HISTOIRE

DE LA

RÉFORME

DANS LE

PAYS DE MONTBÉLIARD

DEPUIS LES ORIGINES

JUSQU A

LA MORT DE P. TOUSSAIN

i524-'573

PAR

John VIÉNOT

DOCTEUR EN THÉOLOGIE Président do Consistoike de Montbéliakd

TOME SECOND

PIÈCES JUSTIFICATIVES ET SUPPLÉMENTS

PARIS

LIBRAIRIE FISCHBACHER

33, RUE DE SEINE, 33

1900

on ,

PIÈCES JUSTIFICATIVES

Inconduite de l'abbé de Belchamp l. Acte d'absolution

OBTENUE PAR LUI DE JEAN MaRMIER, ABBE DE CORNEUX.

4 Juillet 1512.

Johannes Marmier, humilis abbas Corneoli ac eius occasione pater abbas ac reformator monasterii Bellicampi, dilecto no- bis confratri abbati dicti Bellicampi sinceram in Domino caritatem. Gum ex cura pastorali teneamur circa gregem nobis commissum summa et exacta diligencia invigilare ne lupus vorax illum invadendi occasionem inveniat, nos ad hoc tuum monasterium visitationis causa, que sepius repe- tita pastores de subditorum suorum statu reddit certiores, attestante beato Johanne qui ait : « Visitatio tua custodivit spiritum meum », in quo tuo monasterio, quod proh dolor! prout nobis attestatus es, reperimus imprimis teipsum, qui tamquam pastor pre ceteris lumine virtutis fulgere debes et tibi commissis viam salutis aperire, subgestione inimici nature cui assensum plusquam voto tuo prebuisti, immemor euangelici dicti : » Dum vir fortis armatus custodit atrium suum, in pace sunt ea que possidet », in nonnullos casus tam ante assumptum per te onus pastoralis cure quam ex post facto te incidisse scrupularis, que consciencie tue stimulant sécréta que nobis confessionis oraculo reserasti, exposcens ab eis per nos te misericorditer absolvi. Nos igitur Johannes pater abbas prefatus, cernens naturam pronam in malum et

1. Jean Vaucler.

2 PIÈCES JUSTIFICATIVES

quocl septies in die cadat justus, Christus autem non vult mortem pcccatoris sed magis ut convertatur et vivat, percep- taque animi tui bona voluntate, te ab omnibus censuris ordi- nis et peccatis tuis quibus iram Dei meruisti, tam per lapsum carnis quam jamdudum suseepte per te prolis et quorum- cumquealiorum per te commissorumcriminum causa plenarie absolvimus, hoc medio quod pro eorumdem penitencia salu- tari, tibi injungimus jejunium duarum sextarum feriarum hinc ad festum assomptionis Béate MarieVirginis proximum. Actum in prefato monasterio Bellicampi, sub cyrographo et sigillo nostris hic impressis, unacum parvo manuali signo publici apostolica auctoritate notarii subscripti, quarta julii, anno incarnationis Dominice millesimo quingentesimo duo- decimo. Marmier.

Archives nationales, K. 2164.

i3ibliothèque de Besançon, Montbéliard sous Ulric, t. II. Copie.

Inventaire des reliques de l'église Sî-Mainboeuf de Montbéliard, dressé le 7 février 1523.

Les reliquiaires et relisques estant esdis reliquiaire cie l'église monsr. S' Maynbœuf de Montbéliart.

In nomine Patris et fîlii et spiritus Sancti.

Dévotes créatures, je croy qu'estes assés raccors que de laudable costume, tous les ans, au jour de la circoncision de nostredoulx Saulveur et rédempteur Jesus-Christ, l'on met et expose les dignes et saintes reliques que sont enchapcees tant en or qu'en argent au trésor de l'église collégiale de céans, sus le grand aultel de cestedicte Eglise, pour icelles,en Ion n heur et révérence des glorieux saints et sainctes pour lesquelles elles sont enchapcees, honorer et dévotement baiser, et que le lendemain dudict jour Ion a accostumez les monstrer et décla- ricr au peuple l'une après l'autre après la messe dicte. C'est une chose digne et que dévotement se doit oïr, car l'on y acquiert grand pardon et indulgence. Humblement vous les oirés.

PIECES JUSTIFICATIVES 3

Cy après sont escriptes les reliques estant en l'église collégial de Monsr saint Mainbeuf de Montbéliart, tant celles que sont enchâssées que celles que ne sont enchâssées.

Et premièrement :

Le bras de Monsr Saint Thiébal ouquel a un os de son bras, donné et enchâssé par Messrs les Comtes.

Le reliquiaire S'Ambroseouqueladesosdesonglorieuxcorps, et est notre Dame sur l'ayne tenant son anffant, doné et enchâssé par M" les Contes Le reliquiaire de Monsr S1 Blase evesque et confesseur

ouquel a une jointe de l'ung des dois de Madame sainte

Bride Item, des reliques de mr. S' Blase, donné et enchâssé par

mess" les Contes en un verre de cristallin petis long un

pied d'argent, neuf. Le reliquiaire de MrS' Mainnes ouquel a des os de son corps, donné et enchâssé par ung chanoine qu'estoit chanoine de Langres et de céans, et est un petit reliquiaire tout rond de cristallin, un pied de couvre (cuivre) doré. Le reliquiaire des onze milleVierges ouquel a des os desdictes unze mille Vierges.

Item des os de Mr S1 Dyenis, donné et enchâssé par M" les Comtes en un petit reliquiaire d'yvoire sans pied. Le reliquiaire de S1 Jehan Baptiste ouquel sont contenue

les reliques que s'ensuivent.

Premièrement :

des os de Mr S1 Jehan Baptiste,

du bois de son sépulchre,

de la peal (peau) du corps de Monsr S1 Bartholomey,

Une jointe d'ung dois de Monsr S1 Jacques,

Une dens de Monsr S1 Lorans,

du bois de son sépulcre,

des os de Madame S1 Angnelz,

de la pierre S' Jehan Baptiste fut décollé, et plusieurs autres reliques, donnés et enchâsser par Messrs les bour- geois et habitans de la ville.

Le bras et reliquiaire de Mr S1 Nycolas ouquel a du bois de

4 PIÈCES JUSTIFICATIVES

la croix nostre Seigneur fut mis pour faire la rédemp- tion de l'umain lignaige. Item, du dois de Mr S1 Nycolas, donné et enchâssé par les confrères de Mr S1 Nycolas.

Le reliquiaire de S1 George ouquel a des os de son corps.

Item des os de S1 Christophe et plusieurs autres reliques, donnés et enchâssés par Mrs les Comtes.

Le reliquiaire S1 Estienne ouquel a un qualloz (caillou) dont il fut lapidé.

Le reliquiaire de Mr S1 Alois ouquel sont contenues les reli- ques que s'ensuygnent.

Premièrement, de la cire qu'est bégnite pour se sur le sépulcre de Nostre Seigneur, du sépulcre de la glorieuse Vierge Marie. de la pierre J. C. attendy ses apostres. de la terre du champ de Cavaire. de ung os du col de Mr S1 Ligier.

Une den de Mr S1 Lorans.

Reliques de Ste Félicité.

Reliques de S1 Christophle; enchâssé par les confrères de S1 Aloix, et est une ymaige de

S1 Aloix dourée. Le R. de S1 Vincent ouquel a un os de son corps, donner

et enchâsser par MM. les Contes. Le bras de Monsr S1 Mainbeuf ouquel a un os de son

bras, enchâssé par Mssrs les bourgeois et habitansde la ville. Le R. de la glorieuseVierge Marie, fait nouvellement à Baisle

par l'ordonnance de MMrs les bourgeois et habitans de la

Ville, ouquel a des cheveulx de son glorieux chief.

Ung grant sac ouquel a plusieurs saichat, esqueulx sont contenues les reliques que s'ensuygnent.

Premièrement : de la pierre du sépulcre Nostre Seigneur.

du sépulcre Nostre Dame.

relique de S1 Vincent.

de Ste Angnel.

de Saint Phelipe.

de St-Gregoire.

de S1 Jaques.

de S1 Pol.

PIECES JUSTIFICATIVES O

Relique de la sainte légion de Thebe qu'il partirent avec Monsr S' Morys et soffrirent martyre avec ly.

Relique de S1 Etienne. de S1 Blase.

de la pierre sur laquelle la Vierge Marie répandit de son précieux lac (lait). du bois de la croix de S1 Andrey. des cheveux de Marie Madeleine, relique S1 Eustasse. relique de S1 Osvalde. des os des Ignoscens.

de la craiche ou nostre Seigneur fut miz et posé, d'un arbre que nostre Ssr planta, relique de Sle Katherine, relique de S1 Basilique.

de la robe S1 Symeon,

de Sle Marguerite vierge martyre,

de S1 Gereon.

Et plusieurs autres saintes reliques esquelles n'a point (d'adresses).

Et sont estées données et aportées seans par Mrs les Contes, que Dieu par sa miséricorde faice pardon.

Le R. de made Ste Barbe ouquel sont les reliques cy-apres escriptes.

Premièrement : des oz de son glorieux corps, d'une pierre sur laquelle cheut du lac de la glorieuse Vierge Marie.

Ung oz du corps de Mr S1 George. Un oz du corps de Ste Marguerite. de Marie Madeleine, de la robe S1 Symeon.

des cheveulx de Nostre Dame et de son lac. Enchâssés par honorable home Henri le Berbier et feue Jehannatte, sa feme, en une ymaige de Ste Berbe d'ar- gent. La chasse nove en laquelle sont les reliques cy après escriptes ;

t> PIECES JUSTIFICATIVES

La chasse de la robe inferiore de S1 François.

des oz du corps de S1 Jehan Prêtre et Hisdolfe.

de Hermenfrede, abbé (de Cusance)

et Vavaldaleni '.

d'une pierre du mont de Calvaire et plusieurs autres précieuses Stes reliques, donné et enchâssé par Mrs les Comtes de séans.

L'ymaige S1 Sébastien en laquelle a des oz de son précieux corps, enchâssés par noble home Jehan de Francquemont, escuyer et damoiselle Annellin d'Arbonnay (sa femme).

Ung maibre enchâssé en argent par Mrs les Contes, sur lequel Mr S* Jehan Evangèliste chanta messe.

Le bras S1 Pierre ouquel a des oz de son glorieux corps.

des oz du corps de Mr S1 Pol.

des reliques de Mr S1 Jehan Evangèliste, donné et enchâssé

par Mrs les Contes.

Le R. S1 Vicin ou quel a des oz de son corps.

des oz du corps de Mr S1 Vabert, enchâssé en argent par

les confrères de S1 Aloix.

Le R. S1 Frue (Ferreol) et Saint Ferjeue ouquel sont des reliques desdicts S1 Frue et Ferjeue et plusieurs autres reliques, donné enchâssé en argent douré par feue dame Matthiate, femme de Vuillemenat Narbon, et y a des ymaiges esleveez alentour, et y souloit i'on porter autrefois le corps J.C. par la ville et ou Chapitre, dessus a une croix.

Le R. des trois Rois ouquel sont des reliques desdicts 3 Rois,

donné et enchâssé par Mrs les Comtes en une ymaige de Nostre Dame dourée, ayant une corone sur son chief, tenant son affant d'un coté et une croix en la main dextre d'autre part.

Le reliquiaire Ste Katherine ouquel sont les reliques que s'ensuygvent.

Premièrement, deans une petite mole a de loile de sa tombe.

un oz de la tête Mr S1 Ursin, martyr.

un oz du corps Ste Chrispienne, vierge.

des reliques que ont touchiés le précieux sang J. C.

I. Saint Vandelin (en latin Waldalenus, Waldolenus), frère de Saint Ermçnfroi, de Cusance.

PIECES JUSTIFICATIVES 7

des reliques des onze mille Vierges.

des reliques Mr S1 Antide;

donné et enchâssé par Mrs les Comtes en un grant reli- quiaire ouquel a un grant verre en milieu, et y souloit l'on porter le corps J. C.

Le R. de Mr S1 Marc Evangeliste ouquel sont des oz de son corps et plusieurs autres reliques, donné et enchâssé par Mrs les Contes, et est un petit reliquiaire d'argent à quatre pies et un verre de cristallin ou millieue.

Le bras de Mr S1 Martin ouquel sont les reliques que sen- suygvent :

des vêtements de Mr S1 Martin.

un oz de son corps et autres reliques, donné et enchâssé par Mrs les bourgeois et habitans de la ville.

Le vieux reliquiaire Notre Dame ouquel sont les reliques que s'ensuignent.

Premièrement : du sépulcre Nostre Ssr.

du sépulcre de la glorieuse Vierge Marie.

de la robe infériore S1 François.

de la terre du champ Adam notre premier père fut formé.

de la terre du mont de Calvaire, donné et enchâssé par Mr* les Contes, et est un reliquiaire de couvre à 4 pies, un verre en mylieu et ung ange dessus tenant en ses mains une croix.

Le R. de la Magdeleine ouquel a des reliques de son corps;

donné et enchâssé par M" les Comtes, et est une croix ferrée d'ar- gent pardessus.

Le neuf reliquiaire ouquel l'on porte le corps J. C. par la Ville a des reliques du sépulcre de la Vierge Marie et autres,

enchâssés par Mr9 les bourgeois et habitants de la ville.

L'une des tables fermant à deux entrechaistres et dessus lesd. entrechaistres a deux ymaiges, l'une de Si George et l'autre de S1 Loys armés, esqueulx sont les reliques que s'ensuyguent. Premièrement : Une pierre de la prison ou Mr S1 Pierre fut mis.

des vestemens de Ste Egide, veufve.

de la pierre S1 Thomas fut décollé.

8 PIECES JUSTIFICATIVES

de la pierre S1 Jehan chanta premièrement messe.

de l'oratoire Sle Egide.

R. de S1 Clément prêtre, et martyr.

De Ste Ursile, vierge et martyr.

de la pierre du mont Olivet ou J. C. à genoux oroit et fut conforté par l'ange.

Les reliques de la table : de la pierre ou J. C. fut né.

de S1 George.

du sépulcre Nostre Ser.

de S1 Ursile, vierge et,martyr.

du fer de la porte dorer.

duchiefM'S1 Vy.

de S1 Bartholomey, apostre.

de la pierre du lieu ou la Vierge Marie trépassa.

du mont de Calvaire ou J. C. fut crucifié.

de la pierre du lieu la Vierge Marie oyt preschier Nostre Ser.

de la pierre du lieu ou Nostre Ssr sua sueur de sang et d'ai- guë (eau).

De S1 Loys, evesque.

des os du corps S1 Vuillerme.

de S1 Erhard, evesque.

de la columne ou J. C. fut estaichiés et battu.

de la pierre sur laquelle la Vierge Marie plora.

de S1 Conrad, evèque et confesseur.

de Ste Marguerite, vierge et martyr.

de S1 Clément.

de S1 Egidde, abbé. R. de S1 Sigismunde, roi.

de Ste Cécile, Vierge.

En la petite tablatte et aultre entrechaistre sont ;

des reliques de S1 George.

des os de S1 Vuillerme.

de S1 Egidde, abbé.

de S^Cécile.

du mont de Calvaire.

de S1 Bartholomey, apostre.

Et plusieurs autres reliques, lesquelles sont été aportées de Jérusalem et enchâssées par Mrs les Contes.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 9

L'autre table a deux entrechaistres sur lesquels a en join- ture une Adnunciation. En l'une des entrechaistres sont: R. du sépulcre de Ste Catherine.

de Marie Madeleine.

de Ste Marthe, sa sœur.

de Sle Félicité, vierge

de Ste Perpétue, vierge

de Ste Agate, vierge

de Ste Lucie, vierge

de Ste Cécile, vierge

des onze mille Vierges.

des os de Ste Scolastique, vierge et martyr, de Ste Chrispienne, vierge. Les reliques de la table du sépulcre Nostre Sgr.

du pain que Nostre Sgr donna à ses disciples

en sa sène.

de Toile de la tombe Mr S1 Nicolas.

de S1 Sylvestre.

de S1 Martin, evêque.

de S1 Augustin, evêque.

de la chesible Mr S1 Jehan Evangeliste R. de S1 Pierre.

de Pol.

de S1 Jaques.

En l'autre entrechaistre sont des reliques.

de S1 Albin, martir.

de S1 Pierre, martir.

de S1 Thomas, martir.

de S1 George, martir.

des os du corps de S1 Etienne.

de S1 Clément, pape et martir.

de S1 Jehan Baptiste.

de S1 Cornille, martir.

de S1 Lorans, martir.

de S1 Vincent, martir.

de S1 Come et de S1 Damyen, martirs.

de S1 Fabien et de S1 Sébastien, martirs

et des reliques Mr S1 Blase, martr. donnés et enchâssés par Mrs les Comtes et Comtesses de

10 PIÈCES JUSTIFICATIVES

séans, que Dieu par sa S te grâce et miséricorde et pour les intercessions et requestes de sa glorieuse mère et de ses saints et saintes les vuilles logier en son paradis. Amen.

Le neuf reliquiaire de la glorieuse Vierge Marie, ouquel a une petite chainatte, en laquelle a des cheveux de son glorieux chief, enchâssé par M. M. les bourgeois et habitans de la ville.

Le chief de nostre glorieux patron MrSl Mainbuef, enchâssé par Mrs les Contes et Contesses.

Le goubelat de Mr S1 Pierre de Luxemborg a tout lequel il bevoit, lequel gary des fièvres, donné par feu Messire Jehan Onzenin, jaidis chanoine de séans.

La croix en laquelle a du bois de la vraye croix sur laquelle Nostre Sgr fit la rédemption humaine.

Item, une espine de la corone, laquelle fut mise sur le très précieux chief de Nostre doux Saulveur et rédempteur J. C. enchâssé en or et pendant à lad. vraye croix d'une petite chainatte d'or, donné et enchâssé par Mrs les Comtes et Comtesses de séans.

La neufve croix d'argent, que feu Messire Pierre Bomport, jaidis prêtre, clecen (doyen) de l'Eglise de céans, a fait faire, de laquelle croix Mrs les bourgeois et habitans de cette ville payèrent la façon.

Le calice d'or (donné par Margte de Chalon, femme du comte Etienne).

Item, six calices d'argent, deux dorés et les autres non.

Item, le calice de Madame (la comtesse Henriette), doré.

Item, un autre calice, qu'est en l'armoire du repositoire, sans plaitine.

Item, le calice du grand aultey, qu'est aud. armoire, qu'est dourée.

Item la paix d'yvoire à quatre entre-chaistre. Item, le sencier (ostensoir ?) d'argent. Item, quatre chaînettes d'argent.

Item, un viegle écrin d'yvoire ouquel a plusieurs menues choses.

Item, la grand croix d'argent que Ton porte à la procession. Item, deux cyboires, l'un d'argent, l'autre de couvre.

D'après une copie de 1791. Bibliothèque de Besançon. Collection Duvernoy. Etablissements ecclésiastiques.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 11

Extrait d'une lettre de Dom Pierre Maublanc, prieur de Chaux, a la régence de Montbéliard, du 20 février (vers 1585), renfermant des plaintes contre le capitaine de Clerval.

... Il me diffame ordinairement, publiant aux paysans par deçà que fut mon grand père estoit mort en prison et enterré aux champs pour ses meffaits. A telle fin que vos Seigneuries n'ayent impression que ce soit esté pour quelque mauvais crime, je désire que sachiez que ce fut pour avoir dit seulement : Si la loy (religieuse) de Montbéliard est bonne, elle durera, sinon elle prendra tantost fin. Surquoi les malveillants gouver- neurs de Besançon, juge et partie, le firent prendre prisonnier et arrester il termina ses jours a la solicita tion de ceux du chapitre. Estant mon dit grand-père des plus grands et riches de Besançon, de manière que encore de présent je y ai un oncle de quinze mille francs de rente, ce que ne se trouvera en la famille d'un vilain sorti de mainmorte de moines...

Collection Duvernoy. Montbéliard sous Ulric, t. 11.

JeanTiiomassin au Parlement de Dole

2 Novembre 1524

Monsieur,

Aprèsavoir exposé à M. M. de Berne, présent M. de Berchier, la charge commise à M. le trésorier de l'Eglise de Besançon et à moi, selon les instructions de chacun de nous que Madame la princesse nous a dit estre bonnes, M. l'advohier nous dit en pleine audience ... :

Pour ce qu'ils n'ont aucunes affaires ne alliances avec Mon-

12 PIÈCES JUSTIFICATIVES

sieur de Montbéliard, ils ont conclu non lui écrire sur notre chargeainsquenotreS' Père, l'empereuretMadamedebvoient bien y entendre; que toutes fois pouvions aller devers M. M. de Basle, Lucerne et Soleure, desquels pourrions obtenir lettres au dict Seigneur, selon nostre intention. Et sur ce lui dimes que nous les prions seulement d'escripre audict seigneur lettres pour l'exorter et induire à ce dont les requé- rons, qu'est favorable comme leur avions exposé. A quoi nous dit que par conclusion messieurs ainsi l'avaient advisé,... Lundy dernier passé eusmes audience à Fribourg en leur chambre, les deux cents assemblés par l'ordonnance de M. l'advouhier qui par nous la veille fut adverti de notre charge... Il nous dit comme M. M. ayant bien prins nos advertisse- mens, ont unanimement conclu d'assister et donner aide et faveur à M. de Besançon aux affaires de nostre charge qu'ils estiment comme les leurs propres. Toutesiois leur sembloit bon que deussions aller à une journée de tous les cantons assignée à Lucerne à Dimanche prochain, et qu'ils avoient ordonné à leur ambassade de nous y assister pour avoir lettres audict seigneur de Montbéliard et response selon nostre inten- tion et désir. Et si ainsi ne pouvions, que dois maintenant ils escriproient audict seigneur à la fin que prétendions, offrans au surplus au pays toutes bonnes assistances à eux possibles. Nous avons accepté lesdictes offres et avec ce de vous advertir du conseil desdicts seigneurs sur l'envoi audict Lucerne, que semble estre bon à considération de l'affaire qu'est dangereux et tel que bien cognochez. Aussi que lesdicts seigneurs nous dirent que la pluspart des Cantons tendent à l'observance de nostre saincte foy...

Pontarlier, ce mercredi matin, II de novembre.

Jehan Tiiomassin Au Président du Parlement de Dole.

Collection Duvernoy. Montbéliard sous Vlric, t. II.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 1

"2

Les Commis et députés a la matière de la foi a Madame la duchessse d'Orange

29 novembre 1524.

Madame, très humblement a vostre bonne grâce nous recommandons.

Madame, selon vostre bon ad vis, Mr le trésorier de l'Eglise de Besançon nostre confrère fut ces jours passés avec M. Tho- massin devers MM. de Berne et Fribourg pour le faict de ces faulx prescheurs que sont à Montbeliard et pour ce que par les seigneurs dudict Fribourgquiont bonne et singulière affec- tion au reboutement d'iceux, ils furent advertis que tous MM. des quantons seroient assemblés à Lucerne il y a eu di- manche passé XV jours et qui seroit bon y aller, nous advi- sames de incontinent despescher ledict Sr Trésorier, celle part avec semblables instructions que celles que l'on lui avoit donné pour aller audicts Berne et Fribourg, que, Madame, vous avez vehues, finalement il a esté avec monsieur de Berchier et y ont eu très bon accueil des seigneurs y assem- blés comme nous dit ledict sieur trésorier lequel en a rapporté la copie des lettres que pour ceste matière lesdietz Ssrs des quantons ont escript à Monsieur le Conte de Montbeliard que avons trouvé très bonnes et avons prié le dict Sr Tréso- rier et Monsr le doyen dudict Montbeliard aller devers vous, Madame, pour les vous monstrer et vous advertir plus au long des choses dessusdictes et d'aultres que les avons enchargés vous dire dont vous supplions, Madame, les croire pour ceste fois et que vostre bon plaisir soit tousjours vous emplier et tenir bonne main au bien de cesdictes matières. De quoy, Madame, vous obligerez toute l'Eglise à prier perpé- tuellement le créateur pour vostre bonne prospérité qui

14 PIÈCES JUSTIFICATIVES

vous doint par sa grâce, Madame, très bonne et longue vie.

De Besançon ce pénultième de novembre (1524).

Vostres humbles et obêissans serviteurs.

Les Commis et députés à la matière de la Foy.

Collection Duvernoy Montbéliard sous Ulric, t. II. Copie. Invent. Chalon I. Arch. du Doubs.

L'abbé de Corneux adresse a celui de Belchamp une lettre portant absolution de quelques -uns de ses re- ligieux qui portaient l'habit seculier.

2 août 1525. Universis présentes litteras inspecturis, Johannes Ma- thieu permissione divina ecclesie seu monasterii Béate Marie Virginis de Corneolo, ordinis Premonstratensis, Bisuntine diocesis, humilis abbas, nec non ecclesie seu monasterii de Bellocampo eorumdem ordinis et diocesis pater abbas, re- vcrendo in Christo nostro confratri abbati dicti monasterii de Bellocampo salutem. Quia nobis hac die date presentium constitit atque constat, certis litteris tuo nomine subscriptis ac aliis inquisitionibus per nos débite factis, plures reli- giosos seu canonicos tui monasterii mutasse habitum reli- gionis in secularem propter metum plurimorum virorum, nequam in ecclesiasticoset maxime in religiosos servientium, ob quam causam incurrere potuerunt peccatum appostasie et postmodum irregularitatis, et quia de presenti delicto minime possunt absolvi nisi a nobis, tibi, aut in tui ab- sentia, fratri Hugoni Saguin aut Hugoni Cugnotet quiquidem in idem scelus et periculum inciderunt causis predictis reli- giosi tui monasterii, quos ab hujus modi delicto absolvimus absolutosque per présentes ad te remittimus, man- damus aut uni eorum quatinus ipsos religiosos in gene- rali aut particulari quos nos in his scriptis absolvimus virtute nostrarum presentium litterarum etauctoritate nostra paterna a nobis vobis concessa absolvatisde talibus delictis, per ipsos, utpremittitur, perpetratis, et a nobis absolutos de-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 15

nuncietis solennitatibus in talibus assuetis. Datum et actum Corneoli, secunda Augusti anno domini millesimo quingente- simo vigesimo quinte, sub cyrographo et sigillo nostris hiis impressis.

Mathieu, abbas Corneoli.

Collection Duvernoy. Montbéliard sous Ulric, t. If. Copie. Arch. Nat. K. 2164.

Pierre Toussain au duc Ulric.

17 avril 1536

Illustrissime princeps et domine clementissime, cum necesse haberem anteacto quadregesimali tempore hic aliquid dicere de Coena Domini, illustris. princeps et dominus meus, Dominus Georgius cornes, scire voluit (ut aequum erat) quid de hac re sentirem. Caeterum ubi respondissem, me in D. Blaureriesse sententia, rogavit idem illustris. Dominus meus Cornes num in hac tractatione mensae dominicae D. Schnep- fium sequi vellem. Quod me certe facturum bona conscientia recipere haudquaquam potui, non quod hominis pii (ut audio) et eruditi piam doctrinam contemnam, sed quod eum nec viderim unquam, nec audiverim de religione nostra disse- rentem, tantum abest, ut medocendoilliusvestigia peromnia sequuturum polliceri potuerim. Quanquam interea quod ad cœnam attinet, si tractarim hoc negotium, ut controversam sententiam, vel zwinglianum (ut vocant) dogma, ne verbo quidem attigerim, sed paucis duntaxat, et pro necessitate solum, indicavi populo, cœnae domini usum, religiose manens in verbis Scripturae, adeo ut hac ratione non putem me in illorum piorum virorum concordiam peccasse.Tametsi ignorem an quisquam mihi unquam de ea re verbum ullum fecerit. nisi quod mihi Blaurerus, Celsitudinis tuae jussu hue profi- ciscenti, serio commandavit hanc Ecclesiam ut scilicet pru- denter et cum timoré Domini, in hoc munere meo versarer. Et futurum arbitror, adjuvante Christo, ut quamdiu me hic agere volet Dominus et tua celsitudo, nihil admittam quod vel Illustrissimes Dominationi tuae vel oiis illis eruditis viris fra-

t6 PIÈCES JUSTIFICATIVES

tribus meis, in Domino observandis, improbetur. Ad quod ego sane pro mea virili advigilabo. Collection Duvcrnoy, Montbéliard sous Ulric,t. II. Copie.

8

Fragment d'une lettre de Hédion a Mathias Erbe1

23 octobre 1537.

C. Hedio viro pio et erudito Mathiae Erbio, ludimagistro in Gengenbach, fratri, ad manus proprias.

Salve in Domino Jesu. Die Veneris, quae fuit XXV oct. accepi literas tuas hora tertia, mox hora quarta accepi Do- minum a V. (Virtemberg). Is gratanter et laeto animo accepit responsum tuum, gratiis Deo aetis, qui providere vellet de idoneo ministro. Ostendit autem alias complures epistolas, in quibus etiam Symon Grynaeus consulit illi, ut, si Erasmus,2 abire velit, permittat ; te autem non dimittat e manibus. Mompelgardi habet virum optimum Petrum Tosanum, cui socium adjunget quendam Nicolaum,3 Stapulensis discipu- lum, virum doctissimum. Dispicitet de ludimagistro in eum locum, et de puellabus etiam formandis per uxorem Micolai, quae pulchre callet docere puellas. Quae ideo scribo, ut confirmeris in animo tuo.

Jam itaque Dominus Cornes cogitabit, ut commode agat cum senatu tuo, et argumentis, nimirum plus situm in eo, qui archiepiscopi partes agat erga ecclesias XIX, ubi multa hominum millia sunt, quam praesse LXX aut LXXX pueris.

(Ms. Arch. eccl. Basil., t. III).

1. Mathias Erbe (1494-1571) à Ettlingen, dans le margraviat de Bade, avait étudié à Berne. Il était maître d'école à Gengenbach, pays de Bade, lorsqu'il reçut l'appel du comte Georges qui désirait lui confier l'œuvre de la Réforme à Riquewihr. La bibliothèque de Colmar renferme quatre volumes manuscrits de sermons et de pièces diverses de Lrbe. Il y a aussi de nombreuses lettres de lui à Stuttgart, à Bàle et à Zurich. Cf. Th. G. Rôhrich, Mittheilungen ans der Geschichte der ev. Kirche des Elsasses, t. III, p. 275 et suiv.

2. Erasme Fabricus, prédécesseur de Mathias Erbe à Riquewihr. .">. Nicolas de la Garenne, collègue de P. Toussain.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 17

L'archevêque de Besançon au comte de Montbéliard.

24 décembre 1557.

Monsr le conte, à vous nous recommande ris. Par vos lettres avons congneu le mécontentement que prenez pour la détention et emprisonnement d'ung nommé frère Jehan Pequegnot, religieulx de Belchamp, par quoy volluntiers vous advertissons de la vérité, congnoissant que l'on vous a faict entendre les choses aultrement que ladicte vérité. Ledict frère Jehan, comme nous a esté preuve par bonnes informa- tions, puis plusieurs ans, est coustumier vivre dissolue- mentet aultrement que n'appartient à religieux et homme d'église, donnant matière de scandale et maulvais exemple au peuple en nostre diocèse, que pour nostre debvoir envers Dieu ne pouvons ou debvons tollérer ou dissimuler en justice, et à ces causes, pour corriger les vices et faultesdudict frère Jehan estant nostre diocésain et subject comme homme d'église tel qu'il est, icelluy passant par nostre ville de Gy, l'avons faict détenir prisonnier et contre luy procéder en termes de justice sans aultre égart ni affection particulière.

Monsr le conte, nous sûmes esté advertis que aucuns prédicans en vostre ville de Montbéliard publient doctrines contre l'observation et coustume ancienne de vivre de voz illustres progéniteurs et les nostres et aultrement que aux aultres lieux de nostre dict diocèse. Et pour ce que l'empereur duquel sûmes vassal et humble subject comme les autres princes du St-Empire, à diverses fois et puis naguères par ses lettres nous a escriptet commandéestre soingneuxet vigilant à ce que telles nouvelles doctrines ne soient en vigueur riere nostre dict diocèse duquel est votre dicte ville de Montbéliard, voire en ce pays, les a deffendues par edicts et mandemens publiques afin rendre debvoir envers Dieu premièrement et sadicques Majesté, vous prions bien affectueusement laisser et permettre vivre vos subjects noz diocésains, comme leurs pères et prédécesseurs, sans au moien desd. nouvelles doctrines et

2

18 PIÈCES JUSTIFICATIVES

prédicans souffrir qu'ilz soyent divertis de l'ancienne obser- vance quant à la Ste foy Et en ce tenons pour certain ferez chose fort agréable a sa dicte majesté. Etquant à nous, en toutes choses dépendantes de nostre pouvoir non seullement quant au dit frère Jean, mais en plus grandes nous trouverez bon voisin et amy avec effect de contentement.

Et quant a ce que dictes par vosd. lettres sa majesté en plusieurs diettes journées impériales a permis de preseher l'Evangile selon lesdictes nouvelles doctrines, cela doibt estre entendu quant aux lieux lesdictes nouvelles doctrines sont entièrement observées, et non quant à ce diocèse, lequel en a esté jusqu'à présent immune, fors en vostre dicte ville de Montbéliart. en laquelle aucuns se sont perforcez, puis cer- taines années en ça, introduire lesd. nouvelles doctrines contre l'intention de sa dicte Majesté et au regret des meilleurs personnaiges de la plus part du peuple de vostre dicte ville, a quoy vous prions derechief vouloir donner ordre, aussi nous faire responce par escript. Monsr le conte nous prions le Créateur vous donner sa saincte grâce.

Dez nostre chasteau de Gy, ce xxim de décembre 1537.

L'entièrement vostre L'arcevesque de Besancon. A Monsieur le conte de Montbéliard.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Ulric, t. II. Archives natio- nales, K. 2186.

10

[.'archevêque de Besançon au comte de Montbéliard

17 janvier 1538.

Monsr le Conte, à vous de très bon cueur nous recom- mandons. Nous avons reçeu par vostre messagier présent pourteur voz lettres datées du xuu(>de ce mois par lesquelles nous avez fait response à noz précédentes lettres, et nous requérez derechief de vouloir relâcher de noz prisons frère

PIÈCES JUSTIFICATIVES 19

Jehan Pequignot, religieux de Belchamp, nostre jurisdicqueet le renvoyer sehurementauditBelchamps,surquoy vous voulons derechief bien advertir comme avons fait par nosd. précé- dentes, que nous avons trouvé par bonnes et souffisantes informations ledict frère Jehan avoir commis plusieurs actes de jeunesse indécentes, et non convenables à son estât et profession, et estoit apparent qu'il eust continué après, si de ce ne fut esté corrigé et chastié, au moien de quoy passant par nostre ville de Gy le fîmes arrester et l'avons détenu quelque temps en prison gracieuse comme notre jurisdicque, afin dele punir de ses meffaits selon l'exigence d'iceulx pour luy donner occasion de mieulx vivre à l'advenir qu'il n'a faitdu passé; en laquelle prison il a esté tousjours bien traicté sans luy avoir fait rudesse aulcune, et après l'avoir fait interroger par noz officiers sur lesdicts meffais et qu'il a confessé la pluspart d'iceulx, se submettant à la miséricorde de justice, pour ce que nous en aviez escript en sa faveur, a été chastié si doulce- ment et gracieusement que à bonne raison il s'en doibt tenir pour content, et enfin y a environ huit jours qu'il fut rendu par nosdicts officiers à son père abbé pour luy remonstrer ses faultes et l'exhorter à vivre régulièrement et vertueuse- ment à l'advenir, ce que nous espérons il fera; lequel père abbé, comme sûmes advertis, l'a, depuis, renvoie audict Bel- champs, et en tout ce que dessus pensons avoir fait nostre debvoir de sorte que n'en debvez prendre mescontentement. Au surplus, quant à l'aultre point contenu en nosdictes précédentes lettres touchant les prédicans que l'on dit estre en vostre ville de Montbèliard, vous dictes avoir envoie nosdictes lettres à illustre prince et seigneur Monseigneur le Duc, vostre frère, et que sur icellesil nous fera pertinente response, laquelle nous attendrons et espérons tant de sa vertu et bonté, et de la vostre,quetousdeux vous ne souffrerez introduire en vostre dite ville nouvelleté aulcune contraire à l'observance ancienne qui y a esté gardée quant à nostre saincte foi de tout le temps passé et que générallement s'entretient en tout ce diocèse selon les èdicts et mandemens de l'empereur nostre souverain seigneur, dont derechief vous prions bien affectueusement, ayant mesmement regard que S. M. et les aultres chiefs delà chrétienté sont après pour faire tenir et célébrer le concile

20 PIECES JUSTIFICATIVES

généra^ ce que l'on espère sera en brief, pourront estre décidées et terminées toutes les difficultés concernaos nostre dicte saincte foy et religion chrétienne. Ce faisant vous ferez chose bien aggréable a sadicte majesté, laquelle de ce nous advertirons et à tant, monseigneur le comte, nous prions le souverain Créateur vous avoir en sa saincte garde. De nostre dicte ville de Gy, ce 17e de janvier 1537 (v. s.).

L'enticrement vostre, L'Arcevesque de Besançon.

A Mons' le conte de Montbéliard.

Collection Duvernoy. Montbéliard sous Ulric, tome II. Copie. Archives nationales, K. 2164.

11

SiGis.vioNi» Stier ' ( TaurusJ a Matiiias Ekbe

16 décembre 1538.

Et pietate et doctrina insigni viro, domino Matthke Erbio, divini Verbi praeconi in Richenvilla, domino et fratri suo venerando.

S. Quod te certiorem reddam cupis, optime Matthia. quibus conditionibus missa olim nostraad atrum relegata sit Ditem. Iniquis certe conditionibus, ut antistibus illius etiamnum videtur, ablegata est. Nam nihil minus sperantibus nuntium allatum est, quo cum Dea sua mox templo excédant, locum- que Deo Deorum Domino extemplo cédant : quod si porro illorum quisquam in principalibus vivere velit sumptibus. missam nec clam, nec palam ubivis gentium etiam deinceps deblateret. Super hoc adhuc délibérant ; idque ferimus, dum rationem omnium rerum ecclesiasexpiscamur. Necputoomncs subscripturos, quod tamen haud gravatim principes laturos conjicimus. Deprocerum item vestrorum ingenio,

quod scribis, nova proh dolor ! non nuntias, mi Matthia. Nam

1. Sigismond Stier était chancelier du comte de Wurtemberg.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 21

et praesens pleraque et oculis et auribus ipse hisce meis hausi. Sed quid facias ? Dicere mihi, sed non mutare inte- grum est. Dabo tamen Dei auxilio strenuam operam, quod si non statim omnia, tamen pedetentim non minima corri- gantur. Vogleri nostri dignitatem semper cupio salvam. Verum cum et literis et ore principi nuinus illi esse moles- tissimum et neutiquam ferenclum conquestus sit, iique sua semper quam emunctissime corrogata velint, princeps ergo non illi quidem maie, sed rébus suis prospectum cupiens, illum hoc fasce levare satagit. Sed de his alibi forsan fusius. Ego quod in me fuerit (a quo tamen omne non pendet) omnem lapidem movebo, quo Satanée astutiae si non omnes, tamen non aspernandae, superorum murere pessundentur hebetenturne. Vale cum Froschio nostro aliisque tuis commi- litonibus, viris et piis et doctis in Domino quam optime. Ex Montbeliardo, xvi dec. 1538.

TUUS SlGISMUNDUS StIER.

Quod Voglerum nostrum in hoc munere diutius habeamus, in tua mihi videtur situm industria. Plura non scribo. Vale denuo.

Ms. Archiv. Eccl. Basil., vol. II, fol. 226. Zurich. Mss. Simler, t. 45. Copie.

12

Sigismond Suer [Taurus) a Mathias Erbe

6 mai 1539.

S. in Domino optime Matthia. Justam tuam querelam acer- bissime accepi,quam etiam partim ad principem nostrum mox retuli : quare puto fore, quo religionis negotium deinceps melius habeat. Principem etiam omnem moturum lapidem, idquod Voglerus nosteraffatim tibi commonstrabit. Ego, quod Superi dabunt, vobis nunquam suppetiunculis meis déesse

22 PIÈCES JUSTIFICATIVES

discupio. Crucem tuam, precor Dominum ex animo, ita tem- peret, ut sit in gloriam ejus, atque tuam salutem. Scisvero, optime vir, quam diligat quos hic castigat filios, et tamen non ultra, quam ferre possint. Nil ergo dubito, quin Domini manum patienter œquoque animo ferre jam pridem didiceris. In his tentationibus dat et proventum. Optime vale et Sigis- mundum, ut faeis, precibus tuis Domino sedulo commenda. Vale denuo cum familia optime in Domino. Datum Mont- belgardi, vi Maii. 1539.

Tuus ad aram, Sigismundus Stier.

Ma. Archiv. eccles. Basil., vol. II, fol. 245. Zurich. Mss. Simler. t. 46.

13

J. VOGLER A YADIAN

17 mars 1539.

Salus in illo qui vere ac sempiterne salutis author est, etc. Hochgelertter, min gûnstiger lieber herr und vatter (sic).

Der Brief beginnt mit Entschuldigungenùber langes Stills- chweigen. Daran schliesst sien, die Mitteilung, dass tr (Vogler) erst vor einem halben Iahr sich entschlossen habe, bei seinem gn;'idigerHerrn zu bleiben, « nit derunderhaltung halb, sonder dasdaspfaffenthumso starckingewurzelt, und so mitgrosser und arbaitt ussegerùttet ; wo das nit geschechen, wâre ich zu Strassburg herlich versechen worden. Gott der Herr hatt mittel und sterck gsant, das min gn(àdiger) f^lûrst) und herr (als ain weisser furst) an S. Martins abent beschickt den Decanum und aile corherren, liess in fùrhalten, S. g(naden) hette nun lassen gotts wort etliche jar in tùtsch und wàltsch verkiinden, sy ermant irs gottsdiensts uss gôtlichem wort

PIÈCES JUSTIFICATIVES 23

rechenschafft ze geben und zu erhaiten. Sagten si verhofften, S. gnad lies sy bey yren freyhaiten bliben. si liessen yderman globen, das soit man si och lassen, wolten nit disputieren. Also kurtz ail gefângklich ins schlos gefùrt. bis si sich ver- schriben haben, ze leben nach S. g(naden) gebotten. Do S. g(naden) si hernach ermant an die predig ze gon und fur sin herschafft zu kainer mess nùmer mer, er woltt inen ire pfrunden nichtz dest minder folgen lassen, das habens nit gewoltt, ziechen utïdatum diss brieffs ail hinweg, verlassen ire pfrunden und sicb fur si und ail ir nachkomen verschri- ben, kain ansprach an ire pfrunden nùmer mer ze haben. M(in) g(nâdiger) f(ûrst) hatt aber vorhin, als sy gfangen waren, aile schlùssel der kirchen zu handen gnomen, ailes hailtum, des ùberus vil gewesen, och die bilder sauber ussgerûtt. Ira stifft sind 28 âltter mit tafflen gstanden, gab m(in) g(nàdiger) f(ûrst) dem Cantzler, hofmaister und mir beuelch, on ergernus disses abweg ze thon. Namen wir M. Bernhart Mocken, bumaister, wurden ainer nacht gerecht, des sich aile menschen verwundertten, actum 5 martii diss jars. Diss stercket und frôwt mien, das ich mich f(ùrstl.) g(naden) ergeben ze bleiben. Werden uff ostren zum ersten das nachtmal Christi halten mit dergotz hilff. Diss min lang schriben wellend yr mir nit verargen. Ich hoff, es sey euch och ain frôd, das das Euangelion zuneme. Glich wie in der graffschafft gehandellt, also ist och in der herschafft m. gn. f. im Elsâs zu Richenwiler gehandlet worden, da min vetter Aman Vogler m. g. h. amptman ist, hat 24 pfarren.

Ich schick uch ain neuwe gutte composition zu Bern gemacht. Ich mag euch nit verhalten, wie ich in der zitt m. g. f. vier Knaben in der music und allen instrumenten zuge- richt hab, das sy aile muttetten, wie lang und schwâr oder kunstrich gemacht, vorm fursten perfect ûben ; ja der fùrst selbs singt, pfift, zùcht uff den fyolen ex arte, das ich s. g. undericht hab, tag und nacht by s. g. gewesen. Spilet nit, suft nit, allain diss ist sin frôd nach gôttlichen sachen, liset fil, haltt gut justitiam, husslich. Wie wurden ir sinen gnaden gefallens thon, so yr zu im schriben, als yr wol wissen, dann ich s. g. offt von ùch gesagt. Ich hoff, s. g. phisicus, D. Gaspar Kolb, werd ùçh haimsuchen, selbs von im verstanden, des

24 PIÈCES JUSTIFICATIVES

willens sin, kuntsehafft ze machen. Er hatt Doctor Fridigers seligen tochter von Costentz zu der ee, die ist yetz zu Costentz by yren frûnden und Syxt Diettrichen. Suma kain fiirst ist, der schoner instrument nùwhendish hab im gantzen rych, dan disser m. g. f., und steltnach meer. Ich haben die 4 kna- ben in minem hus, die mùssen uffden dienst warten, da mit ich moge der hailigen gschrifït obligen. Dan aile sontag und fest muss ich vor sinen g(naden) und allem gsind im schlos predigen und in der wuchen am zinstag im stifft, da by s. g. alweg ist, onangesechen die gross trewung (Drohung) der Burgunder. Gott welleims verlichen sinen gaist und gnad.

Bitt euch, minen insonders gunstigen und liebenhern, mir ze schriben, das ich noch ain mal vor minem end euwer handgschrifft und trost hab, welche mich so offt erfrischet und ufmunderig gemacht. Hortte och gern, wen ainigkait, frid und ruw euwer Kirchen und loblichen statt und gemain sich merette, in zunemung gottlichs worts und gemainen nutzes. Wellend och mir die lieben und trùwen diener der Kirchen grùssen und andermine giinner, so mir nachfragen. Der almàchtig gott bestatte das angefang(ne) in euch und segne euwer hussvolklin mit sinen gnaden, amen. Actum zu Mumpelgart, den 17 tag martii anno 1539.

E(uwer) williger und underthaniger,

JOHANS VOGLER F. G.

zu Wirttenberg capplan und diener.

Min hussfrow laset ùch, euwer hussfrowen, tochter und Barbaram vast grûsen, si ist noch die ait mutter Agnes wie alweg.

Adresse : Dem hochgelertten hochgeachten und ersamen herrn Doctor Joachim von Watt burgermaister zu S. Gallen minem gunstigen liebenn herren zu handen.

Original : Stadtbibliothek (Vadiana) St. Gall, Ms. Nr. 33. (Epistoloc miscellanete, t. IV, 260). Zurich. Mss. Simler, t. 47.

Nous remercions M. le bibliothécaire Dierauer, de St Gall, d'avoir bien voulu nous fournir ce texte important dont nous n'avions qu'une mauvaise copie.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 25

14

Extrait d'une lettre de J. Vogler. a Vadian.

9 août 1530.

2 tag vor dato dis brifs hatt m. g. f. ain predicanten

in Savoy geschickt nach predicanten ii die landtschafften. S. g. versicht aile flaken und grosse dôrffer mit getrûwen schulmaistren. Wan yenen ainer bey ùch waere, denwelt ich fiirderen in ain schôn rich dorff 1/2 mil von Colmar. Baschon Rugkensperger hatt 1 jar ob 50 gl. gehabt, hatt gelept, das er geurlopt und yetz by aim bapstischen edelman ain hussknecht worden zu Rapperschwil ; ist altag vol wins

schier.

Rùckschlœge der Reformation in Breisach. Nur in Colmar haben die Lutherischen noch Zuflucht . . . Der berr sey mit uns aller), amen. Datum zu Mùmpelgart 9. Augusti an no 39.

E fuwer) alzit wibliger Johans Vogler f. g. von Wirtenberg diener und caplan.

Adresse : Dem hochgelerten erssamen und wyss hern Joachim von Watt, Doctor, Burgermaister zu St-Gallen, minem lieben herrn und frùnd.

Original: Stadtbibliotek (Vadiana) St.-Gall. Ms. Nr". 33 (Ëpistol. miscellaneœ, t. IV, 2a5).

15

Sigismond Stif.r (Taurus) a Matimas Erbe

18 septembre 1540.

Suo domino ac fratri egregie colendo Mathiae Erbio.

Quod Johannis Vogleri, optimi viri mortem doles haud errare mihi videris Nam vix scio, cujus mortem tanto dolore exceperim, atque hujus viri. Tôt enim commod.tates is simul nobis abstulit, tum ob suavem illius familiaritatem, tum et musica modulamina, quibus etprincipi et nobis aliis

2G PIÈCES JUSTIFICATIVES

omnibus multum non raroademit melancholiœ, et cerebrum in integrum restituit. At jam sepulto Apolline languent musas omnes, intercidit musica omnis, et quisque suos pati- mur mânes. Quare summum Dominum precor. quo nobis brevi i-educat alium et Verbi ministrum et musices patronum; nisi enim hoc fiât, atra nos bilis nimium sollicitabit. Egoinsu- perquoquenon parum de adversa tua valetudine mceroris accepi. Sed ita sors est humana,ut aftluentibus bonis externis, accédât quoque quicpiam externee adflictionis. Verum utut sit, precor Dominum, ut brevi te videamus restitutum inté- gra; sanitati, ut quam diutissime illius gloriam prœdices et provehas. Quam tu de Cattorum altéra uxore fabulam putas, ego plane veram bistoriam esse autumo. Verum utcunque sit, gaudeo id facti in disputationiscampum non rapi. Optime vale et convalesce in Domino cura familia tua. Ex Montbel- gardo, xvin sept. 1540.

TUUS SlGlSMUNDUS StIER.

(Comitis Georgii Cancellarius.)

Mss. Arch eccles. Basil., t. II, fol. 244. Zurich. Mss. Simler,t. 48. Copie.

16

Extrait d'une lettre de Hédion a Mathias Erbe

29 décembre 1541.

Scripsit nuper princeps, tibi commissum esse, ut perspicias de concionatore aulae, viro idoneo. Quod si hac in re operam meam requiras, sum voluntarius. Jam tu taces, et ego sane hoc tempore non habeo, quem indicem. Obsecro rescribe primo quoque tempore. Ego intra mensem aliquoties scripsi principi de comitiis Vuormatiensibus, et egit gratias satis benevolus. Jam rursus scribo. Si non est vobiscum, curabis, ut ad Mumpelgart perferantur.

Quid autem tibi scribam, vix habeo. Lucifugœ sibi semper similes sunt

Mss. Archiv. eccles. Basil., vol. III. fol. 134. Zurich. Mss. Simler, t. 48. Copie.

PIECES JUSTIFICATIVES

27

17

Extrait d'une lettre de Hédion a Mathias Erbe

22 août 1542.

. . . . . Amici quidam me rogarunt, eogitarem de erudito et probo concionatore germanieo, qui veniret ad Mïimpel- gart, docturus coram principe Christophoro. Aber \vo nem- men ?

Zurich, Mss. Simler, t. 38.

18

Pierre Toussain aux pasteurs de Berne

7 novembre 1543.

Vigilantissimis ecclesiae Bernensis pastoribus dominis ac fratribus nostris observandissimis.

Huic fratri nostro libellum ceremoniarum ducatus Wir- tenbergensis vobis communicandum dedimus, quod eas ceremonias bic nobis quoque obtrudere velint, et vestram ceterorumque Helvetiee fratrum super his sententiam audire vehementer cupimus, quia nihil sane recipere vellemus, quod boni viri gloriœ Dei ecclesieeque Christi a?diticationi adversari judicarent. Montbelgardi vu nov. 1543.

Vester obsequentissimus frater

Petrus Tossanus, suo et fratrum suorum nomine.

Habes hanc epistolam insertam literis Rumlangii ad Bullingerum xxi.x Januarii 1544.

Archives de l'église de Zurich, t. II, p. 133, et Bibliothèque de Zurich, Mss. Simler, t. 53. Copie.

28 PIÈCES JUSTIFICATIVES

19

Confession de Toussain et de ses collègues de la ville,

DU COMTÉ DE MONTBELIARD ET DE LA SEIGNEURIE DëBlA.MONT SUR LES SACREMENTS.

15 janvier lo'i4.

Divus Augustinus libroXdfe Civitate Dei, item Pontificii in jure canonico de consccratione dist. II ; et doctores scolastici libro IV Sententiarum sic definiunt sacramentum et omnium consensu dicunt esse sacras rei signum et invisibilis gratiœ visibilem forma m.

Baptismus igitur est sacramentum, hoc est, ut illi definiunt, sacras rei signum et invisibilis gratiae visibilis forma. Signum et forma visibilis est aqua materialis et actus baptismi exte- rioris. Res autem sacra et invisibilis gratia quas cum signo datur, est remissio peccatorum et communicatio spiritus sancti perChristum Jesum.

Sic cœna Domini est sacramentum, hoc est, ut illi testantur, sacras rei signum et invisibilis gratiae visibilis forma. Signum et forma visibilis est paniset vinum, cœna, res autem sacra et invisibilis gratia quas cum signo datur est corpus Christi pro nobis traditum et sanguis ejus pro nobis fusus. Quemad- modum etiam Irenasus scribit Eucharistiam duabus rébus constare, altéra terrenâ, altéra cœlesti, terrenam vocat ele- menta et res visibilis in cœnâ, hoc est panem et vinum, cœlestem autem rem vocat, quod alii rem sacram et invisi- bilem dicunt, hoc est panem et vinum offerri, sed una cum démentis et signis id est cum pane et vino, veritatem ipsam et res ipsas sacras et cœlestes hoc est verum corpus et verum sanguinem Domini in cibum animarum nostrarum vere dari et exhiberi, nos illis in cœna vere pasci et refici credimus et profitemur.

Collection Duvernoy, Montbcliard sous Ufriç,t, II. Copie,

ËCCLESI*

ASTICORVM RITV*

VM ET CAEPvEMONïARVM,dV«

catus V Vïrtembergenfis Re* . gu5a y in ufum quoriindam parochorum , germanice ne faenu'un^c germa*

nicofnlatmum uerfa.

AVTORB ERHARDO

SchnepffioEcclefiafk Stucs*

gardiano»

1

7.<tdCoriHth.t4* OiimUdëànUY er [ecundum oràimm fiétki

&m M, D, Xhllh

-J$ . JV . lyi"

PIÈCES JUSTIFICATIVES 29

20

Remontrance des ministres de la seigneurie de Blamont au sujet des sonneries pour les Ave Maria et les tré- passés ET DE LA CELEBRATION DE LA FbTE-DlEU.

Très chers seigneurs, les ministres de la seigneurie de Blammont remonstrent a voz révérences que a la dicte sei- gneurie y a grand scandale et superstition a cause des sonne- ries. Car le peuple dit que c'est pour les Ave Maria et pour prier pour les mortz, et les sonnent a plusieurs lieux comme a Villers, Seloncourt et Herimoncourt, ainsi qu'on faisoit du temps des prebstres. Davantage a raison de cesdictes sonne- ries,ilz ont solemnizé leur feste Dieu plus supersticieusement que jamais, ornant leurs fumiers de rameaux comme ilz soulloient, singulièrement a Bevillers sonnant du tabourin depuis le matin jusque au neuf heures, tellement que les estrangers passans ont esté fort offensés voyant telles choses. Item, a cause de cesdictes sonneries y a division entre les deux seigneuries, veu que on sonne en la seigneurie de Blammont et on ne sonne point en la conté.

Archives nationales, K. 2192.

21

Responsio ad omnes libellos supplices verbi ministrorum montbelgardensium de componenda et stabil1enda inter nos concordia.

Cum od gloriam Christi servatoris nostri propagandam, ratione etiam offici; nostri charitatisque christianse, semper exhibuerimus nos promptos et paratos. quemadmodum et nunc exhibeamus, neque aliud quicquam in votis unquam habentes nisi ut tranquillitati ecclesiee consulatur, pax et

30 PIÈCES JUSTIFICATIVES

concordia inter hujuscomitatusacdicionisministrosfoveatur, doctrinal puritas, nec non administracio sacramentorum syncera. unanimi consensu, semper inter ipsos conservetur, haec cum summo studio et conatu nostro, quantum in nobis fuit, semper quesieiimus, et usque hodie queramus, nemo nobis jure imputare poterit quasi ad sustollenda, si qua in hac eccltsia oborta sunt, offendicula, dissimularemus. Sed, quia ministri crebris sollicilacionibus supplicibusque libellis apud nos instant ut ab ecclesiis harum dicionum auferamus omnes causas et occasiones quorumcunque offendiculorum, et intelligunt festos illos dies et ritus ecclesiasticos secundum ordinacionem ecclesiasticam Wirtembergensem, jussu etiam illustrissimi principis et domini, domini Udalrici, ducis Wirtembergensis, etc., institutos, et in parochia nostra aulica jam diu observâtes, prascipuas occasiones esse et causas offendiculorum illorum, sciant ministri hoc non esse omnino nunc nostri officii. nec debere nos quae authoritate illustris- simi principis ducis Udalrici, etc., consilio multorum theolo- gorum ac oplimorum virorum constituta et incboata sunt, sic temere iterum abrogare, sed expectare potius dicti jam illustrissimi principis nostri super bac re decretum.

Intérim autem, donec quid hac in re faciendum decernatur, rieri potest ut ministri in cœteris nobiscum conveniant. Nam cum référant sese ministri in omnibus religionis nostra? arti- culis, in primo autem in articulo de cœna Domini, ad confes- sionem Augustanam, ad omnes dominorum protestantium concionatores, quorum judicio et sentenciae sua sponte etiam in omnibus sese subjiciant, affirmantes quoque ipsos nihil aliud docuisse, nec unquam docere velle quam quod commu- nis consensus dominorum protestantium et ipsa confessio

Ad haec jam respondere ipsis non solum non gravabimur, sed etiam quae ad concordiam et tranquillitatem ecclesiae facere videntur summe conabimur.

Principio licet in articulo cœnae dominicae nonnihil suspi- cionis hactenus nobis relictum fuerit, tum quod aliud olim concionati sint quidam ex illis quam nunc fateantur alii, tum etiam quod confessio de cœna Domini nobis ab ipsis exhibita

Augustana habet. Requirant praeterea a nobis ut pro fidelibus Christi servis ac ecclesiae membris ipsos agnoscere vellemus.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 31

brevior et succinctior iteritquam nos exacte quid de su bstancia sacramenti cœnse Domini sentirent intelligere potuerimus. Tamen si ministri juxta confessionem Augustanam ac consen- sum dominorum protestancium tociusque sanctae catholicae universalis ecclesiae, necnon Christi cloctorum piorum viro- rum nostri seculi, ad quos omnes sese referunt, dilucide, distincte ac clare de ipsa primum sacramenti cœnas substancia sic sentire proriteri,ecclesiasitem suée fidei commissas probe, diligenter et diserte docere et erudire volunt ut substanciam ipsam sacramenti rite ac fideliter discernant ab ipso usu et effectu, videlicet quod in cœna Domini citra fructum seu usum qui fide et spiritu tantum percipitur, adsint, exbibean- tur et sumantur cum pane et vino verè et substancialiter corpus et sanguis Christi, ita ut corporalis et essentialis preesentia Christi in cœna nihil impediat spiritualem illam manducationem, quae postea c'ebet accedere in fidelibus : nec spiritualis manducatio tollat corporalem et essentialem prae- sentiam Christi.

Sic enim habent verba confessionis Augustanae. Decimus articulusapprobatus est, in quo confitemur nos quod in cœna Domini vereet substancialiter ad sint corpus et sanguis Christi, et vere exhibeantur cum illis rébus quae videntur pane et vino his qui sacramentum accipiunt. Hanc sentenciam cons- tanter defenderunt nostri concionatores, et comperimus non tantum Romanam ecclesiam affirmare corporalem praesen- tiam, sed idem et nunc sentire et olim sensisse Grascam ecclesiam, ut testatur canon missae apud Graecos, etc. Et mox haec recitavimus, non ut disputacionem de hac re instituere- mus (non enim improbat hune articulum cassarea majestas), sed ut clarius etiam perspicerent quicunque ista legent nos defendere receptam in tota ecclesia sentenciam quod in cœna Domini vere et substancialiter adsint corpus et sanguis Christi et vere exhibeantur cum his rébus quae videntur pane et vino. Et loquimur de praesencia vivi Christi : scimus enim quod mors ei ultra non dominabitur. Hactenus verba confessionis.

Sic quoque domini protestantes in convenlu Schmalkal- densi articulum de cœna Domini approbarunt ac receperunt. De sacramento altaris sentimus panem et vinum in cœna Domini esse verum corpus et sanguinem Christi, nec tantum

32 PIECES JUSTIFICATIVES

porrigi ac summi a piis, verum etiam ab impiis. Hœc de substancia sacramenti coenae Domini. Deinde sequitur sub- stanciam effectus et utilitas, nimirum ut sacramentum cœnae (quemadmodum in confessione sequitur) sit institutum ad commemorationem mortis Christi, ut per hoc ipsum confir- metur, certificetur et stabiliatur fides nostra de remissione peccatorum per mortem Christi impetrata : hincad gratiarum actionem, ad concipiendam et erigendam spem in adversis, ad excitandam in proximum dilectionem, ad instituendam christianam et piam vitam et ceteros fines.

Si sic ministri, juxta praescriptam confessionem et consen- sum dominorum protestancium, de cœna Domini et omnibus religionis nostras articulis pie, quemadmodum profitentur, sentire et in hac sentenciâ, auxiliante Deo, perseverare volunt; prceterea omnes eos qui testa et alia adiaphora (quae observari automitti bona conscientia possunt) autnunquam abrogarint, aut abrogata iterum restituerint, in posterum neque supersti- cionis neque idololatriœ incusare nullisconviciis.sive publiée, sive privatim, proscindere, sed in rébus illis adiaphoris, aut abrogandis, aut restituendis, semper pio et christiano magis- tratui cedere : ac quœ praescripsimus promissa ac data fide sancte observare, seseque singulos singulorum manibus subscribere volunt, statuimus eos pro piis ministris ac eccle- siae membris, seposita omni suspicione, agnoscendos, tantis- per dum sine publico otfendiculo recta in ministerio suo fideliter et synceriter pergunt.

Actum28 die martii anno 1545.

JoiIAN. ANGELANDER.

Arch. nat.. K.2179, ei Stuttgart, Archives d'Etat.

pièces justificatives

22

Sequuntur articuli qui proponendi injungendique erunt iministris tam hujus comitatus quam ditionis blanc- montan^e in genere, ut diligenter atque irrefragabiliter eos observent atque in eorum transgressores, prout res postularit, animadversis per principem exerceatur.

1545.

Quandoquidem constat aliquos ministros ad sacram scrip- turam tractandam parvos habere libros, ideo mandamus illis serio, ut necessarios ad eam rem sibi comparent, atque habeant, praecipue vero Locos communes Philippi Melanch- tonis, ec Confessionem Apologiamque Augustanam. Et si qui forte commentarios aux libros vel falsarum opinionum confutatorios vel alios suspecta argumenta tractantes habeant, ii curebunt ut cum selectu et judicio eos legant, neque ex iis plebi proponant nisi necessana,et quee ad aedifi- cationem conducant nec offensionem pariant.

Curabunt quidem omnino ministri ut posthac diligentius studeant, et materias quas in concione populo proposituri sunt, accurate praemeditentur. Et quo minus in actu con- cionum divagentur atque auditorum ingenium intellec- tumque obturbent, adstringendi erunt ad hoc ut prius domi capita concionis ejusque dispositionem atque ordinem sum- matim in scriptis redigant atque annotata habeant. Et inprimis ut rudiores quoties requisiti per consiliarios fuerint , ad verbum etiam, futurae suas concionis exemplum in scriptis dare atque exhibere velint. Et quia manifestum est paucis- simos esse subditos qui de religionis nostra articulis probe vel digne respondere norunt, ideo necessarium est ministros singulis diebus dominicis articulum aliquem fidei enarrare precationemque dominicam et decem praecepta subinde exponere.

Sic etiam contendent in hoc, ut per expressas admonitiones et doctrinas, ecordibus vulgi evellant impiaspersuasiones de missarum, indulgentiarum invocationis sanctorum, vel D.

3

34 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Virginis merito orationibus pro defunctis aliisque supers- ticionibus papisticis atque idololatriis.

Plane quoque et cum summa dilig-entia incumbendum est ministris, ut non solum in concionibus publicis verum etiam privatim, populum tam ante diem quo sacra cœna habenda est quam alias, persaepe et maxime eos qui rudiores esse deprehenduntur, de re sacramentaria ejusque usu, aliisque fidei articulis examinent, diligenter doceant, atque erudiant. Et ut de subditorum simul atque concionatorum diligentia evidentius appareat, ordinamus, ut per quodvis semestre tempus singulas domos visitent, examinentque quid unus- quisque in ridei articulis senciat et ut expresse est diem hujus examinis, una cum examine facto, hoc est quibus in articulis non sufficienter respondeatur, in scripta redisant, consiliariisque principis id exigentibus exhibeant.

Et quia compertum est, subditos plerosque cum magna noscitancia atque incuria concionibus interesse, neque animadvertere ad ea quœ docentur, ideo ministrorum erit, crebro illos inhorlari, ut animum intentum habeant, eon- cionique ab inicio intersint, ejusque finem exspectent, et preces quoque audiant atque apud se subsequantur.

Plane etiam inhibemus ne ministri ad requisitionem subditorum certas vacationes e preedicandi munere sibi sumant, vel cum paucos auditores habent conciones inter- mittant. Sed licet unus vel alter atque etiam et pueris duntaxat adsit, ut nihilominusconcionentur et catechismum exerceant.

Serio quoque admonemus ministros sui offîcii et necessa- rium esse, ut si quos subditos animadverterint inobedientes circa observationem edictorum principis, vel alias flagitiosos aut contemptores religionis, neque admonitos resipiscere velle, ut eos sine mora apud magistratum déférant. Adhibe- bunt etiam ministri moderationem quandam in corrigendis vel reprehendendis morum dissolutionibus subditorum atque inscitia circa religionem, maxime vero ut sine acerbitate illos diligenter instituant et doceant, quo magis ea res ad aedi- ticationem bonamque disciplinais conducat. De pertinacio- ribus autem quemadmodum supra meminimus, apud magistratum conquœrantur.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 35

Et quia multi ex ministris tam ruri in pagis quam alio commeantes, plerumque pannosis vestibus atque indecoro amictu sic induti incedant, ut dicas, lanios esse potius quam verbi Dei ministros, ideo prascipimus i 1 lis ut vestes habeant suae professioni convenientes.

In alendo pécore is q.uoque modus principi placet ne extra necessitatem usus domestici in offensionem subditorum excessivus numerus habeatur.

Item expresse inhibetur ne posthac decimarum licitationi vel emptioni quoeunque modo ministri se immisceant. Item ne pecunias vel pecora sub usuris vel conditionibus fœnora- titiis elocent neve aliahujus generis sordida ministrorumque Evangelii indigna committant.

Nullus quoque contractus in coemendis agris aut aliis id genus posthac habebitur ratus nisi cum scitu Baillivi aut consiliariorum principis liât.

Et quoniam in confesso est, plerosque ministrorum pro suo officio studiis hactenus haud diligentem operam navasse, nec lectionibus sacrae scripturae digne vacasse, sed rébus hujus sasculi magis deditos inclinantesque fuisse, prasterque quod nonnulli in aliis vitiis et quas pastore plane indigna sunt gloriaeque Dei atque Evangelio adversantur, deprehensi sunt : ut quorum aliqui sunt avari, iracundi, rixosi, incons- tantes levesque verbis atque incessu, rigidi exactores adversus suos debitores, pecuniam non sine usura mutuantes. eodemque pacto pecora elocantes, pecudum excessivum numerum et non citra indignationem vicinorum alentes, decimarum licitationibus per interjectas personas se immis- centes, frumentum aliaque grana carius publica aestimatione vendentes, itidemque suis debitoribus, qui solvendo non sunt, adpreciantes, vino largiori dediti, quaedam convivia per vices atque in orbem redeuntia agitantes, et splendidas nimis lautasque commessationes in puerperiis uxorum suarum instruentes, publicos mercatus nimium fréquentantes, et globatim in publicis foris diu persistentes, ibidemque cum subditis vel aliis cum contencione stomachantes, rei familiari augenda; nimium intenti, aliaque plura hujusce modi cum magno scandalo ac dedecore ministerii perpétrantes, et vulgo pessimum exemplum edentes, quodque praeter hase quidam

36 PIÈCES JUSTIFICATIVES

eorum a principe nostro haud sine summo concilie», provi- dentia, ac necessitate nuper institutam visitacionem non tantum improbare, sed etiam huic refragari superbe et temere ausi sunt. Et quod hinc satis liquere potest, quos- dam magis asstus circa, quam ob aedificationem conscien- tiarum atque ecclesias Dei , ministerium et Verbi divini provinciam adeeptasse.

Ideo erunt hase omnia toti cœtui ministrorum in génère cum severitate quadam atque objurgatione exprobanda cum séria interminatione, si quid taie de quopiam in posterum illustrissimus princeps intellexerit, illum. pro arbitrio ejus Celsitudinis, justam censuram luiturum, prout res hoc exegerit.

Licet autem ista in génère sic ipsis proponenda sint, nihilominus ratio œquitatis omnino postulat, ut qui privatim his vitiis contaminati esse noscuntur et quemadmodum ex visitiacione id liquet et ii singulatim objurgentur severeque increpentur et pro modo delicti puniantur.

Tamen priusque ad pœnam procedatur,rationis eteequitatis est, ut audiantur, et deinceps ulterius juxta modum excessus procedatur.

Caeterum qui dignam evangelica sua vocatione vitam in docenda plèbe fidei suae commissa, exegerint, hos eorumque liberos, si quos habent, illustrissimus princeps clementer et condigne demereri non dedignabitur.

Nota si fuerint requisiti ad conscribenda testamenta subditorum, id non detrectabunt subire, ubi extrema néces- sitas hoc exigere -videbitur.

Item in commune, mandatur ministris ut juxta consuetu- dinem hujus comitatus omnes ritusecclesiasticos conservent, instituantque. Et maxime ut in nuptiarum proclamationibus, pulsibus campanarum etc. , conformes se ecclesias Montbel- gardensi praebeant.

Collection Uuvernoy, Montbéliard sous Ulric, t. II.

La lin de ce document: Quœ contra ministros privatim testificata inve- niuntur,a déjà été publiée par l'abbé Tournier. Cf. Le Protestantisme dans le Pays de Montbéliard, p. 435.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 37

23

Pierre Toussain au Conseil du duc Ulric

De Bâle, 1545.

Quod sum saspe apud eundem clementisbimum principem meum dominum ducem Christophorum falsissimis delatio- nibus gravatus, doclrinaque mea apud illum suspecta reddita, ac tandem ab illius concionatore germanico l magno cum dedecore ministerii mei velut ethnicus aliquis et publicanus a cœna Domini remotus : non aliam ob causam quam quod statim secum pronuntiare nollem non minus reprobos in cœna quam electos corpore et sanguine Christi vesci, sed eam quaestionem vel omitti, vel ad nobis doctiores remitti peterem ; ut prasterea quod in manifestum cœnee nostras contemptum, ad suam celebrandam, panes papisticos ad missam factos, a sacrifias aliunde emendicare malebat quam nostro azymo uti ; ut Pantaleonem quoque collegam suum2, virum pium et doctum,illinc rejici curavitquod partes nostras sequatur; postremo quod ille idem aulicus concionator eccle- siœ gallicanae regimen verbique ministrorum gallorum exa- men et ceeterea sibi assumeret qu^e ut ante ejus adventum, pênes ministros Gallorum sedebant ; ne dicam quod in illis turbis ac dissidiis sic adversa valetudine premerer, ut nisi illinc saltem ad tempus aliquod secessissem, reddidissem me brevi et mihi et ecclesiae Christi inutilem.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Ulric, t. II. Copie.

1. Engelmann.

2. Pantaléon Blàsi.

38 PIÈCES JUSTIFICATIVES

23 bis

Fragment d'une lettre de Pierre Toussain au conseil

de régence

De Bâle, 1545.

.. Ad hase ut monachi et sacrifici qui illic adhuc surit, et verbum Domini nunquam audiunt sed ludis, scortationibus et ebrietatibus operam navantes, non solum linguà sed etiam vestitu et tonsurà, magno cum offendiculo, principum nos- trorum dedecore, papismum profitentur, his omnibus positis, sacras conciones audiant ut vitam vivant christiana profes- sione dignam.

Deinde, ut omnes tam in oppido quam ruri, omnibus superstitionibus ac idololatriis positis, diligenter audiant verbum Dei, puerique famuli ac famulee catechismo intersint flagitiaquesedulo punianturet caveantur omniaquee gloriam Domini cursumque verbi sancti aliqua ratione impedire possunt ; utpote scortationes, adulteria, ebrietates, ludi, blasphemia, chorra, etc. Et quia populus Montbelgardensis e natura intrectabilis, et multi sic sunt illic ab impiis persuasi ut putent principes in reformanda ecclesia non tam gloriam Domini quam novas muletas subditorumque pecuniam quse- rere, rem taceret illustrissimus princeps noster non solum illi ecclesiœ utilem, sed etiam sibi per totam illam viciniam magnas laudi futuram, si reformationis transgressorum muletas in usum pauperum converteret.

Insuper, ut in singulis ecclesiis duo vel très boni viri consti- tuantur, qui cum ministris rébus ecclesiœ advigilent erran- tesque admoneant, ac intrectabiles ad magistratum défèrent.

Collection Duvcrnoy, Montbêliard sous Ulric, t. II, copie.

PIECES JUSTIFICATIVES 50

24

Pierre Toussain a Mathias Erbe

12 mai 1545.

Ego te per dominum Jesum oro atque obtestor, cbarissime et observande frater, ne meum in te animum aestimes ex officio litterarum. Nam cura cancellario nostro scribo, tibi scribo amico communi et fratri necdum sum valetudinis ta m confirmate ut sine incommodo scribere possim, tametsi nunc, gratia Christo, melius habeam quam antebac, nec potero non rejuvenescere si videro hanc ecclesiam benignitate Dei, piorum precibusque et auxilio, conservatam esse. Vale in domino Jesu cum symmystis omnibus, quibus tu nomine meo salutem plurimam, dices. Montbelgardi, 12 l (mai) 1545.

Tu us P. Tossanus.

Adresse: Docto et pioviro domino Matthie Erbio, ecclc- siaste Richenvillensi, suo in domino integerrimo fratri. Richenville.

Arch. eccles. Basil., vol. III, fol. 104.

25

Pierre Toussain a Mathias Erbe

26 mai 1545.

S. Plurimum tibi debeo, cbarissime Erbi, quod me adflic- tissimum, tam saepe, sed rarius tamen adhuc quam vellem, piissimis tuis litteris consolari digneris. Nulli adversariorum conatus, nullas injurias, nulla denique incommoda me hinc ejicere possent, si per conscientiamet valetudinem consistere

l.Nous croyons que cette lettre est du mois de mai.

40 PIÈCES JUSTIFICATIVES

possem. Precor tamen in dies Dominum, ut hic potius misère peream, quam ut quicquam désignera unde gloria Christi obscurari possit. De Pantaleone l, diu fefellit animum meum, quod magno studio Curium quendam apud me semper simulant, sed tandem tamen deprehendi talem, qualem depingis, hoc est, guise, et inanis gloriae studiosiorem esse quam veree pietatis, tametsi nunquam putassem ut tam tur- piter nobis unquam imponeret. Sed portabit ille suum judicium. Dominus Deus te et symmystas tuos, ecclesiœ suas sanctae quam diutissime incolumes servet. Optime vale, cha- rissime et observande frater,et me, quod facis, apud Dominum sanctistuisprecibussemperadjuva.Mompelgardi,26maiil545.

Tuus P. Tossanus.

Adresse : Domino Mathie Erbio,ecclesiastae Richenvillensi, suo in Christo charo et observando fratri.

Richenville.

. Arch. eccles. Basil., vol. III, fol. 109.

26

Pierre Toussain a Guillaume Farel

12 août 1545.

S. Charissime et observande frater, nuper cum hic esses, significavi tibi Petrum Blondum classis Iverdunensis, malis artibus, hoc est magistratu et fratribus suis verbi ministris, insciis, nobisque tum omnibus dissuadentibus, sacrosanctum verbi Dei ministerium apud Mombelgardenses, me adhuc illic agente, ambivisse, illique etiam interea litteris significa- tum esse, id nobis improbari, ut nihil minus putassem unquam futurum, quam ut in instituto suo pergeret. Sed vides ex his fratrum quorundam vere piorum ad me litteris, quam non illic dormiat Satan, et impietas sese predat. Quare

\. Pantalçon Blaesi,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 41

te etiam atque etiam per Christum oro, ut primoquoque tempore apud Bernatos, praefectumque et fratres Iverdunenses illius impios conatus impedias, ne ejus causa magis turbetur illa ecclesia, neve verbi ministerium hac ratione prostituatur. si nec misso, nec vocato, sed favore ambienti, et visese inge- renti, piis reluctantibus, pateat. Optime vale quem precor ut mea omnia scripta apud te contineas. Basileas xn augusti 1545. Tuus in aeternum P. Tossanus.

Adresse : Fidelissimo ecclesite Christi pastori Guillelmo Farello fratri suo observando. Neocomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

27

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

8 septembre 1545

S. Quanquam nuntius dicat se nihil expectare hic quam

meas literas, et in his quas ad cancellarium nostrum scribo,

te saluto, continere me tamen non possum quin privatim ad

te quoque scribam gratiasque agam immortales, mi Erbi,

non solum pro tuo in me amore, sed etiam studio ac sollici-

tudine, qui me piis et amicis tuis litteris tam seepe consolari

non dedigneris. Quae autem scribis de Pantaleone agnosco

esse verissima nec quisquam unquam fuit, qui ecclesiae Mom-

belgardensi plus incommodant quam ille, cum et principem

nostrum Georgium et nos omnes turpissime fefellerit. Ego

cum il lie eram, de valetudine bona recuperanda plane despe-

rabam, sed nunc, gratia Christo, optime habeo, ut si ad

ecclesiam meam revocatus non fuero, aut eo bona conscientia

redire non possim, sperem tamen me adhuc alicubi Christo

domino nostro inserviturum, cujus ego voluntatem expecto,

quemque precor ut te et tuos incolumes servet.

Basileae, 8 septembris 1545.

Tuus P. Tossanus.

Adresse : Fideli ecclesiae Richenvillensi pastori domino Mathiœ Erbio, fratri suo charissimo.

Arçh. çcçles. Basil., vol. IU, fol. Ig6,

42 PIÈCES JUSTIFICATIVES

28

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

12 novembre 1545.

Hic dies octavusest,cx quoin hancaulam' appuli,et sumà principe2 consiliariisque humanissime exceptus. Sed antc- quam agi coepta surit ecclesias nostras negotia, advolavit hue Erhardus Schnepffius.adversariorum nimirum suasu,mihique in omnibus confessionibus nostris, pro sua virili hactenus est adversatus, festorum repositionem, obstetricumque baptis- mum, et alia controversa adversus me defendens. Ne dicam quod nostram de sacramento Eucharisties confessionem coram consiliariis in suspitionem vocare studebat : sed que heri communi illorum consensu, eoque tandem consentiente approbata est. Et postea mihi reddite sunt tuas litteras, que me non parum recrearunt. Utque hactenus per misericordiam Dei in veritate perstiti, ita et spero me eodem adiuvante, in finem usque perstiturum.Si mala illa avis hue non advolasset, salva erant omnia, tametsi adhuc optime sperem de rébus omnibus, cum praeter illum, causas meas auditores habeam aequissimos, et dux sit sensentiam pronunciaturus, quem dicunt me amore et benevolentia prosequi et quamdiu vehementer, gratiasque ago domino Deo, Eucharisties nego- tium féliciter transactum esse nostramque (ut dixi) confessio- nem approbatam. De festis, dedi rationes nostras, et doctor Gnoderus heri coram easteris consiliariis testabatur ea Mom- belgardi ducis Ulrici authoritate per clementissimum princi- pem nostrum dominum comitem Georgium abrogata esse. Quae cum longua (sic) et apparata oratione commendasset, reponendaque dixisset Schnepffius, protuli ejus ad Bucerum literas in quibus de eisdem festis loquens dicit: Nollem enim ob hominum nugas ministros aut eeclesiam turbari. Quod autemad Baptismum obstetricum attinet, nostras etiamhabe- mus rationes, que Principi displicere non poterunt, quasque

1. A la cour de Stuttgart.

2. Ulric de Wurtemberg,

PIECES JUSTIFICATIVES

43

illius concionatoraulicus, mei mirum in modum studiosus, et consiliarii, mihi jam approbarunt. Nec quenquam adhuc vidi in ducatu, gratia Christo, mala illa excepta avicula, qui causam nostram non approbet. Cui precor ut Dominus Deus felicem det exitum. Hoc etiam contendo, ut ecclesiae nostra; administratio, cognitio, doctrine, et ministrorum gallorum examen Angelandro adimatur. quem certè ante Schnepffii adventum ejectum iri intellexeram. Hoc mihi magno est hic solatio, quod consiliariorum decreto, apud hujus oppidi pastorem, virum summa pietate praeditum in religioneque purissimum,hospitioexceptus sim, quimecum sedulo Domi- num Deum orat, ut adversus Sathane conatus et insidias pro sua bonitate, causam non meam, sed suam tueatur. Optime vale, frater integerrime, et me clementissimi principis mti domini comitis Georgii celsitudini, cancellariique nostri humanitati ac benevolentie commenda. Ex aula, postridie Martini 1545. Commendo me vestris precibus.

Audio Schnepffium in hoc esse, ut vel moderationem quandam in rébus nostris inveniat, ne adversarii in totum suecumbant, vel harum cognitio pertrahatur Ratisbonam, quo brevi est profecturus. Sed spero dominum Deum nobis adluturum et volo principis judicio stare, declaravique me rébus confectis ad ecclesiam meam nunquam rediturum.

Tuus in Domino P. Tossanus.

Doctissimo viro D. Matthie ErbioEcclesiaste Richenvillensi fratri suo et amico integerrimo.

Richenville.

Arch. eccles. Basil., vol. III, fol. 106,

29

Pierre Toussain a Mathias Erbe

9 décembre 1545.

Colendissimi fratres et domini salutem in domino Jesu. Ego heri tandem ex ducatu cum eo nuntio qui me illuc adduxerat sanus et inçolumis, gratia Christo, domum redii. Quid autem

44 PIÈCES JUSTIFICATIVES

illic egerit dominus Deus in caussa nostra ex his articulis quorum AuTÔypa?ov dux Huldrichus tilio misit, facile videbitis. Auditores vero caussœ nostre fuere cancellarius Stugar- dianus Balthasar à Giltlingen, doctor Jo. Cnoderus et Gaspar Greter aule concionator : omniaque nostra postea summa tide ac diligentia eidem d. duci ab eodem Cnodero exposita. Qui quidem indigne tulerit ecclesiam Montbelgardianam ab adversariis, quos novit, tam misère fuisse turbatam, literis facile explicari non posset, mihique serio injunxit, ut si quid posthac illic turbe oriatur ipsum primo quoque tempore certiorem reddam. Ne dicam quod Schnepffii levitate et importunitate graviter fuerit offensus : tanlum abest ut illum nobis reluctantem et adversantem audire voluerit. Et non solum dux ipse, sed etiam ii quos supra memoravi, in reli- gione optime instituti sunt, ab Angelandrique sententia de cœna domini toti abhorrent. Ut vehementer gaudeam, gratiasque agam domino Deo, quod mihi ad gloriam nominis sui sancti aulam illam videre contigerit. Quod, quoniam illustrissimi principis nostri d. comitis Georgii studio ac dili- gentia factum esse agnoscimus,et ut Dominum sedulo oremus, ut illius celsitudinem ecclesie suée sancte quam diutissime florentem et incolumem servet, cui me totum semper dedo, humillimeque commendo. Valete cum optimis conjugibus vestris quibus salutem plurimam nomine meo dicetis. Ego cras (volente Deo) Montbelgardum sum profecturus, sed mox domini ducis Christophori audita sententia hue reversurus, ut uxorem et liberos illuc reducam, si parentis mandato obtemperare volet ille. Et quoniam scio principem nostrum dominum comitem et vos quoque cupere scire quo in loco sint res nostre quidque in ducatu mecum egerit Dominus Deus, volui vos ea de re per proprium nuncium (cum alium non haberem) certiores reddere. Cui promisi daturum me batziosl4quem sumptum si libenter ferre velit idemprinceps noster, includetis vestris literis. Iterum valete in Domino Jesu.

Basileae 9 decembris 1545.

Vester ex animo.

P. Tossanus. Arch. eçcjes, F3£t»U. vol. JIJ, fol. 121.

Pièces justificatives 45

30

Pierre Toussain a Sigismond Stier et a Mathias Erbe

24 décembre 1545.

S. Colendissimi viri, recepi nuper litteras vestras per eum nuntium quem ad vos miseram, mihique gratissima fuere, quœ de Palatino, illustris principis nostri jussu significastis. Faxit dominus Deus utque plurimi illius pium et sanctum institutum imitentur. Ego ab eo tempore quoad vos scripsi, Montbelgardi fui, mihique per Hocklinum significavit prin- cepsnoster junior, se et mei amantem esse, et parentismandato voluntatique per omnia libenter obtemperaturum. Quare statueram eo redire ante natalitia Christi,sed adversa uxoris valetudo, que nunc tamen (gratia Deo) in totum terè conva- luit. et alia queedam incommoda faciunt, ut hinc ante dies quattuor aut sex commode solvere non possim. 1 1 lie quum essem me stepe amicissimum convenit principis consiliarius quidam, Lucas1 nomine quem cancellarium vocant, homo meo judicio non solum pietatis studiosus, sed etiam principi nostro d. comiti Georgio deditissimus, quemque per Hockli- num et vos in officio retineri cupio. De me sunt hic inter mei studiosos, qui verentur ne parum commode posthac agam Montbelgardi, principemque habeam parum propitium, sed ego meliora spero, quumque testem habeam conscientiam meam, me nihil aliud unquam in nostra controversia que- sivisse, quam Dei gloriam, et ejus in ea sim tam saspe immen- sam benignitatem expertus, me totum etiam cumfiducia illius divine providentie committam : nec timebo quid mihi taciat homo. Prseter articulos quos vidistis, dux senior filio episto- lam scripsit, qua non solum eum ad pietatem hortatur, sed etiam serio mandat, ut Angelander et sui, quos ille non parum suspectos habet, ipsi quoque fidei suae rationem red- dant. Qui si vero professi fuerintquod sentiunt, haudquaquam scio ab illo ferentur. Cum dux noster junior intellexit mihi

1. Luc Schroteisen.

46 PIECES JUSTIFICATIVES

quoque parentis jussu, articulos illos ad se missos, in ducatu datos esse, petiit per Hocklinum ut eos sibi communicarem. Id quod illius celsitudini denegare nec potui nec volui. Ceeterum quoniam illis opus habeo, vos etiam atque etiam oro, ut vos ad me per hune nuntium mittatis, non solum germanice scriptos, sed etiam, si tantum mihi laboris navare potestis, latine versos. Nam is, cui hanc epistolam ad vos credidi, vir est piissimus, mihique ridissimus amicus, qui per ditionem vestram post dies paucos Argentoratum descendet, recepitque se rideliter curaturum ut litere mee per aliquem ex subditis vestris vobis reddantur ac rursus ab illo vestras ad me in reditu accepturum. Quare vos etiam per Christum oro ut per eum ad me scribatis. Nam ego volente Deo ante illius reditum ero Montbelgardi cum uxore et liberis. Ad haec vehementei* cupio, ut causte meae auditores in primis autem doctor Joannes Cnoderus per dominum Comitem, et per te, charissime Erbi, Gaspar Greter principis Ulrici concionator, intelligant me nec ingratum nec immemorem suorum erga me et ecclesiam nostram meritorum, multisque gratissimum esse, quod Dominus Deus per principem Ulrichum et suos Ecclesias nostre dissidia pacarit. Optime valete, et boni con- sulite, quod vos tam saepe obtundam. Ego illustrissimo simul et clementissimo principi nostro domino comiti Georgio, vobis et conjugibus vestris omnia laeta et fausta precor per Christum Jesum. Basile pridie Natalis Ghristi 1545. Vester ex animo quantus est

P. Tossanus.

Clarissimo viro domino Sigismundo Ulustris. domini comitis Georgii cancellario, domino suo observando,

vel

domino Mathie Erbio ecclesie Richenvillensis lidelissimo pastori. Richenville.

Arch. eccles. Basil., vol. III, fol. 94.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 47

31

Les choses qui semblent principalement nécessaires a remonstrer en la visitation

Vers 15'i5. (Mémoire de Pierre Toussain.)

Premièrement que d'aultant que les princes et magistrats sont ordonnés de Dieu, non seulement pour garder et entre- tenir leurs subjects en paix, mais aussy pour procurer leur salut et oster les choses qui répugnent en la volunté de Dieu et édification de son église et maintenir sa sainte parolle, qu'à ceste occasion monseigneur nostre prince, cognoissant que la messe et autres services des prebstres n'est fondée sur la parolle de Dieu, mais contraire et répugnant à icelle et au salut des âmes, ne veult que ces faulx services ayent lieux en ses pays et seigneuries, ne pourouyr messes ne pour commu- nier avec les prebstres, ne pour baptiser leurs enfans, ne pour aller a pèlerinage ne a autres idolâtries, mais que tous sesd. subjects, es dimanches et autres jours ordonnez pourprescher, oyent diligemment la parolle de Dieu, en laquelle est contenu le vray service de Dieu et tout ce qu'il faut qu'ilz croient, facent ou délaissent pour parvenir à la vie éternelle.

Item, qu'ilz envoyent diligemment leurs enfans, serviteurs et servantes au catéchisme, afin que par ce moyen ils soient instruietz en nostre sainte foy et religion chrestienne.

Item, qu'ils regardent à temps et lieu de se préparer à bien et sainctement participer au St Sacrement de la Cène de nostre Seigneur, comme il apartient à tous vrays fidèles.

Et qu'ilz portent leurs enfans baptiser aux ministres que le prince leur ont ordonné.

Et que, délaissant aussy tous jeuz dissoluz, blasphèmes, ivrogneries, paillardises et autres meschanstés semblables, ils vivent en la crainte de Dieu et qu'en outre, ce qu'en ne faisant, ilz feront leur salut et que le Seigneur Dieu les assistera, qu'ilz auront a monseigneur nostre prince ung clément prince et seigneur.

48 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Et qu'après qu'on leur aura faict ceste remonstrance ou semblable, on leur poura demander s'ilz ne se contentent pas bien de leurs ministres et de leurs doctrines et conversations, et en quoy et comment, et s'ilz entendent bien ce qu'ilz leur preschent et s'ilz font leur debvoir de ce faire et de leur administrer les Sts Sacrements.

Item, s'ilz ont quelque doubte en la Religion pour y satis- faire.

Item, s'ilz n'ont point tous es Pasques dernières participé au S1 Sacrement de nostre Seigneur et les causes et raisons pourquoy ilz n'y auroient point participé. Ce que le ministre, à ceste heure-la, qui accompagneroit les visitateurs ordonnez par mondict seigneur, s'efforcera par la parolle de Dieu, selon la nécessité qu'il verroit, de mectre hors lesdicts subjects de toutes doubtes et d'apaiser leurs consciences.

Et toutes ces choses faictes avec la plus grande douceur et bénignité qu'on pouroit, monseigneur le bailly admonestera derechefz lesdicts subjects avec la plus grande diligence et le plus sévèrement qu'il pourcit de vivre en la crainte de Dieu et en nostre sainte foy et religion chrestienne leur répétant encore une fois ce qu'il leur auroit dit au commencement : de diligemment ouyr la parolle de Dieu , de participer aux S,s Sacrements, d'envoyer leurs enfans, serviteurs et servantes au catéchisme, de porter leurs enfans baptizer à leurs minis- tres, de ne point aller à la messe ne autres idolâtries, etc., et que s'il y avoit aulcuns qui feussent trouvez si malheureux que de rejecter ou contemner ceste amiable remonstrance à eulx faicte par l'ordonnance de mondict seigneur, et qu'ilz ne se voulussent laisser instruire et enseigner par leurs pasteurs ne délaisser les choses qui contreviennent à l'hon- neur de Dieu et à leur salut, mais que les ungs voulussent aller à la messe et les autres porter leurs enfans baptizer hors seigneuries, les autres estre des yvrognes et blasphémateurs du nom de Dieu, qu'en outre ce que les ministres ne les recepvront point à la Cène de nostre Seigneur, qu'ilz encou- reront grandement l'indignation de mondict seigneur et que pourtant ilz regardassent de se gouverner comme gens de bien.

