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TIRE A PtTlT NOMBRE.

HISTOIRE

DU BEAUJOLAIS

ET DES SIRES DE BEAUJEU,

.suivie DE L'ARMORIAL DE LA PROVINCE,

Parle Baron Ferdinand de La Roche La Carelle.

Clievnlier des Ordres de la Légion d'Honneur el de Malle.

Tciwr. II.

IMPRIMERIE DE lOUIS PERRIN, A LYON.

M I) C C C I. I I 1

MAR 9 1950

AVERTISSEMENT.

En donnant la liste des paroisses et des fiefs de l'ancien Beanjolais telle que j'ai pu la recueillir, je n'ai pas prétendu qu'elle fût exempte d'erreurs et d'omissions, surtout en ce qui concerne les fiefs et leurs possesseurs successifs. Souvent les docu- ments m'ont manqué , et beaucoup de fiefs, qui ont exister au moyen-àge et sont depuis tombés en désuétude , n'ont laissé aucun souvenir. Les lacu- nes, en ce qui concerne les propriétaires, doivent être encore plus considérables. Je n'ai pu procéder, à cet égard, qu'au vu des actes conservés ou d'après les documents fournis par quelques chroniques re- latives au pays. On comprendra que beaucoup de transmissions de fiefs ont pu ne pas arriver à ma connaissance , et que mon travail a nécessaire- ment être très incomplet à cet égard.

II. 1

2 AVERTISSEMENT.

Au bas de chaque article de paroisse j'ai inséré une note extraite du manuscrit attribué à Louvet. Elle est toujours relative à la nature du sol et de ses produits , et indique le nombre de feux de chaque paroisse. J'ai pensé que ces documents , qui re- montent à 1667, pouvaient offrir quelque intérêt.

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ETAT ALPHABETIQUE DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS.

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ETAT ALPHABETIQUE

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS,

AVEC LA MENTION ET SUCCESSION DES FIEFS <]ui se trouvaient en cliarnne il'ellv-i.

AFFOUX ET ROSERETTE

TAiENT anuexes de la paroisse de Violey , située en Forez , et formaient enclave dans le Beaujolais ; de la collation du prieur de Montrotlier : en sa qualité de curé primitif de

Violey, il en percevait la dime. La justice dépendait

de Joux-sur-Tarare,.

6 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Il y avait à Affoux un fief nommé la Colonge, appartenant, en 1o39, à Antoine de Salemard la Colonge et à Audibert de la Rivière , s'intitu- lant l'un et l'autre co-seigneurs dudit lieu. C'est en cette qualité qu'ils donnèrent leur dénombrement le 13 et le 14 mars de la susdite année. Ce fief passa, au siècle dernier, à la famille de Riverie.

Il existait dans cette paroisse plusieurs rentes nobles , possédées presque toutes par des bourgeois de Lyon.

Note de 1667 : P'iJ s froid et montagneux , bon à blé. Feux, 122.

AIGUEPERSE ET ST-BONNET-DES-BRUYÈRES.

Paroisses du diocèse d Autun, et qui autrefois n'étaient qu'une seule cure du nom de St-Bonnet. Celle d'Aiguej)erse ne fut érigée que par suite de la création du chapitre de ce nom qui eut la colla- tion des deux paroisses , ainsi que la dîme.

En l'an 1 1 00, Archinjbaud-le-Blanc (1), voulant

(1) On croit géiu-ialcmciit que ccl Aichinibaiid était un bâtard de la maison de Beaujcu. Le surnom de le Blanc semble confirmer cette opinion , car c'est ainsi qu'on désignait en général les bâtards des grandes maisons.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 7

fonder un hôpital à St-Bonnet , fit donation des maisons et terrains qu'il possédait au lieu d'Aigue- perse , et avec les conseils de Norigal , évéque d'Au- tun , des religieux y furent établis sous le vocable de Ste-Marie-Madeleine , pour prendre soin des malades et des voyageurs. Les religieux reçurent en dotation la forêt que ledit Archimbaud possédait en ce lieu, pour en user selon leurs besoins et y engraisser des pourceaux au temps des glands. II leur donna encore toutes les chutes d'eau de ses propriétés pour y construire des moulins , comme aussi le pâturage de ses prés après l'enlèvement des foins. Ce dernier avantage devait leur être commun avec toute personne qui viendrait habiter à Aigue- perse.

Cependant cette pieuse fondation n'avait pas at- teint le but que* s'était proposé Archimbaud-le- Blanc. Eloigné de toutes communications , situé dans un pays presque inhabité à cette époque , lhô})ital n'eut bientôt d'autre destination que de servir de refuge aux vagabonds et gens mal famés qui y commettaient mille désordres. Hugues, évêque d'Autun 5 voulant mettre un terme à cet état de choses, résolut de convertir l'hôpital en une fonda- tion purement religieuse. Il fit part de ce projet à Louis de Beaujeu , qui entra jjarfaitement clans ses vues , et le tout fut réglé par un accord du samedi après la saint Nicolas d'hiver 1288. 11 fut convenu

8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

qiie l'église de Ste-Marie-Madeleine serait érigée en collégiale et desservie par un chapitre composé de douze chanoines prébendes , sous la conduite de lun d'eux qui aurait titre de doyen et serait nommé par le chapitre. L'évéque se réserva la con- firmation de cette élection , ainsi que l'information qui devait la précéder ; et au cas la nomination faite par les chanoines ne serait ])as régulière , 1 é- véque devait y j)rocéder lui-même , mais sans por- ter préjudice aux droits du chapitre pour 1 élection suivante.

Le sire de Beaujeu , de son coté, fit don à la nouvelle collégiale de tous les droits de justice qu'il possédait sur ledit lieu d'Aigueperse , consistant en juridiction, émoluments, etc., avec la connaissance de toutes les causes civiles et criminelles, sentences définitives, exécution d'icelles, etc., sous l'institu- tion d'un prévôt , à la nomination des chanoines , pour rendre la justice , avec pouvoir de condamner jusqu'à des peines afflictives et mutilation de mem- bres. Seulement, dans ce cas, le coupable devait être remis nu en chemise aux ofticiers de Beaujeu, chargés d'exécuter la sentence. Le produit des con- fiscations mobilières devait se partager par moitié entre le sire de Beaujeu et le chapitre. Celui des confiscations d'immeubles appartenait au seigneur sur la directe duquel le crime avait été commis. Le cloître d'Aigueperse fut déclaré asile inviolable.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 9

Louis de Beaujeu ajouta à tous ces avantages le don de soixante-dix soudées de terres proche l'é- glise , et le droit de nommer des forestiers dans les bois et garennes, et sur toutes les eaux coulantes des paroisses de St-Bonnel et St-Igny , se réservant seulement, pour lui et ses successeurs, le droit de pêche pour son gUe, lorsque lui , la dame de Beau- jeu ou quelqu'un de leurs enfants viendraient sur les lieux. Des douze prébendes, quatre demeurèrent à la nomination du sire de Beaujeu. En cas d'aug- mentation , il fut convenu qu'il en aurait toujours le tiers. Ces quatre prébendiers lui devaient le ser- ment de fidélité.

En 1698, le chapitre d'Aigueperse se composait toujours de douze chanoines dont le traitement était ainsi réglé :

Le doyen 600 liv.

5 chanoines résidants. 1 ,S00

3 chanoines curés , | \ 2,460 liv.

3 chanoines résidants i 360 seulement 40 jours, |

Les trois [>aroisses desservies par les chanoines d'Aigueperse étaient Propières , St-Igny-de-Vers et Dun-le-Boi.

Le bourg d'Aiguej)erse n'avait d'autre seigneur que le Chapitre. St-Bqnnet et le surplus d'Aigue- perse dépendaient de la justice de Chevagnj-le- Lombard, château seigneurial situé dans lesdites

I 0 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

paroisses et ayant fait partie autrefois du domaine privé des sires de Beaujeu, puis de Lignières. Il fut aliéné, et appartenait en 1 630 à la famille de Rébé.

II passa plus tard en celle de Thibault des Prés , et enfin aj)])artenait, au siècle dernier, à M. Jean- Jacques de Brosses , écuyer.

En outre de Clievagny, on comjitait encore deux fiefs , savoir : La Bruyère sur Aigueperse , et Fau- zelles sur St-Bonnet.

La Bruyère était possédé, en 1 539 . par Jean de Marzé, damoiseau , qui en donna le dénombrement le 1k mars de ladite année. Ce fief passa ensuite à la maison de Fondras , puis à celle de Thy de Milly qui le possédait en 1760, et le vendit à M. de Brosses , seigneur de Clievagny.

Vauzelles a donné son nom à une ancienne fa- mille éteinte vers le milieu du xvi^ siècle (1). Noble Pierre de Vauzelles, écuyer, seigneur dudit lieu, donna son dénombrement le 6 mars 1 539. Ce fief fut apporté en 1570 par la dernière héritière du nom à l'ancienne famille delSInzy, dont les descen- dants le possédaient encore en 1 789.

Le quart de la dimc du lieu de \ illeniarlin, sur la paroisse de St-Bonnet, appartenait en 1554 à noble y\.ntoine de Salornay. écuyer, qui en fit le dénombrement le 28 avril dudit an.

Note : Pajs de bois et de seigle. Feux , 222.

(l) Celle fuiuille élail dilTéreiile de celle de N'auzelles, de Lyon.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 1

AIGUILLY-SUR-LOIRE.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation de sonévèque. La justice dépendait de Bonvers ou la Talonière, terre située de l'autre côté de la Loire , en face d'Aiguilly. Cette seigneurie appartenait de toute ancienneté à la maison de St-Priest. Le 5 mars 1539, noble Claude de St-Priest, chevalier, en donna le dénombrement. Antoine de St-Priest, écuyer , acquit des commissaires du duc , le 1 4 janvier 1 604, la justice et droits seigneuriaux d'Ai guilly. Cette seigneurie passa peu d'années après à la maison de Digoine, et était possédée en 1668 par messire Paul-Salomon de Digoine, seigneur du Pa- lais. Elle devint enfin , au commencement du siècle dernier , la propriété de la famille de Damas d'Au- dour qui la vendit ])lus tard à M. Miclion, sei- gneur de Vougy. Elle fut unie audit Vougy lorsque cette seigneurie fut érigée en comté.

La famille Se vert possédait quelques rentes no- bles à Aiguilly.

Note : Blés , bon pays. Feux, 120.

1 2 ETAT ALPHABÉTIQUE

AMPLEPUIS.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du grand célérier de l'abbaye de Savigny. Ani})le- puis avait été le siège d'une cliàtellenie au xiv® et au XV® siècle , et appartenait à la famille de Beau- jeu-Lignières , selon le partage fait le 1 8 mai 1 331 entre les enfants de Guichard-le-Grand. Philibert de Beaujeu-Lignières donna son dénombrement le 7 avril 1 540 et y comprit tout ce qu'il possédait en Beaujolais, savoir : le château d'Amj)lepuis en toute justice; les paroisses dépendantes de la juridiction dudit Amplepuis , et consistant en Ronno, St-Jean-la-Bussière , Cublize, St-Just-d'A- vray, les Sauvages, et partie de Valsonne, de St- ApoUinaire , de St-Véran et de Cliamelet ; la terre et seigneurie de Ranchal et de Thel ; la terre de Clievagny-le-Lombard et les Misolières ; le château des Tours, à St-Elienne-la-Varenne. Tous ces fiefs et seigneuries lui venaient par suite du partage ci-dessus mentionné. Il joignit à son dénombreuîent tout ce qu'il possédait à titre d'ac- quisition quelconque, et dont voici la liste : I ° la terre de Coust et d'Alloignet , accjuise d'Anne de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 3

France et de Charles de Bourbon le connétable , avec la chàtellenie qui en dépendait, comprenant les paroisses de St-Mamez, Ouroux, St-Jacques , Trades, St-Christoplie, Monsols, les Ardillats et Chenelette ; Montmelas, acquis de Philippe du Crozet , trésorier du duc de Bourbon qui en avait passé vente audit du Crozet ; Thizy , acquis l'an 1 522 du duc Charles de Bourbon ; Lay et Chamelet avec leurs justices ; Ferreux, acquis du roi François I" ; la Goutte , qu'il avait acheté de noble Lancelot de Mars ; la terre de la Fay, à St-Jean-la-Bussière.

Nous avons donné cette énumération pour faire voir quelles étaient les possessions de la maison de Beaujeu-Lignières à cette époque.

Toutes ces seigneuries ayant passé par succes- sion dans la maison de Nevers , elle fut autorisée à vendre jusqu'à concurrence des dettes. En consé- quence , Ludovic de Gonzague , duc de Nevers , vendit en 1578 à noble Claude de Rébé, seigneur dudit lieu, ses terres, seigneuries et justices de Thizy et d'Amplepuis. La famille de Rébé a pos- sédé Amplepuis jusqu'au milieu du siècle dernier, époque il fut vendu à M. le marquis du Sau- zey qui le possédait encore en 1789. Une faible partie fut démembrée et achetée par M. de Po- mey, seigneur de Rochefort.

On comptait six fiefs à Amplepuis : Rébé, Roche-

1 k ÉTAT ALPHABÉTIQUE

fort , Brégades , Montagny , Mont-Chervet et la Goutte.

Rébé était possédé dès l'an 1374 par Hugonin de Merle, damoiseau, qui joignit le nom de Rébé au sien. Antoine de Merle, écuyer, seigneur de Rébé , son petit-fils , épousa INIarguerite de Mares- chal le 1 9 décembre 1 446 et n'eut que deux filles , dont l'une, Claudine, fut mariée à Jean de Faverges, écuyer , à c[ui elle apporta en dot le fief de Rébé , à condition de prendre le nom et les armes de Merle-Rébé. François leur fils épousa Arcliangèle de Roncliivol, et ne retint que le nom de Rébé; celui de Merle se perdit. Autre François de Rébé fit le dénombrement de son fief le 26 février 1 539. Ses descendants le firent ériger en marquisat en 1673. Rébé fut vendu, au siècle dernier, avec la seigneurie d'Amplepuis à M. le marquis du Sauzey, capitaine aux gardes-françaises, qui le possédait en 1789.

Rochefort était possédé très anciennement par la famille de Sarron. Guichard de Sarron, chevalier, en fît l'aveu en 1460. Ce fief passa plus tard à noble Anne de la Mer, écuyer, qui en fit le dé- nombrement le 4 mars 1539. Acquis par Claude de Rébé, ce fief fut vendu par lui en 1 579 à Pierre d'Auxerre , premier président au parlement de Toulouse, qui lui-même en passa revente en 1 606 à Benoit de Pomey, président au bureau desfinan-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 5

ces de Lyon. Hugues de Pomey son neveu fut son héritier, et ses descendants ont toujours possédé ce fief depuis cette époque.

Brégades était possédé en 1539 par Antoine Marchand , châtelain d'Amplepuis, et passa dans le courant du siècle suivant à la famille de la Colonge qui le laissa tomber en désuétude.

Montagny a donné son nom à une ancienne famille éteinte au xvi® siècle. Noble Jean de Mon- tagny donna son dénombrement le 30 mars 1 540. Ce fief fut acquis par Claude de Rébé vers la fin du xvi^ siècle. Il s'est fondu ainsi dans le marquisat de Rébé.

Mont-Chervet appartenait en 1 540 à noble Pierre de Vuarty, qui en donna le dénombrement le 25 août de ladite année. Il a passé ensuite aux mains de M. de Pomey.

La Goutte était possédé en 1 520 par noble Lancelot de Mars, qui le vendit au seigneur de Beaujeu-Lignières. Ce fief fit partie de la vente faite au seigneur de Rébé, qui lui-même le vendit en 1 593 à noble Briand de Pomey, dont le fils Jean l'aliéna en 1 624 àN.... Guillard, dont le fils Pierre était trésorier de France au bureau de Lyon. Au siècle dernier ce fief était possédé par M. Tricand , chevalier de St-Louis.

Note : Pays froid et sablonneux , bon à blé. Feux . 457.

16 ÉTAT ALPHABÉTIQUK

APOLLINAIRE (ST-\

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du chapitre de St-Just. On croit généralement que dans le xiv® siècle ce chapitre avait la seigneurie. Cette ojiinion e^t fondée sur un titre de déliuiitalion de ladite paroisse, passé le 23 juillet 1320 entre l'obéancier de St-Just et Guichard-le-Grand , sire de Beaujeu.

Le 29 janvier 1 604 les commissaires du duc de Montj)ensier vendirent la justice haute, moyenne et basse de St -Apollinaire à noble Zacharie de Rébé, seigneur de Thizy. Elle était possédée au commencement du siècle dernier })ar M. Guiguet, trésorier de France, et fut vendue vers 1760 à M. Burlin de Vaurion.

Noie : AVt'.î . ixiiwre pays de hantes niotitas;nes. Feux . 60.

ARBUISSONAS.

Paroisse du diocèse de Lyon, avec un j)rieuré qui appartenait autrefois à labbaye d'Ainay. En 1575, l'abbé d'Ainay vendit ce prieuré au seigneur

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 7

d'Aigigny et ne se réserva que la collation. Le 1 2 mars 1539 frère Mathieu Rostaing , vestiaire du monastère royal d'Ainay et prieur d'Arbuissonas, avait passé une procuration pour en faire les foi et hommage.

La justice dépendait autrefois de celle de Mont- melas. Guillaume Arod, écuyer, seignevir dndit Montmelas , la vendit le 1 4 février 1651 à Pierre Rambaud, écuyer, sieur de Champrenard , qui la revendit lui-même à noble Guyot de Thy, seigneur de Milly. Elle passa plus tard à la famille Chapuis de Courgenon et fut possédée vers le milieu du siècle dernier par celle de Madière , d'où elle passa à M. Renaud de Milly. Son héritière , du nom de Raousset, porta en dot cette seigneurie à M. de Carnazet.

Note : Blés et vins , pays maigre. Feux , 13.

ARCINGES ET ÉCOCHES.

Ces deux paroisses ont toujours été unies, et dépendaient du diocèse de Màcon. Le prieur de Charlieu en était collateur , et les dîmes en étaient allouées au curé.

La justice appartenait en 1 540 à Jean de Beau- poil St-Aulaire, chevalier, qui en fit le dénombre-

II. -2.

1 8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

ment le 1 9 mai de ladite année. 11 disait y avoir haute, moyenne et basse justice. Cette seigneurie fut acquise par la maison d'Anianzé-Chaufiailles , qui la possédait en 1668. Elle passa , par suite d'al- liance , au commencement du xviii* siècle , à celle de Vichy qui l'a conservée jusqu'en 1 789.

Il existait à Ecoches un fief nommé le But , réuni depuis longtemps à la justice de la j)aroisse.

Note : Blcs. Fcii.r, 126.

AKUILLATS (LES;

Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation de l'évéque du même lieu. Le sire de Beaujeuet le seigneur des Ardillats prenaient la dfme. Le sixième seulement en appartenait au curé , ponr lui tenir lieu de portion congrue.

La justice appartenait au seigneur des Près.

Les Prés ou Esprés , nommé anciennement St- Komain-des-Prés, aj)partenait dès lan 1504 à la maison de Noblet, comme on le voit jiar le testament de Pernelte Lorin, femme de messire.lean deJNohlet, damoiseau, et mère d'Antoine de JNoblet , aussi damoiseau, (juelle institue son héritier. Le 3 mars 1 539 noble Antoine de Noblet, écuyer, fournit le dénombrement de sa maison de St-Romain-des-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 9

Prés , assise en la paroisse des Ardillats. Claude de Noblet renouvela cette formalité le 12 juin 1 601 . Ce même Claude de Noblet acheta la justice des Ardillats des commissaires du duc, par acte du 29 octobre 1 603 , plus le droit de faire dresser des fourches patibulaires à deux piliers sur ladite sei- gneurie. Le ténement dit de Bourbey fut excepté de cette vente , en raison de la forêt qu'y possédait le sire de Beaujeu.

La terre des Prés passa vers le milieu du xvii*' siècle à la famille de Thibault, ainsi que le fief de Vaillant qui y était uni. Ces fiefs et seigneuries furent léunis à la terre de la Roche-Thulon au mi- lieu du siècle dernier et érigés en marquisat , sous le nom de la Roche-Thulon , en faveur de cette même famille de Thibault.

Messieurs de Montgolfier avaient créé de magni- fiques papeteries dans cette paroisse.

Note : fion fja) s à hic. Feux. 151.

ARNAS.

Du diocèse de Lyon , et de la collation de l'abbé de Savigny. Cette paroisse avait titre de prieuré, et la nomination d'Ouilly et de Denicé. Elle apparte- nait autrefois en toute justice aux seigneurs de

20 ÉTAT ALPHABÉTIQL'E

Montmelas ; mais vers I 640 elle fut actjuise par noble Etienne de Couleurs , conseiller du roi et co-seigneur de Briare : c'est lui qui fit bâtir le châ- teau. Plus tard cette seigneurie passa à la famille de Baland, qui en prit le nom et la possédait encore en 1789. Arnas avait été érigé en vicomte, mais nous ne connaissons ])as la date de cette érection.

On comptait deux fiefs dans cette paroisse , Bra- tneloup et Arhain.

Brameloup ap})artenait en 1 551 à Jean et Véran de la Bessée, écuyers, qui en donnèrent le dénom- brement le k avril de ladite année. Il était possédé au siècle dernier par la famille de Monspey.

Arbain, maison forte et château appartenant, au xiv« siècle, à la famille de Mars. Frison de Mars fit aveu en 1361. Cédé plus tard à la maison de Kosset, ce fief passa à celle de Lave vers 1 460 , par le ma- riage de Marguerite de Kosset avec Amable de Laye, damoiseau. I.e 24 février 1 539 , Jac<jues de Laye, écuyer, en donna le dénombrement. Cette seigneu- rie s'étendait sur les j)aroisses d'Ouilly, de St- Geor- ges, etc.... Louise de Seyturier, veuve de Claude de Laye, écuyer, a|;issant comme mère et tutrice de Jacques de Laye leur fils , prêta foi et hommage pour ladite seigneurie le 29 décembre 1600. Peu après, ce fief fut vendu à Philibert de Gaspard, écuyer , sieur du Breuil , dont la fille Anne épousa François de Damas le 1 0 juin 1 61 5 et lui apjjorta

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 21

en dot tous les biens de sa branche. François de Damas , marquis du Breuil , gouverneur de Bombes, revendit Arbain en 1653 à Antoine Perrachon , marquis de Mison , seigneur de Senozan. Plus tard la famille d'Espiney l'acheta, et le possédait encore en 1 789.

Il existait autrefois à Arnas une chapelle rurale avec qualité de fief; elle fut unie à la seigneurie vers 1 650.

Note . Blé , l'iris ; tris bon pays . Fcitx . 91.

AVEN AS.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du chapitre de St-Vincent qui prenait le tiers de la dîme. Le curé avait les deux autres tiers. Un an- cien monastère, dont naguère encore on apercevait quelques ruines j)rès du bourg , paraît avoir eu une certaine splendeur au moyen-àge. L'église parois- siale, dédiée à Notre-Dame de l'Assomption , attirait autrefois beaucoup de fidèles le jour de cette fête. Le maître-autel est un des plus précieux monuments que possèdent les montagnes du Beaujolais, quoique, selon nous , son origine ne soit pas à beaucoup près aussi ancienne que celle qu'on lui attribue généra-

22 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

lement. Nous iaj)j>orterons d'abord ce qu'en ont dit les différents auteurs qui en ont parlé , et nous soumettrons ensuite an lecteur notre propre cfpinion.

Se vert , chanoine de Beaujeu , est le premier qui ait fait connaître cet autel. Il lui fut signalé par monseigneur Dinet, évéque de Màcon , qui l'avait découvert ])endant le cours d'une visite pastorale. Notre historien dit que Louis-le-Débonnaire , se rendant à Aix en Provence en 824 ou 830 j)our assister à un concile , j)assa par Avenas, il s'arrêta chez des religieux qui y avaient un couvent ; qu'il prolita de son séjour en ce lieu pour faire démolir le château de Torvéon , ancienne retraite du traître Ganélon que Charlemagne avait vaincu, et qu'en commémoration de cette victoire, Louis-le-Débon- naire aurait fait édifier l'église et l'autel dAvenas. Mais , ajoute notre auteur, tout cela n'est fondé que sur une commune tradition.

Depuis Severt, c'est-à-dire depuis phis de deux cents ans, on s'était peu occupé de l'autel dAvenas, lorscpien 1 834 M. Vielty , si connu par ses travaux archéologiques , vint le visiter, en compagnie de quehpies savants et amateurs. Son séjour à Avenas fut malheureusement trop court et ne lui permit pas d'examiner (-e monument avec tout le soin conve- nable. Nous allons cependant transcrire quelques passages du mémoire quil rédigea à ce sujet : « L'au- « tel d' Avenas, dit-il, m'a paru avoir tous les ca

DES PAROISSES DC BEAUJOLAIS. 23

" lactères des monuments carlovingiens, tant à « cause du costume d'une partie des ligures que par c< la l'orme des lettres de rinscri})tion et par le style « de la sculpture qui a la teinte de cette époque , « avec une touche provinciale bien prononcée. Il a « être exécuté à Beaujeu. »

Après une description assez peu exacte de l'autel, M. Vietty ajoute : « Ce monument a peu démérite c- sous le rajiport de la sculpture , mais il est inté- «■ ressaut sous celui de l'histoire de l'art et de l'his- « toire proprement dite. Son inscription surtout le ce rend recommandable ; elle s'accorde avec le gem e " de la sculpture pour le faire attribuer, avec la « tradition , au temps de Louis-le-Débonnaire qui te serait représenté lui-même offrant le simulacre

« de l'église qu'il parait avoir fondée N'ayant pas

« l'inscription sous les yeux, je ne puis l'analyser... " Un pareil rapport jette peu de jour , il faut en con- venir , sur la nature et l'origine de ce monument. M. Vietty connaissait la légende rapportée par Severt ; il est arrivé à Avenas avec des idées précon- çues, et s'est laissé facilement entraîner par quelques caractères généraux qu'il a cru remarquer dans le style de fautel. La plupart des sujets représentés lui ont échappé , il n'a point analysé l'inscription : on peut donc, sans crainte de témérité, récuser son autorité dans cette circonstance.

Depuis 1834 les études archéologiques ont fait

24 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

d'immenses ])rogrès, l'art a été mieux connu, les différentes époques ont été distinguées par des caractères mieux établis. De ces connaissances nou- velles il résulte que l'autel d'Avenas, étudié sous le raj)port de l'art, ne peut plus être classé au nombre des monuments carlovingiens. Le style de la com- position , le trait du dessin , l'exécution de la sculp- ture et surtout la forme des lettres de l'inscription s'y opposent invinciblement ; tandis que tout y révèle au contraire l'époque du xii^auxiii^ siècle, dont il porte tous les caractères. Il faut donc abandon- ner l'ancienne ])rétention, ainsi que la légende rap- portée par Severt, et chercher le motif de l'érection ailleurs que dans l'histoire de Ganélon et la préten- due démolition de sa forteresse par Louis- le-Dé- bonnaire.

Donnons dabord une idée un ])eu exacte des sujets représentés sur notre monument , et nous nous occuperons ensuite de son origine.

La face antérieure représente le Christ assis sur une chaise à l'antique et dans l'attitude de donner sa bénédiction. Cette ligure est enfermée dans un médaillon creusé en forme d'ellipse ogivale, occu- pant toute la hauteur du panneau depuis la plinthe jusqu'à la corniche. A gauche et à droite de ce médaillon se trouvent les douze apôtres, rangés trois par trois , tous assis et disposés sur deux lignes, une supérieure et l'autre inférieure. Les noms -de

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quatre apôtres sont gravés au-dessous des figures du premier rang. Il est impossible de juger aujour- d'hui si, dans la ligne inférieure, quelque nom avait été écrit, attendu l'état de détérioration de la base. Saint Pierre tient une clef, presque tous ont un livre à la main. Les animaux symboliques des quatre évangélistes sont placés autour du médaillon : l'ange, l'aigle, le bœuf et le lion.

La face latérale gauche , sculptée aussi en bas- relief, se partage évidemment en quatre tableaux, deux supérieurs et deux inférieurs. La partie supé- rieure gauche représente l'Annonciation : l'ange ap- paraît à la Sainte- Vierge qui s'incline. La Présenta- tion au temple occupe la partie droite : le vieillard Siméon se dispose à prendre dans ses bras l'enfant Jésus apporté par la Sainte-Vierge et saint Joseph. Les deux tableaux de la partie inférieure sont plus difficiles à expliquer. Celui de droite représente une figure alitée ; un homme la soutient , et une jeune fille assise vers le pied du lit paraît se livrer à la douleur. Dans le fond apparaît le buste d'un homme enveloppé d'une draperie soutenue par deux mains qui semblent descendre du ciel. Dans le tableau de gauche , on voit une figure couchée sur un lit et dans l'attitude de la souffrance ; une femme lui présente un enfantait maillot.

La face latérale droite de l'autel représente un personnage dont la tête est ornée d'une couronne

26 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

en bandeau. Un genou en terre , il présente à saint Vincent l'église d'Avenas, dont la forme est la même que celle qu'elle a encore aujourd'hui. Le saint est dans l'attitude de quelqu'un qui accepte le don qui lui est offert.

Au-dessous de ce bas-relief se trouve une ins- cription, tracée partie en lettres romaines et jiartie en lettres carolines ; la voici reproduite exactement avec ses fautes et ses abréviations :

n.X LUDOVICVS PIVS ET VIRTVTIS AiMECVS OFFERT AEECLESIAM RECIPIT UINTIVS ISTAM LÂPADE BISSENA FLVITVRVS JVLIVS IBAT MORS FUGÂT OBPOSITO REGIS AD INTITVM

Les trois premiers vers de cette inscription s'ex- pliquent parfaitement : « Louis roi pieux et ami de « la vertu offre cette église, et Vincent la reçoit ; le « douzième jour de juillet venait de finir. « Le der- nier vers est j)lus difficile ; écoutons ce qu'en dit M. Péricaud dans la notice qu'il a publiée sur Ave- nas : ce Quant au quatrième vers qui est pentamètre, " tandis que les trois premiers sont hexamètres, « Severt le lit ainsi :

Mors fiignt ohpositum ad interitum.

« Cochard lit de même , si ce n'est qu'à mors " il substitue mars, croyant sans doute que cette

DES PAaOISSES DU BEAUJOLAIS. 27

variante, qui n'est point fondée, rendra le sens plus intelligible. Il lit aussi oppositum au lieu d'obpositum, ce qui est indifférent. Enfin, tous deux ont rendu par interitum le dernier mot < abrégé du vers, Intltam. Mais ce mot abrégé peut tout aussi bien se rendre par intuitum que j>ar interitum, la mesure ou quantité étant la même dans ces deux mots.

ce En adoptant la leçon de Severt et de Cocliard, le vers nous parait intraduisible ; mais si au lieu ^interitum on lit intuitum, et si au lieu dejitgat on lïljiigit, le vers présente à peu près ce sens: La mort fuit à V aspect du roi. Dans cette dernière hypothèse, ce ne serait donc plus une victoire, mais un autre événement qui aurait donné lieu à l'érection de l'église d'Avenas. " Nous acceptons volontierslalecondeM.Péricaud; et son explication de Tinscription nous parait parfai- tement juste. Recherchons maintenant quel peut être le roi Louis dont parle l'inscription.

Nous avons vu qu'il fallait renoncer à attribuer ce monument à liOuis-le Débonnaire, aucun des caractères dont il est empreint ne rappelant cette époque. Rien , non plus , ne vient à l'appui de la légende ra])portée par Severt. La démolition du château de Torvéon par Louis P'' fùt-elle prouvée , il nous paraîtrait encore difllcile de croire que ce prince eiit vouki en consacrer le souvenir par un

28 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

monument. Ce tait eût été trop ])eu important pour mériter un semblable honneur. La forteresse n'avait pu opposer aucune résistance; car Ganélon, selon les Chroniques de St-Denis, avait été tiré à quatre chevaux peu de jours après sa trahison de Ronce- vaux ; sa famille était abattue, et sa puissance ruinée. Puis le prétendu voyage du roi à travers le Beaujo- lais , pour se rendre à Aix en Provence il devait assistera un concile en 824 ou 830, n'est qu'une fable, attendu «ju'aucun concile n'eut lieu dans cette ville à pareille époque, mais bien à Aix-la-Chapelle, ce qui ne convient rmllementà la légende.

Le titre de fondateur de l'église d'Avenas ne peut non plus être donné à aucun autre des rois carlo- vingiens du nom de Louis, tant à cause des raisons que nous avons exposées ])lus haut , et tirées de la connaissance de l'art, que j)arce que rien, dans leur histoire, ne peut le faire supposer.

C'est donc dans la race des Capétiens que nous devons chercher l'auteur de notre monument , et tout parait coïncider pour nous prouver qu'il fut érigé par saint Louis.

Le style de finscription nous a frappé d'abord, et a commencé à nous mettre sur la voie. Ludoçicus plus et virtutis amicus nous semble convenir mer- veilleusement au roi que l'Eglise a décoré de l'au- réole des saints. Bien d'autres souverains, nous le savons, ont reçu le titre de pieux, mais toujours

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 29

accompagné de ceux de très grand, très puis- sant, etc Saint Louis seul pouvait borner son

ambition à ceux de pieux et ami de la vertu. Un coup d'oeil jeté sur la vie de ce prince va compléter notre conviction.

Les historiens du temps nous apprennent que la croisade étant décidée, le roi se rendit à St-Denis le 12 juin 1248, y prit les insignes du pèlerinage et se mit immédiatement en route. La reine-mère raccomj)agna jusqu'à Cluny, et il continua son voyage , passa à Lyon et alla s'embarquer à Aigue- mortes le 25 août. La seule route généralement suivie alors entre Cluny et Lyon, était l'ancienne voie romaine qui a subsisté jusqu'au milieu du xvii» siècle. En sortant de Cluny elle suivait la vallée de Grosne, passait à Ouroux,à Avenas, et descendait surBelleville par St-Jean-d'Ardière. C'est donc cette route que suivit saint Louis dans son voyage (1). De Cluny il dut aller coucher à Avenas , il prit gîte chez les religieux qui y possédaient un monas- tère. Avenas se trouve à peu près à moitié chemin

(1) C'était encore, au xvi" et au xvii' siècle , la route que suivaient les voyageurs allant de Paris à Lyon par la Bourgogne. Paradin nous apprend que M. de Mandclot , gouverneur de la province, revenant de Paris au mois d'octobre 157.3 , coucha à Ouroux , dîna à l'Ecluse et se rendit au gile à Villefranche. Il suivit donc dans ce voyage l'an- cienne voie romaine , et passa à Avenas situé à une lieue d'Ouroux et dans la même vallée.

30 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

de Paris à Aiguemortes. Or, le départ ayant eu lieu le 12 juin et l'embarquement le 2S août, nous arrivons à ce résultat que le roi dut passer à Avenas vers le 12 juillet, ce qui est parfaitement exprimé dans l'inscription : Le douzième jour de juillet 'te- nait de finir. On voit que nous tenons compte, pour la dernière partie du voyage, de quelques jours que saint Louis dut passer à Lyon. Cette coïn- cidence de date nous parait militer bien fort en fa- veur de notre opinion.

Maintenant , quel fut le motif de cette pieuse fon- dation? Ici nous avouerons que nous sommes assez embarrassé pour l'expliquer d'une manière complè- tement satisfaisante. Cependant notre conviction est qu'elle dut être motivée par la conqiassion qu'é- prouva le roi à la vue des ravages qu'avait occa- sionnés quelqu'une de ces épidémies si fréquentes à cette époque, et qui tirait à sa fin au moment de son arrivée : La mort fuit àV aspect du roi, ce dont il voulut remercier le Ciel en liàtissant l'église d' Ave- nas. Et lorsque nous parlons dcpidéniies à pareille époque, ce n'est pas par forme de sup})osition. En parcourant d'anciens registres existants encore aux archives de Villefranche, nous y avons vu qu'au xii'' et au XIII* siècle le Beaujolais fut fréquemment dé- solé par la peste ou contagion. Ce fait est encore con- staté par le manuscrit conservé si longlenq)s à la sa- cristie de Chiroubie. On y lisait que l'église dudit

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Chirouble avait été construite vers le milieu du xiii* siècle, pour demander à Dieu la cessation de la peste qui désolait les montagnes du Beaujolais. Les deux tableaux du coté latéral gauche de l'autel d'Avenas nous semblent encore venir à l'appui de notre opi- nion : dans chacun d'eux on voit un malade alité. Ne serait-ce pas pour constater le motif de la fonda- tion, et indiquer de quelle espèce de fléau le pays venait d'être délivré? Il est à remarquer que les tètes de ces deux personnages n'étant point nimbées, ne peuvent représenter des saints. On ne doit voir dans ces deux tableaux que des malades implorant et re- cevant les secours de la divine Providence.

Une dernière observation va corroborer tout ce que nous avons dit plus haut. Severt rapporte que de son temps on voyait encore dans l'église d'Avenas une pierre sépulcrale sur laquelle on lisait : Hic jacet dominus Joannes Minet P..., cu- ratus hujus ecclesiœ , qui obiit anno Domini 1 292. On conviendra que la date inscrite sur cette tombe concorde merveilleusement avec notre système. L'église , fondée en 1 248 , aurait eu pour premier curé Jean Minet, mort en 1 292 , et son corps aurait été inhumé dans le chœur.

Telle est notre opinion sur l'autel d'Avenas. Si nous l'avons dépossédé de son ancienne prétention à l'origine carlovingienne , nous lui avons procuré en échange un titre légitime assez beau, et il pourra

32 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

continuer à faire l'admiration des amateurs de l'art, en leur offrant un des monuments les plus curieux qui nous restent du xiif siècle (1 ). ^

Oncomptait deux fiefs à Avenas, leSauzey etPar- don. Le Sauzey, écrit aussi Sauzay, a donné son nom à une ancienne famille qui a possédé beaucoup de biens en Beaujolais et y a rempli des emplois im- portants. Une famille du même nom possédait le fief de Jasseron et paraît avoir même origine que la première, quoiqu'elle ne porte ])as les mêmes armes. Selon la tradition, ce seraient deux branches séparées depuis plusieurs siècles, mais issues de même souche. La seconde branche n'a possédé en Beaujolais d'autre fief que celui de Jasseron. (Voyez St-Jean-d! Ardière.)

Agnès du Sauzey, dame de Chanay , donna son

(1) Pendant l'impression de cet ouvrage , je désirai faire paraître ma notice sur Avenas dans un journal du département du Rhône. Elle fut insérée en abrégé dans la Gazette de Lyon du dix septembre 1851. J'avais voulu prendre date, et mon but me paraissait rempli. Cette précaution cependant m'a été peu utile. Dans le numéro d'octo- bre suivant de la Revue du Lyonnais , M. Boue a fait paraître un arti- cle sur le même sujet : comme moi il attribue l'érection de l'autel d'A- renas au passage de saint Louis se rendant à la croisade , mais de plus il se donne comme l'auteur de cette découverte et comme le pre- mier qui en ait fait part au public. M. lîoué avait sans doute oublié que la même chose avait été dite avant lui, et qu'i/ Pavait lue depuis près d'un mois dans la Gazette de Lyon. Je ne relève ce fait que dans la crainte d'être accusé de plagiat par les lecteurs de la Revue , ce qui intervertirait complètement les rôles.

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H/SrOllil-: III lll-:.\l JOLMS /in/ U Ir B'^IÙTr/ ilr l.n Hcrhr J.„ farr/Ie.

KV'W'A. IVAVKNAS, Coto do l'Epitre.

lli-SMlii' SIM II' irmiUMPifiil, lilliuaiapliir 11 iiii|,iiiiM' |iiii l.ouis IVrriii l.yim

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AUTEL DAVHNAS. c(')ié de FEvan^ile.

Dessiné sur le moinirncnl. Iithui|ri)phif »■( imprime |mr l.ouis Perrin. I.yon.

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AUTEL D'AVRNAS, [.mlils inieneiirs.

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EGLISE D'AVENAS, étal aciuel

impr. Louis PeTnn.Lyon,

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 33

aveu en 1 321 pour partie de la seigneurie de Sauzey, sise en la paroisse d'Avenas. Ce fief passa plus tard à la famille de Thy. Guillaume et Antoine de Thy, damoiseaux, reconnurent leur fief en 1444. Cette seigneurie fut ensuite vendue à la famille Barjot,et appartenait en 1537 à noble Guillaume Barjot, auquel le cardinal de Tournon, commissaire dn roi , vendit la justice dAvenas le 21 novembre de ladite année. L'acquéreur en fournit le dénom. brement le l'''" mars 1539. Cette terre passa plus tard à la maison de Noblet, et le 30 mai 1 601 noble George de Noblet en donna le dénombrement. Possédée ensuite par la famille de Meschatin vers 1 640 , elle passa en celle de Laurencin qui la vendit à M. Guillin de Pougelon , écuyer.

Pardon, fiefsans justice, appartenaitanciennement à la famille du Sauzey, et suivit le sort de leurs pro- priétés. Plus tard M. de Meschatin le vendit à M. de Fautrière, seigneur de Corclieval. Il appar- tint ensuite à la famille de la Roche, et a fini par être démembré.

Note : Blé. , pauvre pays , presque tout d'avoine , dont il a pris le nom , Avenacum de avena. Feux, 67.

34 É'IAT ALPHABÉTIQUE

BEAUJEU.

La ville de Beaujeu, ancienne capitale delà pro- vince, a joué un rôle bien peu important dans son histoire, ou du moins les annalistes ne nous ont rien conservé à ce sujet qui soit digne d'intérêt. Bâtie au pied du rocher qui couronnait l'antique forteresse de ses seigneurs, resserrée entre deux montagnes sur le flanc desquelles elle appuie ses maisons, et traversée dans sa longueur par la rivière d'Ardière qui la menace incessamment de ses dé- bordements, il faut convenir que cette ville avait peu de chances d'agrandissement. Suiîisant pendant un certain nombre d'années au besoin de la popu- lation qu'attirait nécessairement la présence du sei- gneur , elle fut déshéritée des avantages qu'elle en retirait , aussitôt que, la baronnie s'étant étendue , Villefranche en devint la capitale. Beaujeu fut alors réduit à l'état de gros bourg, assez bien situé pour être l'intermédiaire du commerce de la montagne avec la plaine, et dut se contenter de cet avantage qui lui a a})porté la masse de biens que sa })osition pouvait lui permettre d ambitionner.

Nous avons vu dans la Généalogie historique des sires de Beaujeu, et notamment dans les premiers

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 35

degrés, à peu près tout ce qu'on peut dire sur la fondation du cliàteau , du chapitre et de la ville de Beaujeu.Nous ne reviendrons pas sur ces détails, et nous nous bornerons à compléter cet article.

Le cliàteau, à 1 "époque il existait dans toute sa splendeur féodale, se montrait flanqué de cinq tours, ceint d'une forte muraille et entouré de fossés infranchissables. L'étendue du terrain qu'il occupait était assez considérable. Un sentier tor- tueux , rapide et difficile y conduisait. Bâti sur le rocher de Pierre-Aiguë, il reçut le nom de Beaujeu; mais d'où lui vint cette appellation, en latin Belli- jocum, Bellojocus, et quelquefois, mais rarement , Belli ou Bellojovium? Bien des auteurs ont pré- tendu nous donner l'étymologie de ce nom : les uns l'ont tirée de Belli Jugum, montagne de guerre ou fortifiée; d'autres l'ont vue dans Belli Jocus, jeu de guerre, en raison de la passion qu'avaient les premiers sires de Beaujeu pour les armes et les combats. Mais, avant de le dériver ainsi dulatin, il faudrait d'abord se demander si le nom latin a préexisté au nom français, et nous ne le croyons pas. Au milieu de cette divergence d'opinions et dans l'impossibilité de nous en former une satisfaisante , nous préférons avouer que l'étymologie du nom de Beaujeu nous est parfaitement inconnue, et nous laisserons le lecteur choisir celle qui lui paraîtra la plus probable.

36 ETAT ALPHABÉTIQUE

Le château fut pendant longtemps la résidence des seigneurs : c'est de qu'ils dominaient la con- trée et jetèrent les fondements de leur puissance. Mais lorsque ce riche héritage eut passé dans la famille des comtes de Forez, les barons habitèrent beaucoup moins Beau] eu. Les charges qu'ils rem- plissaient à la cour, les guerres lointaines ils avaient des commandements importants, enfin la fondation de Villefranche , les éloignèrent de leur berceau. La maison de Bourbon ne regarda plus Beaujeu que comme une simple chàtellenie, et le château tomba en ruine. On acheva de le démolir en 1 61 1 , sur l'ordre du roi, dans la crainte que quelque parti ennemi , en cas de troubles , ne vint à s'y retirer. Plus tard et vers 1 629 ces démolitions furent données aux religieux du tiers-ordre de Beau- jeu, pour les aider à bâtir leur maison.

Le chapitre de Beaujeu, érigé, comme nous l'avons dit, par Hugues I^"", en remplacement de la société de prêtres fondée par Bérard , fut installé hors des fossés du château et à quehjues pas de dis- tance seulement. La présence des chanoines eut bientôt attiré en ce lieu bon nombre de familles, qui formèrent une sorte de village. Une muraille assez forte le protégeait , et , comme la j)Oj)ulation s'augmentait encore, il se forma hors de l'enceinte un second village appelé St- Jean, qui dépendait du premier. Les maisons des chanoines occupaient le

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 37

pourtour d'une assez jolie j)lace ornée d'une fontaine jaillissante. L'église était belle, et chacune de ses chapelles, richement dotée, rapj)elait la piété et la générosité des sires de Beaujeu ou de quelques fa- milles du pays. C'est ainsi que la chapelle de S. Jean l'Evangéliste avait été dotée par Antoine de Beaujeu en 1 374 ; celles de S. André et de S. Denis, par An- dré Goutard, doyen du chaj)itre en 1 530; celle de Ste Marguerite, par Pierre de Thélis, doyen ; celle de S. Michel, par Robert de la Goutte, autre doyen ; celle de Notre-Dame-de-Pitié , par Nicolas Gar- ni, etc.... Enfin, les autres fondations rappellent les noms des Claret de Fleurieu , des d'Aigueperse , des Barjot, des DuBost, des Pressavin, des Carrige, et de plusieurs autres familles du Beaujolais ou du Lyonnais. Dans l'une de ces chapelles on remarquait une côte de baleine monstrueuse , rapportée sans doute de quelque voyage lointain par un sire de Beaujeu. Mais le monument le plus curieux était, sans contredit, le bas-relief en marbre blanc que Bérard de Beaujeu fit placer au-dessus de la porte de l'église , à l'époque de sa fondation. Ce bas-relief représente un de ces sacrifices appelés par les Ro- mains suovetaurilia , du nom des trois animaux qu'on y sacrifiait: sus, un porc;oç'«, une brebis; taurus, un taureau. Sa conservation est parfaite, et toute la cérémonie du sacrifice s'y trouve jusque dans ses moindres détails. Ce monument, sculpté

38 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

sur toutes ses faces , a la forme d'un entablement et a être supporté par des colonnes. Il a été dé- crit plusieurs fois, et notamment par M. Artaud, dans sa Notice sur le Musée de Lyon.

Depuis sa fondation , le chapitre ne cessa de jouir de la protection particulière des sires de Beau- jeu qui souvent lui donnèrent de larges preuves de leur munificence et de la plus grande confiance, comme nous l'avons vu dans la Généalogie histori- que. Aussi ce chapitre jouissait-il, sous les deux premières races de Beaujeu, d'une célébrité qui y attirait des chanoines tenant aux familles les plus distinguées de la province. Les Mont-d'Or, les Thélis , les Pizeys, se firent un honneur d'être reçus parmi eux. Plusieurs se sont fait un nom par leurs écrits, tels que les frères Pa radin, Severt et autres. En 1467 les chanoines, assemblés capilulaire- ment pendant quatre jours , opérèrent une réforma- tion générale de leur chapitre: 67 statuts furent rédigés, et témoignèrent de la haute sagesse et de l'esprit d'ordre qui régnaient dans l'assemblée. Le fondateur de l'église de Notre-Dame de Montbrison ne crut pouvoir faire mieux que d'offrir à ses nou- veaux chanoines l'exemple de ceux de Beaujeu.

Le chapitre de Beaujeu était composé d'un doyen et de onze chanoines , (jui tous avaient le droit d'ofllcierla mitre en tète et étaient ])ourvus d'assez bonnes prébendes. Voici, selon M. d'Herbigny, in-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 39

tendant de la province, quels étaient en 1 698 leur revenu commun et la distribution qui en était faite :

Le doyen 1,000 liv. )

Un chantre 800 4,800 liv.

Dix chanoines . . . 3,000 )

Les prébendes étaient en dehors du traitement.

Après six cents ans d'existence, cette vénérable fondation de nos premiers seigneurs se vit attaquée dans son existence et absorbée par le chapitre noble de Salles, dont l'abbesse ambitieuse, abusant des pro- tections qu'elle s'était faites à la cour , ne craignit pas d'envahir un établissement religieux que chaque famille du Beaujolais regardait comme faisant par- tie de son patrimoine. Malgré les réclamations des chanoines, l'abbesse de Salles obtint en 1 780 une lettre de cachet qui supprimait le chapitre de Beau- jeu à mesure d'extinction et réunissait ses biens à celui de Salles. L'opposition fut des plus vives, et les chanoines protestèrent avec énergie contre l'enre- gistrement des lettres-patentes. Démarches vaines! qui cependant duraient encore en 1789. A cette époque, le chapitre de Beauj eu présenta un mémoire aux trois ordres réunis à Villefranche. Il fit valoir en faveur de sa conservation son ancienneté, le bien qu'il faisait à la ville de Beauj eu en y soutenant le bureau de charité , le collège et l'Hôtel-Dieu , et par-dessus tout l'immense ressource qu'oflVaient aux

àO ETAT ALPHABÉTIQUE

familles de la province douze prébendes et cinq cures qui dépendaient de ce chapitre, attendu que toujours les chanoines avaient été choisis parmi les habitants du Beaujolais. De son coté, Salles pré- senta aussi un mémoire pour soutenir son envahis- sement. L'assemblée se prononça en faveur de la conservation de Beaujeu. L'ordre de la noblesse, entre autres, s'exprima ainsi dans sa séance du 1 7 mars :

« Lecture faite de ces deux mémoires, la raa- « tière mise en délibération , l'ordre de la noblesse « a arrêté que la conservation des chaj)itres d'hom- « mes et de femmes dans la province était désirable « par plusieurs motifs ; que la suj)pression de lun « n'avait pas été accompagnée des formes judiciai- « res qui veillent à la conservation des propriétés , «■ ainsi qu'à celle de l'état des personnes, mais qu'au " contraire elles avaient été violées à cet égard. «■ Quant au chapitre de Salles, l'ordre croit, d'aj)rès c< son exposé, sa dotation insuffisante, mais ne pense <t pas être dans le cas de statuer. »

Peu aj)rès la révolution éclata, et mit fin à ce dé- bat en abolissant les chapitres et en s'emparant de leurs biens.

L'église de St-iNicolas, bâtie, comme nous l'avons dit, par Guichard II (1) et consacrée par le pape

(1) Voyez, pour la fundaliuii . l'art, de Guichard II.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 4-1

Innocent II , devint bientôt l'église paroissiale delà ville de Beaujeu qui commençait à s'accroître sous la protection du château , au bas duquel elle s'éten- dait. Le curé de St-Nicolas, malgré son titre parois- sial, resta cependant soumis aux chanoines, qui conservèrent toujours le titre de curés primitifs et en faisaient les fonctions en certaines circonstances solennelles.

Beaujeu possédait une confrérie de Pénitents blancs , établie sur les mêmes bases que celle de Villefranche. Elle avait été instituée en 1658.

En 1626, les religieux du tiers-ordre dits de Picpus proposèrent à la ville d'y établir une de leurs maisons, ce qui fut agréé, et ils prirent possession l'année suivante. Cette communauté était composée, en 1698, de quatorze religieux; il n'en restait que trois en 1 789.

Beaujeu est doté d'un fort bel hôpital , qui fut confié en 1 704 aux sœurs augustines de la congré- gation de Ste-Marthe dont la maison était à Chalon .

En outre des officiers delà chàtellenie , Beaujeu avait des échevins pour l'administration de la ville. Leur nombre a plusieurs fois varié , mais ils furent enfin réduits à deux. Le temps de leui^ exercice était limité à une année. La ville ne possédant pas de territoire et n'ayant que son enceinte , ses reve- nus étaient fort bornés et les magistrats n'avaient pas le droit d'imposer des deniers communs pour

42 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

subvenir aiL\ dépenses extraordinaires. Aussi les échevins , lorsqu'il se présentait quelque réparation urgente à faire, usaient-ils d'un stratagème qui, s'il n'était pas conforme aux règles d'une stricte justice, pouvait au moins passer pour assez ingénieux. Comme ils étaient chargés de la répartition de l'im- pôt, fixé d'abord en masse par l'élection de Beau- jolais, ils s'arrangeaient avec un certain nombre de bourgeois qui devaient naturellement payer d'assez fortes quotes-parts. Ils les imposaient à des sommes extrêmement minimes, et ceux-ci leur remettaient de la main à la main le surplus de ce qu'ils auraient payer en réalité. Mais comme la somme totale de l'impôt devait toujours se retrouver, on rejetait sur les pauvres gens tout le surplus de ce (pi'on aurait du frapj)er sur les riches. Ainsi les aft'aires se faisaient , mais à la plus grande misère du peuple.

La ville avait obtenu de Guichard IV, en 1 260, d'assez beaux privilèges qui rappellent en (juehjue sorte ceux de Villefranche. Plus tard, Henri de Bourbon-Mont j)ensier les conlirma le 1 0 juin 1 603.

Le collège de Beaujeu a joui pendant un temps d'une assez grande réputation. Lne prébende du chapitre lui était affectée , pour subvenir aux pre- mières dépenses.

Le roi Louis XI visita cette ville en 1 482, et lo- gea chez Guillaume Barjot. C'est (pi'il apprit la

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 43

mort de Marie de Bourgogne, femme de l'empereur Maximilien I®"". L'historien Philippe de Comines accompagnait le roi dans ce voyage.

L'an 1543 les habitants deBeaujeu, redoutant les suites de la guerre acharnée que se faisaient François P"^ et Charles Quint, résolurent de forti- fier leur ville et de la relier par une muraille avec le château qui avait toujours garnison. Ils obtinrent toutes les lettres nécessaires à cet effet, et firent des amas considérables de pierres. Mais, après avoir re- connu l'impossibilité ils seraient de subvenir aux frais de construction, ils renoncèrent à ce projet.

Une maladie contagieuse, suite de la famine, visita Beaujeu en 1 .573 et enleva plus des deux tiers de la population. Guillaume Paradin, doyen du chapitre, témoin oculaire des ravages occasionnés par ces deux fléaux , nous a laissé d'assez grands détails sur cette terrible calamité. La récolte avait manqué complètement , la rareté et cherté des vi- vres contraignit le peuple à se nourrir des aliments 'les plus malsains. La famine fut à son comble. « Estant à la ville , dit Paradin , les poures gens « des villages et les riches aussi ne trouuoient point ce de pain à vendre , encore qu'ils eussent l'argent « à la main. Les poures s'augmentoient, etestoit la « plus grand pitié du monde de veoir lesdictz pou- « res qui estoient plus pâles et défaictz que trépas-

44 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

« sez C'esloit grand ])itié de les veoir manger

« des herbes comme bestes, et n'est de merveille « si l'on disoit ira Dei super nos : devise espomian- « table qu'on disoit auoir esté treuuée à Thurin « grauée et tirée de terre remerquée soubz le nom- « bre deceste année 1573. »

Enfin, une fièvre contagieuse se déclara , fièvre mortelle qui enleva les riches comme les pauvres, ceux qui avaient pu se procurer de la nourriture comme ceux qui n'en avaient pas. « Les gens mou- ■<■ roient à Beaujeuetez villages voisins dru comme mouches, ajoute Paradin , et les riches et mé- diocres qui ne mouroient point de faim , mou- t roient d'une fièvre chaude , les autres d'ung flux

i de sang par le nez joinct que nous étions

<■ affligez de guerre et alloient gens d'armes par les <■ champs, faisant infinis excez. >:> Les deux tiers de la population furent moissonnés, d'autres disent les trois quarts.

Beaujeu embrassa chaudement le parti de la Ligue en 1 o89. Son acte d'union avec les chanoines et les habitants du village de St-Jean contre les partisans de la tyrannie et de l'hérésie, })rouve l'exal- tation des esprits. Cet acte, signée de quatre-vingt- onze habitants, en tète desquels se trouve Guil- laume Paradin, doyen du chaj)itre , attira les plus grands désastres sur la ville et ses environs. François de Nagu-Varennes, maréchal de-camp, fut nommé

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 45

gouverneur du château et chargé de sa défense. Sous prétexte d'y pourvoir, il se livra à toutes sortes de vexations, frappa des contributions arbitraires et finit par s'emparer des biens des absents, par la raison qu'ils suivaient le parti contraire. La sol- datesque effrénée qui composait la garnison pai'- courait le pays , enlevait les récoltes , dévalisait les maisons et avait chaque jour, avec la population, des démêlés qui finissaient toujours par le meurtre et l'incendie. Ce malheureux état de choses dura jusqu'en 1 59A, époque où, la ville de Lyon s'étant soumise à l'autorité de Henri IV , la garnison de Beaujeu suivit son exemple et laissa respirer les habitants qui l'avaient si imprudemment appelée.

Le 1 8 décembre 1 543 les commissaires députés parle roi pour la vente des justices en Beaujolais, vendirent la seigneurie et prévôté de Beaujeu à Guillaume Barjot, écuyer, sieur de la Pallud et d'Avenas ; mais il en fut privé en 1 550 par suite de l'arrestation d'un chanoine , opérée par un des officiers de la prévôté, et la seigneurie fut adjugée au chapitre, à titre de réparation. Néanmoins, lorsqu'en 1 564 le duc de Montpensier voulut rache- ter les justices de Beaujolais, il ne ratifia pas cette dépossession et paya le prix de rachat à Philibert Barjot, sieur de la Salle, procureur du roi au bail- liage de Mâcon, fils et héritier de Guillaume.

Depuis, et en 1 583 , le duc érigea Beaujeu en

A6 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

chàtellenie. Cette ville dépendait, comme nous l'a- vons dit, du diocèse de Màcon.

Les lettres furent en honneur à Beaujeu, et une imprimerie y existait au xvi^ siècle. Les frères Para- din et Severt, nos historiens, habitaient Beaujeu. Plusieurs magistrats de cette ville se firent remar- quer par leur savoir et leurs talents. Nous citerons les DuBost, les Garril, les d Aigueperse, les Barjot, les Pressavin , les Butty, les Testenoire, qui, au XV® siècle et aux suivants , remplirent avec distinc- tion les premières charges de la ville et de la chàtel- lenie, et donnèrent au chapitre des chanoines qui contribuèrent puissamment au lustre de cette antique fondation.

Noie : Lieu marchand pour les tanneurs. Feux , 360.

