THE 'UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY HISTOIRE DES PLANTES D E LA GUIANE FRANCOISE. SECONDE PARTIE. 622 C L'AIS S TSX IE D ED UYUN VA MODEAL I. GYMNOSPERMIA. CCLXXH. CCLXXIII. CCLXXXIV. CCLXXXV. CCLXXXVI. CCLXXX VII. CCLXXXVII. CCLXXXIX. ECXC: SATUREIA. NEPET A. MENT HA. BALEOT A: CLINOPODIUM. ORIGANUM. THYMUS. OCIMUM. SCUTELLARIA. IT ANGIOSPERMI A. CCXCI. CCXCI. CCXCIHI. FTAEIGALEZ. PIRIPEA.: BESLERIA. CCXCIV. CCXVY. CCXCVI. CCXCVII. CCXCVII. CCXCIX. CCE. ECCE CCC, CCCII. ECCIVE EUCEV. GCEVE CCCVI: GOCVIIE CECEX. CCEX. MONTIRA. CONOBEA: MATOUREA. BIGNONIA. TAMONEA. GALIPEA. CRESCENTIA. PETRPEA LANTANEA. SESAMUM. RUELETA: BARLERIA. NÉ PUPRA VOLKAMERIA. BONT IA. COLUMN EA. RUSSELIA. CGUL A SES SAXE LV: DIDYNAMIA, GYMNOSPERMIA-. SA DAURR: ENT AE Le SATUREIA (Aortenfis ) pedunculis bifloris. Lin. Spec. 795. Satureia hortenfis. BAUH. Pin. 218. Cette Sariette eft cultivée dans les jardins. HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANCOISE, RANGÉES SUIVANT LA MÉTHODE SEXUELLE, AUNRE C PL U SIEURS:MÉMOIRES Sur différens objets intéreffans, relatifs à la Culture & au Commerce de la Guiane Françoife, & une Notice des Plantes de F'Tfle-de-France. OUVRAGE ORNÉ DE PRÈS DE QUATRE CENTS PLANCHES EN TAILLE-DOUCE, Où font repréfentées des Plantes qui n’ont point encore été décrites ni gravées, ou qui ne l'ont été qu'imparfaitement. Par M FUSÉE AUBLET. RO ME SL E"E ON, D: A LONDRES, © /e trouve À P ARIS, Chez PIERRE-FRANÇoIs DIDOT jeune, Libraire de la Faculté de Médecine , Quai des Auguftins. MENEDuC" CC: TEE XV: Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Illinois Urbana-Champaign htip://www.archive.org/details/histoiredesplantO2aubl DIDYNAMIA, GYMNOSPERMIA, 623 NEPETA 4. NEPETA (peclinata) fpicis fecundis ; foltis cordatis, nudis; caule frutefcente ; corollis minutis. Lin. Spec. 790. Galcopfis proceriot , foliis Ovato-acuminatis ferratis, fpicis majo- ribus, compofitis, fpicillis geminatis fecundis. Brow. Jam. 250. Cette plante croît au bord des favanes de l'ile de Caïenne & de la Guiane. 2. NEPETA ( Americana) foliis ferratis, ovato-acutis ; fpicis imbri- catis, acuminatis. BURM. Amer. pag. 155. /1b. 162. f. 2. Meliffa fpicata, lavandulam fpirans, feu lavandulæ odore minor. Pium. Car. p. 6. Cette plante croît dans les fentiers & les champs incultes. M E N T H A. sn. MENTHA (gentilis) floribus verticillatis; foliis ovatis, acutis; ‘ferratis; ftaminibus corollà brevioribus. Lin. Spec. 805. Mentha hortenfis verticillata, ocymi odore. BAuH. Pin. 227. Cette plante eft cultivée dans les jardins. BA L'E O-T,A. ï. BALLOTA (/zaveolens \ foliis cordatis, fpicis foliofis, calicibus truncatis, ariftis linearibus. Lin. Spec. 815. Mefofphærum hirfutum; foliis cordatis, ferrato-finuatis. BRow.257. PATES Joe Marrubiaftrum maximum , flore cæruleo, nardi odore, SLoan. Car. 64 Hifi rer ee Meliffa humilis, caule hifpido. PLum. Car. 6. Mefofphærum foliis cordato-ovatis, ferratis; caule hifpido. Boru. Amer.p. 156. tab. 154. fig: 1. Cette plante croit fur le bord des ruifleaux de Caïenne & de la Guiane, 624 DIDYNAMIA, GYMNOSPERMIA., CLINOPODIUM. 1. CLINOPODIUM (rugofum) foliis rugofis; capitulis axillaribus ; pedunculatis, explanatis, radicatis. Lin. Spec. 822. à Melifla alciflima, globularia. Prum. Car. 6. Clinopodium rugofum , capitulis fcabiofæ. Duizr. Æ/rh, 88. 2. 75. F8, ORIGANU M. 1. ORIGANUM (Majorana) foliis ovalibus, obtufs; fpicis fubro- tundis , compattis, pubefcentibus. Lin. Spec. 825. Majorana vulgaris. BAUH. Pin. 224. Cette efpece de Marjolaine eft cultivée dans Les jardins. E HN-MAULS. 3. THYMUS (vulgaris) folis revolutis, ovatis; foribus verticillatoz fpicatis. Lin. Spec. 825. ’ Thymus vulgaris , folio cenuiore. Baux. Pen. 219; Cette plante eft cultivée dans les jardins, OCYMUM. . OCYMUM (grariffimum) racemis terminalibus ; braéteis caducis; foliis lanceolato-ovatis, caule fruticofo. Lin. Spec. 832. Ocymum Zeylanicum perenne, odoratifimum, latifolium. BurM: Zeyl,x74 2 80". Majorana rubra. RuMPH. Amb.5.p.291.f: 201. = Ce Bafilic croît auprès des bois, & dans les terreins abandonnés. 2. OCYMUM (Bafilicum) folis ovatis, glabris, calicibus ciliacis, Lin, Spec, 833. 3. OCYMUM DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 625 3. OCYMUM (rinimum ) foliis ovatis, integerrimis. Lin. Spec. 833. Ocymum minimum, BauH. Pin. 226. Monts. Hif. 3.p. 407. 11: LMEO-T. (7. Les Bafilics ci-deflus font cultivés dans les jardins de la colonie. 4. OCYMUM ( Americanum) folis fublanceolatis, acuminatis, fub- ferratis , racemis terminalibus, caule herbaceo. Lin. Spec. 833. Ce Baflic croit auprès des bois de Caïenne & de la Guiane. SOU MEDIE AT LA #. SCUTELLARIA ( Havanenfis) foliis cordato -ovatis, crenatis ; floribus axillaribus ; labio corollæ utroque trifido. Jaco. Amer. 172. Lin. Syf£. p. 40. 39. 734. Elle croît fur le chemin de Loyola , en allant chez Madame Dubilly. IL ANGIOSPERMIA, FA LI GAL E A, {(TasvrA:2ÿ;u) CAL. PERtANTHIUM monophyllum, concavum , quadri vel quinque: dentatum, perfiftens. COR. monopetala, infundibuli-formis ; tubuslongus, quinquangularis; fenfim ampliatus. Limbus quinque-partitus , laciniis inæqualibus , oblongis, acutis , incurvatis. STAM. FILAMENTA quatuor , duo longiora, duo breviora, fundo tubi inferta. ANTHERÆ oblongæ, bafi bifidæ, biloculares, duæ extrà tubum prominentes. PIST. GERMEN fphæricum Srvyrus filiformis, longus. SricMATA duo, fetacea. PER. Bacca unilocularis. SEM. OssrcuLa duo, hemifphærica , monofperma. TALIGALEA campeftris. (T' ABULA 252.) HersaA bi vel tri-pedalis. Rapix perennis. CAULES annui, fimplices: Fozra alterna, petiolata, ovata, acuta , dentata, fubvillofa ; infima Kkkk 626 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMEIA. lata, majora; fuperiora minora ; foralia parva, ex rubro, & luteo ele: ganter variegata. FLORES milles. in fpicam difpofiti, Loliei ca , velin corymbos tri-floros vel quinque-floros. CoroLLa lutea. BaccA nigra, fphærica, glabra. Variat hæc planta foliis latioribus & glabris. Habitat in campis fterilibus Guianæ, & infulæ Caïennzx. Floret menfibus Junii & Augufti. ExrricaATio TABULÆ DUCENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ SECUNDÆ. 1. Fos expanfus. 2 Cars: 3. Corolla aperias Piftillum. Stamina. 4. Germen. Stylus. Stigma. 5. Bacca. 6. Bacca duos officulos continens. 7. Folium inferius magnitudine naturali. LEFALIGALE. (PLANCHES 2) La racine de cette PLANTE pouffe des rices fimples, velues, qui s'élevent à la hauteur de deux ou trois pieds; elles font chargées de FEUILLES alternes, vertes, velues , dentelces , ovales , terminées en pointe. Celles-ci font repréfentées de grandeur naturelle. Les tiges font terminées par un long épi de fleurs compofées de plufieurs bouquets, lefquels fortent de l’aiflelle d’une foliole de couleur d'amaranthe ; quelquefois il n'y a qu'une feule fleur à l’aiffelle d’une de ces folioles ; mais pour l'ordinaire le bouquet eft de deux , trois, quatre ou cinq fleurs. Le carice eft d'une feule piece, en forme de coupe, divifé à fon bord en quatre ou cinq parties vertes & aiguës. La corozze eft d’une feule piece: c’'eft un tube jaune, à cinq angles; il eft renflé à fa bafe & à fon fommet ; fon limbe eft partagé en cinq lobes inégaux , aigus, repliés & inclinés en dehors fur le tube. Il eft attaché au deflous de l'ovaire. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre , dont deux font plus grandes que les deux autres. Elles font rangées fur la paroi fupérieure & inverne de la corolle , & attachées au deflous de la partie renfiée & infcricure du cube; leur r1LET eft blanc, long ; deux d’entrelles DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 627 débordent le tube. Les ANTHERES font jaunes, à deux bourfes, écar- tées par le bas où s'infere le filet. Le prsTi eft un ovaire jaune , fphérique , furmonté d’un srvze blanc, gréle, termine par deux STIGMATES menus & allongés. L'ovaiRe devient une BAIE fphérique, life, noire, dans la fubf- tance de laquelle font logés deux oflelets qui contiennent chacun une AMANDE. On trouve une variété de cette plante dont les feuilles font lifles, & la racine ef traçante. Cette plante croit en abondance dans les favanes fablonneufes de l'île de Caïenne & de la terre ferme; elle eft en fieur & en fruit pen- dant tout l'été, EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-DEUXIEME. 1. Fleur épanoure. 2. Calice. 3. Corolle ouverte où l’on voit le piful & les étamines. 4. Ovarre. Style. Suigmate. s+ Bace. 6. Deux offelers contenus dans la baie: 7. Feuille du bas de la tige de grandeur naturelle: PA RAIPLE rAo(TasuzA 25 3.) CAL. PERIANTHIUM monophyllum, tubulofum, ore quinque-partito ; lacinïis inæqualibus, oblongis, acutis, ad bafim tribus fquamis obvo- lutum. COR. monopctala, hypocrateri-formis ; tubus longus, incurvus; lim- bus quinque-partitus, lobis inæqualibus , fubrotundis., crenatis ; faux claufa tuberculis carnofis , oblongis, albicantibus. STAM. FILAMENTA quatuor , duo longiora , duo breviora , in medio tubi corollæ inferta. ANTHERÆ oblongæ, biloculares. PIST. GERMEN oblongum, tetragonum. Srxzus brevis. STIGMA craf- fiufculum , acutum. PER. CarsuLa oblonga, bilocularis, bivalvis, lateribus dehifcens. SEM. plurima, minutiffima, placentæ affixa. Kkkk ij 623 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. PIRIPEA paluftris. (T'ABULA 253.) HErgBA CAULE pedali, ftriato. Forra alterna, linearia, canaliculata; pollicaria , quandoque longiora, arguta, denticulata. FLores {picati , {efliles, purpurafcentes, alternatim diipofiti, & remoti. Florebat Septembri. Habitat propè Courou , in pratis humidis. ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ TERTIÆ. 1. Pars caulis ampliata. 2. Flos expan/us. 3. Corolla aperta. Sramina. Piftillum: 4. Stamen à tergo vifum. . Sramen à fronte vifum. $ 6. Calix tribus fquamulis ad Bafim munitus. 7. Calix apertus. Germen. Stylus. Sigma. 8. Capfula. 9. Capfula horizontaliter [ciffa. 10. Capfula verticaliter fcrfja. Semina. LA PIRIPE aquatique. (PLANCHE 253.) La racine de cette PLANTE eft menue, rameufe & fibreufe. Elle poufle une Tice grêle, branchue, ftriée & haute d’un pied. Ses FEUILLES font alternes , très étroites, finement dentelées, vertes, creufées en gouttiere dans toute leur longueur, qui eft d’un pouce & plus. Les FLEURS naïflent difpofces en épi à l'extrémite des tiges & des branches. Elles fonc fefliles & alrernes. Leur caLicE eff garni à fa bafe de trois ÉCAILLES courtes & aiguës. Il eft d’une feule piece, évafé à fa partie fupérieure qui eft divifce en cinq parties inégales & aiguës. La coroLze eft d'une feule piece ; c’'eft un tube long de cinq lignes, attaché au fond du calice autour de l'ovaire. Ce tube eft incliné & courbé ; il fe partage en fan limbe en cinq lobes inégaux , larges, arrondis & crénelés; leur couleur eft purpurine. L'entrée du tube eft fermée par plufieurs corps longs & blancs. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre , deux plus longues, & DIDYNAMIA,ANGIÔOSPERMIA 629 deux plus courtes; elles font attachées à la paroi interne & moyenne du tube. Les FILETS font courts. Les ANTHERES font longues, à deux bourfes. Le rIsrir eft un ovaire oblong, à quatre angles, furmonté par un STYLE COUIT, tErMinC par un STIGMATE renflé & pointu. L'ovarre devient une carsuze feche, à deux loges féparées par une cloiïfon, & remplie de menues SEMENCES. J'ai trouvé cette plante dans les favanes de Courou. Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois de Septembre. L'on à grofli toutes les parties de la fleur, de méme qu'une portion de tige qui cft garnie de deux feuilles. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-TROISIEME» r. Portion de tige groffie. 2. Fleur épanoute. 3. Corolle ouverte pour faire voir les étamines & Le piftil. 4. Étamine vue par le dos. s. Étamine vue de face. 6. Calice garni de trois écailles à [a bafe. 7. Calice ouvert. Ovaire. Sryle. Srigmate. 8. Capfule. 9. Capfule coupée horifontalement. o. Capfule ouverte verticalement. Semences. DRE S EURE RAI À. (T4sur4 262.) CAL. PerTANTHIUM monophyllum, ventricofum, quinquedentatum, denticulis acutis. COR. monopetala, perfonata ; tubus ventricofus , incurvus, difco infertus ; imbus quinquefidus, lobis fubrotundis, inæqualibus; duo- bus creétis, duobus fubrotundis, uno infimo longiore, reflexo. STAM. FILAMENTA quinque, tubo corollæ ad ventrem inferta; duo longiora, duo breviora, fertilia; quintum breviflimum, fterile. An- THERÆ inclufæ, biloculares, loculis bafi fejunétis. PIST. GERMEN fubrotundum, dico carnofo infidens, Sryzus oblon- gus, STIGMA Capitatum , fulcatum. 6;3o DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. PER. Bacca orbiculara, bilocularis. SEM. plurima, minutiflima, in pulpà deliquefcente nidulantia. . BESLERIA (vcolacea) caule fcandente; foliis ovatis, acutis, inte: gerrimis ; floribus fpicatis. (T'4BULA 254.) FruTEx plures cAULES ramofos, nodofos, farmentofos, volubiles ; è radice emittens , fparfos fuprà truncos & ramos arborum, RAMuLIS inclinatis. FOLIA oppofita, ovata, glabra, rigida, i integerrima, petio- lata, nervofa , nervis purpurafcentibus. Érenes racemof, LACS fort: pediculis & pedunculis ad bafim fquamulà munitis. Flores, calx, corolla, bacca, purpurei coloris, pulpa edulis. Florebar, fuétumque ferebat Maio & Novembri. Habitat in fylvis propè amnem Galibienfem & fluvium Sinema- rienfem. ExpLricaTio TABULÆ DUCENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ QUARTÆ. Corol!a. 2. Corolla lacerata & aperta. Stamina. 3. Calix. Srylus. Stioma. 4. Bacca tranfversè f[tiffa. s. Bacca, LA BESLERE vite. (PLANCHE 254.) Cet ARBRISSEAU poufle de fa racine plufieurs rices ligneufes , far- menteufes, noueufes & rameufes, qui fe répandent en fe roulant fur les troncs des arbres, du fommet defquels elles laiflent tomber des rameaux garnis à chaque nœud de deux FEUILLES oppofées, & difpo- fes en croix. Elles font entieres, fermes, vertes, lifles, ovales & aiguës. Les plus grandes ont fix pouces de longueur , fur trois pouces & demi de largeur. Elles ont en deffous des nervures faillantes & purpurines. Les FLEURS naïflent à l’extrémité des rameaux. Elles font portées fur un long pédoncule, & difpofées en forme d’épis, dont les bouquets font alcernes & ont trois Aeursfefliies. Le pédoncule de chaque bouquet eft garni, à fa bafe, d'une petite ÉCAILLE. Le cauice eft d'une feule piece, renflé, évafe & rétréci en fon Embe qui eft divif en cinq petites portions aiguës & inégales. DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 631 La cororze eft monopétale , irréguliere. Elle eft attachée autour d'un difque au fond du calice. Son tube eft courbé, renfic jufqu’à fon pavillon, qui eft partagé en cinq lobes, dont deux fupérieurs , & trois inférieurs. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq, deux plus longues, deux plus courtes ; l'anthere de la cinquieme avorte. Les FILETS font pla- cés à la paroi interne & moyenne du tube, qui dans cet endroit eft couverte de porcs blancs. Les ANTHERES font longues, renflées, à deux bourfes écartées par le bas où s’inferent leurs filets. Le risrir eft un ovaire porté fur un difque charnu. Il eft ovoïde,; furmonté d'un styLe court, termine par un STIGMATE rond , convexe, partage par un filion. L'ovairE devient une BAIE purpurine, qui, étant coupée, paroît avoir deux loges féparées par une cloifon membraneufe ; chaque loge cft remplie d’un grand nombre de sEMENCES menues, répandues dans une pulpe de couleur vineufe. Le calice & la fleur font de couleur purpurine. Le fruit & la fleur font repréfentés de grandeur naturelle. J'ai trouvé cet arbrifleau fur des arbres au bord de la riviere de Siné- mari, & de la crique des Galibis. Il étoit en fleur & en fruit dans les mois de Mai & de Novembre. I eft nommé EMOSSÉ BEREOY par les Galibis. Ils fe fervent de la plante & des fruits pour teindre en violet leurs ouvrages de coton, & leurs meubles d’ecorce ou de paille. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-QUATRIEME, 1. Corolle. 2. Corolle déchirée & ouverte. Étamines: . Calice. Sryle. Stigmate, 3 4. Baie coupée en travers, $ . Baie. 2. BESLERIA (cerulea) caule fcandente ; foliis ovatis, acutis, integets rimis; loribus fpicatis. 632 DIPYNAMIA, ANGIOSPERMIA. Varietatem hujus fruticis obfervavi propè Oyac, quæ tantèm diff FLORUM colore cæruleo. LA BESLERE bleue. J'ai rencontré cette variété en arbrifleau au quartier d'Oyac ; il nc differe du précédent que par fes FLEURS qui font entierement bleues. 3. BESLERIA coccinea. (TABULA 255.) CAL. PERIANTHIUM monophyllum , quinquepartitum ; laciniis latis ; longis, acutis, ferratis. COR. monopetala, tubulofa , perfonata ; tubus longus, angulofus, ver- sùs partem infimam anguftus, deindè ampliatus, uno latere o1bbo- fus, difco infertus ; limbus patens, quinquefdus ; lobis fubrotundis, inæqualibus, duobus rectis, duobus lateralibus, uno recurvo am- pliote. STAM. FILAMENTA quatuor, lata, crafla; duo longiora, duo bre- viora, incurva, tubo versüs partem infimam inferta. ANTHERÆ oblongæ, biloculares. PIST. GERMEN obcordatum, compreflum , infidens difco carnofo ; ad unum latus produéto in glandulam craflam , oblongam , in cavitate gibbofa tubi reconditam. SryLus obfoletè tetragonus, longi- tudine tubi. SriGMA capitatum , fulcatum. PER. Bacca obcordata , bivalwis. SEM. plurima, minima, ovata, pulpà tenui obvoluta. BESLERTA (coccinea ) caule fcandente, foliis carnofis, ovato-acumi- pats , involucro communi bifolio, calice proprio coccineo ; flore & fruétu lutco. (T'ABULA 255.) FRUTEX CAULIBUS feptem aut oéto-pedalibus, ramofis , farmentofis; tetragonis, nodofis, volubilibus , rufefcentibus, fuprà frutices expanfis, Fozra oppolita, glabra, obfoletè ferrata, crafliufcula, fupernè viridia, infernè venis rubris notata, petiolata ; petiolis incurvis. FLORESs corym- bofi, corymbis tri, quadri, quinque aut fex-floris, axillaribus, oppo- ficis, quandoque unus abortitur ; corymbus forum involucro diphyllo reconditur, foliolis duobus ruberrimis, cordatis, crenatis , acutis, glabris, oppofitis. Carrx phæniceus. CoroLLa lutea. Bacca lutea, bivalvis, valvulis carnofis, Florebat + DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 63; Florebat fruétumque ferebat Augufto. Habitat in fylvis paludofis Sinemarienfibus, viginti milliaribus à maris littore. Nomen Caribæum CAROTOGO-MONOCENERI. ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ QUINTÆ. 1. Corymbus floris. 2. Foliola corymbum involventia. 3. Calix apertus. Difcus. 4. Calix. Germen. s. Corolla. 6. Tubus apertus. Stamina. Pifillum: 7. Bacca. 8. Bacca aperta. LA BESLERE rouge. (PLANCHE 255.) . Cet ARBRISSEAU pouffle de fa racine plufieurs TIGEs farmenteules ; branchues & rameufes, qui fe répandent & fe roulent fur le tronc des arbres voifins. Les BRANCHES & les rameaux font noueux, à quatre an gles, & de couleur rouflâtre. À chaque nœud font attachées des FEUILLES deux à deux, oppofces & difpofces en croix. Elles font épaifles, molles, lifles, légerement dentelées, ovales , terminées par une longue pointe, vertes en deflus, garnies en deffous de nervures faillances & rouffitres, Les plus grandes feuilles ont huit pouces de longueur , fur trois de largeur. Leur pédicule eft court, charnu, courbe, cylindrique. Les FLEURS naïflent à l’aiflelle des feuilles par bouquets , un de chaque côté ; il en avorte ordinairement un. Le bouquet eft compofé de trois, quatre, cinq & fix fleurs enveloppées de deux feuillets oppo- fés , larges, dentelés, rouges d’écarlate, & en forme de cœur. Chaque fleur a fon pédoncule particulier. Le cazice eft d'une feule piece , divife profondément en cinq par- ties larges, ovales, aiguës, dentelées à leurs bords, de couleur rouge d'écarlate. La coroLe cft jaune , monopétale, irréguliere. Son tube eft angu- leux, évafé dans fa partie fupcrieure , rétréci vers l'inférieure , où il LIII 634 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. forme d'u coté une éminence faillante en dehors, & il eft creufé en dedans. Son pavillon eft partagé en cinq lobes, dont deux fupérieurs, deux latéraux , & un inférieur intermédiaire qui eft attaché autour d'un difque qui fupporte le piftil. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre, deux plus grandes & deux plus courtes. Leurs FILETS font larges, charnus, applatis à leur naif- fance, placés au bas du tube, Les ANTHERES font longues, à deux bourfes féparées par un fillon. Elles s'ouvrent en deux valves. Le risrit eft un ovaire porté fur un difque qui fe prolonge d’un côté & forme une tumeur glanduleufe, adhérente à l'ovaire qui eft oblong & comprimé. Il eft furmonté d'un sryLe à quatre angles, terminé par un sTIGMATE oblong, charnu, marqué d’un fillon. L’ovaire devient une BAIE jaune, charnue, arrondie, pointue; recouverte par les parties du calice. Elle s'ouvre en deux valves & contient un grand nombre de SEMENCES menues, ovoïdes & jaunes. Les deux feuillets, qui forment l'enveloppe commune, deviennent beaucoup plus grands, & renferment cout le bouquet de fruit. On a repréfente de grandeur naturelle la fleur & le fruit. Cet arbrifleau eft nommé CAROTOGO-MONOCENERI par les Gali- bis. Il croît le pied dans l’eau douce. Je l'ai trouvé fe répandant fur le tronc des arbres , dans les forêts qui font éloignées de cinq lieues des bords de la riviere de Sinémari, & à vingt lieues de fon embouchure. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois d’Août. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-CINQUIEME. 1. Bouquet de fleur. 2. Feuillers qui enveloppent le bouquet. 3. Calice ouvert au milieu duquel on voit le difque: 4. Calice avec l'ovaire. s- Corolle. 6. Tube ouvert où l’on voit les étamines & le piful, 7. Baie. 8. Baie ouverte, DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 635 4. BESLERIA éncarnata. (TABULA 256.) CAL. PertaNTHIUM monophyllum, quinquepartitum ; laciniis inæ- qualibus, acutis. COR. monopetala; tubus longus, ventricofus, ftriatus, difco infertus; limbus quinquefidus ; lobis patulis , reflexis, fubrotundis, inæquali- bus, fimbriatis. STAM. FizAMENTA quatuor, corollä longiora, tubo ad bafim inferta. ANTHERZ craflæ, biloculares , ioculis bafi fejunétis. PIST. GERMEN fubrotundum, infidens difco biglandulofo , glandulis ad latera fitis & oppolitis. SryLus longiflimus. SIGMA crafliufculum, concavum, roftratum, roftro incurvo. PER. Bacca fphærica, bilocularis. SEM. numerofa, minutiflima , in pulpà deliquefcente nidulantia. BESLERIA ({/zrcarnata) foliis ovatis, crenatis , utrinque tomentofis. PLanra bipedalis ; caules numetofi , ramofi , nodofi , tomentofi; tetragoni. FoLrA oppofita, ovata, acuta, C'EnAta, fubviridia , tomen- cofa , petiolata. FLORES folicarii, alternatim pedunculati, axillares. CoroLLa fubpurpurafcens, Habitat ad originem amnis Galibienfis, ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ SEXTÆ. a. Corolla aperta. Stamina. 2. Calix. Stylus. Sigma. 3. Diftus. Germen. Stylus. Stigma ereélum à fronte vifum. 4. Bacca. LA BESLERE zncarnate. (PLANCHE 256.) Les rices de cette PLANTE font noueufes, branchues , velues, à quatre angles. Elles s'élevent à deux pieds & plus. Les FEUILLES font deux à deux, oppofées, & difpofces en croix ; elles font verdâtres, ovales , dentelces à leurs bords, & couvertes d’un poil ras en deflus & en deflous. Leur pédicule eft long d’un demi pouce. Les plus grandes ont trois pouces de longueur, fur un pouce & demi de largeur. , La FLEUR naît folicaire, de l’aiflelle d'ung feuille: à chaque ctage de Lilli) 636 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. feuilles, il y a une fleur d’un feul côté, qui eft oppofée à l'inférieure. Cette fleur eft portée fur un pédoncule long d'un pouce. Son cazice eft d’une feule piece, divifé en cinq parties inégales & aiguës. La coroLze eft monopetale, de couleur de chair. C’eft un tube long , renflé, courbé, partagé à fon extrémité fupérieure en cinq lobes inégaux, arrondis & frangés. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre. Leurs FILETS font très courts, attachés à la paroi interne & inférieure du tube. Leurs AN- THERES font à deux bourfes renflées, & écartées l’une de l'autre par le bas. Le ristic eft un ovaire arrondi & oblong, furmonté d’un STYLE ; terminé par un STIGMATE large, concave & pointu. L'ovAIRE porte à fa bafe deux glandes oppofces; il devient , en müriflant, une BAIE rouge, remplie de menues sEMENCES enveloppées d'une pulpe douce & d’un goût agréable. Cette baie eft bonne à manger. J'ai trouvé cette plante au bord d’un ruiffeau qui forme la crique des Galbis. Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois d'Avril. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-SIXIEME, 1. Corolle ouverte. Étamines. 2. Calice. Style. Srigmate. 3. Difque. Ovaire. Style. Srigmate redref]é & vu de face. 4. Baie. s. BESLERIA (melzifolia) pedunculis ramofis , foliis ovatis. Lin: Spec. 862. Befleria meliflæ Tragi folio. PLum. Gen. 19. Car. 48. BurM. Amer. PAL. 36.1. 48. Cette plante croît dans les lieux humides de la Guiane au quartier d'Aroura. S 6. BESLERIA (/urea) pedunculis fimplicibus, confertis; foliis lanceo- latis. Lin. Spec, 863. DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 637 Befleria virgæ aureæ foliis, flore luteo, minor, PLum. Noy. Gen.19. BurM. Amer. p. 36. 1ab. 49. fig. 2. Cette plante differe de la précédente par fes FEUILLES vertes en deflus comme en deffous, par les longs PÉDONCULES de ces fleurs, & enfin par les FLEURS dont le tube eft allonge , & la couleur d’un jaune orangé. Elle croît fur les bords de la crique des Galibis, vers fa naïffance. 7. BESLERIA (crifêata) calicibus ferratis. JacQ. Amer. pag. 188. tab. 119. Befleria pedunculis fimplicibus folitaris , involucris pentaphyllis\, propriis. Lin. Spec. 863. | Befleria fcandens criftata, fruétu nigro. PLrum. Gex. 19. BurM. Amer. pag. 37. tab. 50. Cette plante croit dans les cerreins humides de la Guiane, au quars tier d'Oyac, paroiïfle d’Aroura. MMOPN TIR TA." "(TAB 0rA 367.) CAL. PERIANTHIUM monophyllum, quinquepartitum; laciniis oblon- gis , ACUtIS. COR. monopetala, tubulofa ; tubus ventricofus, oblongus, incurvus; limbus patens, quinquelobus, lobis fubrotundis, acutis. STAM. FILAMENTA quatuor, duo longiora, duo breviora, tubo in- ferta. ANTHERÆ oblongæ, biloculares. PIST. GERMEN fubrotundum, didymum, difco infidens. SryLus lon- gus. STIGMA crafliufculum , fulcatum. PER. Carsuca biventricofa , bilocularis , quadrivalvis , valvulis ab apice ad bafim lateralirer dehifcentibus. SEM. plurima, minutiflima. MONTIRA Guianenfis. (T ABULA 257.) HER34 annua,femi-pedalis. CauLIS quadrangularis, marginata. ForIA oppofita, feflilia, ovato-oblonga , acuta, glauca. FLorss tres in bifurca- tione ramorum , aut intra folia te:minalià, infimus feflilis, alter pedun- gulo brevi, certius longo pedunculo infidens, omnes aibidi. 633 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. Florebat Junio. Habitat in hortis & campis cultis Guianæ. : ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ SEPTIMÆ: 1. Extremitas ramuli ampliati, & partes fruclificationrs. 2. Corolla aperta. Stamina. MCatix. Drfcus. . Germen. Stylus. Sigma. . Calix. Prftillum. . Duz capfule aperte duabus valvulis. a A1 Lys LA MONTI de la Guiane. (PLANCHE 257.) La racine de cette PLANTE eft fibreufe & chevelue; la TIGE qu'elle poufle eft branchue & s’éleve à la hauteur de fept à huit pouces. Elle cft noueufe & à quatre angles bordés d’un petit FEUILLET. Les FEUILLES, qui partent de chaque nœud , font fefliles, oppofces; oblongues, terminées en pointe, & de couleur vert-pâle. De l’extré- mité des branches & des rameaux naiïflent des FLEURS dont une eft prefque feflile, & les deux autres font fur un pédoncule plus allongé. Leur cauice eft d’une feule piece , divifé profondément en cinq parties longues & aiguës. La coroLce eft d'une feule piece, de couleur blanchatre ; c'eft un: tube courbe qui sévafe infenfiblement jufqu’à fon fommer, lequel eft divifé en cinq lobes larges , terminés par une très petite pointe. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre, deux plus longues, & deux plus courtes, attachées à la partie inférieure du tube. Leur FILET cft grêle & porte une ANTHERE à deux bourfes. Le r1sT1r eft un ovaire arrondi , placé fur un difque furmonté d'un STYLE , terminé par Un STIGMATE large, concave, marqué d'un fillon. - L'ovarrE devient une CAPSULE formée de deux coques arrondies & réunies, qui s'ouvrent de côté de haut en bas en deux valves, d’où s'échappent des SEMENCES très menues. La plante eft repréfentée de grandeur naturelle. On a grofli l’ex- trémité d'un rameau, & les parties de la fruétification. Je n'ai trouvé qu'une feule fois cette petite plante; c’étoit à Aroura, DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 639 dans un champ où l'on cultivoit le coton , & qui appartenoit à M. de Monti, Confeiller au Confeil fupérieur de Caïenne, qui m'a procuré coutes les facilités qui ont dépendu de lui pour la recherche des plantes. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-SEPTIEME: 1. Extrémité de rameau groffi, & parties de la fruétification. 2. Corolle ouverte. Étamines. 3. Calice. Difque. 4. Ovaire. Style. Srigmate. s. Calice. Piftil. 6. Deux capfules ouvertes en deux valves. C'O:N.,O.B.E Ar: (Tarvra2sy.) CAL. PerrANTHIUM monophyllum , quinquedentatum , denticulis acutis, intrà duo folia oppofita, oblonga, acuta, fuffultum. COR. monopetala, ringens; tubus oblongus, fenfim ampliatus; limbus bilabiatus , limbo fuperiori ereéto , emarginato , inferiori trifido, lobo intermedio latiori, concavo, lateralibus brevioribus. STAM. FirAMENTA quatuor , duo longiora , duo breviora, tubo in- ferta. ANTHERÆ fagittatæ, biloculares. PIST. GERMEN fubrotundum. Sryzus tenuis, hirfutus. SrrcMa bilo- bum. PER. CarsuLa fubrotunda , unilocularis , quadrivalvis , apice dehif- ceEns, SEM. plura, minuta , oblonga , ftriata , placentæ affixa. CONOBEA aquauica. (T'ABULA 258.) HErBA procumbens. CauLEs & rRaMrInodofi, quadrangulares, mar- ginibus alatis. FoLra reniformia, feflilia, oppofita, undulata. FLoREs lolicarii vel bini oppofiti, pedunculati, axillares. CoroLLzÆ cærulez. Floret Junio. Habitat ad ripam & fuprà aquam fontis, ptopè domum domini Duchaf}is , in Guiana. Gao DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. ExrzicaTio TABULÆ DUCENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ OCTAVÆ. 1. Folium fegregatum. 2. Gemma floris. 3. Calix. 4. Corolla. 5. Sramen. 6. Piftillum. 7. Corolla aperta. 8. Capfula calice recta, ad bafim duabus lamellis munita. 9 o . Capfula calicis Jfégregata. . Calix apertus. Capfula. LA CONOBE aquatique. (PLANCHE 258.) Cette PLANTE eft traçante, & les rameaux qui s’élevent, fe répan- dent fur les herbes voifines. Ses racines font des paquets de menues fibres qui fortent des nœuds. Les rices & les RAMEAUX font noueux, quartés; & chaque angle eft bordé dans toute la longueur d'un très petit FEUILLET mince, tranchant. Les FEUILLES font deux à deux, oppofces , 8 embraflent les nœuds des tiges qui font éloignées l’un de l’autre de trois quarts de pouce. Elles font en forme de rein, plices par leurs nervures, & ondulées à leurs bords. Les FLEURS naiflent ou deux à deux oppofées, ou folitaires à l’aiffelle des feuilles. Leur pédoncule eft gréle, long d'environ un pouce. Le caice eft d’une feule piece , divifé en cinq parties aiguës , & garni à fa bafe de deux petits FEUILLETS longs, étroits & pointus. La coroLce eft d’une feule piece irréguliere & anguleufe. Son tube eft court, un peu renflé à fon ouverture , & fon limbe eft partagé en deux levres, dont la fuperieure eft relevée & echancrée, l'inférieure eft divifée en trois lobes. Le lobe du milieu eft plus grand, creufe en cuilleron , & les deux latéraux plus courts. La couleur de cette corolle eft bleue, Les ÉTAMINES font au nombre de quatre, dont deux font plus longues; DIDYNAMIA, ANGIOSPERMI A. 641 longues , & attachées vers le bas du tube, & deux plus courtes, un peu au deflus de l'endroit où le tube eft renflé. Leurs FILETS font blancs. Les ANTHERES font longues, & en forme de flèche. Le r1sTiL eft un ovaire vert, arrondi, furmonté d’un sryLE menu; chargé de quelques poils, terminé par un STIGMATE qui s'ouvre en deux lobes. L’ovaire devient une carsuLE ronde, feche, marquée de quatre fillons , & enveloppée en partie par le calice. Elle s'ouvre de la pointe à la bafe en quatre valves, & contient des sEMENCES oblongues de forme irréguliere , fillonnées , attachées par un cordon au placenta qui séleve du fond de la capfule , & qui en occupe le centre; ce placenta eft échancre à fon fommet. La plante eft repréfentée de grandeur naturelle. Elle croît au bord des ruifleaux, & s'étend fur l’eau. Je l'ai obfervée en fleur & en fruit dans le mois de Juin , à la fon- taine de l'habitation de M. Duchaflis , après avoir pañlé la riviere de Caïenne pour aller à Courou. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-HUITIEME, 1. Feuille f[éparée. 2. Bouton de fleur. 3. Calice. 4. Corolle. s. Étamine. 6. Pifll. 7. Corolle ouverte: 8. Cupfule contenue dans le calice , garnie à [a bafe de deux feuillets. 9. Capfule feparée du calice. 10. Calice ouvert contenant la capfule. M À T OUR EAU (Tvrs 250.) CAL. PErIANTHIUM monophyllum, quadripartitum ; foliolis oblonz gis, villofis, acutis, Mmmm 642 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. COR. monopetala, bilabiata ; tubus longus , incurvus ; fauxpatens ; labium fuperius erettum, bifidum ; labium inferiùs deflexum, trifi- dum, lacinià intermediâ paulo longiore , obtufà. STAM. FizamMEenTa quatuor, duo longiora, duo breviora >‘tubo corollæ inferta, ANTHERÆ oblongæ , biloculares. PIST. GERMEN conicum. SryLus longus. SricMa bilamellatum. PER. CarsuLA oblonga, unilocularis , bivalvis. SEM. numerofa, minutiflima, placentæ affixa. MATOUREA pratenfis. (TABULA 259.) PLanTA annua, bipedalis. CauLis herbaceus. RaMt plures, quadran- lares , nodofi. Forra oppofita , è nodis, ovato-oblonga , ferrata, leviter villofa, fubpetiolata. FLores axillares, fæpius folitarii , cærulef- centes. | Habitat in pratis infulæ Caïennæ & Guianæ. Floret in omnibus anni menfibus. Leviter aromatica cft , ufurpatur in ptifanis & balneïs. ExprLicATIO TABULÆ DUCENTESIMEÆ QUINQUAGESIMÆ NONÆ; . Folium fegregatum. emma floris. . Calix apertus. Difcus: Calix. Piftillum. . Corolla. Corolla aperta. Stamina. Germen. Srylus. Srigma. Capfula. . Capfula aperta, brvalyis. Placenta. . Caplula tranfversè [&iffa. Placenta fegregata. LA MATOURI des prés. (PLANCHE 259.) 5e mu nnk tn = La racine de cette PLANTE eft fibreufe , branchue & rameufe. De fon fommet naïflent plufieurs rices à quatre angles aigus, hautes d'environ deux pieds; elles font garnies de feuilles oppofées, de l'aif- {elle defquelles partent les branches & les rameaux. Ces FEUILLES font ovales, dentelées, légerement velues, portées fur un petit pédoncule. Les FLEURS fortent de l’aiflelle des feuilles; elles {ont le plus {ou- vent folitaires, de couleur bleyâtre, DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. Ga; La coroLce eft d’une feule piece irréguliere & blanchâtre. C'eftun petit tube évafé à fon fommet où il fe divife en deux levres. La fu- périeure eft relevée & échancrée : l'inférieure eft à crois lobes arron- dis, inclinés , celui du milieu eft plus long. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre, deux plus courtes à la partie inférieure du tube, & deux plus longues un peu au deflus. Leur rirer eft grêle. L’ANTHERE cft à deux bourfes. Le risrir eft un oyaire eblong , attaché au fond du calice fur un difque, furmonté d'un sTYLE, terminé par un STIGMATE à deux lames. L'ovairE devient une capfule feche qui s'ouvre en deux valves, dans le milieu defquelles eft un placenta pyramidal , chargé de SEMENCES très menues. La branche , repréfentée dans la figure, eft de grandeur naturelle. L'on a beaucoup grofli les parties de la fruétification. On trouve cette plante communément dans les erreins humides de l'ile de Caïenne , & même au bord des favanes qui font auprès de la ville où elle eft en fleur prefque toute l’année. Elle eft regardée comme un très bon vulnéraire: on l’applique écrafée, ou on fe fert de fa décottion. Cette plante eft nommée BASILIC SAUVAGE par les Créoles, EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT CINQUANTE-NEUVIEME, 1. Feuille féparée. . Bouton de fleur. . Calice ouvert. Difque; Calice. Pfeil. Corolle. Corolle ouverte, Étamines. Ovaire, Style, Srigmate: Capfule. Capfule ouverte en deux valves. Placenta, Capfule coupée en travers, . Placenta [éparé. » © ‘\0 œæ N nn À ww +4 Mmmm i) 644 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. BIGNONIA. (Tasura 260.) 1. BIGNONIA (Keréré) fcandens trifolia & bifolia; flore luteo; frudtu ovato , duro, compreflo. ( T'ABULA 260.) FruTEx farmentofus ; SARMENTIS longiflimis, nodofis, angulofis, fuprà arbores latè expanfis. Forra oppofita , petiolata ; rorrorrs binis aut ternis ex eodem petiolo , ovatis, acutis , glabris , integerrimis. FLores corymboli , alternatim axillares. Cor oT ampla , lutea. Frucrus ; caplula ovata, fubcomprefla, coriacea , rufefcens , bilocu- laris, bivalvis, valvulis ab apice ad bafim ab utroque latere dehifcenti- bus, dan SEMINA plurima, plana , margine membranaceo albo cinda, fepto medio ab utraque parte affixa. Floret , fruétumque fert quovis anni tempore. Habitat in {ylvis & præcipuë ad ripas fluviorum Guianæ. ExrzicatTio TABULZÆ DUCENTESIMÆ SEXAGESIMÆ. 1. Capfule. 2. Walvula capfule cooperta feminibus. 3. Capfula tranfversè [ciffa. fl 26? 4 Semen. LA BIGNONE Keréré. (PLANCHE 260.) Cette efpece de Bignone eft un arBrissEAU dont le rroxc eft noueux, & a par le bas quatre ou cinq pouces de diametre. De ces nœuds il pouffe un sARMENT noueux & anguleux. Tous ces farments fe répandent fur le tronc des plus grands arbres , en gagnent le fommer, & le couvrent prefqu’entierement ;'ils font garnis, à chaque nœud, de deux feuilles oppofées : les FEUILLES font compofces de deux ou trois FOLIOLES lifles, vertes, fermes, entieres, ovales, terminées par une pointe. Leur pédicule eft court & articulé fur un pédicule commun, long d'un pouce & plus. Les plus grandes folioles ont un pouce & demi de longueur, fur trois de largeur. De l'aiflelle d’une feuille naït, alternativement à droite ou à gauche, un bouquet de fleurs dont le pédoncule commun eft garni de pluficurs ÉCAILLES à fa bafe, & le pédoncule particulier de chaque fleur n’en a qu'une. DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 645 Le cazice eft court, vert, d’une feule piece, en forme de coupe, dont le bord eft à cinq petites dentelures. La coroLe eft jaune, monopétale , irréguliere ; c’eft un tube qui en fortant du calice fe courbe, fe renfle, s’évafe jufqu’à fon orifice, qui eft partagé en quatre ou cinq lobes inégaux, arrondis , ondés à leurs bords ; les deux lobes fupérieurs font plus grands. Cette corolle eft attachée fur un difque qui porte l'ovaire. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq, rangées fur la paroi interne & prefque inférieure du tube. Leurs FILETS font velus, deux font plus grands, deux plus petits, & il y en a un plus court qui n’a point d’an- chere. Les ANTHERES font à deux bourfes fort écartces par le bas jufqu'à l'endroit où elles s'inferent au filer. Le PrsTir eft un ovaire oblong, furmonté d'un long STYLE, terminé par un STIGMATE à deux lames épaifles. L'OVAIRE devient une CAPSULE ovoïde, comprimée, feche, coriace, grifatre, à deux loges féparées par une cloifon mitoyenne qui a fes deux faces couvertes de SEMENCES couchées les unes fur les autres. Elles font ridéës;, bordces d’un FEUILLET mince, blanc & membraneux, Cette capfule s'ouvre entierement en deux valves qui tombent. Cet arbrifleau croit dans plufieurs forèts de la Guiane, & principa- lement fur les arbres qui bordent les rivieres. Il eft prefque toujours en fleur ou en fruit. Il eft nommé KÉRÉRÉ par les Galibis. Les farments de cet arbriffeau font employés pour faire des liens qui tiennent lieu de cordes. Les Negres en fabriquent des paniers. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTIEME, 1. Capfule. 2. Valve de capfule couverte de fèmences. 3. Capfule coupée en travers. 4. Semence. e. BIGNONTA (rncarnata) fcandens, foliis amplis ; ovatis , acumi- natis; inferioribus ternatis ; fuperioribus binatis, cirrhofis ; flore rofeo ; fruétu longo, plano. ( l'ABULA 261.) 646 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. FRUTEx farmentofus, SARMENTIS ramofis longiflimis, nodofis, fuprà arbores latè expanfis. Fozra oppolita, petiolara ; inferiora ForroLis ternis, fuperiora foliolis binis , oppolitis, quandoque cum cirrho circinato intermedio. Forra funt ampla, ovato-oblonga , in acumen longum produéta, glabra, integerrima. Frores incarnati, corymbofi, alternatim axillares. FRucTUs ; caplula angufta , longiflima , plana, compreffa ; glabra , bilocularis , bivalvis , valvulis ab apice ad bafim dehifcentibus ab utroque latere. SEMINA plurima, comprefla, oblonga, bi-alata, alis membranaceis, fepto medio imbricatim affixa ab utraque aite. Floret, fruétumque fert quovis anni tempore. Habitat in fylvis, & ad ripas fluvit Sinemarienfis, ExpLicATIiO T'ABULÆ DUCENTESIMZÆ SEXAGESIMÆ PRIMÆ ET SECUNDÆX +4 . Foliolum magnitudine naturalr. Floris & Fructuüs partes. TABULA 262. Corolla. Corolla aperta. Stamina. Difeus. Germen. Stylus, Srigmai Calix. Piftillum. 1 . e Calix apertus. Piftillum. Sramen fegregatum. Capfula, Semen. . Semen expoliatum lamellis membranaceis. LA BIGNONE zncarnate. (PLANCHE 261.) Cette efpece de Bignone eft un ARBRISSEAU dont le TrroNc eft noueux , & a par le bas quatre ou cinq pouces de diametre. Son écorce cft grifâtre. Son go1s eft blanchätre. À cinq ou fix pieds de hauteur il poufle de chaque nœud un sARMENT grêle, anguleux. Tous ces farments fe répandent fur les troncs des grands arbres , & gagnent leurs fommets , d’où ils s'étendent & fe prolongent fur les branches des arbres les plus voïfins. Ces farments font chargés à chaque nœud de deux feuilles oppofes, difpofces en croix, & ils les perdenr à me- fre qu'ils fe prolongent. Les feuilles des rangs inférieurs font com- pofées de trois FoLIoLEs vertes, lifles, fermes, minces, enticres, ovales. DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 647 Leur pédicule eft court, & articulé fur un pédicule plus long qui leur eft commun. Les feuilles des nœuds fupérieuts font à deux folioles oppofées , à la bafe defquelles naît une vrirze dont l'extrémité eft roulée en fpirale. C'eft par ces vrilles que la plante s'attache & fe fixe {ur lesbranches & les rameaux des arbres. Lesfolioles ont la même forme que les précédentes ; on a repréfenté une des plus grandes. De l'aif- felle d’une des feuilles naît un bouquet de fleurs alternativement à droite & à gauche. Le pédoncule commun des fleurs eft garni à fa bafe de plufieurs Écarrres. Celui de chaque fleur en a une à fa naif fance, & deux petits points fur le milieu de fa longueur de chaque côté. Le carrce eft court, vert, épais, charnu, en forme de coupe dont le bord a cinq petites dentelures. La coroLze eft couleur de chair, d’une feule piece irréguliere. C’eft un tube long d'environ un pouce & demi, qui, en fortant du calice, fe courbe, fe renfle & s’évafe infenfblement juiqu’à fon orifice, où il fe partage en cinq grands lobes inégaux , arrondis , ondés à leurs bords dont les deux fupérieurs font plus grands, Cette corolle eft atta- chée fur le difque qui porte l'ovaire. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq, dont deux plus longues, - deux plus petites, & une cinquieme plus courte & fans anthere; elles font rangées fur la paroi interne, & prefqu'inférieure du tube. Les FILETS font blancs. L’ANTHERE eft jaune , à deux bourfes fort féparées par leur bafe à l'endroit où s'infere le filet. Le msrtiz eft un ovaire oblong, furmonté d'un long srv1e, ter- miné par un STIGMATE à deux lames épaifles. L'ovairE devient une carsuLe longue , feche, coriace, brune, comprimée, à deux loges féparces par une cloifon mitoyenne, qui porte fur chaque face des sEMENCES couchées les unes fur les autres, applaties , bordces d’un FEUILLET mince & membraneux, Cette capfule souvre entierement en deux valves. J'ai trouvé cet arbrifleau répandu fur les arbres qui bordent la riviere de Sinémari ; j'en ai rencontré aufli plufieurs fois dans les forêts de la Guiane, Il eft prefque toujours en fleut ou en fruit, 643 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. Il eft nommé TÉRÉRÉ ou KÉRÉRE par les Galibis. Les farments de cet arbriffeau leur tiennent lieu de cordes. Les Negres en fabriquent des paniers & de grands chapeaux comme des parafols qui les garan- tiflent de la pluie & de l'ardeur du foleil. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-UNIEME. 1. Foliole de grandeur naturelle. Pour les détails de la Fleur & du Fruit, voyez la PLANCHE 262: 1. Corolle. 2. Corolle ouverte. Étamines. Difque, Ovaire. Sryle. Srigmate. 3. Calice. Piful. 4. Calice ouvert. Piful. 5. Étamine feparée. 6. Capfule. 7. Semence. 8. Semence dépouillée de [es feuillets membraneux: . BIGNONIA (echinata) fcandens, fruétibus echinatis. JACQ. Amer. pag-183.1.176.f.52. ( T'ABULA 264.) Vs FruTEx farmentofus ; sARMENTIS longiflimis, nodofis, angulatis, fuprà arbores excelfas larè expanfis. FozrA oppofita, petiolata, inferiora, petiolo dichotomo ; RAMIS fingulis, trifoliatis ; FOLIOLIS ovatis, acutis, glabris , integerrimis ; circhus circinatus in angulo dichotomiæ , folia fuperiora oppoñita , trifoliata aut bijugata, cum cirrho inter utrumque foliolum. FLORES incarnati, corymbofi, longo pedunculo fuffulti, axil- lares. FRucrus; capfula ovata, oblonga , comprefla, rufefcens, den- ticulis innumeris inæquahibus afperata, bilocularis, bivalvis, valvulis ab apice ad bafim ab utroque latere dehifcentibus. SEMINA plurima, com- prefla , cincta alà membranaceà, oblongä , imbricatim fepto utrinque affixa. Florebat, frutumque ferebat Julio. Habitat propè Courou locis arenofis. ExPLIcATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEXAGESIMÆ QUARTÆ, i. Foliolum magnitudine naturalr. Vide DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 649 Vide fru&um tuberculofum TABULÆ 263. 1. Capfula. 2. Semen cum lamellis membranaceis. LA BIGNONE à rape. (PLANCHE 264.) . Cette efpece de Bignone eft un ARBRISSEAU qui poufle de fa racine un grand nombre de sARMENTS noueux, anguleux & rameux. Ces far- ments & ces rameaux fe répandent fur le tronc des arbres, & s’éten- dent jufques fur leur fomimet qu'ils couvrent prefqu'entierement, & d'où ils fe prolongent & vont gagner la cime des arbres voilins. Chaque nœud de farments & de rameaux eft garni de deux FEUILLES oppofces. Elles font compofées de trois ror1oLEs. Il y a fouvent d’au- tres feuilles qui, fur un pédicule commun, portent deux autres pédi- cules , à l'extrémité defquels font articulés les pédicules des trois folioles, & entre la naiffance de ces deux pédicules fort une VRILLE longue, dont le bout eft roulé en fpirale. Le pédicule de la feuille a crois folioles ; il eft long de deux pouces & demi. Celui qui porte la vrille, eft de même longueur. Ces folioles font verditres, liffes,entieres, ovales , terminées par une pointe moule, Les plus grandes ont envi- ron quatre pouces de longueur, fur deux de largeur. De l'aïffelle de chaque feuille oppofée naît un pédoncule long de deux pouces qui porte à fon fommet plufcurs paquets oppofés & compolfés de trois, quatre ou cinq fleurs. Chaque paquet eft garni à fa bafe d’une ÉCAILLE, de méme que le pédoncule de chaque fleur. Le carice eft vert, épais, en forme de petite coupe, dont le bord eft à cinq dentelures. La coroLLe eft couleur de chair, monopétale, irréguliere; c’eft un tube qui, en fortant du calice, fe renfle, s'évafe jufqu'à fon orifice qui eft partagé en cinq lobes larges, arrondis, les deux fupérieurs font plus grands que les autres. Le tube eft attaché fur un difque qui porte l'ovaire. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq , rangées fur la paroi interne & prefqu'inférieure du tube. Deux font plus longues, & deux plus courtes, & une cinquieme plus petire cft fans anchere. Les ANTHERES Nnnn 6so DIDYNAMTIA, ANGIOSPERMIA. font à deux bourfes écartées l’une de l’autre par le bas, jufqu’à l'endroit où s'infere le filer. Le »isriz eft un ovaire oblong, furmonte d’un sTyLE, terminé par un STIGMATE à deux lames épaifles. L'ovaiRE devient une carsuLe rouflatre, applatie , longue , ovale; pre, & chargée de petits tubercules durs, faillants & aigus. Elle eft à deux loges féparées par une cloïfon mitoyenne, couverte fur les deux faces de seMENCEs minces, bordées d’un rEuILLET blanc, mince, qui fe prolonge des deux côtés, & couchées les unes fur les autres. Elle s'ouvre entierement en deux valves qui tombent. Cet arbrifleau croît dans les plaines fablonneufes qu’on traverfe ‘après avoir pañlé lhabitation de M. Maroc, en allant à Courou. Il étoic en fleur & en fruit dans le mois de Juillet. J'ai cultivé cet arbrifleau au jardin du réduit à l'Ifle de France, où je l'ai laifé prêt à fleurir. Une caplule m'avoir été apportée du Brefil, par M. de Coto, Capitaine fur le vaifleau de M. le Comte d’Aché. Cet arbrifleau étendoic fes farments fur un grand pied du F7/a0 , qui étoit dans un quarré. Le F7/40 n’eft point naturel à l'Îfle de France; j'en avois reçu les graines de Madagafcar. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-QUATRIEME, 1, Lobe d’une feuille de grandeur naturelle. Pour le fruit, voyez-le dans la PLANCHE 26 3. à gauche: 11 Capfule. 2. Semence garnie de [es feuillets membraneux. 4. BIGNONIA ( Copaïa) foliis bipinnatis; foliolis fruétu fubrotundo; compreflo. (T'4BULA 265.) Bignonia arbor amplo buxi folio, fruétu ovato, latiort, depreflo ; (faya). BARRER. Franc. Equinox. pag. 22. ARBOR TRUNCO octoginta-pedali, ad fummitatem ramofo:; RAMIs erectis, fparfis. Fozra ampliffima, oppofita, bipinnata; FoL10LIS ovatis, acutis, glabris , inteperrimis , feflihibus , alcernis & oppolfitis. FLORES paniculati, ternunales. CoRoLLA cærulea. STAMINA quatuor fertilia, DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. Gr unum fterile longum ad apicem latum & villofum. Frucrus; capfula coriacea , ovata, comprefla , rufefcens , bivalvis, bilocularis, valvulis ab apice ad bafñim ab utroque latere dchifcentibus , deciduis, fepto medio cooperto ab utraque parte feminibus planis, compreflis, mar- ginatis. Florebat in fylvis. ExpLicATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEXAGESIMÆ SEXTÆ, 1. Folium integrum. 2. Foliolum magnitudine naturali. 3. Pars cofte folit magnitudine naturali. 4, Pars panicule florum. Vide Capfulam TaBuLÆ 262. Fic. 1. LA BIGNONE Copaïa. (PLANCHE 165.) Le Tronc de cet ARBRE s'éleve à foixante & même jufqu’à quatre- vingt pieds, fur deux pieds & demi ou trois pieds de diametre. Son écorce cft épaifle, de couleur cendrée. Son Bots eft blanc & peu compacte. Il poufle à fon fommet un grand nombre de grofles BRANCHES droites , rameufes, garnies de FEUILLES oppofces & difpo- fées en croix. Ces feuilles font compofces d’une longue côte commune, des deux côtés de laquelle partent des côtes particulieres, plus courtes, compo- fées chacune de dix à douze rangs de roziores fefliles, alternes ou oppoñces. Ces folioles font d’un vert luifant, ovales, arrondies, cermi- nées à leur fommet par une pointe moufle. Les plus grandes folioles ont deux pouces & demi de longueur , fur un pouce de largeur. La côte, fur laquelle elles font rangées, eft convexe en deffous, & creu- fée en gouttiere en deflus dans toute fa longueur. La côte principale, qui porte toutes ces côtes chargées de folioles, eft convexe en deflous, creufée en gouttiere en deflus, & eft fort grofle à fa bafe , en forme de talon. Elle a trois pieds de longueur, & la feuille entiere a deux pieds de largeur. Ces feuilles, en combant, laiflent fur les branches Jimpreflion de leurs attaches qui y fublifte pendant trois ou quatre années. j Nnnnij 6$2 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. Les FLEURS naïflent à l'extrémité des branches & des rameaux, fur de grandes , longues & amples panicules dont la cime de cet arbre paroît toute couverte ; & comme elle s'éleve droit, & que les fleurs font bleues, on les apperçoit de très loin. Les paniculesfoncligneufes, branchues & rameufes. Les branches font oppofces, difpofces en croix; les rameaux le font aufli : il y a quelques branches qui font alternes, de même que des rameaux. Les fleurs naïflent par petits bouquets fur les branches & les rameaux. Ces bouquets font alternes ou oppolés. Chaque bouquet eft porté fur un très petit pédoncule, fur lequel font articulés deux autres petits pédoncules garnis à leur bafe de deux petites ÉCAILLES. Chacun de ces pédoncules porte cinq à fix fleurs qui ont leur pédoncule particulier , & font accompagnés à leur bafe de deux petites écailles qui tombent. Le caLice eft d’une feule piece, en forme de coupe, de trois lignes de long , d’un vert bleuâtre; il eft charnu. Son bord fe termine par cinq petites dentelures aiguës. La coroLze eft bleue, monopétale, irréguliere. C’eft un tube long de neuf lignes, comprimé, qui, en fortant du calice, fe courbe, s'évafe & fe partage à fon fommet en cinq lobes inégaux, dont les deux fupé- rieurs font un peu plus grands que les trois inférieurs. Ce tube en deflus eff ftrié, & en dedans il eft hériflé de poils blancs; il eft attaché autour d’un difque qui occupe le fond du calice. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq, placées à la paroi intérieure & prefqu'inférieure du tube. De ces cinq étamines il y en a deux longues, deux plus courtes, & une cinquieme beaucoup plus longue qui avorte. Le rILET de cette derniere eft applati & nud par le bas, plus large à fa partie fupérieure , laquelle eft bordée d’une houpe de poils qui bouchent l'ouverture du tube de la corolle. Les filets des quatre autres étamines font grêles & portent chacun une petite AN- THERE à deux bourfes féparées par un fillon, Ces bourfes s'ouvrent en deux valves. Le risTix eft un ovaire comprimé , marqué de chaque côte d’un fillon longitudinal. Il eft porté fur le difque , furmonté d’un STYLE, termine par un STIGMATE à deux lames. DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 653 L'ovarre devient une CAPSULE à deux loges féparées par une cloifon mitoyenne , à laquelle font attachces, fur chaque face, des sEMENCES applaties , bordces d'un large feuillet mince, blanc & mem- braneux, & couchées les unes fur les autres. Cette caplule s'ouvre en- tierement en deux valves qui tombent féparément. Elle eft arrondie, platte, feche & coriace. Cet arbre eft appellé par les habitans ONGUENT PIAN, & COPAI1A par les Galibis. Quelques habitans fe perfuadent que c'eft une efpece de Simarouba ; c’eft pour cette raïfon qu'ils en font ufage pour gué- tir les dévoiements & les dyflenteries. Ils font une tifane avec l'écorce; elle eft purgative, & le plus fouvent elle excite le vomiflement. Les Negres préparent avec le fuc de fes feuilles un extrait pour frotter & couvrir les parties affeétces de la maladie appellée Pan. Cet arbre eft très commun dans les forêts de l’Ifle de Caïenne, & dans celle de la Guiane. Il eft en fleur dans le mois d’Août, & en fruit dans le mois de Novembre. À mefure qu'il pouffe de nouvelles feuilles , les anciennes tombent , & laiffent une forte impreflion de leurs attaches. On 2 diminué beaucoup la feuille entiere qu’on a repréfentée. La foliole féparée, la branche avec fes fleurs font de grandeur naturelle. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIKANTE-CINQUIEME. 1. Feuille entiere. 2. Foliole de grandeur naturelle. 3. Portion de côte de la feuille de groffeur naturelle. 4. Portion de panicule des fleurs. Pour la Capfule , voyez la PLANCHE 262. Fic. 14 se BIGNONIA (alba) fcandens, frutu lignofo , rugofo, oblongo. (T'ABULA 266.) FRUTEX TRUNCO craflo , decem pedali; RAMos farmentofos , ad fammitatem emittente ; farmentis longiffimis, nodofis, angulatis, \ . - ÉT = "M fuprà arbores excelfas undiquè fparfis Fozra oppoñita, amplifhma , 6$4 DIDYNAMIA,ANGIOSPERMIA. petiolata , petiolo tripartito , ramis inferioribus oppoñitis ; FOLIOLIS oppolitis petiolatis, ovatis , aCutIS , glabris, integerrimis, petiolis ad balim & ad exortum folioli craflioribus. FLores corymbofi in pedun- culo dichotomo, axillari. CoroLLA alba , capfula maxima, ovato-ob- longa , rugofa, fulcata, cinerea , bilocularis, bivalvis, valvulis craflis, lignofis , ab apice ad bafñim dehifcentibus. SEMINA plurima, plana, mar- gine membranaceo cinéta imbricatim , fepto utrinque affixa. Florebat, fruétumque ferebat Oétobri. Habitat ad ripas fluvi Sinemarienfis, LA BIGNONE éfanche. (PLANCHE 266.) Cette efpece de Bignone eft un ARBRISSEAU dont le TRONC a par le bas fept à huit pouces de diametre. Son écorce eft grifâtre, gerfce. Son rroxc s'éleve à la hauteur d'environ dix pieds ; il poufle alors des BRANCHES anguleufes, noueufes, farmenteufes & rameufes, qui fe répandent & fe prolongent fur les troncs & la cime des plus grands arbres qu'elles couvrent en partie par leurs rameaux. À chaque nœud des rameaux font placces deux FEUILLES oppofées. La côte commune de chaque feuille porte trois petites côtes. Ces côtes font garnies de deux rangs de FOLIOLES oppofces, & terminées par une impaire. Le pédicule de chaque foliole eft plus ou moins long. Il eft renfle à fes deux extrémités. Les folioles font vertes, lifles , entieres , fermes, ovales , terminées par une longue pointe. Les plus grandes ont fix pouces de longueur , fur deux pouces & plus de largeur. La feuille entiere a un pied fix pouces de longueur , fur prefqu'autant de lar- geur. De l'aïffelle de chaque feuille naît un pédoncule qui fe partage À fon fommet en deux branches articulées , qui portent chacune un bouquet de quatre à cinq fleurs. Chaque bouquet porte à fa bafe une ÉCAILLE de même que le pédoncule particulier de chaque fleur, Le cauice eft vert, d’une feule piece, arrondi en forme de petite coupe. Son bord eft à cinq petites dentelures. La coroLe eft blanche, monopétale, irréguliere. €'eft un tube qui, en fortant du calice ; fe courbe, s'évale jufqu’à fon orifice qui eft partagé en cinq lobes larges & arrondis; les deux fupérieurs font plus grands. Il eft attache fur le difque qui porte l'ovaire, DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 655 Les ÉrAMINEs font au nombre de cinq, rangées fur la paroi interne & prefqu'inférieure du tube. Deux font plus longues , deux plus courtes, & une cinquieme plus petite fans anthere. Les rirxrs font chargés de poils blancs. Les ANTHERES font à deux bourfes écartées par le bas jufqu'à l’infertion du filer. - Le risriz eft un ovaire oblong, furmonté d’un sryLe, terminé par un STIGMATE à deux lames. L'ovaire devient une cArsuLE grifatre, dure, épaifle, ligneufe, raboteufe, ovale, comprimée, longue de huit à neuf pouces, fur trois de largeur. Elle eft à deux loges féparées par une cloifon mitoyenne, couverte fur fes deux faces de sEMENCES applaties , ridées, & bordées d'un feuillet membraneux , mince & blanc; elles font couchées les unes fur les autres. Cette capfule s'ouvre entierement en deux valves qui tombent. J'ai trouvé cet arbriffeau fur des arbres qui étoient au bord de Ja rivicre de Sinémari, à vingt-cinq lieues au deflus de fon embouchure. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois d'O&tobre. 6. BIGNONIA ( fuvrarrlis) arborefcens pentaphylla, flore albo ; fruétu viridi, oblongo , leviter compreflo. ( T'4BULA 267.) ‘ARBOR mediocris, TRUNCO quinque aut fex-pedali, craflo , ad fum- mitatem ramofo ; RAMIS & RAMUSCULIS oppolitis, undique fparfis. Fozia oppofita , petiolata , digitata ; FoLIOLIS quinque ad apicem longi petioli cylindracei; foliola ovato-oblonga, acuta, glabra, inte- gerrima, petiolata. FLoREs corymboli, corymbis tri vel fex-floris, fub- {eflilibus, axillaribus, oppofitis. CoroLLA alba, tubus ftriatus, limbo quadri-fido , lobis inæqualibus, fuperiore ampliore , omnibus fubro- tundis. FRuCTus; capfula viridiufcula , ovato-oblonga, incurva, ventri- cofa, comprefla, bilocularis , bivalvis , valvulis ab apice ad bafim dehifcentibus, deciduis. SEMINA plana, alba, margine membranaceo cinéta, fepro imbricatim, utrinque affixa. Florebat, fruétumque ferebat Junio. Habitat ad ripas fluviorum aqua marinà fubmerfas. Expzicario TABULÆ DUCENTESIMÆ SEXAGESIMÆ SEPTIMÆ, rm. Foliolum magnitudine natural. 2. Calix. 656 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 3. Corolla aperta. Diftus. Stylus. Sigma. Stamina. 4. Valvula capfule. cum feminibus. 5. Semen fepregatum. LA BIGNONE aquatique. (PLANCHE 267.) Le Tronc de cet ARBRE s'éleve de cinq à fix pieds, fur fix à fept pouces de diametre. Son écorce eff life, cendrée. Son Boris eft blanc & caffant. Il pouffe à fon fommet plulieurs BRANCHES, les unes droites, & d’autres inclinées qui fe répandent en tous fens. Elles font chargées de RAMEAUXx oppolés ; l'intérieur de ces rameaux eft rempli d’une moëlle blanche, Ils font garnis à leur extrémité de FEUILLES oppoñces & difpofées en croix. Elles font à cinq folioles écartées en main ou- verte, & attachées fur le bout fupérieur d'un pédicule cylindrique, long de cinq pouces, plus où moins. Chaque foliole à un pédicule long d'environ un pouce. Ces folioles font entieres , vertes, lifles, molles, ovales, terminées par une longue pointe. On en a repréfenté une de grandeur naturelle. Les FLEURS naiflent par petits bouquets, oppolés à l’aiflelle des feuilles. Chaque bouquet eft de trois ou fix fleurs portées fur un court pédoncule qui porte à fa naïflance deux petites Écarzzes. Le pédon- cule particulier de chaque fleur à aufli à fa partie moyenne deux petites ÉCAILLES oppofées. Le carice de la fleur eft d'une feule piece en forme de petit tube découpé à fon limbe en quatre ou cinq larges dents incgales. La coroLzze eft blanche, monopétale , irréguliere. C’eft un tube long, comprimé, cannelé , évafé en approchant de fon orifice qui fe partage en quatre lobes rabattus , dont un plus large que les trois autres, Il eft attaché autour d’un difque qui porte le piftil. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq, placées au bas du tube, deux font plus longues, deux plus courtes , & une cinquieme très peute dont l'anthere avorte. Les FILETS des quatre premieres font courbés vis-à-vis les uns des autres. Leur ANTHERE eft oblonguc , à deux bourfes écartées par le bas. À Le DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 6s7 Le r1sris eft un ovaire oblong, furmonté d'un sryLe, terminé par un STIGMATE à deux lames. L'ovarre devient une carsuLE verte , feche, renflée & comprimée. Elle eft à deux loges féparées par une cloifon membraneufe, fur les bords de laquelle font attachées de chaque côte plufieurs sEMENCES appiaties , bordces d'un large FEurLLET blanc & membraneux, cou- chées les unes fur les autres. Chaque femence contient dans fon mi- lieu une AMANDE à deux cotylédons. Cette caplule s'ouvre entiere- ment de la pointe à la bafe en deux valves qui tombent. On à repréfenté les fleurs & une moitié de caplule de grandeur naturelle. Cet arbre croît fur le bord des rivieres vers leur embouchure, Il eft fujet à être fubmergé par les marées. Il étoic en fleur & en fruit dans le mois de Juin. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-SEPTIEME, 1. Foliole de grandeur naturelle. y Calice, 3. Corolle ouverte. Difque. Style. Stigmate. Étamines. 4 Valve de capfule avec [es [emences. 5. Semence [éparée. 7: BIGNONIA (Unguis cat) folis conjugatis ; cirrho breviflimo ; arcuato , tripartito. Lin. Spec. 869. Bignonia Americana , capreolis aduncis donata, filiquà longiflimä. Tour. /n/£. 164. Clematis quadrifolia, flore luteo , claviculis aduncis. PLuM. Amer. 80. 1. 94. d Gelfeminum Indicum hederaceum , tetraphyllum , folio fubro- ryundo , acuminato. SLoan. Car, 90. Hiff. 1. p.208. Clemaris myrfinites, amplioribus foliis , Americana, tetraphyllos. Prux. Alm. 109,4. 163. f. 2. Cette Liane s'attache au tronc des arbres & aux paliflades de la ville de Caïenne. Elle eft appelle LIANE GRIFFE DE CHAT. Oooo 658 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 8. BIGNONIA (æguinocialis ) foliis conjugatis, cirrhofis ; foliolis ovato-lanceolatis, pedunculis bifloris , filiquis linearibus. Lin. Spec. 869. Bignonia bifolia fcandens , filiquis latis & longioribus, femine lato. Prum. Car. $. BurM. Amer. 44. 8. 55. fi 1. Cette Liane fe répand fur les arbres qui croiflent au bord de la riviere de Caïenne. 9. BIGNONIA (paniculata) folis conjugatis, cirrhofis ; foliolis cor- dato-ovatis, floribus racemofis, pedunculis crifloris. Lin. Spec. 869. JacQ. Amer. 25.1. 116. Bignonia bifolia fcandens, flore violaceo odoro, fruétu ovato duro. Prum. Cars. BurM. Amer. 46. 1.56. f. 1. Cette Liane fe répand fur les arbres qui bordent la crique des Galibis. 10. BIGNONTIA ( crucigera) foliis conjugatis cirrhofis ; foliolis cor- datis , caule muricato. Wir. Cliff. 60. Hort. Cliff. 317. Ray. Lugdb. 289. Lin. Spec. 859. Bignonia fcandens bifolia & trifolia , ligno cruce fignato. PLum. Cat. s. BurM. Amer. 118. tab. 58. Cette Liane fe répand fur les arbres qui bordent les rivieres de la Guiane. 11. BIGNONIA {pubefcens ) foliüs conjugatis cirrhofis ; foliolis cor- dato - ovatis, fubtüs pubefcentibus. Mizr. Di. n. 14. Lin. Spec. 870. Cette Liane s'étend jufques fur la cime des plus grands arbres des forêts de la Guiane. 12. BIGNONIA (Zeucoxylon) folis digitatis ; folioïis integerrimis, ovatis, acuminatis. Lin. Spec. 870. Bignonia leucoxylon , fruticofa , floribus luteis. L@rL. Amer. p.361. 1.186. Leucoxylon arbor filiquofa, quinis foliis, oribus nerit , alato femine. Piux. Am. 215.1,200. f,4. DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 659 QUIRAPAIBA vel URUPARIBA , Braflienfibus ; P40Q D’ARCO Lufitanis. Marcer. Braf: pag. 118. cap. it. BOIS D’ÉBENE VERT DES HABITANS DE CAIENNE. Cet arbre fleurit deux & même trois fois pendant l’année ; ce font fes fleurs qui annoncent les pluies. Il perd fes feuilles, on le di£ tinguc de loin dans les forêts par la beauté de fes fleurs. 13. BIGNONIA (Peruvrana) foliis decompofitis , foliolis incifis, geni- culis cirrhofis. Lin. Horr. Cliff. 317. Spec. 871. Clematis Peruana, digitalis flore, folio fraxini, PLux. 4/m. 108. Le réf. 4 Elle croit fur les arbres qui bordent les fentiers de l'habitation de Madame Bertier , quartier d’Aroura, & fur les arbres qui entourent le jardin du Capitaine Mayac à Sinémari. 14. BIGNONIA fcandens, foliis citrei, allium redolens. Barr. Franc. Equinox. 23. LIANE A L'AIL: Cette efpece de Bignone croît dans les forêts de Caïenne & de la Guiane ; l'odeur d'ail, qu’elle exhale, indique la plante, & fait qu'on la fent de loin. HEACMPO-N'E A'U(T2zuL4 368.) CAL. PERIANTHIUM monophyllum , tubulofum , ore expanfo, quin- quefdo , lacinïis angufis , acutis. COR. monopetala, ringens ; cubus longus , bilabiatus; labio fuperiore, concavo , integro , fubrotundo ; labio inferiori, tripartito ; lobis lateralibus fubrotundis , parvis, intermedio latiori , deflexo, emar- inato. STAM. FILAMENTA quatuor, versüs medium fquamulam emittentia, duo longiora , duo breviora. ANTHERÆ oblongæ, fertiles in fla- mentis longioribus , in minoribus fteriles. PIST. GERMEN fubrotundum. SryLus longus, Sr:cMaA quadri vel quinque-partitum, Ooooij 660 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. PER. Bacca £ calice veftita, unilocularis , nucleo lignofo , quadri vel quinque-loculari. SEM. quatuor vel quinque folitaria , in quolibet loculo. TAMONEFA /picata. (TABULA 268.) PranTa annua, pedalis vel bi-pedalis. CauLes erc&i, tctragoni , nodofi. FoLiA oppofita , petiolata, tomentofa , fubovata , dentata. FLores fpicati, alterni, fpicis oppofitis , axillaribus : pedunculus cujufque Horis ex axillà fquamulæ exfurgit. CoroLLA cærulea. Bacca nigra, pulpofa. Floret diverfis anni temporibus. Habitat in muluis locis infulæ Caïennæx & Guianx, ExpLicaATio TABULÆ DUCENTESIMÆ SEXAGESIMÆ OCTAVÆ. 1. Gemma floris. 24 Calix: 3. Corolla aperta. Sramina. - 4. Corolla. .$. Officulus bacca. 6. Officulus tranfversè [affus. 7. Stamen fegregatum. £ 8. Germen. Stylus. Suioma. 9. Bacca calice tecta. 10. Bacca à calice fegregata. LA TAMONE de la Guiane. (PLANCHE 268.) Cette PLANTE eft annuelle ; fa racine eft fibreufe , & porte une TicE quadrangulaire, ferme, droite, un peu ligneufe. Des aïffelles des feuilles portées fur la tige naïflent des RAMEAUx ou des épis de fleurs oppofées. Toute la plante n’a qu'un pied & demi de hauteur. Les FEUILLES font oppolées, vertes, arrondies , denrelées à leurs bords, & chargées de poils courts en deflus comme en deflous. Leur pédicule eft long de trois ou quatre lignes ; ïl eft plus court dans les feuilles qui terminent les branches & la tige. Les FLEURS font folitaires, rangées alrernativement fur les épis, & foutenues chacune par une petite ÉCAILLE. DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA G6it Le carie eft d'une feule piece en forme de tuyau, & découpé à fon extrémité en cinq parties écartées les unes des autres, très étroites & aiguës. La corozze eft d’une feule piece, bleue , dont le tube eft grêle & aufli long que le calice. Son limbe eft partagé en quatre lobes inc- gaux , obtus. Le lobe fupérieur ceft relevé , linférieur plus large, rabaifle ; les deux latéraux plus petits & plus courts, Les ÉTAMINES font quatre, deux plus grandes & deux plus courtes, attachées vers le bas du tube. Leur FILET a, environ vers le milieu, un très petit feuillet. Les ANTHERES font en forme de maîlue & de cou- leur jaune. Celles des deux étamines courtes avortent. Le risTir eft un ovaire rond , furmonté d'un styLe long, terminé par un STIGMATE gros, charnu , fur lequel l'on apperçoit quatre ou cinq petits corps glanduleux. L'ovairE devient une BAIE noire , renfermée dans le calice, dans laquelle on trouve un noyau ferme & ligneux, qui, étant coupé en travers, laifle voir quatre ou cinq petites loges qui contiennent cha- cune une petite AMANDE. Cette plante vient dans l'ile de Caïenne, fur le bord des fentiers & des chemins. Elle croit plus DE PEN fur la route de Loyola, allant à l'habitation de Madame Dubilly. Je l'ai aufi obfervée en différents endroits de la Guiane dans les lieux découverts. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-HUITIEME, 1. Bouton de fleur. 2. Calice. 3. Corolle ouverte. Étamines. 4. Corolle. s. Noyau de la bare. 6. Noyau coupé en travers. 7. Fiamine féparée. 8. Ovarre. Sy Srigmate. 9. Baie dans le calice. 10, Baie feparée du calice. 662 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. GA:L.I P.E-A.: (Miami 4269) CAL. PerrANTHIUM monophyllum, tubulofum, quadri vel quinque- angulatum , quadri aut quinque-dentatum , denticulis acucis. COR. monopetala; tubus brevis, difco infertus; limbus quadri aut quinque-fidus; laciniis oblongis, acutis, inæqualibus. STAM. FiLaMENTA quatuor , duo longiora, fertilia, duo breviora, fterilia, tubo corollæ inferta. ANTHERÆ oblongæ, obtufæ, bilocu- lares. PIST. GERMEN fubrotundum, tetra aut pentagonum. SryLus longus. SricMa obtufum, crafliufculum, quadripartitum. PERS SEM LE GALIPEA srifoliata. (T'ABULA 269.) FRUTEX CAULES plurimos ramofos, fex-pedales ,'è radice emittens. FoLra alterna, trifoliata ; roLioLis lanceolatis, glabris, integerrinus , intermedio longiore & latiore, omnibus petiolo oblongo, fubtüs con- vexo, fupernè fulcato, utrinque marginato, fuffultis. FLORES virides, corymbofi , exigui , pedunculo communi, longo , innexi, axillares & terminales. Florebat Septembri. Habitat propè ripam fluvii Orapu. Nomen Caribzum 1NGA. ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEXAGESIMÆ NONÆ, 1. Gemma floris. 2. Gemma floris dehifcens. 3. Flos expanfus. 4. Calix. Corolla aperta. Piftillum. Stamina. s. Calix apertus. Piftillum. 6. Germen. Srylus. Stuigma. 7. Folium magnitudine naturali. LE GALIPIER de la Guiane. ( PLANCHE 269.) Cet ARBRISSEAU poule plufieurs rices branchues & rameufes, qui s'élevent de cinq à fix pieds. Elles font grêles, cylindriques, couvertes DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 663 d'une écorce lifle & verte. Leur Bois eft blanc & caffant. Elles font chargées de FEUILLES digitées , à trois FoL10LEs lifles, vertes, ovales, terminées par une longue pointe moufle. La foliole du milieu a, dans les plus grandes, trois pouces de longueur, fur un pouce de largeur ; ces folioles font portées à l'extrémité d'un pédicule long d’un pouce & demi, convexe en deflous, creufe en deflus en gouttiere, bordée d'un petit feuillet. Les FLEURS naiflent à l'extrémité des branches & des tiges, fur un long pédoncule qui fe partage vers fon fommet en plufieurs rameaux, garnis de petites fleurs, la plupart fefiles. Leur cazice eft d’une feule piece, vert, arrondi par fa bafe, & en- fuite il eft à quatre ou cinq angles obtus, qui chacun fe terminent par une dentelure. La coroLce eft d'une feule piece. Son tube ef fort court & s'ouvre par le haut en quatre ou cinq lobes verdâtres, aigus. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre, placées dans la partie moyenne & inférieure du tube; deux plus grandes, & deux plus courtes. Les FILETS des deux courtes n’ont point d’anthere ; ceux des deux grandes portent une ANTHERE longue & à deux bourfes. Le v1sTiz ft un ovaire arrondi , à quatre ou cinq côtes, furmonté d'un sTyLe long, vert, terminé par un STIGMATE obtus, & marqué de deux fillons qui fe croifent. Je n’ai pas vu cet ovaire dans fa maturité. J'ai trouvé cet arbrifleau fur les bords de la riviere d'Orapu. Il étoit en fleur dans le mois de Septembre. Il eft appellé 2NGA par les Galipons. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-NEUVIEME, 1. Jeune bouton de fleur. 2. Bouton de fleur prêt à épanourr. 3. Fleur épanouie. 4. Calice. Corolle ouverte. Pif&il. Étamines. s. Calice ouvert. Prfll. 6. Ovaire. Sryle. Sugmate. 7. Feuille de grandeur naturelle, 664 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. CR E S. GE ENTER. s. CRESCENTIA (Cujete) foliis lanceolatis, utrinque attenuatis. Lin. Spec. 872. L@rL. 1.225. JacQ. Hiftrrr. Cujete foliis oblongis & anguftis, magno fruétu ovato. Prum.Gen.23. BurM. Amner. pag. 100. r. 109. Cujete anguftifolia, fruétu minori globofo aut ovato. PLum. Gen. 23. Cujere minima, fruétu duro. PLum. Gen. 13. Cujete latifolia, fruétu putamine fragili, PLum. Gen. 23. Burm, Amer. 109. LE CALEBASSIER. Il y a quatre variétés de cet ARBRE à Caïenne: elles ne fe diftinguent que par la forme de leurs fruits, dont les naturels du pays font des tafles qu’ils nomment cours ; on apporte de ces couis en Europe. C'eft encore avec le fuc de ces fruits qu’on fait le fyrop de calebafle. Pour tirer fon jus on met les fruits entiers dans un four, ou fous la cendre brûlante , par ce moyen la pulpe charnue qui enveloppe les graines fe liquéfie & produit abondamment du jus avec lequel on fait ce fyrop. Cet arbre a été tranfporté de Madagafcar à l'Ifle de France, où je lai cultivé au jardin du réduit. Il s’éleve de bouture avec la même facilité qu'on multiplie le peuplier en Europe. PEUTRE À 1. PETREA (volubilis). Lin. Spec. 873. JaAcQ. Amer. p.180. tab.114< Cec arbriffeau croit & fe répand fur les arbres qui bordent la riviere de Sinémari. L'A°N'T AUN A r. LANTANA (rrifolia) foliis ternis, caule inermis , fpicis oblongis; imbricatis. Lin. Spec, 873. Camara trifoli:, purpurafcente flore. PLUM. Gen. 32. BURM. Aer. pag. 58.470. 2. LANTANA DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 66; 2. LANTANA (annua) folis oppofiris, caule inermi, fpicis oblongis. Lin. Spec. 874. Periclymenum retum humilius, falvix folio rugofiore , flore purpu- reo , fruétu oblongo efculento, purpurco. SLoan. Car. 164. Hift. 2. p.82.r. 195. Ray. Dendr. 30. 3. LANTANA (znvolucrata) foliis oppofitis, caule inermi , floribus capitulo-umbellatis, involucrato-foliofis. Lin. Spec. 874. Camara arborefcens, falviæ folio. PLum. Gen. 32. BurRM. Amer. PA 60 1.7 1.2 Cet arbrifleau eft nomme dans le pays MONT-JOLY par les habi. tans. On emploie fes feuilles dans les bains aromatiques, 4 LANTANA (Camara) foliis oppofitis, caule inermi, ramofo, flo- ribus capitato-umbellatis aphyllis. Lin. Spec. 874. Camara alia flore variegato , non fpinofa. PLum. Gen, 32. BurM, AMIENS Des Où fe TE fn Le 5. LANTANA (aculeata) foliis oppofitis, caule aculeato, ramofo ; floribus capitato-umbellatis. Lin. Spec. 874. Virburnum Americanum odoratum, urticæ foliis latioribus , fpino- fum, floribus miniatis. PLuk. Am. 385.1. 233. f. 5. 6. LANTANA (/alvifolia) folüs oppofitis, fefilibus, Aoribus race- mofis. Lin. Spec. 875. Frutex Africanus , foliis conjugatis falviæ anguftis, oribus hirfutis. HErM. Afr. 10. Toutes ces differentes efpeces de Camara fe rencontrent dans l'ile de Caïenne, & dans la Guiane. S'HESSAA MU. MT, 7. SESAMUM (ortentale) fois ovato -oblongis , integris. Lin. RES pec. 883; : Digitalis orientale Sefamum diéta. Tourx. 2n/. R. k. Burm. ZeyL. ACER Le Séfame eft cultivé dans les jardins des Negres. On tire par ex- preflion des graines une huile qui , étant récente, eft bonne à man- Pppp 666 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. ger ; elle eft appellée dans les grandes Indes huile de Gingili. On rôtit encore les graines avec lefquelles on fait une efpece de Nouga, avec du miel ou du fucre. RU E L'ETAT Zzvr240270:) sr. RUELLIA (rubra) foliis ovato-oblongis , acutis; pedunculis axilla- ribus, longis, multifloris. ( T'4BULA 270.) PLANTA CAULES plures, tetragonos, nodofos , ramofos, quatuor aut quinque-pedales , è radice emittens. FoLra oppofita, ovato-ob- longa , acuta, finuata, glabra, feflilia. FLores corymbolfi , alternatim axillares, corymbis longo pedunculo fuffultis. Cazrx tribus braéteis ad bafim munitur. CoroLLA monopetala, rubra, cubulofa , ventricofa, limbo quadrifido, lobis inæqualibus, fubrotundis, patulis , fimbriatis. STAMINA; filamenta quatuor tubo inferta, duo longiora, duo breviora. ANTHERÆ cufpidatæ , bafi bifidæ. Prsrirrum ; germen oblongum, pedicellatum. Sryzus longus. SriGMaA bilobum. PERICARPIUM; capfula pedicellata, ovato-oblonga, comprefla, acuta, utrinque in media finuata , bilocularis , bivalvis, valvulis ab apice ad bafim longitudina- liter per medium elafticè dehifcentibus , diffepimento valvulis con: trario. SEMINA quatuor , lenticulata , emarginata, Florebat, fruétumque ferebat Maio. Habitat ad ripam amnis Galibienfis. ExrLicaATio TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ. 1. Corolla aperta. Stamina. Germen. Stylus. Stigma. 2. Calix. 3. Bractes. 4. Capfula. s- Capfula bilocularis , quadrivalvrs. 6. Semen. LA RUELLE rouge. (PLANCHE 270.) Cette PLANTE poufle de fa racine des rices hautes de quatre à cinq pieds. Elles font droites, noueufes, branchues , & à quatre angles. À chaque nœud fonc placees deux FEuizzss oppolées, & difpofces en croix. Elles font fefliles, vertes, lifles, ovales, légerement dentelées DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 667 À leurs bords, & terminées par une longue pointe. Les plus grandes ont iix pouces de longueur , fur un pouce & demi de largeur. Les FLEURS naïflent de l’aiflelle d’une feuille d’un côté à droite, & plus haut de l’autre côté à gauche. Elles font portées fur un pédon- cule nud, long de cinq pouces. Il fe partage enfuite en quelques branches qui font attachées d’un feul côté à l’aifelle d'une foliole fur laquelle font des fleurs folitaires. Le carrce eft d’une feule piece , garni à fa bafe de trois ÉcaiLLes longues & étroites. Il eft divife profondément en cinq parties gréles & aiguës. La coroLLe eft rouge, monopétale ; fon tube eft étroit par le bas, enfuite il eft renfle jufqu'à fon limbe qui fe partage en cinq lobes inégaux & franges, dont deux fupérieurs & trois inférieurs intermé- diaires. Celui du milieu eft plus large. La corolle eft attachée au def {ous du piftil. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre, placées à la paroi interne & moyenne du tube: deux font plus longues , & deux plus courtes. Leur FILET eft grêle. Les ANTHERES font oblongues, échancrées par le bas, & à deux bourfes. Le rrsrir eft un ovaire oblong, porté fur un pivot. Il eft furmonté d'un sTyLe , terminé par un sTIGMATE à deux lames. L'ovaire devient une CAPSULE ovalaire, comprimée, étranglée dans fon milieu. Elle s'ouvre de la pointe à la bafe en deux & quelque- fois en quatre valves féparées dans leur longueur en deux loges, par une cloifon mitoyenne , au bord de laquelle font attachées deux ou trois femences. Ces sEMENCES font applaties, bordées d'un petit feuillet membraneux. , L'on à repréfenté de grandeur naturelle les fleurs, le fruit & la femence. Cette plante croît fur le bord de la crique des Galibis. Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois de Mai. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-DIXIEME. «, Corolle ouverte. Étamines, Piftil. Sryle. Siigmate. 2. Calice. Pppp i 668 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 3. Écailles. 4. Capfule. j s. Capfule ouverte à deux loges a quatre valves. 6. Semence. 2. RUELLIA ( vzolacea \ floribus folitariis , alternatim axillaribus; longo pedunculo infidentibus ; foliis tomentofis, ovato-oblongis, acutis. (T'ABULA 271.) PLANTA RADICE fibrosà, radiculis tuberofis; CAULES reéti, pedales ramofi, villofi, tetragoni. FoLiA oppolita, ovata, acuta, tomentofa, leviter finuata , brevi petiolata. FLores alternatim axillares, folitarit, * rar bini, longo pedunculo fuflulti. Cazix ad bafim duabus braéteis linearibus longis , acutis, munitur. CoroLLA monopetala, tubulofa , incurva, cærulea , faux ventricofa, ore patulo; limbus quinquefidus, lobis inæqualibus , fubrotundis, duobus fuperioribus majoribus, erettis, tribus inferioribus reflexis. STAMINA quatuor , duo longiora, duo bre- viora , tubo inferta. ANTHERÆ cufpidatæ , bafi bifidæ. PistiLLuM; germen oblongum, compreflum. Sryzus longifimus. SricmaA bilo- bum. PERICARPIUM ; capfula pedicellata , ovato-oblonga, comprefla; acuta, utrinque in medio finuata , bilocularis , bivalvis , valvulis ab apice ad bafim longitudinaliter per medium elafticè dehifcentibus difle- pimento valvulis contrario. SEMINA quatuor , lenticularia. Florebat, fruétumque ferebat Oétobri. Habitat in pratis infrà montem Courou. ExpLicATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ PRIMÆ; 1. Corolla expanfa. 2. Calix duabus lamellis munitus. 3. Corolla aperta. Piflillum. Stamina. 4. Sramen fegregatum. s. Calix. Capfula. 6. Capfula aperta elaftice. 7. Valvula cum diffepimento & duobus feminibus: 8. Pars valyule. 9. Semen. LA RUELLE yrolese. (PLANCHE 271.) Cette PLANTE a une RACINE ligneufe, tortueufe, de laquelle naiffent des tubercules longs, gros & branchus, qui s’enfoncent à quatre ou DIDYNAMIA,ANGIOSPERMIA. 6ço cinq pouces dans la terre ; du fommet de cette racine s'élevent plu- fieurs rices hautes d'un pied, plus ou moins , légerement velues & à quatre angles. Les FEUILLES font deux à deux, oppofces , difpofées en croix. Elles font velues , ovales, terminées en pointe, & partagées dans leur lon- gueur par une nervure faillante, Elles font repréfentces de grandeur naturelle. Les FLEURS naiflent alternativement de l’aiflelle d’une feuille, fur de longs pédoncules prefque toujours folitaires. Leur cazice eft garni à fa bafe de deux longs feuillets gréles & pointus. Il eft d’une feule piece, divife profondément en cinq lanieres longues, étroites & aiguës, La cororze eft d’une feule piece irréguliere ; c’eft un tube long ; courbe dans fon milieu, & partagé à fon extrémité fupcrieure, qui eft évafce en cinq lobes arrondis. Elle eft de couleur violette. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre, dont deux font plus courtes, attachées à la paroi mitoyenne & intérieure du tube. Leurs FILETS font grêles. Les ANTHERES font à deux bourfes écartées, au def- {ous de l'endroit où s'attache le filet. Le ristic eft un ovaire oblong, comprimé, furmonté d'un sTyLe, terminé par un STIGMATE à deux petites lames. L’ovarre devient une carsuze feche, applatie, échancrée dans fon milieu. Elle eft à deux loges & s'ouvre dans coute fa longueur en deux valves. Elle contient quatre sEMENCES rondes, applaties. J'ai trouvé cette plante dans les favanes qui font au bas de la mon- tagne de Courou. Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois d'O&tobre. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-ONZIEME, 1. Corolle épanouie. 2. Calice garni de deux feuillers: 3. Corolle ouverte. Pifül, Étamines. 4. Étamine Jéparée. 5. Calice. Capfule. 670 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 6. Capfule ouverte avec élafhcite. 7. Valve avec fa cloifon. Deux femences. 8. Portion d’une valve. 9. Semence. . RUELLIA (paniculata) foliis integerrimis, pedunculis dichoto- mis lateralibus , calicibus fefilibus ; lacinià fupremà majore. Lin. Spec. 835. Speculum Veneris majus, impatiens. SLoaN. Æf2ft, Jam.r. pag.t5 8. (T48. 100. Fip. 2.) V3 LA VERLIE À PANICULE. Cette plante fe trouve dans le même lieu que la précédente. 4. RUELLIA (ruberofa) foliis ovatis, crenatis , pedunculis unifloris. Lin. Spec. 885. Ruellia humilis, flore cæruleo , afphodeli radice. PLum. Gen. 12. Ruellia capfulis angulofis. Dirz. E/:h. 328. Cette plante croît dans les favanes qui font au bas de la montagne de Courou. s. RUELLIA (érflora ) floribus geminis feffilibus. Lin. Spec. p. 886. Ruellia minore folio, floribus gemellis. Dir. Eh. 331. Cette efpece de Ruellia fe trouve dans les favanes de Courou. re ot A CA Le 1, BARLERIA ( coccénea) inermis, foliis ovatis, denticulatis. Lin. Spec. 888. Barleria folani-folio , flore coccineo. PLum. Gen. 31. BURM. Amner. P: 31.424302: R ATP U T IA. (Tanura 2728 CAL. PERIANTHIUM monophyllum, quinque-dentatum, denticulis fubrotundis, acutis. COR. monopetala , tubulofa , incurva , fubviridis , bilabiata , labio DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. 67: fuperiori trifido , lobo intermedio longiori, labio inferiori bifido; receptaculo germinis inferta. STAM. FiLAMENTA quinque, tria fterilia, brevia, villofa , infernè cubo inferta. ANTHERÆ oblongæ, biloculares. SQUAMULEÆ binæ, ad bafim fingulorum filamentorum, fertilium. PIST. GERMEN fubrotundum, pentagonum, difco carnofo circum- datum. Sryzus longus. SricmA crafliufculum, trilobum. PER. CarsuLzÆ quinque, coalitæ , fubrotundæ, angulatæ , unilocu- lares , bivalves, introrsüm dehifcentes. SEM. unicum , ovatum, viride, aromaticum. RAPUTIA aromatica. (T'ABULA 272.) FRUTEx ramofus, TRUNCO bipedali; RAMIS oppoñitis, erectis, & undique fparfis. Forra oppofita, ternata; FOLIOLIS ovato-oblongis, acuminatis , glabris, integerrimis, petiolo longo, communi adnexis. ForioLa punétis numerofis , tranflucidis, quafi perforata funt. FLORES axillares, & fuprà ramos; pedicellus fpicæ infrà convexus , fupernè canaliculatus. Flores difpoliti ad utrumque marginem canaliculi, Cortex trunci odorem aromaticum exhalat. Florebat, fruétumque ferebat Augufto. Habitat in fylvis Orapuenfibus. ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ SECUNDÆ, 1. Sprca floris. . Flos expanfus. 3. Corolla aperta. Stamina. 4. Stamen. s- Calix apertus. Germina. Sryli. Stigmatra. 6. Spica frucluum. 7: 8. b Capfula lacerata. Amy gdala. Duo coryledones amy gdale. LE RAPUTIER aromatique. (PLANCHE 272.) Le TRoNc de cet ARBRISSEAU a environ deux pieds de hauteur , fur deux à trois pouces de diametre. Son écorce eft lifle, blanchâtre & aromatique. Son Bois eft blanc; il pouffe de fon fommet plufieurs BRANCHES droites & rameufes, garnies de FEUILLES deux à deux, Oppo- fées, & difpofées en croix. Les feuilles font compofées de trois 672 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. routoLes lifles, vertes, fermes, ovales, terminces par une longue pointe, portées fur un pédicule ligneux. Ses folioles font criblées de petits points tranfparents vus au travers de la lumiere. Elles font repré- fentées de grandeur naturelle. Les FLEURS naïflent en épis fur les branches & aux aiffelles des feuilles; elles font rangées fur deux rangs alcernativement ; le pédon- cule de l'épi eft courbe, convexe en deflous , & creufé en gouttiere en deflus. C’eft fur les bords de cette gourtiere que font placées les fleurs. Leur caLrce eft vert, d’une feule piece à cinq dentelures. La coroLze eft de couleur verditre, monopétale, irréguliere, divi- fée profondément en deux levres; la fupérieure eft à crois lobes , & linférieure à deux plus courts. Elle eft attachée au fond du calice, autour d'un difque. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq, rangées fur la paroi moyenne du tube de la corolle. Trois F1Lers font fans antheres , & font chargées de poils blancs à leur bafe ; les deux autres filets ont chacun à leur naïflance deux petits feuillets, & portent une ANTHERE longue, renflée, à deux bourfes. Le risrir eft un ovaire à cinq côtes, pofe au fond du calice, en- couré d'un difque; il eft furmonté d’un sryLe courbe, terminé par un STIGMATE applati & évafc, L'ovarre devient un FRUIT compofe de cinq capfules rapprochées, & comme réunies enfemble; chaque capfule eft couverte d’une écorce verte, coriace, mince ; elle s'ouvre en deux valves à fon angle inté- rieur ; elle ne contient qu’une feule AMANDE verdâtre & aromatique. Jai trouvé cet arbrifleau dans les forêts d'Orapu. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois d'Août. L'on a grofli la fleur & une éramine, EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-DOUZIEME, x, Épi de fleurs. 2, Fleur épanoute. 3. Corolle ouverte. Étamines: 4 Etamine; DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA, 673 4. Étamine. s. Calice ouvert. Ovaires. Sryles. Stigmates. 6. Épi de fruits. 7. Capfule déchirée, Amande. 8. Les deux cotylédons de l’urrande. VOLKAMERTI A. x. VOLKAMERIA (aculeata) fpinis petiolorum rudimentis. Lrx. Spec. 889. Clerodendrum fruticofum , fpinofum; foliis inferioribus confertis ; fuperioribus oppoñtis; pedunculis tripartitis, crifloris, alaribus. Brow. Jam. 262.1. 30. f.2. Liguftrum aculeatum , fruétu cefticulato. PLu M. Car, 17. BURM: Aer. pag. 211.4 164. f. 1. Paliuro affinis liguftri-folia, flore monopetalo difformi. SLOAN: CN 37. JTE. 2. 0p. t27.1, 166. .f: 23 3. RAY. DeEndr-l95: PEUR AY 252.7. 2. Cet arbrifleau croît dans l'ile de Caïenne ; il fe nomme 4MOU- RETTE DE S. CHRISTOPHE aux îles de l’Amérique, BRON FT A. 1. BONTIA (daphnoïdes) folis alternis, pedunculis unifloris, L1x. Spec. 890. Bontia arborefcens , thymelææ facie. Prum. Nov. Gen. 32. Bontia laureolæ facie. Dizc. Eh. 57. t, 49. f, 57. Bontia. JacQ. Amer. tab. 173. fig. 46. On trouve cet arbre cultivé dans l'ile de Caïenne, & il y eft nomme OLIVIER SAUVAGE. CO L.U M NE A. tr. COLUMNEA /Ccandens. Lin. Spec. 891. Columnea fcandens , phæniceo flore, fructu albo. PLum. Gen. 18. BuRM. Amer, 77. tab. 99. f. 1. Qgqqgq 674 DIDYNAMIA, ANGIOSPERMIA. Rapunculus fruticofus , foliis oblongis, integris, villofis & adverfo fitis, flore purpureo villofo. SLOAN. Car, 4. Hz. (Ep 1574 LAOO Le Cette plante s'attache au tronc des arbres, & séleve jufques fur les grofles branches d’où ces rameaux pendent. On la trouve furles bords de la riviere de Sinémari. RAUPSESTETE"T! À! :. RUSSELIA /armentofa. Jace. Amer. p. 178. tab. 113; On trouve cette plante dans les forêts de la Guiane. 675 CELA SISARS NUE TETRADYNAMIA, PARC US AE IL SILIQUOSA, GCCXT EE PIDIUM CCEXIL CL EOME EMA SSTE SEX V.: BETRADENAMIAÆ) SILICULOSA. ERP IAD EPFEUMIM 1. LEPIDIUM (virginiacum) floribus fubtriandris , tetrapetalis; foliis linearibus pinnatis. Lin. Spec. 900. Iberis humilior annua virginiana ramofior. Morts. Æi/2. 2. p.311: 3: t21.f.2. SLOAN- Car. SoMHife: 1.p. ro. r. 123. f. 3. JOB D TE O CO, SEAT CLEOME. (Tasset 27) 1. CLEOME ( Guranenfis ) foliis fimplicibus, linçaribus , flore lutec folitario. (T'4BULA 273.) PLANTA annua , ramofa, pedalis. Forra altérna, feflilia, linearia ; acuta. FLores folitarii , axillares. CoroLLa lutea. STAMINA ; filamenta fex. PISTILLUM ; germen ovato-oblongum. Sricma obtufum. Pert- CARPIUM ; filiqua pedicellata, oblonga , cylindracea , unilocularis, bivalvis. SEMINA fubrotunda. Floret , fruétumque fert variis anni temporibus. Habitat in locis arenofis Courou propè littus maris. Qgqqq i 676 TETRADYNAMIA, SILIQUOSA. ExpricATio TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ TERTIÆ, 1. Flos expanfus. Sramina. Germen. Stylus. Strgma. 2 RCax. 3. Stamen. 4. Siliqua. s. Tympanufn filique. Semen. 6. Tabula rympani filique, ab[que féminibus. LE MOSAMPÉ maritime. (PLANCHE 273.) Cette PLANTE eft annuelle. Sa racine eft fibreufe, blanchître, dure & un peu ligneufe. Sa rice s’éleve à la hauteur d'un pied, & poufle dès le bas des RAMEAUX épars, chargés de FEUILLES vertes , alternes, fim- ples , très droites & aiguës , comme elles fonc repréfentées dans la figure. Les FLEURS naïflent folitaires aux aiflelles des feuilles, fur de longs pédoncules gréles. Le cazice eft de quatre petites pieces vertes , longues & aiguës. La coroLre eft à quatre pétales ovales, pointus, jaunes, relevés, d'un même côté. Les ÉTAMINES font au nombre de fix, attachces fur le réceptacle du piftil. Leurs FILETS font jaunes, gréles, de la longueur du piftil. Les ANTHERES font en forme de flêche, foutenues par leur milieu. Le risrir eft un ovaire long, renflé , un peu courbe, lifle, vert, terminé par un STIGMATE obtus. Il s’'écarte des pétales, & fe porte du côte qui leur eft oppofé. L'OVAIRE devient une siLiQUE longue, life, un pèu renflée, qui s'ouvre en deux panneaux ; les femences font attachées à droite & à gauche au bord intérieur de ce quadre. Elles font menues & roufles. Les fleurs font petites, telles qu’elles font figurées fur la plante. La fleur qui eft détachée eft fort groflie. Cette plante froiflée à une odeur pénétrante. Je l'ai trouvée fur les fables de Courou , & au bord de Ja mer; & je l'ai vue en fleur & en fruic en différentes faifons, TETRADYNAMIA, SILIQUOSA. 677 EXPLICATION DE LA PLANCEE DEUX CENT SOIXANTE-TREIZIEME. 1. Fleur épanouie. Étamines. Ovaire. Style. Siigmate. 2. Calice. 3. Étamine. 4. Silique. s. Panneau de la filique. Semence. 6. Quadre du panneau de la filique , dépouillée de femences. b . CLEOME ( pentaphylla) floribus gynandris, foliis quinatis, caule inermi. Lin. Spec. 938. Sinapiftrum Indicum pentaphyllum, flore carneo, minus, non fpino- fum. Her. Lupd. B. $64. Sioan. Jam. 80. Hift. 1. p.294. Quinque-folium lupini folio. Baux. Pin. 326. Cette plante eft nommée ACA4IA & MOSAMBÉ par les habitans de Caïenne. 3. CLEOME (/pénofa) folis hexandris, foliis feptenatis, quinatisque ; caulé fpinofo. Mic. Di, n. 7. Lin. Spec. 939. JacQ. Amer. Page 190. 7 3. 4. CLEOME (fruteftens) vifcofa , foliis quinatis & feptenatis, flore magno , albo, variegato. Sinapiftrum arborefcens, pentaphyllum, flore albo, folio anguftiori, Prum. Car. 6. Mf]. 147. r. 4. TAVERIAYA. GEorc. MaRCGR. pag. 33. fig.pag.34. Cette plante croit dans les foflés de la ville de Caïenne. Quelques habitans fe fervent des feuilles écrafées en place des mouches cantha- rides pour véficatoire. CLASSES SR TL. MONADELPHIA, IL PENTANDRIA. CCCXII. WALTHERIA. CCEXIV MEL OICTET A. CECXV AE MOUT'ABEZA CECXAVREEAEAO! CCCXVIL THEOBROMA: CCCEXVIEMRICOREX FLE NNE ANDRTA. CCCXIX. QUARARIBEA. III DECANDRIA. COCRRAPYE VIERUA: IV. DODECANDRIA. CCCXXI ACIOUA. V.. POLYANDRIA, CCCXXI. BOMBAX. GCCXXIT. -=STD:A CCCXXIV. - MAL VA: CCCXXV. URENA. CCCXXVI GOSSYPIUM CCCXXVITL HIBISCUS. CCCXXVII. COUROUPIT A: COEXSXIX: LE CYETHAS: CECXXX. COURATARI CCCXXXI PACHIRA. CL AUS. SMS ER, MONADELPHIA»; PENTANDRIA, WA ET RE Re A . WWALTHERIA (Americana) foliis ovalibus, plicatis, ferrato- dentatis, capitulis pedunculatis. Lin. $pec, 941. Monofperm-althæa arborefcens, viilofa, ore majore. IsNaRD. Ac, 1721. D. 362, L. 14: etonica arborefcens, foliis amplioribus, Prux. Ain. 67. 1. 150.f.6: MONADELPHIA, PENTANDRIA. 679 2. WALTHERIA (angoufti-folia) foliis lanceolatis, ferratis; capitulis pedunculatis. Lin. Spec, 94t. Monofperm-althæa arborefcens, villofa, flore minore. Isx. 4€4. 1721: DA27G: L. l4: Betonica arborefcens, Maderafpatana, villofa, foliis profundè veno- LS PLUK: Aln.67.1, r$0: f.5: MELOCHIA. x. MELOCHIA (pyramidata) floribus umbellatis, oppofiti- foliis , capfulis pyramidatis, pentagonis, angulis acutis, foliis nudis. Lin, Spec. 943. Melochia herbacea tenuiflima , ramofa ; foliis oblongo-ovatis, um- bellulis lateralibus, foliis approximatis. BRow. Jar. 276. Althæa Brafiliana , frutefcens , incarnato flore, fagopyri femine. PEUR AU: 25.0, 13 1. fe 3e 2. MELOCHITA (romentofa) floribus umbellatis, axillaribus ; capfulis pyramidatis pentagonis, angulis mucronatis, foliis tomentofis. Lin. Spec. 943. Melochia frutefcens , foliis fubincanis, villofis, oblongo-ovatis, cre- nato-ferratis, floribus racemofis, cortice fufco. BRow. Jam. 276. Abutilon herbaceum, procumbens, beronicæ folio, flore purpureo. SLOAN. Cat. 97. Hifi.1.p.2210.1.130.f. 1. 3. MELOCHIA (depreffa) floribus folitariis, capfulis depreflis, pen- tagonis ; angulis obtufis, ciliatis. Lin. Spec. 945. Melochia ereéta , minor, foliis ovatis, ferratis ; petiolis geniculatis, Brow. Jam. 276. Abutilon Americanum, ribefi foliis, flore carneo , fru@u penta- gono, afpero. Houst. Mic. Dié, r. 3. ff. 2. M'OU:TF'A DE A‘ (TAeur1272) CAL. PERIANTHIUM monophyllum , tubulatum, ad bafim fubrotu- dum, ore quinque-fido , laciniis inæqualibus. COR. monopetala, quinque-partita , lobis inæqualibus, conniventibuss tubus breviflimus , calicis fauci infertus. STAM. FILAMENTUM unicum, latum, bafi corollæ adnexum , apice fornicatum , incurvum , quinquedentatum, ÂANTHERÆ quinque ; fingulæ fub denticulis pofitæ. 680 MONADELPHIA, PENTANDRISA. PIST. GERMEN fubrotundum , in fundo calicis. SryLus longus, cylin- draccus , carnofus. STIGMA capitatum. PER. Bacca fphærica, trilocularis. SEM. tra, ovata, acuta, arillo ad bafim notata. MOUTABEA Guianenfis. (T'ABULA 274.) FRUTEX CAULES plures, farmentofos, ramofos, tortuofos , è radice emittens. FoLIA alterna, ovata , acuta, brevi petiolata, glabra, rigida , integerrima. FLORES corymbofi, axillares. PERIANTHIUM album, quin: quefidum ; lacinis inæqualibus, patentibus. CoroLLa alba , monope- tala, quinque-lobata, lobis conniventibus. FrucrTus ; bacca fphærica, lutea , glabra, exfucca , tenuis, fragilis, trilocularis , in fingulis loculis. SEMEN unicum in pulpà gelatinosà , dulci, eduli nidulans. SEMEN amyg- dalinuim , carne violaceà , punétis albis notatâ, membranà tenui , aril- latà, primo albä, deindè rufefcente tegitur. FLORES expanfi, odorem gratum fpirant , ad firingam accedentem. Florebat, & fruétum ferebat Junio. Habitat in campis cultis Caïennæ & Guianæ. Nomen Caribæum 41MOUT ABOU. ExrricATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUACESIMÆ QUARTÆ, et . Gemma floris. . Flos expanfus. Calix 6 Corolla aperta. Piftillum. Pars corolle aperte. Lamella fegregata infra lacinias , antheras ferens. Germen. Stylus. Sigma. Bacca. Bacca tranfversè [cifla. Amygdala. Amygdala fegregata. Army gdala aperta, bicoryledones. Cotyledo amy gdale, ro nm O9 Ÿ SN nn vw em LE MOUTABIÉ de la Guiane. (PLANCHE 274) La racine de cet ARBRISSEAU poufle plufeurs Tices farmenteufes; rameufes, de cinq à fix pieds de longueur & plus. Par l'afflemblage de ces tiges & rameaux il forme des buiflons plus ou moins épais. Ces rameaux MONADELPHIA, PENTANDRIA. 68r rameaux font garnis de FEUILLES alternes, prefque fefliles, liffes, vertes, entieres , fermes, ovales , terminées par une pointe. Les plus grandes ont quatre pouces de longueur , fur un pouce & demi de largeur. Les FLEURS naiflent par petits bouquets à l’aiflelle des feuilles. Le cazce eft d’une feule piece blanche, arrondie à fa bafe, enfuite plus étroite en forme de tuyau, dont lorifice eft fort court. La coroLze eft blanche, d’une feule piece; fon tube eft fort court, & il eft partagé par le haut en cinq lobes inégaux , appliqués l'un fur l'autre par un de leurs côtés: elle eft attachée à la paroï interne & fupé- rieure du tube du calice. Les ÉTAMINES font cinq ANTHERES , chacune eft appliquée fous une des dentelures d’un feuillet qui eft place à la paroi interne du tube de la corolle. Ce feuillet eft large, long, à cinq dentelures ; il fe courbe à fon fommet , & cache entierement l’orifice de la corolle. Le risriL eft un petit ovaire arrondi , attaché au fond du calice; il eft furmonté d'un sryLe long, charnu , terminé par un sTIGMATE ‘obtus. La corolle ne s’épanouit pas ; il faut écarter fes lobes & lever le feuiller pour appercevoir les antheres. L'ovairE devient une BAIE jaune à trois loges, remplies chacune d’une AMANDE à deux cotylédons, de couleur violette , pointillée de blanc. Cette amande eft couverte d'une fubftance douce, gélatineufe & fondante que les Créoles fucent volontiers. Cette amande , qui eft enveloppée d’une membrane d’abord blanche, devient roufle en vieilliffant : elle a la forme de la graine d’un cainitier. La coque de cette baie étant feche cft fragile. Ce fruit eft nommé GRAINE MAKAQUE par les Créoles, & ce nom eft indifféremment donné à plufieurs autres fruits que les finges mangent. Cet arbrifleau eft appellé 4AYMOUTABOU par les Galibis ; il croît dans l'ile de Caïenne & dans la Guiane , fur les terreins qui ont été défrichés. Les fleurs exhalent une odeur tout-à-fait femblable à celle des fleurs du Seringa. Il étoit en fleur & en fruit au mois de Juillet. Rrrr 682 MONADELPHIA, PENTANDRIA. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-QUATORZIEME» 1. Bouton de fleur. 2. Fleur épanouie. 3. Calice & corolle ouverts. Piful. 4. Portion de corolle ouverte. 5. Feuillet féparé qui porte fous fes dentelures les antheres, 6. Ovaire. Sryle. Stigmate. 7. Baie. 8. Baie coupée en travers. Une amande. 9. Amande [éparée. 10. Amande ouverte en deux cotylédons. ir, Un corylédon d'amande. GA C AO .(Tazur4/ 275) CAL. PERIANTHIUM monophyllum, quinque-partitum; lacintis con- cavis, ovatis, acutis, fupra luteis, fubtüs viridibus. COR. PETALA quinque , fublutea , in orbem pofita, tubo ftaminum ad bafim inferta, conchulæ modo infernè excavata, tribus ftriis intüs notatæ , conniventia in annulum quinque-ftriatum ; fingula petala dorfo convexo, fupernè fornicato, ad larus internum versüs apicem emarginata, & emittentia ligulam longiflimam , primo declinatam fuprà dorfum conchulæ, deindè recurvam & incumbentem ufque ad ipfius originem , denique inflexam , terminatam laminà latà, mu- cronatà, fubcordi-formi, expanfà fupraà divifuras calicis. STAM. FILAMENTA decem, bafi connata in tubum; flamenta quinque longiora , caftrata 3 intrà fingula filamentum breve , incurvum. ANTHERÆ oblongæ , in cavitate petalorum reconditæ, biloculares, loculis parte medià junétis. PIST. GERMEN ovatum. STyLus longus. SricMA quinquefidum. PER. CarsuLaA fubrotunda, coriacea, extùs tomentofa, flava, intüs alba, quinquelocularis, quinquangularis, apice umbilicato. SEM. numerofa, fubrotunda, fubangulata, mutud incumbentia, re- ceptaculo columnari affixa, in pulpà albà, gelatinofà, nidulantia. Nucleus dulcis & edulis. s MONADELPHIA, PENTANDRIA. 68; CACAO (Guianenfis) fruétu ovato, quinquangulari, romentofo, rufefcente. (T'ABULA 275.) Argor mediocris, TRUNCO quinque-pedali, ramofo ; RAMIS hinc & indè fparfis : fepè plures trunci ex cadem radice prodeunt. Forra alterna , ampla, ovato-oblonga, acuta, fupernè glabra, viridia, infernè tomento cinereo tecta, fubdentata, denticulis minimis, remotis, brevi petiolata. Sriruz Æ binæ , exiguæ, oppolitæ, deciduæ. FLores pedun- culati fuprà truncum & ramos, tres, quatuor, quinque, fex, in codem punéto erumpentes, inter quos plures abortivi. * Florebat, fruétumque ferebar Septembri. Habitat in fylvis , locis paludofis Maripa, Aroura, Sinemari & circà amnem Galibienfem. Nomen Caribæum c4cA4O ; Gallicum CACAO SAUVAGE. ÆExpzicaTio TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ QUINTÆ; 1. Fafciculus florum. (2. Fos expanfus. { 3. Articulatio pedunculi floris. 4. Calix. Piflillum. s- Calix. Piflillum. Stamina. 6. Petalum füupernè vifum , naturale. 7. Pars inferior petali , cavitas in qu& anthere includuntur. 8. Pars fuperior petali definens in lamellam oblongam, cordi-formë | Lerminatam. 7. Petalum magnitudine naturali, 9. Petalum vifum magnitudine naturali flore flaccido. to. Wagina aperta, ftamina fuflinens intra que eft filamentum , magnitudine natural, dre Stamen ereclum. 11. Sramen curvatum ut ef? naturaliter. 12. Wagina ampliata cum filamentis & flaminibus , à cavitate petali exIens. 13. Germen. Stylus. Stigmata. 14. Calix. Germen. 15. Germen tranfversè [ciffum. 16. Capfula. 17. Capfüula cranfversé [tif] LS 684 MONADELPHIA, PENTANDRIA, LE CACAOIER anguleux. (PLANCHE 275.) Cette efpece de Cacaoïer poule de fa racine un ou plufeurs rRoxcs. Lorfqu'il n'y à qu'un tronc, il s'éleve de quatre à cinq pieds, fur cinq à fix pouces de diametre. À mefure qu'il fe prolonge, il jette des BRANCHES inclinées qui ne s'étendent pas au loin ; elles font chargées de rameaux garnis de FEUILLES alternes , oblongues, ovales, légere- ment dentelces, terminées par une longue pointe, vertes, lifles en deflus , couvertes en deflous d’un duvet ras & cendré. Leur pédicule eft court, velu, creufe en gouttiere en deflus , convexe en deflous, & accompagné à fa naïflance de deux petites srIPULEs oppofées, qui tombent de bonne heure. Les plus grandes feuilles ont huit pouces de longueur , fur trois de largeur. La hauteur totale de cet arbre eft d'environ quinze pieds. Lorfqu'il y a plufieurs troncs qui par- tent d'une même racine, ils font branchus dès le bas, moins gros ; mais ils ont à peu près la même hauteur que le précédent. Leur ÉCORCE eft rouflätre, un peu raboteufe. Leur Bots eft blanc, caflant & léger. Les FLEURS naiflent pour l'ordinaire par petits paquets de quatre, de cinq, de fix, & plus, ifolées çà & là fur le tronc & fur les bran- ches. Chaque fleur eft portée fur un pedoncule fimple , grêle , qui paroïc articulé vers fa bafe. Le cazice eft d'une feule piece profondément découpé en cinq parties longues , concaves & aiguës, vertes en dehors, & jaunâtres en dedans. La corozre eft à cinq pétales jaunâtres, dont la partie inférieure eft extérieurement convexe , arrondie. Elle eft intérieurement con- cave, marquée de trois cannelures. Elle eft voûrce par le haut, & ou- verte dans tout le refte de fa longueur à fa face interne. Cette ouver- ture porte à fon fommer à droite & à gauche un petit feuillet qui fe prolonge en une longue laniere très. étroite, terminée par une lame arrondie , aiguë , en forme de cœur. Cette laniere fe couche fur la voüte de la partie fuperieure & extérieure du pétale ; elle fe réplie enfuite de maniere que fes deux extrémités fe couchent, & que la MONADELPHIA, PENTANDRIA. 68; lame qui la termine s'incline en dehors. Ces cinq pétales fe rappro- chent par leur partie inférieure , & forment un anneau cannel; ils font attachés par un large onglet au bas de la gaine qui porte les étamines. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq , qui fortent du haut d'une gaîne laquelle entoure le piftil. Cette gaine eft courte, attachée au fond du calice ; elle porte cinq longs filers placés entre chaque étamine. Les filets des étamines font courbés en dehors, & portent chacun une an- THERE à deux bourfes féparces & écartées , réunies feulement à leur partie moyenne , où elles font comme étranglées , de maniere que chaque bourfe paroïît étre feparce en deux. Le filet s'infere dans cetre partie moyenne de l’anthere, & chaque bourfe s'ouvre en deux valves. Ces antheres font logées dans la cavité de chaque pétale. Le rrsriL eft un ovaire arrondi, furmonté d’un sryLe cannelé, ter- miné par un STIGMATE à cinq rayons. L'ovaire devient une CAPSULE ovoïde à cinq arrêtes arrondies , faillantes ; elle eft couverte d’un duvet ras, de couleur fauve. À fon extrémité fupcrieure cft une éminence qui eft un refte du débris du ftyle. Certe capfule ne s'ouvre pas. Elle eft à cinq loges féparées par des cloifons membraneufes, & remplies d'AMANDES enveloppées d’une fubftance gélatineufe , blanche & fondante. Ces amandes font atta- chées par un cordon ombilical à l'angle interne de la loge où elles font difpofces les unes fur les autres. L'amande eft arrondie, compri- mée , blanche, & enveloppée d’une membrane coriace qui, en fe def féchant, devient rouflätre. Cette amande toute fraiche eft fort bonne à manger. La capfule à quatre pouces & demi de longueur , fur deux pouces & demi de diametre. Le calice ne fubffte pas ; iltombe, lorfque le fruit groflit. L'on à repréfenté un grouppe de fleurs, les parties détachées, & un jeune fruit de grandeur naturelle, L'on à grofli une fleur, le piftil, des pétales détachés & des éta- mines. Cet arbre eft nommé c4c40 par les Galibis & par les Garipons. 686 MONADELPHIA, PENTANDRIA. Il croît dans les forêts de la Guiane, près la crique des Galibis, la riviere Sinémari, & au Maripa , quartier d'Aroura , mais toujours dans des endroits marécageux. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois de Septembre. Pour conferver l'amande du Cacao; lorfque le fruit eft dans fa par- faite maturité, l’on raflemble auprès d’une cuve la récolte qu’on en a faite ; on coupe par le travers la capfule en deux portions pour en tirer toute la fubftance, & les amandes qu'elle contient, qu’on verfe enfemble dans la cuve. Cette fubftance fous vingt-quatre heures entre en fermentation, enfuite fe liquéfie & devient vineufe. On laifle les amandes dans cette liqueur jufqu’à ce que leur membrane ait bruni & qu'on reconnoifle que leur germe foit mort; car la bonté du cho- colat dépend en partie de la maturité du fruit & du degré de fermenta- tion que l’amande a éprouvée par ce procédé. Les amandes fe {parent avec facilité de la fubftance qui les enveloppoit, & fechent bientôt. La liqueur vineufe eft un peu acide & bonne à boire : mife dans un alambic & diftillée, elle donne un efprit ardent , inflammable & d’un bon goût. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE QUINZIEME. 1. Paquet de fleur. 2. Fleur épanoute, 4 3. Articulation du pédoncule de la fleur. 4 Calice."Piftel. s. Calice. Piflil. Étamines. 6. Pétale vu en deffus dans [on état naturel. 7. Partie inférieure du pétale. Voûte & cavité dans laquelle fe cachent les antheres. 8. Partie fupérieure du pétale qui fe prolonge en un feurller long, étroit , terminé par une lame en forme de cœur. 7. Pétale de grandeur naturelle. 9. Pétale de grandeur naturelle, vu lorfque la fleur ef? fletrie. MONADELPHIA,PENTANDRIA, 687 10. Gaîne ouverte qui porte les étamines & un files entre chaque étamine de grandeur naturelle. t1. Étamine redreffée. { tr. Écamine repréfentée comme elle eff courbée naturellement. 12, Gaîne groffie avec fes filets & les étamines, repréfentée [ortant de la voûte & cavité du pétale. 13. Ovaire. Sryle. Stigmates. 14. Ovarre avec le calice. 15. Ovaire coupé en travers. 16. Capfule. 17. Capfule coupée en travers: 2, CACAO (/ytveftris) frutu ovato, tomentofo ; rufefcente, foliis integerrimis. (Z'ABULA 276.) ARBOR mediocris , quindecim-pedalis ; TRUNCO ramofo ; RAMIS paris. Focra alcerna, ampla, ovato-oblonga, acuta , rigida , integer- rima , brevi petiolata, fuperne glabra , viridia, infernè tomento ru- fefcente tecta. SriurÆ binæ , oblongæ , anguftæ, deciduæ. FLores per fafciculos fupra truncum & ramos, fublutei, pedunculati. Frucrus; capfula ovata, coriacea , tomentofa , rufefcens, apice umbilicato, non dchifcens , quinque-locularis. SEMINA numerofa, albâ pelliculà teéta, ‘in pulpà molli, gelatinofà , nidulantia , receptaculo columnari affixa. Nuczeus dulcis & edulis. Florebat , fruétumque ferebat Septembri. Habitat in fylvis paludofis Maripa , Aroura , Sinemari & circà amnem Galibienfem. Nomen Caribæum c4c40. ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ SEXTÆ, 1. Sripule, 2. Capfula. 3. Capfula tranfversé Jciffa. 4. Placenta ubr Jépimenta conjunguntur, amygdalas gradatim alli- gatas reprefentans, É 688. MONADELPHIA, PENTANDRIA. LE CACAOIER /auvage. (PLANCHE 276.) Ce Cacaoier poufle quelquefois un feul rronc, & d'autrefois plu- fieurs de ja même racine. Toutes les efpeces de ce genre ont pour l'ordinaire quinze pieds de hauteur; les rameaux font garnis de FEUIL- LES alternes , enticres, ovales, terminées en pointe, vertes en deflus, & couvertes en deflous d’un duvet rouffitre. Leur pédicule eft court, creufe en gouttiere en deflus, & convexe en deflous; il eft accompa- gné à fa naiflance de deux sriPuLEs oppofées, oblongues , aiguës, qui tombent de bonne heure. Les plus grandes feuilles ont huit pou- ces de longueur, fur trois & demi de largeur. Les FLEURS viennent ifolées par paquets, tant fur le tronc que fur {es branches. Elles reflemblent à celles de lefpece précédente par leur ftruéture & par leur couleur. Le FRUIT eft une capfule ovoïde, fans arrête, couverte d’un duvet ras, rouflâtre. Elle eft à cinq loges remplies d’une fubftance blanche, pulpeufe & gélarineufe, dans laquelle font nichées des AMANDES ovales, comprimées. Ces amandes font attachées par un cordon à un placenta qui eft dans l'angle interne de chaque loge, Elles font difpofées les unes fur les autres. Elles font blanches & enveloppées d’une membrane coriace , qui, en fe defléchant, devient rouflätre; elle eft bonne à manger. Cette capfule ne souvre point ; en tombant elle fe cafe facilement, & pour-lors le fuc gelatineux fe répand. Cet arbre eft nommé c4c4o par les Galibis & les Garipons. II croit dans les mêmes lieux que le précédent. Il eft en fleur & en fruit dans le même temps. La capfule a cinq pouces de longueur, fur trois pouces de diametre. On en rencontre de plus groffes, & de plus petites, fur le même arbre. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-SEIZIEME. 1. Sripules. 2. Capfule. 3. Capfule coupée en travers. 4. Placenta où fe réuniffnt Les cloifons , qui repréfente les amanaes attachées les unes fur les autres. 3. CACAO MONADELPHIA, PENTANDRIA, 689 3. CACAO (/üriva) foliis integerrimis. Theobroma (Cacao ) foliis integerrimis. Lin. Spec. 1100. Cacao. Crus. Exor. 55. SLoan. Car. 134. Hifl. 2. p.15. 4.150. Mer. Surin. 26. 1.16 6 63. Caress. Car. 3. p. 6. 1. 6. DEVCACAOIER CULTIVÉ. TA E.0:B R O M À THEOBROMA (Guazuma) foliis ferratis. Lin. Spec. 1 100. Guazuma arbor ulmifolia, fruétu ex purpureo-nigro. PLuM.Gex. 36. BurM. Amer. p.135. 1. 144. Cenchramedia Jamaïcenfis ulmifolia , frutu ovali integto , Verru- CO PEUK. An. 92,177 f. 2. Alni fruétu morifolia arbor , flore pentapetalo flavo. SLoan. Car. Da ir) 2e p.18. RAGCOUR.E À... (lasnraihos) CAL. PertANTHIUM monophyllum , minimum , quinquedentatum, denticulis acutis. COR. PETALA quinque, unguibus longiflimis, in tubum coalitis, difco infertis; limbus patulus, lobis ovatis , reflexis. STAM. Tusus tenuis, membranaceus, difco infertus, apice quinque- cufpidatus. ANTHERÆ totidem, oblongæ, biloculares. PIST. GERMEN fubrotundum, minimum, depreflum. SryLus longus, STicMa crafliufculum , fubrotundum. PER. Carsuca quinquelocularis. SEM LE TICOREA fœtida. (TABULA 277.) FRUTEx cAULEM decem-pedalem ë radice emittens. Forra alterna, longè petiolata, crifoliara ; FoLrOLIS amplis, ovatis, acutis, glabris, integetrinis, intermedio latiore & longiore. FLoREs corymbofi, ver- minales, pedunculo communi longiflimo. CororLa alba. Tota planta odorem fœtidum ftramonii exhalat. Florebat’ Februario. Habitat in fylvis Caux. DSSS 600 MONADELPHIA, PENTANDRIA. ExXPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ SEPTIMÆ, Calix. Calix internè vifus. Difcus. Corolla expanfa.. Petala. Petalum fegregatum. Tubus ftamina ferens. Stamen fegregatum. Difeus. Germen. Stylus. Sugma. . Difcus. Germina. GUÉON NAS een LE TICORE de la Guiane. (PLANCHE 277.) Cet ARBRISSEAU poufle des rices qui s’'élevent de dix pieds & plus; les plus fortes ont environ quatre à cinq pouces de diametre. Leur écorce eft verte, lifle ; la partie ligneufe , qu’elle couvre, eft blanche, tendre & caffante. Les tiges font rameufes, garnies de FEUILLES alternes. Chaque feuille eft digitée, à trois grands lobes , portée fur un pédicule qui a fix ou huit pouces de longueur. Ces lobes font verts, mous, liffes, ovales, terminés par une longue pointe. Le lobe du milieu eft plus grand que les deux autres; ila, dans quelques feuilles, un pied & plus de longueur , fur quatre pouces de largeur. Chaque lobe eft partage par une nervure longitudinale , fail- lante en deflous. Les FLEURS naïflent de l'aiflelle d'une feuille à l'extrémité de [a tige & des branches. Leur pédoncule commun a plus d'un pied de long; il fe partage à fon fommet en plufieurs petits rameaux , fur Îef quels font placées des fleurs alternes, fefliles. Le caLice eft vert, d’une feule piece , évafé & à cinq dentelures. La coroLze eft à cinq pétales blancs, étroits, longs d’un pouce; concaves dans leur longueur, attachés au fond du calice. Ils font réunis aux deux tiers de leur longueur, & comme collés par un de leurs bords les uns fur les autres, & forment ainfi une efpece de tube: leur partie fupérieure s'évafe & s’épanouit. Ces pétales couvrent un tube blanc; membraneux , dont la partie inférieure eft emboëtée fur un difque qui MONADELPHI1A, PENTANDRIA, 6Gor entoure l'ovaire. Ce tube fe divife à fa partie fupérieure en cinq larges FILETS courts, articulés par leur pointe avec une ANTHERE longue, ren- fée & à deux bourfes. Le rrsTiz eft un ovaire à cinq côtes arrondies, un peu convexe à fon fommet, d’où eleve un sryce long, blanc , terminé par un sric- MATE arrondi. En coupant tranfverfalement cet ovaire , j'ai compté cinq loges. J'ai trouvé cet arbrifleau dans les forêts de Caux. Il étoit en fleur dans le mois de Février. Les feuilles écrafées exhalent une odeur defagréable fort appro- chante de celle de la pomme épineufe ou /#ramonium. On trouve des pieds de cet arbriffleau qui n’ont qu'une tige fimple, terminée par des bouquets de fleurs, & d’autres pieds qui font très branchus. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-DIXSEPTIEME. "a. Calice: 2. Calice vu par fa face interne. Difque. 3. Corolle épanoute. 4. Pétales. 5. Pétale [éparé. 6. Tube qui porte les etamines: 7. Étamine f[éparée. 8. Difque. Ovaire. Sryle. Stigmate. æ. Difque & Ovarres. RCE NON EPA SNEDARS TE AS QUARARIBEA. (TaBurA 278.) CAL. PErtANTHIUM monophyllum , fcabriufculum ; tri vel quadri & quinque-dentatum, quandoque uno latere ad medietarem fiflum. COR. PETALA quinque, alba, oblonga, angufta, obtufa, undulata, calicis fundo inferta, limbo extrà calicem patente , recurvo & iyflexo Ssss i) 692 MONADELPHIA,ENNEANDRIA. STAM. Tusus cylindraceus, tenuis, longiflimus , calicis fundo infer- tus ; glandulis quatuor, quinque & ampliùs cerminatus. ANTHERÆ novem , fefliles, infrà pofitæ, & fupra alias glandulas inferiores, concavas , virides , remotas & fparfas. PIST. GERMEN minimum , fubrotundum. Srycus longiffimus, intrà tubum antherarum. SricMa carnofum, crafliufculum , bilobum, extra cubum prominens. PER. CarsuLA coriacea , ovata, calice involuta, bilocularis. SEM. unicum , ovatum, extüs convexum, intüs planum , in quolibet loculo. QUARARIBEA Guianenfis. (T'ABULA 278.) FRUTEx octo aut decem-pedalis , tamofus ; RAMIS reétis. FoLrA alterna, ovato-oblonga , acuta, glabra , integerrima, brevi petiolata. STIPULÆ binæ, deciduæ. FLORES axillares, bini , terni, quaterni aut quini, pedunculati; pedunculus florum , fepiüs fquamulis & glandulis vinidibus munitur. Florebat , fruétumque ferebat Maio. Habitat ad ripas amnis Galibienfis & fluvii Aroura. EXPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEXAGESIMÆ QUARTÆ. 1. Gemma floris cujus pedunculus mulri-glandularis. 2. Calix. 3. Corolla expanfa. Srylus. Stamina. 4. Peralum fegregatum. 5. Calix apertus. Piflillum. Sramina. 6. Tubus apertus. Germen. Stylus. Sigma. 7. Pars tubr ferentis flamina. 8. Suigma. 9. Jtamina. 10. Glandule. 11. Capfula à calice tecla. 12. Pars capfule cum amy gdalä. 13. Dur amygdale. 14. Amygdala internè vi[a. LA QUARARIBE de la Guiane. (PLANCHE 278.) Cet ARBRISSEAU s’éleve de huit à dix pieds. Son TRONC à tout au plus trois ou quatre pouces de diametre. Son écorce eft grifâtre & MONADELPHIA,ENNEANDRIA. 69; gerfce. Son sois eft blanc, peu compaéte ; il poufle des BRANCHES flexibles, longues, droites & rameufes, garnies de FEUILLES alternes, lifles, vertes, molles , entieres, ovales & aiguës. Leur pédicule eft court, renflé , cylindrique , accompagné de deux sriPuLes qui tom- bent de bonne heure. Les plus grandes ont neuf pouces de longueur, fur trois de largeur. Les FLEURS naiflent à l’aiflelle d’une feuille, ou fur le pédicule même de la feuille , deux, trois, quatre ou cinq enfemble. Le pédon- cule des fleurs eft fouvent chargé de plufieurs ÉcAILLES ou de petits corps glanduleux verdätres. Le cazice eft d'une feule piece, âpre, cylindrique, coriace, long d'un pouce & demi, divifé en trois, quatre ou cinq dents, & quelque- fois fendu d'un feul côté, de la longueur d'un demi-pouce. La coroLze eft à cinq pétales blancs, longs, étroits, ondes, re- courbés & inclinés en dehors vers le bas du calice. Ils font attachés au fond du calice par un onglet. Les ÉTAMINES font au nombre de neuf. Les ANTHERES font jaunes ; elles font placées à l'extrémité d’un tube blanc, long de quatre pouces & plus, entre lefquelles il y a au deflus quatre ou cinq corps glanduleux aigus, verdatres; & au deflous des antheres font plufieurs glandes ver- dâtres , concaves, arrondies , éparfes fur la furface du tube; j'en ai compte vingt-fept. Ce tube naît du fond du calice , & renferme le piftil dans coute fa longueur. Le risTiz eft un ovaire fphérique, furmonté d'un long sTyLe gréle, terminé par un STIGMATE charnu, vert, arrondi , partagé par un fillon en deux lobes. Il eft hors du tube, , L’OvAIRE devient une carsuLe feche, verte, coriace , renfermcée en partie dans le calice. Elle eft ovoïde, à deux loges féparces par une cloifon membraneufe à laquelle de chaque côté eft attachée une AMANDE dure; ces amandes font applaties d'un côte, & convexes de l’autre. La capfule a un pouce & demi de longueur, fur un demi- pouce de diametre, & l’'amande a un pouce environ de longueur. Toutes les parties , qu'on a repréfentées, font diminuces de leur grandeur naturelle, 694 MONADELPHIA, ENNEANDRIA. L'écorce de cet arbrifleau eft filamenteufe, & peut fervir de liens. Le Quararibe croît fur les bords des rivieres d’eau douce. J'en ai trouvé des pieds auprès de l'abatis du Roi, & en remontant la crique des Galibis. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois de Mai. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-DIXHUITIEME, 1. Bouton de fleur, garni a fon pédoncule de plufieurs corps glan- duleux. . Calice. . Corolle épanouie. Sryle. Étamines. . Pétale f[éparé. . Calice ouvert. Piftil. Étamines. Tube ouvert. Ovaire. Sryle. Suigmate. . Portion de tube qui porte les étamines. . Srigmate, . Étamines. . Glandes. 11. Capfule enveloppée du calice. 12. Portion de capfule avec une amande: 13. Les deux amandes. 14: Amande feule vue par fa face interne: © W œuy NA BR % b IT D E CAN DR TA ÉVIR À >(Tazur4 279) CAL. PERIANTHIUM monophyllum, concavum, quinquepartitum ; laciniis oblongis, acutis, patulis , excüs luteis, intüs rubefcentibus , apice luteis. COR: STAM. CuruLa extüs & intüs pilofa, quinquedentara , denticulis bifidis, longo pedicello fuffulta, è fundo calicis emergente. An- THERÆ decem, ovatæ, oblongæ , bivalves , cupulæ denticulis afixæ. MONADELPHIA, DECANDRIA. 659; PIST. GERMEN ovatum, in fundo cupulæ, villofum, quinqueftriatum. Sryzus longus, incurvus. STIGMA quinque-radiatum. PER. CarsuLÆ quinque , quandoque binæ, ternæ aut quaternæ, uni- loculares, fubreni formes , coriaceæ, apice acuto , fubrotundæ, fubcompreflæ , pedunculo brevi innixæ , ad bafim fibris numerofis, villofis , craflis, rigidis, rufefcentibus, cinétæ. SEM. quatuor, quinque , ovata, pilis capillaceis, ruffis, rigidis, acu- tiflimis, involuta. IVIRA pruriens. (T'ABULA 279.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali & amplis, ad fummitatem ramo- fiffimo ; RAMIS latè expanfis. ForrA alterna, ampla, ovata , acuta, fupernè viridia, infernè tomentofa, afpera , rufefcentia, rigida, inte- gerrima, longè petiolata. SrirucÆ binz, exiguæ, deciduæ. FLores terminales, paniculati; ramis & pedunculis ad bafim fquamulà munitis ; paniculæ plures, alcernatim fitæ , infrà gemmam foliofam. Florebat Oétobri ; fructum ferebat Maio. Habitat in fylvis Sinemarienfibus, & propè amnem Galibienfem: Nomen Caribæum TOUROU-TOUROU & IVIRA ; Gallicè MAHOT COCHON. EXPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ SEPTUAGESIMEÆ NONÆ,; 1. Pedunculus floris. 2. Species calicis quinquepartiri. . Pediculus fuffultus difco formé cupule. 3 à 4. Diftus form cupule flamina ferens & germen continens. . Stylus. é. Sigma. 7. Difcus fegregatus. Stamina. 8. Sramen fegregatum. 9. Germen. Srylus. Siigma. 10. Fruclus quinque-capfularis: 11. Capfula fegrepata. 12. Capfüula dj bivalyis, Semina pilis ruffis ; rigidis, invo: lura. 13. Semen féprepatum. 696 MONADELPHIA, DECANDRIA; LE TOUROUTIER de la Gutane. (PLANCHE 279.) Cet ARBRE cft un des plus grands & des plus confidérables de la Guianc. Son Troc s'éleve à cinquante ou foixante pieds & plus de hauteur, fur quatre à cinq pieds de diametre. Son Écorce eft rouf- fâtre, cpaifle, filandreufe. Son gois eft blanchâtre, peu compaéte. Il poufle à fon fommet des BRANCHES qui s'élevent fort haut, & d’autres qui fe répandent horifontalement; elles font rameules, chargées de FEUILLES alternes, portées fur de longs pédicules, gros & renflés à la naiffance de la feuille, convexes en deflous & applatis en deflus, accompagnés à leur bafe de deux sTIPULES qui tombent. Ces FEUILLES font entieres, vertes en deflus, couvertes en deflous d'un très léger duvet de poil rouflatre , & âpres au coucher. Elles font ovales , terminées en pointe. Les plus grandes ont un pied & plus de longueur, fur fix à fept pouces de largeur. Elles font partagées par une nervure longitudinale, faillante, qui, dès le bas, en jettent de latérales également faillantes. Les FLEURS naïflent fur de grofles & grandes panicules éparfes, dont les branches & les rameaux fortent chacun de l’aiflelle d'une ÉCAILLE. Les tiges de ces panicules font rangées les unes au deflus des autres, alternativement, autour de l'extrémité des rameaux, au def- fous d’un jeune bourgeon. Chaque fleur a fon petit pédoncule parti- culier , à la bafe duquel eft une petite écaille. Ce pédoncule eft ter- mine par un bouton qui, en s'épanouïiflant , fe divife en cinq parties longues, ovales & aiguës , jaunes en dehors, & de couleur rougeâtre en dedans: du centre de ces divifions , qui eft concave & chargé de poils, s’éleve un pivot qui porte à fon fommet un DISQUE en forme de coupe , velu intérieurement & extérieurement, découpé en cinq dentelures fourchues auxquelles font attachées les ANTHERES qui font au nombre de dix, deux fur chaque dentelure. Le risTiL, qui occupe le centre de ce difque, eft un ovaire à quatre ou cinq côtes arrondies, convexes , hériflées de poils roux, furmonté d'un sTyLE courbe, terminé par un sTIGMATE à cinq rayons. L'OVAIRE MONADELPHIA, DECANDRIA 6Go7 L'ovarre devient un FRUIT compofe de trois, quatre ou cinq capfules qui fe féparent, s'écartent & ont chacune un petit pédoncule. Les découpures du difque , les poils dont il étoit chargé, perfiftent, s'allongent , grofliflent , deviennent coriaces, rouflâtres, & forment enfemble une grofle houppe qui couvre la bafe des capfules. Ces cap- fules font convexes fur deux faces & un peu comprimées, courbées en demi-cercle du côté extérieur; & le côté oppofé eft prefque tiré en ligne droite, depuis fa pointe jufqu’au pédoncule. Cette capfule, qui eft épaifle, ferme, coriace, s'ouvre en deux valves par le côté extc- rieur & demi-circulaire. Elle eft remplie de poils roux, roïdes, fins, piquans, qui enveloppent & couvrent quatre ou cinq graines ovoïdes, noires, qui font attachées au bord intérieur qui eft oppofé à celui par lequel elles s'ouvrent. L'on à grofli le calice, un fommet d’étamine , l'ovaire. La fleur & la graîne font de grandeur naturelle, de même que les poils qui font à la bafe des capfules. À l'égard des capfules elles font diminuces des deux tiers. Les Galibis & les Garipons font des cordes & de gros rubans avec les filaments intérieurs de l'écorce de cet arbre. On ne peut manier les fruits ouverts fans être tourmenté par les poils qui s'en échappent, & qui caufent une démangeaifon infuppor- table. Cet arbre eft nommé TOUROU-TOUROU par les Galibis; IVTR 4 par les Garipons ; MAHOT cocHON par les Créoles de S. Domingue. Je l'ai trouvé dans les grandes forêts de la Guiane , au deflus du premier faut en defcendant la riviere de Sinémari, Il étoit en fleur dans le mois d'Oétobre, & enfuite je l'ai obferve en fruit dans le mois de Mai, fur les bords de la crique des Galibis, ExPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT SOIXANTE-DIXNEUVIEME. 1. Pédoncule de la-fleur. es 2. ÆEfpece de calice à cinq divifions. 3. Pivot qui eff terminé par un difque en forme de coupe. EC t 698 MONADELPHIA, DODECANDRIA. Difque en forme de coupe qui porte les étamines & renferme lovarre, s. Sryle. 6. Srgmate. 7. Difque féparé. Étamines. 8. F'ramine féparée. 9. Ovaire. Style. Stigmate. o. Fruit compofé de cinq capfüules. 11. Capfule féparée. 12. Capfule ouverte en deux valves. Graines enveloppées de poils roux G très prquans. 13. Graine féparée. IV. DODECANDRIA. A CIO A. (TazurA 280.) CAL. PerrANTHIUM monophyllum, tubulofum, conicum, carnofum ; limbo patente, quinquepartito ; lacinis ne inæqualibus. COR. PETALA quinque; tria longiora, oblonga, ovata , obtufa; erecta , duo breviora, inclinata , ad faucem tubi intrà divifuras calicis iéo circulari inferta. STAM. FiLAMENTA undecim vel duodecim, infernè coalita in mem- branam carnofam , difco intrà petala duo minora infertam. An- THERÆ fubrotundæ, biloculares. PIST. GERMEN ovatum, incumbens fuprà bafim membranæ ftaminum, coftæ è fundo calicis interne prominentis adnexum. SryLus longus, filiformis , apice incurvus. STIGMA acutum. PER. DrupA ficca , ovata, coriacea, fibrofa, unilocularis. SEM. Nuczeus teftà fragili tectus. A'CIOA Guranenfis. (TABULA 280.) ARBOR fexaginta-pedalis , ad cacumen ramofiffima ; RAMIS hinc & indè fparfis. FoLra alterna, petiolata, glabra, ovata, acuta, integer- rima , ftipulata; sripuzis deciduis. FLores terminales, corymbof, MONADELPHIA,DODECANDRIA. 699 CoroLLa violacea. Cauix albus. Ad maturitatem fruétus lignofus, & {olidus. Drupa ficca, nigricans , cortice craflo, coriaceo, fibrofis fulcis varüis dehifcentibus notato, teftæ nuclei adhærente. SEMEN amygdalinum edule , faporis grati. Florebat menfe Maio ; fruétum Augufto fercbat. Habitat in fylvis defertis. ExrzicaATio TABULÆ DUCENTESIMÆ OCTOGESIMZÆ. 1. Corolla expanfa. ‘ 2. Calix. Difeus. Membrana difcr flaminibus terminati. Piftillum. 3. Calix apertus. Stylus. Stamina. 4. Calix divifionibus fpoliatus. Germen. Pifüllum. Suigma. 5. Drupa. 6. Drupa partim decorticata. Amy gdala. LE COUPI de la Guiane. (PLANCHE 280.) Cet ARBRE s’éleve très haut. Son TRoNc a environ foixante pieds de long, & trois ou quatre pieds de diametre. Son écorce eft grife, life. Son sors eft blanc & très dur. Les BRANCHES, qui forment fa tête font nombreufes , épaifles & tortueufes , terminées par des rameaux chargés de FEUILLES ; elles font alternes , lifles , entieres, fermes, ondces à leurs bords, vertes , longues de cinq pouces, fur trois de large; leur pédicule eft fort court, & porte à fa bafe deux petites STIPULES qui tombent. Les FLEURS naiflent par bouquets aux extrémités des rameaux ; leur CALICE eft un tube courbé, charnu , blanc, renflé à fon extrémité fupérieure, qui fe partage en cinq parties arrondies , dont trois font plus grandes que les autres. La coroLze eft à cinq pétales longs, étroits, arrondis, violets, dont trois plus grands, relevés, écartés, & deux plus petits, attachés aux divifions du calice qui termine le tube. Entre les deux petits pétales ce difque fe prolonge en une lame de quatre à cinq lignes de long, fur une ligne de large, laquelle fe divife en onze ou douze rireTs oblongs, d'inégale grandeur, qui portent chacun une très petite ANTHERE à deux loges qui s'ouvrent chacune en deux valves couvertes de pouf fiere jaune. Dabtt 1 300 MONADELPHIA, DODECANDRIA. Le r»isti eft pofé fur la bafe de la lame qui porte les étamines, & tient à une côte fallante qui part du fond du calice. Cet ovaire eft arrondi, velu, furmonté d’un sTyLe grêle, long, courbé fur les éta- mines, & terminé par un STIGMATE aigu, Jaune. L'ovaIRE devient un FRUIT gros comme une noix avec fon brou, attaché au calice. Ce fruit a une écorce épaifle, ligneufe, fibreufe, coriace, de couleur brune & toute gerfce. Elle couvre un noyau duquel elle ne fe fépare pas. Ce noyau eft mince, caflant, & ren- ferme une grofle AMANDE de forme irréguliere , qui fe partage en deux lobes couverts d’une membrane rouflatre. Cette amande eft d’un bon goût, plus agréable que celui des cerneaux. Les Créoles ont coutume d'en mettre fur leurs tables, lorfqu'il en paroît dans les marchés de Caïenne, & l’eftiment comme un très bon fruit. Cec arbre eft nommé 4Cc1OUA par les Galibis; COUPI par les Créoles. Je l'ai obfervé fur l'habitation de M. Baucaye Gourgue qui en a clevé & planté une avenue. Le bois de cet arbre eft très dur, pefant, de couleur blanche tirant fur le jaune ; on peut tirer de l'amande de fon fruit une huile douce comme celle des amandes. Cet arbre étoic en fleur dans le mois de Mai, & fon’ fruit paroït dans les marchés au mois d’Août. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATRE-VINGTIEME, 1. Corolle épanouie. 2. Calice. Difque. Feuillet du difque terminé par les étamines. Prftl. 3. Calice ouvert. Piftil. Étamines. 4. Calice dépouillé de fes divifions. Ovaire. Style. Suigmate. s. Fruit ou capfule. 6 . Fruit auquel on a enlevé une partie de [on brou. Amande, MONADELPHIA,POLYANDRIA. ca DARPTCO'E, YYACN DR T A. B. O MIBPANX. 1. BOMBAX (2/060/2) foliis quinatis, emarginatis, frudtu globofo, rufefcente. ( T'ABULA 281.) ARBOR TRUNCO inermi, decem-pedali & ampliüs, in fummitate ramofo ; RAMIs rectis & declinatis, hinc & inde extenfis. Fozra al- terna , digitata ; FOLIOLIS inæqualibus » quinis, ovatis, obtufis, apice emarginatis, glabris, incegerrimis, feflilibus , longo petiolo adnexis. PU binæ, oblongæ, acutæ, Pcdie laure racemofi, termina- les & axillares, funt capfulæ Re quinque aut fex, A notatæ à bafi ad apicem, quinque aut fex-valves, valvulis coriaceis, concavis, deciduis , fubquinque aut fex-loculares. SEMINA numerofa, ovata, gla- bra , rufa, nidulantia in tomento goflypino fulvo. Hs ferebat Junio. Flores non obfervavi. Habitat Caïennæ propè Loyola. ExpzicaTio TABULÆ DUCENTESIMÆ OCTOGESIMÆ PRIMÆ, 1. Capfula. 2. V’alva capfule. 3. Tomentum goffypinum indicans loculum continentem femina plu- TIMa. 4. Capfula tranfversè [aiffa, fexlocularis. LE FROMAGER à fruit rond. (PLANCHE 281.) Cette efpece de Fromager s’éleve à trente pieds. Son TRoNc a envi- ron un pied & demi de diametre. Son écorce eft life , cendrée. Son Bois eft blanc, mol, & peu compaéte; la partie du tronc, qui eft dé- nucc de BRANCHES, a dix pieds & plus de longueur. Les branches, qu'il porte à fon fommet, font rameufes & s'étendent de tous côtés. Elles font garnies de FEUILLES palmées, alternes , compofces de cinq FOLIOLES de grandeur inégale. La plus grande occupe le milieu ; elle cft longue de trois pouces, & large d'un pouce & demi. Elles font 02 MONADELPHIA, POLYANDRIA. vertes ; lifles, ovales , obtufes , & légerement échancrées à leurs extré- mités fupérieures. Elles font portées fur un pédicule long d'un pouce & demi , accompagné à fa bafe de deux srrPuzes longues, aiguës, qui tombent. Je n'ai pas eu occafion d'examiner les fleurs. Les FRUITS naïflent fur des grappes, à l’aiffelle des feuilles & à lex- trémité des rameaux. C’eft une capfule fphérique, roufltre, marquée de cinq à fix lignes qui s'étendent depuis fa bafe jufqu'à fon fommet qui eft un peu pointu. Cette capfule s'ouvre en cinq ou fix valves épaifles, coriaces, convexes extérieurement, concaves intérieurement. L'intérieur de cette capfule eft remplie par un duvet fin, cotonneux, ferré, dans lequel font nichées des graines brunes, ovoïdes. Quand on coupe ce fruit en travers, on y apperçoit cinq à fix loges diftinétes. La mafle de ce duvet cotonneux fe fépare facilement en cinq ou fix quartiers. Ce duvet eft de couleur fauve. L'on trouve une avenue de ces Fromagers en fortant de Loyola pour aller à la crique du même nom. Cet arbre étoit en fruit dans le mois de Janvier. Il perd fes feuilles. On a repréfenté les fruits dans leur état naturel. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-UNIEME. 1. Capfule. 2. Valve de la capfule. 3. Duver coronneux qui enveloppe une loge dans laquelle font plu- fieurs femences. 4. Fruit à fix loges coupé en travers. 2. BOMBAX ( Ceiba) floribus polyandris, foliis quinatis. Lin. Spec. 959. JACQ. Amer. p.191. p.176. f. 70. Goflypium arboreum , maximum, fpinofum , folio digitato, lanà fericeà , grifcà. SLoan. Car. 159. Aift 2. p.72. Ceiba viticis foliis, caudice aculearo. PLUM. Gen. 42. Ceiba viticis foliis, caudice glabro. PLum. Gen. 42. Moul-clauou. Raren. Mal. 3. p. Gr. tab. 52. I. b An MONADELPHIA, POLYANDRIA. 3o; SIDA. SIDA (fpinofa) folis cordato-oblongis , ferratis ; ftipulis fetaceis, axillis fubfpinofis. Lin. Spec. 560. Alcea carpini folio Americana , frucefcens , flofculis luteis, femine duplici roftro. Comm. Hort. 5. p. 3.1. 2. Alchæa carpini folio, flofculis luteis. Bocc. Sic. 11.7. 2. Alchæa virginiana bidens , pimpinellæ majoris acutiore folio ; lof culis minimis luteis. PLuk. A/m. 25. 1, 9. f. 6. . SIDA ( rhombifolia) foliis lanceolato-rhomboïdibus, ferratis, axillis fub-bifpinofis. Lin. Spec. 961. Malvinda unicornis, folio rhomboïde, perennis. Dirr. Æ/1h. 216. P072./..212, HERBE 4 BALEF. & . SIDA (periplocifolia) foliis oblongis , integertimis, caule panicu- lato. Lin. Spec. 962. Abutilon periplocæ acutioris folio , fruétu ftellato. Dirr. EZ#. 4. EME OS RE | | Alcea orientalis, fcammoniæ folio , major ; floribus albis. PLux. Am. iyst 74 Te Abutilon amplifimo folio , caule villofo. PLuM. Car. 2. Mff: 12. 10m. 4. . SIDA (Americana) foliüis cordatis, oblongis , indivifis , capfulis multilocularibus longitudine calicis; loculis lanceolatis. Li. Spec. 963. Abutilon veficarium, flore luteo , majus. PLuM. Mf]. 14. £. 4. BurM. Aer. 1. rab. 2. . SIDA (crifpa) foliis cordatis, fublobatis, crenatis , tomentofis , capfulis cernuis, inflatis , multilocularibus, crenatis, repandis. Lin. Spec. 964. | Abutilon veficarium crifpum, floribus melinis, parvis. Die. Elk. 6.15.f.5. : Abutilon aliud veficarium. PLum. Mff: 15.4. 4. BuRM. Amner. p.15. ANT 704 MONADELPHIA, POLYANDRIA. 6. SIDA (capitata) capitulis pedunculatis, triphyllis, feptem-floris: Lin. Spec. 965. Malva frutefcens hirfuta ; floribus luteis, in capitulum congeftis. BurM. Amer. p. 162. 1. 169. f. 1. PLrum. Car. 2. M]. 18. £. 4. Malva afpera major aquatica, ex hortenfium rofarum gencre, flore minore luteo, femine aculeato. SLoan. Car. 96. Hifl.1.p.217. 7. SIDA (radiata) capitulis pedunculatis , pentaphyllis, multifloris , foliis palmatis. Lin. Spec. 965. Alcea hirfutiflima, frutefcens. BurM. Amer. pag. 10. £. 19. Malacoïdes hirfuciflima, paluftris, folio palmato. Prum. Mf: 17. LA MArA LV PA: 1. MALVA (Americana) foliis cordatis, crenatis, floribus lateralibus, » folicariis, terminalibus , fpicatis. Lin. Spec. 968. Ichæa Americana pumila, flore luteo , fpicato. BREYN. Cexr. 124. £ 7 Malva ulmi-folia, floribus conglobatis ad foliorum alas, PLu . Cat. 2. M]. 9. tom.4. 2, MALVA (fprcata) foliis cordatis, crenatis, tomentofis, fpicis ob- longis, hirtis. Lin. Spec. 967. Althæa fpicata, betonicæ folio villofiflimo. SLoan. Car. 97. Hi. r. PAS L302). Le 3. MALVA hirfuta, gramineo folio. Barr. Franc. Equinox. 72. Cette Mauve eft commune dans l'île de Caïenne. UYR°S E7N:'A. 1. URENA (/obata) foliis angulatis. Lin. Spec. 974: Urena finica, xancthii facie. Dicr. Et. 340. 1. 319. fig. 412. Trifolio adfinis Indiæ orientalis , xanthii facie. BREyN. Cerr. 82. Le 35° 2. URENA (fnuata) folis finuato-palmatis, finubus obtufis. Li. Spec. 974. . Alcea Indica, frutefcens. PLux. A/m. 15. r. 5. f. 3. Maivinda MONADELPHIA, POLFANDRIA, os Malvinda foliis inferioribus multifidis, fuperioribus incifis, flore foli- tario. BurM. ZeyL. 150. £. 69. f, 2. Malva pampinei fronde, fructu fubrotundo, echinato. PLum. Car. M]. 16. t.4. Urena. H. Mal, t, 10. tab. $. fol.s. Ces deux efpeces d'Urena fe trouvent à l'ile de France. G'ONSSEP I UM. rs. GOSSYPIUM (Barbadenfe) foliis trilobis, integerrimis, fubtüs triglandulofis. Lin. Spec. 975. Goflypium frutefcens annuum , folio trilobo , Barbadenfe. Prux.A/m. 17204008 fe On fait avec les graines du coton à Caïenne , des émulfions peéto- rales & rafraichiflantes. On en tire aufli de l'huile à brûler. e, GOSSYPIUM (arboreum) foliis palmatis ; lobis lanceolatis, caule fruticofo. Lin. Spec. 97. Xylon Maderafpatenfe , rubicundo flore, pentaphylleum. PLux. Alm. 172 1.188, 3. GOSSYPIUM (zrfutum) folis trilobis quinque-lobifve acutis, caule ramofo, hirfato. Lin. Spec. 975. Xylon Americanum præftantifhmum , femine virefcente, Tour. Inft. R. Herb. 107. UNSS IG US: s. HIBISCUS (populneus) foliis cordatis, integerrimis, caule arbo- reo, calycum exteriore truncato. Lin. Spec. 976. Novella littorea. RumrH. 4m. 2. p.224. 1.74. Bupariti. Rae. Mal. 1. p. $ 1.1. 29. Ketmia amplifimo folio , cordi-formi , flore vario. PLuM. Car. 3. M]: 20. 1.4. | On fabrique des cordes dans la Guiane avec l'écorce intérieure de cet arbre; il croit aufli à l'ile de France , auprès de l'habitation de la Cure, au port du fud-eft, Vvvy 706 MONADELPHIA, POLY ANDRIA. 2. HIBISCUS (séliaceus) foliis cordatis, fubrotundis, indivilis, acumi- patis, crenatis, caule arboreo, calicum exteriore decem-crenato. Lin. Spec. p. 976. Malva arborea maritima , folio fubrotundo , minore, acuminato; fubtüs candido, cortice in funes duétili. SLoAN. Car, 93. Hifi r. Der So LL34 ed Novella. RuMPH. Amb. 2. p.218.4 73. Pariti { Tali-pariti. RHEED. Mal. 1.p,53,4 30, Ketmia Indica tiliæ folio. PLum. Car. 3. MAou avec la feconde écorce duquel on fabrique des cordes dans la Guiane. Il croît aufi au bord de la mer, à l’Ifle de France. 3. HIBISCUS (Brafilienfis) foliis cordatis, denticulatis, ramis hirtis, calicibus exterioribus duplo longioribus , caule fruticofo. Lin. Spec. 977. Ketmia frucefcens , mori folio, flore purpureo. Prum. Cat. 3. M: 28, 101.4. 4. HIBISCUS (urabilis) folis cordato-quinquangularibus, obfoletè ferratis, caule arboreo. Lin. Spec. 977. Alchæa arborea, rofa Sinenfis. Moris. Aiff. 2.p.$70./f. 5.1.18.f.2: Rofa Sinenfis. Ferr. For. 455.1. 497. MER. Sur. 31.18.31. Flos horarius. Rumrs. A6. 4. p.27. f. 9. Hina pariti. RHeev. Mal. 6. p.66.1.38, 39,40, 4. Ketmia Sinenfis, fruétu fubrotundo , flore fimplici. 72/2. R.A. Ketmia Sinenfis, fruétu fubrotundo, flore pleno. /z/£. R. A. ROSE CHANGEANTE DE CAIENNE. L'on fait des cordes avec la feconde écorce de cette plante. Je lai cultivée au jardin du réduit. s. HIBISCUS (/prnifex) foliis cordatis, crenatis, indivifis, capfulis fpinis extantibus. Lin. Spec, 978. Abutilon Americanum fruticofum , folio fubrotundo , flore luteo ; fruétu aculeato majore, PLum. Car. 2. M]: 11. rom. 4. BURM. Armer. p. 1. tab. 1. 6. HIBISCUS (fabdariffa) folis ferratis, inferioribus ovatis, indi- vifs; fuperioribus, cripartitis, caule inermi, floribus feflilibus. Lin. Spec. 978. Î MONADELPHIA,POLYANDRIA os Ketmia goflypii folio, acetofæ fapore. PLum. Car. 2. Alcæa acetofa Indica mitis , folis fuperioribus, goffypii in modum tripartito-divilis. PLux. Am, 15.2. 6. f.2. OSEILLE DE GUINÉE. Cette plante eft cultivée dans la Guiane, de même qu'à l'Île de France. 7. HIBISCUS (cannabinus) folüs ferratis , fuperioribus palmatis, quinquepartitis , fubcüs uniglandulofis, caule aculeato, floribus feflilibus. Lin. Spec. 979. Alcea Bengalenfis fpinofiflima, acetofæ fapore, flore luteo, pallido, umbone purpurafcente. Comm. Aort. p.35. 1.18. Ketmia Indica , foliis digitatis, flore magno fulphureo , umbone atro-purpureo , petiolis fpinofis. EHRET. . 6. f. 1. Cette plante eft cultivée dans la Guiane, de méme qu’à l’Ifle de France. 8. HIBISCUS ( abe/mofchus ) folis fubpeltato-cordatis, feptem-angu- laribus , ferratis, hifpidis. Lin. Spec. 980. Alcea hirfuta, flore flavo, & femine mofchato. Marcer. Braf.p.4s. Ketmia hirfuta , flore flavo, & femine mofchato. Z2/£. R.. L’AMBRETE, OU GRAINE MUSQUÉE. Cette plante eft cultivée dans la Guiane , ainfi qu'à l'Ifle de France. 9. HIBISCUS (efculentus) foliis quinque-partito-pedatis , calicibus interioribus latere rumpentibus. Lin. Spec. 980. Alcea Americana annua , flore albo (flavo poriüs), maximo fructu pyramidato fulcato. Comm. Aorr. 1. p. 37. &. 19. Ray. Suppl. s18. Alcea maxima, malvæ rofeæ folio, frutu decagono, reéto, craf- fiore, breviore, efculento. SLoan. Car. 98. Hiff, 1. p.223. L. 1352 18: Ketmia Braflienfis folio ficûs, fruétu pyramidato , fulcato. Z2/£. R.h. Guingamba Lufitanis, Congenfibus & Angolenfibus Guingambo. Marcer. Hifl, 31. Cette plante eft cultivée dans la Guiane; on en mange le fruit avant fa maturité. Ceft avec la capfule qu'on appréte ce qu'on nomme caralou ou calalou, Vvvvi 708 MONADELPHIA, POLYANDRIA. ro. HIBISCUS (zrilobus) foliis trilobis , ferratis , caule aculeato: BurM. Amer. p.152. tab. 159. Narinampuli. H. Malab. 1. 6. rab. 44. Ketmia aculcata , flore ampliffimo , coccinco. Prum. Car. 2. MF. 23. 10m. 4. 11, HIBISCUS (Guranenfis) foliis ovato-oblongis , denticulis acutis; fruétu quadri & quinque-capfulari, capfulis aculeatis , aculeis recurvis.. Abutilon folio oblongo, ferrato, frutu minore tricufpidato. PLuM. Mf]. tab, 1 3. rom. 4. CO U'RAIOB IP IUT AT TAsuzA 2800) CAL. PErRtANTHIUM monophyllum, turbinatum, fexpartitum, laciniis fubrotundis , concavis, deciduis. COR. monopetala, fexfida, lobis ampliffimis, duobus fuperioribus majoribus , erectis, quatuor inferioribus patulis , omnibus adnatis difco carnofo , in medio perforato, & inferta ad circumferentiam germinis , versüs apicem, ad bafim laciniarum calicis. STAM. FILAMENTA carnofa , breviflima , copiofiflima , totam difci fuperficiem obtegentia. ANTHERÆ oblongæ, acutæ. Discus & larere inferiore elongatus in corpus fubrotundum, craflum, carnofum , lingui-forme , fupernè convexum, fubtüs lamellis craflis, anguftis, acuminatis, creberrimis, imbricatis, tetum & declinatum, obtegens ftylum & ftamina, PIST. GERMEN inferum, calicis fundo adnatum, fupernè definens in corpus ungulatum , fubovatum , difcum corollæ perforans. Sryzus brevifimus. SricMA fexftriatum. PER. CarsuLa fphærica , ampliflima, lignofa , fragilis, versus apicem cinéta rudimentis laciniarum calicis, infrà partem illam , cui corolla adhærebat, & fuprà quam infider operculum non deciduum ; cavi- tas iftius capfulæ includit alteram capfulam globofam, pulpà molli, fibrosà, fucculentà , involutam , fragilem , fexlocularem , loculis fepto membranaceo diftinétis. SEM. numerofa , fubrotunda, comprefla, in pulpà molli nidulantia, COUROUPITA Guianenfis. (T'ABULA 282.) Pequea five Pekia. Prs. Aiff. Braf. pag. 141. edir. 1658. Pekia fruëtu maximo , globofo, KOUROUPITOUTOUMOU ; BOU- LET DE CANON. Barr. Franc. Equinox. p.92. MONADELPHIA,POLYANDRIA. oo ARBOR TRUNCO viginti & criginta-pedali, ad fummitatem ramofo ; rAMis undique fparfis; RAMULIS foliofis. For alterna, ovato-ob- longa , acuta, glabra, rigida, integerrima , petiolata. FLoRES alterna- tim difpofiti in fpicam oblongam fuper truncum & ramos prodeun- tem. Pedunculus florum ad bafim fquamulà decidui, & duabus aliis propè calicem munitur. CororLa ampla, incarnata , gratum odorem exhalans. Frucrus rufefcens , paludofus : pulpa interior faporis acidi. Floret, frutumque fert variis anni temporibus. Nomen Caribæum COUROUPITOUTOUMOU ; Gallicè BOULET DE CANON. Couroupitæ flos idem eft ac lecychidis, at fruétus diverfus eft. ExpLicATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ OCTOGESIMÆ SECUNDÆ: r. Capfula. 2. Reliquie calicis marginem efformantes. 3. Sedes fhgmarrs. 4. Capfula tranfversè [ciffa in qua apparent fecunda capfula & fex: loculr. s. Secunda capfula fegregata. 6. Semen. LE COUROUPITE de /a Gurane. (PLANCHE 283.) Le Couroupite eft un arbre qui s'éleve à une grande hauteur. Son TRONC a fouvent plus de deux pieds de diametre. Son écorce eft épaifle, gerfce & raboteufe. Son Bors eft blanc, intérieurement rou- geatre, & n'a pas une grande folidite; c’eft pourquoi il eft rarement employé. On en trouve des pieds ifolés dans les abattis de Maruri, & alors cet arbre ne s’éleve pas fi haut, & n’eft pas fi gros qu'il eft en pleine forêt. Au fommet du tronc naïflent des BRANCHES qui fe répan- dent en tous fens ; elles portent des rameaux chargés de FEUILLES alternes, ovales, liffes, entieres, longues d’un pied, & larges de quatre pouces. Les FLEURS naïflent fur le tronc & fur les branches; elles font por- tces fur des tiges difpoiées en épis, fimples, fermes, droites & ligneu- fes. Ces fleurs y font rangées alternativement, & ont chacune un pédoncule court, ferme, foutenu à fa bafe par une ÉCAILLE qui 710 MONADELPHIA, POLYANDRIA. tombe de bonne heure. Ce pédoncule à encore deux petites écailles vers la naiflance du calice. Le caALIcE à fon fommet eft divife en fix parties concaves, charnues & verdatres. La coroLie eft partagée en fix grands lobes entiers , inégaux, con- caves, de couleur de rofe un peu foncé; quatre font plus petits & deux plus grands ; ils tiennent par un onglet large, épais, charnu, blan- châtre, à la bafe des divifions du calice, & enfuite suniflent à un difque qui couvre le fommet de l'ovaire ; ce difque eft formé par un feuillet charnu, percé dans fon centre, & garni d’étamines dans prefque toute fa furface ; le bord de ce difque, qui eft du côté des quatre petits lobes, s'allonge de quelques lignes, & donne naïffance à un gros corps charnu , épais, échancré à fon fommet, de forme ovoïde, lifle, convexe en deflus, d’un blanc mêlé de couleur de rofe, garni en def- fous de lames rougeatres, appliquées les unes fur les autres que l'on prendroit, au premier coup d'œil, pour des étamines; ce corps eft courbé & couché fur le fond de la fleur, & empêche qu'on puifle appercevoit les étamines & le ftyle ; ce n’eft qu'en le foulevant qu'on peut les voir. Les ÉTAMINES font en grand nombre fur le difqueÿ leurs FILETS font charnus & très courts. Les ANTHERES font jaunes & très petites, Le pisri eft un ovaire uni & prefque tout renfermé dans la partie poftérieure du calice; cet ovaire fe termine par un mammelon angu- leux qui remplit louverture du difque; ce mammelon eft couronné par un STIGMATE Marque de fix rayons. L'OvAIRE, conjointement avec le calice, devient, en müriflant,une capfule ronde de la forme & de la grofleur d’un boulet de trente-fix, plus où moins, Vers la partie fupérieure il y a un rebord circulaire peu faillant, formé par les divifions du calice; & au deflous eft un cercle diftingué par une ligne: ce cercle eft la partie de l'ovaire qui dans la fleur étoit recouverte par les onglets des lobes de la corolle: ce qui cft au deflus de cette ligne, eft le males qui étoit emboëté dans le trou du difque, & qui portoit le ftigmate. Cette capfule ne s'ouvre point , & differe en cela de celle du quarelé. Elle eft extérieurement MONADELPHIA, POLYANDRIA 711 brune, raboteufe , de fubftance ligneufe & ferme ; fon épaiffeur eft en- viron de deux lignes ; intérieurement elle eft enduite d’une matiere fibreufe & pulpeufe, fous laquelle eft une feconde capfule mince, ferme & ofleufe; cette feconde capfule eft partagée intérieurement en fix loges, que l’on ne peut diftinguer que dans les jeunes fruits. Ces loges ne font formées que par des membranes qui fe confondent avec la pulpe qui enveloppe les sEMENCEs dans la maturité du fruit; elles font rondes, applaties, à deux lobes, couvertes d’une pellicule mince & blanche, Lorfque ce fruit eft tombe, qu'il eft refté quelque temps fur la terre, & qu’alors on le brife, ou s'il l’a été en tombant, il exhale une odeur acide. Sa pulpe devient liquide, de couleur de lie de vin; dans cet état elle ne n'a point paru d'un goût defagréable. Pour confer- ver cette capfule, l’on eft obligé de la percer avec une tarriere en deux endroits oppofés, afin de faciliter la fortie du fuc qu’elle conte- noit ; alors la caplule intérieure fe trouve libre, & roule dans l’exté- rieure. Ce fruit eft fort pefant dans fa maturité , il feroit dangereux . d'en efluyer le choc lorfqu'il tombe. Les FLEURS de cet arbre font belles à la vue, & répandent une odeur très fuave. Cet arbre eft en fleur & en fruit durant prefque toutes les faifons de l'année dans l’île de Caïenne. Les pieds, que j'y ai obfervés, étoient tous de moyenne hauteur; ce n’eft que dans les hautes forêts qu'on en trouve de très grands. Comme la fleur de cet arbre differe peu de celle du quatelé, on n'a pas cru néceflaire d’en donner la figure. Le fruit repréfente eft diminué confidérablement ; le pépin eft de grandeur naturelle. Les Créoles & les Negres ont donné à ce fruit le nom de ouler de canon , auquel il reflemble à beaucoup d’égards. Quelques-uns le nomment abricot fauvage , & fuivant Barrere , l'arbre eft appellé COUROUPITOUTOUMOU par quelques nations fauvages de la Guiane. Je ne crois pas, comme l'avance cet auteur, qu'on doive rapporter cet arbre au Pekia de Marcgrave; Braf. App. pag. 293. 712 MONADELPHIA, POLFANDRTIA, EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-DEUXIEME. 1. Capfule. 2. Rebord formé par les débris du calice. 3. Place du fligmate. 4. Capfule coupée en travers , dans laquelle on voit la feconde cap: fule & fix loges. s. Seconde capfule [éparée. 6. Semence. LECYTHIS. (Tasura 283.) Flos, (T42./284) Fructus, (T48. 285.) CAL. PErtANTHIUM monophyllum, fexpartitum, laciniis fubrotundis, concavis, deciduis. COR. monopetala fexfida, inferta versus apicem germinis ad bafint lacimarum calicis ; lobi corollz ampliflimi , düobus fuperioribus majoribus, ercétis , quatuor inferioribus patulis , omnibus adnatis difco carnofo, in medio perforato, germini impofito. STAM. FILAMENTA carnofa , breviflima , copiofiflima , totam difci fuperficiem obtegentia. ANTHERÆ oblongæ, acutæ. Discus è larere inferiore elongatus in corpus fubrotundum, craflum , carnofum, lingui-forme, fupernè convexum, fubtüs lamellis craflis , anguftis, acuminatis, creberrimis, imbricatis ceétum & declinatum, obtegens ftylum & ftamina. PIST. GERMEN inferum , calicis fando adnatum,, fupernè definens in corpus conicum, difcum corollæ perforans. Sryzus brevis. Sricma obtufum. PER. CarsuLA fubovata, operculata, lignofa , bi, tri, quadri, quin- que aut fex-locularis, circà medietatem circumferentiæ cinéta rudi- mentis laciniarum calicis, infrà partem illam cui infidet operculum, quod horizontaliter dehifcit. SEM. folitaria, bina vel terna, quaterna, oblonga , angulata, mem- branà aut teftà fragili inclufa , in quolibet loculo, 4. LECYTHNS (grandiflora) foliis ovatis, Aorum pedunculis craflis, (TABULA 283.) ARBOR MONADELPHIA,POLYANDRIA. 71; ARBOR TRUNCO triginta-pedali, ad fummitatem ramofo ; RAMIS hinc & indè fparfis. Fozra alterna, ovata, acuta , glabra, undulata, rigida , integerrima , petiolata. FLORES axillares aut terminales, quan- doque fuprà truncum & ramos, fpicati, alternatim difpofiti pedunculo craflo , ad bafim fquamulà munito. Calicis folia intüs rubentia. CoroLLA duriflima. SEMINA maxima, angulata, oblonga,membranà ruffà, coria- ceà, involuta, nucleo dulci & eduli. Operculum capfulæ extüs con- vexum , acutum, habet intüs appendicem lignofam , angulatam , cui adhærent membranæ quibus capfula in loculamenta partitur. Florebat Januario , fruétum ferebat Aprili. Habitat in fylvis Caux & Orapu. Nomen Caribæum CANARI MAKAQUE ; Gallicè MARMITE DE SINGE. ExrricaTio TABULÆ DUCENTESIMÆ OCTOGESIMÆ QUARTÆ,. 1. Gemma floris. 2. Gemma floris laciniis calicis expolrara. 3. Lacinia calicis fegregata. 4. Calix expanfus. Fulcimentum difei & piftillum. se Corolla expan/a. 6. Petalum fegregatum. 7. Corolla cum parte petalorum, lamella difei erecla. Stylus. 8. Difcus naturalis. (a) Impreffio calias. (b) Impreffio corolle. (c) Stylus. 9. D es Apertura per quam fty lus ingreditur. 10. Pars lamelle & corporis difct verticaliter [eiffi. 11. Sramen fegregatum. 12. . . pp: : ;. } Lamelle partem internam corporis carnoft difci obregentes: 13. Piftillum. ExPLICATIO TABULÆ FRUCTUUM 284. 14 Capfula. 15. Rudimenta calicis marginem efformantia. 16. Circulus impreffione corolla & difci efformatus. 17. Bafis ftyl: operculum efformans. 18. Capfula aperta à fronte vifa. 19. Operculum, 20. Semen. Xxxx 514 MONADELPHIA, POLYANDRIA. LE QUATELÉ à grande fleur. (PLANCHE 283.) Fleur, (P1.284.) Fruit (CPL 285.) Le Quatelé eft un ARBRE qui devient très grand ; fes FEUILLES fonë ovales, fermes , épaifles, ondées, longues de fept pouces, & larges de trois, terminées par une petite pointe; elles font partagées dans toute leur longueur par une côte faillante en deflous. : Les FLEURS naïflent à l'extrémité des rameaux à laiffelle des feuilles , & fortent aufli des branches & des rameaux. Elles font atta- chées fur de gros épis ligneux , pendants. Chaque fleur a fon pédon- cule garni à fon origine d'une ÉcaILLE qui tombe. Ce pédoncule eft charnu, & groflit en approchant des divifions du calice. Les fleurs forment de gros boutons avant que de s'épanouir. Ces boutons font couverts par les fix portions du calice , qui font épaifles, larges, arrondies, concaves intérieurement, & extérieurement con- vexes , de couleur rougeitre. Les fleurs épanouies repréfentent fix grands pétales d’une belle couleur de rofe, dont deux plus longs & plus larges, & quatre plus petits, ayant dans leur centre un gros corps allongé. Ces pétales font attachés par un onglet épais & charnu, autour du fommet de l'ovaire; au deffous d’un difque, avec lequel ils paroiffent fe réunir. Ce difque eft un feuillet épais qui couvre l'ovaire, & eft percé dans fon milieu pour laifler fortir le ftyle; il eft chargé d'écamines dans prefque toute {à circonférence ; mais la partie du côté des petits pétales en eft dé- pourvue; là il fe prolonge d'environ trois lignes en une membrane nue, cpaifle, furmontée d'un gros corps charnu, ovale, incliné, & couché fur le fond de la fleur dont il cache les étamines & le ftyle. Ce corps eft de couleur de rofe, life à fa face antérieure, chargé en def- fous d’un nombre infini de petites lames longues, étroites, pointues ; appliquées les unes contre les autres. Le FILET des étamines eft blane, & les ANTHERES font jaunes, Le visris eft un ovaire uni avec le fond du calice; il porte à fon fommet un corps arrondi qui remplit l'ouverture du difque; ce corps eft furmonté d’un STYLE court, terminé par un STIGMATE AÏgu. MONADELPHIA;POLYANDRIA. 715$ L'ovarre, conjointement avec le fond du calice, devient une CAPSULE en forme d'urne , dure, ligneufe , épaifle , d’environ fept pouces de hauteur, de deux pouces & demi d'ouverture, & de quatre pouces & plus de diametre; elle eft arrondie à la partie qui tient au pédoncule, convexe à fon fommet , & terminée en pointe; les im- preflions, que laiflent les parties du calice qui ne tombent pas, font un rebord ligneux, faillant, & au deflus un collet de près d'un pouce de hauteur , qui dans la fleur étoit couvert par les onglets des pétales. Le pourtour de l'ouverture de cette urne, qui eft fermée par un cou- vercle qui s’y enfonce de toute la hauteur du collet & fouvent juf- qu'au fond, eft convexe à fa face extérieure , & terminé par une éminence pointue ; à fa face interne il fe prolonge en un poinçon long , ligneux, conique , à plufieurs facettes, où font attachées de groffes AMANDES oblongues, de forme irréguliere, enveloppées par une membrane comme nos châtaignes. Ces amandes font très bonnes à manger. Cet arbre croit dans les forêts de la Guiane ; je l'ai remarqué dans les quartiers de Caux & d'Orapu. Le fruit eft confidérablement diminué ; les fleurs font de grandeur naturelle. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-QUATRIEME. 1. Bouton de fleur. 2. Bouton de fleur dont on a détaché les divifions du calice. 3. Divifion du calice [éparée, 4. Calice épanout dans lequel on vois le fupport du difque & le piftil, s. Corolle épanoue. 6. Pétale fepare, 7. Corolle à laquelle on a coupé une portion des pétales , & élevé Ja partie allongée du difque, pour faire voir [a ftruéture in- terne, G la firuation du ftyle. 8. Difque vu dans [a pofirion naturelle. (a) Impreffion du calice, (6) Zmpreffion de la corolle. (c) Sryle. 2. Difque renverfé. Ouverture par-où palfe le ftyle. XXX 1] 716 MONADELPHIA, POLYANDRIA, ro. Portion du feuillet & du corps du difque coupé verticalement. 11. Étamine feparée. 12 JA [, { Lames qui couvrent la partie interne du corps charnu du difque. 13. Pafll. PLANCHE 285. ExPLICATION DEs FRUITS. 14. Capfule. 15. Rebord formé par les débris du calice. 16. Collet formé par l’impreffion de la corolle & du difque. 17. Couvercle formé par la bafe du ftyle. 18. Ouverture de la capfule vue de face. 19. Couvercle. 20. Amande. 2. LECYTHIS (amara) foliis ovato-lanceolatis , acuminatis , fruétu parvo, nucleo amaro. (T'4BULA 286.) ARBOR TRUNCO decem-pedali, ad fummitatem ramos emittens reétos & horizontales; rAMuLIS pendulis & foliofis. FozrA alterna, ovato-oblonga, rigida, acuta , glabra, integerrima , petiolata. FLORES fpicati , a PATRE & Co iudlese brevi pedunculo rt ad bafim tri- bus fquamulis munito. Ce en mediocris, flava. FrucTus; capfula ovi-formis, teftà fragili, operculo intüs quatuor foflulis excavato, quibus fingulis adneétitur SEMEN oblongum, angulatum , membrani obvolutum ; NUCLEO amaro. Habitat in fylvis Guianæ. Hujus arboris varietas reperitur, quæ fruétu minori, & compreflo, rantummodo à præcedenti diftert. Habitat in tfdem locis. ExPLICATION DU FRUIT DE LA PLANCHE 286, voyez PLANCHE 285. 1. Capfula. 2. Operculum cum amygdala. 3. Capfüla tranfversè [euffa quadrilocularis , & pen À Capfula aperta interius vifa. LE QUATELÉ amer. (PLANCHE 286.) Ce Quarelé eft un arbre qui s'éleve très haut. Ses FEUILLES font ovales, terminées en pointe. Ses FLEURS font petites , jaunes, garnies a leur pédoncule de deux & trois ÉCAILLES. MONADELPHIA, POLYANDRIA. 17 Son FRUIT eft une capfule de la grofleur d’un œuf, mince, dure & ligneufe, qui a la forme d'un petit pot ovale; fon couvercle eft partagé à fa partie inférieure par quatre arrêtes faillantes, en quatre portions un peu concaves, & à chacune eft attachée une AMaNDE oblongue, anguleufe , amere. Les finges mangent ces amandes. Il y a une varieté de cet arbre , dont les fleurs ont à l’origine de leur pédoncule une écaille, & dont la capfule eft moins grofle, & fouvent comprimée d’un feul côté ; dans cour le refte elle reflemble à cette efpece. Les Créoles nomment le fruit de ce Quatelé PETITE MARMITE DE SINGE. Les fruits font diminués de moitié de leur grandeur naturelle. ExPLICATION DU FRUIT DE LA PLANCHE 286 , voyez PLANCHE 285. 1. Capfule. 2. Couvercle avec l’amande qui y efl attachée. 3. Capfule coupée en travers dans laquelle on voit quatré loges & une amande. 4. Capfule vue intérieurement par fon bord fupérieur [éparée de fon couvercle. 3. LECYTHIS (parviflora) foliis ovato - lanceolatis , acuminatis, fruétu parvo , biloculari, operculo cum appendice lignofà, intùs produë&ti. (T'ABULA 287.) FRUTEX TRUNCO tripedali, ramofo ; RAMIS fparfis & declinatis. Forra alterna , Ovata , rigida , acuta, integerrima, petiolata. FLORES fpicati, paniculati, terminales. Corocra parva , fulphurei coloris, odorem fuavem exhalans. Frucrus ; capfula {ubovata, parva , fubli- gnofa, fragilis , bilocularis, diflepimento ab interiori operculi cavitate produéto. SEmiNa folitaria ,jangulofa , oblonga, ftriata ; NUCLEO amaro. Habitat ad ripas fluviorum Guianz. Nomen Gailicum PETITE MARMITE DE SINGE. ÉXPLICATIO TABULÆ 287, vide TABULA 285. 1. Capfula. 2. Operculum. 18 MONADELPHIA, POLY ANDRIA. 3. Operculum inverfum internè vifum. 4. Amygdala. LE QUATELÉ a petite fleur jaune. (PLANCHE 287.) Cette efpece de Quatelé eft un arbre qui ne s’éleve pas fort haut. Ses BRANCHES & fes RAMEAUX font inclinés vers la terre. Ses FEUILLES font ovales, rerminées en pointe, moins longues que celles du pré- cédent. Ses FLEURS font aufli beaucoup plus petites; leur couleur eft d'un jaune doré; elles répandent une odeur très fuave. Le rru1T eft une petite capfule en forme de pot, fermé par un cou- vercle. Cette carsuLe eft mince, caflante & un peu ligneufe ; fon cou- vercle donne naïiffance intérieurement à une cloifon mince , ferme, large ? qui {e partage jufqu'au fond de la capfule , & la partage en deux cavités ; ces cavités contiennent chacune une AMANDE oblongue, anguleufe , attachée à la partie fupérieure de la cloifon ; le couvercle & la lame ne faifant qu’un feul corps, tombent enfemble. Les amandes font ameres, les finges les mangent. Cet arbre croît aux bords des rivieres de la Guiane. Les fruits font repréfentés de grandeur naturelle. EXPLICATION DU FRUIT, PLANCHE 285. 1. Capfule. 2. Couvercle. 3. Couvercle renverfé, vu intérieurement, 4. Amande. 4. LECYTHIS (Zabucajo) foliis fanceolato-oblongis ; acuminatis , | frudtu magno , nuclco eduli. ( T'ABULA 288.) Zabucajo. Pis. Hif£. Braf. Lib.1v. pag. 63. Jaçapucaïo. Pis. Hiff. Braf: ed. 1668. pag. 155. ‘ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali , ad fummitatem ramofo ; RAMIS undique fparfis ; RAMULIS foliofis. Forra alterna, ovato-oblonga, acuta , glabra, rigida, integerrima , petiolata. FLORES racemofi , pe- dunculi terminales , quilibet flos infidet pedunculo craflo, ad bafim fquamulà deciduà munito, CorozLa ampla , fex-fida. Lobis inxqua- MONADELPHIA, POLY ANDRIA. 310 libus , albis , ad marginem incarnatis. FRUCTUS ; capfula magna , OVatA, lignofa, duriflima. SEMINA angulata, oblonga, crafla, nucleo dulci & eduli. Florebat Martio, fruétum ferebat Julio. Habitat in fylvis defertis versus amnem Galibienfem. Nomen Caribæum QUATELÉ & ZABUCAIO ; Gallicum MAR- MITE DE SINGE. LE QUATELÉ Zabucaïe. ( PLANCHE 288.) Pour le détail de la FLeur ; (PL. 284.) & pour le Fru1T, (28$.) Le Quatelé eft un ARBRE très grand. Son Tronc à foixante pieds & plus de hauteur, fur deux pieds & plus de diametre. Son écorce eft gerfée & raboteufe. Son sors eft blanc , rougeätre dans le centre; il poule, à fon fommet, des BRANCHES qui fe répandent en tous fens, & qui portent des RAMEAUX chargés de FEUILLES alternes , entieres, ovales, longues de dix pouces, larges de deux & demi, terminées “par une pointe ; elles font lifles, fermes & d'un vert pâle; leur pédi- cule eft court , convexe en deflous, & creufé en gouttiere en deflus. Les FLEURS naïflent à l'extrémité des rameaux fur des grappes pendantes. Chaque fleur à fon pédoncule garni à fon origine d’une petite ÉCAILLE qui tombe. €ec pédoncule eft charnu, & groflit à me- fure qu'il approche des divifions du calice, qui eft découpe en fix par- ties inégales, aiguës, étroites, charnues & rougeâtres. La corozze eft à fix pétales inégaux , blancs, de couleur de rofe à leurs bords, larges , fort épais, & charnus à leurs onglets. Quatre font plus petits , & deux plus grands ; ils font attachés autour du fommet de l'ovaire , au deffous d’un difque avec lequel ils paroiïffent fe réunir. Ce Disque eft un feuillet épais qui couvre l'ovaire, & eft percé dans fon milieu ; il eft chargé d’Éramines dans prefque toute fa circonf- rence; mais la partie du côté des petits pétales en eft dépourvue ; R il fe prolonge d'environ deux lignes en une membrane nue ,Cpaifle, furmontée d'un gros corps charnu , ovale, incliné, & couché fur le fond de la fleur Aorte il cache les étamines & le ftyle. Ce corps eft de couleur de rofe, lifle à fa face extérieure, chargé au deffous d’un 720 MONADELPHIA, POLYANDRIA. nombre infini de petites lames charnues, longues, étroites, pointues, appliquées les unes fur les autres. Le FILET des étamines eft blanc, court; & les ANTHERES font jaunes. Le risriz eft un ovaire uni avec le fond du calice; il porte à fon fommet un corps arrondi, qui remplit l'ouverture du difque. Ce corps eft furmonté d’un sTyYLE court, terminé par un STIGMATE aigu. L'OVAIRE, conjointement avec le fond du calice, devient une CAPSULE en forme de pot ferme par un couvercle. Elle eft épaïfle, dure, ligneufe, de forme ovale, arrondie à la partie inférieure, & convexe à fa partie fupérieure, dans le centre de laquelle séleve une pointe qui étoit le ftyle ; elle a quatre pouces, plus où moins, de diametre, fur cinq, fix & plus de hauteur. Cette capfule s'ouvre à fon fommet par un couvercle qui fe détache dans la maturité du fruit ; ce couvercle étoit emboëté dans le trou du difque qui porte les éta- mines; il s'enfonce intérieurement de quelques lignes, & fe prolonge en un poinçon ligneux, conique & anguleux , jufqu'au fond de la capfule qui contient plus ou moins d’AMANDESs oblongues, de forme irréguliere , & attachées aux différentes faces de ce poinçon. Cette capfule, précifément au deflous de fon couvercle, vers fa partie fupé- rieure, a un rebord faillant, marqué par les fix pieces du calice : & au deflus eft un collet qui dans la fleur étoit couvert par l'onglet dés pétales, lequel forme le pourtour de l'ouverture de cette capfule, lorfque le couvercle eft tombé, Les Portugais, qui travaillent au tour, font, avec ces capfules, des boëtes & autres petits ouvrages. L'on mange les amandes de ce fruit; elles font douces, délicates & préférables aux amandes d'Europe. Les oiïfeaux & les finges s’en nouriflent ; c’eft vraifemblablement par cette raïifon que les Créoles de Caïenne nomment les fruits des différentes efpeces de ce genre CANARI MAKAQUE ou MARMITE DE SINGE. Au Brefil l'on tire de ces amandes une huile qui y cft eftimée. L'écorce de cet arbre eft employée par les Indiens à faire des bré- celles , & à lier des fardeaux. J'ai MONADELPHIA, POLYANDRIA. ax J'ai trouvé cet arbre dans les bois déferts de l'intérieur de la Guiane, après avoir pañlé les habitations des Garipons, qui font au deflus de labattis du Roi. Il étoit en fleur dans le mois de Mars, & en fruit dans le mois de Juillet. M. le Comte d'Eftañig, à fa relâche au Bréfil, trouva ces amandes fi excellentes qu'il en fit provifion pour qu'on et cet arbre à l'Ifle de France, & parmi la quantité qu'il m’en remit il en leva une dou- zaine au jardin du Réduit. En 1761 ces jeunes arbres avoient fix pieds de hauteur , ils étoient de la plus belle venue; mais comme après mon départ ce jardin a été négligé & dévafté de tout ce qu'il y avoit de rare, je crains avec raifon que ces arbres dans leur tranfport, & ar- rachés fans avoir égard à la faifon, n'aient péri. On peut voir le lieu où ces arbres étoient plantes, fur un plan de ce jardin que je remis à Meflieurs de la Compagnie des Indes, en 1762. .$. LECYTEHUS (zdatimon) foliis ovato-lanceolatis, acuminatis, frutu patvo , quadriloculari. (PLANCHE 289.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali, ad fummicatem ramofo; RAMIS hinc & indè fparfis ÿ RAMULIS foliofis. Forta alterna, ovata, glabra, rigida, integerrima , petiolata. FLores fpiçati, axillares & terminales; pedunculus commun is; punétis glandulofis afperfus , ad bafim binis SQUAMULIS oppolfitis munitur; pedunculi florum breves, crafli, rubri, glandulis minimis, albis, confperf, numerofiflimi , #1 bañin calicis. CoroLLa fex-fida, incarnata , lobis inæqualibus , conniventibus , late- raliter imbricatis ; difcus Che erecto , fornicato, delinens in corpus carnofum , obtufum , rectum, lamellis oblongis Abric ar FRUCTUS; capfula depreffa, Éborar acuta, margine ‘Prominente circà medic- tatem cincta. Operculum : intùs , quatuor foveis excavatum, SEMINA folitaria, fingulis foveis adnexa, parva, angulata; NUCLEO amaro. Florebat, frudtumque ferebat N ovembri, Habirat in fylvis Sinemarienfibus. Nomen Caribæum 1DATIMON. 6. LECYTHIS (Zurea) foliis lanceolatis, oblongis, acuminatis, flore parvo. Varietas hujufce arboris reperitur, quæ Aoribus luteis, tantèm diftert, Habitat in ifdem locis. NYyyy 722 MONADELPHIA, POLY ANDRIA. EXPLICATIO T'ABULÆ DUCENTESIMÆ OCTOGESIMÆ NONÆ 1. Gemma floris. - 2. Corolla inver[a. 3. Corolla expan[a. 4. Capfula magnitudine naturalr. s. Capfula ab operculo fegregata. Quatuor amygdales 6. Operculum. LE QUATELÉ Jdatimon. (PLANCHE 289.) Ce Quatelé ef un arbre qui refflemble au Zapucaïo par fes FEUILLES; il s'eleve à la même hauteur: Son Tronc eft d’égale grofleur. Ses FLEURS naiflent aux aiflelles des feuilles, & aux extrémités des rameaux, fur des pédoncules fimples qui portent plufieurs fleurs alternes , & qui ont à leur bafe deux ÉCAILLES ; ils font pointillés & convexes, cha- grincs dans toute leur longueur. Le pédoncule particulier de chaque fleur eft rouge , & chargé de petits corps glanduleux, blanchîtres; & au deflous du calice font plufieurs de ces corps amoncelés. Le carice cft à fix divifions charnues , concaves , aigués & veinées de rouge. La cororte eft partagée en fix lobes inégaux, dont deux, réunis enfemble, fe recouvrent par le côté l'un l'autre, & cachent en partie les deux lobes latéraux. Ces deux derniers lobes font plus grands, foutiennent & enveloppent un feuillet. Ce feuillet eft large, charnu, allongé, étendu & couché fur les deux grands pétales qu'il déborde ; il eft charge de petites lames étroites, pointues & charnues, couleur de rofe. La partie inférieure de ce feuillet eft un D1$QuE qui couvre le fond de la fleur ; il eft percé dans fon milieu ; les deux bords latéraux font relevés, fe courbent l’un fur l'autre, & forment une efpece de etite voûte qui cache les étamines & le ftyle. Les deux lobes latéraux de la corolle , &les deux grands, qui foutiennent & enveloppent ce feuillet , font corps avec le difque ; les deux fupérieurs, qui couvrent en partie les latéraux, font appliqués à fa bafe. Les ÉTAMINES font rangées fur toute la circonférence de ce difque, Ecurs riers font courts. Les ANTHERES fonc jaunes , très petites. MONADELPHIA, POLY ANDRIA. 720 Le risrir eft un ovaire uni en partie au fond du calice, & qui porte à fon fommet un petit corps arrondi, qui remplit l'ouverturedu di fque; ce corps fe termine en un sTyLe dont le sTIGMATE eft aigu. L'ovarre devient dans fa maturité une cArsULE qui a la forme d'un petit pot avec fon couvercle; elie eft ligneufe, d’un pouce de hauteur, fur un pouce & plus de diametre, arrondie à fa bafe, & con- vexe à fon fommet; elle a dans le milieu de fa hauteur un bord circu- laire & faillant , formé par les portions du calice qui fubfiftent ; au def fus de ce bord eft un collet qui sévafe, & forme l'ouverture de cette capfule qui eft fermée par un couvercle, qui s'enfonce de toute la hauteur du coller. Ce couvercle eft un peu convexe extcrieurement, & eft cerminé par une pointe moufle; à fa face interne font quatre cavités féparées par quatre petites cloifons, & à chacune de ces cavi- tés eft actachée une AMANDE brune, oblongue & amerc. J'ai obfervé cet arbre dans les forêts défertes de la Guiane, après avoir monté le deuxieme fault de la riviere de Sinémari. Il eft nomme ZDATIMON par les Galibis. Les fleurs & les fruits font repréfentés de grandeur naturelle. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-NEUVIEMES 1. Bouton de fleur. 2. Corolle renverfée. 3. Corolle épanoute. 4. Capfule de grandeur naturelle: s- Capfule féparée de [on couvercle. Quatre amandes. 6. Couvercle. 7. LECYTHIS (nor) foliis lanceolato-oblongis, petiolatis, Jace, Armner. pag. 168. tab. 109. Lecythis o//arca, Lin. Spec. pag. 734. LerL. Ir. 189. E O UR AMF A Re (Tarurtu290) BARRE COR, :, 7 . SEAM PPMPISMENIPRE PER. CarsuLca oblonga, lignofa , operculata, fragilis, trigona, an- gulis obrufis , versüs apicem cinéta rudimentis laciniorum calicis, & Yyyyi 724 MONADELPHIA, POLY ANDRIA. fuprà quam infidet operculum fubrotundum , intüs emittens ap- pendicem lignofam, trigonam ufque ad fundum capfulæ. SEM. tria, oblonga, plana, alà foliaccà cinéta , affixa fingula infernè ad latera appendicis. COURATARI Guianenfis. (TABULA 190.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali, ad fummitatem ramos crafliffi- mos, plurimos , undique fparfos, emittente ; RAMULIS foliofis. FoLrA alterna , ovata, acuta , glabra, integerrima, petiolata; novella rubra. Habitat in fylvis Guianæ. : Nomen Caribæum COURATARI. ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ. 1. Capfula fine operculo. 2. Operculum lignofum , trigonum. ‘3. Impreflio feminum. 4 Semen. LE COURATARI de la Guiane. (PLANCHE 290.) Cet ARBRE séleve fort haut. Son Tronc a plus de foixante pieds de longueur , & quatre pieds de diametre. Son ÉCORCE extérieure eff gerfée, l'intérieure eft compofce de plufieurs FEUILLETS très minces, qui fe féparent , & qui, en fe defléchant, deviennent d’une couleur de cannelle. Son go1s eft ordinairement blanchätre à la circonférence, & rouge versle centre. Les BRANCHES, qui terminentletronc,fonten grand nombre, & forment une tête confidérable. Ses FEUILLES font alternes, entieres, ovales, terminées par une longue pointe ; elles ont fix pouces de longueur, & deux pouces & plus de largeur ; leur couleur eff d'un vert jaunâtre, & nouvellement développées elles font rougeätres. Je n'ai pas vu les FLEURS de cet arbre. Son FRUIT, que Jai fouvent trouve fur la terre, eft une coQuE ligneufe , de figure conique, à trois angles obtus, marqués de quel- ques lignes qui s'étendent depuis l'infertion de l’attache du calice, ju£ qu'à la naïflance du pédoncule. Cette coque ef fermée par un poin- con ligneux, triangulaire , qui fe prolonge jufqu'au fond de la coque, MONADELPHIA, POLY ANDRIA. 715 & porte fur chaque face des GRAINES oblongues , applaties, bordées d'un feuillet membraneux ; la tête de ce poinçon eft convexe, fillon- née , marquée dans fon milieu d'un petit tubercule qui foutenoit le ftyle; elle eft arrondie, & ferme entierement l'ouverture de la coque. La couleur de cette coque eft brune; elle eft repréfentee de grof- feur & grandeur naturelle; on en trouve de moyennes & de plus petites. Cet arbre croit dans plufeurs lieux de la terre ferme. Je l'ai vu à Aroura, à la crique des Galibis, à Sinémari. Ce même arbre m'a été nommé tantôt COURATARI, BALATA BLANC , & tantôt MAOU par les Necres. Les Gahbis & les autres nations de la Guiane fe fervent de l'écorce de cet arbre, qu'ils coupent par larges bandes, dont ils forment une corde en forme d’anneau , autour du tronc de grands arbres, & par le moyen de laquelle, en fe plaçant entre le tronc & la corde, ils parviennent à grimper jufqu'au fommer, EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-DIKIEME, 1. Capfule fans couvercle. 2. Couvercle de la capfule en forme de poincon. 3. Faces ou impreffions des femences. 4. Semence. PA CHIR A (T4ävrA 291. 6 292) CAL. PERIANTHIUM monophyllum, tubulofum , oblongum, quinque- dentatum, denticulis brevibus, acutis, ad bafim cinétum tuberculis quinque glandulofis. COR. PeraLa quinque, longifima, angufta, acuta , fubtüs viridia, fupernè flavefcentia , in fundo calicis inferta , parte medià inferiori in tubum conniventia, fuperiori expanfa & reflexa, omnibus deci- duis. STAM. Tusus longus, flavefcens , calicis fundo infertus, limbo in quin- decim pedicellos, craflos, oblongos definente; fingulis decem aut undecim filamenta bipartita, longiflima, gerentibus. ANTHERÆ ovatæ , oblongæ, bivalves; numerus ancherarum 300 aut 320. 726 MONADELPHIA, POLYANDRIA. PIST. GERMEN pentagonum, angulis obtufs. Sryrus cylindraceus; longifimus, STIGMA quinque- lamellatum ; lamellis oblongis, angu= ftis , acutis, rubris. PER. CarsuLa villofa , rufefcens, ovata, pluribus fulcis longitudina: liter ftriata, unilocularis, multivalvis, Vault cotiaceis. SEM. numerofa , angulata, craïla , mutud fibi incumbentia , rufef centla, PACHIRA aguatica. (T'ABULA 291. & 292.) Ar8or mediacris, viginti-pedalis; TRUNCO ramofo; RAMIS in orbemt expanfis. Fozta alterna, digitata; FOLIOLIS quinque, inæqualibus, ovato-oblongis, glabris, acutis, integerrimis, fubpetiolatis, & longo petiolo futile: Co nets breves, deciduæ. FLores folitarii, axillares, brevi & craflo pcdunculo : innixi. Florebat à fructumque ferebart Decembri. Habitat ad ripas fluviorum, in locis aquà marinà fubmerfis. Nomen Gallicum CACAO SAUVAGE. Semen torrefatum à Caribæis editur. Expzicatio TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ PRIMÆ,. 1, Zocus flipule. 2. Glandule ad bafim calicis. 3. Calix. 4. Petala tubum efformantia. s. Capfula. 6. Amygdala, Expzicario FLORIS TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ SECUNDÆ. 1. Gemma floris. 2. Calix, . Glandule, Calix apertus, Germen. Srylus, Suigmata. Cale Pars fly li. . Corolla expan/a. . Petalum, Tubus flaminum. Tubus apertus quindecim fafciculos flaminum ferens. Germen. Pars ftyli. © ®æ ©] mA R 0 La MONADELPHIA, POLY ANDRIA. 927 ir. Germen fegregatum. 12. Tubus quindecim fafciculos ferens & unus fafciculus partitus in undecim ramulis, unusquifque ramulus bipartitus in duobus filamentis antheram ferentibus. LE PACHIRIER aquatique. (PLANCHE 291 6 292.) Cet ARBRE vient dans les endroits qui font baignés d’eau faumâtre. Son Tronc s'éleve de quinze à vingt pieds, & il a un ou deux pieds de diametre. Son écorce eft cendrée, & fon pos eft blanc , mo! & comme fpongieux. Il eft fouvent garni de BRANCHES dès le bas. Ces branches font rameufes & fe répandent en tous fens. Les branches & les rameaux portent des FEUILLES alternes & digitées, compofées de cinq FOLIOLES rangées à l'extrémité d’un long pédicule, en forme de main ouverte. Le pédicule porte à fa bafe deux petites sTIPULES; il a fix pouces de longueur. Les folioles font lifles, vertes, ovales , termi- nées par une longue pointe ; elles font de grandeur inégale, la plus ‘ longue a fept pouces, fur deux de largeur. Les FLEURS font folitaires à l’aiflelle des feuilles. Leur pédoncule _ eft ligneux, long d’environ fix lignes, fur trois de diametre. Le carice cft velu, d’une feule piece, en forme de tuyau long d'un pouce , entouré à fa bafe par cinq corps glanduleux. Il s'évafe un peu à fon extrémité fupérieure qui a cinq finuofités fort Iégeres, entre lefquelles eft une petite pointe. La cororze eft à cinq pétales épais, charnus, longs d'un pied, larges de fix lignes, & terminées en pointe. Leur couleur eit jaunâtre en deflus, verdätre en deflous. Ils font rapprochés tous enfemble, & forment un tuyau long d'environ fix pouces, enfuite ils s'écartent, s'épanouiflent & fe courbent; ils font attachés au fond du calice, & en tombant ils laiflent à découvert le paquet des étamines. Les ÉTAMINES font en grand nombre, partagées en quinze faifceaux portés chacun fur un pédicule qui s’éleve de la circonférence du tube. Ce tube cft jaunâtre, haut de quatre pouces, plus étroit à fa bafe qui eft attachée au fond du calice, & entoure l'ovaire. Le pédi- 728 MONADELPHIA, POLYANDRIA. cule de chaque faifceau porte dix & quelquefois onze FILETS, qui fe divifent en deux plus longs, plus grêles, rougeûtres, chargés chacun d'une ANTHERE jaune à une bouïfe, qui s'ouvre en deux valves. Le rrsrre eft un ovaire à cinq côtes arrondies, furmonte d’un STYLE très long, terminé par un STIGMATE à cinq feuillets étroits, rouges & pointus. La partie du ftyle, qui eft renfermée dans le tube, eft blanche, charnue, épaiïlle ; l'autre partie eit rougeâtre & plus gréle. L'ovaire devient, en müriflant, une carsuLE velue, rouflûtre, coriace , ovoïde, partagée par des fillons à plufieurs côtes épaïlles , arrondies; elle n’a qu’une feule loge remplie de grofles aMaNDEs irré- gulieres , anguleufes , couvertes d'une membrane rouflâtre. Cette capfule s'ouvre de la pointe à la bafe en plufeurs fegments. Chaque côté fe fépare l'une de l’autre. Cette caplule a environ cinq pouces de diametre. Cet arbre eft appellé C4CAO SAUVAGE par les habitans de Caïenne. F Les Galibis mangent les amandes de ce früit , cuites fous la braife. J'ai trouvé cet arbre fur les bords de la riviere d’Aroura & d'Orapu. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois de Décembre. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-ONZIEME, 1. Place de la ftipule. 2. Glandes à la bafe du calice. 3. Calice, 4. Efpece de tube formé par les pétalés. s. Capfule, 6 . Amarde. EXPLICATION DE LA FLEUR DE LA PLANCHE 292. 1. Bouton de fleur. 2, Calice, 3. Corps MONADELPHIA, POLYANDRIA, 79 3. Corps glanduleux. 4. Calice ouvert. Ovaire. Style, s. Srigmates. 6. Calice, & portion du ftyle. 7. Corolle épanouie. 8. Pérale. 9. Tube qui porte les étamines. 10. Tube ouvert qui porte quinxe faifceaux d'étamimes. Ovarre: Portion du ftyle. 11. Ovaire féparé. az. Tube qui porte les quinze faifceaux ; & un faifceau partage er onxe branches ; chaque. branche divifée en deux fers qui pors cent chacun une anthere. Zz22 739 CLASS T' SR Te D TI A:D.E:L: PE ESS I PENTANDRIA. CCCXXXI. MONIERA. TO: CTANDRTA CCC POLTGMEA CCCXXXIV. SECURIDACA. CCCXXXV. COUMAROUNA. LIL 'DECANDRTA: CECXXXNI. ANISSOLTA: CCCXXXVIL TARALEA. CCCXXXVII. MOUTOUCHI. CCCXXXIX. DEGUEETA. CECXL: ACOUROAÀ. CCEXET. VOITAIREA. CCCXLIL. PARTVO'A: CCCXLIIL. ERYTHRINA. CCCXLIV. CROTALARIA. CCCXLV.': TASN'OINITS: CCCXLVI. D'OLTGHOS CECEXEVIL.: :G E YG MNPE, ECCXEMIH.:, CL ITORTE CCEXLAX, M AMAICEPES: CCC. CHIETS US: CECET. GEOFFRÆ A: CECETE. ROBINIA. GECETT CLOMPANUS. ECELIVE CORONILLA. COCEV: HEDYZARUM. CCCLVI. ÆSCHYNOMENE. CCCLVIT. INDIGOFERA. CCELVI GA LEIGA.: CCCLEX. PSOR'ATLE'A CCCLIX. TRIFOLIUM. CCCEXT. MEDICAGO. C'AETVATS SALES MVL DIADELPHIA 3, PENTANDRIE MON DER ’A: (TapurA 293.) Car PERIANTHIUM quinquepartitum; laciniis inæqualibus; fupc- riore lineari, long , incurvä , florem obregente ; laterali exteriore DIADPELPHIA, PENTANDRIA. 7Sùt dimidio breviore , lanccolatà , reliquis brevibus , obtulis , perfiften- tibus. COR. tubulata, ringens, brevior calicis lacinià fuperiore. Tusus cylindricus , in medio contraétior , curvus. LiMeus bilabiatus, quin- quefidus , labio fuperiore indivifo, ovato , obtufo , labio inferiore quadrifido, reéto, laciniis oblongis, obtufis. NECTARIUM ; fquama ovata ad bafim germinis, infrà filamentum inferius. STAM. FILAMENTA duo, plana, membranacea, quorum fuperius con- cavum, apice bifidum ; inferius planum , apice trifidum. ANTRERÆ in filamento fuperiore bin, connatæ, intüs hirfutæ, includentes ftigma; in filamento inferiore tres minutiflimæ , teretes (an fteriles?). PIST. GERMEN fubrotundum , quinquelobum , quinquangulatum. STyLus folitarius, filiformis. SricMA capitatum, oblongum , intüs planum, orbiculatum, margine acuto. PER. CarsuLÆ quinque, ovatæ, breves, compreflæ, uniloculares, faturæ dimidio bivalves. SEM. Co » OVata, margine interiore reétiorce, obtufiorce , calyptrà inclufa. MONIERA (crifolia)., LærL. Ît. Amer. pag. 259. Moniera trifolia. Lin. Spec. pag. 986. Rapix annua, fibrofa. CauLts pedalis, à medio fursüim dichotome divifus , glaber , in fummo pubefcens. Forra inferiora, oppofita ; fuperiora fæpè alterna, ternata; FoLro- is oblongis, integerrimis , pubefcentibus; intermedio pauld majore in pedicellum attenuatum definente. Petiolus communis teres , foliolis paul brevior. FLORES alterni in fpicà divaricata, pedunculo & dichoto- mia ramorum fummorum vel axillis foliorum fupremorum exeunte, filiformi, ereéto, fuftentato fpicà bipartità ; RAMIS divaricatis , fimpli- cibus , reétis, ferè horizontalibus vel pauld afcendentibus ; rachi levi- ter flexuofa ; FLoRIBUS alternis, feflilibus , cum folitario ex divifione fpicæ , fecundis. BraAcTEz nullæ ; fed calicis lacinia fuperior & lateralis exterior , braéteas mentiuntur. CoroLzLA omnino alba eft. Habicat in infula Caïennxz & præfertim in pratis; reperitur etiam in plurimis locis Guianæ. Floret omni tempore anni, L222 1) 732 DIADELPHIA,PENTANDRIA. ExrLicATio TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ TERTIÆ. 1. Calix apertus. 2. Calix apertus. Germina. Stylus. Stigma. 3. Corolla. 4. Stamina fertilia. s. Sramina fterilia. 6. Calix quinque-locularis. 7. Calix apertus , quinque-locularis. 8. Capfula à latere vifa. 9. Capfula à fronte vifa, dehifcens. 30. Capfula bivalvis. Semen. 11, Capfula aperta fine femine. 12. Semen cum calypträ. LA MONIERE & rrors feuilles. (PLANCHE 293.) Cette PLANTE eft annuelle. Sa RACINE eft fibreufe & rameufe. Sa TIGE eft droite, ligneufe , cylindrique. Sa partie inférieure eft unie & life ; vers fa partie nioyenne elle fe partage en deux BRANCHES, qui fe divifent & fe fubdivifent en d'autres branches, garnies de FEUILLES qui font quelquefois oppofées , & le plus fouvenc alcernes. Les branches & les feuilles font velues. Ces feuilles font à trois folioles portées à l'extrémité d’un long pédicule cylindrique. Les roLIoLEs font vertes, velues, ovales, en- tieres & aiguës. Le lobe du milieu eft plus grand que les latéraux. Chaque foliole eft retrécie à fa bafe, de maniere qu'elles paroifent tenir au pédicule commun par un petit pédicule particulier; celui de la foliole du milieu eft plus long. Les FLEURS naïflent à l'extrémité des branches , entre deux feuilles prefque oppofces, ou à l’aiffelle d’une feuille. Ces fleurs font portées fur un pédoncule qui fe divife en deux portions recourbées en dehors, dans l'entre-deux defquelles eft une fleur folitaire. Les autres Aeurs font rangées alternativement près à près fur la face fupérieure de chaque portion. Elles font prefque feffiles. Le cazrce eft vert, velu, d’une feule piece, divifé profondément DIADELPHIA, PENTANDRIA. 733 en cinq parties inégales ; une cft oblongue, couchée fur la corolle; une autre eft plus étroite, aiguë & un peu plus courte ; les trois autres font à peu près égales & plus petites. La coroze eft monopétale, blanche & irréguliere. Son tube ef, dans fon milieu, retréci & courbé, Son extrémité eft partagée en deux levres dont la fupérieure eft large & arrondie ; l'inférieure eft à quatre lobes rabattus, étroits, oblongs & obtus. Elle eft actachée au fond du calice , autour d’un difque qui porte l'ovaire. Les ÉTAMINES font deux feuillets placés à la paroi interne & infe- rieure du tube, l’un d’un côté de la levre fupérieure , & l'autre fur la levre inférieure. Celui qui eft du côté de la levre fupérieure, eft large, mince, concave, divife par le haut en deux petits lobes aigus qui por- tent chacun une ANTHERE à deux bourfes hériffces de poils, réunies enfemble, & appliquées fur le ftigmate du ftyle qu’elles cachent. Le feuiller, qui eft fur la levre inferieure, eft large & applati, divifé par le haut en trois parties qui portent chacune une ANTHERE très mince & comme avortée. Ce difque, qui eft fous l'ovaire, fe prolonge en une petite ÉCAILLE arrondie qui répond à la bafe de ce dernier filer. Le risri eft un ovaire à cinq côtes arrondies , furmonté d’un STYLE , terminé par un STIGMATE évafé, applati, dont le bord eft tranchant. L'ovaIRE devient une CAPSULE à cinq côtes arrondies, & à cinq loges qui s'ouvrent chacune en deux valves du côté interne où elles tiennent à un axe commun. Elles renferment chacune une SEMENCE comprimée , arrondie & chagrinée, enveloppée en partie d’une coëffe qui devient blanche & coriace ; elle eft attachée à la partie fupérieure & interne de la loge. L'on à repréfenté une portion de tige avec fa racine, & le haut de la tige de grandeur naturelle. Les parties détachées de la fleur & de la capfule font grofhes. Cette plante croit communément dans l'ile de Caïenne, particu- lierement dans la favane qui eft en fortant de la ville. On la trouve aufli dans les cerreins culrivés de l'ile de Caïenne & de la grande terre. 734 DIADELPHIA, PENTANDRIA. On en rencontre des pieds en fleur & cn fruit dans prefque tous les mois de l'année. Cette plante s'éleve depuis fix pouces jufqu’à un pied & demi. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-TREIZIEME. r. Calice ouvert. 2. Calice ouvert. Ovaires. Style. Sugmare. 3. Corolle. 4. Étamines fertiles. s- Étamines flériles. 6. Calice contenant cinq capfules, vu dans [a pofirion naturelle. 7. Calice ouvert. Cinq capfules. 8. Une capfule vue de côté. o. Capfule vue de face S’ouvrant. 10. Capfule feparée en deux valves. Semence. 11. Capfule ouverte [ans femence. 12, Semence avec fa coëffe. PE OPC TON EDR RES POLYGATLA "(Treur40294) CAL. PERIANTHIUM monophyllum, quinquepartitum , perfiftens, inæquale, lacinià fuperiore anguftà, oblongà, acuta; lacinis dua- bus lateralibus amplis , fubrotundis , intüs violaceis ; laciniis duabus inferioribus oblongis , anguftis , acutis. COR. monopetala, tubulofa , violacea, receptaculo piftilli inferta. Tusus longus, longitudinaliter fupernè fus, fauce ventricofi. Limsus bilabiatus, labio fuperiore bifido , lobis oblongis, fubrotun- dis, erectis , conniventibus ; labio inferiori breviflimo , concavo, fubtüs appendicem bifidam, penicilli-formem exhærente. STAM. FizamenTA octo, brevia, bafi coalita in membranam, fauci tubi inferta. ANTHERÆ oblongæ , uniloculares. PIST. GERMEN ovatum, compreflum. SryLus longus , apice incurvus. SticMA oblongum , laterale, DIADELPHIA, OCTANDRIA 735 PER. CarsuLa cordata, comprefla, margine acuto , bilocularis, . bivalvis, diflepimento valvis contrario, margine utrinque dehifcens. SEM. folitaria, ovata, calyptrà brevi ad apicem obvoluta. POLYGALA (violacea) floribus criftatis, foliis hirfutis , lanceolatis, (T'ABULA 294.) PLANTA annua, CAULES plures , fimplices , aut ramofos , pedales , tomentofos, è radice emittens. For alterna, lanceolata, tomentofa, cinerea. FLORES fpicati , terminales ; finguli ex axilla fquamulæ. Floret variis anni temporibus. Habitat in pratis & femitis Caïennæ & Guianæ. ExpPzicATio TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ QUARTÆ, 1. Flos expanfus. 2. (CAUX. 3. Corolla. 4. Corolla aperta. s. Labium fuperius. 6. Labium inferius. 7. Lamnella [lamina ferens. 8. Labium inferius feégregatum, à fronte vifum. 9. Labium inferius à latere vifum. 10. Lamella. Stamina. 11. Germen. Pars calicis. Stylus. Stigma. 12. Calix. Capfula. 13. Capfula. 14. Capfula bivalyis. 15. Semen cum calyptra. LE POLY GALA violer. (PLANCHE 294.) Cette PLANTE poufle de fa racine plufieurs rices grêles, velues, hautes d'environ un pied & demi ; elles font fimples , quelquefois rameufes, garnies de FEUILLES alternes, entieres , étroites, pointues, longues de deux pouces, fur quatre lignes de largeur. Elles fonc couvertes d’un léger duvet cendré, Les FLEURS viennent en cpis à l'extrémité de la tige & des rameaux. Leur caLice cft d’une feulc piece, divifé en cinq parties, dont une 736 DIADELPHIA, OCTANDRIA. fupérieure , deux inférieures, & deux latérales. La fupérieure & les deux inférieures font courtes, étroites & aiguës, & les deux latérales font larges, longues , ovales, vertes en deflous, & de couleur violette en deflus. La coroLze eft d’une feule piece irréguliere , partagée en deux levres dont la fupérieure eft relevée, & divilée en deux lobes con- caves ; l'inférieure eft plus courte, arrondie, concave, chargée en deflous d’une houppe de filets violets. Le refte de la corolle eft un tuyau fendu dans coute fa longueur. Cette corolle eft attachée dans le fond du calice autour de l'ovaire. Les ÉTAMINES font huit, rangées fur un petit feuillet à la paroi in- terne & fupérieure de la levre inférieure. Leur FILET eft court. L’AN- THERE eft longue, jaune. Le r1sTir eftun ovaire arrondi, comprimé fur les deux faces de l'un & de l’autre côté, furmonté d'un sryLe long, grêle, courbe en équerre, & terminé par un STIGMATE applati & latéral. L'ovaire devient une CAPSULE feche, à deux loges, qui s'ouvrent par le coté en deux valves, & chacune ne contiest qu'une feule SEMENCE ovoïde, garnie d'une petite coëffe membraneufe, blanche à fon ombilic. Cette plante eft annuelle; elle vient également dans l’île de Caïenne & à la terre ferme ; on la trouve communément fur le bord des fen- tiers & dans les favanes. L'on a grofli routes les parties de la fruétification. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-QUATORZIEMES 1. Fleur épanouie. 2. Calice, 3. Corolle. 4. Corolle ouverte. ç. Levre fupérieure, 6. Levre inferieure. 7. Feuillet qui porte les étamines: g. Levre inférieure détachée , vue de face: 9. Zevre DIADELPHIA, OCTANDRIA, 737 9. Levre inférieure , vue de côté, | 10. Feuillet qui porte les étamines. tr. Ovaire attaché à une portion du calice, Sryle, Srigmare. 12. Calice & capfule. 13. Capfule. 14. Capfule qui s'ouvre en deux valves. 15. Semence avec fa coëffe. 2. POLYGALA (Timoutou) floribus criftatis , purpurafcentibus ; folis lanceolatis. (T'4BULA 295.) PLANTA annua ; CAULEM ramofum, pedalem , trigonum, angulis alatis , è radice fibrofà emittens. FoLrrA inferiora tria, verticillata; cætera alterna, ovato-lanceolata, glabra, integerrima, feflilia. FLores exigui, in fpicam denfam,terminalem congefti, e luteo purpurafcentes. Florebat Aprili. Habitat in pratis paludofis T'?moutou. ExpricaTio TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ QUINTÆ. # 1. Spica floris. 2. Flos expanfa. (c) Labium fuperius. (d) Labium inferius. Calix. Pars fuperior & inferior calicis. Corolla aperta. (a) Labium fuperius. (b) Ænfertio flaminum. Membrana ftamina ferens. Germen. Stylus. Sigma. Capfula. . Capfula aperta , bivalvis. Valvula. Semen membrand obvolutum ; & unum [emen cum calyptra. 11. Semen fegregatum. 12. Semen à fronte vifum, à latere infertum: i3. Carulago dehifcens. Semen. 14. Semen fuperius infertum fub calyptra. 15. Semen nudum. O © CN Niun R L = LE POLYGALA de Timoutou. (PLANCHE 295.) La RACINE de cette PLANTE eft menuc & fibreufe; la T1GE qui en part seleve à un pied. Elle eft gréle, à trois angles bordés d’un pctig Aaaaa 738 DIADELPHIA, OCTANDRAIA FEUILLET membraneux. Les FEUILLES qui occupent le bas de latige; font difpofées trois à trois: dans le refte de la plante, elles font fefliles, alternes, ovales, courtes , aiguës, & d'un vert cendré. Elles font repré- fentées de grandeur naturelle. Les FLEURS font très petites ; elles naïfent en épis ferrés à l’extré- mités de la tige & des branches. Leur cauice eft d’une feule piece, di- vifé en cinq parties , dont une fupérieure , deux inférieures, courtes, vertes, érroites & aiguës ; & deux latérales longues, ovales, de cou- leur pourpre. La coroLLe eft d’une feule piece, irréguliere, partagée en deux levres , dont la fupérieure eft fendue en deux lobes relevés & con- caves ; l'intérieure eft entiere , concave, garnie en deflous d’une houppe de filets. Le refte de la corolle eft un tube ouvert en deflus dans toute fa longueur. Cette corolle eft attachée au fond du calice autour de l'ovaire. Les ÉTAMINES font huit , rangées fur un petit corps membraneux qui fe trouve fur la paroi fupérieure & interne de la levre inférieure. Leur riLET eft court, & les ANTHERES longues & étroites. Le r1sTiz eft un ovaire arrondi, comprime de deux côtés, s’élevant du fond du calice. Cet ovaire eft farmonté d’un STYLE, terminé par un STIGMATE applati, & chargé d'un léger duvet. L'ovaire devient une CAPSULE à deux loges, qui s'ouvre en deux valves par les côrés, & chacune contient une SEMENCE arrondie, noire, dont l'ombilic eft couvert d’une petite coëffe membraneufe. Cette plante croit dans les favanes marécageufes du quartier appellé Timoutou. Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois d'Avril. L'on a grofli feulement toutes les parties de la fruification. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-QUINZIEME;, 1. Épi de fleur. 2. Fleur épanouie. (c) Levre fupérieure. (d) Levre inférieure. 3. Calice. 4. Portion fupérieure & inférieure du calice. DIADELPHIA, OCTANDRIA. 739 5. Corolle ouverte. (a) Levre fupérieure. (B) Attache des étamines. 6. Membrane qui porte les étamines. 7. Ovaire. Style. Stigmate. 8. Capfule. 9. Capfule ouverte en deux valves. o. Une valve , une femence enveloppée d’une membrane , & une femence avec fa coëffe. 11. Semence féparée. 12. Semence vue de face du côté où elle eft attachée. 13. Cartilage qui fe fépare en deux pour laiffer échapper la graine. 14. Graine attachée par le haut fous la coëffe. 15. Graine nue. 3. POLYGALA (zncarnata) floribus criftatis, fpicatis, caule herba- ceo , ramofo, erecto; foliis alrernis, fubulatis. Li. Spec. p.986. Polygala mariana , anguftiori folio , flore purpurco. PLux. Man. INA 430: fi Il croît dans la favane de l'habitation des Peres , en paffant le ruif- feau pour aller à la montagne de Courou. 4. POLYGALA (diverfi-folia) floribus imberbibus racemofis, caule arboreo , foliis fenioribus oblongo-ovatis , recentibus, fubovatis. Lin. Spec. 988. Polygala fruticofa , foliis glabris, ovatis, capfulis fubrotundis, emar- rs racemis minoribus laxis, alaribus. Brow. Jam. p.287. 1. 5. 2: Cette plante croît au bord des favanes de Caïenne & de la Guiane, S'ERCMNONRAIMD A "CHA 1. SECURIDACA (ereëla) caule ereéto. JacQ. Amer. p. 197. tab.183. fig. 39. Lin. Spec. 992. Securidaca fruticofa, foliis fubrotundis , ramulis tenuiflimis, fpicis laxis, cerminalibus. BRow. Jam. 287. 2. SECURIDACA (/Candens) caule fcandente. Lin. Spec. 992. Âaaaa i) 740 DIADELPHIA, OCTANDRIA. Spartium fcandens, fruétu criftato & alato, flore rubro. PLum. Mf. 112.4 2. BURM. Amer. p. 244. t. 247. f [. Ces deux arbrifleaux fe voient répandus fur les arbres , en allant de Caïenne à Courou, près l'habitation de M. Maroc. COUMAROUNA. (Tasura 296.) CAL. PER1ANTHIUM monophyllum, turbinatum, purpurafcens, coria- ceum, tripartitum ; laciniis duabus fuperioribus creétis, amplis, ovato-oblongis , concavis ; lacinià inferiore minima, achtAs COR. pentapetala , papilionacea, purpurafcens , calicis fundo inferta ; petalis tribus fupernè erectis , venis violaceis variegatis , duobus inferioribus minoribus, declinatis, patulis. STAM. FILAMENTA octo, in tubum fupernè octifidum coalita , fundo calicis inferta. ANTHERÆ parvæ , fubrotundæ , biloculares. PER. LEGUMEN ovato-oblongum, acutum, carnofum , fubluteum ; uniloculare , bipartibile. SEM. unicum, ovato-oblongum , teftà fragili inclufum , odoris aroma: tici ad amygdalas amaras ec cdeneet {ed vehementioris. COUMAROUNA odorata. (T'ABULA 296.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali , ad fummitatem ramofiffimo ; RAMIS tortuofis, latè & undique fparfis. FoLrA ampla, alterna, pin- nata ; FOLIOLIS Integetrimis , utrinque binis aut térnis, brevi petio- latis , alternatim , coftæ planæ, fubtüs convexæ , fuprà canaliculatæ , fubalatæ, in acumen longum , foliaceum APE adnexis. Hot racemofi axillares, terminales. Florebat Januario ; fruétum ferebat Aprili & Maio. Habitat in fylvis Guians æ. Nomen Caribzum COUMAROU ; Gallicum impropriè GA140c, ExPLICATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ SEXTÆ. 1. Folia nafcentia. 2. Cofla folii canalculau fubalata. 3. Gemma floris. 4. Fios expanfus. s. Calix. Prftillum. DIADELPHIA) OCTANDRIA. Jai 6. Bacca. 7. Bacca aperta verticaliter. Amy gdala. 8. Bacca horizontaliter [af]. 9. Foliolum magnitudine naturalr. LE COUMAROU de la Guiane. (PLANCHE 2196.) Le Tronc de cet ARBRE s’éleve à foixante, & même jufqu'à qua- trevingt pieds , fur environ trois pieds & demi de diametre. Son ÉcORCcE eft dure, lifle & blanchître. Son Bors extérieur eft blanc, l'in- cérieur eft de couleur brune ; lun & l’autre font durs & compactes. Ce tronc pouffe à fon fommet un grand nombre de grofles BRANCHES cortueufes & rameufes qui s'elevent & s'étendent en tous fens. Les ramçaux font garnis de FEUILLES alternes , aîlées à deux rangs de folioles alternes , portées fur une côte rouflâtre, longue de quatorze pouces. Elle eft convexe en deflous, & applatie en deflus, bordée de deux côtés d’un petit FEUILLET , & creufée en demi-canal au deflous * des folioles : elle eft terminée par une longue pointe. Les FoLIOLES font au nombre de deux ou de trois de chaque côté ; elles font en- tieres , verdâtres, lifles , fermes, ovales, terminées en pointe. Leur pédicule eft très couit, & comme articulé fur la côte; la nervure lon- gitudinale , qui eft peu faillante , ne les partage pas en deux portions égales. Les FLEURS naïffent par grappes aux aiflelles des feuilles, & à l'ex- trémité des rameaux. Le cauice.eft d’une feule piece rougeâtre, arrondi à fa bafe, & divifé en trois parties, dont deux fupérieurces, fort larges, épaifles & concaves ; l'inférieure eft très courte & obtufe. La corozze eft à cinq pétales , de couleur pourpre lavé de vio- ler. Les crois pétales fupérieurs font larges, veinés, relevés & écartés. Les deux inferieurs font plus courts; ils font attachés par un onglet, fur la paroi interne & inférieure du calice. Les ÉTAMINES font au nombre dehuit. Leurs r1rErs font en partié réunis en un faifceau qui forme une gaînc: ils font féparés au deflus de 742 DIADELPHIA;,; OCTANDRIA. certe gaine, & portent une petite ANTHERE Jaune & à deux bourfes. Cette gaîne ef placée av deflous de l’infertion des pétales. Le pisriz eft un ovaire oblong, comprimé, renfermé dans la gaîne des éramines. Il eft furmonté d'un STYLE courbe , términé par un STIGMATE Obtus. L'ovairE devient une BAIE ovoïde. Son écorce eft jaunâtre, char- nue, filandreufe, épaifle, adhérente à un noyau dur, fec, qui contient une AMANDE blanche, enveloppée d’une membrane rouflätre. Cette amande exhale une odeur amere & très agréable. Les naturels enfilenc les amandes, & s'en forment des colliers pour fe parfumer. Les Créoles en mettent dans leurs armoires, pour les préferver des infectes, & leur communiquer une bonne odeur. Cet arbre eft nomme par les Galibis & par les Garipons coumAROU. L’écorce & le bois intérieur du tronc font employés par les Créoles aux mêmes ufages qu'on emploie le Gaïac, & ils l'appellent G414c. Cet arbre croît dans les grandes forêts de la Guiane. J'en ai vu à Caux, dans le Comté de Gêne, & à Sinémari. Il étoit en fleur dans le mois de Janvier, & en fruit dans les mois d'Avril & de Mai. Une foliole, le fruit & les fleurs font repréfentés de grandeur naturelle. ExPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-SEIZIEME. 1. Feuilles naifjantes. 2. Cote de la feuille creufèe en canal bordé d’un feuiller. 3. Bouton de fleur. 4. Fleur épanouie. s. Calice. Pifhl. 6. Capfule ou baie. 7. Baie ouverte verticalement. Amande. 8. Baie coupée horifontalemen:. 2 . Foliole de grandeur naturelle. DIADELPHIA; DECANDRIA 74; LE DE :C-AuN D:Rul A: NISSOLIA. (Tasvura 297.) FRUTEX TRUNCO octo-pedali, compreflo , anoulofo ; angulis duo- bus aut tribus, obtufis versüs fummicatem ; RAMOS plures, longifli- mos , farmentofos, volubiles, ermittente, fuprà arbores etiam proceras extenfos & fparfos; RaMuLIS hinc & inde dependentibus. Fora al- térna, impari-pinnata; FOLIOLIS quatuor, qu'nque aut {ex, ab utroque latere coftæ cylindraceæ alternatim adnexis ; foliolis fuperioribus Rhtioribus, ovato-oblongis, exiguo acumine fetacco terminatis, fupernè glabris, fubrüs tomentofis, fcrrugineis. Srrruzz binæ, deciduæ, ad bafim .coftæ foliofe. FLoRESs violacei, racemoli, & paniculati, axillares & terminales. PEricarriuM; legumen tomentofum , ferrugineum , compreflum, oblongum, planum, bal ventricofum, verrucofum, uni- loculare, non dehifcens, definens in alam laram , membranaceam. SEMEN unicum , reniforme. Cofta foliorum romentofà , ferruginea, ut ramuli. E trunco fepè füillat summi, feu lacryma rubra , faporis aftringentis. Florebat , fruétumque ferebat Oétobri & Novembri. Habitat ad ripam fluvii Sinemarienfis. Nomen Caribæum QUINAT A. ExpricATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ SEPTIMÆ, 1. Flos expanfus. 2: Calix. 3. Piftillum. 4. Stamina. Germen. Srylus. Sigma. s. Peralum fupertus. 6. Srliqua. 7. Semen. LA QUINATE. (PLANCHE 197) Cet ARBRISSEAU à un TRONC qui s'éleve de fept à huit pieds; il eft comprimé & a deux ou trois côtes faillantes dans fa longueur ; fon diametre eft de cinq à fix pouces. Son écorce cft lifle & rouflâtre. Son Boris eft fpongieux, filamenteux & bianchâtre. À mefure qu'il fe prolonge, il jette des BRANCHES farmenteufes qui fe répandent fur le 744 DIADELPHIA, OCTANDRIA. tronc des arbres voifins, & gagnent leurs fommets fur lefquels elles s'étendent & pouflent des RAMEAUX qui s'inclinent vers la terre. Les rameaux font garnis de FEUILLES alternes , aïlées à deux rangs de folioles alternes & terminées par une impaire. Le nombre des folioles eft de quatre, de cinq ou de fix de chaque côté. Ces folioles font cha- grinées, ovales, tetminces par un filet aigu, vertes & lifles en deflus, & couvertes en deflous d’un duvet rouflâtre ; la côte fur laquelle elles font portées, eft cylindrique, velue & rouffâtre ; elle eft accompagnée à fa bafe de deux sTIPULES qui tombent. Les FLEURS naïflent à l’extrémité des rameaux fur de grandes pa- nicules dont la tige, les branches , les rameaux & le calice des fleurs font couverts d’un duvet rouflâtre. Le pédoncule de chaque fleur porte à fa bafe une petite ÉCAILLE. Le caLice eft d’une feule piece qui eft divifée à fon limbe en cinq petites parties aiguës. Le calice eft emboëté entre deux larges ÉCAILLES. La coroLze eft à cinq pétales violets & incgaux; le fupérieur eft large & échancré; les deux latéraux font longs & obtus; les deux infc- rieurs font aigus & écartés ; ils font attachés fur la paroi interne & in- férieure du calice par un petit onglet. Les ÉTAMINES font au nombre de dix, réunies enfemble, & forment une gaîne placée au deflous de l’infertion des pétales. Les portions des filets qui la bordent, font courtes. Les ANTHERES font petites, vio- letres, & à deux bourfes. Le risrir eft un ovaire porté fur un pivot, qui s'éleve du fond du calice. L'ovaire eft oblong, velu , renfermé dans la gaine des étamines. Il eft furmonte d'un sryLe coudé, & terminé par un sTIGMATE obtus. Cer ovaire devient une siLIQUE velue , rouflatre, longue, large,mince à fa partie fupérieure & moyenne, plus renflé & boflelé à fa partie in- férièure, qui renferme le plus fouvent une feule fêve. Cerre filique ne s'ouvre pas. Le fruit , la fève, les fleurs & les rameaux font reprefentés de grandeur naturelle. Cet arbrifleau eft nommé QUINATA par les Galibis, Je DTADBLPHIA, OCTANDRIA: 74$ Je l'ai trouvé dans les forêts & fur les bords de la riviere de Sinémari, I! étoit en fleur & en fruit dans les mois d'Ottobre & de Novembre. On rencontre fur l'écorce du tronc , des larmes d’une gomme rouge, tranfparente, & d'un goût fort aftringent. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-DIXSEPTIEME; 1. Fleur épanouie. 2. Calice. ARTE 4. Étamines. Ovaire. Sryle. Srigmate. 5. Pétale fupérieur. 6. Silique. 8. Graine. RAR AL ER AE (TAzULzA 2098.) CAL. PErtANTHIUM monophyllum , turbinatum , quinquepartitum , laciniis duabus fuperioribus, ovatis , acutis , erectis, concavis ; tri- bus inferioribus minimis, acutis , intermedio longiori. COR. pentapetala , papilionacea , violacea , calicis fundo inferta, etalo fuperiore amplo , fubrotundo, ercéto , marginato, latera- libus duobus oblongis, emarginatis, duobus inferioribus minoribus , conniventibus. STAM. FILAMENTA decem , in tubum decemfidum coalita, fundo ca- licis inferta. ANTHER Æ fubrotundæ, biloculares. PIST. GERMEN ovato-oblongum, pedicellatum, SryLus longus, in- cutvus. STIGMA acutum. PER. LecGuMEN fubrotundum , depreflum , coriaceum > fubviride, uni- loculare, bivalve. SEM. unicum, complanatum, fubrotundum. TARALEA oppofirifolia. (TABULA 298.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali, ad fummitatem ramofiffimo ; RAMIs latè & undique {parfis ; RAMULIS oppofitis. FoLrA pinnata, oppofita ; FOLIOLIS amplis, ovatis, acutis, rigidis, integerrimis, brevi petiolatis , quinis, fuboppofitis, coftæ planx adnexis. FLORES panicu- lati, axillares & terminales; ramulis & floribus plerumque oppolicis, Flores expanfi , late odorem aromaticum fpargunr. BRRRD 746 DIADELPHIA, OCTANDRIA. Florebat Otobri; frutum ferebat Martio. Habitat in fylvis Caïennæ, & ad ripam fluvii Sinemarienfis viginti milliaribus à maris littorce. ExpLicaTio TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ OCTAVÆ. 1. Gemma floris. 2, Calix. 3. Flos expanfus. 4. Legumen. s. Faba. 6. Foliolum magnitudine naturalr. LE TARALE de la Guiane. ( PLANCHE 298.) Le Tronc de cet ARBRE s'éleve à foixante pieds, fur deux pieds & demi de diametre. Son ÉcORCE extérieure eft membraneufe, blanche; elle fe détache naturellement , & tombe par parties plus ou moins larges, Son sois eft blanc, dur, pefant & compacte. Ce tronc porte à fon fommet un grand nombre de BRANCHES fort hautes , les unes droites , & les autres inclinces, qui s'étendent au loin & en tous fens. Ces branches font chargées de rameaux qui font garnis de FEUILLES aîlées, deux à deux, oppofées & difpofces en croix. Chaque feuille eft compolée de quatre à cinq rangs de folioles prefqu'oppoñces. Elles font lifles, fermes, entieres, vertes, ovales, terminées par une longue pointe. Leur pédicule eft fort court & articulé fur une côte commune, applatie , qui a un talon renflé à fa naïflance ; certe côte à huit pouces , plus ou moins, de longueur. On 2 repréfente une foliole de grandeur naturelle. Les FLEURS naïflent à l'extrémité des rameaux , fur de longues & larges panicules dont les branches font deux à deux, oppofces, & difpofces en croix. Ces fleurs font deux à deux, oppofces, d'autres {ont alternes & folitaires. Le cauice eft d’une feule piece, divifé en cinq parties, deux fupé- rieures vertes & plus grandes , concaves , écartées; trois inférieures, écartées, très petites & aiguës ; celle du milieu eft un peu plus longuc. La coroLLe eft à cinq pétales violets ; un fupérieur large, relevé & DIADELPHIA, OCTANDRIA. 747 échancré ; deux latéraux longs, étroits & échancrés ; deux inférieurs très petits, en forme de faux, renferment la gaine des étamines, Tous ces pétales font attachés par un onglet à la paroi interne du fond du calice. Les ÉTAMINES font au nombre de dix, réunies en un faifceau qui forme une gaïîne qui contient l'ovaire. Cette gaîne cft partagée à fon fommer en dix petits filets violets, chargé chacun d’une petite an- THERE jaune, à deux bourfes. La gaine eft attachée au deflous de l'in- fertion des petales. Le risriL eft un ovaire comprimé, porté fur un pivot qui s’éleve du fond du calice. Cet ovaire eft furmonté d’un sry1e gréle, coudé, velu, terminé par un STIGMATE aigu. L'ovaire devient une goufle verdatre , feche , épaifle, dure! coriace, comprimce, arrondie; elle s'ouvre en deux valves, & con- tient une feule FÈVE. On a reprefenté la fleur, la goufle, & la fêve de grandeur natu: relle. Cet arbre eft nommé TARALA par les Galibis, & cOUMAROU- RANA par les Garipons. Ses fleurs exhalent une odeur agréable qui fe répand au loin. Il croît dans les grandes forêts de la Guiane, & fur le bord des grandes rivieres. Je l'ai trouvé en fleur au mois d'Otobre, & en fruit dans le mois de Mars. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-DIXHUITIEME: 1. Bouton de fleur. 2. Calice. 3. Fleur épanoute. 4. Goufje. s- Fêve. 6. Foliole de grandeur naturelle, Bbbbb ji 748 DIADELPHIA,OCTANDRIA. MAONU TO Ù.C HAMEZruUIA 299) CAL. PErrANTHIUM monophyllum , tubulofum , quinquedentatum, denticulis minimis, acutis. COR. pentapetala, papilionacea , vexillum fubrotundum , ereé&tum, concavum ; alæ oblongæ , patulæ; carina bipetala. STAM. FILAMENTA decem , in vaginam coalita apice decemfidam , calicis fundo infertam. ANTHERÆ fubrotundæ, biloculares. PIST. GERMEN ovatum, pedicellatum. SryLus longus , incurvus. SricMA obtufum. PER. LecuMex luteum, fubovatum , rugofum, compreflum, alà mem- branacei cinétum, uniloculare , non dehifcens. SEM. unicum, ovato-oblongum. - MOUTOUCHI füuberofa. (T'ABULA 299.) ARBOR TRUNCO quinquaginta-pedali, ad fummitatem ramolo; RAMIS & RAMULIS undique fparfis. FozriA alcerna, impari-pinnata; FOLIOLIS quaternis aut quinis, ab utroque latere, coftæ alrernatim adnexis , brevi petiolatis, ovato-oblongis, glabris, integerrimis , acu- minatis, obtufis. SriruzÆ binæ , deciduæ , ad bafim coftx foliofæ. FLorREs racemofi, axillares & terminales. CoRroLLA flava. LicNum leve, fuberofum. Florebat Februario; fruétum ferebat Maio. Habitat in fylvis humidis Caux. Nomen Caribæum MOUTOUCHI. ExprLicATIO TABULÆ DUCENTESIMÆ NONAGESIMÆ NONÆ. ‘4. Gemma floris. 2. Flos expanfus. 3. Calix. Germen. Stylus. Srroma. 4. Calix apertus. Piftillum. Stamina. se Jramen fégregatum. 6. Legumen. 7. Legumen felum. Faba. 8. Faba. 9. Szipule. DIADELPHIA OCTANDRIA | 749 LE MOUTOUCHI de la Guiane. (PLANCHE 299) C'eft un ARBRE dont.le Tronc s'éleve à cinquante pieds , plus ou moins ; il a un pied & plus de diametre. Son Écorce eft life, grifatre. Son 8o1s eft blanc & peu compaëte. Les BRANCHES, qui partent du fommet, s’'élevent & s'étendent en tous fens. Elles font chargées de RAMEAUX qui pouflent alternativement des FEUILLES alternes qui ont à leur bafe deux petites STIPULES. Les FEUILLES font aîlces, compofées de quatre ou cinq paires de folioles terminées par une impaire , & rangées alcernativement fur une côte longue de quatre à cinq pouces. Ces folioles font d’inégale grandeur ; les plus grandes font à l'extrémité de la côte ; leur lon- gueur eft de quatre pouces, fur deux de largeur. Elles font vertes, lifles , ovales, terminées par une pointe moule. Les FLEURS font jaunes & légumineufes. Elles naïflent à l'extrémité des rameaux, & à l’aiflelle des feuilles fur des grappes. Leur caLice eft vert, arrondi par fa bafe, évafe à fon fommet, divifé en cinq dentelures de couleur vineufe. La corozze eft à cinq pétales irréguñers. Le pétale fupérieur, ou l'étendard eft relevé & convexe, pointillé de rouge. Les deux latéraux s'écartent, les deux inférieurs font réunis, & foutiennent les éta- mines. Les ÉTAMINES font au nombre de dix , réunies enfemble, & for- ment une gaine qui eft attachée au fond du calice, au deflous de l'infertion des pétales. Le risri eft un ovaire qui s’éleve du fond du calice ; il eft gréle à fon origine, & enfuite renflé & ovale, terminé par un long sryLE dont le STIGMATE eft moule. L'ovaire devient une siLIQUE applatie, ridce , feche, jaunâtre, convexe des deux côtés dans fon milieu, bordée par un feuillet. On l'a reprefentée de grandeur naturelle, Cette filique , qui ne souvre pas, n'a qu'une cavité dans laquelle eft renfermée une grofle GRAINE longue , verdâtre. 750 DIADELPHIA\ OCTANDRIA. Le bois de cet arbre étant peu compaéte & fort léger, on s'en fert dans le pays comme on fait ufagedu liege en Europe. Cet arbre croît dans les lieux humides, & au bord des rivieres. Je l'ai trouvé en fleur, dans les plaines de Caux, au mois de Février; & fon fruit en maturité dans le mois de Mai. Les Galibis, les Garipons, & les Créoles le nomment MOUTOUCHI. EXPLICATION DE LA PLANCHE DEUX CENT QUATREVINGT-DIXNEUVIEME. 1. Bouton de fleur. 2. Fleur épanoure. 3. Calice. Ovaire. Style. Suigmate. 4. Calice ouvert. Piftl. Étamines. s- Éramine féparée. 6. GoufJe. 7. Gouffè coupée qui laiffe voir la fêve. 8. Fêve. 9. Supules. DEGUELIA (TasurA 300.) CAL. PerIANTHIUM monophyllum, bilabiatum, labio fuperiore fub: rotundo, inferiore tripartito ; lacintis anguftis, acutis. COR. papilionacea : petala quinque , calicis fundo inferta, alba; peta: lum fuperius declinatum ; lateralia duo oblonga, angufta; infe- riora duo concava, conniventia , oblonga, acuta. STAM. FizaMENTA decem , intra petala inferiora; unum fimplex ; novem in vaginam membranaceam coalita , calicis fundo inferta. ANT&ERÆ oblongæ ; biloculares. PIST. GERMEN fubrotundum. SryLus longus, intrà vaginam ftami- num. STIGMA acutum. PER. LecuMEN globofum , uniloculare. SEM. unicum ; fphæricum. DEGUELIA féandens. (TABULA 300.) FRUTEX TRUNCO tri aut quadri-pedali; RaMos plures, farmentofos; volubiles , longiflimos ; ramofos ; fuprà arbores expanfos emittente; o DIADELPHIA, OCTANDRIA. 7$1 RAMIS & RAMULIS volubilibus, deorsuüm dependentibus. FoLtA al- terna , impari-pinnata; FOLIOLIS quinis, quatuor per paria oppofñiris, ovato-oblongis, acuminatis, glabris, integerrimis, petiolatis, coftæ adnexis bafi crafliori. SriruLÆ binæ, oppofitæ, deciduæ. FLores fpicati, axillares, fpicis modo folitariis , modo binis vel plurimis ; fin- uli flores ex axilla braéteæ minimæ. LEGUMEN ferrugineum. Florebat ad ripam fluvii Sinemarienfis , & amnis Galibienfis, Nomen Caribæum 4$5$4-HA PAGARA UNDEGUÉLÉ. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ, 1. Pars fprce fioris: 2. #los expanfüus. 3. Calix. 4. Petalum fuperius apertum. $s. Labium fuperius & inferius. 6. Sramina. Piftillum. 7. Capfula. 8. Foliolum magnitudine naturalr. LE DEGUELE de la Guiane. (PLANCHE 500.) Cet ARBRISSEAU a un TRONC haut de trois ou quatre pieds, fur quatre pouces de diametre. Son écorce eft grifatre , ridée. Son 8o1s eft blanc & dur. Il pouffe à fon fommet, & à mefure qu'il fe prolonge, des BRANCHES farmenteufes qui fe répandent & fe roulent fur le tronc des arbres voifins, & fur leurs fommets, d’où elles laiflent pendre un nombre confidérable de rameaux garnis de FEUILLES alcernes, ailces, à deux rangs de FoLIoLEs oppofées, terminées par une impaire, Ces folioles font vertes, entieres, lifles, fermes, ovales , terminées en pointe, La côte, fur laquelle elles font rangées, eft longue de trois pouces. Elle eft renflce à fa naïflance , & forme comme un talon dur & ligneux, accompagne de deux sTIPULES qui tombent de bonne heure. | Les FLEURS naiflent en grand nombre, {ur de longs épis qui partent de l'aifielle des feuilles , & de l'extrémité des rameaux. Ces épis alors font difpofés en grande panicule. Les branches, qui portent des épis, fe roulent fur les branches des arbres, & fervent alors comme de 752 DISD'ELPHTA OCTA ND 'R TEA. vrille. Le pédoncule des fleurs eft très court; il eft garni à fa bafe d'une petite ÉCAILLE. Le cauice eft d'une feule piece , partagé à fon limbe en deux levres dont la fupérieure eft large & obtufe; l'inférieure eft plus longue, & divifée en trois petites lanieres aiguës. La coroLLe eft à cinq pétales blancs , un fupérieur large, incline fur les quatre autres qu'il embrafle ; deux latéraux longs & étroits ; deux inférieurs en forme de nacelle, plus courts. Ils font attachés par un onglet fur la paroi interne & inférieure du calice. Les ÉTAMINES font dix, très petites. Neuf filers font réunis en un faifceau, un feul eft féparé. Ces FILETS font courts & velus. L'ANTHERE eft jaune , oblongue & à deux bourfes. La gaîne & le filet fépare, font placés au deflous de l'infertion des pétales. Le risriL eft un ovaire arrondi, furmonté d’un sTyLE, terminé par un STIGMATE obtus. L'ovairE devient une GoussE rouflâtre, épaifle , fphérique. Elle s'ouvre en deux valves, & renferme une graine demi-fphérique, qui eft enveloppée d'une fubftance farineufe. On a repréfenté les fleurs , le fruit & une foliole de grandeur naturelle. Cet arbriffeau eft nommé 4SSA-HA PAGARA UNDEGUÉLÉ par les Galibis. Je l'ai trouvé en fleur dans le mois de Novembre, fur les bords de la riviere de Sinémari. Je lai obfervé en fleur & en fruit dans le mois d'Avril, fur les bords de la crique des Galibis, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENTIEME. 1. Portion d’un épi de fleur. 2. Fleur épanouie. 3. Calice. 4. Pétale fupérieur ouvert. s. Levre fupérieure & inférieure. 6. Étamines. Piffl, 7. Capfule: DIADEÆLPHIA, OCTANDRIA 753 Capfude. 8. Foliole de grandeur naturelle. AC OU:R:0. An (Tazura:301.) CAL. PERIANTHIUM monophyllum , fubrotundum , quinquedenta- cum, denticulis inæqualibus , acutis. COR. pentapetala , papilionacea , violacea, petalo fuperiote ereéto, amplo, fubrotundo, lateralibus duobus longis, parulis, duobus inte- rioribus conniventibus , omnibus calicis fundo infertis. STAM. FILAMENTA decem, calici inferta, novem in tubum novem- fidum coalita, unicum fimplex , diftin@tum. ANTHERÆ ovatæ, biloculares. PIST. GeRMEN oblongum, compreflum, pedicellatum. Srvzus fili- formis , incurvus. STieMa obtrufum. PER. LecuMEN fubrotundum, coriaceum , glabrum, concavum, fer- rugineum , uniloculare, non dehifcens. D . ue - SEM. unicum , compreflum, orbiculatum. ACOUROA violacea. (T'ABULA 301.) ARBOR TRUNCO quindecim-pedali, ad fummitatem ramofo ; RAM1S hinc & indè fparfis. ForrA alterna , impari-pinnata ; FoL1OoLIS ovato- oblongis, acutis, glabris, integerrimis, fubiefilibus , utrimque ternis aut quaternis, coftæ cylindraceæ alternatim fitis. SripucÆ binæ, de- ciduæ , ad bafim coftæ. FLORES paniculati, axillares & rerminales; qui- libet flos brevi pedunculo innititur, ad bafim fquamulà munito. Florebat, fruétumque ferebat Julio. Habitat ad ripas fluviorum Guianæ, aquà marinâ demerfas. ExpzicATio TABULÆ TRECENTESIMÆ. PRIMÆ, 1, Sramina. Piftillum. 2. Capfula. 3. Semen. L'ACOUROA violeste. (T'ABULA 3or.) Le rronc de cet ARBRE s'éleve à douze ou quinze pieds, fur en- viron un pied de diametre, Son écorce ef rouflâtre, gerfée & ridéc. Ccecc 754 DIADÉLPHIA, OCTANDRIA. Son go1s extérieur eft blanchätre , l'intérieur eft rougeâtre ; dur & compacte. Il pouffe à fon fommet plufieurs branches qui sétendent en tous fens. Elles font chargées de rameaux garnis de FEUILLES al- ternes, aïîlées, à deux rangs de FoLioes alternes , terminées par une impaire. Le nombre des folioles eft de trois ou de quatre de chaque côté, articulées par un court pédicule , fur une côte cylindrique, longue de cinq pouces, qui eft accompagnée à fa naïflance de deux petites sTIPULES qui tombent. Ces folioles font vertes , entieres, lifles, fermes, ovales, terminées par une longue pointe moufle; les plus grandes ont quatre pouces & demi de longueur , fur un & demi de largeur. Les FLEURS naiïflent à l’extrémité des rameaux, fur de longues grappes éparfes, dont les branches , les rameaux & le pédoncule de chaque fleur font garnis à leur bafe d'une petite ÉcAILLE. Le caurce eft d’une feule piece , divifé en cinq parties inégales & aiguës. La corozre eft à cinq pétales violets. Le fupérieur eft large & relevé ; les deux latéraux font oblongs & plus étroits ; les deux infé- rieurs font courts & réunis, creufés en forme de nacelle. Ils font tous attachés par un onglet, fur la paroi interne & inférieure du calice. Les ÉTAMINES font au nombre de dix, dont neuf font prefqu’en- tierement réunis, & forment une gaîne qui renferme le piftil. Une feule eft féparée ; l'autre eft ovoïde & à deux bourfes. Le risTiz eft un ovaire oblong, comprimé, porté fur un petit pivot, furmonté d’un STYLE recourbé qui eft terminé par un STIGMATE obtus. L'ovaIRE devient une cArsULE feche, rouflatre, arrondie, concave d'un côté, & convexe de l’autre. Elle contient une graine de forme lenticulaire. Cette capfule ne s'ouvre point. Cet arbre croît au bord des criques , où la marce fe faie fentir, fur-tout dans le quartier de la terre ferme, défigné par le nom de la Gabrielle. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois de Juillet. On a repréfente le fruit & la graine de grandeur naturelle, DIADELPHIA AN HEX. OCT. DECANDRIA? 75; EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT UNIEME. 1. Étamines. Piftil. 2. Capfule. 3. Graine, DIADELPHIA AN HEXANDRIA; OCTANDRIA, DECANDRIA? VATAIREA. (Tamvuera 302.) CAL. PERIANTHIUM, CoroL. SraM. Pisr. defiderantur. PER. LEGuMEN fubrotundum, coriaceum, compreflum, ferrugineum; ab uno latere rugofum, exaratum marginibus membranaceis, uni- loculare, non dehifcens. s SEM. unicum , magnum , fubrotundum, complanatum., VATAIREA Guianenfis. (TABULA 302.) ARBOR TRUNCO quinquaginta-pedali, & ampliüs , ad fummitatem ramofo ; RAMIS hinc & indè expanfis. FoLra alterna, impari-pinnata; FOLIOLIS utrinque quinis, ovatis, glabris, rigidis , integerrimis , fupernè viridibus , infernè cinereis, brevi petiolatis , coftx alternatim adnexis. SriruLÆ deciduæ, ad bafim coftæ. Habitat ad ripas fluviorum Guianæ, præcipuè terricorio Caux , propè prædium Domini Boutin. Nomen Gallicum GRAINE A4 DARTRE. ExPLicATIo TABULÆ TRECENTESIMÆ SECUNDÆ) 1. ZLegumen. 2. Pedunculus leguminis. LE DARTRIER de la Guiane. (PLANCHE 302.) Cet ARBRE a près de cinquante pieds de haut, & eft garni de BRAN- CHES qui fe répandent de tous côtés. Son TRoNC a environ un pied de CEcCc 756 DIADELPHIA _AN HEX. OCT. DECANDRIA ? diamétre. Son écorce eft aflez lifle & blanchâtre. Son go1s eft blanc, léger & caflant. Ses FEUILLES font alternes, garnies à leur naïflance de deux petites srirures roufltres, velues , qui tombent. Chaque feuille eft compofée de neuf, ou treize FOLIOLES , rangces alternati- vement fur une côte longue d'environ un pied, fillonnce en deflus, & convexe en deffous ; les premieres folioles font à peu près à quatre pouces, éloignées de la naïflance de la côte qui les porte. Chaque fo- fiole a un petit pédicule , & la côte eft toujours terminée par une foliole. Ces folioles font oblongues, ovales, de trois pouces & demi de longueur, fur un pouce & demi de largeur. Elles font vertes en deflus, & cendrées en deffous. Je n'ai pas pu obferver les FLEURS, quelque foin que je me fois donné. L'on ne connoît à Caïenne que le fruit qui, dans la faifon des pluies, eft apporté par les rivieres , fur le rivage de l'ile. Le rRuIT eft une grofle cousse applatie, & comprimée fur les deux faces, bordée par un feuiller épais qui finit en s'aminciffant infenfiblement. Cette gouffe a environ trois pouces de longueur & de largeur , ayant une forme arrondie, irréguliere. D’un.côté eft la marque de fon attache au pédoncule, & de l'autre oppofe eft le sTyLE defléché. Cette gouffe eft de couleur de maron, & contient une SEMENCE à deux lobes qui en remplit la cavité. Cette femence, pilée avec le fain doux, fait une pommade em- ployée pour guérir les dartres , d'où eft venu le nom de fruit ou graine à dartres, que les habitans du pays lui donnent. J'ai trouvé cet arbre à Caux, chez M. Boutin, au bord d'une riviere. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT DEUXIEME. 1. Gouffe. 2. Auache de la gouffe. PARI V,0 A. (Tarzvrai5ot] CAL. PERIANTHIUM monophyllum , fubrotundum , concavum, tri aut quadripartitum ; lacints obrufis. BRACTEÆ binæ, oppolitæ , ad bafim calicis. DIADELPHIA, DECANDRIA: 757 COR. PErazuM unicum, ampliflimum, purpureum, erectum , tubi modo convolutum , marginibus undulatis, fundo calicis inferrum, STAM. FizaMENTA decem , longiflima ; novem infernè coalita, va- ginam membranaceam efficientia, unicum fimplex , omnia calicis fundo inferta, infrà petalum. ANTHERZ latæ , obtufæ, biloculares, nutantes. PIST. GERMEN compreflum , latum, fuperne nel pedicellatum. STyLus longiflimus. SricMA acutum. PER. LecuMEN latum, oblongum, obtufum, lignofum, fibrofum , fer- rugineum , uniloculare , bivalve. SEM. unicum , fubrotundum, compreflum. PARIVOA grandiflora. (T'ABULA 303.) 2 ARBOR TRUNCO triginta-pedali, in fummitate ramofo ; RAMIs hùc & illüc fparfs. Foz1a “alcerna, pinnata, trijugata; FOLIOLIS oppolitis : petiolatis, ovato-oblongis , acuminatis, glabris , rigidis : INtEgCrTIMIs ; uni coftæ adnexis, per intervalla longe diflitis. be binæ, exi- guæ, deciduæ, ad bafñim coftæ foliofæ. FLoREs racemofi , terminales - & axillares. LicNuM compaétum , obfcuré rubens. Florebat , fruétumque ferebat Seprembri. Habitat ad ripas fluviorum Guianx. Nomen Caribæum 70 U 4 PA. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ TERTIÆ. 1. Calix cum duabus bracteis. Piftillum. Stamen. 2. Stamina. Piflillum. 3. Leoumen. LE PARIVE à grande fleur. (PLANCHE 303.) Cet ARBRE a une grande hauteur. Son TRoNc à fouvent deux pieds & plus de diametre. Son écorce eft épaifle, life , blanchätre; il poufle, à fon fommet, des BRANCHES raboteufes, chargces de rameaux qui fe répandent de tous côtés, & font garnis de FEUILLES ailes & alternes. Chaque feuille eft compofée de trois ou quatre paires de folioles oppofées, attachées par un pédicule charnu à une côte de fix pouces. Elle porte à fa bafc deux petites sriPuLES qui combent après le développement entier de la feuille. Les folioles fonc vertes, fermes, 758 DIADELPHIA, DECANDRIA. dures, ovales, luifantes, terminées par une longue pointe mouffe. Les plus grandes ont trois pouces & demi de longueur, fur deux de largeur. Chaque paire de foliole cft éloignée l’une de l'autre d’envi- ron trois pouces. Les FLEURS font rainaflées en grappes, & naiflent à l’extrémité des rameaux, & à l’aiflelle des feuilles. Le caLice eft arrondi à fa bafe, & entouré de deux ÉcaiLLes; il eft divifé à fon limbe en trois ou quatre parties épaifles ; dures & arron- dies. La coroLLe eft formée par un feul pétale large, de couleur pur- purine. Il eft très grand, & s'évafe, fe roulant en forme de cornet. II eft attaché au calice au deflus de l'infertion des étamines. Les ÉTAMINES font au nombre de dix, dont neuf réunies à leur bafe par leur filet, forment une gaine. Ces FILETS font très longs, gréles , & portent une ANTHERE mobile à deux bourfes. Le rrsriz eft un ovaire arrondi, comprimé, porté fur un pivot, furmonté d’un sryLe grêle , très long , ‘terminé par un STIGMATE aigu. L'ovaire devient une GoussE épaifle, fibreufe, ligneufe , rouflatre, qui s'ouvre par un côté en deux coffes, & renferme une feule & grofle graine. Cet arbre eft appellé par les Galibis ÿOU APA , nom qu'ont adopté les François établis à Caïenne. Son bois eft rougeâtre, très folide & compacte. Les pilotis faits de ce bois, font d’une grande durée. Il eft aufli employé dans la conftruc- tion des bâtiments. On trouve communément cet arbre fur les bords des criques & des rivieres. Je l'ai trouvé en fleur dans le mois de Septembre. Sa fleur & fon fruit font repréfentés de grandeur naturelle. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TROISIÈME: r, Calice garni à fa bafe de deux écailles. Piftil & une étamine: 2. Étamines & piftil. 3. Gouffe. DIADBIEPATA,, DECANDER IA 759 2. PARIVOA zcomentofa. (TABULA 304.) ARBOR TRUNCO viginti-pedali, ad fummitatem ramofo; RAMIS & rAMULIS tortuofis , latè fparfis. FoLi1A alterna ; FoLIOLIS ternis aut quinis, fubfeflilibus, ovato-rhombeis , acutis, glabris, integerrimis, coftæ alternatim adnexis. SripuLÆ binæ , exiguæ , deciduæ, ad bafim coftæ. FLores fpicati , terminales. CoroLLA purpurea. PERICARPIUM; legumen ovatum, fubcompreflum , craflum , coriaceum , tomento- fum , ferrugineum , uniloculare , bivalve. SEMEN unicum , craflum, laberrimum , reniforme. Florebat Septembri , fruétumque ferebat Novembri. Habitat in fylvis Guianæ, & præcipuè ad ripas fluviorum. Nomen Caribæum FO U 4 PA. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUARTÆ. 1. Legumen. 2. Legumen bivalve. Faba. 3. Faba. LE PARIVE a fruë: velu. (PLANCHE 304.) Le Troxc de cet ARBRE eft haut de vingt-cinq pieds, & en a envi- ron deux de diametre. Son Écorce eft lifle & grifatre. Le mors eft rougeâtre. Les BRANCHES, qui viennent au fommet du tronc, font tortueufes , tournées en différents fens, chargées de rameaux qui s'étendent de tous côtés. Les FEUILLES font alternes , aîlées, compofées de trois ou cinq folioles de grandeur inégale, prefque fefiles, & portées fur une côte dont le talon eft gros & charnu, garni de deux petites srIPuLes poin- tues. Les folioles font vertes, feches, lifles, entieres, terminées par une pointe. Les FLEURS naïflent en forme d’épis, à l'extrémité des rameaux, Leur caLice eft épais & charnu , arrondi à fa bafe , évafé par le haut, partagé €n trois ou quatre parties aiguës. La corozze eft un feul pétale de couleur purpurine, large, évafé & frangé à fa partie fupérieure, roulé à fa partie moyenne & infc- ricure en forme de tuyau. Elle eft attachée au fond du calice, 760 DIADELPHIA, DECANDRI A, Les STAMINES font au nombre de dix, longues, dont neuf font réunies à leur bafe. Leur rrrer eft grêle, & porte une ANTHERE mobile à deux bourfes. Le risri placé fur le fond du calice eft un ovaire arrondi , com- primé des deux côtés, & velu, furmonté d'un long sTyL1E, terminé par un STIGMATE velu. L'ovaIRE devient une GoussE ovale, convexe de deux côtés longue d'environ deux pouces, & d’un pouce & demi de largeur. Elle eft épaifle, coriace , velue & de couleur fauve; elle ft à une feule loge & ne contient qu'une feule graine en forme de rein, qui en rem- plic toute la cavité. Cette graine, en grofliffant , fait ouvrir la goufle qui fe partage en deux cofles. On trouve cet arbre dans la Guiane, fur les bords des grandes civicres & autour des favanes humides qui font au bas des montagnes. Il étoic en fleur dans le mois de Septembre, & en fruit mür dans le mois de Novembre. Cet arbre eft nommé #0 U A PA par les Galibis. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRIEME. 1. Gouffe. 2. Goufjè qui s'ouvre en deux coffes, pour laiffer tomber fa féve. 3: Fêve, ER Y DAHR DE NEE 4, ERYTHRINA (planifiliqua) foliis fimplicibus, oblonois. Lin. Spec. 993. Corallodendron folio fingulari oblongo , filiquà planà. Prum: Cat. 21. BURM. Amer. pag. 92. tab. 102. .f, 1: On emploie les racines de cet arbrifleau dans les tifanes fudori- fiques, & les fleurs dans les infufions béchiques. >. ERYTHRINA (zrnermis) foliis pinnato-ternatis , finuofo-ovatis ; floribus fpicatis. BuRM. Amer. pag. 9 2. tab. ro. Corallodendron non fpinofum, triphyllum, flore ruberrimo. PLum: Caron Cet DIADELPHIA, DECANDRIA. 761 Cet arbre eft nommé BOIS IMMORTEL par les habitans. Ils em- ploient les racines dans les tifanes fudorifiques, & les fleurs dans les tifanes béchiques. Je l'ai aufli obfervé à l'île de France aux quartiers des Pampel- moufles, dans la plaine, à peu de diftance des forges , à la riviere du rempart, & à Flac. CARO RATE. A. (TazurA 305.) 1. CROTALARIA (Guianenfis) foliis ternatis, oblongis, legumine quadrangulari, flore purpurafcente. (7 4BULA 305.) PLANTA perennis CAULES plures, pedales, teretes , è radice emit- tens. Fozra alterna, digitata; FoLroLIs tribus ,longis, anguftis , obtufis, acutis , glabris, integerrimis; foliolum intermedium longius. SriruLzÆ binæ , acutæ , oppotitæ , ad bafim foliolorum , & petioli communis. FLores bini , terni aut quaterni , axillares, pedunculati. BRACTEA una oblonga, ad bafim finguli pedunculi, duplici autem ad bafim calicis. CoroLLa purpurafcens. LEGUMEN cylindraceum , ventricofum, tetra- gonum, oblongum, acutum, uniloculare, bivalve. SEMINA oéto, fub- sotunda, margini valvularum affixa. Florebat, fruétumque ferebat Junio, Habitat in pratis Courou. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINTÆ. 1. Foliolum intermedium magnitudine naturalr, 2. Calix. 3. Corolla expan/à. 4. Stamen. Piflillum. s. Szliqua. 6. Siliqua aperta, bivalyis. 7. Semen. LA CROTALAIRE de la Guiane. (PLANCHE 305.) Cette PLANTE poufle, de fa racine qui eft vivace, des rices lifles; fimples , hautes d’un pied & plus, & garnies de FEUILLES lifles, jau- nâtres, alcernes, prefque fefliles , qui ont à leur naïflance deux sTr- PULEs. Chaque feuille eft compofée de trois folioles accompagnées D dddd 762 DIADELPHIA, DECANDRIA. chacune de deux petites ftipules longues & aiguës. La foliole du mi- lieu eft beaucoup plus longue que les deux autres. Sa longueur eft de cinq pouces, & fa largeur eft d'un pouce. Elles font obtufes , & ter- minées chacune par une petite pointe. De laiflelle des feuilles forrent plufieurs FLEURS, portées chacune far un court pédoncule particulier , agcompagné d'une srIuLce. Le cauice eft entouré à fa bafe par deux ftipules. Il eft allongé & divifé à fon fommer en cinq païties inégales & aiguës. La corozLe cft légumineufe, compofce de cinq pétales de cou- leur purpurine. Le plus grand , qui forme l'écendart, eft arrondi & relevé. Les latéraux font étendus fur les côtés en forme d’aîle; & les deux inférieuts, réunis enfemble en forme de nacelle, foutiennent le paquet des étamines. Tous ces pétales font attachés au fond du calice. Les ÉTAMINES attachées au fond du calice, au deffous des pétales, font au nombre de dix réunies enfemble, & forment une gaïîne dont Pextrémiré fupérieure fe partage en dix filets courts, qui portent cha- cun une longue ANTHERE à deux bourfes. Le »isrix eft un ovaire oblong qui s'éleve du fond du calice; il eft furmonté d’un STYLE, termine par un STIGMATE frangé & recourbé. L’ovarrE devient une filique feche, pointue, à quatre angles, qui s'ouvre avec élafticité en deux cofles , dans laquelle on trouve environ huit GRAINES arrondies , attachées quatre à quatre au bord de l'une & l'autre valve. J'ai trouvé cette plante dans les favanes qui font aux environs de Courou dans la terre ferme. Elle écoic en fleur & en fruit dans le mois de Juin. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUIEME. 1. Foliole du milieu de grandeur naturelle. 2. Calice. . Corolle ou fleur épanoure. . Étamine. Piftil. . Silique, . Silique ouverte en deux coffes: . Semence. NT @& A JR Ze DIADELPHIA, DECANDRIA. 763 CROTALARIA (fagrtralis) folis fimplicibus , Janceolatis , fipulis folitariis. decurrentibus , bidentatis. Lin. Spec. 1003. Sagittaria cordialis. Marce. ift. lib. x. pag. ss. Anonis ner folio, fubincano, flore violaceo, Barr. Franc. Æ qui- n0X. 12. Crotalaria hirfuta, minor, Americana , herbacea ; caule ad fummum fagittato. Her. A. Lupdb. 202. 1.203. PLUK. Alm. 122. 1. 169. 116: Crotalaria efpadilla. L@rL. Amer. p. 340.7° 41. Crotalaria hirfutie candicans, filiquis nigris. PLum. M. 1.6. 1ab.37. + CROTALARIA ( verrucofa ) foliis fimplicibus, ovatis; ftipulis Juna- tis, declinatis ; ramis tetragonis, F7. Zeyl. 277. Lin. Spec.1005. Crotalaria foliis folitariis, ovatis, acutis, caule fulcaco. Burm Zey. D £. 8 4e | Crotalaria Afiatica, folio fingulari verrucofo , floribus cæruleis. Her. Lupdb. 199.1. 199. PEC-TANDALE-COTTI. Rueev. Mal. 9.p.53.t.20. 4 — Cette plante fe trouve auffi à l'Ifle de France. CROTALARIA ( laufolia) folis ternatis, obovatis, Aoribus latera- hbus, fubracemofis. Crotalaria latifolia , flore parvo variegato. Dir. El. 121.4 102. VER Crotalaria trifolia fruticofa, foliis glabris, Aore è luteo viridi ,minore. SLOAN. Car, 114. Hifi. 2. p.331. 176. f.1,2. AANON:TS. + ANONS ( Americana) foliis ternatis , foliolis oblongis, anguftis ; villofis. Loto pentaphyllo, filiquofo fimilis anonis non fpinofa, foliis citri inftar glutinofis & odoratis. SLoan, H1ff. vol. 1. 1, 119. fig. DOLICHOS. . DOLICHOS ( Zablab”) volubilis, leguminibus ovato-acinaciformi- bus, feminibus ovatis , hilo arcuato verfüs alreram extremitatem. Lin. Spec. 1019. Phafcolus niger Lablab. Arr. Æpoypr.74. f.7s. Phafcolus Americanus five Lablab, femine rofco. Tour. Tnf.R.k. Dddddi; 764 DIADELPHIA,DECANDRIA. 2. DOLICHOS (zncinatus) volubilis, pedunculis multifloris , legu= minibus cylindricis, hirfutis , apice unguiculo fubulato , hamato; caule hirto. Lin. Spec. 1019. Phafeolus hirfutus , filiquis ereétis & aduncis. PLum. Car. 8. Glycine caule pilofo, foliis ovaro-oblongis , leguminibus cylindricis; hirtis, aduncis. BURM. Amer. pag. 215. 4.221. 3. DOLICHOS (/éfquipedalis ) volubilis, leguminibus fubcylindricis, lævibus, longifimis. Lin. Spec. 1019. On cultive ce haricot dans les jardins des habitations. 4. DOLICHOS (pruriens) volubilis, leguminibus racemofis, hirtis ; valvulis fubcarinatis , pedunculis ternis. Lin. Spec. ror 9. Phafcolus hirfutus, virgatus, prurigineus. Prum. Car. 8. Dolichos pruriens, caule volubili ; leguminibus racemofis , hirfutis ; pedunculis ternis ; foliolo intermedio rhomboïdeo. JacQ. Aer, pag. 201. tab. 122. Ce haricot eft connu fous le nom de POIS A GRATTER. 5. DOLICHOS (urens) volubilis, leguminibus racemofis, hirtis, tranf- verfim lamellatis, feminibus hilo cinétis. Lin. Spec. 1020. Phafeolus filiquis latis, hifpidis & rugofis. PLum. Car. 8. Dolichos urens, caule volubili; leguminibus racemofis, hirtis , tran{verfim lamellatis ; feminibus hilo cinétis ; foliis fubtüus tomen- cofo-nitidis. JaAcQ. Amer. pag. 202: 1ab. 182. fig. 84. La femence de ce haricot eft connue fous le nom d'&@IL DE BOURRIQUE. 6. DOLICHOS (inimus) volubilis, leguminibus racemofs, com: preflis , tetrafpermis, foliis rhombeis. Lin. Spec. 1020. JACQ. Obf. Bor. pag. 34: tab. 22. Phafeolus fruëtu minimo , femine variegato. PLum. Car. 8. Mff:100. 12. Phafcolus minimus, fœtidus; floribus fpicatis, è viridi luteis, femine maculato. SLoAN. Æift. 1. p. 182.2. 115. f.1. 7. DOLICHOS (enfiformis ) caule fuberecto, leguminibus gladiatis, tricarinatis , feminibus arillatis. Lin. Spec. 1022. Phafcolus maximus , filiquâ enfiformi nervis infignita, femine 4lbo, membranulà inclufo. SLoan. Hifl.1. p.177. fe r14uf. 1,2 ,4 DIADELPHIA, DECANDRIA. 365 Phafeolus ampliflimus , filiquà maxima, fruétu coccinco, duro, PLum. Car, 8. 8. DOLICHOS (maritimus ) femine variegato. Phafeolus maritimus, fructu duro , femine variegato. PLum. Car. 8. M}: 99. 1.2. Go: CINE, 7. GLYCINE (Abrus) foliis abrupto-pinnatis; pinnis numerofis , ob: tufis. LIN. Spec. 1025. Orobus fruétu coccineo, nigrà maculà notato. Tour. /uft. R. Herb. 666. Prum. Car. 8. Cette plante eft connue fous le nom de REGLISSE ; elle fe trouve aufli à l'Ile de France. CLil:E;:0 RIT A. 1. CLITORIA (Brafiliana) folis ternatis, calicibus campanulatis folitariis. Lin. Spec. 1026. Planta leguminofa Brafiliana , phafeoli flore, flore purpureo maxi: mo. BREyN. Cenr. 78. 1. 32. b . CLITORIA (vrrorniana) folis ternatis, calicibus campanulatis, fub- geminis. Lin. Spec. 1026. Clitoria major, fcandens , floribus geminatis. BRow. Jam. 298. Clitorius crifolius, flore minore, cæruleo. Dire. Eh. 90. tr, 76. 107: . CLITORIA (galacfia) foliis cernatis, floribus pendulis , racemo ereéto. Lin. $pec. 1026. Galactia foliis ovatis, glabris, pinnato-ternatis, fpicis oblongis. Brow. Jam. 1298. 1.32. /f. 2. Phafcolus minor , laétefcens , flore purpureo. SLoan. Car. 7r: Hip xBae re. rA4ea. + RÉRCA'C TS: . ARACHIS Aypogea. Lin. Spec. 1040. Arachidna quadrifolia villofa, flore luteo. Prum. Gen. 49: Mundubi. Marcer. Bra/. 37. Sn = 766 DIADELPHIA, DECANDRIA. PISTACHE DE TERRE. Cette plante eft cultivée à l'Ifle de France. On tire par expreflion des graines légerement corréfiées, une huile dont on fe fert pour l'af- füflonnement des falades , &c. C Y: TI SAULS.(Tazvra5 06) 1. CYTISUS ( violaceus) folüis ternatis, oblongis, anguftis, hirfutis ; fuprà viridibus, fubrs rufefcentibus ; leguminibus compreflis villofis. (T'ABULA 306.) * Fruricuzus quadripedalis, ramofus ; CAULIBUS & RAMULIS ftriatis, villofis, ferrugineis. Forra alterna , digitata; FoLIOoLIS ternis, longis, anguftis, acutis , integerrimis, fubpetiolatis, tomentofis , fupernè Dre dibus , infernè ferrugineis, petiolo communi adnexis. SriPuLÆ binæ, amplexicaules, oblongæ, acutæ, villofæ. FLores fpicati, axillares & terminales ; fingulus flos brevi pedunculatus, ad bafim fquamulà munitur. CoroLLa violacea. LEGUMEN breve, fubrotundum, ovatum, comprefflum, villofum ; rufefcens , uniloculare, bivalve , elafticè de- hifcens. SEMINA duo, fubrotunda, nigra , glabra, comprefla. Florebat Junio. Habitat Guianæ in pratis Macourta. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ SEXTÆ. 1. Suipule. 2. Gemma floris. 3. Calix. 4. Flos expanfus. s. Pecalum fuperius apertumi . Piftillum. Stamina. . Stamina fegregata. , Siliqua. . Siliqua aperta, bivalyis. Semina. Le \#8 NI LE CYTISE à fleur violette. (PLANCHE 306.) Certe PLANTE eft vivace, & pouffe de fa racine plufieurs TIGEs qui sélevenc de trois à quatre pieds. Elles font ligneufes, cannelces, velues, rouffâtres , branchues, rameufes, & garnies de feuilles. Ces DIADELPHIA, DECANDRIA. 767 FEUILLES font alternes, compofées de trois FOLIOLES, portécs fur un court pédicule, qui eft accompagné à fa bafe de deux sriPuses longues & aiguës, qui embraflent prefque le pourtour de la tige. Ces folioles font longues de deux pouces & plus, couvertes d’un léger duvet verdâtre, & en deffous d'un duvet plus denfe & rouffàtre. La nervure, qui les partage dans leur longueur, eft faillante ainfi que les latérales. Les FLEURS font Iécumineufes , & naïflent fur des épis longs de deux à trois pouces, à l'extrémité des rameaux & à l’aiflelle des feuilles. Chaque fleur prefque feflile fort de l’aiffelle d’une petite écaille. Le carice eft velu, arrondi par fa bafe, & évafc à fon limbe qui eft divifé en cinq parties inégales & aiguës. La coroLze eft à cinq pétales de couleur violette. Les ÉTAMINES font dix, dont neuf réunies forment une gaîne placée au fond du calice au deffous de l'infertion des pétales. Le risriz eft un ovaite vert, arrondi, velu, furmonté d'un STYLE long , grêle, terminé par un sTIGMATE obtus. L'ovaIRE devient une petite si£iQUE feche, velue & rouffitre, qui s'ouvre en deux valves , & renferme deux graines applaties, lifles & noires. Cette plante vient en abondance dans les favanes de Macouria, Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois de Juin. La filique eft repréfentce dans fon état naturel. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SIXIEME. 1. Supules. 2. Bouton de fleur. 3. Calice. 4. Fleur épanoute. s. Pétale fupérieur ouvert. 6. Pifil. Étamines. 7. Étamines féparées. 8. Silique. 9. Silique ouverte en deux valves. Semences: 768 DIADELPHIA,DECANDRIA. 2, CYTISUS ( Cajan) racemis axillaribus, ere@is ; foliolis fublanceo- latis , tomentofis ; intermedio longius petiolato. F7. Zeyl. 354. Lin. Spec. 1o41. Cytifus folio molli incano, filiquis orobi contortis & acutis. BURM. Zey£. 86.r. 37. Cytifus arborefcens , fruétu eduli albo. PLum. Car. 19. M: 32.1. 34 Cette plante eft aufli cultivée à FIfle de France , où le pois eft appellé AMBREVADE, GEOFFR Æ A. . GEOFFRÆA fpinofa. JaAcQ. Amer. p.107. f. 180. f. 62. Lin. Spec. 1043. Umari. Marco. Braf. 121. ROBIN A. (Tasvra 307.) 1. ROBINA (Panacoco) foliis tomentofis , flore purpurafcente. ( T'4- BULA 307.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali, ad bafim coftis oto & ampliüs complanatis latè fuprà terram protenfis quafi fufulto , ad fummirarem ramofiffimo ; RAMIs rectis & declinatis, crafliflimis, undique fparfis ; RAMULIS foliofis, angulofis, tubulofis. FoLra alterna , ampla, impari- pinnata , rigida; FOLIOLIS amplis , fubincanis, coftæ bipedah, angu- lofæ, comentofe, ferrugineæ , adnexis. SrrruLz binæ, oppofitæ, fub- rotundæ. FLORES fpicati & paniculati, terminales. PERIANTHIUM turbi- natum , quinquedentatum, CoroLLA papilionacea , purpurea. PErI- CARPIUM turbinatum, quinquedentatum. Corozra papilionacea , purpurca. PEricARPIUM; legumen oblongum, acutum, coriaceum, rufum , ventricofum , gibbofum, uniloculare, bivalve. SEMINA viridia, angulofa , marginibus valvularum affixa. Habitat in fylvis Caïennæ & Guianæ. Nomen Caribæum A4NA4COcO ; Lufitanicum PALO SANTO; Gallicum BOIS DE FER & GRAND PANACOCO. ExPzicatTio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTIMÆr 1. Gemma. 2. Supule. 3. Pars fpice floris: 4. Siliqua. DIADELPHIA, DECANDRIA, 769 ( LE GRAND PANACOCO. (PLANCHE 307.) Cet ARBRE eft un des plus grands & des plus gros qu'il y ait dans la Guiane. Son Tronc s’éleve à foixante pieds & plus, & à pour l’ordi- naïre trois pieds de diametre. Il eft élevé fur fept à huic côTEs réunies enfemble dans toute leur hauteur qui eft de fept à huit pieds. Leur épaifleur eft de quatre, cinq ou fix pouces, plus où moins. Elles s'écar- rent les unes des autres, & fe prolongent à mefure qu’elles s'ap- prochent de la terre, & forment des cavicés de fix à huit pieds de pro- fondeur , fur autant de largeur; cavités entre lefquelles fe retirent les bêtes fauves. On a donné à ces côtes le nom d’Arcaba. L'écorce de ces côtes eft cendrée, liffe ; le bois de l’obier eft blanc, & celui de l'interieur eft rouge. L'Écorce du tronc eft épailie, gerfée, raboteufe, brune ; il en fuinte quelquefois une réfine rougeitre, liquide d’abord ; & qui en fe defléchant devient noirâtre. Le sors du tronc eft très dur & très compacte ; il eft rougeatre ; il noircit en vieilliffant ; fon obier “eft blanc. Les BRANCHES, qui forment la cète de cet arbre, font très fortes ; celles donnent naiflance à des rameaux qui fe prolongent & s'étendent de tous côtés. Les RAMEAUX font tortueux, tendres, moël- leux , ftriés, couverts d'un duvet rouflatre & chargés de FEUILLES alternes, aïlces. Chaque feuille eft compote de cinq, fix ou fept paires de rorioes fefliles & oppoñces , rangées fur une même côte qui cft terminée par une impaire. Cette cote eft cannelée & couverte d'un duvet brun ; elle a jufqu’à deux pieds de longueur , dans les plus grandes feuilles. Les folioles font de grandeur inégale ; celle qui termine la feuille , a huit pouces de longueur , fur trois de largeur. Elles font ovales, ridées, couvertes en deflous d’un duvet blan- châtre , & terminées par une petite pointe. La nervure, qui les partage en deux portions, eft faillante, de même que les latérales qui en partent. Chaque feuille porte à fa naïflance deux srrrurxs larges, arrondies , épaifles, concaves , couvertes d’un duvet brun. Ces ftipules tombent , lorfque la feuille eft entierement développée. () NOTA. Le nom générique latin eft ROBINIA , & non pas ROBINA comme il fe trouve deux fois imprimé, par erreur, à la page précédente 768, Lecce 770 DIADELPHIA, DECANDRIA, Les FLEURS naïflent en forme d’épis à l’extrémite des rameaux; elles font légumineufes. Le caz1ce eft arrondi par fa bafe, évafé à fon limbe, & divife en cinq parties aiguës, inégales. La coroLze eft à cinq pétales rougetres , irréguliers, attachés au fond du calice. Les ÉTAMINES font dix, dont neuf réunies enfemble forment une gaîne placée au deflous de l'infertion des pétales. Le risti eft un ovaire oblong, qui s'cleve du centre du fond du calice. Le sryLe eft terminé par un STIGMATE oblong, applati & velu. L'ovAIRE devient une sILIQUE coriace qui, en fe defléchant, s'ouvre en deux cofles, & contient dans fa cavité quatre à cinq GRAINES an, guleufes, vertes. Lorfqu'on fait quelques entailles à l'écorce de cet arbre, il en de- coule une liqueur balfamique & réfineufe qui eft aflez abondante. Les Indiens Noiragues, venus du Para, appellent cet arbre PALO SANTO , nom que lui donnent les Portugais. Il eft appellé AN 4COcO Eee les Galibis, & BOIS DE FER par les Abe re qui font à Caïenne. On emploie l'écorce de cet arbre dans les tifanes fitorges Son bois cft regardé comme incorruptible. On s’en fert dans les conftruc- cions des bâtiments, & particulierement pour les cafes qui font entou: rées de paliflades. J'ai vu des pieces enfoncées en partie dans la terre qui fubfiftent faines depuis plus de foixante ans. On trouve cet arbre dans l'ile de Caïenne; mais les arbres que j'ai vus, étoient petits, & mont paru n'être que des rejets d'arbres qui avoient été coupés. Ceux que J'ai eu occafion de voir en parcourant les déferts de la Guiane, étoient femblables à celui que j'ai décrit, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SEPTIEME, 1. Bourgeon. 2. Sripules. . Portion d’épi de fleurs: . Silique. AN CES DIADELPHIA, DÉCANDRIA. y 2. ROBINIA (Wicou) floribus purpureis, fpicatis; ramulis fcanden- tibus. (7°4BULA 308.) FRUTEX TRUNCO ramofo ; RAMIS farmentofis , fcandentibus, fuprà arbores fparfis. FoL1A alterna, 1 impari- pinnata ; FOLIOLIS trium parium oppofitis, breviter petiolatis, ovatis, acuminatis , glabris, integerrimis, coftæ adnexis. SriruLÆ binæ, oppolitæ, deciduæ. FLORES in fpicam axillarem difpoliti. CaLIx; perianthium monophyllum , turbinatum , quinquedentatum. CorGELA papilionacea, purpurea, vexillo amplo, erecto. PErICARPIUM ; legumen longum, acutum, gibbofum , glabrum, rufefcens, seules bivalve. SEMINA tria aut quatuor , fubrotunda, compreffa, marginibus valvarum affixa. Florebat, fructumque ferebat Junio. Habitat in fylvis territorii Orapu propè prædium domini Buder: Nomen Caribæum NICOU ; Gallicum LIANE A ENIVRER LES POISSONS. ExXPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTAVÆ, 1. Sarmentum novum. 2. Flos expanfus. 3. Calix. 4. Calix. Piflillum: ÿ Peralum fupertus. 6. Stamen à fronte vifum: 7. Stamen à tergo vifum. 8. Sramina. 9. Siliqua. 10. Semen. 11. Foliolum magnitudine naturali. LE NICOU. (PLANCHE 308.) Cet ARBRISSEAU poufle de fa racine un TRoNc de deux à trois pouces de diametre, d’où s'élevent de grofles BRANCHES farmenteufes ; qui fe répandent fur les arbres voifins, & en couvrent la cime. Elles font garnies de FEUILLES alternes , aïlces, à deux rangs de roLro1Es oppofées, & terminées par une impaire ; leur nombre eft de trois de chaque côté. Elles font portées fur une côte qui porte à fa naïflance Eeece 1 ire DIADELPHIA, DECANDRIA deux petites srrruLes. Ces folioles font vertes, lifles,entieres, ovales; terminées par une longue pointe moufle. On en a repréfenté une de grandeur naturelle. De l'aiffelle des feuilles naît un épi de fleurs pur- purines. Le cazrce eft d'une feule piece arrondie, & divifée en fon limbe en cinq parties inégales & aiguës. La corozze eft légumineufe , compofce de cinq pétales attachés par un petit onglet à la paroi inférieure & interne du calice. Le pétale fupérieur cft large, étendu & relevé. Les deux latéraux font longs , en forme d’aile ; les deux inférieurs font petits, concaves, appliqués l'un contre l'autre. Les ÉTAMINES font dix, dont neuf réunies en un faifceau, & uné féparée. Elles font placées fur le fond du calice au deffous de l'infer- tion des pétales. Les ANTHERES font ovoïdes, jaunes, & à deux bourfes. Le risriL eft un ovaire oblong, comprimé , furmonté d'un STYLE coudé , terminé par un STIGMATE obtus. L'ovaire devient une sILIQUE feche, à deux cofles, qui contient trois ou quatre FÈVES rouflâtres, arrondies & un peu comprimées. On a repréfenté les fleurs & la fève de grandeur naturelle. La filique a été raccourcie ; elle a jufqu’à quatre pouces de longueur. Cette Liane eft nommée NICOU par les Galibis , & LIANE À EN- IVRER LES POISSONS par les habitans. Ils fe fervent des farments fendus , nouvellement coupés & mis en paquet, pour battre l’eau des ruifleaux , ce qui occafionne une efpece d’engourdiflement aux poiflons qui s'y trouvent; pour-lors ceux-ci viennent au deflus de l'eau, & ils y reftent immobiles. Jai trouvé cet arbrifleau dans les taillis de l'habitation de M. Budet à Orapu , paroïfle d’Aroura. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois de Juin. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT HUITIEME. 1. Jeune farment. 2. Fleur épanoure. 3. Calice. DIADBLPHIA, DECANDRIA 773 . Calice. Piful. . Pétale fupérieur. . Étamine vue de face: . Étamine vue par le dos: . Étamines. 9. Silique. 4o. Graine. 11. Foliole de grandeur naturelle: © NO a ur à 3. ROBINIA { coccinea) fruétu coccineo; nigrà maculà notato. Pfeudo-acacia ingens fruétu coccineo , nigrà maculà notato. PLuM: Cao. Mifir. 7. 140.145. Le PETIT PANACOCO des habitans de la Guiane. Cet arbre fe trouve aufli dans les forêts qu’on traverfe pour aller à l'habitation de Pitrebot à l'Ifle de France. CE :O0 M PLAN US; 1. CLOMPANUS ( paniculara) floribus purpureis, paniculatis; ramu- lis fcandentibus; foliis alternis; foliolis oppofitis , ovatis, gla- bris , integerrimis. Clompanus funicularis. Tali bocompol mera. Rumrx. erb. Am- Boën. tom. V. pag. 70. cap. 37. tab. 37. fig. 2. Cette Liane croît au bord de la crique S. Régis, en fortant des pale- tuviers , d’où l’on apperçoit les bâtiments de la fucrerie. C'ONRIONNI IE) LEA, 1. CORONILLA ( /candens) caule fcandente, flaccido. Lin.Spec. 1048. Coronilla fcandens, pentaphylla. PLum. Car. 19. BURM. Amer, pag.98.4 107. f. 3. PE DIS AMREUNME 1. HEDYSARUM ( Ecaflaphyllum) folis fimplicibus, ovatis, fubrüs fericeis, petiolis muticis. Lin. Spec. 1052, 774 DIADELPHIA, DECANDRIA. & LES HU AP pes ee Ecaftaphyllum frutefcens , reclinatum , foliis ovatis , acuminatis; integris. BROwW. Jam. 290. Spartium fcandens , citri foliüs , foribus albis ad nodos confertim nafcentibus. PLum. Car. 19. BURM. Amer. 244. t. 246. f. 2. . HEDYSARUM (diphyllum) folüis binatis, petiolatis ; floralibus fefMilibus. Lin. Spec. 1053. Hedyfarum herbaceum, procumbens, foliis geminatis, fpicis foliatis; terminalibus. Brow. Jam. 301. Onobrychis Maderafpatana diphyllos , filiculis clypeatis, hirfutis ; minor. PLUk. Alm. 270. 1.246. f.2. & tab. 102. f. r. Ce font de mauvaifes figures. NELAM-MARI. RHeën. Mal. 9. p.16. 1.82. Hedyfarum bifolium ; foliolis ovatis, filiculis afperis, geminis, inar- ticulatis. BurM. Zey/, 114,250. fig. 1. . HEDYSARUM (racemofum)\ foliis ternatis, ovatis, floribus race- mofis, conjugatis. BURM. Amer. pas. 140. 1. 149. flo. 1. Hedyfarum criphyllum, majus & minus. PLum. Car. 8. Cette plante fe trouve aufli à l'Ifle de France. . HEDYSARUM (caneftens) foliis fimplicibus, lanceolatis, hirfutis; nervofis, fubtüs cinereis, nervis ferrugineis. . HEDYSARUM (d'ftortum) triphyllum , fruticofum , flore purpu- reo, filiquà variè diftortä. SLoan. Æ1ff. vol. 1. tab. 116. fig. 2. P+ 184. . HEDYSARUM (Guianenfe) frutefcens, foliis ternatis, fubtüs inca- nis, floribus congeftis, racemofis, leguminibus hirfutis. ES CGHY NEO: MÉENVE . ÆSCHYNOMENE (a/pera) caule herbaceo, fcabro , leouminum articulis medio fcabris. Lin. Spec. 1060. Mimofa non fpinofa major Zeylanica. BREyN. Cen. 5.1. 52. Ray. Hife. 982. . ÆSCHYNOMENE (Americana) caule herbaceo hifpido; foliolis DIADELPHIA, DECANDRIA 77, acuminatis, leguminum articulis femi-cordatis; braétcis ciliaris. Lin. Spec. 1061. Hedyfarum caule hirfuto, mimofæ foliis alatis; pinnis acutis, mi- nimis, gramineis. SLOAN. Car. 74. Hifl. 1. p. 186.4. 118.f. 3. Hedyfarum arborefcens, foliis mimofæe. PLum. Car. 8. MT: rab, 46. 1.16. 3. ÆSCHYNOMENE ( Seshan) caule herbaceo Ixvi, foliolis obtufis; leguminibus cylindricis æqualibus. Lin. Spec. 1061. Galega Ægoyptiaca, filiquis articulatis. BAUH. Pin. 352. Sesban. Ar. Ægypt 81. 1.82. Cette plante croîc au bord des foffés & lieux noyés en temps plu- vicux , dansles environs de l'habitation de M. Giler, en allant à Courou. J'ai cultivé cette plante à l'Ifle de France, au jardin du Réduit; la graine m’étoit venue du Bengal. 4. ÆSCHYNOMENE leguminibus æqualibus, lxvibus, corollis hir- futis. BurM. Amer. pag.115. tab. 125.f. 1. Emerus filiquis longiflimis & anguftiflimis. Prum. Car. 13. s. ÆSCHYNOMENE ( herbacea) foliis fubrotundis, lesuminibus articulatis, anguftiflimis, compreflis. Hedyfarum annuum minus Zeylanicum , mimofæ foliis. Burm.7Aef. Zeyl. sr. NITI-TODDA-VALI. Rueen. Mal. 9, 1. 20. Cette plante croît dans les ruifleaux & les eaux dormantes près de Macouria. LINDA GO FE RAT 1. INDIGOFERA (znéloria) leguminibus arcuatis, Incanis ; racemis folio brevioribus. Lin. Spec. 1061. | Emerus filiquà incurvà , ex quo paratur indigo. PLum. Car, 19: Lnfe. R. Herë. ÎINDIGO FRANc. On a cultivé autrefois lIndigo à l'Ifle de France, où il seft natuz ralifé, 776 DIADELPHIA, DECANDRIA. GA LE GA. 1. GALEGA (cinerea) herbacea , fubcinerea, villofa ; foliis oblongis, pinnatis, fpicis laxioribus ad alas. Brow. Jam. p. 289. Lin. Spec. 1062. Galega frutefcens, flore purpureo, foliis fericeis. PLum. Car. 8. Aftragalus incanus, frutefcens, venenatus, floribus purpureïs. SI1NAPOU. Barer. Franc. Equinox. 19. Cracca leguminibus ftriétis , racemo terminali , foliis tomentofis. BurM. Amer. pag. 126. tab. 135. SINAPOU eft le nom que lui donnent les Caraïbes. Cette plante. eft cultivée fur toutes les habitations de la Guiane ; parcequ'on en fait ufage pour emivrer les poiffons. P-S'O'RIANTERE ERA. 1. PSORALEA ( Americana ) foliis ternatis ; foliolis fubrotundis, an- gulatis, fpicis pedunculatis. Lin. $pec. 1075. Tutolium Americanum. Los. Zc. 2.p. 31. Don. Pempr. s 67. BauH. PrnN\y27e TRIFOLIUM. (TasvrA 309.) TRIFOLIUM ( Guianenfe) hifutie afperum, flore luteo. ( T°42 BULA 309) PLANTA annua, CAULEM tripedalem , ramofum, hirfutum, pilofum, ferrugineum , & radice emittens. Fozra alterna, digitata; FOLIOLIS tribus, oblongis, anguftis, acutis, integerrimis, petiolo longo adnexis, infernè in vaginam membranaceam , bicufpidatam , amplexicaulem, extenfo. FLORES axillares & terminales colleéti in capiculum globofum, villofum ; capitulum conftat ex pluribus foliolis longis, angufts, acutis, fimplicibus, petiolatis, pétiolo bafi dilataco in vaginam ab utroque latere cufpidatam ; vagina florem unicum ampleétitur , pe- dunculo tenui, oblongo , incurvo fuflultum. BRACTEz binæ ad bafim pedunculi, oblongæ, anguftæ, acutæ. CoroLLA papilionacea , exigua, lutea. PericarriuM ; legumen exiguum , calice inclufum , ovatum , hirfutum , bivalve , uniloculare. SEMEN unicum , fubreniforme. Florebat DIADELPHIA, DECANDRIA. 777 Florebat Junio. Habitat Macourra in pratis. ExpricATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ NONZÆ. 1. Vagina perioli foliorum aperta. 2. Pars caulis ampliata. 3. Vagina aperta, pedicellum foliof efformans , & pedunculum foris involvens , ad bafim duabus lamelles muniturm. 4. Pedunculus floris duabus Jauamulis munitus. s. Calrx. 6. Flos expanfus, 7. Stamina. 8. Piftillur. 9. Lepumen. o. Semen. LE TREFLE de la Guiane. (PLANCHE 309.) La RACINE de cette PLANTE cft fibreufe, & poufle une TIGE rameufe, hcriffée de poils, haute d'environ trois pieds. Les FEUILLES font alternes, compoiées de trois FoLIOLES legerement velues , attachées à un pédicule qui à fa bafe s'élargit & forme une gaine qui embrafle la tige. Cette gaîne eft terminée fur les deux bords fupcrieurs & laté- raux par deux longues pointes hériflces de poils ainfi de la gaine & le pédicule. Le rameau que j'ai fait repréfenter avec fes feuilles & fes fleurs , eft de grandeur naturelle. Les FLEURS ramaflées en tête, portées fur de longs pédonèulés > naïflent de l’aifflelle des feuilles & à l'extrémité des rameaux. Chaque tête eft compofée de plufieurs fleurs qui font féparées les unes des autres par une petite feuille longue, étroite, aiguë, qui s'évafe à fa bafe, & forme une gaine ; les deux bords latéraux s’allongent & fe terminent en une pointe; de cette gaîne fort une fleur portée fur un long pédoncule grêle, garni à fa naiflance de deux ÉCAILLES longues & aiguës. Les feuilles, leurs gaînes, & les écailles font chargées de poils longs & rouflatres. Fffff 778 DIADELPHIA, DECANDRIA, La fleur eft fort petite, jaune & légumineufe. Son cazrce eft arrondi à fa bale, évafe à fon limbe qui eft divifé en cinq parties inégales & aiguës: La coroLze eft à cinq pétales irréguliers. Les ÉTAMINES font au nombïe de dix, dont neuf réunies. Le »rsTi eft un ovaire rond , velu , attaché au fond du calice; furmonté d'un sryce grêle, terminé par un srIGMATE obtus. | L'ovaIRE devient une très petite GOUSSE velue , ovale, qui s'ouvre en deux valves. Elle ne contient qu'une feule GRAINE. J'ai trouvé cette plante dans les favanes de Macouria, au bord d’un petit bofquert. Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois de Juin, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT NEUVIEME: .X. Gaîne du pédicule des feuilles ouverte, & qui embraffe la tige: 2. Portion de la tige groffie. 3. Gaïne ouverte que forme le pédicule de la foliole ; certe gaine enveloppe le pédoncule de la fleur qui a à [a bafe deux feuillers. 4. Fleur dont le pédoncule eft garni de [es deux écailles. . Calice. . Fleur épanoure; 4 ÿ 6 7. Étamines. 8. Piful. 9. Gouffe. o. Graine: MEDICAG CO. si. MEDICAGO (glabra) caule arboreo , folis imparipinnatis, foliolis bijugis, ovato-acuminatis , legumine lunato , compreflo, lato, margine integro, DIADELPHIA, DECANDRIA. 779 Anonymos arbor flore papilionacco, fruétu médicaginis , foliis pin natis. PLuM. M]. 2. 6. f19. 44 Cet arbre croit fur le bord des criques & dés rivieres qui fe jettent dans la mer. | 2. MEDICAGO (arborea) aculeata, polyphylla. Pzum. Car. 8. Medicago leguminibus lunatis, margine integerrimis; foliis pinnatis, foliolis oblongis ; caule aculeato , arboreo. Burm. Aimer. p. 194. LOL. fig 2. Cet arbrifleau croît fur les bords des criques & de [a mer. Il eft nommé AMOURETTE par les habitans de la Guiane. Ils em ploient fes feuilles dans les infufions purgatives; & prennent l'infufion de fes fleurs , lorfqu'ils fe fencent de l'embaras à la poitrine. FÉFFE j CRE TS SET SPA T SRS P O:E Y: AD EL PH TAAS Ï ICOSANDRIA, II POLYANDRIA. CCCLXIL. CITRUS. CCCEXIHI. OCOTEA. CCCLXIV. HY PERTOUME CCCLXV. MORONOBEA: C'L A SNS FES PAC VONNT: POLYA:D EL PH A 4/10C0 SANDER CRATURS: «. E ITRUS (media) petiolis linearibus. Lin. Spec. 1100 Limon vulgaris. FERR.-Âe/p. 193. 2. CITRUS (aurantium) petiolis alatis. Lin. Spec. t oo. a. Malus aurantia major. BaAuH. Pin. 436. 5. Malus aurantia fruétu rotundo, maximo , paliefcente , caput huma- num excedente. SLOAN. Car. 212. Hyfl. 1. 41.8. 12.f.2, 3. LT P'OSENPEANNe D RME. OCOTEA. (TazsurA 310.) CAL. PERTANTHIUM monophyllum, fubrotundum , fexpartitum, per- fiftens ; lacinus tribus exterioribus, ovatis, fubrotundis ; tribus inte- rioribus , minoribus. COR. nulla. STAM. FiLAMENTA novem, lata, membranacea , fex laciniis calicis POLYADELPHIA, POLY ANDRIA. 781 fingula fingulis inferta, &c ipfis incumbentia ; tria fundo calicis ad bafim germinis inferta, ereéta, crafla , fupernè trigona, infernè lata, piftillum involventia ; fingulum flamentum quatuor ANTHE- ras biloculares gerit; duas inferiores & laterales , duas fuperiores terminales ; infrà fingulam antheram fovea obfervatur : filamenta fex exteriora ab interioribus tribus, coronà fex-glandulari fe jun- guntur. PIST. GERMEN ovatum. SryLus craflus. SricMaA patulum, concavum. PER. CarsuLa fubrotunda, quadri, quinque , & fex-locularis , calice tecta. SEM. plurima, minutiflima. OCOTEA Guianenfis. (TABULA 310.) ARBOR TRUNCO triginta-pedali, ad fummitatem ramofo; RAMIs angulatis , reétis & horizontalibus. FoLiA alterna, ovato-lanceolata, integcrrima , fupernè glabra, viridia, infernè fericea, incana, pedun- culo brevi , ad bafim tumido , extenfo & prominente ufque ad axillam foli. FLores albicantes, exigui , paniculati , terminales & axillares, gratum odorem exhalantes. Floret Aprili ; fruétum fert Junio. Habitat in fylvis Guianæ. Nomen Caribæum 4JOU-HOU-H 4. EXPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ DECiMÆ. 1. & 2. Folilum magnitudine natural, 1. Ruga inferior. 2. Ruga fuperior. 3. Gemma floris. 4. Flos expanfus. s. Fos infernè vifus. 6. Flos fupernè vifus. Sramina. Glandule, Suigma. 7. Pars calicis à fronte vifa. Anthere quatuor cum cavitate infra. 8 . Pars calias , a latere vifa cum quatuor antheris , quatuor cavi- 1atibus. 9. Glandule. Stamina interiora piftillum involventia. 10. Filamentum ftaminum piftillum involvens : anthere quatuor qua- tuorque cavitates. 11. Anthera fegregata. 12. Fundum calicis. Sex glandule. Germen. Srylus. Sigma. 13. Capfula magnitudine natural. 782- POLY ADELPHIA, POLY ANDRIA. L'OCOTE de la Guiane: (PLANCHE 310.) Le rroxc de cer aArgre s'éleve à trente pieds, fur deux pieds de diametre. Son écorce eft grifatre , ridée & gerfée. Son Bois eftblanc, peu compacte. Il poufle à fon fommet un grand nombre de BRANCHES rameufes, dont celles du centre font droites , & celles de la circonférence indli- nées & prefque horifontales. Les branches & les rameaux font garnis de FEUILLES étroites, ovales, terminées par une longue pointe. Elles font vertes, luifantes en deflus, & couvertes en deflous d’un duvet très blanc & foyeux. Il y a de chaque côté de la feuille en deflous la marque de deux plis. Un des plis eft très court, placé d’un côté & au bas de la feuille; en fe réuniflant avec la nervure du milieu, il forme là un angle aigu. L'autre, qui eft fur le côté oppofé, s'étend depuis le bord de la feuille, à un pouce au deflus de fon origine, jufques vers fon extrémité fupérieure, en s’'approchant de la nervure. Leur pédi- cule eft fort court; il a à fa bafe une côte faillante qui fe prolonge jufqu'à la feuille inférieure. Il en eft de même des aurres. Les FLEURS naiflent à l’aiflelle des feuilles & à l'extrémité des ra- meaux, fur de grandes panicules éparfes. Toutes fes fleurs font très petites , & répandent une odeur fort agréable. Leur caLice eft arrondi, divifé en fix parties, dont trois font exté- rieures, plus grandes, & trois intérieures plus petites , de couleur blan- châtre. De la bafe de chacune naït un FEUILLET qui porte quatre ANTHERES jaunes, deux fupérieures & deux inférieures. Au deffous de chaque anthere eft une cavité hémifphérique. Les antheres font à deux bourfes féparces par un fillon. Chaque feuillet eft couche fur un lobe du calice qui eft concave. Le fond du calice porte fix corps arrondis & charnus qui entourent l'ovaire; & entre ces corps & l'ovaire font trois FILETS charnus , larges à leurs bafes triangulaires, qui portent chacun quatre antheres , deux fupérieures & deux inférieures, au def- fous defquelles eft une cavité fphérique. Ces trois filets fonc appli- qués lun contre l'autre. POLEABELPHIAS POLY ANDERIA, 733 Le risri eft un ovaire arrondi, furmonté d’un sTyLe, terminé par un sTIGMATE évalé & concave. L'ovaire devient une petite cArsuLE arrondie, de la groffeur d'un pois, couverte du calice; elle eft à quatre , cinq & fix loges remplies de femences menues, & elle s'ouvre de la pointe à la bafe en autant de valves. On a repréfenté le rameau de grandeur naturelle, & une des plus grandes feuilles. Toutes les parties détaillées de la fleur ont été confi- dérablement groflies. Cet arbre croit dans prefque toutes les forêts de la Guiane, & fe fait remarquer par la blancheur éclatante de fes feuilles. Il étoit en fleur dans le mois d'Avril, & en fruit dans le mois de Juin. Il eft nommé 4JOU-HOU-HA par les Garipons. Ces feuilles font employées en cataplafme pour faire fuppurer les tumeurs & les bubons. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT DIXIEME. x. & 2. Feuille de grandeur naturelle. 1. PU inferieur. 2. Pl fupérieur. 3. Bouton de fleur. 4. Fleur épanouie. s. Fleur vue en deffous. 6. Fleur vue en deffus. Étamines , glandes & ftigmate. 7. Portion du calice vue de face ; quatre antheres avec une cavité en deffous. 8. Portion du calice vue de côté, avec quatre antheres & quatre cavités. 9. Glandes. Étamines intérieures qui couvrent le piftl. Ho. Un des filers des étamines qui cachent le piful, avec quatre ancheres & quatre cavités. a1, Arnthere Jéparée. 784 “PODRADELPHIA POLY ANDRE 12. Dafe du calice: Six glandes qui fon: au bas de [es divifions. Ovaire. Sryle. Srigmate. 13. Cap/ule de grandeur naturelle. HYPER ICUM (Teva re) CAL. PERIANTHIUM monophyllum, quinquepartitum, faciniis ovatis, marginibus membranaceiïs ; GLANDULÆ fubluteæ, minimæ, ad bafim laciniarum. COR. PEraLA quinque, fubrotunda, concava, extüs lutea , intùs to- mentofa, incana , receptaculo piftilli inferta. STAM. FiLAMENTA numerofa, diftinéta in quinque fafciculos, re- ceptaculo piftilli infertos ; finguli fafciculi ex pluribus flamentis, infernè coalitis; glandulà pilis albis hirtà, ad bafim germinis, fe- cernuntur. ANTHERÆ ovVatæ , biloculares. PIST. GERMEN oblongum, pentagonum, tomentofum , ferrugineum. Sryit quinque, diftantes. SrieMaTA obtufa, concava. PER. Bacca orbiculata, flavefcens, quinque-locularis, calicis laciniis ampliatis cinéta , & glandulis ad bafim calicis accretis. SEM. numerofa, oblonga, minutiflima. 1. HYPERICUM (Guianenfe) foliis ovato - oblongis, acuminatis; etalis Aorum extùs luteis, intüs villofis, candicantibus , fruétu quinque-loculari. (T'4BULA 311.) Caa-opia. Marcc. Braf. cap. 111. pag. 96. Caopia. Pis. Braf. lib.1v. pag. 61. Lufitanis PAO DE LACRA. Arsor mediocris , TRUNCO octo-pedali, ad fummitate ramofo ; RaMis ereétis & declinatis, hinc & inde fparfis; RAMULIS nodofis, tetragonis. ForrA oppofita, ovato-oblonga, in acumen longum, acu- tum, definentia, innumeris punétis tranflucidis quafi perforata, inte- gerrima, fupernè glabra, viridia , infernè tomentofa , cinerea aut ru- fefcentia, petiolata. FLORES racemofi , axillares & terminales. Ex cortice vulnerato ftillat fuccus luteus, partim gummofus > par- tim refinofus, qui exficcatus gummi guttam æmulatur. Folia lacerata, frudus fetus, eundem fuccum præbent. Florebat , fruétumque ferebat Julro. Habitat in fylvis & pratis Caïennæ & Guianæ. ExpPLIcATIO POLYAMELPATA,; POLY ANDERIA, 385 ExpLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ UNDECIMÆ. 1. Gemma floris. 2#Calix. 3. Calix. Corolla expan/a. 4. Stamina. Germen. Sryli. s. Difcus. Sramina. 6. Stamen fegregatum. 7. Diftus. Germen. Fafciculus flaminum. 8. Prftillum. 9. Bacca calice teéla, ad bafim glandulis munita. 10. Bacca à calice fegregara. 11. Bacca tranfversè [afa. LE MILLEPERTUIS de la Guiane. (PLANCHE 311.) Cet arBre cft de moyenne grandeur ; fon rroxc s’éleve de fept à huit pieds, fur cinq à fix pouces de diametre. Son écorce eft rabo- ceufe & gerfce. I pouffe à fon fommet plufieurs BRANCHES rameufes & noueufes, qui {e répandent de tous côtés ; leur écorce eft lifle & rougeatre ; la peau extérieure eft membraneufe, la feconde couche eft verte , la troifieme eft rougeître. Lorfqu’on l’entame, il en découle d’abord une ferofité jaune , & enfuite un fuc réfineux qui, condenfé, reffemble à de la gomme gutte. Les RAMEAUX font à quatre angles, garnis de FEUILLES oppofées & difpofces en croix. Elles font entieres, liffes, & vertes en deflus, cou- vertes d'un duvet ras,, blanchâtre ou rouflätre en deflous. Elles font ovales , terminées par une longue pointe. Leur pédicule eft court. Elles font criblées de points tranfparents que l'on apperçoit en les op- pofant à la lumiere. On les a repréfentées de grandeur naturelle. Les FLEURS naiflent à l’aiflelle des feuilles & à l'extrémité des ra- meaux, &, par leur arrangement , elles forment des grappes dont les branches font oppofces. Le pédoncule de chaque fleur eft très court. Le cazice eft d’une feule piece, divifé en cinq parties rouffâtres, aiguës, bordces d'un feuillet membraneux, & garnics, à leur bafe exté- sieure, d'un petit corps glanduleux. Gsggg 786 POLY ADELPHTA, POLY ANDRIA. Les rÉTALES font au nombre de cinq, arrondis , concaves, jaunes en dehors, & couverts d’un duvet blanc en dedans. Ils font attachés par un onglet au deflous’des étamines. Les ÉTAMINES font en grand nombre, féparées en cinq faifceaux. Leurs FILETS font blancs, réunis par le bas, écartés en forme d’éven- tail par le haut. Les ANTHERES font jaunes, arrondies, & à deux bourfes. Entre chaque faifceau d’éramines, au bas de l'ovaire, il y à un petit corps glanduleux , hérifle de poils blancs. Le risriz eft un ovaire rouflâtre, velu, conique, à cinq angles; il eft furmonté de cinq STYLES, terminés par un STIGMATE évalé & concave. L'ovaIRE devient une BAIE jaunâtre , molle, à cinq loges, partagée par des cloifons mitoyennes dans l'angle defquelles eft un placenta chargé d'un grand nombre de seMENCEs oblongues & menues. Lorf- qu'on coupe en travers CEtte capfule, il en fort de toutes les parties un fuc rélineux, jaune. Elle eft entourée à fa bafe par les parties du calice devenues plus grandes , lefquelles fubfiftent. Les corps glandu- leux grofliflent également. On voit au fommer de cette baie le refte des ftyles. La fleur & le fruit font repréfentés de grandeur naturelle. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois de Juillet. Il eft auffi commun en différents endroits de la Guiane, principa- lement fur les terreins anciennement défriches & inculces. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT ONZIEME. 1. Bouton de fleur. 2. Calice. 3. Calice. Corolle epanoure: 4. Étamines. Ovaire. Styles. s. Difque. Étamines. 6. Éramine [éparee. 7. Difque. Ovaire. Un paquet d’étamines. 8. Pifal, 9. Baie enveloppée du calice, garnie à fa Bafe, de glandes. POLYADELPHIA, POLYANDRIA. 387 to. Baie feparée du calice. 11, Baie coupée en travers. 2." HYPERICUM ( /arifolium } foliis cordatis , acuminatis, fubtùs ru- 7 fefcentibus. (T'ABULA 312. Fig, 1.) Hæc fpecies differt à præcedenti, rorris cordatis, amplioribus, fupernè viridibus, infernè comentofis, rufefcentibus. Habitat in {ylvis Guianæ propè Aroura. LE MILLEPERTUIS à grande feuille. (PLANCHE 512. Fig.1.) Cet ARBRE differe du précédent par fes FeuILLES plus larges à leur bafe, & arrondies en forme de cœur, terminées par une pointe. Elles font en deflous couvertes d’un duvet très court & rouflatre. Leur pédicule eft court, gros & charnu. Les plus grandes feuilles ont huit pouces de longueur , & quatre pouces de largeur à leur naiflance. Il croît dans les mêmes lieux, & fleurit dans le même temps. 3. HYPERICUM (/Æffilifolium ) folüs cordatis, acuminatis, fubtüs rufefcentibus, fruétu magno quinque-loculari. (7°4B. 312. F1g.2.) Hzc fpecies differt à præcedenti, FoLnis feflilibus. Piures harum arborum varietates obfervantur, quæ diftinguuntur, foliorum colore aut amplitudine , fruétu majore aut minore. Hz fpecies à Nov-accolis, variis nominibus infigniuntur , falicet BOIS BAPTISTE , BOIS DARTRE , BOIS DE SANG , BOIS D’A- COSSOIS , BOIS À LA FIEV RE, ExpricATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ DUODECIMÆ, Fic. 2. 1. Gemma floris. Bacca immatura calice teëla. Bacca tranfversè fifa: LE MILLEPERTUIS à feuilles [effiles. (PLANCHE 312.Fig.2.) Cet ARBRE differe des deux précédents par fes FEUILLES fefliles ; oblongues, ovales, terminées par une longue pointe. Elles font liffes, vertes en deflus, rougeâtres en deflous; les plus grandes ont dix pouces de longueur , fur environ quatre de largeur. Gegggi 788 POLMMADELPATIASPOLYANDERTA Cet arbre croit dans l'ile de Caïenne, & à la Guiane, fur-tout dans les terreins défrichés & enfuite abandonnés. Ces trois efpeces d'arbres font connues par les Créoles fous diffé- rents noms, tels que ceux de BOIS DARTRE, BOIS DE SANG, BOIS D’ACOSSOIS , BOIS BAPTISTE , BOIS À LA FIEVRE. On trouve de variétés de chacune de ces efpeces , qui n’en dif. ferent que par la couleur des feuilles, ou par les fruits plus ou moins gros. L'on enleve facilement l'écorce de leur tronc & de leurs bran- ches, que l'on fait fecher. La couche extérieure de ces écorces eft re- jettée comme inutile. On emploie la feconde pour couvrir des cales. Comme elle eft réfineufe, elle ne prend pas l'humidité , & fe conferve fort long temps. Le fuc réfineux de ces arbres que l'on fait couler par incifion, em- ployé à la dofe de fept à huit grains, eft purgatif. Il eft aufli employé extéricurement pour appaifer les démangeaifons que caufent les dartres. La décoétion des feuilles, prife intérieurement, eft eftimée pour gucrir les fievres intermittentes. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT ONZIEME 5 F1 2; 1. Bouton de fleur. Baie avant [a maturité enveloppee du calice: Baie coupée en travers. MORON OBE.A. (Tasur4-313) CAL. PEeRIANTHIUM monophyllum , quinquepartitum ; laciniis acutis; concavis , perfiftens. CCR. PETALA quinque, ampla , coccinea, ereéta, ab uno latere con- voluta, & imbricata, conniventia , unguibus calicis ad circumferen- tiam difci inferta. STAM. FILAMENTA quindecim aut viginti, quinque fafciculis diftinét ; finguli faiciculi trium aut quatuor filamentorum, infernè coalito- rum, fuprà difcum inferti, germen & ftylum fpiraliter involven- tes. ANTHERÆ longæ, filamentis adnatæ, biloculares. POLYADEÆELPHIA;, POLYANDRIA, 789 PIST. GERMEN ovatum, difco circumdatum , fpiraliter ftriacum. SryLus craflus, longitudine corollæ. SricmA quinqueradiatum. PER. Bacca ovata, acuta, rufefcens , unilocularis, non dehifcens, SEM. duo, cria » quatuor aut quinque, angulata , tomentofa, fcrru- ginea , EXTS CONVEXA. MORONOBEA coccinea. (T'ABULA 313.) Mani refinifera, folio mucronato, introrsüm incurvo. Barr. Franc: Equinox. 76. Refina pici fimilis inodora. SLoan. Car, Plans. pag. 215. ARBOR TRUNCO triginta & quadraginta-pedali; hinc & indè fparfis RAMULIS tetragonis, nodofis, foliofis. FoLIA oppofita, ovato-oblonga ; acuminata, rigida , integerrima , brevi petiolata. FLores folicarii, axillares & corymbofi, terminales. GERMEN immaturum tranfversè fc&tum , quinque-loculare apparet. Flores arborum in montibus crefcentium duplo majores funt , & folia minüs ampla quàm quæ obfervantur fuprà arbores in paludofis & maritimis provenientes. = Cortex trunci & ramulorum feus , folia lacerata, flores & frutus vulnerata, refinam liquidam , flavam, ftillant, quæ brevi exficcatur, & nigra evadit. Florebat Septembri, Oétobri & Novembri ; fruétum ferebat Martio. Habitac in fylvis paludofis & montibus Guianx. Nomen Caribæum arboris MORONOBO aut CORONOBO ; refina MANI appellatur. ExpzicaATio TABULÆ TRECENTESIMÆ TREDECIMÆ. . Gemma floris. Calix. Corolla expan/a. Petalum. Stamina flore expanfo. Fafciculus flaminum. Difius. Germen. Stylus. Suigmata. Germen tranfversè [eiffum. Capfula. Amygdala. SV ai nnEs br 790 POLYADELPHIA, POLYANDRIA. Flos arborum in montibus. Corolla expan/a. . Calix. . Petalum. . Calix. Difcus. Sramina: Fafciculus ftaminum. Difeus. Pifillum. Sramina: . Germen. Srylus. Srigma. . Sagma. Stylus. i. Germen tranfversè [ciffum. 09 MA EN pp ou © Jens re] LE MANI de la Guiane. (PLANCHE 313.) Le rroxc de cet ARBRE s'éleve à trente, quarante & cinquante pieds, fur deux pieds & plus de diametre. Son écorce eft lifle , cen- drée. Son sors eft jaunâtre , & poule à fon fommet un grand nombre de BRANCHES, dont les unes droites, & les autres inclinées; elles font chargées de RAMEAUX noueux, garnis de FEUILLES deux à deux, oppo- fées, & difpofées en croix. Ces feuilles font vertes, lifles , entieres, fermes, ovales, terminées par une longue pointe moufle. Leur pédi- cule eft court, convexe en deflous, creufé en gouttiere en deflus. De l'aiffelle des feuilles fortent deux FLEURS , une de chaque côté; mais à l'extrémité des rameaux ce font des bouquets de fept à huit fleurs. Le pédoncule des fleurs eft courbe lorfqu'elles font en bouton ; il fe redrefle lorfqu’elles s'épanouïiflent. Le cazice eft divifé profondément en cinq petites parties jaunâtres, épailles, roides & arrondies. ; La coroLze eft à cinq pétales larges, qui fe récouvrent en partie par l'un de leurs côtés. Ils font d'un beau rouge, attachés par un onglet au fond du calice, autour d’un difque. Ces pétales ne s'épanouiflent jamais entierement; ils ne font que s'entr'ouvrir par le haut. Les ÉTAMINES font partagées en cinq faifceaux placés autour de l'ovaire fur un difque. Elles fe roulent en fpirale autour du piftil, fur lequel elles laïffenc leur impreflion après leur chûte. Chaque faifceau POLYADELPHIA, POLY ANDRIA. 791 eft compofé de trois ou quatre FILETS larges, charnus, couleur de car- min, réunis par le bas. Ils portent une ANTHERE longue, jaune & à deux bourfes. Le risTiL eft un ovaire arrondi, furmonteé d’un styLe charnu, ter- miné par un STIGMATE à Cinq rayons. L'ovaIRE devient une carsULE brune , à une feule loge , fragile; dans laquelle font renfermées deux , trois, quatre ou cinq AMANDES anguleufes, convexes en dehors, couvertes d'un duvet rouflätre. L’'a- mande eft à deux gros cotylédons blancs. L'ovaire , coupé en travers avant fa maturité , fait voir cinq cavités remplies d’une fubftance glaireufe. L'écorce, les feuilles, les rameaux , le calice, le fruit, les fleurs ; coupés ou entamés , rendent un fuc jaune, réfineux , qui sépaiflit & devient noir en fe defléchant. Ce fuc réfineux coule naturellement des branches & du tronc en abondance. Les Créoles l'emploient pour gaudronner leurs barques, leurs pirogues, le fil à voile, & les cor- dages. L'on en fait aufli des flambeaux , en le mêlant avec d’autres réfines du pays. Les jeunes arbres ont des feuilles plus grandes & moins épaifles ; on les coupe dans cet état pour faire des cercles de bariques. Le bois des grands arbres fe fend aifément, & on en fabrique des bariques ; leurs feuilles font plus petites & plus fermes. On obferve des variétés par rapport aux fleurs. Les arbres qui croiflent dans les marécages , ont la fleur plus petite ; ceux qui vien- nent fur les montagnes, l'ont prefque deux fois plus grande, & les feuilles font beaucoup plus petites. Quant au fruit des uns & des autres , il eft tout-à fait femblable. On a repréfenté les grandes & les petites fleurs , le bout des ra- meaux & une amande, de grandeur naturelle. Quant au fruit, il eft quelquefois cel qu'on la repréfentc ÿ mais pour-lors il ne contient que deux amandes ; lorfqu'il en renferme cinq, il eft plus gros. L'arbre à petite fleur croît dans les cerreins marécageux de la Guiane, & dans ceux qui font couverts par les marées. 702 : POLÉADEBPHIA,, P.OLYANDEIEA. L'abre à grande fleur , vient dans les grandes forêts fur les mon- cagnes. Ces arbres fleuriffent dans les mois de Septembre, d'Oétobre & de Novembre. Ils font en fruit dans le mois de Mars. Ils font nommés MORONOBO & CORONOBO par les Galibis; & ils appellent MANI la réfine qui en découle. Les habitans appel- lent indifféremment MANI l'arbre & la réfine. C’eft avec cette réfine que les Galibis attachent les fers de leurs flêches, & les dents de poif fon dont ils les arment. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TREIZIEME. . Bouton de fleur. . Calice. Corolle épanouie. . Pétrale. "'. . Étamines répréfentées la fleur épanouie. Faifceau d'étamines. . Difque. Ovaire. Sryle. Suigmates. . Ovaire coupé en travers, . Capfule, . Amande, O LIN Du R à D rm 27 Fleur des arbres qui viennent fur les montagnes. . Corolle épanoute. . Calice. Pétale, . Calice. Difque. Étamines. . Faifteau d’étamines. Difque. Pifhl. Étamines: . Ovaire. Sryle. Stigmate. . Srigmate & ftyle. Ovazre coupé en travers 0 MO 2 0 gp te e CLASSIS COLA S. SUNISAUAPLEX, SYNGENESIA, III POL.FRUSTRANEA CCCLXXNIIL..C OR EO PIS I.POLYGAMIA ÆQUALIS. CCCLXVI LACTUCA. CCCLXVIL CICHORIUM. CCCLXVII. CARTHAMUS. CCCLXIX. SPILANTHUS. GECEXX.: BIDENS. GECEXEXT: ETHULIA. CCCLXXIL EUPATORIUM. ECCEXXIIL.. AGERAT UM. . CCCLXXIV. PACOURINA. II. POLYG. SUPERFLUA. CCCLXXV. ERIGERON. CCCEXXVI.., TAGETES: CCCLXXVIL VERBESINA. IV. POL. NECESSARIA. CCCLXXIX. BAILLERIA. V. POL. SEGREGATA. CCCLXXX.ELEPANTHOPUS VI. POL. MONOGAMIA. CCCLXXI. STRU MPHIA. CCCEXXIL LOBELIA. CCLXXXII. VIOLA. CRLASSES ES PRIS LPOEYGAMIA) ÆQUALIS. L A CG T.U C:-A; Es Lacruca ( quercina ) foliis runcinatis , dentatis , acutis; fubcüs Iævibus, caule glabro. Lin. Spec. 1118. Laétuca foliis quernis. Ray. Hife a pia2re Hhhhh * 794 SYNGENESTA, POLYGAMIA ÆQUALIS. CT CAE. O RBUM: 1. CICHORIUM (Z»rybus) floribus geminis, fefilibus ; foliis runci- natis. LIN. Spec. 1 142. Cichorium fylveftre f. officinarum. Baux. Pin. 126. Jai trouvé cette plante dans un lieu abandonné à Sinémari. GAUR RIEUA M OUrS. tr. CARTHAMUS (znélorius | foliis ovatis, ferrato - aculeatis. LrN: Spec. 1162. Cnicus fativus {. Carthamus officinarum. Baux. Pin. 378. RuMrH. Arnb. $. pit. 79. SPL A. NTHQUNS. 1. SPILANTHUS ( oeracea) foliis cordatis, ferrulatis, petiolatis. Lin. SyfE p.554. Santolina pyretri fapore, humifufa. Prum. Car. 10. M]: 56. £. 4. Cette plante eft cultivée à Caïenne, où elle eft nommée CRESSON DE PARA; mâchée, elle irrite la langue & les parties internes de la bouche , ce qui procure une abondante fécretion de falive. BIDE NS. 1. BIDENS ( prlofa) folüs pinnatis, fubpilofis; caulis geniculis bar- batis; calicibus involucro fimplici ; feminibus divergentibus. Lin. Spec. 1166. Bidens latifolia , hirfutior ; femine anguftiore, radiato. Dir Er. SL Tab AS SE: 2. BIDENS ( ullata) foliis ovatis, ferratis ; inferioribus oppoñitis; fuperioribus ternatis, intermedio majore. Lin. Spec. 1167. 3. BIDENS (arriplicifolia) foliis alternis, deltoïdibus, dentatis, petio: latis, ftipulatis, caule paniculato. Lan. Spec. 1168 SYNGENESIA, POLYGAMIA ÆQUALIS. 795$ BYE HD ERA ETHULIA Sparganophora. Lin. $pec. 1171. Sparganophoros virgæ aureæ foliis, floribus & foliorum alis, abfque pediculis. Varzr. Acad. Par. 368. HUOPATORIUM,..(TarvrA 314.) CAL. communis imbticatus ; squAM1s oblongis, concavis, acutis. COR. compolita ; tubulofa ; corollulæ hermaphroditæ tres; propria infundibuli-formis ; limbo quinque-fido, patulo. STAM. FiLAMENTA quinque. ANTHERÆ cylindraceæ, tubulofæ. PIST. GERMEN oblongum. STyLus filiformis, longitudine ftaminum., SricMaA bifidum. PER. nullum. CaLIx connivens. SEM. oblongum, glabrum. Parrus longus, pilofus. . REC. nudum, planum. 4. EUPATORIUM (sriflorum) ramulis fparfis ; foliis alcernis, cordato- oblongis, acuminatis , canefcentibus ; flore albo. (7'4BULA 314.) FRUTEX CAULES plures, farmentofos , cylindraceos, octo-pedales, è radice emittens; RAMIS & RAMULIS fupra frutices, hinc & indè ex- panfis. Forra alterna , fubcordata , ovato-oblonga, acuta, integet- rima, brevi petiolata, fupernè viridia, afpera, infernè comentofa, incana. FLORES racemofi, axillares & terminales; capitulis forum fef- filibus. Carix communis triflorus , imbricatus ; sQuaMis oblongis, acutis, concavis, deciduis. CoroLLÆ albz. Quandoque sEMEN unum aut alterum abortivum. Flores , folia, odorem aromaticum exhalant,. Florebat Junio. Habitat ad ripam fluvii Aroura. ExpLicATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ DECIMÆ QUARTÆ. 1. Gemma floris. 2. Corollule expanfe. 3. Gemma corollulx fegregata: 4. Gemma corollule expan/a. s. Corollula aperta. Sram:na. Germen, Stylus. Stigma. | Hhhhh i 796 SYNGENESIA , POLYGAMIA ÆQUALIS. 6. Pifhilum. 7 Semen. . Folium magnitudine natural. LEUPATOIRE élanche. (PLANCHE 314.) Cet ARBRISSEAU poufle des Trices qui s'élevent à fept ou huit pieds ; elles fe partagent & fe divifent en plulieurs RAMFAUXx qui s'écendent & fe répandent fur les arbres voifins. Les tiges & les ra- meaux font couverts d'un duvet blanchâtre. Le bas des tiges a envi- ron quatre pouces de diametre. Les branches & les rameaux font gar- nis de FEUILLES alternes, vertes & un peu âpres en deflus; & en def- fous couvertes d’un duvet blanchître. Leur pédicule eft court & fou- vent courbé. On a repréfent£ une des plus grandes feuilles dans fon état naturel. De l'aiffelle des feuilles & à l’extrémite des raméaux, naïffent des crAPres fort branchues & rameufes , garnies de boutons de fleurs prefque fefMiles , ramaflées par paquets. Chaque bouton eft compofé d'un cazice écailleux qui contient trois fleurons. Les ÉCAILLES font couchées les unes fur les autres à plufeurs rangs ; elles font minces, arrondies, convexes & blanchâtres. Au fond du calice eft un PLA- cEnTA nud , fur lequel font portés trois fleurons. Chaque fleuron eft une coroLLE monopétale, blanche , dont la partie inférieure forme un tuyau cylindrique, & la fupérieure eft évafée & découpée en cinq lobes aigus. De la paroi interne & moyenne de la corolle s'élevent cinq filets grêles qui fupportent chacun une anthere longue. Ces cinq ANTHERES s'uniflent enfemble par les côtés , & forment un tube; elles font à deux bourfes , & s'ouvrent par leur face interne en quatre valves. Le risrir eft un ovaire couronné d’une aigrette de poils qui entou- rent & cachent le tube de la corolle placée fur l'ovaire. Il eft fur- monté d'un STYLE grêle, qui pafle au travers du tuyau que forment les éramines; & en le débordant il fe partage en deux branches courbes, terminées par un STIGMATE, L'ovaire devient une GRAINE life , longue, aiguë , arrondie à SYNGENESTIA , POLYGAMIA ÆQUALIS. 97 fon fommet, & couronnée d'une aigrette de poils; elle contient une AMANDE à deux cotylédons; quelquefois il y a un ou deux fleurons dont l'ovaire avorte. J'ai trouvé cet arbrifleau en fleur & en fruit au mois de Juin, fur le bord de la riviere d’Aroura, près du terrein appellé l’Abattis du Roi. Cet arbriffleau couvroit par fes branches & fes rameaux les arbrifleaux & les plantes qui l'environnoient. Les feuilles & les fleurs font légerement aromatiques. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATORZIEME. x. Bouton des fleurons. 2. Fleurons épanouis. 3. Bouton de fleuron f[eparé. 4. Fleuron épanour. s- Corolle ouverte. Étamines. Ovaire. Style. Srigmate. 6. Piftil, 7. Graine. 8. Feuille de grandeur naturelle. 2. EUPATORIUM ( parv'florum ) caule volubili; foliis cordatis ; cali- cibus tetraphyllis , quadriflofculis. {T'ABULA 315.) FRUTEX CAULES plures, farmentofos, cylindraceos , ramofos, no- dofos, volubiies, decem-pedales, è radice emittens. Fozra oppofita , afpera, ovata, acuta & fubcordata , integerrima , petiolata. FLORES paniculati, terminales & axillares; RAMULIS trifloris ,apice tripartitis ; fingulis RAMUSCULIS crifloris, tribus foliofis, involucratis. PERIAN- THIUM commune florum tetraphyllum & tetraflofculum; Forrozis oblongis , obtufis. Coro1ra monopetala, hermaphrodita , infundi- buli formis, limbo quinque-fido Sramina; filamenta quinque, tubo inferta. ANTHERA cylindracea, tubulofa. PisririuM; germen oblon- gum, minimum ,angulatum. SryLUs longus, bifidus. SricMAarA tenuia. PericarPiuM nuilum. Cazrx connivens. SEMINA oblonga , angulofa Parpus pilotus. RECEPrACcULUM nudum. Caules incifi aut vulnerati, fuccum luteum, vifcofum & aromaticum effundunt. Florebat Augufto. Habitar in Guiana ad ripam rivuli, in territorio Oyac. 798 SYNGENESTA, POLYGAMIA ÆQUALIS, ExpzicaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ DECIMÆ QUINTÆ. 1. Ramufculus floris tribus foliolis ad bafim munitusé 2. Gemma quatuor corollulas continens. î 3. Gemma aperta cum quatuor corollulrs. 4. Gemma corollule fegregata. s. Corollula aperta. Germen. 6. Semen fegregatum à pappo plumofo: L'EUPATOIRE a peute fleur. (PLANCHE 315$} Cette PLANTE cft vivace: elle poufle des rices ligneufes, farmenteufes, flexibles, branchues & rameules, qui fe répandent fur les arbriffleaux voifins. Les BRANCHES & les rameaux font garnis de FEUILLES oppofces, vertes, enticres, en forme de cœur, terminées par une pointe. Elles font lifes en deflus, & en deflous inégales par un grand nombre de nervures faillantes. Les plus grandes ont quatre pouces & demi de lon- gueur , fur trois de largeur. Les FLEURS naiflent fur des panicules oppofces qui fortent de l’aif felle des feuilles. Les branches de cette panicule font oppofces; les plus grandes fe divifenc en trois rameaux qui portent chacun trois bouquets de fleurs. Chaque bouquet eft compofé de trois boutons fefiles, enveloppés à leur bafe de trois folioles longues & étroites. Chaque bouton contient quatre fleurons renfermés dans un cALICE divife jufqu'à fa bafe en quatre petites écaizces. Ces fleurons font portés chacun fur un ovaire couronné de poils. Le fleuron eft une COROLLE qui a un tube & un pavillon partagé en cinq lobes dont les extrémités font terminées par une petite houppe de poils. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq. Leurs FILETS font attachés à la paroi interne & moyenne du tube: ils portent chacun une an- THERE. Ces cinq antheres fe reuniflent enfemble , & forment un petit tuyau. Le ristir eft un ovaire oblong , anguleux , couronné par une ai- grette de poils. Il eft furmonté d’un sryce qui enfile le tube de la corolle & le tuyau formé par les ancheres. À fa fortie il eft terminé par deux fongs sTIGMATSSs. SYNGENESIA, POLYGAMIA ÆQUALIS. 709 L'ovarre devient une GRAINE rouflâtre, couronnée d’une aigrette blanche. Lorfqu'on coupe & qu'on entame les branches ou les tiges de cette plante, il en fort un fuc jaunâtre, vifqueux & aromatique. Les jeunes branches & les rameaux font creux. J'ai trouvé cette plante en fleur & en fruit dans le mois d’Août, au bord d’un ruifleau, fur l'habitation de Madame Bertier. Les fleurs de cette plante fonc très petites. L'on en a grofli toutes les parties pour en mieux faire connoiître la ftruéture. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUINZIEME. . Bouquet de fleur , garni à [a bafe de trois folioles. . Bouton qui contient quatre fleurons. . Bouton ouvert avec les quatre fleurons. . Bouton de fleuron [éparé. . Ovaire. Corolle. . Graine féparée de l’aigrette: un RH S BB 3. EUPATORIUM (corymbofum) foliis cordatis, obtufis, incifo-repan- dis; corymbis faftigiatis. BuRM. Aer. p.121. 148. 130. Eupatorium frutefcens, cæruleo flore, atriplicis folio. PLum. Caz.rr. 4. EUPATORIUM (/£andens) caule volubili; foliis cordatis, dentatis, acutis. Lin. Spec. 1171. Conyza fcandens, folani folio angulofo. Prum. Mf: 1.11. p.117. BurM. Amer. p. 86. 1. 99. Clematitis novum genus, cucumeris folio, Virginianum. PLux.A/rm. 10924 163-J43: 5: EUPATORIUM ("macrophyllum ) foliis cordatis, trinervatis , {er- ratis. Lin. Spec. 1175. Eupatorium petaltidis folio. PLum. Car. 10. BURM. Amer. pag.121. f. 129. A GERATUM 1. AGERATUM (conyxzoëdes) foliis ovatis, caule pilofo. Lin, Spec. 1175. « 800 SYNGENESTA, POLYGAMIA ÆQUALIS. Eupatorium humile, Africanum , fenecionis facie, folio lamii. HeRM: ParirerieWét. PLok: Phyr. 88%. HERBE ANTI-ÉPILEPTIQUE s HERBE DE BOUC , HERBE À MADAME. Cette plante eft commune à lle de France: elle s'y nomme HERBE DE BOUC. 2. AGERATUM ( purpureum) flore purpureo, Lærz, PI. Am. p. 302: AE On trouve celle-ci du côté de M. Gillet, en allant à Courou. 3. AGERATUM (Guianenfe) foliis amplis, cordatis, petiolatis , fer= ratis; flore aibo & flore cæruleo. PuA COUR TNA PET 2217 rAPTeE) CAL. communis, ovatus, imbricatus ; sQuAMIs plurimis, fubrotundis ; acutis. COR. compofita uniformis, flofculofa ; cororLuLIs hermaphroditis, æqualibus. Propria monopetala, tubulata , infundibuli - formis ; limbo quinque-fido; lacints acutis, æqualibus. STAM. FILAMENTA quinque, capillaria, oblonga. ANTHERA cylindra= cea, tubulofà. PIST. GERMEN conicum, oblongum. SryLus longitudine corollæ; tenuiflimus. SricMaA bifidum, reflexum, PER. nullum. CaLix connivens. SEM. folitaria, ovato-oblonga, Parrus fimplex, pilofus. REC. carnofum, paleaceum ; paleis fubrotundis, concavis, longiori: bus quam femina, feminaque diftinguentibus, PACOURINA edulis. (T'ABULA 316.) PLANTA perennis, cAULEs plures, fubramofos, tripedales , è radice emittens. FoLra alterna, ampla, ovato-oblonga, acuta, fubcinerea , glabra , dentata ; petiolo marginato, amplexicauli. FLORES capitati, feffiles, oppofiti folie, CoroiLÆ fubcærulez. RecEPTACULUM edule, uti cota planta. Florebaë Junio. Habitat propè Courou, locis humidis aquà marinà fubmerfis. ExrLicaTie te SYNGENESIA, POLYGAMIA ÆQUALIS. 8oi ExpzicaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ DECIMÆ SEXTÆ, . Caput Jquamofum corollulas continens. Gemma corollule. Germen. . Corollula expan/fa. . Corollula aperta. Sramina. s. Germen. Stylus. Sugma. 6. Squamula fegregata. LA PACOURINE de la Guiane. (PLANCHE 316.) La RACINE de cette PLANTE eft branchue, rameufe & fibreufe. De fon fommer s'élevent des T1GEs hautes de trois & quatre pieds. Elles font cylindriques, ftriées, branchues, garnies de FEUILLES alternes, & éloignées les unes des autres. Ces feuilles fonc d'un verd cendré, molles , lies, dentelées à leur bord, ovales, terminées en pointe; elles embraffent la tige par leur bafe qui eft bordée d’un feuillet. Elles font partagées dans leur longueur par une nervure faillante, de la- quelle naïflent plufieurs nervures latérales. Les FLEURS, ramaflées en tête écaiileufe, font fefliles, placces à loppofite de l'attache des feuilles, dans la gaine qu’elles forment en embraffant la tige. Ces fleurs font à fieurons qui font féparés les uns des autres par des ÉCAILLES. pe + w Bb La coroLze eft d’une feule piece; c’eft un tuyau étroit à fa naif- fance, qui fe renfle enfuite, s'alonge, & fe divife en cinq lobes aigus & bleuâtres. Ce tube eft porte fur un ovaire. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq, attachées à la parois interne du tube vers fa partie moyenne. Leurs FiLETS font grêles, blancs, & portent chacun une ANTHERE lefquelles, en fe réuniflant, forment un tube, Le risTIL eft un ovaire arrondi, oblong, niché & placé fur un pla- centa charnu. Il eft furmonté d’un sryLe gréle, qui enfile le tuyau de la corolle & celui des étamines ; & en les débordant, on voit quil eft partagé en deux sriGMATES longs & courbes. L'ovaire devient une sEMENCE couronnée d’une aigrette à poils. J'ai trouvé cette plante avec des fleurs dans le mois de Juin , fur les bords d’un ruifleau auprès des cafes qu’on établiffoit à Courou. L'eau de ce ruifleau eft faumätre. 802 SYNGENESIA, POLYGAMIA SUPERFLUA, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SEIZIEME: 1. Tête écailleufe qui renferme les fleurs. . Bouton de fleur. Ovaire. . Corolle épanoure. . Ovaire. Style. Stigmate. . Ecaille [éparée. 2 3 4. Corolle ouverte. Etamines. 5 6 II POLYGAMIA SUPERFLUA. ERIGERON. 1. ERIGERON (Cunadenfe) caule Aoribufque paniculatis. Lin. Spec. 1210. Coniza annua, acris, alba, elatior, linariæ foliis. Morts. Æzft. 3. ps115: f. 7. 1.20. f. 29. Bocc. Sic85. r.46. Virga aurea Virginiana annua. ZaN. Cette plante {e trouve auf à l’Ifle-de-France. FL, AGE A ENS: r. TAGETES (parula) caule fubdivifo patulo. Lin. Spec. 1249: Tagetes Indicus minor, multiplicato flore. Tour x. /2/£.R.h.488. Tagetes minor, flore fulvo maculato. D'izL. Elrh. 273. 1. 279: TE 2. TAGETES ( erecta) caule fimplici, ereéto ; pedunculis nudis, uni- floris. Lin. Spec. 1249. ; Tageres maximus, rettus, flore maximo multiplicato. Baux. Æ1f£. 3. P: 100. Tagetes Mexicanus, flore fiftulofo, fimplex. Co. Æcphr. 2. p. 47. L. AGLf. x. Ces deux plantes font cultivées dans les jardins de Caïenne. On les cultive auffi à l'Ifle-de-France. SYNGENESTA, POLYGAMIA SUPERFLUA, 80; NPETR "BARS INA t. VERBESINA (zodiflora) foliis ovatis, ferratis ; calicibus oblongis, feffilibus, caulinis, confertis, lateralibus. LIN. Spec. 1271. Bidens nodiflora , folio tetrahit. Dizr. E/rh. $ 3.1. 45. f. 53. Chryfanchemum conyzoïdes nodiflorum, femine roftrato bidente. SLOAN: Car. 126. É12/. 12 pi 262: 1.154 . VERBESINA (proftrara) foliis lanceolatis , ferratis ; floribus alter- nis, geminis, fubfeflilibus. Lin. Spec. 1272. Eupatoriophalacron menthæ arvenfis folio. Dizr. Elth. 139.5. 113. ass, Chryfanthemum Maderafpatanum, menthæ arvenfis folio & facie ; floribus bigemellis ad alas ; pediculis curtis, PLuK. A/m. 100. LAON RE | 3. VERBESINA (£flora) foliis oblongo-ovatis, tripli-nerviis, acu- minatis , ferratis ; pedunculis geminis , bifloris. LIN. Spec. 1272. 4. VERBESINA (a/ba) foliis lanceolatis, ferratis, feflilibus. Li x. Spec. 1272. Eupatorio-phalacron balfaminæ feminæ folio , flore albo, difcoïde. Varzz. AC, 97. Dir. Elth. 138.1. 113.f. 137. Scabiofa conyzoïdes , americana latifolia ; capitulis & Aloribus albis, parvis. PLux, A/m. 335.4. 109. f. 1. Moris. Aiff. 3,p. 47. f. 6. 213. fe FE: . VERBESINA. (calendulacea) folis lanceolatis, obtufiufculis ; pe- dunculis longis, unifloris ; calicibus fimplicibus. Lin. Spec. 1272, Caltha flore folitario, ex alis foliorum, longiflimo pedunculo > pro= deunte. BurM. Zeyl. 52. 1. 22. III, POLIGAMIA FRUSTRANEA, C'OR:E:0:PS TS; L al 1. COREOPSIS (coronata) folüs pinnatis, ferratis, lineatis, glabris, Lin. Spec. 1281. Bidens pentaphylla, flore radiato. PLuM. Car. 10. BurmM. Amer. pag. 4341 53 f. 2. 804 SYNGENESTA, POLYGAMIA FRUSTRANEA. 2. COREOPSIS (reptans) foliis ferratis, ovatis; fummis ternatis ; caule repente. Lin. Spec. 1281. Chryfanthemum trifoliatum fcandens , flore luteo , femine longo, roftrato, bidente. SLoAn. Car. 125. Hifl 1. p.261.1.154.f. 2. 3. 3. COREOPSSS (chryfantha) foliis ternatis, ovato-oblongis, ferratis ; forum radio concolore. Lin. Spec. 1282. Bidens Americana triphylla, angelicæ folio , flore radiato. PLum. Car. 10. BurM. Amer. pag. 42. tom. 53. f. 1. IV. POLYGAMIA NECESSARIA. BA TLETERTA AT As0r1 307) CAL. communis, ovatus, imbricatus ; SQUAMISs quatuor aut quinque, fubrotundis, acutis, villofis, perfiftentibus. COR. compofita flofculofa, difformis; coroLLULÆ feptem herma- phroditæ, in difco femineæ, feptem in radio : propria hermaphro- ditis, monopetala, infundibuliformis, quinquedentata. Femineis; infundibuliformis, ventricofa , quinquedentata, denti- culis acutis. STAM. hermaphroditis ; FILAMENTA quinque, circà bafim corollæ in- ferta, cCOKOLLA longiora. ANTHERÆ oblongæ in cylindrum coalitæ. Femineis; GERMEN fubrotundum, compreflum villofum. SryLus oblongus, SrIGMATA duo, plana, longicudine ferè ftyli. PER. nullum ; cALIxX immutatus. SEM. hermaphroditis ; nulla. Femineis; folitaria, fubrotunda, nigra, hinc convexa, indè plana ; margine membranaceo, apice bicorni. REC, paleaceum; rALEIS fubrotundis, carnofis, BAILLIERIA (afpera) foliis ovato-lanceolatis, ferratis , acutis, afpe- ris; floribus paniculatis, albis. ( T'ABULA 317.) PLANTA perennis, CAULES plures, ramofos, cylindraceos, nodofos ; quinque-pedales, & radice emittens. FoLrA ad nodos oppolita, ovata, acuminata, afpera, dentara, petiolata. FLores albi, paniculati, termi- nales; RAMULI oppofiti, ex axilla folioli. | Folia guftu amara, & odorem apii cé/érc di&ti exhalant. SYNGENESIA, POLYGAMIA NECESSARIA. 805$ Floret, fruétumque fert vartis anni temporibus. Habitat Caïennæ & Guïanæ locis incultis. Nomen Caribæum cOUTOUBOU ; Gallicum CONAMI FRANC & HERBE À ENIVRER LE POISSON. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ DECIMÆ-SEPTIMÆ. 1. Folium magnitudine naturalr. 2. Gemma corollulas continens. 3. Squama fegregata è gemmä floris. 4. Calix flores utriufque fexûs continens. s. Maftulus fios. 6. Corolla aperta. Stamina. Piftillum ferile: 7. Pifüllum flerile. 8. Stamen fegrepatum. 9. Femineus flos. 10. Femineus flos apertus. Stylus. Srigmata. 11. Germen. Srylus. Sugmara. 12. Germen tranfversè [ciffum. 13. Semen. 14. Capfula. LA BAILLIERE franche: (PLANCHE 317.) Cette PLANTE eft vivace, & poufle de fa racine , qui eft fibreufe & rameufe, plufieurs rices droites, cylindriques , hautes de cinq à fix pieds ; elles font branchues, noueufes, garnies à chaque nœud de FEUILLES oppofces deux à deux, & difpofées en croix. Ces feuilles font vertes, âpres au toucher, dentelces à leurs bords, & terminées par une longue pointe. Les FLEURS naiflent à l'extrémité des tiges & des branches. Elles font en grand nombre ramaflées en panicule, dont les branches font oppofées , & fortent chacune de l'aiffelle d’une petite feuille. Les fleurs font à fleuron, renfermées dans un calice formé de qua- tre & cinq ÉCAILLES Velues, arrondies. De ces fleurons, les uns fonc mâles, & les autres femelles. Le nombre des mâles eft de fept placés au au centre ; celui des femelles eft égal , elles entourent les mâles. Tous ces fleurons font féparés les uns des autres par une ÉcarLLE velue, épaiffe ,charnue à fa bafe, 806 SYNGENESTA, POLYGAMIA NECESS ARIA. Le fleuron mâle eft porté fur un ovaire avorté, garni de poils blancs à fa partie inférieure. La corore eft d'une feule piece, divifée en fon limbe en cinq lobes aigus. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq; elles s’élevent de la parois interne de la corolle, & foutiennent chacune une ANTHERE lefquelles par leur réunion, forment un tuyau. Le sty1E qui enfile la corolle, fe termine par un STIGMATE long & velu, renferme dans le tuyau que forment les antheres. La fleur femelle eft une corolle portée fur l'ovaire; elle eft courte, évafée par le haut, & partagée en cinq lobes aigus ; elle n’a point d'étamines. Le risrir eft un ovaire arrondi, velu, furmonté d’un sTyLe, ter- miné par deux sTIGMATES longs, larges & écartés. L'ovaIRE devient une cA»rSULE noire, féche, life, convexe d’un côté, un peu applatie de l'autre, terminée par deux petites pointes. Cette caplule contient une AMANDE dont la radicule eft en bas. Le pla- centa, après la maturité du fruit, conferve encore les écailles qui étoient à la bafe de chaque fleuron. Les écailles des fleurons femelles font alors peu charnues. Les fleurons de cette fleur font blancs & crès-petits : il faut la loupe pour les bien diftinguer & en obferver le caractere. Les habitans blancs & les Négres appellent cette plante CON AMI, du même nem que l'on donne à toutes les plantes dont on fe fert pour enivrer les poiflons. Les Galibis la nomment cCOUTOUBOU. Les uns & les autres s’en fervent pour avoir promptement une péche abondante. Toutes les portions de cette plante font fort ameres, & ont une odeur approchante de celle du céleri, mais moins vive, 3 Cette plante eft commune dansles habitations de Caïenne & de la terre ferme. La fleur & les parties détachées ont été confidérablement groflies. SYNGENESIA, POLYGAMIA NECESSARIA. 807 EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT DIX-SEPTIEME, 1. Feuille de grandeur naturelle. 2. Bouton qui renferme plufieurs fleurons. 3. Ecaille [éparée du bouton de fleurs. 4. Calice qui contient des fleurons mâles & femelles. s- Fleuron male. 6. Corolle ouverte. Etamines. Piflil flérile. 7. Pifuil flérile. 8. Etamine f[eparée. 9. Fleuron femelle. 10. Fleuron femelle ouvert. Sryle. Stigmates. 11. Ovaire. Style. Stigmates. 12. Ovaire coupé en travers. . 13. Graine. 14. Capfule. 2. BAILLIERIA (fylveftris) foliis lanceolatis, minûs afperis; floribus paniculatis, albis. Hæc fpecies reperitur in iifdem locis. Tantummodo differt cau. LIBUS altioribus, FOLIIS minüs afperis , FLORIBUS paniculatis, minüs fparfis, ad axillas foliorum & terminalibus. Nullius eft ufüs ad inebriandos pifces. Nomen Gallicum CON AMI BATARD. LA BAILLIERE /äuvage. Cette efpèce differe de la précédente en ce que fes rices s'élevent plus haut, qu’elles fortent de l’aiflelle des feuilles, & au fommet des branches en panicules moins éparfes ; enfin elle n’a pas la propriété d’enivrer le poiflon. Les habicans nomment cette plante CONAMI BATARD, 808 SYNGENESIA ,POLYGAMIA SEGREGAT A. V. POLYGAMIA SEGREGATA. ELEPHANTOPUS 1. ELEPHANTOPUS /picatus. D.B DE Juss. Conyza major inodora, helenii folio integro, ficco & duro, cichorii flore albo è ramulorum lateribus exeunte. SLOAN. Aiff. 1. pag. 256. tab. 150. fig. 3.4. Car. 123. VI. POLYGAMIA MONOGAMIA. STRUMPFIA. r. STRUMPFIA maritima. Lin. Spec. 1316. Thymelæa humilior , foliis acutis, atrovirentibus. SLOAN. Car. 168. HE 2 p.93 189 Je Thymelæa frutefcens, rofmarini folio, flore albo. PLum. Car, 17. BurM. Amer, 249.1. 251.f.1. L'ONBPE MEET 1. LOBELIA ( cornuta) foliis ovatis, petiolatis ; ftaminibus longifi- mis. Lin. Spec. 1319. 2. LOBELIA (Surinamenfis ) caule fuffruticofo ; foliis oblongis , gla- bris, ferratis; Aoribus axillaribus, pedunculatis. LIN. Spec. 1320. Dans le ruifleau de la montagne de Courou, près du fommer. 1. VIOLA ( Zroubou) foliis & caulibus tomentofis, Aore amplo, albo. (TABULA 318.) PLANTA CAULES plures, ereétos, ramofos, villofos, cinereos, è radice fibrofà, ramofà, albâ, repente, emittens. Fora alterna, fef- filia, ovato - acuta, denticulata , tomentofa , cinerea. SripuzÆ binæ, | oblonsæ, SYNGENESIA, POLYGAMIA MONOGAMIA. 809 oblongz, ad exortum foliorum. FLORES folitarii , axillares, BRACTEÆ binæ , “oppofitx , in medio cujufque pedunculi. CAL. PERIANTHIUM monophyll um, quinquepartitum ; laciniis inx- qualibus , oblongis , acutis, tomentofis. COR. pentapetala ; alba aut cærulea, petalis inæqualibus, receptaculo germinis inferta; quatuor æqualibus, utrinque convolutis, minori- Dies quinto ampliflimo, declinato , rhomboïdeo ; omnibus ungui- culatis. STAM. FILAMENTA quinque, minima. ÂNTHERÆ conniventes , bilo- culares, intüs dehifcentes , apice membranaceo, lato, fubrotundo, acuto. PIST. GERMEN fubrotundum, villofum. Sryzus craflus, oblongus ; extra antheras prominens. SricMA obliquum , concavum. PER. CarsuLA ovato-acuta, trigona, unilocularis, trivalvis. SEM. plurima , ovata, alba, appendiculara , valvis affixa, fcilicet pla- centæ lineari in de valvularum. Floret variis anni temporibus. Habitat in Caïennæ & Guianz locis arenofis. Nomen Caribæum 1TOUBOU ; Brafilienfibus YPECACA. Radices in ufu medico ufurpantur, & pro Ypecacuana habentur. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ DECIMÆ OCTAVÆ. 1. Pars caulis. Stipule. Folium. Flos naturalis. 2. Gemma floris. Pedunculus duabus fquamulis munitus. Suipule. Pars folzr. 3. Flos infernè vifus. 4 Flos fupernè vifus. se Fos expanfus. Stamina. Pifhillum. 6. Stamen fegregatum. 7. Calix. Piftillum. 8, Lacinia calicis. 9. Germen. Stylus. Sigma. 10. Capfula calice tecta. 11. Capfula à calice fegregara: 32. Capfula aperta, trivalyis. LA VIOLETTE Jroubou. (PLANCHE 318.) Les racines de cette PLANTE font blanches, longues, branchues, cylindriques & traçantes. Leur grofieur eft à peu près égale à celle Kkkkk 810 SYNGENESIA, POLYGAMIA MONOGAMIA. du tuyau, d'une forte couleur. Elles pouffent plufeurs rices rameufes; hautes d'environ deux pieds, garnies de FEUILLES alternes, ovales, aiguës , dentelées à leur bord , & entierement couvertes, de même que les tiges, d’un poil épais & cendré. Elles font prefque fefliles, & ont à leur naiflance, de chaque côté, une sTIPULE longue, dentelée & aiguë. Les FLEURS naïiflent folicaires à l’aiffelle d’une feuille. Le pédon- cule à un demi-pouce de longueur , & porte deux petites ÉCAILLES oppofces dans le milieu de fa longueur. Le cazice eft d’une feule piece arrondie , divifé profondément en cinq parties longues, étroites inégales, chargées en dehors de poils cendrés. La coroLce eft à cinq pétales blancs, dont quatre petits & rou- lés en cornets, & un inférieur fort large, renverfé. Son onglet eft long & étroit. Ils fonc tous attachés par leur onglet au fupport de l'ovaire. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq. Leur rILET eft court. L’aN- THERE cft longue, terminée par une membrane feche, large & ar- rondie. Ces antheres font à deux bourfes féparces par un fillon, & s'ouvrent en deux valves par leur face interne. Ces étamines font rapprochces, & comme réunies par leurs ancheres, qui font appli- quées fur l'ovaire qu’elles cachent. Le risTiz eft un ovaire arrondi, velu, furmonté d’un sTYLE, ter- mMiné par un STIGMATE Évalc & concave. L'ovairE devient une CAPSULE arrondie, aiguë, à trois côtes. Cette capfule s'ouvre de la pointe à la bafe en trois valves, dont le milieu eft garni dans fa longueur d'un placenta qui porte un grand nombre de petites sEMENCES blanches & ovoïdes. L'on a un peu grofli les parties détachées de la fleur, & fur-tout le pifül, & une étamine ; la branche eft repréfentée de grandeur natu- relle. Cette plante croît dans l'île de Caïenne ; on la trouve aufli dans les lieux fablonneux de la Guiane. Elle eft en fleur & en fruit preique toute l’année, SYNGENESIA, POLYGAMIA MONOGAMIA. 8r1 Elle eft nommée ITOUBOU par les Galibis, & YPECACA par les Garipons. La racine de cette plante reflemble beaucoup à l’Ypecacuana ‘blanc. Elle ena les propriétés: elle eft purgative étant prife à petite dofe, & devient vomitive lorfqu'on augmente la dofe, qui eft d’un gros pour lordinaire, en infufion. C’eft une vraie efpece d'Ypecacuana. On trouve dans la Guiane une variété d'Itoubou qui ne differe de la précédente que par la couleur de fes fleurs qui font bleues, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT DIXHUITIEME, Lau . Portion de tige. Stipules. Feuille. Fleur dans fa pofirion na- turelle. 2. Bouton de fleur garni de deux écailles à fon pédoncule. Sr: pules. Portion de feuille. 3. Fleur vue en deffous. 4. Fleur vue en deffus. s- Fleur ouverte. Etamines. Piflil. 6. Étamine féparée. 7. Calice. Piftl. 8. Une divifion du calice. 9. Ovaire. Style. Stigmate. 10. Capfule dans le calice. 11. Capfule [éparée du calice. 12. Capfule ouverte en trois valves: VIOLA (Hybanthus) arborefcens, fcandens ; foliis oblongis, obtufis; glabris. Lin. Spec. p. 1328. Viola hybanthus , arborefcens five frutefcens, Americana; foliis ob- longis, obtufis, glabris. Lært. Plant. Amer. pag. 363. n° 209. FRUTEx RAMOS plures, farmentofos , volubiles, fuprà atbores vici- nas fparfos, è caudice tripedali emittens. Fozra alterna, ovato-lanceo- lata, glabra, denticulata, brevi petiolata. SrirucÆ binæ , CXIgu—, acutæ, deciduæ, ad bafim petiolorum. Folia inferiora ampla ; fupe- riora, minora, FLORES axillares, folitarii, vel plures, duodecim cir- Kkkkk ij 812 SYNGENESTA, POLYGAMIA MONOGAMIA. citer , fuprà eundem pedicellum. Pedunculus longus, tenuis, ad bafim fquamulà & binis BRACTEIS munitur. Articulatus videtur versüs me- dium , & fenfim incraflatur ufque ad calicem ; munitur pariter duabus bracteis ad articulum. CAL. PerraNTHIUM monophyllum, quinquepartitum ; laciniis inx- qualibus , duabus fuperioribus magis hiantibus. CCR. fublutea; PETALA quinque, inæqualia , receptaculo germinis inferta; fuperius anticè patens, emarginatum , quafi bilobum , lobis intùs convolutis, ponè elongatum in cubum craflum , obtufum; duo lateralia expanfa, ovata, unguiculata; duo inferiora, minima , erecta. STAM. FiLaMENTA quinque, breviflima. ANTHERÆ latæ, biloculares, incüs dehifcentes , apice membranaceo , acutæ, ereétæ, germen cingentes & conniventes. Filamenta duo fub petalo fuperiore, emittunt appendicem brevem in fauce tubi ipfius petali. PIST. GERMEN trigonum, trifulcatum. SryLus oblongus, carnofus : extrà antheras. SrieMa fubrotundum, carnofum , compreflum. PER. CarsULA trigona, unilocularis, trivalvis. SEM. plurima , placentæ lineari in medio valvularum affixa. Florebat Aprili. Habitat ad ripam amnis Galibienfis. Nomen Caribæum PIRA-AIA V OUARA-CAHA. ExpLicaAtTio TABULÆ TRECENTESIMÆ DECIMÆ NONEÆ, t. Gemma floris. 2. Flos cum petalo fuperiore & flaminibus. 3. Flos expanfus à latere vifus. 4. Flos apertus à fronte vifus. s- Flos apertus a latere vifus. 6. Petalum laterale. 7. Petalum inferius. 8. Calix. Stamina. Piftillum. 9. Stamen fegregatum. 10. Calix. Germen. Stylus. 11. Capfula aperta, trivalvis. Semina. 12, Squame pedunculi floris. SYNGENESTA, POLYGAMIA MONOGAMIA. 813 LA VIOLETTE /armenteufe. (PLANCHE 319.) Le Pira-aia eft un ARBRISSEAU grimpant, dont le TRoNc à environ trois pouces de diametre, & trois ou quatre pieds de hauteur. Son écorce eft rouflatre, marquée de points blanchîtres. Les BRANCHES, qui naiflent de ce tronc, font gréles, flexibles, fe roulent les unes fur les autres, & fur les arbrifleaux voifins. Elles font garnies de FEuIL- Les alternes, lifles, vertes, ovales, terminées en pointe, légerement dentelées fur leurs bords , longues d’environ fix pouces , fur deux & demi de largeur. Leur pédicule eft court, un peu contourné , con- vexe en deflous, & creufé en gouttiere en deflus, garni de deux petites STIPULES pointues, qui tombent de bonne heure. Ces branches, lorfqu’elles font parvenues à une certaine longueur , pouflent des RA- MEAUX fort grêles, qui s’entortillent les uns avec les autres , & font garnis de feuilles beaucoup plus petites que celles des branches. Les FLEURS naiflent à l’aiflelle des feuilles, ou folitaires, ou plufieurs enfemble, au nombre de dix à douze, près à près les unes des autres, fur une petite tige : quelquefois de l’aiflelle des feuilles fortent deux ou trois de ces tiges à fleurs. Chaque fleur a un pédoncule de deux pouces, plus ou moins, de longueur. Les pédoncules des fleurs, qui font fur les petites tiges, font foutenus chacun par une petite feuille qui reflemble à une écaille, & garnis de chaque côte d'une languette prefqu'infenfible. Ce pédoncule, qui eft fort grêle, a, vers le tiers de fa longueur, deux petites ÉCAILLES oppofées : au deflus des deux tiers il eft comme articulé, & devient enfuite charnu , un peu courbé, | & fe termine par un calice divifé èn cinq petites portions vertes, pointues & inégales , dont deux fupérieures font écartées l’une de l’autre. La coroLLE eft à cinq pétales inégaux. Le fupérieur eft en forme de capuchon ; fa partie extérieure eft relevée & échancrée; fes deux côtés font inclinés & un peu roulés en dedans; fa partie poftérieure eft un tube un peu courbe, allongé d'environ un pouce, comprimé fur les deux côtés, arrondi & fermé à fon extrémité. Il eft attaché entre les deux portions fupérieures du calice , par le bord inférieur de lorifice du tube. Les deux pétales latéraux font ovales, arrondis, évafes, & 814 SYNGENESTA, POLYGAMIA MONOGAMTA, attachés par un onglet étroit au deffous des étamines. Les deux pétales inférieurs font très petits & redrellés, attachés également au deffous des étamines. Les ÉTAMINES font cinq, appliquées contre l'ovaire qu'elles cachent. Chacune reflemble à un feuillet qui eft vert extérieurement, un peu chornu , furmonté d’un corps membraneux, ferme , jaune & arrondi. Chaque feuillet porte fur la paroi interne une ANTHERE longue , par- tagée par un fillon , & chaque portion s'ouvre en deux valves. Les deux étamines , qui font placces fous le pétale fupérieur , ont chacune un petit appendice qui fe prolonge & s'infinue dansle tube de ce pétale. Le »isric eft un ovaire triangulaire, marqué de trois fillons. Il eft furmonté d'un sryze charnu & incliné, terminé par un STIGMATE comprimé & arrondi. L'ovairE devient une cArsuLE à une feule loge, qui s'ouvre en trois valves garnies chacune, dans le milieu de leur longueur, d'un pla- centa, fur lequel font attachées plufieurs SEMENCES arrondies, Les fleurs font d'un jaune pâle , & d’une odeur douce & agréable. Jai trouve cet arbrifleau en fleur dans le mois d'Avril , au bord de la crique des Galibis. Il éft nommé PIRA- AIA-VOUAR A-CAHA par les Garipons. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT DIXNEUVIEME, s. Bouton de fleur. 2. Fleur avec Le petale Jupérieur & les étamines. 3. Fleur épanouie, vue de côté. 4. Fleur ouverte , vue de face. s. Fleur ouverte , vue de côté. 6. Pérale latéral. 7. Pétale inferieur. 8. Calice. Étamines. Piful, 9. Étamine féparée. 10. Calice. Ovaire. Sryle. 11. Capfule ouverte en crois valves. Semences. 12 Écailles du pédoncule de la fleur. 815$ CE AS S'ESNXNX, ENV N A NoD°R:T A, I DIANDRIA. IV. HEXANDRIA. CCCLXXXIV. ORCHIS. CCCXCI. ARISTOLOCHIA . CCOCERXXV: M'SATYRIUM: : CCCXCHE -PIST IA CCCLXXXVL OPHRYS. VW DECANDRLA CCCLXXXVIL SERAPIAS. CCCLXXXVIIL EPIDENDRUM. CCCXCIN. HELICTRES. BI TRIANDRIHA. VI. POLYANDRIA, CCCXCIV. ARUM. CCCXCV. DRACONTIUM. À CECXEVE QUEBITFEX IÉPENTANDRIEA CCCXCVIL POTOS. CCCXC. PASSIFLORA. CCCXCVII. ZOSTERA. €ECCLXXXIX. MEBOREA. CHEASSTES XX GUN AN DR D AS DLEAN D RAA. ORCH TFS: f. Orcuis (kabenaria) bulbis indivifis ; neétarii labio tripartito ; laceralibus fetaceis, cornu filiformi, petalis decuplo longiore, Lin. Spec 1331. Satyrium erectum , foliis oblongis, petiolis vaginatis amplexi-cau- libus, fpicà terminal, neariis longiilinis. Brow. Jam. 324. M. Linnæus eft en doute fi les racines font bulbeufes ou fibreufes; j'ai oblfervé qu'elles fonc fibreufes. 816 GYNANDRIA, DIANDRITA. 2. ORCHIS (varia) bulbis filiformibus, petalis minutis, neétari labio magno, bilobo , fubrotundo. Burm. Aner. p, 178. L. 183. fLg: 2 Helleborine aphyllos, flore luteo. PLum. Car. 9. Variat flore albo & carneo. Ses fleurs font blanches, rouges ou jaunes. SAT Y KR I U M. 1. SATYRIUM (plantagineum) bulbis fubfibrofis ; folis caulinis ; ovatis, petiolatis, vaginantibus, neétarii labio integro. LIN. Amen. Acad. $. p.408. Spec. 1338. Helleborine foliis liliaceis, radice afphodeli, minor. Prum. Car. 9: Limodorum foliis nervofis , oblongis , obtufis , radice bulbofà. BurM. Amer. p.184. 190. ; Epipaétis amplo flore luteo. Feuizz. Peruv. tom. 2. p.729.pl.xx. OP RENRSE 1. OPHRYS (Peruviana) bulbis filiformibus, caule fubfoliofo; foribus fecundis, neétarii labio quinquefido. BurM.Amer.p.178.4183.f.1. Helleborine fpiralis, flore albo. PLum. Car. 9. Epipa®tis floribus uno verfu difpofitis. Feuizr. Péruv. tom. 2. p.726: plug 2, OPHRYS (Guranenfis) bulbis filiformibus, petalis ternis, majoribus, reniformibus , bilobis, undatis. BurM. Amer. p.177. 1.182. f. 2. Helleborine foliis carnofis, carinatis & falcatis. PLuM. Car. 9. S ER ALP DANS -(Lasuz4 320) SERAPIAS (Caravata) foliis oblongis, anguftis, hirfutis, nervofis; foribus fpicatis ; braéteis purpurafcentibus. ( T'4BULA 320.) PLanTA perennis, radicibus fibrofis, fupra cotticem TRuNcI & RAMORUM crafliorum, expanfis. CAuLESs fimplices, cylindracei, pilofi, ereéti , fubpedales. Fozra alterna , lanceolara, ftriata , rigida, integer- rima, pilofa, bafi amplexicaulia. FLores fpicati, terminales, finguli fpathà lanceolatà , concava, purpurafcente, obvoluti. CorozLA lutea, Florebat Maio. Habitat in fylvis Guianæ. Nomen Braflienfe C4ARAV ATA»MIRI. ExPLICATIO GYNANDRIA, DIANDRIA. 8rr ExpricaATiIo TABULÆ TRECENTESIMÆ VIGESIMÆ. s. Pedunculus floris. 2. Spatha. 3. Germen. L'HELLEBORINE Curayara. (PLANCHE 320.) Cette PLANTE croît fur le tronc des arbres; fes RACINES {ont ra: meufes & fibreufes ; elle poufle une ou plufieurs rices fimples, hautes d'un pied, & garnies de FEUILLES alternes, dont le pédicule s’étenden une gaine entiere qui les entoure. Les feuilles font fermes, longues, enticres, velues , vertes, terminées en pointe ; leurs nervures font nombreufes & longitudinales, On les à repréfentées de grandeur na- turelle. La TicE cft cerminée par un épi de fleurs, qui eft compofé de SPATHES longues, étroites , aiguës , de couleur purpurine. A l’aiffelle de chaque fpathe eft une fleur dont le calice eft à trois côtes, divifé à fon fommer en fix parties inégales, jaunes ; trois extérieures minces, arrondies, aiguës, concaves, & de grandeur inégale ; trois intérieures dont deux fupérieures & latérales, un peu plus grandes; & une infe- rieure plus longue, plus large, concave, frangée à fon bord, &retrécie vers fa bafe, où font placces deux petites éminences. Le risriL eft un ovaire qui fait corps avec le calice ; il eft furmonté d’un STIGMATE creux, qui a à fon bord fupérieur un corps oblong, violet & courbe, à l'extrémité duquel font de l’un & l'autre côté deux loges , qui contiennent chacune un amas de poufliere féminale. Ces loges s'ouvrent en deux valves. L'ovaixe devient, conjointement avec le calice, une cAPSULE cous ronnée de fes divifions ; elle eft à une feule loge, & s'ouvre dans toute fa longueur en trois valves qui rombent. Les SEMENCES font très me- nues & reflemblent à de la fciüre de bois. Cette plante cft nommée CAR AV ATA-MIRI par les Garipons. Elle étoic en fleur & en fruit dans le mois de Mai. LI 818 GYNANDRIA, DIANDRIA. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGTIEME, 1. Pédoncule de la fleur. 2. Spathe. 3. Ovaire. LIMODORUM. (Tasura 321.) s, LIMODORUM (grandiflorum) radice tuberofà ; flore amplo ; luteo. (T'ABULA 321.) t PLANTA perennis ; RADICE fibrofà , tuberofà, orbiculatà. Cauzis fimplex, pedalis & ampliüs, glaber , angulatus , ercétus. FozraA terna, quaterna, ovato-lanceolata, ftriata , glabra , integerrima, bafi amplexi- caulia. FLORES in fummitate caulis, remoti, bini aut terni, fpathà ovato-lanceolatà involuti. CoroLLa lutea, ampliflima ; petalis quinis, ovato-lanceolatis ; infimo breviflimo, trilobo, lobis fuperioribus con- cavis; intermedio emarginato & fimbriato , punétis rubris variegato. Florebat Junio. Habitat in pratis Courou, fex milliaribus à maris littore. ExpricATIo TABULÆ TRECENTESIMÆ VIGESIMÆ PRIMÆ. 1. Spatha. 2. Ovaria. 3. Corolla. (a) Lobus fuperior. (b) Lobi laterales. (c) Lobr inferio- res. (d) Lobus intermedius aut neclarium. (e) Stylus. (f) An- there. Sigma. 4. Stylus fegregatus. s- T'ubercula. LE LIMODORE 2 grandes fleurs jaunes. (PLANCHE 321.) La RACINE de cette PLANTE eft un tubercule rond & charnu; garni à fa bafe de plufieurs fibres menues. Elle poufle une TIGE angu- leufe , haute d'environ deux pieds, garnie de crois ou quatre FEUILLES alternes , épaifles , molles, longues ; elles font larges à leur baie, GYNANDRIA, DIANDRI A. 810 terminées en pointe, & forment une gaine qui entoure la uige; leurs nervures font toutes longitudinales. Les FLEURS naiflent à l'extrémité de la tige, une , deux ou trois, écartées les unes des autres, enveloppées chacune d’une sPATHE longue, large, ovale & aiguë. L'ovaire porte une coRoLLE à fix lobes, un fupérieur, deux laté- raux, deux inférieurs, & un intermédiaire. Le fupérieur & les deux latéraux font plus grands, plus larges, & jaunâtres; l'intermédiaire eft découpé en trois parties, dont les deux fupérieures font arrondies & concaves, & l'inférieure , échancrée dans fon milieu , eft dentelce à fes bords, elle eft jaune & pointillée de rouge ; ce pétale eft ce qu’on appelle reélarium. Au centre de ces pétales eft placé un STYLE charnu, convexe d’un côté , concave de l’autre , courbé à fon fom- met , qui porte une ANTHERE à deux bourfes féparées par un fillon, dont chacune s'ouvre en deux valves. La partie concave du ftyle, & le ftigmatc fe trouvent placés au deflus des antheres. L’ovaire eft long, gréle & à trois angles. Je ne lai pas obfervé dans fa maturité. Cette plante croît dans les favanes qui font à fix lieues au deflus de l'embouchure de la riviere de Courou. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-UNIEME. 1. Spathe. 2. Ovaires. 3. Corolle. (a) Lobe fupérieur. (B) Lobes latéraux. (c) Lobes infe- rieurs. (d) Lobe intermédiaire appellé netarium. (e) Sryle. (f) Antheres. Suigmate. 4. Style fépare. s- T'ubercule. 2. LIMODORUM (perdulum) foliis parvis, lanceolatis , caulem am- pleétentibus ; oribus folitariis , axillaribus. ( T'ABULA 322.) PLanTaA perennis. Rapix fibrofa, ramofa, fuprà corticem arborum expanfa. CaULEs fimplices, penduli, longiflumi. Forra alterna, nume- Lilil ji 820 GYNANDRIA, DIANDRIA. rofa, parva, ovato-acuta , reflexa , integerrima, fubtomentofa , bafi amplexi-caulia. FLORES folitarii, axillares. CoroLLA phœnicea; petalis quinis, inæqualibus, reétis & expanfis, duobus intermediis latioribus, infimo trilobo, lobis fuperioribus concavis, intermedio emarginato. FrucrTUs ; capfula coccinea, ovata, verrucofa, unilocularis, trivalvis. SEMINA minutiflima. Florebat Maio. Habitat in fylvis Comitatüs de Gêne. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ VIGESIMÆ SECUNDÆ. 1. Pars caulis ampliata. 2. Folia fegregata. 3. Corolla. 4. Stylus. Stamina. Siigma. s. Cap/fula. 6. Capfula aperta. Placenta feminibus cooperta. LE LIMODORE rouge. (PLANCHE 322.) Cette PLANTE croît fur les troncs des vieux arbres; fes RACINES font menues, rameufes , fibreufes. Les r1GEs font pendantes, fimples, garnies de FEUILLES alternes , dont le pédicule embraffe la tige; elles font repréfentces de grandeur naturelle, ainfi que la plante. De Paif- felle des feuilles naît une FLEUR dont le pédoncule eft fort court; cette fleur eft compofce d'un ovaire qui fe termine par une corolle à fix lobes irréguliers, rouges de corail, dont les fupérieurs & les deux inférieurs font de la méme grandeur & figure. Les deux latéraux font plus grands & plus larges ; l'intermédiaire, connu fous le nom de neclarium , eft petit, découpé en trois portions; les deux fupérieures font arrondies & concaves, l'inférieure eft échancrée par fon milieu. Le centre de ces lobes eft coupé par un sTyLE courbe, qui porte un STIGMATE creux à {a naïflance, & au deflus une ANTHERE à deux bourfes, qui s'ouvrent chacune en deux valves. L'ovaire eft triangulaire, & devient une carsuce rouge, chagri- née , à trois côtes, s’ouvrant en trois valves. Sur les côtés, l'intérieur de certe capfule eft garni d’un PLAGENTA , chargé de sEMENCES menues comme de la poufliere. GYNANDRIA, DIANDRIA. 821 J'ai trouvé cette plante dans les forêts du Comté de Gêne , où j'ai vu des troncs d'arbres qui en étoient prefqu’entierement couverts, On a grofi une portion de tige & une feuille. EXPLICATION DE IA PLANCHE TROIS CENT VINGT-DEUXIEME. 1. Portion de tige groffie. 2. Feuille [éparée. 43. Coroile. 4. Style. Étamines. Srigmate. ,5+ Capfule. 6. Capfule ouverte. Placenta chargé de femences: 3. LIMODORUM (/anceolatum) foliis aventis , lanceolatis. Burm. An Ps 176116. L8 Lorfe Les Helleborine purpurea , afphodeli radice. PLum. Car. p. 9. 4. LIMODORUM ( canaliculatum) foliis fubulatis, canaliculatis, ave- niis. BURM. Amer. p.176. 181./f.1. Helleborine foliis rigidis, anguftis, canaliculatis. PLum. Car. o, $: LIMODORUM zuberofum. Lin. Spec. 1345. Helleborine, radice arundinaceà; foliis ampliffimis , lyratis. PLum. Car9: Limodorum foliis nervofis , lanceolatis, acutis ; radice tuberofà. BurM. Amer. p.184, r. 189. HP DE ND R UM. x. EPIDENDRUM (Wailla) fcandens; foliis ovato-oblongis, nervo- fis, feflilibus, caulinis, cirrhis fpiralibus. Lin. Spec, 1 347. BurM. Amer. p.183. f. 188. Vanilla flore albo , fruétu breviori , corallino. PLum. Nov. Gen2s. Vanilla flore viridi & albo , fructu nigricante. PLum. Mov. Gen.25. Ïl y a crois variétés de Vanille à Caïenne : elles ne different que pat les fruits; l'une a des fruits plus gros & charnus; l'autre les a plus longs, gréles & fecs; & la troifieme les a plus courts, fans odeur. 2. EPIDENDRUM (coccineum ) foliis caulinis , fubenfiformibus , ob- 822 GYNANDRIA, DTANDRIA. J>3 NI tufis; pedunculis uniloris, axillaribus, confertis. JACQ. Amer. 29: £. 135. Lin. Spec. 1348. Epidendrum foliis caulinis lanceolatis , aveniis, inferioribus mino- ribus ; pedunculis unifloris , axillaribus , confertis. BURM. 4er. DAS LBO fe Te Helleborine coccinea multiflora. Prum. Car. 9. . EPIDENDRUM (/écundum) foliis caulinis oblongis ; fpicis fecurr- dis, neétarii tubo longitudine corolle; caule rereti. JacQ. Amer. tab. 137. Lin. Spec. 1349. Helleborine purpurea , umbellata. PLuM. Car. 9. BurM. Amer. P176. led . EPIDENDRUM (Zneare) folüs caulinis, linearibus , obtufis, emar- ginatis, caule fimplici. JacQ. Amer. 29. 1. 131. fige 1. Lin. Spec. 1349. Helleborine tenuifolia repens. PLuM. Car. 9. Serapias foliis linearibus ; radice repente; floribus fpicatis. BurM. Aimer, p.177 L182: f. 1. . EPIDENDRUM (punéfatum) foliis lanceolatis , nervofis ; vaginis imbricatis, fcapo paniculato, corollifque punétatis. LiN.Spec. 1 3 49. Epidendrum folis lanceolatis , quinque-nervis , racemo floribufque punétatis. BURM. Amer, p.182. 1,187. Helleborine ramofiflima , cauliculis & floribus maculofis. P 1 u M: Cat. 9. . EPIDENDRUM (care) folis oblongis , aveniis; neétarii labio tripartito , ciliato ; lacintà intermedià lineari , caule bifolio. Jaco. Amer. 29. LIN. Spec. 1349. Epidendrum foliis fubradicalibus , oblongis, aveniis ; forum labio trifido , ciliato, intermedio lineari. Helleborine graminea, foliis rigidis, carinatis. Prum. Car. o. . EPIDENDRUM ( cucullatum ) foliis fubulatis , fcapo unifloro ; netarit labio ovato, ciliato , acuminato ; petalis elongacis. Lin. Spec. 1350. Epidendrum foliis fubradicalibus , fubulatis ; fcapis unifloris; petalis linearibus, longifimis , finuofis ; labio indivifo, ciliato. BuRM. AMEL] 3. L 17927 Le Helleborine floribus albis, cucullatis, PLum. Car. 9. 8. JO. J 1 GYNANDRIA, DIANDRIA. 82; EPIDENDRUM (zodofum) folio unico fubradicali, fpadice fub- quadrifloro. Lin. Spec. 1 350. Epidendrum (#7odofum) folio unico , fubulato , internè fulcato ; fpadice fubquadrifloro. JacQ. Amer. p.226. 1.140. Epidendron Curaffavicum orchidi affine, folio craflo, fulcato. HErM. Parad, 187. r. 187. Vifcum arboreum f. Epidendron, flore albo , fpeciofo, America- num, folio formà filiquarum neriü. PLuk. 4/1. 390. £.117.f.6. Vifcum delphinii flore minus, petalis anguftioribus , radice fibrofi. SLoan. Car. 120. Hift. 1.p.25t.r. 125./f.3. Satyrium parafiticum , folio fingulari longo finuato , fpicà aflur- gente , ab infimo finu ortà. Brow. Jam. 6, p. 325. . EPIDENDRUM (junafolium) foliis fubulatis | fulcatis; fcapo petalifque punétatis ; labio immaculato, dilatato. Lin. Spec. PALANIEe Helleborine maculof:; foliis junceis & fulcatis. PLum. Car. 9. Epidendrum foliis radicalibus, fubulatis ac fulcatis; fcapo flori- bufque maculatis; labio inferiore fubrrilobo. BurM. Amer. Do i79 D ASA TE EPIDENDRUM ({ cochleatum ) foliis oblongis, geminis, glabris, ftriatis, bulbo innatis, fcapo multifloro, neétario cordato. Lin. Spec. 1351. Helleborine cochleato flore. PLuM. Car. 9. Epidendrum folis fubradicalibus , lanceolatis , trinerviis ; petalis linearibus , reflexis, labio cordato. BurM. Amer. pe180.2185. Der: . EPIDENDRUM (zuberofum) foliis lato-lanceolatis , nervofis, membranaceis, bulbo innatis ; fcapo vaginato ; nectario lym- bi-formi, bifido. Lin. Spec. 1352. Helleborine purpurea, tuberofa radice. PLum. Car. 9. Epidendrum folis radicalibus , lanceolatis, trinerviis; petalis ob longis, patulis ; labio tubulofo , repando. BurM. Amer. p. 187. L ED0.17- 2 . EPIDENDRUM (ophiogloffoides) caule unifolio ; floribus race- mois , fecundis. JacQ. Amer. 29. #. 133. f.2. Lin. Spec. 1353. Helleborine ophiogloflo fimilis. PLum. Car. 9. Rufcus > foliis ovatis, peuolaus , bafi fpiciteris. BurM. Amer. Pol72 176.003. 824 GYNANDRIA, DIANDRIA. 13. EPIDENDRUM (gramimifolium ) caule unifolio ; floribus è finu folii geminis. Lin. Spec. 1353. Helleborine graminea repens, biflora. PLum. Car. 9. Convallaria ? caule articulato , unifolio, bifloro. BURM. Amer: D. V7: 1. LAOMe le Epidendrum ( globofum) folis caulinis, fubulatis, fulcatis; Aoribus terminalibus, fubfolitariis. JACQ. Amer. LP DAA ULB SU IEe 14 EPIDENDRUM ( zoélurnum) caule multifolio ; neétarii labio tripartito, integro ; lacinià intermedià lineari. JACQ. Amer. PDLS de 9: LIN. Spec. 1349. Vifcum caryophylloïdes, foliis longis , in apice incifis ; loris labio albo, trifido ; petalis luteis, longis , anguftis. CaTEsB. Cor. 2. p-6 s. L, 64. 35. EPIDENDRUM (rufcifolium) caule unifolio ; pedunculis è finu foli aggregatis. JAcQ. Amer. p.126.1133. “ Lin.Spec. 1353: Helleborine rufci majoris folio. PLum. Car. 9. Rufeus? foliis folitariis , petiolatis, lanceolato-ovatis, bafi racemi- feris. BURM. Amer. p.171. 4. 176. f. 2. 16. EPIDENDRUM (forme) foliis caulinis, oblongis ; floribus cerminalibus , aggregatis ; nectarii tubo longitudine corollæ. JACQ. Amner. p.223) 1.136. 17. EPIDENDRUM (Carthagenenfe) folis radicalibus , lanceolato- oblongis, acutis, planis ; racemo compofito. Face Amer. D: 220.1: 33:04 18. EPIDENDRUM (cerrapetalum) folis radicalibus, fubulatis, cari- naus ; racemo fimplici; corollà fubretrapetalà. JaAcQ. Amer. P' 2307142 19.EPIDENDRUM (rinutum) folis radicalibus , lanceolatis, trinerviis; racemo compolito ; floribus minutis. BURM. Amer. p. 180. LOLONS Ie Le Helleborine ramofa ; floribus minimis, luteis. PLuM. Car. 9. 20. EPIDENDRUM (érfidum) foliis fubradicalibus, lanceolatis, aveniis; petalis oblongis ; labio reniformi, bifido. BurM. Aer. p. 181. LRSG f. 1: Hclleborine flore papilionaceo. PLum. Car. 9. 21, EPIDENDRUM GYNANDRIA, DIANDRIA. 825$ 21. EPIDENDRUM (7raculatum) foliis radicalibus lanceolatis , cari* natis ; petalis, reniformibus , undatis , maculatis ; labio glabro- BurM. Amer. p. 173. 1. 178. f. 2. Helleborine maculofa , foliis aloës carinatis. PLum. Car. 0. 22. EPIDENDRUM (a/uffimum) folüs radicalibus enfiformi-oblon- gis , bafi carinatis , fupernè planis; racemo compofito. Jacq. Arner. p.229. 1. 141. _Vifcum radice majus & elatius, delphini flore ferrugineo , guttato. SLoan. Hift. 1.p.2$0.r. 148.f. 1. 23. EPIDENDRUM (rznimum) foliis lanceolatis , fcapum floriferum æquantibus. Vifcum delphinü flore, minimum. Sroan. Æ1f8. vol. 1. p.251. tab. 148. f. 3. PL RU ASN DR T'A, MEBOREA. (Tasura 323.) CAL. PErIANTHIUM monophyllum, perfiftens, fexpartitum ; Jaciniis lanceolatis, ad bafim foveà marginatà inftruétis. PIST. GERMEN fubrotundum, trigonum. Sryzi tres ere&i, approxi- mati. STIGMATA plana, acuta, reflexa. STAM. FiLAMENTA tria, breviflima ; fingula ftylis adnata, infrà fig- mata. ANTHERÆ biloculares, loculis parallelis, horizontalibus. PER. CarsuLa trigona, angulis obtufis , fex-locularis, fex-valvis, fin- gulis bipartitis {epto intermedio , cui utrinque adhæret SEMEN unicum. SEM. nigra, ovata. MEBOREA Guianenfis. (TABULA 323.) FRUTEX TRUNCO tri & quadri-pedali, ad fummitatem ramofo. FoLia alterna, ovata, acuta, glabra, integerrima, fubfeffilia. Srrruz x binæ, exiguæ , deciduæ. FLores corymbofi , axillares & terminales; fingulus flos pedunculo longo , tenui infidet, qui ad bafim fquamulà munitur. CoroLLA ex luteo virefcens. CAPsULA nigra. Floret , fruétumque fert Januario, : Habitat in fylvis Caux, M m nm m m 826 GYNANDRIA, TRIANDRIA. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-TROISIEME. 1. Gemma floris. 2. Calix. 3. Calix apertus, laciniis ad bafim foveê marginaté inftruélis. Piftillum. Stamina. 4. Lacinia fegregata. s. Pifhllum. Stamina. 6. Germina. ; 7. Stylus. 8. Stamina. 9. Srgma. 10. Capfula infernè vife. I. nr fuperhè vifa. 12. Capfula trigona. Semina. 13. Capfula aperta , fex-locularts. 14. V'alyula cum duobus feminibus: LE MEBORIER de la Guiane. (PLANCHE 323.) Cet ARBRE eft de moyenne grandeur. Son Tronc s'éleve à trois ou quatre pieds , fur quatre à cinq pouces de diametre. Son ÉCORCE eft blanchâtre, & fon gors eft blanc. Il fe partage à fon fommet en plufieurs BRANCHES gréles & rameules, garnies de FEUILLES alcernes, prefque fefliles, accompagnées de deux petites sTIPuLES à leur bafe. Ces feuilles font vertes, lifles, cendrées en deflous , entieres , ovales & terminées en pointe. Les FLEURS naïflent par petits bouquets à l’aiffelle des feuilles & à l'extrémité des rameaux, fur de longues tiges grêlès & ligneufes, dif pofées également par petits bouquets alternes, à la bafe defquels font plufieurs petites ÉcA1LLES. Chaque fleur eft portée fur un pédoncule long & grêle, de couleur rouflâtre. La fleur n’a point de coroLLE. Son caLice eft d’une feule piece, divifé profondément en fix lobes verts, ovales & aigus. Chaque lobe a fur fa partie inférieure & interne uné cavité bordée d’un FEUILLET. Le ristic eft un ovaire à trois côtes arrondies & concaves; elles font furmontées chacune par un srxce. Ces ftyles fonc réunis & appli- GYNANDRIA, TRIANDRIA, 827 qués l’un contre l'autre, terminés par un STIGMATE aigu qui fe couche fur les FILETS des étamines. Les ÉTAMINES font au nombre de trois; chacun de leurs filets fait corps avec l'extrémité d'un sryLe , au deflous du sriemate. Ces filets font larges à leur naïflance , & fe divifent enfuite en deux parties, char- gées chacune d’une ANTHERE à deux bourfes partagées par un fillon. L'OvAIRE devient une CAPSULE verte, feche, à trois coques arron- dies & convexes. Chaque coque s'ouvre en deux valves. Chaque valve s'ouvre encore en deux autres, ce qui fait fix pour toute la capfule; & dans chaque cavité d’une valve il y à une sEMENCE de chaque côté, attachée par fes deux bords internes, Ces femences font ovoïdes & noires. Les fleurs font très petites. On a été obligé de les groffir beaucoup, pour pouvoir en faire mieux connoître la ftruéture. Le fruit eft repré- fente dans fon état naturel: il eft même un peu plus gros dans fa par- faite maturité, & eft alors de couleur noire. Cet arbre étoit en fleur & en fruit dans le mois de Janvier. Je l'ai trouvé à Caux dans une forêt qui appartient à M. Andro. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT TROISIEME. 1. Bouton de fleur. 2. Calice. 3. Calice ouvert ; à la bafe de chaque divifion eft une cavité bordée d’un feuille. Piftil. Étamines. 4. Lobe f[éparé du calice. s- Piflil. Étamines. 6. Ovarres. AR LIZ 8. Étamines. 9. Stigmate. 10. Capfule vue en deffous. 11. Capfule vue en deffus. 12. Capfule [éparée en trois coques. Semences: 13. Chaque coque ouverte en deux valves. 14. Une valye & deux femences. à Mmmmm i} 858 GENANDRIA ,; PEN TA'NDRANA: EU PEN TND R'I"2 PASSIFLORA. (Tazsura 324.) à. PASSIFLORA (coccinea) foliis cordatis, ferratis , petiolatis, glan- dulofis ; oribus coccineis ; fruétu flavo. (T'ABULA 324.) FRuTEx farmentofus , fcandens, volubilis , fuprà frutices expanfus. SARMENTA ftriata , angulata. Fozra alterna, cordata, glabra, dentata, denticulis rubris, petiolata; petiolis glandulofis ; glandulis ad bafim binis, in medio etiam binis , cotidem quandoque ad apicem. SrrPuLÆ oblongæ, anguftæ, dentatæ. FLores folitarii, axillares, longo pedun- culo innixi; involucrum floris triphyllum ; foliolis amplis, fubro- tundis , concavis, fulphurei coloris. PERIANTHIUM monophyllum , quinquepartitum ; laciniis lanceolatis, carnofis, concavis, acutis, extüs Aavefcentibus, intûs coccineis. PETALA quinque, ovato-oblonga, intrà divifuras calicis, coccinea. Corona NECTARI flavefcens. FRucrus; baeca flava, trilocularis. SEMINA plurima , comprefla , in pulpà gelatinofà eduli nidulantia. Florebat, frutumque ferebat Augufto. Habitat in locis cultis territorii Oyac. ExpricATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ VIGESIMÆ QUARTÆ. 1. Gemma floris tribus foliolis ad bafim munita. 2. Flos expanfus. Foliola. Calix. Corona fflaminum. Pifüillum. 3. Pars calicrs. 4. Stamen. 5. Styli. Suigmata. 6. Corona. Calix. Petala. Germen. 7. Bacca tranfversè [ciffa. 8. Semen. 9. Glandule. 10. Capreolus. LA GRANADILLE rouge: (PLANCHE 324.) Cette efpece de Granadille poufle plufieurs Tices farmenteules qui fe répandent fur les arbres. A mefure qu’elles fe prolongent, elles jet- GYNANDRIA, PENTANDRIA. 829 tent des RAMEAUX cannelés qui fe roulent fur les arbres voilins , aux- quels elles s'atrachent par de longues vrilles, qui partent d’un des deux côtés de l'aiflelle des feuilles. Ces FEUILLES font alternes, épaifles , en forme de cœur , dentelées à leurs bords qui font rouges; leur pédicule eft long d’un pouce , plus ou moins ; il a à fa naïflance deux srtruLes gréles, charnues, dentelées, & au deflus il porte deux petits corps glan- duleux, & deux autres à fa partie moyenne. On en remarque quelquefois encore deux autres tout près de léchancrure de la feuille. Ce pédicule eft creufc en gouttiere en deflus, & convexe en deflous. Les plus gran- des feuilles ont cinq pouces de longueur , fur trois de largeur. Elles font d'un vert jaunâtre, & partagées dans route leur longueur par une nervure faillante, de la bafe de laquelle il en fort deux principales qui fe courbent & s'étendent vers le bord fupérieur. De chaque aifelle de feuille naît une longue vrizze & fouvent une fleur. Le pédoncule de la fleur eft long d'environ quatre pouces. La FLEUR eft enveloppée de trois FEUILLETS larges , ovales & obtus, de couleur orangée. Son CALICE cft arrondi, convexe à fa bafe , fur laquelle on diftingue dix cannelures. IL fe divife en cinq longues parties épaifles , aiguës , & creufces en forme de capuchon à leur extrémité fupérieure & interne, qui eft charnue & aiguë, Il eft extérieurement de couleur jaumâtre , & intérieurement d'un rouge d'écarlate. Les PÉTALES font cinq, oblongs, ovales, d’un rouge éclatant, unis au calice, & placés au deflous de fes divifions , où eft une couronne formée d’un nombre confidérable de FILETS charnus, de couleur oran- gée, dont les extrémités couvrent la bafe des pétales , & les intérieurs fe courbent fur une cavité qui entoure le piftil à fa bafe. Cette cavité renferme une liqueur. Son centre eft occupé par un pivot charnu, allongé , qui à fon fommet donne naiffance à cinq ÉrAMINES dont les FILETS font charnus, applatis, pointillés de rouge, portant une AN- THERE qui cft longue, mobile, attachée par fon dos à fa partie moyenne. Elle eft à deux loges. Entre ces cinq étamines eftun ovAIRE, furmonté de trois STYLES arrondis, gréles à leur partie inférieure, & infenfiblement plus gros jufques vers leur sTIeMATE qui eft fphérique & charnu. 