Et pouroit on aussy regarder chacun lieu s'il y auroit point

PIÈCES JUSTIFICATIVES 49

quelques rebelles et obstinés que eussent mestier de quelque remonstrance et admonition particulière pour en faire selon l'exigence du cas.

Comme aussy on pouroit admonester les ministres en chacun lieu des choses qu'on verrait estre nécessaires à l'honneur de Dieu et édification de son église et salut des subjects.

Et recommander aux Maires et Jurez que, soubz peine de privation de leurs offices, ils facent leur debvoir de regarder après les vies et portements et ne rien souffrir qui soit contre l'honneur de Dieu ne jeux dissolus ne blasphèmes, ne yvro- gneries ne contemnement de Dieu ne de sa stc parolle, ne que aulcuns troubles ou autres empeschemens se facent à la prédication, mais qu'ils ayent à exhorter les subjects d'assister aux sermons, d'envoyer leurs enfans au catéchisme, et de se gouverner en toutes choses en la crainte et que, s'il y avoit aulcuns subjects si malheureux qui ne se voulussent laisser instruire par leurs ministres, et que, contre la volunté de mondict Seigneur, ils voulussent courir aux messes et idolâ- tries et troubler l'église, qui montrent mauvais exemple aux autres par leur mauvaise vie, que lesdits Maires et Jurez ayent à signifier ces choses à mondict seigneur ou aux gens de son conseil.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Vlric, t. II. f. 64. Pièce originale de la main de Toussain, sans date.

32

Pierre Toussain a Mathias Erbe

28 janvier 1540.

Gratissimum mihi fecisti, charissime Erbi, quod articulos concordias latinos feceris eosque ad memiseris. Dominus Deus aliquando pensabit tua omnia erga me bénéficia. Non boni consuluerunt quidam, quod me absente, de quorundam levitate

/ I

50 PIÈCES JUSTIFICATIVES

literis sis conquestus, qui certe, ut tibi quod res est dicam,

nisi nobisadfuisset D. Deus, et favissent ducatus consiliarii,

causam nostram in totum perdiderant. Nam posteaquam

intellexerunt adversarii me illuc vocari, mox omnes hujus

oppidi et comitatus ministros super rébus controversis exami-

narunt illorumque examen et responsionem in qua magna

pars ipsorum adversariorum voluntati subscribebat, statim

post abitum meum in ducatum miserunt, ut dux senior et

consiliarii vidèrent non omnes, sed paucos hujus ditionis

ministros in mea esse sententia. Sed facile olfecerunt viri

pii et prudentes quonam consilio excogitatum esset examen

illud, exquo nihiî aliud reportarunt adversarii quam majorem

principis indignationem, et fratres qui illis gratificari volue-

rant, levitatis et inconstantiae notam : cum antea propria

manu subscripsissent omnes, se controversos articulos bona

conscientia recipere non posse. Ne dicam. quod, me absente,

receperunt examen, aut si mavis repraesentationem ante

cœnam, tametsi collegam » literis admonuissem, ne id eo

tempore ecclesiaque nostra turbata faceret , sed mihi

reverso respondit principem et cseteros fratres omnes id

mandasse ut non putem eam ob caussam controversiam

novam hic mihi esse monendam praesertim cum illi omnium

vicinarum ecclesiarum suffragium habeant, nec ego unquam

apud principem et fratres eam disciplinam sic rejicerim ut

negarim posse hic unquam admitti, sed eam rem solum in

aliud tempus differri postularim. Et paucissimos hic esse video,

qui, re bene intellecta, offendantur. Quare, fac, obsecro, ut

mihi rescribas tuam sententiam, nam ego, ut vere dicam,

bona conscientia dicere non possem eam disciplinam inu-

tilem esse huic ecclesiae.Bene vale, frater et amice integerrime,

cujus sanctis precibus me semper commendo. Montbelgardi

xix januarii 1546.

Tuus

P. Tossanus.

Ego has ad te literas ante dies aliquot scripseram quod

sperabamforeut hicnuntiuscitius Argentoratum descenderet,

quam potuerit. Tnterea vero me princeps 2 sa?pe et per

1. Nicolas de la Garenne.

2. Le duc Christophe.

PIECES JUSTIFICATIVES Ôl

Lucam cancellanum et praesens appellavit, nec ullam in eo indignationis notam video, sed majorem quam unquam antea erga me benevolentiam.

Dat. Montbelgardi xxvm jannuarii.

Doctissimo viro D. Mathias Erbio ecclesiae Richenvillensis pastori suo in Christo Jesu charissimo fratri.

RcCHHNVILLiE. Arch. eccles. Basil., vol. III, fol. 115. Zurich. Mss. Simler, copie.

33

Pierre Toussain a Mathias Erbe

13 février 1546.

D. Erbio. S. Literae quas ad te misi per eum nuntium quem Argentoratum mittebamus, scriptae fuerant 19 januarii, cum nec principem, nec fratres in commune fuissem alloquutusnec- dum satis scirem quanam ratione examen illud ante cœnam fuisset institutum. Caeterùm cum sim ea de remelius redditus certior, XXV mensis ejusdem, fratribus ministris hue a Principe convocatis, quibusdam mihi familiarioribus indicavi, me novum illud institutum, sine principis Ulrici et suorum consensu nunquam recepturum. Et in qua quidem sententia me non parum confirmarunt literae tuae. Quare sum brevi, volente Deo, proprium nuntium in ducatum Wirtembergen- sem missurus, sperans fore, ut et ejus innovationis abroga- tione facile obtineamus, cum nec illic quidem, nec in ecclesiis nobis vicinis hujusmodi examen habeatur. Quod quanquam Angelander hic ante biennium instituisset in sua ecclesia, tamen quoniam nobis super ea re negotium facessere desie- rant adversarii nec sciebam Nicolaum récépissé : egoin ducatu nullam ejus rei feci mentionem. Sed hoc literis ad consiliarios facile excusabo. Tu autem nuntium meum expectans quem ego per vos sum missurus, literas parabis ad D. Gasparem Greterum, ducis Ulrici concionatorem, quibus illi signifiées, quantum gaudeant, gratiasque D. Deo agant omnes vicinae nobis ecclesiae, quod pax hic nobis per illustrissimum ducem

52 PIECES JUSTIFICATIVES

Ulricum sit restituta. Quodque principi nostro Georgio et vobis literis significarim, quantum ipse Greterus mihi priva- tim obsequiiet humanitatis in ducatu praestiterit, quantaque pietate ac diligentia ducis consilinrii hujus ecclesiae rébus advigilarint. Sed superesse adhuc unam Angelandri plan- tationem eradicandam, ut quae non solura huic ecclesiae, sed etiam vicinis omnibus plurimum nunc et in futurum obesse posset. Illique perscribe libère tuam sententiam, nom est vir judicio et eruditione praeditus, quiqueab Angelandri ingenio vehementer abhorret. Nec cessabit unquam rnalusiliegenius. quemadmodum in dies experior mihi negotiarum facessere. Sed cujus malicia contempta pergam, volente Deo, meum officium facere. Vale in domino Jesu, frater integerrime, et observandum mihi in Domino Deo cancellarium meo nomine diligenter saluta, quem non obtundam in praesentin. multis occupatissimus quod Nicolaus decumbat et diacono careamus. Doctor Petrus satis aegre principis jussu mihi cessit, sed in meis regno aedibus. Populus noster longe melius quam unquam antea, ad pietatem animum adjungit. et conciones fréquenter audiunt consiliarii et officiarii omnes : nec illi solum sed et qui adhuc supersunt sacrihci et monachi, ut ecclesiam hane totam reflorescere videas, Bouvretus Lanius creatus est praepositus qui et ipse cum tota familia totus evangelicus factus est, et omnem erga me benevolentiam ostendit. Haec postrema scripsi D. cancellario, cui et optimae suae conjugi tuaeque Erbi iterum atque iterum salutem plurimam dico, meque illus- triss. principis nostri D. Gomitis Georgii clementiae semper commendo. Montbelgardi xm feb. 1546,

Vester ex animo P. Tossanus.

Scriptis his ad vos literis, tumultuanter, ut videtis, Schrotisen noster tuas ad me postremas, Erbi charissime. misit, et gaudeo vos nactos esse lupum illum ' quem scio studebitis modis omnibus Christo lucrifacere. Si deplo- ratus sit, dignus est, qui in tanta luce illustriss. principis nostri severitatem sentiat. Quantum ad examen attinet,

1. Le moine impudique que le duc Christophe fit chasser.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 53

nihil me, Erbi, oiïenderunt tua scripta eaeterum quoniam polliceris, te ea de re fusius ad me scripturum, orp te ut id fiât primo quoque tempore, communicato cum principe et cancellarîo consilio, quod habeam necesse brevi in ducatum scribere. Et rébus omnibusdiligenter perpensis non puto mihi faciendum esse, ut temere patiar ritum jllum introduci in hanc ecclesiam, et facile, ut spero, poterimus levari isto onere. Optimevalete, et quamprimum fieri poterit rescribite. xiv feb. 1546.

Nunc in templo, absoluta concione, Schrotisen, qui nobis heri rediit salutem mihi plurimam dixit, non vestro solum sed et illustriss. quoque principis vestn et mei nomine, quibus omnia lseta et fausta, monacho vero mentem meliorem precor.

Item vester Tossanus. Arch. ceci. Basil., vol. 111, loi. 12i. cl Zurich Mss. Simler, copie.

34

Pierre Toussain a Mathias Erbe.

27 février 154G.

S. Charissime et observande frater, cum mihi in aula prin- cipis wirtembergensis agenti non semel injunctum sit, ne vel latum digitum a Ducis voluntate et declaratione hue missa discederem, nec paterer hic illo et consiliariis insciis quic- quam innovari, nec privati examinis ullam apud illos fecerim mentionem : existimo mei esse officii, ut priusquam eum ritum in ecclesia mea recipiam, eos ea de re clam per hune nuntium literis certiores reddam. ut audita in tempore corum sententia videam quid mihi opus ?it facto. Nam qua- mdiu tuerit hic Angelander nunquam cessabit nos turbare, quemadmodum jam non semel a meo reditu falsis delatio- nibus conatus est principem adversus me excitare. Quare precor ut dominas Deus nos aliquando istoonçre levet. ut nos

54 PIÈCES JUSTIFICATIVES

pro sua bonitate aula? prœfecto, viro impiissimo jam levavit.

Ego autem cupio ut tu ducis Ulrichi concionatori scribas.

Vale in domino Jesu, et me principis nostri Georgii clemen-

tiœ cancellariique1 humanitati mesemper commenda, quibus

dices, nomine meo, me Jacobi du Vernoy, olim sacrifici,

nuptiis xxn mensis hujus benedixisse. Montpelgardi xxvn

fcb. 1546.

Tuus ex animo

P. Tossanus. Arch. ecclcs. Basil., vol. III, fol. 110, Zurich. Mss. Simler, copie.

35

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

26 juin 1546.

S. Quod jam diu a me nihil literarum accepisti, charissime Erbi, in caussa est, quod ab eo die, quo illustris princeps noster Georgius hinc solvit (?),ad hanc usque horam, adversa valetudine, sine ulla intermissione, sim diu divexatus, ita volente domino Deo, ut vixampliusconsistere possim. Morbus est Ischiadica, quae dextrum latus meum malum sic infestât, ut nullam habeam requiem nec possim ulla ratione somnum inire. Multis pharmacis frustra sumptis, medicorum Basi- liensium consilio ad thermas Plumberianas lectica (quod equitationem nullo modo ferre possim) vectus fueram, sed multa illic passus, domum reductus sum tantum non mortuus, et majorem dolorem sustineo quam unquam antea. Quare, si per vires licuerit, cogito brevi ire Basileam, si forte dominus Deus, me per viros pios et doctos qui illic sunt tandem pris- tinee sanitati restituât. Caeterum erga me adflictum déclarât omnem benevolentiam illustrissimus princeps noster Chris- tophorus idque ex animo. Opt. vale eu m obs. domino nostro et fratre cancellario quorum utrique optima quaeque precor per Christum Jesum, meque precibus vestris, quibus possum modis, commendo. Mompelgardi, xxvi junii 1546.

Tuus P. Tossanus,

Arch. eccles. Basil., vol. 111, loi. luij, 1. Sigismond Stier.

PIÈCES JUSTIFICATIVES t)L)

36

Articuli super quibus ministki ecclesiarum Montisbeli- gardi et blancmontis examinandi erunt.

Septembre 1546.

1. Primo an verbum Dei et omnia ecclesiae négocia, juxta sacrée canonicae Scripturae,Veteris videlicet etNoviTestamenti declarationem, ita ut Augustanae confessioni, et quae hanc sequitur Apologiae, nec non ordinationi ecclesiasticas Wirten- bergensi in publicum éditée, illicque oblatae (his tantummodo articulis exceptis super quibus reformatio ecclesiae Montpel- gardensis a parente nostro facta est) omnis doctrina sua respondeat, pie ac synceriter docuerit, tractarit et instituent.

2. An verbum Domini bis in hebdomada (die dominico excepto) annunciet, quid quoque tempore praedicet. An capitulum ex novo Testamento ante concionem, singulis preesertim dominicis diebus, claris ac disertis verbis populo juxta ordinationem ecclesiasticam praelegat atque psalmos sive spirituales cantilenas tam ante quam post concionem cum populo unanimi ore cantet.

3. An juxta ordinacionem ecclesiasticam sedulo infantes baptizet, et cœnam Domini populo administret. An quispiam puellus in suâ parochia sine baptismate accepto e vita migrant. Quoties sacratissimam Domini cœnam a tempore proximae visitationis (quae anno jam fere elapso habita est) celebraverit.

4. An privatim extra universam communem ecclesiae con- gregationem sacrosanctam Eucharistiamquibusdam personis illam petentibus, exhibuerit atque quot sint tam ex firmis quam inrirmis numéro, quibus cœnam dominicam hoc anno privatim administraverit. An visitent diligenter aegrotos.

5. An quotiescunque quispiam diem suum obierit , ad sepulturam ejus campanae signum quo populus ad funus comitandum convocetur, fieri sinat : atque an ecclesiam funebri conciuncula admoneat et consoletur.

6. Quo pacto çatechismum in ecçlesia sua instituent, an

;,6 PIECES JUSTIFICATIVES

pueros in eo summa sua diligentia singulis diebus dominicis exerceat, et quo ordine ac via hoc faciat.

7. An singulis hebdomadis in qualibet parochia prœces publicas servet et recitet, et quo die id fiât. Item qusenam potissimùm à Deo pcti debere populum hortetur.

8. Singuli quoque ministri privatim rogandi erunt, an quicque de ullo ministro sciant vel audiverint, quod gloriae Dei et verbi ministerio adversari possit.

9. Quid in ecclesiis suis desiderent, an Majores et eaeteri officiarij suum faciant offiçium : an verbum Domini diligen- ter audiant, et sacramentis participent : an ceeteris vita bono exemplo sint : an errantes et cessantes inter populum admo- neant ut pueros famulosque et famulas catechismo interesse curent.

10. Et si Majores autalii officiarii de aliquo eriminegravati a ministris accusarentur, possent et super ea re subditi aliqui interrogari.

11. An quid privatim adversus quenquam habeant, utpote an quis sit velidololatra,vel verbi Deicontemptor, vel ebrius, vel scortator, aut aliquo alio hujusmodi flagitio detentus.

12. Visitatores etiam libros et scriptores ministrorum dili- genter lustrabunt, et quos autores quilibet eorum habeat, accurate et distincte annotabunt, secumque sic observata adferent.

13. Interdici quoque singulis ministris débet, ne quoslibet erronés, quis aliquantulum il lis noti fuerint hospicio excipiant»

Majores et Jurati quorumlibet pagorum dato prius jura- mento super articulis sequentibus examinari debent.

1. Primo an minister eorum inculpabilis et irreprehensi- bilis sit vitae et conversatione : num quandoque populum suum vel alios graviter oneret, aut quippiam exerceat, quod Evangelio otïendiculo esse possit.

2. Num credant, quod illis verbum Dei tideliter, pure et synceriter annunciet. Quoties in hebdomada et quid praedicet. an id intelligant, et secundum hoc vitam suam instituere sciant. Praesertim vero hoc loco diligenter examinentur, de summo nostrœ salutis articulo, videlicet de justificatione, baptismo et sacratissima cœna Domini quid hcec sint, et quamobrem a Christo instituta,

PIÈCES JUSTIFICATIVES ;'>7

5. Deinde poterunt super reliquis articulis supra positis similiter examinari, ut in certain experientiam venire possi- mus, qua in re ecclesia potissimum vel asdificetur vel scanda- lizetur et destruatur.

4. Ut poterunt quoque rogari, quosnam homines ministri in domos suas fréquenter recipiant, et an id manifeste vel occulte fiât.

5. Visitatores diligenteret accurate pers^rutabuntur, quos proventus pro fabricia sacrorum eedificiorum quadibet paro- chia annuatim habeat, et in quem usum hos vertant : a Majoribus quoque et Juratis propterea ratio exigi débet, iisque mandari, ut hujusmodi proventus ad œdificationem templorum et œdium parochialium convenant.

6. Visitatores quoque fabrum tam lignarium quam cemen- tarium secum assumant, et omnia necessaria templorum, sedium parochialium eedificia diligenter lustrabunt : atque si quippiam ruinosum videbitur, quos sumptus ad id restau- randum et renovandum exigat, in charta distincte signabunt eamque postea conciliariis principis offerent.

7. Simili modo omnes cùm ministrorum tum agricolarum depositiones super quolibet articulo distincte et separatim in scripta rédigent, addito ubique die et nominibus personarum.

8. Hac universatam ministrorum quam plebis inquisitione facta illustrissimus princeps noster corrigere et emendare poterit, quse in hac universa dicione corrigenda et emendada videbuntur.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Ulric, t. 11.

37

Pierre Toussain a Guillaume Fakel.

10 octobre 1546.

S. Nunc cuin me ad concionem pararem significavit mihi Johannes a Fray se nuntium isthuc ad vos mittere, per quem casteris occupationibus reliçtis te his literis salutare volui.

58 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Princeps nostcr junior Germanie salutis et Evangelii stu- diosus, calendis hiujus mensis ad regem Gallie profectus est : quid autem illic sit facturus nescio, sed hoc scio, quod ante profectionem literas à duce Saxonie acceperat. Ad hcc scriptum est hue heri ex aula Ducis senioris, Cœsarem œgro- tare, in illiusque exercitu pestem graviter sevire, à qua nostri non sint omnino immunes. ne dicam quod il le laborat vini penuria et rerum omnium quœ ad equos alendos pertinent. Nos autem dominum Deum ardentibus votis solicitabimus, Ut non tam hodie ingratitudinem nostram quam gloriam nominis sui sancti respiciat et impios antichristianorum conatus dissipet. Optime vale frater in Domino observande et me precibus erga Dominum adjuvare perge, mihique fratres omnes verbi ministres diligenter saluta. Raptim Montbel- gardi 10 octobris 1546.

Tu us P. ToSSANUS.

Hue nuper venit socer Nicolai ' cum literis commenda- ticiis Domini à Prangin ad principem nostrum quid autem de illo sentias et quomodo se gesserit in suo munere fac. obsecro, ut ad me scribas. Iterum in Domino vale.

G. Farello ecclesie Neocomensis pastori fratri suo obser- vando. Neocomi.

38

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

8 janvier 1547.

S. Charissime et observande frater. mihi vehementer mo- lestum est, quod hoc srceulo turbulentissimo tecum sœpius miscerecolloquiaautsaltem frequentius scribere non possim. Nec dubito quin scias, quo in loco sint res Germanie si tamen quisquam sit hodie qui id vere sciât. Caeterum hoc non igno- ras (puto) ducem Ulrichum Wirtembergensem patriam relinquere maluisse, quam quicquam cum Ctesare pacisci,

J. Le beau-père de Nicolas de la Garennç.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 59

quod putaret glorie Domini adversari. Quam constantiam si retinuissent civitates omnes Sueviee, non tam turpiter ac muliebriter, sese non paucœ dedidissent hosti. Hoc me in his angustiis non parum exhilarat, quod dux noster Christo- phorus infracto plane sit et magno animo, cupiatque ex toto pectore succurrere ecclesie Christi et Germanie : eamque ob causam uxorem partui proximam Basileam duxit, ut si eum Dominus (quemadmodum sperat) alio vicet, sit paratior. Mirum est civitates superioris Germanise tanto timoré per- culsas esse quum Caesar vix secum habeat quindecim milia hominum. Sed dominus Deus est qui et animât, et timorem immittit.

Heri hue venit Spira quidam ex aula principis nostri, qui adserit ducem Mauricium Evangelii et patrie proditorem in Bohemiam aufugisse Electoremque a Dano, Hesso et civita- tibus inferioris Germanie adjutum, non solum sua omnia récupérasse, sed etiam illius ditionem occupare : sed cum illa fièrent, comitem Burensem Hessiam principe et omni pro- pemodum humano preesidio destitutam invasisse, civitatem- que unam vi cepisse, sed eos quos supra memoravi nunc venire illi obviam et Argentinenses magna diligentia militem conscribere. Orandus est nobis dominus Deus ut hase omnia tandem ad gloriam nominis sui sancti vergant, nobisque det omnibus ut vere resipiscamus.

De ecclesia nostra nihil habeo propemodum quod scribam. Princeps (ut dixi) optime vult religioni, et vitam (puto) desereret potius quam Evangelium : verbique ministros suo fungentes munere amat ac veneratur. Faxit dominus Deus utillum piadoctrina, studio ac bonavita in officio retineamus. Si Raymundus ' isthic conqueratur et Magistratus vester aut vos ipsi scire volueritis, quare sit ille dimissus, non recu- sabit, puto, princeps id ad vos perscribere. Optime vale cum collega et ceeteris symmystis, quorum sanctis precibus me semper commendo. Montbelgardi, 8 januarii 1547.

Tuus P. Toss.

Guilielmo Farello ecclesie Neocomensis pastori fratri suo

observando.

Neocomi.

1. Raymond de Louvre, pasteur à Selonçourt.

60 PIECES JUSTIFICATIVES

39

PlERRE TOUSSAIN A GUILLAUME FaREL.

'22 lévrier 1547.

S. Charissime et observande frater, petis ut difFusius ad te scribam, cum vix liceat mihi eu m his fratribus colloqui, adeo domum festinant ut vos de rébus nostris certiores reddant. Nec habeo quod ad te scribam de fratre tuo, quum nesciam ubi locorum sit. Sed quem vellem certe domi esse et fami- liam curare. Ego in horum fratrum sinum effudi quicquid habui rerum novarum aut salttm a nostris et aliis audivi. Nunc tempus appétit ut toti et serio convertamur ad Domi- num, ardentibusque votis illum sollicitemus, ut si non nostri, saltem nominis sui sancti rationem habeat. Vale in Domino et mihi Beatum Textorem : virum optime de me meritum diligenter saluta, simul et fratres omnes nominatim autem Fatonem *. Mulotium 3, et Gasparem*.

Montbelgardi, 22 februarii 1547.

Tuus P. Tossanus.

Guilielmo Farello, ecclesie Neocomensis pastori fratri suo colendissimo. Neocomi.

40

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

7 mars Vô'i7.

S. Princeps noster Christophorus nobis Basilea rediit, cujus vellem nos multos habere similes. Ego de rébus prœ- sentibus, nihil habeo propemodum quod ad te scribam et me nimium discrutio quum in harum cogitationem incido.

1. Benoît Textor, médecin célèbre.

(2. Jean Fathon, pasteur à Colombier.

•".. Miche] Mulot, alors pasteur à Sl-Blaise.

4. Gaspard Carmel, pasteur a ^lotiers- Travers.

MÈCÈS JUSTIFICATIVES Cl

Tametsi videam expedire nobis ut humeliemur, et magnum sit hase calamitas fructum ecclesiae Christi allatura. Argen- tina nondum dedidit sese, sec! agitur de pacis conditionibus, quas sint antehac oblatis tolerabiliores. Saxo elector, quan- quam Lipsiam non expugnaverit, féliciter agit, magnoque est animo, et regem Polonie, Danie, civitatesque maritimas faventes habet. Ne dicam quod in Bohemia quatuor principes, a Ferdinando ad Christianum defecerint, ut illic haud satis tutus sit rex ipse. Quœ causa est ut Ctesar adversus Electo- rem et confederatos ire eogitet primo quoque tempore. Cujus non solum milites, sed primores quoque magna ex parte inaudita et miserabili morte pereunt. Nos interea volunta- tem Domini expectantes qiue nostrarum sunt partium aga- mus. illumque ardentibus votis sollicitemus ut nos totos ad se convertat. Vale in Domino et mini D. Texlorem, collegam tuum Gasparem, Fatonem. Mulotium et casteros fratres plurimum saluta. Montbelgardi, 7 martii '.

Tuus P. Tossanus.

Granvella (ut audioj ad regem Galliae profîciscitur cum Hispano quodam. Joannes a Naves Vicecancellarius periit. De Lantgravio varius est rumor, sed nihil certi habeo.

D. Guilielmo Farello, ecclesie Neocomensis pastori fratri suo observando.

Neoc:omi.

41

Pierre Toussain a Guillaume Farel

16 avril 1547.

S. Nihil potest mihi accidere gratius quam cum facultas ad te scribendi datur. Ecclesia nostra habet satis féliciter (gratia Ghristo) et valemus omnes in Domino. Princeps hic noster nuper nobis Basilea redierat cum uxore et liberis, sed nescio

1. Feb. barré.

(52 pièces justificatives

quid interea accident novi ut eo nudius tertius revolarit, hue tamen rediturus intra cliem solis. Duces quidam exercitus Electoris Saxoniae ad eum sœpe scribunt. Et incredibile est quam illi succédant omnia ex animi sententia. Nam post Mar- chionem Brandenburgensem et Landgravium hie Liectthen- burgensem captos, eorum exercitu universo partim capto, parti m occiso, Mauricii copias fudit ac ipsum tantum non cepit. Deinde Marchionis ditionem non procul a Caesarianis depopuiatus est, Bambergamque csepit et spoliavit. Cumque Ferdinandum et Mauricium intellexisset in oppido quodam in finibus Bohemiae esse illicque consilia communicare, magna celeritate eo pervenit, oppidumque expugnavit, sed illi sibi fuga consuluerunt. Et certum est, Electori non déesse pecu- niam et Bohemos adversus eum pugnare nolle. Caesar adhuc heeret Nuremberge quod justum exercitum colligere non possit partim quod sui magna ex parte moriantur partim quod paucissimos inveniat qui sibi militare velint. Et comiti Burensi perierunt sui ferè omnes, non gladio, sed peste et aliis morbis inauditis. Landgravius autem interea dicitur. venari et indulgere genio Nobilis Gallus quidam qui hue principi nostro nuntium attulit de morte régis Gallie, adse- ruit filium statim pâtre mortuo eidem Electori ducenta milia coronatorum misisse. Et speramus novum hune regem minus saeviturumquam patrem. Id quod faxit Dominus Deus. Adseritur etiam papam a Caesare defecisse, quod illum videat religionem papisticam non restituere per Germaniam. Bre- viter, si vel hodie tandem ad Dominum vere converteremur nullum esset dubium, quingladium suum magnum exereret adversus Evangelii hostes.Hoc me vehementer recréât, quod audiam ducem Saxoniae se semel Domino commisisse ab eoque totum pendere. Givitates quae admiserunt Caesarem détient nunc suam stultitiam, sed serius, ut quœ magna servitute premantur. Augustani jam non semel adversus urbis praesidium insurgere voluerunt, sed maie eis cessit, hostibusque arma sua omnia dare coacti sunt, ut nulîus sit hodie illic civis, qui vel domi sue gladium habeat nedum gestet. Haec sunt mercatorum perfidie et avaricie praemia. De Argentinensibus, scis et eos nulla necessitate coactos, nescio quas pacis conditiones récépissé, quas eum illic vulgare non

1 .

PIECES JUSTIFICATIVES 63

audent primores, populus frémit ac tumultuatur. Sed te jam plus satis obtudi, precemur dominum Deum ardentibus votis, ut hsec omnia ad gloriam nominis sui sancti convertat. Amen. Vale. Montbelgardi, 16 aprilio 1547, saluta fratres omnes.

Tuus P. Tossanus.

Vigilantissimo ecclesiae Neocomensis pastori Guilielmo Farello fratri suo observando.

Neocomi.

42

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

10 mai 1547.

S. Charissime et observande frater nos hic omnes magno in luctu sumus ob ducem Saxonie a Caesare captum et filium ejus natu maximum in praelio occisum.Qua; jam ut certissima principi nostro aliquoties a multis scripta sunt. Ut multis hodie argumentis videamus dominum Deum nobis iratum esse. Nam graviter peccavimus et inique egimus, justissime- que a Domino affligi mur. Multi putant Hessum toto hoc bello collusisse cum Caesare quod nec anno superiore cum hoste confligere voluerit, nec interea quicquam egerit vero principe dignum. Et quanquam Electoris casus valde sit miserabilis, crudelius tamen adhuc agetur cum Bohemis, qui Ferdinando rejecto sese illi adjunxerant. Sed oremus interea dominum Deum ut haec omnia ad gloriam nominis sui sancti convertat. Optime vale, 10 maii 1547.

Tuus P. Tossanus.

Saluta mihi diligenter fratres tuos.

Optimo Christi servo G. Farello fratri suo observando.

fi4 PIÈCES JUSTIFICATIVES

43

Pierre Toussaix a Guillaume Farel»

15 mai l.Vi, .

S. Quanquam nudius tertius ad te scripserim per Raymun- dum l, qucm ego certe pro mea parte mallem alicubi merca- torem esse aut agricolam quam verbi Dei ministrum et variis nunc afflictionibus premar, tamen nolui hune pium fralrem, fratri tuo Gaueherio notum, sine meis literis ad te venins : quem ego vobis commendo. Nec ve!im judicium meum de Raymundo homini fraudi esse, sed privatim tibi declaro animum meum, non ut illi obsim, sed ne quoslibet temere posthac praeficiamus verbi ministerio, majoremque hominum quam gloriee Dei et animarum salutis rationem habeamus. Sed gratissimum mihi fuerit quicquid illi per vos commis- sum fuerit. Vale in domino Jesu, vir amicissime, 15 maii 47.

Tuus Tossanus.

Nolo ut hascuiquam ostendas quod sciam esse passim qui dissidiorum occasiones querant.

Fidelissimo ecclesise Neocomensis pastori Guilielmo Fa- rello fratri suo observando.

44

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

27 mai 1547.

S. Verissimum fuerat, quod ad te scripseram ducem videlicet Saxonia: pridie Georgii in manus Canaris devenisse. Sed quod de illius tilio natu maximo scribebntur, eum in

1. Raymond de Louvre, pasteur à Seloncourt-Bondeval depuis 1540, destitué en 154G.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 65

praelio cecidisse, mendacium erat. Heri autem cornes Geor- gius duci nostro Christophoro scripsit, Saxones et Boëmos interea Caesarem aggressos, superioresque fuisse, illo fugato et Electore liberato. Quod ut verum sit, faxit dominus Deus. Vale cum collega et casteris fratribus, 27 maii (d'une main contemporaine: 1547).

Tuus P. Toss.

G. Farello fidellissimo ecclesie Neocomensis pastori fratri suo in Christo observando.

Neocomi.

45

Pierre Toussain a Guillaume Farel

22 septembre 1547.

S. Hue nuper transivit Nicolaus Dagomerius1 qui apud vos menses aliquot vixit, quemque putabam non malum esse virum : sed si vera sunt que post illius abitum mihi narravit Garinus, hoc est, si sit apud Blamontem de me conquestus, et dixerit se sic ad me missum ut hic certo reciperetur, men- dax est, et veritas in eo non est, quemadmodum videre est ex hoc fragmento literarum Castalionis quod ad te mitto. Nec ullam offensi animi apud me significationem ostendit, cum dixi mihi de alio prospectum, sed tantum respondit gaudere se, et caetera quas i lie narrât in suis literis. Cum domum meam et ipsum hypocaustum meum ingressus est, hora circiter tertia aut quarta illius diei, accepi eum humaniter, cumque complutus esset, jussi apparari luculentum focum et mutari calceos : exiccatus mecum cœnam sumit à qua rursus ad ignem accedit, ubi cum meis familiariter cantillat : postea autem lavantur ei pedes, et dormitum ducitur : pos-

1. Ce personnage nous est inconnu. Peut-être est-ce celui dont il est question dans Herminjard, t. VIII, p. .">2.

66 PIÈCES JUSTIFICATIVES

tridie imus unà ad concionem cumque domum reversus colligeret sarcinulas, nec prandium expectare vellet, jussi illi apponi lautius jentaculum quam sœpe prandium habeam, quo sumpto nobisque salutatis, discessit. Nec eum sine viatico dimisissem si conscientia judicasset vel dignum esse,vel opus habere. Sed cum nec fuerit a me vocatus, nec sic missus ut reciperetur, sed ultro ac petens, quemadmodum ipse mini dixit, hue venerit, nescio qua fronte conqueri audeat et nescio quse mendacia adversus immeritum excogitare. Sed mundus est plenus hujusmodi erronibus quibusego mentem meliorem precor. Caesar graviter aegrotavit Augustae, sed nunc melius habet et aguntur illic comitia, quee nobis nihil aliud parère poterunt quam quod volet dominus Deus. Dux noster Christophorus ad patrem profectus est, et voiuntatem Domini expectamus. Valein Domino cum collega. caeterisque piis fratribus omnibus.

Raptim Montbelgardi 22 sept. 1547.

Tuus P. Tossanus.

Guilielmo Farello ecclesiae Neocomensis pastori, fratri suo in Christo plurimum observando.

Neocomi.

(D'une autre main contemporaine : remittatur.)

46

Pierre Toussain a Guillaume Farel

28 avril 1548.

S. Heri circa prandium venit hue Guarinus1 adserens se istuc vocatum esse à quibus fratribus, preesertim autem à Barbarino *, sed ignorare se quamobrem vocaretur. Et obti-

1. Guérin Muète, ministre à Blamont.

2. Thomas Barbarin, ministre à Boudry.

PIECES JUSTIFICATIVES 67

nuerat à principis praefecto ', ut liceret sibi ad dies quindecim abesse. Sed acceptis eo ipso die circa crepusculum noctis literis tuis, vehementer sunt admiratceeundemque praefectum et casteros consiliarios oravi, ut illius profectionem impedi- rent: id quod se facturos serio promiserunt. Si autem illum posthac vel alium quempiam ex nostris, sive literis sive prae- sentia, vestram ecclesiam, sanctorumque verbi ministrorum societatem turbare deprehenderitis, fac, obsecro, ut sciam quandoquidem nec princeps nec consilarii nec nos hic in ea sumus sententia, ut hoc ulla ratione feramus. Optime vale, frater in Domino observando, mihique collegam et ceeteros pios fratres plurimum in Domino saluta, quos scio in admo- nendis et corrigendis fratribus asquitate summa cum timoré Domini et charitate conjuncta uti. Montbel. 28 aprilis 1548.

Tuus P. Tossanus.

Scribo Calvino et Erasmo et cupio ut litere mee fideliter et quam primum reddantur.

G. Farello ecclesie Neocomensis pastori vigilantissimo, fratri et amico observando. Neocomi.

47

Information faicte par moy Charles Mercier, procureur

A MONTBÉLIARD, AU LIEU d'AlLENJOYE, LE 17e JOUR EN APVRIL 1548

Contre MessireNycolas Bryot, prebstrecuréd'Allenjoye.

Sur ce que ledict curé a usé en ses presche de propoz irriteulx et abusifz au peuple sans prescher l'envangille de Dieu selon l'intérim de l'empereur et hanté et fréquenté journellement les tavernes, confusiblement.

1. Le bailli J.-J. Heckle de Steineck appartenait à une famille noble d'Alsace. C'était un protestant zélé qui refusa d'introduire l'Intérim à Montbéliard parce que cela répugnait à sa conscience. Il fut chargé par les princes des missions les plus délicates. C'est lui qui, en l!3Si2, pré- senta aux Pères du concile de Trente la confession du duc Christophe. Il avait épousé une demoisdle de Schonau. Il laissa une fortune consi- dérable. Il était seigneur du xMagny-Danigon, de Couthenans et de Bavans.

68 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Loys Farenel, d'Allenjoye. dict qu'il a esté deux ou trois fois au sermon de led. curé. Et dict deux ou trois motz de l'envangille en lattin puis les dict en romain. Et dict que fiismes saulvez par Jesucrist. Et a ung jour de dymenche, ou lieu de prescher, dict les trez propos assavoir : Messieurs, je vous eusse prescher de l'envangille deux motz, mais à cause de bresvetey, vous aurez parjeuré pour ceste fois: car j'ay mon cousin que m'est venus; il le faut m'y faire festoyer. Et fut ce, il y eust dymenche passé huitz.

Item a venu ledict curé hanter es tavernes avec les habitans dudict Allenjoye.

Et luy a heu ouyrdire à ung sermon les trez propoz assa- voir : Messieurs, vous pourriez pansser que Dieu ne seroit pas à toutes les messes que les prebstres chantent ; mais ainsi que une chandoille estant mise contre une paroyr de muraille donnant clarté, l'on en allume plusieurs à ceste chandoille, sans que sa clarté se décade, ainsi Dieu est puis- sant de ce monstreren plusieurs lieulx. Et plus n'en dict.

Anthoine Pierre, d'Allenjoye, dépose qu'il a ouyr ledict curé parler de l'envangille. Vous ne seriez point larrons, paillardz et disoit qu'il estoit bon d'adorer les sainetz et leur bailler des offerandes et chandoilles. Et après sa prédication disoit au peuple de dire chascung ung pater et ung ave maria pour lui.

Item, a une aultrefois, dict que par ce qu'il avoit demeurer longuement à Dampbenoi il va chanter, il ne pourroit prescher l'envangille à cause de bresvetey.

Item il y eust dymenche huitz jours que ledict curé estoit en la maison au Rossel dudict Allenjoye et lisoit ung intérim qu'il disoit lui avoir coûter ung escus et que l'on lui avoit envoyer de Besançon. Et disoit que ledict intérim parloit qu'il falloit recramer ceux que n'estoient pas estez bien encramez. Et il a vehu plusieurs fois hanter les tavernes publicquement avec les bons hommes tant d'Allenjoye que Fesches. Et ne scait qu'il ayt point de concubine ou paillarde. Et d'autres choses ledict déposant n'est présentement souve- nant. Souffisamment interrogué.

Guillaume Briot d'Allenjoye dépose que à certain jour de dymenche, à sa messe, ou lieu de prescher, il dict les propoz

PIÈCES JUSTIFICATIVES ô£)

de son cousin, contenus en la déposition de Loys Farenel, premier tesmoing.

Item, dict, que de ce que les prédicaens disoient qu'il ne falloit pas prier pour des morts, qu'ils mentoient faulssement. Et dict luy déposant que puis trois sepmaines, sa mère est morte et, incontinant apprès sa mort, ledict curé vint à lui pour lui faire chanter des messes pour sadicte mère. Mais luy, qui dépose, luy respondit qu'il n'en vouloit point faire à chanter. Et ne scait s'il leurdict curé a point de paillardes, car il ne lui en a point venu. Et ne luy a ouyr parler des commandemensde Dieu, moingsaulcunement de l'envangille. Souffisamment interrogué.

Archives du Doubs. E. 187.

48

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

3 mai 1548.

S. Ego paucis diebus supra scripsi ad te per fratres quos- dam Gallos exules, quibus suaserant hic quidam, ut a Berna- tibus auxilium implorarent. Sed vereor ne ea res captis plus sit nocitura quam profutura. Hue scriptum est magnem partem equitatus levis armature Caesaris non procul esse ab Argentorato ne possent cives etiam si vellent praesidium in urbem admittere. Et nudius tertius mihi scripsit principis Georgii Wirtembergensis cancellarius inter caetera hase verba : Ex Augusta scribitur imperatorem Intérim illud suum absolvisse sed nondum publicatum et ejus esse tenons ut nemo Evangelio vere addictus ferre aut subscribere possit. Ferenda ergo erit crux quum Caesar exigi omnino statuerit. Heecille. Sed capilli nostri omnes numerati sunt. Anno supe- riore istuc ad vos venit frater quidam cui nomen est Petrus le Grand, quemque nunc apud Mul (otium) nostrum agere audio eum bonum virum esse existimamus sed quoniam neç

70 l'IECES JUSTIFICATIVES

concionantem audivimus nec alias scripturas tractantem, si tu ad eam rem hominem idoneum esse judicas, fac sciam primoquoque tempore nec permittas ut alibi conditionetn accipiat, quum putem brevi fere, ut pio aliquoverbi ministro opus habeamus illumque ob vite integritatem (a qua com- mendatur), et pacis studium ecclesiis necessarium, vehe- menter amemus et jam principi et suis hominem commen- daverimus. Vale in Domino cum collega et caeteris piis fratribus. Montbelgardi, 3 maii 1548.

Tuus P. Tossanus.

Non expedit ut que ad te de Petro illo scribo, latius sper- gantur.

Vigilantissimo ecclesie Neocomensis pastori G. Farello frater in Christo suo colendo.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchàtcl.

49

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

23 mai 1548.

S. Recepi nudius tertius literas tuas per eum qui Mettas

proficiscitur, sed fratrem illum qui Argentorati docuit et per

quem ut scribis literas quoque ad me misisti, non vidi,

tametsi audiam esse in hac ditione. De consobrino et dissidio

per eum inter vos vos orto, vehementer doleo. Faxit domi-

nus Deus ut base omnia ad gloriam nominis sui sancti

transigantur. Quo autem in loco sint res nostre, et que hic

spargantur, ex hoc nobis in Domino charissimo fratre intel-

liges. Optime vale. 23 mai 1548.

Tuus P. Tossanus.

Imprudenter fecerat vestras ille cui tu litteras ad me

commiseras, quod ipse non reddidisset. Nam si manus tua

Raymundo ' agnita fuisset nunquam fuissent fortasse mihi

visae litere tue.

1. Raymond de Louvre, ministre à Scloncourl, destitué en 1546.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 71

Fidelissimo Christi servo G. Farello fratri in Christo colendo. (D'une autre main contemporaine : Expostulatio pro Theodoro pro non scriptas literas).

Bibliothèque des pasteurs de Neuchàtel.

50

Pierre Toussain a Mathias Erbe

13 juillet 1548.

Charissime et observandissime frater.

Recepi nudiustertius literas tuas, quarum lectione vehe- menter sum exhilaratus, praesertim quod scribas, Argenti- nenses impiissimum illud et barbaricum Intérim rejecisse precorque ut D. Deus illos in ea sententia firmoset constantes servet. Nos hic quoque expectamus, ut obtrudatur huic ecclesias. Quare oro te, ut quae D. cancellario nostro scribo ', legas, et mihi sententiam tuam super ea re signifiées. Nam ut ego ecclesiam meam temere deserere nollem : ita cupio et volo piorum et doctorum judicio obtemperare. Et scribes nobis in génère ut a me rogatus. Non te pluribus obtundam. Dominus te et symmystas in voluntate sua sancta conservet. Uxor cancellarii te plurimum resalutatet orat ut tuas salutem quoque plurimam dicas suo nomine. Vale. Montpelgardi xiii julii 1548.

Tuus P. Tossanus.

Arch. eccl. Basil., vol. III, fol. 120. Zurich, Mss. Simler, t. 67. 1. Sigismond Stier.

72 PIÈCES JUSTIFICATIVES

51

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

30 juillet 1548.

Nunquam mihi venit in mentem, charissime et observan- dissime frater, ut aurigae illi mandarcm ut vinum mihi adveheret, nedum te ea de re obtunderet. Et sum lectis tuis literis illius mendacio non solum admiratus, sed graviter quoque offensus.

Ceterum gratissima mihi fuere, quae tu de principis nostri

Georgii constantia et tua voluntate scribis, quibus ego per

omnia subscribo, ut cum principe videlicet constantissimo

piissimoque constanter persévères. Sed finge, eundem prin-

cipem nostrum Georgium impium Intérim illud in gratiam

Cassaris, et ne ditionem suam amîttat récépissé, tibique

mandare ut Richenvilla discedas, tu autem supplices et instes,

ut tuis ovibus et ministerio relinquaris, ille vero perstet in

sententia, ut abeas : quid hic vel facias vel respondeas vehe-

menter scire cupio. Nam vereor, ne sic jam convenerit inter

principem utrumque, ut ad veniente Intérim illo dimittatur,

et testem in cœlis habeo D. Deum, me sive pervitam, sive per

mortem, libenter in ea re facturum, quod pii viri, imprimis

autem dominus meus cornes, cancellarius et tu ad gloriam

Dei pertinere judicabitis. Et constanter, volente Christo,

durabo quamdiu suscepto munere uti licebit. Sed si principes

Intérim illud hic recipiant, nosque abire jubeant, et ad con-

ciones pulsari vêtent, nescio quid hic nobis sit faciendum, et

vestram super ea re sententiam expecto. Vale in Domino.

xxx Julii 1548.

Tuus P. Tossanus.

Mss. Arch. ceci. Basil., vol. II, fol. 107. Zurich. Mss. Simler, t. 67.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 73

52

Pierre Toussain au duc Christophe de Wurtemberg.

1" août 1548.

Illustrissime princeps et domine clementissime, D. Joannes Angelander, hodie mihi celsitudinis vestrse literas, et quce ex ducatu allata sunt, vestro jussu communicavit Quod autem ad Caesaris Intérim attinet, quoniam in eo multa sunt. quee et verbo Dei, et ecclesiarum aedincationi adversantur, bona conscientia consulere non possum, ut clementia vestra, illud vel recipiat, vel subditis recipiendum et observandum mandet. Et quando nunc aliud non habeo consilium, arden- tibus votis supplicabo domino Deo, ut eidem celsitudini vestrae viam aliquam aperiat, qua possit gloriae Domini, hujus ecclesias aedificationi, et conscientiae consulere, ean- demque celsitudinem vestram spiritu suo sancto semper regere et conservare dignetur.

Montbelgardi, calendis Augusti 1548.

Ejusdem cels. vestra; abjectissimum mancipium.

P. Tossanus.

Illustrissimo principi et domino D. Christophoro duci Wirtembergensi, comiti Montpelgardensi, domino suo cle- mentissimo.

Archives nationales, K. 2180.

53

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

5 septembre 1548.

S. Charissime et observande frater, quanquam sic res nostre habeant ut nesciamus quam diu simus hic mansuri. tamen mendacia sunt que isthic sunt sparsa abhis quorum tu

74 PIÈCES JUSTIFICATIVES

mentionen lacis in literis tuis. Et scito me, adjuvante domino Deo, non nisi extrema necessitate coactum, stationem meam deserturum. Omnia sunt ubique multis miseriis et calamitatibus plena sed longe tamen adhuc graviorem iram Domini merentur peccata nostra. Et scimus non aliam esse viam ad vitam aaternam quam per afflictiones multas. Nos interea quod unum possumus, ardentibus votis oremus dominum Deum ut, hoc tempore postremo, ecclesias suœ sancte adversus Sathane mundi et carnis insultus adesse velit. Vale. Raptim, 5 septemb. (48, d'une main contempo- raine)

Tuus P. Tossanus.

De puero meo dominus Deus a paucis diebus illi praster omnem expectationem sic succurit, ut hic pius frater inci- dendum non putarit nec apparet amplius ulla significatio rupture.

Fidelissimo ecclesie Neocomensis pastori G. Farello fratri observando.

Neogomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchàtcl.

54

Pierre Toussain a Sigismond Stier, chancelier du comte Georges de Wurtemberg

9 octobre 1548.

Colendissime frater et domine, ego domum reversus tuam uxorem sum alloquutus et consolatus, quae te plurimum in Domino salutat et expectat.

De rébus nostris non puto principem nostrum ducem Ghris- tophorum mandatum habere a pâtre, ut vestibus illis albis oneremur. Sed hic esse a nescio quibus excogitatum, et bono principi persuasum, tametsi nos nondum ea de re appellarit nec appellabit; puto, nisi Brentius et Angelander, qui isthuc

PIÈCES JUSTIFICATIVES 75

est profectus, diversum consulerint, praesertim cum intelli- gat, me quidvis potius facturum, quam ut vestem illam suscipiam , quse certe missa hic restituta, oflendiculum incredibile pareret. Nec est nobis faciendum, ut in gratiam hominum ministerium nostrum prostituamus et oflendamus ecclesiam Christi. Nunc erigitur altare Baal apud D. Marti- num. et die dominica malis avibus celebrabitur prima missa. Huic muneri praeficere volebat Vulcanus noster Burgundum aliquem ex hac vicinia; sed forte fortuna hue advenit Gallus aliquis qui Spartam hanc nactus est.

Quod autem potissimum ad te scribo hanc epistoiam, in causa est, ut meo nomine principi nostro supplices, quod Brentium per occasionem admoneat, ut Angelandrum in officio pacisque studio hoc praesertim periculoso tempore retineat : nec duci nostro illius innovationisauthor sit. Nam quae hic mihi dicta erant de veste illa linea, in hoc dicta erant, ut exploraretur quid haberem animi, ut si nos faciles in eare preeberemus, obtruderetur postea quidvis. Optime vale in Domino Jesu, qui nos persuam misericordiam ab hominibus vanis et inconstantibus servet in veritateque sua sancta ad finem usque retineat. Montpelgardi, magna festinatione, IX octobris.

Tuus P. Tossanus.

Illustriss. principisnostri Georgii clementiee me semper to- tum dedo atque commendo. Mandatum est etiam ducis senioris, ut apud Blamontem quoque eclebretur missa una, Nolo sciri quid fratres 1 Verbi ministri isthic mihi con- suluerint super veste illa.

Ad Sigismundum Taurum, cancellarium illustrissimi prin- cipis Georgii a Wirtemberg, Basileae.

Arch. eccles. Basil., vol. II. Zurich, Mss. Simler, t. 68.

1. Les pasteurs de Bàle, ainsi que cela ressort d'une lettre de Erbe à Bullingerdu 18 octobre loW.

76 PIÈCES JUSTIFICATIVES

55

Pierre Toussain a Guillaume Farel

21 octobre 1548.

S. Tu ex hoc fratre intelliges, quid ipsi responderimus. Nos hic de Bucero nihil certi habemus, sed audimus Ceesarem Argentoratum brevi venturum. Commissariis qui hue véné- rant nihil permittere voluit dux Christophorus, sed eorum mandata ad parentem misit : qui quid sit ad hec responsurus. ignoramus. Sed voluntatem Domini expectantes, oramus, et pro nostra virili, adjuvante Christo, curabimus, ne quid vel in gratiam Ceesaris, vel etiam principum nostrorum, si quid (quod absit) indignum se statuant, quicquid nobis accidat. designemus, quod vel glorise Domini, vel verbi Dei ministerio, vel ecclesias asdificationi officiât. In qua re vos quoque sanctis precibus vestris erga dominum Deum, nos adjuvare digna- bimini.Optime vale cumfratribus omnibus. 21 octob. Raptim. (48 d'une autre main contemporaine).

Tuus P. Tossanus.

G. Farello ecclesias Neocomensis pastori fratri observando.

Neocomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchàtel.

56

N. a Ambroise Blarer '

10 nov. 1548.

Gratiam et pacem. Non arbitror in hoc rerum turbine opus prolixiore oratione apud te, mi Ambrosi, tum quod mihi nego- tium esteopiosius ad te scribere, tum quod nobis cum Satana

1. Cette lettre figure dans la collection Simler sous la date de 1536. Mais c'est une erreur évidente. Son contenu la rattache aux événe- ments de l'Intérim. Elle n'est pas davantage de Pierre Toussain comme l'a fait croire à Simler le monogramme qui la signe. M. Uierauer, biblio- thécaire a St-Gall, veut bien nous faire savoir que son auteur habitait Francfort

PIÈCES JUSTIFICATIVES 77

ingens negotium, qui conatur nos per mitratum istum Prima- tem a Verbo sacro sanctisque ceremoniis avocare, aut saltem Papatum nobis rursum obtrudere. Sunt enim ex sapientibus huj us mundi, qui putent ecclesiee ni hil i ncommodare, si ex altéra parte audiatur Christus, ex altéra Belial. Atque ejus farinœest ipsissima sapientia, quam tibi tantis buccis depreedicavi. Senatus noster quamvis pius est, mirum tamen non est, si humano more propter Pontificiorum tyrannidem vacillatur, maxime si non accessit plena Christi cognitio. Certe civium animi adeo sunt confirmati (audiunt enim docentes nos) ut dici satis nequeat. Sunt tamen non pauci qui et calamis et consiliis suis contra nos décernant satis illiberaliter, ne quid durius loquar. Summa summarum: missae abolitio, atque id genus alii Evangelii f'ructus nobis pro summis flagitiis impu- tantur et theatrum facti sumus mundo, angelis hominibus et omnium sterquilinium, atque eo res ventum est per istos caméras id est episcopum, das der Zweyen eins fur der Thiir ist, EinUveder die mess Idoch allein in des Keysers stift) uffge- richt und den Pfaffen Ire gesenge etc. zu gelassen, oder aber in die acht declarirt und offentlich verkiïndigt. Und hie ist kein menschlich mittel. Brentius ab senatu vocatus est : semel Christum publiée prœdicavit, ceterum in quem usum, tu omnia per te In hoc certe tam negotioso negotio, nescio ut officium faciat. Magis videtur mihi referre juris peritum quam theologum. Seyn entlicher senten\ ist, man solle ehr die mess lassen uffrichten, den das man soit Ursach geben ad bellum publicum. Quasrunt igitur nostri consilium post factum, quasi nunc non liceret, quod antea licuit. Rogo igitur te, mi frater, ad nos scribas tuam sententiam quoque, id est num oporteat Basilicas tradere Anxentio etc. Deinde quid in hoc casu tu lacères, si videres canem redire ad vomitum. Caesaris majestati nihil detrahitur. Viderint ipsi, ne plus optimo Caesari tribuant quam ant ipse postulet, aut etiam pium sit. Tu bene vale. mi optime et amatissime frater cum conjuge, et rescribe num puello auctus sis. Dominus te servet in sui glorias ('?). Amen. X. Novembris.

Clarissimoviro D. Ambrosio Blaurero theologo illustrissimo domino Vuirtemb. a Sal... concionib mico...

Mss. Simler, t. 41 et Bibliothèque de la Ville de St.-Gall, Ms. nu 11. Epist. mise., t. XII, p. 141.

78 PIÈGES .JUSTIFICATIVES

57

Pierre Toussain a Guillaume Farel

12 novembre 1548.

S. Bucerus nuper mihi eadem propemodum significavit de ecclesia Argentoratensi quam qua2 scribis. Et facit defectio Constantiensium ut videamus paucos esse qui vere et ex animo receperint Evangelium. Initio duci nostro seniori ' magna religio erat, vel unam missam hic admittere. Nunc autem à quibusdam magnis, ut haberi volunt, theologis persuasus, se non peccare, si Csesare mandante, Intérim reci- piat et suis servandum mandet, vehementer veremur ne hic brevi pessime habeant omnia, preesertim cum vicini nostri Burgundi, summa (ut scis) apud Imperatorem authoritate valentes, quibus possint modis, nobis negotium facessant. Et hue jam rediit Decanus noster2, Cœsare mandante, et princi- pibus nostris permittentibus, qui ad ecclesiam hanc turban- dam et evertendam magnam navabit operam, sed est in cœlis dominus Deus, qui suos nunquam deseret. Hic bona pars populi videtur satis confirmata esse in pietate, sed exemplum Constantiensium, multarumque aliarum civitatum,ubi tam- diu et à tam piisetsanctisvirispraedicatum fueratEvangelium, facit, ut nihil audeam de meis polliceri. Tu nos et ecclesias nostras fratrum precibus diligenter commendabis. Vale. Mombelgardi 12 novemb. 1548.

Tuus P. Tossanus.

Vigilanti ecclesiae Neocomensis pastori G. Farello fratri et amico observando.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtei.

1. Le duc Ulric.

2. Le doyen du chapitre de Saint-Mainbœuf, Berdot.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 79

58

Pierre Toussain a Maihias Erbe.

22 novembre 1548.

Cbarissime et observandissime frater.NuiiC jam mihi signi- ficavit Sigismundus noster, se ad te habere tabellarium, si quid tibi forte scribere vellem. Quae res me vehementer delectavit, quod cupiebam mihi occasionem opportunam dari, per quam ad tetuto scriberem. Nam quod jamdiu nihil a me literarum acceperis, in causa fuit, non tui apud me nominis oblivio, quse nunquam ar.cidere poterit, sed quod rarius habeam, per quem tuto scribam, et hodie passim intercipiantur et resignentur amicorum literae.

Scis hic missam esse malis avibus restitutam pp'ncipi busqué a quibusdam matheologis magni nominis l persua- sum, ut Csesaris Intérim bona conscientia recipere et sub- ditis recipiendum mandare possent. Et jussus a comité Georgio optimc principe nostro, sententiam meam ea de re licet tumultuanter et summa festinatione scripsi : vereorque ne ob hœc impia consilia, et peccandi licentiam, gravius in nos animadvertat dominus Deus, quam ob priorem nostram ingratitudinem, quum ad resipiscentiam revocati, illum per- gimus novis peccatis ad iracundiam provocare.

Hinc abierat Decanus noster 2 ante annos aliquot, reli- gione hic per principem Georgium restituta sed hue Ceesaris autoritate et mandato nuper rediit, cumque principem Christophorum nostrum lente festinare videret ad omnia in Intérim contenta restituenda, rursus ad Burgundos s rediit, nobis nimirum novam trageediam excitaturus. Sed est in ccelis dominus Deus.

1. Brenz.

2. Le doyen Berdot.

3. C'est-à-dire à Besançon, dans la Franche-Comté de Bourgogne.

80 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Inter nos ministros Gallos satis bene convenit, gratia Christo. et pergimus in ecdesiis nostris, ut antea, nostrum officium facere. Angelander autem, statirn Intérim recepto, cepit vulgare sua festa, non sine magno offendiculo. Et quamquam nonnulli ex nostris redeant ad missam, tamen bona pars satis videtur in vera religione confirmata esse. Tametsi exemplum non solum Constantiensium et multarum aliarum civitatum Germanise, sed etiam auditorum Christi, Prophetarum et Apostolorum facit, ut nihil de meis polliceri audeam. Sed vereor, ne nuntio in mora sim. Ego me sanctis tuis precibus et ecclesias nostras semper commendo, nec tuis solum, sed etiam fratrum tuorum et meorum Verbi ministrorum, quos tu mihi plurimum in Domino salutabis. Vale cum uxore et familia, frater et amice intererrime.

Montpelgardi tumultuanter.

xxii Novembris 1548.

Tuus P. Tossanus.

Mss. Arch. eccles. Basil., vol. Il, fol. 111. Zurich. Mss. Simler, t. 68.

59

JHS

Instructions a noble et saige personne messire Humbert Jantet, juge et official en la régalie de Besançon, envoyé par le reverend fr. messire françoys bonvalot,

ABBÉ ET SEIGNEUR DE LuXEUIL ET SaINT-ViNCENT, ADMINIS- trateur de l'esglise et archevesciié dud. besançon, a tres illustre seigneur monsgr le duc cliristoffle de Wurtemberg, conte de Montbelliard, a l'effet de ce

qui s'ensuyt.

5 décembre 1548.

En premier de la part dudit révérend seigneur administra- teur le saluera et lui desclarera qu'il a esté envoyé à sa très illustre seigneurie et excellence par ledit seigneur adminis-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 81

trateur pour luy présenter les lettres de la majesté de l'Empereur et celles d'iceluy seigneur administrateur a l'effect de l'observacion des constitutions de sadite majesté sur le négoce de la religion chrestienne nommées latinement Intérim faict à Augspurg et acceptées par les princes et estatz dud. empire, et luy présentera lesd. lettres audit de luy révérend.

Apres icelles vehues par ledit seigneurct nte,luy desclarera sa plus ample charge et commission, assavoir que mondit seigneur l'administrateur ayant receu lettres de sadite majesté congnoissant les haultes vertus dudit seigneur duc et le bon zèle qu'il a la République chrestienne et devocion à sa dite majesté comme bon prince et parent d'icelle, confiant qu'il obtempérera auxd. lettres de sa majesté et ad ce quelles fussent receues seurement, avoit commis ledit seigr Jantet luy présenter icelles avec toutes recommandations et offre de service.

Et pour ledit debvoir que ledit seigneur administrateur avoit au service de sadite majesté et à l'Esglise et archevesché dudit Besançon duquel luy a esté commis l'administration, il debvoit pourveoir ad ce que le bon plaisir et commendement d'icelle sa majesté quant à l'observation des mandemens et constitutions de la saincte foy et vraye religion chrestienne fussent effectuez audit Montbelliard et aultres lieux aud. diocèse de Besançon pour le bien et salut des âmes des y habitans et residans ses diocésains et dont pour ad ce satis- faire, attendu que de très long temps et jusques au présent, navoyent estes observez lesd. mandemens et constitutions mesmes quant à l'administration des sainctzsacramens, usaige et cérémonie d'iceulx aud. Montbelliard, comme sad. majesté avoit sceu et que la chose est notoire voyre que aud. lieu de Montbelliard et autres circumvoisins restoient certains nom- mez predicans lesquelzcontinuoyenta prescher et dogmatiser doctrines reprouvées et contraires à la tradition de saincte esglise, constitutions susd. et ordonnances de sa dite majesté sans permission dud. seigneur administrateur ainsi que de droit et par lesdites constitutions imperialles est requis et commandé.

G

80 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Aussi que les ministres de l'esglise collégiale de sainct Maimbeufs dudit Montbelliard nestoient restituez, du moings riv avoit esté pourveu selon l'intention de sad. majesté, et encoires n'avoit esté faict ou permis la messe et service divin en icelle ny avec les cérémonies et solemnitez accoutumées, mais seullement aud. Montbelliard, par aulcungs jours, ce celebroit une messe en l'esglise de Sainct- Martin par ung incongneu se disant prebstre, comme aussi, quant auxaultres sacramens, lesd. constitutions impérialles n'estoient observés ; led. seigneuradministrateur avoit faict l'envoi dudit seigneur régale par devers l'excellence dud. seigneur prince ayant charge prier de sa part, dud. seigneuradministrateur, led. seigneur prince obéyr ausd. constitutions et lettres de sad. majesté et sur le tout faire comme bon catholique et ver- tueulx prince et de son vouloir et intention rendre certain led. seigneur administrateur.

Item, requérir led. seigneur prince vouloir faire cesser les susd. predicans de plus avant procéder en leurs sermons en ses villes dud. Montbelliard et Blanmont et lieux d'icelles seigneuries, les en faire sortir et les expulser soubz commu- nication de peines exemplaires.

Aussi ordonner que lesd. lieux, les esglises et haultez en icellesestre reparez et érigez selon les constitutions de saincte esglise et comme ordonné et accoutumé est en ce dyocèse de Besançon.

Pareillement, commender a tous ses soubgectseulx rendre obéyssans et devotz a l'audition et assistance de la messe et participation des sainctz sacramens.

Et pour la participation du sainct Baptesme faire eslever et ériger fons baptismaulx en l'esglise comme estoient aupara- vant.

Et pour exemple a tous ses soubgects exhorter et suader son bon plaisir estre assister a la messe, que sera chose très aggréable a Dieu et louable envers sa susd. majesté.

Semblablement, redresser le divin service en son esglise de sainct Mainbeufz selon que par cy devant estoit faict et a tel nombre de gens d'esglise que ses seigneurs prédécesseurs députez commis et fondez.

Aussi adviser si desireroit luy envoyer gens doctes pieulz

PIÈCES JUSTIFICATIVES 83

et sçavants pour réduire son peuple a la vraye congnoissance et intelligence des susd. constitutions de la religion chres- tienne et observance d'icelle.

Afin que par la prudence et bonne direction dud. seigneur Regale sur le tout et ce que dessus et aultres poinctz en deppendans soit induict led. seigneur prince effectuer le bon vouloir de sad. majesté et qu'il en escripve son intention a mond. seigneur l'administrateur.

Donné à Besançon le cinquiesmejour du moys de décembre l'an mil cinq cens quarante et huictz.

Signé et soubscript F. Bonvallot.

Collection Duvernoy. Montbêliard sous Ulric, t. II.

60

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

8 décembre 1540.

S. Nunc in hac ipsa hora valetudinario et decumbenti red- ditae sunt mihi gratissimae tuœ literae, observande simul et cha- rissime frater. De rébus hujusecclesiae habemus, utantehac,et fortes, gratiaChristo,stamusadversusidololatriam restitutam, quantumvis insanientibus et insultantibus adversariis. Quod autem scribis, principi Georgio rem esse cum medico, dolet ex animo, non illius solum, sed etiam religionis nomine, cujus cum primis studiosum se hactenus declaravit fortis ille héros, cujus exemplum noster Christophorus contentione summa imitatur. De Magdeburgensibus mihi non fit verisimile, quod scribis. De Caesare, Venetis et Papa : parturiunt montes, nas- cetur ridiculus mus;et puto fore, ut illinobis etiam viventibus et videntibus humilientur. Tu de valetudine tua nihil scribis, quae causa est, ut existimem et cupiam te belle valere. Ego vix me tueri possum. Optime vale. Raptim. vin decembr.

Tuus P. Tossanus.

Arch eccles. Basil., vol. III, fol. 112. Zurich. Mss. Simler.t.GH.

84 PIÈCES JUSTIFICATIVES

61

Pierre Toussain au bailli de Montbéliard

1548.

Monsr le Bailly, Pour ce que tous les frères ministres sont icy venus quérir du pain pour faire la Cène, nous leur avons communiqué ce que dernièrement, par l'ordonnance de Mon- seigneur le duc nostre prince, nous dictes en la chancellerie et que depuis m'avez escript touchant nos sermons, et sommes bien d'avys et délibéré de prescher avec la plus grande modestie et simplicité que nous pourrons faire, sans nommer ne l'Empereur, ne son Intérim. Mais touteffois, d'aultant que audit Intérim les abus abrogés parla parolle de Dieu sont restitués et que pour la décharge de nos consciences devant Dieu ne sçaurions tellement prescher que souvant nous ne preschions contre ledit Intérim, s'il plait à la bénigne seigneurie de nostre dit seigneur et prince nous laisser et entretenir comme il a fait jusqu'à présent à la pureté du ministère de la parolle de Dieu, nous som- mes prests et appareillez y persévérer et attendre tout ce qu'il plaira au Seigneur Dieu nous envoyer. Mais si notre dit seigneur et prince veoit que par nous ou nos sermons ses pays et subjets viendroient à denger, nous ne vouldrions point estre cause du mal de personne. Et supplions très humblement à la grâce de nostre dit seigneur vouloir regarder à ces choses et nous faire adviser de son bon vouloir.

Toss.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Ulric, t. II, folio 73. Copie. Archives nationales, K. 2180.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 85

62

QU^ IIS QUI AD MINISTERIA PAROCHIALIA PR^SENTANTUR

PROPONENDA ERUNT.

Janvier 1549.

Csesarea majestas dominus noster clementissimus constituât et vulgavit, communi ordinum Romani Imperii consensu, scriptum quod vocant Intérim, in quo declaravit quid interea temporis duin générale et christianum concilium celebra- bitur, in religione agendum sit, et exigit severiter ut haec declaratio ab unoquoque pro sua vocatione obedienter ser- vetur

Cum igitur ta vocatus et praesentatus sis ad administra- tionem parochias in N., illustrissimus princeps noster significat et notificat tibi hanc preedictam Caesareas majestatis domini nostri clementissimi voluntate et hortatur te, ut parochiam tue fidei commendalam tam pia doctrina quam honestis vitae exemplis ita administres, ut possis de omnibus rectam rationem coram domino Deo nostro, et coram Caesarea majestate reddere.

Sed quia longum esset, totum scriptum Caesareas declara- tionis in praesentia recitare, commemorabimus tantum pras- cipuacapita,utcognoscasquid tibi pro tuoofficiositfaciendum.

Primo. De lapsu hominis docendum est, quod homo ante gratiam Dei, et reparationem, ad justitiam, quas coram Deo valeat, aspirare non possit, sed sit potius servus peccati, Sathanas mancipium, inimicus Dei, et malis hujus mundi obnoxius.

Secundo. De justificatione docendum est, quod Deus sit nobis propitius gratuito, propter meritum passionis Christi filii sui, qui ad expianda peccata nostra sanguinem suum effudit, et quod per fidem induamus Christum, qui factus est nobis a Deo sapientia, justicia, sanctificatio et redemptio, ut concepta fiducia et spe credamus praeter spem meriti nostri, in spe promissae misericordiae, et ut ad charitatem perducti, pie, juste ac sobrie ex ea vivamus.

86 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Tercio. De fide docendum est, quod sit mortua, nisi sit efficax per charitatem.

Quarto. De bonis operibus docendum est, quod etsi bona opéra quœ Deus praecepit, obedienter facienda sunt, tamen, cum in multis labamur omnes, ac propter infirmitatem imper- fectionemque nostras multa occurrant, quae animos nostros turbare et ad desperationem sollicitare possint, debeamus in merito Ghristi, et prœcioso sanguine ejus respirare ac eo firmissime niti.

Quinto. De missa docendum est, quod hoc mysterium celebretur, non ut peccatorum remissionem, et animarum nosfrarum salutem jam primum promereamur, sed ut pas- sionis dominicee memoria recolentes, Deo gratias pro salute nobis in cruce impetrata agamus.

Ac breviter in doctrina nihil adferatur prophani, nihil incertum, nihil fabulosum, aut illo loco indignum.

De usu sacramentorum.

Primo. Baptismus dandus est et exhibendus vulgari lingua, ut adulti intelligant, quid ibi agatur, et excitentur ad fidem et consolationem.

Secundo. Confessio nec nimis laxanda, nec nimis astrin- genda est. Et absolutio ita recitanda est, ut qui cohfitetur possit eam audire et intelligere sibi virtute, merito ac beneficio Ghristi peccata remitti.

Tertio. Rectus sacramentorum usus observandus est, et iis qui communionem sub utraque specie petunt, fideliter ea est exhibenda.

De honestate vitae.

Primo. Pastor ecclesiae aut ducat honestam vitam cum legittima uxore, juxta concessionem Caesareae majestatis, aut vivat in cœlibatu sancte, caste et inculpate.

Postremo, bona fide promittat, se illustrissimo principi et fidelem fore, et pro virili sua commoda tam principis quam regionis adjuturum, incommoda autem prohibiturum.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Ulric,t. II, folio 74.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 87

63

C'est ce que les commis doibvent déclairer aux curez de la part de illustre prince monseigneur ulrich duc de wlrttemberg et teckh, conte de montbéliard.

Janvier 1549.

Primo, que les curez doibvent faire residance personnelle sur leurs cures sans les faire desservir par vicaires ou aultres.

Item, ils se doibvent reigler, conforme en tout selon les mots de l'Intérim.

Item, ne feront aucune ydole ou superstition selon le contenu dudit Intérim.

Item, doibvent mener une vie honeste irrépréhensible et sans scandale.

Item, n'entretiendront avec eulx aucunes paillardes ou con- cubines.

Item, de pourveoir que nul n'empesche l'aultre en son ministère, vivans ensemble discrètement et paisiblement.

Item, qu'on presche tousjours devant la messe.

Item, que l'on fasse diligence que, es messes, il y ait des communicquans.

Item, ils renonceront à tout ce qu'ilz pourraient prétendre leur estre dehus.

Item, ne se doibvent ingérer es choses appartenantes à la seigneurie comme de deffendre de ne manger de la chair, ou des œufs et aultres choses semblables.

Item, aussi notre redoubté seigneur n'entend d'user en sa comté d'excommuniement de l'archevesché de Besançon.

Item, que les curez declairent l'absolution en langaige vulgaire.

Item, ne doibvent trop et estroitement interroger en la con- fession pour lier en ce les consciences trop fort.

Item, ils doibvent baptiser les enfans en leur langaige ma- ternel.

Item, qu'ilz se contentent de ce que l'on a accordé avec les

88 PIÈCES JUSTIFICATIVES

subjects touchant l'argent des offrandes des espousailles, pour le baptesme des enffans, enterremens des trespassés et aultres choses semblables selon le contenu de leurs carnets.

Collection Duvcrnoy, Montbéliard sous Ulric, t. II. Archives natio- nales, K. 2171.

64

Pierre Toussain au chancelier Sigismond Stier

12 janvier 1549.

Quod citius ad literas tuas non responderim, observande domine et frater, in causa fuit, non habuerim, per quem commode ad te scriberem. Ego in principis nostri D. Comitis, tua et fratrum isthic Verbi ministrorum sententia semper fui et ad finem usque, adjuvante D. Deo, perstabo. Quod autem ad res nostras attinet, calendis januarii mane, pras- fectus ' et cancellarius 2, ducis nostri Christophori jussu, im- piumWirtembergense illud mandatummihi communicarunt, significantes eidem principi nostro Christophoro ex animo dolere, quod Wirtembergenses aliam glorias Domini et salutis animarum rationem non haberent, foreque ut intra dies paucos ad quatuor illos, quibus3 inlaustum illud Intérim hicinstituen- dum commissum est vocaremur: et si conditionesin eodem man- dato nobis oblatas recipere nollemus, Verbi ministerio priva- remur. Sed interea tamen ad illos nec vocati sumus, nec ministerio nostro privati, et pergimus, ut antehac, nostrum officium facere, expectantes ut die lunas proxima et vocemur et dimittamur. Et ut mini dolet ex animo hujus ecclesiae ruina, quse certe in pietate proficiebat, et ducis senioris 4 et

1. J.-J. Hecklc de Stcineck.

2. Luc Schrôteisen.

3. Les officiers catholiques chargés de l'introduction de l'Intérim.

4. Le duc U}riç,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 89

suorum horrendam cœcitatem deploro, ita vchementer gaudeo, gratiasque agov D. Deo, quod neminem ex fratribus vcrbi ministris videam, qui non malit mortem oppetere quam vel Ceesaris Intérim recipere, vel quicquam aliud designare aut recipere, quid adversetur glorice Dei.

Et quanquam initio.erant nonnulli ex ipsis, qui etiam sacramentorum administratione mihi denegata Verboque Domini ad hominis preescriptum alligato, n.ihi hichserendum esse putarent, tamen impio illo mandato diligentius discusso, meisque rationibus auditis, quare id bona conscientia facere non possem, omnes uno ore descenderunt in meam senten- tiam, suntque inter nos nunc, gratia Christo, pacata omnia.

Quee te velim D. Myconio * et ceteris fratribus significare. Nam quamdiu nos hic illi ferent, pergemus in nostro munere veritatem ut hactenus libère profitentes : quum autem nos dimiserint, id quod in dies expectamus, ego ne vel sola preesentia ad illorum impietates connivere videar, ne hinc quam primum potero, explicabo.

Nam vix credas, quam hic etiam omnes nostri destituti sint non solum fide, sed consilio, jam hoc jam aliud médi- tantes. Qui, si possent, Christum cum Belial, Evangelium cum Intérim, pietatem cum impietateretinere, libenter, puto, facerent. Sed nemo duo bus Dominis servire potest. Quare relictis Sathana, mendacio hispanico et impietate, maneamus cum Christo Jesu, servatore nostro, qui vivit et régnât, suppres- sisque omnibus impiis et defectoribus, una cum sanctis electis suis, verisque nominis sui confessoribus regnabit in secula seculorum. Amen. Vale in Domino Jesu et me illus- trissimi principis nostri D. comitis clementiae humilime commenda, quem D. Deus spiritu suo sancto ad finem usque semper regere et conservare dignetur.

Montbelgardi xn Januarii 1549.

Tuus P. Tossanus.

Quamquam primus sit articulus in mandato ducis senioris ut dimittamur, et eam ob causam conventuri sintcras com- missarii : tamen quoniam vocati sacrifici nondumadvenerunt,

i. Myconius était autistes, une soite de sunntençlant ecclésiastique à Bàle.

90 PIÈCES JUSTIFICATIVES

et hodie significavi cancellario, non esse, ut nos vocent, nisi nos velint dimittere, eu m impias conditiones nobis oblatas nunquam simus accepturi : non putofore,utantehebdomadas duas dimittamur. Quœ scriptis ad te literis intellexi. Iterum vale. Hoc etiam additur, quod nondum sciatur, an sacritici sacramenta ad preescriptum Cœsaris administrare velint. Et, si nollent, nec nos quidem vellemus. Quare, cum princeps senior mandet id iïeri, et qui nolint, dimittantur, necessarium est, ut ablegemur, etiam si nobis, quod tamen non faciunt, liberam Verbi prasdicationem permitterent. Summa quam- quam videant hic et sciant nostri, Evangelium cum Intérim consistere non posse, quemadmodum etiam illis seepe libère dixi, tamen quoniam pudet eos, nos dimittere, et arguuntur conscientia, differunt3 quantum possunt. Tertio vale cujus et observandorum mihi in Domino fratrum precibus mesemper commendo. Gommenda D. Marco concionatori ' negotium meum, utque mihi significet quid in eo effecerit.

Ornatissimo viro D. Sigismundo Tauro, illustriss. prin- cipis Georgii a Wirtemberg cancellario, Domino suo et fratri observando.

Ms. Arch. eccles. Basil., vol. II. Zurich. Mss. Simler, t. 69.

65

Mandement du duc Christophe aux officiers de lA Seigneurie de Blamont

23 janvier 1559.

Christotle, duc de Wirtemberg et Teck, comte de Montbc- liard, notre salut prenais. Chiers et fèaulx, nous vous ordon- nons que ceste véhue diligemment faictes venir par devant vous nos bourgeois et subjeetz de Blamont, et leur déclairez

1, Marc Bertschi, professeur à Bàle et pasteur à St.-Léonhard,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 91

de nostre part, que puisqu'il a pieu à la Majesté Impériale ordonner comme l'on se debvra reigler, quant aux cérémonies de l'Eglise, jusques à la détermination d'ung libre et général concile, et que les prebstres soient remis, et souffrir telles ordonnances nommées l'Intérim jusques à ladite détermina- tion. Pour obtempérer à sad. Majesté et aultres Princes de l'Empire, avons bien voulu déclarer auxd. nos bourgeois et subjectz que nostre chier seigneur et père a donné comman- dement aud, affaire, et pourceque fusmes advertis plusieurs de nosd. subjectz pour cest eflect se fâchent ou pourroient fâcher l'ung contre l'aultre en mocqueries et maulvaises paroles; et affin que l'on puisse vivre paisiblement les ungs avec les aultres, leur direz et desclairerez de la part de nostre dict seigneur et père, et la nostre, et par commandement, ilz ayent à vivre paisiblement par ensemble, sans noise, débat ou mocquerie l'ung contre l'aultre, ni faire ou procurer faire aux prescheurs de la Parolle de Dieu, ni aux prebstres, aucuns outrages; Et aussi que chacun de nosdits bourgeois et subjectz soit ad verti, que l'on ne veult contraindre personne en ce que touche le faict de la religion ; mais l'on délaisse à ung chacun sa foy selon sa conscience franche et libre de croire ce qu'il espère respondre devant le jugement de notre Sauveur Jésus-Christ.

Et quant aux publications de testamens, faictz de mariaige et de debtes, dont l'on soûlait d'ancienneté répondre par devant l'official de Besançon, ce néantmoings en retenons la congnoissance en nostre conseil, comme dessus et de pieça l'on en a usé. Et aussi que nosd. bourgeois et subjectz n'ayent à donner ausd. prebstres, soit pour offrandes, enterremens, mariaiges et aultres choses, non plus qu'ils donnoient aux prescheurs.

Ce que présentement leur avons bien voulu faire déclairer afin que chacun d'eux se ayt à gouverner selon que de raison. Austant, chiers et feaulx, Dieu soit garde de vous. De Montbéliard le 23 en janvier 1548. (v. s.) 1549.

Archives nat., K. 2180.

92 PIÈCES JUSTIFICATIVES

66

Requête des ministres de Montbéliard et du Comté deman- dant qu'il leur soit permis de continuer a enseigner purement la parole de Dieu.

Janvier 1549.

Illustrissime princeps et domine clementissime, nuper sub finem mensis octobris, postquam hic Cassaris Intérim vulgatum esset, celsitudinis tuas consiliarii, tuo jussu, mandatum quod- dam scriptum in thermis ferinis 19 septembris, nobis exhi- buerunt, quo illustrissimus princeps noster et dominus clementissimus, dominus dux Ulrichus, celsitudinis tuœ parens, inter castera mandabat, ut pergentes in nostro munere modeste quidem et moderate, sed pure tamen et syncere, Evangelium Christi (ut antea) concionaremur sacramentaque populo consueto nostro more administraremus. At nunc mandatum aliud ab illo priore longe diversum, sed hue tamen ab eodem illustrissimo principe nostro missum esse, religionis nomine, vehementer dolemus.

Gumque nos eo mandato non parum gravemur, et condi- tiones in eo contentas nulla ratione recipere possemus, et multa i 1 lie sunt, quas non satis intelligimus, nec vellemus sine necessitate ecclesias nostras deserere, celsitudini tuée humil- lime supplicamus, ne hic quicquam, quantum ad nos et ministerium nostrum attinet, prius innovetur quam ejusdem illustrissimi principis nostri ampliorem super ea re declara- tionem habeamus.

Et quanquam hic nobis acerbissimum sit earum rerum restitutionem videre, quas glorias Domini et animarum saluti palam adversantur : tamen, si idem illustrissimus princeps noster, puram nobis Evangelii et veritatis prasdicationem, sacramentorumque funerum et conjugii publicam et consue- tam ut hactenus in ecclesiis nostriscuram et administrationem permittere velit, parati sumus hic, cum ea qua per Christum et eonscientias nostras pacientia et lenitate poterimus, sub eodem illustriss. principe nostro et tua clementia, in pro-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 93

vincia semel suscepta durare. Sed cum Caesar ipse, in sua declaratione nobis, ecclesise ministris etiam conjugatis, diser- tis vertus ministerii Ecclesiastici functiones omnes permittat, utque sacramentum Eucharisties sub utraque specie, ut antehac, sine cujuscunque detrimento ad concilium usque per ministros palam et libéré administretur, non videmus, qua ratione haec a nobis auferri debeant. Et quas quidem omnia per celsitudinem tuam ad eundem illustrissimum principem nostrum referri vehementer cupimus, humillimeque suppli- camus, quo ejus voluntate inelius intelleeta, vel dimittamur, vel retineamur.

Nam ut nobis dolet ex animo, si eodem supremo Magistratu nostro mandante, necesse habeamus oves nostras lupis relinquere : ita illo invito, aut iniquis conditionibus hic haerere, nec vellemus, nec possemus.

Quemadmodum etiam, si nobis hic agentibus, officiumque nostrum, juxta verbum et voluntatem Dei facientibus, eidem illustrissimo principi nostro, aut suis, aliquid (quod absit) sinistri accidtret, nollemus in nos aut ministerium nostrum culpam transferri : ut qui nocere nemini, sed omnibus, praesertim autem illustrissimis principibus nostris ac eorum subditis, quantum per Dominum possemus, prodesse et inservire cupiamus.

Et quum etiam, novis istis subinde mandatis diversis et mutationibus, ut cum jam hoc instituitur, jam aliud, jam nobis verbi et sacramentorum ministerium conceditur, jam adimitur, populus et ministri non possint non graviter ofïendi et turbari, putamus ad gloriam Dei, principumque et consi- liariorum salutem et officium, ministerii necessitatem, et populi œdificationem vehementer pertinere et necessarium esse, ut in re tanta gloriam Domini, principumque et subdi- torum salutem concernente, undeque brevi coram Christo reddenda sit ratio, semel serio, et coram Domino Deo, videa- tur quid opus sit facto. Et ita demum, non solum quod aequum sit instituatur, sed etiam hoc ipsum per eundem illustrissimum principem nostrum, et tuam celsitudinem (quidquid accidat) conservetur et retineatur, ne, si quid hic in religionem constituatur quod non sit duraturum sed brev, in fumum abiturum, ea res Evangelio, principibus et minis-

94 Pièces JUSTIFICATIVES

tris longe plus adferat contemptuset irrisionisquam œdifica- tionis. Nam, quemadmodum supra memoravimus, quantum ad nos attinet, parati hic sumus, adjuvante Christo, quicunque verbi Dei ministerio relinquimur, officium nostrum ad mor- tem usque facere. Superest nunc, ut idem illustrissimus princeps noster, et tua celsitudo videatis, an id et quae ex veritatis praedicatione et defensione mortalibus in hac vita accidere soient, aequo et pacienti animo ferre velitis.

Illustrissime princeps et domine clementissime, precamur ut Dominus Deus eandem illustrissimam celsitudinem tuam quam diutissime florentem et incolumem servet. Ejusdem celsitudinis tuae abjectissimi servi, verbi ministri in comitatu Montbelgardensi et ditionibus Blamontana et Estobonensi.

Ulustrissimo principi et domino, domino Christophoro, duci Wirtenbergensi,comiti Montbelgardensi, domino nostro clementissimo.

Collection Duvcrnoy. Montbcliard sous Ulric, t. II, copie. Archives nationales, K. 2180.

67

Martin Bucer et lgs pasteurs de Strasbourg a Pierre Toussain

5 février 1549.

Venerande et carissime collega. Ad quaestionem, quam communiter misistis, respondemus id, quod accepisse a Domino non dubitamus.

Ad duas vero illas, ad quas petis, ut tibi privatim nostram ridem exponamus, sic habet nostra sententia : De ultima concorditer omnes collegae sentiunt, ministrum a publico ministerio remotum, nisi alibi ad publicum munus vocetur, vel alias plus fructus Domino alibi ferre se posse videat, debere apud ecclesiam suam, vel privatum manere, siquidem

PIECES JUSTIFICATIVES 95

id ei liceat, ut Verbi ministerium gregi Domini, dum non potest publiée, praestet privatim.

In hanc sententiam dueunt nos easdem rationes, quas attu- limus de tuo ministerio publico Verbi ecclesise tuœ non subtrahendo tametsi sacramentorum ministerium tibi adi- matur. Gregem enim Domini fidus ejus minister diligit, et cura sua prosequitur usque in finem.

De altéra quœstione non ita liquet plane omnibus, quid respondendum nobis sit. Ut enim corrupti sunt et perversi Antichristi et contaminata eorum ministeria scimus omnes. Attamen dum est sic captiva ecclesia, ut hodie vestra est, et occupatum ab Antichristianis publicum ejus ministerium : non tam horremus impiam baptismi administrationem, quod ad ministrum attinet, salva baptismatis substantia, quam autores esse filiis Dei, ut baptisma in suis negligant, vel ad privatorum ministerium rejiciant.

Videmus enim tanti fecisse Dominum obsignari et sancti- ficari suis sacramentis omnes populi sui et infantes et adultos, ut impietatem ministrorum ne quidem in se ipso, nec in Apostolis suis sic abborruerit, quominus ab eis voluerit circumeidi et sacrificiis eorum communicare. Quod et Apos- toli et Apostolorum discipuli fecerunt usque dum abominatio desolationis staret in loco sancto, Jérusalem a Romanis obsessa, cum tamen a morte Christicidee sacerdotes et Aposto- lorum interfectores sacra administrarent. Et indubie non paucis humanis inventionibus ad instituta Domini adjectis, ut facere impii semper soient, et hi ipsi sacerdotes fecisse a Domino ipso reprehensi sunt.

Etenim sacramenta sua vult Dominus sic a nobis haberi sacrosancta, adeoque vera gratiae et redemptionis suae sym- bola atque instrumenta, ut ab illis nulla nos ministrorum absterreat impietas, sicut ea nihil quoque eis potest vel sanctitatis vel salvificae virtutis detrahere, si pie modo petan- tur et sumantur, utscilicetqui eis utunturimpietate ministro- rum nihil commun icen t. Namtumdemum maledicitimpiorum benedictionibus Deus, in illis qui eis participant, cum hi et ministrorum se impietaie contaminant. Nec ob aliam caussam damnaverunt tantopere S. Patres sacramenta percipere ab hœreticis, cum liceret ea accipere ab orthodoxis, quam quod

$6 PIÈCES JUSTIFICATIVES

ii qui sacramenta petunt a ministris impiis, cum possint a piis, eo ascensum aliquem praebent illorum impietati.

Proinde, si vestri possent baptisma a probatis ecclesiae ministris, et puriore ratione consequi, peccarent sane acci- piendo ea a Papistis, eo enim approbarent impiam illorum audaciam, qua Christi invadunt ministeria, quod Dominus adeo detestatur Psal. L et alibi : At dum hi ita invaserunt et occuparunt Christi et ecclesiae ejus ministerium, ut illud vestri homines non queant publiée, nisi ab ipsis, oblinere, si tum vestri, quae Christi sui sunt, non Papge, et sibi a Christo sic sanctiricata sunt, ut nulla ea hominum impietas possit contaminare, pétant et accipiant, vera sacramenta, et intclli- gentia et fide, atque ideo a Christo ipso Episcopo unico animarum suarum, non a Papa, vel hujus mancipiis, quan- quam per horum ministerium, sed cum deploratione omnis impietatis, quas est tam in his ministris, quam in ministerio ipso, certe hoc nos, qui huic sententiae subscripsimus, praes- tare ducimus, quam baptisma sive totum negligere, sive ad privatorum illud administrationem rejicere. Et causas istae hue nos adducunt.

Primum non existimamus, admittendum nobis, ut nostro exemplo ingeramus hominibus illis, qui tamen Papistarum utuntur ministeriis, causam dubitandi esse Christi baptisma, quod per hos administratur, dum illud et verbis et sym- bolo Domini exhibeant, quod ipsi tamen ita indubitanter pro Christi baptismate habemus, ut nullos ab his baptizatos. sicut nec nosmet ipsos propter administrationis horum aut ipsorum et vitia, judicaverimus adhuc rebaptizandos.

Deinde veremur, si patiamur administrationem baptis- matis rejici ad privatos, ne sacrosanctum baptisma apud alios omnino negligatur, apud alios contemnatur, apud alios impietate aliorum haereticorum vicietur, sicut talium in hujus modi temporibus, quibus pura e publico Christi minis- terio depelluntur, nimis magnus solet proventus oboriri.

Postremo monet nos plurimum, quod Dominus populum veterem voluerit semper sacramentis suis uti, quamlibet impii sacerdotes i!la impie administrarent, modo ea ipsa sacramenta, quae Dominus instituerat, exhibèrent. At idem Deus illorum et noster, idem reipsa populus, ille et nos, et

PIÈCES JUSTIFICATIVES 97

ejusdem Christi sacramenta erant illorum, et sunt nostra Rom. 3, v. 4, et I. Cor. 10, v. 1 1 : Gai. 3 ; Colos.,2.

Porro, quo minus loci detur superstitioni et magis tutis eonscientiis, homines baptisma a papisticis ministris possunt pereipere, operae pretium fuerit, si duo ista remédia adhi- beantur, prius, ut per illustriss. principem curetur, ut ministri baptismatis substantiam et verum Baptismatis usum, praesentibus ad baptisma vernacula lingua explicent, pia aliquain id formula composita.Id quodillustrissus princeps vi ipsius Interemii curare poterit, ut videre licet in § iv. Cap. De baptismate. Et autores ipsi commenti hujus Intérim for- mulam talem Germanicam ediderunt de usu missae.

Alterum, ut baptisma ab illis petituri per vos diligenter doceantur de vero baptismatis usu, atque etiam de significa- tione pia signorum illorum, quae isti ibi adjungunt exemple veterum, quod ad externum quidem usum attinet, non autem, quod attinet ad eorum piam explicationem. Monendi itaque sunt homines per vos, praestare illa signa omitti, postquam in tantam pertracta sunt superstitionem, et contra hanc superstitionem diligenter muniendi, exposito usu, quo illa S. Patres usurparunt omnia referendo ad Christum, cui baptismate incorporamur etc.

