fachant plus ce qu'ils étoienr devenus : tendirent des filets à Caftors dans Jeslan- gues de terre qui feparoient leurs marais, aufquéls ils attacherent des grelots Les Hurons s’imaginant que la nuit leur {éroie fort favorable pour fe tirer d'affaire {e trouverent embaralfez parmi tous ces “fe | lets. Les Nadouaiflioux qui étoienten am nr entendant le fondes grélots don. erent fur eux, fans qu’il en pür échapet qu un feul qu ils renvoyerént à fon pais pour en portet la nouvelle. Ils font. fore | fubriques , ils vivent de folles avoines qui font ali du bnedi dans leurs marais. “eut païs e@ aufli extrémement-abondant: en Cañtors. Ées Kriftinaux qui onvauff.l’ Be fage de la Navigation ; & leurs autres en nemis ; les contraignent fouvent à a-fe re- tirer dans des lieux! où ils-ne vivent que de glands -de racines & d'écorce : -d’arbré, Un de leurs Chefs voyant qu il étois relté crés-peu de François dans le Fort qui éft proche d'eux , lors que toutesles ña- tions marcherent contre. l'Iroquois leva un parti de.cent. guerriers. pour le -piller. Ce François témoigna à à fon retour lerel. fentiment qu'il avoit que. Yan avoir agi fl nt di: des piuplès S'anvages. 219 ‘mal peñdant: {on abfence. Les Chefs n Y | “avoiënt pas trémpé, & peu s’en falut que l'on ne tua ce Chefson le regarda du moins dans la fuite avec beaucoup de mépris. Le renouvellement d’Alliance étant fait les François fe retirerent à leur Fort. 1l y en . eut un qui fé plaignit en partant qu'on lui avoit dérobé une caïifle de marchandife ; étroit aflez difficile de favoir: qui. avoit commis ce larcin : : on {e.fervit d'un ftra- _tapême aflez partieuhiér. Le Cétimandafic Françôitdita un dé fes gens de faire fém: _ blanc d'aller chercher ‘de eat dans une taffé en laquelle il mit de l'eau dé vie. Com- € l’on vit qu'il n’y avoit pas moyen de | sééouvrerla Caifle, ‘on. les menaça de brû- er & défaire tarir “les éaux de leurs ma- rais ; Déc pour confirmer l'effec dé ces Me= faces ‘on mitlefeh à cetre eau de vie: ils en ‘furenc'f effrayez qu ss imaginerent | que tout alloit perir ; les marchandifes fu. rent retrouvées & fes François fe rendi- rent enfin dans leur Fort. Les Outagamis qui avoient changé de village s'étabhrent fur le: Miffipi depuis qu'i ils fe féparérent (aux portages de la riviere de Ouiskauch) des François, qui ayoient pris la route de : Nadouaïffion. Fa 3 Le Chef vint trouver le Commandant | François, pour le prier c de negocier la Pa den à _Hifeit CURE ‘à avec les Nadouaiflioux. Qi elques uns de cette nation vinrent craiter de la Pellete- tie au Fege des F rançois , où D envie «” . dt les ne & res so le Ca. lime dit que. c'étoir de Chef des Outa- | ke que les François're eprdoiee à mi me leur frere, depuis.que fa nation avoit été découverte; que ce Chef ne dévoit: pas être fufpe&., parce qu'il éroit même veng leur propofer. la paix par fon:entremife. _Fumez, ditce François, dans mon Galui mef , C et Ja iamelle avec laquelle-Onos- | 150 allaite fes enfans, Lés. Nadouaiflioux | le prierent de.faire fumer-cé Chef,'il le fit; mais quoi que le Calumer foic. lé, fim bol e de l'union & de la. réconciliation; l'Outagamis ne laifloir & pas -de:fe trouver “embaraffé dans! cette Fonjon dues a voüa depuis qu'il.ne fe. fençoir pas pour . Lors trop. afluré. re) il.eut:fumé:;les Nadouaïflioux on firent de même, ilsne voulurent tien décider. , parce que n ‘étant pas Chefs il falloir. en donnes avis aux Ca- piraines,. Ils Jui témoignctens-Fépendant Le 16 A M D M UT | net mie des Peuples Sauvages. Set Me regret de.ce que fa nation fe fut laiflée aller aux follicitations des Sauteurs, qui _ Jes avoient corrompus par prefens, & qui _ avoient fait rompre la Paix qu'ils avoient _concluë..Cette négociation ne püt être terminée à caufe du promt depart des François quiavoient ordre de s'en rerour- ner à la Colonie. À peine furent-ils partis que les Chefs des Nadouaiflioux arrives rent & apporterent le Calumet de Paix, qui auroit été conclu fi nos François à leur . départ avoient ofé leur confier le chef des _Outagamis, Les Outagamis avoient toû. jours gardé les trois Filles des Sauteurs,, dont j'ai déja parlé. L'apprehenfion où ils _étoient de perdre.entierement les bonnes graces des François, qui étoient trés mé- _ contens de le guerre qu'ils avoient faite aux Sautears , les obligea de les prévenir par le recit qu'ils firent par toutes les cir_ _conftances du fejour de. fes Filles. On vit qu'il n'y avoit pas de leur faute ; on fe chargea de les remener à leur nation, … Les Iroquois ayant été extrémement maltraitez à Tfonnontouan par Monfieur Je Marquis de Denonville , prierent les Anglois de:négocier leur Paix avec lui; il étroit de l'interêt de ceux-ci que l’on ne tcoubla pas la tranquilité de leurs voifins. Comme tout étoit encore paifble par touré Tome IT. _— 22. HS Hifèré D l’Europe, les Anglois n ‘ofoient fe dure \ en faveur des Iroquois , ils Étoient cepen-. dant trés fenfibles 2 a Fe maniere dont les François | 7. traitoient, fans ofer prendre Jeur parti, les foûtenir. Le general ‘François AE n envifageoit c qué le repos de tous Les Alliez & des peuples de fon gou- vernement, fit dire aux À nglois qu il vou loic bien accorder la Paix aux Iroquois, à ‘condition qu ils Y feroient compris. Il en- voya fes ordres de toutes parts afin que Jon fufpendit le caffe- rêre , & que l'on die sêra tousles partis de guerre qui pourroient .{e foulever contr'eux. On avoit de plus envoyé des prefens à toutes les nations, comme un gage de la. bienveillance que : Von leur témoignoit dans une conjoncture quiles interefloit ñ fort. Les Outaouaxs étoient fi outrez contre les Iroquois qu ils afferent outre, ils leur firent la guerre plus que jamais. Lés Iflinois furent plus judi- gieux, car aufli-tôt qu’ils eurent reçû Îles rue d’ Onontio ils attacherent la hache, & comme ils ne vouloient pas être auffi dans l'inaction ils partirent au nombre de douze cens guerriers contre les OQzages & les Accances , qui font dans le bas du Mif- fihipi, dont Ie enleverent un village. Les nations voifines ayant été averties de « cet- te isruprion | fe JOBIENE"S enfemble , &c dsPopléSemvgs. 135 donnetent avec tant de vigueur fur eux, qu'ils furent contraints eux-mêmes de fe retirer avec perte. Cet échec leur fut trés préjudiciable dans la fnice du temps. Les Outaouars quiavoient fuivi leur capriee fans confulter les Commandans François qui étoient à Michilimaxinak , TamEnee. rent des prifonniers , l'onentendit de nuit au large des cris de morts. L’on apperçüt le lendemain à l'Ifle de Michilimaxinar de la famée dans leur Camp. Ils envoye- rent un canot pour donner avis au village "du coup qu'ils venoient de faire. Les Pe- res Jefuites y accoururent pour tächer,d’e- xempter les Efclaves d’une falve de coups de bâtons dont on Îles régale erdinäire- ment à leur arrivée. Toutes leurs follici- tations ne purent les toucher elles ne f- sent même Eh St efprits. Les canots qui étoient proche les uns des autres pa- rurent, 1] n'y avoit qu’un homme qui ra- moit dans chacun, pendant que tous les genres répondoient aux chanfons des Efclaves,qui étoient debout le bâton blanc &la main. Il avoit des marques particulie. res fur lui pour faire connoître ceux qui J'avoient pris. Ils aborderent infenfible_ ment la terre avec poids & méfures. Lors qu'ils en furent proche lé Chef du parti fe leva dans fon canot & harengua tous lés - ñ 4 > , à. 224 À Bifare anciens qui les artendoient fur le bord de ‘Veau pour les recevoir ; & leur ayant fait un recit de (a campagne ik leur dit ei NS les faifoit maîtres des prifonniers qu ilsa- voient faits. Un vieillard qui étoit à terre prit la parole, & les congratula en des ter mes extrémement obligeans. Enfin les: guerriers aborderent tout nuds . ,abandon- nant au pillage , felon la coûrume, toutes feurs dépotilles. Un ancien NPVe VUMPS neuf hommes pour conduiré les prifon- niers dans un lieu à part; il y avoit cinq: vieillards & quatre jeunes gens. Les fem- mes *&c la jeunefle fe mirent aufli toc en: -haye avec de gros bâtons, à peu prés com- me l’on fait quand on paie quelque fol- dat par les baguettes. Les jeunes prifonz niets qui étoient fort alertes gagnerent bien vite du pied, mais les vieillards furent fi malrraitez qu'ils en cracherent le fang: On ajugea les premiers à des maîtres qui feur donnerent la vie, mais les vieillards: furent corndamnez au ce. On les mit au M anilion , qui eft l'endroit où l’on brüle les prifonniers, en attendant queles Chefs: euffent decidé à quelle nation on les livre rot. Les Peres Jefuites & les Comman- dans étoient fort embaraflez dans une oc- calion auffi délicate , car ils craignoient- que les cinq nations. Iroquoifes ne le sb à gs des Peuples Sauvages. as gniffent du peu de foin que les François _raYoient pris de leurs gens dans le temps qu'il s’agifloit d'une Paix generale. Ilsen- voyerent un grand Colliet de Porcelaine ‘pour les racheter, Les Ouraouaks répon- ‘dirent infolemment qu'ils vouloient être maîtres de leurs actions fans dépendre de qui que ce foit. Le fieur Perrot qui étoit à Michilimakinak avec les trois Filles Sau- teufes , avoit un grand afcendant fur l'ef- _ prit de ces peuples, on l’engagea d'en fai- _ re lui-même la demande. Il fut à la ca- bane du Confeil de Guerre avec un Col- lier, accompagné de ceux quiavoient pre- _fenté le premier. 1] palla auparavant pat le ZÆAfanilion ; où chantroient les prifon- ‘niers qui attendoienc leur fort : il les ft affeoir & leur dir de céffer leurs chanfons. Quelques Ouraouaks leur dirent brufque- ment de continuer. Perrot leur repliqua qu'il prétendoir qu'ils fe tufent, & illes . fit éffectivement taire, difant aux Efcla- _vêés qu'il afloit être bien-tôt maïître delear corps. Îl entra au Confeil où il trouva tous Jes anciens qui avoient déja porté juge- _ ment. L'un devoit être brûlé à la Baye des Puans, le fecond au Saur, & les trois autres à Michilimakinax, Perrot ne fe - déconcerta pas pour cela , il mit fon Col. FE 3% à AR “" 256. Fiffoire | ur : ærant, & leur parla à peu prés de cette forte. Me hd Lieu Je viens couper Les liens aux chiens ; je 2e veux pas quils font mangez ; J'ai pie té d'eux puifque mon pere Onontio ex x pitié, O même il me l'a commandé. Vous autres Outaouaks vous êtes comme des Ours: que l'on apprivoife , quand on leur donne un peu de liberté ils ne veulent plus eonnoître cenx qui les ont éledex, Vons.ne vous [on- venez plus dela protetlion d'Onontio, fans: laquelle vous n'auriez, point de terre : je VOUS y conferve G vous vivez, païifiblemenr.. Lors qu'il vous demande quelques foumif- fions vous voulez lemaïitrifèr © manger la chair de ces gens-la qu'il ne vent pas vous abandonner. Prenez, garde que vous ne les Puilliez, avaler € qu'Onontio ne vons les arrache violemment d'entre les dents; je vons parle en frere, C° je cros AVosr pitié de vos enfans en coupant les lieus & vos Éfamaers "2 5 AR _ Ce difcours ne paroïifloit pas fort ob- ligent pour obtenir une grace de cette na- ‘ sure, il eut cépendant tout le fuccez que: Ton pouvoit fouhaiter. En effec ,un des "Chefs prit la parole & dit, vorlale maitre: de la terre qu parle ; [on canot eff toujours: rempli de prifonniers qu'il delivre ; que lus: pouvons-nous refufer.. Ils envoyéfent que- / | _ des Peuples er - 217 sir auffi-rôt les prifotiniers , aufquels on: accorda la vie en plein conti” La liberté dont ces cinq vieillards ve- noient de joüir étoit un effet du: hafard ,: ou plütôt du caprice ;il faut avoir beau coup de politique pour ménager ces peu- ples qui s'écartent aifément dé leur de: voir : il ne faut pas tant les fâter ;:il ne‘ faut pas auffi les mettre au défefpoir , on: ne les ménage que par des raifons folides & convaincantes qu'il fautleur infinuër, : fans les épargner quand ils ont tort , il faut cependant que l'efperance les foû tiennent ,. leur faifant entendre qu’on les: récompenfera quand ils l’auront merité.- Comme toutesles nations devoient'en- voyer des Députez à Montreal pour fe: trouver à la Paix generale, les Outaouaks- jugerent à propos d'envoyer à Mr de De- nonville deux de ces affranchis, afin qu'un: | exemple fi autentique de leur generolité püt éclater dans le Confeil general. Ils fou- ‘haitérent que Perrot les fit voir aupara- vant dans leur païs , afin d'engager par là ‘les cinq nations a ne plus faite d'acte d'ho- fülité fur eux , mis à fe donner bien de garde de fe litir de cette voye fans l'or- dre du general. Il leur dit qu'il ne con- . noifloit pas de porte ouverte chez les Iro- quois dA celle qui étoit frayée par le che- 228 : 4 Hiffoire | 214 min ordinaire , que c’étoit la feule par lai quelle il pouvoit entrer, &. .qué dés lors il auroit accés dans D cabane d'Onon- tie. & qu'il fe feroit chauffé à fon feu ,s’il vouloit ouvrir celle de |’ [roquois il: jroit porter fa parole dañs cous fes villages s'il là lui commandoit. Les Outaouaks goûte- rent ces raifons ils lui recommanderent les interêts de fe nation , & le prierent de porter la parole de eur part au Confeil general. Ils lui donnerent là Petite Ra cine , un de leurs Chefs , qui avoit feule- ment ordre de faire le rappott de toutes les Déliberations , ils l’affurerent que s'il étoit tué malle at dans la route par les Troquois ils vangeroient fa mort, & qu'ils ne confentiroient jamais à une Paix ,qu'ilsn ’euffent immolé auparavant a fon ombre plufie urs de leurs familles. : C'étoit à la verité la preuve la plus con- Yaincante de l’eftime qu'ils avoient pour lui, mais les affaires dela Colonie chan- | gerent bien de face ; fi les Etats les plus puiffans font quelquefois fujers aux révo- Jutions , difons que les païs éloignez es mieux ne font auffi expofez à de cruels cataftrophes. En effet, le Canada qui n'avoit jamais été fi foriffant, fe trouva pour ainfi dire tout à coup la proye de fes ennemis ; Toutes les nations Fu enten= a j 1 dé Peuples Sanvages. . 229 | doient parler du nom François ne refpi- . roient que les moyens de faire alliance avec lui, Celles qui luiétoierit déja con- nnés trouvoient qu'il étoit bien doux d’é- tre fous fa proreétion, Ses ennemis d'un: autre côté fe voyoierit Humiliez' à la face d'une infinité de peuples. Les Anglois mé me touchez du defaftre de leurs amis, im ploroient en quelque façon Les bonnes: graces de celui qui les avoit châtiez. Rien: n'étoit donc lus glorieux à x Mr le Marquis de Denonville, mais rien ne fut plus tou. . chant que lors qu'il vit entierement la de : folation dans le centre de fon gouverne ment. Ce fur lors que les Iroquois vinrent’ tout à coup à l'Ifle de Montreal au nom- Dre de quinze cens- guerriers ; ils ypañes rent au fil de l'épée tout ce qu'ils IrOUVE= rent dans l'efpace de fept lieuës ils s’é- toient rendus maîtres de la campagne à la: faveur des bois | & perfonne ne pouvoit: mettre pied à cerre le long du fleuve qu'il: ne futpris où tué. Ils fe répandirent dans tous les quartiers avec la même rapidité que feroit un torrent, Rien ne pouvoit re: fiftet à la fureur de ces Barbares, quelque mouvement que l'on fit pour thus dw fecoursà ceux que l'on voyoirenlever, où: pour tenir tête aux differens partis. On | étoit contraint de fe renfermer auffi-Lôr | 536 sais ur dans deux Re petits Forts, & cf lès. Flamands ne les euffent avertis dr fe don: : nér de gardede s ‘attacher aux Forts, l’on: . e) peut dire qu ils en feroient venus à bout avec la même facilité qu'ils firent de tou- tes les habitations qu'ils ravagerent. La campagne fut défolée, la terre éroit cou- verte de toutes parts de cadavres . 8. is émmenerent f#x. viner prifonniers, doi la. plufpart furent brûlez : ce font des. difgra- ces qui ne doivent pas donner la moindre. atteinte à la gloire d'un General. In’eft | pas furprenant que des Sauvages. viennent faire des courfes & des irruptions dans ur fr vafte païs. EL’ adrelle de ces peuples eft d'éviter lés combäts en raze campagne parce qu ’ilsne favent pas donner des Ba- tailles n ‘y faire des Evolutions, leur mai niere de faire des Bataïlles eft sa à fait. differente de celle de l'Europe. Les bois font les retraites les plus aflurées', où ils combattent avec avantage , Cat 1; és con-: vient que ces quinze ro guerriers au- roient taillé en pieces plus de fix mille hommes s'ils fe fuffent avancez dans les. montagnes où ils étoienr. Il n'y a pas de [e troupes celles qu’elles foient dans |’ Euro- pe qui puiffent en venir à bout,mon pas même en nombre égal mais D ire à _ fuperieures. Re RE Peuples Sanvages. T3X me tre re is CHAPITR E XVIL Le rés hote viennênt demander la Paix à Monfienr le M arquis de Denonville © canfènt en méme temps une entiers | défiasion dans lJ fre de Montreal. # A Petite Racine qui étoit venuë de la Apart de fa nation pour être Témoin ‘de tour ce qui fe pafferoir au Confeil ge- metal de la Paix, trouva un changement bien iibidinire : il traita les Pellete- ries qu'il avoit apportées & s'en retourna | promptement. À Monfi eur de Denonville fix dns un canot avec lui, pat lequel il en- _voya fes ordres à Mr. de la Durantaye, Commandant de Michilimarinak. Ce _ Chef.à fon retour caufa une allarme uni- verfelle. Les Outaouaxs firent favoir à toutes les nations le defordre qui étoit ar rivé chez les François , prierent tous les Chefs de fe trouver à Michilimaxinak, pour confulter enfemble fur les meer qu'ils devoient prendre dans l’état mal- heureux où ils alloient être plongez. Ils réfolurent dans leur Confeil general d’en- _ voyer à Tfonnontouan des Députer, avec | deux de ces vieillards Iroquois affanchis, 28e + oc Hifflare à à ‘pour aflurer les Iroquois qu'ils ne vouz Joient plus avoir de liaïifon avec les Fran. gois, & qu’ils vouloient avoir avec eux » une étroite alliance. SE À Les Hurons firent femblant de ne pas . donner dans la Revolte des Ouraouaks ; Ja politique de ces peuples eft fi judicieule __ qu'il eft extrémernent difficile d'en pene- trer le fecret.' Lors qu’ils font quelque en, æreprife remarquable contre une nation qu'ils apprehendent,;particulierement con- tre les François, ils femblent former deux partis, les uns confpirent & les auttes s'y oppofent: fi les premiers réüffiffent dans leurs projets , les autres approuvent & foûtiennent ce quia été fait: fi leurs def- feins font traverfez, ils {e-jettent de l'au- tre partis de forte qu'ils parviennent toû- jours à leur fin. Mais il n’en fut pas de mê- , me dans cetre rencontre , le raport de la Petite Racine les effraya fi fort, que n'y les Jefuites, n'y le Commandant,ne pü- rent calmer ces efprits , qui leur reproche- rent, avec les injures les plus atroces , que les François les avoient abufez. Les affai. res devinrent en un f pitoyable érar que Mr. de la Durantaye eut befoin de toute fon experience & de route fa bonne con- _ duite pour conferver fon Fort & mainte-. air les interêts de la Colonie , que tout ETES autte des Peuples Sauvages. ETS lautre que lui auroit abandonné , car les Sauvages font inconftans, ils prennent om- “Prage de tout,ils s’accommodent au temps, Scne font fouvent amis qu’autant que le ‘Fa (ae .. Né ; «caprice & leur propre interêt les font agirs il faut favoir les prendre par leur foible, & profiter de certains momens quand on veut venir à bout de fes deffeins. : …_… Peu de temps aprés Monfieur le Mar quis de Denoñville fut rapellé à la Cour, _ Sa Majefté l'ayant faic Sous: Gouverneur * de Monfeigneur le Duc de Bourgogne. Monfieur le Comte de Frontenac lui fuc_ ceda , & arrivaen Canada à la fin d'Oto- bre 1689. Monfieur de la Durantaye qui . toit refté à Michilimaxinax, dépêcha nn | canot au nouveau Gouverneur pour lui ni _ faire part de tous les mouyemens des Ou taouaxs , & comme l'on ne demeure dans le pofte qu'il occupoit que pendant un temps, Mr. de Frontenac envoya Mr. de Louvigni pout l'aller relever. Ce General : ts A » : + 4 . \ I s _crût d abord qu'il étoit à propos de faire favoir fon arrivée à toutes les nations. : Perrot fut celui fur qui il jetta les yeux. - pour cela, il lui ordonna én mêmetemps de travailler à pacifier les troubles que les Outaouaks auroient pü caufer de toutes parts, Il Le fit donc partir avec Mr de Lou. Fe Wigni, qui tailla en pieces à cinquante dome II, . 