830 GFYFNZNDRIA, PENTANDRIA; L'ovAIRE devient une BAIE dont l'écorce eft jaune & charnue. Elle a trois loges remplies de SEMENCES nichées dans une fubftance gélati- neufe , douce, bonne à manger. J'ai trouvé cette Granadille fur des arbres qui bordoient des terreins défrichés, dans la paroïfle d’Aroura. Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois d’'Août. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-QUATRIEME. 1. Bouton de fleur , garni à [a bafe de trois feuillets. 2. Fleur épanouie. Feuilles. Calice. Couronne d’étamines. Piftil. 3. Partie du calice. 4. Étamine. s. Sryles. Stigmates. 6. Couronne. Calice. Pétales. Ovaire. 7. Baie coupée en travers. 8. Semence. 9. Glandes. 10. Vrille. 2. PASSIFLORA ( f£'pulata) foliis trilobis, integerrimis; petiolis glan- dulofis; ftipulis latis, oblongis, infernè produétis, acutis, FruTEx volubilis ; SARMENTIS cylindraceis ; FOLIIS amplis, trilobis, lobis acuminatis, longo petiolo fuffultis, glandulis remotis & variè fparfis confperlo. Srrwuzz binæ, ad bafim petiolorum, latæ, oblongæ, utrinque acutæ, paulo fuprà partem inferiorem adnexæ. Habitat in locis cultis propè montem Serpent diétum. ExXPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ VIGESIMÆ QUINTÆ. 1. Srpule. 2. Glandule. LA GRANADILLE à grandes flipules. (PLANCHE 325.) Cette cfpece de Granadille differe de la précédente par fes sar- MENTS qui font cylindriques ; par fes FEUILLES vertes, lifles, partagées GYNANDRIA,PENTANDRIA. 83: en trois grands lobes ; par fes pédicules longs & chargés par intervalle de plufieurs gros corps glanduleux ; par deux longues & grandes STIPULES ovales & pointues par les deux bouts. Ces ftipules font atta- chées aux farments, un peu au deflous de leur partie inférieure. Je n'ai pu obferver ni les fleurs ni les fruits de cette plante. Je l'ai trouvée dans un terrein nouvellement défriché, au bas de la montagne Serpent. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-CINQUIEME: x. Grande flipule. 2. Glandes. 3. PASSIFLORA ( férratifolia) foliüs indivifis , ferratis. Lin.Spec.t 35 ç: Granadilla Americana, folio oblongo, leviter ferraco ; petalis ex viridi rubefcentibus. MaRT. Cenc. 36.1. 36. 4. PASSIFLORA (#a/i-formis) foliis indivifis, cordato-oblongis, in- tegerrimis ; petiolis biglandulofis , involucris integerrimis. Lin. Spec. 1355. } Granadilla latifolia, fruétu maliformi. PLum. Car. 6. Znft. R.h.24r. Clematis Indica latifolia ; flore clavato ; frutu maliformi. PLum. Aer, 67. t. 82. MOUROUCOUYA RAMA par les Caraïbes. Cette plante forme un berceau fur l'habitation de M. Marfac, Chi- rurgien au quartier de Moka, à l'Ifle de France. 5 PASSIFLORA (Zaurifolia) fois indivifis, ovatis , integerrimis; petiolis biglandulofis , involucris dentatis. Lin. Spec. 1356. Paffifora arbore, laurinis foliis, Americana. PLuk. A/m.282.1.211. : 3e Clematis Indica, fruétu citriformi ; foliis oblongis. PLum. 4mer. 64. 1. 80. Granadilla fruétu citriformi , foliis oblongis. Prum. Car. 7. Inff. R. A 24x. MOUROUCOUYA-GUACU. MarceR, /6. 2. chap. 9. Ir. Pison. 4: Cap. 73. @. PASSIFLORA (rubra) folis bilobis, cordatis, acuminatis. Lin. Spec. 1356. 8 32 GYNANDRIA,PENTANDRIA. Clematis Indica , flore clavato , fuaverubente ; fru&u hexagono, coccineo ; folio bicorni. PLuM. Amer. 68. r. 83. Flos pañlionis folii medià lacinià quafi ab{ciffà ; flore minore, carneo. SLoaAn. Car. 104. Hifi. 1. p.229. 7. PASSIFLORA (Murucura) folüis bilobis , obtufis, bafi indivifis; neétariis monophyllis. Lin. Spec. 1357. Clematis Indiéa, flore puniceo, folio lunato. PLuM. Amer.72. 1.87. Murucuia, folio lunato. PLum. Car. 7. Tourx. Znft. R.h. 24. 8. PASSIFLORA (J’efpertilio) foliis bilobis , bafi rotundatis, glandulo- fifque ; lobis acutis , divaricatis, fubtus punétatis. Lin. Spec.13 57. Granadilla bicornis, flore candido ; filamentis intortis. Dir. Eh. 164. 1. 137. f: 164. Granadilla folio lunato ; flore parvo , albo ; fruétu fucculento, ovato. MarT. Cent. 52.01.52, 9. PASSIFLORA ( capfülarts ) foliis bilobis, cordatis , oblongis, pe- tiolatis. LIN. Spec. 137. Granadilla fructu rubente, folio bicorni. PLuM. Car. 6. Barr. Obferv. Pref. I. titul. f. 1. BurM. Amer. p.129. 1. 138. f. 2. On emploie les feuilles pour faire venir les regles. io. PASSIFLORA (rorundifolia) folüs fabtrilobis, obtuñs, fubro- tundis. LiN. Spec. 1357. Granadilla folio hederaceo ; flore albo ; fruétu globofo, villofo. Prum. Cac. 6. Inft. R. herb.241. Barr. Oëf. Praf. 1.tiuul. fr2. 11. PASSIFLORA (/uberofa) foliis trilobis, fubpeltatis , cortice fube- rofo. Lin. Spec. 1358. Clematis Indica, folio hederaceo , major, fruu olivæ-formi. Prum. Amer. 70. 1. 84. 5 Granadilla folio amplo , tricufpidi; fruétu olivæ formà. Z2/ft. R. herb. 240. PLum. Car. 6. 12. PASSIFLORA (érfuta) foliis trilobis, villofis, foribus oppolitis. Lin. Spec. 1359. Clematis Indica, flore minimo, pallido. PLum. Amer. 73. £. 88. Granadilla folio angufto , tricufpidi ; fruétu olivæ-formà. /af£. R. herb. 240. PLum. Car. 6. Flos pañlionis albus , folio ibifci fericco, trilobato. HErM. Par. 176.1, 176, 13. PASSIFLORA 13. PASSIFLORA (fœrida) foliis crilobis, cordatis, pilofis; roles multifido-capillaribus, Lin. Spec. 1359. Clematis Indica , flore minimo, pallido. PLuM. Amer.73. 1.88. Granadilla Ru , folio cricufpidi , villofo ; flore albo. PLum. Cat. 6. Laft. R° 4.240. Flos paffionis albus, reticulatus. Her. Par. 173. Pañliflora vefcaria, hederacea; foliis lanuginofis; odore tetro ; fila- mentis florum ex albo & purpureo varicgatis. PLuk. A/m. 382. ÉMO4e fe I: 14. PASSIFLORA (dgirata) foliis palmatis, ferratis. Li. SE 1360. . Clematis Indica, polyphylla major ; flore clavato ; fruétu colocyn- chidis. PLum. Amer. 63.82.79 Granadilla polyphyllos , fruétu colocynthidis. PLum. Car. 6. Inf?. R. h. 241. NS EX AN D'ART À. À RLISAT, 0: 0: C ET. A. . ARISTOLOCHIA ( peltata ) foliis reniformibus peltatis; caule vo- lubili. Lin. Spec. 1 361. Ariftolochia afari folio umbilicato , engine , tadice repente. Prum. Car. $. BURM. Amer. p.23.1.32. + ARISTOLOCHIA (odoratiffima ) folis co caule volubili fru- ticofo ; ral folitariis; labio corollis majore. Lin. Spec.13 62. Ariftolochia folio cordiformi ; flore longiflimo , atro, purpureo; radice repente. PLuM. Car. $. BuRM. Amer. p.24. 1.34. Ariftolochia fcandens, odoratiffima ; floris labello purpureo; femine cordato. SLOAN. Jam. 60. Hift. 1. p. 162. t. 104. f. 1. Ray. Surpl. 394 . ARISTOLOCHIA (£ilobata) foliis bilobis; caule volubili. L1x. Spec. 1361. Ariftolochia longa, fcandens; foliis ferri equini effigie. PLum. Cats. BurM. Amer:: 91. 2. 106. Ray. Suppl. 395. 4. ARISTOLOCHIA (rrilobara) foliis trilobis; caule volubili; foribus maximis, LIN. Spec. 1361. Ariftolochia folio Éedeticeos trifido, maximo flore, radice repente, Prum. Ca. 5. Lu NS % Non 834 GYNANDRIA, HEXANDRIA, PES, HU: 1. PISTIA ( ffrariores) foliis obcordatis. LærL. /r. 281. Jaco. Hif?, 2. 148. Lin. Spec. 1365. Piftia aquatica, villofa; foliis obovatis, ab imo venofis ; floribus fpar- fis, foliis infidentibus. BRow. Jam. 329. Kodda-pail paluftris , folio oblongo, fpeciofo. PLum. Gen. 30. Kodda-pail. Rusen. Mal. 11. p. 63.1. 32. SLoan. Cac. 1. Hiff. 1. Past 0E. VD E CA ND R LA HE L'ÉGAMRIRNEES! 1. HELICTERES ( f/ora) foliis cordatis , ferratis ; fruu compoñto, contorto. Lin. Spec. 1366. Hora althææ folis, fruétu breviori & crafiori. PLum. Nov. Gen. 14. Abutilo affinis arbor , althææ folio , cujus fruétus eft ftyli apex auc- tus, quatuor f. quinque filiquis hirfutis , funis ad inftar in fpiram convolutis, conftans. SLoan. Car. 97. Hiff. 1. p. 22. Hora murri. RHeeD. Mal. t. 6. p.55.1.30. Heliéteres arbor Indiæ occidentalis, fruétu majore. PLux. A/m.183. 22480) 8e J'ai obfervé, dans la fleur épanouie, fix étamines & cinq ftyles. Certe plante croît dans les favanes qui font dans la Guiane, vis-à-vis la Defcoublandiere ou la crique fouillée, fur un terrein qui appartient à M. de Monti. VE P'O'L Y'A N D RAP: ARUM. 1. ARUM ( Aederaceum) caulefcens, radicans ; folis cordatis, oblon- gis, acuminatis; petiolis teretibus. JACQ. Aer. p.240. 1. 152. Arum fcandens, foliis cordi-formibus, minus. PLumM. Car. 4. Colocacia hederacea, fterilis, minor , folio cordato. PLum. Amer. pag.39. 451. fig. d, & 1.55. GYNANDRIA, POLYANDRIA. 835$ 2, ARUM (fésuinum) caulefcens , fubereétum ; foliis lanceolato-acu- tis. JACQ. Amer. 31.8. 151. Lin. Spec. 1371. Arum cauléfcens, cannx Indicæ foliis. PLum. Car. 4. ÂAmer. pag.4s. tab. 616 51.f.h. Arum caule geniculato , cannæ Indicæ foliis , fummis labiis deguf- tantes mucos reddens. SLoan. Car. 63. Hift. 1. p. 168. Il croît principalement à la bergerie de Courou, avant de paffer la riviere, à Caïenne , & dans plufieurs autres lieux. 3. ARUM (agittefolium) acaule, foliis fagittatis, triangulis; angulis divaricatis , acutis. Æorr. Cliff. 345. Lin. Spec. 1369. *Arum amplis foliis virentibus, efculentum. PLrum. Car. 4. Arum minus efculentum , fagittariæ foliis viridi-nigricantibus. Sroan. Carn63e Hift.xs p.167:14. 106. fi2: Arum acaule, foliis fagictatis , criangulis extrorfum flexis, acutis. Roy. FL. Led. p. 8. n.9. BuRM. pag. 24. PLum. Cat. 35. 4. ARUM (Znoulatum) caulefcens, radicans ; foliis cordato-lanceo- latis; petiolis marginato-membranaceis. Lin. Spec. 1371. Arum caulefcens, radicans; foliis cordatis ; petiolis apice attenuatis. BuRM. Arrer. 26. 1. 37. Arum fcandens, maximum ; flore flavefcente. PLum. Car. 4. Tour. Infl. p.160. s: ARUM (peregrinum) acaule, foliis cordatis, obtufis, mucronatis ; argulis rotundatis. Lin. Mort. Cliff. 435. Spec. 1369. Arum ampliflimo folio , flore & fruétu rubro. PLum. Car. p. 4. Arum acaule, foliis cordatis, obtufis cum acumine, angulis rotun- datis. BuRM. Amer. p. 25. PLUM. 110. 2. 36. 6. ARUM ( auriculatum) caulefcens , radicans ; foliis ternatis ; latera- hbus unilobatis. Lin. Spec. p. 1371. Arum hederaceum, triphyllum & auritum. PLUM. Amer. 41. tab. SACS Le Jigeiée Dracunculus fcandens, triphyllus & auritus. PLum. Car. 5. 7. ARUM ( arborefcens) caulefcens, retum; foliis fagittatis. Lin. SPECuL37 Le Arum arborefcens, fagittariæ foliis. PLum. Car. 4. Amer. fi. 44. tab. 60 G 1. fig. g. Aninga-Iba. Pison. /:6.1v. cap. xx. Nomen Caribzum MOUCOU-MOUCOU. Nnnnni 88é CYNANDRIA, POLYANDRIA. 8. ARUM (dracontium) foliis pedatis; foliolis lanceolatis , integerri- mis, fuperantibus fpatham fpadice breviorem. Lin. Spec.1 368. Dracunculus humilis, flore & fruëtu albo. Prum. Car. $. Mf. r. 3. Lab. 95. \o . ARUM (eftulentum) acaule , foliis peltatis, ovatis, integerrimis , bafi femifidis. Lin. or. Cliff. 435. Spec. 1369. Arum aliud minus, efculentum. PLuM. Car. p. 4. Arum minus nymphææ folio, efculentum. SLoan. Car. 62. Hifi. v. P'E67 CHOG fe 1° D, R{A!C:O:N:T, EU:M: a . DRACONTIUM (pertufum) folüis pertufis, caule fcandente. Lin. Spec. pag.1372. Arum hederaceum, amplis foliis petforatis. PLum. Aer. Car. 4. tab. 56. b' . DRACONTIUM (po/yphyllum) fcapo breviflimo, petiolo radi- cato, lacero ; foliolis tripartitis; lacinüs pinnatifidis. Lin. Cf: 434. Spec. 1372: Arum polyphyllum, caule fcabro punicante. HerM. Parad. Bat,93. £.93. D D alt Surinamenfe ; caule atro rubente, glabro & ele- ganter variegato. PLux. A/m.$2. 1.149. fr. Dracunculus triphyllus, laciniatus & perforatus , caule ferpentem refcrente. PLum. M]. £. 3. tab. 92. .DRACONTIUM( fcandens\ caule ad nodos villofo ; foliis lanceolatis. Dracunculus repens lanceolatus ad nodos villofus. PLU M. 4er. tab. 74. Vo 4. DRACONTIUM (cordatum) amplis foliis cordatis, radice nodof, rubrà. PLum. Plant. Amer. pag.48.tab.63 6 $1.f. 1. Arum amplis foliis cordi-fornubus ; radice nodofà, rubrä. PLuM. 4. Cette plante croit fur les rochers de la Defcoublandiere , & dans les favanes près du pont de la crique fouillée ; à Caux chez M. Boutin. Les habitans de Caïenne nomment cette plante SQUIRE. CYNANDRIA, POLYANDRIA 837 4. DRACONTIUM ( pentaphyllum) caule fcandente. (T'4Bu 14 326.) PLanTA cAULES emittens plures, volubiles, nodofos fcandentes, fparfos fuprà truncos arborum, nodis radicantibus. Forra alcerna, digitata ; FoLIOLIS quinque ovato-oblongis, acuminatis, fubæqualibus, glabris, integerrimis, fubfeflilibus, ad apicem perioli longi, cylindracei, parte infimà in vaginam excavati, & € {quama foliofà , oblongä, acurä, concavà, amplexi cauli prodeuntis. FLORES numerofi densè congefti, in fpicam cylindraceam difpofiti, & ad bafim fpathà , univalvi, ob- long, concavi, acutà, munitam, pedunculo cylindraceo, oblongo, fuffultam, ad exortum fquamà , oblongä, acutà, concavà, munito. CAL. PertaNTHIUM hexaphyllum; foliolis oblongis, anguftis. COR. nulla. STAM. FiILAMENTA {ex , calicis fundo inferta , lobis oppofita. AN- THERÆ oblongæ, biloculares. PIST. GERMEN ovatum. SryLus nullus. SricMaA crafliufculum, orbi- culatum , planum, concavum. DER: SEMER TL: Habitat in fylvis Caïennx & Guianx. ExpLicATIO T'ABULÆ TRECENTESIMÆ VIGESIMÆ SEXTÆ. r. Spica florum. 2. Spatha. 3. Vagina pedunculum florum involvens. LA MONSTERE de /a Guiane. (PLANCHE 326.) Cette PLANTE poufle des r1cEs noueufes, farmenteufes, qui ferpen- tent fur les troncs des grands arbres. De chaque nœud fortent plu- fieurs RACINES fimples & fibreufes , qui s'infinuent dans les fentes & gerfures de leur écorce. De ces mémes nœuds fortent des feuilles & un épi de fleurs enveloppé d’une longue spatHE. Les feuilles & le pédoncule qui porte les fleurs, fortent d’une gaine fendue d’un feul côté, dans toute fa longueur, & fe termine en bec d’oifeau. Les FEUILLES font palmées, compofées de cinq folioles vertes, lifles, 838 GYNANDRIA, POLVANDRIA. ovales, terminées en pointe. Elles fonc plus étroites à leur origine qui cft convexe en deflous, & creufée en gouttiere en deflus. Les fo- lioles font difpofées ea main ouverte ; portée: fur un pédicule cylin- drique , fendu en fa partie intérieure & inférieure. Les bords de cette fente font membraneux ; le pédicule eft long de huit pouces. Les plus grandes folioles ont neuf pouces de longueur , fur quatre de largeur. L'épi de fleur eft cylindrique , garni à fa bafe d'une fpathe longue & étroite, porté fur un pedoncule épais '& charnu. Les FLEURS font petites , rangées près à près; leur cauice eft divifé en fix parties longues & étroites. Les ÉTAMINES font fix , attachées au fond du calice, & placées à loppolite de chacune de ces parties. Leur FILET eft court. Les ANTHE- RES font longues & à deux bourfes. Le risric eft un ovaire ovoïde, furmonté d'un sTIGMATE large, arrondi & un peu concave. Je n'ai pas vu l'OVAIRE en maturité. Cette plante croît fur le tronc des vieux arbres de l’île de Caïenne & de la grande terre, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINCT-SIXIEME 1. Épi de fleurs. 2. Spathe. 3. Gaîne qui enveloppe le pédoncule qui porte les fleurs. QUE BI DE Ar (Tue 327.) PLANTA CAULES plures, nodofos, cylindraceos, fuprà terram fpar- os, è nodis radicantes emittens ; fimul alios caules tortuofos , folio- fos, villofos , ferrugineos , decumbentes protrudens. Foz1A alterna, ovata, pilofa, ferruginea, maculis rubris variegata, nervis infernè hif- pidioribus , brevi-petiolata. FLoREs minimi , in fpicam brevem, cylin- draceam denfè difpofiti, pedunculo axillari breviufculo fuffulti; qui pedunculus ad bafim fquamulà munitur. Radices in ore contufæ guftu acri funt. Habitat in fylvis Sinemarienfbus ad ripam rivuli. Nomen Caribæum DAQUEJOABITE, CYNANDRIA,POLYANDRIA, 539 LA QUEBITÉ de la Guiane. (PLANCHE 327.) La RACINE de cette PLANTE eft garnie de fibres longues, rouffitres, qui-s'enfoncent dans le limon fablonneux des bords des ruifleaux. Elle pouñle une TIGE qui rampe fur la furface de la terre. Cette tige eft cortueufe ; couverte d’un poil rouflatre, & chargée de FEUILLES alter- nes, qui fe répandent à droite & à gauche horifontalement. Ces feuilles font vertes, tachées de rouge, & hériflées de poils rouflâtres, principalement fur les nervures faïllantes qui font en deflous. Elles font d’une forme ovale, plus ou moins allongce. Leur pedicule eft cylindrique, court & velu. À l'extrémité de la tige, un peu au deflus du pédicule de la feuille, s’éleve un petit épi de fleurs cylindrique. Ces FLEURS font très petites, très preflées les unes contre les autres. Le pédoncule de l’épi eft court & a au-deflus de l'endroit d'où 1l prend naiffance , une EcaILLE qui * l'entouroit vraifemblablement lorfqu'il étoit moins avancé. Je n'ai pas pu obferver le caraétere des fleurs; mais il m'a paru qu’elles approchoiïent beaucoup du genre précédent. Lorfqu'on mâche les racines de cette plante, elles laiffent dans la bouche une impreflion très piquante. J'ai trouve cette plante au bord d'un ruifleau, dans les grandes foréts qui aboutiflent aux endroits défrichés par les Galibis, qui ne font pas fort éloignés de la riviere de Sinémari. Cette plante leur eft connue fous le nom DAQUEJOABITE. Ils en emploient extérieurement le fuc. contre la morfure des ferpens. POTHOS. 1. POTHOS ( rigida) foliis bifledis. Arum hederaceums foliis biffeétis, rigidis & fulcatis. PLuM. 4mer. pag- 43. tab. 59 Ë 51. Arum fcandens , folio rigido, bifle&o & lirato. PLum. MF: 1, 2. tom. 5. 840 GYNANDRIA,POLYANDRIA. w An a es + POTHOS ( Zanceolata) foliis lanceolatis , integerrimis , trinervis; {capo apice triquetro. Lin. Spec. 1373. Arum folis rigidis, anguftis & acuminatis. PLum. Amer. Car. 4: cab. 62. . POTHOS (pa/mata) foliis palmatis. Lin. Spec. 1374. Dracontium hederaceum , polyphyllum. Pzum. Defcript. Amer. Pag. 49. tab. 64 & 65. Dracunculus fcandens, maximus. PLum. Car. 5. . POTHOS ( crenata) foliis lanceolatis, crenatis. LIN. Spec. 1373. Dracontium acaule , foliis lanceolatis, ferratis, fpadice declinato. BURM. Amer. p.22. 1.39. Arum amplis folis, acuminatis & pergamaceis. Pcum. Car. 4. . POTHOS (cuftuaria) caule fcandente, foliis ovato-oblongis, acu- tis , integerrimis, Appendix cufcuaria latifolia. RumrH. 476, $.p. 48841. 183. fr. . POTHOS (cordata) folis cordatis. Lin. Spec. 1373. Dracontium foliis cordatis longitudinaliter nervofis ; petiolis radica- libus pedunculo longioribus, flore nutante. BuRM. Amer. p. 25. PLum. con. 38. Arum acinis ametyftinis , flore parvo. PLuM. Car. 4. POTHOS (pranata) foliis pinnatifidis. Lin. Spec. 1374. Appendix laciniata. RuMrH. Ab. $. p.489. r. 183. f. 2. Dracunculus colocafiæ foliis laciniatis. PLum. Car. 5. Colocafia hederacea, fterilis & laciniata. Prum. Amer. pag. 38. cab. Sr. fig. b. & tab. 53. . POTHOS ( #ederacea) foliis amplis, cordi-formibus , integerrimus. Colocafa hederacea, fterilis, latifolia. PLuM. Amer. pag, 37.tab.s$ 1. PAT E Arum fcandens, ampliffimo folio, flore albo. PLuM. Car. 4. ZLEODSATERDPI A: . ZOSTERA rrarina. Lin. Spec. 1374. Ir. Wgoth. 166.1. 4.f1: Alga angufti-folia Vitriariorum. Baux. Pin. 364. AO ATA CLASSIS 841 2 EE me CRAS S'RSAXNXT. MON DCULIA; I MONANDRIA. CCCXCIX. ELATERIUM. LED TAN DERT* CECC. ANGURIA. GEGECT. LEMNA. GCCCIL | OMPHALEA. III TRIANDRIA. EGCCCHLI IT Y PE À. CCCCIV. SPARGANIUM. CCGCY : ZE À. GCCEVIE COIX:. CCCCWVITL TRAGIA. CCCCVII. HERNANDIA. GCCCIX. PHYLLANTUS. IV. TETRANDRIA, CEECEX | URTICA. VPENTANDRIA. CCCCXI. XANTHIUM. CCCCXIL. AMBROSIA. CCCCxIII. PARTHENIUM. CCCCXIV. AMARANTHUS. VILMHEX ANERTA: CCCCXV. TONINA. CCCCXVI PHARUS. VII, DECANDRIA. CCCCXVII SIMAROUBA. CCCCXVII. SIPARUNA. VIII. DODECANDRIA. CCCCXIX. MABEA. CECCXX.... .HEVEA IX; POLYANDRIA. CCCCXXL. :THOA. CCCCXXII. PARIANA. X. MONADELPHIA. CCCCXXIII. DALECAMPIA. CECEXXIV: ICROTON. CECEXXV. "JATROPEHA CCCEXXYL. RICINUS, CCCCXXVII. HUR A. CCCCXXVII. HIPPOMANE. XI. SYNGENESIA. CCCCXXIX.'TRICHOSANTHES. CCCCXXX. MOMORDICA. CCOCRRAT EUEUREITA. CCCCXXXII. CUCUMIS. CCCOXXXIL:SIC Y OS. Ooooo 842 MONGCIA, MONANDRIA, DIANDRIA. GE A"S SHHNSRUXUX L MONGECIA;s MONANDRI A. E LAURE RM URME 1. ÉLATERIUM Carthaginenfe. Jaco. Amer.31.r.154. Lin. Spec. 1375. PAR DEA UN ED RE 246 A NIGNURR HA 1. ANGURIA (rrilobata) foliis trilobis. Lin. Spec. 1 376. Anguria fruétu parvo, folio tricufpidato. PLum. Car. 3. BURM. AMET. P.13- 2.22. 2. ANGURIA (rrifoliata \ foliis ternatis. Lin. Spec. 1376. Cucumis triphyllus , fruétu variegato. PLum. Amer. 85. fig. 99. LE MPN-A: . LEMNA (nor) folis fefilibus utrinque planiufculis, radicibus folitariis. Lin. Spec. 1376. Lenticula minor monorhiza; foliis fubrotundis, utrinque viridibus. Mic. Gen. 16.t.11.f:3. Lenticula paluftris, vulgaris. C.B. Pin. 362. . LEMNA (g16ba) foliis feflilibus , fubrüs hemifphæricis , radicibus folitariis. Lin. Spec. 1377. ‘ Lenticula paluftris major , infernè magis convexa, fruétu polyfpermo. Micx. Gen. 15.1. 11.f.1. +4 b Ces deux plantes fe trouvent aufli à l'Ifle de France, OMPHALEA (Tasvra 328.) M A;SGUET FLORES. CAL. PERIANTHIUM monophyllum , quadripartitum; laciniis fubro- cundis , carnofis, concavis, duabus exterioribus majoribus oppolitis. MONGCIA, DIANDRIA. 843 STAM. FILAMENTUM breve, craflum , à centro difci violacei, punétatir enatum ; apice fcutiformi , fubtus concavo , fuprà convexo. Ax- THERZ binæ , oppofitæ, incarnatæ, ad circumferentiam fcuti lon- gitudinaliter afixæ. FEMINEI FLORES. CAL. PERIANTHIUM ut in mafculis. PIST. GERMEN fubrotundum, fubtrigonum. Sryzus brevis, carnofus, concavus , trigonus. STIGMATA tria ; villofa. PER. Bacca ampla , carnofa , fubrotunda , fublutea, trifariam dehif- cens, unilocularis. SEM. tria quorum tefta fragilis, extùs convexa, intüs fubangulata. OMPHALEA ( diandra) foliis ovatis. Lin. Spec. 1377. Omphalandria frutefcens, diffufa ; foliis amplioribus, ovatis ; pe- tiolis biglandulis , racemis cerminalibus. Brow. Jam. 3 34. FRUTEX CAULES plures, per intervalla cirrhofos , fcandentes , & fuprà arbores expanfos , è& radice emittens. FoLt1A alterna, crafla, glabra, cordato-acuminata , integerrima , ad bafim fuperne biglandu- lofa, longè petiolata. SriruLÆ binæ , exiguæ , deciduæ , ad exortum petiolorum. FLorEes terminales, in paniculas laxas difpofiti; roL1OLA lanceolata, brevia, petiolata, biglandulofa , ad bafim ; ftipulæ binæ, minutæ, ad exortum petiolorum. Rami, ramuli & flores axillares. Caules feéti, Iympham aquofam , guftu infipidam , eflundunt , quæ pota fitim compelcir. Lobi feminis carnofi, crafli, detra&a plantulà , funt grati faporis, & edules. Floret , fruétumque fert variis anni temporibus. Habitat in littoribus maritimis Caïennæ & Guianæ. Nomen Gallicum LIANE & GRAINE DE L’ANSE , & à quibuf- dam LIANE PAPAYE.. EXPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ VIGESIMÆ OCTAVÆ. 1. Glandule ad bafim folii. 2. Panicula florum. . Gemma floris maftuli. . Flos mafculus expanfus. Difcus duo ftamina ferens. . Flos fémineus expanfus. . Germen tranfversè f[ci[fum. JO On LE O0000 ij 844 MONGCIA, DIANDRIA. 8. Semen germinis. 9. Bacca. 10. Bacca trifariè dehifcens. Calix. 11. Amygdale putamen fegregatum. 12. Pars Putamints amygdale fegregats. 13. Facies interna cotyledonis. L'OMPHALIER de la Guiane. (PLANCHE 328.) Cet ARBRISSEAU jette des BRANCHES qui fe répandent fur les arbres voifins, & en fe prolongeant elles s’élevent & gagnent le fommet des plus grands arbres. Ces branches fonc cylindriques; elles ont, à la hauteur de fix à fept pieds , quatre à cinq pouces de diametre, & di- minuent enfuite infenfiblement de grofleur ; lorfqu’elles font parve- nues fur le fommet des grands arbres, elles jettent des rameaux qui s'inclinent & fe répandent prefque jufqu’à terre. Ces rameaux font chargés de FEUILLES alternes, vertes , épaifles, lifles , fermes, arron- dies, entieres & en forme de cœur. Les plus grandes ont fept pouces de longueur, fur cinq pouces de largeur. Leur pédicule a quatre pouces & demi de long, eft convexe en deflous , creufé en gouttiere en deflus, garni à fa bafe de deux petites sriPuLES qui tombent, & il porte deux petits corps glanduleux à fon extrémité fupérieure. Les FLEURS naïflent à l’aiflelle d’une feuille, & à l'extrémité des rameaux fur des tiges charnues, branchues , rameufes. Elles font gar- nies de petites feuilles longues, étroites, aiguës, dont le pédicule eft court, accompagné à fa naiflance de deux ftipules , & garni de deux glandes à fa partie fupéricure. Les branches & les rameaux de cette tige portent des petites fleurs, les unes mâles & les autres femelles. Le cauice de la fleur mâle eft d’une feule piece , divifé profondé- ment en quatre parties arrondies , concaves, charnues, dont deux font plus grandes, oppofées, & couvrent chacune une ANTHERE cou- chée le long du bord du corps arrondi & convexe, qu'on n’apperçoit qu'en écartant ces deux parties du calice. Les antheres fonc à deux bourfes , couleur de rofe, féparces par un fillon. Ce corps eft porté fur un pivot qui eft emboëté dans le fond du calice; ce fond eft cou- vert d’un DISQUE pointillé & de couleur violette. MONGCIA, DIANDRIA. 845 Le calice de la fleur femelle eft d’une feule piece , divife profondé- ment en quatre parties charnues, arrondies & concaves , dont deux plus grandes & oppolfces. Le misri eft un ovaire arrondi à trois côtes féparées par trois fil- lons, furmonté d'un STYLE creux, triangulaire , terminé par trois STIGMATES vVelus. L'ovaiRE devient une BAIE jaune, arrondie , charnue , fucculente, qui fe partage en trois quartiers , qui chacun contiennent une AMANDE, dont la coque eft enveloppée d'une fubftance molle & filandreufe. Cette coque cft ferme, dure, brune & caffante. L'intérieur de la coque eft couvert d'un duvet blanc ; l’amande eft enveloppée d'une mem- brane pareillement couverte d'un duvet plus long & blanc. Cette amande eft encore renfermce dans une fubftance blanche , ferme, caflante, huileufe, & bonne à manger. L’amande eft à deux cotylédons minces, appliqués l'un fur l'autre, fur lefquels lon voit des nervures comme dans les feuilles féminales; on a repréfente un des cotylédons. Lorfqu'on veut manger le corps qui enveloppe l'amande, on a foin d’en feparer la radicule & les deux cotylédons, & pour-lors on évire d’être purgé, ce qui arrive à ceux qui n'ufent pas de cette précaution, Ce corps eft d’aufhi bon goût que nos amandes fraiches. Le FRUIT dans fa maturité a quatre ou cinq pouces de diameire, plus ou moins. L’amande, avec fa coque, a quelquefois deux pouces de long , fur un & demi de large. Elle eft extérieurement convexe, intérieurement comprimée , & arrondie dans prefque toute fa circon- férence, excepté à fon fommet qui a‘un léger enfoncement. L'ovaire, coupé tranfverfalement bien avant fa maturité, paroît à trois loges. Quand on coupe les branches de cet arbrifleau , il en découle aufitéc une feve abondante, claire , limpide, qui au goût eft infipide : répan- due fur le linge, elle y fait une tache. On fe fert des feuilles en déco&ion pour déterger les plaies & les vieux ulceres , fur lefquels on applique aufñli les jeunes feuilles, Les amandes de cet arbrifleau font nommées GRAINE DE L’ANSE par les Créoles, parcequ'l croît fur les bords de la mer dans des enfoncemens connus fous le nom d’'ANSES ; ils appellent encore 846 MONGCIA, DIANDRIA. cet arbificau LIANE PAPAYE, à Caufe que fon fruit reflemble de loin à une papaye. J'ai trouvé cette Liane fur l'habitation de M. d'Orvillier , ancien Gouverneur de Caïenne. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-HUITIFME. 1. Corps glanduleux qui font à l’extrémité du pédicule , DE la feuille. 2. Panicule des fleurs. 3. Bouton de fleur mâle. 4. Fleur mâle épanoure. s- Corps arrondi qui porte deux étamines. 6. Fleur femelle épanoure. 7. Ovaire coupé en travers. 8. Graine de l’ovaire. 9. Baie. 10. Baie qui fe partage en trois coques. Calice. 11. Une coque féparée. 12. Portion de coque enlevée , qui laiffe voir une partie de l’amande. 13. Face interne d’un cotylédon. OMPHALEA (sriandra) foliis oblongis. Lin. Amwn. Acad. s. p.408. Lin. Spec. 1377. Omphalandria foliis obovatis, glabris, ad bafim biglandulis ; oribus triandris. BRow. Jam. 335.14.22. f.4. Cet arbre eft cultivé fur les habitations à Saint-Domingue, où il eft connu fous le nom de Noifetier. On en mange les amandes qui font de la groffeur de celles de l'arbre qui produit la gomme élaftique, & leur reflemblent affez. J'en ai mangé fur le lieu, &je les ai trouvées fort bonnes. Les fleurs naïflent fur des grappes d'un pied & demi de long, attachées au tronc & aux branches de l'arbre ; fur la même grappe il y a des fleurs mâles & des fleurs femelles. Les étamines font au nombre de trois , attachées à un plateau comme font attachées celles de lOm- phalea de Caïenne. MONGCIA, TRIANDRIA. 847 111 TRIANDRII A. 2, V' PERRAS 1. TYPHA (anguftifolia) folis femicylindricis ; fpicà mafculà, femi- neâque remotis. Lin. Spec. 1 377. Typha paluftris, clavà gracili. BauH. Pin. 20. À Courou près le cimétiere de la nouvelle Caïenne, dans une petite mare. SPA RG. A, N. LUN 1. SPARGANIUM (ereclum) foliis ereétis, triquetris. Lin. Spec,1 376. Sparganium ramofum. Baux. Pin. 15. À Courou, au même endroit que la plante précédente. ZE À 1. ZEA Mays. Lin. Cliff. 437. Spec. 1378. Or 1. COIX ( lacryma Job.) feminibus ovatis. Lin. Hors. Cliff. Spec1 378. PR AG A 5. TRAGIA (vo/ubrlis) foliis cordato-oblongis , caule volubili. Li. Spec. 1390. Tragia alia fcandens, urticæ folio PLum. Gen. 14. Tragia caule volubili, hifpido , foliis cordato-ovatis , ferratis, uren- tibus. BURM. Amer. 251. 1.252. fig.2. Urtica racemofa, fruticofa, angufti-folia, fruétu tricocco. SLoax. Hift. vol. 1. rab. 16. fi. 2. TRAGIA fcandens, longo betonicæ folio. PLuM. Nov. Gen. t 4. Tragia foliis lanceolatis, ferratis, caule filiformi. BurM. Arner. 250. ab 252. fig. 1. 848 MONGECIA, TRIANDRIA. Urtica racemofa, fcandens, angufti-folia; fruétu tricocco. SLo AK: Cac. p.38. Hifi. Jam. vol.1.p.123.r. 82./f. 1. Ricinus urens , virginiana ; foliis quercinis. Prux. Phyr. rab. 107. F5. HERNANDIA. (TasurA 329.) CAL. IxvozucruM partiale triflorum; floribus duobus lateralibus maf- culis, intermedio feminco. MASCULUS FLOS. CAL. PERIANTHIUM nullum. COR. monopetala, fexfida, lobis fubovatis, concavis, obtufis, paten- tibus, tribus interioribus minoribus. STAM. FILAMENTA tria, oblonga, ereéta , in fundo floris inferta. Ax- THERÆ oblongæ, biloculares, incarnatæ. GLaANpuLÆ fex, lutez, fubpedicellatæ , cingentes bafim filamentorum. FEMINEUS. FIO0S. CAL. PERIANTHIUM monophyllum , campanulatum , carnofum , in- tegrum. COR. monopetala , tubulofa, bafi ventricofa, collo angufto, carnofo; limbus oétofidus ; lobis quatuor exterioribus ovatis, concavis, acu- tis ; quatuor interioribus minoribus, obtufis & anguftioribus, ad uorum bafim glandula lutea , fubpedicellata. PIST. GERMEN fubrotundum, ftriatum, in fundo tubi corollæ. SryLus longus, collo tubi adnatus , fupernè extrà cubum gracilior , incur- vus, deindè craflior. Sricma magnum , fubinfundibuli-forme; margine fimbriato. PER. Drupra exfucca, eujus cortex eft infima pars corollæ, acuta, indurata, ovata, ftriata, umbilicata; parte corollæ fuprema deci- dua ; hæc autem eft unilocularis, non dehifcens, inclufa in perian- thio maximo, inflato, fubrotundo , carnofo , ex rubro variegato fupernè ; ore parvo, fubdepreflo, fubrotundo , marginato & integro. SEM. folitarium , fubrotundum, teftà tenui , nigrâ, glabrä, involutum. HERNANDIA (Guianenfis) foliis plicatis, ovato-acuminatis. (7°4- BULA 329.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali, in fummitate ramofifimo ; RAMIs interioribus longis , reétis; cæteris horizontalibus, undiquè lacè fparfis; RAMULIS MONGCIA, TRIANDRIA. 849 RAMULIS foliofis. FoLraA alterna, densè pofita, ovato-oblonga , in acu- men longum definentia, glabra, rigida, fubplicata, integerrima, pe- tiolata. Flores , ramificationes paniculæ , rami, foliola, paniculæ , in- volucrum florum , & corolla, cinereo colore nitent ; undè & longin- quo perfpiciuntur. Lignum odorem apii exhalat. Florebat Februario. Habitat in fylvis Caux propè prædium domini Boutin. ExPLicATIo TABULÆ TRECENTESIMÆ VIGESIMÆ NONÆ; 1. Foliola panicularum florum. 2. Gemma florum : inter duos flores maftulos unus femineus , ad Bafim quaruor foliolis munitus. 3. Corolla fioris mafculr. 4. Corolla cum fèx glandulis in medio. s. Corolla mafcula expanfa, cum tribus flaminibus approximatis G ficut fimul junctis , ad bafim fexglandulofis. 6. Tria flamina, & fex glandule. 7. Glandula fègregata. . 8. Sramen a fronte vifum. 9. Stamen apertum , biloculare , bivalve: 10. Szamen à tergo vifum. FEMINEUS FLOS. 11. Gemma floris. 12. Flos expanfus. 13. Corolla fegregata. 14. Corolla aperta. Pifhillum. Quatuor glandule ad bafim quatuor loborum internorum corolle. 15. Stylus. Sigma. 16. Calix veficulam efformans , nucemque continens. 17. Weficula verticalrter [cif[a. Nux. 18. Nux magnitudine natural. 19. Putamen amygdalam continens. LE HERNANDIER de la Guiane. (PLANCHE 329.) Cette efpece de Hernandier eftun ARBRE dont le Tronc s’éleve à la hauteur d'environ foixante pieds , fur deux ou trois pieds de diametre, Son Écorce cf lle, blanchätre. Son Bois eft blanc , peu compaéte , Ppppp 850 MONGCIA, TRIANDRIA. fort léger & aromatique. Il n’eft garni de BRANCHES qu'à fon fommet, les unes s'élevent & les autres fe répandent horifontalement; elles pouffent des RAMEAUx tendres &c caffants, garnis de FEUILLES alternes, placées près les unes des autres. Ses feuilles font entieres, vertes, lifles, fermes, ovales, terminées par une longue pointe; elles ont un pédicule de deux pouces de long ; il eft gros & charnu à fon origine; la nervure, qui partage les feuilles, eft faillante de même que les latérales qui en partent. Ces feuilles ne font jamais bien étendues, elles font comme pliées en deux; leur lon- gueur eft de cinq pouces & plus, & leur largeur eft de deux pouces & demi. Les FLEURS naiflent à l'extrémité des rameaux fur de grandes panicules, dont chaque branche en porte trois autres plus petites, gar- nies à leur naïffance de trois ou quatre feuillets; ces trois petites bran- ches portent encore chacune trois pédoncules qui, à leur naïflance, ont quatre feuillets, & chaque pédoncule porte un bouquet de fleurs ; les bouquets de fleurs ont aufli une enveloppe compofée de quatre feuillets, du milieu defquels s'élevent trois fleurs, dont une femelle entre deux mâles. La fleur mâle eft d’une feule piece partagée profondément en fix lobes concaves, ovales & obtus; les trois intérieurs font plus étroits & plus courts que les extérieurs. Les ÉTAMINES font trois , attachées au centre de la fleur, entourées de fix corps glanduleux , jaunes, qui ont la forme d’une anthere portée fur un très petit filet. Le FILET des étamines eft long, grêle, & fe ter- mine par une ANTHERE couleur de chair, à deux bourfes; les ancheres, dans la fleur épanouïe , font rapprochées & comme unies enfemble. La fleur femelle s'éleve du fond d'un petit calice renflé en forme de godet fans dentelure ; elle eft d'une feule piece, arrondie , & char- nue à fa bafe, gréle à fa partie moyenne, & au deflus évafce & parta- gée en huit lobes, dont quatre extérieurs plus grands, ovales, con- caves & pointus ; & quatre intérieurs plus petits, qui ont chacun à leur naïflance un petit corps glanduleux, jaune, porté fur un très perifiler. Le risrix eft un ovaire arrondi , légerement ftrié , renferme dans la partie inférieure de la fleur avec laquelle il fait corps. Il eft furmonte MONGCIA, TRIANDRIA. 8$r d’un STYLE qui fe confond dans la partie moyenne de la fleur, & fort enfuite ; alors il eft grêle, blanc, & infenfiblement plus gros , recourbé & terminé par un STIGMATE évafe, frangé & concave. L'ovaire devient une Noix ovale qui porte à fon fommet une petite éminence obtufe, & dont l'écorce extérieure eft feche, brune, cannelée par huit côtes faillantes & arrondies ; fous cet écorce eft une coQuE dure, mince, brune, ligneufe, entourée d’un petit cordon faillant, dont les deux extrémités pointues font couchées fur la partie fupérieure de la coque, un peu écartées l’une de l’autre ; elle eft de la groffeur d'une noïfette, & contient une AMANDE marbrée, huileufe, à deux cotylédons , attachés à une radicule qui pointe vers le ciel. Cette noix eft contenue dans le calice qui prend la forme d’une veilie enflée, & qui, à fon fommer, a une petite ouverture ronde, bordée d’un petit feuiller. Cette veflic eft charnue & panachée de rouge. Les panicules des fleurs font de couleur cendrée ; on les apperçoit de fort loin, parceque l'arbre étant en fleur, il en eft, pour ain dire, rout couvert. Les Garipons, peuple venu du Para, emploient l'amande du fruit de cer arbre, pour faire des émulfions avec lefquelles ils fe purgent ; quelques habitans de Caïenne en font aufli le même ufage ; ils con- noïflent ce fruic fous le nom de MIROBOLAN. Les Galibis & les Negres ufent du bois de cet arbre , étant fec, comme nous faiïfons de lamadou ; il prend facilement feu fous le briquet. J'ai trouvé cet arbre dans les grands bois du quartier de Caux, dépendants de l'habitation de M. Boutin, Procureur du Roi du Con- feil fupérieur de Caïenne. Il étoit en fleur dans le mois de Février. L'on à grofli les parties détachées des fleurs, & l’on a diminué le fruit de plus de la moitié de fa groffeur. Cette efpece à quelque rapport avec l'Hernandira (ovigera) folirs ovatis , petiolatis. Lin. Spec. pag. 1392. Cet auteur dit que la veñlie, qui renferme la graine, eft de couleur verdatre ; elle eft rouge dans l'efpece de Caïenne. Pppppi 852 MONGCIA, TRIANDRIA. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT VINGT-NEUVIEME, 1. Feuillets des panicules & des bouquets de fleurs. 2. Boutons de fleurs dont une femelle entre deux mâles , garnis à leur bafe de quatre feurllers. 3. Corolle de fleur mâle. 4. Corolle avec fix glandes dans le centre. s. Corolle mâle , épanouie , avec trois étamines rapprochées & comme unies enfemble, garntes, à leur attache, de fix glandes. 6. Les trois étamines & les fix glandes féparees. 7. Une glande [éparée. 8. Étamine vue de face. 9. Étamine vue avec les deux bourfès ouvertes. o. Étamine vue par le dos. FLEUR FEMELLE. at. Bouton de fleur. 12. Fleur épanoute. 33. Corolle hors du calice. 14. Corolle ouverte, piftil, & quatre corps glanduleux, au bas des quatre lobes internes de la corolle. 15. Sryle. Stigmate. 16. Calice qui a pris la forme d’une veflie , & qui contient la noix. 17. Weffie coupée verticalement. Norx. 18. Noix de groffeur naturelle. 19. Coque qui renferme l’amande. 2. HERNANDIA (/onora) foliis peltatis. Lin. $pec. 1391: Hernandia amplo hederæ folio umbilicato. PLum. Gen. 6. Nux veficaria oleofa, foliis umbilicatis. PLux. 4/m. 266. 1.208. Cet arbre eft cultivé à Caïenne dans le jardin de M. le Moine, an- cien Intendant. Son fruit eft connu fous le nom de MIROBOLAN. Les habitans en font ufage en tirant une émulfion de fon amande qui eft purgauve, MONGCIA, TRIANDRIA. 853 Il croît à l'Ifle de France, où il eft connu fous le nom de 3015 BLANC, & de MAOU. I b V9 PH Y L L AIN TH DS: . PHYLLANTHUS (Wrruri) foliis pinnatis, floriferis ; floribus pe: dunculatis ; caule herbaceo , ereéto. Lin. Spec. 1392. Niruri Barbadenfe, folio ovali, fubrüs glauco ; petiolis forum bre- vifimis. MarT. Cent. 9. rt. 9. Fruticulus capiularis hexaperalos , cafiæ poëtarum foliis brevioribus. Piux. Am. 159.1.183.f.5. Herba mæroris alba. RuMPH. mb. 6. p. 41. 4.17. f.1. Cette plante croît auffi à l'Ifle de France. . PHYLLANTHUS (epiphyllanthus) folüis fanceolatis, ferratis; cre- nis floriferis. Lin. $pec. 1392. Filicifolia, hemionitidi afinis, Americana epiphyllanthos ,anguftiori & longiori folio , ramofa, caulefcens. PLuk. Am. 134. 1.247. f.4. DL36 fe 7e . PHYLLANTHUS (wrinaria) folüs pinnatis , floriferis ; floribus fefilibus; caule herbaceo, procumbente, Lin. Spec. 1393. Fruticulus capfularis hexapetalos , brevioribus foliis & anguftis. PLuk. Am, 159.1.193. 5. Telephioïdes frutefcens , hyperici folio. PLum. 4ff]. 9.4.5. Herba mæroris rubra. RuMPrH. 476. 6. p. 4. 1 17. f. 2. HIiERU-KIRGANELI. Rarev. Mal. 10.p.8.t. 16. Ces plantes fe trouvent aufi à lIfle de France. Elles font diuré- tiques , & facilitent la filtration & l'évacuation des urines. ï IV LE ERA ND KIA: D'ROTUI:C À . URTICA ( grandiflora) foliis oppofitis, ovatis; ftipulis cordatis indivifis ; racemis paniculatis longitudine foliorum. Lix. Spec. 1396. Urtica iners racemofa , fylvatica ; folio nervofo. SLoan. Car, 38. EI: p. 12421. 83. [52 854 MONGCIA, TETRANDRIA, PENTANDRIA, Ze cm Luc) Lai i 1 URTICA (cilaris) foliis oppofitis, ovatis, ciliatis ; racemis divari- catis. LIN. Spec. 1396. Parietaria racemofa, foliis ad oras villofis. PLum. Car. 10. BurM. Amer, pag. LI Le Le 1204 fe 2 . URTICA («fluans) foliis alcernis , cordatis ; racemis dichotomis, fruétibus corymbofo-orbiculatis. Lin. Spec. 1 397. Rameum majus. RuMPH. Amb. $.p.214.1.709.f. 1. Pino Brafilienfibus ; Urticæ urentis fpecies. Marcer. A4 Plant. Brafil. pag. 48. URTICA (baccifera) folis alternis, cordatis, dentatis, aculeatis ; caule fruticofo, calicibus femineis baccatis. Lin. Spec. 1398. Urtica frutefcens, foliis amplioribus, ovatis , finuato-dentatis, ner- vis, petiolis caulibufque aculeatis. Brow. Jam. 337. Urtica arborefcens, baccifera. PLum. Car. 11. BurM. Amer. p.259. &, 260, V. PENTANDRI A. XANTHIUM. . XANTHIUM ( férumarium) caule inermi, foliis cordatis, trinerva- cis. Lin. Spec. 1400 Lappa minor , £. Xanchium Diofcoridis. Baux. Pin. 198. AN RC S AT A" . AMBROSIA (elarror) foliis bipinnatifidis ; racemis paniculatis, terminalibus, glabris. Lin. Spec.r401. Ambrofia maritima , foliis artemifiæ inodoris, elatior. HerM. Luod. Bat. 32. Ray. Suppl. 100. AMBROSIA (artemififolia) folis bipinnatifidis ; prioribus ramu- lorum indivifis, integerrimis. Lin. Spec. 1401. ; Ambrofia maxima , inodora , marrubf aquatici foliis cenuiter laci- niatis, Virginiana. PLux. Alm. 27. t. 10. f. 5. PART HE UNI URN . PARTHENIUM (y/fterophorus) foliis compofito-multifidis. Lin. Spec. 1402. MONGECIA, PENTANDRIA. 855 Partheniaftrum Americanum , ambrofiæ folio. Niss. A 1171, LP-42321. 13:72. Cette plante croît auf à l'Ifle de France, où elle eft nommée HERBE À MOUTON ou À SANSON. I. b La AM AR AIN PH U"S: AMARANTEHUS (o/eraceus) glomeribus triandris pentandrifque; folis ovatis, obtufiffimis , emarginatis, rugofis. Lin. Spec. 1403. Blitum album majus. Baux. Pin. 118. . AMARANTHUS ( polygamus) glomerulis diandris , fubfpicatis , ovatis; foribus hermaphroditis femineifque ; foliis lanceolatis. Lin. Spec. 1403. Blitum Indicum album. RuMPH. Ab. $. p.231. . AMARANTHUS (#ricolor) glomerulis triandris, axillaribus, am- plexi-caulibus ; foliis lanceolato-ovatis. Lin. Spec. 1403. Amaranthus folio variegato. Baux. PRIE. . AMARANTHUS ( ”elancholicus) glomerulis triandris, axillari- bus, fubrotundis, feflilibus ; folüs lanceolatis, acuminatis. Lin, Spec. 1403. Amaranchus folio variegato. C. B. colore obfcuriori f. mas. Tourx, Inft. 236. . AMARANTAUS (Zvidus) glomerulis triandris, fubfpicatis, ro- tundatis ; foliis rotundo-ovatis, retufis. Lin. Spec. 1404. Blitum pulchrum, reétum, magnum, rubrum. Baux. HE. 2.p.966. Amaranthus maximus, paniculis brevibus, graciliflimis , furrectis, obfoletè rubris. BozrH. Zugdb. 1. p.97. . AMARANTHUS ( poly gonoïdes) glomerulis triandris, axillaribus; foliis ovatis, emarginatis ; floribus femineis, infundibuliformibus, obtufis. Lin. Spec. 1405. Blitum polygonoïdes, viride, polyanthos. SLoan. Car. 49. Hiff. v. Pr 144 02/22 . AMARANTHUS ( caudatus\ racemis pentandris , decompofitis. cylindricis; pendulis, longiflimis. Lin. Spec.1406. Amaranthus maximus. BAUH. Prn. 120. Blitum majus Peruvianum. CLus. Æfift. 2. p. 81. 856 MONGCIA, PENTANDRIA, HEXANDRIA. 8. AMARANTHUS (/pinofus) racemis pentandris, cylindricis ; ereétis, axillis fpinofis. Lin. Spec. 1407. Amaranthus Indicus fpinofus, fpicà herbaceâ. Her. Lugdb. 31! PME Blitum fpinofum. RumPx. Amb. 1.5. p.234. 1. 63.f.r. Les Malabares & les Negres mangent les feuilles de cette plante, comme nous faifons ufage des épinards; elles font connues fous le nom de BREDE. NT, AE CAN DRE TONINA. (Tazura 330) FLORES fafciculati, in capitulum colleéti; fingulus fafciculus conftat flore mafculo, braéteâ long , acutà, ad oras pilofà, involuto ; & flore femineo, tribus bracteis ejufdem formæ, inclufo. Flos mafeulus , pedunculatus , pedunculo versis fummitatem Jquamul& munito. CAL. PerranrHIUuM monophyllum, trilobum; lobis ovatis, concavis; apice incurvis, glabris , rufefcentibus. ? COR. nulla. STAM. FILAMENTA fex, oblonga, fuprà germen ad angulos inferta: ANTHERÆ fubrotundæ, biloculares. PIST. GERMEN vacuum, inflatum, membranaceum, album, hexago- num, apice compreflo. Sry£us longitudine ftaminum. Sriçma nullum. Femineus flos pedunculatus , pedunculo brevr [quamul& munito. CAL. nullus. CCR. nulla. ST AM. nulla. PIST. GERMEN fubrotundum, ftriatum ; ftriis tribus. SryLus oblongus; trigonus. STIGMATA tria , ACUTA. PER. Carsura membranacea, unilocularis , crivalvis, valvulis ab apice ad bafim dehifcentibus. SEM. unicum, ovatum, nigrum, ftriatum. TONINA MONGCIA, HEXANDRIA. 857 TONINA fluviatilis. (TABULA 330.) HErga in fundo aquarum nafcens. CauzicuLr plures , ramof, fparfi , ereti, aut decumbentes ; qui decumbunt, radiculas capillaceas per intervalla emittunt. Forra alterna, glabra, angufta , lanceolata, acuta , linçata, lineis longitudinalibus ad oras ciliata, ciliis rufefcenti- bus, feflilia, amplexi-caulia. FLoREs capitati, capitulo pedunculato, folitario, axillari. Florebat, fruétumque ferebat Februario. Habitat in fundo aquarum amnis Caux , demerfa tribus aut qua- tuor pedibus. ExP1IcATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ TRIGESIMÆ. . Pars caulis ampliatr. Caput floris, & pedunculus naftens in vaginä folio formaté. . Squame capitis florum , cum pedunculo 6 folio ampliato. . Flos. (a) Gemma floris mafculi. (b) Gemma feminei floris. Pe- dunculus ad bafim tribus fquamulis munitus. (c) Germen. (d) Srylus. Siigmata. s. Mafculus flos fegregatus. 6. Veficula fex flamina ferens, & flylum qui abortitur. (e) Lacinie calices. 7. Capfula. 8. Capfula aperta , trivalvis. 9. Semen. &w D mm LA TONINE æ Cuïenne. (PLANCHE 330.) Cette PLANTE croît dans le fond de la riviere de Caux. Elle forme des touffes plus ou moins épaifes. Ses rices & fes RAMEAUX font grêles, chargés de FEUILLES difpofées près à près & alternativement. Ses feuilles font longues, étroites, lifles , terminées en pointe. Par leur partie inférieure elles forment une gaïîne ouverte qui enveloppe la tige. La partie de la feuille au deflus de la gaine fe courbe & s'incline. La gaine eft chargée, fur fes deux côtés, de poil rouflätre. Les nervures des feuilles font toutes longitudinales. Les tiges, les branches & les rameaux, qui fe couchent fur la vafe, jettent de longues racines fim- ples, menues, Qqqqq 8;8 MONEGECIA, HEXANDRIA. Les FLEURS ramaflées plufieurs enfemble en forme de tête, vien- nent fur un pédoncule grêle, qui s'éleve de Paiffelle des feuilles & du fond de la gaîne. Cette tête eft rouflâtre, compofée de plufeurs ÉCAILLES longues, étroites , bordées de poils, & terminées en pointe. Entre chaque écaille il y a deux fleurs, dont une mâle & l’autre femelle. La fleur mâle, qui eft pofée à côté de la fleur femelle, eft enve-s loppée d’une Écaizce longue, pointue , concave, bordée de poils. Cette fleur à un pédoncule petit, garni d’une petite ÉcAILLE au def- fus de fa partie moyenne. Son CALICE eft d’une feule piece divifée en trois parties égales , lifles, rougeûtres, plus larges à leur partie fupé- rieure, convexes extérieurement, & concaves intérieurement. Du cen- tre de ces trois parties séleve une véficule blanche, fermée, com- primée à fon fommet, marquée de fix nervures qui répondent à au- tant d’éramines placées autour du fommet de cette véficule. Leur FILET cft long ; il porte une ANTHERE arrondie, à deux bourfes. Au centre de ces étamines eft un STYLE aigu, fans STIGMATE. La fleur femelle eft enveloppée par trois ÉCAILLES concaves, lon- gues, ovales, terminées en pointe, bordées d'un poil roux ; fon pe- doncule eft très court, garni d’une petite ÉCAILLE. Elle n’a ni CALICE , ni COROLLE. Le risriz eft un ovaire rond, à trois côtes , furmonte d’un STYLE triangulaire , qui fe partage en trois STIGMATES. L'OvAIRE devient une CAPSULE qui s'ouvre en trois valves. Elle ne contient qu'une feule SEMENCE noire, ovoide & ftrice. Cette petice plante étoit en fleur & en fruit dans le mois de Fé- vricr ; lorfque je Fobfervois , elle étoir à quatre pieds & plus dans l'eau. On a repréfenté l'extrémité d'une branche dans fa grandeur natu- relle ; tout le refte eft confidérablement grofi. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTIEME. 1. Portion de tige groffie. 2. Tête de fleurs avec fon pedoncule., qui eft dans la gaïne que forme la feuille de La plante. MONGCIA, HEX ANDRIA, 859 3. Écailles de la tée de fleurs , avec fon pédoncule & une feuille grandie. | 4. Fleurs. (a) Bouton de fleur mâle. (5) Bouton de fleur femelle : ces fleurs font garnies , à la bafe de leurs pédoncules , de trois écailles qui les enveloppent ; Ë qui ardent a former da tête de la fleur. (c) Ovaire. (d) Sryle. Stigmate. Fleur mâle feparee. . Wéficule qui porte fix étamines & un ftyle qui avorte. (e) Di- vifions du calice. . Capfule. . Capfule ouverte en trois valves. 9. Semence. A A & NN ESA SR US: . PHARUS (/appulaceus) caule arundinaceo , ramofo; foliis anguftis; femine nigro, pilis rigidis ad apicem munito. Gramen avenaceum lappulatum. Prum. Mf}. £. 5. fig. 85. &VOINE DES.:CHIENS. Lun Elle croît au bord des rivieres , fur les montagnes, par-tout à la grande terre. 2. PHARUS Zaufolius. Lin. Amœæn. $. p. 409. Spec. 1408. Pharus foliüs nervofis, obtufis; petiolis ità contortis, ut adverfi paginà folia femper caulem refpiciant. Brow. Æ1ft. Jam.p.3 44. TPE CE ES Gramen avenaceum fylvaticum , foliis latiflimis , locuftis longis, non ariftatis, glumis fpadiceis. SLoan. Car. 25. Hifl. 1. p.116. 272010 2 VEL D'ÉCA N DER IL A SIMAROUBA. (Ts. 331€ 332.) MASCULI FLORES. CAL. PERIANTHIUM monophyllum, quinquedentatum ; denticulis fubrotundis , acutis. H Qqgqqa 860 MONGCIA, DECANDRIA. COR. P£raLA quinque, albicantia, lanceolata , calici inferta ad am- bitum difci. STAM. FiLAMENTA decem, corollæ longitudine , difco inferta infrà germen. ANTHERÆ oblongæ , incumbentes, biloculares. SQua- MULÆ decem, fubrotundæ, villofæ, bafi filamentorum interiori adnatæ. PIST. GERMEN fterile, fubrotundum, depreflum, quinqueftriatum, fquamulis flamentorum ceétum. SryLus nullus. Sricma nullum. FEMINEUS FLOS. CAL. PERIANTHIUM ut in mafculo. COR. PErALA ut in mafculo. STAM. nulla. SQuamuLz decem, villofæ, germen ambientes. PIST. GEnMiNaA quinque, coadnata, difco carnofo , orbiculato infi- dentia. SryLus carnofus, quinqueftriatus. STIGMATA quinque, pa- tentia. PER. CarsurÆ quinque , fubcarnofæ , nigræ , ovatæ, laterales, diftan: tes, receptaculo carnofo , orbiculato infertæ , uniloculares. SEM. ovatum, teftà fragili inclufum. SIMAROUBA amara. (T'ABULA 331 G 332.) Euonymus fruétu nigro, tetragono , vulod Simarouba. Barr. Fran. Equinox. ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali , ad fummitatem ramofo ; RAMIS longis, lacè & undique fparfis ; RAMuLIS foliofis. For1a alterna, pin- nata; FOLIOLIS utrinque binis, quatuor ufque ad novem, ovatis, acu- cis, glabris, rigidis, integerrimis , fubfeflilibus, utrinque alrernatim coftæ cylindraceæ in acumen longum definenti adnexis. FLeres in amplas paniculas difpofiti, axillares & terminales. Ramis, ramufculis & pedunculis florum , ad bafim fquamulà munitis. E floribus alii funt mafculi, ali feminei, in eâdem panicul. Cortex trunci & radicum incifus , laéteum & amarum fuccum efflundit : lignum leve, album, amarefcit ; horum decoétum ufurpatur ad dyfenterias fanandas. Floret Novembri & Decembri; fruétum fert maturum Martio & Aprili. Habitat locis arenofis Caïennæ & Guianæ, & in infulà Sandomini- can, loco dito Mirebalais, & in vià quæ ducit à Jambrabel ad portum pacis. : Nomen Caribæum $1MAROUBA4. MONGCIA, DECANDRIA, 86t TABuLA 331. Arbor fex menfibus nata im hortoRenis, Lutetiæ. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ TRIGESIMÆ SECUNDÆ. 1. Gemma floris. 2. Calix. 3. Flos expanfus. 4. Flos maftulus fine peralis. Siamina. Squamule germen fterile ambientes. s. Difcus. Pedunculus ad bafim fquamul& mun'tus. Stamen. Squa- mula. 6. Flos mafeulus apertus. Stamina. Germina flerilia abfque fqua- mulrs. FEMINEUS FLOS. 7. Calix. Difcus. Squamule germen ambientes. 8. Diftus. Germina. Stylus. Suigmata. 9. Germen fegregatum. Stylus. Sigma. 10. Fruclus quinque-capfularis. 11. Frudlus cum duabus capfulis , tribus abortiris, 12. Capfula aperta. Amygdala. 13. Foliola magnuudine natural. 14. Pars extremitatis ramufculr, LE SIMAROUBA amer. ( PLANCHE 331 & 332.) Le Tronc de cet ARBRE a foixante pieds de hauteur & plus, fut deux pieds & demi de diametre. Son écorce ef life, grifatre. Son Bois eft léger , blanchätre & peu compacte. Il poufle à fon fommet de grofles & longues BRANCHES éparfes , les unes droites, les autres inclinées , éhargées à leur extrémité, de RAMEAUX garnis de FEUILLES alternes, & aïlces à deux rangs de FOLIOLES alternes. Le nombre de ces folioles varie ; l’on en compte depuis deux jufqu’à neuf fur chaque rang. La côte fur laquelle elles font attachées, eft cylindrique , ren- flée par le bas : elle eft terminée par une longue pointe. La côte des plus grandes feuilles eft longue de quatorze pouces. Les folioles font ovales, lifles , fermes, vertes en deflus, & plus pâles en deflous, À leur extrémité fupérieure ; la nervure qui les par- 862 MONGECIA,DECANDRIA. rage, forme une petite pointe charnue. Leur pédicule eft court & cylindrique. On à repréfenté une foliole de grandeur naturelle. Les FLEURS font les unes males, & les autres femelles. Elles naif- fent entremêlées fur des panicules rameufes & éparfes. Les rameaux ont au deflous de leur naïflance une foliole fort courte, & les pédon- cules de chaque fleur ont une petite ÉCAILLE. La fleur eft très perite. Les fleurs mâles ont le caLice d’une feule piece ; il eft charnu & a cinq petites dentelures. La coroLLe eft à cinq pétales, roides, fermes, aigus , blanchâtres, attachés entre un difque membraneux, & le calice, au deflous de fes divifions. Les ÉTAMINES font au nombre de dix, portées fur le difque qui en- toure l'ovaire. Leurs FILETS font courts, garnis chacun à leur bafe in- terne d’une petite ÉCAILLE arrondie & velue. Les ANTHERES font oblongues , attachées par leur dos, & féparées en deux bourfes par un fillon. Le »sriz , qui occupe le centre, eft un ovaire ftérile , arrondi, com- primé, à cinq côtes. Il eft couvert par les ÉCAILLES qui font à la bafe des étamines. Les fleurs femelles ont le caz1cE femblable à celui des mâles. La coroLze eft de même. Au lieu d'ÉTAMINES, il y a dix Écarr- Les velues qui entourent l'ovaire. Le risriL eft placé fur un difque charnu, arrondi; il eft compofé de cinq ovaires ovoïdes, comme unis enfemble. Ils font furmontés chacun d'un sryLe terminé par un STIGMATE obtus. Ces cinq ftyles font comme réunis, & ont l'apparence en cet état d'un ftyle à cinq cannelures, terminé par un STIGMATE à cinq rayons. Les ovaires deviennent, en müriflant , un FRUIT à cinq capfules ovoides, noirâtres, écartées les unes des autres, & portées fur un corps charnu. Elles font marquées de la pointe à la bafe , fur l'une & l'autre face, d’une petite ARRÊTE arrondie & faillante. La fubftance de l'écorce eft peu fucculente. La coque eft mince & caflante ; elle ren- ferme une AMANDE couverte d'une fine membrane blanchätre. Avant la maturité du fruit, les ovaires fe féparent ; ils portent chacun un STYLE, MONGCIA, DECANDRI A. 863 On a repréfenté le fruit de grandeur naturelle. Les fleurs détachées font très groflies. La Figure, planche 331, repréfente un jeune plan d'environ fix mois, élevé à Paris au jardin du Roi, l'année 1767. Les racines de cet arbre font fort groffes , elles s'étendent au loin près la furface de la terre : on les trouve fouvent à moitié décou- vertes. Leur Écorce eft jaunâtre extérieurement, intérieurement blan- châtre , ainfi que leur partie ligneufe. Lorfqu’on entame l'écorce du tronc ou des racines, il en fuinte un fuc blanchître. On enleve l'écorce des racines; on la fait fecher; on l'envoie enfuire en Europe pour y être vendue aux Droguiftes. Dans le pays on s’en fert en décoétion pour guérir les fievres & arrêter les dévoiements. Cette dé- coétion eft amere; elle eft purgative, & quelquefois vomitive. Cet ufage s'eft communiqué en Europe, où il a eu de grands fuccès dans les hôpitaux & les armées, pour la cure des dyfenteries & des longs dévoiements. Le bois de cer arbre a la même propriété , mais il eft moins amer & moins actif que l'écorce. On le fait raper, & on le donne à la dofe de deux gros, bouilli dans une pinte d’eau, réduite à crois demi-feiers. Cette décoétion réuflic le plus fouvent pour guérir le flux de fang & les longues diarrhées, pour arrêter les pertes , & pour rétablir les digeftions. Cet arbre eft nommé $1MAROUBA par les Galibis. Le Quaffia dont M. Linnæus fait mention dans le fixieine Recueil de fes Differtations , pag. 416, paroît avoir du rapport avec le genre du SIMAROUBA. Les ufages qu'on fait du Quafia à Surinam , fonc les mêmes que ceux du Simarouba à Caïenne, parmi les Créoles, les Negres & les Galibis. Ces derniers font, avéc une pierre tranchante de la nature de la lave, des entailles dans le bois de cet arbre coupé en planches, &' fe fervent de ces planches ainfi entaillées en façon & au lieu de rape, pour raper le manioc. Cet arbre croit dans les lieux fablonneux & humides , tant dans l'île de Caïenne que dans la Guiane, où il n’eft pas rare. If étoit en fleur au mois de Novembre & de Décembre; & en fruit en Mars & Avril, 864 MONGCIA,DECANDRIA. PLANCHE 331. Jeune plan d'environ fix mois, élevé à Paris au jardm du Ror, l'année 1767. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-DEUXIEME. 1. Bouton de fleur. 2. Calrice. 3. Fleur épanoute. 4. Fleur mâle, de laquelle on a détaché fèpt pétales. Étamines. Écailles qui font au bas des étamines qui couvrent l’ovaire ftérile. s. Difque garni d’une écaille à- la bafè de fon pédoncule. Une étamine & un ovatre ftérile fans écailles. 6. Fleur mâle ouverte. Étamines. Ovaire. ELEUR FEMELLE. 7. Calice. Difque. Ovaires couverts d’écarlles. 8. Difque. Ovarres. Sryles. Stigmates. 9. Ovaire féparé. Style, Suigmate. 10, Fruit compofé de cinq capfules. 11. Fruit à deux capfules dont trois avortées. 12. Capfule ouverte. Amande. 13. Foliole de grandeur naturelle. 14. Une petite portion d'extrémité de rameau. SIPARUNA. (Tazura 333.) MASCUIUS FLOS. CAL. PERIANTHIUM monophyllum , quadripartitum ; lacinis fubro- tundis. COR. nulla. STAM. FiLamENTA quatuor , fex, octo, aut decem, difco villofo, qui fundum calicis cooperit, inferta. ANTHERÆ biloculares. PIST. nullum. FEMINEUS MONGCIA, DECANDRIA. 86; FEMINEUS FLOS. CAL. ut in mare. COR. nulla. STAM. null. PIST. GERMEN fubrotundum, SryLus oblongus, ftriatus. SricMaTaA quinque, capillacea. PERAUS.. : SEM 1. SIPARUNA Guianenfis. (°TABULA 333.) FruTex humilis, RAMos rectos emittens, fex vel oto-pedales , fim- plices. ForraA oppoñita , glabra, fubieflilia, ovato-oblonga , acuta. FLores axillares, virides, minimi, in exiguis corymbis; mafculi cum femineis mixti. Floret Augufto. Habitat ad rivulorum ripas in territorio Oyac dicto. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ TRIGESIMÆ TERTIÆ, . Gemma floris. . Calix. . Flos mafculus. . Femineus flos. Srylus. Stigmata. . Germen. . Germen. Stylus. Srigmata. . Germen. Srylus. Sugmata ampliata. Jon RS D © LE SIPARUNE de la Guiane. (PLANCHE 333.) La racine de cet ARBRISSEAU poufle un TRoNc qui, à la hauteur de deux ou trois pieds , commence à jetter de longucs BRANCHES gréles , droites, hautes d'environ fept à huit pieds; quelques-unes de ces branches donnent à leur fommet des RAMEAUx oppofés. Leur écorce eft verte, lifle. Le Bots eft blanc & caflant. Ces branches, de même que les rameaux, font noueufes, garnies, à chaque nœud, de deux FEUILLES oppofécs. Elles fonc vertes, lifles, entieres , ovales, ter- minées par une pointe, Leur pédicule eft court. Les plus grandes ont cinglpouces de longueur, fur deux de largeur. De D de chaque rrrr 866 MONGCIA, DECANDRI A. feuille naiïflent deux ou trois petits bouquets de fleurs verdâtres, dont les unes font mâles & les autres femelles. Les fleurs mâles ont le ca- z1cE d’une feule piece divifée en quatre parties arrondies. Il n’y a point de coRoOLLE. Les ÉTAMINES font au nombre de quatre , fix, huit ou dix ; car leur nombre varie. Elles font rangées autour d’un petit corps velu , qui couvre le fond du calice. Leur FiLET eft fort grêle. L’ANTHERE eft ronde, à deux bourfes. Le cazice de la fleur femelle eft d’une feule piece , divifé profon- dément en quatre parties arrondies. Elle n’a point de corolle ni d'éta- mines. Le risrir eft un ovaire arrondi qui occupe le fond du calice ; il eft furmonté d’un sTyLE cannelé, terminé par cinq sTIGMATES allon- gés, grêles. Je n'ai pas vu l'ovaire dans fa maturité. Cet arbrifleau croît fur le bord des courants d’eau douce, dans le quartier d'Oyac, dépendant de la paroiïffe d'Aroura. Il étoit en fleur au mois d'Août. Les fleurs de cet arbrifleau font très petites. On les à repréfentées de grandeur naturelle. On s’eft contente de groflir le piftil de la fleur femelle. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-TROISIEME, 1. Bouton de fleur. 2. Calice. 3. Fleur mâle. 4. Fleur femelle. Sryle. Stigmates. $. Ovaire. 6. Ovaire. Sryles. Stigmates. 7. Ovaire. Sryles. Stigmares groffis. MONGCIA,DODECANDRIA. 867 VIIL DODECANDRIA. MABEA. (Tapura 334. Fig. 1.) MASCUILUS FLOS. CAL. PErIANTHIUM monophyllum , fubrotundum , quinquedenta- tum, denticulis acutis. COR. nulla. STAM. FILAMENTA novem aut duodecim, fundo calicis inferta. An. THERÆ fubrotundæ, biloculares, FEMINEUS FLOS. CAL. PErrANTHIUM monophyllum , fubrotundum, ercétum , quin- quedentatum. PIST. GERMEN ovatum , oblongum : fubtrigonum , calice obvolutum. STYLUS longus. STIGMATA tria , filiformia , fpiraliter intorta. ? PER. Carsuca fubrotunda, trigona, cortice craflo teéta, trilocularis, loculis bivalvibus; vaivulis elaftice dehifcentibus. SEM. unicum, fubrotundum , rufefcens, maculis cinereis varicgatum. 1. MABEA (Prrre) foliis ovato-oblongis , acuminatis. (T'4- BULA\384: Frot.) FRUTEX TRUNCO quinque-pedali ; RAMos plures, farmentofos, longiflimos, fuprà arbores fparfos, & propendentes emittente, FoLra alcerna , ovato-oblonga, in acumen longum definentia, integerrima, fuperne viridia , infernè albicantia , brevi petiolata. SrirucÆ binæ, breves, anguftæ, acutæ , deciduæ. FLores paniculati, denfiffimi; maf. culi terni, pedunculati, ab eodem pedicello exeunt ; ad bafim glan- dulis duabus & braéteà muniuntur. Flores feminei infrà mafculos , folitari, pedunculati. Tota planta vulnerata laéteum faccum fundit. Florebat , fruétumque ferebat Maio. Nomen Caribæum PIRIRI MABÉ ; Gallicum CALUMET. ExrzicaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ TRICESIMÆ QUARTÆ. 1. Folia Mabez Piriri. 2. Corymbus gemmae florum mafculorum, fquamulé & duabus glan- dulis ad bafim munirus. Rover 863 MONGCIA, DODECANDRIA. 3. Corymbus florum mafculorum. 4. Pedunculus florum. s. Duo flamina , unum à fronte vifum, aliud à tergo. 6. Calix feminez floris. 7. Germen in calice. Srylus. Stigmata. 8. Germen calicis fegregatum. 9. Germen tranfversè [cifJum. 10. Semen in ovario contentum. 11. Capfula. 12, Loculus officulofus bivalvis , elafticè dehifcens ; femen conu- nens. 13. Loculus bivalyè dehifcens. 14. Capfula Fig. 2. 15. F'emines flores. 16. Mafcul: flores. 17. Szpule. LE MABIER Calumer. (PLANCHE 334. Fo. 1.) C'eft un ARBRISSEAU dont le TRoNC a cinq à fix pieds de hauteur, & environ fix pouces de diametre. Son Ecorce eft cendrée, lifle, & rend un fuc laiteux, pour peu qu'on lentame. Son Bo1s eft jaunâtre. De ce tronc s'élevent plufieurs BRANCHES farmenteufes , qui s'étendent fort haut, & fe répandent fur les arbres voifins, en laïflant pendre des rameaux , qui font chargés de FEUILLES alternes, oblongues , ovales, terminées en une longue pointe. Elles font lifles, vertes en deflus, & blanches en deflous. Leur pédicule eft court, & porte à fa bafe deux sriPuLes longues & étroites, qui combent. Les FLEURS viennent à l’extrémite des rameaux en grand nombre, rangées en longue panicule. Ces fleurs font, les unes mâles & en très grand nombre: au deflous de celles-ci font quelques fleurs femelles dont le nombre varie de huit à dix, & toujours placées à la partie inférieure de la panicule. Les fleurs mâles font portées fur un pédoncule de trois lignes de jong , garni de deux ÉCAILLES , qui, dans le milieu de fa longueur, a deux corps oblongs, arrondis, furmontés d'une écaille, & au def- fous il fe partage en trois filers qui ont chacun à leur fommet une très petite fleur. "MONGCIA,DODECANDRIA. 869 Le cazice eft d’une feule piece à cinq dents aiguës. Les ÉTAMINES font au nombre de neuf, de dix ou de douze, prel- fées les unes contre les autres, & attachées au fond du calice. Leur FILET eft très court. L’ANTHERE eft arrondie, à deux loges, qui s’ou- vrent en deux valves, & répandent une poufliere jaune. Les fleurs femelles font folitaires, fur un pédoncule long. Leur ca- Lice eft d’une feule piece, arrondi, évafé, à cinq dents aiguës. Le risri£ eft un ovaire renfermé en partie dans le calice. Il eft ob- long & à trois côtes arrondies, furmonté d'un sryLe long d'environ un demi-pouce , qui fe partage en trois STIGMATES longs , tournés en fpirale. L'ovaire devient un FRUIT fec de la grofleur & de la forme du grain de raifin. Il eft à crois côtes arrondies. Son Écorce, qui eft charnue en fe defléchant , fe fépare & laïfle à découvert une CAPSULE à trois loges ligneufes , laquelle fe partage en trois parties. Chacune de ces parties s'ouvre avec élafticité en deux valves, & jette une graine arron- die, de couleur brune, tachée de gris. Toutes les parties de cer arbriffeau rendent, de même que l'écorce, un fuc laiteux. | Je l'ai trouvé dans l’île de Caïenne, aux environs de la ville, & à Loyola ; il croit aufli dans la terre ferme, au Comté, & fur les bords de la riviere de Sinémari. C’eft principalement dans cet endroit que Jai vu cet arbrifleau s’élever fur de très grands arbres , en laiffant pen- dre des rameaux que je pouvois atteindre avec les mains. Les Créoles & les Negres à Caïenne emploient les menues bran- ches de cet arbrifleau , pour en faire des tuyaux de pipe. C’eft par cette raïfon qu'ils l'ont appellé BOIS 4 CALUMET. il eft nommé PIRIRI MABÉ par les Galibis. L'on a repréfenté une feuille & un fruit de grandeur & grofleur naturelles. Toutes les parties des fleurs ont été groflies. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-QUATRIEME, 1. Feuille du Mabier Calumet où Piriri. . 2. Bouquet de fleurs mâles en bouton, garni, à [a bafe, d’une écaille G de deux glandes. 870 MONGCIA, DODECANDRIA. 3. Bouquet de fleurs mâles épanouies , garni de même. 4. Pédoncule des fleurs, garni d'une écaille & de deux glandes. s. Deux étamines , une vue de face, & l'autre vue par le dos. 6. Calice de fleur femelle. 7. Ovaire dans le calice. Style. Stigmates. ‘8. Ovaire fèparé du calice. 9. Ovaire coupé én travers. to. Semence que l'ovaire contient. it. Capfule. 12. Une loge offeufe qui s'ouvre encore en deux valves avec élafti- cité, & qui contient une graine. 13. Loge qui s’ouvre en deux valves. 14. Capfule de la Fig. 2. 15. Fleurs femelles. 16. Fleurs mâles. 17. Sripules, 2. MABEA ( Taguar: ) folio ovato, obtufo, fubtüs venis rubris notato. (TABULA 334. Fio. 2.) Frurex hic differt à præcedenti, corTicE rubicundo ; FOLI1S ovato-oblongis, obtulis , acutis, venis rubris fubtüs notatis, & FRUCTU crafliore. Florebat eodem tempore. Habitat ad ripam fuvii Comitatüs de Gêne. Nomen Caribæum TAQUARI. LE MABIER Taquari. (PLANCHE 334. Fig.2.) Cet ARBRISSEAU differe du précédent par l'ÉcorcE de fon tronc & de fes branches, qui eft rouflâtre; par fes FEUILLES qui font plus larges , moins allongées , terminées par une courte pointe. Elles fonc liffes, vertes en deflus, & veinées de rouge en defous. Les plus gran- des ont trois pouces & un quart de longueur, fur un pouce & un quart de largeur. Son rRuiT eft beaucoup plus gros, ainfi que les graines qu'il con- tient, On l'a repréfenté de groffeur naturelle. Dans toutes les autres parties je n'ai remarqué aucune différence. MONGCIA, DODECANDRIA. 871 Cet arbrifleau croît dans la terre ferme, au bord de la riviere du Comté de Géne, au deflus de l’Abbatis du Roi. I! étoit en fleur & en fruit dans le mois de Mai. Ses branches font employées pour le même ufage que celles de ef pece précédente. Il eft appellé TAQUARI par les Galibis. HEVEA Guianenfis. (T4«BurA 335.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali, ad fummitatenr ramofo ; RAMrs longis , nudis , latè & undique fparfis; RaMuLIS foliofis, & fructiferis. Era ace. densè pofita, ternata ; FOLIOLIS ovatis, aCutis, fupernè glabris , integertimis , infernè cinereis , fubfeffilibus , 4 apicem longi petioli adnexis. FLoREs non obfervavi. Frucrus fpicati, terminales. PErtcARPIUM; capfula glabra, oblonga, trigona, apice acuto, triful- cata, trilocularis, fingulis loculis Divalvibus , valvulis craflis, lignofis, extrorfüm elafticè dehifcentibus. SEMINA duo, tria, quandoque unum ; ovata, ceftà & cinerco & ferruginco variegatä, tenu, fragili, tecta, introrsum angulo valvularum affixe. Nuczeus dulcis & saules. E cortice incifo manat fuccus laéteus, partim aquofus, parti refi- nofus, qui infpiflatus, gummi clafticum dicitur , & ad varios ufus ufur- patur. Fruétum ferebat Aprili & Maio. Habitat im fylvis Guianæ. Nomen Caribæum HE VÉ ; Lufitanorum P4O SERINGA. ExrzicaATio TABULÆ TRECENTESIMÆ TRIGESIMÆ QUINTÆ. 1. Frudlus, tribus capfulis fimül conjunétis. 2. Capfula officulofa elafhcè aperta , bivalvularis. 3. emen. LE CAOUTCHOU .æ la Guiane. (PLANCHE 335.) Le Tronc de cet ARBRE s'éleve de cinquante à foïxante pieds, fur deux pieds & demi de diametre. Son écorce eft grifatre , peu épaifle. Son sors eft blanc, & peu compaété ; il poufle à fon fommer plufieurs BRANCHES, les unes droites, & les autres inclinces, qui s’éten- dent au loin, & fe répandent en tous fens. Elles font chargées de RA- MEAUX-garnis à leur extrémité de FBUILLES alternes, rangées circulai- 872 MONGCIA, DODECANDRI À. rement, & près à près. Ces feuilles font à crois folioles , articulées fur un long pédicule grêle, & creufc en deflus dans toute fa longueur ; il eft convexe en deflous, & renflé à fa naïflance. Les FoLioLes font entiercs, lifles , ovales, aiguës , vertes en deflus , de couleur cendrée en deflous ; elles font retrécies à leur naïflance, & creufces en gout- tierce. Je n'ai pu obferver les fleurs de cet arbre; je n'en ai vu que Îles fruits; ils éroient difpofés en épis, à l'extrémité des rameaux. Le rruir eft oblong, verdâtre, à trois grofles côtes arrondies, plus larges par le bas; il eft furmonté d’une petite pointe. Ces trois côtes font trois capfules feches, unies enfemble par l'angle qu'elles forment à leur face interne; elles font couvertes d’une peau qui fe détache dans leur maturité ; chacune s’ouvre en deux valves avec élafticité de bas en haut, & c’eft coujours du côté intérieur qu’elles commencent à fe féparer. Ces valves font jaunâtres, d’une fubftance ligneufe, compaéte, ferme, & comme offeufe. Chaque caplule con- tient ordinairement deux sEMENCESs, quelquefois une feule, & d’autre- fois trois: elles font attachées à l'angle interne de la capfule. Ces femences font des coques comme ovoïdes, rouffätres, & bariolces de noir. Leur coque eft caflante & mince; elle contient une AMANDF blanche, enveloppée d’une fine membrane de même couleur. Cette amande eft agréable au goût, & très bonne à manger. On ne peut la mieux comparer qu'à une noifette ; elle en a le goût. On 2 repréfenté le rameau , fes feuilles, le fruit, & les deux valves d'une capfule, de grandeur naturelle. Les grofleurs, qui font fur le rameau , font occafionnées par les piquüres d’infeétes. Cet arbre eft nommé SZRINGA par les Garipons; HÉVÉ par les habitans de la province d’Efmeraldas au nord-oueft de Quito, & CAOUTCHOUC par les Maïnas; PAO SERINGA par les Portugais du Para. On trouve une mauvaife figure de cet arbre, de fes feuilles & de fon fruit, Planche 20 , Mém.de l Ac. Roy. des Scrences , 1751. Les Galibis & les Garipons ramaflent foigneufement les noifettes des fruits de cet arbre. Ils les confervent &:les mangent avec plaifir. J'ai MONGCIA,DODECANDRIA. 873 J'ai été témoin de leur empreflement à les recueillir, lorfque ces arbres fe font rencontrés dans les voyages que je faïfois avec eux ; je les ai imités ; jai mange beaucoup de ces noïfettes fans en être aucunement incommodé. Pour peu qu’on entaille l'écorce du tronc de cet arbre, il en d£coule un fuc laiteux; & quand on veut en tirer une grande quantité, on commence par faire au bas du tronc une entaille profonde qui pénetre dans le bois ; on fait enfuite une incifion qui prend du haut du tronc jufqu'a l’entaille, & par diftance on en pratique d’autres latérales & obliques qui viennent aboutir à lincifion longitudinale. Toutes ces incifions ainfi pratiquées conduifent le fuc laiceux dans un vale placé à l’ouverture de l’entaille, le fuc s’épaiflic, perd fon humi- dite, & devient une réfine molle , rouflätre & élaftique ; lorfqu'il eft très récent, il prend la forme des inftruments & des vales fur lef- quels on l’applique couche par couche, que l’on fait fecher à mefure en l’expofant à la chaleur du feu. Cette couverture devient plus ou : moins Cpaifle, mais toujours molle & flexible. Si les vafes font de terre glaife, on introduit de l’eau pour la délayer & la faire fortir; fi c’eft un vafe de terre cuite, on le brife en petits morceaux; c'eft la façon d’o- pérer des Garipons. On fait avec cette réfine des boules folides qui, étant féchées, font fort élaftiques ; on en peut faire toutes fortes de petits inftruments, comme féringues, bouteilles, bottes, fouliers. On en fait aufli des torches & des flambeaux dont la lumiere eft éclatante. Cet arbre croît dans les forêts d’Aroura, du Maripa, de Saint-Régis; du Comté de Gêne, de la crique des Galibis, de Sinémari, & de Caux. Il Ctoit en fruit dans les mois d'Avril & de Mai. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-CINQUIEME. 1. Fruit formé de trois capfules qui font unies enfemble. 2. Capfule offeufe , ouverte avec élafticité , en deux valves. 3. Semence. Sssss 874 IX. POLYANDRIA MONOGYNIA. TEA: O A. (Te ural336:) Flores mafeuli fpicati, fpicâ intrà duos flores femineos nodofä, aruculatä , aruculis [ex , feptem. CAL. nullus. CCR. null. 3 STAM. FiLAMENTA brevia , numerofa , fuprà fingulos nodos. An- THERÆ MInIiMæ. Feminer flores ad bafim fpice , unus utrinque feffilis. CAL. nullus. COR. null. PIST. GERMEN ovatum. Sryrus ferè nullus. SriemaATA tria aut qua- tuot , minina, {ubrotunda. PER. CarsuLA ovata, rufefcens, unilocularis ; cujus cortex opperit fubftantiam , fetis minimis, rigidis , pungentibus conflatam, ceftæ fragill adhærentem. SEM. unicum, ovatum , edule, THOA urens. (T ABULA 336.) FRUTEx TRUNCO tortuofo , decem-pedali; RAMos tortuofos , fcan- dentes, emittente, fuprà arbores, etiam proceras, fparfos. Forra op- pofita , ovata, acuta, glabra , integerrima, brevi petiolata. FLORES axillares & terminales. Suprà corticem trunci, reperitur gummi genus luteum , tranflucidum. Florer , fruétumque fert variis anni cemporibus. Habitat in fylvis Guianæ. Nomen Caribzum THOA. Accedere videtur ad Ula. À. Malaë. L. 7. pag. 41. tab. 2. ExrzrcaATio TABULÆ TRECENTESIMÆ TRIGESIMÆ SEXTÆ:. 1. Flores mafculr. 2. Feminer flores. 3. Capfula. MONGCIA, POLY ANDRIA MONOGYNIA. 87; 4. Capfüula femi-decordicata. s. Capfula tranfversè fciffa. LE THOA piquant. (PLANCHE 336.) Le Tronc de cet ARBRISSEAU eft noueux, tortueux : il s'éleve à dix pieds environ, fur fix pouces de diametre. Son écorce eft ridée, gerfée & grifatre. Son Bots eft blanc & fpongieux; à mefure que ce tronc s'allonge, il poufle des BRANCHES farmenteufes & noucufes : qui fe répandent fur le tronc des arbres, & fur leurs branches. De chaque nœud fortent des RAMEAUX noueux, oppofés , garnis de deux FEUILLES oppofces, lhifles, vertes, entieres , ovales , terminées par une pointe aigué. Les plus grandes ont cinq pouces & demi de longueur, fur environ trois de largeur. De l'aiffelle des feuilles , & à l'extrémité des rameaux, naïiflent des épis de fleurs mâles, qui ont à leur naïflance, de chaque côté, une fleur femelle. L'épi de fleur mâle eft noueux ; chaque nœud ef arti- culé l'un au deflus de l'autre , & va toujours en diminuant de grofleur. Les fleurs mâles font compofées de plufieurs étamines placées fur chaque nœud. Leurs FILETS font courts, très gréles. Les ANTHERES font jaunes, très petites. La fleur femelle eft un ovaire oblong, arrondi, furmonté d'un très petit STYLE terminé par un STIGMATE à trois ou quatre petites émi- nences arrondies. Ces deux fleurs n’ont point de calice, ni de coroile. L'épi de fleur male tombe. Il avorte quelquefois un ovaire. L'ovaIRE devient une carsuze lifle & rouflatre , à une feule loge. Lorfqu’on enleve la premiere écorce de cette capiule, on trouve une fubftance feche, compofce de poils roides, couchés, qui fe détachent facilement les uns des autres, & pour peu qu'ilen tombe fur la peau, ils caufent une grande démangeaifon. Sous cette fubftance eft une COQUE fragile qui contient une AMANDE à deux cotylédons , dont la peau eft rouflätre. Cette amande, bouillie ou grillée, eft bonne à manger. Les Marays , efpece de cog-d'Inde, & les Hocos, efpece de faifans , fe nourriflent de ce fruit qu'ils avalent tout entier. Sssss 1j 876 MONGCIA, POLY ANDRIA MONOGYNIA, Cet aïbrifleau eft nommé THOA par les Galibis. Les fleurs & les fruits font repréfentés de grandeur naturelle.’ Lorfqu’on entame l'écorce & Îles branches , il en fuinte une liqueur claire & vifqueufe, qui, en fe defléchant , forme une gomme tranf- parente ; on en trouve fouvent des morceaux attachés au tronc & aux branches. Lorfqu’on coupe le tronc ou les groffes branches, il en découle abondamment une liqueur aqueufe, claire & tranfparente , que l'on peut boire dans le beloin, faute d’eau; elle n’a aucun goût. J'ai trouvée cet arbrifleau dans les forêts de la Guiane en différents quartiers, à Oyac & à Orapu, aux environs de la montagne Serpent, à Courou & autres lieux. Il eft prefque toujours en fleur ou en fruit. Cet arbrifleau a du rapport avec l'arbre décrit & figuré dans l'Aortus Malabaricus , Lb.7. pag. 4x. tab. 2. où il eft nommé u LA. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-SIXIEME." 1. Fleurs mâles. 2. Fleurs femelles. Capfule. 3 4. Capfule à laquelle on a enlevé Ja premiere écorce. s. Capfule coupée en travers. PAR AN NNAN TS Ur 21387.) Flores mafculi , verticillati , verticillis in fpicam difpofiris. Flores feminer , folitarit, in centro f1 ngulorum verticillorum. Quiliber verticillus ex quinque floribus componitur. Flores quatuor per paria, proprio brevi pedunculo infident. FLOS MASCULUS. CAL. GiuMa uniflora, bivalvis ; valvulis brevibus, acutis. COR. bivalvis, calice major; valvulæ ovatæ, acutæ ; alterà earum anguftiore. STAM. FILAMENTA quadraginta circirer, fundo corollæ inferta. AN- THERÆ oblongæ , lineares, biloculares. MONGCIA, POLY ANDRIA MONOGYNIA. 877 FLOS FEMINEUS axi fpice affixus. CAL. GruMma bivalvis; valvulis ovatis, concavis , acutis. COR. bivalvis, calice minor; valvulis acutis, apice pilofis. PIST. GERMEN ovatum, trigonum. STyLUSs longus, pilofus. STIGMATA duo, villofa. PER. corolla femen obveftiens. SEM. unicum, te&tum, trigonum. PARIANA campeftris. (TABULA 337.) PLaNTA perennis, plures culmos bipedales è radice emittens, FozraA alterna , ovata, ampla, ftriata , acuta, infernè pallidè virentia, brevi petiolata, petiolo enato è vaginà longitudinali pilis longis, rufefcenti- bus, coronatà. Florum fpica terminalis. Verticilli forum quañ per articulos fecedunt maturo fruétu. Florebat Januario. Habitat Caïennæ, præcipuè ad margines viæ quæ ducit ad Zoyo/a. ExpricaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ TRIGESIMÆ SEPTIMÆ. 1. Folium. 2. Wagina pedunculr. 4. Verticillum florum. (a,a, a) Flores mafceuli. (B) Femine: ores. S- Paru forum. 6. Gemma floris maftuli. 7. Quatuor valvule floris mafculi aperte. 8. Flos maftulus expanfus. 9. Femineus flos. LA PARIANE de la Guiane. (PLANCHE 337.) Cette PLANTE poufle de fa racine plufieurs Tics ou chalumeaux droits, hauts d'un ou de deux pieds. Ils font garnis à chaque nœud de FEUILLES alternes, ovales, aiguës, ftrices dans toute leur longueur, hifes, verdâtres en deflus, plus pâles en deflous. Leur pédicule eft très court, accompagné d’une longue gaîne fendue du côté oppofe dans toute fa longueur. Cette gaine enveloppe le chalumeau d'un nœud à l'autre, Elle eft couronnée de poils rouflatres , longs & aflez roides. Certe 878 MONGCIA, POLY ANDRIA MONOGYNIA. couronne à de chaque côté deux appendices en forme d’oreillette bordée de chaque côté de poils femblables. Le chalumeau eft cermi- né par un épi ferrc, formé par plufieurs anneaux de fleurs rangés les uns fur les autres. Chaque anneau eft compofe de trois paquets de fleurs mâles rapprochées les unes des autres. Deux paquets ont cha- cun deux fleurs; le troifieme n’en a qu’une, La fleur a un petit fupport dur , ftrié, qui porte quatre balles aiguës, deux latérales étroites & très courtes, deux plus longues & plus larges, une extérieure dure, convexe , une intérieure moins grande , plus mince, & concave. Entre ces deux balles font , au fond fur leur fupport, quarante étamines, plus ou moins. Leurs FILETS font gréles. Les ANTHERES font longues & à deux bourfes. La fleur femelle eft unique au milieu de chaque anneau. Elle eft appliquée contre l'axe ou rafle de l'épi, & cachée par un des paquets de deux fleurs. Cette fleur femelle eft renfermée dans quatre balles aiguës, deux extérieures , latérales, minces, couvrent les deux au- tres plus coriaces & moins grandes; ces deux intérieures s'entr'ouvrent par leur extrémite fupérieure qui eft bordée de poils. Le risri£ eft un ovaire triangulaire , furmonté d’un sTyLE garni de quelques poils, & terminé par deux sTIGMATES velus. L'ovaire devient une GRAINE farincufe, triangulaire , enveloppée des deux balles intérieures. Cette plante croît dans les bois de l'ile de Caïenne, & fur la route qui conduit à Loyola. Elle étroit en fleur & en fruit dans le mois de Janvier. On à repréfenté une portion du chalumeau , une feuille du bas, de même que les parties détachées des fleurs, de grandeur naturelle. On a grofli une fleur mâle & une fleur femelle. L’épi de fleur eft com- pofé de plufieurs articulations. Les anneaux des fleurs fe féparent en entier les uns des autres, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-SEPTIEME. 1- Feuille détachée. 2. Gaine du pédicule. MONGECIA, MONADELPHIA. 879 . Anneau de fleurs. (a,a,a) Fleurs mâles. (b) Fleurs fimelles. . Anneau de fleurs , vu détaché de l’épr. . Bouton de fleur mâle fepare. Les quatre balles de la fleur mâle ouvertes. . Fleur mâle épanoute. . Fleur femelle. + MONAPDELPHIEI A D'ARCÉEIC/'EL AM P.I-A,; . DALECHAMPIA /Candens. Lin. Spec. 1423. JACQ. Amer. 31. {. 16e. Dalechampia fcandens, lupuli folis, fruétu hifpido, tricocco. PLum. Gen. 17 Lupulus Llio tifido , fruéu tricocco, hifpido. PrumM. Amer. 89. MOI © GNU un b Lui ORTIE DES NEGRES. CHRVO/T ON. 1. CROTON (Matourenfe\ foliis ovatis, acutis, fubrüs inçanis bi- glandulofis. (T'4ABULA 338.) ‘ARBOR TRUNCO decem-pedali , in fummitate ramofo ; RaMIS redis & declinatis, undique fparfis. ForrA alterna, ovata, oblonga) acumi- nata ; integerrima , fupernè virentia, infernè tomento fericeo candi- cantia , ad bafim biglandulofa , petiolata. SrrruLÆ binæ , obiongæ, acutæ. Fionrs fpicati , axillares & terminales. Mafculi fupernè, niet infernè fparfi , brevi pedunculati, {olitarii in axilla fquamulæ. FLOS MASCULUS. CAL. PERIANTHIUM monophyllum , quinquepartitum ; laciniis oblon- gis, acutis, fimbriatis. SQUAMÆ binæ , oppolitæ, denticulatæ, ad bafim calicis. COR. PeraLa quinque , lanceolata, cinerca , calici intrà divifuras inferta. 880 MONGCIA, MONADELPHIA. STAM. FiraMENTA undecim, bafi villofa, convexa. ANTHERZÆ tetra- gonæ , biloculares, bivalves. GLANDULZÆ ad bafim pedunculi ob- {ervantur. FEMINEI FIORES. CAL. & involucrum ut in mafculo: COR. nulla. PIST. GErMEN villofum , fubtrigonum , fubrotundum. SricMATA duodecim aut fexdecim, intüs villofa , recurva. PER. CarsuLa villofa , fubrotunda, trifulcata, trilocularis, trivalvis. SEM. fubrotundum, extüs convexum, intüs angulatum , unicum in quolibet loculo. Florebat fruétumque ferebat Junio. Habitat in infula Caïennæ, & ad ripas rivulorum Guianæ. ExpLicaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ TRIGESIMÆ OCTAVÆ. 1. Folium magnitudine naturali, cum duabus glandulis ad bafim neryulr. FLOS MASCULUS. 2. Calix. Corolla. 3. Stamina. 4. Sramen fegregatum. FEMINEUS FLOS. 6. Gemma floris ad bafim duobus foliolis munita: ren Calix: 8. Lacinia calias. 9. Pifillum. 10. Pars germinis, Stigmata quinque in flatu naturali vifai 11. Pars germinis. Suugmata quinque erecta. 12. Calix, G capfula crilocularis. | 13. Capfula cum duobus loculis apertis , & in loculo femen. 14, Semen fegregatum, LE CROTON blanc. ( PLANCHE 338.) Le Tronc de cet ARBRE s’éleve de huit à dix pieds, fur neuf pouces de diametre, Son sois eft blanc & léger. Son écorce eft lille, cendrée, MONGCIA, MONADELPHI A. 881 cendrée. Il poufle à fon fommet des BRANCHES, les unes droites, les autres inclinées, qui fe répandent en tous fens, Ces rameaux font tendres, caflants, & moëlleux intérieurement. Ils font chargés de FEUILLES alternes, ovales, entieres, terminées par une longue pointe. Elles font longues de fix pouces, & larges d'environ trois pouces, vertes en deflus, & d'un blanc fatiné en deflous, portées fur un long pédicule, & garnies à leur naïflance, de chaque côté, d'un petit corps glanduleux. Les fleurs naïflent fur de longs épis cendrés & velus. Les fleurs font aufli de couleur cendrée. Il y a fur chaque épi des fleurs mâles & des fleurs femelles; les fleurs males font à la partie fupérieure de l'épi; & les fleurs femelles font placees au deffous. A la naïflance de chaque fleur on remarque des petits corps glanduleux, blanchätres. La fleur mâle eft portée fur un petit pédoncule, entre deux folioles dentelées. Son cazice eft d’une feule piece, divifé profondément en cinq parties gréles. La coroLte eft à cinq pétales cendrés, placés entre les divifions du calice. Les ÉTAMINES, qui naïflent du fond du calice, où elles femblent réunies par leurs bafes, font au nombre de onze. Leur FILET eft blanc, garni de poils à fa bafe. Les ANTHERES font droites , à quatre angles. La fleur femelle à également un petit pédoncule, avec deux folioles. Le cauice eft divifé profondément en cinq parties frangées. II n'y à point de corozze. Le risrir eft un ovaire triangulaire à trois côtes convexes, qui portent chacune quatre à cinq STIGMATES recourbées en dedans. L'ovaire devient une petite coQuE feche, triangulaire, un peu comprimée à fon fommet, & à trois loges , qui s'ouvrent en trois valves. Chaque loge contient une GRAINE convexe d’une part, & applatie fur les deux faces oppofces. Cet arbre croit à Caïenne, dans les favanes qui font au delà du pont de la crique fouillée. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois de Juin. Je l'ai trouvé aufi fur le bord de quelques rivieres de la terre ferme. L'on a grofli toutes les parties détachées de la fleur. Le fruit eft de grandeur naturelle. Lever 882 MONGCIA, MONADELPHIA. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT TRENTE-HUITIEME, 1. Feuille de grandeur naturelle , avec deux glandes à [a bafe à côté de la nervure qui les partage en deux. FLEUR MALE. 2. Calice. Corolle; 7 Étamines. 4. Eramine [eparée: FLEUR FEMELLE. 6. Bouton de fleur garni à [a bafe de deux Se 7. Calice. 8. Une divifion du calice. 9. Pifll. 10. Une portion d’ovaire avec cing fligmates repréfentés dans leur fituation naturelle. 11. Portion d’ovaire. Cinq fligmates droits. 12. Calice & capfule à trois loges. 13. Capfule de laquelle deux loges font ouvertes , & dans chacune zl y a une graine. Graine [éparée. La +7 2. CROTON (Guianenfe\ foliis ovato-acutis , ferratis , fubrüs flavef- centibus, biglandulofis. (T'ABULA 339.) Hæc ar8oR differt à præcedenti TRUNCO minüs alto & craflo; FoLUS dentatis, fubtüs tomentofis, ferrugineis; FLORIBUS minoribus; CAPSULA fus glabra. Floret eodem tempore ; & habitat in ifdem locis. LE CROTON jaune. (PLANCHE 339.) Cet ARBRE differe du précédent parcequ'il ne s'éleve pas fi haut, que fon TRoNC à tout au plus fix pouces de diametre, qu'il eft 1n- téricurement moëlleux. Ses FEUILLES font alternes, ovales, dentelées MONGECIA, MONADELPHIA. 88 3 à leurs bords, longues de cinq pouces & demi, & larges d'environ trois pouces , terminées par une pointe allongée. À leur naïffance, fur le pédicule auprès de la côte, elles ont en deflous deux petits corps glanduleux. Leur couleur eft verte à leur face fupérieure, jaune à l'in- férieure ; le pédicule eft long de deux pouces & demi, creufé en def- fous , & porte à fa bafe deux sTIPULES qui tombent. Les FLEURS naïflent fur plufieurs épis qui partent de l'extrémité des branches & de laiflelle des feuilles qui les terminent. Elles dif ferent encore du précédent, parcequ’elles font plus petites, que leur couleur eft blanchître, que les fruits ne font point velus, qu'ils font plus petits de même que toutes les parties de l'arbre. D'ailleurs le caraétere de cet arbre eft tout-à-fair femblable à celui de l'efpece pré- cédente N° rs. Il croît dans les mêmes lieux. Il étoit en fleur & cA fruit dans le même temps. 8. CROTON (pa/uftre) foliis ovato -lanceolatis, plicatis, ferratis, fcabris. Lin. Spec. 1424. Ricinoïdes paluitre, foliis oblongis, ferratis, fruétu hifpido. Mar. Cent. 38.1. 38. 4. CROTON ( Ricénocarpos)\ foliis fubcordatis, crenatis, pedunculis racemofis, oppoftifoliis, caule herbaceo. Lix. Spec. p. 1427. Ricinocarpos Americana , flore albo , fpicato; folio circææ acutiori. Borrx. Lugdb. 1. p. 254. 5. CROTON (/obatum) foliis inermi-ferratis ; inferioribus quinque- lobis , fuperioribus trilobis. Lin. Spec. pag. 1427. Ricinoïdes herbaceum, foliis trifidis five quinquefidis , & ferratis, Marr. Cent. 46. 1. 46. LA PTIR OLPLH A; 1. IATROPHA (gof/ypifolia) foliis quinquepartitis ; lobis ovatis, integris ; fetis glandulofis , ramofis. Lin. Spec. 1428. Ricinus minor, ftaphifagriæ folio ; flore pentapetalo, purpureo. SLoan. Cat. 4r. Hifl. 1. p. 129. 1. 84. Ricinus Americanus perennis; Aoribus purpureis, faphifagriæ foliis. Comm. Hort, 1. p.t.9. Mer. Surin. 38. 1. 38. EGP] 884 MONGCIA, MONADELPHIA. b S% A" Lt Ricinus Indicus, pilofus, trifidus.f. quinquefidus , flofculis atro-pur- pureis. PLux. Phyr. 56. f.2.4.1.220. f. 4. Ricinus Americanus, folio ftaphifagriæ. BauH. Pin. 432. 518. . IATROPHA ( Curcas) foliis cordatis, angulatis. Lin. Spec.1429: Ricinoïdes goflypii folio. /nf£. R.h. PLum. Car. 20. Mundubi guacu. Marcer. Braf. 97. MÉDECINIER. . IATROPHA (mulrifida) foliis muliparttis, lævibus ; ftipulis feta- ceis, multifidis. Lin. Æorr. Cliff. 445. Spec. 1429. Ricinoïdes arbor, folio multifido. 2/2. R. h. 656. Prum. Car. 20: Ricinoïdes Americanus , tenuiter divifo folio. BrEyN. Cent. 116. 2. 53. SLoan. Car. 40. Moris. Hifi. 3. p. 348. [ect 10. 1.3. f. ulr Manihot folio tenuiter divifo. Die. A. Elth. 217.1 173. f. 213. MÉDECINIER D’ESPAGNE. IATROPHA (Manihot) foliis palmatis ; lobis lanceolatis, integer- rimis, lævibus. Lin. Spec. 1429. Ricinus minor, viticis obtufo folio ; caule verrucofo ; flore penta- petalo, albido; ex cujus radice tuberofà, ficco venenato turgidä, Americani panem conficiunt. SLoan. Car. 41. Hiff. 1. p. 130. 2.181 Arbor fucco venenato , radice efculenti. BauH. P77. s 12. Manihot Theveti, Yucca & Caflavi. J. B. 2.794. PLum. Car. 20. M. 137. d 4e . IATROPHA ( kerbacea ) aculeata ; folüis trilobis, caule herbaceo. Lin. Spec. 1430. Juffievia herbacea, fpinofiffima, urens ; foliis digitatis & lanceolatis. HousT. Amm. herb. 256. Manihot fpinofiflima, folio vitigineo. Prum. Car. 20. M]. 138. Li 4, HERBE AU BON DIEU, à Caïenne. REGNLU.S; : RICINUS (communis) folüis peltatis, fubpalmatis, ferratis. Lin. Spec. 1430. MONGCIA, MONADELPHI A. 88; Ricinus vulgaris. Baux. Pin. 439. L'on tire du fruit du Ricin une huile bonne à brüler , avec laquelle quelques habitans purgent leurs jeunes Negres, en la donnant à la dofe de deux onces. HER A: . HURA (crepitans.)- Hort. Cliff. 45 6.4. 34. Lin. Spec. 143 1: Ds Americana, Abutili Indici folio. Comm. ort: 2. p.131.1.66. Eur. Pic. 12. TREW. EHRET. 34. f. 1: Baruce ex pluribus nucibus, arboris Hurx. Baux. Æifl.r. p.333. SLOAN.Car.2 14: Cet arbre eft nommé MAMAM CACAO par les habitans; fon fruit eft nommé SABLIER , AMANDE A PURGER LES PERROQUETS. Quelques-uns fe {ont fervis d’une ou de deux amandes en émulfon, pour purger leurs Negres; peu sen eft fallu qu'il n’en ait coûte la vie aux malades qui en ont fait ufage. HP PO ME AQN.E: . HIPPOMANE (Mancinella) fois ovatis, ferratis. Lin. Spec. 143 r: JacQ. Amer. 250.1.159. Mancanilla pyri facie. PLuM.Gen. $o. CaTEsB. Cor. i.p.95. 2.95. Juglandi affinis arbor julifera, lactefcens , venenata , pyrifolia. SLOAN. Car. 129. Hift. 2.p. 3.1 159. Lan] Cet arbre eft connu à Caïenne fous le nom de FIGUIER. Quel- qe imprudents emploient le lait qui coule des incifions qu’on fait à fon tronc, pour tuer les vers des enfans; ufage très ee. & qui fouvent met leur vie en danger. 2. HIPPOMANE (érglandulofa) folis ovato-oblongis , bafi triglan- dulofis. Lin. Spec. 1431. Mancanilla lauri foliis oblongis. PLum. Gen.5o. BuRM.Amer. p.1 64. IS PR Sapium arboreum , fohis eliipticis, glabris; petiolis bigk andulis ; floribus fpicaris. Brow. Jam. 338... Sapium aucuparium. JACQ. Amer. 1. 158. p.249. 886 MONGCIA, SYNGENESIA. Tichymalus arbor Americana, mali medicæ folis amplioribus te- nuiflimè crenatis, fucco maximè vencnato. PLux. A/m. 369. 1229008. On trouve cet arbre dans l'ile & à la grande terre, en fortant de la barricre de Madame Dubilly, & allant à Loyola. Cet arbre eft aufli connu fous le nom de FIGUIER. XL USNNGEN.E SA. TRICHOSANTHES. . TRICHOSANTHES (amara) pomis turbinato-ovatis. Lin. Spec. 1432. Colocynthis flore albo , fimbriato, fruétu oblongo. PLum. Amer. 86.4 101. Le] MOMORDIC A. . MOMORDICA (Balfamina) pomis angulatis, tuberculatis; foliis glabris, patenti-palmatis. Lin. Spec. 1433. Balfamina rotundi-folia repens f. mas. Baux. Pen, 306. Momordica vulgaris. Tourx. /nft. R.k.105. La J'ai cultive cette plante à l'Ifle de France. . MOMORDICA ( Charantia) pomis angulatis , tuberculatis; foliis villofis, longitudinaliter palmatis. Lin. Spec. 1433. Balfamina cucumerina Indica, fruétu majore flavefcente. Comm. Fort. 1. p.103. 1. 54 Amara Indica. RuMPH. 46. $.p.410.2151. Pandipavel. RH£ED. Mal. 8. p.17. 1 9. Pavel. Rage. Mal, 8. p. 18.7. ro. J'ai cultivé cette efpece à l'Ile de France. Les Malabares la mangent dans leur caris, efpece de ragoût, b 3. MOMORDICA (operculata) pomis angulato-tubercularis , apice deciduo operculatis ; foliis lobatis. Lin. Spec. 1433. Momordica Americana, fruétu reticulato ficco. Comm. ÆRar. 22. L. 22, MONGCIA, SYNGENESIA. 887 E UC U REIT'A 1. CUCURBITA (/agenaria) foliis cordaris, denticulatis; tomento- fis, bafi fubtüs biglandulofis , pomis lignofis. Lin. Spec, 1434. Cucurbita lagenaria, flore albo. Mons. Æ1ff. DD ADO IE Se fe 3e RuMrH. Am. 5. p. 397. 1. 144. Cette plante eft aufi cultivée à l'Ifle de France. 2. CUCURBITA (Pepo) folis lobatis , pomis læyibus, Lin: Spec. 1435. Cucurbita major, rotunda; flore luteo, folio afpero. Baux. Pin. 312 . Cette plante fe cultive dans les mêmes pays. 3. CUCURBITA ( Crrrullus) folis multipartitis. Lin. Spec. 1435: Anguria citrullus diéta. Baux. Pin. La Pafteque , ou Melon d’eau, fe cultive dans la Guiane, & fe trouve à l'Ifle de France. CEURCIU MES. 1. CUCUMIS (Anguria) folis palmato-finuatis, pomis globofis, echi- natis. LIN. Spec. 1436. Anguria Americana, fruétu echinato, eduli. Prum. Car. 3. M: 30. 2, Mirr. Dici, f; 33. 2. CUCUMIS (Melo) foliorum angulis rotundatis , pomis torulofis. Lin. Spec. 1436. Melo vulgaris. BaAuH. Pin. 310. Cette efpece eft cultivée dans les jardins de ces colonies. 3. CUCUMSS (/auivus) foliorum angulis reétis, pomis ovato-oblon- gis, fcabris. Lin. Spec. 1437. Cucumis fativus vulgaris. BauH. Pin. 310. Cerre efpecc y eft également cultivée. SUR CM OÙùS. 1. SICYOS ( Zacinrata) foliis laciniatis. Lin. Spec, 1439. Sicyoïdes fruétu echinato ; foliis laciniatis, PLum. Car. 3. Burm. Ame. 239. t. 243.f. 1. 883 AN MONŒCIA ; VEL DI@BCTA ; P:O.T:T- GONNA: A ? PIRATINER A (Tazura 340.) FEMINEUS FLOS. CAL. nullus. CCR. nulla. PIST. CariruzuM fubrotundum. Srvyzr plures. STIGMATA peltata, fuperne convexa, fubtüs concava , marginata. PER. CarsuLa globofa, lignofa, muleilocularis. SEM. unicum in quolibet loculo. Maftulus flos defideratur. PIRATINERA Guianenfis. (T'ABULA 340. Fig.1.) Pfeudo-fantalum croceum. SLoan. Car. 213. An arbor Guianæ Piratimineré vulgd Letterhout. LaeT. Arbor Lauri folio, ligno variegato, vulgo lignum licterarum. BARER. Franc. Equinox. pag. 16. PB'OMS DENT EM TERES. Ar8oR altiflima, quinquaginta-pedalis , ad fummitatem ramofà; RaMis hinc & indè fparfis. Forra alcerna, flipulata, sriPuzis brevibus, acutis, ovata, integerrima, glabra, fupernè virentia, fubtüs candican- tia. FLORES axillares, pedunculati, globoli, folitarti vel bini, virefcentes. Cortex trunci & ramorum vulneratus, fuccum laéteum fundit. Lignum internum, durum, ponderofum, coloris atro purpurafcentis, maculis nigris notatum. ÉxpPpLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGESIMÆ:. Sripule. Flos fupernè vifus: . Flos infernè vifus. . Flos ampliatus fupernè vifus: . Flos ampliatus infernè vifus. Srylus fupernè vifus. . Stylus infernè vifus. . Stylus lateraliter vifus: EN nnES PE 9. Capfula AN MONGCIA,VEL DIŒCIA,POLYGYNIA? 889 9. Capfula cum impreflione ftylorum. 10. Capfula cranfversè fcrfJa. l'E: Semen. LENBOISPDE LETTRES. (PLANCHE 340. Fip. 1.) Le Tronc de cet ARBRE séleve à plus de cinquante pieds, & a environ trois pieds de diametre. Son écorce eft lifle , grifâtre; & pour peu qu'on l’entame , elle répand un fuc laiteux. Son Bois eft blanc, dur & compatte; celui du centre a environ cinq pouces de diametre , eft rouge foncé , moucheté de noir. LessRANCHES , qui gar- niflent fon fommet, font en grand nombre; celles du centre fonc per- pendiculaires ; les autres horifontales. Elles font chargées d’une inf- nité de RAMEAUX garnis de FEUILLES alcernes, lifles, fermes, vertes en deflus, blanchätres en deflous, prefque fcfliles, ovales , terminées par une pointe moule. Elles ont, près de leur attache, deux petites STIPULES aiguës. Les plus grandes ont deux pouces de longueur , fur neuf lignes de largeur. De l'aiffelle des feuilles naïflent un ou deux boutons de fleur, portés chacun fur un pédoncule gréle, long d'un pouce. Le bouton de fleurs eft fingulier, il eft en cône par fabafe, arrondi & convexe à fon fommet, qui eft couvert d'un nombre con- fidérable de petits corps en forme de champignon. Ces petits corps ont un pivot qui semboëte dans une cavité en deflus. Ils font jaunes, convexes , & comme bordés d’une moulure qui regne tout autour. Ils font en deflous un peu concaves & verdâtres. Lorfque dans la maturité ces petits corps font tombés, on voit fublifter la cavité qu'ils remplifloient ; le bouton alors eft jaune ; & en le coupant tranf- verfalement on apperçoit une grande quantité de loges, dans chacune defquelles eft une GRAINE fort petite, Je n’ai pas pu m'aflurer fi, comme javois lieu de le préfumer, cet arbre portoit deux fortes de fleurs fur un même pied, ou fur deux individus différents. J'ai examiné plus de cent boutons, & je ne les aïipas trouvés différents de celui que j'ai décrit. Cet arbre croît à Caux, dans une forêt qui appartient à Madame Mittifeu. Il écoit en fleur, en fruit, & prefqu'en maturité dans le mois de Janvier, Vvvvv 890 AN MONGCIA, VEL DIGCIA, POLY GAMIA ? Il eft nommé par les Créoles BOIS DE LETTRES. Les Galibis emploient le bois intérieur de cet arbre, pour faire des arcs & des aflommoirs appellés BOUTOUS. Les Créoles en font des cannes , & les Negres des pilons. On a repréfenté un rameau de cet arbre chargé de fruits, de gran- deur naturelle. L'on a grofli toutes les parties détachées. Il y a une variété de cet arbre appellé BOIS DE LETTRES BLANC. C'eft un arbre de moyenne grandeur qui a des feuilles plus longues & plus étroites. Son gors eft blanc intérieurement, dur & compaéte. Les Negres font des bâtons avec les branches les plus droites, après les avoir dépouillées de leur écorce; enfuite ils les noirciffent avec la fuie qui s'attache fous les marmites de fer ou fous la plaque à cuire le ma- nioc. Cette fuie, mêlée avec le fuc qu'on tire d’une efpece d’Inga ap- pellée Boursonr , fait une teinture qui pénetre le bois. Elle eft de du- rée ; & quand le bois eft pol, il imite la plus belle ébene noire. Il y a toute apparence que cette variété eft un jeune arbre de BOIS DE LET- TRES: elle eft très commune à Caïenne & à la grande terre, dans les lieux défrichés. Cette variété eft repréfentée de grandeur naturelle fur la même Planche 340. Fig. 2. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTIEME. 1. Sripules. 2. Fleur vue en deffus. 3. Fleur vue en deffous. 4. Fleur groffie , vue en deffus. s. Fleur groffie , vue en deffous. 6. Sryle ou corps en forme de champignon, vu en deffus. 7. Sryle ou corps en forme de champignon, vu en deffous. Impreffior de fon pivor. 8. Sryle vu de côté. 9. Capfule où bouton avec Les impreffions des perits corps. 10. Capfule ou bouton coupé en travers. Graines. 11. Graine. Patron CEASS PSE NTT. DIGCIA, I MONANDRIA, CCCCXXXIV. POUROUMA: HO DIANDRIA: GECCXXXV. : CECROPIA. III, TETRANDRIA. CCCCXXXVL VISCUM. CCCCXXXVII. PV. PENTANDRIA. GCCECXXXVIL. FEWIELEA: CCCEXXXIX. | QUAPOYA. MAREXANDRIA. CSCCECXL. SMILAX. GGECXEL RAJANIA. CCCCXLIL. VIROL A. MAPROUNEA. VI. DECANDRIA. CCCCXLIL, CARICA. VII DODECANDRIA. CCCCXLIV. TRIPLARIS. VIII POLYANDRIA. CCOCXLV SBEGONIA CCCCXLVI. MAMMEAÀ. CCECXLVIL! TIGAREA. CCCCXLVII. MAY NA. CCCCXLIX. COUCEVEIBA. CECECE. CONAMI. IX. MONADELPHIA. CCCCLI. CISSAMPELOS. CLASSES XXIT D'FTGCT AS IP ONN AN DRE. POV RAIO!MDENEAS (TaBuLA 341.) Mascuzr FLORES defiderantur. CAL. Per. nullum, Vyvvvi) 892 DIGCIA, MONANDRIA, CCR. nulla. PIST. GERMEN ovatum,compreffum, hisfutum. Stryzus nullus. SricMA peltatuim, ftriatum. PER. CarsuLA ovata, unilocularis, bivalvis. SEM. unicum, placentæ laterali unius valvæ affixum. PCUROUMA Guranenfis. (T ABULA 341.) ArBOR fexaginta-pedalis, ad fummitatem ramofa. For ra alterna , tri- lobata , fuperne glabra, virentia , infernè tomentofa , incana , petio- lata. STiPULA ad bafim petiolorum amplexicaulis, oppofititolia, ampla , oblonga, conica, latere interno dehifcens, gemmam foliofam & floriferam fimul involvens, decidua. FLores corymbofi; tres flores fimul junéti in unoquoque ramo ; pedunculi dichotomi, axillares, FrucTus; capfula tumida, exfucca, ovata, villofa. Florebat Novembri. Habitat in fylvis propè fluvium Sinemari. Nomen Caribzum POUROU M1. ExPLICATIO TABULÆ QUADRAGESIMÆ PRIMÆ. 1. Spatha. 2. Feminer flores. . Szzoma. . Capfula. . Capfula abfque cortice. . Valvula capfule. Semen. . Semen. NO an R © LE POUROUMIER de /a Guianè. (PLANCHE 341.) Le Tronc de cet ARBRE s’éleve à environ foixante pieds, fur deux pieds & plus de diametre. Son Écorce eft de couleur cendrée, liffe. Son gois eft blanchätre, peu compaéte & caflant. Il poufle à fon fom- met un grand nombre de BRANCHES qui s'étendent & fe repandent en tous fens. Elles font chargées de RAMEAUXx garnis de FEUILLES alter- nes, partagées en partie en trois lobes réunis, diftinéts par leurs ner- vures & leurs pointes. Leur furface fupérieure eft verte & äpre au toucher ; l'inferieure eft couverte d’un duvet blanchäâtre. Les plus grandes ont un pied de longueur, fur un pied deux pouces de largeur, DIGCIA, MONANDRIA. 893 Leur pédicule a neuf pouces de longueur. Avant leur développement elles font renfermées dans une grande ftipule en forme de fpache, qui entoure l'extrémité des rameaux. Elle tombe auflitôt que la feuille commence à fe développer. Elle laifle fur les branches & les rameaux limpreflion de fon attache. Les FLEURS naiflent à l'extrémité des rameaux à l’aiflelle d’une feuille, enveloppées enfemble dans la même fpathe. Elles font portées fur un long pédoncule qui fe partage à fon extrémité en deux ou trois branches, fur lefquelles font placées trois ou quatre fleurs femelles. Je n'ai pas pu obferver de fleurs males, quelque foin que je me fois donné pour les découvrir; j'ignore fi elles fe trouvent fur d’autres individus. La fleur femelle ef fans calice, fans pétale ; c’eft une petite veflie velue, couronnée par un sriGMATE crenelé. Cette veflie grolie, de- vient une CAPSULE feche, velue , qui s'ouvre en deux valves, où l’on trouve fur un de fes côtés, vers le bas , une SEMENCE oblongue que je n'ai point vue en maturité. On a repréfenté les fleurs de grandeur naturelle, telles que je les ai obfervées. L'on a un peu groffi le ftigmate. Cet arbre eft nommé POUROUMA par les Galibis, Il croît fur les bords de la riviere de Sinémari, à quarante ou cinquante lieues de fon embouchure. Il étoit en fleur dans le mois de Novembre, Cet arbre fe trouve également au Pérou. M. Jofeph de Juffieu en a apporté dans fon herbier un beau rameau. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-UNIEME, 1. Spathe. 2. Fleurs femelles. 3. Stigmate. 4. Capfule. Capfule dépouillée de fon écorce: . 6. Valve de la capfule. Semence. Te Semence, I. at b Lo A DIGCIA, DIANDRI A. FL :D:'T A ND R I À. CE C'ANIOPP REA: CECROPIA peltata. Lin. Spec. 1449. Le@rL. Îr. 272. | Coilotapalus ramis excavatis; foitis amplis , peltatis , lobatis. BRow. Jam. 111. Ficus Surinamenfis, multifido folio, fupernà parteadmodum fcabro, averfà denfà lanugine molli. PLux. A/m. 146. 1. 243. f. 5. Yaruma Oviedi. SLoan. Car. 45. Hifl 1. p.137. 1.88. f. 3.6 1.89: NrerEM8. Var. 330. Ambaiba. Marcer. Braf. or. Pis. Braf. 147. Ficus daétyloïdes, major, folio fubtùs argenteo.7 PLum. Cat. 2: Ficus daétyloïdes, minor, folio fubtùs dns MIE EST Ambaiba ampliflimo folio digitato, caudice & ramis excavatis. BAR. Fran. Equinox. ro. III TETRANDRIA. VISE . VISCUM ( purpureum) folis obovatis, racemis lateralibus. Lin. Spec. 1451. Vifcum baccis niveis racemofis ; foliis buxi luteis. PLuM. Spec. 17. BurM. Amer. pag. 256.1. 258. /f. 3. Vifcum foliis latioribus; baccis purpureis, pediculis infidentibus. CaTEss. Cor. 2. p, 95.1. 95« . VISCUM (opuntioïdes \ caule prolifero , ramofiflimo., aphyllo, compreflo. Lin. Spec. 1452. Vifcum aphyllon, baccis aureis, umbilicatis. PLuM. Cat. 17. BurM. Amer. pag. 255. 1ab. 258. f. 1. Vifcum opuntioïdes ramulis compreflis. SLoan. Car. 168. Hifi. 2. P-93- tot RAT ADErAr. 5e: . VISCUM (vercicillatum) caule verticillato ; foliüis ovatis, trinerviis; obtufis. Lin. Spec. 1452. Vifcum portulacæ foliis , baccis croceis & racemofis. PLUM. Cac, 17. BurM. Amer. 256. tab. 258. f. 2. D'IOCLASTETRANDERTA, 895$ Vifcum ramulis & foliis longis, denfiffimis , ftriatis & radiatis, SLOAN (Car GS 1ft.2. p.93. #e2ot. fa. RAY. Dendr. j 2. 4 VISCUM (racemofum) foliis latiflimis. PLum. Car. 17. BurM. Amer. 256. tab. 258. f.4. M'A:P RO U N'E'A. (TarvrA 342.) Had Mafculi flores in capiulum fubrotundum densè conge ft. CAL. PERIANTHIUM minimum, monophyllum, quadripartitum; laci- niis oblongis, acutis. COR. nulla. STAM. FILAMENTUM unicum, oblongum , è calicis fundo emergens. ANTHERÆ quatuor, in apice filamenti, biloculares. Feminer flores defiderantur. MAPROUNEA Guianenfis. (TABULA 342.) FRuTEx oéto-pedalis, ramofus ; RAMIS & RAMULIS alternis, flexuo- fis. Fozra alterna, ovata , acuta, glabra, integerrima , petiolata, deci- dua, fupernè viridia , infernè pallidè virentia. FLoREs terminales, in capitulum fubrotundum congefti; inferiores primo expanduntur, deindè cæteri fenfim accrefcunt ; pedunculus communis elongatur, & in angulos incurvatur, ità ut appareat fingulum angulum florem unum fuftinuifle, Quandoque ex angulo prodit pedicellus , capitulum minus floriferum proferens. Florebat Decembri. Habitat Caïennæ in pratis prædii Loyola. ExpricaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGESIMÆ SECUNDÆ. 1. Axis flores ferens. 2. Caput florum. 3. Calixs 4 Flos. s. Calix apertus. 6. Stamina. 896 DIGCIA; TETRANDRIÆ: LE MAPROUNIER de la Guiane. (PLANCHE 342.) Cet arBre s’éleve de fept à huit pieds, fur fept à huit pouces de diametre. Son écorce eft lille, grifatre. Son Bois eft blanchâtre & peu compacte. À mefure que le tronc fe prolonge, il poufle des BRANCHES flexibles, chargées de RAMEAUX alternes; ils font garnis de FEUILLES entieres , alternes, lifles, ovales , terminées par une pointe. Leur pédi- cule eft long & grêle. Elles fonc vertes en deflus, plus pâles en deflous; placées à l'extrémité des branches & des rameaux. On trouve fouvent des petits cônes en forme de chaton, ovoïdes, compofés de plufieurs fleurs entaflces les unes contre les autres : celles du bas épanouiffent les premieres ; elles paroïflent en cet état, portées fur un court pédoncule. Leur carice eft d’une feule piece, divifé en quatre parties égales, oblongues , & aiguës, de couleur verdâtre. Du milieu du calice s’éleve uñ FiLET qui porte à fon fommet quatre ANTHERES droites, placces autour d'un bisQUE charnu & Jaunâtre Elles font à deux bourfes mar- quées par un fillon à leur face interieure ; les fleurs tombent peu après leur épanouiflement. L’axe qui les foutient s’allonge & paroic courbe en zic zac, dont chaque angle portoit une fleur. Quelquefois au lieu d’une feule fleur , il part d'un des angles , un chaton de fleurs. e n'ai jamais trouvé d’autres fleurs fur cet arbre, quelque recherche que j'aie faite fur plufieurs pieds qui étoient dans le même terrein. J'ai cout lieu de préfumer que les fleurs femelles croiflent fur un autre individu. Cet arbre vient dans l’île de Caïenne, dans les prairies de Loyola. Il étoit en fleur dans le mois de Décembre. J'ai obfervé qu'il perdoit fes feuilles, & qu'il en poufloit de nou- vclles chaque année. L'on a repréfenté un rameau de grandeur naturelle. L'on a grofli fes fleurs & les parties féparées. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-DEUXIEME. 1. Âxe qui porte les fleurs. 2. Cône de fleurs. 3. Calice DIGCIA, PENTANDRI A. 897 3. Calice. 4. Fleur. s. Calice ouvert. 6. Étamines. BV PENT AN DR I A: FEWILLEA 1. FEWILLEA /Candens. Lin. Spec. 1457. Nhandiroba fcandens , foliis hederaceis , angulofis. PLuM, Gez.20: BurM. Amer. 203.1. 209. Ghandiroba f. Nhandiroba, Marcor. Braf. 46. QUU A P'OUN A (Tazvrs 343.) MAS. CAL. PERrANTHIUM monophyllum, quinque aut fex-partitum ; laciniis parvis, fubrotundis, concavis, imbricatis, non deciduis. SQuAMULÆ binæ , oppolitæ , exiguæ , conniventes ; ad bafim calicis. COR. PETALA quinque aut fex, flava, fubrotunda, calice majora, patentia , difco ftaminum inferta. STAM. FILAMENTUM unicum, erectum, è centro difci aflurgens. Ax- THERÆ quinque aut fex, connatæ in cäpitulum fcutiforme, centro concavo , glutine pleno, fubtüs dehifcentes. FEMINA. CAL. ut in mare. COR. ut in mare. STAM. ANTHERÆ quinque, latæ, oblongæ, ere , fteriles, difco piftilli infertæ. PIST. GERMEN fubrotundum, quinque aut fexftriatum. SriemaTA quinque , fubrotunda, craffa, emarginata. PER. Carsura globofa, parva, ftigmatibus coronata, quinque ftriata, quinque-valvis, valvulis ab apice ad bafim intüs dehifcentibus. Variat addità unà fextà parte. | SEM. plurima, pulpà rubrà involuta, receptaculo columnari quinque aut fex-angulari affixa, Xxxxx 898 DIGCIA, PENTANDRIA. 1. QUAPOYA (/Candens) foliis ovatis , carnofis, integerrimis ; flori- bus racemofis; mas & femina. (748. 343.) FRUTEx ramos plures, cylindraccos , nodofos , fublignofos, fuprà truncos & ramos arborum fcandentes & fparfos emittens; RAMULIS op- pofiuis, foliofis,propendentibus. Forra oppofita, amplexicaulia, crafla, ovato-fubrotunda , acuta, glabra ,carnofa, avenia, integerrima. FLORES racemofi , terminales ; RAMULIS oppofitis ; RACEMULIS trifloris. Rami, ramuli & pedunculi florum, ad bafim, duabus fquamulis oppofitis muniuntur. CarsuLaA fublutea. Cortex trunci, ramorum , vulneratus, & folia lacerata, fuccum glutinofum , primo flavefcentem , pofteà flavum effundunt. Floret, fruétumque fert varïis anni temporibus. Habitat in fylvis Guianx. Nomen Caribzum QUAPOY. EXPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGESIMÆ TERTIÆs 1. Pars panicule. 2. Squame. 3. Gemma floris abfque fquamulrs. 4. Gemma floris duabus fquarulis oppofitis munua. s. Squamule balis calicis. 6. Calix infernè vifus. 7. Corolla expanfa. 8. Piftillum. 9. Stamina flerilia: 10. Szamen fegregatum. 11, Capfula. MASCULUS FLOS. 12. Sramina infernè vifa: 13. Stamina -à latere vifa: 14. Sramina à fronte vifa. 15. Tres anthere fegregats Ë amplate. LE QUAPOYER à peur fruit. (PLANCHE 343.) Cet ARBRISSEAU poufle des BRANCHES cylindriques, noueufes, qui fe répandent fur le tronc des arbres voifins, & jettent des RAMEAUx DIGCIA,; PENTANDRI A. 899 garnis, à chaque nœud, de FEUILLES entieres, fefliles, charnues, épaifles , lifles, fermes, vertes, ovales, terminées en pointe, re- trécies à leur bafe , oppofées, & difpofées en croix. Ces rameaux font inclinés, & pendent vers la terre. À leur extrémité, entre deux feuilles, naïflent de grandes crAPPEs dont les branches font oppofées & articulées, garnies à leur bafe de deux ÉCAILLES oppofées, de même que les rameaux qui terminent chaque branche , & qui portent à leur fommer un petit bouquet de fleurs. Chaque fleur a un petit pédoncule & deux petites ÉCAILLES oppofces, placces à la bafe du calice. Ce cALICE eft compofe de cinq ÉCAILLES arrondies & verdâtres. La coroLLe eft à cinq pétales jaunes, épais , arrondis, concaves , attachés par un onglet charnu autour d'un difque. Les ÉTAMINES font au nombre de cinq. Elles n’ont point de FILET. Ce font cinq ANTHERES droites qui entourent l'ovaire. Elles avortent & font placées fur le difque fur lequel pofe l'ovaire. Le risTir eft un ovaire oblong à cinq côtés , furmonté de cinq STIGMATES larges & échancrés. L'OvAIRE devient une CAPSULE ronde, charnue , couronnée par les cinq ftigmates, qui alors font droits, noirs, aigus & réunis enfem- ble. Elle s'ouvre en cinq quartiers qui, en tombant, laiffent à décou- vert un placenta pyramidal, & cinq rangs de sEMENCES rouges. Chaque rang eft féparé par une membrane qui tient au placenta. La plante que je viens de décrire, eft l'individu femelle. L'individu mâle ne differe que par le caraëtere de fa fleur. Le cazice & la co- ROLLE font comme dans la fleur de l'individu femelle. Les ÉTAMINES font cinq ANTHERES réunies ‘enfemble, portées à l'extrémité d’un pivot qui s'éleve du centre de la fleur. Elles laiflenc dans leur centre une cavité remplie d'un fuc vifqueux & réfineux. Ces ANTHERES font à deux bourfes féparées par un fillon. Il y a des fleurs où on ne compte que quatre antheres ; d’autres où on en compte fix; & alors les pieces du calice & les pétales augmentent ordinairement en même raifon. Les feuilles, l'écorce des branches & des rameaux rendent un fuc blanc, tranfparent, vifqueux, réfineux. NSRUE 1] 900 DIGCIA,PENTANDRIA. J'ai trouvé cet arbriffeau fur le tronc de plufeurs arbres, ‘dans les forêts de Sinémari. Il étoit en fleur dans le mois de Novembre. Je l'ai encore obfervé en fleur & en fruit dans d’autres endroits & en différents temps de l'année, Il eft nommé QuUAPOY par les Galibis. L'on a grofli les parties détachées de la fleur. Le fruit eft de gran- deur naturelle. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-TROISIEME. 1. Portion de panicule. Écailles. Bouton de fleur fans écailles à [a bafe. Bouton de fleur, garnt a [a bafe de deux écailles oppofées. Écailles de la bafe du calice. Calice vu en defjous. Corolle épanouie. Pifal. 9. Étamines flériles. 10. Étamine féparée. 