BÉLIGNY.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du chapitre de St-Jean qui était décimateur. Située à l'est de Villefranche, elle s'étend jusque sous les murs de la ville , dont une partie a été bâtie sur son territoire. Aussi le curé de Béligny prétendait-il à la qualité de premier lieutenant de l'église paroissiale de Villefranche. La justice dépendait de la chàtelle- nie de Villefranche.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 47

On comptait trois fiefs à Béligny : le Moulin-au- Comte ou Fontcrenne ^ les Garrets, et Pollet.

Le fief du Moulin-au-Comte , nommé plus tard Fontcrenne et aussi Fontcraine, était assis originai- rement sur un moulin appartenant à la famille Comte , d'où il prit son nom. Thomas Comte le vendit, en 1301 , à noble Geoffroy de St- Amour. Un siècle après il appartenait à autre Geoffroy de St- Amour , évéque de Màcon , qui en fit donation à sa nièce Marguerite de St- Amour, le 20 février 1412, jour il la maria à Jean de Genost, écuyer, à condition que leurs descendants prendraient les nom et armes de St Amour jusqu'à la dixième gé- nération. Pontlius de Genost de St- Amour fit foi et hommage pour son fief en 1 491 . Son fils le ven- dit le 4 mai 1 534 à Jean de la Bessée, qui en passa reventeen 1 S37 ànobleClaudedeBaronnat, écuyer, seigneur de Bussy, juge d'aj)peaux de Beaujolais et de Dombes , qui en fit les foi et hommage en 1539 et 1557. Claudine de Baronnat, fille dudit Claude, porta ce fief en dot à Claude de la Cham- bre, comte de Montfort. Jean, leur fils , en donna le dénombrement en 1601 et en fit la dot de sa fille Ennemonde, dont le mari , N.... de Montigny, le vendit à Claude d'Espiney qui le possédait en 1 696. Acquis au commencement du siècle dernier par la famille Trollier, il appartenait en 1789 à M. Esprit-François Trollier, écuyer, seigneur de

48 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Fontcrenne. Ce nom de Fontcrenne, substitué à celui de Moulin-au-Comte, date de lépoque ce fief appartenait aux St- Amour qui possédaient en la paroisse de Villié un autre fief appelé Fontcrenne dont ils portaient volontiers le nom. Les gens du pays finirent par le donner indistinctement aux deux propriétés, et l'appellation de Moulin-au-Comte se perdit peu à peu.

Le fief des Garrets, érigé le 1 5 janvier 1595 en faveur de François Garnier, capitaine delà ville de Villefranche, et pour services rendus , a conti- nué d'appartenir à cette famille jusqu'au siècle der- nier. Il a passé, à cette époque, à la famille Nolhac.

Pollet fut érigé en fief par Henri IV en faveur de M. de la Porte, et en récompense de ses services. Ses descendants le vendirent à la famille de Sarra- zin, qui elle-même l'échangea avec l'archevêque Camille de Neuville. Il passa plus tard aux comtes de Lyon.

Note : Blés , chanvres et vins ; bon paj s. Feiix , 26.

BELLEROCHE.

Du diocèse de Màcon et de la collation du prieur de Charlieu , cette paroisse dépendait autrefois du

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 49

Maçonnais. Un arrêt du 13 mai 1 750 a réuni le château de Belleroclie et partie de la paroisse au Beaujolais. La justice appartenait en 1 31 7 à Ay- mard III, comte de Valentinois , qui la vendit cette même année à Guillaume de Marzé dont les héri- tiers l'ont possédée j usqu'en 1542, époque ori elle passa à Philibert de Nagu, en sa qualité d'héritier de la maison de Marzé. Cette seigneurie comprenait Belleroche, partie de Belmont, de St-Germain-la- Montagne, de Chauffailles, de Mussy et d'Azolette, le tout en Maçonnais. Elle fut vendue avec la terre de Varennesen 1 769 à M. Pierre Giraud, écuyer, conseiller-secrétaire du roi.

Note : Climat froid , seigle et avoine ; fabrique de toiles.

BELLEVILLE.

Si quelques auteurs ont paru incertains sur l'anti quité de Belleville , il leur eût été facile de faire cesser leurs doutes à ce sujet en venant sur les lieux et assistant aux fouilles qui s'y font journelle- ment, soit pour la construction des maisons, soit par tout autre motif. Tout ce que ces fouilles font découvrir est évidemment romain : médailles ,

bronzes , poteries , ciment , révèlent non-seulement II. 4

50 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

le séjour du j)eupie-roi en ce lieu, mais attestent que son établissement y était considérable. L'en- ceinte de la ville romaine devait en effet être beau- coup plus étendue que celle du Belleville moderne, car les vestiges antiques se retrouvent encore à une grande distance du point central. La ville était traversée par la grande voie romaine tendant de Lyon à Boulogne, et c'est que s'embranchait une de ces routes secondaires destinées à abréger les distances : celle-ci se rendait à Autun par Avenas et Cluny. C'est celle que prit saint Louis en 1 2A8, lorsque, jiartant pour la croisade, il quitta Cluny ])Our se rendre à Lyon (1).

Une ville romaine a donc existé sur l'emplace- ment où plus tard s'éleva Belleville , et tout nous porte à croire que ce devait être un poste militaire imj)orlant et un marché d'apj)rovisionnement pour les légions romaines. Ce point d'histoire, au reste, est parfaitement éclairci depuis la dissertation lumi- neuse publiée en 1 844 par M. d'Aigueperse, mem- bre de la Société littéraire de Lyon (2), qui prouve

(1) Voyez r.irticle A'.tvends.

(2) Recherches sur Lunna cl sur deux voies romaines traversant la partie noril du dt^parlonicnt du Rliûnc, par M. d'Aigueperse, menihre de hi Sociétr lillriairr de Lyon. Lyon, 1844.

Lellix à VI. Auguste Bernard sur l'emplacement de Lunna, par le même. Lyon , 1847.

Voir aux Pièces justificatives l'analyse de cet intéressant travail, qui a valu à fauteur une mention honorable de l'Institut.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 51

avec sa logique habituelle et cet esprit de critique qui le distingue si éminemment que Belleville n'est autre que l'ancienne Lunna des Romains, ville citée dans l'Itinéraire d'Antonin et indiquée comme se trouvant aux deux tiers de la distance de I/yon à Mcàcon. Position , mesure , tout concorde ici avec une précision mathématique, et le doute n'est plus permis.

Que devint Lunna après la conquête des Francs? l'histoire n'en fait aucune mention, mais tout nous porte à croire que cette ville dut éprouver de gran- des vicissitudes , car tous les vestiges qu'on en re- trouve portent de nombreuses traces d'incendie et de dévastation, sans qu'on sache trop à quelle époque ces désastres ont pu avoir lieu , ni à quelle cause on peut les attribuer. Sur la fin du onzième siècle, nous voyons apparaître Belleville bâti sur les rui- nes de la ville gallo-romaine. Belleville , lieu de prédilection des premiers sires de Beaujeu et qu'ils se plurent à embellir, fut entouré d'une muraille qui mettait ses habitants à l'abri d'un coup de main; des fossés larges et profonds , rerajilis d'une eau courante que fournissait la rivière d'Ardière, en défendaient doublement les abords, et quatre por- tes , dont chacune correspondait à une des rues de la ville , placées aux quatre points cardinaux , donnaient passage sur les routes de Màcon , Beau-

J

eu, Villefranche et la Saône. Est-ce à cette heu-

52 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

rease disposition que cette ville dut son nouveau nom, ou le possédait-elle avant d'avoir reçu ses embellissements ? il nous serait impossible de répon- dre à cette question.

Aussi longtemps que subsistèrent les deux pre- mières races de Beaujeu, Belleville ne cessa de prospérer et de prendre de 1 importance, soit par la présence des princes , soit par les avantages qu'ils accordaient chaque année à leur ville favorite. Mais le Beaujolais ayant été cédé en 1400 aux princes de la maison de Bourbon , Belleville fut singulière- ment négligé et perdit bientôt son lustre et son aisance. Ravagé ])ar les Huguenots en 1 367, ruiné j)ar suite des troubles intérieurs qui désolèrent la France et par les sièges que sa position demi-forte lui fil soutenir, aucune main secourable ne s'éten- dit pour le relever de sa chute. La population di- minua, les fossés se remplirent d'une boue infecte, l'air perdit de sa pureté , les personnes riches ne voulurent plus y faire leur séjour, et la misère devint le partage du peuple. Tel est du moins le tableau qu'en traçait Louvct en 1667. Plus tard cet état de choses s'améliora. Belleville devint le siège d'une chàtellenie d'une certaine importance , les fossés furent comblés, et le voisinage de la Saône y amena un commerce assez lucratif qui rendit un peu d'ai- sance à la ])opulation.

Nous avons rapporté dans la Généalogie histori-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 5 3

que la part qu'eut Belleville dans les événements généraux qui intéressaient la province; nous de\T)ns donc ici nous borner à relater quelques faits parti- culiers qui n'ont d'intérêt que pour cette ville, et à compléter les indications que nous avons déjà don- nées sur ses monuments et ses institutions.

Nous avons vu quHumbert III, })rince guerrier et ambitieux , revenu à des sentiments religieux , mais ne pouvant se décider à renoncer aux combats, partit pour la Palestine et s'engagea dans la milice du Temple , trouvant probablement ainsi le moyen de concilier sa dévotion et ses passions guerrières ; que sa femme et ses enfants , menacés par des voisins puissants et jaloux , obtinrent du pape le retour du baron et l'annulation de ses vœux ; que celui-ci cependant, éprouvant quelques scrupules de ce qu'il regardait comme une apostasie, lésolut de fonder un établissement religieux en expiation de cette faute, et que la communauté de chanoines augustins et féglise de Belleville durent leur exis- tence à f accomplissement de cette lésolution.

La communauté fut convertie en abbaye en 1 1 64, et trente religieux augustins y furent installés. Les sires de Beaujeu leur accordèrent successive- ment les privilèges les plus amples : plusieurs des abbés de Belleville , choisis en général dans les familles les plus distinguées , arrivèrent à l'épis- copat; d'autres furent chargés de missions impor-

54 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

tantes , beaucoup se distinguèrent par leur mérite et leurs vertus. C'est dans leur maison que se retira Girard de Beauvoir ou de la Roche , évèqiie d'Au- tun et administrateur du diocèse de Lyon, alors que les querelles survenues entre le chapitre de St-Jean et l'archevêque de Lyon , sur le gouverne- ment de la ville , fournirent au peuple un prétexte de secouer le joug de l'un et de l'autre et mirent en danger le« jours de l'administrateur. Girard , retiré chez les Augustins et voyant que tous ses efforts pour ramener la paix et la concorde étaient inutiles, se décida à convocpier un concile provincial. Il eut lieu à Belle ville en 1 269 , et le premier décembre il rendit une sentence d'excommunication contre les habitants de Lyon et mit la ville en interdit. Les Lyonnais n'en tinrent aucun compte, et les trou- bles continuèrent; ce ne lut qu'en 1 273, après bien du sang versé, que la paix fut rétablie dans la cité, par l'entremise du roi Philippe 111 et du pape Gré- goire X.

L'abbaye de Belleville , après avoir été pendant plusieurs siècles dans l'état le plus florissant, eut beaucoup à souffrir ])endant les guerres de religion. Les Huguenots prirent plusieurs fois la ville, et laissèrent des traces profondes de leur j)assage. L'église fut pillée et mutilée , l'abbaye fut livrée aux flammes. Le malheur des temps ne permit que de modestes réparations, et la mauvaise administration

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 55

des abbés qui succédèrent acheva la ruine de cet établissement. Aussi le nombre des chanoines al- lait-il toujours en diminuant : pendant longtemps il fut de trente, puis réduit à vingt ; on n'en comp- tait plus que onze en 1717. Les choses en vinrent au point que, vers le milieu du siècle dernier, An- toine de la Goutte étant abbé, on sentit la néces- sité de se réunir à un ordre riche et puissant qui pût relever cette antique fondation de nos barons. On jeta les yeux sur les chanoines réguliers de la congrégation de France dits de Ste-Geneviève, qui acceptèrent avec empressement , exigeant toutefois que les biens et revenus de l'abbaye de Belleville fussent réunis à ceux de la maison conventuelle de Paris Cet arrangement fut sanctionné par lettres- patentes du roi du 1 6 août 1 769. Les Genovéfains traitèrent leur nouvel établissement avec une grande parcimonie , et, malgré l'engagement qu'ils avaient pris, ils ne firent que le strict nécessaire.

L'église de Belleville, commencée en 1158 et terminée en 1 1 64, ne se ressent en rien de la préci- pitation avec laquelle on pourrait croire qu'elle a été bâtie. Grandiose dans l'ensemble, délicatesse dans les détails , ce magnifique monument nous offre un heureux assemblage du style roman qui allait finir et du style ogival qui commençait à se révéler. Nous ne donnerons ici aucune description de cette église , sur laquelle il existe un travai

56 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Intéressant auquel nous renvoyons le lecteur (1).

Humbert III , nous l'avons dit . affectionnait Belleville ; c'est dans son église qu'il voidut être inhumé. Plusieurs de ses successeurs imitèrent son exemple, et on compta jusqu'à quinze princes ou princesses de la maison de Beaujeu dont les tom- beaux se trouvèrent confiés à la garde des chanoi- nes augustins de Belleville. Ces monuments , dont plusieurs étaient assez remarquables sous le rapport de l'art, furent brisés par les Protestants en 1567, et 1 793 acheva l'œuvre de destruction qu'ils avaient encore laissée imparfaite.

Chaque année on célébrait à Belleville un service funèbre pour le repos des âmes des sires de Beau- jeu : tout le clergé et toute la noblesse du pays s'y réunissait ; chaque assistant recevait cinq sous et était défrayé. Vers la lin du xvii^ siècle cette céré- monie perdit presque tout son éclat , mais le service fut toujours continué jusqu'à la révolution.

Les affaires de Belleville étaient gouvernées par deux échevins.

Près de la ville se trouvait le fief de la Marti- zière, appartenant à une branche de la famille

(1) Premier essai sur Belleville , par l'abbé Victor Chambeyron : in-S» , Périsse frères. Lyon.

DES PA.10ISSES DU BEAUJOLAIS. 57

Mignot qui en avait pris le nom. Elle tenait ce fief de la famille de Baronnat , qui l'avait possédé avec Bussy.

Note : Le terrain est en un très bon pays , et ilj est si bon , que , après la récolte faite , on y sème des oignons qui suffi- raient , en un besoin , pour pourvoir à toute la province . Feux, 446.

BELMONT.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du chapitre de St- Vincent qui jiercevait la majeure partie de la dîme. Le surplus était partagé entre le curé et le seigneur de Vertpré , du nom de Magnin d'abord, puis de Thibault. Le clocher, le bourg et une partie de la paroisse étaient du Beaujolais, et le surj)lus du Lyonnais et du Maçonnais.

La justice du Bourg appartenait au seigneur de Chaufl'ailles , suivant l'acte de vente passé par les commissaires du duc de Montpensier le 7 août 1604 à Claude d'Amanzé, comte de ChaulFailles. Le reste de la paroisse dépendait des justices de Belleroche, Vertpré, Chàteauneuf et Charlieu.

Le hameau de Villion appartenait, pour le spi- rituel, une année à Belmont, une année à Chauf- failles, et la troisième à St-Germain, à tour de rôle.

s 8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Dans ce hameau avait existé, au moyen-àge, un anti- que château qui donna son nom à une famille éteinte dans le xiv^ siècle en la personne de Guy de Villion , seigneur de Varennes. De cette maison était issu René Villion , chanoine-comte de Lyon en 1 1 93 . Le château de Villion, nommé aussi Laplace, passa à la famille de Nagu. Jean de Nagu , cheva- lier, en donna l'aveu en 1 402. Ce fief fut saisi à sa mort en 1410, et réuni à la justice seigneuriale.

Note : Pajs montagneux , bon à hic. Feux, 28.

BLACÉ.

Du diocèse de Lyon et de la collation du priem* de Salles, cette paroisse était autrefois annexe de Salles se faisait le service divin. Mais des reli- gieuses ayant été établies en ce lieu, on trouva que ce service de paroisse les troublait dans leurs exercices de piété et on installa la cure à Blacé.

Il existait dans cette paroisse un prieuré appelé de Grammont , à la nomination du grand j)rieur de St-Etienne de Limoges et fondé par les sires de Beaujeu qui le dotèrent, entre autres, d'une jiartie du péage de St-George-de-Reneins.

Blacé déjiendait autrefois eu entier de la justice deMontmelas; mais Guillaume Arod, écuyer, sei-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 59

gneur dudit Montmelas , en vendit un tiers, par acte du 14 février 1651 , à Pierre Rambaud, écuyer, sieur de Champrenard. Ce démembrement passa plus tard à la famille d'Espiney de Laye. Le sur- plus de la justice a toujours continué à dépendre de Montmelas.

On comptait deux fiefs dans cette paroisse, Champrenard et le Bost.

Champrenard appartenait, au xv" siècle, à la famille de Montchervet , dont l'unique héritière épousa Claude de Lucarre. Leur fille unique fut mariée, vers 1480, à Jean Agnot, connu sous le nom de V Ecuyer basque, et lui apporta Champrenard en dot. Noble Claude Agnot en donna le dénom- brement le 1 8 juillet 1557. Ce fief passa , sur la fin du même siècle , à la famille Rambaud qui en prit le nom, et fut vendu vers 1 740 à M. d'Espiney de Laye.

Le fief du Bost appartenait, au xv® siècle, à la maison d'Ars. Jean d'Ars, damoiseau, en fit l'aveu et dénombrement en 1459. Il passa peu après à celle de Damas. Lyonnet Damas, écuyer, sieur de la Bàtye , passa procuration le 6 juin 1 502 pour en faire les foi et hommage qu'il devait au baron de Beaujolais. Ce fief fut acquis plus tard par la famille de Gaspard, et passa, au siècle dernier, à M. Daurelle de Terrenoire.

Note : Blés , vins ; bon pays vignoble. Feux , 83.

60 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

BONNET-LE-TRONCY (ST-).

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du chapitre de St-Pierre dudit Màcon. La dime était partagée entre le chapitre de Beaujeu et le seigneur de Gondras , puis de Magny , qui possé- dait une partie de la justice. Le reste était de la chàtellenie de Chamelet.

Il existait autrefois dans cette paroisse un fief nommé la Chéron, qui paraît avoir donné son nom à une famille éteinte. Ce fief a été démembré de- puis plusieurs siècles.

Note : Blés , toiles ; pays froid , peu de blé. Feux , 120.

BOURG-UE-THIZY.

Paroisse dont le cheflieu n'est qua huit cents pas de la petite ville de même nom ; elle dépendait du diocèse de Màcon et de la collation de fabbaye de Cluny, qui y possédait un prieuré composé de huit à dix moines. Plus tard, ce prieuré fut réduit en commande. Il existait au Bourg-de-Thizy une con-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 61

frérie du St-Esprit , comj)osée de plus de deux cents personnes , dont les réunions avaient lieu dans un local nommé le Cénacle. Le curé du Bourg avait la nomination de la cure de Thizy et la desservait or- dinairement lui-même, en se faisant remplacer au Bourg par un vicaire. La justice dépendait de la chàtellenie de Thizy. (Voyez l'art. Thizy.) Note : Blés. Feux, 61.

BOYÉ ET JARNOSSE.

Boyé était une paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du prévôt du chapitre de St-Pierre de la même ville. La justice, ayant été démembrée de celle de Thizy , appartint longtemps à la famille d'Arcy d'Ailly, et fut vendue, au xviii' siècle, à celle de Tallebard qui en prit le nom. Plus tard elle fut acquise par M. Béraud de Ressein, qui la possédait en 1789.

Jarnosse, situé en Forez, n'avait en Beaujolais qu'une parcelle , comprise au même rôle de taille que Boyé , et qui dépendait de la justice de la Va- renne. ( Voyez Coutouçre. )

Note : Bon pays à blé. Feux , 116.

62 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

CENVES ET BURNEZAY.

Cenves et Burnezay son annexe dépendaient du diocèse de Màcon, et étaient de la collation du cha- pitre de St- Vincent qui possédait, conjointement avec le curé , un quart de la dîme. Le seigneur en prenait les deux tiers et le prieur de la Grange du- Bois avait le sniplus, qu'il levait au lieu nommé des Quatre-Montagnes.

La justice appartenait, au commencement du xv' siècle, au marquis de Saluces, ainsi qu'il ré- sulte de quelques procédures intentées en 1407 par les officiers de Beaujolais contre les habitants de Cenves , pour lesquels ledit seigneur prit fait et cause. La famille de Rochebaron en hérita peu après, et, comme Claude de Rochebaron avait tenu le parti du duc de Bourgogne contre le duc Jean de Bourbon , celui-ci le déposséda de sa seigneurie de Cenves et la donna, en 1474, à Jean de Per- rière qui avait vaillamment combattu j)our lui et avait éprouvé dans cette guerre des pertes considé- rables. Cej)endant, le Beaujolais ayant passé sous la main du roi après la iraliison du connétable , Philibert de Rochebaron , chevalier, seigneur de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 63

Berzé-le-Chastel , pensa que 1 occasion était favo- rable , et, le 24 mars 1 539 , il présenta le dénom- brement des seigneuries dont ses ancêtres avaient été dépossédés , appuyant cette démarche d'un mé- moire où il fit valoir toutes les raisons qui pou- vaient militer en sa faveur , et finissant par deman- der à être reçu à foi et hommage. Le roi se laissa toucher, lui rendit la seigneurie de Cenves, et la famille de Ferrière reçut une indemnité. Philibert de Rochebaron étant mort sans enfants , ses biens passèrent à la maison d'Aumont qui réunit les deux noms. Les descendants d'Aumont-Rochebaron ven- dirent la terre de Cenves, au commencement du siècle dernier, à la famille Michon de Pierreclos qui la possédait en 1 789.

Note : Blés ; pays de bois , assez maigre. Feux, 83.

CERCIE.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du sacristain de Cluny. Elle appartenait à trois sei- gneurs différents : celui de St-Lager, qui avait l'église et la rive droite delà rivière d'Ardière, en vertu de l'é- change de 1 339 (voyez St-Lager) ; celui de Pizeys, qui possédait le mas de St-Ennemond avec la cha-

64 ETAT ALPHABÉTIQUE

pelle ; et enfin celui de la Terrière, dont le château et la justice occupaient la plus grande partie de la rive gauche de la rivière.

La Terrière appartint fort longtemps à la maison de la Madelaine Ragny, et passa vers 15S0 à la famille Charreton qui a fourni plusieurs magis- trats distingués au bailliage. Le 19 février 1.o72, noble Hugues Charreton donna le dénombrement de sa seigneurie , comj)renant la maison forte , mas etténement de la Terrière. La famille de Charreton de la Terrière étant éteinte , cette terre fut vendue, et appartenait en 1750 à celle de Millière qui la possédait en 1 789.

Il existait encore à Cerclé un petit fief nommé Taiiej.

Taney appartenait en 1 539 à la famille de Va- rey , comme appert du dénombrement fourni le 8 février dudit an par noble Claude de Varey, écuyer. Il passa plus tard à la famille de Chevrières de Paranges, et tomba en désuétude.

Note : Fins , quelques blés ; très bon pajs et bon vignoble. Feux, 142.

CHAINIBOST PRÈS CHAMELET.

Paroisse du diocèse de Lyon , et de la collation du chapitre de St-Just. L'église était sur le haut

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 65

d'une montagne et entourée de quatre ou cinq maisons seulement , tandis que le bourg nommé Alière était dans le fond du vallon, sur les bords de l'Azergues. Louvet écrivait , en 1667, que les ha- bitants étaient en instance pour obtenir le transfert de leur église au bourg d' Alière. Or il est assez curieux de remarquer que cette mesure, qui pa- raissait dans l'intérêt général , n'a reçu son exécution qu'en 1 826. Un délai de cent soixante ans a pu paraître un peu long aux habitants d' Alière.

En 1 309 , noble Pierre de Verneys, chevalier, prétendit avoir certains droits de justice et autres sur les paroisses de Chambost et Ghamelet. Gui- chard-le-Grand , sire de Beaujeu, termina cette affaire par une transaction du mois de novembre de la même année. Il demeura convenu que Pierre de Verneys , sa femme Marguerite et leurs héiitiers, percevraient à perpétuité le produit des amendes au-dessous de vingt sous, soit qu'elles fussent pro- noncées pour ce délits, clameurs ou maléfices, « à la charge par eux de poursuivre les délinquants. Quant aux amendes au-dessus de vingt sous , le seigneur de Beaujeu devait en avoir les deux tiers et Pierre de Verneys le surplus pour faire face aux frais de poursuite qui demeuraient toujours à sa charge, sauf l'exécution lorsqu'il y avait sentence de peine capitale ou miitilalion de membres.

Le château de Chambost passa de la maison de

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C6 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Verneys en celle de Mont-d'Or. Claude de Mont- d'Or, damoiseau, en fit l'aveu en 1459. Ce fief était possédé en 1539 par Claude de Fougères, chevalier, vicomte d'Oingt, qui en donna le dé- nombrement le 21 mars de ladite année. Il passa ensuite à la maison de Chàteauneuf-Rochebonne , et le 29 janvier 1 604 noble Humbert de Chàleau- neuf, chevalier, seigneur de Rochebonne, acquit la justice haute, moyenne et basse de la paroisse dudit Chambost. Ses héritiers l'ont possédée jus- qu'avi siècle dernier, cette terre fut acquise par la famille Giraud de Montbellet.

En outre du château de Chambost , il y avait encore un fief nommé Longeval qui appartenait en 1539 à noble AymardelaBalme, écuyer, qui en fit le dénombrement le 6 mars de ladite année. En 1551 Claude de la Balme, écuyer, renouvela cette formalité le 5 avril. Il ])assa plus tard dans la maison de Roussillon-Beaureiour, de Savoie, qui le vendit, vers 1640, à Philippe des Gouttes, écuyer. Il appartenait, sur la fin du siècle dernier, à M. Ferroussat. Un arrêt du parlement, de 1660, a décidé que Longeval serait à l'avenir de la pa- roisse de St-Just-d'Avray.

Kctf : Plès. assez bon paji s montagneux. Feu.r. 74.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 67

CHAMBOST PRÈS LONGESSAIGNE.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du prieur de Cuzieu. La seigneurie appartenait, en 1 539 , à noble Arthaud de St-Germain , qui en donna le dénombrement le 6 mars de ladite année. Elle passa ensuite à la famille de Quérières qui la vendit, vers 1640, à celle de Thélis. Au commencement du xviif siècle elle devint la pro- priété de M. de Rivérieulx , dont les héritiers l'ont toujours conservée et en ont pris le nom.

Il existait en cette paroisse un fief du nom de la Facette qui appartenait , au xvf siècle, à la fa- mille de Simiane d'Albigny. Madame Anne d'Albi- gny en donna le dénombrement le 1 5 mars 1 .539. Ce fief fut acquis plus tard par les seigneurs de Chambost.

Note : Pays froid et montagneux, bon à blé. Feux, 222.

CHAIVIELET.

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du chapitre de St-Just, qui plus tard céda la nomi-

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nation à l'arclievéque. C'était une des plus an- ciennes chàtellenies du Beaujolais , et qui compre- nait les paroisses de Cliaraelet, Lestra, Cogny , St-Just-d'A\ray, Grandris et partie de St-Bonnet- le-Troncy. Elle fut cédée à noble Jean de Nagu , seigneur de Magny , par Antoine , sire de Beau- jeu, moyennant la somme de 730 florins d'or. Edouard II, successeur d'Antoine, ne tenant aucun compte de cette cession , vendit la chàtellenie de Chamelet à Louis de Sancerre , maréchal de France. Jean de Nagu résista , et Edouard de Beaujeu fut obligé de traiter avec lui moyennant une somme pour le payement de laquelle il obligea tous ses biens par acte du 1 3 juin 1389.

Le 5 janvier 1 o49 le roi fut remis en possession de la justice de Chamelet par les officiers du con- seil de Beaujolais, et le 1 2 janvier 1 oo2 Henri II la vendit à Pierre Vincent, bourgeois de Lyon , à charge de rémérer. Le duc de Montpensier la ra- cheta le 1 9 janvier 1561.

Après tant de vicissitudes, on pouvait croire que la chàtellenie resterait enfin unie à la baronnie de Beaujolais ; néanmoins elle fut encore vendue en 1751 à M. Guiguet, trésorier de France à Lyon. Elle se composait alors de Chamelet, Lestra et par- tie de Grandris, de Dienne, de St-ApoUinaire , de St-Vincent-de-Reins, de St Bonnet-le-Troncy et do Valsonne. Elle passa enfin .en 1 772 , à M. Bé-

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nigne Burtin de Vaurion, écuyer, qui la possédait en I 789.

Le bourg de Chamelet était autrefois ceint d'une muraille qui pouvait le mettre à l'abri d'une surprise.

On comptait six fiefs dans la paroisse de Cha- melet , savoir : f^aurion , Limas , Combe-Robert , Montfriol^ Sallain et Brouillât.

Vaurion a donné son nom à une ancienne fa- mille qui s'est éteinte au commencement du siècle dernier. Noble Hugonin de Vaurion, damoiseau, donna son aveu en \AA\ et 14S9. Noble Antoine de Vaurion , écuyer , fournit son dénombrement le 8 mars 1539. Ce fief fut acquis vers 1740 par M. Guiguet , trésorier de France , et revendu en 1 772 à la famille Burtin qui en prit le nom.

Limas fut possédé longtem])s par la famille de Lavieu, et appartenait en 1539 à Hugues de Bailly , seigneur de Chameyré , qui en donna le dénombrement le 1 3 mars de ladite année. Ce fief était possédé, au siècle dernier, par la famille Jac- quet , de laquelle était M. Jacquet de la Colonge , lieutenant-général au bailliage.

Combe-Robert était possédé , au commence- ment du xvf siècle , par la famille de Lavieu , et passa ensuite dans celle de Bayard, ainsi qu'il résulte du dénombrement fourni le 26 avril 1552 par noble Juste de Bayard , écuyer. Ce fief fut morcelé plus tard.

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Montfriol a donné son nom à une ancienne fa- mille qui le possédait en 1 o39 , comme on le voit par un dénombrement fourni le 1 o mars dudit an par noble Claude de Montfriol. Ce fief passa en- suite à la maison d'Arcy d'Ailly , qui le posséda longtemps : Pierre d'Arcy en fit les foi et hommage le 30 août 1714. Il devint peu après la propriété de la famille Rabut, de Villefranche.

Sallain , fief auquel fut jointe une rente assez considérable que Pierre d'Olifant, archer de la garde du roi et capitaine de Chamelet, avait acquise de noble Claude de Brouillât, sieur dudit Brouillât en partie. Ledit Pierre d'Olifant fit le dénombre- ment du tout le 1 ^ mars 1 539. V^ers 1 630 la der- nière héritière d'Olifant vendit ce fief à M. JNicolas Courtin , conseiller au parlement de Paris.

Brouillât était possédé , en 1 .o39 , ])ar Claude de Brouillât, qui en donna le dénombrement le 8 mars de ladite année. Ce fief passa à la famille de la Blan- che, qui le possédait en 1 G86. Il appartenait, à la fin du siècle dernier, à M. Billet.

Note : f^ins , blés , toiles ; bons blcs , et peu de lignes. Feux, 151.

CHAPELLE-DE-M.\UDORE ( LA ).

Annexe de la paroisse de ^Nlardore, et de la même collation. On y remarquait, outre l'église parois-

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siale, une autre église fort ancienne appelée St-Jean- de-Busseroles , à laquelle se rendaient chaque année bon nombre de pèlerins , le lundi de Pâques et le jour de St-Jean.

La justice appartenait au seigneur de Courcenay.

Note : Bon pajs à hlè. Feux, 34.

CHARANTAY.

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du chapitre de Beaujeu, qui en était décimateur. Un hameau dépendait de l'abbé de Belleville.

La justice de Charantay appartenait au seigneur dUArgigny, fief situé dans cette paroisse et qui avait été le berceau de l'illustre famille de Verneys, éteinte au commencement du xvi' siècle. Guichard de Verneys, damoiseau, i-econnut son fief en 1 374 et 1400. Thomas de Verneys, chevalier, renou- vela cet aveu en 14S9. On croit généralement que cette famille s'est fondue dans celle des Vinolo, Vinaux ou Vinols , nobles génois établis à Lyon et qui y tenaient à la finance. Ils héritèrent de tous les biens de la maison de Verneys. Argigny était possédé en 1537 par noble Claude de Vinaux,

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élu en l'élection de Lyon, et par Pierre de \ inaux son frère, receveur du droit dentrée du drap de soie. Ils achetèrent conjointement, le 30 août de ladite année, du commissaire du roi, la justice de Charantay avec les mas de Bussy et de Gan- doger à St-George-de-Reneins, pour la somme de huit cents livres. Le 1 6 janvier 1539, ils donnèrent le dénombrement de cette seigneurie. Sur la fin du même siècle la terre d Argigny passa dans la famille de Camus par le mariage d'Antoinette de Vinols avec Jean de Camus , dont le fils et le petit-fils fu- rent baillis de Beaujolais en I 62o et 1 660. Leurs descendants possédèrent celte terre jusqu'en 1 742 , époque la famille de Monsj)ey l'acheta avec toutes ses dépendances. Argigny avait été érigé en comté par Louis XIlI.

En outre Argigny , appelé Arginy dans les anciens titres, on comptait encore cinq fîefs à Charantay, savoir : Armas, Purd, Sermezj, Mon- ternod et liosquinzon.

Armas, uni à la seigneurie d'Argiguy, a toujours suivi la même destinée et n'en a jamais été séparé.

Vuril appartenait très anciennement à la famille de Verneys, seigneur d'Argigny. Claudine deVer- neys, dame de Vuril, épousa vers 1 480 Guillaume duSaix, chevalier, et lui aj)porla ce fief en dot. Lyonnet du Saix, leur fils, en donna le dénombre- ment le 22 mars I o39. IMarié avec Claudine de

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Ponceton-Francheleins, il mourut sans enfants et fil sa femme héritière de ses biens qui passèrent ainsi à la famille de Ponceton. C'est à Vurilque mourut en 1619 Pierre de Ponceton, seigneur de Fran- cheleins, bailli de Beaujolais. Claude de Ponceton, son fils , seigneur de Francheleins et chevalier des ordres du roi , vendit le fief de Vuril à la famille de Camus , d'oii il passa en celle de Monspey- Vallière.

Sermezy appartenait au milieu du xvii^ siècle à la famille Cartier, originaire de Lyon, et passa en celle de Noyel vers 1672 par le mariage de Françoise Cartier avec noble Jean-Baptiste Noyel, écuyer, conseiller du roi et receveur de ses finances en Beaujolais. Leurs descendants ont toujours conservé ce fief depuis cette époque.

Monternod appartint longtemps à la famille de Bellet de Boitrait, et passa dans le courant du siècle dernier à celle de Noyel de Bereins qui le réunit à Sermezy.

Bosquinzon, appelé aussi Bourquinson, dépendait d'une prébende ecclésiastique.

Note : Blés, vins ; fort bon pays. Feux. 86.

CHÉNAS.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation

74 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

du chapitre de St-Vincent, qui prenait la dime pour deux tiers et le curé pour un tiers.

La justice appartenait à la famille de Foudras- Chàteauthiers , comme l'ayant acquise des ducs de Montpensier sur la fin du xvi® siècle. Le 22 octobre 1 701 , messire Louis de Fondras, comte de Chà- teauthiers, seigneur de Ma tour, la Bussière,St- Pierre-le- Vieux, Pont-à-Malix, Chénas, la Tour-du- Bief, etc., vendit la seigneurie de Chénas à messire George-Antoine Charrier, écuyer, seigneur de la Roche, Jullié, Juliénas, etc., lieutenant particu- lier en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon , au prix de 88,500 liv. C'était une des seigneuries les plus productives du Beaujolais. La famille Char- rier de la Boche la possédait encore en 1 789.

On comptait deux fiefs à Chénas, Chassignoles et le Fief.

Chassignoles, longtemj)S possédé par la famille Janin originaire de Bombes, fut vendu au siècle dernier à jNI. Penet du Chàtelard, écuyer.

Le Fief était possédé parles Fondras, et fit par- tie de la vente faite à M. Charrier.

Note : Pai s de bois et vignobles . les plus estimés de la i>ru- i'ince. Feux . 100.

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CHENELETTE.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du sacristain de Cluny qui y prenait la dîme comme titulaire du prieuré d'Anjou. La justice appartenait au seigneur des Perriers, fief qui prit plus tard le nom de Chenelette.

Le château de Chenelette , appelé anciennement les Pen'iers, était fief appartenant en 1 500 à la famille de Chandieu. Noble Guillaume deChandieu, seigneur de Propierres, les Perriers, etc., acquit par acte du 21 octobre 1537 de M. le cardinal de Tournon , commissaire du roi, la justice haute, moyenne et basse de la chàtellenie de Torvéon dont le siège était à Chenelette et comprenait, outre ladite paroisse , partie de Poule et de Claveysoles , le tout avec faculté de rachat et à la réserve des foi et hommage. Le lachat eut lieu au profit du duc de Montpensier le 1 1 juillet 1 564. Peu d'années après le fief des Perriers fut vendu à noble André de No- blet , écuyer , qui en fit les foi et hommage au sire de Beaujeu le 26 décembre 1 600. Le même André de Noblet acquit des commissaires du duc , par acte du 13 février 160-4, la justice de Chenelette avec tous les droits seigneuriaux. La montagne de

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Torvéon, qui domine la vallée, fut exceptée de cette vente et réservée au seigneur de Beaujeu. Le château des Perriers prit alors le nom de Cb endette.

Cette seigneurie fut acquise vers 1 740 par M. Pierre Agniel, écuyer, trésorier de France. Ses héritiers l'ont toujours conservée, et en ont pris le nom.

Nous avons vu que la montagne de Torvéon fut exceptée de la vente faite à André de Noblet. Le seigneur de Beaujeu voulut sans doute conserver ce territoire, en raison de l'intérêt historique qui s'y rattachait. C'est effectivement sur cette montagne que se trouvait le château de Ganélon, dont on re- trouve encore quelques vestiges qui attestent la for- midable puissance dont ses anciens maîtres l'avaient entouré. Cette forteresse occupait le point culmi- nant de la montagne , qui se termine en pain de sucre complètement isolé. Un étroit sentier pouvait seul y conduire et passait, avant d'arriver au château, sur une plate-forme naturelle et parfaitement dé- fendue. Naguère encore on pouvait suivre le pour- tour des fortifications, et se faire une idée assez exacte de leur dimension. Des voûtes bien conser- vées, des restes de souterrains, ainsi quun puits carré parfaitement cimenté, avaientbravédix siècles. En peu d'années la cupidité de quelques habitants du voisinage a achevé la destruction de ces curieuses ruines. INous ne dirons rien ici de l'histoire de

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Ganélon , ayant rapporté le peu que l'on en sait au chapitre de l'Origine du Beaujolais et à l'article diAvenas.

A différentes époques on a extrait à Chenelette du minerai de plomb.

Note : Bon pays à blés ; toiles. Feux, 80.

CHERVINGES.

Annexe de Limas , dont le curé entretenait un vicaire à Chervinges. La seigneurie sans justice appartenait depuis fort longtemps au seigneur de Marzé, lief situé à Glaizé. M. de Gaspard de St- Amour , seigneur du Sou et de Mai'zé, vendit ledit Marzé, au commencement du siècle dernier, à M. Bottu de la Barmondière avec la nue-seigneurie de Chervinges. La justice dépendaitdela chàtellenie de Villefranche.

Note : Bon pays , blés , chancres et vins. Feux, 36.

CHÈZE ( LA ) ET RUSSIE.

Parcelles de paroisses du diocèse deMàcon, et dont les clochers étaient situés en Maçonnais. L'abbé

78 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

de Cluny en était le collateur. Russie était chef-lieu et la Chèze dépendance, située près du prieuré de la Grange-du-Bois.

La justice de la partie beaujolaise appartenait au seigneur de Ceuves.

Note : Pays à seigle, assez bon. Feux , 16.

CHIRASSIMOT ET :\IACIIEZAL.

Comprises toutes deux sous le titre de même pa- roisse, Machezal n'étant qu'une sorte d'annexé des- servie par le curé de Chirassimont. Cette paroisse était du diocèse de Lyon et de la collation de son archevêque qui y percevait une faible partie de la dime , le surplus appartenant au ])rieur de St- Irénée.

Les deux tiers de la justice moyenne et basse appartenaient anciennement au prieur de St-Irénée qui les vendit vers 1 GOO à noble Geoflroy de Sale- mard-Montfort, seigneur de Ressis, qui y joignit la justice haute par acquisition des commissaires du duc de Montpensier le h mai 1604. Cette justice ne comprenait pas la totalité du territoire, quelques parcelles dépendaient des justices des seigneurs de Ste-Colombe et de Sarron. Elle fut ])lus tard réunie à la chàtellenie de Lay.

Note : Pnjs de hon blé. Fttiuc , 90.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 79

CHIROUBLES.

Du diocèse de Mâcon et de la collation du prieur du chapitre de St-Pierre, dont les chanoines étaient décimateurs pour deux tiers et le curé pour un tiers.

La seigneurie de Chiroubles appartenait aux ha- bitants de la paroisse qui l'avaient acquise des commissaires du duc le 25 février 1 604, à la con- dition que la justice serait exercée par les officiers de Belleville. Par la vente faite aux habitants , chacun d'eux eut le droit de chasser sur son propre terrain.

L'église a été bâtie , dit-on , au xiii^ siècle par la libéralité d'un nommé Antoine Blondel, riche ha- bitant du pays, à une époque la peste désolait les montagnes du Beaujolais. Le jour l'on posa la première pierre, ajoute la légende, la peste cessa dans la paroisse, et les malades, se trouvant guéris, vinrent se joindre aux ouvriers. Ce fait était consi- gné dans un manuscrit très ancien , conservé long- temps à la sacristie de Chiroubles et perdu pendant la Révolution.

Cette paroisse a fait de tout temps un commerce assez considérable de navets. Ceux de Chiroubles sont fort estimés.

Note : Hlcs . vins, hntis nrn'cnux ; pays maigre. Fcu.x , 75.

80 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

CHRISTOPHE-LA-MONTAGNE ( ST-)

Paroisse du diocèse d'Autun et de la collation de l'abbé de Cliiny, qui percevait la dîme et tenait le curé à la portion congrue.

La justice appartenait au seigneur de Bacot, fief situé dans cette paroisse et possédé en 1601 par noble ^lichel du Ligier-Testenoire, qui en donna le dénombrement le 1 3 mai de ladite année. Jean du Ligier-Testenoire , écu} er , sieur de Bacot , gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, ac- quit la majeure partie de la justice haute, moyenne et basse de St Christophe des commissaires du duc, par acte du 3 février 1 604. Le surplus avait été vendu au sieur de Thibault. IVIadelaine du Ligier- Testenoire, fille dudit Jean, ayant épousé noble Antoine de Sarron, chevalier, par contrat du 17 juillet 1 624, aj)poria à son mari la terre de Bacot et la seigneurie de St-Christophc en dot. Angèle de Sarron, fille unique dudit Antoine et de Madelaine du Ligier, en hérita et les porta à Gaspard deSac- conay , chevalier , qu'elle avait épousé par contrat du 17 avril 1660. De ce mariage naquit Camille de Sacconay, qui fut héritier de sa mère et acquit,

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 81

par contrat des 1 3 septembre 1705 et 24 avril 1713, la partie de justice appartenant au sieur de Thibault de la Roche-Thulon, et devint ainsi seul seigneur de St-Cliristo])he, qu'il vendit avec la terre de Bacot, pjar acte du 6 décembre 1719, au sieur Jean André. Celui-ci s'étant ruiné, ses créanciers firent vendre ses biens, qui furent adjugés par arrêt du 21 juillet 1734 à Lambert Peysson, écuyer, dont les descendants étaient seigneurs de Bacot et de St-Christophe en 1 789. Ils avaient pris le nom de Bacot.

Note : Pays bon à blé. Feux. 122.

CLÂVEYSOLES.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation du prieur de St-Nizier-d'Azergues, dépendant de l'abbaye de Savigny. Le prieur et le curé partageaient la dime.

Il existe à Claveysoles une mine de vitriol, qui a été exploitée autrefois avec succès. Les travaux ont cessé vers la fin du xvii® siècle par suite de dis- cussions entre les co-intéressés , et n'ont jamais été repris.

Cette paroisse était anciennement chef-lieu d'une

82 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

prévoté qui comprenait Claveysoles, St-Bonnet-le- Troncy, Thel, Cublizeet partie de Poule. La pré- vôté ayant été détruite , la justice de Claveysoles fut réunie à la chàtellenie de Beaujeu. La rente dite de ï^igo, appartenant à la famille Barjot, de Beaujeu, tenait une grande partie de la paroisse. Elle fut échangée en 1572 par Philibert Barjot, écuyer, sieur de la Pallud, contre la justice moyenne de Quincié que lui céda le duc de Montpensier. (Voyez Qulncié.)

On comptait trois fiefs à Claveysoles, Viry ^ Clavejson et le Paguelet.

Viry et Claveyson ajipartenaient très ancienne- ment aune famille du nom de Viry qui, en 1470, donna un lieutenant-général au bailliage en la per- sonne de .lacques de \ iry. Fondue au siècle suivant dans la famille d'Arthaud , celle-ci prit le nom de Viry. Vers 1675 l'héritière d Arlhaud-Viry porta ces deux fiefs à la famille de Thy-Milly qui les posséda jusqu'au milieu du siècle dernier, époque elle les vendit à M. Jean-Pierre Couppier, écuyer, conseiller en la Cour des monnaies de Lyon. Il en était encore seigneur en 1 789.

Le Paquelet appartenait en 1G68 à la famille Vaginay ; il a été démemlné depuis.

Noie : lilcs , toiles : pa.) s maigre. Feiir . 160.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 83

COLOMBE (STE-).

Paroisse du diocèse de Lyon, et située moitié en Beaujolais et moitié en Forez. La collation appar- tenait à l'abbé d'Ainay , qui en était décimateur. Cette paroisse est le berceau de l'antique maison de Ste - Colombe qui en a pris le nom ou lui a donné le sien , ce qu'il est fort difficile de savoir , attendu que c'est un de ces faits qui se perdent dans la nuit des temps. A lepoque la plus reculée on trouve toujours cette famille possédant la haute, moyenne et basse justice de Ste-Colombe, ainsi que le château de même nom , situé près de l'église. Nombre de transactions, fois, hommages et dé- nombrements attestent cette antique possession, qui n'a jamais été interrompue.

Outre l'église paroissiale, il en existe une autre sous le vocable de St-Julien , se trouvaient les tombeaux des seigneurs de Ste-Colombe.

Note : Pajs de blé. Feux , 278.

COGNY.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation

SA ÉTAT ALPHABÉTIQUE

du prieur de Denicé qui était curé primitif de Cogny. La justice dépendait de Montmelas.

On comptait cinq fiefs à Cogny, savoir: Serjavre, Solly, Epeisses, Epeisses-le-Bois et Pierre-Filant. Serfavre avait donné son nom à une famille éteinte au xvi® siècle. Jean de Serfavre, écuyer, fit la reconnaissance de son fief le 1 9 février 1 443 au profit du duc de Bourbon, seigneur de Montme- las. Pierre de Serfavre , écuyer , possédait le même fief en 1 5 3 9, ainsi qu'il résulte d'un acte de reconnais- sance qui lui fut passé le 22 mars de ladite année. Peu après, ce fief fut acquis par Marguerite de Mon- taynard et Pierre de Vauzelles son second mari. Ils en dotèrent Barbe de Signolle, fille de ladite Marguerite de Montaynard et de Florent de Signolle, chevalier, son premier mari. Barbe épousa le 20 février 1 357 Jean Arod, écuyer, seigneur de Ron- zières. Depuis lors Serfavre a toujours appartenu à la famille d'Arod. Lue branche de Serfavre s'était établie en Bourbonnais, elle fut connue sous le nom de Serfèvre et même de Sefèvre.

Solly appartenait en 1 539 à noble Jean de Ga- radeur , sieur de l'Ecluse, qui en fit le dénombre- ment le 1 3 mars de ladite année. Ce fief passa plus tard à la famille de Rébé, et enfin en celle de du Sauzay, qui le fit unir à Epeisses-le-Bois.

Epeisses fnt anciennement la propriété de la fa- mille de Chemerys ou Chemezys, puis de celle de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 85

Namy la Forest. Ce fief passa plus tard aux Tournier, de Villefranche , et était ])ossédé vers le milieu du xvii^ siècle par François Tournier, receveur des consignations de Beaujolais, mort sans enfants de Jeanne de Namy sa femme , qu'il institua son hé- ritière. Peu après néanmoins ce fief fit retour aux biens des Tournier et était possédé en 1709 par Françoise Tournier , épouse de noble Pierre de Phélines, seigneur de Ruyère, dont elle n'eut pas d'enfants. Elle institua pour son héritier son neveu noble Nicolas Deschamps de Messimieux, président du bureau des finances de Lyon. Les enfants de Nicolas Deschamps n'ayant pu acquitter les dettes de leur père , le fief d'Epeisses fut vendu par décret en 1758 et acquis par messire François Morel , conseiller en la Cour des monnaies de Lyon. Ses héritiers l'ont toujours possédé depuis.

Epeisses-le-Bois, appelé aussi le Sollier. Cet ancien fief, situé sur la montagne deMolendrie, appartenait aux seigneurs de Solly. Le château ayant été ruiné, la rente noble fut réunie à Solly et suivit le même sort.

Pierre-Filant était la propriété des seigneurs de Montmelas du nom d'Arod : ce sont eux qui ont fait construire le château. Une branche de leur famille en a pris le nom.

Il existait encore à Cogny une rente noble, appar- tenant en 1 558 à Jean de la Bessée.

Note : Pays fort bon. Feux .212.

86 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

COMBRES.

Annexe de St- Victor, du même diocèse et de la même justice. Elle était desservie par un vicaire de Si- Victor.

Le fief de Forge était dans cette paroisse : il appartenait dès le xiii« siècle à la famille de Thélis, et avait droit sur toute la paroisse. Pierre de Thélis en fit l'aveu en 1 294 ; autre Pierre de Thélis en 1400. Cette seigneurie passa à la famille d'Arcy et appartenait en 1486 à Philippe d'Arcy, qui en fit l'aveu cette même année. Noble Pierre d'Arcy, écuyer , en donna le dénombrement le 1 5 mars 1539. Marguerite de Bourges, veuve de Claude d'Arcy , fils dudit Pierre , renouvela ce dénombre- ment le 25 avril 1 do1 . Farge appartenait, au siècle dernier, à la famille de Bissuel de St- Victor.

Note : Bon jjays à hlè Feux , 93.

CORCELLES.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du prieur de St-Jean-d'Ardière. La dimese partageait par tiers entre le curé , le seigneur dudit Heu et celui de l'Ecluse.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 87

Il existait dans cette paroisse un ancien Hef du même nom de Corcelles ou Courcelles, qui apparte- nait depuis fort longtemps à la famille de la Made- laine-Ragny. En 1 539 et le 1" mars , noble Girard de la Madelaine- Ragny , écuyer, en donna le dé- nombrement et y comprit les fiefs d'Arcis , de la

Chartonnière, de Portebeuf, etc Sur la fin du

xvi" siècle, Corcelles et Arcis furent vendus à noble Lazare de Tircuy de la Barre, écuyer , qui en four- nit le dénombrement le 2 juillet 1 601 . Le même seigneur acheta des commissaires du duc de Mont- pensier, le 24 février 1603, la justice haute, moyenne et basse de la paroisse de Corcelles, celle de la partie de Lancié sise en Beaujolais, et celle de Fleurye à l'exception de Poncié et Grand-Pré.

La famille de Tircuy la Barre a toujours depuis lors possédé Corcelles, et en a pris le nom.

Note : fins et quelques blés , tns bon paj s et bon f ignoble. Feux, 138.

COURS.

Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation du prieur de Charlieu qui y percevait la dîme.

La justice dépendait du château et ûe(à'Estieu- gue, situé en cette paroisse.

Estieugue appartenait dès le XIV* siècle à la maison

88 ETAT ALPHABÉTIQUE

de Lavieu et passa en celle de Damas en 1 496 , par suite du mariage d'Antonie de Lavieu avec Claude Damas, chevalier, seigneur de la Mothe. Claude Damas , fils du précédent , en donna le dénombre- ment le 18 mars 1o39. Cette branche de Damas s'étant éteinte , la dernière héritière, Françoise de Damas, apporta Estieugue à Antoine d'Anianzé avec lequel elle prit alliance en 1613. Leurs descendants acquirent la haute justice de Cours, démembrée de la chàtellenie de Thizy. Vers la fin du xvii® siècle cette seigneurie passa à la maison de Vichy, qui la possédait encore en 1 789.

Le lief de Montruchet était situé à Cours et appartenait en 1539 à noble Louis de Mondard, dont la mère , Antoinette d'Anglure , agissant comme tutrice de son fils, remplit la formalité du dénombrement le 6 mars de ladite année. Ce fief fut plus lard uni à la terre d'Estieugue.

Il existait encore dans cette paroisse quelques rentes nobles, dont Nicolas de la Mothe, écuyer, donna le dénombrement le 1 2 mars 1 S39.

Noie : Bon pa) s à blé. Feux, 140.

COUTOUVRE.

l^uoisse du diocèse de Màcon. ot de la rollntion

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 89

de levêque. La dîme se partageait entre les sei- gneurs de la Varenne, de Vougy et de Resseins.

La justice dépendait en partie du château de la Farenne, situé en cette paroisse. Ce fief appartenait en 1 539 à noble Philibert de Chémezyou Chéraery, écuyer, qui en donna le dénombrement le 1 1 mars de ladite année. Cette famille de Chémezy devait déjà à cette époque posséder la Varenne depuis longtemps, car à la même date du dénombrement précité on en trouve un autre fourni par le curé du lieu pour une chapelle prébendée audit Coutouvre , fondée par les ancêtres dudit Philibert de Chémezy. Cette terre fut acquise vers la fin du xvi® siècle par la famille d'Arcy, et le 23 juillet 1 601 noble Joachim d'Arcy, écuyer, en donna le dénombrement, disant avoir justice haute , moyenne et basse sur partie de la paroisse de Coutouvre. Cette seigneurie passa, au milieu du siècle dernier, à la maison de Damas d'Au- dour , par suite du mariage de Marie-Rossoline d'Arcy, dernière héritière de son nom, avec Claude Mathieu, marquis de Damas, seigneur d'Audour, à qui elle apporta toute la fortune de ses père et mère. Ce mariage eut lieu le 22 juillet 1 749.

L'autre partie de la j ustice de Coutouvre dépen- dait de Morland, fief situé aussi dans cette paroisse et appartenant en 1 604 à noble Pierre Austrain , conseiller du roi, lieutenant particulier en la séné- chaussée de Lyon et président au parlement de

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Dombes. Il acquit le 1 3 février 1 604 ce qui restait de la justice seigneuriale de Coutouvre, des com- missaires du duc de Montpensier. Morlaud était possédé, au siècle dernier, par la famille Mey.

Note : Blés , toiles; bon pajs. Feux, 140.

CROISEL.

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation de l'abbé de St-Rigaud , située pour la plus grande partie en Beaujolais, à lexception du canton de Laby qui dépendait du Forez. La dime appartenait au seigneur.

La justice fut acquise le 28 janvier 1 604, des commissaires du duc de Montpensier, par noble Pierre de Pomey qui la revendit à M. de Ste-Co- lombe l'Aubépin, dont les descendants ont toujours possédé cette seigneurie depuis cette éjioque.

Note : Pajs montagneux , peu de seigle. Feux, 44.

CUBLISE.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 91

du prieur de Chavlieu, qui en était décimateurpour un tiers et le curé pour les deux autres tiers.

La justice dépendait anciennement de la chàtel- lenie de Thizy et appartenait à la maison de Beau- jeu-Lignières , dont les héritiers la vendirent le 1 0 mars 1 5 7 8 à noble Claude de Rébé , comme nous le dirons à l'article de Thlzj. Cette vente compre- nait Thizy, Amplepuis, Tliel, Ranchal, Cublise,

St-Vincent-de-Reins, etc Le 11 mai 1579,

Claude de Rébé revendit Cublise, Thel, Ranchal et St-Vincent-de-Reins en partie à noble Jean des Serpents , sieur de Magny et de Gondras. La justice haute, moyenne et basse et tous les droits seigneu- riaux quelconques faisaientparliede cette aliénation. Ces paroisses furent unies à la terre de Magny, située audit Cublise, et érigées en comté. Claude des Ser- pents, comte de Magny, dernier de son nom, mou- rut en 1 667 chevalier des ordres du roi et capitaine de ses gardes. De son mariage avec Antoinette d'Au- mont-Rochebaron il laissa trois filles , dont l'une, Gabrielle, ayant épousé Louis-Antoine de la Roche- foucaud , lui apporta en dot le comté de Magny et ses dépendances. Au commencement du siècle dernier la maison de la Rochefoucaud vendit cette seigneurie à M. Le Prêtre de Vauban, frère du célè- bre maréchal de France; ses descendants la possé- daient encore en 1789.

La terre de Magny dont nous venons de parler

92 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

était venue très anciennement à un Antoine des Serpents, chevalier, par son mariage avec Alix de Nagu, dont Magny avait formé la dot. GuyotNagu, damoiseau, avait fourni le dénombrement de Magny en 1 442 , et Jean son fils Tavait renouvelé en 1502.

On comptait encore à Cublise quatre autres fiefs, savoir: Meyré , Batailly, la Raffinière et le Montet.

Meyré appartenait, au xv« siècle, à la maison de St-Romain. Claude de Si-Romain , allas Valorges, écuyer, et Jeanne d'Ars son épouse, donnèrent leur aveu en 1 441 . Pierre de St-Romain, leur fils, renou- vela cet aveu en 1478. Cefief passa ensuite à la fa- mille de Vuarty, et noble Pierre de Vuarty , clieva lier, en fit le dénombrement le 2 1 août 1 540. Meyré fut ensuite uni à Batailly.

Batailly a pris son nom d'une ancienne maison, appelée tantôt de Batailly et tantôt de Bataille. Humbert de Bataille ou Batailly, damoiseau, donna sa reconnaissance de fief en 1322; Artaud, son fils, en 137 7. Guichard de Bataille, chevalier, donna la sienne en 1 400. Ce fief passa ensuite à la maison d'Ars, et noble Pierre d'Ars , sieur de Batailly et de la Raffinière, fournit son dénombrement le 8 mars 1539. Ses descendants vendirent Batailly, auquel le fief de Meyré avait été uni, à la famille Gueydon. Ils étaient j)ossédés fun et l'autre en 1 760 par

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 93

M. Jean Boujot, président en l'élection de Ville- franche.

La Raffinière, possédée d'abord par la famille de RafTin, passa vers 1 350 à celle d'Ars à qui elle ap- partenait encore au commencement du siècle der- nier; elle fut ensuite achetée par M. Truchet, notaire à Pontcharra.