234 - Hot Li lieues de Montreal un. parti de foisante. Iroquois, dont il envoya crois prifonniers à Mr de Frontenac , & emmena un autre avec lui. Il enleva auffi beaucoup. de che- velures pour les faire voir aux Ouraouars, dans l'efperance de donner jour à quelque ‘racommodement, mais ces peuples avoient déja pris les dévants pour ne pas s’attirer à indignation des Trés, On apprit dans la route par des Miffifakis que la Petite Racine étroit. allé en Ambaflade chez les À Jroquois avec deux CR que lon n'en AvOIt pas entendu parler depuis, a Ja re- ferve d'un que l’on difoit devoir encore | partir, Ces nouvelles engagerent. Mt de Louvigni d'envoyer à Michilimaxinak _ deux çanots avec Pa , Pour. avertir les François de fon arrivée. Code ci én étant à la vûc mit Pavillon blanc, & fit faire de grands cris de vive le Rai. Les François _jugereac par là qu'il venoir quelque bon. ne nouvelle de Montreal. Les Outaouaxs accoururent fur le bord du rivage,ne com- prenant rien à toutes ces exclamations, fe perfuadanr toijours que nos affaires Étoient en trés: mauvais état , ils eurent affez de politique dé dire qu ils vouloient recevoir en guerriers les François qui al- _ foient venin On les avertit que nos ma Re pieres étoient différentes des leurs, à lo dei Penples Sauvages: 23f.. fie vouloit pas qu'ils fe jettallent dans nos canots pour les piller, commeils le pra- _tiquent à l'égard des nations qui revenant vitorieufes de quelque expedition mili- _ taire, abandonnent tout ce qui eft dans leurs canots : on vouloit qu'ils fe conten- | taffent de recevoir les prefens. On alla a- ‘vertir Mr de Louvigni que l'on devoit le recevoir en ordre de bataille avec tous les 4 François qu'il amenoit ; on prit toutes for- _ tes de précautions pour n’êcre pas la dupe : de ces peuples qui auroient pü faire main baffe quand on ÿ auroit penfé le moins. ” Les canots parurent , celui dans lequel éroit l’efclave Iroquois étoit à la tête ; on _ le fit chanter tout debout ; felon l’ufages _ Les Nepiciriniens qui avoient accompa- gnc les François répondoient conjoints ment en cadence avec de grands S affa … Roues, fuivis de décharge de moufquete- rie. Cent François de Michilimaxinak sé . toient mis fous les armes fur le bord de Teau au pied de leur village ; n'ayant que de la poudre dans leurs fufils , avec cette précaution d'avoir balle en bouche. Cette flotte qui venoir en bon ordre, comme fi elle eut voulu faire décente en païs enne- mi,approchoit infeufiblement, Lors qu’el- le fur proche du Village des Outaouaks êlle arrèca , & l'on fit chanter l'Iroquois, ER 236. LCR MERE A Les Hurons qui avoient paru fort at« tachez à nos interêts au milieu de la Con- fpiration Generale des Outaouaks ( quoi que de tout temps ils ayent été fort chan- celans ) demanderent cer Efclave pour le faire brûler : ceux-ci furent jaloux de certe preference. Les premiers qui étoient fort politiques lui donnerent l’avis aprés beau- { coup de déliberations , s’il feroit wis à La chandiere. Leur but étoit que fi la Paix fe. faioit avec les Iroquois , ils fe rendroient agreables dans leur efprit | par le fervice fignalé qu'ils auroient rendu à un dé leur _ chef qu'ils aurojenc tiré du feu, mais l'on ken _ des Peuples Sauvages. 237 penetra bien leur deflein. Les Outaouaxs | qui étoient fort piquez ne pûürents empé- Cher de dire qu'il l'auroit fallu manger. Cet Iroquois fort furpris qu'une petite poignée d'Hurons qu'ils auroient rendus Efclaves eux-mêmes , eut du prevaloir dans une conjonéture d'éclat. | __. Le Pere Miffionnaire des Hurons pré- voyant que cette affaire auroit peut-être une füite qi pourroit être préjudiciable . aux foins qu'il prenoit de leur inftruétion, _ demanda qu'il lui fucpermis d’aller à leur _ village pour les obliger de trouver quel- que moyen qui fut capable d'appaifer le tefflentiment dés François. Il leur dir que * teux-ci? vouloient abfolument que lon mit L'Jraquois à la chandiere , & que fon ne le faifoit on devoic venir le leur enle. ver dans leur Fort: Quelques Outaouaks qui étoienc par hafard au Confeil, dirent -que les François avoient raifon. Les Hu- rons fertrouverent pour lors obligez de -prier ce Pére de dire aux François de leur part qu'ils demandoient un peu de delai pour pouvoir l’attacher au Poteau. Il ly Jierent & commencerent à lui fumer les doigts , mais cet Efclave leur fit paroître top tôt la foibleffe de fon courage par _ les larmes qu'il verfa, ils jagerenc qu'il étoit indigne de mourir eu ouerrier , & | Vi:3 AD # S 4 8 d à “4 { "A Le L 2 LA La v ÿ + / 4 | ‘ 23 à Hifroire:… DEAD TE Tia ils le pañlerent par les armes. On fit afflembler les Chefs de toutes les #ations de Michilimaxinak dans la mai- fon des Peres Jefuires, on mit devant cha: cun d'eux un prefent de fufñls , de poudre, de bales & de tabac, on leurreprefenta l'aveuglement où ils éroient de quitter les interêts de la nation Françoife pour ém- brafler ceux des Iroquois, qui ne refpi- roient que cette defunion ; qu'Onontia qui avoit tous les fujers du monde delesaban- donner étoit cependant touché de com: paflion pour des enfans qu'il vouloir faire rentrer en eux-même ; qu’ilavoit envoyé ce nombre de François nouvellement ar- xrivez chez eux pour tâcher de: remettre Jeurs efprits égarez. Que ces maïfons brü- Iées dans l’ifle de Montreal par les Iro- quois, quelques cadavres quiavoient paru dans l’invafon fubite qu'ils y avoient fai- te, ne devoient pas faire un fregrand effet pour fe perfuadér que tour fur perdu dans la Colonie ; que les Iroquois'ne devoient pas tant fe prevaloir d’un coup qui devoit ‘ plûtôt tourner à leur honte qu'à la gloire de veritables guerriers, puifqu'ils n'éroient venus dans le moment que pour deman- der la Paix, que la nation Françoiïfe:étoit plus nomb reufe qu'ils ne s'imaginoiïent ,, qu'ils devoient la regarder comme un - Car Peuples Sanvages. 239 Ass fleuve. qui ne tarit point, & dont le gours ne peut être arrêté par aucune di gue, qu'ils devoient confiderer les cinq s" nations Iroquoifes comme cinq cabanes de Rats -mufquez,. dans des marais ,; que les François Mme bien-tôt (ébher & : & avr il l auroient fait il les ÿ brûleroients : qu'ils pouvoient fe perfuader que cent _ femmes & enfans qu'ils avoieht-enlevez par trahifon, ,feroientremplacez par:.quan- _ tité-de PATES que le grand Onont:o le Roi à France envoyeroit pour les venger : _ que depuis que notre Oxontro de Canada, - le Comte de Frontenac.étoitarrivéà Que- bec, il avoit fait rellentir aux Anglois Ja _ force de fes armes , par les differens par- tis qu’il avoit envoyez dans leur païs :que ‘1 Nepiciriniens même qui étoient nou- _vellement montez à Michilimakinak avec Mrde Louvigni,n ’avoient pas peu contri- bué avec-nous à mettre à feu & à fang cinq gros de leurs. villages, qu'Oncntso _éroit aflez puiflant pour déttuire l’Iro- quois , l'Anglois, & les Alliez : qu'au refte fi quelqu'une de ces nations vouloient fe déclarer en faveur des Iroquois , il leur donnoit la liberté de le faire, mais qu 1l ne vouloit pas que ceux qui harpe ects _ leur caffe-rére pour foûtenir leurs interèts., .demeuraffent doréhavant fur {es terres. Ci | 240 ja Hifloire | | ques ils vouloient être Iroquois nous de | venions leurs ennemis, & que fans d'au. tres explications on vouloit voir qui eft- cé qui refteroit maîcre du païs! 1 Le Chef des Cinagos fe levant au PE Li Re Heu du Confeit parla en ces termes. 47 on frere l'Outaonaks vos ton MANVAIS cœur tonte ra Confpiration , retourne à ce Pere quite tend les bras, qui n'eff pas encore dans l'impuiflance de: te proteger. Il'n'en fallut pas d’ avantage pour renverfer tous les projets des mécontens. Les Chefs de chaque nation protefterent qu’ ils n "entrez prendroient rien contre la volonté de leur Pere, Mais quelque affarance qu'ils don- nerent de leur fidelicé la plufparé voyant : feurs deffeins échoüez, chercherenr d’au- ires détours pour nous rraverfeis Ts n'ofe- tent à la verité foûtenir leur refolution ; foit parce qu'ils ñne voulurent pas hafarder un Combat contre les François, quin'at- tendoient qu'une derniere décifion ; ; foir -parce qu'ils ne favoient comment pouvoir tranfporter leur famille chez les Iroquois ; ils ne refpiroient que le moment de don- her entrée aun parti confiderable de cet te nation qui pût les enlever. Ils conclu rent cependant dans le fecret qu ils envo- yeroient aux Iroquois lés mêmes Députez dont ils étoient convenus , & qu vid L Lire EE A ‘12. x + des Papi: a Mure +. 2f | dé rt étoit malheureufement découvert, les Anciens le defavotieroient. Ce miRere ne fut pas fi caché que l onn'en eut avis. Un Sauteur vint en avertir Perrot : ; un de Les Députez entra un moment aprés dans: fa cabane, il lui en ft des reproches, mais Là comine le Sauvage eft naturellement en = / nemi da menfonse, celui- cine pût dégui- te) La long-temps {es onrieus ilavoiia que _fonfrere éroit le Che f de cette Ambaflade. NN tous les Chefs, il leur fit de fen- À fibles reproches fur leur peu de foi. Les _ Ouraouaks crurent fe difcul per en jettant tout fur celui qui devoit partir. On l'en. voya querir : jamais homme ne parut plus honteux que de fe voir obligé de paroître dans le Confeil, Il y entra avec un vifage _ éxtrémement mortifié, Son frere lui dit ; | nos. Chefs te jettent la pierre ; © difint que als ne favent point ton depart pour l FE _ mois. Perrot prenant la parole dit : Quoi Won frere ; je te COYOSS le foutien des Fran- goss. qui fem à Michilimékinsk, : quand Mr de Louvigni ne bal ança de faire af. l'attaque fe donna à Tfinnortonan tons les Outaotiaks plierent ; toi feul tu fecondas les François > AVEC deux autres, de tout temps 1H nas rienc& à toi, lors que tu avois quel que choft tu le donnois aux François guetw Arai comme tes freres» C conrre le fenti= Fe - 24% Éfifoisé NAN | ment de ta nation tu veux trabir. Onotèd # qui fe refowvtent de toim'a dit de terecon: | noître : je ne crois pas que 1 fois capable | d'allef contre [a volonté. Il lui donnaune braffe de tabac & une chemife ; & con* tinua, Voics ce qu'il m'a donné pour teté— motgner fon refonvenir. Quor que th ayes far une faute je te donne à fumer , afin que tn vomille om avale tour ce que tu t'eff _ propofé de faire contre lui, G* ton corps qui eff falle de la trahifon fers purifié par certe | chemifè qui la blanchira. Ce Chef fut fi penetré de douleur qu vil fot long temps fans pouvoir parler : il reprit un peu fes fens, & portant la parole aux Anciens ; avec un air plein de fierté &z de épris , il leur dit : Employez- MOI» Vieillards ; à l'avenir jhand vous: vondrezs tramer quelque chofe contre mon Peres qui fe fonvient de moi, © contre qui je me Jurs déclaré. Je fais tout à lai, @* jamais je ne me déclarerai contre les François. Et fe tournant du côté de Perrot , il lui dit : 4 je nete veux pas mentir ; quand t4 es ar= rivé j'ai pallé proche de toi, voulant te ca- reffer ,tuma regardé d'un mauvais @il ; j'ai cru que tu m'avois abandonné ; fie ne javos été aux ] r0qm04S avec la Petite ee » je me fus retiré quand FH 45, arlé anx nations pour les détourner dn déflein : \ « Pet du Penples Sauve fes, … 248 He nons avions toUs de nous donner ‘aux Mots : elles n'ont ef te contredire, _ elles ont tenn un Confeil la nuit dans une ca- bane ; de laquelle ils ont fait fortir à tontes les «Femmes @ les. Enfans » où j ai été appelé: Æ les m° ont Député pour Tetourner aux Iro- | qois » j ai crH que tu me voulois mal , c (72 ce qui. ma obligé de leur accorder ce qv ‘ls m'ont demandé, nes | peuples ne purent obtenir. plus long- temps leur mauvais deffein ; l'éclair, _gifement que l’on venoit d'avoiren arrèta le cours , mais ils conferverent toûjours un grand chagrin contre la nation Fran gçoife, & quoi qu'ils fe viflene hors d'é état de venir à leurs fins, ils ne laifloient pas encore de fufcirer des traverfes pour nous faire de la peine, La jaloufie qu'ils eurent . de ce que l'on avoit fair prefent de quel- ques juite-au-corps galonnez à des Hurons _ quiavoient paru être de nos amis dans cer, te affaire , leur infpira un nouveau ftrata- _ gême. Ils favoient que les Miamis nos Ale | ee avoient guerre contre les Iroquois, ils _ refolurent d’aller contre les premiers, qui ne fe défieroient de rien, afin qu’ils pullene les forcer de faire eux- même la Paixavec les Iroquois. Le Sauteur qui avoit déja fcû que les Outaouaks avoient voulu en. | YOYeE € des Députez aux pr apprif ue 0 0 Hifoire aufhi que deb canots devoient partir poué | aller caffér des têtes chez les Miami: rompit encor leur mefure & on le npé- cha. Les Outagamis & les Mafkoutechs | voulant feconder les Outaouaxs dans le. temps qu'ils fe déclarerent contre les ro quois , qui leur avoient envoyé un grand Collier, pour Îes remercier de leur avoir rendu cinq Chefs qu'ils avoient pris lors qu'ils étoient en marche contre les Jflinoi ai A selolurent ; pour leur faire plaifr, de maf {acrer tous les François qui décendroient du païs des Nadouaiffioux : ils fe pérfua- er qu'ils fe tireroient, par ce mafla- , l'amitié de cette fiere nation, qui pes paru fort fatisfaire de ce qu'ils Teurs : avoielit renvoyé cinq de leurs efclave :s que les Miamis leur avaient donné pue les manger. On apprit a la Baye Vineisée des Fin: çois à Michilimaginak: le Chef des Puans homme d’ efprir, qui aimoit beaucoup no- tre nation, voulut rompre le deflein qu'on avoit de dés tuér ; il alla trouver les Outa- gamis aufquels il fit acroire qu'Orontio a voit envoyé le petit Bled d'Inde , avec trois cens Iroquois du Saut, autant d'A benaguis,tous les Népiciriniens, & fix cens Frar çois, pouf fe vanger de leur mauvaife yoloné, Les Outagamis abandonnerent | avec des Peuples Sauvages. 24$ avec precipitation leur ambufcade, & re- vinrent à leur Village. Ce Chef qui avoit peur que l’on apprit fa rufe alla au devant de Perrot à l'entrée de la Baye , qui lui. .promit de garder le fecret ; il lui fit pre _ {ent d’un jufte-au- corps galonné. Le vent ‘contraire les obligea de fejourner, on eût le temps de s'informer de tout ce qui s'é= toit paflé à la Baye. Les Outagamis ÿ a voient apporté des haches toutes ufces, ils contraionirenr un frere Jefuire delesrac- _ commoder. Leur Chef tenoit un fabre nud tone prêc à le tuër pendant qu'il travail loir. Ce frere voulant lui remontrer for extravagance fut fi maltraité qu’il fut re duit au lit. Le Chef dreffa enfuite des am- büfcades pour attendre les François qui _ devoient revenir du païs des Nadouaif- fioux ; il eft vrai que tous les peuples de la* Baye avoient grand fujet de fe plaindre qu'on alloit porter chez leurs ennemis tou- tes fortes de munitions dé guerre , ilne falloic pas s'étonner fi l’on avoit tant de peine à ménager tous les efprits. Perrot renvoya aux Outagamis le Chef des Puans, pour leur dire de fa part qu'il avoit appris leur deffein contre la jeuncffe, qu’il les en puniroit, & pour leur faire connoître qu'il ne fe mettoit auere en peine de toute leur - menace il avoit renvoyé tout fon monde, Tome IL, | “te 246 Hifioite VO à la referve de cinquante François’, qu'il avoit trois cens coups de moufquet à ti- rer, & des munitions fufhfamment pour les recevoir ,que fi par hafard il rencon- troit quelqu'un dela nation il ne favoit ce qui en arriveroit, & qu'ils le prieroienten van dé débarquer cher eux ANA Le Chef des Puans retourna à la Baye, où il exagera encore davantage ce que Perrot lui avoit dir. Celui des Renards . vint le trouver exprés pour favoir la ve_” rité du fait , il n’ofa attendre Perrot. Il’ partie avec quatre. vingt de fes ouerriers pour aller contre Îes Nadouaïflioux, aprés avoir donné ordre aux gens de fon village : de lui témoigner de fa part qu'il l’aimoit &. que l'on eut bien foin de le régaler :il {e rendit chez les François qui demeu_ roient au païs des Nadoüaïffioux. Coin- me ils l’apprehendoïient ils lui firent pre- {ent d'un fufl , d'une chaudiere , d’une chemife , & de plufeurs munitions de guerre ; il leur dit que le petit Bled d'Inde éroit dans une refolution de les faire paf fer à la Baye. Ces nouvelles qui ne leur plaifoient guere leur firent quitter cer éra- blifement, &c ils fe retirerent à quatre- vingt lieuËs dans les terres , où ils enga- gerent les Nadouaiffioux d'aller chafler & de s'y rendre l'Hiver, | EL Pentles Sauvages. 24%. …_ Les Outagamis profiterent de cette %onjonure;ils'attaquerent des Nadouaif. fioux , dont ils en tuërent beaucoup , & _ firent plufeurs prifonniers. L’allarme fe répandit aufli-tôt ,on tomba fur eux ,on En cua auf plufeurs , & on fit des prifon- niers. Leur Chef fe battit en retraite avee _uh courage extraordinaire , & auroit per- du beaucoup plus de monde fi lui-même h'eût fait ferme à la tête de fon parti, ARE NES ue CHAPITRE. XVI Les Outagamis ® les M afkoutechs Débit fe liguer contre les Francois. Onexorte les Sakis œ les nations M iamifes de faire ba guerre plus que jamais aux Iroquois. Es Miamis qui avoient enrendu dire sque Perrot devoit arriver inceflam- ment à la Baye, partirenr au nombre de. quarante chargez de Caflors pourle ve-. nir voir ; lors qu'ils arriverent proche la. = maifon des Jefuites on leur envoya des ‘ canots pour paifer une petite riviere. Le Chef envoya fes: jeunes guerriers pour Con- ftruire des cabanes , ils s’y rendirent tous aprés qu'elles furent faites pour confulrer fur l’entrevûe qu'ils devoiént avoir avec le fieur Perrot. Il arriva ün accident à un: Saki qui fe trouvait pour lors dans fa ca-. bane : comme il étoit aflis une chaudiere qui étoit fur le feu renverfa fur lui & lui brûla une partie du corps , n'ayant qu’une méchante peau de char fanvage , il frun. cri avec des contorfions qui firent rire ceux. qui y étoient, malgré la compañlion que Fon en devoir avoir. On lui dit plaifam- “ment qu'un homme aufli courageux que’ des Penples Sanvages. 249 Jui ne devoir pas craindre le feu , que é'étoit le propre d’un guerrier comme lui . de chanter , que neanmoins pour lui mon. _érer que l’on avoit du chagrin de cet ac- cident on lui mettoit fur fa brüleure une emplâtre d’une brafle de taBac. Il répon- dit que c'étoir avoir de l'efprir d'en agir ainfi, & que ce tabac l'avoit parfaitement gueri. Les Miamis envoyerent prier Per- rot de venir à leurs cabanes, afin de leur _ indiquer un endroit où il vouloir qu'ils s'aflemblaffent, La maifon des Jefuites fur . le lieu du réndez-vous ,où ils apporterent cent foixante Caftors, dont'ils en firent deux amas. Le Chef des Miamis parla de ete flore à l'en d'eux, ©" A : ÿ P Ar .e 2 Le” Fe ; . s CA Mon Pere, je t'averris quetes morts ©* les miens font dans wne même folles que les … Mafkoutechs nous ont tuez, Ÿ sous ont fait “maArger notre chair » mes trois Sœurs qui étoient prifonnieres l'année dn Combat des Tfonrontonans , voyant que les Troquois é- Torcnt en déroute par Onontio , * s'echap. ferent de leurs mains. Des Mafkourechs qus les avosert rencontrez, dans la rivicre de Chikagon ; tronverent dans leur chemin denx François Qui revenoient des Iflinois qu'ils afafinerent. L'apprehenfion qu'ils es- Le Marquis de Dénontille, -èso MU ON CON | rent qu'elles ne déclarallent ce meurtre : IR obligea de leur cafer la tête ; dont ils enle_ " merent les chevelures qu'ils nous ont donnez, a manger, difant qu'elles étosent d'Iroquois. | L’'E fprit a pum ces aflafins par ure maladie qui les à fast mourir © tons leurs enfans : enfinil y en a eh un quiavoua Jon crime à La mort. Ces Caffors que tu vors de l'autre côté te difeut que nous n'avons que ta vo. lonté, que fi tu nons dis de pleurer fans brure #ous ne ferons aucun mouvement, + Perrot lui fit pluñeurs liberalitez, & parla à peu prés en ces termes. 