11. Capfule. FLEUR MALE. œN nr+S p 12. Étamines vues en deffous: 13. Étamines vues de côté. 14. É'tamines vues de face. rs. Trois antheres féparées & groffies 2. QUAPOYA (Pana-panari) fru&tu oblongo. ( T'ABULA 344.) Hxc fpecies differt à præcedenti FoLIIS minüs craflis ; FLORIBUS minoribus , pedunculo breviori innixis; FRUCTU oblongo, crafhori, fubluteo. Cortex vulneratus, & folia lacerata , fuccum flavum, glutinofum , effundunt, qui exficcatus gummi guttam refert, & fimiliter in aqua {olvitur, DIGCIA, PENTANDRIA. 901 Habitat in fylvis Guianæ. Nomen Caribæum PANA-PANARI. ExpLicATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGÉSIMÆ QUARTÆ, 1. Folium magnitudine naturalr. 2. G:mma floris ad bafim duabus fquamulis munita. 3. Squama calicis. 4. Flos expanfus. s. Fos fupernè vifus. 6. Sramina. 7. Capfula. 8. Capfula aperta, quinque-valvis, Placenta. Semina. . Capfula tranfversè [ciffa. 10. Placenta. Semina. 11. Placenta nuda. 12. Semina. VO LE QUAPOYER à fruit oblong. (PLANCHE 344.) Certe efpece differe de la précédente par fes FEUILLES moins épaifles, moins charnues, & moins grandes ; par fes FLEURS plus fer- rées & plus rapprochées fur un pédoncule commun; & par fes FRUITS plus gros & plus allongés ; ceux-ci font repréfentés dans leur grofleur naturelle. L'écorce & les feuilles de cet arbriffeau , quand on les entame, laiflent échapper un fuc jaune qui, étant defleché, reflemble à la gomme gutte, & fe diflout comme elle dans l’eau, Cet arbrifleau eft appellé PANA4-PANARI par les Galbis. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-QU ATRIEME, s. Feuille de grandeur naturelle. 2. Bouton de fleur garni à [a bafe de deux écailles. 3. Écaille du calice féparée. 4. Fleur épanouie. s. Fleur vue en deffous. 6. Étamines. 7 Capfules.. ® 8. Capfule ouverte à cing valves. Placenta. Semences: 902 DIGCIA,HEXANDRIA. 9. Capfule coupée en travers. 10. Placenta & femences. 11. Placenta nud. 12. Semences. V. HEXAN DR FA SMILAX. 1. SMILAX caule inermi, cereti ; foliis inermibus, cordatis, emargi- natis. BURM. Aer. 73. 1. 84. China altera non aculeata; foliis amplioribus. PLum. Mf. 138. LUS Cette plante fe trouve auffi à l'Ifle de France , dans les forêts qu'on traverfe allant de Moka au port du Sud-eft. 2. SMILAX (Zeylanica) caule aculearo, angulato ; foliis inermibus, caulinis cordatis , rameis ovato-oblongis. Lin. Spec. 1459. Smilax Indica fpinofa, folio cinnamomi, pfeudo-china quibufdam. BurM. Zeyl, 22. Cette plante fe trouve encore dans les mêmes forêts à l'Ifle de France. 3. SMILAX (Sar/aparilla ) caule aculeato , angulato ; foliis inermibus ovatis , retufo-mucronatis, trinerviis. Lin. Spec. 1459. Smilax viticulis afperis Virginiana; folio hederaceo, levi ; Zarza no- biliflima. PLux. A/m. 348.2 111. f 2. Ray. Suppl. 345. Smilax afpera Peruviana, {. Sarfaparilla. BAUH. P27. 296. 4. SMILAX (China) caule aculeato, teretiufculo ; folüs inermibus, ovato-cordatis, quinque-nervis. Lin. Spec. 1454. China Michuacanenfis, feu Smilax afpera minor. PLum. BurM. Amner. 73. f.83. s. SMILAX (Zaurifolia) caule aculeato, tereti ; foliis inermibus, ova- to-lanccolatis, trinerviis. Lin. Spec. 1460. 2 China altera aculeata ; foliis oblongis, culpidacis. PruM. Burm. Amer. 74. tab. 85. Smilax lævis, lauri folio ; baccis nigris. CATESB. Hifi. Carol, 10m. 1. PerS. t.2%: DPFECTA, HEK ANDRIA. 903 6. SMILAX (p/eudo-China) caule inermi, tereti ; foliis inermibus; caulinis cordatis ; ramcis ovato-oblongis , quinque-nerviis. Lin, Spec. 1461. Smilax afpera, nodofa; radice rubrâ, majore. PLum. BurM. Amer. 72. tab. 82. China fpuria nodofa. BAuH. Pin. 297. RAS A NI À, x. RAJANIA (Aaflara) foliis haftato-cordatis. Lin. Spec. 1461: Jan-Raja fcandens, folio oblongo, angufto, auriculato. PLum: Gen. 33. Bryonia fruétu alato; foliis auriculatis. PLum. Amer. pag. 84. 1ab.98. 2. RAJANIA (cordata) foliis cordatis, feptem-nerviis. Lin. Spec.1461: Jan-Raja fcandens , folio tamni. PLum. Gex. 33. BuRM. Amer. Ha TAS. 07 LSpeele DYIO'S'C'O'R/E NA. 1. DIOSCOREA (aculeata) folis cordatis, caule aculeato, bulbifero: Lin. Spec. 1462. Kattu-Kalengu. Raeep. Mal. 7. p. 71.12.37. Diofcorea Ind. Orient. folio tamni longiore; Aoribus fpicatis; fpicis plurimis ex uno pedunculo exeuntibus, fcapo eorum medio geniculato. AMM. Herb. 257. | Cette plante eft appellée INHAME par les Negres ; & elle fe nomme , à l'Ifle de France, INHAME MOSAMBIQUE. 2. DIOSCOREA (alara) foliis cordatis; caule alato, bulbifero. Lix: Spec. 1462. Volubilis rubra, caule membranulis exftantibus alato; folio cordato; nervofo. SLoan. Car. 46. Hifl. 1. p.139. 3. DIOSCOREA (ulbifera) foliis cordatis ; caule lævi, bulbifero: Lin. Spec. 1463. Rhizophora Zeylanica , fcammoniü folio fingulari , radice rotunda; HerM. Par. 217. 217. 904 DIGCIA, HEXANDRIA, Rhizophora Indica, bryoniæ nigræ fimilis, ad foliorum ortum vérru- cofa. PLuk. Am. 321.1.220. f. 6. Katu-Kacfil. RxeeD. Mal, 7. p. 69. £. 36. Cette plante fe cultive aufli à file de France. Elle y a été appor- tée de Madagafcar. . 4. DIOSCOREA ( /ativa) foliis cordatis , alternis ; caule Iævi, tereti. Lin. Spec. 1463. Diofcorea fcandens ; foliis ramni ; fruétu racemofo. PLum. Gen. 9: BURM. Amer. 107. £. 117. f. 1. 4. DIOSCOREA (vi/lofa) foliis cordatis, alternis, oppofitifque; caule Iævi. Lin. Spec. 1463. Polygonatum fcandens alciffimum ; foliüs tamni. PLum. Car, 1. BurM. Amer. 108.1, 117. f. 2. Bryoniæ fimilis Aoridana , mufcofis floribus quernis; foliis fubrus lanugine villofis; medio nervo in fpinulam abeunte. PLux. A/m. 46.2375.f.5. VIR OL A. -(Tasura 345.) MAS. CAL. PERIANTHIUM monophyllum, turbinatum, tomentofum , ferru- gincum, tridentatum,; denticulis acutis. COR. nulla. STAM. FiLAMENTA fex , breviflima , difco in fundo calicis inferta. ANTHERÆ minimæ , biloculares. FEMINA. CAL. PERIANTHIUM ut in mare, fed brevius. €OR. nulla. PIST. GERMEN fubrotundum. SryLus brevis. SricMA obtufum. PER. Drupa cortice exlucco , tomentofa , virefcens, fubrotunda; acuta , ab utroque latere fulcata, bivalvis, unilocularis. SEM. Nux fubrotunda, reticulatim fulcata, & fibris rubris, carnofis ; planis, reticulatis teéta ; nucleo fubrotundo , venis rubris intüs varie- gato. VIROLA /ébifera. (T'ABULA 345.) ARBOR TRUNCO quadraginta aut fexaginta-pedali, in fummitate ra- mofo ; RAMIS longis, cortuofis, erectis, & declinatis, hinc & indè fparfis ; DIGCIA,HEXANDRIA. 90$ fparfis; RAMuLIS foliofis & floriferis, tomentofis, ferrugineis. Forra alterna, cordato-oblonga, acuta , fupernè viridia, glabra, inferne to- mentofa, rufefcentia , integerrima , brevi petiolata. FLORES Capitati, racemofi , axillares & terminales ; racemo amplo, tomentofo, feriu- gineo. FLores congefti quinque aut fex, fefliles FrucTuSs vari t magnitudine & figurà in diverfis arboribus , duplo major quibufd.m, oblongus, valvulis in cylindrum obtufum produétis. Ex nucleo extrahitur febi flavefcentis fpecies: variis ufibus œcono- micis & medicis infervit illud febum ex quo candelx confciuntur. E cortice incifo fuccus ruber acris ftillat. Floret , fruétumque fert Decembri, Januario & Februario. Habitat in fylvis paludofis & montibus Caïennx & Guianz. Nomen Caribæum Oyapocenfibus 7 O1ROUCHI ; Sinemarienfibus VIROLA ; Gallicum JEAJEAM ADOU. Hæc arbor vera videtur fpecies nucis mynifticæ pola. Rumrx. Herb. Amboin. lib. 2. pag. 14 & 27. ExrPricATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGESIMÆ QUINTÆ. 1. Capuulum floris. 2. Femineus flos apertus. Germen. 3. Mafculus flos apertus. Stamen. 4. Capfula. s. Capfula aperta , bivalvis. Nux. 6. Capfula alirius arboris à pracedente differentis magnitudine capfule. 7. Capfula aperta , bivalyis. Nux. 8. Capfula tertie fpecrer. 9. Capfula aperta, bivalvis. Nux. 10. Tefta nucler fibris carnofis planis tecla. 11. Lefta feprepata. 12. Tefla è fibris fegregata. 13. Nux tranfversè fcrffa. LE MUSCADIER Voirouchi. (PLANCHE 345.) Le Tronc de cet ARBRE s'éleve à trente, quarante, cinquante & jufqu'’à foixante pieds, fur deux pieds & plus de diametre. Son ÉcorcE eft cpaifle, rouflâtre, gerfce, ridce. Son gors eftblanchätre, peu com- pacte. Il poufle à fon fommet un grand nombre de BRANCHES tor- tucufes & rameufes, qui sérendent en tout fens; les unes droites, d'autres inclinées , & d’autres prefque horifontales. Yyyyy 206 DIGCIA, HEX ANDRIA. Les RAMEAUX font garnis de FEUILLES alternes, entieres, oblon: gves , aiguës , échancrées à leur naïflance, terminées par une pointe; elles font vertes en deflus, & couvertes en deflous d’un duvet court & rouffâtre. Les plus grandes ont huit pouces de longueur, fur trois & demi de largeur ; la nervure longitudinale qui les partage, eft fort faillante, ainfi que les nervures latérales qui en partent. Leur pédicule eft court, charnu , convexe en deffous, & creufe en gouttiere en deflus. Les FLEURS font de deux fortes. Les unes mâles, & les autres femelles. Les fleurs mâles naiflent fur un individu , & les fleurs femelles fur un autre. Les fleurs mâles font ramafñces par petits bouquets de cinq à fix fleurs fefliles, fur de grofles grappes qui naïflent de l'aiflelle des feuilles, & à l'extrémité des rameaux. Le pédoncule de la grappe, fes branches & fes fleurs font couverts d'un duvet rouflâtre. Le cazrice cft d'une feule piece en forme de coupe à trois dents. Il n'y a point de COROLLE. Les ÉTAMINES font au nombre de fix, attachées au fond de la fleur fur un difque. Leur Ficer eft court. L'ANTHERE eft très petite, & à deux bourfes. Le centre du difque eft couvert de plufieurs petites éminences arrondies, ce que l’on découvre à l’aide d’un verre lenti- culaire. L'arbre, qui porte la fleur femelle , ne differe que par fes fleurs qui font plus petites, à crois dents, dont le centre eft occupé par un ovaire fpherique , furmonté d’un sTIGMATE charnu & obtus. L'ovaire devient une CAPSULE fphérique , pointue, verdâtre, coriace, marquée de fa bafe à fa pointe, de chaque côté , d’une arrête failante. Ceft parbà qu'elle s'ouvre en deux valves, & laïfle voir une coQuE couverte d'un rézeau de fibres rouges, applaties. La coque eft très mince, fragile & noirâtre. Elle contient une cRAINE couverte d’une membrane grifâtre. Cette graine, coupée en travers, eft parfemée de veines rouflâtres & blanches. Elle eft fort huileufe. Je n'ai pas pu dé- couvrir fi elle eft à deux cotylédons. DIGCI1A, HEXANDRIA. 997 On à repréfenté le fruit de grandeur naturelle. Les fleurs font groflies & vues à la loupe. Il y a trois variétés de cet arbre qui ne different que par leurs fruits. L'un les a du double plus gros, l’autre a des fruits oblones dont les deux côtés oppofés font obtus. La graine de cette variété cft petite. On à repréfenté ces fruits de grandeur naturelle. Lorfqu'on entaille l'écorce de ces arbres, il en fort un fuc rouge qui eft plus ou moins abondant, felon la faifon. Ce fuc eft âcre. On s’en fert dans le pays pour guérir les aphres , & appaifer la douleur des dents caries, en les couvrant d’un peu de coton imbibé de ce fuc. On tire de ces graines un fuif jaunâtre avec lequel on fait des chandelles dans le pays. Pour cet effet l’on fépare les graines de leurs coques , en paflant un rouleau deflus, après les avoir fait fécher au foleil; enfuite on les vanne , & étant nettoyées, on les pile & réduit en pâte , que l’on jette dans de l’eau bouillante pour en féparer le {uif, qui fe ramañle à la furface, & s'y durcit lorfque l’eau eft refroi- die ; enfin on le fond encore féparément , on le pañe au travers d'un tamis, & l’on en forme des chandelles dont on fait ufage à la ville & dans les habitations. Ce fuif eft âcre, & ne convient pas pour étre appliqué extéricure- ment fur les plaies & les ulceres, parcequ'il y caufe de linflammation. Ce fruit eft nommé JEAJEAMADOU par les Créoles. L'arbre eft appellé 7 o1ROUCHI par les Naturels d'Oyapoc ; DAYAPA & V1- ROLA par les Galibis. On trouve de ces arbres fort jeunes qui portent des fruits. Ceux qui viennent écartés dans les favanes, font de moyenne grandeur. Cet arbre-eft commun dans l'ile de Caïenne, & dans la terre ferme de la Guiane; il fe plaît dans les terreins humides. Il eft en fleur & en fruit dans les mois de Décembre , Janvier & Fevrier. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-CINQUIEME, 1. Grouppe de fleur. 2. Fleur femelle ouverte. Ovaire. Yyyyy ÿ 908 DIGCIA, DÉCANDRIA. . Fleur mâle ouverte. Etamine. 3 4. Capfule. . Cette capfule ouverte en deux valves. Noïx. 5 6. Capfule d’un arbre qui diffère du précédent par la groffèur de Jon fruir. 7. Cette capfule ouverte en deux valves. Noix. 8. Capfule d’une troifieme efpece. 9. Cette capfule ouverte en déux valves. Noix. 10. Coque couverte de lames en forme de rézeau. 11. Noix feparee de [a coque. 12. Coque fans réxeau dont on voit feulement l’impreffion. 13. Noix coupée en travers. VE. DE" CPAENPD REA CARMEN 1. CARICA (fpinofà) foliis digitatis, foliolis integerrimis. (748. 346.) Jaracatia Brafilienfibus. Marccr. Pe 128. ARBOR TRUNCO triginta-pedali, reéto, inferne craflo, fupernè fen- fim tenuiori, cortice rufefcente, ligno molli & laétefcente; RAMr lures, inordinati; fuperiores inferioribus breviores » trunci partem Hors Sn pyramidem efformant: truncus, & rami armantur fpinis brevioribus , crafliufculis. Forra alcerna, digitata ; FOLIOLIS {eptem in orbem dif pofitis, longè petiolatis, ovato- oblongis, acuminatis, inte- gerrimis, fuper nè bn viridibus , infernè fubtomentofis, ne tibus. Folia inferiora, fuperioribus minora. FRUCTUS axillares, folitarit, ovato-oblonpgi, joe , quinque-fulcati, glabri, pedunculati , unilocu- lares. SEMINA numerofa, fubrotunda, varie fulcata, afpera , guftu acri, membranà obvoluta, & placentæ OI pulpofe luteæ , eduli affixa. Frutum ferebat Februario. Habitat in locis territorii Caux aquà marinà aliquando fubmerfis. Nomen Gallicum PAPAYER SAUVAGE. ExrzricATio TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGESIMÆ SEXTÆ. 1. Bacca. 2. Semina. DIGCIA, DECANDRIA. 909 LE PAPAIER /auvage. (PLANCHE 346.) Cet ARBRE s'éleve à trente pieds; fa tête a une forme conique; fon TRONC a environ dix à douze pieds de longueur , fur un IE de dix- metre. Son ÉCORCE cit rougeatre , mince, life, couverte d'épine Son Bois eft blanc, ue , rempli d’un fuc blanchätre & äâcre, qui caufe fur la peau une inflammation érefipélateufe. Ce tronc, à mefure qu'il s’éleve, diminue de groffeur, & donne à fon fommet des BRANCHES charges de quelques RAMEAUx; les branches & les rameaux font armés d'épines, & garnis de FEUILLES palmées & alternes; elles font compoices de fept rorio1rs liffes, entieres, ovales, terminées en pointe, vertes en deflus, & blanchâtres en deflous ; elles font ran- gées en main ouverte à l'extrémité d’un pédicule liffe, cylindrique & 1e de cinq à fix pouces; les plus grandes folioles ont cinq pouces de longueur, fur environ un pouce & demi de largeur. De Païflelle des feuilles naïflent des FRUITS jaunes, folicaires, attachés à un pédon- cule. Ce fruit cft une baie ovoïde, lifle, marquée de plufieurs lignes longitudinales; dont la chair eft jaune, fucculente, & dont le centre forme une loge couverte & remplie de GRAINES rouflätres, fphc- riques & chagrinces. Je n’ai pas eu occafion de voir l'individu mâle, J'ai trouvé lin- dividu femelle à Caux dans des marais faumâtres. Cet arbre eft appellé PAPAY ER SAUVAGE par les Negres. Il étoit en fruit dans le mois de Février. Son fruit & fes graines {ont repréfentés de grandeur naturelle. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-SIXIEME. x. Bace. >. Semences. 2. CARICA (Papaya) foliorum lobis finuatis. LIN. Spec. 1466. Arbor platani folio , fructu peponis magnitudine , eduli. BAUH. Pinus. Papaya fructu melo-peponis efigie. PLuM. Cat. 20. Papaya-marum. Rugeo. Mal, 1. 1.p.23.1. 13.f.1. 910 DIGCIA, DODECANDRI A. 3. CARICA (po/fopofa) foliorum lobis integris. Lin. Spec. 1466. Papaya ramofa, fruétu pyri-formi. Feu. Peru. 2. p. 52.4, 39.f. 1, VAL D 'O D.E CAN D R I 4 TRIPL ART SN auvr48 47) MAS. CAL. PErtANTHIUM monophyllum, turbinatum, rufefcens, fexparti- tum ; laciniis ovatis, acutis, extus pilofis. COR. null. STAM. FILAMENTA duodecim, calici infrà divifuras inferta. ANTHERÆ biloculares, bafi bifidæ. PISTE, FE MIN A. CAL. PertANTHIUM monophyllum, turbinatum, villofum, rufefcens, ore fex-partito ; laciniïis tribus longiffimis , retufis, acutis ; tribus in- termedus breviflimis. CCR. nulla. STAM LE PIS SET PER. Cauix immutatus, ampliatus, fulcatus , trigonus ; tribus foliolis rectis, ovatis, oblongis , acutis. SEM. unicum, ovato-oblongum , trigonum, intra tubum calicis. TRIPLARIS (Americana ) mas, fpicis folitariis, axillaribus & termina- libus. (T'4BULA 347.) Arsor quadraginta-pedalis; TRUNCO annulato , tubulofo, ad fum- mitatem ramofo; RAMisS tubulofis, annulatis , undique fparfis, rectis 8& horizontalibus. FoLra alterna, integerrima, ovato-oblonga , ampla, acuta, nervofa , fubpetiolata; petiolo bafi vaginæ amplexi-caulis & de- ciduæ adnexo. FLores in fpicam denfam , fubfeflilem, axillarem, terminalem difpofiti. Arbor mas & femina habitu vix difcrepant. Florebat, fruétumque ferebat Novembri. Habitat in infulis Auvii Sinemarienfis , & in locis fubmerfis amnis Galibienfis. Nomen Caribæum $4PA-H:4KA4-A4POLLI. DIGCIA, DODECANDRI A. A ExpLicaATio TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGESIMÆ SEPTIMÆ. 1. Gemma floris. 2. Flos expanfüus. 3. Flos à fronte vifus. 4. Lacinia calicis exterius vifa. s. Lacinia calicis interiüs vifa. 6: Flos apertus. Stamina. 7. Stamen fesregatum. 8. Fruëlus. 9. Fruëlus à tribus foliolis fegregatus. 10. Sparha folia & flores involvens. 11. Spice fiorum. 12. Folum magnitudine naturalr. LE TRIPLARIS de la Guiane. (PLANCHE 347.) Le rroxc de cet ARBRE s'éleve à quarante pieds & plus, fur huit . à dix pouces de diametre. Son écorce eff lifle, rouflâtre & marquée par intervalle d’un cercle annulaire. Son Bois eft creux , & forme un tuyau ligneux , blanchâtre ; il poufle vers fon fommer des BRANCHES longues & éparfes, chargées, vers leur extrémiré, de RAMEAUXx incli- nés, garnis de FEUILLES alternes, difpofées près à près. Les feuilles, avant leur développement, font renfermées dans une gaine velue, qui entoure le rameau , & fait corps avec leur pédicule. Lorfque la gaine souvre , la feuille s'écarte & fe développe. Cette gaîne tombe , & laifle l'impreflion de fon attache marquée par un petit rebord. Avant leur développement les bords des feuilles font pliés, & repliés en deflous, jufqu'à la nervure qui les partage dans toute leur longueur. Elles font entieres, vertes , lifles, molles, ovales, terminées en pointe ; les plus grandes ont neuf pouces de longueur, fur quatre de largeur. Les FLEURS naïflent en épi qui séleve de laiflelle d’une feuille ; chaque épi eft prefqu'entierement couvert de fleurs. Ces fleurs font fefliles. Leur cazice eft d’une feule piece, velu en dehors, & divifé en fix parties concaves. Il n’y a point de coRoOLLE, 912 DIGCI A, DODECANDRIA. Les ÉTAMINES font au nombre de douze, attachées autour de [a paroi interne du calice, au deflous de fes divifions. Leurs FILETS dcbordent l'ouverture du calice. Leurs ANTHERES font jaunes, à deux bourfes écartces par le bas. Je n'ai pu découvrir aucune marque de PISTIL ; ce qui ma fait conjecturer que les fleurs que j'examinois étoient toutes mâles. J'ai enfuice trouvé, dans l'endroit où croifloit cet arbre, des pieds qui “avoient le même port, & chargés d’épis de fruic: ils étoient de couleur rouflätre, arrondis à leur bafe, & à trois côtes terminées chacune par une longue foliole. Le FRUIT renfermoit une GRAINE aiguë & à trois côtes. L'enveloppe de cette graine pourroit bien être le calice de la fleur femelle. Cet arbre eft nommé SAPAHAKA-APOLLI par les Galibis. Je l'ai trouvé fur une petite île formée par la riviere Sinémari ; cette île dans ce temps-là étroit couverte d’eau: il croît aufli du côté de la crique des Galibis dans des terreins fubmerges. Les fourmis fe répandent en abondance dans l'intérieur du tronc, des branches & des rameaux de cet arbre, de maniere que lorfqu’on le frappe, ou qu'on le coupe, on en eft bientôt tout couvert & vivement courmenté , accident que j'ai éprouvé. Le feul parti qu’on ait à prendre, pour s'en débaraffer, eft de fe jetter dans l’eau. Ces arbres étoient en fleur & en fruit dans le mois de Novembre, L'on a beaucoup grofli les parties de la fleur, & repréfenté le fruit dans fon état naturel. La feuille , la tige font de grandeur naturelle, L'on a grofli confidérablement les parties detachces de la fleur mâle. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-SEPTIEMEs r. Bouton de fleur. 2. Fleur épanouie. 3. Fleur vue de face. P 4. Une divifion du calice vue en dehors. s. Divifion du calice vue en dedans. 6. Fleur ouverte. Étamines. 7. Une étamine feparée. $S. Frurr DIGCIA, POLYANDRIA. 913 8. Fruit. 9. Fruit dépouillé de fes trois aïles, avec une partie de fon enve- loppe. 10. Sparhe qui enveloppe une feuille & un épi de fleurs. 11. Épi de fleurs. 12. Feurlle de grandeur naturelle. VOEI, .PIONEN AND R I A. BEGONIA. (Tazura 348.) MAS. CAL. PERIANTHIUM nullum. COR. PETALA quatuor , duobus majoribus, & duobus minoribus; oppofitis, fubrotundis. STAM. FiLAMENTA plurima, (24), breviflima. ANTHERÆ oblongæ,; lineares, biloculares. FEMINA. CAL. PERIANTHIUM nullum. COR. PETALA quinque, ovata , du exteriora minora, germini im- pofita. PIST. GERMEN triangulare , tri-alatum, angulis duobus brevi alà mar- ginatis, tertio alà amplà, longä , acutà. SryLr fex , flexuofi. Sric- MATA globofa. PER. CarsuLa ftylis perfiftentibus coronata, triangularis, angulis ala- tis, membranaceis, fecedentibus , trilocularis , fex-valvis, valvulis à bafi ad apicem dehifcentibus. SEM. numerofa, minutiflima , placentæ affixa. 1. BEGONIA (irfuta) folio aurito , crenato ; flore albo, mas & fe- mina. (7 ABULA 348.) Begonia hirfuta , flore albo, folio aurito, fruétu coronato. BARER, Franc. Equin. pag. 21. MAS. PLANTA CAULEM ramofum, cylindraceum, hirfutum , carnofum; è radice emittens. ForrA alterna , aurita, ovata, profundè crenata, dentata , acuta, hirfuta , fubcarnofa, venis rubris ftriata, petiolata, L'r222 914 DIGCIA, POLYANDRIA. ftipulata ; ftipulis longis , denticulatis. FLORES paniculati, terminales; RAMI & RAMUSCULI bini , ad bafim duabus fquamulis lincaribus muniti. CoroLLaA alba. FE MINA. CauLis, FOLIA, panicula FLORUM ut in mare. Folia utriufque acida funt. Habitat fuprà rupes territorii Caux. ExrLicaATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGESIMÆ OCTAVÆ. MAS. 1. Corolla expanfa. 2. Sramen fegregatum: FEMINA. 3. Corolla expan/a. 4. Corolla expanfa. (a) Germen. (b) Ala maxima. s. Paftillum. (d) Sryli. Srigmara. (c,c,c) Ale trium angulorum SETMUNIS, 6. Capfula aperta, trivalvis , duabus valyulis ad bafim dehifcen- cbus. Placenta cum ftylis. 7. Capfula tranfversè [afJa. 8. Capfula nuda. 9. Caulis maftulus. 10. Caulis femineus. LA BEGONE vyelue. (PLANCHE 348.) Cette PLANTE porte fes fleurs mâles fur un pied, & {es fleurs femelles fur un autre. La RACINE de chaque individu eft tendre, ra- meule & fibreufe. La rice , qui s’éleve de la racine de l’un & de l’autre individu , eft haute d'environ deux pieds. Elle eft charnue, rougeatre, cylindrique , caflante , légerement velue, & garnie dès le bas de FEUILLES alternes, de l’aiflelle defquelles naïflent des BRANCHES ra- meufes. Les feuilles font grofles, en forme de cœur, profondément dentelées, vertes; veinées de rouge, couvertes d'un poil court & rougeâtre, partagées dans leur longueur parune nervure faillante en deflous. Un côté de la feuille eft coujours plus large & plus long. DIGCIA, POLYANDRIA. ot$ Le pédicule eft long , charnu, garni à fa naïflance de deux longues sTiruLes dentelées à leurs bords. Ces feuilles font repréfentées à peu près de grandeur naturelle. Les FLEURS font portées fur une longue branche qui fe divife en deux RAMEAUx. Ces rameaux fe divifent & fe fubdivifent pluficurs fois, toujours en deux , garnis chacun d’une fleur, & chaque divifion & fubdivifion porte à fa bafe deux FEUILLETS. La fleur de l'individu mâle eft à quatre pétales, dont deux exté- rieurs & oppofes font plus grands, ovales, blanes en dedans, & verdä- tres en deflous. Les deux intérieurs font blancs, beaucoup plus petits, placés entre les deux grands. Les ÉTAMINES font conftamment au nombre de vingt - quatre; comme je m'en fuis afluré plufieurs fois. Elles font ramaflces dans le centre de la fleur. Leurs FILETS font très courts, & leurs ANTHERES font longues , étroites, jaunes , à deux bourfes, parcagces dans leur longueur par un fillon. La fleur de l'individu femelle eft portée fur l'ovaire. Elle eft à cinq pétales ovales , blancs , dont deux extérieurs oppofés & plus petits, & crois intérieurs plus grands. Le risrir eft un ovaire triangulaire , placé au deffous des pétales, furmonté de fix sryLes grêles, longs, terminés par un sTIGMATE rond. Les angles de l'ovaire font couverts par trois feuillets. L’angle extc- ricur de deux de ces feuillets eft borde d’une petite aile ; le troifieme en porte une large & fort allongée. L'OVAIRE devient une cAPsULE triangulaire à crois loges remplies de SEMENCES très menues. Cette capfule s'ouvre en trois valves, & chaque valve fe fépare en deux portions par le bas. Les trois valves reftent unies par le haut, & font attachées à une petite côte. Le cen- tre eft occupé par un PLACENTA hexagone, fur lequel font les fix ftyles , qui fubfiftent après la maturité du fruit. Cette plante eft annuelle. Je l'ai trouvée à Caux fur des rochers humides que l'on rencontre en allant de l'habitation de M. Boutin à la crique, où l’on sembarque pour venir à Caïenne. Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois de Février. 22271.) 916 DIGCIA, POLYANDRIA. Les tiges & les feuilles de cette plante étant mâchées, rendent un fuc acide , femblable à celui de l'ofeille; ce qui a engagé les habi- tans à la nommer OSEILLE DES BOIS. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-HUITIEME. FLEUR MALE: 1. Corolle épanoute. 2. Étamine Jéparée. FLEURSFEMELLPE 3. Corolle épanouie. 4. Corolle épanouie. (a) Ovaire. (b) Laroe feuillet ou afle. s. Piftil. (d) Sryles & Srigmates. (c,c,c) Ailes ou feuillers des crois angles de l’ovarre. 6. Capfule ouverte en trois valves , féparées chacune par le bas er deux portions. Placenta qui conférve les ftyles. 7. Capfule coupée en travers. 8. Capfule nue. 9. Individu mâle. 10. /ndividu femelle: 2. BEGONIA ( gabra) foliis cordatis, ferratis ; flore parvo, è viridi candicante, mas & femina. ( T’4BULA 349.) Differt hæc fpecies, tum mas, tum femina, cauLIBUS decumben- üibus, nodofis, & ad nodos radicofis; FoLris cordatis , glabris, denta- tis, acutis ; FLORIBUS viridibus , minoribus , & FRUCTU parvo. Habitat fuprà truncos arborum vetuftarum, in fylvis Sinemarien- fibus. | ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUADRAGESIMÆ NONÆ; 1. Caulis mafculus. 2. Caulis femineus, 3. Szpule. DIGCETA) POLYANDRI A. 917 LA BEGONE Zffe. (PLANCHE 349.) Cette efpece differe de la précédente par fes rices qui font comme noucufes, qui grimpent fur les arbres, & pouffent à chaque nœud des racines tendres , rameufes & menues; par fes FEUILLES qui font lifles, vertes , & moins profondément dentelces ; par fes FLEURS plus petites, verdâtres. Elle eft également diftinguce en deux individus, dont l'un porte des fleurs mâles, & l’autre des fleurs femelles. J'ai trouvé cette plante fur des vieux troncs d'arbres, dans les forêts défertes qui font entre la riviere de Sinémari, & la crique des Galibis, Elle étoit en fleur & en fruit dans le mois de Mai. Cette efpece eft vivace. Ces deux efpeces de Begone, & d’autres figurées dans RuMPHE fe trouvent à l’Ifle de France, fur la pente des ravines en allant de Moka au port du Sud-eft, fur des cerreins humides, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUARANTE-NEUVIEME, 1. Zndividu mâle. 2. Individu femelle. 3. Szipules. MAMME A. 1. MAMMEA (Americana) ftaminibus flore brevioribus. Lin. Spec, 731. JacQ. Amer. pag, 268. Mammei magno fruétu , perficæ fapore. PLum. Gez. 44. Burm Amer. 163. t. 170. Malus perfica maxima , foliis rotundis, fplendentibus , glabris ; fruétu maximo, fcabro, rugofo. SLoan. Car. 179. Hifl2.p. 123. NPA ABRICOTIER DE L'AMÉRIQUE. TIGARE A (Tasura jo.) MAS. CAL. PERIANTHIUM monophyllum, quadri vel quinque-partituim ; lacintis ovatis, aCutis, COncavis, 918 DIGCIA, POLYANDRIA, COR. P£raLA quatuor aut quinque, alba , fubrotunda , concava, ca: licis fundo inferta. STAM. FizaMENTA plurima , calici inferta, ANTHERZ fubrotunde ; biloculares. = PIST. GERMEN flaccidum. FEMIN À. CAL. PERTANTHIUM ut in mate. CCR. ut in mare. STAM. FiLaMENTA plurima, fterilia: PIST. GErMEN fubrotundum. SryLus longus. SrrcMA obtufum: PER. CarsuLa fubrotunda, rufefcens, unilocularis, bivalvis. SEM. unicum, glabrum. 1. TIGAREA (afpera) foliis fubrotundis, undulatis ; floribus race- mofis, (T'ABULA 350.) FRUTEX CAULES plures, farmentofos, fcabros, è radice emittens: Ramis & RAMULIS longis, fuprà arbores fparfis & dependentibus. Fozta alterna, fubrotunda, undulata , rigida, fupernè & inferne afpera , pe- tiolata. SriruzÆ binæ, oppolitæ , deciduæ, ad bafim petiolorum. FLores numerofi, axillares, mafculi & feminei in diftin@tis fruticibus, Florebat, fruétumque ferebat Januario. Habitat in fylvis Caïennæ & Guianæ. Nomen Gallicum LIANE ROUGE. Expzicario TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINQUAGESIMEÆ. M AS. 1. Gemma floris cum fquamulé ad bajim pedunculr. 2. Calx expanfus. 3. Flos expanfus. 4. Peralum. 5. Sramen fegregatum: FEMINEUS. 6. Corolla. Pifhillum. Stamina fterilia. 7. Capfüula. 8. Capfula dehifcens , bivalyis. Semen: 9. Semen. DIGCIA, POLYANDRIA, 919 LE TIGARIER épre. (PLANCHE 350.) Cet ARBRISSEAU Jette des Tices farmenteufes & rameufes, qui sé. levenc jufques fur la cime des grands arbres, où étant parvenues elles laiflent pendre plufñeurs de leurs rameaux, qui fe prolongent jufqu'à terre. Les tiges, les branches, les rameaux, ainfi que les feuilles, font très rudes & âpres au coucher. Les branches & les rameaux font char- gés de FEUILLES alternes, arrondies, & légerement ondulées à leurs bords. Leur furface, tant inférieure que fupérieure, eft chagrinée, cou- verte de poils ras, crochus & roides. Files font partagées par une nervure longitudinale , de laquelle partent plulieurs autres nervures latérales qui viennent fe terminer au bord de la feuille. Leur pédicule cft court, convexe en deflous, creufé en gouttiere en deflus. Il eft accompagné à fa bafe de deux sTIPuLes qui tombent. Les plus grandes feuilles ont trois pouces & demi de longueur , fur trois pouces de largeur. Cet arbrifleau porte des fleurs mâles fur un pied, & des fleurs femelles fur un autre. Les fleurs mâles, de même que les fleurs femelles , naïflent fur des GRAPPES qui fortent de l’aiflelle d’unc feuille. Le cazice de la fleur mâle eft d'une feule piece, divife en quatre ou cinq parties concaves & pointues. La coroLze eft à quatre ou cinq pétales blancs, concaves, arron- dis, attachés chacun par un onglet entre les divifions du calice, Les ÉTAMINES font en grand nombre, rangées au fond du calice, qu'elles couvrent entierement. Leur rILET ef: court ; l'ANTHERE eff jaune , à deux bourfes féparces par un fillon. Le risriL avorte. Le cazice de la fleur femelle eft femblable à celui de la fleur mâle, { en eft de même de la coroLLE. Les ÉTAMINES font des FILETS fans ANTHERES. Le r1sriL eft un ovaire arrondi, furmonte d’un sTyLE, terminé par un STIGMATE large & obtus. L'ovaiRE devient une carsuLe feche , rouflâtre , âpre au toucher, 920 DIGCIA, POLYANDRIA. attachée au calice qui fubfifte; elle s'ouvre en deux valves , & ne con- tient qu'une GRAINE. On a grofli toutes les parties de la fleur , excepté le fruit qui eft de grandeur naturelle. Cet arbrifleau eft commun dans l’île de Caïenne. Les Créoles lui ont donné le nom de LIANE ROUGE , à caufe de la couleur que prend fa décottion. C’eft , felon le projugé du pays, un bon remede pour guérir les maladies vénériennes. Cet arbrifleau étoit en fleur & en fruit dans le mois de Janvier. On rencontre quelquefois cet arbriffeau en fi grande quantité dans les bois, qu'il eft impoflible de les parcourir, fans être incommodé & déchiré par l'äpreté de fes rameaux & de fes feuilles, & fur-tout fans être arrêté par l’entrelaflement de fes branches & de fes rameaux. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTIEME. FLEUR MALE. 1. Bouton de fleur avec une écaille au pédoncule. 2. Calice épanoui. 3. Fleur épanouie. 4. Pétale. s. Étamine [éparée. FÉEURGSEEMERBLE: 6. Corolle. Piflil. Étamines ftériles. 7. Capfule. 8. Capfule ouverte en deux valves. Semence. 9. Semence. 2. TIGAREA (dentata) foliis ovato-oblongis, acuminatis, fubtüs to- mentofis. (Z'4ABULA 351.) FRUTEX farmentofus, præcedenti quàm fimilis, fed differt Fours Ovatis, acutis, dentatis, fupernè viridibus glabris , infernè tomentofis, incanis. Florebat Januario , fruétum ferebat Martio. î Habitat DA pe“ DIGCIA, POLYANDRIA. 921 Habitat in iisdem locis. Nomen Gallicum LIANE ROUGE. LE TIGARIER vel. (PLANCHE 351.) Cet ARBRISSEAU reflemble au précédent par fes FLEURS & par fes FRUITS. Il en differe feulement par fes rices qui font velues ; par fes BRANCHES qui font lifles, & plus grofles ; par fes FEUILLES qui font ovales, dentelces, & terminées par une longue pointe. Celles-ci font lifles, vertes en deflus, & couvertes en deflous d’un poil ras & foyeux. Les plus grandes ont cinq pouces de longueur, fur deux pouces & demi de largeur. Cet arbriffleau croît dans les bois de l'Ifle de Caïenne , & princi- palement fur la route qui conduit de Loyola à l'habitation de M. de Macaye. Je l'ai obfervé en fleur dans le mois de Janvier, & en fruit dans le mois de Mars. Les Créoles le nomment LIANE ROUGE, & POmpIeEnt aux mêmes ufages que le précédent. MAYNA. (Tazura 352.) FLOS MASCULUS. CAL. PerrANTHIUM monophyllum, triparticum ; laciniis fubrotundis, concavis, intüs albis. COR. oétopetala , alba, in orbem expanfa, fubrotunda, receptaculo ftiminum inferta. STAM. FILAMENTA plurima , brevia, viginti oéto aut triginta, recep- taculo conico inferta. ANTHERÆ oblongæ , tetragonæ , quadri-ful- catæ, apice crafliores & dehifcentes. Femineus flos defideratur. MAYNA odorata. (T ABULA 352.) FRUTEX CAULES plures, fimplices, fexpedales , fragiles , à radice emittens. FoLraA alterna, ovato- -oblonga , longè acuminata, undulata, glabra, integerrima, petiolata. Sriuzz binx, oppolitæ , ad bafum Aañaan 922 DIGCIA, POLYANDRIA., \ petiolorum , deciduæ. FLores axillares, congefti , brevi pedunculo fuffulti, odoris grati. le) Florebat Decembri. Habitat Caïennx propè hortum prædi Zoyo/a. ExrzicaTIo TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ SECUNDÆ. . Gemma floris. . Lacinia calicis. . Corolla expanfa. . Sramina receptaculo rnferta. . Recepraculum. . Stamen fegregatum. nr R LU D 1m LA MAYNE odorante. (PLANCHE 352.) Cet ARBRISSEAU poufle de fa racine plufeurs rices droites, fimples, flexibles, caflantes, d'environ fix pieds de hauteur. Ses FEUILLES font alternes, longues de dix pouces, fur environ trois de largeur, termi- nées par une longue pointe. Elles fonc d'un beau vert, lifles, fermes, légerement ondées à leurs bords, & ont des nervures très apparentes en deflous. La côte, d’où elles partent, eft faillante. Leur pédicule eft long d'environ un demi-pouce , & renflé à la bafe de la feuille ; il eft garni à fa naïflance de deux petites sTIPULES qui tombent. Les FLEURS naiflent plufieurs enfemble aux aïflelles des feuilles, dans route la longueur des tiges, même dans les endroits où les feuilles font tombées. Chaque fleur eft portée fur un petit pédoncule. Le cazice eft divifé en trois. lobes arrondis, blancs, intérieurement concaves,. La coroLre à huit pétales blancs, arrondis, dont l'onglet eft ap- pliqué contre les étamines. Cette fleur en s'épanouiflant forme une petite rofe. Les ÉTAMINES font au nombre de trente, le plus fouvent de vingt- huit, ramaflées les unes fur les autres, portées fur un réceptacle co- nique , blanc. Les FILETS font courts, blancs & droits. Les ANTHERES y font attachées par leurs bafes, Elles font longues, comme à quatre LA DIGCIA, POLYANDRIA. 923 angles, marquées de quatre fillons, dont deux plus profonds. Elles s'ouvrent à leur extrémite fupérieure qui eft plus groffe, & répandent une poufliere jaune. Après avoir détaché toutes les étamines, je n’ai trouvé aucune apparence d'ovaire dans un grand nombre de fleurs, & fur différents pieds , en différents temps. Je n’ai jamais pu découvrir l'individu qui porte les fleurs femelles, quelque recherche que j'en aie faite. Cet arbrifleau eft très agréable par la quantité de fleurs blanches dont il eft couvert , & par l'odeur fuave qu’elles répandent. Je l'ai trouvé dans l’île de Caïenne , le long de la route qui conduit au jardin de l'habitation de Loyola, dans le mois de Décembre. L'on à grofli les parties de la fleur. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-DEUXIEME, 1. Bouton de fleur. 2. Une divifion du calice. 3. Corolle épanouie. 4. Étamines attachées au réceptacle. s- Réceptacle. 6. Étamine Jéparée. GiON UC ENV ED. A. (astra 353) MAS. Flores defiderantur. FE MINA. CAL. PERIANTHIUM monophyllum , infernè trigonum , carnofum, quinquedentatum; denticulis craflis, acutis, fingulis incüs ad bafim glandulà munitis. GLANDULÆ tres, craflæ , ad bafim calicis. COR. nullà. PIST. GERMEN trigonum, STIGMATA tria, crafla, incurva, concava , fulcata , capfula trilocularis, trifariam dehifcens, loculis fingulis bivalvibus. L SEM. unicum , fubrotundum , calyptrà carnofà, albà , dulci & eduli, fupernè obvolutum. Aaaaaa ij 924 DIGCIA, POLYANDRIA. 2 CONCEVEIBA Guianenfis. (TABULA 353.) ARBOR mediocris, TRUNCO duodecim-pedali, rAMos plures in fum- mitate emittens. FoLrA alterna, ovato-oblonga , denticulata , acumi- nata, fupernè glabra, infernè cinerea, petiolata. SriruLÆ binæ, ext guæ , deciduæ. FLores fpicati, terminales , alcerni, folitarii. Scapus fpicæ carnofus, trigonus. Folia & cortex ramorum vulnerata, fuccum viridem efundunt. Florebat, fruétumque ferebat Maio. Habitat ad ripas fluvi Szremarr & amnis Galibienfis. Nomen Caribzum CONCEVEIBO. OUBAROUNA à quibufdam Brafiienfibus appellatur. ExpricATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ TERTIÆ:. 1. Spica feminei floris. . Pars carnofa triangularis , cum fquamulis calicis & tribus glan- dulis ad bafim. 3. Calix 6 piftillum. 4. Calix , pifllum. s. Calëx Ë glandule. 6. Piftillum fegregatum. 7 8 2 b . Germen inverfum, tranfversè [tiflum. . Calix à laciniis & glandulis fegregatus ; in medio ovarium. . Pars fpice, fquamule & glandule inveflientes corpus trigonum cut calix infider. 10. Capfula. 11. Capfula valvul& fpoliata : calyptra carnofa, alba, dulas & edulis. (a) Semen. 12. Capfula perpendiculariter vifa. 13. Semen è calyptré fegregatum. 14. Stpule. LE CONCEVEIBE de la Guiane. (PLANCHE 353.) C’eft un ARBRE de moyenne grandeur, dont le rRoNc a environ un pied de diametre, & dix à douze pieds de hauteur. Son ÉcORCE eft grife, & fon Bots eft blanc. Sa tête jette des BRANCHES qui fe répan- dent en tous fens , & font garnies d'un grand nombre de RAMEAUX, DIGCIA, POLYANDRIA. 925 fur lefquels font placées des FEUILLES qui naïffent alternativement À des diftances inégales. Leur pédicule eft long , garni à fa bafe de deux srr- PULES qui tombent. Ces feuilles font ovales, terminées par unc longue pointe, dentelces fur leurs bords, & partagées par une côte faillante en deflous, d'où partent des nervures alternes & quelquefois pref- qu'oppofées , qui viennent fe perdre à chaque dentelure. Elles font fermes, de couleur verte en deflus, & blanchîtres en deflous. Les plus grandes ont cinq pouces & demi de longueur, fur environ deux pouces de largeur. Je n’ai rencontré que l'individu femelle. Il étoit en fleur dans le mois de Mai. Je l'ai trouvé enfuite, en Mars & Avril, en fleurs & avec des fruits en parfaite maturité. Ses fruits étoient portés à l'extré- mité des rameaux , fur une petite tige triangulaire , charnue , de trois pouces de long, qui, à fa naïflance, étoit comme articulée, garnie de quelques ÉcAILLES qui tombent. Les FLEURS formoient , par leur difpofition , un ri. Chaque fleur a un CALICE charnu, triangulaire, qui naît de la tige entre trois grofles glandes, qui a environ deux lignes de longueur, & eft divife à fon fom- met en cinq parties aiguës, charnues : & à la bafe de chaque divifion il y a intérieurement une glande appliquée contre l'ovaire. Celui-ct eft charnu, triangulaire , furmonté de trois STIGMATES larges, recourbés en dedans, marqués d'un fillon qui les partage comme en deux por- tions. L'ovarrE, en müriflant, devient une COQUE ferme, feche , trian- gulaire, marquée de trois côtes faillantes , & de trois fillons. Elle s'ouvre en trois valves qui chacune fe divifent en deux. Chaque loge contient une GRAINE femblable à celle du raifin, mais recou- verte & enveloppée d'une matiere pulpeufe , blanche, douce , & bonne à manger. Pour peu qu'on entame l'écorce de cet arbre , ou qu'on arrache des feuilles , il en découle un fuc verdätre. I croit au bord des rivieres de Sinémari, de la crique des Gakbis ; à environ cinquante lieues du bord de la mer. Cer arbre croit aufli au Pérou. M. Jofeph de Juflieu en a apporté dans fon herbier de très beaux rameaux garnis de fleurs femelles. II 926 DIGCIA, POLY ANDRIA. n’a jamais rencontré l'individu mâle, telle pénible recherche qu'il ait faite pour le decouvrir. Cet arbre eft nommé CONCEV'EIBO par les Galibis, & OUBAROUNA par les Brafiliens. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-TROISIEMEs ïe Épi de fleur femelle. 2. Partie charnue triangulaire du calice , avec des écailles & trois glandes a fa bafe. . Calice & piflil détachés. . Calice, piflil , attachés à une portion d’épr. . Calice & glandes. . Piflil détaché. . Ovaïre renverfé, coupé en travers. . Calice dépouillé de fes divifions & de [es glandes. Ovaire dans le centre. . Portion d’epi. Écailles & glandes qui entourent l’attache du corps triangulaire qui porte le calice. . Capfule. . Coque à laquelle on a enlevé une valve, dans laquelle on voit une femence couverte d’une fubftance blanche & douce qui lus Jert de coëffe. (a) Graine. . Coque vue perpendiculairement. . Graine féparée de la matiere pulpeufe qui l’enveloppe. . Szpules. CONAMI. (Tazura 354.) Mafculi flores defiderantur. FE M IN A. CAL. PERIANTHIUM monophyllum ; fexpartitum ; Jacinuis lanceolatis, acutis. SQUAMULÆ fex, fingulæ fubrotundæ , ercétæ, ad bafim laci- niarum,. COR. nulla. DI@GCIA, POLYANDRIA. 927 PIST. GERMEN ovatum, fexftriatum. STyLi tres, femifidi, SrrcMATA villofa. PER. CarsuLa fexlocularis. SEM CONAMI Brafilienfis. (TABULA 354.) FRuTEx fexpedalis , RaMos plures & caudice emittens. Forra al- terna, fubrotunda, acuta , inæqualia, glabra, integerrima, pallidè vi- rentia, fubfeffilia. SriruL binæ, exiguæ, deciduæ. Frores cefpitofi, axillares , nutantes. Singuli pedunculo brevi innixi. PERIANTHIUM pallidè virens. FrucruM maturum obfervare non mihi licuit , neque mafculum fruticem. Habicat in hortis Caïennæ & Guianæ , ob ufum ad inebriandos pifces. Nomen Caribæum , feu potius Brafilienfe CON AMI, & ab incolis CONAMI PARA, ou AMAZONE, ob regionem è qua fruétus fuit primo allatus. Exp1icATio TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ QUARTÆ, 1. Srpule. 2. Gemma florss. 3. Flos expunfus. 4. Calrx. Pifullum. Difcus. s. ZLacinia calicis. 6. Calix. Germina. Sryl. Suigmata. . Germina difto circumdata. . Germen fegregatum. Srylus. Sugmais. 9. Capfula tranfversè [ciffa. 10. Folium magnitudine natural. co] LE CONAMI du Breéfil. (PLANCHE 354.) Cet ARBRISSEAU à fept ou huit pieds de hauteur. Son TRoxc a en- viron quatre pouces de diametre par le bas. Il poufle des BRANCHES à mefure qu'il fe prolonge. Il eft couvert d’une Écorce verdâtre, ra- boteufe. Son Bois eft blanchâtre, peu compaéte. Les BRANCHES font chargces de RAMEAUXx gréles, garnis de FEUILLES alternes, rangées à droite & à gauche fur deux rangs. Elles font d'un vert pale, lifles, 928 DIGCIA, POLYANDRIA. entieres , les unes ovales ou arrondies, & d’autres en forme de cœur; terminées par une pointe charnue, bordée de poils. Leur pédicule eft très cout, accompagné , à fa naiffance, de deux sriPuLes aiguës. De l'aiflelle des feuilles naïflent plufieurs petites FLEURS portées chacune fur un pédoncule gréle qui porte à fa bafe deux petites Écaizzes. Ces fleurs s'inclinent au deflous des feuilles. Le cauice eft d’une feule piece ; verdâtre, divife profondément en fix parties aiguës qui portent, chacune à leur bafe, une petite ÉCAILLE arrondie. Il n’y avoit ni COROLLE, ni ÉTAMINES. L'individu que j'obfervois ne portoic que des fleurs femelles. Le visrir eft un ovaire arrondi, à fix côtes, porté fur un difque vert , à fix cannelures. Il couvre le fond du calice auquel il adhere. L'ovaire eft furmonté de trois sTyLes applatis, qui fe divifent en deux branches, terminées par un sTIGMATE évafe, & hériffé de poils. Cet ovaire, coupé en travers, fait voir fix loges. Je n'ai pu lobferver en maturité, parcequ'il n'y a dans le pays que ce feul individu ; & il y eft cultivé. Ses rameaux tombent chaque année. Cet arbriffeau croît dans le Bréfil auprès de Para. Il eft nommé co- NAMI PARA où AMAZONE par les Créoles. Le nom de CONAMI eft employé pour défigner toutes les plantes dont on fe fert pour enivrer les poiflons; ce qui fe fait en pilant les rameaux chargés de feuilles, que l'on jette enfuite dans le courant d'une riviere. Lorfque cet arbrifleau eft cn fleur, il exhale une odeur pénétrante & défagréable. On à repréfenté une feuille de grandeur naturelle. Toutes les par- ties de la fleur font groflies confidérablement. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-QUATRIEME. 1. Supules. 2. Bouton de fleur. 3. Fleur épanoute. 4 Calice, Piful. Difque. s. Une DIGCIA, MONADELPHIA. 929 . Une divifion du calice. ù . Calice. Ovaires. Sryles. Srigmares: . Ovaires entourés du difque. . Un ovaire fépare. Sryles. Siigmates. . Capfule coupée en travers. . Feuille de grandeur naturelle. IX MONADELPHIA. CISSAMPELOS. O VW © NI à La 1. CISSAMPELOS (Caapeba) foliis bafi petiolatis , integris. Lrx: Spec. 1473. Caapeba folio orbiculari non umbilicato. PLyum, Gen, 33. Burm Amer. 56.t.67.f.2, BEREBE 230 CLASS SMXX IT T. P OL N'OSE À; TI MONGECIA. CCCCLXI. MIMOSA: XIV. j CCCCLI. MUSA. CCCCL PAMEA CCCCLII ANONYMOS. II: Di1C CUS CCCCLIV. ALLOUYA. CCCCLY. ANDROPOGON.. CCCCIXV. PISONTA: CCCCEVL NHOLEUS CCCCLXVI PANAX.. CCCCLVIL . À PLU D A. CCCCLVIIL CENCHRUS. III TRI@SCIA. CECI CG LUSLE CECCLXVIL EF ICUS COCCLR MG ODUANA CCCCLXVII. PEREBEA: CCCCLXI POSSIRA. CCCCLXIX. COUSSAPOA. CCCCLXII. COUBLANDIA. CCCCLXX. TOVOMITA. CEELAL SES EPST TT POLYGAMIA,;, MONECI A. MUS A. 1 M USA ( Paradifiaca) fpadice nutante ; floribus mafculis per- fiftentibus. Lin. Spec. 1477. Mufa fru&u cucumerino longiori. PLum. Nov. Gen. 14. M]. r. 7. PAC md CE Le fruit fe nomme BANANE. 2. MUSA ( Japientum ) fpadice nutante ; floribus mafeulis deciduis, Lin. Spec. pag. 1477. Mufa fruétu cucumerino breviori. PLum. Moy. Gen. 24. Le fruit fe nomme BACOBE. POLYGAMIA, MONGECIA. 931 3. MUSA ( Bihai) fpadice eretto , fpachis perfiftentibus. Lx, Spec. PAR Me à. à de Bihai ampliflimis foliis, florum vafculis coccineis. PLu M. Moy: Gen. $o. BURM. Aner. 49. 1. 59. Bihai amplifimis foliis, forum vafculis fubnigris. Prum. MF: +. 6. f. 64. Bihai florum vafculis coccineis; foliis & caule folidioribus. PLuM. M. 63. 1.6. Bihaï ampliflimis florum vafculis variegatis. PLum. Af:65. r.6. Heliconia. Lin. Mani. 2. pag. $00. Cette plante eft cultivée à l'Ifle de France. Avec ies feuilles de ce Bihai les Negres couvrent leurs cafes ; les Créoles & les Galibis les emploient à faire des cabanes fur leurs pirogues, pour fe garantir de la pluie & de l'ardeur du foleil. 4. MUSA (humilis) vafculis coccineis, quinque aut fex-floris; fruétu trigono , violaceo. -Bihai cannacori folio anguftiore & acuminato ; florum vafculis an- guftis , coccineis. Cette plante eft connue fous le nom de PETIT BALISIER. Elle croit abondamment dans les favanes de la crique fouillée de l'ile de Caïenne, & dans celles de la Guiane. ÆNtON:Y:M:O:S. tr. ANONYMOS foliis bifidis. Prum. Mf: £. v. tab. 36. Cette plante croît dans les lieux humides , auprès de la fource de la crique des Galibis. Je ne fais qu'indiquer cette plante ; le détail & l'exemplaire en herbier ont été égarés avec plufieurs autres que j'avois fait pafler en France. A LLO-U:Y A, 1. ALLOUYA foliis cannacori , radicibus tuberofis. PLum. Mff: 1.5. 35 Ë 36. BRRBDE ij 932 POLYGAMIA, MONGECIA. ANDROPOGON. 1: ANDROPOGON (in/4lare) panicul laxä, glabrâ ; fofculis gemi- nis muticis; pedicello breviore , calicibus lanatis. LiNN. 4mæn. Acad. s. p.412. Spec. 1480. Gramen avenaceum, paniculà minüs fparlä, glumis albi fericei lanugine obduétis. SLOAN. Car. 35. Hifl 1. p.43. 8. 14. f 2. 2. ANDROPOGON (éicorne) paniculæ fpicis conjugatis, pedunculis ramofiflimis, rachi lanat , flofculis ariftä caducà ; mafculo-tabef- cenfe. Lin. Spec. 1482. Gramen daétylon bicorne, tomentofum, maximum, fpicis numerofis. SLoan. Hiff.x. p.42. t.15. 3. ANDROPOGON (fa/ciculatum) fpicis digitatis plurimis, erec- tiufculis, articulatis, lævibus ; flofculis utrinque ariftatis. Lin. Spec. 1483. Gramen daétylon majus, paniculà longä , fpicis plurimis nudis, crafis. SLoan. Car. 3à. Haifl. 1. p. 112.1: 69. f. 2. 4. ANDROPOGON ( po/ydaëtylon) fpicis fafciculatis ; exterioribus ; ariftatis ; flofculi inferiori ciliato-barbatis. LiNN. Amœn. Acad. s. p.412. Spec. 1482. Gramen daétylon elatius , fpicis plurimis tomentofis. SLoaAN. Cat. 33. Hiff. p. 111. tab. 65. fig.2. Andropogon polydaëtylon aflurgens, fpicis tenuioribus, hirfutis. Brow. Jam. 364. HO, E-CUS. 1. HOLCUS (fpicatus) glumis bifloris muticis ; floribus geminis, pe- nicillo involucratis, fpicà ovato-oblongä. Lin. Spec. 1483. MIL À CHANDELLE , GRAINE A COUSCOU. 2. HOLCUS (Sorghum) glumis villofis , feminibus ariftatis. Lix. Spec. 1484. Milium arundinaceum , fubrotundo femine, forgho nominatum, Baun. Pin. 26, Mons. Hiff. 3. p. 196./: 8.2 5.f.7. ve LR b + POLYGAMIA, MON@CIA. ee . HOLCUS (/accharatus) glumis glabris, feminibus muticis. Lin. Spec. 1484. Frumentum Indicum , quod Milium Indicum vocant. Baux. Thearr. 488. AP LUE DE . APLUDA (Zeugites) foliis ovatis, flofculis mafculis muticis ; fæmi- neo feffili, terminali, ariftaco. LiNN. Spec. 1487. Zeugites arundinaceus, ramofus, minor, rufefcens, paniculà fparfy terminal. BRow. Jam. 341.1. 4. f, 3. CHE NPCLEHUR. US: . CENCHRUS (echrnatus) fpicà oblongä , conglomerati, Lin. Spec. 1488. Gtramen Americanum, fpicà echinatà , majoribus locuftis. PLux. PL TER A ON ES . CENCHRUS (rribuloïdes) fpica glomeratà ; glumis femineis glo- bofis, muricato-fpinofis , hirfutis. Lin. Spec. 1489. Gramen maritimum, echinatum, procumbens, culmo longiori ; fpicis ftrigofioribus, SLoan. Car. 30. if. 1. p.108. r. 65.f.s. C'LAU ISLE A . CLUSIA (ro/ea) foliis aveniis , corollis hexapetalis. JA cQ. Amer. pag. 2704 Lin. Spec. 1495. Clufa flore rofeo , major , fruétu fubviridi. PLum. Moy. Gen.2r. M{]. vol. 6. tab. 86 & 87. CoAPOIB A, Brafilienfibus. Marcer. Æiff, p.131. PAOGAMELO, Lufitanis. Coapoiba folio palmulato , flore albo , odorato. Barer. Franc. Equinox. 36. Coapoiba. B4RER. /61d. Coapoiba folio palmulato , flore purpurafcente, odorato. BARER: ibid. PÉRÉPÉRÉ Caribæorum, 2. CLUSIA ( a/ba) foliis aveniis, corollis pentapetalis, JAcQ. Amer.27, tab. 166, Lin. Spec. 1495. 034 POLYGAMIA, MONGCIA. Clufia flore albo, fruétu coccinco. PLuM. Gen.12. Mff: vol. 6. fig. 85. BurM. Amer. 75.187. fr. 3. CLUSIA (venofa) foliis venofis. Lin. Spec. 1495. Clufa flore rofeo, minor, fruétu flavefcente. PLum. Nov. Gen.2t: M: 38. :. 6. BurM. Amer. pag. 76. 1.87. f. 2. VoToMITE, Caribæorum. G O U A N A. 1. GOUANA (Domingenfis) folüs glabris. LIN. Spec. Append. p.1663. Rhamnus inermis, ramis cirrhiteris, fcandentibus ; foliis glabris. JacQ. Amner. 17. Lupulus fylveftris Americana, claviculis donata. PLuk. A4/m. P+229. 1201 4 CC 03e LIANE BRULÉE dans les îles de l'Amérique. Cette Liane croît aufli dans les foréts de l'Ifle de France. POS: SH A (Teva) CAL. PERIANTHIUM tetraphyllum ; foliolis ovatis, concavis, deciduis. COR. PerazLuM unicum, latum, fubrotundum , ereétum, fimbriatum , flavum , ungue recepraculo calicis infertum. STAM. FiLAMENTA plurima, (25 aut 26), corolla longiora, recep- taculo germinis inferta , {ex auc feprem brevia, fterilia, petalo op- pofita. ANTHERÆ OVatæ;, NUTANLES , biloculares. PIST. GERMEN oblongum, compreflum, incurvum , pedicellatum. Sryzus brevis. SricMA obtufum. PER. LecuMEN oblongum , ventricofum , compreflum, latum , gla- brum , fubviride, umiloculare, bivalve. SEM. tria vel quatuor, comprefla, angulata, margini valvularum affixa. POSSIRA arborefcens. (TABULA 355.) ArBor mediocris , TRUNCO oéto-pedali , ad fummitatem ramofo; RAMIS hinc & indè fparfis. ForrA alterna, digitata ; FoLIOLIS tribus, fefilibus , coftæ planæx, marginatæ, adnexis ; foliolum fuperius inter- medium ovato-oblongum , acutum , glabrum, integerrimum; foliola inferiora ovata, acuta, minora, SriruLÆ binæ, exiguæ, deciduæ, ad POLYGAMIA, MONGCIA. 035 bafim coftz foliofæ. FLoREs corymbofi, axillares. BRACTEÆ binx, ad bafim pedunculorum. Florebat, fru&tumque ferebat Maio. Habitat in fylvis propè originem amnis Galibienfis. Nomen Gallicum BOIS DARD. ExpricaATIo TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ QUINTÆ. . Cofla folir. Gemma floris. Calix. Calix apertus. Calix. Peralurr: Corolla expan/a. Stamen. . Piftllum. Legumen. Faba. LE BOIS DARD. (PLANCHE 355.) Oo © “] NA HR % D m D Cet ARBRE eft de moyenne grandeur. Son Tronc s'éleve de fept à huit pieds, fur fept à huit pouces de diametre. Son £corce eft life, mince, grifatre. Son Bois eft jaunâtre, dur & compacte. Il poule à fon fommet des BRANCHES tortueufes & rameufes qui s'étendent & fe ré- pandent en tout fens. Ses RAMEAUX font garnis de FEUILLES alternes à trois folioles fefliles, articulées fur une côte applatie en deflus, con- vexe en deflous. Cette côte eft bordce de chaque côté d’un petit feuillet membraneux , & accompagné à fa bafe de deux petites STI- PULES pointues. Ces FOLIOLES font vertes, entieres, lifles, minces, fermes, ovales, & terminées par une longue pointe. Les FLEURS naïflent à l’aiflelle des feuilles, difpofées en bouquets poïtés fur des pédoncules garnis à leur bafe de deux petites ÉCAILLES. Le pédoncule de chaque fleur , qui eft gréle, a auñli deux petites ÉCAILLES. Le carice de la fleur eft compofé de deux, trois ou quatre pieces: Ce font des ccailles vertes, arrondies , concaves, qui tombent. La corozze eft un feul pétale jaune, large, évafé, arrondi &frangé, attaché par un petit onglet au deflous des étamines. 636 POLY GAMIA, MONGECIA. Les ÉTAMINES font au nombre de vingt-cinq ou vingt-fix , placées autqur d’un pivot qui porte le piftil. De ces vingt-fix étamines , il y en a fix ou fept plus courtes dont les antheres avortent. Elles font au def- fus de l'onglet du pétale. Les dix-neuf autres ont leurs FILETS longs, grêles , jaunes de même que leurs ANTHERES qui font ovoïdes, à deux bourfes féparces par un fillon. Le risTiz eft un ovaire porte fur un pivot. Il eft comprimé, oblong, courbe, furmonté d’un $TYLE, terminé par un STIGMATE vert & obtus. L'ovairE devient une sILIQUE coriace , life. Celle-ci s'ouvre en deux valves. Elle contient une, deux, trois ou quatre fèves anguleufes, atta- chces, par un cordon ombilical frange, à un placenta qui eft au bord des valves. Les fèves font d’un goût très défagréable & même fort âcre. Pour en avoir goûté une, mes lèvres ont été auflirôt enflammées & enflces. Cet arbre eft nommé BOIS A4 FLÊCHE par rapport à l’ufage qu'en font les naturels du pays, en armant le bout de leurs flêches avec un morceau de ce bois taillé en pointe. Il croît dans les forêts de la Guiane, tout près de Îa fource de la crique des Galibis. Il étoit en fleur & en fruit dans le mois de Mai. On à repréfenté un rameau, les fleurs & le fruit de grandeur natu- relle. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-CINQUIEME. 1. Côte de la feurlle. 2. Bouton de fleur. 3. Calice, 4. Calice ouvert, s. Calice. Pétrale. 6. Corolle épanouie. 7. Une étamine. 8. Piftil. 9. Goulje. 10. Fêve, COUBLANDIA, POLYGAMIA, MONGCIA, 937 COUBLANDIA. (Tasvra 356.) CAL. PERIANTHIUM monophyllum , tubulofum , quadri-dentatum , denticulis acutis. COR. monopetala; tubus oblongus , calicis fundo infertus ; limbus quadrifidus ; lobis parvis, aCutis. STAM. FILAMENTA viginti quinque , bafi coalita , fundo calici in- ferta. ANTHERÆ oblongæ, biloculares. PIST. GERMEN oblongum. STYLUS longitudine ftaminum. SricMA obtufum. PER. LEGUMEN nodofum, nodulis interruptis, orbiculatis. SEM. unicum, fphæricum , viride, in quolibet nodulo. COUBLANDIA frureftens. (TABULA 356.) FRUTEX TRUNCO quinque aut fex-pedali, ramofo ; RAMIS erctis ; hinc & inde fparfis. Fozra alterna, impari-pinnata ; FoLIoLIS quinis, duorum parium, & per paria oppofitis, ovatis, obtufis, acutis, glabris, integerrimis, petiolatis, uni coftæ adnexis. Ad bafim folii, sTIPuLÆ binz, deciduæ. FLORES fpicati, axillares & terminales. CoroLLaA alba. Late viride. Floret, fructumque fert, quovis anni tempore, Habitat ad ripam fluvii Caïennenfis , locis aquà marinà fubmerfis, propè prædium domini Defcoublan. LA COUBLANDE. (PLANCHE 356.) Le Tronc de cet ARBRISSEAU s'éleve de cinq à fix pieds, fur cinq à fix pouces de diametre. Son Écorce eff grifatre , raboteufe. Son Bo1s eft blanchätre. Il poufle à fon fommet PES longues BRANCHES rameufes , garnies de FEUILLES alternes, ailées, à deux rangs de Fo- LIOLES oppofces, terminées par une impaire. Le nombre de folioles eft de deux de chaque côté. Elles font vertes, liffes, ovales, entieres, terminées par une pointe moule. Leur pédicule eft court, elles font portées fur une côte qui eft convexe en deflous, & creufec d’un fillon en deflus. Celle-ci porte à fa bafe deux perices srrures. De l’aiffelle des feuilles & de l'extrémité des rameaux naïflent des épis couverts de fleurs blanches. Ciccdec 938 POLYGAMIA, MONGCIA. Le cauice cft d'une feule piece, évalé en quatre petites dentelurès: Îl à à fa bafe une petite ÉCAILLE. La coroLe eft monopétale ; c'eft un tube partagé à fon limbe en quatre petits lobes aigus; il eft attaché à la paroi interne & inférieure du calice. Les ÉTAMINES font au nombre de plus de vingt-cinq. Leurs FILETS font longs, blancs, unis enfemble par le bas, & placés au fond du calice. L’ANTHERE eft ovoïde , jaune, à deux bourfes féparées par un fillon. Le »1sT1L eft un ovaire allongé, furmonté d’un ftyle de la largeur des ctamines. Il eft termine par un sTIGMATE obtus. L'ovairE devient une sILIQUE longue, noueufe , dont les nœuds font arrondis & écartes les uns des autres. Cette filique ne s'ouvre pas. On trouve dans chaque nœud un pois vert & fphérique. On à repréfenté de grandeur naturelle les feuilles & les filiques. Cer arbrifleau croît dans l'ile de Caïenne, fur les bords de la crique fouillce, du côte de la Defcoublandiere, Ii eft en fleur & en fruit dans prefque tous les mois de l'année. MIMOSA (Tasura 357) r. MIMOSA (Guianenfis) arborefcens , inermis ; floribus fpicatis , albis ; legumine Rae (TABULA 357.) ARBOR TRUNCO triginta aut quadraginta- pedali, in fummitate ra- molo ; RAMIS rectis & declinatis, undique fparfis. FoLrA alterna , du- plicato-pinnata, coftulis utrinque novem aut decem, coftæ HÉPMeUE petiolatæ en , coftulis pinnatis ; 5 FOLIOLIS utrinque novem aut decem, ovatis, acutis, oppolts , integerrimis, fubfeffilibus. GLANDULA fuprà coftam intermediam , paulo fupra ipfus bafñim. SrirurÆ duæ, latcrales, deciduæ. FLores in fpicam denfiflime congefti, fpicis axilla- “bus, At ternis, quaternis & etiam quinis. PERIANTHIUM tubulo- {um , quinquepartitum. ÉROLE A alba, exigua, quinquefida. Sramina; filamenta decem, corollà longiora. ANTHERLE oblongæ, bai bifidæ, apice foliacez, ver- faules. Pete. aRPIUM: legumen oblongum, membranaceum , compref- fum, bivalve. SEMINA fubrotunda, comprefla. POLYGAMIA, MONGCIA. 939 Florebat Novembri ; fruétum fercbat Januario & Februario. Habitat in fylvis Caïennæ & Guianx. ExPLicATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ SEPTIMÆ. 1. Cofla folii foliolis munita, magnitwdine natural. 2. Glandula. 3. Spica floris. 4. Pars fpice ampliata. s. Gemma floris. 6. Calix. 7. Corolla. 8. Corolla aperta. Stamina. 9. Starnina. 10. Germen. Stylus. Sigma. 11. Lepumen. 12. Foliolum. : LA CASSIE de la Guiane. (PLANCHE 357.) Cette efpece de Cafñie devient un grand ARBRE; fon TRoNc s’éleve de trente à quarante pieds, & il a un pied & plus de diametre. Son ÉCORCE eft lifle & grifâtre. Son Bois eft blanc & caflant. Les BRANCHES, qui terminent le tronc, fortent de côte & d'autre, & s'étendent au loin ; elles font en partie nues, & en partie garnies de RAMEAUX , fur lefquels naiïflent des FEUILLES alternes. Ces feuilles font compofées d'une longue côte, de laquelle il part, de chaque côté, fept, huit, neuf ou dix petites côtes ; fur lefquelles font rangées plufieurs paires de folioles. On a repréfenté une petite côte, chargée de folioles dans leur grandeur naturelle. La côte principale porte à fa bafe deux sTiPuLEs qui tombent, & un peu au deflus de fa face fupérieure une grofle glande. De laiflelle d’une feuille naïflent deux , trois, quatre & cinq épis de fleurs, qui ont la forme de chaton, portés chacun fur un pédon- cule à quatre angles, dont l'extrémité eft couverte de petices fleurs fort ferrées, Le calice eft fort court , évafé, à cinq dents. Cececce 940 POLYGAMIA,MONGCIA.: La coroLze eft d’une feule piece. C’eft un petit tube creufé à fon limbe, & partagé en cinq lobes aigus. Les ÉTAMINES font au nombre de dix, attachées au fond du calice; au deffous de l’infertion de la corolle. Leur rirer eft long, courbe, replié, & foutient une ANTHERE à deux bourfes écartées par le bas: cette anthere eft terminée par un feuillet porté fur un filer. Le risTiz eft un ovaire furmonté d’un sryLe long, gréle , dontle STIGMATE Cf aigu. L'ovaiRE devient une longue SILIQUE verte d’abord, & enfuite brune , qui s'ouvre en deux cofles, & contient des sEMENCESs rondes & applaties. On trouve cette Caflie dans l'ile de Caïenne, fur le chemin qui conduit de la ville à Loyola. Je l'ai aufli obfervée en différents endroits de la Guiane. Elle étoit en fleur dans le mois de Novembre, & en fruit dans le mois de Janvier & de Février. :_ Pour mieux faire connoître la ftruéture des fleurs, on les a repré- fentées groflies à la loupe , de même qu'une portion d’épi de fleurs. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-SEPTIEME. 1. Une côte de la feuille garnie de folioles de grandeur naturelle. 2. Glande. 3. Épi de fleur. 4. Portion d’epi groffie. s. Bouton de fleur. 6. Calice. 7. Corolle: 8. Corolle ouverte. Étamines: 9. Étamines. ro. Ovaire. Style. Siigmate. #r. Gouffe. 12. Foliole, POLYGAMIA, MONGCIA. 941 2. MIMOSA Bourgoni, (TABULA 358.) CAL. PErranTHiuM monophyllum , tubulofun , quadridentatum, denticulis acutis. GLANDULA latcralis ad bafim calicis, COR. monopetala, tubulofa; limbo quadrifido; lobis acutis, fundo ca- licis inferta. STAM. FizamMENTA plurima, (38), capillaria, longiflima, bafi coalita, fundo calicis inferta. ANTHERÆ oblongæ, biloculares. PIST. GERMEN oblongum. SryLus longitudine ftaminum. SricMa incurvum , obtufum. PER. LecumeN viride , exfuccum , longum, compreflum, diflepi- mentis pluribus tranfverfis, bivalve. SEM. plurima, tetragona , comprefla, MIMOS À (Bourgon:) foliis bijugis, petiolis biglandulofis, non marginatis , legumine exfucco. : ARBOR TRUNCO tfiginta & quadraginta-pedali, in fummitate ra- mofo ; RAMIS erectis & undique fparfis. FoLra pinnata ; FoLIoLIS op- pofitis, duorum parium , oblongis, acutis, obtufis, glabris, INtEgCrri- mis, feflilibus, coftæ alatæ, brevi petiolatæ adnexis. Suprà coftam , intrà utrumque par foliolorum, ad bafim petiolorum, GLANDULA fub- rotunda, concava. STiPULÆ binæ, oppofitæ, deciduæ. FLores fpicati; fpicis pluribus, axillaribus & terminalibus: CoroLLA alba. Florebat, fruétumque ferebat Augufto & Septembri. Habitat in fylvis & in locis paludofis Caïennæ & Guianx. Nomina Gallica PALETUVIER SAUVAGE & BOURGONI. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ OCTAVÆ, 1. Pars fpica. 2. Calix: 3. Corolla. 4. Flos expanfus: 5. Stamen fégregatum: 6. Tubus ftamina ferens, apertus. Germen. Srylus. Sigma: 7. Legumen. 8. Faba aperta dicoryledon. 9. Faba. 942 POLYGAMIA, MONGCIA. LA CASSIE Bourgoni. (PLANCHE 358.) Le rronc de cet ARBRE s’éleve de trente à quarante pieds, fur un pied & demi de diametre. Son Écorce eff grifatre, épaifle. Son Bois eft blanchatre, peu compacte. Il poufle à fon fommet un grand nom- bre de BRANCHES, dont les unes s’élevent droites, & les autres font inclinées, horifontales, & fe répandent en tous fens. Elles font char- gées de RAMEAUX garnis de FEUILLES alterness ailes à deux rangs de FOLIOLES oppofées, dont le nombre eft de deux de chaque côté, ar- ticulées fur une côte applatie & bordée d'un petit FEUILLET dans route fa longueur. Elle eft accompagnée à fa naïflance de deux pe- cites STIPULES qui tombent, & à fon extrémité fupérieure d'une pointe qui tombe aufli. Entre les folioles il y a, fur la côte en deflus, une glande de forme lenticulaire & concave. Les folioles fonc vertes, hiffes, entieres, ovales, terminées par une pointe moufle, Leur pédi- cule eft très court. Les plus grandes folioles ont quatre pouces & demi de longueur, fur un & demi de largeur. De laiffelle des feuilles & à l'extrémité des rameaux, naïffent plu- fieurs épis charges de FLEURS blanches, Leur cazice eft d’une feule piece à quatre petites dentelures. Il a à fa naïflance un petit corps glanduleux. La coroLce eft monopétale ; c’eft un tube dont le limbe eft partagé en quatre lobes aigus. Il eft attache à la paroi interne & inférieure du calice. Les ÉTAMInEs font pour l'ordinaire au nombre de trente-huit. Leurs FILETS font très longs, gréles, blancs, réunis enfemble par le bas, & placés fur le fond du calice. Leurs ANTHERES font jaunes , à deux bourfes. : Le risrir eft un ovaire oblong , furmonté d'un styLe très délié, blanc, de la longueur des étamines. Il eft rerminé par un sTIGMATE obtus. L'ovaire devient une sILIQUE feche , qui s'ouvre en deux cofles lefquelles renferment plufeurs pois verts, comprimés, à quatre angles, enveloppés d'une membrane blanche. POLYGAMIA, MONGCIA. 943 On a repréfenté la filique & le pois de grandeur naturelle. La fleur eft groflie vue à la loupe. Cet arbre eft nommé 1NGA par les Noiragues , peuple de la Guiane. Il eft connu, par les habitans d’Aroura, fous la dénomination de P 4- LETUVIER SAUVAGE & de BOURGONI. Il croît dans les lieux ma: récageux de ce canton-là. Son écorce eft âcre & aftringente. On emploie le fuc, mélé avec le noir de fumée, pour marquer le linge, & donner une couleur d’ébène aux batons qui en font enduits. Il eft en fleur & en fruit dans le mois d’Août & de Septembre. ExPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-HUITIEME, 1. Portion d’épr. 2. Calice. . Corolle & calice: Fleur épanouie. Tube qui porte les étamines, ouvert. Ovarre. Style, Srigmate. Gouf}e. . Fêve ouverte en deux corylédons. MAT 3 4. s- Étamine féparée: 6. 7: 8 ? 3. MIMOSA ( fagifolia) inermis, folis pinnatis, bijugis; petiolo mar- ginato. Lin. Spec. 1498. Arbor filiquofa, faginis foliis, Americana ; floribus comofis. PLux. AI TA ef: 2e Nomen Caribæum 1INGA. Cet Inga croit dans les criques où la marée monte. 4. MIMOSA (zodo/fa ) inermis ; foliis pinnatis, bijugis ; foliolis infe- rioribus minoribus; petiolo lineari. Lin. Spec. 1498. Phaicolus arboreus, cetraphyllos, Zeylanicus. PLUK, A/m, 294. 1.21 r3 Ne Nomen Caribæum ING4. Cet Inga croit au bord des criques où la marée monte, pal POLYGAMIA, MONGCIA. s. MIMOSA (/Znpa) inermis, foltis pinnatis , quinquejugis ; petiolo articulato , marginato. Lin. Spec. 1498. Inga flore albo, fimbriato-; fruétu dulci. PLum. Gen. 13. BuRM. Arner. 14.1. 25. Nomen Caribæum INGA. La fubftance blanche, qui enveloppe les féves dans la goufle, eft douce & bonne à manger; ce qui a fait nommer ce fruir, par les Créoles,. POIS SUCRÉ. 6. MIMOSA (unguis cat) fpinofa ; foliis bigeminis, obtufis. Lin. Spec. 1499. \ Acacia quadrifolia, filiquis cincinnatis. PLu M. Car. 17. Burm. ARET- 2 NT: A Acacia arborea major, fpinofa; pinnis quatuor majoribus, fubro- cundis , filiquis variè intortis. SLoaN. Car. 1 5 2. Hif£ 2. p.56. 7. MIMOSA ( viva) inermis, foliis conjugatis, pinnatis , partialibus, quadrijugis , fubrotundis ; caule inermi, herbacco. Lin. Spec. 1500. j Mimofa herbacea, non-fpinofa, minima, repens. SLoAn. Car. 153. Hiff. 2.p.58.2 182. /f. 7. Ray. Suppl. 480. 8. MIMOSA (/enfiriva) aculeata, foliis conjugatis , pinnatis; partia- libus bijugis ; intimis minimis. Lin. Spec. 1501. Mimofa fpinofa , prima feu Brafiliana, latifolia; filiquis radiatis. BREYN. Cent. 31.1. 164 9. MIMOSA (pudica) aculeara, foliis fubdigitatis, pinnatis ; caule hifpido. Lin. Spec. rot. Mimofa humilis , frutefcens & fpinofa ; filiquis conglobatis. PLum. Cat. 17. BURM. Amer. pag. 197. £. 202. { Æfchynomene fpinofa , flore globofo , albido; filiculis articulatis, echinatis. Comm. Hort. 1. p.57. t. 19. 10. MIMOSA (/tandens) inermis, foliis conjugatis , cirrho terminali, foholis bjugis. Lin. Spec. 1507. Gigalobium fcandens, claviculatum. Brow. Jam. 362. Faba marina. RuMPH. Am. 5. p. 5. 1. 4. Perim-kaku-valli, Rueen. Mal, 8. p. 59.1. 32, 33 ; 34. 11. MIMOSA POLYGAMIA, MONGECI A. 945 rr. MIMOSA (Pernambucana) inermis, decumbens; foliis bipinnatis; fpicis cernuis, pentandris ; inferioribus caftratis; caule decum- bente. Lin. Spec. 1502. Mimofa Americana, pigra ; filiquis longis, anguftis , allium olenti- Ds PLUK, Am. ÿ ÿ 2. L: 307. + 34 12. MIMOSA (Farnefiana) fpinis ftipularibus diftinétis ; foliis bipin- natis ; partialibus oétojugis ; fpicis globofis. Lin. Spec, 1506. 13. MIMOSA (vaga) inermis ; foliis bipinnatis ; pinnis exterioribus majoribus, incurvatis, pubefcentibus. Lin. Spec. 1503. GUAIBI POCACA B1B A, Braflienfibus. Marcer. A1/ff, Plant. lib. x11. cap. $. 14. MIMOSA (/arifiliqua) inermis ; foliüs bipinnatis ; partialibus quinquejugis; ramis flexuofis; gemmis globofis. Lin. Spec.r 504. Acacia non fpinofa ; filiquis latis, compreflis; flore albo. PLum. Car. 17. M. vol. 7. PL. 70. -15. MIMOSA (Ceratonia) aculeata; foliis bipinnatis, quinquejugis ; partialibus trijugis; pinnis trinerviis. Lin. Spec. 1508. Acacia repens, aculeata; flore albo ; foliis filiquæ. PLuM. Car. 17. BurmM. Amer. 4. 1. 8. 16. MIMOSA (pernata) aculeata ; foliis bipinnatis , numerofiffimis ; lineari-acerofis ; paniculà aculeatà ; capitulis globofis. Li. Spec. 1507. Acacia aculeata , multilora; foliis pennas avium referentibus. BurM. Zeyl. 2.t.1. Âcacia repens, aculeata, foliis omnium minimis. PLUM. Cat. 17. 17. MIMOSA (a/perata) aculeata, hirta ; foliis bipinnatis , oppofitè aculeatis ; fpinà longiore inter fingula partialia. Lin. Spec. 1 507. Mimofa caule fruticofo; foliis bipinnatis , aculeatis; aculeis geminis, filiquis radiatis, hirfutis. Mic. Dicl, 1.182. f.3. Mimofa frutefcens , fpinofa & aculeata ; filiquis hirfutis. Br o w. Jam. 253. 18. MIMOSA (Sinemarienfis) filiquà longiflimä. Inga filiquis longiflimis , vulgù Pacay. FEUILLÉE, Æifl. Plans: Péruv. &c. p.27. rab.19. part, 2. Dddddd 046 POLYGAMIA, MONGŒECTA. 19. MIMOSA ( Pacay) filiquà tetragoni. Inga Peruviana, filiquà quadrangulà, vulgô Pacay. Frezier, un. tab. 156. 20. MIMOSA (Ouyrarema) arborea, cortice cinerceo , fpicâ globofi, filiquà internè rubenti, nb fphæricis , tro ME Brow. Aift. Jam. pag. 252. Acacia arborea, maxima, non fpinofa, pinnis majoribus; flore albo; filiquâ contortà, ventricofà ; see to SLOAN. Car. $4. Hiff. 2, Cat. p.151. tab.182. fig. 1 , 2. Acacia non fpinofa, Jamaicenfis ; Dlicts latà bafi in metæ formam faftigiatis. PLux. Phyr. pag. 6. tab.251. fig. 2: . MIMOSA (ézpinnata) inermis ; foliis bipinnatis, partialibus qua- tuorjugis, propriis incertis; floribus fpicatis. BURM. Aer. pag. 7. tab. 12. Acacia alia, fcandens, fpicà multiplici, filiquis latis. PLum. Car. 17. PAMEA (Tasura 350) w " CAL. PERrANTHIUM monophyllum, tripartitum ; laciniis ovatis. COR. STAM. PIST. defiderantur. PER. DrupA ovata, fubtrigona, bafi obtufa. SEM. Nux monofperma. PAMEA Guianenfis. ( TABULA 359.) AR8OR triginta-pedalis & amplius, RAMOS plures verticillatim dif- pofitos emittens. Fozra numerofa, longa, angufta, acuminata, glabra, integerrima., fefilia, verticillata A os ete plutimis CURE bus. FRUCTUS racémofi, ex axillis foliorum. DruPA dec fubtri- gôna, ovato-oblonga; carne fucculentä acidà. Nux reftà fragili, coftis foliaris , longitudinalibus afperata , unilocularis. SEMEN amygdalinum dulce & edule. Frudtum ferebat Septembri. Habitat in territorio propè rivulum Ga//1on diétum. 1 ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ QUINQUAGESIMÆ NONÆ. 1. Bacca. Officulus. Officulus tranfversè [c:ffus.. Amygdala. POLFYFGAMIA,MONGCI A. ne LE PAMIER de la Guiane. (PLANCHE 359.) Le Tronc de cet ARBRE séleve à trente pieds & plus , fur deux pieds & plus de diametre. Son Écorce eft grifarre , ifle & gerfce. Son Bots eft blanc & caffant. Il pouife à fon fommet plufieurs BRax- cHEs, les unes droites & les autres inclinces & prefque horifontales, qui s'étendent au loin, & fe répandent en tous fens. Ces branches font noueufes & rameufes ; leurs nœuds font fort écartés, garnis & entou- rés de plufieurs rangs de feuilles placées près à près. Les FEUILLES font entieres, oblongues, ovales, lifles, vertes, ovoïdes, ondées à leurs bords, terminées en pointe, Leur pédicule eft plus ou moins long , & de trois pouces à quelques-unes. Il eft convexe en deflous ,applati en deflus, & comme bordé d’un petit feuillet qui eft la continuation de la feuille. Les plus grandes feuilles ont feize pouces de longueur, fur quatre de largeur. Elles font partagées dans toute ‘leur longueur par une nervure faillante en deffous. Je n'ai pas pu obferver les fleurs de cet arbre. Ses fruits éroient ra- maflés en grappes portées fur un long pédoncule qui fortoit d’entre les feuilles. Le fruit eft repréfenté de grandeur naturelle. Il étoit attaché au calice, lequel étoit divife en trois parties larges & obtufes. C'eft une baie oblongue & triangulaire , épaifle , feuilletée & caf. fante. Elle contient une AMANDE oblongue, à deux cotylédons. Cette amande eft bonne à manger. Cet arbre croît dans les forêts, & près de ia fource de la crique du Gallion, qui coule au bas de la montagne Serpent. Il étoit en fruit dans le mois de Septembre. Cet arbre a beaucoup de rapport , par l'arrangement de fes feuilles & de fon fruit, avec un arbre figuré dans l’'Hortus Malabaricus nom- mé ADAMARAM, 1.4. tab. $. & CATAPPU par Rumrx. Heré. Armb. t. 1. M. Linnæus en a fait un genre particulier fous le nom de TERMI- NALIA, Syft. Nat. Manr. pag.r1 6 pag. 128. Ce même arbre eft cultivé à f'Ifle de France, au jardin du Rédui, Dddddd i 948 POLYGAMIA, MONŒECIA. & il eft appellé B4DAM1ER. Il eft auffi cultivé à l'Ile de Bourbon, où il eft connu fous le même nom. Ces amandes font bonnes à manger, & fe fervent fur les meilleures tables du pays. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT CINQUANTE-NEUVIEME. 1. Baie. 2. Noyau. 3. Noyau coupé. Amande. II. POLYGAMIA DIŒCIA. PISONIA. tr. PISONIA (aculeata) fpinis axillaribus, patentiffimis. Lin. Spec. III. Pifonia aculeata, fruétu glutinofo & racemofo. PLum. Gex. 7. BurM. Amer. 223.1, 227. f. 1. Rhamnus f Lycium, Fringego Jamaicenfibus diétum. PLux. 4/m. 318 Lo. 2: Paliuro affinis arbor fpinofa , flore herbaceo pentapetaloïde; fruétu ficco, nudo, canaliculato , lappaceo. SLoan. Car. 137. Hiff, 2. p.25.4 167. Ray. Dendr. 95. Cet arbrifleau grimpant fe trouve aufli dans les forêts de Flfle de France, particulierement dans celle qu’on traverfe après avoir pañle la riviere feche , pour aller du Port Louis à la fucrerie de la Villebague, la feule qui fubfifte dans cette île des deux qui avoient été établies par M. de La Bourdonnais. En 1752 la Villebague ne fournifloit plus à la colonie que du médiocre Taffia, la culture des cannes à fucre étoit abandonnée ; mais M. Magon, Directeur de la Compagnie des Indes, étant paflé Gouverneur général de l'île, y rétablit cette culture, qui de- vint très importante peu de temps après qu'elle eut été mife en valeur. La colonie étant venue à manquer du comeftible de toute efpece, parcequ'un ouragan arracha & enleva la plus grande partie de la récolce qui étoit avancée ; & la caifle manquant d'argent, M. Magon trouva alors aflez de fucre fabriqué pour armer un vaifleau qu'il envoya aux POLYGAMIA, DIGCIA. se Indes, & qui ne tarda pas à nous apporter du fecours. Ce ne fut pas la feule reflource de cet habile Gouverneur ; il connoifloit les mouf- fons pour arriver à tous les ports des grandes Indes, & les objets de commerce de ces ports. Il fit partir autant de navires qu'il put en arimer; &, par les fages melures qu'il prit, nous vimes fucceflivement rentrer ces vaifleaux chargés de denrées, qui diffiperent la crainte de la famine. PAAPN EAUX. PANAX (Mororotoni) folis digitatis, foliolis lanceolatis, undulatis ; fubtüs ferrugineis ; Aoribus paniculatis. ( 7'ABULA 360.) Jacaranda arbor , polyphylla , maximè procera, Barr. Fran. Equin. 61. ARBOR TRUNCO centum-pedali, ad fummitatem ramofo ; RAMIS erectis , hinc & indè fparfis. FozrA ampla, alcerna, digitata; FoLroLIS octo, erectis, inæqualibus , ovato-oblongis, acutis, undulatis, rigidis, integerrimis, fupernè glabris , viridibus , infernè fulvis, fubtomentofis, bafi plicatis, pedicellatis, pedicellis in orbem difpofitis, ad apicem petioli longiflimi , cylindraceï , infernè membranacet, coriacei, am- plexi-caulis. FLORES paniculati , terminales & axillares : panicula ex axillà vaginæ latæ, membranaceæ cegreditur. RaMr & RAMUSCULI ad bafim fquamulà muniuntur. Involucrum minimum , umbellæ feptem aut oéto-floræ. Frucrus; bacca fubrotunda, comprefla, difperma , aut trifperma, quatuor laciniis calicis, & duobus ftylis coronata. SEMI- NA plana, femi-orbiculata. Fruétum ferebat Maio nondûm maturum. Lignum albicans, leve ; aromaticum. Folia itidem & fruétus. Habitat Caïennæ & in fylvis Guianæ. Reperitur etiam in fylvis in- fulæ Sandominicanæ. Nomen Caribzum MOROTOTONI ; Gallicum ARBRE DE MAI, ou DE S, JEAN, ExrzicarTio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEXAGESIMÆ 1. Bacca. Calix. Difeus. Sryl. 2. Bacca cum duobus feminibus. 3. Bacca cum tribus feminibus, 9$.0: . POLYGAMIA, DIGCIA. L’ARBRE DE MAL (PLANCHE 360.) Le Morototoni eft un ARBRE de très haute futaye. Son Tronc cft couvert d'une Écorce blanchâtre , & s'éleve à environ cent pieds, quoi- qu'il n'ait que deux pieds de diametre. Son sors eff blanc, peu ferré, léger & moëlleux au centre. Il n’a de BRANCHES qu'au fommet ; elles s'étendent de toute part & fe redreflent; elles repréfentent une tête arrondie. À l'extrémité des branches naïflent plufieurs FEUILLES pal- mées , alternes, dont le pédicule forme à fa naïflance une gaîne qui embrafle prefque toute la circonférence de la branche. Cette gaine fe prolonge au deflus de l’aïffelle de la feuille d'environ demi-pouce. Elle eft coriace, droite, terminée en pointe. Le pédicuie a un pied & quelques pouces de longueur ; il eft cylindrique , & porte huit lobes difpofés en main ouverte, autour d'un difque charnu qui le termine, Les lobes font inégaux, les plus grands ont huit pouces de longueur, fur trois de largeur. Ils font oblongs, ovales, fermes, ondés fur leurs bords, pliés à leur naiffance, & terminés en pointe, Leur couleur eft verte en deflus, & comme dorée en deflous, par un duvet doux au coucher, & roux. Leurs pédicules particuliers font fermes ; ils ont de- puis un pouce jufqu'à deux pouces & demi de longueur. Ces lobes épanouis font toujours tournés vers le ciel par leur furface fupéricure. À l’extrémicé des rameaux font fepr à huit grandes panicules de fleurs, dont chaque branche, ainfi que les rameaux, naïflent de laïflelle d'une ÉCAILLE courte & roide. Ces rameaux fe divifent en plufeurs BOUQUETS alternes. Chaque bouquet eft compofé de fept à huit fleurs difpofés en maniere de petite ombelle. La fleur étoit paflce. Je n’en ai obfervé que le fruit. Il m’a paru que l'ovaire portoit les pétales & les étamines. Il étoit couronné par quatre petites dents. Il confervoit en- core deux sTyLes grêles, courbés & oppofes. Le fruit, qui n'étoit pas encore dans fa parfaite maturité, étoit arrondi, couronné , comprimé fur deux faces , marqué d’un fillon dans fa longueur, & fe divifoit en deux parties dures & un peu coriaces qui contenoient chacune une femence. Quelquefois ce fruit eft triangulaire , & pour-lors il fe divife en trois parties. POLYGAMIA, DIGCIA. os Le bois, les feuilles & les iruits de cet arbre font aromatiques. J'ignore les ufages auxquels 1l eft employé, & je penfe qu'il ne faut pas le confondre avec le Jacaranda de Marcgrave. Cet arbre eft nommé par les Créoles & les Negres ARBRE DE MAI, ou ARBRE DE S. JEAN. On le trouve dans les taillis de l'ile de Caïenne , où il séleve au plus à vingt-cinq pieds de haut: il eft rare qu’il y porte des fleurs. Les arbres, que j'ai examinés & décris, croïflent en quantité à plus de quarante lieues du bord de la mer, dans les grandes forêts défertes qui font vers la fource de la crique des Galibis. J'ai aufli obfervé cet arbre pendant mon féjour à Saint-Domingue, Il étoit très haut & on Pre de fort loin. Il étoit en fruit dans le mois de Mai. . Il eft nommé MOROTOTONI par les Galibis. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTIEME, 1. Baie. Calice. Difque. Sryles. 2. Baie à deux afïles. \ 3. Baie à trois aîles. III. POLYGAMIA TRIŒCIA. Re US. 1. FICUS ( Curica) foliis palmatis. Lin. Spec. 1513. Ficus communis. BauH. Prn. 457. Ce Figuier eft cultivé à Caïenne. Il y en avoit un quarré planté au jardin du Réduit à File de France. 2. FICUS (Zrdica) foliis lanceolatis, integerrimis , petiolatis, pedun- culis agoregatis ; ramis radicantibus. "Lin. Spec. 1514. Ficus die maxima , folio oblonges funiculis è fummis ramis di- miflis & radices agentibus {e propagans ; fruétu minori, fphærico, fanguinco. SLOAN. Cat. 189. Hift. 2. p. 140. 1. 223. Varinga latifolia. RuMPH. 46. 3. p. 127. &, 84. Tficlia, Rasep. Mal. 3. p, 85.1, 63. 952 POLYGAMIA, TRIECIA. J'ai cultivé cette efpece de Figuier à l'Ile de France, au jardin du Réduit. On me l’avoit apporté de Madagafcar. 3. FICUS (rraculata) foliis oblongis , acuminatis , ferratis. LIN. Spec. 1S15. Ficus caftaneæ folio, fruétu globofo , maculato. PLum. Car. 21: BurM. Amer. 122.1. 132.f1. 4. FICUS (Americana) foliis ovato-oblongis, venofis, integerrimis; baccis axillaribus, pedunculatis , confertis. BuRM. Amer. 124. Cie 2e Ficus alia foliis lauri, fruétu minori. PLum. Car. 27. 109. 4. 7. s. FICUS folio citri acutiore , fruétu viridi. PLum. Cat. 21. M]: tab: LIT Te VOL. Ficus foliis ovato-acutis, integerrimis ; fruétu in alà folitario. Burm. Arner: 193003 Te fe 2e Ce Figuier fe trouve communément dans les forêts de l'Ile de France , où il eft nommé FOUCHE. 6. FICUS lauri effigie, fru&tu minimo. Prum. M}: 1ab. 112. vol. 7. Cette efpece fe trouve encore à l'Ile de France, où elle eft appellée FOUCHE. L'on nourrit avec fes rameaux les tortuës de terre qu'on y apporte de l'île Rodrigue. P.E REP: E AR(TasuEA 361.) FEMINEUS FLOS. InvozucruM carnofum, monophyllum, ad oras dentatum, fubtùs fquamofum, multiflorum. CAL. PERIANTHIUM tubulofum , versüs fummitatem ventricofum; quadripartitum. PIST. GERMEN fubrotundum, SryLus craflus, oblongus , hirfutus. SricMaA bilobum. PER. Caux fucculentus, hirfutus , coccineus ; denticulis quatuor coronatus, SEM. unicum , angulatum. Flores mafcul: defiderantur. PEREBEA POLYGAMIA, TRIŒCIA. 953 PEREBEA Guianenfis. ( TABULA 361.) ARBUSCULA plures emittens CAULES ftriatos , flexiles. Forra al- terna , ampla, glabra, fubfeflilia, ad oras remotè dentata, ovato-ob- longa, acuta, punétis tranflucidis quai pertufa, STIPuLA ampla, longa, femi-amplexicaulis. FLoREs numerofi,:(30 & amphüs), 1 in éodem invo- lucro , virefcentes. FRUCTUS maturus, coccineus. FoLiaA lacerata, cortex crunci incifus, lateum fuccum fundunt. Florebat Maio. Habitat ad ripam fluvii Courou, viginti leucis àmaris littore. Nomen Carybxum ABÉRÉMOU & VÉVÉ EPEROU. ExpzricaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEXAGESIMÆ PRIMÆ, 1. Pars caulis. Placenta infernè vifa. 2. Pars caulis. Placenta fupernè vifa. . Bacca, . Stylus ampliatus & tranfversè [ciffus. Calix apertus. Pftillum. . Germen. Srylus. Suigma. . Semen ampliatum. . Semen naturale. LE PEREBIER de la Guiane. (PLANCHE 361.) C’eft un ARBRE de moyenne grandeur, qui, de fa racine poufle plufieurs TRoNcs droits , flexibles, dont la grofleur eft de quatre à cinq pouces de diametre. Ces troncs portent des BRANCHES ftrices dans toute leur longueur, garnies de FEUILLES alternes, oblongues, ovales , lifles, vertes , luifantes, ondulées à leur bord , terminées en pointe, longues d'un pied & plus, fur environ cinq pouces de largeur, partagées par une côte faillante en deflous, d’où partent des nervures latérales, qui vont en fe courbant fe réunir vers le bord. En préfen- tant ces feuilles à la lumiere, elles paroïflent toutes criblées de points tranfparents. Elles n’ont prefque point de pédicule avant leur dévelop: pement. Elles font renfermées dans une longue sriPUuLE membraneufe qui tombe, & laïfle fon impreflion fur la branche qu’elle entouroit. À l'aflelle des feuilles naiflent plufeurs fleurs fur un placenta Hecdéèee 0$4 POLY GAMIA,TRIECITA. charnu, découpé à fon bord en plufieurs parties, & qui en deflous pa- roit avoir été chargé d'ÉCAILLES; ce que Fon connoiît par les impreflions qui yreftent. Ce placenta a deux pouces & plus de diametre, & fup- porte plus de trente fleurs preffées les unes contre les autres. Chaque fleur eft un calice allongé en tuyau, renflé par le haut, & divifé en quatre petites dentelures. En ouvrant ce tuyau, on trouve un PIsTIL dont l'ovaire eft arrondi , furmonté d’un sryce charnu , un peu velu, terminé par un STIGMATE divifé en deux lobes, & chargé de petites pointes noirâtres, ce qu'on ne peut bien voir qu'avec la loupe. Le PISTIL, conjointement avec le caL1ce , devient une BAIE molle, légerement velue, d'un rouge de corail, & de la grofleur telle qu’elle eft repréfentée dans la figure qui porte à fon fommer les quatre den- telures du calice, fermées ou relevées. Ce fruit contient une feule sEMENCE arrondie & pointue. Lorfque les fruits font en maturité, le placenta fubfifte ; il devient convexe. Les fruits fe trouvent alors écar- ces les uns des autres, & à mefure qu'ils müriflent, ils tombent. Je n'ai vu de cer arbre que la fleur femelle. Je n'ai point rencon- tré l'individu qui porte des fleurs mâles. Toutes les parties de cet arbre étant entamées, rendent un fuc lai- teux. Je lai trouvé dans le mois de Mai, au bord de la riviere de Cou- rou , à vingt lieues du bord de la mer. On fe fert de fon écorce pour faire des liens. Il eft nommé par les Galibis ABÉRÉMOU , & VÉVÉ ÉPEROU. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIKANTE-UNIEME. 1. Porrion de tige. Placenta vu en deffous. 2. Portion de tige. Placenta vu en deffus. 3. Baie. 4. Style graff & coupé en travers. s. Calice ouvert. Prfhl. 6. Ovarre. Style. Stigmate. 7. Graine groffie. 8 . Graine de oroffeur naturelle. POLY GAMTA, TRIG CTA: 955 COU,S S À P OA (Tl'asvrA 362.) CAL. Cor. Sram. Pisr. defiderantur. PER. Bacca fphærica. SEM. plurima, minima, pulpa involuta, in capitulum. colleéta, pla- centæ communi affixa: COUSSAPOA larifolia. (T'ABULA 362.) ARBOR fexaginta-pedalis & ampliüs , ad Cacumen trunci ramofa; RAMULI cylindracei, tubulofi, fragiles. ForrA ovata, obtufa, glabra , fubcüs rufefcentia , fupernè viridia ; integerrima, pctiolata. STIPULE monophylla , amplexicaulis, oppofitifolia, oblonga, conica, latere in- terno dehifcens, gemmam includens. FLORES ‘corymbof, axillares. Frucrus het conftant & pluribus feminibus pulpà involutis, & in capitulum rotundum colléétis. Foria lacerata, cortex trunciaut ramorum vulneratus, fuccum lutef centem eflundunt, Fruétum ferebat Novembri, Habitat in fylvis propè fluvium Sirerrari. LE COUSSAPIER a large feuille. ( PLANCHE 362.) Le Tronc de cet ARBRE s’éleve à foixante dix pieds, fur troïs pieds de diametre. Son Écorce eft grifâtre & gerfée. Son Bois eft rouflàtre & peu compacte. Il poufle à fon fommet plufieurs BRANCHES droites, écartées , un peu inclinées ; elles font chargées de RAMEAUx garnis de FEUILLES alternes, lifles, entieres, ovales, fermes, vertes en deflus , & rouffâtres en deflous. Les nervures font fort faillantes. Les plus grandes feuilles ont cinq pouces de longueur, fur trois pouces de largeur. Leur pcdicule eft long d’un pouce, convexe en deflous, applati en deflus. Elles ont à leur naïflance une sriPuLE longue qui entoure la tige, & enveloppe le bourgeon. Cette ftipule, qui eft en forme de fpathe, tombe de bonne heure. Elle s'ouvre du côté oppofé à la feuille , & laifle fon impreflion marquée tout autour du ramçau. On voit à routes les extrémités des rameaux cette ftipule qui contient le bourgeon. Les FLEURS naiflent à l’aiflelle des feuilles, fur un ou deux petits bouquets. Elles font ramaflées enfemble en forme de petite rête fphc- Éécetcy 956 POLYGAMIA, TRIGCIA. rique. Je n'ai pas vu les fleurs. Je n'ai pu obferver que les fruits. Ce font des têtes fphériques compoféés d’une membrane fucculente. Toutes ces femences font attachées fur un placenta fphérique. Cet arbre eft nommé COUSSAPOUI par les Galibis. Il croit dans les grandes forêts de la Guiane qui s'étendent fur le bord de la riviere de Sinémari, à cinquante lieues de fon embouchure. Il étoit en fruit dans le mois de Novembre. L'écorce & les pédicules des feuilles entamées ou coupées, laiflent couler une liqueur jaunâtre. 2. COUSSAPOA (anguftifolia) folis ovato-oblongis , fabtüs Fan neis ; fruétu nigto, globofo, folicario, pedunculato. (TA BULA 363.) Species altera occurrit FOLIIS minoribus, ovato-oblongis, obtufis ; FRUCTU mayori, folitario, pedunculato , axillari, Nomen Caribæum cOUSS APOUI. LE COUSSAPIER à feurlle étroite. (PLANCHE 363.) Cette efpece differe par fes FEUILLES plus obtufes , plus étroites par le bas, par ces nervures qui font moins nombreufes, (les plus grandes ont trois pouces de longueur, fur environ deux pouces de largeur ) & par ces FRUITS qui font beaucoup plus gros, folitaires, ou deux à deux, attaches chacun à un pédoncule particulier. Cet arbre eft auffi nommé cOussAPOUI ; & il porte également fon fruit en Novembre. IV: LE LRAGY NEA TOVOM ITA: (TazuLA.36 3:)auno CAL. PERIANTHIUM diphyllum ; foliolis fubrotundis , concavis. €OR.: PETALA quatuor, ovata, acuta, concava, Viridia, difco piftilli inferta. STAM. FILAMENTA numerofa, viginti aut viginti-quinque ) creéla > difco inferta,, ANTHERÆ ire > biloculares. POLYGAMIA,TETRAGYNIA. 5, PIST. GERMEN fubrotundum, quadrifulcatum. Sricmara quatuor , fubrotunda. PERLE SEM TOVOMITA Guianenfis. (TABULA 364.) Arg8or mediocris, TRUNCO decem-pedali , ad fummitatem ramofo; RAMULIS foliofis. ForrA oppofita, ovata, acuta , fupernè viridia , in- fernè albicantia, venis rubris notata, petiolata, amplexi-caulia, FLORES terminales , corymbofi, finguli ad bafñim fquamulis binis muniti. E trunco & ramis efluit fuccus , qui exficcatus fit refina lutea, tranf lucida. - Florebat Septembri. Habitat in {ylvis Courou , quindecim milliatibus, à maris littore. Nomen Caribæum FOTOMITE. ExP1ICATIO T'ABULÆ SEXAGESIMÆ QUARTÆ, 1. Pars corymbr. Gemma floris. 2. Flos expanfus. 34 Stamina. 4. Sramina ampliata. s. Germen. Stigmata. LE TOVOMITE de la Guiane. (PLANCHE 364.) Cet ARBRE cft de moyenne grandeur, Son rRoNc, qui s’éleve de près de dix pieds, a environ un pied de diametre. Son écorce eft rougeatre. Son Bots eft compaéte & dur. Son obier eft blanc, & fon cœur rouge. Sa tête eft branchue, rameufe, & ne porte des FEUILLES que fur les jeunes rameaux. Elles y font deux à deux, oppofées, & leur pédicule les embrafle. Leur forme & leur grandeur font exprimées dans la figure ; elles fonc vertes en deflus, blanchâtres en deflous, marquées de nervures rouges. Les FLEURS naïflent à l'extrémité des rameaux, fur des bouquets qui fe divifent en plufieurs petites branches oppolces , applaties & articulées avec deux petites ÉCAILLES à chaque articulation. Ces fleurs ont également à la bafe de leur pédoncule, qui eft applati & articulé, deux petites ÉCAILLES , & chaque petite branche poïte trois fleurs. 258 POLYGAMIA, TETRAGYNIA. Le cauice eft formé de deux feuilles arrondies, concaves, vertes. La coroOLLE eft à quatre pétales verts, ovales, concaves, terminés en pointe ; attachés autour d'un difque au defflous de l'ovaire. Les ÉTAMINES font au nombre de vingt & quelquefois de vingt-cinq, placées fur le difque qui porte l'ovaire. Leurs FILETS font blancs, droits, fermes, prefque égaux. Leurs ANTHERES font à deux bouries, réunies par le haut, & écartées par Le bas, marquées d’un fillon à leur milieu. Au centre des étamines eft un ovaire à quatre angles, couronné de quatre petits corps arrondis qui font autant de STIGMATES. Je n’ai pas pu rencontrer l'ovaire en maturité. L'on trouve fur l'écorce de cet arbre des larmes d’une réfine jaune & tranfparente. Cet arbre eft nommé VOTOMITE par les Galibis. Il croît dans les forêts qu’on trouve en allant de Courou à Sinémari, à quinze lieues du bord de la mer. Je l'ai obfervé en fleur dans le mois de Septembre. L'on a grofli toutes les parties détachées de la fleur. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-QUATRIEME. 1. Portion de bouquet. Bouton de fleur. 2. Fleur éparoute. 3. Éramines. 4. Deux étamines groffies. s. Ovaire. Sirgmates. CLASSTS: XXEFV. CRYPTOGAMIA, FFT AL GE CCCCLXXXIX. SALVINIA. PAPE ICES. CCCCLXXI EQUISETUM. ECGCLXXI. OPHIOGLOS- SUM. CCCCLXXII. LEMMA. CCCCLXXIV. OSMUN DA. CCECEXXV. A CROST I- CHUM. COCELXXNIL P'TERILS, : CCCCLXXVIL POLYPODIUM. CCCCLXXVIH ADIANTUM. CCCCLXXIX. TRICHOMA- NES LE, MUSCEI COCELXXX. | :L YCOPO- DIU M. CECCEXXXTI. PORELEÆ CECCEXXXH. SPHAGNUM. CCCCLXXXIIT. BUXBAUMIA. CCCCLXXXIV. PHASCUM. CCCCLXXXV. \POLYTRE CHUM. CECCLXXXVI MNIU M. CCCELXXXVI. BRYUM. CCECLXXXVHLHYPNUM. CECEXC, JUNGERMAN- NIA. CCCCXCI TARGIONIA. CCCCXCI. MARCHAN- TA, CCCEXCII. BLASIA. CCCEXCIV. -RICEEHIA. ECECXCV. : ANTHOCE- ROS. GCCCXCVI." LICHEN, CCCCXCVI. CHARA. CEÉCECXCYIL TREMELLA, ÉCECXCE FUCUS. D} U L VA. DI. CONFERVA. DII. BTSSUS, EVoruFU NuG K DPI, - AGARICUS, DIV MBALETUS: DV. CEMFEMRQUS: DVÉ MORE ZIZ A. DVIX LEGOPERDON. DVÉE MEUPER A: ACT) FÉUINIQUS DX. FUNGOIDES. 960 PA LM Æ : PSE. N-N._A:T MIO ETLE; DXIT . IC CAS: DXI PHGŒNIX. DXIL 2 COCO DXIVNEACLE MrA CR AUSES LS XXE CRT SR RAIDE PANNE ee EF TL ACYETS, EQUISETUM. Le E QUISETUM (giganteum) caule ftriato arborefcente, fron- dibus fimplicibus , ftriétis, fpiciferis. LIN. Spec. 1 $ 17. Equifetum altiflimum , ramofum. PLum. Cas. 1. BuRM. Amer. p.11 52 1ab#3125 2/2; La PRÊLE ou QUEUE DE CHEVAL. OQ PH I.0:G L'O'SS' UM 1. OPHIOGLOSSUM (resiculatum) fronde cordata. Lin. Spec.r s 18: Ophiogloflum cordatum & reticulatum. Prum. F7/. 141.2, 164. Ophioglofflum, vulgaris facie. PET. 179. £. 10. f. 4. LANGUE DE SERPENT , à lIfle de France. Cette plante fe trouve aufi dans des ravines de la montagne de Pitrebor. LSEM MA 1. LEMMA. B. DE Juss. 4€. Ac. R. p. 1740. p. 263. Lens paluftris, quadrifolia. BaAuH. Pin. 363. Marfilea (guadrifoliata) folis quaternis. Lin. Spec. 1563: LA RANEUTE. On trouve encore abondamment cette plante à l'Ifle de France, à droite & à gauche de la route qui conduit de la ville à la riviere des CRFPTOGAMIA; FILICES. 961 des Lataniers, & toujours dans des petites mares ; c’eft la raifon pour laquelle on la nommée LA RANEUTE, parcequ'en langue Ma- dégafle rana fignifie de l’eau. O:.S:M UiN°Dr4 1. OSMUNDA (phylliridis) fcapis caulinis geminis, fronde pinnatä, caule lævi. Lin. Spec. 1520. Ofmunda lanccolata & fubriliter ferrata, PLrum. Filic. p.133. JL. 156. OSMONDE ou LANGUE DE CERF. 2. OSMUNDA (fCandens) caule fcandente, frondibus pinnatis , oppo- ficis, pinnis oblongis, acutis, fuboppofitis. Sjeru - valli-panna altera. Aorr. Mal. pag. 67. t. 34. vol. 12. Filix fcandens, Malabarica ; foliis alternis, integerrimis. PETIVER. Gaz. tab. $ 4. fig. 9. OSMONDE GRIMPANTE, fe trouve également à l'Ile de France, fur la route de Moka, au port du Sud-ef. A CR OS. EC HD. 1. ACROSTICHUM ("arginatum) frondibus pinnatis; pinnis ob- longis , integerrimis, undulatis, acuminatis ; ftipite nudo. Lin. Spec. 1526. Filix major , in pinnas tantüm divifa oblongas, anguftafque non crenatas. SLoAN. Æift. Jam. £. 1. pag. 84. Car. p. 18. tab. 40. 2. ACROSTICHUM (ebeneum) frondibus pinnatis; pinnis fefilibus, oblongis, finuatis ; fummis breviflimis, integerrinus. Lin. Spec. 1528. Filix feu Filicula albiffimo pulvere confperfa. Pium. Filic. 1. 40. ERA les ; UE Filix non ramofa, minima; caule nigro; furculis raris; pinnulis an- guftis, raris, brevibus , acutis, fubrüs niveis. SLOAN. Hifi. Jam. z. 1. pag.92. Cat. p.20. tab. 53. f. 1. POTTER ES. 1. PTERIS (/zeata\ frondibus fimplicibus, linearibus, integerrimis, longitudinaliter fruttificantibus. Lin. Spec. 15 30. FORÈRE 062 CRYPTOGAMIA, FILICES, Lingua cervina longiflimis & anguftifimis fois. Prum. Amer. 28. 2. 4. Fil. 123. tab. 143. Moris. Hifi. 3. p. 558. Ray. Suppl.s2. Phyllitis lineata, graminis folio longiflimo. Per. F1. 126.1. 14.f.3. P O'L'Y'P'ODMTPEM: 1, POLYPODIUM (srifoliatum) frondibus ternatis, finuato-lobatis ; intermedià majorc. Lin. Spec. 1547. Hemionitis maxima trifolia. Prum. Frlic. ab. 148. pag. 117. Hemionitidi affinis, filix major trifida , auriculata; pinnis latiffimis, finuatis. SLoan. Hifl. Jam. t. v. pag. 85. Car. p.18. tab. 42. Hemionitis altera, pentaphylla & elegantior. PLum. Fi/ic. tab. 1 47. Pag. 126. 2. POLYPODIUM (exalratum) frondibus pinnatis ; pinnis enfifor- mibus, integris, bafi inferiore introrsüm, fuperiore fursum gibbis. Lin. Spec. 1546. Lonchitis glabra, minor. Prum. Filic. 1ab. 63. pag. 48. 3. POLYPODIUM (Guianenfe) frondibus pinnatis ; pinnis latis, crenatis , fuboppofitis. Filix minor, in pinnas tantüm divifa raras, oblongas, latafque, cre- natas. SLOAN. Æ1ft. Jam. t. 1. p.86. Cat. p.18. tab. 43. fig. 2. Filix minor, in pinnas tantüm divifa crebras, plerumque ex adverfo fitas, oblongas, latafque, crenatas. Scoan. Hift. Jam. r. 1. p.86. Cat. p.18. 1ab. 43. fie. 1. Lingua cervina , fcandens ; foliis laurinis , ferratiss PLum. File. tab. 117. - 4. POLYPODIUM (ad'antoïdes) pinnis auriculatis. Filix arborefcens , adiantoïdes, minor. PLum. Fiic. fig.7. pag.7. s. POLYPODIUM ( /érratum) fronde fimplici ; pinnis alternis , fer- ratis. Lonchitis minor , pinnis latiorious, leviter denticulatis , fuperiori latere auriculatis. SLoAN. if. Jam. vol, 1. pag. 78. Cat. p. 16. tab. 33. fig. 1. 6. POLY PODIUM (repens) fronde lanceolatä, integerrimä, longiflima. Lingua cervina radice repente , viridi, punétulis nigris notatà. Prum. Filic. tab, 134. pag.117. CRIMPTOCAMIA,FILICES,. 963 7. POLYPODIUM (rigidum) frondibus integerrimis, glabris, acutis. Lingua cervina rigida & glabra. PLum. Frlic. tab. 135. 8. POLYPODIUM (#1nimum) fcandens; foliis fubrotundis, crañis, acutis. Phyllitidi fcandenti affinis, minima; folio craflo, oblongiori. SLoan. Hift. Jam. sr. p.74 Car. p.15. tab. 28. fig. 3. A DA ANT, U M. 1. ADIANTUM ( Guianenfe) fronde pinnatä ; pinnis oppofitis ; pin- nulis reniformibus. (T'ABULA 365.) PLanNTA perennis. Rapix repens, nigra, fubtüs fibras capillaceas emittens, fuprà glabra ; frondes bipedales, & ampliùs, per intervalla protrudens , petiolatas ; petiolo longo, nudo , ab uni parte convexo ; alternà fulcato ; fupernè impari-pinnatas; pinnis fuboppofitis, remotis, fubfeflilibus, in pinnulas creberrimas, fuboppoñitas, femi-lunares, divilis; à bafi ad apicem pinnæ fenfim minores , mutuo fibi incum- bentes. Quælibet pinnula nervis minutiflimis ftriata, luci oppoñita tranflucida , ad marginem florifera , floribus membranà tenui reflexà “tectis. Habitat in fylvis Guianæ , & in ffluris rupium. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ SEXAGESIMÆ QUINTÆ, 1. Pars caulis naturalis. 2. Pars caulis. Lobus folit naturalis. LE CAPILLAIRE de la Guiane. (PLANCHE 365.) La RACINE de cette efpece de Capillaire eft noueufe, traçante; rouffâtre, garnie de menues fibres , longues & rameufes. De chaque nœud elle poufle une FEUILLE haute de deux pieds & demi, nue par le bas, & divifée par le haut en deux rangs de lobes prefqu'oppolés, écartés les uns des autres d'environ un pouce, L'on compte de chaque côté cinq, fix, fepc & huit lobes > & un impair qui termine les deux rangces. Ces lobes font plus larges à leur bafe, & vont en dimi- nuant juiqu'à leur extrémité ; ils font partagés profondément , de chaque côté, en plufieurs portions arrondies à leur bord fupérieur, FFFFFF ij 964 CRYPTOGAMIA, FILICES. raillées en forme de croiflant à leurs bords inférieurs , & très retrécies à leur bafe. Les fupérieures font courtes & arrondies; toutes ces por- tions font rapprochées les unes des autres. Elles font vertes, minces, luifantes , veinées par des nervures délicates , qui prennent naiflance de leur bafe, & fe répandent dans tour leur tiflu intérieur. Le bord fu- périeur de chaque portion eft membraneux, réplié en deflous, pour couvrir les fleurs qui y font placées. La partie de la feuille qui eft nue, eft rouflàtre , haute de dix-huit pouces, convexe en deflous, creufée en gouttiere en deflus. Il en eft de même de la côte de la feuille, & de celle de tous fes lobes. Cette plante croît dans les forêts de la Guiane, au bas des collines. EXPLICATION DE IA PLANCHE TROIS CENT SOIXKANTE-CINQUIEME. 1. Portion de tige de groffeur naturelle. 2. Portion de tige. Lobe de la feurlle de grandeur naturelle. 2. ADIANTUM (fagittatum) frondibus fimplicibus, fagiatis, fipi- tatis. (T'4BULA 366.) PLanTA perennis. Raprx fibrofa, ramofa, reptans; quatuor , quin- que aut fex FRONDES fagittatas, integerrimas, ad marginem fubrüs flo- riferas , petiolatas, emittens ; petiolo nigricante, lucido , tenui, ob- longo , fubtüs convexo, fuprà fulcato. Habitat in fylvis Guianæ, & in fifluris rupium. ExpLicATio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEXAGESIMÆ SEXTÆ, 1. Pars folit ad marginem florifera. LE CAPILLAIRE à flêche. (PLANCHE 366.) La RAGINE de cette efpece de capillaire eft menue, rouflatre , tra- çante, garnie de fibres délices, rameufes à leur extrémité. Elle pouffe de diftance en diftance destouffes de cinq à fix FEUILLES, dont la forme approche de celle d'un fer de fléche terminée par une longue pointe, Elles font vertes, liffes, minces, avec un grand nombre de nervures très fines, qui fe terminent à une ligne noire, qui entoure toute leur CRYPTOGAMIA, FILICES,. 906$ circonférence, à deux lignes près de leur bord. Cette ligne noire eft formée par une trainée de fleurs couvertes par une membrane tranf parente. Ces feuilles font portées fur un long pédoncule roir, life & luifant, convexe d’un côté, & fillonne de l’autre dans toute fa lon- gueur. La plante eft repréfentéc de grandeur naturelle, Elle croît dans les grandes forêts de la Guiane, au pied des collines, & dans les fentes des rochers. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-SIXIEME. 1. Portion de feuille bordée de fleurs. 3. ADIANTUM (pulverulentum) frondibus bipinnatis ; pinnis ova- libus, anticè truncatis, unifloris; fbipire hirto. Lin. Spec. 1550. Lonchitis ramofa , pediculis nigris, pulverulentis. PLum. Férc. Jig- $5+ Pag. 43. Adiantum nigrum , ramofum, pulverulentum & falcatum. Deféripr. Planr. Amer. tab. 47. pag. 32. 4. ADIANTUM (trapeziforme) frondibus fuprà decompofitis; foliis alternis ; pinnis rhombeis , incilis, utrinque fruétificantibus. Lin. Spec. 1,59. Adiantum nigrum, ramofum, maximum; foliis majoribus trapezii in modum figuratis. SLOAN. Aiff. Jam. t.r. p. 98. Car.23. cab. 5 0. 5: ADIANTUM fimplex aut vix divifum , caule tereti ; foliis amplis, triangularibus , impetiolatis. BRowN. Æif£. Jam. pag. 87. 2 38. Ta Lonchitis ferrata & retufa. Prum. Filic. fig. s 2. pag. 40. 6. ADIANTUM fruticofum , coriandri folio, Jamaicenfe ; pediculis foliorum politiore nitore nigricantibus ; fortè Adiantum frutico- fum. PLuk. A/m. pag. 10. tab, 254. fig.r. 7. ADIANTUM nigrum , non ramofum, majus; pinnulis majoribus, tenuibus, trapezii in modum figuratis. SLOAN. Æiff. Jam. tr. pag.94 Cat.p.zi. tab,ss. fig. 2 566 CREFPMOG'AMTA, PFILICES, TER IC D'ONMPA UNIES. 1. TRICHOMANES (7embranaceum) frondibus fimplicibus, oblon- … gis, laceris. Lin. Spec. pag. 1560. Phyllitis fcandens, minima, mufci facie ; foliis membranaceis , fub- rotundis. SLOAN. Hift. Jam.pag.74. Cat. pag. 15. tab. 27. fig. 1. 2. TRICHOMANES ({ crifpum) frondibus pinnatifidis , lanceolatis ; pinnis parallelis , fubferratis. Lin. Spec. 1560. Polypodium crifpum, caliciferum. PLum. Filic, fig. 86. pag. 67. 3. TRICHOMANES (pyx1diferum) frondibus fubbipinnatis ; pinnis alternis, confertis, lobatis, linearibus. Lix. Spec. 1561. Filix pyxidifera. Prum. F5. p.74. tab. So. fig.e. PLANTES dont on n’a pas pu obferver les fleurs. 1. FILIX non ramofa, major, furculis crebris; pinnulis longis , anguftis. SLoAN. Hiff. Jam. 1.1. p.90. Cat. p.19. tab. $o. fig. 1. 6 tab. st. 2. FILIX non ramofa, minima, furculis crebris ; pinaulis breviflimis , anguftis. SLoan. Æ1ff. Jam. 1. 1. p.91. Cat. p 210 1ab.52.f.1. 3. PHYLLITIS fcandens, minima, mufci facie ; foliis membranaceis, fubrotundis. SLoan. Hiff. Jam. 1.1. p.74. Cat. p.15. cab.27. fig.r. 4. PHYLLITIDI multifidæ affinis filix fcandens, in pinnas tantum divifa oblongas, anguftas, non crenatas. SLoaAn. Jam. Hit. s.1. p.88. Cat.p. 19. tab. 46. fig. 1. 11 MOUNS CE LC OPNOS D ARAUENT 4. LYCOPODIUM (Zinifolium) foliis alternis, remotis, lanceolatis; foribus axillaribus. Lin. Spec, 1563. Selago linariæ foliis. Diir. Muft. 440. r. 57. f. 5. Mufcus maximus, linariæ foliis. PLum. F1. 144. r. 166. fig. c. 2. LYCOPODIUM ( obfturum) foliis fparfis decurrentibus, farmentis repentibus , furculis ereétis, dichotomis. Lin. Spec. 1 566. Lycopodioïdes radiatum, dichotomum. Die. Mc. 274. 1.67. CREPPOGAMIA, MUSCI 967 3. LYCOPODIUM ( cernuum) foliis fparfis, curvatis ; caule ramofif- fimo ; fpicis nutantibus. Lin. Spec. 15 66. Lycopodium frutefcens, capillaceum , crifpum, fpicis brevibus, nutantibus. Dir. Mufc. 456. 1.63.f. 10. Mufcus maximus , coridis folio, viticulis latè ramofis. PLum. F2, 144. £. 165. 4 LYCOPODIUM (Bryopter:s) folis fparfis, imbricatis ; ramulis convolutis. Lin. Spec. 1507. Lycopodioïdes fquamofum , hifpidum; extremitatibus convolutis. Dur. Mufc. 472. 1. 66. f. 11. 5. LYCOPODIUM ( Carolinianum) foliüis bifariis, patulis; fuperficia- libus folitariüs ; fcapis longiflimis, monoftachyis. Lin. Spec.1 07. Lycopodium pinnatum, repens; fpicis & pediculis fingularibus, lon- sis Dizz. Mufc. 452.1. 62. f.6. 6. LYCOPODIUM (apodum) foliis bifariis, alternis minoribus ; caule repente; fpicis feflilibus. Lin. Spec. p. 1568. Lycopodioïdes denticulatum, pulchrum, repens; fpicis apodibus. Duc. Hifi. Mufc. pag. 467. tab. 64. fig. 3. 7. LYCOPODIUM (plumofum) foliis bifarüis, patentibus; fuperfciali- bus, femi-ovatis, ciliacis; furculis ereétiufculis; fpicis terminalibus, tetragonis, feflilibus. Lin. Spec. 1568. Lycopodioïdes dentatum , dichotomum, rigidum , minus. DiLL. Mufe. 471. tab. 66. f.10. Mufcus fquamofus, repens. PLum. mer. 36. 1.24. Fil, 43. Ray. Suppl. 31. Planta mufcofa & plumofa Guianenfis, perelegans, minor. BREYN. Cent. 1. p.194 tr. tof. 3. Lycopodioïdes dichotomum, taxiforme. Diiz. Mufc, 471.166. 9. 8. LYCOPODIUM (radiatum ) minus & anguftius. Lycopodioïdes radiatum, filicinum, minus & anguftius. Dix. Muÿc. p. 470.1, 65. n° 7. S PEHPANGENIUMNT 1. SPHAGNUM (palufîre ) ramis deflexis. Lin. Spec. pag. 1569. 968 CRYPTOGAMIA, MUSCE Sphagnum paluftre molle , deflexum ; fquamis cymbiformibus. Dire. if. Mufc. pag. 240. tab. 3U1. fig. 1. Mufcus albicans & fubrubens, in quo rorella crefcit. C. B. Pin. P° 357: B'RAFAUANT 1. BRYUM ( albidum) antheris ereëtis ; foliis lingulatis , obtufis , pa- tulis. LIN. Spec. 1583. Bryum nanum, lariginis foliis albis. Dizr. Æ1f. Muÿft. pag. 364. AG riz HN SP NAUL ME . HYPNUM (fpiniforme) fronde fimpliciffima ; foliolis patentibus, fubulatis ; pedunculis radicantibus. Lin. Spec. 1 5 87. Hypnum ereétum , non ramofum , fpinarum halecum æmulum. Duiz, Hift. Muyc. pag. 332.1ab.43. fig.68. Adiantum feu Polytrichum aureum , medium, capitulo proprio pediculo infidente. Sroan. Aift, Jam. t. 1. pag. 68. Car. p. 12. cab. 25. fig. 4. 4 be . HYPNUM (delicatulum) furculis fubproliferis , plano-pinnatis, cufpidatis ; pedunculis aggregatis. Lin. Spec. 1590. Hypnum flicinum , tamarilci toliis minimis, non fplendentibus ; jetis , caplulis & alis brevioribus. Dir. Mufc. Append.pag.s 46. Lab. 83. fig. 6. . HYPNUM (complanatum) fronde pinnatÂ, ramofi ; foliolis imbri- catis , acutis, complicatis, compreflis. Lin. Spec. 1588. Hypnum pennatum , compreflum & fplendens; caplulis ovatis. Dir. Mufc. 268. t. 34. fig. 7. Mufcus trichomanoïdes , filici-folius, fplendens. Vaizr. Parif. 139. 123202 J 4. HYPNUM cefpitofum , filamentofam , minimum, fubflavum. Drir. Mujc. pag. 282. tab. 36. fig. 18. s. HYPNUM (/érpens) furculis repentibus; ramis filiformibus ; foliis obliteratis. Lin. Spec. 1596. Hypnum trichoïdes ferpens , fetis & capfulis longis, ercétis. Dir. Mujc. pag. 329. 1ab.42. n°64. Mulcus CRYPTOGAMIA,; MUSCI. 969 Mufcus terreftris omnium minimus ; capitulis majufculis, oblongis £ Es 5: A - 2 le] 2 ercétis. Varzz. Bor. Par. p.138. n° 21.1ab.28./[.2.G f. 6 & 7. 6. HYPNUM (c/avellatum) repens ; ramulis ereétis, confertiffimis; ancheris incurvis; operculis inflexis. Lin. Spec. 1,96. Hypnum clavellatum , parvum, repens, fecis brevibus. Dir. Hit. Mujc. Append. pag. ss 1. tab. 85. fig. 17, 7. HYPNUM denticulatum, exiguum , pendulum, atrovirens. Dizc: Hift. Mufc. pag. 332. tab. 43. n°. 67. 8. HYPNUM cerreftre. Mufcus terreftris minor, repens, cujus ramuli foliis mulcis & mini- mis feriatim quadrato ordine difpofitis cinguntur. SLoan. Hiff. 1m, 1. 14b. 25. fig. 3e 9. HYPNUM conplomeratum. Mufcus terreftris , repens, minor ; ramulis circà extremicates con- glomeratis ; foliis capillaceis. SLoAN. H1f£. tom. 1. pag. 68. tab. 25. fig. v LEE A LION SALVINIA. SALVINIA (auriculata) foliis fubrotundis, ad bafim auriculatis; pe- dunculis forum femineorum villofis, erectis & multifloris. (7°4- BULA 367.) PLANTA natans; cAuLICULIS nodofis, pilofis , & ad fingulos nodos, radices ramofas, capillaceas emittentibus. FozrA oppofita, fubrotunda, emarginata , brevi petiolata, ad petiolum concava, margine utrinque reflexo ; infernè tomentofa , pallidè virentia, fupernè rufefcencia, lineis parallelis leviter incurvis exarata, & fecundüm longitudinem, ferie fafciculorum crium aut quatuor pilorum fpiraliter INtOrtOrum , aiperfa. Forte mafculi flores. Feminet flores tres, quatuor aut quinque, pedunculati, pilofi, axillares , longo pedicello pilofo fuffulti. Cazix nullus. Cororra nuka. GERMEN fubovatum, acutum, pilefum, quod in capfulam ovatam, bilocularem, bivalvem, mutatur; & sEMINA plurima, minima, placentæ ramofæ afhixa , continet. Habitat fuprà aquas in territorio Caux, Gpesses 970 CRYPTOGAMIA, ALGÆ. ExpLiIcATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ SEXAGESIMÆ SEPTIMÆ, 1. Folium ampliatum fupernè vifum. 2. Folium ampliatum nfernè vifum. 3. Caulis ampliatus. Femineus flos. 4. Cap/ula. se) . s. J’alvula capfule. Semina. 6. Placenta. LA SALVINE,. (PLANCHE 367.) Cette PLANTE vient fur la furface des eaux dormantes ou qui cou- lent lentement. Elle eft rameufe. Ses RAMEAUXx font gréles , cylin- driques , noueux, couverts de poils. De chaque nœud naiïflent des RACINES menues, branchues & très déliées ; à ces mêmes nœuds font placés deux FEUILLES oppofées, prefque fefliles, arrondies , échancrées à leur fommet, & concaves à leur bafe, dont les bords font relevés. Elles font partagées dans leur longueur pat une nervure peu faillante, de laquelle partent un grand nombre de nervures latérales qui font tou- tes bortées en deflus d’un rang de FILETS rouflâtres , courts, réunis par leur bafe au nombre de trois ou de quatre. Le deflous de la feuille eft couvert d'un léger duvet verdâtre. De l’aiflelle de chaque feuille, près de fon origine, s'éleve une Tic fimple, velue, qui porte trois, quatre ou cinq CAPSULES , chaque capfule aun pédoncule particulier. Les capfules font arrondies, terminées en pointe, & couvertes d'un duvet rouffàtre. Elles s'ouvrent en deux valves, & laiffent tomber un grand nombre de femences menues, qui étoient attachées fur les branches d'un placenta rameux. L'on a grofli toute la plante & les parties détachées. La grandeur naturelle des feuilles approche de celles de l'ongle du doigt du milieu. J'ai trouvé cette plante fur l’eau des rivieres qui ferpentent dans les plaines de Caux. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-SEPTIEME, 1. Feuille vue en deffus , groffie. 2. Feuille yue en defjous , groffies NA ES PA TS CA E] ta . eq e CRYPTOGAMIA, ALGÆ. 971 Tige groffie. Fleurs femelles. Capfule. Valve de la capfule. Semences. Placenta. JUN. GER MLASNUN TEA. . JUNGERMANNIA (/ubfpinofa) pinnulis alternis. Lichenaftrum pinnulis alternis, quafi fpinofis. Dizr. Mufc. Hiff. pag: 489. tab. 70. fig. 16. . JUNGERMANNIA (albicans) frondibus fuprà bipinnatis , apice floriferis ; foliolis linearibus ;, recurvatis. Lin. Spec. 1599. Lichenaftrum auriculatum ; pinnulis anguftis, planis, recurvis. Diece Hifi. Mufc. pag. 492. 1ab. 71. fig. 20. Hepaticoïdes albefcens, foliis pinnatis. V A1LL. Par!f. pag. 100. ÉO TES. . JUNGERMANNIA (reptans) frondibus fubtüs bipinnatis, apice reptantibus ; foliolis quadridentatis. Lin. Spec. 1599. Lichenaftrum multifidum, exiguum, ad bafim florens , per ficcita- tem imbricatum. Dizr. Hift, Mufc. pag. 494. tab. 71. fig. 214. EE C AMEN. . LICHEN (Guianen/fis) ramofflimus, purpurafcens. Coralloïdes ramofiflima , purpurafcens. PLum. Filic. tab. 168. fig.r. LR EM EL LA. . TREMELLA ( Noftoc) plicata, undulata. Lin. Spec. 1625. Tremella terreftris, finuofa, pinguis & fugax. Diz. Mufc.s2.t.10. JA DRE VA ULVA (znreflinalis) tubulofa, fimplex. Lin. Spec. 1632. Tremella marina , tubulofa, inteftinorum figurä. Dizz. Mufc. 47. Lo f.7: CONFER VA. CONFERVA (fluvianhs) filis fimpliciffimis, feciformibus, rectis ; geniculis craflioribus, angulatis. Lin. Spec. 1635. Conferva fluviatilis, lubrica, fetofa, equiferi facie. Dir. Mufc.39. Tr fe 47 Geggggi 972 CRYPTOGAMIA, FUNGT. B IT S'STELS: 1. BISSUS major, fpeluncis, & cellis vinariis innafcens, latiflima, pri- müm alba, deindè aurea, pofteà fulva; filamentis craflioribus & longioribus, fiflilibus. Miche. Nov. Gen. pag. 211. 1ab.90. fig.v. EVE UYNSGRE AGAIN ECUS;: . AGARICUS (campeftris) ftipitatus; pileo convexo, fquamato , al- bido ; lamellis ruffis. Lin. Spec. 1641. Fungus campeftris, albus fupernè , infernè rubens. Baux. Æiff. 3: P- 824. . AGARICUS (exzenélorius) füpitatus; pileo campani-formi albido, Jacero ; lamellis niveis; ftipite fubbulbofo , fubulato, nudo. Lin. Spec. 1643. Agaricus caulefcens, albus; pileo conico; ftipite cylindraceo. For. Lapp. 481. A b UN . AGARICUS ( fimetarius ) ftipitatus ; pileo campanulato, lacero ; la- mellis nigris , lateraliter flexuofis ; ftipice fiftulofo. Lin.Spec.1643. Fungus albus ovum ferens. Buxs. Cenr. 4. p. 16.14.27. fi. 4. AGARICUS (crénirus) ftipitatus ; pileo infundibuli-formi , pilofo ; lamellis æqualibus ; ftipite filiformi. Lin. Spec. 1644. Pocellaria lanuginofa , fupernè cava, obversè conica, externè la- mellata, Brow. Jam. 74. 1.15.f. 1. Fungoïdes cyatiforme , purpureum , intüs villofum, PLum. Car. Pilier, 2279f8. B'O'L'EMUrS: . BOLETUS (zgniarius) acaulis, pulvitanus, lævis, poris tenuiffimis. Lin. Spec. 1645. Agaricus pedis equini facie. TOURNEr. aff. $ 62. . BOLETUS (/anguineus) acaulis, fubmembranaceus, ruber, poris tenuiflimis. Lin. Spec. 1646. 4 D GA TAMRME LS: 1, CLATHRUS (cancellatus ) acaulis fubrotundus. Lin. Spec, 1648. Clathrus ruber. MicH. Gen. 214. 1.93. Boletus cancellatus, purpureus. Prum. F71. tab. 167. fig. h. fig. 1 Len D mm SJ D 1 = 4 y CRYPTOGAMIA, FUNGI. PE Z KZ:A. 275 . PEZIZA ( /enuifera ) campanulara, lentifera. Lin. Spec. 1649. Fungoïdes infundibuli formà ; femine fœtum. VarzL. Parif, 56. AINLT. 6,7: Cette plante croît au bord des caïffes où l’on éleve des fleurs, L Y COOPER DO N. . LYCOPERDON veficarium, candidum. PLum. Spec. p. 17. DAÉRB'E R'A. . TUBERA tefticulorum form , minora. Prum. Flic. 2. 