Le Montet était déjà possédé en 1 400 par la fa- mille de Raffin. Guillaume de RafFin , écuyer, en donna le dénombrement en 1 474, et Lionnet son fils en 1486. Noble Guichard Raffin, écujer, le renouvela le 13 mars 1539 et subsl,itua à tous ses biens Guyot de Nagu son cousin, qui en prit possession en 1 550. Le Montet fut acquis en 1 600 par Antoine Charmette, et était possédé en 1 760 par M. Lenoir. Ce fief a été démembré plus tard.

Note : Pays à blè , commerce de toile. Feux, 144.

CYR-LE-CHATOUX (ST-l

Annexe de Vaux , dont le vicaire remplissait les fonctions paroissiales de St-Cyr.

La justice dépendait de trois seigneurs, savoir : de Montmelas , de Vaux et de Chambost. Les deux premiers occupaient la presque totalité du terri-

94 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

toire. Une seule maison dépendait de la justice de Chambost près Chamelet.

Note : Blés , paiwre paj s. Feux , 29.

CYR-DE-FAVIÈRES (ST-).

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation des Jésuites de Roanne , en qualité de prieurs de Riorges. Ils en étaient aussi décimateurs.

La justice appartenait en partie au seigneur d'Ailly et en partie au seigneur de Cucurieux , fief situé dans cette paroisse. Une autre parcelle du territoire dépendait du Forez.

Cucurieux, aj)pelé aussi dans les anciens titres Cucurèze et Concourèze , avait donné son nom à une famille puissante au xii" et au xiii" siècle. Courant de Concourèze est le plus ancien bailli de Beaujolais dont nous ayons connaissance : il occupait cette charge en 1296. On croit généralement que cette famille s'est éteinte en celle de St-Symphorien,qui posséda Cucurieux pendant fort longtemps. Noble Delmas de St-Symphorien en fit l'aveu en 1458. INoble Jean de St-Symphorien , écuyer, sieur de Roncy, en donna le dénombrement le 9 mars 1539. Bénigne de St-Symphorien , son héritière , épousa en 1 546 Antoine de Vichy, chevalier, seigneur de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 95

Champrond, et par son testament du 25 avril 1 569 elle légua Cucurieux à Caradas de Vichy son fils. Celui-ci réunit la justice de Vandranges à son fief. Ces deux seigneuries appartenaient, au siècle der- nier, à la famille de Ferrus.

La famille de Rochebaron possédait quelques rentes nobles à St-Cyr-de-Favières.

Note : Blés , pajs fort bon. Feux, 82.

CYR-DE-VALORGES (ST-).

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation de l'abbaye de Cluny, qui y percevait la dîme.

La justice de cette paroisse appartenait de temps immémorial à la maison de Thélis, qui y possédait le château et fief de TEspinace. La tradition rapporte qu'un des premiers sires de Beau jeu ayant ramené d'Angleterre deux frères de cette famille, leur donna la seigneurie de St-Cyr avec toutes ses dépendan- ces. Guichard-le-Grand transigea avec un de leurs descendants relativement à quelques droits sur la terre de TEspinace. La maison de Thélis s'étant éteinte en cette branche , la seigneurie de St-Cyr fut acquise au commencement du siècle dernier par la famille Thomé qui en prit le nom. Depuis longtemps déjà le château de FEspinace avait changé le sien pour prendre celui de la paroisse.

96 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Il existait encore à St-Cyr un autre fief appelé Ressis , qualifié place forte: il appartenait dès l'an 1 340 à la maison de Salemard. Noble Claude de Salemard, écuyer, en donna le dénombrement le 8 mars 1339, disant avoir moyenne et basse justice sur un cinquième de la paroisse de St-Cyr. Dans le courant du siècle dernier, ce fief passa à la famille de Ste-Colombe-1'Aubépin.

Note : Baj s de blé. Feux , 65.

DEISICE.

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation de l'abbé de Savigny, à qui elle fut donnée par Hum- bert de Beaujeu en 1 086. Il existait dans l'église de Denicé une prébende sous le vocable de la Ste Tri- nité , dont la nomination appartenait à la famille d'Espiney.La justice dépendait de Montmelas.

On comptait huit fiefs dans cette paroisse, sa- voir : Charmes , Malleçal , Talencè, la Tour, le grand et le petit Buffavent, Montgiraud et Mont- romani.

Charmes appartenait en 1 .'îSS à Anne de la Bes- sée, qui en fit le dénombrement le 6 novembre diidit an. Elle en fit donation plus tard à noble Gabriel

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 97

du Sauzey , sieur de la Vénerie, receveur des tailles en Beaujolais. Son fils, nommé aussi Gabriel, con- seiller du roi et lieutenant particulier au bailliage , recueillit ce fief dans l'héritage de son père. Il de- vint plus tard la propriété de la famille Danicourt.

Malleval était possédé en 1601 par noble Gui- chard de Serrein, receveur du grenier à sel de Lyon, qui en fit les foi et hommage cette même année. Ce fief fut acquis ensuite par la famille Mabiez, et appartenait, au siècle dernier, à M. Didjessey de Contanson.

La Tour, possédé en 1 539 par noble Louis de Gayand, qui en donna le dénombrement le 7 mars de ladite année. Ce fief a été démembré dans la suite.

Le grand Buffavent appartenait en 1 667 au sieur Perrette, bourgeois de Lyon.

Le petit Buft'avent appartenait en 1660 à la fa- mille Bottu de la Barmondière, qui le possédait en- core en 1789.

Talencé appartenait en 1650 à la famille Des- champs, qui a donné des magistrats distingués au parlement de Bombes et dont une branche prit le nom de Talencé. Plus tard ce fief passa à M. Lemau, chevalier du guet à Lyon. Ses héritiers le possédaient en 1 789, et en avaient aussi pris le nom.

Montgiraud était depuis longtemps uni à Plan- tigny.

98 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Montromant appartenait au chapitre de Ville- franche.

Note : Pa) s de bons vignobles. Feux, 120.

DIDIER (ST-).

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation du chapitre de Beaujeu, qui en percevait ladime. La justice dépendait de la chàtellenie de Beaujeu.

Les habitants de St-Didier étaient convaincus autrefois que Nostradamus avait habité chez eux pendant plusieurs années, et que de il se rendait au sommet de la montagne de Torvéon pour obser- ver les astres. Ou montrait aux voyageurs la maison qu'il avait occupée, et on ajoutait quil en était parti sans payer sa dépense.

Note : Bonpo) s à blé. Feux, 9a.

DOAIPIERRE.

Paroisse du diocèse d'Antun, et située partie en Maçonnais et partie en Beaujolais. La justice appar- tenait pour les deux tiers au seigneur d'Aiidour,

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château et terre situés en cette paroisse et possédés par la famille de Damas. Les sieurs de Ronceret et de la Roclie-Tliulon y possédaient aussi quelques droits de justice. La partie beaujolaise nommée Frouges dépendait d'Andour et appartenait en 1 369 à Guicliard de Vaux , damoiseau, qui en donna l'a- veu, comme l'ayant acquis d'Agnès de Bosc, veuve d'Oudard de Mipon , chevalier. Ce fief passa vers 1 600 à la famille de Damas, qui le possédait en 1 789. La collation de Dompierre appartenait à l'abbé de Cluny.

Noie: Bon pays à froment . Feux, 'l8.

DRACE.

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du prieur d'Arnas qui en était décimateur , sauf le clos des Condamines le chapitre de Beaujeu avait droit.

La justice dépendait du château de l'Ecluse, qui autrefois se trouvait compris dans le territoire de cette paroisse. Une nouvelle circonscription l'en- globa plus tard dans celle de St-Jean-d'Ardière.

Il existait à Dracé un fief très ancien nommé la Plaigne, qui appartenait de toute antiquité à la maison du Saix. Guillaume du Saix, damoiseau, en

100 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

donna l'aveu en 1 276. Ce fief passa vers 1 A30 à la famille de Gerraanet. NoLle Dalmas de Germanet, écuyer, en donna le dénombrement le 12 mars 1536. Jacqueline de Germanet, fille de Dalmas, porta ce fief en dot vers 1 545 à noble Mathias de Naturel , sieur de Dulphé et de Corcelles en Ma- çonnais. Leurs descendants l'ont possédé jusqu'en 1615, époque Denise de Naturel le porta, par suite d'alliance, dans la maison de St-Julien de Ba- leure. Il passa vers 1676 à la famille de Bellet de Tavernost, et enfin en celle de Léviste de Mont- brian.

Note : Blés , tivs hon pay s et ries meilleurs. Feux , 163.

DURETTE.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation de l'abbé de Cluny. La dîme appartenait au curé, par l'abandon que lui en avait fait le curé de St- Mamez.

La justice dépendait du château de la Pierre.

La Pierre, llt'fnouimé autrefois 7 oMr /^our^on, appartenait en 1 557 à noble Antoine de Nagu qui en donna le dénombioment le dernier mars de la- dite année. Vai 1601 il était possédé par noble

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 101

Antoine d'Ars , comme on le voit par le dénombre- ment qu'il fournit le 8 mai. Il passa plus tard dans la famille de Sarrazin qui le posséda jusqu'en 1766, époque il fut porté en celle de Vocanse. Il fut enfin acquis, peu après, par M. Dulac de Ponchon. Antoine d'Ars avait acheté en 1 603, des commis- saires du duc, la justice haute de Durette.

En 1 777, M. Dulac obtint un arrêt du parlement qui attribuait l'appel de toutes ses causes au bailliage de Màcon. Celui de Villefranche forma opposition à cet arrêt, et en obtint la cassation.

Note : / ins , maigre paj s. Feux, 16.

EMERINGES.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation de l'abbé de Cluny. La dime appartenait au curé.

La seigneurie fut acquise en 1 602 , des commis- saires du duc de Montpensier, par noble Laurent de Chevriers, chevalier, seigneur du Thil, et passa plus tard dans la famille de GroUier (Voyez Faux- renard.)

Il existait dans cette paroisse un fief nommé la Coust, appartenant en 1 539 à Jean de Ste-Colombe, écuyer, qui en donna le dénombrement le 10 fé-

1 02 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

vrier de ladite année. Ce fief fut ensuite possédé par la famille de Peyrieu , comme il appert du dé- nombrement fourni le 1 5 avril 1531 par noble Be- noît de Peyrieu , écuyer. Plus tard il devint la pro- priété de la famille de Chevriers.

Note : Pays de bois ci vignes , blés ; pauvre pa^ s . Feux, 30.

ÉTIENÎNK-LÂ-VARElNNE (ST-)-

Du diocèse de Lyon et de la collation du prieur deNéty.L'égliseparoissiale était autrefois au prieuré, mais dans le courant du xvi® siècle elle fut transférée à la chapelle de St-Etienne, et le prieuré de Néty n'eut plus qu'une simple chapelle. Les domaines dits de la Tallebarde dépendaient de cette paroisse quant au spirituel , mais les rentes aj)parten aient au prieur de Salles , en vertu de l'échange qui en fut fait contre le prieuré de Grelonges.

La justice de St-Etienne appartenait au seigneur de la Bâtie, lief situé en cette paroisse et possédé dès l'an 1428 par Jean de Damas, écuyer, qua- lifié seigneur de la Bâtie dans son contrat de ma- riage avec Jeanne de INagu-Varennes en date du 30 septembre de la susdite année. Lyonnet de j)amas, leur (ils, eut la Bâtie en partage et épousa

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 103

le 14 janvier 1479 Claudine de Lavieu, dame de la Pilonière. Françoise de Changy, veuve de noble Claude Damas , écuyer , seigneur de la Bàlie , de la Pilonière et du château du Bost , donna le dénom- brement desdits fiefs le 1 6 mars 1539. Antoine de Damas , seigneur desdits lieux et de Jasseron, vendit la Bâtie et la seigneurie de St-Etienne, vers 1710, à M. de la Chaize d'Aix, seigneur de la Douze. La famille de Montaigu les posséda plus tard.

En outre de la Bâtie, on comptait encore trois fiefs à St-Etienne , Milly, Corcelles et Pougelon.

Milly et Corcelles ayant toujours appartenu au même propriétaire , ont presque toujours été con- fondus. Ces deux fiefs étaient possédés en 1 539 par noble Guillaume de Thy , écuyer, et Péronne de Chavagneux sa femme , qui en firent le dénombre- ment le 1 0 mars de ladite année et le renouvelèrent le 4 avril 1551. Ces fiefs passèrent ensuite dans la famille de Madière, puis en celle de Renaud, et échu- rent enfin à M^^^ de Raousset qui les apporta en dot à M. de Carnazel.

Pougelon, érigé en fief dans le courant du xvii* siècle en faveur de la famille de la Font, passa en- suite en celle de Guillin qui en prit le nom.

Note : Blés et vins , pojs sablonneux et maigre. Feux , 110.

1 04 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

ÉTOUX (LES).

Annexe delà paroisse de Beaujeu, et appartenant au diocèse de Màcon. Le chapitre de Beaujeu en était curé primitif et s'y rendait chaque année pro- cessionnellement et mitre en tète , le jour de St- Martin et le mardi des Rogations , pour y célébrer l'ofli ce divin. La dîme lui appartenait.

C'est sur le territoire des Etoux, ou St-Martin- des-Etoux, comme on disait autrefois, que fut bâtie l'église de St-PSicolas qui plus tard devint l'église paroissiale de Beaujeu, ainsi que nous l'avons dit en son lieu.

Au douzième siècle, il existait un seigneur des Etoux qui y avait son manoir et en portait le nom. On ne connaît guère cette famille (jue par quelques actes échappés au temps, entre autres un consente- ment de censivc au j)roflt d'Etienne des Etoux , chevalier, et de Vandelmonde sa femme, ainsi qu'une donation de trois curtds (jardins) qui leur fut faite ])ar un nommé Arténulphe. Ces cur- tils étaient situés au lieu de Thulon et aux Etoux. L'antique famille de l'Etouf-Pradines , éteinte au siècle dernier, n'était autre, selon nous, que la

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 05

descendance des seigneurs des Etoux dont le nom avait subi une légère altération.

On comj)tait deux fiefs dans cette paroisse : Es- crots et Maïleval.

Escrots appartenait de temps immémorial à la famille de Brosses. Noble Ponthus de Brosses acheta des sires de Beaujeu, en 1423, le droit de chasse exclusif Ses descendants possédaient encore ce fief en 1789.

Malleval était possédé en 1537 par la famille Barjot, dont les descendants le vendirent, au xvii^ siècle , à celle de Brosses qui en était propriétaire en 1789.

Note : Bons vins , et quelques blés ; pauvre pays. Feux , 80.

FLEURYE.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation de levèque. La dîme appartenait par moitié au chapitre de St -Vincent et au curé. Il existait à Fleurye une chapelle de Notre-Dame des-Bois, la dévotion attirait grand nombre de fidèles ; ou y voyait aussi un doyenné monacal du nom d'Arpayé, dépendant de Cluny. La maison ayant été ruinée, les moines furent retirés , mais le revenu demeura à labbaye de Cluny.

1 06 ETAT ALPHABÉTIQUE

La justice de cette paroisse se divisait entre trois seigneurs. Celui de Corcelles en possédait la ma- jeure partie et avait le clocher, celui de Poncié et celui de Grandpré possédaient le surplus.

On comptait deux fiefs à Fleurye , Poncié et Grandpré.

Poncié fut acquis en toute justice, en 1 602, des commissaires du duc, par M. Perrachon de Senozan, écuyer , prévôt de Màcon , dont le fils le vendit en 1 640 à noble Benoît de la Roche, écuyer , seigneur dudit lieu. Claude de la Roche, son fils, écuyer, conseiller et avocat du roi au bailliage , en donna le dénombrement le 8 mars 1678. Ses héritiers ven- dirent ce fief à la famille de Damas, et il passa plus lard à celle de Lapimpie de Granoux qui le possé dait en1789.

Grandpré fut longtemps la propriété de la famille du Sauzey et aj)j)artenait , au siècle dernier , à M. Agniel de Cheneletles.

Note : Pays sablonneux, et qui cependant produit de très bons vins. Feux , 162.

FOURNEAUX.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation de l'archevêque qui y était décimateur , mais qui en fit abandon an curé.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 107

Les commissaires du duc de Montj)ensier vendi- rent le 1 6 janvier 1 606 la justice et seigneurie de Fourneaux à noble Rolin de Ste-Colombe , écuyer, seigneur del'Aubépin, et à noble Pierre de Sarron? seigneur des Forges, à chacun par moitié, l'église faisant la limite entre eux.

Le fief des Forges, situé en cette paroisse, possé- dait une chapelle desservie pour Tusage des habi- tants. Ce fief appartenait en 1430 à Guillaume de Thélis , chevalier. Philibert de Thélis et Marguerite sa sœur, épouse de Guillaume d'Orgères, l'échan- gèrent, avec Antoine de Sarron , contre sa terre de Cruix et tout ce qu'il possédait à Theizé. Le contrat d'échange fut passé le 1 3 juin 1486.

Passinge, petit fiefsitué aussi dans cette paroisse, était uni depuis longtemps à celui des Forges.

Note : Blés , marché de toiles. Feux , 203.

GEORGE-DE-RENEINS OU DE-ROGNEINS ( ST- ).

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation de l'abbé de Cluny. La justice dépendait de la chà- tellenie de Villefranche. Celle de Belleville préten- dit que Rogîieins^ comme on l'appelait alors, faisait partie de son ressort, et un conflit de juridiction

1 08 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

assez grave s'éleva à ce sujet. Mais le 6 novembre 1592 Etienne de la Roche, lieutenant-général au bailliage , rendit une ordonnance par laquelle il fut fait défense aux habitants deRogneins de se pourvoir ailleurs qu'à Villefranche , et aux juges de Belleville de s'immiscer en rien de ce qui concernait les cau- ses provenant de ladite paroisse. Un arrêt du parle- ment fut rendu dans ce sens.

La justice appartenait anciennement aux sires de Beaujeu; mais, par suite du rapt de M"'^de la Bes- sée par Edouard de Beaujeu, rapt dont les suites conduisirentEdouardà sa ruine, comme nous l'avons dit, la seigneurie de Rogneins fut adjugée à Guion- net de la Bessée, pour réj)aration de liujure faite à sa famille. Les seigneurs de Beaujeu rachetèrent en- suite cette juridiction et l'ont toujours j)ossédée depuis, à l'exception dune partie qui dépendait de Laye, et de quelques parcelles qui dépendaient d'Ar-

Cette paroisse comptait sept fiefs, savoir: liussjy Laye , Boistrait nommé autrefois la Grange- Baudet, FaUière, Marzé , Jïonlchervef. et Mar-

sangue.

Bussy appartenait en 1539 à noble Claude de Baronnat, sieur de la Martizière et du Moulin-au- Comle, jsige <l'a])])eaux de Beaujolais , qui donna le dénombrement de son llef le 27 janvier de ladite année. Ses héritiers le vendirent vers 1 645 à noble

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 09

NoélMignot, écuyer, lieutenant-général au bailliage, qui en prit le nom et dont les descendants le possé- daient encore en 1 789.

Laye a donné son nom à une illustre et puissante maison , éteinte au xvi* siècle après avoir possédé pendant près de 400 ans les plus belles seigneuries en Beaujolais , en Bombes et en Bourgogne. La terre de Laye passa, vers 1 450, à la famille de Nagu- Varennes. Noble Philibert de Nagu en donna le dénombrement le 25 février 1539. Le 11 avril 1601 François de Nagu, chevalier, passa une pro- curation pour faire au duc de Montpensier les fois et hommages de ses terres et fiefs. Laye appartenait en 1653 à Alexandre de Nagu, chanoine-comte de Lyon , qui le vendit ladite année à Antoine Perra- chon , baron de Senozan et marquis de Mison. Vers le milieu du siècle dernier cette seigneurie fut ac- quise par la famille d'Espiney, qui la possédait en 1 789. Les fiefs de Champrenard et de Marsangue avaient été unis à la terre de Laye, dont une partie de la justice provenait de celle de Montmelas et comprenait de très beaux droits.

Boistrait, appelé autrefois la Grange-Baudet, ap- partint fort longtemps à la famille Baudet, ancienne en Beaujolais. André Baudet, écuyer, maître des comptes, en était seigneur en 1476. Philibert son fils, étant sans enfants, institua par son testament du 26 novembre 1519 pour son héritier universel

110 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Jacques de Mareschal , écuyer , seigneur de Seno- zan , son beau-frère. Celui-ci n'eut qu une fille nommée Françoise qui épousa Jean Mitte de Che- vrières , chevalier. Leurs descendants vendirent le fief de Boistrait à la famille de Bellet, qui le posséda assez longtemps. Jacques Bellet, écuyer, en était seigneur en 1670. Depuis lors ce fief passa à la famille Petit de Villonière. La dernière héritière le porta, vers la fin du siècle dernier, à M. Lepileur de Brévannes.

Vallières fut possédé assez longtemps par la fa- mille de l'Artuisie , sur laquelle nous savons jieu de chose. Le dernier des l'Artuisie en fit don vers 1 640 à M. David, dont la fille Lucrèce épousa en 1 652 Louis de Monspcy, chevalier, seigneur de Luysan- dre, et lui apporta Vallières en dot. Leurs descen- dants l'ont toujours possédé depuis. M. Louis-Ale- xandre Elisée, marquis de Monspey, fut élu député de Tordre de la noblesse de Beaujolais aux Etats géné- raux de 1789.

Marzé. Ce fief appartenait en 1 o41 à noble Jac- ques de Rosset, comme il appert du dénombrement qu'il en donna le 23 août de ladite année. Il passa ensuite à noble Jean de Nanton , sieur de Chaintré en Maçonnais, sur lequel on le vendit par décret en décembre 1 548. L'acquéreur fut Jean Gay, avocat en parlement, dont la famille l'a possédé assez long- temps. Ce fief appartenait , eu 1 789, à M. Uabut.

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Montchervet. Ce fief était, en 1557, la pro- priété de Claude Agnot, écuyer, seigneur de Champrenard , dont les héritiers le vendirent à M. Jean Bottu de la Barmondière. Il passa ensuite à la famille de Monspey, qui l'a toujours conservé.

Marsangue était un ancien fief qui fut pendant longtemps la propriété de la famille de Rétis , ori- ginaire de Lucques, et venue en France sous le règne de François I". Jean de Rétis , gentilhomme de la chambre du roi , était seigneur de Marsangue en 1580. Zacharie son fils posséda le même fief et le légua à César son fils qui fut lieutenant parti- culier assesseur au bailliage de Beaujolais en 1 605 , et maître des requêtes. Gal)riel de Rétis , seigneur de Marsangue, est le dernier que nous connaissions : il fut gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. Ce fief fut ensuite réuni à celui de Champrenard et continua néanmoins à être le siège de la justice seigneuriale, privilège qu'il conserva même après la réunion de Champrenard à la seigneurie de Laye.

Note : Blés , chanvres , vins ; très bon pays. Feux , 350.

GERMOLLES.

Paroisse du diocèse de Màcon, et située partie en Maçonnais et partie en Beaujolais : le clocher

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était de cette dernière province. La collation ap- partenait au chapitre de St- Vincent qui partageait la dime avec le chapitre de St-Pierre, le curé du lieu et le seigneur de Tramayes.

La justice appartenait partie au seigneiu de Cenves et partie à celui de Gorze , fief situé dans ladite paroisse de Germolles : ce dernier avait le clocher.

Gorze appartenait de toute ancienneté à la fa- mille de Vers ou Vère, qui avait pris le nom de Germolles, et s'éteignit dans le courant du xvi' siècle. Gorze passa plus tard à la famille de Ber- thet , en faveur de laquelle ce fief fut érigé en mar- quisat. Il tomba , dans le courant du siècle dernier, à celle de Bernard de la Vernette qui le possédait en 1789.

Combe était un petit fief uni à celui de Gorze.

Note : Blés ; bonpajs. Feux, 77.

GLAIZÉ.

Paroisse avec titre de prieuré, du diocèse de Lyon et de la collation de l'abbé de St-André-le- Bas de Vienne. Le prieur ne prenait que la vingt- quatrième partie de la dime, et voici la raison qu'on

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en donnait : un prieur de Glaizé, en une année de cherté, avait fait un amas considérable de blé; l'an- née suivante, la récolte ayant été abondante, il ne put se décider à vendre son blé à bon marché, et le garda si longtemps qu'il s'avaria complètement. Il prit alors le parti de le faire jeter dans la rivière de Morgon; mais le courant de l'eau l'ayant porté jusqu'à Villefranche , on en suivit les traces en re- montant le cours de la rivière, et on arriva ainsi au prieuré. Un procès criminel s'ensuivit et le ])rieur fut privé de la dîme, ou du moins fut réduit au vingt-quatrième ; le reste fut adjugé au sire de Beaujeu.

En 1 S4.3 les commissaires du roi vendirent aux échevins de Lyon, acquérant comme recteurs du grand hôpital du pont du Rhône, les dîmes de Glaizé, pour le prix de 1 050 liv. Le duc deMont- pensier les racheta en 1561.

La justice dépendait de la chàtellenie de Ville- franche , à l'exception d'une paitie qui appartenait aux seigneurs de Marzé et de Bionney.

La paroisse de Glaizé s'étendait jusqu'aux portes de Villefranche , et englobait même une partie du faubourg dit des Frères.

On comptait quatre fiefs à Glaizé : Marzè, Saint- Fonds, Motit^ré ou Portebeuf^ et Fauxrenard.

Marzé appartenait anciennement à l'illustre fa- mille de ce nom, qui a joué un grand rôle en Beau-

1 1 4 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

jolais (1). Théode de Marzé, dernier possesseur, en fit le dénombremenl le 1 2 avril 1514. Se trouvant sans enfants et le dernier de son nom, il institua son héritière Jeanne de Crussol, sa femme. Celle-ci donna tous ses biens à Jeanne Mitte de Chevrières, sa nièce , qui épousa le 1 3 mai 1 342 Philibert de Nagu , seigneur de Varennes , à qui elle apporta les terres de Marzé et de Belleroche-en-Montagne. Marzé appartint ensuite à M. de Gaspard du Sou, qui le vendit à M. Bottu de la Barmondière au commencement du siècle dernier.

Saint-Fonds , château bâti au lieu dit le Châlis par Claude Bourbon , receveur en l'élection de Beaujolais, et qui lui donna le nom de Sain-Font, en raison de la maguillque fontaine qui s'y trouve et de la salubrité de ses eaux. L'usage a cependant prévalu d'appeler ce lieu St-Fonds. Comme à ce château se trouvaient jointes des terres et ])rairies franches et allodiales, Claude Bourbon le fit ériger en fief au mois d'octobre 1574, à la charge de la foi et hommage. Plus tard la famille Bourbon ayant acquis de l'abbé de Cluny les château, terres , cens

(1) La faiiiilli" de Marzé ne tenait pas son nom du fief dont il est ici question, mais bien de l'ancienne seigneurie de Marzé dont le eiiàteau-rorl était situé an lieu se trouve maintenant le village d "Ali\ CM Lyonnais.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 115

et servis du doyenné de Limas, le tout fut annexé à St -Fonds. M. de St-Christophe, chanoine comte de Lyon, acquit ce lîef des héritiers de Claude Bourbon, et le revendit le 30 août 1669 à noble Jean Bottu de la Barmondière, écuyer, sieur de Montchervet. Un de ses enfants en prit le nom, et cette branche a toujours conservé St-Fonds.

Montgré appartenait, avant l'an 1 250, à Tantique famille de Portebeuf, originaire de Dombes, et qui remontait à Jean de Portebeuf, vivant en Fan 1 000. Tant c[ue Montgré fut possédé par cette famille , il fut plus généralement désigné sous le nom de Por- tebeuf que sous celui de Montgré. Il reprit plus tard son ancienne appellation. La maison de Portebeuf s'étant éteinte en celle de Chanains, celle-ci hérita de Montgré qui passa par suite d'alliance, vers 1 400, à Edouard de Rosset, écuyer, fils de Péronin de Rosset , écuyer, maître des comptes en Beaujolais. Les deux lils d'Edouard étant morts sans enfants , sa fille Aynarde de Rosset se maria en 1 428 à noble Jean de la Madelaiue-Ragny et lui apporta Montgré en dot. Girard de la Madelaine- Ragny en fît le dé- nombrement le 8 mars 1539. Ce fief fut acquis plus tard ])ar la famille Fyot , et appartenait en 1 650 à Laurent Fyot, procureur du roi au bailliage de Beaujolais. Marguerite Fyot, fille dudit Laurent et de Claudine d'Espiney , le porta en dot à Jean Bottu , sieur de la Barmondière, conseiller-secrétaire

I 1 6 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

du roi et son procureur au bailliage. Cette famille a constamment possédé ce fief depuis cette époque. Vauxrenard fut possédé longtemps par la famille du Sauzey. Jean du Sauzey en donna son aveu en 1 S5 1 . Il passa plus tard à la famille de Corteille, qui en prit le nom et a toujours conservé ce fief.

Note : Bons i'ignohles et excellent i)ays pour Mes et prairies. Feux , 56.

GRANDRIS.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation de l'abbaye de Cluny. La dîme appartenait au sei- gneur de Pramenoux, qui l'avait acquise de ladite abbaye.

Le 28 juillet I 604 les commissaires du duc de Montpensier vendirent à noble Philibert des Ser- pents, chevalier , baron de Rodes et sieur de Gon- dras et de Magny, et à noble Etienne de Rébé, écuyer, sieur de la Gardette et de Chevagny-le- Lombard, et à chacun par moitié, la justice de Grandris dépendant de la chàtellenie de Chamelet. Les clauses du contrat n'ayant pas été exécutées par les acquéreurs, ils furent dépossédés par arrêt du parlement de Paris, du 21 juillet 1618. Plus tard néanmoins les héritiers de Philibert des Ser-

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pents acquirent de nouveau la moitié de la justice de Grandris , et à la fin du siècle dernier elle était possédée en partie par le seigneur de Magny, du nom de Le Prêtre de Vauban , et en ])artie par le seigneur de Chamelet.

On comptait deux fiefs à Grandris : Gondras et la Gardette.

Gondras fut pendant longtemps un fief impor- tant, et appartenait à la famille des Serpents qui le fit unir à Magny lorsque cette terre fut érigée en comté.

La Gardette appartenait, en 1383, à noble Claude de Meyzé , chevalier , écuyer du roi Char les VI. Jean de Meyzé, chevalier, homme d'armes de la compagnie du comte de Sancerre, donna son dénombrement de la Gardette le 18 juillet de la même année. Ce fief passa dans la famille de Rébé, en 1565, ])ar le mariage de Jeanne de Meyzé avec Claude de Rébé , puis en celle de Ronchivol qui en fit l'union à sa terre de Pramenoux.

Il existait de tout temps en Beaujolais une fa- mille du nom de Grandris, qui parait être origi- naire de cetle paroisse. Elle y possédait plusieurs belles rentes nobles, dont on trouve les dénombre- ments aux dates des 25 mars 1539, 7 juillet 1 541 , 19 juillet 1572 et 2 juillet 1601. Les alliances que cette famille contracta avec presque toute la noblesse de la province, son ancienneté dans les

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charges consulaires de Villefranche , son nom enfin ainsi que son écusson, sembleraient prouver qu elle- même possédait la noblesse, et cependant elle ne prit jamais d'autre titre que celui de bourgeois de Fillefranche , auquel elle paraissait tenir beau- coup. Cette famille s'est éteinte, depuis plus d'un siècle , en celle de Gas})ard de St- Amour.

Note : Blés , toiles ; pays assez pauvre. Feux , 92.

GRESLE (L.\).

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du chapitre de St- V incent qui y percevait la dime en partie. Le surplus était partagé entre le curé et le seigneur dudit lieu.

La justice dépendait autrefois de Thizy, et fut aliénée par les héritiers de Philibert de Beaujeu- Lignières à la maison de Fondras qui possédait dans cette paroisse le fief de Laplace.

Il existait deux fiefs à la Gresle: LajAace et Bojè.

Laplace ap})artenait en 1539 à noble Guillaume de Montrenard, dont les biens furent vendus par décret. (Voyez Poiidlj-sous-CharUeu). Le fief de Tjaplace fut acquis alors par noble Robert de Tri- caud, écuyer, qui en donna le dénombrement le 3

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 1 9

mars 1 549. Jehan de Tricaud, son fils, le revendit vers 1 580 à la maison de Fondras qui l'a toujours possédé depuis.

Boyé appartenait en 1 539 à noble Ennemond de Cibérant, qui en donna le dénombrement le 8 mars de ladite année. Deux autres dénombrements eurent lieu pour le même fief, savoir: par Benoît de Cibé- rantle 1 7 janvier 1 547 , et par Ponthus de Cibérant? écuyer, le l*"" mars 1601. Boyé fut ensuite uni à Laplace.

Note : Bon paj s à blé. Feux, 122.

JACQUES-DES-ARRÊTS (ST-

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du chapitre de St-Pierre ; elle était anciennement an- nexe d'Ouroux. Le chapitre de Beaujeu prélevait les deux tiers de la dime, et le curé l'autre tiers. Plus tard le chapitre abandonna le tout au curé.

La justice appartenait en partie au seigneur de St- Mamez, et en partie au seigneur de la Roche- JuUié : ce dernier avait le clocher et la plus grande partie de la paroisse. Le greffe avait été réservé au baron de Beaujolais.

Note : Bonpa) s à seigle. Feiix , 57.

1 20 ETAT ALPHABÉTIQUE

JEAN-D'ARDIÈRE fST-).

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation de l'abbé de l'Ile-Barbe qui percevait la dime, puis de l'archevêque. Le hameau de Poimier dépendait du chapitre de Beaujeu auquel il avait été donné au mois d'octobre 1 223 par Hugues Borde, chanoine dudit Beaujeu. La justice dépendait de l'Ecluse, et quelques ])arties de Pizeys et de Belleville.

Il existait trois fiefs àSt-Jean : V Ecluse, Pizeys et Jasseron.

L'Ecluseappartenait en 1 436 àllumbert du Saix, chevalier, seigneur de Barberel, et passa peu d'an- nées après à Briandde Garadenr, d'une famille ori- ginaire de Bretagne et dont le nom s'écrivait ancien- nement Karadeur. Il fit l'aveu de son fief en 1440, aveu renouvelé en 1441 \y.\v Jean son iils. Enfin, autre noble Jean de Garadeur , seigneur de SoUy, fournit le dénombrement de sa terre de l'Ecluse le 1 3 mars 1539, déclarant avoir droit de justice sur la paroisse de Dracé et partie de Taponnas et de St- Jean-d'Ardière. Cette seigneurie fut érigée en mar- (piisaten faveur des descendants de Jean de Gara- (icm-.Ellepassa, auxvn^ siècle, à la famille dePresle

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. \'Z\

à laquelle était allié Louis Racine , auteur du poème de la Grâce , et fut enfin vendue au siècle dernier avec toutes ses dépendances à la famille Mogniat qui en a pris le nom.

Pizeys (1 ) était possédé dans le xn^ et le xiii« siècle par une noble et puissante famille qui en portait le nom, et que l'on croit être une branche cadette de celle de Marchampt dont elle avait retenu les armes avec une légère différence. Les seigneurs de Pizeys ont joué un rôle important dans l'histoire du Beau- jolais, et ont toujours figuré au nombre des conseil- lers les plus intimes de nos barons. Henri de Pizeys, chevalier, fournit le dénombrement de son fief en 1374 et le renouvela en 1402. Il ne laissa qu'une fille nommée Aliénor qui épousa vers 1 420 Jean de Nanton, chevalier, à qui elle apporta les riches biens de sa maison. Pizeys, en 1539, appartenait à noble Guillaume de Nanton qui en donna le dé- nombrement le 8 mars de ladite année. Guillaume de INanton n'eut qu'une fille, qui s'allia à la famille de Ste-Colombe dont cette branche ajouta le nom de

(1) Nous conliiuions à écrire Pizeys avec son ancienne orthographe, atlendu que les Pizeys anciens n"ont jamais signé autrement et que leur nom s'écrivait ainsi. Depuis lors on a écrit Pizey et même Pizar, on ne sait trop pourquoi. Du reste, ce que nous avons fait pour ce nom, nous l'avons fait aussi pour plusieurs autres.

122 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Nanton au sien et qu'elle écartela de ses armes. Le 2 1 février 1 604 noble Renard de Ste-Colombe-Nanton acquit des commissaires de M. de Montpensier les servis, cens, rentes et autres droits seigneuriaux ap- partenant audit prince sur le finage de St-Ennemond, à la réserve des foi et hommage et ressort de jus- tice. Cette branche de Ste-Colombe s'étant éteinte, Pizeys fut vendu au siècle dernier à la famille Sabot qui en prit le nom.

Jasseron appartint pendant longtemps à la famille duSauzey (1), et passa vers 1 700 à la maison de Da- mas. Acquis sur la fin du siècle dernier par M. Cusin, lieutenant-assesseur au bailliage, ce fief fut porté en dot par M"^ Cusin à son mari M. Joleau de St- Maurice , conseiller au parlement de Dijon.

Note: Blés, très bon pays et des meilleurs. Feux, 83.

JEAN-LA-BUSSIÈRE (ST-).

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du chapitre de St- Vincent qui en était décimateur. La justice faisait partie de celle d'Anq)lepuis.

(1) Les du Sauzcy de Jasseron ne portiiient pas les mêmes armes qup les autres du Sauzcy ; on croit néaninoiiis qu'ils avaient même origine.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 23

Il y avait trois fiefs dans cette paroisse : Chameyré, Goulillard et Bostgrand.

Chameyré a donné son nom à une ancienne fa- mille éteinte. Guichard de Chameyré, damoiseau, fit serment et promesse d'aveu au sire de Beaujeu en 1 4.^9. Ce fief passa peu après à la famille de Bailly. Hugues de Bailly , écuyer, le vendit à noble Damien de Brieune, qui en fournit le dénombrement le 1 9 mars 1539. Chameyré fut plus tard uni au marqui- sat de Rébé.

Goulillard fut reconnu, j)ar dénombrement le 22 mars 1539, par noble André de Mai'cloux, a/ià5 Marclopt.

Bostgrand appartenait, au siècle dernier, à la fa- mille de Chavanne.

Note : Blés et toiles. Feux, 126.

IGNY-DE-VERS (ST-).

Paroisse du diocèse d'Autun, située ])artie en Beaujolais et partie en Maçonnais , de la collation du chapitre dAigueperse , qui prenait la dime. Le curé avait titre de chanoine dudit chapitre.

La justice de la partie beaujolaise dépendait de la terre de Chevagny-le-Lorabard , possédée long-

1 24 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

temps par la famille de Rébé , et acquise ensuite par celle de Brosses. (Voyez Aigueperse.)

Au lieu de Vers, partie màconnaise de la paroisse et dépendant de la justice du Bois-Ste-Marie, se trouve une chapelle dédiée à Notre-Dame, qui atti- rait autrefois grand nombre de pèlerins.

Il n'existait dans la partie beaujolaise de St-Igny qu'un seul fief, celui de la Brosse, château de franc-alleu qui appartenait depuis plus de deux cents ans à la famille de Montrichard.

Note : Pajs bon à froment , toiles. Feux. 197.

JOUX-Sl R-TARARE.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation de l'hôtelier de Savigny qui en percevait la dime.

Joux était une très ancienne baronnie dont la justice comprenait les paroisses de .loux et d'AflbiLx, une partie de celles de St-^larcel-l'Eclairé et des Sauvages, le hameau de Kechagny et quelques en- claves des paroisses foréziennes de \ illechenève et de Violey. Cette baronnie formait une partie de l'a- panage donné à Robert de Beaujeu , fils de Gui- chard-Ie-Grand. Guichard, fils de Robert, étant mort sans enfants, ses héritiers vendirent Joux le

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 125

2 juillet 1481 à André Porte, conseiller du roi, juge des ressorts de Lyon , et à Claudine de Sextre, son épouse. Celle-ci, étant devenue veuve et héri- tière de son mari , épousa en secondes noces Hum- bert de Villeneuve, premier président au parlement de Bourgogne, et lui apporta la terre de Joux.

Le plus ancien dénombrement que nous con- naissions pour la terre et baronnie de Joux est fourni par noble Charles de Villeneuve, chevalier, le 1 9 mars 1539. Robin de Villeneuve, chevalier, renouvela cette formalité le 23 mars 1555. La fa- mille s'étant éteinte en 1769, cette seigneurie a

passé à Madame N de Pomey, veuve et parente

du dernier baron de Joux.

On comptait quatre fiefs dans cette paroisse : la Nome, la Bussière, le Crozet et Treschin.

La Noirie fut possédé pendant longtemps par une ancienne famille qui en portait le nom et qui s'éteignit au commencement du xvi" siècle. Ce fief passa à la famille de Noyel et appartenait en 1 539 à noble Claude de Noyel , qui en donna le dénom- brement le 24 mars dudit an. La Noirie fut plus tard réuni à la terre de Joux.

La Bussière , appelé aussi la Biiissière , apparte- nait en 1539 à noble Gilbert de Beck , qui en four- nit le dénombrement le 22 mars de ladite année, tant pour ladite maison-forte que pour une autre maison appelée le Gauthier. La Bussière passa en-

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suite à la famille du Bourg de St-Polgue, puis en celle de Gayot qui fit bâtir le château. Cette sei- gneurie fut distraite, au siècle dernier, de la paroisse de Joux et réunie à celle de St-Marcel-l'Eclairé.

Le Crozet appartenait, en 1o39, à demoiselle Louise de Chastenay , qui en donna le dénombre- ment le 22 mars de ladite année. Ce fief passa plus tard à la famille Gayot.

Treschin avait pour seigneur, en 1539, noble Jean Desbordes, écuyer, qui donna son dénom- brement le 1 6 août dudit an. Ce fief fut plus tard réuni à Joux.

Il existe dans cette paroisse plusieurs gisements de plomb argentifère. Les diverses tentatives d'ex- ploitation qu'on y a faites ne paraissent pas avoir donné de bénéfices.

Note : Pays montagneux et froid, bon à hlè. Feux, 55.

JULIEN (ST-).

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du doyen de Limas, qui la céda ensuite à l'abbé de Cluny. T^a justice dépendait de Monlmelas poin- la plus grande partie, et le surplus de Villefranche.

On comptait (juatre fîefs dans cette paroisse :

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 127

la Hoche, la Rigaudière , le Déaulx et Colombier.

La Roche appartenait à la famille de Gayaiid , comme il appert d'un dénombrement fourni le 7 mars 1539 par noble Louis de Gayand pour sa maison-forte de la Roche. Ce fief était possédé, au siècle dernier, parla famille de Riberolles.

La Rigaudière appartenait , au milieu du siècle dernier, à M. le comte de Bourck, et passa peu après à M. Jean Maritz, écuyer, ingénieur distingué et inventeur de l'art de forer les canons. Sa fille unique a porté ce fief dans la famille du Peloux.

Le Déaulx appartint longtemps à la famille Nizet, et devint plus tard la propriété de M. Isnard,

Colombier appartenait, en 1 61 8, à noble Alexan- dre Garnier, écuyer, seigneur des Garets et d'Ars et gentilhomme de la chambre du roi. Louis Gar- nier des Garets, écuyer, seigneur desdits lieux, fit les foi et hommage de Colombier le 2 S mars 1 727 ; ses descendants possédaient encore ce fief en 1 789.

Noie : Blés , vins , bons {'ignobles. Feux, 50.

JULIÉNAS.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation du chapitre de St- Vincent , qui en était décimateur pour une moitié et le curé pour l'autre.

128 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Juliénas , dont le nom s'écrivait aussi Julliénas, était autrefois le siège dune chàtellenie de laquelle dépendaient les paroisses de Jullié, Cenves, \aux- renard , Chénas , Fleurye et Emeringes. Elle fut vendue avec tous ses droits de seigneurie, cens, servis , villages, etc.... , à messire Antoine du Lyon, conseiller au parlement de Paris, parle cardinal de Tournon , ayant pouvoir du roi , le 26 juillet 1 f)37, avec réserve dés foi et hommage et à la charge de rachat perj)étuel. Le conseiller du Lyon en donna le dénombrement le 12 mars I S40.

Le duc Louis de Monlpensier ayant racheté cette chàtellenie, ses héritiers revendirent la justice de Jidiénas à noble Claude de la Roche, écuyer, sei- gneur dudit lieu et du Sauvage. L'acte en fut reçu par Gaudet, notaire, le 27 décembre 1603. Le greffe fut excepté de cette vente et demeura au ba- ron de Beaujolais ; le terrier fut renouvelé en 1 6 H) par-devant Dumont.

En 1644 Aimé Charrier, écuyer, procureur du roi au bureau des finances de Lyon , acquit cette terre , avec celle de la lloche et Jullié , des héri- tiers de Claude de la Roche : il en fit renouveler le terrier en 1 672.

George-Antoine Charrier, écuyer, vendit les sei- gneurie et rente noble de Juliénas et Vaux à Claude Janin, conseiller au parlement de Dombes, par acle du 21 septembre 1712, au prix de 20,000 liv. Il

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 29

lui remit encore, en 1718, le greffe dudit Juliénas qu'il avait acquis lui-même du duc d'Orléans le 8 octobre de ladite année. Claude Janin fît les foi et hommage au baron de Beaujolais, pour sa seigneu- rie, le 1 6 juin 1 7 1 4 , et donna son dénombrement le 27 juin 1 720.

Par acte du 4 avril 1727, Claude Janin fît ces- sion de tous ses biens à Anne Janin sa fille, épouse de messire Pierre Colabau, chevalier, baron de Chàtillon-la-Palud , conseiller en la Cour des mon- naies de Lyon, à la charge par eux de remettre la terre de Juliénas et Vaux à Jacques de Colabau leur fils aîné , lorsqu'il se marierait : ce qui eut lieu. La rente noble fiit renouvelée en 1 743 par-devant Defi'anc. La famille de Colabau-Juliénas a toujours possédé cette seigneurie depuis cette époque.

M. Janin avait fait construire les caves de Julié- nas, qui passent pour les plus belles du Beaujolais. Le château actuel a été construit, par Pierre de Co- labau, sur les ruines d'un plus ancien dont quelques parties ont été conservées.

Il existait à Juliénas un prieuré nommé le Bois de la Sale, fondé en 1660 par Mathieu Gayot, trésorier de France , qui le dota de fonds et do- maines estimés, à cette époque, 30,000 liv. Il le permuta peu après contre l'obéancerie de St-Just de Lyon, que possédait un Charrier. C'est la famille de ce dernier qui a construit le petit château qui

1 30 ETAT ALPHABÉTIQUE

existe actuellement, A chaque mutation de béné- ficiaire, le seigneur de Juliénas percevait le huitième de la valeur des biens dépendants du prieuré.

Le mas de Vaux faisait partie de la justice de Juliénas , mais offrait cette singularité que , pour le spirituel , il ap])artenait une année à Juliénas , une année à Jullié , et la troisième année à Pruzilly.

Note : Bon pays à seigle, i'instrès estimes; fort bon pajs. Feux, 135.

JULLIÉ.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation de l'abbaye de Cluny , qui prenait la dîme et laissait le curé à la portion congrue.

La justice appartenait au seigneur de la Roche, fief situé dans cette paroisse et nommé ancienne- ment la Court. I^a famille de la Roche , qui le pos- sédait déjà au XIV* siècle, lui donna son nom. Edouard de la Roche, damoiseau, seigneur de la Court , fit serment de fidélité et jiromesse d'aveu au sire de Reaujeu en 137.^ et 1400. Guichard son fils , aussi damoiseau , donna le dénombrement du même fief en 1441. Antoine de la Roche, fils dudit Guichard, renouvela la même formalité en 1477. Autre Antoine de la Roche, écuyer , sei- gneur desdit-s lieux et du Sauvage , donna son aveu cl dénombrement le 23 avril 1542, pour lui

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agissant Estiennetle de Thil, son épouse. Claude leur fils, aussi écuyer et seigneur desdits lieux, acheta des commissaires du duc de Montpensier la justice haute, moyenne et basse, et tous les droits seigneu- riaux assis sur les paroisses de Jullié et Juliénas , à la réserve des grefl'es et des foi et hommage, etc.... Lacté en fut passé le "21 décembre 1603, par-devant Gaudet , notaire en Beaujolais. Le terrier fut renou- velé en 1619.

En 1 644 ces deux terres furent vendues à mes- sii'e Aimé Charrier , écuyer , procureiu' du roi au bureau des finances de la généralité de Lyon. Il en fit renouveler le terrier en 1672. George-Antoine Charrier, seigneur desdits lieux, lieutenant particu- lier au présidiai de Lyon, acquit du duc d'Orléans les greffes desjustices de Jullié, JuliénasetSt Jacques- des-Avrèts, qui avaient été réservés. L'acte en fut passé le 8 octobre 1718. Comme M. Charrier avait vendu la justice de Juliénas à M. Janin en 1712, il lui remit aussi le greffe.

Le château de la Roche , un des plus beaux de la province , a été bâti vers la fin du xvii* siècle par la famille Charrier, qui l'a toujours conservé depuis.

Vaçre était un fief situé à Jullié, et appartenant depuis longtemps à la famille Dumas : plusieurs membres de cette famille en ont porté le nom.

Note : Pa^ s de bois et vignes , hlés : pauvre pn) s , mais bon à seigle. Feux, 12^.

t 32 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

JUST-D'AVRAY (ST-)

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du chapitre de St-Just, qui percevait la dime. Le curé était à la portion congrue.

La justice appartenait au seigneur d'Amplepuis , du nom de Rébé , qui la vendit , au commencement du siècle dernier, à la famille de Sarron à laquelle appartenait déjà le fief du liessey, situé audit St- Just.

En outre du Bessey, on comptait encore quatre autres fiefs : Falencienne , Sales, St-Maurice, la Caste, aussi appelé la Fersonnière ; plus, celui de Longeval , qui faisait partie de cette paroisse depuis 1 660 , et dont nous avons parlé à larticle de Cham- bost près Chamelet.

Valencienne a])])artenait , en 1 539 , à noble Hu- gues de Valencienne, qui en donna le dénombre- ment le 21 mars de ladite année. Plus tard ce fief fut acquis par la famille de Ronchivol, et réuni à la terre de Pramenoux.

Sales était possédé , en 1539, par noble Jacques d'Ormod, qui en fit le dénombrement le 23 mars de ladite année. Ce fief passa ensuite à Jean Voiret,

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 133

qui fit le dénombrement le 1 5 juillet 1 545. Claude, son fils, renouvela cette formalité le 25 avril 1577 et le 3 juillet 1 601 . Ce fief a été démembré depuis.

St-Maurice appartenait, au siècle dernier, à la famille Rolin de Mon toux,

La Coste , aliàs la Versonnière, était la propriété de la famille Sargnon.

Note : Blés assez bons , paj s très montagneux. Feux, 124.

JUST-L A-PENDUE (ST-).

Paroisse du diocèse de Lyon, située moitié en Forez et moitié en Beaujolais, et de la collation de l'archevêque. Son surnom de la Pendue lui vien- drait , selon la tradition , d'une femme qui, pendue pour un crime dont elle n'aurait pas été coupable , serait restée vivante pendant trois jours accrochée à la j)otence , d'où elle serait ensuite tombée et son innocence reconnue. Un chroniqueur ajoute : Et posteà fecit filios et filias honœ indolis. Ce que l'on peut croire de plus raisonnable sur l'étymologie de ce nom, c'est qu'il a été donné à cette paroisse en raison de sa position, qui est comme suspendue à une montagne excessivement escarpée.

La moitié de la justice ajipartenait de toute an-

1 34 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

cienneté au seigneur de VAubèp'm, fief situé dans cette paroisse : le surplus dé})endait de Ressis . de Montgaland et de Néronde.

L'Aubépin, château et fief, appartenait en 1551 à noble Girard de Semur. qui en donna le dénom- brement le 25 février de ladite année. Ses descen- dants le vendirent à la maison de Ste Colombe, qui le possédait encore en 1 789.

Note : Pa) s froid et montagneux , peu de seigle, et quelques to lies . Feux , 180.

LAGER (ST-).

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du chapitre de St-Paul , qui y dîmait pour un sixième, le curé pour un sixième et le seigneur pour les deux tiers.

La terre de St-Lager appartenait de temps im- mémorial à une noble et puissante maison du nom de Laye , (jui tirait son origine du iîef de Laye à St-Georg(;-de-Reneins , et qui a figuré au premier rang do la noblesse du pays dès lorigine du Beau- jolais. Guillaume de Laye. (pialifié haut et puissant seigneur, transigea avec noble Guignes de Montdor, en 1285 , relativement à des cens et servis situés à Courcelles. Etienne de Laye fit maintenir , en

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 35

1 309 , ses droits de chasse réservés dans les bois de Brouilly, dépendant de la seigneurie de St-Lager. L'an \ 339 le même Etienne de Laye céda à Edouard de Beaujeu tout ce qu'il j)OSsédait à Horons près Villeneuve en Dombes, en échange des cens et ser- vis que ledit sire de Beaujeu possédait à St-Lager et à Cercié. Nous avons donné les détails de ce con- trat à l'article d'Edouard P"". Jean de Laye, damoi- seau, fomnit son dénombrement en 1 374. Etienne, son fils , renouvela cette formalité en 1 400 et en 1417 , Antoine en 1441 , Guillaume en 1474, Théode en 1 SI 7. En 1551 Françoise de St- Amour donna le dénombrement de St-Lager en qualité de tutrice et mère de noble Louis de Laye son fils, qui parut en 1560 à la prise de possession du Beaujolais par Louis de Bourbon-Montpensier , ensuite du traité d'Orléans. Cette branche de la famille de Laye s'étant éteinte dans les mâles, la dernière héritière porta celte terre dans la famille de Chardonnay, elle prit alhance vers la fin du xvi^ siècle. Les Chardonnay s'éteignirent aussi et leurs héritiers vendirent St-Lager, vers 1720, à M. François Jordan, écuyer, procureur général en la Cour des monnaies de Lyon. Sa petite-fille épousa, vers 1 760, Robert-Réné DafFaux de Glatas, écuyer, à qui elle apporta la terre de St-Lager en dot.

On comptait deux fiefs dans cette paroisse : la Pdonière el la Perrière.

136 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

La Pilonière appartenait de temps immémorial à la famille de Lavieu , et fut apporté en dot , en 1479, par Claudine de Lavieu à Lyonnet de Da- mas, seigneur de la Bâtie. La maison de Damas posséda ce lîef jusqu'au commencement du siècle dernier, époque elle le vendit à M. Janson de RoftVay , père de Thomas Janson , seigneur de Rof- fray et de la Pilonière , lieutenant particulier au bailliage de Beaujolais. Ce lief passa plus tard, par suite d'alliance , en la famille de Charisieiix qui le vendit, vers 1 78o , à jM. Brac de la Perrière , écuyer, seigneur de Chàteauvieux.

La Perrière était possédé , au siècle dernier, par M. Jacques-Joseph Brac, écuyer, qui en avait pris le nom. Ses descendants ont conservé ce fief.

Il existait encore à St-Lager une rente noble as- sise sur le moulin du Pas et appartenant, dès le xvi' siècle , à la famille Severt (1 ). Elle était possé- dée en 1740 par M. Pierre Targe , écuyer, garde de la porte du roi, puis en 1 753 par Claude-An-

(1) La famillp Sevrrl , à laquelle appartenait l'historien des arche- vêques de Lyon , était orif^liiaire de St-Lager. Elle avait donné son nom à une maison qu'elle habitait en ladite paroisse, au lieu dit de- Beauvoir. Noble François Scvcrt , avocat au parlement et seigneur du Châtelard , fit construire une antre habitation au hameau dit df. Bryante , en 1C29. L'ancienne maison perdit son nom par la suite des temps.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 137

toine de la Roche , chevalier , seigneur de Laca- relle.

Note : P'ins et quelques blés; très bon pays vignoble. Feux, 138.

LACENAS.

Du diocèse de Lyon, et de la collation du prieur de Salles. Cette paroisse avait une annexe appelée St-Paul ou Notre-Dame-du-Sou, située près du châ- teau de ce nom ; elle avait servi jadis d'église pa- roissiale.

La justice appartenait autrefois ])artie au seigneur de Montmelas , et partie à celui de Marzé ; elle fut acquise plus tard par celui du Sou.

On comptait cinq fiefs à Lacenas, savoir : le Sou, Bionnej , Thoirj , la Bâtie et Montauzan.

Le château du Sou appartenait fort ancienne- ment à la maison de Thélis-l'Espinasse. Jean de Thélis, damoiseau, en lit l'aveu en 1 400 et 1 kh\ , et Jocerand de Thélis en 1477. Un de leurs des- cendants le vendit à noble Claude de Gaspard, qui en fit les foi et hommage le 5 mars 1539. Plus tard noble Jean de Gaspard, lieutenant général au bail- liage de Beaujolais , ayant rendu de grands services à M™® Jeanne de Crussols, dame de Marzé et de La-

138 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

cenas en partie, elle lui fit don le 6 janvier 1572 de tout ce qu'elle possédait en la paroisse de Lace- nas, consistant en haute, moyenne et basse justice, droits seigneuriaux, etc , plus encore la seigneu- rie de Bionney. Cependant Jean de Gaspard ne se trouvait pas encore seul possesseur de la justice de Lacenas. Jean Arod , écuyer, seigneur de Montme- las , y possédait aussi certains droits que le seigneur du Sou acquit de lui le k septembre 1 591 . Cette seigneurie passa vers 1 760 à la famille Mignot de Bussy, qui la possédait eu 1 789.

Bionney, comme nous l'avons vu ci-dessus, appar- tenait à la famille de Marzé dont M™^ de Crusscls représentait les droits. Après la donation qu'elle fit à Jean de Gaspard , celui-ci fit le dénombrement de Bionney le 1 9 janvier 1572, disant y avoir haute, moyenne et basse justice. Ce fief fut acquis ensuite par Jean-Philippe de Champier, comte de Chigy^, quile])ossédaiten 1 670.Jeanue-CliarIotte de Cham- pier épousa eu 1678 Antoine deMonspey, écuyer, seigneur de Vallières, et lui apporta Bionney en dot. Ce fief passa peu après, par suite de vente, à la fa- mille de Noyel de Belleroche, et fut possédé enfin par celle de Châtelain de Belleroche à qui il échut par héritage sur la fin du siècle dernier.

Thoiry apjiartenait à la famille de Nagu, et passa par suite d'alliance partie à celle de Clusel et partie à celle de Kosset. Noble Claude de Clusel en fit le

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 139

dénombrement pour ses enfants et neveux le 1 9 mars 1539. Ce fief passa ensuite à Claude de Labo- rier qui en donna dénombrement le 8 mars 1 660, tant pour lui que pour ses enfants issus de son ma- riage avec Jeanne de Bayard, sa femme. Thoiry passa peu après à la famille d'Arcy d'Ailly. Pierre d'Arcy, écuyer, en fit les foi et hommage le 30 août 1714. Ce fief était possédé, sur la fin du siècle der- nier, par M. Laguay.