1 Mes freres j'aime votre repes , la guerre | ef odienfé quand vous vous battez comrele M afkontech il eff vaillant 1 tëra vos fennes gens , je ne donte pas que vous ne puiliez le détrurre, vous êtes plus nombreux plus guerriers que lui :mais le defefpur le pouffera à bout , il à des fléches © des calle-téres qu'il [çait manier avec adreffe.. De plus la guerre ef} allumée conre l'Ira- qnois , qui ne s'éteindra que quandil y en aura plus. Elle a été déclarée à votre fujer lors qu'il a enlevé vos familles à Chkiagor; ces morts ne paroilfens plus. sls font couverts de cenx des François qu'ils ons trabs par la mediation de l'Anglais qui éteit nôtre Al- lié , contre qui nous l'avons cntreprifé pour sons vanger de fa trahifon. Nous a90ns à des Penples Sauvages. RE vanff le Loup pour ennemi qui eff [on Fils , ce qui nous ôtera le moyen de vous feconrir con“ … éreles M afkoutechs Jr vous l'entreprenex. . Aprés qu'il leur eut tenu ce difcours il fic pareillement deux amas de rsarchan- difes , & les expofant il continua ainfi : Je mets une natte fous vos morts © les no- ires afin qu'ils repofènt dencement ; © cet autre prefeus cf? pour les convrir d’une écor- 6e afin que le manvais temps © la pluye ne les sncommodent pas; Onontio 4 qui je fe- vai favoir cet Affafinat, deliberera ce qu'il Jugera 4 propos. Les Miamis eurent donc lieu d’être farisfaits . puifau’ils le prierent 5 P | de faire fon établiflement fur le Mififipi, _ vers Ouifkenfing , afin d’y pouvoir com- mercer leurs Pelleteries, Ce Chef lui fic prefent d’un morceau qui étoit d’une trés- - M Pr À bonne Mine de Plomb, qu’il avoit trou- vée fur le bord d’an ruiffeau qui fe dégor- ge dans le Miffifipi , on leur promit de s’é: tablir dans vingt jours au deflous de Ja ri- viere Douifkouche, Ce Chef s’en retour- na à fon village. : . Tous les Chefs Saris & les Pouteoua- temis s'aflemblerent aprés chez les Jefui- res on leur fit des prefens de fufils, deta- bac, & de munitions de guerre, on les en- . éouragea de frapper plus que jamais fur Flroquois qui n'avoit perfonne pour ami, " 15 | «Hfee ts à on leur dit que comme il étoir extrémez | ment fourbe ils devoient fe défier de leurs | paroles artificieufes & de leurs beaux Col- ! liers, qui étoit autant d’attraits pour les attirer dans leurs pieges ,.que:f ils y com boient malheureufement Orontione pour- roit plus les en retirer, qu’ils avoient lieu ‘d’être contens de leur fidclité malgré tou- tes les démarches indifcretes, des Outa: ouaks , qui avoient voulu HR 1 entrer dans leur interêt contre les fiens. On leur fit un détail de cout ce que l’on avoit dit aux nations du lac Huron, & on leur fit entendre aufli que s’ils vouloient fe décla- fer en faveur des froquois ils pouvoient aller demeurer parmi eux parce qu’on ne _ Les foufftiroit pas far nos terres ; ils pro: tefterenr qu'ils ne s’écarteroient jamais dé leur devoir | & que quoi que les Outa: ouaks fuffent de tout temps leurs amis, ils étoient refolus de perir plätôt que d'a- bandonner le parti des François. À . Qyand Perrot fur arrivé dans un petit village des Puans, qui étoit voifin des Ou: tagamis,le Chef dés Mafkoutechs & deux de fes Lieuterans y arriverent , ils entre- réns dans fa cabane, s’excufant de ce qu'il ne lui avoit apporté aucun prefent pour pouvoir lui parler, leur village éroit fur fon chemin ,où ce Chef le pria de fejour- \ D der “Pauptés Sabvages. +3 pét parce qu'il avoit quelque chofe de’ éonfequence à lui communiquer. Quoi que nous fuflions trés-mécontens d'eux _ & des Outagamis, qui avoient juré la per- _ ve des François qui étoient chez les Na- douaiffioux, itleur promic de s'arrêter chez . Eux pour oublier le reflentiment que l’on avoit contr'eux , de leur pardonner leur _ égarement qui ne venoit que de la part _ des Renards. - Les Sakis $’én retournerent par les Où. tagamis, aufquels ils raconterent tout ce qu'on leur avoit dit. Perrot rencontra deux Chefs Outagamis qui venoient au _ devant de lui, ils l’aborderent en treni- * blant, le fappliant par les cérmes les plüs foûmis de débarquer pour les écouter _ün moment. Aprés que l’on eut débar- qué ils firent du feu, & jerterent une ro “be de Caftors pour lui fervir de tapis fur” Jequel il fe mit, ils éroient fi hors d’eux- mêmes qu'ils furent du temps fans pou- * voir parler. Enfin l’un d'eux prénant la parole, dit : les Owragamis ont tort de ne pas fe fon venir de ce que tu leur as dit au- érefors » tu ne les a jamais tromper depuis guilste connoiffent ue à quand ls ne te vo- Jent pas ils fe larfenr entrainer aux follici. “tations des Ontaonaks où de ceux qui les venlest obliger à abandonner les François. nr ee LP PAT SA : | Eriffoiié DU. À Tai Vonlh émpécher nos gts de rien entres k prendre contre ta Jeuve Je >» ais ils ne m onE 4 pas vouls croire ; j'ai été fenl de mon partie depuis qu'ils ont APrIs qne tu VEnOIS ; ilste craignent, C' ap'ont prié de te dire de leur part qu'ils féwbaitoient te voir dans leur village afin de fe reumsr à ton corps qu'ils hont pas tont-à 3 fait abandonné > puifque quand ils auroient execnté ce que les On. saonaks leur adorent infpiré contre les Fran- fois ils aurosent en foin détes énfans, Quand | à mor je n'ar anchnèment trempé dans leur Conjuration : c'eff ce qui m a fait venrr:an \ devant de toi, ponr te prier que fi tune | Veux rien m'accorder pour eux.» tm ne me vefnfe pas an moins de venir les écouter. C2 Ma conf. tderation. AUTA Ïl étoic aflez difficile de tirer de ces peuples toute la farisfaétion que l’on an- roit voulu , le grand éloignement nous toit le moyen de les réduire à leur de- voir , les rodomontades qu'il falloit aff êter avec eux éroit la politique la meil- leure que l’on pür tenir pour fe faire crain- dre; Pérrot qui connoifloit leur caraétere fe laiffa aller à la confideration de ce Chef, & lui promitde demeurer une demie jour- née pour les écouter. Ce Chef partir pour : confolér fes gens : il revint feul au devant de lui pps le prier de débarquer au vil- és 4. My RE ‘} Pet \ .. des Peuples Sauvages, 2$s lage. Un autre Chef s’appercevant que les François ne quittoient pas leurs canors, die qu'ils craignoient. On lui répondit qu'on ne les apprehendoit pas, & que les armes des François étoient en état de les faire re- pentir s'ils avoient la temérité de leur faire quelque infulte. Ce premier Chef fut fort choqué contre celui-ci. Serez vous 104. jours infenfèz Outagamis , leur dit-il, vous lé ferez. embarquer il nous abandonaera s que deviendrons-nous ? ponrrons-nous fermer notre terre s'il ne le vent ? Ce ne fur que Harangue dans tout ie village pour appai. fer les feditieux , & pour engager les au- tres de faire un bon accueil au fieur Per rot. Le grand Chef le conduit dans fa ca- bane, où fe trouverent les plus confidera- bles de la nation, qui lui Faifant route for- ce de carelle lui difoient , fois le bienvenu, Déux jeunes gens tout nuds , armez en guerriers, mirent a fes pieds deux pacquets de Caftors, & s’affeyant auprés de lui s'é_ criant, "ous nous fonrmettons à ce que th vou- dras , nous te prious par ce Calor de nete plus fouvenir de nos folies : fi tu n'eff pas content de certe fatisfatlion frappe nous , nous fénffrirons La mort , voulant payer de notre [ang la faute qu'à vouln faire notre #ation. T'ouves ces foümiffions ne cendoiene qu'aavoir des munitions & des armes pou | 856 Hiffores à es Pelleteries , ce qu'ils prévoyoient que l'on leur refuferoir. On leur fit compren- dre que l'on n’étoit venu dans leur village que pour les écouter : que s'ils fe repen- : d 1 F4 toient de leurs demandes indiferettes on. leur pardonneroit, que quoi qu'ils fe fuf- _fent échappez d’une maia on les avoit re- tenus de l’autre , qu'on ne les tenoit plus. que d’un doigt, que s'ils vouloient un peu s'aider on les prendroit par les bras , & qu'infenfiblement on les remettroit dans un lieu afluré où ils feroient en repos. Tous les Chefs le prierent les uns aprés les autres de les recevoir fous fa prote- tion, le conjurant de leur donner des mu- nirions pour leur Pellererie,afin qu’ils puif- fenc tuer des bêtes pour faire boire du boüillon à leurs enfans.‘Il ne voulut leur accorder qu'un aprés-diné. Un Chef de guerre qui avoit fa dague à la main ne trouvant pas que fon Commis lui donna affez de poudre , le brufqua fi fort qu'il lui fit tout abandonner. Perrot fur fort ir- rité contr'eux, & voulut tout faire tranf- | porter dans fes canots , mais quand on fe fut un peu éclairci on reconnut que ce Ch:f n'avoir eû aucun mauvais deffein. Ces peuples font fi bruraux que ceux qui | ne les connoiflent pas croyent qu'ils font | goûjours en colere quand ils parlent. CHAP, CHAPITRE XIX. ; Le M iamis S Les Outagamis best à de | guerre centre les Nadoyaiffionx. Les “Tonçgleurs des Naduunifioux devinent 04 fn, leurs eunemis. Affront fignalé que des Nalouaifioux fort à nn François qué + deur prefènte le Calumet pour les déronrner 4 aller lvurer combat à leurs ennemis. A vice étant finie les François fe rem: . | barquerent, ils le firent fort à propos, 7 oi où les Outagamis fe trouve: _ sent le lendemain de la nouvelle de la dé. k faite dé leurs gens par les Nadouaiffioux, leur auroit fait oublier l'alliance qu'ils vas noïent de renouveller ; ils le firent aflez” - connoître dans la fuice. Les François arri- -vérent un peu au deflous du village des. * Mafkoutechs,où ils camperent. Ces Chefs accompagnez de leurs familles vinrent re- cevoir Perrot fur le bord de leur rivieres, ils le prierent d'entrer dans une cabane, & parun pacquet de Caftors ils lui ditens qu'ils convieroient les morts que leurs : gens avoient affa(linez avec trois Efclaves Miamis qui s'étoient échappez des Iro- guois. Er par un autre ils le prierent de: Tome IZ. ess 1e an PR vouloir fouffrir que leur village pêts s'étas blir au même lieu où ils S’établitoient , qu ‘ils lui feroient connoître leur fidelité, & qu'il leur fit traiter leurs Pelleteries. On Jeur dit qu ‘ils étoient maîtres de s'établir où ils voudroient , que fi on leur permet- toit des ‘approcher des François ils ne de- En . voient tourner leurs caffe têtes que contre T Jroquois ; qu'il falloit fufpendre la hache contte les Nadouaiflioux jufqu'à ce que le le feu des Iroquois fur entierement éteint, … & puifque Oxentio avoit entrepris la g guere k re contre lui, qui étoit fon ls à caufé des Miamis qui avoient été enlevez à Chika- _gon, & à caufe d'eux-même qui avoient | or leurs familles , ils frapperoient plus _ facil ement fur les Naddne Hu qu'ils. NE connoifloient pas , quand, ils verroient “Que tous fes enfans uniroient leurs forces avec les fiennes pour décruire l'ennemi, commun. Ils firent prefent le lendemain aux François de bœuf, de bled d'Inde & de feu, qui leur furent Fe un grand paid " . pour A refte du voyage. Il Te fit confi- dence du projet de toùtés les nations, des Miamis, des Outagamis, des Kixabous, &. & de plufeurs iflinois. Ceux-ci dopoitine s'aflembler fur le Miffpi pour marcher Fontre les Nadouaiffioux. Les Miamis des à voient commander l'armée, Les Mafxou- : RE 0 LE en EE RE HALEN ENTRE TS RAR x 44 F. Dé CA EL o Y * « F': alt . - des RS Mouse. £sÿ. _ichs Héte furent obligez de fe joindre à eux pour vanger l'afafinat des Efclaves - Miamis. Plufisurs Ontagamis apporterent dans ce moment la houvelte de la défaite _ de leurs gens ‘par les Nadouaïflioux , ils. - _ vouloient” engager fecrertément ceux-ci de fe joindre à eux contre les François qui - leur avoient fourni des armes Les Mal _ Koutechs n’eurent garde de fe broüiller _ avec les François, l’'embaras qu'ils avoient _ eû pour fe remectre dans leurs bonnes gra ces les empêchoit de rien entreprendre La püt leur déplaire. Ces Outagamis qui - avoient eû vent que Perrot envoyoit à la : Baye un canot chargé de Pellereries , alles -rent en donner avis à leur Chef , qui en- | Voya a la découverte poûr F° Sxleyee Ceux- €i qui étoient dedans éntendirent la nuit, lebruit des rames, comme ils fe doutoient qu'on alloit les ‘prendre ils fe jetterent dans de grands joncs qu'ils traverférené fans être appercüs. F “Perrot fe rembarqua en bori ordre avec tous fes gens , if rencontra au portage un canot gs François qui venoit du païs des. : Nadouaiffioux , il les avertit de fe défier - des Maféouréohs qui pourroient les piller; cet avertiffement leur fut inutile , quel- ques-uns de certe nation les ayant éco L: | VErts leur fi ent bien des carefes,les priant:. | He « x. NOSNNPANENN LL de fe repofer en pañlant dans leur village # : ils n’y furent pas plutôt qu'on lespilla. Les … autres François arriverent fur le Mifpis dix fe détacherent pour avertir de la part de: Mr de Frontenac ceux qui éroient chez les Nadouaïllioux, de fe rendre à Michili. makinak. L'établiflement de Perroc fe fe au deffous d'Ouifkouche, dans une firua- tion fort avantageule contre les infulrés . dés nations voifines. Le grand Chef des Miamis ayant {çù que Perrot ÿ étoir , lui . envoya un Chef de guerre & dix jeunes guerriers, pour lui dire que fon village | étant à quatre lieuës au delfous il avoit bien envie de fe joindre à fon feu, Ce Chef. s’y rendit deux jours aprés , accompagné de vingt hommes & de fes femmes ; qui lui firent prefent d’un morceau de Mine de plomb. Perrot ne fit pas femblant de connoître Putilité de ce métail ; lui faifant même reproche d'un pareil prefenc par le- quel il prérendoit couvrir la mort de deux François que les Mafkoutechs avoient af- faline avec les trois Miamifes qui s’éroient : . échapées d’un village des Iroquois, & l'en-. _gager de s'unir à cette nation pour vanger te morts & les notres,aprés avoir con- élu avec eux d'aller contre les Nadouaïf_ . - fioux. Ce Chef fur extrémement furpris de femblables difcours, s'imaginant que’ NN NN di 4 :\ ei We 1 { 3 / ) $ « Pr ï ; Li des Peuples ue. LS, l'on ignoroit leur mouvement , il lui dit que puifqu'il favoit cette affaite il né fe | roit en cela que ce qu'il voudroit ; il late fura que lors que tous les Alliez lard: brie afflembleæ il leur feroit tourner la hache contre l’Iroquois , mais auparavant qu'ils _ faflent au Rendez-vous aeneral il falloit qu'il ignora Jui-même léur deffein HA R : qu il s’y trouvât avec fa nation, & qu il püt faire un gros parti contre |’ Iroquois. ! _ Les glaces portant déja les Chefs des Mat _ koutechs lüi avoient envoyé un guerrier pour les avertir que les Outagaemis étoienc fort avancez dans le-païs des Nadouaif_ _ fioux, & prioient les Miamis de fe prefler de Les joindre , mais qu'ils leur avoieñt ré- : pondu qu'ils ne vouloient faire que la vo Jonté des François. : - Les Tchidüakoüingoües, les Oüaoëae- tanons , les Pepikokis, les Mare gakekis les Potiañkikias , & les ui patins . Miamifes , venant de toutes parts Pare choient a grandes journées pour fe trou ver à ce Rendez-vous. Les cinq prémie. res arriverent d' abord avec leurs Familles: à l'établiflement François , dont les qua- _tre dernieres feroient peries de faim files: | ."Fchidüakoüingotes n’euflent été au de- . vant avec beaucoup de vivres. On leur fer. beaucoup de prefens pour les engager de oi + François. tourner leur cafe. têre contre l'Itoquois ; l'ennemi commun. Ils fe défendirenc d'u. ne marche generale , aflurant neanmoins. … que toute leur jeunefle partiroitien dif. | rens détachemens pour harceler la jeu- nefle Iroquoife & leur enlever quelques. ACTE Be ve DES 2. RS De 8 DT 2 têtes. Bien loin d’executer leur parole ils | s’amuferent à chaffer aux bœufs l'efpace d'un mois, pendant querous les guerriers: qui s'étoient joints aux Outagamis & aux. Mafkoutechs devoient aller contre les Naz douaiffioux,, & que les vieillards, les fem mes & les enfans fejourneroient avec les: - L'efprit du Sauvage eft difficile à con- noître , il parle d’une maniere & penfe. de: l'autre, fi l’interêt de fon ami a du rapore avec le fien propre il eft ferviable , finon il prend toûjours la voye qui l’'acommode . le mieux pour arriver à fes fins, il fair con- filter fon courage à tromper l'ennemi par mille artifices & fourberies. Les François | furent avertis de toutes leurs menées par une Miamie;tous ces mouvemens deguer- . D , re auroient beaucoup préjudicié au deflein: _-que l’on avoit qu'ils tournaffent leurs ar _mes contre les Iroquois ,.qui d'ailleurs é- Es Se voient ravis de ce que ces peuples fe trou voient dans la divifion; celle que l'on pou- … voit fufciter entr'eux étoit le feuk moyen: AS A 4 4 AP 2 , ANA EN A es N L “ des Peuples Sanvages. 26% pour faire rompre toutes leurs mefures. Perrot envoya querir le Chef des Miamis auquel il fit acroire qu'il venoit de rece. voir une lettre par laquelle on fui mandoit . que les Mafkoutechs, jaloux de fe voir contraints par maniere de fatisfaétion, de ” joindre leur cafle-rêre à ceux de leurs AF, | liez ,avoient gagné les Outagaaris , qui _devoient d’un commu eonfentement fon- dre {ur les Miamis dans la marche gene- _rale contre les Nadouaïflioux Ce Chef _ qui crût la chofe ne manqua pas de rom- _ pre le parti de fes guerriers il envoya Le” lendemain à la chafle aux bœufs, & l'on: _ fit un Feftin de guerre dans lequel l'on ju: ra la perte des Malkoutechs. Les Outaga- mis qui avoient fait paroïître leur courage avec plus de fermeté que les autres Alliez,. fe voyant trop avancez dans le païs enne- mi firent jongler , pour favoir s'ils éroient _ en fureté. Les Jongleurs rendirenr leurs Oracles ; qui furent que les Efprits leur . avoient montré que les Sauteurs & Jes Na- _douaiffioux s’afflembloient pour venir con- - tr'eux. Soit que le diable lepr eut verita- blement parlé { comme on le tient dans tout le Canada) foit qu'ils fuflent faifis de frayeur de fe voir feuls., fans le fecours - de qui que se foit, ils firentun Fort , & _ æenvoyerent leurs Chefs & deux guerriers ( 4 En 1 gi e LA 264 Hifoire LE 34 à Perrot pour le prier d’aller chez ks Na: douaiffioux afin d'arrêter leurs mou ve» 4 mens ,& de pouvoir par ce moyen fe res. tirer dans leur village avec leurs familles. Les Miamis auroient effectivement li- vtré combat aux Mafkouteckhs fi ce Fran- F gois n'eût difluadé leur Chef de ce qu'il. avoir dit. Ils recûrent: le Chef Outagamis | avec tous les honneurs poffibles , qui leur . dit que leurs gens étoient morts ; Perrot Jui en demanda le nombre 2: Je n'en fçai rien, lui répondit-il, je ctoi qu ils font tous moïits,car nos Devins ont vûles Nadouaif: ” fioux Eu leur afflemblée pour venir con- tre nous sils font beaucoup & nous nous fommes: koh embaraflez à caufe de nos femmes & de nos enfans qui {ont avec nous. Les vieillards m'ont envoyé à toË pour te prier de nous delivrer du danger où nous nous fommes jertez trop srtiphe | ment;ils efperentque tu iras aux Nadouaife fioux pour les arrêter. On lui dic qu'ilsne devoient pas ajoüter foi à leurs Jongleurs | qui font des menteurs, & qu ‘il n'y avoit que l'Efprit qui pouvoir voir de filoin, : : Point du tout, reprit l'Outagamis, l'Efprit- leur a fair voir ce qu’ils ont deviné, & cela eft feur. Les Miamis autoriferent ‘fore ce qu’il avançoir, Ce François qui fe voyoie ere par les ordres qu ‘il avoit reçus ve A 2 Lu \ Fr n° ! JEAN Ne Pistes Sanvages. 268 ; Mr. de Frontenac de pacifier toutes cho: Das les Alliez , jugea qu’il étoit à pro de parer un coup fi fatal aux Outaga- mis, leur deftruétion auroir été fort préju- LAisiible aux François qui fe trouvoient dans ces quartiers, parce que ces Sauva- ges qui. font naturellement feditieux au- * roient pü faire éclater dans l'occafion leur _ reffentiment contr’eux, On leur fit pour- tant comprendre que puifqu'il s’agifloic du falut d’une de feur nation , on ab : faire quelque tentative pour adoucir les _éhofes. On rencontra dans le voyage’ cinq cabanes de Mafxoutechs, dont le’ - village fe difpofoit à venir à l'érsblife: ment François pour y traiter des MUNIE tions de guerre. Du | On leur raconta le is de ce rte &é én les avertit de ne fe pas fier aux Na. itiouxs On atriva à la fin au Fore des François, où l’on apprit que les Na- _douaïffioux formoient un gros farti pour - chercher les Outagamis ou quelques-uns de leurs Alliez. Perrot qui fe voÿoit pour lors dans le lieu de fon commandement ; fit favoir fon arrivée aux Mdonaiffintes } que l'on trouva au nombre de quatre _ cens qui côtoyoient le vb pour faire quelque entreprife. ls empêcherent fes | gens de s’en retourner & vinrent e ux ‘ 366 Aifhoiré 4 mêmes au Fort qu'ils vificerent de tous . eôtez pour le piller. Ce Commandant leut demanda pourquoi leur jeuneffe paroilloit fr effrayée dans le temps même qu'il ve- : noit voir fes freres pour leur donner la vie Un chef fe levant fit retirer les guerriers _aufquels il dit de camper. Le camp érane fait on appella les plus confiderables,& on: leur dit que l’on étoit venu leur donner avis que les Miamis, les Outagamis , les Hlinois, les Mafroutechs & les Kikabous, avoient formé une armée de quatre mille … ‘hommes pour leur livrer combat , qu’elle | faifoit trois marches, l'une vers Miffifipi, - l’autre à une joutnée dans la profondeur des terres ;en la côtoyant d'un bord, & Fautre à pareille diftance de l'autre: que’ ._ F'on avoir arrêté ce torrent qui les alloit : émporter , que les trouvant par hafard en | ce lieu on les exhortoit de retourner x … _ Jeur famille & de chafler aux Caftors. Ils. répondirent avec aflez de fierté qu'ils étoient partis pour mourir, & puifqu'il y. avoit des hommes ils s’alloient battre con- treux, qu'ils n’iroient pas loin fans en trouver. On fit une traite de quelque Pel: : lererie.. Aprés qu’elle fut finie ils envoye- - rent querir Perrot à leur camp ,àquiils témoignerent la joye de ce qu'il avoit dit : qu'ils trouveroient leurs* ennemis ; le : . # à “ x C3 EiA 14 Tr tp: F* 1 pa : ; Lg a ra «des Peuples Sauvages. 