Jam omnes consentimus in his : Primum baptisma Christi etiam conferri per Papistas, dum substantiam ejus exhibent. Deinde, ista duo jam memorata remédia diligenter adhibenda esse, CLim baptisma nostri homines a Papistis accipient.

In eo autem variamus, quod collega noster Gallicanee ecclesiae l sentit, ministrum Christi non posse suis hominibus consulere, ut baptisma accipiant a Papistis. sed tantum permittere, cum ea tamen, quam requirimus omnes instruc- tione de vero usu baptismatis, communitione contra superstitionem adjunctorum signorum. Haec habuimus, quae tibi, carissime frater, responderemus acl duas istas qua;stiones. Dominus ipse doceat te, et regat in omnibus, atque servet ad suam gloriamet ecclesias ejus salutem. Amen.

v Febr. 1549. Martinus Bucerus, suo et symmystarum nomine.

Strasbourg. Archives de Saint-Thomas.

i. Jean Garnier. 7

98 PIÈCES JUSTIFICATIVES

68

Pierre Toussain a Guillaume Farel

15 février 1549.

S. Charissime frater, misi paucis diebus supra nuntium ad

vos quo me de sententia vestra certiorem redderetis. Et

interea responsum quoque a Basiliensibus accepimus, qui et

uno ore judicant, mihi hic manendum esse. Caeterum frater

hic noster Garinus >, cum caeteris ministris dimissus est, non

aliam ob causam quam reliqui, hoc est ob Caesaris intérim.

Quemque fratrem, utpote collegam ohm vestrum et a vobis

hue ad nos missum vestro coetui commendo. Ut si ulla in re

vobis et ecclesie inservire possit, eo ad gloriam Domini

utamini. Aut si in praesentia fieri nequeat, ei saltem magna

satis familia gravato, liceat alicubi privatim agere apud vos,

quo aliam vocationem expectans, suis interea prospicere

possit. Optime vale cum collega et caeteris symmistis. Mom-

belgardi 15 februarii 1549.

Tuus P. Tossanits.

Vigilantissimo ecclesiee Neocomensis pastori G. Farello

fratri suo observando.

Neocomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

69

Instructions aux curés du Comté de Montbéliard

23 rr.ars 1549.

Les curés du comté de Montbéliard et terres de Blamont et Etobon ayant été appelés au conseil, en présence de J. J. HeckledeSteineck, bailli, Henri Silberborner et Jean Bourcard

1. Gucrin Mucte

PIÈCES JUSTIFICATIVES 99

maire, Antoine Quelane, prévost, et Guyon de la Mouthe greffier, tous conseillers et officiers de S. A. assistés de Michel de Bolsenheim, capitaine de Granges, Richard Perrenon, receveur, et Jacques Duvernoy, receveur du chapitre, commis à la réception de l'Intérim ; et de la plus grande et saine partie des maires et sujets des dites terres et seigneuries y appelés spécialement le 23 mars 1549, le procureur général Charles Mercier leur fit les remontrances suivantes de la part du prince Christophe, au nom du duc Ulric.

Qu'ils se souviennent d'avoir été reçus curés dans les terres de S. A. à condition de se conformer en toutes choses à l'Inté- rim de l'Empereur et d'être obéissans, loyaux et fidèles au duc Ulric, et que le prince Christophe entend qu'ils s'y conforment de même qu'à toutes et singulières les choses descrites es articles ci-après :

Assavoir de non exactionner les sujets leurs paroissiens chacun en son endroit, ains se contenter, entretenir et maintenir aux rentes et revenus ordinaires de leurs cures, selon et comme a été par cidevant accordé avec lesdits sujets tant des ensevelissetnens, mortuaires, charruages,annuaulx. etc.

Et entant que de ce s'en trouveront en difficultés d'aulcuns de leurs droits, enpourroient par requête et autres voies de justice faire remontrance au conseil pour en ordonner selon la raison.

Item et touchant le manger de la chair de non en ce excéder, et meshuy faire défenses mesmesaux malades, femmes gisantes et autres selonla formeet teneurs del'Intérim, semblablement d'autres viandes non prohibées par icelui, comme d'œufs, fromages, beurre, iaitage. ains laisser leurdits paroissiens et autres en ce, et autres choses non deffendues audit Intérim, en paix et sans trouble, sans eux ingérer en telles choses

Outre de ne permettre ou amener prescheurs étrangers en leurs dites cures, ains de non prescher ou enseigner sinon la pure Evangile parole de Dieu.

Davantage, d'eux entretenir conduire et gouverner paisi- blement et honnêtement sans donner occasion de noises, scandales et autres inconvénients aux sujets.

100 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Et en tant que aucuns deffaud raient aux choses sus écrittes ou aucunes d'icelles, le Sgr Duc, après deues et préalables informations, aura occasion de ces défaillans et délinquans destituer et démettre de leurs cures et bénéfices et enpourvoir d'autres.

Les dits commis de l'Intérim ont ordonné et établi le même jour Mres Etienne Noël, Girard Vuillemin, Humbert Artus, George Dumont, Jacque Gette ministres luthériens, commis à faire le catéchisme en ce comté de Montbéliard et permis d'administrer les Saints Sacremens du batême, mariage et de la Cène selon les deux espèces à ceux qui les en requerraient.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Ulric, t. II, copie.

70

Information faite par moi, Charles Mercier, procureur

GÉNÉRAL A MONTBÉLIARD, AU LIEU d'EtOBON, LE 19p .IOUR DE AVRIL 1548 (V. S.) CONTRE JVÏESSIRE JaCQUES CaBOZ, PRÊTRE-VICAIRE A BELVERNE ET EtOBON.

19 avril 15'«9.

Sur ce que led. prestre tient concubinairemementetdomes- ticquementune paillarde en sa maison, enceinted'enfant. aussi ne presche au moutier au peuple l'Evangile de l'amendement suivant l'Intérim de l'empereur, avec ce, avoir usé de propos meschans [}) et abusifs au peuple.

Jean Mairot d'Estobon dépose avoir esté pendant le diman- che avant la foire de My-Caresme passée à l'esglise de Belverne, où, entre aultres choses, ouït dire à Messire Jacques leur vi- caire, les tels propos à savoir :

Il y avoit aultrefois un homme qui avoit femme et enffans, et ne les pouvoit nourrir ; et s'en alla au bois avec sa hache, et trouva le Diable qui lui dict s'il se vouloit vendre à lui,

PIECES JUSTIFICATIVES 101

qu'il lui vendrait du bien; et se donna à lui; et lui devoit mener sa femme en un lieu que le Diable lui avoit donné. Et ainsi qu'ils alloient le Diable leur avoit dict, entrèrent en une chappelle et couchèrent il y avoit une Notre-Dame, et la femme de l'homme s'endormit; et la Notre-Dame alla avec ledit homme au lieu de. sad. femme, et trouvèrent le Diable aud. lieu, lequel demanda à l'homme si c'estoit sa femme. Et la Vierge Marie qu'estoit avec lui et qjelle lui répondit que oui.

Et le Diable lui dict que non estoit et qu'il l'avoit trompé ; et disoit led. prestre que la Vierge Marie l'avoit gardé, et qu'elle avoit grande vertu. Aussi asseuroit la chose être vraye. Item dict ne lui a ouit parler des commandemens de Dieu ne aulcun Evangile. Item dict ne lui a ouit dire que les mots sacramentaulx estre dicts par le prestre ; qu'il faut croire que Dieu vient sur l'ostie comme un pain qu'il baille à ses apostres, assavoir son corps et son sang.

Item, dict que puis Baverne a amener avec lui trois femmes, assavoir une nommée Rose, qu'est enceinte, et dit que c'est sa concubine, une aultre vieille, et une petitte jeune, qu'il a ouï nommer être bastarde dud. prestre. Item ne lui a ouit parler de l'Intérim, ni des prédicans, et moins de leur doctrine, mesme en mal.

Anthoine Charme, maire d'Estobon, dépose comme le pré- cédent tesmoin.

Huguenin Blanchard, dud. Estobon, dépose aussi comme le premier ci-dessus.

Rose, servante dud. Messire Jacques, dépose par son serment que, puis un an, elle est demeurante avec led. Messire Jacques, et est présentement enceinte de lui ; tellement qu'elle n'at- tend fors les jours de délivrance d'enflant, et doit être d'Usie vers Ponterlier. Item, dit que led. prestre l'a mené ce jour- d'hui à Chenebier pour estre administrée, et qu'elle a esté par Messire Girard, prestre, demeurant aud. Chenebier, et confessé précédemment par Messire Claude, prestre, curé d'Estobon.

JehanetteDelhotte, de Champagney, servante de Messire Jacques vicaire de Belverne, de l'âge de 40 ans, dépose qu'il y a 13 ans qu'elle est demeurante avec led. prestre comme sa vieille et non autrement. Item, dict, quant a Rose précédente

102 PIÈCES JUSTIFICATIVES

je sai que sa déposition contient vérité, et oultre que pendant que led. prestre est esté au lieu d'Estobon,il y a environ deux mois, il a couché deux ou trois fois avec lad. Rose, et resté avec elle comme dépose, et dict qu'elle est enceinte, comme elle croit, dud. Messire Jacques. Et y a environ un an qu'elle demeure au dit lieu ; et a led. prestre une petitte bastarde de l'âge d'environ dix ans, et l'a eue d'une tille de Fleurel, il a demeuré. Et plus n'en dit.

Item, interrogée si elle fut jamais concubine aud. prestre, répond que non, et dict que led. prestre la nourrit pour l'amour de Dieu et aussi qu'elle lui a preste quelque argent.

Archives de la Haute-Saône, E. 233.

71

Pierre Toussain a Guillaume Farel

12 mai 1549.

S. Recepi literas tuas et certissima sunt que de Brentio et principibus nostris scribis. Nos hic praater multorum expec- tationem ccenam Domini longe frequentiorem quam unquam antehac die paschatis celebravimus : nec fuit unquam hujus oppidi populus ad audiendum verbum Dei avidior quam hodie, civitates maritime et vicini principes perstant in reli- gione. Bucerus et Fagius bonis avibusappulerunt in Angliam. Et quanquam Argentoratenses Cassaris intérim receperint, festinant tamen in ea re lente needum illic habetur missa. Nunc Rex Polonie occupatur in restituenda religione. Et Turca ipse Hungarisquos sub se habet, liberam et publicam verbi Dei prasdicationem permittit. Caetera intelliges ex hoenuntio. Si taies vel nunc saltem essemus, quales jam olim esse debe- bamus, non dubito quin brevi visuri essemus magnalia Dei, sed nulla adhuc est in nobis vera resipiscentia, nulla fides : plena autem omnia fuçe et iniquitate. Et Deum quidem ore

PIÈGES JUSTIFICATIVES 103

honoramus, sed cor longe est ab eo.Vale in Domino Jesu cum collega et caeteris piis fratribus, quorum precibus erga domi- num Deum me et hanc ecclesiam multis machinis a Sathana impetitam semper commendari cupio. Montbelgardi 12 maii (49, d'une autre main contemporaine).

Tuus P. Tossanus.

Gaucherio fratri tuo, cui salutem ex me dices, libère dixi quid sentirem de eo quem hic apud nos relinquere cupiebat. Quod et illi parum utile fore, et huic ecclesie vestroque nomini periculosum videretur. Id quod puto vos boni consu- luisse: prassertim hoc turbulentissimo tempore. Iterum vale.

Vigilantissimo ecclesiae Neocomensis pastori G. Farello fratri meo venerando.

Neocomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

72

Pierre Toussain a Guillaume Farel

10 août 1549.

S. Tu gratum mihi fecisti quod confessionem vestram ad me miseris. Sed quam nondum per occupationes légère potui. Ludimangrum Blamontanum intellexi hue rediisse, sed ego hominem non vidi. Nos hic luctamur cum sacrificis non sine labore : vos orate dominum Deum, ut nobis per suam mise- ricordiam adesse dignetur. Nam mihi non vacat in presentia ut plura scribam. Tu mihi collegam tuum, Fatonum ', Mulo-

1 Jean Fathon, pasteur à Colombier,

104 PIÈCES JUSTIFICATIVES

tium\ Gasparem2, fratrestuos,etcaeterosinChristodiligenter

salutabis. Optime vale 10 aug. 1549.

Tuus P. Tossanus.

Vigilanti ecclesia3 Neocomensis pastori Guilielmo Farello fratri et amico venerando.

Neocomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtcl.

73

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

21 octobre 1549.

Charissime et observande in Domino frater. Hodie Sigis- mundus noster cancellarius3 significavit mihi, se literas tuas accepisse in quibus tu mei mentionem facias, ac me plurimum in Christo salutes : unde et gratias habeo tibi immortales, et omnia laeta faustaque caritati tuas semper precor. Quod autem ad te ab aliquot mensibus nihil literam dederim, non tam negligentia quam tabellariorium penuria in causa fuit. Et scis, hoc praesertim tempore, non esse consultum cuivis literas committere. Nec existimo te ignorare, quo in loco sint res nostrae, quum scias, quid aeternus Dei filius de his pro- nuntiet, qui Sathanam semel profligatum denuo receperint.

Nec satis est adhuc Burgundis, vicinis nostris, hic restitu- tam esse idololatriam, ministrosque pêne omnes dimissos, sed quibus possunt modis Caesarem adversus nos instigant. Hucque nuper missi fuerant Commissarii duo, qui non solum ad illius declarationem, sed etiam Papœ praescriptum eccle- siam hanc in totum deformarent. Sed, quibus tamen pius princeps noster Christophorus nihil permittere voluit, sed ea

1. Michel Mulot, alors pasteur à Saint-Biaise.

2. Gaspard Carmel, alors pasteur à Motiers-Travçrs.

3. Sigismond Sticr (Taurus),

PIÈCES JUSTIFICATIVES 105

omnia, quae illi vel scripta attulerant, vel ore proposuerunt, parenti misit. Quid autem ille sit responsurus, ignoramus, sed voluntatem expectantes oramus, et pro nostra virili, adjuvante Christo, curabimus, ne vel in gratiam Cassaris, vel etiam principum nostrorum ; si quid (quod absit) indignum se statuant, quicquid nobis accidat, quicquam designemus, quod vel gloriae Domini, vel Verbi Dei ministerio, vel ecclesiae aedificationi officiât. In qua res nos quoeue sanctis tuis precibus ergo D. Deum adjuvare dignaberis. Optime vale. Raptim. Montbelgardi, xxi octobris 1549. Salutabis mihi reverentes omnes collegas et symmistas tuos.

Tuus P. Tossanus.

Nostri hic hactenus, saltem magna ex parte (gratia Christo) perstant in Verbo. Precemur ut D. Deus nos omnes per suam misericordiam ad finem usque conservare dignetur.

Ne meum in te animum aestimes ex officio literarum. Nam ego te vere in Domino amo ac revereor semperque scriptum habebo in pectore meo. Iterum vale.

Ms. Arch. Eccles. Basil., vol. III, fol. 102. Mss. Simler, t. 71.

74

Etablissement des Catéchistes (Document sans date de la main de Pierre Toussain.)

Comme ainsi soit, dit l'apostre, que sans foy ne pouvons plaire à Dieu, et que la foy vient de l'ouye et comment on croira, dict-il, si on n'est enseigné?

Comme dict aussy S1 Athanase en son symbole, que qui- conque veult estre saulvé qu'il faut tout premièrement qu'il sache la foy catholique, et que celuy qui ne la sçait et garde fermement ne peult venir à salut: Et que les saincts pères et anciens conciles de la Sle Eglise comme in Concilia Niceno, Agatensi, Laodiceno. etc., et aussy les çanonistes au droit

106 PIÈCES JUSTIFICATIVES

canon de consecratione dist. _/, can. Symbolum et can. Bapti- \andos, etc., ont avec toute diligence regardé et ordonné que pour la gloire de Dieu, augmentation de la foy et salut des âmes, on catéchise et enseigne partout diligemment les enfans et igr.orans es choses qui concernent la saincte toy et religion chrestienne, comme sont les articles de la foy. les comman- dements de Dieu, et à prier Dieu.

Et que aussy la majesté impérialle ne autres princes quel- conques de la chrestienté ne deffendent ces choses, mais que plus tost, suivant la volunté de Dieu, Tordonnance des anciens et l'exemple de tous princes et seigneurs chrestiens qui ont esté par cy devant, ilz veuillent et désirent que toutes gens en tous lieux soient informez et enseignés en la saincte foy et religion chrestienne:

A ceste cause, et afin que la jeunesse des pays, terres et seigneuries de nostre très redoubté seigneur et prince ne demeurent sans instruction et cognoissance de nostre saincte foy, son vouloir et mandement est que pour la descharge de sa conscience devant Dieu soit fait par icelles ses terres et seigneuries pour le moyen tous les quinze jours à chacune paroisse ung catéchisme chrestien et catholique, auquel les commys à ce faire enseigneront tout simplement et par bon ordre aux enfans et jeunes gens les principes et choses néces- saires en nostre saincte foy et religion chrestienne, selon les articles de la foy, les commandemens de Dieu, et à prier Dieu, le tout suyvant l'ordonnance et déclaration desdicts saints pères et anciens conciles de l'Esglise.

Et aussy que lesdicts commys regardent diligemment non seulement de monstrer et enseigner par bon ordre ces choses aux enfans, mais aussy de les faire apprendre par cœur.

Et pourront aussy lesdicts commys en temps et lieu déclarer auxdicts enfans que c'est du sainct sacrement de Baptesme, et ce qu'ilz y ont promis, et comment y faut que ceulx qui sont baptizez au nom de Jesus-Christ vivent en ce monde, suyvant sur ce tant seulement ce que S1 Paul escripvant aux Romains, S" Augustin en ses sermons ad Infantes, S1 Ambroise et les autres anciens docteurs de l'Esglise ont escript et ensei- gné en ceste matière.

Et comme aussi lesdits commys pouront quelquefois

PIÈCES JUSTIFICATIVES 107

l'année, et singulièrement avant Pasques, enseigner et déelai- rer aux susd. enfans que c'est du sainct sacrement du précieux corps et sang de Jesus-Christ nostre Seigneur et pour quoy il nous l'a institué, et comment il y faut dignement participer affin que parce moyen la jeunesse soit instruite et enseignée à l'intelligence dece sainct sacrement avant que d'y participer, et que ainsy toutes choses se fassent à l'Esglise de Dieu avec bon ordre et au salut des âmes.

Et n'auront lesd. commys a ceste matière du Sainct Sacre- ment ne a autre, faisant led. catéchisme, a amener ou susciter auchune science ou doctrine nouvelle, mais se contiendront en toutes choses à la simple parolle de Dieu et à la manière de faire que lesd. anciens conciles et docteurs de l'Esglise ont tenu et escript pour catéchiser et enseigner les enfans et ignorans à nostre saincte foy et religion chrestienne.

Et si, en faisant led. catéchisme ou aultrement, lesd. commys estoient requis d'administrer a quelques enfants le sainct sacrement de baptesme, ilz le pourront faire, etc.

La distribution des villages pour les frères qui feront le catéchisme

Girardus1 à Desandans et Aibre pour le matin et Beton- court après midy.

Le dimanche suyvant Estouppes et Dampierre pour le matin et Essincourt après midy.

Estienne 2 : Sle Marie et S' Gelin pour le matin et Stc Suzanne après midy.

Le dimanche suyvant, Allanjoie et Dambenoys.

George', Bavans et Presentevillers pour le matin et Vou- jacourt après midy.

Le dimanche suyvant, Adincourt et Vadoncourt pour le matin et Dalle après midy.

Humbertus \ qui est ung bon et scavant frère, Seloncourt et Valentigney pour le matin et Bondeval après midy.

Le dimanche suyvant, Abévillers et Erimoncourt.

1. Vuillemin.

2. Noël.

3. Dumont.

4. Artus,

108 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Et quant aux autres villages de la seigneurie de Blamont comme Pierrefontaine, Atechaux, Roches, Glay, Dannemarie et Villars, ceulx dud. Blamont y pourront prouveoir.

Et que l'on donne ordre que lesd. ministres fassent tous- jours pour le moyen, leur premier catéchisme avant la messe et que dedans samedi prochain on signifie aux maires et offi- ciers la volunté de monseigneur nostre prince sur ceste affaire et que lesd. maires tiennent main que tout se fasse avec bon ordre.

Touchant la seigneurie d'Estaubon. afin que l'on y prenne plus commodément prouvoir et que les frères qui seront ne soyent contrains de nourrir chevaulx, sera loy que le pasteur Petrus Senence presche tous les dimanches à Clairegoutte et face le catéchisme et au Meny '.

Et que Fagonius face le catéchisme à Baverne tous les dimanche avant la messe et pour le moyen chacun quinze jours à Gotenans.

Et que l'on signifie aussy aux maires que, s'il y a quelques ungs qui requerront lesd. ministres de baptiser leurs enfans, que cela leur soit permis.

Collection Duvcrnoy, Montbéliard sous LJlric, t. II, fol. 77.

75

Enquête sur la conduite des Curés tendant l'Intérim

1550

Soit advertir nostre redoubté seigneur monseigneur le duc que, au lieu de Bavans, n'y a encoire esté nul curé résidant, seullement ung vicaire lequel environ huitz jours avant Pasques s'est absenter dud. Bavans et n'est encoire de retour et sont estez les parrochiens aud. Pasques sans pasteur.

I. Le Magny-Danigon.

MECES JUSTIFICATIVES 109

Item, led. vicaire a prins possession à la cure dud. Bavans sans préalable placet de noslre dit seigneur, ce qu'il, ne aultres ne debvent faire.

Semblablement, n'y a heu curé demeurant à Dampbenoy, synon ung vicaire se disant estre de Besançon, lequel puis la foire de my caresme, s'est absenter et n'est encoire de retour et sont administrez les parrochiens par le curé d'Allenjoie.

Aussi a estée prinse possession en lad. cure sans préd. placet.

Comme aussi a faict led. curé d'Allenjoie.

Bethoncoitrt . Le curé de Betoncourt a avec luy en la cure dud. Betoncourt trois femmes et fille : l'une est sa concubine puis plus de xv ans; se nommant Marie et est de l'eage d'environ cinquante ans.

L'aultre est jeune fille de l'eage de xvm ans que gouverne son bestial, et l'autre est plus jeune, que mène sond. bestial aux champs, et tient mesnage comme ung bon laboureur.

Desandans. Le curé de Desandans n'a esté demeurant encoire aud. Desandans et y a mis ung vicaire lequel, comme l'on dit, tient une paillarde puis nagueres enfermée sinistre - ment et n'en a l'on encoire peu avoir vraye notice.

Voujaucourt. Le curé de Voujeaulcourt n'a esté encoire résidant sur sa cure et n'y a aussi vicaire et sont deservis les parrochiens par ung prestre de Dampierre sur Doubz.

Sainte- Marie. Le curé de Saincte Marie ne s'est nulle- ment tenu sur sa cure et sont deservis par messire Jehan Perron demeurant à Arcey, homme de meschant vye, le plus souvent surprins de vin, hantant journellement et disso- lument les tavernes, tenant aud. Arcey une paillarde, laquelle comme l'on a a advertir le procureur présent scrip- teur puis environ trois semaines il vendit à messire Gabriel, prestre, demeurant à Montbeliard, pour neufz groz. Mais la délivrance de la paillarde ne fut faicte obstant qu'elle ne se voulssit consentir, dont les deux prestres s'en vouls- sirent entrebatre, et fut ce apprès avoir bien beu en taverne au lieu de Ste Marie dont led. procureur est apprès pour dresser informations.

Saint-Julien. Le curé de Sainct Gelin ne se tient en sa cure seullement ung vicaire hanteur de taverne et entretient

110 PIÈCES JUSTIFICATIVES

une paillarde au lieu de Rand lez Clereval, laquelle il n'a encoire amenée en la seigneurie de céans.

Valentigney. Le curé de Vallantagney ne fait illec demeurance, ains au lieu Mandeurre. Et faict deservir la cure par ung sien cousin prestre.

Abévillers. Le curé d'Abelvillers se tient illec et a une concubine qui est avec lui de piésça et est d'environ quarante ans d âge et se nomme messire Jean Colombet.

Clairegoutte. Le curé de Clairegouthe s'en est aller depuis tost apprès son institution, sans estre retourner, et y a mis Tanchart, procureur à Granges, un viez prestre que dessert lad. cure.

Et se sont les devantdits vicaires ingérez es susd. cures sans eulx présenter devant les commis ad ce députez pour prester le sairement a la Seigneurie comme ont fait les curez.

Aussi tous unanimement ne préschent l'Euvangille selon l'Intérim de l'Empereuret n'administrentlessacremens,synon qu'ilz ont tousjours faict de tout leurtempscequ'ilzensuyvent en toutes leurs aultres cérèmonyes.

Et pour plus commodeement avoir information des devant- dits prestres, convient les laisser en paix quelques temps, sans les molester d'informations de leurs vices. Et ce faisant démonstreront leurs vyes et vices scandaleuses à leur peuple tellement qu'icellui peuple en fera divulgation généralle.

Mais d'austant qu'ilz voient et oyent les enserches de leurs vices se abstiennent le myeulx et plus qu'ilz peuvent d'icelles.

Collection Duvcrnoy, Monlbéliard sous Ulric, t. II, folio 84.

PIECES JUSTIFICATIVES 1 1 1

76

Pierre Toussain a Guillaume Farel

12 février 1550.

S. Observande frater, diu est quod ne~ literas abs te acceperim nec scripserim ipse, tabellariorum commoditate destitutus. Res nostrae semper in eodem loco sunt. Faxit dominus Deus ut melius aliquando habeant. Nonnulli ex fratribus nostris aegre tulerunt quod non et ipsis quoque ut aliis quibusdam catechizandi munus sit commissum. Sed non potest omnibus satisfieri et nunc nobis quando non licet quod vellemus, faciendum est quod possumus. DeOsea consobrino tuo ab eo tempore quo versatur Blamonti me bis tantum convenit tametsi frequentius fuerit in hoc oppido, sed noluit (puto) mihi mokstusesse. Ex cujus verbis ac eorum etiam relatione qui cum homine saepius sermonem miscuerunt. nihil aliud in eo deprehendere possum quam veram resipis- centiam, eumque solum cupere ut tibi et caeteris vestre classis ministris omnibus vere reconciliatis, possit alicubi suae saluti et familie prospicere. Quare te ac caeteros symmystas perChristum Jesum oro, ut hic valeat vestra charitas. Nam venit Dominus et praeceptor noster servare quod perierat. Nec ignoratis quam fuerit apostolus solicitus, ne Corinthius ille quantumvis palam flagitiosus nimio dolore absorberetur. Quod autem ad ejusdem Osée negotium cum fratribus tuis secundum carnem attinet, poterit id (quod et ille quoque cupit) sine personarum acceptione per ministros aliquot ex vestris amice cognosci et transigi, ut tandem malum hoc sopiatur quo sane vix ullum majus ortum est inter ministros hoc nostro seculo et posset posthac instigante sathana latius serpere, nisi vestra prudentia, charitate et aequitate caveatur. Optime vale cum symmistis tuis omnibus fratribus mihi in Domino observandis. Quos precor ut dominus Deus suo spiritu sancto semper regere et conservare dignetur. Mombelgardi 12 feb. (1550, d'une main contemporaine).

Tuus P. Toss.

112 MÈCES JUSTIFICATIVF.S

Hi fratres nostri consolationis et consilii gratia ad vos veniunt, quos vobis in Domino commendamus quique vos de rébus nostris omnibus certiores reddent. Iterum vale.

S.FarelloecclesiœNeocomensispastorifratrisuoobservando

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

77

Pierre Toussain a Guillaume Farel

15 mars 1550.

S. Tu me non parum perplexum et solicitum reddidisti

literis tuis, quod nullam earum mentionem facias, quas ad te

nuper, authore Mulotio per Franciscum quendam scripsi ;

quibusque epistulam quam repetebas inserueram, que omnia

cupio tibi bona ride esse reddita. De consobrino semper sum

vehementer veritus, ne ea res vobis malum daret. Quae causa

fuerat ut ego ad te de arnica aliqua concordia scripserim.

Precor ut dominus Deus huic tragœdie felicem det excitum;

nam perte primum rescivi hominem isthuc profectum esse.

De fratribus, caeteris inconsultis, nihil scribere possum.

JacobusSorel ' in Galliam proficiscens hic et Basilee significa-

vit vos egere ludimagistro illicque ea de re virum quendam

meo judicio pium et doctum, Robertum Prévost nomine,

appellant, schole nostre moderatori ferè à pueritia notum,

quique de il lo optimum reddit testimonium. Vixit etiam

Lausanne, uncle vos melius de ejus vita certiores recldi

poteritis, nam apud nos non diu fuit ; et hue solum veteris

amici viri optimi visendi gratia venerat. Optime vale. 15

martii 1550.

Tuus P. Tossanus.

Vigilantissimo ecclesiae Neocomensis pastori G. Farello

fratri meo et amico observando.

Neocomi

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

1. Jacques Sorel, alors pasteur à Engollon, dans la seigneurie de Valengin.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 113

78

Pierre Toussain a Guillaume Farel

14 juillet 1550.

S. Non scripsi nuper ad te privatim, non solum quod nihil haberem quod sriberem, sed ne viderer aliud scribere tibi, quam vobis scripsi in commune. Ego hune fratrem et glorie Dei et pacis studiosum semper deprehendi. De rébus aliis, scis puto Granvallum per hanc ditionem iter fecisse, cum ad comitia proficisceretur, estque a principe nostro honorifîce exceptus. Quod precor ut et ipsi et ecclesiœ Christi bono sit. Ferdinandus adduci non potest ut lis cœpta amice transigatur, ut Domini voluntas nobis sit expectanda. Sed hoc me recréât, quod quanquam pius dux noster Christo- phorus de fortunis omnibus periclitetur, et sit jam multarum prolum pater, constanter tamen pergat religionem tueri ; quod ut perpetuo faciat, faxit dominus Deus. De vestris rébus, precor vobis Christum propitium ; et doleo non mediocriter Genevensibus aliquid esse cum Gallo, hoc pree- sertim tempore, controversias. Nisi avertat Dominus ea res malum habebit exitum. De invictissimo hactenus electore Saxone, rumor erat sparsus eum ob Christi confessionem capite plexum sed ductus est Augustam Ceesare subséquente. De civitatibus maritimis, si vera sunt quas audio ipse se quoque tyranni jugo et impietati submittent. De novo Anti- christo affirmatur et ipse ad comitia venturus. Sed expectemus interea Jesum Christum Dominum nostrum, qui suppressis impiis œternum regnabit cum suis. Optime vale, frater in Domino venerande,cum collega et catteris symmistis omnibus; mihique Calvinum et Viretum cum ad eos scribis, plurimum in Christo saluta; quos ego gravioribus sanctioribusque negotiis occupatos scio. Quam ut ineptis meis literis frequen- tius obtundi debeant.

Mombelgardi 14 jul. 1550.

Saluta mihi quoque fratres tuas et sorores.

Tuus P. Tossanus.

8

114 PIÈCES JUSTIFICATIVES

G. Farello ecclesiœ Neocomensis pastori fidelissimo, fratri et amico meo observando.

Neocomz.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchûtel

79

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

3 novembre 1550.

Cum paucis diebus supra, charus et observandusnobis in Domino Sigismundus1 cancellarius mihi scripsisset, te isthic expectari : statueram quoque, te certe potissimum videndi et appellandi gratia advolare. Ceterum cum' hic solus concio- ner et absit princeps, et lupi sint in ovili, et vix ferat hoc tempore miserum hoc cadaver equitationem, suasit cons- cientia, ut domi manerem, preesertim cum isthic habeas cancellarium, animae dimidium mese, per quem de rébus nostris omnibus certior reddi possis. Nam mihi nunc, gratia Christo, Verbi Dei et sacramentorum ministerium tam liberum est quod unquam antea : non alios video a pietatis studio refrigescere, quam quos nunquam judicavi esse Ghristi : precorque D. Deum,ut qui stare videntur, ad finem usque persévèrent.

De sacrificis. Initio cum hue advolarunt, diu in Aula et inter nos quoque disputatum fuit, an nobis prassertim Verbi ministris, salutandi essent. Et habuit quisque quod allegaret : sed cum Johannes eos salutari et in domos recipi vetet qui aliam quam Christi doctrinam adferunt; nec aliam ob caus- am a nobis salutari cupiant, quam ut apud populum majore in loco sint, et hujusmodi salutationibus videremur simplici- bus illis aut eorum impietati aliquid tribuere, ego illos nec saluto nec resaluto. In qua re si videor tibi peccare, mihi significare non dedignaveris. Nam puto mihi minislerii et

1. Sigismond Stier.

PIÈCES JUSÎIFÎCATÎVES 115

ecclesise rationem majorem habendam esse, hoc prœsertim tempore, quam paucorum, in quibus nullam pietatis aut resipiscentiae significationem videas.

De ceteris rébus, hoc est, de nostri seculi ingratitudine et Verbi contemptu , non puto mihi faciendum esse, ut tecum multis conquerar, cum sciam, te jam satis alias ex pressenti ecclesiœ statu non parum conturbari. Nec mirum est sane adversarios omnes movere lapidem, ut et i^vangelii lucerna et pii omnes extinguantur : nam quid aliud facerent in sen- sum reprobum, justo Dei judicio traditi ? Sed quod tam pauci in agnita veritate perstant, tam multi qui etiam antehac Ecclesiae columnas haberi voluerunt, novis in dies commentis, clarissime Verbi Dei luci novas tenebras offundunt, id est horrendum et lamentabile. Et si vera quidem sunt, quse de Lipsensium et Wirtembergensium scriptis adseruntur : video nobis plus esse timendum ab istis et aliis id genus adiaphoristis, quam ab ipsis tyrannis et Interimisticis. Sed est in cœlis Dominus, qui gregemsuam perire non sinet.Illum igitur supplices oremus, ut sui ab omni impietate et falsa doctrina ubique terrarum vere repurgati solo Dei verbo regantur et conserventur. Optime vale.

m Novembr. 1550.

Tuus Petrus Tossanus.

Heri profectus est isthuc Angelander, quem puto vos invisurum, et cupio a vobis amice excipi, cum se nunc, gratia Christi, mihi commodum collegam prasstet, et vere inter nos amemus.

Ad hase, cum cancellarius noster mihi hic saepe narravit, Nicolaum1 illum vestrum, et meum in Domino fratrem, multos pretiosas aquas et radiées habere, prsesertim adversus infectum eerem, mihi gratum feceritis, si quid hujusmodi delitiarum ad me mittatis : praecipuealiquid aquae et radicum tormentillae, cum usu earundem, etc.

Iterum vale in D. Jesu, qui animas nostras ab omni Sathanae veneno prasservet, nam caro satis est de se solicita.

(Mss. Simler, t. 73, et Mss. Arch. Eccles. Basil., vol. II.)

1. Regius, Kônig, pasteur à Hunaweyer (Alsace).

116 PIÈCES JUSTIFICATIVES

80

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

11 janvier 1551.

S. Heri circa noctis crepusculum, pius hic frater qui tibi has literas reddidit, mihi per liberorum meorum institutorem significaverat, se cras isthuc ad vos profecturum, sed nunc jam ad me venit tantum non ad iter accinctus, quare paucio- ribus tecum agam. Ego postremas tuas literas recepi mense novembri, in quibus tu de cosobrini et aliorum id genus improbitate conquereris quos precor ut dominus Deus ad frugem meliorem revocare dignetur. Nam quanquam sive illius causam, sive Barbarinum \ sive Garinum2 aut ejus uxorem spectes, non habuerim quod homini de multis hor- rendis flagitiis accusato faverem, tamen multorum super ea re sententiis et judiciis .auditis, fateor me nonnunquam subdubitasse ne fratres tui (secund)um carnem ob res privatas in illum asperiores fuissent. In qua re si quod peccavi, ignoscat mihi dominus Deus. Adhasc Calvinus noster nuper ad me scripsit, tuum esse consilium, ut duci nostro Christophoro addat calcaria sed se multis de causis, quas scribit, et ego approbo, in diversa esse sententia. Nam ut pius est princeps, ita magna laborat invidia,et precibus magis opus habet quam stimulis. Magdenburgenses et Bremenses pers- tantin Domino, quoshucscriptum estMauricium profligasse3, ob idque novum exercitumcolligi per Germaniam atqueadeo Argentorati adversus illos. Nos oremus dominum Deum qui

1. Thomas Barbarin, pasteur à Boudri, comté de Neuchâtel. Il était lié avec Farel et sa famille.

2. Garin ou Guêrin Muète, ministre à Blamont jusqu'en 1549.

3. Magdebourg avait courageusement refusé d'accepter l'Intérim de Charles-Quint. Maurice de Saxe obtint la capitulation de cette ville, après un siège de quatorze mois, en lui accordant la liberté de cons- cience pour laquelle elle avait combattu. Brème avait également refusé de recevoir l'Intérim.

PIECES JUSTIFICATIVES 117

te frater colendissime et tuos symmystas quam diutissime servet. Raptim. Montbelgardi 11 januarii 1551.

Tuus P. Tossanus. Fidelissimo Christi servo G. Farello ecclesias Neocomensis pastori, fratri et amico observando.

Neocomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

81

Pierre Toussain a Mathias Erbe

25 février 1551.

Charissime et observande frater. Ego nunc forte fortuna intellexi, hune vicinum meum Rubeacum1 proficisci, quare cogitavi hominem longius ad te mittere. Sigismundus2noster cancellarius Basilea nondum rediit. Sed in dies expectamus. Expostulavi cum ejus uxore, quod me nesciente, pisces illos salitos advos misisset, nam ego sciens nollem hinc quenquam isthinc venire sine meis ad te literis.

Nos hic, quantum possumus per Dominum, adversus Satanam luctamur. Tu, si quid habueris, quo nos exhilares, scribes. Quoniam in hac tota vicinia varii morbi régnent, et pestis alicubi jam saevit et nihil non malorum meretur ingratitudo nostra, gratum mihi fuit, quod scripsisti, prae- sertim ob familiam, quod D. Nicolaus noster Regius quaedam antidota nobis paravit : quaevos velim huic nuntiocommittere, quanquam non sit necessarium, ut intelligat, quid laturus sit.

Saluta mihi plurimum uxorem tuam et tuos omnes. Optime vale. Raptim. Mombelgardi xxv Febr. 1551.

Tuus Tossanus.

Mss. Arch. eccles. Bas., vol. II. Zurich. Mss. Simler. t. 74.

1. Ruffach, Alsace.

2. Sigismond Stier,

118 PIÈCES JUSTIFICATIVE^

82

Pierre Toussain a Guillaume Farel

28 avril 1551.

S. Cum hic habeas vivam epistolam, fratrem mihi in Domino charissimum, non putonecessariumesse, ut te multis obtundam : cum per hune ipsum sis intellecturus, non solum quo in loco sint res nostre sed etiam quare nostro hortatuad vos veniat. Faxit dominus Deus, ut vera sint que nos audi- vimus, hicque brevi ad nos reversus, omnia laeta et fausta nuntiet. Optime vale cum collega et fratribus omnibus, quibus hune meum quibus possummodiscommendo. Mombelgardi, 28Aprilis 1551.

Tuus ex animo. P. Toss.

Fidelissimo Christi servo G. Farello ecclesise Neocomensis pastori, fratri in Domino observando. In ejus absentia, Christophoro collège.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

83

Pierre Toussain a Guillaume Farel

18 juin 1551.

S. Recepi nudius tertius literas tuas : et sum in Domino gavisus, cum hic frater nunc mihi significaret, se velle ad vos proficisci, cum vix mihi quicquam gratius accidere possit quam habere per quem ad te literas dem. Quod autem scribis

PIÈCES JUSTIFICATIVES 110

de Malingrio1, ipse jam saepe antehac declaravit quo spiritu ducatur : precor ut dominus Deus ecclesiam suam sanctam ab hujus modi hominibus, vel monstris potius et offendiculis non vulgaribus liberet. De Firmino 2 et Rolino3 quamquam hic Caesaris Intérim impio recepto, ac dimissis magna ex parte Verbi ministris, voluerit princeps multis de causis, singulis testimonium aliquod honestum dare ego tamen in illis preesertim duobus multa semper desyceravi, nec aliam habent a me attestationem, quàm quod scribo vos, ut restum habebat, tantum ob Cassaris Intérim dimissos esse. Qui sanè hinc abeuntes serio et cum lachrymis a me admoniti officii, promiserunt se facturos omnia, quasad susceptam provintiam pertineant. Quœ si non prestent obsecro te per Christum ut meo nomine oppidi Bielensis.pastores admoneas ut vel illi ipsorum vigilantia in officio retineantur, vel si piis eorumdem monitis non obtempèrent, ablegentur. Optime vale cum Christophoro collega et cseteris fratribus, et rescribe si quid habes scitu dignum. Puto me tibi significasse pr-incipem nostrum rébus infectis Augusta domum rediise. Si tantum haberemus fidei et vere fortitudinis, quantum est granum sinapis, videremus magnalia Dei. Triumphat (gratia Christo) princeps elector, captivus Saxo, et perstant Magdeburgen- ess. Hic nostri sacritici sparserunt Gallum a Ceesarianis et Pontifiais caesum apud Parmam. Haec addere volui. Tu ite- rum vale in Domino Jesu. Mombelgardi 18 Junii 1551.

Tuus P. Tossanus.

Fidelissimo ecclesiœ Neocomensis pastori G. Farello fratri et amico meo observando.

Neocomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

1. Thomas Malingre, pasteur à Yverdon.

2. Firmin Dominique, pasteur à Abévillers,

3. Jean Rollin, pasteur à Exinçourt.

120 PIÈCES JUSTIFICATIVES

83 bis

Certificat délivré par Toussain a Guillaume, maître

d'école a Cmarmont

1551.

Est apud nos vir bonusGuillelmus5Charmonti ludimagister , qui patria pulsus propter religionem Befortum sese contule- rat. Ubi cum diu ludo literario praefuisset a sacerdotibus exosus, ac tandem rejectus, quod discipulos suos in pietate institueret, et a missa abhorreret, hue cum honestissimo civium loci illius testimonio venit fideique suae confessione audita. Charmontanae scholee nostrae prsefectus est, in qua sic se hactenus gessit, ut eum ad ecclesiam Auburrensem ' regendam, populumque docendum idoneum esse judicemus. Datum Montbelgardi. 24 junii 1551.

Petrus Tossanus, pr.

Archives du Doubs, E. 675.

84

Pierre Toussain a Guillaume Farel.

20 septembre 1551.

S. Charissime et observande frater, non vacat ad te scribere, intelliges per hune fratrem quo in loco sint res nostre. Turca Ceesari imminet et fratri et Gallum parum habent amicum2, sed interea magis saeviunt quam unquam antea percussi caecitate et amentia ; atque adeo ut Augusta et aliis civitatibus

1. Aubure, en Alsace.

2. On sait, qu'en effet, Maurice de Saxe, avant de déclarer la guerre i\ l'empereur, avait secrètement fait alliance avec Henri IJ.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 121

vicinis Verbi ministros ejiciant. Princeps noster est Auguste, quum multi putant ad suos non rediturum nisi nobis ejectis omnibus, qui hactenus Verbum Dei sumus professi '. Et auclisti nimirum de persecutione Lugduni orta et alibi pcr Galliam. Extrema sunt tempora. Sed hœc est consolatio nostra, quod appropinquat dies Domini. Optime vale cum symystis omnibus. Raptim. 20 sept, (d'une main contem- poraine : 1551),

Tuus P. Toss.

A maistre Guillaume Farel, pasteur de l'église de Neuf- chastel.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

85

Pierre Toussain a Guillaume Farel

27 décembre 1551.

S. Charissime et observande frater, non vacat nunc ad te scribere. Princeps noster responsum meum ad accusationes sacrificorum quantumvis liberum boni consuluit, et jussit me bonoesse animo,etpergere in suscepto munere. Praeterea scis Magdeburgis tolerabiles pacis conditiones suscepisse*. Mau- ritius et marchio Elector Brandenburgensis nunc toti in hoc sunt apud Caesarem ut lantgravius tamdem liberetur. Ad quam rem etiam incumbit rex Danie et nonnulli alii prin-

1. Ces craintes n'avaient rien de fondé.

2. Maurice de Saxe qui préparait déjà sa révolte contre Charles- Quint, avait mis les conditions les plus douces à la capitulation de Magdebourg. Il craignait que la longueur du siege nevcillàt |e§ soupçons de l'empereur.

122 PIÈCES JUSTIFICATIVES

cipes1. Si precibus nihil impetrarint, aliquid ferro cona- buntur. Adhaec omnes principes Germanie qui antea Evangelium reciperant et civitates non paucae palam déclarant scriptis suis et confessionibus ad Concilium missis, se a Verbo Domini discedere nolle. Optime vale cum fratibus symystis.

Raptim 27 décembre 1551.

Tuus P. Tossanus.

Adresse : Fidelissimo Christi servo G. Farello, ecclesise Neocomensis pastori vigilantissimo, Neocomi.

Paris. Bibliothèque de la Société de l'Histoire du Protestantisme français.

86

Le duc Christophe aux gouverneur, lieutenant, et conseillers de montbeliard

30 juin 1552.

Unsern grus zuvor. Lieben getrewen, wir seyen bericht das in unnserer grafschafft Mùmppelgart noch Mesz nach bapslichen gebrauch gelesenn unnd gehalten werde. Dieweyl wir dann dem gewesenen Concilio zu Trient, unnsere chris- tenliche confession, darinn wir die Bâpslich Mesz ails ein unwehrten unnd gottlicher heiligen geschrift ungemessenn gotzdienst erkennen, durch unnsere gesandten ùberant- wurten haben lassen ; wir auch der bâpstlichen Mesz und ceremonien nicht verwandt noch zugethan ; unnd darneben befunden das die erhaltung der gemelten Mesz in den gegenwârtigenn kriegsleûtten den flecken unnd den per-

1. Maurice de Saxe, avant de lever le masque et de faire la guerre à l'empereur, son ancien allié, avait de nouveau fait demander la grâce du landgrave Philippe de Hessc par l'électeur de Brandebourg, le roi de Danemark, l'électeur palatin, le duc Christophe de Wurtemberg et un certain nombre de princes allemands, Toussain était, on le voit, au courant de ces négociations,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 123

sonen von welchen sie gehaltenn zu allerley gefahr unnd nachteil reichen mocht; so ist unser bevelch ir wôllet vers- chaffenn, das dieselb hinfuro in gemelter unnser grafschaft uffgehabenn, unnd bisz vernern bescheid suspendirt werde. Daran geschieht unnser meinung. Datum Tuwingen den 30 junii, anno 1552.

Archives nationales, K. 2181.

87

Pierre Toussain a Guillaume Farel

9 juillet. 1552.

S. Quanquam sim nunc occupatus volui tamen tibi per hune fratrem salutem saltem adscribere. Nam diu est ex quo nihil ad te literarum dedi tabellariorum penuria : ut id quoque in causa esse puto, quod rarius ad me scribas. Nisi sciremus omnia agi voluntate divina et in bonum electorum, hosque dies malos predixisset Dominus noster Jésus Christus, jurequidem hodieturbaremur, sedquoniamDeusest in medio suorum et oportet impleri scripturas et turbari omnes mundi hujus nationes fiât voluntas Domini. Si superiores fuerint adversarii, insultabunt, persequentur, occident : sed ita itur ad astra. Sin autem dominus Deus per suam miseri- cordiam, verbi sui sancti hostes represserit, putas mi Farelle, frater in Domino dilectissime, nos ob id gratiores Deo fore quam antehac, tôt beneficiis ab eo affectos » ! Heri hac transi- vit nuntius Helvetiorum ad Burgundos proficiscens, illinc ad regem. Is inter caetera principis nostri consiliariis arrirmavit

1. Toussain ne pouvait connaître les succès de Maurice de Saxe, ni les articles du traité de Passau signés dans les derniers jours de juillet 1552. De son anxieuse attente.

124 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Turcam parare exercitum adversus Ferdinandum. ' Item principes aliquot regni Neapolitani insurrexisse adversus Caesarem 2, atque il lie novum regem creare velle, qui autem ad nos ex nundinis Argentinensibus redierunt, adserunt regem Gallie, Metenses non parum affligere, illicque ducentis domibus solo aequatis, arcem sacrifïcorum et civium ère extruere : bonaqueducatus Lutzenburgensis parte occupata, redire in Germaniam s. Nos hic nihil aliud possumus, quam orare dominum Deum, ut quod est certo facturus, hos motus ad gloriam nominis sui sancti componat. Bene vale cum collega et caeteris fratribus quibus tu salutem plurimam dices meo nomine. 9 Jul. 1552.

Tuus P. Toss.

Vigilantissimo ecclesiae Neocomensis pastori G. Farello

fratri observando.

Neocomi.

88

Pierre Toussain a Guillaume Farel

13 octobre 1552.

S. Binas tuas literas recepi, priores per nobilem illum qui in Galliam profectus est, posteriores per hune fratrem. Missa est hic (gratia Christo) ut in ducatu quoque principis jussu abrogata. Nec dubitamus quin etiam brevi simus (adjuvante Domino) ab illo impetraturi, ut ministrorum numerus augeatur : quod si accidat, faciam te certiorem.Interea autem te per Christum oro atque obtestor, ne quantum in vobis erit, permittatis ut quis non vocatus hue advolet, quod nec sin<* principis jussu, nec sine certa et légitima vocatione

1. Les Turcs ravageaient en effet la Hongrie.

2. Le fait était exact.

3 Le roi de France, allié de Maurice de Saxe, avait envahi la Lorraine et s'était emparé de Metz par surprise quelques semaines auparavant.

PIECES JUSTIFICATIVES

125

quemquam recipere velimus. Nicolaus1 sua culpa animam debens, uxore mortua expiravit, relictis quattuor liberis, quos princeps nostro hortatu educandos susceperat. Sed Hieremias natu maximus anno superiore, preeceptore suo et nobis omnibus insalutatis, clam in Galiiam profectus est, quem audimus esse Meldis. Cujus sororem jam grandiorem Franciscam cum hic nulla ratione a nobis retineri posset, seque jam semel atque iterum in Germaniam clam subducere voluisset, Basileam hoc anno ad amieum quendam miseram, ubi peste corrtpta obiit. Reliqui duo natu minores, masculus et fœmella hic principis sumptu apud piam et honestam viduam aluntur. Faxit dominus Deus, ut perveniant ad frugem. De Metensibus, timuerunt Caesarem2, sed invenit eos dominus Deus : ipsi magna ex parte fatentur se juste adfligi. Jokarquien scripsit ad me nuper, tibique salutem .plurimam adscribit. Orandus est nobis diligenter dominus Deus ut velit hos motus ad gloriam nominis sui sancti con- vertere. Scis nimirum ducem Saxonie et lantgravium libérâtes. Caetera committemus Deo optimo maximo. Caesar pergit undequaque potest exercitum augere, nec dormit Gallus. Sedsunt in manu Domini. Optime vale cum collega et symmystis omnibus, quorum piis et sanctis precibus nos omnes et ecclesias nostras commendamus. 13 octob. 1552.

Tuus Petrus Tossanus.

Vigilantissimo ecclesie Neocomensis pastori G. Farello fratri et amico suo venerando.

1. Il s'agit sans doute de Nicolas de la Garenne.

2. Charles-Quint avait fait une tentative malheureuse pour reprendre Metz.

3. La libération du duc de Saxe et de l'électeur Philippe de liesse avait été un des premiers résultats des victoires de Maurice de Saxe.

126 PIÈCES JUSTIFICATIVES

89

Pierre Toussain a Guillaume Farel

16 octobre 1552.

S. Scripsi ad te nudius tertius per eum qui mihi tuas literas reddiderat; caetera ex hoc iïatre intelliges. Nam quanquam, ut nunc fieri potest, ecclesiis nostris ferè prospectum sit, voluimus tamen ut hic frater noster videret, si qui alicubi sint viri pii et pacis studiosi sine conditione vel alias, quibus tuto verbi Dei ministerium credas, si forte posthac aliquo opus haberemuset vobis significaremus. Nam videmus hodie mundum nebulonibus et hypocritis plénum, qui ad tempus quid vis simulare ac dissimulare possunt : à quibus sane nobis et ecclesiis nostris vehementer timemus. Et cum nunc hic summa (gratia Christo) inter nos sit amicitia, summus in rébus omnibus religionis consensus, idemque velle et nolle, doleret nobis ex animo, maxime propter ecclesiam, si quis (quod absit) malus genius nos interturbaret. Nec quenquam sumus hic unquam recepturi quantumvis amicorum literis commendatum, qui sine justa et légitima vocatione advolarit. De qua re te per Christum oro, ut nuntium nactus, veneran- dum quoque nobis in Domino fratrem Viretum admoneas, nostroque omnium nomine plurimum in Christo salutes. Optime vale. Monbelgardie 16 octobris 1552.

Tuus Petrus Tossanus.

D. G. Farello fratri observando.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

PIECES JUSTIFICATIVES 127

90

Pierre Toussain a Ambroise Blarer, a Bienne

16 octobre 1552.

Salve colendissime Blaurere. Cum hic haVeas vivam epis- tolam fratrem mihi in Domino charissimum, qui te possitde rébus nostris omnibus certiorem reddere : supervacaneum esset te multis obtundere.

Missa est hic, Dei beneficio, ut in ducatu quoque abrogata. Quare te per Christum oramus, ut ad hanc ecclesiam reparan- dam Carolum nostrum ' ad nos remittas. Quo obsequio domino Deo, ut speramus, magistratni nostro et nobis omnibus rem facturus es gratissimam,

Domina a Schonau et filia nondum redierunt ex thermis. Preefectus Hocklius2, cuius quoque nomine ad te scribo, te plurimum in Domino salutat. Optime vale, Montbelgardie xvi octobris 1552.

Caesar dicitur adhuc haerere et decumbere non procul a Spira, in oppido quod vocant Landau.

Tuus ex animo, Petrus Tossanus.

Clarissimo viro D. Ambrosio Blaurero, domino suo et fratri colendissimo. Bielis.

Mss. Simler, t. 78. Bibliothèque de la ville de St.-Gall. Ep. mscr., vol. VII.

1. Sans doute Charles Desmarets qui avait été ministre à Glay jus- qu'à l'Intérim (1549). 11 ne revint pas dans le pays.

2. Heckle de Steineck.

123 riÈCES JUSTIFICATIVES

91

Rapport de Pierre Toussain au sujet de l'Intérim

(Vers octobre 1552).

Touchant l'affaire des prebstres, cela est bien notoire qu'ilz ont tous icy promys et jurez de vivre en toutes choses selon l'Intérim, et le garder en tous ses poinetz, ce qu'ilz n'ont faict.

Mais que tout premièrement l'administrateur de Besançon faulsant et corrumpant ledit Intérim, et délaissant auchuns poinetz principaulx d'iceluy, comme du mariage des Minis- tres, de la participation du sainct sacrement soubz les deux espèces, et tout plain d'autres choses, en feit je ne scay quel extraict en françoys selon sa fantaisie, et en bailla des copies a tous les prebstres qui sont esté par luy receuz et envoyez par deçà, leur faisant promectre et jurer de vivre et régir le peuple selon la vieille et ancienne religion papistique.

Comme aussy lesdicts prebstres n'ont jamais administré ne voulu administrer a personne le sainct sacrement soubz les deux espèces.

Et que davantage en disant leur messe, ilz n'ont jamais déclairé au peuple que c'est du sainct sacrement, ne annoncé la mort du Seigneur, ne heu auchuns communians avec eulx, comme ainsi soit touteffois que lTntérim commande toutes ces choses. Mais laissent le povre peuple bailler et idolatrer sans auchune doctrine ou enseignement quelconque comme auparavant.

Comme aussy, non obstant l'ordonnance qu'ilz ont heu, ilz n'ont jamais déclairé une seulle fois en baptizant avec ung seul mot, que c'est du saint sacrement de Baptesme, ne faict une seulle remonstrance ou exhortation aux pères, parrins et marrines d'eslever les enfans qu'ilz ont baptizez a la crainte de Dieu et a nostre saincte foy et religion chrestienne. Mais ont tousjours ainsi faict en cela et toutes aultres choses comme ilz avoient de coustume avant led. Intérim.

Et quant à l'ensepvelissement des mortz, au lieu de près- cher et d'admonester les assistans du néant de la vie présente

PIÈCES JUSTIFICATIVES 129

et a se préparer a la mort et au jugement de Dieu, et de parler de la résurrection de la chair et vie éternelle, comme les anciens pasteurs de l'église faisoient, et comme aussy l'Intérim dit qu'en cela on face comme on faisoit ancienne- ment, les prebstres d'icy ny font autre chose, sinon qu'ils y viennent avec croix et eaue beniste, et y hulent (sic) ou bar- botent les vigiles pour le salut des âmes des trespassez, ainsi renonceant Jesuchrist et ramenant le povre peuple a toutes superstitions et faulse confiance de salut comme paravant.

Comme aussy les ungs desdicts prebstres remplissent maintenant leurs temples d'images, qu'ils font allumer et adorer aux gens comme paravant. Les auties font des char- meries et processions alentour des maisons avec je ne sçay quelles barboteries, cierges allumés et eaue beniste (faisant acroire aux simples gens, que par ces choses eulx et leur bestial et tout ce qui est a leurs maisons seront gardez toute l'année de tous maulx et inconveniens. Les autres dressent quelques nouveaux ossementz ou reliquiaires en quelque autre lieu a qui myeulx poura seduyre le povre peuple.

Et les dimanches au lieu de prescher le sainct Evangile, et d'enseigner le vray service et adoration d'ung seul Dieu, et le salut des âmes par Jesu Christ nostie Saulveur, et de rapeller les povres pécheurs a pénitence comme ilz debvoient, ilz ne font autre chose que d'enseigner tous faulx services et idolâtries, crier après la parolle de Dieu et l'appeller publi- quement faulse doctrine et hérésie, et les ministres d'icelle hérétiques, bannis, et précurseurs de l'antichrist. Ainsi troublant et subvertissant les povres subjectz et les allienant de la parolle de Dieu et voye de salut et pensement de retourner a Dieu, comme on voit que depuis la venue de ces malheureux prebstres, la plus part desdictz subjectz sont tout débauchez et comme gens sans Dieu, adonnez a tous vices et péchés, qu'est chose horrible et espouvantable a veoir.

Et s'il est question de la vie desd. prebstres et de leurs per- sonnes on pourra facillement monstrer (si besoing est) non seulement par la parolie de Dieu, mais aussy par les anciens conciles et docteurs de l'église, par leur droict canon, et mesme par les constitutions synodales et ecclésiastiques de

130 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Besanzon, et par la Reformation imperialle, que de tous ces prebstres qu'on a icy institué n'en y a pas un seul qui face l'office de pasteur, ne qui doibve avoir charge en l'esglise de Dieu. Comme ainsi soit que la parolle de Dieu et aussy les susd. ordonnances humaines nous monstrent la bonne vie et le sçavoir qui doit estre a tous vrais pasteurs, et qu'il ny a rien a ces prebstres de toutes ces choses, mais que outre ce que quasi tous sont bestes et asnes qui ne sçaueroient a grand peine décliner leurs noms, que les ungs sont paillais publiques,

les autres yvrognes et gourmans, jueurs de cartes et de detz, les autres jureurs et blasphémateurs du nom de Dieu, les autres chasseurs, les autres rehabilitez, les autres notez d'homicide, et lesquelz ne cerchent tous que la lippee et laine des povres brebis, et ne servent que de reculer et scandalizer ceulx qui par bonne doctrine et saincte vie, ils debvoient amener a la voye de salut.

Comme aussy la plus part de ceulx qui deservent les cures sont mercenaires et vagabondes qui ne cerchent que d'attirer a eulx tout ce qu'ilz peuvent tant pour eulx que pour les curés leurs maistres, qui ce pendant sont icy ou a Besanzon, ou a Belfort, ou a quelque autre lieu sur leurs autres bénéfices, faisantz grand chère et dissipans les biens des églises a toute dissolution.

Et vauldroit beaucoup myeulx aux povres subjeetz qu'ilz demeurassent a tousjours mais sans pasteurs que d'en avoir de telz qui par faulx services et mauvaises exemples mennent les âmes a perdition. Mais touteffois quant aux pasteurs ou ministres de la parolle de Dieu nécessaires au povre peuple, outre ceulx qui sont en la ville, monseigneur nostre prince grâce a Dieu, en a encore d'autres es champs par les seigneu- ries, bons frères scavans et craignans Dieu qui la messe abolie, pouront prescher par tout, administrer les Sainctz Sacrementz, et visiter les malades tant qu'on ait myeulx prouveu en toutes choses et reconneu encore quelques autres bons serviteurs de Dieu pour la nécessité des églises, ainsi qu'il plaira a moncl. Seigneur ordonner. Auquel le seigneur Dieu par sa saincte bonté doint grâce de nous aussy bientost et sans delay décharger par deçà de ceste faulse religion papistique, afin que par ce moyen l'ire de Dieu soit icy aussy

PIÈCES JUSTIFICATIVES 131

quant a ce appaisée, et les povres subjectz et brebis errantes de mond. seigneur ramenés a la voye de salut.

Toss. (Sine dato circa octobrem 1552).

Nous pensons que cette note a été plutôt rédigée en septembre 1552.

Archives nationales, K. 2181.

92

Pierre Toussain au conseil de Montbéliard

vers octobre 1532.

A nos honnorés seigneurs messeigneurs du conseil.

Messeigneurs, quant au faict de la religion concernant ceste église, nous rendons tous grâce au seigneur Dieu de ce qu'il a pieu à notre bon seigneur et prince de faire icy abolir la messe et faulse religion papistique, et ferons tous voluntiers nostre debvoir ung chascun en son endroit et ministère tant qu'il plaira au seigneur Dieu nous donner de pouvoir.

Mais d'aultant que pensons bien que le vouloir de nostre dict seigneur et prince est, que oultre le catéchisme, on presche icy tous les dimanches deux fois, et tous les jours de la sepmaine, et es champs tous les dimanches a chacune paroisse et quelquefois sur sepmaine, comme il est nécessaire et qu'on faisoit avant la venue des prebstres, sera nécessaire d'avoir encore d'aultres ministres pour fournir a ces choses.

Et d'aultant qu'on ne trouve pas tousjours gens aptes au ministère de la parolle de Dieu, et que grans troubles et scandales sont venus en beaucoup d'églises par la vie et doctrine de plusieurs qu'on a receu sans les bien cognoistre, et qu'en ceste contée et seigneuries annexes en y a grâce à Dieu de sures et expérimentez, nous semble le meilleur et

132 PIÈCES JUSTIFICATIVES

plus sure qu'on en pregne l'ung cTiceulx pour mectre avec Tossanusa Montbeliard, et que l'on remecteau lieu de cestuy le plus commode qu'on poura trouver.

Aussy touchant Belchamps, si mond. seigneur (ce que Dieu ne veuille) laissait la messe, d'aultant que ce seroit tousjours ung feu de l'ire de Dieu qui demeureroit en ceste contée, et aussy ung grand rccullement à plusieurs qui pen- seroient tousjours que la messe rebviendroit aussy es autres lieux, comme les prebstres et autres adversaires le sçaurroient bien mectre en avant et faire accroire aux simples gens, et que beaucoup de ceste ville et des villages yroient journel- lement idolâtrer et que, soubs umbre de la religion, on feroit ung bourdeau et une caverne tous méchans se rassembleroient pour consulter et conspirer avec ce moynne qui est assez propre a telz effors, nous vous prions que veuilliez diligemment remonstrer ces choses à nostre dit seigneur et prince et le très humblement supplier en vostre nom et au nostre, que pour l'honneur de Dieu, édification de son peuple, salut des âmes et advancement du S' Evangile et de notre saincte foy et religion chrestienne, il plaise aussi à sa bénigne grâce d'abolir l'idolâtrie.

Et pour ce aussy qu'on a veu du passé que la messe et service des prebstres estant aboly en la ville et es champs auchuns des bourgeois et subjeetz alloient hors seigneuries les ungs ouyr messe, les autres porter les enfans baptizer, les autres communier avec les prebstres, nous semble estre bien nécessaire que l'on prouvoye aussy en cela.

Et qu'on ordonne aux subjeetz qu'ilz se trouvent diligem- ment à la prédication et envoyent leurs enfans au catéchisme pour estre instruietz en la foy.

Et que finablement en la ville et es champs de tout costé par les seigneuries il y ait quelque bonne et saincte police et rèformation, et que les yvrognes, paillards, blasphémateurs de Dieu et autres semblables soyent pugnis et ung chacun retenu en la crainte de Dieu, afin que nous ne venions point comme paravant par nostre maulvaise vie à scandalizer le saint Evangile et reculer les autres de la voye de salut.

Tossanus suo et fratrum nomine.

Archives nationales, K. 2181.

PIECES justiiicatives 133

93

Articuli super quibus fratres Verbi Dei MINISTERIO

PR^FICIENDI, EXAMINANDI. In NOVEMBRI 1552.

De Trinitate. Quid sit Trinitas. Num unus tantum sit Deus. Et quia très sunt personae Divinitatis, num etiam très sunt Dei. Et quid Pater. Quid Filius. Quid Spiritus Sanctus.

De Cultu Dei. An Deus sit solus adorandus, et quomodo. De cultu et veneratione Divorum. An adorandi,invocandi in necessatibus nostris.

De Filio Dei.

Num filius Dei verus Deus a pâtre ante saecula genitus, definito tempore verus homo ex Maria Virgine juxta Prophe- ticas promissiones natus sit. Quod fuerit ejus officium. Quare in mundum venerit mortuus sit, resurrexerit, ad coelos ascenderit.

An Divi nobis habendi sunt pro advocatis.

De Spiritu sancto.

Quod sit ejus officium in Electis. An satis sit nos sanguine Christi a peccatis redemptos esse, et non etiam renovari oportere Spiritu sancto, juxta Propheticas Scripturas et verba Christi.

De Ecclesia.

Quid sid Ecclesia Dei. Quibus signis agnoscatur.

De ministris Ecclesise et eorum officio.

De Doctrina.

Quae doctrina populo sit proponenda. An in sacris literis contineantur omnia nobis ad salutem necessaria. Quis author sacrarum literarum. An doctrina Apostolorum et Prophetarum sit a spiritu

134 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Sancto profecta, absoluta et nobis tradita, ut pro anathemate habendus sit, quicumque diversum docuerit.

De Doctrinis et traditionibus humanis Quomodo et quatenus servandae.

De Lege.

Quid sid lex Dei. Quod divinas legis compendium. Num Deus, a nobis legis obedientiam requirat. Possitne homo suis viribus adimplere legem. De officio legis.

De Evangelio. Quid sit Evangelium. Quod sit discrimen inter Legem et Evangelium. Num Evangelium tum primum praedicari cœperit, cum Christus venit in mundum, et misit apostolos suos in orbem terrarum.

De Justificatione. Quomodo justificemur. An ex operibus et non potius fide in Christum. Quid fides. An vera fides sit sine operibus. Si opéra non justificant, quare nobis facienda bona opéra, in quem tlnem.

De Sacramentis in génère. Quare instituta.

De Baptismo. Num sit ad salutem necessarius. Num infantes sint baptizandi.

De Prsedestinatione. De Cœna Dominica.

Quid sit et quare nobis a Christo instituta. Num cœna Dominica sit transferenda in privatum cultum missas.

An in cœna Domini nobis tantum exhibeantur panis et vinum, et non etiam una cum pane et vino, verum Christi corpus et sanguis.

Num panis et vinum babenda sint pro corpore et sanguine Christi, extra cœnam dominicam, ubi nec est publica memo- ria seu adnunciatio mortis Christi, nec distributio et çommu- nicatio jux.ta institutionem Christi,

PIÈGES JUSTIFICATIVES 135

De communione aegrotorum.

De Ministerio ecclesiastico.

Num ministerium ecclesiasticum sint claves regni cœlo-

rum. Num sit in Ecclesia necessarium, utpote quo Spiritus

Sanctus non solum Ecclesiam filii Dei colligit, sed etiam in

fide et officio confirmât et conservât.

De Magistratu.

Num magistratus sit divina ordinationeinstitutus et quare institutus.

Possitne pius bona conscientia officio magistratus fungi. Num obediendum principi et quatenus.

Archives nationales, K. 2173 et K. 2178. Le texte de K. 2178 est un peu plus complet, de quelques lignes à peine.

94

Pierre Toussain a Mathias Erbe

3 février 1553.

S. Cum hic habeas vivam epistolam, supervacaneum esset, te multis obtundere. Ego priores tuas literas per Wildium ' nostrum recepi, posteriores per aliquem ex Prasfecti famulis. De vino deinceps nolim te esse solicitum. Ego, quoniam sum non animo solum, sed corpore quoque vehementer imbecilli, et Basilea missus est ad me ante menses aliquot liber quidam Tiguri excusus, qui inscribitur Thésaurus Euonymi2quem puto vobis, praesertim autem D. Nicolao3, visum, quique mul- tas praeclaras aquas describit, ad quas vino destillato opus est, et cogitabamus nonnullas destillare, oraveram Wildium, ut

1, Gaspard Wild, messager du prince.

2. Conrad Gesner.

5, Regius, Kônig, pasteur à Hunavcyer, Alsace.

136 PIÈCES JUSTIFICATIVES

hujusmodivinum hucnobisadferricuraret. Ceterum quoniam hic sumus omnes et artis destillandi imperiti, et in universum rei medicae priusquam quicquam inceptemus, cupimus audire ea de re Nicolai judicium, imprimis autem quid de libro sentiat.

Quod autem scribis, Principem nostrum Georgium isthuc brevi rediturum, vehementer gaudemus, etsperamus quoque ad nos venturum, orantes D. Deum, ut vos a pestis contagio liberet.

Metenses Ceesarem et bellum veriti, Evangelium ipsis ssepe oblatum rejecerunt, nunc autem periculum est, ne diu gravi servitute premantur

Faxit D. Deus, ut in mediis istis tribulationibus vere resi- piscant : quod certe multis, ut ex eorum literis qui Argento- ratum profecti sunt, aGcidisse video. Quod vero ad obsidionis milites attinet, non est magna jactura, si mundus ab hujus- modi homicidistellurisque inutilibus ponderibus repurgetur. Et quanquam ista magna certe et certa sint, ut scribis, irae Dei adversus nos argumenta : tamen paucissimi sunt, qui propterea oculosaperiant,vereque ad D. Deum convertantur. Sed est mundus totus in malo, plus quam unquam antea. Interea audio, Turcam se magna diligentia parare adversus orbem Christianam aut saltem Ferdinandum. Sed hase est nostra consolatio, quod sciamus, nostram redemptionem appropinquare. Optime vale frater et amice in Christo Jesu charissime et venerande,mihique tuos omnes, symmistas, uxorem, familiam diligenter saluta, et nostri quoque omnes tibi et tuis omnibus salutem pi. adscribunt.

Mombelgardias m febr. 1553.-- "

Tuus ex animo

P. Tossanus.

Mss. Arch. eccles. Basil., vol. III, fol. 133 et Zurich, Mss. Simler, t. 79.

PIEGES JUSTIFICATIVES 137

95

Pierre Toussain a Ambroise Blarer

18 février 1553.

Salve colendissime vir. Diebus paucis rupra cum hic nun- tius ad iter accinctus esset, scripseram ad te epistolam valde tumultuariam, sed quam tamen, ut arbitror, expectare non potuit. Eam misi nudius tertius Farello, tibi reddendam. JNunc autem significatum est mihi, eum ipsum nuntium hic esse, seque ad iter parare, si quid habeam quod scribam. Quare volui tibi significare, universam familiam a Schenawe, quae hic agit, ipsam optimam matronam, pragfectum, uxores, familiaresin puritatedoctrinasChristi semper hactenusfirmos et constantes mansisse; sed vereor, ne alicundead Schwenck- feldii dogma sollicitentur. Qna de re volui te certiorem facere, ut occasionem nactus, nulla tamen mearum literarum men- tione facta, familiam illam in sana doctrina retineas. Quod ad te raptim scribere malui, quam diutius dissimulare. Optime vale. xvin febr. 1553.

Tuus P. Tossanus.

Ego volente Christo nuntium nactus, copiosius ad te scri- bam de rébus nostris omnibus et meis privatim. Iterum vale in Domino Jesu, apud quem te mei memor esse velim in tuis sanctis precibus.

Clarissimo viroD. Ambrosio Blaurero Domino suo et fratri venerando.

Bibliothèque de Saint-Gall ( Vadiana), Ms. 36. Epist. mise. t. VII, p. 242 et Mss. Simler, t. 79.

138 nÈCES justificatives

96

Pierre Toussain a Ambroise Blarer

11 mars 1o53.

Salve, colendissime Blaurere. Heri gratissimas tuas literas accepi et miror sane, cas non esse tibi redditas, quas per fra- trem pium symmystam, Farello nostro misera m, tibique fideliter reddi oraveram, et redditas cuperem. De Schwenk- feldio ego tecum per omnia sentio, et quanquam viduam illam, cujus tu prolixam ea de re legisti epistolam, literis sim ad illius dogmate dehortatus, et Prasfecti uxorem in puritate doctrinae Christi pro mea virili hactenus retinuerim, rem tamen facis et vero Dei servo dignam, et mihi gratissimam, undeque magna tibi a me habetur gratia, quod me officii admones.

Quod autem ad dominam a Schœnau ' attinet, quamvis verum sit, quod ais, nec illam callere linguam gallicam, nec me germanicam. ei tamen, si quid potero praestare obsequii, lubens, ut debeo, fecero.

De Balduino*. ego per illum literas tuas accepi etcommuni- cavi cum fratribus et consiliariis, tibique ex eorum sententia per eundem respondi, et literas ipsi Balduino, viatico ins- tructo, in manus dedi, quem velit Dominus Deus gloriam nominis sui sancti et animarum salutem quaerere. Optime vale. Monbelgardiœ xi Martii 1553.

Tu us P. Tossanus.

Adresse : Fidclissimo Christi servo D. Ambrosio Blaurero fratri suo colendissimo.

Bibliothèque de St-Gall (Vadiana), Ms. Nr. 36 (Epist. mise. t. VII, p. 246). Zurich. Mss. Simler, t. 79.

1. Mme de Schônau était la belle-mère du Bailli (Prœfectus), J.-J. Heckle de Steineck.

2. François Baudouin, le célèbre jurisconsulte, adversaire futur de Calvin. Cf. France protestante, t. I. Buisson, Custellion, t. II, p. U~,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 130

97

Pierre Toussain a Ambroise Blarer

28 avril 15533.

Salve, observandissime Blaurere.

Quoniam hi fratres mihi in Domino charissimi hinc disce- dunt citius quam vellem, et sum in praesentia occupatissimus, boni consules, si te paucis appellem. Nam quod ad te rarius scribo, te per Christum oro, ut tabellariorum potius penu- riam quam meam negligentiam accuses. Ego dominam a Schenaw persaepe orare soleo, ut si quem habeat ad te nun- tium, significet. Sed rarius hic invenias, qui hinc ad vos proliciscantur. Illa me tuis verbis salutavit Hocklinum prse-. fectum \ spemque fecit, te hue brevi ad nos venturum : qua re nihil posset nobis omnibus accidere gratius. Farellus nuper scripsit ad me, quam sit isthic nuper abs te cum universo comitatu humaniter exceptus, et perpetuo queritur bonus ille vir de ministrorum quorundam et aliorum importunitate, qui ecclesias turbare non cessant : quos precor ut Dominus Deus ad meliorem frugem revocet. Scribit nimirum ad te Domina a Schenaw de rébus Germaniae. Habemus hodie, gratia Christo, unde et laetemur et gratias agamus Domino Deo, oreraus que, ut, prions nostrae ingratitudinis oblitus, pergat pro sua benignitate respicere gloriam nominis sui sancti, nosque totos ad se convertat.

Optime vale, fra ter in Domino colendissime. Mombelgardue,

xxviii Aprilis (1555 a).

Raptim.

Tuus P. Tossanus.

Adr. Clarissimo viro Domino Ambrosio Blaurero Ecclesiœ

Bielensis pastori.

a Biel.

Bibliothèque de Saint-Gall (Vadiana), Mss. Nr. 36(ppist. mise. t. VII, p. 248), et Zurich, Ms=. Simler, t. 79.

1. Heckle de Steineck.

2, Ipso notante BlaurerQ.

140 PIÈCES JUSTIFICATIVES

98

Pierre Toussain a Erbe.

5 juin 1553.

S.Lucas cancellarius ruriagensad me misit hune nuntium, ut si quid haberem, quod ad te scribem, literas meas homini darem.Sed scripsi cliebus paucis supra per quendam ex nostris, qui Argentoratum profisciscebatur, et ascendo in templum concionaturus.

Pestis non cessât nobis negotium facessere, Tu me princi- pis clementia; commendabis, sed imprimis domino Deo, et rescribe, si quid habes. quod me scire velis. Oplime vale cum Regio et caeteris. Raptim. Mombelgardiae, v Junii.

Tuus ex animo.

Cupio scire, quando princeps sit venturus.

Mss. Arch. cccles. Basil., t. III, fol. 130. Mss. Simler, t. 79.

99

Pierre Toussain a Guillaume Farel

26 juin 1553.

S. Heri circa noctis crepusculum portarius hujus oppidi mihi reddidit tuas literas, nescio quis attulerit, quod scribis ecclesiam genevensem se ipsam in dies vincere, gaudeo, nam antea intellexeram non solum cives, sed etiam advenas magna ex parte professioni Christiane, non respondere, ne dicam de multis ecclesiarum Sabaudie ministris horrenda multa in dies narrari, que pietatis et glorie Dei vere studiosos jure contristent. Hodie totus mundus occupatur in quaestio- nibus et paradoxis disçutiendis, sed paucos invenias qui

PIÈCES JUSTIFICATIVES 141

vera resipiscentia et carnis mortirîcatione cogitent ut in doctrina Christi hactenus valde parum profecisse videamur. De rébus nostris, eu m toties et tandiu nobis predicatum esset verbum Dei, nec magis grati essemus Deo, quam caeteri nec ullam tamen sentiremus calamitatem verebar ne nostri curam abjecisset altissimus. Nunc autem quando nos castigat, in spem salutis et misericordie illius erga nos arrigor. Sed quoniam consiliarii et cives propemodum omnes in vicinos pagos seeesserunl et relicti sumus aclmodum pauci, sed cons- tanti animo (gratia Christo) expectantes voluntatem Dei, et via molesta est, et tu senex et valetudinarius, non putamus necessarium esse ut te itineri committas. Nec posset Dom- martinus nobis in praesentia magno hic esse usui. Sed nos quibus possumus modis precibus vestris erga Deum com- mendamus. Optime vale. Mombelgardi 26 junii 1553.

Tuus P. Tossanus.

Quod vos ad diem praescriptum non inviserim in causa potissimum fuit haec lues. Tu mihi Dommartinum fratres symystas et Metenses plurimum in Domino salutabis.

Vigilantissimo ecclesie Neocomensis pastori Guilielmo Farello fratri observando.

Neocomi.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

100

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

29 juin 1533.

S. Tntellexeramus nuper. observandissime Erbi, principem nostrum Georgium Basileae esse, sed Wildius in Ducatum profecturus jamque ad iter accinctus et ocreatus mihi valedieens significabat se isthuc iter fracturum, ut si forte

142 PIÈCES J.USTÎFICATIVES

idem princeps noster isthic esset, videret an haberet, quod duci Christophoro scriberet. Sed quoniam erat ille jamjam equum conscensurus, nihil potui per eum ad te scribere ; sed oravi tantum hominem, ut, si te videret, meis verbis salutaret omniaque lasta et fausta tibi et tuis omnibus precaietur.

Interea vero cancellarius noster J mihi tuas literas reddidit, gaudeoque non mediocriter, et gratias ago D. Deo,quod cum summa inter nos in Christo amicitia, cum summo in rébus omnibus religionis consensu intercesserit, sub eodem principe pietatis et sanae doctrinas studioso, simus et victuri et mori- turi, cujus tu benignitati et clementias me humillirne com- mendabis.

De rébus nostris, pestis hic nos invasit, sed vix invenit in quem grassetur, quod consiliarii et cives magna ex parte in viciniam secesserint, tametsi ex paucis relictis semper cadat aliquis, sed sive vivimus, sive morimur, Domini surnus. Faxit D. Deus, ut quando tamdiu contempsimus etrejecimus verbum ejus, tandem virgam sentientes, vere et toti ad se convertamur. Non te pluribus obtundam. Solum te oro, ut inihi novum illum concionatorem2 depingas, quem gaudeo doctum esse, modo pietatis, sanœ doctrinaeet pacis sit studio- sus, lohanna et liliola3 absunt. Vale optime cum uxore et tuis symmistis omnibus, quos tu meis verbis salutabis. Mom- belgardi xxix Junii 1553.

Habeo adhuc, quas Nicolaus noster ad me misit ante annos très vel quatuor. Nescio an sint nimis vetera ; si certiora et meliora habebis, communicate.

Tuus Tossanus.

Mss. Arch. eccles. Basil., t. III, fol. 97. Mss. Simler, t. 79.

1. Sigismond Stier ou Taurus.

l2. André Althamcr, successeur de Ulstetter à l'école latine de Ri- quewir.

3. Il s'agit ici sans doute de la femme de Pierre Toussain : Jeanne Trinquatte. Nous ne lui connaissons que trois fils : Daniel, en 1541, Samuel, en 1549 et Pierre. Mais elle pouvait avoir en 1553 une petite fille.

meces Justificatives 143

101

PlERUE TOUSSAIN A MATTHIAS ErBE

24 juillet 1553.

S. Charissimeet integerrime frater. Egoliteras tuas aulicas recepi, plenas consilii et promissoruru (quibus vos stare velim) adversus luem hic grassantem, quae nunc maxime in tota mea vicinia saevit. Sed beati, qui in Domino moriuntur. Princeps noster Georgius, nescio quo consilio, sed studio nimirum recti, cupiebat. ut hinc ad tempus secederem. Sed mallem (gratia Christo) centies mori, quam hujusmodi flagi- tium perpetrare. Nam, ut nec D. Deum tentare, nec pia remédia contemnere velim, ita sive hic sit mihi vivendum, sive moriendum (fiât enim voluntas Domini) nunquam a quoquam adduci potero, ut hoc praesertim tempore oves meas deseram. Quodsiintelligas, eundem principem nostrum ea re offendi, verbo Domini placabis. Optime vale cum D. Nicolao et ceteris. Mombelgardiae xxiv Julii.

Tuus vere et animo P. Tossanus.

Mss. Arch. eccles. Basil., t. III, fol. 127. Mss. Simler, t. 79.

102

Pierre Toussain a Mathias Erbe

17 sept. 1553.

S. Charissime et observande frater. Supervacaneum esset, multa ad te scribere per hune nuntium. Ego et familia, gratia Christo, post multos insultus adhuc vivimus et stamus in Domino, putoque fore ut nos Deus pro sua benignitate et clementia adhuc ad tempus expectet ad resipiscentiam. Nam

144 PIÈCES JUSTIFICATIVES

sunt circiter dies xv ex quo hic nullus pestilentia obierit, nec quisquam est nunc a morbo gravalus. Sed variis febribus impetimur, quae tamen nobis lusus videntur, prae furia î 1 la, quae nemini parcit. Nos ab eo tempore, quo hic receptum est Evangelium, nihil adversi fueramus passi, faxit D. Deus, ut hac leni visitatione admoniti vere tandem resipiscamus.

Tanta mihi cum Ludi nostri moderatore, ob singularem hominis pietatem intercesserat familiaritas, ut me vix plus adflixerit patris obitus quam ejus. Quod autem attinet ad eos Verbi ministros, qui vos aliquando invi&erunt, nullus eorum isthuc revocatus, quod duobusprospectum sit apud Bielenses, et tertius, qui Lausannae, puto, agit, sic se gesserit apud nos, ut eo facile careamus.

Ego erga D.NicolaumnostrumRegium, lubens, si admittat, pro pharmacis jam semel atqueiterum ad memissis,gratitudi- nem aliquam ostendero, quorumque certum usum, sive viva- mus, sive moriamur vehementer scire cupio. Ut te quoque oratum velim, ut si potes commode, meo sumptu mihi emas et serves apud te parvulum aliquod dolium vini Muscatelli, quod Latini, puto, vocant Apianum, quodque significato pretio ad me mittas posthac commodum aliquem et abste- mium aurigam nactus. Optime vale frater in Domino charissime. Montbelgardi xvn septembr. 1553.

Tuus ex animo, P. Tossanus.

Saluta mihi diligenter D. Nicolaum, uxorem tuam et tuos omnes in Domino. De vino nolo Aulicos scire, ne putent nos esse nimis delicatos.

Mss. Arch.eccles. Basil., t. III, fol. 113. Mss.. Simler, t. 80.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 145

103

Pierre Toussain a Matiuas Erre

5 nov. 1553.

S. Charissime et observandissime Erbi. Ego vehementer et admiratus et contristatus sum, cum praeter expectationem etliteris tuis, aliéna manu scriptis, intellexi, te Christi servum, mihique in Domino venerandum et integerrimum fratrem adversa valetudine graviter laborare. Nec dubito, quin per- tesus miseriarum hujus immundi seculi cupias dissolvi et esse cum Christo ; sed nos adhuc egemus tuo ministerio, precorque, ut te D. Deus nobis et ecclesiae suae sanctae diutius servet. Nam ego cupio magno desiderio, si ita D. Deo visum fuerit, saltem semel videre faciem tuam, priusquam migremus id cœlestia. Nec mihi quicquam posset accidere jucundius, quam audire, te, morbo levatum tuo, ut antea ministerio fungi. De qua re velim me primo quoque tempore facias certiorem. Nam ego sic aegrotare consuevi, ut omnia prope modum morborum gênera contemntm. Et haec est consolatio nostra quod sciamus nobis per varios casus, atque adeo per mortem ipsam contendendum esse ad vitam aeternam.

Interea tu optime vale, mi Erbi, frater in Christo dilectis- sime, et vestros omnes mihi plurimum in Domino saluta, nominatim autem D. Cancellarium, Schradinum, Régi u m et caeteros. Mombelgardiae v Novembris 1553.

Tuus P. Tossanus.

Mss. Arch. eccles., Basil., t. III, fol. 52. Mss. Simler, t. 80.

10

146 PIÈCES JUSTIFICATIVES .

104

Pierre Toussain a Matimas Erbe

21 novembre 1553.

S. Charissime et observande frater. Ego lectis tuis literis partim gaudio partim mœrore sum afi'ectus. Gaudio quidem quod te velut a morte, ut audio, revocarit D. Deus : mœrore autem, quod morbo nundum sis in totum levatus. Sed spero tamen fore, ut qui te nobis et ecclesiœ hactenus sua benigni- tate servaverit, pristinee sanitati, quantum ista fert œtas, brevi restituât. Multi hiesuntetalibi passim, qui eodem morbo la- borant. Nec unquam magis afflixit aegrotos fibrisistaquartana quam hodie. Sed ex animo precor, ut te Deus Opt. Maximus. medicorum princeps, curandum suscipiat, spiritoque suo sancto perpetuo consolariet confirmare dignetur. Nos hic omnes Principem magno desyderio expectamus. Faxit D. De us, ut brevi adveniat.

De susceptoribus infantium nos per omnia vobiscums enti- mus. Sed scire cupio, quid de heereticis ' sentiatis, an per Magistratum extremo supplicio plecti debeant. Item, an Verbi Dei Minister illos ad mortem persequi bona conscientia possit Magistratuique author esse, ut capite plectantur. Optime vale cum D. Cancellario, Scbradino, Regio et tuis omnibus, quos tu mihi plurinum in Domino salutabis. Raptim. Mombel- gardiae, xxi Novembris.

Tuus P. Tossanus.

Mss. Arch. eccles. Basil., t. III, fol. 90. Mss. Simler, t. 80.

1. De Serveto.

PIECES JUSTIFICATIVES 147

105

Pierre Toussain a Ambroise Blarer

2G mai H\54.

S(alve). Observandissime Blaurere. Puto te literas per Ca- musetum1 récépissé. Hic autem frater mihi tuas reddidit, quibus nihil mihi posset accidere jucundius.

De principe, quanquam et in rébus religionis ardentiorem, in flagitiis puniendis diligentiorem vellemus : tamen non habemus alioqui, quod de eo in praesentia magnopere conque- ramur. Extruit nunc hic, nobis sollicitantibus, novum gym- nasium, cui preefectus est Franciscus Beraldus2, Parisiensis, vir latine graeceque doctissimus. Ex quo faxit Dominus Deus, quemadmodum speramus, ut prodeant aliquando, velut ex equo Trojano, innumeri milites Ghristi. Quae autem scribis de cœlibatu3, scio ver a esse omnia, tecumque vehementer cuperem, ut honesto matrimonio permutaretur, quod verear, ne res nobis hic det ut alias accidit magnum aliquod malum. Atque utinam non solum a nobis, sed a te quoque diligenter admonitus, faciat hic, quod ad salutem suam pertineat. Caetera ex hoc fratre intelliges,nam heec pauca scripsi occupa- tissimus. Precor ut Dominus Deus te nobis quam diutissime incolumenservet.Optimevale.Montbelgardiae,xxvimaii 1554.

Tuus P. Tossanus.

Adr. : Clarissimo viro Domino Ambrosio Blaurero ecclesirc Bienensis-vigilantissimo pastori domino suo et fratri obser- vando.

Mss. Simler, t. 82.

Bibliothèque de St-Gall, (Vadiana). Ms. Nr. 3G (Epist. mise. t. VII, p. 321.

1. Léonard Camuset, ancien pasteur de Valentigney.

2. François Bérauld. Cf. France protestante, 2e éd., t. II, p. 300.

3. Le célibat du comte Georges, que les réformateurs désiraient voir cesser.

148 PIÈCES JUSTIFICATIVES

106

Pierre Toussain a Ambroise Blarer

1-5 nov. 1554.

Salve colendissime Blaurere. Diu est, ex quo nihil ad te literarum dedi, quod rarius habeam, per quem scribam. Sed obsecro te per Dominum Jesum, ne m eu m in te animum aestimes ex officio literarum, cum. sive scribam, sive non scribam, su m tuus totus in Domino, teque a more summo ac veneratione prosequar. Princeps noster Georgius in dueatum profectus est. Faxit Dominus Deus, ut ante reditum uxorem ducat, alioqui non parum vereor de hominis salute et ecclesice oftendieulo. Ad quod malum hoc accedit etiam quod nec unquam magis ad rem attentus, nec familiaribus magis intoi- lerabilis fuerit quam hodie ut bonus noster praefectus Hocklius', nonnullique alii pii viri, non sine meo magno mœrore, nos deserere meditentur. Et te per Christum oro, ut eundem Hocklium per literas constantice admoneas, quem cum Basileam ad socrum profectionem parareintellexi, volui raptim haec pauca ad te scribere, ut illinc tibi meœ literae mitterentur. Optime vale in Domino Jesu, qui te nobis quam diutissime incolumem servet. Mombelgardiae Calendis Novembris 155i. Fac mei memor sis in precibus tuis.

Sternum tuum in Christo mancipium.

Tossanus.'

Adresse : Clarissimo viro D. Ambrosio Blaurero Domino suo et fratri colendissimo.

Bielis.

Mss. Simler, t. 83.

Bibliothèque de St-Ga)l (Vadiana). Ms. Nr. 36 (Epist. mise t. VII, p. 337).

1. J.-J. Heckle de Steineck.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 149

107

Pierre Toussain a Mathias Erbe

22 novembre 1554.

S. Charissime et observande Erbi. Ego ad postremas tuas literas respondi, et rarius habeo, per quem ad te scribam. Sed soleo tamen de te persaspe inquirere, quem audio, gratia D. Deo, melius habere quam antehac. Quare nihil mihi posset accidere gratius Et oro, ut Deus et pater noster cœlestis te nobis et ecclesias suse servet. De me si quid scire velis, vix unquam pejus habui, quam hodie, ut preeter adversam vale- tudipem semper aliquid accidit in ecclesiis nostris, quod me non parum adfligat, ut Scepe cupiam dissolvi et esse cum Chrigto, apud quem velim me sanctis tuis precibus adjuvari. Optime vale frater et amice in Domino venerande, et mihi D. Wasthamerum, Nicolaum et cœteros symmystas tuos plurimum ac reverenter saluta.