La Bâtie fut reconnu par Pierre de Vuarty, che valier , qui en donna le dénombrement le 21 août

I 540. Ce fief fut ensuite uni à la seigneurie du Sou.

Montauzan fut pendant cent cinquante ans la propriété de la famille Bessié, qui en portait le nom.

II passa, au siècle dernier, à M. Germain.

Note : Pays très bon pour blés et prairies . Feux, 89.

LAMURE.

Annexe de Claveysoles et du même diocèse. La justice appartenait pour la plus grande partie au seigneur de Pramenoux par suite de l'acte de vente passé par les commissaires du duc de Montpensier, le 7 janvier 1 604, k noble Sébastien-Yves de Bon-

140 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

chivol , écuyer , seigneur de Pramenoux. Le bailli de Beaujolais forma opposition à l'expédition de cet acte, qui n'en reçut pas moins son exécution. Une faible partie de la justice de Lamure était du res- sort de la seigneurie de Montmelas.

Il existait une papeterie sur la rivière d'Azergues, près du village. Cette paroisse a donné son nom à une famille ancienne qui plus tard s'est établie en Forez. L'historien Jean-Marie de Lamure en était issu.

Il existait un seul ilef à Lamure, celui de Bour- don, dépendant de la terre de Pramenoux, à laquelle il a toujours été uni.

Note : Bon pays à blé , toiles. Feux, 140.

LANCIÉ.

Paroisse du diocèse de Mâcon et de la collation de l'abbé de Tournus, qui était seigneur et décima- teur de la partie de ladite paroisse située en Ma- çonnais. L'autre partie, située en Beaujolais, appar- tenait au seigneur de Corcelles , comme lavant ac- quise du duc de Monlpensier, le 24 février de l'an 1604.

On comptait deux liefs à Lancié , la Boche et le Châtelard.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 41

lia Roche appartenait à la famille de la Made- laine-Ragny qui le vendit, à la fin du xvi® siècle, à noble Lazare de Tircuy de la Barre , avec Gorcelles et Arcis. Ses descendants l'ont toujours possédé depuis.

LeChàtelard appartenait, au xvi^ et au xvii^ siècle, à la famille Severt. François Severt, avocat en parle- ment, le possédait en 1 629. Ses héritiers le vendi- rent à la famille de Bussière, d'où il passa par suite d'alliance en celle de Mignot de Bussy qui le possé- dait encore en 1 789.

C'est à Lancié qu'on voit une petite montagne, butte ou poype, élevée à main d'homme, sur laquelle on a fait beaucoup de conjectures : tout porte à croire que c'était un lieu de signaux correspondant à de semblables monuments qu'on retrouve fréquem- ment en Bombes et en Bresse. Des fouilles prati- quées à la base y ont mis à découvert , dit-on , des ossements et des débris d'armes qui ont fait présu- mer à quelques antiquaires que ce monticule pou- vait avoir été élevé en mémoire d'une bataille qui aurait eu lieu dans cette plaine. Mais comme ces dé- bris ont été mal observés et qu'on n'en a guère con- naissance que par oui-dire, il est difficile d'avoir une opinion bien arrêtée à ce sujet. On jouit, de ce point élevé , d'une vue admirable.

Note : f iris, quelques blés; très bon paj s vignoble. Feii.r. 47.

1 42 BTAï ALPHABETIQUE

LANTIGNE.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation du chapitre de Beaujeu, qui partageait la dime avec le chapitre de St-Vincent de Màcon et le curé du lieu.

Il existait trois fiets à Lantigné : la Salle, Thulon et Apagnié.

La Salle appartenait en 1 660 à la famille Berthet de Gorze; ce fief passa ensuite dans celle de Lafont de Pougelon, et était possédé en 1789 par M. Jean Millanois , écuyer.

Thulon, apj)elé aussi la Roche-Thulon , était possédé depuis longtemps par la famille de Thi- bault, qui, dans le courant du siècle dernier, fit unir Thulon, les Prés, etc , et en obtint l'érec- tion en marquisat sous le nom delà Roche-Thulon. M. Claude-René-Marie-Francois Thibault, marquis de la Roche-Thulon, fut nommé député suppléant de Tordre de la noblesse de Beaujolais aux Etats gé- néraux de 1 789.

Apagnié appartenait à la famille de la Poype , comme héritière des seigneurs de Propières et Fou- gères qui possédaient ce fief depuis le xv* siècle.

Note: fins et quelques blés , pauvre pays. Feux. 64.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 43

LAY OU ST-SYMPHORLEN-DE-LAY.

Paroisse du diocèse de Lyon , avec titre de chà- tellenie, dont la juridiction était assez étendue, mais qui fut successivement réduite par suite du système de démembrement adopté par les sires de Beaujeu de la maison de Montpensier et de celle d'Orléans.

Cette chàtellenie fut cédée par Anne de France et Charles de Bourbon à Philibert de Beaujeu-Li- gnières , pour supplément de dot et en raison des prétentions qu'il pouvait avoir sur la baronnie de Beaujolais. Par son testament, Philibert laissa cette terre à Catherine d'Amboise sa femme qui en jouit paisiblement sa vie durant; mais à sa mort , arrivée en 1 549 , le roi s'empara immédiatement de la chà- tellenie , sous prétexte qu'elle faisait partie des biens paraphernaux.

Les commissaires départis par le roi pour l'aliéna- tion des justices de Beaujolais vendirent celle de Lay, par acte du 7 juin 1 SS8, à noble Jean Du- fournel, lieutenant général civil en la sénéchaussée de Lyon, à la charge toutefois du rachat perpétuel. Usant du bénéfice de cette clause , le duc de Mont- pensier rentra en possession de la chàtellenie ensuite d'acte du 1 S janvier 1 561 .

La petite ville de Lay avait été ceinte d'une mu

144 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

raille, et possédait quelques fortifications qui pou- vaient la mettre à l'abri d'un coup de main. Cette enceinte était assez restreinte , et comme elle gênait les constructions nouvelles , la population s'étant augmentée , il s'éleva un village assez considérable sous le nom de St-Symphorien, à quelques centaines de pas de Lay. Il prit bientôt une certaine impor- tance, et finit par devenir le chef-lieu de la paroisse. Lay conserva le siège de la justice. Ses murailles, devenues inutiles, tombèrent en ruines, et leurs dé- molitions servirent à la construction d'assez jolies maisons pai-ticulières. Son église n'eut plus que le titre de vicariat. La cure de St-Symj)liorien-de-Lay était de la collation du prieur de Régny.

On comptait neuf fiefs dans cette paroisse : Pes- selœy, Montgaland, Butter j, Pareilles, la Ver- pilllère, la Pinay, le Pèraj, Ronfin et la Forest.

Pesselay était anciennement une maison de chasse des sires deBeaujeu. L'un d'eux la donna à son veneur, nommé Frépier, dit du Bosc ou du Bois ( de Bosco ). Simon du Bosc en fit l'aveu et le dénombrement en 1473. Ses descendants j)rirent alternativement le nom de Pesselay , de du Bosc , et rarement celui de Frépier. Noble Antoine de Pesselay donna le dénombrement de son fief le l®' mars 1539. Cette famille s'étant éteinte, Pesselay passa à la famille Dufournel, qui le vendit plus tard à M.Durand.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 45

Montgaland fut assez longtemps la propriété de la famille de Flachard. Le château fut reconstruit, au commencement du xvi^ siècle, par demoiseUe Claude de Flachard, qui en donna le dénombre- ment le 9 mars 1 S 39. Sur la fin du même siècle , ce fief passa à noble N.... Damiens et à Antoinette Dubois sa femme, qui en fournirent dénombrement le 2 juin 1601. Acquis ensuite par la famille de Grumel qui en prit le nom, il fut vendu, sur la fin du siècle dernier, à M. Antoine-Marie Desver- nay, écuyer, qui le possédait en 1 789.

Buttery avait été très anciennement le siège d'une communauté de Bénédictins, d'où il avait retenu le nom de la Cloitre que lui donnent encore les habitants du pays. Ce fief était possédé, en 1 541 , par noble Jean de Fournillon , sieur de l'Espinace , qui en donna le dénombrement le 7 juillet de la- dite année. Ses descendants l'ont toujours possédé depuis cette époque.

Vareilles appartenait, en 1540, à M. Claude Patarin, premier président au parlement de Bour- gogne. Il en donna le dénombrement le 3 novembre de ladite année. Cette formalité fut renouvelée le 19 avril 1 552 par Denise Patarin sa fille. Vareilles passa plus tard à la maison de Sarron , qui fit unir ce fief à sa justice de Forges.

La Verpillière avait reçu son nom d'une ancienne maison d'Auvergne, éteinte depuis longtemps, et

II. 10

146 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

connue primitivement sous le nom de la f ulpilière ou Folpïlière. Clémence de la Verpillière, dernière de son nom, épousa en 1400 Pierre de Thélis, à qui elle apporta les biens de sa maison. Nous re- trouvons ce fief possédé en 1 ool par la famille de Fournillon. Vendu dans le courant du siècle sui- vant, il devint la propriété de la famille Leclerc de Fresne qui en prit le nom. Enfin, en 1 789 il ap- partenait à M™<^ de Leveton, dame dudit lieu de la Verpillière.

La Pinay , fief ayant appartenu à la famille Du- ron, et acquis vers la fin du siècle dernier par celle de Grumel de INIontgaland.

Le Péray appartenait vers 1760 à la famille Thomé de St-Cyr , après avoir été longtemps la propriété de celle d'Atliiaudde Montchanin.

Uonfin appartenait également à la famille Thomé de St-Cyr.

La Forest était possédé au siècle dernier par M. Marchand, sous-inspecteur des manufactures du Beaujolais, et passa vers 1 760 à M. de Chavanne, seigneur de Bostgrand.

Il existait encore à Lay plusieurs rentes féodales aj)partenant soit à des habitants du pays, soit à des étal)lissements religieux.

Note : liati pays à hlè. Feux. 464.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 147

LESTRA.

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du chapitre de St-Just , qui percevait la dîme et y possédait une fort belle rente appelée la Chemina.

La justice dépendait de la chàtellenie de Cha- melet.

L'église de Lestra était fortifiée , et en cas de guerre les habitants s'y retiraient avec leurs familles. Ces fortifications dataient de l'année 1 40 8 , et avaient été élevées par lesdits habitants malgré les réclama- tions de ceux de Chamelet qui portèrent plainte au sire de Beaujeu, disant que la proximité de ces for- tifications pouvait nuire à leur bourg. Louis de Bourbon, sire de Beaujeu, par ses lettres du 8 avril 1410, données à Vichy , autorisa les habitants de Lestra à se fortifier comme ils l'entendraient, à la charge par eux de continuer le guet et garde à Cha- melet et de contribuer à toutes sommes nécessaires à la défense dudit bourg.

Dans cette paroisse se trouvait le fîef de Lettrete, possédé en 1 540 par noble Pierre de Vuarty, che- valier, qui en donna le dénombrement le 21 août de ladite année. Il passa plus tard à la famille Penet de la Massonière, et appartenait au siècle dernier à

1 48 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

la famille du Bost de la Blanche qui le vendit vers 1 769 à M. de Launay, commissaire des guerres.

Note : Blés , quelques vins , bons blés , mais peu de vignes. Feux. lia.

LIMAS, AUTREFOIS LIMANS.

Paroisse du diocèse de Lyon, avec doyenné dé- pendant de l'abbaye de Cluny qui y avait fondé un couvent de son ordre. Mais les moines se retirèrent en 1574, et le domaine qu'ils occupaient fut vendu pour faire face à la somme due par leur maison de Cluny, selon la taxe établie par le pape Grégoire XIII pour soutenir la guerre contre les hérétiques. Les premières constructions qui précédèrent la fonda- tion de \ illefranche existaient sur la paroisse de Limas, du côté de la porte dite dAiue, en sorte que le premier Villefranche dépendait de cette pa- roisse déjà érigée depuis longtemps en prévôté. En 1 .-JOO le prévôt reçut ordre de venir tenir son audience à Villefranche. (Voyez l'article nile- franche.)

Quelques auteurs ont voulu voir dans Limas l'ancienne Lunna des Romains; nous avons dit, à l'article Bellevllle, ce que l'on devait penser de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 49

cette prétention dont M. d'Aigueperse a prouvé le peu de fondement.

On comptait trois fiefs à Limas : Bujsante , la Barre et Belleroche.

Buysante était possédé en 1 S 68 par Aimé Chol- lier, qui en donna le dénombrement le 6 septembre I 569. Ce fief passa ensuite dans la famille de Cor- sant, puis en celle de Leviste de Montbrian.

I^a Barre fut pendant longtemps la propriété de la famille Fabry du Lys , originaire de Bombes , et ])assa au siècle dernier à M. Nicolas Lemeau, écuyer, receveur des tailles du Beaujolais.

Belleroche , érigé en fief en faveur de la famille Noyel dont une branche en avait pris le nom, était possédé au siècle dernier par Alexis Noyel , cheva- lier, bailli de Beaujolais. Ce fief passa, par suite d'alliance, dans la famille de Châtelain d'Essertine qui en prit le nom.

Note : Bon pays , hU-s , chanvres et vins. Feux, 43.

MAMEZ (ST-).

Paroisse du diocèse d'Autun : c'était autrefois un prieuré dépendant del'abbayede Clunyetoù se trou- vait un couvent de religieux bénédictins. La maison étant tombée en ruines , l'abbaye vendit ce prieuré

ISO ÉTAT ALPHABÉTIQUE

au seigneur de St-Mamez vers 1 650. Celui-ci, par suite de cet arrangement, eut titre de prieur depuis cette époque. L'abbaye de Cluny garda la collation.

Le château de St- Julien, situé en cette paroisse, appartenait au xvi* siècle à la famille de St-Julien qui lui avait donné son nom. Noble Benoît de St- Julien en donna le dénombrement le 9 juillet 1 60 1 , et acquit des commissaires du duc de jMontpensier, le 3 février 1 604, la justice haute, moyenne et basse de St-Mamez et de St-Jacques-des-Arréts en partie, avec tous les droits qui en dépendaient. Dans cette vente furent comprises les ruines de l'ancien châ- teau d'Alloignet, qui parait avoir eu une certaine force au moyen-àge et était situé sur un monticule qui domine la vallée de la Grosne. Alloignet avait été autrefois le siège d'une chàtellenie qui, réunie à celle de Coux, possédait une justice qui s'étendait sur un assez grand nombre de paroisses. Cette chà- tellenie fut venduopar le connétable de Bourbon à Philii)ert de Beaujeu-Lignières : peu après eUe fit letour à la baronnie, et fui supprimée à l'époque le Beaujolais lui divisé d'une manière ])lus régu- lière.

Benoît de St-Julien neiU ([iiuue fille nommée Angélique qui s'allia vers 1633 à Jean de Chapon, écuyer , sieur de la Bottière , capitaine de cinquante hommes d'armes et gouverneur de Belleville. Elle lui apporta en dot les terre et fief de St-Mamez et

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 151

St-Julien. De ce mariage naquit une fille, Elisabeth, qui épousa en 1659 Claude de Fautrière, écuyer, sieur de Corcheval , puis de St-Julien du chef de sa femme. Cette même terre devint plus tard l'apa- nage dune fille de Claude Marie de Fautrière , écuyer; elle la porta en dota Jacques de Valadoux, marquis d'Arcy, qu'elle épousa en 1720. La fa- mille de Valadoux possédait encore cette terre en 1789.

Note : Blés , seigles , pauvre pajs. Feux , 16. MARCEL-L'ÉCLAIRÉ (ST-).

Annexe de Tarare et de la collation du curé, qui y dîmait. S.on surnom vient d'un hameau ainsi nommé, et situé près du village. La justice dépendait de Joux-sur-Tarare.

Note : Pays froid et montagneux: , bon à blé. Feux, 56.

MARCHAMPT.

Annexe de Quincié et du même diocèse. Le prieur de Charlieu partageait la dîme avec le seigneur; un sixième seulement était réservé au curé.

1 52 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

La justice dépendait de Varennes. (Voyez l'art, de Quincié.)

Au raoyen-àge cette paroisse était possédée en toute justice par l'illustre famille qui en portait le nom, et qui s'éteignit en 1 451 en la personne d'An- duin de Marchampt. La puissance des seigneurs de ce nom fut très grande en Beaujolais; ils possé- dèrent les plus belles terres des environs de Beaujeu et plusieurs seigneuries en Lyonnais. La famille de Pizeys, qui brilla d'un grand lustre, passait géné- ralement pour en être issue. Ces deux noms, Mar- champt et Pizeys, se retrouvent dans presque tous les actes passés par les sires de Beaujeu des deux jiremières races ; ils y figurent toujours comme té- moins ou comme otages.

On voit encore quelques vestiges de l'ancien ma- noir féodal de Marcha m])t.

Note : Vins : maigre paix. Feux, 124.

MAHDORE.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation du chapitre de St- Vincent de la même ville, qui y percevait les trois quarts de la dîme ; le quatrième appartenait au seigneur.

Il existait autrefois à Mardore un prieuré de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 153

chanoines réguliers, qui se retirèrent à Màcon à l'é- poque des guerres civiles.

La justice dépendait de Courcenaj , fief situé dans cette paroisse et appartenant de temps immé- morial à la maison de Fondras. On remarquait en 1 760 que le propriétaire de Courcenay était le dix- huitième du nom de Foudras qui possédait cette seigneurie. On trouve des dénombrements fournis par eux aux dates de 1539, 1601, etc.... En 1778 Jean-Louis de Foudras , comte de Courcenay, ven- dit cette terre à Antoine-Hilaire de Guillermain , chevalier , qui en prit le nom et la possédait en 1789.

En outre de Courcenay, il existait encore à Mar- dore cinq autres fiefs, savoir: Chalatofraj , Mon- tanette, Martorej^ le Montet et la Colonge.

Chalatofray appartenait en 1 539 à noble Claude de Sarron, écuyer, qui en donna le dénombrement le 4 mars de ladite année. Vendu plus tard à noble Jacques de Bellet, il en fournit aussi le dénombrement le 3 octobre 1572. Autre Jacques Bellet renouvela cette formafité le 3 avril 1 601 . Ce fief, en 1 760, était la propriété de la famille Petit de Boistrait et fut acquis, quelques années plus tard, par M. Mon- corgier.

Montanette était possédé en 1539 par Catherine du Crozet, qui eu donna ledénombrementle22 mars dudit an Ce fief est tombé en désuétude.

154 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Martorey a])partenait en 1 539 à noble Jean Bios- set, qui en donna dénombrement le 1 5 mars. Claude Blosset, écuyer, renouvela cette formalité le 23 avril 1551. Vendu plus lard à la famille de Maure, damoiselle Claude de Marcellanges en fit le dénom- brement en qualité de veuve de noble Benoît de Maure, écuyer. Ce fief était devenu, en 1760, la propriété de la famille Farges qui en prit le nom.

Le Montet fut reconnu le 1 8 mars 1539 par noble Jean de CorceUes , écuyer , tant pour lui que comme père et administrateur d'autre Jean de Cor- ceUes son fils. Ce fief paraît avoir ensuite été incor- poré à celui de Courcenay.

La Colonge appartenait au seigneur de Martorey, ci-dessus.

Note : Pajs à blé. Feux, 34.

MARNAND.

Paroisse du diocèse deMàcon, et de la collation du prieur du Bourg-de-Thizy qui en était décima- teur. T^'église de Notre-Dame de Thizy étant une annexe de Marnand, le curé de cette dernière pa- roisse desservait lui-même son annexe et se faisait remplacer dans sa cure par un vicaire.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 Bf>

La justice dépendait de la chàtellenie de Thizy.

Note : Bon pajs à blés. Feux ,240. MATOUR.

Paroisse du diocèse d'Autun et située en Maçon- nais, à l'exception de deux villages, Croux et Crozet, qui faisaient partie du Beaujolais et dépendaient de la seigneurie de Chevagny-le-Lombard dont le siège était à Aigueperse. La collation de Matour appar- tenait à l'abbé de St-Rigaud en Charollais , qui y dîmait avec le seigneur de Chàteau-Tliiers et le curé. Le chapitre d' Aigueperse y possédait aussi une petite dîme sur quelques cantons, et notamment sur celui de Nully en Maçonnais.

Note : Pajs de bon froment. Feux, 94.

MONSOLS, ANCIENNEMENT MONTSOUX.

Paroisse du diocèse d'Autun, et de la collation de l'abbé de Cluny qui prenait les deux tiers de la dime; l'autre tiers. appartenait au curé.

La justice faisait partie de la chàtellenie de Beau-

156 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

jeu, sauf quelques droits qui dépendaient de Cbeva- gny.-le-Lombard.

Au-dessus de Monsols se trouve la montagne d'Anjou, la plus haute du Beaujolais, et du sommet de laquelle on jouit d'une vue admirable. Au levant elle n'est bornée que par les Alpes ; les immenses plaines qui y conduisent sont agréablement coupées par la Saône, dont le cours s'aperçoit depuis Màcon j usqu'à Trévoux. Au couchant, la Loire et les mon- tagnes de la haute Auvergne présentent un coup d'œil non moins attachant. Sur le point culminant de la montagne existe une fontaine dite de St-Ri- gaud , qui de tous temps a attiré une foule de pèle- rins qui viennent y prier et y chercher la guérison de leurs maux. Cet usage pieux a probablement pris naissance à ré})oque non loin de la fontaine exis- tait une communauté avec titre de prieuré , dépen- dant de Clunv. La tradition rap])orte que dans un hiver rigoureux, les neiges interceptèrent toutes communications pendant plusieurs mois, tous les moines moururent de faim, ce qui détermina l'ordre à abandonner ce couvent, dont les vestiges se re- connaissent encore parfaitement. Dans l'endroit oc- cupé autrefois par le jardin on retrouve un grand nombre de plantes médicinales alpines, dont les es- pèces sont tout-à-fait étrangères au pays : elles pro- viennent sans doute de celles que cultivaient les moines.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 157

Monsols passe pour avoir été un lieu druidique, c'est-à-dire un des centres de réunion des prêtres gaulois.

Il existait à Monsols un seul fief nommé Ruyère, appartenant en 1379 à Jean de Vauzelles qui le vendit le 7 juillet de ladite année à Pierre de St- Amour, licencié en droit. Au siècle suivant Ruyère devint la propriété de la famille de Fondras. Jean- Baptiste de Fondras, chevalier, fonda une chapelle en l'église de Monsols en 1 630. Gaspard de Fondras, frère et héritier de Jean-Baptiste, vendit ce fief à Charles de Phélines par acte du 8 juin 1667. Ses "descendants le possédèrent jusqu'au milieu du siè- cle dernier, époque oii il fut acquis parla famille Boulard de Gatellier.

Note ; Bon pays à blé. Feux ,120.

MONTAGNY.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du prieur de Charlieu.

La justice dépendait du château de Lapra , situé en cette paroisse. On y trouvait aussi le fief d'Zi.s5er- tine.

Lapra appartenait en 1339 à noble Antoine de Lavieu, qui en fournit dénombrement le 1 6 mars de ladite année. Catherine d' Aimais , sa veuve, renou-

158 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

vela cette formalité le 1 5 décembre 1551. Ce fief passa en 1 600 à Jacques de Rébé , chevalier , qui en lit les foi et hommage au duc de Montpensier le 4 mai 1 601 . Vendu peu après à la famille de Cha- zeron-Pélicieux , celle-ci ne le garda pas longtemps et le céda à noble Marcelin de Giroux, dont la veuve le possédait en 1 676. Revendu encore, il fut acquis par la maison de l'Etouf qui en était propriétaire à la fin du siècle dernier et l'avait fait réunir à sa sei- gneurie de Pradines.

Essertine était un fief qui appartint longtemps à la famille de Varennes-Rapetour. Antoine de Varen- nes, chevalier, en fit l'aveu en 1459 et 1486. Au commencement du siècle dernier ce fief fut acquis par la famille Châtelain, qui en prit le nom.

Note : Pays bon à blé. Feux, 169.

MONTMELAS, AUTREFOIS MONTMALAS ET MONTMELARD.

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation du prieur de Denicé. Les gens du pays prétendent que c'était autrefois une ville romaine, qui, après avoir été ruinée, serait enfin tombée au xif siècle à l'état de simple hameau avec chapelle; mais rien ne vient à l'appui de cette tradition.

La justice appartenait au seigneui' (hiditlieu.

Le château de Montmelas occupe la plus belle

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 59

position que jamais un seigneur féodal du moyen- âge ait pu ambitionner. Placé sur une hauteur ac- cessible d'un seul côté, il domine la riche plaine de Villefranche qui dépendait en grande partie de sa justice, et offrait toute sécurité à ses possesseurs par la force des fortifications naturelles dont il était doué.

La jouissance de cette seigneurie, qui faisait par- tie du domaine privé des sires de Beaujeu, fut ad- jugée à titre de douaire vers 1331 à Jeanne de Château- Vilain, femme en troisièmes noces de Gui- chard-le-Grand. Plus tard Anne de France, duchesse de Bourbon et dame de Beauj eu, la vendit, avec clause de rachat, à Philibert du Crozet, écuyer; la veuve de celui-ci , en qualité de tutrice de leurs enfants , céda la terre et seigneurie de Montmelas à Philibert de Beauj eu-Lignières et à Catherine d'Amboise sa femme : l'acte en fut passé le 1 5 juin 1 524. Mais le Beaujolais ayant été saisi sur le connétable et réuni à la couronne, le roi prétendit que Montmelas devait faire retour au domaine duditpays, et un procès s'engagea à ce sujet. La maison de Beauj eu-Lignières le fit soutenir par Jean du Crozet , comme repré- sentant son père, premier acquéreur. Philibert de Beaujeu étant mort et sa veuve ayant épousé le duc de Nevers , on renonça à déposséder celui-ci et il jouit paisiblement de Montmelas. Cette seigneurie passa en 1566 à sa nièce Henriette de Clèves,

1 60 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

femme de Louis de Gonzague , devenu duc de Ne- vers. Ce dernier fut autorisé à vendre des terres en Beaujolais jusqu'à concurrence des dettes de sa mai- son , et en vertu de cette autorisation Montmelas fut vendu le 22 mars 1 o1 8 à Jean Arod, écuyer, dont les descendants l'ont toujours conservé.

La justice de Montmelas était fort étendue, et comprenait un assez grand nombre de paroisses. Des aliénations successives l'avaient fort diminué au siècle dernier, mais elle n'en restait pas moins une des })lus belles du Beaujolais. (]ette terre avait an- ciennement titre de baronnie, comme avant fait partie du domaine privé des premiers sires de Beau- jeu. Elle fut érigée en marquisat en faveur de la famille d'Arod

Le fief de Plantigny était situé sur le territoire de Montmelas et appartenait en 1 729 à Gabriel de Proliengue, écuyer, dont la dernière héritière épousa M. de Ferrus , écuyer, qui prit le nom de son fief et le possédait en I 789.

Note : Pajs de bon vignoble. Feu.v, 14.

NAJNDAX.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du [M'ieur de Uiorges. Les dîmes ainsi que la justice

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 161

appartenaient an seigneur de Ressein, fief situé en cette paroisse.

Ressein était possédé en 1539 par noble Claude du Saix, chevalier, qui en donna le dénombrement le 4 mars de ladite année. Autre Claude du Saix renouvela cette formalité le 1^' juillet 1601. Les commissaires du duc de Montpensier ayant procédé à la vente de la justice de Nandax, elle fut acquise pour un ami élu ou à élire par Claude Morestin , bourgeois de Ferreux, le 21 mai 1604, et le 1 7 juillet suivant il fit élection dudit Claude du Saix , seigneur de Ressein. Cette seigneurie fut acquise vers 1625 par Jean Réraud, trésorier de France, dont les descendants l'ont toujours possédée et ont pris le nom de Ressein.

Note : Blés , bon pajs. Feux, 86.

NAUX, AUTREFOIS NAOUX.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du prieur de Régny qui y percevait la dîme.

Il y avait dans cette paroisse un fief nommé Fa-

lorges, qui appartint fort longtemps à la maison de

St-Romain. Claude de St-Romain, chevalier, en

donna l'aveu en 1441, et Pierre son fils en 1478. II. 11

1 62 ETAT ALPHABÉTIQUE

Raoulin de St-Romain, chevalier, et Gilberte de Gayette sa femme, fournirent leur dénombrement en 1499. Ce fief fut acquis plus tard par la famille de Thélis , doù il est passé en celle de TEtouf-Pra- dines.

Note: Pays ninntni^iieux. qui ne porte que peu de seigle. Feux, 123.

_niziI':r-d'azergues (st-)

Paroisse et prieuré du diocèse de Màcon, et dépen- dant de l'abbaye de Savignydont le prieur nommait le curé de St-Nizier. I^a dime appartenait à ladite abbaye.

La justice dépendait de temps immémorial de la prévôté de Beaujeu, mais elle fut vendue en 1 757 à M. de la Porte, dont le château de ce nom est situé dans ladite paroisse. Le ténement de Pramenoux fut seul excepté. Le bailliage de Beaujolais s'opposa avec véhémence à ce nouveau démembrement de l'antique baronnie, et rédigea à cet effet le mémoire dont nous avons donné un extrait dans le premier volume de cet ouvrage (1). Non-seulement cemé-

(1) Voyei tome I", pa;;o 27"2.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 63

moire faisait ressortir les graves inconvénients inhé- rents aux justices particulières, mais il allait j usqua disputer au prince le droit de démembrer la baron- nie , qui, en qualité de grande seigneurie, devait être essentiellement indivisible. On passa outre , et M. de la Porte posséda paisiblement la justice de St- Nizier.

En outre du château de la Porte, on comptait encore trois fiefs dans cette paroisse, savoir : Prame- noux , le Bost ou la Court , et Fougères.

Pramenoux appartenait dej)uis plusieurs siècles à la famille de Ronchivol ou Ronchevol, venue en Beaujolais avec Louis de Forez. On trouve un dé- nombrement fourni le 22 mai 1459 par noble Etienne de Ronchivol, seigneur de Pramenoux, qui confesse tenir de tous temps ladite maison forte du fief et hommage des sires de Beaujeu. Antoine de Ronchivol , chevalier , obtint des lettres d'Anne de France, dame de Beaujeu, à l'elFet d'ériger des fourches patibulaires à Pramenoux. Ses successeurs acquirent la justice dudit lieu avec celle de Larriure le 7 janvier 1 606. La famille de Ronchivol a pos- sédé celte terre jusqu'à la fin du xvii" siècle, époque cette branche s'éteignit dans la maison de la Queuille, dont la dernière héritière a porté Prame- noux, vers 1 740, à son mari Gilbert Alire, marquis de Langeac. Son fils en était seigneur en 1 789.

Le fief du Boston la Court était possédé depuis

i 64 ÉTAT ALPHABETIQUE

fort longtemps par l'ancienne famille du Bost , qui a donné plusieurs chevaliers de Malte dans le xvi* siècle. Celte famille s'étant éteinte il v a environ deux cents ans , a été remplacée par une autre famille du Bost, sans que nous sachions trop comment s'est opérée cette transmission de nom. Les du Bost an- ciens ont fourni deux dénombrements de leur fief: le premier, donné par noble Jacques du Bost, écuyer, est en date du 9 mars I o39 ; les deux autres sont du 1 S mars 1 oaO et du I ®' avril 1 559. Ce fief fut vendu, à la. fin du xvii" siècle, au seigneur de Pramenoux. La famille du Bost s'est éteinte en la personne de M. du Bost de Curtieux, lieutenant de roi au cap Français, île St-Domingue, vers 1 778.

Fougères, ainsi nommé de la famille des vicomtes d'Oingt du nom de Fougères, que l'on croit issue des Fougères de Poule , maison éteinte en celle de Chandicu. Philibert Girard de Fougères donna le dénombrement de son fief le 9 mars 1 S 39. Il passa plus tard aux seigneurs de Pramenoux.

Note : Pain've pays , presque tout de bois . Feux, 150.

NOTRK-UAME-DE-BOISSET.

Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation de labbé de St-Rigaud. T^a dîme était j)artagée

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 165

entre le seigneur de la Mothe et le chambrier de Charlieu. Un tiers du territoire dépendait de la chà- tellenie de Lay, et les deux autres tiers, comprenant le clocher , étaient de la j ustice de Bussière , chà- teau situé dans cette paroisse, sur le territoire de laquelle se trouvait aussi le lief de Bornât.

Bussière appartenait en 1539 à noble Antoine d'Arcy, qui en donna le dénombrement le 7 mars de ladite année. Ce fief passa plus tard à la maison de Rébé, et le 20 janvier 1604 noble Pierre de Rébé, sieur de Bussière et de Bonvers , acquit des commissaires du duc de Montpensier la justice et les cens et servis dus audit duc sur la paroisse de Notre-Dame-de-Boisset. Cette seigneurie fut vendue quelques années après , et était possédée en 1670 par noble Antoine de Vaurion, sieur de Mommerant et de Bussière. Vers le milieu du xviii® siècle elle fut acquise par M. Ferrier.

Bornât était possédé au xvi" siècle par la famille de Tricaud, ainsi qu'il résulte de titres de 1 520 et 1 560. Ce lief fut divisé depuis et tomba en désuétude.

Note : Fins et hlès , pays fort bon. Feux , 58.

NULTSE.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation de l'archevêque. Une faible partie du territoire dé-

166 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

pendait du Beaujolais et ne comprenait que le mas- sage appelé de Flandres ou le petit Nulise ; le reste était du Forez.

La justice de la partie du Beaujolais dépendait de la seigneurie de Cucurieux. Acquise des com- missaires du duc le 1 5 janvier 1 604 par noble Emmanuel d'Arcy, elle passa à la maison de \ ichy, seigneur de Cucurieux , puis à la famille de Ferrus qui la possédait en 1 789 ainsi que Cucurieux.

Note : Pays montagneux , peu de seigle. Feux . 22.

ODENAS , AUTREFOIS OUDONAS.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du chapitre de St-Paul. La justice appartenait au sei- gneur de la Chaise , beau château situé dans cette ])aroisse et qui anciennement se nommait la Douze. Cette seigneurie n'était d'abord qu'un simple fief, appartenant en 1530 à noble Lyonnet de Thy, comme on le voit j)ar le dénombrement donné le dernier mars 1 S40 par Antoinette de Varey, veuve dudit Lyonnet de Thy, en qualité de tutrice de leurs enfants. Le 26 septembre 1o73 damoiselle Guille- mette de Thy, héritière de ses père et mère et dame de la Douze , vendit cette terre avec toutes ses dé- ])endances à noble Hugues C^harreton , sieur de la

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 167

Teriière, pour la somme de dix mille livres. Peu d'années après, le même Hugues Charreton acheta de noble Jean de Chardonnay , seigneur d'Odenas et de St-Lager, la justice d'Odenas, acquise naguère des commissaires du roi ])ar ledit seigneur de St-La- ger. La terre de la Douze passa ensuite à la famille Trouilleur et était possédée en 1 660 par Jacques Trouilleur, seigneur d'Amareins et de la Vaupierre, président au parlement deDombes, qui la vendit peu après à François de la Chaise d'Aix , capitaine des gardes de la porte du roi. Ce fut lui qui donna son nom à la terre de la Douze , en la faisant ériger en comté de la Chaise ensuite de l'union des fiefs de la Bâtie, desCloux, duVierreetdes Tours. En 1 6801e comte de la Chaise fit bâtir le château avec une grande magnificence. On remarquait dans les jardins une orangerie en pleine terre, qui était recouverte chaque hiver de panneaux en bois dont les pièces se rappor- taient avec facilité. Ce bâtiment se chauflait ensuite au point convenable. Cette magnifique orangerie devint la proie des flammes, et, comme son entretien était à la charge du fermier, quelques méchants pré- tendirent qu'il n'était pas étranger à cet accident. Antoine de la Chaise d'Aix, fils de François et comme lui capitaine des gardes de la porte, n'eut qu'une fille, Marie-Angélique, qui épousa en 1 724 Hyacinthe-Louis de Pellevé , comte de Fiers , capi- taine-lieutenant des gendarmes de Berry et gouver-

168 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

neur de Meudon. Ils moururent sans postérité. Cette superbe terre fut ensuite possédée par la Famille de Montaigu, représentée en 1789 par M. Charles- François de Montaigu, comte de la Chaise.

En outre de la Chaise, on comptait encore quatre fiefs à Odenas , savoir : le Pierre , les Cloxix , Pier- reux et Vlléroncle.

Le Vierré , maison forte bâtie près de Téglise et ayant toujours appartenu aux seigneurs de la Chaise.

Les Cloux étaient possédés en 1 598 parla famille Favre de Beaujeu, qui acquit la justice haute, moyenne et basse de ce fief le 1 6 décembre de ladite année, de Jean de Chardonnay, seigneur d'Odenas et de St-Lager. François de la Chaise acquit ensuite ce fief, qu'il réunit à son comté.

Pierreux, fief sans justice, appartenait en 1 640 à la famille Thibault de la Roche-ïhiilon d'où il passa en celle de jMagnin de Vertpré qui en prit le nom, puis par héritage en celle de la Salle qui le possédait en 1789.

L'Héronde était possédé en 1 698 ])ar noble Jean Vaginay , ancien prévôt des marchands de la ville de Lyon. Ce fief passa plus lard à la famille de la Porte.

Mole : Blés et vim , fjay s sablonneux et n, aigre. Feux. 60.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 69

OUILLY.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du prieur d'Arnas. La justice dépendait de la chà- tellenie de Villefranche. C'est, dit-on, au lieu ap- pelé la Planche de Joug qu'un combat sanglant eut lieu entre le bâtard de Bourbon et le seigneur de Viry, genevois, lors des démêlés avec la Savoie.

Le fief de la Chartonnière était situé à Ouilly et appartenait , au xiv" siècle, à la maison de Chanains en Dombes. Il passa par suite d'alliance , vers l'an 1400, à Edouard de Rosset, écuyer, devenu par son mariage seigneur de Cbanains, la Chartonnière,

Portebeuf, etc Aynarde de Rosset, sa fille,

porta la Chartonnière à Jean de la Madelaine-Ragny, avec lequel elle s'allia. La branche de Rosset-Cha- nainss'étant éteinte en la personne d'Edouard, les enfants d'Aynarde de Rosset et de Jean de la Made- laine furent appelés à recueillir son héritage. Noble Girard de la Madelaine, écuyer, donna le dénom- brement de la Chartonnière le 1 ^"^ mars 1539. Vers 1 600 ce fief fut vendu à noble Richard de Serein, receveur du Grenier à sel à Lyon, qui fit son dénom- brement le 7 avril 1 601 . Plus tard, vers 1 630, il fut acquis par noble Pierre de Phélines, dont les descen- dants possédaient encore la Chartonnière en 1 789.

170 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

C'est sur le territoire de cette paroisse que se trouvait la célèbre abbaye de Joug-Dieu, ordre de St-Benoît, dont nous avons raconté la fondation à l'article de Guicliard-le-Grand. Ce monument de la piété de nos premiers seigneurs subsista jusqu'en l'année 1687, époque il fut réuni au chapitre de Villefranclie. Plusieurs raisons contribuèrent à cette réunion : l'air malsain qu'exhalaient les prairies ma- récageuses dont la communauté était entourée, les dettes qu'une mauvaise administration des abbés avait fait j)eser sur elle , furent les ])rincipaux motifs allégués; on jiourrait y joindre les obsessions du chapitre de Villefranchc, désireux d'augmenter sa dotation. Les six religieux de Joug-Dieu passèrent au chapitre en qualité de chanoines jnébendés.

Pendant les six siècles d'existence de l'abbaye de Joug-Dieu, il est peu de familles du Beaujolais qui ne lui aient fourni des religieux. Ceux-ci eurent tou- jours une réjnitation de régularité tout-à-fait exem- plaire; exempts d'aïubition, ils ne cherchèrent jamais à augmenter leur domaine, surent se contenter de la dotation qu'ils avaient reçue et poussèrent souvent le désintéressement jusqu'à l'abnégation. Leurs ab- bés, à peu d'exceptions près, furent toujours les pre miers à donner ce noble exemple à leurs religieux. A l'époque de la réunion, le revenu de l'abbaye était estimé 7,350 francs.

Nous donnons ici la nomenclature des abbés de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 7 1

Joug-Dieu telle qu'elle est iaj)portée dans la Gallia christiana :

1 Gaucer ou Gauceran.

2 Engelbert.

3 Guide I^r de Quincieu ,1178.

4 Rainald, 1186.

5 Aimon , 1 220.

6 Jean de Charlieu, mort eu 1330.

7 Lancelot de Charlieu , prieur de St- Irénée ,

1339.

8 Pierre P^ 1354.

9 Guide II de Tremblais, 1375.

I 0 François de Tremblais, 1375.

II Hugues deBufter, 1417.

1 2 Antoine P"" de Pastourel, 1 425.

13 Pierre II, 1425.

14 N 1447.

1 5 Guillaume des Ayeux ou des Ayes , 1 466.

16 Antoine II des Ayes , 1476.

17 Claude P' du 1483.

1 8 Jean II du Pérac.

1 9 Laurent du Pérac.

20 Oger de Chembray , 1 521 .

21 Simon de Pierre-Vive, 1 564.

22 Aimon II ou Amédéede Baronnat, 1590.

23 Pierre III d'Espinac, archevêque de Lyon.

24 Claude Ponceton de Franchelins, 1606.

1 72 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

25 Antoine III Larige , 1 61 0 (1 ).

26 Roger de Nagu de Varennes, 1 624.

27 Alexandre de jNagu de Varennes, 1 640.

28 Angélique d'Entragues , dernier abbé.

Note : Blés, t^ins . chanvres : bonpn}s. Feux, 33.

OUROUX OU ST-A^TOL^E-D'OUROUX.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation du chapitre de St-Pierre de la même ville. Au xvi» siècle le prévôt du chapitre était curé-né d'Ouroux et de St-Jacques-des- Arrêts son annexe, et avait sous ses ordres quatre religieux sociétaires chargés de des- servir ces deux églises ; ils percevaient le tiers de la dîme, et les deux autres tiers apjiartenaient au cha- pitre de Beaujeu. Le prévôt de St-Pierre se démit de ce bénéfice j)ar suite de transaction au commence- ment du xvii" siècle, et le chapitre conserva la col- lation. Le 7 août 1 664 il céda son tiers de dîme au curé, et celui-ci le transmit au chapitre de Beau- jeu par acte du 22 novembre 1667. Depuis lors le curé a été réduit à la portion congrue.

(I) Nous croyons qu"ici la Gallia cliristiaiia s'est trompée; cet abbé doit être .-/tilniiie Carrigc, d"unp famille beaujolaise qui a donné plusieurs dignitaires au chapitre de Beaujeu.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 173

Ouroux possédait au xiv» siècle une communauté de moines de St-Bernard, sur lesquels nous avons peu de détails. Le fait est seulement constaté par quel- ques actes qui subsistent encore et par les vestiges de leur couvent. Des fouilles opérées près de la cure ont fait découvrir les fondations d'un bâtiment de quarante mètres environ de longueur , sur une lar- geur proportionnée. On ignore l'époque cette communauté cessa d'exister à Ouroux, ainsi que les motifs de sa suppression. Tout porte à croire que c'est aux Bernardins qu'on devait la belle église qui naguère encore décorait le bourg d Ouroux. Une belle nef avec huit chapelles en saillies exté- rieures, voûtées, à arêtes sculptées, rappelaient dans ce monument la meilleure époque de l'ère ogivale. Le porche qui précédait l'église était soutenu par des colonnes octangulaires ornées de banderoles tortillées, portant en lettres gothiques des maximes tirées des Livres saints. Un beffroi assez élevé, oii se trouvait l'horloge , était placé sur la droite de l'entrée; ce monument n'est plus (1)!

(1) L'église fut trouvée trop sombre et trop gothique. On l'a rem- placée, en 1832 , par une grande maçonnerie le jour pénètre à flot et illumine de tout son éclat le badigeon dont on a orné l'intérieur. Les fenêtres en ogives ont été remises en place, et garnies de grands carreaux de verre blanc. L'entrée de l'église est décorée d'une porte

il à ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Une chapelle dédiée à saint Antoine attirait chaque année une foule de pèlerins dans l'église d'Ouroux. Cette dévotion avait donné lieu à un usage assez singulier. Chaque pèlerin déposait un ou deux pieds de cochon dans des tonneaux placés, à cet effet, à la porte de l'église ; souvent deux et même trois ton- neaux se remplissaient ainsi. Le curé en faisait en- suite une distribution aux pauvres. Une autre cha- pelle, dite de Ste Croix, fondée en l'église d'Ouroux par la famille du Bost, possédait une assez belle rente et un terrier. Trois messes s'y célébraient par semaine. Le curé de la j)aroisse exerçait autrefois quelques droits de justice sur la paroisse de St- Jacques-des- Arrêts et sur celles de Colombier etBois- Ste-Marie en Maçonnais.

Jadis Ouroux a joui d'une certaine importance. Placé sur la route romaine tendant d'Autun à Bel- leville (Lunna) , les con([uérants des Gaules durent y avoir un établissement. Des vestiges de fours et autres constructions en briques romaines, dont plu- sieurs portent encore le nom du fabricant, sont journellement retrouvés dans les terrains qui avoi- sinent le bourg. Enfin, de nombreux débris de bois brûlés et d'ustensiles de ménage brisés attestent

(rarchitocture procque ! Ces acirs de vandalisme ne sont niallioiirpu- seracnt que trop communs , et nous aurions pu en ritrr beaiiroup : nous nous bornerons à celui-ci.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 175

que ce lieu a subir quelque catastrophe, qu'on attribue dans le pays à l'invasion des Anglais. Un vieux titre sans date, conservé longtemps aux ar- chives de Villefranche, donnait à Ouroux le titre de ville. Ce titre portait, à ce qu'il parait, les caractères du xi' siècle. Un ancien dicton, fort connu dans nos montagnes , est celui-ci : ville d Ouroux , bourg de Beaujeu. Il doit remonter à l'époque de la fondation de Beaujeu.

La justice d'Ouroux dépendait de la pré voté de Beaujeu, et avait fait partie autrefois de celle d'Al- loignet.

On comptait six fiefs dans cette paroisse : Nagu, Arcis , la Carelle , Montolieu , Groshois et le Ra- zay.

Nagu a donné son nom à une ancienne famille éteintevers lafin du siècle dernier, etqui avaitpossédé presque toute la paroisse d'Ouroux. Le château était assez fort, situé sur un mamelon qui domine le bourg d'Ouroux, et avait quelques fortifications qui s'avançaient jusqu'aux premières maisons et étaient terminées par une tour connue encore sous le nom de tour de Nagu, seul débris existant de l'ancien manoir. Ce château fut démoli à une époque fort reculée, à en juger par les faibles vestiges qui sub- sistent encore , et tout porte à croire qu'il aura suc- combé dans la catastrophe dont on retrouve tant de traces à Ouroux. La famille de Nagu dut le

176 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

quitter à cette époque, mais rien n'indique comment elle en perdit la possession. Nagu ne se retrouve plus qu'en 1 539, année noble Philippe de Alo- les-Chantemerle en donna le dénombrement le 1 3 mars. Ce fief passa ensuite au seigneur de Gorze , du nom de Bertliet. Depuis lors les fonds qui res- taient furent morcelés et vendus.

Arcis appartenait en 1 463 à noble Pierre de Nagu, et passa plus tarda la famille de laMadelaine- Ragny. Noble Girard de la Madelaine-Ragny, sei- gneur de Corcelles, en donna le dénombrement le

1 ^'^ mars 1539. Acquis ensuite, ainsi que Corcelles, par noble Lazare de Tircuy de la Barre, gentil- homme bourguignon , il en fit le dénombrement le

2 juillet 1 60 1 . Vers la fin du xvii" siècle ce fief fut vendu à la famille Bottu de la Barmondière, qui le possédait encore en 1 789. La tradition rapporte que l'ancien château d' Arcis était considérable et très fort; déjà, en 1 650 , il n'en restait que quelques ruines.

La Carelle était un pavillon de chasse apparte- nant aux sires de Beaujeu ; l'un d'eux en fit don à la famille de Nagu dans le xv* siècle , en récompense de ses services. Au xvi" siècle les héritiers le vendi- rent à la famille du Bost, qui en céda presque tous les droits à l'église d'Ouroux elle fonda la cha- pelle de Ste-Croix. Plus tardée fief fut possédé par la famille de Carrige qui le garda jusqu'en 1610, époque il passa par suite d'alliance dans la famille

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 77

de Magnin-Vertpré. Jean de Magnin, écuyer, sei- gneur de Pierreux, ayant épousé en 1717 Marie- Marguerite de la Roche-Poncié, une discussion judiciaire s'éleva sur la quotité des droits auxquels ladite dame avait à prétendre. Un arrangement s'en- suivit qui amena un échange de propriétés , et par contrat du H octobre 1719 la Carelle fut cédé à Joseph de la Roche, écuyer, seigneur de Nully, frère de ladite dame de IMagnin de Pierreux. Il en donna le dénombrement le 1 3 mars 1 721 ; ses descendants l'ont toujours possédé depuis. Le château avait été brûlé au moisde janvier 1639, etla famille de Magnin avait perdu tous ses titres dans cet incendie. Une enquête eut lieu à ce sujet le 1 5 juillet 1 645, pour établir par témoignage l'ancienneté de sa noblesse et suppléer aux titres bridés.

Montolieu était un ancien château qui dominait toute la vallée d'Ouroux sur les limites de cette pa- roisse et de celle d'Avenas, et était la propriété de la famille de Fautrière-Corcheval. Ce fief sans justice passa à la famille de Laurencin, et fut démembré au siècle dernier.

Grosbois a donné son nom à une ancienne famille éteinte au commencement du siècle dernier. Il fut érigé en fief en 1 6 7 5 en faveur de Jean-Chrysostôme de Grosbois , écuyer, seigneur de Rochetaillée , ca- pitaine au régiraenl de Certirane. Il passa plus tard par suite d'alliance à la famille de la Roche, et était

II. 12

178 ETAT ALPHABÉTIQL'E

possédé en 1 789 par Antoine-Isidore de la Roche, chevalier , ancien monsquetaire de la garde du roi. Le Razay appartenait anciennement à la famille de Chapon la Bottière, qui le vendit à celle de Gros- bois le 6 septembre 1 700.

Note : Jylès, fja) s de bois, assez maigre. Feux, 134.

PARIGNY.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation de l'abbé de Cluny. La justice dépendait autrefois de la chàtellenic de Ferreux et fut achetée en 1 603 par le seigneur à'Aillj , lief situé en cette paroisse.

Ailly apj)artenait en 1.^39 à noble Antoine de Lugny, qui en donna le dénombrement le 8 mars de ladite année. Ce fîef passa plus tard à la maison d'Arcy, et le l*^"" décembre 1603 les commissaires du duc de Montpensier vendirent à noble Emmanuel d'Arcy, écuyer, seigneur d' Ailly, la justice et les droits seigneuriaux que possédait ledit duc sur les j)aroisses de Parigny , de St-Cyr-de-Favières et de Combres, sauf la retenue de quelques ténements désignés au contrat. Cette seigneurie fut possédée par la famille d'Arcy jusqu'au milieu du siècle der- nier, époque elle fut vendue à M. Pierre-Philippe Bourlier , écuyer, qui en prit le nom.

Il y avait encore en cette paroisse un autre fief

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 179

nommé Roncy, appartenant en 1 S39 à noble Jean de St-Symphorien, écuyer, seigneur de Cucurieux, qui en donna le dénombrement le 9 mars de ladite année. Ce fief passa, dans le courant du siècle dernier, à la famille de Ferrus.

La famille de Saconins possédait quelques rentes nobles à Parigny.

Note : Fins et blés , paj s fort bon. Feux , 98.

FERREUX.

Petite ville très ancienne et assez bien fortifiée : elle était le siège d'une chàtellenie composée de dix paroisses qui toutes furent successivement aliénées, à l'exception de Perreux et Pouilly-sous-Cliarlieu. La paroisse dépendait du diocèse de Màcon et était de la collation du prieur de Villeneuve, ordre deCluny, dont le prieuré était situé à un quart de lieue de Perreux. Il fut réuni à la sacristie de Cluny , etle sacris- tain resta coUateur et décimateur de Perreux. Cette place forte fut presque toujours , sous les premiers sires de Beauj eu, l'apanage des cadets de leur maison : ainsi Humbert II, connétable de France, fut seigneur de Perreux. Les privilèges qu'il accorda aux habi- tants sont assez étendus, et prouvent la libéralité de

1 80 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

ce prince. Edouard II, dernier sire de Beaujeu de sa maison, était seigneur de Ferreux avant d'être appelé au siège seigneurial de Beaujolais, et c'est avec le même titre qu'il vint mourir dans son px'emier apa- nage , peu après sa cession à Louis de Bourbon. Selon les termes de cette cession , la chàtellenie de Ferreux rentra à la baronnie de Beaujeu aussitôt après la mort d'Edouard. Saisie par le roi après la condamnation prononcée contre le connétable de Bourbon , elle fut vendue le 30 octobre 1 o37 par le cardinal de Tournon, commissaire du roi, à Fhili- bert de Beaujeu-Lignières , à charge de rachat per- pétuel. Le traité d'Orléans de 1 560 ayant rendu le Beaujolais à Louis de Bourbon-Montpensier , celui- ci voulut user du droit de rachat porté en l'acte d'alié- nation précité. Le duc deNevers, héritier de Fhili- bert de Beaujeu, s'y opposa vivement; mais le duc de Montpensier obtint une sentence le 27 juin 1 564, aux requêtes du palais, qui déclara son droit fondé et ses offres suffisantes. Il prit possession de Ferreux le 1 4 octobre suivant.

Nous avons vu dans la Généalogie historique combien les descendants de Louis de Montpensier se montrèrent peu ménagers de leurs justices de Beaujolais. La chàtellenie de Ferreux éprouva les tristes effets du système d'aliénation adopté par nos barons; elle fut démembrée, perdit toute son im- portance et se trouva réduite à deux paroisses. Le

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 181

château tomba en ruines et ne présenta bientôt que quelques vestiges, propres seulement à attester son antique splendeur.

Un hôpital fut fondé à Ferreux en 1 669 par M. Dubois, qui le dota avec magnificence. Cet éta- blissement s'accrut beaucoup par la suite etavaitpoui' recteurs-nés le curé, le juge-prévôt et le procureur fiscal.

Il existait deux fiefs dans cette paroisse : Cerbué et Chervais, appelé aussi Chervé.

Cerbué, bâti sur les ruines de l'ancien château d'Orgeval dont on ignore l'histoire, appartenait en 1 539 à noble Etienne de Rux, écuyer, qui en donna le dénombrement le 1 1 mars de ladite année. Vers la fin du même siècle ce fief fut acquis par Jean du Bost , écuyer , qui en fit le dénombrement le 3 mai 1 601 . Ses héritiers le vendirent à la famille de Sauvât , d'oii il passa en celle de Papon qui en prit le nom.

Chervais ou Chervé était possédé , en 1539, par Jean Perrin, selon le dénombrement qu'il en donna le 1 8 mars de ladite année. Il fut acquis peu après par la famille du Saix , et , le dernier mai 1 601 , le dénombrement en fut donné par noble Jean du Saix, écuyer : ce fief devint plus tard la propriété de la famille de Fournillon de Buttery , qui le possédait encore en 1789.

Le chapitre de St-Jean de Lyon , ainsi que les

182 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

seigneurs de Sevelinges , possédait quelques téne- ments et rentes nobles à Ferreux et dans son man- dement.

Note : Fins et blés ; pajs fort bon. Feux , 321.

PIERRE-LE-VIEUX (ST-).

Paroisse du diocèse de Màcon et située partie en Maçonnais, partie en Beaujolais. La collation en ap- partenait à l'abbé de Cluny comme prieur d'Ecus- soles, situé en cette paroisse, et il y prenait la grande dime. L'église est nommée Si-Pierre-le-f^ieux , en raison de son antiquité et pour la distinguer des autres de ce nom. Il y existait autrefois une très grande dévotion qui attirait une foule de fidèles , et à plusieurs lieues à la ronde on tenait à honneur de s'y faire enterrer.

La justice de la partie située en Beaujolais fut acquise des commissaires du duc par Antoine Tardy, écuyer, le 2 lévrier 1604. Il y possédait iléyd un fief, dont noble Jean Tardy avait donné le dénond^rement le 1 G mars 1555. Ce fief passa plus tard à la maison de Foudras. La justice de St-Pierre fut réunie peu après à celle de Belleroche-en-Mon- tagne.

Note : Pajs bon à blé. Feux . 9't.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 83

POMMIERS.

Paroisse du diocèse de Lyon avec titre de prieuré, et de la collation de l'abbaye de l'Ile-Barbe. La jus- lice dépendait de la cliàtellenie de Villefrancbe , dont le prévôt était obligé de venir tenir ses assises chaque année à Pommiers, le jour de saint Bartlié- lemi , patron de la paroisse. Le curé était tenu de donner douze bichets de froment au prévôt pour ce transport.

L'église est belle et paraît avoir été fondée par les seigneurs de Beaujeu, dont les armes se voyaient en plusieurs endroits : elle fut saccagée par les Protes- tants. Près de cette église existait autrefois un prieuré appartenant aux Templieis, et qui, à l'extinction de cet ordre, fut réuni à celui de l'Ile-Barbe. Cette paroisse s'étendait en Lyonnais et prenait quelques dîmes sur le territoire d'Anse.

On comptait quatre fiefs à Pommiers : St-Trj, Belair, 3Iontclair et le Martelet.

St-Try fut possédé pendant longtemps par la fa- mille Scarron, de Lyon, etpassaverslemilieu duxvii' siècle à cellede Giraud de Montbellet. St-Try est une des plus jolies habitations du Beaujolais : on y jouit d'une vue magnifique. La famille de Giraud l'a tou-

1 84 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

jours conservé , et une de ses branches en avait pris le nom.

Belair appartenait, en 1 760, à la famille Turrin qui en avait pris le nom.

Montclair était possédé, à la même époque, par M. Paule, juge-visiteur des gabelles à Lyon.

Le Martelet appartenait, au xvi" et au xvii* siècle, à la famiUe de Phélines. Il passa en celle de la Roche par suite du mariage qui eut lieu le 5 octobre 1675 entre Marie- Anne de Phélines et Claude de la Roche, écuyer, seigneur de Poncié. Un de leurs descen- dants vendit ce fief en 1755 à M. Louis-François Bottu de la Barmondière, écuyer, qui le possédait encore en 1 789.

Note : Blés et bons vignobles. Feux , 96.

POUILLY-LE-CIIATEL

Paroisse du diocèse de Lyon et de la collation de l'abbé deCluny. La justice dépendait de la chà- tellenie de Villefranche.

C'est à Pouilly que se trouvait autrefois le châ- teau de plaisance des sires de Beaujeu. Ils affection- nèrent toujours beaucoup ce séjour, et ])lusieurs d'entre eux y sont nés. Marie de Tliil , mère d'An-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 185

toine de Beaujeu, y est morte le k mars 1358. C'est que Guichard III installa les premiers Cordeliers venus en France, en 1209, C'est aussi que Edouard II consomma sa ruine par les violences auxquelles il se livra, et qui finirent par la perte de ses états. La baronnie de Beaujolais ayant passé à la maison de Bourbon, ces princes n'habitèrent j amais le château de Pouilly , qui ne tarda pas à tomber en ruines: il n'en existe plus rien aujourd'hui. Les dernières démolitions en furent données par Mademoiselle de Montpensier , le 3 juillet 1 651 , à noble Gabriel du Sauzey , pour aider à la recon- struction de son château de la Vennerie.