267 priant de fonffrir qu'ils consinuaffent leur route. Il fe fervit de toutes fortes de mo- jyens pour les en dilfuader ; mais ils ré- «pondirent encore qu'ils étoient partis pour ‘mourir, que l'Efprit leur avoit donné des hommes à manger, à trois journées des Francois, & que Perrot leur avoit fuppofé faux , puifque leurs Jongleurs avoient-ap- perçû de fort loin de grands feux, ils in- _diquerent mème les endroits. Il y en avoit un en deça &'à côté dans les terres, un au- tre un peu plus éloigné & plus grand dans la profondeur , & un troifiéme qu'ils cro- - yoient être le feu des Outagamis. Tout ce _ qû'ils alleguerenc étoit vrai, car les cinq _ cabanes des Mafkontechs étoient à trois _ journées dé l’établifflement François ; leur _ village étoit a côté, le Fort des Outagamis vis-à-vis, les Miamis & les Iflinois étoient . beaucoup plus loin : on croit que le démon _ parle fouvent aux Sauvages , nos Mif- _fionnaires , même prétendent l'avoir re- connu en plufieurs occafons. Il y avoit beaucoup de vrai femblance que le malin _ efprit s'étoit communiqué à leurs Jon- gleurs. On fe fervit d'autres expediens pour les arrêter. Perrot leur jetta, à ce que Von tient, deux chaudieres & quelques au- tres marchandifes ,-en leur difant jaime. dite. vôtre vie, çar je fuis feur que vous ferez S À 268. L éifaire 11,4: à défaits, vôtre diable vous 4 trompé. Ce, que je vous ai dit eft vrai, car j'ai verita. dblement arrèté les Nations qui m'ont obéï ‘& vous voulez paffer outre, je vous fers me le chemin que vous voulez tenir, mes! _#reres, je ne veux pas qu'il foic enfanglan- æe, Si vous tuez les Ountagamis ou fes AL diez , vous ne le pouvez faire que jene fois frapé auparavant: s'ils vous tuënc ils me tuënt paréilement, car je les tiens. fous une de mes aifelles & je vous tiens. fous l’autre , ‘pouvez-vous leur faire du tort fañs m sn faire. Il tenoit le même Calamet qu'ils lui avoient chanté lorfqu'i fit la découverte de cette nation , il le _ Jeur prefenta pour fumer, mais ils le re- fuferent. L'affront qu'ils fui firent écoit grand qu'il jetta le Calumet à leurs pieds. & leur dit , faut-il que j'aye accepré un. Calumet que des chiens m'ont chanté, &- ui ne fe fouviennent, plus de ce qu pile | m'ont dit, ils m'ont choifi en me le chantant pour leur Chef, & m'ont promis de ne faire jamais aucuns mouvemens contre leurs ennemis quand ; je le leur pre- fenterois, & ils veulent me tuër aujour- d'hui. Il ne l'eut pas plûrôc jeté qu un Chef de guerre fe leva & lui dit qu'ilavoir : taifon. Il le prefenta au Soleil faifant des nvocations ,. & voulut le lui remettre ‘Entre ù des Penples Sauvages. - 269 entre les mains. Il répondit qu'il ne vou- Joit pas le recevoir qu'ils ne Feuffent afluré qu'ils metrroient bas les armes. Ce Chef Jactacha à une perche dans la court du Fort, le tournant du côté du Soleil, & fit affembler tous les principaux dans fa rente aufquels il fit conlentir de ne pas paller outre, Il y fit appeller Perrot & envoya chercher ce Calumer qu'il mit devant lui un bour en terre & l’autre fur une petite fourche pour le tenir droit, il tira de fon fac de guerre une paire de fouliers des plus propres , il le déchaufla & le lui mit lui- même, Il lui prefenta enfuite un plat de raifins, il lui en mit par trois fois à la bou che. Aprés qu'il lui en euc fait manger il prit ce Calumet &.lui dit : je me fouviens de tout ce que les hommes t'ont afluré quandils t'ont prefenté ce Calumet , nous r'écoutoris à prefent , tu nous ôte la proye . que l'Efprit nous avoit donné, tu donne Ja vie à nos ennemis , faits. nous ce que tu Jeur faits maintenant, & empêche qu'ils ne nous tuënt quand nous ferons difperfez à la chaffe du Caftor que nous allons faire; le Soleil eft témoin de nôtre obeïfance. Tome FL k rie 72 . CHAPI TR E xx. : Trois cens Onraonaks rm le defin. de furprendre les nations du Sud; qu fonr “dans une entiere fecularire. Difficulté que l'oneñr de rompre ce deffein ; qui au. roir porté beaucoup de préjudice à la Co= ae but D à | To" fur cit par la bonne Lu du fieur Perrot qui retourna à fon écab'iffement, il raconta aux Mafkoutechs | qui étoient venus au devant de lui tout ce qu'il avoit fait auprés des Nadouaif- fioux en leur faveur & de leurs Alliez , il les obligea de s'établir à deux journées dé lui avec les Kixabous, auprés d’un village de Miamis, afin que hi par hafard les Na- douaiffioux manquoient à. leur parole ils puflent {e trouver en état de leur refiftér, ts détacherent quarante 9 ouerriérs Contre - les Iroquois dont ils tRpPPRÉRSRE douze chevelures. : On fit la LE onu te dela Mine de plomb L. qui fe trouva fort abondante, mais difhcile à tirer , parce qu'elle eft.entre deux rocs ‘qué F dé | peut cependant mMiner, il a peu de. cralte & "el aile à à fondre, il diminué LE la ! 7: ; Fr, …_O des Peuples Sauvages 271 | jmoitié fur le feu, & fi on le mertoit dans ÿ: bn fourneau le déchet ne feroir que du Miquart. | : » Les Outaouaks voyant que tout étoir | tranquille parmi les nations du Sud, juge- rent bien qu'il leur feroitaifé d'y porter … le fer &le feu, l'Alliance qu'ils avoient ” envie de concraéter avec les Iroquois leur tenoit coûjougs fort à cœur, quelque af- cendant que puflent avoir les j:fuites fur : Jeur efprir,;& quelque ménagement qu'eüt . Mrde Louvigni pour les tenir foümis aux ._ ordres de Mr de Frontenac, rien ne püc prévaloir à leur caprice. Ils partirent de . Michilimakinak au nombre de trois cens, __ & formerent deux Partis ; Fun devoit fe | _ joindre aux Iflinois contre les Ozages & les Kancas , & l'autre devoir fe difperfer dans le païs des Nadouaïflioux. Leur po- tique ne pouvoir être que trés préjudicia- ble aux interêts de la Colonie Françoife, quife feroient vûs fraftrez du fecours ge- _ neral de toutes les nations du Sud contre _ lfroquois. Lors qu'ils furent artivez à la Baye des Puans ils ne purent s'empêcher _ de s'écrier qu'ils troüvoient dans leur che . min un lieu bien efcarpé, qu'ils ne cro- yoient pas pouvoir efcalader n’y renver- _ fer. Voila, difoiencils, Metaminens qui _ Va mettre des jambes de fer, & qui vous | HER re &4 2. Pré Di ‘ e Éiffoiré an \g dra nous obliger de rétourner fur nos pasi | faifons un effort, peut-être que nous les : furmonrerons. ils fe fouvenoient qu'ils les avoient arrêtez à Michilimakinak lors qu'ils fe déclarerent contre les François, aprés l’expedition des Iroquois dans life de Montreal. L’aprehenfon où ils étoient qu'il n’aigrir l'efprit de quelques nations particulieres de ces quartiæs les faifoit parler de même. Monfeur de Louvigni avoit eû la précaution de lui mander qu'il engagea les Outagamis dans nos interêrs, il favoit qu'il pouvoit beaucoup dans une occafion de cer éclat. Perroteûc aflez de prudence de ne pas parler aux Outaouaxs . de leur entreprife , il demanda feulement à quelques Chcfs de guerre s'ils n’avoient as de lettres à lui donner de Michilima- LE ? Is Jui dirent que non, & qu'ils al- loient querir les os de leurs morts chezles Nadouaiflioux , efperant qu'il agréeroit\ leur deflein comme l’avoit fait les Peres Jefuires & Mr de Louvigni. Il leur ft bon vifage & les fit famer, fans leur parler : d'autre chofe. On lui nomma en fecret le Chef qui lui avoit caché une de fes lectres, il l’alla trouver la nuit & lui demanda pourquoi il ne lui avoir pas donné ? Crois- cu , lai dit-il , que l’Efprit qui a fait l'Ecri-, ture ne fera pas fâché que tu me l'as déro- 1 Ë f His. dés épi Bivaséé. 273 : bée ? Tu vas en guerre, es-tu NN . 0 Ce Chef ne laifla pas d’être un peu furpris, s'imaginant que l'autre avoir cû quelque * tevelation au fujet de cette lettre, il la _ Jui rendit & lui en demanda la leéture le . fendemain. La fubftance étoit qu 1H ârré: _ta abfolument les Outaouaks , ou que s’il ñe le pouvoit faire il les rénidit fufpects aux Ouragamis. Le Chef des Puans étroit éxtrémement ami des François, aufquels lie ofroit tous fes fervices “il étoir bien | pas que s’ils pafloient outre , toutes _ Îes nations les fuivroient ndubiesblément, : & qu ïl fe formeroic” un parti de deux RTE à. le’ guerriers. Tous. les confiderables de cette nation voulurent être témoins des. D aféours qu'il alloir leur tenir, & ce fur. | de cette maniere qu’il leur paila, tenant. fon Calumet à la main, & ayant douze : brafles de tabac à fes pieds. ® Cinagors, Oütaonaks > ©" vous autres | guerriers » je M étonne g# aprés m'avoir af fhré l'année derniere que vous n'anriez d'au _ tre volonté que celle d'Onontio , vous vos nez ternir fa glorre en lui Bat des forces que j'ai en de la peine à lus procurer. Quot ! Ày VONS qui êtes [ès enfans vous êtes les pre- 2 _ miers qui vous revolter contre lui. Je viens” ; d'un païs où j'ar attaché nn bear Soleil pour | éelairer Tompes Jes nattons que Ÿ #1 vhës qu ‘274 2 ÆEffatea te 0 lafent leurs familles en repos Jans appre: bender d'orages ; pendant que les guerriers | chercheront à venger les os de leurs morts” chex les Iroquois ; É* vous y voulez faire 1 = . 4 FAN A k élever des nnages qui fafcireront des éclairs C des tonnerres pour les foudroyer, € peur- £ Le à 7 Es -? étre pour nous détruire nousméme, J'aime la Paix dans mon païs , j'ai déconvert cette terre ; Onontio me l’a donnée en garde: © | m'a âffuré de tonte [a jennefle pour punir ceux qui vondront l'enfanglanter. Vous êtss wnes freres ; il vons demande le repas : Ss Vons voulez aller en guerre contre les Na- donaiffionx pallez par Chagonamigon, dans le lac fnperienr où voss avez commencé la guerre avec lui. Que dirat'u quandil ap-. prendra les monvemens que vous faites pour. lus ôter le Jeeours qu'il attend de vous © de fes antres enfans que vous vonlex:débas- cher. Vons ne vous fouvenez pas que vos Ancêtres fe férvosent autrefois de Pots de terre; de Haches © de Conteaux de pier- ves © d'Ares » dont il fandra que vous. F ste RARE j AT fer VIERENCOTE S 1l Vous abandonne. Que deviendrez-vous s'il fe met en colére ; 114 entrepris la guerre pour vous venger 1 la foutient contre de plus forts que vous ; fa-. chex qu'il eff maître de ba Paix quand al vendra : l'Iroquois la lui demande ; elle fe- Toi jaite Su n'apprehendoit que vous nen. des Peuples Sanvages. 2175 faffiex les vithumes, © que cer ennemi né décharges fur vons [a vengeance pour [a- œisfaire aux manes de tant de familes qn'il facrifie à votre fuiet. Quelles ferent vos ex. cufes pour vous défendre devant lus de tour . ce qu vous alleguera : ceffez cette marche qu'il vous défend ; je ne vous blanchis pas de vifage noir de guerriers; je ne vons üte pas fon Cafle-tére n'y fon Arcque je vous ai donné de fa part ; je vons recommande de vous en fervir contre l'Irequois Ÿ non con- tre d'autres. Quoique vous tranfcreffiez fes ordres croyez que l'Efprit qui a fat tout, qui eff maitre de la mort © de la vie ; eff pour dns ,; © qu'il aura bien faire reflen- | Hrgotre defobeiflance fi-vons ne confintez à mes demandes. | I alluma fon Calumer & leur jettant ‘les douze brafles de tabac il continua. | Fumons enfémble fi vous vonlez Cire en- fans d'Onontio , voila fon Calnmer , je ne manquera pas de l'averrir de ceux qui ï [A Vondront le méprifir. Ile leur prefenta maïs il y eut un Chef de guerre qui le refufa, ce fujer fur plus heureux qu'on ne fe l’étoit perfuadé. Les Puans voyant qu'il ne s’agifloit plus que _d'appaifer celui-ci ; lui prefenterent le Ca- , lumer , & lui firent prefent de fix chau- _ dieres avec deux Colliers de Porcelaine : | à Hu) Hifoire + - ils firent le Hrilemäte un. Feflih folem: œ nel aux Outaouaks, & Ju chanterent i ie Calumer. FRS ; Dans le moment que cestrois censguer- à fiers s'en retournoient à MichilimakinaK, | un jeune guerrier fe détacha avec plus 4 fieurs de fes camarades pour continuéc leur route contre les Nadouaiflioux ; les Outaouaxs qui avoient bien voulu où: : blier tous leurs reffentimens,furenc fi cho- quez de leur procedé qu'ils jetterent tout à leur é équipage dans la riviere & traînerent leur canot à plus de cent pas dans lé”. . terre. | CU << SO 27 NT LA TE RP \ “x AS S Ÿ LA { | des Penples Sanvages. | 27 CHAPITRE XX | Le he fejonr de quatre canots Ouraouaks à Montreal, donne de manvaifes im- iQ. Chu aux affures des dé LE n'y eùt que les Nepiciriniens & les Kixabous qui prirent les interêts de la * Colonie au milieu de cette grande Revo: … Jution : ils marcherent contre les Iroquois, ils en apporterent quelques chevelures qu'ils prefenterent aux Corimandans dé Michilimakinak. L'on vit arriver quele ques jours aprés d'autres canots qui a- -voient enlevé un roquois . il futaffran: chi devant que d'être débarqué , ce qui étoit contre les Loix de la guerre , qui de: mandent que l'on tienne un Éithe gea neral pour “détibecer de la mort ou de la - vie d'un prifonnier. L'on connûr que ce _procedé ne venoit que de la part des Ou- taouaks , ils avoient malicieufemenc itr- féruit éct Affranchi fur plufieurs griefs qu'ils inventerent contre [a nation Fran< çoife. Il ditque fes gens avoient livré un Combat aux environs de Montreal , où quatre cens François avoient été tuez "8e qu'Orontia n'ayoit ofé fortir de la Villes C4 PA 5 4 558 à Hilaire. | À ï Ce recit mêl lé de paroles outrageantes 4 fant connoître la mauvaifé intention de w ces peuples , 1] étoit à propos d’avoir un * éclaircilement. fur toutes les infolences * que lon entendoit dire de toutes parts. Les Chefs les plus confiderables voulu: rent fe juftifier :il y en avoita la verité 4 qui n’avoient pas participé à cette divi: . à fiôn ; l'auteur écoit celui qui paroïfoit- le” ï moins oppofé à nos interêts , lequel cau- foit neanmoins tous ces defordres. Il ft à aflembler un Confeil general où tous les F Nepiciriniens furent appellez, ils vinrent. à trouver les François avec cinq Colliers; les priant par le premier de vouloir ue | blier leur égatement. Is Les mA . ke fecond qu'ils s’unifloient au corps de . leur pere pour ne jamais s’en détacher: Par 4 le troifiéme, qu’il les connoîtroit au Prin. temps prochain par les Partis qu'ils envo+ … yeroient contre l'Iroquois. Par le quatriés me , qu'ils fe foûmettoient à Oromtio. Et par le cinquiéme , qu'ils renonçoient à ! l'Anglois & à fon Commerce. . 4 On leur répondit par cinq prefens for tout ce qu’ils avoient dir,& on leur remon: tra que la traite avec fl ‘Anglois qu'ils re- cherchoiïent avec tant d’ avidité Jes feroit livrer entré les mains de l'Iroquois ; qui ne cherchoit qu à les CrOmper. à TRS Fa ue Sanvagess 279 Le long fejour que firent quatre canots. 4: Montreal, que l'on avoit envoyez pour favoir des nouvelles de la Colonie , leur fi foupçonner que les affaires ee mal; ils firent un Feftin dansle village où _ilne fe trouva que les Chefs : un François _qui paffa par là y fur appellé , le plus di- DE hate — 2 ftingué d’entr'eux lui dit: Yo: qgm te mé. le de nous contrarier ; Tongle ponr [avoir ce que font devenns nos gens gwe ton C bef | pee" D dans to pais pour y être man« gere, e Sauvage avoit eù des liaifons fe _crettes avec les Anglois pour leur fufciter entrée du commerce du Caftor ; il leur en: fit prefent de dix paquets, ‘comme un gage de la parole qu'il leur avoit donnée. Toutes les nations Alliées n’agifloient que par fon ordre , il étoit le mobile de tout. ce qui fe faifoir chez ces peuples ,ils’étoir rendu fi recommandable que l'on fuivoit. aveuglement tout ce qu’il demandoit. Il avoit été emmené Efclave des fon enfan- _ce. Ce François auquel il dit de Jongler, répondit que les François n'avoient pas accontumé de les manger, que s 4 étoit nn: Chef il lus répondroir , mais qu'il étoit nn E [clave, que ce étroit pas un chien comme Îui avec gus al farfour comparaifon lus que Portois la parole d'un des plus grands Ca Pre dont 1l ent À on entepap pariere 280. = Ai foire de : À Vous voyez vous autress reprit ce Sauvas ge , les snfnlres que je regois dans notre vil- l'age de celus qus nous Ote notre repos ; lors que je veux fcétenir notre snteret commun. Tous les conviez commencerent à mur-: _murer, les chofes auroient peut-être tour hé au “defavantage du François s’il n'eût trouvé dans le moment quelque expedienc pour leur rendre odieux ce Chef même, Ïl avoit été Efclave d’un nommé Jafon, donc. j'ai déja parlé, qui avoit été le pre- mier par le Nord aux trois Rivieres , fe- cond gouvernement du Canada , & qui par tous les fervices qu'il avoit rendus à Ja nation en avoit été choif le orand Chef. I laiffa à (à mort plufeurs enfans qui ne purent foûtenir cette qualité , parce que cet Efclave qui fut affranchi s'étoit acquis. pat fon efprit l'eftime generale de tous ces peuples. Ce François , dis-je , com- MENÇa à S ‘écrier au milien du Feftin ,Ox es-tn Talon ? ‘ou estu Brochet ? Encore un grand Chef. Wous étiez les deux qui do minier Jur tout ce pais » votre Efclave a: afürpé votre autorité, @ rend vos Cnfans fes Efilaves ; quor qw'ils doivert être Les veritables maîtres ; mais je facrifierai tout. pour les foñtemr > -G' Onontio ous fécon- -dera qui fanra les remettre dans le rang { ‘ils doivent tenir. À peine eut-il parlé | pp UR ia PMR 4 # des Penples Saudages. 