168. fig. 12: . TUBERA candida, mollia. PLum. Fri. r. 167. fig. k. + TUBERA cefticulorum formà, majora. Prum. Filic, tab. 168. fig.m: F'U'NICG'UrS - FUNGUS ftriatus, totus niveus. PLum. Fiic. r. 167. fig.s. + FUNGUS crenatus, tenuiflimus ac niveus. PLum. Fi/ic. £. 167. fig. c. F'UN:G'O'LD'ES: . FUNGOIDES reticulatum , flabelli-forme. Prum. F7. 1ab, 167. fg.s. PALMÆ PENNATIFOLIZÆ. CIVACEX 5. + CYCAS (crrcinalis) frondibus pinnatis , circinalibus ; foliolis linca- ribus, planis. Lin. Spec. 1658. Arbor Zagoe Amboinenfis. Ses. T'hef: 1.p.39.1.25.f.r. Olus calappoïdes. RuMPH. Am. 1. p.86.1.22, 23. Todda-pana, f Mouta-panna. RnreD. Mal. 3. p.9.1.13 G21. COCOs. . COCOS (rucifera) frondibus pinnatis; foliolis enfiformibus, repli- catis. JacQo. Hif£. r. 169. Lin. Spec. 1658. Palma Indica, coccifera, angulofa. Baux. Pin. 502. Cet arbre n'eft pas naturel à Caïenne ; il a été mulciplié par des fruits qui y ont été apportés, & plantés à Courou, 974 PALMÆ: PENNATIFOLIZ. PACE NURUX. . PHŒNIX (daétilifera) frondibus pinnatis; foliolis enfiformibus, complicatis. Palma major. BauH. Pin. $06. Palma daétylifera major, vulgaris. SLoAN. Jam. 174. Palma hortenfis, mas. K@Mpr. Amœn. 688.4. 1,2. f.1,2. Palma hortenfis, femina. K@mrr.Æxor. 668,686.t.1,2.f.2,16,11. Le Le Palmier Datier n’eft pas naturel à Caïenne. J'en ai vu un arbre qui étoit cultivé dans le jardin du Curé; il n’a jamais produit de fruit quoiqu'il Aleurifle tous les ans, parceque ce Palmier porte des fleurs mâles fur un pied, & des fleurs femelles fur un autre, & & qu'il n’y a dans cet endroit qu'un individu. 2. PALMA Paripou. Caraïb. Ce Palmier a deux individus; il eft cultivé fur les habitations , & fe multiplie par des drageons qui pouflent du pied. Les habitans fervent fur leurs tables les fruits de ce Palmier, après les avoir fait cuire dans l’eau. 3. PALMA Maripa. Caraïb. Ce Palmier porte fes fleurs mâles fur un arbre, & fes fleurs femelles {ur un autre. L'on fert aufli fon fruit fur les tables. 4. PALMA Pinao dattylifera, paluftris. PLum. Gen. p. 3. PINAO Caraïb. Ce Palmier croît dans les marais, & fur les bords des rivieres qui font inondés par les marées. On fait, avec fes troncs, des lattes pour couvrir les maifons. On trouve trois variétés de cet arbre, qui different par la hauteur de leurs troncs, par l'étendue de leurs feuillages, & par la groffeur de leurs fruits. 5. PALMA dattylifera, fructu globofo, minor. PLum. Gen. pag. 3. COMAN Caraïb. Ce Palmier croît dans les grandes foréts de la Guiane. Son fruit eft sros comme une bale de fufil. On en tire une pulpe blanche qu'on dé- PAËIMAÆPENNATIFOLIZÆ, 07$ laye dans de l'eau chaude, ce qui forme pour les habirans & les Caraïbes unc boiflon agreable. 6. PALMA daétylifera, aculeata ; fruétu corallino , major, PLum.Gen.3. AOUARA des Caraïbes. Ce Palmier eft très commun dans l’île de Caïenne & dans la Guiane, principalement dans les favanes ou prairies. On tire de l'écorce de fon fruit, après lavoir laïflé macerer pen- dant quelques jours, une huile dont on fe fert pour l’apprèt des ali- ments, pour l’ufage médecinal, & pour brüler. De l'amande contenue dans le noyau de ce fruit, on extrait une efpece de beurre duquel on fe fert pour frotter les parties attaquées de rhumatifme. Ce beurre eft appellé QUIOQUIO par les Caraïbes. 7. PALMA daétylifera, aculeata, minima. Pium. Gen. p.3: PETIT AOUARA des Caraïbes. Ce Palmier poufle plufeurs tiges de fa racine, qui s'élevent à la ‘hauteur de quinze pieds, plus ou moins. Il croit au bas des côteaux humides de la Guiane. 8. PALMA humilis, coccifera , latifolia, major. Prum. Gen. pag. 3. Le GRAND OUAI des Caraïbes. Ce Palmier s’éleve à cinq ou fix pieds de hauteur, & porte fept à huit feuilles larges & profondément fendues à leurs extrémités. Les Caraïbes emploient les feuilles pour couvrir leurs carbets, & les troncs leur tiennent lieu de baton. Il croît dans les grandes forèts de la Guiane. 9. PALMA humilis, coccifera, latifolia, major. PLUM. pag. 3. Le PETIT OUA1 des Caraïbes. Le tronc de ce Palmier s’éleve à fept ou huit pieds. Il eft noueux & de la groffeur du pouce. Son extrémité fupérieure eft garnie de cinq à fix feuilles longues, larges & profondément fendues en deux parties. Le tronc fert de canne aux Caraïbes, & les feuilles font préférées, pour couvrir les carbets , à toutes celles des autres Palmiers , parcequ'elles fe confervent plus longtemps. 976 PADMAÆ""PENNATIFOLIZÆ.: 10. PALMA (Mocaia) coccifera, caudice tumido & aculeato. PLum. Gen. 3. MOCAIA des Caraïbes. Ce Palmier croît dans l'île de Caïenne , & dans les lieux fablon- neux des bords de la mer de la Guiane. Il à beaucoup de rapportavec l'Avouara. 11, PALMA (Zaguenete) arborefcens , fruétu aculeato. 12. PALMA aculeata, fcandente fruétu rubro. 43. PALMA fcandens , ramis nigris aculeis munitis ; fructu nigto. On fait des cannes du bois de ce palmier. Il croît dans l'ile de Caïenne. 14, PALMA humilis. Les habitans nomment ce Palmier CONANA MON PERE. On-mange le fruit comme celui du Maripa. Il croît un grand nombre de difierentes efpeces de Palmiers tant dans l'ile de Caïenne que dans la Guiane. J'en avois fait pañler en Europe les fleurs dans leurs fpathes, avec des fruits & leur caractere; mais cet envoi a eu le même fort que les Infectes, les Coquilles & les Oifeaux que j'avois envoyés, qui fe font trouvés égarés à mon arrivée en France; ce qui m’oblige d'indiquer feulement les Palmiers les plus connus, & m'empèche de joindre à cet ouvrage le Catalogue des Animaux de la Guiane. Fin du premier volume, TABLE PS ER EEE ER SES EN EEE SAS RENE EEE SEEN DEL RL cc | DPCA DRE. B'ES NOMS: L'AFI NS Des Plantes de la Guiane Françoife. NIOQUMEE"N DCE TE CUM Pagina. Tabula. GENERICUM. DRIVIPAIE, À BEREMOA Guianenfis. 610 245 ABLANIA Guianenfis. 585 234 ABUT A 1 rufefcens. 618 250 —————— 2 amnara. 620 2SE ACHRAS 1 72amm0/à, 307 ——— 2 Sapotra. ibid, és 3 Balata. : ibid. ACHYRANTHES 1 afpera, 255 Rs —— 2 lappacea. ibid, ACIOA Guianenfis. 698 280 ACOUROA vzolacea. 753 301 ACROSTICHUM 1 Marginatum. 961 == —— 2 ebeneum. zbid, ADIANTUM 1 Guianenfe. 963 365 —— - 2 fagittatum. 964 366 — 3 pulverulentum. 965 —_— 4 trapéziformes ibid. _— $ Broëwx. à ibid, =——————— 6 PLvrxE, 1bid. pere ni 7 Szo4v. zbid. ÆSCHYNOMENE 1 afpera. 77 4 Dr ee Va Amelie ibid, Mr EA ==», 3" Sesbar. 1bid, Rat rAerus. 2bid. AGARICUS 1 campeftris. 972 ———— 2 eXtENCIOrIUS. zbid, 3 finentartus, zbid, ————— 4 Crinitus, zbid, AGAVE _ fœrida, 305 NoM. GENER, AGERATUM ——_———— — — —————— AGROSTIS AIOUEA ALDROVANDA ALISMA ALLOUYA AÉOE ALPINIA AMAIOUA AMANOA AMARANTHAUS ee —— —————— — — AMARYLIS om me st AMBELANIA AMBROSIA AMMANNIA AMOMUM AMYRIS ANACARDIUM ANDROPOGON ————— — pl ANGURIA ANIBA ANNONA Table des Noms Latins SPECIF. feu TRIV. 1 cony/oides. 2 purpureum. 3 Guranenfe. cruciata. Guranenfis. veficulofa. 1 cordifolia. 2 flava. Prv. perfolrata. 1 racemofa. 2 aromatica. Guranenfis. Suppl. Guranenfis. 1 oleraceus. 2 polygamus. 3 cricolor. 4 melancholicus. $ livrdus. 6 polygonoïdes. 7 caudatus. 8 fpinofus. regine. 1 belladonna. 2 bifolius. acida. 1 elarior. 2 artemififolia. latifolia. Zingiber. Gutranenfis. occidentale. 1 znfulare. 2 bicorne. 3 fafciculatum. 4 polydactylon. trilobata. crifoliata. Guianenfis. 1 paludo/fa. Tab, 12 375 101! 104. Nom. GENER, ANNONA ANONIS ANONYMOS APALATOA APEIBA ‘APLUDA APOCYNUM a mt ARACHIS ARGEMONE ARISTOLOCHIA AROUNA ARUBA ARUM ARUNDO ASCLEPIAS 2 punctata. 3 longifolra. 4 Ambotay. $ 7Auricata, 6 Jfquamo/fa. 7 reuculata. 8 mufcofa. Americana: Prus. fpicata. 1 Z'bourbou. 2 glabra. 3 Perourmno. 4 afpera. zeugites. 1 Acoucr. 2 urnbellatum: 3 Neriurr. 4 PIvMERIA, hypogea. Mexicana. 1 -pelrata. 2 odoratiffima: 3 brlobata. 4 trilobara. Guianenfis. Guianenfis. 1 =ederacewm. 2 féguinum. 3 fagittafolium. 4 lingulatum. s Peregrinum. : 6 auriculatum: 7 arborefcens. 8 Draconrium: 9 efculentum. 1 Bambos. 2 farcla, ALVEGs des Plantes de la Guiane Françoife. SPECIF. feu TRI, Page. 614 615$ 616 zbid, zbid, ibid, ibid, 763 1bid, 382 SZ $4r 247 249 147 213 214 2ES 216 TOY 108 tre 4 NoM. GENER, ASPARAGUS Bacora BAGASSA BAILLIERIA BARLERIA BALLOTA BANARA BANISTERIA BASSOVIA BAUHINIA © ————— BEGONIA BERTIERA BESLERIA BIDENS ———— BIGNONIA CDONJ on R & D MU D mn R © b Table des Noms Latins SPECIF. feu TRIV. et Z Qu À ww D m D MD \O Jarmentofus. aqguatica. Guranenfis. Suppl. afpera. Jylveftris. coccinea. fuaveolens. Gutanenfis. Sinemarienfis. Quapara. angulofa. laurifolia. Benghalenfis. Jfulgens. fylvatica. Outimouta. Guianenfis. hirfuta. glabra. Guianenfis. violacea. curuleu. coccineda. incarnata. pélofa. bullata. atriplicifolia. Kereré. inCarnatas echinata. Copaia. alba. fluviaulis. Unguis cat. paniculata. crucLgera. 10 pubefcens. 11 Leucoxylon. Tab. 260&263 261& 262 263 & 264 26508 266 267 des Plantes de la Guiane Françoife, Nom. GENER, BISSUS BIXA BLAKEA BOCOA BOERHAVIA BOLETUS BOMBAX BONTIA BROMELIA BRYUM BUCIDA : BURSERA BUTTNERIA CagomMza CACAO —— — CACOUCIA CACTUS a amsn) CÆSALPINA CALINEA CALLISIA CALLITRICHÉ CAMERARIA ee CANANGA SPECIF, feu TRI. major. Orellana. guinquenervia: Prouacenfis. diandra. I ZONIArIus, 2 fanguineus. 1 globofa. 2 Ceiba. daphnoïdes. 1 Ananas, 2 Pinguin. 3 Karatas. 4 linpulata. s nudicaulrs. albidum. Buceras. gummifera Jcabra. aguatica. 1 Guianenfis. 2 fylveftris. 3 fativa. coccinea. hexagonus. 2 grandifiorus. 3 Phyllanthus. 4 parafrricus. $ tranoularis. 6 Opunria. 7 Tuna. Brafilienfise Jcandens. repens. autumnalis. [ T'amaquarina. 2 Guianen TUE Ouregou. Pag, Tab, 210 391 281 96 124 275 276 173) 221) 102Z 244 [4 NoM., GENER, CANNA — CAPPARIS CAPSICUM ————————————— CARAPA CARAIÏIPA ———— — CARAPICHEA CARDIOSPERMUM CARICA CARTHAMUS CASSIA em CASSIPOUREA CASSYTHA CATRINGA CECROPIA CEDRELA CÉLOSIA ES ——_t ee me Table des Noms Latins SPECIF. feu TRIvV: 1 /ndica. 2 anguftifolia, Baducca. 1 annuum. 2 frusefcens. Guianenfis. Suppl. 1 parvifolra. 2 longrfolra. 3 latifolra. 4 anguftifolia. Guianenfis. 1 /lalicacabum, 2 Corindum. 1 /p'no/fa. 2 Papaya. 3 Pofopofa: tinclorius: 1 Apoucourta: 2 Abfus. 3 vimined. 4 Tora. s occidentalrs. 6 Fiflula. 7 hirfuta. 8 lpuftrina: 9 alata. to Javania. : 11 Chamacrifta. 12 glandulofa. 13 Marimari. Guianenfis. filformis. 1 mo/chata. 2 aromaticas peltata, odorata, 1 coctined, 2 criftata, 3 paniculata. Pag, I zb1d, S32 219 zbid, 32 SG S6r 561 562 167 355 zbid, 908 ibid, ibid, 794 379 bi, zbid. ibid, ibid, ibid, 1bid, ibid, zbid, 1bid. ibid, 1bid. ibid, s28 365$ Sti 12 894 246 255. zbid. 1614, | Tab. 387 233 223 224. 224 64 346 146 203 203 des Plantes de la Guiane Françoife. NoM. GENER. CENCHRUS CERBERA CESTRUM CHRYSOBALANUS CHRYSOPHYLLUM CICHORIUM CIPONIMA CIPURA CISSAMPELOS CISSUS CITRUS CLATRUS : CLEMATIS CLEOME CLINOPODIUM CLITORIA —_— — CLOMPANUS CLUSIA COCCOCIPSILUM COCCOLOBA COCOS COFFEA — ——« I 2 1e b I 2 3 4 41 pb Om SPECIF. feu TR1v, echinatus. cribuloides. T'hevetia. fruteféens, «+ Lcaco. Macoucou. Cainito. Jnrybus. Gutanenfis. paludo/fa. Caapeba. cordifolia. fictoïdes. acida. crifoliata. media. Aurantium: cancellatus. dioica. Guianenfis. pentaphy lla. fpinofà. frurefcens. rugofum. Bra 1filana. ) 2 zrginiana. Galaélia. paniculata. rofea. alba, venofa. herbaceum: nucifera. excoriatas uvifera. Guianenfis. paniculata. occidentalis, Arabica, Pag, 233 ibid, 2538 0 Tab, 92 226 15 273 NoM. GENER. COIX COLUMNEA COMBRETUM COMMELINA a ————e COMPHRENA CONAMI CONFERVA CONOBEA CONOCARPUS CONOHORIA CONVOLVUEUS COPAIFERA CORCHORUS CORDIA 4 COREOPSIS a CORONILLA Table des Noms Latins SPECIF., feu TRIV. La J D lacryma Job. fandens, laxum. hexañdra. coMmmunis zanonta. £lobofa. O D CON Da À SO pb } 9 € 12 13 14 D D mA À SO D mm D LR mm Brafilienfis. fluvrarilis. aquatica. erecta. flavefcens. Guianenfis. glaber. arvenfise hederaceus. linifolius. Batatas. umbellatus. macrorhizos. pentaphyllus. cory mbofus. repens. Pes capre. Brafilrenfis. minImus. officinalrs. filiquofus. olitorius. hirtus. Collococus: etrandra. tetraphylla. flavefcens. Toquévé. coronata, reprans. chyfantha. fcandens; Pag, 847 673 “ok 35 zbid, zbid, 280 926 O7 639 200 232 136 138 zbid, zbid, zbid, zbid, * sbid, ibid, ibid, 1bid. 1bid, ibid, ibid, zbid, 599 578 zbid. ibid. 219 222 224 226 228 803 1bid, zbid, 773 Tab, 132 12 Rs 258 95 s2 53 COSTUS des Plantes de la Guiane Françoife. NoM. GENER, COSTUS COUBLANDIA COUCEVEIBA COUEPIA COUMA COUMAROUNA COUPOUI COURATARI COURIMARI COUROUPIT A COUSSAPOA COUSSAREA COUTAREA COUTOUBEA CRATERA CRENEA CRESSENTIA CRINUM CROTALARIA A — ———— — a ————_—__—— — ee, CROTON CUCURBITA CUCUMIS ee — CURATELLA CUSCUT À CYCÇCAS b I 2 I 2 JS D eV D MA HS D D et À LD D mm SPECIF, feu TRIv, Arabicus. frureftens. Guia nenfis. Guianen 1fLs. G utanenfis. Sup pl odorata. aquatica. Suppl. G uzanenfts. Guianenfis. Suppl. G utanenfis, latrfolia. angufe folia. violacea. Jpeciofa. fpicata. ramo[à. gYrandra. Lapide maritima. Cujeté. Americanum: Guianenfis. Jagittaris. verrucofa. latifolra. Maturenfe. Guanenfe. paluftre. rICINOCAr POS: lobatum. lagenaria: Pepo. Citrullus. Anguria, Melo. fativus. Americana. Americana. circinalise Page 338 339- 10 NoM. GENER. CYNANCHUM: CYNOSURUS ——_— CYPERUS ———— — CYTISUS D'ALECHAMPIA DATURA DEGUELIA DIOSCOREA 2 2 — — ——— DRACONTIUM a ——— a —— DROSERA Ecurres es b mA RS D rm D I un E D D Om ON D BU D mA R AS D m RS pbm Table des Noms Latins SPECIF. feu TRIVe foliis ovaus. VITSAIUSe Indicus. articulatus, elegans. odoratus. lingularts. globulofus. vzolaceus. Cajan.. fcandens. Srramonium: faftuo/a. fcandens. aculeata. alata. bulbifera. fatva. : villofa. Lablab. uncInatus. Jéfquipedalrs. pruriens. urens. minus. enfiformis. - IMaATI{IMUS. pertufüm. polyphyllum. fcandens, cordatum. hexandra. rotundi folia. guinquangularis, 1ortuofa. umbellata, zrifida, Pag. 279 qu zbid, 46 zbid, zbid. zbid. 1bid. 766 bird, 879 212 ibid. 759 JOHN ibid, ibid, cbid. zbid. 763 1bid, ibid, ibid. zbid, zbid. LA zbid, 8:6 ibid, ibid, zbid, 837 300 259 1bid, ibid, ibid, Tab, 306 300 326 des Plantes de la Guiane Françoife. Nom. GENER. ECHITES ELATERIUM ELEPHANTOPUS ENOUREA EPERUA EPIDENDRÜM EQUISETUM ERIGERON ERIOCAULON ERIOPHORUM ERYNGIUM ERYTHRINA ETHULIA EVEA SPECIF. feu TRIV. s repens. 6 buflora. 7 adolutinata. Carthaginenfe. fpicarus. capreolata. falcata. Vanilla. COCCLTEU Te fecundum. linéare. punétatum. ciliare. cucullatum. nodofum. 9 juncifolium. ŒNIJ un R © D mm lo cochleatum. 11 vuberofum. 12 ophiogloffoides. 13 gramunt folium. 14 noclurnum. 15 rufcifolium. 16 difforme. 17 Carthagenenfe. 18 cerrapetalum. 19 7mInutunm. 20 bifidum. 21 maculatum. 22 aluffimum. 23 MINIMUM Lpanteum. ee denfe. triangulare. poly ftachion. fœudum." plani-filiqua: inef mis. fparga nophord: “Guianenfis, A D Pas, 259 zbid, zbid, 842 808 587 369 821 ibid, 1bid, zbid, zbid. 1b1d, zbid, ibid, tbid. ibid, zbid. ibid, ibid. ibid, zb1d, ibid, - ibid. "zbid, zbid, zbid, zhid, 1b1d, zbid. 960 802 S2 49 284 760 ibid, 195 100 b2 TT Tab. 23$ 142 1-1 {2 NoM. GENER, EUGENIA st EUPATORIUM ———_—__—__————_—s EXACUM mt Facara FARAMEA FEROLIA FEWILLEA FICUS Table des Noms Latins 4 2 D = On D U pb rs Bb mm A1 R © D Em La D YU Bb D SPECIF. feu TRIVe montana. Coumeré. Mini. Sinemarienfis. lauifolia. tomentofa. Guianenfis. undulata. Arivoa. unifiora, pfeudopfidium: Brafilana. crifiorum. parviflorum. corymbofum. fcandens. macrophy {lum. cotint-folia, hyperici-folia. Lrta. pilulifera. maculata. Peplis. Guianenfe. renuz-folium: pentandra. cory mbofa. féffilifiora. Guianenfis. Suppl. fécandens. Carica. [ndica. maculata. Americana. Prvm. minimo fructu non ramofa major. non ramofa minqQr Tab, 195 196 197, 198 199 200 2OI 202 314 315, 26.f.5 26 f.2 30 40 fu 40 f.2 372 des Plantes de la Guiane Françoife. Nom, GENER, FILIX FOTHERGILLA FUNGOIDES FUNGUS GaLEca GALIPEA GENTIANA GEOFFR ÆA GINORA GLYCINE GOSSYPIUM a ————— GOUANA - GOUPIA GRATIOLA GUETTARDA ————— — GUILANDINA GUAPIRA HzmaroxyLum HAMELLIA HEDYOTIS HEDYSARUM a ——— —— HELICTERES HELIOTRCPIUM —— ne 7er PE RD SPECIF, feu TRIV, 3 Phyllius. 4 Phyllir. admirabilis. reticulatum. fériatus. 2 crenalus. Lau cinerea. trifolrata, exaliata. fpinofa. Americana. Abrus. Barbadenfe. arboreum. hirfutum. Domingenfis. glabra. tomento[à. 4 trginiana; coccinea. fpectofa. Bonduc. Bonducella. Guianenfis. b mm ss D D mb nm Campechianum. patens. herbacea. ecaftaphy llum. diphyllum. racemofum. canefcens. diflorum. Guianenfis. Î/ora. 1 /ndicum. 2 fruticofum. 3 Curafjavicum. nr À D D Pag, 966 zbid, 441 9273 973 ibid, 776 662 283 768 476 ibid, 795 ibid, zbid, 934 295 zb1d, 15 317 zbid. 7 zbid, 308 393 F9I 53 1bid, zbid, ibid, zbid, zbid. zbid, 834 116 2bid, zhid, Tab, 75 269 116 123 119 14 NoM. GENER. HÉLIOTROPIUM HERNANDIA HEVEA HEYMASSOLI HIBISCUS HIPPOCRATEA H'IPPOMANE — — HIRTELLA HOLCUS HOLOSTEUM QUMIRI HURA : HYDROCOTYLE ee ————— HYDROLEA HYMENÆA HYPERICUM ee pt Et mn HYPNUM Table des Noms Latins SPECIF, feu TR1Iv, 4 gnaphalodes. 1 Guianenfis. 2 fonora. Guïanenfis. fpinofa. 1 populneus. 2 liaceus. 3 Brafilienfis. 4 mutabilis. s fpinifex. 6 Sabdariffa. 7 cannabtnus. 8 Abelmofchus. 9 efculentus. 10 trilobus. 11 Guianenfis. volubilis. 1 Mancinella. 2 biglandulofa. ÂAmericana. 1 fpicatus. 2 S orghum. 3 faccharatus. cordatunr. balfamifera. CrepLtanse 1 umbellata. 2 Americanda, fpinofa. Courbaril. y Guianenfe, 2 latifolium. 3 feffilifoliurn. 1 /piniforme. 2 declinatur. 3 complanatum: 4 cefprtofum. $ ferpens, 6 clavéllarum, Pag. I16 848 bird, 871 324 795 zbid, 1bid, zbid, zbid, ibid, ibid, ibid, zbid, ibid. 1bid, 30 83; zbid, 246 232% zbid. zbid, 52 $ 64 885 284 zbid, Tab. ée 335 125 98 225 IIO SALE re 3 TRE 312 f2 des Plantes de la Guiane Françoife, Nom. cENER, HYPNUM HYPOXIS TcacoREA ICICA ILLECEBRUM INDIGOFERA IPOMÆA IRIS IROUCANA IVIRA IXTA IXORA JATROPHA ——— ne ——— JASMINUM JUSSIÆA a — — JUSTICIA es mn JUNGERMANNIA SPECIF, feu TR1Iy, 7 terrefire. 9 conglomeratum, decumbens. Guianenfis. Suppl. I kepraphylla. 2 Guranenfis. 3 altiffima. 4 Aracouchinr, S enneandra. 6 ‘decandra. 1 polygcnroides, 2 ficoideum. 3 vermiculatum. tinclorta. 1 Quamoctit. > digrtata. 3 Coccinea, 4 vrolacea. s /olani-folia. 6 tamni-folia. Martinicenfis. Guianenfis. pruriens. Americana. Americana. 1 gof/ypr-folia. 2 Curcas. 3 mulrifida. 4 Manihot. s herbacea. 1 /ubfpinofa. 2 albicans. 3 reprans. grandiflorum, 1 pubefcens. 2 Peruviana. I COCCnea. 2 Varlepatde Pag. 963 zbid, 304 Tab, 368 130 131 132 133 134 135 16 NoM. GENER. JUSTICIA ——— Lacruca LANTANA LAURUS es, LECYTHIS LEMMA LEMNA LEPIDIUM LICANIA LICARIA LICHEN LIMODORUM 2 ——— — mg 2 —— — —— LISYANTHUS LOBELIA Table des Noms Latins SPECIF. feu TrIv, 3 procumbens. 4 Carthagenenfis. s pulcherrima. guercina, trifolia. annua. znyolucrata, Camara. aculeata. falvifolia. Cinnamomum: V2 erfea. Borbonia. 210B0/fa. grandiflora; amara. parviflora. Zabucaÿo. Ldatimon. lutea. minor. Jussiev. minor. 2 grbba. Viroinicum. 1ncana. Guianenfis. Guranenfis. grandiflorum, pendulum. lanceolatum: canaliculatums tuberofum. purpuraféens, alatus. grandiflorus. carulefcens, cornuta, NY ua À ww D Om RW D nm OA PR S D Om Lu] 1 HR VS D nn HS à Tab. LOBELIA des Plantes de la Guiane Françoife. Nom. GENER, LOBELIA LORANTHUS LYCOPERDON LYCOPODIUM ————————û—û LYSIMACHIA Masea MACAHANEA MACOUBEA MACOUCOUA . MAHUREA MAIETA MALANEA MALPIGHIA —— ——— ———— ———— —————— MALVA MAMEA MANABEA ee MANAGA D 1 D 1 Bb mm % D CON Dr D À pp nm D mm VV SPECIF, feu TRI, cornuta. Surinamenfis. occidentalrs. Srelrs. veficarium. linifolium. obfcurum, cernuum. Bryopteris. Carolinianum, apodium, plumofum. radiatum. tenella, Piriri T'aguari, Guranenfis. Suppl. Guianenfis. Guianenfis. paluftris. Guianenfis. Jarmento[a. aluiffima, craffifolia. Moureila. verbaftifolia. glabra. punicifolia. urens. anguftifolia, Americana. fpicata. hirfuta. Americana, arborefcens. Levis. villofa. Guianenfis, Suppl. Page 808 ibid, 310 bird. 973 966 ibid, 967 1bid, 1bid, zbid, 1bid, zbid, [18 867 870 Tab, 18 NoM. GENER. MAPANIA MAPOURIA MAPROUNEA MAQUIRA MARANTA MARCGRAVIA MARIPA MATAYBA MATELEA es MATOUREA MAYACA MAYEFEPA MAYNA MELOCHIA ——— ——_—— ——— MEBOREA MEDICAGO + MELASTOMA Table des Noms Latins SPEC1F,. feu TRIVe Jÿlvauca. Guianenfis. Guianenfis. Guianenfis. Suppl. arundinacea. Tonchat. Arouma. Allouia. humilis. fpicata. lutea. umbellata. Jfcandens. Guianenfis. paluftris. latifolia. pratenfis. fluvraruis. Guianenfis. odorata. pyramidata. tomentofa. deprefla. Guianenfis. glabra. arborea. Non D m Bb Bb mm LE] bivalvis, trivalvis. racemofa. rufefcens. alata.’ Levrgata. grandiflora. rubra. lo /uccofa. 11 arborefcens. 12 flavefcens. 13 /picata. \o purpurafcens. ot 128 109 ft 109 f.2 259 15 31 352 329 154 1SSf.a 155 J.b 156 157 158 159 16@ I6I 162 163 164 T6; des Plantes de la Guiane Françoife. Nom. GENER. MELASTOMA MELIA MELOCHIA et MELOTHRIA MENTHA MENTZELIA MENYANTHES MIMOSA MINQUARTIA MIRABILIS 14 IS 16 17 13 19 20 21 I b SPECIF. feu ZRIV, agreftis. elegans. villofa. aquatica. longifolia. parviflora. fcandens. Cacatin. Azederach. py'amidata. Lomentofa. 3 deprefJa. ŒNI O1 R © D mm G) 10 II 12 13 14 15 16 17 13 19 20 ZI pendula. gentilis. afpera. [ndica. Guianenfis. Bourgoni. fagirifolra. nodofa. [nga. Ungurs cati. viva. Senfit:va. pudica. fcandens. Pernambucana. Farnefiana. vaga. laufiliqua. ceratonia. pennata. afperata. Sinemarienfis. Pacay. Ouyrarema. bipinnata. Guianenfis. Suppl. dichoroma. Pag. 425 427 428 70 492 433 435 437 393 679 zbid, zbid, 30 623 5738 118 938 941 943 zbid, 244 zbid, zbid, ibid, zbid, zbtd, 945 zbid, zbid, zbid, 1bid, ibid. Tab, 166 167 168 169: 170 171 172 173 19 20 NoM. GE»FR. MOMORDICA MONIERA MONTIRA MOQUILEA MORINDA MORONOBEA MOURERA MOURIRI MOUROUCOUA MOUTOUBEA MOUTOUCHI MUSA ——— ————— a —— MUSS ÆNDA — MYRTUS NaciBEA NAPIMOGA NEPTA NICOTIANA NISSOLIA NONAT ELIA © ——— NORANTEA Table des Noms Latins bb H Un Æ & D mm D Om R D PR D — Bb = AA R D D rm SPECIF. feu TR1IV. bal[amica. charantia. operculata. crifolra. Guianenfis. Guranenfis. Royoc. coccinea. fluvrarrlis. Guianenfis. violacea. Gutanenfis. fuberofa. paradifiaca. fapientum. Biha. humilrs. formofa. fpinofa. Brafiliana. pomifera. Pimienta. citrifolia. foliis laurinis. coccinea. alba. Gu:anenfis. pectlinata. Americana. T'abacum. quinata. officinalrs. paniculata. longiflora. racemofa. violacea. lutea. Guianenls. Tab, 293 267 208 315 1225 180 4 274 299 des Plantes de la Guiane Françoife. Nom. GENER. NYMPHÆA OcHNA OCOTEA OCYMUM —— nt ŒNOTHERA CLDENLANDIA OMPHALEA OPHIOGLOSSUM OPHRYS . ORCHIS ORELIA ORIGANUM ORYZA OSMUNDA OURATEA OUROUPARIA OXALIS ——_—__—— OUTEA PacouriA PACOURINA PACHIRA PAGAMEA PALICOUREA PALOVE PALMA ———— SPECIF, feu TRIv, Lotus. Jabotapita. Guianenfis. gratiffimum. Bafilicum. MIRLMUIM. Americanum. hirfuta. oclovalyis. Bzflora. diandra. triandra. reticulatum. Peruviana. Guranenfis. habenaria. varia. grandiflora. Majorana. fativa. 1 phyllitidis. 2 /canaens. I b + bb ù Guianenfis. Guianenfis. frutefcens. Barrelieri Guianenfis. Guïanenfis. edulrs. aqguatica. Guianenfis. Guianenfis. Guianenfis. Paripou. Maripa. Pinao & Bache. daclilifera. Pag, EE 578 780 624 zbid, 625 zbid, 336 zb1d, 90 84? zbid. 960 816 ibid, 81s zbid, 270 624 320 961 zb1d, 397 177 473 ibid, 28 269 è00 725 112 172 365 328 106 105$ 316 291 & 292 44 66 141 274 zbid, Front.N°.r, 2. zbid, zbid. Front.N°.3, 4. 22 Nom. GENER. PALMA ——— — PAMEAÀ PANAX PANCRATIUM — es —————— ——_——— — PANICUM nt ——— — PARALEA PARIANA PARINARI PARIVOA PARKINSONIA PARTHENIUM PASSIFLORA Table des Noms Latins SPECIF. feu TRIVe 6 dactilifera. 7 daclilifera. 8 humilis. 9 humilis. to Mocara. 11 Zaguenete. 12 aculeara. 13 /candens. 14 Aumilis. Guianenfis. undulata. Mexicanum. Caribeum. Carolinianum. declinatum. fanguinale. clandeftinum, latifolium, fulcatum. maculatum, Guianenfis. campeftris. montana. campeftris. grandifiora. Lomento[a. aculeata. hyfterophorus. coccined. fécpulata. fèrraufolia. 1 2 3 4 maliformis. s laurifolia. 6 rubra, 7. 8 - An E © D nn HR © D mm D mm DR mm Murucuia. vefpertilio. cap} fularis. © roturdifolia, 11 /uberofa. Pag. Tab. 975 Frontifp.N°.5. zbid. cbid, zbid, 976 zhid. Frontifp.N°.7. ibid, ibid, 1bid, 946 359 949 360 20/5203 ibid. ibid. bia. so zbid. ibid. 1bid, SI 576 231 876 337 514 204 & 205 S17 206 756 393 79,7 304 379 zbid, 828 324 830 325 831 zbid, zbid, zbid, 832 zbid. zbid, ibid, zb1d, des Plantes de la Guiane Françoife. NoM. GENER. PASSIFLORAÀ —— PASSOURA PATABEA PATIMA PAULINTA PAYPAYROLA PEKEA PERAMA PEREBEÀ PÉRIPLOCA PETIVERIA PETREA PEZIZ A PHŒNIX PHARUS PHYLLANTHUS ns PHYLLITIS PHYSALIS PHYTOLACA PIPAREA PIPER I 2 3 & . js acuminatum. 6 7 8 __ SPECIF. feu TRIv, 12 hirfuta. 13 fœtida. 14 digitata. Guianenfis. Suppl. coccinea. Guianenfis. 1 Serjania. 2 pinnata. 3 tetragona. Guianenfis. 1 burirofa. 2 %uberculo{a. hirfuta. Guianenfis. umbellata. Bb mm 3 /candens. octandra. volubilis. lentifera. dackilifera. lappulaceus. laufolius. Niruri. epiphyllanthus. I 2 I 2 3 urinaria. & Phyllitidi. angulata. I 2 pubefcens. octandra. dentata. Suppl. decumanum. reticulatum. aduncum. pellucidum. obtufifolium. rotundifolium. maculofum. filiquis anguftiffimis Pag. ibid, 833 zbid, ZI Tab: 386 23 24 Nom. GENER, PIPER PIRATINERA PIRIGARA PIRIPEA PIRIQUET A PISONIA PISTIA PITUMBA PLUMBAGO PLUMERIA POA POINCIANA POLYGALA . ee POLYGONUM pr POLYPODIUM PONTEDERIA PORAQUEIBA PORTULACA Table des Noms Latins SPECIF. feu TRIV. 9 pelratum. 10 diftachyon. 11 urmnbellatum. 12 érifolium. 13 arboreum. 14 qguadrifolium. Guianenfis. 1 cetrapetala. 2 hexapetala, paluftres. vzllo[a. aculeata. Stratiotes. Guianenfis. Suppl. fcandens. rubra. alba. obtufa. cilraris. dactyloides. pulcherrima. violacea. Timoutou. incarnata. diverfifolia. Perficaria. barbatum. fcandens, crifolratum. exaltatum. Guianenfe. adiantoides. ferratunm. repens, rig1dum. MENLMUM, cordata. Guianenfis. oleracea. Bb mm S% bb mm ON our R % pb mw D RS D # La Pag. 22 zbid, Tab. zbid, zbid, 23 zbid, 888 437 490 627 298 948 835 29 136 259 349 132 193 253 117 385 zbid, zbid, SI ibid, 387 734 FE 1bid, zbid. 558 294 295 zbid, zb1d. 962 zbid, ibid, zbid, zbid. zbid. 263 1bid. 302 123 475 47 PORTULACA des Plantes de la Guiane Françoife. Nom. GENER. PORTULACA a — ne came nt POSOQUERIA POSSIRA POTALIA POTHOS mms POUROUMA POUTÉRIA + PSIDIUM es PSORALEA PSYCHOTRIA —————— ee PTELEA PTERIS PUNICA QuaLEaA QUAPOYA QUARARIBEA QUEBITEA QUINA R acariA RACQUBEA 2 3 4 5 ON Gen À © D mr HR y D Bb mm Sy Bb mm D 1m SPEC1F. {eu TRIV, pilofa. halimoïdes. racemofa. paniculata. longiflora. arborefcens, amard. rigida. lanceolata. palmata. crenata. cufcuarta. cordata. pinnata, hederacea; Guianenfis. Guianenfis. grandifiorum: aromaticuMe pyriferum. pomiferum. Americande violacea. herbacea. Afiatica. vifcofa. lineata. nana. rofea: cerulea: fcandens. Panari. Guianenfis: Guianenfis. Guianenfis. Suppl. fylvatica. Suppl. Guianenfis. Pag. A7S zbid, zbid, Tab. si 35$ 15: 341 33 190 19 55 2ÿ 26 Nom. GENER. RAJANA RAPANEA RAPATEA RAPUTIA RAUVOLFIA REMIREA RHEEDIA RHEXIA RIANA RICINUS RINOREA RIVINA ROBINIA a | RONOBEA ROPOUREA ROSA ROUHAMON ROUPALA ROUREA RUELLIA RUSSELIA SABICEA SACCHARUM ————_— mm ————— | SAGONFEA SALVINIA SAMYDA SAOUARI Table des Noms Latins Bb m 4 b Bb 1 SO D mm D b WW NN em D 74 SPECIF. feu TRIV. haftata. cordara. Guianenfis. paludofa. aromatica. nitida. canefcens. maritima. lateriflora. vrllofa. latifolia. Guranenfis. COMMUNS. Guianenfis. humilis, oclandra. Panacoco. Micou. coccined. larifolia. Guianenfis. Brflora. Guianenfis. montana. fruteftens. rubra. vzolacea. farmentofa. cinerea. afpera. officinarum. fpicatum. Jagtiatum. paluftris. auriculata. parvifiora. viridiflora. glabra. Tab, des Plantes de la Guiane Françoife, NoM. GENER. S AOUARI SAPINDUS SATYRIUM SATUREIA SAUVAGESIA ———————_—_—_———— SCHÆNUS = SCIRPUS ——_—…_——— SCOPARIA SCUTELLARIA SECURIDACA . SENAPEA SERAPIAS SESAMUM SICYOS SIDA SIMABA SIMAROUBA SIMIRA! SINGANA SIPANEA SIPARUNA SLOANEA SMILAX ne SPECIF,. feu TR1IV, 2 An villofa? 1 frutefcens. 2 arborefcens. plantagineum. hortenfis. Adima. erecla. coloratus. cdoratus. mutatus. genrculatus. ferrugineus. fpadiceus. dulcis. Havanernfis. erecta. 2 fcandens. RS D mm D mm pb nm D. 1 Guianenfis. Suppl. Caravata. orientale. laciniata. Jpinofa. rhombifolia. periplocifolra. Americana. crifpa. capitata. radiata. Guianenfis. amara, tincloria. Guianenfis. pratenfis. Guianenfis. 1 Siremarienfis. > Pruu. 1 caule inermi. 2 Zeylanica. 3 Sarfaparilla. NOR ww D mm Pag, 6ot 355 357 816 622 251 254 PTE ibid, 49 tbid. ibid, ibid, 77 6 2$ 739 1bid, 22 816 66$ 887 703 ibid, ibid, ibid. ibid, 704 ibid, 400 859 170 $74 147 864 533 7 Tab. 241 138 139 100f.a 100 f.b 381 32e 23 No. GENER. SMILAX a —— + SOLANUM SOPHORA SORAMIA SOUROUBEA SPARGANIUM SPERMACOCE SPHAGNUM SPIGEEIA SPILANTHUS SPONDIAS STRUMPHIA SURIANA Table des Noms Latins 4 5 SPECIF, feu TRIVs China. laurifolia. 6 pfeudochina. 1 J'egoré. Ho our R vw & bb D) verbafcifolium. diphyllum. Lycoperficon. nLgTUM VETLINICUM rigrum patulum. niorum villofum. Melongena. mammofurr. tomentofum. Loneum. arborefcens viarum. aliud arborefcens. arborefcens Prum. fcandens Pivs. caule arboreo Bvrs. 16 fruticofur Prvu. occidentalis. Guianenfis. Guianenfis. erectum. lat:folia. crulefcens. proftrata. radicans. lonpifolia. afpera. alata. hexangularis. palufire. Anthelmia. oleraceus. lutea. MAarLÈtma. AMATLLLMAe Tabe 84 des Plantes de la Guiane Françoife, Nom. cEnxFR. D ABERNÆ MONT. A A — 2 ee 3 ———— —_—__—— ts 4 TACHIA TACHIBOTA TACHIGALI — TAGETES TALIGALEA TALISIA TAMARINDUS TAMONEA TAMPOA TANIBOUCA TAONABO D TAPIRIRA TAPOGOMEA a est TAPURA TARALEA TARIRI THEOBROMA THEOPHRAST À THOA THYMUS TIBOUCHINA TICOREA TIGAREA TILLANDSIA TINUS TOCOCA TOCOYENA DB = bb = D An S D Bb SPECIF, feu TRIv. echinata. catrifolia. laurifolia. amyodalifolias Guranenfis. Gui anenfis, paniculara, trigona. patula. erecta. campeftris. Guranenfis, Indica. fpicata. Gutanenfis. Suppl. Guianenfis. dentata. punélata. Guianenfis. violacea. tomentofa purpurea, alba, glabra. Guianenfis. oppofitifolra. Guianenfis. Suppl. Guazuma. Americana. urens. vulgaris afpera. foœtrda. afpera. dentata. recurvata. occidentalrs. Guianenfis. longiflora. Pag, 263 265$ zbid, ibid, re) 287 372 39 NoM. GENER. TON;iNA TONTANEA TONTELEA TOPOBEA TOUCHIROA TOULICIA TOUNATEA TOVOMITA TOURNEFORTIA ee ———— © — — ES —_— ——— TOUROULIA TRAGIA TREMELLA TRIBULUS TRICHILIA TRICHOMANES ee TRICHOSANTHUS TRIFOLIUM TRIGONIA TRIOPTERIS TRIPLARIS TRIUMFETTA TUBER A ae TURNERA Table des Noms Latins SPECIF. feu ‘TRIV. fluviatilis. Guianenfis. fcandens. parafitica. aromatica. Gutanenfis. Guianenfis. Guianenfis. 1 Airfuriffima. z volubilrs. 3 fœridiffima. 4 cymofa. s glabra. Guianenfis. 1 volubilis. 2 fcandens. Moftoc. ciftoides. t hzrta. 2 Guara: L membranaceum, 2 crifpum. 3 pyxidiferum. amara. Guianenfe. 1 yillofa. 2 Levis. Jamaïcenfis. Americana. lappula. 1 cefhculorum minora. 2 candida. 3 tefticulorum majora. 1 rupeftris. 2 frutefcens. 3 Guianenfis, 4 ulmifolia. angufufolias Page 856 108 31 476 384 359 549 956 117 ibid. 118 zbid, zbid. 492 847 126 971 39 392 zbid. 966 ibid, ibid, 886 776 387 390 467 910 475 973 ibid, zbid, 289 290 291 1b1d. 847 Tab. 339 42 10 189 148 140 218 364 194 309 149 150 347 113 f.r 7-2 114 des Plantes de la Guiane Françoife. NoM, GENER, Urra URENA URTICA pt UTRICULARIA VANTANEA VARONIA VATAIREA VERBENA a ————— VERBESINA ne — — —— VIOLA VIROLA VISCUM me VITIS VOCHY VOLKAMERIA VOTOMIT À VOUACAPOUA VOUAPA VOUARANA I 2 I 2 3 4 Bb Bb mn R © D Om Gun R ww D rm +R © bb r D SPECIF, feu TRIV, enteflinalis. lobata. finuata. grandiflora: ciliaris. æfluans. Baccifera. foliofa. Guianenfis. globata. Martinicenfrs. Guianenfis. Arabicas Jamaïcenfs, fthecadifolia. nodiflora. lappulacea. fubfruticofa. nodifiora. proftrata. Biflora. alba. calendulacea. Ltoubou. Hybanthus. febifera. purpureum. opuntioides. verticillatum. racemofum. labrufca. Guianenfrs. aculeata. Guianenfis. Americana. Simira. Bzfolia. Guianenfis. Suppl Suppl. Page Tab. 229 318 319 545 31 32 Table des Noms Latins des Plantes, Gc. Nom. GENER. SPECIF,. feu TR1v, Pag. Tab: VOYARA montana. Suppl. 26 383 VOYRIA 1 70/ea. 208 S2 0 RAR L. 2 cærulea. DE 83 f.2 WALTHERIA 1 Americana. 678 Let NME 2 anguft:folia, ibid. WARIA Zeylamica. 604 243 XANTHIUM ftrumarium, 854 XIPHIDIUM ceruleum. 33 1 XYLOPIA frutefcens. 6ot 42 XYRIS Americanas 4 40 14 Z EA Mays: 847 ZOSTERA marinde 840 TABLE 33 F A BL'E DES NOMS FRANÇOIS ET ÉTRANGERS des Plantes de la Griane Françoife, N O M GÉNÉRIQUE. À caïa, ACAIOU (F) ACOUCI, ACOUROA (1) ABEREME (1) ABLANIER (1) ABRAÇA , ABRICOTIER () ADIMA, AIOUVÉ (1) ALMACIGO ALOES PITE, AMAIOVIER ({) AMANOIER (1) AMBELANIER (l) AMBOTAY, AMBRETE (l). AMBREVADE, AMOURETTE (f) AMOURETTE (1) ANANAS (f) - ANGELIN (!) ANIBE (l) voyez cft cf eft eft I 2 I ) 3 SPÉCIFIQUE ou TRIVIAL le Mofambé 2. occidental. Apoan. violet. de la Guiane. de la Guiane. Aloës. de l'Amérique: la Sauvage. de la Guiane. Efpagnol. le bois chandelle 3. de la Gutane. Suppl. de la Guiane. acide. le Corofol 4: le Cytife 2. de Ÿ LE tophe en arbre. Ananas pitte. fauvage , des bois. K'aratas. de la Gurane. Suppl. de la Guiane. Page. 677 146 274 793 610 558$ 823 917 252 313 301 245 234 120 375 IOI 104, Planche. Sie Nom GÉNÉR. APALATOA (fl) APEIBA (?) —— APOCIN (f) APCOUCOUIT À ; ARACOUCHINI, ARALIE, Table des Noms François SPECIF. OU TRIV, de la Guiane. 1 Z'bourbou, 2 glabre. 3 Petoumo. 4 a rape. 1 Acoucz. 2 à ombelle. cft Ze Canéficier. ft Plciquier 4. eft Ze Perépére 2: ARBRE DE MAI (F) ARGEMONE (1) AROUAOU ARCOUMA (fl) AROUNIER ([l) ARUBE (1) ATIMOUTA (f) ATTIER, AVOCAT, AVCINE (f) AZIER (1) met a Bacores ( BAGASSIER (le) BAILLIERE (la) BALAI BALAT A, BAMBOU (le) BANANIER (Ile) ns —AS.JEANS eft ———— DE SANG, le Milleperturs. du Mexique. eft /l’Iciquier s. 3 des Caraibes. de la Guiane. de la Guiane, 1 à feuille dorée. 2 à petites feuilles. ft Ze Coroffol 6. eft Ze Laurier 2. des chiens. a l’afthme. à panicule. a longue fleur. à grappe. vzolet. à fleurs jaunes. An RO D aquatique. de la Gutane. Suppl. 1 franche. 2 fauvage. douxe et Ze bois de nate 3. 1 de paradis. z Bacobe. Pages 393 539 S4i 544 546 274 176 179 344 933 9st 735 ibid, 532&533 346 3 17 194 376 375 LS 7 364 859 183 184 185 187 189 190 129 15 80$ 807 77 308 s2 930 bi, Planche, 360 Nom GÉNER. BANARE (le) BASILIC (le) BASSOVÉ (la) BEGONE (la) BEJUGO (le). BERTIERE (la) BESLERE (l) — —— BIGNONE (la) BOCO (le) BOIS le) des Plantes de la Guiane Françoife. Bb m + vi Vo On D SPECIF, OU TRIVe de la Guiane. de l’ Amérique. des forêts. velue. if. de la Guiane: violette. bleue. rouge. incarnate: Kereré. incirnate. à rape. Copaia. blanche. aquatique. griffe de chat. ébène vert. Liane à l'ail. d’ Aprouak. Suppl. Bale. Baguette, eft le Raifi- nier dubord de la mer. de Campeche. de Capitaine ; eft le Mourerller 7. des couilles. chandelle,bois meche. dard. de Coffois , eft & Millepertuis x. laiteux. de lettres. de nate. de Loftau. Marguerite. puant. de rofe de Caïenne. Page. $ 48 61248 625$ 218 657 658&659 659 38 393 & 394 354 393; 462 332 310) 935 785$ 26$ 889 308 147 223 438 Li) 39 Planche. 217 85 348 349 69 254 255 256 260 261 264. 265 266 267 327 T2 36 Table des Noms François Nom CÉNÉR, BONDUC (le) BOURGONI, ef BRINVILLIERS (la). BUTTNERE (la) CAaBOMBE (k) CACAOIER (le) 1 nt D, 3 a CACHIMAN MOR- VEUX; eft CACHIMAN SAUVA- GE, cft CACOUCIER (le) CAFFEIER (le) us CAINITIER (le) CAINITO (le) CALEBASSIER (le) CALIGNI {le) CALINIER (le) CAMBROUSE, voyez CAMERIER (Ile) b La) Bb CAMPANILLA (la) 5 CANARI MAKAQUE, eft CANE-CONGO & CANEFICIER (le) CANNE (la) CANNNELIER, voyez CAOUÛUTCHOU (le) CAPILLAIRE (le) I ——— D) CARAIPÉ (le) I a 2 TN 3 EE MEET + CARALOU (le) 9 SPECIF. OU TRIVe Guenic. la Caffie. rude. aquatique. anguleux. Jauvage. culrive. le Coroffol 5. le Coroffol 8. pourpre. de la Guiane. a panicule. Macoucou. Caimucier, Cahimetier. Blanc. £grimpant. Bambou. 4 é ! a grande fleur jaune. a fleur jaune. Campanula rofe. le Quatelé. de riviere. Apoucourta. a fucre. Laurier. de la Gurane. de la Guiane. a flêche. a petite feuille. a longue feurlle. a large feuille. a feurlle étroite. ou Calalou fucculent. Page. 387 943 126 242 322 684 638 639 617 618 451 150 152 233 zbtd, 664 119 7 SZ 26T 262 144 719 2 179 so 362 871 963 964 562 4 zbtd. zb1d. AT: Planche, 96 124 279 276 146 335 365 366 223 [A 223.2 224 j:3 224 f.4 des Plantes de la Guiane Françoife. Nom GËNÉr. CARAPA (le) CARAPICHE (le) CARMANTINE (la) PS be —— a — CASSIE (la) Lu CASSIPOURIER (le) CATINGUE (le) 1: nr US 2 CEDRE, ef CEIBA DES ESPA- GNOLS, ft CENTAURELLE (le) 1 a Z CHENE FRANCAS, eft CHIGOMIER (Île) CHIMIDIDA , eft GEHPA,, eft CIPONE (la) CIPURE (la) CITRON DE TERRE, eft GHFRONELLE, eft COCEVEIBE (le) CŒUR DE BŒUF, eft COUMAROU (le) COMMELINE (la) CONAMI (le) CONOBE (la) CONORI (le) COPAIA, COROSSOL (le) se VOYEZ | | | | SPECIF. OU TRIVe de la Gutane. Suppl. de la Guiane. rouge. (e] \ A herbe a charpenuer. panachée. de la Guiane. 2 Bourgont. de la Guiane,. mufqué. aromatique. Pciquier 3: le Fromagier. violette. de la Guiane. le Grignon. Le Courbaril. lIciquier 6. de la Guiane. des marais. l Ananas K'aratas 3. le Goyavier 2. de la Guiane. le Coroffol 7. de la Guiane. à fleur en grappe. du Brefil. aquatique. jaunâtre. Bignone. fauvage. Pinaou. Pinaioua. Ambotay. Cachiman morveux. attier. sr Page, Planche, 33 387 163 64 II 3 Voyez l'Errata. 13 4 959 397 943 358 529 211 sit 203j1 siz Pos h2ez 342 797 70 26 f.2 69 26 fi 399 352 37 378 347 567 226 38 13 302 455$ 925 353 617 741 296 36 12 927 354 6490 258 249 95 Gs1 G12 246 614 247 615 248 616 249 617 zbid. 38 Nom GcÉYNÉR. COROSSOL (le) COUAOU, COUBLANDE (la) COUEPI (Ile) COUI, COUMIER (le) COUPI (le) : COUPOUI (le) COURATARI (le) COURBARIL (le) COURIMARI (le) COUROUPITE (le) COUSIN COUSSAPIER (le) COUSSARI (le) COUTAR (le) COUTARDE (la) COUTOUBÉE (la) CRENÉE (la) CRESSON (le) a Table des Noms François SPECIF. ou TRI, 7 cœur de bœuf. 8 eft eft LS Cachiman Jauvage: Le Cainitier, de la Guiane. le fruit duCalebacier. de la Guiane.Suppl. de la Guiane. aquatique. Suppl. de la Guiane. Chimidida. de la Gutane. Suppl. de la Guiane, a large feuille. 2 a feurlle étroite. L violet. de la Guiane. épineufe. blanche. 2 purpurines CRÉTE-DE-COQ, eft CROC DE CHIEN, CROIX (la) CROTALAIRE (la) CROTON (le) CRUSETA (a) CURATELLE (la) eft I maritime, de Para. l’'Héliorrope 1: la Morelle 10. de Chevalier. de la Guiane. blanc, 2 jaune. 2 CURCAS DES ESPAG. CYTISE (le) D'ARTRIER (ke) DEGUEULE (le) eft Ce des Efpagnols. de P Amérique. le Médecinier 3. a fleur violette. de la Guiane. de la Guiane: Plañche, 305 338 339 232 306 302 30Q des Plantes de la Guiane Françoife, NoM GÉNÉR. RENE VERT; ef ELIOTROPE (D) ENOUROU (1) EPERU (1) EPINARD (!) EUPATOIRE (F) 1 ÉVÉ (1) F'AGARIER (le) FARAMIER (le) t b ————— FEROLE (le) FLEUR DE PARADIS FOTHERGILL (le) 1 FRANGIPANIER (le) 2 nn FROMAGIER (Ie) GaALIPIER (to) GENET (le) GINGEMBRE (Ie) GLAIVANE (l) GOMMIER (le) GOUPI (Ie) GOYAVIER (le) GOYAVIER (le) % à GRAINE MUSQUÉE 8. GRANADILLE (la) 1 on —- — 2 GRIFFE DE CHAT, eft GRIGNON (le) GROSEILLE DES CRÉOLES, eft GUAPIRE (le) GUARA, cf SPECIF, OU TRIV, la Bignone 12. Crête-de-cog. a crochet. de la Guiane. de Caïenne. blanche. : : a petite fleur. de la Guiane. de la Guiane. a bouquet. 2 à fleur feffile. de la Gurane. Suppl. admirable, à fleur rouge. à fleur blanche. à feurlle étroite. PE à fruit rond. de la Guiane; épineux. bleue. glabre: à grande fleur: citronelle. des favanes. rouge. à grandes ftipules. la Bignone7. la Morelle 14. de la Guiane. le Lilac des Indes. Page. 658 117 588 379 473 796 798 JoI 9 Planche, 116 190 314 325, 119 AO No GENFR, GUENIC, GUETTARDE (lh) ee ee Haricor (1) a HERBE (1) HELLEBORINE (l) HERNANDIER (l) HEYMASSOLI (le) HIRTELLE (l) HOUMIRI (le) ICACORE 6 ICAQUE, ICIQUIER (1) eft Table des Noms Francois SPECIF. OU TRIV. le Bonduc. a fleur rouge. / argentée. 4 pois à gratter. 5 Len œil de bourrique: anti-épileprique. à balai , balai doux. a balai. au Bondieu , c’eft Le Médecinier s. a charpentier , eft la Carmantine. ‘à coufin. a Jean Renaud. a la fievre, eft Le Millepertuis. à la fléche. a l’échauffure, eft la Begone. le] à mouton où à fam/on. à paniers, coufir. aux perles. aforner,eft leBidens. Caravata. de la Guiane. 2 ÎVirobolan. eft D AR & D m éprneux. Américaine. baurier. de la Guiane. Suppl la prune coton. à fepr feuilles. de la Guiane. cédre. Aracouchini. a trois feurlles. Chrpa. Pages Pianche. 387 318 123 320 764 zbid, 800 71 793 884 voyez l’Errata. 475 479 787, 5 917 ÿ5$ 475 118 794 817 320 849 329 852 325 125 247 98 565 225$ 2 369 S13Ë 414 335 4 340 331 342 332 344 133 346 134 347 135 INDIGO des Plantes de la Guiane Françoife. NoM GÉNÉR. INDIGO (!) INHAME (1) IOUTAY (l) IPECAQUANA (1) IROUCÀNE (f) Jasamapou. JAMBOLIER (lc) JAMBOLIER (le) me a ———_— —_—_—_—_— JASMIN (le) : JAUNE D'ŒUF, JEJERECOU (le) Le) = © NI Gen BR D 44 eft JOBO des Efpagnols, eft JUPICAI (le) K araTas 3 voyez KÉRÉRÉ, voyez LANGUE DE cer, eft LANGUE (la) LAURIER (le) [ ——— 2 LIANE À L’AIL, eft LIANE (la) : MA ARE POSE 2 SOUPE 1,2,3 LILAC (le) LIMODORE (le) 1 nes -—— 2 SPHCIF, Ou TRIV, franc. mozambique. de la Guiane. des Caïennoïs. de la Guiane. le Muftadier. des montagnes. Coumeté. Mini. de Sinémari. a large feurlle. velu, de la Guiane. a feuille ondee. Arivoa. a grande fleur ou d’Efpagne. le Cainitier 2. la prune de Mombin. Ananas. Bignone. lOfrnonde 1. de ferpent. cannelier. Ayocat. la Bignone 14: brûlée, COUpaNtEe quarree. Manple. des Indes. a grandes fleurs jaunes. r ozuge, Page, 775 903 29 4685 329 990$ 495 3546 355 260 323 Ô18 820 41 Planche, A2 NoM GÉNER, LISERON (le) LISYANTHE (la) Marrer MACAHANE (le) MACOMPE (le) MACOUCOU (le) MAGUEI, MAHURI (le) MAIET (le) MALANI (le) MAL-NOMMÉE (la) MAMEI, MANABO (le) ms ————— a —_— MANAGUIER (le) MANGLE (le) MANGLIER MANI (le) MANIGUETE (la) MAOU (le) MAPANE (le) MAPOURIER (le) MAPROUNIER (le) MAQUIRE (le) MARIE BAISE, MARIPE (le) MARJOLAINE (2) MARMITEDESINGE Table des Noms François LS D nb mm Bb mm eft eft I %w bb eft 3 eft MATAYBE (le) MATELÉE (la) RE TRE I pa SPECIF, OU TRIV: de la Guiane. de Caïenne. urpurine. £ ue aîlee. à grandes fleurs. bleuätre. Calumet. T, aquari. de la Gurane. Suppl. de laGuiane. Suppl. de la Guiane. le bois chandelle 3. aquatique. de la Guiane. : Jarmenteux. labricot del Amérig. velu. en arbre. a feuille liffe. de la Guiane. Suppl. Efp. Jouge. de la Guiane. a feuille de ulleul, des forêss. de la Guiane. de la Guiane. de la Guiane. Suppl. le Coroffol €. £gr'impant. majorane. le Quatelé. de la Guiane. des marais. a large feuille. Page, - Pjanche. 137 ne 139 53 202 79 205$ 80 206 8t 208 82 868 334 870 334 6 371 18 378 89 34 395 559 nn 444 176 107 4t 479 917 62 23 64 24. 66 25 369 3 vOyEZ PErrata. voyez l’Errata. 799 313 606 243 706 48 17 175$ 67 896 342 36 389 617 231 CA 624 719 332 128 278 109 f.1 278 109 f2 des Plantes de la Guiane Françoife. Nom GÉNER. MATOURI (la) MAYAQUE (la) MAYEPE (le) MAYNE (la) MEBORIER (le) MÉDECINIER (le) nes ho MELASTOME (le) ou ot) MELIER (le) al . O © CN ans bb nm DB IT SPHCIF. OÙ TRIVe des prés. des rivieres. de la Guiane. odorante. de la Guiane: d'Efpagne. herbe au Bon-Dieu. purpurin. cendré. à petite feuille. à grappes. rouffätre. à tige ailee. à petit frurr. à grande fleur violette. à fruit rouge. a fruit purpurin. arbre. 12 jaune. 13 14 15 16 L7 18 19 20 ZI MELON D'EAU, eft MELONGENE (le) ou Auvbergine 8. MIGNONETTE (la) MIL (le) MILLEPERTUIS (le) MINQUAR (le) MIROBOLAN , I % Pb eft à epr. champêtre: élégant. velu. aquatique. a longue feuille: à petites fleurs. grimpant. Cacatin. à grande fieur. le Pafteque 3. à chandelle. de la Guiane: a grande feuille. à feuilles feffiles. de la Guiane. Suppl. l'Hernandier 2. Page. 643 43 82 922 827 884 zbid, ibid, 493 404 406 407 409 410 413 414 #17 419 421 423 424 426 427 429 430 432 434 435 437 526 887 2 LS 43 Planche, 259 TS 31 35 # 323 154 155 fa 155 J-b 156 157 158 159 160 IGI 162 163 164 165$ 166 167 1638 169 170 I7I 172 173 2IQ St 312 312 3/9 44 Table des Noms François Nom GÉAËR. SPECIF, OU TRIV. Page, Planche, MOMBIN BATARD,eft Ze bors Bale. 393 6 394 MOMBIN (le) prune de Mombin. 469 IONIERE (la) à trois feurlles. 732 293 MONSTERE (la) de la Guiane, 837 326 MONTI (la) de la Guiane. 638 257 MONTIJOLY (le) 2 de la Martinique. 232 MOQUILIER (le) de la Guiane. $22 208 MORELLE (la) Teporé. DE 83 =_—_—_—— 10 croc de chien. 216 MOROTONI, voyez Arbre de Mai. 951 MOSAMBÉ (le) 1 71arit1me. 676 273 ———— 2 Acaïa. 677 MORT-AUX-RATS(la) de S. Domingue. 191 & 192 MOUREILLER (le) 1 Malpighia. à 456 187 ——— — 2 de monragne. 458 182 —————— 3 des favanes. 459 183 —————— 4 nain. 460 184 — $ lle. 462 ——— 6 des jardins. zô1d, 7 bors de capitaine. bd, ———— $ à feuille étroite. zbid, MOURERE (le) fluviaule. 55 233 MOURIRT (le) de la Guiane. 453 180 MOUROUCOU (le) violet. 143 S4 MOUTABIE (le) de la Guiane. 680 274 MOUTOUCHI (le) de la Guiane. 749 299 MUSCADIER (le) Poirouchi. 920$ 345 NacigE (la) 1 à fleur rouge. 96 37 fr ———— -— 2 à fleur blanche. 98 37172 NAPIMOGAL (le) de la Guiane. s92 237 NICOU (le) 27 308 NORANTE (le) de la Guiane. 555 220 OcorTe (P) de la Guiane, 782 310 GIL DE BOURIQUE,eft l’haricot $. 764 OLIVIER (fl) fauvage de Caïenne. 673 * OMPHALIER (PF) de la Guiane. 845 328 * N°, L'OMPHALIER Triendra eft le Noifeüer de Saint-Domingue, que nous avons. omis dans le difcous; voyez l'Erratz, des Plantes de la Guiane Françoife. Nom GÉNÉR. ORELI (l) ORTIE () SPECIF, OU TRIVe a grande fleur. des Negres. OSEILLE DES BOSS, voyez OSEILLE (!) OSMONDE (!) OURATE (l OUREGOU (1) OUROUPARI (!) PACHIRIER (le) PACOURIER (le) PACOURINE (la) PAGAMIER (le) PALETUVIER (le) ee ee PALICOUR (Ie) PALMIER (le) PALOUÉ (le) PAMIER (le) Begone. 6 de Guinée. ou 1 langue de cerf. 2 grimpantes de la Guiane. de la Guiane. aquatique. de la Guiane. de la Guiane. de la Guiane. blanc. rouge. * & Mangle des Efpagnols. de montagne , eft le Perepére 3. de la Guiane. 1 datier. Paripou. Maripa. Pinao. Comon. Aouara. petit Aouara. grand Ouar. 9 petit Ouar. 1o Mocara. 11 Zaguenute. 14 Conana mon pere. 15 Bache. de la Guiane. de la Guiane. HN mn ww b PANACOCO (le grand) PANACOCO(le petit) + Plante oubliée, voyez l'Errata. 4ÿ Page. Planche. 271 106 879 927 7097 961 zbid, 797 152 6038 24 4. 178 68 727 291 &292 269 105 8ot 316 113 44 voyez l'Errata. 66 1b1d, zbid, Frontifp. 3 &4 zbid. Frontifpice $ ibid. zbid, zbid, ibid, ibid. zbid, voyez l’Errata. 366 IA 947 359 769 307 773 46 Table des Noms François No“ cÉwÉRr. SPECIF. OU TRIVe PAO D’ARCO Esrac. eft /a Brgnone 12. PA PAIER (le) PARALA (le) PAREIRA (lc) PARIANE (la) PARINARI (le) PARIVÉ (le) PASSOURE (lc) PASTEQUE (a) ou PATABIE (la) PATIME (la) PAYROLE (la) PEKEA (le) PERAME (la) PEREBIER (le) PERÉPÉRÉ 2. PETOUMO, voyez PINAIOUA, eft PINAOU, cft PIPARE ile) PIRIGARE (le) PIRIPE (la) PIRIQUETE (l) PISTAÂCHE (la) PITOMBIER ile) POMMECANNELLE, eft POINCIADE, eft POIRE (la) ou POIRIER DE CAÏEN- NE, eft POIRIER POIS À GRATTER, eft POIS (le) fauvage. de la Guiane. brava: brava jaune. de la Guiane, A] . à gros frucr, à petit fruit. a grande fleur. à fruit velu. de la Guiane. Suppl. Melon d’eau 3. rouge. de la Guiane. de la Guiane. butireux. T'ata-youba. velue. de la Guiane: Apeiba. Le Coroffol 3: le Corofjol 2. dentelé. Suppl. a gros fruit. à petit fruit. aguatique. velue. de terre. de la Guiane. Suppl. le Coroffol 6. la Fleur de Paradis. Pomme d’Acajou. le Coumier. Suppl. de chardon. l'Haricot 4. fucré, Page. 653 909 377 619 62: 877 St s18 757 759 21 887 Planche, 346 231 250 25E FA 2046 205 206 des Plantes de la Guiane Françoife, 47 NoM GÉNÉR, POIVRE D’ÆTHIO- PIE; voyez POIVRIER (le) POLYGALA (le) PORAQUEBE (le) POSCOQUERI (le) POTALIE (la) POUROUMIER (le) POUTERIER (le) PRELE {la) PRUNE COTON, PSICOTRE (la) QUuADRETE (k) QUALIER (le) QUAPALIER (Ie) QUAPARIER (le) = TRS — QUAPOYER (le) QUARARIBE (le) QUATELÉ (le) mt QUEBITE (la) QUEDEC. SPECIF, OU TRIV, Maniguerte. Congono 12. violer. T'imoutou. de la Guiane: \ a fleur longue. amere. de la Guiane. Queue de cheval. Prune des anfes. violette. a petite feuille: a large feuille. rouge. Bleu. a petit fruit: a gros fruit. de Sinémari. de la Guiane. des favanes 3. de Matouri 4. d’Aroura 5. velu 6. à petit fruit. a fruit oblong: de la Guiane. à grande fleur. amer. a petite fleur jaune. Zavucaie. jaune. Tda:imon. de [1 Guiane; QUEUE DE CHEVAL, ef /a Préle. Page, Planche, 606 21622 226 23 735 294 75% 295 124 47 134 SI 395 151 892 341 86 33 960 S13È5$I4 146 1] 334 129 ft 336 129 f.2 6 I 8 2 534 212 536 563 185 46$ 186 466 2b1d, zbid, 467 898 343 AE 344 692 275 714 283,2846 285 716 286 7L0 287 719 288,1846 285 721 722 289 839 327 803 960 48 Nom GÉNÉR. QUIINIER (le) QUINATE (la) KR ACARIER (le) RACOUBE (le) RAÏISINIER (le) RANETTE (la) RAPANE (la) RAPATE (la) RAPUTIER (le) REBENT À - CAVAL.- LOS des Efpagnols, REGLISSE (la) REMIRE (la) RIANE (le) RINORE (le) RIS (le) ROCOUIER (le) RONABE (la) —_———_— — ROPOURIER (le) ROSA DEL RIO desEfp. ROSE (la) ROSEAU (le) ROUHAMON (Ie) ROUPALE (le) ROURELE (la) RUELLE (la) ee S ABICE (li) SABLIER (le) SAGONE (la) SALVINE (la) SAQUARI (Ic) SARIETE (a) Table des Noms François SPECIF. OU TRIV: Page. de la Gurane. Suppl. 20 743 Suppl. 24 de la Guiane. $90 354 960 de la Guiane. 122 des marais. 306 aromatique. 671 808 “e 755 maritime. 45 de la Guiane. 238 de la Guiane. © 236 / 320 533 a large feuille. 155 a tige droite. 156 de la Güiane. 199 476 changeante deCaïenne 4.706 à flêches 3. so de la Guiane. 94 84 de la Guiane. 468 rouge. 666 violette. 668 a panicule 4. 670 cendree. 193 dpre. 195 885$ aquatique. 286 970 a feuilles lijfes. 600 velu, 6ot 622 Planche, D 297 382 236 46 118 272 16 94 93 s9 78 36 2e 187 270 27E 75 76 LPENT 367 240 241 SAPOTIER, des Plantes de la Guiane Françoife. NoMs GÉNER. SAPOTIER, SAPOTILLIER, SAUVAGE (la) SAVONIER (le) SEBESTIER {le) —— — SENAPE (le) SÉSAME (le) SIMABE (le) SIMAROUBA (le) SIMIRA (le) SINAPOU (le) SINGANE (la) SIPANE (la) SIPARUNE (le) SORAMIE (la) SOUROUBE (la) SPERMACOCE (la) —————— T'agac (0) TABERNÉ (le) TACHI (le) TACHIBOTE (le) TACHIGALE (le) TALIGALE (la) TALISIER (le) SPECIF. OU TRIV, Adima. droite. a gros fruit. a petite feuille. Achira mourou. à parafol. verticrllé. farmenteux. Toquéve. de la Guiane. Suppl. de la Guiane. amer. des T'einturiers. de la Guiane. des favanes. de la Guiane. de la Guiane. de la Guiane. a larges feuilles. à fleurs bleuärres. cerreftre. rampante. a longue feuille. rude. aîlée. exagone. cultivé. de la Guiane. de la Guiane. de la Guiane, a panicule. a côte triangulaire. de la Guiane. Page. 307 ibid, 252 254 356 358 220 223 229 227 229 23 663 401 861 171 776 575 ] (e] Noms GENFR. TAMARINIER (le) TAMONE (la) TAMPOA (le) TANIBOUCIER (le) TAONABE (le) TAPIRIER (le) TAPOGOME (Ie) TAPURE (la) TARALE (le) TARIRI (lc) THOA (le) TIBONE (la) TIBOURBOU, voyez TICORE (le) TIGARIER (Ile) TOCOCO (le) TOCOYENE (la) TONINE (la) TONTANE (la) TONTELLE (la) TOPOBÉE (la) TREFLE (le) TRIGONIER (le) TRIOPTERE (le) TRIPLARIS (le) TOUCHIROA (le) TOULICI (le) TONNATE (là) TOVOMITE (le) TOUROULIER (le) TOUROUTIER (Ie) TURNERE (la) Table des Noms François SPECIF, OU TRIV. de la Guiane. de la Gurane. Suppl. de la Guiane. dentele. porntillé. de la Guiane. a fleur violette. velu. à fleurs purpurines. a fleurs blanches. Liffe. de la Guiane. de la Guiane. de la Gurane. Suppl. piquant. äpre. Apeiba. de la Guiane. äpre. velu. de la Guiane. à fleur longue. de Caïenne. de la Guiane, grimpante. parafite. de la Guiare. velu. life. de la Guiane. aromatique. de la Guiane. de la Guïane. de la Guiane. de la Guiane. de la Guiane. des rochers. Planche: 268 388 178 227 228 188 des Plantes de la Guiane Françoife. Noms GÉNER, TURNERE (a) a — V'ANTANE (le) VIOLETTE (ka) VOCHY (le) VOIRANE (Ie) VOIROUCHI, cf VOUAPA (le) VOTOMITE ; eft mt VOYARIER (le) VOYERE (la) ee ZaBUCAIE,-. - xt ZARAGOZA DES ESPAGNOLS, ef SPECIF, OU TRIV, de Sinémarti, de Timoutou. de la Guiane. f Lroubou. farmenteuye: de la Guiane. de la Gurane. Suppl. le Mufcadier. a deux feurlles. violet. le Paletuvier des MmONLIAgRES 3. de la Guiane. de montagne. Suppl, incarnate. bleue. le Quatelé. le Mangle. Fin des Tables. Page. 290 292 573 809 SE Ptanche, 113 f.2 114 229 318 319 6 37 # ÿ2 RES RE SLT 2 OP SE CREER EE EP E NET CSSS SERRES RER ENT ER RERI A. Pacs 11 3. ligne 8. Pagama, Lifez , Pagamea. 116. 13. Tabernamontana, /ifez, Tabernxmontana. 21. Apocynum, ifez , Apocinum. 246. 25. acafou, /ifez , acajou. 670. 10. la Verlie, Zifez, la Ruelle. 676. 8. le mofambe, Lifez , le mofambé. 836. 32. fquire, Li/ez, fquine. 960. 23. la Raneute, /ifez, la Ranette. 961. 2. la Raneute, /1/ez , la Ranette. 974« 29. coman , /2fe7 , comon. SU P P:LAÉM E NT. ! Pace 54. ligne 29. d’arouva, liféz, Aroura. 61. 14. fucre, lfez, fuc. 61. 16. fucre, Lifez , fuc. S1. 10. comon, /i/ez , pinao. 85. 7. Je ne connois, &c. Tout cet alinéa eff tranfpolt, € ne doit étre lu qu’après l'alinéa Juivant, Lorfque, &c. 23 Titi 1. je pris, Lfez, j'ouvris. T4 18. pierreufe, Lfez, poreule. Nota. Dans le Mémoire fur la Vanille, j'ai cité p.92, un paflage fur les épices fines tiré de l'ouvrage fur le Commerce des Européens dans les Indes, parce que l’Auteur pale pour avoir travaillé fur de bons Mémoires. Cependant on eft tenté de croire u'il a été mal inftruit fur ce fujet important; car voici ce que j'ai lu dans une lettre de l'Ifle-de-France, datée du mois d'Août 1774. Il y avoit alors 68 mufcadiers, dont 15 partoient pour Cayenne; 52 girofliers, dont 13 partoient pour Cayenne; ou y étoient. Quant aux cannelliers il y en avoit 509 pieds, provenus des baies prifes aux cannelliers que M. Godeheu avoit envoyé à M. Aubler. 11 y avoit en outre à Sechelles quatre mufcadiers & un giroflier qui étoient en mauvais état, «cas PLANTES , SUPPL: PLANTES. DE; TL-A GUIANE FRANÇOISE, Dont on n’a pu fe procurer DES CARACTERES COMPLETS. ICACOREA. (Tazvia 368.) Car. LM se AT ; defiderantur. PISTILLUM PER. CarsuLa orbiculata, crocea, cALICE monophyllo, quinquepar- tito laciniüs brevibus, acutis impofita, unilocularis, non dehif- cens. SEM. unicum , fubrotundum , coriaceum. ICACOREA Guianenfis. (T'ABULA 368.) FRUTEx fex aut feptem-pedalis; RaMIS cylindraceis, undique fparfis. FoLra alterna, ovata, acuta, glabra, integerrima, petiolata. FRUCTUs racemofi ; racemis axillaribus & terminalibus. Nomen Caribæzum 1CACORE-CATINGA. Fruétum ferebat Maio. Habitat in campis cultis propè Comitatum de Gêne: Suppl 2 Plantes de la Guiane Françoife, ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ SEXAGESIMÆ OCTAVÆ: 1. Capfula. Calix. 2. Capfula aperta. Semen. L'ICACORE de la Guiane. (PLANCHE 368.) Cet ARBRISSEAU eft branchu & rameux , haut de fix à fept pieds. Ses FEUILLES font alternes, entieres , vertes, lifles, ovales , terminées par une longue pointe. Les plus grandes ont fix pouces de longueur, fur environ deux de largeur. De l’aiflelle des feuilles & de l'extrémité des rameaux, naiflent des grappes chargées de fruits ronds, globuleux, attachés à un calice d’une feule piece, divifé en quatre petites parties aiguës. Ce fruit eft une coQuE feche, coriace , jaune, qui ne s'ouvre point, & ne renferme qu'une sEMENCE de fubftance cornée. Je n'ai jamais rencontré cet arbrifleau en fleur. Il étoit en fruit dans le mois de Mai. Il eft nommé JCACORE-CATINGA par les Garipons. Il croît dans les forêts qui font auprès d'un grand terrein défriché;, connu fous le nom d’Abaris, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-HUITIEME. 1. Capfule. Calice. 2. Capfule ouverte. Graine. M A N A G A. (T4BurA 360.) CAL. PERIANTHIUM monophyllum , quinquepartitum ; laciniis an- uftis , acutis. COR. STAM. PIST. defiderantur. PER. Bacca fphærica , bilocularis. SEM. plurima. Oflicula PuLP A gelatinofà obvoluta, diffepimento annexa, MANAGA Guianenfis. (TABULA 369.) ARBOR TRUNCO decem & undecim-pedali ; RAMos plures emittens undique fparfos. Fozra alterna, petiolata, glabra, ovata, acumunata , dont les Caracleres font incomplets. 3 inteserrima, decidua. FrucTus pedunculati, tres, quatuor aut quin- que, ad axillas foliorum. Bacca fphærica, lutea ex rubro variegata, non edulis. Cortex craflus, albicans, mollis, carnofus, & quafi fpongio- fus. OssicuLa rugofa, putamine duriflimo , in pulpà gelatinofà nidu- lantia, fepto intermedio affixa. Fru&tum ferebat Maio. Habitat in fylvis propè originem fluvi Courou. ExpLicaATio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEXAGESIMÆ NONÆ, r. Bacca fupernè vifa. Calix. 2. Bacca infernè vifa. 3. Bacca tranfversè [ciffa. 4. Officulum. LE MANAGUIER de la Guiane. (PLANCHE 369.) Le Tronc de cet ARBRE s'éleve à dix ou douze pieds ; il a un pied ‘de diametre. Son écorce eft blanchitre. Son Bots eft blanc, caffant & peu compacte. Il poufle à fon fommet plufieurs BRANCHES rameufes, droites ; d’autres font inclinées, & fe répandent en tout fens. Les ra- meaux font garnis de FEUILLES alternes, vertes, épaifles , entieres, ovales, terminées par une longue pointe. Elles font repréfentées de grandeur naturelle. Il m'a paru que cet arbre perd fes feuilles. De laiflelle des feuilles, & à l'extrémité des branches , naïflent des FRUITS qui font plufieurs enfemble, portés chacun fur un petit pédon- cule quife cermine en un CALICE à cinq petites parties longues & aiguës. Ce fruit eft fphérique, jaune , panaché de rouge. C’eft une BAIE molle dont l'écorce eft épaifle, fpongieufe , blanchätre. Cette baie eft par- ragce en deux loges par une cloifon mitoyenne, à laquelle font atta- chés plufeurs rangs d’offelets enveloppés d’une fubftance gélatineufe, tranfparente, de couleur jaune pâle. Ces offelets font de forme ovale, applatis, chagrinés; ils contiennent une AMANDE à deux cotylédons. Le fruit eft repréfenté dans toute fa grofleur. J'ai trouvé cet arbre dans les forêts qui font à peu de diftance de la fource de la riviere de Courou, A ij 4 Plantes de la Guiane Françoife , Il étoit en fruit dans le mois de Mai. Il eft nommé MANAGA par les Galibis. Je n'ai pu en obferver les fleurs. C'eft le feul endroit où je lai vu. CATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-NEUVIEME, 1. Baie vue en deffous. Calice. 2. Baie vue en defjus. 3. Baie coupée en travers. 4. Offéler. MINQUART.I A: (T4sura 370) CAL aus ee ne re defiderantur. PISTON PER. Pouum oblongum, cylindraceum , infernè obtufum , fupernè conicum; CORTICE craflo, fibrofo, biloculari ; fingulo loculo, binis ordinibus feminum planorum, feriatim perpendiculariter pofite- rum , unum fuprà alterum, pulpà involutorum referto. SEM. plurima, comprefla , alba, orbiculata. MINQUARTIA Guianenfis. (TABULA 370.) ArBor quadraginta-pedalis , & ampliüs; TRUNCO craflo , variis foraminibus pertufo , & quandoque perforato ; foraminibus internè cortice obduétis; RAMI & cacumine multi, hinc & indè fparfi pro- deunt. FoLrA alterna, petiolata, ovata, acuta , glabra , integerrima Frucrus racemof , virefcentes. Fruétum ferebat Februario. Habicac in fylvis territorii Caux didti. ExrzicATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ, 1. Fruclus. 2. Fruëlus tranfversè [ciffus: 3. Semen fegregatum. dont les Caraëleres font incomplets. ei LE MINQUAR de la Guiane. (PLANCHE 370.) Le rronc de cet ARBRE s'éleve à quarante pieds & plus, fur en- viron deux pieds de diametre. Son écorce eft cendrée. Son go1s eft blanchätre, dur & fort compacte, Ce tronc, dans toute fa hauteur, eft de douze en douze pouces, plus ou moins percé de trous qui ont trois, quatre où cinq pouces de profondeur, & autant de largeur. Quelque- fois le tronc eft perce d’outre en outre, & ces différentes cavités font tapiflées par l'écorce. Ce tronc poufle à fon fommet des BRANCHES rameufes , garnies de FEUILLES alternes, entieres , vertes , lifles, fermes , ovales, & terminées par une longue pointe. Elles ont dans leur milieu une nervure faillante en deffous, qui en pouñle plufieurs latérales. Leur pédicule eft convexe en deflous, & creufé en gouttiere en deflus; il eft long d’un pouce. Les plus grandes feuilles ont huit pouces de longueur, fur trois pouces de largeur. Je n'ai pas vu les fleurs de cet arbre. De l’aiflelle des feuilles, & de lextrémité des rameaux, naïflent des crabres de fruits longs, ovoïdes, plus gros à leur extrémité inférieure. Ils font lifles, verdâtres. L’écorce de ce fruit eft cpaifle, fibreufe, co- riace , blanchätre. Sa cavité intérieure eft partagée en deux loges par une cloifon membraneufe. Chaque cavité eft remplie d’une fubftance pulpeufe , dans laquelle font renfermées deux rangées de GRAINES plattes, blanches, placces de champ, les unes fur les autres. La graine eft une AMANDE couverte d'une membrane blanche, mince, feche & coriace, Le fruit & la graine font repréfentés de groffeur naturelle. Les copeaux du bois de cet arbre, bouillis dans l’eau , donnent une teinture noire qui prend très bien fur le coton. Ce bois, dans le quartier de Caux, eft eftimé incorruptible, & il y cft préfére pour des poteaux, des fourches que l’on enfonce dans la terre. D’anciens habitans m'ont afluré n’en avoir pas vu pourrir, Cet arbre eft appellé MINQUAR par les Créoles. Je l'ai trouvé en fruit dans le mois de Février, fur l'habitation de M. Boutin à Caux. 6 Plantes de la Guiane Françoife , EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-DIXIEME, 1. Fruit. 2. Fruit coupé en travers. Cloifon. Rang de graines. 3. Semence feparée. M A C AH A.NE. A (T#euralzr.) CARTES + . : Ù defiderantur. PISE PER. Bacca magna, ovato-oblonga, inæqualis, unilocularis , intüs pulpofa ; cortice coriaceo , maculis rufefcentibus confperfo. SEM. quatuor, quinque aut fex, ovata, coriacea, membranà obvo- luta, in pulpà albâ nidulantia. MACAHANEA Guianenfis. (TABULA 371.) FruTEx farmentofus , kAMos plures. volubiles fuprà arbores vicinas fpargens. Focra oppofita, ovata, acuta, glabra, denrata , petiolara. Frucrus racemoli , axillares. Frutum ferebat Junio. Habitat ad ripam amnis Galibienfis. Nomen Caribæum MACACA-HANA. ExrcicATio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ PRIMÆ. 1. Bacca imminuta, 2. Bacca [ciffa. Amygdale. 3. Amygdala. 4. Amygdala magnitudine naturalr. LE MACAHANE de la Guiane. (PLANCHE 371.) Le Tronc de cet ARBRISSEAU a environ quatre à cinq pieds de hauteur , fur quatre à cinq pieds de diametre. L’Écorce ef grifatre, gerfée. Son sors eft blanchâtre, peu compacte. Il pouffe des BRANCHES fermenteufes qui fe répandent & entourent le tronc des arbres voifins. dont les Caraëleres font incomplets. 7 Ces branches pouffent des rameaux garnis de FEUILLES, deux à deux, oppofées, lifles, vertes; elles font ovales, finement denrelées, & aiguës; leur pédicule eft court. Les plus grandes ont fix pouces de longueur, fur deux de largeur. Je n'ai pas vu les fleurs de cet arbrifleau. Ces fruits viennent plufieurs enfemble; ils font de forme irréguliere. Leur écorce cft life , brune, épaifle, coriace , marquée de petites taches rondes & rouflatres. Ils contiennent quatre, cinq ou fix AMaAx- pes enveloppées d'une couche mince de fubftance pulpeufe. Ces fruits ont , pour la plupart, cinq pouces de longueur , fur quatre pouces de diametre. On a repréfenté une amande de groffeur naturelle. Le fruit entier, ainfi que la coupe longitudinale, font beaucoup diminués de grandeur & de grofleur. Cet arbrifleau eft nommé MACACA-HANA par les Garipons. I! croît fur les bords de la crique des Galibis. Il étoit en fruit dans le mois de Juin. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-ONZIEME,. 1. Baie diminuée de volume. 2. Baie coupée. Amandes. 3. Amande. 4. Amande de groffeur naturelle. FEROLTA:(Tasurs 372.) GA LEUERS es He defiderantur. PISE 22 PER. Drura vix carnofa, comprefla, fubrotunda , utrinque margi- nata, rugofa. Nuczeus rugofus, lignofus, bilocularis. SEM. duo ; quandoque unum, altero abortiente. FEROLIA Gutanenfis. (TABULA 372.) Ferolia arbor , ligno in modum marmoris variato. Barer, France ÆEquin. pag. $1. 8 Plantes de la Guiane Françoife, ARBOR fexaginta-pedalis, ad cacumen ramofiflima ; RAMIs in medi® ercétis, in circuicu hinc inde divaricatis; RAMULIS gracilibus. FozrA alterna , brevi petiolata , glabra, ovata , acuminata , fuprà viridia, in- fernè candicantia : ex eorum axillis exfurgit gemma oblonga, tenuis, ariftata. FRucTUs racemofi, axillares & terminales, lutefcentes. Cortex vulneratus fuccum fundit laéteum. Lignum trunci internum diverfis coloribus variegatur ; maxime ab Europæis expetitur. Fruétum ferebat menfe Maio. Habitac in fylvis defertis & fupra colles Comitatüs de Gêne. ExrzicATio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ SECUNDÆ. 1. Gemma flipulé involuta. 2. Bacca. Officulum tranfversé [ciffum, LE FÉROLE de La Guiane. ( PLANCHE 372.) Le rroxc de cet ARBRE s’leve à quarante ou cinquante pieds, fur environ trois pieds de diametre. Il poufle à fon fommet un grand nombre de BRANCHES ; celles du centre font perpendiculaires, & les autres font horifontales & s'étendent en tout fens. Elles font chargées d'une multitude de RAMEAUx grèles & garnis de FEUILLES alternes, fefliles , lifles, entieres, vertes en deflus, & blanchâtres en deflous, ovales, & terminées par une longue pointe. Elles ont à leurs aiflelles un bourgeon enveloppé d’une ÉCAILLE terminée par un long FILET. Les FRUITS naïflent à l'extrémité des rameaux, en forme de grappes. Ce font des baies feches, comprimées, arrondies, pointillées, ridées, bordées d'un FEuILLET membraneux. L'Écorce eft verdâtre & mince; elle couvre un noyau ridé, boflelé & offeux. Il eft à deux loges, & chacune contient une AMANDE, mais il arrive fouvent qu'une des deux avorte. Les fruits & les feuilles font repréfentés de grandeur naturelle. Je n'ai pu, pendant tout le temps que j'ai parcouru l'intérieur des terres de la Guiane, me procurer la facisaétion d’obferver les fleurs de cet arbre, qui n’eft pas même connu des plus anciens Créoles, quoique fon bois foit une branche de leur commerce. Ceux qui le font, vont chercher cet arbre dans les vieilles forêts; & pour pou: voir dont les Caraëleres font incomplets. 9 voir le connotre ils font des entailles fur tous les troncs qu'ils trou- vent renverfés depuis longtemps fur la terre, qui font dépouillés de leur écorce , & dont l’obier eft entierement détruit. Avec une efpece de ferpe droite, qu'ils fufpendent au poignet, & que pour cette raifon ils appellent mancherte , ils enlevent des copeaux qu'ils poliflent avec leur couteau, & ayant reconnu la nature du bois qu'ils defirent, ils le marquent pour le faire débiter, & enfuite le tranfporter à leurs habitations. Il ne doit point paroïtre étonnant qu'ils ne connoiffent pas cet arbre fur pied, puifqu'ils n'attaquent que des vieux troncs abatus. L'écorce de cet arbre eft lifle & cendrée ; lorfqu’on l’entaille elle ré- pand un fuc laiteux. Si un arbre à trois pieds de diametre, l'obier du tronc en à plus de deux ; il eft blanc, dur, pefant & compacte. Le bois intérieur eft dur , pefant , & d’un beau rouge panaché de jaune; il prend un beau poli, & reflemble à du fatin; ce qui lui a fait don- ner le nom de 2OIS SATINÉ. Il eft aufli nommé BOIS DE FÉROLE, du nom d’un ancien Gouverneur de Caïenne, qui a été le premier à lintroduire dans le commerce, J'ai trouvé un feul de ces arbres chargé de fruit, au mois de Mai, dans la forêt qui eft près du fault de la riviere d’Aroura. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-DOUZIEME: 1. Bourgeon enveloppe d’une fépule. 2. Baie. Noyau coupe en travers. VO CA PO D A7 (Tasvrd 373.) CAES Es de ess : defiderantur, PISTE. PER. LEGuMEN craflum, tomentofum , fubcinereum, ovatum, acumi- natum , ab uno latere fulcatum, uniloculare, bivalve. SEM. ovatum, magnum, pelliculà membranaceà rufefcente teéturn. VOUACAPOUA Americana. (T'ABULA 373.) Angelin racemofa; foliis nucis juglandis. PLuM. A: 121. 7. 4. B Suppl, 10 Plantes de la Guiane Françoife, Andira ibairiba Brafilienfibus, Angelin vulgo Lufitanis. Marcer, ag. 100. Andira ibairiba five Angelin. Prson. pag. 81. ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali , ad fummitatem ramofffimo; RAMIS erectis & declinatis, undique fparfis; raMuLIs foliofis. Fozra alterna, impari-pinnata ; FOLIOLIS tribus aut quatuor oppolitis, ova- tis, acuminatis, rigidis, integerrimis, fuprà viridibus, infernè {ubto- mentofis, cinereis, fubfeflilibus, coftæ utrinque adnexis. PuNcruM GLANDULOSUM intrà fingulum par foliolorum. SrrruLz binæ, deciduæ, ad bafim coftæ. FRucTus racemofi, axillares & terminales. Frutum ferebat Maio. Habitat in fylvis Guianæ. Nomen Caribæum Y 01CAPOU. ExPricATio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ TERTIÆ, 1. Capfula bivalvis, dehiftens. Semen. 2. Semen fegregatum. L’'ANGELIN de la Guiane. (PLANCHE 373.) L’Angelin eft un ARBRE qui s’éleve fort haut. Son Tronc a jufqu’à foïxante pieds & plus de hauteur, & deux pieds & plus de diametre. Son ÉcoRCE eft cendrée ; fon obier eft d’un blanc jaunâtre ; fon cœur eft d’un rouge foncé, & en fe defléchant il devient noir. Sa tête eft garnie d'un nombre de BRANCHES confidérables qui fe répandent en tout fens, les unes horifontales & les autres droites. De ces branches forcent des RAMEAUXx alternes, chargés à leur extrémité de feuilles rangées près à près alternativement, Ses FEUILLES font ailées ou conjuguées, & les conjugaifons font pour l'ordinaire de deux, de trois & de quatre. Elles font formées de deux folioles oppofées , & terminées par une impaire. Entre‘chaque conjugaifon on voit, fur la côte qui les porte, un POINT GLANDULEUX. Cette côte à environ fept pouces de longueur; elle eft convexe en deflous, & creufée d'un fillon en deflus; à fa naiflance elle à deux STIPULES qui tombent de bonne heure, & elle eft charnue. Ce n'eft qu'à la diftance d'environ quatre pouces que fe trouve la premiere dont les Caraëleres fort incomplets. II conjugaifon des deux premieres folioles. Elles font ovales , feches, vertes en deflus , blanchâtres & couvertes d’un petit duvet en deffous, Elles fe terminent par une pointe moufle. Leur longueur eft de qua- tre pouces & plus ; leur largeur eft d'environ deux pouces. Le pedi- cule de chaque foliole eft court, arrondi & charnu. Quoique j'aie rencontré cet arbre dans plufieurs endroits, lorfque je parcourois l'intérieur de la Guiane, je n'ai pu en obferver les fleurs. Je l'ai toujours trouvé avec des fruits naïflants ou en maturité. Ces fruits font ramafles fur des grappes en grand nombre. Ils font de forme prefqu'ovale , étant moins gros & un peu courbés au bout par lequelils tiennent à la grappe, & l’autre bout eft terminé par une pointe obtufe qui donne naiflance au ftyle. Ils font à peu près de la grof feur d'un œuf de poule. Chaque fruit peut étre comparé à une goufle dont les deux valves s’ouvrent de la pointe à la bafe. Ces batans ou valves, avant de fe féparer, font diftingués d’un côté par un fillon lon- gitudinal , & de l'autre par une arrête faillante. Les batans font épais, charnus d’abord, enfuite fecs dans leur matu- rité. Ils font grifâtres, un peu velus en dehors, liffes & roux en dedans. Ils ne renferment qu'une grofle GRAINE de forme ovale, couverte d'une écorce mince & brune. Cette graine eft à deux cotylédons fermes, charnus, blanchäâtres & amers. Cet arbre eft nommé OU ACAPOU A par les Galibis. Son bois eft fort dur ; on l'emploie pour la conftruétion des maifons , pour former des paliffades , & les cafes des Negres. Il fe conferve très longtemps fans fe gâter. Le cœur de ce bois, à caufe de fa grande dureté & finefle, fert pour fabriquer différents meubles. On en fait aufli des mortiers & des pilons. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-TREIZIEME. 1. Gouffe ouverte en deux valves. Graine. z. Graine feparée. Bi 12 Plantes de la Guiane Françoife, VOUARANA (Tasura 374.) CAL _. ut ne defiderantur. PISTE ee PER. CarsuLA piriformis, utrinque fulcata, bilocularis, bivalvis, val- vulis coriacels. SEM. duo, fubrotunda , glabra; unicum fingulo loculo. VOUARANA Guianenfis. (T'ABULA 374.) ArBor mediocris, TRUNCO oéto-pedali, in fummitate ramofo ; RaMis hinc & indè fparfis; RAMULIS foliofis. FoLrA alcerna , impari- pinnata; FOLIOLIS fex, alrernis , remotis, OVatiS acutis, glabris, inte- gerrimis , fubfefilibus , coftæ angulofæ adnexis. FRUCTUS racemofi & terminales. Fruétum ferebat Maio. Habitat in fylvis propè amnem Galibienfem. Nomen Caribæum VOUARANA. ExpzicaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ QUARTÆ. [. Capfula. 2. Capfula aperta , bivalvis. 3. Semen. LE VOIRANE de la Guiane. (PLANCHE 374.) Cet ARBRE eft de moyenne grandeur. Son TRONC à tout au plus fix à huit pieds de hauteur. Son Écorce eft lifle & cendrée, & fon Bo1rs eft blanc. Les BRANCHES, qui terminent le tronc, s'étendent & portent des RAMEAUX épars, garnis de FEUILLES. Chaque feuille eft compofée de fix For1oLES écartées , & pofces alternativement fur une côte angu- leufe, terminée par une impaire. Leur forme & leur pofition font ex- primées dans la figure. Je ne l'ai rencontré qu’en fruit. Les FRUITS viennent par grappes à l'extrémité des rameaux. Chaque fruit eft une carsuze à deux loges, dure, coriace, qui s'ouvre par le hauc jufqu’à fa bafe en deux portions qui ne tombent pas, & dans le milieu defquelles on voit la moitié de la cloifon qui partageoïit ce fruit. Chaque loge contient une GRAINE attachée au fond de la cap- fule. Cette graine reffemble à un petit gland de couleur brune & life, dont les Caraëleres font incomplets. 13 J'ai trouvé cet arbre en fruit au mois de Mai, dans les forêts près la crique des Galibis. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-QUATORZIEME. 1. Capfüule. 2. Capfüle ouverte en deux valves: 3. Graine. AMAIOUA. (TaBULA 375.) CAL 57. COR STEAM: . DST re. PER. Bacca ovata, denticulis quatuor coronata , flava, glabra, car nofa, unilocularis. SEM. plurima, fubrotunda, comprefla , feptem feriebus fibi incumben- tia, receptaculo columnali & centrali affixa. defiderantur. AMAIOUA Guianenfis. (TABULA 375.) Argor mediocris, TRUNCO quinque-pedali, plures rAMos ad fum- mitatem nodofos , reétos, trigonos emittente ; RAMUSCULI finguli ex axillà foliorum. FoLraA terna, verticillata, ovata , acuta, glabra, > INtC- gerrima , petiolata. FRUCTUS plures, congefti, ceraiales Fruétum ferebat Maio. Habitat in fylvis propè amnem Galibienfem. Nomen Caribzum 4MAIOUA & GRAINE À TATOU. ExpzicATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ QUINTÆ. 1. Bacca tranfversè [ciffa. 2. Bacca verticaliter fciffa. 3. Semen. L'AMAIOUIER de la Guiane. (PLANCHE 375.) Le rRoNc de cet ARBRISSEAU à quatre pieds & plus de hauteut , fur cinq à fix pouces de diametre. Son Écorce eft rouflätre, & fon Bots eft blanc. Il poufle à fon fommer plufieurs BRANCHES droites , triangu- 14 Plantes de la Guiane Françoife, laires, noucufes, longues de fix à fept pieds, garnies de FEUILLES tan- gées trois à crois fur chaque nœud; & de chaque aiflelle de ces feuilles il part un rameau. Ces feuilles font entieres , vertes, fermes, lifles, ovales , terminées par une longue pointe, attachées par un pé- dicule convexe en deflous, creufé en deflus, gros & charnu. Les plus grandes ont huit pouces de longueur , fur trois & demi de largeur. A leur naïflance elles font partagées par une nervure longitudinale, en deflous de laquelle il en part plufeurs latérales. Au deflus de l’in- fertion des feuilles, il y a tout autour des branches un petit cordon, qui eft chargé de poils. Je n'ai pas vu les fleurs ; je n’ai pu obferver que les fruits : ils font feffiles, ramaflés plufeurs enfemble à l'extrémité des branches & des rameaux. Ce font des carsuLEs ovales, jaunes, couronnées par quatre pointes, qui entourent un petit DISQUE creufe dans fon milieu où poloit vraifemblablement le ftyle. Elles n’ont qu'une loge, dans la- quelle font contenus plufieurs rangs de SEMENCES rondes, comprimées, pofées les unes fur les autres, & attachées à un placenta qui occupe le centre de cette caplule, dont l'écorce extérieure eft un peu charnue, Elles font repréientées de grandeur naturelle dans la figure. Cet arbrifleau eft nomme 4MAIOU 4 par les Garipons, qui m'ont dit que les tatous en mangent le fruit ; ce qui fait qu’ils appellent auffi GRAINE À TATOU. J'ai trouvé cet arbre dans les forèts défertes, voilines de la crique des Galibis. Il étoit en fruit dans le mois de Mai. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-QUINZIEME, 1. Baie coupée en travers. 2. Baie coupée verticalement. 3. Graine. dont les Caraëleres font incomplets. t$ BAGASSA. (Tasura 376. CAEN es ss { defiderantur. PISE nus. PER. Bacca edulis, flavefcens, fphærica, cortice granulato, carne in- ternà dur, exteriori pulpofà, fucculentà, intra quam femina plu- rima nidulantur. SEM. ovata, acuminata. BAGASSA Guianenfis. (T'ABULA 376.) Bagañla arbor quà Indi ad extruendos lintres utuntur. Barr. Franc. Equinox. pag. 20. ARgOR crafliflima, altiflima, RAMI numerofi. ForrA oppofita, am- pla, trilobata, integerrima, lobis acutis. SriPuz Æ utrinque binæ, ob- longæ, membranaceæ , deciduæ. FRUüCTUS aurantti forma. Bacca flavefcens, cortice membranaceo granulato, intüs carnofa , fub cortice pulpofa. SEMINA plurima , ovato-acuta, PULPA obyoluta, Fructum ferebat Junio & Julio. Habitat in fylvis & montibus Guianæ. Nomen Caribzum BAGASSA. ExpricAtTio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ SEXTÆ, I. Bacca. 2. Bacca tranfversè [tiffa. 3. Semen. LE BAGASSIÉR de la Guiane. (PLANCHE 376.) Le Bagafier eft un très grand ARBRE. Son Troc s’éleve droit & à quatre-vingt pieds , fur quatre à cinq pieds de diametre. Son écorce ef lifle, cendrée , & fon sois eft blanc. Sa tête eft immenfe ; & fes BRANCHES très grofles s'étendent au loin de tous côtés. Les RA- MEAUX qui en partent font creux & garnis de FEUILLES oppofces, qui ont à leur naïflance chacune deux srtPuLEs longues & membraneufes, que l'on n'apperçoit que fur les jeunes poufles. Ces feuilles font par- tagées à leur partie fupérieure en trois lobes aigus. Elles font vertes, âpres au coucher ; les plus grandes ont un pied de longueur, & près de neuf pouces de largeur. Leur pédicule eft de trois pouces & demi, Je n'ai pas vu la fleur. 16 Plantes de la Guiane Françoife, Les fruits font mous, fucculents; ils ont la forme & la grofleur d’une moyenne orange; ils font attachés par un petir pédoncule. Extérieure- ment ils font tous couverts de petits GRAINS jaunâtres & coupés en travers. On trouve dans le centre une fubftance plus ferme, entourée d'une chair molle, où font nichées un grand nombre de SEMENCES en forme de pépins bruns & vifqueux. Ce fruit eft d'un très bon goût. Les Créoles & les naturels du pays le mangent avec plaifir: pour peu qu’on le garde, lorfquil eft bien mûr , il fermente & acquiert une faveur vineufc, & un peu acide. Son tronc eft employé pour conftruire de grandes pirogues. L'on peut en tirer des courbes &\des madriers pour la conftruétion des navires, On fait dans le pays une différence entre les arbres qui croif- fent fur les montagnes, & ceux qui viennent dans les plaines & dans les marécages. On prétend que le bois du Bagañlier des montagnes eft plus léger, qu'il flotte ; que le Bagañlier des marécages & de la plaine eft plus pefant, & que la pirogue qui en eff conftruite coule à fond , lorfqu’elle fe remplit d’eau, au lieu que les autres reviennent fur l’eau. Lorfqu'on entame cet arbre, il rend un fuc aqueux & laiteux. Je l'ai trouve dans les forêts de la terre ferme, à Aroura , dans le Comte, à la crique des Galibis , à Sinémari & à Caux. Il étoit en fruit dans les mois de Juin & de Juillet. Cet arbre eft nommé par les Galibis BAGASSE, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-SEIZIEME, 1, Baie. 2. Baie coupée en travers. 3. Graine. COUPOUI (TasvrAa 377.) Arsor procera, ad fummitatem ramofa; RAMIs undique fparfis. Forra ovata, oblonga, acuta, bafi emarginata , fupernè afpera, inte- gerrima, lorigè petiolata. PET Te bini aut terni, fubfefliles , termina- les, ovati, difco pertorato , & calicis laciniis quinque coronati , unilo= dulaéess nondüm maturi virides. SEMEN. magnum ; OVAtumM, Fru&tum ferebat Maio, Habitat dont les Caraleres font incomplets. t Habitat ad ripam amnis Galibienfis. Nomen Caribæum COUPOUI-RAN A. 4 ExPLicATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ SEPTIMÆ, 1. Fractlus. LE COUPOUI aquatique. (TABULA 377.) Le Coupoui eft un grand ARBRE dont l'écorce du tronc eft verdi- tre; le Bois eft mol & blanc. Les BRANCHES font éparfes, nues, & n’ont de feuilles qu'à leur extrémité. Ces reuizLes font portées fur un long pédicule ; elles ont jufqu’à un pied dix pouces de longueur, fur neuf pouces de largeur. Leur face fupérieure ef liffe, l'inférieure eft un peu âpre; elles font partagées par une côte faillante d’où partent des nervures qui vont fe perdre au bord de la feuille. Je ne l'ai point vu en fleur. Le fruit n’étoit pas encore en parfaite maturité ; il étoit placé à l'ex- _trémité des branches entre les feuilles. Sa forme approchoit de celle d'un citron. Il étoit vert & couronné par cinq lobes du calice. I ne renfermoit qu'une feule AMANDE. Il étoit en fruit dans le mois de Mai. I! croît au bord de la crique des Galibis. Il eft nomme COUPOUI-RANA par les Garipons. ExPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIXANTE-DIXSEPTIEME, 1. Frurr, MACOUBEA (Tazsura 378.) GAS EE: ST oi “ PISE: PER. CarsuLa orbiculata , leviter comprefla , quandoque obtusè tri- gona,unilocularis , intüs cava, cortice tenui, extüs afpero , rufefcente, punétis cinereis alperfo. SEM. plurima, oblonga, incurva, obtufa , {upernè convexa, infernè Suppl, 18 Plantes de la Guiane Françoife, fulcata, membranA albà inclufa, & placentæ totam cavitatem obte- genti undique affixa. MACOUBEA Guianenfis. (TABULA 378.) ARBOR , TRUNCO quadraginta-pedali, ad fummitatem ramos plures, cavos, undique fparfos emittens. FoLia oppolita, ovata, acuta, gla- bra , integerrima petiolata ; petiolis bafi amplexi-caulibus. Fruerus racemofi , è divaricatione ramufculorum. Lisnbes fœtidum: folia lacerata, cortex trunci & ramorum vulne- ratus , & femina conquaflata, lateum fundunt fuccum. Fruétum ferebat Februario. Habitat in fyivis Caux. ExpricAtTio T'ABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ OCTAVÆ, I. Capfula. 2. Semen. LE MACOUBE de la Guiane. (PLANCHE 378.) Le Tronc de cet ARBRE a environ quarante pieds de hauteur, fur un pied & demi de diametre. Son Écorcs eft life, grifâtre. Son Bors eft d’un jaune verdâtre, & en fe deffléchant il exhale une odeur défa- gréable. Du fommer du tronc fortent des BRANCHES oppoñces & creufes , de même que les RAMEAUXx qui en partent. Les FEUILLES font oppofces, vertes, ovales, partagées par une côte d'où partent des nervures latérales qui vont fe terminer à leurs bords. Leur pédicule eft court, large, évafé, & embraffe le rameau conjoin- tement avec le pédicule qui lui eft oppofc. Je n'ai pas pu obferver la fleur de cet arbre. Les fruits viennent en grappes, portés fur un pédoncule commun, à la bifurcation des ra- meaux , & attachés au calice qui fubfifte. Les fruit eft de la groffeur d'une orange, tantôr un peu comprime , & quelquefois comme à trois faces. Son écorce eft un peu rude, ferme, brune, mar quée de points grifatres, & elle a une ligne d’épaifleur. Le fruit eft vuide dans le centre, & con- tient un grand nombre de sEMENCES oblongues, aflez grofles, convexes d'un côté , & de l’autre creufées par fillons. Ce font des AMANDES dont les Caraëleres font incomplets. 19 fermes, blanches , à deux loges, renfermées dans une membrane épaifle, jaune. Toutes ces femences font attachées à un placenta qui tapifle cout l'intérieur du fruit. Le placenta dans le fruit fec fe fcpare de l'écorce. Toutes les parties de cet arbre donnent un fuc laiteux. Cet arbre croît dans les forêts du quartier de Caux. Il étoit en fruit dans le mois de Février. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIKANTE-DIXHUITIEME. 1. Capfule. 2. Graine. Q UIIN A. (TazvuiA 379.) CAL. PERIANTHIUM monophyllum, quadripartitum, minimum. COR. STAM. PIST. defiderantur. ‘PER. Bacca fublutea, ftriata, fubrotunda, umbilicata, unilocularis. SEM. bina , extùs convexa , intüs plana, tomentofa, ferruginea. QUIINA Guianenfis. (T'ABULA 379.) ARBOR TRUNCO quinque pedali, ad fummitatem ramofo ; RAMIS & RAMULIS oppofitis. FoL1A ampla, ovato-oblonga, acuta, glabra, inte- gerrima, fubieflilia. SriruLÆ binæ ; longæ, acutæ, ad bafim fingulorum foliorum , deciduæ. FRucrus corymbofi vel folitarit, pedunculati , ad axillas foliorum. SquamuLz binæ, ad bafim pedunculorum. Bacca acida & edulis. FLoREs obfervare mihi non licuit. Fruétum ferebat Maio. Habitat ad ripas amnis Galibienfis. Nomen Caribzum GUIINA-RANA. ExpricatTio TABULÆ TRECENTESIMÆ SEPTUAGESIMÆ NONÆ: 1. Bacca. 2. Officula. 3. Officulum fegregatum. Ci 20 Plantes de la Guiane Françoife, LE QUIINIER de la Gurane. (PLANCHE 379.) Cet ARBRE a environ quinze pieds de hauteur. Son TRowcC, à cinq ou fix pieds au deflus de la cerre, poufle des BRANCHES garnies de ra- meaux chargés de FEUILLES oppofées & difpofées en croix; elles font enticres, ondées, minces, fermes, prefque fefliles, ovales, & termi- nées par une longue pointe. Leurs nervures font faïllantes en deffous; les plus grandes feuilles ont environ fept pouces de longueur, fur près de trois pouces de largeur; elles ont à leur naïflance chacune deux sriPuLEs longues, étroites & aiguës qui tombent de bonneheure, Les FRUITS naïflent folitaires fur un pédoncule, ou par petits bou- quets fur un pédoncule commun, garnis à leurs bafes de deux petites ÉCAILLES. Je n'ai point vu les fleurs; je n’ai pu en obferver que les fruits. Le caLice eft de quatre pieces très petites, qui accompagnent le fruit. Dans fa maturité c’eft une BAIE jaunître, liffe & ftricée, ovale, terminée par une pointe en forme de mammelon, au centre duquel on remarque une très légere cavité; fous l'enveloppe charnue de cette baie, qui eft acide & agréable au goût, on trouve deux ossELETS con- vexes en dehors, & applatis du côté où ils fe touchent; ils font cou- verts d'un duvet rouflätre , foyeux , & contiennent chacun une ÆMANDE. Cet arbre eft nommé QUIINA-RANA par les Garipons. Je l'ai trouvé charge de fruits dans le mois de Mai, fur les bords de la crique des Galibis, EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT SOIKANTE-DIXNEUVIEME: 1. Paie, 2. Offélers. 3. Offelet fepare. dont les Caraéleres font incomplets. 21 PASSOUR A, (Tazura 380.) GATE. ÉN E defiderantur. DIS PER. CarsuLaA oblonga, trigona, unilocularis , trivalvis. SEM. orbiculata , tria in medio fingulæ valvæ placentæ longitudinali affixa. PASSOURA Guianenfis. (TABULA 380.) ARBOR TRUNCO fex vel oéto-pedali, ad fummitatem ramofo. Forra oppofita, petiolata, ovata, acuminata, glabra, integerrima. Frucrus in fpicam terminalem difpofiti. CarsuLa oblonga, trigona, trivalvis, lutefcens. SEMINA viridia , fphærica, tria fingulæ valvæ feriatim polita, & annexa placentæ , in medio fingulæ valvæ, Fruétum ferebat Mao. Habitat in fylvis Zzmoutrcu. ExPzicATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTOCESIMÆ. 1. Capfula aperta , trivalvis. 2. Valvula. Tria femina. 3. Valyula. Placenta. 4. Semen. LE PASSOURE de la Guiane. (PLANCHE 380.) Cet arBre eft de moyenne grandeur. Son Tronc s’éleve droit à la hauteur de fix à fept pieds, fur fix à fepe pouces de diametre. Son ÉcorCeE cft cendrée. Son Bois efl blanchätre. Les BRANCHES, qui par- tent du fomimet, s'étendent & fe répandent en tout fens; celles du centre font perpendiculaires ; les autres font horifontales. Les RA- MEAUX, qu'elles portent, font oppolés , & garnis de FEUILLES égale- ment oppofces. Ses feuilles font vertes, lifles, minces, ovales, terminées par une Jongue pointe. Les plus grandes ont fix pouces de longueur , fur deux & demi de largeur. Leur pédicule a environ un demi pouce de longueur; il eft convexe en deflous, & creufé en gouttiere en deflus. De l'extré- mité des rameaux naiflent des Éris de fleurs que je n'ai pas vus. Cet arbre étoit alors en fruit, 22 Plantes de la Guiane Francoife , Ce FRUIT eft une CAPSULE oblongue , Junitte, triangulaire, qui s'ouvre en trois valves concaves, chargées chacune d’un placenta qui s'étend au milieu de leur cavité, de la pointe à la bafe, à laquelle font attachées trois SEMENCES verdatres & fphériques. Cette caplul e eft reprefentée dans fon état naturel. Jai trouvé cet arbre dans les forêts de Timoutou ; c’étoit dans le mois de Mai. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGTIEME. r. Capfule ouverte en trois valves: 2. Une valve. Trois graines. 3. Une valve. Placenta. 4. Une graine. S'EIN AP 'ErA. (Tinur4 385.) CAL. PERIANTHIUM quinque aut fex-partitum ; laciniis fubrotundis; acutis. COR STAM... defiderantur. PISR ES PER. Bacca unilocularis , fubrotunda , magna , fexftriata ; coftis tribus. prominentibus, creuse craflus , Carte ; Hcditalliitn album , fucculentum , dulce, sEMINIBUS rectum. SEM. viginti circiter, ovata, pelliculà albâ teéta. SENAPEA Guianenfis. (TABULA 381.) FRUTEx farmentofus, fuprà arbores expanfus. FortA alterna, glabra, petiolata , ovata , acuminata , integerrima. FRUCTus : bacca Are pedunculata , coloris luteï, fexfulcata, fubrotunda, cujus cortex carno- fus, craflus, luteus eft: pulpa interior alba, fucculenta, faporis dulcis. Fruétum ferebat Januario. Habitat in infulà Caïernæ, ExPLicATIO TABULÆ TRECEBNTESIMÆ OCTOGESIMÆ PRIMÆ. 1. Bacca. 2. Bacca tranfversè [&ffa. 3. Semen. dont les Caraëleres font incomplets, 23 4. Amygda'e dicoryledones. s. Cotyledon amygdale. LA SENAPE de la Guiane. (PLANCHE 381.) Cette PLANTE eft grimpante, ligneufe ; elle répand fes BRANCHES & fes rameaux fur les arbres voifins. Son TRoxc eft peu élevé, & a tout au plus deux pouces de diametre. Son écorce & celle des branches font cendrées. Les FEUILLES font alternes, vertes, fermes, ovales , en- tieres , ondées fur les bords, & terminées par une longue pointe. Leur longueur eft de fix pouces, fur deux & demi de largeur. Elles ont une nervure longitudinale, & plufieurs latérales, faillantes. Leur pédi- culc eft court, marqué d’un fillon en deflus, & convexe en deflous, Le FRuIT qu'elle porte, car je n'ai pas vu la fleur, eft arrondi, à fix côtes , dont trois plus faillantes. Son diamerre eft de trois pouces, & plus. Son Écorce eft cpaifle de fix lignes; elle eft jaunâtre, char- nue, tapiflce intérieurement d'une membrane mince, lifle & blanche, fous laquelle eft une fubftance pulpeufe , douce , fondante & très blanche , qui renferme vingt cRAINES. Elles font de forme irréguliere, & ne contiennent qu'une feule AMANDE couverte d’une écorce mince, ridée & très blanche; cette amande eft à deux cotylédons. Ce fruit eft attaché à un fort pédoncule, dont le bout fupérieur eft terminé par un CALICE, divifé profondément en cinq ou fix parties. Les finges & les autres animaux fauvages mangent la pulpe de ce fruit. J'ai trouve cette plante en fruit, au mois de Janvier, dans les bois de l'habitation de M. de Macaye, Procureur général du Confeil fupé- rieur de Caïenne. L'on a repréfenté une graine de grandeur naturelle. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATREVINGT-UNIEME. 1. Date. 2. Baie coupée en travers. 3. Graine. 4. Amande à deux corylédons. 5. Un corylédon d'amande. 24 Plantes de la Guiane Françoife, RAC AR L'ÉAMT4euzA 1382.) CAMERPES a n * ? defiderantur. PISTE PER. DruPA ovata, glabra, fublutea, unilocularis. SEM. Nucess tres, oblongæ, angulatæ, extüs convexæ, fimul junæ . A A .\ quandoque binæ, ex unà parte planæ, ex alterà convexz; fæpius unica nux ovata, acuta. NUCLEUS viridis, cefta fregilis. RACARIA /ÿlvatica. (TABULA 382.) FruTEx CAULES fimplices, decem-pedales & radice emittens. Fo- IA alterna, pinnata, trijugata; FOLIOLIS ovatis, acutis, glabris, inte- gertimis, coftæ triangulari adnexis , fupernè in acumen definenti, ad bafim crafliori ; paul fuprà hanc bafim tuberculum prominet quinque, plus vel minus ,aculeis rigidis munitum. FRucrus racemofi, terminales, Drupa fucculenta, acida. Nucceus viridis, faporis pifi immaturi. Fruétum ferebat Augufto. Habitac ad radices montis Serpent diéti. ExpLicaAtTio TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTOGESIMÆ SECUNDÆ. 1. Extremiras coffe foliola ferens. . Fruëlus. Oficulum quafi decorticatum. . Officula duo. . Fruëlus cum tribus officulis , tranfversè ftiffus. . Amygdala. SA U LE RACARIER. (PLANCHE 382) Cet ARBRISSEAU séleve à la hauteur de dix à douze pieds. Son TRONC eft droit, & a environ trois ou quatre pouces de diametre. Son écorce eft mince, life, & conferve la marque des pédicules des feuilles qui font combées, & un peu au deflus de chaque impreflion il y a un tubercule d’où fortent des épines dures , longues de crois ou quatre lignes, Son Bots eft blanc & fort dur. Les FEUILLES font al- ternes dont les Caraëleres font incomplets. 2j ternes & conjuguées, à deux ou trois rangs de FoLIOLES oppofées. Elles font implantées fur une côte triangulaire qui porte à fa naïflance un talon fort gros & ligneux. Cette côte eft longue d'environ dix pouces, & cft rerminée par une pointe. Le premier rang des folioles eft placé à cinq ou fix pouces au deflus du talon de cette côte. Elles font ovales, entieres , pointues, minces, vertes, fermes, longues de fept à huit pouces, fur trois & demi de large; elles font traverfées par une côte faillante en deffous , d’où partent plufieurs nervures laté- rales qui s’anaftomofent les unes avec les autres, avant d'arriver au bord de la foliole. Ces folioles font d’inégale grandeur ; les fupé- ricures font les plus larges. Au deflus de la naiflance de la côte qui porte ces folioles, eft un tubercule chargé d’épines dures & roides. Tous les pieds que j'ai vus, étoient fans branches. Je n'ai pas pu obferver la fleur de cet arbrifleau ; il étoit en fruit. Ces fruits étoient difpofés en maniere de grappes au fommet du tronc: ils avoient la groffeur & la forme d'un gland. L’Écorce étoit jaune & cpaille; elle couvroit une fubftance molle & acide , fous laquelle étoient trois noyaux oblongs, triangulaires, qui fe couchoïent par leurs faces internes , & dont la face extérieure étoit convexe. Chaque noyau conrenoit une AMANDE verte, qui avoit le goût du pois vert: Quelquefois il n’y a qu'un feul noyau, & pour-lors il eft ovoïde. Lorf- qu'il n'y en a que deux, ils font applatis, appliqués l'un contre l'autre; & convexes à leur furface extérieure. Le pédoncule de ce fruit, qui eft ligneux, étoit profondément enfoncé dans fa fubftance , & je n’y ai obfervé aucune trace du calice. | J'ai trouvé cet arbrifleau dans les forêts qui font au bas de la mon- tagne Serpent, qui répond au quartier d’Aroura. C’etoit dans le mois d’Août. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATREVINGT-DEUXIEME, 1. Exrrémité de côte qui porte les folioles. 2. Fruit, 3. Fruit dont une partie de l'écorce eft enlevée & laiffe voir Le noyau. 4. Deux noyaux comme unis enfemble. Suppl, D 26 Plantes de la Guiane Françoife , s. Coque d’un fruit à trois noyaux , coupée en travers: 6. Amande. VOYARA. (Tazvra 383.) GAL. 1 en ; defiderantur. DISTA PEU PER. Carsuza oblonga , cylindracea, incurva, fragilis, unilocularis, glabra , flavefcens. SEM. plurima, ovata, acuta, nidulantia in pulpà gelatinofà, albà , eduli. VOYARA montana. (T'ABULA 383.) Argor altifima , RAMos longiflimos in cacumine trunci proferens. For ra alterna, ovata, acuta, glabra, integerrima, petiolata. FRucrus racemoli, axillares. Fruétum ferebat Junio. Habitat in fylvis defertis fuprà montes, propè fluvium Szremarr. Nomen Caribæum VOUAYARA-OV AY ARA-I10 UV A-AYSSOU. ExprricATio TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTOGESIMÆ TERTIÆ, 1. Capfula. 2. Semen. LE VOYARIER de montagne. (PLANCHE 383.) Cet ARBRE devient confidérable par la hauteur de fon tronc, & l'allongement de fes branches. Le Tronc à trois pieds & plus de dia- metre. Son ÉcoRcE eft rude, gerfée , & de couleur brune. Son 8ors eft très dur , jaunâtre. Ses FEUILLES font alternes ; leur pédicule a un demi-pouce de lon- gueur, eft filonné à la partie fupérieure, & convexe en deflous. Ces feuilies font étroites à leur naïlance, terminées en pointe; elles ont fix pouces de longueur, fur deux de largeur. Elles font fermes, lifles, minces, & ont des nervures faillantes en deflous, qui s'étendent du milieu vers la circonterence. dont les Caraëleres font incomplets. 27 Je n'ai pas pu obferver les fleurs. Son fruit cft une coque life de la forme & de la groffeur d’un cornichon. Elle fe cafle aïfement en la preffant entre les doigts : elle contient des sEMENCES blanches, anguleufes , oblongues , pointues d'un côté, & arrondies de l’autre. Ces femences reflemblent à des graines d'orange ; elles font renfermées dans une pulpe gélatineufe, douce, & bonne à manger. Je n'ai trouvé qu'une fois cet arbre dans les forêts qui font entre Sinémari & la crique des Galibis. Cet arbre eft nommé par les Garipons FOUAYARA-OVAY ARA-IOUVFA-AYSSOU. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATREVINGT-TROISIEME. 1. Capfule. 2. Graine. COURIMARI. (TAsvra 384) CAL. PerIANTHIUM monophyllum , quinquepartitum ; laciniis acutis, COR. P£raLa quinque , intra lacinias calicis. Sete } defiderantur. PER. Carsura orbiculata, rufefcens, quinque-locularis. SEM. folitaria. COURIMARI Guianenfis. (T ABULA 384.) Oulemari arbor, citrei folio fplendente , cortice interiori foliato. Bar. Hifi. Franc. Equinox. pag. 84. ARBOR TRUNCO oétoginta-pedali, in fummitate ramofo , ad bafim angulofo ; coftis pluribus , longis, latis, planis, plus minus excenfis; RAMIS undique fparfis; RAMULIS foliofis , tomentofis , rufefcentibus, & per intervalla annulo rugofo , corticofo , prominente cinétis. FoLrA ovata, rigida , integerrima, glabra, viridia, infernè nervofa, tomen- tofa, rufelcentia. FRucrus racemofi, axillares. Fruétum ferebat Februario. Habitat in fylvis Guianæ. Nomen Carbæum COURIMARI. D ji 28 = Plantes de la Guiane Françoife, ExpricaTio TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTOGESIMÆ QUARTÆ: 1. Calix. 2. Corolla. 3. Capfula tranfversè [ciffa. LE COURIMARI de la Guiane. (PLANCHE 384.) Le Courimari eft un très grand ARBRE dont le rroxc eft porté fur des arcabas qui ont fix ou fept pieds de hauteur, & quelquefois quinze pieds de large vers le bas où ils fe couchent dans la verre. Ce font des côtes applaties qui, en fe prolongeant & s'étendant, forment destrian- gles. Ils ont fept ou huit pouces, plus ou moins, d’épaifleur. Le tronc eft formé par la réunion de tous ces arcabas du fommet defquels il s'éleve. Ces arcabas font écartés les uns des autres, de maniere qu'il y a de l’un à l’autre un efpace qui eft plus ou moins grand, fuivant le nombre, la direétion qu'ils prennent, & l’étendue qu'ils ont; & c'eft là où ordinairement les bètes fauves fe retirent. Le tronc a environ quatre-vingt pieds de hauteur, fur quatre pieds de diametre. Son ÉcoRCE eft gerfe, ride, épaifle, de couleur brune. Son sois eft blanc , tendre & léger. Du fommet du tronc partent de grofles BRANCHES qui fe divifent & fe fubdivifent en plufieurs RAMEAUX dont les pouffes annuelles font longtemps marquées par un bourre- let ridé qui fe trouve à leur naïflance. Les nouvelles poufles font velues, de couleur de tan, & portent des FEUILLES alternes , entieres , ovales, vertes, & lifles en dedans, rouflâtres & velues en dehors, garnies de nervures très faillantes. Elles font longues d'environ cinq pouces , & ont près de trois pouces de largeur. Leur pédicule a environ un pouce de longueur ; il eft creufé en gouttiere à fa face fupérieure. Les fleurs étoient pañlées, & le fruir déja formé, lorfque je fis abattre un de ces arbres pour connoître le caraétere des parties de la fruétification Les fruits naïflent fur des rameaux. Le cazicE, qui fubff- toit adhérent au fruit, étoit divife en cinq petites parties aiguës, en- tre lefquelles étoient placés encore cinq pétales defléchés, taillés en feuille de myrte. Son fruit, qui n’étoit pas en maturité, étoit de la dont les Caraëleres font incomplets. 29 grofleur d'une prune: coupé en travers, il étoit divifé en cinq loges, qui contenoient chacune une sEMENCE. Le calice , les pétales, & le fruit étoient couleur de tan. Les Galibis, & les autres nations de la Guiane, tirent de l'écorce in- térieure de cet arbre des feuillets minces avec lefquels ils enveloppent le tabac pour fumer, ce qui leur tient lieu de pipe, & s'appelle cigale ou chironce. Ils font avec les arcabas, qu'ils aminciflent , des planches, des pagayes qui leur tiennent lieu de rames pour navi- guer , des gouvernails & des pirogues. J'ai obfervé cet arbre dans le mois de Février. Il croît en plufieurs lieux, & furtout à Sinémari, à la crique des Galibis, à Caux, & autres terreins humides de la Guiane, Il eft nommé coURIMARI par les Noiragues. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATREVINGT-QUATRIEME. r. Calice. 2. Corolle. 3. Capfule coupée en travers. PITUMB-A (Tasvra 385.) FRUTEx CAULES plures, lignofos, ramofos, octo-pedales, à radice emittens. FoLra alterna, ovato-oblonga, acuta, glabra, integerrima , petiolata. FLorss defiderantur. FRUCTUS in fpicam longam , axillarem difpofiti, fafciculati ; fafci- culis remotis, alcernis, fubfeflilibus. CarsuLa globofa, fubtrigona, uni- Jocularis , trivalvis. SEMINA plurima, angulata, mutud incumbentia, recepraculo communi affixa. . Fruétum ferebat Junio. Habitat ad margines agrorum propè Comitatum de Gêne. Nomen Caribæum PITUMBA-RAN A. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTOGESIMÆ QUINTÆ. 1, Capfula. 2. Capfula tranfversè [&iffa. Semina. 3. Capfula aperta , trevalvis. 4. Semina ad placentam afhxa. 30 Plantes de la Guiañe Françoife, LE PITOMBIER de la Guiane. (PLANCHE 385.) C'eft un arBrisseau qui poufle plufieurs rices ligneufes, bran- chues & rameufes , hautes de fept à huit pieds. Les FEUILLES font alternes , ovales, entieres, terminées par une pointe; elles font d'un vert jaunâtre, & de la grandeur qui eft repré- fentée par la figure. Je n'ai pas vu les fleurs. Les FRUITS viennent fur des rameaux fimples, par paquets al- ternes. Ce font des coques rondes , marquées de trois côtes faillantes, & qui s'ouvrent en trois valves. Elles n'ont qu'une loge remplie de SEMENCES attachées à un placenta commun, amoncelées les unes fur les autres, & de forme irréguliere. J'ai trouvé cet arbrifleau fur le bord des terres défrichées du Comté de Gêne. Il étoit en fruit dans le mois de Juin. Il eft nomme PITUMBA-RANA par les Garipons. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATREVINGT-CINQUIEME. 1. Cap{ule. 2. Capfule coupée en travers. Graines. 3. Capfule ouverte en trois valves. 4. Semences attachées au placenta. PIPAREA. (Tasvra 386) CAE AL ÊEe ee k defiderantur. PISTILLUM } PER. CarsuLa trigona, unilocularis, trivalvis. SEM. unicum, duo aut tria, tomento albo obvoluta, fingula valvæ in medio placentæ carnofe , albæ, fimbriatæ affixa. dont les Caraëleres font incomplets. 31 PIPAREA dentata. (TABULA 386.) FrurTex ramofus. FoLra alterna, fubfeffilia , fupernè virentia, glabra, infernè hirfuta, rufa, ovata, dentata , acuminata, acumine obtufo, emarginato. Se binæ, oblongæ , anguftæ , acutæ , décide Frucrus folitarius, aut bini axillares. Cure rubra à viridi varie- ata. Fruëtum fercbat Augufto. Habitac in {ylvis propè montem Serpent diétum. ExPLICATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTOGESIMÆ SEXTÆ. 1. Capfula. 2. Capfula tranfversè Er mn Capfula arerta , trivalvis. Semina. LE PIPARE dentelé, (PLANCH 386) Cet ARBRE eft de moyenne grandeur. Son Tronc séléve à quatre ou cinq pieds de hauteur, fur quatre à cinq pouces de diametre. Son ÉcoRCE eft rouflatre, ridée, chagrinée, apre au toucher. Son Bors eft dur, compacte & bianchätre. IH poufle à fon fommet des BRANCHES rameufes , garnies de FEUILLES alternes, prefque fefliles, fermes, vertes & luifantes en deflus , couvertes en deflous d’un duvet court & rouflà- tre. Elles font dentelées, ovales, terminées par une longue pointé moufle & légerement échancrées. Elles font accompagnées à leur bafe de deux petices sriPuzes longues. & étroites qui combent. Les plus grandes ont fept pouces de longueur, fur trois pouces de largeur. De laiflelle des feuilles naiflenc des rru1TS fefliles, foliraires où deux à deux, qui ont chacun deux petites ÉcatLzes à leur bafe. Ce fruit eft de la groffeur d'une noïlette ; c'eft une caPsurEe mince, fra- gile , ovoïde , a trois côtes, convexe, rouge, panachée de vert; elle s'ouvre en trois valves concaves, partagees dans leur longueur par une côte faillante à laquelle font attachées une , deux ou trois graines , Cha- cune fur un placenta blanc & frange. Ces graines font entierement couvertes d'une matiere cotoneufe crès fine & crès blanche, 32 Plantes de la Guiane Françoife, J'ai trouvé cet arbre dans les forêts qu'on traverfe pout aller de l'habitation de M. Bertier , à la montagne Serpent. Il croit en fruit dans le mois d'Aoùût. Je ne l'ai jamais rencontré en fleur. ExrLricATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATREVINGT-SIXIEME. 1. Capfule. 2. Capfule coupée en travers. 3. Capfule ouverte en trois valves. Graines. CARAPA. (Tazsuia 387.) CAL ce RU : defiderantur. PISPANTE PER. CarsuLa magna, orbiculata , quadragona, lignofa, unilocularis, quadrivalvis. SEM. Nuces plurimæ , magnæ, angulatæ, rufefcentes , fubtomentofæ ; ità inter fe junétæ ut acervum ovatum efficiant. CARAPA Guianenfis. (TABULA 387.) Ar8or ampliflima & altiflima, TRUNCO fexaginta aut oétoginta- pedali, ad fummitatem ramofo. Forta alterna, pinnata ; ForioLis plurimis, oppofitis & alrernis, uni coftæ cylindraceæ ad bafim craf fiori adnexis ; folia oblongo-ovata , acuta, petiolata , glabra , rigida , intecerrima, FRUCTUS racemofi, axillares; CAPsuLA magna, orbicu- lata , fufca, quatuor coftis convexis diftin&a, unilocularis, quadrival- vis; capfulis lignofis, craflis, apice ad bafim dehifcentibus & deciduis. Nuces angulatæ, ità inter fe difpofitæ, ut fimul unitæ maflam ovaram efforment. Putamen fragile : amygdala alba, angulofa ; carne dura, amari, è qui contufà oleum extrahitur ad varios ufus. Fruétum ferebat Maio & Junio. Habitat in fylvis Guianx. Nomen Cariszum CA4RAPA, & etiam Y-ANDIROBA. Accedit ad granatum littoreum. RuMPH. 47m. l16.4.cap.s 2.pag.9 2. cab. 61. tom. 3. CARAPÆ fpecies videtur hæc arbor, ExpPLicATIo dont les Caraëleres font incomplets. 33 ExpLicATIO TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTOGESIMÆ SEPTIMÆe 1. Capfula. 2. Capfula aperta. Amy gdale. 3. Amygdala. LE CARAPA de la Guiane. (PLANCHE 387. Cet ARBRE eft un des plus grands de la Guiane. Son TRoNc a foixante & quatrevingt pieds de haut, fur trois ou quatre pieds de diametre. Son écorce eft cpaifle & grifâtre, Son Bois eft blanchâtre. Les BRAN- CHES , qui partent de fon fommet, font rameufes, s'étendent horifonta- lement, ou s'elevent perpendiculairement. Elles font chargées de FEUILLES rangces alternativement les unes au deflus des autres. Ces feuilles font aïlées, à deux rangs de FoL1o1Es, difpofées près à près fur une côte commune, tantôt alternes, & tantôt oppofées; elles font terminées par une paire. Lacôte a trois pieds de longueur. Elle eft cylindrique : la partie inférieure, longue d’un pied, eft nue: elle eft attachée au rameau par une bafe grofle & charnue. L'on y compte jufqu'à dix-neuf paires de folioles. Ces folioles font vertes, lifles, longues, de forme ovale, fort allongées, & terminées par une longue pointe. Leur longueur eft d’un pied , fur crois pouces de largeur. Leur pédicule eft court, charnu , ridé. Je n’ai pas pu obferver les fleurs de cet arbre. Il n’avoit que des fruits en maturité, tels que je les vais décrire. Le FRuIT eft irrégulier, à quatre côtes arrondies: il a quatre pou- ces de diametre, & vient par grappes. C'eft une CAPSULE feche dont l'écorce a deux lignes d’épaifleur , & s'ouvre de la pointe à la bafe en quatre valves. Son intérieur eft rempli par plufieurs AMANDES iTrÉgU- lieres, anguleufes , portées les unes contre les autres, féparces par une membrane feche. Ces amandes font couvertes d'une peau rouflatre, dure & coriace. L'amande eft d’une fubftance blanche, ferme & folide. Cet arbre eft nommé CARAPA par les Galibis, & Y-ANDIROBA par les Garipons, transfuges d'une colonie Portugaife établie au deflus de l'embouchure de la riviere des Amazones. Cet arbre fe trouve dans prefque toutes les forêts de la Guiane, & fur-tout à Caux. On tire, des amandes de ce fruit, une huile connue Suppl, E 34 Plantes de la Guiane Françoife, fous le nom d’éuile de Carapa. Les Galibis font bouillir ces amandes dans l’eau. Ils les retirent enfuite & les mettent par monceaux pendant quelques jours, enfuite ils les dépouillent de leur peau, les écrafent fur des pierres comme on fait à l'égard du Cacao, ou bien ils les pilent dans des mortiers de bois, & en font une pâte qu'ils rangent fur les faces d’une dale creufée en gouttiere, & un peu inclinée, & ex- pofée à l'ardeur du foleil. La pâte en cet état laïffe fuinter l'huile dont elle eft imprégnée; cette huile fe ramafñle dans le fond de la gouttiere, & va fe rendre dans une calebafle qui eft placée à fon extrémité pour la recevoir. Les Negres de quelques habitations fe contentent de mettre la pâte des amandes dans une coleuvre, efpece de chaufle que l’on charge de poids pour comprimer la pâte, & lui faire rendre toute l'huile qu’elle peut contenir , laquelle huile tombe dans un vafe placé au deffous, ce qui eft la même pratique que l’on obferve pour prefler le Magnoc. Cette huile eft épaifle & amere. Les Galibis, & d’autres peuples de la Guiane la mélent avec du Roccou, ils en enduifent leurs cheveux & toutes les parties de leur corps, & prétendent par-là fe préferver des piquüres de différents infeétes, & fur-rout des chiques. Cette huile ainfi appliquée peut encore leur être falutaire en les ga- rantiflant des impreflions de l'humidité, à laquelle ils font fi fouvent expofés étant toujours nuds, & habitant les bois dans un pays où les pluies font fi fréquentes & fi abondantes. Le tronc de cet arbre fournit des mâts eftimés par les marins. Jai vu pendant mon féjour à Caïenne matter un navire avec des mâts tirés de cet arbre. ; Cet arbre eft une efpece de celui que RumPHius a décrit & figuré fous le nom dé Granatum lictoreum. Æift. Amboën. lib. 4. chap. $2. pag. 92. tab. 6r.1om. 3. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATREVINGT-SEPTIEME: 1. Capfule. 2. Capfule ouverte. Amandes. 3.. Amande, dont les Caraëleres font incomplets. 3$ T AM P.O À. (Tapura 388) CAL. PerraNTHIUM monophyllum, quinquepartitum ; laciniis ovatis, acutis. COR: STAM. . ‘ defiderantur. PIST. | PER. Bacca globofa, unilocularis, ftriata , glabra; cortice craflo, car: nofo , intus pulpà fucculentâ, & feminibus feta. SEM. plurima , fubrotunda, angulata , alba. TAMPOA Guianenfis. (TABULA 388.) ARBOR triginta-pedalis, ad fummitatem ramofa. Ferra alterna, pe- tiolata, glabra, integerrima, ovato-oblonga, acuminata. FRucrus race- mofi, axillares. BaccÆ globofæ, luteæ, ftriis longitudinalibus notatæ, intüs pulpofæ. SEMINA nidulantia, figuræ variæ, allium fpirantia. Cortex trunci & ramorum incifus, & folia lacerata, fuccum ftillant _vifcofum, luteum. Frutus maturefcit Januario. Habitat in fylvis fepiüs aquà fubmerfis territorii Caux diéti. ExpLicATio TABULÆ TRECENTESIMÆ OCTOGESIMÆ OCTAVÆ 1. Bacca. 2. Bacca tranfverst [tiffa. 3. Semen. LE TAMPOA de la Guiane. (PLANCHE 388.) Le Tronc de cet ARBRE s’éleve de vingt-cinq à trente pieds , fur un pied de diametre, Son Écorce eft lifle & cendrée. Son Bots eft jau- nâtre, dur & compate. Il poufle à fon fommet de longues BRANCHES rameufes qui fe répandent en tout fens. Elles font garnies de FEUILLES alternes , longues, ovales, entieres, aiguës , fermes , vertes, & lifles en deflus, plus pales en deflous. Leur pédicule eft cylindrique, long d'un pouce. Les plus grandes feuilles ont dix pouces de longueur , fur deux & demi de largeur. Je n'ai pas vu les fleurs de cet arbre, il étoit en fruit. Ces fruits étoient placés aux aiflelles des feuilles , portés fur de groffes grappes. Ils avoient la forme & la grofleur d’une pomme moyenne, à plufieurs 2) 36 Plantes de la Guiane Françoife, côtes jaunâtres, lifles, charnues intérieurement , remplies d’une fubf- tance gélatineufe & fondante, dans laquelle étoit un grand nombrede pépins blancs, dont lamande avoit une odeur d'ail. Ses feuilles déchirées, fon écorce entamée, répandent un fuc épais & jaunûtre. Jai trouvé cet arbre dans les plaines de Caux qui font fubmergées dans les temps pluvieux. Son bois eft employé dans la conftruétion des bâtiments de ce can- ton. Il eft nommé 801$ PORTUGAIS par les Negres. Il étoit en fruit dans le mois de Janvier. ExPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATREVINGT HUITIEME. 1. Baie. 2. Baie coupée en travers. 3. Graine. MAQUIRA Guianenfis. (T4. 389. ArBor mediocris, TRUNCO feptem-pedali, ad fummitatem tamofo; RAMIS undique fparfis. For1a alterna, ovata, acuta, glabra, integer- rima, brevi petiolata. FLORES axillares, folicarii, bini aut cerni, vel plu res, fpicati, fortè flofculofi aut radiati. Cazix communis, imbricatus ; SQUAMIS plurimis, minimis, acutis. CoroLLA nondum erat expanfa. Florere incipiebat Junio. Habicat Guianæ, ad margines pratorum prædiü domini Rouffeau. LE MAQUIRE de la Guiane. ( PLANCHE 389.) Cet ARBRE eft de moyenne grandeur. Son TRONC a fix à fept pieds de hauteur , fur fix pouces de diametre. Son ÉcorcE eft life & cendrée. Son Bots eft blanchître. Il poufle à fon fommetun grand nombre de BRANCHES rameufes, les unes droites, & d’autres in- clinées en tout fens. Elles font garnies de FEUILLES alternes, lifles ; vertes , entieres, fermes, ovales, terminées par une pointe moule : leur pédicule eft court. Les plus grandes ont cinq pouces de lon- gueur, fur deux pouces de largeur. Les FLEURS m'ont paru être à fleurons très petits, Elles étoient ren- dont ‘les Caraëleres font incomplets. 37 fermées dans un caLrce arrondi & formé de plufieurs ÉCAILLES étroi- tes, rouflatres, aiguës, appliquées les unes fur les autres. Chaque bou- ton de fleur eft porté fur un pédoncule long d'environ cinq lignes: il y en a un feul, ou deux, ou trois, à l'aiffelle d’une feuille. Quelquefois on trouve un pédoncule qui porte plufieurs boutons difpofés alterna- tivement en forme d'épi. Leur pédoncule particulier eft alors très court. Je n'ai pu obferver le caratere de cette fleur. Elle n’étoit pas aflez avancée. Cet arbre commençoit à fleurir dans le mois de Juin. Il croît vis-à-vis Caïenne dans la Guiane , fur les bords de la favane qui dépend de l'habitation de M. Roufleau, ancien Officier. TARIRI Guianenfis. (T48. 390.) TARIRI arbor tinétoria ; foliis alternis, obfcurè violaceis. Bar. Franc, Equin. [LO6. A FRUTEx decem-pedalis, RAMos rectos, è caudice emittens. ForrA impari-pinnata, alterna; FOLIOLIS ternis, quaternis aut quinis, utrinque alternatim coftæ cylindraceæ adnexis, inæqualiter fubrotundis, acutis, fubfefilibus , integerrimis, glabris, ad oras villofis , primo viridibus, pofteà seeds. purpuro-violaceis , deciduis. Suprà axillam ae foliofæ, corpus GLANDULOSUM At FLORES , FRUCTUSquE defiderantur. Folia trita & comprefla , pannum goffypinum purpureo colore in- ficiunt. Habitat in fylvis Guianæ. Nomen Caribæum TARIRI. LE TARIRI de la Guiane. (PLANCHE 390.) Cet ARBRISSEAU s’éleve à environ dix pieds. Son TRoNc à trois pouces de diametre. Son écorce eft brune, liffe. Son Bois eft blanc; il devient violet quelque temps après qu'il a été expofé à l'air. Ce tronc poufle à fon fommet quelques BRANCHES droites, garnies de FEUILLES alternes, aîlces à deux rangs de FOLIOLES alternes, terminées par un impaire, Ces folioles fonc rangées fur une côte ligneufe, ptefque cylindrique ; elles font, fur chaque rang , cantôc fix , tantôt 39 Plantes de la Guiane Françoife, fept, & quelquefois huit; elles font vertes, lifles, entieres , veluesdans toute leur circonférence. Leur figure varie. On les a repréfentées dans leur forme & grandeur naturelle. La côte a environ neuf pouces de longueur. À une ligne au deflus de la naïffance de la feuille, deffus la branche , eft un petit corps glanduleux. Les folioles en fe defféchant, prennent une couleur de pourpre violet. Lorfqu’après les avoir écra-. fées toutes vertes, ou mâchées, on les prefle dans un morceau de toile de coton, elles lui communiquent d'abord une teinture verte qui devient peu de temps après de couleur violette. J'ignore fi cet arbriffeau , que Jai toujours vu de médiocre hauteur , s’éleve plus haut, & acquiert un tronc plus gros. Quoique jaie rencontré plufieurs fois le Tariri en différents temps de l’année, je ne l'ai jamais pu trouver en fleur ni en fruit. Il eft nommé TARIRI par les Galibis, H croît dans les grandes forêts de la Guiane. BOCOA Prouacenfis. (TAB. 391.) ARBOR TRUNCO fexaginta-pedali, ad fummitatem ramofiffimo ; RA- mis rectis & declinatis, larè & undique fparfis; RAMuLIS foliofis. FozrA alterna , ampla , ovato - oblonga, in acumen longum, obtufum deli- nentia, glabra, rigida, integerrima, petiolata. Sriruzz binz, deci- duz, ad bafim petioli. Habitac in {ylvis Caux. Nomen Gallicum BOIS B0cCo, LE BOCO d’Aprouak. (PLANCHE 39t.) Le Tronc de cet ARBRE s'éleve à plus de foixante pieds, fur trois pieds & plus de diametre. Son écorce eft grifatre, lifle. Son 8Bors extérieur eft blanc ; l'intérieur eft de couleur brune , mêlée d’un vert jaunûtre. Il eft dur & très compaéte. Il poufle à fon fommer un grand nombre de groffes BRANCHES, les unes droites , d’autres inclinées , & prefque horifontales, qui fe re- pandent en tout fens; elles font chargées de RAMEAUX garnis de FEUILLES alternes, lifles, fermes, entieres, vertes, ovales, terminées par une longue pointe moufle. Leur pédicule eft court, accompagné de deux sTiruLEs à fa naiflance, dont les Caraëleres font incomplets. 