En 1471 , Pierre de Bourbon céda au seigneur de Ferrière la jouissance de sa terre et seigneurie de Pouilly, jusqu'à concurrence de la somme de 3,700 sous d'or que ledit de Ferrière avait prêtés à Charles de Bourbon, père dudit Pierre; plus, de celle de 400 écus d'or dus aussi au même.

Le 8 mars 1 600 le duc de Montpensier vendit à Jacques de Champier , chevalier de l'ordre du roi , sieur de la Bâtie et gouverneur de Dombes , et à noble Giraud Frère , la terre et seigneurie de Pouilly, sous la clause de rachat , qui eut lieu le 27 décembre 1603.

Le fief de la Vennerie, situé dans cette paroisse , appartenait en 1651 à noble Gabriel du Sauzey, conseiller du roi, lieutenant particulier au bailliage

186 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

de Beaujolais. Ce fief passa vers 1 700 à François- Marie de la Beau-Bérard, chevalier, seigneur ba- ron de Maclas , par suite de son mariage avec Jeanne du Sauzey. Leurs descendants le possédaient encore en 1789.

Note : Pays de bons vignobles. Feux , 19.

POUILLY-SOUS-CHARLIEU.

Paroisse du diocèse de INIàcon et de la collation de 1 evèque. La dîme était partagée entre les dames du chapitre de Beaulieu, ordre de Fontevrault, labbé de St-Rigaud, celui de Belleville et le curé du lieu.

La justice dépendait de la chàtellenie de Fer- reux, sauf quelques parties qui appartenaient aux seigneurs de Montrenard et du Pojet, deux fiefs situés en cette paroisse.

Montrenard a donné son nom à une très ancienne famille, éteinte depuis longtemps. Jean de Montre- nard, écuyer, fit l'aveu de son fief en 1400 et ob- tint de Louis, duc de Bourbon, des lettres en date du 1 0 août 1 407 , par lesquelles ce prince défend à ses olTiciers de troubler ledit de Montrenard dans la jouissance des droits ([u'il avait sur les ports d'Ai-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 187

guilly et de Pouilly sur la rivière de Loire et jus- tice du fief de Montrenard, voulant qu'il en jouisse tout ainsi que ses ancêtres l'avaient toujours fait. Louis de Montrenard fournit le dénombrement des choses ci-dessus le 27 janvier 1 42 S. Noble et puis- sant seigneur Guillaume de Montrenard renouvela cette formalité le 8 juillet 1539. Enfin, Louis de Montrenard en fit les foi et hommage le 3 avril 1 5 A9. Vers cette même année la maison de Montre- nard se trouva ruinée , et ses biens furent vendus par décret. La famille d'Apchon se rendit acquéreur du fief de Montrenard et dépendances, et le 26 avril 1601 messire Philibert d'Apchon, chevalier des ordres du roi, en donna le dénombrement. Le même acheta quelques droits de justice près de son château, des commissaires du duc, le 9 décembre 1603. Cette seigneurie fut acquise peu après par le marquis de Rébé , dont les descendants la ven- dirent au seigneur de Vougy.

Le Poyet appartint fort longtemps à la maison du Saix, et passa par suite d'alliance en celle de Rouchivol vers l'an 1 oOO. Noble Jean de Rçnchi- vol, écuyer, en donna le dénombrement le 1 0 fé- vrier 1 539. Sa fille, nommée Minerve, le porta en dot à noble François de Ste-Colombe , dont les des- cendants l'ont toujours possédé depuis. Le Poyet avait une petite justice, ancien démembrement de celle de Pouillv-

188 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

La justice de Pouilly avait été vendue le 1 5 juin 1558 par les commissaires du roi, à charge de rachat perpétuel , à Jean du Fournel , lieutenant- général civil en Lyonnais. Le duc de Montpensier la racheta le 1 5 janvier 1 561 .

L'abbaye de Cluny possédait quelques renies , cens et servis dans cette paroisse.

Note : Blés , fort bon pays . Feux. 86.

POULLE.

Paroisse du diocèse de ÎNIàcon et de la collation du prieur de Charlieu. La dime appartenait au sei- gneur de Fougères ])ar transaction de 1 355, passée entre ledit seigneur et les moines de Charlieu. Le curé avait pour sa portion congrue la moitié des dîmes des villages de Pay, de Longef'ay, de Chan- triou, de Ratigny et de la Fond.

La justice dépendait de la chàtellenie de Beau- jeu.

Le fief et château de Fougères , situé en cette paroisse , a donné son nom à une antique famille éteinte, sur la fin du xiv" siècle, dans celle de Pro- pières, dont la dernière héritière nommée Ancelise épousa en 1 420 noble Pierre de Chandieu à qui elle

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 189

apporta les terres de la Tour, Propières, Fougè- res, etc Ses descendants ont possédé cette sei- gneurie jusqu'au commencement du siècle dernier, époque elle passa dans la famille de la Poype qui la possédait en 1789. Le château de Fougères eut beaucoup à souffrir pendant les guerres de la Ligue. Défendu par Jean de Chandieu qui tenait le parti du roi, il fut pris, après un siège long et meurtrier, par François de Nagu qui commandait les troupes de la Ligue à Beaujeu. Le château fut complètement dévasté par le vainqueur.

L'ancienne famille de Fougères remontait à Ro- bert de Fougères dont le tombeau existait encore avant la Révolution dans l'église de Poulie, avec cette épitaphe :

Anno Domini 1272 dine sanctai Virginis obiit Dominus Robertus de Fougères bonae memoriaB Miles: anima ejus requiescat inpace, amen.

Au-dessus de ce tombeau on voyait un écusson portant de à un rosier de (1) qui proba- blement étaient les armes de la famille de Fougères. Les vicomtes d'Yoingt , du nom de Fougères , se prétendaient issus de la même souche, ils portaient

(1) Ce devait être plutôt une tige de fougère.

1 90 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

cependant des armes différentes: d'azur au chef losange d'or et de gueules de deux traits.

Note ; Paj s montagneux , bon à blé. Feux, 266.

PRADINES.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation de son évêque. Le fief du même nom de Pradines , situé dans cette paroisse, appartenait de toute ancien- neté à une famille qui en portait le nom et qui se fondit en celle de l'Estouf ou de l'Etouf (1) qui re- cueillit ses biens et écartela de ses armes. Rolin de TEtouf, écuyer, donna le dénombrement de son fief le 1 1 mars 1539. Jean de l'Etouf le renouvela le 29 mai 1 601 . Le même Jean acheta , le 29 novem- bre 1 603, des commissaires du duc de Montpensier, la j ustice et tous les droits seigneuriaux de la paroisse de Pradines. Celte terre fut érigée en manpiisat pour ses descendants, qui la possédaient encore vers la fin du siècle dernier.

On comptait deux autres fiefs à Pradines, savoir : f'alorges et les Plaines.

(1) La famille de LEtouf passait pour descendre des anciens sei- gneurs des Etoux-sur-Beaujeu.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 191

Valorges était possédé de toute ancienneté par la maison de St-Romain , et en 1539 par demoiselle Jeanne de St-Romain qui en donna le dénombre- ment le 3 mars de ladite année. Elle avait épousé , le 1 9 mai 1501, Antoine de Thélis. Leurs descen- dants possédèrent ce fief jusqu'au xviiie siècle, époque il passa à la maison de l'Etouf qui le fit unir à Pradines.

Les Plaines appartenaient au xv^ siècle à la famille de Thélis, et passèrent sur la fin du xvi'^ à celle de

Rochebaron. Noble N de Rochebaron, écuyer,

en fit le dénombrement le 26 mai 1 601 . Ce fief fut acquis par la famille de Brosses et était possédé en 1789 par M. Jean-Jacques de Brosses, chevalier, seigneur de Chevagny-le-Lombard.

Le curé de Pradines possédai t aussi quelques rentes nobles dans cette paroisse.

Note : Bon pays à blé. Feux , 110.

PROPIERES.

Pai'oisse du diocèse d'Aulun , et de la collation du chapitre d'Aigueperse. Le curé avait titre de chanoine dudit chapitre. La dime appartenait, pour la plus grande partie, au chapitre de Beaujeu.

192 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Cette paroisse, nommée anciennement Pourpriè- res, avait donné son nom à une antique famiUe qui s'est éteinte vers 1 420 dans celle de Chandieu. L'an 1374 Milon de Propières, seigneur de la Tour et Propières, possédait la haute, moyenne et basse jus- tice dudit lieu, et en fit l'aveu au sire de Beaujeu. Le même Milon eut procès avec le châtelain de Chàteauneuf , qui , du vivant de Lancelot de Pro- pières, père dudit Milon, avait fait abattre un pi- lori (colUstrigiurn) j)lacé sur la juridiction de leur seigneurie. Le procureur général de Màcon vint sur les lieux et procéda à une enquête, oii entre autres témoins on entendit Jean de Laye, chevalier, sei- gneur de St-Lager. L'aft'aire se termina à la satisfac- tion de Milon de Propières, par sentence du 1 8 mars 1395.

Milon de Propières mourut sans enfants et sa fortune échut à sa sœur nommée Ancelise, femme de noble Pierre de Chandieu, cadet d'une des plus anciennes familles du Dauphiné, qui remontait à Berlhion de Chandieu vivant en 1127. Ancehse apporta à son mari les terres de la Tour, de Propiè- res et de Fougères , dont ledit Pierre de Chandieu donna le dénombrement en 1 459. Ses descendants possédèrent ces seigneuries jusqu'aucommencement du siècle dernier. Elles passèrent alors dans la famille deDigoine, et peu après, par suite d'alliance, en celle de la Poype qui les possédait encore en 1 789.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 193

Les mines de plomb argentifère de Propières ont été exploitées autrefois avec un certain succès. Dans le dernier siècle et même depuis on a repris plusieurs fois cette exploitation, mais elle a donné peu de bé- néfices.

On comptait deux fiefs dans cette paroisse, laTour et la Farge.

La Tour avait toujours fait partie de la seigneu- rie de Propières, et s'appelait même généralement la tour de Propières. On y voyait encore naguère les ruines d'un vieux château.

La Farge. Ce fief fut possédé longtemps par l'il- lustre maison de Verneys ; Thomas de Verneys, chevalier, en donna l'aveu en 1 459. Ses héritiers le vendirent peu après à Philibert d'Arcy , écuyer, qui en prenait le titre en 1 481 , dans son contrat de ma- riage avec Jacquette de la Trie. Possédé ensuite par la famille de Fondras , noble Pierre de Fondras en donna le dénombrement le 24 février 1 K 3 9. Ce fief passa dans la maison de Bonne de Lesdiguières qui le possédait en 1660, et fut acquis plus tard par la famille de Musy qui le revendit à celle de Drée.

Note : Blés , toiles ; pauvre paj s. Feux, 60.

45

1 94 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

QLINCIÉ.

Paroisse du diocèse de Lyon , et de la collation du prieur de Charlieu qui en percevait la dîme avec le seigneur et le curé. Ce dernier n'en avait qu'un sixième.

La justice dépendait des seigneurs de Farennes et de ceux de la Pallud, deux fiefs situés en cette paroisse.

Varennes appartenait en 1 290 à Guy de Villion , qui en passa venteàGaufirrediMarescalchi(1 ), écuyer, dont le fils Hugues vendit ledit fief, le jeudi après Pâques 1 322, àCuichard, sire de Beaujeu. En l'an- née 1 393 Edouard II, voulant récompenser les ser- vices du sieur de Nagu, son écuyer, lui donna la terre de Varennes pour lui et ses descendants. Char- les de lîourbou , connétable de France et baron de Beaujolais, fit don le 20 avril 1526 à Hugues de Nagu, écuyer, sieur de Varennes, de la justice haute, moyenne etbasse des paroisses de Quincié et de Mar- champt, pour l'indemniser des démolitions de ses maisons et châteaux, dommages et intèrHs par lui

(1 ) Dr In fatnillc de Maicschal , originaire dp Bresse.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 1 9S

et les siens soufferts , et aussi en considération des services à luijaits. La confiscation des biens du connétable ne permit pas à Hugues de Nagu de jouir de cette donation. Le roi ayant pris possession du Beaujolais, le cardinal de Tournon, son commis- saire , vendit la justice haute , moyenne et basse de Quincié, avec clause de rachat, à noble Guillaume Barjot, conseiller, maître d'hôtel de Sa Majesté et sieur de la Pallud. La transaction de 1560 ayant rétabli les héritiers du connétable en possession de la baronnie du Beaujolais, Louis de Montpensier racheta de Philibert Barjot, maître des requêtes au conseil et fils de Guillaume, la j usticehaute de Quincié et lui céda la moyenne et la basse, à l'exception du ténement de Varennes, en échange de quelques ren- tes situées sur les paroisses de Claveysoles, les Sau- vages, Gorcelles, etc L'acte en fut passé le 24

novembre 1 572. Cependant vers la même époque Jean de Nagu, sieur de Varennes, ])résenta une requête au duc de Montpensier à Fefîet d'obtenir l'exécution de la donation, faite à son père par le con- nétable , des justices de Quincié et de Marchampt. Cette demande parut juste, et le duc y fit droit en ce qui concernait Marchampt. Quant à Quincié, il ne lui abandonna que la justice haute, attendu que la moyenne et la basse avaient été cédées au sieur de la Pallud. L'acte fut ainsi passé le 9 mars 1573. A peine cet accord fut-il connu que le seigneur de la

1 96 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Pallud se prétendit lésé en ses droits de moyen jus- ticier, s'appuyant sur l'ancienne coutume remise en vigueur par le traité d'Orléans de 1 o60 , qui défen- dait l'aliénation des hautes justices du pays. Louis de Montpensier ne voulant pas annuler l'acte passé avec le sieur de Nagu, mais craignant cependant d'enfreindre la constitution du Beaujolais, assembla son conseil , et, sur son avis , donna ses lettres en date du A octobre 1575 par lesquelles il autorisait les officiers du bailliage à s'opposer à l'exécution du- dit contrat, ce qu'ils firent immédiatement. Les suc- cesseurs de Louis de Montpensier se montrèrent moins rigides observateurs des lois du pays , et con- firmèrent la donation du 9 mars 1573.

Les seigneurs de Varennes avaient embrassé avec zèle le parti de la Ligue. Jean de Nagu, gouverneur de Màcon, obtint du duc de Mayenne la confiscation à son profit du fief de la Pallud dont le seigneur était huguenot. Cette confiscation eut lieu le 7 février 1593. Enfin Varennes fut érigé en marquisat en 1 61 8, en faveur de François de Nagu, maréchal-de- camp et chevalier des ordres du roi.

Le château de Varennes fut plusieurs fois sac- cagé par les Huguenots, notamment vers 1583, époque une troupe de ces furieux y arriva dans l'inteniion de s'emparer de Madame de Nagu afin de lui faire payer une forte rançon. Cette dame, fort âgée alors , appartenait à la famille Mitte de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 197

Chevrières et se trouvaitseule à Varennes avec Pierre de Nagu son beau-frère, chanoine et comte de Lyon. Madame de Nagu .s'échappa à la faveur d'un dégui- sement. Le château fut pillé de fond en comble , et le vieux chanoine, dépouillé de ses vêtements, revêtu d'un costume de mendiant qu'on lui jeta sur les épaules par dérision , fut conduit à Belleville l'on ne cessa de le bafouer pendant plusieurs jours. IJ mourut peu de temps après.

Le dernier marquis de Nagu obtint duGouver nement l'ouverture de la route de la Saône à la Loire, partant de Belleville et passant par Beaujeu , route qui a contribué puissamment à vivifier le pays. Tous les propriétaires riverains se répandirent en plaintes araères contre M. de Nagu, qui écrivait de Paris à son correspondant à Beaujeu : « On me « maudit en ce moment, on bénira mon nom plus ce tard. " Cette prédiction ne s'accomplit pas , son nom fut oublié et personne ne se le rappela.

Le marquis de Nagu vendit la terre de Varennes, en 1 769, à M. Pierre Giraud, écuyer.

La Pallud appartenait, comme nous l'avons vu plus haut, à la famille Barjot. Remise en possession de son fief nonobstant la confiscation prononcée par le duc de Mayenne, il fut vendu par elle et appar- tenait , au siècle dernier , aux dames religieuses Chazeaux, qui avaient conservé une partie de justice sur Quincié,

198 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Il existait dans cette paroisse un ancien prieuré de bénédictins, nommé St-Nizier-de-VEstrat. Il fut réuni à celui de Charlieu, appartenant au même ordre. Le nom de St-Nizier-le-BrûU , que porte actuellement ce hameau, peut faire penser que l'abandon de la communauté eut lieu à la suite de quelque incendie qui ruina la maison.

Note : fins et quelques hlés : fjaui're fjcijs . Feux, 175.

RANCHAL.

Paroisse du diocèse de Màcon et de la collation du prieur de Thizy, qui en était décimateur avec le curé.

La justice dépendait de Magny, et nous avons donné à l'article de Cublise toute la succession des seigneurs ; nous y renvoyons le lecteur. Il existait dans cette paroisse un fief nommé Montpiney, ap- partenant en 1 660 à noble Jean Vaginay, commis- saire et procureur du roi au présidial de I^yon. Il fut vendu, au commencement du siècle dernier, à M. Jean-François de Guillcrmain, écuyer, seigneur de Nuzière , qui le revendit peu après à M. Brac, écuyer. Un de ses (ils, capitaine do cavalerie et gou-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 199

verneur de Beaujeu, en prit le nom. Ce fief fut enfin possédé par la famille Gonnet.

Note : Pauvre pays à hlè, trt's montagneux. Feux , 122.

RÉGNIÉ.

Paroisse du diocèse de Mâcon, et de la collation de son évêque. La dîme appartenait au chapitre de St- Vincent, et la justice dépendait de la chàtellenie de Beaujeu.

Note: f'ins et quel(/ues blés , mauvais par s. Feux. 162.

RIVOLET.

Annexe de Cogny, dont elle dépendait. L'église passe pour avoir été bâtie par un riche pèlerin qui revenait de Notre-Dame-de-Lorette.

La justice dépendait de celle de Montmelas.

Note : Paj s fort bon et excellents vignobles . Feux, 162.

RONNO.

Etait annexe d'Amplejniis et dépendait de sa

200 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

justice. On comptait trois fiefs dans cette paroisse, savoir : un du même nom de Ronno , érigé depuis fort longtemps en faveur de la famille de Bissuel de St- Victor; celui de Plerrejîtte, possédé par le même seigneur après avoir appartenu à la famille Bereaud de Ressein ; et celui d'Ornalson, qiii appartenait en 1 S 5 1 à Jacques d'Ornaisou , écuyer , et à damoiselle Charlotte d'Ornaison sa sœur. Ils donnèrent leur dénombrement le 5 mars de ladite année. Ce fief fut acquis peu après par la famille de Terrail-Bayart et était possédé en 1667 par François de Terrail, écuyer; il passa plus tard à la maison de Mont-d'Or, puis par suite d'alliance en celle de Fondras qui en fit réparer le château en 1 769, et le possédait encore en 1789.

Noie : Blés , toiles : pa.} s snhlotineitx , hon d blé ; (jueUjues vignes. Feux . 62.

SALLES [\\

Ancienne paroisse du diocèse de Lyon, mais dont le titre curial fut transféré à Blacé en raison du trou- ble que le concours des fidèles pouvait aj)porter à

(1) On écrit ninintenant Sales, mais nous avons prcféié conserver a ce nom son ancienne orthographe. Déjà plusieurs fois nous en avons agi ainsi.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 201

une communauté de religieuses bénédictines établies à Salles.

De temps immémorial il avait existé en cette pa- roisse un prieuré de l'ordre de Cluny. On ignore l'époque de son établissement et le nombre des moi- nes qui y résidaient, mais tout porte à croire que cette fondation remontait aux premiers temps de l'ordre. Le prieur avait sous sa direction une com- munauté de religieuses bénédictines établie dans l'île de Grelonge sur la Saône par les premiers sires de Beaujeu, qui avaient voulu ouvrir ainsi un asile aux filles nobles dont les familles s'étaient raiinées aux croisades. Mais Grelonge, toujours menacé par les eaux de la Saône, devint enfin inhabitable par suite des envahissements successifs de la rivière. L'abbé de Cluny, touché de cet état de choses, retira les moines de Salles et y établit les religieuses de Grelonge dans les premières années du xiv« siècle. Deux moines seulement restèrent dans le couvent, l'un en qualité de prieur et l'autre comme sacristain. Le prieur avait l'administration du temporel et était chargé d'acquitter le montant de chaque prébende, le surplus lui appartenait.

Cependant les troubles intérieurs qui agitèrent la France pendant si longtemps avaient laissé une mul- titude d'abus s'introduire dans les communautés religieuses. Celle de Salles n'en fut point exempte , et la vie si simple et si exemplaire des premières béné-

202 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

dictines se trouva changée peu à peu en une existence mondaine qui devait nécessairement appeler une réforme, alors que le calme rétabli depuis longtemps pouvait le permettre. Cette amélioration se fit cepen- dant attendre de longues années ; enfin le prieur de Salles en prit l'initiative en 1 647, et demanda cette réforme au nom des dames hénédictines eWes-mèmes. Il insistait surtout sur le transfert de l'établissement à Lyon , comme lieu plus propre aux exercices re- ligieux. Mais comme ce même prieur n'offrait, pour subvenir à la dépense de la nouvelle communauté , qu'une faible partie du revenu de Salles , il est à croire que la cupidité entrait pour beaucoup dans le projet de réforme qu'il proposait. Le cardi- nal de Conti , alors abbé de Cluny , délégua son vicaire général auprès des dames de Salles pour s'en- tendre avec elles sur la réforme demandée. Mais elles protestèrent hautement contre une semblable proposition, et affirmèrent que tout avait été fait sans leur aveu. Elles insistèrent en conséquence pour restera Salles, offrant toutefois, si on l'exigeait, de garder la clôture et de faire des vœux, toutes choses auxquelles elles n'avaient jamais été assujetties jus- que-là. Elles réclamèrent seulement, en cas de clô- ture, la construction d'un parloir aux frais du prieur. Ces différentes conditions furent acceptées et con- venues. Furent-elles tenues exactement? il est per- mis d'en douter, car nous voyons dans une requête

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 203

présentée par ces dames elles-mêmes au duc d'Or- léans et à M. Bertin, ministre d'état, quelles pou- vaient visiter leurs amis et leurs connaissances , passer chaque année quelque temps dans leur

Jamille^ etc La communauté avait pris le titre

de chapitre, et les preuves de noblesse pour y être admis avaient été fixées à quatre degrés du côté pa- ternel.

Les choses demeurèrent ainsi jusqu'au moment Madame Marie-Victoire Richard de Rufïey fut nommée abbesse de Salles : alors une nouvelle ère s'ouvrit pour le chapitre. Madame de Ruffey ne se dissimula pas que, pour obtenir les avantages qu'elle ambitionnait pour son chapitre, il lui fallait un appui solide à la cour et par-dessus tout la protection du duc d'Orléans, baron de Beaujolais. M. des Roys était alors intendant de ce prince; ses filles furent reçues chanoinesses de Salles. Le premier but de l'abbesse fut d'abord de se voir affranchie du joug de l'abbé de Gluny. Grâce aux protections qu'elle s'était acquises, on obtint de ce dernier qu'il ferait abandon du prieuré de Salles en faveur de l'archevêque de Lyon , Monseigneur de Montazet , qui accepta , garda pour lui les droits honorifiques, pourvut son neveu du titre de prieur commanda- taire de St-Martin de Salles, et abandonna au cha- pitre le domaine utile, qui s'élevait à environ 1 0,000 livres de rentes en outre des prébendes.

204 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Madame de Ruffey obtint ensuite des lettres-pa- tentes en date du mois de mai 1 782, qui élevèrent les preuves de noblesse exigées à neuf degrés au lieu de quatre. Le titre de comtesse fut accordé aux cha- noinesses et elles furent décorées d'une croix d'or à huit pointes, émaillée de blanc et de vert, canton- née aux angles de quatre fleurs de lis et surmontée d'une couronne comtale. Sur un des côtés de la croix était un médaillon portant l'effigie de saint Martin, patron du chapitre, avec ces mots à l'entour : comtesse de Salles ; au revers , un autre médaillon repré- sentant la Ste- Vierge avec ces mots : virtutis nohi- litatisque decus. Cette croix se portait en sautoir , suspendue à un large ruban violet liseré d'or. L'élé- vation des preuves déplut beaucoup à la noblesse du Beaujolais, en ce que cette rigueur fermait la porte du chapitre à beaucoup de familles de la pro- vince. j\ était-il pas ridicule d ailleurs devoirla tante chanoinesse aux anciennes j)reuves , et sa nièce, ne pouvoir prétendre à l'admission, en raison de la nou- velle ordonnance!' Mais la vanité de l'abbesse l'em- porta sur la justice, et la bienfaisante jiensée des premiers fondateurs fut mise en oubli.

Tout en s'occupantdes affaires de vanité, Madame de RufTey n'avait pas négligé la partie utile. Le cha- pitre de Beaujeu, cette antique fondation de nos premiers barons, était devenu le but de sa convoitise. Une lettre de cachet, obtenue en 1 780 et signifiée

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 205

aux chanoines le 21 octobre de la même année, pro- nonça la suppression de leur chapitre à mesure d'extinction , et réunit ses biens à celui de Salles. Les chanoines de Beaujeu reclamèrent vivement et s'opposèrent avec énergie à l'enregistrement des let- tres-patentes qui avaient consommé leur ruine. Mais la Révolution arriva, qui termina ce conflit par la suppression des chapitres et l'envahissement de leurs biens.

L'église de Salles parait remonter aux premiers temps de la fondation du prieuré, car elle appartient au style de transition , et le plein-cintre y domine presque partout. Remarquable par son élégance et la délicatesse de ses sculptures , c'est sans contredit un des plus précieux monuments que possède le Beaujolais.

A côté de l'église se trouvait un cloître de la même époque, et qui ne le cédait en rien à l'édifice religieux sous le rapport de l'art. Finesse de travail , élégance dans les formes, variété dans les détails, tout ce que l'artiste peut désirer dans un semblable monu- ment s'y trouvait réuni. 1793, qui n'a rien respecté, a aussi passé par et trois côtés du cloître sont tombés sous le marteau des démolisseurs. Ils ont épargné le quatrième côté, comme s'ils eussent voulu mettre les générations futures à même de ju- ger jusqu'où avait été porté le vandalisme de l'épo- que.

206 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

La haute j ustice seigneuriale de Salles dépendait de la terre de Laye, la moyenne et la basse étaient exercées alternativement une année au nom dudit seigneur et l'année suivante au nom du prieur de Salles.

Note : Blés et vins , bon paj s vignoble. Feux , 40.

SAUVAGES (LES).

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation de larchevéque. La justice dépendait de Rochefort, sauf un vingtième environ qui relevait de Joux-sur- Tarare.

On comptait deux fiefs dans cette paroisse, i^foraf- cherçet et le Rej.

Montchervet dépendait de la terre de Rochefort, et appartenait au seigneur.

Le Rey avait appartenu longtemps à la famille de Blots. Noble Philippe de Blots en donna le dénom- brement le 24 février 1 539. Ce fief passa plus tard à la famille de Chavanne de Rancé, qui le possédait encore à la fin du siècle dernier.

Note : BL-s , pays montagneux et fort froid. Feux , 86.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 207

SEVELINGES.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du célerier de Charlieu qui en percevait la dîme. La seigneurie dépendait de la chàtellenie de Thizy et fut vendue en 1576 par les duc et duchesse de Nevers, héritiers de Philibert de Beaujeu-Linières, à noble Jean de Sirvinges, avocat au parlement de Paris , à la réserve des foi et hommage dont il fit la prestation le 25 novembre 1577, et y comprit les biens qu'il possédait de son chef dans ladite paroisse. Ses descendants firent construire le château de Sevelinges, et possédaient encore cette seigneurie en 1789.

Il existait aussi dans cette paroisse un fief nom- mé V Enclos, appartenant à la famille Thevenard.

Note : Bon pays à blé. Feux, 87.

SORLIN-LE-PUY (ST-)

Nommé aussi St-Saturnin ou St-Bonnet. Prieuré du diocèse de Lvon et à la nomination de l'abbé

208 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

de Cluny. Jean-Jacques Arod, écuyer, seigneur de Montmelas, acquit la justice de St-Sorlin du duc de Montpensier le 23 février 1 604. Ses descendants l'ont toujours possédée depuis.

Note : Pajs de bon i' ignoble. Feux, 21 .

TAPONAS.

Annexe de St-Jean-d'Ardière , et de la collation de l'abbé de l'Ile-Barbe. La justice dépendait de l'Ecluse.

En cette paroisse se trouvait un fief du nom de Laye, appartenant de toute ancienneté à la famille de Ponceton. On trouve un acte de foi et hommage du 10 mars 1494, rendu au duc de Bourbon par noble Guillaume de Ponceton, siem- de Franclielins et secrétaire dudit duc, pour son fief de Laye près Belleville, et les deux tierces parties des dîmes de Franclielins. Cette famille possédait encore les mêmes terres à la fin du xvii^ siècle. Peu après elle se trouva ruinée, et ses biens furent vendus par dé- cret. Le fief de Laye fut acquis par l'hôpital de Vil- lefranche. Les descendants du nom de Ponceton embrassèrent alors diverses professions, la plupart se firent cultivateurs, et en 1 789 , lors de lassera-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 209

blée de la noblesse du Beaujolais, ils s'adressèrent àtoutl'ordre réuni pour obtenir la somme nécessaire à l'expédition de leurs titres. Cette intéressante et antique famille, qui avait donné au Beaujolais des magistrats distingués, fut recommandée au roi; mais la Révolution étant survenue, cette recommandation fut sans résultat.

Note : Blcs , très bon pays et des meilleurs. Feux , 134.

THEL.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du prieur de Charlieu qui ne prélevait qu'une faible partie de la dime, la presque totalité appartenant au curé par suite de l'abandon qu'en avait fait ledit prieur.

La justice dépendait de Magny, terre située en la paroisse de Cublise. C'est à ce dernier article qu'on trouvera la succession des seigneurs de Thel; nous y renvoyons le lecteur.

Note : Pauvre pajs à blé. Feux , 48.

THIZY.

Paroisse et ville avec ancien chàteau-fort et titre

14

210 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

de chàtellenie, dépendant du diocèse de Màcon. Ce n'était au commencement du xiii* siècle qu'un méchant village, remarquable seulement par sa posi- tion d'une facile défense. Guichard de Chàtellepé- ron, chevalier, seigneur de la F'erté-Caldéron , en était seigneur et vendit cette place à Guichard de Marzé, chevalier, en 1 284. Guichard V de Beaujeu jeta bientôt un œil de convoitise sur cette seigneu- rie, qui lui parut merveilleusement située pour en faire un poste militaire. Guichard de Marzé la lui revendit en 1297, et d'immenses travaux y furent exécutés. Depuis lors Thizy a toujours été regardé comme la place la plus forte du Beaujolais. Situé sur une montagne parfaitement disposée pour sou- tenir une attaque , le château couvrait par son en- ceinte une vaste étendue de terrain renfermant une grande quantité de maisons destinées à servir de re- fuge aux habitants de la ville et de la vallée en temps de troubles. Le donjon qui subsiste encore peut donner une idée de la force de cette place, dont le château et les murailles ont été démolis. On y voit une vaste citerne, admirablement cimentée, qui pa- raît remonter à plus de quatre siècles. Les sires de Beaujeu entretenaient gainison dans la forteresse, et avaient soin d'en confier le commandement à des oificiers habiles et dévoués. Ils y soutinrent plusieurs sièges avec succès, et la tradition rapporte que les bandes dites des Tord-Fenux ne purent l'entamer.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 211

Les lieutenants du trop célèbre baron des Adrets , Bricquemort et Clermont d'Amboise, ne furent pas plus heureux en 1 S 70: ils se contentèrent de sacca- ger la partie de la ville située hors des murailles, une sortie de la garnison les força bientôt à déguerpir. Thizy succomba cependant aux efforts de la Ligue. Zacharie de Rébé, qui en était seigneur alors et qui s'était dévoué à la cause d'Henri IV, s'y enferma avec bon nombre de gentilshommes de la province , que son exemple avait décidés à suivre le même parti. Le 25 juin 1 590 l'armée des ligueurs, sous la conduite de Pie de Nérestan , se présenta sous les murs de Thizy qu'elle pensait emporter sansgrande résistance. Bientôt détrompé , Nérestan vit qu'il fallait met- tre le siège devant la place : des canons de fort cali- bre furent amenés de Lyon, et la ville futbombardée. Le fer et le feu y firent d'affreux ravages, la résis- tance fut héroïque, et Rébé se couvrit de gloire en suffisant à tout et en combattant en simple soldat. En fin la place ne fut plus tenable, et le premier août, après six semaines d'un siège meurtrier, le château se rendit à M. de Chevrières. Zacharie de Rébé obtint la capitulation la jilus honorable, et sortit en- seignes déployées. Le commandement du château fut confié au capitaine d'Espilloy ; plus tard il fut contraint de le remettre à Jean de Namy, qui venait en prendre possession au nom d'Henri IV, C'est le dernier événement militairequi se soit ])assé à Thizy.

212 ÉTAT ALPHABETIQUE

r^e château fut démoli sous le règne de Louis XIV.

Thizy est divisé en deux parties bien distinctes : la ville, bâtie sous la protection du château , et le bourg, qui en est éloigné de 800 pas environ et forme une paroisse à part. La ville possède deux églises , St-George et Notre-Dame , l'une et l'autre assez remarquables par leur architecture , mélange de ro- man et d'ogival. L'église de St-George était annexe de celle de St-Pierre située au bourg de Thizy , et celle de Notre-Dame annexe de Marnant , paroisse située non loin de là. (Voyez Bourg-de-Thizj et Marnant.)

Thizy a été de tous temps un lieu commerçant, se fabriquait depuis plusieurs siècles une grande quantité de toiles de iil. Pour donner une idée de ce commerce, Louvet rapporte que le droit de deux liards, perçu par le seigneur sur chaque ])ièce de vingt aunes, lui rapportait annuellement plus de 400 écus. Vers 1 720, M. Etienne Mulsant intro- duisit à Thizy le tissage du coton. Ce fut une révo- lution complète dans le commerce des montagnes , oii le haut prix des fils réduisait les bénéfices à des proportions très minimes. La prospérité de Thizy .s'accrut immensémentpar suite de cette innovation. Bientôt chaque manufacturier s'empressa de subs- tituer le coton au fil; la richesse s'ensuivit, mais nul ne songea à la reconnaissance qu'on devait au bien- faiteur du pays. Les halles se tiennent les mar-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 2l3

chés, bâties vers 1 600, sontreniarquablementbelles. Thizy possédait encore quelques établissements de bienfaisance pour le soulagement des pauvres, et notamment celui de la Charité fondé par Madame Clapisson.

Nous devons mentionner ici que c'est à Thizy que fut exilé M. de Lamoignon, à l'époque de la querelle des parlements. Il y occupa la maison de la Platière, berceau de la famille Roland.

La justice de Thizy formait une chàtellenie con- sidérable sous les sires de Beaujeu , et comprenait jusqu'à vingt-deux paroisses. Elle fut successive- ment démembrée, et était réduite à six vers la fin du siècle dernier.

Charles, duc de Bourbonnais et d'Auvergne, connétable de France et sire de Beaujeu, vendit la justice et seigneurie de Thizy le 21 août 1522 à Philibert de Beaujeu-Linières, seigneur d'Am- plepuis , qui en jouit sa vie durant. Mais à sa mort, arrivée en 1 541 , le roi s'empara de cette chàtelle- nie comme dépendance des biens saisis sur le con- nétable. Elle fut cependant rendue à la maison de Nevers, héritière de Catherine d'Amboise, veuve dudit seigneur de Linières. Ludovic de Gonzague et Henriette de Clèves sa femme le vendirent, par acte du 10 mars 1 578, à noble Claude de Rébé, écuyer, seigneur de Rochefort et de la Gardette. François de Rébé, petit-fils de Claude, revendit

214 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

cette seigneurie, le 23 janvier 1614, à noble Gui- chardFavre de Berlize, conseiller du roi, introduc- teur des ambassadeurs, qui ne la conserva que fort peu d'années ; car , dès 1620, elle passa par acqui- sition à la maison de la Grange, alliée à celle de Rébé. Enfin, vers 1710, noble Jean Bissuel , écuyer, seigneur de Ronno , conseiller du roi en l'élection de Villefranche , acheta la chàtellenie et seigneurie de Thizy que ses descendants, plus connus sous le nom de St- Victor, possédaient encore en 1 789.

On comptait deux fiefs à Thizy : Trézette et la Forest; plus, un arrière-fief nommé la Platière.

Trézette, appelé autrefois Trazette, a donné son nom à une ancienne famille éteinte au xv* siècle. Raoul de Trazette, chevalier, donna faveu de son fief en 1 374. Hugonin de Trazette, damoiseau, fit de même en 1400. Ce fief appartenait, en 1539, à nobles François et Bonaventure de Loisev, allas Loisel , frères , qui en donnèrent le dénombrement le 1 2 mars de ladite année. Vers la fin du même siècle Trézette passa à la famille du Bourg , et était possédé en 1696 par Jean-Baptiste du Bourg, écuyer. Par suite d'une nouvelle délimitation terri- toriale, ce fief dépendit plus tard de la paroisse du Bourg-de-Thizy, et appartenait, au commencement du siècle dernier, à la famille du Creulx qui en prit le nom. Il passa plus tard à M. de Bissuel de St Victor, chevalier, seigneur de Thizy.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 21 5

La Forest fut acquis , en 1 498 , par Jean Nainy, et appartint à ses descendants pendant plus de deux cents ans. La dernière héritière du nom ])orta ce fief à la maison d'Albon , par son mariage avec Pierre d'Albon , sieur de St-Marcel , dont les des- cendants le vendirent en 1 700 à la famille Beau- desson , de qui M. Chesnard de Mauzerand l'acquit en 17S0.

La Platière appartenait, au xvi'' siècle, à la mai- son de Varennes-Rapetour. Pierre de Varennes , écuyer , seigneur de Rapetour , en donna le dénom- brement le 1 Omars 1 539, en déclarant que ses ancê- tres en avaient fait les foi etliommage. Venduplus tard à la famille Roland qui en prit le nom, c'est qu'est le célèbre girondin Jean-Baptiste Roland ( 1 ) . (]e fief

(1) Presque tous les biographes qui ont écrit la vie de Rolandse sont trompés en faisant naître ce ministre au château de la Platière près Thèse en Lyonnais. La vérité est qu'il est à la Platière, paroisse Je Thizy, le 19 janvier 1734, et a été baptisé le même jour en l'église de Notre-Dame de ladite ville , ainsi qu'il est constaté par l'extrait dudit baptême que nous avons sous les yeux. Son père prend dans cet acte les qualités de seigneur de la Platière , conseiller du roi et de Monsei- gneur le duc d'Orléans. Sa mère y est nommée Thérèse Bessié de Montauzan. Voici, du reste, d'oùprovient l'erreur des biographes. La fa- mille Roland , d'une ancienne bourgeoisie du Beaujolais et dont une branche s'était annoblie par l'échevinage de Lyon en 1722, portait depuis plusieurs générations le nom de la Platière joint au sien, et tenait un rang assez distingué dans la province en raison des alliances qu'elle y avait contractées; mais sa fortune, peu considérable, n'était nullement en rapport avec le luxe qu'elle étalait. L'état de gène qui s'ensuivit

216 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

fut acquis vers 1750 par la famille Mulsant, qui l'a toujours conservé.

Note : Blés , grand marché de toiles. Feux

TRADES.

Paroisse du diocèse d'Autun , et de la collation de l'abbaye de Cluny qui partageait la dime avec le curé.

Le 21 décembre 1 606 les commissaires du duc de Montpensier vendirent la justice et seigneurie de Trades à noble Claude Ducret, juge de la ville de Thosans en Maçonnais. Elle passa ensuite à la famille Boyer de Rufle, de laquelle était un juge- mage de Cluny en 1668, puis fut acquise vers le milieu du siècle dernier par M. Quarré de Cham- prigny dont les héritiers la revendirent, vers 1 780 ,

força le père de J.-B. Roland à vendre la Platicre en 1730. Des débris de sa fortune il acheta une petite propriété nommée le Clos, situé en la paroisse de Thésé en Lyonnais , puis il eliangea le nom de sa nom'clle acquisition en celui de la Platiire , soit en souvenir de son bien patri- monial , soit pour ne pas renoncer au nom sous lequel sa famille était généralement connue. Les habitants du pays ont Uni par unir les deux noms de la propriété, et ne l'appellent que le Clos ili la Plali'ere. (."est qu'habita pendant quelque temps la célèbre Madame Roland , au commencement de la Révolution.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 217

à M. Peysson de Bacot, procureur général en la Cour des monnaies de Lyon. Son fils la possédait en 1789.

Note : Blés ; pays assez passable . Feux , 83.

VANDRANGES OU ST-GENEST.

Paroisse du diocèse de Lyon, et de la collation du chapitre de St-Jean de la même ville. Le terri- toire est situé moitié en Forez, et moitié en Beau- jolais. C'est sur cette dernière partie que se trouve l'église, dédiée à saint Genest. Chaque année il s'y rendait, aux jours de saint Barthélemi et de saint Louis , un nombre prodigieux de goutteux qui ve- naient demander au Ciel leur guérison.

Par acte du 1 S janvier 1 604 les commissaires du duc de Montpensier vendirent la justice de Van- dranges à noble Emmanuel d'Arcy , sieur d'AJby , à la réserve des ponts , péages par eau et par terre , et du ressort de la justice. Cette seigneurie passa ensuite à la maison de Vichy , qui la réunit à celle de Cucurieux. Vers le milieu du siècle dernier ces deux terres furent acquises par la famille de Ferrus, dont une branche prit le nom de Vandranges.

Note : Pa) s montagneux , peu de seigle. Feux. 37.

218 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

VAUX.

Paroisse très étendue du diocèse de Lyon. Elle était anciennement un doyenné dépendant de l'ab- baye de Cluny, puis elle passa au prieur de INIontber- ton en Bombes , qui en devint collateur. Le curé jouissait d'assez grands avantages et était tenu d'en- tretenir un vicaire à St-Gyr-le-Chatoux , annexe de Vaux.

La justice de Vaux appartenait aux sires de Beaujeu; mais une famille très ancienne, qui en portait le nom, y possédait un château dans le xin* siècle , et ces seigneurs prétendaient avoir des droits assez étendus , que les officiers de Beaujeu leur disputaient. Milon de Vaux, chevalier, ayant été exécuteur testamentaire d'Eléonor de Savoie, dame de Beaujeu, avec Guy de St-Trivier, Gui- chard de Beaujeu, en reconnaissance des services qu'il lui avait rendus en cette circonstance, lui fit don , le jour de Noèl 1 308 , de tous ses droits sur la terre et prévôté de Vaux, à la réserve de l'hommage et de quelques droits sur le péage de la Marche, que ledit de Vaux céda à Guichard de Beaujeu. Milon de Vaux eut pour fils llugonin , aussi chevalier, dont la fille unique, nommée Jacquette, porta la

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 21 9

terre de Vaux à la maison de Tournon, dans laquelle elle prit alliance. Guillaume de ïournon, chevalier, soutint un procès pour cette seigneurie , en 1428, contre les officiers du duc de Bourbon. Ses descen- dants vendirent cette terre, au commencement du xvi^ siècle, à la famille Richard, et le 1 7 février 1539 noble François Richard, écuyer , en donna le dénombrement. Elle passa plus tard à la famille Thierry , et la dernière héritière , Marie Thierry , la porta en dot en 1 600 à Jean de Champier, baron de Juys. Son fils la vendit à M. Guelton , écuyer, con- seiller au présidial de Lyon. Possédée ensuite par la famille de Giry, elle devint enfin la propriété de celle de Carra qui en prit le nom et en était seigneur en 1789.

Il y avait dans cette paroisse deux maisons no- bles sans fiefs, Muntrichard et la Terroussière.

Note : Blés et fins , pauvre pays. Feux, 220.

VAUXRENiVRD , ANCIENNEMENT VAULXREGNARD.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du chapitre de St-Pierrede la même ville. C'était au- trefois un prieuré, avec terrier et toute la dîme. Vers 1 .^00 la cure fut réunie audit chapitre de St-Pierre, et convertie en doyenné avec titre d'archiprétré.

220 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

La justice de Vauxrenard dépendait de la vicomte du Thil , château situé en cette paroisse , et qui ap- partenait de temps immémorial à la maison de Ste- Colombe. Noble Jacques de Sie-Colombe, seigneur du Thil , épousa en 1 440 Marie de Bourbon, fille naturelle mais avouée de Jean de Bourbon , baron de Beaujeu , qui lui promit pour dot 200 florins et 100 livres de pension jusqu'au moment ledit Jacques de Ste-Colombe serait pourvu d'office équi- valant à ladite somme de cent livres. Il promit encore de vêtir sadite fille d'habits nuptiaux et de Venjouailler d'une chaîne d'or pesant cent écus cou- ronnés. Il demeura convenu que, s'il ne naissait pas d'enfants de ce mariage, la terre du Thil appartien- drait à la maison de Bourbon. En contractant ce mariage, Jacques de Ste-Colombe prêta à son beau- père la somme de mille écus, en sorte que ses reprises sur celui-ci s'élevèrent à 3,500 écus que le duc s'obligea à lui rendre. Mais le remboursement n'ayant pas eu lieu , et un fils étant du mariage ci-dessus, Jacques de Ste-Colombe obtint qu'on lui céderait en payement de sa créance les château, terre et seigneurie d'Ambérieu en Dorabes. Le duc de Bourbon mit j)Our condition que le sieur de Ste-Colombe ne serait qu'usufruitier de cette terre, et que la j)roj)riété en appartiendrait à Jean de Ste- Colombe son fils. Le duc de Bourbon étant mort, Pierre , son frère et successeur , rejirit dautorité

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 221

la terre d'Ambérieu. Les choses en restèrent jus- qu'au 1 6 mai 149S qu'il intervint un accommode- ment par lequel Jean de Ste-Colombe et Antoine , son frère bâtard , renoncèrent à tous droits sur la seigneurie d'Ambérieu, et recurent un engagement de la somme de mille écus d'or, valant ,1 750 livres tournois, payables en six ans, plus la justice haute et moyenne du Thil et paroisse de Vauxrenard, avec pouvoir d'y dresser un pilori à deux piliers. La justice basse leur appartenait déjà auparavant.

La branche de Ste-Colombe du Thil s'étant éteinte, cette seigneurie passa par succession, vers la fin du xvi" siècle, dans la famille de Chevriers. Noble Laurent de Chevriers en donna le dénombrement le 28 mars 1601 , et au mois d'octobre 1651 la terre du Thil fut érigée en vicomte en faveur d'Ho- noré de Chevriers , chevalier , libre seigneur de St- Maurice et chevalier des ordres du roi. A l'extinction de la famille de Chevriers, vers 1 780,1a seigneurie du Thil passa par héritage dans la famille de GroUier qui la possédait en 1 789.

En outre du Thil, on comptait à Vauxrenard six fiefs, savoir: Salagnj , les Chézeaux, la Roche, Laissus , les Bourrons et la Brosse.

Salagny , possédé de temps immémorial par la famille de Chevriers qui a donné un évéque de Màcon, passa ensuite à la famille de Varey, par le mariage de Blanche, fille de Pierre de Chevriers,

222 ÉTAT ALPHABETIQUE

chevalier , avec Jean de Varey , damoiseau , dont elle était veuve en 1 402, époque elle donna aveu pour sadite maison forte de Salagny. Noble Claude de Varey en fournit le dénombrement le 8 février 1529. Ce fief fit retour plus tard à la famille de Chevriers, et fut réuni à la vicomte du Thil.

Les Chézeaux appartenaient anciennement à la famille de St-Romain, éteinte depuis fort longtemps, et passèrent dans celle de Nagu-Varennes , puis fu- rent réunis au ïliil ainsi que Salagny.

LaRoche appartenait en 1 S39 à noble Etiennede la Roche, qui en donnale dénombrement le 1*='"mars de ladite année. Un de ses descendants, Claude de la Roche , écuyer , seigneur dudit lieu et de Poncié et avocat du roi au baiUiage, ayant acquis les deux fiefs de Laissus et des Bourrons , obtint leur réunion à celui de la Roche par lettres patentes du 27 septem- bre 1696, sous le nom de la Roche-Bourrons. Ses descendants possédaient encore ce fief en 1 789.

Laissus a donné son nom aune ancienne famille, éteinte vers la fin du xvf siècle. Noble Vincent de Laissus en fournit le dénombrement en 1503. Ce fief passa ensuite à la famille Aubaille dont les héri tiers, du nom deVillarceaux, le vendirent à Claude de la Roche, comme nous l'avons dit ci-dessus.

Les Bourrons, possédés fort longtemps par la fa- mille de Micoud, furent vendus à Claude de la Koche,en même temps que le fief précédent.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 223

La Brosse appartenait à la faraille de Chastillon, et s'est divisé depuis fort longtemps.

Note : Blés , fins , pays sablonneux et maigre. Feux , 152.

VERNAY.

Paroisse du diocèse de Màcon, et de la collation du prieur de Charlieu qui partageait la dime avec le curé.

Cette paroisse possédait deux chapelles assez bien dotées. L'une, dédiée à Notre-Dame, était de la pré- sentation dudit prieur de Charlieu; et l'autre, placée dans l'église et dédiée aux saints Innocents, dépen- dait de la prébende de St-Bonnet-le-Troncy. Guil- laume de la Mure en donna le dénombrement le k mars 1 539, en qualité de prébendier. La justice dé- pendait de Beaujeu.

Il existait à Vernay un fief nommé Montclair appartenant à la famille de Roujoux de Fécamp, d'où il passa, par suite d'alliance, en celle de la Roche.

Note : Bon pays à blé. Feux , 80.

224 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

VICTOR (ST-).

Paroisse avec titre de prieuré, du diocèse de Màcon et de la collation du sacristain de Cluny qui s'intitulait prieur dudit lieu. L'église avait été for- tifiée à l'époque de la Ligue, et l'on voyait encore naguère des restes de ces fortifications. La justice dépendailde Thizy, et a suivi les mêmes vicissitudes. (Voyez Thizy.)

C'est de cette paroisse que la famille de Bissuel , qui en possédait la seigneurie, a pris son nom de St- Victor.

Note : Bon pays à blés; toiles. Feux, 93.

VILLEFRANCHE.

Quoique l'origine de Villefranche ne soit pas fort ancienne, il règne cependant une assez grande obscurité sur l'époque de sa fondation et sur les premiers temps de son existence. Le père Fodéré , dans son Histoire des couvents de St-Francois de la province de Lyon, est le premier auteur qui nous ait donné quelques renseignements à ce sujet;

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 225

mais le bon père , comme l'observe un critique , était meilleur religieux que bon historien. Aussi ne ferons-nous que peu d'usage de sa narration, qui nous parait fautive en beaucoup de points et no- tamment en ce qui concerne les dates. Quelques renseignements assez précieux nous ont été fournis par les Mémoires sur Viïlejranche , attribués au père de Bussière. On peut regretter qu'il ait passé assez légèrement sur la question d'origine, pour s'attacher à des détails qui offrent en général peu d'intérêt. Louvet, dont nous avons si souvent cité le manuscrit, est celui qui nous a principalement servi de guide dans notre travail.

La puissance des seigneurs de Beaujeu grandis- sait chaque jour, et nous avons vu que déjà, à l'épo- que oii seigneuriait Humbert II , leurs possessions s'étendaient sur une partie de la plaine. Non loin de la Saône, à une distance à peu près égale de Lyon et de Màcon et sur la route qui sert de communi- cation entre ces deux villes , existait une tour carrée assez bien fortifiée , les seigneurs de Beaujeu percevaient un droit sur certaines marchandises qui passaient par là. Cette tour devait-elle son exis- tence aux sires de Beaujeu, ou était-elle antérieure à leur domination sur le territoire de Limas, dont dépendait cette forteresse? l'histoire non plus que la tradition ne nous fournissent rien à ce sujet.

Sous le règne d'Humbert IV, la présence des offi-

15

'2*26 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

ciers commis au péage attira sur ce lieu quelque po- pulation, qui successivement s'augmenta et finit par former un petit village dont l'accroissement fut assez rapide. La position était des plus favorables, et le seigneur de Beaujeu songea à en tirer parti. Le vil- lage fut entouré de murailles, une église y fut bâtie sous le vocable de Sainte-Marie-Magdelaine, et la grosse tour devint la porte par l'on pénétrait dans le village. Une autre fut construite au couchant, et appelée la Porte de Liergues. Ainsi furent jetés les fondements de Villefranche. Ces premières cons- tructions occupaient ce que l'on appelle aujourd'hui le quartier de la Porte d'Anse, et s'étendaient jusqu'à la promenade. La belle place oii se trouve actuelle- ment une fontaine, formait le cimetière. Humbert de Beaujeu accorda aux habitants d immenses j)ri- viléges ou franchises , d'où la ville naissante prit son nom; il les jura avec vingt chevaliers de sa suite.

Guichard III, fils et successeur d'Humbert, ayant amené d'Italie des frères Cordeliers et n'ayant pu les conserver dans son château de Pouilly , les ins- talla en 1216 dans une construction qu'il possédait un peu au-dessous de la nouvelle ville. Cet établis- sement reçut le nom de Minorette , des frères Mi- neurs qui venaient d'y être établis. Guichard, affec- tionnant beaucoup sa nouvelle communauté, voulut l;i mettre à fabri de toute insulte en l'entourant de

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 227

murailles. Celles qui furent construites à cet effet, en se reliant aux anciennes, formèrent une vaste en- ceinte où s'élevèrent successivement et assez promp- tement de nombreuses maisons. Villefranche devint une ville d'une certaine importance. Guichard re- connut et jura les privilèges accordés par son père Humbert, et cette reconnaissance contribua puis- samment à la prospérité de la ville, en y attirant une population nombreuse, jalouse de vivre sous l'égide àes, franchises. Elles furent dès lors jurées successivement ])ar tous les sires de Beaujeu à leur avènement, ainsi que par leurs baillis au moment de leur installation. Devenues l'objet d'une surveil- lance jalouse de la part des bourgeois de Villefran- che , chaque fois que le baron voulut les enfreindre le peuple sut le rappeler à la foi jurée, jusqu'au moment Edouard II, voulant enfin s'en affran- chir, perdit sa couronne baronniale dans la lutte qu'il engagea avec ses sujets.

Les sires de Beaujeu s'affectionnaient chaque jour davantage à leur nouvelle ville, et, s'ils ne vin- rent pas l'habiter , au moins résidèrent-ils plus sou- vent à Pouilly, ils possédaient un assez beau châ- teau qui n'était éloigné de la ville que d'une lieue à peine. Plusieurs d'entre eux y sont nés.

Cependant la ville, telle que Guichard III l'avait faite , éprouvait de graves inconvénients. Appuyée à l'orient sur un marais , l'air y était malsain et fié-

228 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Vieux. Les marais furent desséchés. La tradition nous a conservé une légende assez curieuse sur le motif qui détermina à entreprendre ce travail; la voici : Les marais commençaient sous les murs de Minorette, et s étendaient jusqu'à l'endroit occupé maintenant par la porte de Fayette. Ces bas- fonds , souvent inondés par le Morgon qui les traversait avant de se jeter dans la Saône, servaient aux habi- tants de Villefranche à faire ])aitre leurs bestiaux. Or, un jour il arriva que les bergers virent avec étonnement leurs bœufs et leurs vaches se ranger en cercle et s'agenouiller. Etonnés de ce prodige, ils pénétrèrent au milieu du cercle et découvrirent, cachée sous Therbe , une statue en bois noir repré- sentant la Vierge et l'enfant Jésus. Ils s'empressèrent de raconter leur découverte, et les magistrats de la ville firent enlever la statue qu'on plaça dans l'église de la Magdelaine. Mais le lendemain , lorsqu'on en ouvrit les portes , on fut très surpris de ne plus re- trouver la Vierge sur l'autel on l'avait placée. Après maintes recherches, on eut l'idée d'aller voir dans le marais et on la découvrit au même endroit d'où on l'avait enlevée la veille. Ce prodige parut un avertissement : les marais furent desséchés, et on éleva une chajielle dédiée à Notre-Dame-des-Marais sur le lieu même qu'elle semblait avoir désigné. C'est sur l'emplacement de cette chapelle que l'église actuelle a été bâtie. Dès lors la ville s'accrut rapide-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 229

ment du côté de l'orient, et dut avoir bientôt acquis les })roportions et la forme qu'elle avait encore il y a quarante ans. Le tout composa un ensemble assez gracieux que Louvet compare à une croix de Jérusa- lem , d'après la disposition des rues, etPapire Mas- son à un vaisseau , d'après la forme et les inclinai- sons du terrain. La grande rue, belle et spacieuse, a été longtemps encombrée par les étalages des mar- chands , ainsi qu'on peut le voir par ce passage de Louvet : « Il est vrai que dans cette grande rue il y « a plusieurs hêtres et forgettes (I), piles et halles <■< de pierres et de bois qui nuisent à lembellisse- <i ment de la ville, comme aussi les bancs empêchent " l'aller et le traverser de ladite ville, toutes lesquel- « les piles, etc., Pierre de Bourbon, seigneur de « Beaujeu, par ses lettres-patentes du 1 0 mars 1 468, « données àMontbrison, avait commandé d'abattre; « mais elles ne laissent pas de subsister. » INous avons cité ce passage pour donner une idée de l'as- pect que devaient présenter les villes à cette époque; on pourrait aussi y trouver ce rapprochement, que les ordonnances concernant l'utilité publique s'exé- cutaient alors aussi difficilement que de nos jours.

(1) Chaque propriétaire avait le droit de construire une semblable loge {logia) devant sa maison , moyennant une redevance au sei- gneur. { Fnyez les privilégies de Villefi unrlic.)

230 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Depuis Louvet , Villefranche s'est fort embelli ; les constructions qui gênaient la circulation ont disparu, et la ville n'a gardé de cette époque que quelques maisons qui se font encore remarquer par de char- mantes sculptures que les propriétaires conservent avec soin. La ville a été ornée d'une promenade agréable , plantée en 1 732 par les soins de M. Jan- son de RofTray , lieutenant particulier au bailliage.

Villefranche étant devenu la capitale du Beaujo- lais, toutes les autorités de la province n'ont cessé d'y résider. Le commerce de la toilerie qui se fabri- que dans la montagne , et celui de la tannerie des cuirs , y ont répandu la richesse , et sa prospérité s'est accrue de jour en jour davantage. Tout, au reste? pouvait faire présager cette prospérité, car l'empla- cement était merveilleusement choisi. Situé dans un territoire tellement fertile qu'il est devenu pro- verbial (1), à une faible distance de la Saône, tra- versé par la grande route la plus fréquentée de France, Villefranche réunissait des éléments de suc- cès qui n'ont point trompé les espérances de ses fon- dateurs.