28%. les Fils & les Parens de ces deux Chefs fe deverent &prirent le parti du François , menaçant ce feditieux, & peu s’en falut _ qu'ils n’en vinflent à de grandes extremi- _xez,.Ces jeunes Chefs fe reflouvenant quels avoient été leurs Ancètres , obligerent ce vieillard de faire.fatisfaétion au François, & la crainte qu’il eut aufli- d'être expofé à de fâcheufes fuites, l’obligea de prierles Peres Miflionnaires de racommoder tou. tes chofes. IE L'AU Les Francois ne favoient eux-mêmes _ que penfer du rérardement de çes canots, enfin ils arriverent-aprés trois mois d’al- liance, ils rapporterent qu'il s'étoit donné . un Combat à la prairie de la Madeleine. à crois lieuës vis-à-vis Montreal , contre les Iroquois & les Anglois | où nous eù- mes tout l'avantage : on peut dire que les derniers furent extrémement maltraitez. "Ces nouvelles firent quelque impref. _ fon fur l'efprit des Outaouaxs, mais lee Miamis de la riviere de faint Jofeph ou. _ blierent aifément ce qu'ils avoient promis … d’executer contre les Iroquois. Hs ne fon _geoient plus qu'à donner entréeaux Loups : qui avoienit un commerce ouvett avec les Anglois, Ceux de Maramex furent un peu Ébranlez. On les fit réflouvenir qu’on leur avoit livré l'Arc & le Cafle-tête d'Ononsie Tome IL _ Aa æ ur frapper fur l’Iroquois & vanger leurs morts. On leur fit le recit du Combat de la Prairie, & de la levée du Siegé de Que- bec par les Anglois, qui y étoient vénus avec routes les forces de la Nouvelle An- gleterre. Votre pere, leur difoit-on, ne » aufquels les Anglois avoient donné quan æité de prefens :'ils endonnerent quatre’ au Commandant de la riviere de faint Jo- feph, & deftinerent lesautres aux Fran- Gois de leurs amis qui leur avoient rendu pluñeurs fervices. Monfieur de Louvigni envoya trenté-huit Hommes pour les al- ‘Ter querir ; avec ordre d’ engager les Mia- mis de les faire mettre à la chaudiere fi Fon ne pouvoit les amener à Michilima- Kinak ; mais ceux de faint Jofeph les a- voient ‘enlevez- La nation des Loups €- toitentierement dans lesinterêts des An- glois, qui vouloient fe fervir d'eux pour entrer chez nos Alliez:, & les Iroquois profirerent de cette union. E’on ne pou- voit donc prendre trop de mefures pour empêcher aux uns le commerce du Ca- for, & fe prévaloir des aëtes d'hoftilité des autres, On fir prefent de cinquante li. 2èg | st Hifhoiré, 124 \ “és = < / M 11 _vres de poudre aux Miamis de Matane) Ë -pour les engager dans nos.interêts. Ils Le ; mirent en marche au nombre de deux cens, qui fe feparerent .en quatre ; aprés ‘avoir feparé la poudre entr'eux. Il fe fit un Feftin folemnel le lendemain de Jeur départ par ordre de Ouagirougaï- ganea , le grand Chef , pour obtenir de F Efprit un heureux retour , ils dréfferent un Autel fur lequel ils mit des peaux. d'Ours en maniere d’Idole ; donc ils a. voient barboiüillé les têtes : d'unë! terre’ verte , à mefure qu'ils païloient devantits ti Rae des genuflexions ; ‘tout le monde étoit obligé d’aflitter à cette Ceremonie: Les Jongleurs , les Medecins ; &:ceux qui fe diloient Sorciers, tenoient le premier rang , ils tenoient à la main leurs facs de medecine & de jonglerie : ‘ils jettoient, difoient-ils ; ke Sort fur ceux qu'ils vou- | loient faire mourir ,& qui feignoient tomi- bBer morts. Les Models leur mettoient des drogues entre les lévres & paroifloïent Jes refufcirer aufli.tôt en les: remuant ru- dement , celui qui faifoit la figure la plus grotefque s’actiroit le plus d'admiration, ils danfoient au fon des Tambours & des Gourdes, ils formoient comme deux par- _tis ennemis qui attaquent & fe défendent dans un Combat : ils avoient pour armes = \X F DTA di Peuples Sauvages: ‘ 289 des eaux de Couleuvres & de Loutres ,- s difoient donner la mort à ceux for À fuals ils jetroient le Sort, & qu'ils ren- _ doient la vie à ceux qu'ils vouloient. Le maître de: la Ceremonie ; ACCOMPAgNÉ de | deux vicillards & de deux femmes à {es - éôtez marchoitavec gravité, allant aver- _ sir dans routes les cabanes du village que nn Ceremonie devoit bien-t6t commen- éer. Ils faifoient l impoltion des mains fur : tous céux qu'ils rencontroient , qui par | remerciment leur ‘embraffoienc es jam- . bes. L'on ne voyoit que danfes , & l’on nf ’entendoit que des hurlemens des chiens _ us l’on égorgeoit pour faire les Sacrifi. "es: Les os ; de ceux que l'on mangeoit é- _roient enfuite brülez en maniere d’holo- caufte. Lesperfonnes qui étoient ruez que on reffufcitoit. -par le Sort danfoient fépa- rément , pendant que les autres demeu- ‘ rolenticomme morts. Hommes, Femmes,: : Filles, & jeunes gens à l’âge de douze ans, tomboient morts ou reflufcitoient les J ngleurs même, les. Medecins & les Sor.: “ciers, chacun avoit fair les ornerñens les _ plus propres qu’il pouvoit, les uns fe four- roiént au fond de la gorge des bâtons d’un' pied .& demi de longueur , de la groffeur d'un pouce, & faifant. femblarit d'être AONTS on.les portoit aux Medecins qui les’ k 90 : Pr Re reffufcitoient & les coÿélinl danfer, les ! * autres avaloient des plumes de Cigne où d'Aigle, qu ils retiroient & tomboient ens fuite comme morts, que l’on reffufcitoié auff ; enfin l’on ne nous avons finlement pris tes marchandifès À crédit. On dir à ce Chef que pour appaifer le colere d'Onont1o il falloit aller enlever un village d’ Iroquois, 8 non pas des gens qui ne leuravoient jamais fait la guerre, qu ils oüblioienc aifémenc leurs morts, que les François vangeoient tous les jours, qu'ils feroient bien d'envoyer à Montreal un de . PTS + EP PRE AR eurs Chéfs pour l'appaifer , que fon feu _étoit RU D y recevoir tous ceux qui _voudroient fe chauffer, & les Iroquois même, quoi que fes ennemis, Qu aurelte ils devoient être perfuadez que l'on au. roit tiré vangeance de fa nacion fi l'on n'a: voit pas fait fufpendre les haches de tous les autres. Un chef refolut d'accompagner ce François à à Montreal , pour détourner le reflentiment de Mr de F rontenac : : Qua- rante Miamis l'excorterent jufques 2 à la Baye. Lors qu'ils furent arrivez chez les Outa- $ “ai | des Peuples Sauvages. 3298 | Outagamis on difluada le Mafrkoutech de. pañler outre, parce qu'on lui dit que la. maxime des "François étoit de faire pen. _ dre fans remiffion les voleurs, & qu'il pourroir bien fubir la même éeftinée pour l'amour de fa nation, ce qui fit qu'il s’ s'en fetourNna. : Les Anglois qui avoient fait jufques ‘alors toutes fortes de tentatives pour s'ine. finuër chez les Outaouaxs , trouverent la. plus belle occafñon du monde pour y réü£ fr. Auffi-côt qu'ils eurent appris que les Iroquois avoient donné la vie au Fils du Chef des Sauteurs , ils obtinrent fa liber_ té. Ils avoient crû que fon pere étant morr il pourroit lui fucceder, & que l'afcendanc qu'il auroit fur l efprit de {a nation feroit un grand moyen pour leur faciliter encore quelque éntrée chez leurs voifins. La re- connoiffance que cet Affranchi auroit (x ce qu ls croyoient indubitablement ) d'un bienfait fi confiderable, devoit lui faire entreprendre toutes chofes en faveur de fes liberateurs. D'ailleurs les Iroquois pré tendoient aufli y en tirer quelque avan. tage , ils lui donnerent de part & d'autre des Colliers & des préfens , pour engager tous nos Alliez de prendre bus parti & de commercer avec eux. Il rencontra les Ou. faouaxs a la chaffs au milieu de Hiver, Tome dr, ae B b 294 | Hair à | | qui s’affemblerent pout favoir l'explica: #1 tion de ces Colliers, & conclurent en mé me temps de garder lé fecrer. Ils envoye- rent er fécret fous terre quantité de pre- _ fens aux Sais & aux peuples de la Baye, pour les obliger de fe relâcher de la ouer- re des [roaais on ne voyoit chez eux. que vifires , maïs ils répondirent que tou- tes ces follicitations € étoient inutiles, qu'ils periroient plûrôr que d'abandonner les in. terêts des François. Les Saureuts quicom- mençoient à connoître que les Iroquois, leur: avoient donné la vie, fe déclarerenr contre nos Alliez s'ils youloient continuer la guerre aux froquois. Rien'ne pür les. faire démordre de leur refolution, ils di- rent qu'ils étoient des hommes capables de refifter à quiconque \ voudroient les tra: verfer dans ce qu'ils avoient refolu. Le Commandant de Michi limakinak ayant fcû l'affeétion des Sakis , les envoya af- furer qu'il periroic avec fes François fon les attaquoit, leur offrant même fon Fort our azile. Les Outaouaks, Cinagos , qui . $ ’étoient déclarez en faveme des Sautéurs, | craignant que les Sakisne poufaffent loi le reffentiment qu ils avoient fait paroi- tre contre ceux-ci , voulurent d'un côté les raccommoder avec les Sakis, pendant qu'ils firent de l'autre sout çe qu'ils purent des Peuples Sauvages. ‘È7$ Pour les détourner de la guerre des Iro- quois ‘ ils leur firent des prefens & leur . donnerent un Calumet qui difoit que leurs morts écoientenfemble chez les Nadouail- fioux , qu'étant parens ils devoient fuf- pendre leurs haches certe année, les affu- rant de les épargner l’année prochaine s'ils vouloient retourner eh guerre. | ï ! h Les Outraouaxs gardoient toüjours le fecrer du Collier que les Iroquoisavoient donné aux Sauteurs , & pour ne pas pa roïtre fufpect aux François ils témoigne _ rent à Mr de Louvigni qu'ils l'avoient re- &û pour avoir la Paix , qu’on les follici. toit d’en être les Mediareurs auprés d'O- … #ontio ; ils voulurent l’engager d'accepter Tui-même ce Collier, puifqu'il comman- doit à Michilimakinak : il s'en excufa & . À leur fit comprendre qu'ils devoient aller 4e lui prefenter ; ils ne balancerent pas de Jui envoyer des Députez, qui profiterenc - du depart des Sakis. Te On peut dire que les Hurons & les Ou taouaks étoient dans un trés-grand aveu. glénrenc fur tout ce qui resardoir les Iro. quois, qu'ils croyoient être veritablemenc de leurs amis | car pendant qu'ils faifoient tout cé qu'ils vouloient pour leur donner des preuves effentielles de leur amitié. éeux-ci cherchoient fous main les occæ Bb x #96 HET :Hifhire : Ê : ions de les ed ne le départ “de ces Députez les Hurons prirent deux ‘Iroquois qu'ils rénvoyerent dans leur païs avec beaucoup de prefens , pour témoi- gner à Icur nation que celle des Outraouaks n'avoit rien de plus à cœur que leur al- Jiance , les congratulant en même temps d'avoir donné la vie aux Sauteurs, mais les Iroquois n’agifloient pas de f bonne ; foi. Dabeau , François Éfclave parmi ‘eux depuis quelques années ; s'étant trouvé avec une bande de auerciets, qui cher- _choient à faire coup fur tout ce qu'ils ren- contreroient, refta feul avec huit des leurs & deux femmes : il les tua tous pendant qu'ils dermoient , &. emmenoit Les fem- mes au premier village de nos Alliez qu'il auroit pà rencontrer , lors. qu’il trouva | deux Hurons à la challe du Caftor. La crainte qu'il eût d'être lui-même aflafliné par des gens qui auroient pä s'approprier Je coup qu'il avoit fait, l’obligea de leur faire prefent de ces deux Efclaves & des … ‘chevelures qu’il avoit apportées. Ils’em- barqua avec eux pour Michilimaxinack. : L'arrivée de ces deux femmes donna beau- -eoup d'éclairciflement, la nation conçüc de l'indignation de fe voir abufée de la forte. L'on détacha aufh- tôt un pari qui K s ie | Vas Peiples Sauvages. dur ge ft main balle fur treize Iroquois qui ve . foient en guerre ( chez eux , ils en tuërent 1e cinq & en prirent “he il ne s’en échapa ‘Qu'un. Comme l'on favoit qu'il s’éroit fair _ ‘unaccord entre les Hurons & les froquois _ de donner reciproquement la vie aux pti fonniers que l’on feroit, l'on remarqua “qu’ils én vouloient ufer de même à l’ égard de ceux-ci. Quelques François voyant qu'ils metroient pied'è à terre en porgrar- derent deux avec leurs coûteaux, les Hu rons firent fauver les cinq autres dans leut . Village& prirent les armes : le defordre vint eut les Oütaouaks demeuretent feutres ; s'érant mis à l'écart pour être fpedtareurs du combat. Nanfouaxouet feul ami des Francois fit aflembler fes ç guerriers pour foûtenir leur parti en cas que l'on en vint aux mains. Les Hurous qui connoif- foient la generofité des François, incapa- bles de faire du mal à ceux qui étoient en- tre leursbras , accoururent à notre Fort pour ÿ trouver r+ azile. Les Hurons ne poufferent pas pl us loin leurs violences + Îles Anciens prierent le Commandanhe de ñe pas prendre garde à l'inlolence de leurs _ jeunes gens , ils lui emmencrenr le Chef : du parti Iroquois pour en faire ce qu'il ju _geroit à propos. Quoique le caractere dû ! François foit ennemi de l'inhamanité, pois 3 - PR A 4 ER ‘ Mo | Hiffaren. à ne püôt fe difpenfer d’en faire un exempte | public. Les graces continuelles que leur faifoient nos Alliez , qui dans le fond du cœur étoient plusnos ennemis que les Iro- quois même , ne faifoient qu'entretenir de part & d’autre des ménagemens-fecrets qu'il y avoit entr'eux ; & pour aïigrir du moins l’efprit de ceux-ci on jugea à pro- pos de facrifier ce Chef. On invita pour cet éfet tous les Outaouars, pourme coñ- firmer à leur maniere de'parler , 4 baine du bouillon de cet Iroquoïs, onplata un po- téau où il fut attaché par les pieds & les mains, avec aflez de liberté pour fe re- muëér à l’entour, on alluma un grand feu . proche de lui où l’on fit rougir des infra mens de fer, des canons de fufñl., & des poëles , pendant qu’il chantoit fa chanfon: de mort. Tout étant prêétun Françoiscom: mencça à lui pafler un canon de fufil fur les pieds, un Outaouar en prit un autre, ils le grillerent les unsaprés les autresjufqu'aux jarets pendant qu’il continuoit de chanter tranquillement. Il ne pôr s'empêcher de faire de grands cris quand on lui frotra les cuifles avec des poëles routes rouges , il s’écria que le feu étoit de valeur. Toute l’aflemblée des Sauvages fe mocqua de lui dans ce moment, avec des huées qu'on lui faifoir, lüi difanc tu es un Chef de guerre. { à s ‘= ! J "> des: Pousiès S anvages. 29. &tu crains le feu tu n’eft pas un homme. _@n le tint dans Les tourmens l'efpace de deux heures fans lui donner de relâche; plus il Le defefperoit 4 fe donnoit de la tête contre le poteau, plus on lui faifoit des railleries. Un Outaouax voulut raf- … ner dans ce genre de fuplice ,il lui fit une eftañlade depuis l’epaule jufqu'au jarer, mettant de la poudre le long des cicairis ces où il mit le feu. L'Efclave fentit en core le mal plus vivement qu'il n’avoit fait les autres, & comme il-fe trouvoit extté: mement alteré on lui donnoit à boire, non pas tant pour éteindre fa foif que pouf prolonger fon fuplice. Quand on vit que fes forces commencoient à s'épuifer un Outaouak lui enleva la chevelure qu’on . Juilaiffa pendre derriere le dos; il mit dans un grand plat creux du fable ardent & des charbons tout rouges dont on lui couvrit la: têtes on le délia enfuite & on lui ditsn as La LITA Il fe mità courir cornme un homme ivre, tombant & fe relevant : onlefiral- _ ler di coté du Soleil couchant ( païs des. ames ) lui fermant le paflage du levant, & on ne Jui donna « que la diftance pour date cher où l’on vouloit qu ‘il alla, Il ne laifla: pas d’avoir encore affez de vigueur pour _jetter des pierres à tort & à travers ;enfin snle lapida & chacun emporta {a grillades —“ f ? 500 $ _Hifhoire | k Les ES ) js plus irritez fe ter 2 | depuis le depart des Députez quiportoient 4 à Mr. de Frontenac le Collier du Sauteur: Fon tenta plufeurs fois d’en prendre le . veritable fens ; & la réponfe que les Ou: taouaks & ee autres nations firent aux Anglois & aux froquois. Il fe trouva un François à Michilimakinak- qui étoit in- time ami d'un des principaux Chefs du Confeil de nos Alliez , qui l’aflura d'une entiere protection de 4 part. d'Onontio | Comme l’homme fair connoître solos tiers fes penfées au milieu de la joye ,ce- Jui-ci fe trouvant échauffé d'un peu d’eat de vie , promir au François de fe rendre le Lenfemain dans un bois où'il lui diroie én confidence le fort & le foible de toutes chofes, ils s'yrendirenttous deüx. L'Ou- +aouak ae déclara que les Anglois avoient: envoyé aux nations quatre Colliers : ils leur mandoient par Îe snarti qu'ils fe roient un établiflement dans le lac Herier,, où ils viendroient traiter. Le fécond les prenoit fous leur protection. Par le troifié- me ils oublioient le pillage qu'ils avoient. … fait de concert avec les François fur leurs | guerriers qui alloient à Michilimakinax: Ét par le quatriéme ils prorertoient de donner leurs marchandifes à meilleur mar- ché qu'Oxontio: qui étoit un ayare qui Les’ voloits. | ar Ÿ A } à a: HALS Le des Pis Débade: Lt re Quand aux Iroquois ils lenr en avoient énvoyé huit. Le Premier difoit qu'ils fe _ fouvenoient de la Paix qu'ils avoient faite avec la Peire Racine ,qu'ils n’avoient pas voulu rompre , quoique leurs freres les | Ouraouaks fes tuaffent tous les jours. Ils enterroient par le Second tous les MOTS que leurs freres avoient tuez. Le Troi- _fiéme atrachoïr un Soleil au détroit du lac Herier & du lac Huron; qui marqueroit _ les limites de l’un & de l'autre : & ce So- Jeil devoit les éclairer dans leur chafle, Parle Q Quatriéme ils mettoient le fang ré- pandu dans le fond du lac & dans les D mes de la terre ; afin que rien ne fut in- feûté, Ils envoyerent par le Cinquiéme … leur plar, afin qu'ils n’euflent qu’un même _ vaifleau pour boire & pour manger, Par le Sixiéme ils promettoiént dé mangerles bêtes des environs qui feroient communes aux uns & aux autrés. Le Septiéme devoit leur faire manger de compagnie du bœuf, voulant dire qu'ils s’uniroient pour faire la guerre aux Miamis, Iflinois , & autres nations, Par le Huitiéme ils devoient ‘manger de la chair blanche, ; parlant des François. | _ Ce Chef lui dit les réponfes des Ou: taouaks, qui confentirent à toutes ces de mandes , & répondirent paroles pour P& 402 es Hifaité © roles par : tt Cities; dE Giles 4 pierres rouges & des paëquets de Caftors; » On l'engagea : fecretement de décendre b à Montreal pôur voir Ofontio, qui ne manqueroit pas dé fonder les Saureurs qui étoient partis avec les Dépures Où: | 4 ARE j 1 CHAPITRE XXIIL PAST defélation chez les N adonaif jonx gs can[é fa les M afkonechs. Es Miamis toûjonrs occupez contre. les Iroquois firent un coup de trois _cens guerriers, des François qui étoient dans leurs quartiers n ’envilageant que leur . propre interêc, leur firent : acroire qu'O- nontio vouloir qu'ils chaflaffent un Hiver _au Caftor pour traiter dés munitions, afin d'entreprendre le Printemps (uivanc une. _ marche conite l'ennemi commun.Ces avis n'empécherent pas qu'il ne fe forma quel. que parti de guerre, ils enleyerent ot : Iroquois aulquels ils cafferenc la tête. Se yvoyans pourfuivis par un grand nombre ils en tucrent feize dans une autre occa… fon. Les Sakis & leurs Alliez faifoienc aufli paroître leur fidelité à Osonrio, iln’ _ayoit que les Ouragamis & les Mafkou - techs qui s éloignoient de tout ce qu'ils lui avoient promis , ils s ’acharnoient uni _quement contre les Nadouaiflioux, quel que Paix qu'ils eullenc faite enfembl le, & dans quelque embaras où ils fe fvfene frouvez, doncils ne s'écoient retirez que Jo4 : PAT . par l'entremife des François, L'on ne pée | jamais effacer de leur cœur certe paflion de vangeance qui les doininoir,, ils fe mi- sent en marche avec toutes leuts familles, ils défirent quatre-vingt cabariés de Na- déuaiflioux, & raillerent en pieces tout ce : qui ieur failoic refftance ; ils firent des cruautez inoüies à leurs prifonniers, Ils perdirent quinze hommes dans certe 41. étion, & pour s'en vanger ils brûlerenc deux cens femmes & enfans. Six François allerent chez eux pour retirer quelques. uns de ces Efclaves , peu s'en falur qu'ils ne pañlaffent eux.même par le feu. Les Miamis furent. fenfiblément touchez de toutes ces irruption , ils apprehendoient que les Nadouaiffioux voulant en tirer vangeance ne fiflent. main bafle {ur eux dans leur route. Conime ils n’avoient au gunement trempé avec les Mafxoutechs , ils engagerent Perrot de \les aller aflurer de la part qu'ils prenoiene : à leur affliion, Celui-ci fit rencontre d’un parti de Na- douaiffioux qui venoit à. la découverte contre les Mafroutechs, qui leur dit qu'il trouveroit à huit lieues au deflus foixante : de leurs gens qui formoient un corps de . _garde avancé, pour voir fi leurs ennemis ne Éeviendrotent pas à la charge. Hn'y fur | " pltét artivé qu'ils l’aborderent tous ù baignez … pr Cap des Peuples Sauvages: 30f “baignez de larmes , faifoient des cris ca. “pables de coucher les plus infenfibles. A prés avoir pleuré environ une demie heu- re ils l’enléverenc dans une peau d'Ours, ‘le portanc jufqu’au fommer d'une monta- _gne fur laquelle ils camperent ; ce fut dans ce moment où il parut extrémement tou- ché de leur defaftre : il les pria de faire _-favoir fon arrivée au Fort des François. Six Nadouaiffioux partirent quelques jours aprés avec lui pour s'y rendre il pal par Je village entierement ruïné ,où il ne vit que de triftes reftes de la fureur de leurs _ énnemis ; les pleurs de ceux qui étoient échappez de leur cruauté fe faifoient en tendre de toutes parts. I] fe trouva pour Tors un François qui fe difoit un grand Ca. _ pitaine, il leur avoit perfuadé en étalant _ plufeurs pieces d'éroffes , qu'il les déve. | oppoit pour faire mourir ceux qui avoienr dévoré leurs familles. Cet amufement ne tendoit qu’à fe défaire plus facilement de : fes marchandifes ; maïs quand les Nadou- aiflioux apprirent l’arrivée de Perroc ils vinrent le trouver à ce village & le con- düificent à fon Fort: il profira d’une occa- fion affez favorable pour leur prefenter le Calumer de la part des Miamis. Voici de quelle maniere l'on dit qu’il s’énonca. Chefs , je pleure la mort de vos eufans y Tome 11, Ce » 306 | Hifloire. FR die que l Outagamis x Le M afourech en me ærompant vous ont raurs, le Ciel à u4 leurs cruautez, dont il les punira. Ce fang fon. PR Ci ” SRE ES 7 core trop frais pour en entreprendre fi-16e da vangeance, Il vent que vons plenrier, pour le fléchir ,1l s'eft déclaré contre vous: Gil ne vous fécondera pas Ê vous vous .mettez. en marche cet Eté. T'as appris que vons vows affemblez, pour chercher vos en. emis ; ils ne font qu'un corps © vous at- tendent de pied ferme. Ils fe font retran- chez, dans un bon Foït, les Ontagamis ont | La plus grande partie de leur proye qu'ils mafacreront indabitablement fi vons pa- roifez. Je couvre vos morts en leur jettant deux chaudières, je ne les wets pas dans le fond. de la terre » je ne prétends que les mettre à l'abri du MANVAIS temps jufju'à ce qu Onontio ait apris votre perte » qur dé. liberera fur ce qu'il pourra faire pour vous, Te va le tronver © je feras mes efforts poar obtenir de lus qu'il vous falle rendre %os enfaus qui fort Efciates, CheX, Vos eu- nemis sil ne Je peur qu'il ve foit teuché de compaîlion. Les A1 rams qui font fes en. fans lui onc obci , quand je leur ar dit de fa part de cefler la guerre qu 1l$ avoient contre vous, tls ont appris votre affiihion Œ als pleurent votre defiftre » voila leur Calwases 28 ils vous CPUATONE hs vos n.. des Peuples Sauvages, 30? trandent qu'ils defapronvent l'atlion des Mafkutechs © des Ouragamis ; ils vous prient de renonvcller cette alliance qu: et _-entreux © vous ; À fi vons faites des "partis pour aller chercher vos 05, ne vons méprenex, pas en donnant par hafard dans la Youte far leurs familles, _ Ce difcours fut fuivi de pleurs bien a- _ meres, on n’entendoir que cris & chanfons de mort ,ils prenoient des tifons ardens dont ils fe brûloienc le corps fans faire au _ cune grimace, difant plufieuis fois ce ter- _. mededefefpoir Kabato, Kabaro, & ils le. * grilloient avec une conftance admirable, - Perrot leur ayant donné le temps d’ac- corder aux mouvemens de la nature touc ce qu'un jufte reflentiment pouvoit leur infpirer , leur jetta plufeurs brafles de ta- bac, & leur dit: sa x . Fumex Chefs ; fumezx guerriers ; fimez paifiblement ; dans l'efperance que je vous Tenvoyerar quelques uns de vos femmes © enfans » que je retiverar de la gueule de VOS ennemis ; remetiex, tonte votre confian- - ce 4 Onontio , * qui eff le maitre de la terre, duquel vous recevrez toute forte de fatisfattion. leur jetra aprés cinq ou fix ‘pacquets de coûteaux , & leur dit encore. Ces cofteaux font pour écorcher dn Ca- *# Monfieur de Frontenac, -308 oh Hiffaire … for & non pour lever des chevelures à bem mes » fervez vons en jnfqu'à ce que. vous AJEX dos nonvelles d'Onontio. 