Mombelgardiae. xxn nov. 1554. Raptim.

Tuus ex animo

P. Tossanus. Mss. Aroh. eccles. Basil., t. III, fol. 91. (Mss. Simler, t. 83.)

108

Justification du ministre Jacques Gète

23 novembre 1554.

A mes très honnorez Seigneurs, Messieurs du Conseil.

Très honnorez seigneurs, pour ce que dernièrement quand je fuz appelle devant vous, je ne sceu assez clairement donner à entendre à voz seigneuries ce que je voulois dire touchant

150 PIÈCES JUSTIFICATIVES

l'affaire entre maistre Pierre Alexandre et moy, par ce que n'ay telle grâce ne promptitude de parler comme beaucop d'aultres. A ceste cause, estant rappelle devant vous, m'a semblé bon de mettre mon cas par escript simplement à la vérité et selon ma conscience, vous suppliant humblement y vouloir regarder en équité.

Premièrement

Que ne suis allé vers led. Alexandre pour disputer avec luy, mais que la cause pourquoy je y suis allé estoit qu'il m'avoit fait dire par le frère de maistre Estienne de Blamont, qu'il me cognoissoit et mes parentz et désiroit grandement parler à moy. Et que quelques jours après, le magister de Renan, son compaignon vint vers moy et me mena là, estant venu, dit que ce n'estoit point moy qu'il pensoit et tantost, commencea à entrer en dispute avec moy et diz devant Dieu, et sur mon salut, que toutes les questions quy ont esté disputées entre nous ont estées proposées et mises en avant par led. Alexandre; ce qui vous plaira considérer.

Item, que la dispute n'a point esté faicte en ma maison, ne entre mes domestiques, mais en la maison et entre les domes- tiques dud. maistre Alexandre, dont me seroit chose bien difficile à réfuter ou me justifier de ce que l'on me pourroit mettre sus. Toutesfois, je puis bien prouver, grâces à Dieu, que incontinent après la dispute faicte, led. Alexandre se complaignit à maistre George de Escincourt, luy déclairant qu'il estoit fort marry et couroucé contre moy à cause que, oyant [qu'il blasmoit les église de pardeça, disant qu'elles estoient mal reformées et louoit celles d'Angleterre, que je luy dis pourquoy il n'estoit demouré là; ainsy que led. maistre George, le samedy suivant, dixiesme de ce mois de novembre, le raconta en la maison de maistre Girard, diacre, présentz plusieurs ministres,comme Humbert,deValentigney, Pierre de Damppierre, Franchois... d'Abevillers, Paul, de Saincte Susanne, Girard, diacre et aultres, dont povez consi- dérer et entendre que ce quy l'a esmeu à m'accuser n'a esté aulcun zèle de religion, mais couroux et malveillance privée. Veu mesmement que, en m'accusant, il n'a gardé la reigle de charité que Jésus Christ nous a baillée par ses parolles : « Si ton frère a péché contre toy, admonestes le entre toy et luy,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 151

etc. »; ne aussy le debvoir d'un vray frère joingt aussy qu'il craignoit (comme je pense) que je ne l'accusasse de ce qu'il avoit dit et maintenu malheureusement que Dieu est autheur de péché non permissive sed effective, duquel blasphème je fus grandement esmeu et offensé.

Item, ja soit ce que en disputant, je tenoye souvent le con- traire de ce qu'il amenoit, toutesfoys, oultre ce que durant la dispute je luy dis quelque foys que ce que je luy contredi- soie estoit en manière de dispute, encore le lendemain, ainsy que nous venions ensemble à Montbeliard, je luy dis que ce quy avoit esté dit et disputé entre nous, j'entendoie que c'estoit par manière de dispute et d'exercice et que de ma part, ne vouloie rien défendre ne soustenir contre la vérité de la parolle de Dieu et consentement de l'église, comme le maistre d'escole de Regnan qui estoit présent avec nous l'a tesmoignè en la maison dud. diacre, au jour et présence de ceulx que dessus.

Aussy, je supplyeà vos bénignes grâces, vouloir consydérer qu'il y a quatorze ou quinze ans que suis icy au ministère et que ay preschè non seulement es villaiges ou j'ay résidé, mais aussy en la ville de Montbeliard par plusieurs foys, soulageant feu maistre Nicolas, malade pour lors, et que jamais, grâces à Dieu, je n'ay presché que bonne et saine doctrine, ne tenu propos à homme vivant contre la parolle de Dieu, ainsy que voz seigneuries pourront cognoistre. se informant de ceulx quy ont ouy ma doctrine ; au tesmoignaige desquelz debvez adiouster plus de foy qu'à l'accusation d'un homme estran- gier, marry et couroucé contre moy, sans cause, et lequel ne m'a jamais ouy ny prescher, ny enseigner, sinon que ceste seule foys qu'il m'a ouy parier en sa maison et par manière de dispute, eomme je puis bien monstrer et prouver.

Et quand à ce que led. Alexandre a dit à aulcuns ministres que j'ay dit que j'en scavoye d'autres qui tenoientles opinions dont à tort il m'accuse, je respondz devant Dieu, que je ne le dis jamais et que je n'en cognoy nul.

Parquoy toutes ces choses consydérées, Très honnorez sei- gneurs, vous plaise m'avoir pour excusé et je me parfoceray à l'advenir de éviter toutes ces disputes et me tellement conduire en mon ministère 'Dieu aidant) que mon Seigneur

152 nÈCES JUSTIFICATIVES

nostre Prince, vous et mes frères ministres en aurez conten- tement. Et je prieray Dieu pour vous.

Fait ce 23e jour de novembre mil cinq cens cinquante quatre.

Vostre humble serviteur : Jaques Get, ministre à Bavans.

Archives du Doubs, E. 328.

109

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

4 décembre 1554.

Vehementer gaudeo et gratias ago Domino Deo, mi Erbi, frater in Christo Jesu dilectissime, quod post longam cum adversa valetudine contlictationem, et cruciatus multos, tandem restitutus sis tuo muneri, in quo te nobis Deusquam dintissime servet. Mihi hic, praeter valetudinis incommoda, et Ministerii labores nonparum negotii et molestiarum faces- cunt quidam hic ex nostris fratribus, homines irrequieti et intïactabiles, qui nulla Magistratus edictorum, pacis et œdi ficatïbnis Ecclesiarum ratione habita, vellent sibi licere quidvis Qua de realloquetur te, scio, illustrissimus princeps noster, cujus authoritate in officio retineri necesse habebunt. Quod autem se ire cupis, ut mihi cum novis nostris aulicis conveniat: nullus frater aut amicus mihi unquam contigit vel syncerior vel pacis studiosior Schradino^etCancellarius * sic se gessit hactenus in rébus omnibus religionis, ut in eo, gratia Christo, nihil desyderem. Solo hoc cupio et oro, ut Princeps ad nos redeat unius uxovis vir nosque omnes paremus ad diem Christi.

Tu, quantum potes, non tibi, sed ecclesiee valetudinem cura et (ut ne me negligam) da operam, si commode fieri

t. Schradin était le ministre de la cour. 2. Sigismond Stier.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 153

possit, ut per aurigam aliquem absthemium, vasculum aliquod parvum Apiani vini significato pretio ad me mittatur. Optime vale cum tuis omnibus. Mombelgardiae 4 deccmbris 1554.

Tuus ex animo P. Tossanus.

Mss. Arch. ecclcs. Basil., t. III, fol. 93. Mss. Simler, t. 83.

110

J. de Beaulieu a Guillaume Farel

21 décembre 1554.

Salut par nostre Seigneur Jesuchrist.

Mon cher frère. Je n'ay voulu laisser passer ce porteur nostre bon frère et amy sans vous escrire et declairer nostre estât despuis mon département d'avec vous. Premièrement estant de retour de deçà je refera [y] aux frères le bon conseil que nous bailliez en noz affaires, dont furent grandement joyeux et en rendent grâces au bon Dieu et. père céleste et vous remercient du bon vouloir qu'avez a eux, et ont bon cœur, Dieu mercy, de s'employer rondement a l'œuvre du Seigneur. Or jusques icy l'ocasion ne s'est point présentée pour mettre en avant noz affaires, et, comme scavez, notre congrégation avoit esté différée jusqu'à la venue de monsei- gneur, lequel on nous disoit devoir estre a Mombeliard il y a ja près de quinze jours passez, et jaçoit que noz gens sceus- sent bien qu'il ne devoit estre de retour jusqu'après ce Noël, a cause qu'il luy failloit demeurer en la maison de mon- seigneur le duc Cristophle jusqu'au retour du dit duc, qui estoit allé a la journée imperialle qu'on doit tenir a Auspourg. Et de ce maistre Gérard en a monstre des lettres aux frères, qu'un des gens de monseigneur luy avoit escriptes il y a plus de 3 sepmaines. Pour faire brief, mardi dernier maistre Pierre T. nous a envoyé un message avec lettres telles comme il s'ensuyt :

154 DECES JUSTIFICATIVES

S. Charissimi fratres, quamquam sciam nos ornnes in ecclesiis nostris hac hebdomada multum occupatos esse, tamen, quoniam non redit prïnceps ut sperabamus, et video ad omnium nostrum salutem necessarium esse, ut ante cœnam Domini colloquamur, gratum mihi tuerit, si ad diem veneris noctu hic adessc voletis. Optime valete.

Frater vester Tossanus.

Significetur, obsecro, vicinis vestris omnibus.

Un de noz frères, maistre d'escolle a déclaré a aulcuns de nous que maistre P. T. l'appella samedi dernier et luy re- monstra qu'aux discors qu'il voiroit entre les frères qu'il ne feuet ne d'un costé ne d'aultre, ains qu'il tach[ast] de les accorder au mieux qu'il pourroit et que ledit maistre Pierre estoit fort marry des affaires qui estoyent en ceste église et que despuis un mois en ça il avoit reçeu de merveilleuses lettres, dont ne pouvoit dormir ne nuict ne jour, et que les frères ne devoyent point prendre les choses si a cœur et que nous povions bien accorder nos differens entre nous sans que nulzaultres en sceussent rien, et qu'il craignoit fort que les églises voisines fussent adverties de l'affaire de maistre Jac- ques (celuy qui avoit mis en avant les hérésies que scavez) et pourtant qu'il failloit adviser entre nous sur cela pour appai- ser le tout, et que pour ceste cause ledit maistre d'escolle en parlast aux frères qui luy estoyent familiers.

Item, il s'informa dudit maistre d'escolle s'il n'avoit point congnu des frères les principalles causes qui les esmouvoyent, et que c'est qu'il presumoyent dudit maistre P. A quoy respondit le frère fort humainement, sans touteffois nommer ne charger personne, qu'a son jugement il avoit peu apper- cevoir des frères qu'iceulx sopsonnoyent maistre Pierre vouloir oster entièrement les congrégations et colloques. Secondement qu'il estoit fauteur de Belius1. Tiercement qu'il estoit des compagnons du susdit maistre Jacques, d'aultant qu'il s'estoit mal porté en la cause d'iceluy maistre Jacques. A quoy maistre P. fit responce que quand aux congrégations,

1. Un ami de Castellion.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 155

il donneroit a congnoistre le contraire aux frères, car elles seroyent doresnavant plus fréquentes et que luy se trouveroit et y assisleroit. Quand a l'affaire de maistre Jacques, qu'il confessoit qu'il s'y estoit mal porté en tant qu'il n'y avoit procédé selon l'accord qu'il avoit faict avec les frères, mais que d'aultre costé, il craignoit d'avoir offen ce Dieu pour avoir esté trop rude devant le magistrat envers ledit maistre Jacques.

Ledit maistre d'escolle nous a advertis secrettement de ces choses et principalement comment il nous sembloit de res- pondre aux trois pointz suscriptz, car nous en serions inter- rogez de maistre P.

S'ensuit ce que les frères ont délibéré de proposera maistre

P. et aux aultres pour faire une vraye paix en ceste église, dont Dieu soyt honnoré et les églises consolées et bien edif- fiées :

1. Omnis controversia de susceptoribus papisticis ac abne- gatoribus tolla[tur], ministri vero conscientias sue judicio relinquantur.

2. Libri Belii1 ac Serveti declarentur ab omnibus heretici, nemoque nostrum deinceps erroneas aut heretiquas proposi- tiones audiat defendere.

3. Ut vera disciplina erigatur in hac ecclesia primum inter ministros, deinde in populo.

4. Ut minister huic ecclesie ydoneus ab omnibus uno con- sensu eligatur.

Que si ilz s'accordent avec nous et chaudement de ses choses nous sommes prest de traitter bonappointement joinct aussi que les frères veulent remettre l'élection du ministre entre les mains de vous, mon frère, et de maistre Jean Calvin et de maistre Pierre V.2

Aultrement nous sommes délibérez d'advertir monseigneur aussi tost qu'il sera venu de tous les troubles qui sont en ceste église, et avec ce en escrirons aux aultres églises et montrerons le devoir qu'avons faict pour remédier aux néces- sitez de ceste église. Et avec ce nous avons délibéré au

1. Les livres de Bellius, pseudonyme de Castellion.

2. Virct.

156 PIÈCES JUSTIFICATIVES

plaisir de Dieu de leur dire que nous ne leur baillerons point les mains et ne les tiendrons point pour frères ne ministres du Seigneur, et en tesmoignage de ce ne voulons ne boire ne manger avec eulx ne nous trouver en leurs com- pagnies jusqu'à ce qu'ilz se soyent rengez aux bons moyens de vraye paix.

Voyla ou nous sommes a présent de noz affaires. Le Sei- gneur nous en doint bonne yssue par sa grande miséricorde.

Nous avons aussi délibéré si par le vouloir de ce bon Dieu povons venir a bout des choses précédentes de poursuyvre l'affaire de maistre Jacques, maistre Paul, maistre Gérard et tous aultres qui auront besoin d'admonition. Ce pendant, cher frère, nous vous prions de nous avoir pour recommandez a nostre Seigneur en voz oraisons et nous escrire par ce por- teur de voz nouvelles. Nous pensions ensemble que puis que noz gens sont un peu esbranlez et craignent que les églises scachent noz affaires, qu'en nostre endroict soyons constans par la vertu du Seigneur et par cy après selon que nous voyrons de vous escrire et s'il est besoin que tous les bons serviteurs de Dieu qui sont de delà s'employent a secourir ceste povre église tant par lettres comme par tous aultres moyens qu "ilz congnoistront propres à cela. A Dieu soyez, mon cher frère, lequel je prie estre gardé de vous et de tous les bons frères de delà. Noz frères de deçà vous saluent. Je vous salue aussi.

De Blamont ce 21 en décembre 1554.

Vostre humble frère et serviteur en Christ. J. de Beaulieu.

A Maistre Guillaume Farel, ridelle ministre du S. Evangille de Jhesus en l'église de Neufchastel.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchàtel.

PIECES JUSTIFICATIVES 157

111

Pierre Toussain a Matuias Erbe

2.» décembre 1555.

S. Charissime et observande Erbi. Quum hic nostras mercator hodie mihi occupatissimo significaret, se Argento- ratum ad nundinas proficisci, et per vos iter facturum, si quid ei forte mandare vellem, rogavi hominem, ut tantisper expectaret, dum literas ad te scripsissem. Et sum ego quidem vehementer gavisus. charissime frater, quum Principe hue ad nos reverso, lectisque amantissimis tuis literie, Schradinus etCancdlarius mihi narrarent,te sic esse sanitati restitutum, ut tuo munere fungi queas, quod tibi velit D. Deus esse diuturnum.

Quod autem me adversus malevolorum improbitatem tam amice consolatus sis, rem mihi fecisti pernecessariam, quum hac tentatione nihil mihi unquam in vita accident gravius ; praesertim cum videarn quam inique ab his impetar, quos nunquam laesi, a quibusque consolationem accipere deberem. Sedquandoa me vult D. Deus post multas afflictiones hac quoque cruce, in hoc meo senio exerceri, fiât voluntas ejus. Si rationes omnes consiliorum Farelli et suorum, reluctante conscientia, approbare : si illis et nostris turbatoribus volen- tibus et me sine fine instigantibus, Diaconum nostrum1, et alios quosdam pios fratres, de hac ecclesia optime meritos, sine ulla causa turpiter ejici curare : si denique per Germa- niam et hic receptis ritibus et ceremoniis rejectis, quos illi voluissent ritus in hanc Ecclesiam introducere in diesque aliquid novare, et pro rébus nihili hic omnia turbare : et Principem et universam Ecclesiam otYendcre voluissem : non me tam nephandis (sic calumniis impeterent. Sed quibus ignoscat D. Deus, mihique pro sua bonitate et clementia, precibus vestris adjuvantibus, det, ne istorum hominum improbitate et maledicendi licentiavictus, quicquam unquam in hac causa me et mea professione indignum designem, sed malum bono vincens, et contumelias istas patienti animo

1. Girard Guillemin.

158 PIÈCES JUSTIFICATIVES

ferens, me ad diem Christi parem. Te Nicolaum nostrum Regium, ac ceteros symmistas tuos germanos, fratres mihi in Domino venerandos per Christum orans, ut me sanctis precibus vestris erga D. Deum adjuvare pergatis : ut ego quoque ex animo precor, ut idem Deus et Pater noster cœles- tis labores vestros fortunare vosque Ecclesiœ suœ sancUe quam diutissime conservare dignetur. Vale. DieNatalitiorum Christi 1555.

Tuus ex animo

P. Tossanus.

Mss. Arch. eccles. Basil., t. III, fol. 129.

Mss. Simler, t. 8G.

112

Pierre Toussain a Matiiias Erbe

25 avril 1556

S. Charissime et observande frater. Quamquam Nicolaum nostrum nondum viderim, quod sit Blamonti cum Prin- cipe, tamen literae tuée mihi reclditœ sunt, quibus nihil mihi potuisset reddi gratius, plurim unique lastor et gratias ago Domino, quum audiam te post multos cum adversa vale- tudine conflictus nobis adhuc superstitem et ecclesiœ inser- vire. Ego mense superiori catarrho impetitus tantum non succubui, et vix ullus (gratia Christo) prœterit dies, in quo non aliquid adversi accidat.

Sed hœc est consolatio nostra, mi Erbi, quod sciamus, per multas tribulationes nobis ingrediendum esse in regnum. Hsec ad te tumultuanter scripsi, cum nuntius jam ad iter accinctus esset. Ego tibi, symmistis, ecclesiœ tuas et familise omnia fausta precor per Christum Jesum. Optime vale.

xxv Aprilis 1556.

Tuus P. Tossanus.

Mss. Arch. eccles. Basil., t. III, fol. 131. Mss. Simler, t. 87.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 159

113

Examen des Ministres

16 mai 1559.

Ad 16 diem maii inchoatum examen nrlnistrorum eccle- siarum Mompelgardensium.

In presentia domini gubernatoris, domini vicecancellarii, domini Tossani, domini Gerhardi Wilhelmi, diaconi.

Bavans.

Jacobus Geteus, 50 annorum, ex Polonia Gallias l oriundus, vixit in ministerio hujus vicinie per 19 annos.

De omnibus articulis religionis nostras pie et recte sentit, ut in ejus confessione nihil desideraverimus. \

Retinet eosdem ritus et Cceremonias quibus utuntur reliqui ministri in comitatu wirtembergensi.

Ad Sanctum Julianum. Reginaldus Hugonius, 36 annorum, Lugdunensis Gallia? quatuor annis vixit in ministerio.

Est vir diligentissimus et de omnibus articulis piè et docte respondit.

Desandans. Ludovicus Bonavillanus, 50 annorum, Arvernensis Gallict-, vixit sex annis in comitatu. Doctissime et piissime respondit.

Ad S. Suzannam. Paulus Losa, Meltensis Gallia;2, vir 40 annorum. Vixit in ministerio 14 annis.

Essincurt. Georgius Dumontius, 40 annorum, Trescensis Galliee3 vixit 17 annis in comitatu. Pie judicat de articulis fidei et mediocriter respondit.

1. Boulogne-sur-Mcr.

2. Meaux.

3. Troyes.

160 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Valantigney. Wilhelmus Gastardus, 50 annorum, Pictavensis Gallite, très annos fuit in comitatu. Nullos habet libros ex neotericis theologis nisi commentaria Calvini super Epistolas Paulinas et glossam ordinariam, Verum pie et aptissime respondit et est optimus.

Dampierre ultra Sylvas. Johannes Dirsellus,40 annorum, Meldensis Galliœ, per bien- nium fuit in hoc comitatu.

Mediocriter respondit, tenet tamen verum sensum nostrae religionis.

Blamont.

Egidius Angevinus, ParisiensisGalliae, 40annorum, fuit per integrum annum Losannas in Sabaudia, unde vocatus fuit a D. Petro Tossano, vixit in hoc comitatu per quadriennum.

Est vir doctus et de omnibus propositis quaestionibus piè et apte respondit.

Verum D. Tossanus retulit nobis esse hominem inconstan- tem et versipellem ac valde inquietum qui hactenus solitus sit omnia quae in ecclesiis ipsorum acta sunt ad Sabaudicos perscribere, et excitare turbas, et semina discordiarum. Ad- monitus ergo est ad studium pacis et concordiae quod ipsum facturum speramus.

Rouths (Roches). Johannes Raffinus, 36 annorum, Narbonensis, septem annis fuit in comitatu ; prorsus non intelligit negotium religionis et valde inepte ad omnia interrogata respondit. Admonendus ad majorem diligentiam.

Aiunt hominem esse valde inquietum et turbatorem prae- terito enim anno noluit habere ullam concionem in festo Ascencionis Domini.

Villers.

Claudius Morletus, 30 annorum, Barensis in Lotharingia, vixit in comitatu annis quatuor.

Intelligit negotium religionis et bene respondit. Maie audit apud suos auditores et vicinos quod fréquenter solitus sit convivari, admonitus ergo ad frugalitatem et vitam sobriam.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 161

Vandu ncurt. Benedictus Paschalis, 40annorum, ArvernensisGalliae, sex annis fuit in comitatu.

Piè et appositè respondit de omnibus quœstionibus.

Seluncurt. Petrus Buchier, de Bourges, Gallus, non fuit examinatus peregrè enim profectus non comparuit. Domini consiliarii comendant ejus eruditionem et pietatem.

Allanscho (Alanjoie).

Ogerius Bartholus, 40 annorum, Vesulianus in Burgundia, fuit in comitatu perannum unicum.

Piè et docte respondit, et optimae vitae ut retulit D. Tossa- nus et propter veram religionem, reliquit amplissimam con- ditionem et patrimonium.

Claregout (Glairegoutte).

Petrus Senensis, vir 50 annorum, Carnutensis prope Aure- liam, vixit in comitatu per 20 annos. Est vir doctissimus et piissimus.

Estobon.

Joh. Gidonius, Lotharingus, per biennium vixit in comitatu. Mediocriter respondit, et piè sentit de articulis fidei nostrae.

Appévillers.

FranciscusCostanus,36 annorum, CaturciensisGallias, sep- tem annis vixit in comitatu. Intelligit negotium religionis et mediocriter respondit. Affirmant ipsum honestissimas vitae.

Matheus Vatellus, vir 40 annorum, Guisiensis in Picardia. Agit ludimoderatorem et subdiaconum Mompelgardensem.

Est vir doctissimus et pius, qui rectedeomnibusquasstio- nibus respondit.

Eodem tempore erant in urbe Mompelgard. D. Petrus Tos- sanus, superintendens et Gerhardus Wilhelmus diaconus.

Collection Duvcrnoy, Montbcliard sous Frédéric, t. II, copie. Archives nationale*. K. 217* et K. 2179.

11

162 PIÈCES JUSTIFICATIVES

114

CûNSULTATIO THEOLOGORUM SUPER EXAMINE MINISTRORUM

MOMPELGARDENSIUM

1559.

Confessio omnium supradictorum ministrorum in ecclesiis omitatuS Mompelgardensis (uno tamen excepto, ut ante meminimus) pia est ac conformis Augustange confessioni seu scriptis propheticis et apostolicis. Exceptis hisce duabus quasstionibus, prima de privato baptismo facto extra publi- cum cœtum ecclesiae per obstetrices , aut alias honestas matronas in casu necessitatis; altéra, de manducatione impio-' rum in cœna Domini. Admoniti autem et instructi a nobis plerique ex cis dociles se prœbuerunt, et auditis et intellectis argumentis, melius sentire cœperunt : alii se diligerïtius de his cogitaturos, libros nostrorum lecturos, nec turbas et contentiones de his quoestionibus moturos promiserunt.

Videretur autem nobis, pro exiguo nostro judicio, hisce ecclesiis consultissime prospici posse rationibus sequentibus.

Primo, quia plerique ministri ecclesiarum bonis et utilibus libris carent, et plerunque non alios interprètes quàm Calvi- nura legerunt : judicamus è re ministrorum et ecclesiarum tbre,si hi libri, nempe Biblia Sacra, Confessiones Augustana, Wirtembergica et Saxonica postrema, Loci Communes D. Philippi Melanthonis, et Ordinatio, seu, ut vocant, Agenda Ecclesiastica, in singulas ecclesias emantur, et ibi ut funda- mentum et scopus doctrinae et concionum conserventur.

II. Ut nullus in hoc comitatu ad ministerium ecclesias recipiatur nisi qui hos supradictos libros et amplectat(ur), et juxta eorum nativum et incorruptum sensum, se docturum promittat.

III. Quia inter ministros harum ecclesiarum subinde turbie et contentiones, non sine maximo scandalo, et non raro mera petulantia excitatoe sunt : ut severiter omnibus ministris, qui nuneprœsunt ecclesiis et in posterùm recipiuntur, authori-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 163

tate magistratus mandetur ut nullas factiones, dissensiones, turbas etc. quibus ecclesiae perturbentur, moveant aut exci- tent. Quod si vero dubia aliqua habeant, ea in usitatis synodis placide proponant, aut adSuperintendentem singulis tempo- ribus référant.

IV. Mandandum singulis, neullumex peregriniserronibus cathedram templi ascendere et concionari permittant (quod hactenus fréquenter factum est) nisi permissa consiliariorum, aut Superintendentis.

V. Nihil eorum, quae in negotio reiigionisin nostris eccle- siis aguntur, ad ecclesias peregrinas et exteras, calumniose perscribant, aut référant, unde hactenus non parum turbarum accidit.

Denique ut peregrinis et exteris, pravis opinionibus infectis, haud raro ad ecclesias has venientibus, hospitium fixum non concedatur : 'Nisi honesti sint, pacis amantes, dociles et a ministro ejus loci, aut a Superintendente, prius examinati.

Archives nationales, K. 2179.

115

Pierre Toussain aux princes tuteurs sur la visite des églises et des écoles

1559.

Illustrissimi principis nostri consiliariis dominis meis observandissimis.

Observandi Domini, quum mihi a vobis injunctum sit, ut conscribam quomodo hactenus in hoc comitatu visitatio gê- nera lis facta sit, et in futurum faciendam esse putem ut hoc illustrissimi principis nostri tutores relato super ea re décer- nant quod ad gloriam Domini ecclesieeque hujus sedificatio- nem necessarium esse cognoverint, ego petitioni vestra- et mandato lubens obtemperabo.

164 nÈCES JUSTIFICATIVES

Primum personae quibus ab illustrissimo piae memoriae principe nostro D. comité Georgio generalis ecclesiarum visitatio commissa est, sunt : D. gubernator, urbis praefectus, tabellio et procurator quibus adjunctus est Tossanus

Modus autem in visitationeservatusest hujusmodi : subditis significatur quando et qua hora visitatores sint ad se venturi, cum serio mandate» ut interea cum uxoribus et liberis, eorum adventum expectantes domi maneant.

Ubi autem visitatores advenerint, convocatis imprimis ad se ministris earum ecclesiarum ad quas perveniunt, jureju- rando ab eis accepto, eos de vitaet doctrina ceterorum minis- trorum, presertim autem vicinorum diligenter sciscitantur. Item de officiariis in génère et privatim de Majoribus et Juratis suarum ecclesiarum an suum faciantofficium, nec ne, et quid in ipsis desyderent.

Postremo, rogantur de universo populo suée curas commisso quomodo sint erga religionem affecti, an diligenter audiant verbum Dei, liberosque famuloset famulas ad catechismum mittant et in pietate erudiri curent. Item an quos sciant in ecclesiis suis vel adulteros, vel ebriosos, vel blasphemos, vel usurarios, vel idololatras, vel veneficos, vel ullis aliis malis artibus deditos, vel qui ad missas audiendas extra ditionem eant aut infantes suos sacrificis baptisandos ferant aut cum illis communicent, aut quidquam aliud hujusmodi désignent, quod vel gloriae Dei vel ecclesiee asdificationi vel animarum saluti adversantur.

Postea, jurejurando etiam a majoribus, juratis et senioribus ecclesiarum accepto, iidem a visitatoribus diligenter rogantur de vita et doctrina ministrorum suorum, an suo fungantur munere, pure et sedulo verbum Dei predicando, baptisando, infirmos visitando, literis incunbendo, opéra charitatis exer- cendo, et bonum denique in omni vita exemplum populo prebendo, aut contra an sint eorum ministri ulla mala doc- trina infecti, aut in suo ministerio négligentes, aut avari, aut vinolenti, aut ullis aliis llagitiis dediti, aut an sciant ullum alium ministrum, sive in oppido Montpelgardensi sive ruri qui sit ullis hujusmodi vitiis obnoxius. Ac demum etiam iidem visitatores ab eisdem majoribus, juratis, et senioribus ecclesiarum studioseinquirant de vita eteonservatione uxorum liberorum et familise ministrorum.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 165

Postremo vero, iidem majores, jurati, et seniores magno quoque studio ab eisdem visitatoribus de uni verso populo rogantur num quis sit inter eos vel scortator, vel ebriosus, blasphemus, vel idolâtra, vel verbi Dei et religionis contemp- tor, vel ullo alio ut supra diclum est, aperto et scandaloso flagitio contaminatus.

Quo examine facto, omniumque respunsisper procuratorem scriptis, visitatores templum ingressi, ubi universus populus cum uxoribus liberis et familia est congregatus, quare advenerint, principisque studium erga religionem et ipsorum salutem déclarant, ecclesiasticam visitationis ordinationem ad versus impios cultus,et aliavitiaipsis prelegentes, et obser- vare serio jubentes. Tumque Tossanus viros, mulieres,pueros super oratione Dominica, articulis fidei et preceptis Domini examinât, quorum si qui, natu praesertim grandiores, igno- rantes reperiuntur, eos severe coram omnibus redarguit. Ac demum brevi oratione religionis capitibus ipsisab eo declara- tis, eos ad pietatis studium et perseverantiam ex Verbo Dei adhortatur.

Quibus ita peractis, si Visitatores per inquisitionem antea (ut dictum est) ab ipsis factam certiores facti sunt de ullo palam vel ebrioso, vel blasphemo, vel idololatra, vel adultero, vel verbi Domini et contionum contemptore, aut ullo alio manifesto scelere ecclesiam offendente, procurator illic coram universo populo adversus reum illum agit quem légitime convictum politici visitatores habito inter se consilio, vel serio redarguunt et admonent offitii, vel si gravius est scelus, quam ut fieri debeat, in carcerem duci jubent pro delicti magnitu- dine et merito puniendum. Suspecti autem et non convicti aut clam peccantes, aut antea non admoniti privatim audiun- tur et admonentur.

Postremo vero visitantur templa et domus ministrorum et si quid aliud sit quod ecclesiarum nécessitas et visitatorum officium requirat, ab eis sedulo inquiritur et curatur. Qui rébus omnibus in una ecclesia sic confectis, ministro majori juratis et universo populo, gloriam Dei, officium et salutis curam commendantes, in aliam ecclesiam se conferunt.

Quas quidemvisitatio circa a biennio intermissa, si illustris- simorum principum nostrorum mandato primo quoque tem-

166 PIÈCES JUSTIFICATIVES

pore com modo rcpctetur juxtaquehujusecclesiaeordinationem, singulis annis continuabitur (quod sine magno sumptu el paucis diebus hoc non ampla ditione facile liet) nihil hic poterit ad gloriam Dei, ecclesiae œdilicationem et subditorum salutem institui commodius.

Quod autem ad personas ad eam visitationem in futurum faciendam et continuandam attinet, eu m supra dicti Domini gubernator, urbis prefectus, tabellio et procurator sint et aucthoritate prediti et religionis amantes, patriee lingue scientes, et rerum omnium hujus ecclesias et subditorum periti nullosputo ad eam rem majus idoneos constitui posse per quos acta omnia visitationis postea ad eosdem illustrissi- mos principes nostros rldeliter referantur.

De modo vero agendi in visitatione quanquam supra scriptus ad hujus ecclesiae asdificationem non parum utilis esse videa- tur, si quid tamen ab illustrissimis principibus nostris eorumque theologis aut consiliariis in eo desyderabitur ab eisdem declarari et visitatoribusmandari poterit.

D. V.

Deditissimus

P. Tossanus.

Collection Duvernoy. Montbéliard sous Frédéric, t. II, fol. 6.

116

Rapport nu surintendant Pierre Toussain sur le

RECRUTEMENT ET L'ENTRETIEN DES FUTURS PASTEURS

Vers 1559.

De schola et studiosis principis benignitate alendis.

Cum hic très sint ludimagistri, et aedificia in schola extructa vix unum capiant nedum studiosos qui eo ad discendum advenire possint, et duo ludimagistri principis aère conduc- tilitiis aedibus utantur, utile et necessarium fuerit ut primo quoque tempore perficiatur gymnasium.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 167

Quod autem ad studiosos attinet, illustrissimi principis nostrse piae mémorise benignitate alendos, quamque hic nec desint ingénia ad literas nata, nec praeceptores ad ea bene formanda et instituenda, fît tamen parentum partim negli- gentia, partim inopia ut paucissima ad frugem perveniant. Dum hic quisquam ut alibi fere passim literarium ac religio- nis cura aliis relicta sibi satis esse putat, si liberos ad merca- turam autadaliquam aliam partem quaestu; riam accommodos habeat. Quo sit ut nulli hic nunc sint adolescentes nostrates in literis sic instituti qui Tubingam mitti queant. Nec dubito quin Richenvillae, Horburgi idem sit et literarumcontemptus et studiosorum penuria quam apud nos.

Quare ad principis voluntatem exequendam necessarium esse puto ut hic in nostro gymnasio decem, Richenvillae vero sex ex omnibus scholasticis eligantur qui omnium maxime ingenio et pietate valentes literas persequi et ecclesise inservire velint : quos scholarum moderatores hic et Richenvillae in literis et pietate summa cura instituant et quam primum fieri poterit sex ex illis omnium aptissimi hinc quatuor Richen- villa duo Tubingam mittantur aliis decem sex hic et quatuor Richenvillae relictis quos ludimagistri pergant diligenter instituere ut cum vel hue vel Richenvillam venient aliqui ad usum ecclesise eo hinc aut Richenvilla in illorum locum remit- tantur alii commodi.

Nam aliqui, hoc est, nisi hic et Richenvillae non solum ad prsesentem, sed ad futuram quoque necessitatem, in litem instituantur adolescentes, non modo nunc sed in futurum etiam iis qui Tubingae erunt sive mortuis, sive ad hujus aut Richenvillensis ecclesise usum vocatis, nulli ex nostratibus aut Richenvillensibus invenientur commodi qui in illorum locum sufficiantur. Sed haec jam scripta ratione et prsesenti et futurae necessitati consuletur, semperque erunt Tubingae sex studiosi ad usum ecclesiae parati, hic autem sex e Richen- villa quatuor velut subsidiarii, plantulae nove et Religionis seminariee. Qui quidem decem qui hic et Richenvillae insti- tuentur, ducentis florenis unicuique viginti numeratio in annos singulos ali poterunt : sex illis qui Tubingae agent trecentis florenis annuatim relictis. Quod principis testamen- tum aut voluntatem violare non fuerit sed confirmare et

163 PIÈCES JUSTIFICATIVES

augere qui nimirum nihil aliud cupiunt quam ut pecunia legata quam optimefieri possitin unum ecclesiaeet reipublicae collocet qua hoc pacto pro decem studiosis a principe dési- gnâtes alentur sedecim.

Et prseterquam quod principis voluntas qui studiosos suœ benignitate alendosvult esse ex subditio aliter fieri non potest quam ut dictum est ut Richenvillam taceam numerus scho- lasticorum qui hic alentur non solum principi ac religioni magno erit honori per universam hanc viciniam sed maxi- mum quoque fructum adferet cum hic et cives et subditi hoc exemplo ad literarum amorem et cacteri scholastici ad discen- dum non parum excitabuntur et semper ex vicinia hue mit- tenturaliqui adolescentes qui cum stipendiariis in schola et literas et pietatem imbibant. Ne dicam quod hic frustra excitatum erit gymnasium et constituta piis et doctis profes- soribus stipendia nisi erunt studiosi saltem aliquot qui bonas literas et disciplinas discere pergerent quod vix unquam fiet nisi sint qui principis benignitate adjuti casteris praeluceant et velut calcar sint ad discendum.

Quod autem ad eam pecuniam attinet quae de summa quingentorumflorenorum supererit intereadum hiceRichen- villœsex illi studiosi Tubingam mittendi ad anni saltem aut sesquianni spatium formabuntur commoda erit ad libros et reliqua necessaria emenda iis qui hic et Richenvillas minore sumptu alentur quam qui Tubingae quorum stipendium quinquagenta videlicet florenorum ad omnia ipsis necessaria sufficerit.

Nunc autem cum principis benignitate in studiosos vulgata infiniti sint accursuri pro liberis aut amicis supplicantes ut in stipendiariorum catalogo inscribantur modis omnibus cavendum fuerit ne in ea re ullarum personarum, sed soli glorias Dei et ecclesias aediticationis ratio habeatur.

Monsbelgardi.

P. Tossanus.

(Orig. papier. Ecclesiastica, lay. 70, fascic. I. Arch. roy. de Ludwis- burg, Wurttemberg.)

PIÈGES JUSTIFICATIVES 169

117

Liste des jeunes gens appelés pour la première fois a bénéficier des dispositions testamentaires du comte Georges.

Dominis consiliariis.

Catalogus scholasticorum illustrissimi piae memoriae principis comitis Georgii domini nostri clementissimi bene- ficio in Tubingensi schola alenck>rum :

Vernerius Vesallius.

Franciscus Peleterius.

Petrus Tullius.

Antonius Tiersellus.

Andréas Voillardus.

Nicolaus Torellus1.

Quo quisque horum majores in studiis progressus nobis fecisse visus est, eo digniorem in catalogo locum est sortitus. Ut autem quanta sit cujusque eruditio, paucis vobis signifi- cemus, quod singuli nostro jussu, coram nobis, ex tempore, idque suo marte, nulla sibi proposita materia, latine scrips- erunt, ad vos mittimus. In aliquot scriptis errata sunt, quae etiamsi a nobis admoniti illi quam celerrime emendarunt : calamo tamen ea corrigi non expedire duximus. Nec partis grammaticœ cui prosodiae nomen est, nec rhetoncae,nec dia- lecticas prœceptiunculam ullam norunt. Tantum hactenus ut latine loquendo, sic sermone vernaculo in latinum, e latino in vernaculum vertendo, exercitati, sic satis latine tum loqui, tum scribere didicerunt.

P. Tossanus. M. Vatellus.

Archives nationales. K. 2172.

1. Voyez : Supplément, X, une note relative au philosophe Nicolas Thourelot.

170 PIÈCES JUSTIFICATIVES

118

Un devoir de Nicolas Tiiourelot a l'âge de 12 ans environ

Nicolaus Torellus amico suo Petro amantissimo S. P. D.

Te quid agerem scire cupere audivi, mi charissime aman- tissime Petre,quod libentissime Deo juvante tibi concedam. Bene valeo Deo gratia. Sed mihi ignoscas velim quod ad te antea non rescripserim. Ego etiam an prospéra valetudine fruaris scire vehementer cupio quod ut facias majorem in modum a te peto. Socium meum a literis alienatum esse audivi quod mihi displicere scito. Pater enim ejus illum isthuc misit studendi gratia. Si ita fuerit, die illi me patri suo dicturum quod cum audierit illum nunquam gavisurum puto. Ad te aliud scribere nescirem nisi ut ad me venias aut ad me quam primum rescribas.

Datum prid. calend. mart.

Itaque valebis.

Bibliothèque de Besançon. Collection Duvernoy. Autographes d'hom- mes célèbres.

119

Les choses qui semblent estre principalement nécessaires pour remontrer a ceux qu'on veult récepvoir au

MINISTÈRE ET QUON A PROPOSEES AUX MINISTRES LESQUELS ILZ ONT REÇEU.

Qu'on a ouyz la responce qu'ilz ont faict quant on les a interroguez sur les affaires de la religion et les sermons.

Mais que ce n'est pas encore assez pour prendre la charge du ministère qu'ilz soient suffisamment exercités èssainctes escriptures, et qu'ilz peuvent faire quelque sermon devant le peuple, mais qu'ilz considèrent davantaige la grand charge

PIÈCES JUSTIFICATIVES 171

que c'est d'estre pasteurs de l'église et les choses qu'ilz sont requises et s'ils se y sentent vrayement appeliez de Dieu.

Et que tout premièrement ilz se gardent de proposer aultre doctrine au peuple que la pure parole de Dieu, selon qu'ilz ont respondu a l'examen qu'on leurafaict et dont ilz soient tousjours prestz et appareillez de rendre raison devant Dieu et devant le monde.

Et d'aultant qu'en la confession d'Aug^pourg et celle de mon seigneurie duc notre souverain seigneur exhibée au lieu de Trient, Tan 1552, sont contenuz et declaii ez les princi- paulx articles de notre sainte foy et religion chrestienne, que ung chacun d'eulx aye lesdites confessions et les lisent et se conforme en icelles.

Et qu'en enseignant le peuple, ilz gardent la plus grande facilité que possible sera se gardant de toutes disputes, curio- sitez et allégations superfleues, se contentant de dilligem- ment rappeller le peuple a pénitence, à la congnoissance de Dieu et de Jésus Christ notre Sauveur et conséquemment a une bonne vie plaisante et aggreable à Dieu.

Et qu'en leurs sermons, cathechisme, administration des sainetz sacremens, Visitation de malades ou sepuelissement de mortz et toutes aultres choses ilz se conforment a la ma- nière de ceste église de Montbeliard.

Et qu'après ilz regardent dilligemment que leur vie soit conforme a leur doctrine et que non seullement es lieux ilz seront constituez ministres, mais aussi en ceste ville et par tout le pays, on ne voye chose en eulx qui peuvent alié- ner les gens de la parolle de Dieu, ne scandaliser le ministère mais que toute leur vie tende a ediffication.

Et que sur tout ilz se gardent de susciter aulcung trouble mais qu'ilz vivent avec craincte de Dieu, paix et amour, non seullement avec leur peuple, mais aussi et singulièrement avec leurs frères ministres.

Et qu'ilz se gardent de toute maulvaise compaignye et conversation, de jeu, d'yvrongnerie, de blasphème, de danse, de paillardise et de toute dissolution.

Et que ceulx qui n'ont le don de chasteté se marient, les mariez vivent au sainct estât de mariaige avec leur femme et famille ainsi que l'appostre ordonne.

172 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Et qu'ilz soient vestuz hormestement, ainsi que leurcharge requiert.

Et regardent que par trop grande nourriture de bestial ilz ne chargent trop les subjectz ou fassent scandai en la parole de Dieu.

Qu'ilz obéissent aux superintendens ordonnez par mond. seigneur et les aclvisent de nécessitez qu'ilz verront a leurs églises.

Et que finalement ilz promectent et jurent fidélité à nostre dict seigneur et prince et d'avancer son profit, éviter son dommaige de tout leur pouvoir, et de fidèlement garder le contenu desdicts articles.

(De la main de P. Toussain.) Archives nationales, K. 2178.

119 bis

Pierre Toussain a Jean Brenz

10 mars 1559.

Colendissime vir,

Sum tibi, fateor, frequentioribus litteris molestus, sed quum te rerum nostrarum omnium certiorem fieri cupiam, paucis te adhuc interpellabo. Intellexisti, puto, Theodorum Bezam ante menses aliquot Lausanna, ubi litteras sacras profitebatur, a Bernatibus esse dimissum ac Genevam pro- fectum. Causam audio fuisse illius doctrinam, praesertim autem de praedestinationea qua Bernâtes vehementer abhor- rent, ut qua videant ecclesias suas Gallicanas nullo cum fructu, sed magno multorum dispendio sine fine turbari. Interea autem, hoc est mense superiore, accidit ut Viretuset caeteri ejusdem ecclesiae Lausannensis ministri et alii multi ex ditione Gallicana Bernatum, quam Sabaudiam vocant, eadem de causa quodque ecclesias suas Genevensi confor-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 173

mare vellent nec cœnam Domini, ut antea consuetum erat, in die Natalis Christi populo administrare voluissent, omnes ministerio privati sint et evecti, adeo ut magni sint hodie motus per ecclesias illas Audioque Bernâtes in hoc esse, ut una cum ministris e ditionibus suis omnes peregrinos Gallos pellant, qui cum Calvinode praïdestinationesentiunt, hoc est, qui negant promissiones Dei esse universales et Deum velle omnes homines salvos fieri etc (sic). Ex quibus evectis aut ejiciendis nonnulli criminum in hanc ditionem confugient et cum aliis quibusdam hic eadem labe infectis perturbabunt hanc ecelcsiam nisi magistratus vigilantia prospiciatur. Adhuc est in aula principis Hessorum Gallus quidam, Joan- nes Garnerius nomine. qui ante aliquot annos excitatis multis turbis Argentorati, ubi ecclesiae Gallicane concionatorem agebat, a magistratu tandem in vincula conjectus, ministe- rioque privatus ac urbe pulsus fuit. Is cuperet hic sibi dari provintiam aliquam ecclesiasticam et possent fortasse ilius- trissimi Principes nostri tutores credere a Hesso appellari, sed non puto hujusmodi hominem introducendum esse in hanc ecclesiam.

Quae ad te nuntium nactus raptim scripsi, ut ad hanc ecclesiam conservandam hoc turbulensissimo seculo nos apud eosdem illustrissimos principes nostros tuo consilio et authoritate adjuvare pergas.

Optime vale cum domino et fratre meo Angelandro.

Monbeligardi, 10 martii,

Tuus ex animo

P. Tossanus.

Clarissimo viro D. Joanni Brentio suo domino et fratri venerando.

Stutgardiae.

Collection Duvern >y. Bibliothèque de Bes.nç jn.

174 PIÈCES JUSTIFICATIVES

120

Pierre Toussain au duc Christophe

18 juin I5G0.

Mon très redoubté seigneur et prince, pour ce que vostre excellence me feit dire, sont environ trois moys, parle tabel- lion Hans Wildt que je feusse recors que j'ay subscrit à la confession d'Augsbourg, j'ay pensé qu'auchuns vous pou- royent avoir adverty, que ne demeure en la doctrine contenue en ladite confession, mais je sçay, mon très redoubté sei- gneur, que messeigneurs du conseil d'icy, ny autres de sain jugement ne me chargeront de cela, et que mesme les papistes noz voisins qui oyent quelquefois noz prédications et confèrent avec nous des affaires de la religion, ne nous ont pour des Schwarmers ou aultres maisentens des sainctz sacremens ou de la prédestination, mais ont nostre doctrine, grâce au Seigneur Dieu, en aussy bonne estime, quant à ces poinctz, que aultres qu'ilz oyent en quelque lieu qu'ilz aillent, se presche la parolle de Dieu, comme messei- gneurs du conseil d'icy qui conversent quelquefois a Dole et aultre part avec eulx pourront rendre tesmoignage de cela, et n'ay, de ma part, sont plusieurs années, heue auchune con- versation avec ceux auxquelz vostre excellence (comme led. tabellion me dit) n'entendoit qu'on communiqua l'affaire de l'ordonnance ecclésiastique icy envoyée, ains me sont adver- saires à cause que n'ay voulu introduyre en ceste église tout ce qu'ilz eussent voulu touchant leur doctrine et cérémonies, et y a longtemps qu'on n'a icy reeeu auchun ministre qui n'ayt promys et juré en sa réception d'enseigner en son église la pure parolle de Dieu suyvant la déclaration de la confession d'Augsbourg et celle de vostre excellence. Davantage, l'an passé, messieurs les théologiens visitateurs icy envoyez par vous, mes très redoubtez seigneurs et princes, après qu'ilz eurent examiné les ministres de par deçà sur les poinctz principaux de la religiomrendirenttesmoignage parplusieurs fois devant messeigneurs du conseil d'icy qu'ilz les trouvoient

f '

- , ï

f-Nw

1

L'Ordre 1

qu'on tient cnl* EolifcdeMont- bch'ard, en fnftrui- | fant les enfans , dC admmiftrant les "faints Sacremens, auec la forme du Martage,& des Prêtes .

JEpbcfiens iiij. il y itun Seigneur tune foyyun baptcfme,un Dieu CT père de tous, qui ejï fur toutes chofes, V p*r toutes ebofes.

PIECES JUSTIFICATIVES 175

de bonne et saine doctrine, et veux aussy quant à moy, mon très redoubté seigneur, demeurer etdemeureray, aydant Dieu, à ce que j'ay une fois subscrit sans introduyre en ceste église auchune doctrine ou manière de parler qui ne soit es sainctes escriptures ou en la confession d'Augsbourg, ou à celle de vostre excellence.

Et quant aux cérémonies de l'église, lesdits seigneurs visi- tateurs en avoyent l'an passé conféré avec messeigneurs du conseil et avec moy, et après avoir entendu par nous que sans grand scandai de ceste église et des voisins on ne pouroit icy faire grand changement, singulièrement touchant les formes et manières de faire en catéchizant. administrant les sainetz sacremens, célébrant le mariage et les prières publi- ques icy de long temps accoustumées , lesdits seigneurs visitateurs nous avoyent promys que nosdites formes et manières de faire quant à ces choses demeureroient en leur entier et qu'auchun changement ne se feroit icy préjudiciable a ceste t'glise : que si ainsy feut esté faict, y n'y eut heu aucun trouble ou scandale esmeu par deçà touchant ladite ordonnance, laquelle touteffois n'avons jamais rejecté ne contempné, et ne la rejetons encore de présent ne contem- nons, ains l'avons (comme nous debvons) à honneur et révé- rence. Mais en ceste affaire nous regardons seulement a la décharge de noz consciences devant Dieu, à l'édification de noz églises, et à la portée et capacité de ce povre peuple et des circunvoisins, comme plus amplement avons déclairé en l'humble responsequ'avonsenvoyéea vosexcellences, laquelle5 comme il soit que ne l'ayons faicte par notre advis seul, et de ceux qui sont en ceste église, mais aussy par l'advis et conseil des ministres de Strasbourg et de Basle, j'ay bonne espérance que votre bénigne grâce ne la prandra en mauvaise part, et que ne vouldriez permecire que ceste povre église, qui est maintenant, griicc a Dieu, en bonne paix et assez bon trayn, feut cy après, sans nécessité, troublée.

Et touchant ce que nous mectons en nostre humble remons- trance et supplication, qu'il nous semble qu'on pourroit bien oster de l'ordonnance le mot de Zwingliens, mys au rang des Anabaptistes, Schwancfeldiens, et Servetians, ce n'est pas que nous voulions favoriser a auchune secte contre la confies-

176 PIÈCES JUSTIFICATIVES

sion d'Augsbourg, mais c'est tant seulement pour la paix de ceste église, et du voisinage et fréquentation que ceux de ceste ville et du conté ont journellement avec les Suisses noz voisins, attendu mesment que ladite ordonnance n'est point escripteau nom d'ung homme privé, mais au nom de vous, messeigneurs noz trois princes tuteurs, ce que fascheroit beaucoup plus lesdits Suisses que d'estre notez par quelque homme particulier, laissant touteffois cela au jugement et bon vouloir de vos excellences.

Mon très redoubté seigneur et prince, après m'estre tous- jours très humblement recommandé à vostre bénigne grâce, la suppliant vouloir prandre ces présentes à la bonne part, prie- rayleTout Puissant vous tousjours entretenir en sa saincte grâce en longue vie et santé pour servir a son honneur et gloire et à l'édification de son église.

De Montbéliard, ce xvme de juing 1560.

Vostre très humble et obeyssant serviteur,

P. TOSSANUS.

Adresse : A Monseigneur

Monseigneur le duc de Wirtemberg.

(Elle arriva à Stuttgart le 25 juillet 1560.) Archives nationales, K. 2179.

121

P. TOUSSAIN ET SES COLLÈGUES AUX PRINCES TUTEURS

25 juin 1560.

lllustrissimis principibus D. Wolfango, Palatino Rheni, duci Bavariee, comiti Valdentiae, etc. et D. Christophoro, duci Wirtembergensi, Teccensi, comiti Mombelgardi, etc. et D. Philippo, comiti de Hanau, domino in Lichtemberg, etc., tutoribus constitutis, principum nostrorum juniorum, do- minis nostris clementissimis.

Illustrissimi principes, domini nostri clementissimi, cum nobis illustrissimarum D. V. jussu, exemplaria aliquot ordi- nationis ecclesiasticœ hùc a vobis missœ, communicata sint,

Imprime à Basle,par laque Eftajjgé.

~ -#-;- y-"-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 177

tctnpusque ad ea, non solum inter nos legenda et perpen- denda, sed etiam cum Argentinensibus et Basiliensibus mi- nistris consultanda, bénigne concessum, communicato cum eisdem venerandis fratribus nostris consilio, conscripsimus hic celsitidinibus vestris super ea re humile responsum nos- trum. In quo cum nihil. aliud quam ecclesiarum nostrarum salutem et aedificationem quceramus, vehementer cupimus, celsitudinibusque vestris humillime supplkamus, ut id pro vestra pietate et clementia boni consulere dignemini.

Principio igitur, quod ad doctrinam attinet, pollicemur omnes (quod hactenus gratia Christo prasstitimus) nos in ecclesiis nostris non aiiam doctrinam docturos, quam quae nobis a Prophetis et Apostolis tradita,in confessione Augus- tana explicata et in articulo primo ordinationis vestr.* sum- matim repetita est.

Cseterum quod ad ritus et casremonias spectat, cum sciant illustrissimae D. V. in hujusmodi rébus, loci, temporis, per- sonarum et asdificationis rationem summam habendam : et veteris ecclesiee, nostrique seculi prascipui theologi, confessio Augustana et principum protestantium de religione conven- tus, semper judicarint propter dissimilitudinem casremonia- rum ecclesias non esse turbandas, sed unamquamque in suis ritibus, qui sine peccato servari possunt, relinquendam : Et pauci sint etiam hodie principes, aut magistratus confessio- nis Augustanae, qui cum suis vicinis, ritus et cœremonias habeant per omnia aequales, ceisitudines vestras per Domi- num Jesum oramus, utpatiamini nos, hic ab ecclesiis vestris Germaniœ longe dissitos, aliaque lingua et moribus utentes : pro ecclesiarum nostrarum asdificatione et necessitate, in paucis quibusdam ritibus, infra declaratis, a vestris differre : praasertim, cum in nostris [gratia Christo) nihil sit, quod vel s-lorice Dei, vel animarum saluti adversetur. Quemadmodum etiam ipsi illustrissimarum D. V. visitatores et legati hue a vobis nuper missi, coram dominis consiliariis, civibus hujus oppidi, et aliis subditis multis, hic in arce unà nobiscum congregatis, hoc ipsum palàm testati sunt : déclarantes nihil hactenus non solum in doctrina nostra, sed nec in ritibus quoque aut caeremoniis hic usitatis, inventum esse, quod sit

12

178 PIÈCES JUSTIFICATIVES

a verbo Dei et pietate alienum. Nam quantum attinet ad vocationem, constitutionem, officium et vitam pastorum, aliorumve servorum ecclesias, censuram ecclesiasticam , superintendentica, visitationem generalem, synodos, consis- torium, causas matrimoniales, scholarum institutiones, pau- perum et xenodochiorum curam, visitationem et communio- nem aegrotorum, funerum curationem,cantum gallicum ante et post concionem, cœnam Domini certisdiebus celebrandam, representationem seu examen ante cœnam, excommunkatio- nem, pœnitentiam publicam et privatam absolutionem, festos dies, conciones et prœces in cisdem diebus habendas : haec omnia in ordinatione ecclesiastica vestra contenta recipimus eaque quantum per D. Deum poterimus, pro ecclesiarum nostrarum captu et œdificatione, libenter promovebimus.

Sed quantum ad formas catechizandi, sacramenta adminis- trandi, nuptiis benedicendi, et publicarum prtecum attinet : cum in ecclesia juxta Pauli mandatum, omnia fieri debeant ad ediiïcationem : et Christus servator noster, iis gravissimas pœnas minetur qui vel unum solum ex suis minimis offende- rint; et quemadmodum celsitudinum vestrarum legatis et visitatoribus semper declaravimus populus hic noster, natura rudis et infirmus, nova ista mutatione formularum hic ab annis circiter 26 usitatarum omniumque 1ère animis ac mé- morise impressarum, gravissime offenderetur, multique ex subditis hac innovatione turbati, nos hactenus maie docuisse sacramentaque perperam administrasse judicantes de sua et liberorum suorum a nobis antebac baptizatorum et institu- torum salute dubitarent. Nec solum in hac ditione, sed per universamquoque viciniam nostram(ut id jam ex soloharum mutatione rumore non sine gemitu in dies experimur) uni- versum ministerium nostrum magno cum religionis et ani- marum multarumdetrimentosuspectum redderetur destrue- returque quidquid a nobis ab annis multis magno labore est ajdificatum : lllustrissimis D. V. humillime supplicamus, ut his omnibus justa lance perpensis, in supradictis consuetis formis nostris clementer et bénigne a celsitudinibus vestris relinquamur. Ita enim fiet ut et pacatae serventur ecclesice nostrte et infinita vitentur ofïendicula, et animarum multa- rum saluti, et conscientiis nostris et ministerio consulatur.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 179

Quibus solum de causis, teste Domino, cupimus has formas nostras in ecclesiis nostris retineri. Quod si tamen praster has formas nostras et conciones quibus in dits inter catechi- zandum et populum docendum, religionis nostrae capita ex Verbo Dei latius explicamus, Celsitudines vestrse velint, D. Brentii catechismum pia et utili explicatione illustratum in linguam gallicam verti et excudi, ut ex hujus libri lectione non solum pueri in scholis per has ditiones omnes, sed etiam senes domi habeant, unde veram pietatem magis ac magis discant, id nobis omnibus fuerit gratissimum.

De veste autem chorali et cantu latino nihil dicimus prop- tereaquod nobis a celsitudinum vestrarum legatis significa- tum est nos illis non gravatum iri.

Et quod ad baptismum obstetricum attinet, cum illustriss. piae memoriae principum et superintendentum ducatus Wir- tembergensis peculiari mandato et authoritate, justis de causis, sit hic ante annos multos abrogatus, supplicamus ne restituatur.

Deinde cum in eadem ordinationeZwingliani inter Anabap- tistas,SwencfeldianosetServetianosadnumerentur,etpossent Htrlvetii nobis vicini hac re graviter offendi,et irritari adversus hanc ecclesiam, pr&staret nostro judicio, ad contentiones et turbas omnes vitandas, nomen illud ex ordinationis libro expungi.

Postremo vero cùm nec Celsitudines vestrœ omnes, nec theologi vestri linguam gallicam calleant, et in versione ordinationis loquutiones esse possent parùm commode versée, quce populum hune nostrum offenderent : ut omnia fiant ad asdificationem Illustrissimis D. V. suppliciter oramus, ne supradicta ordinatio prius gallice excudatur, quàm hic D. consiliariis et nobis communicata fuerit. In qua facile mutari poterunt pauca queedam verba et modi loquendi, qui nunc in ecclesiis nostris et vicinia offensionem parèrent. Cujus- modi sunt preeces vespertinas, antiphonaî de tempore, con- fessio, altare, defunctos manui Dei commendare, etc. proque vespertinis praecibus et antiphonis, reponi poterit concio vespertina, pro confessione representatio seu examen ante cœnam, pro altari mensa cœnas Domini •" pro defunctos manui Dei commendare, defunctos manui Dei relinquere, etc.

180 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Illustrissimi Principes, Domini nostri clementissimi, nos Deum et patrem nostrum celestem per dilectum suum iilium Jesum Christum, Dominum nostrum, suppliciter oramus ut Illustrissimas D. V. semper spiritu suo sancto regere eccle- siaeque suce ac Reipublica? christianae, quàm diutissime tlorentes et incolumes conservare dignetur.

Mombelgardi 25 junii anno 1560.

Archives nationales, K. 2179.

122

Relation du voyage du notaire montbéliardais Jean Thou- relot qui conduisit a tubingue les six premiers pension- naires, titulaires des bourses fondees le 4 avril 1557 par le comte georges.

1560.

C'est en brief comme les six escoliers de Montbeliart et le fils Jehan de Blamont (qu'estoit à Estrasbourg de la part de vostre reverendissime seigneur et prince) par mes honnorez seigneurs messieurs du conseil de ce lieu de Montbeliart envoyez à Stutgart ou Tubingue pour illec estre entretenuz aux estudes suyvant la clause du testament de très laudauble mémoire, Monsieur, Monsieur le conte George a cuy Dieu ayt fait joyeuse résurrection, se sont pourtez tant sus le chemin que en leur examen ou que je Jehan Thourelot, bourgeois de ce lieu suis par deux instances estei présent.

Primo. Que, en ensuyvant l'instruction à moy donnée de la part de mesdits sieurs du conseil sus le premier article, iceuxdicts escoliers ont faietz tout debvoir de prier Dieu et au matin avant comme aussi après le repas en toutes les hostelleries, dez Montbelyard jusques à Tubingue, commece se treuvera véritable.

Item. Hz se sont aussi bien pourtez sus le chemin de sorte

PIÈCES JUSTIFICATIVES 181

que quant les aulcungs estans assez longuement allez à piedz remontoient sus la charette. Et n'y a heu aulcung qu'il soit estei bleser ny en montant ny en descendant, la Dieu grâce. Et avons faictz par jour environ les quatre lieues contenues en lad. instruction comme par les postes de la despence pourra apparoir. Et n'avons sesjournées en aulcungs lieux sinon à Colombier, lorsque je pourta le sac d'argent à Mon- sieur Truchsés à Horburg.

Item. Iceux dicts Escoliers, aux hostelleries, n'ont ny trop beu ny trop mangez ny faictz chose deshonneste. Ils ont aussy (comme desia dict est) tousiours rendus grâces à Dieu.

Et quant à ma personne me suis conduict en homme de bien comme de ce costumiers, et ce sans jactance soit dict, et ja Dieu ne plaist que je dheuse donner malvais exemple à d'aultres.

Le charretier s'est aussi bien conduict selon sa puissance et santey, mais son chevaul estoit tousiours boiteux.

Estans venuz à Estrasbourg avons treuver le filz Jehan de Blamont qu'avons menez avec nous ensemble de ses libvres et bagage et icelluy présenter au lieu de Stutgarten avec les aultres six.

Estans arrivez audict Stutgarten pensant renvoyer inconti- nent ledict de Blamont, suyvant l'instruction, me fut dict par le sieur secrétaire Grasecken que je ne le dheuse faire, car l'on ne sçavoit si l'on les renvoyerait plus oultre. Et le lende- main pour l'absence en nostre très redoubté seigneur et prince Monseigneur Monseigneur le Duc et furent iceulx escoliers par ledict sieur Grasecken et moy présentez en la chancelerie cludict Stutgarten, ou que incontinent fut man- der le maistre d'escole d'illec avec lequel nous fut dict aller à son logis pour les faire examiner, ce que ce fit et ou quel examen ilz se treuvarent assez suffisans, hormis des rigles de grammaire et de la langue germanique. Et se donnoient mer- veilles les interrogateurs de ce qu'ils parloient si bon latin et congruement sans touteffois scavoir lesdictes rigles parfaicte- ment. Ce faict me donnarent certaine lettre s'adressant à mondict seigneur le Duc (comme je pense contenoient comm'ilz les avoient treuvez qualifiez), laquelle je délivra audict sieur Grasecken pour l'absence de nostredict révéren-

18^ PIÈCES JUSTIFICATIVES

dissime Seigneur. Et le lendemain m'en fut donnée une aultre pour la portera messieurs les docteurs superintendans de la maison du Stipendii à Tubingue, et que je y dheuse mener lesdicts Escoliers ce que je fis. Et estans illec arriver et présentés lesdictes lettres, furent de rechiefz interroguez. Et comme dict est assez suffisans treuvez, hormis les dictes rigles de grammaire et langue germainne.

Et après icelluy examen me furent derechiefz données lettres à nostredict redoubté seigneur et prince Monseigneur Monseigneur le Duc et qu'estoit ced. jour mardi avant Pasques arriver audict Stutgart. Lesquelles veues par son Excellence en fit rescripre d'aultres ausd. seigneurs superintendans audict Tubingue qu'iceulx escoliers d'heusent manger audict Stipendio jusques après les fériés que son Excellence y pour- veoiroit.

Ce faict me mis en chemin pour m'en retourner et les laissa en la garde de Dieu.

Orig. papier, A, layette 70, fascicule 1. Archives royales de Ludwigs- burg (Wurtemberg).

123

Supplicatio Pétri Tossani

1560.

Illustrissimi principis nostri consiliariis, dominis meis observandissimis.

Colendissimi domini, cum viderem superioribus diebus Danielem meum magno teneri desiderio discendi, nec haberet hic magnopere quod ageret permisi ei ut cum literis meis ad amicos quosdam Lutetiam proficisceretur, ut cum illis videret,non solum an in ea academia proficere,sed presertim an ibi sine religionis et salutis detrimento, tuto, ut commode versari posset, sin minus autem domum statim reverte-

PIECES JUSTIFICATIVES 183

retur. Qui, cum eo pervenit estque aliquandiu cum eisdem nmicis meis commoratus, per literas mihi significavit non esse ut de religione sim solicitus, eam autern nunc (gratia Christo) studiosis praesertim illic tam esse liberam quam Mombelgardi, praeterea in omnibus scientiis multos esse insignes professores magna etiam ex parte evangelio addictos, cum quibus, si ipsi eo in loco diutius agere liceat, speraret se non parum posse proficere, non solum in praelectionibus hebraicis sed in aliis quoque multis et disputationibus theo- logicis quae illic in dies habentur, ex quibus adversariorum rationes et argumenta colligere, seque adversus ea in futurum melius munire posset, sed annonam nunc ibidem esse ad modum charam, nec ullum studiosum a quoque prassertim bene docto in mensam ad annum recipi minoris quam 4°. coronatis, praeter ligna, candelas, vestimenta, libros et alia id genus necessaria. Nec ego quidem dubitarim quin ea in academia (juvante Christo) Daniel plurimum proficeret, unde melius in futurum ecclesiae inservire posset, si illic ad annum unum aut duos aleretur, quod ego meo aère fieri mallem quam alieno, si facilitas suppeteret. Sed cum hac- tenus in eo promovendo fecerim quicquid potui, et praeter eum alios habeam domi et in Germania mihi alendos, et sim in hoc meo senio sic exhaustus ut vix ullum esse putem in hoc oppido, quantumvis frugaliter et parce vivam, qui magis sit occupatus in sustentanda familia quam ego, rem mihi gratissimam faceretis et ecclesiae (puto) in futurum non inu- tilem, si pro vestra pietate dispiceretis qua ratione Daniel meus studia sua Lutetiae ad annum unum aut duos persequi posset. Et quanquam res meae sic habent ut jam dixi, si quid tamen in filium ad studia tua provehenda conferetur et posthac, hic aut alibi sub principibus nostris Wirtember- gensibus, ecclesiae Christi non serviverit, si jubebitis, pollice- bimur nos quicquid in eum eollatum fuerit pensaturos. Quae petitio mea, si vobis non injusta esse videatur, nec possitis fortasse hic quicquam vestra authoritate decernere, poterit ea res per vos ad illustrissimos principes vestros referri ut, eorum benigna voluntate intellecta, videam quid mihi de filio sit faciendum. Quod autem eum in Germaniam non remiserim, in causa est,primum quod jam illic ei magna

184 PIÈCES JUSTIFICATIVES

ex parte exciclerat lingua gallica, in qua tamen cupio (si ita Domino Deo visum fuerit)eum potissimum ecclesiae inser- vire ; deinde propter religionis libertatem nunc (ut dixi) studiosis Lutetiœ a Domino Deo concessam, tertio quod in ea academia non minus (ut spero) ad tempus proficere pcterit quam in ipsa Germania; postremo quod ad forman- dum judicium expedire putem ut sui similes non semper uno in loco hereant ut diversarium gentium mores videant, modo id tamen sine gloriee Dei et salutis detrimento fieri possit. Mombelgardi quarto die julii 1560.

D. V.

Deditus

P. Tossanus.

Bibliothèque de Besançon. Collection Duvernoy.

124

Rapport de Pierre Toussain sur la conduite du ministre Moreleï

1561.

Observandissimis dominis meis, dominis consiliariis, etc.

Cum Claudius Morletus in hanc ecclesiam venisset, ani- marum curam ambigens, et vidèrent hic ministri hominem esse levem, gulas deditum, et litteras suas, quas vocant sacer- dotales, adhuc secum clam gestare : nimirum ut si ei locus hic non esset, ad Papistas rediret : Tossanus et collegee ejus diu suadebant ne hic ecclesiœ ministerio prasficeretur : sed cum ille aureos montes promitteret, essetque non solum a ministris, sed etiam a consiliariis officii admonitus, ac ad sancta Dei evangelia jurasset in cancellaria, se sine ullo offendiculo in ecclesia, cui preticeretur, victurum, hac lege verbi Dei ministerio prefectus est.

Sed quibus promissis, et jurejurando non obstantibus cœpit statim, ubi ecclesias ministerium est nactus, sic se gerere, ut a levitate, ebrietate, et offitii negligentia, ubique maleaudiret, qualis etiam in generalibus visitationibus inqui- sitione facta, semper est inventus-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 185

Quœ cum ad principis, pias mémorise, Georgii notitiam pervenissent, voluit hominem privare ministerio, scd rogatu doctoris Casparis cancellarii, hac lege princeps illum retinuit, ut si ullum unquam postea offerdiculum pareret, in hac ditione, statim sine ulla venia patria rejiceretur, quod illi principis jussu serio fuit significatum.

Sed ab eo tempore adeo non resipuit, ut non solum in principis ditionibus, sed etiam in vicinia multis in locis magno cum dedecore Evangelii, longe plura offendicula ab eo per- petrari auditum sit, quam unquam antea : presertim autem quantum ad ebrietatem attinet. De qua re etiam a Dominis visitatoribus hue antebiennium a principibus missis diligen- ter fuerat ille admonitus.

Sed tantum abest ut ob id ingenium mutarit, ut nunquam magis exuerit omnem timorem Domini, quamab eo tempore, quemadmodum hoc ipsum, hoc animo, sub finem quadrage- simae, paucis diebus ante ccenam Domini cœlebrandum Bla- monti, rébus turbatis, in publico offitiariorum et subditorum conventu, palam declaravit, multa illic enormia et capitalia peccata et flagitia designans.

Quae cum ita habeant, et ille non solum publica fama, sed etiam multorum fidedignorum testimonio palam infamis sit, utpote perjurus, omnium admonitionum contemptor, ebrio- sus, percussor, blasphemus, pacis et locorum sacrorum vio- lator, quique accepto stipendio majore quam ullus aliusruri minister, omnes ecclesias saepe sine concione, et eos qui sunt in Glay et Dannemarie sine catechismo per totum annum impie reliquerit ; et Verbum Dei, sacri canones et leges omnes adeo homini infâmes et flagitiosos homines ulli muneri publico, presertim autem ecclesiastico, non prasficiunt, et eos gravissime puniri mandent, melius de vobis dominis nostris consiliariis speramus, quam ut talem hominem ecclesias Dei ministerio restituere velitis, cui malo et publicae offensioni ministri, hic ullo modo consentire possent. D. V.

humilis

P. Tossanus,

Archives du poubs, E. 675,

186 PIÈCES JUSTIFICATIVES

124 bis

Pierre Toussa in et Gérard Guilmin aux princes tuteurs. Exposé de la doctrine qu'ils ont prêchée a Héricourt

12 décembre lîjGl.

lllustrissimis principibus, D. Wolfgango, Palatino Rheni, duci Bavariae, comiti Valdentiae, etc , et D. Christophoro, duci Wirtembergensi, Teccensi. comiti Montbelgardi, etc.. et D. Philippo comiti de Hanau, domino in Lichtenberg, etc.. tutoribus constitutis principum nostrorum juniorum,dominis nostris clementissimis.

Illustrissimi principes, domini nostri clementissimi, cum nobis ab illustrissimi principis nostri domini comitis Friderici consiliariis signifieatum sit nos ace usa ri quod Hericuriœ concionemur novamque doclrinam praedieemus, et nobis ab eisdem dominis nostris consiliariis celsitudinum vestrarum jussu mandatum sit ut ad ista respondeamus, nos id vere et simpliciter faciemns.

Cum oppidum Hericurianum Dei beneflcio expugnatum et captum esset omnesque ejus oppidi et ditionis subditi illus- trissimo principi nostro D. Friderico fidelitatis jusjurandum praastitissent, diebus aliquot post, rogati a nonnullis oppidanis ut i I lie concionaremur, non potuimus illis bona conscientia vero pastore et doctrina cœlesti prorsus destitutis operam nostram denegare ; proinde magistratu consentiente singulis diebus dominicis illic hactenus praedicavimus.

Quod autem ad doctrinam attinet quam in eo oppido prae- dicavimus, cum nobis ab asterno filio Dei Jesu Christo D. nostro mandatum sit ut evangelium praedieemus et ipse etiam filius Dei, apostoli ejus et pastores omnes ecclesiae primitivae evan- gelium praedicaverint, et hoc munus omnibus episcopis et pastoribus ecclesiae incumbat, nos ab eo tempore quo praedi- camus Hericurite in prima parte concionum nostrarum con- suetum evangelium quod vocant dominicale populo semper declaravimus ; deinde vero cum sine fine Deo placere non possimus née fieri pobsit ut credamus quod vel ignoramus

PIECES JUSTIFICATIVES 187

vel non intelligimus, et populus Hericuriensis defectu doc- trinae articulos fidei prorsus ignoraret, et vetera concilia, utpote Nicenum, Agatense, Laodicense, item canones De cons. dist 4, can. : Symbolum et can. Baptizandos, ab om- nibus qui in baptismo nomen Christo dederunt, eosdem articulos fidei sciri, et ab episcopis lingua intelJigibili doceri ctdeclarari mandent, nos statim ab initio in secunda parte concionumnostrarumeosdem articulos fid-'i, hoc est symbo- lum apostolorum quantum potuimusperspicuitateetfacilitate eidem populo Hericuriensi declaravimus. Postea vero, cum idem populus decem prsecepta quoque ignoraret et eorum ignoratio mortales multos in flagitia muita demergat, et ea pra?cepta nobis non in hoc solum a domino Deo data sint, ut nostris peccatis per ea cognitis ad Christum ducamur, sed etiam ut nunc insiti Christo perfidem in baptismo spintuque sancto renati videamus in eis velut in speculo voluntatem Dei, in eaque ambulemus, nos absolutis articulis fidei populo Hericuriensi prascepta Domini declaravimus. Postremo au- tem, cum sine divino auxilio vani sint omnes conatus nostri et caro nostra infirma sit et ad malum propensa omni tem- pore militans adversus spiritum et voluntatem Dei et adver- sarius noster diabolus velut leo rugens semper quaerat quem devoret, eteasob causas jubeamura Christo et apostolo sine intermissione orare, nec sciamus ex nobis quem aut quid aut quomodo orare debeamus et ea nobis praescribat filius Dei in oratione quam nos docuit, et eam non intelligeret populus Hericuriensis, symbolo apostolorum et praeceptis Dei decla- ratis orationem dominicam ipsis explicavimus. Hactenus summa doctrinae quam Hericurias praedicavimus. Quec autem inter haec docenda et explieanda pro populi necessitate copio- sus tractavimus ea sunt quae sequuntur.

De solo veruo Dei ecclesi.e proponendo

Principio declaravimus qualis doctrina per pastores eccle- siae sit proponenda, videlicet, non doctrine hominum, ut docet Christus Mathaei 15, sed purum Dei verbum, ut jubet dominus Deus Deut. 4, 5. 10. 12. Esa. 8., et alibi passim in Lege et Prophetis. Item Divus Petrus 1 Pet. 4 : Si quis loquitur, loquatur eloquia Dei. Et Paulus Çal. 1 : Si quis aliud

188 PIÈCES JUSTIFICATIVES

evangelizaverit prêter id quod accepistis, anathema sit. Et Joannes in Epistola secunda : Si quis venit ad vos et hanc doctrinam non adfert, ne recipiatis eum in domum nec ave ei dixeritis. Hieronymus ad Ctesiphontem : quod a nobis adseritur, sacrarum literarum testimonio adscrendum est, in quibus quotidie credentibus loquitur Deus. Nam quod de Scripturis (inquit super Mathaeum) non habet authoritatem, eadem facilitate contemnitur, qua probatur. Et Cyrillus de recta fide ad reginas : Necessarium nobis est divinas sequi literas, et in nuJloabearum prsescripto diseedere. Ambrosius de virginibus lib. 4: Nos nova omnia qua? Christus non docuit damnamus : Si igitur Christus non docuit quod docemus, nos id detestabile judicamus. Cyprianus ad concilium lib. 2, Epistola 3 : Quod Christus solus debeat audiri, pater etiam de cœlo contestatur dicens : Hic est filius meus dilectus in quo consensi, ipsum audite. Quare si Christus audiendus est, non debemus attendere quid aliquis ante nos faciendum putarit, sed quid Christus qui ante omnesest, fecerit. Neque enim hominis consuetudinem sequi oportet, sed Dei verita- tem, cum per Esaiam prophetam Deus loquatur et dicat : Sine causa colunt me docentes doctrinas, precepta hominum. Et in Evangelio : Rejicitis mandatum Dei, ut traditionem vestram statuatis. Ex quibus et aliis id genus Scripturœ, et veterum doctorum ecclesiee locis, docuimus non aliam doc- trinam ecclesiae proponendam esse, quam verbum Dei. Et tidem nostram seu religionem, oportere fundatam esse non in traditionibus hominum, aut consuetudine et modo vivendi eorum qui fuerunt ante nos, sed in solo Dei verbo, ut dicit Apostolus Rom. 10 : Fides ex auditu, auditus autem per verbum Dei. Quid autem sit verbum Dei, populo etiam declaravimus : videlicet, verbum Dei esse sacram scrip- turam, quam veteres canonem vocarunt, Vêtus et No- vum Testamentum, ut dicit Augustinus lib. 2 contra Donatistas, et Gratianus dist. 9, can. : quis nesciat. In quo quidem verbo Dei (inquit Augustinus super Joannem et Chrisostomus super Mathaeum) continentur omnia nobis ad salutem necessaria. Et ad quod solum Dei verbum nobis est in omnibus dubiis et controversiis de religione recur- rendum, ejusque sola authoritate standum. Levit. 17. Esa. 8. Cyprianus ad Pomp. Augustinus super Psalmum 76,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 189

Postea vero diximus de beatitudine eorum qui audiunt et sequuntur verbum Dei : de que pœna et ruina aeterna eorum, qui illud rejiciunt et contemnunt.

De cultu, adoratione et invocatione unius Dei. Deinde cum videremus populum Hericuriensem elefeetu sanœ doctrinœ Divorum cultui in totum deditum, verbo Dei et veterum scriptiseis ostendimus, voluntatem Dei et Divorum omnium esse, ut unum solum Deum colamus et adoremus, eumque solum oremus et invocemus in omnibus necessitatibus nos- tris. Quod autem ad cultum et adorationem attinet, id primum ex primo et prascipuo Dei precepto probavimus, ubi dicit : Ego sum dominus Deus tuus. Non habebis Deos alienos coram me. Et Esa. 42 : Gloriam meam alteri non dabo. Item 3 Reg. 18 : Quousque claudicabitis in utramque par- tem? Et Christus Math. 4 : Dominum Deum tuum adorabis et il li soli servies. Quem etiam cultum et adorationem unius Dei veteres ecclesiœ doctores, Polyearpus et Ignatius in Epistolis suis, Iraeneus adversus Haereses, Eusebius in histo- ria ecclesiastica, Augustinus et Hilarius in libris suis de Trinitate, Chrysostomus et Cyrillus in Joannem, magno consensu adserunt. Et Divus Clemens ad Jacobum fratrem Domini, lib. 5. Item Augustinus in libris suisde vera religione, cap. ultimo, lib. 10, et de Civitate Dei, scribunt non esse voluntatem creaturarum cœlestium, Divorum videlicet et Angelorum, ut ipsos colamus et adoremus, sed summum eorum esse desyderium, ut unus solus Deus ab omnibus creaturis colatur, et adoretur. Non sit (inquit Augustinus) nobis religio cultus hominum mortuorum, quia si pie vixe- runt, non sic habentur, ut taies quasrant honores. Et paulo post : Honorandi igitur sunt propter imitationem, non ado- rancli propter religionem. Idem, ibidem : Haec omnia optimos Angelos et excellentissima Dei ministeria velle credamus, ut unum cum ipsis colamus Deum, cujus contemplatione beati sunt. Et Divus Clemens, libro quo supra, de creaturis cœles- tibus, hoc est Divis et Angelis loquens, inquit : Justum enim putant non ea quae pro mundi ministerio facta sunt, sed ipsorum et totius mundi creatorem debere venerari.Gaudent enim etiam hase cum ille adoratur et colitur, nec libenter accipiunt ut honor Creatoris creaturae deferatur. Quemad- modum etiam hoc videre est in Actis Apostolorum cap. 14,

t90 MECES JUStlFICAtlVËS

de Divis Barnaba et Paulo, qui videntes Lystris populum ipsis honorem soli Deo debitum exhibere velle, conscissis vestimentis suis, insilierunt in turbam, clamantes hujusmodi cultum ipsis non deberi, eosque docentes, ut solum Deum creatorem cœli et terrae colerent el adorarent. Idem fecit Angélus, Apocal. 19, videns Johannem ad pedes ejus procu- buisse, ut adoraret eum : Vide, inquit, ne feceris, conservus enim tuus sum, Deum adora. El praeter ha?c omnia habemus exemplum omnium sanctorum patrum, patriarcharum, pro- phetarum, Apostolorum, Martyrum et Fidelium ecclesiœ primitivae, qui omnes unum solum Deum creatorem cœli et terrée coluerunt et adorarunt. Ex quibus igitur omnibus supradiclis constat Divos nobis nec colendos esse necadoran- clos, sed unum solum Deum creatorem cœli et terrae ab omnibus creaturis colendum et adorandum.

Quod autem etiam Divi nec orandi sint nec invocandi, sed solus Deus nobis sit in omnibus necessitatibus nostris orandus et invocandus, populo Hericuriensi sic probavimus. Primum, quod nobis magno studio praecipiat dominus Deus, ne quod nobis rectum esse videtur,faciamus,sed solum quod nobis mandat et preecipit per verbum suum, nec addamus quicquam nec diminuamus ex eo. Nunc autem nullum mandatum habemus in Scripturis de Divis invocandis, sed contra mandat nobis dominus Deus Psal. 49, ut ad se venia- mus, ipsum invocemus in tribulationibus nostris: Invoca me (inquit) in die tribulationis, et ego eripiam te et glorifi- cabis me. Et Christus, Mathaei, 11 : Venite ad me omnes qui laborati et onerati estis, et ego reficiam vos. Et Christus, Lucee 11, rogatus ab Apostolis ut doceret eos orare, non remittit ipsosad Abrahamum, Mosen, aut alios Divos antea defunctos, sed dirigit eos ad unum Deum : Cum orabitis, inquit, dicite : Pater noster qui es in cœlis, etc. Nec ullum videmus sanctorum patrum aut patriarcharum, aut prophe- tarum, aut apostolorum, aut martyrum et aliorum fidelium ecclesias primitivae, qui unquam in suis tribulationibus et necessitatibus oraverit aut invocaverit alium quam unum solum Deum. Et eos valde et saepe detestatur dominus Deus per prophetas suos qui, eo relicto, qui est, inquit, fons aquœ vivee, auxilium apud creaturas quasrunt. Est igitur

., , , . . ,. . .

PIECES JUSTIFICATIVES 191

Deus nobis solus non solum colendus et adorandus, sed etiam in omnibus tribulationibus et necessitatibus nostris solus orandus et invocandus.

De Christo unico advocato nostko apud Patrem Casterum cura de cultu, adoratione et invocatione unius Dei apud Hericurienses diceremus, dicere potuisset aliquis: Si Divos nobis per verbum Dei nec adorare, nec invocare licet, ut nos adjuvent in tribulatione, cum id solus Deus praestare possit, solusque à nobis orari et invocari velit, nonne poterimus saltem Divos habere pro advocatis apud Deum,eosque orare non ut nos adjuvent, sed ut tanquam patroni et mediatores nostri Deum pro nobis orent, ut nos adjuvet ? Cui objectioni respondimus. ut supra, ex verbo Dei, non faciendum esse quod nobis rectum videtur, sed id solum quod dominus Deus nobis mandat et prgecipit per verbum suum. Ad quod vult nos Deus velut ad lapidem lydium omnes cogitationes et actiones nostras examinare. Quid igitur oicit verbum Domini ? Dicitne Divos nobis haben- clos esse pro advocatis ? Minime sane. Sed contra dicit : Nos unicum habere advocatum apud Deum, videlicet rilium suum Jesum Christum dominum nostrum, per quem solum vult sibi preces nostras offerri, ut dicit Apostolus, Thimoth. 2: Unus Deus, unus etiam mediator Dei et hominum, homo Jésus Christus dominus noster. Item, l.Jo. 2: Advocatum habemus apud Deum Jésus Christum. Et Christus ipse, Jo. 14 : Nemo venit ad patrem nisi per me. Sed quidquid, inquit Jo. 16, petieritis patrem in nomine meo dabit vobis. Et Cyrillus in Joannen : Orandum est, inquit, in nomine Salva- toris, si exaudiri volumus. Idem quoque scribunt Ignatiusad Magnesianos, Augustinus in Enchiridio ad Laurentium, et Chrysostomus in Homilia de Ascensione Christi. Et videmus etiam veteres Christianos non per Divos aut Divas Deum oravisse, sed per solum Christum: ut in omnibus veteris ecclesiae orationibus videre est, in quarum fine semper dicitur : Per Dominum nostrum Jesum Christum, filium tuum, qui tecum vivit et régnât in unitate spiritus Sancti Deus per omnia secula seculorum. Quare si exaudiri a Deo pâtre volumus, non Divi aut Divae, sed solus Christus nobis habendus est pro advocato.

192 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Quae cum docernus et facimus, hoc est, cum juxta verbum Dei, doctrinam et exemplum veterum, unura solum Deum adoramus, et per solum Christum invocamus, adeo Divis injuriam aut rem ingratam non facimus, ut faciamus quae ipsi fecerunt et docuerunt, quodque ab omnibus creaturis fieri summe et unice desyderant. Interea autem agnoscimus Divos a Deo ad gloriam nominis sui sancti, et ecclesie oedifi- cationem creatos et sanctificatos, magnisque Dei donis ab eo fuisse ornatos, nunc autem fœlices regnare in cœlestibus. De quibus donis Divis a Deo collatis, ipsi gratias agimus, et oramus ut nobis illorum fidem, constantiam, patientiam et vitae integritatem imitari, eademque cum ipsis aliquando beatitudine frui, sua bonitate et clcmentia bénigne concédât per dilectum filium suum Jesum Christum Dominum nos- trum.

De IMA.GINIBUS

Deinde, cum videremus etiam Hericurienses in imaginum cultu graviter peccare, illis procumbere, cereos accendere : ut eos ab hac superstitione et idololatrià detestanda revoca- remus, declaravimus eis quid ea de re dicat Dominus Deus. Dicit enim Exodi 20 : Non faciès tibi sculptile neque omnem similitudinem eorum quae in cœlo sunt desuper, et in terra deorsum, nec eorum quae sunt in aquis sub terra. Item Deut.4: Cavete igitur animas vestras, quoniam non vidistis ullam similitudinem in die quo loquutussum vobis de medio ignis, ne decepti faciatis vobis ullam imaginem. Et Deut. 27: Male- dictus qui faciet sibi sculptile aut conflatile (abominationem Domini opus manuum artificum), ponetque illud in abscon- dito : et respondebit omnis populus Amen. Item psalm. 96: Gonfundantur omnes qui adorant sculptilia. Nec quicquam est, quod Dominus Deus per Verbum suum tam detestetur, quam cultum simulachrorum. Ut videre est Esa. 40. Hiere- miae 20. Baruch 6. Sapientiae 14 et 15 et alibi passim in lege et Prophetis. Item in Novo Testamento 2 Cor. 10. Ne sitis, inquit apostolus, simulachrorum cultores. Idem ibidem: Fugite ab simulachrorum cultu. Et 2 Jo. 5. Filioli cavete vobis a simulachris. Et videmus etiam veteres doctores Ecclesioe Athanasium, Lactantium, Cyprianum, Ambrosium,

Pièces justificatives 193

Augustin u m, muita adversus hujusmodi simulachrorum cultum, utpote gloriae Dei et animarum saluti adversantem, scribere. Nec habuisse fidèles Ecclesiee primitives ullam ima- ginem in templisannis plusquam quadringentis quinquaginta a nato Christo. Cumque postea pingi aut erigi cœpissent in Ecclesia, per vigilantes pastores et pios Principes non semel deturbatas esse, secl cum temporis succossu (ut historiée docent) Ecclesiae pastores facti sunt canes muti et, relicta praedicatione Verbi Dei, volucrum picturas et imagines libros esse laicorum, irrepsit paulatim in Ecclesiam hic imaginum cultus, et alias superstitiones multae : quas cum tempore in immensum sic creverunt, locumque per universum orbem Ghristianum obtinuerunt, ut profligato vero et antiquo cultu Dei, idololatriae istae et superstitiones pro vera et antiqua religione habita sint, et adhuc multis in locis apud imperitos verse religionis habeantur.

De bona, ut vocant, hominis intentione

A quibus superstitionibus et idololatriis cum hommes* maleantea instituti revocantur perverbum Dei, dicuntquam plurimi (ut sumus experti Hericuriae) se quod faciunt bona intentione facere, Deum autem bonam hominis intentionem respicere,etgratam habere.Quare populum Hericuriensem ab hoc quoque errore (quantum in nobis fuit,revocavimus,etos- tendimus tantum abesse ut Deus delectetur bona nostra inten- tione, nisi verbo Dei nitatur. ut nihil sit domino Deo ingratius ; ex eoque fonte émanasse omnes impios cultus, superstitiones et idololatrias quas unquam ab orbe condito extitere, dum homines relicto Dei verbo, et suas bonas inten- tiones sequentes, jam hune jam alium cultum instituerunt. Ob idque dominum Deum multis in locis Scripturae mandare, ne quod nobis bonum esse videtur, faciamus, sed id solum quod nobis per verbum suum praecipit. Nam Turcae, Judaei, et quotquotaliae nationes infidelessunt sub cœlo, quae faciunt in rébus religionis, bona intentione faciunt, seque rem Deo gratam facere putant,et animarum suarum salutem quœrunt. Sed quoniam eorum cultus, devotiones et intentiones verbo Dei non nituntur, adeo grate non sunt Deo, ut eas summe

13

194 PIÈCES JUSTIFICATIVES

cietestetur. Nec illi unquam (nisi convertantur, relictisque suis bonis intentionibus, in rébus omnibus religionis solum Dei verbum sequantur) visuri sunt dominum Deum. Sic cum varii isti cultus et devotiones quce emerserunt inter Chris- tianos, utpote dicere vel audire missas, Divos colère aut invocare, imaginibus procumbere, cereos illis accenderef eas deosculari, vestire, mortuis campanas pulsare, missas canere, vigilias aut alias quascunque preces, eorum sepulchra aqua benedicta (ut vocant) aspergere, in regulis monachorum confraternitatibus, vel indulgentiis Pape et suorum salutem quœrere, et alia id genus innumera : quamvis homines hec omnia bona intentione faciunt, tamen quoniam non sunt a domino Dea praecepta nec nituntur verbo eius, adeo grata non sunt Deo, ut qui faciunt ea, nisi his relictis solam reli- gionem quae nobis in verbo Dei expressa est, sequantur, nunquamque ingressuri sunt regnum Dei.