Après avoir donné une idée de la fondation de notre capitale, nous allons passer en revue les diffé-

(1) Ln vieux proverbe du pays dit en effet : Entre Fillefranche et ,4nse est la meilleure lieue de France.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 231

rents établissement civils et religieux qu'elle possé- dait.

LE BAII.LIAtiB.

L'établissement le plus important du pays était sans contredit son bailliage, tribunal d'appel de toutes les prévôtés et chàtellenies de la province: aussi croyons-nous devoir donner quelques détails sur son origine et son organisation.

A peine la puissance des seigneurs de Beaujeu commençait-elle à s'étendre , que ces princes senti- rent la nécessité de faire rendre bonne justice à leurs peuples. Ils établirent, en conséquence, des juges sur chaque point un peu important de leur sei- gneurie, tant en Beaujolais qu'en Bombes. Ces jus- tices avaient leur ressort à Beaujeu, siégeaient un bailli, un juge d'appeaux et un procureur général, nommés par le seigneur et rendant la justice en son nom. Ce tribunal connaissait des appels qui étaient portés devant lui, et suffit pendant longues années aux besoins du pays ; aussi n'éprouva-t-il d'autre changement que son transfert à Villefranche, devenu la capitale de la baronnie. Plus tard et lors- que l'étendue de la province, findustrie croissante et la richesse qui en est la suite, compliquèrent les intérêts , on sentit le besoin d'une organisation plus

232 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

régulière et plus forte. C'est alors , et le 26 janvier 1 463 , que Jean II de Bourbon , sire de Beaujeu , créa les chàtellenies et prévotés , lesquelles conti- nuèrent à ressortir du juge d'appeaux ; mais il fut établi qu'au-dessus de ce second degré de juridiction, les plaideurs auraient la faculté d'en appeler au con- seil du prince séant à Moulins. Deux ans après, jiar lettres-patentes du 25 février 1463, le roi Louis XI ordonna que la baronnie de Beaujolais appellerait eu dernier ressort au parlement de Paris. Le même Jean de Bourbon , par ses lettres du 1 7 avril 1 469 , changea le titre de son juge d'ap])eaux en celui de lieutenant général du bailli. Pierre de Bourbon, son frère, rendit ])lusieurs bonnes ordon- nances touchant 1 administration de la justice et le choix des juges.

Le Beaujolais ayant été confisqué sur le connéta- ble et remis ez mains de Louise de Savoie , cette princesse ne changea rien à l'organisation judiciaire de notre province. Mais à sa mort , arrivée en 1 53 1 , François l'^^ , prenant possession du Beaujolais , en sépara définitivement la justice de celle de Dom- bes, donnant à chacune de ces provinces les insti- tutions qui lui parurent le mieux convenir aux po- pulations. Il érigea la justice du Beaujolais en bailliage royal au mois de mai 1 532, et y créa un lieutenant général civil et criminel , un lieutenaul parlinilicr civil . nu avocat du roi. un ])r(icureur

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 233

du roi et uu cooimissaire enquesteur. Cette dernière charge dura peu, et ses fonctions furent unies à celles du bailliage. Henri II y ajouta, en 1 S53, un office de greffier des insinuations.

François II ayant, par le traité de 1 560 , rendu la succession du connétable à Louis de Montpensier, celui-ci reprit le Beaujolais avec tous ses droits de

justice haute, moyenne et basse, etc ; toutefois

il demeura convenu que cette justice serait exercée au nom du roi par les officiers du bailliage , lesquels seraient nommés par lui, sur la présentation du sire de Beaujeu qui-demeurerait chargé de tous les frais, gages, etc...

Les démembrements opérés en Beaujolais pen- dant sa réunion à la couronne avaient établi une multitude de petites justices dont nous avons fait connaître les inconvénients; François de Montpen- sier, en ayant opéré le rachat en partie, supprima toutes ces petites justices dites de soixante sous vien- nois , par son établissement de justice du 1 ^^ mai 1 584 , et réduisit les chàtellenies ou prévotés à six, savoir: Fillefranche, BeUeviïle, Beaujeu, Chame- let, St-Sjmphorien-de-LajGt Ferreux.. Toutes les justices non vendues ou rachetées vinrent se fondre dans les six prévôtés, qui furent pourvues déjuges ordinaires civils et criminels. Par la même ordon- nance , un office de lieutenant particulier assesseur criminel fui créé au bailliage. Cet état de choses

234 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

devait assurer la régularité de la justice en Beaujo- lais ; mais bientôt, et par suite des ventes opérées par les successeurs de François de Montpensier, le désordre recommença ; plus de quatre-vingts châ- tellenies furent créées au profit des acquéreurs , et les prévôtés devinrent désertes.

Par édit du mois d'octobre 1 730 , deux conseil- lers et un garde-scel furent ajoutés aux officiers du bailliage. Depuis lors peu de changements eurent lieu dans son organisation. En 1771 , lors de la querelle des parlements et de la création des con- seils supérieurs, les magistrats du Beaujolais prirent vivement le parti des premiers , qu'ils soutinrent avec énergie. Après avoir refusé l'enregistrement de ledit de création, tous donnèrent leur démission, à l'exception du procureur du roi. Le bailliage fut supprimé au mois de juin, et les causes furent appe- lées à Lyon. Enfin, au mois de septembre 1775, après quatre années de vacance , le siège fut rétabli sous le titre de sénéchaussée , et chacun des anciens officiers vint reprendre son poste.

Nous donnerons à la fin du volume la liste com- plète des officiers du bailliage.

L ELECTION.

Sous les (Iciix j)rennères races de Beaujeu, la

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 235

province était demeurée confondue avec le Maçon- nais et le Lyonnais en ce qui avait rapport aux im- pôts. Louis II de Bourbon, à son avènement, obtint du roi Charles VI , en 1 401 , que cette disjonction eût lieu , et créa en Beaujolais un siège d'élection auquel fut attribuée la connaissance de tout ce qui avait rapport au fait des tailles, aides , étapes , etc. Ce tribunal était composé de neuf officiers, savoir: deux présidents, un lieutenant civil et criminel, un assesseur, quatre élus et un procureur du roi. L'ap- pel du jugement avait lieu à la Cour des aides de Paris , mais il était toujours exécuté par provision. Ce siège passait pour être un des plus anciens de France.

LA SUBDELEGATION.

Les subdélégués de l'intendant furent créés en avril 1 704, et le premier qui occupa ce poste à Vil- lefranche fut :

Louis d'Espiney, écuyer, nommé le 7 septembre 1704. Il eut pour successeurs :

François Bottu, écuyer, sieur deSt-Fonds, en 1732; '

Jean-Baptiste Philibert Micollier, en 1 759. Il exer- çait encore en 1789. Ce fut le dernier.

236 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

TRIBUNAL UE LA MARECUAl'SSEK.

Ce tribunal était très ancien en Beaujolais, et existait sur le même pied que dans les autres pro- vinces de France. Il était composé d'un prévôt des maréchaux, un lieutenant, un assesseur, un procu- reur du roi, un exempt, un greffier et dix archers.

UAÎTRISE DES EAUX ET FORÊTS.

La maîtrise des eaux et foi'êts nous paraît aussi fort ancienne en Beaujolais, à en juger par les or- donnances qui sont venues à notre connaissance; mais il nous serait impossible de préciser la date de sa création. Les chasses dépendaient de la maîtrise, et avaient deux capitaines et deux lieutenants dans notre province. La maîtrise se composait d'un maître particulier , d'un lieutenant , d un garde-marteau , d'un procureur du roi, dungrelfier, d'un receveur des amendes et d'un garde général collecteur des amendes et confiscations.

Le plus ancien maître particulier des eaux et forêts dont nous ayons connaissance est :

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 237

N Brigneu, qui était en charge en 1 51 4. Nous

trouvons, après lui:

Humbert Campet, sieur de Pionnains , qui exer- çait en 1 b78.

Michel Campet, son fils , lui succéda en 1611.

Claude Campet , fils du précédent , exerçait en 1654.

Nicolas Bergiron, sieur de Fontenailles, en 1 696.

Pierre Bertucat, en 1 71 5.

Jean-Charles-Marie Brun deLongsard, en 1 754.

François Bottu, sieur de St-Fonds, écuyer, en 1770.

M. de Chalelux, en 1 786.

CHAMBRE DES MANUFACTURES DE BEACJOLAIS.

Cette juridiction a été établie et attribuée aux échevins de Villefranche par l'édit du mois d'août 1 669 et par arrêt du Conseil d'Etat de juillet 1 670, par la déclaration du 1 6 décembre 1719, par le règlement du 8 mai 1736 et par les arrêts du Con- seil du 1 6 septembre 1 738 et du 1 4 mars 1 739. On avait joint à ce tribunal un inspecteur et un sous-inspecteur, chargés des tournées et des rapports, et neuf commis aux résidences de Villefranche, Thizy , Amplepuis , Beaujeu , Lay et Chamelet. La

238 ETAT ALPHABÉTIQUE

nomination de ces commis appartenait aux échevins de Villefranche. M. Brisson occupa la place d'ins- pecteur pendant de longues années et avec une grande distinction : on lui doit des mémoires assez intéressants sur l'industrie du Beaujolais. Il eut pour successeur Roland de la Platière, qui plus tard fut ministre.

CHAMBRE DES COMPTES.

Le Beaujolais posséda longtemps une chambre des comptes , dont la composition nous est peu connue. Son existence ne nous est guère révélée que par certaines ordonnances de nos barons , il est fait mention de quelques-unes de ses attribu- tions. L'époque de sa création , comme celle de sa suj)])ression , nous est inconnue. Dès le xvi* siècle les comptes des sires de Beaujeu étaient apurés par la Chambre établie à Moulins. Péronnin de llosset, écuyer, était maître des comptes de Beau- jolais en 1400. André Beaudet, écuyer, seigneur de la Grange-Beaudet , exerçait la même charge en 1476. C'est tout ce que nous connaissons sur le personnel de ce tribunal.

Après avoir parlé des établissements qui intéres- saient la province eu général, nous allons donner

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 239

quelques détails sur ceux qui étaient j)lus particu- liers à la ville de Villefranche.

I. EGLISE PAROISSIALE.

Nous avons dit plus haut qu'avant la construc- tion de l'église dédiée à Notre-Dame-des-Marais , il avait existé au même lieu une simple chapelle édi- fiée par la piété des fidèles. L'église qui lui succéda, apj)ropriée d'abord aux besoins de la ville naissante, devint bientôt insuffisante ; on se détermina à la reconstruire vers 1450. L'entreprise fut longue et coûteuse ; les sires de Beaujeu furent souvent obli- gés de venir au secours des habitants, et le firent noblement. Ainsi , nous voyons Pierre de Bourbon donner, le 4 février 1499, une somme de 1,200 livres pour être employée à la décoration du portail, somme considérable à une époque la journée d'un ouvrier se payait six deniers. Le même prince leur abandonna, dans le courant de la même année, 25 livres de laods qu'ils lui devaient pour l'empla- cement destiné à recevoir le clocher, et amortit quelques censives qui pesaient sur ce terrain. Anne de France , par ses lettres du .5 février 1526, aban- donna pour six années la moitié des laods qui lui étaient dus en Beaujolais , pour être em- ployés au même objet. Louise de Savoie en aban-

240 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

donna la totalité pendant six ans. François I^"" sui- vit l'exemple de sa mère. Enfin, tout le pays s'asso- cia à cette œuvre , et la nouvelle église répondit à l'attente générale. Son style porte tous les caractères du XV* siècle, et notamment de cette époque de l'art qui précéda immédiatement l'avénemenf de la Renaissance. Aussi se distingue-t-elle , particulière- ment à sa façade , par une ornementation très fleu- rie qui est restée comme un type de ce style, con- temporain de la fin du xv* siècle, qui sembla vouloir remplacer, par le luxe envahissant des détails et la profusion des broderies , les grands traits et la puis- sante énergie des monuments appartenant aux deux siècles précédents. Les contre- forts , les pinacles dont ils sont décorés , les gargouilles fantastiques qui s'élancent des toits , la charmante petite frise qui couronne la chapelle du nord-est, complètent à l'extérieur la riche décoration qui fait de cette église un monument plein d'intérêt. On y remarque, souvent répétés, les chiffres de Pierre de Bourbon, d'Anne de France sa femme et de Suzanne leur fille, avec le mot Espérance pour devise (1).

(1) Voici l'origine de cette devise : en 1370 Louis II de Bourbon, étant àMoulins. créa un ordre de chevalerie sous le nom de IVotre-Dame du Chardon : les chevaliers, au nombre de "26, devaient être nobles et avoir donné des preuves de courage ; ils portaient pour marque distinc- live une écharpe de velours bleu céleste avec le mot Espérance brodé en or. Cet ordre dura peu , mais les ducs de Bourbon en conservèrent toujours la devise.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 241

Deux clochers carrés sans flèches annoncent au loin la présence du saint lieu. L'un, au-dessus du chœur , rappelle un peu par son style la fin du xiii» siècle. L'autre , au sud du portail, ne se fait remar- quer maintenant que par sa lourdeur et une nudité qui attriste l'oeil , lorsqu'on la compare avec le luxe de décoration qui se joue dans la façade. Telle n'a pas été cependant la pensée de l'architecte ; il avait orné ce clocher dune flèche qui , au dire de diffé- rents auteurs , passait pour être une des plus belles de France. « Cette tour, dit le père Bussière, était « d'une hauteur extraordinaire , à huit angles, tous ce garnis de plomb, et le toit d'ardoise. On voyait « sur tous les angles les chardons de la maison de « Bourbon avec leurs feuillages , quelques-uns do- « rés et les autres en azur. Trois galeries régnaient Cl à l'entour de cette aiguille et en faisaient la symé- fc trie : elles étaient l'une sur f autre ; la plus basse ce était la plus grande et les autres étaient moindres, ce à proportion de leur hauteur. Elles étaient cou- ce vertes de plomb; l'or et l'azur y brillaient de toutes ce parts dans les découpures et dans les feuillages ; ce enfin , c'était un spectacle digne des yeux les plus ce curieux. Il y avait trente-deux mille huit cents ec livres de plomb. » Louvet ajoute à ces détails que les ardoises é\.s\enl façonnées en écailles de poisson. Cette magnifique aiguille fut bnïlée en 1 S66 , comme nous le dirons tout à l'heure, etlaissa

II. 16

242 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

le clocher dans toute la nudité que nous lui voyons encore aujourd'hui.

A l'intérieur de Téglise trois nefs étroites et longues , et les deux semblants de transepts qui touchent au chœur, paraissent à peine suilîre à con tenir la nombreuse population des fidèles qui s'y pressent. La savante complication des nervures sur lesquelles repose la voûte de la nef principale , la grâce et la souplesse des meneaux qui couronnent les fenêtres, accusent, au plus simple examen, la dernière phase de répoc[ue flamboyante, et frappent d'autant plus agréablement les regards que les pi- liers qui soutiennent les voûtes ])résentent moins d'intérètet sont plus insignifiants. Le chœur retrace quelques souvenirs byzantins , plus ou moins rema- niés dans les temps postérieurs ( I ).

Le clocher placé au sud du portail, et dont nous avons donné la descrijition plus haut, avait été ter- miné en 1 a 1 8. La flèche qui le surmontait avait

(1) L'église dp Villcfranclic a ('-lé classée par le Goiivernemont oomnic monumcnl liisloriqiic , et sa restauration confiée à iVL Desjar- (lins , architecte à L_>on , l'un de nos plus habiles inlerprclcs de Tart monumental au moyen-âge.

Dans tout ce que nous avons dil de l'église de Villefranche nous nous sommes étayés des appréciations de M. Peyré, ancien magistrat, auteur d'un Manuel d'archéologie chef-d'œuvre de simplicité . et qui n mis celle science si ardue à hi portée de (oui le monde.

DKS PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 243

coûté, dit-on, quinze années de travail. Sa durée ne fut pas longue , elle fut brûlée en 1566. Quel- ques personnes n'ont vu dans cet incendie que les suites d'une imprudence ; les masses populaires y virent de la malveillance. Quoi qu'il en soit , voici comment on raconte la chose : un habile ouvrier était occupé à réparer des ornements en plomb presque au sommet de la flèche ; il s'était muni d'un fourneau et de tous les instruments nécessaires ; étant descendu pour prendre son repas , il laissa son fourneau allumé, et ne commit personne à sa sur- veillance. Lorsqu'il revint, il s'aperçut que le feu s'était communiqué à la charpente. Epouvanté du désastre qu'il prévoyait et de la responsabilité qui pouvait peser sur lui , il prit la fuite sans donner l'éveil à personne, et on ne s'aperçut de l'incendie que lorsque le mal fut devenu sans remède. Cepen- dant on s'inquiétait de l'ouvrier: quelques personnes assurèrent l'avoir vu fuir hors de la ville. On se mit à sa poursuite et on l'atteignit à Liergues , d'où il fut ramené à Villefranche. Comme le malheureux était huguenot , le peuple l'accusa d'avoir mis le feu par malveillance , et le brûla lui-même , séance te- nante, devant la porte de l'église. Le père Fodéré dit à tort que cette exécution eut lieu en vertu d'un jugement du bailliage ; il n'existe pas trace d'un pa- reil jugement.

A peine l'église de Villefranche fut-elle construite

244 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

que la paroisse y fut transférée. L'ancienne église de Ste-lNIarie-Magdelaine resta comme simple cha- pelle jusqu'en 1 o62, époque elle fut dévastée et ruinée par les Protestants. L'emplacement qu'elle occupait fut alors réuni au cimetière de la ville.

Six prêtres sociétaires furent institués pour le service de la nouvelle église. Le curé prenait deux parts. Entre autres charges, ces prêtres étaient obligés de contribuer à la réparation des fortifications de la ville. Voulant s'affranchir de cet impôt, ils firent un accord avec les échevins le 8 avril 1485, par lequel ils s'engagèrent, moyennant cette libé- ration, à entretenir la tour dite depuis des Prêtres, a la fortifier et à la munir de tout ce qui serait néces- saire à sa défense quand besoin serait, le tout à leurs frais.

Le 31 janvier 1682 l'église de Villefranche fut érigée en collégiale par suite des libéralités de M. Chaillard, curé de la ville, et de M. Noyel, curé de Béligny ; mais le nouveau chapitre ne se trouva pas suffisamment doté, et ambitionna les riches do- maines de l'abbaye de Joug-Dieu. De nombreuses démarches furent faites pour arriver à s'en emparer; mais la résistance fut si vive, qu'il fallut y renoncer. Cependant ce que la volonté des hommes n'avait pu faire, s'opéra plus tard tout naturellement et par la seule force des choses. En 1 687 l'abbaye , dont les biens étaient assez mal administrés , se trouvant

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. ^45

dans l'impossibilité de payer ses dettes, le chapitre reprit son ancien jjrojet, et plus heureux cette fois obtint la réunion tant désirée, sous la condition toutefois de payer les dettes contractées par Joug- Dieu et de créer six canonicats nouveaux pour les religieux de l'abbaye. Cet arrangement ne reçut néanmoins son exécution qu'en 1713, le roi ne s'étant décidé que difficilement à la suppression de l'antique abbaye. Le pape Clément XII donna sa bulle d'approbation le 4 septembre 1 738.

Le chapitre de Villefranche était composé d'un doyen à la nomination du roi, d'un chantre en di- gnité à la nomination de l'archevêque de Lyon , d'un sacristain à la nomination du prieur de Salles, et de onze chanoines à la nomination du chapitre, Une des clauses d'admission était d'être à Ville- franche, ou tout au moins d'en être originaire par sa famille. Ce chapitre eut un certain lustre, et plusieurs de ses membres se firent remarquer par leur esprit et leurs connaissances.

LES CORDICLIKKS.

Nous avons dit, dans la Généalogie historique des sires de Beaujeu, que Guichard III, revenant de Constantinople, alla visiter saint François d'Assise,

246 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

et que. charmé de l'ordre et de la piété qui ré- gnaient dans son monastère , il lui demanda six moines de son ordre pour les établir en Beaujolais^ que, les ayant placés en 1210 en son château de Pouilly, les bons pères eurent quelques démêlés avec le châtelain , ce qui détermina Guichard à les faire transférer à Villefranche en 1216. 11 leur donna un bâtiment ou vieux château qu'il possédait en ce lieu, qui prit le nom de Minorette. Leur couvent s'augmenta bientôt au point de devenir une maison considérable, et passe généralement pour avoir été le premier de cet ordre établi en France.

Le père Fodéré , qui a écrit 1 histoire des cou- vents de son ordre, parlant de celui de ViUefranche, rap})orte une légende qui avait encore cours de son temps. Voici comment il s'exprime : « L'on récite être arrivé jadis une épouvantable vision en ce couvent, laquelle nous ne tenons que par tradition t verbale. Néanmoins le bon père qui m'a donné <■ l'habit la récitoit avec une grande exagération, <■ à savoir: que le père sacristain , s'étantlevé une fois un peu avant le minuit pour attendre l'heure de <■ sonner matines, vint à la cuisine pour y prendre du feu, étant, il entendit une voix qui lisoit <■ au réfectoire avec les mêmes accents et ponctua- c tions (jue le lecteur de la table fait pendant la ré-

< fection : tout soudain il entre dans ce grand réfec-

< toire. il vil un grand nombre de religieux assis

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 247

à table à la manière qu'ils s'y mettent à diner , et entendit que celui qui étoit assis au milieu de la grande table, dessous la cloche, à la place du gar- dien, commanda à ce lecteur de table de chanter à haute voix et répéter trois fois ces mêmes paro- les : Propria çoluntas, rerumproprietas, et nimia <■ mulierum consortia , nos duxerunt ad tartara. < Et tout incontinent qu'il eut fini la troisième ré- <■ pétition, toute cette compagnie disparut. »

Le savant père de Colonia, qui écrivait si pure- ment la langue latine, entendant conter cette légende, s'écria qu'il ne pouvait y croire, attendu que tartara n'était pas le mot propre dans cette circonstance, et que les religieux d'outre-tombe ne l'auraient certai- nement pas employé.

Le monastère des Cordeliers reçut de nombreux bienfaits des sires de Beaujeu, qui y firent cons- truire une chapelle à leur usage, et la dotèrent de 26 ànées de vin annuellement. Léonore de Savoie fut enterrée dans l'église de ce couvent, ainsi que quatre de ses enfants. Le mausolée qui lui fut élevé a subsisté jusqu'en 1 7 9 3, époque il fut démoli. lia communauté, ordinairement composée de dix- huit religieux, n'en comptait plus que cinq en 1 7 89. En 1561 la rivière de Morgon, ayant débordé d'une manière extraordinaire , enleva une partie des bâ- timents du couvent; ils furent relevés en 1604.

248 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

LES CAPUCINS.

L'ordre des Capucins venait d être approuvé par le St-Siége, et déjà leurs communautés s'établissaient dans plusieurs provinces de France. Quelques-uns de ces pères étant venus prêcher à Villefranche , on y goûta leurs sermons, et la fondation d'une maison de cet ordre y fut résolue. Marie de Bourbon-Mont- pensier,dame de Beaujeu, donna deux mille livres, la piété des fidèles fit le reste. Le couvent fut établi dans un des faubourgs, sur la paroisse de Béligny- Les constructions, commencées en 1615, furent achevées en 1619. et l'église fut consacrée par Mgr de Marquemont, archevêque de Lyon. Pendant ce temps , les Pères Capucins résidèrent à l'hôpital de Roncevaux, situé en face de leur nouvel établis- sement. Cette fondation devint très florissante ; on y remarquait, entre autres, la beauté des jardins que beaucoup de curieux allaient visiter. En 1698 la communauté comptait dix-huit religieux; cenombre était r(''(hiit à dix ou 1789.

LES PENITENTS BLANCS.

Celle confrérie a dii son introduction à \ ille- fraiiclioaux l^ères(]apucins,quih» fondèrenteu 1 (î"-! 1

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 'i49

et en rédigèrent les statuts. Son but était l'adoration du St-Sacrement, que chaque confrère était obligé d'accompagner lorsqu'on le portait aux malades. Un article touchant de leurs statuts leur enjoignait de se visiter mutuellement dans leurs maladies, et de faire tous leurs efforts pour éteindre les procès qui pourraient naître entre eux. La chapelle se réunissaient les confrères était située en face des Cordeliers.

LES PENITENTS NOIRS.

Visiter les malades et les pauvres, soulager et consoler les prisonniers , accompagner les criminels qui allaient au supplice et leur rendre les derniers devoirs, tel était le but de la confrérie des Pénitents noirs, fondée à Villefranche en 1 623, sur le modèle de celle qui existait déjà à Lyon. Les confrères portaient dans les processions un crucifix à la main, et étaient revêtus d'un sac noir qui ne laissait voir que les yeux. Les Pénitents blancs portaient le même costume, à la couleur près, qui était blanche.

LES RELIGIEUSES IJRSULINES.

Le 17 avril 1632 les Ursuhnes proposèrent aux

2S0 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

échevins de Villefrancbe dy fonder une maison de leur ordre , prenant l'engagement de faire cet éta- blissement à leurs frais et d'élever gratuitement les filles pauvres de la ville. La proposition fut exami- née, et le 14 novembre suivant il fut arrêté que ces religieuses seraient reçues à l'exclusion de tout autre ordre ayant le même but. Cet accord fut sanctionné par l'archevêque de Lyon, et l'installation eut lieu. La communauté fut composée de trente religieuses.

LES RELIGIEUSES DE LA. VISITATION.

A peine les Ursulines furent-elles établies à Vil- lefrancbe, que les religieuses de la Visitation de Ste- Marie voulurent aussi y avoir une maison de leur ordre. La chose était difficile , les Ursulines ayant seules le droit d'enseigner , aux termes de l'accord fait avec les échevins. Les Ste-Marie cependant ne renoncèrent pas à leur projet ; elles envoyèrent quelques religieuses dans la ville, achetèrent une maison, un jardin, et firent réparer le tout, sans se préoccuper de ce que pourrait dire l'autorité. Un an se passa ainsi sans qu'on apjiortàt aucun trouble à leur existence; mais le 21 août 1633, voulant enfin entrer en exercice, elles demandèrent au con- seil de ville l'autorisation nécessaire. Comme on leur

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 251

objecta et les engagements antérieurs et le peu de besoin qu'avait la ville d'un second établissement d'éducation , elles finirent par déclarer que la reine le voulait et que le lieutenant général au bailliage avait recevoir des ordres en conséquence. Celui- ci ayant été interpellé déclara que telle était en effet la volonté de la reine , et que le roi étant à Lyon l'avait mandé, lui lieutenant-général , pour lui don- ner ses ordres conformes, avec injonction de rece- voir lesdites religieuses sans contredit, et de lui si- gnaler les membres du conseil qui chercheraient à s'y opposer. Personne ne se mit dans ce cas-là, et la permission fut accordée à l'unanimité.

Le couvent des Ste-Marie fut établi près la porte dite des Frères, et joignant les murs de ladite ville. La voûte de l'église , peinte par Dominique Borbo- nio, était d'un assez bel effet. La beauté de ce monas- tère a été fort exagérée par le père de Bussière; il n'offrait en réalité rien de remarquable.

Les religieuses de la Visitation , craignant sans doute d'être inquiétées par la suite, obtinrent en 1659 et 1666 des lettres- patentes confirmatives de leur établissement.

Cette communauté était composée, en 1 698, de soixante religieuses.

2f>2 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

L HOPITAL.

A l'époque Villefranche ne consistait encore qu'en un bourg situé sur la paroisse de Limas, cette ville naissante possédait cependant un hôpital dont les fondateurs nous sont demeurés inconnus ; car nous ne saurions dire s'il dut son existence à la mu- nificence des sires de Beaujeu, ou à la charité des habitants. Nous savons seulement, par quelques titres du trésor de Villefranche, que cet hôpital , destiné principalement à servir de refuge et d'asile aux voyageurs pauvres, était composé de vingt-qua- tre chambres et desservi convenablement. On ne sait trop en quel temps cette maison a été ruinée, ni comment elle a fini.

Guichard III ayant résolu d'agrandir la ville, et la population augmentant rapidement, Sybille de Flandres, femme de ce prince, voulut s'associer à son œuvre et résolut de fonder un hôj)ital digne d'elle et du but qu'elle se proposait : elle s'adressa en conséquence au supérieur de l'hôpital de Ronce- vaux en Navarre, et lui demanda sept religieux de .son ordre pour venir former l'éts^ilissement de Villefranche. Cette demande ayant été accueillie favorablement, les bâtiments de la nouvelle fonda-

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 253

tion furent édifiés avec une certaine magnificence, hors la porte dite de Belleville. Les logements étaient vastes et commodes , et la dotation convenable. L'église, que les frères firent bâtir plus tard, était grande et ornée, et le cimetière qu'on y joignit pou- vait servir non-seulement aux pauvres qui décédaient dans l'hospice , mais encore à la partie de la ville qui s'en trouvait l'approchée. Les religieux eurent le droit d'administrer les sacrements aux paroissiens, de faire les enterrements, les services, etc...., à la charge d'en partager les produits avec l'église de Villefranche. Ceci fut convenu par suite d'un traité passé le lundi après la mi-carème de l'an 1239. Les religieux Augustins eurent la conduite des malades, et furent chargés de donner asile aux voyageurs né- cessiteux. Le nouvel hôpital demeura sous la dépen- dance delà mère-maison deRoncevaux, dont il retint le nom qu'il a toujours conservé.

Le temporel du bien des pauvres fut confié à des recteurs, à peu près sur le même pied sont encore aujourd'hui les biens des hospices. Ces rec- teurs étaient choisis parmi les échevins de la ville , comme on le voit par un acte du 1 5'avril 1 4.56 qui reconnaît le droit qu'avaient lesdits échevins de te- nir leurs assemblées en une chambre réservée à cet effet dans l'intérieur de l'hôpital, chaque fois qu'il serait nécessaire pour le bien de la maison. Les choses demeurèrent ainsi jusqu'en l'année 1 562

254 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

que les Protestants, étant venus à Villefranche , y firent d'horribles dégâts , chassèrent les religieux et les malades , convertirent Thospice en caserne et ruinèrent tout avant de partir. Depuis ce temps, un riche bourgeois nommé Rolin Guichard entreprit de réédifier au même lieu une maison de secours pour les voyageurs ; mais ceux-ci se comportèrent si mal et donnèrent lieu à tant de scandales, qu'on fut obligé de fermer la maison, qui fut démolie plus tard. Ce vaste emplacement devint le cimetière de la ville, et conserve encore le nom de Roncevaux.

Un autre hôpital, dit de la Pêcherie, avait encore existé dans l'intérieur de la ville, mais incommode , mal placé et encore plus mal doté. Les magistrats le supprimèrent, et réunirent le peu de rentes et de droits qui en dépendaient à celui de Roncevaux. Parmi ces droits nous mentionnerons celui de pré- lever les Corées de tous les bestiaux qui s'abattaient dans les boucheries de Villefranche, droit cédé en 1337 à l'hôpital de la Pêcherie par Simon Alby, bourgeois de Lyon, qui le possédait lui-même on ne sait en vertu de quel titre. Vingt-six bouchers de la ville parurent à l'acte de cession.

Après avoir jiossédé de beaux établissements de charité, Villefranche se trouvait donc sans secours pour ses pauvres et ses malades. Les habitants s'en émurent , et l'échevinage résolut d'y pourvoir. La bienfaisance de M. Nicolas Gay, curé de la ville,

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 255

leur en fournit les moyens. Par son testament de 1 ôAS il institua les pauvres ses héritiers universels, sous la condition que ses biens seraient employés à la construction d'un hôpital. L'année suivante vit jeter les premiers fondements de cette belle œuvre, dont les bienfaits devaient apporter tant de soulage- ment à la misère du pays. L'exemple de M. Gay avait réchauffé la charité et le zèle en faveur des pauvres ; aussi , à mesure que les murs s'élevaient , les dons affluaient de toutes parts et chaque famille se faisait un honneur d'y contribuer. L'hôpital acquit enfin un développement et une richesse qu'on n'aurait osé espérer, par suite de l'immense libéralité de M. Guillaume Corlin , sieur de Blazel. Cet homme bienfaisant, après avoir rempli pendant de longues années les fonctions de conseiller du roi élu en l'élection de Beaujolais, institua les pau- vres ses légataires universels par son testament de l'année 1650. Cette succession était considérable, composée de propriétés situées aux portes de la ville, et forme encore aujourd'hui la plus riche partie des biens de l'hôpital.

Toutes les constructions étant achevées , on ré- solut d'appeler à la direction de la maison des sœurs hospitalières de Chalon-sur-Saône. Elles furent ins- tallées à Villefranche le 3 août 1666, au nombre de deux seulement. Mais en 1668 et 1 669 les loge- ments ayant encore reçu une nouvelle extension ,

256 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

le nombre des sœurs fut porté à sept. Depuis lors ce magnifique établissement s'est encore beaucoup accru, tant par suite des legs qu'il a reçus que par les soins admirables des recteurs et des soeurs hospi- talières.

HÔPITAL DES PESTIFÉRÉS.

Villefranche avait été plusieurs fois ravagé par la peste, sans qu'aucune précaution eût été prise con- tre la contagion. Le 24 février 1 522 Guillaume de Ponceton, seigneur de Franchelins, procureur gé- néral de Beaujolais, fit donation à la ville de cer- tains terrains qu'il possédait hors la porte de Fayette, sur la ])aroisse de Béligny , afin d'y établir un hô- pital de pestiférés. Ces terrains furent ceints d'une forte et haute muraille, et les constructions furent placées au centre. La conduite de cette maison fut confiée aux Pères Capucins,quisechargèrentdusoin des malades. Plusieurs fois les habitants de Béligny réclamèrent contre le terrible voisinage qu'on leur avait donné, mais enfin il y eut accord en date de l'année 1537. Plus tard, lorsque la peste cessa de se faire redouter en France, cet hôpital fut démoli et laissa son nom au hameau qui lui a succédé, nommé encore la Quarantaine.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 2Î)7

ADMINISTRATION DE LA VILLE.

LES ECHEVINS.

Il nous serait difficile de préciser à quelle épo- que l'échevinage fut institué à Villefranche. Un titre de 1360, émané d'Antoine de Beaujeu, confirme aux habitants de la ville le droit d'élire leurs éclie- vins et accorde à ceux-ci quelques prérogatives. Tout nous porte à croire que cette institution prit naissance à Villefranche aussitôt que la ville eut acquis une certaine importance. Ce genre de magis- trature municipale était en harmonie parfaite avec les privilèges accordés par les sires de Beaujeu; car, l'élection étant populaire , les habitants avaient soin de faire tomber leurs choix sur les personnes les plus intéressées au maintien de ces garanties de leurs libertés. Aussi devons-nous dire qu'il n'est pas venu à notre connaissance qu'un seul échevin ait jamais manqué à cette mission ; peut-être même poussèrent-ils la susceptibilité, à cet égard , un peu trop loin. Voici comment on procédait à l'élection : le peuple se réunissait par corps de métiers formant huit confréries, savoir: Ste-Anne, St-Sébastien , St- Jacques , St-Honoré , St- Joseph , St-Eloi , St-

n. 17

2S8 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

Crépin et St-Simon. Chaque confrérie nommait un certain nombre de délégués , et ceux-ci procédaient à l'élection des échevins. Cette assemblée avait lieu à l'Hôtel-de- Ville, le dimanche avant la St-Thomas. La pluralité des voix décidait de l'élection. Les nouveaux échevins étaient installés immédiatement. Cet emploi du suffrage universel à deux degrés , et par corps de métiers , donna toujours les meilleurs résultats. Cinq cents ans plus tard, a-t-on trouvé mieux ?

Les échevins étaient au nombre de quatre, et res- taient deux ans en charge. Le renouvellement avait lieu par moitié chaque année. Aussitôt après leur élection ils prêtaient serment entre les mains du lieutenant général au bailliage , et juraient entre autres le maintien des privilèges et franchises de la ville. Ils devaient ensuite se rendre à Lvon et faire serment au roi, ce dont le gouverneur leur donnait acte. Leur pouvoir était assez étendu et reçut quel- quefois temporairement, delà confiance des sires de Beaujeu, une extension qui plaçait ces magistrats au-dessus des premiers corps de la province. Ainsi nous voyons que Jean, duc de Bourbonnais et d Auvergne , ordonna aux échevins de Villefranche de réunir en cette ville les trois états de la province fKtur Jcl itérer, disent les lettres , sur aucunes choses touchant très grandement le bien et utilité du pays de lieaujoJois.

DES PAROISSES DL' BEAUJOLAIS. 259

Leurs attributions embrassaient tout ce qui avait rapport à l'administration de la ville et à l'emploi de ses deniers, ainsi que la nomination des charges dépendant de l'Hôtel -de- Ville , en y comprenant celle de recteur du collège et celles des officiers de la milice bourgeoise. En temps de guerre ou de troubles, eux seuls pouvaient mettre les habitants

sous les armes, leur donner le mot d'ordre, etc

Une de leurs principales fonctions était la répartition des impôts dans la ville, après que le bureau d'élec- tion en avait fixé le chiffre total.

Lorsqu'il se présentait quelque question d'intérêt général pour la province, les échevins convoquaient les officiers des différentes chàtellenies pour en déli- bérer. Après la discussion le vote avait lieu à la plu- ralité des voix, et la décision avait force de loi dans tout le Beaujolais.

LE MAIRE PERPETUEL.

L'office de maire perpétuel fut créé au mois d'août 1692, et réuni le 21 octobre suivant à la charge de lieutenant-général au bailliage. Le premier titulaire fut Noël Mignot de Bussy, qui paya dix mille francs de taxe pour sa réception. Après lui , les deux charges furent sé[)arées. Les fonctions

260 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

de maire perpétuel étaient gratuites, et n'ont ja- mais été bien déterminées. C'était une sorte de superfétation , n'ayant d'autre résultat que d'ajouter un cinquième éclievin inamovible aux quatre qui tenaient leur pouvoir de l'élection. Aussi l'influence du maire fut-elle toujours à peu près nulle à Ville- franche , et sa place considérée comme purement honorifique.

LE GOrVF.UNEUR.

En 1 696 on créa une place de gouverneur de la ville de Villefranche , mais elle fut supprimée en 1 700 , sans qu'il y eût été pourvu. Elle fut créée de nouveaiï le 1 4 août 1 7 1 1 , et unie à la lieutenance générale du bailliage. La taxe en fut réglée à six mille livres. Séparée plus tard, elle devint une siné- ciue et ne fut possédée que par des étrangers.

LES JCGES-CONSILS.

V illefranche posséda pendant assez longtemps un tribunal ayant la connaissance de tout ce qui avait rapport au fait de marchandises. Il fut érigé par lettres-patentes de 1S66, et était pourvu par voie

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 261

d'élection. Cette utile institution ne se maintint pas, et nous ignorons l'époque de sa su])pression.

LA MILICE BOURGEOISE.

La sûreté de la ville était confiée aune milice bour- geoise, dont l'origine remontait à 1614; elle était placée sous l'autorité des échevins, qui seuls avaient droit de la requérir. Composée d'abord de douze compagnies, elle fut réduite à huit en 1687 par une ordonnance du corps de ville qui détermina ses attributions d'une manière plus nette qu'elles ne l'avaient été jusque-là. Les huit compagnies se dis- tinguèrent par la couleur des revers , savoir : blanc, bleu, vert, rouge, violet, jaune , aurore et gris de lin. L'état-major était composé d'un colonel, d'un lieutenant-colonel et d'un capitaine-enseigne , d'un major et d'un capitaine aide-major. La nomination de tous les officiers appartenait aux échevins.

LES JEUX DE LARC ET DE L ARQUEBUSE.

L'exercice des armes formait au moyen-âge la partie la plus essentielle de l'éducation : chacun

262 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

voulait s'y rendre habile, et les rois, pour engager la bourgeoisie à s'y livrer, accordèrent des prix et quelques distinctions à ceux, qui se montraient les plus adroits. Plusieurs ordonnances constatant ce fait sont parvenues jusqu'à nous. Celle de Charles V, de 1 369, défend les jeiLx de hasard et ordonne à ses sujets deux exercer et habiliter enfuit de traits d'arc ou d'arbaleste, et permet d'établir des prix. Telle fut l'origine des Sociétés de l'arc et de l'arque- buse. Villefranche possédait l'une et l'autre, et celui des chevaliers (ils prenaient ce titre) qui avait rem- porté le grand prix était exempt de tailles pour toute l'année. Ces réunions, dans lesquelles noblesse et bourgeoisie se trouvaient confondues, entretenaient parmi les chevaliers une sorte de confraternité fort utile à l'harmonie du pays , et étaient une occasion de plaisirs auxquels toute la ville prenait part. Les différents privilèges accordés à ces deux Sociétés fu- rent confirmés presque à chaque règne, et notam- ment par lettres-patentes du mois de janvier 1 730. Les échevins de Villefranche étaient caj)itaines-nés des deux Sociétés , et dans l'une comme dans l'au- tre tiraient le coup d'honneur, c'est-à-dire le pre- mier.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 263

L ACAUEMIi:.

Vers 1 680 quelques personnes de Ville franche se réunirent en société pour s'occuper de littérature. Les assemblées n'avaient d'abord rien de fixe , mais peu à peu cette société s'accrut et se régularisa. Enfin en 1 716 elle obtint des lettres-patentes qui l'érigèrent en académie, dont Philippe d'Orléans , régent du royaume et seigneur du Beaujolais, se dé- clara le protecteur , titre que ses successeurs en la baronnie ont toujours accepté : elle subsista ainsi jusqu'à la Révolution. C'est à peu près tout ce qu'on peut en dire. L'Académie avait pour emblème une rose de diamants , et pour devise : Mutuo claresci-

mus igne.

LE COLLEGE.

Villefranche possédait un collège qui eut quelque réputation. Pierre Louvet, connu par ses travaux historiques, en était recteur en 1669 et le rendit florissant : cent cinquante élèves y recevaient une instruction solide et variée. Louvet s'étant retiré , le collège fut assez mal administré jusqu'en 1 704,

264 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

époque l'abbé Pélabou, docteur en théologie, en prit la direction , y rétablit Tordre et donna aux études une force et une suite qui rendirent à cet établissement son ancien lustre. D'après le tarif arrêté entre le recteur et les échevins , les élèves externes payaient 30 sous par mois jusqu'en huma- nités et 3 livres pour les classes supérieures.

ABMES DE L\ VILLE.

L'écusson de Villefrancbe portait : de gueules , à une porte de ville d'argent , Jianquèe dune tour de même, maçonnées de sable. Anne de France, veuve de Pierre de Beaujeu et douairière de Beau- jolais , voulant récompenser la fidélité des habitants de la ville, donna pour chef à leurs armoiries , d'a- zur, à trois fleurs de lis d'or rangées et chargées chacune d'un filet ou bâton péri en bande de gueu- les , qui est de Bourbon.

Les lettres de cette concession sont du mois de novembre 1514. Vers 1 600 , et sans qu'on en con- naisse le motif, le chef de Bourbon conserva les fleurs de lis, et on supprima le filet de la brisure.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 265

VILLIE.

Paroisse du diocèse de Mâcon, et de la collation du chapitre de St- Vincent de la même ville. La justice dépendait de la terre de Fontcrenne , située en cette paroisse.

Ce fief de Fontcrenne , nommé anciennement la Butinière , était possédé depuis le xiii^ siècle par la famille de St-Amour. Noble Gérionnet de St- Amour, fils de Geoffroy, en fit l'aveu en 1370. Geoffroy de St-Amour , qui fut évéque de Màcon, renouvela cette formalité en 1413. Il légua ce fief, par son testament du 1 7 septembre 1 430, à noble Jean de Genost, mari de sa nièce Marguerite (1) de St-Amour , et le substitua auxdits nom et armes de St-Amour, par suite de l'extinction de la ligne masculine de sa famille. Claude de Genost de St- Amour , fils de Jean , donna son dénombrement le 14 mars 1439, et, comme le château delà Buti- nière ou Fontcrenne avait été ruiné par les Anglais, Charles , duc de Bourbon , fit don au sieur de Ge-

(1) Marguerite était fille de Giiyonnet de St-Amour et de Jacque- mette Leviste.

266 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

nost de St-Amour, par lettres du 1 4 septembre 1 441 , du droit de guet , garde et réparation que les habitants de Villié devaient au château de Beau- jeu, afin de le mettre à même de réparer le sien. Ponthus de Genost de St-Amour, chevalier, donna son dénombrement en 1502. Jacques de St-Amour acheta des commissaires du duc de Montpensier , le 22 février 1 604 , la justice et tous les droits sei- gneuriaux que ledit duc possédait sur Villié. Cette famille était représentée , en 1 680 , par Antoine de Genost de St-Amour, qui, de son mariage avec Gil- berte de Mile de Morets, n'eut qu une fille nommée Sibille , mariée vers 1690 à noble Jean de Gas- pard, chevalier, seigneur du Sou , qui fut substitué aux nom et armes de St-Amour , et devint , par sa femme, seigneur de Fontcrenne, Villié, etc.... La famille de Gaspard St-Amour posséda cette seigneu- rie jusqu'en 1 780, époque elle passa à M. An- toine-François-Aimé-Marie Mignot de Bussy , che- valier, qui, peu après, la fit ériger en comté.

Note : Bons vins et blés , pa) s maigre et sablonneux. Feux, 218.

VINCENT-DE-BOISSET ( ST-).

Paroisse du diocèse de Màcon , et de la colla- lion du chambrier de Charlieu qui en était curé

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 267

primitif. La justice dépendait du fief de la Mothe, situé en cette paroisse.

La Mothe apj)artenait, en 1441 , à noble Geof- froy de Bec (1), qui en donna le dénombrement la- dite année. Philiberte de Bec, demoiselle, renou- vela cette formalité le 1 6 mars 1 539. Le 9 décem- bre 1603 noble Claude de Bec, seigneur de la Mothe et la Coust , acquit des commissaires du duc de Montpensier la justice de la paroisse de St Vin- cent-de-Boisset, dépendant de la chàtellenie de Fer- reux. Cette seigneurie, appelée dès lors la Mothe-St- Vincent, passa plus tard à la famille Courtin , qui en prit le nom et la possédait encore en 1 789.

En outre de la Mothe, il existait encore deux autres fiefs à St- Vincent , la Coust et Laye.

La Coust fut de tous temps possédé par les sei- gneurs de la Mothe.

Laye appartenait en 1 601 à Pierre de Bussière, qui en donna le dénombrement le 9 janvier de la- dite année. Il fut acquis plus tard par le seigneur de St-Vincent.

Note : Fins et blés , pays fort bon. Feux , 80.

(1) On trouve aussi ce nom écrit Beck, Becq et Bêche. Cette famille avait d'abord été connue sous le nom de Ruilly et de Lagardf.

268 ÉTAT ALPHABÉTIQUE

VINCENT-DE-REINS (ST-).

Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation du chapitre de St-Vincent de la même ville. La dime appartenait partie audit chapitre et partie au curé.

La justice dépendait, pour les trois quarts, du comté de Magny, situé à Cublise (voyez Cublise), le surplus de la justice relevait de Beaujeu et de Chamelet.

Il existait à St-Vincent-de-Reins un fief du nom de Montoux , appartenant à la famille Rollin qui en avait pris le nom. Il passa plus tard à celle de Marchand de Champrenard, et était possédé, sur la fin du siècle dernier, par M. de Valence de Mi- nardière.

Note : Pauvre pays à blc , très montagneux. Feux , 144.

VOUGY.

Paroisse du diocèse de Màcon , et de la collation du célérier de Charlieu qui partageait la dîme avec le curé et le seigneur. La justice dépendait du fief et château du même nom de V^ougy, et avait été démembrée de la chàtellenie de Perreux.

DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS. 269

Le fief de Vougy appartenait très anciennement à la maison de Moles. Antoine de Moles , damoi- seau, en fit l'aveu en 1400. Henri et Méraud, ses enfants, renouvelèrent cette formalité en 1406. Henri de Moles, seigneur de Vougy , mourut sans enfants vers 1 490 , et substitua à ses nom et armes Philippe de Chantemerle , son neveu , fils de sa sœur, en l'instituant son légataire universel (1). Philippe de Chantemerle , chevalier, donna le dé- nombrement de Vougy le 6 mars 1539. Claude de Chantemerle, baron de la Clayette et seigneur de Vougy, acquit des commissaires du duc de Montpensier la justice de la paroisse dudit Vougy. L'acte en fut passé le 1 9 mai 1 604. Quelques an- nées après cette seigneurie passa à la maison de vis, et était possédée en 1668 par Claude de Lévis , baron de Lugny. Elle appartint enfin , dans le courant du siècle dernier, à la famille Michon qui en prit le nom et la fit ériger en comté en 1 766, avec réunion des justices d'Aiguilly, d'Aillaud, Montregnard , Bosvert et les Forges.

Il existait encore dans la paroisse de Vougy un autre fief nommé les Forges, appartenant à la fa- mille de Thélis. Noble Jean de Thélis en fit l'aveu

(1) Les Chantemerle ne prirent jamais le nom de de Moles depnis Philippe.

270 ÉTAT DES PAROISSES DU BEAUJOLAIS.

en 1 400 et 1 401 . Noble Antoine de Thélis, écuyer, en donna le dénombrement le 5 mars 1 539. Ce fief était situé sur l'une et l'autre rive de la Loire ; il a fini par être réuni à Vougy.

Antoine de Chaméiant, écuyer, possédait en 1S39 quelques rentes nobles à Vougy, ainsi qu'à Aiguilly et à Pouilly-sur-Loire.

Note : Blés , fort bon pay s . Feiix, 120.

LISTE GENERALE DES OFUCIERS DU BAILLIAGE DE VILLEFRANCHE.

LISTE GENERALE

DES OFFICIERS DU BAILLIAGE DE V I L L E F R A N C H E.

BAILLIS.

Courand de Concourèse, docteur en droit et bailli de la cour du sire de Beaujeu en 1 296.

Guichard de Chaintré jura les privilèges de Vil- lefranche en qualité de bailli, en 1 331 .

Louis de Franchelins était bailli de Beaujolais en 133S.

Jean de Thélis, sieur de l'Espinasse, en 1 369.

Hugues de Gleteyns, sieur de Cordieu, 1374.

Girard de Ste-Colombe, chevalier, bailli de Beau- jolais, 1376.

Jean Nagu de Varennes , écuyer , pourvu le 1 7

18

274 OFFICIERS DU BAILLIAGE

octobre 1400, par lettres de Louis de Bourbon, aussitôt après sa prise de possession du Beaujolais.

Philippe , seigneur de l'Espinasse, était bailli en 1404.

Philibert, seigneur de Cogny, chevalier, était bailli en 141 o.

Regnaud de la Buxière, chevalier, bailli en 1425.

Cagnon de la Chassagne, seigneur de la Molière, bailli en 1 435 , l'était encore en 1 441 .

Philibert Rosset , sieur d'Arbain , bailli en 1 446.

Gilles, seigneur de St-Priesl et de Vaux, bailli en 1451.

Guillaume de Champlenay, seigneur dePresle, était bailli en 1457.

Jean de Ferrières, écuyer, nommé le 1 7 juillet 1464.

Jean Dumas, chevalier, sieur de l'Isle , conseil- ler et chambellan du duc de Bourbon, nommé en 1476.

Jean de Ferrières, écuyer, sieur de Presle, capi- taine châtelain de Belleperche, fut bailli de Beau- jolais pour la seconde fois en 1 496.

Philibert de la Platière, chevalier, seigneur de

DE VILLEFRANCHE. 275

Bordes , chambellan du duc Pierre de Bourbon , nommé bailli en 1499.

Brémoud de Vitry, sieur d'Alières, était bailli en 1504.

Jacques de Grassay, écuyer, sieur de Diors, con- seiller et chambellan du duc de Bourbon , nommé le 1 8 novembre 1 509.

Jean d'Albon , chevalier , chambellan , seigneur de St-André, nommé en 1 520.

Jacques d'Albon, chevalier, seigneur de St-André, maréchal de France, nommé le 4 janvier 1 549.

Thomas de Gadagne, seigneur de Beauregard, gentilhomme de la chambre du dauphin , 22 octo- bre 1555.

Alexandre de Ponceton , écuyer, seigneur de Franchelins et Laye , gentilhomme de la chambre du roi, nommé le 8 novembre 1573.

Pierre de Ponceton, écuyer, seigneur de Fran- chelins et Laye, succéda à son père en 1575.

Georges de Villeneuve, chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, baron de Joux, seigneur delaNoirie, Sailly et Salornay- sur-Guye, nommé en 1 601 .

Jean de Champier , baron de Juis et de Vaux , nommé en 1 643.

276 OFFICIERS ni BAILLIAGE

Philippe-Charles de Champier , comte de Chigy , bailli en 1 6d8.

Jean-Philippe de Champier succéda à son père, et était bailli en 1670.

Jacques de Camus , comte d'Argigny , nommé le 4juin1685.

Charles -Joseph -Luc de Camus, marquis de Pusignan et comte d'Argigny , succéda à son père en septembre 1714.

Jacques du Sauzey , chevalier, sieur de la Véne- rie, nommé en 1 736.

Alexis Noyel , chevalier , sieur de Belleroche , nommé en 1 745.

Le comte d'Escourtils , nommé en 1 784.

L1F,[TTF.N4NTS GÉNÉRAUX ET JDGES d'aPPEAWX.

Jean de Plaine-Serre , juge de la cour du sire de Beaujeu,en 1 269.

Maître Ruflln . juge de la cour de Beaujeu en 1277.

Cuichard de Thélis, doyen de Beaujeu, était juge d'appeaux en 1283.

DE VILLEFRANCHK. 277

Kstienne de Montgiraud était juge d'appeaux eu 128S.

Guillaume de Pizeys, juge d'appeaux en 12S6.

Robert d'Amanzé, chanoine de Montbrison, était juge d'appeaux de Beaujolais en 1291.

Barthélémy de Scia était juge d'appeaux eu 1304.

François Eurard, en 1307.

Aimond de la Bessée, chantre du chapitre de Beaujeu et jvige d'appeaux de Beaujolais, jura les privilèges de Villefranche en 1331.

Jean de Jô, juge d'appeaux en 1 339.

Jean de Bueil {de Buella), en 1 350.

Guillaume de Montceaux, juge d'appeauxy jura les privilèges de Villefranche en 1 3 7 6, et était encore en fonctions en 1 383.

Etienne de la Grange, en 1 399.

Pierre de Fantachin (Fantachini) , en 1405.

Jean Namy, licencié ès-lois, juge d'appeaux en 1425.

Jean Roux, en 1428.

Guichard delà Bastie, juge d'appeaux en 1446.

Guillaume Hugonnet, en 1464.

278 OFFICIERS DU BAILLIAGE

Jacques de Viry, écuyer, en 1470. Il avait été auparavant procureur général du Beaujolais.

Ennemond Payen , en 1473.

Pierre de St- Romain, en 1478.

Girard de la Bruyère, écuyer, était juge d'appeaux en 1Ô02.

Jean Palmier, en 1 503.

Ponthus de Châles, écuyer, nommé lieutenant général le 28 juillet 1512.

Antoine Bonnet, docteur en droit, était lieute- nant général en 1530.

Claude de Baronnat, écuyer, sieur de Bussy et du Moulin-au-Comte, était lieutenant général en 1536.

Philibert Bonnet, docteur en droit, exerçait en 1544.

Jean de Gaspard, écuyer, sieur du Sou, de Bion- nay et Haute -Clianal, uommé le 6 mars 1554 par lettres données à Fontainebleau.

Etienne de la Roche, écuyer, sieur dudit lieu, avait été lieutenant particulier et fut nommé lieu- tenant général par lettres données à Blois le 28 février 1 589.

Claude Charrelon , sieur de la Ferrière, nommé par lettres données à Paris le 28 aoiit 1 606.

DE VILLEFRANCHE. 279

Jacques Charreton, écuyer, sieur de la Terrière, maître des requêtes, succéda à son père et exerçait en 1 640.

Etienne de Couleurs, seigneur vicomte d'Arnas et Chamburcy, conseiller du roi en ses conseils, nommé lieutenant général au mois de juillet 1642.

François Mignot, écuyer, sieur de Bussy et la Martizière, conseiller du roi en ses conseils, nommé le 6 juillet 1650.

Noël Mignot, écuyer, sieur de Bussy. pourvu en 1679.

Jacques-François-Marie Mignot, écuyer, seigneur de Bussy et la Martizière, nommé le 13 juillet 1714.

François-Noél Mignot, écuyer, seigneur de Bussy, pourvu en 1 741 .

Benoît Jacquet de la Colonge , en 1 748. François-Biaise Guérin de la Colonge, écuyer, lieutenant général nommé en 1770.

Pierre Dulac de Ponchon, sieur de la Pierre, avait été avocat du roi, et fut nommé lieutenant général en 1 789.

280 ■'OFFICIERS DU BAILLIAGE

LIEUTENANTS PARTICDLIERS CIVILS ET CRIMINELS, CRÉÉS EN

1532.

Guillaume Régomier, nommé à la création.

Etienne de la Roche, écuyer, sieur dudit lieu, nommé lieutenant particulier civil et criminel par lettres datées au camp de Ruffec, le 5 mars 1 569.

David Bellet, sieur de Boistrait, nommé le 28 février 1.o89.

François Bellet , écuyer , sieur de Boistrait, suc- céda à David son père, et fut pourvu par lettres datées à Paris le 23 janvier 1618.

Gabriel du Sauzey, écuyer, sieur de la Vénerie et de Charmes, nommé par lettres du I I janvier 1631.

Jacques du Sauzey, écuyer, sieur de la Vénerie, succéda à son père vers 1 665.

François Boltu, écuyer, sieur de St-Fond , en 1707.

Tiiomas Janson , sieur de RofTrav et de la Pilo- nière, nommé en 1 722.

Jacques-André de Roche de Longdiamji . nom- mé en 1 7A9.

DE VILLEFRANCHE. 281

Benoît Vaivolet, en 1766.

Jean-Claude Durand de Vermont, en 1 784.

LIEUTENANTS PARTICULIERS ASSESSEURS, CRÉÉS EN 1584.

César de Rétis , sieur de Marsangue et maître des requêtes, fut pourvu de l'office de lieutenant parti- culier assesseur le 22 juin 1603. Quelques diffi- cultés avaient retardé cette nomination ; il ne put même entrer en charge qu'en 1 60S.

Henri Convers, neveu du précédent, lui suc- céda le 3 août 1 637.

David de Phelines , écuyer , sieur de la Char- tonnière , avait été avocat du roi , et fut pourvu de l'office de lieutenant assesseur le 1 0 novembre 1661.

Pierre de Phelines, écuyer, sieur de la Char- tonnière , succéda à son père en 168f).

Jean de Phelines, écuyer, sieur de Ruyère , fut pourvu en 171 0.