2 Les François qui lesavoient arrêtez pour traiter de leurs Pelleteries furent COn-. traints de venir au Fort pour NUS leurs. marchandifes; celui qu lsavoient regardé ; comme un grand Capitain ‘à étant arrivé ils l’allerent trouver , & lui dirent que puifque les érofes qu'il leur avoit étalez cauferoient la mort des Outagamis & des: Mafkoutechs, ils vouloient lui chanter & à Perrot des C'alumets Fannebres, afin qu'ils les aidäflent dans leurs entreprifes. Nous avons refolu, _difoient- ils, de ne pas quit- ter Nos Here que nous ua ayons enlevé un village que nous voulons inmmoler à leurs ombres. Nous reconnoilfons le Mia- mis pour notre frere, & nous allons en- _voyer des Députez pour faire la Paix avec Jui. Nous n’en voulons pas beaucoup aux. Ouragamis dans l’enlevement qu ils ont fair de nos femmes, ils leur ont donné la vie, ils ne Îes pourfuivent pas quand el. les délertent.de chez eux, il en eft arrivé dix qui nous rapportent qu ils ont un bon cœur ,& qu'ils trouvent mauvais que les Mafkoutechs ayent mangé tous leurs Ef æclaves. Voici trois jeunes gens qui vien- aent d'arriver , lefquels rapportent que S nsc a i des Peuples Sauvages. 1er ;05 pour un Mafrkoutech qui a été tué au combat , ils ont brûlé & mis a mort vingt de nos Frames & enfans , & qu'ils n'ont _ vécu dans leur retraite que de notre chair. Ce François dit qu’il étoit PIS de rece- voir le Calurmet fi Perrot vouloir accepter l'autre. Les Nadouaïiffioux s affemblerent dans la cabane du Chef de ouerre, où ils firenc les Ceremonies des Calumers de guerre, dans lefquels ils firent fumer ces deux François, mettant la cendre du ta- bac dans la terre , invoquant l Efprit, le Soleil , les Afres , & tous les autres pl prits. L’ on tient que Perrot refufa ce Ca”. lumer , s'excufant que n'étant qu’ un en- fant de ne pouvoit rien faire fans la parti- cipation de fon pere, qu'il étoit venu pour pleurer leurs morts & le eat apporter le Fe lumet des Miamis,qui n'avoient pas trem- _pé dans l’action barbare de leurs ennemis, que s ils vouloient | lui Re un Calumet pour iépondre aux Miamis il le leur POr- teroit, mais qu'il ne pouvait fe déclarer co: ax 16S. Mafkoutechs, qui {e défieroient de lui. puifqu’ ils ne manquercient pas d'a- prendre qu'on Jui auroit chanté des Ca- lumers Funebres , qu'ilavoït trés grand fu jet de Le plaindre de leur ingratitude, puif- qu ñl avoit couru rifque d'être lui- même brûlé chez eux , maïs du falloir tout Cc 3 2 %ro Hifloie | remettre à Onontio. Les Nadouaïflioux a- voüerent qu'il avoit railon, ils fufpendi- rent lé cafle-tère jufqu'a ce qu'ils euffene Les ss fair favoir à Mr de Frontenac tout ce qui s’étoit paflé. Les Outragamis auroient bien voulu que les François leur euflent enime- _né quelques Nadouaïiffioux pour traiter de - Ja Paix, ils étoient fortembaraffez de leurs | Prifonniers, & ils n’ignoroient pas que leur procedé eur été contre le droit des gens. Les Näidouaiflioux ne jugerent pas à pro- pos d’expofer feuls leurs Députez, ils par tirent au nombre de trente pour aller aux Miamis , ils fejournerént fur le bord du Mififipi, dans un érablifflement François. vis-à-vis la Mise de Plomb. On donna avis aux Miamis de l'arrivée dés Députez des Nadouaïffioux, & ils partirent au nom- bre de quarante pour Îles aller joindre. L'entrevûë qui fe fit de ces deux Nations fe pafla en offres de fervices de la part des uns ,& en gemifflemens de la part des au- tres. Les Nadouaiffioux verferent ( felon leur coûtume ) beaucoup de larmes fur la tête des Miamis. Ceux-ci leur firent pre. : fent d’une deleurs Filles & d’un petit Gar- çon qu'ils avoient enlevé des mains des Mafkoutechs ; ils couvrirent leurs morts en leur donnant huit chaudieres , les aflu: gant de leur amitié , & firent fumer les ! Est nnabes! Dies. 31 Chefs, Jeur promettant de retirer autant “qu'ils pourroient de leurs femmes & en- - fans. Ils eurent (à l'infçu des Francois ) + des entretiens fecrers pendant une nuir,où les Miarmis jurerent l’entiere dofetétré des Mafkourechs. On envoya dire à un village de Miamis , établi de l’autre côté du Mififpi, quel on avoit quelque chofe à leur communiquer de la part d'Onontio ;. ils vinrent au nombre de vingt-cinq. On leur déclara qu'ils étoient inutils dans le: pofte : où ils s’étoient établis pour foëtenir Onontio dans la guerre de l’Froquois, qu'ils: n "’auroient plus dé munitions de guerre s'ils ne tournoient le caffe. tête one EUX ,: qu'ils devoient apprehender que les RUE douaiffioux ne tombaffent fur eux lorfque ils iroient tirer vangeance de leurs morts contre les Mafwoutechs -ils promirent de j placer leurs feux à Maramek. Ils l’au- roient fait dans la riviere de faint Jofeph: à la folliciration du Chef de ce quartier , mais le refus qu’il leur fit de poudre & de balles donna une trop mauvaifle idée. de fomavarice pour les engager de s'unir à ui. Les Mafkoutechs eurent vent de l’en- trevûe des LA tem avec les Miamis pat l'entremife de Perrot, ils conjecture rent que ce ne pouvoit être que l'éfer du fouvenir des infultes qu'ils lui avoient fai: 312 Hifoire RE tes. Ils jurerent en même temps fa perte, 51 &. fe flâtoient qu’en pillant tous fes Ce & ceux des François qui étoient avec lui, ils auroient dequoi fe retirer plus ai ile ment chez les Iroquois s'ils venoient à faccomber fous le fer des nations. Ils vou- lurent le farprendre une nuit , mais des : chiens qui ont une antipatie cé grande pour Îles Sauvages qui les mangent ordi- pairement, les firent découvrir; ce qui ob- Jigea- Perrèr de fe mertre fur la défenlive. Les Mafroutechs qui avoient manqué leur | coup feretirerent fans rien ÉEES TE la crainte qu'ils avoient que le François & : les Miamis le ligual ent avecles Nadouait- fioux contr'eux, les engagea d envoyer un de leurs Chefs” à Maranek, pour fonder adroirement les. Miamis, il ÿ rencontra Perrot avec qui il eur une converfation _ particaliere Le Sauvage qui eft ordinai- _fément poli tique & fort fouple dans a! condui ire. Tu te fonviens , dit-il a Perrot en fouriant, dece que je ra fe tu chere che à 1e Danger. Il lui dit, u'il juge pit”. bien que les “nations mp beaucot de reflentiment contre les Nadouaifioux, - qu'ils féntoient bien qu'il s étoienrt envi- À ronnez de routes parts de leurs ennemis, mais ce qui leur faifoir le plus de peine écoit le pillage qu als avoient faits de t togu- À 0 see ME: MONA TN TE ERA 07 Ne hs « » — i … des Peuples Sauvages. T4) tes fes marchandifes, dont il y avoit ap- parence qu'il chercheroit l’occafion de fe’ vanger. Il étoit de la prudence de ne pas - trop aigrir cet efprie , les chofes outiées font fouvent caule de plufieurs renverfe- mens : il fe pouvoit faire que fi on Ini eut fait connoïît:e que l’on trouveroit le mo- yen de mettre fin a toutes lesinfultes auf quelles on étoit expofé rous les jours ils” ñe vinflent fondre fur les Miamis comme des gens qui n’ont plus de mefures à gat- der avec qui que ce foit. On fe contenta de lui reprocher fort fuccintement toutes Jeurs infidelitez, tant à l'égard des Fran- gois que des Nadouaiïflioux. De jeunes guerriers Mafkoutechs arriverént fur ces _entrefaites dans leur cabane , qui rappor- terent à ce Chef qu'on le demandoit au village , & que leurs gens avoient décou- vert l’armée des Nadouaïflioux à la Mine _de Plomb. Il n'eût pas de peine à inter: rompre la converfation , & il courut ave _ précipitation dans le village où il fit des cris, pour avertir fes gens qui étoient dif- _perfez de fe retirer chez eux afin de faire au plus’vite un Fort. Do Gu Les principaux Chefs des Miamis pro: fiterent du départ des François qui s’en -fetournoient à Montreal’, prefque tout le village les efcorta jufques à la Baye des … ft ur Dr. - Puans. Les Sakis & Îles ééhialaie À " 1 pe 4 4 1 1 -voulurent être auffi de la partie. L'onne voyoit de toutes parts qu ’emprefflemens pour aller écouter la voix de Mir. de Fron- tenac. Les Françoi ss appliquerent, én at: rendant l'embarquement , à delivrer les. prifonniers Nadouaifioux qui étoient chez | Jes Outagamis : ceux -cy reçürent en pre- fent deux froquois de la part des Miamis - de Chikac @ on: la politique les empêcha de les brûler , parce qu'ils efperoient qu'en . cas que les Nadouaiffioux vinffent fon: dre fur leur village , ils {e jetteroient en | même temps avec leur famille chez les . Iroquois , qui les mettroient à couvert de | leurs ennemis. Ils étoient perfuadez que tous les peuples de ces quartiers fouai. DRE, toient leur perte entiere. Les Sauteurs al voient été pillez , les François brutali-. Lez, & tous leurs Âlliez infultez. Ils des voient envoyer aux Iroquois un de leurs Chefs avec ces deux affranchis, pour les. inviter de les joindre fur les limites de la riviere de faint Jofeph, ils avoient envie. d’ engager les Naléonteste de fe joindre : à eux, qui auroient pû faire enfemble un. corps de neuf cens guerriers , pour don- ner auparavant {ur les is S& les Ii noiïs. Le Fils.du grand Chef des Outaga- mis vint à la id où il eut une Conver- Des 5 des Penples Sanvages. 31$ fation fecrette avec un François des plus “diftinguez. On n'eût pas plütôr apris qu'il “avoit refolu de décendre à Montreal que des gens de fa nation firent ce qu'ils pû- sent pour l’en empêcher ; il leur dit qu'il étoit bien aile de voir la Colonie Fran- .,çoife, on partit anffi-tôt que l’on eût en- voyé quelques Nadouaïiflioux dans leuç .païs, que l'on avoit racheptez, =. BR er s'6 | Hifldre CHAPITRE. X XIV. È Les Ontaouaks font jaloux que le Fils du grand Chef des Ontagamss Vienne . 4 Montreal. On fait voir la Colome Françoife à nn Nadouaiffion; qui con çoit une grande dés de la pnifance des François. No | > Le Es Outaouaks .de Michil imaxinak conçurent de la jaloufié de l'arrivée. _ de ces nouveaux venus , ils firent ce qu'ils _ pürent pour les faire retourner chacun dans leur païs, on fe douta qu'ils tra- moient encore quelque chofe contre la nation Francoife. On fonda adroitement. un Outaouax pour découvrir les nouvelles ‘intrigues, on lui. promit beaucoup de pre- fens, il déinaoda à boire un peu d’eau de vie, voulant contrefaire l’ivre , afin de pouvoir faire parler un de fes camarades qui l'étoit effedivemenc, 11 dit à celui ci fort en colere, qu'il empêcheroit que le deffein des gens de Michilimaxinak ne réüit. L'autre: répondit qu'il évoit inca- pable de lempêcher , il y eut bien des conteftations de part & d'autre. L'Ou- paouax avoïia en particulier q que les Hu- rons des Peuples Sauvares, 317 _gons. étoient allez aux Iroquois avec un _Calumet orné de plumes & plufeurs Col- liers, pour y porter la parole des Outa- oüaxs qui demandoient à s'unir entiere- ment à eux , & quitter les interêts des François, pour fe mettre fous Ja prote- tion des Anglois. On voulut encore in- former plus à fond de tour par Le canal d’un autre Outaoüak qui étoit le prémier mobile de certe Nation; on le regardoit comme le plus fidelle ami des François, Il dit feulement que les Hurons faifant femblant d’aller chercher des herbes me- decinales au Sakinan avoient été verita- blement chez les Iroquois. On apprit peu de temps aprés que les Hurons devoient en emmener avec eux pour régler pen- dant l'Hiver fuivant le lieu du rendez- vous: ils ne laiMerent pas d'envoier des Chefs à Montreal pour amufer Mr de Frontenac. Les Outagamis balencerent fort fur la conduite qu'ils devoient tenir à l’égard des Iroquois, depuis que le fils de eur Chef étroit allé voir notre General, Quelque penchant qu'ils suffent pour les Iroquois, ils voulurent attendre fon re- tour. Les Hurons & les Outaouaks pra tiquerent toutes leurs menées comme ils Favoient fouhaité, Mr de Frontenac leur donna plufeurs audiences publiques, où Tome IT. | D de 118 AAA EE Eifloire | | fs lui prefenterent des Colliers qui lafa- retent d’un attachement inviolable, Is s’en retournetent fort contens, fe tenant fur la défenfive dans la riviere dd Outa- éüaks,n’ofant même naviger le jour crain- te dés Iroquois , qui en décendant leur avoient tuC un AA blefflé un François & le Baron Chef des Hurons. On peut dire que tous ces peuples étoient dans un aveuglement étrange fur leur propre inte- rét, Ce n'étoit qu 'empreffement pour s #22 hir aux Iroquois qu'ils croyoient être de leurs amis , lefquels cependant ne les épargnoient pas quand ils en pouvoient trouver l’occalñon , & lorfqu'il s’agifloit de fe déclarer en notre favear , ils Le fai. À foient de la maniere du monde la Le ; _nonchalante. | Peu de temps aprés. Ta départ "5 Montreal il courut un bruit que fix cens | roquois venoient faire irruption fartou- ges nos côtes. Mr de Frontenac fit une revüé generale de fes troupes , & détacha mil à douze cens hommes pour leur tenir tête d'abord. Les Pouteouatemis, les Sa- kis, les Malhominis , & ce Fils du grand CCE dés Ouragamis, vonlardn he; fe eux- mêmes à la découverte jufqu’ au lac de ‘Fronrenac. Le zéle qu'ils témoignerent dans certe conjoncture le toucha lenhble- k RS © : Né Le : des Peuples Sauvages. 319 ment & il leur fit plufieurs prefens à leur retour, Il témoigna A l'Outagami que quoique fa nation fe fur toûjours déclarée contre lui en pillant-&.infultant les Fran- çois , ils vouloient être du nombre de fes. ‘9 Alliez. Ë | DURE : LS _ La flotte des François & des Alliez qui appoïtoient leurs Pellereries , arriva fur ces entrefaites à Montreal ; elle nous apprit la mort du fameux Manfoafroüer * Chef Outaoüax qui avoir éré. tué chez les _ Ofages. Ilétoit l'appui des François dans _ fon païs, il s’étoit oppofé aux Anglois maloté fa nation , il étoit allé aux Iflinois PAutomne précedente , à la follicitation de fes. rues ; qui .vouloient depuis long-remps nous ôter le fecours que les _ #hations du Sud nous donnoïent dans la guerre des Iroquois. Il éroit, dis-je, allé aux Iflinois pour vanger la mort du Fils de Talon, mort de maladie dans la guer- re qu'il avoit voulu faire aux Kancas & aux Olages , il avoit cngagé tous les Ifli- nois à marchet avec lui. Ils trouverent , dans l'attaque d’un Village beaucoup de _ refiffance ; ManfoafKotiet qui voulut le forcer , s’érant crop avancé fut envelopé & percé de fléches dont il mourut. Les Ouraouars qui étoient décendus dans cet- … &c Borcte avoient des prefens & un Efclave pif Ds 7" * 310. Hifloire $ Ofage, pour annoncer à Mr de Érontenaé Ja mort de ce grand Chef, il leur répondit qu'ils devoient d’abord fe vanger contre les Iroquois qui avoient tué fon Meves ÿ en parlant de Manfoafkoüet ,& qu'il en- voiroit fes guerriers contre el Ofages & les Kancas. Cerre réponfe ne leur plût e oue- re,parce que comme les Sauvages font ‘fort capricieux , ils ne fe laïffent pas aifément toucher par de fimples promeffes. Ils s’en: retournerent cependant à Michilimaki- 5. S CREER _ Drptesl fax , & tous nos Alliez ,avec la femme dù R Chef des NadouaR ous qui avoit été du . nombre des prifonniers que les Outaga- mis avoient faits. Elle fut ver due à aun Ou taouak & racheptée par un François qui l'emmena à Montreal. Il n’y eut qu'un Nadoïüaiffioux que l’on fit refter quelque temps, à qui l’on étoit bien aife de faire voir A Colonie F afin qu'il pût donner une idée à fa nation de la puiflance des François. 1] étoit venu exprés pour infpi- reràa Mr de Fronténac quelque da Ea fion de je defaftre. she Re x ” des Peuples Sanvages. 32 CGHAPIT RE LAN DM enfer 1e Comte EP Frontenac ef de: | trompé de la bonne opinion qw'l avoit de la fideliré des Aie (Ex " ie taonaks, © EL Onfieur à Comte de Frontenac avoit fujet de croire que les Hurons &e 4 Outaouaks luïavoient parlé à cœur ouvert dans les Audiences qu'il leur avoit donnée, mais il fuc bien furpris d appren- dre que les Hurons avoient envoyé des Ambañladeurs chez les Iroquois , & les Iroquois chez les Hurons. Le Commarn- dant François de Michilimarinax ne dou- ta pas qué leur prefence ne caufa un grand renver{ement ; il voulut oblige r les Ou-- taouaks de leur cafer la tête, il y eur un grand defordre , ils prirent generalement les armes contre lui, ils furent pourtant contraints de les. renvoyer chez eux, de crainte de quelque accident. Ils partirent lHiver fuivant pour faire leur chaff de _ au rendez-vous qu ils s’étoienc donné , où | _ ils devoient conclure une bonne & folide Paix. Ils avoient eû la précaution de laif Ler un Chef à Michilimakinak pour entre- rs 322 | | Hffoire: tenir les François dans une correfpondan- ce d'amitié, & comme un gage de leur fi- delité à Onbuisot fans donner à connoître qu'ils euffent aucun deffein prémedité , affurant même que s'ils voyoient des Iro- _quois ils les atrireroient infenfiblement pour les mettre à la chaudiere. L'on affe. Éta de ne fe pas défier de leur fidélité : mais l’on envoya à la Baye des Paans pour engager nos Alliez de détacher fur ces entrefaites quelques partis qui puffent mettre obftacle à cette entrevüe. On ne trouva à la Baye que les vieillards, toute la jeunelfe é étant pour lors à à la chaffe . à la referve de ceux qui éroient décendus à Montreal qui étoient revenus, & d’un Chef auquel on dit qu il fe prefentoit une occafñon favorable qui pourroit le rendre recommandable auprés d'Onont:o ; dont il recevroic tous les agrémens poffibles s'il vouloit aller engager fa nation de hvrer combat aux Iroquois au rendez - vous qu ‘ils avoient donné aux Outaouaks, It promit qu'il iroit avec plaifir pour l'a. . mour d'Osontio, & partit auffi-tôt fans vouloir faire SE beta ‘un Feftin de guerre. Les Outagamis revinrent de Yardeué qu’ils avoient eû de fe joindre avec leur famille aux Iroquois, Le Fils de leur Chef : des Peuples Sauvages. 