De Pr^edecessoribus Et quia etiam nonnulli Hericurienses ad receptas supers- titiones retinendas objecerunt nobis suos praedecessores, petentes an non oporteat nos sequi nostros praedecessores respondimus eis super ea re duo esse praedecessorum gênera, alteros nobis imitandos, alteros non imitandos : Eos autem nobis sequendos et imitandos esse, qui verbum et voluntatem Dei sunt sequuti, quales ante diluvium fuerunt sancti patres, itemsancti patriarchae, prophetae, apostoli, martyres et caeteri fidèles ecclesiae primitivae : Hos inquam nobis pro veris praede- cessoribus nostris habendos, et quatenus verbum Dei sequuti sunt, imitandos esse diximus. Sed eos praedecessores nobis nec sequendos nec imitandos esse, qui verbum Dei et volun- tatem ejus non sunt sequuti, quales maxima pars mundi semper fuerunt, de quibus loquitur Dominum cum dicit Levit. 18 : Nolite facere quae fecerunt ii qui fuerunt ante vos. Item Ezechielis 20 : In patrum vestrorum nolite ambulare, sed ambulate in statutis meis. Et Christus, Math. 15 :Sinite illos, cœci sunt duces cœcorum. Quod si cœcuscœcum ducat, ambo in fossam cadunt.

l)E JUSTIF1CATIÛNE

Adhaec, cum videremus Hericurienses mortis Christi meri- tum et efficaciam prorsus ignorare, et alios fiduciam salutis

PIÈCES JUSTIFICATIVES 195

collocare in missis, alios in cultu virginis Marias et Divorum, aliosin indulgentiis Papas et suorum, alios in jejunio quadra- gesimas, alios in aquas (ut vocant) benedictas aspersione, et aliis id genus rébus, declaravimus nos non hujusmodi vani- tatibus, nec ullis aliis sive nostris sive aliis quorumcunque operibus, sed sola Christi morte et sacrificioa peccatis nostris per fidem redimi et salvari : ut inquit Petrus 1 Pet. 1 : Cum sciatis vos non caducis rébus velut argento et auro fuisse redemptos a vana vestra conversatione, quam ex patrum acceperatis traditione, sed pretioso sanguine velut agni im- maculati et incontaminati Christi. Esa. 53 : Ipse infirmitates nostras tulit, et langores nostros portavit. Item 1 Pet. 2 : Qui peccata nostra pertulit in corpore suo super lignum quo peccatis mortui justitiae viveremus,cujus vibice sanati sumus. Nec est in quoquam alio salus. Paulus Rom. 3 : Omnes enim peccaverunt et destituuntur gloria Dei, justificamur autem gratis per illiusgratiam, per redemptionem queeest in Christo Jesu, quem proposuit Deus propitiatorem per fidem, interve- niente illius sanguine. Et idem Apostolus Eph. 2 : Eramus natura filii iras sicut casteri, sed Deus qui dives est in miseri- cordia, propter multam charitatem suam qua dilexit nos, etiam cum essemus mortui per delicta convivificavit nos una cum Christo (per gratiam enim estis servati) simul et resus- citavit, et simul cumeo sedere fecit in cœlestibus, ut osten- deret in seculis supervenientibus eminentem opulentiam gratiae suas, benignitate erga nos perChristum Jesum.Gratia enim servati estis per fidem, idque non ex vobis, Dei donum est, non ex operibus, ne quis glorietur. Et eorum errorem vel potius in Christum blasphemiam refutavimus,qui mortis Christi meritum et sanguinis ejus efficaciam velut pedibus conculcantes, dicunt nos quidem Christi morte et sacrificio a peccato originali redemptos esse, sed non item a peccatis actualibus, que in dies comittimus, quae dicunt meritis Divo- rum, missae sacrifiais, indulgentiis papa;, jejuniis et aliis operibus et satisfactionibus nostris, nobis expianda et redi- mendaesse. Cum tamen aperte dicat Scriptura, nos Christi sanguine et sacrificio non solum a peccato originali, sed ab omnibus peccatis redemptos esse, ut dicit Joanes 1 Jo. 1 : Sanguis Christi emundat nos ab omni peccato. Et Heb. 9 :

196 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Talis dicebat ut esset nobis Pontifex, pius, innocens, impol-

lutus et sublimior cœlis factus ' sit quotidie necesse,

quemadmodum 2 tificibus, pro propriispeccatis victimas

offerre, deinde pro peccatis populi. Nam id fecit semel cun'i semetipsum obtulit. Item cap. 10 : Unica oblatione perfectos effecit eos qui sanctifîcantur. Testificatur enim spiritus sanc- tus, nimirum cum preedixerit : Hoc est testamentum quod condam ergo illos.

Post dies illos dicit Dominus : Dabo leges meas in cordibus eorum et in mentibus eorum scribam eas, et peccatorum eorum non recordabor. Porro ubi horum est remissio, non est amplius oblatio. Et eodem capite : Sanctificati sumus per oblationem corporis Christi semel peractam. Et cap. 9 : Chris- tus accedens pontifex futurorum bonorum, per majus et perfectius tabernaculum non manu factum,hoc est, non hujus structura;, neque per sanguinem hircorum aut vitulorum, sed per proprium sanguinem semel ingressus in sancta, œterna redemptione reperta. Ex quibus igitur sacrée Scripturee locis constat nos omnes natura peccatores esse, et per pec- catum filios iras morti et damnationi obnoxios ; justificari autem et redimi a peccatis nostris, non meritis sanctorum, non missis, non indulgentiis, aut ullis aliis sive nostris sive aliorum quorumcunque meritis aut operibus, sed sola Dei gratia per Jesum Christum, quas nobis gratis per solam fidem communicatur. Nosque morte et sacrificio Christi, non solum a peccato originali, sed etiam ab omnibus aliis peccatis nostris redimi, justificari et salvari. Quemadmodum Divus Paulus in Epistolis suis, praesertim autem ad Romanos et ad Galatas. Item veteris ecclesias doctores, Augustinus et alii, materiam hanc de justificatione et salute nostra per tidem in Christum latius et copiosius explicant et déclarant. Quod si nullus

unquam quantumlibet sanctus, ut ex3 plo Abrahamce

ostendit Aposto 4 potuerit operibus coram Deo justificari

et salvari, sed per solam in Christum fiduciam justificati sint et salvati omnes sancti patres, patriarches, prophetae, apostoli, et adeo gloriati non sint in operibus suis, ut se peccatores

1 et 2. Une tache d'encre a amené une lacune dans le manuscrit. 5 et 4. Lacune d'un mot ou deux dans le manuscrit.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 197

miseros agnoscentes et déplorantes, dominum Deum omnes oraverint ne intraret cum ipsis in ju:'icium, quomodo nos miseri et abjecti peccatores. in operibus nostris multis modis contaminatis, gloriari aut confidere audebimus? Aut cum Esaias scribat justitias nostras nihil aliud esse quam pannum menstruaUe, et Apostolus omnia sua bona opéra pro sterco- ribus habuerit, utrum nobis tutius fuerit in agone mortis his immundis operibus nostris niti, an aeterni et innocentis filii Dei pro nobis passi, absolutissimo merito et justitia? Vel si omnia sacrificia in lege a domino Deo instituta, sanctorum patriarcharum et prophetarum jejunia, preces, et alia opéra non potuerunt perfecte abolere unum peccatum, qua fronte aut conscientia audent Pontifices et sacrifici nostri seculi sacrificia sua, indulgentias, murmura et alia opéra ab homi- nibus excogitata, verboqueDei magna ex parte repugnantia, miseris mortalibus ad redimenda peccata vivorum et mor- tuorum vendere et obtrudere?

De bonis operibus

Sed cum dicimus nos non operibus, sed sola Dei miseri- cordia per fidem in Christum justificari et salvari, populo Hericuriensi diligenter declaravimus nos propterea non rejicere bona opéra : sed ea potius stabilire, cum sine fide nullum opus Deo placere possit. Et cum de fide justificante loquimur, non loquimur de fide inani et mortua, sed de vera et viva fide quas, inquit Apostolus, operatur per charita- tem1... docemus nos a Deo conditos2... opéra bona quae praeparavit3... in eis ambulemus, Deumque nos per Christum redemisse de inimicis nostris, peccato videlicet morti et dia- bolo ut serviamus ei in sanctitate et justitia omnibus diebus vitae nostras : Injustos autem, hoc est, inquit Apostolus, Cor. 6 : Scortatores, simulachrorum cultores, molles, sodo- mitas, fures, avaros, ebriosos, maledicos, rapaces et alios id genus flagitiosos, regni Dei hasreditatem non consequuturos. Et ob id quibus possumus modis populum ad resipiscentiam et ad omnia bona opéra adhortamur. Sed docemus fiduciam nostrae salutis nobis in operibus non esse collocandam, sed,

1, 2, 3, Lacune de quelques mots dans le texte.

198 PIÈCES JUSTIFICATIVES

ut diximus, in solo Jesu Christo, Domino nostro. At opéra isla bona nobis facienda esse primum ad tcstandam fidem et obedientiam nostram : lac. I : Ostende mihi lidem tuam ex operibus tuis. Deinde, ut per ista bona opéra glorificetur Deus, ut Christus dicit Mathasi 5 : Luceat lux vestra corarn hominibus, ut videant vestra bona opéra glorificentque patrem vestrum qui in cœlis est. Postremo, ut per ista bona opéra inserviamus proximo. Quae autem sint bona illa opéra per quae Deus vult a nobis glorificari, populo declaravimus, videlicet, non ea esse quas sunt vel a nobis vel ab aliis qui- buscunque hominibus excogitata, sed ea sola esse quas nobis sunt a Deo preecepta.

De Purgatorio Cum autem calendis novembribus proximis prasteritis nonnulli erronés stationarii sub praetextu Purgatorii Papis- tici et precum pro defunctis, Hericuriam advolassent, mise- rumque populum illum argento multo et aliis rébus emunxissent, nos sequenti die populo a nobis admonito, ut sibi in posterum ab huiusmodi impostoribus caverent, ipsis diligenter declaravimus Purgatorium illud papisticum nihil aliud esse quam fucum et impost1.. . ob idque contemnendum et rejiciendum. Primum quod, ut supra dictum est, nihil sit in ecclesia Dei in rébus religionis recipiendum quod verbi Dei authoritate non nitatur : constet autem in Scripturis cano- nicis nullam hujus Purgatorii papistici aut precum pro defunctis mentionem fieri. Secundo quod Purgatorium istud mortis Christi et sanguinis ejus efficaciae palam adversetur : cum (ut supra ex exemplis ad Hebrœos ostensum est) Chris- tus summus et solus sacerdos et pontifex noster, sacrificio suo in cruce semel peracto, seternaque per sanguinem suum redemptione reperta, nos in œternum purgaverit et sanctifi- caverit, nec sit amplius ulla purgatio aut satisfactio facienda pro peccatis. Id quod etiam Divus Joannes, 1 Jo. 1, satis confirmât cum dicit : Sanguis Christi emundat nos ab omni peccato. Tertio, quod Petrus dicat nos non caducis rébus, velut, inquit, argento et auro esse redemptos, sed precioso sanguine velut agni immaculati et incontaminati Christi,

1. Lacune dans le texte,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 199

Quare qui vel aurum, vel argentum vel alias quascunque res ad peccata vivorum seu mortuorum rcdimenda accipiunt, mortis Christi meritum, quantum in ipsis est, evertunt, hominibus imponunt et se ipsos damnant. Quarto, quod Christus apud Joannem, 3 et 5 capitibus, palam ostendat nos non solum a culpa, sed etiam a poena peccati, per fidem in ipsum redemptos esse et eos qui in eura credunt, in judicium et condemnationem non venire, sed trans;re a morte ad vitam. Id quod etiam apostolus, Ro. 8, testatur dicens : Nulla condemnatio est iis qui insiti sunt in Christo Jésus. Quod certe verum non esset, si fidèles post hanc vitam tam dire cruciarentur in Purgatorio, quam il 1 i somniant, cum illud tormentum maxima esset condemnatio. Quinto, quod alibi Scriptura dicat aperte animas fidelium defunctorum post mortem nullum sentire tormentum, sed requiescere. Sapientiae 3 : Justorum anime in manu Dei sunt et non tan- get eos tormentum mortis1. Et cap. 4 : Justus autem si morte prœoccupatus fuerit in refrigerio erit. Et Joannes, Apocal. 14 : Beati qui in Domino moriuntur, a, modo enim jam dicit Spiritus, ut requiescant a laboribus suis. Et Christus dicebat latroni : Hodie mecum eris in paradyso. Et de Lazaro clicitur Luc. 16 : Nunc autem hic solatio fruitur. Sexto, quod Chris- tus, Math. 7, solum duarum viarum mentionem faciat, quarum alteram dicit ducere ad mortem, alteram ad vitam. De via autem quae ducat ad purgatorium, nihil dicit. Et Math. 25 loquitur solum de duobus statibus hominum post hanc vitam, salvatorum videlicet et damnatorum. De pur- gandis autem in purgatorio non loquitur. Ibunt, inquit, (mali scilicet) in ignem eeternum, justi vero in vitam ceternam. Id quod etiam Luc. 16 Lazari et divitis exem- plo confirmât. Et Marci 16 : Qui crediderit et baptizatus fuerit, salvus erit, qui non crediderit condemnabitur. Septimo, quia Paulus 1 Thess. 4, jubet ne de dormien- tibus contristemur seu doleamus. Quod sane non diceret Apostolus, si vita defuncti in purgatorio ardèrent et cru- ciarentur, de quibus tum nos maxime dolere et contris- tari oporteret. Ex quibus igitur Scripture locis, constat pur-

l. Note de Toussain ; Mortis non est in gracco.

200

PIECES JUSTIFICATIVES

gatorium papisticum nihil aliud esse quam meium figmen- tum, nec aliud nos habere ad purgandas animas nostras purgatorium quam preciosum œterni filii Dei sanguinem in cruce pro nobis fusum : fidèles autem et pios transire a morte in vitam cetcrnam nec ullum unquam postea sensuros tormentum, impios vero et infidèles a morte transire in judi- cium et condemnationem eeternam ; nec ullis unquam postea missis, indulgentiis, vigiliis, aut aliis quibuscunque operibus liberari, aut ullo modo juvari posse. Quare Hericurienses sumus diligenter adhortati, ut defunctis (quibus amplius nec commodare nec incommodare possumus) in manu Domini relictis, falsaque illa de purgatorio opinione rejecta, videant dum dies est, hoc est dum adhuc in hoc seculo sunt, et a Domino revocantur ad pœnitentiam, ne in peccatis suis moriantur et pereant, sed vigilantes fidem suam omnibus bonis operibus sic déclarent, ut cum venerit hora mortis, per Christum transeant in vitam eeternam, quemadmodum Christus, Jo. 9, suo exemplo nos omnes admonetcum inquit : Me oportet operari opéra ejus qui misit me, donec dies est, venit enim nox quando nemo potest operari. Et Jo. 12 : Ambulate, inquit, donec lucem habetis, ne vos tenebrœ occu- pent. Et Paulus Gai. 6 : Itaque dum tempus habemus, operemur bonum, cum erga omnes, tum vero maxime erga domesticos fidei.

De ecclesia et pastoribus ejus

Et quoniam vulgus hominum existimat papas, cardinales, episcopos infulatos, abbates, canonicos, nonnas, monachos et alios id gênas a papa et suis unctos solos esseecclesiam, ut illos solos lingua vulgari gens d'église appellant, nos inter explicandum symbolum Apostolorum declaravimus quid sit ecclesia, nimirum congregatio fidelium, cujuscunque sint sexus aut conditionis, qui sacramentis a Christo institutis, baptismo videlicet et cœna Domini participantes, rejectis omnibus aliis doctrinis, quantum ad religionis negotium attinet, solum Dei verbum audiunt et sequuntur.ut Christus dicit Jo. 10 : Oves meae vocem meam audiunt et sequuntur me, vocem autem alienorum non audiunt. Exposuimus çtiam qui sint veri pastores eççlesias, videlicet non qui missas

PIÈCES JUSTIFICATIVES 201

cantant, aut doctrinas hominum, vel somnia sua populo proponunt, sed qui vitse sanetimonia populo praelucentes, puruin Dei verbum praedicant et sacramenta, ut sunt a Christo instituta administrant. Quemadmodum haec omnia videlicet de officio, doctrina et vita pastorum ecclesiee videre est non solum passim in. Scripturis, sed etiam in veteribus conciliis et doctorum ecclesiee primitivae scriptis, item in Jure canonico variis in locis atque etiam in stat atis synodalibus ecclesie Bisuntinensis Parisiis impressis anno Domini mille- simo quadringentesimo nonagesimo quinto1. Sed cum epis- copi et sacerdotes nostri sasculi magna ex parte nihil faciant eorum quae ad ipsorum munus pertinent, sive doctrinam, sive vitam spectemus, sed contra leges omnes tam divinas quam humanas neglecto sacrarum literarum studio, et gregis Christi cura, quae sua sunt tantum quasrant, luxui et volup- tatibus hujus seculi magis dediti quam ulli sasculares ; inde- que fiât ut homines non solum malo exemplo vitae pastorum corrupti, in omnia fîagitia ruant, sed etiam defectu vere doctrine multis in locis, ut Hericuriœ sumus experti, non majorem notitiam habeant articulorum fidei nostrae, veri cultus Dei, justificationis et sacramentorum quam pecudes aut trunci, nec his malis succurant episcopi, piorum princi- pum et magistratuum est, ut pro gloria Domini et animarum salute, velut ecclesiœ nutritii, quales eos Dominus Deus per Esaiam prophetam vocat (Esa. 49), ad ista advigilent, Mosis- que, Samuelis. Davidis, Josaphat, Jehu, Josiae, Ezechiae et aliorum id genus piorum pnncipum exemplo, ecclesiae pros- piciant.

De Missa

Quod autem ad Sacramenta ecclesias attinet : quanquam pro tempore quo sumus hactenus Hericuriae concionati, nobis nondum licuit populum ea in re ex professo instituere (quod

1. Math. 28. Marc. 16. Luc 21. Math. 5. 1 Pet. Ï5. 1 Thim. 3. 1 fit. 1. 1 Cor. 9. Concil. Toletanum, Navatense, Carthaginense. Hieronymus in Leviticum et in Aggeum ; Chrysostomus in Mathœum. Item, dist. 2S. Can. : Primum, et dist. 36. Can. : Qui ecclesiasticis et can. : Illitcratos, et dist. 86, can. : Doctorcs, et 8, quest. 1 : <Juis enirn, et alibi in .luix; çanonicq multis in locis.

202 PIÈCES JUSTIFICATIVES

poshac juvante Christo sumus facturi) tamen quoniam nonnulli erant qui populo mussitabant nos corporis et san- guinis Christi sacramentum rejicere, et petebant aliquid de Missa sentiremus, respondimus nullum aliud esse corporis et sanguinis Christi sacramentum, quàm cœnam Domini, ubi servatur institutio Christi, mors ejus lingua intelligibili annuntiatur. et sacramentum sub utraque specie ecclesice distribuitur : Cum autem hase in Missa non liant, et in ea etiam contra verbum et gloriam Dei (qui sol us non imagine ulla, sed in spiritu et veritatc adora ri vult) sacrificorum hos- tiae (quasvocant) adorentur : et hanc adorationem prorsus ignoraverit Ecclesia vêtus : ut non solum ex historiis, sed etiam ex Jure canonico lib. 3 Decretalium, titulo de celebra- tione Missarum, videre est: et isti quoque, contra passionis et mortis Christi meritum, missa m illam suam vivis et mortuis vendant et obtrudant pro remissione peccatorum, eaque ad intinitos aliosque abusus abutantur, diximus nos missam istam haudquaquam approbare : sed cupere ut ea per universum orbem abrogata. pro gloria Dei, et Ecclesiœ aediticatione, in integrum restituatur verum sacramentum corporis et sanguinis Christi, hoc est, cœna Domini, ut est a Christo instituta, multisque seculis ab eo passo in Ecclesia primitiva observata. Quemadmodum etiam consulit Divus Cyprianus ad Pompeium scribens, ut si in aliquo, inquit, mutaverit veritas, ad originem Dominicam et Evangelicam, et Apostolicam traditionem revertamur.

De magistratus et subditorum officio

Cumque cives Hericurienses et caeteri ejus ditionis subditi illustrissimo principi nostro Friderico fidelitatem et obedien- tiam jurassent, diximus etiam ex verbo Dei inter populum docendum, de officio magistratus erga suos subditos, et rursus de officio subditorum ergo suos superiores.

Habetis nunc, illustrissimi principes, summam eorum quae hactenus Hericuriae docuimus de evangelio Jesu Christi, servatoris nostri, de symbolo apostolorum, de praeceptis Dei, de oratione dominica, de solo verbo Dei ecclesise proponendo, de cultu, adoratione et invocatione unius Dei, de Christo apud patrem uniço advocato et mediatore nostro, de nostra

PIÈGES JUSTIFICATIVES 203

per tidem in Christum Jesu justificatione et salute, de bonis operibus, de vero purgatorio, de veris prasdecessoribus nos- tris, de bona (ut vocant) hominis intentione, de ecclesia et pastorum ecclesiae officio, de vero corporis et sanguinis Gbristi sacramento et de magistratus et subditorum officio; quœ cum nec nova sint nec a nobis excogitata, sed aelerno Dei verbo veterumque doctorum ecclesiae scriptis nitantur, non debent a quoque vocari nova dogmata aut nova religio. sed ea nova dogmata sunt et nova religio quae nec verbo Dei nec veteris ecclesiae exemplo nituntur, qualia sunt quae supra magna ex parte recitavimus : utpote sacrificorum boatus et murmura in templisa populo non intellecta, divorum adora- tio et invocatio, imaginum cultus, ossium hominum mortuo- rum oscula et veneratio, purgatorium papisticum, missae ad omnia vénales, indulgentiae papae, confraternitates, mona- chorum sectae, aquae lustralis exorcismus et benedictio, cam- panarum pulsus ad versus tempestates, matrimonii et ciborum prohibitio et alia hujus modi innumera quas adhuc hodie multis in locis misero populo pro verareligione obtruduntur. Haec inquam nova sunt dogmata et nova religio, ut quae nec a Christo nec a prophetis nec ab apostolis tradita sint, sed ab hominibus inventae et contra verbum Dei sanctorumque patrum sententiam et exemplum in ecclesia instituta. Quod autem dicunt isti populum Hericuriensem et vicinos doctrina nostra oftendi, hoc non Evangelii doctrinae sed pastorum quibus hactenus usi sunt vitio et negligentiae adscribendum est ; qui si suo fungentes munere populum ut debebant ver- bum Dei veramquereligionemdocuissent, nemo ofï'enderetur hodie Evangelii doctrina et veri cultus declaratione sed quoniam pastores neglecta verbi Dei praedicatione et gregis Christi cura sua tantum qucesierunt proque vera religione superstitiones suas et cultus ad quaestu facientes ovibus suis solum proposuerunt et adhuc hodie proponunt et quibus possunt modis praedicatione evangelii apud populum infa- mant eamque novam religionem vocitant, mirum non est si audita evangelii praedicatione et abusuum receptorum (quos homines in vera religione non instituti pro vero cultu Dei habuerunt) repiehensione quamplurimi hodie olïenduntur, sed ut Heliae et aliorum prophetarum tempore principibus

204 PIÈCES JUSTIFICATIVES

et populo per pseudo prophetas a vero cultu et adoratione unius Dei ad superstitiosos et iclololatricos cultus abductis et prophetis Domini contra clamantibus, Achab, Jesabel, sacer- dotes Baal et universus fere populus prophetarum Dei prae- dicatione graviter offendebantur, perrexerunt tamen faccre servi Dei quod debebant. Et muiti tempore Christi, Aposto- lorum et pastorum ecclesiœ primitiva? idoiolatriae et aliis vitiis dediti, praedicationem evangelii et errorum suorum declarationem et reprehensionem œgerrime fèrebant, nec propterea Christus aut apostoli aut pastores ecclesias primi- tive a prasdicando destiterunt, sed constanteradversus omnes abusus in religione el alia vitia clamare perrexerunt. Sic est hodie veris pastoribus omnibus faciendum, omnisque plan- tatio quam non plantavit pater noster cœlestis eradicanda et semen verbi Dei in hominum cordibus ad gloriam Dei et animarum salutem, opérante clomin ) Deo, seminandum, ut pristinis erroribus et tenebris omnibus relictis, lucemet veri- tatem evangelii communi consensu amplectentes, uno ore et spiritu laudemus et glorificemus Deum et patrem nostrum cœlestem per Jesum Christum, dominum nostrum. Quantum autem ad nos attinet, semper parati erimus coram Deo et omnibus mortalibus de doctrina nostra reddere rationem et ostendere nos nihil docere quod sit a verbo Dei veraque, veteri, sancta et catholica fide et religione christiana alienum. Illustrissimi principes domini nostri clementissimi, dominum Deum ex animo precamur ut celsitudines vestras ad gloriam nominis sui sancti in dies magis atque magis propagandam diutissime fîorentes et incolumes servet. Montbelgardi, 12 decembris 1561.

E. C. V. deditissimi ministri qui hactenus Hericuriae con- cionati sunt. Petrus Tossanus, Gerardus Gilminus.

Archives de la Haute-Saône, E. 275.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 205

125

Les princes tuteurs a l'archevêque de Besançon

15 Mars 15G2.

Salutem et amicam officiorum nostrorumsigniricationem, Révérende Domine et amice, quibus cum mandatis et literis dilectio vestra Legatum suum Claudium Vallengny prœte- rito anno ad nos miserit et quale responsum a nobis tulerit, nempe nos de hisce omnibus reliquos qui unà nobiscum tutorum officio funguntur certiores reddituros esse, quo D. Vestras omnium nostrorum nomine posthac eo certius respondere possemus eandem recenti adhuc memoria tenere minime dubitamus. Quantum igitur ad doctrinam Evangelii, quae Hericurias annunciatur attinet. ministri ejus loci de eadem sufficientem nobis reddidere rationem, uti D. V. ex eorum scripto hisce literis conjuncto videre licet : eamque ipsorum doctrinam verbo divino consentaneam, et in sacra scriptura fundatam, quod et D. V. lecto eorum scripto satis patebit, comperimus. Insuper et ejus loci incola?, ut in verbo Dei rite instituantur, summopere expetunt, sciatque adeo D. V. si quicquam quod cum sacra scriptura, ejus- demque pura et vera doctrina aperte pugnet apud eosdem doceretur, nos id nullo modo concessuros esse. Quod autem D. Via per eundem Claudium capitaneum Mandurae de prefectis Plamontis et Montisbeligardi quibusdam de contro- versiis in vico qui Aultechaux vocatur, conquesta est, iidem prefecti nostri D. V. id absque ulla justa aut sufficienti causa agere, cum locus ille ditionis Plamontensis sit, literis suis certiores nos reddiderunt. Quamvis enim D. Vlfe quidam in eo vico subjecti et subditi sint, tamen ab iisdem nihil ultra consuetudinem et quam olim moris fuerit, ad susten tendam ecclesiam ejusque ministros exigitur. Cum igitur D. Va omnibus reditibus Ecclesiasticis in dicto Comitatu et ditione hactenus potita sit et adhuc iisdem fruatur eam hac in parte, quicquam, nulla satis evidenti et manifesta causa motam, conqueri miramur Dilectionemque vestram

20G PIECES JUSTIFICATIVES

valere eique quàm amicc inservire cupimus. Data; 15 die mensis Martii Anno 1562.

Wolfgangus cornes palatinus Rheni.

Christophorus Dux Wirtembergensis.

Reverendissimo Domino Arehiepiscopo Bizantino amico nostro singulari etdilecto.

Archives nationales K. 2297.

126

Rapport du maître d'école Jacques Bosserdet sur la

SITUATION MORALE DE LA PAROISSE DE BaVANS.

7 Mai 1562.

Je, Jaque Bosserdet, maistre d'escole à Bavans, par le commandement de messire Jaques Gett, ministre duditlieu et honnorable Huguenin Jodry, maire audit lieu et les anciens aussi, et licence d'escripre ces choses tant blasphèmes qu'in- jures et autres fautes commises par aucuns ou aulcunes de ladite paroisse contre les ordonnances et mandemens faicts par nos très nobles excellens souverains seigneurs et princes, les ay icy rédigés par escript.

Premièrement Ce septiesme jour de may 1562, Claudot Fillan, fils de Girard Fillan a juré la chair Dieu, accusé par Girard Niquett.

Item, à Présentevillers, ont dansé au rondeau: Quatherine Matthey et Bilaud, filles de Huguenin Matthey et Thienne, fille de Girard Foillenot et Henriatte, fille de Jehan Matthey, toutes dudit Présentevillers, chascune trois fois.

Jehannote Coulon, de Bavans, femme de Lienhard Billaud, au jour de la Pentechoste dernier passé, en l'an que dessus, après avoir reçeu la cène du Seigneur, se prenant de parolle contre Jehannete Monatt, femme de Jehan Billaud, ladite Jehannote Coullon a juré la digne merre Dieu, puissance Dieu et a dit telles paroles de malédiction : tous les dia- bles puissent fendre le varrey qui l'ha verretey.

pièces justificatives 207

Tesmoings : le mary de ladite Jehannete Monatet Margue- rite, femme de Messire Jaque, ministre audit lieu, qui l'a reprins des juremens, blasphèmes et malédictions et Margue- rite Metthau, femme de Jehan Creslot, de Bavans.

Item ladite Jehannete Coullon, vendredi cinquiesme jour de juing, se print de parolles contre Marguerite, femme du ministre dudit lieu de grosses parolles injurieuses et a juré et blasphémé la digne mère Dieu, puissance Dieu comment elle tesmoigne, et Marguerite Methau, femme de Jehan Creslot et l'ont ainsi déposé devant le ministre dudit lieu et aussi les deux anciens dudit lieu. Jehan Billaud, de Bavans, se prenant de parolles contre Estienne Chenu, luy a dit telles paroles de malédiction : le diable testrippes, comment reprins de ce par Huguenin Mathey, l'ung des anciens de Présentevillers.

Item ung dimenche ont failly à la prédication du matin a Présentevillers :

Jehan Matthey,

Petremand Grosgirard,

Claudot Carron,

Huguenin Vuillemot,

Jehan Coulon, tous dudit Présentevillers.

Archives du Doubs, E. 52P>.

Bavans

Claude Picquart, femme de feu Richard Piquart, est fort suspectée d'être genoce et de fait le bruit en court par la ville de Bavans mais les pouvres gens n'en osent rien dire et la craint on fort.

Girardot Guestian a envoie à un prestre devin curé de Mandeurre pour la suspeçon qu'il a de ceste Claude Picquart, qu'elle a engenocé sa fille dès l'aage de cinq à six ans. La fille s'appelle Janneton, eagée de vingt-deux ans ou plus, laquelle est toute contrefaitte et tremblante de tout son corps, tellement qu'elle ne peut cheminer.

Guenin Fillau, alias Cbopart pour la fiebvre a esté à ce prestre de Mandeure.

Guenin Vauclerc, avec sa femme, nommée Bigel Gucssian y ont mené Claude, fille de la femme pour un mal de bras.

208 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Et ay entendu qu'ilz lui ont mené encore une fois ce Guenin Vaucleravec sa femme ; y ont fait aller Chopart. Item Bigel, femme du susd. Guenin, a fait aller des gens malades de la fiebvre mordre à un peschier pour estre gueriz. Bref ceste femme et une Biètrix Mabille sont toutes pleines de supers- titions contre la parolle du Seigneur et disent et soustiennent que ce n'est pas mal fait.

Archives du Doubs, E. 32H.

127

Pierre Toussain et ses collègues aux princes tuteurs

12 décembre 1562.

Illustrissimis principibus et dominis, etc., dominis tutori- bus principum nostrorum juniorum, dominis nostris clemen- tissimis.

lllustrissimi principes domini nostri clementissimi, cum ditio Hericuriensis prêter omnem expectationem, certa Dci providentiel et benignitate, in manus illustrissimi principis nostri domini comitis Friderici devenerit ; et Spiritus sanctus per Uavidem principes adhortetur, ut serviant Domino, cui nullum majus obsequium prasstari possit, quàm, sublatis impiis cultibus, gloriam nominis suisancti et animarum salu- lem procurare, nec possit in ea ditione, cujus administratio vobis à Domino Deo commissa est, hoc praesertim tempore, et in tanta luce Evangelii, relinqui Papismus sine migno detrimento gloriae Dei, animarum jactura. et multorum pio- rum virorum pas.-im offensione, et multi etiam ex illius ditionis subditis Evangelii praedicationem postulent, judica- mus ad officium vestrum, dignitatem, et salutem pertinere, ut abrogato illic Papismo, subditi per pios pastores in vera Religione instituantur.

Illustrissimi Principes Domini nostri clementissimi, ora-

PIECES JUSTIFICATIVES 209

mus ut Christus filius Dei, Rex Regum et Dominus Domi- nantium, Illustrissimas Dominationes vestras spiritu suo sancto regat et conservet.

Mombelgardiee 12 Decembris 1562.

E. C. V. Obsequentissimi

. Ministri oppidi, comitatus Mombelgarden. et ditionum annexorum.

Archives nationales K. 2297.

128

Pierre Toussain au Chancelier de Montbéliard

26 décembre 1362.

Observande Domine Cancellarie, non remisi heri ad te scriptum, quod mihi nudiustertius communicasti, ecclesias negotius impeditus. Quid ante de re sentiam, quando id a me petis, significabo. Simillimum est prioribus. Cum author Genevae esset, in Genevensium sententia totus erat. Cum Mombelgardum venit, et vidit nos inGermanicarum ecclesia- rum esse sententia, in scripto nostro declarata, eam recepit, approbavit, docuit. Postea vero scripti nostri sententia relicta Genevensium dogma rursus amplexus est, docuit, quos potuit ex ministris in sententiam suam adduxit. Scripto nobis à Dominationibus vestris exhibito, coram nobis ministris non semel confessus est, et gratias egit Domino Deo, quod aliter sentiret de preedestinatione quam cum scriptum illud nostrum descripsisset. Et a domino Heldio coram nobis interrogatus, serio respondit se cum ecclesiis Gallicanis sentire. Nec ulla facta fuit mentio illius passiaciee gallicas confessionis, quam puto nunquam viderat Heldius Sed loquutus est ille diserte etin génère, dicens : Scis, ecclesias Gallicanas et Germanicas in diversa esse sententia de preedestinatione die igitur, utrum, etc.... Ille respondit se sentire cum Gallicanis. Nunc autem

14

210 PIÈCES JUSTIFICATIVES

contra ecclesias omnes Gallicanas universam doctrinam Gené- vensium, prassertim et nominatim de praedestinatione non solum récépissé, sed etiam in eam jurasse. Jam vero Vatellus videns se illo suo responso ab officio suspensum esse, scribit se cum ecclesiis Germanicis sentire: utque levitatem istam et inconstantiam tegat, conatur vobis persuadere Gallicanas ecclesias cum Germanicis et Brentio etc. sentire. Quod est tamen a vero alienissimum.

Primum enim docet Brentius et omnes ecclesiaeGermanicae cum Scriptura non volente ant cogente Deo Adamum,sed inhi- bente Adamum peccasse, sed ipsius culpa et volunlate Satha- naque instigante peccasse, ministri autem ecclesiarum Gallica- rumscribunt etdocent ', primum hominum peccavisse, Deo non solum praevidente et per mittente, sed etiam volente et ordinante, et ita volente, ut necesse habuerit peccare : Quod si ita esset, sequeretur Deum habere duas voluntates, et aliud velle, aliud praecipere. Item, primum hominem, non habuisse liberum arbitrium. Item, Deum non solum authorem esse peccati Adamae, sed etiam omnium peccatorum posteritatis. Nam quicquid est causa, causa est et effecti. Si Deus igitur causa esset peccati Adame, sequeretur et eum esse omnium pec- catorum causam cum ipsum Adame peccatum causa sit omnium aliorum peccatorum.

Item. Docent ecclesiarum Germanicarum ministri ex verbo Dei, Deum neminem créasse in exitium. Contra autem Galli- carum ecclesiarum ministri docent et scribunt 2 Deum magnam hominum partem in vite contumeliam et mortis exitium creavisse, ut iras suae organa forent, et severitatis cxempla. Proinde illum eos privare facultate audiendi verbi sui, vel ejus praedicatione eos magis excorcare, et obstupc- tacere, quo in finem suum perveniat.

Item docent Brentius et caeteri ecclesiarum Germanicarum ministri ex verbo Dei, Deum velle omnes homines salvos fieri, et ad veritatis agnitionem pervenire. Contra vero ecclesiarum Gallicarum ministri scribunt et docent8, Pauli dictum depra-

1. In Institue Cal. cap. 14, sectione 15, 14, 15.

2. In eadem Institutione, Argentorati impressa, pag. 3G5.

3. In eadem Institutione, p. 358.

PIECES JUSTIFICATIVES 211

vantes, Deum non velle omnes homines salvos fieri, sed solum ex omnibus statibus aliquos, cum tamen Apostolus dicat diserte Deum velle omnes homines salvos fieri. Et Petrus: Non vult Deus, inquit, ullos perire, sed ornnes ad pœniten- tiam reverti ».

Item docent Brentius et caeteri ecclesiarum Germanicarum theologi, impios peccare, et perire nulla Dei culpa aut volun- tate, aut necessitate, sed sua ipsorum malicia et vitio. Contra vero Gallici ministri scribunt et docent, nulla furta,adulteria, homicidia etc. perpetrari, quin Dei voluntas intercédât : impiosque perire non solum Deo permittente, sed etiam vo- lente. Nec solum volente, sed ita volente, ut perire illos sit necesse. Scribuntque reprobis ex Dei ordinatione injici neces- sitatem peccandi. Item primum hominem et posteros ejus lapsos fuisse, in hancque qua nunc illigati sunt conditionis miseriam précipitâtes ex praedestinatione, voluntate, et dispensatione Dei.

Item. Docent theologi Germanise judicandum esse de elec- tione ex solo Evangelio a posteriore. Si credideris etc. electus eris, salvaberis. Si non credideris etc.. Gallici autem ministri contra docent illos perperam facere quod electionis vim sus- pendunt a fide Evangelii etc. Et verum est coram Deo, Vatellum hic supradictum doctrinam ecclesiarum Gallica- rum magna ex parte partim privatim apud ministros tutatum esse, partim publiée docuisse. Nunc autem dicit se sentire cum ecclesiis Germanicis, cum tamen paucis supra diebus contrarium sit confessus scriptumque Germanicarum eccle- siarum ea de re confessionem continens, a vobis ei Principum nomine exhibitum, nec recipere, nec subscribere voluerit. Et satis ex supradictis constat quam a veritate alienum sit, ecclesias Germanicas cum Gallicanis de praedestinatione sentire.

Qua? volui, ut per occupationes potui, ad te tumultuanter scribcre,absteadmonibus, ut tibi significarem,quid descripto

1. A la marge : Et ut negant Deum velle omnes homines salvos tieri, ita promissiones Dei universales e-se negant.

212 PIÈCES JUSTIFICATIVES

il lo postremo D. V. exhibito sentirem. Optime Vale. 26 Dé- cembris 1562.

Tuus ex animo

P. Tossanus

Non vacavit mihi ista rescribere. adr. : A Mons. le Chancellier

Archives de Stuttgart.

129

RÈGLEMENT POUR LA VILLE DE MONTBELIARD

23 novembre 1563.

Soit admise sur les points suyvans, pour les faire observer suivant l'advis de Mre Pierre Toussain et Messieurs les neuf bourgeois jurez, admis le xxine jour du mois de novembre l'an 1566 en l'hostel de la ville de Montbehard.

Primo,

Que les anciens se treuventen l'Hostel de la de ville, par chascune quinzaine, le jour de mardy a sept heures du malin, pour, par chascun d'iceulx, relatera Monsieur le maire les blasphèmes, yvrongneries ou autres dissolutions qu'il aura vehu en ceux ou en celles estanssous sa charge, soit que le fait soit commis en la ville ou aux champs, afin que led. sieur maire en fasse la poursuite convenable à l'effet de par- venir à la punition selon le faict et exemplairement.

Item, tenir main que les sergents aussy fassent meilleur debvoir qu'ilz n'ont fait par cy devant, tant sur lesfaicts des danses, rondeaulx, chançons impudiques, jeux, yvrongneries, blasphèmes et autres dissolutions qui se commettent tant de jour, de nuit, es hostellei ies, que maisons secrettes, iceulx relater féablement sans auleun support, sur peine de suppor- ter eux mesmes la punition

PIÈCES JUSTIFICATIVES 213

Item, de faire fermer la boucherie aux jours de dimanche et mecredy au premier coup du sermon comme du passé et suivant les ordonnances, et enjoindront les sergents auxdicts bouchers aller aux prédications.

Item, deffendre et enjoindre aux hostes de non délivrer vin ny recepter personne que ce soit pendant la prédication, s'il ce n'est pour les estrangers ou passans, a peine d'un franc d'esmende applicable à la boitte des pauvies.

Item, que lesd. sergents se donnent garde de ceulx et celles que se trouveront es tavernes ou que se promèneront ou seront par les rues pendant lesd. prédications et qu'ils en fassent le rapport.

Item, que es jours de mecredy, jourdes prières, que les chiefs d'hostel, du moings l'un d'eux ou aulcuns de leurs familles et domestiques, voisent (sic) à la prédication du saint Evangile, à peine que, s'ils ne vont, d'une batz suivant les ordonnances sur ce faictes,

Item que, dès en avant, personne n'aytàfaire nopces es jours de dimanches, mais les pourront faire aux aultres jours en sur sepmaines tel qu'ils vouldront, comme aussyne feront aulcunes nopces marchandées en la maison de la ville se ils ne les font d'eulx mesmes et ne seront tenus les invitez donner au plus hault de trois gros, monn. foible^soit qu'elles soient faictes aud. hostel de la ville, aux tavernes ou aultres maisons pour le disné du jour de la solempnization desd. nopces, et, pour le soupper, trois sols ballois deffendants a tous hostes et aultres de non prendre davantage, sur peines de soixante sols d'esmendeapplicables à la boitte des pauvres; et quant à la quantité de ceux qui sont invitez, la chose s'en- tretiendra, quant à ce, suivant les ordonnances de nostre redoubté seigneur sur ce faictes. Aclum aud. hostel de la ville dud. Montbéliard par et es présences de Mess, les neuf bour- geois jurez, dix-huit et notables, le 23 jour cludit mois de novembre l'an prédit 1563.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Frédéric, t. II. Archives natio- nales, K. 2185.

■*:- : ?■

214 PIÈCES JUSTIFICATIVES

130

Rapport de Pierre Toussain au conseil de régence de

montbéliard

30 Juin 1564.

Cum ecclesia Clareguttensis in finibus Burgundiae sita sit, ab aliis ecclesiis nostris dissita, existimo illi ecclesias de ministro inprimis prospiciendum esse. Postea autem eccle- sias Valentinianas, cum in commode fieri poterit prospicietur.

Quantum1 autem ad novas ditiones attinet, prospiciendum erit principio ecclesiis prascipuis earum ditionum, videlicet Montecheru et Longevillas. Sed cum valde periculosum sit, illic prsesertim homines ignotos constituere, meum esset consilium, salvo meliore, ut ministerqui est apud S. Julianum, vir plus et doctus, in Montecheru collocetur, alius vero quis- piam certas tidei et doctrines Longevillae. In ditione autem Hericuriensi, propter ministrum opidi, duo alii constitui poterunt in locis preecipuis ditionis illius, et alii postea illis adjungi, si non suffecerint. Sed ad ministros per ditiones novas bene collocandos, necessarium fuerit prius eas ditiones lustrare. Quod autem ad ecclesias novarum ditionum insti- tuendas spectat, nunquam judicarunt nec judicant ministri faciendum esse ut novas ecclesias diversis ritibus a veteribus ecclesiis utantur. Quod vero ad ritus veterum ecclesiarum pertinet, nos in opido et ruri per omnes ecclesias omnia in ordinatione ecclesiastica contenta, solis formis nostris sacra- menta administrandi ex Principum permissu exceptis, bona fide servamus. Et habetur et legitur in scholis nostris D. Brentii latinus catechismus, et gallicum expectamus, ut qui nos apud Principes velut ordinationis ecclesiaslicae contemp- tores accusant, nobis sint injurii.

Quod autem ad Dominum Arquerium attinet, antequam

1. Cette partie du texte a déjà été imprimée dans les Mémoires do la Société d'Emulation de Montbéliard, t. xm, 1083, p. 365, mais avec des erreurs de lecture que nous rectifions ici,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 215

hue venit, fuit a me diligenter certior factus non solum de Principum ordinatione et nostra exceptione, sed de aliis quoque rébus omnibus ecclesiarum nostrarum, nostraque tum omnia approbavit, doctrinam, ritus, casremonias, pro- mittens ac jurans se nihil hic unquam contra hase novatu- rum. Et sum sane valde admiratus, cum D. Gasparus1 ad thermas profecturus inter aha odiosa, ad me scriberet, D. Arquerium affirmare se bona conscientia universam ordina- tionem ecclesiasticam Principum recipere et promovere posse; et ab aliis etiam audirem eumdem Arquerium polliceri se ministros inventurum qui eamdem ordinationem secum per ditiones novas instituèrent.

Quibus auditis cœpi clam statim aliorum ministrorum nostrorum animos tentare. Et quanquam nonnulli fuerint ab illis sollicitati, perstant tamen omnes in ea sententia ut judicent nullo modo expedire ut alii ritus in ditionibus novis instituantur quam qui in veteribus sunt recepti.

Cumque superioribus diebus mecum esset domi meee Girardus Paulus minister apud S. Julianum et Abevilla- rensis2, unaque his de rébus colloqueremur, accidit ut idem Arquerius prœter nostram expectationem, hypocaus- tum in quo eramus sit ingressus. Cui velut nobis divina Providentia oblato cœpimus amice declarare quid inter nos tractaremus, significantes ei judicare nos ad gloriam Dei, pacem inter nos conservandam et ecclesiarum nostrarum œdificationem pertinere ut non solum eadem doctrina, sed etiam iidem ritus et caeremonias in omnibus his principis nostri ditionibus tam novis quam veteribus habeantur et serventur.

Ad quam declarationem nostram curn non aperte respon- deret Arquerius, voluimus ab eo scire quid haberet animi quidque nobis ah ipso expectandum esset, an non solum in doctrina a nobis confessa et subscripta principi busqué

1. Gaspard Weismann, pasteur de l'église allemande de Montbéliard 1556 à 1564.

2. Gérard Paul ne dut exercer qu'un ministère de très courte du roc à St-Julien il remplaça Renaud Angon et fut le prédécesseur de François Maurice. à Abbévillers, il fut un des premiers pasteurs originaires du pays de Montbéliard,

216 PIÈCES JUSTIFICATIVES

exhibita sed etiam in ritibus receptis nobisque a principibus concessis permanere vellet ut eu m hue venit promisit, an alios ritus in suam ecclesiam introducere vellet. Ad quam orationem et petitionem nostram, cum videret sua et D. Gaspari consilia nobis non esse incognita eaque fratribus omnibus improbari, eœpit allegare queedam ae tandem res- pondit se inecclesia sua nihil novaturum sed in doctrina et ritibus hic receptis nobiscum permansurum, nostramque exceptionem principibusexhibitam et nobis ab eis concessam approbavit et subscripsit, eumque confidimus promissis staturum.

Nunc autem cum ex litteris Principum hue ante menses duos aut très missis,mihique dominigubernatoris jussu com- municatis, facile videre sit Principibus et consiliariis ducatus ab aliquibus esse persuasum eundem Arquerium paratum esse eandem ordinationem universam sine ulla exceptione recipere et instituere, existimarem D. gubernatori et consi- liariis faciendum esse ut, cum agatur de papismo in novis ditionibus abrogando, idem Arquerius ab eisdem dominis gubernatore et consiliariis rogetur an judicet eos ritus qui sunt hactenus in ditionibus veteribus observati in novis quoque ecclesiis instituendos, an potius putet universam principum ordinationem ecclesiasticam sine ulla exceptione in novis ditionibus instituendam, anque hoc ipsum in sua ecclesia praestare velit et ministros invenire qui secum per ditiones novas eamdem universam ordinationem instituant et servent.

Qui si responderet (ut propter ea quae apud nos dixit et subscripsit necessario respondebit) se non consulere ut alii ritus instituantur in ditionibus novis quam qui in veteribus sunt instituti, nec velle se in ecclesia sua alios ritus insti- tuere. nec posse polliceri se ministros inventurum qui diversos ritus ab usitatis in veteribus ecclesiis instituant, dominus gubernator consiliarii erunt apud principes satis excusati si in ditionibus novis non alii ritus instituantur quam in veteribus, ecclesiaeque nostrœ et ministri in pace relinquentur.

Quod autem ad inspectionem seu superintendentiam eccle- siarum attinet, Principum est ea in re quod volent statuere :

riÉCES JUSTIFICATIVES 217

ego coram Domino Deo agnosco me ad solam familiam meam inspiciendam et regendam non esse idoneum, nec aliud quicquam tam cuperem hodie in hoc meo senio et saeculi hujus depravatione quam in secessu aliquo latere, ubi me ad die m Christi pararem.

Sed cum apud me perpendoquam seepe antehac in ecclesia Blamontana dissentiones et sectae ortae sint, non ob aliud, quam quod ministri in ditione il la , ab hac aliquo modo sejuncta, agentes, seque temporis successu a ministris hujus opidi et comitatus sensim séparantes, et privata inter se habentes conventicula, putarunt tandem sibi licere quidvis, jamque hoc in ea ditione, jam aliud propria authoritate instituerunt, unde et principes et conciliarios, et alios ministros non parum saepe turbarunt, et subditos offende- runt : non est meum consilium, ut fenestra ad haec mala alibi aperiatur, hoc est ut ecclesiee novae aut earum ministri, ullo modo a veteribus separentur, sed ut omnia religionis et alia negotia omnium ministrorum et ecclesiarum cognos- cantur hic et tractentur in Cancellario. Quod si fiet, ministri in officio et pace retinebuntur, nullae erunt sectas, conformitas doctrinae et rituum servabitur,etaedificabuntur ecclesiae Ubi contra ecclesiarum et ministrorum separatio, ut sunt hominum ingénia, prassertim autem nostra gallica, temporis successu, infinita mala pareret, quae postea facile sopiri non ; possent. Sed haec D. Gubernatoris et consiliariorum pruden- tiae et judicio perpendenda et judicanda relinquo.

Quod autem ministros ecclesiis preficiendos spectat,praeter eum qui nuper est hic concionatus, et expectatur, fuit hic his diebus alius quidam meo judicio pius et doctus, quem Basileae ante menses duos appellaveram, quique promisit se brevi ad nos rediturum. Deinde, ludimagistri, Blamontanus et Regnansis, qui diu vixerunt in his ecclesiis, Verbi minis- terio prasfici poterunt, et alii aliunde advo:ari. Faxit autem Deus et pater noster cœlestis, ut nominis sui sancti timoré veré prasditos, et pacis studiosos nanciscamur.

De seminario aliquo in schola alendo, et ministrorum stipendio augendo, non dubito quin Dominus Gubernator et consiliarii haechabeant in memoria.Qui si putant esse consul- tum, ut aliqua pars avenae ministrorum, pecunia pensetur.

210 PIÈCES JUSTIFICATIVES

poterunt hoc etïicere : Ego a ministris nullam audivi quaeri moniam.

Ultima junii

P. Toss.

Archives nationales. K. 2189.

131

Etablissement des boites des pauvres

22 août 1564.

Pour donner ordre aux pauvres de la Comté, sera néces- saire que dorénavant il y ait des boites en chacun village il }' a ministres, et que les amendes appartenans auxd. pauvres, selon les ordonnances ecclésiastiques, qui seront mises esd. boites et distribuées par chacune semaine aux vrais pauvres de chacun village selon l'advis desd. ministres, maires et anciens qui auroient diligent égard à la nécessité d'un chacun desd. pauvres. Et conviendra que lesd. habitans desd. villages soient admonestés par lesd. ministres de mettre aussi leurs aumônes auxdites boites pour le moins par cha- cun dimanche et selon la faculté de charité d'un chacun bon laboureur desd. lieux, afin que, parce moyen, chacun village ou paroisse pourvût à ses pauvres sans fouler ses voisins. Et si les susd. aumônes et amendes sont fidèlement reçues et administrées, elles pourront bien souffire pour subvenir aux nécessités des vrays pauvres des villages et paroisses de cette Comté. Mais toutefois si par grande vieillesse, maladies, charges d'enfans ou autrement se retrouvoient quelques pauvres ayant besoin de plus grand soulagement que celui desd. boittes, en ce cas conviendroit que lesd. ministres fissent requêtes au conseil pour lesd pauvres qui leur ordonneroit leur distribuer quelques grains ou argent selon leur néces- sité. Que la semblable soit observé en la seigneurie de Blamont il y a singulièrement, quant à ce, le plus grand désordre

PIÈCES JUSTIFICATIVES 219

Item es seigneuries de Héricourt, Châtelot, Clémont et Eto- bon, et, ainsi faisant, sera pourvu aux vrais pauvres et donné occasion aux tenans travailler et gagner leur vie, et ne conviendra endurer que personne mendiât par la ville. Ains, quant aux pauvres étrangers passans et mendians, faudroit donner aux portes; que là, par les portiers et en présence de quelques gens de bien, leur soit aussi distribué l'aumône selon leur nécessité, laquelle sera prise aux boites, assavoir pour la porte du Grand Pont et de l'Hôpital en la boite de la chan- cellerie, et pour les autres portes, es boites de la ville.

Quant aux pauvres de lad. ville, les neuf bourgeois y pour- voiront tellement qu'il n'y auroit personne de la ville qui mendiât et, étant advertis par aucuns des ministres, diacres, anciens, maîtres des guets ou autres personnes de quelques particuliers indigents à eux inconnus paravant, subviendront convenablement. Actum en conseil, 22 août 1564.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Frédéric.

132

Enquête sur un abus d'autorité commis par le bailli de l'Isle- sur-le-Doubs a l'égard d'un protestant, Jean foirand, maire de saint- jv1 aurice.

Le 22e de janvier 1^65, au lieu de Montbéliardt, par devant honnorez seigneurs Monsieur le Bailly et Tabellion, Jehan Foirand, maire au lieu de Sainct Moris, seigneurie du Chas- tellot, eagé d'environ trente ans, souvenant d'environ vingtz ans, interrogué par le serement qu'il Ta preste sur Sainctes Evangiles de Dieu, respond :

Que comme le jour d'hier, qu'estoit le jour de marché au lieu de l'Isle sur Doubz, led. respondant estoit allé illec pour achepter quelque chose pour son usage domestique et après qu'il fut venu en la grande rue dud. l'Isle, et qu'il regardoit les marçhans de la ville dud. Montbéliardt, qu'estoient illec

220 PIÈGES JUSTIFICATIVES

vendans leurs marchandises, vint à luy le Sr Bailly dud. l'Isle, nommé Nicolas Briot, lequel luydict ces propres motz, ascavoir : Je te delïends à peinne de cent libvres de ne sortir de ceste ville : or t'en vas, si tu veux. Et après ce il dit à ceux qu'estoient illecq : Vous aultres m'en serez tesmoings. Et environ une demie heure après (qu'estoit environ les huictz ou neufz heures du matin), le Procureur d'illecq, nommé Claudi Marie, ensemble de Jehan de Fer, grephier dud. l'Isle, vindrent vers !ed. déposant, qu'estoit encore au millieu de lad. rue, et luy dirent, qu'il failloit que led. respondant alla avec eux chez led. Sr bailly : ce que led. respondant feit, et estant illecq venu, treuvarent led. Sr Bailly en la court de sa maison, lequel luy dict ces motz, ascavoir :Tu te portes bien, je le vois bien : as tu apprins en ma maison ceste secte luthé- rienne ? ceste meschante loy? et suivre la compaignie de quattre ou cinqtz coquins qu'ilz sont? et qu'ont composé ceste meschante loy là? Tu scais que je t'ay nourry, et que ton père m'avoit donné charge de te gouverner, quand il alla de vie à trespas : je vouldroye, que de chascung loppin de pain que tu as mangé en ma maison, il m'en heust cousté une quarte, et que je ne t'en eusse point donné. L'on dict que vous faictes des coingtz à fendre bois des jambes du crucifix *, vous estes un persécuteur de ceux qui vont à la messe : vous lui faictes pis que les aultres officiers. Tu veux aller contre les auctoritez du Roy nostre sire ; toy et ung Armonnet qui demeure vers chez vous, vous avez dict, que vous luy chieriez sur le nez. A quoy led. respondant dict : Vous me pardonne- rez, Monsieur, car je ne le dis jamais, et gens de bien ne le vous ont point dict. Sur quoy ung quidam, que led. Sr Bailly appelloit (Monsieur le Commis), ne scait si led. commis estoit envoyé de Dole, ny comm'il ha nom, ny d'où il est natifz, ny il demeure; lequel commis est jeune homme n'ayant guère de barbe, de médiocre haulteur, linge, et sans aultre compaignie, auquel led. Sr bailly addressant sa parolle luy dict : Or ça, Monsieur le Commis, voicy ung Maire de la terre du Chastellot ; je l'ay icy arresté, suivant la charge que scavez que j'ayde Messieurs de la Court. A quoy led. commis res- pondit, parlant audict respondant : Venez, venez et le me- naient en la maison dudict procureur ; et quand il fut là, ils

PIÈCES JUSTIFICATIVES 221

luy feirent prester serement sur ung livre d'heures de recon- gnoistre vérité de ce qu'il seroit interrogué, en quoy propo- sant, led. commis disoit avoir charge et commission de la Court. En après, led. commis et grephier susdéclairé, l'inter- roguèrent, combien il y avoit, qu'on avoit amené les Ministres en la terre du Chastellot; à quoy il respondit qu'il y avoit environ deux mois. Sur quoy led. grephier, nommé Jehan de Fer, dict : Il y a bien deux mois voirement, c'estoit le van- dredy avant la saincte André ; je me treuvay illec le dimenche, que l'on les y r'amena encores. Sur ce ledict respondant fut interrogué, qui estoient à ce présens, et qui les y avoit amené. A quoy il respondit, que c'estoit Monsieur le Gouverneur de Montbéliardt et Monsieur le bailly dud. lieu, Monsieur le Licencier, Monsieur le Tabellion, le procureur d'Hèricourt et le prôvost et grephier dudict lieu. Sur quoy ils luy deman- doient les noms et surnoms desd. Srs gouverneur, bailly et officiers, et comme led. respondant ne les pouvoit nommer, ledict grephier luy dict : Vous scavez bien que le procureur d'Hèricourt hanom Montoillet et le tabellion de Montbéliardt Jehan Wild et que le Licencier y estoit et Messire Pierre Tossain.

Item, luy dict ledict grephier : Messire Pierre Tossain n'a il pas dict, qu'il plaisoit ainsi aux princes, qu'il y heust des prédicans en la terre du Chastellot ? A quoy ledict respondant dict que ce n'estoit esté ledict Messire Pierre Tossain, ains ledict Licencier Messire Estienne Louys.Surce ledictgrephier luy dict : Si preschoit-il ledict Messire Pierre, que preschoit- il? A quoy il respondit : Il preschoit l'Evangile, la parole de Dieu. Interrogué par ledict grephier : Quel Evangile ? respon- dit : Ite in universum mundum, predicate Evangelium, etc. Sur quoy led. commis luy demanda, que c'estoit à dire. A quoy il respondit que c'estoit à dire : Allez par l'universel monde, preschez mon Evangile à toute créature; ceux qui croiront et seront baptisez seront sauvez et ceux qui ne croiront seront condamnez. Sur quoy ledict grephier luy dict : Vous estes désja es grandes leçons, vous avez désja mis le doigt au per- tuis. Item, interrogué, comme les subjectz et habitansestoient allez aux sermons, respondit que les maires des villages leur en avoient faict ordonnances. Interrogué, à quelle peine ? Rcs-

222 PIÈCES JUSTIFICATIVES

pondit : à peinne d'estre rebelles et désobeysans au Prince. Interrogué s'il estoit esté à Bleussan ? Respondit, qu'ouy, et que l'on l'y avoit envoyé. Interrogué par ledict grephier siledictrespondant sçavoit pas bien que les subiectzde Bour- goingne qui s'estoient retirez deçà le Biez, estoient des subjectz de Sa Majesté et mainmortables et s'ils s'estoient pas retirez deçà dud. Biez pour ce que c'estoit franchise } A quoy ledict déposant respondit qu'il en avoit bien ouy parler, mais qu'il ne le sçavoit pas véritablement. A quoy ledict greffier dict : Vous sçavez bien qu'ilz payent des gabelles. A quoy il respon- dit, qu'il ne le sçavoit pas à la vérité, jaçoit qu'il en heust ouy parler. Interrogué par ledict grephier : Ne scavez-vous pas que Monsieur de Dampierre, Monsieur de Moustier, Mon- sieur de Bermont, Beustal, et la révérende abbesse de Baulme, hont des subjectz en la terre du Chastellot ? A quoy il respon- dit qu'ouy et qu'il le sçavoit bien. Interrogué s'il les avoit aussi commandé d'aller aux sermons ? Respond, qu'ouy. Interrogué qui avoit osté les images et que l'on avoit faict des draps d'autelz* Respondit que l'on luy avoit commandé de faire assembler les jurez de Sainct Moris et Colombier le Chastellot pour mettre les draps d'autelz et les calices par inventoire par le grephier dudict Hèricourt, et que quant ausdites images, l'on avoit ordonné ausdicts jurez de les mon- ter au plancher dessus du temple et que quant au crucifix, ilz ne le sçeurent monter, pour ce qu'il estoit trop pesant, ny aussi sainct Moris à cheval, ains les meirent en une arche de bois ensemble de la Nostre Dame et deux anges; laquelle arche estoit au temple dudict sainct Moris et nefermoit point à serrure. Tellement que comme les femmes alloient souvent ouvrir l'arche et sesignoient, dont le ministre fut courroucé. Monsieur le licencier Loris fut au lieu de Sainct Moris et ordonna que l'on deust transporter lesdictes images qu'es- toient en ladicte arche en la thour de la Forte maison dudict sainct Moris, mesmes aux greniers hautz d'icelle et que cela fut fait à quelque heure commode pour éviter le scandale, mesmes sur le vespre par ledict respondant qui portoit une vielle chaise et l'ung desdicts anges et par Armonnet, qui pourtoit la Nostre Dame, et par son frère, qui portoit le crucifix, et le forestier, qui portoit Sainct Moritz, et en allant

PIÈCES JUSTIFICATIVES

223

qu'ilz faisoient comme le frère dudict Armonnet passant une fois de verges, posa ledict crucifix de icelle. et qu'il estoit tout soironné, la croix se rompit, et après ledict forestier estant venu en ladicte thourcouppa les jambes dudict crucifix (qu'il disoit estre de noyer) et en fit des cugnetz à fendre bois et quant au demeurant dudict crucifix de bois le brusla. Inter- rogué, qui avoit osté les fondz, respondit que les habitans avoient osté la pierre, combien il ne sçavoit lesquelz ; et que quant à la pelle, elle avoit esté portée avec les draps d'autelz. Sur quoy ledict grephier luy dict : Vous vous perjurez, nous sçavons bien aultrement des fonds, vous les avez despecé vous mesmes.

À quoy il respondit que non faisoit et qu'il ne sçavoit qui les avoit despecé, ormis la dicte pierre, comme dessus est dict. Interrogué qui avoit fait desroucher les autelz ; respon- dit que ç'avoit esté par l'ordonnance du receveur des cures et qu'ilz avoient faict amasser les habitans pour les oster, com- bien personne d'eux n'y voulait mettre la main, ains que ledict respondant, Armonnet et le forestier les avoient des- rouché. Sur ce, ledict grephier dict: que c'estoient informa- tions secrettes. A quoy le dict déposant respondit, que s'ilz en pensoient faire informations secrettes, qu'ilz s'abbusoient bien, car luy mesme respondant en advertiroit le l'endemain au dict Mombéliardt, ce qu'a aussi esté escript et soubsigné par le dict respondant.

Dit aussi, qu'il fut parledictgrephierinterroguèdesmande- mens que l'on avoit publié au lieu de Longevelle ; à quoy il respondit : que c'estoit pour ceux qui n'alloient aux sermons et que la peinne contenue ausdicts mandemens estoit de soixante solz ou de cinquante libvres, car il n'en estoit sou- venant et qu'il estoit deffendu de pourter baptiser les enfans aux prestres et d'aller à la messe à peinne de dix libvres. Lesquelles responses dudict desposant, ilz luy feirent signer, puis le remenêrent chez ledict sieur Bailly il trouva plu- sieurs des subjectz de Bermont, de Moustier et de Dampierre qui estoient illecq mandez par ledict bailly et interroguez, ne sceait toutesfois sur quoy. Et incontinent que ledict bailly heust veu ledict respondant, il sortit hors de son logis, et estant en la rue, parla avec luy et luy dict en le tansant

224 PIÈCES JUSTIFICATIVES

comme devant et luy disant qu'il aimoit mieux suivre la compagnie de trois ou quatre coquins, que la compagnie des sainctz qu'avoient institué la messe, enfin iuy dict •. (Je t'ay icy arresté pour une charge que j'avoye de Messieurs de la Court ; je n'eusse osé faire aultrement, tu n'as que faire d'en aller rien dire ulle part ; c'est une chose se- crette, personne n'en sçait rien. Je me tiens bien seur du maire du Chastellot. A quoy le dict desposant respondit : ha monsieur, vous scavez bien que j'ay le serement et qu'il y a tant de gens qui m'ont veu quand Ion m'a mis en arrest et que j'en seray interrogué par Messieurs du Conseil et qu'il m'en fauldra dire la vérité. Et sur ce, ledict bailly luy dict: Or ça, je ne vouldoye point ton dommage, va t'en paisible- ment et sans faire semblant et ne hante plus en ceste ville, je te le conseille ; et sur ce, ledict déposant s'en alla achepter ce qu'il avoit de besoing et estoient bien passées deux heures après midy, puis s'en retourna en sa maison au dict Sainct Moris Martin Poulot le treuva, lequel y arriva environ les neufz heures de nuict. Et tout ce que dessus, ledict Jehan Foirand, respondant ha dict et affermé estre véritable, les an et jour susdicts et es présences des avant nommez; ce qu'il ha aussi signé et soubscript de sa propre main, les an et jour susdict.

Signé : Foirand.

Archives du Doubs. E. 92'i. Miscellanea.

133

Pierre Toussain a Jean Hall.er

21 juin 1S63.

Clarissime et observandissime domine Hallere. Quoniam mensis est circiter ex quo decumbo, ita volente Domino Deo, et parum sum ad scribendum aptus, non te multis obtundam. Tu nempe ex hoc fratre intelligas quid in causa

PIÈCES JUSTIFICATIVES 225

sit, quod isthuc proficiscatur. Solum oramus, ut nos, pro eequitate et veritate adjuves, vel potius nostras ecclesias : in omnique in sanctis tuis erga Dominum Deum precibus mernor sis : cui omnia fausta per Christum Jesum precor. Mombelgardi 21 juin 1565.

D. T. deditissimus, P. Tossanus.

Copie dans la collection Hottinger. Bibliothèque de la ville de Zu- rich, Ms. F. 30.

134

Le conseil de Montbéliard aux officiers d'Héricourt

16 août 1565.

Mess. Nous désirans l'honneur et gloire de Dieu, l'avance- ment de sa saincte parolle, l'édification de son ecglize et le salut des subjects de nostre Red. Prince et Seigneur, avons délibéré d'establir et instituer aucuns ministres ez terres et seigneuries d'Héricourt. Maisdautant que ne sçavons bonne- ment aussy n'avons vraye congnoissance des cures et parroisses, nous envoyerés ung cathalogue et description desdictes parroisses et comme elles se pourront unir pour dis- poser lesdicts ministres. Ce que ferés le plus toust quepourés. Et en communiquerés avec Mons. Argerius affin de y ordonner le plus toust que faire le pourons.

Atant le Seigneur soit garde de vous.

De Montbéliard, ce 16 d'aoust 1565. Les Gouverneur et Conseil ordonnés à Montbéliard.

Sommes adverty qu'en la terre du Chastellot y a un prebstre qui voluntiers se desdieroit à nostre Religion, partant nous pourrés advertir de la volonté du personnaige, de sa vie, conduite et littérature.

Second post-scriptum :

15

226 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Quant au personnage ci-dessus qui a heu tenus propos au prevost d'icy de ce que dessus,, ledit prevost la mandé en ce lieu pour lundy prochain pour en sçavoir sa volunté et de ses vie, conduite et literature en rendre advertissement.

Archives nationales, K. 2297.

135

RÉCEPTION DE DEUX MINISTRES PAR LE CONSEIL DE MONTBELIARD

1(5 août 1565.

Au conseil et chancellerie de Mombeliardt, le jeudi matin, seizième jour du mois d'aoust, l'an mil cinqz cens soixante cinqz mre Guillaume Varillon, de Chartres, en France, et mre Antonin Duc, de Àumoys en Piedmont, après avoir esté ouyz et examiner par maistre Pierre Tossain, Superintendant de ceste Eglise, sur le faict de la Religion, et sur les interrogaux contenus es Ordonnances Ecclésiastiques de céans, sont estez treuvez suffisans, et receuz au Ministère de la Parole de Dieu, asçavoir ledict mre Guillaume pour l'Esglise de Rouche, seigneurie de Blanmont, et led. mre Antonin pour la sei- gneurie de Hericourt. Et ont faict et preste le serment sur les sainctes Evangiles de Dieu, d'estre fidèles à nos redoubtez Princes et Seigneurs et d'observer les ordonnances ecclésias- tiques, que leur sont esté leuttes es présences des Seigneurs Gouverneur, Chancelier, Licencié Loris, Tabellion, ledict mre Pierre Tossain, mre Jehan L'Archier ministre aud. Hericourt, mre Girard Guillemin, Diacre aud. Mombeliardt, mre Jacques Fagot, ministre audict Blanmont, mre Paul L'Oiseau, ministre à Saincte Suzanne, mre François Morize ministre à Sainct Gelin, mre François Constant, ministre à Abevillers, et je soubsigné, appeller et presens aus dictes examen et réception.

par ordonnance A. Carray.

Archives nationales, K. 2173.

PIECES JUSTIFICATIVES

227

136

Pierre Toussain et ses collègues aux gouverneur et conseillers de montbeliard

17 septembre 15G5.

Clarissimiset observandissimis dominis nostris, D. Guber- naîori et Consiliariis.

Clarissimi et observandissimi domini, quumnon sinedolore videamus novas Principis nostri ditiones, praesertim autem ditionem de Chastelot, veris pastoribus et doctrina caelesti destiti, visum est nobis ut pro gloria Domini et subditorum salute duos ex veteribus ministris Dominationibus vestris proponeremus videlicet ministrum Villariensem et Desan- nensem. Quorum alter, hoc est Villariensis Longevillae, alter vero a Colombier vestra authoritale, ut in Montecheru factum est, constituatur. Quod consilium nostrum si nobis probabi- tur, dabimus operam, juvante Domino Deo, ut et brevi alii ministri habeantur, quos in locum duorum illorum sufRciatis, et interea per vicinos ministros, eorum ecclesiis prospiciatur. Montbelgardi 17septembris 1565. Clariss. D. V.

Humiles servi, ministri ad examen et receptionem minis- trorum constituti,

P. Tossanus, minister montbelgard.

Girardus, diaconus ibidem,

F. Morisa, minister Sancti-Juliani,

Paulus Loseyrus, minister Sanctae-Suzannae,

Jacobus, m. Blammontanus,

Franciscus Costanus, Abevilariensis,

Leodegarius Grymaldus, minister Clemontanae ditionis.

Archives nationales, K. 2193.

CX>8 PIÈCES JUSTIFICATIVES

137

Cinq pasteurs de Montbéliard a la classe de Neuciiatel, pour s'excuser au sujet d'un témoignage favorable donné par eux a Jean Thevignon, ancien diacre de Montbéliard.

10 octobre 1570.

Chers et honorés frères, L'Ennemi commun de nature a de tout temps eu des suppos et adherens, par lesquelz il n'a cessé de faire ses effors pour troubler, molester et circonvenir les enfans de Dieu. Il l'a monstre par expérience à l'endroit de plusieurs bons et saincts personnages, comme d'A bel, Joseph, Moïse, David, tous les prophètes, apostres et aultres, qui ont suivy la pure et vraye religion. Et es jours passés, envers nous : car à son instigation, et par l'importunité, finesses, et menaces de maistre Jehan Thevignon, jadis diacre en la ville de Montbéliard (homme sur tous aultres haultain et témé- raire) nous avons soubsigné à ung tesmoignage escript de sa propre main commençant : Habeant pro certo omnes pii Johannem Thevignon, etc. Mais d'aultant que depuis nous avons esté amplement certiorés du contraire au contenu dudict tesmoignage, tant par la sentence par nos honorés seigneurs du conseil rendue contre le dict Thevignon, que par le rapport de plusieurs de noz frères, qui ont assisté à la procédure et vuidange de sa cause : nous n'avons faict diffi- culté aulcune de signer avec tous noz aultres frères ministres l'advis qui vous a esté envoyé de la part de nos dictz honorés seigneurs du conseil. Toutefois ayans entendu tant par letres envoyées par M. Labille à M. André Floret, diacre de Montbéliard, et par le rapport mesme dudict Thevignon, qu'estiés tous à cause des choses sus escriptes grandement scandalizès, affin de lever et oster tout soupçon de scandale et descharger nos dictz honorés seigneurs du conseil, et noz aultres frères ministres, nous vous asseurons que ce n'a esté que par importunité, finesses et menaces du dict Thevignon, et charité, pitié, et compassion envers sa femme, que luy avons signé le tesmoignage susdict. Et avons usé de telle

PIÈGES JUSTIFICATIVES 229

simplicité et bonne foy en cela, que nous n'avons jamais pensé comme nous ne faisons encores de présent dérogé, ou en rien que ce soit contrevenir, à la sentence de noz honorés sei- gneurs, laquelle est juridique et équitable, et pour telle la tenons, et approuvons. Parquoy, chers et honorés frères, nous vous prions au nom de Dieu, que preniés le tout en la meil- leur part, et ne trouviés mauvais si par imprudence nous avons esté trompés par le dict Thevignon vous asseurans que jamais telle chose par nous ne sera faicte. Sur ce nous vous présentons noz humbles recommandations et prions Dieu vous augmenter ses grâces. DeMontbêliard ce lOoctobre 1570. Vos frères en Christ, amis et serviteurs à jamais.

Claude Morel, ministre d'Exaincourt. comté de

Montbèliard. Claude Vigneron, ministre de Dampierre oultre

les bois, conté de Montbèliard. Jehan Marion, ministre de Valentigny, comté de

Montbèliard. Jehan Aubert, ministre à Seloncourt, seigneurie

de Blammont. Jean Thiersault, ministre à Roche, en la seigneu- rie de Blammont. Adresse : A messieurs les Doyen, Jurés et aultres fidèles ministres de la parole de Dieu en la classe de Neufchastel noz chers honnorés frères et meilleurs amys.

Bibliothèque des Pasteurs de Neuchâtel.

138

Le Magistrat de Montbèliard a la classe de Neuchâtel au sujet des pasteurs Pierre Henriot et Jean Thevi- gnon, déposés. Cette lettre accompagnait la précédente.

10 octobre 1570.

Messieurs, nous sûmes esté grandement contristez et marrys d'avoir entçnduz que Pierre Henriot et Jehan Thevi-

230 PIÈCES JUSTIFICATIVES

gnon, jadis ministres de par de ça et depuis à justes causes et raisons déposez de leurs ministères, ont faict plusieurs et grandz scandales non seulement en voz églises, mais aussy aulx églises de Berne, Lausanne et lieux circumvoisins ; controuvans plusieurs calumnies contre nous et contre tous les aultres ministres et pasteurs de noz églises, et que de ce non contans, ledict Henriot ha faict et fabriqué ung faulx instrument de tesmoingnage escript en perchemin, et scelé d'un sceau lequel il a faulcement donné a entendre qu'il avoyt obtenuz de nous contre nostre propre sentence qu'avons juridiquement rendue contre luy, plus tôt trop doulcement que selon que bien il avoyt mérité et desservy (selon que vous en a escript les Chancelier et greffier de céans). Or comme depuis il s'est rendu fugitifz de la ville de Lausanne, crain- gnant d'estre appréhendé par justice et puny comme faul- saire des peines sur ce statuez par les loix, nous espérons néantmoings qu'il ne pourra éviter le juste jugement de Dieu, estant appréhendé aulx pays et terres des magnifiques et puissantz seigneurs Messieurs de Berne ou ailleurs, qu'il plaira à Dieu exécuter sur luy ses justes jugemens. Et quant au dict Thevignon comm'il avoyt par sa cautèle, grande importunité et menaces faict soubscripre un tesmoingnaige escript de sa main, par aulcungs ministres du Comtezet Seigneuries annexes de ce lieu, lesquels n'estans bienadverty des causes de sa destitution, ains par simplicité et pensans exercer quelque miséricorde à son endroict, s'estoynt laissé par luy séduire et abuser sans avoir assez pensé et médité la conséquance, voires le grand scandale qu'en pourroyt advenir, iceulx ministres par luy ainsy circumvenuz, ont depuis cogneu et entendu les justes et raisonnables causes qu'avons heu de le démettre, et ontsoubsigné l'advisde tous les ministres de par de ça, touchant Archerius et les cinq ministres desposez. Duquel advis vous avons par cy devant envoyé une coppye par maistre André Floret diacre de ceste église ; et d'avantaige, affin que le dict scandale soyt osté de voz églises et de celles des circumvoisins, lesdictz ministres vous escripvent eulx mesme une letre que vous envoyons avec ceste, par laquelle pourrez cognoistre la vérité du dict faict, et vous prions que preniez le tout de bonne part et qu'à

PIÈCES JUSTIFICATIVES -'231

l'advenir n'adjoustiez foy à tels courreurs et troubleurs, lesquels sont instrumens de scandales et perturbateurs du repos des églises, comme au semblable nous désirons d'user (avec l'aide de Dieu) à vostre endroict, et des églises de par de là, avec touttes lesquelles nous espérons (aydant Dieu) continuer la bonne amytié, voisinance et correspondance qu'avons heu ensemble par cy devant, a l'advancement du Régne de nostre Seigneur Jhesu Christ et repuise des faulx prophètes ses ennemys. Sur ce nous estans bien affectueuse- ment recommandez a vous tous, vous souhaistons touttes grâces et bénédictions du Seigneur. De Montbéliart ce 10e d'octobre 1570.

Les Gouverneur et Conseilliers de Montbéliart voz voysins et bons amys. J. Heinricii fey

Hector Vogeliuan Canzler

Adresse : A Messieurs les Doyen, Jurez et aultres ministres de la classe des Ville et Comtez de Neufchastel oultre Joux, noz bons voisins et amys.

139

Pétri Tossani et aliorum quorundam ministrorum eccle- si.e in comitatu montbelgardensi declaratio quje sit ipsorum sententia de futura reformatione.

23 junii 1571.

Generoso, et clarissimis dominis illustrissimi principis nostri domini comitis Friderici gubernatori, et consiliariis dominis nostris observandissimis.

Clarissimi et observandissimi domini, cum jam a longo tempore spargatur hic rumor legatos ex ducatu venire, qui religionem et ritus per has ecclesias receptos sint mutaturi, et hic rumor multorum animos in his djtionjbus non parum

232 PIÈCES JUSTIFICATIVES

perturbet : voluimus vobis communi consensu hoc scripto nostro paucis declarare, quid ea de re sentiamus. Quod cla- rissimas D. V. boni consulturas confidimus. Nam cum nemo sit ex nobis, qui in his principis nostri ditionibus ecclesiee ministerio prsefecti sumus, qui non ante receptionem suam juxta principum nostrorum ordinationem ecclesiasticam, hic in cancellaria examinatussitetapprobatus, et postea quoque aliquoties, praesertim autem anno 1562, cum hic essent principis nostri junioris illustrissimi tutores, domini duces, Bipontinus et Wirtempergensis pisc mémorise, sic coram eorum theologis de universa doctrina nostra, et ritibus omnibus harum ecclesiarum rationem reddiderimus, ut et iidem theologi nos fratres etcollegas in Domino agnoverint : Et quantum ad ritus attinet, principes ipsi nos in nostra exceptione ipsis antea a nobis exhibita, clementer et bénigne reliquerunt, in eaque semper hactenus ab eo tempore permanserimus, valde miraremur, et jure quidem offendere- mur, si nunc a nobis tanquam anovitiis aliquibus et suspectis ministris, nova fidei nostrae ratio peteretur, aut ritus a tam longo tempore principum Wirtembergensium authoritate in his ecclesiis instituti et usitati, et a supradictis illustrissi- mis principibus nostris dominis tutoribus Wolfgango et Christophoro, piae memoriae nobis bénigne permissi, muta- rentur. Et mallemus quidem omnes quidvis perpeti quam in hanc servitutem redigi, ut primo cuique hue venienti necesse haberemus novam fidei nostra? rationem reddere, aut jam hoc, jam aliud per ecclesias nostras mutare, quod ea res, (ut dominationes vestras facile judicare possunt) sine magno ministerii nostri contemptu, et gravi subditorum et vicino- rum offensione fieri non posset. Quare humiliter supplica- mus, ne illustrissimi principes nostri domini tutores patiantur nos omnes in Christo unanimes, et ecclesias nostras nunc valde (laus sit Domino Deo) pacatas et tranquillas, ulla innovatione turbari, sed ad offendicula omnia vitanda, in ea confessione et ritibus in pace relinquamur, in quibus (ut supra dictum est) illustrissimi principes nostri, Bipontinus et Wirtembergensis, eorumque theologi, nos reliquerunt. Et ne quis putet nos in ministeriis nostris sine ulla inspectione aut correctione vivere velle, prœterquam quod saepe fiuntper

PIÈCES JUSTIFICATIVES 233

has ecclesias visitationes générales et synodi hic habentur in caneellaria, in quibus de doctrina et vita ministrorum dili- genter inquiritur, habent hic quoque illustrissimi principes nostri domini tutores, dominationes vestras, non solum nt reipublicee, sed etiam religionis et ecclesiarum istarum negotiis advigiletis, ut qui sitis hic perpetuo praesentes, lin- guae Gallicae, et rerum omnium harum ditionum et ecclesia- rum periti, quibus debitam (ut semper anU hac) obedentiam prasstare volumus : cupientes ut si qui ex nobis (quod absit) deprehensi fuerint quicquam vel facere vel docere, quod sit contra verbum Dei,et jusjurandum à nobis omnibus in can- eellaria praestitum, ii légitime convicti pro delictorum quali- tate puniantur. Nec ulli ministri (ut jam ante hac supplicavi- mus) inter nos ferantur, qui de ullis infamibus criminibus palam accusati, se légitime non purgaverint,cum taies, fratres, nedum eclesiae ministros nunquam simus agnituri. Et si qua de rébus religionis, aut alia gravis inter ministros harum ec- clesiarum controversia oriatur, quae hic per dominum guber- natorem et consiliarios decidi aut componi non possit, ea res ad illustrissimos principes nostros, dominos tutores, juxta ordinationem ecclesiasticam referatur. Quae pro pace, D. V. eedificationc et conservatione harum ecclesiarum clarissimis significare voluimus, Dominum Deum orantes, ut nos spiritu suo sancto perpetuo regat et conservet. Mombelgardi 12 martii 1571.

Glariss. D. V.

Humiles servi

Petrus Tossanus, minister Mombelgardi, Anndreas Floretus, ejusdem ecclesias diaconus, Ludovicus Bonavillanus, minister Dessandum, Augerius Bartolus, minister in Sancta Susanna, Claudius Morellus, minister ecclesiae Dexincurianus, G. Vinitor, Dampetri ultra sylvas minister, Gedeon Cucuelus, minister ecclesiae Bavanensis, Johannes Nalletetus, minister ecclesiae Sancti Juliani, Firminus Dominicus, minister ecclesiae Glaregutensis, Edmundus Langlois, minister ecclesiae Estobonensis, et ceteri ministri quorum nomina non omnia hicsubscriptasunl. Ex hac çomuni ministrorum omnium harum principis

234 PIÈCES JUSTIFICATIVES

nostri ditionum (uno Arquerio excepto) declaratione, satis constat, nos nec divisos esse, nec ulla secta infectos, sed nos omnes in ea confcssioneet ritibus unanimi consensu consensu [sic] permanere, in quibus principes ipsi nostri, domini tutores, piae memorias, et eorum theologi universum minis- terium nostrum approbantes, nos anno supradicto bénigne reliquerunt : et in qua confessione et declaratione nostra, juvante Domino Deo. constanter permanebimus, nec cuiquc unquam ex nobis significavit Arquerius, quod quicquam in doctrina nostra desideraret, sed clam nunc re et furtim calumniatorum more, nos apud theologos ducatus accusât, quo se hac arte illis insinuet, et nos apud eos suspectos et odiosos reddat : ne cogatur ad ea de quibus accusatur res- pondere, sed liceat ipsi nos hic, ut antea saepe perturbare, et facere et dicere quicquid sibi in mentem venerit sed con- fklimus clarissimos et observandissimos dominos nostros, D. gubernatorem et principum legatos non passuros esse, ut ab isto intractabili et irrequieto homine turbentur hae eccle- siee. Mombt-lgardi 25 Junii 157t.

Petrus Tossanus. De la main d'un copiste.

Archives de Stuttgart. Anciennes archives du Bas-Rhin.

140

Ordre d'examiner les ministres et de leur faire signer l'accord entre Luther et Bucer de 1536

2 août 1571.

Postquam illustrissimi principes ac domini, D. Georgius Fridericus, Marchio Brandenburgensis, etc., et Dominus Ca- rolus, Marchio Badensis, etc. junioris prineipis D. Frideriei comitis Wirtembergensis et Mompellgardensis, tanquam çxorati curatores, administrationeni comjlatus Mompelgar-

PIÈCES JUSTIFICATIVES. 235

clensis et adjunctarum ditionum pro sua erga familiam Wir- tembergensem conjunetione et favore singulari susceperint, ante omnia necessarium judicaverunt ut cognoscerent qua ratione, non modo in poiitia, verura etiam in ecclesia, omnia ea quœ per illustriss. principes ac dominum Wolfgangum ducem Bipontinum et Christophorum ducem Wirtembergen- sem pias et fœlicis recordationis laudabiliter et maturo consilio décréta et ministris ecciesiarum injuncta sunt ab omnibus et singuiis observentur. Cujus rei causa, eorundemill.principum nomine et authoritate infra subscripti politici et ecclesiastici consiliarii Mombelgardum ablegati sunt, ut collatione arnica et fraterna omnibus et singuiis instituta, diligenter et subse- quentibus capitibus inquirerent.

Primo omnium an pastoreset ministri omnes qui in comi- tatu Montbelgardensi et adjunctis provinciis, evangelium Christi docent Augustanam et Wirtembergensem Confessio- nem Prophetis et Apostolicis scriptis per omnia consentien- tem amplectuntur. Deinde num omnes in pio et unanimi consensu persévèrent, qui anno 36 inter Lutherum et Buce- rum, Saxonicas et superiorisGermaniaeecclesias,in re sacra - mentaria constitutus est, eumque sancteet constanter tuean- tur, nec eidem contraria doceant. Postremo, an ordinatio ecclesiastica recognita et aucta, in omnibus ecclesiis, juxta ill. principum supra dictorum mandatum instituta sit, et ab omnibus observetur.

Diligenti igitur inquisitione in singulos habita, simul omnes quorum nomina subscripta sunt, pastores et ecciesiarum comitatus Mombelgardensis et vicinarum ditionum ministri de sua voluntate sunt testiticati.

Primo, se post scripta Prophetica et Apostolica, et tria symbola, Apostolicum, Nicenum et Athanasium, animo syn- cero et candido amplecti confessionem Augustanam et Wir- tembergensem cum Apologia, tanquam symbolum nostri temporis, quo a Pontificiis et sectis, ecclesia hujus comitatus et adjunctarum ditionum discernentur. Promittunt etiam sancte se prsedictis confessionibus nihil contrarium in has ecclesias invecturos.

Deinde amplectuntur consensum de re sacramentaria inter D. Lutherum et D. Buccrum, Saxonicas et superioris Germa-

236 riÈCES JUSTIFICATIVES

nias ecclesias, anno 1556 factum, ut omnibus constat, ipsos animo syncero et candido, articulum de Cœna Domini pro- bare, qui in confessione Augustana et Wirtembergensi comprehensus, et in Apologia paulo copiosius explicatus est : et aperte affirmant, secum il lis non facere, qui diversam et contrariam doctrinam, cum de Cœna Domini, tum de aliis quoque doctrinal capitibus sequuntur.

Tertio recipiunt etiam ordinatiouem ecclesiasticam novam recognitam et auctam, exceptis capitibus, quas principes cle- menter remiserunt, quam cognoscunt piam et verbo Domini consentaneam, seque ad illius prœscriptum, omnia in cœtu ecclesiastico, cum in docenclo tum in sacramentorum admi- nistratione, et prsecibus publicis facturos et sedulo operam daturos, ut cum pio in omnibus partibus doctrinas christianai consensu conformitatem quoque rituum conjungant et con- servent.

Suit le texte de l'accord de 1536 entre Luther et Bucer, dont on trouvera ici même la traduction française au 158. Cet ordre de faire signer à nouveau le concordat de 1536 est daté du 2 août 1571. Il fut signé des ministres suivants :

Pastores et ministri comitatus et ditionum Montbelgar- densium.

Andréas Floretus, Mombelgardensis diaconus,subscripsit,

Joannes Arquerius, pastor Hericuriensis, propria manu subscripsit.

Cl. Vinitor. pastor Dampetri ac Stupe, propria manu sub- scripsit.

Claudius Amagniis, pastor Chageas, propria manu sub- scripsit.

Joannes Tiercellus, minister ecclesias Rupensis in ditione Blamonti.

Ludovicus Bonavillanus, minister ecclesiae Desandum.

LeodegariusGrymaldus, minister Clemontensis ecclesiae.

Joannes de Montevilliers, ecclesias Viansis minister.

Firminus Dominicus, ecclesiae Clareguttensis minister.

Edmondus Langlois, ecclesiae Estobensis minister.

Dionisius Bertrandus, minister ecclesias S. Mauritii, propria manu s.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 237

Vernerius Vesalius, minister ecclesiae Abevilarensis, manu propria subscripsit.

Petrus Tullius, minister ecclesiae Allenjoiane, propria manu subscripsit.

Joannes Arantius, minister ecclesiae Tremorensis manu propria subscripsit.

(Joannes Tellussonius, ecclesiae Blamontanae minister)1.

Augerius Bartholus, minister in S. Susanna.

Joannes Guidonius, minister in Bestant [sic).

Claudius Morellus, minister Dexincurianus.

Petrus Boletus, minister in Brevelier.

Gedeon Cucuelus, minister ecclesiae Bavanensis.

Franciscus Peliterius, Montbelgardens.

Archives de Stuttgart. Anciennes archives du Bas-Rhin.

140 bis

COLLOQUIUM CUM MAG1STRO DaNIELE ToSSANO MONTBELGARDI INST1TUTUM

Exorsus est D. Jacobus praepositus Tubingensis, quod ipse junior Tossanus ad ecclesiae Mûmplgardensis ministenum sitadmissus, in eoque gratificatum parenti ejus grandevo et defecto viribus, licet omnes conditiones vocationis suae non habeant notas. Verum utcunque sit, principes tutores able- gasse politicos commissarios tum etiam theologos, ut inspi- ciantstatum policiaeet ecclesiae hujus comitatus, num omnia sint salva, serta et recta. Itaque se cum eo velle amice et pla- cide conferre de aliquotcapitibusdoctrinceChristianaepreci pue vero de Cœna Dominica, de qua constat, quod aliud in Gallicis ecclesiis aliud in Germanicis doceatur. Cum vero ipse in utrique ministerium docendi susceperit, equum esse, ut non

1. Ille revocavit subscriptionem, propterea nomen ipsius deletum.

238 PIÈCES JUSTIFICATIVES

ignorent principes tutores quae sit ejus sententia, ne variet a parentis doctrina, in cujus locum \elit ascendere, nam prin- cipes tutores jure tutelae velle sanam perpetuamque reliquis ecclesiis consentientem doctrinam conservatam in his ditio- nibus, sicut idem studium sit ipsis in Reichenwillana ditione, et ut ubique idem teneatur et sentiaturtam a ministris quam auditoribus ipsis.