Alexis Noyel , écuyer , sieur de Monternost , nommé en 1 728.

Claude-François Cusin, sieur de Jasseron, pourvu en 1747.

282 OFFICIERS DU BAILLIAGE

Pierre-François Bernigaud de Sercy , écuyer , en 1784.

AVOCATS DU ROI ET DE SON ALTESSE.

Nicolas de la Bessée , avocat du roi et procureur général en Beaujolais en 1486.

Claude Giliquin, avocat du roi et procureur fiscal en 1503.

Guillaume Cariât, docteur en droit, pourvu le 3 février 1S27.

Etienne du Tremblay, écuyer, nommé avocat du roi le 30 septembre 1 ,539.

Michel Gillet, nommé le ]^'' décembre 1555.

Paul Régomier, pourvu par lettres données à Fontaine-le-Comte le 27 mai 1574.

Christophe Fiot, nommé le 1 9 juin 1588.

Alexandre Bottu, écuyer, sieur de la Barmon- dière, pourvu en 1625.

David de Phelines , écuyer, sieur de la Charton- nière, nommé le 20 mai 1650.

Claude de la Roche , écuyer , sieur dudit lieu et de Poncié, conseiller du roi on ses conseils.

DE Vn LEFRANCHE. 283

pourvu de l'office d'avocat du roi le 3 décembre 1661.

Jean-Baptiste de la Roche-Poncié , écuyer, sieur de Bussière, maître des requêtes, succéda à son père en 1710.

Pierre de la Font, sieur de Pougelon, nommé en 1730.

Jean-Baptiste-Philibert MicoUier , pourvu en juil- let 1 740. Il fut ensuite subdélégué de l'intendant.

Philibert Jacquet de Mignones, nommé en 1 759.

Châtelain d'Essertine, en 1 769.

Pierre Dulac de Ponchon , sieur de la Pierre , en 1 787 : ce fut le dernier. Il fut nommé lieutenant général en 1789, et on ne le remplaça pas comme avocat du roi, l'office ayant été supprimé peu après.

PROCUREURS GENERAUX DE BEAUJOLAIS, DEVENUS PLUS TARD PROCUREURS DU ROI.

Hugues de Pizeys , doyen de Beaujeu, procu- reur général de toute la terre de Beaujeu en 1 244.

Ceux qui suivirent Hugues de Pizeys nous sont inconnus jusqu'à :

284 OFFICIERS DU BAILLIAGE

Guicbard Gacier, qui était en charge en 1 376 , et jura les privilèges de Villefranche ladite année.

Jean de Chevrot (Chevroti) , procureur général du sire de Beaujeu en toute sa terre , en 1 41 1 .

Méraud du Bourg , en 1 425. Michel de Rancé , en 1446.

Philippe Sotizon était en exercice eu 1 457. Jacques de Viry , en 1 462.

François de Rimond (Riniondi) , en 1484.

Nicolas de la Bessée, en 1486.

Guillaume de Ponceton , écuyer , sieur de Fran- chelins, exerçait en 1 522 comme procureur général.

Philippe de Ponceton , écuyer , succéda à son père le 3 février 1527. Il prit plus tard la (|ualité de procureur du roi.

Philippe du Crozet , nommé procureur du roi le 1 3 mars 1 551.

François Poget était procureur du roi eu 1 581 .

Antoine Poget, sieur de Jouxtecroc , succéda à son père le 1 6 août 1593.

François Mignot, sieur de Jouxtecroc, succéda à son beau-père le I 3 juillet 1613.

DE VILLEFRANCHE. 285

Laurent Fiot, sieur de Montgré , maître des re- quêtes, exerçait en 1 640.

Laurent Bottu , écuyer, sieur de la Barmondière et de la Fontaine , succéda à son beau-père le 2 7 novembre 1 6S4.

François Bottu, écuyer, sieur de la Barmondière et de Montgré, succéda à son père le 1 4 avril 1 692.

Pierre-François Châtelain d'Essertine , pourvu en 1723.

Benoît Vermorel, nommé en 1 762.

Jacques-André Châtelain de Belleroche , nommé en 1 777. Il exerçait encore en 1 789.

LISTE GENERALE

DFS DIGNITAIRES DU CHAPITRE DE BEAUJEU.

DOYENS.

Le plus ancien dont nous ayons connaissance , est :

Duran, qui siégeait au temps de Bérard , évèque de Màcon , sous le règne de Philippe P"^, vers l'an 1090.

Gauceran, en 1117. Etienne , environ l'an 1150.

Pierre de Thélis, doyen en 1235, fondateur de la chapelle de Ste-Marguerite.

Hugues de Pizeys était doyen en 124-4. Il fut

288 DIGNITAIRES

en même temps procureur général de toute la terre de Beaujolais.

Guichardde Thélis était doyen en 1289.

H. de Maillac, vers l'an 1 300.

Pierre de Thélis II® du nom. qui mourut en 1332.

Jean du Duc fut élu en 1 332.

Pierre de Monceaux, en 1344.

Jean Besson.

Guillaume de Monceaux.

Pierre Baudet était doyen en 1399.

Hugues Baudet, en 1468.

Robert delà Goutte lui succéda, et fonda la cha- pelle de St-Michel au doyenné.

Jean de la Goutte , élu le 1 2 janvier 1 499.

André Gouttard , qui fonda la chapelle de St- Denis.

Claude de Montd'or fut élu vers 1 o30. Nicolas de la Goutte, élu le 7 juin 1 549.

Guillaume Paradin (de Cuiseaux), élu le 29 no- vembre 1554.

Antoine Garil. nommé le 30 juin 1 589, par rési- gnation de Guillaume Paradin qui mourut le 1 8 janvier 1 590.

DU CHAPITRE DE BEAUJEU. 289

Antoine Garil IP du nom , reçu le 1 3 août 1 639, parla résignation de son oncle ; il était encore doyen en 1668.

Ponthus Bessié était doyen en 1750.

Laurent-Pontlius Bessié succéda à son oncle. Ce fut le dernier doyen.

CHANTRES.

Guichard de Verneys.

Aimé de Montgiraud était chantre en 1288.

Jean Gelles, élu la même année et fondateur de la chapelle de St-Nicolas.

Pierre de Thélis était chantre en 1 304.

Guichard d'Allant lui succéda , et était en exer- cice en 1 332.

Vincent de Briendas, en 1387.

Guillaume Gayand, en 1496.

Jean Gayand, élu le 24 décembre 1519.

Jean de la Bessée , le 1 3 novembre 1 523.

II. 19

'-^90 DIGNITAIRES

Charles Gayand, le 23 juin 1 525.

André Charreton fut reçu le 24 juillet 1 544.

Jean de la Varenne, le 30 décembre 1590.

Claude Charreton , reçu en 1591, par démission du précédent.

Hugues Charreton , reçu le 24 décembre 1592, par résignation de Claude Charreton.

Claude de Ponceton, en 1605.

Antoine Carrige, recule 1 0 décembre 1 606, par démission de Claude de Ponceton nommé abbé de Joug-Dieu.

Philibert Carrige, élu en 161 7.

Nicolas du Sardier , reçu en novembre 1 644 , par résignation du précédent.

François du Sardier, reçu le 3 avril 1649, par démission de Nicolas qui rentra dans le monde , n'étant pas encore lié aux ordres.

François Carrige , recule 30 septembre 1 655, par suite de la démission de François du Sardier qui se fit capucin.

Biaise Claret , reçu le 28 mars 1 664, par résigna- tion de François Carrige qui, n'étant pas lié aux ordres , rentra dans le monde et épousa la sœur dudit Biaise Claret.

Jean du Bost était chantre en 1710.

DU CHAPITRE DE BEAUJEU. 291

Jean-François Gayot de la Rajasse était chantre en 1754.

Jacques Varenard était chantre en 1 774, et l'a été jusqu'à la suppression du chapitre.

SACRISTAINS.

Etienne de Montgiraud, sacristain de Beaujeuet juge de la cour de Beaujolais en 1285. Il passa plus tard au chapitre d'Aigueperse , qui venait d'être fondé.

Robert de Tresmont lui succéda vers 1289.

Pierre de Monceaux, sacristain en 1 332.

Bernard de Vaux était sacristain en 1 334.

Pierre Courtin fut sacristain deBeaujeu, et se démit le 6 décembre 1497.

Philippe de Rosset, sieur d'Arbain, lui succéda et fut reçu le 1 6 décembre 1497.

Philippe de Rosset IP du nom succéda à son oncle.

Philippe Gayand.

Pierre Gayand, reçu le 6 octobre 1557, par dé- mission du précédent.

292 DIGNITAIRES DU CHAPITRE DE BEAUJEU.

Thomas Jardin , nommé en septembre 1 58o.

Thomas Mulot , le 9 juin 1 600.

Antoine Pressavin, reçu le 1 6 mai 1639.

La dignité de sacristain fut supprimée vers I 650, et rétablie au siècle dernier.

Jacques Varenard était sacristain en 1 754.

Jean-Marie du Bost était sacristain en 1774.

Antoine Pressavin IP du nom fut le dernier sa- cristain de Beaujeu.

RECHERCHES SUR L'EMPLACEMENT DE LUNNA.

Ce travail a paru pour la première fois en 1844 dans les annales de la Société royale d'agriculture , histoire naturelle et arts utiles de Lyon. Il y eut en outre un tirage à part , aujourd'hui épuisé. En 1847, sur le rapport de M. Walckenaër, l'Institut accorda a cet opuscule une mention honorable sous le n" 5. Nous en publions ici une nouvelle édition entièrement refondue , dans laq\ielle l'auteur s'est efforcé de mettre à proCt les lumières nouvelles qu'il a pu re- cueillir. Le calcul des distances, surtout, a été refait en entier d'une manière plus exacte.

Ce souvenir de l'épotjue romaine, le seul peut-être que le Beaujolais puisse nous offrir, devait naturellement faire partie de l'histoire de ce pays.

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RECHERCHES

SUR L'EMPLACEMENT DE LUNNA

DEUX VOIES ROMAINES

traversant la partie nord du département du Rhône.

PAR M. D'AIGUEPERSE.

Un chemin traversait cette plaine fertile ; l'on voit ces sillons , s'élevait une ville. Hais quel était son nom ? L'antiquaire indécis Le trouverait peut-être en fouillant ses débris.

L'étude et la connaissance de la géographie ancienne, que l'on est convenu d'appeler géographie comparée, ne sont parvenues au point nous les voyons aujourd'hui qu'après de longs et pénibles efforts.

Si , dans l'explication des écrits des anciens , les savants du XVI® et du xvn® siècle déployèrent une érudition qui n'a point encore été siu-passée, on est forcé de reconnaître, d'un autre côté, qu'il lem- manqua un certain esprit de critique , surtout dans les questions de géographie an- cienne. Privés , d'ailleurs , de bonnes cartes , ils étaient

296 RECHERCHES

presque toujours réduits à leurs simples conjectures qui les ont souvent trompés. Sans tenir compte ni des distances , ni de la position des lieux, une ressemblance même éloi- gnée entre le nom ancien et le nom moderne leur suffisait pour décider, par exemple, que Genaburn se retrouvait dans Gien , Bibracte dans Beuvray ou dans Beaune , et No- viodunuin dans Noyon. Nicolas Sanson, géographe du roi, sous Louis XIII et Louis XIV, avait établi une règle dont il ne se départait jamais : c'est que les capitales des diffé- rentes nations gaïUoises étaient toujours et invariablement les mêmes que les capitales des provinces françaises cor- respondantes. D'après ce système, Gergovia n'était autre chose que Clermont-Ferrand ; Braluspanlium, Beauvais, et Uxelloduniim, Caliors. Cette opinion peut paraître sin- gulière, mais la raison qu'il en donne (1) lest encore plus: selon lui, cest faire tort à la réputation de César que de lui faire prendre de misérables bicoques. On voit qu'il compte pour rien les changements que peuvent prodiure quinze à dix-huit siècles. Il eût été facile de lui répondre que Babyloneet Mempliis, ces superbes capitales du monde ancien, sont aujourd'hui moins que des bicoques, puisqu'il n'en reste guère que la place qu'elles ont occupée; et ce- pendant cette circonstance n'a jamais fait fort ni « la ré- putation de Cyriis qui a pris l'une , ni à celle des Pharaons qui ont habité l'autre.

D'Anville est le premier qui ait porté dans l'étude de cette science l'exactitude et la précision auxquelles on est redevable des progrès qu'elle a faits. La géographie mo- derne lui dut beaucoup, la géographie ancienne lui dut encore davantage; de conjecturale qu'elle était, il en fit

(1) Dans son Jdvis au lecteur , à la suite des Commentaires de Cwar traduits par d'Ablancouit , iii-i", 1658.

SL'R LUNNA. 297

presque une science exacte tout était assujetti à des cal- culs rigoui'eux. En suivant la voie qu'il avait ouverte , les géographes modernes n'ont laissé à leurs successeurs que fort peu de chose à faire.

Dans le petit nombre de points encore indécis, il en est un qui appartient au département du Rhône.

Une ville gallo-romaine d'une certaine importance a existé dans notre Beaujolais; mais quel fut son emplace- ment ? Pendant près de trois siècles , cette question , dont la solution eût été si facile si on l'eut examinée sur le ter- rain, a été un sujet de controverse pour les savants qui faisaient de la géographie comparée dans leur cabinet. Habitant le pays, notre position nous a fourni des lumières et des éléments de conviction qui leur ont manqué. Nous en avons profité pour rétabUr ce que nous croyons la vérité.

PREMIERE PARTIE

On sait qu'Agrippa avait fait de Lyon un centre d'où rayonnaient les grandes et belles voies romaines qui tra- versaient la Gaule (1). Une des plus importantes était celle qui suivant, à peu de chose près, la route actuelle de Lyon à Paris par la Bourgogne , la quittait à Auxerre et se diri- geait, par Troyes, Chàlons-sur-Marne , Reims et Amiens, sur Gessoriacum (Boidogne-sur-Mer). Nous n'avons à nous occuper que de la partie comprise entre Lyon et Mâcon.

L'Itinéraire d'Antonin (2) fixe ainsi les stations à partir de Lugdanum :

ASSA PAVLINI

M.

P.

XV.

LEVG.

X.

LVNNA

M.

P.

XV.

LEVG.

X.

MATISCONE

M.

P.

XV.

LEVG.

X.

(1) Lugdunum in medio instar arcis siium est... Eapr opter Agrippa hoc ex loco parti tus est vias. Strabon , lib. iv, in fine.

(2) Antonini Augusti Itinerarium , curante Petro ffesselingio ; in-4°, Amsterdam, 1735.

300 RECHERCHAS

La carte de Peutinger (1) supprime entièrement la sta- tion d'Assa Paulini; elle compte xvi lieues gauloises de Lugdunum à Lunna (2), et xiv de Lunna à Matisco. Ainsi elle diffère considérablement avec l'Itinéraire sur les dis- lances qui séparaient les stations intermédiaires entre Lug- danuni et Matisco, et cependant, chose remarquable, elle s'accorde avec lui sur la distance totale entre ces deux villes, distance qui est de 45 milles romains, soit 30 lieues gauloises. Au milieu de ce conflit , il faut chercher à dé- terminer la position de Lunna; ce sera l'objet de notre travail.

Cette question de géographie offre cette particularité que jamais , peut-être , il n'en exista sur laquelle on ait entassé autant d'erreurs. Les uns , et c'est le plus grand nombre , ne se sont attachés , dans cette recherche , qu'à de pré- tendues analogies de noms : c'est ainsi qu'ils ont cru re- trouver Lunna dans Lurcy sur la rive gauche de la Saône , dans Lugny au-delà de Màcon, voire même dans Beaujeu, nous ne savons par quel motif (3). Ces diverses opinions n'ont pas besoin d'être réfutées. Il faut en dire autant de celle que nous avons trouvée dans un ouvrage récemment

(1) CeUe carte, la seule que les anciens nous aient laissée, doit son nom à Conrad Peutinger, d'Augsbourg, son plus ancien possesseur connu, et qui mourut en 154.7. Elle est aujourd'hui dans la biblio- thèque impériale de Vienne. C'est un assemblage de diverses peaux formant une bande de 2"2 pieds de long sur ^ pied de hauteur (mesure d'Augsbourg). Les noms y sont écrits en caractères lombards. On la croit copiée d'après une carte faite sous Théodosc. D'Amille la cite toujours sous le nom de Table Théodosienne.

(2) Cette carte porte Ludna ; mais comme les noms y sont le plus souvent défigurés , nous préférons la leçon de l'Itinéraire.

(3) Itiner. Anton., p. 359. Note de Wesseling sur Lunna.

SUR LUNNA. 301

publié (1), l'on assure que Villefi-anche, cette ville mo- derne que nous avions crue jusqu'ici fondée par les sires de Beaujeu (2) , est l'ancienne Lunna; et ce qui le prouve évidemment, c'est qu'il existe dans ses environs un village nommé Limas!!! Si cette assertion était vraie, le légion- naire romain, voyageant pédestrement pour rejoindre sa cohorte en garnison dans le nord de la Gaule ou dans la Bretagne , n'eût pas manqué de murmurer contre la sottise de ceux qui auraient fixé les distances de telle sorte qu'après avoir parcouru l'étape d^Assa Panlini (3) à Lunna dans l'espace d'une heure, le malhem-eux piéton aurait été obligé d'en mettre sept le lendemain pour se rendre de Lunna à Matisco (4).

Mais l'opinion la plus généralement adoptée sur ce point, celle qu'on retrouve dans presque tous les ouvrages ayant plus d'un siècle d'existence, et qui s'en sont occupés, c'est que Cluny est l'ancienne Lunna. Josias Sinder (5), un de ceux qui ont le plus contribué à propager cette étrange supposition, va jusqu'à prétendre qu'au lieu de Lunna, il faut lire Clunia dans l'Itinéraire d'Antonin, aussi bien que sur la carte de Peutinger. Ce n'est pas la première fois que nous voyons les commentateurs altérer le texte des ma- nuscrits les plus anciens et les plus authentiques , pour le

(d) Annuaire départemental , Lyon, 1814-.

(2) XoyezMe'moires concernant cequ'i l y a de plus remarquable dans Fillefranche, capitale du Beaujolois; va-k", \ illefranche, 1671, p. 11.

(3) Aujourd'hui Anse. Dans le moyen-âge, son nom était Ansa. De 1025 à 1112, il s'y est tenu six conciles.

(i) Aujourd'hui Mâcon , ville fort ancienne , puisqu'elle existait avant l'arrivée de Jules César dans les Gaules. Il en parle dans ses Commentaires. Elle possédait , sous les Romains , une fabrique de flèches et de dards , Sagittaria.

(5) à Cappel , près Zurich, en 1530 : mort en 1576.

302 RECHERCHES

faire concorder avec leui's opinions. Ainsi, d'après Simler et ses nombreux adhérents, le voyageur se rendant d'Assa Paulini à iValisco, au lieu de suivre cette belle plaine qui borde la Saône, et au travers de laquelle il pouvait prendre son chemin en ligne droite , se serait détourné à gauche pour s'enfoncer dans les montagnes du Beaujolais et du Maçonnais , et, après un immense détour, il serait arrivé à Màcon par le nord-ouest, au lieu d'y entrer par la porte du sud qui fait face à Lyon. Pour tout homme connaissant le pays, cette opinion paraît tellement extravagante, qu'on a peine à comprendi'c comment elle a pu s'accréditer et se soutenir aussi longtemps. Nous croyons cependant pouvoir l'expliquer d'une manière assez naturelle : Cluny se trou- vait place sur une autre voie romaine dont nous parlerons dans un instant, et qui , durant le moyen-àge, parait avoir été la route ordinaire pour les voyageurs allant de Lyon à Paris et réciproquement. Ces derniers trouvant Cluny sur leur chemin, la ressemblance de nom le leur a fait prendre pour Lunna. Celte erreur adoptée par tout le monde (1) a passé pour une vérité incontestable pendant deux siècles, c'est-à-dire jusqu'au moment d'Anville est venu la dé- truire.

Chose incroyable ! aucun géographe avant lui n'avait eu l'idée, pourtant bien simple, de chercher Lunna sur la route de Lyon à iMàcon et non ailleurs. Guidé par son instinct, qui l'a rarement trompé, il avait d'abord adopté la position de

(1) Il faut en excepter le savant Adrien de Valois, qui rejette l'opi- nion de Simler, et paraît incliner pour la position de Belleville : niais il n'ose pas se prononcer, et propose en môme temps Beaujeu qui s'écarte de 13 à li kilomètres à l'ouest de l'ancienne route de Paris. Voyez Hadriani Falesii Notitia Galliarum , p. i8 , verbo y^sa Paulini.

SUR LUNNA. 303

Belleville. Plus tard, dans sa Notice de tancienne Gaule (1), il s'est rétracté, parce que, dit-il, « BelleviUe est trop près « d'Anse et trop loin de Màcon. » Il a reculé l'emplacement de Lunna au nord jusque vers les confins du Beaujolais et du Maçonnais, c'est-à-dire jusqu'à Lancié, commune du dé- partement du Rhône, mais qui autrefois était partagée par la limite des deux provinces. Ainsi d'Anville abandonne sa première opinion, parce qu'il croit trouver dans les distances une différence dont il ne nous fait pas connaître le chiffre , mais que nous verrons bientôt se réduire à rien, et il pro- pose en remplacement un nouveau système qui produirait une bien autre différence , puisqu'elle s'élèverait à plus de 4,500 pas romains, c'est-à-dire à plus de six kilomètres et demi. Pour expliquer une erreur aussi forte de la part d'un homme aussi judicieux, il faut nécessairement supposer qu'il n'a opéré que sur de mauvaises cartes , et que celle de Cassini, qui représente cette partie de la France, n'était pas encore publiée lorsqu'il composa sa Notice de la Gaule. Nous avons même de ce dernier fait une preuve matérielle : la carte de Cassini nous montre la route de Paris telle qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire passant à un kilomètre environ à fouest de BeUeviUe. Or, en 1760, époque fut publiée la Notice de la Gaule, cette route traversait encore BelleviUe , comme nous le verrons dans un instant. La carte n'est donc venue que plus tard.

Si pourtant, par respect poiu* le grand nom de d'Anville, on adoptait son hypothèse, Lunna serait Lancié et l'on ne manquerait pas de trouver quelque analogie entre ces deux noms. Poiu- prouver fantiquité de ce village, on ferait va- loir le beau Tumulus gaulois qu'il possède; on rappelle- rait l'usage si fréquent chez les anciens de placer les tom-

(1) Paris, 1760, in-l», p. 426.

304 RECHERCHES

beaux au long des grandes routes. Mais , hâtons - nous de le dire, cette opinion, inconciliable avec les distances de l'Itinéraire et de la carte de Peutinger, est tout-à-fait inadmissible; elle serait condamnée par d'AnviUe lui-même mieux informé.

Plus heureux que lui, M. Walckenaër (1) a eu à sa dis- position les cartes de Cassini. Mesurant les distances à l'aide du compas, il a trouvé, comme nous l'avions trouvé nous-même avant de connaître son ouvrage , que le niiheu de la distance qui sépare Anse et Màcon tombe précisé- ment à Saint-Jean-d'Ardière , petit village traversé par la route actuelle de Paris et qui possède un beau pont sur l'Ardiére, joUe rivière dont les bords n'ont presque rien à envier à ceux du Lignon. M. Walckenaër s'est borné à placer le nom de Saint-Jean- d'Ardicre à côté de celui de Lunna, sans l'accompagner d'aucune explication sur ses motifs, ce qui nous fait présumer qu'il n'a eu d'autre élé- ment de conviction que la carte de Cassini , et qu'il n'y a point ajouté, comme nous, un examen attentif des loca- lités. En fixant ainsi la position de Liinna, il suppose que l'ancienne voie romaine suivait exactement la même di- rection que la route actuelle , ou , en d'autres termes , que ces deux routes n'en font qu'une. Or, nous allons voir dans un instant que rien n'est moins prouvé. Le contraire nous paraît même établi d'une manière évidente.

Les Mémoires de la Société Edaenne (2) , l'ouvTage le plus récent, à notre connaissance, ce point de géographie se trouve rappelé , le présentent comme encore indécis. Dans la description du pays des Ségusiaves , on lit ces

(i) Géographie ancienne, historique et comparée des Gaules cel- tique et transalpine, 2 vol. in-R», Paris, 18^0. (2) Autun, IS4i, in-8», p. 8 cl 11.

SUR LUNNA. 305

mots : Lunna, lieu entre Assa Paulini et Matixco dont la position n'est pas bien connue. El plus loin : Lunna , lieu à chercher entre Belleville et Beaujeu.

La question reste donc entière. Nous allons tâcher de rassembler quelques éléments à l'aide desquels on pourra la résoudre avec un degré de certitude auquel n'a pu en- core atteindre aucun de ceux qui ont mis en avant les différentes hypothèses que nous avons passées en revue.

Conmiençons par établir le degré de confiance que nous devons accorder à ritinéraire d'Antonin et à la carte de Peulinger. Nous avons vu que le premier divise la distance de Lugdunum à Matîsco en trois parties égales de xv milles romains chacune, soit x lieues gauloises, savoir : de Lug- dunum à Assu Paulini, ^Assa Paulini à Lunna et de Lunna à Matisco. Nous avons déjà une forte présomption en faveur de l'exactitude de ces chiffres, c'est que la distance de Lyon à Anse, de l'aveu de tout le monde l'ancienne Assa Paulini, forme exactement le tiers de la distance totale de Lvon à Màcon.

La carte de Peutinger présente un ordre de choses tout différent; elle supprime la station d'issff, place Lunna à XVI lieues gauloises de Lugdunum, et à xiv de Matisco, c'est-à-dire qu'elle le rapproche de Lugdunum de iv Lieues gauloises, soit vi milles romains. Si l'on adoptait ces der- niers chiffres, il faudrait placer Lunna entre Villefranche et Saint-Georges-de-Reneins, à peu près au lieu nommé les Tournelles de Flandre. Ce serait une nouvelle hypothèse à laquelle personne n'a encore songé, mais qui, à nos yeux, n'aurait d'autre mérite cpie celui de la nouveauté. Cet en- droit ne possède qu'une auberge et deux pavillons de con- struction moderne. On n'y trouve aucun vestige qui puisse faire supposer qu'il y ait jamais existé , non pas une ville , mais même un village. Cette position a d'ailleurs l'incon- vénient de partager d'une manière trop inégale la distance II. 20

306 RECHERCHES

entre Anse et Màcon. Il n'am-ait fallu que deux heures et quart pour venir d'Anse, et de il en aiu-ait fallu près de six pour aller à Màcon II faut donc abandonner la carte de Peutingcr et s'en tenir à l'Itinéraire, dont l'exactitude par- faite dans tout ce que nous connaissons doit nous le faire supposer aussi exact pour la position de Liwna, Y inconnue que nous clicrchons. Ce qui , entre autres motifs , nous porte à croire à l'exactitude de ses cliifires pour cette por- tion de voie romaine, c'est qu'il donne les distances tout à la fois en milles romains et en lieues g.aidoises, et que ces nond>res concordent parfaitement entre eux, c'est-à-dire dans la proportion d'un mille et demi poiu- une lieue gau- loise, proportion sur laquelle tous les géographes sont d'accord (1).

Avant de nous livrer au c;dcul des distances , il est bon de rappeler que le mille romain était composé de mille pas géométriques de cinq pieds romains chacun (2). L'opinion

(1) Ce point est réglé par mi passage d'Ammien MarccUin, liv. xvi, chap. 12 , cl jiar >in autre de Jornandès , de Rébus Geticis , chap. 36. (Voird'AnviUc, préface de sa Notice de l'ancienne Gaule, p. xii etxiii, cl liergier , Histoire des grands chemins de l'empire romain , liv. m, c. XII , n. 9. )

(2) Le pied romain ne valait que 10 pouces 10 lignes et 6,10 de ligne du pied do roi. Dans notre premier travail, nous avions adopté l'évaluation de d'Anville qui fixe à 7i)6 toises, soit 1,473 mètres 47 centimètres, la valeur du mille romain. L'opinion qui porle celle valeur à 760 loises , soil 1,481 mètres 26 ccnlimètres , paraît plus générale- ment adoptée aujourd'hui. Elle l'a été nolannuent par M. \N alckenaër (Histoire d'Horace, t. i''', p. 233). Cette fixation que nous croyons se rapprocher beaucoup de la vérité, et qui surtout donne des résultats d'une exactitude remarquable en l'appliquant .\ la roule doni nous nous occupons, est une moyenne entre les différentes évaliialions données par les savants. Fréret avait adopté le chiffre de 761 toises. Les PP. Riccioli cl Crimaldi , savanis jésuites , en mesurant, par des opérations géométriques faites .sur l'ancienne l'ia ,Emilia qui suit mu-

SUR LUNINA. 307

qui [L-iraît avoir prévalu aujourd'hui fixe la valeur du miUe romain à 760 toises, équivalant à 1,481 mètres 26 centi- mètres. La lieue gauloise était par conséquent de 1,140 toises, soit 2,221 mètres 90 centimètres.

L'Itinéraire d'Antonin, d'accord en cela avecla carte de i^eutinger, porte à 45 milles, soit 30 lieues gauloises, la dis- tance totale de Lvgdiinum à Matisco. Ces 45 milles font 34,200 toises qui , réduites en mesures nouvelles , repré- sentent 66 kilomètres 657 mètres. Le livre de poste publié chaque année par l'administration , compte de Lyon à Màcon 67 idlomètres; mais, comme le relais de la poste aux chevaux de cette dernière viUe est situé à son extré- mité nord, et que la mesure doit être prise au centre de la viUe, nous croyons devoir déduire 500 mètres sur les 67 kilomètres, d'où il suit que la dillerence entre les mesures romaines et les mesures françaises n'est plus que de 157 mètres, ce qui est bien peu de chose siu* une pareille étendue.

D'après l'Itinéraire , que nous adoptons comme base de nos calculs, nous devons trouver la position de Lunna aux deux tiers de la distance de Lyon à Màcon, ou, en d'autres termes, à moitié chemin d'Anse à Màcon. M. Walckenaër, en mesurant sur la carte de Cassini, a trouvé, comme nous, que ce point tombait précisément au pont de l'Ardière ; mais, quelle que soit l'exactitude des cartes de Cassini , une chose les surpasse encore dans ce genre de mérite , ce sont

ligne droite entre Bologne elModène, la dislance de 25 milles romains qui sépare ces deux villes , avaient trouvé que le mille répondait à 766 toises. Voyez Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles- lettres , vol. xrv-, p. 163, 164. Au reste, ces différences ne peuvent influer en rien sur la justesse de nos calculs, puisque nous cherchons Lunna aux deux tiers de la distance de Lyon à Màcon, et que, pour déterminer ce point, nous ne faisons usage que des mesures officielles françaises.

308 RECHERCHES

les mesures officielles prises sur les lieux mêmes par les ingénieurs des ponts et chaussées, et constatées par les bornes kilométriques placées au loni> des grandes routes : aussi nous n'hésitons pas à les préférer.

La distance totale de Lyon à Màcon étant de 66 kilomètres et 500 mètres, le point que nous cherchons doit se trouver à 44,333 mètres de Lyon et à 22,167 de Màcon; mesure sur la route de Paris, au lieu dattciiulrc S;iinl-Jcan-d'Ar- dière, il reste au midi de ce village, et tombe à 166 mètres au nord de la Croisée de Bettevitle, en partant du point d'intersection de la route de Paris et de celle de Beaujcu (1). Or, sur le point aboutissent les 166 mètres, il n'existe absolument aucune trace d'une ancienne ville, ni même d'un village. Persisterait-on à vouloir placer Lunna à Saint- Jean-d'Ardière? mais, oiUro qu'il est trop au nord déplus de 800 mètres, ce petit \ iUage serait dans l'impuissance de nous montrer le moindre vestige d'antiquité attestant que jadis il ait eu plus d'importance qu'aujourd'hui. Si on vou- lait se faire un argument de la direction des chaussées conduisant en ligne droite à Saint-Jean-d'Ardière, nous répondrions que ces chaussées sont d'une date assez ré- cente. La plus ancienne, celle entre Saint-Georges et la Croisée, n'a pas un siècle d'existence, nous en sommes cer- tain. Elle fut construite de 1750 à 1760, sous le ministère de M. Trudaine, à qui la France dut tant de belles routes (2), et dont le nom cependant est à peine connu aujourd'hui.

(1) Il laul remarquer que nos mesures oui M prises en 1844, e"esl- à-dire avant que la roule royale eût été allongée parla rectification qui, pour éviter les hauteurs de Linionest, lui fait eonlourner la montagne. A celte époque, la borne kilométrique n" 44 se trouvait plaeée à 1G7 mètres au midi de la Croisée.

(2) Laerelclle , Histoire de France pendant le dii-liuitienie siècle , livre X.

SUR LDNNA. 30'J

Des vieillards iiuus ont rapporté que chaque village du Beaujolais envoyait, à son tour, ses habitants travailler par corvée à cette chaussée. Quant à celle au nord de Saint- Jean , et qui s'aligne avec la précédente , des renseigne- ments également certains nous ont appris qu'elle fut cons- truite peu d'années après l'autre, et achevée, ainsi que le pont del'Ardière, en 1767.

Ces chaussées étant modernes, rien, dès lors, ne prouve que la voie romaine suivît exactement la même direction que la route actuelle , dans une immense plaine , elle pouvait presque indifleremment appuyer plus ou moins à droite ou à gauche.

Il suit de que , n'ayant pu trouver l'emplacement de Lunna sur la route royale, il faut nécessairement le cher- cher ailleurs.

Après de longues recherches et un examen des plus minu- tieux, nous déclarons que la position de Belleville est la seule qui nous semble réunir toutes les conditions, résoudre toutes les difficultés. Cette petite ville située entre la grande route de Paris et la Saône, à égale distance de l'une et de l'autre, paraît fort ancienne. Ce qui tend à le prouver, c'est qu'on ignore complètement l'époque de sa fondation, tandis que la même incertitude n'existe point à l'égard de Beaujeu et de Villefranche qu'on sait avoir été fondés, dans le moyen-àge, par les siresde Beaujeu. Ses murs d'enceinte en briques, dont il existe encore des restes, et sa belle église, dont le style d'architecture est roman-byzantin, semblent attester qu'elle fut autrefois plus importante qu'aujourd'hui. Elle est coupée en croix par deux larges rues, qui se dirigent de l'est à l'ouest et du nord au sud. La première est empruntée par la route départementale de la Saône à la Loire, ce qui la rend très animée. La seconde, beaucoup plus tranquille , semble pourtant annoncer qu'à une époque peu éloignée une grande route la suivait éga-

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lenient. En eftet, des documents authentiques et les sou- venirs de quelques vieillards nous apprennent que la route de Paris y passait encore en 1765. L'extrcniité nord de cette rue se nomme toujours la Porte de Mdcon, l'extrémité sud, /a Porte de Villefranche.

Mais ce cjui surtout révèle, d'une manière invincible, l'existence d'une ville gallo-romaine sur les ruines de laquelle repose Belleville, ce sont les divers débris et objets d'antiquités, tels que poteries, mosaïques, statuettes et mé- dailles, qu'on Irouve assez frécpienunent , suit dans l'inté- rieur de la ville moderne, soit en dehors et notamment au hameau de la Communderie situé au nord, ainsi qu'à celui ôHAiguerande situé au midi. La présence de ces antiquités liors de l'enceinte actuelle semble prouver que f.unna était plus considérable que Belleville, et surtout plus allongée du midi au nord. En efl'et, Villefranche ni Beaujeu n'existant pas sous les Romains, Lunna devait naturellement être la capitale de ce petit pays si riche et si fertile dans la partie qui avoisine la Saône. Placée tout à la fois sur une grande voie romaine et presque aux bords de cette rivière, son commerce ne pouvait manquer d'être florissant.

Tout concourt donc à établir que Belleville occupe la place d'une ville ancienne ([ui ne peut être que /-«/!««; mais son nom tout moderne a du dcniulorles antiquaires, qui n'y trouvaient aucune analogie avec celui de la viUe romaine.

Quant à sa distance de Lyon et de Màcon, Belleville rera- plil mieux ([ue nul autre endroit les conditions posées par l'Itinéraire d'Antonin. Rien de plus facile que tfy faire pas- ser la voie romaine , puisque , sous Louis XV, la route de Paris y passait encore. Nous venons de voir que Lunna doit se trouver à 4-5,3.3.3 mètres de Lyon et à 22,107 de Màcon , et que ce point mesuré sur la route ;ictuelle de Paris, qui doit être, à peu de chose près, parallèle à l'an- cienne voie romaiiif. l(tnil>r à ItKi iiièlres au nord de la

SUR LUNNA. 31 I

Croisée ; or, comme la Croisée est à peu près à la Jiauteur du centre de Belleville , il en résulte que si les 44,333 mètres dépassent son centre de 166 mètres environ, ils sont loin de dépasser son enceinte septentrionale actuelle. Celte légère difi'érence, à laquelle d'Anville ne se fût pas même arrêté , s'explique d'ailleurs d'une manière très naturelle. La route royale de Lyon à Màcon , sur la- quelle nous avons mesiu"é les distances, contient, dans la partie qui s'étend de Lyon jusqu'à la liauteiu" de Belleville, des chaussées modernes sur une longueur assez considé- rable. Ces chaussées faites sous Louis XV se trouvent sur- tout dans la plaine d'Anse , entre cette dernière ville et le village des Chères et entre Saint-Georges et la Croisée. On conçoit facilement que la voie romaine, forcée à des détours pour éviter les débordements de la Saône , devait être plus longue de Lugdimum à Lunna que la route royale actuelle. Ces chaussées tirées en ligne droite ont évi- demment raccourcir la distance, et, en appliquant à la route moderne les mesures de l'Itinéraire , elles devaient néces- sairement donner un excédant qui , du reste , s'est trouvé bien faible.

D'après ces explications, le point cherché tombe à peu près au centre de Belleville ; dès lors le problème se trouve complètement résolu.

Pour fortifier encore nos éléments de conviction, ajoutons que , dans un rayon de plus d'une lieue autour de Belle- ville, on chercherait vainement un lieu qui offiit la moindre trace d'antiquité, ou qui, par sa position, put prétendre oc- cuper l'emplacement de Lunna : Belleville seule remplit toutes les conditions d'antiquité et de distance.

Si nous ne nous laissons pas abuser par le faible qu'on a toujours pour son opinion, quand on croit avoir découvert la vérité, il nous semble que nos preuves ont acquis l'évi-

312 RECHERCHES

dence d'une démonstration niatliéniatique (1). Notre con- viction est d'autant plus profonde, qu'elle ne s'est produite qu'à la suite d'un examen attentif des localités et d'un calcul rigoureux des distances. En commençant notre tra- vail, nous n'avions point, comme il arrive trop souvent, d'opinion arrêtée; et même, si nous avions été obligé d'en exjjrimer une, elle eût été probablement toute différente de celle d'aujourd'hui. Il est difficile, en effet, de se soustraire à l'influence qu'exercent des noms tels que ceux des d' An- ville et des Walckenaër.

Au reste, nous n'avons point la prétention d'avoir émis une idée que personne n'ait eue avant nous. Loin d'être nouvelle, cette idée est, au contraire , fort ancienne. Bien que les savants ne l'eussent point adoptée, elle s'est con- servée dans nos chroniques locales, mais surtout dans les traditions du pays.

Guillaume Paradin (2) , historien du xvi* siècle et doyen du chapitre de Beaujeu , s'exprime ainsi : liellevilte en Beaujolais, sus la riuiere de Saône, que les anli(jucs nom- moyenl Luna ou Lunnu, corne il appert par f Itinéraire et Voyager de l'Empereur Antonin. Jacqiies Severt, que l'on peut compter au nombre des chroniqueurs de notre pro-

(1) M. Walckenaër, le d'Anvillc de notre époque , a fait à l'auteur de ce travail l'iionneur de lui dire qu'il regardait la quc>tion comme dé/initiveiiifiit jugée, en ajoutant ces paroles cgalcuieiit honorables pour lui cl pour celui à qui elles s'adressaient : « Vous avez très bien <( fait de réfuter l'opinion que j'avais émise: il est bien évident qu'étant " sur le terrain, ^ous avez y trouver des lumières que mes cartes " n'ont pu me fournir. « Sa haute impartialité ne s'est point arrêtée là, et c'est sur son rapport que l'Institut a décerné une mention hono- rable à cet opuscule.

(2) Mémoires de Vhhioire de Lyon , in-fol. Lyon, 1575, p. 407.

SUR LUNNA. 31 3

vince, parle de Bellcville en ces termes (1) : Belle-Villa'i quœ anliquis Lunna vocitahatur. Dans un autre de ses ou- vrages (2) il est encore plus explicite : Lunna, sic olim vocitala ut ex provinciarum Itinerario Antonini impera- toris munifeslum est, vulgo Bella-Villa, Araris porlus.

Mais c'est principalement dans les souvenirs des habi- tants de BclleviUe que cette tradition s'était perpétuée d'une manière remarquable. Nous en avons une preuve assez sin- gulière qui mérite d'èlre rapportée. Dans ces joiu^s néfastes Lyon se nommait Commune - Affranchie , Saint- Denis Franciade, et Saint-Pierre-le-Moutier Brutus-le-Magnanime , Belleville crut devoir aussi changer de nom. Un arrêté pris parle Conseil général de la commune, le 5 pluviôse an II, adopta celui de Belluna, attendu, est-il dit, que la commune se nommait anciennement Lunna. Cet arrêté, envoyé à la Convention, qui négligea de le sanctionner, n'eut point de suite; mais, en fondant ainsi l'ancien nom romain avec le nom moderne, il constate d'une manière évidente l'opinion traditionnelle des habitants de Belleville siu- l'antiquité de leur patrie (3).

(1) Chronologia histnrica , etc. , de Maiisconensibus Episcopis. Êyon, 1607, in-4», p. 202.

(2)Z>e Orbis Catoptrici principiis. In-l", Paris, 1598, p. 25.

(3) Nous devons beaucoup de renseignements utiles au zèle éclairé et à l'obligeance de M. l'abbé Chambeyron, ancien vicaire de Belle-, ville , aujourd'hui l'un des vicaires de la catliédrale de Lyon. 11 a re- cueilli une foule de documents précieux pour l'histoire du Beaujolais , et surtout de Belleville. Il serait bien à désirer, dans l'intérêt de la science , qu'il publiât le fruit de ses savantes recherches.

M. Valentin Smith , conseiller à la Cour d'appel de Lyon , au- teur d'uu travail sur les Insubres des bords de la Saune , travail inséré dans la Revue du Lyonnais , nous communique une re- martjue importante qui , naturellement , ti-ouvc ici sa place. Selon Tite-Live (1), cette peuplade gauloise, qui Avisait partie de la nation des Eduens , était allée , avec plusieurs autres na- tions celtiques , s'établir dans le nord de l'Italie. D'Anville (2) a déjà remarqué l'identité de nom entre le Mediolanum qu'ils fondèrent dans la Gaule Cisalpine , et celui que nous retrou- vons comme station entre fMgdimum et Rodumna , dans le pays des Ségusiaves, clients des Eduens. La même identité existe entre Lnnna des Lords de la Saône et son homonyme des Lords de la Macra, que son port a rendu célèLre (^3). Doit-on ne voir, dans cette particularité, que l'effet du hasard? n'est-il pas plus naturel de l'atti-ibucr au désir que les Insubres ont éprouver de conserver un souvenir de leur pays ?

(I) Lib. T, c. 34.

(3) Notice il» la Gaule, p. 38!I.

(3) On connail ce vers il'Ennius :

Ltinaï portum , esl opertv cognoscere , cives. C'est aujourd'hui le port de la Speiiia , dont le génie de Napoléon voulait U\\w le plus beuu port de la Méditerranée.

SECONDE PARTIE.

A côté de cette grande voie romaine qui vient de nous occuper, il en existait une autre qui s'embranchait sur la voie principale. C'était une de ces routes secondaires que les itinéraires désignent sous le nom de Compcndium (1). EUe avait, en effet, l'avantage de se rendre à Autun par une ligne beaucoup plus directe, en traversant les montagnes du Beaujolais et du Maçonnais. Son point de départ était précisément Lunna. Cette ancienne route subsiste encore; en sortant de Belleville, elle porte le nom de chemin ferré, se dirige au nord-ouest , traverse à Saint-Jean-d'Ardière la route de Paris, poiu-suit son cours sans interruption sm- les communes de Villié, Avenas et Ouroux, d'où elle se dirige, par Saint-Jacques-des- Arrêts, GermoUe, Tramayes et Saint- Point (2) , sur Cluny, et de sur Autun. Elle est connue dans le Beaujolais sous les noms de chemin ferré ou de chemin des Romains. Nous l'avons vue citée sous ce der-

(1) LiUéralemenl un chemin abrégé.

(2) Lieu immortalisé par la demeure d'un grand poète.

316 RECHERCHES

nier nom dans des titres fort anciens. Outre ces deux noms attestant son origine , elle conserve encore à l'appui de son antiquité quelques restes de pavé , particularité qu'elle ne partage avec aucun autre chemin du pays. On peut ajouter que la manière intelligente dont elle est tracée empêche de la confondre avec les chemins vicinaux , dont la direction accuse l'absence de toute espèce de combinaison.

On nous objectera peut-être que ni l'Itinéraire d'Autonin, ni la carte de Peutinger ne font mention de cette route; mais on ne peut rien en conclure. D'Anvillc a constaté l'existence d'un grand nombre de voies romaines qui se trouvent dans le même cas.

L'avantage qu'avait cette route d'être plus courte, la fit préférer dans le moyen-âge par les voyageurs allant de Paris à Lyon et réciproquement. Dans un temps l'état des grands chemins rendait presque impossible l'usage des voitures, il n'y avait que deux manières de voyager, les riches à cheval et les pauvres à pied. Dans ces deux cas, on prend toujours de préférence le chemin le plus coiu-t, même au travers des montagnes , et l'on délaisse celui de la plaine, lorsqu'il est le plus long. Aujourd'hui c'est tout le contraire , mais notre manière de voyager est bien cUIÏ'érente.

Peut-être on nous demandera d'après ([uelles preuves nous avançons que cette route était la plus fréquentée dans le moyen-âge. Nous pouvons en rapporter dciLx assez re- marquables. La première nous est fournie par le monument si connu sous le nom iVAulel d'Aoenas, qui rappelle l'of- frande d'une église faite à saint Vincent par un roi de France qu'on a cru être Louis-lc-Débonnaire, mais qui pa- rait plutôt être saint Louis. L'inscription donne une date (12 juillet) qui doit être celle du passage de ce prince. Conmicnt croire qu'un roi de France serait allé chercher

SUR LUNNA. 31 7

un misérable village perdu dans les montagnes, si la grande route ne l'y avait conduit tout naturellement?

Nous trouvons la seconde preuve dans le Journal de Guillaume Paradin (1). 11 nous apprend que François de Mandelot , gouverneur de Lyon sous Charles IX , revenant de la court, avait couché à Ouroux, d'où, en suivant tou- jours la même route, il était allé, le lendemain, dîner au château de \ Ecluse situé au bord de cette ancienne voie romaine, à un kilomètre environ au nord de BeUeville, et de s'était rendu au gile à Villcfranche. Ceci se passait en octobre 1573.

Ce n'est que bien plus tard , et lorsque l'usage des voi- tures a prévalu, qu'on a préféré la route par Màcon et Cha- lon, et que l'autre s'est trouvée abandonnée. Aujourd'hui il est question d'en faire un chemin de grande communi- cation ; mais , en attendant que ce projet s'accomplisse , Avenas ne voit plus, depuis longtemps, les rois ni les gou- verneurs traverser son maigre et sauvage territoire.

(1) Inséré clans la Revue ilii Lyonnais, août 1857. L'auteur de cet article possède le manusciit autographe de ce journal.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

ARMORîAL DU BEAUJOLAIS.

AGNIEL, seigneur de Chenelettc.

Coupé, an 1 d'azur à 5 étoiles d'argent, iTi faspe , surmontées d'un soleil d'or: au '2 d'or , au mouton passant d'azur.

AGNOT, seigneur de Champre- nard.

De gueules , à 2 épées à l'antique d'or, posées en sautoir; sur le tout à l'écusson de sable à la fasee d'argent.

21

ARMORIAI. Dl BEAUJOLAIS.

D'AIGUEPERSE , a donné des tna- iïistrats distiniiués à la prévôté do Bcaujeu.

Do sabk- , à 5 fasccs ondées d'or , accoinpagnî'es de roses d'argent , 2 en i-licf . 1 en pointe.

D'ALBON , seigneur de la Forêts.

Ecartelé au 1 et 4 de sable , à la croix d'or: au 2 cl 3 d'or, au dauphin vif d'azur, langue, Larbé, crê et oreille de gueules: l'écu sommé d'une couronne à lanliqiie. Devise : A crucf. Victoria.

D'AMANZE, seigneur d'Arcinges.

De gueules, à coquilles d'or, posées 2 rn <-hcf el I en pointe.

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D'APCHON, seigneur de Monlre- nard.

D'or, semé <le fleurs de lis d'azur.

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ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 323

D'ARCY, seigneur d'Ailly et de Vandranges.

De faucilles , à 5 ares d'argent posés en tascc.

D'ARCY, seigneur de Coutouvre , Boyer et Lavai'enne.

D'azur, à 6 bcsants d'or, posés 5, 2 cl I.

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M_X_it

D'AROD , seigneur de Montmelas, Pierrefilant, etc.

D'or , à l fasce componnée de gueules ol de vair de 3 tires, surmontée de ô étoiles d'azur en fasce. Devise : Sans rien

FEINDRE.

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D'ARS, seigneur du Bost. Pallé d'or et d'azur, de 6 pièces.

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AK.MOKIAI. Dl BEAIJOI.AIS.

DE L'ARTUISIE, seigneur de V lière.».

D'or , .i !> pals de gueules.

%^ iiJll

ARTHEAUD DE VIRY, seigneur de Clavejson.

De gueules , au lion d'argent , armé de s;il>le : à la fasce de sable brochant sur le tout.

ATHIAUD do Montchanin , sei- unour du Pcray.

Do ^'iii'ule>. à ô lions rt"or passant . l'un sur l'autre.

AUBAILLE, seiirneur de Laissus.

AKMOKIAI, Dl ItKAlJOLAIS.

325

D'AUMONT-ROCHEBARON, sei- gneur de Cenvcs.

D'argent , an chevron de gueules , ac- compagné de 7 nierlettes de môme , 4 en chef et 3 en ])ointe. Cimier : un aigle. Devise : Uni militât astro.

AUSTREIN, seigneur de Morland.

D'azur , au chevron d'or , accompagné en chef de 2 colombes d'argent , et en pointe d'un poisson ailé d'or.

D'AUXERRE, seigneur de Roche- fort.

De gueules , l\ la h-.tiuh- d'or.

DE BAILLY , seigneur de Linias- sous-Chanielet.

D'or, à une fasce ondée d'azur, à un tourteau de même en chef , chargé d'une étoile d'or.

326

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE BALAND, seigneur d'Amas.

D'azur, à une bande d'or, chargée d'une lance de gueules armée d'argent.

BALARIN.

D'azur, au chevron d'argent, au chef d'or.

DE LA BALME, seigneur de Loii- gcval.

De gueules, à 3 pals d'or, à la haiulc de sahic brochant sur le tout.

BARJOT, seigneur du Sauzey.

D'azur , au grilTon d'or, accompagné d'une étoile de niénu' au l"' canton du chef.

Ah.MOKIAL DL liliAUJOLAIS.

327

DE BARONNAT, seigneur de Bussy.

D"or, à 3 guiilons d'azur rangés en puis , au chef de gueules , chargé d'un 1 11)11 léopai'dé d'argent. Devise : Vertu a

l.'llONNEUll (lllDK.

DE LA BASTIE, lieutenanl-géiiéral

U'argcnl, à une croix ancrée de gucu-

DE BATAILLE , seigneur de Bu- tai%.

D'argent, à 3 flauimes de gueules mou- vantes de la pointe de l'écu. Devise : Ex

IIKI.I.O VK\.

BAUDET, seigneur de Boistrait.

D'azur, à 3 fleurs de lis d'argent 2 et 1; au chef d'or, au lion passant de gueules, armé et lanipassé d'argent.

328

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE BAYARD, seigneur deConibe- Robert.

D'azur , au chevron d'or , accompagné de 3 étoiles du même, 2 et 1.

DE LA BEAUBERARD DE MA- CLAS , seigneur de la Vennerie.

D'azur, à la bande d'iieiiiiiue : écartelé de gueules, à 3 étoiles d'or, 2 et 1.

BEAUDESSON , seigneur de la Fo- rêts.

BEAUJEU, sires el harmis de Beaii- jcii, |iriiic('s (le Dombes.

l)'or, au lion de sal)lc armé el lainpassé de gueules, au land)el à 5 pendants de gueules brochant. Devise : I'ort. fchit. ("ri de "-ucire : 1'"l\M)»k,s.

ar:\i()riai, du heaujolais.

32<J

BEAUPOIL DE ST-AULAIRE , sei- iges

gneiu" d'Arcinaes.

De gueules, à ô couples de cliieiis d";ii geut en pals , 2 et 1.

DE BEC, alias DE BECK , seigneur de la Bussière.

D"argent, à l'aigle à 2 lôtes de sable, membréc el becquée de gueules.

BELLET , seigneur de Boistrait.

D'azur , à la bande d"or, chargée d'une aigle de sable.

BÉRAUD, seigneur de Ressein.

D'azur , à .5 molettes d'éperons d'or , au chef de gueules , chargé d'un lion léopardé d'argcnl.

330

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

BERGIRON, seigneur de Foiite- nailles.

D"azui' , à la fasc-c d'or , l'hargée de 3 lièfles de sable, acCDiupagnéc en ehef d'un phénix sur son immortalité d"or , et en pointe d'un croissant de même.

BERNARD DE LA VERNETTE , seisiueur de Gorze.

De gueules, à la bande d'or, chargée de ô étoiles d'azur et accompagnée en chef d'au corucl d"or lié de pourpre.

BERNIGAUD DE SERCY, lieule- uaul assessciir.

D'azur, au cIum roii d'or, accompagné en pointe d'un arbre terrassé sur lequel est perché tm oiseau , et en chef de deux roses . le tout d'or.

DE BERTHET, seigneur de Gorze.

D'azur, à 5 épis de lilc d'or, en pals.

ARMOKIAL DU 15E VL'JOLAIS.

BERTIN DU VILLARS.

331

D'azur, à '2 épées d'argent, la garde d'or , passées en sautoir , aecouipagnées en pointe d'une gerbe d'or lice de gueules.

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BERTUCAT, maître des eaux et forêts.

J)'or , à la croix de gueules .

DE LA BESSÈE, seigneur de Bra- meloup.

Fascé de gueules et d'argent , de S pièces , au lion du second émail , bro- chant.

BESSIÉ , seigneur de Montauzaii.

D'azur , à la bande d'argent , chargée de 5 étoiles de sable.

332

AIUIOKIAL DU BKALJOLAÎS.

BISSUEL DE ST-VICTOR, seigneur de Thizj-.

D'argent , à '2 chevrons de sal)le , ac- eonipagnés en pointe d"un croissant de même , au dicf d"azur chargL- de 3 étoiles d"or.

DE BLOSSET,seii>ueur(Ie Martbo-

Pallé d"or et d'azur, de C pièces, au chef de gueules chargé d'une fascc vivrée d'argent.

DE BLOT DE CHAUVIGNY, sei- gneur (lu Re\ .

D'argent, à 5 losanges de gueules mis (Il fascc , au huuhcl de sable , à 4 pen- dants.

BONNE DE LESDIGUIERES, sei- j^iu'ur (le Lafarge.

De gueuh-s, au lion d'or, au chef COUSU d'azur chargé de ô roses d'argent. 1'" dc- \ ise : Nnni. rsisi a Ndmine. *i"'" de> ise : IIa-

IIK.T l'Kll VMI.nU S Vr.PKs.

AKMOUIAL DU lîKAlJJOJ.AIS.

333

DE BOSC ou DE BOSCO, seigneur de Pesselaj .

De ^uciilfs, à une croix rcliiqiiclt^.- «lîiifçeiil et de sable de ô tiailj, eantoiniéc de 1 lions d'or, lanipassés d'azur.

BONNET, lieutenant-général.

D'azur, à une éloile d'argent, au tliel' «le sable, ebarf!;é de 5 heaumes ou casques Srillés d'arirenl.

DES BORDES, seigneur de Tres- chin.

Fascé d'or cl d'azur, à la bande de gueules brochant.

BOTTU DE LA BARMONDIERE, seigneur de Monlgré, iMarzé, etc.

D'azur , au chevron d'or , accoQipagné en poinle d'un lion du intime, au chel' d'or.

334

VRMORIAL 1)1 BEAUJOLAIS.

BOUJOT , seigneur de Bataillv.

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BOULARD DE GATELLIER , sei- gneur de Ruyère.

D'azur . au créquior d"ar{j;enl . fouillé d'or , au chef cousu de gueules , chargé de n besants d'or.

BOURBON-.MONTPENSIER , sires et barons de Beaujolais, princes (le Dombcs.

De France, à la colice de gueules en

li.inde.

BOURBON-ORLEANS, sires et ba- rons (le Beaujolais.

De l'runco . au landicl :'i r> pendants d'arficnl.

'\RMORIAL DU BEAUJOLAIS. 33f)

BOURBON, sei-ii.Mir ûv Liniiis.

Dr (gueules , à iimc Inscc d'argent , aceoinpagnée en clicC de 2 roses d'or, el en pointe d'inie tige de eliardon de niCme.

DE BOURCK, soif-ncur de la Ri- i|,audicre.

C.oujié au l""' d'or, au 'i""' d'hermine, à la croix de gueules cantonnée de 4 croissants d'or. Devise : A i;kiice salus.

DU BOURG, seigneur de Trézette.

De gueules , à la bande d'or, accompa- gnée de 2 besants du même , un en chef el l'autre eu pointe. Devise : Virtiite

DUCE.

BOURLIER d'AiUv.

D'AILLY

D'argent, au chevron de gueules, ac- l'ompagiic en pointe d'un chien passant de sable: an chef d'a/.ur . chargé d'un soleil d'or.

336

AiniOHlAI. PL RKAl'JOLAIS.

BOYER DE RUFFEY, seigneur de Trades. .

D'or. ;iu iluMioii «liiziir . îu-runipagiir de ô laiiiK's lie l'IK'I''*"'' - i"' !•

BRAC DE LA PERRIERE, seigneur (le la Perrière et de la Pilonière.

D'arRc-nt. à ô bandes d'azur.

DE BRIENNE, seigneur de Cba- meyré.

D'azur , au lion d'or , billelo de mOnic.

DE BROSSES, seigneur d'Escrots et de Chevagny.

lù'arlclc au 1 et 't d'arpcnl . à un cerf franohissani de fjupulcs: au "i cl ~t d'a/iii-. à 3 brosses d'or , 'i el I .

ARMORIAL Di; BEAUJOLAIS.

337

DE LA BRUYÈRE, iieutenant-géné. rai.