39 On a repréfenté une des plus grandes feuilles dans l'état naturel ; je n'ai pas pu obferver ni les fleurs, ni les fruits de cet arbre ; il eft nom- mé par les habitants de Caux B01$ B0C0. Il croit dans les grandes forêts de ce canton-là. On préfume que lecœur de ce boisferoit très propre pour la fabrique des poulies des vaifleaux. CO MIA 0 (TARTLIA 392.) CAL: . STAM. . : defiderantur. PISLS PER. Bacca globofa, ferruginea, apice compreffa , tri, quadri aut quinque-locularis. SEM. tria, quatuor aut quinque, orbiculata, plana, pulpà fubferrue ginca involuta. COUMA Guianenfis. (T'ABULA 392.) Ficus folio citrei auétiore, viridi. Bar. Franc. Equinox. p. $ 2. ARBOR triginta-pedalis, & amplius. CoRTEx craflus, cinereus ,fucco laéteo turgens. Ramr plures, reéti & undique fparfi, in fummitate trunci prodeunt. RaMuscuLi1 trigoni, nodofi. Forra ad nodos terna, verticillata, rigida , glabra , integerrima , ovato-acuminata , fupernè obfcure viridia, inferné pallidiora, petiolata; petiolo brevi, defuper canaliculato , fubtùs convexo ; finguli ramuli tribus foliis terminantur, è quorum Got novi furculi innafcuntur , bini, terni aut quaterni. FRucTUSs & nodis ramorum tres, quatuor aut quinque; finguli pe- dunculo longo : inixi. Hi frutus Line baccæ ferrugineæ , variæ magni= tudinis. Maturi guftu funt fuaviflimi, & ab oi inter optimos nu- merantur ; antè er ete lacteum fuccum fundunt acrem. Cortex trunci vulneratus, lac copiofum effundit, quod brevi in maflam candidifimam quafi ex plurimis minutis granis conflatam coalefcit, & in hoc ftatu ambar grifeum æmulatur fuà contexturà. Calor: mollefcit , & igni expofita He concipit , & odorem non ingratum fpargit. Fruétum ferebat Septembri. Habitat in fylvis Caïennæ & Guianæ. Nomen Caribæum cOUMA , ab incolis Poirier nominatur, 40 Plantes de la Guiane Françoife , dont, £c. LE COUMIER de la Guiane. (PLANCHE 392.) C'eft un ARBRE dont le Tronc séleve à plus de trente pieds dans les forêts , il a environ deux pieds de diametre. Son Écorce eft grife, épaifle, & rend abondamment, par incifion, un fuc laiteux qui {e fige, fe durcit en peu de temps. Sa cèce eft branchue, fort rameufe. Les rameaux font triangulaires, & portent à chaque nœud trois feuilles, du centre defquelles fortent deux, trois ou quatre bourgeons; & à mefure qu'ils fe multiplient & s'allongent, les feuilles inférieures tombent; ce qui forme des nœuds à l'endroit où elles étoient attachées. Ces feuilles font ovales, pointues, d’un beau vert en deflus, un peu moins vertes en deflous, & liffes : elles ont un court pédicule creufé en gouttiere en deflus, & convexe en deflous. Lorfqu’on les déchire, elles rendent un fuc laiteux. Les FRUITS fortent de l’aiflelle des feuilles qui tombent; ils naïflene plufieurs enfemble , portés chacun fur un long pédoncule; ils font arrondis, comprimés à leur fommer, & de la grofeur d’une noix gar- nic de fon brou. Leur peau eft fine & rouflâtre. La chair eft de la même couleur, fondante , & un peu päteufe, d’un goût fort agréable. Avant fa maturité il eft rempli d’un fuc âcre & laiteux; 1] contient crois, quatre ou cinq pépins ronds & un peu applatis. Les Negres portent le fruit de cer arbre dans les marchés de Caïenne, & les Créoles en ornent leurs deflerts , les mettant au nom- bre des bons fruits du pays. Il y a de ces arbres dans l'ile de Caïenne , & dans la terre ferme. On les trouve à Aroura, & dans les forêts qui s'étendent de la crique des Galibis jufqu’à Sinémari. Il y eft nommé COUMA par les Galibis, & POIRIER par les Français. Je n'ai jamais vu cet arbre en fleur. Le fuc laireux du Coumier m'ayant paru, lorfqu'il eft figé, être une réfine qui a beaucoup de rapport à l'ambre gris, je priai M. Rouelle de vouloir bien en faire l'analyfe, & de La comparer à celle de l’ambre, Voici cette analyfe comparée, | AI no 20 ED DIN © es 2 7 cute ndrecni 2 SEE | ANALYSE DE LA RÉSINE DU COUMIER, Har 0Me0 R O UMERPSLSE US Réfine eft d'un gris blanchâtre , un peu plus colo- rée à l'extérieur , que dans l'intérieur. Elle eft affez légere , peu compacte , s’écrafe facilement, nage fur l’eau, & ne reflemble à aucune de nos Réfines connues , foit intérieurement, foit extérieurement. 2° Quoiqu'elle ne foit pas abfolument défgourvue d’odeur , on ne peut cependant pas la regarder comme aromatique. 3° La feule fubftance à laquelle on peut la comparer , c’eft l'ambre gris, dont elle differe toutefois par fon odeur, par fa couleur, qui eft un peu plus blanchâtre, & par un peu plus de légéretc. 4° Un morceau de cette Réfine, préfenté à l’aétion d’une bougie allu* mée , fe liquéfie & s'enflamme un peu. La portion, qui fe fond, eft d'un brun foncé & tranfparent. Cette même portion ainfi fondue fe ramollic par la maftication, comme fait le maftic. 5° L’ambre gris fe liquéfie & s'enflamme un peu plus facilement à la bougie, prend un corps réfineux, & cft un peu moins liant que la nou- velle Réfine par la maftication, 6° Certe Réfine étant réduite en poudre, & traitée avec de l’eau diftil* lée par la digeftion & l’ébullition dans un petic marras, il s’eft manifeftc , dans cette ébullition ,une légere odeur qui n'étoit point défagréable, L'eau s'eft légérement colorée, & eft devenue un peu amere. La Ré- fine s’eft ramollie , s’eft réunie en petites mafles, qui fe fonc précipitces au fond de l’eau. Maniée entre les doists, elle s’eft un pen ramollie & a pris un peu de corps. Par la maftication , elle a produit le même effet que le maftic. L'eau féparce de la’ Réfine & filtrée, avoit un léger goût d’amertume; évaporce, elle a terni à peine le verre, 7° L'ambre gris traité de même avec l’eau diftillée , l’a légérement colorée , comme la nouvelle Réfine. Il s'eft plus ramolli qu'elle par Pébullition & a toujours nagé fur l’eau , qui, féparée de l’ambre, filtrée & mile à évaporer, n’a prefque point terni la capfule, F 42 Analyfe du Coumier. 8° La nouvelle Réfine n'’eft pas totalement foluble dans l'efprit-de- vin. La partie, qui s’y diflout, demande une grande quantité de ce diflolvant. Les premieres diflolutions ou teintures font légérement ambrées, les fuivantes font à peine colorées. L'efprit-de-vin à la fin ne paroît point changer de couleur: cependant il tient un peu de Réfine en diflolution, puifqu'il blanchit avec l’eau. Toutes ces teintures , qui ont été filrées chaque fois qu’elles ont été faites , ont dépofé peu à peu, par le refroidifflement & le repos, une ma. tiere blanche réfineufe qui a pris un arrangement falin. Cette matiere j qui eft très-blanche, eft ch même remps très-légere & très-volumineufe. Si on la fait chauffer un peu dans une petite capfule de verre , elle fe liquéfie & devient tranfparente. Mife fur les charbons, elle répand une odeur légérement aromatique. Elle eft très-caflante & fe réduit en poudre, quand on la frotte entre les doigts. J'ai dit que la nouvelle Réfine n’etoit pas totalement foluble dans l'e£ prit-de-vin. La portion, qui refte, eft aflez grife & un peu falie par les ordures. Cette portion, qui paroït infoluble dans lefprit-de-vin , sy diflouc tant qu'il eft bouillant: mais l’efprit-de-vin étant refroidi , elle fe dépofe rotalement fous la forme de cette matiere blanchâtre dont il eft parlé ci-deflus ; ce qui démontre que cette Réfine eft compofée de deux fubftances réfineufes : celle qui eft blanche eft en moindre quantité , que celle qui refte diffoute dans l'efprit-de-vin. Les ceintures ci-deflus laiffent, après l'évaporation , une Réfine qui fe ramollit facilement par la maftication, comme fait le maftic. 9° La teinture de lambre gris, lorfqu’elle eft bien chargée, dépofe ne matiere blanche, comme la nouvelle Réfine. 10° L’efpece de dépôc que fait la teinture ou diffolution de cette Réfine , ne lui eft pas plus particulier qu’à ambre gris. Plufieurs autres Réfines préfentent la même chofe. C’eft une cryftallifation qui fe voit bien dans les ceintures compofées ou vernis, où il fe forme des cry- faux très-grands & crès-beaux, La plñpart des Réfines ont en effet des rapports différens avec l'efprit-de-vin , en raifon de leur folubilicé, fuivant toute apparence. Mais , outre ces rapports du plus au moins, des différentes Réfines avec l'efprit-de-vin, il y a encore plulieurs Réf- Analyfe du Courier. 43 nes qui contiennent deux fortes de fubftances réfineufes (a), dont lune eft à peine foluble dans l'efprit-de-vin ; & celle qui left moins que l'autre , fe fépare fouvent par la cryftallifation ou fe précipite aux parois ou au fond des vaifleaux. 1 1° La nouvelle Réfine, ayant été foumife à la diftillation , à donné d’abord un phlegme infipide , enfuite un efprit acide, une huile pe- fante , jaune & d’une odeur aflez agréable. Le réfidu, qui a refté dans la cornue, eft une matiere charbonneufe , en tout femblable au Capur mortuum des fubftances réfineufes: en un mot, elle fournit les mêmes produits exaétement que lambre gris a donnés à M. Geoffroy , ainfi qu'à M. Hermann & Grimm, dans les Ephémérides des Curieux de la Nature, excepté un fel volatil concret, aflez femblable à celui du fuccin que ces deux Auteurs ont également tiré de l'ambre gris, & que nous n'avons pas pu obtenir de la trop petite quantité de notre Réfine que nous avons pu analyfer. Quoique la nouvelle Réfine n’ait pas exaétement tous les rapports ‘poffibles avec l’ambre gris, & ne préfente pas précifément les mêmes phénomenes , elle paroît néanmoins lui être analogue à beaucoup d'égards ; 1° par les deux matieres très-diftinétes qui la compofent; 2° par la maniere de fe difloudre & de fe précipiter dans l’efprit-de- vin; 3° par fon odeur qui approche beaucoup de celle de l'ambre gris; & fi cette odeur eft moins forte, on fait aufli qu’on trouve frc- quemmient de l’ambre qui n’en a point du tour. Il eft même à préfumer que celui qui en eft chargé l’areçue artificiellement , & la tient de quel- que préparation particuliere. On trouve effcore un quatriéme rapport entre la nouvelle Réfine & l'ambre gris , dans légale facilité qu'ils ont lun & l’autre à prendre l'odeur du mufc, & dans l'identité de celle que cette fubftance animale développe dans ces deux matieres réfineufes. Il y a des Auteurs, & Geoffroy entre autres , qui onr prétendu, que l'ambre gris étoit un bitume minéral, qui, coulant du fein de la terre dans la mer, sy condenfoit peu à peu, & formoit ces pains & ces mafles plus ou moins folides , plus ou moins confidérables que (2) D. IX, A. Ie Obf. 171. 405, Fi 44 Analyfe du Courier. nous lui voyons. On fait pourtant , & Geoffroy nous le répéte ; qu'on y trouve fouvent enfermés, non -feulement de petits coquillages & des pierres, mais encore des os d'animaux , des becs & des ongles d'oifeaux, bien plus, des rayons de cire d’abeilles encore chargés de leur miel, & enfin d’autres fubftances qui indiquent vifiblement que Pétar de fluidité ou de molefle éroit l’état primitif de l'ambre gris. Mais fi l'ambre gris fortoit fluide du fein de la terre , & qu'il fût cran£ porte de-là, comme on le dit, dans la mer, comment y trouveroit- on enfermés des rayons d’abeilles , & comment.les eaux de la mer n’en auroient-elles pas diflous le miel ? Il nous femble donc que tous ces corps étrangers que lambre-gris entraîne avec lui ; tout, en un mot, jufqu'à la forme de fes pains plus ou moins arrondis , annoncent une matiere d'origine végétale, & qui, lorfqu'elle étoit encore fluide ou molle , a découlé à terre & au pied de l'arbre qui l'a produite. De ce que l'ambre gris, trouve dans la mer, ou celui que les flots ontjetté fur la côte, ne reflemble pas parfaitement à la nouvelle Re- fine dont il eft ici queftion, on n’en doit pas cependant conclure que celle-ci n’eft point fa congénere. Il eft à préfumer que les eaux de la mer, où l’ambre gris a fejourné fouvent très-long-temps, & les tranf- ports confidérables qu'il a foufferts fur les flots , puifqu’on en a trouvé fur les côtes d'Angleterre , d’Ecofle & même de la Norwége , ont pu y opérer quelque changement, & être la feule caufe de cette difié- rence. Rumphius, dans fon Herbier d'Amboine, fait mention d’un genre d'arbres connus fous le nom générique de Canarium ou Canari, dont il donne une defcription très-détaillée, & donc il fät plufieurs efpe- ces. Ces arbres, dit il, donnent deux Réfines, l'une blanchätre, qui découle du haut du tronc & des grofles branches, où on la trouve fous la forme d’une matiere féche & aride comme de la chaux ou du cam- phre en grains, & l'autre qui fort du bas du tronc & du pied de Jar: bre ; celle-ci eft plus ou moins glutineufe & grafle, plus ou moins grife , noire & colorée. Lorfque cette matiere réfineufe a coulé & s'eft imbibce dans la terre , elle y prend une odeur d'ambre gris, fou- vent très- caraétérifce. Analyfe du Coumier. 47 Cet Auteur fait mention , entrautres, de deux efpeces de ces ar- bres, qu'il appelle Nanarium minimum five oleofum , en langue Ma- laife ou du pays, Manart minjac ; & Canarium odoriferum, en Malais Camacoan. Ce font ces deux arbres qui, non-feulement donnent une Réfine dont l'odeur approche beaucoup de celle de lambre gris, mais qui eft telle , qu'on a cru fouvent que c’étoit-là véritablement la fource & l'origine de cette Réfine. Cet arbre, dit-il, en parlant du Nanari , séleve droit & fort haut. Il n’eft pas commun, même dans les lieux où on le trouve. Il aime les terreins pierreux , élevés, & le voifinage de la mer. Il croît à Amboine, mais fur-tout à Manipa , Kelanga & à Bonoa: l'huile & la Réfine qui en découlent dans ces derniers endroits , font plus abondantes & plus odorantes qu'à Amboine. Cette Réline prend fur-tout l'odeur & la reffemblance de l'ambre, lorfqu'’elle a découle à terre, qu'elle s'y eft imbibée ou qu’elle en a été recouverte. On découvrit ,en 1681 ,un petit terrein à Manipa, auprès d'un lieu appellé Zuhu, qui avoit finguliérement cette odeur. On le nomma Terre d’'Ambre. Les habitans ont cru long-tems que c’étoit l'odeur propre de cetre terre , & cela d'autant plus, qu'ils ne voyoient point d'arbres autour quieuflent pu lui communiquer cette propriété, &c que le cerrein qui répandoit une telle odeur, étoit d’un très-petit efpace. Le Propriétaire s’étoit perfuadé qu'il poflédoit-là une fource d'ambre; mais on s’eft apperçu dans la fuite, à force de recherches & en creufant, que cette odeur étoit fuperñcielle & étrangere au fol, & que la terre la contraétoit du voifinage & auprès du Canari odori- férant , & fur-rout du Nanari, dont on trouva plufieurs arbres dans cette Jfle. Rumphius (4) préfume aufli , qu'ilcroït à l'Ifle Maurice des arbres qui donnent une Réfine femblable , ayant l'odeur de l'ambre gris. « Ces » arbres , écrivoit un jour le Facteur Hollandois à fes Supérieurs , font » très confidérables. Ils viennent fur le rivage & pouflent leurs racines » principalement du côté de la mer. Il en tranfude une gomme odo- » rante, qui, découlant dans la mer & sy mélant avec le cailloutage; (2) Rumphius, p. 164 & 165. 46 Analyfe du Courier. » les coquillages, &c. forme de l'ambre». En un mot, ce Faéteur pré- tendoit avoir trouvé la véritable origine de l'ambre. Cela n’empéche pas cependant Rumphius de croire , que l'ambre gris naturel, c'eft-à- dire , celui qu'on pêche & qu’on trouve fur les bords de la mer, eft une produétion ou comme un excrément ( projecum) de cet élément. Toutes les efpeces de ce genre d'arbres donnent deux fortes de Ré- fines ; mais elles n’ont pas toutes la même odeur , ni les mêmes pro- pricrés. Il y en a qui ont l'odeur , la ténacité & le gluten de la gomme Elemi , & qui forment comme des pains ou ftalactites pendues aux branches & au tronc des arbres d’où elles ont découlé. Telle eft une efpece femblable, qu’on trouve à lle de France. M. Aublet a trouvé , en effet, à l’Îfle de France & à l’Ifle de Bour- bon, deux efpeces d’arbres du même genre, & qu'il dit être l’'Amyris de Linnæus, Ces arbres viennent en haute futaie & ont jufqu'à trois pieds & plus de diametre : ils donnent l’un , une Réfine qui, dans la premiere efpece, a l'odeur du citron & plus agréable encore; odeur qu'elle conferve même dans la terre où elle s'imbibe à mefure qu’elle y découle de l'arbre: l'autre donne une Réfine , dont l’odeur approche de celle de l'Elemi. Ces Réfines qui font , en perçant l'écorce, d'une confiftance molle , bitumineufe & de couleur blanchatre , fe deflé- chent enfuite, forment de grofles maffes féches, friables , & fe diflol- vent entiérement dans l'efprit-de-vin. Dans les ouragans , ces Réfines font entraînées par les eaux dans les ravines, les rivieres & dans la mer, où elles deviennent encore plus compactes, plus féches, plus friables , jaunes comme de la poix-réfine, & d'un parfum plus radouci. On prend celle que la mer rejette à la côte, pourla brüler dans les Eglifes. Feù M. dela Bourdonnaye en faifoit amañer à Madagalcar , à Bour- bon & à l'Mle de France. Il en fit entrer dans le goudron qu'il compofa pour calfater & radouber l’Efcadre avec laquelle il fut prendre Madras, Il y a des efpeces dont la Réfine a une odeur très-vive , très- péné- trante, qui porte à la tête & qui incommode, tandis que dans d’autres, au contraire , l'odeur eft douce & erès-fuave : en unmot, il y a à cet égard beaucoup de variétés , ainfi que pour la couleur qui eft plus ou moins blanche, plus ou moins orife, enfin plus ou moins noire, fuivanc Analyfe du Coumier. 47 l’âge & l’efpece différente des individus; en forte que fi l'ambre gris doit véritablement fon origine à quelqu'une des efpeces de ce genre d'arbres, il ne fera pas dès-lors difficile de trouver la fource de ambre noir qui eftplus mauvais, & que Geoffroy prétend n'être tel, qu'à caufe de la vafe dont il eft imprégné, ou avec laquelle il a éte allongé. Geoffroy nous a donné une Analyfe de l'ambre gris. Il a trouvé qu’en le traitant par l’efprit-de-vin , il y avoit une matiere noire & ténace comme de la poix, qui étoit infoluble dans ce menftrue. Il à obfervé le dépôt blanc qui fe précipite par le refroidiflement & le repos, & qui,en fe defféchant, prend une apparence de terre foliée brillante, affez fem- blable au blanc de Baleine. Par la diftillation, l'ambre gris lui a donné d’abord un phlegme infi- pide , un efprit acide, une huile jaune très-odorante, avec une petite portion de fel acide volatil aflez femblable à celui du fuccin. Ce qui refte dans la cornue eft, dit-il, une matiere noire luifante & bitumi- neufe; mais il paroït qu’à cet égard M. Geofiroy n'a pas pouffé la diftil- lation jufqu’à la fin. | FIN DU SUPPLEMENT: NOT A. La Table de ce Supplément a été jointe à celle du premier Volume; & les articles du Supplément y font diftingues & defignés par labbréviation Suppl. MÉMOIRES SLLLUR DIVERS OBJETS INTÉRESSANS. PREMIER MÉMOIRE. O: BIS E RVA TE TON-S Sur la Culture du Cafe. La découverte du Caféier, l'origine de l'ufage du Café en boiffon & les progrès de cet ufage chez les diverfes Nations du monde , ne font point les fujets que je me propofe de traiter: plufieurs Auteurs ont communiqué ce qu'il a été poflible de découvrir fur ces objets de curiofité, depuis Sylveftre Dufour , qui écrivoit en 1686, jufqu'à M. Ellis qui a écrit en 1774, & qui, étant le dernier Auteur, doit être confulté préférablement à tous les autres, parce qu'il en a extrait ce qu'il y a de plus intéreffant & de plus sûr. Cependant comme cha- que Nation connoît mieux ce qui lui eft particulier, que les autres, je rapporterai quelques faits que j'ai vérifiés autant qu’il m'a été poflible, L'ufage du Café, que l’on fait remonter pour les Turcs àla fin du feiziéme fiécle , paroît n'être devenu un peu commun dans le refte de l'Europe que vers le milieu du dix-huitiéme fiécle ; on a des preuves que durant le régne de Louis XII , ile vendoit fous le Petit Chaârelet à Paris , de la décoétion de Café fous le nom de Cahove ou Cahover. Il paroit que le premier pied de Café qui a été cultivé au Jardin du Roi, y avoit été apporté par M. de Reflons, Officier d'Artillerie ; G so Obférvations fur la Culture du Cafe. mais ce pied étant péri, M. Bancras, Bourguemeftre d'Amfterdam, envoya, en 1714, à Louis XIV, un pied de Cafcier dont Fhiftoire eft intéreflante, parce qu'il fut le pere des premieres plantations de Cafe dans nos Ifles de l'Amérique. Dès 1716, de jeunes plans élevés des graines de ce pied , furent confiés à M. Ifemberg , Médecin, pourles tranfporter dans nos Colo- nies des Antilles ; maisce Médecin étant mort peu de temps après fon arrivée , cette tentative n'eut pas le fuccès qu’on en attendoit. C’eft à M. de Clieux, que les Ifles ont l'obligation d'avoir formé de nouveau en 1720, le projet d'enrichir la Martinique de cette culture, & on doit à fes foins la réuflite de ce fecond effai. Ce bon Citoyen, pour lors Capitaine d'Infanterie & Enfeigne de Vaïfleau , s'étant procuré, par le crédit de M. Chirac, Médecin, un jeune pied de Café élevé de la graine du Cafftier, confervé au Jardin du Roi, s’embarqua pour la Martinique ; mais je crois devoir Jaifler M. de Clieux rendre compte du fuccès de fon entreprife, dans l'extrait d'une Lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'écrire à ce fujet, le 22 Février 1774. « Dépofitaire de cette plante fi précieufe pour moi, je m’embar- » quai avec la plus grande fatisfaétion; le Vaifeau qui me porta , étoit » un Vaifleau Marchand, dont le nom, ainfi que celui du Capitaine qui »le commandoit , fe font échappés de ma mémoire par le laps du » temps; ce dont je me reflouviens parfairement, c'eft que la traver- » fée fut longue, & que l'eau nous manqua tellement, que pendant » plus d'un mois, je fus obligé de partager la foible portion qui m'é- » toit délivrée, avec ce pied de Café fur lequel je fondois les plus heu- # reufes efpérances & qui faifoit mes délices ; il avoit tellement befoin » de fecours, qu'il étoit extrêmement foible , n'étant pas plus gros » qu'une marcotte d'œiller. Arrivé chez moi, mon premier foin fut » de le planter avec attention dans le lieu de mon jardin le plus favo- » rable à fon accroiflement : quoique je le gardafle à vue, il penfa » m'être enlevé plufeurs fois, de maniere que je fus obligé de le faire > entourer de piquans, & d'y établir une garde jufqu'a fa maturité. » Le fuccès combla mes efpérances, je recueillis environ deux livres sde grains, que je partagai entre toutes les perfonnes que je Obférvations fur la Culture du Cafe: s1 » jugeai les plus capables de donner les foins convenables à Ia profpé. » rité de cette plante. La premiere récolte fu très - abondante ; par la » feconde , on fe trouva en état d’en étendre prodigieufement la cul- » ture, Mais ce qui favorifa finguliérement fa multiplication , c'eft que » deux ans après, tous les arbres du Cacao du pays, qui faifoient l'oc- » cupation & la feule refource de plus de deux mille habitans, furent » déracinés , enlevés & radicalement détruits par la plus horrible des » tempêtes, accompagnée d’une inondation qui fubmergea tout le ter- » rein où ces arbres croient plantés ; terrein qui fur fur le champ em- » ployé avec autant de vigilance que d'habilité, en plantation de Ca- » fciers, qui firent merveille, & mirent les cultivateurs en état de le » répandre & d'en envoyer à S. Domingue, à la Guadeloupe, & » autres [fles adjacentes , où depuis il a été cultivé avec le plus grand » fuccès, &c. &cc. &c. Ce fut à peu près dans le même temps , que le Cafe fut apporté à Caïenne. En 1719, un fugitif de la Colonie Françoife , regrettant ce ” pays qu'il avoit quitté pour fe retirer dans les établiflemens Hollandois de la Guiane, & defrant revenir avec fes compatriotes, écrivit de Surinam, que fi on vouloit le recevoir & lui pardonner fa faute, il apporteroit des grains de Café en état de germer , malgré les peines rigoureufes prononcées contre ceux qui fortoient de la Colonie avec de pareilles graines. Sur la parole qu'on lui donna , il arriva à Caïenne avec des graines récentes qu'il remit à M. d’Albon , Commiflaire Or- donnateur de la Marine , qui fe chargea de les élever: fes foins eurent le meilleur fucces ; les fruits qu'eurent bien-tôc fes arbres furent diftri- bués aux habitans, qui, en peu de temps , multiplierent les Cafciers au point d'en faire une culture lucrative. La Compagnie des Indes, établie à Paris envoya, en 1717, à l'Ifle de Bourbon, par M. Dufougeret-Grenier , Capitaine de Navire de S. Malo, quelques plans de Café Moka , qui furent remis à M. Des- forges - Boucher , Lieutenant de Roi de cette Ifle. Il paroit qu'il n'en reftoit , en 1720, qu'un feul pied dont le produit fur vel cette année- [à , que lon miten terre pour le moins quinze mille feves de Café, Gi $2 Obfervations Jur la Culture du Cafe: Dans les divers pays où j'ai vu le Cafe cultivé comme un objet principal du commerce , j'ai fait quelques obfervations relatives aux avantages & défavantages des différentes cultures de certe plante ; je crois devoir communiquer ici une de ces obfervations, qui peut être utile aux Colonies, ou du moins qui doit engager à faire des eflais. J'ai, dis-je , remarqué que l'arbre du Café qui eft abrité des vents, garanti de la grande ardeur du foleil, & planté dans un terrein entre- tenu dans une humidité modérée par la nature du fol, ou fréquem- ment arrofé par des rigoles, croît plus promptement , devient plus vigoureux , donne plus de fruit, eft moins fujet à être attaqué ou endommagé par les pucerons , & dure davantage que lorfqu'il fe trouve battu des vents, expofé à l’ardeur du foleil, planté dans un ter- rein aride, & qu'il n'eft arrofé que par les pluies. On obferve affez généralement, que les plantes d’une même famille fe plaifent dans un fol & une expofition du même genre. La plupart des plantes de la famille des Rubiacées à laquelle le Caféier paroîc appartenir , aime les terreins frais, les abris des grands arbres , des brouflailles , profite peu au grand foleil , ne fouffre pas la taille, fi ce n’eft d'être rabattue ou coupée près de terre: il eft rare qu’on trouve ces plantes ifolées ou expofées à l’ardeur du foleil, non plus que dans les terreins bas fujets à être inondés. Mais ce n’eft pas fur de fimples raifons d’analogie, que je confeille d'établir une culture auñi importante que celle du Cafcier. Voici des obfervations plus décifives pour des Cultivateurs ; je les préfenteraï dans l’ordre de mes voyages. Lorfque je relachai à S. Rago , l'une deslfles du Cap-verd , le premier Mars 1754, jy vis des Cafciers plantés à l'abri de grands arbres & ar- rofés durant les fécherefles par des rigoles pratiquées pour cet ufage:_ ces arbres, élevés d'environ fept pieds , étoient d’une belle verdure & chargés de fruits, leurs branches & rameaux s'érendoient en tout fens. J'arrivai à Flfle de France au mois d’Août : jy ai vu, fur l'habitation de M. Marfac, dans un cerrein mal cultivé rempli de 8zdens appellé dans le pays, Æerbe à fornes, des Caféiers d’une belle venue, chargés Obférvations fur la Culture du Cafe: 53 de fleurs & de fruits; mais ils étoient entourés & féparés par des Bana- niers , des Gouyaviers & des Pêchers. Les Cafciers n’étoient pas moins beaux dans les habitations Bigaillon, Vendôme, Géniès & Grainville , qui font des cerreins un peu plus frais & plus arrofés par les pluies. En général, ce quartier eft peu découvert, les défrichés font petits, bordés de grands bois, coupés de ruifleaux, & les Cafciers y étoienc abrités par beaucoup de Bananiers, Gouyaviers , Pêchers , & autres arbres plantés çà & là au milieu d'eux. Enfin, les plus beaux arbres que jai vus, étoient des pieds plantés dans les cantons frais de l'Ile fur le bord des forêts, dans les pentes des ravines & fur-tout au bas de ces ravines : malheureufement aucun des Habitans de l'Ifle ne faifoit du Cafe , un objet principal de culture. En 1761, je pañlai à l'lfle de Bourbon quelques jours , & j'y parcou- tus les Paroifles de S. Louis , Ste Suzanne, S. Denis & S. Paul. J'y ai obfervé des Cafciers plantés en quinconce, expofés au grand vent & étêtés : ils portoient , à la vérité, beaucoup de Café, mais les arbres avoient un port trifte; on voyoit beaucoup de branches fupérieures fans feuilles ; il y en avoit un affez grand nombre de féches ou mortes; les branches chargées de fruits étoient fans feuilles; les nouvelles pouf fes , occafionnées par l’ététement, étoient fortes, s'elevoient droites & ne préfentoient ni fleurs ni fruit; ce font les branches inférieures ; dont l’étêécement occafonne l'allongement » qui portent le fruit. Il femble que l’on a adopté cette taille des Caféiers, parce qu’on à fenti la nécefité de tenir le pied de l'arbre frais & humide, & que l'exten- fion des branches infcrieures garantiffant le pied de la fécherefle, entre- tient plus frais le terrein occupé par les racines des arbres. Mais cet expédient a lui-même des inconvéniens confidérables; les bleflures qui fe multiplient par cette taille, qui fe pratique tous les ans, ou tous les deux ans , donne entrée à l'air & à l’eau dans les branches, facilite leur defléchement par le foleil; ce qui occafionne la carie, l'a- trophie d'abord des branches , enfuite du tronc ; la feuille de ces ar- bres devient jaune & le fruit de mauvaife qualité , parce qu'il n'arrive ni à fa grofleur ni en maturité. À cet ctat languiflant de l'arbre , le Cul- givateur ne connoit de remede que de le couper au pied, ce qui fe ÿ4 Obférvations fur la Culture du Cafe: fait lorfqu'il entre en féve ; bien-tôt il repoufle & avec force: mais dès qu'il eft parvenu à trois ou quatre pieds de hauteur , on recommence l'écêcement qui a les mêmes fuites funeftes. Comme les Cafciers ne périflent pas tous à la fois , on regarnit chaque année. Les colons ne s'occupent pas à remédier plus efficacement aux pertes qu'ils éprouvent. Cependant ils ont tous les jours fous les yeux ce que j'ai vu pendant mon féjour à Bourbon, que des Caféiers plantés auprès des maïfons & des cafes , au bord des grands ruifleaux, au bas des ravines , parmi des Gouyaviers & autres arbres; que ces Cafciers, dis-je, plantés & venus fans foins , ont plus de huit pieds , font d’une belle verdure ; portent beaucoup de fruits & n’ont pas de branches par le bas , avan- cages que ces arbres paroïflent devoir à ce qu'ils ne fouffrent ni du {oleil brulant ni des grands vents, ni de l'étètement. De retour en France, au commencement de 1762, je reçus au mois de Mai, des ordres pour me rendre à Caïenne, où j'arrivai le 21 de Juillet. Voici ce que j'y ai appris ou obferve fur les Cafciers de plu- fieurs habitations. On me fit voir fur l'habitation dite de S. Louis ; qui appartient aux Miflionnaires, un vafte cerrein qui avoit cté cou- vert de Cafciers plantés en quinconce : cette plantation qui rapportoit beaucoup , n’a duré que dix ans en rapport, puis elle a commencé à dépérir & a enfin été entiérement détruite par l'ardeur du foleil; on y fuivoit aufli la pratique d’étêter les arbres. Il reftoit encore fur cette habitation un aflez grand nombre de Caféiers abrités par les cafes des Négres ou par desarbres, & qu'on laïfloit en liberté fans les tailler; ces Caftiers étoient d’un très-bon rapport: il fe trouvoit des Cafciers dans le même état fur l'habitation de M. Macay ; ceux-ci produifoient aufli beaucoup. M. de Monty avoit , dans la Guiane Françoife , au quartier d’A: rouva , un excellent défriché planté de Cafciers en quinconce. Ses ar- bres étoient d'une belle venue ; cependant il fe plaignoit de trouver chaque jour des arbres Alétris, comme fi les feuilles euflent été expo- fées à la vapeur de l’eau bouillante. L’abondance des pluies momenta- nées de ces contrées, l’aétion vive du foleil qui leur fuccède bien -tôt, échauffenc tellement la terre à trois & quatre pouces de profondeur ; Obférvations fur la Culture du Cafe. FE que la vapeur qui sen éleve cf aufi épaifle que celle de l’eau bouil- Jante. Eft-il étonnant qu'un arbre qui aime le frais; & dont la feuille doit conferver de la fermete, dépérifle promptement par de pareilles impreflions fréquemment réitérces. À mefure que les Caféiers,venus péle-mêle avec d'autres arbres qui ont favorifé leur accroiflement en les abritant dans leur jeunefle, à mefure» dis-je , que ces Caf£iers deviennent gros, on élague les porte-abris , en- fuite on les arrache: les Cafciers s'étendent, portent un ombrage, un frais fuffifant à la cerre; les troncs acquerrent la grofleur du bras, & ils donnent un Café fupérieur à celui des autres Colonies , rond & petit comme celui de Moka , duquel il approche aufli plus que les Cafés des Iles, parce que fa maturité n’eft pas précipicée par la féche- refle du fol. De la Guiane Françoife, je pañai à S. Domingue en 1764, & j'y ai fait les mêmes remarques fur les plantations de Cafciers dans les quar- tiers du Port-au-Prince, du grand & petit Goave, du Fond des Né- * gres, du Mirebalais , jufqu'au Cap du Fort-Dauphin & du MôleS. Ni: colas. Les Cafciers abrités par des maifons & des cafes, ou plantés dans des lieux bas , ont une verdure vive, & ne font jamais attaqués des pu- cerons ; au lieu que les Caféiers des terreins fecs , découverts, expo- fes aux vents & au foleil, fonc fujets à jaunir , à depérir , durent peu, font trop endommagés par les pucerons. Auffi lorfqu’on deftine un terrein inculte à faire une plantation de Cafciers, sil y a des arbres, il eft à propos d’en conferver çà & là un nombre fufffant pour abriter les jeunes Caféiers, & fur-tout de jeunes arbres qui étendent leurs rameaux & aient un feuillage garni & toujours verd , on préférera ceux dont les racines ont peu d'étendue fur la fur- face de la terre, & fur-tout ceux qui peuvent être d'une plus grande utilité, tels font les Jacquiers, Manguiers, Avocats, Sapotilliers , Abri- cotiers. Si le cerrein, deftiné aux Caftiers, ne contient pas d'arbres , il convient d'y en mettre quelques-uns à des diftances raifonna- bles deux ou trois ans avant de faire la plantation où du moins en la faifant ; mais alors il en faudra davantage, & on en diminuera le nombre chaque année, à mefure qu'ils donneront de l'ombre. La verre 56 Obférvations fur la Culture du Cafe: n'a pas befoin d’étre profondément défoncée ; le plus important eft ; qu'elle ne foit pas foulée & comme fcellée ou maftiquée. Prefque tous les fols ou terreins conviennent aux Caféier , même le fol pierreux , pourvu que les racines le pénétrent aifément, & qu'il ait une légere humidité; mais il ne réufliroit pas dans un terrein où l'eau féjourneroit, ni dans un fol vafeux ; par exemple, il ne faut pas planter cet arbrifleau dans les anfes dont la mer s’eft retirée nouvel- lement, & où elle a laïffé une terre tenace , glaifeufe , que le foleil féche facilement, fait entrouvrir , & dont la furface fe renflant dès qu'elle eft humeëtée , bouche tous les pañlages à l'eau. Il ne faut pas labourer fréquemment les plantations de Cafciers, on rifqueroit de lever, déchirer, éventer les petites racines & le chevelü ; l'ardeur du foleil les deflécheroit , enleveroit trop vite l'humidité de la terre à une grande profondeur & la réduiroit en poufliere ; il fufñc qu’elle ne foit point foulée, dure & tellement battue, que les pluies & rofces ne la puiflent pas pénétrer & humecter ; mais on doit avoir grand foin de la nettoyer des mauvaifes herbes, qui, recevant les ro- fes, & pompant l'humidité des pluies, empêcheroient la terre d’en profiter, ou l'en dépouilleroient promptement. La précaution d’avoir une pépiniere de plans de Cafeiers devient inutile à ceux qui ont feulement trente Caféiers en rapport, parce que les graines oubliées ou qui tombent, leyent prefque toutes , & four- niflent du plan. Un femis fait exprès , ne convient qu’à ceux qui ont deflein de faire une vafte plantation de Caf£iers, & encore ceux qui veulent s'en dif- penfer, trouvent chez leurs voifins du plant au-delà de leurs befoins. Cependant, fi les Culrivateurs entretenoient des pépinieres de Cafciers & qu'ils y euflent en réferyve de beau plant , ils auroient l'avantage de tranfplanter des fujets vigoureux & plus avancés. Au refte , quand une plantation eft bien reprife, & que l’on donne aux Cafciers la culture qui leur eft propre, il eft certain qu'une pépinière devient inutile. SECOND MÉMOIRE: 57 SECOND MÉMOIRE. OBS ERA T PONTS Sur la Canne a Sucre & [ur Le Sucre. S: je décris ici la culture des Cannes à Sucre & la préparation ou fabrique du Sucre , je ne le fais que fort briévement , parce que ces travaux ont été publiés par un aflez grand nombre d’Auteurs, Voyageurs ou autres ; & ce n’eft que pour avoir occafion de commu- niquer fur ces deux objets quelques obfervations qui confirment ou contredifent des opinions reçues. La culture de cette plante n’eft pas auñli difficile que l'ont dit quel- ques Voyageurs; c’eft même une des plus aïfées de celles qui fe pra- tiquent dans les climats chauds. La famille des Graminées , à laquelle appartient la Canne à Sucre, fe plaît par-tout , même dans les lieux fecs, arides , marécageux. Il ne peut réfulrer dela nature du fol, que des ro- feaux plus ou moins grands , gros, nombreux & fucculens. Toutes les Cannes donnent un fuc doux qui , étant rapproche , fe cryftallife en un fel que nous appellons Sucre; mais la quantité & la qualité va- rient comme les terreins; c'eft ce qui s’obferve dans la Guiane Fran- çoife , & dans l’Ifle de Caïenne. Il y a des Sucreries près de la mer , chez MM. du Chañlis, Préfon- taine , Gilet. Leurs Cannes font cultivées en des lieux fecs , arides, & quelques-unes dans des lieux où il n’y a que du fable. Un peu avant dans les terres, à S. Regis , eft une Sucrerie des Jéfuites doncles planta- tions font , pour la plus grande partie, en des bas fonds , où les marées fe font fentir ; & trois heures de pluie les fubmergent. En vifitant les différentes Fabriques , j'ai vu par-tout des Cannes allez belles qui pro duifent également du Sucre, 58 Obfervations fur la Canne à Sucre € fur le Sucre. Chez les Indiens, qui habitent la riviere Sinermari , jai vu fur les montagnes des fillons de Cannes à Sucre mêlées parmi du magnoc ,qui font de toute beauté : ainfi il paroît que dans un climat chaud, les Cannes à Sucre peuvent être cultivées indifféremment par-tout; qu’on n'eft pas néceflité à avoir égard aux expofitions & aux terreins, quoi- qu'il foit certain qu'il y a des terreins où cette culture eft plus fa- cile & plus utile que dans les autres : les Cannes rendront plus ou moins de Suc, le fucre fera plus ou moins aqueux, ou falin ; mais con- ftamment les Cannes pourront être cultivées par-tout où le Colon vou- dra s'établir, & donner les foins neéceflaires. Dans l'été , les Cannes font d'un meilleur produit; le fucre eft moins aqueux, parce que le temps eft plus fec, la terre plus aride; mais dans, l'hiver, marqué feulement par des pluies exceflives, les Cannes font plus aqueules, donnent plus de fuc, moins de fel ou fucre , les fels étant moins rapprochés & plus étendus. Les Cannes fe plantent ordinairement à $ pieds de diftance, quel- quefois à 3,4 ou 6, felon la bonté du fol. Un négre & même une nc- grefle font un fillon de 6 à 7 pouces de profondeur, dans lequel on couche deux ou trois batons ou rofeaux de Cannes mûres , qu'on dé- pouille de leurs feuilles : on laifle feulement pointiller un des deux bouts du rofeau hors de terre; peu de jours après, l'on voit fortir aux nœuds des bâtons des touffes de rofeaux. La premiere année , lon peut tirer parmi ces plantages , une récolte de ris ou de mille, même une de haricots. Ces Cannes ne demandent d'autre foin que d’être farclées, débaraf- fées des herbes qui croiflent en abondance dans les pays chauds & pluvieux : trois ou quatre farclages fuffifent, parce que les rofeaux grandiflent , deviennent touffus; &les feuilles anciennes tombant, cou- vrent la terre & empêchent les herbes de pouffer. H faut ordinairement dix-huit mois pour que les rofeaux aient ac- quis aflez de confitance pour tirer le fucre; on les appelle alors, Cannes müres. {1 y a des terres où les Cannes ne müriflent qu'après vingt mois & deux ans qu’elles ont été plantées. Si on laïfle paler le moment de la maturité des Cannes, qu’on ne profite: pas de ce dégré Obférvations fur la Canne à Sucre & Jur le Sucre. 59 de perfection , le rofeau fe defféche, fe durcit, séchauffe, il ne rend plus au moulin qu'un fuc tourné, d’un doux acidule qui écume pro- digieufement dans l’ébullition fans fe clarifier. Il réfulte de ce fuc rapproché en fyrop au point de cryftallifation, un fucre brut , gras, humide, qui ne graine point , & qui ne peut fupporter les terrages. Ce fyrop n’eft propre qu'à faire du tafia. Ainfi il eft important pour un Sucrier , que les Cannes foient coupées à propos; c'eft de cette cir- conftance que dépend ordinairement la beauté du grain du Sucre. Lorfque la Canne eft müre, on la coupe avec une ferpe près de terre; on donne un farclage au pied qui refte en terre, & quelques coups de pioche autour ; enfin on chauffe la fouche ; ces mêmes ro- feaux font en état d'être coupés onze ou douze mois après. Il y a des terres à Caïenne qui ont fouffert jufqu'à fept coupes; par exemple , chez M. de Préfontaine. Il y a d’autres terres, comme à S. Regis, qui n'en ont fourni que trois; mais je penfe que c’eft défaut . de foin , ou de culture; que le deflein des Maitres étoic de gagner da- vantage par de nouvelles plantations , & parce que de ces premieres plantations abandonnées il en réfultoit des pâturages. La Canne étant coupée , on la dépouille, fur le lieu même, de fes feuilles & des fomnités, afin que le tranfport foit d’un moindre vo- lume; & qu'elle puifle être mife au moulin en y arrivant. Il faut prendre bien garde , durant les fécherefles , que le feu ne prenne aux plantations ; pour lors les rofeaux perdant leurs feuilles , celles-ci couvrent le peu d'intervalle qu'il y a d’une touffe à l’autre. Si les nègres y portent du feu ou des pipes , une incendie peut vous pri- ver de la récolte Cela prouve la néceflité de planter les Cannes par quarrés, & que chaque quarre foit entouré d’une grande toute , non- feulement pour la facilité de l'exportation, maisencore pour remédier & arrêter le progrès du feu, lorfque cet accident arrive. Je n’entends pas confciller de ne pointl mette à profit ce nombre prodigieux d’al- lées; on peut les border d’ananas, d’ambrevades, efpece de cytife , dont le fruit eftun pois Légumineux qui fe mange. Lesallées peuvent étre cul- tivées en plantes annuelles, comme petits pois, haricots, ris, mil, maïs. Les allées les pluslarges, qui fervent de routes principales , peuventêtre Hi 60 Obférvations fur la Cañne à Sucre & fur le Sucre. plantées en beaux arbres à fruit, ce qui réunira l’agréable & futile On fe plaint du tort confidérable que font les fourmis aux diverfes cultures de ces climats, & fur-tout aux Cannes à Sucre; il eft vrai qu'il y cn a de beaucoup d’efpeces , & que leur nombre eft prodigieux. Mais puifqu’elles vivent en grandes fociétés, pourquoi tous les Colons ne travaillent-ils pas d'une maniere efficace à les détruire , ou du moins à en diminuer le nombre? Ceux qui ont une économie a&ive, leur font la guerre avec de l'eau bouillante , ils ouvrent une foffe au bas de la fourmilliere pour arriver pofitivement à leurs fondations; ils donnent alors quelques coups de pioche, & à mefure qu’on découvre les diffe- rentes loges de fourmis, on les échaude; l’on parvient ainfi à leur deftruétion. Que font les habicans pareffeux? y a-t-il une fourmilliere qui leur détruife leur plantation, ils labandonnent pour aller cultiver un autre terrein; pendant ce temps , les fourmis fe répandent, & au lieu d’une fourmilliere qu'il y avoit, il s'en établit plufieurs, qui, infenfiblement fe rapprochent de la nouvelle plantation. On laifle en- core au bout de deux ou trois ans cette terre cultivée, pour en défrt- cher une autre plus éloignée: enfin il y a des gens qui vont jufqu'à quit- cer leur conceflion, pour un autre canton du pays , plutôt que de dé- truire les fourmis. C’eft ainfi que les habitans détruifent les cerres de la Guiane Françoife. Ils fuivent l'ufage pareffeux des Sauvages, qui eft très- pernicieux à cette Colonie, Auffi, lorfqu’on va fur certaines habitations, lon croit arriver chez un Charbonnier environné de bois, de brouf- failles. La culture de beaucoup d’habitans fe trouvent à plus d'une demi-lieue de leur demeure ; combien de temps perdu par les efclaves, pour l'aller & le retour aux heures des repas. Que lon ne penfe point quela mauvaife qualité du Sucre de Caïenné vienne des fourmis, comme le difent quelques perfonnes, il dépend de la mauvaife fabrication & de l’avidité de ceux qui font occupés de cette culture, lefquels ,avec 60 & 80 négres, veulent faire du Sucre;ils ne font que de mauvais Sucre, du mauvais taffa, où ils mettent moitié eau après la diftillation. Pour mériter le titre d’habitant Sucrier , il faut avoir au moins 406 négres & des ouvriers , des beftiaux à proportion ; on peut alors Obférvations fur la Canne à Sucre € für le Sucre. 61 avoir tous les ans de quoi charger fon navire, & même davantage. Il ne devroit pas être permis de s'établir Sucrier , fans avoit les avances néceflaires, ni de changer de plantations auñli fouvent que lon fait, Je connois un endroit où il y a huit Sucreries, qui, toutes réunies, n’en feroient pas une roulante toute l’année; quoiqu’elles occupent une moitié des efclaves de cette Colonie, elles ne font pas aflez de Sucre pour les beloins journaliers. Ces Sucriers confomment prefque tous les vivres & enaugmentent le prix, parce qu'ilsn'en font pas; ils ne s’occu- pent qu’à faire du taffia, parce qu'il donne de l'argent comptant; ils rui- nent la garnifon , les efclaves , & même les petits habitans. Les Cannes étant arrivées au moulin, on y place trois efclaves, deux devant & un derriere : un de ceux de devant préfente les Cannes au cylindre trois à trois; l'efclave qui eft derriere les reçoit, & les pré- fente au fecond cylindre qui eft plus ferré , pour tirer le dernier fucre; le troifiéme efclave reçoit les Cannes preflées , appellées alors Ba- gaffes ; il les met en magafin; elles fervent à entretenir le feu de la batterie. Le Sucre des Cannes prefées, coule dans une cuve, appellé Ze Re- fervoir , d’où il eft conduit dans une chaudiere, appellée Ze Puis ou la Grande; une demi-heure de feu met cette liqueur en mouvement; on y détrempe environ une demie livre, plus ou moins, de chaux eMeurie , pour exciter les faletés à monter ; un ouvrier eft occupé à écumer foigneufement. Lorfque la liqueur paroït être aflez écumée, le même ouvrier pofe un quarelet avec fon drap ou toile fur la gour- mande , & y pañle fon Suc. Un fecond ouvrier a foin de la conduite de la gourmande. Il y jette un peu d’eau de chaux ou de la leflive alkaline pour faciliter la clarification & faire monter l’écume. C’eft de la clarification qui fe fait dans la gourmande , où le Suc commence à acquérir de la confiftance , que dépend la réuflite du procéde ; après avoir écumé , on tranfvafe la liqueur dans la propre. Un troifiéme ouvrier eft à la propre; il doit écumer la liqueur avec atrention : elle sy rapproche en confiftance de fyrop. Il paroit que l'étymologie de cette chaudiere , vient de ce que la liqueur doit en fortir claire & tranfparente. Le fyrop Ctant en confftance, l'ouvrier en tranfvafe la moitié dans le flambeau. 62 Obférvations fur la Canne à Sucre € fur le Sucre, Un quatriéme ouvrier écume avec foin le fyrop du flambeau ; on y jette pour la derniere fois de la leflive alkaline afin de faire monterles écumes. C’eft au Chef des ouvriers à faire les obfervations réquifes fur la nature du Suc que les Cannes produifent , pour reuflir dans la clarification. La feule expérience peut déterminer les dofes de la leflive alkaline. Le fyrop acquiert une confiftance de miel dans le flambeau : quandileft à ce point, l'ouvrier tranfvafe le fyrop dans la batterie. Un cinquiéme ouvrier , qui eft ordinairement le plus attentif & le plus habile , écume avec grand foin cette derniere cuite, de laquelle réfulte principalement la qualité du Sucre , l'ouvrier verfe fon fyrop dans le rafraich:ffoir. L’ouvrier connoic le Sucre, lorfque lefyrop poifle & colle les doigts. La pratique donne facilement cette connoiffance. Ainfi fucceflivement le Suc que le moulin fournit, pañle du réfer- voir au puis, du puis à la gourmande, de la gourmande à la propre, de la propre au flambeau, du flambeau à la batterie , & de-là au rafraf- chifloir. Ce travail ne doit point être interrompu; le feu ne doit s'éreindre que le moins qu'il eft poflible, parce que les chaudieres réfroïdiffant ; s'écaillent, fe rouillent, fe déchargent, fe brülent ; & le Sucre devient toujours défetueux; en outre , rien ne fait tant de cort aux fourneaux que le contaét de l'air & l'humidité que les corps chauds attirent avec avidité. Il s'y forme des crevañles ; les briques s'éfleuriflent , & le total s'écroule facilement. Ce n’eft pas un petit objet, lorfqu’il faut tou- cher aux fourneaux, fur-tout en un pays où tous les fecours manquent. Lorfque les Cannes font aqueufes, l'on fait toutes les deux heures une cuire : un ouvrier habile la fait en une heure & demie; & un moulin bien conduit, en temps fec, doit produire toutes les heures trois formes de fyrop cuit, ou Sucre. Un fixiéme ouvrier tranfporte le fyrop cuit, des rafraïchifloirs dans les formes. | On à foin de boucher avec un tampon, foit d’'étoupe ou de paille ; letrou de la forme en dehors, & on le tient bouché pendant 18 ou 24 heures, temps qui fuilit pour refroidir le Sucre, & qu'il graine. Obférvations fur la Canne à Sucre & furle Sucre. 63 On tire enfuite le bouchon qui eft au bas de la forme, pour laïffer pañler & écouler l'eau ou fyrop incapable de cryftallifation. Lorique le fyrop ne coule pas comme il doit, on introduit une bro- chere de fer direétement au centre de la forme par le trou. On laifle ainfi pendant 15 jours égouter le fyrop;fi cela ne fuffit pas, on remueavecune fpatule de bois, & par enhaut, le contenu de la forme jufques vers fon milieu. Le Sucre qui réfulte de cette manipulation, eft ce qu'on appelle Sucre b rur. Lorfqu’on veut purifier le Sucre, c'eft-à-dire, le terrer, le rendre marchand, faire couler la furabondance du fyrop quirend le grain gras, jaunâtre & même noir, on enleve la fuperficie du Sucre qui eft dans la forme ; cette fuperficie eft coujours grafle; l'on creufe jufqu’à ce qu’on le trouve grainc. On a dans un vale, fait exprès , de la terre franche, dépouillée de tout corps étranger , & détrempée à un dégré moyen ; l’on couvre la fuperficie de la forme d’une couche de certe terte de l’épaifleur d’envi- ron demi pouce & plus: on laifle fept à huit jours à l'eau de la terre pour traverfer le Sucre , & s’'écouler par le bas de la forme. Si ce premier terrage ne fuffit pas, l'on en faitun deuxiéme , ou fi l’on veut le Sucre plus net, on enlevela premiere terre, on béche le Sucre un peu, on l'égalife & on y met une deuxiéme couche de terre franche un peu plus forte & plus liquide; ou bien on emploie la même terre, de laquelle on fépare la crafle qui s'y eft attachée deflous; par ce moyen cette terre détrempce & lavée fert plufieurs fois. Ilarrive quelquefois que le piochage & la deuxiéme terrage plusliqui- de , font couler le Sucre, ce qu'on connoiït par de petites fofletes, ou trous qui fe forment fur la forme; alors on a de la cendre fine qu’on fait tomber dans les trous, jufqu’à ce qu'ils ne paroïffent plus charoyer. On laifle ie deuxieme terrage +5 jours, ou jufqu'à ce qu'on veuille tirer le Sucre de la forme, puis on tranfporte ce Sucre ou dans une étu- ve pour qu'ilféche, ou bien au foleil. La forme doit, après ces purifications , rendre 20 livres de Sucre net & 6 pots de fyrop. 712 potsde Sucre de Cannes, produifent 120 livres de Sucre , & 36 pots de fyrop: 64 Obfervations fur la Canne à Sucre & fur le Sucre. Pour faire le taffña, il faut environ un quart de fyrop mélé avec de l’eau ; par exemple, on mêle 120 pots du fyrop avec 456 pots d’eau, qu'on laifle fermenter; cette fermentation fe fait en 7 à 8 jours. Le Vi naigrier (ainfi eft appellé lOuvrier ,) connoït que la liqueur eft bonne à diftiller , lorfque la fermentation eft tombée. Il réfulte ordinairement de ce procédé 100 pintes de taff. Les écu- mes fe mettent à part pour fermenter', parce qu’elles communique- roient un mauvais goût au tafha : on y ajoute quelquefois plufieurs pots de fyrop. Je ne vois pas qu'il y ait aucune correétion à faire à ce travail : il ny a que des moyens de clarification à communiquer au Chef d’attelier; mais pour cet effet, il faut de néceflité conduire deux ou trois cuites. L'on pourroit, dans la conftruction des fourneaux, porter le foyer ou le premier feu à la gourmande , au lieu qu'il eft au flambeau : mais puifque l’opération fe fait bien par cet ufage, il n’y 4 qu’un Fabricant intelligent qui puiile faire cette correction. Il eft certain que le flambeau devroit être moins chauffé, parce que le feu trop violent fait fouvent brüler la cuite; il eft fort difficile alors de bien blanchir le Sucre, nul terrage ne peut lui ôter le goût de brülé & fon œil jaunûtre. Je ne parle point des bâtimens. Il n’y a pas une Sucrerie à Caïenne, qui ait un quart des bâtimens qu'une Sucrerie roulante exige: il en faut de très-confidérables, & tous les uns très-près des autres, à caufe de la fuite du travail, \ TROISIÈME MÉMOIRE. 65 TROISIÈME MEMOIRE. OBSERVATIONS SUR LE MAGNOC. 4 .. Des efpeces de Magnoc les plus connues à Caïenne, ne premiere efpece de Magnoc eft celle dont la racine eft bonne à manger fix mois après que la plante a été mife en terre ; c’eft le Magnoc maïé. Cette racine eft courte, grofle , dure à raper ; fon écorce s’enleve difficilement ; étant rapce & preflce , elle rend peu de fuc : fes tiges font bafles, très - branchues & rameufes ; elles ont au moins douze pieds de haut, & leur écorce eft grisatre. La feconde efpece, qui fe nomme Magnoc cachiri , differe de la premiere par fes racines , qui ont un pied & demi ou plus de longueur fur environ fept à huit pouces de diametre; par fes tiges grofles à peu près comme le poignet, branchues & hautes de fix à fept pieds. Les naturels du pays ne l'arrachent qu'après dix mois de culture; ils l'em- ploient principalement à la fabrication d’une boiflon, qu’ils nomment Cachiri ; raïfon pour laquelle ils donnent le nom de Cachiri à ce Magnoc, La troifiéme efpece eft nommée Magnoc bois blanc : elle differe de la précédente par fes racines, qui ont beaucoup de rapport, par leur forme & leur grofleur , à celles du Magnoc maïé. Ses tiges ont fix à fept pieds de haut, elles font terminées par de trés-petits rameaux courts , charges de feuilles; leur écorce eft d'un gris cendre. Pour eni- ployer fes racines, il faut qu'elles foient âgées de quinze mois ; on fairavec cette efpece de Magnoc , une caflave très-blanche & agréable à manger. La quatriéme efpece eft le Magnoc maï-pourri-rouge, fes tiges font Il 66 Obfervations fur le Magnoc. rougeâtres, branchues , rameufes , noueufes; fes nœuds font très-rap- prochés; la tige eft haute de fix à fept pieds. Ses racines ont la peau brune; elles font plus ou moins grofles , felon la qualité du terrein : elles ne font bonnes à arracher qu'après quinze mois. La Caflave qu'on en fait eft excellente. Si ce Magnoc eft cultivé dans un champ où les eaux de pluie ne croupiflent pas, fes racines fe confervent en terre l'efpace de trois années, fans fe pourrir ni fe durcir. - Le Magnoc maï pourri-notr forme la cinquiéme efpece : elle ne differe dela précédente que par fes tiges dont l'écorce eft brune; d’ailleurs fa racine a les mêmes propricés que celle de la quatriéme efpece , & ces deux plantes font rout-à-fait femblables. Nous mettrons pour fixiéme efpece , le Camagnoc. Celui-ci differe de tous les autres Magnocs par fes racines, qui font bonnes à manger fans être rapées, preflées ni réduites en farine : on peut les faire cuire fous la cendre ou dans un four , ou les faire bouillir ; de quelque ma- niere qu'on les cuife, elles font bonnes à manger & peuvent cenir lieu de pain. Elles n'empâtent point la bouche , comme les cambars ou ignams. Ses racines font longues d'environ un pied fur trois ou quatre pouces de diametre; on les arrache au bout de dix mois ; les tiges font hautes de cinq à fix pieds, leur écorce eft rougeâtre; les feuilles font égale- ment rougetres en deflous & fujeres à étre piquées par les infectes. Les extrémités des tiges chargces de feuilles , font dévorées par les va- ches; les chevres & les chevaux en mangent aufli avec plaifir. Les raci- nes coupées par rouelles , font du goût des vaches, des chevaux & des cabris. Quand les faifons font féches , lorfque le fourage manque, cette plante peut être d’un grand fecours, pour nourrir & engraifler les troupeaux. On peut nourrir avec fes feuilles un grand nombre de cochons ; les racines peuvent avoir la même utilité. Les habitans d'Oyapoco mangent ces racines rôties. Il ya encore d’autres variétés de Magnoc; & fi on s'arrétoirauxdifféren- tes nomenclatures des différens quartiers que les Européens habitenc, il paroitroit y en avoir un plus grand nombre par les différens noms qu'ils Obférvations fur le Magnoc. 57 appliquént'aux mêmes efpeces : je n'ai parlé que de celles qui font géné- ralement connues par les naturels de la Guiane. es diverfes préparations du Magnoc en farine, Caffave, Galeite , Couaque, Cipipa , Gc. Lorfque j'arrivai dans la Guiane Françoife, tous les habitans de l'Ifle de Caïenne & de la Guiane n'avoient point d'autre méthode pour raper la racine du Magnoc, que celle qui leur avoit été indiquée par les naturels du pays ; ils fe fervoient d’une rape faite avec la plan- che d'un bois blanc & peu compacte; dans cette planche, on implan- toit de petits morceaux irréguliers de lave ou pierre de volcan , nom- mécà Caïenne , Grifon ; alors les pores de la planche étant imbibé d’eau , fe gonfloient , & par ce moyen, les petits éclats de lave fe trou: voient preflés: on promenoit la racine fur cette rape en appuyant for- tement. Les négres étant obligés d'appuyer leur poitrine fur la plan- che pour la contenir , leur fueur pouvoit communiquer des maux à ceux qui mangeoient cette farine. Je fis exécuter aux habitations Regis & Boutin la roue à raper le Magnoc , que M. de la Bourdonnais avoit donnée aux habitans des Ifles de France & de Bourbon , & dont on trouve la defcription & la figure dans Pifon , Hiftoire naturelle du Bréfil : l’on reconnut que trois perfonnes faifoient le travail de douze. On pourroit encore renfermer cette roue dans une caïfle, à la partie fupérieure de laquelle on conftruiroit une boëte qu’on rempliroit de racines; on y emboiteroit un madrier aflez pefant pour faire avancer le Magnoc fur la rape à mefure que la roue tourneroit ; par-là on économiferoit encore le temps du négre, qui préfente la racine à la rape , & on éviteroit le danger qu'il court de s'écorcher les doigtsàla rape , lorfqu'il veut l'employer toute entiere. Comme certe racine n’exige pasune force fupérieure, le courant d’urf ruiffeau pourroit faire tourner la roue, &'on gagneroit par ce moyen le temps d’un négre. 1j 68 Obfervations fur le Magnoc. De la farine de Magnoe. Pour faire la farine de Magnoc, on ratifle la racine , on la lave enfuite pour en fparer la terre : d’autres perfonnes ôtent toute l'écor- ce, & par-là font difpenfées de laver la racine : celle-ci étant rap- pée, on en renferme une certaine quantité dans une grofle toile ou natte propre à la retenir & à laifler pafler le fuc, puis on la met fous une prefle pour en extraire le fuc; les mottes, plus ou moins grofles , qu'on retire de la prefle , font placées fur une efpece de claieclevéede terre fous laquelle on fait du feu pour deflécher ou boucaner ces pains au point qu'on puifle, foitavec les mains, foit avec un rateau , étendre cette farine,la remuer fans qu’elle samoncelle ; car, fi elle samoncelloit, ladeffication ne feroit point égale, il sy trouveroit des grumeaux, & il feroit à craindre que ces grumeaux nefe moififlent intérieurement. On prend donc la racine du Magnoc rapée , preflée & boucannée, & on la fait fécher au foleil le plus promptement poflible , de crainte qu’elle ne prenne un goût acide : lorfqu’elle eft ainfi deffechée, on peut la conferver quinze annces renfermée dans un lieu fec, fans craindre qu'aucune forte d'infecte l'altere; je ne dis pas un plus grand nombre d'années , parce que mon expérience n'’eft encore qu'à ce terme au- jourd’hui. Il y a des habitans qui ne prennent pas ces précautions; ils remplif- fent de cette farine rapée une auge creufée dans le corps d’un arbre ; elle eft percce de plufieurs trous , pour que le fuc de la racine s'écoule hors de ce prefloir ; ils fe bornent à cette feule préparation, fans la faire boucanner. On réduit enfuite , fi on veut, ce Magnoc en farine fine. C’eft avec un pilon ou un moulin, & on la pañle au tamis, Comme toute autre matiere qu'on veut avoir fine. On fac du pain paflable, en mélant un quart de farine de froment avec trois quartsde Magnoc: quand onmange, fans en être prévenu , du pain fait avec du magnoc & du froment mélés par égäle portion , on ne Obfervations fur le Magnoc. 69 trouve point de différence de ce pain au nôtre, le goût en eft même plus favoureux que celui du pain qui eft tout froment, & ileft plus blanc: ainfi, felon les circonftances , on peut faire le mélange diverfement , à proportion de ce qu'on a de farine de froment. On fait aufli, par le même mélange , du bifcuit , très-bon à embar- quer , & je ne doute pas que cette efpece de bifcuit ne fût d’une qua- lité fupérieure pour la mer , parce qu'il ne fe trouveroit jamais moifi ni attaqué par les vers, en prenant foin de l’embarquer dans des caifles ou des bariques bien conditionnées , placées dans les foutes du navire. Ce bifcuit pompe avec moins d’avidité, l'humidité de l'air que le bifcuit de froment, parce que cette farine a un gluten qui réfifte plus à lhumi- dité que la mucofité de la farine de froment. De la Caffave. Pour faire la Caffave , on a des plaques de fer fondu, polies avec du grès : on les met fur des fourneaux , dont le foyer eft éloigné de la plaque , parce qu'il fufñc qu’elle foit feulement bien chaude, Les perfonnes qui n’en font que pour leur ufage , comme les Caraïbes & les négres , & qui changent fouvent d'habitation , fe contentent de pofer la plaque fur trois pierres qui peuvent avoir fepe à huit pou- ces de hauteur, & avec du petit bois , ils échauffent leur plaque, Ceux qui veulent vendre la caflave , font obligés par la Police de la livrer à un certain poids ordonné ; ils ont une mefure qui faic leur poids, ils la rempliffent de racine de Magnoc rapée & preflée, qu'ils renverfent fur la plaque chaude; & avec les mains ils l’étendenc & lui donnent un forme de gâteau rond. Celui qui fait ce travail, eft muni d'un petit battoir en forme de pelle , avec lequel ilappuie fur cette farine grumelée , & fait que tou- tes les petites portions s'uniflent à la faveur du mucilage que la cha- leur en fait fuinter. Lorfque l'ouvrier s'apperçoit que routes ces parties font rcunies & qu’elles tiennent enfemble, il pafle la pelle deffous & renverfe la forme où mefure fur la plaque: cette opération eft facile & fe fait en très-peu de temps. 70 Obfervations fur le Maonoc. Plus la Caffave eft mince, plus elle eft délicate, &elle devient cro= quante. Lorfqu’on lui laïfle prendre une couleur roufle, elle eft plus favoureufe, ce qui fait que bien des perfonnes l'aiment mieux telle. Les Dames Créoles en mangent de préférencé au pain de froment, quand elle eft feche, mince & bien unie; cette cfpece de Caflave eft de la plus grande blancheur. Cette préparation de Magnoc faite avec foin , eft préferable à courtes celles dont nous allons parler ; elle fe conferve quinze ans & plus, elle peut étre mife en farine pour faire du pain. De la Galette. La Galette eft la plus mauvaife préparation de Magnoc; elle devroit être abfolument défendue aux habitans , & il faudroit les empêcher d’en donner pour nourriture aux négres. Pour mettre la racine de Magnoc en galette, on a des formes en cuivre ou en fer-blanc , qui contiennent un poids déterminé de la racine rapée & preflée ; on en remplit ces formes, on y appuie la main pour que la farine sunifle & fafle mafle : on place ces formes dans le four, d’où on les tire aufli -tôt que la fuperficie de la racine commence à rouflir, & on retire les Galettes pour remplir de nouveau les formes. Il réfulte de ce procédé une mauvaife Galette, dont à peine les bords font cuits ; l'intérieur s’eft ramolli par la chaleur & mis en pâte: cette pâte, après deux fois vingt-quatre heures , eft fujette à fe moifir intérieurement, & alors, non-feulement les négres n’en peuvent point manger , mais les cochons la refufent; cette Galette eft mauvaife » même quand elle eft plus nouvellement faite, parce que l'intérieur s’ai- grit en douze heures ; & lorfqu'elle n'eft pas aigre , c'eft un pâte dé- goütante qu'on ne fçauroit mâcher ni avaler. Obfervations fur le Magnoc. 71 Du Couaque. Le Couaque eft la racine de Magnoc , qu’on defléche & qu’on riflolle après qu'elle a été rapce , preflée & boucannce. Les Voya- geurs qui sembarquent fur le fleuve des Amazones, n’ont pas d'autre aliment, Le Couaque eft inaltérable; Je puis le garantir tel pour le terme de quinze ans; jen garde depuis ce temps dans une boëte, & quoique cette boëte foi mal clofe , que les infeétes puiflent s'y intro- duire & que l'humidité de l'air sy fafle (entir , ce Couaque eft aufi fain & aufli bon que le jour même que je le dépofai dans la boëte à lIfle de France. Il eft eflentiel, pour apprèter en Couaque la racine de Magnoc , qu'elle aït été boucannée , enfuite on à une moyenne chaudiere de fer, enchaflce dans un fourneau , fous lequel on fait un feu très-modéré; on pañle au travers d’un crible la racine de Magnoc boucanneée, pour en divifer toutes les particules, & on létend pour qu'elle fe féche de plus en plus. Cette racine ainfi préparée, eft jettée par jointées dans la chaudiere de fer , & une perfonne agile a foin de la remuer , foit avec un rouleau ou avec une pelle, pour que toutes les parties fe defléchent fans qu’elles samoncellent : on continue de jetter infenfiblement de nouvelles racines rapées , enles mélant, le plus promptement poflible , avec la farine qui eft déja en partie defféchée. La defication étant au point convenable, on laifle la farine fe torréfier légérement, de maniere qu'elle foit tout-à-fait privée d'humidité & un peu riflolée ; puis on la retire & on létend, pour qu'elle fe refroi- difle. Le Magnoc eft nommé Couaque en fortant de la chaudiere ; on peut en remplir des magafins pour fervir d’aliment quand les autres man- quent. Un Voyageur,quienaune provifion de dix livres, a de quoi vivre quinze Jours , quelque appetit quil ait. En temps de guerre , un {ol- dat , un cavalier peut en porter pour fe nourrir dans une marche forcée. I fuffit, pour le préparer , d'avoir de l’eau , ou du bouillon chaud ou froid qu'on verfe fur deux onces de Couaque; & il y a de quoi faire un repas. Le Couaque fe gonfle prodigieufement', 1l reprend lhumi- dité qu'il a perdue: on peut en nourrir meme les chevaux. 72 Obfervations fur le Magnoc. Un habitant de l'Ifle de France ou de l'Ifle de Bourbon, qui a un champ de Magnoc qui demande à étre arrache fans délai, pour qu'il ne pourrifie pas en terre, doit, au lieu de le vendre, le préparer en Couaque & l'emmagafiner, pour avoir une reflource aflurée contre les a te récoltes ou leur deftruétion par les ouragans & autres acci- ens. Du Cipipa. Le Cipipa eft la fécule de la racine du Magnoc: il paffe avec le fuc une fubftance de la plus grande blancheur & finefle: voilà ce qu’on nomme Czpzpa. Les perfonnes qui preflent beaucoup de Magnoc , ont la précaution de mettre un vafe fous la prefle, pour en recevoir tout le fuc & en même-temps le Cipipa, qui reflembie parfaitement à l’amidon, qu’on tire du froment. Après avoir décante le fuc, on prend le Cipipa qu’on lave dans plu- fieurs eaux pour le rendre plus pur. Quelques-uns font avec ce Cipipa récent & mouillé ,des galettes très-mincesen le pétriflant , elles y mert- tent un peu de fel, elles les font cuire au four enveloppces de feuilles de bananier ou de balifier: ces galettes font bonnes à manger, très- délicates, & blanches comme la neige. Lorfqu’on veut en faire de la poudre à poudrer, on fait fécher à l'ombre le Cipipa; il forme des efpeces de pains comme l'amidon; il faut les écrafer , pafler cette poudre au travers d’une toile fine: dans cer état, le Cipipa eft propre à poudrer les cheveux.Il s'emploie encore comme la farine, à frire le poiflon , donner de la liaifon aux fauces , & à faire de bonne colle à coller du papier ; mais pour en faire de la colle , il faut qu’elle foit cuite avec de l'eau de fontaine. Du Cabiou. Le Cabiou eft un fuc épaifli ou rob de Magnoc: il faut pren- dre la quantité qu’on veut du fuc de Magnoc; après l'avoir féparé du Cipipa, on le paffe au travers d'un linge, on le fait enfuite bouillir dans un vafe de rerre oude fer , en lécumant continuellement ; on y met quelques baies de piment. Lorfque cette liqueur ne rend plus d'écu- me ; Obfervations fur le Magnoc, 73 me, c'eft une preuve que route la partie réfineufe , qui étoit le venin contenu dans le fuc, eft féparée : on pañle cette liqueur au travers d’un linge & on la fait bouillir de nouveau , jufqu'à ce qu'elle ait acquis la coniftance de fyrop où même davantage, comme celle du Rob: on re- tire le fuc du feu, quand il eft à ce dégré d'évaporation; lorfqu'il ef refroidi, on le verfe dans des bouteilles; alors il peut pafler les mers & fe conferver long-remps. Ce Rob eft excellent pour aflaifonner les ra- goûts , le rôti, fur-tout les canards & les oies ;'il a un goût fupérieur ; il aiguife l'appétit ; je ne peux mieux le comparer qu'au fouy qu'on nous apporte de Chine pour le même ufage; il fe peut que ce foit la même chofe. On voit, par ce qu'on vient de lire, que le Magnoc eft la plante la plus utile que le Créateur ait donne aux Américains, & qu'avec cette plante ,on peut fe pañler du ris & de toutes fortes de fromens, ainfi que de toutes les racines & fruits qui fervent à nourrir l'efpece humaine. Tous les avantages du Magnoc ne fe bornent pas à ce qui a été dir à fon fujet. On prépare avec cette racine , différentes boïflons, que les Galibis nomment V’icou , Cachiri , Paya, Wouapaya-youarou : je vais rapporter les procédés qui font les plus ufités. 74 Obfervations fur le Magnoc. Des diverfes Boiffons qu'on prépare avec le Magnoc. Du Vicou. On prend la valeur de quinze livres de caffave avec une livre de machi (1) ou bien , comme le »#ach1 répugne à quelques-uns , on y fupplée par le nombre de cinq ou fix grofles patates qu’on rape , qui font l'effet du levain ; l'on peétrit la caffave avec le machi ou les patates rapées , en y ajoutant l'eau néceflaire pour en former une mañle qu'on laifle en fermentation pendant 36 heures. Le Vicou fe fait avec cette pâte, à mefure qu'on défire en boire ; il fuffit de pren- dre une quantité de pâte proportionnée à la quantité de boifflon dont on a beloin, on délaie cette pâte dans de l’eau : les Galibis boivent le Vicou fans le pañler au travers d’un #anaret (2), & ajoutent du fucre à cette liqueur. Elle eft acide, rafraichiflante & très-agréable à boire; elle eft méme nourriffante. Tous les peuples de la Guiane n’en- treprennent aucun voyage , fans être pourvu d’une provifion de pâte de Wicou ,qu'ils délaient dans un coui ou tout autre vafe, lorfqu'ils veu- lent boire & fe rafraîchir, Du Cachiri. On prend environ cinquante livres de la racine du Magnoc Cachiri, récemment rapce, & le nombre de fept à huit patates qu'on rape ; quelques-uns y ajoutent une ou deux pintes du fuc de Canne à fucre, ce qui n’eft point eflentiel ; l’on met dans un cannari ces racines ra- pées ( 3), on verfe fur elles cinquante pots d’eau , & l’on place le can- É (1) Machi eft la caflave mächée par une indienne , & mife dans la pâte pour fervir de levain. (2) Manaret, efpece de couloir ou tamis plus ou moins ferré ; c’eft un carré formé par quatre baguettes fur lefquelles on natte les tiges d’une efpece d’arouma fendues en trois ou quatre portions dans leur longueur, qui imitent le rotin. C’eft de cette maniere que les naturels de la Guiane font leurs cribles , lenrs couloirs & leurs tamis. (3) Cannari, vafe de terre fabriqué à la main par les femmes, cuit en le pofant fur tois pierres, l’entourant & le rempliflant d’écorce d’arbres féche. Olférvations fur le Magnoc, 75 nari fur crois pierres qui forment le trépié & en même-temps le foyer > ns ‘11: A 2 2 > L'on fait bouillir ce mélange en le remuant jufqu'au fond, pour que les racines ne s’y attachent pas, jufqu’à ce qu'il fe forme deflus une forte pellicule, ce qui arrive à peu près à la moitié de l’évaporation ; alors on retire le feu & l’on verfe cette fubftance dans un autre vafe, dans lequel elle fermente pendant quarante-huit heures, plus ou moins : lorf que certe liqueur eft devenue vineufe, on la pañle au travers d’un ma- naret. Cette boiflon a un goût qui imite beaucoup le poiré: prife en grande quantité, elle enivre; mais prife avec modération, elle eft apéritive & regardée par les habitans comme un puiflant diurctique; l’on fe guérit par fon ufage , de l'hydropilie, lorfque la maladie n’eft point invétérée. Du Paya. On prend des caffaves récemment cuites, qu’on arrange les unes fur ‘les autres, pour qu’elles fe moififfent. Sur le nombre de trois caflaves, lon rape crois ou quatre patates qu’on pétrit avec les caflaves ; l'on met enfuite dans un vale cette pâte fur laquelle on verfe environ 4 pots d’eau , puis on mêle & délaie la pâte; on laïfle fermenter ce mélange pendant 48 heures, la liqueur qui en réfulte eft alors potable ; on la pafle au travers du manaret pour la boire; par fon goût, elle arapport à un vin blanc. Une quantité un peu forte du Paya enivre. Du Vouapaya-vouarou. Pour faire cette boiffon, on prépare la caflave plus épaifle qu’à l’or- dinaire ; & quand elle eft cuite à moitié, l'on forme des mortes de cette caflave , on les pofe les unes fur les autres, on les laifle ainfi entaflées jufqu'à ce qu’elles acquierent du moifi de couleur purpurine. On prend le nombre de trois de ces mottes de caflave moilie, & fept à huit patates qu’on rape; on pétric le tout enfemble : puis on dclaie la pâteavec fix pots d’eau, l’on metfermenter ce mélange pendant vingt: K ij 76 Obférvations Jur le Magnoc. quatre heures. Les naturels de la Guiane l’agitent & le troublent pour en faire ufage, ils ont le plaïfir de boire & de manger; les européens pañlentce mélange autravers d'un manaret. Cette liqueur eft piquante comme le cidre & provoque des naufées ; plus elle vieillit , plus elle devient violente & plus elle enivre. Lorfqu'on fe contente de préparer la pâte, on peut en faire provifion pour un voyage de trois femaines ; les naturels , moins délicats que les européens, la confervent pendant cinq femaines, alors elle en devient plus violente. on délaie cette pâte comme le vicou dansun couiou telautre vafe, pour fe défalrerer, 27 QUATRIÉME MÉMOIRE. OBSERVATIONS Sur la nature de la Vanille, la maniere de la cultiver, & les movens de la préparer pour la rendre commercable. - A r 5 Le Epidendrum peuvent être rangés fous deux genres différens , par rapport à leurs fruits & à leurs habitudes. Le premier genre, qui eft le plus nombreux en efpeces & ën va- rictés, peut être fubdivife en deux. La premiere divifion , eft celle dont l'ovaire devient une capfule féche & dont les plantes font parafites. La feconde divifion comprend les Epidendrum , dont les fruits de- viennent des capfules féches & qui pouflent leurs racines dans la terre. J'ai obfervé ces efpeces dans les favanes & dans les déferts, lorfque je m'y frayois des fentiers. Les Epidendrum qui fe plaïfent dans les favanes, pouflent des ra- cines grofles comme des navets, & forment fur la furface de la terre comme des cètes d’artichauds , dont les écailles font fermées : les feuilles qui garniflent ces plantes font en petit nombre, elles ont en- viron deux pouces de longueur fur huit lignes de largeur ; elles font épaifles & charnues; les feuilles naiflent de ces écailles. Les Epiden- drum qui viennent dans les forêts, ont des racines charnues & fibreu- fes, qui fe répandent fous la terre, & forment fur la furface une griffe, comme celle d'une renoncule , du fommer de laquelle griffe naiïflent deux ou trois tiges. Les Epidendrum parafites ne fe trouvent que fur les troncs & les branches des arbres ; leurs racines s'étendent , s’'étalent fur l'écorce des arbres & s'infinuent dans fes rides, où elles prennent aflez de nour- 78 Obférvations fur la Vanille. ricure pour leur végétation. Ces arbres, pour l'ordinaire , font fur les bords des rivieres où aboutiflent de grandes forêts, ou dans les forêts mêmes abrités & couverts par de très - grands arbres ; & lorfqu'on défriche ces forêts , fi les arbres qui bordent les défrichés, contiennent des Epidendrum , alors ces plantes jauniffent & périflent infenfiblement. On trouve aufli des Epidendrum fur les rochers; mais ces rochers font, ou en pleine forét , en lieux humides & ombragés, ou humeétés par l'eau qui fuinte de leurs fentes. H eft tres - difficile de cultiver de pareilles plantes dans un jardin : le feul moyen qui mit réufli à lIfle de France, lorfque jétabliflois le jardin du réduit, fut de placer le tronc d'un vieil arbre à l'ombre d'une haïe de citronniers ; je le faifois humecter tous les jours, & c'eft par cemoyen que je fuis parvenu à cultiver les Epidendrum : j’eus le plaïfir de les voir fleurir & fruétifier. Je picquai en terre à la même expofition, des plants d'Epidendrum, ils y périrent, malgré tout le foin que je pris pour les conferver. Le deuxiéme genre , qui eft celui dont le fruit devient une baye, eft d'une nature toute oppoféce. On peut le muluplier de même que fes différentes efpeces , avec la plus grande facilité. On fait choix d'un terrein qui lui eft propre; ces terreins ne font point rares dans l’Ifle de Caïenne & dans la Guiane: je puis dire que les lieux qui conviennent à la culture des Epidendrum-Vanilles, ne font ni eftimés ni recherchés par les habitans. Deftription de LE pidendrum- Vanille. L'Epidendrum-Vanille poule dans terre des racines , d’où naïflent plufeurs tiges cylindriques, lifles ,noueufes, vertes , charnues & fibreu- fes; elles font à-peu-près grofles comme le petit doigt; elles font gar- nies à chaque nœud d'une feuille alterne ; ces feuilles font épaifles charnues , vertes , fucculentes , d’une forme ovale terminée par une petite pointe : leur longueur eft d'environ fept pouces, leur largeur de trois & demi, plus ou moins. À mefure que ces tiges s’allongent, Offervations fur la Vanille. 79 elles s'appuient contre les arbres voifins, & produifent des feuilles, des farmens flexibles, cylindriques , verds, charnus , fibreux , noueux & rameux , aufh gros que les tiges; les farmens & les rameaux font garnis à chaque nœud d’une feuille. On s’'apperçoit que la plupart des nœuds pouffent des racines qui s’attachent & saccrochent au tronc des ar- bres: c’eft par ce moyen que ces farmens fe répandent fur les branches des arbres voifins & parviennent à couvrir leur {omet. Alors ces farmens sinclinent vers la terre & deviennent très-ra- meux ; de l'aiffelle des feuilles de ces rameaux , naïflent des bouquets de fleurs charnues , cylindriques, vertes & folitaires: le pédon cule par- ticulier eft garni d’une écaille charnue, qui embraffe la moitié du pé- doncule commun. Ces fleurs font fort grandes , elles ont plus de deux pouces de diametre. Les pétales font blancs en dedans , verdâtres en dehors, ondulés, charnus, étroits. Ces fleurs font décrites & figurées parle P. Plumier, par Mérian , Plante Surinamenfes, & leur caraëtere fe trouve dans le Sy/ema Plantarum, de M. Linnæus. La partie poftcrieure devient une baie à trois côtes ; elle eft oblon- gue,verdatre, charnue, fucculente,remplie d'une menue femence brune qui eft enveloppée de cette fubftance fucculente, Quand cette baie eft féche ,elles’ouvre en trois valves & laïfle tomber fes femences: elle a en- viron fix à fept pouces de longueur fur deux de diametre ; on peut la comparer , pour la forme , à une figue banane. Il faut obferver que les arbres qui fe trouvent couverts par l'Epidendrum-Vanille, font abri- tés par des arbres voifins, plus confidérables, plus gros , plus grands & plus rameux. On connoît à Caïenne trois efpeces de Vanille, qu’on peut diftin- guer en grofle Vanille, petite Vanille , & en Vanille longue. Les unes & les autres n’ont aucun aromate, lorfqu’elles font fraîches & qu'elles n’ont point été préparées ; mais elles acquierent un goût agréable, une odeur fuave & aromatique par la préparation. La baie de la petite Vanille a environ trois pouces de longueur fur environ un pouce & demi d’epaifieur. 80 Obférvations fur la Vanille. La troifiéme efpece , qui eft la Vanille longue , figurée par le Pere Plumier , a fouvent plus de neuf pouces de longueur fur un demi-pouce d’épaifleur. Lorfque j'ai vu, en voyageant dans la Guiane , ces deux efpeces de Vanilles defléchées fur les Epidendrum , elles étoient quelquefois fi féches, que ces baies paroiïfloient des capfules grêles, féches , caflan- tes, ouvertes en fois valves de la pointe à la bafe , répandant un nombre infini de femences brunes , femblables à celle de la grofle Vanilie. Les Epidendrum qui portent la petite & la longue Vanille ne dific- rent en rien de l'Epidendrum, qui donne la groffe Vanille. Culture des Epidendrum-V'anilles. L'Epidendrum - Vanille indique lui-même fà culture; 1l n’y a qu'à obferver leslieux où il croît & la maniere dont il y fubfifte , les moyens dont il fait naturellementufage pour vivre, s'élever & fe foutenir. En fe conformant à toutes fes habitudes, l’on fe procurera, fans aucun doute, en peu de temps une plantation confidérable de cet Epiden- drum, & des récoltes furabondantes à la confommation qui s'en fait en Europe. Ces Epidendrum ne fe trouvent que fur les rives des Criques & dans les lieux circonvoilins , fujets à étre fubmergés par les grandes marées, Au bord de ces Criques & dans les lieux circonvoifins , viennent aboutir des forêts de haute futaie , & fouvent des mangliers & des paletuviers, arbres que l’on quitte à mefure qu'on s'éloigne du bord de la mer en montant les rivieres. On voit donc que cette plante aime à être arrofce par l'eau falée ou faumatre , puifque ce n’eft que dans les lieux inhabités, incultes , couverts par de grands arbres, toujours humides & fouvent innondés , qu'on trouve des Epidendrum-Vanille; on ne doit les chercher que dans de pareilles lieux. Dans les différens voyages que J'ai faits, tant à Sinémari, à Courou , Orapu, au Comté de Gènes, à Tonegrande & à Caux , &c. je n'ai jamais découvert cet Obfervations fur la Vanille. 81 cet Epidendrum dans les déferts ; maïs j'en ai toujouts apperçu , aufli- tôt que je fuis arrivé au bord des criques &rivieres où la marée fe faifoit fentir, & dans les autres lieux faumäâtres & marécageux. Ces deux efpeces d'Epidendrum , qui donnent les fruits qu'on nomme grande & petite Vanille , prennent leur nourriture dans la terre, & s'étendent communément fur le tronc de différens palmiers, en gagnent le fommet & en couvrentla rête , les farmens s’entrelacant à la bafe des feuilles: ces palmiers forment des forêts fur le bord des rivie- res qui font fubmergées par les marées ; ils font connus fous les nom de Comon , Bache , &c. Lorfqu'il arrive que les farmens inféricurs de ces Epidendrum font coupés par les Chaffeurs ou les animaux fauva- ges, les farmens fupérieurs fubfiftent encore, parce qu'ayant poufle de leurs nœuds des racines, elles senfoncent dans la terre, qui fe trouve ramañlée & accumulce dans les creux & les goûtieres que forme la réu- nion des feuilles des palmiers, terre qui eft apportée par le vent, & rete- nue par les feuilles. Les Epidendrum , dans cet état, font à couvert des rayons ardens du foleil , & font toujours entretenus frais & humides , tant par l’éva- poration des eaux faumâtres & l'air falin, que par des brouillards & des pluies abondantes. Cela ne veut point dire, que ces Epidendrum foienc d'une efpece parafite , puifque , quand on vient à détruire une forét de Palmiers, & quil en refte quelques pieds folitaires fur le fommet d’un tronc garni de pieds d'Epidendrum , comme j'ai eu occafion de lobferver , ces Epidendrum jauniflent dans toutes leurs parties , ils deviennent filandreux, coriaces, durs , moins fucculens, & infenfiblement périffent ; parce que la pluie réicérée entraine la terre dans Jaquelle ces plantes prenoient leur nourriture. 82 Obfervations fur la Vanille. Maniere de muliiplier les E pidendrum-V'anilles. Rien n’eft plus facile que d'étendre cette culture ; la plante indique elle-même la maniere felon laquelle elle défire être traitée, ainf que le fol & les pofitions qui lui conviennent. Comme cette plante eft farmenteufe , que fes farmens font noueux & qu'il poufle de chaque nœud des racines , il faut couper & divifer ces farmens en plufieurs portions , & obferver qu'à chaque divifon il y ait au moins deux nœuds; on pique en terre, au pied d'un arbre, deux ou trois de ces farmens, en obfervant qu'il y ait hors de terre, un nœud duquel puiffent fortir les jeunes poufes. L’Epidendrum indique qu'il fe plaît dans un terrein humide , très- abrité du foleil & fubmergé par les fortes marées. Il faut donc employer à cette cultureles terres abandonnées , & c’eft au pied des arbres qui y croiïflent , qu'il faut planter l'Epidendrum-Vanille. Pour une plus grande facilité , il faut avoir foin d’arracher toutes les plantes bafles & les grimpantes qui y croiflent, afin de pouvoir vifiter & parcourir le ter- rein , en éloigner les ferpens, ou tout autre animal avec lequel on ne fe familiarife pas volontiers; par ce moyen ,onfe trouve une vafte plan- tation d'Epidendrum.Vanille aifée à récolter. Ces lieux ne font pas les feuls où l'Epidendrum- Vanille puifle être élevé; tous les habitans de l'Ifle de Caïenne & de la Guiane ;, qui ont des criques dans leur terrein , peuvent planter des Epidendrum - Va- nilles , quoiqu'il ne foit pas fubmergé par les marées : comme les cerres font bafles & fabloneufes , les eaux des criques filtrent au tra- vers; & en creufant tout au plus un pied , on trouve de l’eau faumä- tres. De pareilles terres conviennent àla végétation de ces Epidendrum; je les ai vues prefque par-tout abandonnées par les habitans & couver- tes d'arbres: donc les perfonnes qui propofent cette culture doivent étre à leur aïfe fur le moyen de fe procurer du terrein. Obférvations far la Vanille. 83 Préparer la Vanille, pour la rendre d’une odeur fuave, aromatique G marchande. Les trois efpeces de Vanille dont nous avons parlé , font toutes trois fufceptibles de la même préparation: elles acquierent toutes la même odeur, plus ou moins fuave : elles peuvent être employées aux mêmes ufages; c'eft aux perfonnes qui s'en fervent, à reconnoître la- quelle des trois eft la plus agréable ou d’une vertu fupérieure. Cette préparation à beaucoup de rapport à celle qu’on pratique, pour conferver les prunes à Tours, à Brignoles, à Digne, &c. de même que les raïfins qu'on nous envoie de Naples & de la Ciouta, &c. qu'on connoît fous le nom de Prunes de Brignoles & Pauce. Lorfqu'on à aflemblé douze Vanilles, plus ou moins, on les attache, ou on les enfile en maniere de chapelet, à la partie poftérieure ,le plus près poflible de leur pédoncule: on a un chaudron ou tout autre vafe qui aille fur le feu , on le remplit d’eau claire & limpide qu'on fait bouillir ; l’eau étant bien bouillante, on y trempe les Vanilles pour les blanchir, ce quis’opere dans un inftant; cela étant fait , l'on tend & l’on attache par les deux bouts oppoés , le fil où font attachées ou enfilées les Vanilles, de maniere qu'elles fe trouvent fufpendues à un air libre, où Le foleil frappe , pendant quelques heures du jour. Le. lendemain, avec la barbe d’une plume, ou avec les doigts , on enduit la Vanille d'huile, pour qu’elle fe defféche avec lenteur , pour la préferver des infeétes, des mouches qui n'aiment pas l’huile, pour que l'épidermene fe defféche point, ne devienne pas coriace & ne fe racornifle point,enfin pour que l'air extérieur ne la pénétre pas & pour la conferver toujours molle. On obferve d’entourer fes baies avec un fil de coton imbibé d'huile , afin qu'elles ne s'ouvrent pas & qu’elles puiflent contenir les trois valves. Tandis qu’elles fontainfi fufpendues , pour être deflcchées, il en découle par l'extrémité fupérieure qui eft renverfée ,une furabon- dance de liqueur vifqueufe ; on prefle légérement la baie, pour facili- ter {e paflage à la liqueur : avant de la prefler; on trempe fes mains dans l'huile & on réitere la preflion deux ou trois fois par Jour. L 2 84 Obfervations fur la Vanille. Quand ces baies ont perdu toute leur vifcofité , elles fe déforment ; deviennent brunes, ridées, molles, à demi-féches, & diminuent au- delà des trois quarts de leur grofleur. Dans cet état, on les paile dans les mains ointes d'huile , on les mec dans un pot vernis pour les con- ferver fraîchement: il eft bon de les vifiter de temps à autre, & d'ob- ferver qu'elles ne foient pas trop enduices d'huile , parce qu'elles per- droient de leur odeur fuave. Voilà la maniere ufitée par les Galibis & Caraïbes naturels de la Guiane, & par le Garipons transfuges du Para, Colonie Portugaife, qui eft fur les bords de la riviere des Amazones. Je me fuis fervi de pots vernis, quoiqu'ils ne cuifent que des pots fans vernis; j'indique ceux que j'ai mis en ufage , parce que je les crois préférables à ceux qui ne font pas vernis. M. de Kercore , Créole de Caïenne, avoit voulu cultiver l’Epiden- drum-Vanille ; il en planta un pied au bas d’un arbre folitaire, près de la maïfon qu'il habite , lorfqu'il eft à fa campagne. J'obfervai que cet Epidendrum étoit parvenu à s'appuyer fur les branches de ce Jeune arbre ; cependant il étoic jaune ; languiflanc & ne produifoit point de Vanilles. Ces fortes d’eflais, quoique faits légérement , prouvent ce qui a été dit à ce fujet. Cette plante ne demande point de grandes avances de la part de ceux qui lelevent ; elle n’exige ni labour, ni taille, ni échalats; deux hommes font en état de piquer , ou planter beaucoup de far- mens en peu de temps. Comme les baies de Vanille ne müriflent pas toutes enfemble , deux hommes pourront aufli en faire la ré- colre. Les logemens néceflaires pour l'exploitation d'une plantation de Vanille, doivent étre placés fur une hauteur , expofes à l'air libre & au foleil. Ces logemens confiftent en trois cafes, conftruices de palifla_ des ou clifilces & boufillées de mortier fait avec de la verre mélée, foic de paille hachée, foit de boufe de vache ou d'autre matiere ; on les couvre en feuillage ou en paille. Deux de ces cafes ferviront à loger les * deux ménages, à crendre la, Vanille & à l'écuver , fi le temps eit trop humide ou pluvieux, Obfervations fur la Vanille. 85 Une caifle de fix pieds cubes, qu'on enfermera dans la troifiéme cafe, fuflira pour contenir , je penfe, plus de Vanille, qu'il ne s'en confomme annuellement dans le monde entier. Par cette médiocre con- fommation , par le petit nombre d'agriculteurs néceflaires pour une pareille exploitation , l'on conçoit facilement le peu d'importance d'une femblable culture. Je ne conçois pas comment il y a des gens aflez hardis, pour propofer au Miniftere , des cultures qu'ils ignorent entiérement; leurs Mémoires promettent beaucoup plus que leurs Auteurs ne peuvent tenir. Pourquoi ces hommes à projets fi bien digérés par écrit, ne les mettent-ils pas en pratique pour leur compte, puifqu'ils les difenc fi lucratifs ? Ils objectent que c’eft pour le bien général , pour le bien de l'Etat , que depuis nombre d’années ils travaillent; mais ce patriotifme ne fait que couvrir un intérêt perfonnel. Lorfque des eflais ne font pas plus difpendieux que celui de la culture de la Vanille , il eft à propos de les faire & de les répéter avec diverfes circonftances : mais quand on propofe,;pour de nouveaux objets de cul- ture & de commerce , des projets qui ne peuvent s’exécuter fans de très-grofles avances, il eft eflentiel de confulter des gens capables d'ap- précier la poflibilité, les frais & les avantages de ces projets. Combien de gens n’excirent le Gouvernement ou des Compagnies à des entreprifes de ce genre, que pour faire fervir à leur utilité par- ticuliere les fecours qu’on leur fournit pour le bien public. C’eft l'ef- pérance & prefque la certitude des profits confidérables qu’on retire de ces abus de confiance, qui font qu'à chaque changement de Mi- niftre , celui qui entre en place fe trouve accable de projets, dont la plupart ont déja été préfentés à fes Prédécefleurs. Quelquefois le Mi- niftre , déja féduit par le défir de faire l'avantage de l'Etat, & trompé ou trop peu infiruit par ceux qui l’approchent, facilite l'entreprife pro- jettée, c'eft-a-dire, fait des avances d'argent ou d’autres fecours. L’Au- teur du projet emploie beaucoup de temps à prendre fes mefures ; il grofhit les obftacles imprévus , & fait de nouvelles demandes qu'on 86 Obëfervations fur le Mufcadier. accorde pour ne pas perdre le fruit des premieres avances. Que le Miniftre vienne à mourir ou foit déplacé , l’Entrepreneur fait voir au Succefleur de nouvelles difficultés; ou celui-ci , qui n’a point le projet auf à cœur, parce qu'ilin’y a pas été difpofé avec!la même chaleur , par des Mémoires & des follicitations, confent qu'il foit abandonné; alors l'Entrepreneur fe trouve d'ordinaire plus riche de ce que l'Etat a perdu ; ou bien l’entreprife ‘eft pouffée plus loin , mais n’eft pas conduite à fa fin, parce que fon auteur eft trop peu inftruit pour avoir fait une bonne fpéculation , ou trop intérefle pour avoir employé les moyens néceflaires à la reuflité. Enfin on voit encore la plus heureufe exécu- tion d'un projet n'avoir pour l'Etat aucun des grands avantages pro- mis , parce que l’objet de culture ou de commerce eft, par fa nature ou par diverfes circonftances , incapable de remplir les efpérances conçues trop légérement. C’eft fur-rout dans les Colonies où le Mi- niftere ne peut éclairer la conduite de ceux qu'il emploie, que des entreprifes très-difpendieufes ont d’aufli ficheux fuccès. Eflayons, en bon Citoyen, d'indiquer la maniere dont les projets de culture nou- velle dans les Colonies doivent être apprécics; heureux fi, après avoir fervi l'Etat avec intégrité dans les emplois qu'il m'a confiés , mes obfer- vations & mon expérience peuvent lui être encore de quelque utilité. Pour rendre plus fenfible ce que jai à dire fur les projets de nou- velle culture aux Indes orientales ou occidentales, je prendrai un pro- jet qui ait en fa faveur de féduifantes raifons , en même-temps qu'il a contre lui d’autres raïfons crès-puiflantes; c'eft le projet d’avoir les épi- ces fines cultivées dans nos Colonies ; projet dont on fatigue , depuis trente ans, les Miniftres, & qui a déja coûté confidérablement, foit en avances, foit en récompenfes ; il me paroît très-propre à la difcuflion dont je me propofe de donner un exemple applicable aux autres entre- prifes de ce genre; & entre les épices, je choifis la Mufcade. T° Il faut cultiver le Mufcadier qui donne la belle Mufcade du com- merce ; mais les Hollandois mettent les plus grands obftacles à la for- tie des plants de ce Mufcadier & des fruits propres à germer. Comment s’aflurera-t-on que les gens chargés de procurer ou d’en- lever ces plants & ces fruits, ne nous ont poinc trompés fur l'efpece; Obffervations fur le Mufcadier. 87 il n’y a point de Botanifte en Europe ni aux Indes, ailleurs que dans les poffeffions Hollandoifes , qui connoifle cet arbre précieux ; eft - il sûr que Rumph ait écrit le fecret de fa Compagnie ? Il fera bien tard de s'inftruire, s'il faut attendre la récolte des fruits pour fçavoir ce qu’on poñlede, & peut-être apprendra-t-on alors qu'on a été trompe, & qu'on a perdu le temps & les frais de la culture. II° Suppofons qu'on ait réufli à fe procurer quelques pieds de la bonne efpece de Mufcadier , où le cultivera-t-on ? Avons-nous une pofition pareille à celle des Ifles du Gouvernement de Banda pour le climat, l'élévation du fol , la qualité de la terre, les faifons & les au- tres circonftances qui influent fur la végétation. Ce n’eft ni lIfle de France ni l'Ifle de Bourbon; outre qu’elles font beaucoup plus éloi- gnées de l'équateur que Banda , les nuits froides , fept à huit mois de fécherefle, où les feuilles font couvertes de poufliere , fe recoquillenc &, tombent , enfin la violence & la fréquence des ouragans ne per- mettent pas d'y faire réuflir un établiflement de ce genre. La Guiane paroît, par fa proximité de l’équateur , la plus convenable de nos Co- lonies pour la culture du Mufcadier ; mais elle paroît privée de plu- fieurs qualités néceffaires , puifque le vrai Cannellier , le Poivre & le bon Girofier qu'on a tenté d'y multiplier, n'ont pas réufli. II° Mais je veux que le Mufcadier puiffe croître & fe multiplier dans quelqu'une de nos Colonics , quelle eft celle où l’on cultive des terres affez éloignées des bords de la mer, pour que ces plantations élevées à grands frais , ne foient pas détruites par nos ennemis, à la ptemiere guerre que nous aurons avec une Puiflance maritime ; & l'intervalle des guerres fera-t-il fuffifant pour que les plantationsfoientrenouvellées & que leur récolte dédommage des travaux & des non-valeurs. IV° Il ne fuffit pas d’avoir le bon Mufcadier cultivé en quantité pro- fiable dans quelques Colonies , & que les plantations y foient préfer- vées de tout défaftre , quelle certitude a-t-on que ces Mufcadiers y feront d'une aufli bonne qualité qu'à Banda, & d'un aufi bon produit. Perfonne ne peut même s’autorifer des plus légers efais, pour concevoir des efpérances. Rumph prétend qu'il n'y a pas de bonnesMufcades dans le refte de cet Archipel Indien. 88 Olfervations für la Vanille, N° Si nous parvenons à nous procurer le vrai Mufcadier , à le mul- tiplier ,à le conferver , à le faire rapporter de bons fruits , les autres na- tions de l'Europe qui ont des Colonies encore plus avantageufement fituces que les nôtres , ne tarderont pas à cultiver ce Maufcadier ; '& la Mufcade , dont la confommation n’eft certainement pas immenfe , devenue bien-tôt très-commune & à bas prix , ne fera plus un objet de commerce utile n1 même une culture profitable pour le Colon. Or de pareilles cultures manquées, ne font pas feulement préjudiciables par la perte du temps & des avances, le Colon fe dégoûte du travail, & enfuite il ne trouve plus de préteurs qui l'aident. VI Je fuppole encore que les autres peuples , rivaux de commerce, ne goûtent pas Votre opération, & vous laiflent faire, avec les Hol- landois, ce petit négoce de la Mufcade, il faut vous attendre à culti- ver long - temps le Mufcadier avant qu'il vous rapporte les frais de culture; 1° parce que les Hollandois qui recueillent beaucoup plus de de Mufcades qu'il ne s’en confomme , qui en brûlent prefque tous les ans, & à qui il en coûte moins pour la culture & le tranfport, font en état de la mettre à fi bas prix, que la vôtre vous reftera ou fera don- née à perte; 2° parce que fi vous la tenez chere en France, ce fera la contrebande étrangere qui fournira la moitié de votre confommation. VII Je vous accorde que le Colon trouve un débit facile de fa Mufcade, & que le profit de la vente foit au-deflus des frais de culture & de tranfpoit; il refte encore à confidérer , fi ce profit égalera celui des autres cultures, &fila culture facile ne fera pas abandonner des cul- cures plus difficiles, mais plusprofitables à l'Etat, plus aifées à conferver pendant la guerre ou à rétablir après fes ravages. Les opérations que fe- ront alors les Hollandois, ne nous feront-elles pas plus préjudiciables que ce gain médiocre ? car ils peuvent ou augmenter d’autres denrées, ou en refufant de nous les vendre, nous obliger à les acheter beaucoup plus cher de la feconde main, ou en ne prenant plus chez nous cer- taines marchandifes, nous priver de la défaite & du retour. Mais voilà aflez d’objettions pour donner l'idée de la maniere dont il feroit à fouhaiter que les projets difpendieux ou fujets à de grandes confequences , fuflent difcutés. Voyons maintenant, par lhiftoire de ce qui Olférvations fur la Vanille. 89 qui seft pañlc depuis vingt ans , pour procurer à nos Colonies ta cul- ture du Mufcadier , fi les recherches & les eflais que nous indiquons comme néceflaires à la réufñlite des entreprifes de ce genre, font indif- penfables pour en apprécier la poflibilicé & l’ucilicé. Au mois d'Octobre 1753 ; M. Aubry , Capitaine Armateur du Saint- George, venant de Batavia , arriva à fIfle de France avec plufieurs plants de Mufcadier ; ils furent diftribués à trois perfonnes, dont tous les foins & les attentions ne purent les empêcher de périr. M. Le Poivre, employé par la Compagnie des Indes, déclara , le premier Oétobre 1755 , que l'année précédente, 1754 ; à fon retour d'un voyage aux Ifles Manilles , il avoit apporté à l'Ifle de France cinq plants de Mufcadier qu'il avoit diftribués à diverfes perfonnes de la Colonie , & qui étoient peris. Il me fut reproché, lors de cette dé- claration par M. Le Poivre, d’avoir dit que ces plants n’écoient pas des Mufcadiers : en effet, je les avois jugés des Calaba de Plumier , fur lap- perçu d'un de ces plants chez une perfonne qui le gardoit dans un en- tourage affez grand où je n'entrai pas, & fur le refte d’un de ces plants montre au Confeil par M. le Juge. Le Capitaine Aubry demanda de retourner pour chercher de nou- veaux Mufcadiers, efpérant que les plants plus forts ou plus nombreux qu'il fe propofoit d'apporter à ce fecond voyage, réufliroient mieux ; mais , au grand regret de cet Armateur, ceux qui avoient le droit de nommer à cette commiflion, la donnerent à M. le Brun , Capitaine de la Frégate la Colombe, &à M. Le Poivre qu'il prit fur fon bord. Le Vaiffeau fut de retour à lIfle de France, le 4 Juin 1755; mais ce ne fut que le 30 Septembre fuivant, que M. Le Poivre préfenta Re- quête au Confeil de lle, pour qu'il lui plût recevoir & faire exami- ner par des perfonnes capables, les graines & plants qu'il avoit apportés de fon voyage. J'eus ordre de me trouver à cette réception, & voici ce quife pañla à mon égard dans cette féance. Nous étions tous, je crois, animés par le defir de remplir notre devoir & par notre attachement aux intérêts de la Compagnie ; mais J'étois le feul dontla connoifflance & la recherche des plantes fuflent l'occu- pation principale, & celui dont le fentiment étoit le plus de confc- quence pour nos Supérieurs, ce qui me fit faire de ces fubftances M 90 Obfervations fur la Vanille. l'examen le plus attentif; mon fentiment fe trouva très-contraire aux ef pérances que l’on avoit de pofléder le Mufcadier ; mais , foit parcequ’on n’abandonne pas aïifément les idées flatteufes , foit parce qu’on n’ofa pas direà M. Le Poivre , fur ma parole &fur mes preuves, qu'il avoit été trompe, foit enfin parce que les détails ou caraéteres des plantes paf fenc, auprès des perfonnes qui ne font pas Botaniftes, pour des re- cherches trop minutieufes & peu effentielles, je fus charge par le Con- feil de cultiver le plant & lés baies prefentés fous le nom de Mufcadier & Mufcades germantes ou propres à germer. On penfe bien qu'après les altercations que ma différence d'opinion avoit occafionnées au Confeil entre M. Le Poivre & moi,je refufaide me charger de la culture de ces fubftances , dans la crainte que le mauvais fuccèsne fütun prétexte de me calomnier,& j'ajoutai que M. Le Poivre, les cultivant depuis trois mois ,il pouvoit continuer , fur-tout ayantun Jardinier blanc à fes ordres; mais le Confeil ufa de fon autorité pour me contraindre. Ce que l'état de ces chofes pouvoit faire préfumer > arriva bientôt. Malyré tous mes foins, le plant qui étoit déja malades puifque , felon le procès-verbal de préfentation, « Ses trois feuilles pa- » roifloient avoir été un peu brülées , ou par le foleil ou par quelque » air falin». Le plant, dis-je , avec le germe féparé, périrent. Le 29 Oétobre je repréfentai & remis le tout au Confeil, qui m'en donnaune décharge. Comme le procès-verbal, dreffé lors de la préfentation, ne conte- noit pas mes dires avec exactitude, ou par la faute du rédacteur , ou par la mienne , & que Jj'avois acquis de nouvelles connoïffances en tranfplantant ce qui m'étoit confié & en le cultivant, je préfentai, durant cet intervalle, au Confeil deux requêtes, où j'expofois de nou- veau & confirmois mes opinions oppofées à celles de M. Le Poivre, par mes obfervations & par la comparaïfon des plants avec les def criptions des Auteurs. Ces pieces n'ayant point été confignées dans les archives du Confeil, comme je le demandois, je crus devoir en en- voyer une copie à la Compagnie des Indes, pour conftater mes fen- timens & ma conduite : en voici l'extrait. On dit, dans le procès- verbal, que jai reconnu des noïx mâles & femelles , ze//es qu’elles fortent de deflus l'arbre. Je n’ai pu n’exprimer ainfi, puïfque ces noix croient {ans le brou qui les couvre alors, En préfence du Con- Oéfervations fur la Vanille. ot feil,je pris entre mes doigts une des baies préfentées comme propre à germer : la noix, proprement dite , étoic ridée , féche, avec moifif- füre; ce n’eft pas ainfi qu'elles fortent de deflus l'arbre & qu’elles font propres à la végétation. Le jeune plant à trois feuilles étant comparé à la defcription& à la figure de Rumph , ne me parut point du tour être un plant de Mufcadier bien loin d’être la vraie efpece, dont M. Aubry de Bengale m'avoit montré des plants fecs & desfruits. J'ai lieu de croire que ce plant n’écoit pas adhérent à la noix, qu'il touchoit, felonie procès-verbal, parce qu'il n’eft pas ordinaire qu'un fruit poufle une tige haute de quatre pouces & demi de haut, & de trois lignes de circonférence par le bas fans avoir de racines. Ce fruit ma femblé une Mufcade femblable à celles qui fe vendent à Keyda;ilyavoitaufli dans fa terre des noix d’arec, dont une fut reconnue pour telle au goût, & une autre avoit pour radicule & germe des corps étrangers. Je nai répété ces détails , que pourles perfonnes qui ont entendu dire que j'avois arrofé ce plant & ces baies avec de l’eau chaude , & qui n'étant ni mes fupérieurs ni mes connoiflances, n’ont pu être détrom- pés par les piéces envoyées à la Compagnie, ni par le récit de ce qui s'eft pañlé, & à qui perfuadera-t-on qu'un homme , que le goût pour les plantes, fait aller deux fois à 2000 lieues de fa Patrie, fait courir les foréts de la Guiane, au rifque d'y péri affafliné , empoifonné , piqué des ferpens, &c. fera mourir un arbre que fes amis, fa Patrie, que toute l'Europe enfin , voudroit voir & pofltder 2 N'aurois-je pas partagé la gloire d’en avoir enrichi nos Colonies? & quel eft l'hom- me, fur-tout le Voyageur , qui n’a pas le defir d’étre cité dans la po- ftérité, comme ayant été utile à fa Parrie , aux hommes en général , & ce fentiment à été l’origine de trop de chofes utiles, pour qu'on le blime. Voilà des motifs dont chacun fera toute ma vie mille fois plus puiflant pour me faire agir, que la plus jufte vengeance. On a encore voulu faire foupçonner un plus vil motif, celui d'avoir été gagne par les Hollandois. Si l’auteur de ce foupçon atroce eùc laïflé quelque trace que j'eufle pu fuivre légalement, je l'aurois pourfuivi en Juftice. Mäis la récompenfe, en ce cas , auroit été proportionnée au bienfait, & ma fortune porteroit les marques de la reconnoiflance des Hollan- dois. Cependant je défis Le calomniaceur de montrer les moyens de fa M 2 92 Obfervations fur la Vanille. fortune auffi purs que ceux par lefquels je me fuis feulement afluré le néceflaire, quoique nous foyons, l'un & l’autre, parti à peu près du même point. Mais le peu de fuccès des eflais faits depuis ce remps fur des milliers de Mufcades & Mufcadiers, mejuftifieroit encore, fij'en avois befoin. Je reviens aux faits , qui font partie de l’hiftoire du Muf cadier dans nos Colonies. On à fair encore diverfes tentatives pour fe procurer les épiceries fines; & prefque tous les Vaifleaux , dont la deftination favorifoit ce projet, ont reçu des inftruétions relatives à leur acquifition ; je ne parlerai que des expéditions qui ont eu un fuccès venu à la connoiïffan- ce du public, national & étranger. La Corvette, l'Etoile du matin , commandée par M. Etchevery partie de l'Ile de France, revint en 1770, avecune grande quantité de graines & de plants de Girofliers & de Mufcadiers enlevés, dit-on ; dans des Ifles voifines de Gilolo ; la Flutte du Roi, l'Ifle de France, commandée par M. Coctivi, & la Corvette La néceflaire, com- mandce par M. Corde , chargées des mêmes inftruétions , furent de retour en 1772 , avec beaucoup de plants & de graines, tant de Mu£ cadiers que de Giroflers, qui venoïent également de l'Ifle de Gilolo & de fes environs. Dans la derniere édition d'un Ouvrage , qui eft curieux & bien écrit , & à quiiline manque, pour étre lu avec confiance, que d'a- voir cité les Auteurs dont font tirés la plupart des récits : dans ce Livre ; dis-je, on prétend que « le 24 Juin 1770, il a été porté dans » l'Ifle de France 400 plants de Mufcadier 10000 noix mufcades ou #germces ou propres à germer, 7o plants de Girofliers ,une caifle de » Girofle, dont quelques-unes étoient germces & hors de terre : ces » richefles ont été diftribuées aux Colons, pour eflayer tous les terreins » & toutes les expofitions. La plupart des plants ontpéri, & il eft vrai- »femblable que les autres ne porteront pas de fruits ». Encore fi on nous eùt fait parvenir en Europe quelques-unes de ces Mufcades & quelques plants de Mufcadier pour tenter de les élever dans des ferres chaudes, comme on a fait pour le Café , ou du moins pour mettre dans nos herbiers; les dépenfes & les travaux de trente ans euflent fervi à augmenter nos connoïfflances botaniques, à fatisfaire la curio- Obfervations fur la V’anille. 93 fire, enfin il refteroit quelque chofe de ces tentatives : peut-être le re- tour de 1772 nous procurera-t-il ces avantages. J'ai oui dire à des perfonnes trèsen étatde voir & de rendre compte de ce qu'ils ont vu, que lefeû Roi Louis XV, & l'Academie des Sciences de Paris,avoient reçu de vraies Mufcades, qui leur étoient annoncées comme propres à la végétation. Quoique plantées avec attention & très-foignées, ces Mufcades ont pourri; on a même foupçonné, par l’e- xamen de quelques baies , qu’elles avoient éte tirées de l'eau-de-vie , dontelles confervoient encore un peu d’odeur : ainfi tout nous porte à croire que l’on n’a pas encore pu {e procurer la vraie Mufcade en état de germer, ni des plants du Mufcadier du commerce; que les Mufca- diers & les Mufcades que fe font procurés les Argonautes de la Muf- cade, font des Mufcadiers fauvages dont font remplis les Ifles de l'Ar- chipel Indien, & que beaucoup de ces Mufcades qui nous viennent par les Vaifleaux d’Afie , font la Mufcade commmune aux Philippi- nes, Manilles, Molucques , à Keyda fur la côte de Malabar, & celle- ci fe vend fraîche dans les Bazars ou Marchés de l'Inde, ainfi qu'aux endroits précédens. Les Hollandois n'ont pas détruit les efpeces qui ne font d'aucune utilité dans le commerce, par leur défaut de qua- lité; & il ne faut pas beaucoup de courage ou de peine pour {e pro- curer ces elpeces. Mais , felon Rumph, plus le Mufcadier eft cloigné de Banda, plus il eft fauvage & plus les noix font mauvaifes: elles {ont aufli beaucoup plus petites & moins parfaites. Or Gilolo paroïît être à 6o ou 80 lieues de Banda. Les faits généraux relatifs au Giroflier , font à peu près les mêmes que pour le Mufcadier, & les réflexions qui précédent font également applicables au premier. L’efpece qui donne le vrai Girofie, ne fe cul- tive que dans trois Ifles voifines d'Amboine; mais il y a dans prefque routes les Iles de l’'Archipel Indien, des Girofliers fauvages, que les Hollandois ont négligé de détruire, parce qu'ils ne donnent pas le Girofle marchand. Le Gouvernement regrettera fans doute les dépenfes que lui ont fait faire, depuis trente ans, ceux qui lui ont tant vante la poflibilité & les avantages infinis de la reuflite de ce projet ; projet qui, comme on l'a vu ci-deflus, eût été remis à un autre temps , fi on l'eût foumis 94 Offervations fur la Vanille. à l'examen d’autres perfonnes que les Entrepreneurs ou Intéreffés , parce qu'on n’articuloit pas des effais bien conftatés , qui prouvaflent du moins la poflibilité d’obtenir le vrai Mufcadier , de le faire croître, multiplier & rapporter du fruit dans les Colonies, enfin de le conferver un nombre d'années contre les intempéries du climar, les ouragans & autres accidens fréquens. M. de la Bourdonnais , à qui prefque tous les projets utiles font venus à l’efprit , qui avoit toutes les qualités néceffaires pour faire réuflir ceux qu’il auroit jugés poflibles, & auquel j'ai entendu attribuer dans plufieurs Colonies la moitié de ce qui a été fait de plus avantageux, s'étoicoccupé de celui des épiceries; mais avec prudence & économie. Voulant d'abord s’aflurer de la poflibilité de cultiver cet arbre précieux dans nos Colonies, il avoit fait apporter à l'Ifle de France le Can- nellier de Malabar , le Poivrier de Mahe & le Myrobolan; mais la guerre qui furvint , l'empécha de fuivre ces effais. Le Cannellier & le Poivrier fubfftoient encore à Moka en 1763, mais fans y fleurir, malgré les foins que je me fuis donné: le Myrobolan étoit aufli à Montplaifir, & formoit un grand arbre qui ne fleurifloit pas plus que les précédens. M. de Godeheu me procura de nouveaux plants du Cannellier de Ceylan, que je cultivai de maniere qu’en cinq ans ils ont fleuri & fruétifié. Les baies de ces arbres les ont multiplié & ont formé les plants qui font répandus dans l'Ifle ; on a même fait pañler en France des baies qui y ont bien levé & ont fourni du plant qui a été envoyé à Caïenne: voilà celle des épices qui promet le plus de réuflir. Tous les faits & les réflexions qu’on vient de lire , nous démontrent combien il feroic utile que des projets pareils à celui des épiceries fines, fuffent jugés par des perfonnes capables d'apprécier cesentreprifes, in- ftruites par les voyages, le commerce , la leéture de cout ce qui a été écrit en ce genre , &! poflédant les principes & la pratique de lagri- culture ; car il faut la réunion!de toutes ces connoiflances pour déci- der dela poflibilité , des moyens, des obftacles & des avantages des projets d'agriculture & de commerce; chacun des membres doit étre confulté d’abord féparément & enfuire en comité, & n'avoir aucun 6fr poir de prendre partaux profs du projet, 25 ne CINQUIÈME MEMOIRE. O'B,S ERVIA T EO:NS Sur divers Palmiers & plufieurs de leurs ufages: Des Palmiers. Le. Caraïbes tirent un avantage fingulier des différens Palmiers qui croiflent naturellement dans la Guiane. L’utilité fi multipliée de cette famille d'arbres , m'avoit engagé à étudier & ramafñler toutes les ” efpeces de Palmiers que j'avois occafion de voir ou de me procurer ; mais les mémoires & les échantillons ont été perdus pour moi, par la négligence ou la mort de la perfonne qui receyoit mes envois. Voici ce que J'ai pu recucillir de mon Journal. = De plufieurs Palmiers avoira: Les différens Palmiers dont le trenc ou les feuilles ont des épi- nes , font nommés à Caïenne Ayoïra : ce genre de Palmier eft her- maphrodite. e La membrane qui enveloppe le caire (r) des avoira, cft ou rouge de corail ou jaune doré , ou jaunitre. Leursnoïx, de diverfe grofleur, abon- dent plus ou moins en huile & en beurre, excepté une variété dont lenveloppe eft noire. Le Palmier avorra, eft le plus grand de toutes les variétés de certe efpece; il s'éleve fort haut, &fontronc a huit à dix pou- (1) Le caire eft l'enveloppe des noix des fruits du Palmier ;la membrane qui cache le fruit des Palmiers de Caienne, a plus de confftance que celle qui rapille le fruit du Palmier Cocotier, 56 Obfervations fur les Palmiers. ces environ de diametre ; il eft garni, de même que fes feuilles , d’épi- nes roides & aiguës : fes fruits font ovoïdes, de la grofleur d’une noix, de couleur jaune dorée, légérement velus. Dans le caire eft une fub- ftance jaune & onétueufe , que les finges , les vaches , les cochons & autres animaux mangent. Les Européens, à l'exemple des Naturels du pays , extraient de lhuile, & un beurre de lavoira. Pour sen procurer l'huile , on met lavoira dans un canot , dans une barri- que ou dans une foffe qu’on pratique exprès; une de ces trois cavités étant remplie d’avoira, ces fruits s'échauffent & éprouvent une efpece de fermentation qui procure le moyen d'enlever toute l'enveloppe de la noix : lon écrafe & l’on met en pâte cette fubftance; on la chauffe en la remuant dans un vafe placé fur le feu , & on la foumet à la prefle. Quelques -uns , après avoir écrafé cette fubftance & lavoir mélée avec de l’eau , la font bouillir jufqu’à ce que toute l'hu- midité foit évaporée, & la preflent enfuite; on obtient, par cesmoyens, del'huile en abondance, grafle, épaifle & d’un jaune doré. Quelques- uns s'en fervent pour frire du poiflon ; mais le plus grand ufage parmi les Européens , eft de l'employer pouréclairer ,& dans la compofition des peintures. Quelques nations de la Guiane s'en oïgnent le corps pour fe préferver des infeétes & de l'humidité de l'air. Pour extraire le beurre d’avoira, l’on cafe la noix qui ef fort dure, on en tire l’amande qui eft ferme & folide, on la réduit en pâte dans un mortier; cette pâte fe met dans un vafe fur le feu, & on la remue continuellement ; enfuite on exprime , par le moyen de la prefle , une fubftance butireufe qui eft d’un très- bon goût , que plufieurs préferent au beurre , pour apprêter la viande & les légumes. Il y a des perfonnes qui procédent différemment ; après avoir mis en pâte l’amande d’avoira , ils la font bouillir dans un vafe avec de l'eau , & lorfquls jugent que tout le beurre eft féparé , ils tirent le vafe du feu & le laiffent refroidir; alors le beurre fe fige , on le retire, on le fait fondre enfuite au bain-marie, puis on le pañle au travers d'un manaret ou tamis pour l'avoir plus pur. Ce beurre eft très-adouciflant ; on l'emploie en friétions contre les rhumatifmes , Obfervations fur les Palniers. 9 7 matifmes, on en fait des pommades pour différens ufages : ce beurre eft appellé Thio-chio. L'huile d'Avorra & le Thio-thio, font apportés d’A- frique en Europe, & y font connus fous les noms d'huile de Palmier & de beurre de Galaham. L'Avorra mon pere , ou le Conanam , ne séleve pas; fon pied eft une fouche qui ne fort pas de terre, & dont partent les feuilles qui ont environ quatre pieds de hauteur , & de l’aiffelle defquelles naîe un fpathe qui enveloppe une grappe droïte, garnie d’'épines & char- gée de fleurs, qui deviennent autant de fruits , ce qui le fait reflem- bler à une quenouille. Quelques-uns mangent [a partie du fruit qui s'attache au fond du calice , comme les ccailles d’artichauts ; d’autres les font cuire dans l’eau pour en manger davantage. On torréfie l'a- voira pour en manger l'amande. Cette plante croît dans les grandes forêts de la Guiane. L’Avoira fauvage poufñle de fa racine plufieurs troncs gros comme . le bras, qui sélevent à la hauteur de quinze pieds. Ses feuilles ont - tout au plus quatre pieds de longueur. Le tronc & les feuilles fonc hériffés de piquants roides , longs d'environ trois pouces. Les fruits font d'un rouge de corail, & reflemblent , par leur forme & leur arran- gement , à de grofles grappes de raifins. L’Avorra grempant eft un Palmier épineux qui poufle de fes raci- nes différens farmens noueux qui fe roulent fur les arbres voifins, Ses feuilles’ alcernes forment , par leur bafe , une gaine qui couvre chaque nœud : elles font aflez éloignées , quoique les nœuds ne foient qu'à fix ou fept pouces de diftance les uns des autres. De l'aiflelle des feuilles, naît un fpathe qui envelope une grappe de fleurs qui deviennent autant de fruits rouges, de la groffeur des gros pois verds. Cette grappe coriace & ferme , reflemble à une grappe de raifins dont les grains font très-ferrés. Ce Palmier grimpant fe plait dans les lieux montagneux où l'eau ne féjourne pas. L’Avoira canne eft un Palmier qui poufle de fa racine plufieurs ro- feaux droits, noueux, de la groffeur & de la hauteur de 10 à 12 pieds; il y a des nœuds éloignés de deux pieds les uns des autres; de chaque nœud naiflent des feuilles qui forment une gaine par leur bafe; ces N 98 Obfervations fur les Palmiers. feuilles ont environ trois pieds de longueur; les fleurs naïffent fur un épi enveloppé , dans fa jeuneffe, d’un fpathe épineux , & il fort de l'aiffelle d’une feuille. Cet épi eft courbé & les fleurs deviennent autant de petits avoiras d’abord verds, enfuite noirs , gros comme des olives, prefque pointus à leurs deux extrémités, très-ferrés les uns contre les autres. L'on fait avec ces rofeaux des cannes très-polies & comme ver- nies ; pour cela, on les laïfle macérer quelque temps dans la vafe , en- fuite on les frotte fortement pour leur donnerle poli. Cette efpece d’a. voira croît au bas des collines fur les bords des prairies naturelles de la Guiane , aux environs de la crique des Galibis. L’Avorra favane eft un Palmier, que fon port & fes feuilles, ter- minces par un filet à plufieurs crochets, font prendre , au premier abord pour le Rotin : il poufle de fes racines plufieurs farmens qui fe répandent en tous fens, & qui s'appuient fur lés arbres voilins. Il differe du Rotin par fes farments qui deviennent noirs en les mettant macérer dans la boue; enfuite ils font fermes, durs & caffans ; ils fouf- frent le plus beau poli : il differe encore du Rotin par fes fruits, qui font des grappes de petits cocos, dont l’enveloppe eft d’un rouge de corail ; par leur forme fphérique & leur groffeur , ilsreflemblent à une petite noiferre. Ce Palmier fe plaît dans les lieux humides , marécageux, parmi d’autres arbres. Lorfqu’on traverfe les bois où ce Palmier eft abondant!, tous les vêtemens font bientôt réduits en haïllons, heu- reux quand le vifage & le corps font garantis de fes crochets! On trouve communément ce Palmier en fortant de la Ville de Caïenne , lorfqu’on veut pénétrer les bofquets de la Savane ; on ne le rencon- tre auf que trop fouvent dans la Guiane, lorfqu'on traverfe les fo- rêts fujetes à être inondées. Les habitans de Caïenne en font descannes. légeres. Le petit Avoira eft une variété de l’Avoira grimpant , qui croit au bord des criques; fon fruit eft également rouge. Il y a encore le Palmier Mocaya, qui differe de la premiere ef- pece d’Avoira , parce que fon tronc eft plus grand & plus gros; il a une différence remarquable , c'eft quil eft plus gros dans le milieu de fa hauteur qu’à fes deux extrémicés ; fes fruits font plus Obfervations für les Palmiers. 99 gros, de forme prefque fphérique; on peut les comparer pour la grof- feur , àune noix bien nourrie, couverte de fon brou, Tous ces Palmiers ont le calice d’une feule piece à trois divifions: les pétales font au nombre de fix, verdâtres , coriaces, terminées en pointe: l’on compte aufli fix écamines; les filets font courts. Le piftil eft un ovaire qui occupe le centre, il fe termine par un ftyle , aux uns très-court, aux autres un peu plus long; il porte trois ftigmates. Cet ovaire devient une noix qui conferve le calice, jufqu’à fa'maturité : cette noix eft enveloppée de filamens , qu'on nomme caire , & qui font entremélés d’une fubftance pulpeufe , dont on tire de l'huile. Cette noix eft couverte d’une membrane mince & ferme ; elle aune coque dure, folide, offeufe, très-compatte, ordinairement percée de deux ou trois trous; mais fouvent les trous fe trouvent tota- lement fermés ; & alors on remarque des ftries ligneufes qui partent du centre du trou, en prenant la forme d’un difque. Lorfqu’on fcie ver- ticalement ces noyaux, l'on ne trouve communément qu'une loge &une ‘amande de fubftance ferme & huileufe, bonne à manger en mâchant fort. On rencontre deux & quelquefois trois loges en fciant plufieurs noix ; mais alors il y a toujours deux amandes avortées. Lorfque la noix fe trouve avoir deux loges, il y a pour l'ordinaire deux aman- des dans l'intérieur des noyaux ; lorfqu'il n’y a qu’une feule loge, l'on remarque à quelques fruits, trois arrêtes aflez faillantes , pour laïfler penfer que l’amande fécondée les a abforbées dans leur jeunefle. Le caïre ou les filamens coriaces, qui tapiflent extérieurement la noix , fe détachent avec difficulté de la coque , parce que ces fila- mens pénétrent jufques dans l'intérieur. Tout le monde fait qu'il fe faic dans les Indes orientales, des cordages pour la navigation ,avec lc caire du fruit du Palmier-Cocotier. Des Palmiers-vouay. L'on diftingue trois efpeces de V’ouay. Ces Palmiers s’'élevent à la hauteur de 4, 5 à 6 pieds. N 2 190 Obférvations [ur les Palmiers. Le Vouay franc a des rofeaux noueux, les nœuds font à la diftance d'un demi-pouce jufqu’à deux pouces. Ces rofeaux ne furpañlent pas en groffeur les cannes de bambou qu'on nous apporte de la Chine. Sa téte eft couronnée de cinq à fix feuilles qui ne s'étendent pas loin. Le ré- gime du Vouay a environ un demi-pied de longueur , il eft chargé de petits cocos noirâtres de la groffeur du pois michaut ; fes petites noix font enveloppées par une membrane noire, L'on fait, de ces rofeaux , des cannes auxquelles lon conferve la racine pour en former la pomme. Les feuilles font celles de tous les Palmiers de la Guiane, que les Naturels préferent pour couvrir leurs carbets à caufe de leur légéreté & de leur durée ; ils prétendent qu'el- les réfiftent long-temps aux intempéries de l'air, & que les couver- tures fe foutiennent pendant plus de trente années; aufli ont-ils la précaution de les ranger & de les attacher à des gaules pour couvrir leurs carbets ; & lorfqu'ils changent de carbet pour aller habiter une nouvelle plantation , ils ne font que détacher les gau- les qu'ils emportent avec les feuilles de Vouay qui y font rangées & attachées. Le Petit Vouay differe du précédent par fon rofeau, qui n’e- gale pas la grofleur du petit doigt. Ses noix font grofles comme la velce cultivée. Le Vouay fauvage fe diftingue des autres , par fon rofeau qu'on trouve fouvent de la groffeur d’un manche à balai: il ne s'éleve pas au-deflus du Vouay franc ; celui-là n’eft pas eftimé comme le premier, & l'on ne fait aucun ufage des feuilles. Ce genre de Palmier a deux individus féparés ; il y a un arbufte qui ne porte que des fleurs mâles , & les fleurs femelles font fur un autre pied. Le Maripa ne s'éleve pas fort haut , fon tronc a au plus huit pieds; il eft gros , il peut avoir un pied & demi & plus de diametre; fes feuilles ne s’'étalent pas comme celles des autres Palmiers , quoique grandes de huit à dix pieds, & elles font droites. Les régimes font mon- ftrueux ; ce font des épis divifés en plufeurs grappes qui, enfemble , 9 ; Obférvations fur les Palmiers. 101 prennent une forme pyramidale. Comme cet arbre eft en fleur pen’ dant les mois de Mai & de Juin, on coupe les épis de fleurs pour en orner les autels le jour de la Féte-Dieu. Ce Palmier porte fes fleurs fur deux arbres différens ; il y à des Palmiers dont les fleurs font mâles , & d’autres où les fleurs font toutes femelles. Le fpathe , qui enveloppe les fleurs, eft très-confidé- rable , il eft ligneux , coriace , Cpais, creux , formantune petite bari- que; il y en a qui contiennent jufqu’à huit pots d’eau & plus ; ils vont fur le feu , on peut y faire chauffer de l’eau , cuire du poiflon. Il fert aux Caraïbes pour mettre leurs alimens. Ils en tranfportent fur les bords de la mer , oùils les rempliflent d’eau ; enfuice ils font évaporer l’eau fur le feu, & c’eft par ce moyen qu'ils fe procurent du fel avec abondan- ce. La noix eft une coque dure , qui a la forme d’une poire , terminée par un ftyle qui porte trois ftigmates ; elle eft enveloppée d’une fub- ftance butireufe, & tapifice d'une membrane extérieure, Ces noix font fi preflées fur le régime , qu’elles prennent différentes formes. Les ® Créoles, les Naturels de la Guiane & le Négres font friants de ce fruit ; ils le font bouillir pour le manger. On le fert aufli fur les tables comme un bon fruit: quelquefois l’on trouve trois loges dans la coque ; lorf- qu'on la fcie par le milieu. Le Palmier Maripa fe trouve dans fIfle de Caïenne & dans la Guiane , fur le bord des Savanes & dans les forêts ; l'on peut, dansie befoin , en tirer une fubftance butireufe , qui feroit fupérieure, par fa douceur, à celle de l'Avoira. Le Paripou eft cultivé fur les habitations, À caufe de la bonté de des fruits : cet arbre s'éleve à vingt pieds plus ou moins, & pouile plu- fieurs troncs. C’eft par le moyen de fes drajons que les habitans le multiplient ; il paroit qu'il a deux individus féparés fur deux arbres différens. Les régimes font aflez confidérables ; leurs fruits, en matu- ricé , font jaunes, de la grofleur des prunes de damas; cuits dans l’eau avec un peu de fel, ils fonc fervis fur les meilleures tables; lon n'y trouve quelquefois point de noix, & lorfqu'on en rencontre, elle eft fi petite, qu'elle eft très-dure & ne contient point d'amande. Si l’on 102 Obférvations fur les Palmiers. ouloit extraire l'huile de ce fruit, on en auroit de bonne & en Rod ; mais les habitans préferent de le manger. Le Cocorier n’eft point naturel à la Guiane Re , il y a été apporté & cultivé par les Mifionnaires , principalement à Courou ; c'eft un des Palmiers quis'élevent le plus haut, & qui fe plaifent à la vue de la mer, principalement dans les terreins fablonneux , dontles eaux qui font fous terre font faumäâtres. Plufieurs Auteurs ont traité de l'u- cilité de cet arbre, le fruit fert à faire des cordages, une liqueur vineufe & de l'huile; les feuilles fervent à couvrir les maïfons. # Le Palmier - Darier n'eft pas commun dans la Guiane ; je n’en ai obfervé qu'un feul pied dans la cour des Miflionnaires de f'Ifle de Caïenne; & comme ce Palmier porte fes individus fur deux arbres différens , quoique l'arbre y fur de la plus grande beauté, il ne fru&i- fioit pas. Le Paravoua eft un arbre qui égale en hauteur le Cocotier. Il croit dans les déferts de la [Guiane. Ses fruits font ovoïdes , de la groffeur d'un œuf de poulete; quand ileft cuit dans l'eau avec un peu de fel, les Galibis en mangent l'enveloppe , après avoir ôté la membrane qui la cache. L'on extrait de cette enveloppe une huile butireufe à préfé- rer au faindoux , bonne à manger, & l'amande fournit un beurre égale- ment bon. Les feuilles de cet arbre font confidérables , elles ont juf- qu'à vingt pieds de longueur , & fes lobes ont trois & même quatre pieds ou plus de longueur. C’eft principalement avec les feuilles de ce Palmier que l’on fendoit en deux, en s'y prenant par l'extrémité, que les Naturels de la Guiane couvroient , dans nos voyages , les carbets, qu'ils établiffoient tous les foirs pour nous mettre à couvert de la pluie pendant la nuit. La tête d’un feul Palmier fervoit pour la couverture d'un carbet à loger 25 hommes que nous étions. Le Corron s idleÿe auffi très-haut & furpañle fouvent les plus 45 arbres. Les Naturels de la Guiane , de même que les Créoles & les Negres , font friants de fon fruit ; fa grofleur approche de celle de la prune de mirabelle ; fa peau eft violette ; la fubftance qui enve- loppe la noix eft blanchatre ; on fait cuire le Comon dans l'eau avec Obférvations fur les Palmiers. 103 un peu de fel, & ilfe mange avec plaifir. Les Créoles, à l'exemple des Galibis, en font une boiflon avec laquelle ils fe régalent, & qui a quelque rapport avec le chocolat. Lorfque le Comon eft cuit, comme nous avons dit, on enleve la membrane qui couvre la fubftance buti- reufe', on fépare cette fubftance butireufe de la noix , en froiffant le fruit & en l’agitant dans un vafe avec de l'eau chaude ; lorfqu’on a dé- taché toute cette fubftance , fi on continue de l’agicer , il fe forme un lait dej Comon épais ou une efpece d'emulfion ; on le pafle au travers d'un manaret , on le met dans un vafe qui puifle aller fur le feu , parce que ce lait fe prend chaud; lon y mêle tel aromate qu’on defire; on y fait fondre aufli du fucre. Les Créoles eftiment autant le chocolat du Comon, qué celui qu'on fabrique avec le Cacao. L'on aflaifonne les alimens avec l'huile qu'on extrait du Comon. Il y a plufieurs efpeces de Pinau, qui différent les unes des par leur grandeur & leur groffeur ; les unes fe plaïfent dans les forêts, les au- tres fur les bords des rivieres, & un grand nombre de moyenne gran- deur , fur les terreins marécageux fubmergés par les marées : dans les uns & les autres, la membrane du fruit eft rouge; l’on fax de ces fruits le même ufage que de ceux du Comon; les troncs de ces Pal- miers fe fendent pour faire des lates qu'on emploie à couvrir les malfons. Le Bache eft le feul Palmier que j'aie rencontré de fon efpece : fon tronc eft fort, crès-dur ; fes fibres longitudinales font noires & folides ; ik s'éleve à trente pieds fur deux pieds & plus de diametre, il eft comme triangulaire ; fes feuilles font en évantail, d’une grandeur & largeur confidérable, elles ont cinq pieds environ de diametre. Les fruits font portés fur un régime très-branchu & fort grand, ils font de la grofleur d'une moyenne pomme , & font rougei- tres. C’eft une coque mince, lifle, comme vernie, ferme , travaillée de maniere qu'on la croiroit couverte d’écailles, qui imitent à peu pres celle de la pomme-de-pin dans {a jeunefle. Deflous cette coque éftune grofle amande, dont la nation des Maiés 104 Obfervations fur les Palmiers. fait du pain qui fert à fa nourriture. Le tronc du Palmier - Bache ré: fifte à la hache par fa dureté; il eft employé par ce même peuple dans la conftruction de fes carbets. Les feuilles leur fervent à couvrir les car- bets ; le pédicule des feuilles , qui eft fort long & large, applati &li- gneux , leur fert pour border les canots, afin de les agrandir. Les Maiés tirent des feuilles tendres un fil tres-fin, avec lequel ils fabriquent des hamacs & des pagnes. Cet arbre eft précieux à caule de fon utilité; lorf qu’on vient à fe perdre dans les déferts & que l’on rencontre ces ar- bres , on fe trouve préfervé de la famine. Les péroquets font friants de fon fruit ; tous les matins , ils fe rendent fur ces Palmiers ; c’eft auñli les lieux où les Caraïbes leur tendent des piéges. Ce Palmier croît principalement fur les bords des rivieres, des ruif- feaux , dans les cantons marécageux de la Guiane; je l'ai trouvé fur les bords de la riviere d'Orapu. La tête de tous les Palmiers eft bonne à manger : lon préfere les ef- peces qui ont les plus grofles têtes ; c'eft ce qu'on appelle Choux pal- mile; maisce goût occafionnera la deftruétion des arbres de cette fa- mille , parce qu'ils ne font point branchus, & qu'il faut abfolument les abattre pour jouir de la tête : jes feuilles tendres ont un faux goût d'ar- tichaut; onles mange crues avec du fel, on les fait frire, on les prépare à la fade blanche ; on les met aufli dansle pot. On fabrique de toutes les tendres feuilles des Palmiers des efpeces d'évantails qui fervent de foufflet aux habitans ,en natant les lobes des feuilles ; on en forme des chapeaux & autres petits meubles, LS SIXIÈME MÉMOIRE. 10$ SIXIÈEME MÉMOIRE. OBSERVATIONS Sur les Galibis. LÉ. Géographes & les Voyageurs s'accordent à nous repréfenter les Galibis, comme une des principales Nationsdela Guiane , cette partie de l'Amérique méridionale , que renferment l'Orénoque & le Fleuve des Amazones.ll paroît que ce peuple occupoit fpécialement l'Ifle de Caïen- ne, & les côtes du Continent qui en font voifines : ainfi les Galibis font les naturels de cette portion de la Guiane , nommée aujourd’hui la Guiane Françoife , & précédemment France équinoxiale. Je me propofe de faire connoître quelques particularités dont j'ai été té- moin durant les herborifations que j'ai faites à des diftances un peu confidérables des habitations Européennes , ou que j'ai apprifes des Ga- libis, principalement d'un de leurs Chefs nommé Maiac, ou comme ils l'appellent entr'eux , le Capitaine Maïac. Ce peuple eft, en général , humain , hofpitalier , doux & même affable. On peut regarder ces qualités comme formant le caraétere qui lui eft le plus ordinaire; je dis ordinaire, parce qu'il y a des jours où ce bon naturel fait place à une efpece de délire furieux & fouvent funefte : ce font les jours où les Galibis fe raflemblent pour fe réjouir ; leur plus grand plaïfir eft de boire du cachiri, liqueur très-enivrante ; ils en boivent avec excès, & leur ivrefle eft une frénéfie. Rien de plus dangereux que de les contrarier alors , ou de leur avoir donnc des fujets de mécontentement dont ils fe reflouviennent; ils ne refpirent que la vengeance, & ne foufirent pas l'idée de la plus légere injure : auffi ces débauches ne fe pañlenc - elles jamais fans difputes ou fans rixes , & elles font prefque toujours enfanglantées. Les femmes fe O 106 Obfervations für les Galibis. livrent aux mêmes excès de liqueurs enivrantes, & les fuites n’en fontni moins violentes ni moins funeftes. Il me femble que les Galibis reconnoiflent deux Etres également puiflans , qui gouvernent le monde & reglent tout ce qui arrive aux hommes ; un Etre bienfaifant , qu'ils font Auteur de tout le bien qu'ils éprouvent, & un Etre malfaifant qui leur envoie les malheurs & les maux ; ils font même à ce fujet un conte tout-à-fait ridicule & qui ne mérite pas d’être rapporté. On peut foupçonner qu'ils ont une efpece de vénération pour le Soleil & la Lune. e ne leur ai jamais vu pratiquer aucun culte religieux. Le Capi- taine Mayac m'a dit, qu'il y avoit de certains jours où ils s’aflembloient pour fe réjouir & parler de l’Etre bienfaifant. J'ai feulement remarqué, que des Galibis qui ont fréquenté les Mifions, font dans l’ufage de faire un figne de croix en entrant dans leur pirogue. Les deux fexes n’ont d'autre vêtement qu'une ceinture de quelque étoffe du pays ou étrangere, qui couvre aflez mal les parties de la gé- nération, & dont les bouts fe rapprochent plus ou moins par derriere; mais tous les Galibis fe barbouillenct le corps entier avec du rocou, pour ferendre moins fenfible à l’ardeur du foleil , à l'humidité , au vent & moins fujets à être piqués ou inquictés par les infeétes , fur-tout par ceux de la famille des coulins, qui font beaucoup plus gros & infini- ment plus nombreux qu'en Europe. Les jours où les Galibis veulent attirer les yeux & paroître im- portans , ils ont des parures de plumes dont ils font très - curieux. Après sêtre barbouillés tout le corps avec du rocou, ils font fur ce fond rouge différens deffeins noirs des plus bifarres ; ils portent fufpendu en bandouliere un petit pagara ou panier | qui contient un rafoir , un couteau, une flûte ou filet, un miroir, un peigne & au- tres uftenfiles pareils ; c’eft une efpece de nécefaire qui leur tient lieu de poches ; ils fe regardent fouvent dans leur miroir avec un air de fatisfaction. Ils fe parfument les cheveux avec des baumes ou réfines odorantes ; leur tête eft couverte d’un bonnet garni de plumes droites de diverles couleurs ; ils portent à la main un paquet de grelots. Ils Obférvations für les Galbis. 107 attachent à leur ceinture par derriere un morceau de toile de deux ou trois aulnes pour fe faire une longue queue traînante. Leurs cheveux font très-bien peignés. Aiïnfi parés , ils fe promenent en chantant, ou fur le bord des rivieres & de la mer, ou bienils vont près des carbets où ils veulent fe faire regarder & admirer. Les femmes ne font pas moins curieufes de parures , comme on s'en doute bien ; elles fe rougiflent tout le corps de rocou, comme les hommes, fe parfument avec des baumes , fe font divers deffeins avec du noir fur le corps, & fe mettent beaucoup de mouches fur le vifage; alors leurs cheveux font nattés , relevés & ornés de coquillages & verro- teries : elles portent de pareils ornemens aux oreilles, au cou , fur la poi- trine; ceux-ci y font très-mulcipliés & defcendent quelquefois jufqu’au bas-ventre; le poignet, le bras, l'avant-bras font entourés de brafle- lets pareils. Celles qui ont beaucoup d’embonpoint , foutiennent leur fein avec des bandes de toile. On met aux jeunes filles, des efpeces de jarretieres tricotées au-deflous du genou & au-deflus de la cheville, pour détacher le mollet & donner à leur jambe une forme qui pafle chez eux pour une beauté; quand les jaretieres deviennent aflez étroi- tes pour gêner beaucoup , on leur en remet d’autres. À leurs genoux, en dehors, font attachés des paquets de fruits d’ahouai. Les hommes peuvent avoir plufieurs femmes , & il y a égalité en- tr'elles. Les femmes pañlent le jour enfemble avec leurs petits enfans des deux fexes & les jeunes filles dans un grand carbet. Les femmes & les filles couchent enfemble dans ce carbet ou un autre. Ces car- bets font voifins du grand carbet où les hommes s’afflemblent avec les garçons, qui font aflez forts pour fuivre leur pere. Les hommes mariés ont aufli leur carbet particulier. Les hommes mangent dans leur carbet particulier , avec les garçons qui font en ctat de marcher: ils font fervis par les femmes qui ont préparé les alimens ; enfuite les femmes mangent enfemble chez elles; il n’y a que les jours de réjouiffance ou de, débauche , que les hom- mes & les femmes mangent enfemble. Si un étranger demande au mari de faire manger fa femme avec lui, le mari le lui ordonne en di- fant que l'hôte le permet. O 2 108 Offervations fur le Galibis. Les occupations des hommes font d’abattre les arbres, de défricher; d'apporter au carbet le bois, & fur le champ ce qui doit y être planté ou femé, d'aller à la chaffe & à la pêche , de boucanner la viande & le poiflon, de faire des armes, des piroques ou barques, des pagaras où paniers & autres uftenfiles de ménage. Ce font les femmes qui fement ou plantent , cultivent & recueillent le magnoc , les patates & autres plantes ; elles font les boiflons , fer- rent les provifions ; elles apprêtent à manger aux hommes , le leur fervent, leur lavent les pieds , les barbouillent de rocou; elles ont foin des petits enfans, gardent les carbets, & font les hamacs, les pagnes, la poterie. On marie les enfans très-peu de temps après leur naïffance ; c'eft- a-dire , que les familles fe les promettent réciproquement , & ces en- gagemens tiennent pour l'ordinaire ; mais quand l’un des deux meurt avant le temps de leur union, les parens ne peuvent plus difpofer de celui qui eft veuf, il fé choïfit une femme , ou un mari. Ce fonc les enfans mâles qui héritent de ce que pofléde leur pere, & sil ny a point de mâles , le bien pafle aux plus proches parens mâles. Le commandement fuit le même ordre que la fucceflion de biens. Le Capitaine Maiac m'a dit , que c’étoit fon fils qui devoit lui fuccéder & devenir le Chef de la peuplade; mais que fi fon fils étoit trop jeune lors de fa mort, pour avoir le commandement , le frere de Mayac commanderoit jufqu'à ce qu'il eût l’âge néceflaire ; & dans le cas où l'enfant feroit mort avant le pere , le même frere devoit être reconnu pour Chef. Le Chef de la peuplade ne la conduit pas feulement en guerre, on lui obéit également quand on ceft aflemblé pour la chafle, la pêche, les grands abattis de bois ; il a droit de punir ,même de mort, ceux qui lui réfiftent ou contreviennent à fes ordres, & aux loix établies entre- eux; mais dans tous les travaux, ainfi qu'à la guerre, il paie de fa per- fonne comme tout autre. : Lorfque j'avois befoin, pour mes herborifations , de conducteurs , chafieurs, pêcheurs, de faire abattre des arbres, je m'adreflois au Capitaine Maiac pour avoir tel nombre d'hommes & de pirogues que je défirois, Il demandoit aux Indiens de fon carbet, qui eft-ce qui vou- Oëfervations fur les Galibis. 109 loit marcher; sil ne s'en préfentoit pas, il nommoit ceux qu'il jugeoit à propos, leur faifoit lénumération de ce que j'avois pour les fatisfaire , & leur difoit de faire leur demande; fi elle étoit trop forte, ce qui arri- voit aflez rarement, il taxoit leur falaire & les obligeoit à marcher. Quand il furvient un étranger Européen ou Américain qui entre dans un carbet habité, on lui dit, bonjour, frere , ou bien, bonjour, compere, quand t'en vas-tu? la réponfe leur eft aflez indifférente , & telle qu'elle foi , ils répondent , Ceft bon; & l'étranger refte tant qu'il lui plaît ; alors la plus jeune des filles , en état de fervir, ap- porte à boire & à manger devant cet hôte; fi elle ne lui voit faire au- cun ufage de ce qu’elle a apporté, elle s'approche , elle mange & boit de ce qui a été fervi, pour montrer que cela n’eft point mal- faifant. Quand on à ceflé de boire & manger , ou quand on ne touche rien , elle revient & remporte le tout. Ayant demandé à Maiac, pourquoi les jeunes filles étoient chargées de ce fervice, il me répon- dit, que c'étoit pour les habituer à fervir & à faire le ménage. Si lon _pañle un ou plufieurs joursavec eux, il n’y a pas d’autre conduite à tenir que de s'approcher avec tous les autres, de la place où l’on dépofe les alimens & d’en prendre, comme les autres, ce qu’on en veut. Il y a une liberté entiere dans le grand carbet des hommes ; chacun y travaille, dort ou chante comme il lui plaît & à l'heure qui lui convient, de nuit comme de jour,fans que perfonne sy oppofe ou en paroiffe mécontent. Les Galibis ont les fens très-fins, fur-tout l'ouie & l’odorat. Quand ils fe fervent de fufil à la chañle, ils font long-temps à vifer & ils abat- tent prefque toujours; mais il faut qu'ils tirent le gibier en repos ou à terre: car la plupart ne peuvent tirer au vol. Leur conftitution eft forte , leur tempérament vigoureux. Ÿ a-t-il quelqu'un de malade, on le met dans un carbet particulier , où on lui porte à manger aux heures des repas & ce qu’on Juge lui être falutaire ; leurs remedes font en petit nombre, ce font ordinairement des déco- tions de plantes: sil vient à mourir, on l’enterre dans le carbet , & la peuplade quitte cet emplacement pour aller à quelque diftance. Les Gahibis m'ont paru avoir aflez de mémoire; ils fe racontent des hiftoires fort longues que la tradition perpétue chez eux, & dans lef quelles ils mélent beaucoup de merveilleux. Celui qui parle n’eft jamais 110 Obfervations für les Galibis. interrompu, on ne fe permet que des tons ou monofyllables d’admira- tion, d'étonnement, d’indignation ,&c. Leur nomenclature paroît aflez étendue. Ils ont, comme tous les peuples qui vivent en plein champ, la connoiflance des prochains changemens de temps. Le cours du foleil, la courbure des arbres produite par les vents qui regnent le plus fou- vent,leur fervent à fe conduire dansles déferts,&ileftrare qu'ils s'égarent. Lorfqu'on leur donne quelque chofe ils n’en témoignent aucune re- connoiflance, comme:ils n’en exigent pas, lorfque ce font eux qui don- nent ; puifque tu me donnes cela, difent-ils, c’eft que tu n’en a pas be- foin, & je ne donne pas ce qui m’eft néceflaire. Pour exprimer à quel- qu'un qu'ils l'aiment ou le voient avec plaïfir , ils lui prennent les doigts dans leur main, les ferrent aflez fort, & même lui donnent quelque partie de leurs ornemens ou de leurs armes. Les Galibis paroïflent très-occupés de leurs enfans mâles , même dans le bas-âge;ils leur font porter & tirer le plutôt qu'ils peuvent, l'arc & les fléches. Ils aiment les animaux, fur-tout les chiens & les oïfeaux ; les femmes s'amufent à en apprivoifer ; elles ont des poules. Quoique dans un cli- mat chaud, ils ont toujours du feu; & pendant la nuit, il y a au pied ou à la tête du hamac un petit feu qui prévient les effets de l'humidité & dont la fumée éloigne les infectes. Les Galibis travaillent volontiers & aflez fort, quand ils font aflures de leur falaire ; mais comme on les a fouvent trompes, ils emploient la rufe pour prévenir les Européens. J'ai éprouvé qu'ils refpeétent ce qui eft à leurs amis, du moins pour les objets importans qui ne fe man- gent pas; ilm’eft arrivé de laïfler chez eux des piaftres fortes, avec difie- rentes efpeces de toiles & verroteries;durant des herborifations de quinze jours dans les déferts, & je ne me fuis pas apperçu qu'ilsaïent rien diftrait de ces dépôts: mais, pat le confeil du Capitaine Maiac, je cachetois les vafes où étoit le taffia, fans quoi je n’y aurois rien retrouvé, Il y a des fingularités dont je n’ai pu connoitre la caufe. Quoiqu'ils mangent de la chair des animaux, je les ai vu conftamment refufer de manger du bœuf, J'ai vu aufli quelquefois des femmes qui n’avoient au- cune peinture ni couleur fur le corps, & entrautres occafions, c'étoit auprès des hommes malades. 117 SEPTIÈME MÉMOIRE. GBSERVATIONS Sur les Négres Eftlaves. Ox eft aflez inftruit de la maniere hautaine, dure, & on feroit tenté de dire inhumaine , dont les Négres efclaves , hommes & fem- mes, font traités dans les Colonies que les diverfes nations Europcen- nes ont en Amérique. Le peu qui tranfpire de la conduite des propriétaires & des gou- - verneurs de ces efclaves, fait frémir quiconque n’a point un intérét à lapprouver. Le François même, ce peuple plein de douceur & de gaieté , paroiït changer de caractere , dès qu'il fe trouve avoir quelque autorité fur ces hommes d’une couleur différente de la fienne. Il imite les autres Nations, en appefantiffant l'efclavage » qui eft déja par lui feul le plus grand tiaïheur que l'homme puifle éprouver. Je ne répéterai pas dés faits qui déshonorent l'homme , & encore plus homme police. Ces plaintes en faveur des malheureux feroient étouffées par les cris de l'intérêt & de l’avarice , fans leur être plus uti- les que ne l'ont été celles de l'honnête Las cafas en faveur des Natu- rels de l'Amérique. Mais ce que je ne puis taire, & ce qui ne fera pas une répétition de chofes déja dites, ce font les bonnes qualités de ces efclaves, quand ils ne font pas irrités par quelqu'un, & ce qu'on peut en attendre avec confiance , fi on les traite comme il convient à leur état, avec huma- nité , douceur & indulgence , pour des fautes & des défauts qu'ils par- tagent avec tous les hommes , & qui ne peuvent avoir été corrigés ni par l'éducation , ni par des fentimens de religion, d'honneur, d'amour propre. LE Obfervations fur le Nécres efclaves. Cette aflertion paroîtra un paradoxe à ceux qui ont entendu les proprictaires ou gouverneurs d'efclaves les accufer d’être ivrognes, dé- bauchés , voleurs , menteurs , parefleux & perfides. Ces accufations doivent d’abord perdre une partie de leur poids & paroïître exagé- rées , lorfqu'on réfléchit qu'elles ont pour auteurs des gens qui s’en- tichiflent à proportion du travail de ces efclaves, & que rien n’eft fi rare que de voir l'intérêt & l’avarice contens. D'ailleurs , les défauts , les vices même & les mauvaifes aétions font moins graves , quand des circonftances , comme la mifere , le défefpoir les accompagnent ; & lon fait que les efclaves ont à peine ce qu'il faut des alimens les plus grofliers pour rendre le corps capable des travaux qu’on leur impofe, & que pour un maître où un gouverneur qui fe fait aimer, ily ena mille que le plus doux des Européens détefteroit & peut-être jufqu'à s'en venger. On peut , direz-vous, fuppofer qu'il y a quelques Européens qui n’ont rien à fe reprocher fur l’origine & les progrès des défauts & des vices de leurs efclaves, J'en conviendrai, en regrettant que le nom- bre de ces Maîtres moins durs & moins intéreflés foit aufli petit > & en ajoutant, comme témoin , que ce ne font ni ces Maîtres qui font des plaintes fi ameres de leurs efclaves , ni ces efclaves chez lef- quels am voit le plus de vices & de défauts. Ainfice n'eft ni de ces Ma- tres ni de ces efclaves qu'il s'agit; c'eft dupius grand nombre des Maîtres accufateurs, & des efclaves accufés de s’abandonner ax der- niers excès de tous les vices. Mais quand on pañle dans le nouveau Monde, eft-ce qu'on oublie ce qu’on a vu dans l'ancien; & ceux qui font nés dans les Indes occidentales , n’ont - ils aucune connoïffance des mœurs du peuple d'Europe. On feroit tenté de le croire , lorfqu'on entend reprocher aux efclaves &punir févérement en eux les vices & les défauts que nous voyons aufli communs & à un auffi haut dégré dans le peuple des Villes policées & descampagnes voifines des grandes Villes , fans qu'il puifle étre excufé par toutes les circonftances fâcheufes où fe trouvent les efclaves. En effet, la plüpart des Européens dont je parle , font-ils moins lafcifs que les Négres, pour étre dans a climat qui excite moins aux excès de ce genre; font-ils moins adonné \ É Obfervations fur les Negres eftlaves. 113 à l'ivrognerie que les Négres; l'humanité ne nous oblige-t-elle pas d’excufer le goût des liqueurs fortes chez eux, nous qui voyons les peuples d'Europe faire abus du vin & des liqueurs ardentes , quoi- qu'ils aient des alimens nourriflants & fortifiants. Dans un climat aufli chaud , les liqueurs font prefques néceflaïres pour foutenir les violens cravaux du corps, elles diflipent la fatigue , & rendent les forces. Chez des efclaves mal nourris, les fens du goût & de l'amour font pref- que les feuls qu'ils aient; ils leur font oublier leurs peines pañces, fup- porter les maux préfents & les inquiétudes de l'avenir; & que ne doit- on pas excufer dans des hommes obligés de fouffrir l'efclavage , le mépris , les fatigues , les mauvais traitemens , la mifere extrême, & avecces maux, le malheur de ce qu'ils ont de plus cher, celui de leurs femmes & de leurs enfans. Ils font perfides, dites-vous ; mais n’eft- ce pas vous qui les avez rendus tels , en leur manquant de parole , ou étant injuftes dans les chä: tmens. Quel eft l’Européen, dont on enléveroit ou feduiroit la femme ou la fille, qui ne fe véngeroit pas, fi les loix ne lui faifoient rendre juftice : l’efclave fçaic que, s'il ofoic fe plaindre, fon efclavage devien- droit plus dur & feroit même accompagné de chätimens, Si vous ne daignez pas , comme en Europe, acheter l'honneur de ces infortunés, Otez-leur ces fentimens impérieux que diéte la nature, & vous joui- rez en paix de vos crimes. Quoi , vous ofez attendre des fentimens de refpe&t & d’attachement, de gens dont vous avez provoqué la haine & le mépris. J'ai vu, écrit un Américain, des Européens qui avoient été faits efclaves par les Algériens : ils m'ont dit que, dans cet état, ils étoient aufli méchans, & qu'ils fervoient aufli mal leurs Maîtres , que les Négres fervent les leurs dans. les Colonies. Mais je m'arrête ; un plus long parallele feroit une fatyre, & la vérité n'a pas aflez de droit fur le cœur de la plupart des hommes pour fe montrer impunément. D'ailleurs , ce tableau porte l'amertume dansmon ame , & feroit inutile aux malheureux. J'aimerois mieux montrer les Négres cels que la nature les afaits, & ce qu'ils feroient fans les Européens; mais mes voyages ne n'ont pas conduit dans leur pays; il faut me contenter de les faire voir, confervant encore parmi des étrangers, malgré la gêne & l'infortune, P 114 Obfervations fur les Negres efclaves. l'amour de leurs femmes &enfans , le refpe& pour leurs chefs, l'équité entr'eux. Pour laiffer moins de préjuges défavorables aux Négres , 1l faut répondre au reproche que l'on fait à toute la Nation, de fe livrer mutuellement à l'efclavage, aux Rois de vendre leurs fujets, aux peres de vendre leurs enfans. ; Dans les guerres qu'ont entr'eux les divers Royaumes ou Provin- ces de l'Afrique, le vaincu eft condamné à fervir le vainqueur, com- me il fe pratiquoit autrefois en Europe; mais cette fervitude eft douce: elle n'a pas la trifte perfpeëtive d’être aufli longue que la vie & de fe perpétuer dans toute la poftérité du vaincu. Si l’efclave remplit fes devoirs, on lui donne la liberté, & en même-temps un terrein qui fournit à fes befoins ; il devient fujet du même Prince, égal à fes vainqueurs, & fe marie dans le pays; il peut même retourner dans fa patrie, mais il ne doit pas emmener fes enfans, parce qu'ils font ré- putés enfans de l'Etat où ils font nés, ce qui fait revenir le pere, l’atta- che à fa nouvelle patrie & le naturalife chez les vainqueurs: car ces peu- ples n'abandonnent pas leurs enfans en bas-âge. Ces Nations, quin’ont aucune idée de la conduite des Européens , imaginent que les autres hommes en agiflent comme eux. Il y a tout lieu de croire qu’elles ne vendroient pas leurs efclaves, fi elles favoient combien le traitement que vous leur réfervez eft différent. On répérera peut-être , que les peres vendent leurs enfans, & les enfans leur perce ; cela eft faux en général, & quand il feroit arrivé quelquefois , où n’y a-t-1l pas des mon- ftres> La Religion , l'éducation des Européens , empéchent:ils qu'on ne voie des parens forcer leurs enfans là prendre certains états plus durs fouvent que l’efclavage : n’a-t-on pas féduit en Europe des milliers d'hommes par des promefles qu’on {çavoit bien ne pas tenir en Améri- que. Mais pour calomnierune Nation, & faire paffer une aétion barbare & contre nature, comme un de fes ufages, il faut d’autres preuves que des propos avancés par des Négriers, pour colorer leur trafic & em- pêcher la recherche des moyens très-condamnables qu'ils emploient pour faire leurs cargaïfons. Y a-t-il quelqu'un qui doute de la fenfbilité de ces efclaves ? qu'il life le fait fuivant, trop connu & trop récent pour pouvoir être révoqué Obfervations fur les Négres eftlaves. ITS en ‘doute; je ne dirai pas chez quelle Nation il eft arrive. Une Né- grefle eft choifie pour nourtir l'enfant de la femme d’un artifan, qui ne vouloit ou ne pouvoit pas prendre cette peine ; on ôte à la Nésrefle fon propre enfant , & il eft remis à une vieille femme pour l'élever à la cuiller. L’inquiétude de la Négreffe pour fon enfant, lui fait découvrir le lieu où il eft caché; elle trouve moyen de l’en- lever, &,'perfuadé qu’on ne le lui laïflera pas, préfumant d’ailleurs qu'il ne peut être que malheureux parmi des maîtres aufli durs, le défefpoir lui égare l'efprit , elle entreprend de l'égorger pour le fouftraire aux maux qu’elle croit lui être réfervées ; mais le premier cri, la premiere goutte du fang de l'enfant , l'empêche d'achever , & fon cœur dé- chiré’, lui fait éprouver des douleurs fi exceflives , que ne pouvant plus fupporter fon exiftence, elle fe plonge Île couteau dans le fein. Vous faut-il un autre exemple? en voici un entre vingt mille. On fépare un Négre de fa femme , il trouve un fufl & fe tue. Si les _efclaves étoient aufi méchans que vous le dites ,eft-ce lui que cer infor- tuné auroit immolé à fon malheur? On regarde comme barbares & peu réfléchis , les peuples qui n'ont point pour leurs Chefs les fentimens de refpe& qui font qu'on foumet une partie de fa volonté à celle d'un autre , pour le bien gé- néral ; ce reproche ne peut être fait aux Négres ; ils reconnoiflent & refpectent leurs Chefs jufques dans l'efclavage. Tranfportés dans nos Colonies , ils s'y trouvent fouvent avec des compatriotes qui avoient de l'autorité & de la confidération. Dans cet état, qui les rend tous égaux, non-feulement les inférieurs n'applaudiffent pas au malheur de leurs fupérieurs , ils continuent encore de les traiter avec refpeét , fe difputent l'avantage d’adoucir la fervitude & de diminuer le travail de ces Chefs ; ils n’entrent chez eux & ne sy" affcient qu'après avoir demandé leur permiflion & laiflé leurs fandales à la porte. Ceux d’en- tre les Négres qui, dans leur pays, font réputés de bafle extration , & que cet état oblige de battre le tambour & de chanter à la porte des Chefs , ne fe croient pas affranchis de ce devoir, en voyant leurs Chefs dans le même état de fervitude qu'eux ; ils reprennent leurs fonétions les jours de Fête où il n'y a point de travail. Ces égards de la part P2 116 Obférvations fur les Negres efclaves. d'inférieurs pour ceux que l'efclavage rend leurs égaux, ne prouvent-ils pas encore que ces Chefs ne donnoient dans leur pays aucun fujet de mécontentement à ceux qui leur étoient foumnis? Quoique les Négres foient veillés de fort près, & que les travaux qu’on leur impofe , leur laiflent peu de temps dont ils puifient difpofer àeur gré, ils obfervent tant qu'ils peuvent, la Religion de leur pays. Ils ne font pas moins exaéts à fuivre les coutumes & ufages de leur pays, toutes les fois qu'ils en ont la liberté. On les voit entr'eux, juftes, compatiflans , foumis à des formes qui leur tiennent lieu de loix ; sil meurt un Négre efclave , les parens & amis s’'aflemblent , on fait l'inventaire des effets du mort; le crieur, qui eft un tambour, parcourt le voifinage en annonçant cette nouvelle, faifant la généalogie ou lhiftoire de la famille, & fommantles perfonnes qui doivent au mort, & celles à qui il doit, de fe préfenter inceflam- ment. Celui qui doit à la fucceflion , vient l'avouer ; s'il eft en étar, il paie; silne l'eft pas, il prend du temps. S'ileft indigent ou infortuné, les héritiers le tiennent quitte; fi, au contraire , le défunt doit , on paieles créanciers. Il arrive fouvent, que la fucceflion n’eft pas aflez forte pour payer les dettes , que les enfans font encore jeunes , ou que la veuve eft hors d’etat de fatisfaire par elle-même les créanciers; alors le de- mandeur fe défifte de fon dû ; fi les enfans profperent , ils ne man- quent jamais d’acquitter les dettes de leur pere, lorfqu’elles font récla- mées. Il n’y a d’autres titres & d’autres aflurances parmi eux, que leur bonne-foi. Un homme qui doit, füt-il pauvre, avoue publiquement l'obligation qu'il a au défunt & à la famille. Lorfqu'il y a de quoi payer dans la fucceflion, la famille affemblée , commence par faire un préfent aux pauvres qui en font partie : on leur diftribue des hardes &à manger. Les parens ou amis rendent des hon- neurs, & font des funérailles conformes aux qualités des perfonnes, & portent les marques de leur amour & deleur refpeét jufqu’au tombeau. Quoiqu'ils ne foient point nés Chrétiens, ils demandent la fépulture, & le convoi eft toujours nombreux. Comme ils croient à l’écernité, ils ont confiance aux prieres des Prêtres ; ils fe cottifent pour faire prier & dire des Mefes. Ce font ces bonnes gens qu'il plaîtaux Européens d’ap- Obfervations fur les Negres efélaves. ps peller barbares, eux qui, par leur fentiment de piété naturelle, font val- loir en plus grande partie les Sacrifties du pays. Leur ufage, le jour des funérailles , eft de préparer chez eux à manger avec la plus grande abondance ; tous les parens & amis fe diftinguent par un mets quelcon- que copieux , qu'ils y apportent; & lon donne ce jour - [à à man- ger à toute perfonne qui fe préfente, quoique d’une Religion diffé. rente. Il y a tous les foirs, pendant huit jours, une aflemblée , où l’on chante des paroles confacrées pour les morts. La huitaine eft terminée par un repas pareil au premier; il eft fuivi d’une danfe ; ainfi, tandis que les uns chantent & danfenr, les autres pleurent. Cette cérémonie fe fair én vue de confoler les affliges. Pour fe communiquer les nouvelles qui les intéreffent, comme l’é- vafon , la punition de leurs camarades, les événemens relatifs à leurs Maîtres où Commandeurs, les galanteries des hommes ou des fem- mes , blancs ou noirs, & autres faits femblables, ceux qui en font in- ftruits, chantent ces nouvelles dans leur langue, foit pendant le travail, foit au marché ou en allant à diverfes deftinations. Lorfque les provifions qu'a faites une famille , fe trouvent confom- mées avant la nouvelle récolte, ou que la derniere récolte à été , par quelque accident, inférieure à ce qu’on devoir en attendre, les fa- milles les plus voifines communiquent une partie de ce qu’elles ont dans la confiance qu’elles recevront de pareils fecours. Jamais navire Européen n’a été chercher des vivres fur les côtes habitées , fans qu'on leur en ait procuré , à moins qu'ils n'aient été précédés par des gens qui euflent trompé ou maltraité les Africains , comme il eft arrivé à Madagafcar en 1764 ou 1765. On reproche tous les jours aux Négres d'être parefleux; cependant on ne peut pas dire qu'ils le foienc chez eux; car ils cultivent aflez, pour avoir toujours de quoi vendre en très-grande abondance du ma- gnoc , & fes préparations, des patates, du mays, duris. Mais l'agricul- ture n’eft pas leur feule occupation , il y a parmi eux des pâtres, & des ménageries garnies d’oies, de canards, de poules, de moutons, de chevres, &c. qu'ils nourriflent en grand nombre. Ils ne font pas aufli oififs qu'on fe l'imagine & qu'on le dit. La parefle eft méprifée chez 118 Obfervations fur les Névres efelaves. eux ; ils favent s'occuper, ils ne trouvent jamais les journées affez lon: gues; ils filent du coton, ils affemblent des filamens de palmiers; dans | quelques endroits , ils tirent la foie & en font des hamacs pour fe re- pofer , ou pour fe coucher pendant leurs voyages; ils font des pa- gnes pour fe couvrir ; ils fabriquent des nattes, des hameçons , des armes de différentes fortes ; ils conftruifent des pirogues , des fièges qu'ils 'enjolivent ; ils font des paniers pour ferrer leurs récoltes ; ils rendent des pièges aux rats , aux bêres fauves; ils vont à la chafle, à la pêche; ils donnent à la verre glaife différentes formes , tant pour cuire leurs alimens , que pour mettre en fermentation les boiflons qu'ils ap- prêtent. Ils n'ignorent point les modes; on leur voit divers ornemens faits avec des plumes , des coquilles , des pierres, &c. Ils font fans cefle occupés, parce que les outils propres à ces ouvrages leur manquent, & ce n'eft qu'avec une patience conftante , qu'ils fe procurent l'agréa- ble, fur-tout ceux qui ne connoiflent point l'ufage du fer, & qui font obligés de fe former des haches & autres outils, en poliflant des pier- res. Ils aiment tendrement leurs enfans; ils cultivent leur mémoire, en leur apprenant par tradition leur généalogie , celle de leurs Rois, les différens événemens mémorables ; en les inftruifant de leur Reli- gion,de leur croyance & de leurs devoirs, Ils leur font connoître beau- coup de plantes utiles, & le danger de l'ufage de quelques-unes. Ils les exercent aux armes, à la chafle & à lapèche. Ils les font voyager, & S'ils font en guerre, ils les y conduifent dès l’âge de huit ans, pour leur apprendre les rufes de guerre &la maniere de fe défendre. Il n’y a chez eux de vrais parefleux , que les barteurs de tambour , les chanteurs de gencalogie , d'éloges, qu'ils méprifent fouverainement, & qui vivent d'aumônes, les Prêtres, les Guérifleurs ou Sorciers, les Sorins, les Mara- bous , les Piays, difeurs de bonne avanture; çar ce peupleeft très fuper- ftitieux. Eft-il raifonnable d'attendre de ces peuples, devenus nos efclaves, la même activite que quand ils travaillent pour eux ? & quel cit l'Européen qui raflemblera dix ouvriers, payés à la journée , qui emploieront leur temps comme il convient , silne les regarde pas travailler> Vous vous plaignez qu'ils font voleurs, montrez-moi donç Obfervations Jur les Négres eftlaves. 119 un pays, où, parmi dix Européens qui ne pourront fe procurer par le travail , les objets de leur fatisfaétion , de leur befoin, il n’y en aura pas un feul quine mette la main fur les effets des autres; & dans cette com. paraïfon, il y a dix contre un en faveur de Africain. Voulez-vous voir les Négres devenir laborieux & refpecter les propriétés , donnez à ces Négres & Négrefles un falaire proportionné à leurs travaux, de ma- nicre quil y trouvent le néceflaire , & de quoi acheter ce qui leur rend la vie plus agréable , ils travailleront à proportion de leurs befoins & de leurs defirs pour les fatisfaire : bientôc ils feront en ctat d'affermer vos terres, & vous paieront avec les récoltes, comme dans l'Europe. Quand ils travailleront pour eux ; les terres feront mieux cultivées , plus fertiles, & on verra qu'en Amérique , comme par-tout ailleurs, la terre cultivée par des hommes, bien nourris , bien vêtus , & qui profitent à proportion de leurs travaux, rapporte beau- coup plus que celle qui eft cultivée par des efclavgs qui font également malheureux quand la récolte eft bonne ,comme quand elle eft mauvai- fe; & files ennemis viennent attaquer vosColonies , ces Négres libres les recevront avec le courage de tout homme qui défend le bien qui lui eft cher. La feconde ou la troïfieme génération de ces familles adop- tes parune nouvelle patrie , auront le caraétere & l'amour de la patrie qui les aura adoptés. Si la reconnoiflance ne leur donnoit pas alors cet attachement , l'intérêt les feroit agir aufli utilement pour nous. La prudence ne permet pas de faire ce changement tout-à-coup; mais il peut fe faire par dégrés; & l’efpérance ou le defir d’être du nombre des plus heureux, feroit un puiflant motif pour contenter les Maïtres dont ils attendroient un aufli grand bienfait. On a une preuve de la force de ces motifs, dans les Négres encore efclaves , auxquels on donne quelque autorité fur les autres, quoiqu'ils aient à craindre le moment où ils redeviendront égaux à leurs cama- rades, & d’être alors maltraités ou méprifés , ils n'en font pas moins attentifs à leur faire remplir leurs devoirs Maïs ce qui démontre encore mieux la vérité de ces conje@ures, c’eft qu'il y a dans les Colonies des Négres affranchis, qui font très-bien valoir leurs petites habitations, Enfin , que l'on compare l'agriculture des pays de l'Europe où il y a t20 Obférvations fur les Negres efclaves. eu des ferfs & où il y en a encore, avec celle des cultivateurs libres ; on verra quel progrès a fait faire la liberté à cet art important. L'Etat trouvera encore dans ces affranchiflemens un très-grand avan- tage , la population de fes Colonies. Les Négres , devedi libres , ne craindront pas de faire des malheureux : les enfans de peres & meres fortifiés , & non épuifés par le travail, mieux nourris & contens , feront plus nombreux , plus vigoureux, ne périront pas en bas Âge. Ces natifs formés d'organes accoutumés à un climat chaud , donneront des cultivateurs robuftes , qui atteindront la vieillefle ; qui feront plus d'ouvrage que des efclaves expatriés, & qui travail- lent pour des Maïcres qu'ils déteftent. Les efclaves fe renouvellent tous les fept ans dans les Colonies malfaines, & tous les dix ans au plus tard dans les Colonies les plus faines ; le nombre de ceux qui périflent dans la traverfée eft très-con- fidérable ; enfin 1l y a très- peu de ces malheureux qui parviennent à un âge avance ; les travaux , la contrainte , le chagrin abreégent leurs jours. Ainfi une Colonie , comme la partie de l'Ifle de S. Do- mingue, qui appartient à la France, & où il y a environ deux cents mille Négres, a befoin de vingt mille Négres toutes les années lune portant l'autre, la population ne remplaçant qu'une très-petite partie. Si vous leur fuppofez la liberte , ils ne feront pas plus menteurs, voleurs ou fourbes que le peuple aïfé des Villes d'Europe. Vous les verrez économes , adroits , intelligens à tout ce qu'ils voudront en- creprendre pour leur profit : ils ne fe donneront pas la mort ni à leurs enfans , pour fe fouftraire à la fervitude & à l'injuftice. Vous pourrez bien étre aufli fouvent malades , fi fa prudence & la fageñle ne réglent pas votre conduite; mais vous ne fubirez pas à route heure la peine des tyrans, lacrainte de lamort violente ; vous ne pourrez pas les accufer d'un crime qu'ils n'auront aucun interét de commettre , & vous ne jes foupçonnerez pas plus qu'un bon Maître ne rejette fur les dome- ftiques qu'il traite bien, les maladies dont,il eft attaqué. Vous fenti- rez alors, que fi vos efclaves connoifloient les poifons aufli-bien que vous le dites, & fçavoient les trouver à toute heure , ils auroient bien moins de Maîtres & de Gouverneurs inhumains, Si quelques-uns ont (2 Obfervations fur les Palmiers. 121 ont avoué à la queftion , qu'ils avoient empoifonné leur Maître ;. ce font le plus fouvent les tourmens qui leur ont arraché cet aveu , ou leur crédulité à des fuperftitions, comme on a vu en Europe des hommes confefler qu'ils étoient forciers ou magiciens. Les Négres, qui ne feront pas encore libres , travailleront avec plus d'ardeur à mériter ce bienfait par leurs fervices ; la femme encou- ragera fon mari au travail, & tous deux y animeront leurs enfans: il réfultera de cette émulation , de ce defir de la liberté, pour le propriétaire & pour l'Etat , un bien infini, qu'aucun autre attrait, qu'aucune autre récompenfe ne peuvent opérer. L'humanité ne fera plus humiliée par les vices que vous reprochez à ces efclaves, & qui font en partie votre ouvrage, ou l'effet de circonftances qui transfor- ment l'homme naturellement bon dans l’étre le plus méchant de la na- ture. Vous évierez les reproches que votre cœur doit vous faire , d’a- voir traité ou fait traiter comme des bêtes, des êtres qui ne different en rien de vous , que par des circonftances qui devroient vous atten- drir en leur faveur :enfin , fi vous êtes fenfible au plaifir de faire des heureux , vous aurez cette douce fatisfaétion ; & quand vous ne feriez pas récompenfé par leur reconnoiffance , ne le feriez-vous pas aflez par le fentiment intime d’avoir fait votre devoir , & traice les au- tres comme vous auriez défiré de l'être vous-même ? Mais il faut ajouter, pour l'honneur de l'humanité, que le change ment propos ici n'eft pas inoui, ni dans le cas d’être rejetté comme une nouveauté dont on ignore les conféquences. Il étoit réfervé aux fages Penfylvains d'innover encore les premiers fur ce fujec pour l'avantage des maîtres & des efclaves ; les Quakers de l’'heureufe PENSE ont depuis peu donné la liberté à leurs Négres, La renommée na point encore appris que ces bons Maîtres aient lieu de sen repentir, & l'ef- prit philofophique ou d'humanité, qui fe répand chez tous les peuples, nous autorife a préfumer que cét exemple aura des imitateurs. Q 122 * Progreffion de la fréquentation des Blancs & des Négres. Les enfans, qui naiflent du mariage d'un Blanc avec une Négrefle , font mulâtres , c’eft-à-dire , ont la peau prefque également mêlée de blanc & de noir, fans qu'une des deux couleurs paroifle dominante. Du mariage du Mulâtre ou de la Mulätrefle avec un Blanc ou une Blanche, il nait des enfans appellés Carterons , dont les traits & les cheveux font roralement Européens. Quelques-uns confervent fur la peau une teinte légere de couleur bafannce, quoique les joues foient colorées. On les diftingue cependant des vrais Blancs par quelques fignes : les femmes ont les lévres de l'une & l’autre partie, violettes ; les hommes ont le /crorum noir. Dans le troifieme mariagc du Blanc & d'une Carterone, ou d’un Carteron & d’une Blanche, on ne trouve plus aucune différence , 1l en réfulte un vrai Blanc qui a perdu toute reflemblance avec le Négre. Si, dans ces différens mariages, l'homme eft coujours de race blan- che & la femme de race noire, le changement eft plus rapide. J'ai obfervé que les hommes Négres qui viennent de la côte de Ma- labar & du Bengal , ont les cheveux fort noirs & femblables aux nôtres, avec nos traits. Les enfans , qui naïflent d’un premier mariage de ces Négres avec les Blancs, ont des traits conformes aux nôtres , & de beaux cheveux. La progreflion de couleur eft bien plus prompte. 123 NEUVIÈME MÉMOIRE. Procédé pour diftiller en grand, avec économie, les Huiles effentielles de plufieurs Plantes aromatiques. J E ne donne point ce procédé comme m'appartenant', mais parce que je ne l'ai trouvé dans aucun livre françois. Je lai vu fuivre en Efpagne, & il n'a fi bien réufli à l'Ile de France , que je me crois obligé de le faire connoître en France. En parcourant les montagnes de Grenade , nommée par les Efpagnols, Szeras nevadas, je vis diftiller en grand , de cette maniere , l’abfynthe , le chim, le romarin, la fauge , la lavande , le fenouil , la fabine. Le fourneau étoit conftruit au bas d'un côteau ; on y brüloit du bois ; l’eau d’une fontaine étoit portée par des conduits artificiels dans un tonneau qui contenoit le ferpentin par lequel pafloit la liqueur en diftillation & la rafraichif- foit. Le récipient étoit une bouteille en fer blanc , du bas de laquelle il partoit un tuyau qui fe courboit & fe redrefloit alternativement jufqu’au bas du col de la bouteille. Arrivé là , il formoit, en fe cour- bant, une efpece de bec par où fortoit la liqueurs diftillée , qui tom- boit dansun vafe. On remplifloit d’abord le récipient avec de l’eau, afin qu'il ne fe répandit point d’eflence ; parce qu'à mefure que l’eflence pañle avec l’eau, elle furnage, & l’on peut faire plufieurs diftillations fans craindre que l’effence fe perde. Je fis exécuter, en 1751, ce même récipient en fer blanc, & fur celui-là M. Rouelle en fit foufller en verre. La cucurbite avoit environ quatre pieds & demi de haut fur un pied & demi de diametre, avec deux anfes deflus, aux deux tiers de fa hauteur , pour le tranfporter , & un petic tuyau pour introduire de l’eau quand il eft néceflaire : l’ou- verture de la cucurbite étoit contenue par [un cercle de fonte d'un Qi demi-pouce de large. 124 Procedes pour difliller lHuile effentielle. Sur cette cucurbite eft emboîté un cylindre du même diametre; garni, près de l'extrémité inférieure , d'un cercle femblable à celui de la cucurbite. Au -deflus du milieu de ce cylindre étoient deux anfes pour le tranfporter. Le cylindre étoit furmonté d'une tête de more qui s'y emboitoit; & par des tuyaux & des alonges l’on conduifoir les vapeurs dans le ferpentin. On verfe environ 6 à 7 pintes de l’eau dans la cucurbite, on la rem- plic enfuite de plantes non mondees , lorfqu’elles font en pleine fleur. Si les branches font trop fortes, pas aflez flexibles , on les cafle , on les foule avec les pieds pour en faire entrer dans la cucurbite le plus au'il eft poffible ; on charge de mémele cylindre qu’on ajoute à la cucur- bite, & on y adapte la tête de more. Le luc, avec lequel l'on ferme les joints du cylindre de la tête de more & des alonges, eft fait avec de la mie de pain, qu'on humeëte & qu'on pétrit dans le creux de la main. L'alambic , ainf chargé, l'on entretient deflous un feu flamboyant. La diftillation va fort vite. Aufli-tôt qu'il a paflé 4 à $ pintes d’eau, elle eft finie ; toute l'huile effentielle eft paflée. L'on défarme l’alam- bic; on en tire les plantes avec un crochet. L'on réitere la diftil- lation autant qu'on a de plantes; tous les trois quarts d'heures , l’on fait une'ditillation , & l’on tire l'eflence, pour ainfi dire à la pinte. Les plantes n’étanc point comprimées comme lorfqu'on les mon- de , la premiere vapeur de l’eau bouillante enleve toute la partie colorante dans laquelle exifte l'huile ‘eflentielle. Ea diftillation fe fait très- vite par ce procédé: il confume moins de bois ou de char- bon que les procédés ordinaires; on perd moins d'huile eflentielle, que par les procédés ufités. Les perfonnes qui veulent diftiller pour leur plaifir & pour s'inftruire , peuvent avoir un alambic de la même for- me & d’un diametre proportionné à leur befoin, il produira le même effet RE Procédé pour la diflillation du Beurre de Rofës. rats Procédés pour difhller l'Huile effentielle de Rofe ; appellé Beurre de Rofes. Le fond de la cucurbite doit être conique , & cette partic fera en- tiérement expofée aux flammes du fourneau ; il faut que le milieu ou la partie qui eft au-deflus dela bafe du cône, foit fort évafée dans la hauteur d’un pied, fans y comprendre le cercle de fon ouverture, qui reçoit le chapiteau. Sur un des côtés de cette cucurbite , on foudera un tuyau aflez long pour qu'il pénetre dans le cône & y con- duife de l'eau bouillante lorfqu'il en eft befoin. Quand Palambic eft armé, il faut que la partie fupérieure & ouverte du cône foit cou- verte par une plaque de cuivre criblée de petit trous, afin que les rofes que l’on mettra dans la cucurbite , ne tombent point dans le cône qui eft expofé immédiatement à un feu vif qui les brüleroit ; elles font foutenues par cette plaque au milieu de la cucurbite : la plaque fera retenue par des écrous, afin que l'eau bouillante ne puifle pas la de- ranger. Le chapiteau de la cucurbite doit être fimple , bas, prefque droit d'une part, & voûté, de maniere que la vapeur fe dirige d'un feul côté , que l’ouverture du tuyau foit évafée, & qu'il diminue in- fenfiblement à mefure qu'il s'éloigne de Palambic , pour y ad:pter un ou plufieurs autres tuyaux qui conduifent la liqueur diftillée jufques dans le ferpentin ; il doit y avoir une conduite qui ne difcontinue pas d'amener de l'eau fraîche fur le ferpentin pour le refroidir. Le chapi- teau doit être fans réfrigerant. Par ce procéde , l'on féparera des rofes toute la partie colorante , & l’on retirera cout le beurre qu’elles peu- vent contenir. Comme il faut un grand feu pour faire monter le Beurre, fi l'on mettoit une trop grande quantité d’eau dans la cucurbite, il arrive- roit que la décoétion & les rofes monteroient jufqu’à l'ouverture du tuyau du chapiteau , & pañleroient dans le ferpentin ; alors on perdroic les Rofes & ce qui feroit pañle de bon; il faudroit néceflai- rement défarmer l'alambic , laver le chapiteau , les tuyaux & le fer- CUS Proceïüle pour la difillation du Beurre de Rofes. pentin. Âu contraire, ayant fur un fourneau une bañline d’eau bouil- lante , vous fourniflez par le tuyau indiqué ci-deflus, de l’eau à la cucur- bite, tandis qu’elle pafle dans la diftillation , & vous ne ralentiflez pas votre opération. À mefure que l’eau-rofe pañle dans un récipient à bec , on la verfe dans des pots de faïance dont le vernis eft très - uni & l'ouverture fans rebors internes , afin que le beurre ne rencontre aucun obftacle pour monter à la furface de l’eau. Lorfque vous avez terminé plufieurs diftillations , retirez l'eau du réfrigerant du ferpentin : ayez de l’eau-rofe très-chaude , faites - la pafler au travers du ferpentin , afin que le Beurre de Rofes qui s’eft fige à fes parois , foit enlevé ; mettez toutes vos eaux enfemble ; rem- pliflez -en des pots de faïance, laiffez - les pendant quelque temps dans un vafe d’eau chaude, pour que toutes les portions butireufes répandues dans l'eau , fe diflolvent , puis fe raflemblent & montent fur la furface de l’eau-rofe. Il n’eft pas néceflaire en France d’expofer ces pots à la rofée ni dans un lieu frais, comme on eft obligé de le pratiquer dans les climats fort chauds. À mefure que leau-rofe fe re- froidit, la pellicule de Beurre fe forme plus ou moins épaifle ; on la retire , on la dépofe avec celles qu’on a déja accumulées, jufqu’à ce que toutes les diftillations foient finies. Pour ne rien perdre , j'avois percé par le bas tous les pots de faïance ; Jy avois maftiqué des robinets, &, par ces robinets, je tirois la plus grande partie de l'eau ; le furplus je le raffemblois dans un feul pot, & je tirois encore, en procédant comme J'ai dit, une quantité de Beurre. Lorfque le Beurre de Rofes eft féparé de rout ce qui lui eft étran- ger, il eft d’une teinte citronnée , demi - tranfparent & reflemble à un criftal nébuleux ou à de la glace: il eft roujours figé; il fe liquifie en échauffant le flacon dans les mains; mais aufli-tot qu’on l'en retire, il reprend fa confiftance. Pour le tranfvafer, il faut tenir le vafe qui le contient dans J'eau chaude, & chauffer l'entonoir de verre, parce qu'en le verfant, fi l’entonoir n’eft pas chaud, le Beurre sy arrête, Procédé pour la diflllation du Beurre de Rofes. 127 I ne rancit pas ; aujourd'hui j'en ai une expérience de 12 ans. Il n’eft pas poflible de le falfifier. Les Orientaux en font ufage pour fe par- fumer : ils enfoncent une épingle dans le Beurre de rofes, & la quantité médiocre que l’épingle enleve, fuffit pour parfumer pendant la journée plufieurs perfonnes. Les perfonnes qui fçauront que le Rofier n'eft pas une plante natu- relle à l'Ifle de France, feront furprifes que j'aie pu y raflembler une affez grande quantité de Rofes pour en tirer l'huile effentielle, fur-tout fi l'expérience leur a appris combien peu d'huile eflentielle fournit Ja feuille de Rofe. En effet, lorfque j'arrivai dans ce pays, je n’y pus dé- couvrir qu'un pied de Rofier qui avoit été apporté du Bréfil quelques années auparavant par M. Kerguelin; mais ce pied dont le bois étoic vieux & qu’on ne tailloit pas , ne donnoit point de fleurs. Je m'en pro- curai par adrefle quelques branches que le propriétaire du Rofier refu- foit, dans la crainte de nuire à fon arbrifleau. Je cultivai avec foin ces boutures : elles eurent bientôt pris racine , me donnerent la même année des fleurs & de quoi faire beaucoup de boutures. Enfin la végé- tation étant prefque fans interruption dans ce pays, j'eus, dans l'efpace de dix-huit mois ou deux ans, des paliflades , des haies de ce Rofier ; qui me donnerent affez de fleurs pour divers médicamens , dont l’'Hô- pital de lle & les vaifleaux de la Compagnie avoient befoin. Quand la manne me manquoic, jy fuppléois par les Rofes pour pluficurs gen- res de remedes laxatifs & purgatifs, fur-tout par le fyrop de Rofes. Mais cette confommation me laiflant coujours des Rofes de refte, parce que les Rofiers fe mulriplioient tous les jours & que certe efpece donne deux récoltes, j'entrepris de faireune huile eflenticlle ou beurre de Rofes, femblable à celui que nous faifoient voir les vaifleaux reve- nant de lInde, & qu'ils mettoient à un crés-haut prix. Les informa- tions que je fis aux Voyageurs, & fui-tout à des Miflionnaires & des Indiens , n'ayant pu me faire découvrir le procédé de l'Inde, je fus obligé de le chercher ; mais ce ne fut qu'après bien des eflais infruc- tueux, que je parvins au procédé qu’on vient de lire. J'ai envoyé à diverfes fois en France des quantités confidérables de cet excellent 128 Procédé pour la diflllation di: Beurre de Rofes. parfum. La déco&tion qui avoit été recohobée plufieurs fois fur de nouvelles Rofes ; fervoit de bafe à un fyrop de Rofes qui purgeoit , à la dofe de deux ou trois onces, comme une pareille dofe de manne. Après avoir recohobé trois & quatre fois l'eau-rofe, je la diftillois au bain-marie, & le produit étoit une eau-rofe fupérieure à celle qui vient de Perte, DIXIÈME MÉMOIRE, 129 DIXIÈME MEMOIRE. NOTICES Pour fervir à l'Hifoire Naturelle de l'Ifle de France: Sur le Sol, L, sue de France repréfente dans fon enfemble, & dans fes princi- pales parties, les débris d'un terrein que l'on auroit fait fauter par plufieurs mines : rien n'y flatte l'œil; le défordre rend affreufe la vue de chaque quartier; on ne peut pas marcher quelque temps fans avoir une côte, plus ou moins efcarpée, à monter, ou bien ravine, riviere, ruiflcau à traverfer. Il n’y a pas plus de régularité dans les couches de la terre, foit qu'on confidere les montagnes , foit qu'on examine les grandes fouilles des terreins bas. Par-tout on voit de la lave, du laitier , du fer altéré par le feu, des pierres ponces, des pier- res trouées, brûlées , calcinées ou vitrifiées, enfin portant les traces d'un feu plus ou moins violent. Peut-on douter après cela que l'ile entiere ne foit la production d’un volcan, ou du moins qu’elle n’aic renfermé plufeurs volcans. Il y à deux montagnes principales, pour leur hauteur & leur étendue elles ont été probablement les principales bouches de ces volcans ; leur hauteur eft d'environ 400 toiles. Je n’entrerai pas dans le détail des diverfes efpeces de pierres, quaïtz; pierres calcaires, gyples, fpachs, laves, laitiers ; les échantillons que favois envoyés en France, font perdus pour moi; & je n'ai pas eu connoiflance des eflais par lefquels ces minéraux ont été déterminées ou caradtérifes; les connoiflances de ce genre ne doivent pas être citées de mémoire. La plus grande partie des côtes de l’Ifle de France, R 130 Notices pour fervir à l’Hifloire Naturelle eft bordée de mafles de laves & de roches de pierre calcaire. Celle-ci cft formée de madrepores , zoophytes , Iythophytes, reftacés & autres: produétions d'animaux marins. Qui pourfta fe figarer le nombre des in- fectes marins, l'ancienneté de leur travail, en voyant fur toutes les côtes & prefque par-tout dans les continens, la terre calcaire former des bancs de la plus grande étendue, & depuis la furface de la terre jufqu’à douze ou quinze cens pieds de profondeur. Quelles révolutions fubites ou quels changemens fucceflifs ont couvert de mafles de terres énormes des endroits qui étoient autrefois des fonds de mer, puifqu’on y trouve le travail de fes plus nombreux & de fes plus petits habitans; car toutes ces pierres calcaires font le travail des infeétes marins ; ils prennent de l'élement où ils vivent, les parties terreufes les plus fines, ils en font leur habitation en y joignant une matiere qui leur eft propre, & qui fait que ces parties suniffent étroitement ; ou plutôt cette union eft l'effer d’une vraie dégeftion qui mêle à ces terres plus ou moins d'air & d’eau ; car cela feul paroît fuffire pour former des pierres calcaires : en effet, fi on en retire l’eau & l'air , il refte une terre vitrifiable. Dans le voifinage de Pile, les fonds de mer font couverts des ouvrages des poly- piers par-tout où j'ai pu découvrir ces fonds. Des Terres, La furface de la terre où il ne paroit ni laves ni roches, eft un com pofé de débris de laves , de laitiers & de pierres de toute efpèce , cen- drées , noirâtres, foit vitrifiables, foit calcaires, foit cryftallifées à diffe- rent dégré, & mêlées de fable, de particules argilleufes ferrugineufes, qui ont fubi divers dégrés d'action du feu des volcans ou des laves brû- lantes. On trouve mélés avec ces fubftances, en différente proportion, fur-tout à la furface du fol, les débris des végétaux & animaux. Ce font far-tout les entredeux des montagnes, les vallons , les bords des cou- rans d’eau où cette terre forme une épaïfleur plus confidérable : elle eft l'effet des volcans, des attériffemens , choulemens des cerreins plus élevés , & des dépôts formés par les torrens, rivieres , ruifleaux , & elle indique les matieres dont étoïent ou font encore compolés les cerreins de PIfle de France, 13E qui les ont formées , ou l'intérieur de la terre dont les volcans les ont tirées. La terre de l’Ifle varie donc fuivant la nature du mélange de ces di- verfes matieres , fuivant l'effet que ces matieres ont l’une fur l'autre, & l'action de l'air, du foleil, des pluies, &c. mais l’homme a produit auffi, dans la nature d’une partie de ces terres, une altération qui fe remar- que fur-tout dans les nouveaux défrichemens. Entrons dans quelque détail fur les diverfes efpèces de terre. La premiere variété eft une terre où le fer eft décompolé ; elle a un œil jaunâtre. Etant pétrie ou mife en tas , elle fe defléche comme la terre glaife, fe gerfe, & la gerfure préfente des faces liffes; elle s'attache à la langue , elle eft du nombre des terres qu'on nomme forces ou franches , elle fe durcit, eft plus pénible à labourer qu'une autre, mais aufli plus fertile. Les arbres y croiflent promptement fans languir , de même que les légumes; l’on peut lever une plante ou un arbre avec une motte de terre, ce qu'on ne peut faire dans les autres terreins. Cette efpèce n'occupe que de petits efpaces, comme un quart ou un tiers d'habitation. La terre cultivée de la plaine des Hollandois, près le grand port, eft prefque toute de cette nature. Lamer, par une riviere, monte aflez près de l'extrémité de cette plaine, à laquelle lon vient en canot. Les bas fonds de ce terrein & des deux fuivans , ont toujours un ruifleau ou un marécage qui commencent à fournir de la terre glaife, grife , bleuâtre, tachée de jaune & du rouge; l'on creufe eux pieds environ pour trouver cette terre au bord des ruifleaux; & en détour- nant l’eau , on en trouve encore de plus parfaite. La feconde variété de terre contient une grande quantité de fer en poudre aflez divifée : lorfqu’elle eft mouillée & humeétée, elle eft lourde, pefante, mobile, l'eau l’entraîne facilement ; la pluie laïfle, fur la furface de la terre, du fer brillant en forme de fine limaille. Cette terre eft moins fertile que la premiere; étant humide elle eft fujette à une grande fermentation, ce qui pourrit le plus fouvent les graines délicates , comme les porageres ; les arbres y vivent mal folitaires, il les faut planter en vergers. Les cerreins de cette nature n'ont pas beau 2 132 Notices pour fervir à l’Hifloire Naturelle coup de fond : à un pied ou moins on rencontre le tuf, ou une terre brune, compacte, douce au toucher , parfemée de quelques grains de fer. Cette terre mife au feu, devient très-rouge ; on s’en fert en guife de fable & de ciment. La croifieme variéce eft encore plus martiale que la deuxieme, &elle n’en différe que parcequ'elle eft mêlée avec beaucoup de grains de fer cendres , qui fe brifent entre les doigts, & réfiftent rarement fous les dents, hors ceux qui ont été roulés par les eaux, & qui ont été expofés long-temps à l'air libre, circonftance qui les durcit. A un pied envi- ron fous cette couche fe trouve la mine de fer qu'on exploite ; les males font tendres, friables, bourfouflées, tombant par fois en cflo- refcence. Certains morceaux contiennent moins de vitriol & de foufre que d’autres, c'eftce qui fait qu'il y en a qui fe durciffent extrémement à l'air libre ; ceux-ci fe trouvent fur la fuperficie de la terre. Cette mine eft fans aucun ordre, l’on rencontre feulement quelques cantons qui contiennent une couche d'environ un pied & demi d'é- paifleur: elle eft indiquée par la furface de la terre couverte des grains martiaux. Il eft probable que le minerai étant découvert par les orages annuels; des petites portions ont été entraïnées, roulées, mifes dans l'état aétuel par l'effet du choc & du froiflement. La terre labourée de ces cantons paroït étre en grande partie du minerai tombé en efflorefcence; elle perd continuellement, par les orages ; fa qualité martiale, en fe dépouillant de fon phlogiftique Ces terres, au lieu de s’appauvrir, comme on le penfe, fe bonifient; & , fi lon faifoit ufage, par des éclufes & des faignées , des eaux qui ruiffel- lent dans ce quartier , il deviendroit fertile & agréable. La quatrieme varicté eft une terre rendue rouge parle feu du volcan; elle fait effervefcence avec l'eau comme une terre calcinée ; elle fe lie avec la chaux, & fait un mortier aflez bon; elle eft acerbe au goût; elle remplir les ufages d’une terre bolaire abforbante ; elle fe rencontre par tas comme les autres terres, confondue avec le tuf, les laves, & elle a quelquefois trois , & même quatre toifes d’épaïñleur ; elle eft cul- tivée, mais moins fertile que les précédentes, à caufe de fon aridité. de PIfle de France. 3 La cinquieme variété eft pefante, compaéte, orife; elle fe durcit extrêmement par la fécherefle, fe fend & s'ouvre fi fort qu'on entre- roit une jambe dans les crévañlés ; il femble que cette terre eft un mélange de vafe avec de la poufliere des laves : elle fe pétrit comme la glaife, & même avec une moindre quantité d’eau. Ces terreins, en temps pluvieux , font impraticables, parceque l’on y enfonce trop, & quand on marche fur certains endroits de ceterrein, il femble qu'on foit fur des gazons flottans. Les acides minéraux n'attaquent point cette terre, & ne font point effervefcence avec elle. Les pierres qui s'y trou- vent, font de la nature des pierres talqueufes ou fchifteufes. Les lieux qui contiennent cette cinquieme varicté, font ordinaire- ment peu éloignés de la mer, prefque toutes les anfes ou entrées qui répondent au rivage , font de cette nature ; lorfque ces terreins font fouvent arrofes par l'eau du ciel, les récoltes font d’une beauté fupé- rieure à celles des autres quartiers. La fixieme variété eft une terre qui n’a pas encore été cultivée; elle ne fe trouve que fur le rivage; elle eft formée de la décompofition des végétaux & des pierres calcaires, mélés avec la terre naturelle. Sous ces terres fe trouvent aufli différentes efpeces de tufs, on en voit dont le grain eft très-fin ou rougeître , ou tirant fur le jaune, quel- quefois gris cendré ou brun : fouvent ce tufeft par couches fermes, irré- gulieres: les uns font tendres, friables , les autres crès-durs, réfiftent au coup de marteau. Tous ces tufs font à peu près de la même nature, les acides ne produifent aucune effervefcence fur eux. Ils fe trouvent, comme toutes les autres matieres, par tas, monticules, tantôt à décou- vert, tantôt confondus avec les terres. Le tuf de forme irreguliere eft le plus abondant; on en trouve fou vent des morceaux confidérables , formés par plufieurs couches, & contenant une portion de lave roulée; d’autres morceiux du même tuf {ont roulés, durcis, mélés avec une grande portion de fer, lefquels péfentent, étant caflés, des foflettes égrifées. Quelquefois le même tufprefente une mafle toute fillonnée & recouverte de couches qui em- braflent plufieurs rognons. D’autres fois le même tufie trouve comme par lit ou banc ; celui-ci eff plus parfair que l’autre, il e mer en poudre 134 Notices pour fervir à l’Hifloire Naturelle fine étant ferré entre les doigts; il eft un peu plus coloré que celui qui eften bézoard, il contient aufli plus de paillettes très-fines, du talc, des cryftaux fpachiques, vitrefcibles, jaunes, mélées de portions de fer très- divitées. Ce tuf eft léger, moucheté par la diflolution du fer, prefque toujours criblé de petits trous arrondis: il s'attache à la langue, &a le goût de pipes mifes en poudre. Il y a un fecond tuf gris, rempli de petites portions blanches. Celui- ci fe trouve fous la même forme que le premier ; 1l fe rencontre quel- quefois aufli dur que les laves. 3 Tous ces tufs peuvent fervir de fondant dans l'exploitation des mines de fer. Ils ne retiennent point l’eau , elle les pénétre facilement, & filtre au travers. Ils font excellents pour faire les chauflées publiques. La terre fupérieure , dans les endroits où il croît des végétaux en abondance, eft couverte d’un terreau formé des débris de végétaux, d'animaux , avec une petite portion de terre légere; elle fe trouve principalement dans les bois , & eft plus mélée dans les défrichés à proportion de leur ancienneté. Ce mélange forme une couche de plu- fieurs pouces d’épaifleur. Cette terre eft noirâtre, fort pierreufe en général, & fpongicufe , propre à imbiber l’eau : on y reconnoît un goût falé; & répandue fur la braiïfe, elle y a l'effet d’une matiere nitreufe: le foleil la rend bientôt crèsféche, mais fans la faire entrouvrir ; la couche, qui eft fous cette premiere, fe trouve humide , c’eft celle où les arbres étendent le plus leurs racines , parcequ’elles s'y confervent fraiches ; les légumes viennent très-bien dans cette terre. Mais ce terreau, qui eft commun dans lesendroits couverts de bois, eft moins abondant, dans les terreins défrichés, qu'il ne devroit l'être, à caufe de la maniere dont fe font les défrichemens. La voici: Le procédé le plus ordinaire eft de mettre le feu à la partie de bois dont on veut cultiver le terrein. La durée de ces incendies , & la vio- lence du feu, font proportionnées à la quantité du bois’, à la force des arbres, & à leur dureté. Le terreau, qui eft fous ces bois, cft defléché, brûlé, réduit à l'état de cendres. La terre, qui eft fous cette premiere, eçoit diverfes altérations fuivant à nature; & toutes ces alrérations lui enlevent les qualités qui la rendent propres à la végétation, la pri; de l’Ifle de France. 135 vent d'humidité, l’'empêchent de s'en laïfler pénétrer ou de la confer- ver : ainfi les terres de ces défrichés font moins propres à la culture qu'ils ne pourroient l'être. Les fels alkalis, que la combuftion des arbres a fournis, favorifent à la vérité la végétation ; mais cet engrais ne fufñc que pour une ou deux récoltes, fur-tout dans un pays où des pluies, dont on ne peut fe,figurer l'abondance , entraînent ces fels dans la mer, ou à une grande profondeur fi la terre eft poreufe ou crevaflée. Lés cendres, qui font une partie de la terre de ces défrichés, fonc battues, durcies par les premieres gouttes de pluie, & le refte coule deflus fans pénétrer. Si on a remué cette furface aflez pour ramener deflus & mêler la couche inférieure , les matieres, qui forment cette couche, ayant été brülées , calcinées par la chaleur de l'incendie, ne font. pas propres à la végétation ; aufli faut-il un temps affez confide- rable pour raffermir ces terres , les rendre fpongieufes, leur faire recou- vrer l'humidité, la liaifon qui leur font néceflaires. Mais comme les fels alkalis des cendres rendent, pendant quelque temps, le terrein paña- blement fertile , on ne cultive ces cerreins que durant ce temps; & au lieu d’avoir recours aux amendemens pour entretenir & augmenter la fécondité de la terre, on fait un nouveau défriché dont le rapport n'eft pas de pius longue durée. C’eft ainfi qu'on a détruit les bois à l'ile de la Martinique. Les Particuliers qui font de petits defrichés fur la lificre desbois, ont des terres moins confommées, moins épuifces de fucs, & qui recou- vrent plus aifément les qualités végératives; ils ont auffi de meilleures récoltes. Après avoir enlevé les gros bois, ils brülent les bois plus foi- bles fur la place : ce feu ne confomme pas la terre extérieure, ne brûle ni defléche celle qui eft deflous; les cendres rendent la terre plus lé- gere, les fels animent la végctation, le voifinage des bois les garantit de la trop forte aétion du foleil , ou leur rend bientôt & l'humidité & la fraicheur qui leur manquent. Mais on ne prend pas les moyens qui pourroient améliorer le plus la terre, l'amendement par les engrais, principalement par les fumiers , les marnes, &c. fuivant les qualités des terres. Les végétaux qui couvrent la plus grande partie de l'Ifle , font une 136 Notices pour fervir a l’Hifloire Naturelle preuve évidente que la terre eft propre à la végétation. A l'exception des habitations & de leurs défrichés qui ne forment qu’une petite por- tion du terrein, par-tout où il y a de la terre, de quelque efpece qu'elle foit, & à route expolition, on voit des arbres vigoureux & preflés, des arbrifleaux ou des herbes de toute grandeur. Ce qui n’eft pas en forêt , forme des favanes ou prairies dontdes herbes font bonnes pour nourrir les beftiaux, ou pour faire de la litiere & du fumier. Le terrein étant aufli coupé de montagnes, de monticules, de ruifleaux qu'on peut l'imaginer , entre lefquels fe trouvent des plaines, on peut choïfir les expofitions , les natures & qualités de terrein qui convien- nent à chaque efpece de plante qu'on juge à propos de cultiver. Jai joint à ce Mémoire une indication des plantes qui font naturelles à l'fle de France , & la nomenclature de beaucoup de plantes d’Eu- rope, d’Afie, d'Afrique & d'Amérique, dont quelque motif d'utilité; de curiofité ou de fingularicé m'a engagé à tenter la culture à l'Ifle de France. Sur la Culture. Cultiver la terre dans ce pays, c'eft, pour ainfi dire, l'écorcher; parcequ'on craint, en fouillant plus avant, de rapporter en deflus des matieres calcinées ou un tuf également impropre à la végétation, du moins teleft le préjugé ; telle eft l’excufe des travailleurs pour ne fe pas donner plus de peine : ils prétextent encore la chaleur du foleil, qui pénétreroit trop avant dans une terre plus meuble , & deffécheroit les racines des plantes. On n’eft pas plus heureux dans a maniere d’'amender la terre, Comme on fait que les cendres améliorent les terres, ou du moins rendent les récoltes plus abondantes pendant quelque temps, on ramaîle, par petits tas, les mauvaifes herbes, les reftes des plantes récoltées, & on les brüle fur la place. Comme cela fe fait à l'air libre, les matieres huileufes & réfineufes font diflipées, & il ne refte fur la terre qu'une petite quantité de fel alkali qui eft bientot confommce, fuppofez qu'elle ne foit pas emportée plutôt par les pluies & par les vents. Pour reüirer plus de profits de ces brülis des terres en culture , il fau- droit de l’Ifle de France, . 137 droit que les petits tas d'immondices végétales fuflent couverts & en- tourés déterre, brülaflent à petit feu, comme on le pratique dans di- verfes provinces d'Europe. Les fels volails, l'huile, la réfine des plantes feroient confervés, & amenderoient la terre avec les fels alkalis. Il fau- droit y joindre des fumiers, des terreaux faits avec des plantes pourries, confommées, en les mettant en tas dans des foffes où on feroit entrer un peu d’eau. Il faudroit couper les terreins cultivés par de petits canaux en rigolles, qui porteroient la fraicheur & l'humidité dans les intervalles qui les fépareroient ; ni l'eau, ni les mauvaifes herbes ne manquent dans l'Ifle, Il faudroit laifler à des diftances médiocres ou planter des arbres qui, par leur ombrage ;puflent garantir en partie la terre cultivée de la grande ardeur du foleil, & les récoltes de la vio- lence des vents. Il faudroit labourer la terre un peu plus profondément, employer des inftrumens plus légers. L'agriculture éprouve dans ce pays des obftacles confidérables de la _ part des animaux. Les plantes font fujettes à une efpece de poux & à une gale qui les font périr, parcequ'il eft très-difficile d'y porter remède. On fouffre encore davantage de la perte des récoltes , par le dégât que font les finges, rats & fauterelles. Les finges déterrent les patates , le magnoc, mangent le maïs, les fruits , les laitues & autres herbes cendres : ils détruifent les oifeaux qui diminueroiïent les fauterelles. Les rats mangent le maïs, les pois, con- combres, giromons, toutes les graines & lesfruits; ils enlevent les pouf- fins. Ne pourroit-on pas diminuer le nombre des finges & des rats, en obligeant chaque habitant à en apporter un certain nombre chaque année ? Les fauterelles fe jettent fur tous les végétaux, & principalement fur ceux qui font cultivés, parcequ'ils font plus tendres & plus. fucculens. Lorfqu'’elles ne viennent que de naître, & font encore hors d'état de voler , les habitans les plus induftrieux & actifs, mettent fur une même ligne un nombre deiperfonnes qui entrent enfemble & du même pas dans les pièces de terres cultivées: les infeétes fuient, en fautant du côté oppofc où font les batteurs; & quand elles font arrivées au bott du champ, elles combent dans un large foflé qu’on y a préparé, & dont S 138 Notices pour fervir à lPHifloire Naturelle le fond eft garni de matieres aifées À enflammer, auxquelles on met auflitôt le feu qui les fait périr , puis on rejette fur elles la terre fortie de ce foflé. Malheureufement tous les habitans ne font pas ces battues, & les fauterelles qui fe trouvent dans les terres négligées, multiplient prodigieufement, ainfi que celles qui fe trouvent dans les favanes & terres inculres. Ce que ces terres négligées fourniflent de fauterelles , forme des nuces confidérables qui détruifent en une ou deux heures les récoltes des champs fur lefquels elles defcendent. Les habitans vigi- lants examinent le cours de ces nuces d’infectes, pour les éloigner par le bruit, les cris, les coups de fufil, & les empêcher de s’abattre fur leurs champs. M. de la Bourdonnais, qui ne négligcoit aucune pratique dont il pouvoit réfulcer un bien général, faifoit marcher chaque année toute la colonie pour détruire les fauterelles des terres incultes. C’eft au mois de Janvier que les fauterelles fortent des œufs: elles font aflez fortes pour voler au bout d’un mois. En Juin, Juillet & Août elles fe raflemblent en nuées ou effaims confidérables : alors elles paf fent la nuit fur les arbres ; à la fin de ce temps elles dépofent en terre une multitude d’œufs qui font accumulés, & forment la grofleur d’une fève ; puis elles meurent. IN DICATION DE.PLANTES: Qui fe trouvent à l'Isle de France, tant indigenes ou naturelles à cétte Isle, que naturalifèes ou apportées de diverfes Téplons. CATALOGUE DES PLANTES DE L’ISLE DE FRANCE, Dont on trouve la deféription & la figure dans l'Ouvrage qui a ç pour titre : RUMPHII HERBARIUM AMBOINENSE, in-fol. Amftelodami, 1750. PPALRESASPSR INT À Pag Tab J I ee Cocos nucifera, 1. Palmier Cocotier, 31 4 PinaNGA, AREA. Carechu, 1. Palmier Urec. $2 10 LANTARUM. Palmier Latanier. 7H1UT4) SAGOU. Par M, le Comte d'Eflaing. SL to 22:17 CYCA. zb1d, 97 25 Mana. Mangifera Înd.r. Manguier. 97 26 Mana. 107 2 OMR TACCA: Monacia, Jaquier, "118 35 BrrrMainc. 124 37 JAMBOSA. ÆEugenia , 1. S 2 Plantes de l’Ifle de France, JAMBOSA NIGRA, fr. AQUEA, f.2. Æupenia,f.1.nodi- ora ; f, 2. race- mofa.L, JAMBOSA SILVE- STRIS ALBA. ÆEugertaJambos,1. Jam Rofade. JAMBosA CERAMI- CASTCA Eugentia. Pomme à Mie Vial. MANGosTANA. Garcinia Mang. L. Par M. 1e Comte à Efraing. ANONA. Anona rericulata,r. Cœur de bœuf. ANONA TUBEROSA. Anona fquamofa,L. Attier. CUJAVUS DOMESTI- CUS. Pfidium , 1. Gouïavier. GuaAIAvA RUBRA. P/idium. 149 So&çS1PAPAIA, mas & fe- 140 Pag. Tabe 1260133 1261039 120 Ai 1333-43 138 45 139 46 142, 47 144 48 1264168 E78. * 69 187 74 190 76 FDOrN77 200 L 1482 Pag. Tab. 81 19 87 121 94 23 95 24 100! 124 103 26 108 29 VS ONU E mina, Carica Papaïa,1. Papaïer. CATAPPA DOME- STICA. Adamaram. Badamier, CassuviuM. Anacardium OCc. Le ACajou. MoRuNGA. Guilandia , 1. Tur1a. Robinia grandifi.r. Agati. TuriA. Emerus. BILACUS TAURINUS. PAR Se ETC UNI DA) PIGMENTARIA. Bixa orellana, 1. Rocou. CassiA FISTULA. Caffia, L. T'AMARINDUS. T'amarindus, 1. Le Tamarinier. Fig.r,2. Marum GRANATUM. Punica granat. 1. CITRUM LIMON. La Lime. Fig. 3. Limo cu- RAMAS, Pampelmouflier ; Fig. 2. LiMo vEN- (Chebec. TRICOSUS. LIMONELLUS. Citron galc. AURANTIUM ACI- DUM, & Pag. 114 119 150 153 156 160 197 216) 22 226 233 257 259 Pag. 36 os Tab, Tab, WW D mm Rumphii Herbarum, 141 AURANTIUM Si- NENSE. Jura. RhamnusJujuba;. CANARIUM VUL- GARE, Amyris. CANARIUM ZE- PHYRINUM. Amyris Elemi. CANARIUM ODoO- RIFERUM. Icica. Arbre d’encens. DAMMARA NIGRA. Boisblancdu Piton CANANGA. Uvaria Zeylan. L. Bois blanc du gr. BINTANGOR MARI- (port. TIMA. Calaba Pivm. Ta- camaca. NoOvELLA. Hibifeus uiliac. 1. Maou. NoveLLaLiToREA. fibifcus populn. 1. Poiché. GELATA LITOREA. Erythrina varie- LACTARIA SALU- (gata , 1. L'arbre de corail. BRIS. Taberne montana. ARBOR REGIS. Hernandia fonor.1. Bois blanc de la route du gr.port. PAR. Sa TE" RITATEZ. EBENUS. Diacis: Il y a à l’Ifle de France cinq efpeces d’Ebenier ; ce genre d'arbre porte fes fleurs fur deux individus féparés: fur les uns les fleurs font toutes mâles, & d’autres arbres portent des fleurs toutes femelles. Ces efpeces font diftinguées en bois d’ébène noir ,blanc, marbré, &c. METROSIDEROS AM- BOINENSIS. Sapote efpecies. Bois de nate à petit JATUS. LeThek. (fruit. MançIuMceLsuM. Rhizophora, 1. Paletuvier. MANGIUM MINUSs. 1bid. MANGIUM CANDE- LARIUM. bid. 142 Pag. 134 135 136 137 148 168 174 180 194 Pag. 14 19 22 26 28 30 33 37: D 40 A2 47 55 52 6$ \o 10 TX 12 13 15 16 NZ 20 21 24 o nb © Plantes de l’Ifle de France, VARINGA. Ficus, 1. Fouche. ibid. ibid, ibid. zbid. ibid, zbid, CAPRIFICUS. Ficus Bengalenf.1. ARBOR SPICULO- RUM. Bois de Bienjoint. CORALLARIA PAR- VIFOLIA. Graine rouge. Butonrica. OVIGERA. Hernandia ovige- TA PAR SSO CA RT A Bamsu. Arundo arbor, 1. ibid. ARUNDO FARCTA. FLos resraLis. ÆHibifcus, Rofa Si- nenfis , Le Fleur de Sabate. FLos HoraRIUS. Âibifcus , muta- bilis , L. Rofe deCaïenne & HABUTILON HIR- (de Chine. SUTUM. Szda , Abutilon, 1. HABUTILON. Sida , L. GossIPIUM VUL- GARES 2. Goffipium , 1. Coton. GossrPIUM CaAPAs. 2b1d. ibid. GRANUM MOSCHA- TUM. Hibifcus Abel- mofch, 1. Ambrette. HErga criNALiUM-Aibiftus Suraten- VAT Ofeille de Guinée. CyPrrus, ALCANNA. Lau/onia fpinola;r. Crisra PAVoONIS. Pornciana H. Cxrrr. LicNuMsaprran. Sefalpina Sap- poa; L. Bois de fappon. GAJATUS. Æ/chynomene In- dica , L. Pag. rat 143 145 ISI Pag. jE 16 16 29 Sn 46 48 h) Tab. 33 Rumphit Herbarum. SCUTELLARIA TER- TA Bubon, 1. TERMINALIS. Convallaria , 1. TERMINALIS AN- GUSTIFOLIA. Draco. CAUDA FELIS. FLos convozuTus. Plumeria , 1. LIGULARIA. ÆEuphorbia ,1. RiciNus ALBUS. Ricinus , L. GRANUM MOLUC- CUM. Croton, L. . CARYOPHYLLA- STER , LITOREUS. Prelea vifiofa , 1. BELLILA H.Malab. ÂMuffenda frondo- | Jesir, BucLossuM LANU- GINOSUM. Tournefortia fœri- diffima , 1. PANDANUS VERUS. K'erda, PANDAN. SPURIUS. zbid, Baquois. PANDAN. HUMILIS. 2b1d. FoLIUM BAGGEA MARITIMUM. | PAR SOU IN. KA: Logus LITORALIS. Phafeolus. FuNIs PAPIUS. Periploca. Funis: GRATIUM. z1b:d. CAMUNIUM SINEN- SE. Marfania momier:. FUNIS PULASSA- RIUS. Taberne montana. SIRUM DECUMA- NUM. Piper, 1. SIRIUM ARBORES- CENS. zbid. FLos MANORÆ. Nytanthes San: bac, L. Mogory: 143 160 177 181 191 192 195 75 à) Plantes de FLOS CÆRULEUS. ABRUS FRUTEX. OLUS CRUDUM. FUNIS MUSARIUS. JASMINUM LITO- REUM. RuBus MOLUCCUS. FRUTEX GLOBULO- RUM. GLoBUËI MAJORES. NuG£Æ SILVARUM. PALMI JUNCUS. PALMI JUNCUS AL- BUS. RoTTANG. Musa. MusA SIMIARUM. Fig.2. FozruM Buc- CINATUM. Fig.r. LamruIuM. Fig. r. CARDAMo- MUM MINUS. ZINGIBER MAJUS. CurcuMA. F.2. CANNACORUS. F.2.SCHÆNANTHUS Fig. 1. ACORUM. ARUNDO SACCHA- RIFERA. PIfle de France, Clitoria ternata, L. Glycine abrus, 1. Periploca. Uvaria , 1. V’olkameria , x. Herbe de bouc. Rubus Molucca- nus, L. Guilandina , 1. ibid. ibid. Calamus ShEo Roting par M. Leskelir, , ibid, Par M. le Comte d’Eflaing. Mufa , 1. Bananier. ibid. Mufa Bihar. Baroulou. Amomum Zerum- bet , L. one Card. 1. Faux Cardamone Amomum Zingi- (de Madegafcar. bers x Gingembre. Curcuma, 1. Le Saffran des Mala- Canna, 1. Le Balizier. (bares. .Andropogon Sche: nanthus , 1, Acorus calamus ,L. Saccharumofficin.1. F.2.LacHryMAJos.Corx , lachryma Fig. 1. SORGUM. Fig.2.Panicum In- DICUM. Job, 1. Holcus Sacchara- LS Panicum Lralic, 1: Pag. 208 SI 215 240 Rumphii Herbarium. Tab. 76 Fig.r. SesamuM. Sefamum Indi- CUTÈSE: Gingili. Fig. 2. Panicum 14$ GRAMINEUM. (Cenofurus coraca- Pied de poule. nus, L. 77 CaNxNagis Inpica. Cannabis fativa,1. Le Chanvre. 78 (GansaA sATIVA. Corchorus capfula- Ho, 79 F.t. RAMIUM May. Urtica alba , 1. F.2. Cnicus IN- Carthamus rinéto- DICUS. FILS 3! La Graine de perro- (quet. 80 INDpIcUM,TARRON. /nd'gofera tinélo- fa ; Ts 8r ANaAssa. Bromelia comofa;r. 82 Fig.r & 2. BLiTuM Inpircum. Amaranthus tri- 83 Fig.i.Brirum sri- (fes: x: NOSUM. Amaranthus [pino- Fig.2.BLITUM FRU- (fus. TESCENS, Achyranthes murt- Cala , L. 84 ÀAMARANTHUS: Celofia criffata , 1. 85 TronNcIuM HoR- Solanum Melon- TENSE, (gena , L. F.r & 2. TroNcrUuMSo/anum [ndic. L. AGRESTE. 87 SrraMontaInpic. Datura Merel,1. Pomme épineufe. 88 Fig:1,2,3,4. Carsr- CUM. Capficum frutef- Piments. cens , L. 89 MiraABILIs. Mirabilis Jalap- PA L. Belle de nuit. 90 LACCA HERBA. Inpatiens Baifami- na , L. Belfamine. g1 MATRICARIA SI- NENSIS. Chyfanthemum Ln- dicum , L. Matricaire des Indes. tu 246 Pag. Tab, 102 Plantes de l’Ifle de France, Fig.1,2.Basiricum. Ocymum , 1. Le Bañlic, le Fig.r. OcrmuM c1- (tour épice. TRATUM. Fig. 2. MexrHa Mentha. Le Beaume. CRISPA. SEMPERVIVUM. ZÆA/oË vivipara,L. Pare P. Seriés ; du Bréfil. PLANTA ANATIS. Coryledon lacinia- 24, Le Fig.1.CRoTALARIA.Croralarta retufa, 1. F2&3.Lacansa. Cleome icofandra,1. Le Mofambé. Fig.t,2. GALLINA- RIA. Caffia fophera & tora, 1. AMICA NOCTURNA. Polranthes tuberofa, 1. Fios SusaNNÆ. Orchis Sufanna, 1. Fig.r.FLos rmrius. Pentapetes phœnicea, 1. Fig.2.FLos cLoBo- SUS. Gomphrena globofa , 1. Fig.r. MEzissa. Melifja lororia. Fig.2.MARRUBIUM ALBUM. Nepeta Indica, 1. Fig. 1,2. SoncHus. Cacalia fonchifolra , v. Tuzipa JAVANA. Amaryllis Zeylanica,L. ArRuMINDicuM. Arum fagittefolium, v. ARUM SILVESTRE. ÆAruUm OVatum, L. ARUM ÆGyPTIUM. Arum fativum. Piper LONGUM. Piper Amalago, 1. SIRIBOA. Piper decumanum , 1. SIRIUM TERRESTRE. /P1per , L. Usium vuLcaRe. Diofcorea oppofirifo- HD, E- UsiuM DIGITATUM.D10/fcorea , 1. UsiuM POMIFE- RUM. Dioftorea bulbifera , 1. CoMBILIUM. Dioféorea aculeara, BATATTA. Convolvulus Batatas,x. BATATTA MAM- MOSA. Convolvulus. GLANS TERRESTRIS. Rumphii Herbarium. 247 Pag. Tab. 374 133 LOBUS QUADRAN- GULARIS. Dolichos tetragonobo- 376 134 DorrcHUs SINEN- (ass 'r SIS. Phafeolus, 8. 376 135 Fig.r. Losus Ma- CHÆROIDES. Dolichos enfiformis, 1. Fig. 2. PHAsEOoLUS Bazicus. Cyuifus Cajan, 1. Ambrevade. 379 136 CACARA. Dolichos lignofus,1. Poix du Cap 380 137 CAcARA ALBA Dolichos. 382 138 CacarA NIGRA. Phafeolus unpuicula- 385 139 Fig.:. PHaseorus (22000 MINOR ALBUS. Phafeolus radiatus , 1. F.2. MINOR NIGER. ——— nor , B. 339 140 CADELIUM. mas , L. 390 141 Fig.r. CACARA 11- TOREA. Dolichos Lablab , 1. Fig. 2. PHasroLus MARITIMUS. Phaféolus radiatus, 1. 394 142 Cacara PRURITUS.Dolichos pruriens ,1. Pois à gratter. 396 143 CAMOLENGA. Cucurbita pepo, 1. 398 144 CALABASSA. Cucurbita lagenaria , 1. 399 145 Cucurgira Inn. Pepo Indicus, 8. 403 146 Fig.r. ANcurIA. Cucurbita citrullus, 1. Fig.z. Cucumis. Melorria, 1. 406 147 PEroLa. Momordica Luffa, 1. 407 148 PEroLa ANGUINA. Cucumis fativus , 1. 408 149 PEToLA BENGALEN- SIS, Cucumis acutangulus,r. Papangajo. 4io 150 PEroLasiLvesrris.Colocinthus , 8. 412 1$1 AMaRaA Inpica. Momordica Indica, 1. 413 152 Fig.r. AMaRA siz- Momordica balfami- VESTRIS. (za , L. 417 154 Fig.1.Pomumamo-So/anum, L. Pomme d'a- RIS. (mour. Fig.z. GANDoLA. Bafella rubra , 1. Epinard des 420 155 Fig.1.OLusvacuM.Quamoclir, Tourxer. (Indes. Fig.2. FLos cARDI- NALIS. Tpomea Quamoclir, 1. T2 148 Plantes de l’Ifle de France, Pag. Tab, 426 156 Fig. 2. CHAMÆBA: LANUS. Arachis hypogea, 1. Piftiche de 439. 157 ConvozvuLus IN- terre, DICUS. 432 158 Convorvuius cÆ-Convolyulus, 1. RULEUS. 434 159 Fig.r. CoNvorvu- | LUS MARINUS. Convolyvulus pes capra;. Patate à Du- Fig.2. ConvoLvu- ran. LUS RIPARIUS. 437 160 CoNvVoLVULUS F&œ- TIDUS. Pœderia fœtida, 1. de Madegafear. 440 I6I PsEUDOCHINA. Srilax Tourwer. 446 162 Umium. Gouana. 452 167 Lasrusca Mo- Wius fidveftris Made- LUCCA. gafcartenfe. 454 168 VEsIcATORIA. Plumbago Indica, 1. 456 169 Fig.r.Pesequinus. Aydrocoryle Le Fig. 1. EMPETRUM ACETOSUM. Begonia , 1. 460 170 Fig.r. SERRATULA Scurellarira Indica, 1. AMARA. F.2.Crusra o1rz.Ruellia antipoda, 1. F. 3. CARANASCI MINUS. F.4. CRUSTA OLLÆ MINIMA. 464 171 Fig2. Cucumismu-Melorria, 1. RINUS. 466 172 CoRONA ARIADNES.Conorta , L. 478 177 PEPONASTER. Ariftolochia Indica, 1: 482 180 OLus sancuinis. Droftorea fativa, L 484 18r 1 &2. ApreNpix Pothos ,L. ARBORUM. 436 182 1 & 2 Cuscuraria.Porhos, L. 490 184 Fig. 1. ADpPenDix Pochos fcandens, 1. DUPLO FOLIO,. F.2. VARIETAS. Pag. 490 10 14 15 Tab, 154 Rumphii Herbarium. 149 Fig. 3. ADPENDIx TERTIA. Fig.4. CussuTa. Caffytha filiformis , 1: PA RS «S ENARST A Fig.1. CyYPERUS Ro- TUNDUS. Fig 2.CYPERUS FLo- RIDUS, Fig.r.id. LONGUS.' Fig. 2. id. Fig. 1. id. puLcis. Fig. 2. id. cAPITA- TUS. Fig. 1. GRAMEN VACCINUM. Cynfourus Indicus, 1. Fig. 2. GRAMEN QUINQUE SPICIS. Fig. 3. FUMI. Hg. 1. ARTICULA- TUM. Fig. 3. Hirrocro- STRIS AMBOINICA: Fig.1. GRAMEN AR- GUENS. Schine des ha- Fig.2.CALAMAGRO- (bitans. STIS. Fig. r. LITHOSPER- MUM AMBOINICUM.Cozx, lachry ma Jobi , 1. Fig.2. ARUNDINEL- LA. Commelina, 1. CRATEOGONUM. Spermacoce , L. F.r. Auris CANINA. Achyrantes lappacea, L, AURIS CANINA FE- MINA. Cadelari > TOURNEF. OLus scROFINUM. Cozy/à. Herbe de Fig. r. OLUS sQuIL- (bouc, LARUM. Gomphrena feffilis, 1, 150 37 78 81 Tab. 15 16 17 18 19 pe) ZI 23 24 25 26 27 28 29 32 34 5) 36 37, Plantes de l’Ifle de France, Fig. 2. AGRIMONIA MOLUCCA. Bidens , TovnxEr. # Fig.r. HErBA ADMI- RATIONIS. Leonurus, 1. Fig.1. HERBA M&œ- RORIS. Phyllanthus , 1. Fig. 2. URINARIA INp1cA. Fig.1. EcrrpricA. Werbefina, 1. Fig. 2. ibid. SILAGURIUM Hermannia | Tovurwrr. UrTIcA DECUMA- NA. Urtica interrupta , 1. Fig.r. HERBA ViTI- LIGINUM. Juffiea fuffrurico[a, 1. Fig.2. EsuLa Escu- (Æuphorbia hirta , 1. LENTA. Jacobea. Fig.1.CoNyzaA oDo- RATA. F.2.HazicacaBus. Corindum, Tourwer. Fig.2. Larpaco. Urena finuata, 1. Herbe à pa- F.r.HazicacaBus. (nier. F.2.Haricacasus Phyfalis , 1. BACCIFER. Solanum nigrum, 1. Brédes. PALMIFILIX. Fougere en Fiz1x AQUATICA. (arbre. FILIX ESCULENTA. Fig.r. DRYOPTERIS TRIPLEX. Fig.2. ADIANTHUM VOLUBILE. Ophiogloffum fcandens. Fig. 1. CariLius VENERIS. Adianthum , 1, Fig.2.PoryropiuM InpicuM. Polipodium quercifo- PoryropiuM IKDI- (lum , 1, CUM VILLOSUM. Fig.1,2,3. Payzir- TIS AMBOINICA. 107 113 FE 54 134 147 151 159 I61I 3267 49 S2 $4 79 72 Rumphii Herbarium, FILIX CALAMARIA. Fig.t , 2. Muscus FRUTICESCENS. Lycopodium plumo- Fig. 1. CINGULUM (Jum, 1. TERRÆ. Lycopodium canalicu- Fig. 2. BARBA Sa- (latum, 1. TURNI. Lycopoduim cernuum,1. Fig.r. EQUISETUM AMBOINICUM. Lycopodium phlegmaria, 1. ANGRÆCUM. E pidendrum. ANGRÆCUM AL- BUM. Fig.1. ANGRÆCUM RUBRUM. Fig.2. ANGRÆCUM QUINTUM. Fig.r. ANGRÆCUM SAXATILE. Fig. 2. PURru- REUM. Fig.r. ANGRÆCUM TERRESTRE. Fig. 2. ORCHIS AM- BOIN. MAJOR. © Srrateumatica, 1: Fig.3. ORCHIS AM- BOIN. MINOR. © Cubitalis, L. Fig. 1. Lomsa. Piper peltatum , 1. Fig. 1. AMŒNA MÆSTA. Caffia procumbens ; L. F.1.MENTHASTRUM AMBOINICUM. Fig.2.OrH10GLos- SUM. Rapix roxicaRIA, Crinum Afiaticum , 1. CÆpa siLvestTris. Pancratum Ambor- Fig. 3. NYMPHÆA (renfe, L. INDicA. Menyanthes Indica,. I$I 1 Plantes de l’Ifle de France, HERBARIT AMBOINENSIS AUCTUARIUM.. Pag. Tab, s 9 Morus INDICA. Morus , Tovrxrr. 9 16 OLEANDER SINICUS, Nerium , Tovrxrr. 12 20 XYLOPHYLLOS. Phyilanthus, Epiphyllantus. 17 33 Fig. 2. CHEROMELA. Averrhoa , 1. 18 36 HERPETICA. Caffia. 19 38 SPINA SPINARUM. Rhamnus. 20 41 TERMINALIS. Convallaria, 1 29 63 OsSIFRAGA. Euphorbia , 1. JOANNIS BURMANNI RARIORUM PLANTARUM AFRICANARUM, D'ECAS. MPER EME Pag. 15. Tab. 7. Fig. 1. DE CA SNS 'E PM TNIET Pag. 186. Tab. 69. ee 189. 70. Fig. 2. DECAS OCTAJ A. Pag. 225. ab 077: Fig. 2: DE CASINONNE Pag. 242, Tab. 88. D'E CASC'D'E CHMA Pag. 254. Tab. 92. THESAURUS Thefaurs Zeylanicus, 153 THESAURUS ZEYLANICUS. Tab, 4 Acacra ZEYLANICA FLOSCULIS GLOBOSsIS LUTEIS, &c. AMARANTHUS , &C. Fig. 2. ADIANTHUM, &C. Fig. 1. AMARANTHOIDES , &c. Fig. 2° | AMARANTHUS, &c. Fig. 3. ALSINE , &C. ALSINE, &c. ANTIRRHINUM, &C: APoCYNUM, Fig. 2. ÂZEDARACH, &C. BazsAMINA , Fig. re ComMELINA, &c. Fig. 2. Gareorsis, SPERMACOCE, Fig.3. CacaLraA, &c. ÆConisa, CaiTHA, &c. Fig. r. CarpriNus, &c. DoDoxEA. CHAMÆLÆA, &c. CHAMZÆLEA, &c. RICINOIDES. CHENOPODIUM, &c. AMARANTHUS, Fig. 1. LAURUS CINNAMOMUM , feu CANNELLIER DE CEYLAN ; par M. de Godeheu. LAURUS CINNAMOMUM, &C, Cornus, &c. CorNus , &c. CROTALARIA, &C. Cyrisus, &c. DicrraLis, &c. EMERUS, &c. EUPATORIO - PHALACRUM, &C. FILE RG Frcix, Fig.us& 2: FItIx, &C: GRAMINA, Fig. 1, 2,3: GROSSULARIA , &cC. GEnisTA, &c. Fig. 1. HEDysARUM, Fi. 2. HEDysaRuM, Fig. 1 & 2. HEpysaruM , &c. Fig. 1 & 2. V 1$4 Plantes de l’Ifle de France, Page Tab. 118 54 HEpysaruM, &c. Fig. 1 & 2. 121 $$ JacoBa, &c. Fig. 2. LE3 IVAISENMIUIURA" ec: 144 66 LycoropiuMm, &c. 149 68 MaALviNDA, &c. 150 69 Marvinpa, &c. Fig. 2. 151 70 Mancas, &c. Fig. r. 153 71 MarRUBIUM, &c. Fig. 1. 162 7$ Morinca, &c. 174 80 - Ocymum, &c. Fig. t. 187 83 Pertrroca, &c. Fig. 1. Piper, &c, Fig, 2. 196 86 PoryroptuM, &c. 198 88 RHAMNUS, &c. 205 93 URINARIA , &c. 212 97. SENNA, &cC. 213 98 SENNA, &c. 21$ 99 SINAPISTRUM, &C. 220 IO02 SOLANUM, &cC. 223 104 TITHYMALUS, &c, 224 110$ TirayMaLus, Fig.1,2, 3. 226 106 Trisurus, &c. Fig.1. TriroriuM, &c, Fig. 2. 228 108 SrERMACOCE, Fig. 1. & non VALERIANELLA. HORTUS MALABARICUS. TOMUS PRIMUS. Fig. Pag. Fig, Pag. 1 t Parla Bourdonnaiss 22 37 De l'Amérique. $ 9 23 39 Parles Hollandax, 12 17 Desindes&Madagaf 25 43 IS 21 (CAL -MNZ ENT AS 16 25 Par la Bourdonnais. 27 TA 17 27 Deslndes& plufieurs 28 49 cfpeces naturelles 29 $r Des Indes. à lle, OT SE 210 31 ss Deslndes &deChine, D L2] Hortus Malabaricus. IS$ Pag. Fig, Pag. 67 Deslndes,parMBor- $r 95 Deslndes & du Cap. dier, Médecin. 54 101 Du Bengal. | 7I l ss 103 DelAmcrique. 83 57 107 Par la Bourdonnais. 1 OM CSSS E CU. N D'U'S. Pag. Fig. Page 1 27 45 28 47 29 30 3 Deslndes. Feuillesavec 32 57 lefquelles on fabri- 36 67 que des nattes pour 37 69 emballer lecaffé,&c. 38 71 Des Indes. L 40 75 11 43 83 Des Indes. 17 44 85 25 49 95 DeChine & des Indes. 25 Des Indes & de Chine. 5° 97 27 s2: ror De Chine. 29 $3 103 31 56 109 35 TO PDU ST ER TAIAU.S: Pag. Fig. Page 9 Des Indes, par M.de 34 31 Kerguelin ; enfuite 35 ÿr DesIndes. par M. le Comte 46 55 Par la Bourdonnais. d'Eftaing. 49 5$9 Du Senega, 15 Par les Hollandois. 54 65 Des Indes. 17 1 M RE Des Indes, par M Da 56 71 21 Des Indes. (vid “61 ., 8x 23 De Bourbon, 63 85 Va 1$6 Plantes de l’Ifle de France , TO MU S | OLUEART US. Fig. Pag, Fig. Pag. L 38 79 2 1 Des Indes. 40 83 3 s Des Indes. At: 4485 12 27 s2 107 Des Indes & de Chine. 2$:.) 53 S4 TN 27. ÿ7, Des Indes: TOMRU SOUL N TEULS. Fig. Pag. Fig Pag, 20 39 44 87 39 17 49 74 ATP JF MES A3 101NOS 60 119 TOME URSS FE MTEUTS: Fig. Pag. Fig. Page I n 39 Des Indes & de Chine. 2 3 Des Indes. 40,169 US 4t M II 19 Des Indes, 42 zbid. 1310023 es Indes, 43 73 19 33 GE DO 740) 20 35 45 TP 27 49 48 83 31&32 $7 SI 87 Des Indes: 33 $9 s° 89 ibid. 24 CG 52 91 Du Bréfil. 38 53 93 Du Cap. TOM IC SUS EP T LENS: Fig. Page Figs Pag. s 9 DesIndes,par MBour- 13 25 dier, Médecin. 15 29 Des Indes, de Mada- 6 11 De Madagafcar. gafcar. 12 23 DeMahé, parlaBour- _ 16 donnais, 24 3! 45 DesIndes & de Chine: Hortus Malabaricus. T O.-MEV/S*"0 11 de Chine. 13 zbid. 17 de Chine. 19 Des Indes. TOMUS Pag. r Des Indes & de Chine, 3 1014, 12 IS 17 AL 43 45 47 49 st 3 | 63 DésIndes & de Chine: Fig. Pag, SEUN97 56 10$ s8 109 CT AMPEUrS: Fig. Pag 13: 25 27 51 De Chine 23 53 101d. 32 59 Du Bréfil. 35 61 36 63 38 69 39 71 42 79 43 53 NONUS. Fig. Pag. AS 36 67 47 89 De Chine; 52 1o1 De Chine, 53 103 Des Indes, : ES $7 tit Jo ETS OR) 66 129 85 16$ 86 167 2517 158 Plantes de l’Ifle de Trance, TiOMMOU S'ÉDIE\CI M Urs. Fig. Pag. Fig Pag. 1 1 De Chine; 44 87 Des Indes: 241 203 45 89 S RS 46 9I 9 dur 48 95 De lAmcrique. 10 19 9: 99 LIVRE s: To IS 29 soil1rr LS MES 60 119 22 4$ DeChine. 68 135 25411029 69 137 29 S7 POIMCTES9 32 63 73 145 34 67 74 147 3152 0, 69 75 149 370075 78 155 81 is DeChiRe, AC ER 7 29 +77 4De Chine. 8o 159 De Chine, 42 83 Du Cap. 90: 1179 T'O M VUS U-N“DYERC IMC. 5. Fig. Pag. Fig, Page LOCZUE 49 IOI 6 11 De Madagafcar. so 103 NC ST TO HOMO $3 109 22 43 D ONU 25 49 De Madagalcat, SARL 28% . SS 5% II9 38 75 De Madagafcar. s9' #r21M0De Chine. 39 017710 Chine, 60: 123 De Chine. 43 85 62 127 Hortus Malabaricus. 159 FO M C'SPAE OND E CM US. Fig. Pag, Fig, Pag. Fig. Pag, f : 3208" 63 Me 97 ë ÿ 33 99 3h 7 34 67 $4 Io1 4 9 20: LEZ 64 121 $ Il 39 72 Got PONMEE AGP 7 79: F33 M TONU2E 44 Bt 74 145 De Chine, DZ 45 83 77 147 De Chine, pÿ 2 3x 49 91 78 149 23” 4$ SOU 22 72. ES 28 35 5x," 95 Nora. Les mots de Chine, des Indes, du Brefil, du Cap. &c. qu'on lit à côté des noms ou des chiffres qui defignent les plantes qu'on trouve à l'Ifle de France, indiquent que ces efpeces ne font pas naturelles à l'Ifle de France, mais y ont été apportées , ainfi que les efpeces à côté defquelles on a mis par la Bourdonnaïs ou le nom de quelque autre perfonne à qui cette ifle les doit. Je pofléde un aflez grand nombre de plantes de l'Ifle de France, qui paroilenc devoir fournir de nouveaux genres : je les ferai con- noître quand l’occafion sen préfentera; jen ai déja fait remettre quelques-unes à la Société Royale de Londres, à laquelle je préfenterai les autres fi elle veutbien me le permettre. J'ai élevé & cultivé, à l’Ifle de France, toutes les plantes d'Europe, d’Afe, d’Afrique & d'Amérique, dont j'ai pu me procurer des graines ou des plans, oignons , greffes, &c, mon but étoit de reconnoître, par les effais les plus attentifs & les plus étendus , les plantes qu’on pourroit cultiver avec fruit pour cette colonie, foit pour fon propre ufage, fait pour celui des pays & des vaifleaux avec lefquels le commerce & fa pofition la mettent en relation, Je fuis parvenu à avoir les plantes potageres d'Europe, & celles qu’elie fournit pour l'ufage de la Médecine ; prefque toutes étoient en état d’être confommées ou employées , mais en général d’une qualité fort inférieure à celle de ces mêmes plantes en France, quoiqu’on foir obligé de fe donner plus de peine pour les faire venir & lés conferver. Sans des foins extrêmes, la faifon des pluies les pourrit ; la faifon féche les fait fécher ou monter en fleurs; enfin, pour avoir ces plantes, il n’eft pas néceflaire, comme on le prétend, de tirer les graines du Cap de Bonne-Efpérance , d'Europe , ou de Bourbon ; car on peut en recucillit dans le pays; mais il eft bon de faire ce renouvellement de temps en temps. Quant aux plantes qui n’ont en Europe d'autre recommandation que l'agrément, parceque les fleurs font agréables à l'œil, ou odorantes; j'en ai cultivé la plus grande partie pour eflais ; mais elles n’ont réulfi qu'avec plus d’attentions & de foins qu’elles ne donnent de plaifr ; l'odeur, ni les couleurs , ni la beauté des fleurs doubles n'étant au même degré qu’en Europe, Les giroflées ont micux réufli que les autres fleurs. J'ai cultivé tous les arbres fruitiers d'Europe ; avec beaucoup d’attention, pour le choix dur terrein & de l’expolition ; mes peines n’ont pas été récompenfées ; il y en a qui ne fleuridfens 160 Plantes de l’Ifle de France, &c. pass parmi çeux qui fleuriffent, ou les fleuts ne nouent pas, ou les fruits he viennent pas à maturité; ou, s'ils yarrivent, ils n’ont pas les qualités qui font leur mérite. On a d’ailleurs beaucoup de peine à les défendre , ainfi que les légumes, d’être détruits ou endommagés par les infetes & autres animaux. Les pêches & les raifins font ce qu’il y a de moins mauvais en fruits. Dans les herbes potageres, on a le pourpier, le creflon, le chou de très-bonne qualité, Tous les arbres de forêt ou d'agrément qu’on connoît en Europe, n’ont gueres mieux ré- pondu à mes foins que les arbres fruitiers, fi ce añez de fruit. n’eft que les chênes, châtaigniers ont porté J'ai travaillé à améliorer la culture des arbres utiles, natutels à la colonie, ou qui y font naturalifés, comme attiers, avocats , badamier, citronier , frangipanier , gouyÿavier, manguier, orangers ; palmiers, papayer, & le bananier : j’ai fait part aux gens du pays de ce que mes ob- fervations & mes expériences m’avoient appris. Ce qui m’a le mieux réuffi en herbes de pâturages , c’eft la luzerne d'Europe, le chiendent commun & le fatak de Madagafcar. Entre les autres plantes de toute efpece que j'ai cultivées, celles qui méritent le plus d'être nommées comme étant utiles ou pouvant le devenir, comme fingulieres, fares & in- téreflantes à multiplier , enfin, pour les progrès de la Botanique, font les fuivantes. Arbre d'argent. —— à fruit huileux , Inde, du vernis. —— de fuif, ——— de cire. Arbriffeau acide , Inde, Avet faux, Les 3 freres, Ifle. Betel vrai, Madagafcar. faux , Jnde. Bois de fapan , Inde. de favon, Madag. Brunfelfia , Madag. Calebañier , Senegal. Cannellier de Ceylan, de Malabar. vert. Carambolier, Inde. È Cedre du Cap de Bonne-Efper. de Virginie, Chêne d'Europe. Ctäreigner d'Europe, Detar , Senegal. Diofcorea de Madag. Filao, Madag. Foulfapate, Chine. Fromager. Jacquier, Inde. Jam Rofa, Inde. — Malac , Sumatra. Jafmin commun. —— d'Efpagne, ——— d'Arabie, —— Mogori. Letfchy , Chine. Longane de Chine. Lycium épineux , Madag. fans épines, Inde. Manga , Înde. Mangouftan. Margoufier , Inde. Moringa. Noix vomique. Olivier d'Europe, du Cap. Orme d'Amérique. Pain de finge , Senegal. Palmier Arec. Cocotier. Datier , Levant, Mouffa, Madag. Papayer. Peuplier d'Europe. Poincillade. Polché. Ravinzara. Rimbot, Senegal. Rotang, Malaca. Roting. Rofiers. Sapocaye , Brefil. Sefban. Soliman, Bengale. Tamarinier. Thek, Inde. Vigne. Vovangle de Madag. Vacamfaye, Madag. Ypecacuanha de Bourbon. J'ai cultivé plufeurs autres arbres dont je n'ai pu voit ni les fleurs, ni [es fruits, dont j'ignorois le nom ainfi que le pays, & qui n’ont point fleuri ni frutifié durant mon féjour à l'Ifle de France, À D D mA) LA