Tossanus Promittit se responsurum ad interrogata. Ac primum de sua vocatione ait. Quod in bellicis tumultibus noluerit immis- cere parentem,ac quam primum hue venerit se compellatum fuisse a consiliariis et aliis, ut parentis jam exhausti viribus loco per aliquot menses in hac ecclesia doceat, quorum petitioni noluerit repugnare, se vero fuisse et esse obligatum ecclesiœ Aurelianas, cui multa debeat ob accepta bénéficia a qua redempta vita sua sit multo auro cujusque vocationem in dies expectet. Porro suam fidem hactenus prebuisse domi- nis consiliariis ministris etcivibusac pacem spectasse ubique ne turbetur ecclesia hic et alibi, nec docuisse aliquid abhor- rens ab orthodoxa ecclesia. In Germania mullas esse lites circa Augustanam confessionem, quas vitarit semper. Quod si novas conditiones ministerii debeat suscipere, quas ipsi velimus imponere, se petere deliberandi spatium. Nec ab Aureliana ecclesia se aliter liberari posse, si manendum sit apud Mumpelgardum, nisi intercessione dominorum consi- liariorum et petitione hujus ecclesia? de cujus voluntate Aurelianensibus constare debeat.

D. Jacobus

Non esse propositum nostrum novas conditiones ipsi aut aliis proponere, pacem similiter nos amare, odisse insanas contentiones. Id autem querere, ut ecclesise horum locorum in futurum se bene habeant. Verum concordia non est perpé- tua nisi cum veritate. Cum autem ipse Tossanus in Gallia docuerit, non esse obscurum, quod de ccena aliter nos aliter alii sentiant et ipsius confessionem debere esse candidam.

Tossanus Hanc ipsam petitionem esse novam conditionem. Nam tacite notari Gallicas ecclesias, tum se revocari non ad Au-

PIECES JUSTIFICATIVES 239

gustanam sed Suevicam Confessionem, id sibi esse grave. Item notari etiam Palatinatus ecclesias et se alligari ad Wir- tembergensem confessionem quam ignoret, et multa contra nos ab aliis scribi.

D. Jacobus

Hortatus est Tossanum ut libère dicat quod sentit, se eun- dem a nobis candorem expectare debere, nec avoeari ab Augustana confessione mentione Wirtcmbergensium, qui sunt non alteriusconfessionis, et Augustanam sincère hacte- nus suntprofessi.DeGallicisnon esse obscurum quod doceant et de Aug. Confess. sentiant, cui Beza noluerit subscribere ante aliquot annos, postulatus ut faceret in conventu galli- cano. Nec recte de cœna tradunt ministri Palatinatus, qui cum Gallicis faciunt, ac Palatino se omnes ordines Imperii reformatarum ecclesiarum seu protestantium opposuerunt.

TOSSANUS

Etsi adversum sit conditionibus, tamen se conferre velle. iMiror autem, ait, initium esse de Cœna Dominica et non potius de Justiticatione, Libero Arbitrio, Predestinatione aut aliis articulis, quamvis de his nostram doctrinam probet.

D. Jacobus

Ex catechismo rem et collationem habendam nec laudare ambages in hoc negotio.

TOSSANUS

Augustanaeconfessionis verba de cœna se non rejicere, sed tamen liberum esse uti aliis verbis in exhibitione cœnee sicut et fit in Palatinatu. Quod si spectentur res et non verba in ista varietate formularum, nihil esse dissidii, sive dicatur : « Accipe, hoc est corpus quod pro te traditum est, » aut : « Fides in crucifixi Christi corpus servet te ad vitam eter- nam, » ut habet Agenda Mumplgardensis vêtus.

D. Jacobus

Libertatem in dicendo non improbare se, modo res non amittatur. Quero tamen abs te an idem in sententia doceatur in Gallia et apud nos.

240 PIÈCES JUSTIFICATIVES

TOSSANUS

Nolo ad singula verba respondere et puto Augustanam confessionem non pugnare cura Gallis, si recte verba acci- piantur, verum questio est de corpore Christi an adsit, de eo respondebo tibi si placet.

D. Jacobus

Ex typo sanguinis quo confirmatum est vêtus Testamen- tum (Exo. : 24) demonstratur res cœnœ. Nam ille figuravit sanguinem Christi in cœna. Mosaicus sanguis fuit verus san- guis. In novo Testamento dicitur itidem : Hic est sanguis novi Testamenti, non potest hic esse umbratilis, signiiîcans sanguinem, nam veritatem sanguinis subesse oportet, alioqui figura non fuisset impleta. Non impletur autem alia umbra, et omnes voces utriusque fœderis conveniunt. Non minus igitur nos habemus quam illi (hune locum exposuit plane) veteres scilicet.

Tossanus

Fateor non solum significationem esse in cœna sed exhibi- tionem.Ita tamen ut definitiosacramenti teneat, locutio enim est sacramentalis. Item patres habuerunt rem et fructum,

alias nihil habuissent. Christus enim est subitantia salutis nostrae. Idem etiam est substantia sacramentorum.

D. Jacobus

Concedit, sed suo modo. Nam Christum veteres sed non eodem modo quo nos habuere, qui constat duabus naturis. Humana tum natura constabat sub vetere Testamento. Apud illos Christus fuit umbratiliter. Nec queritur quo modo omnia sint presentia Deo, sed quomodo nobis sit presens Christus secundum utramque naturam, veteres autem vesci non potuerunt carne Christi, quia non erat incarnatus. Nos autem Christum secundum utramque naturam vere accipimus in cœna.

Tossanus

Tandem ait, duo dari, rem celestem et terrenam, et sacra- mentalem locutionem esse. Ideo verbum EST non potest simpliciter urgeri, quod constat ex verbis alterius partis ubi

PIÈCES JUSTIFICATIVES 241

dictum est poculum novi Testamenti. Nam hoc non est san- guis neque testamentum per se, alioqui etiam transsubstan- tiatio concedenda est, que a Papistis requiritur, quomodo accoinodantur quaedam Patrum dicta.

D. JACOBUS

Patres tamen nullo modo negarunt presentiam corporis Christi, nec transsubstantiationem stabilire noluerunt, admittitur etiam in vocula estinterpretatioquefît per sinech- dochen, quod de sacramentodisseritur, ita tamen neponatur rei absentis significatio. In génère sacra : sunt signa et signi- ficationes rerum, sed in voce est non probatur expositio ea quae dicit : « Idem est quod significat. >

TOSSANUS

Demum infert, quod verbum est et significet et exhibeat Christum, nec in cœna solum panis est et vinum, sed corpus et sanguis datur suo modo, nempe spirituali, nec latuit sub pane corpus, alioqui plura fuissent corpora. Item assumptio naturas humanœ non destruxit assuinptam naturam, sicut nec exaltalio, ubi manent ossa, caro, sanguis, veritatem nempe humanas naturae in Christo agnoscimus. Insuper etsi modus presentiae sit invisibilis, tamen semper natura manet natura et corpus corpus, finitum scilicet in terris, in cœlo sedens ad dextram patris, circumscriptum loco et locale, nec se credere quod simul corpus Christi sit in cœlo et in cœna. Tossano in fine fuit dictum quod etiam cum suo pâtre non sentiat, qui asseveranter respondit fidem non esse heredi- tariam.

Altéra collatio

De suscipiendo ministerio ecclesiae Mumpelgardensis eadem sunt proposita et responsa quae in primo colloquio continentur, nec simpliciter suam opinionem promittere Tossanus voluit, quia minister sit ecclesiae Aurelianas addic- tus, nec ipse se liberare possit, nisi fiât per hanc ecclesiam postea reditum ad collationem de cœna, ubi requirebat D. Jacobus planam non intricatam confessionem, cui etiam principes tutores, ad quos referenda sit, tuto possint fidere.

16

242 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Ideo datum fuisse deliberandi tempus, maxime cura nuper sit t'assus, se cum pâtre in articulo cœnse non lacère.

TOSSANUS

Ait. Quod in Gallia non docuerit contra Augustanam con- tessionem, nec se eam improbare et in sententia priore pers- tare, quam nuper recitavit. De impio se nihil dicere quia accipiat judicium, ac se nolle urgeri amplius a quocunque. Nam Brentius in Joannem cap. G , Augustana confessio cum Apologia requirunt fidem necessario , licet de modo non quœrat.

D. J ACOBUS

Expiicavit Brentii sententiam, qui usque ad mortem oppu- gnavit Zwinglianos, ut apparet ex fragmento sui Testamenti publiée edito, nec requirit ita necessariam fidem ut fides prc- sentem Christum faciat, sicut nec Augustana confessio id facit. Nam hœc utitur verbo vescendi, quo complectitur dignos et indignos. Verum si sacramentum vult et débet esse salutare, fides in sumente est necessaria. Ad ipsam autem prc- sentiam Christi fides non exigitur necessario. Beza de pré- senta fidei tali loquitur, quod Christus presens sit nobis, ac si quis eminus oculis apertis contueatur arcem longe sitam, hanc habet presentem visu, quamdiu non averterit oculos, sed oculis clausis amittit arcis contuitum et simul omnem presentiam. Accedit de indignis quod Tossanus neget eos edere corpus Domini, quod est contra Paulum et sui parentis assertionem et subscriptionem, quem etiam alii ministri secuti sunt in approbanda concordiae formula inter Luthe- rum et Bucerum anno36 facta. Tum juditium dequo Paulus ait, non potest esse, nisi judice présente, id est Christo, qui est exécuter sui juditii in malis hominibus, et pendet judi- tium a judice sicut salus a salvatore.

Tossanus

Replicat verbum vescentibus non in omni exemplari Augus- tanœ confessionis reperiri. Item se non capere id quod fides negatur necessaria in sumptione ccenEe, cum Brentius dicat : « Qui caret fide, caret Christo ». Tum se discernere inter

PIÈCES JUSTIFICATIVES 243

Brentii etaliorum scripta polemica et alia placida scripta se amplecti et sequi nec aliéna se Brentii verbis affingere.

Buceri expositionem addit Tossanus se similiter amplecti, qui includit infidèles a corpore Christi ac indignis aliis requirit fidem.

Porro judicium exerceri a Christo ubique contra impios, etiam extra cœnam. Ac aliter is adestfldelibus, aliter mundo, nec mundus edit carnem Christi.

Post longum et prolixum tractatum ultro citroque habi- tum, concludit Tossanus cibum esse spiritualem, nihil cor- porale hic adesse. Ideo ore plane non accipitur, sed animo tantum percipitur Ghristus cum suo corpore.

Cum ergo duobus colloquiis professus sit Zwinglianismum, domum remissus est, etsi ab initio diligenter caverit ne mentem suam prodere cogeretur, quia melius de ipso sibi persuaserant consiliarii, qui aperte dicebant, se taie nihil nec publiée nec privatim in Tossano animadvertisse. Quœdam etiam alia hic non sunt notata, quorum cognitio nulli est usui et extra causam de ccena sunt invecta, quibus elabi conatus est Tossanus ut de scripto D. Heerbrandi, de dissi- diis germanicarum ecclesiarum, de discrepantia Augustanae et Wirtembergicae confessionis, cujus occasione non pauca disputata fuere de communicatione idiomatum.

Tossanus cum non candide nobiscum sentire et loqui vellet, non fuit compellatus (sic) quid de recognita ordinatione ecclesiastica sentiret, quod etiam non fuit necesse, quia Gal- licane ecclesiœ minister et membrum voluit videri, non Ger- manicarum ecclesiarum, a quibus ob certamina abhorreat. Tum senior Tossanus pater manifeste in alio colloquio nobis dixit quod fi lins Gallicanae confessioni subscripserit, ideo sibi non integrum, ut idem nostrse doctrine etiam subscribat.

Archives de Stuttgart. Anciennes archives du Bas-Rhin.

244 PIÈCES JUSTIFICATIVES

141

Pierre et Daniel Toussain aux gouverneur, commissaires et conseillers du prince, a montbeliard.

3 août 1571.

Generoso domino gubernatori Montbelgardensi, amplis- simis illustrissimorum principum legatis et clarissimis huius verbis consiliariis, dominis suis observa ndïssi mis.

Generose domine gubernator, amplissimi domini legati, clarissimi domini consiliarii, si unquam pietas aliquid apud vos valuil, si animi vestri ad aliquam aequanimitatem compo- siti fuerunt, si denique aures vestre justis querelis unquam patuerunt, dominationes vestras rogamus per viscera miseri- cordiarum Domini et servatoris nostri Jesu Christi, ut bénigne et requis animis audiatis filium pro pâtre dicentem, pat rem autem plus quam septuagenarium virum et fere quadragenarium istius ecclesie pastorem pro suo tam amato et fideliter gubernato grege aliquid a dominationibus vestris petentem.

Non agitur nunc de vita, bonis et fortunis nostris, scd de iis que vita ipsa nobis chariora et antiquiora sunt, deecclesiœ edificatione, conscientiarum tranquillitate et de ministerii nostri existimatione, quee omnia, eum in dubium et discrimen jam venire videamus, silire nimirum turpissimum esset, et primumquidem quanquam jure ipso in tota ista causa recu- sare potuimus juditium clarissimi domini doctoris Jacobi, tum quia ipsemet a multis ecclesiis etiam confessionem Augustanam amplectentibus tanquam gravium crrorum reus in jus vocatur et ideo ejus non est alias ecclesias judicare : tum quia in consiliis saepe habet, istius ecclesiîe non obscu- rum hostem Proteum illum Arguerium : tamen ut vobis. qui magistratus noster estis, quem observantia summa colimus, obtemperaremus, et amice cum eo, quotiescumque ei libuit, contulimus sperantes fore, ut eam benevolentiam et modera- tionem quam verbis et oratione exprimebat, re ipsa nobis prestaret. Cœterum cum eores sit deducta, ut ad vim, scanda-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 245

lum publicum et ministerii nostri contemptum omnia spec- tare videantur, rogamus dominationesvestras, ut, siconsiliis, rcsponsionibus et defensionibus nostris nihil est amplius loci relictum, saltemquerietlamentariliceat:sicutquerimurtotum istum processum et rationem, que per hoc biduum in primis cum ministrissuscepta est, plane esse contra Augustanam con- fession cm, contra omnem ordinem ecclesiasticum, contra do- mini Doctoris expressa et iterata promissa, et denique contra Istarum ecclesiarum œdificationem, quod paucis et perspicue ostendemus. Sunt enim duo precipue quœ ministris imperan- tur: quorum alterumest devariis confessionibus obsignandis : alterum est de novis ritibus ecclesiasticis recipiendis et indu- cendis. Utrumque non convenire cum confessione Augustana, sic planum facimus. Primum confessio Augustana in doc- trina ccenas reliquas ecclesias nec damnât nec improbat : Tmo D. doctor Jacobus inter cetera nuper mihi respondit dominum Philippum pias memoriae magnis de causis et illustrissimi landgravii fœlicis quoque memorias hortatu noluisse inseri confessioni Augustanas hœc verba : « et dam- nant secus docentes » de cœna Domini. Etiam Lutheri et Buceri concordia tantum abest ut aliquid taie pre se ferat. ut Buceri unicum studium semper fuerit, sicut patet vel ex ipsius retractatione m. 26. Mathei, utrorumque sententiam de cœna conciliare, et utrasque ecclesias pias et orthodoxas declarare. Quapropter Augustanae confessioni et Buceri concordiœ istarum ecclesiarum ministri non gravate hactenus acquieverunt et acquiescunt : non Wirtembergensi confes- sioniquœ latius patet et diversum sentiente (sic) répudiât, atque etiam non semel aucta est ea accessione modorum loquendi, quibus simplices ministri sese involvere et implicare non possunt Venio ad ritus ecclesiasticos : Pugnat et ista ratio obtrudendorum novorum rituum cum expressis et disertis articulis Augustanae confessionis : Articulo 7, ubi docetur in ritibus non necessariam esse concordiam, modo sit concor- dia in doctrina et sacramentis. Deinde articulo 15, ubi dicuntur illi peccare, qui ob ritus ecclesias temere perturbant. Pugnat et totus iste processus adversus omnem ordinem ecclesiasticum : cum omnia in ecclesia et ordine et teste Jeronimo in Epist. ad Titum cum communi presbyterorum

246 riÈCES JUSTIFICATIVES

concilio geri dcbcant. Qua vero ratione his diebus omnia tractata sunt ? Ministri seorsim et separatim nec premoniti, nec premcditati, nec ullo ad communicandum, aut delibe- randum justo spatio dato hue ad vos velut rapti sunt. Parens meus qui per 37 annos islis ecelesiis cum laude prœfuit, illustrissimis principibus eharus semper fuit, cum clarissimis Germaniae theologis amicitiam coluit, eisque sua instituta probavit,ille inquamtanquam anathema ab istadeliberatione exclusus fuit, aut si vocatus est aliquando, ita vocatus est, ut olim a Xerxe bellum gesturo Grecias principes vocati sunt, non ad deliberandum, sed ad deliberationes jam factas robo- randas et confirmandas. In Tossanos vero sic inquisitum est, ut vel eorum consuetudo non nullisprohibita sit, et in summa iidem domino parenti meo istarum ecclesiarum superinten- denti Manliano non theologico imperio mandatum est, ne cum fratribus suis ministris ullo modo communicaret. In tractatione autem cum ministris habita quam illud ab omni ordine est alienum, quod cum vel consensus ecclesiasticus animorum consensus esse debeat, non notarum aut literula- rum signatura, a plerisque ministris imprudentibus et rerum omnium ignaris, contra ipsorum conscientiam et protesta- tiones hactenus factas exortœ sunt signatures quedam, quibus ea probarent quee nec viderant unquam nec intelligebant, et quibus signatis exanimes pêne et velut confossi gladiis in suis conscientiis domum revertebantur, dicentes se, misertos familiarum, ne hinc amoverentur, illa per imprudentiam et vim obsignasse, cum bona conscientia a doctrina hic recepta et consuetis ceremoniis discedere non possent. Fiunt et ista contra promissa domini doctoris, qui non semel professus est se nolle dominari cleris aut fidei nostras, vel aliquid suscipere quod domino parenti ulla in parte displiceret. Quid vero est dominari cleris, si hoc non est : ministres scindere, parenti meo indigna quœdam imperare, ministros vel arcere, vel ad signanda multa non visa adigere et alia hujusmodi ?

Ut igitur ad ultimum veniam, nempe ad istarum ecclesia- rum œdificationem, cum parenti meo nihil in ista setate magis sit in votis quam ut ea existimatio qua? ad hanc eetatem eum deduxit, eundem ad tumulum usque prosequatur, nihil acerbius et gravius accidere illi potest, quam quod audit passim et inter Burgundos et inter subditos rumores spargi

PIÈCES JUSTIFICATIVES 247

de religione in his locis mutanda, quasi ministri maie hacte- nus docuerint, ita ut, licet in ritibus per se parum situm videatur, habeat certe ea res magnum momentum propter eorum offensionem qui eis assueverunt et ministrorum exis- timationem qui maie docuisse putantur : cum tamen nos qui in istis ecclesiis versamur melius videamus quid istis locis conveniat et quid iste populus ferre possit, quam ii qui cum istis ecclesiis commercii unquam nihi! habuerunt.

Hase sunt quae apud D. V. deponimus amplissimi et claris- simi viri. Quod si nobis gratia deest, si authoritas, adsunt preces et lachrimas quas coram Deo fundemus, adest zelus et studium erga ecclesiam et patriam, quod, dum spiritus hos artus reget ostendemus, adest bona conscientia, quam omnibus Europe ecclesiis, si opus erit in isto negotio, testa- tam faciemus. Verum cum D. V. pro singulari prudentia, qua pollent in tranquilla et fcelici rerumpub. administratione ista procul dubio sint diligenter expensurae,et nulladignita- tum ratione habita, idem jus Accio quod Titio futurum speremus, rem totam domino Deo comendamus, quem ora- mus ut consiliis vestris perpetuo benedicat. Montbelgardi 3 Augusti 1571.

Clariss. Dom. V.

addictissimi

Petrus Tossanus Daniel Tossanus (De la main de Daniel Toussain.)

Scriptum

Senioris et junioris Tossani D. Pétri et magistri Danielis ad gubernatorem, legatos et consiliarios Montbelgardenses.

3 augusti 1571.

Archives de Stuttgart. Anciennes Archives du Bas-Rhin.

248 PIÈCES JUSTIFICATIVES

142

Appointement rendu par les commissaires des princes curateurs et le conseil, sur la requête des bourgeois et habitants de montbeliard.

22 Août 1571.

Les Seigneurs, Gouverneur, Commissaires, Chancelier et Conseil ont ce jourd'hui du matin reçu la supplication et requeste à eux présentée de la part des Maitre et Neuf Bour- geois jurés tant en leur nom que au nom des dix-huit, et de toute la commune de cette ville, et bien entendu le contenu d'icelle, lequel singulièrement quant au commencement leur a grandement despieu, mesme en ce qu'ils font répétition et renfrechissement des promesses à eux faites de les maintenir et entretenir en leurs laudables anciennes coustumes, soubs espèce de quelque meffiance, et comme si l'on entendoit de leurs aucunes choses déroger en icelles et les y troubler, et se donnent detant plus merveille de ce qu'ils, maitre et neuf bourgeois, au susdit nom concoipvent telle suspicion desd. Seigneurs gouverneur etc. pour n'avoir jamais heu telles choses en pensée, selon qu'en toutes tractations et besoignez que jusques à oyres sont passés, lesdicts bourgeois l'ont peu et dehu facilement connoistre et n'ont iceulx gouverneur etc. jusques à oires désiré ny souhaictè aultres choses sinon que la sainte parole de Dieu et bonne briefve administration de justice fut advancée, à l'édification et pour le bien de ceste ville, comté et seigneuries, comme aussy de mesme les sei- gneurs princes curateurs de tout leur pouvoir tachent de ne laisser rien manquer en ce que peut redonder au bien, prouf- fit et advancement des pays et subjets de leur cher et bien aimé cousin et pupille le comte Fridrich.

Et par telles choses mesme par la soubscription de tant de personnes lesdicts gouverneur etc. treuvent assez étrange qu'iceulx bourgeois ont avec la commune entreprins et fait assemblée de si grande conséquence craignants que si lesdicts seigneurs princes curateurs avoient advertjssement de tel

PIÈCES JUSTIFICATIVES 240

acte, ne le prinsent en mauvaise part, au desadvancement et disgrâce d'eulx, signament vehu que de la part desdicls seigneurs commissaires auxdicts neuf bourgeois (par lesquels la commune sans telle assemblée et convocation heussent eu moyen plus licite de couvrir et de celer modestement leurs prétendus et opinions) jamais n'a esté refusé aucune audiance, la requerrant, se confiants que lesdicts bourgeois suivant la trace et exemple de bons, fidèles et loyaux subjects s'abs- tiendront désormais de tels actes non nécessaires et illicites.

Et quant au principal point de leur pétition, ne sont les- dicts seigneurs curateurs aucunement d'intention, moins en délibération, déporter ou démettre aucun ministre de ces comté, terres et seigneuries qui, rondement, de bouche et cueur, se conformera à la Confession d'Augsbourg et concor- dat des églises de Saxe et celles de la haute Allemagne fait en l'an 56, par ci-devant soubscript et appreuvé par maistre Pierre Toussain et aultres ministres de ces églises, de ces comté et seigneuries, ainsplus tôt les entretenir avec toutte clémence et bénignité, et pour ce qu'en beaucoup d'endroits l'on a treuvé plusieurs erreurs, mésentendus et deffaillances, leurdictes Excellences comme membres et états duSt-Empire (entre lesquels leclict seigneur comte Fridrich aussi est com- pris) ont treuvé fort nécessaire en ce y avoir esgard, affin de cy après à tous évènemens se pouvoir excuser tant envers ladicte Majesté impériale, princes, électeurs, que aultres états dudict St-Empire.

Et combien lesdicts bourgeois se persuadent que pour le repos de leurs consciences l'on ne peut ny doipt entreprendre aulcun muement ou changement de ministres, suppliants pour ce les laisser en leurs vocations et ministères, ainsi que présentement leur ont estez, attendu qu'ils sont ja de présent accoutumez à leur doctrine et en icelle les tiennent purs et sincères et que plusieurs années passées jusques à oyres ils sont demeurez en ces églises tranquils et sans troubles ; si est-ce qu'au contre il faut considérer que ladicte Confession d'Augsbourg n'est bastye sur leurs consciences, ains est fon- dée sur le St-Evangile et pour ce ont les électeurs, princes et états du St- Empire dressé et constitué une paix publique au faict de religion, soubs laquelle seulement les deux reli-

250 PIÈCES JUSTIFICATIVES

gions cognues à ung chascung sont comprinses ; dont si entre lesdicts ministres ung ou plusieurs enseignants ou dogmatisans signament en l'article concernant la Ste-Cène de N. S. aultrement qu'il est porté et déclaré par ladite con- fession d'Augsbourg et concordat susdit, estoyent soufferts et parmis, il conviendroyt au prince et seigneur du pays et non à ses sujets en donner déculpe et rendre raison il affiert ; quoy considéré, lesdicts bourgeois doibvent facile- ment comprendre qu'à eulx n'appartient en ce prescrire ordonnance à leur magistrat et supérieur qui ne leur veut commander chose contre Dieu, ains est enclin les faire avoir la vraye posture de la pure et sincère doctrine de son saint Evangile.

Mais il pourroyt bien estre que lesdicts bourgeois s'ayent laissé persuader que l'on entendoyt par ce entreprendre aultres choses et difformes à ce que.l'an 62, les furent princes tuteurs de très laudable et heureuse mémoire, en leurs per- sonnes visitans ces églises, ont traité, si est-ce qu'il faut que tous ministres, que dernièremenl ont esté mandez par'devant lesSrs théologiens, confessent à la vérité ceste tractation pro- céder d'icelle et ne tendre à aultre but que d'entendre leur confession et opinion de la Ste-Cène de J. C.

Or est-il que l'on a treuvé aulcuns que n'appreuvoient, moins vouloyent signer ce que alors maître Pierre Tossaint, comme dict est, a souscribpt de sa propre main et confessé de bouche, donnants par ce à cognoistre iceux ne sentir, moins se conformer en leur doctrine à ladicte confession d'Augsbourg et concordat susdit, qu'est la cause pour laquelle l'on ne les peut tolérer ny souffrir (sans danger) en ceste seigneurye.

Et si encoires ils se conformoyent à la doctrine dudit sei- gneur Tossaint, il y auroyt aultre esgard, et n'est l'opinion ou intention d'eulx dresser en ce lieu et commencer idolatre- ries ou nouvelle religion, ainsi désigneroyent et souhaite- royent bien que ledit bon viez personaige Maistre Pierre Tossaint (qui nullement est destitué de son estât de superin- tendance) heust successeurs semblables à luy qui suy vassent sa vie et sa doctrine.

Mais pour autant que son fils expressément s'est déclaré

PIÈCES JUSTIFICATIVES 251

ne croire quant à l'article de la Ste-Cène de N. S. ce que son père croyoit, et que la foy et croire n'estoit héréditaire, et que estant interrogé par ces mots assavoir : Tu ergo non cré- ais verum corpus et san guinem Chris ti esse vel siuni in Cœna. sur quoy il a respondu : Non cedo, ont lesdicts seigneurs gouverneur etc. treuvé cela fort estrange et par ce comprins icelluy totalement estre contre à ladite confession d'Augs- bourg et concordat susmentionnez.

Si donc que l'on instituoyt après ledit viez Tossaint (qui de présent quasi a terminé son labeur en l'église) aultres ministres qui introduysent nouvelles doctrines , lesdicts bourgeois du cueur et dévotion auroyent juste cas de s'en douloir.

Aussy n'est la vocation des ministres conditionnée de telle sorte que pour la longue desserte du ministère du père, il s'ensuyve que le fils, encoire qu'a ce il soit suffisamment et dehument qualifié, y soyt pour tant substitué, car comme dict est, si la foy n'est héréditaire aussy n'est ledict ministère subjet à succession.

Oultre ce l'on veult bien lesdicts bourgeois estre advertis que ledit jeune Tossaint icelui estre arrivé en ce lieu a esté mandé à Stotgard pour sçavoir de luy s'il estoit de telle opi- nion et doctrine que son père l'avoyt presché jusques à oyres, lequel touttefois est demeuré en arrière jusques à ce que lesdicts gouverneurs, commis, chancelier, conseil, et théolo- giens ont ouy sa confession et icelle treuvé telle que cy dessus est déclaré, qu'est l'occasion que lesdits seigneurs princes curateurs ne peuvent iceluy Tossaint ny ses semblables souf- frir es églises contre la paix publique pour le faict de la reli- gion constituée.

Avec ce doibvent entendre lesdicts bourgeois ledict jeune Tossaint avoir esté admis au ministère comme d'emprunt seulement, sans le sceu et permission desdits princes cura- teurs, qui pour ce très expressément ont ordonné le déverter.

Suyvant touttes lesquelles choses et en considération que ledict seigneur comte Fridrich de Wirtemberg et Montbé- liard leur prince naturel membre et prince du St-Empire incorporé à ladicte paix et recez de religion ayant par ce toutte faculté, franc et libéral arbitre de redresser (si luy plaisoit

252 PIÈCES JUSTIFICATIVES

(de quoy toutefois Dieu les veuille en tous temps préserver et garder) la papaulté ou au lieu d'icelle ladite confession d'Augs-

bourg lesdicts bourgeois ne peuvent à sa dite Excellence en ce prescrire aucun ordre ou mesure, ains doibvent cognoistre que leur dites EE. ne veullent ny pensent le dit Mr-' Daniel veoir, souffrir ny endurer en leurs dites églises, si donque il ne déclare catégoriquement sa dite opinion estre aultre qu'il l'a confessé en plain Conseil, et dont leurs dites EE. en puissent prendre contentement, quoy nonobstant et jusques à la résolution dcffinitive de leurs dites EE. se déportera de prescher.

Eu encoyres que on vouldroyt recepvoir ledit Tossaint en ce lieu pour ministre, si donne il assez et sy avant à conjec- turer que sa délibération n'est sy arrestée, ains se reserveroyt sa retraite quand il seroit rappelé en France tellement que quant a sa personne l'aide de ceste église seroyt de petit succès.

Mais lesdicts princes curateurs entendent et ont conclu et arresté pourveoir les églises de ces comté et seigneuries en telle chrétienne dévotion et zélé qu'ung chascun fidèle chres- tien et amateur de paix n'aura occasion s'en mescontenter.

Sur quoy lesdicts seigneurs gouverneur etc. espèrent et se confyent que lesdicts bourgeois comme bons et obéissans subjets se contenteront de ceste responce, en attendant en toute dehue humilité desdits seigneurs princes curateurs la provision desdites églises. Quoy fait ils satisferont à ce qu'ils sont entenuz à leur seigneurie, dont en aquerront louange, grâce, faveur et bénignité. Actumà Montbèliard ce 22 d'aoust 1571.

Besançon. Collection Duvernoy Montbèliard sous Frédéric, t. II. Copie. Archives nationales, K. 2186.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 253

143

Plaintes de Pierre Toussain au duc de Wurtemberg sur les opérations des commissaires a montbeliard

24 septembre 1571.

Le 24 septembre 1571 Pierre Toussain écrit au duc « qu'il est à la tête des églises de Montbéliard depuis plus de 36 ans » et se plaint du renvoi de son fils Daniel fait par deux théolo- giens « qui sont venus par de ça, et nous ont fort troublé et scandalisé tous ces lieux voisins, et privé du ministère un mien fils, nourri et élevé aux lettres dez sa jeunesse par le duc Christophe, pour s'en servir es églises par de ça, homme de bonne vie et de grand sçavoir ». Requis par le conseil et les Neuf bourgeois, de prêchera Montbéliard «il s'en est tellement acquitté un an durant, que tout le peuple en a eu grand contentement, n'y ayant eu personne, ni du gouverneur, du conseil, des commissaires et des ministres d'ici qui ait ouï un mot en ses sermons digne de repréhen- sion, ni contraire à la confession d'Augsbourg ; qu'il y a eu quelque conférence avec les théologiens de ces différends qui sont aujourd'huy par les églises touchant l'exposition des paroles de la Cène, et par laquelle conférence lesdicts théo- logiens prirent occasion de poursuivre la privation du minis- tère de mon dit fils, dont tout le monde fut grandement ébahi et offensé, voyant cette étiange procédure, comme celle de laquelle ils usèrent envers les autres ministres, leur faisant souscrire sur le champ et sans aucun délai tout ce qu'ils leur proposaient, voire qu'ils me commandèrent en présence du conseil de n'avoir aucune communication avec mes frères ministres des églises de par de ça auxquels aussi ils defendoient souvent de ne parler ni hanter mon fils et moi. Que lesdits théologiens veulent établir l'ordonnance ecclésiastique en son entier, même quant aux cérémonies et changer tout ce qui était pratiqué chez nous depuis 34 ans.

Tl me semble, ajoute-t-il, qu'il y auroit bien d'autres choses plus nécessaires a s'occuper maintenant pour appaiser

254 PIÈCES JUSTIFICATIVES

l'ire de Dieu que nous voyons aujourd'hui au monde de tout côté, qu'avec des cérémonies, car cette diversité n'offense pas Dieu, mais nos débats, divisions et mauvaise vie con- traire à sa parole et volonté. Dont supplie qu'ordonniez qu'on nous laisse ici en l'état que vos prédécesseurs nous ont mis: quoi faisant vous ferez chose très agréable à Dieu, et que sera à l'édification et conservation de ces églises, et au repos de la vieillesse du pauvre vieil Tossanus ancien servi- teur de votre très noble et excellente maison de Wurtem- berg ».

Besançon. Collection Duvernoy.

144

Lettre du ministre Floret au nom du maire et des neuf

BOURGEOIS DE MONTBELIARD, A GUILLAUME, LANDGRAVE DE

H ESSE.

25 septembre 1571.

Illustrissimo principi et domino, domino Guilelmo , landgravio Hassiœ, Cattorum principi, etc., domino nostro clementissimo.

Illustrissime princeps, domine clementissime, cùm illus- trissime celsitudinis tuae propensus erga pietatem lavor et omnibus sit cognitus et expositus, nobis certo persuasimus, ad illustris. clementiam tuam non diffîcilem aditum nobis fore : tùm quia de rébus ecclesiae, quœ illustriss. C. T. maxime sunt cordi, agitur, tùm quia illae ecclesise ad illustriss. tuam clementiam confugiunt, quœ sunt sub imperio illustriss. principis nostri ac domini, domini comitis Friderici a Wir- temberg : cujus cum sis avunculus, et totius familias pro- pinquus et perpetuus fautor, non dubitamus, quin illustriss. tua celsitudo bénigne et clementer nos sit auditura, et quin apud ipsam certissimum simus inventuri praesidium. Namut in omnibus aliis illustrissima C. T. paterni nominis gloriam et

PIECES JUSTIFICATIVES 255

assequi, et illustrare, atque etiam superare contendit : ita in hoc,quod in ejus illustriss. celsitudine fuiteximium,illustriss. Celsitudo tua élaborât, ut incredibili quadam moderatione, judicio perspicacissimo, et rara quoque prudentia, dissidiaet scandala ab ecclesiis arceantur, sancta autem tranquillitas constituatur et conservetur. In eo nunc, quod pal mari uni vobis semper duxistis, opem et clementiam vestram implora- mus, ut scilicet his gravissimis et contentiosissimis tempori- bus, ea religio, forma, pax et tranquillitas sarta,tectar etinea- tur, qùam ab annis triginta octo institutam, partamf et demum ab illustrissime fœlicissimas memoriae, principe ac domino nostro, domino comité Georgio confirmatam, et nobis commendatam accepimus.

Hue accedit, quod idem ille illustrissimus, piœ memorias, princeps in solemni principum conventu, qui anno 1557 Francfordiae habitus est , ministros suarum ecclesiarum habuit, qui omnibus theologis, qui ibi convenerant, doctri- nam suam, utpote cum Scriptura sacra et confessione Augus- tana congruentem, probarunt, et iisdem chari et accepti tanquam fratres fuerunt. Ritibus vero utuntur istae ecclesiœ et a clarissimis Germaniae theologis semper comprobatis, et ab ipsis illustrissimis, piee memoriœ, Ulrico duce et Georgio comité, fratribus ac principibus Wirtembergicis, dominis nostris clementissimis fœliciter inductis, constitutis atque receptis, et denique loco, regioni hominumque capacitati convenientibus.

Dum ita religionem colimus, et pacem cum aedificatione conjunctam in hisce regionibus tuemur : ecce, preeter expec- tationem nostram, theologi quidam Wirtembergenses, qui cùm initio nihil taie pros se ferrent, tamen et ministros harum ecclesiarum sein de re et inter se committere, et praeter Au- gustanam confessionem, jam hic antea receptam, Wirtem- bergensia quoque dogmata omnia, ordinationem ecclesiasti- cam novam, a se conflatam, ministris nostris, in consilium nunquam adhibitis, obtrudere conantur. Quorum adventu ita derepente reipublicae et ecclesiarum faciès commutata est, ut paci turbas, asdificationi scandalum, etiam inter vicinos Burgundos, ordini confusiones incredibiles continuo succes- ^erint. Nam et -eo res prolapsa est, ut fidèles ministri, qui

256 riÈCES JUSTIFICATIVES

aliqua conscientia prœditi, his motibus se opposuerunt, vel arceantur, vel illis ora claudantur : ignoti autem et mercenarii, modo omnibus sibi propositis subscribant, nobis obtrudantur: erronés, et ab aliis ecclesiis cum ignominia pulsi, ad eccle- siastica munera admittantur. Sed. quod gravissimum est, quum in cœteris malis queri liceat, id in hac causa nobis vix licet. Cum enim universi cives, ad istos motus penè exanimes, humili libello supplici magistratum, a principibus ordinatum, D. gubernatorem, et illustrissimorum principum curato- rum legatos obsecrarent et obtestarentur, ut et bonis suis fidisque pastoribus, et veteri receptaque religionis forma ac ritibus frui liceret, atque etiam ut ingens scandalum, in vicinia excitatum, sopiretur : Tantum quorundam theologo- rum Wirtembergensium authoritas valuit, ut prœter objur- gationem et minas vixaliquid responsi cives acceperint : cum tamen omnibus ordinationibus ecclesiasticis, in ministrorum receptione,ecclesiaeet populi cousensui plurimum tribuatur. Fuitetillud nobis per acerbum, quod quùm istis maxime temporibus via? potius pacis, quam discordias ecclesiis qute- rendce videantur, et impotenti quorundam impetu lamentabile illud de cœna dissidium nimium invaluerit, et viguerit hac- tenus : Totos in eoesse theologos quosdam Wirtembergenses videamus, ut illud etiam in his locis, parum opportunis ob Helvetiorum vicinitatem, inlîamment et foveant : dùm zwin- glianos et calvinianos (quos vocant) palàm damnari, traduci, exagitari, et excommunicari volunt. I lia. ratio serendarum litium quam et illustrissimo, immortalis memoriae, heroi et principi, domino parenti vestro, et celsitudini tuas, imo pie- risque principibus displiceat, extra controversiam positum est. At vero, illustrissime princeps, quùm in hisce tempesta- tibus, tanquam amicum sydus Germaniie illuxeris, rogamus illustr. C. T., ut pro tua religione et pietate, pro tuo erga bas ecclesias, illustrissimo nepoti tuo parentes, studio, ac pro vere tibi ingenita clementia, atque etiam authoritate summa, clementer nobis opem ferre digneris, ut sanctis tuis consiliis et illustrissimimos principes nostros Wirtembergi- cos paci nostrarum ecclesiarum faventes habeamus, et ii, qui nos turbant, cohibeantur : ut in pietate et pace proficien- tes Deum rite colère, et principibus nostris perpetuam et

PIECES JUSTIFICATIVES 257

sanctam obedientiam prasstare possimus : quod in perpe- tuum, Deo volente, faciemus : et eundem Dominum Deum serio orabimus, ut illustrissimam C. T. in dies magis ma- gisque florentem, perpetuo tueatur, omet et provehat. Mom- -belgardi, 25 septembris, anno 1571.

Illustriss. C. T. deditissimi , et humillime addicti , Major et Novemviri, tàm suo quàm caeterorum civium oppidi Mombelgardensis nomine, Et eorundem jussu, A. Floret.

Archives de Stuttgart. Anciennes archives du Bas-Rhin.

145

Lettre du ministre A. Floret, au nom du maire et des

NEUF BOURGEOIS DE MoNTBÉLIARD, A GeORGES-FrÉDERIC,

Margrave de Brandebourg.

25 septembre 1571.

Illustrissimo principi ac domino, domino Georgio Fride- rico marggravio Brandemburgensi, Stetinorum, Pomerano- rum,Cassubiorum et Vandalorum, in Schlesia, in Jagendorff, etc., duci, burggravio Noribergensi, et principi in Rùegen, etc. illustrissimi principis ac domini nostri, domini comitis Friderici, etc., curatori, domino nostro clementissimo.

Illustrissime princeps, domine clementissime, fœlicissi- mam esse rempublicam nostram Mombelgardensem saepe cogitamus, cum in illustrissimos principes nostros Wirtem- bergenses, tanta pietate et clementia illustres, intuemur: cùm etiam sublimitatem C. T. contemplamur, cui rerum nostrarum procuratio, istaque principis nostri astas concre- dita est. Sed ita rursus Deo visum est, ut nihil sit in rébus humanis, tam undique fœlix, quod non nasvo aliquo conta- minetur. Quod et nos, humillimi et addictissimi illustrissimas

17

258 PIÈCES JUSTIFICATIVES

C. T. servi, experimur : qui cum nullis subditis concedamus, ut suis prîncipibus obsequentiores sint, quàm nos nostris sumus, nescimus tamen quo nostro malofit, ut hoc tempore, et ista principis nostri teneriore a?tate, novis oneribus pre- mamur, et difficultatibus magnis afficiamur. Quibus in malis nos tamen erigit certa persuasio clementiae tuae, et serenum iunem vultus C.T. ac in primis admirabilis œquanimitas : qua lit, ut justis etiam tenuium et infirmorum querelis aures C. T.clementissimee pateant. Multa sunt et suspitiosa,et urbis hujus juri derogantia, quae novo exemplo in uostram rem- publicam invehuntur. Sed cum religio mortalium animos maxime permoveat, fit etiam ut id nobis peracerbum accide- nt, quod nuper theologi quidam Wirtembergenses, quùm sœpe testarentur, se visendae ecclesiae causa tantùm venisse, et nihil nec mutare nec novare velle, quum etiam olim minis- tri nostrarum ecclesiarum illustrissimis beatse memorice principibus, domino duci Wolfgango Bipontino, et domino duciChristophoro Wirtembergensi, tutoribus et curatoribus testamentariis illustrissimi principis nostri, doctrinam et ritus suos probassent : isti tamen, magno vicinorum scan- dalo, et incredibili omnium nostrum perturbatione, fidos et probatos nostros ministros traducere, et in odium ac invi- diam vocare, flagitiosos quosdam et instabilis ingenii viros, promovere cceperunt. Prœterea cùm Augustana confessio omnium Germanicarum ecclesiarum tanquam commune et receptum symbolum sit, et novarum confessionurn, dogma- tum et contentionum nullus sit modus : illi non contenti confessione Augustana, quae hic recepta est, ad universam doctrinam, Wirtembergicam recipiendam nos adigere, novis- que et perplexis articulis implicare student : quorum nec capaces sumus, nec opportunum est in his locis propter vicinos, contentiosa quaedam dogmata, aut odiosas invectivas admittere. Quemadmodum et illud quoque magnum mœro- rem nobis attulit, quod eorundem theologorum instigatione, ministerium doctissimo simul atque pientissimo viro, prœs- tantissimoque theologo, domino Danieli Tossano,civi nostro, interdictum est, qui a multis annis Aureliee in Galliis fideliter docuit, et apud nos per integrum annum, non absque magno fructu et œdificatione, eoclem munere functus est, cuique

PIÈCES JUSTIFICATIVES 259

verbum nullum unquam excidit (ut norunt ipsi domini con- siliarii) quod a confessione Augustana esset abhorrens. Cùm igitur ille processus doctcrum Wirtembergensium universo populo mœrorem, vicinis Papistisnobisinsultandioccasionem adferret, convenire officio nostro, et Reipublicas conducere censuimus, per libellum supplicem dominum gubernatorem et illustriss. C. V. legatos, cum tota ecclesia obtestari, ut bujus regionis paci et cedifkationi consulerent, et caverent ne vel ecclesia aliquid detrimenti caperet, vel ministri (qui diu et fideliter nobis praefuerunt) cum religionis forma, a piis piae mémorial principibus tradita, ritibusque ab eisdem principibus comprobatis, nobis eriperentur. Atque bûc libel- lus supplex, a civibus consignatus, spectavit, ut omnis populi motus cohiberetur, qui rationem illam theologorum indigne ferebat : et ut ostenderemus, et nobis esse conscientiam, qua si careremus, nec boni cives, nec subditi fidèles esse posse- mus, et simul, quantum illustrissimis, pias memoriae, princi- pibus tribuamus, quorum ordinationes, a multis annis prudenter sancitas, sancte colère et tueri cupimus. Sed, heû, dùm omnibus honestis et legitimis rationibus turbas et scandala ab hac republica avertere studemus, obruimur theologorum audacia et authoritate : qui contra sua promis- sa, et indicta causa, bonis ministris vel ministerium interdi- cunt, vel maledicta multa ingerunt, etiam domino Petro Tossano, harum ecclesiarum superintendenti, viro plusquàm septuagenario. Nobis autem serio mandatur, ut ab hujus- modi querelis et libellis supplicibus abstineamus : quasi ecclesiae afflictae saltem queri non liceat. De principum nos- trorum summo imperio multa nobis objiciuntur : quo- rum potestatem ut non ignoramus, ita eam eequitate et justicia temperatamesse scimus: atqueetiaminter principum et theologorum imperia discrimen libenter agnoscimus. Preetereà obtenduntur décréta Imperii : in quibus tamen nul- lum invenimus, quo ii damnentur qui doctoris unius aut alterius sententiœ non subscribant : et ideo illa nihilad eum ministrum pertinent, dominum Danielem Tossanum, civem nostrum : quem expungi, ministerioque privari curarunt, licet Augustanam confessionem admitteret, propte?-ea solùm quod doctoris cujusdam, qui non in tota Germania bene

960 PIÈCES JUSTIFICATIVES

audit, interpretationes novas excluderet. Nam et idem ille D. Daniel Tossanus publiée et privatim, oratione et scriptis, ?emper testificatus est, se in coéna cum pane et vino agnos- ctve veram communicationem veri corporis et sanguinis Christi : solam crassam prassentiam negare, aut illius corporis pnesentiam, quod non sit corpus, sed vel spiritus, vel spiri- tualis tantum majestas, ubique diffusa. Nec est,quod D. Petro Tossano, superintendenti et pastori nostro, cum filio suo D. Daniele parum convenire quis dicat : quum et filium sibi adjungi pater obnixe rogarit, et uterque communi consensu violentis illorum theologorum wirtembergensium consiliis se opposuerit. Dolet certe nobis, miseris hujus urbis et eccle- sia: civibus ita turbari : sed magis dolet, pauculos quosdam theologos ta m illustrium et piorum principum nomine et authoritate ad nos opprimendos abuti. Quare, illustrissime et piissime princeps, quantum gloriae Dei. ecclesiarum harum tranquillitati. et ditionibus principis nostri pupilli, fidei illustrissimam C. T. commissi, consultum cupis,rogamus illustrissimam C. T. ut clementer et bénigne hoc nostrum scriptum accipiat, et Mombelgardensis ecclesiae et reipu- blicee (quaeillustrissimee C T. et clementissimoru m principum suorum sunt observantissimae, iisdemque humilime addictœ) pacem, jus, et commodum curas sibi esse sinat. Nos autem debitam obedientiam humiliter offerentes, Deum semper precabimur, ut illustrissimam C. T. florentissimam et inco- lumem diutissime servet. Montbelgardiae2osepiembris,anno 1571.

Illustrissimge C. T. deditissimi et humillime addicti.

Major et novemviri, tam suo quàm cseterorum civium oppidi Monbelgardensis nomine. Ex eorumdem jussu

A. Floret.

Archives de Stuttgart. Anciennes archives du Bas-Rhin.

PIÈGES JUSTIFICATIVES 261

146

RÉPONSE DES THÉOLOGIENS WURTEMBERGEOIS AUX PLAINTES DE TOUSSAIN ET DE SES COLLÈGUES

1571.

Quod Wirtembergensis familias ecclesiastica ordi nation e non perturbetur, sed potius asdificetur ecclesia.

Quando omnia decenter et secundum ordinem instituuntur in ecclesia, tune illa non perturbatur, sed potius œdificatur.

Sed Wirtembergensis familiae ecclesiastica ordinatio omnia sic instituit in ecclesia ut nihil non fiât decenter et juxta ordinem.

Ergo haec ordinatio non perturbât, sed potius sedificat ecclesiam.

Argumenta ex ipsa ordinatione sumpta quibus docetur in ea nihil proponi in ecclesia quod non decenter et secundum ordinem fiât.

1. Baptismus quo introducitur et recipitûr infans in eccle- siam, sic decenter et secundum ordinem quem ipsa res exigit est institutus ut magis conveniens non possit ostendi. Pri- mum enim mandatum exponitur quo precipitur ut infans ad Christum, tanquam peccator, ad suum legitimum sacerdotem et servatorem adducatur ut per illum a peccato, Dei ira, morte et inferno liberetur et promissae gratiee per sacramen- tum baptismi certior fiât, regeneretur et propter nomen Christi a Deo pâtre recipiatur in numerum filiorum Dei.

2. Propter necessitatem igitur infantis admonetur ecclesia ut fiducia promissionis Christum Dominum pro illo invocet et petat ut illum in gratiam recipiat, illi peccata remittat et in coheeredem cœlestium bonorum adoptet et Spiritu Sancto sic obsignet ut ejus fretus auxilio possit Satanœ in vita et morte resistere et illum fœliciter superare.

3. Ponuntur formulas precationum satis çonvenientes qui- bus additur oratio dominica,

262 PIÈCES JUSTIFICATIVES

4. Precibus pro infante factis, sermo ad eos dirigitur, qui pro infante baptismum petiere et ab his (quia sunt os infan- tis, qui idcirco pro illo respondere debent) exigitur confessio pro infante, ut constet super qua re et eonfessione infans baptizetur.

5. Confessione fidei recitata infans baptizatur, juxta man- datum Domini, in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti.

6. Baptizato infante Deus pater invocatur ut baptizati tan- quam sui filii et hasredis curam in se recipiat, bona quas per baptismum in illum contulit perpetuo conservet et omnia sic instituât rut hic ad sui nominis honorem et gloriam edu- cetur, et tandem cum aliis sanctis œternam haereditatem in cœlis accipiat.

7. Admonitione deinde ad parentes, cognatos et amicos facta de statu et educationehujusinfantis, ecclesia cum bene- dictione dimittitur.

Quantum ad privatum et subitarium baptismum attinet, qui exigente summa necessitate, quando minister ecclesia; aut vir etiam non adsit, a mulieribus administratur, iste ob aliquot causas non est improbandus. Prima est quia Christus dicit hominem renasci aqua et spiritu, et apostolus Paulus vocat idcirco baptismum lavacrum regenerationis, et aposto- lus Petrus fgedus seu stipulationem bona? conscientiee. Qua- mobrem si homo a quoquam ante mortem posset Christo offerri et hujus lavacri regenerationis et fœderis bonœ con- scientiee fieri particeps, inhumanum plane esset velle prohiberi alicui homini ne tempore necessitatis per sacramentum baptismi in regnum Christi introducat miserum infantem. Secunda causa est quod, licet mulieres praesentibus viris jubentur tacere in ecclesia, quod tamen absentibus viris, exigente necessitate, possint non tantum loqui in ecclesia, sed etiam sacramentum baptismi administrai. Praeterea cum mulieres intelligunt sibi concessum esse ut natum in mundum, sed morti propinquuminfantem, possint ipsae baptizare absente viro, ips* quoque hac ratione ad invocandum Deum magis impelluntur : quia quem bapti- zant infantem, eum prius per praedicationem Deo offerunt, et hoc pacto oblatum signo fœderis confirmant. Atque to magis convenit ut infantes mox ante mortem bapti-

PIÈCES JUSTIFICATIVES 263

zentur quo magis fidèles parentes id postulent et velint per baptismum eos inferi Christoantequam ex hac vita emigrent. Quia ergo, ob dictas causas, usus hujus baptismi subitarii permansit in ecclesia, non sane est abrogandus : sed admo- nendee sunt fidèles mulieres ut légitime absente viro eum, prasmissa oratione dominica, administrent.

Ordo puerilis institutionis quas catechismus vocatur.

t. Puer, postquam loqui inceperit, ita instituitur ut primum fidei suas in Cbristum et baptismi admoneatur, quia ideo super hac fide baptizatus est ut debeat eam una cum baptismo suo confiteri.

2. Quia autem illa omnia quas christianum hominem cre- dere convenit in symbolo quod vocatur apostolicum paucis comprehenduntur, illud pueris ediscendum proponitur.

3. Post symbolum satis convenienti ordine collocatur oratio dominica, quas continet omnia ea quibus homo in hac vita opus habet, quas ideo fiducia promissionum symbolum apos- tolicum comprehendit, est dicenda.

4. Decalogus ponitur ut renatus sciât quas peccata eum fugere et quas opéra facere deceat.

5. Fit mentio cœnas dominicas quia homo renatus, ex deca- logo agnoscens suam infirmitatem et peccata, et iram Dei adversus peccata sua per castigationem vel perturbationem conscientias sentiens, jubetur ad cœnam Domini confugere tanquam ad sacram anchoram : Christus Dominus enim offert in cœna suum corpus et sanguinem in cibum et potum ut infirmos in fide corroboret et saucias conscientias, quas iram Dei adversus peccata sua sentiunt, sanet.

6. Post hase omnia suo quoque loco collocatur doctrina de clavibus regni cœlorum, quia si homo in exilio versetur vel in hujusmodi pericula et angustias incidat ut cœna Domini frui non possit, ipsum nihilhominus oportet semper secum claves regni cœlorum circumferre, hoc est memorem esse testimoniorum scripturas quibus propter Christum annun- ciatur remissio peccatorum et vita asterna.

7. Postquam hoc ordine catechismus fuerit a pueris reci- tatus et a ministro expositus, nécessitas postulat ut Deus, pro

264 PIÈCES JUSTIFICATIVES

confirmatione eorum quœ in hac doctrina instituuntur, invo- celur, quare hac invocatione et beneclictione recitata dimitti- tur ecclesia.

Quo decenti ordine cœna Domini administretur,

1. Cœna Domini ex ratione administratur ut primum docentur eam hujusmodi peccatoribus esse institutam pec- cata sua agnoscant et ex animo confiteantur, et iram Dei et mortem adversus ea perhorrescant, et justitiam esuriant et sitiant.

2. Pœnitentibus autem Christus Dominus sic ordinavit in cœna corpus suum sumendum et sanguinem bibendum ut hac vera prœsentia sui corporis et sanguinis testetur se pro illorum salute hominem factum, passum et mortuum esse, et nihil non egisse ut illi per ipsum habeant remissionem pec- catorum et vitam seternam : atque se ideo illis dare suum vere prsesens corpus et sanguinem cum pane et vino ut hi in ipso maneant et -vivant, et vita per fidem suscepta crescat.

3. Digne igitur ad cœnam is dicitur accedere qui eorum quas prose facta sunt a Christo recordatur, mortem ejus annun- ciat, et confitetur Christum pro peccatis nostris esse mortuum et ressuscitatum ad nostram justitiam et idcirco illi gratias agit.

4. Hic etiam. ut gratum se demonstret erga Christum, crucem sibi impositam patienter fert, et agnoscit se, per communem illum corporis et sanguinis Christi Domini cibum et potum, et per signa, panem et vinum videlicet, que ex multis portiunculis constantur, admoneri muluae charitatis.

5. Hac admonitione igitur praemissa recte mandatur eccle- siœ ut per communem et publicam confessionem in se des- cendat, et quilibet pro se ex contrito corde sua peccata Deo conflteatur, et eorum remissionem petat, quam et mox minister ecclesise annunciabit.

6. Hac etiam preparatione facta, quos non videt ipsum ordinem flagitare ut illi qui se preparaverint incipiant mox Deum patrem serio invocare ut sanctificet eorum corpora et animam, quo possint cum fructu participes fieri Christi Domini, et eum arclentibus votis sic complecti ut per eum

PIÈCES JUSTIFICATIVES 265

dilectionis et bonitatis paternrc certiores reddantur, et in nova vila ita confirmentur ut ipse per eos glorificetur, et ipsius populus incrementa virtutum et cœlesttum donorum accipiat.

7. Cum vero cœna a ministro porrigitur, non perperam inter porrigendum admonetur ille qui cœnam sumat, per verba Christi, illius sanctse institutionis, ut fidem suam eo magis applicet verbis Christi Domini, et non tantum ore, sed etiam fide accipiat sacramentum. Non ergo satis est ut sumens admoneatur fidei ; sed illud quoque fideli est indi- candum : fide suscipiat quod in ccena exhibetur.

8. Inter administrationem cœnae non perperam etiam per psalmos et pias cantilenas provocatur et excitatur spiritus eorum qui cœnam aut sumpturi sunt, aut sumpserunt.

9. Ac postremo cum gratiarum actione et benedictione ecclesia dimittitur.

De publicis precibus.

Precesqueein ecclesia populo proponuntur ad eum tantcm directas sunt, et eo modo fiunt quo jubet ipse Christus Do- minus eas fieri ; atque prout ipsa nécessitas exigit, ita sunt institutee. Quia etiam bonum est ut ecclesia semel in septi- mana admoneatur in specie earum rerum. fere omnium quibus in hac vita opus habet, asquum est ut eorum sic sit memor ut Deum, quemadmodum se erga nos propter salu- tem demonstravit, simul pro rébus necessariis invocet. In hune finem litaniœ in ecclesia retinentur non ut sanctis Domini gemitus suos proponat populus, sed potius ipsi Deo Patri, Filio et Spiritui Sancto, et petat ut sui misereatur, se custodiat, adjuvet, exaudiat, et perpétua pace donet. De ritu nuptiarum.

Ritus nuptiarum sic peragitur ut illi qui niatrimonium coram ecclesia contrahere, et ibi confirmari et stabiliri velint, primum admoneantur hujus instituti ut sciant matri- monium non ab hominibus, sed ab ipso Deo esse institutum, quare hac fide deceat eos contrahere.

Secundo admonentur arctissimi vinculi quo ambo conjun- gantur per matrimonium.

Tertio utrique officium considerandum proponitur.

266 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Quarto benedictionis a Domino promissœ fit mentio.

Quinto onera, labor. aftlictio et ejus generis mala recensen- tur ut adversus hœc se vera iîde et patientia muniant.

Sexto fit mentio promissionum Dei, quibus conjuges niti et rébus adversis ocurrere oportet.

Postquam ergo juxta praslecta sacrae scripturœ capita solennis confirmatio matrimonii subsecuta fuerit, pro con- firmationeet benedictione hujus contractus Deus invocatur, et, post laudes Deo dictas, ecclesia, more solito, cum benedic- tione dimittitur.

De asgrotis et mortuis.

Quoniam cegrotus opus habet medico, ipse omnium maxime indiget medico animée : minister ergo ecclesiae voca- tus ad œgrotum ejus animum bifariam sanare débet : predi- catione videlicet evangelii et sacramento cœnae, presertim si œger id petat.

Quamvis etiam mortui ex societate hominum excesserint et nobiscum in terris nihil commercii habeant, atque Deo suo justo judici sint committendi, ipsi tamen nos resurrec- tionis, vita; et societatis cœlestis et aetern* admonent, quare convenit ut nossepelientes mortuos itaeos Deo committamus ut simul simus memores horum aeternorum bonorum, quare minister ecclesias recte suo fungitur officio, si ipse comitans funus hortetur populum ad pœnitentiam ut semper sit paratus cum Christo sponso ingredi ad aeterna taberna- cula. Hac admonitione itaque facta recte committitur mor- tuus Deo suo judici, et viventes orant ut Deus sibi faciat eam gratiam, et adjuti ejus spiritu vitam in melius commutent, ipsumque jugiter tanquam fidèles servi expectent donec ve- niat et se ad œterna gaudia perducat.

Quoniam ergo htec omnia sic decenti ordine fiunt ut in melius emendari non possint, quis audet dicere haec non fieri ad asdificationem ecclesiœ, prassertim cum ipse christianus magistratus hcec observari velit ?

Archives nationales, K. 2179.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 267

147

Le maire et les ministrfs de Montbéliard a Christophe Fabri, ministre a Neuchatel.

13 décembre 1571.

Salut par Jésus Christ.

Monsieur, nous n'avons voulu laisser retourner ce porteur par devers vous sans l'accompagner de ce mot de letre par lequel serez adverty que nos gens poursuyvent tousjours leur pointe et ne sçavons quelle en sera l'issue veu que journelle- ment huyle y est appliqué. Toutesfois, nous nous confions tellement sur ceste cause tant bonne et sy juste que la fin n'en pourra estre que salutaire et prouffitable aux fidèles. Sy le Seigneur nous eust délivré de cest Elymas ' que cognoissez, il y avoit grande apparence de paix et tranquillité. Encores avons-nous ceste espérance que bien tost sa meschanceté sera en son comble. Le Seigneur y veuille pourveoir comm'il cognoist estre expédient pour son honneur et gloire et pour rédifïïcation de ceste Eglise laquelle est en danger de tomber en grande désolation. Au reste, nous vous prions d'avoir maistre Jehan Estienne présent porteur pour recommandé. Et luy adsister en ce que pourrez. C'est ung homme qui ha la crainte de Dieu devant les yeux et qui peut beaucoup ediffier en l'Eglise du Seigneur. Sur ce, n'ayans aultre chose à vous escripre après avoir présenté nos alfectionnées recom- mandations à vostre bonne grâce, nous prions l'Eternel vous continuer ses grâces. De Montbéliard ce 13 décembre 1571. Vos frères et bons amis Le Maire et Ministres

de Montbéliard.

S'il vous plaist,vous saluerez tous les frères de vostre classe en nostre nom.

Adresse: A nostre très cher et honoré frère M. Christofle Fabry ministre de la parole de Dieu

à Neufchastcl.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchatel.

1. Le ministre L'Archer.

268 PIÈCES JUSTIFICATIVES

148

André Floret a Christophe Fabri, ministre a Neuchatel

16 décembre 1571.

Salut par Jésus Christ.

Monsieur, voz lettres m'ont esté rendues au mesme instant que, de la part de messieurs les gouverneur et conseil de ce lieu, on m'interdisoit le présent: à cause que je ne me veuil pas accorder avec le nouveau superintendant que Jacobus Andréas a forgé avec son marteau. Et pour vous advertir en- tièrement de toutes nos actions passées, vous sçavez que les bourgeois de ce lieu ont escrpt à messeigneurs les comte palatin, lansgrave de Hesse, princes curateurs, duc de Wirtemberg, comte de Mombeliard et a messieurs de Berne, lesquelz ont tous escript en notre faveur au conseil de Stud- chart et de ce lieu de Mombeliard. Ce nonobstant, l'authorité du dict Andreee ou plus tost son importunité a tellement emporté le poidz que maistre Pierre Toussain et moy avons esté déposez de noz charges. Et quelques remonstrances qu'ayons faictes, elles n'ont heu point de lieu. Et ce qui nous contriste le plus c'est de veoir d'ung cousté ce pauvre peuple affamé de la pasture céleste plus que jamais, et d'autre cousté veoir les ministres qui nous debvroient soustenir se bander directement contre la vérité et contre nous. Car ven- dredy dernier ayans estez tous appeliez à la chancellerie pour confirmer leurs belles signatures et jurer de les mettre à exécution ilz respondirent par la voix de ce détestable Arque- rius qu'ilz ne le pouvoient bonnement faire que préallable - ment il ne fut pourveu à ceux qui n'avoient pas signé, et que leur nouvelle doctrine et nouvelle ordonnance ne fussent premièrement establies en ceste ville. Et pour exécuter une telle tragédie, ilz choisirent ung nommé Gedeon, ministre à Bavans, lequel cejourd'hui matin a desgorgé tout leur venin disant en pleine chaire que la Cène du Seigneur estoit un sacrement auquel Jésus Christ vrayement présent par le pain et le vin offre et distribue son vray et substantiel corps

PIÈCES JUSTIFICATIVES 269

et son vray et substantiel sang, lequel est prins et receu de la bouche de tous qui y participent tant mesebans que fidèles. Et continuant son propos, a proféré cet horrible blasphème que le corps de Christ n'estoit point contenu en ung certain lieu es cieux, mais qu'il estoit partout et par conséquent au pain de la Cène, alléguant pour prouver son dire des choses austant absurdes et ridicules que mensongères. Or pour ce que, incontinent après son presche, j'ay protesté de reffuter publiquement tout ce qu'il avoit desgorgé, de prouver par passages de l'Escriture saincte et par le consentement de tous les docteurs tant anciens que modernes (excepté Brence et Jacobus Andreae autheur et fautheur de l'ubiquité) que ceste doctrine estoit nouvelle et nouvellement forgée en la boutique de Sathan, messieurs du conseil en estans advertis, m'ont deffendu le presche à peine de désobéissance. Quoy voyans lesdietz bourgeois, ilz ont conclud et arresté de re- monstrer le tout ausdietz gouverneur et conseilliers, et au cleffault de justice et de bon appointement, en appeler devant les estatz de l'Empire, attendu qu'ilzsont soubz la protection d'iceluy. Voila ce qui est survenu depuis le retour de mon- sieur le gouverneur. Quant au reste je suis grandement fasché que je n'ay le temps et le loisir de vous escripre la légende de cet Elymas duquel faictes mention en voz lettres. Toutefois comme en passant je vous veux bien advertir que vendredy dernier il fut tellement censuré et chappitré en la chancellerie par ung nouveau conseillier que nous avons, nommé Chamberg, homme craignant Dieu et maintenant sa vérité, que n'eust été le nouveau superintendant allemand qui est en grand crédit envers messieurs les gouverneur et chancellier, il est certain qu'il eust esté honteusement dé- chassé de ces seigneuries. Et y en a qui se persuadent que bien tost on en repurgera ces pauvres Eglises. Pleust au Seigneur qu'elles feussent bien repurgées et de luy et de tous ceux qui se bandent contre la vérité cognue. J'ai prié monsr Tossain de vous escripre toute sa vie pource qu'il le cognoist mieux que moy. Toutesfois je le trouve depuis le départ de monsr de Beaumont son rilz, merveilleusement froid et pesant es affaires de la religion. Je vous prie que si avez moyen de luy escripre de le resveiller à bon escient. Touchant le sudict

270 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Elymas, ledict Chamberg m'a promis me faire avoir certiffica- tion d'une fausseté qui a esté descouverte par le conseil sur luy ; incontinent que je l'auray recouvrée je le vous envoyeray plus tost par messager exprès. Je ne vous veux aussy celer que ledict Elymas a sollicité ung divorce contre Dieu équité et raison duquel aussy je vous envoyeray ample certiffication cy après. Je vous advertiray plus amplement de tout ce qui surviendra par ung messager que nous envoyerons bien tost a monsieur de Beze. Cependant, je prie L'Eternel qu'il vous maintienne long temps pour l'ediffication de son Eglise. S'il vous plaist, vous saluerez tous vos compagnons et nos honorez frères et nous recommanderezàleurs bonnes prières. Tous ceux qui sont de reste vous saluent au Seigneur. De Mombeliard ce 16 décembre 1571.

Vostre serviteur frère et meilleur amy

André Floret.

Adresse : A monsieur et frère monsieur Mre Christofle Fabry, fidèle ministre du sainct Evangile à Neufchastel

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

149

Les maire et neuf bourgeoIs de Montbéliard a la classe de nenchatel.

17 déc. 1571.

S. Très chers et honnorez seigneurs, voisins, amis et frères. Nous avons receuz les lettres de consolations que nous avez envoyez. De quoy vous remercions bien affectueusement, ren- dant grâces a ce grand Dieu de ce qu'il luy a pieu nous confermer et consoler grandement par vos dictes lettres estans destituez d ung bon et excellent personnage monsieur de Beaulmont lequel on n'a peu eudurer par clecea. Mais

PIEGES JUSTIFICATIVES

27 ï

toutes fois (grâces a Dieu) ne s'en est departy sans laisser de bonnes marques de son ministère duquel il s'est tousjours aquicté fidèlement, non pas comme ung mercenaire, mais comme ung bon pasteur et excellent serviteur de Dieu. Quant adce que estiés d'advis de envoyer vers les princes: nous l'eussions voluntiers faict, n'estoit que sçavons bien quelle audience nous eussions peu avoir en tel estât que sont les choses de présent les princes sont enffans et que toutes choses se font parl'advis, volunté etauctoritédes adversaires. Tellement que avons treuvé plus expédient de escripre bien amplement (comme avons faict) aux six princes, ausquelx les lettres sont esté délivrées et par eulx mesmes leultes et entendues. Et combien que oultre tout cela, non seullement les très magnifiques et puissans seigneurs messieurs de Berne, mais aussi les très illustres princes messeigneurs l'électeur palatin et les trois frères princes landgraves de Hessen, en ayent escript et sérieusement aux deux princes curateurs (que sont le marquis de Brandenbourget deBaden) et a ceux de Stutgard, toutesfois nous ne avons peu obtenir de demeurer en la pureté de doctrine touchant la cène et es formulaires usitez en ceste église de tout le temps passé soubz les bons princes defunetz les duez Ulrich, conte George, duc Christophe, et des deux Pontz, ains les adversaires ne cessent de poursuy r leur entreprinse : de sorte que si ce grand Dieu ny pourveoit miraculeusement et en brefz (comme nous espérons qu'il fera pour l'amour de son sainct nom), il est fort a craindre que une grande ruine et dissipation n'adviene de ces églises icy : A quoy baille ung grand advancement l'apos- tasie de plusieurs faulx prophètes et mercenaires lesquelz estanz seullement menacez de perdre leur prebande se sont révoltez contre leurs propres consciences lesquelles ilz ont bien coterisees, et sont attendans ung horrible jugement et punition de leur détestable desloyaulté. Quant a nous, avec noz aultres bourgeois de ceste ville, sûmes bien délibérez de (moyenant la grâce de Dieu) tenir bon et demeurer fermes et constans en la vérité congneue dez si long temps : rendans grâces a Dieu de ce qu'il luy a pieu appeler nos pères et pré- décesseurs a la clarté de levangile par le ministère de feu nostre très cher père en Christ monsieur Pharel, la mémoire

272 PIÈCES JUSTIFICATIVES

duquel nous est très agréable, et nous sont voz enlises daus- tant plus recommandées, et nous a elles, daustant que avons cela de commung par exemple, d'avoir heu ung mesme doc- teuret pasteur nostre dict trescher père monsr Pharel, lequel a esté le premier pour nous engendrer a Christ, par la parolle de vie, que resonnoit vigoureusement et plantureusement en sa bouche. A raison de quoy nous vous prions bien affectueu- sement qu'il vous plaise a la première etseure commodité, nous envoyer les coppies des escriptures d'icelluy, ou il faict mention de feu nostre bon prince monseigneur le duc Ulrich et de nos prédécesseurs, lesquelles coppies nous seront fort utiles et aggreables, comme aussi celles du roy touchant la religion mentionnées en vos dictes lettres. Nous laissons le reste a nostre cher frère monsr Floret qui vous escripra plus amplement. Etnousestans bien affectueusement recom- mandez a vos bonnes grâces et sainctes prières, et a celles de toutes voz églises, vous souhaitons toutes grâces et bénédic- tions du Seigneur, vous remerciant vostre bonne consolation et amytié, et protestans du reciproquede nostre part, pourle recongnoistre etdeservir (avec l'ayde de Dieu) entouteschoses a nous possibles. Dez Montbeliard ce 17e de décembre 1571.

Voz frères, voisins, serviteurs, et amys

Les maire et neufz bourgeois de Montbeliard tant en leurs noms que des aultres bons Bourgeois dudit lieu.

Adresse : A messieurs et frères messieurs les pasteurs et ministres de la classe des ville et conté de Neufzchastel Oul- trejus, noz chers voisins et singuliers amys.

Audict Neufzchastel.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

PIECES JUSTIFICATIVES

273

150

Articles sur lesquels ceux de l'église de Montbéliard désirent avoir fidele résolution et prient leur tres cher et honoré père en christ monseigneur de bèze, fidèle pasteur et professeur en l'église de geneve, d'écrire son bon advis en teste d'un chacun desdits articles.

30 décembre 1571.

Réponses de Théodore de Bèze

Demandes

1. Suivant les commandements de J.-C. vous devez fuir les faux pasteurs, c'est-à-dire qui annon- cent fausse doctrine comme est l'ubiquité, la faulse exposition de l'article de l'ascension, et la manducation orale. xMais, s'il n'est question que de la vocation, après avoir protesté de n'aprou- ver la déposition des vrais pas- teurs, devez pourchasser la res- titution d'iceux par tous bons moyens. Cependant vous pouvez servir de ce que vous pouvez avoir.

2. Evitez toute émeute et sédi- tion en paroles et en actes, pro- testez envers qui il appartient des causes qui vous empeschent de vous trouver es presches des faux prophètes, persévérez à maintenir la vraye religion en laquelle vous avez été enseignés. Si on vous demande si donc vous estimez votre prince tenir faulse doctrine, répondez révé- remment et vous remettez à n'estre contraints à répondre à telle question. Mr Toussaint pourra fournir au moins aux

1. Premièremen^d'autant qu'on nous a privé de nos pasteurs ordinaires non pouraultre chose que pour n'avoir voulu signer certains articles compilés par Jacobus Andreae, nous deman- dons si nous pouvons, sans offen- ser Dieu, adsister aux presches de ministres révoltés et, en bonne conscience, les appeler pour con- soler les malades et leur faire baptiser nos enfants ?

2. Comment c'est que nous nous contiendrons touchant la religion, cependant que nous regarderons les moyens de pou- voir obvier à la totale ruine et dissipation de cette église? Car nous avons tous ensemble pro- mis et signé, de moyennant la grâce de Dieu, vivre et mourir en la vraye et pure religion, fon- dée en la parole de Dieu, conte- nue es écrits des prophètes et apôtres et sommairement décla- rée en la confession d'Augsbourg bien entendue et telle qu'elle fut

18

274

PIECES JUSTIFICATIVES

baptesmes et mariages. Au sur- plus, contentez-vous, attendant une meilleure saison, de la lec- ture et des prières domestiques. .Mais appaisez le Seigneur par ardentes prières et bon ordre establi aux familles, et en général par vraie conversion au Sei-

présentée à l'empereur Charles en l'an 1530.

3. Aydez-vous en tant que vous pourrez. Mais faites bons et sûrs advertissemens et le tout en sorte que ceux qui vous es- pieront sur ce point, n'ayent l'occasion qu'ils en désirent de vous calomnier surtout au fait de la seigneurie, comme si vous brassiez quelque chose en l'Etat.

4. J'ai baillé au porteur ce que j'ai pensé pouvoir faire de ma part.

5. Si vous étiez bien libre, ne vous donnerois peult-ètrc aultre ordre, (non pas que notre foi soit subjecte aux hommes ni au temps) mais pour ce le plus net- tement qu'on peut respondre en matière de conscience, c'est le meilleur, et toutefois on se peult et doit accomoder à ceux aux- quels on a affaire, autant que la vérité et la conscience bien ré- glée le peuvent porter. Eu donc égard à votre condition, j'estime que pouvez advouer la confes-

3. S'il est bon que nous escri- vions derechef aux magnifiques seigneurs messeigneurs de Ber- ne, lessupplians qu'il leur plaise continuer la bonne volonté quils ont envers ceste cause, et en escrire encore une fois au conseil de Stotgardt et de Mont- béliard, ou y envoyer une am- bassade à nos dépens.

4. Si cette voye est trouvée bonne, nous supplions le dit seigneur de Bèze, qu'il lui plaise prendre cette peine de minutter les lettres qu'il conviendra es- crire aux dits seigneurs de Berne et les donner au présent por- teur ; qu'il lui plaise aussi en escrire à nos faveurs tant aux dits seigneurs de Berne qu'à au- tres qu'il connoitra pouvoir ai- der à la conservation de cette pauvre église.

5. Davantage nous demandons si nous pouvons ou devons re- cepvoir la confession d'Augs- bourg meslée avec l'accord de Luther et Bucer, la confession de Wirtemberg et les ordonnan- ces ecclésiastiques le batème des femmes est approuvé, les zwingliens condemnés et mis au rang des anabaptistes.

PIECES JUSTIFICATIVES

275

sion d'Augsbourgadjoutant cette clause bien entendue, c'est-à- dire comme Melanchton même Ta exposée, et de nouveau l'égli- se de Witteberg en son caté- chisme, sans être contraints d'accepter ni rejetter ce qui y a été adjouté depuis, d'autant que vous vous êtes toujours conten- tés et vous contentez encore de la simplicité en laquelle vous avez été enseignés sans aucune disputes ni divisions entre vous.

6, Comme dessus.

7. Tenez-vous aux modifica- tions sur ce faites dont le feu duc Christophe même s'est con- tenté, et priez de n'être contrains de rien innover, vu que vous avez été toujours en bon repos. Et demeurez fermes en cette conclusion.

8. Je ne puis répondre sur cet article ni autres suivans pour ne savoir les droits de l'Empire, tant y a que devez bien y procé- der sagement, et discrètement, et toutefois ne faire difficulté d'entrer en ce chemin si néces- sité vous y a contraint, et sur ce j'ay dit mon advis au por- teur.

9. La ville doit faire l'instance, et M* Toussaint se doit offrir avec les gens de bien a mainte- nir ce qu'ils ont presché jusques à présent.

6. Si simplement nous pou- vons recevoir la confession d'Augsbourg et ledit accord de Luther et Bucer, et s'il y a rien contraire à la parole de Dieu et à la doctrine prêchée par les églises vraiment réformées ?

7. Et d'autant que ceux de Wirtemberg insistent le plus sur l'établissement de l'ordon- nance ecclésiastique, nous de- mandons si nous la pourrions recepvoir avec quelques excep- tions et interprétations plutôt que de laisser du tout tomber en ruine l'état de cette église ?

8. Et le cas advenant que, de puissance absolue, ils viennent à poursuivre leur entreprise, nous demandons si nous pouvons op- poser à icelle et en appeler, si la nécessité le requiert, devant les états de l'Empire, attendu qu'on nous veut contraindre à plus que n'est porte par la confession d'Augsbourg?

9. S'il se faut opposer, qui est-ce qui doit le faire, M* Pierre Toussaint comme surintendant ou bien nous comme le corps de l'Eglise ?

276

PIECES JUSTIFICATIVES

10. Le conseil vous en ré- souldra.

11. Je crois que telle doit être la substance de vos griefs, mais le conseil vous réglera sur le tout.

12. Comme dessus.

13. Je n'en sache point par de en. Mais vous en trouverez... vous vous adre serez.

14. Vous le saurez sur le lieu.

15. Je l'estime ainsi, surtout adjoutant les témoignages bien recueillis de ceux qui ont con- damné en Allemagne l'ubiquité et la fausse exposition de l'arti- cle de l'Ascencion, et faisant une briève déclaration sur le point de la Cène dont j'ai baillé un formulaire au porteur.

16. Si vous avez juste cause de récusation et que vous puissiez bien prouver, vous la devez proposer, mais bien discrète- ment, sinon taisez-vous en, et obviez à toutes mauvaises entre-

10. S'il en fault appeler, nous demandons comment et en quelle forme nous le pourrons faire, in scriptis ou autrement ?

11. Quels pourront être nos griefs et s'ils seront vallables pour obtenir notre prétendu, qu'est qu'on nous laisse en la doctrine et es cérémonies que préchées et usitées sont plus de 37 ans même par la permission des furent d'heureuse mémoire le duc Ulric, Christophe et George, ducs et comtes de Wit- temberg ?

12. S'il lui plaisait prendre la peine de rédiger nos griefs par escript ?

13. S'il sait point quelque homme propre et idoine pour poursuivre, moyennant son sa- laire, ladite appellation devant les Etats de l'Empire?

14. Si après l'appellation émise, on pourra obtenir provision de l'excellence de monseigneur le comte palatin, comme vicaire de l'Empire, et comment il y fau- drait procéder ?

15. S'il pense que notre appel- lation sera bien fondée quand nous insisterons sur laconfession d'Augsbourg et sur ce que les dits princes de Wirtemberg nous ont permis depuis trente-sept ou quarante ans, de quoi nous ferons aisément apparoir ?

1G. Si en ces affaires ecclésias- tiques nous pouvons tenir le chancelier pour suspect, attendu qu'il a promis et juré à Jacobus Andreoc de mettre à exécution tout ce qu'il avoit complotté et qu'il

riECES JUSTIFICATIVES

277

prises, vous recommandans à Dieu.

17. Je n'ai aultre moyen que celui que voyez par mon cscrit, et qu'entendrez par le porteur. Surtout, je vous recommande conversion de vie, modestie à mener une si bonne cause, et provision de patience qui cou- ronnera l'œuvre.

Fait audit Montbèliard le pénultième décembre 1571 Stil de Besançon.

se montre ennemi ouvert et ma- nifeste du repos de cette église ?

17. Finalement, s'il sait point quelques autres moyens plus propres et expédiens que les ci- dessus déclarés, nous le prions qu'il lui plaise nous en advertir.

151

Articles sur lesquels l'église de Montbèliard requiert resolution ta r ecrit des fideles pasteurs et ministres de l'église de Neufchatel outre Joux.

30 décembre 1571.

RÉPONSES

Demandes

D'autant que le différend est sur le fait de la doctrine ou reli- gion, il sembleroit beaucoup plus convenable, meilleur et plus sûr de faire convoquer un sy- node, auquel gens ecclésiasti- ques et non suspects fussent ju- ges. Comme pourront être ceux des princes tant palatin que d'Auguste de Saxe et des égli- ses de Suisse y comprenant Genève et Neufchatel, si ça se peut obtenir.

Ces choses toutefois étant re- fusées, pour le dernier refuge, l'on en pourra appeler aux états de l'Empire.

Premièrement. Si pour demeu- rer en la liberté de leurs cons- ciences il seroit bon d'émettre appellation devant les états de l'Empire, attendu qu'on les con- traint à plusieurs choses qui ne sont contenues en la confession d'Augsbourg ?

Comment et en quelle forme on la pourrait émettre ?

273

PIÈCES JUSTIFICATIVES

Au défaut de M. do Béze, l'on pourra obtenir M.OIivianus, qui <_-t à Heidelberg, lesquels pour- ront prescrire la l'orme directe.

Puisqu'en fait civil l'on ne doit être condamné sans être ouy, et avoir lieu de se défen- dre, beaucoup moins en chose concernante la religion et le prix de la conscience, et que la par- tie adverse soit juge et partie et même en besoignant par voie tellement indirecte, il a chassé ceux qui acceptent la confession d'Augsbourg en son droit sens, ce qui est hors de tout terme de raison, pourquoi votre cause est si juste que sommes d'avis que bien instamment vous le pour- suiviez par tous les moyens qu'il vous sera possible, vous offrant tout notre devoir, selon notre possibilité, au nom du Sei- gneur lequel pryons vous y vou- loir octroyer bonne issue.

De faire encore expérience de cela, en y adjoignant MM. de Zurich, semblerait n'être sans grande espérance et d'un grand bien.

Non seulement écrire, mais aussi envoyer gens, si métier seroit.

Puisque, non seulement par leur entrée indirecte ils se mon- trent mercenaires, loups et bri- gands, mais aussi par fausse doctrine ennemie de Dieu et de

S'ils savent point quelqu'un propre et idoine pour poursuivre ladite appellation devant les dits états de l'Empire en le bien contentant ?

S ils pensent que nous soyons bien fondés et qu'ayons griefs suffisants puur obtenir notre prétendu. Comme aussi soit que la procédure qu'a tenu Jacobus Andreœ est contre toute dispo- sition de droit divin et humain, ayant chassé ceux mêmes qui affirmaient la confession d'Augs- bourg en son vrai sens et telle qu'elle fut exhibée à l'Empereur Charles en l'an 1530 ?

Ou bien s'ils trouveront meil- leur qu'on priât derechef mes- seigneurs de Berne qu'il leur plût écrire de nouveau au con- seil de Montbéliard, ou bien en- voyer une ambassade au dit lieu à nos dépens pour remontrer les dangers qui peuvent souldre du changement et altération de la religion ?

S'il leur plairoit en écrire aux dits seigneurs de Berne en fa- veur de notre pauvre et désolée église ?

Si ceux de l'église peuvent en bonne conscience assister aux presches des révoltés et leur faire batiser leurs enfants, le cas advenant que, pour un tems, ils

PIECES JUSTIFICATIVES

279

son église, voire instruments du diuble, avant d'approuver telles gens et leurs façons méchantes, de présence, il vaut mieux s'ab- senter et délayer le saint batême, ou bien donner ordre de bonne heure que les femmes aillent faire leurs couches en lieu purement l'Evangile est prêché.

D'autant que telles ordonnan- ces sont farcies de beaucoup de superstitions, idolâtries et faus- setés, et qu'il ne faut pas mal faire, afin que bien en advienne, ni aussi, sur peine de malédiction, il ne faut ourdir la toile, sinon par l'esprit de Dieu, ni prendre conseil, sinon de sa bouche, et quant bien ce seroit un ange venant du ciel, en apportant au- tre doctrine que celle du Christ et de ses apôtres, il doit être en malédiction. Telle doctrine donc ainsi pollue et méchante ne se doit recevoir.

Moyennant qu'en laissant la doctrine du Seigneur en son en- tier et les saints sacrements être administrés en toute pureté et que aussi l'on se contente de la confession d'Auguste, bien entendu en son vray sens.

Car advenant que les lettres de MM. de Berne et de Zuric ne fissent assez en première ins- tance, que pour le second, les dits seigneurs, avec M. de Bèze et aussi M. Olivianus allassent jusques aux princes tuteurs pour les advertir de tous ces malheurs et requérir d'y être pouveu de bon remède.

Ces pastilles faites au nom de la vénérable classe de Neuf- çhatel vous suffiront pour le

fussent destitués de leurs minis- tres ordinaires ou autres de la bonne part ?

Et d'autant que le conseil du- dit Montbéliard insiste le plus sur l'établissement de l'ordon- nance ecclésiastique, ceux de la dite église demandent s'ils pour- ront recevoir la dite ordonnance plutôt que de laisser tout tomber en ruine ?

Avec quelles exceptions ils la pourroient recevoir ? Car déjà on les dispense de la robe blanche, du chant latin, du nombre des fêtes, du batême des sages-fem- mes et de la condamnation des zwingliens.

S'ils savent point quelques autres moyens plus propres et plus expédiens pour appaiser les troubles que ceux ci-dessus déclarés ?

Fait audit Montbéliard le pé- nultième jour de décembre 1571.

230 PIÈCES JUSTIFICATIVES

présent n'ayant loisir de vous écrire, ce que ferons en bref au plaisir de Dieu, lequel supplions vous fortifier et adresser en ces affaires (qui est sien) en grande vertu de son saint esprit. Nous recommandans tous à vos bon- nes grâces et prières. Ne vous oublians aux nôtres.

De Neufchatel ce 16 janvier 1572.

Signé : Christophe Fabri,

Guillaume Philippin, Félix Philippin.

Archives nationales, K. 2186.

151 bis

Pierre Toussain aux gouverneur, chancelier et conseillers de Montbéliard

24 janvier 1572.

Clarissimi et observandissimi domini, quantum ad doctri- nam attinet, quae hic a renato Evangelio praedicata est, cum nemo fuerit hactenus, laus sit domino Deo, sive ex principi- bus nostris, sive ex eorum legatis et theologis hue missis, sive ex consiliariis, sive ex populo, aut aliis sequis auditoribus nostris, qui de ea sit conquestus : et statuerimus adjuvante domino Deo, in hac ecclesia ut semper antehac, in puritate verbi Dei et confessionis Augustanee permanere : atque etiam in concordia facta inter D. Lutherum et ministros superioris Germaniœ quae anno 62 serenissimis principibus nostris, principis nostri junioris tutoribus hic agentibus, nobis ab eorum theologis ad subscribendum proposita est, supervaca- neum esset nunc multis de doctrina nostra scribere.

Sed quantum ad ordinationem ecclesiasticam spectat, de

PIÈCES JUSTIFICATIVES 281

qua jussistis me sententiam meam ad vos scribere, ego çlarissime D. V. primùm intelligere velim, quod antehac saopedeclaravi, ritus videlicet et formulasnostras,catechizandi, baptizandi, cœnam domini administrandi, matrimoniis bene- dicendi, pra^cumque, non à nobis harum ecclesiarum minis- tris institutas esse, sed ab his theologis, qui, postquam essem in hac urbe aliquandiu concionatus, illustrissimi prin- cipis nostri D. ducis Ulrici, piae mémorial jussu, hue ad has ecclesias reformandas venerunt. Et quos quidem ritus et formulas nostras, tantum abest ut idem serenissimus prin- ceps dux Ulricus abrogari voluerit, ut anno 45 peculiari scripto D. duci Christophoro felicis mémorise mandaverit ut supradicti ritus et formulas non solum hic in ecclesia Galli- cana sed etiam in Germanica servarentur. Nec ulla etiam interea facta est hicunquam ullius horum rituum mutationis mentio, donec serenissimo principe nostro D. comité Georgio (beatae memoriae) mortuo, hue allata est ex ducatu, anno 60, ordinatio illa ecclesiastica ut eam reciperemus. Quod cùm ex tempore facere bona conscientia non possernus, ut qui eam anteà nunquam vidissemus, trimestre nobis ab serenis- simis principibus nostris Bipontino et Wirtembergensi béni- gne concessum est : ut interea non solum cum dominis gubernatore, consiliariis et primoribus hujus urbis, sed etiam cum reverendis fratribus et dominis nostris Argentinensibus et Basiliensibus ministris nobis vicinis, ea de re consultaremus et deliberaremus. Quorum omnium sententia et judicium sunt, ut eam quidem ordinationem reciperemus, sed cum ea exceptione quam in libello nostro supplice ad principes decla- rabamus, hoc est, supradictis formulis nostris retentis, ut, quee, à tam longo tempore in his ecclesiisusitatee, sine magno ministerii contemptu et gravi subditorum et vicinorum offen- diculo mutari non possent. Quo, supradictorum omnium tam politicorum quam theologorum judicio a principibus viso et perpenso, ipsi nos in nostris formulis sine ulla molestia pur integrum biennium reliquerunt. Et quamvis biennio post, anno videlicet62,cum ad novas principis nostri j unions ditio- nes lustrandas supradicti principes nostri domini tutores theologis suis comitati hue venissent, facta fuerit a nonnullis ejusdem ordinatiopis mentio aliqua, ut ea hic sine exceptione

282 PIÈCES JUSTIFICATIVES

reciperetur : tamen cum de doctrina et eisdem formulis nostris sic respondissemus, ut et principibus et théologis satisfactum esset, theologi nos fratres et collegas in domino agnoverunt et principes nobis, ut antea, formulas nostras bénigne permiserunt. Et verum est quidem, quod ab eo tein- pore, quo principes hic unà fuere serenissimus princeps nos- ter D. dux Christophorus, a nonnullis ex ducatu soilicitatus, hue dominis consiliariis scripserit ut ordinatio servaretur.Sed ad quod tamen principis rescriptum cum respondissemus, nos eam ordinationem tideliter servare, ut nos servaturos receperamus, hoc est cum exceplione ibrmularum nostrarum, tantum abest ut ob id pientissimus princeps adversus nos commotus fuerit aut nos ministris nostris privaverit, aut mandaverit ut passim per has ecclesias, consuelis formulis nostris abrogatis, ordinatio illa ecclesiastica sine ulla excep- tione ab omnibus hic civibus et subditis reciperetur et serva- retur, ut contra idem optimus princeps veras pacis et aedifi— cationis harum ecclesiarum studiosus nos ad mortem usque in nostra rituum et formularum exceptione clementer et bénigne reliquerit.