323 qui étoit revenu de Montreal fit trop d'impreflion fur leur efprit par le recit _ qu’il fit de la puiffance des François. Les Saxis avoient toûjours foûtenu nos inte- rêts pendant ce temps-là , ils perdirent du monde , on fit divers prifonniers fur eux, ils s’éroient trouvez enveloppez par fix cens Iroquois qui alloient en guerre à: _ Montreal. C'éroit ce parti quiavoit été dé. couvert par nos Iroquois du Sas , que le’ Fils du Chef des Outagamis & nos autres _ Alliez avoient voulu découvrir au lac de _. Frontenac.: Ces Saxis furent menez à Onnontagué , où arriverent les Ambaffa- deurs des Hurons. Les Onnontaguais re. procheretr aux Hurons qu’ils venoient traiter de Paix pendant que les Saxis leurs - Alliez les tuoient. Les Hurons répondi- rent qu'ils ne tenoient pas les Saxis pour amis ni pour Alliez, & afin de confirmer cet aveu ils brülerent & couperent les doigts fur l'heure aux Sakis prifonniers Les Outagamis & les Sakis faifoient tout ce qu'ils pouvoient pour faire la Paix avec les Nadouaiffioux, Ils promirent aux Fran- çois qu ils partiroient au nombre de douze à quinze ceñs hommes contre les Iroquois s'ils vouloient empêcher les courfes des Nadouaiflioux , & même que fi les Ou : faouaks faifoient la Paix avec eux ils ss 324 "Mrffoire "NS à donneroient deflus , afin de nettoyér, di: foient.ils , le chemin qu’ils viendroient fermer aux François qui viendroïient com: 1 14 k D. #4 A. à mercér à la Baye, & chez les nations du | Sud. On fit aflembler tous les François qui étoient dans ces quartiers ; l'on con: clud qu'il-falloit fairé une tentative pout atrêter les Nadouaiflioux , afin que les Outagamis miflent en campagüe un parti qui auroit un fuccez infaillible. On acheta _ fix garçons & fix filles des Chefs ,avec la femme du grand Chef que l’on avoit déja; “ on fe mit en marche à' travers les terres pour les mener aux Nadouaiflioux. Per- rot fut choifi pour faire cette negociation, qui avoit eû encore des ofdres particulie- | res de Mr de Frontenze pour d'autres _ “entreprifes. Il arriva au'païs des Miamis, qui envoyerent au devant pour luiindi- :. quer leur Village, ayant appris pat quel- qu’un de leurs gens qui étoient venus de Montreal qu’il revenoir les voir. Il leur. déclara à fon arrivée -qu'Oronrio vouloit abfolument qu'ils quittaflent leur feu, & qu'ils le fiffent à la riviere de faint Jo- feph. Il leur donna de fa part pour cer effet cinq Colliers. | STAR Il leur dit qu'il alloit pour arrêter les Nadouaiflioux & leur rendre des Efclaves qu'il avoir retirez dé » faire fes efforts | : 42h dés Peuples Sanvages. 321$ : Jeurs ennemis, les avertiflant de fe trou- ver tous dans leg Village à fon retour. Les Nadouaiflioux ANDRE envoyé aux Miamis fept de leurs femmes, qu'ils a- _Yoient retirez des mains des I MÉfeot techs , & les Miamis leur firent prefent de liée chaudieres , de quantité de bled _ d'Inde & de tabac. Pie s da PL 3 26 Hijfoiré f CHAPITRE XXVE Z s N: adouaiffous font fn corps 4 du | cens hommes pour livrer combat aux | Outagamis & aux M afkoutechs. Les M iamis accompagrez de leurs femmes, us fon le corps de EN la de grands monvemens congre les Na nu nc | D cens Nadoi naifioux, Sauteurs > A yoës & même quelque Outaoüaks, “A | étoient pour lors en marche contre les O tagamis & les Mafroutéchs, & ne de- voient poing épargner auff les Miamis. Ils avoient réfolu de fe vanger fur les François s'ils ne rencontroient pas leurs | ennemis, Ces guerriers n’étoient qu atrois | journées du Village « «Miami, d'où Perrot . étoit parti. Ils apprirent qu ls venoient chez eux avec leurs femares & enfans, & la femme du grand Chef. C'en fut AS | pour leur faire mettre bas les armes &. pour furfeoir la guerre jufques à ce qu'ils éuffent appris ce qu’ ‘il avoit à leur dire, il arriva à fon Fort où il apprit ces circon- frances : on lui dit auffi que Fon croyoit que les Miawis étoient déja défaits. Com- me il ignoroit que les Nadouaiflioux eut —_ | des Peuples Sanvagess 327 ent nouvelle qu’ il vint , il leur envoya deux François qui, revinrent le lendemain avec leur grand Chef, Je ne fçaurois Ex- primer la joye qu'ils témoignerent lor£= qu'ils apperçûrent leurs femmes. Le ref fouvenir de la perte des autres caufa en même temps tant de douleur qu'il fallur accorder une journée à leurs pleurs & à tous les” gemiffemens qu'ils faifoient. Perrot étoit felon eux un Chef qui avoit les. pieds en terre-& la têre au Ciel. I étoit auffi maîtré de toute la terre , ce n'éroir que joye & carefles qu’ils lui "fai- foient, le regardant comme une Divinité, | Tantôt i ils pleuroient à chaudes larmes fur fa tête & fur les Captifs, &tantôrils re- gardoient le Soleil avec beaucoup d’ex- 331 | Hifioire L: rent dans une cabane. Alors A At entendis x rent tout-à coup des cris de mort de Jau- * tre côté de leur riviere ,ils crürent queles Nadouaiffioux avoient défaie les Miamis, ils envoyerent favoir en même temps ce. qui en étoit. On rapporta qu'ils aveient taillé en pieces quarance de leurs cabanes, ; dont toutes les femmes & enfans & cin- quante-cinq hommes avoiene été tuez. “ Cette holtilité faite contre des gens qu'ils . egardoient comme amis, fit foupçonner ! _ qu'ilsnelesé épargneroïent pas aprés qu'ils à leurs auroient renvoyé leurs aens. Douze » François partirent aufli-16t avec Perrot | pour ‘tâcher de joindre les Nadouaiflioux w & deles ‘engager de rendre les Efclaves » qu'ils venoient de faire. Hs arriverent au | Fort des François qui eft dans le païs de . ces peuples , où ils furent informez de. toutes chofes: Ils voulurent les joindre dans un village inacceffible par une inf-! nité de marais dont ils ne pouvoient {e! débaraffer, marchant dans les boïes pen-. dant quatre jours fans vivres. Tous ces: François fe retirerent dans une petite ifle, - à lareferve de deux qui voulant encore. tenter quelque paflage , firent rencontre de deux chafleurs qui les conduifirent à leur village. Les Nadouaiffioux ne vou-. Jurent pas envoyer querir les autres Fran- RE AE { : TE | des Peuples Sauvages. 333 _gois , n'ayant ofé leur donner entrée dans la crainte où ils écoient qu'ils ne les fiflent Mourir pour vanger lés Miamis, Ceux-ci -envoyerent des prefens aux Ouragamis pour les priér de leur donner du fecours, & de vanger avéc eux leurs morts par une marche generale qu'ils vouloienc faire l'Hiver prochain. Le Commandant dé Michilimakinak ayant appris la trahifon des Nadouaiflioux, écrivit à Perrot de faire fufpendre le cafle-rête aux Miamis afin d’ailer retirer au païs des Nadouaiflioux _ tous les François,qu'il ne vouloit pas qu'ils devinflenc les viétimés de cètte nouvellé guerre , étant même réfolu de faire perir cette nation qui avoit défait nos meilleurs anis. Les Miamis qui avoient tout abari- donné pour s'échapper de certe fureur , manquoient dé munitions & de bien des chofes qu'ils ne récevoient que des Fran- çois : on les échangea pour dés Pellete: ries. Les Outagamis éroientréfolus de pe- rir pour l'interêc dés Miamis , en cas'qué’ les François vouluffént y confentir. Les Kikabous ne demandoient pas mieux auffi. La marche generale fe fit pour aller join- dre les Miamis, les femmes & les énfans étant auffi de la partié. Perroc trouva em chëmin quatre Miamis que le Chef luë avoit envoyé pour le prier de venir cht# » EE > BEL Ce OARSEMQNR à LE eux, il quitta tout ce Cortege pour y aller: # Ceux-ci étant à la vûé du camp tirerent quelques coups de fufils pour fignal de fon arrivée , toute la jeuneffe fe mit en have. qui le regardoit paller ; il entendit une voix qui difoit Pakumiko , qui fignifie ea $ Ë ; : Re ER 2 è 4 leur langue , cafle-lui la tête , il jugea bien qu’il y avoit quelque Arrêr de mors contre lui ,il ne fit pas femblant de s’ap- # 4; percevoir de ce difcours & continua jo | ques à la cabane du Chef , où il ft af- fembler les plus confiderables d’entr'eux, à _1l leur reprefenta que n'ayant pû trouver » d'occafon plus favorable de leur donner des preuves de la pare qu'il prenoit aux interêts de leur nation, il avoit engagé les Outagamis & les Kikabous qui le fuivoient de prendre les armes pour vanger leurs | morts contre les Nadouaïflioux. Ces paro- W les firenrchanger le mauvais deflein qu’on avoit formé contre lui , & on le réoala. | Il arriva en même temps un jeune hom:- | me qui donna avis que les François qui demeurent au paiïs des Nadouaiflioux » étoient au portage. Le Chef détacha cin- quante femmes. pour tranfporter leurs pacquets de Pellereries ;: mais les jeunes gens qui avoient eû un ordre particulier de les piller , emporterent tout ce qu'ils : _ pârent dans les bois où ils fe cacherent. des Penples Sauvages. 33 5 Le Chef étane averti de ce coup affeta de faire beaucoup de bruit au village, afin que l’on rapporta ce qui avoit té vo- . Jé. Il y en eut un d'eux qui reprocha que ce pillage avoit été fait de fon confente- ment, puis qu’il avoit même ordonné de . tuër les François , l'on ne rappoita que | trés- peu de Pelleteries. Il s’éleva un grand tumulte parmi les Chefs qui fe querelle- rent, les uns tenant le parti des François & les autres celui de la nation. Il fe trou- - va trois fortes de nations ; les Pepikokis,. ” les Mangakokis , & les Peouanguichias, qui avoient confpiré contre les François. Un de leur Chefs dit qu'il favoit dérober des marchandifes & tuër des hommes & que puifque fes enfans avoient été mangez des Sioux , quiavoient été autre- fois fes ennemis, dont les Francois avoient eû pitié, leur faifant faire la Paix avec eux , il vouloit prefentement fe vanger fur les François. Quatre de fes ouerriers chanterent auffi-1ôt pour engager leurs: camarades de s'unir tous enfemble à don- _ ner fur les François, Deux autres nations qui avoient toüjours eû beaucoup de rela- tion avec nous fe mirent en même temps fous les armes ; ils obligerent les autres de pañler le lendemain la riviere, leur ayant. geproché qu'ils les avoient. eux - mêmes- 336: > FH: foire | piliéz en pillant les François qui vehoient À Jes fecourir. C'eit nous, difoieñt- ils, qui avons été maleraitez par les Nadouaif- fioux que nous regardions comme nô$ Alliez , pourquoi fafciter mal à propos une querelle aux François avec qui vous ne devez avoir aucun démêlé. Ceux qui avoient été fi bien intentionnez ne de- manderent aux François que quatre hom- mes pour les accompagner chez les Na- douaiffioux , afin qu’au cas qu’ils fe fuffent: retranchez ils leur monñtraffent à faper le Fort. Ïls ne voulurent pas {e fier du tout: au tefte des Francois qu'ils prietent mé: me de retourner à la Baye. On ordonna à ces quatre de defertet lors qu'ils ne tre : roient qu’ à une journée du Fort des Fran- çois, pour les avertir dé fe renir {ur leur. garde , & faire favoir aux Saureurts le def- _ fein des Miamis qui les vouloient égorger. Les Miamis fe mirent tous en marché & pafferent la riviere , il ne refta que quel- ques Chefs qui pañerent la nuit avec [és François. La Lune s’éclipfa fur lés MH À heures du foir, l'on entendir au cam une décharge ds trois cens coups de fafñls, & des hutes comme fi l’on s’éroit battu! On reirerz. Ces Chefs demanderent aux François ce qu’ils regardoient au Ciel > Hs réponditent que x Mt écoit trifté RTS des Peuples Sanvages. | 347. _ du pillage qui leur avoir été fair, Voilà le’ füje de toutes les décharges & des cris’ que vous entendez , ;reptirent- ils en repar- dant la Lane. NE anciens Nous ont eh- feigné que quand-elle eft malade il faut lui donner du fecours en tirant des coups de fléches & faifant beaucoup de bruit , afin de donner de la terreur aux efpfits qui la veulent faite mourir. Elle reprend aprés {es forces & devient en fon premier étar. Si les hommes ne la fecouroient pas elle mouroit, &c on ne verroit plus de clarté l& nuit , n'ÿ nous ne pourrions plus divifes les ÉNEES mois de J'äannée, | _ Lés Miamis continuërent leurs déchar- ges & ne cefferent que quand e Eclipfe fut. fiñie , en cette occafñon ils n° épargnoient pas. la poudre qu ils nous avoient prife: … il auroit été fort aifé aux François de lier ces Chefs & de les (acrifier aux Nadouaif- ffoux, mais ils auroient pù s’en vanger fur nos Miffionnaires, {ur nos François de la. riviere de faint Jofeph, far ceux de Chixa- | gon : ‘ils prirent le chemin de la Baye. l's' | rencontrerent trois cabanes d’ Outagamis qui furent furpris de leur retour & d’aper- cevoir leurs canots , ils’ jugerent que les Miamis les avoient vote Ils fe difculpe- rent d’une action de laquelle on les avoig foupçonnez d’avoir part. #8 Hiffoire k oi +: 1 _ Lors que ces François furentarrivez # M Ja Bave ils trouverent cent cinquante Ou- _taouaks , foixante Sakis , & vingt cinq Pouteouatemis , qui alloient à la chafle de Caftor vers les Frontieres des Nadouail- fioux. Ceux - ci tinrent confeil pour fa- voir la réfolution des principaux François fur leur voyage de Michilimakinax. Les Miamis de la riviere de faint Jofephayant fait fçavoir au Commandant de Michili- maxinak les aéfes d’hoftilité que les Na- douaiffioux avoient fair fur eux, deman- dérent fa proteétion. Ce Commandant envoya des défenfes aux François de tous _ ces quartiers de monter chez les Nadouaif= fioux , & des ordres à ceux qui y'éroient décendus, priant les Miamis de fufoendre le caffe-rête jufqu’au Printémps, qu de- : voit aller les vanger avec tous les François qui fe trouveroient à Michilimaxinak , Les chofes devoient changer de face de- puis que les Miamis avoient pillé les Fran< cois. Les Outaouaxs tinrent donc Con. feil pour favoir leur derniere refolution : ils leur reprefenterenc qu'ils ne trouve- roient perfonne à Michilimaxinak , & que s'ils vouloient n'être de leur parti ils pourroient empêcher la perte des Sau- teurs par le moyen des Outragamis. Que eux-même couroient rifque, s'ils n'étoient DL à Peuples Sanvages. 339. fecondez,en ce que les Outagamis ayoiens trouvé mauvais les entrevüës qu'ils avoienr eû autrefois avec les Nadouaiffioux. Ces raifons furent aflez fortes pour engager Ja plüpart des François àfe joindre aux Outaouaks, On fe mit en marche par les ‘terres, on détacha quelques jours aprés deux Sakis pour en donner avis aux Ou- tragamis , les prier de ne pas aller à Ouil= -kouch que l’on ne fur arrivé chez EUX , & qu'ils fiflenc fçavoir aux Miamis que Perrot les alloit trouver , fans les aflurer neanmoins qu'il venoit pour leur donner du fecours dans leur guerre. Ces deux Sakis raporterent que les Outagamis & les Kixabous ayant aporis le pillage des François par les Miamis, s'éroient tous répandus. dans les terres pour chercher à fublfter , n'ayant pas voulu depuis cela prendre les inrerêts de ces nations contre | des Nadouaiffioux, qu'ils éroient fâchez de ce que le feur Perrot ne les étoit pas al- lez trouver aprés ce piliage , qu'ils fe fe roient facrifiez pour lui faire reftituër fes marchandifes,qu’ ils alloienr envoyer cher, cher tous leurs gens pour les recevoir fur le bord d'Ouifkouch, qu'ils ne traverfe: roient que lorfque tout le monde feroir arrivé. Ils dirent aufli qu'ils avoient trou. vÉ Je € Chef des Miamis avec deux de ges 840. ”: Hifoiré EE du, aux Nadouaiffioux qu follicitoir forte. 5 ‘François qui devoient Ra accompagner 4 ment les Outagamis de marcher avec les | Ke, Miamis comme ils Favoient promis ; mais que ceux-ci leur avoient répondu qu ils pouvoient continucr leur toute s'ils ne. vouloient pas attendre l’ arrivée des Fran- # çois & des Outaouaxs. Les mauvais che- mins & le peu de vivres obli ligerent les Outaouars de fejourner quelque temps : l'on arriva à la fin aux premieres caba- nes des Ouragamis chez qui l’on fut bien régalé, Les Chefs de vingt cinq cabanes & quinze de celles des K Kikabous s impa- tientant de ce que les Outaouaks n'arri- _ voient point, s'éroient un peu trop avan- cez pour gagner Ouifkouch , les Miamis Êe qui les rencontrerent les contraïgniren 4 de fe rendre à leur camp, où l'on eût peu de confideration pour eux. Ils eNVOyerent | ence un Saki & un François, pour | prier les Outaouaks de fe preffer Her $ au plûtét ,que cependant ils tâcheroient d'amufer les Miamis & de les empêcher Ÿ en dilige de {e meëtre en marche. Deux ou trois François partirent dans le moment, qui vinrent de nuit dans la cabane du Chef des Outagamis, qui firent F auff tot publier leur arrivée. Les Miamis | à parurent avec empreflement , qui de-. 1 er - 4 ES des Penples Sauvages. 54? manderent où étoient les autres guerriers: | On envoya de part & d'autre des Députez pour fixer le rendez-vous general, qui fut à l'entrée d’une petite riviere : les Miamis qui éroient aunombre de cinq villages voulant lever le picquet détacherent des gens de chaque compagnie pour faire du feu , qui étoir le fignal du départ; ils en firent cinq de front , les Outagamis deux, & les Kikabous un. Lors qu’ils furent al- lumez l'on fi le cri pour décamper ,tou= _ es les femmes plierent bagage & elles fe trouverent au feu des Compagnies de leurs nations , où les hommes s’aflem- blerent auffi. Tout le monde érant prêt, les Chefs de guerre avec leurs facs fur le dos commencerent à marcher à la tête, chantant & faifant leurs invocations avec des geltes, les guerriers qui éroient fur les aîles rmarchoient en bataille tous de front, formant plufieurs rangs ; le Convoi des femmes faifoic un corps de bataille, & un bataillon de ouerriers compofoit l'arriere garde, cette marche fe faifoit avec ordre: quelques François fe détacherenr pour al. ler au devant des Outaouaks, Ceux ci étant arrivez à la vûe du camp des Mia- nis commencerent à défiler & Brent une décharge de moufquererie, Les Qutaga- mis ne voulurent pas leur rendre le falue, Tome II. | “ AT 7° sa He DR sa au contraire ils firent dire au camp des Miamis de ne faire aucun mouvement, de crainte que l’on n’épouventät leurs freres lés Outaouaks , parce que les Outagamis apprehendoient que les Miamis déja mal” _ihtentionnez ne fiflent main baffle fur eux fous prétexte de vouloir les recevoir en. 2. amis. Le camp des Outaouaks étant for- mé les Chefs entrerent dans la cabane du Chef des Outagamis avec deux fufls, dou ze chaudieres, deux Colliers , des ronds & canons de porcelaine ; ils y firent ap- peller les Miamis fans leur faire aucun ES , ils demanderent aux Ouragamis la permiffion de challer fur leurs terres , ne voulant s'attacher qu'aux Calors & aux bêres , érans venus fous la protection des François. Les Outagamis diviferene leurs prefens en trois lors , ils donnerent le plus gros ‘aux Miamis , le fecond aux Kikabous , & fe referverent le plus petit, Les Miamis ne témoignerent point aux Outaouaks le reffentiment qu'ils avoient de l’affront qu'ils venoient de recevoir, ils s’affemblerent environ trois cens guerriers pour faire leurs danfes de guerre 3 ils y entonnerent des.Chan/ons Funebres, dans it , ... % { ’ k fr ERA nn. | : “: 3 4, lefquelles ils nommoiïent ceux quiavoient été tuez par les Nadouaiïflioux . Ils de. voient, felon la coûtume de la guerre, RÉ SR En _ LP des Peuples Sanvagés. _ 1543 faire Île tour du camp en chantant & dan- : fant, leur deflein étoit de tuër en même temps tous les chiens des Outaouaks pour en faire un Feftin de guerre, Les Outa- ÿamis craignant qu'ils ne vinffent à certe :€extremité vinrent au devant d'eux pour ‘les empêcher d'en agir comme ils avoient fait à l'égard des leurs ; les Outaouaks _s'étoient déja mis fur la défenfive : tout fe pafla cependant fans delordre. | _ + Aprés que ceux-ci eurent fini leur Con- … efeil,les Miamis s’aflemblerent la nuit chez _ les Outagamis Renards, ils s'imaginoient - que les François { deux entr'autres } n’é- toient venus que pour empêcher les Ou- taganiis de fe joindre à eux. Un Chef de guerre voulant irriter {a nation éontre ceux ci lui perfuada de les faire brülez, le bruit en courut par tour le camp , un ‘Outagamis entendant le difcours de ce Chef fortit & dir aux Miamis qu'aprés “qu'ils auroient mangé les Ouragamis ils manpgerolent apparemment ces deux Fran _ çois, il donna l'allarme à ceux de {à na- tion qui fe mirent fous les armes, Un aw- tre Miamis prenant la parole lui dit qu'il falloit abfoiument les brûler : ce ne fut Er toure la nuit que mouvemens de da part des Miamis, qui ne refpiroient que de moment de donner fur. les Outaouaks, _. F Ff 2 444 Hifhoire | qu'ils difoient amis des Sioux & des fro: : quois qui les avoient mangez. Les Outa- | gamis ne firent pas beaucoup d'état de toutes ces brufqueries , ils s’atracherent uniquement à fuivre la Volonré des Fran- cois. Le jour étant venu les Miamis firent | battre aux champs & défilerenr en ordre de bataille, les Outagamis & les Kika- bous ne faifant aucun mouvement. le par- ti que les François confeillerent aux Ou- tagamis de prendre, fut de fe joindre aux -Miamis : allez, dirent- ils , avec eux, ils | : veulent tuër Le François qui font chez les Nadouaiffioux fans épargner les Sauteurs : quoique ceux-ci foient vos ennemis don- nez: leur la vie, empêchez que les Miamis ‘ne donnent fur eux & n’infulrent les Fran- çois ; allez donc pour les fecourir. plûrôt que pour aller en guerre contre les Na- douaiffioux , s'ils livrent combat ayez de la referve & ne vous abandonnez que quand l'ennemi fera en fuite. Les anciens des Miamis étoient reflez au camp pour favoir la derniere refolution des Outaga- mis ; ils vinrent dans la cabane du Con: feil où Ce tube Ne François, le plus ancien prefenta fon Calumet à un de ceux- ci, qui fuma, & Jui dit qu’il avoit entendu Je cri de leur Hararguenr ; qui excitoit .tous les Miamis à brüler fon corps pour des Peuples Sauvages. ‘345 émettre à la chaudiere , qu'il avoit en- ‘tendu fon frere qui difoit qu'il falloit faire main baffe fur les Outaouaks que les Fran- ‘çois avoient emmenez, quoi qu'ils fuflenc “venus pour vanger leurs morts : que puif- -que il leur trouvoit fi peu d’efprit & qu'il connoifloit leur égarement , les François ‘abandonneroient leur entreprife & fe join- droient aux quatre autres François qui eur avoient été donnez pour les accom- pagüer chez les Nadouaïffioux. Mancçe, difoit ce François au vieillard , mange les François qui font aux Nadouaiflioux , tu ne les auras pas plûtôr entre tes dents que l'on ve les fera regorger. Un chacun fe eva aprés , tous les Outagamis & les Ki- Kabous firent lier leurs pacquets par les femmes pour aller joindre les Miarnis dans leur camp, à la referve des vieillards & des gens qui n'étoient pas bien alertes. - La premiere nouvelle que l’on eut de puis leur marche fur, que les Miamis avoient été battus‘, que les Outagamis & Jes Kikabous n’avoient pas perdu de mon- de, & que les Outagamis avoient fauvé les Sauteurs & les François. Quatre dela jeuneffe Outagamife arriverent quelques jours'aprés de la part des Chefs, pour don- ner avis de tout ce qui s’éroit paffé depuis lé départ de l'armée, On leur entendic d'a PE 346. : Hifi à bord faire huit cris de morts fans FER ils 1 étoient Miamis ou d’une autre nation. * On leur fit promptement chaudierer, &. 1 Von n’attendit pas que la viande fur cuite pour les faire manger. Aprés qu'ils furent raflafñiez l'un d'eux parla devant les an- ciens & quelques François. | Un Chef des Chikagons, dit-il, étant mort de maladie , les autres Miatnit ne : firent aucun prefent à à fon corps : nos Chefs touchez de icetre infenfibilité por- terent des chaudieres pour le couvair ; les Miamis de Chixagon en furent fi rétitie noiffans qu'ils dirent à nos Chefs qu'ils s'unifloient à eux au préjudice de leurs alliez qui n'avoient pas foin d'eux quand ils mourroient, quoi qu'ils fuflent venus | pour les vanger. Un Piouanguichias étoit auffi un peu plus loin , nous l’allâmes in Bumer & nous lui fines des prefens , les Miamis ne firent encore aucune Ses che. Je vous avoué, anciens, que ces deux nations auroient tourné de face leurs cafle-têtes fi nous en avions voulu faire de même. Quand nous fûmes arrivez fus un des bras du MifiGpi, huit Miamis qui étoient allez à la découverte emmene-. rent au camp deux François qui venoient de chez les Sauteurs , on les vouluc br ler , nos sHsrere S' ] oppoferent, ayant. des Peuples Sauvages. Sam _ déclaré hautement que nous n’étions par: tis que pour faire la guerre aux Nadouaif- fioux , l’on en retinc un & l’on renvoya Hidere avec quelques Miamis chez les | Sauteurs qui les- reçürent bien. Ce Fran: _ Gois ne fejourna qu'un jour , dix Sauteurs & Outaouaxs l'accompagnerent le lende- main pour venir trouver les Miamis, auf. Quels ils firent prefent de douze chau- dieres : nos gens trouverent mauvais que les Saureurs ne s'étoient pas partagez en- tr'eux & nous dans les cabanes, & de ce qu'ils leur avoient fait prefent de fept chaudieres pendant que les Kikabous & nous n'en eümes que cinq; mais ce que nous trouvâmes d’extraordinaire fut que les Miamis vinrent trouver la nuit nos Chefs avec les chaudieres des Saureurs, _& d’autres marchandifes qu'ils avoient ajoûté ,pour nous engager de manger en commun ces Ambafladeurs. Il eft vraï . que nôtre Chef tira dans le moment un Collier qu'un François lui avoir donné à nôtre infçû, par lequelik l'avoir prié de ne: fr-pper n'y fur fa nation qui étoit aux Na- douaiflioux, n’y fur le Sauteur, n’y fur au- cuns des alice d'Onontro Ce Collier, dis- je . nous arrêta tous. On laiffa "Fr de- puis les Saureurs qui indiquerent le villa- ge des Nadouaiflioux qui avoient fair un = ex, à Ni -Hiffoive _ 448 bon Fort pour s’y retirer en cas de befoins # Une partie des Miamis réfolut de les y * enlever, nous les fuivimes auffi pour les arrêter. Les Oüaouvyartanons & les Pe- oüanguichias fe fouvenant des obligations : qu'ils nous avoient pour le foin que nous | avions eu de leurs morts ,; leverenc le camp pour rompre le deffein de leurs al- { liez. Pendant qu'ils faifoient leurs pac: quets il arriva un jeune Sauteur.qui avoit eû quelque different avec un Nadonaif: à _fioux , il dir qu'il venoit fe jerrer denotre parti, mais un Miamis lui caffa aufli-1ôt Ja tête & lui enleva la chevelure. Ce pro: cedé nous obligea de plier bagage & de fuivre les Oüaouyartanons & les Peoüan- guichias. Les Miamis ne fe voyant pas af- … {ez forts pour attaquer les Nadouaiffioux décamperent comme nous & nous fuivix à rent, ils conclurent le foir qu'il falloit fe: rendre fur le Mififpi où ils trouveroient plus de bêtes que fur le chemin qu'ils a2 voient tenu jufqu’alors ,; ils envoyerent quarante de leurs guerriers au Fort des! « François : ils s’imaginoient y entrer com me dans une de nos cabanes. Les chiens | du Fort les ayant éventéz aboyerent aprés eux. Les François voyant des ‘gens: qui! marchoient rête levée ; prirent les armes & leur dirent de ne pas avancer ; les l { a nr RE or des Peuples Satvages. 349 _Miämis s’en mocquerent, mais les Fran- - gois tirerent dellus & ve firent retirer, Les Miamis ayant décampé le lendemain du départ de leurs découvreurs, prirent Jeur même route . Quand nous vimes que ils tenoient celle de l'établiffemenc des François nous les fuivimes, apprehendans qu'ils n’allaffent leur faire infulte. Les . Oüaoïiyartanons & les Peotianguichias ne voulurent pas nous quitter. Nous vi- mes arriver ces découvreurs qui crierent en arrivant que les François avoient tiré fur eux, nous fcûmes par la qu’ils avoient voulu tentés de furprendre leur Fort. C’en “fur aflez à nos Chefs pour reprocher aux “Miamis de ce qu’ ls vouloient renverfer Ja terre & la rougir du fang des François. “Les Oüaoüyartanons nous appuyerent fortement , nous leur déclaèmes que nous flèns les voir & que nous nous flâtions d’être bien reçüs. Nôtre jeune Chef partit en même tems avec quirante gierriers. Ils appell ent les François en ‘arrivant au Fort. Il ne fe fur pas plûôt nommé que trois de ceux qui avoient été pillez avec Metaminens le reconnürent. Ils firent venir auflH-tôt nos gens qui man- gerent bien & que l’on chargea de bled d'Inde & de viande ; on les avertir de fe défier des Miamis qui vouloient les trahir, x 356 Élifoite | Quand ils eurent mangé ils vinrent so joindre au camp où ils nous racontérent la bonne reception que les François leur a- voient faite, mais quand les Miamis vi- rent que leer deffein avoit été HARON EN à ils avouérernt qu ils ne pouvoient plus rien efperer , que Metamiñens étoit contr'eux & que le Ciel le feconderoit. Ils quitterent donc la penfée de les aller attaquer : cela n'empécha pas qu ils n'allaffent sAeIper. enfuite aux environs de leur Fort , les. François leur en défendirent les appro= ches par des décharges de moufquererie. Ils leur firent même un défi de les venit arAquer. nous priant d'être neutre. Le Chef des Miamis leur demanda bepretarie | à y entrer tout feul, on le lui accordaï il Îes pria de faire Rs aux. Nadouaif | fioux 5 ‘ils alloient chafler pour fatisfaire ! au pillage des marchandifes qui avoit été fait fur le François, & de les accompagner | chez les Noa pour avoir leurs ) femmes & leurs enfans qu’ils tenoient Ef.. _claves. Qu'arriva-t ‘il 2 les François furent ‘affez bons d’ y envoyer ; Croyant que ce. Chef avoit parlé de bonne foi, Les Miac À mis camperent fur ces entrefaites à deux lieuës plus bas du Fort,& détacherenttrois … cens guerriers avec quarante de nos gens) pour aller aux Nadouaifioux, Les F rane | des Peuples Sauvages. 35E çois qui avoient fait leurs commiffions , entendirent à leur retour quantité de coups de fufils. Ils virent bien qu'ils a. voient été trompez , & conjecturerent en même tems que les Miamis éroient fous la conduite d’un Efclave qui s’éroit nou- vellement échapé. Les François allerent en diligence retrouver les Nadouaiffioux . qui abandonnoïent leur Fort faute de vi- vres. Quand ils furent la marche des Miamis , ils y rentrerent , ils y furent at- taquez le lendémain à la pointe du jour, un Nadouaiflioux fortit avec un Caluinet pour patlementer, un Miamis tira fur lui & le tua, fes gens le rapporterent au Fort, Les Miamis vinrent à la fape avec beau. coup d'intrepidité ; mais ils furent char gez fi vigoureufement, qu’ils furent con. traints de quitrer prife, aprés avoir perdu beaucoup de monde, Nous levämes tous Je fiege, & aprés avoir fait une retraite _ generale nous nous feparâmes cinq jours _aprés.Nos Chefs nous ont envoyez devang pour vous faire Le détail de ront ce que je viens de vous dire : ils font reftez pour faire chaffer la jeunefle , & ils arrive- AUDE AIS DEN -E , La conduite des Outagamis fut tout. à- fait judicieufe dans cette occafon, car les Outaouaxs qui fe crouverent dans ces " W / 35? Hiffoire t La quartiers ne furent pas chargez par Loi Miamis qui leur cherchoient querelle, les 1 Sauteurs éviterent de tomber entre les * mains de leurs ennemis , les François pro- fiterent des avis qu'on ‘leur donna de fe tenir fur leur garde , & les Nadouaïffioux | ne fuccomberent pas. La Nation ne dou- … tant pas que Mr. de Frontenac ne fut con- tent des fervices qu’elle venoit de lui ren- dre , lui députa plufeurs Chefs à qui il fe tout le bon acueil poffible, Les Outaouaxs | qui écoient pour lors à Michilimaxinar les M retinrent quinze jours pour les régaler. w Toui paroiffoit tourner à l'avantage de Îa Colonie lorfqu'il arriva une chofe qui lui fut d’un avantage infini , ce fut un grand | démêlé entre les Iroquois & les Outra- otiaxs, dont l’évenement renyerfa tous | les projets des premiers. À Je finis en même temps de Séfriré les | mouvemens qui fe font pañez chez tous ces Peuples , aprés que j'aurai donné une … idée d'un combat qui fe donna fur le lag Herier entre ces deux nations. * 72 > ARS ; Æ 2 ‘ \ CHAPITRE. ’ Na — ; “a A Peuples Sanvagess 35£ CHAPITRE XXVII Les Hurons que l'on croyoit être fort des amis des Iroquois ; leur livrent Combat an lac Hcrier. MArmi les Outaoüaks de Michilimaki2 JL nak quis’étoient toûjours unis aux Hu- sons en faveur des Iroquois, il y avoit des Chefs qui ne laifloient pas de prendre for- tement nos interêts. Il {e fit un jour de _ grands reproches entre les Hurons &-nos . Partifans. Ceux-ci leur dirent que le Ba_ - ton trompoit impunément Ovontio par les proteftations d'amitié & d'alliance qu'il renouvelloir avec lui, pendant qu'il fe fer. . voit de toures fortes de ftraragêmes pour nuire à fes Alliez , & que l’on favoit fort bien qu’ils devoient fe rendre avec les Iro- quois à la riviere de faint Jofeph pour dé. truire les Miamis ; il y eut de grands éclair ciflemens de part & d'autre. Les Hurons avouërent leur deffein, mais commeilsfe picquerent d'honneur ils dirent aux Ou- taoüaxs que s'ils vouloient venir avec eux ils donneroient enfemble fur les Iroquois, avec qui ils fe foucioient fort peu d’avoir aucun ménagement, & afin qu'on ne crût Tome IL, Ho | HT Q FA À \ / DER fe tt Elifoire + pas qu'ils vouluffent les en) ils Leur ] abandonnoient leurs femmes & leurs en- fans, dont ils feroient les maitres en cas qu il y eut de la trahifon, ils partirent donc en nombre égal. ils trouyerent trois ca. nots de Saxis au milieu du lac Herier qui relächoient d’une déroute que leur avoit caufé des Iroquois qui avoient tué leurs Chefs, deux de fes freres & un de fes cou- fins , quoique les Iroquois euffent perdu de leur côté huit hommes, les Sakis fe joignirent avec les Hurons & les Outa- oûaks , ilstirerent plufñeurs coups: de fu- fils pour fe faire connoître aux Iroquois ; ayant apperçû une grofle fumée ils en. voyerent quatre hommes à la découverte qui marcherent dans le bois. Lor{qu’ CR fürent fur le rivage à peu prés où ils pous | voient entrevoir quelqu’ un , ils virent quatre hommes qui marchoïent fur Le bord és lac , ils rentrerent dans le bois, d’ où àls firent une décharge fur ces Iroquois, ils gagnerent auff - tôt leurs canots. Les Iroquois étoient au nombre de trois cens | qui travailloient : à faire des canots d'écor- ce d’ormeau; ils n’en avoient pour lors. que cinq de fais : : ilsfe jetterent dedans avec tant de Aa pour donner far les Outaoïüaks qu'ils en creverent deux, ils les pourfuivirent avec Les prois autres ? des Penples Sanvages. ff dont le premier étoit de trente hommes ; Je fecond de vingt cinq, & le troifiéme dé feize. Les Hurons , les Sakis & les Outa- _ oüaks , qui éroient en nombre égal , fe voyant au moment d'être pris ; fe rallie- rent & rélolurent de fouffrir le premier feu des ennemis, Le Chef de guerre des _ Outaouaks & un Huron furent d’abord tuez ; mais les autres avançant toüjours jufqu’à ce qu'ils fuffent à bout-portant des Iroquois : alors ils firent leur décharge fur le canot de trente hommes, dont il y en eût tant de tuez que les morts le firent tourner, de forte qu'ils perirent tous tren- te, foit par l’eau , foit par le cafle-tête, & les flèches ; celui de vingt eût le même fort, mais on en fit cinq prifonniers. Le grand Chef des T{fonnoutouans fut bleiTé a mort dans ce choc, ils lui cafferent la tête & enleverent fa chevelure. Enfin ces prifonniers étans arrivez à Michilimaki- nak parurent fort touchez de ce que leur pbation s’'éroit trouvée la dupe des Hu- rons ,; qu'ils regardoient comme leurs meilleurs amis , & voici de quelle ma- niere ils s’en plaignirent. Les Hurons nous ont tuez, ils nous Ont invitez par des Colliers l’Automne dernier de nous trouver proche la riviere de fainc Jofeph où ils devoient s'affem- Ge 2 | 356 _ Hifhoire des Penples Sanvager. à : ra ? x F 7 bler : ils avoient promis dé nous y faire manger levilla ge des Miamis, ils devoient k nous conduire à Michilimakinak aprés Li cette expedition pour nous livrer les Ou- taouaks & leurs gens même qui s’y trou- veroient. Nos Chefs ont levéle parti que. vous avez vi pour cet effet mais les Hu- ons nous ont trahi, nous croyons être de vos amis ; nous favons bien que ce font: les Pouteouatemis qui vous ont engagé: avec eux pour donner {ur nous quand vous nous avez défait enfemble dix cabanes. nous ne nous en prenons pas à vous, c’eft: à eux , & nous n’avons jamais confpiré: - contre vous. Cette défaite des Iroquois - affermit les Hurons & tous nos Alliez dans notre parti. si F C4 Fin du féona Téne._ | FR er À BE SE DES CHAPITRES CONTENUS. DANS CE II TOME: C x À AE ME LI. Pinion des Sanvages fur La Creation. du Monde, fur celle de l'Homme - © de la Femme. Page r : CMADTERE TE Le Calumet de Paix ow de Guerre ; les _ mefures qu ils prennent quand ils vont à la Guerre >» © comment us traitent leurs Pr ifonniers. | 14 CHA pr 1TRE ILE. Mariege des Sanvages. 27 | | & TA SEEN HO SE PITRE 140 Occapations des perits Sauvages. La. chaÏfe de. l'Ours. . PR LT _ CuHaApI:1 [TE pire aie . V'encration particuliere des $ auvages pour les Tongleurs , qui font leurs Médecins. | Ceremome de leur Séepulture. 35 CHaArITRE VL Sentimens des S Po: for l'Immortalité de l'ame, © Jin féjour ru li mort. CHAPITRE VIE Détail G le Caraëtere particulier de tous os Lo allez de le Nouvelle France. 4ë Cuapri TRE CvVIIL La valeur des François. fe répand bn tons ces Penples fons Meflienrs de Trafr © de Conrcel, © 1ls viennent — al- _ Jiance avec ln à M ontreal. ÔE CHAPITRE 1x. Les ne RTE envoyént des Dépurex 4 ée les dh jamys » les dre » © ae ns PAL SE | Be ki 200 RS Te L DRE RS Ë | | DES CH APITRES, ficurs autres nations voifines ; pour leur donner avis de l'Alliance qu'ils ont fai- te avec la nation Françoife ; qui leur éteir inconnuë ; dont ils doivent tirer de grands avantages. On chante le Calumet a cenx qu vont chez ces Peuples. 98 CHAPITRE > Nos alliez, ont nne faufle allitme de l’arri- vée des Iroquois. Ils font un fecond Voya- ge à Montreal. Kecit dé cé Foyage, 112 “CuaritTRre XÉE AMonfieur de Trafi Viceroi de l' Amerique M eridionale © Septentrionale, canfe nn grand defordre chex les Troquois. Ces Penples font la Paix. Ils font des aîtes d'hofhilitez, fous Monfieur de Ciurcelle Gouverrenr general. Crrconffances fort extraordinaires. Prife de poffeffion du pais” de tons les Ailiez >» qui reconnoiffent le ÆRoi de France pour leur fouverusn Ser- gneurs Pere © Proteiteur. 123 CHAPITRE Nil. Lu Outaouaks prennent ombrage d'une Barque que Mr. de la Sale fait con- ffruire dans leur lac » pour Venir com= mercer chex eux > vbs envoyent des Dépur É) Xi Fa Q SOMPS de AS, CURE DFA ÿ à TR w ! Li te Le Us B L E 4 LE pour faire égorger tous les 4.4 _. 4 CHAPITRE XIII. à | Les Irognois font forcez, dans une Îfle par des Tflhinois demandant la Paix. Mr. de. la Sale fait la déconverte du Milifipr fous le gonvernement de Mr. le Comte de Frontenac. Ce qu fe palfa dans cette déconverte. Fourberie des Iflnoss g. cruauté des I EUULLE de +: AU CHAPITRE XLV. SE Nations de la Baye des Puans Le © fatisfaëtion aux Tefuites ; fur l'affaffinar | _ deleurs domeftiques. On engage n0$ Al-. x liez de [à joindre à l'armée de Mr. de Ce Barre contre les Froquois. Harañgue d'un François aux Outagamis. Plufieurs ahtres faits chrieuxe 148 MES AE AR ITRE XV. 4 oufieur de La Barre choif ÿr Perrot pour | faire La découverte des peuples de l'Oneff, La conduite qu'il tint chez, les LAgoës Œ Les Nadonaiffions ; qu font à plus de … fept cens lienés de Quebec, 169 | CHADITRE XV: | H onfieur le M arquis de Denonville je | EM à ” DES+ CHAPITRÉS. avertir tous les Alliex de fe joindre  ni contre Les Iroquois. à 86 CHAPITRE XVII À Iroquois viennent demander la Paix à Mr le Marquis de Denonville, & cau- _fent en même temps une entiere defilation _ dans l’'Ifle de jf is 27 CHA»PTIT Fe XVIII. Les Ontagamis & les Mafioiréchs Ven lent fe ligner contre les François. On exorte les Sakis © les nations AA14- mifes de faire La gnerre plus que jamais aux Îroquois. 24 8 CHAPITRE AC. “Es Miamis G les Outagamis vont à Sn ; guerre contre les Nadouaifioux. Les Jongleurs des” Nadonai]ioux devinent où font lenrs ennemis. A ffrent fignalé que les Nadon ifioux font à wn Fran- gois qui leur prefente le Calumet. pour les détourner d'aller durer combat 4 leurs ennemis. | 237 CHAPITRE X X- Trois cens Ontaonaks forment le deffein de furprenate les nations du Sud » qui [one Fes. + À B L E. en dans une éntière finite, à pis } que l'on eñt de rompre ce deflein ; qui ; auroit porté beaucoup de préjudice à à LR Colonie Françorfe. À o . CHaADiTReE XXL Le long fejour de ghatré Canots Outaonaks à Montreal; donne dé manvaifes = preffions aux affaires des François, 27 7 CHkrrTRE XX LI. Le M afRoutechs veulent brûler un Pers | gois qu'ils diforent étre Sorcier. Les Hu . rons © les Ontaonaks croyent Aves trop | de bonne for que les Froquoïs font leurs . deritables amis : ceux-cs les trompent. Les Outaonaks vont en parti fur les Iro- î -guois. Les François invitenr la nation N Ontaonak(e de venir boire du bouillon d'un Iroguois. Defcription de ce cruël tonrment. Le 284 CHAPITRE XXIIL Grande defélation chez les Nadonaiffoux, café par les M afkomrechs. SO CuaAp» ÊTRE. NIV: LE Outaonaks font jalonx que ie Fils Ps 4 Chef des CHOSE vienne \ EE ue , nd LT pe PRE EE LEE " J "> ‘ - PT RAM TC hd F pe! à ! L'En - D E S CHAPITR ES. ä M ontreal. On fair voir la Colome M Françoife A un IN 'adonaïfion > qui Con- goit une grande idée de la puiflance des François. | 316 CHAPITRE: XX V. nc le Comte de Frontenac f dés trompé de la bonne cpinion qu'il avoit . de la fidelité des Hurons é des Ou- Faomaks. | LT 3ET C La} OP X XVI. Les Nadouaifionx font ur" corps 4 douze Gens bommes pour livrer combat aux Ontagamis C° aux Mafkoutechs. Les Miamis accompagnez, de leurs femmes, qui font le corps de bataille ; font de .- grands monvemens Contre les Na- donaifioux. | 326 CHAPITRE À X VIT. Les Hsrons que l'on croyoit être fort des amis des Troquois , leur livrent C ombat A4 lac Herier, nr. Fin de la Table, Be L ET ETT-E ÉENEE") 4 _ Ve Î