D'azur, à deux tiges de bruyères mises en chevron d'or , accompagnées en clief de 2 molettes d'or et en pointe d'un crois- sant d'hermine.

DE BUEIL (DE BUELLA), lieutenant-

Ti

ipnoral.

D'azur, au croissant montant d'argent, accompagné de 6 croix recroisetées au l)ied fiché d'or.

BURON, seigneiu- de la Pinay.

D'azur, au chevron d'argent, accom- pagné de 3 pigeons du même.

BURTIN DE VAURION, seigneur de Chamelet.

D'argent, à un Neptune assis sur un rocher à dextre et la mer devant hii , le tont au naturel ; à une divise de gueules en are, séparant le chef d'azur à 3 étoiles d'argent.

22

338

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE BUSSIERE, seigneur de Laye-St- V'iiicent.

D'azur, au chevi'on d'or, accompagné en chef de 2 étoiles de même et en pointe d"un croissant d'argent.

DE BUSSIERE, seigneur du Chàte- h.rd.

Coupé au 1 d'argent , au lion issant de fjuculcs : au '2 de sinoplc plein.

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BUTTY, seigneur du Pas.

De gueules , à la bande senestrée d'une croiselle et adcxlrée de deux losanges , le tout d'or : ati chef cousu d'azur , à 2 étoiles d'argent.

DE LA BUXIERE, bailli de Beaujo- lais.

De gueules, à une fasec d'argent char- gée de ô aiglcttcs d'azur.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 339

DE CAMUS, seigneur d'Argigny.

D'azur , à ô étoiles d'argent , au crois- sant d'or en abîme.

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CARLAT, avocat du roi.

De gueules , au lion léopardé d'or.

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DE CARNAZET, seigneur de Milly.

Fascé d'argent et de gueules , de 8 pièces, à .5 iicrses d'or 2 et 1, et une cou- leuvre de sinople en abîme.

CARRA DE ST-CYR, 'seigneur de Vaux.

D'azur , au chevron d'argent accompa- gné de 3 losanges 2 et 1 , celui de la pointe soutenu d'un croissant, le tout d'argent.

340

ARMORIAL DU BEALJOLAIS.

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DE CARRIGE, seigneur de la Ca- relle.

De gueules , à 3 roses d'argent , 2 .t I.

CARTIER, seigneur de Sermezy.

D'argent, au trèfle de gueules , accom- pagné en chef de 2 étoiles et en pointe (l'un croissant, le tout de gueules.

DE CHAINTRÉ ANCIEN, bailli do Beaujolais.

De gueules , à la bande engrélée d'ar- gent.

DE LA CHAIZE, seigneur de la Cliaize.

De sable , au lion d'argonl . aimé, i(ui- roiiné fl lanipassé d'or.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

341

DE CHALES, lieutenant-général.

D'argent , à la croix nilée de sable. Devise : C'est a mo.n tort.

DE LA CHAMBRE, seigneur du Moulin-au-Conite.

D'azur, semé de fleurs de lis d'or, à la cotice de gueules brochant sur le tout.

DE CHAMEYANT, seigneur de Vougy.

D'or , à la croix ancrée ou niléc de sable.

DECHAMEYRE, écrit aussi CHA- MERE, CHEMERI ou CHEMEZY, seigneur de Chameyré.

D'azur , à la bande d'or , accompagnée en chef d'une étoile de même, et en pointe d'une rose d'argent.

342

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE CHAMPIER , seigneur de Bion- ney.

D'azur, à une étoile d"or. Devise : Redde

MAUS . SED CONTIA AUDENTIOR ITO.

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DE CHAMPLENAY, bailli de Beau- jolais.

De gueules, à 5 moletles d'or posées 2 cl 1 .

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DE CHANAINS, seigneur de Mont- gré.

De sable , ù la bande d'argeni.

DE CHANDIEU, seigneur de Pro- pières.

De gueules , au lion d'or , armé et lanipassé d'azur. Devise : Poin l'éternité.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

243

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DE CHANTEMERLE, seigneur de Vougy.

l)"or, à 2 fasces de gueules, accompa- gnées lie 9 merlettes du môme péries en orle , 4 en chef , 2 en flanc et 5 en pointe.

CHAPUIS DE COURGENON, sei- gneur d'Arbuissonas.

D'azur , au chevron d'argent , accom- pagné de '2 roses d'or en chef et d"un lion de môme en pointe.

DE CHAPON LA BOTTIÈRE, sei- gneur de St-Julien St-Mamez.

D'azur , à la bande d'or chargée de 3 têtes de lion de gueules.

DE CHARDONNAY, seigneur de St-Lager.

Ecartelé au 1 et 4 d'argent à 3 fasces vivrées d'azur ; au 2 et 3 coupé au 1 de sable, au lion issant d'or, armé et lampassé de gueules , au 2 de gueules plein.

344

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE CHARISIEU, seigneur de la Pilonière.

De gueules, au lion tror: au chef eousu d'azur, chargé de 2 croissants d'argent.

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CHARMETTE, seigneur du Monlel près Cublise.

D'argent , à un charme arraché de si- nople , accompagné en chef de 2 soucis de gueules cl en pointe d'une ancliolie d'azur.

CHARRETON, seigneur de la Ter- ricre.

D'azur, au lion d'argent . armé el lani- passé de gueules.

CHARRIER DE LA ROCHE, sei- gneur de la Roche-Jullié.

D'azur , à une roue à 8 raies d'or. De- vise : Sbmi'ër in orbita.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

34?)

DE LA CHASSAGNE, bailli de Beaujolais.

D'azur, au cheM-on d'or, au ciiff de même.

DE CHASTENAY , seigneur du Crozet.

D'argent , au coq de sinople , armé j becqué , erêté et couronné de gueules.

DE CHATEAUNEUF - ROCHE- BONNE, seigneur de Chambosl près Chamelet.

De gueules , h .") tours surmontées chacune de 3 donjons d'or , maçonnées, ajourées et ouvertes de sable, posées 2 et I.

CHATELAIN D'ESSERTINE, sei- gneur de Belleroche.

D'azur , au château à tours pavillon- nées et giroueltécs d'argent , maçonné (le sable.

346

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE CHATELLEPERON, seigneur de Thizy.

Ecartelé d'or et de gueules.

DE CHAVANNES, seicneur de

Bostgrand.

De gueules, au sauloir d"or.

DE CHAVANNES DE RANGE, sei- gneur du Rey.

Ecartelé au 1 et 4 d'azur au croissant d'ari^ent , i/ui est de Tiancé : au 2 et 5 de Kiifiiles au sautoir d'or, i/ui est de Cha- vannes. Devise : Crescendo virtdsadcbtur.

DE CHAZERON-PÉLICIEUX, sei- gneur de Lapra.

l)"or , au chef <5niancl)é de ô pièces d'azur.

ARMORIAL Dli BEAUJOLAIS.

347

CHESNARD DE MAUZERAND, seigneur de la Forest.

D'argent , au chêne arraché de sinople, englanté d"or.

DE CHEVRIERS, seigneur du Thil.

D'argent , à 3 chevrons de gueules , à la bordure engrêlée d'azur.

DE CHEVROT , procureur du roi.

CHOLLIER DE CIBEINS, seigneur de Buysante.

D'or, à 3 banilcs de sable, au dicf d'azur chargé d'un lion passant d'or.

348

ARMORIAL DU BKAL'JOLAIS.

DE CIBERANT, seigneur de Boyé.

D'azui' , à r> gerbes d"or posées 2 el 1 .

CLARET DE FLEURIEU, dignitiiire et bienfaiteur du Chapitre de Beaujeu.

D'argent, à une bande d'azur chargée d'un soleil d'or.

DE CLUSEL, seigneur de Thoiry. De gueules, à lu bande d'argent.

DE COGNY, seigneur de Cogny.

D'azur , au chevron d'argent , au chef coupé d'or et de gueules.

ARMORIAL nu BEAUJOLAIS.

349

COLABAU DE JULIÉNAS, scii^ncur (le Juliénas.

D'iizur, i'i la bande il'arg;ent , cliargcP (le ."> nioiicheliires (riicrininc Devise :

SlNK AIVCl'H.

DE CONCOURESE , seigneur de Cucurieux.

De gueules , au chef d'argent chargé dune fasce ondée d'azur.

CONVERS , lieutenant-assesseur.

DE CORCELLES ancien, seigneur du Montct.

Ecartelé d'argent el d'azur.

;50

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

CORLIN DE BLAZET, bienfaiteur de l'hospice de Villefranche.

D"azur, à ô étoiles d'or posées 2 et 1 , au trèfle aussi d'or en abtnie.

DE CORSANT, seigneur do Buy- santo.

Kcartclé au 1 et 4 d'azur, à 3 étoiles d'oren pal, ijui est de Genouillac ; au 2 et 3 bandés d'or et de gueules, qui est de Gourdon ; et sur le tout d'argent à la fasce (le gueules , chargée de 3 eroisettes du ehamp, qui est de Corsant. Devise : AxTius.

CORTEILLE DE VAUXRENARD, seigneur de Vauxrenard.

D'a/.ur . à une bande ondée d'or, char- gée de 3 tourteaux de sable.

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DE COULEURS, seigneur d'Amas.

D'azur, au chevron d'or, au chef de nu>rne , chargé de 3 roses de gueules.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 351

COUPPIER, seij»iieur de Claveysoii.

D'or, à 5 coupes de gueules, posées 'i el 1: au ehef d'azur, chargé d'un lion issaiil il'argeut.

COURTIN DE ST-VINCENT, sei- gneur de Sallaiii.

D'azur, à 5 croissants d'or 2 cil. Devise:

FORTIS ET FIDELIS.

CREMEAUX DE LA GRANGE, sei- gneur de Tliizy.

De gueules, à 3 croix recroisetées au jiied fiché d'or, au chef d'argent chargé d'un filet onde d'azur.

DU CROZET , seigneur de Monl- melas.

Echiqueté d'or et d'azui'.

3b'

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE CRUSSOLS, seigneur de Lace- nas.

Fascé d'or ri de sinople de six pièces. Heriso : Ferro. >(»' acro.

CUSIN , seigneur de Jasseron.

D'argent , à bandes de sinople : an chef d'azur, chargé de roses d'argent.

DAFFAUX DE GLATAS, seigneur de St-Lager.

n'az\ir, à 2 faux d'argent passées eu sautoir, le fer en liant.

DE DAiMAS, .seigneur do la Basile et de la Pilonière

D'or, à hi croix ancrée de g\ieiile<. I)e- \lse : Ivr roRTis ET FiDKi.is.

AHMORFAL DU BEAUJOLAIS. 353

DAMIEN, seigneur de Montgalaiid.

DANICOURT, seigneur de Char- mes.

DAVID , seigneur de Vallière.

D'azur , à la harpe d'or.

DEROCHE DE LONCHAMP, licu- lenant-particulier.

D'azur, au chevron d'or , accompagné de â rois d'écliccs du même, 2 ell.

25

334

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

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DESCHAMPS DE TALENCÉ , sei- gneur de Talencé.

D'azur, à 5 bourdons d'or rangi-s en pal , chargés rliacuii d'unr coquille de Srueules.

DES VERNAY , seigneur de Mont- galand.

D'argent , à l'arbre de sinople.

DE DICOINE, seigneur de Bonvers. Kchiquclî" d'argent et de sable.

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DE DREE, seigneur de la Farge.

De Kiiculcs , à .'j merleltes d'argent en sautoir.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

355

: m ^ 5 DU BOST DE CURTIEUX , sei-

gneur du Bosl.

DU BESSEY DE CONTANSON , seigneur de Malloval.

D'argent, à la croix de giieules, char- géc de 5 losanges d'or.

D'azur, à 3 pals d'or.

DUBOST DE LA BLANCHE, sei-

gneur de Lestrette.

D'or , à 5 éciissons de gueules posés 2 eti.

DUCRET, seigneur de Trades.

356

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DUCREUX DE TREZETTE , st-i-

gneur de Trezette.

D'azur, à 2 uiaiiis de justice passées en sautoir d'argent , au lion d'or bro-

cliant sur le tout.

DUFOURNEL, seigneur de Lay.

D'azur , à la fasce d'argent , accompa- gnée de 3 merlettes de même en chef et d'un croissant en pointe, aussi d'argent.

DULAC DE PONCHON , seigneur fie la Pierre.

D'azur, à une mer d'argent somméri d'un ihic d'or.

DULICIER TESTENOIRE, seigneur de Baeot.

D'azur, à ô (lèches d'or en pal, accompa- gnées en pointe d'un cœur de même : au chef d'argent chargé d'une télé de sahle , accostée (h- '2 étoiles d'azur.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 357

DUMAS, seignciir i\o Vavre.

D'azur , à 2 niùts de navire d'argent, mis en pal. Devise r Fortuna duce.

DUMAS DE L'ISLE, bailli de Beau- jolais.

De sinople, à â canettes d'or, 2 et i.

DURAND, seigneur de Pesselay.

D'azur , au cerf passant d'or , au chef cousu de gueules.

D'ESCOURTILS, baUli de Beaujo- lais.

D'azur, à la croix d'or, cantonnée de 4 roses de gueules boutonnées d'or.

358

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

D'ESPINAY, seigneur de Laye.

Ecartelé au i et 4 d'or au pin de sinople, au 2 et 3 d'azur , à la croix ancrée d'or , au chef de même.

DE L'ETOUF, seigneur de Pradines.

Ecartelé au 1 et 4 d'or, à 2 chevrons de sable, surmontés d'unlambelà 3 pendants de gueules ; au '2 et 3 contre-écarlclé d'ar- gent et de sable, à la bordure engrêlée de gueules.

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EURARD, lieulenant-général.

De gueules, à une fasce ondée d'argent, accompagnée de 5 molettes de même, po- sées 2 et 1 .

FABRY , seigneur de la Barre.

D'azur, au cygne d'argent. Devise

r. tM)|DE ET SECLRE.

ABMORIAL DU READJOLAIS.

359

FANTACHIN , lioutenant-général.

FARCES, seigneur de Martorey.

De gueules, au liou d'argent.

DE FAUTRIERES, seigneur de St- Julien.

D'argent , au sautoir de sable , chargé de 5 coquilles d'or , aussi en sautoir.

FAVRE DE BERLIZE, seigneur de Thizy.

D'azur , à une bande d'argent chargée de 3 croissants de gueules , accompagnée de 2 lions d'argent, l'un en chef et l'autre en pointe.

360

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

FAVRE , seigneur des Cloux.

FERRIER, seigneur de la Bussière.

D'azur, à 3 fers de cheval d'argent, 2 et 1.

DE FERRIÈRE, seigneur deCenves.

D'argent, à la tour carrée et crénelée de gueules , ajourée du fond.

FERROUSSAT, seigneur de Lon- ueval.

ARMOIUAL DU BEAUJOLAIS.

361

FER RUS DE PLANTIGNY, seigneur de Cucurieux.

D'azur, à la tour d'argent maçonnée de sable, posée sur un mont de sinople et surmontée d'une croix d'or accompagnée de 2 branches d'arbre de même eu sau- toir.

FLACHARD, seiUineur de Montga- Jand.

D'azur , au chevron d"or accompagné de 3 étoiles du même, 2 et 1 .

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DE LA FONT, seigneur de Pou- gelon.

D'or, au pal d'azur chargé en cœur d'un croissant d'argent et de 2 étoiles du même, une en chef et l'autre en pointe.

DE FOUDRAS, seigneur de Cour- cenay.

D'azur , à ô fasces d'argent.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE FOUGERES ancien, seigneur

de Fougères.

De

lu rosier de

DE FOUGERES D'OINGT, sei- gneur de Chanibost-près-Cha- melet.

D'azur , au chef losange d'or et de gueu- les de deux traits.

FOURNILLON DE BUTERY, sei- gneur de Bulery.

De gueules , à la bande d'or chargée de 3 chardons de sinople, fleuris de pourpre.

DE FRANCHELINS A.vcitN, bailli de Beaujolais.

D'argent , au lion de sable , à la cotice de filleules hroclianl sur le loul.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 363

FYOT , seigneur de Montgré.

Ecartelé au 1 el 4 d'azur, h une fasrc d'argent accompagnée en chef de 3 étoiles et en pointe d'un tau ou T à l'antique , le tout d'or : au 2 et 5 vairé d'or et d'azur.

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DE GADAGNE, bailli de Beaujo- lais.

De gueules, à la croix dentelée d'or.

DE GARADEUR, alias K.ARA- DEUR, seigneur de l'Eeluse.

D'or, à "2 croissants adossés de gueules.

G ARNIER DES GARRETS, seigneur des Garrets et de Colombier.

De gueules, au chevron d'or, accompa- gné en chef de 2 têtes de taureaux et en pointe d'une étoile , le tout d'or : au chef d'azur, à 5 étoiles d'or. Cimier: une For- lune. Devise : Para, io cieca ! c'est-à-dire :

(lARE, JE Sl'IS AVEUGLE.

364

ARMURIAL Dr BEAUJOLAIS.

DE GASPARD DE ST-AMOUR , seigneur de Fontcrenne.

Daziir , au chevron d'or, accompagné de étoiles du même : au chef d'argent à ri bandes de gueules.

GAY, seigneur de Marzé près St- George.

D'azur, à une fasce ondée d'or.

DE GAYANT, seigneur de la Tour.

D'azur , à k losanges mis en losange d'argent.

G AYOT, seigneur de la Bussière.

D'or . à la hande d'azur chargée de 3 étoiles du premii'r et accompagnée de '2 Irclles de sinoplc.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

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3 Go

DE GENOST DE ST-AMOUR, sei-

j^neur de Fonlcremie.

Ecarteit- au 1 fl 4 degiifules, au chevron d'aigent, (]ui est de Geiwst ; au 2 et ô d'ar- gent à 7> roses de gueules, 2 et 1 :, au chef de pourpre , ijui est de Si- Imoni .

DE ST-CEORGE, seigneur d'Ar- cinges.

D'argent, à la eroiv de gvieules.

GERMAIN DE MONTAUZAN , sei-

gneur de Montauzan.

D'argent , à 6 marguei'iles de gueules, posées 3, 2 et 1; celle de la pointe accostée de 2 croissants d'azur.

DE GERMANET, seigneur de la Plaigne.

D'azur, à une croix d'argent cantonnée au l'"^ quarlier d'un lion de niênie.

366

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

GILLET, avocat du roi.

D'azur, au chevron d'argent, au chef cousu de gueules chargé de 2 molettes d'or.

CIUQUIN, avocat du roi.

D'azur, à ."î roses d'or, tigées et feuil" Ices de même, '2 et 1.

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GIRAUD DE ST-TRY, seigneur de St-Try.

De gueules, à un mors de bride renversé d'argent , à la bordure dentelée d'or.

DE CI ROUX, seigneur de Lapra.

D'azur, à une bande ondée d'or, accom- pagnée en chef d'une étoile du même et en pointe d'un croissant d'argent.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 367

DE GIRY, seigneur do Vaux.

I)".iziir , au simloir ilargcnl.

DE GLETEYNS, bailli de Beaujo- lais.

Losanpjé d'or et de gueules.

GONNET, seigneur de Montpiney.

DE GONZAGUE NEVERS , sei- gneur des Apanages de Beaujeu- Lignières.

D'argent, à une croix pattée de gueules, cantonnée de 4 aigles de sable membrées cl l)cc((u(''es de gueules, (jui est de Mantnue; la croix chargée d'un écusson de gueules - au lion d'or , éeartelé d'or à 3 fasces de sable . ijui est de Goiizagve.

368

ARMORtAL DU REAUJOLAIS.

DES GOUTTES , seigneur de Lon-

geval.

Tiercé en bande, au 1 d'argent , au 'i de {gueules à ô coquilles d'or en bande, au 5 d'azur à ô barres d'or.

DE GRANDRIS, originaire de Grandris.

D'azur , à 3 trèfles d'or. 2 et 1.

DE LA GRANGE, beiitenant-gé- néral.

l'allé , contre-pallé d'or et de gueules de 6 pièces.

DE GRASSAY, bailli de Beaujolais.

D'or . au lion d'azur couronné de gueu- les.

ARMORIAL nu liEAUJOLAlS. 369

DE GROLIER , seigneur du Thil.

D'azur , à 3 besants d'or en fasce , sur- inonlés de ô étoiles d'argent , posées de môme.

DE GROSBOIS, seigneur de Gros- bois.

De gneules, au lion d'or tenant de la palte dexlre une épée d'argent. Devise : Mas que ostento, c'est-à-dire : Plus que je n'en montre.

GRUMEL DE MONTGALAND , seigneur de la Pinay.

D'azur, au lion d'or, accompagné de .> bcsants d'argenl : parti d'azur à 5 pals d'or, au franc quarlier d'azur, chargé d'une croiselte dor : au chef d'or chargé d'une rose de gueules.

GUERIN DHLACOLONGE, lieu- tenant-général.

De gueules, au sautoir engrêlé d'or, ac compagne de 4 bustes de femmes au natu- rel.

2i

370 ARMORIAI. DU BEAIJOI.AIS.

V,

GUETTON , alias GUESTON , sei- gneur de Vaux.

De gueules . à l;i liiire do sanglier d"or.

GUIGUET , seigucm- de Vaurion.

D"or, à un arbre de sinoplc. au chef de gueules oliargt' d"un llcin passant d'ar- gent.

GUILLARD, seigneur de la Goutle.

D'azur . Ji une flèche d'or en pal, le fer en lias, lorlillrc d'un serpent d'argent.

DE GUILLERMAIN, soigneur de C()urcciia\ .

De gueules, au lion d'or, tenant une^pée flamboyante de ni^me : au elief eousu d'a- zur, rliargé d'un eroissani d'argent.

ARMOBIAL Di; BEAUJOLAIS

iiiiinmmïïTTiïïmiiiiim ii'lii

371

GUILLIN DE POUGELON, seigneur d'Avenas.

De ^iiciilps, à i flèches d'argent formant le giron. Devise : Ibi NT umuique.

lI|ira!l!ll||llllll|"x"^'":V:-v-::;:x

HUE DE LA BLANCHE, seigneur (lu Bost.

Ecarlelé au 1 et 4 de gueules, à 3 molet- les doperons d"or 2 et i, au cœur d'argent en abîme ; au 2 et 3 d'or à 3 écussons de gueules, (fui est du Bost.

HUGONET, lieutenant-général.

\ aire d'or et d'azur, à la bande de gueu- les sur le tout.

HUMBELOT ou HU.MBLOT, fa- mille qui a fourni plusieurs cha- noines distingués au chapitre de Villefranche.

D'argent, à 3 bandes de gueules : au chef d'a/.ur chargé de 5 roses d'or.

ARMORIAL DL' BEAUJOLAIS.

JACQUET DE LA COLONGE , liou-

tcaaut-general.

D'azur, au clievron d"or, accompagné do 5 coquilles du même, 2 el 1 : au chef de sable chargé d'un lion accroupi d'or sur une terrasse d'argent, et tenant de sa patte (le\lre une fleur de lis aussi ■d'argent.

JANIN , seigneur de Juliénas.

D'azur, au croissant d'argent d'où sort une flamme de gueules.

JANSON DE ROFFRAY, soigneur (le la Pilonière.

Daigenl. à une fasce d'azur chargée de T) étoiles du fond . accompagnée en chef d'une rose de gueules et en pointe dune lour h '2 donjons aussi de gueules, ajourée du fond.

DE JO, liculr liant-général.

Onde d'or cl d'azur, de fi pièces.

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AKMORIAL DU BEAIJOLAIS. 373

JOLEAU DE ST- MAURICE, sei- gneur (le Jasseron.

D'azur, au chevron d'or, accompagné en pointe d'un croissant d'argent: au chef cousu de gueules, chargé de 3 étoiles d'ar- gent.

JOURDAN, seigneur de St-Lagcr.

D'azur, à une montagne à 3 copeaux d'or, sommée d'un phénix d'argent becqué et membre de gueules, regardant un soleil (l'or mouvant du côté dcxtre de l'écu.

DE LA BLANCHE, seigneur de Brouillât.

De gueules , à la fasce d'argent.

DE LABORIER , seigneur de Tlioiry.

De gueules, à une fasce d'urgent chargée de 3 losanges de sable.

374

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

LAGUAY, seigneur de Thoiry.

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DE LAISSUS, seigneur de Laissas.

D'or, à 2 fasces ondées de siiiuplc.

DE LA MURE, famille originaire de la paroisse du iiièine nom et établie ensuite en Forez.

De sable, à 5 fasees d'or, éoailelé d'n/iir à l> eroissanls d'argent.

LANCRY DE PRON LE ROI, sei- gneur de la Varenne.

D'or , îi 5 ancrcsdc sable. "2 v\ \.

AKMORIAL DU BEAUJOLAIS.

37S

DE LANGEAC, seigneur de Pra- nienoux.

D'or, à 3 |);ils de viiir.

LAPIMPΠDE GRANOUX, sei-

gneur de l'oncié.

Paili au 1 d'azur, à une fasce d'oi' som- mée dune levrette passant d'argent ; au clief de gueules, charge"; de a étoiles d'or : au 2 d'azur, à ô fleurs de lis d'or: à une levrette d'argenl en coeur, qui est de la Grutcrii' miiison seule.

DE LAUN AY, seigneur de Leslrettc.

Fascé d'argent et d'azur de 6 pièces, à la bande de gueules chargée d'une niouche- lure d'argenl, brochant sur le tout.

DE LAURENCIN, seigneur d'Ave- nas.

De sable, au chevron d'or, accompagné de 3 étoiles d'argent, '2 et 1. Devise: Liix iti

TIÎMEBRIS, ET POST TENEBRiS SPERO LUCEM.

376

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE LAVIEU , seigneur de Limas- sous-Chamelet.

De gueules, au chef île vair de '2 liails.

DE LAYE, seigneur de St-Lager.

D'argent , à la cioix de sable.

LE CLERC DE LA VERPILLERE, seigneur de la Verpillère.

hargenl. au elir\ loii de gueules itccoin- i)ai;n^ (le â anuelel> de >able. 'J i-l I.

LEMAU DE TALENCE, seigneur de la Barre.

D'azur, à In fasce d'argent eliarg^-e de •J trèfles de sinopic , aceonipagnée en elief il'un croissant d'argent, et en pointe d'un roi] d'or.

ARiMOHlAL DU lilvU'JOf.AlS.

377

LENOFR, seij;iieiir du Montet près Cublise.

De gueules , h la bande eiifjrêlée d'ar- gent.

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LEPiLEUR DE BREVANNE, sei- i^ueur de Boistrait.

D'azur, au lion d'or, au chef d'argent chargé de l> pélicans de sable à la pitié de KUenles.

DE LESPINASSE, bailli de Beaujo- lais.

Faseé d'argent et de gueules, de 8 piè- ces. Devise : Sans chimères et sans repro-

DE LEVIS, sei!j,iieiir de Vougy.

D'or , à 3 chevrons de sable. Première devise: Dieu aide al' second chrétun. Deu- xième : Inania pello. Troisième : DinK

37S

AKMORIAL nu lîl-Al'JOLAÎS.

LEVISTE DE MONTBRIANT, sei- i;ncur de l;i Plaigne.

De- piKMilcs. à la bande (1 azur chargée (le 5 croissants d'argciil. 'Armes à eu qucrrc.)

DU LYON , scif-iieur de Juliénas.

Dur . au lion il'azui'.

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DE LOYSEY, aliu^ DE LOYSEL, sei- gneur (le Tiézette.

D'a/iir. à la colombe d'argent, tenant on son lier un rameau d'olivier du infniev

DH LUGNY, seiiïncur d'Ailly.

D'azur, il 3 ([uinlefeuilles d'or , accoin-

|i,'i;,'ii('rs (le 7 hillcltrs de mCnie.

ARMORIVI, ini RRAtUOL VIS. 379

MABIFZ, seigneur de Mallevai.

D'argent , à l'oln iiT do siiiople sur une terrasse iln mfnic, au lion rampant contre l'aibre, dv gueules : au ilu"f d'azur.

DE LA MADELAINE-RAGNY, sei- gneur de Corcelles. Ecai'telé au 1 d'hermine à 5 bandes de gueules, chargées de 9 coquilles d'or, 2, .■ï et 2 : au 2 d'or, à la croix ancrée de gueu- les: au 3 de gueules, à 3 bandes d'argent: au 'l bandé d'or et d'azur, de 6 pièces : à la bordure de gueules. Devise: PosiT vfeiutate

MTESCIT.

DE MADIÈRE, seigneur de Milly.

Coupé d'azur sur gueules , à une fasce d'or sur le coupé : l'azur chargé de 5 pi- les d'argent mises en fasce, et le gueules (le ." })esants d'or posés 2 et I .

MAGNIN DE PIERREUX, seigneur de Pierreux et de la Carelle.

D'azur, à 2 mains d'argent, mouvantes des deux flancs de Vécu, arrachant chacune une lige de sinople issant d'une niontagnc (l'or.

380

AK.MOKIAL DU BEAUJOLAIS.

DE MARCHAMPT, seigneur de Marchampt.

D'argent , au chef bandé d'hermine el tie gueules, de 6 pièces.

MARCHAND, seigneur de Bréga- des.

D'argent . à la bande d'azur chargée en clicf d'un soleil d'or , cl en pointe d'une étoile du même.

DE .MARCLOPT, alias .MAR- CLOUX, seigneur de Goutillard.

De gueules , au sautoir d'or.

DF .VIARESCHAL, Manscul(/ii,se'\-

giieur de Varenues.

D'or, à la bande de gueules, chargée de 3 coquilles du fond.

ARMORIAL DU liKArjOLAIS.

381

MARITZ, sci-iiciir i\v la Ri^nii- (lii'ic.

D'aif^otit , à I;i iii)i\ |),ill('-c (le pupilles.

DE MARS, seiiinpur do la GouU(\

Piillr d'nr et de giieiiles de 6 pièees . an liane canton d'azur.

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DE MARZE, seigneur de Mar/.é.

Fa'icé (le <;ueulps el d'hermine , de (i pièces.

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DE MAURE, sciancnr do Martoroy.

T)e gueules, au oroissant vairé.

382

ARMORIAL DL BEALJOLAIS.

DE LA MER, seigneur de Roche- fort.

I.dh.inpé (raigciil cl (U- gueules.

DE MESCHATIN, seigneur du S;iuzey.

D'azur, à la leneontre de eerf il"or , au chef (larsrent.

MEY, seigneur de Morland.

D'azur, à la tour d'arfjenl maçonnée de sable , ])osée sur 7i roehers d'or.

DE MEYSÉ, seigneur de laGardelte.

De sal)Ie. au ehevron d'argent accompa- ^ui' en ehef de 2 étoiles d'or.

AUMOIIIAL DU BEAUJOLAIS.

3S3

MICHON DE PI ER RECLOS, sei- };iiour do Ceiives.

D'azur, à 5 hcsaiits «l'oi' posés 'l cl 1 ; ,111 Idsaiifje il'or en nmir.

^ MICOlLIER , avocat du roi.

D'azur, à une montagne d'or, à la croix de mt^me en chef, accosiée de '2 étoiles aussi d'or.

DE MICOUD, seigneur des Bour- rons.

D'azur , à 5 tètes de renards d'or posées ■1 et I .

MIGNOT DE BUSSY, seiiînc.irde Bussj , de la Martizière et du Châtelard.

Ecartelé au 1 et 1 d'arf;cnt. à iinicrlettes île sable posées 1 et 1 : au '2 cl ô dazur au pal (l'argent, eliargé de ô niouthctures de sable.

384

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\RMORIAL DL" BEAUJOLAIS.

MILLANAIS, seigneur de la Salle.

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D"argt'iit , ;iu lion de gueules tenant un L-cusson écartelé au 1 et 4 d'or à 4- pals de gueules ; au ^ ri ô d"or , à la eidix de sable.

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DE MILLIERE, seigneur de la Ter- ri cre.

D'azur , à '•> tiges de millet d'or en pal.

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DE iMIPONT, scii>neur de Frouges.

D'azur, au elievron d'or. Devise : !Mv

l'O.M IllFFIcn.K A PASSIin.

MITTE DE CHEVRIERES, seigneur (le Marzé et de Belleroche-en-

Montagne.

D'.irgenl . au sautoir de gueules . ,i la licudnre de gueules eliargée de S Heurs de lis d'or. ~^ . '1 ri .").

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 385

MOGNIAT DE L'ECLUSE, sei- gneur de l'Ecluse.

D'azur, au chevron d'or accompagné en chef de 2 étoiles de môme , et en pointe d'un croissant d'argent: au chef d'argent chargé, de 3 pensées de sinople, fleuries de îrueules.

DE MOLES , seigneur de Vougy.

D'argent, au sautoir de sable.

MONDARD, seigneur de Montru- chet.

DE iMONSPEY, seigneur de Val- lière.

D'argent , à 2 chevrons de saLle ; au clief d'azur. Devise : J'en rejoindrai les

PIÈCES.

386

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE MONTAGNY, seigneur de

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Montagny.

Pallé d'or cl de gueules, de 6 pièces; au chef d'argent.

DE MONTAIGU, seigneur de la Chaize.

D'azur, à '2 lions d'or armés et lam-

passés d'argent , tournés l'un et l'autre du c6té dexlre de l'écu.

DE MONTCEAUX, lieutenant-gé- néral.

De gueules , à la fasec d'argent, accom- pagnée de 6 annelets d'or.

DE MONTCHERVET, seigneur do Chaniprenard.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

387

DE MONT D'OR , seigneur de Chaiiiljosl près Chamelet.

D'iiermine, à la bande de gueules.

DE MONTFRIOL , seigneur de Montfriol.

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DE MONTGIROUX, lieutenant- aéncral.

D'or, à ô lions de sable.

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MONTGOLFIER.

D'argent , à un ballon ailé de gueules couronné d'or , planant sur une mer d'azur ondée d'argent, formant sur le côté dextre im golfe entre des monts de sinople.

388

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

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DE MONTIGNY, seigneur du Mou- lin-au-Conile.

Semé de Franco, au liim naissant en cœur , (rarfîcnt.

DE .MONTRENARD, seigneur de la Place.

De gueules, au renard monlanl d'or.

DE MONTRICH.ARD, seigneur de la Brosse.

De sable, au chevron d"or, aceouipagné en pointe d'un mont à 5 copeaux d'argent ;

au chef d"or cliarfjé de /■toiles di' f;ucu- Icï.

MOREL DE VOLEINE, setgueur d'Epeisse.

D'azur, à 5 lif;es de inorclle acconi|)a- ;;nées de '2 /'toiles en chef el d'un erois- saiil CM pointe, le toul d'ar;;enl.

AKMOIUAL nu BEAUJOLAIS. 389

MORESTIN, seigneur de Ressein.

De gueules, à la bande d'argent acconi- |)a}înée de 1 eroissants de même : au chef eousu d'azur, eliargé de 3 croisettcs d'or.

DE LA MOTHE , possesseur de rentes nobles à Cours.

D'argent , à la tour crénelée de sable sommée d'un lion issant de gueules , te- nant de la |)alle dextre une épée de même.

DE MUZY, seigneur de Vauzelles.

De gueules , à l'aigle éployée à deux têtes et couronnée d'or.

DE NAGU, seigneur de Vareniies.

D'azur, à 5 fusées mises en fasce d'ar- gent.

390

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

^^^1

NAMY, seigneur de la Forest.

D'azur , à la fasce d'or accompagnée de 5 étoiles de même , 2 en chef et i en pointe.

DE N ANTON , seit-neur de Pizey.

De sinople , à la croix d'or.

DE NATUREL , seianeur do la

Plaigne.

D'or, à une fasce d'azur accompagnée (le coiiiclllcs de sable , 'J et 1.

NISET, seigneur du Dcaulx.

D'argent, à la bande coniponnée d'azur et de gueules de 6 pièces , accompagnée de 'i roses parties d'azur et de gueules, uni' rn r\ifi cl 1 aiilii' en iioinlc.

ARMORIAL Dli BEAUJOLAIS.

391

DE NOBLET, seigneur des Prés et de Chenelette.

D'azur, au sautoir d'or. De^nse : Nobi- i.irvT vmris.

1-=!

DE LA NOIERIE, seigneur de la Noierie.

De gueules, à 2 chevreaux paissant, d'argent.

NOLH AC , seigneur des Garrels.

D'azur , au vaisseau d'or sur une mer d'argent.

NOYEL DE SERMEZY, seigneur de Sermezy.

D'azur , à la bande d'argent chargée de 5 étoiles de gueules , au chef d'or.

392

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

D'OLIFAND , seigneur de Sallain.

D'ORMOD, seigneur de Sales.

D'argeiil, au lion de .sable couronné d'or.

D'ORNAISON , seigneur d'Ornai-

sou.

De gueules, à 3 fasces ondées d'or.

PALMIER , lieutenanl-général.

D'aziii . il 7i [iahnc> d'or , '2 cl I.

ARMORIAL Dli liK At'JOr.AIS.

3!)3

PAPON D'ORGEVAL, seigneur de Cerbué.

D'or, à la cioiv d'azur, au ilief ilenclié (le giieiilfs.

PATARIN, seigneur de Vareilles.

Kcnrtelé au 1 et 4 d'azur, à la bande d'or soiiiniéc d'une étoile à 6 pointes du même ; au '2 et ô d'azur, à 3 pals enclavés d'or, au chef de gueules ehargé d'un lion léopardé d'argent.

PAULE , seigneur de Monlclair.

1' \^ EN , lieutenant-général.

D'or, au chevron de gueules, chargé (le ■) éloiles d'argent , et accompagné de 3 (éles de maures de sable tortillées d'ar- gent.

394

AhMOKIAL DU BEAL'JOLAIS.

DU PELOUX, seisacur de la Ri-

gaudière.

D'argent, au sautoir dentelé d'azur.

PENET DU CHATELARD, sei- gneur de Cliassiguol.

D'azur , au vol d'or; au chef de uiâtne. Devise : Tendixt au coei-ESTIa pe>.n.e.

S

•^ >^

PERRACHON DE SENOZAN, sei- gneur de Laye.

De gueules, à la fasec d'argent, accom- pagnée de !) étoiles du niénie , 2 cl 1 .

PERRETTE, seigneur de Buftavent.

D'azur, à la montagne d'argent, au

chef haiulé de ï. argent et azur.

ARMORtAr, DU RKAl'.IOLAIS. 395

PERRIN , seigneur de Chervé.

De siiiu]>l<' , au chevron dor chargé cl'ime l)illi-llc (lu fond.

PtTlT, .seigneur de Boistrait.

De gueules, à la rencontre de cerf d'argent, clarinée d'or.

DE PEYRIEU, seigneur de la Coust.

IVazur, au paon d'or posé sur une branche de sinople, cl accompagné de .■> nicrlcltcs d'or, 2 et 1.

PEYSSON DE BACOT, seigneur de Bacot.

D'or, au chevron d'azur, surmonté d'une croisette de sable : au chef d'azur, chargé d'un |)oissou d'argent.

396

ARMOIUAL DU BKAIIJOLAIS.

DE PHELINES, altas D'EPHELINES, seigneur de dvi Martelet

seigneur de la Chartoanière el

D'azur. :i un l'aiscfau de 5 lléches il argent , la pointe en haut , liées de gueules. Devise : Xlnquam deflectit.

DE PISEYS ANCiE.N , seigneur de

pK-evs.

D'argent, au clief bandé d'or el d'azur, de 6 pii'ces.

DE PLAINE SERRE, licutenaiit-gé- lUTal.

DE LA PLATIERE, l)aiili de Beau-

Kcariclé au 1 et i d'argent, au che- vron de gueule^ accompagné de 3 anil- les de sable: au '2 cl ~i de gueules, à 5 Mudeltes d'éperons il'or , posées '2 el 1. I)c\ise : Nkscit i.vbi mrtus.

ARMOHIAL DU BEAUJOLAIS.

31)7

1-

t

POGET DE JOUXTECROT, pro- cureur du roi.

D'ciziir, iin pal (rarfçcnl ciiarso (\c H inoiichctiiiTS (llicriiiiiics de sable.

DE POMEY, seigneur de Rocliei'ort.

D'argenl , au pommier de sinople fruité d"or , suppoilé sur un croissant d'azur , torlillé d'un serpent de gueules , <i arroslî' de '2 étoiles aussi de supi''ec

PONCETON DE FRANCHELINS, seigneur de Laye près Dracé.

Keartelé au 1 et 4 de gueules, au lion d'argent, f/ni est de Pnncelon; au 2 et 5 d'argent, à 3 molelfes d'éperons de sable, t/iii est (le Romans ancien.

DE LA PORTE, seii-neur de S'-Ni- zier.

IVazur . au château d'argent donjoniié <lr deux guérites de même , la porte ou- verte de sable.

398

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE PORTEBEUF, seigneur de iVlontiïré.

, v^ y^ y^

D"or , à une fasce de gueules, cliargée (le 3 étoiles d'argent.

DE LA POYPE, seigneur de Poule.

De gueules, à la fasce d'argent. Devise :

^ F.i; TF.MERE , NEC TIMIDE.

DE PRADINES ancikn, seigneur de Pradines.

Ecarlelé d'argent et de sable.

DE PRESLE, seigneur de l'Ecluse.

D'azur, au elievroii il'or accompagné (le ô moineaux d'argent , posés 2 et J .

^::;

ABMORIAL DU BEALJOLAIS. 39^

PRESSAVIN : a donné des cha- noines dislingués au Chapitre de Beaujeu.

D'or, au pressoir de gueules.

LE PRÊTRE DE VAUBAN,seigneur de Cublize.

D'azur , au chevron J'or sommé (l"uu croissant et accompagné de 3 trèfles , le to\it d'argent.

DE PROHENGUE, seigneur de Plantigny.

De sable , au chevron d'or accompa- gné en pointe d'un lion de môme, et en chef de "i roses tigées et feuillées d'ar- gent.

DE PROPIERES ancien, seigneur de Propières.

De gueules, au lion d'argeiil , parti losange d'or et de gueules.

400

AKMORIAL DV BEAUJOLAIS.

QUARRE DE CHAMPRIGNY, sci- iiiieur de Trades.

Kchiquelé d'aigent et d'azur , au ehcf «l'argrnt chargé il'uii lion léopardé de sal.N'.

AP ^^

DE QUERIERS, «/ms QUERiERES, seigneur de Chaiiibost près Lon- ijessaigne.

D'argpnl , à â trèfles de siuople.

DE LA QUEUILLE, seigneur de Fra- iiK'noux.

De !.able . à la croix dentelée d'or.

R\BUT, scii-neur de Monlfriol.

I) argent . uu croissant de sable . au chef d'azur chargé d'un soleil naissant d'or.

ARMORIAL DU BEAL'JOLAIS.

401

DE RAFFIN, seigneur de la Rafli- iiièro.

D'aziii-, il iiiii' éloilc ;'i C rais d"or.

RAMBAUD DE CHAMPRENARD, seigneur de Chaniprenard.

Ecarlelé an 1 el 4 d'azur, à l'aigle d'or; au 2 fl .3 de gueules, à 2épées en sautoir d'or , sup])ortant un écusson de sable à une fasce d'argent, qui est iVÂgnot.

DE RANGE, procureur du roi.

D'azur, au croissant d'argent.

DE RÉBÉ, seigneur de Tliizy.

Ecartelé au 1 el 4 d'or , à une fasce ondée de gueules, qui est de Mauvoisiii ; au 2 et 3 de gueules , à 3 chevrons d'ar- gent, qui est de Fuverges ; sur le tout d'or , à 3 merlettes de sable , qui est dt Meile-Rébe.

2e

402

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

RÉGOMMIER , lieutenant-particu- lier.

RENAUD, seigneur de Milly.

Losange d"or rt de gueules.

DE RÉTIS, seigneur de Marsangue.

RICHARD, seigneur de Vaux.

n';irp:cnt , ;i 3 quinles-feuilles d'azur , |)0>ées 2 et 1 .

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. A03

DE RIMOND, procureur du roi.

D'azur , à la fasre d'argent chargée do ô alérions désarmés de gueules, et accom- pagnée de ô étoiles d'or , '2 en clicf et 1 en pointe.

DE RIVERIE, seigneur de la Co- longe.

Ecarlelé au 1 et 4 d'azur, au chevron d'or chargé de 3 coquilles de gueules , et accompagné de 7> étoiles d'argent; au 2 et ."î d'azur à la hande d'argent, et une bordure de gueules chargée de 11 besants d'or.

RIVERIEUX DE CHAMBOST, sei- gneur de Chambost près Lon-

D'azur, à une rivière d'argent, sommée d'un croissant de même.

DE LA RIVIÈRE, seigneur de la Colonge.

De sable , à la bande d'argent.

hOh

ARMORIAL DU BKAUJOLAIS.

DE LA ROCHE LA CARELLE, sei- gneur de la Roche, de Poncié, de la Carelle.

Ecartelè au 1 et 4 d'argent , à 3 fasces (le «îueules : au '2 et 3 d'or , au che\Ton d'azur , accompagné de 5 croisettes aussi d'azur , 2 et d . Cimier : un soleil, l'''' De- vise: StBLiMi FERUM SIDERA VERTICE.2"'" De- vise : Qci s'y heurte s'y nnrsE.

DE ROCHEBARON, seigneur des Plaines.

De gueules, au chef échiqucté d'argent el d'azur, de 2 traits.

DE LA ROCHEFOUCAUD, sei- gneur do Cubli/e.

liurclî- d'argeul et d'azur, à 3 chevrons de gueules brocliani sur le Iniil . le pre- mier éciniê.

i«s-

<><>'4

ROLLIN DEMONTOUX, .seigneur de Sl-Maurire.

D'azur, à 3 clefs d'or ningccs en pal.

AKMORIAL nu BEAUJOLAIS.

405

ROLAND DE LA PLATIÈRE, soi- i^aour (le la Plalière.

De gueules , iiu liou d'or ranipanl con- tre un nionl d'argent. Devise : Rien sans

PEINE.

DE RONCHEVOL, «/msRONCHl- VOL, seigneur de Pranieiioux.

D'or , à l'aigle éployée de gueules , année et becquée d'azur. Devise : Alti-

TliDO.

DE ROSSET, seigneur d'Arbain.

D'azur , à 5 fers de lances courtoises d'argent , 2 et 1 ; à la burelle de pouque. Devise : La, non ailleurs.

ROUJOUX DEFECAMP, seigneur de Moulclair.

D'azur, à 3 roses d'argent eu pal à dexlre de l'écu , et 2 épées de même en sautoir à senestre.

406

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

jjiiiiiimwi

DE ROUSSILLON BEAURETOUR, seigneur de Longeval.

Echiqueté d'argent et d'azur , à la bor- dure de gueules.

ROUX, lieutenant- général.

D'azur, au chevron d'argent, accom- pagné de 3 étoiles d'or.

RUFFIN , lieutenant-général.

D'azur , au sautoir d'or , accompagné de 4 feuilles de chêne de sinople.

RUX, alias RU, seigneur de Cer- bué.

D'azur, à la baiidr d'or acciinipagnée de 7 croix recroisetées . au pied fiché <U- même.

ARMORIAL DU B15AUJ0LAIS.

407

SABOT DE PIZEYS, seigneur de Pizeys.

D'azur, au pélican d'argent avec sa pitié de gueules , posé sur un tertre de sinople.

DE SACCONAY, seigneur de Ba- cot.

De s;d)le , à 3 étoiles d'argent , au chef d'argent chargé d'un lion issant de gueu- les.

DE SACONINS, propriétaire de rentes à P.irigny.

De gueules , semé de billettes d'or , à la bande d'argent chargée au sommet d'un lion de sable.

DE ST-AMOUR ancien, seigneur du Moulin-au-Comte.

D'argent , à 3 roses de gueules , au chef de pourpre.

408

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

liiiilM

DE STE-COLOMBE, seigneur de Ste-Colonibe, du Tliil, du Poyet.

Ecartelé d'argent et d'a/.ur.

DE ST-GERMAIN, seigneur de Chanibost.

De gueules , à la lasce d'argent , à (i nicrlcUcs de luCme , 3 en chef et ô en pointe.

DE ST-JULIEN , seigneur de St-Ju- licn-St-Manicz.

D'azur , au mouton d'argent , au chef d'or chargé de ô rencontres de taureaux de sable.

DE ST-JULIEN BALEURE, seigneur (Ip la Plaigne.

De gueules. ;'i 5 jumelles d'argent.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. -409

DE ST-PRIEST, bailli de Beaujolais. 5 points d"or , équipolés ;i 't iraziir.

DE ST-ROMAIN, seigneur de Meyré.

Pallé d'hermine et de gueules , de C pièces ; au clief d'or.

DE ST-SYMPHORIEN, seigneur de Cucurieux.

D'azur , au chef d'or chargi^ d'un lion issant de gueules.

DU SAIX, seigneur de Chervé.

Ecartclé d"or et de gueules. Devise :

\0N MURILE SAXUM.

ARiMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE SALEMARD, seigneur de Ressis.

Coupé d'argent et de sable , à la bande dentelée de l'un en l'autre.

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J

DE LA SALLE, seigneur de Pier- reux.

De gueules , à la tour crénelée d'argent , maçonnée de sable, aux pieds fichés d'or.

DE SALORNAY, seigneur de Ville- iiiarliii.

3 points d'or, équipolés à 4- de gueules.

DE SALUCES , seigneur de Cenves.

D'argent , au clicf d'azur.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

411

DE SANCERRE, seigneur de Cha- nielet.

Ecarlelé au 1 et 4 d'azur, au croissant d'argent accompagné de 6 croix recroi- setées au pied fiché d'or , qui est de Bueil ; au 2 et ô de gueules , à la croix ancrée d'or, qui est Avoir ; sur le tout écarlcIé au 1 et 4 de Dauphiné, au 2 et 3 de Champagne.

DE SARRAZIN, seigneur de la Pierre.

D'azur , au cep de vigne sur son écha- las, d'or.

DE SARRON , seigneur de Bacot.

D'argent , au griffon de gueules.

SAUVAT , seigneur de Cerbué. D'or , au lion de sable.

412

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DU SAUZEY, seigneur d'Aïuple- puis.

D'azur . à une tour à contre-forts d'ar- gent, maçonnée de sable, posée sur une terrasse de sinoplc et accompagnée en chef lie '2 étoiles d'argent.

DU SAUZEY DE JASSERON, sei- gneur de Jasseron.

D'azur , à 3 saules écoles d'or en pal.

SCARRON , seigneur de St-Try.

D"a/ur , à la bande brelessée d'or. De- vise : Vis DIPLEX FULCET IN L'NO.

DE SCIA, lieiilcnaul-gcuéral.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. AI 3

DE SEMUR, scignour de rAnbopin

IVniKfUt . à ^ l):iii(li's de fjiieiilcs.

DES SERPENS, seigneur de Cu- blize.

D'or , au lii)n d'azur arnu' ol lampassé (le gueules.

DE SERREFAVRE, seigneur de Scr- refavre.

De sinople, à la croix ancrée d'argent, chargée en cœur d'une étoile de sable. (Cette famille passa en Bourbonnais, elle était connue sous le nom de Serfe-

rrr.')

DE SERREIN, seigneur de Miillc\al

414

ARMORIAL DU BEAL'JOLAIS.

SEVERT, seigneur du Châtelard.

D'argent , à 4 cœurs appointés en croix de gueules : aïi chef d'or, à 5 bandes d'a- zur.

>. T

DE SIMIANE ALBIGNY, seigneur de Cbainbosl près Lougessaigne.

D'or , srnié ilc tours cl de fleurs de lis sans nombre , d'azur. 1"" Devise : Sistex-

TANT I.U.IX TIRRES. 'i™' DcvisC : C.ERTAMINE

PARTA. S"" Devise: .Ie i.'ai r.Ar.>'É.

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DE SIRVINGES, seigneur de Seve-

iiiiges.

D'azur , au chevron d'or , aceonipaf^né de 5 étoiles d'argent : au chef cousu de gueules, chargé de 2 croissants d'argent.

SOTIZON , procuronr du roi.

Dr f;:ueulcs . à la handc d'or.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 41 O

DE TARGE, seigneur du Pas.

De gueules, à la fasce d'or accompa- gnée de 2 croissants de même, un en chef et l'autre en pointe.

DU TERRAIL BAYART, seigneur d'Oraaison.

D'azur , au chef d'argent chargé d'un lion issant de gueules ; au filet d'or hro- chant sur le tout.

TESTENOIRE: a donné des magis- trats distingués à la prévôté de Beaujcu.

D'or, à une tête de maure de sable, tor- tillée d'argent.

DE THELIS, seigneur de Chambost près Longessaigne.

De gueules , à 3 fasecs d"or. Ciniici- : une étoile à 6 rais.

416

iRMORIAL DU BEAUJOLAIS.

THEVENARD, seigneur de l'En- clos.

D'azur , à la colombe d'argent per- chée siir une branche d'olivier de sino- pie.

THIERRY, seigneur de Vaux.

De gueules, à ô léics de It-vriers d'ar- gent accolées de gueules.

THIBAULD DE LA ROCHE THU- LON, soigneur de la Roche-Tliu- lon et des Prés.

D'argent, au chevron da/.ur. a\i chef de même.

THO.WE DE ST-CYR, seigneur de Sl-Cyr-dc-Valorges.

D'a/.ui'. à la li^(e cl au col de cerf coupé d'or.

AKMOHIAL DU BEAUJOLAIS.

417

DE THY , seigneur de Millv et do Claveyson.

l)";Mfj;oiil , à ." Iioncc;i\i\ (le gueules, 2 el I , celui de dextie leii.uit une fleur de lis d'or.

TIRCUY DE CORCELLES, sei- !j;neur de CorrcUos, d'Arcis, de Flonrye.

n";izui' , à 1,1 fasee d'or.

TOURNIER, soigneur d'Epeisse.

I)":iziir , à une fasec d'argent ehargi^e (!<• .") nierlelles (le sable.

J[ll[llll!lll[lllllllllllllllllll

L'Y 4 Ai^ '

DE TOURNON, seigneur de V.-mx.

l'arli , au 1 d'azur senu' de fleurs de lis d'or : au 2 de gueules , au lion d'or.

418

\RMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DU TREMBLAY, avocat du roi.

D'argent , à 5 fasccs d'azur.

DE TREZETTE ancien, «//«s DE TRAZETTE, seifirneur de Tre- zelle.

D'argent, à 3 fasccs d'azur. :iu chevron de gueules brochant.

TRICAND, seigneur de la Goutte.

D'or . à ô trèfles de sinople.

DE TRICAUD,sei£[neurdc la Place.

D'azur, au chevron d'or . adcxtré en tlicf d'une éloilc du niOme.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 41 9

TROLLIER , seigneur de Fonl- crennc.

D'argent, au lion de gueules, :i lit lasro (l"or liroclianl sur le tout.

TROUILLEUR, seigneur de la Douze (la Chaize).

De gueules , au chevron d'or : au chef cousu d'azur, chargé de 3 besauts d'ar- gent.

TURRIN, seigneur de Belair.

D'azur, à !> tours d'argent, posées 2 cl 1.

VAGIN AY , seigneur du Paquelet.

D'argent, à l'arbre de sinople terrassé de même, soutenu de deux lévriers grim- pants et affrontés de gueules.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE VALADOUX, seigneur de St- Julien et St-Maniez.

D'a/.iir, :iii lion dor armé ot lampassé

VAIVOLET , lieiitenant-parlirulicr.

D'a/.iir, au m)I iraifîcnt , au clirf d'or

'Li 0*^4 x-Z^O

DE VALENCE, seijiiuMir de Mon- toiix.

D'azur, à une fascc d"or aci'oinpafîuép de (i Iri'llfs de inéiiio , 3 on olirt' ol ."> cil {iidiilc.

DE VALENCIENNE, sei-neur tie Valencicnne.

D'arfîPMl . à '2 lions IrDpardôs I Un sur l'aulri'. do l'uouIos.

ARMORIAL 1)1' HEAL'JOLAIS.

A21

DE VALENTINOIS (de la maison de Poitiers), seigneur de Bcllero-

che-en-Monlagnc.

I)";iziii-, il (i l)ps:iiils iraigenl , 3 , 2 cl 1 ; ail clirf il'or.

DE VARENNE RAPPETOUR, sei-

gneur de la Platièrc.

n'heniiine , à 3 chevrons de gueules. Devise : Non est mortale quod opto.

DE VAREY , seigneur de Taney.

D'azur, à 3 jumelles d'or ; au chef d'ar- gent , chargé de 3 corneilles de sable , becquées el iiienibrées de gueules ; à la boidiiic coiiij)oiiéc d'or et d'azur.

DEVAURION, seigneur de Vau- rion.

De ^abli' . au dievrou d'argeul.

422

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

DE VAUX , seigneur de Vaux.

De filleules . au lion passant d'argent.

'^ Ji^ »_ ' '_

i "f , '^ , 'f . '^ , "^

DE V.AUZELLES , seigneur de Vau- zelles.

De gueules , :'i la bande d'argent , char- gée d'un demi-vol de sable.

DE VERNEYS, seigneur d'Argigny'.

Dlierniine , au chef de gueules.

DE VERS, aliftfi DE VERE, .Seigneur (le Gorzo.

Pallé d'or cl d'azur.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS. 42.3

DE VICHY, seii^aieur d'Estieugue.

De viiii' plein.

DE VILLENEUVE, seigneur de Joux- sur-Tarare.

Paiii, au I losange d'or et d'azur : au •i d'argent , à 3 demi-vires de gueules.

DE VILLION, seigneur de Varcunes. De gueules, au sautoir d'or.

DE VINOLZ, seigneur d'Argigny.

D'argent , à 5 coquilles de gueules : au. chef de gueules , à 3 coquilles d'or.

k-lA

ARMORIAL DL BEAUJOLAIS.

DE VIRY , seigneur de Claveyson.

De sable , à la croix anciée d'argent , chargée en cœur d'un carreau du champ.

DE VITRY D'ALIERE, bailli de Beaujulnis.

D'azur, au lion d'argent arme, lani- passé et couronné de gueules.

VOIR ET , seigneur de Sales.

D'or, à l'arbre terrassé de siiiople ; au chien courant d'argent, accolé de sahie i-t à l'arbre.

DE VOCANSE, seiiiiietir de la

l'i- gueules, à ô casques d'argent, "i Il I.

ARMORIAI- nu BEAUJOLAIS. A25

DE VUARTY, seigneur de Meyré.

De gueules , à la bande losaiigéc d'or.

DE LA VULPILIÉRE, alias LA VOL- PILIERE, seigneur de la Verpil- lière.

Kchiqueli^ d'a/.ur cl d'ai-f^i'iil.

OMISSIONS-

En plaçant à la fin de I'Armorial plusieurs écussons on blanc, sous le titre d'Omissions, l'Auteur a pensé que l'existence de quelques familles avait du échapper à ses recherches et pourrait être découverte plus tard. Il a voulu donner à chacun la facilité d'enrichir son exemplaire sans rien changer au matériel du livre.

GARIL : a donné des dignitaires au Chapitre de Beaujeu.

D'azur, au lion d'or, accompagné de 5 roses d'argent , '2 cl l.

428 AKMORIAL DU REAUJOLAIS.

ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

429

430 ARMORIAL DU BEAUJOLAIS.

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