Quae cum ita habeant, et jubeat apostolus omnia fieri in ecclesia Dei ad eedificationem, non ad destructionem etChris- tus offendiculorum authoribus gravissime minetur : et con- fessio Augustana : et principium protestantium recessus, et veteris ecclesias doctores (quemadmodum ex Augustino ad Cassulanum constat) mandent ne obdissimilitudinem rituum turbentur ecclesias, sed ut unaquasque in suis receptis et usitatis ritibus in pace relinquatur : et D. Brentius prascipuus theologus et superintendens ducatus Wirtembergensis ad- versus Sotum scribens dicat : Publicos ritus et ordinationes invitae et repugnanti ecclesias obtrudere, hoc est tyrannicum et detestandum : et universa haec ecclesia propter offendicula à novis ritibus recipiendis semper abhorruerit, et magis quàm unquam antea hodie abhorreat : bona conscientia con- sulere non possum ut ei ordinatio illa ecclesiastica aliter recipienda mandet quam hic hucusque recepta est, hoc est, cum ea exceptione in qua (ut supradictum est) principes nostri omnes, sive naturales, sive tutores, nos haçtenus cle- menter et bénigne reliquerunt.

riÈCES JUSTIFICATIVES 283

Quod autem D. Sulcerum spectat, ipse anno 60 et ceteri ministri omnes, qui tum Basilese cum co erant, eommuni consensu declararunt se libellum nostrum supplicem acl prin- cipes de supradictis formulisnostrisin his ecclesiis retinendis approbare : Et quam quidem declarationem, manu D. Sulceri scriptam, in manibus habeo, quee sic babet : Supplicem bunc libellum, ut sano pientissimoque consilio scriptum, ego Simon Sulcerus meo et fratrum meorum symmistarum no- mine approbo : prascorque Christum Jesum, ut per ipsius gratias interventum ab serenissimis principibus bénigne acci- piatur, quo scandala vitentur, etœdificetur ecclesia. Quorum quidem Sulceri et symmistarum ejus omnium judicio et sen- tentia standum est potius quam nescio quibus literis a privato aliquo nescio quo modo extortis. Nec ullos etiam alios sive Argentinenses, sive aliarum ecclesiarum ministros unquam hactenus super ea re consuluimus, qui causam hanc nostram bene cognitam non approbarint. Et quam quidem causam nostram, si necessarium fuerit, serenissimorum principum protestantium, et academiarum Germanise confessionis Au- gustanœ cognitioni et judicio libenter submittemus. Sed cum hujus causae apud alios tractatio nihil aliud adferre posset, quam nova dissidia et offendicula, non est meum consilium, ut eo deveniatur : autquœin hisditionibus in rébus religionis nimis inconsiderate cœpta sunt : et unde per vicinas et alias ecclesias reformatas multi suntgravissimeoffensi, continuen- tur in hac ecclesia : sed ea potius vestra prudentia et autho- ritate in pace retineatur. Quod et Domino Deo gratum et principibus nostris et vobis fuerit honorificum : cum nihil aliud petamus quam ut in rébus religionis in eo statu relin- quamur, in quo (ut jam sœpe dictumest) illustrissimi princi- pes nostri omnes nos hactenus a renato hic Evangelio bénigne reliquerunt.

Mombelgardi, 24 januarii 1572 a Nativitate Christi.

Clariss. D. V. deditissimus servus, P. Tossanus.

Generosiss. et clarissimis dominis D. gubernatori, cancella-

284 PIÈCES JUSTIFICATIVES

rio,etceteris serenissimi principis nostri consiliariis, dominis mcis observandissimis.

Bibliothèque de Besançon. Collection Duvernoy. Montbéliard sous Frédéric.

152

Les maire et neuf bourgeois de Montbéliard a la

classe de neuchatel

2 Février 1572

Très chers honorez seigneurs et frères, nous vous remer- cions grandement de vostre bon conseil et advis, que nous avez envoyé, par ce pourteur,nostre cher et bien aymé frère, maistre Andrey Floret, et des offres qu'il vous plaist faire pour l'advancement de ceste église. Et vous prions, qu'il vous plaise envoyer à noz frais avec ce dict porteur (Floret) l'ung d'entre vous pour l'accompagner et luy bailler addresse il vous déclairera. Auquel aussi vous prions de adjouster foy en ce qu'il vous dira de notre part. Luy faisant telle adsis- tance comme en avons la bonne confiance en vous. Et aurons le moyen pour le deservir envers vous et les vostres, nous y employerons (aydant Dieu) bien voluntiers. Et sur ce, nous estans recommandez bien affectueusement à voz bonnes grâces et prières, vous souhaitons toutes bénédic- tions du Seigneur. Dez Montbéliard ce deuxième jour du mois de febvrier 1572.

Lentierement vos frères, serviteurs et amys,

Les maire et neufz bourgeois dudict Montbéliard.

Adresse : A noz très chers et honnorez seigneurs, mes- sieurs les pasteurs et ministres de la classe des ville et conte de Neufzchastel oultre Jus, nos bons voisins, frères et singu- liers amys.

Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.

PIÈGES JUSTIFICATIVES 285

153

Appel de trois pasteurs renvoyés du comté de Montbéliard

A LA CLASSE DE NeUCHATEL.

5 février 1572.

Salut par Jésus Christ. Messieurs et frères. Il a pieu à Dieu qu'a la sortie du sieur porteur nous avons eu moyen de vous communiquer ce qu'il a pieu à Dieu ce jour d'huy ordonner de nous, qui est qu'aur- donnance nous a esté faietc par le gouverneur de ce lieu de nous pourveoir devant le my caresme, pource que navons voulu soubscrire aux ordonnances introduites en ces cartiers. Nous vous prions qu'en cest endroit vous nous prestiez la main, comme aussi nous sommes asseurez que ferez, et qu'il vous plaise nous escrire non pas seullementselon les présentes, qui trop briefvement ont estées escriptes, mais selon que serez plus amplement advertis du sieur pourteur nostre frère et compaignon. Cependant nous prierons Dieu qu'il accroisse en vous ses sainctes grâces, nous recommandans bien affectueu- sement a vous et a vos prières. De Mombeliard le 5 de febvrier 1572.

Vos frères et serviteurs,

Vostre frère et serviteur, Jehan Naletet

Jehan D. Marion Vostre humblefrere et serviteur..

F. Clerget

Adresse : A messieurs et frères, messieurs les ministres de l'église de Neufchastel.

(Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel).

28G pièces justificatives

154

Le surintendant Henri Efferhen au Dr J. Andrew

7 Février 1572.

Salve in Christo Jesu, révérende et clarissime domine can- cellarie, experior tandem me non peccasse, quod ad hune usque diem nihil de statu harum ecclesiarum ad tuam excel- lentiam scripserim. Nam fortasse defendissem propter hypo- crisim quem nunc accusare cogor. Aecidit enim ut Petrus Tossanus, qui me quarto novembris coram ecclesia publiée prsedicarit pacifîcum, et altero die hospitioexceperit, etspem fecerit, quod novum institutum esset adjuturus et promotu- rus, se octavo decembris talem demonstravit qualis esset, hostem videlicet nostrœ ordinationis, et paratum ad seditio- nem potius quam ut velit permittere ut ea introducatur. Decimo quarto ejusdem mensis, quo die ego a gubernatore et consiliariis commendabar reliquis ministris, inquietus homo per literas nobis significabat, se nolle resignare offi- cium, et id mox eventus declaravit.

Nam decimo octavo et mox subsequenti 19 decembris rejecit cum indignatione ministros quos nos verbum Dei annunciare hic Mumpelgardi volebamus: et ipse una cum suo filio Samuele preest ecclesias gallicae ; atque res eo per- venit ut ego cogar pro concione diluere crimina quos princi- pibus et nobis hi seditiosi homines objiciunt. Mihi igitur, ut videris negotium est cum spiritu mendaci et homicida. Quid ergo facto opus sit, consulite ; et ejus tortuosum et fallax scriptum, quod authorem représentât diligenter perpendite.

Quantum autem intelligo non tantum hic Mumpelgardi insidiœ calidi hostis timendae : sed etiam istic apud princi- pem. Hic enim dicitur principem significasse civibus se cum eis esse ejusdem opinionis, quare jubeat nos esse bono animo. Id licet falsum esse existimem, velim nihilominus principem sic veris sententiis imbui, et abstratri a pravo consortio, ut constanter veram doctrinam contra adversarios profiteatur. Memor es ejus quod Johannes de Schalon, qui est cum prin-

PIECES JUSTIFICATIVES

287

cipe, de te post discessum hinc, inter cives Mumpelgardenses sparserit. Idem nunc studet Johannem Chassotum sua viru- ienta lingua impedire : quare te obnixè oro, ut injuste op- presse» subvenias. Non enim mihi persuadere possum, Chassotum esse talem qualis praedicatur a Johanne de Sehalon quamvis suas habeat infirmitates quas mihi ingénue confessus est.

Ipse Chassotus unà cum fratre meo, quem illi adjunxi comitem, reliqua referet.

Dominus seeretarius Graseck habet Tossani scriptum, et brevem earumrerum descriptionem quas hucusque hic acci- derint. Jpse ergo hase ab eo petas. Quia etiam Tossani for- mulas catechizandi, baptizandi, matrimoniis benedicendi, et precum, posthac non rehnquentur in scholis, convenit ut in earum locum nostrse reponantur : quare enravi, quantum fieri potuit, ut maxime perspicuo sermone gallico pueris et ecclesias proponantur. D. Seeretarius habet exemplar, cujus de hoc libello judicium audire potes. Omisi in eo subitarium baptismum, et formam litaniae, et decem prascepta quemad- modum a domino coram populo Israël recitata sunt, ut eo minus moveramus reprehensionem. Si itaque vobis hoc verum institutum placuerit, illud promovete, et efficite ut quam primum iste libellus excudatur. Nos enim eo opus habémus.

Juvate me quseso : quia promisistis, et ego vestra ope carere non possum. Plus cogito quam scribo. Deus pater domini Jesu Christi sit nobiscum, et benedicat nostris cona- tibus. Amen. Mumpelgardi 7 feb. an. d. 72,

tuas excellentias studiosus

Henricus Efferhen D.

Adresse : Reverendo et clarissimo viro, domino Jacobo Andréas, sacrosanctas theologias doctori, celeberrimas acade- mias Tubingensis prasposito ac cancellario, domino suo observando.

P[orta]ta 19 feb. 1572.

Archives nationales, K. 2179.

l288 PIÈCES JUSTIFICATIVES

155

André Floret a la classe de Neuciiatel

27 mars V67'2.

Salut par Jcsus-Christ.

Messieurs et très chers frères, Je vous prie me pardonner si je ne vous escri maintenant longues lettres car comme par cy-devant nous vous avons communiqué toutes les affaires de ceste eiglise et usé de vostre conseil pour la poursuitte d'icel- les, aussy ne vous veux-je rien celer de tout ce qui s'est faict et est advenu depuys mon départ d'avec vous. Estant donc de retour en ce lieu et y voyant ung merveilleux trouble a cause que messieurs les gouverneur et conseilliers avoient resoluti- vement déclaré à monsieur Tossain qu'ils vouloient pourveoir à l'église de ceste ville craignant que cela n'apportast quelque altération en noz affaires qu'estoient, comme voussçavez,assés douteuses veu la force et authorité de partie adverse, je me mis en debvoir de parler a monseigneur le chancellier et luy demanday s'il y auroit point quelque espoir et moyen de nous accorder afin de mettre fin à ces troubles et pourveoir ceste esglise de pasteurs fidèles et dépure doctrine. Il me respondit soudainement qu'au retour de monseigneur le gouverneur qui pour lors estoit absent, il luy en tiendrait propos avec espérance d'obtenir quelque chose de luy. Et dez lors com- mença ledict sieur chancellier de parler à moy, conférer et communiquer avec moy des affaires de la religion. Disant qu'il detestoit l'ubiquité et ceste manducation orale de Jesus- Christ et plusieurs aultres choses semblables. Au retour dudict sieur gouverneur, je fus appelle au conseil, la il me fut demandé quelz pourraient estre les moyens pour tomber a quelque bon accord. Je respondis que lors nous pourrions tomber d'accord, quand on nous laisserait purement et simplement prescher la parole de Dieu, comme par la grâce de Dieu nous avions faict auparavant, et quand nous ne serions point contraintz de croire ceste présence et manduca- tion grossière de Jésus Christ nostre Sauveur qui se face cor-

PIÈCES JtlSTIFICAftVES 289

porellement et de la bouche du corps mais spirituellement par foy ; quand nous ne serions point contrainctz de recevoir l'ubiquité laquelle est condempnée par les principales unni- versitez de l'Allemagne, ou de nous distraire et séparer de l'union des aultres églises. Hz répliquèrent que nécessairement il failloit recepvoir la confession d'Augsbourg, d'austant que nous estionz soubs l'Empire ; et ung certain formulaire de catéchiser et administrer les sainctz saciemens lequel ilz avoient faict extraire de leur ordonnance ecclésiastique. Je fey response que nous recepvrions la confession d'Augsbourg avec ceste exception assçavoir entant quelle seroit bien en- tendue et quelle ne contreviendroit aux escriptz Prophétiques et Apostoliques. Et quant a ce formulaire nouveau qu'ils avoient faict extraire de leur ordonnance ecclésiastique, nous nen ferions pas grande difficulté, pourveu qu'il n'y eust rien contraire ou répugnant a la parole de Dieu, attendu que les cérémonies sont choses indifférentes et qui ont tousjoursesté en la liberté des églises. Cela faict, ilz me dirent qu'au retour du ministre allemand qui, pour lors, estoit allé en Allemagne, ilz me rappeleroient pour conférer avec luy et tascheroient par tous moyens de l'amener a cest accord. Ce qui fut faict huict jours après, en présence de tout le conseil. Or, inconti- nent, aulcungs allèrent semer par la ville que je m'estoye accordé avec eulx en toutes choses comme en la manducation charnelle de Christ, en l'ubiquité et en la condempnation des églises qui enseignoient aultrement, dont les ungs estoient esbais et estonnez et les aultres merveilleusement scandalisez. Que fust la cause qu'estant de ce adverty par mes amys, je m'en purgeai incontinent faisant pour cet effet assembler la pluspart de la ville en la chancellerie de ce lieu, où, en pré- sence de tout le conseil et des bourgeois, je fey les remons- trances telles que vous pouvez veoir par la coppie signée et attestée du greffier de la chancellerie par l'ordonnance des sieurs gouverneur et conseil que messieurs les bourgeois vous envoyent. Et est certain que si la chose n'eust esté ainsy précipitée que facilement j'eusse obtenu davantage que je n'ay faict. Voila en bref, messieurs et très honorez frères, comme les choses sont passées et a quelles conditions, j'ay esté restitué en ma première charge et les autres retenus en leurs ministères.

19

290 PIÈCES JUSTIFICATIVES

De quoy je vous ay bien voulu advertir, estant certain et as- seuré que non seulement vous le prendriez de bonne part, mais aussy en serez très aises et très joyeulx. Je vous prie nous faire encores ce bien que de nous envoyer par ce porteur qui s'en va a Genefve resolution par escript des deux poinctz desquelz est faicte mention es lettres que messieurs les bour- geois vous envoyent, ayans esgnrd au lieu nous sommes, a qui nous avons affaire, et que nous ne faisons pas tout ce que nous vouldrions bien faire. Sur ce, me recommandant et Testât de ceste église, à voz continuelles prières, je prie L'Eternel qu'il vous accompagne de toutes ses bénédictions. De Mom- beliard ce 27 mars 1572.

Vostre frère, serviteur et amy André Floret. Adresse : A messieurs et très chers frères, messieurs les doyen et pasteurs de la classe de Neufchastel oultre Joux Audict Neufchastel.

(Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel.)

156

Antoine Carray, maire de Montbéliard a Christophe Fabri, ministre a Neuchâtel

27 mars 1572.

Monsieur et frère,' nous avons bien de quoy remercier ce grand Dieu, de ce qu'il luy ha pieu, par sa grande bonté, avoir pitié et compassion de ces pouvres églises de par deçà, faisant restituer au ministère maistre André Floret, nostre frère et fidèle pasteur, voires fort honorablement, et au gré et contan- tement de tous les bons personnages qui sont par deçà. Avec laquelle restitution la pureté de la doctrine nous demeure en son entier : comme verrez par la copie que nous envoyons, de l'accord, qui fut, sur ce faict, par le conseil et ministres, le 24e du présent mois : jaçoit qu'il convient changer quelques

PIÈCES JUSTIFICATIVES 291

paroles et ordre es vieux formulaires de maistre Pierre Tossain, sans aucun changement de doctrine, qu'est bien peu de chose, a pris et comparaison du grand mal qui estoit tout eminent. Car si ledict Florest ne fust esté restitué, il y avoit des auitres personnes, gens mercenaires, bien prestz, lesquelz desiroient non seullement de changer les dietz formulaires en paroles et en ordre, mais aussi la forme et substance des cérémonies, voires mesmes (qui est beaucoup pis) de renverser la pure doctrine, et introduire des faulses opinions et erronées de Nestorius et Eutychès, et par conséquent la ruine et dissi- pation de ces églises: desquelles ce bon Dieu ha heu pitié, leur faisant miséricorde, et renversant les conseilz pernitieux de ses ennemis : dont gloire et louange luy en soient a toujours rendues. En quoy aussi nous avons à vous remercier et à tous ceux de vostre classe (comme nous faisons de très bon cœur) de tant de peinnes et labeurs, qu'avez heu et employé pour ces églises, lesquelles en demeureront tousjours obligées et redevables et à vous et à toute vostre classe, et à nostre très cher et honoré seigneur et père monsieur de Beze, aux très magnifiques et puissans seigneurs, messeigneurs l'électeur Palatin, et les trois princes landgraves de Hessen : lesquelz tous en ont diligemment et sérieusement escript en nostre faveur : et desquelz le travail et les lettres sont esté grande- ment prouffitables, pour la paix et tranquillité de ces pouvres églises. Lesquelles se recommandent affectueusement à voz prières (comm'aussi je fais de bien bon cœur) vous souhaittans toutes grâces et bénédictions du Seigneur. Dez Mombeliard, ce 27e de mars 1572.

L'entierement vostre frère, serviteur et amy,

Antoinne Carray.

Adresse: A monsieur et frère trescher, monsieur Christophle Fabry, fidèle pasteur de l'Eglise de Neufchastel oultre Joux.

(Bibliothèque des pasteurs de Neuchâtel).

292 PIÈCES JUSTIFICATIVES

157

M. Andreae Floreti declaratio.

Ce document est en allemand et nous avons pris pour règle de ne publier, en fait de documents allemands, que ceux qui nous paraissaient absolument indispensables.

158

Acte d'accord du 12 janvier 1573

A tous soit chose notoire et manifeste : que le lundy dou- zième jour du mois de janvier, l'an mil cinq centz septante trois, stil d'Allemagne, au chasteau de Montbéliard, mesmes au poille près la viorbe ou estoyent congregez et assemblez : noble seigneur Jehan Conrauld d'Ulm, bailli de la Seigneurie de Rôteln, Jacques Andrée, docteur en théologie, maistre Balthasar Bidembach, ministrede la duchée de Wirtemberg, commissaires depputez par les très illustres, très haultz et puissans princes et seigneurs George Friderich, par la grâce de Dieu, marquis de Brandembourg etc., et Charle, marquis de Baden etc., curateurs de aussy très hault et puissant prince et seigneur Friderich, comte de Wirtemberg et Montbéliard etc. assistans avec eulx les gouverneur, chance- lier, licencier Docourt, Ferry Chambert, docteur es droits, Hans Wild, tabellion, Anthoine Carray, maire, Michiel Zeckher, thresorier, Lienhart Binninger, secrétaire, et Jehan Vuillemot, greffier, tous conseilliers et officiers au dict Montbéliard ; par devant lesquelx seigneurs commissaires sont comparus les Neufz bourgeois assistez des Dix-huict et notables du dict Montbéliard, auxquelx en langue allemande par ledict sieur Jacob Andrée a esté faict remonstrance, laquelle, puis après, par ledict sieur chancelier a estée des-

PIÈGES JUSTIFICATIVES 293

d uicte verbalement en langue françoise1 contenant en effet comme s'ensuit :

Messieurs, pour austant que aulcungs de vous ne pour- roient avoir comprins, et du tout entendu ce que vous a esté proposé en allemand, c'est que du vivant de fut très heu- reuse mémoire monsieur le comte George de Wirtemberg et Montbéliard, son excellence avoit eu délibération de reformer les églises de ses seigneuries et y introduire des ordonnances bonnes et sainctes, conformes à la parole de Dieu, à la confes- sion d'Augspurg, de Wirtemberg, et cérémonies usitéez es églises desdicts lieux ; et à cause de ce qu'il a pieu à Dieu le prendre à sa part, cela na esté faict. En après, messieurs les princes aussy de bienheureuse mémoire, le comte palatin duc des Deux Ponts, et duc Christoffle de Wirtemberg, avoient en délibération de faire, et avoient ja faict commencer, ce qu'ils eussent faict parachever, ne fut aussy la cause qu'il a pieu à Dieu les prendre à sa part. Or est-il que lesdicts sei- gneurs princes curateurs, pour l'acquit de leurs charges et debvoir envers Dieu, affin de pourveoir au désordre de ceste église de Montbéliard et seigneuries annexées, et pour le salut des âmes des bourgeois et subjects d'icelles, ont ja heu envoyer lesdicts sieurs Jacob Andrée et Christophe Binderus, abbé à Adelberg, pour et à l'effect de paciffier les difficultez que y pouvoient estre, et tellement y avoient travaillez, que l'on esperoit qu'il y avoit une paix et union esdit»6 églises. Néantmoings depuis est advenu certaines difficultez pour lesquelles pacifier, v lesdicts princes seigneurs curateurs, derechiefz ont envoyé ledict bailly, ensemble desdicts Jacob Andrée et Balthazar Bidembah, afin de remédier à toutes lesdictes difficultez, ne désirans aultre chose que la paix, et introduire ladite confession d'Augspurg et Wirtemberg, comme aussy lesdictes ordonnances ecclésiastiques, ensem- ble le concordat faict entre Luther et Bucer l'an mil cinq cens trente six, affin que esdictes églises et pays, il y eut une union et concorde, dadvantage ont estably et institué pour superintendant a cause de la grande vieillesse de mais- tre Pierre Toussainct, M. le docteur Henry Efferhen icy

t. Le peuple de l'ancien pays de Montbéliard n'a jamais parlé allemand.

294 PIÈCES JUSTIFICATIVES

présent, auquel vous porterez honneur et révérence, le recoi- gnoissant pour tel. Après lesquelles remonstrances, par moi Anthoine Carray, maire, leur a esté faict lecture dudict concordat, dont la teneur sensuit :

Après que les très illustres princes et seigneurs, le seigneur George Friderich, marquis de Brandembourg, et le seigneur Charles, marquis de Baden, etc. ont heu (comme estants priez d'estre curateurs du jeune prince Friderich comte de Wircemberg et de Montbéliard) selon la conjunction et faveur singulière qu'ils portent à la maison de Wirtemberg, prins l'administration de la comtey de Montbéliard et des seigneu- ries annexées, ils ont jugé qu'il estoit sur tout nécessaire qu'ils cogneussent comme ces choses estoient gardéez et observéez par ung chacung, lesquelles, non seulement en la police, mais aussy en l'église, avoient esté laudablement, et avec meur conseil constituéez. establies et ordonnéez aux ministres des églises par feuz de bonne et heureuse mémoire les très illustres princes et seigneurs Wolfgang, duc des Deux-Pontsetc, et Christophle, duc de Wirtemberg, à raison de quoy les conseilliers polictiques et ecclésiastiques soubsi- gnez ont esté envoyez audict Montbéliard, au nom et par l'auctorité desdicts illustres princes, affin qu'ayans conférer amiablement et fraternellement avec tous et ung chacung, ils s'enquissent diligemment de tous ces pointz suivants :

l. En premier lieu, si tous les pasteurs et ministres qui enseignent l'Evangile au comté de Montbéliard et seigneu- ries adjoinctes, reçoipvent la confession d'Augspurg et de Wirtemberg, par tout consonante aulx escriptz des Pro- phètes et Appostres.

En après, si tous persévèrent au pieux et unanime accord qui fut faict, l'an mil cinq cens trente six, entre Luther et Bucer, les églises de Saxe, et celles de la haulte Allemagne quant aulx sainetz sacremens, s'ilz le retiennent purement et inviolablement et n'enseignent rien contraire à iceluy.

Finalement, si l'ordonnance ecclésiastique reveue et aug- mentée est instituée en toutes les églises et par tous observée selon le susdict commandement des très illustres princes.

Après doneques que l'on s'est diligemment enquis de tout ce que dessus, les pasteurs et ministres desquels les noms

PIÈCES JUSTIFICATIVES 295

sont cy aprèz escriptz, des églises du comtey de Montbéliard et seigneuries voisines, ont tous ensemble testiffié de leur volonté.

Premièrement, que après les escriptz des Prophètes et Appostres, et les trois simboles, asçavoir celui des Apostres, de Nicée et d'Athanase, ils reçoipvent d'un cœur sincère et entier la confession d'Augspurg et de Wirtemberg avec l'apologie, comme le symbole de notre temps par lequel les églises de ce comtey et seigneuries adjoinctes soient discernez d'avec les papistes et aultres sectes, ilz promectent aussy fer- mement qu'ilz ne amèneront rien en ses églises contraire aux susdictes confessions.

En après, ils reçoipvent aussy l'accord quant aulx sacre- mens qui fut faict, l'an mil cinq cens trente six, entre Lutheret Bucer, les églises deSaxe etcelles de lahaulte Allemagne, affin que chascun sçachent qu'ilz appreuvent de bon cœur et entier l'article touchant la cène de nostre Seigneur, lequel est comprins en la confession d'Augspurg et de Wirtemberg, et lequel est ung peu plus copieusement explicquéen l'apologie, et affirment ouvertement qu'ilz ne accordent point avec ceulx qui ensuivent une diverse et contraire doctrine, tant de la cène du Seigneur, comme aussy desaultres pointz de doctrine.

Tiercement, ils reçoipvent aussy l'ordonnance ecclésiastique nouvelle, reveue et augmentée, excepté les poinctz lesquels les princes leur ont bènignement remis, laquelle ils cognoissent estre bonne et consonnante à la Parole de Dieu, et qu'ilz feront toutes choses selon le contenu d'icelles en l'assemblée de l'église, tant en enseignant qu'en administrant les sacre- mens, et aux prières publicques, et qu'ilz s'employeront dili- gemment, qu'avec un bon consentement en toutes les parties de la doctrine chrestienne, ils conjoignent et conservent aussy la conformité des cérémonies.

S'ensuivent les poincts de l'accord entre les docteurs de Witteberg et les docteurs des principales citez impériales de la haulte Allemaigne qui furent rédigez par escript, aud. Witteberg, le quinzième may mil cinq centz trente six.

Nous avons ouy Monsieur Bucer explicquant sa sentence et celle des aultres qui estoient avec luy quant au sacrement du corps et du sang de Christ çn ceste manière :

296 PIÈCES JUSTIFICATIVES

De la Sainte Cène

1. Hz confessent, selon les paroles d'Irénée, que le sacre- ment de la cène consiste en deux choses, l'une terrienne et l'aultre céleste. Par ainsy ilz tiennent et enseignent que le corps et le sang de Christ sont vrayement et substantiellement exhibez et receuz avec le pain et le vin.

L'explication de Martin Bucer

Deux poinctz sont icy exprimez, qu'il y a en la cène deux choses, l'une terrestre et l'aultre céleste, assçavoir le pain et le vin et le corps et le sang du Seigneur, c'est à dire nostre Seigneur Jésus luy mesme; l'autre chose que le corps et le sang de Christ sont présens, exhibez et receuz avec le pain et le vin. voires vrayement et substantiellement. Quant au premier, il est ainsy exprimé, affin qu'il fust manifesté qu'en la cène nous ne recognoissons pas les signes seulz, le pain et le vin qui sont la chose terrestre, comme plusieurs ont heu suspition de nous, et aussy que monsieur Luther, avec les siens, ne conjoinct pointChristavec lesélémens du pain etdu vin par une naturelle union, et n'afferme point que ces choses la soient exhibéez paraulcune manière du présent siècle; c'est une chose céleste, elle est exhibée par une façon céleste, dont il ne faut icy rien imaginer du changement ou inclusion locale, ny aussy de l'infirmité de la momentané et transitoire condition ou de nous qui reçepvons ses mystères, ou des signes par lesquelx nous les reçepvons. Le Seigneur besongne avec nous qui demeurons en des corps selon la portée de nostre infirmité. L'aultre chose qui est icy exprimée, assçavoir que le corps de Christ, est présent, exhibé et reçeu, y est mis pour la mesme raison, affin d'exprimer la distinction qu'il y a entre les signes et les choses signifiées, car on a mis : « Avec le pain et le vin. La vraye exhibition du vray Christ », pour laquelle cause l'on haadjoinct ces paroles : estre présent et exhibé. Item, vrayement et substantiellement, par toutes lesquelles choses n'est rien autre signifié, sinon que la vraye exhibition de Christ mesmes, est en la sainte cène, laquelle exhibition est une opération de Christ, lequel y use du ministère du ministre. 2. Et combien qu'ils nyent qu'aulcune transubstantiation y

PIECES JUSTIFICATIVES

207

soit faict et ne croyent point qu'il se face quelque inclusion au pain, ou quelque durable conjunction en l'usage du sacre- ment, touteffois ilz concèdent que par union sacramentale le pain est le corps de Christ, c'est à dire ilz croyent qu'en bail- lant le pain, le corps de Christ est aussy vrayement exhibé, car hors l'usage, quand il est gardé en la boiete ou qu'il est monstre es processions (comme font les papistes), ils croyent que le corps de Christ n'y est point.

L'explication

Tout cest article est mis pour exclure la superstition des papistes, à laquelle il a semblé à aulcungs que ceulx-là incli- noyent qui maintiennent la présence de Christ en la Cène. Car, de ceste superstition-là, le commung peuple imagine quelque présence de Christ circunscripte soubz les espèces de pain et de vin, tandis qu'elles demeurent en estre, et laquelle, soit de soy-mesme salutaire, dont advint qu'ilz accourent avec telle ardeur pourveoir le sacrement, l'odorent extérieurement, le portant ça et contre tous inconvenians, et cependant ne se soucians du vray usage du sacrement, affin que le recepvans, ils eussent Christ de plus en plus vivant en eulx, et que vivans en luy ilz célébrassent comm'il appartient le bénéfice de sa mort. Nous nyons doneques expressément trois choses, assavoir : la transubstantiation, l'inclusion locale et aussy la conjunction sacramentale de Christ, avec les signes hors l'usage légitime du sacrem-nt. Mais, affin qu'il ne sem- blât point que nous ne recogneussions assez plainement que ce sacrement est la communication du corps et du sang du Seigneur, comme S1 Paul l'appelle, et les paroles du Seigneur : Prenez et mangez, cecy est mon corps etc., nous avons dere- chiefz voulu bien exprimer que nous croyons fermement l'union etexhibition de Christ sacramentale, par quoy l'on a mis qu'en baillant le pain, le corps du Seigneur est vrayement bail- lé, et pourtant que l'on peult dire que ce pain est le corps du Seigneur. Car, quand le Seigneur dit en baillant le pain : Pre- nez, mangez cecy est mon corps, il appert clairement qu'il a commandé qu'on print de luy avec le pain, et qu'on mangeât aussy son vray et propre corps, non pas la ligure ou image d'iceluy seulement; car il adjoute : Qui est livré pour vous,

298 PIECES JUSTIFICATIVES

Doncques le corps duSeigneur est vrayement donné et reçeu. 3 En après, ilz tiennent que ceste institution du sacrement est vaillable en l'église et qu'elle nedéppend pointde la dignité du ministre ou de celuy qui la reçoit, parquoy comme S Paul dict que mesmes les indignes le reçoipvent, ainsy ilz tiennent que le corps et le sang du Seigneur sont vrayement ou Hertz, voires aux indignes, et que les indignes le reçoipvent quand les paroles et institution de Christ sont observez. Mais ceux le reçoipvent à leur jugement, comme dict S. Paul, pour tant qu'ilz abusent du sacrement quand ilz en usent sans pénitence et sans foy, car il est proposé affin qu'il tesmoigne qu'à ceulx sont applicquez les bénéfices de Christ et que ceulx sont faicts membres de Christ et sont lavez du sang d'iceluy, lesquelx font pénitence et qui se redressent par la foy en Christ.

L'explication

En cest article sont aussy exprimez deux choses, que le sacrement de l'église consiste par l'institution du Seigneur, et ne déppend point de la dignité du ministre ou de celuy qui le reçoipt. Item, qu'il est baillé aux indignes et qu'il est reçeu entier, et non pas seulement les signes par les indignes. Le premier est ainsy mis aftin qu'il ne semblât qu'avec la plus part des Anabaptistes nous voulions défrauder ou priver l'Eglise de la vérité du sacrement à cause de l'indignité des ministres ou de ceulx qui le reçoipvent. Car, pendant qu'en l'église le sacrement est célébré selon l'institution du Seigneur, tous ceulx qui sont en l'église ont le sacrement entier, c'est-à- dire les signes et les choses signifiées, jaçoit qu'entre les mi- nistres ou ceulx qui le reçoipvent, il y en ait des indignes et desloyaulx, comme Judas fust en la première Cène. Touteffois, s'il appart à l'église de leur desloyauley, ilz ne doibvent estre admis à ce sainct sacrement. L'aultre chose, assçavoir que le corps du Seigneur est aussy baillé aux indignes avec le pain, et qu'il est reçeu par eulx, cela est misa cause des paroles de St-Paulenla première épistreaux Corinthiens, unzièmecnap- pitre, qui escript que ceulx qui le reçoipvent indignement, sont culpables du corps et du sang du Seigneur. Or, il parle de de ceulx qui sont en l'Eglise et ont ia foy du sacrement, et touteffois ne discernent pointle corps du Seigneur, ç'est-à-dire

PIÈCES JUSTIFICATIVES ^09

n'ont point en telle estime ce don icy du Seigneur comme il appartient. Car il y a en tout trois sortes de gens que peuvent reçepvoir les sacrements: Lesungsquicontcmpnent et mespri- sent icy et se mocquent de toutes choses, lesquelx sont du tout meschans, et ne croyent aucunement au Seigneur. Ceulx-là ne recognoissent et ne perçoivent rien aultre chose que du pain et du vin tant seulement ; pourtant qu'ilz pervertissent les paroles et l'institution du Seigneur. Les aultres croyent aulx paroles du Seigneur ouffrant icy son corps, et prennent les signes par telle foy qu'ils perçoipvent aussy les choses signi- fiéez. Et touteffois ne considèrent point ce don du Seigneur comm 'il affiert, ceux-cy par telle indignité se font culpables du corps et du sang du Seigneur, lesquelx toutesffois ilz veuillent reçepvoir et les reçoipvent pour ce qu'ilz embrassent les paroles et l'institution du Seigneur, mais ilz ne mangent point vraye- ment, comme dict St-Augustin, c'est-à-dire, ilz ne jouissent point plainement de ceste viande vivifiante, laquelle ilz ne reçoipvent point assez en leurs espritz. La troisième sorte est de ceulx qui ne croyent pas seulement à l'institution du Sei- gneur, s'accommodans à reçepvoir ce sacrement, mais lesquelx pèsent, considèrent et embrassent quand et quand toutes choses par une vive foy et, de là, reçoipvent vrayement la vertu et doulceur de ceste viande. Ainsy est-il de la parole de l'Evan- gile lequel de soy mesmes et par l'institution du Seigneur, est la parole de salut à quelconques gens qui soit annoncé, ou lesquelx y croient, aulcuns l'oyent sans aulcune foy, lesquelx ne l'entendans, tant qu'à eulx touche, ilz ne reçoipvent rien, fors un vain bruict de paroles ; les aultres croyent et entendent et touteffois ne le serrent point comm'il appartient en leurs cœurs. Ceulx icy oyent aussy l'Evangile, comme estant la parole de salut, et ainsy ilz oyent et y reçoipvent leur salut, mais d'aultant qu'ilz ne le pèsent et ne le méditent pas comm'il appartient, ains le laissent escouler de leur cœur, ilz se privent eulx mesmes du vray fruict de la parole, duquel ceulx- la sont heureusement jouyssans qui l'oyent d'ung cœui parfait et le contemplent comm'il affiert, et ceulx-cy sont de la troisième et meilleure espèce d'auditeurs.

4. Mais d'austant que nous sommes assemblez en petit nombre, et qu'il convient d'une part et d'aultre référer la chose

500 PIECES JUSTIFICATIVES

à d'aultres pasteurs et supérieurs, il ne nous est pas encores loisible de faire transaction de paix avant que l'ayons référer aux aultres. Or veu que tous font profession de sentir et vou- loir enseigner en tous articles selon la confession et apologie des princes faisans profession de l'Evangile, nous desirons fort que la concorde soit faicte et establie, et espérons si les aultres des deux costez y consentent ainsy, qu'il se fera une bonne et ferme concorde.

Ceux qui ont soubscriptz

Wolfgang Capito, docteur ministre de la parole de l'église

de Strasbourg.

Martin Bucer, ministre de l'église dudit lieu.

Martin Frecht, licentier, ministre en la parole de l'église de Ulme.

Jacques Other, licentier en théologie, ministre de l'église

d'Esslingue.

Boniface Licostènes, ministre de l'église d'Augspurg.

Wolfgang Musculus, ministre en la parole de l'église dudit lieu.

Gerves Scholasticus (Gervais Schuler), pasteur de l'église

de Memminguen. Jehan Bernardi, ministre de l'église de Franckhfurt. Martin Germain, ministre de la parole en Furfeld. Mathieu Alberus, pasteur de l'église de Reutlinguen. Jehan Schradin, diacre en ladite église. Martin Luther, docteur de Witteberg. Justus Jonas, de Witteberg. Caspar Cruciger, docteur de Witteberg. Jehan Bugenhagen Pomeranus, docteur de Witteberg. Philippe Melanchton. Justus Menius, d'Isnac (Eisenach). Friderich Miconius, de Gothe (Gotha).

Du Baptesme

Quant au baptesme des effans,toussans aulcune doubteont consentu qu'il fault que les enffans s-oyent baptisez, car d'aultant que la promesse de salut appartient aussy auxenf-

F M A T H & I ÂVLBl ai D A B BA TLS M °

LS ICH GLEBT FVNJ VN 5IBENZ1G 1AR AVSGSTANDEN MANCHE GROSSE ÛFABA DVRCH TR.V6 Y Ht» UST D ES AN0T1 CHRJjfv

DerGottes^wort feindt GWËSEKIST .

WELCH5 ICH GELERT FVNI^IG t>B_EI IAR, . NACH S EIMBEVELCH GANZHELL VrçC» KLA.i\j. L/IES MTCH DER HERRV.HD ^CHÔPFER MEUS^

E KT3CHLAFFEN.S A.N FT lM FRIDEN^S ElT<j, iWEtN SINDLICH FLE1 S CM GABICHDEN WIRMEN D ER TR&>»'GoTWOLLJV\.ETlSJ ^ EELBtSCHlRMEH

-»t»..r-_ —-T

MûTUIAC Al Q ET D

PIÈCES JUSTIFICATIVES SOI

fans et n'appartient point à ceulx qui sont hors de l'église, il convient l'applicquer aux enffans par le ministère et les ad- joindre aux membres de l'église.

L'explication

Il faut icy entendre de la nécessité du ministère et du com- mandement de Dieu, et non pas de la nécessité du salut, car le docteur Luther et les siens croyent que ceux mêmes qui ne seroient pas baptisez peuvent estre sauvez par la vertu de Christ. Mais il fault que ceux-cy ne contempnent pas le bap- tesme et de ilz veuillent que ies enffans soient baptisez, et veu qu'il est dict de telzentfans qui sont en l'église, ce n'est pas la volonté du Père qu'il en périsse l'ungd'iceulx, il appartque, parle baptesme, les enffans ont la rémission du péché originel et la donation du Saint Esprit, qui est avec efficace en eulx selon leur mesure. Car nousrejectons l'erreur de ceulx-là qui imaginent que les enffans soient plaisans à Dieu, et qu'ilz soient sauvez, sans aulcuneaction de Dieu. Veu queChrist dict clairement : Nul ne peultentrerau Royaume de Dieu, s'il n'est rené d'eau et d'esprit.

Combien doncques que nous n'entendons pas qu'elle est cesteaction-là,divineaux enffans, touteffoisil est certain qu'en iceux sont faictz de nouveaulx et sainctz mouvemens, comme aussy en saint Jehan estoient faistz de nouveaux mouvemens lorsqu'il estoit encores au ventre de sa mère. Car combien qu'il ne faille pas imaginer que les enffans ayent l'intelligence, touteffois ses mouvements et inclinations à croire en Christ et à aymer Dieu, sont quelquement semblables au mouve- ment de la foy et dilection.

Nous entendons cela quand nous disons que les enffans ont la foy. Car nous parlons ainsy afin qu'on puisse entendre que les enffans ne sont point faictz sainctz, ni saulvés sans l'action divine en eulx. Combien doncques qu'en quelque lieu la cous- tume est qu'à certain jour l'on administre publiquement le baptesme, touteffois les hommes doibvent estre enseignez, si les enffans sont en danger, que cependant, ilz les facent bap- tizer, et les ministres doibvent impartir le baptesme à telz enffans.

502 MfecËS JUSTIFICATIVES

De l'absolution

Quant à l'absolution tous désirent qu'en l'église soit aussy retenue l'absolution privée, et pour la consolation des cons- ciences et pour ce que ceste discipline est grandement prouflitableà l'église, par laquelle on oyt particulièrement les hommes, affin que les ignorans puissent estre enseignez, car certainement les malappris et malenseignez ont besoing de tel collocque et examen, et ne fault pas pourtant appreuver ou requérir la vieille confession et denombrementz des péchez, mais il faut retenir ce colloque à cause d'absouldre et instruire les personnes.

D'entretenir la communion et discipline de l'église

Ils promectent que de tout leur pouvoir ilz exhorteront tous a la saincte communion et ainsy se parforceront que la saincte communion soit célébrée en la parole, aux sacremens et aux prièies publicques comme il sera convenable, et que personne ne se reppute estre chrestien qui se retire des sainctes assemblèez et de l'usage des sacremens. Tlz pourvoy- ant que les jeunes gens et signamment ceulx que l'on ins- truira aux lettres y soyent diligemment accoustumez.

Ils ont tous sousbcriptz comme devant.

Fait et finy le second jour après le dimanche à'Exaudi qui estoit le vingt neufviesme de mars l'an mil cinq cens trente six.

La conclusion de Bucer

Or la paix et concorde sera en cela confermée, et ratiffiée si nous sentons vrnyement selon que ses articles contiennent, et que chacun de nous enseigne en bonne foy, et quant ad ce que touche l'article de la Cène, il fauldra entièrement condempner comme erreur de dire que rien n'est baillé ny prins en la Cène, sinon du pain et du vin, quand elle est célébrée selon la parole du Seigneur. Item, il fauldi a dire et enseigner que c'est une vérité de Christ que le vray corps et le vray sang de Christ sont vrayement donnez et reçeuz en la saincte Cène. Toutefois, comme il a esté dict, non pas qu'ilz soient unis naturellement avec le pain, ou qu'ilz soient enclos localement au pain, ne qu'ilz soient donnez en viande

PIÈCES JUSTIFICATIVES SOS

pour le ventre, finablement que la vérité de ce Sacrement, comme aussy de la parole de Dieu, et de tous Sacremens consiste par la parole et institution du Seigneur, et non pas par les mérites des hommes, ny de ceuix qui les reçoipvent, ni de ceulx qui les administrent, et que tous ceulx qui reçoip- vent indignement le Sainct Sacrement, reçoipvent leur juge- ment, que celuy doncques qui recognoit ces choses estre véritables et a délibéré en bonne foy d'ainsy enseigner, qu'il soubscripve et accomplisse ce qu'il a promis de faire, sinon nous nous offrons de luy respondre amiablement à toutes choses qui le pourroient empescher desoubscripre.

Or affin d'éviter tant que par la grà.ce de Dieu faire se pourra, les disputes pernicieuses et contentions non néces- saires, les très illustres princes et seigneurs curateurs ont ordonné que doresesnavant personne ne soit reçeu pour ministre de l'église, lequel n'ait auparavant avec dehue solemnité promis (que comme sus est dit) il appreuve la con- fession d'Augspurg et de Wittemberg, qu'il embrasse le consentement touchant la Cène inséré en ce recez, et qu'il observera l'ordonnance ecclésiastique recognue en toutes les parties de son ministère. Et, en tesmoignage que toutes ses choses soient ainsy esté faites par les conseilliers polliticques et ecclésiastiques, commissaires des très illustres princes, avec les pasteurs et ministres des églises de ce comtey et seigneuries annexées, et qu'elles soient estées conferméez par lesdicts pasteurs et ministres, lesdicts commissaires ont fait confermer et soubsigner ceste déclaration d'un bon accord en toutes les parties de la doctrine chrestienne, non seule- ment par le sceau de la tutelle de nosdicts très illustres princes curateurs, mais aussy de leurs propres signatures, et de celles des seigneurs, gouverneur, chancelier, conseilliers et officiers audict Mcntbéliard le douziesme de janvier, mil cinq centz septante trois, stil d'Allemagne.

Le sceau de la tutelle en placard. Les soubscriptions

De la part des commissaires des princes curateurs, assçavoir des seigneurs marquis de Brandembourg et de Baden : Jean Conrauld de Ulm, gouverneur à Rîiteln.

504 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Jacques Andrée, docteur, prevost de l'église de Tubinguen. Balthazar Bidembach, prévost de l'église de Stuckgart. De la part de ceulx du gouvernement de Montbèliard : Guillaume Krantz de Gaispoltshaim, gouverneur audict Montbèliard. HectorVogelman, chancelier. Jean Docourt, licencier et Ferry Chambert, docteur es conseillier.

droits, procureur-général. Jean Bauhin, D. M. H. Wild, tabellion. J. Boves,

M. Zeckher, thrésorier. A. Carray, maire.

J. Wuillemot, greffier. L. Binninger, secrétaire.

Les pasteurs et ministres du comtey et seigneuries de Montbèliard

Pierre Toussaint, ministre de l'église de Montbèliard.

Henry Efïerhen, superintendant de Montbèliard.

André Floret, ministre à Montbèliard.

Jean Brulley, diacre à Montbèliard.

François Pelethier.

Claude Vigneron, ministre à Dampierre et Esteuppes.

Loys de Bonneville, ministre à Desandans.

Vernier Vessaulx, ministre à Abevillers.

Pierre de Thoux, ministre à Allenjoye.

Claude Morel, ministre à Exincourt.

Ogier Barthol, ministre à Saincte-Suzanne.

Gédéon Cucuel, ministre à Bavans.

Jehan Marion, ministre a Vellantaigney.

Jean Naletet, ministre à St-Gelin (St-Julien).

S'ensuyt la superscription, tant des Neufz bourgeois que des dix-huict et notables de la ville de Montbèliard, le douziesme de janvier mil cinq cens septante deux. Ceulx du njmbre des Neufz :

Pierre Paget, confourteur du maistre Bourgeois de ladicte ville de Montbèliard.

Nicolas Bourcard.

François Paillet.

Jehan Voilland.

Jehan Parrot.

Ceulx du nombre des Dix-huict :

Claude Ponnier.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 305

Thiebaut du Vernoy. Claude Bourrelier. Pierre Verenet. Loys Euvrard. Jehan Vourron. Jehan Mourel.

Ceulx du nombre des notables

Jehan Sageot. Jehan Heitzle. Jehan Bouvier. Claude Chastel. Nicolas Thevin. Georges Quelane.

Les soubscriptions des maîtres d'escoles de Montbéliard

Jehan Chassot, maistre d'escole audit lieu. Claude de Mourier. Elisée Parent.

Les ministres de la seigneurie de Blanmont et Clémont

Ligier Grimault, ministre à Clémont.

Anthoine Thierçault, ministre de l'église de Blanmont.

Jehan Thiersault, ministre à Roches.

François Clerget, ministre à Villers.

Jehan Aulbert, ministre à Seloncourt.

Samuel Tossain, ministre à Vandoncourt.

Ponce Rossel, maistre d'escole à Blanmont.

De la part des supérieurs et inférieurs officiers des seigneuries d'Héricourt et Chastelot.

Gerson Held de Tieffenauw, baillifà Héricourt et Chastelot.

Simon de Montoille, procureur.

Carspar Bichin, greffier.

Girard de Montoille, recepveur des cures.

Les ministres des seigneuries d'Héricolrt et Chastelot.

Jehan L'Archier, ministre a Héricourt. Samuel André maistre d'escole aud. Héricourt.

20

306 PIÈCES JUSTIFICATIVES

Claude de Mangnus, ministre à Chagey. Jehan de Nonvillers, ministre à Vyan. Jehan Aranson, ministre à Tresmoings. Jehan Thevignon, ministre à Sainct-Maurice. Jehan Guyon, ministre à Beustal. Pierre Bolot, ministre à Brevelier.

Les ministres de la seigneurie d'Estobon.

Edmond Langlois, ministre à Estobon. Firmin Dominique, ministre à Clai regoutte. Apres lesdictes remonstrances et lecture faicte, iceulx Neufz bourgeois, Dix-huict et notables ont, par la voix de honnorable homme Pierre Paget, conforteur du maistre bourgeois, tant en leur nom que de toute la commune de ceste ville, faict déclaration qu'ilz remercioyent bien humble- ment aux excellences de nosdits redoubtez princes messieurs les curateurs, de ce qu'ilz avoient prins etprenoient si grande sollicitude pour les maintenir en la vraye religion, mais comme ilz estoient gens de mestier et simples, non lettréz, ilz demandoient coppie dud. concordatetrequeroient terme pour délibérer, tant sur lesd. remonstrances que sur la lecture dud. concordat, à eulx faictes, jusques à demain aux huict heures du matin, à laquelle heure se sont représentez lesd. Neufz bourgeois, Dixhuict et notables, et, par la voix dud. Pierre Paget, ont faict les remonstrances que sont esté leutes par iceluy Paget, comme s'ensuyt.

Très excellens seigneurs, messeigneurs les ambassadeurs, très honorez seigneurs messeigneurs les gouverneur, chance- lier et conseilliers.

Messieurs les Neufz bourgeois, Dix- huit et notables, au nom et représentant tout le corps de ceste ville de Montbe- liard, m'onst donné charge de remonstrer très humblement à voz seigneuries ce que s'ensuyt :

Premièrement, qu'ilz remercient très humblement les ex- cellences des très illustres princes et seigneurs messeigneurs les curateurs de nostre redoubté prince et seigneur, monsei- gneur le comte Friderich, du soing et sollicitude qu'ilz ont du salut de leurs âmes, et de la paix, tranquillité et ediffica- tion de ceste église. Tlz remercient aussy voz seigneuries de la peine qu'il vous plaist de prendre pour le mesme faict.

PIECES JUSTIFICATIVES 307

Secondement, ilz m'ont donné charge de remonstrer à voz seigneuries, qu'ilz ont diligemment pesé et considéré tout ce que leur fust hier proposé en ce lieu, par Monsieur le docteur Jacob en allemand, par monsieur le chancelier en françois, et leu par monsieur le maire, et sur le tout, ayant ouy l'advisde leurs ministres et pasteurs, ilz ne peuvent aultrement faire qu'ilz ne l'appreuvent, afin d'obvier aulx ti oubles et dissen- tions que aultrement pourroient survenir.

Touteffois, pourceque es articles desquelx voz seigneuries leur ont donné copie, il est souvent faict mention de la con- fession de Wirtemberg et d'Augspourg, ilz entendent tous que ce soit la confession de fut heureuse mémoire le très illustre duc Christoffle, laquelle fut présentée au concile de Trente l'an mil cinq cens cinquante deux, et sur ce ilz supplient voz seigneuries de déclarer leur bonne intention.

La lecture desd. premières remonstrancesfaictes,aesté res- pondu par led. sr chancelier, que c'estoit la mesme confession et derechiefz led. Paget a encores leu ce que s'ensuyt :

Puis doncques qu'il plaist à voz seigneuries de déclarer que c'est la confession dud. très illustre prince d'heureuse mé- moire, et qu'il leur pleust aussy de déclarer hier qu'elles ne voulloient ny entendoient de condampner auculnes églises, quelles quelles soient, ilz supplient derechiefz très humble- ment vosd. seigneuries qu'il leur plaise leur onctroyer et délivrer présentement un acte authenticque, et en la meilleure forme, de ces deux choses, assçavoir de ladicte confession dud. fut très illustre prince, et de ne point condampner les- dictes églises, et moyennant ledict acte, ilz appreuvent l'accord et consentement qu'il leur fust hier leu et declairé comme conforme en la doctrine en laquelle tous lesd. bourgeois ont esté enseignez sont passez plus de trante huict ans, duquel aussy il vous plaira leur donner une copie signée.

Et d'aultant, très honnorez seigneurs, qu'il y a quelques choses au formulaire qui scandalizent les infirmes, singuliè- rement à l'administration du baptesme et de la saincte Cène, comme desjà lesd. bourgeois l'ont remonstré par cydevant à messeigneurs les gouverneur, chancelier et conseilliers, ilz supplient très humblement que telles paroles soient adoucies.

Et quant aux articles de l'ordonnance touchant les remons-

308 PIÈCES JUSTIFICATIVES

trances et admonitions que les superintendant et ministres ont puissance de faire, ilz m'ont aussy donné charge de remonstrer à voz seigneuries qu'ilz obèyront à toute disci- pline ecclésiastique et admonitions qui leur seront faictes pat- leurs pasteurs, moyennant qu'il ny ayt rien qui soit préjudi- ciable ou contrevenant à leurs libertez, franchises, bonnes, laudables et anciennes coustumes, de quoy, semblabiement, ilz supplient que acte leur soit onctroyé.

Après lesd. lectures, derechiefz par led. sr chancelier leur a esté dict que Ton adviseroit leur rendre responces sur leurs réquisitions, et eulx estans retirez et depuis représentez, a esté déclaré que, quant aulx paroles de la saincteCène au lieu du mot singulier, l'on permectoit user du plurier, aussy ne condampnoit l'on nulles églises quelles quelles fussent. En après, que en traictant des choses ecclésiastiques, l'on n'estoit point es termes de prejudicier à leurs libertez et franchises, estimant que de ce ils debvoient avoir contantement et signer led. concordat que leur a esté mis es mains et accordé, d'aul- tant qu'il estoit en langue latine, de prendre avec eulx ledict maire pour leur interpréter, et, estans derechiefz retirez à part, et ayans entendu ladicte interprétation à eulx faicte, comm'il ont dict, tant par leur ministre que par les Srs Cham- bert, tabellion, et maire, ilz ont, quant a ceulx qui pouvoient signer, pour et en nom de lad. commune, priant lesd. sei- gneurs ambassadeurs vouloir envers les excellencesde nosdicts redoubtez princes, faire leurs excuses de ce qu'ilz y avoit heu quelque mesentendu, chose qu'il convenoit peser au regard de leurs consciences, eulx submectans tant en leurs noms que de ladicte commune, estre comme ont esté leurs prédéces- seurs, bons et fidèles bourgeois et subjeetz à leurs excellences. De tout ce que dessus lesd. Neufz bourgeois, Dixhuitz et notables, en ont demandé acte que leur a esté onctroyé, à charge de avec le greffier de céans le soubscripre. Faict audict chasteau le treizième de janvier mil cinq cens septante trois, stil d'Allemagne. Ainsy signé : J. Wuillemot, P. Paiget, N. Thierry, ClaudeHuguenot, F.Paillet,G. Belorse, J.Voyllan.

Archives de la mairie de Montbéliard.

PIÈCES JUSTIFICATIVES 309

159

Pierre Toussain aux pasteurs de Genève , Lausanne

et Neuchatel

22 janvier 1573.

Fidelissimis ecclesiarum Genevensis, Lausannensis et Neo- comensis pastoribus, dominis et fratribus mihi in Christo plurimum observandis, S.

Clarissimi etobservandissimi dominiet fratres, cum habeatis hic vivam epistolam dominum Floretum collegam meum, qui vos de rébus nostris omnibus fideliter certiores facturus sit, alio scripto opus non est. Hoc solum oro vos, ut vobis persuasum habeatis, nos in eo negotio de quo nunc agitur, sine precibus et consilio eorum omnium quos hic gloriae Dei et ecclesiœ eedificationis verè studiosos agnovimus , nihil egisse. Et quod doctrinam attinet, mallemus (laus sit Domino Deo) quidvis perpeti, quam vel ubiquitatem, vel impiorum manducationem approbare, aut eas ecclesias, quœ non sunt confessionis Augustanae, improbare, etc. Quod autem ceremo- nias spectat : videbitis ex scriptis quee hic mihi charissimus frater vobis communicabit, per nos non stetisse, quo minus hîc usitatae nobis permanserit : sed sunt novasanno superiore, rébus harum ecclesiarum valdè accisis, nobis vi obtrusas. Quibus si non in totum levabimur in presentia, corrigentur tamen prœcipua quse in eis desyderamus. Laus sit Domino Deo, quod per eos legatos et visitatores qui hîc paucis diebus supra adfuere, nulla prorsus facta sit mutatio in his omnibus ditionibus, nec ullus pius verbi Dei minister suo munere pri- vatus. Quee et caetera omnia quae hîc acta sunt, et quomodo sese in hoc negotio gesserit doctor Jacobus Andreae ex viva epistola intelligetis. Deum autem oro, ut vos omnes ad glo- riam nominis sui propagandam, quàm diutissimè servet. Mombelgardi, 22 jannuari 1573.

Vester in Domino servus et pater

P. Tossanus. bibliothèque des pasteurs de Ncuchàtel.

310 PIÈCES JUSTIFICATIVES

160

Pierre Toussain au gouverneur de Montbéliard

16 mars 1573.

A mon très honnoré seigneur monseigneur le gouver- neur, etc.

Très honnoré seigneur, pour ce que sçavezqueles très illus- tres princes, messeigneurs les tuteurs de nostre jeune (prince) me deposans de la charge de superintendant de ces églises, ont enjoinct a celuy qu'ilz y ont envoyé de ne rien faire par deçà es affaires ecclésiastiques sans mon ad vis, comme aussy cela luy fust dernièrement ordonné messieurs les commissai- res et théologiens du duché estans icy venus, la conscience me contrainct de remonstrer a vostre seigneurie, que je ne trouve pour mauvay qu'on face venir par deçà quelques es- cholliers de Tubingue pour servir es petites villes ou villages de ces seigneuries. Mais d'aultant qu'il n'y ait encore personne d'eulx pour estre premier régent à l'escholle de ceste ville, la il y a toujours heu gens savans et de bonne vie, excepté le dernier décédé qu'on y avoit mys, et que c'est une chose fort nécessaire qu'il y en ait un propre pour remectre ceste pauvre escholle a quelque bon trayn, et que suis adverty qu'il en y est icy venu un de Basle avec beaucoup de bons et honnestes tesmoignages, tant de monsieur Sulcere, comme de l'Univer- sité et autres, et qu'il est homme savant, comme pensons, et de bonnes meurs, me semble que vous, monseigneur, et ceux qui ont avec vous la charge des affaires de ceste église, ferez très bien pour la descharge de vos consciences devant Dieu de prouvoir à la nécessité présente de ceste escholle puisque Dieu en baille le moyen, lequel par sa bonté vous veuille tousjours entretenir en sa saincte grâce. De Montbéliard ce 16 de mars 1573

Vostre très humble serviteur Pierre Toussajn,

Archives du Dpubs, E. ÎJ13,

PIÈCES JUSTIFICATIVES 311

161

RÉSOLUTION DU CONSEIL DE MoNTBELIARD AU SUJET DE L'HABILLEMENT DES MINISTRES

1G05

Comme le conseil s'aperçoit que les ministres du comté et seigneuries adjointes s'habillent d'accoutremens assez mal convenables à leur charge et vocation, les uns avec drap de couleur et la plus part portant manteaux courts, mal séants à leur état ; si qu'au lieu qu'ils doibvent estre cogneux a leur vestements et discernés par une façon convenable à iceux, il y a peu différence de leurs habillemens avec ceux communs à toute sorte de bourgeois, ce qui cause en partie qu'ils sont peu respectés, pour à quoi remédier leur est enjoint et or- donné à tous de, pour l'advenir, s'habiller d'habits propres, convenables et bien séans à leur état, et même qu'ils ayent chacun d'eux une robe longue de la façon de celle des minis- tres français de l'église de ce lieu, de laquelle ils s'habilleront toutes fois et quantes qu'ils monteront en chayre et feront les autres offices de leur vocation etc.

Fait au conseil, ce 4 déc. 1605.

J.-C. Jenger.

Collection Duvernoy, Montbéliard sous Frédéric.

SUPPLEMENTS

i

NOS SOURCES

Nous avons fourni ailleurs1 les renseignements que nous possédions sur les sources manuscrites de l'histoire politique et religieuse du comté de Montbéliard. Nous nous bornerons à donner ici quelques indications complémentaires.

La bibliographie complète des volumes que nous avons consulter constituerait, à elle seule, un petit volume. On trouvera les ouvrages principaux cités au bas des pages. Pour les ouvrages relatifs a l'histoire politique ou religieuse du Wurtemberg, la biographie des princes, etc, nous ren- voyons simplement à l'excellente Bibliographie der Wùrttem- bergischen Geschichte de M. W. Heyd,II vol., Stuttgart. 1895et 1896. Parmi nos sources imprimées, l'ouvrage le plus impor- tant pour nous a été l'admirable et précieuse Correspondance des Réformateurs de M. Herminjard. Malheureusement, elle s'arrête encore au t. ix et à la date de 1545. A partir de cette date, il nous a fallu aller nous-même aux sources manuscrites de l'histoire de la Réforme auxquelles M. Herminjard a puisé pendant des années avec une patience si bien récompensée. Nous avons trouvé dans les énormes volumes de la collection Simler, à Zurich, un grand nombre de documents inédits. Simler ayant eu la bonne idée d'indiquer toujours se trouvaient les originaux des copies qu'il faisait ou faisait faire, nous avons pu aller nous-même vérifier ou faire vérifier, copier ou faire copier ce qui était imparfaitement ou incomplète- ment transcrit par Simler et ses collaborateurs. La biblio- thèque des pasteurs de Neuchàtel et la bibliothèque de l'Université de Bàle ont été, à ce point de vue, nos sources les plus abondantes. C'est dans la première de ces bibliothè-

1, L,a vie ecclésiastique à Montbéliard au XVIII* siècle, p. VIII à XXI.

514 SUPPLÉMENTS

ques que nous avons trouve ces lettres intimes de P. Tous- sain à Farel qui sont si précieuses pour notre histoire religieuse.

Quant à l'histoire spéciale de Montbéliard, les sources principales sont, rappelons-le rapidement, les Archives nationales à Paris, une mineinépuisable que, d'ici longtemps, on n'aura pas fini d'exploiter, les Archives du Doubs à Besan- çon, les Archives de la Haute-Saône à Vesoul, la collection Duvernoy, à la bibliothèque publique de Besançon, les archives de la mairie de Montbéliard, les manuscrits de la bibliothèque de Montbéliard. En ce qui concerne Besançon, il est regrettable, qu'après tant d'années, tout le fonds Montbéliard ne soit pas encore classé, ce qui le rend inacces- sible aux travailleurs.

D'après les anciens rapports officiels de Montbéliard et de la capitale du Wurtemberg, il était naturel de penser qu'il y avait à Stuttgart un grand nombre de documents relatifs au comté de Montbéliard. Notre attente a même été dépas- sée. Nous avons trouvé à la bibliothèque de Stuttgart un accueil qui nous a permis d'y puiser des renseignements précieux. Les archives de Stuttgart, malheureusement, ne sont pas publiques et ne possèdent pas de catalogue de leurs richesses. Nous devons être d'autant plus reconnaissant au gouvernement de Wurtemberg de nous en avoir ouvert l'accès et à MM. de Schlossberg et de Stàlin de nous y avoir favorisé le travail.

Signalons particulièrement parmi les documents des Archives d'Etat a Stuttgart le Quodlibetum de Mathys Erbe. C'est le recueil des lettres qui avaient été adressées à Erbe, maître d'école à Gengenbach, puis pasteur à Riquewhir par le prince Georges. Toutes respirent une confiance et une amitié vraiment touchantes. Après la mort de Erbe, ce volume passa entre les mains de son gendre Jean Strehle, de Riquewhir. Celui-ci le communiqua à Jérémie Maeder, receveur de cette terre, qui avait l'intention de le faire agréer au comte Frédéric. Mais le contenu de ces lettres avait paru suspect au conseil de Montbéliard, alors hostile aux partisans de Zwingle et de Calvin. Le conseil se fit remettre cette collection, qui fut ensuite déposée dans les archives de la surintendance ecclé*

SUPPLEMENTS

315

siastique de Montbéliard. Nous savions que le surintendant Bonsen avait encore connu ces lettres et nous les avons long- temps cherchées à Paris aux Archives nationales elles auraient se trouver avec l'ensemble des archives de notre ancienne surintendance. Nous les avons enfin trouvées, mais à Stuttgart. Cette collection, dérobée à nos archives, avait été vendue au roi Guillaume de Wurtemberg et déposée dans la bibliothèque royale, d'où elle passa aux archives d'Etat. Nous espérons que quelque savant allemand publiera quelque jour cette correspondance, qui en vaut vraiment la peine.

Les archives de Stuttgart se sont enrichies récemment de tout un fonds Montbéliard qui se trouvait, jusqu'après la guerre, à Strasbourg. De même, la plus grande partie des documents concernantMontbéliard qui se trouvaient à Colmar, sont rentrés dans la capitale du Wurtemberg. Nous souhai- tons que leur utilisation soit de plus en plus facilitée aux travailleurs.

Il nous reste maintenant la tâche très douce de remercier chaleureusement tous ceux qui nous ont aidé dans notre long travail de la manière la plus directe et la plus efficace.

Nos remerciements émus et sincères vont, à Paris, à MM. S. Berger, professeur-adjoint d'histoire à la Faculté de théologie protestante; Bonet-Maury, professeur d'histoire ecclésiastique à la même Faculté ; A. Tuetey, sous-chef de section aux Archives nationales; N Weiss, de la bibliothèque de l'histoire du Protestantisme français, qui nous ont aidé de leurs conseils ou de leur collaboration. Je remercie également mes savants confrères, MM. Jules Gauthier, de Besançon; Eckel, de Vesoul ; Erichson, directeur du Collège Saint-Guil- laume, à Strasbourg. MM. le Dr Hermann Escher, de Zurich; Bernouilli, de Bâle; Dierauer, de Saint-Gall ; M. le professeur Monvert; M. le professeur Arthur Piaget, de Neuchâtel; Dufour, de Genève, savent tout ce que je leur dois, et je ne l'oublierai pas. J'ai trouvé auprès de MM. Wintterlin, direc- teur de la Bibliothèque de Stuttgart; von Stâlin, archivrath à Stuttgart; O. Schanzenbach, directeur de la bibliothèque de la cour à Stuttgart, un accueil qui m'a beaucoup facilité la recherche et dont je leur suis particulièrement reconnaissant. MM. Marcel Poète et Max Prinet, de la bibliothèque de Be~

316 SUPPLÉMENTS

sançon, m'ont aussi secouru de leur inépuisable complaisance.

Qu'il me soit permis d'ajouter à ces noms ceux de mes excellents amis et collègues, MM. les pasteurs Poincenot et JauJmes, qui ont bien voulu partager avec moi la besogne ingrate de la correction des épreuves et de la rédaction de l'Index des noms.

Si le travail que je présente aux amis des études historiques a quelque valeur, c'est à cette collaboration que je le dois.

II

Farel et l'image de saint Antoine

Presque tous les historiens de Farel ont reproduit le récit d'un acte de violence qu'aurait commis le réformateur en arrachant des mains de prêtres qui la portaient en procession la châsse de S1 Antoine. Cette histoire a pris sa forme défini- tive dans le récit qu'en donne Merle d'Aubigné. Il précise. C'était en 1524 et sur la fin de février, Farel marchait près des bords d'une petite rivière qui traverse la ville, au-dessous du rocher élevé que la citadelle domine, lorsque, arrivé sur le pont, il rencontra une procession qui s'avançait, récitant des prières à S' Antoine et ayant en tète deux prêtres avec l'image de ce saint. Farel se trouvait ainsi tout à coup en face de ces superstitions, etc.. Il se livra dans son âme un violent combat... l. Il arracha limage des mains du prêtre et la jetta dans la rivière.

En fait, ce récit, auquel chaque nouvel historien de Farel semble avoir pris plaisir d'ajouter un trait nouveau, repose sur un document unique, sur un seul témoignage dont nous allons essayer de peser la valeur.

Il y a, à la Bibliothèque de Genève, un manuscrit coté MHG. 147, souvent cité et attribué à tort à Froment par la France protestante, éd., t. II, col. 736, n. 1. Lorsque nous l'eûmes en main, il nous fut facile de nous convaincre que La

Vie de Jeu heureuse mémoire Mons. Guillaume Farel qui

commence au fol. 3 de ce ms., n'est autre que la vie bien

!. Histoire de la Rélbrmation, t. III, p 615,

SUPPLEMENTS

.17

connue de Farel par le ministre Olivier Perrot. Cette biogra- phie de P'arel a été faite très soigneusement d'après les papiers de Farel qui avaient passé à sa mort entre les mains de Fabri, puis dans celles d'Olivier Perrot. Elle ne souffle pas un mot de l'histoire de la châsse de S' Antoine.

Le ms. de Genève donne ensuite, au folio 139, la copie de l'épitre bien connue de Farel A tous seigneurs et peuples, etc.

Au folio 155 commence une sorte de chrc nique de la Réfor- mation, particulièrement à Genève: « Au temps de l'empereur Charles cinquième, régnant en France François de Vallois, prince de ce nom, etc. »

Un premier et rapide examen du style et de l'orthographe des deux parties du ms. me montra que cette seconde partie n'avait pas Perrot pour auteur et je fus confirmé dans cette impression lorsque j'eus, à Neuchàtel, le ms. dont celui de Genève n'est qu'une copie. Cette seconde partie n'est pas de l'écriture d'Olivier Perrot. Or, c'est dans cette seconde partie que se trouve sous sa première forme le récit successi- vement enjolivé par les historiens de Farel. Le voici ...Ayant desja bien advancè l'Evangile à Strasbourg, sortant de là, s'en alla en la comté de Montbéliard ou Ion parle le langage fran- çois pour essayer d'y prescher l'Evangile, estant en la ville de Montbéliard, il ne pust prescher es temples a cause que les prestres ne le luy vouloyent permettre, mais il prescha par les rues et maisons et en édifia plusieurs, cecy estoiten 1527. Advint un jour que les prestres faisoyent leur procession et portoyent la chasse qu'ils appeloyent de S1 Anthoine, ayant après eux grande suite de peuple, selon la coustume ; Farel, les rancontrant sur le pont, voyant deux prestres qui sur leurs espaules portoient la susdite chasse qui marchoyent les pre- miers, l'enleva et jetta en l'eau du pont en bas, puis, par grand zèle et hardiesse, addressant sa parole au peuple, dict : « Povres idolâtres, ne lairrez-vous jamais vostre idolâ- trie? » Le peuple et les prestres voyant cela furent tout étonnez et sy animez qu'ils se laivent contre luy et l'eussent tué, si ce jour Dieu nel'eust,par une spéciale providence, pré- servé. » Après quelques réflexions sur l'acte lui-môme, l'auteur du récit ajoute : « Finalement, Farel fut contraint de s'en aller de Montbéliard. >

318 SUPPLÉMENTS

On remarquera combien est peu exactement renseigné l'auteur de ce récit. Il affirme que Farel ne put prêcher à Montbéliard dans les églises, ce qui est inexact puisque nous savons que Farel prêcha en particulier a St- Mainbœuf. Il parle de 1527, alors que le séjour de Farel à Montbéliard est de 1524. Enfin, il ne sait pas que c'est l'intervention des Suisses qui força Farel à s'éloigner de Montbéliard. Ce récit, comme d'ailleurs toute cette seconde partie du manuscrit qui nous occupe, paraît appartenir beaucoup plus à l'hagiographie qu'à l'histoire. Si le fait en question était historique, comment n'en serait-il pas fait mention dans la correspondance du temps? Froment, compagnon des travaux de Farel. parle des adversaires de Farel qui disent « que c'estoit celluy qui avoit fait troubles à Basle, par disputes et à Montbéliard par la prédication, tellement qu'il fut contraint de s'en aller s,1 il ne dit rien de cette histoire. Ancillon (Vie de Farel) qui écrit ayant en mains les « mémoires » de Farel, n'en parle pas ; Olivier Perrot pas davantage. Il n'y a rien là-dessus dans les archives de Montbéliard.

D'autre part, l'église St-Mainbœuf de Montbéliard était au XVIe siècle, d'une richesse inouie en fait de châsses et de reliques. Nous en avons un inventaire qui date de 1522 2. Il y a une liste énorme de châsses de saints et de saintes et, pré- cisément, on y chercherait en vain le nom de Saint-Antoine. Saint-Antoine, au contraire, était le saint a la mode dans la Genève du XVIe siècle3 . Je conclus que la seconde partie du MHG, 147, de Genève, copie d'un original qui setrouveà la Bibliothèque des pasteurs de Neuchàtel, est un recueil d'anecdotes et de récits plus ou moins légendaires, rédigé sans doute a Genève vers la fin du XVIe siècle par un auteur plus soucieux d'édification que de précision historique. Son récit a été repris, délayé par Choupart et ila passé, delà, dans presque toutes les histoires de Farel. S'il fallait une autre preuve du peu de sûreté des informations de la seconde partie

1. Actes et gestes merveilleux de la Cité de Genève.

2. Pièces justificatives, n°2.

•~>. En tout le pays n'y avoit pas une telle solempnité ne superstition que ceste icy ■■ dit Froment. Actes et gestes merveilleux p. 147.

Cte0ct)ûfe0comenae0

ei)c«p:eferttf(are

«*- ** ******

** <S!S~-h^ZXt£.

m

«feftfte epCfîcc tpQottatoitt. ù ô.i0ii«igt(jîefan;Sïttc.

Ipwdicate euangclfum omni crea= turcgàui crcdtdcrit:èt b& ptifatue fyerit:fak f> -imeént.

LE NOUVEAU TESTAMENT DE LEFÈVRE D'ETAPLES

SUPPLÉMENTS 319

du MHG, 147, je rappellerais que c'est encore à elle que les historiens empruntaient l'histoire dramatique de Farel à Valangin dont M. A. Piaget a récemment si nettement déter- miné l'élément légendaire. Cf. Documents inédits sur- Guillaume Farel, Neuchâtel, 1897.

III

Le Nouveau-Testament de Lefèvre d'Etaples.

Ce n'est pas sansraison que nous avons cru pouvoir affirmer (t. I, p. 32) que les évangèliques de Montbéliard lisaient le Nouveau-Testament de Lefèvre d'Etaples. La bibliothèque de Montbéliard renferme, en effet, un exemplaire de la traduc- tion de Lefèvre qui semble bien provenir de la première génération des protestants montbéliardais. Ce volume, bien conservé, s'ouvre par 1' « epistre exhortatoire » qu'a repro- duite M. Herminjard (t. I, p. 132) et que M.O. Douen (Histoire de la Société Biblique de Paris, p. 9) donne aussi en partie. Il renferme ensuite les quatre évangiles. On lit après l'évangile de Jean, au deux cent septième feuillet : « Imprimé l'an de grâce Mil cinq cens XXIIII, le XII. jour du moys Doctobre. » Le feuillet suivant manque, mais il semble avoir été blanc. Les actes des apôtres vont du feuillet II au feuillet LXIII. Une seconde partie renferme une nouvelle « epistre exhortatoire » également connue ', puis les Epitres de St-Paul, les Epitres catholiques et l'Apocalypse. Une « Table pour trouver les Epistres et Evangiles des dimenches et festes de l'an à l'usage deMeaulx, Paris et Rome», termine le volume,sans autre date d'impression, ni aucune mention d'éditeur. On lit sur le dernier feuillet de garde : Iste liber apartinet (sic) Johannes Warnie (?) anno i54i. Des mains du rédacteur de cette note, le volume passa dans la famille Tardy (1591), et on lit sur la feuille de garde qui précède les Epitres, la mention suivante : « Le 17 de septembre 1605 mon bien aymé beau père Jehan Tardy, maistre bourgeois à Pourentru (Porrentruy), trespassa entres quatre et cinq heures après midy, avec les esleuez de

i. Ci'. Merminjard, t. I, p. 159.

520 SUPPLÉMENTS

Dieu il se réjouisse en paix. Amen. » Nous n'avons pas feuil- leté sans respect ce vénérable volume, le premier qui ait dis- pensé à notre peuple la manne évangélique. La Société biblique de Paris ne possède de cette édition que les Evangiles (n° 1477 de son catalogue). Notre excellent ami M.Alfred Bovet, de Valentigney, possède dans sa belle collection, une édition du Nouveau-Testament de Lefèvre qui est ainsi désigné dans Y Histoire de la Société Biblique de Paris, par M. O. Douen, p. 30: 1529. Le Nouveau-Testament, in-12, sans nom de lieu ni d'éditeur (cum alla prœfatione.)

IV

Liste des paroisses du comté de Montbéliard et des ministres placés a leur tete.

A Montbéliard il y a trois ministres :

Pierre Toussain, officiellement installé depuis mars 1539, Nicolas de la Garenne et le prédicateur de cour, Hans Vogler.

Ils ont pour annexesles villages de Charmontet deSochaux.

Les autres paroisses avaient été établies de la manière suivante :

Abévillers-Dasle1. Firmin Dominique.

Allenjoie avec Dambenois2, Nommay et Brognard : Jean de Bèthencourt.

Exincourt-Audincourt-Taillecourt : Michel Doubté.

Bavans : André Pignol, puis Thomas Cucuel.

Blamont : Pierre Forêt.

Etobon-Clairegoutte : Vincent Ortin.

Désandans : Girard Guillemin.

Dampierre et Etupes : Pierre Duncey.

Villars-Glay-Meslièress : Jean Courtois.

1. Hérimoncourt devint filiale d'Abévillers en 1!'.52.

2. Avant la Réforme, Dambenois et Allanjoie avaient chacun un des- servant particulier.

7>. M. Herminjard (t. VU, p. M) signale une lettre de Jean Courtois du

10 Mars 1541, datée de Villers qu'il croit être Villers-s/-Montrond (Doubs).

11 s'agît tout simplement de Villars-les-Blamont, chef-lieu de la paroisse Courtois résidait. Jean Courtois avait épousé une belle-fille de Cha- ponneau, ministre à Neuchûtel.

SUPPLÉMENTS 521

Roches-Autechaux-Ecurcey-Thulay : Jacques Gète.

Seloncourt-Bondeval : Raymond de Louvre.

St-Julien : Etienne Noël.

Valentigney : Léonard Camuset.

Parmi ces ministres, les uns avaient été appelés directement par Toussain, grâce aux relations qu'il avait conservées avec Metz, comme Léonard Camuset, Firmin Dominique qui étaient d'anciens « cafards augustins » ou Gérard Guillemin, ancien prêtre à Metz '.

Les autres étaient généralement soit des Français réfugiés en Suisse contre la persécution, soit des Suisses. Vincent Ortin était Dauphinois. Jacques Géte venait de Boulogne-sur- mer. Jean de Béthencourt ou de Bethoncourt était peut-être Normand. Le principal de l'école de Montbéliard était alors Gaspard Carmel, il avait un aide dont nous ne connaissons que le prénom de Carolus.

V

La famille de Pjerre Toussain

Pierre Toussain épousa, en 1539, Jeannette Trinquatte, fille de Jean Trinquatte, barbier à Montbéliard. M. l'abbé Tournier nous a donne au sujet de ce mariage un nouvel exemple de polémique irrespectueuse et mesquine. Il a voulu voir dans le fait que Toussain épousait une femme pauvre une preuve du peu de considération dont le réformateur jouissait à Montbéliard. Comme si pour M. Tournier la con- sidération s'attachait uniquement à la fortune. En fait, la famille Trinquatte, originaire d'Audineourt, était parfai- tement respectable. Le barbier-chirurgien Jean Trinquatte était aussi considéré à Montbéliard que peut l'être un mé- decin d'aujourd'hui. Il avait un « hostel » dans la ville. En 1525, il figure comme témoin de l'élection de l'abbé de Belchamp, ce qui signifie sans doute qu'il jouissait de quel- que crédit auprès de l'église d'alors. (Comptes de la Ville de

1. Herminjard, t. VII, p. 578.

322 SUPPLÉMENTS

Montbéliard de 1538 à 1539. Collection Duvernoy, Montbé- liard sous Ulric, t. II).

Quant à Jeanne Trinquatte, nous savons par une lettre de P. Toussain à Calvin, que si elle était pauvre et méprisable aux yeux du monde, elle n'en était pas moins unefemmecrai- gnant Dieu et morte aux choses du monde. (Herminjard, t. V. p. 345). C'était la femme qu'il fallait à un réformateur.

Pierre Toussain et Jeanne Trinquatte eurent cinq enfants, dont quatre fils et, croyons-nous, une fille, morte en bas âge. Le tableau de leur descendance intéressera peut-être quel- ques-uns de nos lecteurs.

VI

Mesures et monnaies a Montbéliard

Le comté de Montbéliard a eu, jusqu'en 1793, ses mesures et ses monnaies particulières. Nous avons groupé ici quelques indications qui pourront être utiles aux lecteurs.

Mesures de capacité pour les grains.

La quarte de Montbéliard était du poids de 40 livres, et valait 27 litres, 2 décilitres. Elle se divisait en 2 boisseaux ou coupots.

Le bichot valait 24 quartes ou 65 décalitres 28 décilitres. La quarte à avoine valait trois boisseaux ou coupots. Le boisseau valait 13 litres 6 décilitres.

Mesures de capacité pour les liquides.

La pinte de Montbéliard valait 1 litre 154 millilitres. Elle se divisait en deux chopines valant chacune 5 décilitres 77 milli- litres. La channe ou pot comprenait deux pintes. La tine valait 48 pintes. Il fallait 4 tines pour une pièce.

Monnaies. Le franc faible ou franc ordinaire de Montbéliard resta en usage du xive au xvme siècle. Il valait seize sous tour- nois, monnaie de France. Il se divisait en 12 gros ordinaires valant chacun un sou 4 deniers tournois. Le gros ordinaire se subdivisait en 4 blancs ordinaires valant chacun 4 deniers tournois. Le blanc se subdivisait en 3 niquets.

Le franc fort de Montbéliard valait 20 sous tournois. Il se divisait aussi en 12 gros forts valant chacun 1 sou 8 deniers

SUPPLÉMENTS 393

tournois. Le gros fort se divisait en 4 blancs forts valant cha- cun 5 deniers tournois.

La batz de Montbéliard valait 2 sous tournois.

La livre estevenante valait 14 sous 9 deniers tournois. Elle se divisait en 20 sous estevenants. Le sou estevenantse divi- sait en 12 pites et la pite en 4 niquets. Cette monnaie esteve- nante vient du vieux mot Estevenon, Etienne. C'était la monnaie que le chapitre de St-Etienne de Besançon avait le droit de faire frapper par indivis avec l'archevêque de Besançon.

La livre bàloise avait cours dans le pays de Montbéliard dès le xiv e siècle. Elle valait27 sous tournois. Elle se divisait en 20 sous bàlois valant chacun 1 sou 4 7/8 deniers tournois

Le florin d'or, en usage à Montbéliard, valait à peu près 4 livres tournois. Le florin ordinaire, égalementemployédans ce pays, valait dix gros faibles ou 13 1/3 sous tournois.

L'écu d'or en circulation à Montbéliard valait 3 francs forts de Montbéliard. Le ducat, également en usage, valait 7 livres 1 sou 8 2/5 deniers tournois.

VII

François Richardot a Montbéliard

D'après YAlmanach du Comté de Bourgogne (1788), François Richardot aurait fait plus que de traduire l'Intérim en fran- çais, il serait venu à Montbéliard pour assurer la pleine exécution de l'édit impérial. Ce renseignement est tiré de la Vie de François Richardot de D. Berthod (Bibl. de Besançon, ms. 1 105). « Le conseil épiscopal de Besançon, raconte D. Ber- thod, crut Richardot assez courageux pour introduire l'Intérim à Montbéliard. Arrivé dans cette ville, il prévint le prince de l'objet de sa mission et de la volonté particulière de l'Empereur dont il venoit notifier les ordres, puis, ayant assemblé le peuple, il monta en chaire et leur annonça qu'il leur étoit libre de retournera l'obéissance de l'église romaine dont le malheur des tems les avoit séparés... Puis d'une voix hardie et d'un ton modeste, il osa parler contre la nouveauté de la réforme, de l'irrégularité de ses entreprises. » De qui

21

324 SUPPLÉMENTS

D. Berthod tient-il ces renseignements si précis ? De Richar- dot lui-même qui déclare dans son Apologie qu'il fit alors à Montbéliard « ce que le plus hardi de ses adversaires eut mal volontiers entrepris. (Voyez le texte de cette apologie : Bibl. de Besançon, Papiers Granvelle, t. 35). Pour nous, nous n'avons rien trouvé dans les archives relatives à Montbéliard qui nous permette de croire que l'intervention de Richardot lût aussi brillante qu'il le dit lui-même. Elle n'était pas aussi courageuse qu'il le croit. Celui qui apportait les ordres de Charles-Quint ne risquait rien à Montbéliard. La Réforme, d'ailleurs, n'y a pas fait une seule victime et Richardot eût été bien naïf de s'y croire réellement en danger. C'est cependant ce que répète avec admiration le récent biographe de Richar- dot, M. l'abbé Duflot. (François Richardot, 1897, p. 48). M. Duflot dit aussi que « ce fut Jacques Duvernoy, chanoine converti à la religion réformée qui publia au nom d'Ulric le rescrit impérial. » C'est une erreur. J. Duvernoy était un prêtre marié mais resté catholique et c'est en qualité de catholique qu'il fut chargé de publier Y Intérim

Un correspondant de Bullinger, Gastius, lui écrivait le 5 février 1549 au sujet du séjour de Richardot à Montbéliard : Es soll gen Mwnpelgard kommen ein theologus Parisiensis qui vocatur Ricardotus. Aiunt illum esse graece latineque doctissi- mum, in ebraïcis excellentem literis. Ille mittitur ab episcopo Bisantino quo conférât cum Tussano nostro. Aiunt nebulonem cloquentissitnwn esse. In Italia ad annos aliquot concionatus. Pr opter ea vocatus est Brentius quem nemo r.ovit ex peregrinis. Sic solunt Papistae clanculum rem agerc. Sic hac via nihil effî- ciunt, armis et tyrannide aggredientur. (Mss. Simler, t. 69).

Ce qu'il y a de bien certain, c'est que François Richardot avait préparé une version de l'Intérim qui passait sous silence les concessions les plus importantes que l'Empereur avait faites aux protestants. On peut s'en assurer en consultant à la Bibliothèque de Besançon le ms 260, dont voici le titre.

« S'ensuit la forme que se doibt garder quant à la doctrine, ministration des Sacrements et quant aux meurs et conversation pour ceulx qu'il: ont charge dames aux églises que sont du dioceze de Besancon rière le comté de Montbéliard et terres de Blanmont suyvant l'ordonnance de l'administration public par

SUPPLÉMENTS 525

Vauctorité de la majesté impériale laquelle forme a esté faicte et mise en langaige vulgaire par le commendement du très révé- rend père en Dieu mon seigneur administrateur de l'archevêché de Besançon. » Il y a aux Archives nationales (K 2180) une copie de ce formulaire. On lit à la dernière page cette remar- que de Pierre Toussain : Nie omnia ea omissa sunt, quae in Cœsaris declaratione continentur : de lus qui ductis uxoribus ministerii ecclesiastici fonctiones tenunt, ut super ea re gêne- ra lis concilii sententia expectetur.

Item de cœna Domini. At usus eucharistiae sub utraque specie, his qui assueverunt, ad Concilium usque, sine ulla perturbatione relinquatur.

VIII

L'ordonnance ecclésiastique de 1559

Cette ordonnance parut en allemand en 1559. Dès la fin de cette même année, le duc Christophe se préoccupa déjà de la faire traduire en latin pour la mettre à la disposition des ministres qui ignoraient l'allemand. Il s'était adressé pour cette traduction à Thomas Neaogeorgus, mais le résultat ne le satisfit point. Le traducteur s'en était trop tenu, selon lui, aux formes allemandes, de sorte qu'il était impossible de publier son travail. Aussi le duc demanda-t-il à Bidenbach de bien vouloir revoir et corriger ce premier essai. Bidenbach ne put faire ce qui lui était demandé et, finalement, les cor- rections furent faites par Dietrich SchnepfP. La traduction latine de l'ordonnance parut en 1560. La traduction française, faite par Léger Grimault, ne parut qu'en 1568, a Baie, chez Jehan-Luc Iselin et Basilius-Emmanuel Herold. C'est un volume de 311 pages dont voici le contenu :

De la doctrine et des presches,

Du baptesme,

Du baptesme soudain et privé,

Du catéchisme,

1. Voyez une lettre du duc Christophe à Bidenbach, du 12 octobre 1559, Archives nationales, K. 217(J.

30Q SUPPLEMENTS

De pénitence et absolution,

Le moyen et la manière d'administrer la Cène du Seigneur

L'ordre des prières publiques et de la Litanie,

Du chant de l'église,

Du vestement des ministres,

Des jours du repos et de feste,

Ce qu'il faut principalement enseigner les jours de feste,

L'ordonnance des offices publiques de l'église, es jours de feste et ouvriers,

L'ordre et la manière de bénir le mariage,

De la Visitation et communion des malades.

La manière et les cérémonies de la sépulture.

Ces différents chapitres constituent l'ordonnance ecclésias- tique proprement dite Vient ensuite l'ordonnance des causes du mariage, puis tout ce qui touche à l'école On trouve ensuite :

Des ministres de l'église, comment il les faut eslire et rece- voir,

Du commun thresor des povres,

Ordonnance de la superintendance des Eglises,

De l'office de regarder aux meurs du peuple.

A la page 94 de notre Ordonnance, on trouve la fameuse confession des péchés longtemps attribuée à Théodore de Bèze, puis à Calvin, et dont le véritable auteur est Bucer, ainsi que l'a montré M. Erichson.

Dans un précédent ouvrage ' nous avions cru pouvoir attri- buer cette belle prière, non à Bucer, mais à Brenz. Il nous paraissait étonnant que les rédacteurs de l'ordonnance de 1559 eussent emprunté cette prière au formulaire employé par l'église de Strasbourg. Depuis lors, les arguments de M. Erich- son nous ont convaincu, nous avons constaté nous-même que beaucoup d'églisesqui désiraient introduire la Réforme, s'adressaient à Strasbourg pour demander des renseignements et des directions sur la nouvelle organisation à donner au

1. La vie ecc.ésiastique à Monibcliard au XVIII* siècle, p. 211 et suiv.

SUPPLÉMENTS 327

culte. C'est ce qui fit, par exemple, en 1529, la ville d'Ulm a. Chose plus décisive encore, nous avons trouvé à la Biblio- thèque de Stuttgart la première forme donnée par Brenz à l'organisation du culte {Reformation der Kirchen \n Schivebi- schen Hall... durch Johann Brenzen verfasset, anno 1527. Ms. Theol. Fol. 297). La prière dite : Confession des péchés, ne s'y trouve pas. La cause est donc entendue. Calvin a emprunté à la piété luthérienne la prière dont il a fait la confession des péchés et cette prière a Bucer pour auteur.

IX

La traduction française du grand catéchisme dk Brenz

En mai 1563, Bullinger, écrivant à Calvin, lui parlait en ces termes de la traduction en français du catéchisme de Brenz : Venit heri ad nos Tubinga Michael Angélus .. Attulit literas a qnodam meo amico qui hœc verba scribit : Brentii cate- chismus in gallîcam lingnam jussu principis est conversus et jam a Volmario imprimitur (Opp. Calv., t. XX, p. 27). Au mot Volmario les savants éditeurs ajoutent la note suivante : Lectio dubia. De tali versione nihil alibi num Volmarii filins aliquis prelum exercebat. Il y a, en effet, ici une mauvaise lec- ture du nom de l'imprimeur. Le Catéchisme de Jehan Brence parut à Tubingue, en 1563, chez la veuve d'Ulrich Morhard. C'est un vrai traité de dogmatique luthérienne. Ce volume, imprimé tout entier en italique, contient 457 pages sans la table des matières. VEpistre explique que cette traduction a été faite par la volonté du duc Christophe, « affin que ceulx de l'Eglise françoise, qui n'ont point le loysir de lire entière- ment toute la saincte Escriture, eussent ce brief sommaire, par lequel ilz pourroient cognoistre quelle est la volonté de

2. « Sladt Ulm schriben uni bitten, sie fu beriehten, wie man den Gots- dienst hinhalt. Erkannt : H. H. \u den Prcdicanten verordnen und sie ailes beriehten, darçu, SG die nùw ordnung in truck kommt, itxen auch mitthcilcn. « Annales de Seb. Brandt dans les Mittheilungen der Gescll- schaft fur Erhaltung der geschiclitlichen Denkmdler im Elsass, lo'JO. p. 172.

328 SUPPLÉMENTS

Dieu... » La traduction de l'ouvrage fut confiée au ministre de Villars, Léger Grimault. L'exemplaire que nous avons eu sous les yeux renferme quelques notes assez curieuses. La première, que son auteur a rayée ensuite, est ainsi conçue : « Mon père, maistre Léger Grimault, a translaté de latin en françois ce catéchisme de monsieur Brenz alors qu'il estoit ministre à Villarz soubs Blanmont, en la seigneurie de Mont- bèliart... » L'amour paternel n'étouffant point tout esprit critique chez l'auteur de cette note, il crut devoir apposer sur son exemplaire la réflexion suivante : « Moy Pierre Grimault dis que toute ceste version l'rançoise pourrait estre mieulx tournée ou interprétée en bon françois. L'interpréteur s'est par trop assujetti à suivre le latin, négligent le vrai sens et la manière de bien escrire en françois. Ànno 1611. »

En ouvrant notre vieux livre on peut encore lire la note suivante, qui rappelle la terreur que l'approche de l'armée des Guises avait répandue dans le pays de Montbèliard : Sic ego Petrus Grimaldus istum librum laceratum in bibliis, eodem modo, anno i586, rcpcri. Quœ biblia propter rumores bellicos Richenvillam apnd dominum superintendentem M. J Oswaldum portavi.

X

Nicolas Tiiourelot (Taurellus)

Le curieux extrait que nous reproduisons ici donnera une idée du rôle que Thourelot a joué et de la place qu'il a occu- pée dans l'histoire de la philosophie : « Après avoir professé longtemps la médecine à Bàle, il passa à Strasbourg; et de cette ville il revint à Bâle pour y être professeur de morale. De là, il passa en Allemagne, il s'acquit une grande répu- tation; son tcole ètoit remplie de barons et de comtes qui venoient l'entendre. Il ëtoit si désintéressé, qu'avec toute cette- réputation et ce concours pour l'écouter, il ne devint pas riche. Ce fut un des premiers hommes de son temps, car il osa penser seul, et il ne se laissa jamais gouverner par l'auto- rité : on découvre par tous ses écrits une certaine hardiesse

SUPPLÉMENTS 320

dans ses pensées et dans ses opinions. Jamais personne n'a mieux saisi une difficulté, et ne s'en est mieux servi contre ses adversaires, qui communément ne pouvoient pas tenir contre lui. II fut grand ennemi de la philosophie de Césalpin : on découvre, dans tous ses écrits, qu'il étoit fort content de ce qu'il faisoit : l'amour-propre s'y montre un peu trop à découvert, et on y apperçoit quelquefois une présomption insupportable. Il regardoit du haut de son esprit tous les philosophes qui l'avoient précédé, si on en excepte Aristote et quelques anciens. Il examina la philosophie d'Aristote, et il y apperçut plusieurs erreurs; il eut le courage de les rejetter et assez d'esprit pour le faire avec succès. Il est beau de lui entendre dire dans la préface de la Méthode de la Médecine de prédiction, car tel est le titre du livre : « Je m'attache a venger la doctrine de J.-C, et je n'accorde à Aristote rien de ce que J.-C. paroit lui refuser : je n'examine pas même ce qui est contraire à l'Evangile, parce qu'avant tout examen, je suis assuré que cela est faux. » Tous les philosophes devroient avoir dans l'esprit que leur philosophie ne doit point être opposée à la religion ; toute leur raison doit s'y briser, parce que c'est un édifice appuie sur l'immuable vérité. Il faut avouer qu'il est difficile de saisir son système philosophique. Je sais seulement qu'il méprisoit beaucoup tous les commentateurs d'Aristote, et qu'il avoue que la phi- losophie péripatéticienne lui plaisoit beaucoup, mais corrigée et rendue conforme à l'Evangile ; c'est pourquoi je ne crois pas qu'on doive l'effacer du catalogue des Péripatéticiens, quoiqu'il l'ait réformée en plusieurs endroits. Un esprit aussi hardi que le sien ne pouvoit manquer de laisser échapper quelques paradoxes : ses adversaires s'en sont servis pour prouver qu'il étoit athée: mais en vérité le respect qu'il témoigne partout à la religion, et qui certainement n'étoit point simulé, doit le mettre à l'abri d'une pareille accusation. Il ne prévoyait pas qu'on put tirer de pareilles conséquences des principes qu'il avançoit ; car je suis persuadé qu'il les auroit retractés, ou les auroit expliqués de façon à satisfaire tout le monde. Je croL qu'on doit être fort réservé sur l'accu- sation d'athéisme ; et on ne doit jamais conclure sur quelques propositions hasardées, qu'un homme est athée. Il faut con-

330 SUPPLÉMENTS

sulter tous ses ouvrages ; et l'on peut assurer, que s'il l'est réellement, son impiété se fera sentir partout. » (Encyclopédie des Arts et des Sciences), t. I, p. 112-114).

On peut aussi consulter l'article Taurell du Dictionnaire de Bayle. Le professeur F.-X. Schmid, d'Erlangen, a consacré une centaine de pages à étudier Nicolas Taurellus, der este deutsche Philosoph, Erlangen, 1864,2e éd. Leibnitz, de son côté, avait appelé Thourelot le Scaliger allemand : Ingeniosis- simus Taurellus, quem ego Scaligerum Germanorum appelare soleo. Ce Scaliger allemand était un pur bourguignon de Montbéliard.

ERRATA

Tome I

Page 106, ligne 24, au lieu de Cormier, lisez : Coinier. Page m, ligne 26, au lieu de Cormier, lisez Coinier. Page 173, ligne 17, supprimez : du nom de Tanchart. Page 173, ligne 7, au lieu de Fabrice, lisez. Gabriel. Page 214, ligne 25, au lieu de Nortet, lisez : Morlet.

Tome II

Page 16, note 2, au lieu de Fabricus, lisez : Fabricius. Page 316, ligne 21, au lieu de jetta, lisez : jeta.

INDEX ALPHABÉTIQUE

A

Abbévillers ou Abévillers, t. I,

p. ILS, 12ï, 189,231, 242,274,290 ;

t. II, p. 29, 107,110, 119, ICI, 215,

226, 227. Abria (Didier), t. I, p. 42. Adam (M.), t. I, p. 47. Aclelberg, t. II, p. 293. Agassiz, t. I, p. :!4S. Agnelat, t. I, p. ni. Agrippa (Corneille), t. I, p. il. Aibre, t. I, p. 17*, 17H, 230, 239 ; t.

II, p. 107. Aigle, t. I, p. 14, :J2; t. Il, p. 300. Alber, t. I, p. 93; t. II, p. 300. Alençon (Marg. d'), t. I, p. 47. Alexandre (Le ministre), t. I,

p. 197, 198, 199, 204; t. II, 150. Alix ou Alys (Claude), t. I, p.

279, 291. Allanjoie, t. I, p. 119, 189, 231, 243,

339; t. II, p. 68, 107, 109, 161. Allondans, t. I, p. 249. Alpirsbach (couvent), t. I. p. 19. Althamer (André), t. II, p. 142. Altorf, t. I, p. 342. Amaigues (Claude), t. I, p. 271. Ame, curé, t. I, p. m Amont (Baillagc d') t. I, p. 73. André (Samuel), t. II, p. 305. Andreœ (Jacques), t. I, p. 216,

218, 220, 301-316, 928, 331, 835,

340 ; t. II, p. 241, 268, 273, 286, 292,

304, 301, 307, 309. Ancillon, t. I, p. 14 ; t. II. p. 318. Angelander, voyez Engelmann. Angevin (Gilles), t. 1, p 214,230;

t. II, p. 160. Angon, t. I, p. 214, 230, 284 : t. II,

p. 195,

Anne (Fille du duc Ulric), t. I,

p. 4. Arans (Jean), t. I, p. 278; t. II,

p. 237, 306. Arbouhans, t. I, p. xi. Arcey, t. II. p. 109. Archer (L'), t. I, p. 233, 261, 270-

276, 288-292, -.'98, 299, 302, 309,

t. H, p. 214, 225, 226, 230, 236,

214, 267, 268. Armagnacs (I es), t. I, p. xix. Armonnet, t. II, p. 220. Arquerius, Archcrius, Ar^uerius,

voyez Archer ( L'). Arras (l'évèque d'), voyez Gran-

vellc. Ai tus (Humbert), t. I, p. 160, 163,

190, 199; t. II, p. 100, 107, 150. Aubert (Jean), t. I, p. 249; t. II,

p. 229, 305. Aubure, t. II, p. 120. Audincourt, t. I, p. n, 120, 240 ;

t. Il, p. 107. Augsbourg, t. I, p. «4, 88, 142. Aumoys, t. I, p. 278 ; l. II, p. 226. Autechaux, t. I. p. 71. 121, 190,

242: t. II, p. 108.

B

Bade, t. II, p. 16

Bade (marquis de i, t. I, p. 29.

Bade (Charles de), t. Il, p. 292.

Badevel, t. I, p. 119, 241.

Baduel (Claude), t. I, p. 260.

Bâle, t. I, p.."», 6,9, 11,50, 53, 74, 129, 130, 138, 223, 2X2, 288, 322, 332. 333,342, 348,354, 355; t. II, p. 12, 10, 37, 38, 54, 59, 60, 90, 11 , 135, 141, 177, 217, 'J83, 310, 313, 328,

334

INDEX ALPHABETIQUE

Barbarin (Thomas), t. II, p. 66,

116. Barbaud (Gaspard), t. I, p. 355. Bardy, t. I, p. 24. Barr, en Lorraine, t. I, p. 231. Barret (G'aude), t. I, p. 168, 169, Bart, t. I, p. 355. Barthol (Ogicr), t. I, p. 214, 231 ;

t. II, p. TU, 233, 237, 304. Barthol (Richard), t. I, p. n. Bauhin (Jean), Le médecin, t. I,

p. 202, 238, 354; t. II, p. 304. Baum, t. I, p. 75. Baume (l'abbesse de), t. II, p. 222. Bavans (I lorry de), voyez liorry. | Bavans, t. I, p. 172, 190, 193, 197, '

230, 240, 241, 263, 279, 322, 330,

331 ; t. II, p. 67, 107, 108, 206, 233. Beaucourt, t. I, p. n. Beaudouin (François), t. II, p. 138. Beaujeu, réfugié, t. I, p. 293. Beaulieu (J. de), t. I, p. 199 ; t. II,

p. 153. Beaumont (M. de), nom de Da- niel Toussain. Voyez ce nom. Beauvais ou Bovcs, t. II, p. 304. Bel (Jacques), curé à Désandans

t. I, p. 160. Bellius. Voyez Castellion. Belchamp (l'abbé de), t. I, p.vi,

vu, 1, 27, 152, 182, 188; t. II,

p. 14. Belchamp, t. I, p. 63, 129, 160, 179,

181, 183, 187, 188, 250; t. II, p.

17, 132. Belfort, t. I, p. xi, 1, 24; t. II, p,

120. Belle-Croix (Eglise de la), t. I,

p. vu. Bclmarchand (Hugues), t I, p. 61. Bclmont (Guillaume de), t. I, p.

178. Belorse (G.), i. II, p. 308. Belverne, t. 1, P- 124, 125, 103, L90,

193, 239, 349 : t. II, p. 100, 108. Belverne (Jean), t. 1, p. vi.

Belvoir, t. I, p. vu.

Belvoir (Claude, seigneur de Cu- sance et), t. I, p. 9.

ranger, t. I, p. i\.

Bérault (François), t. I, p. 194, 250; t. II, p. 147.

Berbier (Henri Le), t. II, p. 5.

Bcrbier (Jehannctte Le), t. II, p. 5.

Berdot (Renaud, curé;, t. I, p. vu.

Bcrdot (Thomas), doyen du cha- pitre de St-Mainbœuf, t. I, p. xi», p. 55, 62, 64, 143, 145, 147 à 152, 155, 157, 159, 162, 166 ; t. II, p. 78, 79.

Bcrdot (Pierre), curé de Sainte- Suzanne, t. I, p. 64.

Berchier (de), t. II, p. U, 13.

Berger (Samuel), t. II, p. 315.

Berleret (Etienne), t. I, p. xv.

Bermont, t. I, p. xi.

Bermont (Guillaume de), cha- noine), t. I, p. 168, 169.

Bermont (M. de), t. II, p. 220.

Bernard ou Barnard (Etienne), t. I, p. ni, IV. xix.

Bernard, réfugié, t. I, p. 293.

Bernardi (Jehan), t. II, p. 300.

Berne (ou M. M. de), t. I, p. 31, 73, 210, 212, 32.), 329, 330 ; t. H, p. 11, 13, 23, 172, 230, 268, 274.

Berne (les pasteurs de), t. II, p. 27.

Bernouilli, t. I, p. 3'i8 ; t. II, p. 315

Bcrsicr (Eugène), t. I, p. 80.

Bertrand (Denis), t. II, p. 231).

Bertschi (Marc), t. 11, p. 90.

Berus, l. 1, p. 30.

Besançon, t. I, p. 7. 8, '.', 24, 63, 64, 07, 72, 73, 152, 154, 165, 277. 325. 331, 334, 339,341, 316, 351 ; t. II, p. 11, 12, 81, 91,109.

Besançon (l'archevêque de), t. I, p. 152, 153, 242, 265, 207, 276; t 11, p. 17, 18,205.

Bethoncourt, t. I, p. 100, 172; t. H, p. 107, 109, 320.

INDEX ALPHABETIQUE

335

Bethoncourt (Jean de), t. I, p. 1L9,

124, 160. Besson (l'abbé), t. 1, p. 21. Beurlin (le pasteur), t. I, p. 235,

348, 349. Beutal, t. I, p. 27, 202, 279 ; t. II,

p. 223. Bèze (Théodore de), t. I,' p. 196,

2u7, 210, 211, 270, 282, 287, 289,

290, 297, 304, 3-28, 329, 330, 332 ;

t. II, p. 172, 242, 270, 273, 291. Bichin (Carspar), t. Il, p. 303. Bidembach (Eberhard), pasteur

à Weihingen, t. I, p. 212, 216,

218, 219, 226. Bidembach (Guillaume), t. I, p.

295, 296, 297. Bidembach (Balthazar), prévôt

de l'église de Stuttgart, t. I,

p. 259, 340; t. II, p. 292, 304. Bienne, t. I, p. 355; t. II, p. 127,

144. Bietigheim, t. I, p. 317, 334, Billaud (Jehan), t. II, p. 206. Billaud Lienhard, t. II, p. 206. Binder, t. I, p. 301, 312; t.II, p. 293. Biney (Jean), t. I, p. 284. Binninger (G.-V.), t. I, p. 355. Binninger (Lienhard), t. II, p.

292, 304. Bithaine (Abbaye de), t. I, p. 27. Blamont, t, I, p. xvm, 35, 120-122,

125, 143, 144, 156, 165, 166, 190, 199, 202, 230, 231, 249, 262, 272,

275, 290, 294, 308, 333 ; t. 11, p.

28, 29, 55, 65, 75, 82, 90, 94, 98,

103, 108, 111, 205, 227. Blanchard (Huguenin), t. II, p.

101. Blâsi (Pantaléon), 1. 1, p. 113, 11 i ;

t. II, p. 37, 40. Blanchon (Jean), t. I, p. xv, xvi. Blanchon (Henri), t. 1, p. xv. Blarer (Ambroise), t. I, p. 36, 37, 49, 54, 91, 101, 134, 135, 158, 194, 201, 204; t. II, p. 15, 76, 127, 137, 139, 147, 148.

Blaubeuren, t. I, p. 49. Blondus (Petrus), t. II, p. 40. Blussangcaux, t. I, p. 262, 279. Blussans, t. I, p. 262, 279 ; t. II,

p. 222. Bois-de-Ghéne (la chronique de),

t. I, p. 172. Boissier (Gaston), t. I, p. 249, 259. Bollot (Pierre), t. II, p. 237,306. Bolsenheim (Michel de', t. II,

p. 99. Bondeval, t. I, p. 190, 230, 241 ;

t. II, p. 107. Bonet-Maury, t. II, p. 315. Bonneville (Louis de), t. I, p.

190,214, 230, 268; t. II, p. 159,

233, 236, 304. Bonport ou Bopphard ou Bcjsperg (Pierre), t. I, p. xn, 10 Bonvalot (François), t. I, p. 143,

146, 149, 150, 151, 155, 1*6, 159-

161, 165, 166, 167, 171; t. II, p. 80, 83. Bonvalot (Charles, fils naturel

de François Bonvalot), 1. 1, p. 156. Bonsen (L.-E.), t. U, p. 315. Bosserdet (Jacques), t. Il, p. 206. Bouchey (l'abbé), t. I, p. xiv. Boudet (Girard), t. I, p. 123, Boudet (Michel de), évêque de

Langres, t. I, p. 46. Boudri, t. II, p. 116. Boulogne-sur-Mer, t. II, p. 159. Bourcart (Jean), t. H, p. 98. Bourcard (Nicolas), t. II, p. 3*4. Bourg-en-Brcsse, t. 1, p. 319. Bourges, t. II. p. 161. Bourrelier (Claude), t. II, p. 395 Bourquin, t. I, p. 122. Boursault, réfugié, t. I, p. 293. Bouthcnot (Jacques), t. H, p. 321. Bouton (Thiébaut), t. I, p. 123. Bouvier (Jehan), t. II, p. 305. Bovet (Alfred), t. Il, p. 320. Boyat (Jehan), t. I, p. 242. Boyé (Pierre), t. I, p. 47. Brandebourg (Georges-Frédéric de), t. II, p. 257, 292.

336

INDEX ALPHABETIQUE

Brandt (Sébastien), t. II, p. 327. Brasse (église de), t. I, p. xi. Breisach, t. Il, p. 25. Iirennonius (Jean-Rogier, dit), t.

I, p. 42. Brenz (Jean), t. I, p. 90, 93, 98,

101, 112, 142, 148, 176, 190, 211, 210, 217, 220, 224, 225, 227, 272, 280, 287, 288, 289, 290, 293, 295, 306, 307 ; t. II, p. 74, 75, 77, 79,

102, 172, 210, 214, 237, 242, 269, 282, 327.

Bret (Le), t. I, p. 90, 99. Breviliers, t. I, p. 262, 277, 278

291. Brevin Gosrac, ministre à Etobon,

t. I, p. 190, Briçonnet, évêque de Meaux, t.

1, p. 9. Bridel (le doyen), t. I, p. 355 Briot (François), t. I, p. 353. Briot (Guillaume), t. II, p. 68. Briot (Nicolas), t. I, p. 160. Brisechoux (Samuel), t. I, p. vu. Brognard (Antoine), t. I, p. xni,

12, 13. Bruley (Jean), ministre à Allen- joie, t. I, p. 339 ; t. II, p. 304. Brunighofl'en (Jean - Guillaume,

de), t. I, p. 57. Bruxy ou Brussy, (Dominique de),

t. I, p. 122, 125, 160. Bryot (Nicolas), t. I, p. 160; t. II,

p. 67, 220. Bubenhofen (Gaspard de), bailli,

t. I, p. 3. Bue, t. I, p. 272. Bucer, t. 1, p. 30, 36, 158, 162, 226,

228, 281, 287, 306, 309, 314; t. II,

p. 42, 76, 78, 94, 102, 231,242, 274,

295, 300. Buchier (Pierre), t. I, p. 214, 230;

t. II, p. 161. Budé (Guillaume), t. I, p. 46. Bugenhagen (Jean), t. II, p. 300. Buisson (F.), t. I, p. 73, 247, 2'i8,

253.

Bullingcr, t. I, p. 134, 287, 297 ,

t. II, p. 27,327. Burigny, t. I, p. 30. Bussurel, t. I, p. xx, 262, 278. Buzon (Antoine,), t. I, p. 8. Byans, t. I, p. 262, 278.

C

Caboz ou Cabrez (Jacques), t. I,

p. 160. 167; t. II, p. 100. Cadan (en Bohême), t. I, p. 35, 91 . Calmoutier (le doyen et le cha- pitre de), t. I, p. 152. Calvin, t. I, p. 65, 66, 103, 104, 107,

109, 112, 189, 195, 196, 198, 199,

201-204, 205, 207, 220, 225, 231,

248, 270, 282, 283, 285, 287, 294,

295, 307, 342 ; t. Il, p. 67, 113,

116,160, 173,314,327. Camuset (Léonard), t. I, p. 117,

123. 154, 177 ; t. II, p. 147. Cancerinus, t. I, p. 293. Candolle (Alphonse de), t. I, p.

347, 348. Capiton, t. I, p, 36 ; t. II, p. 300. Cariet (Pierre), t. I, p. 57. Carmel (Gaspard), t. I, p. 83 ; t.

II, p. 60, 104. Carray (Antoine), 1. 1, p. 282,284, 28"»,

291,339; t. II, p. 226, 290, 292,

294, 304. Carray (Jean), t. I, p. 282, 284. Carron (Claudot), t. II, p. 207. Carteti (Girard), t. I, p. 247. Castan (Auguste), t. I, p. vin, 6,7,

156, 341, 351. Caslellion, t. I, p. 196, 197, 198,

202, 204, 207, 270, 288 : t. II p. 05,

154, 155. Cavaigne, t. I, p. 340. Chabot (Philippe, comte de

Charny), t. 1, p. 1, 35, 39. Chagey, t. I, p. 262, 271, 278, 291,

355 ; t. II, p. 236. Châlon (Jean de), 1. 1, p. 331, 335;

t. II, p. 286.

INDEX ALPHABETIQUE

337

Chambert (Ferry), t. I, p. 339;

t. II, p. 2G9, 292, 304. Champey, t. I, p. ix, 262, 268, 272,

278. Chansonncti (Claude), t. T, p. 42. Chaponneau, t. II. p. 320. Chapuis (Renaud), t. I, p.xni, xix. Chardouillet (Hugues), t. I, p. 24. Charles (Jean-Pierre), 1. 1, p. 242. Charles IX, t. I, p. 340. Charles -Quint, t. I, p. 53, 88, 90,

139, 141 et suiv., 171, 176, 180,

262, 341; t. II, p. 119 et suiv. Charme (Antoine), t. II, p. 101. Charmont (Grand), t. I, p. xi, 231,

243. Charmont (Vieux), 1. 1, p. xi, 243. Charmontet, 1. 1, p. xi. Chartres, t. II, p. 161, 226. Chassot (Jean), t. 1, p. 317; t. II,

p. 287, 305. Chastel (Claude), t. Il, p. 305.

Châtelain, t. I, p. 42.

Châtelot (le), t. I, p. 261, 262, 268,

269, 274, 279; t. II, p. 219, 225. Châtenois, t, I, m, iy, xi, xvii. Châtillon, t. I, p. 341. Chaverdot (Jean), t. I, p. 160. Chenebier, t. I, p. vir, 262, 263,

349. Chenot (A.), t. 1, p. 261, 263, 267,

269 et suiv. Chenu (Etienne), t. II, p. 207. Choupart, t. II, p. 318. Christophe (le duc), voyez la

table des chapitres. Chrodegang, évêque de Metz, t.

I, p. IX. Chuppin(Le chanoine), t. I, p.

168, 169. Clairegoutte, t. I, p. 124, 160, 163,

173, 190, 229, 239; t. II, p. 108,

110, 161,214,233. Claude, messire, prêtre, t. II, p.

101. Clayvin (Petreman), t. I, p. vu.

Clémont, t. I, p. 261, 262, 268, 272.

278 ; t. II, p. 227, 236. Clerc (Claudoi), t. I, p. 242. Clerget (F.), t. I, p. 333 ; t. 11, p.

281, 305. Cleri (de), t. I, p. 293. Clerval (Le bailli de), t. I, p. 150. Clerval (Le capitaine de), t. I,

p. 154. Clerval (Seigneurie de), t. I, p. 35. Cnoder, t. II, p. 42, 44. Cobet (Claude, vigneron assas- siné par Charles Bonvalot),

t. I, p. 156. Coct (Anémond de), t. I, p. 6, 16. Coisevaux, t. I, p. 262, 278. Coligny (L'amiral de), t. I, p. 341. Colmar, t. II, p. 16, 25, 315. Colombet (Jean), t. I, p. 160, 170, 173 Colombier, canton deNeuchâteb

t. II, p. 00. Colombier-Châtelot, t. 1, p. 262. Colombier Fontaine, t. I, p. 262,

276, 279. Compaignon (Etienne), t. I, p. 247. Conrad ou Conrauld (I-Ians),

bailli de Rœteln, t. I, p. 340;

t. II, p. 292. Constance, t. II, p. 24, 78. Constant (François), t. I, p. 189,

231,290; t. II, p. 161, 226, 227. Coppet, t. I, p. 71. Cordier (Antoine), t. I, p. 160. Corneux( L'abbé ou l'abbaye de),

t. I, p. xiv, 151 ; t. II, p. 14. Corneille ou Cornier (Erasme),

1. 1, p. 84, 106, 111. Cortaillod, t. I, p. 270, 291. Coulon (Jehan), t. II, p. 207. Coulon fJehannote), t. II, p. 206 Courgenay, t. I, p. xi. Courtois (Jean), t. I, p. 92. t. II,

p. 320. Courtot (Claude), t. I, p 242. Couthenans, t. I, p. 163, 229, 239,

278; t. II, p. 67, 108. Crcslot (Jehan), t. II, p. 207.

538

INDEX ALPHABETIQUE

Crucigcr, t. 1, p. 133; t. II p. 300. Cucucl (Thomas), t. I, p. 72, 190

320. Cucucl (Gédéon;, t. I, p. 333, 323,

324, 325, 330, 331, 333 ; t. H, p.

233, 237, 268 304. Cuenin (Jean), t. I, p. xv. Cuenot.(La mère des), t. I, p. 241. Cugnotet (Hugon), t. II, p, 14. Cuno, t. I, p. 39, 287, 302, 341 ;

t. II, p. 321. Curie (Willemin), t. I, p. il. CuvLr (Othon), t. I, p. 44.

D

Dngomeriu? (Nicolas). 1. 1. p. 141 ;

t. II, p. 65. Dambenois, t. I, p. 160, 172, 189,

231, 243; t. II, p. 68, 107, 109. Damjoux, t. F. p. 262. Dampierre (M. de), t. II, p. 222. Dampierre-les-Bois, 1. 1, p. n, m,

119, 190, 241, 28i; t. II, p. 68,

107, 229, 233. 236. Dampierre-sur-lc-Doubs, t. I, p.

27,173, 240 ; II, 109. Dannemarie, t. I, p. xvm, 121, 152,

187; t. 11,108,18'). Dasle, t. I, p. iv, 118, 242, 343 ; t.

Il, p. 107. Defrance (Jacques), t. I, p. 100. Delabruyère, Réfugié, t. I, p. 293. Delhotte (Jehanette), t. II, p. 101. De Mangnus (Claude), t. II, p. 306. De Mourier (Claude), t. II, p. 305. Deux-Ponts (Wolfgang de), t. I,

p. 209, 211, 216, 218, 219, 226,299,

320 ; t. II, p.2ô8,294. Désandans, t. I, p. m, 124, 172,

190, 230, 239, 268 ; t. II, p. 107,

109, 159, 233, 236. Desmarets (Charles), t. I, p. 121,

125 ; t. II, p. 127. Dierauer (M. le Dr), t. II, p. 24, 76,

315. Dicudonné (Claude), t. II, p. 42.

Docourt, t. II, p. 292, 304. Dœrnhemius (Louis), t. I,p. 218 Do'e, t. I, p. xiii, 265, 291 , t. II, p.

11. Dominique (Firmin), t. I, p. 84,

118, 124, 160 ; t. II, p. 119, 150,

233, 236, 30^, 3 H). Dommartin, t. II, p. 141. Dormoy, t. I, p. xvm. Doubté (Michel), t. I, p. ^3, 84,

101, 320. Douen(0.), t. II, p. 319. Duc (Antoine), t. I. p. 278, 291,

t. H, p. 226. Duflot (L'abbé), t. II, p. 324. Dufour (Théophile), t. II, p. 315. Dumont (Georges), t. I, p. 160,

16*, 190, 214, '230 ; t. II, p. 100,

107, 150, 159. Dumoulin (Charles), t. I. p. 282. Dumoulin (Guillaume), t. I, p. 14, Duncey (Pierre), t. I, p. 119, 100,

190 ; t. II, p. 150, 350. Dupont (Pierre), t. I, p. 355. Durnauer (Jean), t. I, p. 218. Duvernoy (Charles), t. I, p. 14,

61, 72, 321, 355. Duvernoy (Collection), citée au

bas des pages. Duvernoy (Guillaume), t. I, p. 64. Duvernoy (Jacques), t. I. p. 133,

144, 147, 148, 168; t. II, p. 5i,

99, 324 . Du Vernoy (Thiébaul), t. II,p.305.

Eberhard le Barbu (duc de Wurtemberg), t. I, p. 2, 3, 5,36. Echavanne, t. I, p. 262, 349. Echenans, t. I, p. 239, 249 Echenans-sous-Mont-Vaudois, t.

I, p. 262, 278. Ecurcey, t. 1, p. 71, 121 Eckel, t. II, p. 315. Efterhen (Caspar), t. I, p. 317. Efferhen (Henri), t. I, p. 317, 321,

322, 323, 325, 326, 330, 332, 333,

INDEX ALPHABETIQUE

339

834, 385, a3G, 337, 338, 339, 840, 343 ; t. II, p. 280,293,304.

Engelmann (Jean), t. I, p. 101 et suiv., 128, 130, 131, 132, 137,149; t. II, p. 32, 37, 43, 45, 51, 52, 58, 73. 74, 75, 80, 115, 173.

Engollon, t. II. p. ! 12.

Erbe (Mathias), t. I, p. 61 ; 04, 91, 100, 101. 111, 113, 130, 134, 135, 148, 157, 158, 195, 197, 200, 205, 210,212, 222 ; t. II, p. 16, 20, 21, 25 à 27, 39, il à 43, 45, 49, 51, 53, 54, 71, 72, 83, 114, 117, 135, 140, 141, 143, 145, 140, 149, 152, 157, 158, 814.

Erasme, t. I, p. xin,6, 11 et suiv.

Erichson, t. II, p. 315.

Esch ou Dex (Nicolas ou Nicole d'), t. I, p. 6, 16, 19, 42, 45.

Esch (Clausquin d'), t. I, p. 42.

Escher (Hermann), t. II, p. 315.

Essouaivre,t. I, p. 3." 4.

Estaugc (Jacques), t. 1, p. 194.

Etienne (évêque de Belley), t. I, p. IX.

Etienne (Jean), t. II, p. 267.

Etobon, t. I, p. ir, 35, 118, 124, 153, 151, 156, 160, 163, 190, 193, 239, 349 ; t. II, p. 98,100, 108, 2)8, 230.

Etupes, t. I, p. 119, 190, 230, 240, 284; t. II, p. 107, 236.

Euler, t. I, p. 348.

Euvrard (Loys), t. II, p. 305.

Exincourt, t. I, p. n, 83, 124, 179, 190, 199, 230, 240 ; t. II, p. 107, 119, 159,229, 283.

Eyslinger, t. I, p 219. 295.

Fabri (Corneille), t. I, p. 219.

Fabri (Laurent), t. I, p. 218.

Fabri (Christophe), t. I, p. 315, 822 ; t. Il, p. 267, 268, 280, 290.

Fabrice ou mieux Cabricl (Mes- sire), vicaire à Montbéliard, t. I, p. 173 ; t. 11, p. 109 ; erra- tum p. 331.

Fabricius (Erasme), t. II, p. 16.

Fagius, t. II, p. 102.

Fayot (Jacques-Thiébault), mi- nistre à Blamont, t. I, p. 231, 272, 290; t. II, p. 226, 227.

Fagotius, Fagonius, voyez Fagot (Jean).

Fagot ou Fagon (Jean), ministre à Etobon et à Seloncourt, t. I, p. 160, 163, 190; t. II, p. 108.

Faivre (Jean), curé de Saint- Julien, t. 1, p. 160.

Falcarius, voyez Faucheux.

Fallet (Guillaume), abbé de Bel - champ, t. 1, p. xv, xvi.

Falletans (Hugues de), t. I, p. 155, 156.

Fallot (Claudot), t. I, p. 243.

Fallot (Cuenot), t. I, p. 243.

Farel (Gauchier), t. II, p. 64, 103.

Farel (Guillaume), t. I, p. m, xin, 6, 9, et suiv., 53, 71, 92, lui, 109, 120, 130, 141, 148, 162, 163, 189, 195, 196, 201 à 210, 220, 250, 282, 351, 353 ; t. II. p. 40, 57, 58, 60 à 66, 69, 70, 73, 7S, 98, 102, 108, 111, 112, 118, 116, ILS, 120, 121, 123,. 124, 126, 137 à 14», 153, 157, 271, 314. 316 à 819.

Farenel (Loys), t. II, p. 68.

Fathon (Jean), t. II, p. 60, 103.

Faucogney, t. I, p. 17.

Faucheux (Louïg), ministre a Allenjoie, t. 1, p. 189, 199.

Félix (Girard), curé, t. I, p. iv.

Félix (Jean), t. I, p. iv.

Ferlet (Jean), diacre de Bel- champ, t. I, p. xv.

Fillan (Claudot), t. II, p. 200.

Fillan (Girard), t. II p. 205.

Fillan (Guenin), alias Chopart. t. II, p. 207.

Fer (Jean de), t. II. p. 220.

Ferry (Maitre), t. I, p. 217.

Ferry (Paul), t. I, p. 39.

Fesches, t. 1, p. 119, L93, 241.

Fischer, t. I, p. ■)■'>.

go

340

INDEX alttiaretiquf:

Fischlin, t. I,p. 82, 112, 113. Flamand (André), t. I, p. 278,

291. Flinsbach (Cunmann), pasteur à

Deux-Ponts, t. I, p. 212, 218,

219, 226. Florct (André), t. I, p. 291,292,

308, 312, 315, 319, 320 à 325.

330, 33'., 337 à 339, 343, 344 ; t.

II, p. 228, 230, 233, 236, 254, 257,

268, 284, 288, 290, 292, 304. Forand (Jean) vicaire d'Ecur-

cey, t. I, p. 160, 17/,. Foret (Pierre), t. I, p. 71, 83, 92. Franc (Guillaume), religieux de

Belchamp, t. 1, p. xv. François L«"\ t. I, p. 35, 89, 90. Francquemont (Jehan de), t. II,

p. 6. Frédéric (le comte), t. I, p. 173,

261, 276, 315, 318, 320, 331, 335,

342, 354; t. H. p. 248. Frédéric- Guillaume I"r, roi de

Prusse, t. 1, p. 347. Frédéric-Fontaine, t. 1, p. 854. Foillcnot (Girard), t. Il, p. 203. Foillcnul (Etienne ), t. II, p. 206. Foillet, t. I, p. 853. Foirand (Jean), t. I, p. 278 ; t. II,

p. 219.

Fontenoyen Vosges, I. 1, p. 35". Forêt (Pierre), t. II, p. 320. Forest (La), réfugié, t. I, p. 293. Franquemont (M. de), t. I, p. vu. Fray (Jean de), t. I. p. 57. Frecht (Martin), t. II. p. 300. Fribourg, t. U, p. 12, 13. Fridiger, t. II, p. 24. Froben (Jérôme), t. I, p. 40. Froment, 1. 1, p. d3 ; t. II, p. 318. Fromentin (Eugène), t. 1, p. 348. Fuch<stein (Jean ). t. 1, p. 31. Froschius, t. II. p. 21. Fut stemberg (le comte de), 1. 1, p. 261.

Gabriel (Messire), prêtre, t. II, p.

109. Gaichet (Jacques), 1. 1, p. 168, 169. Gaudot, réfugié. 1. 1, p. 341. Garenne (Nicolas de la), t. I. p. 56, 64, 105, 249 ; t. H, p. 10, 50, 51, 58, 125,320. Garinus ou Guarinus, voyez

Muète, Garnier (Jean), t. I. p. 211 ; t. Il,

p. 27, 173. Gastard (Guillaume), t. I, p 202,

214; t. II, p. 160. Gastius, t. I, p. 116. Gauthier (Jules), t. I, p. 247, 315. Gayet, réfugié, t. I, p. 293. Gayling (Jean), t. I, p. 5, 16, 17,

20, 22, 28, 37. Genêchier, t. I, p. 262. Genève. t.I, p. 129, 189, 248, 284 à

286. 328. 330, 340, 344, 348 ; t. II,

p. 172, 209. Gengcnbach, t. II. p. 16,314. Georges (comte de Montbéliard),

t. 1, p. 29, 33, 35, 49, 54, 55, 61,

62, 66, 67, 72, 120, 192 à 208,251,

253, 282, 320, 332 , t. U, p. 15,

41 à 45, 54, 69, 72, 79, 83, 141,

143, 146, 147, 148, 180, 293. Gerdcsius, t. I, p. 33. Germain (Martin), t. 11, p. 300. Gesner (Conrad), t. II, p. 135. Gête ou Gette (Jacques), t. I, p.

71. 121. 126, 163, 190. 197 à 199,

203, 204, 214, 230, 233, 263 ; t.

H, p. 100, 149, 156, 159, 206. Géte (Marguerite), t. II, p. 207. Gibbons (le cardinal), t. I, p. 346. Gidonius, voyez Guyon. Girard, vicaire à Chenebier, t. I,

p. 1(50 ; t. II, p. 101. Girardin, réfugié, t. I, p. 293. ( ilareanus, t. I, p. 12. GIay,t. T. p. 92, 121, 202, 242; t. II,

p. li», 185.

INDEX ALPHABETIQUE

341

Godard (Ch.), t. I, p. 247. Gollut, 1. 1, p. ix. Gorgier (Renault;, t. 1, p. 124. Gournais (François de), t. I, p. 16, Graeter (Gaspard), t. I, p 130 ;

t. II, p. 44, 51. Grebel (Conrad), de Zurich, t. I,

p. 40. Grammont (seigneurie), t. I, p. 27. Grand (Pierre le), t. II, p. 69. Granges (seigneurie de), t. I, p.

35,143, 144; LIT, p. 110. Granges (le capitaine de), t. I, p.

160. Granges (le bailli de), 1. 1, p. 150. Granvelle (le cardinal), t. I, p.

142 à 146, 1G5, 166, 176, 265. 272;

t. II, p. 61, 113. Grasher (Thiébaud). t. I, p. 218. Grasek (Florent), 1. 1, p. ',195,321,

33i, 335 ; t. II, p. 181, 2S7. Grenier (de), 1. 1, p. 34. Gressard (Jean), curé de Dam- pierre, t. I. p. 160. Gressard (Juré), t. I, p. 12^. Gros (Pierre), maire de Montbé-

liard, t. I, p. 31. Grosgirard (Petremand), t. II, p.

207. Grymauld (Léger), t. 1, p. 278,

290, 302 t. II, p. 227, 236, 305,

325, 328. Grynaeus (Simon), t. I, p. 36,

259 ; t. IL p. 16. Gualter (Rodolphe), 1. 1, p. 297,

342. Guestian (Girardot), t. II, p. 207. Guessian (Bigel), t. II, p. 207. Guillaume, de Désandans, prêtre,

t. I, p. m. Guillaume, t. II, p. 120. Guillemin ou Vuillemin (Girard),

t. I, p. 12't, le,', 189, 197,

203, 264, 265, 267, 268, 290 ; t. H,

p. 100, 107,15D, 15;!, 157, 150, ISfi,

226, 227, 320.

Guise (en Picardie), t. I, p. 283 ;

t. II, p. 161. Gûltingen ou Giltingen (Bal-

thazar de), t. I, p. 130 : t. Il, p.

44. Guyon(Jean), t. I, p. 279 ; t. II,

p. 161,237,306. Gy, t. II, p. 17 à 20.

H

Matin (Michel), t. I. p. 218. Haller (Jean), t. II, p. 224. Hamma de Vehingen (l'abbé Ul-

ric), 1. 1, p. 49. Ilanau-Lichtemberg ( Philippe

de), 1. 1, p. 209, 216, 219. Harincourt (Nicolas de), t. I, p.

219. Heckle de Steineck (le bailli

J.-J.), t. I, p. 56, 167, 168, 204,

212 ; t. Il, p. 45, 07, 88, 98, 127,

138, 148. Ilédion, t. I, p. 115 ; t. II, p. 16,

26, 27. Heitzle (Jean), t. II, p. 305. Held de DiefTenau (Gerson), t. I,

p. 269, 284, 286 ; t. II, p. 209, 305. Hennezel (Charles de), t. 1, p.

3ô4. Henri de Wurtemberg (le com- te), t. I,p. vi, 1,2. Henriette (la comtesse), t. I, p.

v, vi ; t. II, p. 10. Henriot (Pierre), t. I, p. 201 ; t.

II, p. 229. Hcrhrechting^n, t. I, p. 317. Héricourt, t I. p. ii, 261-279, 289,

290, 292 ; t. II, p. 186, 205, 2ns.

225. Herminjard (cité au bas des pa- ges). Ilerzog, t. I, p. 5. llérimoncourt, t. I, p. 122. 242 ;

t. II, p. 29. 107. Iferold (Basilius-Emmanuel), t.

Il, p. 325. liesse (Barbe de), t. I, p. 195.

342

INDEX ALPHABETIQUE

liesse (Guillaume de), t. I, p. 320,

33G ; t. II, p. 254. Hcssc (Louis de), t. I, p. 22G. liesse (Philippe de), t. I, p. 5, 31,

35, 36, 90, 180, 195; t. II, p. 122,125. Ileyd, t. I, p. 6, 23, (H, 133. Heyd (W.), t. II, p. 313. Hocklius, Hocklinus, voyez 1-Tcck-

le de Steineck. HohenK.hc (comte de), t. II, p. 44. Hohentwiel, t. I, p. 35. Horry de Bavans, t. I, p. vit, xix. Hory (Viet), t. I, p. 64. Iiospinianus, t. I, p. 82. Horbourg (seigneurie de), t. I,p.

2, 340; t. H, p. 167, 181. Hiitten (Jean de), t. I, p, 4. Hottinger, t. I, p. 23. Huguenin (le peintre), t. I, p. iv, v. Huguenot (Claude), t. Il, p. 308. Ilunaweyer, t. II, p. 115.

I

Innspru.k, t. I, p. 87. Iselin (Jehan-Luc), t. II, p. 325. Isle-sur-le-Doubs (L1), t.I, p. 262 ; t. II, p. 219.

Issans, t. I, p. 239.

J

Jantet (Ilumbert). 1. 1, p. 149, 150;

t. II, p. 80. Jacques le libraire, t. I, p. 42, 44, v; fGé.riéonY t. TI. n. 310.

acques le libraire, t. 1, p. \l, 44, aulmcs (Gédéon), t. II, p. 316. ean (Messire, vicaire à Arcey), 1. 1, p. 173.

Jaul Je

Jokarquien, t. II, p. 125. Jung (Georges), t. I, p, h Jonas (Justus), t. II, p. 300. Jussic (Jeanne de), t. I, p. 346. Juillard (Nicolas), t. 1, p. 123.

K

Karpfen (Hans von), t. I, p. 219. Keim (Th.), t. I, p. 38. Kirchofer, t. I, p. 14, 23. Kleinchlautz (A.).professeur, t. I,

p. 23. Knoder, voy. Cnodcr. Kolb (Caspar), t. II, p. 23. Konig, t. II, p. 115,117, 135, 144,

149, 158. Krantz (Guillaume de Gaipolts-

heim). t. II, p. 304. Krauss (Jean), t. I. p. 165, 210,

218, 226. Kronberg (Hartmuth de), t. I,

p.0. Kugler (B.), t. I, p. 90.

Labille(M.), t. II, p. 228. Laboral (Guillaume), t. I, p. 341. Laite, t. I, p.262, 278. Lambelin (Jean), t. I, p. 7, 34. Lambert (François), t. I, p. 8, 44,

306. Langlois, t. II, p. 233, 306. Landshut, t. I, p. 88. Lanius (Bouveretus, hofmeister),

t. I, p. 138. Lanternier (Gérard), abbé de

Corneux, t. I, p. xx. L'Archer, voy. Archer. Lauffen, t. I, p. 35. Laurent (Georges), ministre à

St-Julien, t. I, p. 190, 199. Laurent (Simon), t. I, p. 247. Lausanne, t. I, p. 129, 275, 289,291,

318, 344; t. II, p. 112, 160, 172,

230. Lanthenans (prieuré), t. I, p.xvn,

27. Lavater (L.), t. I, p. 5. Leclerc (Jean), t. I, p. 19. Lcfèvre d'Etaples (Jacques) t. I,

p. 9, 10, 33, 42, 260 ; t. II, p. 16,

319. Léon IX (Le pape), 1. 1, p. ix.

INDEX ALPHABETIQUE

543

Léopold Frédéric, t. f, p. 355. Lichtcnau, t. I, p. 216, 218, 219 Liebvillers, t. I, p. 262. Liégeard (Jean), vicaire de Dam- pierre, t. I, p. 1G0. Liénard (Eustache), t. I, p. vu. Lièvre (Jacques), curé à Dam-

bcnois, t. I. p. 160, 16V Lindau, t. I, p. 48, Linder (G.), t. I. p. 48. Linné, t. I, p. 348. Loiseau (Paul), t. II, p. 150, 159,

226, 227. Lombardet (Nicolas), curé de Ba-

vans, t. I, p. 160. Longevclle. t. I. p. 262, 274, 27:1,

279 ; t. Il, p. 214, 222. Loquet (Colette), t. I, p. m, îv. Loquet (Vuillemenot), t. I, p. m. Lorans, organiste, t. 1, p. v. Lorch, t. I, p. 317. Loris (Le licencié), t. II, p. 222. Losa, Loseyrus, voy. Loiseau. Lougres, t. I, p. 262, 279. Louis de Wurtemberg, 1. 1. p. 298,

301, 339. Le Louvat (Robert), t. I, p. 73. Louvre (Raymond de), t. I, p. 122,

125, 126; t. II, p. 51). 64,70. Lucellc (abbc de), t. I. p. 168 Luccrne, t. I, p. 5 ; t. il, p. 12. Lure (L'abbaye de), t. 1, p. 262. Luther, t. I, p. 5, 6, 7,8. 26, 42, 50, 51, 52, 53. 90, 93, 101, 110, 198,225,226, 223, 281, 287. 306, 309,350; t. II, p. 331,242,274. Luze, t. I,p. 262, 278. Lycosthènes, t. II, p. 300. Lyon, t. II, p. 159.

M

Mabille (BiétriN), t. II. p. 20S. Mac-Laine, t. 1, p. 8. Maggiolo, t. I, p. 253 Magnin (Henrij, t. I. p. 271, 272, 273.

Magny-Uanigon, t. I, p. 100,239,

219 ; t. II, p. 67,108. .Maillard, t. I, p. 293. Mairot (Jean), t. II, p. 100. Maldiney, moine à Belchamp,

t. I. 177. 179, 183. Maleshcrbes ;Bois de), t. I, p. 47. Malingre (Edouard), t. II, p. 119. Maletet. t. I, p. 293. Mandeuiv, t. I. p. 354 ; t. II, p.

110, 205. Mandrevillars, t. I, p- 278. Mangnies (Claude de), t. II, p. 236,

306. Mangnus (C), voy. Mangnies (de). .Mann (Karl), t. I, p. 38,99. Marbach (Jean), t. I, p. 203, 322. Marbourg (colloque de), 1. 1, p. 31. Marcoux (Pierre), curé titulaire

d'Autechaux.t. I, p. 160- Marguin, t. I, p. 293. Marie (Claudi), t. Il, p. 220. Marion (Jean). 1. 1, p. 220, 333, 334 ;

t. II. p 285,304. Mareschau (Jean), t. I, p. 2î2. Marmier (Jean), abbé de Corneux,

t. II, p. 1. Martin (Jean), curé de Se'on-

court, t. 1, p. 161. .Martin (Catherine), t. I. p. 193. Masson (Antoine), curé à Bethon-

court, t. I. p. 160. Massenbach (Guillaume de), t I,

p. 148. Mathey (Jehan), t II, p. 206. Malhey (Huguenin), t. II, p. 20(5. Mathey (Quaterine), II, p. 206. Malhey (Henrialte), t. II, p. 206 Malhay (seigneurie de), t. I, p. 27. Mathieu (Jean), abbé de Bel- champ, t. Il, p. li, 15. Maublanc (Pierre), t. I, p. 20 ; t. II,

P. 11. Maumchuz (Claudot), t. I. p. 243. Maumehuz (Pierrot), t. I,p. 243. Maurice (François), t. 1. p. 290 ;

t. Il, p. 226,227.

344

INDEX ALPHABETIQUE

Maximilien, t. I. p. 2, 3. Meaux, t. II, p. 159, 160. Medcr (Jérémiej, t. I, p. 318 ; t. II,

p. 314. Megander (Gaspard), t. I, p. 40. Mégnin (Jean), greffier, t. I,

p. 145, 149. Mégnin (Jacques), prêtre, t. I,

p. 177. Meillonas, t. I, p. 31!.). Mélanchton, t. I, p. 36, 90, 126,

133, 198,309,329; t. Il, p. 33, 275. iUcmmingen, t. I, p. 48 Ménegoz (Jean), curé à Dasle,

t. I, p. 160. Menius (Justus), t. II, p. 3)0. Mercier (Charles), procureur- général, t. I, p. 163, 173, 17'i,

282; t. II, p. 67, 9'.), 100. Merle d'Aubigné, t. II, p. 316. Meslicres, t. 1, p. 252 Mesnil (Jean de), t. I, p. 14. Methau (Marguerite),t. II, p. 207. Metz, t. I, p. 40; t. If, p. 70, 124. Meu risse, t. I, p. 45. Mocken (Bernhart), t. II, p. 23. Modem (IL), t. I, p. x. Mollot (Jean), t. I, p. 160. Monau (Jehannete), t. II, p. '206. Monnier(Jacques),t. I, p. 2:J0. 240. Montbéliard (Jean de), bâtard de

Henri d'Orbe, t. I, p. xm. Montbéliard (Le magistrat de),

t. I, p. 67, 68, 107. Montbéliard (Chapitre de), t. I.

p. xii et suiv. Montbonnot, t. I, p. 262. Montbouton, t. 1, p. u, ni, iv. Montécheroux, t. I, p. 262, 274.

27.1, 278, 200, 302; t. II, p. 21 i.

2-27. Montevillicrs(Jeande'), t. H, p. 236 Montigny (De), t. L p. 293. Montoille, t. II, p. 221, 305. Montoille (Girard de), t.Il.p. 305. Montrivel (Antoine), doyen de

St-Maimbœuf, t. I, p. 34.

Monvert, professeur à Neuchâ-

tel, t. I, p. 341 ; t. II, p. 315. Moreau (Manuscrit de M*), t. I,

p. 19. Morcl ou Mourel (Claude), t. II,

p. 220, 233, 237, 304. Morhardt (Ulric), t. I, p. 93 ; t. II,

p. 327. Morimont (J.-J. de), bailli de Ha-

guenau, t. I, p. 20. Morisa, voy. Maurice. Morize, voy. Maurice. Morlet ou Morelet, ministre à

Glay, t. I, p. 202, 230, 231 ; t. II,

p. 160, 184. Morlot (Joseph), t. I, p. 354. Morlot (Nicolas), t. I, p. 354. Mosheim. t. I, p 8. Motiers-Travers, t. II, p. 60. Mousson (Louis de), t. I, p. ix. Moustier (M de), t. II, p. 222. Mouthe ou Mothe (Guyon delà),

t. II, p. 09. Muette ou Muète (Guérin ou

Garin), t. I, p. 33, 34, 120, 125 ;

t. II, p. 65, 66,08. 116. Miilinen, t. I, p. 327. Mulot (Michel), t. I, p. 56, 248;

t. IL p. 60, 60, 104, il 2. Mundolsheim (Menri-Joham de),

t. l,p. 205, 340. Munzer, anabaptiste, t. 1, p. 30. Musculus (W.), t. II, p. 300. Muyden(R. van), t. I, p. 318. Myconius, t. II, p. 89,300.

N

Naletet ou Nalthet (Jean), t. I, p.

333, 339 ,- 1. II, p. 233, 285, 304. Narbonne, t. II, p. 160. Neageorgus (Thomas), t. II,

p. 325. Neuchâtel (Guillemctte de), t. I,

p. x. Neuchâtel (Suisse), t. I, p. 74, 84,

92, 104, 112, 189,' 291, 292, 321,

INDEX ALI'IIALLTIQL'E

345

322, 328 à 330, 332, 341, 344 ; t. II, p. 2G7.268, 270, 277, 284, 285,288.

Neuchatel-Bourgogne (Les sei- gneurs de), t. I, p. 261.

Neuchatel-Bourgogne (Claude et Thiébaut de), t. I, p. 261.

Neuchatel - Bourgogne (Ferdi- nande). t. I, p. 262.

Neuffen.t. I, p. 4.

Nevelet, réfugie, l. I, p. 203.

Niquctt (Girard), t. II, p. 206.

Noblat (Othenin), écuyer, t. I,

p. IX.

Noblot (Jean Horry), t. T, p. ni. Noël (Etienne), t. I, p. 124, 160,

163, 190, 199; t. Il, p. 100, 107,

150. Noirefontaine, 1. 1, p. 262. Nommay, t. I, p. ni. Nnville, t. I. p. 14. Nuremberg, t. I, p. 48.

O

CEcolampade, t. I, p. 5, P,9, 13.

14,202, 555. Olevianus, t. I, p. 550 ; t. II, p.

27a

Onzenin (Jehan), chanoine de St-

Mainbœuf, t. II, p. 10. Orange (La duchesse d"), t. II,

p. 15. Orbe, t. I. p. 189. Orbe (Henri d1), fils du comte

Etienne, t. I, p. xm. Orgelet, t. I, p. H. Orléans, t. I, p. 2! >2, 505, 315, 541 ;

t. II, p. 258,258. Orsans(Guillaume d'), 1. 1, p. xn. Ortembourg (Les comtes d'), t.

I, p. 262, 263. Ortin (Vincent), t. I, p. 73, 110,

118, 124, 160; t. II, p. 320. Osiander, t. I, p. 202,207, 293. Other (Jacques, t. II, p. 300. Othon (le comte), t. I, p. 9. Osée, cousin de Farel, t. II, p. 111, 112.

Padouc. 1. 1, p. 282. Paget (Pierre ), t. 1 1 , p. 304, 306. Paillet (François), t. Il, p. 304. Palefroy (Jean), prieur de Vaux,

t. I, p. xv. Parent (Elisée ), t. II. p. 305. Paris, t. I, r. 282, 353 ; t. II, p. 183. Pariset (G.), t. I, p. 3'i7. Parrot (Girard), t. I, p. 123. Parrot (Jehan), t. II, p, 304. Parrot (Thiébaut), chanoine, t. I,

p. G'i. Pascal (Benoit), ministre à Van- doncourt, t. I, p. 100, 214, 231, 284: t. II, p. 161. Pasquier (Le), t. I, p. 25. Passavant, t. I, p. 35. Passau (Traité de), t. I, p. 188. Paul II (le pape), t. I, p. 149. Paul III (le pape), t. I, p. 90, 156. Paul (Gérard), t. I, p. 274; t. II,

p. 215. Péchelin (Claude), curé d'Eto-

bon, t. I, p. 160. Peletier (François), t. II, p. 169,

237, 304. Pellican (Conrad), t. 1, p. 11. Pellican (Samuel), t. I, p. 282. Péquignot (ou Pequegnot Jean), moine de Belchamp, t. I, p. 56 ; t. II, p. 17. 19. Perdrizet, t. I, p. 264. Perrenon (Guy I, t. I, p. O'i. Perrenon i Richard), t. II, p. 99. Pierrefontainc, t. I. p. 122; t. II,

p. 108. Perron (Jehan). I. Il, p. 109. Perrot (Olivier), t, 1, p. 14. ; t. II,

p. :J17. Persberg (Ilans Rudolph von),

t. I, p. 115. Poirequin, t. Lp.292,313 et suiv.

341.

Peugeot (Cucnin), 1. 1, p. 242.

346

II.'DEX ALPHABETIQUE

Peugeot (Jean), maire de Van- doncourt, t. I, p. 231, 242.

Peugeot (Girard), juré, t. I, p. 122.

Pfister, t. I, p. 38.

Piaget (Arthur), t. II, p. 315.

Piquart (Claude), t. II, p. 207.

Piquait, (Richard), t. II, p. 207.

Pïctet, t. I, p. 348.

Pierre (Antoine), t. II, p. 68.

Pierre (le chevalier de Montbé- liard), t. I, p. XIV, XVI.

Pierre (Jean de la), t. I, p. 276.

Pignol (André), t. I, p. 73, 2'i8 ; t. II, p. 320.

Pin (Jehanneton), t. I, p. 243.

Pin (Pierrot), t. !. p. 243.

Piscator (Voyez Fischer).

Pithou, t. 1, p. 2.1.;.

Philippin (Félix), t. II, p. 280.

Philippin (Guillaume), t. IL p. 280.

Planche (Laurent de la, frère), t. I,,p. 7. .

Platon (Jean), religieux de Bel- champ, t. I, p. xv

Plombières, t. Il, p. 54.

Poincenot (Paul), t. II, p. 316.

Poëte (Marcel), t. II, p. 315.

Poitiers, t. II, p. 160.

Ponnier (Claude), t. II, p. 304.

Pont-à-Mousson, t. I, p. 46.

Porrentruy, t. IT, p. 310.

Posct, t. I, P- 262.

Poulot (Martin), t. II, p. 224.

Frangins (M. de). I. II, p. 58.

Prémontrés (Ordre des), t. I, p. xv.

Présentevillers, prieuré, t. I, p. XVIII.

Présentcvilleis, t. 1, p. 190, 230,

239; t. II, p. 107,206. Prévost ( Robert), t. H, p. 112.

l'rinet (Max), t. II, p. 315. Prost (A.), t. I, p. 40.

Q

Quatrcmaille (le chanoine Gé- rard de), t. 1, p. mi.

Quelane (Antoine), t. II, p. 99. (Juelane (Georges), t. II, p. 305.

R

Rabelais, t. I, p. 258.

Ralin (Jean), t. I, P- 190, 214, 230,

2'il ; t. II, p. 160. Raincourt (Jean de), t. 1, P- 168,

169. Ramus (Pierre), t. I, p. 332. Rang-les-Clerval, t. 1, p. 173 ;

t. 11, p. 110. Rappoltsheim (Guillaume de),

t. I, p. 29. Raynans t. I, p. 239 ; t, II, p. 217. Receveur (Jean), t. I, p. 277. Regius, voyez Kônig. Rcgnahy (Jacques), t. I, p. 31. Reischach (Eberhard de), t. I,

p. 23. Renard (Simon), ambassadeur,

t. I, p. 166. Resch (Conrad), t. I, p. 15. Reuchlin, t. I, p. 2, 3. Reutlingen, t. I, p. 4, 93. Reysmann. t. I, p. 38. Ribault (Bourgeois de Monibé-

Iiard), t. I, p. 178. Ribeaupierre (Simon de), réfugié,

t. I, p. 293. Richard (Jacques), curé de Clai-

regoutte, t. I, p. 100. Richardot (Le chanoine Fran- çois), t. I, P- 166 : t. H, p. 323. Riquewihr, t. I. p. vi,J, 2, 74. 114,

12'.), 212, 213, L-22. 226, 251, -Mr.',,

340; t. II, p. 16 20, 21, 142. 167. Rochedannc, t. I, p. 262. Rohiich (Th.-G.), t. II, p 16. Roches, t. I, p. 71, 121, 122, 100,

230,241 ; i. Il, 108, 160, 220. Roche St-Hippolyte (La), t. I,

p. XIV.

Roeteln, t. I, p. 340.

Rollin (Jean), ministre à Audin-

court, t. I, p. 84, 120,124, 160.

l. II, p. 119.

INDEX ALPHABETIQUE

347

Ronchals (Le Doyen Jean de), t. 1, p. XII.

R< inchamp, t. 1, p. 27.

Ronclot (Pierre), cure à Sainte- Suzanne, t. I, p. 11/1.

Ro>e, (servante), t. II, p. 101.

Rosenberg (Thomas et Jean- Melchior de), t 1. p. G.

Rossel, t. II, p. 68.

Rossêl ( Ponce i, t. II, p. 305.

Roihenhaiïslcr, t. I, p. 4(J.

Rougegputte, t. 1, p. si.

Roulât (Pierre), prêtre, t. !. p. iv.

Roulet (Pierre), curé de \ andon- court, t. I, p. 100.

Ruffach, t. II, p. 117.

Rugkcnsperger (Baschon), t. II, p. 25.

Rumlaug, t. Il, p. 27.

Rye (Claude de), t. I. p. 262, 264.

Sabatier (Auguste), doyen de la faculté de théologie protes- tante de Paris, t. I, p. 345, 346, 350, 352.

Sabine de Bavière, t. I, p. 3.

Sageot (Jean), t. II, p. 305.

Saguin (Hugon), t. 11, p. 14.

Saiguin (Jacques), curé de Vou- jaucourt, t. J, p. 152.

Schuler (Gervais). t. Il, p. 300.

Selles (Guillaume), t. 1, p. 24*.

Sens, t. I, p. 2S2.

St-Amour(de) réfugié, t. I, p. 203.

St-Augustin (les chanoines de), t. I, p. x.

Sl-Blaise, t. II, p. 60.

St-Ghamond (Théodore de), abbé de St-Antoine, t. J, p. 46.

St-Georges, couvent, t. I, p. 49.

Ste-Gorgonne, t. I. p. 43.

Sl-Uippolyte, t. I, p. 72.

St-Laurent, sur l'Othain, entre Marville et Jametz, t. I, p, 39.

St-Julien, 1. 1, p. m, 124, 173, 190,

230, 2:», 249, 274, 284, 2 '0, 333,

331) ; t. II, 107, 109, 159, 214, 226,

227, 233. St-Mainbœuf (Les chanoines

de), t. I, p. 177. St-Mainbœuf, t. 1. p. iv, v, vi, vin.

xi, 14 et suiv., 72, 133, 143, 144,

117, 150, 155, 178, 183:11, p. 2, 82.

318. Ste-Maric, t. T, p. 124, 173, 190,

23.1 ; t. II, p. 107, 10*-). St-Martin (Eglise), t. I, p. 148,

237, 319 ; t. Il, p. 22, 82. 104 St-Maurice, t. 1, p. 202, 276, 278,

27'.L 291 ; t. Il, p. 219, 233 St-Norbert (Moines de),t.I, p. xiv. St-Paul (abbaye), à Besançon,

t. I, p. XVII,

Stier (Sigismond), t. I, p. 56, 64, 14'., 157, 310; t. II, p. 20, 21,25, 45, 71, 74, 8S, 114, 117, 142, 152.

Ste-Suzannc, t. 1, p. vu, 351 ; t. II, p. U)7, 159, 22(3. 227, 23;;,.

St-Valbert, prieure, t. I. p. xvn, 27, 262, 272, 273, 275.

Salig, t. 1, p. 37.

Salins, t. 1, p. 28.

Salm (Eve de), épouse du conite Henri, t. I. p. 20.

Sattler, t. 1, p. 99.

Saulnot, t. I, p. ix.

Savini (Nicole), t. I, p. 41.

Savoie (Charles 111 prince de),

1. 1, p. 34. Suvoyeux (Haute-Saône), t. 1,

p. 278. Saxe (Maurice de), t. I. p. 180,

187; t. II, p. 59, 116, 120 et suiv. Scaliger, t. II p. 330. Schanzënbacb (O), t. H, p 315. SchaulïeKin, t. i, p.x. Scheffer, t. I, p. 149. Schilten (Agnes de), t. I. p. 317. Schlossbcrg(de), t. Il, p. 314. Schmidt (Ch.), t. 1, p. 12'.'. Schnepff (Ehrard), t. 1, p. 37, 01,

93, 94, 101, 105, 110, 111, 112, 113.

348

INDL-.X ALPIIABliTIQUC

130, 3.20; t. II, p. 15, 42,43, 44. Schnurrcr, t. I, p. 37, 38. Schônau (Mme de), t. II, p. 67,

137, 138, 139.

Schorndorf, t. I, p. 317.

Schradin (Jean), ministre, alle- mand, t. I, p. 200, 203, 205 ; t. II, p. 152, 157, 300.

Schrôteisen ( Luc), t. I, p. 130.

138, 151, 166, 205 ; t. II, p. 45, 88, 140.

Schweble (Henri), t. I, p. 219. Schwenckfeld, Schwcnc kfel-

diens, 1. 1, p. 207 ; t. II, p. 137,

138, 175. Scultct, t. I. p. 82. Sebelat, t. I, p. ni. Seckendorf, t. I, p. G. Seloncourt, t. I, p. 190, 230, 241 ;

t. II, p. 29, 107. 161. Scmondans, t. I. p. 239, 249. Senence (Pierre), t. I, p. 160, 163,

190, 214, 229 ; t. II, p. 108, 161. Servet, t. I, p. 196, 198, 199, 202,

203, 208. Sickingcn (François de), t. I, p. 6 Silberborner (Henri), t. I, p. ll'i ;

t. II, p. 98. Simler (Josias), t. I, p. 297. Simler (collection), citée au bas

des pages. Sire (Girard Jean), t. I, p. 68. Smolz (Hans), t. 1, p. 49. Sochaux, t. I, p. vu, xi, 243. Soleure, t. I, p. 5, 35 ; t. II, p 12. Spanheim, t. I, p. 16. Sparnccker, t. I, p. 6. Spire, t. 1, p. 262. Spittler, t. I, p. 90. Stâlin (von), archivrat, a Stut-

gart, i. Il, p. 314 et 315. Stàlin (Ch.-F.), i. I, p. 3. Steiger, t 1, p. 32". Strchle (Jean), t. II, p. 311 Sturm (Jacques), t. I, p. 37, 253.

260. Strasbourg, t. I, p. 52, 66, 219;

222, 223, 248, 282. 322, 323 ; t. II, p. 22, 69, 70,71, 76, 78, 116, 136, 140, 157, 173, 181, 328.

Stuttgart, t. 1, p. 132. 157, 167,178, 200, 222, 269, 284, 293 à 296, 298, 3U0, 303, 311,' 314, 321, 334 à 336, 339, 340, 342, 344 ; t H, p. 16, 42, 181.

Sulzer ou Sulcer (Simon), t. I, p. 104, 203, 204, 287,322, 325, 332 ; t. II, p. 283, 310.

Taine (H,), t. I,p. i. Talmasay, t. I, p. 278. Talon (Etienne), t. I, p. 242. Tanchart, t. II ,p. 110. Tardy (Jehan), t. II, p. 319. Tavey, t. I, p. in, xi, 160, 272,

278. Teste des Grangettes (Huguenin),

t. I, p. 25. Textor (Regnault), religieux de

Belehamp, t. I, p. xv. Textor (Benoît), le médecin, t. II,

p. 60. Thann, t. I, p. iv. Thélusson (Jean), t. I, p. 293, 308,

333 ; t. II, p. 237. Tendant (Thiébault), t. I, p. 276. Thevenin. t. I, p. 243. Thevin (Nicolas), t. JI,p. 305. Thevignon ou Tavignon (Jean),

t. I, p. 27», 291 ; t. H, p. 228, 229,

306. Thierry II (le comte), t. I, p. ix. Thierry III (le comte), t. I, p. 169. Thierry (N.), t. II, p. 308. Thiersault (Antoine), t. I, p. 252,

317, 322, 323, 325. 335; t. II,

p. 169, 303. Thiersault (Jean), t. I. p. 214, 230,

284 ; t. II, p. 160, 229, 236, 305. Thierstein (Oswald de), t. I, p. 2. Thomassin (Jean), t. I. p. 21 ; t. 11,

p. 11, 12.

INDEX ALPHABETIQUE

349

Thourclot (Guillaume), t. I,p. G8. Thourelot (Nicolas), t. I, p. 2-~j2,

342; t. II, p. lC.il, 170,328. Thourelql (Jean), t. I, p.252 : t. TI,

p. 180. Thourot, maire de Valentigney,

t. I, p. 230, 240. Thoux (Pierre de), t. IL, p.-301. Thulay, t. I, p. 71. Thieulien (Thicbaud), vicaire à

Blussans, t. I, p. 160. Tiffcrni (Michel), t. I,p.88, 102, 114. Tournemidi (Guy), curé, 1. 1, p. vi. Tournier (l'abbé), t. I, p. v, xi,

11, 17, 18, 32, G8, 12'j, 125, 161,

173, 174, 186, 321. Toussain (Daniel), t. I, p. 253,269,

2D0, 292 à 208, 302 à 317, 319, 324,

337, 841, 313, 343 ; t. II, p. 142,

182, 238, 244, 252, 253, 258, 209,

270,321. Toussain (La famille et la des- cendance de Pierre), t. Il, p. 321. Toussain (Nicolas), chanoine cle

Metz, t. 1, p. 40. Toussain (Pierre), voyez t. I, la

table des chapitres, t. II, les

lettres à lui adressées ou adres-

par lui. Toussain (Pierre, jeune), t. II,

p. 142, 321. Toussain (Samuel), t. I, p. 322, 323,

325, 330, 834, 3:ï8; t. II, p. 305, 321. Trente, t. I, p. 170 ; t. If, p. 07, 171, Tremoins, t. I, p. 262, 278. Trétudans, t. 1, p. xi. Trêves, t. I, p. 317. Trinquatte (Jeanne), t. H, p. 142. Trithemius, t. I, p. 3. Trois Rois( Abbaye des), 1. 1, p. 27. Troyes, t. II, p, L59. Truchsess, t. 11, p. 181. Tubingue, t. 1. p. xn, 4, 87. 93,251,

252, 312, 317,337, 3i0, 344 ; t. 11,

p. 123, 107, 1S0, 827. Tuell'erd (P.-E.), t. I, p. x, 2'iT. Tuetey (A.), t. 1, p. n, 353; t. II,

p. 315.

U

Ulm, t. I, p. 340; t. II, p. 327. Ulric (Le duc), voir à la table

des chapitres. Ulric de Wurtemberg (bâtard de

Louis I), t. I, p. xiii. Urach, t. I, p. vi, 29, 88. Ulstetter, t. II. p. 142. Usie, village, t. II, p. 101.

V

Vadian (Le médecin), t. I, p. 56,

72 ; t. II, p. 22, 25. Saint-Valbert, t. I, p. 355. Val-Dieu (abbaye bénédictine),

t. I, p. XVIII. Valengin, t. II, p. 112. Valentigney, t. I,p.xx, 117. L23, 152,

173,177, 19), 240, 249, 284, 291,

333 ; t. II, 107, 110, 229. Vallengny (Claude), t. II, p. 20"). Varlet (Claude), curé de Valen- tigney, t. I, p. 152. Valoreille, t. I. p. xvn. Vandoncourt, t. I. p. iv, 122, 100,

122, 231,242, 284 ; t. II, p. 107, 101. Variilon (Guillaume), t. II, p. 220. Yarlers (Guillaume), curé cle Vil-

lars-lcs-Blamont, t. 1, p. 101. Vassy, t. I. p. 282. Vattel ou Wattel, t. 1, P- 21'., 218,

268, 283 à 287; t. II, p. ICI, 169,

210. Vattenschnee (Jean), t. I, p. 15. Vaubécourt. t. I, p. 291. Vauclerc (Guenin), t. II, p. 207. Vaucler (Jean), abbé de Bcl-

champ, t. I, p. xvi ; t. Il, p. 1. Vaugris (Jean), t. I, p. 14. Vaux-les- Vernoy (prieure), t. I,

p. xvi, 187. Védaste (Jean), t. I, p. 44. Véreux, t. I, p. 25. Vergon, t. 1, p. 242.

550

INDEX ALPHABETIQUE

Ycrgy (Antoine de), archevêque,

t. I, p. 21. Verlans, t. I, p. 278. Verenet (Pierre), t. II, p. 305. Vesoul, t. I, p. 15, 27, 72, 14G ; t.

II. p. 161. Vesseaux (Vernier), t. I, p. 252;

t. II, p. 109,237, 304. Viellard (Léon), t. I, p. ix, xn. Viault, réfugié, t. I, p. 293. Vienne (Autriche), t. I, p. 88. Yicnne-lc-Chûteau (Lorraine), 1. 1,

p. 278. Viennot (Regnault), t. I, p. 121. Viénot (Nicolas), t. i, p. 230, 241. Viénot (Richard), t. I, p. 230. Vignier, réfugié, t. I, p. 293. Villars-les-Blamont, ou Villers,

t. I, p. 92, 121, 230, 242, 290, 333,

t II. p. 29, 108, 320. Villars-sous-Dampjoux, t. I, p.

2G2. Yinitor, voy. Vigneron. Yiret, t. 1. p. 84, 107, 129, 189, 195,

2IH, 210, 211 ; t. II, p. 113, 126,

155, 172. Yigneron (Claude), t. II, p. 229,

2:53, 236, 304. Yogelmann (Hector), Le vice- chancelier, t. I, p. 212, 321, 236,

327, 332; t. II. p. 304. Vogler (Jean), t. I, page 56, 01,

04, 71,72,73, 74; t. II, p. 21, 22,

25, 320. Vogler (Aman), t. Il, p. 23. Yoîlland (Jean), t. U, p. 304. Youjaucourt, t. 1, p. 152, 173, 190,

130, 240, 249 ; 107, 100. Vourron (Pierre), abbé de Bel- champ, t. 1, p, 151. Vourron (Jean), t. II, p. 305. Vuillemin, voy. Guillemin. Vuillemot (Jehan), t. 11, p. 292,

304, 308. Vurpillot (Jean), curé de Roche,

t. 1, p. 100.

Vuillard ou Voillard (André), t.

I, p. 252 ; t. U, p. 169.

Vyans, 1. 1, p. 278, 291 ; t. II, p. 236.

W

Warnic (Johannes). t. H, p. 319. Wasthamerus, t. II, p. 149. YYecker (Simon, comte des

Deux-Ponts, t. I, p. 2. Weihingen, t. I. p. 212. Weiss (N.), t. II, p. 315. Weissmann (Gaspard ), t. II, p.

215. Werdenberg (les comtes de), t I,

p. 201. YYetzcl (Luc), t. I, p. 172, 277. Wild (Hans), t. 1, p. 183, 318 ; t.

II, p. 135, 141, 174, 221,292, 304. Yvilkr (Peter), t. I, p. 354. Winnenden, t. I, p. 317. Wintterlirt, t. II, p. 315. Wittemberg, 1. 1, p. 48, 227, 329 ;

t. II, p. 275. Wolf (IL), t. I, p. 297. Wolfenbuttel, t. I, p. 37. Wolfgang Wissemburgcr, t. I, p.

52. Wolfhard (Boniface), 1. 1, p. 10. Wurtemberg (ducs de), voyez au

nom particulier de chacun de

ces princes.

y

Yvcrclon, t II, p. 40, 110. Yvonand, t. I, p. 33.

z

Zahn.r. I, p. 38, 00.

Xcckher (Michel), t. II, p. 292, 304.

Zurich, t. 1, p. 134, 158, 207, 342 ,

t. II, p. 10, 135,278. Zwiefalten (abbé de), t. 1, p. 3. Zwinglc. t. I, p. 31, 36, 50, 51, 52,

54,202, 211, 294, 295.

TABLE

DES

PIECES JUSTIFICATIVES

Pages.

1. Inconduite de l'abbé de Belchamp. Acte d'absolu-

tion obtenue par lui de Jean Marmier, abbé de Corneux 1

2. Inventaire des reliques de l'église St-Mainbœut* de

Montbéliard, dressé le 7 février 1523 2

3. Extrait d'une lettre de Dom Pierre Maublanc,

prieur de Chaux à la régence de Montbéliard, datée du 20 février (vers 1585) renfermant des plaintes contre le capitaine de Clerval. .... 11

4. Lettre de Jean Thomassin au parlement de Dôle,

2 novembre 1524 11

5. Les commis et députés à la matière de la foi à

madame la duchesse d'Orange, 29 novembre 1524. 13 G. L'abbé de Corneux adresse à celui de Belchamp une lettre portant absolution de quelques-uns de ses religieux qui portaient l'habit séculier, 2 août 1525. . 14

7. Lettre de Pierre Toussain au duc Qlric dans ia-

quelle il rend compte de sa doctrine sur la sainte cène et de sa prédication à Montbéliard, 17 avril 1536 15

8. Extrait d'une lettre de Hédion à Erbe, 28 octobre

1537 16

9. L'archevêque de Besançon au comte de Montbé-

liard, 24 décembre 1537 17

352 TABLE DES PIECES JUSTIFICATIVES

Pages.

10. L'archevêque de Besançon au comte de Montbé-

liard, 17 janvier 1538 18

11. Sigismond Stier [Taurus) a Mathias Erbe, 16 dé-

cembre 1538 20

12. Sigismond Stier (Taurus) à Mathias Erbe, 6 mai

1559 . 21

13. Jean Vogler à Vadian, 17 mars 1559 22

14. Extrait d'une lettre de Jean Vogler à Vadian,

9 août 1539 25

15. Sigismond Stier (Taurus) à Mathias Erbe, 18 sep-

tembre 1540 ........ 25

16. Extrait d'une lettre de Hédion à Erbe, 29 décembre

1541 26

17. Extrait d'une lettre de Hédion à Erbe, 22 août 1542. 27

18. Pierre Toussain aux pasteurs de l'église de Berne,

7 novembre 1545 . 27

19. Confession de Pierre Toussain et de ses collègues,

4 janvier 1544 . 28

20. Remontrance des ministres de la seigneurie de

Blamont au sujet des sonneries pour les Ave Ma- ria, 1544 29

21. Réponse d'Engelmann aux suppliques des minis-

tres de Montbéliard, 28 mars 1545 29

22. Instructions de P. Toussain aux ministres de Mont-

béliard, 1545 . 55

25. Pierre Toussain au Conseil du duc Ulric, de Bàle,

1545. 37

23 bis. Fragment d'une lettre de Pierre Toussain au

Conseil de régence 58

24. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 12 mai 1545 . . 59

25. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 26 mai 1545 . . 39

26. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 12 août 1545 . 40

27. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 8 septembre 1545. 41

28. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 12 novembre 1545. 42

29. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 9 décembre 1545. 43

30. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 24 décembre 1545. 45

31. Mémoire de Pierre Toussain sur la visite ecclésias-

tique, 1546 47

TABLE DES PIÈCES JUSTIFICATIVES 353

Pages.

32. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 28 janvier 1546 . 49

33. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 25 lévrier 1546. . 51

34. Pierre Toussain à Mathias Erbe. 27 février 1546. . 53 55. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 26 juin 1546 . . 54 36. Articles sur lesquels les ministres de Montbéliard

doivent être examinés, septembre 1546 .... 55

57. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 10c ctobre 1546. 57

58. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 8 janvier 1547. 58

59. Pierre Toussain a Guillaume Farel, 22 février 1547. 60

40. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 7 mars 1547. . 60

41. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 16 avril 1547 . 61

42. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 10 mai 1547 . 65 45. Pierre Toussain a Guillaume Farel, 15 mai 1547 . 64

44. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 27 mai 1547 . 64

45. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 22 septembre

1547 65

46. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 28 avril 1548 . 66

47. Information contre Nicolas Briot, curé d'Allanjoie,

17 avril 1548 67

48. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 5 mai 1548. . 69

49. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 23 mai 1548. . 70

50. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 15 juillet 1548. . 71

51. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 50 juillet 1548. . 72

52. Pierre Toussain au duc Christophe de Wurtem-

berg-, 1er août 1548 75

53. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 5 septembre

1548 75

54. Pierre Toussain à Sigismond Stier [Taurus), 9 oc-

tobre 1548 74

55. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 21 octobre 1548. 76

56. N. à Ambroise Blarer, 10 novembre 1548 .... 76

57. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 12 novembre

1548 78

58. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 22 novembre 1548. 79

59. Instructions de François Bonvalot à l'official de

Besançon, 5 décembre 1548

60. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 8 décembre 1548. 83

61. Pierre Toussain au bailli de Montbéliard, 1548 . . 84

354 TABLE DES PIECES JUSTIFICATIVES

l'ages.

62. Quœ iis qui ad ministeria parochialia prœsentan-

tur, proponenda erunt. Janvier 1549 85

G3. Ce que les commis doibvént declairer aux curez.

Janvier 1549 87

64. Pierre Toussai n a Sigismond Stier, 12 janvier 1549. 80

65. Mandement du duc Christophe aux officiers de la

seigneurie de Blamont, 25 janvier 1549 89

66. Requête des ministres de Montbéliard et du comté

pour qu'il leur soit permis de continuer à ensei- gner la parole de Dieu, janvier 1549 92

67. Martin Bucer et les ministres de Strasbourg à Pierre

Toussain, 5 février 1549 94

68. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 15 février 1549. 98

69. Instructions aux curés du comté de Montbéliard,

23 mars 1549 98

70. Information faite par le procureur général Charles

Mercier contre messire Jacques Caboz, prêtre- vicaire à Belverne et Etobon, 19 avril 1549. . . 100

71. Pierre Toussain à Guillaume Farel. 12 mai 1549 . 102

72. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 10 août 1549 . 103

73. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 21 octobre 1549 . 104

74. Etablissement des catéchistes, 1549 105

75. Enquête sur la conduite des curés pendant l'Inté-

rim. 1550. .108

76. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 12 février 1550. 111

77. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 15 mars 1550. 112

78. Pierre Toussain à Guillaume Fare!, 1 \ juillet 1550. 115

79. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 3 novembre 1550. 114

80. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 11 janvier 1551. 116

81. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 25 février 1551 . 117

82. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 28 avril 1551 . 118

83. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 18 juin 1551 . 118 83 bis. Certificat délivré à Guillaume, maître d'école à

Charmont, 24 juin 1551 120

84. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 20 septembre

1551 1*>

85. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 27 décembre

1551 121

TABLE DES PIÈCES JUSTIFICATIVES 355

Pages,

86. Le duc Christophe aux gouverneur, lieutenant et

conseillers de Montbéliard, 30 juin 1552. . . . 122

87. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 9 juillet 1552. 123

88. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 13 octobre 1552. 124

89. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 16 octobre 1552. 126

90. Pierre Toussain à Ambroise Blarer, 16 octobre 1552. 127

91. Rapport de Pierre Toussain, au sujet de l'Intérim,

vers octobre 1552 128

92. Pierre Toussain au conseil de Montbéliard, octo-

bre 1552 131

93. Articles sur lesquels les ministres de Montbéliard

doivent êtreexaminés, novembre 1552 132

94. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 3 février 1553. . 155

95. Pierre Toussain à Ambroise Blarer, 18 février

1553 . 137

96. Pierre Toussain à Ambroise Blarer, 11 mars 1553. 138

97. Pierre Toussain à Ambroise Blarer, 28 avril 1553. 139

98. Pierre Toussain à Erbe, 5 juin 1553 140

99. Pierre Toussain à Guillaume Farel, 26 juin 1553. 140

100. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 29 juin 1553 . . 141

101. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 24 juillet 1553 . 143

102. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 27 septembre 1553. 143

103. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 5 novembre 1553. 145

104. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 21 novembre 1553. 146

105. Pierre Toussain à Ambroise Blarer, 26 mai 1551 . 147

106. Pierre Toussain à Ambroise Blarer, 1-5 novembre

1554 148

107. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 22 novembre 1554. 149

108. Justification du ministre Jacques Gcte, 23 novem-

bre 1554 149

109. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 4 décembre 1554. 152

110. J. de Beaulieu à Guillaume Farel, 21 décembre 1554. 153

111. Pierre Toussain à Mathias Erbe, 25 décembre 1555. 15, 112 Pierre Toussain à Mathias Erbe, 25 avril 1556. . 158

113. Examen des Ministres, 1559 159

114. Avis des théologiens sur l'examen des ministres

1559 l62

115. Pierre Toussain aux princes tuteurs sur la visite

des églises et des écoles. 1559 163

23

35G TADLE DES PIÈCES JUSTIFICATIVES

. Pages.

110. Rapport du surintendant Pierre Toussain sur le recrutement et l'entretien des futurs pasteurs Vers 1559 166

1 17. Liste des jeunes gens appelés pour la première fois

à bénéficier des dispositions testamentaires du comte Georges. 1559 169

118. Un devoir de Nicolas Thourelot, à l'âge de douze

ans environ 1 '0

119. Les choses qui semblent estre principalement

nécessaires pour estre remonstrées à ceulx qu'on veult recepvoir au ministère. Vers 1559 . . . 170 1 19 bis. Pierre Toussain à Jean Brenz, 10 mars 1559. . 172

120. Pierre Toussain au duc Christophe, 18 juin 1560 . 174

121. Pierre Toussain et ses collègues aux princes

tuteurs, 25 juin 1560 176

122. Relation du voyage du notaire Jean Thourelot

qui conduisit à Tubingue les six premiers titulaires des bourses fondées le 4 avril 1557 par le comte Georges. 1560 180

123. Une supplique de Pierre Toussain, 1560 .... 18.3

124. Rapport de Pierre Toussain sur la conduite du

ministre Morelet. 1561 184

124 bis. Pierre Toussain et Gérard Guillemin aux

princes tuteurs, 12 décembre 1561 186

125. Les princes tuteurs a l'archevêque de Besançon,

15 mars 1562 205

126. Rapport du maître d'école, Jacques Bossserdet, sur

la situation morale de la paroisse de Bavans,

7 mai 1562 206

127. Pierre Toussain et ses collègues aux princes

tuteurs, 12 décembre 1562 208

128. Pierre Toussain au chancelier de Montbéliard,

26 décembre 1562 . . 209

129. Règlement pour la ville de Montbéliard, 23 novem-

bre 1563 212

130. Rapport de Pierre Toussain au conseil de régence

de Montbéliard, 30 juin 1564 . 214

131. Etablissement des boîtesdes pauvres, 22 août 1564 218

TABLE DES PIECES JUSTIFICATIVES 357

Pages.

132. Enquête sur un abus d'autorité commis par le

bailli de L'Isle-sur-le-Doubs, à l'égard d'un pro- testant, Jean Foirand, maire de St-Maurice, 22 janvier 1565 . 219

133. Pierre Toussain à Jean Haller, 21 juin 1565 . . . 224

134. Le conseil de Montbéliard aux officiers d'Héri-

court, 16 août 1565 225

135. Réception de deux ministres par le conseil de

Montbéliard, 16 août 1565 226

136. Pierre Toussain et ses collègues aux gouverneur et

conseillers de Montbéliard, 17 septembre 1565. . 227

137. Les pasteurs de Montbéliard à la classe de Neu-

chàtel, 10 octobre 1570 228

138. Le Magistrat de Montbéliard à la classe de Neu-

châtel, 10 octobre 1570 229

139. Pétri Tossani et aliorum quorundam ministrorum

declaratio, 12 mars et 23 juin 1571 251

140. Ordre d'examiner les ministres et de leur faire

signer l'accord de 1536 entre Luther et Bucer.

2 août 1571 234

140 bis. Colloquium cum magistro Daniele Tossano

Montbelgardi institutum 257

141. Pierre et Daniel Toussain aux gouverneur, com-

missaires et conseillers du prince à Montbéliard,

3 août 1571 244

142. Appointement rendu par les commissaires des

princes curateurs et le conseil sur la requête des bourgeoisethabitantsdeMontbéliard,22aoûtl571. 248

143. Plaintes de Pierre Toussain au duc de Wurtem-

berg sur les opérations des commissaires a Mont- béliard, 24 septembre 1571 253

144. Lettre du ministre Floret à Guillaume, landgrave

de Hesse, 25 septembre 1571 255

145. Lettre du ministre A. Floret à Georges-Frédéric,

margrave de Brandebourg, 25 septembre 1571. . 257

146. Réponse des théologiens wurtembergeois aux

plaintes de P. Toussain et de ses collègues, 1571 . 261

147. Le maire et les ministres de Montbéliard à la classe

de Neuchàtel, 13 décembre 1571 261

358

TABLE DES PIECES JUSTIFICATIVES

Pages.

I 18. André FloreL à Fabri, ministre à Neuchàtel, 16 dé- cembre 1571 268

149. Les maire et Neuf-Bourgeois de Montbéliard à la

classe de Neuchàtel, 17 décembre 1571 .... 270

150. Articles sur iesquels ceux de l'église de Montbé-

liard désirent avoir tidèle résolution et prient leur très cher et honoré père en Christ, Monseigneur de Bèze, fidèle pasteur et professeur en l'Eglise de Genève, d'écrire son bon advis en teste d'un chacun desdits articles. 30 décembre 1571 . . . 273

151. Arlielessur lesquels réglisedeMontbéliardrequiert

résolution par écrit des fidèles pasteurs et minis- tres de l'église de Neufchàtel outre Joux. 30 dé- cembre 1571 277

151 bis. Pierre Toussain aux gouverneur et conseillers

de Montbéliard, 24 janvier 1572 280

152. Les maire et Neuf-Bourgeois de Montbéliard à la

classe de Neuchàtel, y février 1572 284

153. Appel de trois pasteurs renvoyés du comté de

Montbéliard à la classe de Neuchàtel, 5 février 1572. 285

154. Le surinlendant Henri Efferhen au Dr J. Andréas,

7 février 1572 , 286

155. André Floretà la classe de Neuchàtel, 27 mars 1572. 288

156. Antoine Carray, maire de Montbéliard, à Christophe

Fabri, ministre à Neuchàtel, 27 mars 1572 . . . 200

157. M. Andréas Floreti declaratio de quibusdam fidei,

24 mars 1572 292

158. Acte d'accord signé par les théologiens, les minis-

tres et les bourgeois, 12 janvier 1573 202

159. Pierre Toussain aux pasteurs de Genève, Lausanne

et Neuchàtel, 22 janvier 1573 509

160. Pierre Toussain au gouverneur de Montbéliard,

16 mars 1575 510

161. Résolution du conseil de Montbéliard au sujet de

l'habillement des ministres. 1605. 311

TABLE DES MATIERES

CONTENUES DANS LES SUPPLÉMENTS

rages.

I. Nos sources 313

II. Farel et l'image de saint Antoine 316

III. Le Nouveau Testament de Lefèvre d'Etaples . . 519

IV. Liste des premières paroisses et des premiers pas-

teurs du comté de Montbéliard 320

V. La famille de Pierre Toussain 321

VI. Mesures et monnaies à Montbéliard 322

VII. François Richardot à Montbéliard 523

VI II. L'ordonnance de 1550 325

IX. La traduction française du grand Catéchisme de

J. Brenz 527

X. Note sur François Thourelot . 528

Mpqtbéliaid (Uoubs). Imprimerie Moulbe|iardai>e.

O Q A V ,1

s

BR Viénot, John

372 Histoire de la Réforme

M762V5

t. 2

PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET

UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY