Google

This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project

to make the world's bocks discoverablc online.

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject

to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books

are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.

Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the

publisher to a library and finally to you.

Usage guidelines

Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying. We also ask that you:

+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for Personal, non-commercial purposes.

+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.

+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.

+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.

About Google Book Search

Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web

at|http: //books. google .com/l

Google

A propos de ce livre

Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec

précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en

ligne.

Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression

"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à

expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont

autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont

trop souvent difficilement accessibles au public.

Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir

du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.

Consignes d'utilisation

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. Nous vous demandons également de:

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers. Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un quelconque but commercial.

+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.

+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en aucun cas.

+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.

A propos du service Google Recherche de Livres

En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl

.ÎT.'J"

4*<.

«»^»

/.

< V

î

t. -

1 .

h-

-:- •>

.»•"

■>^

i ,

. -

; J"

^ *

l

i

K

;i

F^

..»

Y

» . ,. A

HISTOIRE

DU SONDERBUND.

PIRIS. * TYPOGRAPHIE PLON FRÈRES y

EVE DE TAVCnURBy 36.

HISTOIRE

I

DO

I

SONDERBUND

PAR J. CRÉTINEAU-JOLY.

Notu jurons pour nous et pour nos descendisti l«s plofl reculés que cliacuB de nous se fera un de* voir de secourir ses alliés opprimés » en nous armant à nos frais, au péril de nos Mens et de notre rie, loit dans Botre paya ^ soit à l'étranger,

{SermaU du €hiUli.)

PARIS,

PLON FRÈRES, ÉDITEURS,

KDB W TMMOUBB, M. 1850.

C

r 4

M* »

V«' «

. , > Ti

H

W V ' fc #

www

w w

> V W l.

i^ V ^ w «r « W I

c •- w w w '

*. C ***,** V

^ ^^W^^'WW w

»- t, *^ ^ L w w

s,*- ^^^ W«.V^

> «

¥

HISTOIRE

DU SONDERBUND.

CHAPITRE IX.

L'abbé Gioberti se présente comme ami des corps francs. Le docteur Steiger prisonnier. 11 s*écbappe. Soleure lui accorde droit de bourgeoisie. Corps francs honorés par les villes radicales. Les corps francs se vengent de leur déroute par le vol et l'assassinat. Les corps francs décident un de leurs volontaires à tuer Joseph Leu. On promet une somme importante à Jacques Maller. Léo est aissassiné. Les UMéê iré^lntiônâairt^ 'âononcent qu'il s'est to- lontairement donng^'^a: jipor^. *^ Aveux* au'coupable. Sa condam- nation ratifiée même paivl^ juges pon|mé& par les Radicaux. Neu- baus veut revenir à dés^id^2s]d^ordr^ «— Son rapport au Grand- Conseil sur la situation déplorable de ki'$-dis«e. Cette situation est telle que les Catholi({[ie^]|è*£t<Medt''4>&tsvdSir sauver la patrie qu'en faisant une alliance séparée.

Dans ces années de coupable délire on convoitait la popularité , on voulait Tacquérir à tout prix pour arriver au gouvernement. La Révolution était auda- cieuse ; elle ne demandait ni Ton allait ni d'où Ton venait. Pour peu qu'entre les Radicaux et Tarn- bitieux il y eût le moindre trait d'union, la plus légère passerelle , la démagogie acceptait tous les bons offices, elle grandissait toutes les éloquences ^

TOM. IL 4

t HISTOIRE

elle glorifiait toutes les apostasies. La Compagnie de Jésus «ervit d'appoint à ces marcbés de gloire tra* casaîère. M. Thi^s avait ouvert la brèche; Vàhbé Gioberti s'y précipita. Le panégyriste de la Révolu- tion française s'est contenté de faire des vœux pour les corps francs ; le prêtre italien , dont les puériles turbulences vont bientôt exposer son pays aux cala- mités et aux humiliations d'une défaite inévitable, ne sent pas de pareils scrupules. Il a besoin de sou- lever les flots , d'exciter les tempêtes pour se créer un jnédestaL Le rôle d'Arnaud deBrescia tourmente son imagination. Arnaud de Brescia a troublé sa patrie par ses dis-

réfugié à Zurich; itf^t TÇp9 ç-Bome tandis que le pape Eugène III fujralVdkJla-ViTlesainte. Écolier en- thousiaste, cet Araa)i9.*'Às9Efiiré:d'^log^ imposteurs les Romains toujours avides de louanges comme une danseuse de théâtre. Il a vanté leur dignité d'atti- tude, leur magnanimité de patriotisme ; il leur a dit qu'ils pouvaient encore redevenir aussi grands que leurs ancêtres, les maîtres du monde, que l'avenir aj^artenait aux descendants régénérés et libres des Fabridus et des Scipion , qu'il fallait relever les rui- nes du vieux Capitole, et que le souverain Pontife, en face de cette rénovation italienne , ne devait plus être que le chef spirituel des Chrétiens. Les Romains

DU SONDfiRBUND. S

«vfie&t compris ce langage d^sevant ; ils se oonfoi^ mèrant à ces aaseignements par le pillage et par de» \iolences iDOuïes.

L^abbé Gioberti rêva de sarp^ser aoD modèle. U n'avait pas le génie de Tantiprètre da dooziènie siècle ; il y suppléa par l'imposture. Comme Arnaud de Bresda , il commença par glorifier les mauvais instincts de la multitude ; il encensa ses vices , il se fit le thersite de ses passions italiennes. Arnaud de Brescia écrivait, prêchait, conspirait pour lui-même. Gioberti y qui n'est que la cymbale retentissante de son amour-propre, se prête à toutes les exigences de la populacerie ; il n'a pas l'orgueil et l'égoïsme de son devancier. Ces deux vices ont trop de profon- deur pour Gioberti ; ce ne sera jamais qu'un al^e de vanités : vanité pour ses livres, vanité pour sa personne , vanité pour son éloquence , vanité pour sa chevelure rousse , vanité pour ses idées philosophi- ques, chez lui tout est vanité. Nature pleine d'exubé- rance filandreuse et de contradiction, il n'a point le feu sacré, l'esprit de conduite d'Arnaud; mais par une étrange coïncidence, il trouve dans son existence les mêmes péripéties. Chassé d'Italie comme Arnaud de Brescia, il se réfugie en Suisse ; il obtient à Rome un jour d'ovation contre le Pape ; il fomente une guerre désastreuse et il tombe dans le mépris public.

En 1 846 , l'abbé Gioberti n'en était encore qu'au rêve. D léchait la main du peuple pour que le peuple

4 HISTOIRB

vltttdécernw une couroone mttrale à sa phraséolqgie civique. Ce fat dans ce temps qu'il pabUa son Je$uUa moderno.

L'abbé Gioberti^ réfugié à Lausanne depuis qu'on y criait par les rues : A bas le bon Dieu ! mort à ceux qui ont des domestiques ! n'avait point oublié son mé- tier de courtisan des multitudes. En Suisse alors on ne pouvait pas faire moins que de chanter un hymne en l'honneur des corps francs , tout en chargeant des anathèmes les plus redondants de la rhétorique ita* lienne la Compagnie de Jésus dont ils se disaient les implacables ennemis ^ . Gioberti avait aligné en cinq volumes ses griefs contre l'Ordre de Saint-Ignace';

^ La presse radicale était plus franche. V Observateur suisse de Berne publiait alors : « Nous ayons nommé l'ancien ennemi contre lequel nous marchons, que nous poursuivrons de toutes nos forces , à la vie, à la mort, et que nous devons combattre à la face du monde entier. Cet en- nemi, c'est le romanisme aux cent bras. Le romanismf , c'est Thydre qui s'étend en tous sens par la nonciature , par les évêques et prélats , esclaves de Rome , par les Jésuites et tous les autres ordres religieux. »

On le voit, ce ne sont plus les Jésuites seuls que l'on met en jeu, c^est le Catholicisme dans son unité , dans ses pasteurs et ses ministres. Le PostJiœmchen d'Argovie va plus loin. Il veut qu'on s'attaque en même temps à tous ceux qui pratiquent un culte quelconque, au Chris- tianisme par conséquent. « Encore quelques jours , dit-il , alors sera anéantie cette' race infernale qui infecte notre pays. Alots malheur aux Jésuites laïques et ecclésiastiques des deux confessions qui divisent U Suisse t >•

' Arnaud de Brescia avait été condamné par le concile de Latran. Afin de poursuivre jusqu'au bout la comparaison, Gioberti s'imagina qu'à l'aide des Jésuites il pouvait bien être mis à l'index. La prohibition du Saint-Siége le préoccupait fort peu, on le pense de reste; mais il crai- gnait de voir triompher les Jésuites de cette condamnation. Afin de l'évi»

DU SONDBRBUND. i

il consacra quelques douzaines de pages à son pan* théOD de corps francs, et il dit :

« Tel est le court résumé de cet épisode peu épi- que et fort peu héroïque de votre histoire attesté quant au fond par les feuilles publiques, et accooH pagné de quelques particularités dont j'ai été informé d*une manière précise par des personnes qui se trou^

ter dans les circonstances exceptionnelles le Saint-Siège se trourait placé par le fait de la surexcitation des idées démagogiques , Gioberti s'adressa au Père Ventura. Ce Théatin élait, depuis l'aYénement de Pie IX, devenu avec son digne ami, Angelo Brunetti, surnommé Ci- ceruacchio, la contrefaçon de Savonarola et le Mazaniello grotesque de Rome. Les révolutionnaires, dont le Père Ventura se faisait IVdio, et dont il portait les doctrines jusque dans la chaire vattcane , ravaient adopté, salué, acclamé comme le cardinaf de leurs espérances. Le Théatin exerçait sur le Souverain-Pontife une influence déplorable; il s'en servait pour isoler le Pape du sacré Collège et pour jeter la malé- diction aux princes de PÉglise. Il les insultait eux présents dans ce qu'il appelait la chaire de vérité ; il les dénonçait à son peuple d'émeu- tiers du Caffe nuovo; il couvrait leur pourpre d'opprobres jusqu'au jour , de chute en chute , ce sophiste claustral arriva à présenter le pontife, martyr de son amour du peuple, sous les traits du tyran qui avieiit perdu TÉglise de Dieu.

En 1847, lorsque Gioberti eut recours au Théatin , son compère, il ne s'agissait encore que d'adorations pour Pie IX. Gioberti demandait à Ventura de le protéger contre les foudres canoniques de l'Index, et Ventura, qui en sera plus tard frappé le même jour que Gioberti, se , laissait aller dans sa réponse à ses admirations pour l'insulteur, à ses haines pour l'insulté. Cette réponse, que nous devons aux intempé- rances de vanité du prêtre piémontais , est une chose délicate. Nous l'avons communiquée à des hommes de sage conseil. Tous nous ont demandé si nous étions sûr de son authenticité. Nous avons dit que l'abbé Gioberti avait fait circuler dans Paris des copies certifiées par lui conformes à l'original italien , mais que comme nous connaissions les deux clercs , nous résumions ainsi notre jugement. Le Père Ventura est très-capable d'avoir écrit la lettre suivante; l'abbé Giobeiti, cootamler

é^

i HISTOIRE

Taieni sur les lieux les événemeDts se sont passés. Il ne reste donc plas qu'à démontrer que cette hor- riUe boucherie^ avec tons les malheurs qoi en for- ment le triste cortège y doit être principal^onent im* pntée anx Jésaites ; et que ceux-ci , non-seulement ti^inent le premier rang parmi les auteurs de ce désastre y mais sont encore les plus coupables en

du fait et {fris par nous en flagrant délit, est eneore plus capable d'avoir altéré ou faussé le sens et le texte de cette lettre. La Toicî :

« Home, 20 septembre 1847.

» Le Saint-Père est juste; juste est pareillement le maître du sacré palais, au moins quand il agit librement. Aussi malgré les plus vives remontrances auxquelles on assure que la diplomatie n'a pas été étran- gère , Tautorité a tenu ferme pour que la défense eût la parole libre <iù l'accusation avait eu toute liberté.

» Que vous dirai-je après cela de votre ouvrage? Avant de le con- naître, je l'avoue sincèrement, j'eà désapprouvai l'idée. Le silence et le mépris me semblai^it plus convenables et plus dignes de vous, qu'une réfutation sérieuse en cinq volumes du pauvre petit livre du Père Curci. Il me semblait de plus que votre réputation était trop élevée et trop bien établie , pour pouvoir recevoir quelque atteinte des aboie- ments d'un écrivain sans nom. Enfin il me semblait qu'un des savants de premier ordre de notre siècle, qui avait entrepris d'annoncer au monde avec tant de succès les grandes et véritables doctrines sur les- quelles repose l'avenir de l'bumanité, ne pouvait que perdre en s'abais- sant à lutt» corps à corps contre un adversaire indigne de se mesurer avec lui. Biais après avoir commencé à parcourir ces savants et si élo- quents volumes, je me suis ravisé et je me suis persuadé au contraire que c'est une œuvre providentielle, parce que les ouvrages de ce poids et de cette forée ne paraissent à de certains moments donnés que souS ^impulsion de quelqtie souffle divin. Je suis convaincu qu'aucune So- ciété humaine ne peut subsister ea présence d'un tel livre. Après le grand cfvénement de votre ouvrage, il arrivera in&illiblement une de ces deai choses : ou que les Jésuites se modifieront de manière à ne plus être ce qu'ils sont, ou qu'ils tomberont sous le poids de la répro-

DU SONDERBUND. 7

raison de leur Institut et de leurs fonctions. Dans mm Prolégomènes je n'ai parlé que de l'expédition de décembre , parce que celle de mars n'avait pas en* core eu lieu , et la première suflSsait certes pour votre condamnation ; car si le mal fut petit , il ne tint pas à vous qu'il ne fût très-grand. On eût évité le mal et le péril si , dans les jours qui précédèrent ce mouve-

bation et de la haine uniTerselles. Autrefois ils succombèrent sous les coalitions des sonrerains ; aujourd^ui , sUls ne changent pas de route et d^allure, ils seront écrasés sous la coalition des peuples, contre laquelle les forces de tous tes gouvernements et le Souverain-Pontife lui-même ne pourront les défendre.

» Ce n'est pas que je désire que les Jésuites soient abolis. Ainsi qîie TOUS en convenez vous-même, il y a dans leur institut primitif quelque chose de grand , d'utile , de sublime. Mais je ne puis pas ne pas recon- naître qu'ils ont trois torts très-graves : 1* d'être en opposition avec le Souverain-Pontife ; d'élever mal , très-mal la jeunesse ; d'être le plus grand obstacle au progrès chrétien et raisonnable qui est la condi- tion nécessaire de l'existence des sociétés modernes.

» l\ est difficile, je l'avoue, qu'ils se corrigent entièrement de tout cela , mais ce n'est pas impossible. Or, s'il an*ive que cette réforme ait lieu, il n'est pas douteux que votre merveilleux ouvrage (portentoso) l'aura produite, puisque c'est lui qui les aura placée dans l'altenutive de se corriger ou de périr, sans leur laisser aucune voie intermédiaire.

» J'entends dire qu'ils songent à réfuter ce livre. Folie l Un Ime si extraordinaire, si neuf, dans lequel la force du raisonnement est unie i toutes les grâces d'un style qui relève tout et répand sur tout de l'in- térêt; un livre, admirable répertoire des plus brillantes et des plus utiles théories, des doctrines les plus saines et les plus générales, dans lequel la question de personnes disparait devant l'importance des pria^ cipes et des choses ; un livre qui contient une si grande variété de connaissances , une si grande profondeur de savoir, une érudition his«- torique si vaste ; un livre , enfin , qui annonce un génie qui fait la|;]oife d'un siècle, un tel livre ne se réfuie pas , ou la réfutation ne servirait qu'à &i rendre le mérite plus évident, la force plus incontestable» et À couvrir de ridicule ses malencontreux adversaires.

I HISTOIRE

ment , alors que tous les esprits étaient suirexdtéB et que tout présageait des troubles prochains , vous eussiez généreusement refusé la proposition des bour- geois de Lucerne. Mais l'entreprise suivante aug- mente infiniment votre faute , tant à cause de Tim- portance du cas et de la gravité de ses suites , que parce qu'il ne s'agissait plus d'une première erreur, mais d'une récidive aggravée par l'obstination ; oe qui accuse, non pas un emportement irréfléchi et momentané , mais un dessein prémédité de longue date. Et pour vous faire toutes les concessions pos- sibles, je veux laisser de côté le premier fait et ne m'arrêter qu'au dernier, commençant par faire observer qu'ils furent séparés l'un de l'autre par un

» Le grand Pie IX , en me remettant ces jours passés FouTrage de Manini sur la Civilisation italienne, dans lequel Fauteur, pICin des préjugés anticatholiques du dix-huitième siècle , soutient que l'Italie ne pourra jamais être libre à cause du Pape, qui est, 1^ Pallié néces> saire de TAiitriche, et 2* le représentant de Pabsolutisme religieux et politique aussi; le grand Pie IX, dis-je, en me remettant ce liTre, m'exprima le désir que quelqu'un en fit la réfutation. A quoi je ré- pondis que « de tels ouvrages ne se réfutent pas avec des paroles , mais » par des faits ; que le Pape seul peut le réfuter ; que déjà par l'attitude » qu'il a prise à l'égard de l'Autriche, il en a réfuté une partie, et « qu'en accordant une véritable liberté à ses peuples il en réfuterait » Tictorieusement le reste. » Et toutefois l'ouvrage de Mazzini n'est qa\in amas de sophisme*, d'idées sans fondement, de faits sans preuves, de conséquences sans principes, de contradictions et d'utopies exposées dans un style qui fatigue. Or que sera-ce de votre ouvrage? L'unique manière de le réfuter, c'est que les Jésuites marchent sincèrement avec le Pape et avec le siècle. Toute autre manière est vaine et dangereuse et ne fera que précipiter la ruine de la Société à laquelle ce livre mer- veilleux a porté un coup qui la détruit dans ses fondements, n

DU SONDERBUND. 9

intervalle de plas de trois mois , pendant lesquels voas aviez le temps et la facilité de considérer la chose à tête reposée y et de prévoir les désastres qui en pouvaient résulter. Les troubles qui avaient déjà éclaté y la nouvelle convocation des corps francs et les autres préparatifs qui se faisaient , les bruits qui couraient, le bouillonnement de tout le pays, les conseils des sages, les menaces des plus emportés, les pronostics des journaux ne vous permettaient plus de vous faire illusion sur Teflet que produirait votre obstination et vous portaient à vous retirer, unique moyen de pacifier le pays et de voas décharger au moins de la complicité et de Finfamie de la guerre civile. Moi-même , je vous le confesse , bien que j'eusse déjà écrit les ProUgornénes , j'en avais quel- que espérance ; car je regardais comme incroyable que vous fussiez aveugles et barbares jusqu'au point de n'être pas saisis d'horreur à la pensée de ces massacres continuels , et de ne pas voir Topprobre qui rejaillit sur vous à les provoquer sans cesse. Mais quelle est Thonnéte espérance qui ne soit vaine et absurde quand il s'agit des Jésuites ? Vous demeu<- rates inébranlables et intrépides dans votre résolu- tion impie : vous vîtes les armes s'aiguiser, les ba- taillons se former, se mettre en marche, se ranger en bataille, tirer le glaive, pousser le cri de guerre , des frères se ruer contre des frères, et vous gardâtes le silence.Vous pouviez d'une seule parole désarmer

«0 HISTOIRE

■f

ces fiirieax et empêcher le massacre ; et au contraire TOUS les avez secondés, et quand le carnage fut ac- compli, vous marchâtes sur les cadavres pour mon* ter dans la chaire ambitionnée. Et vous êtes prêtres ! et vous êtes religieux ! et vous êtes les apôtres d'un Dteudepaix ! L'indignité de votre conduite est telle que toute parole d'exécration serait insuffisante pour la qualifier , si Tingénuité que vous mettez dans Hsl défense ne vous servait en quelque sorte d'excuse, et si l'horreur n'était surpassée par la pitié \ »

Au tribunal de ce prêtre qui rend ses jugements par imprécations , les Jésuites sont coupables de la guerre civile rêvée et accomplie par les ccM'ps francs. A quelques pages plus loin , le voilà qui comme le Mélibée de Virgile soupire des églogues en Thon*- neur des Radicaux qui conspirèrent contre leur pays.

a Quand même votre refus, dit-il^, n'aurait sous- trait qu'une seule victime à ce carnage de frères , ne seriez-vous pas hautement coupables de rie l'avoir pas prononcé? Dieu immortel! un seul homicide suffit pour mériter l'enfer, et il ne suffirait pas pour la condamnation des Jésuites ! Mais ce n'est pas d'une seule victime que l'on eût épargné le saug, car il est de fait que les volontaires des divers cantons accou- rurent à l'appel fait contre les Pères de Lucerne ; de sorte que si ceux-ci se fussent retirés au moins après

* Jesuita modemo, t. ii, p. 377 (1846, Losanna). ' lUd., p. U2.

DU èONDERBUND. Il

la première expédition, il ne se serait point formé de corps francs ponr la seconde. Tout au plus le mou* yement de mars aurait eu pour auteurs les exilés de Luceme désireux de recouvrer la patrie perdue , et comme le nombre en était fort éclairci, ce mouve- ment aurait eu le même résultat que la première agression , lequel de toute manière eût été moins déplorable et moins funeste. Et puis qui avait soulevé ces malheureux ? qui les avait dépouillés de leurs biens? privés de leur patrie ? forcés d'abandonner la maison paternelle et d'errer pauvres et fugitife loin de leurs familles ? Ne sont-ce pas les partisans des Jésuites ? Ne sont-ce pas eux qui , en tyrannisant la malheureuse Lucerne , du mois de décembre au mois de mars , remplirent de proscrits tous les cantons voisins? Or, rien de tout cela ne serait arrivé si les magistrats de Lucerne a valent gouverné en Chrétiens et non en Jésuites au moins pendant l'hiver. Et s'il n'y avait eu ni exilés, ni volontaires, qui donc au- rait pris les armes au printemps? Mais comment s'étonner des rigueurs de votre domination dans les contrées brumeuses quand la canicule elle-même est

impuissante à les adoucir ! r>

Le prêtre catholique vient de prendre parti en fa- veur de la démagogie et de l'immoralité , s'élançant du gouffre des Sociétés secrètes pour mettre à exécu- tion les enseignements qu'elles ont reçus. Le prêtre catholique n'a pas un regret, pas un point d*admi*

If HISTOIRE

mtîoB à offrir aux Lucernois et aux cantons primi- tib. Ils ont voulu vivre et mourir chrétiens. Ils ont arrêté à leurs frontikesia propagande des mauvaises ^ doctrines et de Fimpiété armée en course comme un forban ; ils ont repoussé , avec ]a vigueur de la foi et le sentiment de la famille , les misérables accourus pour ensanglanter leur territoire. Mais les corps francs marchaient , le 1 ""^ avril , contre les Jésuites qui ne doivent venir à Lucerne que le 26 juin ; les corps francs ne combattaient ni pour Tunitarisme ni pour le bouleversement européen . Ils n'avaient qu'un but,, la destruction des Jésuites. Donc les corps francs seuls doivent subir Thumiliation de Tapo* théose de Vincent Gioberti. Le Jesuita moderno n'a été fait que sur ce plan. L'ouvrage réalise le vceu de Fauteur. Â ses yeux de prêtre catholique, les Jésuites sont les seuls coupables de Tinvasion de Lucerne , les seuls responsables du sang versé , car, par leurs crimes et leurs complots, que Fauteur piémontais promet de dénoncer plus tard , ce sont eux qui ar« mèrent les corps francs. Le prêtre catholique s'est finit, autant qu'il était en lui , Faumôoier de ces sa- tellites de Fathéisme. Un écrivain genevois et calvi- niste se charge de donner le plus complet démenti aux calomnies de Fabbé démagogue. Les rôles sont intervertis. Le mauvais prêtre catholique accuse des religieux innocents. L'honnête calviniste lui répond avec un inimitable élan de probité.

DU SONDBRBUND. 1$

« Lorsqu^on affinne à un Français, ainsi parle M. Cherbaliez *, qae les Jésuites sont établis en Suisse) il lui paraît tout simple qu'il y ait un dan* ger pour la Confédération entière ; cependant , rien n'est plus faux. Dire que les Jésuites sont établis en Suisse y c'est, en réalité, employer une expression dénuée de sens , ou dont le sens ne correspond qu'à un fait matériel et sans portée. Les cantons étant parfaitement indépendants les uns des autres pour tout ce qui concerne l'instruction publique, la direc tion des affaires ecclésiastiques et les rapports de l'Église avec FÉtat , les Jésuites ne sont moralement et politiquement établis que dans les cantons qui les <mt reçus; et cet établissement ne leur donne pas plus de chances ni plus de facilités pour s'introduire dans les autres cantons , qu'ils n'en peuvent avoir étant établis dans l'un des Etats qui avoisinent la Suisse, par exemple, en France.

y^ Voilà ce que tout le monde avait senti ou pensé, en Suisse , sans exception , jusqu'à Tannée 1844 , quoique les Jésuites fussent établis à Fribourg depuis 4848, en Yallais depuis plus longtemps encore, et à Schwytz, si je ne me trompe, depuis 1838.

» Les Jésuites auraient-ils , depuis 1 844, troublé la sûreté intérieure ou extérieure de la Suisse ? La constitution de Luceme a-t-elle été violée par leur

* Revue nouvelle, octobre 1S47.

U HISTOIRE

étabUssraieiit^ oomme le prétettiteiit les prosmtg lacemois, qui invoquent la garantie? Le parti q«i répond affirmativement sur ces deox points, nVt-il pas formé sa conviction sur des preuves acqmses et patentes? Sa:ait-ce avec de simples assertions qo'on aurait endoctriné et soulevé une moitié de la Siane contre F autre?

» Pour satisfaire à c^ égard la curiosité des leo teurs français 9 je me trouve dans la position embar- rassante d'un voyageur qui doit raconte* devant un auditoire sérieux des choses incroyables eA pourtant vraies. On a beau savoir que le Radicalisme eist la négation de toute règle de justice et de moralité, il y a un certain degré de mauvaise foi et d'impudesr dont les honnêtes gens n'admettent la possibilité qu^avec une extrême répugnance.

» Qui voudra croire , par exemple, que dans tout ce qui a été dit ou écnt en Suisse contre les Jésuites, il n'y ait pas un mot de preuve à Tappui des accu- sations dont ils sont Tobjet , pas un fait précis qui puisse fournir matière contre eux à Fombre d'un reproche? Telle est pourtant l'exacte vérité. En vain le parti radical a-4-il été sommé , à diverses reprises, d'articulé un fait , un seul fait ; et on ne lui deman- dait pas un fait criminel , un délit punissable , mms une p£ux)le, une lettre, une démarche quiconque, enfin , qui tendit à troubler ou seulement à menacer la sûreté extérieure ou intérieure de la Suisse, et

DU SÛMDIRBDND.

qfoe i'cm pfùi attribuer aux lésuites : rien de smibla- Me n'a pa être allégué.

Le parti radical n'en a pas moins persisté dans ses aocasatioBS générales : « L^ordre de Jésns est soumis à na chef étrangi^; donc il menace la sûreté extâî^ire de la Suisse. L'ordre de'Jésas est Ten- nemi acharné du Protestantisme et de la liberté d'examen ; donc il trouble la sûreté int^enre delà Cœifédération. L'ordre 'de Jésus conspire avec les gouvernements conservateurs et Taristocratie, contre les peuples et contre la dânocratie. Introduit dans le canton directeur de Luceme, il y dominera les autorités fédérales et soumettra la Suisse entière à. son joug.

» Rraaarquons , en passant , que si ces reproches , fondés sur Torganisation et sur le but avoué de Vor^ dre, avaient quelque valeur, ils pourraient s'adres* ser avec tout autant de raison à l'Église romaine elle-même. Serait-ce à cette. Église, serait-ce au Ca* tholioisme que la guerre est déclarée? Les cantons catholiques l'ont pensé avec quelque raison , car ils savaient que l'ordre de Jésus n'a 'pas d'autre but que la propagation et le triomphe du Catholicisme, dont il est le phis zélé danseur et en quelque s(Hte la sâdtindle avancée.

B Quant au motif tiré de ce que la'constitution de Luceme aurait été vidée, un mot suflBt^ouren justice. D'après cette constitution , le peuple a

te WSTOWE

un droit de veto absolu sar toas les décretB éa Graoé* Conseil ; or, étant appelé , en. vertu de ce droite à se prcmonoer eur la coq veation passée avec les Jésuites, il a , en grande miyorité , accepté et sanetkmné tout ce qui s'était fait. La constitution, sur ce point, ayant été interprétée ainsi par le souverain même qui Ta faite , appartient-il à des individus ou a des gouvernements éb-angars d'infirmer cette décision ? Cette question est de celles qui n'ont besoin que d'être nettement posées pour être résolues. »

La position de THelvétie s'aggrava encore après la déroute des corps francs. La stupeur dont ils avaient été frappés , llodignation des cœurs honnêtes , ou- vraient un beau champ à l'Europe et à la Diète suisse. Avec un peu de vigueur dans les mesures, rien n'était plus aisé que de rétablir le calme dans les esprits. Sous le coup de cette victmre de Tordre, on pouvait reconstituer Tautorité et faire disparaître du sol helvétique tous les germes de discorde. Les cabinets de l'Europe connaissaient le plan des So* ciétés secrètes. Par des moyens plus ou moins gou- vernementaux, ils s'étaient emparés d'une partie de leurs correspondances. On venait de les voir à l'œu- vre. Personne n'eut le courage de profiter des évé- nements de Lucerne pour arriver à une solution. La guerre civile éclatait dans le camp radical; on n'ex- ploita ni ces hostilités ni ces déceptions. Lorsque les ccH'ps francs se furent livrés à la risée du monde, ils

DU SOttNlBIlND. 1T»

c^i^drent que tout ÉS'était pé6 perâo pow eax^ \ jKVfiiqM r£<lro|i» et ta SuÉeee se oontaiteMM de â'â^ i mmeâr de leurs dâiats personiielB. On les kÎMtte't tramer de Boaveàiix complote; ils âjodhrnàireiit |eèr8^ querelles et se mîrôat à Tcsuvre.

Robert Ste%er ayait été fait prisonnier en fàyant. Il était l'ÛBstigateur de la guerre portée dans sa pa^ trie. La Bévdiiticm , qui tantôt demande deux mît** lions de tâtes, qui tantôt Tent élever )e crime colossal au*dessu8 du trône de IHeu , la Révolution eut un accès d'humanité. EUe savait que Steiger devait être con^mné à mort , mais elle connaissait les intén- tiens de S^wart-MuUer, de Leu et des autres ma- ^' gîsirats lucemois. Us ne voulaient pas que le sang d'un ^inemi fAft versé sur Téchafaud , et on cher- chiût un li^i pour le déporter. Ces circonstances étaient d'autant plus notoires que chacun savait ' la haine de Steiger pour ^egwart-Mtlller, et que , ' dans la séance de la Diète du 46 avril 184S, Sîeg- - wart, dont la parole était sacrée, avait dit, lorsqu'on discuta Famnistie : « Personnellement le député de Lucerne est décidé à faire son possible pour obtenir ce que Ton demande. Ce serait Theure la plus amère de sa vie, qO/e crile il apprendrait que le chef de Pentreprise, l'ennemi qui le poursuit personnelle- .' ment depuis de longues années, a payé de sa vie ses méfaits. »

La tête du docteur Steiger se voyait protégée

TOM. II. 2

pM iiftidiirtiliiwifrÉifeiwulimiWgi lindmiiiai p«rote, loai» Hi iMrtpr en «spénnn Jeu* étaii'VéctssaiMV il» i»>|ffû» wti A. tTMdbton pmr lar wdfiHi 4e loMi ehers. Ib redoutent lesnéicCicMia. ilvttilèt: ils «19»^ BÎMifcVi.wtle léieni et pélittow ai fiii«»' lie Stiwyg^ UftlDW cfiA koauM» trMTBiéaH» m pmÊiù, trottif QndÎÉDs cmpluiflHBtSL ek vendsA^ ii tti ç^n» jdifiQSH ft d'Mli|i|^«Mf «m ; ft aa ■éfcgJBèZawfhi Z^vcidb «e>w owlmtii paa ée swainâfe àmiihÉ^

de4^Q«)BeKTttwi».p»9(e9taitft, teiiléomie^ èUtn. d'hcNNUMir, ia éioik de bovgeoifte. Le» gndariBeo ont traU leur deyonr^ le goaveroemcait lew actarét le juâiiei privilège* Illeftgitt&ified'ttQei9ewM»«Q»- sidérable ^ La IHëte eet «ssembléô dans, eette ritte. Lod ^u^ d'Argdvie ^ de Bernât ^riaam^lbwÊgot^ yie ^ Solfcr^eS SMeHcampâgne se réMMeent à Win- terUiW- 1^4o€tesirSlei0»r€stlehéfCMkdelftfète^ei du Iwiqwt \ Un: oolovel wiîaai» petaid la pttnûte

* Uaa aouaaifttion oirv^rte en^fa^reuc tfaî» yndaraw» pc«idwil» 24,000 francs.

' £es récrimitefioi» ^erre eîTîie seiaîent mdifléraites k Fltil-

du docteur Robert Steiger, le docteur Haller, de Burcn , eniaoïa vwec une yiofente polémique, et il la termina par ces paroles, que nous se p««yow vtpradt«iM.daBs toute Ifteiuéaé/âBFttrH^Bat:

« Maintenant, ajoute le médecin Haller après avoir accusé Steîger. dn désastre des corps francs, maintenant nous sommes quittes, 6 le pli» aofttede^ cfittMérés ! Tous* mettes prvroqiiéflans tilaon > de gaieté

DU MHIHUIUND. H

M prqpmeHu toast. Sema oea MgiriaÉrai» MiiwMk»* k^aîx deJKeiibaiis; ila-faoîveiit : « à la ltbBrléc(iR ne se lakae jpo». eiafissomier fiar fa légOàSl »

Siéger jec^rait droîâ de homrgÊokam à Imidk^j Vmm ne xaste fes en «nière de gratitude. Sou âraod-G(iD«rà vMe daa lettres de naturalisation ae lAcecam oeifis franc^ et Nidau, la patrie d'Octeen- hm^ OKopte w grand citoyen de plus dans son BBÎn. Daffiiw était aecoeilH à Sotenre apfec les mâmea hoaiffîace, teseph MUer à Bnbendorf; mais eea privil^ies ne toeabai^ait que snr les efaefil. On aurait promis Je piUage et Tinomdie aux scrfdats, ils serai-

ou plutôt de méchanceté de cœur : je devais répondre. Je tous avertis fimtaiity (^ le pvblic aussi, que c'est la dernière fois que je roris adieiseift:|iiurole. Je Ton nmirtqMmt gae rexceUeni eolmel JMfepliiK avait raison lorsqu'il disait aux autorités de Luceme : « Steiger est le plus l&che des hommes que la terre ait jamais porté. » Restez dans le eiHioa èB Zorieb, penoiiiie se vmis regrette pasmi boqb. Qiiiiid vous disiez qae vous étiez nécjBus^e à la ville de LucerBe , tous tous faiflMB illusion , comme tous les orgueilleux.

» RegarAa4tt8 croire iBiroIr : que Terres-vous? tJn impudent meÀ- leor, QB ioËmb calomBiatenr, une giionette suis caraotève, va «Bli^ tieux sans reconnaissance, un intrigant sans cœur, un égoïste sans entrailles ! Cessée tos discours hypocrites et ne nous pariez phis de la BtOTidHioe; il ne tous reste qtt*à craîadre ses yengieaBcea. Le BeUe Troxler n'avait-il pas raison de vous écrire : « L'homme sans conscience et sans cœur peut seul attaquer uli ancien ami. » Steiger est le faquin lo fins vMe, le ifioê talB , le plus prétentieux qui existe entre le lac êB CoÉMuee et )eiileltt4lla»c.

Je TOUS rappellerai en finissmit les paroles que tous adressa publt» ^pemeBt le dscteafSegesser : Amende^oi, Robert; cesse de mentir el éo eaioBniAer, le didiie te prendre.

J^ai dft, raoBSieur le docteur ea médecine et en cbiror^; vîTet loB^emps, Tire* heureux. »

I

HflifOimE

Impèranl sur é'antiw Tiolimès. âdgger^Arectefrr de la police à Soleive, disparaît avec la eaine dii goaveroSBia»t« WdMr, de Berne ^ Forster, de Zu- rîek^ et plwieors avtres foactionnmres» qbi oat di«* fî^ l'expédition des corps frattcs, swvmitcepré^ eepteda communisme. Rohr se fait incendiaire dans Je canton de Soieare, et il e:tpie ses ciimes sifr 1-échafiEiod. Dans le môme ten^s ^ on met en aocnsa^ timi, on incsnrcère pour dettes un grand ^nombre de corps fmncs qni armaient compté smr nne révolalion pav se débarrasser de leurs créanciers ^

Les États radicalisés avaient semé la corraptioQ dans les âmes ; elle tournait contre eux. On volait les gouvernements, puisqu'il n'était pas possible de éépMill^ les Lucernois ; mais à ces dernierb on ren^ dâit en exactions de détail tous les maux que leur courage avait évités. La Suisse démagogue devint^ ponr les voyageurs et les commerçants du canton catholique, un coupe-gorge les corps francs s^exercèrent à toutes les pirateries. On insulta , on maltraita , on spolia , on assassina omx qui avaient défendu leur territoire. L'autorité , indulgente qcuet* quefois, partiale plus souvent encore, ferma les yeux

' Les réyoluiiûiuuûres fioat partout les ntees. Au 34 fémer tS4$ le citoyen Ledru-RoUin ayait sept .ou huit prises de corps contre loi; plus tard il vendait à sa femme jusqu'à ses meubles , et le président de la régence iAsurrectioaneile de TËmpire, Raveaux était, le 1 1 Juki 1^9!^ condamné pour dettes par le tribunal de Cologne. Nous ne nous accu» pons que des chefs y que serait-ce donc si nous descendions dans le bi- lan des soldats?

DU SOKDERBUND. il

$w de 8emtitatble6 méM^^ qmfie renouvelaietitieDii^

{.Ces: attentats restaient impunis. Le» goavierite* Boentd radicaux ne s'en préoccupaient que pour en* conragen les ooupaUes. Un si étrange spectacle frappa l'imagination de Jacques Muller, qui s'était affilié auaiconps francs. Mais plus criminel ou plus pré^ voyant, il set décida à tuer Thomme que les cantons ptîmtlils saluaient du nom de père. Joseph Leu élmt W conseîl et Vàme de la Suisse cath(^que. On adop* tait ses jugements^ on honorait sa valeur, on véaé- mt ses va-tus. Leu était le plus intrépide champion dtela foi et delà liberté. Le Radicalisme redoutait aonrinfluence; il le voua à la mort, se flattant que respmt du )uste périrait avec lui. MuU^ fut désigné pour commettre l'assassinat. Ce Jacques Muller était ]|éà la 'ferme de Herberig, dans le canton de Lu«- œSTUB. Sa &mille ne lui avait donné que de tristes «&emples« ]1 commença par la débaudie, l'impiété et Ja ruine. Il avaût eu une nsauvaise mère. Il fol mauvais fils ; il était mauvais époux. Â trente-cinq ate, : cet homme se trouva mûr pour le crime. C'é* tait un corps franc tout prêt à Tinitiation révolu- tionnaire. Avec son frère Antoine , il s'enrôla sous la bannière du Radicalisme. Quand on Tinterrogeasur^ le sens de ce mot : « Ce que signifie ce mot, ré* porid-îl , je tf en ëaîs rien, à vrai dire. Lorsque l'af- faire des Jésuites s'engagea , je crus ceux qui noua.

içe que je v ODiais faire , et il «le preiiaU pew^ ii^ bw

alors environ poor oa bi^.tde kir8ob>vaflipry q«e

j'avais, avec iiH>i^ et aljor^ je .1113 Ai» : il fairt cq^Mr

<lant q^e cela soit. Sur c^ entoefeites* j'étendis

.>quelq^*im monter à la hâte la rue prè^ de la mmtm

,^ Leu , et je restai à attendre dana le x^orridor, en

3C&9 que la personne voulût entrer dans la maismi^

Si seulement cela était arrivé! Mais j'ent^dts4es

. pas s'éloigner de la maison t et alors j'entraL La lit-

mière dans la cuisioe ne In-ûlait pins. Peut-être

ayait-elle été éteinte par le courant d>ir produit

par les portes ouvertes. A k porte de la^bambrerè .

concher, un pied dan^ la cbaakb^^ , un j^ed sur le

;seuil, je mis mon arme en joue, vjjsanlt au milieu du

corps autant que je pensais, et je pressa la dâtcKite»

(Poussant un profond soupir.) Le coup partit et j'eM?

tendis encore le cri : Jésus , Marie ! Je crus que c'é-

tait lui qui avait poussé ce cri , et je pensai que je

pouvais peujt-étre ne pas Tavoir frappé morteUem^t.

. Je^.i^-enfuis aussi vite que possible. Je courus de

; toutes mes forces par }e chemin déjà indiqué , ^ ne

{Oa'ajirétpi nulle part. A trois heures environ j'arrivai

à ^db^nrain. J'çntrai par le denièrede la maison ,

:par la pprte de la cave, par laquelle j'étais aussi

, aprti. H montai aussitôt dans la chambre à couiner,

^itu^ nu haut de la maisoda;.J6 lecvois da mokii;

mMs j^ne puis plus ledire.poaiiLivemdpt. (Plearaftt*)

DU SONDSRBUND. iS

Ghi toi seulement ee n^èàt pas été rai^;ent ! Qae je sois honiMeiMolj]09^etireQK! d

Léo* ét«k mùti aead le ccmp. Il expiait le crime impirdeniiable d'aimer le Saiîit-^iége et les Jésuites.' Il pénssait parce que sa pc^ulartté étouffait les es- ' pérauâes révolutionnairies. Les moyens employés pMr la peppétratiou dePassassinat, Tassassinat lui- * même, toi*^ décriait une horrible trame. Le Radica* liane se saTait coupable; il condamna le juste à un déahoBiM^nlj à un impossible suicide. Les gouveme- xomte de Zurieb ,>de Berne , de Soleure , d'Argovie et ' de Bàle^ampagne prirent sous le patronage de la àéBis%off» CMLX' que la dameûr publique accusait. Us rafitsk^ait pérmiptotrement leur extradition. A la boitte de notre siècle , on vit tous les journaux quiriors vivaient de la haine contre le Jésuite, in- suMm* au ciftevre du martyr , et , par mille circon- stanees èiveutées, couvrir de la protection de leur pubKkJlé le n^urtriar dont ils niaient Tattentat. Ja- Hiais^ éaas les plus mauvais jours de Thistoire, sem- bbUa tut*pitude n'épouvanta le monde. Les larmes de tout uil peuple coulaient sur le cercueil d*un boàmie', arraché dans la force de Tàge à sa famille, dMt U^él^it rorgueH, à sa patrie , dont il feisait la g^oirei Au milieu de ce deuil public , la presse ac* cMfét Lsu de sf être tué volontairement , ou elle se nmgQttti du côté de Passasën. Elle cherchait à d^ rapAer \m investigartiQiis de la justice; elle s'avimait

U RI8fOHU&

seiemment cotai^toe moral da fbrfittt; «Hey tpplav^ dissait. Ce ne fat pas seidettent en Smm que oè# scandales de partidité eurent lies. Les éérivains ra* dkanx y avaient appris à ne roagn" de rien. Tdot" lenr était permis, car iis n'avaient ni honnear à sanvegarder ni talents à faire respecter; mais, 'ea France , il se rencontra des journaux qni s*asBocifr^. rent à ce commerce de calomnies. On kit dans le Nèh ^i<ma/dn26jaiUet1845:

« Nous avons annoncé les premiers la mort vio*- lente de Joseph Leu d'Ebersol ,011 expKqamnt de quelle importance politique pouvait ét^e cet é?éne» ment pour le canton de Lncerae. Au moment 06 ron- nous écrivait de cette dermère ville (le S)9 au matin), on ne connaissait les détails du foit que par ces pre» miàres rumeurs , toujours empreintes -du draetènâ^ des passions qui les engendrent ou les accomltent. Joseph Leu était F idole des uHramontains, la pavole^ fovte du Grand-Conseil , la pierre de voéte du iéexA^, tisme : donc il a ^té assassiné. Tel était le &m éa* ses* amis. Josefli Leu a bien des fois soufflé la hâlne, ^ité les vengeances ; ^il s'est montré inhumain^^/ groflsier, sans misériccnrde; il a bien pu exciter des* refcsientiments qni lui ont c(^té la vie. TeHe êkà^ r^nion de ses ennemis; et la nouvelle d'uh goet^. apens circulait, ainsi protégée par des prd>abilHéf» très^ldausibles. Les probabilités couvrent souviAïC roneurv et^ cette fais, il pantt «ertm qu'il n'y « pMi

DU SOHUSIBVND. ff

en d'assaesinal , mais iiii Buicide. Tontes les drceii- stances ooMine» jusqu'à présent tendent à le déanm* trar . La maison de M. Len était parfaitement gardée ! une qniioaine de domestiques oonchaient dans la mais(m ; it y en avait pinceurs an rezHle-<ïhaussée ; k peine la détonation se fit*eUe entendre j qne madame Letr entm dans la chambre et trouva son mari mort; le coup a été tiré à bout portant ; et , enfin , les fené» très , les portes étaient fermées , et Ton n*a pas tfmrvé la moindre trace d'effraction.

» Tout se réunit pour faire croire à un suicide! »

Letendemain, 97 juillet , le S^le, alors rédigé p«r M. OiamboUe, comme le Natimtal Tétait par M. Iforrast , publia ces tristes paroles :

«t On nous écrit de Luceme que le suicide de ]ML Leu est un fait désormais hors de doute pour toda les homanes de bonne foi. Mais les uUramontaia^ feront tout ce qui dépendra d'eux pour dérober an^ pmUic la connatesance de la vérité. Les lésuites Pè* noiicefa«ent peut-être à rejel^ Todieux de Tassas-p** sîoat d^Efcersel sur les Littéraux , mais ils ne se* réngneront fM à avouer que le fervent catholique^ qai les a appdés dans le canton de Lueeme a aftentA* à sa propre vie. « Attendez^vous donc, ajoute notre cerre^ondant, èvotr la justice instrumenter comme* ai aile avait à diercher sérieusement des coupables. »?

(Nons lisons, en effet, dans la Nùuvette Gazette i^^ Zmnth y soQSîla rubrique de Lnceme, ^ j«Uet :

in HISTOfBE

. « j|)epais hier soir diverses arrestations oût été opérées par ordre de la polioe. M. Starmfidsy asso- oiéf de la maîs6i& Favon , à Genève , a été mts ea' irison. Ce matin on lai a intimé Tordre partir. Un fOmons voyageur d'Argovie a été arrêté à son ar- fîvée et conduit en prison. M. Trolier, de Solenre, piOpriétaire de Thôld de rÂigle-d'Of) a reçu l'ordre da fermer Tbôtel et a été mis en prison.

» On a publié que les portes de la maison avaient élé trouvées ouvertes , que les préparatifs avaient éftér bits pour mettre le feu à la maison en cas d'in* auceès dans la tentative; enfin, que l'arme qui a servi àrJa perpétration du crime n'avait pas été retrou- vée. Nous avons accueilli tous ces bruits avec une jflÉstte défiance. La maison de M. Leu renfermait dix- sppt ^mestiques ; elle était gardée par déiix c&iens^ ¥^iireux. En supposant que l'assassin se fût caché de jout dans la maison et qu'il eût trompé la sur- . vaillance de la famille et de ses serviteurs , C(Hnment, après détonation du pistolet, eât*il pu s'enfuir sans' étÊfe poursuivi? Il est faux d'ailleurs , si l'on en doié oivire VAmi de la Constitution^ que l'arme n'ait pas élë*. nrtMQvée* Voici ce que nous lisond dans ce journal : ^ « On nous écrit de Lucerne ce qui siiit sur la mort db M. Leu d'Ebersol : au moment de Taûtopsie , le pistât se trouvait encore sur le lit. La femme Leu a aK>eté) d'abord sa sœur , et elles sont restées enfer- mées dans la chambre dte Leu , longtemps avaii^

DU SOHDIBBUND. SI

d'iqppeter tes domertîqpieg. La baUe était eur le Rt ^ aplatie.

., 9 L'anie eût-elle disparu, il faudrait prouver quie la famîUe et les amis n'ont aucun int^^ moral à dissimuler le suicide. Madame Leu n'a dénoncé, n'a signalé personne aux magistrats ; cette dame, dans la supposition que nous admettons pour un moment , n'aurait fait que détourner de la mémoire de scA mari un blâme qui pourrait rejaillir sur ses mfants. U y aurait une faiblesse, sans doute, mais une faîMesse excusable. La disparition de l'arme ne nous a donc jamais paru une preuve concluante contre le suicide. Qui oserait, d'ailleurs, affirmer que, sur grand nombre de personnes accourues , aucune n^at eu ndée d'enlever le pistolet , soit pour absoudre la mémoire de Joseph leu , soit pour laisser planer mr horrible soupçon sur ses ennemis ? L'esprit de parti n Vt-il donc jamais eu reoours à de tels moyens? [ » Nous concluons au suicide, parce que, de la* d«scription des lieux et de toutes les circonstancea qui ont été rapportées , il résulte à nos yeux une \X6^ possibilité matérielle que l'assassin eAt échappé» Une coosidâration morale fait incliner aus^ notre esprit de ce côté. La guerre du Vallais et l'expédi- ti^Q des corps francs ont amené de bien tristes scè** nés de cruauté; mais là, du moins, il y avait com-^ bat, danger mutuel, et si le vainqueur n'a pas su être généreiux , la cdère explique le sang vereé. Id*

It nSTOlKB

il ar'y «wÉât aoeno* drodostanoe attéotiattle ; leeiÉmia serait atroce, froidement atroce , et, jusqu'à ea qM daa {Nraoyes plad claires qnra le jour aient été admi- aistrées, nous aioHHis imenx ereîre que te raisofi et Joseph Léo a &illi uti moment, que d'admellie» anr wm accasatioa passicMinée , qa*on aoBassîaal poli» tiqae a été commis soit par nu fonatiqoe îsc^, soit par TexcitatioB d' an parti.

» Joseph Leu était, comme particnUer, un bomaoe lumorable; oonmie membre. dn Gonvernem^it, sa apadoite fat tonjoars yiol^itef nonHwdtemeflÉ phitaa i{pe ses coayicti<Hts étaient ei^altées, mais parée que le manque d'édacaticm pramère ne hii pemiettait pas de mesurer la portée de ses actes. Chez ées li^mmes tels que Leu , Faliénaticm mentale n'ei^^pas sive, ei^ sans recourir à l'exemple de MasanieBo , on feat trouver des raisons très-plaosihtes pour exptt*- quer Tébloliis&ement m(M*al dont on assure que Léo a été frappé en voyant de quelle responsabilité il s'était chargé en introduisant an sein de la Suisse une caose manifeste de guerre civile. Ce paysan fti« natique , n'osant plos avancer et voulant recolar, a bie» pu penser qu'il ne lui restait d^asile que dans la sein de Dieu. Exï attendant que la vérité se pm- doise avec une complète évidence , nous acc^tOM les ûonj€idtares les plus honorables pour Thumanité. » .' Ces ooojectores do Siède se réduisent, ainsi qfae œllés do National, à incriminer ia vlctioie. Mais le

DU SMIIMU0UND. M

moyen terme^ Il ert «véfé jj^onr tovs œs jcmnMiix q»'UB'|: «|)ftti'4'a$0aiswi. L'myention es svkide lewdMia^ qaxkpm faûbtes remords; ils preraent jmjaetexmimk:. la victioie est aooosée de folie. Sa 4 jS4&y oda s'appelait de rin^ittrtialité et du progrès.

Le RadJoalisrae , qui, cMuae les Scribes et les Pliarisiras , refusait aa Judas hdvétique les treste deniers de ttlaire pow le sang, n'ayait pu éfpxw Fopîiàioià pniblîfliiie^ Il essaya d'intimider la justice. Iwfiies MstUer et ses eos^lices étaient enfin décoa- Terts. M. ianmann , jnge d'instruction extraordi*- awe, éèphÀB 9 dans ces graves circonstances ^ Tiqp- tî(nde et le zèle d*an digne magistrat. On en fait à rûistant mêmt^ un Jeffries ou un Laubardemont. On padci'des torttu^s que subit dans son cachot ce Mal- IWf QQAtra lequel ne s'élèye j affirme-t-on y aucune pmaiye y aucun témoignage. On menace Ammann dans s^jjffl^eaUfBtence et dans sa famille. On transforme raBsasffln ^ martyr de la liberté , on chercbe à s'é- towdîr par d'ÎMBSsantes protestations contre les awKK qu'il peut foire. MuUer, accablé par Tévi- denoe, confesse enfin son crame. On nie d'abord ses paroles , recueillies dans la solennité des audiences, pu» on l'aceuse de s'être vendu à la justice humaine.

Lee hommes ne pouvaient lui promettre que la mort, il la subit le ai janvier 1S46, en s'étoanant se ticuvàt siar la terre des âmes plus viles que

la sîeBM« On Tavait frualré du fiix 40«4«f attmtar, il ne pardoma jamais à ses CMiplioès.

Ces cooiplioes , par leiaît da tn<Mp)i# des aouir veaux corps francs de 1847» sont ref^^tnm aa pMk- voir. Steiger et ses associés goaverniàeM Luoerjie. Us osèrent songer à réhabilita MoUer pour diaeuU p^ leurs amis. Le procès de Tassassia du martyr fat revisé par des magistrats radicaux , qui rec^neat ordre de prouver que Léo s'était volonlaifWMit donné la mocL Le procureur général Enûsel et le juge instructeur Zur-^ilgea recalèrent devaat «ne pareille mission. Us sentirnt que leur aom-s^ait à jamais sc»iillé. Après le plus mtnnlîeiiix «xanea, ila déclarèrent justes et méritées la sentence et Texé^ cation prononcées contre Jacques M uHer. Us ne re- cherchaient pas de coupables ; on les avait dioisia surtout pour ne pas trouver de complîoes. Par vmë admirable disposition de la Providence , ils en dé^ couvrirent. Antoine MuUër, frère de iacifWB, csara» binier fédéral et corps franc, fat, e^ mai 1849, omih- damné à vingt ans de fers, comme avteur ia^ltsoMal dePassaseinat. Joseph Buhler avait été acéusé ekeoii* damné par contumace. Les deax magistrats étaîeab ses amis. Us prononcèrent son aequittement, maïs. ils ne. purent s'empêcher de déclarer dans leur dis^ positif qu'ils le laissaient sôus le poids du soupçon.

Les corps francs avaiaiit assassiné Leu; le génécaL de Sonnenberg n'échappa à leurs balles , le S16 avril

DU smiDSRtuND. as

iSi6, f «epar un heureux hasard. Les Corps firaucs, nés des Sociétés seofètes, étaient le dissolvant plos aelîf que Tttiafdiiie avait pu inventer. L'Europe pro- testait kHitileaBeut contre ces bandes formant Tavanf** gairiedu Pralét«riat-voleur. L'homme qui, en Suisse, avait coopéré à leur fiHtnatk>n , qui les avait année et qui enfin rougissait de leurs excès , vint à son toar les flétrir devant le Grand-Gonsdl de Berne. Avoyer de ce canton , Neuhaus se sentit acculé sur le bord extrême du précipice , depuis six années, il entratnttt sa patrie. II crut qu'il pourrait rétro- grader en conservant sa popularité, et que, orade dn Radicalisme, on tolérerait sa franchise en &veur de ses talents et de ses services. Neuhaus avait été le phis rusé sophiste pour ébranler le pacte fédé- lid. Far l'affaire^ des couvents d'Argovie, il fo- menta les passions ; par révocation des Jésuites , il donna à la crise des corps francs un aliment anar* dûque. Saisi d'effroi à la vue de son oeuvre , il mit à mi, te 11 septembre 1843, les plaies dont l'esprit râvolutionnaire couvrait la malheureuse Helvétie.

« Il est incontestable, disait Neuhaus, dans son message au nom du Conseil exécutif de Beriie, que l'état pditicpie de notre canton a singulièrement em^ jHffé dans le courant des derniers mois : les liens de l'orchre légal se sont insensiblement rdâchés ; le sett* tm^nt inné diez tout citoyen ami de son pays que

l'obéissance à la loi est le premier des devoirs s'est TOM. n. 3

U nSf OIRB

afinbV ; le respect des ^toyens pow la cMitUatiott ai Jas 4qjs, et poar les aatorités et les fonotîoBiidiiies ipn ea sont les représentants, disparait <^aqne jour -dffrantage. C'est ainsi qae la presse a attaqaé sans {mit, impnn^nCTit et d'une manière anssi yiotente ipi'o(fensante et peu m^tée , soit les autorités , soit las particnli^^ : c'est ainsi qne les actes da gonT^- nanient ont été dénaturés, et qnbn a en recours à éea nœnsonges de tonte espèce pour rabaisser le gsuyemament dans Topinion pnUiqne.

n fit si les temps présents nous offrent de tels i^p* tAoMa d'uiie^iMsscdutkm sockle, comment poarmms* MM» «nvisager sans inquiétude les temps à venir? Wa mitnS) il s'est formé une opposition compacte, s^avançant de pim en plus à découvert, non-seule* mant contre le gouvemeoient, mais encore confre lk>rribB OMsIittitîoni^ existant , opposition qui n'a pas peu contribué à alEsiiblir ia confiance ou ta sta-* bibté de Tordre de choses actuel, eA cela d'autant plos que divers indices et même des manifestatiMs inq^dentes de quelques individus ont ftôt claiw-* ment pressentir qu'au besoin on saurait attendre im bQt, même en dehors des limites d'une stricte légalfté... Peut^on s'étonner que, dans desembla- Ues coK^tures, les amis du progrès aient ^ifiu fàerdié im point de rriliement pour s'y réunir , et iépster aini» aveo to-meté à la dissolution qui nous îgagne insenaibksnent. . .

DU MMaSlBUND. li

ji 11 ait positif qêeVvguàBMtkm et roitrepme ém oefps franeB, le fait de iewr formatioB et lear oiiie m «ctiyité oat affiedbli à un liaot d^;ré panai Je pea[rie Tidée de la lévite. La distinotÎQB eain ûb est permis par la loi, et œ qui est ccmtraîre à son teaUe tA à son e^rit, a sabi one oom{dète oonf»- lâon, et a çà et fait germer la croyanoe qa'il est penais dans certaines occasions, et sans oela tire à conséquence^ d'^r contrairement à la loL*. Ce qu'il y a de certain , c'est qoe les diefis de cette tentative ont usé de tous les moyens pour répondre parmi les peufdes la croyance que Tentrepriae das Corps francs , tout iUégale qu'eHe fàt, était une en- trepose, non-seulem^t autorisée, mais méritoire an plus haut degré, el que quiconque la désapprouTait ne pouvait être un véritable ami du progrès et nn sincère adversaire des Jésuites. Ce but a été atteint par grande partie de notre peuple.

»Mw, s'il était peitnis et louaUe d'exéealer, contrairement au pacte et à la loi, une invasion ar- mée dans un État voisin confédéré, dans le bot de renverser par la iorpe un gouvernaient existant , à coo^en plus forte raison ne pouvait-on pas consi- dérar comme pmmis de &ire dans son propre can- ton, même au besoin par des voies illégales, les cbtfigements désirés , puisque on a le droit de dire

son mot dans les affaires publiques, qne k Gonsli* tution vousy autorise, et que d'ailleurs le pacte ft-

3.

HtSTOIRB

déral est h(»« de qaestion. Ainsi s'est formée celte confusion de toate notion de droit que nons woaai s%nalée ; ainsi , l'on a délacé insensiblement le point de vue légal et moral , d'après lequel on doit ap^ forécier les rapports publics , aussi bien qne les actes des particuliers ; ainsi s'explique ce fait remarquable, qu'un grand nombre de ceux qui ont pris part à l'entreprise des corps francs , loin d'être découragés par leur peu de succès, sont au contraire excités plus fort^nent à poursuivre leur entreprise , par des moyens différents, mais non moins illégaux... Le but, annoncé publiquement par quelques-uns des diefs de ee parti , est d'amener le gouvernement à finre lui-même l'office de corps francs ; à faire à Lu* cème, au moyen de ces bataillons organisés, go^re, qui n'a été pour eux qu'une calamité. Cette ^position peut forcer le gouvernement à cet acte de violi^ce , et s'il ne veut pas consentir à un acte qu'il considère comme condamnable et déplorable pour la patrie entière , il devra alors faire {dace à un gon- wnement plus souple et mieux dii^)osé. Il est évi«» dent que des vues semblables reposent sur le même principe quia déterminé l'entreprise des corps francs; la différence n'est que dans la forme extérieure. Nous voyons dans les deux cas la même violation des devdrs que nous impose le pacte, devoirs que nous avons volontairement acceptés, et que nous eonfirmcms solennellement chaque année, tant à i'é*

DU SOHDtRBUND. «f

gstrd cFnn seul que de to«s les menibres de la Qan^ fédératio».

» «.. Une circonstance, qui mâriteen partioQlîer ki pins sâiense attention , c'est celle qne quelques^nns des meneors, en petit nombre, cherchât à attirer à enx les individus qui foût partie de la classe peu ai- sée, ^importance de ce fait , la facilité avec laqudle ane pareille agitation , purement politique dans le principe, dégénérerait en communisme, doit ouvrir les yeux de tout homme raisonnable sur Tavenir rér serve à notre état politique et social , si jamais cette (position remportait la victoire.

» L'opposition illégale s'est concentrée dans la Société fOTmée il y a quelques mois sous le nom de.: Assodalion populaire, dont le but (une nouvelle iMaque contre Lucerne), aussi illégal qu'immoral, réntue évidemment dans les vues de quelques me- neurs, savoir : d'obtenir l'expulsion des Jésuites, en i^Mversant le gouvernement d*un canton voisin, en obligeant pour cela notre gouvernement à employer ses bataiibns dans ce but, et à faire ce que l'action individuelle des corps francs n'a pu exécuter. »

Ce rapport, testament politique de Neuhaus, car il va disparaître à son tour sous l'imputation de Jé« suitisme : ce rapport répand une sombre lueur sur la position faite à la Suisse par les idées démagogi- ques. Cette lueur se projetait partout. Le Radicalisme avak vu la Diète rendre un décret contre les corps

M BISTOIRB

finencs* Ce nom était usé, et i) eoAtaH tmp eber à di- vers cantons ^ pour rester populaire. La RéTohitmi dterdm un nouyean levier. Bile créa , à eôté des gMrvefuemente de Berne, d'Argovie , de Yand , de Scrteore et de Bâie-campagne , une association potn* tique qui prit te nom de Confédérati(Hi dn peuple. EDe se donna pour but osteai^ble la mission de com- battre les Jésuites et tous leurs adhérmts. Ce fut une , vaste organisation de gardes nationales années. EBles se recrutaient dans les Sociétés secrètes et dans les tirs fédéraux pour se préserver des conjurations occultes de la terrible Compagnie. Le professeur Mi- ebdet était venu en ^isse à cette époque , et il avait si souvent tremblé en public devant ses admirateurs, aa seul nom des disciples de Loyola ^, que tcKis s'é-

* lie fMiTCiBeHieKl de Lneenie, ayant à sa tête SeifirartrUaUet, Bernard Meyer et les chefs catholiques , avait accordé une amnistie eoffljplète à tons }e8 Corps francs suisses , cenx de Lnceme exceptés. Wtàs ce caston et aes alliés ne paoTai»! pas supparter les ftiia d^vw invasion antifratemelle. l\ fut stipulé que Berne, Argoviey Soleure et Bftie-campagne payeraient à Luceme pour la lihération des prévenus •iMat frmea suisses. Bcrae fat taxé à 70,09a fr., Sokeare à a8,09a, Bàle-campagne à 35,000, Argovie à 200,000. Les autres cantona q/n avaient fourni des volontaires à l'expédition furent chargés d'acquitter aiuplt. On décida encore que les frais de gnene payés aux petits caiosa par Lnccniey et qoi s'élevaie&t à une sobmi^ d'à feu fret 150,000 f^.^ seraient remboursés par les quatre cantons de Berne ^ Ar- Sifie, Soleure et BAle-campagne.

' * "Dtas une brochfrre pleine de sages réflexions et d^fngéniéiix aperçus iatilnléa Ï€$ Bêdicaux et le Soiulerkfnd, k docteur Goindet^ proteafaMal àe Genève y dît à la page 108 : » Un homme qui a joué un certain rôle ea Fhmee dans cette question dea Jésuites , M. Micheîet , vint en Suisse

DU SeNDSftBUND.

taiwi BÔs aa régioie de répoava&te officîéUe. Celtf GoofédânatioQ dané la Confédération eut oa eonité ceatral, des comités cantonaaXy des oomilé» de dâft- tfîcts y des coButés de commuiies. Un réfugié aB»- Bumd f le docteur Snell ^ avait conça l'idée ppemiène de cette aasodation qui devait être, à son dire^ h chaise en grand des Jésuites ei des rétrogrades. Son plan réel consistait à centraliser la Suisse sons un gouvernement radical et à révdutâonner les Étais voi^ns.

Le Radicalisme ne procédait pins dans Tooibrâ. S^ soldats brûlaient de prendre lair revanche de la déroute de Lucerne. Ils ne parlaient qae de porter l^inceadie et la mort dans les cantons primitifo; im cantons primitif &*ent leors dispositions en coqaéh qnence. Dans une lettre de Saisse y adressée M .hwnml des DébcUB, kr août 1845, lisaii : « Bt ne pensez psis que ces montagnards de la Suisse itt- térieure ne soient qu^une masse fanatisée, comme on le dit quelquefois , qu'ils ne soient que des în- strameats aux mains des Jésuites* La plupart d'enti* eux ne connaissent pas les bofts Pères ; ce n'est pa»

^Véfmsfm oii t'agitalkMi commoieait k 9e iwsiiîMler è iew n«ii» ne C4Milëf«Me 91'il mmi m\\fdU%f el à la^Mlle f atM«Ui,« M tcmiM MitemeBt , èammt aeeè» de gatlniMé^ ifm les Jéwiteea^rtiiiiÉ ifÊhamm^fm 4e mmlar à Vmsmt. éÊ pMiPoii^ ékf H méfreMM^teirthè Jfittt ft«r ses auditcwft^ il leceommndfr à éw étmffaiema^ mt^am 4e s?iinir éUoitemeiit avec Forgane de fatum BéyaitiqveiMiSàiw^le KationaL »

^

10 BISTOIBB

pour eux qa'ite s'i^rêtent à risqiiw GoarageOBepoieDi leur vie. Il leur importe peu par quelle sorte de pnh- fesseors la théologie sera enseignée à Lucerne. Us Uârnent ouvertement la politique imprudente de ce canton ^ ; mais ils comprennent à merveille qu'il ne s'agit plus de Jésuites, que ce n'est qu'un prétexjte dont le Radicalisme se sert pour renverser le gou- vernement conservateur (ainsi que cela est déjà ar- rivé dans les cantons réformés de Yaud et de Zurich), pour rendre par la force une minorité du peuple de Luceme maîtresse de la majorité, pour briser le pacte fédéral, pour fonder enfin cette république unitaire qui ferait des petits Ëtats les serviteurs des grwds cantons. C'est ce que ces fier^ montagnards ne peuvent pas irapporter ; c'est pohr repcHisser cette humiliation y cette ruine de leur indépendance, qu'au premier signal ils se lèveront comme un seul homose, et que , dans quelques jours, leur sang coulera dans

' Il eût été assez difficile aux cantons primitifs de blâmer ouverte- ment la politique imprudente de Lucerne , puisquHls lui avaient donné Pexemple d^appeler les Jésuites. Il leur était encore plus dificiie 4e ne fas la seconder, puisque Schwytz, Uri, Unterwald et tous les Catho- liques savaient très-bien que les Jésuites n^étaient qu'un prétexte. L'idée de tat destructioa du pacte fédéral remontait à 1830. Ce fnt le rêve des Sociétés secrètes et du Badicalisme. On ne se servit du nom des Jésvites que lorsqu'on vit le Journal des Débats se prêter avec une si coupable tedulgence à cette fantasmagorie. Le Radicalisme fut plus habile que ceNe feuille ordinairement si sagace. Il comprit qu'il fallait se donner m drapeau qui n'efTaroueherait aucun gouvernement, et il trompa Louis-Pbilippe. Mais 11 ne parvint pas à faire prendre le change aux cantons primitifs.

DU SONDKRBUND. 14

leorg vallées, la ïïberié de la Suisse est née du

sang de leurs aïeux Aujourd'hui, grâce aux

violences tentées et accomplies par les Radicaux contre Luceme , la plus grande partie de la popu- lation de ce canton est prête à jouer son existence, non pas tout à fait pour les Jésuites , mais pour dé- fendre son indépendance menacée. »

De nouveaux dangers , de nouvelles calamités al- laient fondre sur l'Helvétîe. La révolution n'y portait que des fruits de mort. Elle ne s'attaquait plus seu- lement à la Hb^té, à Tindépendance des cantons, elle menaçait l'Europe entière. Elle voulait anéantir Tordre social , et sur les ruines du monde civilisé , élever la tour de Babel de ses sanglantes utopies. L'Europe, la grande vaincue de 1830, courbait la tête et s'affaissait sur elle-même. Ses rois , ses mi- nistres , ses plénipotentiaires ne savaient que s'hu- milier sous les arrogances du Radicalisme. On en voyait même qui lui tendaient une main amie. Les cantons primitifs, isolés dans leur foi, comprirent qu'en face de tant de périls, il ne leur restait qu'une chance de salut. L'alliance du Grûtli avait autrefois sauvé leurs pères de l'esclavage; les Catholiqoes de 1845 la renouvelèrent en faisant le Sonderbund.

M HI8T0IRB

CHAPITRE X.

Le S«Bdcfl»iiBd* ^ Ce que e'cit que le SendeiiinKl. -^ ABimee dtt

Grutli. Serment de Bninnen. Les cantons primitifs. Micolas de Flue au Govenant de Stantz. Le Protestantisme dirîse la Con- féàMISkm. Lm gverrc» de friigioa. Prosrèi et l'taMste. -^Les résistances cathc^iques. La Ligue d'or. AlUiqnes des PretestanAg^ Situation du pays. La réYolution française devient un nouTeau germe ée discorde. Article 4 du pacte fédéral. -^ Ses effets. -«' Résolution de» CathoUqoes de ne pas se laisser dictef la loL Q* créent le Sonderbun4. Motifs de cette alliance séparée. Discus- sioBs qn^eHe a souleyées. L'^wle du Sonderbund. Commest !P ftit accocilU en Soisse.

Dans les fastes de rHelvélie ^ dans rbistotie ds la liberté , il y a un jour à jamais c^èbre. C'est cehn oh Walther Fârst, Werner StanSaeher et Arn<M de Melchithal se déterminèr^fit à recon(|oérû' leur in- dépendance. Ce joor-là, 7 ne>vembre iWt^ ils con^ Toquent , sur la prairie dn Grutli j au-de8M& da lac des quatre canton» , dix patriotes de diaoan dis tatM États primitifs. Schwytz, Un et Unterwàkd delà* gnent des hommes qui , comme GuiHaunie Tell^ Fm d*eux, s'avancent aussi résolument Tersla matt qne vers la victoire. , en présence de Dieu qui reçoit leur serment, ces trente-trois hommes jurent , au nom de tous leurs concitoyens , de délivrer le pays, de s'assurer à eux-mêmes et de transmettre à leurs

DU SONDBRBIIND. 19

enfanate ki liberté , le plas précieux héritage qa% dûvent à la bravoure de lenrs pères.

Ce serment solennel , prononcé sar le Grutti ' , oil se leva le scdeil de l'indépendance helvétiqne , ce serm»t ftit tenu. La mort de Géssler hâta Thenre de la d^ivranee. Le premier Sanderbund y alliance à part, avait été formé le 7 novembre 1307. Le l'^janviar 4308, la Suisse primitive était libre; le 1 5 novembre 4 34 5 , à Morgarten , elle écrasait Tar- mée de Léopold d'Autriche. Le 9 décembre de la mène année, eUe consacrait à Bmnnen le pacte de SOD indissoluble union. « Nous jurons, promirent- ils , pour nons et pour nos descendants les plus re- culés, que chacun de nous se fera un devoir de se- courir ses alliés of^rimés , en noos armant à nos frais, au péril de dos biens et de notre vie , soit dans notre pays , 'soit à Tétranger. »

Le» trais cantons primitifs s^étaient , par ce ser- ment el par leurs victmres , séparés du reste de THrivélie qui ne secouait pas le joug. L'Heivétiei se rallia à leur Sonderbund. En 4 332 , Lueeme ob- tînt rhooneur d'en faire partie. Ses alliés des can- tons alpestres défendirent cet Élat contre P Antriciie. ZAricà, Claris et Zug y furent admis dans les an- oées 4 354 et 4 35S. L'union se Causait en Snîsse par le

> Vm chtptito ciUKikpiB est bàtienir hsliea mteeoèM le sennent des trente-trois Suisses, et le Griitli est pour tous leurs des- cendants le berceau et la terre classique de la liberté:

44 mSTOIRS

Cadiolicisme et par la liberté. Hais Berae, lîgoé avec les ennemis de la Confédération , hésitait à sacrifier ses intérêts an bien comman. Cependant le devoir d'an o6té, de Tantre les regrets ramenèrent à résir pîscence. Les Bernois sollicitèrent d'^itror dans le Sonderband. Le 6 mars 4353, ils y forent regos. Pins d'an siècle après , Friboarg et Soleare se pré - sentèreit. Les cantons primitifs , réanis à la Diète de Stantz , refusaient d*étendre davantage leur alliance. Nicolas de Fine intervint.

Dans les Annales de la Snisse qni ont, comme l'histoire des autres peuples, de grands caractères et des modèles de dévoa^nent, c'est Tunique exemple d'un citoyen exerçant sur toute la nation l'autorité de la vertu et l'influence d'un nom respecté. Par sa conformation, par sa division territoriale et l'égaHté qui feit le fond de ses mœurs publiques, la Suisse échappe à ces existences supérieures auxquelles la société se rallie à l'heure des crises. Elle se saave par l'agrégation , jamais par le fait d'un individu , dont les talents, la naissance et. la fortune ne peu- vent fonder un pouvoir moral. Nicolas de Fine fat une exception à la règle. Au milieu des débats irri* tants soulevés par la question, il parait; sa voix se &it entendre, a Recevez, dit-iP, dans votre Confé- dération les cantons de Fribourg et de Soleure. -Telle est la volonté de Dieu qui m'a été manifestée. Ainâi

1 Rolland, 22 mars.

DU SOKDBRMJND. 18

donc , non-seulement je vous engage et vous ayer^ IÎ6» mais je vous prie et vous conjure de les reœ* voir. Un jour viendra vous aurez besoin de leurs secours et de leur amitié. Vous étiez jusqu'à présent hbit cantons alliés ; dorénavant vous serez dix. Mais à Favemr, n*en agréez pas d'autres. »

&ir ces paroles, le Ck)venant de Stantz fut juré le 22 décembre i 481 . Vingt ans plus tard, en 4 504 et en 4 54 3 , les Suisses avaient oublié le conseil de leur bienheureux. Ils admirent dans leur alliance Bâle, Schafilioase et Appenzell.

La religion et la politique les avaient unis ; Tes- p^it de réforme et les idées d'envahissement les se* parèrent. A la voix de Luther, quelques princes d'AUemagne reniaient leur vieille croyance, pour opprimer plus sûrement des peuples dont Rome n'au* rait pins à sauv^arder les droits. Zurich était de« venu un État puissant. La richesse de ses citoyens leur avait fait perdre peu à peu la simplicité des mcsurs et Tamour traditionnel de T indépendance. Us renoncèrent au culte de leurs ancêtres, pour mar- dier dans la voie qu'Ulrich Zwiogli leur traçait. Berne, en 4524, suivit l'exemple de Zurich. Berne avait usé de sa liberté pour son changement de re- ligion ; il voulut , par la persécution , contraindre ses voisins à subir le même ascendant.

Gomme toutes les sectes nouvelles, la Réforme procédait par Tin tolérance. Les apostats qui l'avaient.

t$ HlSf OIftS

iat^doite, les prêtres dAtoehés qui la préchaimt^ ks grands qui dierohamit dmoB des ecHamotioas laUgieiises oa Barcroit de richesses on de plaisîfa, partaient du principe de libre examen. Us mai- vaienit sans transition à io^poser aux aaires une croyance mal définie, çt qui n'était que la négalîmi de l'autorité catholique. En présmoe de ce mottve- ment, dont les prog^ sont incalculables ,* cv il s'apfxuie sar tous les mauvais instincts, il faTOiîse, il dévdoppe toutes les passions, Zurich et Berne n V vaient pas écouté les prières de leurs confiâdérés. Ces deux États se précipitaient dMis les innovatkais; ils trouvèrent bientôt chez les Anabaptistes des fimati- ques qui poussèrent le besoin des réformes jusqu'à Textrayagance et au conununisme. Une partie de Saint-Gall , Bâle et Schaffhouse s'étaient rangés sous le drapeau zwinglien. Pour entraîner le peuple, on lui avait promis le partage des terres de relise. Ces biens étaient dilapidés ; mais le peuple , frustré dus ses espérances , ne recueillait , comme toujours v, de cet immense désordre moral , que d'amères déo^ tions et une misère encore plus pro^de.

La discorde venait d'entrer dans la Confédération à la suite /lu Protestantisme. ËUe ^it le fiât des seo- taires , qui, non contents de se jeter dans les inex- tricables difficultés d'un nouveau culte sans dogme y voulaient à toute force le £àire accepter auxaiUres. L'alliance de Brunnen était solennellemrat rompue.

DU SOHBBRBUND. «t

Les déroyés de fégliBe marchaient dans le sang à la oonqnéte des teaes. A^ec des hariemento de mort , 8s s'a[vançaient , portant partout le deuil et la mine. Bès 45S!6, lAiceme, Uri, Schwytz, Unterwald, Zng, Fribonrg et Silure reviennent an premier Sonderband. Lenrs alliés de Zurich et de Berne se s^fMrrsnt d^enx ; eax jurent de rester fidèles à la re* Hgkm de lenrs pères et an pacte de Brannen. La vio- knoe était te seul moyen avoué de prq)agande. H fallait être oppresseur ou opprimé. Les Catholiques ne consentent ni à la honte ni à l'esclavage ; on les pcmse A bout, la guerre édate. Les victoires de Gappell et de Gubel donnent gain de cause au Son- d^bund. Le Protestantisme était vaincu; il de- mande, il obtient la paix.

Mais les cantons primitifs , qui avaient su com- battra , oublièrent de mettre leur victoire à profit. Berne continua de semer Thérésie. Ses missionnaires armés n'osaient plus tourner leurs efforts vers les WaldfifMten. Us tentèrent de plus faciles succès. La léferme s'avança vers Morat. Elle gangrena le pays de Vaud et robwland Bernois. Les cantons primi- t% s'étaient débarrassés de propagande. Isolés éÊM leurs montagnes , ils ne songèrent pas , que pra à peu , en laissant sMnvétérer le mal , ils se trou- iFèraient en minorité , et qu^ainsi ils rendraient la iMte 1^ longue et beaucoup plus terrible. En fai- Mit respecter leur liberté , ils voulaient respecter

41 BWriMM

ceUe des antres. Ce fut pur oeseirtHieM de jfMtioa^ doot les Lathériais aipasèrant, ^pielâ violwee otétL des |NX)6âytes au calte noaveam Bene éeramÀ les fakîUes. Il avait d^à souims le pa^ de Yand et Me^ imt ; le iaor de G^iève arriva. ^

Genève, en 4 54 9, avait ea recMrs à TaUiMcedei Friboui^eoîs pour briser les chidnes éonA les Savcxk siens le chargeaient. Genève était libre par le faH éê ses alliés cathdiqnes ; Benie r^tratna dans Ferrev* Le Protestantisme n'osait pins s'attaquer oav^rtmnent anx fidèles , dont la valeur lui avait fiât expîM ses agressions; il vécut avec eux smr nn pied de méûasce et de sourde hostilité. Le pape Gn^g^Mre XIII ipIfi^ proposé , en 4 382 y à Tadoption de la Chrétienté, le calendrier qui porte son nom. C'est le Fera Clavio», un Jésuite , qui a conçu cette grande idée ; c'est un Pape qui la patrone; tes Catholiques la reçoivent coaune un bienfait. Les sectaires du monde eatâer, ceux de Suisse principatemrat v refasent de s'y aa«* socier. Le Pape pour eux devieirt TAntaidirist; ils repoussent cette salutaire innovation, parle seol wsfelf que Tunivers le devra au Sunt-Sîége et à un Jésuite.

Les deux partis étaient donc toiqours^ présenoeL Les hérétiques ne cessaient d'agiter ; ils iftenaçaieMt encore^ Sous l'inspiration de saint Charles Bomo» mée, les Catholiques suisses sentmit le besoin ^ mu milieu des guerres de rdig^ , de resserrer knr ancienne alliance. £n 4566 ^ ils findent à Loeene

DU smiMmioND. «•

^BiJUgme d'Or {GMtta^Snud)^ daas laqodle êntreett faiYaUaîs et Appoisell, toai catholîqoe alors. Gomoe les Badieaux ée notre siède, le Protestantisme de eea épofses reculées s'était donné des corps francs qui envahissaient les territoires sans défense ; ils y portaieiit , avec le germe de Terreur religieuse ^ la dévastation et Tincendie. La Ligue d'Or, si long- temps^ si souvent accusée par les novateurs, n'avait pour but, ainiû que le Sonderbund de ISI?, que de se protéger contre des attaques à main armée. Les aeetaires s'unissaient pour la destruction ; les Calho* Uqiiea eurent l'instinct de la conservation. Ils se réu- nîre«t pour la résistance. La Ligue d'Or était un (^tade au progrès des idées révolutionnaires ; elle f^^jOondamnée au tribunal de l'hérésie. Mais on vit bientôt que le Sonderbund n'était pas inutile. En ifiOê , il sauva les villes de Fribourg , de Soleure et de Kmne j que les condottieri protestants allaient m^re à sac* Moins d'une année après , il préserva Edbpnrg d'une incursion de BerncHS. Les Bernois ne cessaient de fomenter des trouUes chez leurs voisins. Un jour, en 4 653 , la révolte qu'ils semaient dans les aubres États rejaillit sur eux. Les sujets de ce cimtc» s'ifisni^rmit. Berne invoque l'appui de Fri- boarg. Les Catholiques oublient lepirs griefs passés ; ils s'arasent et préservent le gouvernement bernois d'^ime révolte qui s'annonçait menaçante. L'îii^atitude des IMpubliques n'a rien à envier h

TOM. H. 4

m msToniB

oriie des rois. En 1636 , Bème a ouMé le ser^iee reoda. On Toit oe canton joindre ses troupes aux ¥olontaire& de Zurich. L'Angleterre est d' inteliigenee avec eux ; ils marchent contre Rappemwyl , dans Te^érance de surprendre les Catholiques. Les p^te cantons et Lucerne sont sur leurs gardes. Le 23 jan- vier, ils rencontrent à Yillmergen Tarmée piKdes- tante; ils la mettent en déroute. Un insignifiant traité de paix est le seul fruit de cette victoire. Le 23 join 4712, après une alternative de succès et de définî- tes, les Catholique, toujours inquiétés, se trouvè- rent encore sur le même champ de bataille. Cette fois-là, ils furent vaincus. La paix d'Aarau ne trancha aucune des questions qui divisaient te pays, et le Schachtel'Bund ou traité de la Boite, conclu se- crètement en 4715, sous Tinfluence de Louis XIV , ne calma pas les esprits, ne rendit point surtout aux Catholiques le repos qu'ils ne cessaient de réclamer. Il régnait en Suisse un esprit de schisme et de ré- volte intellectuelle que rien ne pouvait dompter. A ces causes permanentes de discorde, puisées dans le principe religieux , se joignirent bient^ d'autnes éléments de dissension. Les Protestants étaient en majorité. Le nombre doublait leur audace ; ils ne rêvaient que l'asservissement des petits cantons» Cernés de tous côtés , enclavés dans des États beau* coup plus populeux que les leurs , ces petits cantcms n^avaient aucun intérêt à agiter le pays. Us voulaient

DU SÔNDERBUND. 54

"vivre libres à leur manière, mourir Chrétiens et o'avmr aucun point de contact avec les révolutions. Tout allait changer autour d'eux ; mais , comme ils s^ étaient d'avance accordés tous les droits , ils res- taient immobiles devant la transformation du monde ancien. La Révolution française avait souri aux sec- tateurs de Luther, de Zv^ingli et de Calvin ; elle ne provoqua dans les Etats alpestres qu'un sentiment •de défiance. L^antagonisme renaissait donc sous une autre forme. Les grands cantons s'inclinèrent devant la tyrannie de Tunité et de l'indivisibilité. Les pri- miiifs luttèrent héroïquement contre la France ; une |iareille lutte sera sans aucun doute la plus belle page de leurs annales.

Bonaparte avait honoré cette immutabilité dans le bien que les canons et les baïonnettes de la Républi- que ne purent pas faire chanceler; le congrès de Vienne voulut la consacrer. Le pacte de 1815 , en garantissant à chacun des vingt -deux cantons dis- tincts sa liberté, son indépendance et ses devoirs respectifs , créa pour la Suisse une ère de paix et de félicité. L'insurrection de Juillet et les fatales consé- quences qui en découlèrent vinrent placer la Suisse dans une situation telle , que le désordre seul parut y régner en maître.

Ce n'était qu'au prix de sacrifices inouïs que les Suisses catholiques avaient sauvé leur indépendance x»ntonaIe, elle fut menacée dès l'aurore du règne de

4.

52 HISTOIRE

Loais-Philippe d'Orléans^ non plus par une pais8aDce étrangère , mais par un cantoa allié. Berne ambi** iionnait de sortir de sa condition d'égal ; il aspirait à la souveraineté ; il s'imaginait avoir des droits , et s'étonnait que son empire ne fût pas agréé avec re- connaissance. Ce soQverain , toujours en quête d*un peuple de sujets , se préparait de longue main à une chimérique prépondérance. Il oubliait qn'en Suisse tons les vœux de la cité , du bourg, du village, de la plus obscure chaumière j se réduisent à Tindé^ pendance absolue. Les dénM)crates de ce pays , les Catholiques , par conséquent , ne comprennent pas les avantages d'une centralisation de forces et de puissance contre un ennemi impossible; mais ils voient y dans Tessence du Radicalisme, Tasservisse* ment de tous les cantons à un pouvoir occulte. C'est ce pouvoir dont ils s'efforcent de briser les trames. Le pacte fédéral de 1 81 5 était une barrière contre de pareils empiétements. Malgré l'inégalité des cir- conscriptions territoriales , le pacte garantissait aux vingt-deux cantons les mêmes prérogatives ; les Ca* tholiques en exigèrent le maintien.

De 1 830 à 1 845 , le Radicalisme perdit la mémoire de tout ce que la Démocratie helvétique avait fait pour conserver sa liberté. Il ne vît que ce qui pour vait flatter ses espérances. Sans se préoccuper de la répulsion manifestée par les États catholiques , ii s'arrangea pour démanteler la place avant de lui lir

DU SONDERBUND. 53

yrer tin assaut en règle. Grâce au concours des So- ciétés secrètes , le Radicalisme pouvait calculer rheure de son triomphe. Des vingt-deux bastions qui défendaient cette place , plusieurs étaient déjà tombés en son pouvoir. Il avait enseigné Tinsubor- dination et la désobéissance aux lois; il comptait que , de guerre lasse , il forcerait la liberté helvéti- que à une honteuse capitulation.

Le péril était imminent ; la Suisse ne se trouvait plus dans les conditions du Grûtli , car son ennemi campait sur le même sol , il parlait la même langue, il était régi par les ihémes lois. Mais, plus habile que Gessler, le Radicalisme ne voulait plus de la tyran- nie pour la tyrannie. Emporté dans un tourbillon de complots contre Tordre social , il ouvrait la brèche à toutes les idées perturbatrices. Il les faisait asseoir à son foyer , il les couvrait de sa protection , il s'ap- pliquait à leur donner la vigueur dont elles avaient besoin pour détruire.

A Taide de ce sentiment d*égoïsme dont Berne était tourmenté , les réfugiés politiques et les Socié- tés secrètes eurent bientôt fait pénétrer la corruption au fond des cœurs. Les Carbonari d'Italie et tous les échappés de l'Europe, Allemands, Français et Po- lonais, s'inquiétaient fort peu de satisfaire Tambitiori de Berne. Cette ambition était pour eux un moyen d'agiter, ils s'en emparèrent. Berne aspirait à trans- former la Suisse en République unitaire , avec un

54 EigTOUB

gouvernement qui aunût toul centraiiflé; eux .ré- yaient une unité plus large, mais aussi impossible. Ce que les Radicaux bernois demandaient dans leur orgueil et leur intérêt privé , les Sociétés secrètes l'exigeaient pour le triomphe du mal . Elles trompaient 1^ vœux et la crédulité de Berne. Le oonununisme et le prolétariat- voleur , en outrant les conséqu^i- ces de la République universelle , veugèrent œ can- ton de ringratitude des réfugiés.

Exposés à tous les désastres , pouvant à chaque heure mesurer l'imminence du danger, les sept caa* tons primitifs ne se dissimulaient point qu'il n'y avait pour eux qu'une chance de salut. Les Radicaux se coalisaient. En dehors de la Diète , ils se réunissaient par des délégués, tantôt à Langenthal, tantôt à Ba> den* Là, dans ces officines d'illégalités , ils s'oocu* paient à fpi^er les fers dont la Suisse devait être chargée. On parlait à haute voix de reviser le paete- de 1815, c'est-à-dire d'anéantir du même coup les droits confessionnels et les droits politiques : on avait déjà brisé tous les anneaux de la Confédération , et il ne restait plus debout qu'un fantôme. Mais ce pacte, auquel la Suisse catholique se rattachait comme à un dernier câble de sauvetage , contenait , dans son esprit et dans son texte , un moyen infiail- lible pour se préserver de la crise. Une alliance, un serment comme celui du Grûtii, une union plus in* time entre les cantons menacés, pouvaient encore déli*-

DU SONDERBUND. 16

Trer la patrie. L'art. 4 du pacte fédéral ne laissait planer au cane incertitude sur le mode d'exécution. Les sept cantons résolurent de l'appliquer. Cet artide est ainsi conçu :

« Chaque canton menacé au dehors ou dans aon intérieur, a le droit d'avertir ses co->États de se tenir prêts à lui fournir l'assistance fédérale.

D Des troubles venant à éclater dans Tintérienr d'un canton, le Gouvernement peut appeler d'aotces cantons à son secours, en ayant soin, toutefois d'en informer aussitôt le canton directeur. Si le dan- ger continue, la Diète, sur la demande du Gouver-- nement, prendra des déterminations ultérieures.

» Dans le cas d'un danger subit provenant du dehors , le canton menacé peut requérir le secours d'antres cantons; mais il en donnera inunédiatement connaissance au canton directeur. Il appartient a celui-ci de convoquer la Diète , laquelle fait alors toutes les dispositions que la sûreté de la Suisse exige.

9 Le canton ou les cantons requis ont l'obligation de prêter secours au canton requérant.

» Dans le cas de danger extérieur , les frais saot supportés par la Confédération. Ils sont a la charge du canton requérant s'il s' agit deréprimer des troubles intérieurs , à moins que , dans des circonstances par- ticulières , il n'en soit autrement déterminé par la Diète. )>

.16 HfSTOIKE

Cet article do pacte était formel. II établissait , ii précisait d^une manière incontestable le droit d*Qn' on plusieurs cantons, menacés au dedans par une minorité factieuse , au dehors par d*anciens confé- dérés 9 jetant sur un territoire ami des bandes ar- mées et des étrangers dont la mission avouée était le pillage et Passervissement. En énumérant les ca« lamités passées et présentes , en songeant à celles qu'un sombre et prochain avenir leur réservait , les cantons primitifs ne pouvaient pas se cacher que le Radicalisme les vouait à la honte, qu'il les destinait à l'esclavage. Ils eurent l'idée d'invoquer l'art. 4 du pacte fédéral , de se réunir dans une ligue seu«- iement défensive contre l'ennemi commun, et de conjurer, par cette démonstration moitié paciBque, moitié guerroyante , les malheurs extrêmes qui de- vaient être la conséquence forcée de tant de révo- lutions.

De cette volonté bien déterminée de maintenir ce qui existait et de ne pas se laisser imposer une Con- stitution anti-démocratique, surgit une Fédération que les Catholiques appelèrent alliance des cantons FiDÂLES AU PACTE , et quo Ics révolutiounaires nom- ttièrent sonderbund ou alliance séparée.

Avec cette timidité qui caractérise les honnêtes gens, et que l'on décore da nom de modération dans la légalité, les cantons primitifs, les Sarniens, ainsi que le Radicalisme les appelait, ne se plaçaient point.

DU SOJN0SABUND. 57

dès le principe I à la haoteor des dangers. L'expé- rience ne leur avait pas appris que la Fédération de Brunnen , que la Ligue d Or, bonnes pour se défen* dre dans les siècles antérieurs ^ se trouveraient in- suffisantes devant une crise sociale» En révolution , lorsque les ennemis de la foi et de la propriété pren- nent plaisir à violer les lois divines et humaines, lorsqu'ils s^appuient sur cette violation pour entraî- ner la patrie vers des abtmes inconnus , il importe à rinstant même de couper court au mal. 11 n'y a plus de lois pour les méchants, il ne faut plus qu'il en existe pour les bons. La violence et Tintimida* tion sont les moyens de propaj^ande employés par les uns ; les autres doivent y répondre par la force et une audace plus terrible encore que les violences démagogiques. Se renfermer dans le cercle de la légalité , comme dans un bastion sans issue, au mo- ment où Tennemi investit la place sur tous les points à la fois j c'est se décider à être vaincu sans profit et sans gloire. La Révolution , qui connaît admira- blement ceux qui lui sont hostiles, a toujours compté sur cette longanimité voisine de Tapathie. Elle a toujours su tirer Tépée et recommander à ses adver- saires de ne pas condamner la loi au silence pendant le tumulte des batailles. Elle seule se réserve cette faculté dans l'intérêt de ses principes et du bourreau. Ainsi j après la déroute de Lucerne , les cantons (H*imiti&, qui s'étaient laissé attaquer , se retranché-

5S HISTOIRE

vent dans une intempestive oMidération. lis firent de ]a générofiité, ils s'emmaillotèreot dans les langes d'une démence chevaleresque hons de saison , ^ , par une sorte de duperie, ils s'arrôlèrmt srrapnleu- sement sur la frontière des agresseurs. Ils oublièrent que la victoire n*est qu'une victoire, peu de chose en die même, et qui ne porte ses fruits que par la pounsuite de l'ennemi. L'ennemi alors, c'était moins cette tourbe de brigands commandée par Odisenbmn que les Radicaux de Berne, d'Ârgovie, de Soleure et deBâle-campagne. Les Radicaux avaient militaire- ment organisé les Corps francs ; ils leur avaieat fourni des fusils , de l'artillerie, des munitions de toute es- pèce. Les Corps francs n'étaient qu'un effet; il eût été sage de remonter à la cause.

Sous le coup d'un succès qui retentissait dans l'Europe entière, il fallait marcher sur Aarau, les CathoUques argoviens attendaient leurs libérateurs. La consternation était aussi grande qae la désunion dans le camp des Sociétés secrètes. Les cantons pri» mitifs résolurent de se renfermer dans les limites d'une stricte défense. Par ce tempérament concilia- teur, ils espérèrent que l'attentat dont ils avaient à se plaindre ne se renouvellerait plus. C'était s'abuser étrangement sur l'esprit révolutionnaire, qui ne cède jamais à de pareils scrupules. Les Catholiques ne poussaient pas leur triomphe jusque dans ses der- nières conséquences. Le Radicalisme persuada à ses

DU Sinil^nUHJND. s#

djtp» (foe les otntcwB .{Nrimitife avaient peur. répargnait, afia de ne pas livrer la Suisse anx désas- tres de ia gnerre civile , il s'arrangea pour la fioûre dans de meilieures conditions. Ce fut le seul avaa^ tage que les Catholiques retirèrent de leur mausoé- tnde inopportune.

Attaqués à Tioiprovistè par des ennemis sans dra- peau et sans patrie, Us avaient le droit incontestable de les poursuivre sur le territoire qui favorisait on- yertement de telles incursions. En usant de ce droite ils marchaient à Tassaut de la démagogie, et ils mar- diaient avec le concours au moins tacite des Pro- testants de bonne foi, qui enfin commençaient à s'apercevoir du piège tendu sous leurs pas. Le Ra^- dioalisme les avait bien vite guéris de leurs préjugés. On le voyait à l'œuvre ; il se conduisait avec l'aveu- glement ^ rinstinct de destruction des enfants à qui Toa offre un Jouet précieuse et qui n'ont point de repos qu'ils ne l'aient retourné en tous les sens, et brisé enfin pour en gaspiller les débris. La Radica- lisme, ignorant que les institutions, comme les plan- tes et les moissons, ont besoin du temps pour mûrir, faisait surgir des bas-fonds de la société Técume qui a ^ couvert et submergé la terre. Les Protestants sincères étaient aussi bien menacés que les Romanistes par cette tempête , recelant dans ses flancs le mépris du passé, la haine du pèsent, la crainte de l'avenir. Ils ne demandaient pas mieux que de s'abriter con-

eo USTOIRB

elle aTec les Gathûliqaea* Bs voyaimt \m aovik leurs mettre leurs plans à exécatk», et, comme Montaigne, ils disaient : a Je suis dégoûté de la non* velleté, quelque visage qu'dle porte, et il y a grand doute s'il se peut trouver si évident profit au dban« gement d'une loi reçue telle qu'elle soît, qu'il y a mal , à la remuer. » A Faspect d'un danger commun , ce rapprochement des deux confessions était un pas immense fait vers les principes sociaux. Il eÀt pu sauver la Suisse et TËurope par conftre^<x>up. Les cantons primitife crurent que de plus sages conseils parviendraient à faire comprendre le sentiment d'ia- dulg^ice dont ils étaient animés. Ce fat un tort que, devant de nouveaux périls , Ton essaya de racheter par la création du Sonderbund. Mais le Sonderbaad lui-même n'était qu'une ligue défensive. Il se cou*** damnait donc d'avance à une attente qui devait ab- sorber ses moyens pécuniaires et peu à peu annihiler ses forces.

Cette alliance des cantons fidèdes au pacte était juste dans son principe * . Le pacte lui-même Fim-

' Au mois d'août 1847, la Presse publiait la déclaiation sumate : K II est éyident pour nous que , dans le droit spécial de la Smase » d'après Pesprit de sa Constitution présente , avec l'éiendue qui a été donnée à la souTeraineté cantonale, le Sonderbuad est ose ligue parfai- tement légitime. Le pacte comporte et permet ces aUiances séparées entre divers États. Que ce soit un bien, que ce soit un mal, n'est pas la question en ce moment 11 suffît au Sonderbund , pour que sa>p^ siiion soit inattaquable, de pouvoir concilier son existence avec le pacte même. En fait, c'est lui qui défend le pacte contre les autres cantons^

DU SONDERBUND. 61

posait. Et quand Farticle 4 n'eût pas existé , quand il n'eût pas prévu te cas d'agression , ralliance des opprimés se trouvait de droit naturd contre les op- presseurs. Le Radicalisme a des théories sur Tinsur- rection qui légitim^aient bien d'autres mesures plus illégales. Depuis quinze ans il ne cessait de réclamer la réviuon du pacte fédéral. Il la demandait par les révolutions cantmiales , par des assemblées , en dehors de tous les pouvoirs constitués, il prenait des résolutions, il dictait des arrêtés et des concordats. H la demandait en Diète , tantôt les armes à la main, tantôt la menace à la bouche. Le pacte était un ob- stade à ses projets ; il fit de ce traité d* alliance un cas de guerre. 11 le livra aux sarcasmes de ses scri- bes, aux malédictions de ses orateurs. Mais lorsque te Sonderbund fut étaUi , le Radicalisme se donna

qfû-ea poursuivent la destruction. La majorité radicale de la Diète coin» mettndt donc un excès de pouvoir si elle recourait à la force pour dompter la résistance du Sonderbund.

» lies caotoBs du Sonderbund « en combattant le système unitaire, n'obéissent pas seulement à ia crainte de voir un jour leurs croyances opprimées par Tascendant de Tesprit protestant et de Tesprit démagogi- que ; ils ont peut-être Tinstinct des impossibilités qu^un pareil système rencontrerait dans les mœurs et dans les habitudes du pays. S'ils se trompent à cet égard , c'est du moins en bonne compagnie , car leur avis était celui de Napoléon.

» Indépendamment donc de la question religieuse qui se trouve en- g^^ dans le conflit , les sept cantons peuvent très-sincèrement croire qu'en résistant à des réformes organiques dont on ne leur a pas bien iaii oompvendre la portée, ils défendent les intérêts véritables et per- nnnenls de la Suisse tout entière, et celle conviction doit naturellement igottter à la persévérance de leur opposition. »

«2 HISTOIRE

un autre thème, tl accusa les sept cantoiis de vic4ar, par le fait seul de leur altiance séparée , la* loi qui régissait d'une manière absolue la Gonfêd^tion helvétique ^

On a longtemps discuté sur la date dU Sonder»- bund. On a cherché par toute espèce d'arguties à •démontrer que cette alliance remontait ici à l'époque de la suppression des couvents d'Argovie , la à Tin* vasion des Corps francs. En preuve de ce que le Ra- dicalisme soutenait, on a cité ces paroles pronon- cées par Joseph Leu , à la réunion de Rosswyl , 19 avril 1843.

« Ne sommes-nous pas dans le danger de la dis- solution et de la destruction , lorsque ce n'est point dans l'esprit de justice que l'on nous parie et que l'on traite la vérité. Si les liens si serrés de notre Confédération ne peuvent plus nous tirer du péril , il est très-nécessaire que la partie encore saine s'al- lie étroitement au lien fédéral et à la justice, afin qu'un noyau se trouve, par lequel T honneur de la nation et le nom suisse puissent être sauvés. »

Le langage de Leu n'était pas concluant. Alors, le docteur Herzog publia dans le Ferfasstmgs Fretmi, ou Ami de la Constitution de Berne, le protocole

^ Dans son rapport dont nous avons cité des extraits, Ochsenbdn» ^ racontant sa déroute de Lucerne , annonce quMl ne dira pas tonte la Térité et <|n41 n'indiquera pas> le metllear plan d'attaque contre cette tille, parce qtfll pense qu'une neutolte invasion aore lieu et qff<^e «st nécessaire.

DU SOHDBRBDND. «B

d'une conférmce tenue à Luoerne, les 1 3 et 1 4 s^ tembre 4843. Ce protocole qui n'a jamais été re- connu ni officiellement nié par les signataires n'a trait qu'à l'affaire des couvents ^ II y est parlé iu'- cidemment des prévisions politiques qui alors te* naient tous les esprits en suspens ; et , d'après ce protocole, M. Seigwart-Muller aurait ouvert l'avis a de réclamer la réintégration des Catholiques dans leurs droits avec la menace qu'en cas de refus pro* longé ir ne resterait aux États fidèles au pacte que de rompre la communauté avec les autres. » M. Seig* wart-Muller aurait ajouté : a II ne faudrait pas en rester ; mais encore provoquer de la part des au- torités cantonales respectives la nomination, avec des pouvoirs suffisants , de délégués à une confé^ rence permanente , qui serait chargée de la direction de cette affaire, ainsi que de quelques mesures mi* litaires de défense. »

En admettant l'authenticité de ces paroles , aux- quelles se seraient ralliés plusieurs cantons, on cher^

* Après la campagne des douze cantons contre le Sonderbund, en lS47y les i^ainqueurs firent publier l'extrait des délibérations de cette confé- rence de Luceme, à laquelle assistaient, selon Pacte en question, pour LncerDe, MM. Constantin Seigwart-Muller et Bernard Meyer; pour Uri, MM. Vincent Muller et Antoine Schmid; pour Scbwytz, MM. Théo- dore Abyberg, Charles de Schorno et Charles Styger; pour Unterwakl le bas, MM. Stanislas Akermann et Nicolas Zelger; pour Unterwald le haut, MM. Spichtig, François Wirtz et Nicolas Hermann; pour Zug, M. Charles Bossard; pour Fribourg, M. Rodolphe Week. M. Buttimaiw^ avoyer de I^ucerne, présidait la conférence, et M. Antoine Segesser ea était le secrétaire.

64 HISTOIRB

che à comprendre qud intérêt le Radicaliwae poa- vait avoir à prouver qu'en 1 843 plutôt qu'en i 846 , les Catholiques avaient songé à faire tête à Forage. Les cantons primitifs et les Protestants sincèrement attachés à leur culte eurent ce droit du jour l'on proposa la révision du pacte : ils Teurent, de force majeure , à Tinstant même les Sociétés secrètes mirent le pied sur le sol helvétique; ils Teurent, quand Argovie , poussée par sa cupidité et par les instigations de Berne , se fit, malgré la Diète et le pacte fédéral , un titre de fortune de la suppression des couvents. Le pacte une fois violé, et cette vio- lation étant sanctionnée par la Diète, après avoir été reconnue impraticable , il ne restait plus d'autre al* ternative aux cantons primitifs que la séparation ou la guerre. Us reculèrent autant qu'ils purent devant ces moyens extrêmes. Ils atermoyèrent avec leurs consciences ; mais enfin il fallut en arriver là. Les hommes investis de la confiance des Catholiques se firent un devoir d'oublier le plus longtemps qu'ils purent les conseils que, dans sa première philip-- pique, Démosthène donne aux chefs de partis : « Comme un général marche à la tête de ses troupes, ainsi de sages politiques doivent marcher à la tête des affaires , en sorte qu'ils n'attendent pas l'événe- ment pour savoir quelles mesures ils ont à prendre ; mais que les mesures qu'ils ont prises amènent l'é- vénement. »

DU SONDBRiUND. 61^

Les fondateurs du Sonderbund n'allèrent pas si loin. Maintenant qu'ils aient eu la pensée de c^te séparation 1813, c'est ce qu'il est impossible d'affirmer. S'ils l'avaient réalisée alors, l'histoire se* hdt heureuse de les en glorifier. Mais tout porte à croire que ce fut le 1 1 décembre i 845 , que les sept cantons se déterminèrent à cette scission inévitable. Leur traité fait à Liicerne est ainsi libellé :

K L Les cantons de Lucerne, Uri, Schwytz, Un- terwald (le Haut et le Bas) , Zug , Fribourg et Val- lais, prennent, pour le cas Tun ou plusieurs d'entre eux seraient attaqués, et en vue de défendre leurs dtoits de souveraineté et territoriaux , l'enga- gement de repousser Tattaque en commun et par tous les moyens à leur disposition , en conformité du pacte du 7 août 1 81 5 et des anciennes alliances.

» IL Les cantons s'entendront sur la manière la plus convenable de se tenir mutuellement au cou* tant de tous les événements.

» Au moment un canton obtient l'avis cer- tain qu'une attaque doit avoir lieu ou qu'elle a déjà eu lieu , il doit être envisagé comme requis en con- formité du pacte, et obligé de mettre sur pied le nombre de troupes nécessaires selon les circonstan- ces , sans attendre la réquisition officielle du canton respectif.

» m. Un conseil de guerre composé d'un délégué de chacun des États prénommés avec des pouvoirs

TOM. II. 5

m narroiftfi

gênémoLj eft autant qve posaSte élmdaa^e la part Aes gonvernoneiite, est tihargé de la -direction sapé* liemie delagiierre. Eiieasde ineiiaoes (m d'esiateBoe d'une attaque, 9 ae réunit.

» I? . Le cmseil de guerre atec les pmvfom qui MBt txmfiârés doit, eu cas de beaom , preaidre tôiMea les nieaares néoesasâra» pour la défease das cantons re^[)ec!ilils.

^ ^ le danger n'est pressant, ii«n conffirera avec tes gouvernements de ces cantons.

» y. Pour ce qui est du payement des frais ooea- sionnés par de semblaUes levées de troupes, il ei* atels comme règle que le canton reqfuérant doit aô- quitter les frais de la levée des troupes qu'il a de- mandées.

i> Sont toutefois réservés les cas il y a des rai- som particulières Jachnettre une répartitioa spé- ciale. Les acttres frais qui dans Tintérôt commun ant résultés pour Tun ou Tautre des caixtons, sont sq^ portés par tous les cantons prénommés diaprés Té- chelle d'argent fédérale. »

S'ils ont jamais existé, les protocoles de Lucer&e s'effacent devant ce traité, qui ne p^met «mcune in- certitude et qui devient la source d'où vont jaiHîr tous les événements. Cette alliance pouvait inquiéter les Sociétés secrètes; elles la firent censurer et vitu* parer par les feuilles puUiques à leur disposition. Mais le Jimmal des DêMs ne se laissa plus premb»

DU 80VBS1IKUND. 4tt

àœleiim« Bin im de inniéRiB d'oelofapQ I Mfi, M îovnal ne <srmgBit pas de diiB : « Lsoerae etaes oonifidârés n'ayaieftt 4|iie trop de raisons peur jnatir fier cette alliance. Des atta^ees à main armée aYaîent élé dirigées contre le territoire d'aa État fibre ^t aoaverain par des citoyens de plasieniB oantoiiB, sans que si les gouvernements de ces contrées Je Directoire fédéral les eussent empêchées. QoeHe ga- rantie ayaieirt les États caAoliqQes contre de noa^ y^Sksè agresâons? Que Impunité de ces attai|MS dAt être attribaée à Fimpuissance on à la complicité des goavemements radicaux , les conséquences n'en étaient-dles pas les mômes? Et les Etats menacés A^étaient^ls pas obligés de pourvoir emL^mèxoM à une sécurité que le pouvoir fédéral ne pouvait phis protéger?»

La siUiation générale de la Sukse arrivait à ce «erme fotal il frut que les peuples meuimt dans ja faonte ou dans le sang« Cette situation frappait tous les e^ts. Elle arrachait à Neubaus , un de ses principaux auteurs , ces paroles de découragement : a La démoralisation du pays est telle , disait-il dans son message au Grand-Conseil , que la société est m»acée d'une dissolution immédiate. »

Srion leurs f(M*ces et dans la mesure de leiors

droite, les cantons primitifs s'étaient opposés aux

progrès àa mal. On avait eu des sourires de pitié

pour leurs avertissements ; on avait même essayé de

s.

68 HISTOIRE

leiur inocular le poison des funestes doctrines. Quand ils le repoussèrent de leurs frontières, on s'était armé contre eux. On les menaçait dans leur victoire, ccMBme cm les avait menacés dans leur repos. De- puis 1 830, il n'existait pour eux ni relâche ni merd. On voulait à tout prix leur faire accepter la révolu- tion ou les enchaîner derrière le char du Radica- lisme triomphant , ainsi que des esclaves destinés li orner la pompe des ovations démagogiques. Les cantons primitifs se roidissaient à F idée de subir cette double humiliation ^ les Corps francs d^Ochsen- bein ne réussirent pas à la lear faire expier. Le pou- voir était entre des mains inhabiles ou coupables. Les unes faiblissaient toujours ; on trouvait les au- tres dans chaque complot. Les Catholiques pensèrent avec saint Jérôme qu'une paix feinte n'arracherait point ce que la guerre avait conservé. La guerre était partout. Le Radicalisme ne voulait pas de halte, il ne concluait point de trêve. Avec Tinfatigable acharnement de la démence , il poursuivait une chi- mère, il entreprenait une croisade fabuleuse contre rimmuable vérité. Les Sociétés secrètes faisaient à chaque gouvernement établi une opposition de tous les instants; elles se firent à elles-mêmes une guerre de toutes les minutes. Elles se défendaient en public, elles se dévoraient dans Tarcane de leurs concilia- bules. Entre ces Juifs-Errants de l'agitation, il y avait partout lutte matérielle et lutte morale. Us

DU SQNDtBIlBUND.

B'acrétMent loéme paç leur course vagabonde pour se iQettre d'accord sur la destruction. Les Catholiques . s^jiisses y mieux inspirés que les gouveruements cou* servateurs , avaient suivi d' un œil sagace le mou ve* mrat qui précipitait les esprits vers Tinconnu. Ils voyaient la désunion d'un côté , l'opprobre de Tau- ' tre , la discorde partout. Ce fut au milieu de ce deuil de la patrie qu'ils se décidèrent au grand acte du Sonderbund.

Pour tout homme qui réfléchit, le prindpe du ^nderbund n'a jamais eu besoin d'être défendu. Si, en 1846, il a trouvé quelques adversaires conscien- cieux , nous croyons qu'aujourd'hui , dans le péle- méle des révolutions qui, depuis le 24 février 4848, bouleversent l'Europe, ces adversaires ont eu le temps de revenir d'une erreur fatale. Selon nous, les Suisses, des cantons primitifs ont fait leur devoir trop lard et d'une manière trop peu énergique. Mais enfin à eux seuls ils entreprirent une tâche devant laqudla l'Autriche, la Prusse et la France reculèrent. Ils vi- rent le monstre révolutionnaire qui s'apprêtait à le» dévorer. Par un déplorable sentiment de modéra-* tion , ils se résignèrent à l'attendre , quand il eût été si facile à leur vaillance de courir à sa rencontre. Taater une lutte inégale ne les effrayait point. Us en. calculaient les éventualités. En cela, les cantcms, primitifs fur^t plus prévoyants que les grandes puissances, qui se laissèrent toutes surprmdre par fa^

79 RlSTOtn

mène emoettri et ne 6itfeiit, an jour dm iaonrrèo tkms, qvese piétor «« décèoDBear de kai» «nées. Le Sonderlmiid a tettn tète, pendant deux aimées, a«x forces de la démagc^e , et les gonveriMienls de France, d'Autriche et de Prasse cronlàrentà «ne heure ^nnée, sans mâme songer k rderer par une latte désespérée le poavoîr qoi, entre leois mains, tombait pièce à pièce.

Ce traité d'alliance se résume en deux mois. Les sept cantons s'unissent pour faire respecter lemrs droits territorkux et de sonveraÎBeté; ils prenni^k rengagement de repousser Tattaque en commim , et ils s'appuient sur le pacte de 1845 d'un càté, smr loms anciennes alliances de Tautre. Un acte pareil ne portait naHe atlânle à l'autorité fédérale. Les attributions de cette autorité sont très-dadrement dîMmesv Le Vorort est ch«^ de diriger les rdatîoBS extérieures, de ve^et à Tadministration des ûr- nanees militaires, aux garanties fédénAes et à Tas» sistance des Ét^rts. Le Sonderbund n'avait rien k vmt dns ces div^Nves prérogatives du Yorort; il ne s'« ocenpa même pas. Catiboliques et démocrates, sept cantons se limt entre eux afin de ééfenA^ sur leur territoire seulement le CatboKciflB^ $t la Démocraëe^ tMs deux menacés en même temps par la pnopa-* gandé* ladicale et communiste. Us s'engagmt à le^ psmser les injustes agreamns de leurs coorfédévéa parjmres, à combattre pour Tint^rité du pacte et è

I

DU SONfillMrND. 7^

fMMQxémte ]m Um. Ce traité mmtt^ik fmées attffiimtkiiift 4I0 rBakurità cuitoAftlB* Lrar union sér^ fvée i^'était pas orééa pour ppovoqoar aatresn mabpow 86 protéger aoi-nâaie, EUe réalisait do»a Iftfift prenièr^y uoîqae, aéceesaire de Timion féd6* rala^ est le mainl«eii de Tordre ^ de la traoïiuil* lité dus rîiilérk»r , la conservation de la liberté et d4; rindép^dance cantonale. Elle violait les droits ésk Yw ort à peu près comme le prc^riétaire qui {da^ naasemirQà son cofEre-fort viole le dr(Htdes¥oleuni«)

En ift45y on i^osait aux États primitifs la fac»M de s'associer pour conjurer un danger commun, évîn deaty palpalde; et les s^ cantons qui se montrè- rent le plus acharnés coitfre le SonderbuoA , Berne» Hwrgovie, Zuridi^ Saint^jall» Argovîe, Soleureel Lucmie dors révolutionna^ avaient, dès le 3i maiti 1S3Sy adopté et signé le Concordat suivant» DU*r sept années de trouUes ei de calamités Font fait <^ bfor; M est bon de le placer en regiod de oûbû dCM cartMs catholiqnes ;

« Vu rabaenee dans le pacte fédéral des di^posif? tions prêches sur Fét^due et les efifets de k gj|f« lantie accordée aux constitutions cantonales » et en vertu du 4roit que leur donne l'article 6 dxk pa^ piéà^ f les &ftt»cQiifiédfrés de Luceme, de Zuricbi d^ Berne, de Soleure, de SaintrGaU, d'Argpvie e| de Thurgovie ont conclu entre eux, le 31 mars i3dJU le Gonenrdat suivnÉ :

n BI6T01BB

Il Artide 1*^. Les États sw-ncwimésm ganet*- tissent réciproquement leurs Gonstitotions basées sur le principe de la sonyeraineté du peuple , et tettes qu'elles ont été déposées dans les archives Sidérales; ils entendent par pià garantir, soit les droits et li* bertés assurés aux peuples par les ConstituticMte , soit Texistence des autorités constitutionnriles de chaque canton , ainsi que les attributi^cis qui leur ont éié données ; ils se garantissent de mène qu'au- cun changement ne pourra s'opérer dans leurs Con^ stitutions que suivant les fwmes déterminées par elles.

» Art. S. Si des dissensions venaient à s^âever dans un des cantons concordants par suite d'infrao* tions à la Constitution , et que la paix puUique dût en être troublée , les autres cantons concordants, si une intervention amicale de leur part demeurait in- fructueuse, revêtiront la qualité d'arbitres; ^Eiexer^ çant ce droit, ils prononceront dans le sens strict de la Constitution du canton intéressé et dans les formes prescrites par celle-ci; ils ne pourront y appcMrt^ aucun changement.

)D Art. 3. Le tribunal arbitral sera composé d'un dél^ué de chacun des cantons coneorcknts, à l'excqption de celui pour lequel se réunira Farbi** trage. Les arbitres choisis ne seront tenus à aucune instruction.

» Art. 4. Le canton intéressé sera tenu à se

DU SONDBRBOND. 73

tettre an jugement rendu , et \e& antres cantons cmiGorckiBlB auront , an besoin , le droit de l'exé- cuter.

j> Art. &. Par la garantie ainsi stipulée quMIs se dcmnent, les cantons concordants reconnaissent qu'ifa prennent entre eax Tobligation de se protéger réciproquement, et même de se prêter, sauf nn a^ préalable au Directoire fédéral, mutuelle as- sistanœ à main armée , pour la conservation de Tor- dre^ de la paix et de leurs Constitutions.

» Art; #; •~ Le présent Concordat est conclu avec la réserve expresse de tous les droits et devoirs ré- siliant du pacte fédéral existant, soit envers la Confédération , soît envers tous les aatres cantons en l^rtîeulier; aussitôt que le pacte fédérai aura été revu et que des dispositions suffisantes y auront été stipulées sur retendue et Tefficacité de la ga« rantîe des Constitutions cantonales, ce Concordat cessera de sortir ses efifets et sera envisagé comme annirié. »

Produit dans un temps à peu près calme, en com- paraison des surexcitations de 1845, ce Concordat, d'une pensée radicale, avait un caractère essen- tiellement agressif. Il ne blessait pas le pacte dans son idée première et fondamentale , il le détruisait de fond en comble par plusieurs de ses dispositions particulières. Les cantons radicaux avaient le droit de s'unir à Teffet, ainsi qu'ils le proclament, de se

MI8T0IBB

prêter mntmlie asBistaoce. 1tim si ee drmt hoùet Ma acquis en 1S3S, s'ils eaà osaient, pourquoi iûre mm crime aux Catholiques d'avoir suivi cet exemple?

La quefltioa du Sonderbund eik toute dus ce rapprochement* Le 9 juin i S46 , elle se tnNiv& ett*^ trer dus le donnine des faits k cD—naicrtËoii officielle qa'esk fit le Ccmsail d*État au Grand-Goueil de Fiiboiirg. Une discuaBÎon approfondie fitugtkgm sur ce sujet. M. Foumîer prit le pranier b perde et il précisa avec une rare justesse d'expresaioiis le but du Sonderbund. Il eut pour adversaires SdiaKer et Landerset. D'autres orateurs développèarem , As^ am à son point de vi», les avantages ou les ineè»» vénients de cette alliance, puis, à quaraete^^ept voix de najeriié ccmtre onze, le GnedConseil de fn*^ bourg décida qu^il adoptait Facte constitutif de 1%* niûfi avec les six autres canÉoiis catheli<pies.

Le droit était pour eux; nous dirons commeDl fle reeiplirent leur devoir.

DU SONDBBB0ND. 78

CHAPITRE XI.

Premières oonséqaenoes du Sonderbund. La guerre inttetme entre les €lyrp6 ttmaxs^kp^Be. Compositioii et forces des caEtons catlio- Jiqaes. I^enr sitoatiom topogiaphique. Les canions en detaoïs ds Sonderbund. Berne et l'Europe. La diplomatie en Suisse. CQKvwatioD de la Dièle à Zurich en 1845. La question des Jésuites ei des Corps fimes. RéwloHon dans le pays de Yaud. L'a^oort Druey. -^ Son caractère. Ses rcTirements d'opinion. U est affilié aux Sociétés secrètes. Réunion du Grand-Conseil de Vaud. Pé> ttttma «outre les Jésnttes. Le Grand-Conseil refuse d'adhérer à Te%^ folsioii des Jésuites de Suisse. La révolution sur la place da Ifbttâienon. Chute du gouTemanent conseryateur de Lausanne. Dniey cf son édielle. Dmey installé an pouroir. Son coup éft maïB flétri par les Libéraux. Il persécute tons les coites et taua les partis honnêtes. A bas le bon Dieu! Les Momiers et les WOlodistes. Triste sitoation de Lausanne. Druey condamné IMT legpvicniemait an|^. U détruit l'Unitersité de Ijussann. Les professeurs de cette célèbre académie remplacés par des Com- munistes.— Treîchler et Considérant. Élections à Zurich. Le Bnlicafisme triomphe des conserYatewFS toujeurs timides. Reprise des séances de la Diète. La question insoluble concernant les Je* suites. La Diète condamne les Corps francs. -^ Elle ordonne leur cBssohition. Les cantons intermédiaires. Le l^ssîn rérolntimi- Mû». Sa position dans la Confédération. BàlA-Tille et Nisucfaàt^ cantons protestants , votent avec les Catholiques. Les Radicaux en présence du Sonderbund.

Au mcHneiit le Sonderbiiiid se coiistitna , le dernier lien qui rattachait les vingt-deux eatitOM les uns ma. aufres n'erâtait plus. Le pacte fédéral, depuis longtemps miné, ecmspué par le Radiea*- lisme , ft^était qu^nn nom sous lequd on abritas! lea

76 mSTOIRE

toanneote qu'il plaisait à la Révolation de faire en- durer à ses victimes. Le Sonderbund s'établissait pour maintenir le traité d'alliance de 4815 menacé dans son essence ; à Tinstant même la démagogie se présenta comme la gardienne la pins vigilante des lois fédérales. Elle proclama que le Sonderbund les violait sur tous les points et qu'elle seule était digne de conserver ce précieux dépôt. Afin de prouver leur respect pour le pacte , les Radicaux s'imaginè- rent d'abord d'en proposer la révision ; puis , cette mesure n'étant pas adoptée, ils appelèrent l'insur- rection cantonale à leur aide. Ces révoltes qu'ils suscitaient d'ici et de ^ pour alarmer les intérêts et pour se donner des complices , ne leur offrirent pas encore la chance sur laquelle ils espéraient spé- culer. L'attitude des États primitifs et leur accord les inquiétaient. Berne, Soleure, Argovie et Bâle-campa- goe se décidèrent à ensanglanter à trois reprises dif- férentes le territoire des Catholiques.

L^ Corps francs avaient été vaincus. Quand les instigateurs , les chefs et les soldats de ces bandeB indisciplinés eurent échangé entre eux les récri- minations les plus justement amères , ils s'arrangè- rent pour trouver une excuse à leur défaite. Il fut convenu qu'elle était due au petit nombre des agres- seurs. On s'était persuadé, lors de la création des Corps francs , qu'une force quintuple suflBsait contre ces àfwes républicains des montagnes dont on tour*

DU SONDB&BUND. 77

naît en ridicole la foi et le courage. Les Radicaux s'aperçurent que des provocations à distance et des moqueries de journalistes ne suppléaient pas en ba- taille rangée à l'intelligence militaire et à la bra- voure y il fallut donc tenter un nouvel expédient. On résolut d'écraser les cantons primitifs en leur oppo- sant une armée formidable et parfaitement orga- nisée. Cette armée existait en Suisse ; mais elle ne pouvait s*ébranler que sur un ordre de la Diète ; on s'occupa sans délai à circonvenir les hommes in* fluents et à préparer les voies.

Sept cantons seulement s'engageaient dans le Son- derbund ; numériquement ils étaient les plus faibles et les seuls catholiques. Uri y Schwytz et Unterwald, les trois confédérés du Grûtli , formaient , avec Lu- cerne et Zug^ le noyau de Falliance. Selon le tableau du Journal des travaux de la société française de statistiqtie universelle j tableau qui, dans la séance de la Diète du 1 i septembre 1848 , servit de base pour fixer les chiffres électoraux devant concourir à la nomination des députés du gouvernement central, le canton d'Uri compte 13,519 habitants, Schwytz 40,650, les deux Unterwald 22,571, Lucerne 1 24,524, et Zug 1 5,322. Ce chiffre officiel réduit la population entière de ces cinq cantons à 216,586 âmes.

Reliés ensemble par le lac de Lucerne, plus connu sous le nom de lac des Quatre-Cantons, les cinq États

^ HISTOIRE

inimitift , la véritadsle Suisse des vieux temps , rant oeroés wm nord par Argovie, Zoiidi et SrâiMjail ; à Torint |iar Glaris et les Grisons; aa midi par le Tessin , le moirt Farca-dn-Vallais et TŒ^eriand ber- nois; enfin à Toccident par Berne. La superficie des dnq cantons forme deax cent soixante-diic lenes carrées de France. Ce pays , convert de montagnes S0OT«fnt inaoœssibles, hénssé de lOGhers arides et abrupts, qu'entrecoupent des lacs profondb, ne peut fournir toutes les choses nécessaires à la vie. Mais , dans leur agreste simplicité , ses habitants ne con- naissaient aucun luxe , ils n'andntioainaient aucune des jouissances matérielles du monde. Boar tont spectacle, ils avaient les magnificences de la na- ture. Dans leurs vallées ou sur leurs montagnes , & ne tentèrent jamais d^échanger leur exktence de pâtres, de chasseurs ou de laboureurs contre les délices et les corruptions dMne autre patrie. Au mir- lieu de la Suisse , offrant aux touristes une hospita- lité toujours très-chèr^nent vendue, ib formaient une espèce d'Ue enchantée la monotonie du bon- heur s'était retirée avec le patriotisme. L'esprit pieux et chrétien avait autant contribué que la ru- desse native des mœurs à écarter les causes de per- version. On les accusait d'intolérance et de fierté. On les disait ignorants , grossiers et fanatiques. Ces qualités ou ces dé&uts, selon T esprit qui proïKmce ie jugement , les avaient préservés de tout contact

DU SORBZSiUND. 7$

inms la véb^éê. Les Sooiiélés aeerèlM oe pwoM ttâme, wwilgré des te&tatiTes molUfliées, punr&m à y recrater qndqvc» adhéimlB. Le Carb^ siBtoid, a^fw aoQ oi^dl kiqpiaoe et ses vio», éteît itqKmsBé des frontières de œ pays anx mosan pa*> trnrcdes. fi y était exécré, ei^ comme il faisait pa- rade d'impiéléy il professait pour ces cantons le plas soaveraia waéfnB.

Friboorg s'unissait de conur et de volooftéà ses an- ciena et premiers Confédérés; mais, par sa positira Ic^ograpyqne, Friboui^ n'était à peaprès d'aucune ressonn» pour la concentration des forces. Gonflé- tement pressé entre deux cantons ennemis, cet Etat caihidiqiie n'a qoe soixante-treize lienes carrées d'élraidiie. Berne et Yand le drconviaanent dans soa pmntoar, à Texception d'ane issue vers le lac de liéndiàtel. La popolation de Friboni^ s'élève à 94 ,445 âmes, dont il est nécessaire de déduire un dixième , composant le district réformé de Morat , eamead domestique et toujours adiarné* Ce canton , tanomié de montagnes dans sa partie méridionale, ae procure le lié nécessaire à sa subsistance avec le «omaoïeroe de ses bois et de ses fromages.

Ancien allié de Fribourg et des États primitifs à l%enre du danger, le Yallais entrait , lui aussi, dans le Scœderbund. Le royaume de Piémont , avec lequel fl ne eomnmnique que par la route du Simplon et le oêlèbre passage du Saint-Bemard , l'entoure de trois

par lecuUm de Vand et 1«b AlpiB benmMt. hBÛéf lUé de la Faroa y uapntksikkd en hknti ^be. «hk piétons ) dans ses hauteurs et wara nt» etUsbaàlé oejfeatale , uo (àernin pour pénétoer, par laa ^Kmif Rhène^ dans TÉtatd'Uri. Le YaUaiaamie pMt ^itr^ en Smase qaô^par ViUeneaTe; «aîa JaMtm a hérissé ce passage d'obstacles aaw aomlire.i&d \Mm « deux cent cinquante-hoU Ueae»eafféa».de swfaee , et néaaiaoÎQs , par la coa%Bnfekni ée Bioatagoes , n'offiraot qu'ime étroite rallâe m le Rhéae, cet Etat ne compte que 76^90 éKom.

De ces atatistiqaes il résulte qoe^ les aept du Sonderbund renfermaient «ne popidatîoQc ém âïi^a^l âmes. Cette popuktiosa disaéimnéejmuit à défendre un temtoire de six cmto lieaesrcanréei> divisé en trois lies non çonti^Giës, et exigeas! vm déploiement de forces an-dessus de ses i^essaàroélf phtisiques et financières. . ^ .

Qainze cantons restaient en dehor» ée YeMimmiti^ Us comptaient 4 ,81 5,937 Âmes, dont 56,^44élraiir' gers^m réfugiés, avant^garde et enfiants perdus du Badicaliiwe ^ des Sociétés secrète». Qaatre die tm cantons avai^t été surtout les in&yiigables pndmo*- teors de la guerre civile. Ils voyaient à la tâte de. leurs gouvemem^its respectifs les hommes qui eA- couragèrait ou guidèrent les Corps francs daôs leurs diverses expédiions. Berné état devenu le

DU SONDIftBVND. m

cmtm el le prmt 4e kxà» ces agressicos , amx« qm^m Sdeore , Ai^^ovie et Bàle*<»impagne prireat l«rt j afin d'asMovir on aentimmt de colère impie el d'iajwte cupidité. Berne contieiit un taritoire de cpurtie cent quatm^Tingts lieaes carrées; sa popata» tel s'élève an ditffire de 407,943 Aînée. ArgoTÎe mHk pas moms de cent cinq lieues carrées et de t«SI^7S5 habi^pttts. Soleore s'étend sur trmte^«x liiam catvéee et renferme 63,196 âmes. BMe-cam* pagne possède traote lienes carrées, mais sa pop«- lalion de &4,403 citoyens se recrute incessammmt de toupies hommes sans patrie, des régies et des csnyMoiîstes anxqnels cet État s*empresse d*accor- dtr droit de faonrgeoisfe. Ces quatre cantons , qni sent contigQS, et qnedes routes faciles sillonnent dans tûtts lee isens, forment à eux seuls une étendue <fe ate cent einquafite^une lieues, contenant 704»967har bilnts. SHu^ au nord et au cratre occidental de la Suisse , ils enlacent à Torient Zng, Luceme et Un- terwMi Borne sépare de toute sa largeur TÉtat de Laoerae de ceixA de Fribourg.

Ceet dans ces quatre cantons que se portèrent qiécialMieiit Tacten des Sociétés secrètes et le prin- cipe ditowalifi»teur de rHdivétie. Cest que, du lib^alisme de 4829, on passa, par les soins des CM)e ^ des Assodations occultes , au développe- nmit du Radictdisme, qui, peu à peu , entraîna les TéritaUes initiés jusqu^au dévergondage du Coili-

TOM. U. 6

mSIOiRB

BHHMBie* L'effort lot ÎMteMibte, parce que la tm^ mftàam éàtit ppécoeiu DowcnéM ma fandda g/Mtta^ Berne et ses trois satettitesi dio'dièBMt des vîdî- m». La Défliagogîe ks vtmi pervertis; eUe teor impoea la missioB de traobler leur paÉiie, pour la ÊÊltîm^ev ptns aifiéflieiit. MeiiiiaB&, avee ses idéea &oTgaéùj étDuftnt daaa sa TÎUe de BenieL U Mail phBsd'espaœ et plwd'airàaoorOutoecBidaiiteTaiûté. 9m pas^ hantane dorait fiûre treiat^li^ les ajotras easten». BU» perdait de son asœi^aifc aaria d^^ Miiie, car, soovmrt en kittearec leeeoils de Bmih bettes, aoriMMsadeur d'Aiy;rkhey il avait piead'aae IdieappriSy par nue emeHe eaLpéneMa, à mdérer Isa écflyrts de ses rofvédies rastkilés* Il voukôt se reager de ses dâbeirea de cahûiât; il affedaii donc mmm ta biklesse des Btats e^hi^aes un dédam qm t pfoa «Tune ftâs, Im attira de aév^^s leçons. JNvdfra^er ksÉtaÉa priaûlife) il ae oeawt del^^ hriBer a«x yeox de la GoafédératioA les quarante nHIe baïODB^tes dooft il disposait en loslire abeeki. Nenhaus s'était persuadé que la Saîsae n'acoepteiail jaBMâe SQD joi^ tantqa'oa Calheliqpae habîtecault sur l#lerntoire MrMiqiie. Par Veae&igmBMStA et la dif- fatueB des niaevais Uvres , il espéra qu'il arriverait èsea fiM. Zuridk s'était donné des profes9M£& dV ttéwae; ft ea appda da fiond de T All^aoagne pour ftére école de cemmuaiiame à Berne. L^ docteim cp^i) dMÉsit n'eraenl qn'oa bot; ils. tentkent d'éta-

DU SONdVlWJND. fi

le cègM de VhoiiiiDe sw Bicm, ^eiMn^n îl» <anareBi qa'U iâur fiaiaiifiiottQ dftnbrtîtMr rtenir BÎIé à la Divinité»

NOThacis se sentit biantôt débotté* L^nfaîtit» Tavait poossé daas «ne v<Me fttato; il reculaift din vaut les exagénitiona de soq «mvve, il «ir«fc iMMte de la déineralîsMîoa doni il a'était lait l'ayôiM; maîa cette honte, après la déroute des Gofpa Imaoa^ m Tempéc^ peÎBt d'iove^ter d'a«bp€& eaq^édÎMÉft* Berne aspimit à la doottMtîeA. Sea.pieattèies Bées avaient échooé. Sans cheager de Imk ^ créa d'aatree aioy»s d'agir* Les piwsstmesn ^Inub gères n'igaoraieBA pas que la penBuanoede Vanae^ ehie en Saisse était an cartel toiyiws smpsihi oen*' *(re les grands États de TEaropa» L'Baltittîe^ pou les Sodétés sei»^tes, devenait un foyer d'inrmwtia qni , à ane heure propice , pouvait jeter des iMMia* dcHftS enflaanné& snr tous les oMtres de popnMon. Bien n'eât été plus fiM^ile que d'étoofiévce feu mmr tarain. Oa semUa ne chercher à prendre ^^fm de fausses mesures.

Les notes des diverses paissances aflkiàwwU à la Dîète extraordinaire de Zurich en 48&â. ïmtes à pea près sorties du môme moule, eHes axfirHnaîiiit un vœn et une injonction identiques. EUas déda^ nient que jamais TEurope ne jpennattraît Vêbfh Ittina da paote fédéral. L'ÀngMerse élMl mémeftas egqplidte» Sa noie Msait attremir qoe , dans ]%4»

6,

fi ' 'ststomE

P^riSaaoe de 4945 serait rompae par qaeiqûed cantons, les pirissasces signataires se croiraient for** oées d'intervenir. C^était en fëm^ et en mars 1 815 ifM cea dépâckea uniformes parvenaient à la Diète. Diète , par les affiKations de la phipart de ses meniMPes mx Sociétés occultes , savait à quoi s*en llMir. Btle n'enregistra donc que pour mémoire les dMM^ls {deins d^aigreur la diplomatie. Les am^ kMsadeurs se trouvaient réunis à Zurich ; souis leurs yMï, ^le prépara l'expédition des Corps francs. La ttplomMie paraissait irritée. On lui fit prendre te dUÊmgè en appdant to factice impopularité des Jésui- tas au secours d'une crise qui n'aboutissidit jamais. Lea ambassadeurs n'osèrent pas affi-onter la tempête qm pouveôt «ubmerger leurs noms s(his les flots dont le Radicalisme menaçait la Compagnie de Jésus. Ils latasàrant fiiîre.

Tandis que les Corps francs s^aitnaient ouverte- laem^ la Diète, avec une gravité doctorale^ se tttontrait sous le poids d'une préoccupation reli-- gieuse. Elle s'alarmait de la présence des Jésuites; l^le s'aitourait de carabiniers fédéraux / de réfugiés et de tous les volontaires de T émeute , pour tâcher de calttim' ses ftinèbres pressentiments ; puis , souà main f €dle fecilitait l'attaque contre Lucerne et les petits eomtons. Elle reconnaissait immédiatement le gidiwcraemeat radical qu'une insurrection venait d*fiDpoder au pays de Vaud; elle se préparait , par

DU SONDBRJH7ND. |i

des mvw de trompe» et deisoBiviisMirefi tédémax^ à fratcraiier avec la BéToliitkm attendoe à Lmenieb Afin d'obtenir œs résoltate , la Diète avait, le 6 mara, formé uae commiflfiion de b&^ membrea^ espace 4t Comité de salut public diaiigé d'aviser avx noyeia de faire (riomidier le Radicalisme. Oa avait mis aw la même li^e des qaesticms à résoudrai Taffittre des Jésuites et celle des Corps francs. U était bien mteadu qiAie, par ce seul raqpprochement , ou allait toujoueg incrimiiier les ims et toujours imiooœter les autoes* Mais» au milieu des agitaitioiis produites par toKtoi lasiutrigues, le Radicalisme sentait que b" mijorilé ne lui appartaiait pas euc(»«. EU& hésitait à venôr à. lui; il résolut de la fmre à coups d'iMurréotion. Ce fut sur le canton de Yaud que commenta cette nouveUe expérience.

Ainsi que dans tous les États soumis au Ra*^ die^Aieme ^ Lausanne avait alors pour chef d'oppo- sUion un avocM. Mus comme Neuhaus ou mèiM Ocàsenheîn^ cet homuie de loi n'affîdiait nax de magjstn^ , rien d'empesé dans ses diverses évo? bitioiia politiques. Il diangeait de doctrines et de mœurs selon le vent. La fixité de aes idées tenmt à la mam^ dont le matin il plaçait son diapeau mt sa tète. Henri firaey, esprit souple , caractère sans consistance et nature toute disposée par le sophMue à^^ider dans la mtoe heure les principes les plM eontradîetok^ , se trouvait depuis longtemps^ Lao^

unM TéÊûSss9Me le plus adroit des Sociétés secrètes, La imiiê Soisse Ini de^mît «m entlMH d&mimHne. Bsvâât rédi^ à VHtobeave les «biMIs de eeUe aM>-^ eiaiMNi; ma», en procarear retors, Dniey s'étrit aitnagé ai édiappatoire. Sspèoe de Sanclie^JKMiQa , gves, ooart, nassif, goUreas: ettoojoiirs pfél, par son incroyable mobilîté, à saiaer le soMl levant de la pepalacerie, cet avocat s^était tranfiMnné airec aan- taiK de promptitude qnil cha^eait de langaige* I»- otmsta&t dans ees affgctîons et da» ses haines, an- dwieiix dans le mai, kxraquMl pressentait ie Irîoaipiie da mal ,^^étaÉt , à loat prendre , une de ces jattes de lait le poison domine. H avait dans la tète lea vieilés cUeanes de ia basoche rt les subtilités dn eonspîratear émérile. Membre du Grand-GonseA de Yaad depuis 1 829 , souvent appelé à représenter le caÉton dans les Diètes, Senri Draey s'était démenti au moins autant de fcis qu'il avait pris la parole, tet in parole, diea loi, n'estque raoœsMre delà pkuiie. il pérore snr font^ H éciit sor tont avec un de oas i^ombs (JM rien n'^étonne. En 4S29, Henri Draey ft*o^pose au premier projet de réunion dn pacte. Le pacte de 181 5 toi pendt alois Fnrcbe d'alliance, la gnrairtie esseMieHe nu maintien l'ordre e* de ia iitierté chez nn peuple. Dix ans plus tard, aprèsaRroir pnssé par tous leseemients des âkioiétés secrètes, il ne îrange du oftté des £nrioens oontre le «Aortnar SteuBs, Mwt la dmaité deléms^dnat fin 1«M,

DU SONnraXUND. «7

#. vfÊtBf -c'at à -dire il yarie ooiiU« fat snjifinBantm dakoOHT^ite d'AifpTÎe^ let eet homme , dmit ta aior Jdilé d^opiniaos a qo^lqoe chose de moBstraenx^ même dans «otoe sîède , eiM; an jow es a vie il plaida pour les Jésuites. Il écrivait en 4844 :

« BÎ0D que nous soyons fort hostiles aax Jésuites, noos n'en déoonseiUûns pas moins la proposition 4'Ai)gO¥Îe. Àucnn article da pacte ne confère à la Diète «n poaToir aussi exorhttant, aussi destmctif 4e jb fioaverjÉMté cantonale. Fart, 4 "^ d'où l'on tire de dmœs , pas plus que Tartide 8 si dictatorial.

» fl âtut Totr les conséquences. Si la Diète , c'est- «>e xnajoiité de douze cafitoiiB q«i peat D'é(«e |ia& la majoiâté de la Suisse , a le pouvoir énorme ide Jsq[>priMer les Jésuites oontre la voionté des Étals iqui nwttlent les comerver ou les introduire ehee eux, BOOB ne voyons pas ce qni pourra éel^ipper aux d^ crets suppuesaife des nrajorilés qui se succéderont. jAuîouitd'hiiH ce serc»t les Jésuites, demain les Ra- Agmx, après-demain les Doctrinaires, puis le Juste- Milieu , équité les autres nuances du Libéralisme ; arpsès oela, ou avant , ies Conservateurs. Alors vîen- ùm le tour, non-seulement des Rationalistes d'on côté et des Méthodistes de Fautre, mais de toutes 'tes chinions ràigieuses. Les Catholiques supprime- nnt tes Protestants, ceux-ci les Catholiques. Pas «nn ime n'édiapperait. Bien entendu que la presse ne taxiderait pas à subir le système de suppression

fédérale, commQ elle a 4^ fait r«|k$ri«)Q08i(dcii, sappressioDs cantonales. JDieu. sait ai les. }oaniirax ^ qui s'extasient tant sur la, proposition d'Argovk)^ . n'en seraient pas les pranières victiaias, dans le ow par malheur elle serait adoptée !

» Un pareil conclusum serait le plus grand ser- vice qu'on pourrait rendre! aux Jésuites, et au parti ultramontain ; d'abord , parce que la persécMion ne manquerait pas de les rendre populaires ^ ensuite ^et surtout y parce que Ton aurait consacré leur principe d'autorité absolue, en vertu duqud Rome et tous les despotismes étouffent les idées, les sectes, lésas» sociations, les livres, les journaux et les manifesta- tions qui leur sont contraires. Ce serait pne terrible . arme qu'on leur remettrait entre les mains, pour J§. cas ils viendraient à avoir le dessus. Accorder aux Libéraux le droit de supprimer les Jéswtea^ en refusant le même droit à ceux-ci, par le motif que les Libéraux et les Radicaux sont le bon parti, les Jésuites , le mauvais, cela ne serait pas soutenable, et ce serait encore imiter Rome qui veut la liberté pour elle à l'exclusion des autres, précisément parce qu'elle se dit infaillible , et prétend que hors elle il n'y aura pas de salut.

» De grâce , ne nous faisons pas Jésuites pov combattre les Jésuites ; cela ne vaut pas mieux que le despotisme au profit de la liberté. Est-on sur q«e, quand on aura chassé les Jésuites , on sera délivré

DU SdNDBftBITND. ntl

^ Tértfttiâoié? Voyez la Trance : tous les décrets p6teiMes ne font pas préservée. Cest que les seules arnieô efficaces contre le Jésuitisme sont celles de la raBon, une phîlosofihîe et une religion qui le sur* montent, en satisfaisant à tous les besoins de Tes- prît humain^ celui de croire, comme celui de penser. » 19e demandez pas à Tauteur de ces pages le secret dès osdHatlons et des changements de son esprit. Dt%ey tie répondrait que par une plaisanterie plus ou moins spirituelle. Il vous dirait qu^il a consacré sa vie au triomphe du progrès et qu'il roule avec lui. Druey se tromperait en cherchant à vous trom- per. Le succès du Radicalisme ne Toccupe pas plus que la défeite des rétrogrades. Ce n'est pas qu'il &ilt ch^dier le mystère de tant de variations que le ^^énie de Bossuet ne pourrait jamais saisir au vol. Chez M. Druey, il y aplus d'intelligence et d'esprit de suite qu'on ne le suppose habituellement. Cet avocat si filandreux dans ses témérités, si plein d'audace dans la victoire, est à lui seul plus lâche que tous les barreaux ensemble. Il a peur, et ce sentim^mt dirige les innombrables inconséquences de sa vie* Sa perspicacité, ses exubérances de langage, ses génuflexions devant les multitudes qu'il ameuta, ses caresses aux puissants du jour, ses insultes aux vaincus, ses pantagruéliques dé- monstrations en l'honneur du pouvoir existant, tout s'e^rplique par oette incommensurable lâcheté, le

trait^éistkctif de sa vie. Henri Dniey a'a JMMis na homme , c'est aneohMe maUéabie et nm de |ifai|.

Les Sociétés séantes avaient «uneneirt «ppiéôé «ae pareille nature. Elles eo firmt le carrupteor en tîlre de son pays. Interprète de lenr pensée, Draay put dire avec raison en parlant de Laasanne : « Noos ferons passer le niveau sur son arîiMDoratîe de mo- ralité, s» Cet hoflaoie ne pouvait en voaloir q«*à celte-là ; c'était la seule à laqudle il ne lui £àt paB possible d'atteindre. Il était jugé d^uis kmgtenps par les Sociétés secrètes ; Berne songea à FeiEqiloyBr 4ans rintérét de son ambition. Druey accepta le r&le qu'on lai destinait.

Le Grand-Conseil du canton de Yaud était féuû, le 1 4 février 4 845 » pour discuter les instroctîoos qui devaient fcxtner le vote de ses défmtés à ia Diète. Ce voie était relatif aus: Jésuites ^ mot d'aidre que la Révolution se donnait alors sur sa ligne d'Mr deptes ou de dupes. A Lausanne ^ ccmime dau le reste de la Suisse radicale, il existait des joanaiix qui , inc^Hrés par les Sociétés secrètes ou dévoués au pnriétarîai-voleur de Talliance des Justes , dwF- ehaient à fomenter dans le cœur des multitudes 4es plus crimindles passions. Ces journaux , fréaétiqaeB comme un vieux débauché qui a'a plus que des regr^, cberchaieat à exaspérer lesdéfianees ette mifièms de Touvrier^ Ce vertige de la paroteioalae tenu jpiir Draey et propfl^ par U fofiessetamît lait

DU S01CmiMUND. m

taiîMai raviges. Om s'éteît éBoicé de rendre le pdi^iii «éFtlirtioiiMM sadenent; il s'imptovisait «fioiMMofate. Il dédugnak les lagons de Ihney ^ afin -àd amack mm «laeîgiieineBtg pratiques de WeitUiig. 9¥v fimor la laaiB an Oand-GoBseil et an Cooseil d'JÊtat^ nm syrt^e de pétitjKm conire les Jésattes ^miii ébé établi dans le cimton {^otestant, on ne idaîdait aacnn membre de la Compagnie de Jésus. Hb afystène ^mà produit tant bien qne mal trente- «denx. mille si^natares qui exigeaient d'autorité Vax- fnàakm de tons les Pères suisses. Draey savait que 4tt majarité dans les deux consens serait opposée à 4Klle démonsftratîon. Il partageait ostensiUemeirf; l'a- râi'des conserva teuiB vaudois; mais en secret ^ afin 4'iA)éir aux injonctions de Berne , il piépaiait Té- meute qui devait le porter au pouvoir. Les assem* -Uées popolaires étaient en permanence. On les en- tendait préluder à leur victoû*e par des clameurs esme innsîtées dans les langages humains. Cette pepikce ivre d'nihéisme, dévorée de la soif du pQ- tege, «boyait apuès la PtovideKe que les Clubs ve- de faû supprimer. Dans tes rues,, muettes de y la foule de ces pétitioniiaires qui n'avaient su lire, jamais su écrire, hurlait avec des gestes sangnniaimment impurs : Mort à tous ceux qni ont des doaw3atiqqes! elle se dressait hideuse et awinée; puis eHe vodfiérait : A bas le boa Dteul Pendant w *ta^j les Conseils de l'État délibé-

ff HISTOIHE

raient. Ces Conseils , composés de Protestants titaî^ des , de Momiers ferv^Ks, de rigoureux MélkodliÊh tes et de Kiilosophes spécolatift, étudiaient et mûrissaient la question soumise à lem* examen,, Le GcrnseU d^État déclarait : « Va le pacte fêdénl et 1%^ tatdes faits, le canton de Yaad n'adhère pas aux arrêtés qai seraient présentés pour l'expulsion des Jésuites. » A la majorité de cent trois voix oonUre soixante-quatre , le Grand-Gonsdl prenait un moyen terme. Il décidait : . (f La députation votera poiir qu*une invitation amiable et pressante soit adressée à TÉtat de Luceme , pour l'engager à ne pas don- ner suite à son décret relatif à Tintroduction de TOif^- dre des Jésuites dans son canton.... La députatiota s^abstiendra d'ac/compagner cette invitation d*afu- cune espèce de menace. r>

Briatte et Druey, deux Radicaux , étaient dtar^ de soutenir en Diète le vœu de Ltasanne; mèris Druey avait trompé ses collègues du Orand^-Ckxtseil. Il allait exploiter contre eux l'erreur plme de dreS-^ ture dans laquelle il les faisait tomber. A peine ée vote fut-il connu , que Druey, Blanchenay, Fièchèi^/ Delarageaz et Jeannin , membres du Graml-GonseH', se joignent à leurs complices , ameutés et armés de^ puis la veille. Le 1 i février 4 845 , cette tourbe pé- nètre dans la cité par toutes les issues. A ses ragii» sements habituels de : Mort aux riches! A bas le bon Dieu ! rugissements qui , d'un seul coup, décrètent

DU SOKDBRBUND. 91

de prise 4^ ocap» la Société et la Providence, vien- nent M joincfae d'antres cris. Depuis pins de qnatre ans , le Commnnisme attisait à Lausanne le feu des convcMtises , qui brûle au cœur de quelques artisans paresseux ou débauchés. U réveillait , il irritait les haines insensées d'une classe contre les autres ; il soudait à pleins poumons les jalousies et les colèces ; il désignait le riche et l'ouvrier intelligent aux fw^ reurs de ses aveugles sicaires. Cet enseignaient , dont le prolétariat-voleur de Weilling était la qum- te^aairay portait enfin ses fruits» Druey se met à la tète du mouvement qu'il a provoqué. U donne pour mot d'ordre : A bas les Jésuites I A bas le gou- vernement!

Ce gouvernement 9 objet des répulsions de la mul- titude , était composé de Protestants conservateurs , devenus «mis. de Tordre et de la justice depuis qu'il leur, avait été permis de sonder l'abtme creusé sous lem^ pieds. La sincérité de leurs convictions était un gage de tolérance qu'ils n'avaient pas toujours offert. Ce pf3a*ti avait pour chefs MM. Monnard^ Yinet, Se- cretan et .Yuillemin , qui ressuscitaient sur les bords du lac de Lausanne le nom et les théories constitua tionndles des doctrinaires français. Disciples des Boyw-CoUard, des Guizot et des Broglie, ces hom* mes^ avaient, en 4840, pris fait et cause pour le Radicalisme vallaisan. Ils étaient les oracles de la «cte méthodiste, ils espérèrent, à l'aide des m<m*

BISTOnB

Tements populaireB , propâigor leurs ptiacl^ ft^i-^ gîenx dan la vallée du Rfaâiie, et, avec eetle ambh- tk», ils serment, autant qo'il fat ai eux, à développer idées démoridîsatnces, a Cesl de révohilioo en volatioa que les aoctétée se porfee-* tiennacit , » avait dit un jour M. VîneL Sca edlègaes et hii aUaient apprendre, oonne tsMk Vautres , à maudire ces parères , pronoacées daas Tmease de Forgneil ^ da soccès, pareles qui condoiae&t à la barbarie par le meiiscmge. Aq Ken de perfactfoiiiier, les Bévototions Boavettae n'apportent an nonde qna de nouvelles misères. Le pouvoir af^Martenait à ees doctrinaires. Mais, n'établissant aocnne ^sei^Iine dans leurs rangs , ne se soumettant à aucuBe OFgair- nisaticm intérieure , n'ayant m centre d'aetioa ni au- tctfîté morale , ce parti ne sut januM sacriier au Ken général une opinion individudle, une idée^ mn plai« sir, un préjngé ou une question d^asMur-propre.

Entêtés Gcmune des Yaodois, îndolâQts et sqpa«- thtques comme tous les boumes d'ordre^ les nuh servat»irs de Lausanne étaient restés pûAtes sqpee» tateurs de la corruption. Ils avaient assisté, kes br» croisés, à ia bitte soutenue par le ComaiuniBme contre les principes sodaux. Tout en le déflorant , ils ne prireaÉ aucune mesure pour en emifurer tes ^els. lis envient assinrcr le repos du nmnde^et le kur en fonsaBâ à doidrie verroa la poftei dat innr ebffinbre à eoucber. En âtce de la pefsévérana daaa

DU SCMIUllBirND. m

vmif ils Be pwemt jamais se résondiei à Vmmaa^ à VeuaegaiÀà et à Téoergie. Us se recommaiulaîeiil la modération; ite s'ddmdraîeot dans lors erreHenls de JB&te-QiilieD ; ilft se g^orî&amt même d'enteadre ieocs ennemis distribuer quelques pâles âc^^es à leur toléranee. Par Tédat de se» Imnières et la prépon-* dérance de ses homiues de tak&t , Lausanne , oa des pks iia^portants États de k Confédération, ponyail espéra mi rtAe de médiateur eatre les parti». La fai- blesse et rincof ie des gouvernants lui ravit oe prir» vilége de pacificateur.

Avee de semblables éléments au pouvoir» la chute des Doctrinaires étai^donc un fait prévu. Druey ne Taurait pae tentée s'il eût pressenti quelque force de volonté pmrmi tous les hommes de probité et de talent qn&kr canten voyait à sa tête. L'avocat radical, rîdie de Targoit de Berne, avait surexcité par rivresae mille paseiona pleines d'ignwance; il jeta sur la place pnblîque cette tourbe, écume bouiUoonante des cri-* mes 9 de Toisiveté , de la misère, de Fenvie et da la paresse. Les troapes n'oat pas reçu d'curdrea; ellea ne savent à qui elles doivent ob^; ^es restent Tarme an pied, attendant le résultat de rinsurreo tiûii^ L'iasarrectign a dioisi poxur théâtre la place dft MoBibenon, sur le lac de Genève. Elle s'y porte

* I^ colonel Bontenps s'était fait fort de comprimer la sédition , ai le CMHea «d'Étal raatorisait à arrêter Droey et Blancfaenay. On refusa de M wutêwJÊf ce f^ demaidatt.

M HISTOIII

eD mane. Tandis qae le Gkviid-Goiifleil et le GooiKil d'État, mis hors la loi, sont destitués par nne plèbe qai ne vent pas leur laisser Fhonnenr de se dissou-' dre eux-mêmes, Droey paraît en triomphateur sur le Montbenon. Des feux de joie ont déjà été allumés avec les arbres des promenades ou des jardins. A la lueur de ces incendies , autour desquels les Com- munistes mènent des danses sauvages, Druey est acclamé comme le père de la patrie. On rappelle ,^ on rinvoque. Il n*y a ni tribune ni capitde.. Druey aperçoit une échelle de maçon; il s'efforce d'y hisser sa sphérique personne. Il promène sur son auditoire aviné des yeux blafards; puis, de ce ton d'emphase qui caresse si doucement la filM*e populaire : a Citoyens, s'écrie-t-il , c'est aujour-' d'hui le plus beau jour de ma vie. C'est celui du triomphe du peuple souverain. Lorsque le Conseil d'État a décrété la mise sur pied des troupes, citoyen Bianchenay et moi nous nous y sommes op- posés de toutes nos forces, et nous avons fait inscrire notre protestation an protocole. A la bonne non- vetle que les troupes réunies aux ordres du Conseil d'État lui désobéissaient , nous avons abdiqué : les troupes sont licenciées, le Grand-Conseil est convo- qué pour demain. Il s'agit de savoir ce que nous allons faire? »

Au milieu de cet affolement de désordres , dans le tumulte des imprécations et des théories barbares

DU SONDERBUND. f7

. ... . ,

qui se croisaient y outrageant à laTois la raison hn* inaine et les instincts moraux que la Providence a mis dans le cœur humain , des vœux horribles se ' faisaient entendre. On parlait de chasser les enfants du foyer domestique, de les dépouiller du champ pàtemeL De grotesques Titans ne craignaient même ipas d'escalader le Ciel en idée, pour renverser le bon Dieu comme un gouvernement trop conservateur. Juché sur son échelle, Druey accueillait ces vœux néfastes. Il proclamait la sublimité, Fhéroïsme de sa populace. Malgré lui , son front se couvrait de root genr et de mépris. Il fallait distraire les vainqueurs, à la tête desquels montaient des idées de sang et de pillage. Druey trouva le mot de la situation : « You- lêz-vous, s'écrie-tril, inviter le Grand-Conseil à votm Texputsion des Jésuites ? n Une clameur universdie d'assentiment retentit sur le Montbenon. L^orateqr reprend : « Voulez-vous inviter ce Grand-Conseil |i se dissoudre? Voulez- vous, pour pourvoir aux be- soins de la République, constituer un gouvernemevt avec des pouvoirs extraordinaires? (Ouil .oui!).Kbi bien! voici la liste des membres de ce gouverne- ment : Henri Druey , moi ! »

Les émeutiers de Lausanne applaudirent, comme, dans une scène révolutionnaire de tous points sem- blable à celle-là, les Républicains du 24 février 1 848 reçurent au Palais-Bourbon ou à THÔtel-de-Ville les membres du Gouvernement provisoire, qui se nom*

10M. n. 7

n iiEProME

«Mîeiil cnoHDéiÉte'. Dv MonÉbeDon la léMlte^ qai se wneontrait aacim dMtade, w dîrigta im» te ektleiRr, pour y hi§ldler le gmmePMaeiii de um eilOK. Aristoie', promenanl sur son dos de pUlMo- fk»y dans les jardins d'Alexandre , me eottrtisaBe iflAeiiie, d«t paraitre^ nmns vîdîevie aux Maeédo* mens qw vepanit Drney descendant dfe »»& éidiidle pour être* porté en triniiqdie psp sed^travaiHenrab Ce César de contrrtmde n'assit dé^gi^ que des oeift- pan»9. Les malCaitenr^ du pays et les réfugiés enaéSH tteotés 6098 les ordre» dès Gkibs occupèrent la ^^ttle* L'irise de Sa»nt-Fraaçoîs fat lenr qnartîfev-giteéeal* Ibaroaimr Fèiede te fratemîlé, ila assasÂamnft à eOQps à& bsBonuette et de pdgnavd denx Yaodoift, dm* Tattilade oMmiersnnbiatt vu falAme indiiert'jeté ik" fap Réfrolntâoi». Snàvi Fbvl ava^ dit : a Neaa di^* chOBS b cité ftièaM y » el dans les afdenfsdeaafiiîy foi kn sMiwîfede bowseie, le ChiialîaaisiKie IwélaU appara. Les aiengles da Radiealîmie feisaîenit re* •MB- \e mAaie yœn ; mais^ ayant snr iea yens. le lovrâf iNHidnai aceptieisnte , îk^ neaavaifen&ja*

* D'autres orateurs prirent la parole dans cette satumale de la déma- gogie. M. Jules Ëytel félicita les citoyens de l'oeuYre sublime qu'ils avieat afiOMliAef, et W. DdaniQeaft «ni! awent dtélocpMM» 91e BëBAos- thunes et Cicéron lui auaaient enyié. H sa déeouTrit la tête pour s V dresser plus respectueusement au peuple , son maître. A peine Toratfeur a^t^l prononcé Te aasFaoKBtil r Gltoyou , que mlfir^nÉs. lai afiÎBl_ «;C«ivMH»i>«a,i cMMBHBhToos! » Defangei», émm et cette «tteitioft ^ répond: « C^est égal, j'ai beaucoup de cheveux. » Et sa harangue ftiîf àcetyaitpregqqeangrt^tWIqilgquelartwiiiawfc

DU âMmDtMBtJND. H

fuîs "Hm cfodle pmêt de VhOfimù tfi» éenmit p0rtêf le»» pas. foi &i8ftit déAmt à kuH^ detiteâ , 4to €6 plof^rant^ daos ia négatk» de )a Sôeiélé , la Rriîgiott ^ de Ift Famtkié

InaiigaKé floaa de pamki auspiew^ le notfveflU ffmwtMmosA ue poavaît élre qm le fifri^érable sei^ vileiir de& paamoe. An grand étotmeiBefil do Jmtf^ ml des Débats^ 9U) février 4S45, <r)e délM n'M ptas eitiie les partMan»^ les adre)riam& 4ft» léMM» taft^ ileai eatiele» réTcdntmiBaires^el les «(kMerVA^ 46iir»« » Il y ébiîl toufcmi» rerté, et Draey, qui nV iwt ittada diadpias de ami \%nmè à penséeater, ^'acbaraa aur lo«s oeuK qw pmfefsaîêDt «a cirtte fli^ooiKpieevqiiî rédameiieiit mie otobue de fibeité. LetidraetîeM poerka otmaailate fireM emtiiie tOHir se fak itt févolvlkxB^ Les^ komoM paMîbti», redM^ Imt leà ii^wea oa tea naavaâs trmtements, realèveot *daoa Iew8 defoewea, benreux de m tmïm MMiéa» i^m teidee améaa que Droey tMsit en service dé" Neohwa ¥olète»t aralea. ËUea GompMènstit m |fM^ yerneiDeut à leur image, puis en qaelqaes mois ce goavwneiûetrt œnfisqtia tons les droits do petipte^. détruisît tous les éléments de prospérité , et a'im** }mmaa le perséeiiteiir de toutes lea croyances. M. Btontsclili^ président du Grand-Conseil de Zu«. rkk^eaiBetécîsa aiaaî la lâvoittlkm randmae : « n est vfai de dire que le canton de Yand était henreux -avant le 4 i février. U était vanté daM k Soin»

$%ê ftlSTOIl*

conme le aïod^ d^ane RépubUipie lifcre et biea ad^ iittiiistrée. Et Buaintenaot? La rév(dotk>ii du 1 4 fé* mera flétri cette g^ire da caiitmiy et la route qo^dle a parooonie depuis oe jour est marquée par des mi- MB. Les hommes les plus uoUes et les plus éonuents qui se s<»it distingués dans TËglise , dans la sdence ou dans les cravres d'utilité publique , et qui ont fut honneur à leur nation , ces hommes se smtent aiqourd'hui i^pressés, eomprimés , un grand nom- bre est persécuté. U peut être de style officiel dans l!État de Yaud de célébrer les aaerveiOes de la dé- mocratie absolue, néanmmns nul peuple i^raim^it népublicain n'ira dierdier son modèle. »

IL BluBtsddi avait flétri le système socialiste de Oraey ; il OMuparait le Radicalisme vaudras à la tjnor nie des empereurs païens, au dévergondage des sans- culottes de 1793, et il avait raison. Dmey n'a p^s de Jésuites à offrir en pâture au peuple qu'il s'est créé. Il le lance contre les méthodistes , les pasteurs momiers ^ et les ministres de TËglise réformée. Il a

* Os appelle MonUenle» Protestenls les phafenra^, ceux ^ pn- tiqnent et qai (mt toujours à la bouche le nom du divin Rédempteur. Jj& 3 mai 1817, la compagnie des pasteurs calvinistes de Genève pous* na^ le protestantisise à sa dernière conséquence, défendit prêcher la divinité de Jésus-Christ. Intolérante comme toutes les sectes» elle fOtelnt du ministère pastoral les aspirants qui refusaient de souscrire à cette formule d^apoatasie. Beux ou trais seulement eurent la force de résister à une semblable injonction. Avec qpielfues adbàxnts » ils per- sévérèrent dans la croyance de la divinité du Sauveur. On les exoom- i y on les htmtàt; puis, pow les rendre méprisables aux yeux du

DU SONDERBUND. H|

léd^ une constitution ; il exige qae les ministrai lisent du haat de la diaire la prodamation par Itt^ quelle il engage les citoyens à accepter son projet. Le clergé, qui, dans le naufrage de son unité caK viniste, a néanmoins sauvé une parcelle de sa foi, refuse de m^r la religion à la politique. Il n^ob* traipère pas aux ordres du dictateur; Druey le sou» met à toutes sortes de vexations. II le sécularise, 9 Texcommunie. Le nouveau gouvernement permet les Sociétés secrètes, il ne veut pas tolérer la prière \ Un père de famille réunit ses enfonts autour du foyar domestique à Oron. Cest un dimanche, ils veulent invoquer Dieu selon leur conscience. Cette libaté du for intérieur n'est pas, même laissée aux Vaudois. Les sicaires du Radicalisme veillent per^

peuple y on les sunomma Momiers^ c^est-à-dire paitisans d'ua euttift suranné, d'une croyance momie. D'autres calvinistes prétendent que ce nom fut donné à ees dissidents parce que, par une ridicnle momerie, ils «OMtoîent un soitiment de foi qu'ils n'avaient pa» i^n fané dn ooMHi

' Un aeol décret fera cbnmattre de quelle manière les gouTemeiiMali nés des Sociétés secrètes entendent la liberté. Le conseil d'État du can» ton de Vaud arrête :

« Ait. IH. Tantes rénnions rdigîeuses en defaoM de l'ÉsHsa i ci non aatorisées par la loi sont dès aiqoard'hui et josqu'è ordre interdites dans le canton.

» Art. 2. En cas de désobéissance ou de résistsaee à 1* défense par l'art. l*%'les réunîMs qui y sont mentionaées seront dismntes» 4t les personnes qui auront résisté aux autorités seront tradnites devast les tribunaux , pour étte punies conformément an eode pénal.

» Art. 3. lies pasteurs et ministres démissiomiaires on antres peih. sonnes qni auraient officié dans ces réunions seront renvoyés dans leur, oommnne dV>rigiBe, s^ls n'y sont pas d^ domiciliés. «

tfiot. Malgi:é riavioUMîié da daaààim^ tkpéaàire&t dgm cette msùmUf ils acctbiMt de coups le père et 1^ mtaul^ Ces iafiortanâ» oot le eourage ée se plaîn- di«i et4e demander jndtioe. iLe gomyeroeaieirt radi- cal répcHid : « AJUeuda que le culte de TEglise na- tûinale est mul garanti par TÉtat , qw TÉtat ne doit anoiae protection à 009 assemblées, et qa'il doKt«B^ oore miÀM user 4e mesiires préventÎTes en le«r fo-* l^eur, refisse* » A Êobalims, éts âœors de dtariié proteitaiKtes, ^cottnoea dans le pays soos le nom de PîaGQoeesas , se voimt pendant la nnit en Jnitte aux ^tdqqes. On ûiyestit leur demeure ; des omps de fyail retentissent à lenrs omîtes , on fanse leurs por- tas» on saocage hw» meubles, on foule aux pîed& la sainte JB^hle. Le gouvernement n'ignore aucon de ces détails ; il ordonne à la justice de ne faire ni ettqoéte ni poursuite.

Pruey s'est constitué l'avocat de la force bnUaie* IsMIigaiiee qui aarait de i'élévatio& , si elle petnrait soustraire à un profond sentiment de fafMessé^ rôrateur du Iffontbenon n^a pas assez d'axkwes liMidwirts «eA de frases sonores pour iKvfniser la niSâère. Sa maxime d^tat , la seule à laquelle Û n'a JMifWfi lien elungé^ se résume à proclmner ! « Les têrftaWes choyens sont ceux qui ont la force en main , cm% qtti pe^mnrt &k« fiévaloir leur opiam l'fliée «I foin^. i> le peuple pour lui , c'est ht révo- lution et Vémaiite ^ fpermaii^pm. « Le ^ouveiM-»

DU SONIXIRKrND. «fta

HieKt, disait-3 pour MgkîiDer ses pereéc^tifuia, a naiMomé •tes mkktres^ parce que le pays^ rcfikuoa pn^liifK le vonbôeat^ car l'opinion piibliq«e^ ce m'eal fw tel salon, tel cercle choisi. Elle ne se trouve pas àaaoB ks oratoires, inaKS da^m la r«e. »

AsL dire éa oes Radicaux, la rae .seule a le drok à'mtfsimeT son iOfiiniesi. La rue est Texpres^oii ^de la jnaittPÉké, la aesiv^akieté populaire, la juatiœ mâr préme , la loi divine et la loi naturelle. Il faut que to S^crversemeit peinette Aoifct, ose tout, lasse tant, tîaue tout. Le peuple a ^shassé ses tyrans, il le de- vi&A à son t(Mr. Il a des flatteois, U vent exercer ton Jes ffiSDopoles. Le des^^otisme lui «était insaf por- taUe en hmii; oe peuple re&erœ en bas avec des îssoleoces^et des abrutissenenls nfui fecaîent honte à Néreau Brne^ ihd ap{H*end qne Dieu se résuœe idans lefMipie; le jpeii|de imardlie à la ooiupiète de lUffèî^ tnwe et du mal. Avec de semblables piîiHDipcB co»* mmàéê par de tels bomiims , il est ftcîle de asou»: mr qm le canton <de Yaad se vit nfidenmt oh)^ de éesoeadre 4q raag ^m'ë oocapmL Le créait ifiit ébraalé, leyrix des îaMoeubles haissa rthnfnr? joar» latcaafruate pour coirmr «te folies on de OMpri)l«i il<f»BBnB s'^ectaèrant avec les plas graades 4îffi- Mlléa. iM étanse» 6\itoi#ièreBt d*«a (af s 4m iMMHt fiaiipé de k malédictbn déteste ; les Vm* dmt imMHmémm nnomèratf à haut taw aatala. lâsfMMUé y xég^ûl avec le commaaMime ; VéM

iU HISTOIRB

Giob^ adopta Laosaime o9mma Tasite do ses ^ptén dUections et le liea de saa rqpos. U a^ait ooii8trait.«i teote sur cette montagne n'apparaissait qwt des Élie de rathéisme et dea Moïse de Fanardûe; il sragea à payer sa dette d'hospitalité. C'était aax om de : Mort aux Jésuites! à bas le bon ENleu ! que les démagogues de Lausanne triomphaient. Il diokit on moine apostat pour éditer et puUier le Jestdta mo^

Druey, avec ses inconsistances de caractère, von^ laii atteindre au but que les Sociétés secrètes pitipo» sèrent toujours à leurs adeptes. U n'était ni cathoU^ que pi protestant. L'Église calviniste ou inthiriem» le laissait aussi indifférent que rÉglise de JéSQfr^ Christ. Il inventa une rdigion d'Etat dont il se & is législateur, le moraliste, le prophète et le pontife m- préme. Dans leur synode de Lausanne, les paatens du culte réfdMrmé n'avaient jamais pu s'entendra pour se créer un point commun de foi. Ite étateat depuis de longues années à la redba^ehe d'une É^ise. Druey leur proposa d'abord,, puis Imr inffi^ gaa ensuite la sienne, qui n'eut d'autre doctrine qm la croyance dans TÉtat radicalisé. Ces pastem avaient souvent reproché aux Cantiques et notam^- ment aux Jésuites de ne jamais vouloir accepter de nouveaux dogmes et de se déEer du Radicalisoi^ dont les Protestants égayèrent dans te principe ae faire un allié. Cet allié se servit d'eux pour gfêa^

DU SdNDBRBCND.

cfo'^<WT(impie. Qaaiid il se crut assez tort poor isan^er sans lisière, il prouva aux Yaudois de (pMile mauère il entendait appliquer la liberté.

Les pasteurs la Féclamaient, le goûTernemeDt les destitua comme Jésuites. Il persécuta tous les cultes, n exila , emprisonna , dépouilla les disciples de la réfinme, il ferma les temples ^ et menaça de &ire des martyrs. Le Protestantisme n'eut pas assez de foi pour l'attendre sur ce terrain. Les Jésuites et les prè* tm calhdiques s*y seraient fait tuer avec bonheur; loi se socHDit sans réserve aux lois religieuses que dictait le fiadicalisme. Druey entrait dans une voie sanée d'écn^ls. Il frappait à gauche ; il frappait à dffoîte; il nivriait la résistance ; il exaspérait ces na- Unies toujours dévorées d'une perverse activité , et quî^ de peur d'être soupçonnées de tiédeur, se pré- cqiiitaiep* vers les plus coupables excès. Le gouver- nament anglais se trouvait blessé dans ses tendances retiigieuseB. Dri^y apprit le mécontentement du ca- imà de âatnt4ames; il diereha à le conjurer par dan explications peu satisfaisantes. M. Morter, am^ bufiadaur d'Angleterre en Suisse, fut Fintermé- diaîie de ces explications , et il dut communiquer aux. Badicaux de Lausanne la note suivante : « Le

* lie Vallaîs catholique s^empressa d'ouvrir ses portes aux dissidents Yi^Mft. heê ProiestaBtft avaient dit et répété mille fois que les Valla^ sa^ étaki&t d'une rare intolérance. C'était sur ce territoire occupé par des Jésuites qu'ils trouyaient un asile contre la persécution et qu'ils pooMett oélâiter leur culte en liberté.

i#ê HfgTOim

gouTeraradent de Sa Majesté se oonpieMl peint, disaitkipd Abepdeen, oommeat les lois et fai sîtaatMii da canton de Yaad poornÂeiit jitttifier ie Tkdstkm des fHineipes étteentaires de la liberté civfleet reli* gwtflOy prindpes dont le maintien fiorme le tratt «a- ractériâtkpie des Étals ctYiliflés.

a Bien kân de là, le gony^nement de Sa Majesté s'attendait qne les cantons qnî se <fisent lib^anx sa nxmtperaient jalonx de respecter non-eeaiement les droits de lenrs oonfi^détés, mais sortont les Uberlé» de lenrs pro|N^es citoyens.

p Je yoiis ai déjà remarqné qne le respect qae la gonremenient de Sa Majesié a poar Findépwiéanoe des cantons suisses, comme de tout Mtre âtat son* yerani , lai anrak défemki d^exprimer eon opinÎMi d*nne manière offik^le , ^nsî qn*il le hH anjooi^ d*lnii. Mais pnisqne le gonveraement vandeis^en .a^ appelé an jmjenient de Sa Mig^té, le cabinet na ponrrait avoir nne meill^ire occasion de «Mnrffiorter le Yif intérêt qn'il porte à la GonfiMératien, dont ie^ eanlOQ de Vaud est wi membre si importent; il éé^ dara donc en tonte «noérité, mais anasi avec vm piniMui regret, qnesi le gonvemeoMitde LaiMHMw persévère dans sa poliiîqae, relativemaa* amc afti*^ res religieuses , la position da canton , comme c^ delà Snisse, se cûm{riiqnera néeessaînement de an»* vdles difficattés; car on verra se prolonger les dis^ sensions qne le goaveraement de Sa M^jastéa é^^

DU SOffDBMOND 4«7

Toeettioti de éêpUMsty «t la tkIMkm àa pacte fécttral c(Mi(»fQaiefc aérieweoamt l'iiidépeiidanoe iia* timiate da tout le penfiie stiifiae. »

Celte legiMi ébût dure ; elie buniiia Druey sans le dianger. Ce révdutioenaire avait en une calomnie op «aa iosotte pour toutes les valus. A pekie a*t-îl escaladé le poovoir qœ, comme tous les démago- gnes, il ae plaiat d'être calomnié. On Tentead aou* pimr dbas élégies en l'faoïHieor de wa mait3fr8 et pré- parer dana tes caifiaes de TËtat une petite chapelle à sa probité mécoanue, à sa tolérmce incomi^îse. Treîchlar, porte-voix dm commanisme à Zaridi , ve- nait d*étre chassé de ce canton ; Lausanne le reçut avec joie. Il y oavrit un cobtb de sodalîsme sous les amfrïc^ de Dreey . Sientôt Treichler ne suffit plus à rompre le pain de la parole de mensonge aux ro*- bwtea ci^MMités que le pays de Yaud recrutait sur tous les grands chemins: Victor Considérant lui fat adjûiBl* L^eDseigoêBmit du phalamière plaîaaii avx réftrg^ qui n^avaient rien à perdre , aux apostats qui s'étaient débarrasaéB de toute croyaoce conuiie d*«iMréleiiieiit inutite, et aux ouvriers qui n*avaient jamaSi travaillé. Après s*ètre diàpensés des préceptes d'miailg^Mae, ^s aimaient à se savoir afh-dessm des coUâFÉmndements de Dieu et des principes de la loi nalwellc. le fouvememeat de Yavd a'ét«îl doaiié des maîtres de son choix. H avait TreîcWèr pour fidre respecter la propriété et Victor Owsktoant

40« HISTOIRB

pour prééher la vertu selon le fouriérisme ^ ; il se crut autorisé à se passer de toute autre doctrine. L'uni- versité de Lausanne comptait avec orgueil dans ses chaires des hommes d'un mérite éminent et qui, par leurs discours comme par leur vie, avaient donné plus d'un triste gage à l'esprit révolutionnaire. Biais Yinet, les deux Secretan, Herzog, VuIIiemin, Melegari, Zûndel et de Fellenberg ne consentirent pas à prostituer leur enseignement sous la férule du communisme. L'anarchie a peur des lumières. Drue^ fit passer son niveau sur cette aristocratie du talent.* On destitua tous les professeurs ; ils furent rempla-

* Le citoyen Proudhon, excellent juge en pareille matière, a déâni en ces termes la doctrine que le gonvernement révohitionBiirfrde'LBii^ sanne faisait distribuer à son peuple par l'intermédiaire 4u citogrea Goi|r sidérant : « Nul ne sait encore tout ce que renferme de bêtise et d'in- f^ie le système phalanstérien. » (Qu'est-ce que la Propriété B 3* Mémoire, 1848» p.. 119.)

Dans son Avertissement aux Propriétaires, p. 47, le citoyen Prou- dhon continue ; « Je voudrais savoir si les cbefs de l'école phalansté- risnne ne se moquent point entre eux de tous les systèmes , eeloi de Fourier y comprisse voudrais savoir si la phalange n'est point vm gageure et M. Considérant un joyeux mystificateur. » ^

£t à la page 58 du même Avertissement : « On «n'a dll, fepnêâ l'adversaire de la propriété, qu'en appliquant au système de Fq^ffUr l^a qualifications de bêtise et d'infamie, j'avais fait un acte de justice un peu sévère; la seule modification à laquelle je puisse conse&thr msnitêt dttnger les expressions ci-dessus contre cottes d'igyieicanoe^et d'npnw ralité. »

« Fouriéristes , s'écrie le citoyen Proudhon à la page 65, vous à^êuè que des mentairs et des hypocrites! »

Kt à la page 69 : « Les théories erotiques du fouriérisme sont ^ii^ji dégoittantes que ridicules. «»

DU SONDiERBUND. 109

çé» par des adqptes da phalanstèie ou par des justes da prolétariat-voleur. Les moins malfamés pensaient gne l*on faisait fortune sans travail et sanséconomie. Ce qui se pratiquait pour FUniversité se fit à r^ard de tous les emplois. L'esprit démagogique n'avait pas assez de protestations à enregistrer, lors- cp'an gouvernement croyait de son devoir de révo* qper un fonctionnaire public. On s'empressait d'en fi^qu^ un thème d'opposition. A peine le Radica* lisme fut-il au pouvoir que sa politique ne s'appuya que sur des exclusions en masse. L'expérience des affaires, une moralité à l'épreuve du soupçon, la plus incontestable probité , rien ne put suffire pour ga- rantir d'honnêtes employés d'une brutale destitution, il fallut être communiste de la veille pour gouverner le lendemain. Le cumul et le népotisme envahirent les diverses fonctions. Des pédagogues se trouvèrent tout à la fois présidents de tribunal , présidents du conseil municipal, substituts du préfet, ministres de l'Église nationale et présidents des écoles. Ce ne fut tout; on ne se contenta point d'exclure les amis # l'ordpe iqui craignaient la souveraineté de la rue, on frappa d'ostracisme les pères de famille, les oo- wiffQ honnêtes et. les prolétaires qui , sans se mêler ^ événaaenta, voulaient vivre à la sueur de leurs fif!(Hits. Druey et Blanchenay arrêtèrent que c'est un devoir de donner pour les travaux de l'État la pié- féreooe aux maîtres et aux ouvriers attachés à l'or-

410 IMffOMl

ère de dkatm mtmd Mécaitaitccn ëoitl teitiliftg

A dater decey jwrod opyt otee, le tamÊmi ée^^wd ne B'wppmtiM fins. Il iit m anitte à» Sotîétés seorèl» et «u lefMdre de «— nmiclei. U fffaitMBé le joag de Berne en 480S. Le paete de 4Si& r#fait compléteflBient Uléré; m tM&, n ré^àLniiêo^fe^ ft fetoodier dan soa aacieft asdatage. Pmn- to'Radi^ caUsDie, œ eemloa élaîl vm/^pÊédemeteôûqailÊÊ^Amm Berne célébnMril cette Tietom par «m âi^ve de cent et im coupe de o»ob. tks» chmearn d'm» jirie inseasée amioaoèreBt àr la Saiem i|ae Bemefé^Mit sw le pay» de Va«é, pranaoe ialfeodÉP aax opiviett de ton Maeram et tenpovaîreflHiBt adaMMiUtia pttr Draey et se» eooipfiee»* Benear^éH^ pa» Vefwt; 8 a^effeam MtaaawiBb de saiaer le aeQ>«eao IMm ea ladiealisme qm ku aatseaM^; il lejeerami eeaune §Qafai'iKJuea(l, ei a&i de* OMinîr le psaple, dtoat Draey redontaîl Fîadigiiacîoft, Bevaeanf aea fcawpea à la diepoeîliott des^ éafeatiendeYatti.

PtBir cette aoeeseie» à la Ngae dee dabSy lecMimi liaFffimirg « treanat eoai|*Émiflat eadÉf»et tes HWlaiiaBa étaieol refralé» <jhae teais amMigM». Bwae iradMât à r AHeM^iaepar Af^enrie, à ^ pvte Pl>rfeMray, à te Sai^Bieparte enrtMé» VMk Boeoipatt ahM la nailîé eeâésatiAe te SateM. %«d oMlient temtcwe de caat faatm-riii^ yatoTJW Keaee caafffc»et aae pqpriatigfcde4»^SWI

DU MHWMiOND. 411

\. Ce p9tfÊy terdé dMè prawfiie tooàe m Iodp giew f ar felac Léman ei au oord par le iae de ^^foi^- •dy^dv qw hii s6tt d& ecmwmmeàtiim weo Bénies €Él dolé de iwte» magiiîfapieft^ Sea divers araeseiui «nfermeilt anepartiedii aatériet nililairede la Coa- «Mératîoo.

fcfki^rteiioe da eantoa de Vaud était gmode^ H «BtnAl dsBs kl ligne des Etats radiradkés ; il se &i-* wk ¥eMiefltt des cmiIdiis catheMqoes* Ce fat pew Bene une BMTeile eocasieii de fertifiar son parti. liMbaBs^ ée Xavd et Wdder , les plus ardents pro- iMie«n de eette poiilifBe, seflri:rfatoiit leealer de- :«mfc ses eooséqoMees. L'héi^talkui du msAtre CwaH késfter qoelqMS disci^es plus etùrvoyaBts f ae les atatres. Qq se sellait à la vetUe des ]^s graves évé- afluei^, el on dier^Kit à les ajcniraer par teos les fiMa*4«Qf&iiÉriiaqpnablei. Zarieà^ alors direelûîre f6* êbfwki te tioavail ptoa^é daasles wâmesÎM^tttiidesy

IMm perrortî que le peuple bernois, eelai de 2vkb avail des iostinets de eMserfatff^n, pasee ^M mt é4tÊtl pis dépaoU^ m&sL pieds des psolMH MMS'd^^iAâaùÉe^e «Mt mmÊbMiA de foi. Il croyait,, fkpÊÊtÊtpÊÊÊtf il M sie haasait peîateBiperter par le iÊKàt'nn k rine et hi dfteaoralisatîoir sMiale. La -v^iieiiee surim^Érave de ses SHaiatres était iamém ^^ÊMénm» el de teatisns-^ iDâis ees aewearienei le SBÉSimi ptts po«r MS»eE la saine psrtie de la por* mmL idéet tlématfininiMe. Lee magietiatar»

ut HlfirOllB

nés des réTolotions subm àapm 4SS0, se Taient séparés les mis des attiras phit6t par des onances qoe par des priiidpes. Ils ayatent oMrroité le pouvoir et fait poar Tobtenir une oppoMtion soo- vent iaJQSte. Ils désiraient le eonserver. Lear seole politique consistait donc alors à ralentir ta mardie do Radicalisme, à prêcher la frat^nité anx eairtons primitifs et à interposer TantorHé d*ane bienvallaiice conciliatrice dans les deax camps. Avec uai paveil système , on devine bien qne Zurich aurait toiijoQrs sacrifié les États fidèles, qni ne mraaçaimt pas, mx tarbolentes exigences des Sociétés secrètes. L^miottr de la paix était ponsaé si loin qne certains vatf^ trats znricois , quoique hiea persuadés do bon droit de la cause catholique, n'auraieiA pas crakit de blesser la justice dans Tespérance d^arradier mat Kfr» dicidisme un demi-sourire de satisfoction. Ce bbbA^ ment d*égotsme, de peur ou de vamté, qni porte la plupart des modérés à toujours se jeter aucoo des ee^ nemis de l'ordre social , n'étak pas l'UBiqM préKfm^ pation du gouvernement. Mère da Ptotestankiraw suisse, sœur aînée de Berne dans la ConfiMétatioa , Zurich ne voyait pas sans jalousie sa riinde domer Fimpulsion et se placer en tout et patent à ta télé éft mouvement. En prenant une attitude aussi loyale que ferme, Zurich pouvait contrelMyiaBcar par 1# bien ce que Berne réalisait jMff le mal. Pdur txia il n'y avait qu'à se placer sur le tenrmn du pacte U^

DU SONAfiHVUND. m

4ik9à elappdet^ avtoor de aoi tes résistances éparses, 1m bottfieâ voloiités dnatoinées et les croyances at- tacpiées. li a'était pins possible de se cacher qne B^ne tendait à devenir la capitale d*ane république QWteire. Le protostantisine étroit et morose de Zu- rich ne lai peraât pas de conjurer sa ruine en sau- vant la Suiase.

De temps à antre il expulsait bien de son terri- toÎK les doetmrs du Communisme que les Sodétés aecarètes y jetaient. Pour conserver des relations de hfm vomnageaveo T Allemagne, il sévissait par in- tepvaUe coxAre des réfugiés isolés et que la diplo- oialie lui sîgfidait comme des agents de trouble , mm i^arrétaimt ses efiforts de conservation . En fifeaM un pas de plus vers Tordre , on se trouvait daiB la camp cathoHqœ; il fallait s'allier aux can- toas primitMa pour k défense du lien fédéral. Zu- rkih n'osa jamais franchir ce défilé que trois cents an»; d^BÎiintiés religieuses avaient fermé et qu^ùn jow de aupréma dai^er devait rendre praticable à toBs les hommes intéressés au triomphe de la justice. Uaaardbie et le prindqpe de sage liberté étaient en piéaNiie. Bar ua fatal respect humain , Zurich s'a- ha<rioiinn mt la pmte des révolutions. Neuhaus et ses fiwdlîirs de Tinquisition radicale avaient tou- jours espâré qu'au dernier moment ce canton n'aii- rafit pas Ténërgie d'adopter une irrévocable déter-

mùiatioii« Avec ses chefs méticuleux et cherchant à TCMi. a* a

lié nsToiu

fiôre de la modératioB «ne mardiMidiae , Zsrîch di^ Tait tonber dans ie fùé^ que Berne Inî Indaît. La elM)8e arriva oomme les Radicaux l'avaient prévu.

Us pereaadèrent à leor rivale qn*il élait impoesiUê de mettre en question sa prééminence. Dans le Ois oit nne république unitaire se snbstttnerait à la Gon^ fédération dont les avantages ne compensaient pas les inconvénients 9 Znridi était de droit la dté première éL personne ne songeait à lui disputer scm rang. Neuhaus déploya dans cette négociation une vérifea* Ue habileté. Il séduisit , il entraîna le gooveraemeDt zurieois, qui dut, moitié de gré moitié de fcNroe, en^ tiw dans la conjuration. Cependant le Vorort ne pouvait pas, sous les yeux des punsanoes, se per- mettre une flagrante vicriation des lois. Les Corps francs se disposaient à mardier contre Luceme. Le canton directeur convoqua dix-huit bataillons. Des compagnies d^artiHeurs et de carabini»^ furent aussi mises sur le pied de guerre. Le but de ces arme- ments n^était un mystère que pour la diplomatie. On annonçait partout qu^au promis succès des Corps francs , Tarmée fédérale devait intervenkr et achever légalement la conquête des Ëtats primitift, La victoire des Catholiques anéantit ces {H*0)ets ; ma» die surexcita la fureur des ^magogues zuriceis. Ha en firent porter la peine aux conservateurs dE Conseil primitif. Le i avril, on devait procéder à réfection de ses membres. Une faible mqorHé

DU SOHDSRBUND. 4f5

piODOOfie en faTew dm Radkanx. M. Hoqsmii était bûiirgiiiestre de Zurich et président de la Diète. Ce levîreiD^it inattenda le frappe de fitupeor. Ses amis, qoi ne cessaient àd chercher des ateraioiaiientSy CQHifNrran^Qt avec lai qa'ils ont été jooés. Ils se dén nattent de tontes leurs fonctions et sont remplacéa par des cmididats agréables à Berne.

Le 5 avril, la Diète, ajournée ponr laisaar anx Corps francs la liberté de faire leur coup , se réunit aons la présidence de M. Forrer. Le noavean Vorort a'aora pas ks timidités et les scmpnles de ses pré^ déoesseurs* Il va marcher de oracert avec le Radi* déisme. Son premier soin est de nomma* denx coo»* missaires fédéraux , Hœssly et Nœff. Us ont mission de dissoudre les Corps francs et de reconmiander la démence au gouvernement de Luoerne. Les Catho- liques n'avttlrat pas besoin de cette injonction. Leur nansuétnde avait été calomniée le lendmnain de la vîetoire; ils ne doutaiwt pas qu'il y eàt eomplol pour la calomnie encore. On ne leur parlait que d'ami* metiey en vodfiérant contre eux les plus implacaUas Bienaoes ; Lucane résdut à son tour de parler de joetioe. Ce cankm {uropoea à la Diète de rayer des cadres de Taimée fédérale les officiers qui avaient ^Mumandé dans l'expédition des Corps francs. Le JW avril, celte pn^position > tcMite d'équité, et qui 4taii «ne satislacticm doimée à k morale publique, Mi«taoît,pas la majorité voulue^ Ce jour*ià jnème,

8.

fie HISTOIRE

Uri» Scfawytz^ Unterwald, Luoerne, Fribouig, Ziig, Bàl&^YÎUe, Appenzeil (mtérieor) et le Yallais dédi- rent que jainais et dmis aucane drconstaiiee ils i^ mettront leurs contingents sous les ordres d'officiers qui trahissent leur foi militaire. Il fallait une ré- ponse péremploire à cette détermination embarras- sante. Le 22 avril , la Diète s'ajourne après s'ôtre assurée que les Corps francs prisonniers sont bien traités à Luoeme. L'iniquité de la majorité était si palpable dans Taffidre des Corps francs , les plaintes de l'Europe devenaient si vives, que, le 1 1 août, la Diète se décide à sanctionner par quatorze voix la proposition des cantons primitifs. Elle déclare que les officiers fédéraux qui ont pris part à Tinvasioil de Luœnie seront rayés des cadres de Tarmée.

Les Corps francs venaient d'être ftéfaris même par leurs instigateurs ou par leurs complices. On essaya d'adoucir c^te blessure saignante en réveillant les vieux échos du Jésuitisme. On chercha à passionna:* le débat, à accuser Tordre de Saint-Ignaœ des dit visions dont la Suisse était le théâtre; mais Vék»^ qnence des orateurs ne trouva plus les chaudes sympathies , les acclamations enthousiastes , les reurs feintes qu'ils avaient provoquées juscpi'à jour. Chacun comprenait que la Diète ne pouvait plus s'offirir à l'Europe en holoeaitôte de ridicule. On jugeait plus sainement la position. EUeparaissûlidK freuse. La Diète refosa d'aller plus avant. A qoatre

DU SONDERBUND. 417

iCÀB diff^ntes , on proposa d'exdure les Jésuites de rHelvétie ; à quatre reprises ^ l'Assemblée fédérale prononça que cette question n'était point de sa com- pétence , et qu'en y touchant elle Violerait le droit et la souveraineté des États.

Zurich se voyait donc, comme le canton de Vaud, obligé de travailler par le Radicalisme au triomphe de Berne et à la ruine de la Confédération. Ses in- léréts étaient aussi froissés que son orgueil. Furrer el ses adhérents, que le pouvoir enivrait, s'avouaient bien qu'ils seraient dupes du machiavélisme bernois; mais , engagés dans le labyrinthe des Sociétés se- crètes j toujours menacés de l'impopularité que la Bévolution attache au nom de conservateurs ou de modérés , ils n^osaient plus reprendre le rôle dont Mousson s'était si mal tiré. La Révolution les pous- Bait plus loin qu'ils n'auraient voulu aller ; ils se kôsaèrent conduire par elle en aveugles.

Situé au nord de la Suisse , borné dans toute sa partie occidentale par le canton d'Ai^vie , Zuridi ne tarda point à entraîner dans son mcmvemMt Schafihouse, Thurgovie et Glaris. Ces quatre États, sur une population réunie de 377,630 habitants , ne conqptent que 25,385 Catholiques, inégalement ré- parte et sans aucun moyen de réclama leurs droits oonfBSsionnds. Glaris surtout, par le fait seul de sa BGuveUe Constitution radicale , leur enleva l'égalité frileuse et civile écmt ils jouissaient auparavant*

448 HISTOIRE

On les persécuta ainsi que, dans le même tmnps^ Berne asservissait les fidèles de Porrratray , ainsi qae Yaud se faisait un crael devoir de tourmenter les Protestants et ceux qui n'acceptaient pas le culte de Druey. Dominés par les Radicaux de Zurich , dans l'esprit desquels les leçons du docteur Strauss avaient fait germer toutes les dépravations , ces quatre États renforcèrent Tarmée des Sociétés secrètes. Ils for^ maient une étendue de deux cent cinquante lieues carrées , et ils cernaient de plus près les cantons ca* tholiques.

Appenzell , complètement enclavé dans le cant(m de Saint-Gall, avait été divisé en 1579. Pour obte- nir la paix , que des guerres de religion ne cessaient de troubler, cet Etat avait été séparé en deux par- ties distinctes. L'une , nommée Appenzell (Rhodes intérieures), ne contenait que des Catholiques. L'an- tre Appenzell (Rhodes extérieures) était toute pro- testante , et renfermait une population beaucoup plus considérable que la première. Ces deux fractions de canton se régissaient , s^administraient à leur guise« Rhodes intérieure ne comptait que 9,7% Catholi- ques, tandis que Rhodes extérieure voyait sa popu- lati(m protestante s'élever au chiffre de 41 ,080 ftmes. BBe n'avait pour culte et pour politique que la vo- lonté de Zurich , sa mère dans la foi zwingliaine. Sans examen 9 mais aussi sans passk>n, die se met- tait à la suite de Topinion dominante à Zurich, et

DU SONDBRBVND. 419

ne s'inquiéta jamais du motif qui déterminait nn changement. Les Catholiques, de leur côté, viraient dans an isolement complet. Ils s'étaient attachés h la foi de leurs ancêtres par une ardeur de conviction que le temps n'avait point affaiblie. Ils se savaient ig^rés , pondus au milieu des sectes différentes en- gendrées par le Luthéranisme ; ils restèrent immo^ bues IcMTsqae autour d'eux tout changeait. Ils gar** dèrent leurs lois antiques , leurs vieux usages , et , quand Vheure des persécutions sonna , ils eurent des \cmx et des prières à offrir pour la cause des can- tons primitif. Cétait tout ce que Téloignement leur permettait de faire en faveur des Catholiques. En Diète , les votes d' Appenzell , sans cesse contradic-- tmres , s'annulaient Tun par l'autre , comme ceux de Bâle^ville et de Bàle-campagne , mais Taccession de Rhodes extérieure aux principes du Radicaliraie n'était point à dédaigner. Dans la balance des des^ tinées de la Suisse , elle pesait de tout le poids de quarante mille nouveaux ennemis.

Le Tessin , en dehors des limites naturelles de la Suisse , à laquelle il ne se rattache que par la route d.a Saint-Gothard au canton d'Uri et par quelques passages dans les montagnes des Grisons , n'avait aucun intérêt à se joindre à la ligne de Berne et de Zurich. Ce canton se prétendait catholique. Sft population laborieuse ou intelligente Tétait en eÊet ; mBô&r soumise à la <tomination des assassins de

490' HISTOIRE

NeBsi, elle se trouvait conservatrice pour assisteit à la destraction. Il n'y avait chez elle ni accord ni volonté afin de se débarrasser des maîtres que la Révolution lui imposait. Ces maîtres avaient été lep disciples du Carbonarisme italien. Us avaient sucé à cette école le venin de tous les préjugés antisac^- dotaux qui , peu à peu , s'étaient tranf(xtné& en mie haine profonde , invétérée contre le Christianisme. Les réfugiés lombards et romains , les frères Ciani surtout y l'avaient entretenue à l'aide de leur fortune et de leur dépravation intellectuelle. Us rêvaient , dans la vallée de Bellinzone, à. bouleverser de nou- veau le pays qui les rejetait de son sein ; mais ce n'était pas seulement à une révolution qu'ils V09- laient aboutir. Leurs espérances allaient plus loin ; elles menaçaient le Saint-Siège. Les dents de ces obscurs conspirateurs s'apprêtaient à broyer la pierre sur laquelle Dieu a bâti son église. Et dans la folie de leur exaltation , ils ne parlaient pas moins que d'étouffer toutes les croyances au cœur de l'homme. Ces songes de cerveaux malades frappèrent l'ima- gination des Tessinois que l'esprit libéral avait ga- gnés à sa cause. Us se firent les sateUites de Berne , irt ^ r^euhaus aidant , ils devinrent en peu d'années les plus cyniques aventuriers du Radicalisme. Avec cette corruption italienne , qui va puiser ses images et ses lubricités dans l'atmosphère de T Aretin , le$ Carbonari tessinois effrayaient l'impudeur aile-

DU SONDIRBCND. 124

natode, (dus retenue, plus discrète dans ses épan- ékemexdA.lM Bernois n'avaient pas assez de moque- ries à prodiguer à leurs Italiens du canton de Tessin. Dftns les Diètes , lorsque le député de cet État pre- nait la parole , il était toujours accueilli par un dé- daigneux sourire. Ces Allemands , ces Français de Neuchàtely de Lausanne et de Genève ne pouvaient se faire au flux de paroles , à la multiplicité de ges- tes qui dierchaient à suppléer à la logique absente. La période italienne échouait devant Fesprit des uns et le bon sens des autres. On ne tenait compte au Tessiû que de son zèle anticatholique ; pour capter cpielques applaudissements, il tenta d^en outrer les démonstrations. Il se fit persécuteur puisqu'il ne pou- vait pas être autre chose. Dans la session de la IMète y les Corps francs furent sacrifiés à la raison d'État y le Tessin se crut obligé de suivre l'exemple d'hypocrisie que ses complices lui donnèrent. Il avait £adt violence à sa nature ; elle ne tarda point à re- prmdre le dessus. Quelques Tessinois, interprétant le vœu et la reconnaissance de l'immense majorité du pays , décernent une médaille d'honneur au gé- néral Louis de Sonnenberg , qui a vaincu ces mêmes Corps francs. Le Radicalisme voit dans cet acte si naturel un attentat à la dignité du pays. De rigou- rcnses enquêtes sont ordonnées , et on menace d'un pi^Hsès criminel les souscripteurs auxquels la Con- stitaition garantit toujours la plus entière liberté.

y

4tt HISTOIRE

L'arctevéqm de IGlan et Téi^éque de Gôoie, ée qui le canton retère pour le s^iritad , le dergé ék te peuple, réclament en fenMir de la Rel^ion Gatkei^ que, laissée à lamotû da Garbonarisme geanr- nant. Le Grand-Conseil écarte ces plaintes, trop fon* dées, et il pose en prindpe « que l'anlorîté mvile â pleins pouvoirs pour statuer et réglmaenter en matière ecdésîastiqiie. » Afin de mieox euptiqner sa prisée, il décrète que toute intervention dn clergé dans rensdgnement public sera dorénavant ropOQfr- aée; puis il rend une loi dont diaque artide est pMT les communautés religieuses un arrêt d'exil ou de mort. Le Grand^Gonseil du Tessin ne compte émm aes rangs que de fougueux libéraux enrôlés sons Téten- dard du Radicalisme. H connaît les dispositions du peufde; il entend ses énergiques manifestations , et, pour braver ce peuple, qui ne sait pas, qui ne v«ut pas conspirer, les di<teleur3 dédarMt dans lear journal U RepubUicano : a Lors môme q«ete peuple se lèverait en masse pour rédamer, le Grand«Cott- sdl doit passer outre , afin de gard^ intaels les droits, la liberté et la dignité du pays. »

Dans Tesprit révdutionnaire, cda s'appelle intatH niser le progrès et consacrer le prindpe éternel de-la souveraineté populaire.

Ce pays avait été autrefois subjugué par les mis cantons de Schwytz, d'Uri et d^Unterwald. fls le gouvernaient alternativement par des baillis, 01^

DU SONDBBBUND. ÎU

8MS iMur admiaiatn(k>D pnÉerneUe , le Teesin pit»« péra. Les Suisaas étaient inléresséft à oméiiager cette conquête; elle garantiasaîi leurs fixmtières et tour ouvrit la roate de Tltalie. Aflk^nchi en 1798 , ie TafiBÎn fut k toême de se rallier à la RépoUtqae cîs- idpine , mais ses kdMtants rejetèrent cette proposi- tion y et à Tonaniniité ils déclarèrent qT]^ , pour enx, TalUanee des Suisses valait mieuK que la nationalité îtalienne. L^acte de médiation dn premier consul , Bonaparte, satisfit à ce vcsu. Le Tessin fut un can^ ton de THelvétie, et, par le pacte de 4 815 , il en fit liartie intégrante. Gomme les autres Etats, il se trou- va souyeram et indépendant

Le «anton du Tessin compte o&at quarante*huit lieues carrées d'étendue. Il est coupé par de larges et profondes vallées ^ qui , pour la plupart, ont l'as- pect d'un jardin admirablement cultivé. Sa popula- tftoa est de 113,923 habitants. L'importance de ce canton pour la cause du Radicalisme n'était pas douteuse. C'est la seule voie de communication qui, du centre de la Suisse, conduit en ItaUe par ie Saint-Gothard. Maîtres de cette route, ouverte aux Suisses , les Radicaux pou vsûent établir autour des eankms priœitife un blocus sans péril , et empêcher les armes, les munitions et les subsistances de pé* nârer de la Lombardie au coeur du Sonderbund.

Berne était parvenu à cré^ une ligue hostile au ftcte de 1815, ainsi qu'à la souveraineté de ses co-

HISTOIRE

ÉlatB. Neaf cantons, Berne, Zurich, Solenre, Ar» gOTie, Schafflioose, Glms, Thnrgovie, Vaud et la Tesain la composaient. DeHX demi-cantons , Âppen^ adl et Bâie-campagne , s'y adjoignaient. Tons en* sanble, qnoiqne à différents degrés, ne demandaient pas mieal que d'opprimer leurs anciens frères et alliés, qui, à la vue du péril, se rattachaient plus étroitement que jamais au lien de 1845. En compa- raison de rimportance de leurs ennemis , celle des Catholiques était à peu près nulle. Chaque jour une nmivelle branche tombait de l'arbre fédéral sous Peffort des Sociétés secrètes. Chaque nuit les cara-> biniers fédéraux, transformés en Corps francs, por- taient l'effroi au sein des villes ou dans le fond des campagnes. Vaud renonçait à sa neutralité philoso- * phîque pour se plonger dans les excès du Commu- nisme ; Zurich s'élançait à la poursuite d'une ambi- tieuse chim^. Il ne restait aux cantons primitifs pour amis sincères que les quelques catiioliques d'Appenzell et les Protestants de Neuchàtel et de Mle-ville; encore ces derniers qu'un sentiment de justice ralliait à la cause du Sonderbund se trou- vaient4ls paralysés par la question des Jésuites. Le Radicalisme avait en l'art de greffer cette question oiseuse sur ses complots. Il savait que d'anciens sou- venirs rendaient le nom de ]a Compagnie de Jésus odieux au protestantisme , car c'était à ce nom et à l'apostolat de ceux qui le portaient qu'il attribuai

DU SONDIRBUNO. If5

prîocipales d^foites. On fit dcuc vibrer aux oml^ les cette résarreetion des disciples de saint Ignace. Sans se laisser prendre à cette amorce trop grossière^ les Protestants de Neachàtel et de Bàie-TiUe n'osé-» wtA œpendant pas braver ouvertement les préjugés de leurs coréli^nnaires. Le but que les Radicaux s'étaient proposé fut atteint.

Naicfaâtel avait toujours montré une par&ôte loyauté envers ses confédérés, sans distinction de eoUe. Ses magistrats recommandaient aux autres cantons la tolérance ; ils en donnaient l'exenple chez eux. Jamais une plainte ne s'échappa d'une boucbe catholique pour dén<mcer une iniquité ou pour reto» ver un acte artutraire de NeuchàteL Dans Taffaîre des couvents d'Argovie comme dans tontes les diffi» cultes amfessionnelleSy ce canton n'avait point ref- oulé devant une oldigation de consdence. Ses ma* gistrats, hommes qui, à Texemple de MM. de Cfaam* l>rier, Calame, le comte de Pourtalès, Dupasquier, de Rougemont , le comte West^en , Favarg^r, GaUot et de Meurcm , avec une haute intelligence du de» voir, voulaient , en conservant la paix dans leurs murS) la faire régner au sein de la Ckmfédér^^n. liieuchâtel regardait le Sonderbund comme une né«- cessité; msds , par des scrupules rdigieux , il ne crut pas pouvoir y accéder. Ce fut un tort qi^ les Radi* eaux lui firent expier au prix de sa liberté et de sea ind^ndance.

«w Bistoms

Bàle*Yillft et kft qnelqii» c(»miiiii« ipie In S^ QÎétés ae^ètes n'avaient pu gangrener s'attacèèiont è finivre la pcrfitiqne de Nenckâtel . Protestantes avant toat , elles r^ndi^ren* avec dignité Tattiance purjcnie que fome leur prof)06ait. Bâle-viUe, par ses dicyyena et par son gouvernemeat , ne cessait de répéter qoe le droit, la justice et le véritable amonr de la psArie se trouvaient dans le camp da Sond^bond; mais ce dmuhÉtat se ccmdamna à des vorax stériles.

Ne9chàtel possède un territoire de qnarante^ina- tre lienes carrées; il est babîté par 58,64 6 citoyens, sur lesquels on oosEipte 2,000 catholiqms. Ri^e par son comm^tre et par soa industrie, ce canton est situé dans la partie la plus occidentale de la Suisse. L'État de Berne le hofrue au nord. A l'orient, le fa« de Neudààl^ le sé|iare de quelques enclaves de Fri<- bourg. Il a pour frontière au midi le pays de Yaud^ el à Tocddent la France. Par ordre du Badicaliettie^ le canton de Bàle-ville est réduit à un peu moins de cinq lieues carrées de surface. Le Radicidiîsine a v'oulu punir Bàle-ville de sa conscieneiense i»dé-^ pœdance; il lui a dmiDé dans BâleK^ampagne un dmuH&ère de votati<Hi qui a depuis longtemps épuisé la coupe de tous les excès. La populatîoD de Bàle^ {Nresque uniquem^t concentrée dans la vitte, est de 24,3S!4 âmes; elle se compose de propriétaires et de «Codants, qui n^ooi avec les communistes de Leis* tall aucun point de contact. Ge canton , situé à Pan*

DU SOKMXKTND. «f7

fie nopd-omst de la SttisBe , toudie à la France et m grand dncbé'de Bade. Il ne conmiQAÎqiie a^ec la Soîase que par le canton de Bftle^campagne , qai pmA à voloBlé lui fermer rentrée do territoire kel- féticfue*

ia dâGitîte des Corps francs , TanimadTersion dont fèmt Tol^et de la part des puissances , les sen* tîments d'estime et de respect qne la générosité des Tainqoears dnt inspirer, tout conoonrait à rendre possible un rapprochement entre les deux partis. Le pktt fidble y l'atiaqaé , était viclorieox ; les granck emuiùi^ pouvaient niw l'assistance accordée aux Corps frtfiCB ) comme ils la nièrent en effet, et venir tendre une main fraternelle à leurs ccmfédérés. Ce vœu se trouvait alors dans plus d'un cœur. Genève renonçait à ses vieux préjugés pour se porter média- teur bénévole; mais Berne, emporté par son orgueil et par ses projets ambitieux , recula devant une ré- conciliation. Ses conseils s'avouaient enfin à leur honte par T organe de Neuhaus : <( Que la démora- lisation du pays était telle que la Société se voyait menacée d^une dissolution prochaine. » Et en face de cet abime , Berne se précipitait vers Tanarchie. Rien ne pouvait plus suspendre Talliance offensive et défensive que le Radicalisme venait de signer contre la patrie. Ce fut dans ce moment d'angoisses que les cantons primitifs essayèrent de conjurer par le Sonderbund les calamités qui allaient fondre sur

118 liSTOmi

la Suifl06. Cet ftde réreilla dans toas les œnveDos les vieux échos du Gratli et de Bnmiieft.

Le Radicalisme armait d^à fiiit tant de miracles de parversioD qu'il ne désespéra point encore d'arriver au terme de ses désirs. L'idée révolutionnaire a pour lui des ressources toujours prêtes. Lorsqu'elle ne peut pas séduire un gouvernement honnête ou aitratner un État indécis y il lui reste à tenter la chance d'une émeute. A la fin de 1 845 , Genève, Saint*GaU et les Grisons ne prenaient parti ni pour les Radicaux ni contre les Catholiques. Ces hésitations de conscience étaient un mauvais symptôme pour les Soc^tés se- crètes. Elles s'en alarment ; aussitôt on se détermine à bouleverser ces cantons.

DU SONinRBIIKO.

CHAPITRE XII.

II«iihMift aa pouvoir. St politique de juste^milieu. Ocbseidieia et

Stoempfli se réconcilient pour attaquer Neuhaus. Il est suspect aux Sociétés secrètes. Le docteur Snell et ses jugements. Les assem- Mées popnlain» exigent une nouTelle oonstitution. Leurs menaces. Le 6rand-€k>nseil de Berne veut résister. La Constituante est décrétée par les Corps francs. La solitude se fait autour de Neu- hâuB. La (Me radicali^ d*Interlaken. Nouveau gonyemement ra- dical à Berne. Neubausi abandonné par tout le monde, se retire à Bienne. Ochsenbein chef du gouTemement bernois. Afin d'atta- quer le Sonderband, les Radicaux se rattachent au pacte fédéral. Znriehy canton directeur, demande des explications àLncerae svr l'alliance séparée. Pour gagner une voix de plus on veut révolu- tionner le canton des Grisons. Position de cet État. Son origine et sa topographie. Ses mœurs. La Diète de 1846 à Zurich. On force les Catholiques à assister au camp fédéral de Thoune. Impuissance de la Diète. Elle ne peut résoudre aucune des trois questions qui agitent la Suisse. Ochsenbein nommé député à la Ditie, Révolution à Genève. Position de ce canton. Ses per- sécutions cdhtre les Catlioliques. Sa double politique au dedans et âu dehors. Les conservateurs protestants prêtent Toreille aux per- fides conseils des Radicaux. VUnUm Protestante dénoncée par M. Rilliet de Constant. Effet de cette union. Fausse position des Catholiques genevois. James Fazy et ses journaux. Les Conseils de Genève cherchent à prendre un terme moyen dans FaflDiire du Sonderbond. Les Radicaux s'agitent. L'insurrection éclate aux cris de mort aux Jésuites ! James Fazy dictateur. Luceme refuse de reconnaître la révolution de Genève.

De fatales erreurs et des ambitions , encore plus fatales qae toutes les erreurs , poussaient la Suisse à sa perte. Neuhaus, instrument des Sociétés se- crètes, mais instrument qui ne demandait pas

TOM. II. 9

4M

HISTOIRE

mieux que de travailler pour son compte, avait essayé d'ajourner le dénoûment. Il voulait que Berne fût vorort, afin de diriger par lui-même la révolution et de s'en constituer l'usufruitier. Le 1*' janvier i 8i7 , son vœu devait être accompli, et Berne présiderait pour deux années la Diète fédérale. Dep«Î8 sept à hait ans, c^ honune, à qui tout avait réussi j s'était habitué à regarder les autres du haut de ses vanités. La révolution était son domaine; il l'exploitait selon ses caprices. Neuhaus se persuada qu'après l'avoir déchaînée , il pourrait s'en servir comme d*un marchepied. Le gouven^ment radical qu'il avait créé en haine du juste-milieu qui avait renversé la vieille aristocratie s'était £ait l'âme de tous les complots. On l'avait vu tour à tour flatter et ass^vir le peuple. Le souffle de sa propa'gande radicale flottait sur cette masse inerte comme un es-

4

prit de tempête sur des eaux mortes. Il avait fourni aux Corps francs les armes , les munitions , les exÀr dals^ les officiers qui devaient contribuer au sac de Lucarne* Il fomentait, il organisait les assemblées populaires , il appelait à l'insurrection les mécon- tents de tous les cantons; il les encourageait dans la lutte ; mais , quand le succès trahissait les espé- rances de Berne, Neuhaus abandonnait ces aafiints p^dos de l'émeute à la vindicte de l'opinion par blique. On le voyait même, comme dans l'invasion des Corps firanca, flétrir avec une espèce de probité

DU SONDBRBUND. . 131

I, leB attentats qui inmaîent d'échouer, «k ikmt il n'y avait qn^opprûbre à tirer.

NeuhaoB , asMréde son omnipotence , avait trouvé dans le docteur Guillaume Sneil et dans Tavocat Stoampfliy des sacrificateurs qui s'acharnèrent sur Ochsenbein , victime désignée à leur fureur plumi- tive. On combattit des deux côtés avec plus d'injures que de bonnes raisons; mais bientôt cm s'aperçut dans les deux camps que Neuhaus cherchait à les compromettre Tun par Tautre , et qu'il ne les désho^ norait que pour capter la confiance des ânentiers» Un de ces revirements dont la démagogie seule a le secret fit tout à coup cesser les hostilités entre Ochseabein et Stœmpfli. Ils s'étaient déchirés à belles dents; ils oublièrent leur passé d'outrages , pour se retourner contre lavoyer bernois. Les Corps francs, dissous par un décret de la Diète, et néan* moins plus vivaces, plus audacieux que jamais , devaient naturellement pencher vers celui qui leur offi*irait une plus large source de calamités à ex* fioit&c. Créés pour le crime , ils n'avaient à remplir qu'une carrière de forfaits. Neuhaus semblait s'ar- rêter dans cette voie , ils durent donc s'attacher à Odisenbein, que la vengtonce et l'ambition pous- saient à tous les attentats. Le 4 1 septembre 4 845 , Neuhaus avait, dans scm message au Conseil exécu- tif, jeté le cri d'alarme, ^ déploré en termes Ao-

quents de justice la triste situation faite à l'Belvé-

9.

43% HISTOIRE

tie. li mcriminait tout le monde , excepté lui-même, n demandait que raatorilé fût enfin année de moyens eflScaces pour réprima les désordres de la rue et les tentatives contre des cantons confédérés. C'était jouer une partie téméraire ; car dans les di- visions intestines dont la Suisse était tourmentée , les deux conseils de Berne, Tavoyer et le peuple, tout était coupable jusqu'à la sonnette du président, ainsi que le (disait Carrier-le-noyeur à la Conven- tion. L'enivrement du pouvoir avait surexcité l'or- gueil de Neuhaus. Parvenu au fatte des honneurs démocratiques, il se croyait inattaquable, et il ne regardait ses complices ou ses dupes que comme des manœuvres utilisés au profit de ses calculs.

Ce message était une chose grave. Neuhaus et le Conseil exécutif menaçaient d'abdiquer si le Grand- , Conseil ne se rendait pas à leur avis , et ne leur ac- cordait pas les pleins pouvoirs demandés. Le Grand- Conseil qui avait tant fait pour l'anarchie ne sut pas refuser l'aumône de quelques mesures exception- nelles à l'ordre ébranlé. Après deux jours d'orages parlementaires, une majorité de cent trente-huit voix contre quarante-deux sanctionna le message de Neuhaus , et avoua implicitement qu'elle avait compromis le bonheur et la paix de la Suisse. Cette victoire fut la dernière de Neuhaus. Ochsenbein le ménageait dans sa polémique; on sentait qu'entre ces deux hommes il existait une haine sourde que

DU SONDEREUND. m

des services mutuels n'avaient fait qu^envenimer^ un secret qu'aucun d'eux n'osait révéler. La Diète venait de rayer le général des Corps francs des ca* dres de Fétat-major fédéral. Dans sa campagne conire Lucerne y il ne s'était révélé ni capitaine ex*- périmenté, ni soldat au moins doué de celte bra« voure vulgaire qui absout l'homme, après que le chef a été jugé. Ochsenbein renonça aux exploit^ militaires pour courir la carrière des conspirateurs. Les Corps francs l'avaient vu aux combats. Il n'é- tait pas plus intrépide qu'eux ; les Corps francs en firent leur idole et l'opposèrent à I^euhaus qui , en qiMJques ^urs , sentit briser sous ses pieds le trône de sa popularité.

Par une exigence de position que son habileté étouffée par sa superbe n'avait jamais semblé pré- voir, Neuhaus était obligé de renier tous ses dieux, d'abjurer son passé radical et de mentir à sa vie entière. Ce ne fut point un sentiment d'honnête re- pentir qui lui inspira ce retour vers les idées d'ordre. L'étoile d' Ochsenbein se levant à l'horizop était sa- luée par tous les démagogues de Berne. Il n'en fal- lut pas davantage à Neuhaus pour revenir à la mo- dération. Mais il avait donné de funestes exemples. Ses leçons, sa conduite et l'immoralité de ses calculs politiques avaient appris aux autres les artifices des conspirateurs^ les ruses à employer pour renverser un gouvernement. Il hésitait dans le mal; ses ad-

lié BISTOIRS

mirateara de k vdUle se aûient à roBuvm pov «radier le» débri» du pouvoir que ses maÎBB rete» iMÛeBt comme dass une dersière étreîiite d^agonie» Neuhaus avmt oublié qa'îl n'est pas de politique fbas maladixxte qoe la politique des habiles. San» j^rincipes, sans couvictioiiB , il avait toujours pro- clamé le culte des faits accomplis et l'adoratiou du swcès. Gomme ses devanciers et ceux qui le sui- vrait dans le juste-milieu ou dans les parties inter-- médimres, il avait tout renversé, tout souillé, tout méconnu, tout rtfuté, tout csdomnié autour de lui. Afin d'accélérer le progrès de Tidée démagogique, il avait forcé la civilisation fraternelle à rétrc^ader jusqu'à GaïD ; il avait condamné la religion du Christ et la loyauté humaine à s'arrêter à Judas* La révo- k^n, qui a fauché par coupes réglées tant de ce- létH'Ués qu'elle improvise, eut bientôt décidé la chute de Neuhaus.

Avec les Tavel et tes Weber ^ dont il s'était en» tové, Neuhaus devenait suspect aux Sociétés se^

^ Le doctear Guillavme Snell, toujours entre ses deux Tins , nous a fait connaître en quelques paroles ce malheureux Weber. Il accuse le gevremeiBeiit de Berne d'av«ir isé d*ane lAcbe hypocrisie evrers les Goip» fnnesy et il dit : «i Parmi les séides , à la t6te du comidot, se mt^ contrait un fils de paysan qui a persécuté son maître , son bienfaiteur, Weber, pour tout dire en un seul mot. Que IMeu lui donne sa récom-^ i>iset Ccst M qiri a Mt kannir «n gànéreux citoy«i% c*ert Im^id a poursuivi les amis des Corps francs. »

* Le généreux citoyen, le bienfaiteur, le maître ce Weber, fils de paysan, nletr antre qoe le modeste et éçafitaire docteur Snell laî-méme.

DU SONMRIUND. 48S

ê

crêtes. Il ne d^loyait pas l'énergie nécessaire. Sa àéYGfmkte actirité d'antrefois s'endormait dans tes délices du pouvoir; il n'obéissait pins à l'instinct révdutionnaire ; les Sociétés secrètes loi infligèrent la punition de son crime. Un mot d'ordre fui doimé aox Clubs et aux Journaux; puis le même jour, à la même henre, Neuhaus se trouva accusé, con- damné et flétri du nom de Jésuite. Ce jour-là, Nen* haus se sentit p^du. Mais ce gladiateur du Radica- hsme ne voulut pas mourir sans engager une lutte désespérée. On Fécrasait sous un nom qu^il avait lui-même livré à des outrages immérités. L'avoyer magnifique dont ses courtisans faisaient un Louis XIV de démocratie, disposait encore du gouvernement et de Tarmée. Scm arrogance ne l'abandonna pas. Il méprisait ses adversaires OMume il avait toujours méprisé ses complices : il se décida à une luUe suprême.

Pour agiter le pays et tenir incessamment eiï édiec la tranquillité et la fortune puUique, Neuhaus avait dressé quelques Radicaux à forma" des Clubs en plein v«it que l'on appelait assemblées populaires. Na- guère organisées contre les cantons primitifs par l'a* voyer de Berne en personne, ces assemblées jus- qu'alors rampantes au moindre signe de sa main allaient s'ameuter contre lui. Le 12 janvier 4846^ fe Grand-Conseil doit se réunir pour délibérer sur le changement de Constitution que le peuple des Corps

436 HISTOIRE

francs réclame au nom du salut public. La veUle à Thoune et dans la ville d'Aarberg , les Sodôtés se- crètes ont pris leurs précautions. Plus de quatre mille citoyens , convoqués par Ochsenbein , assis- tât au meeting radical. Kohler ^ le préside avec Ochsenbein et le docteur Herzog pour secrétaires* La parole est aux avocats et aux régénérateurs. Sury et Stœmpfli d'un côté, le cordelier apostat Kno- bel et Weingart de l'autre , parlent de Toppressioii de risraël démagogique. Dans la prévi^on que Nen* haus ne voudra pas laissa dicter la loi à son gou- va*nement , on la lui impose d'avance. L'assemblée demande la révision intégrale de la jeune Constitu- tion par une Constituante; et, si les deux consuls de Berne ne font pas droit à cet ordre, les Corps francs que la Diète croit avoir dissous par un décret impuissant, marcheront sur Berne 'comme déjà ils ont marché sur les cantons catholiques. Les j^h- nissaires radicaux de Bâle-campagne s'offrent en exemple aux démagogues de Berne. Une adresse pu- bliée dans les journaux contient cette provocation : a C'est donc en toi , en toi seul , peuple bernois , qpie repose l'espoir de la patrie. Tu n'as pas le droit de

' Le docteur Snell , l'homme des Sociétés secrètes , Pinitiateur à. la fraternité, a écrit de ce Kohler : « Kohler peut être un bon adjudant; HUBB il a béas se faire Taloif , il est haï. On n'a pas oublié ses antécé- dents, sa conduite infâme envers les libéraux et les réfugiés. Intraitable^ orgueilleux, despote, il ne peut vivre en paix avec personne, mais il pe0t rendre des serviees pendant quelque temps. » _ ;,

DU SOKDBRBUND. 4d7

veto^ mais tu 9s quelque chose de plus précieux et ûd plus utile: les Assemblées populaires. Imite- nous, imite Bàle-campagne; lève-toi comme un seul homme contre le gouvem^nent qui te réduit en es- clavage. Rien de plus lâche au monde qu'un Libéral apostat. Si le poltron Neuhaus tempête , si Tavel frappe avec insolence sur sa clef d'or, si Weber grince des deate et rumine sa bave, ces intrépides sen- tent leurs genoux troubler sous eux , d'autant plus qu'ils pérorent, jasent, menacent davantage. Ainsi donc , à Tœuvre ! Que le peuple paraisse en armes devant les portes de Berne ; quHl demande la révi- sion par une Constituante, et la réélection de tous les fonctionnaires ; qu'il fasse ensuite nommer une commission pour surveiller le gouvernement pendant ces temps critiques. Ocbsenbein aurait un moyen , mais un seul , d'écarter les graves soupçons qui pla- nent sur lui : c'est d'arriver à Berne à la tète de SO,(H)0 hommes.

» Mais , hélas ! Berne voit s'augmenter tous les jours le nombre des hommes méticuleux qui prêchent la légalité , qui veulent rester dans les limites tracées par la loi , qui ne veulent rien faire contre la loi. Même dans le Comité central de l'Association popu- laire, on n'entend plus parler, qui pourrait le croire? que de loi , de légalité , d'ordre et de tranquillité publiques. i>

A la nouvelle du mouvement opéré par les «xa-

438 HISTOIIE

gératioDS da Communisme , le Grand-Conseil sindi- gne. Nenhaas n'a pas assez de paroles amères pour maudire la révolte dictant la loi au gouvemement établi. Mais ce gouvernement, d'une insurrectkm qu'il a provoquée, participait à la création des Corps francs, qu'il répudie aujourd'hui. Ce gouverneiorat est cloué au pilori; il faut qu'il se décide à abdiquer ou qu'il voie les sicaires des Sociétés secrètes cam- per sur son territoire. Le Grand-Conseil entrait dans son ère de décadence. L'exercice du pouvoir avait usé dans ses membres la fibre révolutionnaire. Toos voulaient gouverner au profit de leur ambition , et faire un s^nblant d'ordre après avoir déchaîné l'a- narchie. Dans les beaux jours de son exaltati(Hi , le Grand*Conseil a déclaré que le peuple , le seul , le véritable peuple était celui qui se ramasse sous les tables des cabarets ou dans la fange des rues. H a donné tous les drmts à ce peuple de miséraUes ré» fugiés ou d'aventuriers sans patrie. LesToflàqm se lèvent en armes et qui tournent contre leurs premiers professeurs d'insun-ection les ei^gnements qu'As ont reçus. Le Grand-Conseil harcelé, intimidé, a re- cours à un expédient de juste milieu. Il décrète la révision de Vacte constitutionnel par une Gornsm»- sion de gouvernement.

Ce biais était un outrage aux Corps francs et am Clabistes de Berne , qui aspiraient à tout constitua à leur façon. Les S6ctk»s populaires se déclarent en

DU SONDSIEUND. 43»

p^rmanenoe^ La proposkkm da Grand-Conseil eel soQBÛfle le 4"^ février au scmtiD des Assemblées pri- Bhaires«> Yiogt-quatre mille voix coatre dix mille se prononcent pour que la falore Ccmstitution soH FœuYfe d'nne Constituante. On procède à Tâection des m^oabres qui formeront cette Constituante ; elle est clu»âie dans Télite des démagogues. Le 1 8 mars 4846 , eUe se réunit sous la présidence de Frédéric Fundky aTocaty qui, à force de trop heureuses chi- canes, se vit plus d'une fois réprimandé par la jus* tiœ* Funck , nature malléable ei sans opinion , s'eno- presse de convoquer à Soleure les Corps francs, dont la Constituante va fadre ses exécuteurs. Ochsenbein et Stoempfli ont ouvert Tun contre Tautre une guerre atroce à coiqps de plume. On les a vus se prodiguer Toutrage. Les Sociétés secrètes croient avoir besoin de eea deux hommes ; elles ordonnent une réconci- liation , et ils se rendent leur estime. On les nomme présidftnts des deux bureaux de TAssemblée. Afin de ooncentrer entre leurs mains la violation des lois et la direction de Fémeute , ib sont en même tempa les ebefii avoués des Corps francs.

La DoaveUe Constitution se bâclait au milieu des désordres delà rue et des anathèmes contre le goo* memem^it de Neuhaus , qui tombait en dîssoluticm. L^avoyer espérait tenir tète à Torage ; mais , peu à peu abandonné par ses flatteurs, il s'épouvantait de la solitude foite autoar de lui. Il entendait les

IM HI5T0IBE

marchés qui se ccmduaieat à voix basse; il re- cudUait le prix des trahisons (pi'il avait semées. Penché sur le bord da précipice , qu'il contemplait d^nn œil égaré , Tavoyer restait sans conseils , sans volonté , et sa main , crispée par la douleor^ se cramponnait à ce siège dont les Babenberg, les d'Erlach , les Watteville et les Diesbach avaient fait la gloire. Ses manifestes, ses discours, sa vie pri- vée , tout était passé au crible de ses adversaires* La presse de Berne, de Soleure et de BÂle-campagne, ai riche d'insultes , eut bientôt épuisé le dictionnaire du mépris contre celui qu^elle ne désignait plus que comme le despote, Taristocrate , Torgueilleux, le lésuite. La Gazette Fédérale de B^ne était aux or- dres de Neuhaus. Il répondit : « Quels sont les hom- mes qui osent tenir un pareil langage ? Ce sont les matadors de TArgovie ; ces hommes que Ténergie do magistrat qu'ils vilipendent a tirés d'embarras après qu'ils eurent violé le pacte fédéral , au mo- ment où la Suisse était indécise sur les mesures qu'elle devait prendre au sujet de la suppression des couvents, qui a jeté Tépouvante et l'effroi dans tous les États de la Confédération. Mais vous, créatures de M. Neuhaus, ne poussez pas des cris de joie antici- pée. Le régime qui pèse sur l'Argoyie tombera bien encore une fois dans un abîme plus profond , et il ne pourra plus s'appuyer sur le bras d'un avoyar Neuhaus pour se relever de sa chute. Un peu de

DU SONDERBUND. 441

patience ! la justice a déjà frappé le paissant protec- teur ; ses méprisables protégés n^échapperont pas axxx coups qui les menacent. »

Les révolutionnaires attaqués par leurs complices ne peuvent jamais se défendre sans s'accuser eux- mêmes. Neuhaus n'échappa point à cette temUe expiation , et , dans ce testament du désespoir, il ne craignait pas de proclamer que la suppression des couvents d*Argovie, son œuvre, à lui, était une TÎolation du pacte. Personne n'en avait jamais douté ; néanmoins, à force de chicanes de légiste, Neu- haus avait été le premier à obscurcir la vérité. Le cercle électoral de Péry, dans les montagnes du Jura protestant , avait cédé aux supplications de Tavoy^r en décadence. Ce cercle Tavait nommé à F Assem- blée constituante. Mais là, en présence de ses enne- mis triomphants , Neuhaus n'eut qu'à courber la tâte sous les humiliations. On fit passer son agonie poli- tique par toutes les tortures. Ochsenbein parla même de le décréter de haute trahison et de concussion , parce que , dans un jour de reconnaissance radi- cale, Argovie avait offert quelques vases d'argaat au superbe avoyer. Le club de TOurs l'avait con- damné ; l'Assemblée populaire de Brodhœusi près de Wimmis, convoquée par des députés de TOber- land, condamnait presque à la même heure la future Constitution. Cette assemblée de Brodhœusi, dominaient les intrigants , ne s'arrêtait pas au milieu

mt y HISTOIRB

de la roate. Hle demandaic pour son p^i^e le veto et la nominaticm des {Mi^fato, pour elle rioamovibi* lité des fonctionnaires pablics , et, dans to«s les cas, Tentretien des pauvres aux frais de TÉtat.

Chacun rêvait une loi sdon ses fantaisies ou ses calculs. U vint un jour les étudiait de théologie de rUttiversité bernoise voulurent, eux aussi, se mâer au mouvement La fièvre des vœux «'empa- rait de tous les esprits ; ces étudiants n'ont encore rien à voir dans les agitations de la rue , nais ils désirent, en leur qualité de futurs ministres de rÉglise protestante, se trouver à la hauteur du âècle. Il leur feut donc un enseignemeut plus en rapport avec les idées dominantes. Strauss a n^paa* du l'athéisme dans Zurich ; à la majorité de vingt- six voix contre quatre, les Théologi^ds demandent que Zeller de Tubingen, disciple du docteur anl»* chrétien , leur soit donné pour |m)fesseur« Cest un réfugié allemand, hostile à tout espiît de foi; ils Tobtiendront , malgré tes résistanoes du j^tites- tantisme ^

Le 31 juillet 4846, cette Coifêtitution , dont dia- que article est une injure à la liberté et à la uicrale,

* Qnaà le disciple de Strauss se rendit aux Tœux des athées hovois, ses admirateurs y l'Observateur de Berne, journal protestant, annonça son arriYée en ces termes : « L'antedurist est descendu à rk^td ^des nsserands. Le prince des ténèbres vo]»^ incogûta, c<unme les grands personnages ont coutume de le foire. Il a pris le nom du docteur Zeller de Tubingen. »

DU SOl^DBABUND. 443

Alt votée aux acclamations dee Clubs. Il y eut des fiâtes communistes dans tout le canton de Berne; les montagaies se couvrirent de feux de joie , ie canon retaitit comme pour donner le signal de Tincendie; mais ce fat à interlaken que le nouvel acte consti- tuant fut inauguré avec le plus de pompe radicale. On porta des toasts : à la liberté de Tintelligence ! à la mémoire des Corps francs ! à Fexpulsicm des Jé« suites! et y pour résumer tous les vœux, le pasteur Yeyermann prend la parole. Il annonce qu'il faut donner le baptême à la Constitution , puis il ajoute, en indiquant du doigt à ses auditeurs le Jung-Frau ou le Mont de la Vierge : « Je désire que cet enfant devienne comme cette montagne , une Vierge forte et puissante, fière et inébranlable. x> Tout à coup le {lastair se tourne vers le Monch ou le Moine, autre glaciar de FOberland: « Ce mont, continua-t-il , menace la Vierge, bien qu'elle ne lui ait fait aucun mal. Oui y un monstre au chapeau à trois cornes jnenaceTenfant que nous venons de baptiser. Défen- <iez*le, patriotes, protégez-le, afin qu'il puisse bien- tôt (Yasser les Jésuites. »

Les Jésuites à Berne , ce n'était pas l'Ordre de Jésus , qui n'y avait jamais été établi. Par ce cri de proscription , le Radicalisme désignait Neuhaus et ses révolutionnaires attardés. Le Comité Central de l'Association bernoise , qui prenait ses in8f)iratioiis à la fumée bachique du Chib de l'Ours , avait pu*

144 HISTOIRE

«

blié son manifeste. On y lisait : a Lesahit du p€»* pie snisse doit venir d'en bas, il n'y a rien à espéi^r d'en haut. )> Cette doctrine avait présidé à la tàbn^ que de la nouvelle Constitution , on allait rappliquer dans la nomination des magistrats appdés à gouvw^ ner le canton. Le 28 août 1 846, Fnnok, Ocbaenbein^ Stœmpfli, les deux Schneider, Stockmar, Immer et laggi sortent de cette fournaise électorale.

Quatre ans à peine étaient écoulés d^ais le jour Neuhaus avait vu son nom acclamé à runanimité par onze collèges électoraux. Le 28 août, pas une bouche ne le prononça. Il tomba au pied de tous les scrutins , brisé par la tempête qu'il avait si habik^ ment amassée. Un silence de mort se taisait autour de lui ; il essaya de le rompre en croisait le fer de sa plume avec ses heureux vainqueurs* On raccaUâ sous l'épithète de Jésuite ; on le foudroya par ftn. sourire de dédain. En horreur à ses amis, ck^veM. un objet de pitié pour ses adversaires , NeobauE aU« cacher , dans une maison de commerce de la petite. ville de Bienne , ses remords et ses dése^irs. Les» Sociétés secrètes , dont il avait cru maitrisi^ la puis»^ sance , le condamnaient à Tobscurité. Il essaya ^ en écrivant la biographie d'un médecin , de soulever le linceul jeté sur sa vie. Il ne put y parvenir. La presse resta muette et indififérente. Un jour cepw* dant , le nom de Neuhaus retentit de nouveau dans les feuilles publiques. Toutes répétaient la même

DU S^KDBRBUND. 415

MQvelle, toutes annonçaient en ces termes, et an iftHiewi des laits les pins divans : (( Nenhans , Tancien avoyer de Berne, est mort. »

Ce fut le senl éloge funèbre qui, les 11 et 41) juin 4849, retentit snr le tombeau de celui qui , pour la satisfaction d'un réye ambitieux , avait précipité son pays dans d'inextricables révolutions.

Faite en haine de la liberté, la Constitution de 4846 proclamait la licence comme la seule règle qui pouvait naître de Talliance des Sociétés secrètes et des Corps francs. Tous les désordres y trouvaient une garantie, tous les devoirs moraux y étaient foelés aux pieds : on y menaçait dans leur existence lea dtv^^ cultes, la foi catholique surtout. Les ci- toyens qui avaient reculé devant l'affiliation aux So- ciétés secrètes se voyaient frappés d'incapacités lé- gales, 'exclusion de tout emploi, d'exil même, au gré des caprices du Radicalisme. Les membres- du Grand-Conseil forent dignes d'une pareille Constitu- tkm. Le populaire électoral les choisit parmi les Corps francs. Ce Grand-Conseil nomma son conseil exécu- tif, les soldats nommèrent leurs officiers et toutes ces nominations allèrent prendre les chefs les plus compromis dans la déroute de Lucerne pour les éle- rw aux honneurs militaires et civils. Ochsenbein avait été rayé des cadres de l'état-major fédéral ; il fut élu colonel bernois.

Crtte réhabilitation des Corps francs par les clubs

TOM. u. 40

116 HlSTOi&B

avait plas d'mie sinistre eoii8éq[iieiiee. Les Gorpg frftttcs ii'étaieiit plos oUi^ de se disculper, de w fiiire absoudre. Ils trônai^it à Berne , dans la viUe fédérale i ils disposai^it des arsenaux du canton , de ceux de la Confédération, du trésor eairtônal, de la fortune publique, des fortunes parOoulières qu'ils s*apprôtai^it à confisquer par Pimpôt et psnr Temprunt forcé. L'armée, les quarante nûtte bafon- «lettes sur lesquelles Neubaus s'était si longten^e appuyé, r armée était à leurs ordres; Berne allait se trouver vm*ort m exercice.

Un long cri de guarre était sorti de cette émeute de ùx mois. Les Corps francs vaincus se rdevaiait de leur dé£Mte,^en contemplant au pouvoir Octeai- bm , leur général , qui déjà s'étudiait , par une di- gnité fardée, à parodier la majestueuse ^miplîdté des vieux magistrats. Les Corps francs n'avaient pas assez de menaces à vociférer contre les Catholiques. Dans les clubs qui se multipliaient sur tout le pays, qui envahissaient les auberges et les tavernes pour s'installer plus commodément entre la cave et la tri* bune aux harangues, il n'était question que de sogh niettre et de massacra* les Suisses fidèles au pacte. Les feuilles publiques d'un côté, les discours de. l'au^ ne retentissaient que de provocations 'mc&X'^ diaires. Les circonstances étaient graves. Fribourg^. enclavé par Berne et Yatid , ses deux frères enne- mis, ne se déguisa {dus à quelles tristes extrémités

DU SONDUllUND. 447

il aUait se voir réduit. Le CoaNHoniêiiie débcmlMt à 868 frontières. D'aoe main il tenait à Lamanoe le so^tre de Dmey, de l'antre il jouait avec celui que le8 Ck>rps francs de Berne destinaient à Ochsenbeûi» Le 48 juin 1846 ^ le Grand-Conseil de Fribouiig ao*- cède aux vœux du peuple. Sous offre de réciprocité» il promet aux cantons primitifs secours et assistance contre toute agression. Le Sonderbund était fondé { mais, ccunme il n'entrait ni dans ses pensées, m dans ses vcbux d'attaquer ses voisins, le Sondi»^ bund , dont le territoire était respecté^ laissa passer sur sa tète les orages d'injures. Ses frontières n'a- vaient pas été l'objet d'une invasicm matérielle; il ne se crut pas en droit de protester ou de s'arma contre ce qui se tramait dans les cantons limitropb€fi» Le Radicalisme avait plus d'un moyen à sa dis- position pour agiter la Suisse. La convocation d'une Diète extraordinaire était une de ses ressources. L'attitude passive du Sonderbund ne lui p^mit j/ie» d'y avoir recours. Les Corps francs et les Sociétés secrètes travaillaient au grand jour et àw& l'osaJ^re* Ils organisaient leurs plans ; ils se mettaient en quête des difficultés à faire surgir. La question des cou- vents, d'Ârgovie , la révision du pacte fédéral , l'é- vocation même des Jésuites , tout cela avait été usé par Neuhaus ; tout cela n'offrait plus d'alimento a&* sez substantiels pour irriter les estomacs avides et lilasés de la démagogie livrée à elle-même. On cber*

40.

148 HISTOIRE

ebait un sujet plas brûlant , un texte qui pût direc- tttD^t blesser les cantons primitifs j en immolant leur souveraineté. On crut le rencontrer dans Tal- liance défensive conclue par les Ëtats du Sondera- bond en vue d'hostilités prochaines et annoncées à tous les carrefours de la Suisse.

Ochsenbein et ses aides \ de complicité avec les réfugiés lucemois et les adversaires personnels que le bon Dieu comptait dans le pays de Vaud , décou- vrirent que les cantons primitifs avaient commis un crime impardonnable en repoussant une injuste agression. Ce crime empruntait encore quelque chose de plus monstrueux à la victoire que l'intrépidité des Catholiques avait osé remporter. Maintenant ils exposaient Ténergie à la violence , le droit à l'ini- quité. Aux termes de l'article 4 du pacte fédéral, ils se promettaient un mutuel appui contre des pé- rils évidents. Ochsenbein, en avocat plutôt qu'en général expérimenté, révéla au Radicalisme que cette alliance était une atteinte mortelle au pacte. Cette alliance cependant n'avait rien d'anormal pour les Suisses. Elle datait de 4815, elle se renouvelait chaque année, lorsqu'à l'ouverture des Diètes, cha- que canton prétait le serment « de maintenir cons- tamment et loyalement l'alliance des confédérés , à teneur du pacte du 7 août 1815 qui vient d'être lu ; de sacrifier dans ce but nos biens et nos vies , de procura par tous les moyens en notre pouvoir le

DU SONDERBUND. 119

bien et Tavantage de la commuiie patrie et de chsH que État en particulier ; de détourner tout ce qm, pourrait leur nuire , de vivre dans le bonheur comme dans l'infortune en confédérés et en frères, et de faire tout ce que le devoir et Thonneur exigent de bons et fidèles alliés. »

Le. Libéralisme d'abord, les Radicaux ensuite i les Corps francs et les Communistes renchérissant sur le tout, avaient, depuis 1831, violé ce sèment comme à plaisir. Le parjure des uns ne légitimait point le parjure chez les autres. Les Catholiques res* pectaient la parole donnée ; ils ne songeaient pas à y manquer, même lorsqu'on abusait à leur égard cette chevaleresque loyauté. Au lieu de violer l'acte fédéral , ils s'engageaient à le défendre. On tourna contre eux ce scrupule qui était un remords et bien plus enc/ore un obstacle pour les Radicaux. Une grossière ironie, inventée au club de l'Ours et col- portée dans tous les ateliers gouvernementaux des Communistes, devint l'accusation la plus grave contre le Sonderbund. Aux yeux des révolutionnai* res qui s'étaient usés ou allaient s'user au pouvoir, le pacte n'était plus qu'un chiffon de papier sans valeur. Ils se mirent l'esprit à la torture , afin de démontrer qu'il leur avait été bien permis à eux de le vider dans son essence et dans chacun de ses artides^ mais qu'ils ne toléreraient pas cette violation , même détournée, de la part des Catholiques. Il fallait être

n

Radical suisse ou Libéral français pour s^accorder aiftsi deux poids et denx mesures. Les clubs et les ioeiétés secrètes aecueillireut cette incomparable mystification de logique arec de joyeux trépigne- Mêkits.

II fut convenu que , pour embarrasser TEurcçe et pMr masquer des projets ultérieurs , on allait té- BK>igner le plus profond respect au pacte de 181 5. Ses lambeaux épars servirent à couvrir les nuées de Constitutions cantonales qui, depuis 1830, éCdent toutes une atteinte plus ou moins détournée au traité d'alliance. On plaça les États primitifs dans Falternative de reculer ou d'être décrétés de rébel- Hon. Reculer, c'était pour les corps francs le si^al d*uiie invasion en détail; se laisser déclarer en ré- volte ouverte, c'était la guerre civile et l'extermina- tiou des Catholiques par l'armée fédérale, faisant alors office de corps francs. Celte tactique n'abusa que ceux qui, dans les questions de salut pour les peuples, ont besoin de se laisser tromper par un sentiment d'égoifsme ou de lâcheté. Ils étaient alors m majorité dans le monde.

Zurich, canton directeur, eut injonction de porter le pMnier coup. Au nom de Tautorité fédérale , il dut attaquer le» Ëtats primitifis avec le g\Bire à docK ble tranchant que les anarchistes lui présentaient. iM'^Qfon dbéil. Le gouv^mem^at de LiK^erme reçttl an moiê de juin 1846 une dépêche par laquelle

V

DU SONDKRBUND. 45f

î demandait si Facte constltotif da Sonderbimd , ptibUé à F ribourg et dans tons les journaux , était officiel. Dans cette hypotfièse le vorort s'empressait de déclarer qu'il regardait le texte de cette alliance « comme contraire au pacte fédéral , que nous de- vons, ajoutait Zurich, maintenir dans toute son in- tégrité. D

Pour répondre à de pareilles demandes, il n'y avait qu'à faire passer au vorort un exem[daire du pacte de 4 81 5. Luceme prit plus gravement la chose. Il justifia les mesures attaquées, en alléguant les pé- rils* auxquels les États conservateurs s'étaient vus en butte, et les menaces dont ils se savaient encore l'objet. Pendant ce temps , Zurich , dans la circu- laire d'usage du vorort à ses co-États , mettait au nombre des questions à traiter à la prochaine Diète, deux points capitaux , dissoudre le Sonderbund et expulser les Jouîtes. Ce fîit sur ces points que le débat s'engagea dans les vingt-deux cantons, au BMxnent il fallut donner aux députés les instruc» tions qui devaient régler leurs paroles et leur» votes. On touchait à la crise. Chacun la devança selon ses espérances , ou chercha à la retarder selon ses eraintes^

* DuM œtte ecearre&eey il se présenta à Saiirt-G«n «b ithéncnnèiie «Bex mre, La coiistitiitîoii eantonide pme les CaUMliques de leur droit, ety malgré leur sapérierifé Bmnériqae, elle ne leur accorde qii*iift mmkn de dépatés égal à ed«i des Pretestuito. SoixanleHiaiMe radl- confie soisiante-iiiiiiize coaserTatenis étaUlssaient réiprilftfe par-

^ I

Jusqu'à ce jour le caataQ de« Grisons, dans kiqvel im certain uombre de Protestants se joignaîeût ms Catbûliqpes, avait pu rester à t'entraiaem^t; nu» Qeroe et Zurich eurent l^esQÎn de ohanger cet état de choses* Avec une somme d'argent prélevée sur les couverts d' Argovie, on salaria une voix^ et le canton des Grisons qui redoutait la colère des Corps francs se vit ainsi attaché au char, du Radicalisme. Ce canton prêtait bien sa voix contre le Sonderbimd; mais il mettait pour condition qu'il ne fournirait pas de contingent militaire. Cette capitulation de OQn«* science n'était pas Texpression de la volonté popiH l^e. Berne Taccepta comme moyen , car cette noa«< vi^Ue recrue était dune grande importance pour la IJigue, Situé à la partie orientale de>la Suisse, boiaé à. rprient et au midi par le royaume Lombardo^Yé^ nitk^q, TÉtat des Grisons toudie vers Toccidefl^ aii^ l^çssiin et vers le ncnrd à Saint^Gall; il enclave an i\Qrd-ouest les petits cantons, et, après Berne, c^eab le, j)lus étendu de THelvétie. Il compte trois eenl

M das sttffiages. Saiiit-G«ll ne votait ni po«r ni eontpe. Penéant dêOK ' aoB p les partis se tlnreii^ en écbec. Le président «lu Grand-Cf^s^ f^ \ dait son droit de suffrage ; la présidence fut refusée josqu^au jour , IVn modifia le règlement de telle sorte que le président put Toter. Pour' ' la Diète de 1846, le Radicalisme redoubla d'efforts dans le kotde'- capter un suffrage qui lui aurait donné une voix de plus contre le Son- . derbuad. Beux députés au Grand-Conseil étaient alors absents par fore^ majeure. lie Awlicaligme s'empaie de efêtte ^irconstaiiee fortatteé , n fait assembler le Grand-Conseil , il rappelle k délibérer. De cette dé-*- ' libération devait sortir la guerre. Un radical ne veut pas engager son pays dans une voie aussi périlleuse; H se nuige dn eôlédes Catbc^iies.

DU S4IN<dBRlUND. iU

^Mlpt^tinilft-fliiilt lieues (StriPées de siiriBoe et rea- ùmÊù'ét hantais montagnes d'où s^âanceni tes troift 9ttndes> sonross du Rhin qni, à quelques lièties de Goîra, se réunissent et limitent la Suisse jusqu'au lao de GoostancQ.

Le canton est entrecoupé d'une soixantaine de viHées souvent s^rées l'une de l'autre par des g^iers infranchissables , par des rochers à pic et par des neiges éternelles. Cette situation topogra- phîque doit peu contribuer au développement de ta pcfmlalion. Aussi le canton ne possède-t-il que S4i,^06 haletante. En 1830, il en comptait 88,000; mais le Radicalisme , par ses exagérations et par ses tnrbvienees, força plusieurs familles à chercher ail- lewrs une patrie moins exposée aux soubresauts révolutionnaires. Cet État, aneiennemait connu sous le nom de Haute^Rhétie, et peuplé par une Colonie ds Toscans, dut scm origine, en 443!i, à la rénnioh de deux Ligues , celle de la Maison de Dieu que di** rigeait révéque cte Coire et la L^fue'-Gme qu'avaient établie les populations des vallées du Rhin jusqu'à Rmehenau. Plus tard , en 1 436 , d'autres peuplades habjl^nt les vallées entre les monts Scaleta et Fluela^ le Rhéticon et la Plessour , qui se nommaient ia Ugue des Dix Droitures ou des Dix Juridictions, se joî^irent aux Ligues Grise et de la Maison de Dieu. Puis, en 1491 , elles se constituèrent toutes trois sous le nom de pays des Grisons.

A Texemple des ontoM primitiii éonà il Imgw ei dMint rdUanee , sans né«ùmiàa% hke partie ds ta GonfédéNrtîoii , ce peuple se fit démomtte et »- dépendant. Ce ne Ait qu'en 47d8 <^'îl forma un canton helvétique. Éieyés au sein d^ime nature àpie et. rigouieose, lea Griaona gafdent dans le >caiiic^ tère quelque chose de leur dimat. Gfayes, »nples et honnêtes y ils sont oiodérés dans leurs goAts , et ekoe eus: l'hospitalité est une vertu des t/mMps anti- ques. Dès l'enfance , on les habitue à braver le da»"* gev. Ne payant aucun impôt, souverains absqkii dans leurs chaumières, l^islat^rs* dans leurs Lancb* gwiràides, électeurs de leurs magisirals, éligMes eux-mêmes aux premiers ^nplois , ils aiment avee passion la patrie et la liberté. Le bien el le md l»ir sont égalesieAt chers , pourvu qu'ils vienneirt de leurs ancêtres. Les droits civi(pies qui s'exercent dès l'âge de dix-sept ans n'ôtent à la jeunesse aucun de oes^ sentiments de vénération que le& Grisone, avec leurs mœurs patriarcales , tiennent à professer pour les vidiUards. Dans ce pays, on honore les dieveux blancs, et on vit encore au mUieu du êbi* neuvième siècle de cette existence des tenqps passés dont le souvenir même s'est éteint. Étrangers ou i»* difii^'ents à tout ce qui se fait hors de leilrs fronCiè- raS) les Grisons suivirent l'impulsion de Berne, sùia se douter qu'ils prenai^it parti contre leurs amie des cantons primitif dont les n»3Burs et Tamour de Via-

DU 80ND«IIUND. 185

é^pMdiMe «Taient )e laétiie mobile qn^eos. Cer- tains démdgogiies de Goire exploitèrent la ^mpKeilé éeê Gridoo». On Ie»r persuada que ienr liberté était iKaaMée, que leur pays se voyait sur le point d'^re «Maqué, te peaple isolé pr^ une oreitte trop do- «ile à de pareilles snggestions. Ces escarmouehes 4m!it0oale8 aHaient dans la Diète se reproduire avee fh» dtmïWrM et se transforme^ en gnerre civile. La Dièle sVMivrit à Znricb, le 6 jailtel 4846. Elle était ainsi composée : ponr Zaricfa, MM. Zehnder, MMîmann et Escher ; ponr Berne , MM. de Titlier eC^Bteinbaoer; ponr Luceme, MM. Meyer et Mnller; pcm* Vri, MM. Mfiller et Schmid; ponr Schwytz^ Ab^Tberg et Dfiggelin; ponr Unterwald, MM. Heraiflim etDnrrer; ponr Glaris, M. Btnmer; pMrZng, M. Heggtin; ponr Fribooi^ , MM. Fonr- É^^tde ForcH; ponr Solenre, MM. Mnnzinger e€ Schmid; ponr Bàle^viile^ MM. Burkbard et Liehten- barbli ; ponr Bàle*campagne , M. Frei ; ponr Scbaff- hùomy MM. Waldkirch et Bœschenstein ; ponrAp- penzcM (Rhodes extérîenre), M. Oerthl; (Rhodes hllétiMna), M. Foessler-, ponr Argovie, MM. Frei-He- rèse €i Weissenbacb ; ponr Thnrgovie, MM. Kern et Kms ; pow Saint-Gall, MM. Banmgartner et Rinken* iiMnm; ponr tes Grisons, MM. Brosi et Peterelli ; pour . te Tedsttt, MM. Francini et Jancb; ponr Vaud, ■M. Dmey et Bytel; ponr te Vallais, MM. de €bwten et de Werra ; ponr NencbAtel , MM. Câlame

.18$ HMTOtftl

H de Ghambrier; pour Genève , lEH. firadier «k Tl-^nbley. -

Gràœ à de nouvelles élections , le vorart de &b- ridi f présidé par M. Zehnder, venait encore de ee plonger plus avant dans le Radicalisme. Les queii^ ûons à résondre étaient irritantes ; les viGtioÉes m tmuvaient en présence des sacrificatens. Ce n'était plus nne Diète; la Su^se se partagoût €b ôaOi camps oi^posés : Ton qui attaqamt trajoars^' Tairtre qoi se contentait de rester sur la défensive* Idl fik paria àe l'affaire des couveote d'Ai^ovie et>d» pf» testations catholiques contre la violation du pMbs fédéral ; là, on évoqua Texpédition des Corps franeâ^ et il se trouva des (Hrateurs pour la justifia. Pendanl la Diète, une occasion leur fut offerte 4e oMXttbrer la fiaaavais vouloir dont ils étaient animés; ils la.atî^ sirent avec empressement. Les règlements portaient que les camps fédéraux , pour l'inspection et ï!m* rtruction des troupes, seraient déterminés pai^kn cantons. La guerre civile avait édaté ; elle menaçait anoure. Les Catholiques demandent que , pour ortta année , on supprime le camp de Thoune, doi^rml se réunir des offiders et des troupes qui sortent à» se battre I^ uns omtre tes autres, etijui sontlolfe d'être réconciliés dans un sentiment de frateratléb: Le péril était pidpaMe, les Radicaux eux-^m^fnes en. . convenaient. Mais ce péril pouvait provoquer nM crise; tout au moins il plaçait les soldats des canloM

DU SOMOBlfiUND. #§7

^ndtife MUS le feu des insultes ou des moqueries d'an Corps franc ou d'un clabiste. Une majorité ab- sotue, teHe qae le pacte TeisJgeait, se pronraça pour forcer les CaAoliqoes à assister an camp fédé^ ràl de Thonne : ils durent être fondus dans les ba- tailloBS bernois et argoviens , auxquels s'adjoigrii-' feat les volontaires d'Ochsenbein. La Diète avait ee droit, ^e en usait avec rigueur ; les cantons du ScMidarbund se résignèrent à la loi. Le colonel de MaiUardoK commanda Tannée; et, grâce à la bonne disripiine des Cathdiqnes et à la prudence de leurs ekeft, les provocations du Radicalisme, ses essais d^mbauqhage , ses tentatives de corruption , tout étkàwt. Au camp de Thoune , la patience des Cou* sérvateurs: sous les armes avait eu quelque chose de tiwtenent chrétien ; à la Diète de Zurich , les dépu* HÉB cafAoliques ainsi que ceux de Neuchàtel se trou* vèrent exposés aux mêmes dangers ; ils eurent la ttiétee Icmganimité. Un journal paraissait alors à IHÊCkk y sous le tiliie de la Foùd Libre. Il parlait dans W ville li^énde , et , avec un atticisme admirable* ffiisftt nâvolutionnaire , cette voix libre disait : « Ne SA titmvera«^t*«il donc pas une pompe vaudoise pour déobemlier les cerveaux de ces gaillards^là 1 r> l\ pressait «les patriotes a de donner une bonne raclée anx doutés de Locerne. »> Impas^le sous tant dinsattetr qui se produisaient jusque dans son en* emte ^ la Diète ne savait plus se faire respecter chus

49i HlfifOitB

ses mea^ea* Elte se laissait iinpospr fmirffjpéffê da corps les journalistes et ies con^pe^-jarrets 4^6 Sociétés secrètes; elle ae soi^ea nnôme pas à puak de semblables aUeutatë.

Malgré treize rcyels socoessife^ eUes'oceapait j^mr laqaatorzième fois de la révisioa du pacte » loat*eB maiuteiiaBt que le Souderbond teadait à le ¥iolar« C'était pour la Suisse uae aMre vitale. £tte fut x^ poussée par les Catholiques et par les cwtous ^ préféraient leur iodépeadance à la servitude doot Berne prétendait les accabla. Les C(H*ps finaiM^ avaient été dissous et flétris par la Diète de 1 845; Tannée suivante , Bâle-campagne se fit leur s^gfilh^ giste. On ne parla plus de sévir contre eu;B:; ou van*- btf tourner les armes oonstit\jitionneUes de la Diète ccmtre Lucerne envahi , et qui était sorti vainqueur dans la lutte. Pour préluder à des combats phis dé- cisifs , on semblait chercher un terrain les {mt^îo** gés se dévelo{^raient plus à Taise. Les couveMls d'Argovie n'existaient que pour mémoire; le 21 aoâtt on évoqua Taffaire des Jésuites. A Tunanimké aniqs Bâle-campagne , cette affaire avait été, dans la Diè(9 de 4844 , déclarée non fédérale et attentatoire. à la souveraineté des cantons/Les BacUcauxétaieiitplwia de bonne volonté pour amener la Confédération à sej9ger elle-même coupable d'ignorance en. 1844 , « ou parjure envers ses co-£tats en 4846; msd^ la msyarité ne se sentit pas encore asses d'aa**

DU SONDERHUND.

dace. Le scrutin ovyert ne prodoifiîi aticnhi résiilM* * La Diète afvati mîssioB évideote de violer te pacte de 4845. Ses eft>rts ne tradaient qu'à ce bot; te 34 août 9 elle cbange de tactique. Elte se présente comme la protectrice de Tacte fédéral y en dtant à son triband les sept cantons qni ont jnré de le dé- fendre par leur S<mderband. Les Radicaux interver- tissaient les rôles. On n'entendit plus des deux côtés <|ae des hymnes de reconnaissance , que des chants de vénération adressés à ce pacte , qni était Tarche d'aHianoe de tons les Suisses. Les Catholiques ne se laiss^ent point prendre à cette jonglerie parlemen-» tffire. Les affiliés des dubs n'avaient pas assez d'é- loquence pour célébrer les mérites, jusqu'aters si iflope^^urbaMement niés y de la Charte fédérale. Ceux qni, âq[Hiis seize ans, n'ont cessé de voter son maintien au milieu des attaques dont il fut l'objet , déclarent qu'il existe un moyen aussi simple qo6 concluant de prouver te respect de tous à Tégard de ce palladium helvétique. Il faut s'opposer à sa desirnctîcm , et faire sortir du recès la quinzième propo^ti(Hi de le réviser. Cet argument était sans réplique ; Argovie se diarge de tourner la diffi- culté. C'étmt l'enfant terrible de Berne jetant ses pétulances et ses indiscrétions calculées à la traverse des discussions , pour sonder te (çrrain. U propose à la Diète de se déclarer en permanence jusqu'au jour les cantons du Scmderbund seraient soumis à Ti-

IM HISTOIRE

dée radicale. La motion d'Argovie était prématurée, BMoa eHe devait fermenter dans les esprits ; elle avait ^ance de snecès, puisqu'elle entravait la liberté. Berne Tajonma en 1847, & Pépoqne le vorort siégerait an milien des Corps francs.

Cependant la Diète ne pouvait pas se fermer sans avoir joint un outrage parlementaire aux outrages dont la presse du Radicalisme chargeait les Catho- liques. Il fallait les humilier dans leur victoire et dans leur patience. Le gouvernement de Berne réa- lisa d'un seul coup toutes ces espérances. Il vernit de se constituer par les Corps francs. Ces derniers, pour donner un témoignage de leur compromettante estki^ au général improvisé qui les a conduits à ta déroute , nomment Ochsenbein député à la Dièie* Elle va terminer ses séances; Ochsenbein se prési9ttte en triomphateur dans son enceinte. Le colonel Théo* dore Ab-Yberg, député de Schwytz, un de ees sd^ dais qui ne ^effraient pas des rumeurs parlementai- res et des calomnies de quelques journaux, s'élève, au nom de Thcmneur national , contre Tinsulte feite à rAssemblée fédérale et aux cantons sur le terri** toire desquels Ochsenbein a voulu port^ la dévas^ tation et Tincendie. Il déclare , en présence des muets du sérail bernois , qu'il ne siégera pas à côté de cet homme. Ochsenbein essaie , par une forfan* terie digne de ses rapports militaires , de se releva daooup qui lui est porté en pleine poitrine. Sa ten«

DD SOMMM^ND.

tative ne réussit pas mîMx.qoe ses caiipagiies^. Le 1 2 s^tembre, la Diète liât sa qQarante^'iinîène et dernière séance. Les Radicaux s* étaient oomslés: ils avaient organisé leur {rian ; ils ne soBgèreut jkm qu'à pousser le pays aux extrémités révoluticMinai*

* Quelques journaux radicaux et même Corps Ti-ancs s'occupèrent beaucoup en 134,4 et en 1^7 d'un duel qui mettait en Utt Vvm de l'autre Ab-Yberg et Ocbsenbein , le Sonderbund et le dnb de POnra* Iiliistoire n'aurait rien à voir dans ce débat, s'il n'offrait pas un trait 4e mœurs camctériitiqiia. le jugement porté par les feuilles radie^es fut peu favorable à Ocbsenbein , et on en peut juger^ par eet eiLtmit ée la Gazette populaire de Soleure du mois de février 1847. Cette gazette étMt OQUS le patreoige de M. Sclunid, président de la cour d'appel de Soleurei^ et témoin d'Ocbsenbein dans l'affaire. « tt y a quelques M* maines , dit-elle, lorsque la Feuille poptilaire de Sehwytz et i'AnU de ki CùHsHiution de Berne étaient aux prises sur la question de savoir qni d'Ab-YliQvb on d'Oebsenbein s'était conduit en là<A6 dans la ik« meuse affaire du duel , le public suisse était divisé sur cette -queslte d'ivres' la couleur politique de cbaque individu, et l'on ne pouvait af- firmer, lequd des deux était le brave et leqn^ le poltron. Seulement tout Immonde était d'accord sur ce point, qu'ii ne restait pl«is de> retreite possible ni pour l'un ni pour l'autre des deux adversaires, car personne nnvonviit ni ne voulait croire que l'un des deux romprait la parole donnée et se désbonorerait k la liM^e du mande entier comme yienl de faire M. Ocbsenbein.

» Mais dq>ui8 la publicati<m de leur correspondance dans la Feuille jiqfmiaire de Sehw^tz et dans la Qa*ette de to ihiisse caikoUqwef M. Ab-Yberg parait sous le jour le plus honorable , tandis que perscone ne peut envisager M. Ocbsenbein qu'avec mépris. Il valait bien la peine de «e rendre tont exprès de Berne à Zurich, d'exciter à dessein et de pro^ délibéré, au sein de l'autorité suprême de ia Confédération» M scandale comme on n'en vit jamais , et de lancer le plus éclatant défi, pour se retranciàer ensuite lâchement derrière des subtilités , quand le moment est venu de se présenter à la lame de son adversaire. New appelons des subtilités et de misérables tergiversations les fins de non- recevoir qu'Ochsenbem, dans ses dernières lettres, oppose à Ab-Yberg relativement an choix des armes et à la qualité en laquelle on ae battra, tomiu II

reê. Hêmb Umtm le» dâibéfatiûos, GenèTd 9f9ill gar4é protocole ooTart, c'€rt«à-*dire n'avait âaotis aiioiia ¥Ote, «elOQ les infractions données à ses dé* pntés. Il fallait que cette oppooilion aux vues et aux ordres de Berne eût un tarme. Le club de l'Ours ré- solut la chute du gouvernement genevois. Au même

Itou nnraiitde la méflleitre source possible que le second d'Ochscnbefn^ Sobinidy pr^ident de la cour d'appel à Soieure, avait, au nom et de la ]Nrt d'Oclisenl)ein , laissé à M. Ab-Yberg le choix des armes aussi bien que du lien et de l'époque du rendez-tous, et que celui-ci ayant aiiittOt ckoiii l^âpée, M. Sckarid naeeepta an nom d'Ochsenbeinf.

» U ne peut donc y avoir aucun doute quant au choix des armes , et il est curieux de voir qu'Ochseubein cherche maintenant à ergoter sur oeMe questkw. Nous savons de phis que, lorsque les premiers bruits stor les liésitations d'Odisenbein commencèrent à se frire remarquer dims les journaux conservateurs , M, Schmid s'empressa de lui écrire pour Vy rendra attentif, pour lui demander des éclaircissements et en même Unpf pov ^exhorter à réfoter oes propos , à mettre un terme à ce scandale , puisque la publicité avait fini par s'en emparer.

V M. Ochsenbein ne daigna pas répondre un mot à la lettre de son sMMttd. Qnaort à la difficulté sonlevée par lui sur la qualité en laquelle ces deux messieurs devaient se battre, il nous semble quMl devait être bien iodifTérent à roffensé de donner ou de recevoir on coup d'épée comme député de Berne, comme officier, ou enfin comme simple Odtk- senbein , puisque ces trois qualités se trouvaient réunies dans un seni et même sujet. Mais M. Ochsenbein étant résolu à ne pas se battre, il est tout simple qu'il ait recours aux plus absurdes subtilités.

» Rien de phis e<Hnique, enfin, que Passurance donnée par lai à M. Ab-Yberg , qu'il est absolument innocent de la publicité donnée à son eartel , tandis que nous savons de science certaine que M. Ochsen- Mn , avmit son départ de Zurich , avait expressément recommandé à Mm seeond, en présence d'une tierce personne, d'avoir soin que son eartel ili mentionné dès le lendemain dans la A'ouvelle gazette de

Ce thaik pes aiM que dofvent agir des hommes qui ont occupé an Ikirtenil à h, BièCe. M. Ochsenbein est jugé aux yeux de tous les hommes dliemenr des deux partis. »

DU SONDIRBUND.

jmr 6l à méaie heiire^ les 8oaaiile>»dix.îoiriunDi, que le Badicaliame sBMse soudoyait avec les épaiv 9ses et biens des coavents y se nièrent sur caiitCHi. Le 45 septembre 4846^ la propagande ber^ noke, ayant son quartier général à Fanberge de rOurs, tramformée en club , publia son manifeste de gœrre. Un appel public était adressé aux Corps francs , aux carabiniers fédéraux , aux réfugiés^ ei^ fin à tous les affiliés des Sociétés secrètes. On les avait dressés à courir sus à chaque gouvernement qui ne sMoféodait pas à la politique de Berne ; osi les enrôlait conune les instruments et les exécuteurs de la justice populaire , puis on les lâchait sw le cas^ ton désigné. Ces rassemblements étaient une non-» velle édition de l'équipée des Corps francs ocmtie Luoerne. Le vorort de Zurich ferma les yeux, et Genève fut amdanmé à subir à son tour une déli-^ vrance radicale.

G^ve, dont la fondation remonte à la plus haute antiquité, fit partie de plusieurs royaumes oa Etats qui se constituèrent successivement en deçà et au- delà du Jura. Longtemps administrée paternellement par ses princes-évéques, cette ville tomba sous la do- wnation des Savoisiens, dont, avec Taide de Fn* bourg et de Berne, elle secoua enfin le joug. Devenue cité libre , elle se laissa imposer la réforme par les Bernois. Il y avait dans ses murs un parti turbulent qui , sous prétexte de conquérir une plus large indé-

44.

I€4 HISTOIRB

pnMkttee, ouvrait la voie aax innovatioDs. Ce parti se Bommait Ëidgnote^ Le zwinglUme était une ré* Tolation ; il Taccepta; puis , en 1 536 , Calvin se mit à sa tête. Tour à tour persécuteur ou persécuté , Tapostat de Noyon finit par établir sa dictature sur le bûcher de Michel Servet. Les Catholiques avaient longtemps lutté , mais leurs efforts furent inutiles et n'aboutirent qu'à les faire proscrire par Tintolérance des successeurs de Calvin. Le gouvernement que ce triste réformateur créa à son image , avait la fornie républicaine. En 1 792 , il dut donc périr dans une première étreinte de sa jeune sœur, la Révolution française. Genève eut ses Jacobins et ses Monta- gnards , qui firent comme partout , de la liberté en élai^ssant les prisons , en dressant des échafauds ou en condamnant à un perpétuel exil. Le 15 avril i 798 , la ville de Genève tomba au pouvoir des ar- mées françaises. Le 30 décembre 1813, elle ouvrit ses portes aux Autrichiens , qui lui laissèrent procla- mer son ancienne République et reprendre son Con- seil d'Etat et ses syndics. En 1 81 5 , elle fut agrégée à la Confédération.

Ce canton, situé à l'extrême frontière sud-ouest de la Suisse, touche à la France et à la Savoie qui l'en-

^ Ce nom Tenait par corruption é'^Eidgnossen , qui, en allemand, signifie confédérés , liés par serment. On fît de ce mot celui de ha* guenot, qu'on ne tarda paa à donner aux catyinistes de Genève et de France.

DU SONDERBUND. 465

veloppent. Il ne communique avec le reste de THel- vétie que par le Léman , qui lui ouvre le Yallais , et par une langue de terre d'une lieue de large qui ^ en longeant le lac, aboutit au pays de Vaud. Avec une population de 58,666 âmes dont 19,700 catho- liques , Genève ne compte que douze lieues carrées de surface. Trois nations différentes forment cette population , les anciens Genevois calvinistes et un certain nombre de familles françaises ou savoi- siennes. Ainsi bigarrée dans son élément constitutif, elle offre un indéfinissable mélange des vices et des vertus de trois peuples. Dans cette Rome du Prêtes- tantisme tout a été si longtemps calcul et into- lérance , le Genevois n'est Suisse qu'à son temps perdu. Il veut rester avant tout et par-dessus tout Genevois. Il a un peu de science, beaucoup de morgue, et très-souvent de l'esprit ; mais cet esprit est faux. Les hommes qui réfléchissent attribuent celte fausseté à un sentiment de pédanterie docto* râle dont Genève n'a jamais pu se corriger. Cette cité , sur laquelle semble planer encore Tombre er- goteuse de Calvin, se montre, depuis 1 536 , ardente ou revèche contre le Catholicisme. Sans avoir jamais eu de dogmes et de culte bien définis, elle s'est contentée de vivre sous le régime glacé de la véné^ rable compagnie de ses pasteurs et de son conseil- d'Ëtdt. Elle permettait aux diverses sectes protes^ tantes d'élever des temples dans son enceinte f c^te

4«6 HISTOIRB

(iaciilté était refusée aux nombreax catholiqaes qu^oû n'acceptait même pas comme citoyens. Dans ce pays la révocation de Tédit de Nantes avait trouvé tant de voix pour la flétrir, on avait donné l'exem- ple à Louis XrV; on prenait à tâche de Texagér^ tout en le blâmant. Néanmoins il vint un jour Genève ne put plus résister au vœu des fidèles. Ce jour-là le gouvernement rendit au culte l'ancienne église de Saint-Germain. En 1807, Tabbé Yuarin Ait nommé curé de Genève, et cet homme d'un zèle infatigable se dévoua à la mission laborieuse qui lui était assignée.

La révolution de 1 830 réagit sur ce canton qui florissait par l'industrie de ses* horlogers , par son commerce et surtout par les hommes distingués qa^il réunissait comme dans une académie. Genève était Ubre, riche et heureux; l'insurrection de juillet y porta le trouble et le chaos radical. On lui fabriqua une nouvelle Ck)nstitution. Genève toujours exclusif pour ses lois intérieures, toujours prêt à frapper d'ostracisme ceux qui ne voulaient pas se laisser sé- duire par ses doctrines trop élastiques , ne craignait pM an dehors de prendre une attitude plus digne et l^us tolérante. A la Diète, ce canton, devenu poli- tique fédéraU renonçait à ses préjugés cantonaux , et cédant à l'évidence de la justice , il avait d'abonl pm fiot et ense oontee la suppression des couvéntâ d^ytargovie* La Ckmstitution qu'il s'était donnée apvé»

DU SOMDSIBUND. im

jaiilet 1830 parât trop suraniiée à ces émeutiers te^ nus aux gages des Sociétés seoètes. Le 22 novem- bre 1841, ils demandèrent une Constituante. La Constituante fut enlevée à la pointe d'une révolte; mais à pdne deux ans furenUls écoulés qae de nou- veaux ambitieux se présentèrent . Le pouvoir, issu du peuple, capitula devant des menaces et il se maintint aux affaires en y a[^ant une partie de ceux qui avaient tramé sa perte.

De secousses en secousses, ce gouvernement, ^ni passait des mains conservatrices du Protestan-- tisme à celles des Radicaux, se trouva bientât en proie à une anarchie constitutionnelle dont le dernier mot devait être prononcé par F Alliance des Justes. Le travail lent et sourd des Sociétés secrètes , celui de Weitling sur les classes ouvrières, avaient amené un désordre fatal dans les intelligences. Les excita* tions de la presse, les fureurs des clubs contre Tor- dre social eurent promptement miné Tédifice de Calvin* L'orage s'amoncelait sur la tète des Prêtes* tamts conservateurs qui avaient reccmquis le pouvoir. Afin de le conjurer, ils devaient, dans cette crise suprême, s'allia: aux CaUioliques conservateurs comme eux; le calvinisme ne sut que se roidir dans ses viàUes inimitiés et s'affliiblir par une arroganas qui n'était plus de saison. L'abbé Yuarin étant mort le 6 septembre 1843 , Pévêque de Lausanne et Ge- nève nomma pour lui succéder Tabbé Marilley, ({u^

468 HISTOIRE

oompe premia* vicaire dqmb sept ans , avait ga^ gpé , par ses vertus et ses talents , r^time et la confiance aniv^:*seUe. Les Catholiques étaient heo- rrax de ce choix; le ^uvernement s'y montra hosr tile', moitié par des préventions religieuses , moûlié par des avis habilement perfides que lai sag^érà- rent ceax même qui travaillaient à le renverser. L'évêque maintenait son choix , et le gonvememeflit son obstination non motivée, lorsque, pour irrîtw davantage les Catholiques , on «ut Fart de persuader au conseil d'État qu'il se devait à lui-même un ctmsp d'autorité. Le gouvernement, avec une imprévoyance de juste-milieu, fit saisir le nouveau curé de Genève dans sa demeure , et les gendarmes le conduisirent à la frontière. Le pape Grégoire XVI répondit à cet aete d'intolérance en nommant évêque de Lausanne et de Genève ce même ecclésiastique que la fix^ee venait d'exiler. Pierre-Tobie Yenni venait de niQu- rir ; le 1 3 mars 1 846 , l'abbé Marilley fut sac^^é dans l'église de Saint-Nicolas de Fribourg. Les Calvinistes du conseil d'État l'avaient chassé du canton de Ge- nève en sa qualité de curé ; ils le reçurent comme évêque avec tous les honneurs dus à s<m caractère. En ce même temps » il se formait dans cette viUe, qui se croit le cerveau de l'Europe , une ligue dont

* Il ayait été stipulé en 1815 que le gouTernement de Genève se ré- servait le droit d'agréer le curé que l'évéque donnerait aux fidèles de la ville.

DU 80NDERBUND. 469

te bat avoué était de réduire les Catholiques à la mi- flère et de les forc^ à rémigration. En face de T Al- liance des Justes qui aspirait à faire régner snr la terre le crime colossal, et du Radicalisme qui ne pre- nait plus la peine de dissimuler ses rêves de nivel* lement, il y avait dans cette ligne quelque chose de ai cruellement aveugle que tous les hommes éclairés soupçonnèrent une trahison ou une aberration d'es- prit. Le cokmel fédéral , Rilliet de Constant , était , dès cette époque, un adversaire prononcé des cantons oi^tiioliques. Il faisait cause commune avec ceux qui préparaiaKt de nouvelles révolutions dans ces États ; il était surtout F ami , le conseil des insurgés du Yal- laiis, drat il essaya de chanter les exploits négatifs dans une brochure aussi ignorée que ses romans. Cet officier, (jui partagea la gloire et les périls de la 6r»nde-Armée, avait dans Tesprit toutes les incon- aéquenoes d'un Genevois; mais parfois il se sentait BU cœur un principe de justice qui dominait ses pré- jugés et fiedsait taire ses perpétuelles oscillations. La ligue formée par ses compatriotes lui paraissait un dttiger et une iniquité; il la dénonça avec énergie. « Use passe en ce moment à Genève, écrivait-il eD 1 844 ' , un fait assez grave pour que nous croyons devoir attirer sur lui Tattention de nos concitoyens; nous voulons parler de Y Union Protestante j association

« De VVnion protestante, par M. Rillîet de Constant (2« édition. CSenèTe), pages 8 et 12.

ÎU HISTOIBB

qui aérait aussi daiigereofte pour Tavenir de la reH gion protestante qo'c^poeée à son yérilabie e&péà si le bon sais da pays n'en &isait bonne joalioe^

» Disons premièrement ce qu^die est C'est une sodation occulte, composée de sectione, dirigée par an comité œatral. Chaque section est de huit p«^ sonnes an moins et de quinze au plus. Ces personnes se connaissent entre dles , mais ne connaissent \% nombre des sections , ni leur composttîon y c^eat^ dire que les sociétaires n^ont aucun mo^^n de saTOir avec qai ils sont et combien ils sont. A la fête de cet ensemUe mystéri^ix est un comité plus mystâwnx encore; il est interdit de révéler les noms de cenm qui composent; il se renouvdie fréqu^oiment^ dîlHm , mais un profond secret est imposé sur oea mutations. Chaque dief de section reçoit les dtre^ tÎMrs de ce comité central et a lui-même un poavo^ dîaerétionnaire; il peut au besdn dissoudre la sen« tioQ , contre la volonté unanime des sectionnaîies^ chaque membre s'impose une contribation volonlmie^ le comité central en dispose.

y> Yoîlà Torganisation : elle n'est pas neuvirtl*; VUmM prôteutante l'a empruntée aux mantes da car-

bonari , aux Jt»*igades de sàroté , à toutes les sociétte secrètes créées dans un pomt de vue poikiqw om raUf^eux.

» Après avoir fait connaître le but apparent et Je but réel de T Union, disons quels acmA les mrrjw

DU SONDBRiUND. 471

d'aotioD qa'oQ fcii propose. Fo«r n'étoe pas taxé de iattcer des accusatioas frivoles j nons n'acœpteroM pas d'autre dire qoe celai de TUnion elle-même; si elle tient quelque mystère en réserve , nous nMrons pas le diercher.

» L'Union engage chacun de ses membres à se créer un cercle d'action, à agir par la persuasion pour attendre le but de TUnion : c'est très*-bien , mais c'est vague. On dit encore : Combattez les Ga* tMiques, faites des Protestants , mais on ne dit pas œ que c'est qu'un Protestant. La partie spirituelle et dogmatique est enveloppée d'un voile obscur ; nous avancerions-nous trop, en croyant que l'Union entend par Protestant tout ce qui n'est pas Catholi- que? Ce serait étendre bien loin le cercle du recru- tonoit, et ces soldats ne nous inspireraient pas grandeoonfiance. L'Union est plus précise lorsqu'elle entre dans le domaine de l'action matérielle : écarter les domestiques catholiques , ne pas acheter chez les marchands catholiques, s'introduire dans les maria- ges mixtes et amener les enfants au Protestantisme ; agir auprès des magistrats et des conseils munici- paux par des sollicitations , auprès des citoyens par des rmiontrances , et au besoin par des offres de service; attirer des Protestants étrangers pour faire* concurrence aux Catholiques dans certains métiers; entraver par tous les moyens possibles rétablisse- méat des Catholiques, leur admission au droit de

I7S UiSTOiaB

€ilé : ^1 un mot, d^une part, agir par la p«*siiasioft, sans être persuadé; sur les convictions, sans être eonvaincu; combattre la doctrine, sans avoir soi- ttéme de doctrine ; lutter contre la foi romaine» sans oser dire ce que Ton entend par la foi 'protestante; essayer d'une main débile de manier une épée à deux tranchants ; parer à droite contre les Catholi* ques , parer à gauche contre les orthodoxes ; avoir la prétention insensée de se rattacher les croyants , en se contentant de dire : Croyez ce que vous vou* drez, ne croyez à rien si tel est votre plaisir; pourvu que vous désavouiez Rome , vous serez des nôtres. D'autre part, rompant en visière à l'esprit de charité évangAique et rejetant les plus simples notions d'é- omomie politique, refuser du travail aux laborieux, du pain aux misérables , des occupations et de la confiance à la probité ; donner le monopole de cer* tains états à des hommes qui deviendront , qui de* viennent déjà mauvais ouvriers , serviteurs peu zé* lés , marchands médiocres , par Tabsence du stimu- lant de la lilH*e concurrence qui fait exercer à l'homme toutes ses facultés heureuses , et qui le force à être IH:éférabIe pour être préféré. Voilà ce que l'on tente dans un pays dont la population essentiellaoïent mo- l»te va demander aux gouvernements étrangers sAreté pour les personnes , protection pour Tindus- triOy admission à la concurrence du travail. Ycm- par indiquer à ces gonven^ments qu'ils

i

DU SONDBIBUND. Itl

feront bien de oonvertùr à Favenir, pour les Ges^b^ vois , en mesures restrictiYes , le système large et Cbk die dont ils les ont fait jouir jusqu'à présent , et les inviter à traiter les Protestants chez eux , coaune Genève traite les Catholiques chez elle? Cela paratt insensé, mais c'est pire qu'une folie; devrions-nous nous contenter de gratifier de ce nom ces tentatives de subornation d'enfants , ces secours accordés à Tapostasie et refusés à la foi persévérante ? »

Cette union dévoilée n'était pas faite pour rallier au gouvernement calviniste les Catholiques, dont ua fanatisme aussi étrange mettait en péril la foi et la liberté. Us luttaient entre eux. Pendant ce temps les Radicaux, sous les ordres de Berne, les Sociétés secrètes dominées alors par les ouvriers qui repous» saient toute idée de travail comme une honte , ex«> ploitèrent cette scission et préparèrent la chute de Ge- nève. Celle de Lausanne ne lui servait pas d'exemjrfe. Les Genevois avaient entendu le canon qui retentis*- sait sur le lac Léman, annonçant au loin le triomphe du Communisme. Ce sinistre présage ne les avait point arrachés à leurs préoccupations intérieures. Ils voulaient bien être intolérants chez eux jusqu^à Tab* surde; en Diète, ils changeaient de rôle. Aussi éloi- gnés des Catholiques que des Socialistes, ils se sea* taient plongés dans d'inextricables embarras. lis redoutaient les calamités que la guerre entraîne après elle, et il fallait affronter ces désastres ou se laisser

nnons

abuser de jésniUsme, cwdamnatîon terrible qm d^à retentiasait à leurs omîtes e&ayées. Le d'État hésitait entre la jastice et l'iniquité. En s'i rèlaftt à un terme moyen , il crut qu'il satisferait eo méoie temps à sa conscience et à ses prévention. Dans la Diète de 1846^ il ne donna aucune inatmc*- tion à ses députés. Berne les somma de se prononcer ; ils traînèrent en longueur et finirent par gard^ le protocole ouvert ou par se dédarer neutres.

C'était un acte d'hostilité contre te Radicalisme. Berne se décida à le faire expier aux Genevois. A la fin de septembre 4846, l'Indicateur du Seelmd, jour- Bal du club de TOurs , signifiait à ces endurcis Vvi&* matum d'Ochsenbein^ qui avait des com^dices dams la cité calviniste. « Messieurs les conseillers d'État de Genève , disait ce journal , avec une autorité débor- dant de tyrannie bernoise, nous vous avons tenu vxk langage {dus sévère que nous n'avons coutume de Je faire , car nous trouvons habituellement chez nos adversaires politiques quelque diose qui commande notre estime ; mais vous nous pardonneree aujoor* d*hui ce langage , car pour vous, messieurs, nous Afi. pouvons av^r que du mépris. Confédérés, voos qui avez foi dans le principe libéral, comptez snr le peuple bernois, comme nous comptons sur voc^s. Aussi longtemps qu^il y aura dans le canton de Berne un peuple comme celui qui, depuis dix-huit mois, •feit prévaloir sa volonté avec autant de fermée cpe

DU SON0I1OTND. 175

dt iMd^nrtioii ^ il B'aeoeptera jaiMis Vimjnre qui lui lâent de GeMve ; il saura même la refHwnser avec le ideoura éw baitoDiiettes. »

Berne ùmit apféL à la revente; la rérolte Im ré» poiMlît* Il y a¥ait alors à Genève une espèoe de oorp» franc piumilif qui mettait la routine de mm eppeaî- tioo aa «ervice de toutes les caoses. Après avoir (Sait son éducaition constitutionnelle sons les taUes dea estaminets de Paris ^ M. James Fazy s'était mis à régenter le canton de Genève. En 4834, il pnUiait V Europe centrale, tandis qae Mazzini créait la Jeune Burope et s'imposait la mission de rénover le monde, ^imea Fazy s'attacha au char du thaumaturge italien. U le servit avec une telle abnégation de conseience, i|u'il se sentit l'audace de nier l'invasion de Genève et da la Savoie par les réfugiés de Ramorino ^ au moment même cette invasion avait lieu ^ . A défout de t^nt, cette imperturbable hardiesse créa dans

* La Teille les premiers Corps francs de Mazzini tentaient leur expédition sur la Savoie , un journal de Genève se crut autorisé à ré- vfler U coiifM, Jmês Fazy ^i , em fait de mensonges , n'en étaft phis à son coup d'eAsai» répondit» le jour même les Polonais réfasiéf que commandait Ramorino pénétrèrent sur le territoire genevois : « Il ne BMiqiie ph» à ce }ommal que de se faire le complice des menées tùetAi/u ée la saînie-afliaace. Kons k défions de donner la pievvQ d<i ce quMl avance. C^est par des bruits de ce genre que toutes les polices dierchelit à égarer ia esprits. Le bon sens public ne se laissera pas teupcr par 4e fsieillc» labtos. Qui ne toH au premier eovp ^oM ^oe des conspirateurs ne seraient pas assez maladroits pour se livrer à des actes aussi ostensibles? En attendant, il serait bonteux et niais de notre Yart4^lfaÉteriiiàdetott»invntioi»delapoliee. •»

m HISTOIRE

les Sociétés secrètes une certrâie répiitaitûmià Um» Fazy. II Fexploita à son profit. LEuro^ cmtroie n'avait pas la vie aassi dare ni aussi dispendieuse qae son écrivain. Elle mourut de coosomption et du marasme de ses lecteurs. Fazy ne pouvait pas exister sans journal, il créa la Reoue de Genève, espèce de brûlot radical lancé contre les principes sociaux. Avec ses appétits du libéralisme de 1830 et ses convoitises non assouvies de 1846, cemanœawe littéraire devait admirablement seconder les projets de Berne. Il était besogneux, dévoré d^ambitioB, ne tenant à Tidée révolutionnaire que comme à un moyen de fortune , il se prêta donc aux exigenees d'Ochsenbein et des Sociétés secrètes. On Tavait chargé de faire sauter la mine préparée dqMÛs ai longtemps ; Fazy exécuta la sentence qu^on lui tran^ mettait.

Le 3 octobre 1846, le Grand-Conseil de Geieiève avait voté le préavis du Conseil d'État relatif, au Sonderbund. Dans ce préavis qui, parles conces-» sions faites aux deux adversaires , trahissait les em^- barras du Calvinisme, on posait en principe que Talliance catholique était contraire au pacte fédér^^ On en exigeait la dissolution , puis on demandait des garanties en faveur des cantons menacés par les invasions des Corps francs et les menées du Ba-* dicalisme. Ce vote était le signal attendu ; James Fazy, en deuil de la liberté, encadre sa Bevm^de

r

DU SOKDSRBUND. IT7

Genèee d'ime lai^ bandé noire. Il va faire insurger àes oommanistes. L'émeute dâ)ute par proclamer que le gouvernement s'insurge contre la loi. Les as- âMiblées populaires , Tétranger domine , se con* stttuent en permanence dans leurs ateliers et sur les places publiques. Des iexcitations de toute nature étaient jetées à cette plèbe, que les Nestors de la dé* Aoralisation avait préparée à tous les excès. Les mis s'arment , les autres élèvent des barricades , la plupart 8*eirivrent avec les Corps francs vaudois que Dmey expédie pour le compte de Berne. On vocifère contre le gouvernement calviniste, qui semble rester iùAiflêrelùt à ces préparatifs d'attaque. Enfin un damier cri de guerre le fait sortir de sa torpeur. On accusait ces hiérophantes du protestantisme de ca- dier la toque de Calvin sous le sombrero des disci- ples de Loyola. Mort aux Jésuites! retentissait contre les magistrats avec une incroyable fureur. A cette injure ik se sentirent perdus. U y a trois cent six ans que le nom de Jésuite est en horreur à Genève. Depuis le jour , en 4 5i0, saint Ignace fonda son Oltlre, cet Ordre a toujours été dans la ville de Calvin un di)jet d^exécration. Les Protestants ont poussé jitôqu'à Tabsurde la calomnie contre le Jésuite ; par xm singulier caprice des événements, ils tombent sous une assimilation impossible.

Cest dans le quartier Saint-Gervais que l'émeute

a concentré ses forces et ses moyens de défense. Le TOM. n. is

? octobre, le colonel TremUey prend qadqnes d»-* pofiilioBft militaires, toat eD essayant de parkmenler avec rinsarrectioD. Le Conseil d'£tat traite avec eHe de puissance à puissance. Cette faiblesse donne aux chefs du moaveoaeat la fébrile audace que les Radi* eaux puisent dans T imbécillité de leurs adversaires. Fasy avait peur, il songeait à s'ec&iler; on te retient pai» d'impoliticfues mesures* Le canon gronde enfin^ mais trop tard. On a appelé^ à Genève de» fNTofesseniB de barricades qui apprirent de longue main fart de fusiller les troupes sans s'exposer au danger. Le soi a été creusé pour s'abriter contre Tarlillerie. Le» aiiiih ces avancent sous ce feu inégal que des mains iovian blés dîrigenl. Les milices sont décimées; lecoloiielde Cbàteauvieux tombe à la porte de Cornavia. Enlace deettte lutte qni se prokwgeet de Tincendie quidé^ vore les poats , à la nouvelle surtout que les Corpe feancs d'Ocbaenbein marchât au secours de Tinsur* rection, te parti conservateur recule devant les cqb* séquences d'une pareilte guerre^ Les Radicaux j qui ne s'arrêtent Jamais dans la voie des calaimtés, par- ient de brûler la viUe ; pour échapper à cederiûerdé- saslre^ il n'y a plasqu'un moyen. Ufouts'enaevelirsoas les ruines fumantes de la cité ou laisser la Révolution makresse du pouvoir. La Révolution, à son quarUr^ général de Saint-Gervais, s'est déjà constituée en gouvernement provisoire. Le règne de James Fazy cQmmaBDe. On ne l'a pas vu à rheitre du combiA; la

DU seNBSmCTND. M9

TÎotûire fkMnce se^ satellites ; ea leur nom il se {Kné* flttidà rBàiel-de-Ville ieGniitd-Ganseil délibéra). ftasf rksH le aouunerd abdiquer. Le €raiid*GoiifieU B^ond qu'il ne cédera que devant la fioroe. « Qu'à dsla ae tiense , s'écrie le futur dictateur , on lara moBler le peuple. »

Le Conseil emécutif s'avoua vaincu ; il prit la faite daas tontes les dîreetions ; il fut proscrit et condamné avec le chef militaire à payer « tous les dégâts opé- rés ^ns la journée du 7 octobre. » Dans ses temps ]es plus primitifs, la barbarie n'avait jamais &it ■neux. Les vidateurs de la loi ne frappèrent jasiais ^'une panitien plus ironique ceux qui s'étaient exr- posés pour sa défense^

Aa milieu de cette guerre de Protestants can^ servateurs contre Protestants radicaux, lesCattioti*- ques de Genève, Genevo» avant tout, ne s'étaient foint préoccupés du sentimait fédéral qui, poar enx comme pour la Suisse , devait dominer la ques* tion. Genève à leurs yeux était le monde entier. Par ies souSrances que le Radicalisme faisait endurer «UK antres oantoos, par celles qu'il leur préparait, les Calkotiques qui oublient tout n'a{^irent pas à ae méfier de cette secte. Les divers gouvernements calvinistes leor avaient été sans eesse hostiles , ils «rurent qu'il y aurait bénéfice pour eux à hê^&t leur «diute. N'ayant paç à leur tète de cbe& inteitigents ^ livràs anK àésitatioas des coiftscimces tiaorées^ et^

4SI.

m HlgTOIRB

malg^ eux, teaas à la rraiorqne da RadicaUsnie par la SenUi^le calhdique , ils devioreiit Tappoiat des révolatioDoaires. Ce joomal, dont ils d^oraient les tendances politiques , tont en les subissant par leurs votes , était un singulier mélange de foi et de démagogie. Pour lui , TÉvangile servait de base à la révolte; il Taoceptait coinme une espérance* Fazy et ses complices avaient aicouragé un pareil sys- tème , le moment était venu d'en recueillir les frnits. La Sentinelle fit feu sur les vaincus. Ces vaincus tombaient, parce qu'ils avaient reculé devant Top- pression dont les Catholiques du Sonderbund étaient flwaaoés; la Sentinelle, qui ne tenait aucun compte de cette loyale attitude , eut poux eux d^amères ré- criminations, et pour Fazy des hymnes.de recon*- naissance.

James Fazy avait ramassé la dictature dans les épaves des barricades ; il allait Texa'cer sans con- trôle à Genève, mais sous l'impulsion de Berne pour tout ce qui avait trait aux affaires fédérales. Il Fexercera jusqu'au jour Timplacable logique des révolutions changera en claie exfMatoire le pa* vois démagogique sur lequel il trône au milieu des hiQurrahs de ses artisans d^émeutes. Rompu aux luttes de la presse, méprisant le journalisme, et ne croyant à son omnipotence que lorsqu'il rex^rgaît par le mensonge, Fazy n'avait rien de sérieux dans Tesprit , mais aussi rien de crud dans le carauotà^

DU SONDERBUND. 4SI

G était une de ces natiires qui brigaent le pouvoir, afin de le gaspiller avec la fortane publique. Poussé à bout par une violente opposition , il tenterait peut* éta^, p(mr effrayer, de se déguiser en Séjan ; mais oe serait toajours un Séjan qui laisserait passer un Min du tablier de Ramponneau. A peine mattre de Gmève, Fazy s'empressa de réparer une des erreurs capitales du gouvernement déchu. On le vit écrire à Tévéqne diocésain qui! accepterait comme curé de Genève Fecclésiastique sur lequel se fixerait le choix du prélat. Fazy tint parole , car il savait bien qpsie , sous sa dictature , il lui serait aussi facile de bannir les curés que Tévêque lui-même. Son bon plaisir fut la seule loi imposée à ses nouveaux su- jets, il ne voulut pas la leur rendre trop dure. La révolte du 7 octobre et son succès étaient dus aux jan^saires des associations occultes que le can- t0n avait réchauffés dans son sein. Ils restaient une ISoree pour Fazy , une menace permanente contre les riches et les industriels de Genève. Le ch^ du nou^* veau f^vemement compritles avantages financiers et poUtiques qu'il pouvait tirer de ces bras inoccu-* pés. Afin de les avoir sans cesse sous la main ^ il les parqua dans des ateliers nationaux , et chargea les paisibles habitants d'héberger ces fainéantises enré* ^nentées par les Sociétés secrètes. Ce fut à Taide de ce levier qu'il frappa monnaie , et constitua son autorité. Sous le coup d^une insurrection qu'il pré*

4M HrSTOIRB

voyait chaque fois qu^nn nouTmu besoin d*argmt se faisail sentir, on qn'an scratin électoral d^aiH* geait ses combinaisons, Fazy s'arrangea xm Bl«l à la convenance de ses mœars Kbérales. II laissa to«t dire et empêcha d'agir. Tant qu'on obéit an mohidne de ces caprices , le démocrate daigna être assese bon prince. Sa ville de Genève devint Tasile des prcH scrits de tons les régimes. Les Radicaux forent tes privilégiés de ses affections, mais il ne persécnta point les autres. La cité était en proie à de nom« breux professeurs de communisme. Fazy éleva nne diaire à Tharmonie passionnelle de Conmderant ; J| la même heure, il laissait libres les étabtissemadts des Frères de la Doctrine chrétienne.

Berne par Ochsenbein , Vaud par Druey avaient puissamment contribué au succès de Fémeute. La* Suisse radicale salua avec des transports de joîe la victoire qu'elle remportait. 11 fallait P exploiter contre le Sonderbund. Dans les premiers jours de novem*^ bre, un arrêté fut pris par le gouvernement provii- soîre. Cet arrêté déclare (c que le canton de Genève adhère à la proposition faite par le haut État de 2o*- rich, dans la séance du 4 septembre 4846^. » C était une voix de'plus acquise à la ligue des Radicaux contre les Catholiques. On essaya , par des mënoM- Vïes déloyales, tfinquîéter les cantons que f on suj>* posait peu sur leurs gardes. Fribourg fut menacé par les Corps francs revenant de Genève avec te sa-

DU SOMDBillUND. 4M

de rîMoirection ; mais le §|OHTéroeffieDi vei!^ iaiL Son attitude déddée calma l'efferresœDce ém yfaÎEûqaeon de la cité calviniste. Le Radicalisme aidait yofân profita* de ce moment de stupear pour briser les derniers obstacles. Berne , toujoors voitNl «oral pour la Révolution, ne devait Tétre en réalité ^^aa 4 '^ janvier 48&7; le clab de TOars ordonne à ses volontaires de ralentir leur ardeur. Bâle^viUe séole (cunbe devant une émeute qui, à Tinstant même y àéctèta une Assemblée constituante. De flouvdles éiectioiis eurent 1^, dles amenèrent an fioitvoîr un j^os grand nombre de conservateurs.

Los périls de la situation n'échappaient à per- sonne. Qsaoun les proclamait. A Berne même , on accusait Ocbsenbein de modérantisme, parée qu'il Ha'arvait pas cru devoir céder aux anarchistes par mé- tier se plaidant de voir des habitants de Luceme et ^e-FribcHirg venir acheter des pommes de terre et ^astees denrées sur les marchés beriK)is mieux ap- provisionnés que les leurs. En face d'un redouble- «leat do danger, runion des Catholiqaes n'rilait étne ^ne plus droite et plus indissduUe. Ils organisèmnt ikiur Landwehr et les Landstornis ; ils firent apptl «u comage et au patriotisme de leurs eondtoyeas. La lutte ne tarderait pas à s'engager contre le So»- -deriMMod ; mais ce n'était déjà piiis à lui aeu) que tf^adressajent les menaeesdes Sociétés secrètes. Va- Mrc^ie lignait par le Radicalisme dans tous i^s

ifti HISTOUB

cantons inféodés an dob de l'Oars; afin de tracer à ses soldats la marche qu'ils auront à suivre^ l'anar^ chie, tenant la plume dans la Feuilk populaire de Bdie-' campagne, proclame le 8 novembre : « La Suisse, seule république de quelque ÎJi^iortanoe eo Europe, a pour ennemie jurée toute la clique seigneu- riale d'Europe. Que s'ensuit-il de plus évident que la nécessité de surveiller attentivement toute cette séquelle et de Taffaiblir par tous les moyens possi- bles? L'ennemi de la Suisse , hors de chez elle, c'est la royauté, et, parmi les porte-couronnes, ceux qui la menacent de plus près sont ceux de Vienne et de Berlin. Cet ennemi politique, sans lequel Tennrau religieux serait depuis longtemps en fuite, ralUe ce dernier en deux directions différentes : Tautrir chiwne avec les Jésuites catholiques ^ et la prus- sianne, avec les Jésuites protestants. La traîtresse aristocratie taid des deux côtés la main à cette ver- mine jésuitique. L'Allemagne, malgré ses notes di- fdomatiques et ses bataillons , y pensera à deux fois avant de nous attaquer; mais si elle l'osait, .la Suisse aurait en réserve un moyen de défense ,qui ferait trembler tout son système seigneurial ce se- rait l'admission de Corps francs allemands sur noti$ territoire. »

De pareilles provocati(^s retentissaient partout. Elles s'adressaient à tous les peuples; elles mena- çaient tous les Bois. Les Bois restèrent muets; on eut

DU SONDERBUND. 4S5

dit qtte les enivrantes vapeurs qui montaient à la tête des révolutionnaires donnaient en même temps le vertige aux princes et à leurs ministres. Les ma- gistrats de Lucerne ne voulurent pas s'associer à ce fatal engourdissement ; ils refusèrent au nom de la justice d'absoudre Id révolution criminelle du 7 et du 8 octobre à Genève , puis ils adressèrent au vo- rort la lettre suivante :

c< Nous avons Thonneur , disait Lucerne dans cette dépêche, de vous communiquer la circulaire par la- quelle nous annonçons aux États confédérés que nous ne reconnaissons point le gouvernement de Genève.

))Nous avons été surpris, noua F avouons, que vous ayez \U s'opérer une révolution sanglante dans la Confédération , sans que vous n'ayez pas même pris la peine d*en donner connaissance aux États.

» Puis donc que vous n'avez pas jugé à propos de vous opposer aux excès d'une faction révolution- naire , nous espérons qu'à l'avenir le vorort laissera aux gouvernements légitimes le soin d'administrer Irârs srffaires comme ils l'entendront. » . Cette dépêche était une condamnation portée contre les Catholiques genevois et un courageux exemple donné à l'Europe. L'un fut aussi inutile que l'autre.

4M tnSTOrRB'

^♦♦••^»»-*»*W*»WW— i^B^^^M— ^^— •"•i»»»»i**i*«i»— ■i^^^"^»«»^fc^^»****"'^^

CHAPITRE XIII.

Berne devfenf T«rori en lB47.-*On préeîj^fto lat étteeaMBts. 13ba iHvras suscités à Fribourg par les révolationiaires. *- SitoatHA 4e

ce canton. Louis Fournier avoyer. Opposition des Radicaux dans le sein des Conseils. Insurrection des Corps ftvncs. La population se lève en masse contre eux. -«- lU prennent la liiit^ •— Attitude de Berne. Sa circulaire à ses co-États pour prêcher la paix. On veut affamer les cantons catholiques. Action de la preBBe umàofjfét par les Soeiétét accrèÉes» -^ Us cMi de VOnn. ««^ Jenni-le-CbartTari. Manini et les régiments suisses de Rome et de Naples. La république allemande préparée en Suisse. L'union douanière comme moyen févolotMnnain. Le KadioaUBme-reuparla dans les élections de Saint-^all. Situation de ce canton. ^ Qck» senbein président de la Diète fédérale. Question de PinterTention étrangère. Louis-Phllîppe à Tapogée de sa poissanee. La Flrance en 1147. **- M. Guiaet aux prises avec la RéTahition, <— Le Sonéw*» bund, par Porgane de M. Sieg^art-Muller, déclare ne pas vouloir d'intervention armée. I>épéches diplomatiques du comte de Bots» le-Oomte. ^-*Le cabiael dcT Faris et le cabinci ée VitMM. -^Mfli Palmerston et ])f . Peel. Le ministre anglais courtisaad'Ochsçnbein. Mission de lord Minto. Tergiversations des puissances. Rome en 1 ft47. Pie CL et les vëvolutienDalres. Poittifiie dn nawni pape. Les ovations et les ooncessions. Le complot des cétfOr grades. Saint Bernard et Pépiscopat. Le Pape isolé de tout con- seil. — Intrigues ourdies à Rome contre le Sondertend. la néga^ dation du comte Orotti di Ooatii^iale. '*-* EUe esl d^KMn* r-l49 Catholiques de Suisse s'adressent au Pape. Leurs lettres sont in- terceptées. — Mémoire que Siegwart-Muller adresse au Souverain PMÉifiB. Misons daiakliâs Dumoalin et Dunoyet à Bottia. -*i^ ne sont pas reçns par le Pape. Dernière lettre da Soiiderbund.|t Pie IX. Réponse du Samt-Siége.

A la veille des catastrophes qui se préparaient en Europe , et dont la Suisse devait donner le signal i

DU SOHIXBREUND. 189

to» goavenemeQtg et les peuples cherdiaie&t k épaish ^r le bandeau que la Révdatîon leur plaçait sur le^ yeux. On oonnaissaît les noms et les plans des cbefe de ieates les Sociétés secrètes. On savait les ramifi- catkns des nîvelairs qui s'attaquaient simultané*'^ ment aux croyances chrétiennes , à la propriété et à la famille. Les bases du complot s'élargissaient à BMsiire qne l'avenglement des princes et de leurs ministres inspirait plus d'audace aux artisans du Qial. En Suisge, les Catholiques, qui n'av^ent plus le droit de douter des calamités que le Radicalisme leur tenait en réserve , se nûrent à regarder comme iiBpoasibles les théories antisociales dont ils étaient menacés. A trois reprises différentes on avait violé l^ir territoire y porté dans le sein de la Confédéra* tion rincaidie et le meurtre. Chaque jour, par les feuilles publiques , on inondait le pays des doctrines les plus dégradantes. On honorait tons les vices, on OHtôpuait toutes lés vertus. Des prédicateurs de ré- voltilions et d'athéisme s'élevaient une tribune à diaque carrefour. Précurseurs du désordre, ils an- nonçaient r-avéoenent de la oorruptioD. La liberté, que les cantons primitifs avaient achetée au prix de leur sang, et qui, d^uis cinq siècles, consaoaH lênr indépmdance , la lib^é se trouvait en péril. Lorsque des yeux plus perspicaces sondaient la» profondeur de l'abtme ou signalaient le daiig^, on- répendait à ces pressentiments ea accusant d'exa*

19» HISTOIRE

géraHon la dainroyanoe des prophètes. L'année 4847 arrÎTait grosse d*orages, et la Saiase se lais- sait emporter la première dans le tonrbillon.

Berne , entrepôt général des Sociétés occidtes qm alors minaient l'Europe, Berne brisait an à un tous les anneaux de la vieille Confédération. Tai^t par des violences, tantôt par des intrigues , presque tou- jours avec l'argent des monastères d'Ârgovie on ce- lai des conservateurs dépouillés, ce canton était parvenu à détacher plusieurs de ses co-États (ks prin-- cipes d'ordre et de foi. Pour manifester sa pensée, dimt de plus audacieux que Neuhaus allaiait se dhtarger de porter la traduction par les armes , Berne avait ajourné ses projets jusqu'à^l'époque le vo* rort lui serait dévolu. Le l'*" janvier 4847, Berne devenait cantou'^directeur ; rien ne s'opposait plus à ses vœux ; dès le premier moment il se mit à l'œu- vre pour les réaliser.

Dans leurs calculs, qui étaient une violation fla- grante du pacte , les moteurs de la Révolution , dont l'armée des Corps francs s'apprêtait à exécuter les ordres, avaient décidé que , dorénavant, douze voix suffiraient en Diète pour constituer une majorité* Cette atteinte portée à la Constitution fédérale dans un cas aussi grave , armait les Radicaux du dnnt de gu^re civile. Après la chute de Genève , onze voix leur ^ient acquises. L'insurrection t^itéô à Bâte* ville avait tourné au pro6t des idées cofiser*

#

DU SONDBRàUND. %H

vatricea; Saini^GaU restait douteux : on se décida à Fattaque de Fribourg , les Corps francs bernois évoquaient d'utiles complices parmi les Protestants de Morat et au sein même du conseil municipal de la ville de Fribourg.

La population du district de Morat s'élève à 9,096 âmes. Indifférente à toute espèce de culte , die s'est arrangé une religion dont Tunique dogme consiste en une haine aussi profonde que mal raison-» née contre la foi catholique. C^est de Berne, sa m^ dans rhérésie , que Morat tient ce dogme, et depuis trois siècles il y est resté fidèle, car on n^a jamais cessé de lui dire que les Fribourgeois voulaient , de fiHTce ou de gré, le ramener au giron de TÉglise. fia dehors de cette aversion, Berne, pour éterniser son empire sur ce district et pour tenir ainsi Fribourg en échec, avait affilié à ses Sociétés secrètes quel- ques demi-savants de Morat. Infatués de la confiance et des égards qu'on leur témoignait , ces derniers Ghefchè:^nt à susciter au gouvernement cantond des embarras de toute sorte. La Constitution de 4 831 , toujours en vigueur, était Tceuvre d'un Moratoîs qui , dans la distribution des privilèges , s'était bien gardé d'oublier les Protestants, ses coreligionnaires. Les Catholiques au pouvoir maintinrent et accrurent même ees privilèges. Une pareille condescendance n'arrêta jamais Ikforat dans les turbulences de soa opposition à tous les actes qui tendaimt au bonhew

commun. C'éUk Téteadard de la' révolte monsiiB^ ioeot arboré ; il n'y avait qu'à réaair qaek[ae8 Ciorps francs soas ses plis poar marcher contre lea Ciath0^ lîqaes. ^

Ainsi que toutes les villes de Soisse, Fribmi^ a lane muaicipalité qui adfiiinistre librement tes inté- rêts locaux , et exerce par même une grande m- fl^n^^ sar les habitants. Aprè& la Révolatkm de 4830^ les Libéraux s'installèreai dans tous lesCcm* seils du canton et de la ville. Ils firent taMe rase , et ce ne fat qu' à Taide de ienr diarte que les Conser* vateurs parent reconquérir dans les élections gou^ vernementales la majorité que la violence seule leur pvaii arrachée. Il n'en fut pas ainsi pour le Ccrnsefl municipal. L'inscmoiance du peuple y aviiC laissé péjftétrer le Badicalisme. Il se retram^faa derrière les oeuvres pies, les boarses, les hôpitaux, les secours, les ouvrages 9 les éootes communales dont il avait ia direction. De tout oda il se fit un rempart ioexpâ* gnabie et un moyen d'intimidation électoral. Il aon-* penktiit dans ses mains les éléments d'une persécution qui double les petites misères de ia vie. Il les em* ployait avec un art perfide, et dans ces temps^ ou un signe du Radicalisme décrétait et acoomplissait une révolution cantonale , le gouvernement catiio* lique de Fribourg, que soutenait une grande mqo- rite , n'osa jamais modifier un pareil état de choses. Par respect pour la loi , que le Gon^l munkûfHil

DU aaOUIBIOUND. fff

I .

imiuà «èaflpejanr «n éétiiil , on m conçat juna» lédée deraDverser^ à l'aîded'im coap d-ËtaA^ oeuK qui fparfamtdoDQaîeQt l'exemple da boaleverfienente beaucoup plus itoportants. Le Conseil muiiîcîpal vogeài alors à «a lôte Tavocat Pierre FrceUcher, des* titaé ea 4844 de ses fonctioos de procareur du goQ* MnMMient pour caase de malvereation. Cet homaoe araît iàH an hardi caleul. U entendait les Libéraos. afficher des passions anli(^rétiennes; il prit le cou* tre^pied de ces passions , et se lança dans les dehors delà plus ardente piété. Il cboisit pour théâtre de sa dévotion Téglise des Jésuites. Pendant dix années oonséoatives , il travailla au triomphe des impies^ en affectant un sentiment religieux qui ne trompa que les simples. Julien Schaller et André Castella ^ fiis de révolutionnaires et tous deux élevés au Radica- Jîsflie dans les Universités d'Allemagne > formai^it jivec FriBlicber la partie intellectuelle du Conseil, jb en dirigeaient le despotisme boui^;eois ; ils appli- quaient leur triple expérience des tracasseries da barreau à entraver le gouvernement jusqu'à f heure «flril ils pourraient Tattaquer à force ouverte.

DefiaiB le 6 mars 4839, jour M. Rodolphe Week fat nommé président du Conseil d'Etat ^ le gouvernement se trouvait entre les mains d'hommes dévoués aux {nincipes conservateurs. Élus du peu- ple ^ ib le représentaient dans sa foi religieuse et aooiaie; ils géraient ses intérêts à la satisfaction pu-

IM BKTOIIS

Uiqne; mais, par une de œs toléntoces que le R»-^ dicalisme n^a jamais voalu imiter, le Conseil d'État avait admis dans son sein Scfaaller père , comme pour donner à Fennemi un oontrôle sur ses actes* Cette concession , qui ne fut ni la seaie ni la plus impditi- qne, ne dut point satisfaire les insatîaUes exigences des mécontents. Ils s'imaginèrœt qu'ils faisaieat peur. Ils abusèrent de Tautorité qu'on leur laissait pour conspirer. Le 17 janvier 4841 , les chefs complot permanent se réunissent dans une auberge d'Avry , entre Bâle et Fribourg. Cette assemblée est suivie de plusieurs autres, et on tente de s^orga^ niser pour répondre à Tappel de Berne. Ce fut dans ces circonstances que le 10 mars 1841, M. Louis Fournier est nommé a voyer ou président du Cons^ d'État. à Romont, dans le canton de Fribourg^ M. Fournier avait, dans une vie de soixante années, conquis par ses vertus Testime des gens honnêtes et la haine des méchants. Jurisconsulte distingué , in- telligence qui savait creuser le fond des choses , il n'avait pas tardé à se rendre compte des tendances du Radicalisme. Il les avait étudiées et dévoilées avec une rare sagacité. Caractère empreint de dou- ceur pour les autres et d'austérité pour lui-même , le nouvel avoyer était depuis longtemps Tami et le conseil du peuple fribourgeois. Il Tavait soutenu dans ses luttes intérieures ; il avait défendu ses droits à plusieurs Diètes; il était surtout Tardent promoteur

DU SONDERBUND. 493

de rinstniction pablique. Sous son administration aussi ferme qu*éclairée, Fribourg s'élevait à un haut degré de prospérité, et, dans ses diverses élections, le canton témoignait sa reconnaissance aux magis- trats de son choix. Il les engageait par ses suffrages, par ses vœux et par ses adresses à ne pas reculer devant l'imminence des périls dont chacun se sen- tait menacé. Fribourg avait adhéré au Sonderbund. La population se prononçait avec entraînement contre r anarchie. U anarchie était réduite à quelques cen- taines de factieux que le club de TOurs grossissait et multipliait selon les circonstances par l'accession de ses Corps francs nomades. Il fut résolu que Ton agi- terait le pays en provoquant des assemblées radicales et qu'à une heure donnée on surprendrait Fribourg, lorsque l'autorité fatiguée ne surveillerait plus ces assemblées avec autant de rigueur.

Au milieu des révolutions que d'infimes mino- rités accomplissaient au nom du peuple, tantôt à Lau- sanne, tantôt à Genève, révolutions convergeant toutes à un but unique de centralisation et de dictature , les Fribourgeois, qui se voyaient sous le coup de la même crise, ne consentirent pas à l'attendre d'un œil indifférent. Es s'organisèrent en milice volontaire. On les arma, on les exerça. A la vue de cet enthou- dasme , le Conseil municipal sentit que ses efforts en faveur de Berne allaient échouer. Il jeta le masque, et, sans autorisation du gouvernement, il voulut

TOM. U. *^

194 HISTOIRE

^entoorer d'une garde de prétoriens radicaux doBl a se réservait la direction suprême* Afin de mieux combiner leur tour de main, les Sodélés secrètes en- joignirent à leurs adeptes d'accumuler au Grand- Conseil motions sur motions qui durent Unîtes se ré* sumer en un blâme adressé au Ck)nseil tf État poor les mesures extraordinaires prises par lui sans motifs. Il n'y avait pas motif suffisant à armer le peuple , car personne ne songeait à renverser le gouverne- ment ; il n'y avait pas motif à s'entourer depréeai»- tîons inusitées. C'était du même coup calomnier l'op- position et ruiner le pays. La Révolution , qui n'a jamais rendu de comjrtes, fut prise d'un subit accès d'économie. Elle fit imprimer ses doléances ; elle éta- blit avec une rigueur mathématique, qu'elle se garde bien de suivre pour elle-même , les dépenses que tant d'armements prétendus inutiles allaient renA^ indispensables.

Sur ce thème , qui fut toujours celui des révo* lutionnaires à la veille d'une insurrection^ on ameuta les orateurs ayant besoin de couvrir du mensonge de leurs paroles un complot dont chacun connaissait les trames. Le docteur Bercbtold, qu'un écrit histo- rique contre le canton et le peuple de Fribourg n'est pas parvenu à tirer de son obscurité , s'élança le premier dans la lice. Cette joute de paroles était ua acheminement à des projete plus sérieux. Les ma* gistrats la comprirent ainsi : « L'opposition fribour-

DU SOMDIRBUND. 4d$

^ecHse, c'est en oes termes que la Preue da & décembre 1 846 jo^ œs débats, roppontiw fribour- ^eoise a livré dans le Grand-Conseil an assaut par- lan^itaire, vrai combat de CiM-ps francs, gréle de oiotions jetées Tone par-dessus Fautre , de paroles reta]^s9sante3 et de vertes injures ; mais elle a échoué contre le sang-frmd des défenseur» de Twdre exis-* tant. Cinquante voix cootre vingt-neuf lui ont donné tort , en même temps que le caractère tumultueux de ses attaques a soulevé contre elle Topposition. Les Radicaux, en minorité dans le Grand-Conseili, n'agitaient tant de questions irritantes que pour prépver une émeute. Cette émeute se recrutait parmi les vainqueurs de Lausanne et ^ Genève qui vou* laient gagner leur salaire insurrectionnel et qu'on colportait d'un pointa un autre pour faire peuple dans les Assanblées radicales. Le gouvernement s'aperçoit du danger; il prohibe ces réunions *des tribuns de contrebande essaient d'adialander le m^^songe. On ne faisait parler que la loi ; les Révo- luti<Hinaîres redoublent daudace. Ils convoquent pour le 1 0 janvier le ban et Farrière-ban de leurs oMununistes. Le Conseil d'État est instruit de cette levée de boucliers projetée ; il prend ses mesures en conséquence. Par suite de cette tolérance qui avait cra calmer Fopposition en Fappelant au sein du gou- vernement^ ses affiliés des clubs savent que des pré* cauticms militaires sont adoptées pour d^^Mier iQur

13.

496 HISTOIRE

attentat, ils en accélèrent la perpétration. C'est le 6 janvier qne les mesures ont été votées ; dans la nuit du 6 au 7 dn même mois, Friboorg sera donc ino- pinément attaqué. Les bataillons de Berne et de Yand sont échelonnés sur la frontière pour prêter main forte aux rebelles. Frœlicher a tout prévu, tout combiné. Le tocsin sonne par ses ordres dans plusieurs com- munes ; c^est le signal convenu pour se précipiter sur Fribourg. Les Corps francs s^ébranlent à la voix des Radicaux ; ils s'avancent par les routes de Bulle, de Morat et de Payerne , villes depuis longtemps ils ont établi leur quartier. Pour triompher , le secret leur est nécessaire. Il se trouve divulgué* Les magistrats dc^Fribourg appellent le peuple aux armes. Le peuple du canton se lève avec un indicible enthousiasme ; les soldats lui donnent l'exemple. De tous les points à la fois , on voit ac- courir vers la ville des masses de population armées de fusils , de baïonnettes , de faux , de fourches et de lances. Ces masses sont précédées de leurs curés et des chefs que le hasard ou la confiance leur a donnés. Elles accourent pleines d'ardeur ; elles de- mandent à marcher à Tennemi, dont elles ne con- naissent ni le nombre ni les ressources. Mais ces vo- lontaires ont foi dans la sainteté de leur cause; ils combattent pour la religion et la justice; leur courage ne recule devant aucun péril. Pendant ce temps la colonne partie de Morat arri-

DU SONDBRBUND. 497

vait à Gourtepin à moins d'une poète de Friboarg. Son avant-garde n'a pas encore combattu, mais elle vient d'assassiner un honnête homme nommé Ro- basser. Ce sera son seul exploit. La colonne de la Broyé est en face de Belfaux l'attendent le com** mandant GhoUet , Alphonse de Diesbach et le land* sturmdes environs. Les Corps francs ne jugent pas à propos d'avancer.

A GroUey, les femmes et les vieillards, restés dans le village , sont investis par une bande d'insurgés armés de carabines , de pistolets et de poignards. Les femmes s'élancent à leur rencontre; elles les dispersent, elles les poursuivent. Une cinquantaine de ces truands campent dans une auberge.Les femmes s'y précipitent; mais un spectacle, qui s'est renouvelé dans des circonstances plus décisives, frappe les regards. Les Corps francs, saisis de frayeur, ne pren- nent pas le temps d'ouvrir les fenêtres. Us les brisent avec leurs corps ; ils en emportent les châssis pendus à leur cou. La troisième colonne venant de Bulle ne fut pas plus heureuse. Les insurgés savent qu'ils sont attendus à Fribourg ; ils se contentent de tirer quelques coups de fusil sur M. Fridolin de Reynold qui va réclamer le concours du Y allais ^ , et ils prennent

* Tandis que les Corps francs blessaient M. de Reynold , dépêché vers le VallaiSy le gouvernement de Berne arrêtait le courrier qui allait in- voquer le secours des Lucemois et des cantons primitifs. Contraireme au droit des gens, ce courrier fut fouillé, on lui enleva ses on le retint prisonnier.

IM HI8T0IKB

la ftiHe am momait même les deox aiftaiw ooloiiaeB donnaieat oa suiraîent cet exemple de ièchelé^

La Révolution aTait Ta ses futares yiotiB»ea adnuk rablement disposées à repousser les bontés qu'elle leur apportait ; la Rérolatton n^osait même pas ait* taqner. Elle s'avouait vaincae , parce qu'on lai ré- sistait. Cette déroute sans combat s'était accomplie avec une spontanéité qui dut inspirer aox BadicauK une assez triste idée de leurs chefs et de leore sol- dats. Frœiicher avait de Fribourg diri^ ce mouve- ment ; il ne crut pas of^portun d'en attendre l'issue, n s'échappa ; mais moins favorisé que ses complices accueillis à bras ouv^s sur tes territoires bernois et vaudois , il tomba entre les mains des paysans <^i le ramenèrent à Fribourg les prisonniers l'aecusaiei]^ hautraient de leur mésaventure. L'avoyer Foumio* venait, par sa présence d'esprit et par son énengie^ d'arracher le pays à des calamités sans fin. Le 9 jan- vier, lorsqu'il entra dans la salle du Grand-Conseil, il fut reçu aux acclamations des députés et du peopie qui remplissait les tribunes. Cet hommage de grati- tude était inusité. La salle du Grand-4}onseil n'avmt jamais encore retenti d'applaudiseememts ; les loyens ne se contentèrent pas d'un témoignage mérité de reconnaissance. Le 28 février , la bour- geon assemblée lui décama le titre et droits de bourgeois de Fribourg.

Cette journée du 7 janvier était vraiment la vie-

DU SONDRRBUND, 09

toire du^ people mr les em^mis de Tordre social. Comme à| Lucerae, les Corps francs prisoaniers ra- contait à toia venant les pillais indiqués, tes massacres eo projet. Néanmoins il fut décidé qna, ponr ram^ier ces hommes ^rés à de meiUears sen- timents , on les traiterait avec une donc^r évangé- lîqiie. On instmisit] le procès, afin de donner à la preavej matérielle acquise rantorité de la preuve morale. Pendant ce t&tnçB , on laissait évader Ton après^Fautre des prisons tons ces captifs de guerre sur le sort desquels le radicalisme européen ne ce^ sait de s'apitoya par les larmoyants mensonges de ses journaux. Le conseil communal était coupaUe au premier chef. Il avait trahi ses devoirs , plusieurs de ses membres se trouvaiCTt à la tête des hoo^des qui accouraient au sac de Fribourg. André Castella, di^ recteur de la police locale nommé par ce conseil , avait ouvertement conspiré avec les Corps francs. Les scrupules"' de légalité ctevai^it enfin s'abaisser sous la pression d'^in danger aussi manifeste. A la voix du peuple , le eonsdl communal fut dissous. Sur cinq cents électeurs , quatre cents sufErages dé- Kgnèrent pour diriger les aifoires de la ville douze candidats conservât^ rs.

Afin de donner à ses Corps francs une sanction k^S" ficielle, Berne qui avait excité et favorisé le mou- ▼enent ^ieur adjoignait dès le 6 janvier deux com- imssaires fédéraux. Stockmar (de Porrentruy) et

«M mSVOHIE

Wiehuod (d^Argovie) étaîeBl chargea de régalwk»r le désordre. L'attitade des FribowgofMS changea le bal de cette miasioii. Les deux oonuBissaires avaient ordre de s'emparer da poamr; ib arrivèr^at à FrHx>nrg poar intercéder ea faveur des Coifs francs. La révolutîoa, qui u'abaudoone jamais les siens, plaça sous Fégide du vorort les misérahles conspirateurs auxquds Widand et Stockomr déli- yraient des brevets de civisme et de probité.

Par cette incursion de Corps francs , il n'hait plus possible de se dissimuler que Berne allait pousser à outrance ses prétentions gouvernementales et ses «npiétements sur la liberté des autres État«. L'aver* tîssement ne laissait aucune incertitude, les Catholi^ ques en profitèrent. Fribourg éleva des redoutes; il palissada son enceinte en dehors des vieilles mu« railles coastmites il y avait trois siècles , pour pro- téger la ville contre les attaques des Bernois^ Lucerue fortifia des têtes de pont sur TEmmen et sur la Reuss. Daus les sept cantons , on ordonna d'exécuter un arrêté de la Diète de 1 845 qui enjoignait d'organker les corps de rési^ve ou landwdir, et même de ré- gialarisar le landsturm ou levée en niasse. Les çaur- tons radicalisés avaient de longue main prépairé teursarmements; ils étaient sur le pied de guerre ; ils alimentaient les Corps francs. Néanmoins, le 26 fé- wier 4847, le vorort s'étonne de ces préparatîfe dont il feint d'ignorer la cause. Il demande à Lu*

DU SOHDlltBUND. Ml

eem» le» raisons q^i détermiDfênt ies Cattiottcpies à âPOnUep la paix pabliqae par ees dtoOHstrations m* Hlaire&« En présenee des agressions dont les Gantons fidëes s'étalait vos les victimes , et des incessantes menaces dont ils recneillaient chaque jour les tristes fruits, la-réponse de Luceme fut nette et concluante. Berne adressa une nouvdle circulaire à ses co*États et déchira que , puisqu'une loi était portée contre les Corps francs, il n'y avait plus nea à redouter de leur action. Ce motif sérieusement allégué par Och- senbm ne put qu'exciter la pitié. On avait vu ses malandrins à l'œuvre et on nMgnorait pas de quel respect ils entouraient les plus saintes lois. A chaque instant et sur tous les points de la Suisse à la même heure, ils se faisaient une habitude de violer le do* micile des citoyens, de poursuivre les voyageurs, d' ar» rêter les négociants et de rendre impraticables toutes les transactions eommeroîales entre les divers cantons « C'était une de ces guerres de voisin à voisin , de fin mille à famille , guerre qui s'étend à tout et qui pre&d rhcmime dans les plaisirs comme dans les besoins de la vie. Les Corps francs exécutaient une consigne. Berne qui Tavait donnée y ajoutait ses vexaticms de lo^ ci^té et ses refus de justice comme vorort. ï^ribourg était le canton le plus exposé à ces tracasseries du Ub^lisme. On ne lui en épargna d'aucune scH^te. Msdgré les conventions postales, Berne et Yaud ft'ratendireat pour supprioaier une partie du service

-mi viSTOia^

des voyageurs rar le eantoo de Friboaig. Des nKma^ tères et des oorpontkms avaient implanté la vigne sur les bords da lac de G^oève. Ces propriétés payaient à Yaiid les impôts ordinaires comme le reste des d- toyens ; Yaod ne se contente plus de cette redevance; il invente une nouvelle contribation avec des eiets rétroactifs. En 4664 Berne avait élevé la même pré- tention ; mais bîentât revenu à des sentim^its plos équitables, Berne s'était désisté. Yaud persévéra.

Contrairement aux diXHts fédéraux et aux devoirs entre bons et sincères alliés , les deux cantons ra- dicalisés prohibent T importation des subsistances de première nécessité dans les États de Fribourg et de Lucane. La ^disette s'y fait cruellement sentir; on établit contre eux un véritable blocus , on frappe de droits exorbita.nts le transit des denrées. On refusait aux Catholiques toute espèce de commerce.; on es- pérait les a&mer et au lieu de vivres on leur jetait sur les bras tous les colportairs que les sociétés bi- bliques avaient pu enrégimenter. On dominait les fidèles par les besoins du corps, on cherchait à les pervertir par les besoins deTâme. Ceux qu^on soup- çonnait coupables de sympathies pour le Sunderbond étaient par le seul fait exclus des fonctions publi- ques; à Berne on déclarait inhabiles à tout emfrfoi .les jeunes gens élevés dans les collèges catholiques. Les Corps francs promenaient Tincendie à travers la Suisse, ils briUaient Tantique abbaye de Diss^Eitis,

DU SOT^BEKIUND. 80a

ils faisaient circuler dans les campagnes proteBtaBte&^ Tordre du }(yur «utvaiit imprimé à Berne : « Enchaî- ner les ultramonfainB arec leurs chapelets , paodre lesr paysans avec leurs seapulaires eC égorger ies ca- lotins au pied des aotels. »

On voulait par ces provocations forcer te Sonder- bund à sortir de son attitude défensive. On désolait sa patience pour le contraindre à un appel aux annes, dont à rinstant même on se disposait à le rendre res- ponsable devant TEurope. Le Sonderbund restait im- passible sous rinsulte et Tagression. Le Radicalisme multiplia les tirs cantonaux afin d'organiser et de te- nir en haleine ses carabiniers ei ses volontaires. Les chefe des gouvernements de Berne , Soleure , Vaud et Bâie-campagne convoqu^ent sur leur territoire les Ciorps francs dissous par la loi. Dans ces néonions annoncées par les journaux on trama publiquement la perte des Catholiques. Tout servit de point de ral- liement aux affiliés des sociétés secrètes. Une ftte fédérale, un grand concert comme celui de Sohaff- house, des élections partielles ou des exercices mi- litaires devinrent pour eux un aliment d'agitation ; mais en 1847, Odisenbein et le club de l'Ours con- centrèrent dans leurs mains tous ces moyens épara.

La révolution sait quel rôle joue dans les périodes de troubles la presse quotidienne. La révokition compte sur elle comme sur une alliée dont le con- cours ne lui fit jamais défaut. Les Sociétés secrètes

m BISIOI&E

s proclamaieot que rheure d'agir était vmiie; la presse se mit à leur dispoiiUoa. Il fallait inventer et projpager des menaongee , altérer sciemment la vérité , apprendre à la Suisse protestante qae le Son- derbnnd se disposait à l'asservir et que la patoie était en danger. On devait parler de conspirations ourdies dans Tombre, de coupables intelligences avec les souverains étrangers, d'armements extraïc^- dinaires à l'intérieur et à l'extérieur. Les imagina* tîons étaient en quête d'un de ces crimes fabuleux que la révolution tient en réserve pour stupéfier les peuples par l'audace même et l'impossibilité de pa- reils attentats. La presse suisse et européenne se fit l'interprète et l'écho de ces machinations. Le jour des Sociétés secrètes approchait. Elles avaient tant OMrrompu , qu'enfin elles voulaient déchirer le mas- que et arriver au bouleversement général en essayant leurs forces sur cette terre hdvétique dont ell^ fai- saient leur champ d'asile. Elles n'avaient plus be* soin de se cadier ; elles se constituèrent en perma- nence dans le club de l'Ours.

Ce club, devenu la jacobinière les Eévolutioiji- naires de toutes les exagérations se donnaient ren- dez-vcMis pour détruire, était établi dans l'auberge d'un nommé Jacques Karlen, vivandier des Corps francs et volontaire qui , dès le pont de la Bengg y avait su , comme Ochsenbein , m^tre une respec- tiieuse distance entre sa personne et les balle» lu*

Db SONDEKEUND. S05

cer&oises. Cette auberge avait «ne enseigne qui rappelait l'ours de Berne. Le clnb en prit le nom« Gomme tons les oonventicules , il renfermait des associés de différâtes classes, des initiés, des me- neurs et un parterre de comparses ou de séides. Les cheis des Sociétés secrètes y avaient leurs tribunaux vehmiques ; ils correspondaient de ce point central avec leurs affiliés des autres cantons, ils leur die* tâient la volonté que , de Londres^ Mazzini leur im* posait à eux*-mèmes. Sous l'inspiration du réfugié italien y Ochsenbein et ses Ckyrps francs, anciem adeptes et serviteurs de Mazzini, aujourd'hui dépo* Sitaires du pouvoir Sidéral , arrêtaient les mesures et les décrets qui devaient bouleverser FHelvétie. Dans ce club, fournaise des agitations, on votait les impôts progressifs , les séquestres , qui alimen* taient la caisse cantonale, toujours vide. Là, on dévorait la fortune des couvents et les subsides four- nis par les Sociétés bibliques , par celle de Londres principalement , qui ne se mettait pas en peine de compter avec ses alliés. Là, on soudoyait la presse suisse , venant échanger son indépendance contre une honteuse subvention ; , on utilisait le com- munisme, on prêchait ses doctrines, on achetait, on vendait les Corps firancs , les électeurs , les élus, et, par une habile confusion , le club adressait à ses si- caiires des ordres , des avis dont' le vorort prenait toujours le contre-pied. Le vorort est composé des

2M BiSTMlK

méoDes élémwts que le ekib de rOars , mais il in- portait de doeoer à ces deux pouvoirs une dûradicn diflérente. On se réserve ainsi nae doaUe aciioo et un système négatif qui peut servir à tromper offi- ciriteineiit les États co&fiédérés et l'Europe die- même*

Le clab de TOors sait que la révolati<Mi est en- core plus redootaUe dans la propagaiide des idées que dans les crimes de la rue. Il s'impose la mission de tuer par la parole on par Taction toat ce que les hommes ont jusqu'alors honoré* Frédéric lenni^ plus connu sous le nom de Guekasten lenni (lenni-le-Cha- rivari), membre du Grand-Ckmseil de Berne , prit à forfait Tadjudication des moqueries ei du libertin^e de la pensée. Il y avait plus d'un titre. La première caricature tombée de son crayon s'adressait à soa père. Ce fils reconnaissant et respectueux le livrait à ses admirateurs des Corps francs , et il loi avait infligé une tête d'àne. Un pareil cynisme devait plaire aux régénérateurs de la famille. Ils encoura- gèrent lenni , ils soudoyèrent les turpitudes de son imagination , ils excitèrent cette incessante débauche d'esprit qui s'attaque à l'autorité , au clergé, aux magistrats , aux puissances étrangères et à leurs re- présentants. Tous les mystères du Cattiolidsine furent traduits en gravelures coloriées ; Dieu hû-méme eut son jour devant oe6 assises de Tigm^de. lennî cepen- dant trouva à Berne même qudques honnêtes dé-

DU SONDERBUND. ^»7

tractears. Dai» la Gazette Populaire^ on Faccnsa de pervertir la morale publique. Le gouvernement bernois prit en main cette affaire; il censura les détracteurs, et accorda à lenni un brevet d'encou- ragement. I^ini était le bouffon des Corps francs; il les façonnait au meurtre par la lubricité.

Tout avait été préparé de longue main pour une explosion prochaine. La Suisse était le théâtre , les démagogues d'AUemagoe , de France et d^Italie. débutaient. Dam Tintérét de ses vues, Mazzini s'obstinait à foire demander à la Diète , par les dé- putés du Tessin , que la ville de Bellinzona fût en- tourée de fortifications. Il voulait c(»nmencer par établir le siège de sa République universelle dans de» murailles défendues par Tartillerie; mais, en se barricadant d'avance , il songeait à affaiblir d'autant raanemî qu'il aspirait à combattre de loin par ses ^^itiers. n convoitait le royaume de Naples , celui qu'il savait le mieux gardé par son souverain, celui qui, par les habitudes mêmes du peuple, élevait con- tre la Révolution des obstacles presque insurmonta- Mes. Mazzini, qui n'a jamais douté de rien, même de son courage , adressa en conséquence une pétition à la Diète de Zurich. Le 31 janvier 1 846 , il intima au vorort l'ordre de dissoudre et de rappeler séance tenante les régiments suisses au service du Roi de Naples. Cette pétition exigeait que la même mesure fût appliquée aux régiments qui défendaient le Saint-

208 HISTOIRE

Siège. Une lettre signée d'un certain Magarî* explique très-catégoriqaement les intentions des Sociétés se- crètes. « Nous sommes parvenus, mande-t-il de Berne, le 5 mars 1846, au Comité directeur, à faire insérer dans le Constitutionnel de Paris la pétition de Mazzini relative aux Suisses employés chez nous comme auxi- liaires du despotisme. C'est pour nous une grogse affaire. Mazzini a peut-être eu tort de l'adresser si vite ; mais comme tout menace ruine , il a voulu sans doute porter un coup décisif. Le Piémont est à nous par son roi Charles-Albert , triste nature , qui a les instincts révolutionnaires et qui les comprime sous le cilice. Nous aurons la Toscane quand bon nous semblera ; Rome , avec ses vieux Grégoire et Lam- bruschini , ne tiendra pas longtemps ; mais, si Naples ne seconde pas le mouvement , nous pouvons périr. Or, il est nécessaire d'enlever à son ennemi ses prin- cipaux moyens de défense. D'Italien à Italien nous nous entendrons , mais avec les Suisses il n'en se- rait pas ainsi. Les gagner à notre cause est très-diffi* cile ; il vaut donc mieux les écarter. C'est un soufflet appliqué en plein visage au Pape et à Ferdinand de Naples ; c'est dire à nos amis qui gémissent sous le despotisme que nous veillons sur eux. Pressez donc l'affaire. Je ne sais pourquoi aucun des jaam«ux

* Ce nom de Magari revient souvent et très-souvent dan& Tbistoire des Sociétés secrètes en Suisse , et ne ^e trouve sur aucun contrôle. Il écrit beaucoup. Nous croyons donc que ce n'est qu^un nom de guerre.

DU SONDBBIUND. Sd9

suisses n'a parlé de cette question. Mazzini n^est pas habitué à ce dédain , mais je crois qu'il sera très- opportun de la traiter à fond , et dans les journaux et à la Diète. Quand cette discussion ne servirait qu'à amener un peu de bruit et à faire craindre aux Suisses capitules un retour dans la patrie, songez donc que ce serait déjà quelque chose. » * Ce réfugié avait complètement raison en 1 846. Quelques mois plus tard , le Radicalisme triomphant lui donna gain de cause. Mais, au club de l'Ouïe, la question fut tranchée avant môme d'avoir subi un examen sérieux. Ce club , qui correspondait avec les communistes allemands , les révolutionnaires français , les carbonari italiens et les réfugiés pdo* nais, s'imprégnant de tous les vices, ce club était, par ses émissaires , au courant des événements. Il savait, avec une incroyable rapidité, tout ce qu'il lui importait de savoir, tout ce qui devait se passer dans le monde. La République allemande était organisée en Suisse ^ ; celle dont la France était menacée ne

* On distribuait en 1847 sous le titre de VorbereitunÇf ou Prépara- UfSy les instructions suivantes , émanées d'un comité secret rhénan pour la fondation de la République allemande. Ces instructions révolu- tionnaires sont niées par leurs auteurs jusqu'au jour le complot a éclaté. Ce jour-là , elles les mettent en pratique avec une implacable ob^sftBce. Les toicî:

<( Il est des tètes qui ne deviennent raisonnables que lorsqu'elles en- tendent le couteau de la guillotine grincer au-dessus d'elles. De ces tfites la Prusse en renferme un grand nombre. Qui veut en dresser la liste n'a qu'à d'abord inscrire tous les souverains avec leurs ministres

TOM. IK 44

fmBÀt ploa demie- Dan» leB conoilîatefee d'Ctehaan- bMft et de se» aatdlites , on s'entretenait i haute voix des vœux et des espérances du communisBie. U ré* gnait en Suisse par une organisation oocnlte. Cette orifanîsation embrassait le globe dans un réseau de couardises et de oomplicités. L'Europe était à la veille d'un naufrage universel, et , de ses débris

ef leurs diplomates à Berlin, en Hanoyre, à Munich, à Cassel, à VisMie, etc.

» Aveim homme sensé ne saurait douter que l'Allemagne , et surtout la Prusse, ne marche yers une crise, Ters une révolution qui amènera èes temps meHleurs. Que chaque homme hrare se prépare donc h faite km dewir. Qu'il ^oiie en particulier son attestioii sur les foixti né- vants :

» f* Tous ceux qui sont connus déjà par leurs opinions ou par leurs acte 4oiv«&t, pour MIer la sarreillaBce êa posmir, redoubler àé pr«- dence tout en ne ralentissant point leur activité.

» 2<* U importe de répandre les écrits révolutionnaires, afin d'en- iamner les esprits et d'assinrer l'unité de» effnrto ffÊuné le moment sera venu. Ces éerits doivent ttre communiqués de la manière la plus eau- fidentielle entre les amis, qui les feront ainsi passer de proche ea procfte, ef les glisseront dans les cafés, les auberges, les lieux puMics, ayant toujours bien soin de les donner eenaaie provenant de mùns inconnues.

V 3* Lorsque des troubles éclatent, il faut se garder de se compro- mettre trop tdt, laisser les masses se déclarer, voir le caractère du mouvement» et si l'occasion est favorable se mettre k la tète, prendre des mesures énergiques et promptes.

» Les principales mesures à prendre sont :

u a. D'employer tous les moyens les plus propres à propager raj^ide» ment Tinaurrection.

» b. S'emparer sans délai des employés militairea, dvils et de peliae, surtout des princes et de leurs familles.

» c Piller les dépôts d'armes, organiser et armer partout la laa&wehr.

» d. S'emparer dea télégraphes, des bureaux de poste, afin d'intei* rompre les communications officielles.

DU SOUaJUtUND. ,944

4parSy la RéviriiitidQ ne voulait pas que Toa pùLfoire m^e un dernier radeau. Les Corps francs siguaimt les aetçi& dipJomaUques , ils frayaient avec les anir Isiassadeurs des gouvern^n^nts qui les avaient flétris; ces accointances ne s'arrêtèrent point à des manifes- tations isolées. Berne et son club n'avaient pas assez de malédio-

» e. Briser les rails des chemins de fer, poar arrêter les transports de troupes.

M /. Se saisir des bateaux à vapeur et autres voies de'communicatioii pour Pusage du peuple et de la propagande révolutionnaire.

» ^. S^elSaoMr de gagner les militaires en leor démontrant fae le droit et le devoir doivent les ranger du cOté du peuple, des rangs du- quel ils sont sortis.

h. S'emparer des caisses publiques et des trésors des princes po«r subvenir aus^ besoins du peuple.

» t. Faire prompte et rigoureuse justice des traîtres et des ennemis de la révolution.

» &o nés à prêtent, dans la maison de tout brave citoyen doivent te trouver un sabre « un fusil et une paire de pistolets , avec les munitions nécessaires.

» Les princes et les employés seront retenus prisonniers , afti de pouvmr, en cas de non-succès, s'en servir comme d'otages, ou bien plus tard les soumettre au jugement du peuple. On ne doit commettre aocune violence inutile. Mais si l'intérêt de la révolution exige qu'on farde sans leur faire de mal ces prisonniers dangereux, il veut «msi qu'on n'épargne personne. Qu'on ne perde pas de vue que le but de la révolution doit être atteint à tout prix, et que pour cela l'énergie et la féaolntioa servent plus que la réiexion ou l'bumanité intempestive.

» Ce but est la République allemande.

» 8<> Enfin, qu'on n'oublie pas que le succès dépend de l'universalité éB8 efSorts , et que la diose importante est donc de propager, d^^ndre, de susciter la révolte de proche en proche par tous les moyens pas- tibles.

«Telle est la règle. de condnite que doivent suivre les hommes krttf « (pd veulent assurer le suceès du mouveoMut réiolntiiwinwra. »

M.

212 HISTOIRE

tlons pour les sept cantons du Sonderband. Cette alliance , disaient-ils , était contraire au pacte. Pen- dant ce temps, les Bernois en renouvelaient' de par- ticulières , de complètement opposées aux droits de leurs co-Ëtats. Berne venait de former une union douanière, le premier rêve des agitateurs. Cette union, aux yeux du Radicalisme, n'avait pour but que d'isoler les cantons catholiques, de leur inter- dire tout rapport , soit avec les autres parties de la Suisse, soit avec les pays voisins d'où ils pouvaient tirer des munitions de guerre et des subsistances. Le docteur Guillaume Snell que Neubaus avait fait ex- pulser de sa chaire de professeur , à cause de Tex- centricité démagogique de ses principes, était Tin- venteur de ce système d'union douanière qui servit de point de départ à TAllemagne et à Tltalie. Cette union était une forfaiture ; elle fut donc acceptée par les cantons radicaux. D'un autre côté , Zurich , Ar- govie, Schafihouse et Thurgovie se constituaient pour rinstruction de la cavalerie. Le prétexte était ab- surde ; mais la véritable cause avait un peu plus de sérieux. Il s'agissait d'aviser aux moyens de tour- menter et d'écraser les Catholiques. L'union doua- nière et l'instruction de la cavalerie avaient fait leur coup. Les porte- voix des Sociétés secrètes, établies sur les divers cantons, s'assemblent à Baden, sous le nom d'Association helvétique des sciences. Le doc- teur Robert Steiger, le pardonné de Siegwart-Muller

DU SONDERBUND. 243

et Joseph Lea , est regardé comme le pins coq-» pable de la bande ; on lui décerne la flétrissure de la présidence. Ce fnt dans ce clab scientifique que le Radicalisme poussa son dévergondage jusqu^à Texcès; ce fut qu'il mit à nu ses desseins. Dans un langage dont le Phre Duchesne aurait rougi, cha- que orateur fit assaut de bravades antichrétiennes ; chaqae démagogue apporta son rêve de sang délayé dans la vase radicale. Le professeur Henné , reve- nant au point principal de Berne, sa patrie, de- manda « à ramoner le plus promptement possible la cheminée de Tédifice helvétique. ))

Du club de FOurs ainsi que de toutes les officines révolntionimires, il s'échappait donc en même temps des miasmes pestilentiels. Les Grands-Conseils des divers cantons allaient s'assembler pour donner leurs instructions aux députés en Diète. Ces instructions doivent décider de la paix ou de la guerre. La guerre est indispensable aux Sociétés secrètes. Berne, dans un préavis qui était un mot d'ordre à ses complices, trace le plan qu'il faut suivre. Ce plan est toujours le même ; dans les cantons radicalisés il trouve les mêmes fauteurs. Mais le vrai peuple suisse restait étranger avec ses magistrats à cette agitation sans motifs , à ces cris d'alarme sans aucun^^danger. Par les votes et instructions des Grands-Conseils , on sa- vait d*avance le résultat de la discussion en Diète. A force d'émeutes et de corruptions de toute nature,

2t4 HISTOIRE

Berne arrivait à se oré^ une majorité fictive ^ de douze voix et d'une demi-votx , en comptant celle de Saint^all qui vient d'entrer dans le SonderiMind des douze.

Le 2 mai 1 847 , le canton de Saint-Gall procède à ses élections. Le Radicalisme qai vent conquérir un noavean sufiErage a fait des efforts snrhumaiiis , et cependant la victoire parait décidée en favenr des Catholiques. Un district protestant s*est même séparé des Radicaux ; mais celai de Gaster les conserva- teurs comptent une majorité toujours certaine leur échappe par une trahison. Trois curés se sont affiliés secrètement à la politique bernoise. Ils vendent leurs consciences au club de TOurs ; ils font acquitter le salaire de cette vente par les Catholiques qui ont en eux une confiance absolue. Ce district de Gaster ert composé de pauvres, de simples ouvriers qui dépen* dent des riches manufacturiers protestants. Le jour des élections, ces manufacturiers dédarent qu*à Tin*

* Il ayait été décidé au club de l'Ours qu^il fallait douze yoix an nalihB «antre Vallianee catholique, aia de fiûie prendre le etaaageà Tforopey en loi mcnitrant une majorité qui» constitutionnellement, de- Tait exercer plus dUnfluence qu'une minorité de huit ou neuf voix. On onbliaitqne dans les questions de souTeraineté entre ÉAats indéiMn*- dan^ , le nonobre des suffrages ne peut pas anéantir un dr»it antérieur et imprescriptible. Mais à Berne on se flattait de faire exploiter par la praise et les avocats dm ftadicalisnie Tignorance des peufrfes snr ta rdMoas internationales des Yingt-denx cantons confiédécéa. Ainsi, d*ime illégalité flagrante on s'arrangeait pour faire une chose essentiel- lenent eenatitationnelie.

DU J^MDSUBCND. 2111^

9timt même ils exproprient de leurs diaumièreSy i)» libseiit eans travail , sans pain par conséqBent, toQ§ oeox qui ne voteront pas seloii la Hste que les trois piétreB ont càai^ de leur présenter. Cette intimida- tkm de la misère, soutenue par la Toix des pasteurs^ dont ce peapte a Thabitude de suivre les avis, réussit à souhait. Jusqu'alors les suffrages se partageaient à^alUé dans le Grand-Cionseil ; il n'^i fut plus ainsi. Soixante-dix-sept radicaux vont se trouver en ftioe de soixante-treize conservateurs. Berne ordonne de tiiter soixante-dix-sept coups de canon poar célébrer cette victoire de la corruption sacerdotale ; dans tous- les cantons radicalisés, il y eut des fêtes populaires en rhonnrar de ce résultat Rectoral.

Par son accession à la ligne bernoise , Saint-Galt ouvrait les hostilités contre le Sonderbund ; il com-^ {datait le blocus de^ États de Talliance séparée. Situé à la partie orientale de la Suisse , borné au nord par le lac de Constance et le canton de lliui^oviey à IV rient par la partie autrichienne du Yoralberg <k)nt il est séparé par le Rhin , à l'occident par Zurich , Schwytz et Glaris , il plonge au midi dans TËtat des

<

Grisons. C'était la seule voie de communication res-^ tani aux Catholiques avec ks royaumes voisins. Du méoie ^oup, le Sonderbund trouvait un wmvd en*' nemi et perdait sa dernière espérance.

Le eamoii (jfoSanit^tl doit Mn «om à un noiM- écossais, mort en 640 , dans son ermftage «ur les

b(»*()s de la Steinadi» Cet ermitage deviiiiiieurà^peft HP monastère fondé par les religieiax de l'orch^ d& Saint-Benoit. Ils défrichèrent le pays , enseîgoèreot Fagricnlture et conservèrent comme an préd^ix àé^ pôt, an milieu des siècle^ barbares, le tiésor des connaissances qai plus tard devait enridûr TËarope. Ces Bénédictins avaient établi des écoles dans teor cloître ; ils y attirèrent les artistes ;: ils y réunirent les chefe-d'œuvre de TOrient et de rUalie. On les vit ressusciter en même temps la scienœ des mathéma* tiques j la poésie , la peinture y la musique et la sta^ tuaire. Par une sagacité digne de leur nom , les Bé- nédictins formèrent, dès le neuvième siècle, une bibliothèque qui fut bientôt rune des plus considé- rables du monde connu. C'est que la plupart des auteurs latins furent conservés. Le couvent prospé- raijt* Des habitations isolées s^élevèrent autour des murs protecteurs. Ces habitations devinrent en peu d'années la ville de Saint-Gall qui, jusqu'en 4 798 , fat toujours paternellement gouvernée par les abbés de c^ nom.

Saint-Gall était, dès 1 454, allié des cantonssiMases« Avec )a ville de Sargans, il forma, au temps de la République helvétique , deux cantons qui plus tard se réunirent sous Tacte de médiation de Bbnaparto. En 1815, canton se donna une conrtituticm par laquelle le Grand^Conseil était compoâé proportîoii- nellement avec la population de quatre-vingt-quatre

à

DU SONDBftBUND. 247

défoté& oRtlMitiq^es et de soixante-six protestants. Im résolutions radicales firent disparaître cet état dediosaa. Sain^Gall compte cent onze lieHes carrées de surface et 158yS&S habitants, dont cent mille au moins sont catholiques. On a vu par quels moyens le Radicalisme était peu à peu venu à bout de cette maj<M*ité. Trompée par les uns , intimidée par les auti^Sy elle vouait son indépendance à une prostra- tion c(unp)ète ; elle éloignait surtout du champ de baiaîUe Vun des plus vigoureux athlètes des prin- cipes conservateurs, M. Baumgartner, qui, complé* tement séparé du Radicalisme , était la terreur des Corps francs par Tinflexibilité de sa logique. Les Sociétés secrètes redoutaient sa loyauté et son élo- quence ; il fut condamné à une silencieuse désap- probation.

Au dub de l'Ours , Ochsenbein , qui voyait tout lui succéda: à souhait , fit comprendre qu'il fallait obtmr la guère civile à tout prix. Il était nécessaire de combler la mesure des humiliations dont la Suisse catholique se sentait abreuvée ; Ochsenbein , géné- ralissime des Corps francs, a été élu, comme protes- tation du Radicalisme, conseiller d'Ëtat et directeur de la guerre ; il ambitionne la présidence du Conseil exécutif de Berne pour se trouver de droit président de la Diète fédérale. Il destine cette suprême insulte anx puissances de TEurope qui conspuèrent son ex- pédition et aux cantons primitifs qui le battirent.

218 HI6T0IHB

Les vœux de cet homme sont tonsexâncés. Le 2S mi 4847, Ulrich Ochsenbein, directear du dabderanrs, 8*entendit prodamer président da Yorort. Le môme jonr, le Grand-Conseil, à runaniniiié'moins trois voix, vote la destruction du pacte fédéral et la dissolution du Sonderbund, le dernier appui de ce même pacte. Le gant du défi était jeté à l'Europe. Il devenait impossible de se dissimuler allait la Suisse radi- cale. Cette évocation de la guerre des forbans appa- raissait comme un outrage à tons les gouvememeols établis auxquels le club de TOurs n'épargne ni les calomnies ni les conspirations. Les hommes paisibleB ou intelligents qui suivent la marche des affaires et le progrès des esprits s'imaginèrent que TEurope n'w* cepterait pas de gaieté de cœur un pareil affront. Berne déchirait le pacte de 1 81 5 ; on crut que les puissances refuseraient de reconnaître à ce canton une supré- matie bisannuelle qui ne lui était attribuée que par ce même pacte. Les puissances n'eurent pas ce fadie courage. Elles mandent à leurs ambassadeurs d^en- trer en relation avec le chef des Corps francs. Par )k même, les cantons catholiques se voient réduits à rhumiliation que, dans sesYéves d'orgueil , Ochsen* bein n'a peut-être jamais songé à leur infliger. L'Eu- rope, par ses diplomates, courbe la tête sous le joug du Radicalisme ; elle s'annihile en attemlant le mgùél de sa mort. D eût été beau pour les cantons prisii* tifs de résister à cette épreuve et de donner à

DU SONDERBUND. 2<»

épouvantes monarchiqnes le signal de la rédemption. Les cantons primitife se condamnèrent à une affli- geante ionganimité ; cette longanimité faisait d'eux un fief du Badicalisme européen ; elle fut le germe de la raine du Son<iterbund.

D^uis 1 830 , les puissances étrangères se trou- vaient placées sur un mauvais terrain. Elles avaient laissé déchirer les traités de 1 81 5 ; impassibles, elles avaient assisté au développement des théories insur- rectionnelles que professaient les échappés des So- détés secrètes. Elles voyaient la révolution à l'œuvre dans ses journaux, à ses tribunes constitution* Belles^ dans ses ventes ou dans ses clubs. La dé- moralisation coalait à pleins bords, et sa source la plus abondante sortait des montagnes de la Suisse comme an fleuve de destruction. En présence de cette crise, qu'on avait laissée grandir et qui main- tenant devenait inévitable, il fallait prendre un parti décisif. Les puissances avaient tant différé, tant ajourné, qu'elles espérèrent encore que la diplomatie pourrait contenir les tempêtes déchaînées. La diplo* matie ftaA donc obligée de reo^pir son juste-milieu. D'un côté, par ses notes, elle déclarait à la Suisse que TEurope ne souffrirait jamais l'anéantissement du pacte de 4 81 5 et de la souveraineté cantonale ; de l'autre càté , et souvent par ces mêmes notes , on semblait ouvrir une porte favora'ble au Radicalisme. Vers la fin de 1846 , TEorope avait presque ratière»

220 HISTOIRE

ment renouvelé son personnel diplomatique auprès de la Confédération. Ces nouveaux plénipotentiaires ne cachaient point leurs sympathies pour le Sonder- bnnd. La justice de sa cause ne faisait plus doute ; mais , dans la position les cours étrangères s'é- taient laissé acculer, il paraissait impossible de ne pas donner aax audaces radicales une satisfaction ou une assurance.

Les Suisses des cantons primitifs ne voulaient pas, ils ne demandaient pas surtout Tintervention armée des puissances. Comme tous les hommes qu'on enduit d'un préjugé patriotique , ces Suisses avaient été pris à Tamorce révolutionnaire. Les no- vateurs de 1793 avaient, dans des intentions faciles à comprendre, admis pour loi suprême qu'il était impie et sacrilège d'invoquer l'appui de l'étranger. Ils flétrissaient la guerre civile , ils frappaient d'exé- cration les alliés dont le concours pouvait arrêter leurs excès. Par ces deux anathèmes^ ils n'offraient à leurs victimes que la dégradation ou la mort. Cette théorie était nouvelle dans l'histoire , car jadis les rois, les peuples et les partis ne se fir^it pas faute de mêler l'étranger à leurs querelles , et, en France , dans les guerres de religion, personne n^adressa aux autres un reproche que tous auraient mérité. Cette théorie fut d'un avantage immense pour les démagogues. Elle leur servit divines et d'étas- dard. Ils l'introduisirent dans la politique moderne.

DU SONDERBtJND. 2«|

Mais lorsque, pour leurs complots ou pour leurs émeutes, ils eurent besoin de l'étranger, l'étranger devint tout à coup un peuple de frères * . Au tribunal de leur habile partialité , les émigrés de 1 792 Furent coupables, Tarmée de Coudé aussi. Mais les Corps francs ou les réfugiés qui courent le monde afin de préparer des révolutions, qui, d'Espagne ou d'Italie, tirent sur le drapeau de leur patrie , ces Corps francs sont de grands citoyens. Les Suisses de 1 847 étaient imbus de ce préjugé que le serment du Grûtli de- vait leur apprendre à dédaigner. Ils repoussaient en idée l'intervention que l'Europe ne leur offrait pas

* Dans une li^rochare intitulée la Suisse et rétranger, brochure imprimée à Hérisau , canton d'Appenzell , et répandue à profusion en Suisse comme en Allemagne , on lisait ces pages qui ne laissent aucua doute s«r le concours que la Révolution attend de l'étranger.

« Si la Suisse y qui compte deux millions et demi d^habitants, qui offire tant d'avantages sous le rapport géographique , militaire , matériel «Inoral y formait une république unitaire fondée sur les principes h^ bâsauxy elle présenterait une force imposante que les peuples pour- raient opposer à leurs tyrans. Supposons de plus que cette démocratie prti soas sa protection les intérêts des républicains , qu^elle parlât le Imgf^ qui convient à des hommes libres dans les cours , dans les congrès, dans la diplomatie européenne , dans la politique générale, dès lors plus d'unité dans les efforts du despotisme; l'alliance des giaiides puissances serait brisée , la con|uration des rois contre la li- berté des peuples réduite à l'impuissance, la monarchie paralysée dans son action et la tyrannie frappée au cœur. Ajoutez à cela que les doc- Iriaes fibérales ont poussé de profondes racines et conquis d'innom* braises prosélytes dans toute l'Europe; les républicains de l'Allemagne, de la France , de l'Italie seraient les alliés naturels de la Suisse unitaire. Et qn^t^-ce qui pourrait résister à trente milUons d'hommes libres , tons exercés dans le maniement des armes et prâts à mourir pour briser les fers de leurs frères? Rendons la chose sensible par un exemple. Le

m OtôTOttE

et que la Révolatk» accoAMt les ubs de MBiciM^ les aatres de proposer. Une mterv^itîoa est tooyoïins pénible et coùteuae, et, dans Tétat de tcK^eor se trouvaient les poi^ances^ elle ne pouvait étm qu'un palliatif) jamak un remède efficaoe. Néau^ moins la France et l'Autriche , qui se sentaient m&* nacées à leurs frontières, prenai^t des mesures mi- litaires en conséquence. Elles jugeaifflt opportun de se défendre , plus opportun encore d'inspirer aœt Catholiques Te^ir que les cabinets de 9ms et de Vienne ne permettraient pas Toppression de la Scnsse primitive. Des forces imposantes stationnaient à la limite des deux pays. On disait qu'elles avaient or-

grftnd-dttc de Bade , je le sappose , yeut ^cbatacr la parole et la presse. Dans Pétat actuel des Gboses, les défenseiirs de la liberté, mt trouvant aaeim secours au dehors, enchalaés par des lois despotiques au dedans y ne pourraient opposer qu'une résistance impuissante. Mai posons pour un instant que la République helvétique est fortement coi»- tituée sur les bases de Funité, que tmis les confédéiés ne forma&t dnBkin jusqu'au Léman , du Tessin jusqu'à Bâle , qu'un seul peuj^ uni ounae une seule fimûUe par des nceuds intimes ; oh ! alors , malheur an tyraJ Vingt mille Suisses , s'avançant sur les frontières de Bade , non>«enle^ ment tiendraient en échec toi]^ la Conlédéisikion germanique, mais I»- raient sauter la nûne qui embrasse dans ses ramifications toute» Itt I proYinces du Rhin , de Constance jusqu'à Dussddorf. Et ce ne sont pns

1 tous les sarioes que la RépuMique unitaire rendrait à la casse V3hé-

raie. M. Guixol, tous le pensez bien, Touds^i interrenir; mniaM moment même les troupes françaises mureheraient Yen la Suinit^ une seconde armée de vingt mille confédérés passerait les frontièreay pcodamerait la République et changerait la face de la France* Ooi» ving$ mille républicuns, n^ais de vrais républicains, feraient aaulv Louis-Philippe y et son gouvernement , et sa monarchie , ^ toute la boutique. »

DU gONDBBIlUND. ^m

4re de péD^Iret en SeÎBse wssitôt que Berne dûii* nemt \e sigaid de» boetiUt^ oontre le Scmdertmftd. LDaîe-PbiUf4>e était «dors à l^ejpogée de aa paisr gance* Il avait pendant longtemps convoité le diar dème, et depuis dix-sept années il régnait. Il avait voaln entrer dans TalUance des rois, et les m^ Barques lui avaient ouvert leurs rangs. Les poi- gnards des Sociétés sea*ètes s'étaient éoiOQSsés sur sa poitrine; les balles des conspirateurs semblaieiri; respecter sa tète, et à chaque attmtat F Europe se réjouissait, comme d'un événement heureux, de voir le Nestor couronné de la Bévolutien échappa providentiellement à la mort. Le clergé rendait à Dieu des actions de grâce pour une si visible pro?- tection. Le plus irréalisable des vœux de Louis-PU- lippe était exaucé par enchantement. Dans les joies matérialistes de ses gouvernants, la France offi*- cielle, qui Tavait proclamé monarque de son choix, oubliait Téchafaud de Louis XVI et le suicide im-- possible auquel on avait condamné la mémoire du dernier Coudé. Louis-Philip^ voyait ses enfants grandir autour de lui en servant le pays. Ses petits- fils se multipliaient; le nom des d'Orléans devenait^ disaitK^n , pqpulaîre dans les armées et sur les m&rs^ On le saluait ccHume F aurore de la réconciliatioii entre la mcmardiie et les idées révolutionnaires; chi l'acceptait comn» la seule transaction possiMe entre la liliierté et la licence. Ainsi que Job, il pouvait rih

iU HISTOIRE

oonter ses prospérités aux amis que la fottaoe donnait , et dire avec ThcHume de la terre de Bas : a Lorsque j'allais^rendre ma place à la porte de la ville et qne Ton me préparait nn siège élevé dans tat place publique, les jeunes gens, en me voyant, se retiraient par respect , et les vieillards , se levant, se tenaient debout. Les princes cessaient de parler, ils mettaient le doigt sur leur bouche. Les grands s'im- posaient silence et leur langue demeurait attachée à leur palais. L'oreille qui m'écoutait me publiait bien- heureux... Je disais : Je mourrai dans le nid que je me suis fait et je multiplierai mes jours comme le palmier. Je suis comme un arbre dont la racine s'é- tend le long des eaux , et la rosée se reposera sur mes branches. Ma gloire se renouvellera de jour en jour et mon arc se fortifiera dans ma main. Ceux qui m'écoutaient attendaient que j'eusse parlé et ib recevaient mon avis avec un silence plein de res- pect. 9

Puissant et honoré au dehors , ce d'Orléans avait tout vu sourire à ses désirs. Dans son heureuse vieillesse, il se flattait de mourir comme David, plein de jours et de trésors. Ses courtisans le ber- çaient même de l'espoir qu'il franchirait à piecb joints le fossé de la régence. On lui disait et il ré- pétait avec un orgueil tout dynastique que jamais le pays n'avait été plus prospère. Entré dans la fa- mille des rois 9 il sacrifiait ses opinions de juillet au

DU SONDERBUND. 225

bonheur général ; mais au lien de rendre la France morale, il ne se préoccupait que d'une chose. Il voulait la faire riche; son plan consistait à substi- tuer le règne de Targent au règne des principes. Il tâchait par le bien-être matériel de forcer les hom- mes à Toubli des devoirs moraux; il inoculait la maladie du lucre; il organisait une féodalité mer- cantile; il se sacrait monarque selon le cœur des banquiers , et il appelait à cette vaste curée de l'in- dustrialisme tous ceux en qui la soif de Tor rempla* çait la soif des grandeurs.

Sous la régence de Philippe d'Orléans, la noblesse française croyait à la philosophie du. libertinage. Les vieux rois avaient fait de cette noblesse une pépi- nière inépuisable d'intrépides soldats , de capitaines expérimentés, de courtisans spirituels, d'hommes d'État habiles et dévoués. L'empereur Napoléon continua cette tradition militaire et civile. Louis- Philippe essaya de la briser. Il transforma en in- dustriels les gentilshommes qu'il put rallier à son tr6ne. L'échafaud de 93 avait essayé vainement de noyer l'antique noblesse dans le sang. Cet échafaiid rayait retrempée; en 1847, elle se plongea elle- même dans la boue. Ces gentilshommes prêtèrent leur nom à usure ; ils mirent à l'encan le blason de leurs ancêtres; ils en trafiquèrent; ils sollicitèrent l'octroi d'une ligne de chemin de fer avec la persis- tance que ces mêmes ancêtres mettaient pour obte-

TOM. II, 45

HISTOIRH

mr rhûimenr de se ruiner au service de la patrie. Être coté à la Bourse et devaiir la petite monnaie de la juivme fut la seule ambition de tontes les ca« ^{dités trayailiées de Pamour du gain. On joua i la fiûttite ainsi qae naguère la France jouait à la gkûre. fièvre des spéculations se communiqua comme la vaccine; bientôt on ne parla plus dans le monde que des dievaliers du report , des amés et féaux do dividende.

Eiouis-Pfailippe était roi constitutionnel dans toute la force du mot, c'est-à-dire il régnait par la corrup- tion. 11 amoindrissait, il aplatissait les hommes. Chacun devenait pygmée et, par un curieux tra- vail d'orgueil , tout le monde se croyait géant. La France était morte aux grandes pensées , aux gr»i- des choses, aux sublimes dévouements; le roi de juiBet espérait la ressusciter en lui appliquant une sangsue. Tout était prospère à la surface. Les Pin- dares des corps constitués venaient dix fois par année chanter en présence du chef de FÉtat le bon- heur oflSciel dont le pays se trouvait affligé. Ces t^ licites, gravées au Moniteur, restaient sans antre correctif que Taffaiblissement graduel de la monde publique. La monardiie se décomposait, elle tott* bail en lambeaux ; elle pouvait calculer le jour et l'heure les partis extrêmes allaient la déclara tut banqueroute. A l'étranger elle avait gaspillé riicm- neur national ; à l'intérîenry par lea plus fcriies en-

DU SONDEBBUND. 237

trepiiaesde tnidle, elle expo^itla fortime pablique à des revars inévitablas. Lonid-PhiKppe avait en* tonré Paris de formidables bastions. Ces basticms n'étaient destinés qu'à rassurer sa dynastie dans les joars de paix. On les oondamnait par arance à ne jamais sauver la capitale d'un oonp de main ré* vdiUionnaire.

Itans une leibfe devenue c^bre, Armand Garrel signalait à Anselme Petetin un péril encore inconnu. a Nous sUons, écrivait-il en 1834, renverser la mo- nwchie, c'est bien; mais une f<m cette lotte ter- mînée, îioos en aurons immédiatement une autre à soutenir avec cette foule d'imbéciles furieux qui sont dans U06 rangs* )) Ces imbéciles furieux dont parte Carrel étaient alors un anachronisme comme leur république. Ils furent distancés, môme avant le triomphe. Ils avaient trouvé des maîtres dans les CoBonuniâtes. Avec ses exagérations de kaine et ses désirs effrénés, la lie de la société montait en bouil- lonnant à la surface. D'un pied dédaigneux ële re- poussait an nombre des modérés ceux dont, en 1834, Carrd dévoilait les appétits sanguinaires. Leur exagération était surpassée. La révdution de juUl^ les avait enfantés dans le mépris ; à leur tour ils «Agendr^ent une secte dont le nom seul fut un opprobre à la raison publique. Cette secte qui, seton un de ses plus terribles apàtres \ est impuissante,

45.

^^ HISTÛIRB

vide d'idées» immorale, propre seolemeat à fiire des dopeB et des escrocs , . s'avançait dans Fornlve avec son socialisme éhonté , sa littérature fangeuse, sa mendicité sans frein et cette hébétude d'esprit et de cœur qui commençait à gagner les travailleurs. Elle avait entendu dire que le bien-être matériel était la félicité suprême. Elle ne pouvait la conqué- rir par une vie de labeurs; elle la chercha dans l^B ténèbres du communisme. L'aristocratie d'argent se montrait cupide et avare; Taristocratie de la blo^se poussa jusqu'à l'excès ces deux vices mar-* chauds. Elle voulut dominer par le vol légalisé comme les autres dominaient par la spéculation. Il se rencontra alors dés hommes qui prirent à forfait l'humiliation de l'orgueil humain. Ils se créèrent un marchepied de leur petitesse. L'audace des sophis* mes, l'impertinence des prétentions , la misère des flatteries, tout fut pour eux un moyen. Ils réclamé-* rent en style d'école, comme dit Tacite, le gouver-^ nement du monde, et la blouse, à qui ils prom^;- talent les fabuleuses jouissances du Socialisme, la blouse les sacra dictateurs avec un peu de boue ra- massée dans une barricade.

Tandis que le moral des hommes subissait un pa- reil controrcoup, l'espèce humaine allait en s'abâtar- dissant. Sous la double influence de la misère et de l'immoraUté, die se dégradait. La vie delà France se trouvait en péril. On naissait surnuméraire , on

i

DU SONDERBUND. 229

étaàt à peu près sûr de mourir fonctionnaire pnblic , et à la vue de Tébranlement social dont le monde était menacé , chacun , avec plus de raison que Mon- taigne, devait s*écrier : « Or tournons les yeux partout. Tout croule autour de nous. Tous les grands Estais, soit de chrestienté , soit d'ailleurs, que nous cognoissons , regardez-y , vous y trouverez une évi- dente menace de changement et de ruyne. Les as- trologues ont beau jeu à nous advertir, comme ils font, de grandes altérations et mutations prochaines. Leui*s divinations sont présentes et palpables ; il ne iault pas aller au ciel pour cela... Ce qui me poise le plus, c'est qu'à compter les symptômes de nostre mal, j'en veois autant de naturels et de ceulx que le ciel nous envoie et proprement siens , que de ceulx que nostre desrèglement et l'imprudence humaine y ccmfèrent ' . »

L'avenir se chargeait partout de nuages encore plus sombres qu'au temps de Montaigne. Néanmoins, aii dire des courtisans, jamais le ciel de la patrie n'avait été plus serein. Ceux qu'on appelait les sommités de Tordre social , les pairs de France de Louis-Philippe se laissaient prendre en flagrant délit d'adultère comme un Triboulet de Victor Hugo. Ses ministres, ses généraux étaient convaincus de concussion ; ses officiers d'ordonnance escroquaient au jeu des prin- ces ; ses ambassadeurs portaient dans les cours étran*

* Essais de Montaigne, 1. m, c. ix.

S30 HISTOIRE

gères leB dése^KHrsdusoietde; seschevalierB d'hmi- near assassinaient l^ire femmes. An milieu de tontes ces plaies accusant un déplorable système , Lamar- tine, vieux Nardsse qui se mire dans un bourbier révolutionnaire , dievrotait une harmonie historique pour diviniser la guillotine.

Pendant ce temps, les fins routiers parlemen- taires traçaient des plans de stratégie constitution- nelle. Le monde s*aflEeiissait sur lui-même cmnme un malade livré à des empiriques , et pour réalisa* la prédiction faite à Eorace par une vieiHe femme , ces Cicéron de comptoir et de barreau ne voulaient suc- comber ni au poison, ni à la fièvre, ni à aucune autre maladie. Us espéraient mourir de bavardage. A Constantinople , la cour impériale et ses rhéteurs agitaient la question de savoir si la lumière qui parut sur le Thabor, au moment de la transfiguration, était créée ou incréée. Ils l'agitaient quand le Turc me- naçait Constantinople. Les orateurs des deux cham- lM*es françaises, véritables sophistes du Bas-Empire, formés en centre gauche , en gauche dynastique , en extrême gauche, en centre droit, en drcâte, ea ex- trême droite, en tiers-parti, en juste-milieu , s'occu- paient de Tadjonction des capacités et de la jpoadé- ration des pouvoirs. Ils dissertaient chaque année pour approfondir la question : le règne et ne gouverné pas. Les Barbares étaient au cœur du pays ; ils le partageaient , ils le dévoraient en

DU SOKDfiRBUND. »14

idée 9 et ses sauveiirs patentés prétendaiait eoa- vrkr la eonrcHuie qu'ils accusaient les autres de trop décoorrir.

A rextérieur comme k l'intérieur tout s'annihikit, tout se dissdyait comme par un travail souterrain. On ne sentait pas la hache qui coupait les câbles du navire; cq)endant on le voyait, ballotté par la tatn* pête, s'éloigna peu à peu du port , et aller se pardre sur les récifs. Louis-Philippe arrivait au faite du pouvoir; il était heureux, tout lui souriait, et per- acwine à cette époque de 4 847 n'aurait songé à lui appliquer ce jugement de Machiavel, jugement qu'an 24 février 1 848 il a plânement confirmé, a Les Âmes faibles, aiorgueillies et enivrées par la Ixmne fortune , attribuent tous leurs succès à des vertus qui leur furent t(Mijours étrangères. Elles se rendent piNT insupp<x*tables et odieuses à tout ce qui les ^ivircmiM. De cet excès qui amène bientôt un ohao- f^SEûsai de fortune, à peine le malheur se montr&i-il à leurs yeux , qu'dUes passent à un excès opposé et deviennent viles et lâches. Les princes de ce carao- tèare Ëongent plutôt à fuir qu'à se déiaidre dans Fad- yemié^ »

Le rd Louis-PhiUppe n'en était pas encore là. Il croyait, par ses agaceries constitutionnelles, avcMr nraselé le tigre démagogique. F(»rt de l'aj^ui de rSurope, il marchait à l'accomplissement des féti«-

* CBwfnt de MadikmL JHteoian smr TUe-live, ch. xxi, p. 309.

<m Ht870iirB

cités numarchiqaes qu'il ppéteadut lai être réseï^ vées par la Providei»». Bn remoatant une pente insensible, il était revenu à des idées offîdidleiiieirt religîaises. Il frayait avec les Rois; il avail^ plutôt da&s son intérêt que dans celui de TËurope, donné des gages à la paix publique et à la morale univor*- selle. On le trouvait toujours sur la brèche pour combatte Tesprit révolutionnaire, car son ministre dnîgeant, M. Guizot, comprenait depuis 1840 que la France ne pouvait plus être le porte^tendard des insvrecttons. Calviniste de naissance et d^éducatîont mais catbolique par ce besoin d*aul(»*ité qu'il les^ sentait si vivement et qui, à la tribune, lui arra- chait des paroles pldnes d'une maje&luesse ék>- quance, M. Guizot voulait reeoifôtituer le principe d'ordre. Les éléments de ce principe faisaient défout à sa v<Hx magistrale; il le savait, il le omfessait, mais il espérait les rencontrer dans un système plus aj^roprié aux tendances naturelles de son caradève. Conservateur à Paris, il voulut être conservateur en Europe, sans réticences, sans, détours.

La diplom£rf;ie française, depuis te duc de Monte- bello , avait, en Hdvétie , suivi pied à pied les os<â- lations gouvernementales. Le comte Mortier d'un côté , le comte de Pontois de l'autre , s'étaient ap- pliqués à s'effacer. Il devenait imposable de BMtf- cher plus longtemps dans cette voie déménagements. M. Guizoty dont les susceptibilités calvinistes étaient

DU SONIKEBIUND. tn

^protoaûécamt blessées par les révolotioiis de Unh- sanae et de Genève^ et qui , avec ia rectitode de son esprit, ne se dissimulait point à quel but tendaient les Sociétés secrètes , ne voulut pas laissa* le Sondeii)und sans défense. Il importait pins que jamais à sa poli- tique de faire respecter l'indépendance de la Suisse et de maintenir devant la France ce rocher de glaces et de braves gens. M. Guizot avait sous la main un diplomate qui , par sa foi , était une garantie offerte aux Catholiques, et qui, par le liant de son carac- tère comme par ses antécédents , devait rassurer tous les cabinets. Il nomma le comte de Bois->le^4]lomte^ pour représenter la France en Suisse. M. de Bois4e^ Comte y arrivait sous de favorables auspices. Afin de connaître les hommes et les choses , il visita les principaux cantons, il les étudia en détail. Son atti- tudé fut partout celle d'un ami. Il disait à tons : a L'indépendance cantonale est une partie de Torga- nisatîoii présente et acceptée de TEurope. Si vous la violez, nous examinerons. » Devant ces paroles comminatoires , la Révolution , qui avait peur, s^ar* réta pendant quelques mois. Mais bientôt T Angleterre lui fit comprendre que , dans la situation des <Uver*

' Le Radicalisme a la prétention de régénérer et de civiliser la Suisse. Voici en qoels termes le Libéral parlait de la France et de ses ministres* « On 4tt que nuiltre Golf ot a fkit remettre par son maicBUYre , le comte de Bois, une note qui approuve la démarche de celui-ci. Pour qui sait combien M. Guizot est mal en selle sur la béte de somme du peuple framçilSy looC cela a fort peu dMmportance. »

m EISTOIRS

çvmmceAy me guerre était impoggiUe, et cpe M. de Botthie-Gomte (d)scarci8sait TinteUigaioe des Badicam à Taide d'un brouillard. Sers de l'appoi de la Grande-ftetagiie , ils passèrent à travers le hronillard. L'ambassadeur français Tint à Laceme, et, dans une importante dépêche datée de cette ville, le i% janvier 4847, il rend compte à M. Gaizot du prunier ratretien qu^il eut avec M* Siegwart* Mnller.

La questicm d'intervention s'agitait dans la presse des divers pays. Au nom da Sonda*bund , dont il était rame , M. Siegwart la repoussait. Il prévoyait bien que le Radicalisme obtiendrait la majorité ea Diète , que cette majorité tournerait à Foppressioa des petits cantons et enfanterait une longue et cruelle guerre civile ; mais , selon la d^iêclie de M. Boîs- le-Comte , Si^wart^MuUer ajoutait : a Quand cette guerre sera engagée , alors les puissances étrangères viendront sans doute : c'est ce que l'on doit dber- eher à éviter dans l'intérêt de tout le mmide. Il faut pfévaitr, non réprimer. L'intervention coâite énor- mément cher; ensuite , elle a bien des dangers. Notre eKÛ^nce suisse peut y périr*.

Cette idée de ne jamais solliciter, de ne jamais accepter l'intervention étrangère était si bi^n éta- blie dans les G)nseils du Sonderbund, que, le 24 septembre 1 847, au moment la guerre est re- connue inévitable, iL de Bois-le-Gomte écrit de

DU SONDBKBUND.

BcmveMt à M. Gnizot. La dépêche est datée de Zq- rich , et Tambassadear français expose en ces ternies Featretiai qu'il eut la veiHe à Lncerne avec Sieg* wart-MiiUer :

t Noos envisageâmes , dans son caractère et dans ses dbances, le moyen de Tintarvention étrangère. Je désirai d'abord savoir positivement jnsqn^où TAn* triche s'était avancée : M. Siegwart me dit : « M. de Pfailipsberg m'a lu une dépêche de M. le prince de 7> Metternich : il y était dit que si l'alliance se main- V tenait fidèlement dans la défimsive et qu^dile fiât y> attaquée , elle pourrait réclamer de l'Autriche toute » espèce d'appui (aile unlerstiitzung). Par j^ai 7> compris, et on a voulu me Caire comprendre, l'in-* D tervention armée, d

» M. Siegwart-MuUer me dit que dans le Conseil des notables, tenu le matin même, deux personnes avaient demandé qu'on réclamât l'intervœtion : qu'il avait combattu ce conseil et fait partager à l'assem* blée son opinion : que l'intervention étrangère pour- rait bien sauver la cause conservatrice dans le mo- ment, mais que, en en détruisant Tesprit, en en effa- çant rboaneur, en la dénationalisant , die la tuerait de fait et sans qu'dle put s'en relever jamais.

» M. Siegwart-Muller exprimait mon propre sentiment , répétait presque mes prq^res paroles : je ne pus qu'y donner l'assentiment le plus sincère et le plus prononcé : et ne lui laissai pas ignorer Festfane

ns HISTOIKE

qûU'A m'inspirait en pariant ainai : car enfin dans celte attaque année que repousserait du moins Finterven* tion étrangère, M. Siegwart-MuHer pent non-s^ile- ment perdre sa position , mais y laisser sa vie : if n'ignore pas que les Révolutionnaires suisses, dépo- sant envers lui ce caractère ennemi du sang qu^ils conservaient du moins, ont plusieurs fois et très-ré- cemment encore dans le club de TOurs annoncé Tin- tention de faire cette fois périr lui d*abord , puis M. Bernard Meyer et deux ou trois autres , comme un sacrifice nécessaire à la consolidation de lemr triomphe, d

Dans cette dépêche, qui, comme la précédente, se trouve à la chancellerie de l'ambassade fi^ançaise, à Berne , et aux archives des affaires étrangères , à Paris , M. de Bois-le*Gomte donnait le nœud de la difficulté ; il expliquait d'avance la chute du Son- derbund. Le prince de Metternich conseillait aux États catholiques de rester sur la défensive. Le fond des instructions venues du cabinet français se résu^ mait dans la même recommandation. Par malbeur, ce double avis se trouvait être en tout^int d'acrord avec les principes mêmes du Sonderbund. L'alGance des Catholiques n'avait eu qu'un but. Ils dongeaienA à se protéger contre Toppression , et aucun d'eux ne comprit que, pour s'arracher aux étreintes de la dé- magogie , il fallait non pas attendre ses hostilités , mais l'attaquer elle-même, et l'attaquer au momaat

DU S0NDJ91BUND. %m

Git elle iMapraitte pacte. Cette andaee des honoéte^ g^Biis, qae la Bévolution n*a jamal» redoutée, dissipait les bésitatioQs , entraînait les indécis , rendait le cou- itage aux timides , agglomérait les mécontents et rai*- liait les fidèles au pacte. Elle laissait les Corps francs en face du club de rOurs et des réfugiés qui, chaque soir, évaporaient leur douteux courage dans les ta- yemes des Sociétés secrètes. A une attaque aussi franche que politique, TEurope aurait applaudir, car son salut à elle-même sortait d'une pareille Qombinaison, qui, dans les secousses révolirtion* naires, sera toujours la seule chance laissée aux dé- fenseurs de Tordre social. Le prince de Metternich, M. Guizot et le Sonderbund en jugèrent autrement, Bfais le prince de Metterniçh à Vienne n'était pas plns^ le maître que M. Guizot à Paris. L'un avait dans la chancellerie impériale et même à la cour des rivaux , des adversaires qui se plaisaient à contrecarrer ses démarches. L'autre trouvait auprès de phisieurs de ses collègues du ministère et dans les deux Chambres des ré»stances qui ne voulaiesit voir le S(mderbund qu'à travers les Jésuites. Le comte Duchâtel était à la tête de cette fraction du BÛnÂstère ^ comme à. Vienne le comte de EoUowrath 8Q posait en hostilité avec le prince de Metterniçh. Ces tiraillements faisaient la force du Radicalisme. Il était dans sa nature de ne respecter aucune loi, aucun traité , aucun principe ; il avait pour rè^le de

HISTOIRE

k9S vider, il les violdt suivant sont bon pbdflîr. le trîoniphe poar lai était c^lain j puisqu'il n'avait à combattre qa'ane résistance passive. Ses plans, d'ailleurs y étaient tracés pour toutes les éventualités. Si par impossible , un courageux instinct de conser* vation engageait la France et rAutriche à éteindre rincendie avant qu'il eût propagé ses ravages sur l'Europe , si ces deux puissances combinaient un mouvement militaire pour s'opposer à l'étabUsseoient de la République universelle , dont le rêve était sv le point de s'accomplir , les Sociétés secrètes devraient tent^ un coup décisif. Elles savaient qu'en Suisse la tireur seule leur donnait une af^parence de ma** jorité , elles chercherait un autre champ de bataille* La Savoie et la Lombardie furent d'avance dési* gnées comme ies camps retranchés du Radicalisme* Le Radicalisme avait fm dans les turbulences des Mi*» lanais. Le maréchsd Radetzld était octogâiaire, et personne ne s'imaginait que ce vidillard , un piad dans la tombe , renaîtrait à la vie pour se dMfMr le plus* magnifique couchant de sdeil qui ait ja« mais brillé sur l'épée d'un soldat. Les did>s et les Carbonari avaient calculé toutes les chances de suc- cès; le roi de Piémont, Charles-Albert , lew ancim complice, se trouvait porté en première ligne. Ce prince méritait un pareil opprcdxe. Il appartenait plus à son siède par ses trahisons que par ses vert w ascétiques. Il aurait aml»tîonné de se transfigurer

DU SÔNDERBUND. tat

en héros; il vivait en Gharta^irs:, il ckvait mourir en révolationnaire vaincu. L Italianisme lui mcmtaft à ia tête, I^talianisme voulant tout faire par lui-même, et ne réussissant qu'à produire la confusion des vœuî et la déroute. Charles-Albert rêvait qtf il te- nait dans ses mains la Spada vittoriosa; ses frères en carbonarisme lui persuadèrent que ces vains songes de malade passeraient à Pétat de réalité.

D'autres puissances j moins directement intéres- sées à la tranquillité de la Confédération Suisse que les cabinets de Paris , de Vienne et de Berlin , épou-^ saient néamoins aussi chaudement qu'eux la caxise du Sonderbund. On lui témoignait de vive voix et par écrit les sympathies de TEurope; mais en face de ces paysans qui se dévouaient pour le salut com- mun et que le Radicalisme affamait par un blocus , FEurope s'arrêtait à des souhaits, à des serrements de main f à des approbations clandestines. C'est à peine si à ces volontaires de l'ordre social dont les faibles ressources étaient depuis longtemps épuisées, on faisait passer les armes et les munitions nécessaires. Les princes consentaient bien à admirer tout bas de semblables sacrifices ; mais ils ne voulaient pas se brouiller avec la Révolution qui avait mieux compris qu'eux la portée du Sonderbund. L'Angleterre seule n'eut pas de ces scrupules. Le Sonderbund était ca» tholique , il s'opposait aux progrès du Radicalisme que, par ses émissaires diplomatique, lord Pai-*

HiSTOIim

mamlûn développait alors dans tdas les foyers d'în- •aiteotion. L'Angt^erre qui mannfiietare des chai- nés poiBr tous les tyrans , des stylèls pour tous les esdaves^ des poisons pour tous les peuples, prit parti contre cette alKance du droit et de la vraie liberté. Lord Palnerston , diargé de diriger la politique extérieure du cabinet de Saint^James, était un homme qui avait su plaire à ses concitoyens en ne refusant jaaaais son appui à leurs plus injustes exigences en- vers les autres peuples. Les Anglais voient leur fôr- tttne dans la ruine des nations , leur grandeur dans Taliaissement des puissances étrangères. Fid^eà ces principes, lord PalmersUm s'imagina dlntroduire en Europe la politique suivie dans les Indes par la Grande-Bretagne. Sans se préoccuper des résultats, il Fappliqim avec une désinvolture de dandy suranné dont Toutrecuidance irrita plus d'une foisjusqu^à ses collègues. En dehors de ces motifs généraux , lord Palmerston en avait quelques-uns de personnels. Il croyait avoir été joué par Louis-Philippe et par M. Guizot dans F affaire des mariages espagnols ; il cherchait à se venger de cet échec diplomatique. Les succès de tribune du ministre français portaient om- brage à Torateur du Foreign-Office , il ne pardonnai; pas à M. Guiz(^ l'éclat de son talent, il tenait ri- gueur au prince de Mettemich pour ses triomphes de chancellerie et pour la considération dont TEu-* rope entourait une phénoménale longévité ministé-

DU S<mi«RBUND. fM

ri^e* Lb pvvkce de Ifoltaroioh et M^ Goizot s'attit* Qhaieatà h caose du Sonderbuad^GeUi&raâsoa seule eût para péremptoire à lord Palmerston panr te jet^ dans las bras des Ck>rps foaoïss. Il s*y précifHia par rintermédiaire du fils de sir Robert Peel.

Ce jeune homme , roide etempesô coaime la fiaise de ta reine Elisabeth y se prêta aa&s féeisiafiiee ait rôle qui lui était assigné. Il dot se foire osteoaiMeM ment le courtisan d'Ocbsenbein , parader avec Im, forcer la morgue britannique à se prétar par d'ami^* cales démowtrations aux élans avinés du club de rOurs , caracoler à toutes les revues des C!orps francs, saluer leur drapeau , leur prodigiser des poignées de main, et leur faire oomj^endre plutôt par sa con-- duite que par ses discours ou ses notes que Fappm^ moral de V Augleterre ne leur faillirait jasMiis. Lord Palmerston compléta cette positiMi en chargeant M. Peel d'aller directement et en son nom trouver Oohsepbein. Le ministre anglais avait ordre de lui^ lire et lui lut une dépêche officielle. Le seul but de* cette dépêche était d' exfNrimer à Tanden chef des Corps francs , sur lequel TEurope jetait un interdit bien mérité , la satis&clion et la confiance que faisait éprouver à lord Palmerston sa nomination comme di* recteur du Vorort. Dans Télat des choses il n'en fal^ lait pas davantage pour surexciter les espérances du' Radicalisme. Ces témoignages d'encouragemmt dis^ tribués sur les places ou dws les cafés ne parareut pas

TOM. II. 46 \

su ■MTQSMI

9m» dénoDfltralifs à lord Palmeratoa. En mett^yt ie fin à la SWsae, il vooiaity pour mériter ma smmm d'iAnmetle|cliiimqQ69 propager à la mèaxe htiire rincecuMe révolutioimaire de Tarin à Palerane. U chargea de cette mîsaioD lord Minto, qui en apôtre BM6t dn détordre se contenta de recevcôr les fé- Uoitationa 46» uns, les ovations des autres , et^cte floaripe à un complot qn'antorssatt son attitude de modération proimatrke. Sa présence »i Suisse de- vait être un fl^;nal de guerre civile ; elle fut pour Ti- tilîeetla Sicile «ae large traînée de pondre qui en-» fisMitalas cidMtK^dias.

La Franee «t l'Airtriofae ne pouvaient s'cÉtendre sur le oode de pacification dans les affaires hdvé-- tffuaa. De aoBorhrenaes dépôckes s'éckngeiient en- tM les deux cakénets. H. et Mettemich proposait aux pnissanoes de dédaMr, avant qu'un arrêté dtétal ràt la cai£M de la GonfiédérMton à eële du ladîca- lisaie y qu'îles ne sonfiriraieirt pas que la souverain Mfté cantonde f4t violentée et que l'état de paix mÉlétieUe filkt trocd>Ié par une {uise d'armes, de qui^que oAté qu'elle vioft. Le cabinet français, à CÉMe tuémede la question catiiolique rt des Jésuiles que ies Démi^g^ïgues avakot ou Tart de môlar à cdie du pacte de 461 5 , «e trouvait pâurtagé d'opiniâtt. Lebii4%ilippe avait essayé de proscrire les Jéraites da Ftmk» } sa sœur, madame AdâaMe , ne voulait à aneun prix qn'on les aouttet «i Suîâse* C'était utte

DU SONOBBBUND. - Ma

afiwe de rdigkm, il fallait la laisser débMtra jm les kitéreSBé». M. Gmzoi voyait la chose de plus haut ; mais gêné daos ses mouYements, il ^it obligé de donner aux plénipotentiaires de la France à Té- trasger des instructions presque en désaccord avec ses crafvictioas* Il reculait devant le moyen proposé par TAntridie^ car ce moyen c'était, en fin de compte y l'intervention année. Le silence de TÂn* gleterre ne faisait que trop présumer qu'elle n*y ac- céderait jamais. Elle d(Hinait même à entendre qu'elle pourrait s'y (^poser. Il fallait alors que le gouv^n^^ m»t français trouvât en lui la . résdution suffisante pour se passer de l'Angleterre. Il se rappela son ori- gine, il o^aignit l'action que la Grande-Kretagne exerçait en France parmi ses propres partisans et il crut devoir iaire un suprême effort pour se la rat- tacher. Il se flatta de la ramener à signer elle- même les proportions du prince de Mettemich. était le nœud de la question. Dans cette délicate cir- constance, M. Guiaot reprit donc Tidée de provoquer sur les affaires de Suisse l'examen et les résolutioDa du cabinet de Saint-James. On prodiguait aux di- vers États Itôlvétiques les conseils d'une prudente amitié ; on les rappelait à leurs devoirs de confédé- rés, on les mœaçait même; mais le Radicalisme peu sensible aux objurgations de la France et de l'Au- triche, ne s'effrayait pas du tout des menaces; Lord Minto et M. Ped affirmaient par la seule ostentation

46.

241 HISTOIRB

de leurs démarches que les puissances n'oseraient en aucun cas se passer du concours de l^Angleteire. CSe concours ne leur serait jamais accordé, il ne leur serait jamais officiellement refusé.

Dès le principe , il devint impossible de se mettre d^accord sur la base des négociations. Lord Palmer- ston n'avait pas dit son dernier mot , et ce mot n'es- tait un secret pour personne. L'Autriche, la France et la Prusse se plaçaient dans une position humi- liante ; l'Angleterre en tira parti pour se grandir à leurs dépens. Les cantons catholiques n'avaient plus à espérer de l'Europe que des vœux frappés de sté^ rilité. Le Radicalisme s'ingénia pour amener le Saint*Siége à leur refuser jusqu'au plus froid témoi* gnage de sa bienveillance. Il fallait décourager le Sonderbund , l'isoler du ciel ainsi que de la terre , et par une prévision infernale le détacher, peut- être pour toujours, de ce centre commun de foi qu'il défendait avec une sublime persévérance. A Londres , à Rome et à Berne , mille intrigues souter- raines Turent ourdies dans ce sens, qui tranchait d'un seul coup toutes les difficultés.

En 1 84? , la capitale du monde chrétien se voyait dans une position exceptionnelle. Ce n'était plus la cité des jours anciens , la tradition vivante des joies et des douleurs catholiques, Tasile des fortes études, la solitude peuplée de monuments et de tombeaux l'âme brisée vient se réconcilier avec Dieu , ea

DU SONDERBUND. S45

suirant la trace da sang des martyrs sar les vieilles voies romaines. Il n'y avait pins de calme dans les esprits , plus de repos dans les cœurs. Le 1 6 juin 1 8i6 un nouveau Pape avait été donné à FÉglise. Ce Pape^ dont jusqu'alors le nom n'avait rayonné d'aucune de ces gloires retentissantes qui comman* dent l'admiration, le respect ou la haine, arrivait k la suprême puissance , obscur et ignoré. Les fidèles du diocèse d'Imola appréciaient seuls la modestie de ses vartus, et plus d'une fois les Carbonari de cette province lui firent expier son jésuitisme par des ou-- trages qui étaient un titre d'honneur. A peine Pie IX fut-il assis sur la chaire de Pierre , que , cédant à une générosité plus chrétienne que politique, il consacra son avènement par le bienfait de l'amnistie. Ce bienfait, qui n'a jamais produit que des ingrats, devint pour les pardonnes et pour leurs complices un signal de reconnaissance extatique. Le vertige s'em- para de toutes les têtes. En quelques semaines on bà- da au nouveau chef de TÉglise une de ces bruyantes popularités qui écrasent sous leur poids. On lui fit un piédestal du cercueil de son vénéré prédécesseur, qui avait régné selon la justice et qui était grand devant Dieu comme devant les hommes. Les am-* nistiés, conspirateurs émérites qui, sur le rocher de Malte ou dans les conventicnles des Sociétés se- crètes, avaient si souvent juré de détruire la Reli- gion et d'anéantir la Papauté avec les bonnes mœurs ,

HISTOIBE

allèrent processionneliement entendre des messes d^action de grâces ; ils diantèrent des Te Deum; ils oomiminièrent à Saint-Pierre-aux-Liens ; ils promi* rent snr la tête de leurs vieax pères et snr celle de leurs jeunes enfants de mourir pour l*ÉgIise et pour Pie IX. C^était du même coup le saorilége et le parjure se donnant les mains dans une éta^inte d'hypooîsie.

Cette ovation , née au moment même de Texalta» tion du Pontife 9 grandissait chaque jour. Chaque jour la voyait se rejM'oduire avec les mêmes élé- ments , se vivifier avec les mêmes cris de tendresse. Les intemp^ies des saisons, les éclats de la foudre, la neige ou les ardeurs de Tété, rien ne pouvait dispenser les Italiens des fêtes qu'ils décernaient à leur prince bien -aimé, au pontife immortel. Folle de vanité et de joie , Rome s^enivrait de son Pape. On avait commencé par l'adoration , on finit par des exigences. Le Pape subit toutes ces prodigalités d'amour, toutes ces fables ridicules inventées pour donner à son caractère un vernis de libéralisoie i^ volutionnaire, tous ces mots parasites, toutes ces accolades sentimentales tendant plutôt à faire de lui un héros de roman qu'un vicaire de Jésus-Christ On lui dressait des arcs de triomphe, on lui érigeait des statues, on le couvrait d'une pluie de fleun, on se prédpitait sur son passage avec des IsoiMs d'attendrissement dans les yeux.

Le Quirinal était assiégé dNioe multitede qui treft-

DU SOUrSKBUND. Wl

«ttitaîi JOQS sa maia bénissante. On le diâ»t bau mmam Te^péranoe^ do^z: oeupame ragnean, fort <miiitt le lion ^ jufite ooouuu» Dieu. U devait être le j^dntempa dont le» rayons aUaiait faîra épanouir la fleur d'une noaYelle et merveilleuse renaissance, £to tous hMk coins de Kltalie on lui envoyait des baii^ niâmes. Ponr célébrer sa gl<Hre> des hommes, des feoisies de toutes les classes s'aitroofeient à un si^^ gnaL omveMi, et pendant la nuit, à la lueur des Jonshes, aux sons bruyants de la. musique , on vo* iait vers le QuirinaK Là, on appelait à grands cris^ le pasteur suprême ; on le forçait à consacrer ees saturnales d'une joie équivoque , puis le lendet maifl on lecwimençait. On épuisait en son honneur tous les vocabulaires de la flatterie. D'un seul tarait de plume on rayait du livre de vie l'histoire du Chrirtianisntos. Avant Pie IX il n'y avait pas eu de pape , après lui il n'en pouvait plus exister. Pie IX était le restaurateur de la Uberté , Tapô^re du pro^ gfès^y \b pféeurseur et le messie de la nationalité îtaUenae*

Immûs peut-4tre k langue humaine ^ si riche en mensoQgeSy n'invrata tant de paroles trompeuses; jamsis le monde étonné n'entendit un pareil concept de bA[iééiction8i. C'était une ivresse sans fin comme sans but^ use ivresse qui s'élançait, de la rue peur &'•- battre dans les palais.. Rome se teansfi^^aitàrégaid de son prinee;. mais il fallait que lapcince naroanit

U% IUST4»U(E

Qtt semUable excès d'admiratioa par qoekioes con- œssioiisqai ne devaient rien coûter à la àignilé, aoK prérogatives y à la conscience da chef de TÉglise. Le Pontife était homme même sous la tiare , homme soumis anx faiblesses d'an bon coeur. Il tronva qu'il était donx d'être aimé ainsi ; doux de faire le boo- heor des antres et de recueillir en souriant des tré* sors de reconnaissance, plus doux racore, à fwce de bénignité, d'amener dans le sein du pasteur les brebis rebelles. Avec un art infernal, on le plaça sur la pente toujours si rapide des concessions* Les réfugiés, les étrangers, les amnistiés, qui s'étaient corrompus, qui avaient conspiré ensemble à rOriœt et à rOccident , choisirent Rome comme la dernière étape de leur lutte acharnée contre TËglise. Ils prirent pour avant-garde les raccoleurs d'enthou- siasme, les prêtres candides ou mal famés, les tri- buns sans avenir, les panégyristes qui aiment l'en* cens, les princes romains qu'on berça d'amlâtieuses espérances, les utopistes en quête d'un auditoire, les niais qui s'imaginent tenir le progrès social au bout de leur plume, et certains catholiques qui béat^nent admiraient les desseins de la Providence dans ce mi-* racte de popularité dont ils croyaient qu'une (»bJh« allait rejaillir sur eux. Avec ce cortège de dupes, marionii^tes sentimentales dont les Sodétés secrètes faisaient mouvoir tous les fils, Tarmée antiehrétieniK s'avança à l'assaut de la chaire apo^olique.

DU WNDERBUND. U9

On aTa^ cféé an Pape une anréole de précaire im- mortalités Il fallait Fisoler de cenx qui pouvaient lui donner un sage avis ou le détourner de la voie périlleuse dans laquelle on rengageait presque à son oorps défendant. Une guerre implacable fut déclarée aux cardinaux , aux prélats et aux religieux qui , par une prévoyante sagacité , se tenaient à Técart de ces ovations suspectes. On n'avait pu les dominer par les séductions , on chercha à les représenter comme des Épiménides que le réveil de Rome et la voix de Pie IX n*avaient pas la puissance de tirer de leur léthargie. On les jeta aux gémonies des rétro- grades ^ on les accusa d'entraver le progrès et de vouloir éteindre le flambeau des lumières , le phare resplendissant que Rome élevait au-dessus de ses basiliques. D'imprécations en imprécations , on arri- va jusqu'à désigner au poignard des bravi d'en- thousiasme, au stylet des furieux de tendresse pour Pie IX, les quelques hommes éclairés qui, par leur éloquent et douloureux silence, refusaient de s'asso- cier à de dangereuses innovations.

L'idée révolutionnaire ne s'était montrée aux Ro- mains que sous l'enveloppe d'un dévouement filial. Elle se para d'abord de repentir et de gratitude ; elle acquit ainsi droit de cité. Peu à peu , en rendant toujours au Pontife les mêmes hommages , elle par- vînt, à l'aide de ses journaux et de ses clubs, à donner à ses conspirations un air de devoir catho-

SM HISTOIRB

lique. Elle inventa des comirfoto qui darMt édater à heare fixe. La tradition de ces complots se trowm dans le» fastes de la Révolution française ^ On l'exhama sons les voûtes da Vatican, et le monde, stnpéfeit y apprit un jour que les memlMres les plus honorés du Sacré Collège avaient tramé la mort de

^ Ob m dam VBUtoire de la név&hUiM/ra$tfùi9ê^ pv M. tlàm,

année 1789, 1. 1, p. 137 : « Tout à coup des courriers se répandent, et, traversant la France en tout sens , annoncent que les brigands arrWeill et qu'ils coupent les moissons avant leur matarité. Oa ae féosil à% toutes parts , et en quelques jours la France entière est en amea , at- tendant les brigands qui n'arriTent pas. Ce stratagème, qui rendit uni- Terselle la révolution du 14 juillet, en provoquant l^armement de la nation y fut attribué alors à tous les partis, et depuis U a été sntool imputé au parti populaire qui en a recueilli les résultats. H est éton- nant qu'on se soit ainsi rejeté la responsabilité d*un stratagème fh» ingénieux que coupable. »

Les meneurs des Sociétés secrètes avaient accepté ces commodes en- seignements de l'histoire ; ils les mirent à profit vers la mi-juillet 1S47. Ce jour-là, grâce au stratagème plus ingénieux que covpaMedwit-te complaisances de M. Tbiers publient la recette, les réfugiés polonaîa et allemands , les Italiens cosmopolites , les amnistiés , les carbonari de toutes les sectes s'imaginèrent de figurer le peuple romnin el de Imb»- bler sons un vaste complot qui devait éclater, qui était découvert, el auquel le lendemain personne ne songea. Ce complot fut dénoncé dans toute la chrétienté par la presse radicale ou anticatholique avec un Ine effi»yant de tendresse pour Pie IX. Afin de prouver dans quel aMase- ment l'esprit public se plongeait alors , il ne sera pas besoin d'exhumer ces récits dégradants pour Fespèce humaine. Nous nous contenterons d'emprunter à la correspondance d'un journal cathelifoe les fkngminll qui suivent. L^Univers, dans ce temps-là, était sous la directionde M. Charles de Coux. Cest lui qui nous fournira ce déplorable exemple de crédulité.

« Je n^exagérais pas dans ma lettre du S juillet, en voua parlant des projets et des intrigues des adversaires de la politique de Pie IX. L'in^ «tttution de la garde nationale a fait jeter les hauts cris,et sur^le-dMonp

DU SONDBRBUND. tM

45,000 Romaine que le hasard désignerait sur la ^kaoe da peuple aux balles des s^des imaginaires de la réaction. Le Pape résistait à la demande d*one garde nationale. L'invention et la découverte de ce complot servirent à vaincre les trop légitimes appré* dn pontife. La garde nationale s'agenouilla

Us 4Mit ecmpria qa41 iaUait k tout prix précipiter le dénodmeat dot complotd criminels quMls ourdissaient depuis si longtemps. L'arme- ment, plus prompt qn'ils ne le croyaient, de la garde nationale, a d^Mié lewr» praiels. Le coup était monté pour aBjoBrdlmi dimandie la înillet An moment dn fen d'artifice qui doTait être tiré à roccaaioii de l'aimiTersaire de l'amnistie, quelques affidés auraient profoqué, irïnipoiie sons quel prétexte ^ des rixet dans la fonle, et an miHen du déaofdre qui en eftt été la suite, on aurait poignardé Angelo Branettiy sonomiiié Cioeruacchio, ce marcband qui exerce une si grande !»• flncBce soff le peuple, et qui est si pieux, si bon, si dévoué an Pape, à PÉgliae et à son pays. On comptait que les troupes , entraînées par le petit noHdMre d'officiers et de soldats que les adversaires de Pie IX étaient parvenus à séduire, auraient en même tempe débonché par les infli dn Corso, de Ripetta et del Babuino , qui sont les seules issues de la Piaiza del Popolo, et fût feu sur le peuple. Maître une fois du temim et vainqueur de la nwltitude, le parti rétrograde s'emparait dn pouvoir^ caésit nn gouvernement provisoire et appelait les Autrichiens dans les États de ('Église, sous prétexte de comprimer la rév(^tion, et, dans en b«t, de ramener le gouvernement romain dans les voies d'une poli- tique sage, et indépendante sans doute de tonte influence étranaèset 9 ftti veille sur l'Église et sur le chef ^'H lui a donné, a permis eet e(froyaUe complot fat découvert à ten^. Cette découverte est à une cirosnstance toute providentielie , qu'il serait long, et pour In Biirnwnt peu opportun de vous rapporter. Quoi qu'il en soit, ce qnî n enuMnencé à mettre sur les traces des iauteurs etdes instigateurs du déa«dre etds la réaction, ce sont les bruits les plus sinistres et les ph» alarmants, qui, depuis quelques jours, couraient dans la vill0« nmirtn habilement par des agents provocateurs. Des placards menaçants étnient «pposés çà et sur les murs, excitant la vengeance dn p^ipk contre un certain nombre de penonnageB tous oonons comne idns 4m

|5i BI9T0IRB

davant loi ; elle le supplia de bénir les armes qu'elle consacrait au service de TÉglise. Le lendemain , ces prétoriens de Témeute se mettent à persécnter les bons et à protéger les méchants. Ils voalaîrat mra* dier ritalie à Taigle autrichien , rendre Rome plus libre qu'au temps de Scipion^ plus belle qu au siècle d'Auguste, plus magnifique qu'avec Léon X, plus forte que sous le pontificat de Sixte-Quint. Pour réa-

moins opposés à la politique de Pie IX. Tel était le perfide app&t au- quel qu croyait preadre toévitabl^aaent le peuple r<NKiau. Mais le bon sens si remarquable de ce peuple n*a pas tardé à pénétrer ces ruses détestables. Le parti de la réaction faisait, d'un autre cOté, circuler le bniH que des anrestatioiis de plusieurs personnes» connues par leurs opinions libérales , allaient avoir lieu ou avaient déjà été eCfectuées dans la nuit. On s'aperçut bientôt que toutes ces nouvelles étaient sans fondement, et il ne fut plus douteux dès lors qu'il y avait un piège tendu à la crédulité publique , que Ton voulait exciter le peuple à la violence et au désordre , et avoir ainsi le prétexte d'invoquer l'appui des baïonnettes étrangères. Ces plans odieux, mais habiles, auraient réussi sans la confiance et l'amour qu'inspire Pie IX. La garde nati<Minle a inauguré sa première journée par l'arrestation de plusieurs individus gravement suspectés d'être les agents provocateurs et les auteurs de placairds incendiaires. On m'a nommé plusieurs officiers supérieurs des carabiniers ou gendarmes...

» Plusieurs des personnages les plus suspects se sont ou cachés ou éloignés de Rome à rapproche de la catastrophe préparée par leurs soins homicides; c'est aussi dans ces circonstances que l'ambassadeur autricl)ien a présenté au Pape des notes outrageantes, accueillies du reste comme elles le méritaient.. Le sentiment de générosité qui avait, sans aucun doute, porté Pie IX à laisser aux affaires plusieurs dangereux $4* versaires de ses glorieux desseins , aura produit néanmoins d'heureux fruits. Ces hommes se sont usés eux-mêmes et rendus à jamais impos- sibles. C'est une nouvelle preuve de ce que je vous ai dit souvent, que toute cette révolution pacifique qui va s'opérant ici dans les idées et dans les choses est le produit merveilleux de l'amour intelligent et sympathique de Pie IX et du peuple romain. »

DU 9ÛNDERBUND. 1^3

Hser cette chimère d'une inoiagiDation séaile , Rome et r Italie eurent un étrange caprice, que la France éb Cliarles YII n'aurait jamais conçu , quand elle gaerroyait contre l'Anglais. Rome et Tltalie annon- çaient que la délivrance ^it prochaine , qu'elle se- rait glorieuse , et on les vit prendre Tabbé Gioberti pour Dunois et la princesse Belgiojoso pour Jeanne d'Arc au phalanstère.

En présence de ce désordre moral , qui semblait s'abriter sous la tiare afin de perdre plus sûrement le Saînt-Siége par Pie IX et Pie IX par la Révolution, le Pape se réfugiait dans sa vertu comme dans un asile impénétrable. Il avait tout concédé et on lui deman- dait encore, on lui demandait toujours. Il s'était laissé prendre à l'amorce des concessions qui enfan- taient des ovations , on essaya de le forcer dans ses deniers retranchements. L'homme avait faibli, le prince s'était laissé abuser; le Pontife ne permit pas qa'ou pût l'accuser d'erreur. Toutes les fois que l'indéfectibilité apostolique fut menacée , il se roidit comme par une inspiration du Ciel ; il se releva plus grand, plus saint que les Révolutionnaires ne l'au- raient désiré. Mais cette grandeur sans intermittence en mati^ de religion eût ses éclipses dans les affai- res politiques, qui souvent, à Rome, se changent en questions religieuses. Son peuple , ce peuple romain si diversement jugé par l'histoire , s'était laissé en- traîner vers le précipice des réformes impossibles.

HI8T01RB

Ott Tavait pris à la gla da propre». On le forçait à dédaigner ôe qu'on appelait le gouTernemeoft déii- eal. Ce peuple , qui aimait à se draper en Scipioa de parade, et qui s^attribuait bénévolem^it tous dé» sintéf essemrats de ses Qndnnatus , toutes les ghwes de ses Césars, accepta comme l'acquit d'une dette arriérée les éloges dcmt la Révolution le saturait.

Il y avait, alors dans le monde des esprits pré- voyants f des intelligences habiles à épier la mardie des idées démagogiques. A Texception de qij^hfoes dévouements qui se sacrifiaient pour essayer de sauver le navire , et que les oant mille échos de h presse radicale ou religieuse traitèrmt de bla^hé- matenrs^ personne n'osa jeter ses terreurs trop bien justifiées dans la balance Ton pesait les acclam»- ttons. L*^iscopat ne se sentit pas la force d'avertir le pontife des calamités qui allaient fondre sur loi. L'épiscopat comptait beaucoup de saints Bem»ds pour la vertu , il n'en rencontra que très-peu pour le courage. Dans tous les évéques de la Qirétienté , il ne se trouva pas un Père de FÉglise, assez contemp» teur d'une éphémère popularité , pour rappeler à Pie IX ce que le grand abbé de Glairvaux écrivait au pape Eugène III : « Quant au peuple , qu'en dî* rai -je? s'écriait saint Ba-nard*. C'est le peuple romam. Je n'ai pu, ni en moins de paroles ni toute- fois mieux , exprimer ce que je pensé de vos sujets*

DU SONDIBBTIND. 9K

Qn'y «-t*il de ploft connu dans les siècleB passés que rîMoleiice et le faste des Romains ? Nation inaccon- taBBtée à la paix, accontamée au tumulte; nation fa- nmdie et intraitable jusqu'à présent , qui ne sait se eeuBiettre que quand elle ne peut résister. Voilà la plaie; c'est à vous de la guérir, vous ne pouvez tous en exeos^. Vous riez peut-être de ce que je dis , persuadé qu'elle est inguérissable. N'ayez pas tant de défiance; on exige que vous travailliez à sa gué- riaon , et noa pas que vous la guérissiez. Donnez* moi , je vous prie , quelqu'un dans toute cette grande viHe qui vous ait reconnu pour pape , sans un prix qvebmiqQe ou sans espérance d'en avoir. C'est alors principalement qu'ils veulent dominer, quand ils ont promis de servir. Us jurent fidélité pour mieux trou* ¥er Toccasion de nuire à qui s'y fie. Ils veulent dès lors être admis à tous vos conseils, et ne peuvait souffirir qu'on les refiase à une porte. Us sont habi* les pour Mre le mal , et ne savent pas &ire le bien. En horreur au Ciel et à la terre « impies envers Dieu , rebelles entre eux , jaloux de leurs voisins , inhu- mains envers les étrangers , ils n'aiment personne et ne «mt aimés de personne ; voulant se faire craindre de tout le monde , il faut qu'ils craignent tout le monde. Us ne peuvent se soumettre , et ne savent pas gouveraer. Infidèles à leurs supérieurs, insup- portables à leurs inférieurs ; impudents pour deman- der , efirontés à refuser ; importuns et inquiets jus*

256 HISTOiajB

«

qu'à ce qu'ils reçoivent , et ingrate qu^iui ils oot reçu. Ils ont appris à dire beaucoup de dioses et à en faire très-peu ; grands prometteurs et p6u d'exé- cution ; caressants, flatteurs et détracteurs mordanl^f ingénument dissimulés et traitres , avec la demîècç. malice, d

La position de Pie IX était plus critique que celte d'Eagène III , car Eugène III n'était pasmena,oé de» louanges intéressées d'une moqueuse indifférence ou des embrassements de tous les Phalanstères. Eu- gène III ne subissait pas , à Rome et dans la Chré- tienté, un humiliant parallèle avec un Glémept XIYf on ne le contraignait pas à sourire à Tambas^adeuFf du sultan de Turquie , ambassadeur qui arrivait à* Rome couvert du sang des Chrétiens du Liban ;.oii^ ne permettait pas aux spoliateurs des couvents d'Ar- govîe , aux membres des Sociétés secrètes tramant en Suisse la ruine du Christianisme , de faire frapper en son honneur des médailles à Winterthur ^ ; oi^ le laissait pas aduler par tous les impies faisant mé--. tier de la corruption, et criant au Pape : Courage. y Saint-Père! On n'affichait pas son portrait dans les tavernes de la ville pontificale , entre deux hâ'ésiar^

* Cette médaille porte d'un côté les insignes de la papanté, la tiare, les clefe et Pétole surmontées du triangle des francMnaçons. De os triangle s'échappent des rayons lumineux couvrant la tiare. De Pautre c6té se trouve le portrait du Pape avec Texergue de ces protestants in- crédules : Pio, Papœ NostrOy cruelle dérision qui^ pour le Souyerain Pontife y a être le plus audacieux des outrées.

DU SONDBRBUND. 2S7

qc^». Les Ventnra et les 6iol)erti da douzième siè- de n^accompagnaient pas le juste sur ce triste Cal- vaire. Néanmoins, par nne funeste préoccupation , dont les événements sont peat-étre plus coupables que les honmies, personne, au dix-neuvième siè- cle, ère qui féconda la liberté, personne, dans Té- piscopat, n*osa retenir le Souverain-Pontife, que la Révolution traînait sur le bord de Tabtme. Le sa- cerdoce abdique sa respectueuse franchise, il se tait. La diplomatie se condamne à un mutisme sans précédents. Des voix n'ayant d'autre autorité que celle de la conscience, murmurent à Foreille du Pape qu'il sera le Louis XYI de la papauté ; Pie IX les écoutait avec une douleur concentrée , mais la route était ouverte. Il ne croyait plus qu^il fftt pos- sible de reculer. Pendant ce temps, tous les hommes d'État qui s'imposaient au gouvernement des affai- res laissaient grandir les difficultés, et aucun d'eux , en prévision des sanglantes journées de novembre 1 848 , ne venait dire avec Gibbon , le sceptique his- torien anglais* : « L'intérêt même temporel de Rome est de défendre les papes et de leur assurer dans son sein un séjour tranquille et honorable, puisque c'est de leur seule présence qu'un peuple vain et paresseux tire la plus grande partie de ses subsis- tances et de ses richesses. »

< Gibbon, Histoire de la décadence de Vempire romain , t. xui« f. 148.

TOM. n. 47

^m HISTOIKE

Tottt le mùoéa avait coai^iré pom* mdier caire de lésas-Girist de ses conseils natan^. ffl était seii^ lÎYfé à MS boenes inspirations qae taot de per* ^ieraités â'attiibaaie&t la coupable aiissioD d'^arer; seul ea face des c^tacles sotalevés, et il n'avait pour appai que des roseaux brises, iels qne Gorboli-Biasdy oa des complicités philosophiques et^onatoives romme celle de Mamiani. D^ovaiian ea ovation, c*est^ dke de chute gol dàabd , ie malbeureaK Poatife ètôt réàûii à ae plus môoie disposer de sa volonlé. Ses pensées les plus intimes , les plus catholiques par owséquent furent soumises à l'arbitrage de la me. On les discuta au Ca/fe nmovo; oa les étala dansia ^^eroÊiza ou dans le ContemporaneOy cUibs déguisés en feuilles quotidiennes , avant de les proposer k la ratification de Témeute orgamsée qui acceptait ou rejetait. Le Pape avait accordé aux autres la liœnoe, U ne jouit même pas de la liberté. On avait lait de lui un esdave monté sur le <iiar des tricnaphateuis. Tous les ennemis de l'Église et de son Christ accou* rureoft autour de ce char ^ répandant aux pieds de la victime coaronnée leur eacens prostitué et leurs v^eux antisociaux.

Ce fut dans ce inomait que Faffiiire du Sbnder^ bund se trouva portée à ftome. da Ty évoquait Mas de tristes auspices. Depuis l'avénemeat de Pfe IXaai pontificat suprême, les Sociétés secrètes avaient en âuisse comme partout changé le mot d'ordre de tour

DU SOKDSKJUND. 2i9

ailiâsDie. Il oe Mail pkig é^wer i'mfime H Joler ia JxHie radicale a a trôoe de Pierre. On i&fligeail à Pie IX l'oulrage des éloges qQe la dénoagogie estinaait utile de lui prodigua*. Les Corps fraacs Taix^UuQaîent leur chef, les membres des Sociétés secrètes le dé- clâraieat Jear complice. Tous prenaient son nom ponr devise , son portrait pour signe de ralliement , ses couleurs pour drapeau. Il importait d'éganer ropî- nion des faibles et de triMibler la raison de^ forts. Le Radicalisme réussit dans cette entrepi^iae. Les «oohh ^irateurfi de toutes les éedes savaient <que Pie IX était tenu au Quirinal en diarte privée ; riea de oe qui pouvait éclairer ;soa esprit ou toucher aon ^sœur 9e parvenait à ses oreilles. On reotourait d'un cerde d'hypocrites i^espects comme d'un réseau de fer; on le saturatit de fôtes et de démonstrations comme pour forcer le pasteur à Toubli du troupeau ; on iater* oeptait tous les mémoires, toutes les dépôcbes qii \m étaient adnessés, et il ne savait de la Suisse que ce qoG ses gâôliers , encore courtisans , con^Iotaient de lui faire connaître. On voulait l'amener à jeter un l:>Làme dur le tombeau de Grégoire XVI et renverser fm les espérances du Sonderbund.

Il existait plus d'une affinité coupable entre içs Radicaux suisses et les amnistiés romains qui domi- naient daœ la ville éternelle. Ce parti , qui faisait de son ealiio^siasme calculé pour Pie IX un nouveau, un plus terrible moyen d'agitaUoa, recruta des alliés

47.

«60 HISTOIRE

oa des dapes dans les rangs do sacerdoce. Bs forent mis en avant afin d'égarer les simples et de rédoire les prévoyants ao silence. En Soisse , les Sociétés secrètes ne cessaient de répéter qoe les Jésoites étaient Toniqoe cause des troubles. Si on parvenait à les ex* polser, tout devait à l'instant même rentrer dans Tordre. Quelques prêtres à vues bornées adoptèrent la leçon dictée par les démagogues. A Tinsu des au- torités cantonales, contre le vœu du clergé, des ma- gistrats et des populations , ils adressèrent au Pape une demande pour obtenir la snp{H*ession ou tout au moijQS l'éloignement des Pères suisses. Cette demande n'était pas signée j mais on en connaissait le but ; elle parvint donc au vicaire de Jésus-Christ. Rome répondit qu'un mémorial de ce genre devait avoir pour garantie quelques signatures d'hommes res- pectés. On présenta la pétition à l'abbé d'Einsiedeln. La proximité des collèges de Schwytz et d'Einsie- deln, F un dirigé par les Jésuites, l'autre par les Bé- nédictins, faisait espérer que le prélat étoufferait dans son coeur le sentiment de la justice pour songar à son couvent. Le Bénédictin s'indigna d'une iniquité qui ne cicatriserait aucune des plaies ouvertes par le Ra- dicalisme.

De pareilles tentatives échouèrent auprès des ec- désiastiques les plus recommandables. Alors on cir- convint le comte Edouard Crotti di Costigliole, ministre de Sardaigne en Suisse. Homme pieux et

DU SONI>BRBUND. 261

inoffensif , le diplomate était obligé de suivre la voie tortitease que sa cour lui indiquait. Charles-Albert tendait les bras à la Révolution ; il dut donc pencher du côté de FAngleterre qui le berça dans ses rêves d'usurpation italienne et d'unité nationale sous le sceptre agrandi des rois de Piémont. Aussi M. Aber-* cromby , ministre britannique à Turin , écrivait-il à M. Peel : a Vous pouvez vous entendre avec le comte Crotti et lui parler à cœur ouvert. C'est le seul de vos collègues en qui vous puissiez prendre entière con- fiance. » Charles-Albert commençait à jouer double jeu ; l'ambassadeur essaya d'imiter son souverain. O crut voir dans cette intrigue un moyen de sauver les Jésuites et de rétablir la paix . Tombé dans le piège que les Radicaux lui avaient tendu, il entama sous main des négociations avec la cour romaine. En dehors des autres puissances, Charles-Albert s'y associa»* Pie IX était tenu dans Tignorance des événements qui se passaient. Il ne savait que ce que les ennemis de rÉglise et de la liberté des Catholiques consen-* taient à lui apprendre. On lui disait que, prince de la paix, il devait à sa gloire la pacification de THel^ vétie. En conséquence , Pie IX se laissa poser le» conditions suivantes : i ** Le Souverain-Pontife sup* prime canoniquement tous les couvents d* Argovie $ 2^ il annule le contrat entre le peuple de Lucerne et les Jésuites ; 3"" il ordonne la dissolution du Son*» derbund.

îèt HISTOIHB

é<3hange de ce» concessions imposBibles , «6- gocrateurs s'engageaient à obtenir : Le csnton JArgovie rétablira un coovcnt d*h<HBiDes; S* les Protestants consentent à ce qne les lésnfte» qui au- raient rintention de se sécufarîser puissent haleter Luceme et leur patrie. Le conrte Crotti se berçait de la flatteuse idée qn'à Ini seul il allait arrêter la marche des événements. Sa joie de diplomate, son bonheur âe Catholique débordaient; il crut devoir en faire part au général de Kalbermatten. A la lecture de laf mis- sive qui hii raconte ces négociations, Tintrépide Val- laisan frémit de surprise et de douleur. Il répond an ministre sarde ; il lui démontre l'inutilité el Trinpos- sHbAité de la transaction proposée. M. de Costigliole reconnaît son erreur ; pour la réparer, il expédie son secrétaire d'ambassade au nonce qui réside à Lucerne. Bfonseigneur Alexandre Macioti était à Saint^ll pour te sacre de l'évêque. Cette cérémonie avak lieu le 2f9 juin <847. A son retour, le nonce ouvre les dépêches arrivées de Rome. Il s'en trouve une re- hitive aax négociations suivies clandestinemen*. Pie IX, en récrivant^ avait fait mieux qu'Abraham. Ke IX confondait dans un même amour les en&tnte de réponse légitime et ceux de la femme adultère. Sous la plume du Pontife, 1 Isaac catholique n'avait pas de faveurs plus cordiales à attendre de son afiec- tfon paternelte que Tlsmael calviniste ou antisocial. C'était une espèce de déclaration de neutralité que

DU «ONIWUUND. JK

le P«qpe envoyait pour fadiitor b toaMaotion prajelé». Cetietettre, datée de R0EI1& k 5 juiltaL 1&47eladreik aée aa iieiiGe , porte:

(c MoiKseigQear , la Diète helvétique a s'omrrîr aujourd'hui. Toutes les Dations voisiDea soivrew aéà travaux avec la plus grande sollicitude, attendu qtm la foix de la Suisse, fe makUieu da pacte fédéral et .des gouvernaneots cantonaux dépendront des cfmai^ tiouft qià'elle traitera ou qu'dle résoudra. Mak Noua^ qui de la subliafie hauteur du ministère apostolîc|Bé^ jconsidérons au-dessus des raisons politiques tes eou^ 4itioB6 reiigieueesy nous comfH^nons surtout, et mféc raffection d'un père, au fond de notre cœur , le danger de cette généreuse nation. Nous voyons hss discordes intériewes qui Pagitent , et, dans notre Ira*- milité, nous adressons au Seigneur la plus fervente |Nrière, afin que , tempérant la trq> vive ardeur des Ames par ma esprit de consdil et de paix, il les eam^ pèche de se jeter dans une guerre ouverte et permette jamais que le sol de la GonIKdératîon soit teint d'un sang fraternel.

» Noi^ prions pour tous ceux qui, avec nous;, voquent le iK)m de IMeu eu esprit et en vérités Nous ne prions pas moins pour ceux que' noua détirorii voir unis à nous, à quelque époque que ce suit, pat les liens de Famoar le plus parfait , et autant mairie voix pourra se faire Bkt^adre au uûlien du tumulte des passions, autant nous voulons ^ue vous k fii»^

9U ai^gromi

fAm nsiQDtîi? à$m UMitw les ptiik» d6!latfiiiHKeJIie î •Seigneur, qui in^^ire à notre âme ces vœux, doMRrt > assez de force à leur expression pour rendre la p«x à des cœurs troublés par la colère i et féconéera par Tabandon de sa grâce la bâàédictioD aposlofique que nous leur accordons de to<rt notre coeur. »

Le cardinal Gizzi transmit à monseignew Macieli ^cetie dépêche qui , dans les t^Mlresses de T^Kicprea- inon , trahissait rembarras de la pensée. Afin de ne laisser aucun doute snr le pénible sentinient qu'me pareiUe démarche lui inspire , à lui qui , par expé* rience, eonnait les affaires et les hommes àe 4'Heivé* tie, Gizzi écrit au nonce : a Le Saint*Père, li(K>n daqs ce document d'un laconisme peu habituel à la^dtan^ cdlme romaine, 1q Saint-Père m'impose l'obiigaUim devons envoyer cette lettre avec or^ de la rendre publique aus^tôt après sa réception. x> Quelques jours après y Gizzi se retira du ministère le désespoir dans l'àme.

M- Crotti di Costigliole demandait au nonce, "par le secrétaire d'ambassade , de ne pas publier lajettoe pontificale. C'était le vœu le plus cher du ncmce , car son intelligente probité Tavait fait tenir à Técart de rintrigne dont il saisissak les espérances et les résultats. Le Pape avait été circonvenu , il firiiait rédairer. Costigliole se prodamait dupe ; Macioti se il donner par écrit la demande que lui adressait le ministre sarde d'ajourner la publication delà lettre.

DU SOIN01R9UND. 115

Phr leietoÉr^dii oouitier/ iiimiète^oetir Mateidti ^t niomé k la regarder oomiûe ncm avratie; il s'eni* presM de ressevelir <kQ& l*oubli ; mais une indiscré- tioD^OQ «B» perfidie en révéla F existence. Un jour eUe parut dans les feuilles allemandes. Afin d'expti* qoer ce mystère ^ il était dit que Pie IX avait jngé opportaû de ccHnmtmiqQer à on lathérien ce docu- ment, irréfragable ténoigna^ de son besoin de coBeilîatîon. .

Itee aemUable trame ne permettait pins de dontar des intrigoes dont le Pape était le jonet, mais dont les Soiases devaient se voir les victimes. Les Lucer- nœa sentirent que la cause catholique ne résisterait janEHus à la révolution évoquant des complices jus- qu'au pied du Siège romain. Us résolurent d'adresser au Saiirt-^Père un mémoire destiné à lui tracer un ta- UeBu fid^e de leur situation religieuse et politique. M. Siegvrart-Muller tat chaigé de le rédiger et il est daté du 1 2 juillet, jour transpirèrent dans Lu- cerne ;lespremières rumeurs d'une médiation si clan- destinement sollicitée. Ainsi que le disait plus tard à la Chambre des Pairs le comte de Montalembert , c^était la cause de la liberté tolérante , r^olière , lé- gale^ sinc^, contre la liberté sauvage, intolérante, irr^;iifière ^ hypocrite. C'était la question de Tordre ^ de la pàtx européenne, la sécurité du monde contre les désordres du communisme, contre Tim* piété et la barbarie des Sociétés secrètes. Le Journal

éeg IMiafe iié0aBiaii comme Siegwart*lf8il»r et le eeate de MontaleariRcI octte qoesliM si MMemenl peeée. c Le Sesderbuid, dinîfc oette fl»Ue, àê^as le veÎB.d'octQkre 4847, le Sonderbnnd, mow neleea- diOB» pas j se. eomfose en partie d'nttcaffiBioaitaiDs el de Jéseîtes , et on sait le pe« de sympathie qtie Mm pnftssons pour ta Compa^ie de lésasw Mais on y cocmpte «a grand nombre d'hommes appartenant à ropinion conservatrice , et il est soutenu par toot ce qoelaSttisee renferme d'esprits modérée, lîbéiaax, Idéraiita, eo «n mol, eoDservateors. Ge parti, qneUes que soient d'aîBenrs les différentes noanen qn'OB y trouve, défend en ce moment la came de la légalité, de Tordre, de la soaveyaiaeté canteoate^ qui est la pierre angulaire da pacte fédérai ; il d^ fend le pacte fédérai lui-même , que l'on prétendra* formear rév^utienaairement et par la voie desaqmefr; il est la digne qui contient les- flots de la démagogie qar ooaTrira laSuisae lejoar oh il smra dispara. Que ToQ dise à présent s il est en Europe un gouveme- mMtqoi puisse hésker entre ces deux partis! » . Sî^wart-Mutler plaçait le Pape dans la même al- ternative. Ce.mémoire démontrait juse^'à l'évidenee que^ Vl9L que^îon posée en Suisse était vne afiUra «ni?«rseUe par ses oooséquences , et que rariétrage Ai SaÎDt-Père, avec tes ooneesuons projetées, seraîl impuissant, ponr ne pas dire dangerenx; 2*" Ton ne pouvait peir^ sanctionner la suppresaion des menas-

DU SONBËKBtJND. WT

1ères pcnar les motife aAâgtté» par Ârgovie, p»» qu'aiiisî Ton Tiola^ f le pacte fédériil et qu'on krassaît Femploi de» biens de TEglise tourner à Toppressiott et à la ruine du Catholicisme ; 3^ il était souveraone- ment injuste de sacrifier les Jésuites en hotocauste aux ennemis de la foi chrétienne. Les Jésuites ne sont coupables d'aucun des crimes dont te RadidAîsme fes accuse , et leur élorgnement ne ferait que doubler faudaee des hommes de désordre; 4"" les cantons catholiques ne peuvent frias annihiler ce qui reste de leur soureraineté cantonale, ni renoncer aux droite que leur confère )e pacte , car ce peete même esl fouïé aux pieds par teurs adversaires, et c'est le Son?- derbund seul qui garantit les débris de l'indépen- dance helvétique.

Le mémoire, écrit en allemand, fut adressé car- dinal Gizzi ; il commence ainsi : a M. Fambassadeur du roi de Sardaigne m*a communiqué un exem- plaire cte fet lettre que Sa Sainteté Pie M a écrite à son exceHence le nonce apostolique en Suisse , en éate du l*** juin. Je vois avec un sincère plaisir dam cette lettre une nouvelle preuve de la bonté toute aposfofique de S. S. qui a déjà opéré des (Mmm 81 merveilleuses. Si Tétat de la Confédération suisse était ce qu^îl devrait être, tout le monde écooterak les conseils et les avis du Père commun des fidèles, avec avidité et docilité; mais dans la dispositioD ac- tuelle des esprits , il est à craindre qu'il n'en S€it

tW HI8T0IRB

toM aatrement. La dignité da Saint-Siège me parati trop élevée pour qu'on ne doive fiiire toat an monde afin de lui épargner un manque d*égard de ce

oaminMk

gwiro*

» Je crois devoir exposer respectnensement à Vo- tre Éminenoe qaelqnes-nnes des raisons snr lesquelles se fondent les craintes qae je viens de manifester» Bn général, une médiation ne sera efficace , à mon avis y qu'après que les deux partis opposés ou leurs amis l'auront demandée. Un médiateur que les par- tis eux-mêmes ont choisi possède naturellement leur confiance, en use avec facilité et obtient d^eux sans gimnde peine ce qui est nécessaire pour les mettre d^aecord. Si Sa Sainteté croit devoir vouer, en qua* lité de chef de TÉglise , un soin particulier à la pa- cificaticm de la Suisse , il peut se foire que les Suisses eux-mêmes ou les monarques qui sont le plus inté^ ressés au sort de la Suisse (l'empereur d'Ântridie et le roi des Français) aient recours à lui comme mé- diateur. Bt si cela avait lieu , il serait ardemment à déûrw que S. S. accueillit leur demande avec foveur et boDié« Dans le cas d'une telle médiation, il seM d'une nécessité indispensable d'établir comme bases de toute négociation certaines conditions qui, non ob- servées , ne permettraient pas d'espérer une paix.sin- cère et durable pour la Suisse. »

L(mque Siegwart-MuUer a développé ces condi- tions il termine en revenant à cette intrigue détour-

DU SONDBfiUTND.

née que Ton préseote Vape sans Tapparoiiee d'wie Qlédiation gloriease pour l'Église.

u Une médiation , di(*il , qui pourrait donner à la Soisse une paix sincère et durable ne doit pas s'oocnper seulement de quelques-unes des questions litigieuses comme de l'affaire des couvents et des Jésuites ; mais elle doit s'étendre à tous les siqeis de nos querdles politiques et notamment à la question de révision du pacte, qui est la question vitale de la Suisse* Gar^ dans le cas contraire, ce serait cette qoesticm que soulèvei^ent les grands cantms et principalement les cantons protestants. lis s'effon»* HM^Kit de la décider d'après leurs propres vues et d'a**- pfès leurs intérêts. Par on retomberait uécessai* r^nent dans le même malaise et la même division qui font actuellement le malheur de la Suisse, et la solution de cette question ramènerait de nouveau tous les dangers de la guerre civile.

y> Si effectivement Sa Sainteté veut contenter son désir de pacijia* la Suisse en offrant sa propre mé* diation , je suis tout diei^osé , dans l'intérêt de ma patrie, à communiquer à Son Eminence le cardinal secrétaire d'État les idées que de mûres réflexions m'ont suggérées sur une t^e négociation.

j> Le soussigné peut donner la parfaite assurance que , dans tout ce mémoire , il n'émet pas seulement ses vues personn^les, mais aussi les sentiments, les convictions et les résolutions des sept cantons alliés,

éê iasm fpmweatDÊsmeats «dw lûea f«e de )em6 fw« polations. Il prie S. £« le canUiial Mcrétaîre dÉM de vouloir bkm remettre «e aéamne à Su Suateté, et a rhoQiiiiew, » etc.

A riiistaat Biéme , par la eeïoeîde&oe des da« les^, le mémom de Si^;wart-MaUer devait arrîvt»' au eardi&al Gîzzi^ oe ministre reBoaçatt à jm poa- voir 61 craelleittOBi; mis à répreave. L' wtlMNisiâaBe lévointionnaîie Vf avait appelé ^ le eardiial ie t^eta eomme oa faudeau tnc^» loninL Gim, aufael Jkss en- trakieiirs de la rue attribaèroiat on ^fénie et ua cwrae- tère ooinpléteiEieiit aa désaficord avec sa Mftare laiH &iive et placide, avait poor saceeaaew le earibiii^ Ferietti^ oonaÎQ de Pie IX. Le noaveaa m&étmt d'Ëlâit arrivJHt aftx affaires le 47 juillet iS47 «tee •OQ fcèie peur mentor. Son frère était .le coaiAe Pié- tro Feroetti^ dont le nom a pins d'une fois été eéléhi^ dans les ventes des Carixxiari pour ses trames ecotre fe SaintF-Siége. Oizzi était relégué fiarmi les létro- gcades; on transforma Ferretli en apô4re du progiés. U était vsertueux , mais peu éclairé. U avait plua^de ehalear dans la tête que d'instruction dims reapcît , plus d'impraviaalion itidieaae (}ue de pradeiioe di- plomatique. Incapable de pr^rer sciemment le mal, il pouvait ea laisser beaueoup faire avec le décousu deaes principes. U était installé au Quiriaal, lorsque le mémoûe du Sonderliuad d\A y parveair. €e do- cument ne fut fSA mnis au cardinal Gizzi ; le Pape

r

DU SOKBEaiUND.

a-en ^tml jamais cottBaifliaiie&. Par va dHukMrata IhaBard , œ même ddcnmest se troniœ ai^ord'hoi entre les mains de Bobert Sleiger, chef 4les Corps fraiKS et piéfiident do ^un wn^mest radical de La-

€emeV

•On ne oommuniqQait pas ii Pîe IX les lettres que Jes GaâioUqoes adressaient au père oonmnin des fi- dèles ; le Soaderband crut qn'il serait plas heitrenx •en dépntaait vers le f«pe deiiK prêtres que la Saisse i^énérait. L'id>bé J^mBoalin, le martyr des Corps &a]ics da Yallais et supérieur da séaiinaire épisoo- pal , fut envoyé à Roone avec Tabbé Donoyer, chan«> relier de Tévêque de Sion. La popularité de Pie IX 'était aussi fragile que le verre. La Révolution faisait «entmelle autour, afin que le souffle d'aucuBeptaîn te catholique ne vtnt termr Téclat de cetfae {[laee ^ui àïlait bientôt se briser. Les Carbonari , les anmislaéSi les hommes à (nx>j^, les prêtres suspects, les révo<- lationnaires de toutes les nuances asseyaient les antichambres du Quirinal. Ils ea défendaient l'en- trée, ils arrêtaient au passage les vcbuk, leseooseils et les doléances. Les deax anibassadears de la Suisse fidèle s^oarnèreat pendant un mois dans la cké pon*

^ Il n'y a que deux moyens d'expliquer cet abus de confiance. Le premier consiste à dire qu'à Lucerne il a pu se trouyer en 1847 d'infi-' Mes agftntB des pogles; le second , 4pthis -nakenéblaldey c^t qtt^ltaM «I dans la chancellerie pontificale il se rencontrait alors des Carbonaro des émissaires de toutes les Sociétés secrètes, et qu'un d'eux a surpris la 4épècbe ^ct Pa renvoyée à ses complices de Suisse.

ff» lISTOIftC

tificftle. Ds 8(dlimtèrent vaiiiement ma . aerie ai^ dience da Pape, qui se résignait k recevoir ^.a bénir tous les indifférents du globe , ton» les oiisé* râbles qui avaient conspiré ^contre TÉgliae ou eoÊÈst les pouvoirs légitimes.

Cette incompréhensible attitude de la cour rosMUie affligeait profondément les Catholiques du Sonde»» bund; elle ne lés découragea pas néanmoins* mois d'octobre 1 847, ils se décident à faire une dsi^ nière tentative. La lettre suivante, dont le te&te egf en latin , fut adressée à Pie IX par ses fils respeo* tueux et soumis des sept cantons :

« Très-Saint Père ,

» Nous savons que , sous le spécieux [«létexte de conserver la paix en Suisse, des hommes perfides dans leur dessein , ou aveugles dans leur îHusion , mettent tout en œuvre pour déterminer Votre Sam^ teté à rappeler de Lucerne, et même de toirte ht Suisse , la Compagnie de Jésus , cause prétendue de tons nos malheurs.

» Quant à nous , en véritables fils d'obâssanee^ nous nous soumettons d'avance à votre décision 4ch préme, dût-elle contrarier nos pensées et blesser nos. affections; et cependant, animés par cette mans^Qi^ tude qui est dans votre cœur, comme elle est dan» votre nom , nous venons avec confiance nous jeter à « vos pieds , et nous vous supplions en toute humilité^

DU SbNDERBUND. 273

au nom des cantons catholiques de Lucerne, d'Uri^ dd S<Awyt2 , d'Unt^rwald , de Zug , de Fribourg et éa YaHftis, de ne point nons affliger, nous et nos praptes, ]Mur an coup si sensible et si funeste.

» Personne assurément, personne ne désire la paix ph» que nons , battus que nous sommes , depuis tant d^années, par tous les flots la discorde. Mais en tériié à la parsc nous préférons encore la foi catholi- que, notre grande consolation pendant la vie et notre unique espérance à la mort. Or précisément ceux qui demandent Téloignement et Texpulsion des Pères de la Compagnie de Jésus , sont ou les plus mortels en- nemis de notre foi , qui s^acharneat à persécuter tout ce qui est catholique , ou des indifiérents en matière éb feNgion, qui volontiers achèteraient à tout prix m&e paix sacrilège et fatale.

» Votre Sainteté nMgnore pas tout ce que les Pro- testants, secondés par ces Catholiques transfuges, ont entrepris et consommé, depuis de longues an- nées, dans notre infortunée patrie, contre la sainte Église notre mère , ccmtre ses lois et ses institutions sacrées. Il serait superflu d'énumérer ici tant d'ou- trages et d^attentats. L'audace s'est accrue par les SQceès , <rt après avoir ébranlé peu à peu le Catholi- cisme en Suisse , otr espère déjà le renverser d'un seul coap.

» £n effets le plus fc»*t rempart de la religion dans ce pays, c'est la souveraineté politique de chaque

TOH. n. 48

canton et lenr ind^)eBd«iiee yespeetrte dms'la Coii- rfédération; gràœ à ce pacteprimil^, nos^atttons, malgré l'infériorité du nombre et de la force , tbalgté les ioMlteB et ies attaques ineeseanteB de Vlrérésie, iont pu oonaerver îfttlacle jdscpild "ist- fbi 'léguée par mes pères. !&faiB , dans eee joirrs'mauvais / la tnajorité des oantona étanteotfalnée par4es*man@GUwe8 â^UBe &elîon tlanfi tontes les fureurs -et l^hnpiëté eC de l^narchie révdulionDaine , cette vaste 'tcovjwation di* hommes égarés ou pervers a réuni et cenoentré ses «efforts contre la souveraineté pdUtiqc^ des cantons -fidèles , ce dernier boulevard de leur liberté et de leur religion. A pinsieiira reprises, les cantons pro- testants ont tentéid^iiDposer aux'GaihdKques'dèd^IOis oontcaires aux droits et aux intérêts àe Tamise; mais ceux-ci les ont toujours Tepoussées, retran- <;hés qu'ils étaient dans les-limitesidè^^letir'tiidépen- Jance.

» 'C^est alors que , pour exciler de "ptas ^cn plus ces masses d'hommes perdus ,'f*i^otestants ou Radi- oaux, à poursuivre 4'œuvre d^jrûquité et dkippres- •sion , on a imaginé de leur jeter en pâtui-e le 'nom des Jésuites, ce nom «bbwré en ^effet par tous 4es eaisemis de l'Église ; on a crié "soudem «et pailout qull n'y aurait jamais de «paix avec ces lâsnitas ; qu'ils étaient le fléau et la ruine du Protestantisme ; que leur appel à Lucêrne avait déjà eeûfé^lsl Suisse deux guerres fratricides; qu^n ne cessait., 4lq>mB

DU SOWDERIUND. Î75

flktàBW» «usées , d'iaterpeHisr et dlncrittiner les cafnteus calMîqiies t}mi s'ôbstiûaîMt k retenir cet âéiscnt de» pêf^tuelle discorde poor tonte la Cou- fiMératiODr. Cc^Mdant^ mflîea mêtnede^:» déehaî- nenieûtd&lMtesceg fadînes et de «Mies ces colères , îmmm em n'a pu attîcul^ contre les Jésuites aucune aorasaitioa plaosibie, pas même Fombre^d'an £»t cou- pable ou imprudent. D'une part ,^ ils étaient haïs et attaqués piar tûus les cantons ils ne résidaient pas, de Fautre ils étaient vénérés et défendus par tous les cantons ils se trouvaient.

» Le nom des Jésuites ne suffisant donc pas tout seul pour être le signal de la guerre qui écraserait j&aSin les CatMiques, les meneur» eux-mêmes ai^an- dmnèrenl c^ inutile moyen et tentfèrent les diances û'vttÊit tactique nouvelle. On s'en piit dès tors à cette alliance à part des sept cantons catholique^ pour leur oommune défense conire les agressions injustes que le passé leur faisait assez prévoir pour l'avenir. En effat, cette année même, la Diète de lu Confédé- ration helvétique vient d'intimer aux sept cantons alliés l'ordre de rompre leur pacte de mutuelle dé- fense^ avec nM!nace d'une déclaration de guerre. Quant «ux Jésuites , la Diète invite seulement les meuve» cantons à tes éloigner de leur territoire.

La^use ou le prétexte de k guerre imminente, ce n'est donc pas la présence des Jésuites en Suisse, mais c'est uniquement l'aUiance des cantons catho-

43.

276 HtBTOIlIfi

H<)ttes pour la garantie de leurs droit» MBimvna. Ainsi quand méttie les Jéauites se retireraimt Iiti« cerne et de la Suisse litière , la guerre resterait ten^ jours menaçante et inévitable. Touteftrfs, il y saSifi hommes, on trompeurs on trompés, qni , par haitaé contre TEglise , on par nne crainte absurde des Jé- suites, on piir une complète ignorance des choses , travaillent à obtenir de Votre Sainteté le rappel des Jésuites , dans Tespérance mensongère que telle est la condition de la paix.

y> ^ bieni nous vous Tattestons^ très-sainC Père^ pour nous , vos fils les plus tendres , et pour udtre peuple si dévoué à TÉglise romaine et à votre pm*- sonne sacrée , rien , non , rien ne saurait ôtre ^qb douloureux qu'une si déplorable mesure. A pdne osonsHaous calculer les funestes conséquences qui eu résulteraient pour notre cause, qui est la cause de la religion même dans notre patrie. Après v^n pareil triomphe, quelle nesarait pas F incroyable audaoe4QS ennemis ée Dieu et de son peuple ! Toutes oes bm* pudentes calomnies qu'ils ne cessent de proféreir et de propager contre un institut religieux qui a été déclaré joiétiâ? par le Concile de Trente , ccmfinné par tant de souverains Pontifes , approuvé par tQcOe l'Église pendant trcHs siècles, ils prétendraient que vous les avez sactionnées par votre suffrage; ils se vanteraient de vous avoir fait concourir vous-même à leurs projets ultérieurs contre TÉglise. Devenus

r

DU SOliDERBUND. 277

j^iia imàiê par cettp preiaière concession , ils exigch raietti deft oenoessions^ toiyouB noavellas jusqu'à la deraîèra, se tenaiit assurés désormais qae ia cramte se peut riea refuser à la m^iaoe. Enfio , les Catbdi-* qu^ de la Suisse en seraieat bientôt réduits à ne pou« voir conserver de leur relîgicm que ce qui ne déplai-* rait point aux Protestants et aux impies. Mais (pm ! et si dans les autres contrées de Tunivers cathdi-* on allait, s'aviser de procéda* par les mêmes moyens , nous laissons à Votre Sainteté le soin de la prévoir et de le prévenir. Pour nous, il nous semble que rapp^r à cette heure les Jésuites de la Suisse ^ c'est ouvrir une voie, facile à Tanéantissement de leoyi^ Ordre tout entier, et nous gardons encore le dou- loureuiL souvenir des désastres religieux et politiques qui wi:9irant la première suppression de la Cooipa^ gn^e 4e Jésns.

» De plus, par un contre-coup nécessaire , tout ce que le parti des méchants g^^erait en audace , le parti des bons le perdrait en courage- Cette paix)Ie définitîm de votre part serait prise pour une impro* bationfinmelle de tout ce que les Catholiques ont Sût pour sauvegarder les intérêts de la cause sainte^ ifl^irobation dans laquelle ia cause elle-même paradir trait engagée et compromise ; Tarmée fidèle, à l'heure la {rfns critique, se trouverait tout à coup privée de sas soldats d'élite, d'hcHunes éprouvés et intrépides, ^ nécessaire alors pour réparer ses éoheos et pour

279 SIETOIRB

prévoair sa mm». Oai, luWipevpjtos'^fiftQitittiteM^' sdaUbf dem foie^'âlrvoyateoft dlélaîgMr, i tolMi

toiil liaa laiiorieiiKiet déveoés^^ traisnlbDfrsan^vrià^ chedans le^ minietàye sacré ^ élevant la janiieafie àm ccdiégeB «it des «ëoMiaMres dans, la piété inaie à ia scionee, et doosant à t(Hi» l'oftw^ple d'uae^ vérin sans repronbe^ PéQt*^re awsi^ siaioiit ÛBum VeRftiti du peuple^ dfott mais simple- et peitéckajlré^ FantDrîléi du Saint Siège 'defisearerait-«Ue- ébranlée par wtf propres vaniitioas., si Yctre Saistelérappelail; les Je- colites de LaoetD6) après que TOtre< auguste pirédé^ œsseiir avait j oonsoîllé de les y appeler*, iqpfès ^qia^ii: lessivait luDl^ttéaie éèaidis à Scbirytz^ iow sa lunto* goitaiiÉie* et par sa: mimi&eiice. Et dans^le fait ^ se secaîA^oepas étrasi^qu'un oMbe TeKgiaux, appranvé par rÉglise, aaqael voas n'imputez aucun délîl^ sot la sente Teqnéte des^ ennenss de TÉglise , naaigré la réclwMiiion des- gon vemesMats cathdiqnes et laié* aistanoe des popidalMnis fidèles, Ktt Isanfii eosome s?à était ocHodaBiné pottrinneHnie d'État t Bneone iiaa> fw\ une seoitoiioe qaî éqwvMA à une ittpcobaitiéiit ajbiMmtà jamais^te €owag&, n«»«seftleQiMtNiaa M^ soitaaHlîgBes^ oe seiHbie, td'isa m^leoff s(h4i^ mâisciiii tOQ».«les géÉéMax* oWâti^BSnqni sa» seat'^8:aiMis?à2ift) CMisa«ettb(4Mfae, et^atotaon losveiwaiklxina&laiftis^ qiaaditeottafcat esdea^agéy qaacd la ittcleiwpèachat' âiîài4de>leaf oôté, se retirer tristes et obéiasantfrida

DU SOlimSBVND. 9M

olm wy Ah ballâtt^ pour m^aaosègikear daw^iuia AÉris» inaction.

n 'fioiiB^;il est mà^ nons déteBt(n& de* tente notre âme la guerre la nécessité non» enfaralne. Mais» pniaiBe fiouravcmir affaire à des eniMii^s^aveo les-* quels la paÎKest.impossiMe, sinon aux dépens de* notiBiQQDfiMDce etdô'Jiotre liberté, à Texemple de* iioa;pèD88 s mus /aontmes résolus à mourir plutôt que» d'éiM' ls8>eaetaves de rimpiété. C'est notre détermi^t* uftlddQ >fix6 et inéfaranlable.^ Nous voxxsk demandons^ aveotlesijdtts vives) et Icss plus hun^dbes instances^ (k . vana^.quLétfls le- vicaire de Jéstts-Gbrist notre Dieui^. et notre chef io&illible^.de vouloir bien, en approo* yankaauieiBttab notre résolution, enflammer de plusi œ fdu&itos ccnra^a^ et par la bénédiction aposto»^* lîqne doMoée à oona et à nos peuples nous placer sousi le& aRMpices 6t;Sous ia gaode do Tout^-Poissant. »

Lai guerre alfaûtiédater. Les Suissesidu Sonddm- linndv.tta«dier de brades tgenS) pournoua servir dei Pesfrassion de:M;< Guiixit, ne soUidtaient poiot.ddi Pie IX un concours moral que>Rooie aurait dsOtiS^eour* presser d'offrir depuis longtemps. Tout prêts à com- battre pour leur foi, pour l'Église et pour la société menacée , ils imploraient du Saint-Père la bénédic- tion apostolique sur leurs armes , cette bénédiction qui se donne à la ville et à Tunivers , cette bénédic- tion qui, comme la grâce d'en haut , n'a jamais été refusée. Une réponse vint de Rome; le nonce la

m. ■- HlSTOIjUI

ocmimaDiqQa anx intéitem^ £Ue portait textiieUe- ment' :

« Le Saint-Siège, dans lopte .C0tte goestion, a dé- cidé qu'il resterait passif. » Cette implacable froideur avait quelque chose d'uiie «eutence de mort ; on TeAt dit gravée avec la pointe d'un stylet de carbonaro. Elle n'efiEra^ pas les Catholiques du Sonderbund. lis savaient enfin que le Pape avait perdu jusqu' à la liberté de ses douleurs, et.que^ eoBome eux, qui du nKHus ne s^étaieBt ja- mais laissé tromper , il serait réservé à de terribles épreuves. L'Europe accordait à^ees Suisses des 4eHips pnmîtifii une admiration que les nécessités politiques rendaient méticuleuse* Tout ce qui, dans le raoïide ckp^ien y sentait le besoin de conserver les prindpes de religion, de famille et de propriété^ s'inclinait de- vant ces vdontaîres de Tordre qui, eur le point de mourir, saluaient le César pontifical, à Texemple dés martyrs du Colysée. Le Pfi^ les abandcmoffii^ malgré lui; inâirànlables dans leur foi, ils espérè- rent contre toute espérance.

* Saacta Sedes, in toU faâcee quœgtioBe, patsiTè se hibere

DU Sé)!lr)M?RlttND. SBf

1 ..." - '.,Bw- ' »

CHAPITRE XIV.

O^Mkute d9 la DLèle. •*-^ OAsâikifai prësideot. Son diMonn. *

Position faite à la Diète piur le club de ro^s.. Di9Ci|ssi<Hi rar le. Sonderbund. Les orateurs et les votes. Rilllet de Coufitant fyt me |nrQ|»<»8(tiod contre les officiers fSédéraux des cantons du Sonder- ' biupd. |:«es fauf^ aUcsies féToMiwiiivm. -*• jL»qiMBidB4<ft Jésuites en Diète. Le pacte est condamné à la révision par le vote. dès déW cantons râdicalisés. Lord Palmerston et les Jésuites. JU^ mûûstre anglaiB^t ses envoyé» dans les. cours 4l»iaf|èiKs, *^ «i« tuation des cantons soumis au jpug^ révolutionnaire. Ils dei{itndenlt f*Appel an peuple. Refus et menaces du Radicalisme. La ban- fifOSOteF^tt'l* misère à Benie, Solenre, Argovie et B&le-campilg^e^ -— Corruptions' libérales. I^ gQuverAei^lit 4esi.sej^t.catt(onfi ca- tholiques appelle le peuple à décider de la paix ou de la guerre* Iifta Lait^sgttmeliiâes on assemblées générales du penple. Schwytz e^ UnterwAld,,-7- Ëx^Muen de la position des J^mitM en SniMé.— ^ Mémoire du général de la Compagnie aux envoyés du Saint-Siège et. delr-^niêsitnces en Suisse. Les Jésuites devaient-ils, pouvaient-ils w^ f eliv^r >4es cantons .cpttiolIfQias} •^ Leur ttMàt éat^lle empêiM la guerre?— Nouvelle session de la Diète. Pr(vcl4ipQiitiûn des.donit^i caîtéàns radicaux. Us veulent envoyer des commissaires fédéraux 4imif» oiuitfiBis duSonderbuiid. ••^Refiaa de les récevok. ^1xi% fait une proposition de paix. Elle n'est pas acceptée. -^ Ot^tBArâ ^ * le club de TOurs inventent une insurrection à Saint-Gall. Le co- lonel Dufour commandant en chef rarmée des douze cantons. La conférence médiatrice. M. Peel donnant un démenti aux assertions de Fwrer et de Bfunzinger. -^ Les députés des sept cantons aban- dMment la Diète. Leur manifeste. Le duc de Broglie et lord Palmerston. Lord Minto à Rome. Le Pape ne vent pas rappeler les Jésuites de Suisse.

La Diète qui s'oavrit à Berne le 5 jaillet \ 847 était ainsi composée: pour Berne, MM. Ulrich Ochsen- bdn, Rodolf^e Schneider et Jacques Stoempfli ; pour

Zurich , MW'* Fâirer et Jeaa-^Jaeqoes Rutkîniaiiii ; pour Lacerne, MM. Bernard Meyer et Yiûceat Fis- cher; poar Uri, MM. Schmid eU Vincent MoIIer; poar SdiwytZy MM. Benedict Duggelin et Charles de SdMNmo^ poarUntM'wald^ MM. Niccria» HenimiB et Prançois Durner ; pour Claris ,. M. Blumer ; pour Zug, MM* Conrad Boesurd et Hegglin; .powr. £d»- bourg, MM. Louis Fournier et Nicolas Ammann ; pour Soleure, MM. Joseph Munzinger et.F.-Ch. SeJunid; pourBèle*vtHe , MM. Sarrarin et Pierre Mérian ; porar Bàle-campagae, JUM. J. I. Matt et Charles Spiltlf^; pour Sdhftflbouse, MM. Boeehenstem et Ehrarav; pour Appeuzeir (rh. ex.), M. Conrad Oertli; ppur AppeBEelL (rk.. L), M. Autoîse Foe^rç pooIrSaiiit- Galt, MM. Nœfif et Pierre Steiger; pour les Grisons, MM. &aget«*Abya et. Ch. Marca; pour Ar^^j^», Wtt. Frey-Hérose et Placide Weissenbach; pour Thurgovie, MM* Kern et.Melchiçff Grœfli^;.(y>^r le I!e8sin, MM. Jacques Luvini et Jean Jaueh^ pour Vaud, MM. Henri Druey et Jules Eytel ; ppur ja ^allaîji^ MM. Adrien <le^Collrten al GanîUe>d6 Vers»; pour Neuchâtel , MM. Caliaine, Jaotnes de Meurop et de Gbamhriec fils ; pour sGenàve, MMi^.LouîssftUliQt de €M8taiit', Carleret'et Jiatmes Fazy.

Cette Diète , qui avait un rôle européen à jouer, ^anftopcnt fpKviie. ^m^gm^i Trîbiiwà réwjmicn' naiiaiqui oimâait aes^arrdtt aoQfttki onqpiijiftibb ptipc

DU S«ffOB»0ND. »».

chmt.fiidân^i Lie elofa: de TOfirs bi imimaîti'e» cgmi^, litâfda: {irésîdôali Ulrich Oabseobem. Les pnissa^r. ce» étran^è^es ayaieBt accepté oet hQmiiie<$ elles s'é*- fjÎMl^iBiiaa» 61^ eappprt avec lui eomme eh^ da> vorort. Ochsenbein se montra tout fier de cette to- léranpc.' Afvec' les «mbaBsadeimr îl était modeste; son langage, son maintien surtout avait quelque chose d'humble. Il semblait, par m»^ déféveMM^ leur savoir gré du sacrifice auquel leurs cours se nêmgmimi; oiaîs, à p«Aâ Feod» à luî««iéiBe, Isi lâdîfcal'Tempbrtaîfr sur rhomnïe obséquieux. Les Cônversalionâ échangées, les propositions faitea., le lOB, Paccent méme>de ces>entpeti0iis, tout eda» subissait, dans le trajet d'une ambassade au club dsrl'Oiifs ^ une craiplèto métaiBorphoWi OdneBbegty se posant en tranche-montagnes, Racontait à ses âhiliiates ^ aux journaux lâs graadft* couf s d'épée qu'il avait portés à travers le corps dfptoiitiatique; 0^ ap^audissait à ses, bravades , on buiMait à sâ& audace, et, lelMdemain, ces iféciCB mensongenl {^venaient la pÂture de la presse quotidienne. II& lMi]HHeftldalàdan8>t#w>te8Jawaa«ix fiM^^ air fèittaàds ou anglais, qui n'ont jamais eu le temps de léAéalw sur »M îMaMu^aUe^ al qui la fn^a^wt fNUow. 4JM^ e>èst*tifte^'fiOQteite'. Dans les circonstances difficiles, oii. sa.tmuyait la

Saisse, les Cathotiqaes'iie sa crweqt ^a^ aotoris^ à plus de délicate8$e que r&arope« U^ nfieeptèfeatr pour président de la Diète le Corps fireno que > j^ ses chefe, F armée répudiait ^ L'Europe l'avait fla^ gellé» les cantpQs priqûtifa avaieiU vu sa déioole ; sda oomplices Tavaient bafoué, mais les Sociétés seeràtea

»

* Le colonel fédéral Ziéglec avait di^nné.un poMe exemple «i^e.syp- vifenf plusieurs de ses frères d^armes. Le 30 mai 1847, il adressa la lettre aaivante au président du odnseil goenre, qai était l%éti«alilé

Ocbsenbein lui-même. i < < '."^ib

« Par votre office du 21 Je reçois Pinvitation de me rencontrer à Ben^e le 10 Juin, pour assister à la session d*été du Conseil fédéral'^ de' (guerre» La naminatKJn de M. Ochsenbeîii aux fonctioi^ de jpgéffikU^ du Conseil exécutif de Berne, et comme tel à la présidence du Conseil fédéral de la guerre, m^oblige, à regret, à déclarer qu^en présence de cirvQS^InBoes pareHIes je n'assistemi pas avx séaneeB dh CkMistlI^ goenre. Je ne m'airéte point à la personnalité de M- Ochse^b^vi » >9#l je înVn tiens à Tétat des faits. Le 11 août 1845, la Diète a pris la i^* sotutian suivante 1 tous les offieiers de Vétat-majorfédlHI'itcff ^^ rçn^ reconnu ou auront été convaincus d^tvoir pri» part h l'fxpfâi^^i<M des Corps francs contre Luceme, ou à la violation de la paix du^p^ys qui a en lieu dans ce canton, devront être fmmédiateméif Vil^fês éé IMtat-major par rautorité qui les a nomâiés; }• le C<|»seil>iUKr^ de la guerre est chargé de l'exécution de ce décret. . ^ «^

» M. Ochsenbein était alors, je crois, capitaine clans rétat-major,'âf devrait aqjoiird%ni i^résider l*aut»rité^i; àtflnenrde VtaMéMMibsh sus, Ta elle-même rayé de Tétat dea ofi^ieraléd^ranxl ,, .^

» Cest un fait qui , considéré sous le point de vue militaire, touche à I^bsnrde et est, dans mon opinion, ahsotament fncmtipiUble'tféiii la .position d'un oflicier siégeant Gonne tel dans Va Conseil Mtel} ^ la guerre. Il n'est aucun état de la société qui soit lié à l'observation stricte de certaines règles de convenance et d'honneur comme iMUt^ Brilitalfe , et^es rfkf^ès ne pew«nt être violées, même en v^émktéa^ nq^ports tout particuliers qui existent dans une républijine .ooauipli 1^ nêtre, sans détruire les bases de l'existence de l'état militaire, et m- mtouer la consîdéntloii m dedans et an dehors. »

DU SOWDERBUND. S»5

le jilgèttfeiitlitilè U leur cAnse. Arec de Tatiddce é( éè la jpefF^véraâoe, elles hii firent qd piédestal. Oekse&liiiïi y monta en grimaçant la modestie et Fimpartîafité^ Gontrë Tusagé , les ministres d'Ântri- €àe, de Rnssie et de Prusse s^abstinrent d'assi^er à la séance d'inangnralion ^ qni ne fut tronbfée que par les clameurs de la plèbe radicale. Cette plèbe se sentait matjtresse du pouvoir.. Elle le traînait dans la fuige i^tes vrotf eti^tkas* renivrement de^ toutes les dégradations. Berne cessait d'être une ville civilisée, U dey^^Mum lopafiap ou tout ét^t légal, permis^ Autwisé, tout, eseeplé la vertu et la justice. Dans spii,dïsçpi(r9, qii'il çs^aya de rendre grave , Ocbsen- faeiB;«iit le malheiir de voir T^eolier trahi par Tavo^^ ùat. Haf s , au piilieu des abus de la phraséologie allemande pQUSséii jusqu'à la dernière hyperbole^ te général des Corps francs manqua pas de jeter ^i'ÈnrQP.^4^4é& de» Sociétés «ecrètes, et il dit : ' « C'est là, C(mfédéré8> que glt la blessure qtti £aits|^j^fl(rir, la patrie; porter la main sur cette, plaie, ÔHK0usjdélégués des États , et mettre le {^cte en har^ monie av,€K^ leâ: idées et les sentiments du peuple, eWr.uft, devoir. sacré et indispensable pour vous. Id aûSRsi il fout surmonter, avec résolution, aveé i|OS ypipoté, fi^mf ^y^fi m>lpw amour delà patrie^ les ctiffiksiiltés^qm ne mnt interannables ^insurmon^ tables qu'en ç^pparençe. Les pripc^pes CQncprdaftt entre eux et les plufit^essentiels conaaoiés par les tn^

fititutioM de totis les cobCoiis {leoveit '4IO*4ÊmeÊit wrnt de jnste base pmr la créilîo&^«& moirV€Mi fiacte <|iii , Te{K>8mt mr DeMe kase «et ^etfWBpwteirt antattt q«ie possible la 0Mvitt^k»eléf<€aiM6Mil«^*4^^ que le csractkse^propredes'dJfféiie^^ {oéseote

tme ocmfMération '«ne'poartrae; Jû^ei<»4a'^MMMîeiÉ fAos sére que iiimsajrensfowlUiiéépcMéh^^ tkmale et pour reséeutioB de loMes^les «tesarasii|m <mt poQri)«tlafiro8péiité'itéiA)è<d«)pii^ acUielte n'est naUenie»t éifatmmMe à te'fétJiwjiaa âe oeS'hautes idées pati4oiique»;4efeDiit#daM^^ ^i se memreat dans cette» (jyreMkm eMf^eakm'Mti^ ^îer, et par smte dece'défMnnDDfeittyiil^^ pelé à coopérer à ce tra«radl''pe«t"eaé&ri^ peser 4«s «bues avee réfleKicm <ei «déteranner ^Aaîitatai^' <e •qmorarieiitaii^xeîrcoMtanoeB; ilf^ël satiiiMHiwis: extgesiees inéviiaUesée )a prMbBnoe^ ea^^dmjgiratft avec lAQ coagage ittélraiAfthte to^é»éai«iiiallfl' yt «'approctenit visibleaa«ot^ tendfe^^qoe fl%oMM isié- figent et avea^ , semfetetide À un tn^bMfiMMidé^ pfiwrvH de vc^oaté^ sem- ^eniportè eesK^^éiie- meiits/ jusqu'à ce qoe l^éqaîpi^e 'aille«éi9K0Mr Mx éeaeQsf^ fraetiettiieBieiift despartb. le waHle^dis : il ea est 4eiiip& eneore. .

» Mais Aéjà «'^èïmiit les ittt^geat^î^'MaèfaMtt^la tempête, ih ^'«afienoent^mr nimMa';^efi«f pëiiMât fiMleBoMl^ 5e«dé(ii«rger en SawaiBB ^iv oemaie i^yateiw dir^<|0M'leê «^^

*f

DU «eramiBUND. 207

(«teir; ée «drte ifo»^ ^i Von ne prend ses tnesores ^p(mtiÊr*é(0ow9ker, ilf luidpft qce le v«»eieaYi'tie'f^tat '^ogne-tf»' jm ««emoitthlè^dtt^ hasard.

« C?e9l ^pmirqpiif)! la pnsdence e^ge qu^on mette 6M« délm iamaîn a l^cBii«?Te; oartoQt retard 'est nne perte de tempe 4rréparai)ieel'de'iiature à augmenter teKOore^'^devaat'Bos coiileiiiporaiiia etfai peiMérité , la 4raitée reiponsMAiIlké qai pèse tnr «ceiox qui* sont ap^ féi(mik^êim%er*\eA iotéiéla généraux; d& la patrie.

» -dsf )fféleiid 9 îl est vrai, qve'leB pnisBRiiees pa- lor» da * Coagrè9 de Tienne me Terraient ^8 d'Qn'O^il tavorobte noeTéforaoe dn pacte^ et on ^ûow a dé^4ai68é enirevoir en perspective le fan- ^wm^Aepm& longtemps nséd'nne ifiterventhm étran- *^iM; flfai», ffnjonrd'bni oemme ators, les Tnes de «srpokMnces'Bcmt le» mêmes, eHes* les ont portées tàfdéidamr'iiieflemieRemeBA « des

^filaliil'tHMtme «n faveuf ôb la Confédération la re- -idbmkêmmÈ^ d •une iteatraKté perpétuelle. » Il exiMe ^mi «Atamlanl^plcis aetif encore ponr faire respecter i^&ifffQkâmmfè^ùe 4a Ckmfiidérfftion , xs^eatsans con- luedM teprfffleipe de la pai^ emopéemie soigneuse- ^mmt maiffleiiu et respecté , garantie la phrs sàre de to oonsem^alkm ib Tordre de embases aetne) et "de Té- i^liiiw«Ait «ampéan .

» Maiff^wm ledmit poaitf BB'perniet al9sohi^^ ^ÊmmtJQ 'i|WÉiuattoeB ^éttm^fheBM tf jaamgscer dans

«M HISTOIKS

nos affaires intérieares ; car ce n'ert pas en vertu du traité de Vienne que la Ck>nfédération a le droit de se oonâtituer elle-môme , mais c'est en vertu de sa souveraineté , et ce n'est pas le pacte fédéral de 22 cantons qui a été garanti par les puissances con- tractantes, c'est \^ territoire appartenant à la Ckttfi^ dération en vertu du traité de Vienne. »

Sous les transparences du langage officiel , il était aisé de devimer sur quel clavier frappaient ces iasol- tantes 'paroles, EUes trouvaient leur oommenelaffe naturel dans les menaces des Radicaux et dans les assemblées populaires que le club de TOurs organt* sait pour intimider les hommes d'ordre et arracher à la Diète une déclaration de guerre conke le Sonder* bund. La Diète n'était que comme simple bureau d'enregistrement. Le club de TOurs avait son parti pris, il comptait sur sa majorité fictive. La discos** sion ne paraissait qu'un moyen de gagner an temps et d'adopter les mesures militaires* Gonferairement au pacte et aux droits des États souv^ains, aim* pies alliés de Berne et de ses satellites, il avait été déddé que toutes les questions seraient trandiées par une majorité de douze voix , dws les cas l'unanimité devait être indispensable, ainsi que dans ceux les trois quarts des suffrages étaient néc^- saires pour valider un vote. Qette faculté que le Ba- dicfdisme s'arrogeait simplifiait beattooup la tâche de la Diète , qui déjà n'avait pas une inîtîattve. Imn

i

DU SONDBRBCND. 28*

étendue , puisque ses dêpotéf plutôt les ambas-^ sadaops des divers cttbtoiis étaient obligés de suivre à la lettre les instraèti^ns de leurs Grands-ConseilK et de voter dans le sens prescrit.

Deux confédérations se trouvaient donc en pré-^ sence; eéSe du pacte de 1815 , représentée parles sept caPDitons démocrates de la Suisse primitive , ayamt pour alliés Néùchâtel , Bàle-vîlle et ÂppenzeU ^odes intérieures). L'autre comptait dans ses rangs les régies de tous les pays, les affiliés toutes les Sociétés secrètes , les clubistes de toutes les révolu- HioDS^ les mécréants de tous les systèmes.

Le premier acte de la Diète devait être une injus- tice, elle ne se l'épargna pas. M. Gozenbach rem- plissait à la satisfaction générale les fonctions de se- cP^sâred'État fédéral , mais son patriotisme étai^ a^ssi connu que sa prudence. Il fcit destitué et rem- {Aacé par M. Schiess, dont Berne pouvait à volonté faire un instrument docile des falsifications que nécessité commanderait. On avait laissé au peuple du dub de TOurs le temps de s'enivrer des cak>m<- nies de la presse quotidienne et des injures coloriées dlenni-le-Charivari ; Ochsenbein le croyait mûr pour les discussions sérieuses. La Diète les mit à son or- dre du jour. Les 1 9 et 20 juillet , la question relative à l'alli^oe séparée ou au Sonderbund fut proposée. Berne voulait que la Diète déclarât le Sonderbund dissous comme incompatible avec le pacte fédéral.

Tox. n. 49

im mgmmm

mMé dMlal dawMiit. 4l«& iprâMES Â «lia 4taîb«,^ig6 léqwMU. BMa^^Ulaet le&.Gi]iMP|inéMMMflit 4âtt 8(^tiûD8 hmhiis œni|pPMMttml8Siy iMMiqMÎ «Bf^iH lUiieptMvtKfinreaQoiiihpaclî. 4tetBa^ Meryeri, bouts l0iii»ier^fcIead^t4B:4'tJi», dB^Sefawfyte^vd'IJaltr-

laik.pii^8Q8iitîiiiaita «tdes mmk ttB'^SondnèMrii. G8tt&« ailianoB ii'avaitviMQutl'ûgM«ii{,fl0»ipijanMB aoraboiidafiiib.Blie ae tewi«ii>yt?à<repiw(WMr(teTλ* ieM$4 la «t<dmoeé(aîUlaM tons tes iiioomBiÉtopriiiH oipalementddbii^toB&^^Bs adlw da -AadùmlîsmBi iIa âmudfi «de Ai^ 'Sraey ne »pcia««ii.ittMqiier'à «itte cmài Ae Ji'uidépeiidaiioe et ^«l» Mbertév il aeniait

hu . était* impossible ^d'apporter uM ^^^lttWffl^^ni^^htev il m œjQka aor réaâtÂûa «fe swrste. toMte qro

* La Gazette popuUMre de Berne retid^ ainsi compte de rattilnâè el 4A]*{R^tîqi»4lM'teiXi|Mrti»r ' o '>

4< Les cantoDs de TaUince mérUent, dit ce iouxnal ^ ^t parlocondatto de leurs députés en Diète et par l^attitude de leurs gouTemements, fad- vitMnfde tetSuisM. A'tèutes 4es injures, à tonlea le» iirf«e(h«rdttit il9.^te«Nitxa)»eiif éft «ba^ne jour/^aa déptfl^«6i<baiin»afl oât cf^mêh plus grand calme et le plus admirable sang-froid; aux rodomontaésa ébeiilées-de letnra «drersatres, ils ne répondaienrt qn^en réclamant «vee llM^sfti0.inatsiaT«GlènD«lé>lenrib4n dvtil,' etlaiH«teiift'|lulM(|aa4»« jures sans réponses que de risquer de perdie^leur position légale par quelque démarche inconsidérée. Cette conduite, à la fois ferme et pni- dcHt»( aéfidemaienlanhaRaflBé.'tes Btdtaaia.'XJSéapoir qit«il»«Mâmit dès le prîBcipe-de diviaer ces cAntonaafant échoué, lanugorifeéndl* cale 'a borné sa tactique à effectuer vis^à-Tis du peuple une unité de me qmi ft'eKi9teit i^ en véaltté, et qm lanMi tMi9 imm* k^mj^mmhi

DU MMMHWJND.

^ifMMmMM'MolittahHMt. à iÊUfommiéfWânÊâti

^yaT'te dépgtéirdm tfaMinAimiu < OdhwfceÉil Ml^ie Jifm^eqpn^(ld6^fffif»6<ter ift nérité^^ *de ^tat : a Iob ïééptKé (tegeaBt#^JiB ywl ni «Koaitp». ni |aatiâw ke jCoi|M<lr8Kft;ïie0.ii'est puàiniàle foim.» i^ersanae du» rattiénUée m aflatiteeaBHBagftiwBlMm, *Onhioiibria Hemi indiMcytoniBBt. Il propcMBSbla Diàle *à6^smtimm^ef oetgulite leMgniîwt ju la rnsforiÉéu»- ¥e«tée par^BeBDaw Les oHitoii» de: Zotwh , .Sotam, ik;btflliMae^:Saiii(-G«Ui, Aogovie, Vona, GMàwe, Vatté^tSiHyBewiet jA^pmactt (Rhoda» estéMniM), «BAieKMDpxigRa^ filaiûi et Beraie iiaquiasâèrttit. L'isi- iû^Medb^jB^ttÉtalô eatlHilifiiBSi i«tdé«iaiés idomi- f^tîMe EvecfleyAote.):

Gftim'était pis aiMz..Le S2 jaiHrt^ Lacene, au

Toiâeft les résolutions de la Diète étaient arrêtées à l'avance dans des

-assemblées pvéparatoîres; les douze ÉlatS'et deniderafviroteîent t«Ni- jours ftveo vi ensendiier remarquable; 'mais si Pon eanidère ame «(- tention leurs arrêtés eux-^mémesy on s'aperçoit bientôt qu'ils sont le Itfodoit de oelte ftiUesae qo^ex^liqae ladivisioii qui existait en eih.

.'tliAij&ij0m .'éd' ématmôB à Benie a ouïrait les ytOL-h, beMMxmpde députéa radicaux sur la valeur et les véritables tendances de nos ul- tra «vadicaux. et de leurs meneurs étrangers. Soustraits an terrorisme

...éiiitfli^ df l'OmHy lia vttÊfWBà .«ujoundfbi^ cubék» a«e& pte^de aaog-Croid ce qui convient à la patrie. Ce fait seul sera un lésnllat im- portant de la Dfète; mais un résultat plus important, cVst que le

.jfiii#in wiiasaitout entier conaatt lul^mémei tsutes^lee piècea-etei^n mesure de décider s'il entend conserver les poncipes que nos pênes ent conservés avec tant de soin , ou jouer l'existence de la patrie pour

«fiNTUilaevdts tWoriee étnngèrai.

49«

mek Ris'PoiRB

moméM CaÛMaëqmy uwtâi éépesé «ne pMt6iMttlMt contré l-wrété îUéga} dn SO. Bile fut étonfife comme diMEosioii; omis le dub de l'Oœrs avait songé à tout- Ofi Gondamniiit le^aesafllis qui préleûdaiéfil 86 défendre ekee eux v il AiUnt bien réhabiliter left^^as>- saiHants. La horde de Corps francs qnî infestait Berne régnai et gouvernait. Les Diètas précédentes les avaient calcinniés^ &k les présentant comme ées^ mercenaires dont le pillage et te- meurtre étaient la seoleloi. Us denandwt aa eSmh é& rOursè étn^ râotégrés dans levrsigrades fêdéraax et Genève Si» diai^e de faire valoir lenr dreSt. Avec la jaris(Mni<^ denœalors établie en Sumse, téXlt i^éintégration était une affaire de famille, elle fut aeclamée; Les Corps francs rejH'enaient leurs grades. Le colonel' fôUiet de Constant abdiqua ses fantaisies d'honneur pour de- maoïder que tout service ou rapport de service -deâ offici^^ féd^ux avec le Sonderbund fÙt regardé (^mme inconciliable avec le service fédé^al^ V\v^ sieurs avaient déjà , à Texemple du colond SaKs Sô^* ^io^ donné leur démission. Les autres étalait obli*- gés detse soameltre à des enquêtes hnmiliantes^'de venir, sous peine de destitution, offrir à Odisen- bein des gsunanties qu'il appréciait dans sa pK»^i«>- cacité de Corps franc. A lui tout seul , Berne défai- sait en une heure ce que les vingt-deux caatsiiB libres et souverains avaient établi* Les oflSciers fé^ déraux protestèrent; Ochswbein passa outre^ Le^

DU SDNDERBUND.

fMiYiW était vwu » iaopioâiQeat à œtavoeat qu'il sentit renaître àa manie militaire». On destituait les» <^efs qui. n-aya^nt jamais servi que leur patrie; le gy^néml des, Sociétés aeorètes veut s'accorder un l»tt d'impimité. Il a été dégfradé par la Diète ; il désire qa'on le rétublisse sur les cadres en qualité de oo^ lonel. Sou compatriote Scbueider, de Nkiau, devieal^ BQê. bouc émissaire.' I^e due de l'Ours n'a pas âé consulté; Ocharabeiu n'a point encore donné de ga^ 90$ suffisants. Go repousse la proposition. Ochaen*^ bein s'en. venge: en orgaaiâsmt pour le 28 juillet une féie jaaIÂdnale /les douée de ki Diète purent; passer la I revue desmalwdrîos cpielesSooiétés secrètes te** us^nt à leur dî^^position.

^{11 fallait alarmer} le 30 juillet Ochsoibein com^^ mnnique en Diète des messages, qui, annoiiçfiût41 d'un tonfunèbre., ne lai^sseut* plus de doute sur les i«iautioas du Sonderbund. La patrie est en danger^ car Uaterwald fait élever des redoutes sur le Bruaig^ Uri fotUfie le passage do Sust^i et les Fribourgeois^ entounsnt leur ville de palissades. Pour «corotti?^ ^te^terreur dosit la réivpkition a eu besoin en Franoe"' et(.à ftome, d'absucdes mensonges' sont colportés et Iei]pe»{de bermùs y ajoute créaiice par la seule rai*^ son, ^'ib' paraissent impossibles. La stupidité est. llaf^anege des Révolutionnaires; les CarbMari teso»^ 13^ y joignirent un accent de peur phénoménale. HSr éc^ivirent^ I4 Diète que plusieurs barils de pou^^

fM^ HISTOIHB

dM peaMtre destinés pour Lueerne pamairat sur Ibw tmitoire, a dons on moment la fréqoe&oe' éÊ^wMgOB tei/t craindre les effets de la fondre. » Ce» arâ 9 Tenns de différents côtés et tons élaborés au dnb de rOars, révélaient nn péril imminent. On cr«t le conjurer en suggérant à FUrrer Tidée d^nne oommission extraordinaire de sept membres pour SMEver la patrie. C'était le comité de salut public qui' s'établissait. Odisenbein , Ftirrer, Munzinger, Nœff, Kern, Luvini et I>mey le composèrent. Son premier màm f nt de rmdre un décret ordonnant aux coaliséff de Berne de former leblocos autour des cantons ca^ iholîques et de croiser sur les routes pour s'anparer des armes , et des mnnitions que ces derniers réunie raient afin de se défendre contre une agression dé- seimais inéTitable.

Dans Tesprit des meneurs de cette révélation , oonmioscée en 4831 et conduite à travers mille {dunes josqa'en 1847 par la savante opiniâtreté des? Sociétés xiccuttes , la question des Jésuites et- celle môme du Sonderband n'étaient qu'accessoires. On ne lenr a donné la vie que pour grossir les rangs d^ l^armée'révohitionnaire'en y introduisant de gié ou! de^force les Calvinistes que le nom seul de la Comp»» gnie de Jésus a le privilège de faine bondir d'indi^-^ gnation ou pàUr d^elfroi par nn reste de supersti- tîeose traditiop. L'affiûre capitale éUât la Béyisiov du pacte, la véritable cause de la guerre, la 'seule

DU SOMOmUND.

feapétmoeéa ouMUDifiaie aerneittiiiÉ «a attipigiie oDQtre l'ordre sodal. Bonr la diK^ficqMiètte iofe-^iirife tut préseBtée le 16 abài. De» engagwiaits étaint fm Qwec les Radicaux européens; qui réiraient^jde faire de la Suisse leur ba£e d'opératione et leur aetf- tîne de refuge. L'anitarisine républicain de Mazzini dâ)ordait; il iiD|K)ctait de lai 'doanar 'uoâ eitadelto. Les vuea ambitieuses de Berne aBaieat être eotittm- liées* Les cantons primitifs' avatent eu beau répéter àrOurs b^noiflf ce^u'ils dieaient jadk à rAutriohe: « Laissez-nous indépendants sur nos moutagned rt duez voQS^ faites ce qui vous «ôa^tendfa; )> œlen» gage ne désarixia point les focouehea pouisiaûvaite de Ubre examen*

Ils ont caloitlé toutes leurs:diances« Gfftce à VAm- ^leterre, ils sont persuadés que jaiBaiç^ rinterv^itîoa étrangère ne viendra les troubler dans leur iniquité, «etMazziniy appétissant au milieu ^ d'eux avec aaa cortège de sbires démagogiques/v put assister an iviomphe de se» idées. Le&^douziBtoaidDWvotèpœ^ au pasde^Qourse, la de^octioiii du pacte fédéral avec la môme Iheilité (fà'iÏA auraient porté*un4é<»tot OHitre Dieu, si on eûit- songé à le proposer à leoss dôlibératMHis. Jusqu'à ce jour; 46 août, la^guenB civile n'a été qu'hypothétique et soumise à Téven- tualité d'une attaque. ËUe est déclarée . maiateBaiit par la Ligue de. Berne. Le Sonderbond, qui nerfiRt créé que sous oondition y se* troa ve exister kIo^ d^Mt

pour bntqae de saaisegattier le paote 'fédéral. A ce T0le de mucto qui étranglait la liberté ^ un cri d'iû- dUgnation s'échappa du - ecsar des vieux Saîsses. Tôas comprirent qu'il ne leur restait plus qu'à oow- W la tête 80QS le joug du Hadioalisme , tous eurent ak»« sur ks lèvres et dans l'âme des paroles d'ap-^ ^obation pour leSonderi[>und/<fii^ le 2S août, dé- ()iarait ne se eroîre iîé par aucune des décisions (fue les Douze prenaient dans un- but évidemment subversif* ^

Cette séance du 46 a4>ùt détruisait la Siifese. Une commission de quatorze radiaux allait élaborer une nouvelle constitution. La liberté devait y périr ; mais^ le- 4 9^ la fraction agissante de la Diète eut à exercer son métier parlemientaire. Elle destitua les offiders fédéraux qui voulurent rester fidèles au pacte , à leurs serments et à leur patrie. Ces destitutions laîs* saient des places vacantes ; le comité de salut public a des protégés qui brûlent du désir de sotiiiter Tépau- letle. On remplit les cadres de l'état-major des adeptes du club de l'Ours^ des carabiniers fédéraux et des agents les plus compromis dans les Sociétés secrètes. Le but tant convoité était atteint ; les autres ques^ tions disparaissaient comme des hors^-d'œuvre. La fbrce brutale peut sanctionner tout ce quMl plaira à 6erM d'imposer aux nouveaux sujets que la Diète 4ui vend. L'affdre des Jésuites n'avait plus ée sens^

«

DU $MfOlilWND. m

j^aî&qfi',U,]i'i9xiit«t!(rfi]a de sMveraioeté cantonale^ l^lns d'iadépeodbQoisi , |>lii8 de ' libre •fficbitM ; M Taborda néau^K^iDa cdiaiiie ton moyea d^agiMtUn^ comBQ|8 un écoulement aux haioe^^amafleées^sur k CalboUcieinei.

La Diète s'était assembléey elle délibérait «axcm de: Mortau^ Jéauites! Cette <x>B6igne fetaitissiit dans ton» les ccoivenlicalea de la Suisse, dljes^échapN* p^tide toutee les tavernes; die évoquait mâmeun certain écho dAAs tes dépecées adressées parleni Falmerston aux ambassadeurs de la Grande-Boela^ gne« Paliaerston , docile à Tondre ^ue ks Sociétés secrètes se . transmettant d'un boat de rSurcqpe à Fautre, n? voyait, ne mettait partout c{iie les Jén suites. Il :(ie! 3'occttpait que4'eux; eux s^ils parais^ s^ienjt trembler le repos du monde* Qinaiid •on h»r parlait dQ la.souvemineté cantonale, de Findépeoh dance,^ de la liberté helvétique compromise par ma complot flagrant, il répondait qu'avant tout il fidiait expulser les Jésuites. Il ne sortait de cette idéefixe,- ajraCi^p ministre étranger, que pour y rentrer ave& un autre. Lord Pakâeraton n'a pas même cette espèoet d'équité qui arrache à James Fazy, dans sa Bévue de Genève y. lea aveux suivants : « Le Sonderbund a été attaqué , il peut Fétre encore ; s'il reste sur la défen»* sive, il r^efite dans son droit , chaque cauton est un État indépendant. S'il en est autrement, laSwse devient un JÊtat unitaire; les petits cantons devront

Ml mSTOIEK

céder mx grands; Berne ^ paresempley aura sejt fiiîs {dasd'mfliieQce que-Geuère. H n'y^a pris de nw Ueu : leB eemtoiiB sont des d^artements* sonims à un goaTwnem^rt central » ou , s'il» eontinTieBt à conserver leurs gouvernements particuRers', ils^âoî** irantiraiter d'égal à égal et n'avoir entre eus que d0» rapports en q«ielque sorte ÎBteniatîenaax. Dans tons tes cas, la liberté religieuse doit être Tespe^fitot Comment empêcher à la guerre de prendi^ «n*'caf raetère confessionnel, quand on verm irnifr prêtes- tante et deux catholiques marcher coottie trois catho>- liqoes^ et cela pour amener T expulsion de religieux catiioliques? Et puis comment dmsser des Siûsses de leur pays? Si Ton admeft de pareils précédeûts, Fon recule au nx)yen âge; Berne demanderaàGe*- ■èvei d'espnUer les Méthodieteis ; la Franee- diaasera les Protestants et la Prusse les GaA^iques. Où'dit : Mais la France a diassé les Jésuites! La France n'a chassé pereenne. Avec la liberté desr cultes et dei^em- s^gnement, avec Tégalité des citoy^s devaritj la loi y les Jésuites jouissent du droit commun^et s^abri^ tentfious la protection des 1(hs faites pear^euxTeomme pour les antres, lo

Dans sa trente-cinqnièine séance^ la Diète se^crut obligée d'accorder satisfaction aux appétits^ rérolv- tionnmres qu-elle aiguisait depuis si longtraips. Le 2 septembre, au milieu des plus graves complicar* lions, (mévoqua cette affiaire qui n*oftt pkis^ffiênic

DU S01fDB1lBCND.

le fcanat 'intéKét d'tine discussion. M. Fisdler|Ma«i nom de Laoerne; M. Foarnier, au nom deFribonrg ; H; MoUer^ pour Un, et AT. de Conrten, poar te Vallais, soutinrent: arec énergie et talent la cause que H. Eytet, député de Lausanne, crut deroir atta«> qner. C'était un tournoi de paroles la ju^îce et laTérilé savairat d'avance qu'elles seraient étouf-^ iécs sous un yote menteur. Il ne se fit pas attendre; mais, en le donnant, le Radicalisme qui, jusqu'à ce jour, lait de la question des Jésuites la question {médominante , se laisse areugler par son triomphe. SI déclare que Luceme, Schwytz^ Fribourg et le Yal^* in soùlmvités à éloigner les Jésuites de leur terri-* taire, fin termes de Diète, une invitation équivaut à b aefrÛB du recès.

. Lord Palma^ton ne renonçait pas aussi facilement àîses rusés de guerre. Les Jésuites étaient pour ses oflutefeuses manœuvres un excellent point d'appui, fbot en les' oubliant dans le- royaume de la Grande- Bretagne, il les poursuivait diplomatiquement à Rome, à Vienne, à Paris et à Luœrne. Le voilà qui pefoH'de H. Howard , chargé d'afiaires britannique à'Bevlin , la réponse à ses exigences. Lord Palmers- ton a fait sonder le baron de Canitz, ministre du roi de Prusse; il veut l'entraîner dans sa croisade con<- tre les disdples de saint Ignace^ et M. Howard lui iMncte de Berlin , le 6 septembre 4847 :

«pi^i'eu une coitférenœ de deus heures avec le

^•0 HISTOIRE

baroD de Canitz. Je lui ai donné connaissance de hk proposition que vous avez faite au prince de Metter* nich , d'user de son influence pour engager les sept cantons à rompre leur alliance et pour qu'ils. aient à cesser toute mesure défensive. Il m'a répondu quUl ne pouvait pas croire que les cantons qui attaquaient cette alliance n'eussent pas de mauvais desseins contre elle et que la majorité de la Diète était compo- sée de telle manière qu'elle voulait détruire l'auto* rite cantonale. Celte alliance séparée était purement défensive et les autres cantons n'en devaient point prendre ombrage , tant que les coalisés n^'élendaient pas leurs mesures au delà de, leur territoire. 11 pense qu'il ne serait pas prudent pour eux de rompre Içur alliance ou d'abandonner les moyens de défeusse^it moins qu'on ne leur donnât quelque garantîf^ Qonjtfe la crainte d'une attaque ultérieure ; qu'ila avaient bien raison de craindre d'après l'expériqnoe cjlu passé. Je lui fis connaître aussi que vous espériez, que l'Autriche et la France uniraient leur influence pour obtenir du Pape le rappel des Jésuites. Le b^- ron de Canitz me répondit que le Sonderbund étant simplement une alliance défensive , il n'y , avait, ep cela aucune infraction à IWticIe 6 du pactei fédéi^alt Quant aux Jésuites, ajouta-t-il, ce n'est qu'un pTén. texte, et s'ils étaient éloignés, on trouverait bienfôt quelque autre motif de discussion. Le baron de Qkt nitz dit encore qu'il ne croyait pas que le pTiûce de.

DU SONDERBUND. 301

Bfettèrnich voulût employer son intervention pour obtenir le renvoi des Jésuites, piais que, dans les cîrdoiîstances actuelles , la France pourrait agir plus activement. Je dois mettre en garde Votre Seigneurie contre la supposition que le baron de Canitz ait au- cune partialité en faveur des Jésuites. Au contraire, il m'a souvent exprimé soii regret que leur présence à Luôerne fût venue compliquer les affaires ; mais il pense qu'en demandant leur éloignemerit des cantons qui les ont appelés, on attaque évidemment ïa sou- veràiiieté ces gouvernements. Le baron de Capitz ajouta que le gouvernement prussien n'avait entre- tenu aucune relation aVec celui de Lucerne, et que À la Ligue voulait se dissoudre d'elle-même et abandonner ses préparatifs de défense, la Prusse n'y formerait aucune objection. »

M. Peel n'a pas , comme le baron de Canitz , mis- sion d'être sincère et de voir clair dans cette tour- mente que lord Palmerston essaie de soulever contre les Jésuites. Pour cacher ses plans secrets, lord Pal- merston s'accroche à la soutane des Pères de l'Jnsti- tut; en subordonné consciencieux, M. Peel adopte la même tactique. Tout en accusant assez fidèlement pour un diplomate anglais la physionomie des partis et leur hésitation à la veille d'une guerre civile, il ne s'en prend pas moins à la Compagnie de Jésus qui,, sdon le protestant M. de Canitz, n'est qu'un pré- texte. Mais à TAngleterre le prétexte le plus invrai-

semblable suffit pour cmfa&ter dw «tasteophei. Le 11 septembre 4847, M. Peei édîtÀlocd Pftlm^fitet»^. « Il est certain qa'an poarca dbtenir ia Winîwitt pour procéder par des voies aiicflkm. Las oaBtoiMii|« déclarent le Sonderbondillégal, q^i onfc valé sa dîai> lution et qui , redoataat lliafluence periimeDae4asJé^ suites, ont décrété leur e:(pal8Îoa du.terrîtairasinaaQ, répugnent à encourir, les malbeurs.de la gueore qoe des. mesures extrêmes rendraient inévUablea». ib refuseraient plutôt Tobéissance aux wdsns * de la Diète que de mareber contre des États téfiratakimaf sans doute 9 .mais qui cependant $>nt partîa.daiii même Confédération. Mais A^rne, Yaudetle Teawi voudront, j'en suis sur, des mesnces plw éjnoff- ques. Il n'est pas impossible, cependant, qu'fWiattt que la Diète extraordinaire soit assemUée, les e&ots du parti dânocratique aient changé laiace affai- res et entraîné les cantons qui hésitent maîotenant à se réunir à eux* La guerre est donc inévitabto. C'est pourquoi, milord, je crois qu'il est très^ijqpov^ tant que lord Minto se rende immédiatement à BiOmi. Sa mission aura les. meilleurs résultats. Il popsia obtenir da Yalican une bulle qui ordonne aux lésup- les de quitter la Suisse. jC'est le point prmcipal. Le Sonderbund se proposant principalement de s'iOfh po«ber à Texpulsion des Jésuites et de combattre ainsi les États cm^fédérés qui détruisent Tindépendan^e cantonale, M. Muller d'Uri a déclaré à la Diète que

DU 809VBUUND. 108

ri U Jlàpt mÊBÊÊÊliit^lkatp^kAùîk dm ié9«tes la»

Ë6 .ttàuBtve 4' ÂDgleterra vDit le pmt priDcipal dinivls nap^ âmJémit»; les PreftestaBte faelvé- ikfn^ «a'étaiMt paB d'ausBi ImsIo craipoMlîoD que li<; Bèd. Ije«doolMr Cokidet, de Clenève, écri^tà ift' mène* ép^pie ^ : « Il n'est, aujourd'hui, en AûdM) p6(6(Miiie'qiii ne rit aa nez à qui viendrait |Mvl«r> des- {Jésuites; chaeun sait fort bien que 'la g«en« qo'bn ^a enirofffendre a pour but de 9«*?ir la aa«e 46 la- propagande étrangère et rambition<de quelques panvenos; oar il est évident pour tous qu^Wie négpciatîon franchement et loyalement <;on«- dliile âwait M^ené le ôéfaeet des Jésuites, et dansée temps que roette négooialion aurait pris, les dnq Jésuites, à fLuoerae, n'eussent probablement pas Aiil > Blaléiieliëment et mcralement , autant* de mal que les dnquai^ mîtte 'hommes qui vont pmler*la ^erm dans lea petits cantons. Quant au Sonder- èund, qiH «^n^a jamaissongé à envahir le lerrikrâe de \aM Confédérés 9 comme le sien Ta été par les Gorps frMes, le Sandeifcund, alliance pnraaBMntdéfiBnsîTe^ «ei^^eintde lui-même en mâme temps que >Ie danger qui Ta &it.naltie. »

La BièAe avait décidé la guem , maigre la Fépu^ l^aasee de tous les cantons, i^ugnaneesiBaïvemBat

^ la* Màdieausc et le Smiderbumii, p. 129.

censtatée émm Id pnéeédente défïéelMF de M\ 9ett: V pariait d^To^^redcnirs an Pape^il voalttlV <}Q(rfSé<l Miikto ftt intervenir l'autorité du Siège rottial^ 9i^ un cosiAit qiat a^it de btea plas lai*ged prb{lôrlibt»' que œlleai dans lesquelles il plaisait au <^biÀët dis Saint-lemes de le reafrdndm. Mais le dul^de 1*0»^ en décidait autrement* La guerre était daiî# tiïlr ygMx. €OiBine dans ses btsoii». Ibirt se disposât' pMtr Bfie campagiœ eiitr^priive au profit détf SMiéié^' secrètes. Le cmnité de salut puUic resteit en^ péltaii^ ne&œ. Afin de concentrer les pcmvoliis dans le sétik du duby il réaohit d'ajourner la Diète' au 48 octolIt^J' Qriisenbein, en la prorogeant, M entendre ces ^ refass: « L^urdpe est à la veille de gra)»hi 'ê^étigl^' ments; Tltalie, l'ÂHemagne, la FVancé w^ë^êh' dmîçnoent le théâtre. TiA ou tard, -SttisSë'^éâ^ rertsdntira le contre-coup. i> Le gtoérkl deâ'Cakf^^' frwos profiliéiiâtait i coup sAr, car il était ttiti6'l^ touaies projets^ des SociMs seciètes. ' ^ ''''^

A force d'imposture» et de gaspillages ddè d^^*' pnUii», on était parvenu à composer au cteflb'éë'' rOurs un peuple à part dan la création. Gë^^iàisfi^ pie ^ couvé dans les réunions occultes et né" ^ rivrasse à la vie pdkique, pouvait bien sur queKq[ués ' points faire appel à la guerre civile et menacer fe Suilse d'une sangianle révolution. Il avait dànÉ^'ses lai^ assez de réfugiés, d'illuminés et de carbonltf!' pour une pareille epiir€(>rii»; maia cette plètooanK)^

DU SOVDBitBOND. 3lt

p^ile qn'oa ¥oUurâit d*ici el de pour les émeoies Ifp^ n'ai^wteiyiit pas plus à la Soisee qu'à âne iMftra cffnpcé^ civilisée. ËUe se recrutait des dtoyéns di^^Af^r des hqiUAOitaîrss de Msanai et des fa- roocbçs atbées que WeitUog enfantait au crime opfpssal par 9on AlUance d^ Justes; La Su^se, la Târita))le Suisse , les Catholiques comme les Prête»* t^ts» s- opposaient à une guerre dout les préparattfs^ seiaisaient sous leurs yeuK. On s: étonnait de rok une ipfim? mérité. c(â»qpiiae à la potule des' fraudes, jç^ 1^ pjf]^a au mikfi de«^ plus crueUes cotnfriîea^ tio^^nAusilçsi dowe J^tata le radicalisme dictait* hM^ .OïLAwçmàmt, i(m e?iîgeait qa'aax termes d£if^T^ilst^(Â9Us,oantDQal^, le peuple* fftt consulté ^W^ l^:fQ^tipU:da! gaerr^^ Qu s'effrayait du cortège df(jcala9n^4^'eV^ftratnaiiàsa suites et chacun, e& del^(^d^ sentimmitsde justice, voidait éviter de tête <lÉ^$ffi^ à lui-^même, à sa famiUe et à son pays*

En répondant à- des interpellations que le vicomte ' d|^,llliavÂgn^ ads:i^sait au ministère sur la situation Ii«iy4li9He.>^ M. iGruiwt avait dit : « Partout oii elles > ontïdomiué une société^ les idées radicales ont amené sâ^i(;^in^ ejt^a hRnte« » La Suisse, comme plus tard : laFraEce, FAUems^e et l'Italie, allait savoir ce que o^te un Uui^e aveuglement. Les Radicaux gouver* naient dans les douze cant(»Bs. A cette demande du ' pfliple, ils s'indignent, ils menacent. Le peuple, par

dA la chanilN^dM pairs da ^ août' 1847. TOM. n, W

306 Uiif^iaB.

sm.j^étiikmA oouvalea de 8ignatinn8& ^ rédame sa^ dEûîfcde vête coostitationneL Ce droîiAoïicnera omtie emails le swrent; ocifare.est intimé de répomdse wsm,. pétitiQiiDaîre& par les maBvaîft.tiaileiBflits, lav^on*- fiacatîon et la perte, de la liberté. Les pféftts maé&a*- test à la lettre rinjonctioii da dob de rOursi. Les joumaiox et le Narratemr, entre, aatres^ amKOcmt. qoe les colporteucs de cas pétîtiofts venont la» yen* gesAce da Libéralisme tomber sur lents fernsMa et sur leurs enfu^. Les pasteurs, piiotestante qiii^.daAB. la.chaîre , font entendre des vœux ourt des. pnoles depiiix, sont, »ir les EtatB.de Berne eb de: Yasd^ destitués, ruinés, insultés et exilés*. Le casiité. de safaDt public a besoin d-un.peiu.de.tenmir pour coo^ primer les Suisses j.iLoi^niae la. tycanaie^^. Il veut

* Le.TUMs, le jomnal te plvi tocréiilé ée PAn^fllerrr; puHiiit fc la fia d'octobre lft47 un article sur la posittontdeiaSiittfie. Oay lisaiti. « Quelques-uns de nos compatriotes ont été induits en erreur par leur antipaHHt'psur'les féêvAtts; qui -sont un des prétextai de ces èSbsàa^ et sw la «Mipfoii. que les puuaBBm - QQiuMrfBinaBBAaiitdiipQfiéMià méconnaître absolument les droits qui sont principalement question; •c'est ainsi que quelques-uns des organes du parti libéral en Angleterre ontiâMHriié la; pins tyiami^aB nm^alinL' da lUndépendanœ dea petttk cantal , 8iiiq[ilement panse qu'eHa Jeur- était xecommandée par les as» guments communs d'une démocratie oppressiTe et intolérante. Mais les goiNQMiènMBtB de iiueerae-, de Ft^oorg et des cantons primitift ne 8<mi4ii0 moitt poi^aiiefi que cens de leurs Toisina radlcanx».Les me- sures mêmes qui sont abhorrées et proscrites par la Diète sont cartai- aemeaC'ler'Yéiattat^dtt libre dioîx du penpledans ïes cantons qui le» 4Mt«iifiiiatwCtettiitaiMMmt.Yoaln.exaPoar Icw&.idroits smvifiaiii'da. «ette manière-là , et la question n'est pas de savoir si leur déeision est bonne WEBmraiae en' elle-même, mais si les autres cantons ontancmi droit de s'en mâer, œ^cpiSls n'4Mit».OMBt8inciBanb^p»..Unn

DU SONDERBUKD. 3«7

les rendte libres; mais d'abord on doit les faire* passer par l'arbitraire, seule conséquence du bon- heitr ftktur qu'on leur promet dans le triomphe de rhmrmnité; Les, Corps francs et les réfugiés devin- rent les promoteurs de cette dictature. Le peuple avait voulu faire entendre sa voix ; on le contrai- gnit, de par la liberté, à s'incliner devant la volonté de ses maîtres.

Dans les cantons l'esprit de la Suisse antique s'était' retiré comme pour mourir auprès de son berceau ,. ir n'en fut pas ainsi. Les États primitifs avaient beaucoup souflfert de la disette et des arme- ments auxquels les forçaient les incursions des Corps francs; mais leur situation politique et financière était une félicité réelle, en comparaison d^ désas- tres qui frappaient les cantons radicalisés. La honte venait chez ces derniers avec la ruine. On avait eu bean faire argent de tout, des couvents d'Ârgovie comme de la spoliation, de l'impôt progressif \ ainsi

tance remarquable, c'est qu'à Schwytz et dans les petits cantons de ligi^féjparée , la question de la paix, et de la gowve été formelknmrt^ soumise aux Landsgemeinde oa assemblées populaires , tandift qae étm^ ^ les cantons radicaux elle a été décidée par les gouTernements seuls

» Les mesures qui ont reçu dernièrement la sanctito de la Diète

de Berne Toni,jusqu?à déni^ les réserves d'indépendanœ cafttttiuie»el/ assujettir les cantons primitifs à la tyrannie illimitée de la majorité. Dans- toute autre partie du monde, une telle attaque serait regardée, ainsi qu'elle le mérite, coumie l'atroce tentative d'imposer à d'autras. nneftJNotonté'ipttr laquelle, il n'y a aueane sanction juste ou Ugaàt , ea^*^ déti^Hlsantrles pniviiéges et les droits d'Étal» plu» petMs/ O'est pomtlBit ce qu'on appelle dans ce moment en Suisse libémlismet-

* Au mois de septembre 1847 le Conseil d'État de Berne porta an

30.

30S HISTOIRE

qne du vol à main armée, le plus effrayant déEcit se révélait] dans leors caisses cantonales. Sous les précédents régimes, elles avaient toutes offert d^heu- reuses économies; le Radicalisme les dévora. Pour satisfaire ses besoins toujours insatiables, pour solder ses frm de révolution dont Druey portait une partie au budget de TÉlat, Vaud accusait en 1846 six cent mille francs de déficit, et il empruntait. Celui de Berne s'élevait à plus d'un million , et la ville , jadis si florissante , voyait le sien monter à cent trente mille francs. Soleure, le plus imposé de tous les États confédérés, se trouvait avec le Tessin dans une crise encore plus alarmante. Gomme Argo- vie, il était obligé d'ouvrir un emprunt pour essayer de mettre ses dettes au niveau. Bâie-campagne ne vi- vait que de rapines. Dans les autres cantons oh le Radicalisme s'était implanté, la situation était la même; partout la misère, car partout les Corps francs assiégeaient le pouvoir. On destituait les fonction- naires et les comptables dont la probité devenait un reproche ou un obstacle ; on les remplaçait par des frères formés à la délicatesse dan? le sein d'une So- ciété secrète. A peine nantis de remploi , ces fr&^ disparaissaient avec la caisse qui leur tenait plus à cœur que la patrie. Soleure, Schaffhouse, Saint-Gall,

décret ordonnant aux rentiers et propriétaires de faire connattre, avant le 30 octobre, à l'autorité, leurs capitaux ou leurs revenus ^ sous peine de payer trois fois Timpdt.

DU SOK0ERBUND. 309

Argovie et Bàle-campagne avaient subi cet échec financier. On le fit payer au peuple, et le canton n'en fut pas plus riche. L'État était obéré; mais le peuplai avec sa détresâe, se sentait sous le coup d'une inces* santé perversion. Les instituteurs primaires corrom- paient la jeunesse dans les écoles; on corrompait rage mûr dans les clubs; on corrompait l'ouvrier dans les cabarets. Pour abrutir l'âme, on excitait à toutes les débauches; l'alcool tenait lieu de vin. On cherchait à faire perdre le goût du travail à ces paysans si laborieux. On condamnait à la paresse les iqitiés pour qu'ils se missent aux gages du Ra- dicalisme. Puis, dans les rues de Berne, d'Aarau, de SQleare et de Liestal, on rencontrait avec efiroi des bandes de fainéants qui croupissaient dans une sale ivresse et qui hurlaient des chants d'infernale vio- toiie. Pour les dépouiller de toq^ sentiment de fa- mille et de pat^nité, on leur annonçait l'avènement prochain du communisme, la promiscuité des femmes et le pillage.

Cette pressiez de sauvages doctrines porta de ter- ribles fruits. Dans les villes ainsi que dans les cam- pagnes, la misère fut aussi extrême que la déprava- tion. Le pays se vit infesté de mendiants et de vagabonds ^, qui eurent recours au meurtre ou à

^ L^Ami de la ConstittUion, journal du radicalisme bernois, an- nonçait dans le mois de juillet 1847 ; « Les Tols de bétail se multiplient à rinâni dans les euTirons de la capitale et se commettent avec autant d'audace que dMnsolence. Ce n'était pas assez de la mendicité iàouïc

riûceadie. Berne avait mmé la ooorvptlo^i^il i)ueUlait ]e crime* fiieotôt.il iallut soiigiar au^dauid- Gonseil, ou à construire de ndavdles* prisons ^^auià élargir les détenus ^ Avant 1830, on «ne ooiQ^taît dans cette ville que deux ou trois laillites par se- maine; en 1847, la feuille officielle enregîstoeipar huit jours cinquante à cent.quarante banqamHWtes. Les suicides furent en.propcHAion,, et TémîgEaliim .pour TAmérique prit un tel accroissemffitqiiâ^dftiis certains cantans, les magistnats proposèrent >des4Be- sures fédérales afin de la surveiller. En feuse .de cette décadence qui s'attachait à la justice coBunevà l'enseignement, qui prostituait la famille et légali- sait le vice, THelvétie, au dire de Druey Lui*ii»âB9e, retournait, à la sauvagerie primitive. GoiUaumagiidly Zeller, Herzc^ et mille antres doctears.dn.coœiw- nisme prêchaient Kadoration de tontes «les infamies; .ils divinisaient. le mal dans les écoles publiques* l^s .parais reculaient de honte avant de fake frandiir à leurs enfants le seuil de ces mauvais lieux uni- versitaires. On salariait >chèremaat les professeurs ;

^i BOUS vonge, il ÊiUait-iliiic que Ja..r9FiBe «Int^^e icÉndrailMiilie

Çlaie morale.

* Dans la onzième séance du Grand-Conseil de Berne (arril 1847)» 'M ^ilficifôl , < dieeeteur ^de la - maison de Ibrce , ]^e« les magifttnilsi#Mî- corder le plus de grâces possible. « Le nombre des détenus , écrit*U au HOnseil, augmente d'mie numière effrayante. Les prisons de Berne en «emptrat 536, tandis qu^i n'y en avait ique 470' il y a seuiemeitt' trois

DU ISimnBUND. *9i4

èdteMigiiaBMDtride^ démoFaUsatmi. Le JkidiM* tlittoeieaBafjreh de oaofc»r4e${il^^ pti^ttaijîà

l^Mdre sofiiai; laaîs oes pUes Moéiueot la 'Hpia- giÀae. Des^viUes, oelte gangrène s'étendît jusqn'aiiK

Avee une prévojwace qui n^^n^ ptes bnriD d'expticjdoDy les ca&toBS primitèfe ^taîrat resfeéfrmr leoBS ga^s. L'mstmctdapatriotigiiie 6t>da'la'(ioii- «fflrvatioii tetir ré^nâia dès ie-prkioipe'qcieapieQ de hma '9Be<p0aTait sertir desofficiaes démagogiques. Fwts de<sette conviction qae chaque jour ^eoramnait éns 'lenrs âflies, ils ne vooliirent jan^is lateser au Ba- ^^oalisme 'et an^ Sométés secrètes le droit de jNnoié- lytifflie. Ils se trouvaient donc cUins une situation foraiantavec eeUe de leurs douze co-^Étaftsun étraa|;e •eontraste. Ils étaient ëères et heureux, riches "dos sdons^du dd et des biens de la terre, riches snrtimt 'de^l^ir fiDi qui les avadt préservés ^du girasd naii*- 'ftage signalé chez leurs voimns. Les Radiiawrx refii- aaiônt à leurs sujbts Texereioe <yun droit inoos^tas- .table. Le peuple voulait en appeler à lui-méne id'une g^ifôrre allaient s'^igtootir les derniers idé- Jaris de son bonheur, de sa lib^té, de sa fortunei II an devait soipporter les périls et les charges; il omt de^r, lui souverain, prononcer aur l'équité ou «or Jioîustice de Fagnessicni. Le Radicalisme fut sourde ^ee vœu si légitime.

m «isroiiiB

jtenclaiit ce toop^, d^iotitiîraB des vofamlés 4f peuple, les oiagistrats des cantons primitife témoin gnent le désir de consulter ce roi déodocratique qui n'obéit a personne et qui ne relève que de lui-même et de Dieu. Ochsenbein, Druey, Fiirrery Luvmi^ Munzinger et leurs exécuteurs p^lementaives éUmè' inient sous Toppression la voix d'un peq^le qui se croyait libre; Si^wart^^MoUer^ Bernard Meyer, Skâunid, de Scbomo, DaggeUn, Ab-Yb^g, Eter-* mano , Bossard et tous 1^ magistrats des cantons primitifs convoquent les assemblées générales pour leur soumettre la question de paix ou de guerre.

D'un côté on bâillonnait le peuple i def Tautre on rappelait à formuler sa volonté. Ici on le tenait dans la prostration des Sociétés secrètes, <m ne limitait aucune de ses prérogatives de souverain. Des. deux partis^ on confessait que c'était par lui et pour lui que Ton agissait; mais dans Tun, les prôneurs^ les aqiis de la liberté indéfinie la garrottaient sdon leur bon vouloir; dans Tautre, les rétrogrades, les en*- nemis des lumières ridaient le peuple arbitre de sa j^opre destinée. Us le consultaient , ils s'engageaient d^avance à exécuter sa volonté, ils arrivaient, au sanctuaire de son indépendance avec la ferme ré** solution de la respecter. Le Radicali^ne s'était e^ frayé de l'appel au peuple qui n'a jamais porté bon- heur à la démagogie, et qu^elle a toujours répudié comme un moyen de réaction. Les Catholiques le

DU BOMDBBVUND. m

ptrovoqnaient. Ce iseul rapprodtei&eiit est une rêvé- latmn.

La Landsgemeinde d'Uri , cette vieille consci^itie de la Suisse, eutlieu le 3 septembre; celle de Schwytt le 26 Le peuple vallaîsaii agit coôime Uri et Sch wy tz. n préfixa la ruineàTc^probre. Lucerne décida qu'il approuvait complètement la marche suivie par ses magistrats. Fribourg fit de même. Partout les grandes assemblées populaires furent solennelles, ainsi que la situation du pays l'exigeait. Partent, comme dans ' les siècles passés, les peuples libres des vallées al^ pestres virent leurs landammann, appuyés sur Tépéé de justice et de souveraineté populaire , et revêtus de» insignes de cette souv^aineté, invoquer la lu* mière qui devait jaillir d^ la foule délibérant. Cette foule connaissait ses droits, et il ne manquait point d'hommes salariés par le Radicalisme pour les lui esagérer. Elle ne se laissa tromper par personne^ BUe voulait avant tout sauvegarder son indépendance; * Ce n'était plus le joug de rAutriche qu'il lui ftillait secouer, mais la servitude d'un Radicalisme étranger^ la plus dégradante de toutes les servitudes pour un peuple libre. Partout les questions furent posées avec une netteté qui ne laissait pas place au doute. « Son- ges bien , répétaient les magistrats à chaque Lands- gemeinde, qu'il s'agit de vos fortunes, de votre sang, de. celui de vos enfants. » A cet avertissement dvt landamodann, la multitude répondait avec un indi*^

•14 «iSfOIM

4HUe eathoiwUMie : « Hms fiacrifions 4ios ^âes .et nos biens poar être libres. Nous repoussons le.JMjg; é» So^étés seerètes et du Badisalîstte; nos enfants iuîyjWàt nota^ exemple. » .

Itao^ le canton de Schwytz, rassemblée génécale a lieu à Rothentluirm ^ EUe se compose de plus, de ttMif mille hommes. Le colonel .^Yberg la préside, llonvre la séance par ces mots : «c Loué soit Jésns- Gfarist! » Puis il engage le peuple à demami^ an del de verser ses lumières sur les délibérations fpn Ydnt ^e prises. Comme pour consacrer la liberté de oes diseussions, quelques voix s'élèvent et proposent des.atermoiements. Un seul cri leur répond ; un seul cri s- échappe de tous ces cœurs vérîtabl^odant dignes <l'éti*e libres. Ce peuple a le droit de s'enorgueillir du serment prcmoncé sur le Grutliet à Brunnen. Ilxiei'a jamais violé ; il le répète encore avec une foudroyante unanimité : « Nous jurons, s'écrie4-il.dans,un saint entraim^aent, nous jurons ponr nous et {Kmr j^ dasœndants les plus reculés que chacun de non&je fera un devoir de secourir s^ alliés opprimés,, en ttittsiaranant à nos frais,.au périLde nos biens et de noÉie vie^ soit dans notre pays, soit à rétranger* »

* Dans rhistoire militaire de la Suisse, les hauteurs de Rothenthurm sont céfèbres , parce que c'est de cette position que ti^ ou qinrtie^flMls 9Étitft*iBBlinDéstde4S«lra9ts t'âaneènnt suc uttieuap do YJngt rajlHe Bernois et Zuricois , et les mirent dans une déroute complète. C'e^t cet héroïque fait d^armes qui est connu sons lenom delaTlcCtfin?^

DU «ONMBBUND. M5

lîne fiokie amsi saiflissaiite est lien le 40.octdwe dans r.Unt^wald. Un témoin ocoteire a reada iXKQptede œtte Laadsgeaieiade. Il s'exprime ainsi ^ : a. Le siège de l'assemblée souveraine de Stantz n'a ideademonaolental : un terre^lein de gazon ^ bordé tdemâOTonniers , soutenu par un petit mur cir^^ulaire) telf est le tbéâtre traditionnel des assemblées du peu- ple de Nidwalden. Deux pyrauiides de vendure s'é- levaient à l'entrée de ce cirque rustique. Des iascrip- tîons en allemand rappelaient aux citoyens la gravité des circonstances qui les réunissaient. Deux miliciens .faisaient sentinelle au seuil des trais entrées de ce {Mirlement en plein air. La consigne de ces feictio&- naires est simple et concise ; elle est inscrite dans la Gonstitution du pays : ils ne doivent laisser pénétrer dans Tenceinte que les citoyens de cette partie du icanton. Le long chapeau de paille noire et les bras de dianise pendants , dont aucun vêtemeut ne re- couvre l'étoffe fine et souvent brodée, voilà le cos- .tnme sim{4e y mais très-reconnaiasable , des cito^fens .qui ont droit de siéger à la Lanekgemeinde. Dans les |)ays primitifs , les accoutrements singuliers ont leur rdson d'être. Ils tiennent lieu de carte d'électeur.

» La séance était commencée lorsque j'arrivai. Le kndammann^ après avoir fait la prière, exposait la situation critique dans laqmeUe la patrie se tcou- NBÎL II était debout sur une estrade au (%ntre de

* ta.Buia99^t» iS47|.par M. Anédée HenoeqdB» p. le etiniv*

m AlSTOlKE

rassemblée y et parlait d^an ton calme et réflécM ^ It main appuyée sur un vieul et énorme cimeterre. Le chancelier et les huissiers , revêtus de manteaux rouge et blanc, aux couleurs du canton, retenaii^ les flets pressés de deux à trois mille paysans qui remplissaient Tenceinte. Quelques hommes, portant le vieux costume suisse , tenaient en main les dra- peaux des paroisses du demi-canton.

» Bientôt le landammann donna la parole au dé* puté en Diète. Celui-ci présenta le rapport de la der- nière session : un des greffiers lut les propositicMis du gouvernement, puis chacun des membres du conseil cantonal, rangés au bas de Testrade, fat appelé à expliquer son opinion. Les motifs présentés furent divers , la résolution fut unanime. Les uns iUr sistèrent sur la violence que les Radicaux vouhiiràl faire à leurs droits confessionnels ; les autres , sur les périls dont la souveraineté cantonale était menacée.

T> Sur r invitation du landammann, le chef du der- s'exprima dans les termes suivants : « Si la guerre » éclate, lorsque vous marcherez au combat, soyeizr y> braves et miséricordieux comme vos pères! Que » la cruauté ne souille pas vos mains ! Souvenëii- » vous que vous combattez contre des frères égarés, » et qu'après la victoire vous devez vivre avec eux » en véritables confédérés. Priez Dieu qu'il épai^e » à la Suisse un tel déchirement! Oh 1 si le sami » protecteur de notre canton , si Nicolas de Fhie

DU SQVDPAVUND. 3j|7

» descendait mainteiumt parmi noas et paraissait » encore une fois milieu des partis! »

» Qu'est-ce qui a quelque chose à dire? de- manda le président.

D Moi ! monsieur le landammann, s'écria un paysan perdu dans la foule. L'attention redouUa; chacun avait nommé Joseph-Marie Bûnter, de Wol* fenschiessen , sou8*banneret du canloui Tun des ora- teurs halHtuels et les plus goûtés des Land^emeinde de Stanitz. Sa parole claire, incisive, pittoresque^ excita tour à tour les applaudissements et les rires sympathiques de l'assemblée. II mit surtout en re- lief avec un grand bonheur la mauvaise foi des Ra-* dicaux f qui reprochaient au Sonderbund de fomen- ter la division et de vouloir troubler la paix de la Suisse.

x> Je sui3 libre, dans les montagnes du Wal« lenstock, s'écria-t-il, et libre j'y veux mourir. La Diète ne peut se mêler de nos affaires intérieures, die ne peut pas nous ravir des droits que jamais nous n'avons cédés à personne. Elle ne peut exiger dp nous que ce que nous avons promis librement en entrant dans la Confédération. « Pour gain de paix , nous dit-on, chassez les Jésuites! » Ce n'est qu'un pré- texte pour nous humilier. La paix? Oui, je la veux aussi , la paix , mais pas cette paix pourrie dont nous parlent nos ennemis. Ils ont^ « pour gain de paix , » aboli nos couvents et empoché leurs sept millions ,

31$ HnTOiRr

et ecpméàjA la paix ir'est pas raoore venoef prar (( gain de paix « ils ont par deitx fois ea^alii les amas à la main nos camps^ms paisibles, et pointde paix encore ; poar a gain de paix» ils ont aseassinéle plinp- innocent, le phis fnenx habitant de no9yhUées;etpoar cette paix encore ils ventent dissotidre notre otûair; Non y ce n'est pas cette paix qae je venx; Restams eker noastranqnilies, mais tenons-nons femies siFon vient nons attaquer. Je ne crains point les qmmmtebatafl* Ictts qn'ils ont à Berne. . sur le papîei%, comiBesi Font pouvait changer ea hnssards les fenilles- des arbres; s> Mais non! jamais^ les b^^gers de Nidvraldâi n'ont compté lenrs ennemis. Rapp^ez-vona, jeunea hommes du contingent, rappelez*-voo9 votre sa^ tique gloire 1 elle a dépassé nos modestes fronti^^ elle a flotté par delà les mers , elle a été portée plus loin que le monde; oui! elle a pénétré les nuées de là-haut ; au ciel est écrit le souvenir de voârefidffîté envers la patrie et TOtre sainte région. Dussions-* nous périr dans ce rude combat, ce sera au moins avec la conscience de n'avoir jamais manqué au devoir. »

» Une seconde fois le banneret invita tous tes as* sistants, sans distinction, à parler sans orainte; et le prêtre recommanda à Rassemblée le respecta des opinions. Personne ne dît mot. M. Ackermann , le landammAnn en diarge, après avoir vainement afr- * tendu , résuma la dâibératiôn , puis il ajouta :

DU SON^fiRBUND. 34*

» J^élois b Diète de 1 8i5 k)raqu'oa m Je me rappelle qu'alors on rentendaii aÎHSÎ qoe^oMMi Vemtmàoim; mm depan-qae tes avocatg se sont méléS'dè l'iaterpréter/ om Ta tordu* dans^ tous les* san.' RéeUencnt je croî^qoe^ Theare est yeime r^i'ixms «tllHioeia ç ebje ne me eaehe pas la grande supéfioiîlâtiaiiifeîqae de nefr> adversaires. Puissent leelM^as^nfOUfeuK des= betigees d'UntentaU dev««* nir ui^renipart peur les aBomme» institutions , nne bamèie pew torrent d'injustiee cpii est venu*^ d'Argonôe! et moi poissé^je, ayant de desceiuke dans* la tombe^ avoir la consolation de vek eaxote uwt les paires de Nidwalden dignes de leurs pè» re^^ fidiles à leur pays et à leurs eaoffkws droits ! mafac^nant je ¥eu8 demande si vous TOQkz obéir aux BiîgeBoesrde la Diète oa lui opposer toutes les naesures'ipiopeséeft par votre gouvernement. )>

» La déHDévation était close. Le moment du vote étasl^vemi. Lelancbmmann prononça la formule d'ur sage : « Que ceux qui approuvent la conduite du » gonieiiwenl et sont d^avis qu'il doit persévérer » lèvent la maîn. » Aussitôt les tètes se découvrir- reoik.- Une acclamation aiguë , étrange, se fit' ente»^ dre, et toutes les^mamadroites se levèrent, agité» pèsent j^tasiean^seeondeB d'an firâmssement con^ wML La^'OaateeHépreave fut faîte et proara qne ranasikitetâait manîme* Une^ salve de œi^ de fusS rettalîtaa ddmrs^ des coorears paEtirent pear

IISTOIRS

aller «iBonoer à Sarnea le résultat de la Lanisge-^ meinde de Stautz. d

Après la question àQ vie et de mort pour la li- berté soisse, qaestioD qui avait été tramSiée en Diète le 1 6 août par les doaze voix ordonnant la ré^ vision du pacte fédéral , il en surgissait une antre plus secondaire , plus accessoire, mais qui emprufih taU une grande importance au retcaitissement nséme dont les Radicaux Taitouraient. Depuis i 844 ils avaient tour à tour révdilé et abandonné Taffaîre des Jésuites. Ils s'en étaient lait un épouvantai! ou un boudier. A F aide de ce mot magique et des dii^ mères qu'il soûlerait , ils avaient eu Tart de diviser en deux camps les conservateurs catholiques et les conservateurs calvinistes. Les Protestants ne crai- gnaient pas d'encouraga* la résistance des cantons primitifs aux injustices des douze États ; mais, dans Tappréhension de se voir stigmatisés du nom de M- suites par les feuilles démagogiques , ils refosaiènl * de s'unir aux fidèles pour défendre la commune pa- trie. Sous le nom de Jésuites on confondait, en Suisse, tous les hommes attachés au Christianisme, tous ceux qui n^allaient pas puiser leurs principes dans rAUiance des Justes de Weitling ou dans les Sociétés secrètes de Mazzini. Les Catholiques étaiait donc signalés comme Jésuites ; les Protestants le fti- rmt à leur tour. Mais ils ne se saitirent pas la facile audace de braver un préjugé ridicule ; ils hésitèrent ;

DU flORDraiBUND. m

oett^: îadéoi^w perdît le Sondeiband smb let sauver. -^

:I4 fisMiîi^lisme était partenu à neiitcalker une j^rtie des forées qu'il aoniit reacontrer daiiK h lutte (^retienne engagée. Il se donnait pobr le goa«- verneoient supeéme de fait , il exigeait des canUmê ae|e4680Umisaîon à ses volontés, conmeunrazerain tranwi^t un ordre à ses feudatanres. Cet acte y ({ue IpL Diète avait déclaré inconstîkutionnel , et que , tr<Mls «ui^ plœ tard 9 telle admit dans ses protoeoles avee tou$Jtepi. caractères de la légalité, n'avait pour bot que de jeter le trouJbie parmi les Catholiques et de paralyser les Protestante. En Timpoeant aux Btato primitife,: on eâpérait les faire renoncer à leur sou*- v(^[^neté , et on basait sur cet abandon tout un sys- tème^ de mesures aiiMtrsures. . Par le récit d66 faite et par les faristes conséquent cea iqfue ces faite provoquèr»t , il reste maintenant 4/immVfé aux {d^us aveugles que tes Jésuites n'é- twient pas vraus à Luceme de l^ir plein gré , qu'ils y avaÂMt été appelés depuis longtemps ; qu'en y ve* nant, ils cédèrent à k voix du souverain Poniife , aux prières du peuple et des magistrats luoeriKns. Cette question , qui int^esse la religion et la liberté^ eat résolue à Theure qu'il est. Au mois de décembre 4S47, le général de la Compagnie de Jésus estima qu'il éteit oj^pwtiin de faire connaître aux envoyés du Saint*Si^ et des pui^anoes en Suisse , la sUm-

TOM. II. th

visroifti

Ifen ^fM te Kftdicilfame atnt voula i&wMer , ^ oelle tonte différente qni ressortait de Texposë §ml ém 6fén0MpniB. Il adrana donc à ms n^ptâA diplo- diaiiiipiesteffiéiMÎreraivaiKt^ qui «est un résumé ftd- flîmUe de cakM et d'npartkililé , de toole œfle qweitirm ttriéd tnx Mats de la TidMoe.

«Le nom dm Jérales a "été trop eon^ami&e&t ^nélé mai afieâres de Saîsse éqpnis qiQdques atiBées^ le vâitable état des -diMes, en ee qui eonoeme 4a €oQipagoie de Jéras dans ce pays , a été trop ^nt- gemenjtméoennn et altéré, ponr que le soussigné fie trowe pas dans sa eoBscience le besoin et le deror de s'expliqoer i^nement k cet égard. H espère de la kante impartialité de Votre Excellence qn^EHe YO«<fra bien approuver la pensée qui a <fi<M ces explications.

»Lesvoix n'ont pas manqué pour accuser la Com- pa^ie de Jésus d'avoir été en Suisse la cause de4a guerre civile. ^ les Jésuites , disaiN)Q , avaient oon- sezfti à se retirer de Lucane, ils auraient au moins enlevé aux Radicaux le prétexte de prendre les armes; ils auraient ainsi évité d^Moourir la iw- ponsabflité des maux qui pèsent sur oet iufbrtttAé pays.

Il suffira de rappeler sommairraient les faits pour réduire à sa juste valeur cette gr«ve inculpatioii. L'exposition des motifs qui ont dirigé la condaile des Jésuites en Suisse, rendra aussi ée plus en jltas

DU SeKHRlUND.

JAoontestible r^f^Ucttioa ém gcndi pfwrifwm ipî doBMiMFfflt traie cette question.

»Dcip«âf805et iai4^ les ^mteB éUîent dav ie Valltts; éepws 1818 à Jnt)oiirg; depnifi 4ft36 à S^wytz. Ftoloiit dans œs tiob cantoos, jwqâ'à TuDée 4&i3 ou 1844^ la Ckiiiijpa^e de XéMs^ (m peut ie dire , n'avait recQeîtt qae doB pnMvesd'vne adliéskin giacère. Daiae tes autres eaaUms mon fim et }mi|iid*là , elle n'avait été, même de la fart daa firoleataite , l'ebjet d'aucune plainte , d'aocmM a^tt»- qne. Les Jésuites cependant étaient pour lors^ coœmm iU Tcnt été depuis , exposés à tons les regarda, à iontes les œaaar^. Us rraiidiseaient^ dans les divers 4boeses de ia Suisse, toutes les foactiraa da mi* wstèra évugâiqne. Indépei^mmeot de refMOK fpmmat de leurs collèges , ils pràcbaîent , donnaioat 4es mîsfiioiis fréfnentes , parcooiaimt et traversaimit sans cesse en tous sens, avec leur habit de reUgiews, les cantofis catholiques et protestants. Us n'avaient qu'à selou^ du bienveillmtao<meil des populatioMi H des lieareux effets d'une liberté qui savait res* liecter tes institutions de l'Eglise catholique , te sète #t les iCBuvres de ses [ffétres. De leur côté, les Je- suites suisses, qu'on p^mette à leur chef de leur randne ce ttémoiguage avec la plus entièpe c^litude, demeufàrrat toujours fidèles aux devoirs et à Tesr prit de leur état. Jamais , dans ces .derniers temps comme dans ceux qui les avaient précédés , dans ce

au HISTOIRE

pays oomme dans les autres, les Jéraites, quoi qu*oa ait pu dire , n'earent la pensée d'exercer une influenbe pdUiqae qoeiconqne , aatre qne odle qui résulte des devoirs imposés par la religion elle-même. Poursuis- vis par le plus inconcevable acharnement, ils en •ont encore à se demander avec étonnement quels moiik , quels faits les rendirent donc si dangeretnt et si coupables. Car, on ne saurait trop le répéter, parmi tant d^invectives , aucun fait à leur diarge n'est précisément énoncé, aucune accusation spéciale B^est articulée.

« Que s'est-il donc passé depuis 1843 ou 4844 ? Le gouvernement et la constitution avaient été chan^ gés en 4841 dans le canton de Luceme. Dès cette époque, les principaux magistrats et habitaiits du canton pensèrent sérieusement à appeler la Coi&pa* gnie de Jésus : les négociations à ce sujet ne tardée rent pas à s'ouvrir.

» On peut dire avec vérité que jamais peut-être, dans aucune circonstance et pour aucun établisse^ ment de ce genre , les supérieurs de la Coiïipagnie n^apportèrent plus de lenteur et de prudence. Dans la crainte des difficultés et de Fopposition, qui se manifestèrent en effet bientôt, les Jésuites rési^rent, ils résistèrent longtemps aux sollicitations du gou- vernement de Lucerne : des témoins nombreux pour- raient Tattester.

DU SQ^IIARMND. «Vk

... » Yoici.Ies ^l^.qui amenèrent. rarrangeatent ôéf

» La Société de Jésw , avant sa suppression , dîn logeait le collège de Lucerne. Y rétablir la Comp^^îe paraissait à un gouvern^Qaent catholique , an clergé et aux laïques les plus recommandables du canton ^ ^ moyen utile pctur procurer à la jeunesse , et eo» particulier aux élèves destinés au sacerdoce , laa bienfaits d'une éducation solidement cbrétienneu L'a% venir religieux et même politique du canton pouvait être par mieux assuré, pensait-on, et se défea-t dre^ à quelques, égards > contre l'action désorganisa- trîçe d'un certain parti, qui cherchait, par toute» l^ voies y à s*eu)parer de Tesprit de la jeunesse, et ^ le remplir de ses funeste^ opinions. ^ . » I41 volonté de la très-grande majorité du peuple (ufiernpis était connue d'avance; les magistrats^ organes et représentants de la majorité, poursui-r vaient avec zèle Texécution de leur projet ; une forte apposition se prononçait contre les Jésuites dans les sfings de la minorité ; la Ck>mpagnie était absûlur 9)ei)t passive.

» Les négociations se prolongèrent ainsi près de tcQîi». années. Durant ce temps , la question fut à jda-r ^urs fois soumise au conseil d'éducation, au conseil d'État et au Grand-Conseil. Pour prendre des inlariM- taons sw les Jésuites , on écrivit aux Évéquesr el m}f, grayem^nents de la Suisse , qui avaient sow lewi

msTonir

yèàx dm éUibMsseiBeBts de fat Gonipagme. Ôans le même bat , on s'adressa à divers É véqaes d' ABe- jBftgne; toutes lés réponses , venoes de ees diffâwits ébÊé^y tarett alors imprimées à Loeeme.

9 Le gouvernement de ee canton poussa la prt»- dcttce plus loin encore : il décréta d'envoyer de9 «nomissaireB , pris dans le sein dn conseU dlÉfrt el es conseil d'édncaliony pow visita les collèges des Jésaites en Suisse.

' » Les renseignements réunis se fronvèient ftiviH à la Comfwignie.

» Le Grand-Consâl cependant i»enaîl à tâche à*m^ de ménagements envers Tc^posîtiony qnoiqii'eBe Mt peu nombreuse. Par le décret rendu pendant F a«^ tomne 1 843, le coll^ de Lucarne était laissé entra lès mains de prêtres séculiers et de laïques. Quant aux JéMites, ît n'était {dus question que de leur cmfier )%»etgaemait théokogique et la dybreetion d«i steî-^ Bflife avec Féglise annexée.

» La Compagnie n'avait encore donné aucun as* aenfenent à ce projet. Les supérieurs de la provinee de Suisse , conformément aux instructions dm Père gfénéral, apportèrent toujours la plus grande réserve. iMê répugnances des Jésuites , pour aller à LucerUfr^ éliiîtmt tellement connues j qu'afin de les vaiMie -iM iMmaes influents du cantcm s'adreâsèrànt àCité- goke XYi. On fit aussi parvenir au Père géméni les nHBieves ms plus pressancs et lea piw raoigiqiiQiw

DU SQiiraUHIND. «B

filin Grégom XTi dmoft orArai à «en noace en Suisse, monseigneur d'Ândréar, i^commxtoiqmsi «» gnfveniemeat de Looetne le déerat pontifical rcBdu s«r sa émmode. Par ee> décret , Sa SttnMé af pli^puàt les fonds des eourents. déjà sof^rÎBiét des ' Ftees Francîseakis de Laoerne et de Wertensteta à yétabëssenent d'un séminaire à Lucane. La Nov» «îakiire eâprimmt en même «em|ia, an aoB éa Saint-Père, la satisfaetioa de voir confier la dtrw^ Iwa de ee séaoinaire à la Société de Xésna; il av«t chargé son nonce de foresser rexécutton de catta

» Ce ne fut qn'iqpvè& cette déelaratian no» éqwfo^ dos intentions.de Sa Snntetét que le Pèregâiéral doaoïa ordve d^atter en avast. Le< contrat fat signé ^ d'un eôté , paa les coBMniaaainBi da gonvevaaineot en Looerae, de Tantoe , par le Père pf o^dai da SaÎBieu Ce contrat fsA approuvé par monseîgneQr TÉiréqaa 4i Bftle, et sanctionné pso* le cans^l d'ÉtsA , p»* la GranA* Gonaeil (2i octc^re 4844) rt par le peupla du caolM de Lucarne.

XI Le décrel passa au GramdHGonsml à une très- forte tuBijonté : sur près de cent votants , vingt al ^sdques voix sanlament s'y of^iosèreni* Quant an peuple, sur 3S,M0' citoyens ayant droit cto suffiniga) ^S^iWÔ et qudques cents votes adoptèrenl toéêer0. Sans les intrigues multipliées des Radicaux y la ^ÊÙté aàt élépkwaonfiîdéiafelû anaaia^

11$ .. HIBfOIHB '^

)> (M aait quel» on^fes ont enss^écteté : de- vait s y attendre.

. j^ Un oorattô. secret ayait été formé à Lnceme, anœitôt après rétablissement da gowemement ooii- lervatenr en 4841 , avec mission de travailler à le renverser. Ce but ^ on voolak Tattûndre à tout prix. Si la question des Jésuites ne s'était pas rencontrée, on anraîl; cherché un autrb prétexte ; celoii-ci parut très-convwaUe aux Radicaux. Le nom de Jésuites ne résume-t-il pas , pour une trc^ grande masse d'hommes, et d'après les calomnies répandues de toutes parts , ce qui peut le plus exciter les haines et provoquer la violence des attaques?

» Une tentative de révcriution eut lien le 8 décem- bre 4844 : elle échoua. compléteoiail. Survint, delh part du canton directeur de Zoriob , une inviti^li à Lucarne de se désister de Texécution du décret , q^i appelait les Pères de la Compagnie de Jé$us a la cKroction du séminaire. Le 4 "^ avril 4 846 eut lieu la deuxième attaque des Corps francs ; elle fut victo- rieusement repoussée comme la première.

» Au mois de juin de la même année, deux Pères de la Compagnie de Jésus dureat se rendre à Lucemé pour faire les dispositions préalabl»^ En octobre 4843, ils étaient sept, le séminaire fiât ouvert, et les coavs de théologie oonmiencèrmt. Un saitie

» Les faitsei^posés , deux questions se préseiitaMj

DU SBHIIBHIIND. 3M^

Lacerne ? # .

» Dev^Qt-4l9<&)'^eii retirer dôlear propre mon vb- meat , taprès s'y étee étaUk ?

» 3lkr la première qeertioQ, on connatt, par ce qoîi vient d'être dit , les délais , les ménagement», les précautions et même les restrictions apportées pp^ le gouvememeot de Lncerne dans tonte cette affaire, avec la gravité de ses mo^. On sait quelle éUûi la volônlé de riaiinense mia jorité du canton ; oncoimaît aussi k résistance ée h Compagnie db' JésQ6 » et ritttantîon snpréme qui pesa de tont son poids dans la détennînatieii de ses chefe. D'un anive côté , les droits et les principes , qui protégeaient ri9d^>a)da«iee cantoMile et la liberté religieuse à Lpeecne^.smll évidents poor tout homme de bonne foi.

» £n. présence de ces faits et de ces principes , p«Qtron dire^încèrement que la conduite de la Corn-* pagnie (te Jéstis y acceptant la dnrection du sémiMÎre de Lucerne 5 a mérité la violente explosicm de haine et d'inveeiives qui vint Fassaillir ? Peut<k>n mnkniMt éooBcer avec une omhre de rakon, que tes Jésuites, da^a QQitte circmutance , ont donné lieu à la guerre diFile et au9c noAus affreux qu'elle engendre?

» DmM k réalîlé ^ sept religieux de la Compagnie étaient demandés à Lucerne pour y enseigna* uni- quement la théologie, poor diriger le séminaife,

31* anwoiii

pour p«4eher et oeofciMr, ooBve les aflrtraa pcéir^ avec Tapprobation de rÉvéqae , et soumis a»x Ms et à la oûmtîtatioa du pays. Us s'étttent kMglBn^ refusés aux sollicitations des Lueemoi». Lea iateiH tiana du souTerain Poatife une fins etimues y ils obéirent ; un peuple fibre et souverain les afpdail ches fad y ils y allèrent

> Tdile est Tratière vérité. Y avaîlHÎl done éa qpok soulever tant de tempèlea ?

» Bt puisque la &(^oii radicale avttit étédeax fois vaincue depuis le contrat et le décret déteilife , le gouvernement de LiM»me devaît41 céder iqprèa la vktoire ^ en face de la vémlle, sur un peint tous laa drcnla étaîentde son eèté ?

La Con^[)agme devait*dle d'etto méaw rmBfm ses en^gemaitSy et renoncer à tout profet d'éla» blissement à Luceme ?

» Les Catholiques suisses n'en jugèrent pas ainsi » et. les Jésuites durent s'associor à leur convidioii omiBieàleur fortune,

a Au resle, on le eonçoîl, les metife qu*a!vait failocttclwe Tarrangement avec le caatcNi deliO** came amt à peu près les mêmes qnaeevx quîeUi-- gérant àr^béeuter, et qui ensaile ne permirent phaa aux Jésuites d'diandomier le poste enié h km» SMS* Lea raisons qui oi^ servi à véaoïidre la pre<» mière fuestian posée , «ervirant donc néanseaireUMMl auiaî à répandl*eà la aecoade..

DU SOH^inHIUND.

»Ansî^ ensQooaiHtt^lainoleiieedeB anvag^ et enoeiiiiM , te décrets de ki Diàle àe^ YMOMMb et pomrttieBk-ite dtmagct le ligvede oenH doiteedcytée parte Cofaçiiiipiy à Fégard ém amkm deLeeame, ekimpoeor^ ee ceeséquence^ à cfuciquei pwiMMMMs de tliéolog» le choix aQtict|ié te l'exil^ apnée rétiMMBement déjà formé? Ni les membres dei gMvemement hieeraois , ni les sepérieors de le Gampegeie ne font pensé , ei lews reîsonsy même iqpffèe de» événements désastreux, conservent tonte lemr évidence.

» Finnors mémoiies^ envoyés de Lnceme à Rome dsnele cenis des denx années demiàres y exposnèenl; eri»feîen la qnestkm sons son yéritaUe jour. Ces mémeiges lésemaient ^ avec feroe et clarté, la sitna^ tîsm , les principes et les ftiils.

a Le canton de Lnceme, disaient ces méaraireB éerifeien 4845 et 4847, est en Snisse, dans sa qon* liÉÉ <fe canton dîffeete«r (vocort)^ rappni et le défen-^ sear des cantons cathollqnes. N'a-t-il donc pas, panr ase affuresHitérienreSy et en particidier ponr ce qni concsme la ReKgion, les droits dont jonisBent les cantons? N'a4ril pas la fiberté et le pm»» \ eft même n'est^-S pas dans l'oUigatien de eon* \ antant qn'il est en ki , à la fonnation dn dmrgè ea&oliqne? stipalsÉuns dm pacte fédéral n\iliiliiMMl lies pas, senn restrktkm «ncime, canton de Lncerne comme anx antres, le

BISTOntB

gnr 400» les instituts ecdésiftstiqiies M Kttérairtt qui lui «o&vMidrmDt? Et certes les a&cieiis tnôtés 4ft pdx, qui termiDèrent les guerresreligfeaseseii Suissa^ eltqiii farent scellés en quelque sorte du sdngdes &i'^ tMiqoes, portaient expressément que jamais M Protestants ne s'ingéreraient d«QS les affiiiresdesCa^ tboliqaes ccmcemant la religion , qu'ils respecteraient et laisseraient toiqonrs intacts les droits , les libertés^ la soavenmeté cantonale , la foi des Gadudiqiies^ Le pacte fédéral ne permet à la Diète helréti^iedd traiter aucune autre affaire que celles qui sont nonm mémràt spécifiées dans te pacte hii-méme: Or^ dans te'paote il n'y a pas un seul mot qui donne k la DiàlÉ le droit de statuer quoi que ce soit , en œ qui tondteF à ia religion ou à Téducatimi de la jeunesse dftti9Mi canton. Bien plus , lors de la rédaction du paote^ œ furent les ProtestontseuxHttémesqui insiat^^efit le plus, pour que toutes les questions de ce genre fc^ soat laissées à la pleine et entière décision de cbaque ciÈBiton.

■• » Comment donc se fait-il que la Dièlo se sell amogé le droit de traiter la question des Jés«^leSy et de s'ingérer ainsi dans les affaires et les îMtifti*' tkme religieuses des cantons? Osla ne s^expliq«e quo par le dessein formé et suivi , de dfttrttiw f «nd^peii^ daiœ et la souveraineté cantonales, au Bié{Mis dv- pKte et des amcieos traités, et au détrimeiOiAB» GalfaoliqMs.

DU SQNMnUND. ife

»Jua ifÊCê de» luréjogés cMtre \eê Jfttiite», h JmîMà^îaate etavmgle dont eet ordre est rofa}6t, M floal ^'iiQ vâtionte poissant pour oondoire au b«t poBEBuiTi par des passkms subversives. Luceriie denraitdoDC persister et ^opposer par tous les moyeœ à use usorpation tyranniqne.

ji> De plus, le gouvernement de Luceme ne croyait pas pouvoir cédm* sur un point semblable sans mon- trer la pins grande faiUesse vis-à-vis d'une poignée d'faownes feelieux , opposés à Pwdre des ek)ses le plus véritablement populaire et légitime. Une croyait pas pouvoir accéder aux injonctions de la Diète sans compramettre son ind^endance cantonale , et sans sacrifier le principe même fédéral de la liberté re« lîpeuse. Il était persuadé qu'il ne s'agissait nulle- nfM»it de sept Jésnites dans tout ce fracas , mais bien de la •souveraineté môme du canton , de la liberté môme du culte et de Téducation catholiques.

» Le gouvernement de Lucerne ne croyait pas devoir céder, parce que toute concession, au Iwu d'iôCre-ulile, aurait rendu le mal plus grand en affaî- Utaiwt notablement la cause catholique, et que, d'ailleurs, cette ooncession n'aurait remédié à rien. Les ennemis de l'ordre pubKc cherchaient à renver- ser les gouvememenis conservateurs et catholiques : tel prétexte des Jésuites manquant , ils en auraient UoAlemml imaginé un autre. Les révolutions radica- les de Berne, de Lausanne et de Genève sont pour

m aHti«n«

Jb dtaïaatier. Uoe ofmcemkm^ eiit et mgam de fai- Ueflie^ to iu»rait eidiardîsy vndss pk» contre le CathoUcimie. Elle «watt, «a ooomgé les CathoUiiiies, ei iof^apaoé nntwBWiart le peQple de Luoeroe ooatre son goaiv«nCTieBt, puis- que la très-grande majoâté da caatoii dffuandnîtiqie ToQ Unt fenoe» et qu'dle maaifoitait à cet égard sa voleoté par les votes les plus libres et les ptosi^pi-

fioatife.

» LegoaTerneoient de Lnoeme ne croyait pasfioo- Yoir céder, parce qu'il était ooaTaiiim qa*«ie4da- catioii plus idrte et plus soigpiiée dergé âai&€s- seatîelle pour assurer le bien de la re^im fît du canton , poar sauve^wder et affmnîr les piioc^pes d'wdre, de justice et de vraie liberté, fl ne <«Qfiit pas pouvoir céder^ parce que le conseii des hooNMes les plus éclairés, les plus énûnents et les ptna pru- dents le pressait de persister.

» Lucerne enfin ne cédait pas, parce qpi'il étaii dé- montré dès lors qu'il n'y aura de paix possSile en Suisse que lorsque l'Église catholique y jooka plei- nement et tranquillement de ses droits et de aon im- dépendance. Mais l'Église pourra-t-dle parveur à cette possession assurée de sa liberté , s'il n'est fMs pennis à un État cathcdique et souverain de confier Téducation de son clergé à un ordre approuvé par rÉglise , et s'il doit, sous ce rapport , d^ndro du bon vouloir des protestants?

DU 90KB%1|RIND. 9»^

t^ malgré le poiÙB des ralscms â j «en présmcRe d\iBe sitaatiûii si Iiîeii fii0ée, la GBOiipagiiie derÉM^He, à <smm des da- rnsÊÊS et dt6 mnaces radicales , devait^eSe , pour ^eoujwBi' IVin^, pour assurer la paix, ponyait-elle «léme séparer sa cause de celle d'un peuple et dMn DemvemeBaeAt e&vears qui elle était liée par sa parole ? 4AefvaiKdie donner im liémenti au dévouement , amc oosnoliMs , «HX Histances des cantons catholiques ^ ^Suisse? Après y aTt)ir réfléchi sans prévention , «3Kmn hemme de sens ne le pensera , aucun homme 4de ciBur ne Taidmettra. La Compagnie n^a pas cm le ^uiroir fidne ; elle est restée convaincue qu'en se retirant, soit avant j soit après rétablissement formé i Lueme , elle eût manqué à son devoir sans con- ^xrer Terage.

Im lémiites , sans ces liens d'honneur et de cOMcienoe, à ne consulter que leurs propres intérêts, eussent été fort disposés à se retirer de Luceme. Us n'oM pas manqué de s'en expliquer franchement ; tm a parfaitement connu leurs sentiments. Dans un -erdre d'idées purement humain , s'il faut en parler «i , la perspective des dangers, l'instinct de la con- fi^vation personnelle , et même les conditions assez -restrictives et on^nses de cet établissement , pou- vaient montrer, sous un jour favorable, aux yeux ét& lésuit^ le parti de la retraite.

^ Mais cette question devait se résoudre par une

autorité eldM ootsidérattens .yl»i éhwé&B^ -UnG»^ pagnie oe reçut donc aucun avis, mwaa téadignuyi 4'un désir qui ffit, de ontore àmodifitr la cctncivite tenue. Bien loin de ^ les leUras les plw praMMlBt étaient écrites aux diifiEérento supérîeiirs |Ki«r im Qog^ger à persévérer davs b résokrtmi pme. Qtt leur maudait de ne point se laîssor effi»yer parvcNB agitations f quelque violentes qu'dles fussent. >fittel n'étaient regardi^, par tous les cantons cathntfqwss que conune un moyen pour en venir à rexéoutiiMi dft plans heaucoup plus étendus : il «'agissait, daw cette circonstance , de l'intégrité Bàôœe da» diwM tant religieux que politiques des» cantons ealhuti- ques. . ' li.-' ML

». Abandonner la luette quand le ^/WfmMmÊmêPde Lucerne persistait eût donc été , de M. [4irt^iik|:Jii Compagnie de Jésus , manqum* à d^ m^igpmmitè. sacrés, et compromettre, en.m4aie temps^, laoHMle. tout entière de la religion et de la lib^t^ . -î^f^Vu

)) Déjà les couvents d'Ârgovie avaient^ ^^sk^ mes par une infraction violente des dispositions^ î^ plus expresses du pacte. Si Ton avait cédé enooift^ de quelque manière que cela eût eu lieu .4UK«^i question des Jésuites , les Radicaux, se sçrai^lit pkn . facilement persuadés qu'ils pouvaient tout oçer con^ ^ tre rindépendance caqtonale et les insfil^Uon? ir«U- gieuses delà Suisse, la vokxnté ne leur nu^nquait pwk En un mot, leur dessein ét^t connu : la spîte a hopt

f

DU SOKMRtVND. 337

WÊlkommmBmMtfÊùwétpi^ les Msuites n^éttienl

» Ainsi donc les Radicaux vontaient arrirer an

de toQtes les barrières , de tous les praleoteors de la SOQveraineté et de la lir- iMMé'ée diaqne canton, ils vemlaient, ils venlent CHMCM :1a iMitnlisation de la Suisse sous le joug d'un pouTOir unitaire et despotique; ils voulaient et ilsimallMit, id comme ailleurs^ au nom de la liberté, etifiir imedérisioii sanglante , Toppression et la ser* yntmieàè'fÈf^ catholique , dont la juste ind^n- ûÈmt gène el les effraye.

» Les organes les plus, ayanoés du Radicalisme avaient hautement et depuis longtemps dédaré, que l^'téÊttotà&a d^tme'Hépuhlique unitaire était le but auquel on devait arriver, et qu'on y arriverait ; que lâ-qwtttiPBL des Ifeuites, (d)lint*«Ile une solnticm pa- dê^e , ne devrait pas empédier la poursuite d'un dessein dcmt le suoeès leur paraissait infaillible : les- fefuâlBs radicales s'en expKquaient ouvertement. Amsi jamais les Catholiques, ni même les Protestants conservateurs en Suisse , ne crurent à la réalité du mèlif mis en avant poar justifier la prise d*armes centre le Sondertmnd : la cause rédie en était trop bien connue.

BA ce qui le p!t)uve encore, c^est qu*en dernier hffàj et lorsque pour témoigner leur désir sincèare de la pdx, les eaatm» eathofiques offirirentà ta Kèle

de «tw rapporter à ia hmte fliMiMkRr du fini Siège sur la question des Jésoites j mi' se garé» *ii dV^ce^ter leur oAe.

Les Jémites restèrant donc à L«oerae dewxL aoa : la cooftance ëa peuple tas j ailMDiait, dumtti ta»r séjoar, a'a^ iriotiMrlta rapMclies de la part de lears plw décidés adwr*

% La cause des andheurs de la âoisse a^takéne pa» dM8 la présMoe des Jéaasies à Lai»ae>; levr relmie votontaire , vu les oiraxistaiicQe, élaitiÉ»- venue impossible : eùt-elie été poniMe , ett» «èHMé inditait nnisftleaiiéBMret daagerease, psisqa'aMe aa> rail cowproans tawa les priacipês, eidianlî<6Moiae plMiiflB RadBcaux, désmi tas Cathofi^pieskel porléte désoorageawmt^ dana leurs rangs.

-a*Ëii râsumé^ des princqiea sao^-ek faBdaMcn* taaa: ! piolégeafltaDl la prés^bce des lés

.a. La aoQvnaineté cantODaie ^ a La liberté rdtgiease ,

•Ges principes ont é^ mécMnas et violés. p i » Aacan fiait préeis n'est atticulé eoBtre tas ^ Jé- suites ; on ne saurait danner aucan iaolîf iégitttBeà leur expulsion de la Suisse.

»i(Btle est doae à tous égards nae injustiee, a EHe a poor oonséqnenoes tes eftia tas plaadih- rnrtiotniat oppesésaa droit ooaoïiMra des aatîaM; ;

DU SOHIWIHJND. «m

» Mftk les nwmx àm ^poktimÊ mlhÊtàqm»Vmm fNrteoÉinr tant km ttMiMiMHix ; Vcppmàmnfà'Mm

OBt da fittB cher, TËfilise peraàcakte^ Ioqs Jtt éNyto mIîiwwl et pcliÉican fiMléft wk. iiiêds ne kiBMBft g«èm de plaee à dos ^ialeft et à desdouleDm f»^

Onaid !te w iHto , expoiés«¥W «m iMÎdilé ^Mthéiwtfiine^ se fOKsaaimit en Sskve.; AomqM^jMMf dire «iieieUeBiMit comns ^ ilg » 4coiiratmd fUM^ MBlîtt^t jdndiiée fw Imb im iioMiaei d'ialiHigiMt, JbJMIîQliisMe , air de M vûteére, pbM^ràrMcetfe de l'aveuglement des puissances et du pnUMtai»- taaitiô hriir^iqiie^ ne pneaaU fdas la feîM^lMia- ékear eelte qneetîM^ oÎBeiise ajkrs poir lii. II laîaiait 4k lord Pakattston le aeîn de baltre tes IniwboMiKr flonatiqaes, ain de cacher la keote (fai lii ^ètaét infligée* Lord Palmerstoa ea^igttaîl à aea antea^ sadeofs d'attaquer les lésoiteê aar ioaalas poMÉs et de lesinéler kon gré anal gué à tous les és^tMommt». KSnrope aonriait de cette sKmcnaaMe du aaûiiatne aaglaîs qai<élaii de £oree.àdéoûUYiîria mani des M- sttitesîttsque dans les révdutiûos de Lanaan» Qt4e Geaèva ; elle piévoyait les dépkii^lsa réwttafi de OQOa mmmmmù ; auna, par isas •cojMéqiiejpoe logi- ^»ite4fta»^Ulméliûtkii|m^liled'y ^

lit nsfouB*

On demandait mt fttpe , m éeÉHH»iaibtaK:oafitQB8 catlioliqnes de saoriBer les léaiiitea. Ott le dbiaaniiait aux léaaites ecx-mémes. Les disciples de saiiit Igiiaoe s*offiraieiit en holoeanste ; mais le Fapei mm les cantons oompreiiaieBt aatremest la situatioD. Bk^ cepté lord Pahnerston , qui se contmiait de le pioda* mer dans ses lettres privées, mais qui ^fflk^icAeaMDt ne Tonlait pas y renoncer, chacun était convaian que le Radicalisme n'avait mis en avant les tènekqm comme un prétexte bon à trompw les sim{deft. Ce* pendant on a bftti contre eux tout un échaftmdagt d'accusation , parce qu'ils n'ont pas <»ti powvMr m retire»* sans ordre du poste périlleux la conftmioe du Saint-Siège et celle des Caâidiques les avaient appelés* < *

^ En 4847, il se tatwvait dans la province helvé- tique des Jésuites cent cinquante-deux Pères qm ^étaient citoyens suisses , ayant leurs familles et leurs amis sur le sd de la patrie. Ces Pkes, libi«eide leurs droits comme de leur volonté , avaient em- ^brassé volontairement k vie religieuse. Ils en pratib- quaient les devoirs; mais ils désiraient, au nom même de la lib^ié, consacrer le fruit de leucs veilles et de leurs travaux au pays qui les avait vus nattre. Cent deux appartenaient aux cantons formant le Son- derbund. Les antres étaient nés dans les Ëlato-de Berne, Soleure, Ârgovie, Saint-Gall, Grisons, Taud^ Genève et Bàle-campagne. En dehors de la question

DU s(mi4«MrND. Hl

mligira», il y av«âl éom une qnmtion d'Étal^ 4# iiatiaBalité qui prédcHuînait tmten les autres* Cû| Snîises, ¥éritabli8 mfonts de VHélvétie, »e se croyaient pas condamiiéB k ne plas avoir de patiiei parce qa'il plaisait à des orateQrs da clob de FOors, à quelques réfii^;iés lAeoiaiids, italiens ou polonais de rayar leurs noms du registre des extraits denaisr sance^ Le titpe de disciple de saint Ignace pouvait Uen être pour ces étrangers sans aveu un droit àli| kaine des RadicauXi mais pour les Suisses qui euT lendaiwi mtraoïetit la liberté ce n'était pas use cause efficâmte d*e:ul ou de dénaturalisation. En France ^ ib n'avaient pas cédé devant les interpellations de M. Thiers; en Italie, ils bravaient par leurs vertus les calomnies de Mazzini et de F abbé Gioberti;en

1 Rêvw âêÊ i)e9US'Mmiêe$f doftl les opinloiis pUknopfaiqiMt Mféét&îtL% ^#n va inyiUre pour penonne, s'expriimit ainsi sur ks tendances du radicalisme suisse : « Ceux qoi attaquent les cantons ca- tholiques, ce sont ces rationalistes qui ont perséeuté les 'prôtnsliMli iiÉodote^et <tni oai telillé SfraoM dana la diaîm de tbé(ritt^ ce fiont ces prétendus démocrates qui n^ont jamais embrassé la liberté que pour VétoufTer. Il s^agit bien des Jésuites , Traiment, et de cinq on «It r^bés noiies qn'étt HêH flotter comme dea époofantails! BtnM a ffi9t de se yaif un jour gpuYemée par un canton se trouveront des Jésuites! Maik. quelle espèce de confiance peut inspirera Lucernetin ciMon dîreetenr dont le premier magistrat est M. Oclisenbein , le «ftef en Qoaps firancs q«i Pont attaquée à maia armée? On a beau liMre^.les petits cantons sont ici les défenseurs du droit commun , du droit de tous. Qu'il se trouve aujourd'hui une majorité pour chasser les Jésuites, fl s*en Irauvwa uaa aatra d«mani po«r cfaaaaar les Pratestanli al Jis* q^'Apo^ philosophes, et, en dernier résultat, c'est la liberté de la C911- acience et de la pensée qui sera chassée pour toujours de cette btén- liewrenael terre répnUlioÉine. » > 1 ^ f

m k!«r<yfiii

Soiasë, ili dwe&t accepter la fiiéaie positioiu Ijbs lésuiieti ii**yaient pas demandé à emôgiier mt te lerriMire dsLficêrâe; teaift lecfirdiiilil Lambruacktti^ aed^êMre cTÊtat mm Grégoire Xtl , lear aviit dit : « Si on TOiid appelle , v<mB ne pouvez pas reflisar ; » mail Grégoire XVI s'élait complu à tear fam mi devoir de <cette concession dont ite prévoyaient lea ftttalitéft; maia, au tnitien de lenrs hésitations, le <$antan de Lnœme lenr écrivait : « Nom ne con»* 9 prencms pas que les mêmes hommes qui vont dier« cher le martyre parmi les barbares , r^asent de » sMtenir avec te peuple de Lucarne' tes combats auxquels il s*eiLpose si courageusement poar la BfliKgion. D

Ces sollicitations étaient pressantes , elles deve- nai^t impérieuses; les Jésuites cédèrent. Soldats frfacés à ravanl-garde , ils avaient Ténergie et Fès- poir du martyre ; ils ne pouvaient abandonner leur p<tole dliomiair que Sur Tordre du Pape , que sur la prière des cantons primîtife. Le Pape, qui avait tant Qonoédé en politique, ne voulut jamais^ môme avec te cardinal Perretti pour secrétaire d'État , feire en matière religieuse une concession déplorable, et qui d'avance était jngée inntite par tous tes honmes ver^ ses dans les affaires. Les cantons primitifs comprirent qM hwt droit de souveraineté était en danger ; ils. pensèrent , et avec juste raison , qu% ne devaient pas reculer. Cependant le père Mîaoux. , provincial

le aop ^ doa Ordre servît môme 4e jirétei(t€|jà upç giierre civile. U visita les ctotons de .Liica*Qj| , Schwytz, Fribourg et le Yallais ; il siy)ptia Im cJu^ dii Sonderbund de lui dire si réloigtieaient d^ Jé- saitas coajarerait rorage. Dans ce^ bypotfaèae, il était prêt à demander au géoiérid de l'Idstitut ra#^ risaitiou de ae retirer* La répoase fut unauiio^.

Tous les chefe politiques et militaires déqlarèn^t ^pe si upe lois ils cédaient aux laenaoes, ob leur §tJt lèverait pièce à pièce leur souveraineté et leurs fran- chisas cantonales ; qu'ils ne pouvaient pas a^v ain#i «ans eonsaHer le peuple y et que le peuple regarderait cette proposition comme une défection de ses m^- gÎBtmts, Un pas «n arrière n'eât rien sauvé , et il eût déshonoré ceux qui l'auraient fait. Le Radica- lisme avait amené le» choses à un terjoobe iaexikricable. Le canon pouvait seul trancher ce noeud gordien ; les Catholiques eurent le tort immense de nlen pj|s tirer iepfemier coup* Rester sm* la défensive comoie la France ,r Autriche et la Prusse le recommandaient dans leans dépédies, y rester, quand aotour d'eux tout s'agitait pour la guerre , c'était s'avouer vaincu d'avance* L&St cantons primitifs ' n'avaient pas voulu

* Aa milieii du dévergondage de la presse et de la tribune des Glubf ,

0 £^éleTa en Suisse des yoix éloquentes qui ne se crurent pas obligées,

I gnoiqae calvinistes , à se renfermer dans un coupable silence. Lo piP*

fMseur de la Rive à Genève, MM. Calame, Favarger et de Chainbger

Aij^ le sacnfioe de leur UA ^ ^ leur koaiiMr ijl» fireat œlai de leur liberté aux ooDâ^ itttenipe(4tfi de TEarope. Im Jéanites, engagés presque IMigfé e«x dans la question » s*y troavèreat mvinoibtetteBt liés par leur obéissance filiale envers le Saint-Kéga, par lear patriotisme , par leur devoir sacadotal , ||tr l^bonneor de leur InstHat.

B^me , certain du concours de T Aufi^tmre, savait <pie les puissances ne feraient contre ses vues ambî^ lieuses que des manifestations sans portée ; mais ks

ils à NenchAld, le €mu$iHai»nn$l neudiâtelois, rAmid^JPet^à Burgdorf , U Gazette de Bdle, MM. Stettt» et Blcesch à Berne eniopt alors fat généreuse témérité d^ètre justes. Us dirent, ils écriTireat tout «Q ^^«1 mlnMre protestnt^ le fasteur OviUebert, nâssmaatMentu Corps législatif de Nenchâtel. « Les N euchàtelois , ainsi parlait If, Gf^ leberty sauront défendre leurs droits et l'intégrité de leur territoire» ttposari s'il le fuit, eorps et biens pour la consenratlon de le«f Iflierlé, de leurs iiistitotioBS, et surtout de leur bMiaeur. Us sauront maatiet non-seulement un courage passif, mais encore un courage actif, ce|ai ées eantoAs de IWiance séparée. La plupart de ces cantons sont de fatits cantons; é^eet méaie le wom qu^ leur donne. Noua aornufis ,iin petit canton comme eux pour notre population et retendue, peu lOOp* sidérable de notre territoire; soyons-le aussi dans le sens fayorable et ^mknt de ce nom par les sentiments de foi, da fidèle an ieiaièift, 4lMMiBe«r et de liberté semblables à ceux des hénâioes babitente.Ae ces petits cantons.

» Si la Confédération, dont ils ont été les premiers fondateurs, et ^ leur doit son plus beau lustre et ses principaux tilvea de |)l»iia« veut les forcer à souscrire à leur asserrissement et à la perte de lev Bouveraineté et de leur indépendance, la marche leur est tracée : qutXl fUittent une alliance oii ils ne pourraient rester sans se peidte^ Oa ▼erra ce qu'y gagnera la Confédération; c'est elle qui aura déchiré pacte en rendant impossible la constitution de l'alliance dont il expriine lelwtetleieoadMoas » '

DU SOKfMSMUND. ^fe

ftlMlÊftm éa clubde TOws avaietie tcni jctam bspflé que la résistanoe d€ft cantons primitif irait da Viwwiadriasant jtttqn'an jour die tondierait d6 «iMiitiide et d^épaiseaient sous l'étreinte de la û8- «lagogie. Berne reculait devant Todieux d'nnè ÊfyeiÊskm. î

L'aj^l auxLandsgemeindes, Tenthonsiasme b^ ^nenx édatant dans ces assemblées générâtes , la aMMue aMttnde des populations protestantes , les in^ 4àQkàoùB des prindpaax offleiers de rétatHoaajor fi^ déraly tout semblait conspirer contre les conspiratean, Mal teMit à la fois s'opposer à la tyrannie du dob de rOurs. Les Grands-Conseils de Saint*6all et des Grisons f après avoir voté la dissolotion éa Sonési^ bnnd , dédaraient ouvertement que le peuple dont «la étaient . las mandataires ne marcherait jawait coMre les cantons prlmitifis. Des obslades de pins d'une sorte surgissaient au moment décisiC Benne «rat en coi^orer une p«iie en trompant Saint*6all et les Grisons. Il leur persuada que leur vote se^l ,pûar remploi des armes suffirait^ et que Icmr oontin»- gent ne serait jamais mis sur pied potir rexécutioa 4e Tarràté des douze Étal». Ainsi abnsés, âûnUSal *«t las OrisOBS ^ Tun à trois j l'autre à onze voix de jmiyorité , votèrent la guerre , si les moyens coaciliai^ éttoran'amenaiettipasuB nésiillat paciiqve. Le peuple souverain demandait à user de son droit de veta; lea deux gon vemements restèrent sevrés à eet «dra

9^ le» Bàikax tvaiMt< jwptâirt mppfHt^^ût mMi- 4aigii0v. < *>

la 48 oetûbre, la Diète ae réawà 4b «MIS la ppéeidoDce d'OehsMbeku L'ordre dtt ÛNtifoe la diBcuakm des mesum €oercitîfvw«ià prendre contre le Sonderbund. Saint^GiH «ttte ikmM» tvaàMt demandé ém moyens tMmcîlHilears ; ie£i dooM oantens se décident à envoyer qudqMB ^cmmi^aaires fédéraox chargés d'nne prodanMÉk»* Skito proclamation était d'an bost à l'antre ii»no^ saM «i na mensonge. On y. lisait :

s La méfiance et les oraîntes dénnées 4a fbMÉa^ menl ont seules po vons engager dans la Toîe que mis avea siiîvie jwqn'à présent.

m Yom craignez on danger ponr les droits eldas libertés qne v«ns avez hérité de vos pèaasy {mnt wc^e poaîtiaii fatere dans la canttdératàm , poor voira foi , votre reUgion.

» liais nons yoas donnons rassnrance sotensHe ifue Mmte intention de p(»ter atteinte à ces biens les phis précMux est iart ékngnée de noue. Ile doînsmt Asmeurer intacts comme chose sacrée peor vew^ Oamment revteité iédécale powrait-eHe minnrirle dkssebi d'exercer mue ix^nsttce earvsers ése oméMi^ eia^ ane injustice «nvers des oo-Ëtais qni^ pMpibi fliyait ^ affwlinuiesat JMKX. ptais apââepsMSBshwsëè

noise aKaBwe. >,U^iète:IMi^ M veit |N»e& l'qvKfssm

DU SeMHKStJND. Ml

âMifdMvv fmii l^aiiéaiilitsaMDtdiBinvffiemift^ «Klitonim, pM* le renverameat violent deB UÊBli^ téâéÊtkiêf pcMBt de gouyerMAieaft itnîtaîff6# t iridiatîoii de vos droits et de vos libertéi^ pémVéB dnger pour TOtte rdigion. Ette veoi phk** lélaeoûrdar à tons les cantoai, et loyaletoesl, la pio^' iMtim qtt'ili mata en droit de nédaowr de Itan co-Étatê contre d'injastea attaqaee , aiiwi-qoe les dîS' pnidtion» et le bat de reUianœ commane le de^ nMùdnt» »

Ces aBenmoes de frafteriiîté> controsii^ûéee per àè géÊéàwi ém CoipS'fraaieB et dconées par des légîe* latears arrivés an pouvoir en faifimit tomber «ne i nae toiAee les vielles Ittiartés et lee anciennes lois, ns ponvaient jins changw la Imb des choses. Dana Innr faypecrisie portée à jour, elles ne comenaîeBt rien de net, rien de eonelaant ; mais les r^résentaita ftdéranx, chargés de les commenter^ avaîenit desnoms «MM eignifieÉtifi ponr expliquer leur aoniaion* De-* pom-qmae» ans , émeutiers dans lenrs pays on agenli amiétéaeearèles dans les antres fitais, ils venaient •IPfQrterle doute et le trouble régnaient la M eN'uMoii. Ces noms étaient connus ; la Suiiae ttfam ■aaudiiaBit diqpnis tongtemps NorfT, Branner^ lenni, ijgftnann^ Kem, Péqnig&ot, Mimaînger^ fiosobsfr- tMm^ Aivtnr, iidkr^ StodOÊmty DelarageaK et Bn^ <*MMer. Elle savait qu'à Takie de leur inviolabilM ntëe l^ivenee flktaoMô à leni'Éili^ de repi^éseiiln^

MU nvroiM

a «lit résolu qaon kmr en ffimeftil Vtà»9é^'im doue de te Dtèle joiudest ve oonédii tmilntiip* llfo au béaéfiM des Sodélés^ seeràtes et db I^mÉih^ i«éme. DttM lear prodamatkm, ife ii'tt|i»ttt4#è 'iiire le bonbrar de lews Gonfédéfét^ mA damUt eUibs Umi se dit, dans les joaramit «ml^lM^ «rit, il n'en est {das aiMû Les alabs et les jMiwMti «ttxquds la Diète obéît, préleadait tÊçomom èleur gré riadépendance des cantons primiâfli et la 'Hite Mre de Zarteh se pesé alors eeUe qwMîoii i 4r-<Si lia États da SoadeiiraiHi raaipainit leur aHtaans cela saieBra^il à la Diète? » ''^'

La doiiaiide est étoile ; la répMise^a le ttèa^ laé- ate : « Non, a'éeriait œ jcwnal; Boti, eeb naiskiflk- aait poi»t; La Diète ne peat soaiHr ie^gowwMDiMt dsB Sé8gwafft*lfaBer et craMrtB. »

Gelte demande et œtte réponse c^Mctérisatt M jpèa da mots la posttionv Zog tenta dé» la ftdM mûm ndeax se dessins. Le député ds cet âtat pnépwrte 114 octolMreane transaetioii qui pouTaittoitt oeneifiaa. S prc^fisô* de maintenir la souvemineté Mree toutes ses conséqiMiees , et ^là mèaïav «raît^il , le Soaderbmid se déobretuit diMMUi-tia aouv^faineté des États se trouvait iespUcitattenfr^Éi- «aUtie dana la pttMdraiation que la DâèteLiPMsdt la uiitta même d'adresser aux osntons aaihslii|iwi> Genève, Giaris, Saint^all^^leom^ tes Gfimm

DU SHMMBnVND. m

Mht0.nMMrinKt pMtvte^loigâéi d^oBeairfgeriAtiM HBtioife rar OM hases , mait Bbraei Vmd et AxfCh WMmHfùÊmknmàyÊaqa'à Viàto. Lnowne, Scàwyta, IjAtarvf léi et Fffihravg gtfdèi^ •Qw yiétate qa'fls n'avaient pas d'instractkins. < En flMMMiy iMcmte M.'Ga«Uieiir % rouyertnre de Zng ttiSiit pas de sotte» et elle neponyait gràre en aroir. Om deox ofttés il y a^t nneégiAe témérité : a Les Btats dn SonderiMmd deiraient reoevoir une bonne laOon; » c'est ainsi que s'était exfxrimé r«ia des BMBibre^.les pins inftnents 4e la eonimisaon des Septqpî oûmmen^t'è devenir um vraie diotatare, «1 comité de saint publie. »

•iDerf nven de «et éeiivaitty si franchement hostile etB fiondedmnd^'le comité de sd.vt publie tendait àln^nene* lie dub de FOnrs devait écarter tontes len propositions ceQeHmtrioes.Ponr mienx faire saisir en pensée, In majorité des donse anéta dans cette même séracS' de mettoe ofiScielleoient sm le pisd^Jè- déiid lesrtioapQ» d^ en monvement , et de dmiaîr Jtmig6nén\ en chef à cette armée fratricide. BÉIn>^viliB mMeiiMtel^'oppQsèrentàoette détermination; mais pneaa^ootre, et le cAoaA Dofonr se vit investi dn mdemnnt. IVey-Hérese fnt nommé chef de yéCat*ms)or général.

. Les populations n'avaient pas l'humenr amssi bdr ^Êspmm qne le oemitédesaln»piUio. Elles sentaient

' * £« Suliêé en 1S47, p. 173.

t. I M

iMtiBOImmaBi que BenM 1m don^uÉNÉbèilMMèw 4lmk c4lév à la iMito do ïntm^ Jùstn:€m'éÊm |)iéei|iioes il m ie meoiiira;]^ uan «teefgkfoeB pour coovdoiuwMûi» «b^mnm birs disBémiiiésw La BémIiitiQii ft'aggknârail wdirapfaialt, et^ endeboiB^nSoMMiniié, proteifH ptr ycbox oo par mu flîlwo», mi^ porsonm Defr6ntkvne«éiiépraB«iiiiliÉl»pe..IiO de rOurs paisa drax journées eatièMi è léi^lli noyeM d'oppf6«oft. L'aa dfi onx. qp aorwi Iw Béialtato 1m pim féeoadsibt odUcdot fiia^ Le difliaacha 24 oetob», (khfiea>d»>MWMi|pi ye dans le canton de Saint^aU la Urmmititvm cmiasMl d'hewe ai heore et que laa GatiMiliqaea iff prépa* mmH à ooiirir aax armes. Qslte BoatNtta anÉaâtfkMHi iMt de légitbaer la «ésesar pied de 50^0MraMn& Qm avak à gmad'pdme mis la maÎB s«r un g^oésaài il tillait lui eonpoeer mie ariaée. On àonr pdt plos tard Teimemi à eomtMÉkm. ASmé les messes , cet tameaà ne >fist pas d'eberd derbwuL Les fermeabition esvviffeiit à o&mwm^ dîsposiAif d^nndécret qui diseil : « VottlsnfniMiifliiu rerdfs 4t le réIaUîr U a été lrcHiUéKmMîvi|M seatagarder fan droite de la GûiifédéHiiMi.v anile qu'il y aura une mise sur pied de troupes» # Caeeesiééiapt» igjyroiAédes^eOTanteeqqaJfmi

velQppe et se consacre dans Tartiole & .dR. ééciet :

DU dOHlMMIttTND. SBf

êfk idMf géftéi^ Dttft^mr, yKMti^ éÊt dÉB^gépag IvHaile^ète deprandlre imifiédîateKMlt l^oamÊMÊiàmesâémtTtmf^ appelée» eft ftcthrilé d»Mrvîee an nomlire d'eDTtitm 50,000 hommes pw lik léaoMiiias d'aujoQfd'IiQi ; de les répartir conv^ mMuih iiir ^ de tes employer an rétabtfSBemeiit de Fardre et de la tégalHé ils ont été trovMéa, au maintien du respect à la GooMdéraâon et à son in^ d^pmdaMe. > Le nom de Sûoderband, une alhiskm lÉémmk ieaactt» on à ses résistanoes n*est pas pre^ MMieédaia oe déérat, qmi semMe dfcté poar rémiir lia<niopeaaoui^le drapeeu et lès^diri^ vers le eantoft 4a SaîttMSal ote le Glab de TOars tient d^improviser éBi tmririea dûméricpies.

lisa d^ntéa du Sonderbinié ont refusé d'assister ètwtÊftè aéanoe^ îH^le, mais qui , par son illégafilé aaèdhey doilpkia tivemeatfrapper Tattention pnbHqne mtté^^iàtt les dmgenimagiDatres de la patrie. Ce^ p«piÉnit, îta ne cadheM point kmr doaleor et le vif <iafila ont d'éviter à la Sttisse les terrlMes ;d'«M gnerre dviie. Nectdiàtei et Bàle-ville) protoeMnoita; mais qui savent respecter le droit el:lft4iÉierté ohM» les autres, étaient les eonfidents des iMmt et daaiqf^pP^askiDs daSonderbnnd. MC. Sar- rasin et^Mérîatt, dépotés Mle-vitie, proposent nne waMÊWm «n dehors de la IHète. Le 98 octobre , eM»^«iit lien'. Le Stondtirbnnd y M Représenté par MM. Bernard Mêyèr, de Lnceme; Mnhëm, d^Drî;

w4,. <)e Zng; Fcmmier, de FrilbMsg».«ld0 W^imit d9, YaUap* MM f Furrery dfr.Zwt^iJMiipiînwr v# Sojenre; Niceflfi de Sai«V-€îiU» i^ Kèro, de ThwsmMi ûureat délégués par la ji»i\}i^i(é des dotase^à oeiHi ratrevue à laquelle a^sifilàreiit ooiQnie iwff trai eijiisi» du camp, MM. Sarrasin c4 Mériao^ deBà^; MM.Ça-r lame et de Blearc», de N^ich^tel* «, r ^ .

Les cantons catholivpes» par rinteim^dMîmde Bernard Mçyer , posèrent, frapcl^i^iiiMit lar^nea^i II9. déclarè^nt iqpe . te: S<9Ml^rlïQB4 iV^mîtrà Vi]|4a«#

v^me rçigardé comme ,nw av^wc», jA,awi«W4# des |;tats n'était, pins mise en ào^tp, i'aCMmdw convents d'Argovie et des.^éimiite».fiqN( W^vmA r^lntroge dnjS9nvmûn.Pontife,.9t^e&.att^nda|||i^ solotion, les d^Rx partis d^aann^i^nti slq^ilNlB^ vffBnt. Ces pnopcwtions étnieiM afiqqpteltl^r ^^^ 4v^ la situation des esprite<à.]^me.e|t,i^ BfiricfC||r,#I(|i^

donnaient de gr$uide9i çb^nfîCH.d^.wcffèp^l^i^^ lispe. Il ne s'en cpntçntç, p«s. J4f|gij6J«^ 4es 4é{!^s d(^ JBâle-viUçiet 4eol!^«K;^ il?»^Wt(1 à^.sxigpr dv Çonderhwd ni^ «ppiiEiîmm'X;^^ et aJ]|8Q|ue ^p^vofonlé^ dqIa,ftéF<riiti«»<^MM(^

cette spjHrême. tentative, f urnerf |ifonrôg«> ^mMMi %n rgstent.impa93ib]ej».fi3(éciitonfad^4rd^ ont .jç^s.. La ço^fèt^m^, n'abonttt.qn?à> wm^Bf^mr» iioa ; mais, le 9 novam^ire^ an moment o& la giœrse éclatait, ces qwtre hammesr sentent le bes^ipi. 4^.

DU SbHbBUSUND. 3^9

tK^ftfipér eficcm la Sateée, eC ih publient un Rapp&rt MrlâCioHjitenceinédicArke Mis y disent : « Aucune ides proposîffdns de conciliation ne trouva accès au* près des États du Sonderbund. Les députés d'Uri, SWhwytr, Unterwalden et Yallais ne se prononcèrent pas explicitement à cet égard ; en revanche ceux de Lucerne et de Fribourg déclarèrent positivement ne pas pouvoir y adhérer. x>

' rapport, comme toutes les œuvres du Radica* lisme, est en opposition constante avec la vérité. IHl Peel , le ministre anglais \ leur allié , la connais* âiatH évidemment par le técît que les Radicaux de la (SdAl^nce lui en avaient fait, et lorsqu'ils n^ont pas encore eu le temps de dénaturer les faits, M. Peel reiîâ^ compte ' en- ces tettnes à lord Palmerstbn de r«tt!iivtte. Il ïui^rit de Berne le 30 octobre 4847 : « La Conférence entre les députés des deux partis a etffleu^fèttdi dérnW et n^a produit aucun résultat, lite'lléputés du Sonderbund ouvrirent la discussion 6M léittMignaiit le désir d^opérer une récondKatibn . lie député de Lnoerne déclara que, si on garantissait la oMsàtion des armements préparés pour attaquer le SMderbund , les sept cantons catholiques dissou- dtaient immédiatement leur ligue et soumettraient la qtiiestion des Jésuites à la décision du Pape. M. Fur- rei*y député de Zurich, dit que la majorité ne pouvait

> Rapport de la Conférence médi€Urice, page 39. (Beriie^ che» Siœmpfli.)

Tov. II. 23

ait mWOHKi

iiteiBei4e^laCiiiiftëéri<Mai . AyABftdesMpmthwi imi

B<pptiU«pdaCQttlérencefliéëiaiiiee»pa>8^

bassadeur anglais ; mais le«r cMMÉMioe^ . liMméQ^â Féwtet<tesr8owétéo#ooféti6:,(éUUfeaii^ U«Mè8^ préjugés. Les «laensQiigQB^dQ RadîcatirawAa saMdéooQ^ertstffm^ie Iwdcmiîn ; >1» « «T^ie ife^DOl pBTlé^ lËiiirM€Qiip. Le ItiMtoaMài/le RtriînaMmm aiwHadêiiaeftfe^ia jailkerde Ithisteîm, oi rfle^ntewi^* MMtilecdroiède iroi9pertdejiooy€«ttfkKp0ap|B«MGEH|. l*ieoiiditioii qoe Im'GmAété&mcekifsé^^fji^

ikttecmptei^feafjléttiftti

«ij^^âA' octobre , Ml {telxAcimteïà 4didJlflteifliiM^ lê6)iBHks4ë8qafîte*€e.'Sont'pMSéfli; l&iaânie'JMriil4Q; rend à (FiaaibftflBadet fi»H|QÎ6e 9 et y i dm8tiiB«^

psuiMrHlfptoffîaHqiiBV' ii^s^eKpriiiiaaiwi dèKriaitM iîite MB^Ie^GoMle : M. Peel .est nma hkn ehm.moi^ éeriM^ettibassideiir de FiWKeaaciûmstoedflMâiîiM étrangères te 31 octobre. Toutes .mee^ipmeiiCf^MMl' (Rangées, m^-Mrr il dit. LaieMuftsite dee JMiem:& daas i^ dernîsteeffiii^ts qmTÎsQneiÉUVôtm&îto pi^is une conciliation a été indigne. Ils n^ont rien voalu sincèrement ; ils se sont moqués de tout. . . Mais qaç

DU SMimBUND. tW

jgtœq«iÉre¥¥éq|t[Aill6sh€anMft wri^rax. Yoot^

pittasefiffie je ciÉMs-faier^qiiete eoadwte^de M. .et KaiMttfetd^ prodîwrml effèl ton tom» mdheveQK

eiiBff dé. 1- Aosletonre.

»'«Bti comme je as néjpmé»|pBi^ pmtiefw sms^

» Maift^aikfeiw«>'raa&doBc.iiBB?.l]àiiD^^ nffraît^Ila^ont dm pmnéBoraKde TOOii âs^.aoAl yoitBMfr-, . tiè^^pâUnns*, . j&^ vous. anne. . . .

*tt<— je eDBiBR'deiQon affligen, mon lâMrrAe^^ mak, s(iKNi&4ai860ii3 éeraser oesixasveag^as^la fairta aD;a«rafété«BegraHde pœtiei la cooydaita teoaeki par rAngieterre. On ae peiit^ dans QaKiaftsre&i &ffT qa^aveC'^'par l'opinion^ et, saiis4'àttiîtiid&;que inataerpays ateirae, ropinicxicbeznowetAuckAûai luineM laissé vn& liberté d'aetion que. peut ôtce «»wieaBMXQ9'pii.empkyyer pins atîlemeQfceaiftt<Nir

^A dater da marnent teole'tfanaaetimcdttria^- MnÉmim^ iaqM»sifailité, la jaasiYiBae foiismai^ atitaaii'eAtiBiénient à la vérité , il n'y avsaîi fim pour' l€6; nefurésmitaBiB da Sondértand qp&'à aen^

23.

356 HisroniE

tirer. Une majorité fictive savait qoe , malgié les dCM léances de TBarope et celles même de M. Peel, oi laisserait écraser ces braves gœs sar lesquels m allait jeter plus de quatre-vingt mille hommes, selM Texpression du ministre anglais. Cette nnjorilé ftâ^ sait usage de toutes les fraudes et de toutes les vio^ lences dont le club de TOurs donnait la mesure. Les députés des cantons primitifs comprirent leur dignité. Le 2^ octobre, ils murmurèrent encore quelques psH rôles de conciliation, a Non, leur répondit Munzin-^ ger, non y il est trop tard. Tout est inutile désormaiiC Il faut que la Constitution que nous vouknis imposer à la Suisse tombe sur les cantons catholiques éomme la loi donnée à Moïse sur le mont Sinaï. Pour leur inspirer la terreur , cette Constitution a besoiti de s'entourer d'éclairs et de tonnerres. Dans un ràppm^ chôment, elle trouverait des obstacles sans * En j il faut que le bruit du canon et le massacre éclairent ou étourdissent les opposants. » > -

Ces imprécations furent les dernières paroles ^taè tes députés du Sonderbund entendirent; Ils avaient pour instructions de quitter Berne di les Radicaux persistaient dans leurs projets. La délibèraliott ' ne laissait plus de doute; les députés des sept^eantvM* Connaissaient retendue de leurs devoirs , ils les rem- pfirent avec une triste solennité. Ils lurent un tbui*^ feste qui était une vigoureuse démonstration de tetim droits, puis ils sortirent de cette assemblée en s'em^

DU SONOBSQPND. %7

bmseant 6t en se promettaot de combattre, les membre» , qui croyaient eiicore repréaroter la Diètq fé^raie , contemplèrent d' un œil sec cette scène des/ anciens jours. Les Sociétés secrètes ne les avaient pad habitués à un pareil dévouement. Us restèrent aussi froids que la Constituante romaine, lorsque le sang du malheureuii Rossi fumait à sa porte. Seules ment comme le manifeste du Sonderbund pouv^t^ par sa clarté, dessiller bien des yeux, le club de rOurs enjoignit à la Diète survivant à son suicide , de p^roiiiber la. publioation de ce document* Après aYoir énuméré tous les griefs 4e la Suisse contre le radÂ^Usfipe triomphant , il se terminait ainsi :

I^^sept États deLuc6rne,Uri, Schwytz, Unter^ Wald, ^ug, Fribourg et Yallais repoussent de tqutes; leurs. forces o^te révolution fédérale, et ils sacrifier toat^âans cette: lutte leurs biens et leurs vies» .; » Les gouvernements des douze États de Berqe, Zurich, Glaris, Schaffhouse, Saint-Gall, Grisons,. Aipgovie, Thurgovie ) . Tessin , Yaud et Genève, ont lûpé 1- épée pour une cause injuste; les gouverneoiçota 9( les peiuples des États de Lucei^ne, Uri, Schw^tj^, ({nterwakl, Zug, Fribourg et Valais tireront Tépée pMr une résistance légitime. . «Confédérés de ces États que leurs gouverne^ ments {)ouçseDli à la guerre civile contre vos Irères ^ MUS sommes liés avec vous par les mêmes seiy monts. Comme noua j vous avez juré de mainferahr

3to HISTOIM

ocm^tafinmàt et^layâlemmtFle picte de» OaniDMteéi» . de sacnfiep dâi» oe bntvofi Imn et voaf vie». Hvr V08 goaTememeots mt dédiîrèx» paole, iisdéohH' reftt la gaerre à vos frères, êxoL fiondetèiirs'de'.to Qenfédératkm. C'est pour les «ider à» eséoutor ém^

m

décrets arbUraîres que votre sang doit* ooaler .t &ert pour aider à ravir -les «biens de vos ^ frères qofoa vcms demande le sacrifice des vôtres. ¥ons avee jofé avec notts de procnrer, par tond les^ moyens en votie pouvoir, le bien et l'avantage de la commone* patrie et de chaque État en partical^; de détouraor4oat ce> qui' pourrait' lenr noire.

» Mais vos gouvernements veulent eosan^aater parles'borreurs de la guerre civile le sol de ia patrie, non pour procurer son avantage et son bien, mas* pour faire exécuter leurs décrets tyranniqnes. An lieu de détourner tout 'ce qurpourraittl«i'ti«re, îir vont plonger notre belle patrie , ce ' pays ' fertané , adttiré de toutes les nations, dans rabtme du^ malheur, ta^coodoire pettt'*'étre-à'sa<ruine éter— néHé I . . . Au' lieu de procurer'le bien-'étre de chaque État €01 particulier, ils veulent foi]^ aux^pMde'la liberté et la souveraineté des sepUÉtats deteOottfé dératioQ.

» »VôU8 "avez-juré avec nous, Confédérés, de* vivre dan» le boalraur comme dans Tini^rtatte, e^xonfli^ dét^ et enifrères. N'avons-nous pas toi»fe«rs tem ee^^serantttî^e nous sommes-nous pas* 4oQ}OUfS'fé^

DU MMOMUND.

sjiipitliiiiéaYec votre tnalheiir? ATOiiMioHjaiiiMi {MÉâJâLiadiadtB attaiate à votre lîlKsIé, à Toadroitt? Vaa»gmive»Qttient89 au cofttcaire, ont, «nmiliiné» la.^paix laipins y nifeade^^ détroit. leainDlitaiwM cfaàce» «IX GidhoIiqaQs; daox fok le i territoire dt l^DadeoMaa^a-éié envâiii par des^ baadea-dévaatu^ tmesrparties< du. territoire d'Ëlata confédérés ; dtes «Mit /liVKiiea poiAer < au oîbeu de '. xiMt défiolàtioa et la mort. Vos gûavernementsaTaient favorisé lesm altaqve&; ils venkiit aujourd'hui adiever par k gÊÊom^ dyUe l'^Atentat que ces baadea avaient oom*

» Vous avez jaré coauBe nous de faire Unit ce le davoîr et. rhonneur e^ugeat; de Ja part « de idèifia'aUiéa»IndiqBezf*neus*ttn devoir fédéral ipe BOuaulayeQs pw iieosplt aivers vous! .Maiftvc» geu-* vwamaeatsi remjdaoent ^ par desidécrels. arbiAcaéaeB Isa devoirstqu&le pacte l«ir iaapoae; iia favoriantt iesc rebeUes , ils protégeât le ooniplfoe du/meortre; il8<ii'oftt pasdoî proteotion .poun uoa.oondtoyeos pai*» séUeS) ils détruisant uos conimHiftcatious , . piUest nast propriétés , iiiTestise«itfD0S'fiKmtières et uooa dédareut la guare en- votre nom.

; »» GûBiaieueus^. vous avez promis de tenir ce ser» Hautisoiemiel, et de T exécuta* fidètemeuti eb sans fraflde, et oala>aii(neinda Dieaitoattpoîsauii^ aMSÎ wai jpie V01& désirez: qall vjMsJâSse^^inàod. .GMfé^

éMif ! repcn-tasi lios yaox veiB JelNmi toufr-plûaMEit dmt vous avi^ iovoqné^la grâce en sole&oifiant.w serinent. C'estau nom deDâeaqae i/Qtiie^ le» aliiancm perpétuelles des Suisses ont été juréea? P^idant ômi Qeit quarante ans, la gràee 4u Dieu toiilr<puis- saot a visiUemeEt reposé 3ur la fidélité àeea antH qjoes aUianoes. Mais si le Dieu toat-f>iiissant estile protecteur dn droit, il est le vengeur dut parjure. C'est avec le swliment de notre droit «que nws pre- nons les armes pour vous résista. C'est avec le sen- timent de votre injustice que vous venez nous alta* qner ! Notre confiance est en Dieu ; c'est vers Inique nous élevons nos regards au moment de Téprenve ; nous lui remettons le jugement de notre juste cause. »

Le départ des députés du Sonderhund et hmt nmnifeste, auquel Ochsenbein qui le faisait probîJier orat néanmoins devoir répliquer par un mémoire d'avocat y produisirent en Europe un de ces mou<- vomeots, présage des crises. On se sentait emporté, on marchait vers Tinconnu; et personne ne songeait à comprimer un pareil essor. Autorisés par le conseil de guerre, Siegwart^-Muller et Bernard Meyer, prési- dent et secrétaire de ce conseil , adressèrrat le mani- feste des sept cantons aux ambassadeurs des diverses puissances. Leur lettre d^envoi était ainsi conçue :

« B»^llence, c'est avec une vive douleur que BQ» nous voyons obligés de transmettre ci-joiait à Votre Excellence la déclaration faite par les dépota-

DU SOMDtiRBtJND. ^

ii&M éti M8 cantotis à baute Diète, le 29 cre mois, ainsi que le manifeste, en vous priant de vouloir bien porter ceepiéèes à la connaissance de votre gouvernement.

» Nous vouions nous abstenir d'énumérer les feits r^;i^tables qui nous ont mis dans la nécessité de feire cette (temière déclaration vis-à-vis des douze cantons qui, de la manière la plus blessante, ont repoussé tontes nos justes demandes et toutes nos propositions de paix.

» Nous pouvons invoquer la conduite que nous n'avons cessé d'observer comme un témoignage de la fidélité avec laquelle nous avons constamment accompli nos oUigations fédérales vis-à-vis des douze cantons, nonobstant la série des violations de pacte qm ont été commises de tout côté et dont dernière conséquenœ est la guerre civile qui est aujourd'hui excitée contre nous.

D En ce qui concerne les puissances européennes, nous nous sommes toujours efforcés d*entretenîr avec elles des relations de bonne amitié , telles qu'elles conviennent à la Suisse et acceptées par elle par suite des déclarations réciproques du 20 mars et du 27 mai 1815.

» Nous croyons , par conséquent , pouvoir nous attendre à ce que les hautes puissances se sentiront disposées à reconnaître expressément et formelle- ment la position de droit actuelle des sept cantons

ait rasTOUS

BmiUODIICCS.

' » Pi«o6o|My r»miBciicod» te 'giwn^dyile^^i^^ devons noos borner à ce peu de iMls^ et, enMOlbtm daat tne féfMwe rassnrmle, nowsaiaifiaoïiEr cette occaftieo deTenoorder à Votre fixcettweeiesiaBsa*'' ranees de noire lunte oonsidération efeide aotoetlé^ Toaeraent. »

Cette lettre était âmirfefBmt une dennadef dettes connaissance; mais elle écartait: lonjoars oeUe«dttflF* tertenlkn. Le Sond^^bond nMgnevait point qlle^les ûlteQlîoBS de TEarope se prononçaient en sa £KV«»r. DiaBS > la r^nae q«e T Autriche -adressa aax^^^ls oaifroU(|ii66, le gArvemement h&périahann0iiçaft qoeeernlétait fms'nr l&^âaiidertattd.Cfne^ i^^ Mtb larreiq)aBaabiitlé ées- oonsécpieaces d^ime ann ftuieite* entreprise ^ CMinie ia^pUiparttde^royaw-

*'iAiMite*d9M.'d0£aMerafrid, iiiiiiîsfrKà*iî^lrtebc*en*SBi8B6, ttidt adreaeée au conseil du Soaderlmndy et eUe contenait ct&, paroles v^M maintenant la cour impériale a puisé dans les pièces qui sont placées soos ses -yeux la eonviction quMl s^igit d'exécuter f&t la force ooatm loaiepitoBatoDs des déonU qni sont dMUnéa-à anéantir laov gonimai.* neté dans des points essentiels , et qni sont évidemment de son ressort^ l^temperenrcroirait faire défaut à son sentiment inné de justice, et à^a ftuchise qui sert de base à sa politique , si Sa Alijeaté>héntaiKli$faiBB déclarer que, d'après son opinion, ce n'est pas les sept cantonade I««- cerne, Uri, Schwytz, TJnterwalden , Zug, Friboorg et Vallais, qui atffmfdthoi'tnwltent^ia'tinnià saper leffifottAemcfHB 'de réMcQifdl* tiquOi en Suisse, tel qu'il est reconnu pfx* VExsa^i qne ce ja?esi fia sur eux. que retombe la responsabilité des conséquences qu'une aussi fuMile vakeismë fera peser sur la patrie «ommane^ »

DU aowaiBMJND.

906 f rfielvétte jétaiteakimi eftlraii^;pwifWfaRiuaigrt ettevare m abime, et par toutes les fautesâ^ fereat^OMimûes^iMi serait^ teoté de croire qaeito gQiwei]iMM(its.firrat 0Ma& ooMuctae a^eD laiiéra^ httioa. Les affiûses de Samm qu'ils coottaésHMiit^ tdles qa'eissirTÎaïKiitid^étre raoootées, ise permel^ tai«it ptMs .' le. moiadre doi^ aux eqnits sérieugc* Cliaeiui5s'airoBiztiqne ladéotagogie se donnait daas ces contKéesiune répétitàoa géaératedu movrmneiit iBsnfrectianoel cpr^ié dersiiioBgoe main pu* les tvaitres et parles espions» nés au sein des Sociétés secrètes 9 et qui vivaient du produit delrars pK-fr* dîod^.On isavait les . voenx^ les démandbes^les mystères desr^coiiiïlîdMites.rLeuraii!ifiiiâi^ StraoK^.puisfii'iAs se trouinaient .dévxiilési par leom ppiprea^doenmente o(i|nrvlentstx)mpIicss^ liEnrofo nei^ul.pas devoir se préoaulianner conérse on pénl évident. Gn ajouroa les diffiouUés, parce qu'on re» doiAaît lies ^ embarras intérieai» i le ^Badaaalimie a«raît^fn;• susciter ? partout. ^ On atfsota de )e dédai** gner^.lorscpi^on tremblait soasrsoniadionxorrDSÎTe. L')An§lfiteirâprofi&a;dénes.tei^¥6rfiatkiBapi)aa£rafflr la ynÀe ë Viàée révèlotiauiaiœ.

Les calamités .dont la r&aisfie -étflît enveloppée préoeeiqMtîent M. Guiaot. Préiideiit dn ooûeeîlret miniâtre.des:a£Easres.étraiigères^.QettlioHime xlIEiat itdenUiât.d'eBipnesseBttnt poun anMBen tord iSriM» mersfam àaineptasgoataJippDécialèoaidss'ftitareti^

Ul HISIOUIE

]0^ff^ om^éqaences* Le dnc de Brqglie a^ait été

nommé ambassadeur à Londres. InteHigenoe élevée, maïs nature tenace , dont le contact des hommes et le mouvement des affaires ont été impuissants à re^ dresser les erreurs d'éducation libérale à faux , duc de Broglie avait tout ce qu'il ne follait pas dan^ les circonstances. Sa mission était difficile, car il devait traiter avec un ministre fantasque et qui se glorifiait de bouleverser l'Europe au profit de ses vanités froissées ou de ses haines privées. Elle fut dans son effet immédiat bien triste pour la France et pour le Sonderbund.

Les événements se précipitaient avec rapidité, le club de TOurs exagérait ses violences. A&q d'endormir FEurope, qui ne demandait pa^ mieo^ qqe de sommeiller , lord Palmerston s'avançait pfps- sant un Jésuite devant ses dépêches , con^l[lp poqr en dissiqouler le venin. A la conférence média* teicer les mandataires du radicalisme, en leur^quar; lilé de Protestants, avaient refusé l'arjbitrage du ckef de l'Église. Il y a loin de Borne à Berne en pf\$-T sant par Londres. Lord PaknerMon , au moin^ tout aussi bon Anglican que les Radicaux de la copfér- renée se prétondent Calvinistes, n'a pas de ces susceptibilités. Il veut que l'affaire des Jésuit^as soif remise à la décision du Pape. C'est un moyen de gagner du . taoaps ei de laisser aux démagogues Ifi fiicilité de trancher la question politique par les

I J

DU SONDSRBDND. 365

armes.' Lord Miato, qui trouve à Rome un concouns efficace dans le comte Rossi, est chargé de sonder la cour apostolique, et, le 13 novembre, il écrit à lord Palmerslon : « J'ai déjà eu quelques entretiens avec cardinal secrétaire d'État , au sujet de la retraite des Jésuites. Il ne serait pas éloigné de faire inter- venir rautorité du Pape dans cette question, si, par là, on pouvait prévenir toute lutte en Suisse. Je n'ai pas voulu prendre sur moi de lui garantir que Tex* pulsion de cette Société du territoire helvétique pa- raîtrait suffisante à la Diète , pour qu'elle ne fit au- cune demande ultérieure. Je me bornerai donc à lui représenter que la guerre n*a pas encore éclaté en Suisse, et je continuerai à solliciter le Pape pour qu'il nous aide par son intervention. »

On ne cessait donc de rouler dans le cercle vicieux que TAngleterre avait tracé autour de la diplomatie. « Les puissances médiatrices , mande le 1 9 novem- bre M. Guizot au duc de Broglîe, ne sauraient évi- demment intervenir auprès du Saint-Siège pour ob- tenir le rappel des Jésuites , sans avoir la certitude que les cantons du Sonderbund consentent à cette démarche et se soumettront à la décision du Pape, comme ils en ont du reste déjà manifesté l'intention. Il nous paraît également évident, que rengagement des douze cantons, qu'ils ne veulent attenter, ni en droit ni en fait , à la souveraineté cantonale , ne sau- rait suffire pour dissiper les inquiétudes des cantons

ffiSToniR

dtt fiondetttairi et leur deimerles garantita^doBtiki omt'befloiD; j>

Toates les chmeeHerieB de TEurepe^ àiPeaceep^ tmrdu Fereign-^Offioe , senietlàteiiti'à'la peinopop arrêter le mouTenient radieal dent'Ie eriilnet Sàhit'^ James se faiewt* te'sowleiwim ; To«lM<proeift^ maîeBt que leSeorda^bund avait pour lui la jnstiee et la^TérHév tourte» ^enduriettt, en àfkMf^^m^aïf^ meB *, un moyen ^ diplomœitiqne d'apaiser ootte -lott^ nmrtè^eeeîi^ ; pendant oe temps la {fiMrra'éelîtâu

DU 9Qtr.MMUND. U1

iyttifaide des desx.«4p9iti&. r— Ila..pi:eiuienldea. mctiiBes militaires

Enthousiasme des uns , douleur des autres. Le conseil de guerre dv'^Sondeitmfids S»' timidité •lésale*eii'faee« dé' hi^RéwlatiBii. Ak«inbQ^}eMtèdi«8{eaipifckfeîii^e;à K0tr««J>ame dw £rmites. hd général Salis -Soglio choisi comme chef de Parmée du Sonder- ' btmd. eoiiseil 'de guerre à Frlbônrg. Le géoéral l^IaiHardctt «omoMirtMl eir0hef»^^Le'9âpénl:OœUaume del^iUiermatteii' com- mandant en chef dans le Yallais. Fatale erreur des Vallaisans. Efforts du club de TOurs. Moyens de'terrcur et de compression empk^éBL^pamr rccmtÉrt Famée tdet>ddiiBatcaBÉDB&. Seéue^da te^ tetaiu<npeur.:de Meuch&tel. Le général Buiour désigné par la Diète pour commander son armée. Habile politique du club de IHyors-À l'égsrd des^eolimelâ fédéraux. Leshoetilftés commeneest Mif 'Fkîixmg. -^OalomBiBft oontce le Siraderhund. Deux htt* nois assassinés. Rilliet Constant commandant la première division. Le général Maillardoz et son armée. Il offî'e sa démission. I^Vmnislioe. Yiolalimi de l^rmirtHce. EsisarBioiiQhe du fort Saindt-Jacques. Capitulation de Fribourg. La division de Rilliet Constant entre dans la ville. Le Conseil d'État repoussé. Pil- lage iduipensiomwt des JéiinteB. Le sac de» la vNlepar les Corps ûaucs et les réfugiés. Le gonvemement provisoire» Il présent tous les, ordres religieux. Dufour et Rilliet Constant en face de ees désaslies.

Il y a dans la.vidvdes peopie& im monifiDt solennel qpi sert de transitioii à uae ncMiyelle jeunesse oa qQiidoniie le sj^oal d^one prochaine décadence. La Séisse tondrait à ce mcwoeat suprême, et sous la mêkk des niveleors elle se divisait^. Elle, aspirait à de nottTelles destinées , à ob {urogrès Jadéfini; et ce mlheorenx pays tombait dana la con£asâ)u des idées

«raflt même d'avoir pu réaliser un de ses songes. Sous le ooap da désordre moral qai s'était peu à pea iatrodoit dans ses vallées par raction des Sociétés secrètes, la Gooféd^tion bdvétiqae ^it brisée. La guerre civile restait comme le dernier argumeAt de la violeDoe. Le Radicalisme avait, depuis quinze ans , poussé les cantons cathoKques à cette extré- mité ; pour les tromper jusqu'à la fin , il semblait à rhenre décisive reculer devant son oeuvre. La guerre dvile effrayait ostensiblement ses théories de fraternité ; die n'était ni possible ni probable. A la veille des événements qui vont sm^gir, le IMfca- liffloe sentait le besoin de rassurer la France et TAu- triehe. Ces deux gouvernemenls avaient faifroeciiper lours frontières par de nombreux corps d^armée. l^ drom0tance imprévue , un cââ-fortuit pduvaietit déterminer une agression qui n^était pàft dans leurs vorax, mais qui aurait singulièrement modifié la situation. Les Sociétés secrètes résolurent de ne ddn- ner aucun ombrage aux deux puissances et de sW- fiuer jusqu'à Tinstant propice.

Les cantons du Sonderbund croyaienf au eourage et à la foi jurée. On leur avait si ôouiretitii6pétéq«ie FBurope, garant de leur souveraineté et deieiH* indépendance , ne les laisserait jamais étmiffei' êm& un guet-apens révolutionnaire , qu'ils attendâôeitt Fefifet de ces promesses avec une confiance pre«fae rdligieuse. Ils pensaient qu^une démarébë comintfée

DU £«Ui»KftBIJND. m

Pétersbourgy de2.Ix>iidre6y 46 Berlia, pouvait sans iu^erve4tioa militaire rétablir la ooneorde et donner aux droita confessioiimete toute aéenrité. La FiaiK» et r Autriche » flatta^nt d'arriver à ce résultat ; le Spnderbuud ratteodait, et il sepr^rait plutôt à repousser des iuva^ioua de €k>rps francs qu'à tenir tête à une année. Inquiété» harcelé sua cesse, il avail^ épuisé ses ressources, la peuple s'^aît imposé de pçnil;des priy^on» i il avait souvrat interrompu son travail poui; couvrir ses frontières* Au moment dui péril I les pannes et les muniticms manqument à son ardeur.

jCoof(H*4U^VM«t au pacte de 4845^ tescaatons ca- tbcfUfPies avaient, comn^e les autres , fourni chaque 9Wiée à M G^i^se militaire fédérale. les Mmmœ tod* ^^ poçir rarmemant. Le matériel deguerre^ acbeté ^ ùm communs » était déposé dans les arsenaux de lit^Cioi^édéraUiOPi; tow cesarsenaux^e trouvaient «n dehors des limites du Sonderbund. Il fallut donc songer à s'approvisionner. On adieta dans les pays voisins ,de$ cwona, des fusils, des munitions de .^{qi^rre. Lucjsrpe se procura deux bateaux à vapeur jpqur £aire le service sar le lac des quatre cantoAs. Ces précautions dérangeaient les calculs du ihà> de XQurs; U intima à ses Corps firancs Tordre d'établir 1^ croisière autour des cantons primitifs et de à'eoir parer, même de vive force , de tout ce qui paraîtrait

TOM. n. 24

*

SilTOIftl

gMpect à leur vigilance. La police des grandes routes était confiée anx truands d'Ochsenbein. Tout fnt aoamis à leur contrôle ; font disparut sods la rapa- cité de leur conunanisme. Les Sociétés secrètes sai- sissaimt mieux que les cabinets européens Tirapor- tanee 4e la révoloti(»i helvétique. Elles Tavaient préparée avec amour, elles en dirigeaient les phases avee sagacité. On vit peu à peu s'abs^tre sur la Suisse les réfiigiés épars en France , en Allemagne , en Angleterre et en Bdgique. On réunit le ban et Tarrière-ban des ccmspirateurs que ces Sociétés se- crètes avaient su mettre à la charge de l'hospitalité monarchique , puis on les lança à travers les cantons sujets de Berne. Ces réfugiés eurent pour mot d'or- dfe de faire de grandes démonstrations militaires et de tenir le pays en haleine. Le club de TOurs avait espéré qu'ainsi il parviendrait à étcwffer la sourde q)poski(A que rencontraient ses desseins. A la vne de ces étrangers qui osaient, au nom de la liberté, lui dicter la loi , le peuple suisse se sentit moins que jamais enclin à une guerre dont il proclamait rin«- justice , dont il redoutait les conséquences. On lui avait rëTusé de le consulter dans ges assemblées gé-* nérales ; à son tour il refusait de se prêter au service militaire. C'était aux cris de : Vive le Sonderbund ! à bas le Radicalisme ! que les revues se passaient et que les exa^cices avaient lieu. Malgré les inoompa^ raUes mensonges que le club de TOurs enjoignait

DU SÔNDBRBUND. 3»|

i#B prodigner, malgré les complaisaBces tarifées lie !a presse, l'enthousiasme fceJHquenx était nnl daits les campagnes. Chacun s'avonait rimpopularité de la kitte que les Corps francs , enfin enrégimentés et soldés aux frais de l'État , désiraient seuls entre- prendre. Chacun regardait comme impossible la formation d'une armée régulière.

Dans ces circonstances exceptionnelles , le Son- derbnnd apprît qu'au sein des cantons de Saint- Gall , de Claris , des Grisons , de Schaffhouse et de Thurgovie, les violences du Radicalisme étaient telles que l'intimidation ferait sortir du scrutin un vote de guerre civile. On annonçait que le 18 octobre 184T, les douze cantons devaient la déclarer; le conseil dés États catholiques jugea donc opportun de se réunir pour aviser aux moyens de défense. Ce con- seil avait pour mission de veiller au salut de la pa- trie, A lui appartenait le soin de dicter les mesures qu'il jugerait essentielles ; mais les puissances lui avaient si souvent dit qu'il devait rester dans la lé- galité , mais cette idée était si profondément enra- cinée dans son esprit, qu'il ne songea même pas à -en sortir au milieu de la crise. Le conseil de guerre était composé de sept membres pris dans les sept -cantons. Pour la plupart appesantis par l'âge et sans ' connaffesances militaires, ils savaient discuter à fond les questions d'opportunité, d'urgence et de précau- tion , ils voyaient les embarras de la situation^ ils en

372 HISTOIRB

éBuméraient les diflicultés , et il ne pouvait pas ea* trer dans leur nature de les résondre. L'ombre d'ane inoonstitutionnalité en face d'une révolutiim qui ne respecte rira, effrayait leurs consciences trop timo- rées. Siegwart-Muller et Philippe de Reynold étaient seuls et toujours pour l'offensive. Il fallait ci^éer la dictature et forcer Siegwart*-Muller à s'en saisir d'une main que sa bonté naturelle et ses scrupules plus que chrétiras ne seraient peat-étre point parve- nus à désarmer devant Timmineace du péril. Le con- seil repoussa cette pensée que les esprits prévoyants regardaient comme Tunique chance de salut. La constitution de Luceme ne permettait pas au dief du pouvoir exécutif d'être réélu; Siegvsrart^Muller n'est que vice-président. Le respect pour l'ordre et la Uâiarchie était si naturel à ce peuple, que personne ne songea qu'une nouvelle distribution de pouvoirs devenait nécessaire. Siegwart n'avait que son suf- frage là sa volonté seule eût faire loi* On Je laissa obéir quand il aurait Mu qu'il commandât en mattre. La Suisse se trouvait dans une de ces crises qui décident de la perte ou du salut des nati(»us. Dieu lui avait donné le courage pour entr^raidre et la force pour exécuter. Les che& du peu{^ ^ à cette heure suprême, manquèrent du génie de l'ini- tiative. Il n'y avait qu'à courir droit au serpent ré^ volutionnaire , du premier coup on pouvait lui écra- ser la tête. On aima mieux l'attendre et lui marcher

DU SONDERBUND. 37S

snr la quene le plus déiicateiiient^ le plus lé^ement possible, comme pour envenimer davantage fies morsnres.

Une antre question dont la gravité frappait la po* pniation fut à peu près tranchée de la mâme manière. n s'agissait de choisir le commandant en chef de l-armée du Sonderbund. En dehors de Fribonrg et du Yallais , qui par leur isolement se trouvaient for^ oés d'agir sans ensemble, cinq États souverains réu- iHssaient leurs troupes pour {Murer à un danger com- mUD. Luoeme, Uri, Schwytz, Unterwald et Zug voyaientvà leur tête des officiers expérimentés ; mais dans le conseil de guerre, les rasceptibilités privées remportèrent sur les considérations politiques. Le 46 octobre 1 847, le colonel Ab-Yb^b et Nazare de Reding avaient donné à la vieille Suisse un bel exem- ple de dévouement patriotique. Ils étaient rivaux d^uis longtemps. Ce }our«li, le peuple des cantons se rendait en pèlerinage à Notre-Dame des Ermites * d'Knsieddn , pour mettre la justice de sa cause sûos Ift protection de la Vierge. Les deux soldats qui se disputèrent longtemps le pouvoir sont redevenus au pied de Tautel frères d*armes et frères en Jésus-* Christ. Au milieu de cette foule qui couvre le che- min , qui prie de la voix et du cœur, Ab-Yborg et Reding s'avancent gravement. Ils marchent à ùtté l'un de l'autre, le cèapeletà la main, Ilsimissent aujourd'hui leurs vœux sur le champ de la prière

BKTOIIB

cttMBe dimaBi ils uaifonl leurs efiforte Mr te chanq»

Ce modèle d'abnégation émnt les cantons pri«liis; 'A est impBÎsMnt à triompher des diffiEColtés qne eba* que membra dm eonseil de guerre s'obstine à fiauTOL valoir. Da&s bi crainte de froisser un État ou en cbel pvlîcaUar, il ftit déeidé que le général da Sonder- boad serait étranger aux cinq cantons. C'était Va^ vast-garde de ta civilisation qui aUait mardier ccmtm le» eoneoMS de la société. Qoelqaœ g^éraux franr- CaiS' mirent lenr épée à son service. Lofus^Phâippe, à (pii ^egwart-MulIer s'adressa officieUement ^ cnit devmr* refeser toute autorisation. Le prioee Frédé- rm de Schwarzenberg acceptait le commandement; mais il éAmi encore à Vienne , lorsque les contingent» fvmmt nû&aar pied ; il fallut donc fake im- choix dét^ fiaitiL Le colonel fédéral Ulrich de* Salis^Soglio <^ tint les stÉKvges du conseil. dans l' État de&Grih ^saas , Salis-So^io. appaiHienait à la religion protes- tante. Depuis sa jeunesse , il ooi^nuait daas tes oamps les traditions d'honneur et de courage q^u'ii avait recuetUies^ au foyer paternel. Ardent, incapable da transiger avec l'esprit révolutionnaire, toujours pték à ^'exposer au plus fort du danger, le général na^caohaît ni ses amitiés ni ses répulsions. La cause dea Cathcdiqaes hii avait paru juste. Qudque protea* tank,, il aJy étaii dévoué ; il rayait officiellefflenit ao^ naacé à la Dièie^ ^ c'était avec bonheur qu'il allaU:

DU SOMDBmUND. tm

tirer rép4e au serviee de sa patrie* Mais ce brittMÉ ooIomI f intrépide jusqu'à la témérité , n^ayait peol*- être pas assez de caliae pour civiliser une année, pour la disposa, pour preudrof émus FÎBtérét de tott ks mesures militaires exigées. Beau et fidèle eoaMie son ^ée , il se seutaît plus porté à exécuter ma plan qu'à le cooeeToir. La sainteté du ScModerband a^ast exdté sou enthousiasme* Au lieu d'être le défimaeir mélhodiqtte de cette aHianoe, il en fat la dievatier, mais le chevalier que leRadicalismedésigDa d'aymce^ eomme Leu et Sonnenfaerg ^ aux balles de sesassw> ââns devenus hommes politiques.

Les csyitons primitifs étaient admirablement pié^ parés à la latte. A Fribourg^ Tenthousiasme ne per^ mutait pas de douter de la victoire» Le swscès ok^- tenu le 7 janvier de cette année sur les Gorps francs devenait un pionôstic heurrax pour Tissue d'ime seconde attaque. Le peuple mimquait d'ai?mes ; ceHos ^u'on avait achetées à Farsenal de Besançeo fmeat- aaisies par les Gorps francs vaudois sur le terrii0Êpe même de Nenchàtel; mais les hommes qui n'avaient pas de fusilç espéraient en conquârir sur l'eunemii Pans cette attente , ils se mcmiraient pleiM d'ardeur et de foi« Les dispositions du peuple qui de lui**mln«s s'a(^rétait à c(MQamencer la guerre de partisMis dsam scm^ pffopre pays avaient Ténergie et la spontanéité qui brisent les obstacles ; cette énergie et cette spon^ tanéité ne se retrouvaient plus dans les oonsdla dé^

376 HIBTCHRB

libâranto. Gonmie à Luoeme, on n'osa pas sortir de la l^alité ; on se garcottait dans la Cbostitution , et chacnn Toslait marcher an f&a avec Tordre symé- trique qni règle les scrutins. A Fribourg , il y avait un autre Siegwart^MoUer pour la fermeté et la <^air- voyance. Louis Foaraier était comme le doy» OBby , comme tous les hommes résolus , en horreur aux Badicanx qui connaissaient son mérite. Le 4 5 mars 1 847 , il avait) aux ternes de la Constitution , remis le pouvoir exécutif entre les mains de M. de Forell, et il n'était alors que meod»*e du Conseil d^État Pour prendre une détermination, pour diriger ou seconder l'impulsion de la multitude , il fallait une vdonté unique. Elle ne devait jamais avoir besoin sûHmeltre ses plans et ses ordres à un conseil toute discussion est une entrave , toute perte de tanps est un échec moral. Dans ces petits gou- v^nemente le moindre froissement d'amour- propre devient une affaire d^État , tout s'arrange sekm les rapports de bon voisinage , ce conseil était composé de quelques hommes énergiques. Mais par des atermoiements que l'invasion des porps francs n'avait pas même eu le privilège de faire cesser , la mfiQûiité avait dans son sein un ennemi, Pierre Lai^i^et) qui sut paralyser les bons vouloirs.

Par sa position top(^(raphique , Fribourg ne pou- vait combiner sa défense avec celle d'aucun des cantons du Sond^bund; il devait se sauver tout

DU SOVfiBRBUND. 377

seal ou périr. Il n'avait en dehors des armes spé* ciales qae trok bataiHons d'élke ei trois de réserve organisés. A lear tête , le peaple voyait avec orgueil Jean de Sohaller, officia* de la Légion d'honneur et chevalier de Saint«-Loais , vieux soldat mutilé , et à qui les guerres de TSmpire n'avaient presque laissé rien d'entier que le cœur. Jean de Schaller était in- specteur gteéral des troupes du canUm ; le 20 mai 4 847 , des convenances de famille appelèrent à ce poste le marquis de Maillardoz , colonel fédéral qui depuk longtemps avait abandonné sa ville natale. Cet officier avait servi en France dans la garde royale suisse y et son nom se trouve mêlé aux désastreux événanents de juillet 1830. Les Fribourgeois n'a- vaimt pas en lui la confiance qu'ils témoignaient à Jean de Schaller et à Pierre Âlbiez; mais ils accep- tèrent sa nomination sans r^ugnance, parce que rélaa des masses devait , pour ainsi dire , porter le général au^evant de Tennemi.

La situation militaire et politique du Yallais se rapprochait beaucoup de celle de Fribourg. Au com-- bat y le Yallaisan était indomptable ; dans les con- seils, il tentait d'annuler jusqu'à sa bravoure. 11 avait pris en ptié ce besoin de parler qui tourmente les avocata^ et pour leur laisser le plaisir d'exposer de vaines théories, il leur ouvrait à deux battants la porte du Grand-Conseil. Cette tolérance en épi- gramme devait avoir un déplorable réscdtat. Au

ans Hi$T0iis

moi» de mai f 847 , «te Vaila» eut à renmveier ses GoBseU d'Etat. Ferdinand de Stdadper , le génént Gaillattme de Ealbermallen, le oofonel Taffiner, Fraii^ çDÎedeKalbermatienelCrosstecoippoeèreBLLeilroii^ premiers étaient dévoués à la cause cki Semderboiid, les deux antres furent nne ooaœssioa ^fdoiiteim faite aujoste-milien. Taffiner avait ébâ nonuoé pré* sident. Il reciila devant le péril qoe ses etmcààcffmB lai demandaient d'affronter. Pour satisCûre à (fÊA* qnes prescriptions de forme , on appela Ignace Ze»* BnOinen , rinévitable Prêtée da YaUaîe , à le mn^ placer. Guillaome de Kalberomtten , chargé de ht- défisse da pays, voyait donc sa vigaew et se» tft-* leol» militaires soumis aux ordres de ses cpwitoe cel^ lègnes dont «o seul , Ferdinaml de Stokalper , par^ tageaitsesid^s. Aasignaldel'invi^kHideFrîboàri^ Kalbermaiten devait opérer tin oioavemeiit qui eat^ pÀ^b^ait le blocus de cette ville , et peroMltrttk; fti ses volontaires d'opéré leur jonetion ttr^c e^sx da Vallais.

La Ititte était inhale , mais les Suisses ne la nh-^ gardaient pas comme dépourvue de tonte cliaoce dt» saccès. Dans leur patriotisme, qoi n^avait jaosaw calculé le nombre , ils rappelaient avec on légitinoi orgiAeit les victoires que les petits cantong rèmpor«- tèrent à diverses époques sur les Étals cahin»*» ; les réceates déroiitea des Corps francs fortifiaient cê^ setttimmfc* Ô* savait que les popfuiatieas eatheiiqtie»

DU SOiNDSl&UND. «

de Saiat^GaU et d^Argovie, ainsi que les caaaem^ teors du Tessin , étaient disposés à prêter an efficace oûBÊOurs à leurs frères persécutés comme eux. Tons les récits s^accordaient sur la répugnance qu'éproi^ vaient les Protestants à s'armer contre les fondateurs de- la Confédération, et Ton errait que les puis- sanees étrangères ne voudraient pas manquer à leur parole mi laissant la révolution triompher sur leurs frontières.

De son côté , le club de TOurs déployai! une ac- tivité qui n'était pas plus arrêtée par la loi que par la. justice. Sa volonté devenait un ordre pour les caAlonft radicaux ; il fallait s'y conformer sans exa- men , sans scrupule. Les officiers fédéraux , fidèles à \mr serment, avaient été destitués ; Us furent rem- pliieés par des émissaires des Sociétés secrètes. Les tco4i|ies cantonales* refusaient de concourir à une guerre inique } on leur assigna pour che& Télite des Gorpa francs. Les Corps francs avaient usurpé la plupart des fonctions administratives. Ils pesaient de tout le poids de la force ou de Tastuce sur les soldats et sur les familles, qui se révoltaient à la pen« sée d'une attaque contre leurs frères des petits can- tOBâ. On convoquait les troupes, ici sous le prétexte d'une revue , pour des exercices ordinaires ; ja- mais le Radicalisme ne leur fit entendre qa'ellea idkâent marcher pour combattre le Sonderbund. L'instinct seul les avertissait , et cet instinct les reur

M^ HISTOIRE

dait rdi)elle6. La sévérité des lois militaires ponissait aussitôt cette révolte d'in^ration. A Laosamie^ Draey, qui ne croyait pas en Dien, exigea de tûoles les milices an serment de fidélité. A Berne ^ à Tjê^ ricU, à Saint-Gall, ainsi que dans TÉtat d'Argovie^ on prit les mêmes précautions. On condamna à de^ p^nes corporelles, à Tamende et à la prison, comme trattres on déserteurs, les soldats qoi, craignant d'é^ Ire forcés de guerroyer contre te Sonderbund , ne se présentaient pas à ces revues.

A Genève I un spectacle encore plus triste fut offert. Les volontaires faisaient partout oauvre de reoors; ils fouillaient les campagnes et îoc^fàost, ainsi les troupes régulières à rejoindre te drapeaiL. Bans la cité de Calvin et de James Fazy, tes Corps francs manquaient pour oe métier; on l'imposa à la ^ndarmerie. Elle se vit contrainte de laire des iwit- tues pour entraîner les soldats^ ; elle les enrégimenta par la peur, ette les cimdnisit jusque sur te batesaa

^ n se passa dans ce même temps à Genève un fait qui donne la me- «are de la liberté telle qne ItBs Radicaux Tentendent. L'abbé Moglia éiaft curé de Versoix dans le canton. Il avait «hwge.d'Ani^iil^init quUl était de son devoir de prémunir son troupeau, et, en pleine chaire, il fit entendre des paroles de justice et de vérité snr le principe et kl eawes de cette goerre. Le goavememettt l^interregeapQnr aamir si ses paroles étaient exactement reproduites par les jouraaux. L^^bbé Moglia savait que sa réponse allait décider pour lui une question d'exil ou d'emprisonnement. Il avait été éloquent dans sa chaire, il fat coq- ragenx dans sa réponse. Il confesse sa foi, il dédare ses 6(»iti«ients, et une destitution, qui dure encore, a honoré ce prêtre qui ne reculait pas devant les menaces.

DU SONDBRBUND. 981

qui , malgré eux , allait les conduire à Lausanne. Quand la guerre fat avouée et ses motifs connus, Tal» titade de cette armée recrutée par la force ne chan- gea point. Lés soldats pleuraient , et ce sont les gé- néraux eux-mêmes qui livrent à la publicité de pareils aveux. Le colond fédéral Rilliet de Constant a pris le c(mimandement d^une division. Il arrive à Romont , comme toujours y il est reçu aux accla* mations des habitants. Puis il ajoute^ : « Cette scène se passait à droite de la division , devant une com* pagnie de grenadiers. N'avez-vons pas trouvé les grenadins bien silencieux? me dit un officier d'état- fliiajor? En effet, lui dis-je^ savez-vous pourquoi? ils pleuraient tous, d

Le colonel Rilliet de Constant y assez verbeux de sa natnœ, ne va pas au delà d'un pareil récit. Il a vu pleurer tous ses grenadia^s marchant au feu , le miracle le (dus impossible à comprendre. Et il ne s'en étonne pas; il le constate comme une chose na* turelle et dont il était témoin à chaque instant. .

Une petite langue de terre fribourgeoise s'étendait jusqu'au lac de Neuchàtel. Ce passage, quoique dif- ficile ; empêchait les effets du blocus ; il permettait anx Catholiques de recevoir des armes et des mu* nitions. Pour les priver de cette dernière ressource

* Novembre et décembre 1847. Fribourg, Voilais et la première dwisiorif par L. Rilliet de Constant, colonel fédéral , p. 14. (B^me, chez Stoampfli.)

HISTOIRE

il fiiUait violer le droit de deux États confédéréB ; Berne ne s'arrête point à de pareils scmpnles. Le 8 octobre , Droey délègue un de ses commis goiH vernementanx qui, précédé d'une escorte militaire, «^avance à la conquête du bateau à vapeur de Hfea- diÂtd. Ce bateau faisait le service des voyageurs sur le lac. A peine a-t-il jeté Tancre dans le port d'Yver- don qu'il est saisi au nom de l'autorité vaudoise. AussiliAC on lui donne comçie gamisaires les Corps francs et les artilleurs , qui à partir de ce jour Tont exercer la piraterie dans les eaax de Friboui^ et de 'Neachàtel. Le droit des gens était violé ; on viola les droits du commerce riverain ; on tira à boulets sw toutes les barques qui communiquaient d'un point à un autre. La course sur les neutres fut autorisée, et, après avoir légitimé le vol, Berne essaya de pro- fiter des réclamations de Neuchâtel pour révcdution- ner ce canton. Stockmar y arriva en qualité de com- missaire fédéral. Il ^'enait recueillir, disait-il, les plaintes de Neuchâtel. A l'aide de son titre, il cher- chait à créer des Corps francs. Sa mission fut aussi infractueuse pour la justice que pour la trahison.

Dans ses conciliabules , Berne ne se déguisi^ pas le point vulnérable de sa situation. Le club de l'Oars redoutait, non sans cause, de voir les Catholiques prendre l'initiative des hostilités et, immédiatement après la déclaration de guerre , marcher sur la capi- tale du radicalisme. Ce plan avait été proposé, c'é-

DU SONDBRBUND. 3S3

tiit ceim q^i poorait réussir même par son anddce €t remire tout à coap au pays le sentiment de sa di-* gnité* La diplcnnatie s*y opposa. Elle prétendit que kaarmées étrangères stationnées à la frontière suisse seconderaient le veto qu'elle émettrait contre une dé- monstration belliqueuse et que le Sonderbund n'était reomnu comme légitime qu'autant quMl se résignait à la défensive. La défensive le perdait, ainsi qu^en févoltttion elle perdra les meilleures causes. Le Son* 4erbundeut le triste courage de faire ce nouveau sa- crifiœ à la légalité. Par les agents anglais, transformés jeu croupiers du club de TOurs, les Radicaux ber- nois connaissaient les tiraillements de la diplomatie. Ils savaient Tinfluence qu'elle exerçait sur le conseil du Sonderbund ; ils comprirent qu'ils avaient tout à gagner en suivant les traditions de l'astuce britanni- que. Le Sonderbund abandonnait le projet d'une sâr taque sur Berne, on se rejeta sur un autre plan. On VDuiait^répondre au vo^u des populations catholiques de Saint-Gall , des Grisons et d'Ârgovie, leur envoya qudques bataillons libérateurs et, dans le même moment, les appeler à changer le personnel de leurs •magistrats et modifier ainsi la majorité des douze États radicalisés. Cet avis fut longtemps agité dans Je conseil de guerre, mais les circonstances étaient ai complexes, on y répugnait tant à une prise d'ar- mes, qu'il ne fut pas difficile de faire avorter ce der- nier projet de salut.

381 HISTOIRE

Le club de TOurs se servit haJinlwm44Bi cw hé^ sitations. Les Catholiqiies avaient des ^poia dwis Saint-Gall, le Tessm, les Grisons et Ârgovie. U ptiit à Ochsenbein de regarder la discrétion de ces alHés par la foi comme autant de révoltes qui devaiiHit légitimer les armements de son club. La paix publi- que n'a été troublée nulle part. Ochsenbein et aes complices déclarent que la patrie est en danger* A Taide de ce mensonge , on recrute plus SaBCtiegM^t r armée dont le Radicalisme a besoin* Elle ne s'of* ganisait qu'avec peine, on lui donna un gén^«L

Ancien soldat de T empire, ainsi que la pl^pift de ses collègues de Tétat major fédéral, le od9- nel Dufour était un homme expârimenté daw la science de la guerre. Il en avait fait une ^t«de spéciale et j sous sa direction , la Suisse a vaî^ wfi se former une pépinière de savants oflSicûsrs. DofMr professait les principes conservateurs, A^ln, réwQ* lution de Genève , en 1846, on l'avait m^^M^jeft* tendu élever, le dernier, la voix pour protiwllir contre un pareil crime. Mais sous la rude éooi^^ soldat , Dufour, ainsi qu'un grand nombre de géné- raux , cachait une faiblesse désespérante et un or- gueil incommensurable. Élevé par le despotisme mh poléonien , il ne se sentait ni assez de force pour sauver la liberté, ni assez de grandeur d'àme pow se sacrifier en faveur de la loi. Modéié dans ses convictions , il aimait le pouvoir et les honneurs ; il

DU SONDBRBCFND. 385

vit dans le diohc des doaze cantons qa'nn hosor mage rendu à ses talents. Il ne sentit pas que sa no- ndnation était nn piège tendu à la crédniité publi- que et que 1^ meneurs du club de l'Ours qui rayaient fette, sauraient bien en tirer parti, même contre ses principes. Ils étaient si inconciliables avec s^ posi- tion officielle que chacun se prit à douter de son ac- ceptation. Le peuple , toujours si bon juge en ma- tière d'bôuneur, refusait de croire que le conservateur genef ois allait subitement passer général des Corps francs organisés par une fraction de la Diète en ar- iiie ftdé^àle. Dufour, dont les hésitations ne duré- vetA pas longtemps , donna un complet démenti au se»lmietit pq>ulaire , mais il chercha à Teu velopper dans une modestie de parade. M. Gaullieur, son pa- négyriste, raconte^ : <( On apprit bientôt, par une tottre^du général à la Diète, que cette crainte n'était pas fondée. Seulement le bruit courut quMl avait mis à SM acceptation la condition qu^aucuue des troupes sous ses ordres ne serait forcée d'agir contre le Son- ^dertnmd. Sa lettre à la Diète renfermait le passage Mivant :

« Je croîs pouvoir déclarer , au sein de cette as- sâMblée, que tout en faisant ce que le devoir exige, a^iïYaut en venir aux dernières extrémités, je ne tt'éDart^ai jamais des bornes de la modération et de Fhumanité; que je ne perdrai point de vue que

* La Suisse en 1847, p. 175.

Ton. II. 25

c'/ait enfare des confiàdérés qu'a lieu le débat; qfae je resterai étraager aux etxdtatiûDfi p(Atiqaes , et qmd^ me reafemuAt exduBiyeineot dans mes aMrièntîoas mîUtakeSy je m'efforcerai de maûiteiiir l'<NMlre at la (UecîpUae dans les troapes fédérales , de frâne res- pecter les iNTopriétés publiques et {MortîcaUères, de prot^^er te colle catholîqtte dans la peracmiie de «es nûaistres , daas ses temples et dans ses étaUia»- Hseate rdigieax; en oa mot, de tant £ure pour adoucir les maux inséparables d'une guerre. »

Le nouveau ^néral qui annonce de si bea»x prcjîets d'humanité ne voulait pas^ au dire de son Pline genevois, ag^ contre le Sonderimad. A loi oomme aux soldais confiés à son oonmiand^Deat , cette guerre paraissait une iaiquMé 9 et , dans sa pro- clamation du 26 octobre, Dufour leur fit oonoaltre qf^ c'était a poar maintenir l'ordre iatérieury les dfXMis d^la Confédération et son indépendance, a que l'armée se trouverait peut-être obUgée d'^itier en campagne. La parole de J)ufour venait ^ aide au club de l'Ours. Afin de réunir les contingents, qui , à toute force, refusaient de marcher smr les cantons cathdiques, le dab de l-Ours avait inventé nulle moyens ; il faisait arme de tout , excepté du motif réel. Dufour favwisa cette hypocrisie; le pre* mier pas dans une voie coupable Tenlratna betnoMp ptes kân. Son accqpta^n était un U^îonfliie poor les Radicaux , n'ayant que le désastreux Ocbsenbcsn

L

DU SmiDBftBUND. »7

à nlBttre m I^m; on le ixmsaont, es ImmbI au gén^l le «ehoÎK de Mi dHrisknmairM. Il les prit pmsqae tons dens tes «angs eoMorvatems , etauoite â'emx. ne preaseailk te taie qd^oa leiir âeatÎMiC* Vdxmé^ deirak voir à sa tète des repré«eiita«to fé* dénmx qai , au noia de la Diète et éa peapie, exer« oanaient «n poavoir sans Kinîtes. Qu'importait donc okib de TOars des dioix ptos on iBoins sigvifl* C9ii& qu'on absorberait dons te drapeau <eC qu-cm uti- liserait pour alwser les masses? Les ixjkmeis BcmalK, ttltiet^'Gonstaait , Gmor, Barckhardt, hwritA €t Zio* f^v se virant désignés pour prendre le cenMUattde- Beat des divisions que Ton reeriitait avec peine , et que Ton faisait garder à vue par les Corps francs , parée que Ton cnraignait la désertion. Zieglor^ Donatz ék Burddiardt avai^it noblement brisé leur épée , lorsque Ochsenbein, porté par le club de rOors, était arrivé à la présidence de la Di^ et du Gons^ de gaerre fiédéral. Les motifs qui les ramenèrent si peu de mw après à sm'vir une causeet des hommes qu'ils méprisment , sont un secret dans lequel l'his* toire n*a pdnt à intervenir ; mais die doit leur de- BiaMler eomple, à eu:x ainsi qu'à Dafour, de cet abandon des principes , de cette élasticité de cou-* science qui eut pour Tordre social de si déplorables résultats.

Berne battait monnaie dans tous les cantons. Les subsides de rAngleterre étaient dévorés ; le club de

<M HISTOIRE

JiOvM enJQÎgiiît anx douze États^ ses siyeto, ée doo^ Vht la ootisatioii pour la caisse militaire fédérale. Le 80 octobre , il somma Nenchâtel et les denx demi- eantona d' Appenaril et de Bâle-ville de fournir leurs troupes. Bàle-ville seul obéit en protestant contre la violence. Neud^ttel et Appenzell (Rhodes intérieur), itent mieux. Ils refusant de s'associer à une guerre fratricide. Ayec les moyens de terreur et les ruses que la révolution sait simultanément employer, 4'armée des douze cantons s'éleva Ine&tôt au cbifEre de 4 48,<M>0 honunes , ainsi répartis : 4 02 bitoillons dUn&nterie,' 4& compagnies de carabiniers , 27 de cavalerie, 53 d'artillerie, avec 280 pièces de gros calibre, et 6 compagnies de sapeurs, formaient un effectif de 94,000 hommes. A chaque division $e trouvèrent attachés phisieans bataillons ne figurant pas sur les cadres , et un certain nombre de volon- ftaÉres. A côté de ces forces , les cantons tinrent des divisions de rés^ve, dont Ochsenbein et Rolhpletz, les deux Corps francs , durent prendre le comman- daient. Ces deux hommes reparaissaient à la tâte de leurs malandrins de 184&. Carabiniers des tirs, i^ugiés ou affiliés des Sociétés secrètes , ils allaient forcer la Suisse abusée à venger dans le ssmg Tou- trage de leur défaite.

Les ponts, les routes, les défilés, les passages de montagnes furent tous gardés à vue par des dias- teuiB et des carabiniers. La guerre était encore dans

DU SOKBIASUND. tm

les seorets de ravenir, et , dà» le 29 octobre, de Constant s(^Kcitait da général en dief Tautorisa^» tion d'attaqner Neachàtel, a nous avons, écrii- Tait-il d' Yverdon , des adversaires pins prononoéi pent^tre qn'à Fribonrg. »

Nendiàtel était protestant. Il ne faisait point partie dn Sonderbnnd ; il n'avait pas de Jésnites dans soâ sein. Qnelle guerre de pareils généraux s'apprô^ taient-ils donc à entrepraidre?

An miliea des bravades du club deTOdrs , le Ra^ cKcalisme se sentait assez mal à Taise, n avait pris ostensiblemmt le parti de tourner la diplomatie em ridicule; mais, encore incertain sur les menées de M. Peel et sur les espérances que lui faisait concevoir lord Palmerston, il tei^iversait. L'attitude de la France et de FAutridie devenait menaçante. Un nouvel intérêt, une autre passion , un dernier ca- price pouvait modifier la politique de lord Palmen»- ton , .et le ranger, au moment dédâf , du c6té des puissances. Cette appréhension , qui avait bien son côté légitime , suspendait tous les mouvements uA- fitaires. Enfin , le 3 novembre , un courrier du Fo- reign-Office arrive à Berne. Il apporte des d^>écbes de lord Palmerston. Jusqu'à ce jour la teneur des ordres contenus dans cçs dépêches est restée mt mystère. M. Peel eut sur-le-champ une longue en- trevue avec Odisenbein. C'était, sans aucun doute, le kdsser-passer de T Angleterre , car le lendemais ,

è ttoreflriife, le feeralear des ▼«dcv» d# iMmcmt coiiirofMMii fastâiiedeDiàle fiédK^ et un dfcpit dwt to ftaëicaHfloie se dJBfWttmde fm» pfifft mb «Mtoo» edtholiqMe, sort de oette aetenbKe* C'eit la guerre contre le SondwlniBd que OcktenlMit éh' MnceeiUk, oae TéritaMe goerra de Cdrps frimps ; ear, conome potr rmvamm de 4 845 , Oeàembcîii ne la nottie point aux gonverneBieiita i^iéreeBée* Le général en chef, les officier» à ta téter des troupes, les troupes elles^aiéaies ost or», malgré l'éndemce, qm ee» formidables armerneBits n'aymeat poof Imt fiie ta pacification de quelques cantoiis n^éctiliit amcmi troabte. A^jowd'bm FAngtatore a parié; te voile tMQbe, elte 4 novembre , OGl»eiil»eia , an non de sa Dîàte, adresse à ses soklats-ciloyeM wae pn> ^mation qui eonnoeBce ainsi : « La Cenlédémliefi suisse , notre commane patrie , yoos a 8{^é» sons les drapeaux. Youe y éles acoe«neayee un emfmn- sdment digne d^bommes de cœur résolus à verser teur sang pour raccoffljpKseement du plue sain* des devws^ le salut de la patrie. MainteuMA, t0Us lAez marcher con^e rriltanoe séparée, £te ta £ba-

Pour les (aciers qui affiliaient des prineipes^iM^ «ervateursy un pateil tissu de m^songes était un wtrage. H y en eut qui n'osèrent pas le ressmtir. PMr les soldats dont te bonne foi se voyait si indi- Clément bafeuée, ce fut un oj^probre irr^paaabta,

DU SAMIlUlieND. m

cm Ift ilidiadffiKiearattt es le tamf» de pv^ndwieft yBéMmiionfc Un mmt cat^éà ce»8oMats^ fa(Mp|w Ittroa avaat tool, la poflsihftité ^ les moyens de m ietîser* oooijfiagiiies^ les bataiUoos, setrowiieM traDspliwtéfr daas des Gootréeséim^ Ceux ^'oii suspectait dsTMtage étaient enveloppés, ^rdés 4 vne par les Corps fraMs, placés en première l^e et Uoqaés par denièro. Céiaii rempressement dont Oohsenbeia se fHicîtaît ^ .

isB deux eamps arboraient le même drapeau. l^rissa eo ayait esipranté le kmà ronge et h creîx: UffiMiie ao eantoo de Sohwytz^ et «Hé retournait centre les États prinitife , q«i raffranchirent , ces eontanrs dosl les réfogiés et les communistes aHaient ternir la gloire.

IMfiMir av»t depnis longtemps organisé son plafn es eaaapagne. Il aeeeptcrit ta honte poiil»]^ de ses afinités a?ee le ck^ de TOurs ; il va cbercher à la OfMivrîr par de savantes manœuvres stratégiques. Tout natwcHeoient } il dut stHiger à porter ses pfe- wers efforts sw Fribowg, dont le nom seul était nn étendard 9 et dont Tisolement ne permettait pas de croire à «ne bngue rési^nce. Fribourg avait poôr dtof miktaire te général de Maillardoz, qoi, depuis

*■ Ùiue 4iD0» di^s* de rtninpie ressort 4e cette prvoIianalloB el ât/i arrêtés de la prétendue Diète. Son armée marche à Pennemi^ et l'eii- nemi ce n'est plas la Compagnie de Jésus. Les Jésuites ont disparu pour fiiire place au Sonderbund.

kwg>CTiyi» irivtit «ree le c^évaiiBidiiiir dus 4w npiforts d'iatimité. « Nag^ièMMone, dit H.CrMk^' Uew/ ^ ils siégeaient ensemUe dans fe GQoaeîl IM^ d0:la goeire, oompéa tous deoiL à dierchardes meft' lem» moyens dedéfidodre la Gommane patrie , ^ l'on pesât supposer que, daas des eatretiens faaiiiîn», il lat.swY^ qaeatioa entre en de la posiUon de FirilMW^y des reseowoes respectives des deaiL par» tis, des moyens relatifs d'^Éttaqaeet de défease. Ces r^miaiseeDGes de théorie ne sont pas sans impor- tance «a graad momeat de la pratiqae. Quoi qu^ eOs soit, depuis quelque ta&fs on faisait cinmter à Berote quelques pn^os attribués à M. de Maittardo& Il avait dire que jamais il ue pournaît se résoa^ dre à laisser détruire sa viUe aatale par les booleÉs ai les )xunl)es , mais que les combats seraieat taidbles aux avaafr-postes. Ou disait aussi que M> Dafoor avilit des iuteUigeaoesdaus la place* Tout eela avait eu :qq^lque sorte préparé audéaQÙaieat, dumoîas^ daas les cautous voisins , Ton ccmuaissait bien le pays et ses ressources, car à rétranger <hi te feusait d'étranges illusions, et Fribourg devait, dit^m, m^ nou^veler la défense héroïque de Sarâgosse. »

^tQ intimité entre les deux diefs faisait natte des appréhensions. On oubliait que le propre des guerres civile est de rompre poUtiquemeat les nœuds les plus chers comme les plus dignes. A

V JL9 âuilie en 1847^ p* 217i

DU SBHDBUDND. dSS

dmm kl plaœ; au ddo de l'Oars, on ne eoDgoak mène pa» à m préoocaper de la résistaiice de Fri- bomg. On célébrait le patriotisme éclairé de Bfailbr- doK. Use pareille confiance dut nécesBairement réà-- gir en sens contraire sur les assiégés. Lear chef était Toltiet de Testime et des éloges de Tennenii ; les as- siégâs se tfouTèrent par la force môme des choses obsédés de emds soapçons. Ces soupçons étaient abcmants platôt psor la défiance qu'ils établissaient qme par une réalké omstatée. Pins tard , M. MfeiUaedoz a Toalu répondre. Ses réponses, peut-être moini^ conduantes que ses actes, n'ont pas réussi à le^iaîre absoudre, et le certificat d'honneur délivré par le général Dufour dans son rapport, n'est point parvenu à dissiper le nuage que de tristes eircon^^ stances ont jeté sur le nom de Maiilardoz. On a peu teoB "Compte ^i Suisse de la déclaration de Dnfouf . « La commandant des troupes fribourgeoises, dtt^il , est ntsté tout à fait étranger à la capitulation , et c'est bien à tort qu'on a fait courir sur son compte des braks (^Aonmieux à ce sujet. Le gén^l en chef n'a eu avec hii^ pendant toute la durée de la campagne, aaaiin rapport direct ni indirect. C'est un hommage qu'il doit ii la vérité. »

Pour ae consoler d'une défaite , les paHis vainéus n'ont jusqu'à ce jour trouvé qu'un ai^ment. Us croimt sauvegarder la gloire du drapeau en tejè^

umoiiB

Iml aa anniMe de la ttalîMBr imtm

Im imfKxeiiÂliijé» démontrées ou lea hasards la .^[lierre. L'histoire se yoU soavnt coolact 9mc pareilles impatati^is; elle doit les peser daiM^ la maturité de ses jugements, el, après aveâr écavlé toutes les vaines réerînûnatiûns , il lui reste à pr> noncer. Sdon nous, M. de MaiUardoz ne fiit pas; an tsauUre de parti pris ; il ne vendit point ses eomA- toycM se mettant sous la pioteotîâB de scm éfée^ Mmf depuis longtemps éloigné de sa cité natale, vivant en dehors de ses affiaetioas et de ses iatérAte^ M. de MaiUardoz n'avait pas reframpé le vieau Suisae an foyer de la fidélité religieuse. et polîtii|aa Saas ce onmunandement sapréme qni, lâea ex»oé, deivenait un titre d'honneur, M. de MaiIhn*dosBe idiiercha qu'une position de ciroc^p^taiicey jamais «w occasion de dévouement. Il aurait pu siqppléw par le talent à la foi qui lui manquait. La taotiipa Iw fit défaut comme le aèle. Avec des sddats qioÀ , anx avaat^postes comme à rinkâriear, brûlmeat d&^ourîr à la r^iccHyire de Tennemi, il ne sut qu'épaisep^les foross sans a&ôblir la vakar. San» doute do paMÎfe tarts sont graves dmz. un géi^éraL, ma^ ils ne aoBr stituerai^nt une trahison que s'il était d^mmtiiàqfae ces erreurs ont eu d'autres causes que l'ineitie de respvity la faiblesse du caiactère ml l'îaaoffieance yré^im^ des rfissoiprces*. A Banne, en pcaclaoïait d'avanoale lésidlat 4e

DU «MffmiiUND. 995

W^fHMiter 001^ de nstiii. L'arnée fédéniey Am- quée par les Corps francs^ ê'ébatahûA à F ordre de YÀWf^i mm daaa le» rmiga on seirfast tme indé- imsm^ qd des stMaÊ» pwsaH aux officiers. Cette mone attitnde iocfiiiétti le club de rOars et la Diète. Qft otéomtà aux journaux du RadâcuKsme de la con- jurer eu fiedinquaut quelques calomnîes d'une rérol- taato atrocité. Le Btmer'-Zeitung, le Nouveiliste vcni- ém, et toutes les feuilles antisociales qui trouyaient vm dé^eiMÎr dans le S&ek , le Natimal et le Comti- tutionml de Paris , se mirent en frais dMaurgination. he Bm-tÊêT^Zeitung n'en était pas à son apprentissage. Pwr ce Cramai , écho des Sociétés secrètes^ te disso- IvtMm du ScNideiiiuiid n'est pas Tobjet essentiel. II deatande, il exige même avant la victoire, l'occupa- tion ittinitée des États catholiques , afin de travail- 1m l'esprit des peufées, et il ajoute : a Nous avons «CMifruice que ce moyen curatif , aidé des amputa- iMms nécessaires , guérira les membres malades. y>

Les^ amputations jugées néeessakes au club de MOurs et imposées à la Dîèle avaient le mcaffionge four avaut*coureur. Les proclamations d^Oehsen- hmt^ les ordres du jour des généraux ne rracon- trttart que des cœurs froissés ou indiférents. On essaya de secouer cette torpeur en iui donnâmt le diange. On ne pouvait la galvamser par des phrases, Mr tenta d'esciter son indignation par le néett d'un aine. L'année enttôre se vità la même heure kum-

396 HISTOIBE

dée de journaux et de feuilles volanleB qui relatiaëilt nue lettre ainsi conçue :

ce Je TOUS ai informé hier du bruit qui oom^t que deux Bernois avaient été pendus de la naanièff<»' h plus atroce dans le canton de Fribourg. Voici à dèt égard de nouveaux renseignements dont je ne vefix pas vous garantir l'exactitude , mais que j'^empronte à une lettre particulière de Laupen, petite vHle ber* noise limitrophe du territoire fnbourgeois : « Uh d* toyen bernois, ainsi parle cette lettre datée d^biei*, établi dans le canton de Fribourg j vient d^nnoneer à notre préfecture que dans le district allemand de FHbourg, oontigu à la frontière bernoise, on 'a trouvé pendus à un arbre deux Bernois, auxqueld'oa avait aussi ouvert les entrailles. LHndivMu qpi*t foit cette déclaration n'a pas été témoin ocuhâte diL ftdt, mais il Ta entendu raconter par un aut^e BèÉ* nois, homme estimable et qui mérite toute coufiaiiéb, en présence de plusieurs témoins qu'il a désignés. Les deux Bernois qui doivent avoir été victitbes du fonatisme fribourgeois , et dont on cite mdfn6*fitt noms (Scheidegger et Zbindes), ainsi que le nom^ l'endroit ils auraient été pendus (Rechtlioldeii) , voulaient franchir la frontière pour obéir à lecfr gd«- vemement , qui les appelait sous les drapeauit , et ils étaient en uniforme. ' '

D Si un tel acte de cruauté a été vraiment cMf^ mis, ce dont j'aime à douter pour l'honneur d«lioin

DU S0ÎINi&MND. 397

sviqse , il ponaieia FexaUaiiofi des troopes fédérales aa (dus haut degré, i^

Les généraux de l'armée des Douze savaient mieux que personne la fausseté d'un pareil récit. Cet attentat, qui est corroboré de toutes les circon- stftnoes h Tappui , des noms propres aussi bien que de Fantorité locale, était une imposture ; mais cette iu^posture peut rdever le moral des troupes. En ad« versaire peu loyal , Dufour, dans l'intérêt même de rhonneur suisse ^ ne s'occupe point de la démentir. Du côté de Berne , on agissait sur l'esprit public par la pitié ; du càté de Lausanne , on crut devoir agir par la t^rour. Nouvelliste ixiudois imprima que le gouvernement de Fribourg avait fait distribuer des paquets 4e poison et qu'il était ordonné dans les viUageer de mêler poison aux aliments des sol-^ dais iwvahisseurs. On répandait sur toute la ligne que les prêtres ) les Jésuites notamment, avaient fa* natisé le peufAe au delà de toute expression, et que, pour lui dcmner Fexem^le de la cruauté , ils égor-* gsaient euxHDaémes les sentinelles ennemies et les patriotes.

< De par€Âls outrages à la bonne foi ne se trou- vttietft que sons la plume des mercenaires du Ra^ dicalispie ou des manœuvres littéraires des Sociétés secrètes. L'opinion des enrôlés par la force , qu'on appelait volontaires, se montrait rebelle à ces fables ; la déms^gîe espéra être plus heureuse en annon**

ait awri

çMt que le fmple âdèb ne mardiffil sous la promesse d'un miracle jperpétwlflt nouveau* Les feuiUes radkades db rfieMliB<eiirabt bîe&tÀt «a {»t)digie à «mn^tner dMpui jmm* EUa rûveataieiit, elles le vidaient ^ «t, k iâMlabi» 1M7, la Béfm-me de MM. Ledra-Rc^m, FkKmi M l0m Blaac réswnem fuelquas ligmw fcMte «ette fantasmagorie. « Que wyyes-^vow^ dbffiit œ derrière les Jésuites? de paRiwes paysaut qui comptent fermmiQni lesiusdlsr rflmmf nûsTeodéenfi, ressusoîtor liuîs jours afnœ tourMort, ressuscîtar en cdiair et en os^ s'ils sout toéi>^si «om^ battait fK»ur la plus grande ftoire'de» flnfuats de Loyola? »

Les Suisses^ cMame les Yeudéeus^ swaiM* Irà- hieu que les victimes lrapf)ées par k fiévuluiâou ne ressuscitent guère. La Bév<4utioD a -des BUnyMn àp- faillibles pour empâober ce proéigu; maâa^ arrwtiue foi que les moqueries de Fincrédiiliièé ne (parviaveot jamaisàébraoler, il8 6'aToaaieDtqaeto(a»a9Bétait le plus grand , le pins indispensaUe des minades. Ils n'eurent pas à en demander d'autres.

Frjbourg était envelof^é d'uu oerde In , et , coiaine les teSouBsties étaient teop iatolMyÉet^ ou âihibUdsait cette sagacité à ooofe de ealomuîe. Du- rant oateBq9^,Jes ffkMÊsmÈjLifm^ dans ieiufs JUUMit- brables prodamalioBSy portant le deuil de la patrie^ .noyaieBt oette doutenr «iffideBe dans des iàyièm de

: ^ I '

DU »liM»MFND. IN

Je a'oobKmii jmnfai, raconta MSiÊÊt €oQ8tuit % la noUe et géoéreme aniiMlîM de Lanaanne praéant jours de {irépantlionB , ie paasage oontinoel des tPMpes , la isTée iastanlaiiée de œa Intaîttoiis de féserre, qiâ, à leurs affaires à aaidi^ partaient à deux heures a^ec armes et liaga- ges, et les jeuaes élèves et les neax volontaires qui a^aKercuflDt avec ardeur, et la heSke musiqae qai me gratiint chaque aoir de ses joyeux otmoertd, et le à TBpear qai circulait chargé de troupes. Des généraux , des ecmrs ïnexx dispoeés, Ton* kK de uBesquines rivalités ^ , de chétites quei^les , et Dieu édairant tout cela par un brillant soleil ; beaux mom^Dts, trop tôt passés 1 »

SiHîet Constant scmge à tout, néme à la belle mu- «que qui le gratifiait chaque soir de ses joyeux ooncerts} il u^a oublié qu'une chose, c'est de dé- luentir les ia^postures qui cirenlaient sous fies aus» pices comme un auxiliaire du Libéralisme.

Pressé de tous odtés, Fribourg n'avait aucune

1 Fribourg, Vallais et la première division , p.

' A la page 9 de bob récH, le cokmel écrimiB aTanoe que Dieu éàaànii l*oabli des mesqinies rivalités ; nais ito«f croyont que M. Ril* liol M laewa 9M dA mauTaise gaene rérooatioB d*iHi aalre patsagede sa iM-ocbure le tokil de i'oabti n^apparalt pas tout à fait aiHsi écla- tant Nous lifiMU à la page vi de l'avant-prapos : « J'aarais pa enfin» aHidcnutleTaiie qui cs^eloppe «ertaiBâ ad», ftirem liUeaa ph|naat et instirvetil dw déUbératioM aofileieUes de la m^onté de la Diète. H fÎNidra bien que ces pages de notre histoire s^écrifent un jour; je ne roHHiee pas à le fidre. U tel que Von saelie conmeat se piéparatf lea

«ide à espérartde âtt «niés» Les Vdlriawtgiih pM- Taient nnurctor à flon seeoiro, et Katt«nB«llfli>t Saint-Mannoe ae demasdût Biioax q«e de foiu oer le passage eor le terriloire vaodim. Les dkfo^ aitiona dea YaUaÎBaiia étaient exceUentea; mmi, an se» môme du Ckmaeil d'État de Sk», fiilVet €k«8ta«t avait deaaffiUiés et par eax il savtttqMlLalberaïaMea pourrait être entravé au moment de Taction. Baa- auré sur ce point ^ on, se coatenta d'y envoy» tme &iible brigade, puis Farmée s'avança eontae ie oaatm catholique. Les première et deuxiàme dâvisioaa^mM partie de la UY)isièmey toute r^rtiUerie de réservett la septième division se ooncenbrèreiit;snr Friixmrg. Ochsenbein était avocat* Sa défoitede Looené lui. persuada qu'il pouvait s'imprairiaer génémL Pour complaire à cette imMûeste monbmnm qui tournait à l'avantage de l'ennemi , la Diète et did> de rOurs n'eurent rien à rçfuscar à leur pfésîdiBl^

grands éTénemeats et les grands hommes ; je suis an. mesut^,^ le m*^ conter. Mais le moment n'est pas Tenu. »

Ce monent les ehéHves querelles doivent reparaître n*étaîf^ venu pour le colonel fédéral en 1848. Noua lai deaundons, ^n 1859» sMl est disposé à jeter la lumière sur cette période de rhistoire, « en dMttanty comme il Téerlt arec tant de naïveté, beaucoup déliitd aur les fiUts parttculiisrt, «n recueillant et en oolportanl do antHMÉui plus ou moins authentiques ou en faisant du scandale. Je n'avais ponc cela, ajoute-t-il, qu'à puiser dans ma volumineuse correspondance , oiiiir j'ansata. netronvé des lettres bien eactraorOhuiffM. Et frattiêa* )e wb puis assez m'étonner de la faculté d'oublier dont certains' homaes ont le bonheur d'être doués. On peut toujours nier une conversation , mais vne lettre» comment oublier qn'eii l'a éeritef »

DU »nf»B»«<jND. m

Ott laî éoBUi^Ia fieptièÉie divi^ii ' à* condAh-e ktt triomphe des Gbrps francs. Qoaratite^n mine hom-^ meè se trouTèrent bienXèt en vue de fVibotirg. Vk étaient appayés rar une forte drmée de réserve des- tinée à soutenir le secoiid choc et à repoasser rei^ Ift ville assiégée les fuyards que les impostures des Sociétés secrètes n'avaient pas convaincus de la jus^' tîcef d'une pareille entreprise.

Esï apprenant que Tennemi s'avançait y il y eut' dansle canton deFribourg un mouvement électrique J Dm seid cri s^élança de tous les cœurs. On ne tint' compte ni des forces de Tarmée radicale , ni de Tin-^ fériorilé numérique. Les soldats , le landsturm ,' les femmes eUes*mémes demandent à courir au combat. Cbacon sentla nécessité d*une attaque qui empêchera la jonction de Tarmée de Dufour et qui, par un pre- Bkiw suooès enlevé, pourra décider une crise parmi ces troupes dont le mécontentement n'échappe à per- sonne. Les officiers, les membres les plus populaires du Conseil d'État partageaient cet avis; M. de Mail- lardoz en ouvrit un tout opposé. Il annonça un plan in&ïllible ; mais il fallait lui laisser le choix du mo- ment pour rappliquer dans son ensemble. Les Frî* IxMirg^is savent par la position même de leur Ville qu^elIe est dans rimpossibilité de soutenir un siège ; ils veulent donc trancher la question en rase campa- gne ; Maillardoz paralyse ce vœu. Le 9 novembre , une fausse alerte se répand dans la cité. La géniale

TOM. H. 26

«I8TQUIK

bit. LesflûUati^^iisé&Qcwrairt fimm

d'ivrdeiir» ite demandent cp^'enfin on aamoà tenr ]vière^Le)«deInaÎIlyMaillardo^ r^fiond par w dé- mjesîcttà cet enthousiasme qu'une nuit paaiée dftaa la neige u'a pu csybasn^. MaiUardoz a été aoUidté^ ufpUé d'éomter b voix du peuple éL de aauTer le pajfs; il croiique sa démissiou qui n'est pas aoo^ptée wffit pour arrêter les plaintes dont il est r(d]jet. Des ottci^*9 supérieurs et notamment Pierre Albiez pro- posent de s'élance à la tête de quelques cmofst^ gnies d'étite, de tomber sur les coqps isolés , de ia séparer de l'armée, denlerar une partie de Tartil- lerie et d'en^éc^r la jonctîoQ de toutes les fidrees, j<mGtion qui s'opère avec lenteur. Ils garantisaMitgar leur vie q^Hls sont certains du succès et qua^ dans tous. le& cas, ils ramèneront saina et saufs les volonr tailles de TexpéditiDn. Un refus c^bstiné étcMiffe œ projet.

Néanmoins, MaiUardoz se décide à donner signe d^'existence. Il parle dune sortie pour la nuit. Au lieu de y(»rdre impatiemment attendu, c'est un contre- oràte qui arrive et qui prescrit de se replia y«ns la TiUe. A mesure que Tennemi approchait, les Fci- bourgeois battaient en retraite malgré eux. Le laad-

* Cette ardeur' des soldats et du peuple est si bien avérée , qat le Tkanratmir fiièom^&^f iownal iiltra>4éiittgo9ie, «Kreidant compte » après la prise de la lâlle, des mouTements militaires ^ dit au 9 no- tembre : « 4 heures. Deux bataillons partent en chantant et en pour- nnfrde losgs cris j«ie. Ikr vont premire pentioii. »

DU SOKDXEMJND. Ui

stmtt y â terrible du» 8a guerre (to paftiaua, voywjl ses fftox ei se» sabre» s'émcmaaer sar rartyio^* B âait annihilé dans son action et oependant il ne ae déoonrageait pas. Enfin, le 1% novembre, les s(ddate^ bivouaquant sur les hauteurs aux envinn» de la ctté^ déooavrœt dans tout son pourtour Fennemi qui sV yanœ ea masses serrées jiHqu'à la portée du canon des redoutes. Maillardoz ne lève pas même alors ri»* jonction qu^il a signifiée de n*onvrir le feo que sur son exprès command^oeient. La ville est canée ; las assi^eants ont fait leurs pr^aratifs d'attaque» A ca moment^ Maillardoz renonce , le 4 3 novembre, anx fcmcfions de général en chef ^ el il dédftre ibe plus pcmvoir défmidre sa patrie.

Le canton était à la merci des Radicaux de Dii«- foor; ilsFoocupti^t sur tous les points, et les otages qu'ils avaient pris ne se trouvaient plus sur le ter* ritoire fribourgeois. Un échec oa un succès aux portes de la dté ruinait également le peuple. Sor la, proposition dont Dufour prit T initiative par un par^ lementaire, un armistice de vingt-quatre heures est ocmclu. Dans la soirée, cet armistice fut violé. Le bois des DaiUettes était occupé par les Fribourgeois. Point moportant dans la défense de la ville, il ^oi fermait l'accès. On raconte que Jules Eytel, d^uté de Yand à la Diète et capitaine dans l'armée (ka douze can- tons , ne voulut pas se prêter à une transaction qui ne satisfaisait plus sa belliqueuse éloquence* On

26.

M4 HISTOIRE

ijdnte qoHl doana Tordre de faire feu. Un soldat , tout, radical qu'il eût été, n^aurait jamais osé enta- cher son honneur par un acte que réprouvent les lois militaires ; un député de la Diète pouvait seul assumer la responsabilité d'une trahison nouyelle. Elle était flagrante , on essaya d'en profiter , sauf à en rejeter Todieux sur les Fribourgeois. Mais ce qui prouve jusqu'à F évidence que la violation de Far- inistice ne peut leur être attribuée , c'est que Rilliet- Constant et Dufour se sont bien gardés de les accuser. Le colonel Rilliet écrit au général : < Votre lettre de cette nuit ne parle point du combat d'hier, qui à été une afiaire malheureusement engagée. Nous avons des morts et des blessés ; une fatalité incom- préhensible a voulu que cette affaire s'engageât pré- cisément au moment j'étais en route pour aller vous rejoindre. »

Dans son rapport général , Dufour n'est pas moins circonspect : « Il y a eu , dit-il , de la fatalité dans cette affaire, et il parait que ce sont des coups de fusil partis d'un bois voisin qui ont fait croire aux défenseurs de la redoute qu'ils étaient tournés et al- laient être pris par la gorge , et les ont engagés à commencer le feu. C'est du moins ce qui résulte de Tmiquôte ordonnée par le commandant en chef % qui

* Le 17 novembre^ un ordre du jour daté d'Aarau ordonne une en- quête pour découTrir l'auteur de Tattaque. Cet ordre du jour le flétrit sans le' nommer. Ce fut une concession à la conscience militaire. Elle f ut étouffée dans les joies du Radicalisme.

I

DU SONDERBUND. m

M

fut bien péniblement affecté de cette échauffourée. » Quand les Révolutionnaires ont un prétexte, quel- que peu plausible qu'il soit , pour accuser les con- servateurs , ils ne songent guère à invoquer la fata- lité. Ils trouvent d'autres paroles sous leur plume ^ des armes plus envenimées dans leur arsenal. Cette explication embarrassée que Dufour et Rilliet pré- sentent est un aveu qui ne trompera personne. Les Radicaux violaient la foi jurée; ils eurent à s'en re- pentir. Ils croyaient surprendre la redoute de Saint- Jacques ; à un signal convenu ^ ils coururent pour Fenlever. Un coup de canon donna Falarme. Le ba- taillon Bollens, aux ordres du brigadier Frédéric Veillon , les carabiniers de Jules Eytel et la batterie d'Haubenreiser s'avancent pour soutenir l'honneur de Yaud si tristement compromis par la fatalité. Un fossé les sépare des Fribourgeois ; ils n'osent le fran- cbir , et après une chaude escarmouche , ils se re-* plient sur leurs positions , en laissant aux Jésuites et aux prêtres le soin de ramasser les blessés sur le champ de bataille ^ . Les morts avaient été enlevés afin d'en cacher le npmbre. Cette affaire d'avant- postes fut un échec pour l'armée des Douze.

* A peine entré dans la yille de Fribourg , le député à la Diète Jules Ejftel se glorifia de son exploit à POchsenbein. Il atait été battu; les filles publiques , qui à Fribourg comme partout , sont inévitablement du c6té de la réToIution , lui décernèrent un drapeau d'honneur aux couleurs yaudoises. On lisait sur les plis de ce monument de coton : Fort Saint-Jacques, 14 novembre 1S47. Atuc Carabiniers délite 4, Pâmes de Fnbourg,

«Oé HISTOIRB

Au bruit du canon , les asBiégeants aTaient exigft une latte sapnâme. Aucun officier ne voulut rom« pre Tarmistice. On disait qu'une terreur panique s'était emparée des Genevois et des Yaudois , qu'ils croyaient être tombés dans un piège , et que rien ne serait plus facile que d'avoir raison de cette armée composée de pièces et de morceaux. On lui avait laissé le temps de s'agglomérer , d'acculer, duis nn étroit espace le peu de troupes qui , par un trait au<- dacieux, pouvaient la disperser ea détail. H n'était plus possible de songer à la victoire. Les officiers appe» lés au sein du conseil d^État furent presque unanimes pour faire c^ aveu. On résolut donc d'entamer les négociations. Dans ces circonstances difficiles, les avis furent partagés : les uns voulaient demanda qu'on conservât les institutions existantes , les au- tres qu'on garantit la sûreté des personnes et des choses , ainsi que la mise des troupes d'occupation à la disposition de l'autorité constituée. Ces dernières bases furent adoptées , et on nomma deux commis* . saires pour les présenter au général Dufour. Le 1 1 novembre , la capitulation eut lieu , et Friboarg se trouva au pouvoir des Radicaux. Cette capitulation porte:

a VLe gouvernement de Fribourg prend ici Ten- gaganent formel de renoncer absolument à l'alliance dite du Sonderbund.

» T Les troupes fédérales prendront possessioa

DU SONDIlBtJND. Nt

de la vifle de Fribourg dans la journée , en oomsieiH çuA p»* ie9 forts extérieurs qui seront oocopés dans la matinée^ pois les portes de la ville et ensuite les postes intérieurs.

D 3* La ville fournira les logements et la subsis- tance nécessaires d'après les règlements fédéraux.

» i"" Le gouvernement de Fribourg licenciera im« médiatement ses troupes. Les armes du landsturai devront être déposées à Tarsenal , et un inventaire en sera dressé pour être remis à Tautorité fédérale.

» 5"" Les troupes fédérales garniront tous les postes occupés , garantiront la sûreté des personnes et des propriétés^ et prêteront main forte aux autCMrités constituées pour le maintien* de l'ordre public*

D 6"" jS'il devait s'élever des difficultés , autres que cdles qui sont du ressort militaire ^ elles seront dé- cidées par la haute Diète.

Fait &i double à Belfaux , le 1 4 novembre 1847.)^

Le colonel Rilliet Constant était chargé d'occupé la ville , et à la page 40 de son récit y quand il parle des dépêches qu'il reçut du général en chef relatives à cette occupation, il dit: (( Il est vrai que j'interpré- tai largement ces lettres , et comme elles ne m'inter* disaient pas formellement l'entrée de toute la divi-- sicm à Fribourg , je voulus donner cette satisfaction * à des troupes y dont une partie avait combattu et dânt toutes avalait t^iu une conduite exemplaire. »

Jusqu'ici Dufour et Rilli^ ne fcmt que s'excuser.

t

4M il|«TC|llll{. .

U^ 96 sont d'abord r^otés 8v une iacompfâbiviflîbte Ê^lité; mainteDant Rilli^t, qui ae eroât pa^ tnmw vue interdicUoD^ formelle dans les dépèches de fiiMr. chef hiérarchique, veut oflQrir ane aatiafo^Uûa à dei^ troupes qui out tenu une coadoite exemplaire. Oa ▼a les voir à roenvre, et on appreadm qudles sont^ les petites satisCatctions qu'exigent des révolutîuii* oaires en caropague.

Le .Conseil d'État était la seule autorité eonstitoée. Il réclama, le 44 novembre au e/oity l'exécution de la parole jurée , et fit tenir au général Dufour la lettre suivante :

« Monsieur le général^ rarlide 5 de la. cajutufai^' tion qpe nous avons conclue avec Votre Ëxo^enee, sQus date de ce jour, contient la disposition que les troupes fédérales prêteront main forte aux. «utorilés constituées pour le maintien de Tordre public, jus- qu'à ce que le Grand-Conseil du canton de Fribon^ ait pu âtre convoqué pour statuer des mesures que réclament les intéréte du pays. Nous <aroyons dévoie continuer nos pénibles fonctions, et désirons ap» prendre de Votre Excellence jusqu'à quel point nous pouvons compter sur l'appui qui nous ei^ assuré psr la disposition précitée, o

Dans la prévision de ce qui allait arriver et peul^ être afin de laisser à Rilliet Constant, soisi^ rival de . Genève» l'odieux de la responsabilité, Dufooi! ^est»s parti en toute hâte. Le Conseil d'État ne se tient piMS

DU SONBEBBUND. 409

pour hattu. R envoie, le 15 novembre, une dépu- (ftlîon an ooionet RiHiet. Cette députation fait les nkômeê offnds qn^à Dufoar. RilHet élade la demande en prétiexfant qne d*est un objet qui relève de la Kète. La capitulation reconnaît rautorité souve- raine et constiluëe ; le même jour , Rilliet viole cette capitulation, en protég;eant une réunion démago- gique. Mais le môme jour aussi il reçoit de Dufour la lettre suivante : a J'ai voulu sincèrement main- taur l'ordre dans Tintérlear de la ville et garantir les propriétés publiques et particulières aussi bien que la sûreté des personnes, et pour cela fournir MX autorités reconnues les gardes ou postes mili* tairas, les sauvegardes, etc., qu'elles demanderaient, et par autorités constituées j'entendais bien celles ^ avec lesquelles je traitais. »

Ces autorités demandent Tappui qui leur est né- cessaire pour préserver Friboarg d'un sac radical; on leur répond en Iflcbant dans la ville tous les in- surgés de janvier 1847 et en ouvrant les prisons. Gearéftigiés s'associèrent à quelques radicaux du canton, à un certain nombre d'agents des Sociétés seo'àtes, vautours qui flairent toutes les proies. Ainsi accouplés, ils firent leur entrée dans la "rille,. préoédés d'une bannie sur le fond de laquelle se détachait rimage de Pie IX , au milieu des impuretés delà Révolution. Aux cris de : «Mort à la Reli- giOBl vive notre pape Pie IX! » ces réfugiés se

!•# ■ISVOSIB

chargeraDt de rqiréseoter le penpto de Fiiboarg éb de loi nommer on gonyem^Mnt pnyfîioâne qui d^ sort» le pouvoir oonstitaairf;, lé^latif H exéOÊtàt; Ge poaydr était mie dériaon. RiHiet Goastant s'am» «preiae de le Teoonnaitre airec le même aérieox qoa la IHète de Berne crut devoir y mettre.

Aa nom de ce qni s'appelle enœie Tantmilé fé- dérale, Silliet Constant sanctionne Tc^probre jeté à la capitulation : dans le même V&aofSy cette capi-<* tnlatîon se trouve enfreinte par des actes encore pkia d^lorables.

Quatorze mille hommes occupaient une ville qui ne' compte pas dix mille habitants. La sécurilé personnes et des propriétés était garantie; eiy dèa le |Hremier moment, ^es Yoraœs du Badîealiaine mettent le pillage à Tordre du jour. Les ehdBi ont violé Tarmistice du i3 novembre; les subordonnés vkrient la capitulation du i 4. Le pensionnat de ¥ri?* bovg étaH veuf de ses âèves. Dans sa sollicîtQde , M. de Bois-le-Comte s^était entendu avec les Jésuifem pour mettre' ces jeunes gens à l'abri de tout dan^ ger , et les diriger sur Berne. Uétabliseement rea* tait 8006 la protection de rhonnenr mttttaire. FhH sieurs élèves et qudques Pères de la Compagraei trouvèrent chez Tévâque, monseigneur liarilley, une. couragene hospitdité. Les Yaudois et ks Bernois , Justes ds Weitling qui protestaient contre toutes les religions, se pHrécipitent sur le pensionnat. Il est mis

DU SOKDERBCND. «M

à sac* Depuis ia cave jnsqa'an grenier,' on ne laisse rien debout, on ne respecte riai; et le Communisme ptowf9L qu'en fidt de déprédation il était décidé à faôsser tiés-k)in derrière lui les Vandales des temps passés. La brntalité de ces sanvages enrégimentés ne le cédait qa*à lenr ignorance. Le désordre fiit pMssé si loin, qn'au témdgnage du colonel Ril* Set^ le légitimant par son silence, il se rencontra de brades soldats qui s'écrièrent avec une douleur amère et naïve : « Noas n'oserons plus retourner » diez nous. y>

Ces Suisses avaient une patrie et une famille ; ils comprenaient ce que c'est que le sens moral. Qi Ib rév^aient à leur chef qui parait Savoir ouUié. Sans cet affineux instant, ses soldats n'avaient pu, par leur indignation , lui donner du courage contre de par^s excès qui s'attachaient aussi bien aux ciioses de la terre qu'aux souvenirs du ciel, te 1 % novembre , trois représentants fédéraux en mis- sion à Fribourg, Stockmar, Reinert et Grivaz, lui écrivent :

« Nous venons de visiter le pensionnat des Jé- suites , et nous sommes affligés du spectacle qu'il présente en ce mmnent. Tons tes appartements sont owerts, et le mobilier, les habillements, les livres, les tableaux, tout enfin gtt péle-m^e à la merd des'

"*• Frtbfmrg, VàllaU et fa première âMsim^ f. Su.

m fitSfOIRB

militaires et même des boargeois qui en foulent une partie aux pieds.

» Que ces désordres soient arrivés le premi» et même le second jonr de Toccopation, nous le con^ cevons facilement; mais après quatre jours cela est déplorable. Comme cet établissement est sous Tad- ministration militaire, nous venons remplir un de* voir en vous signalant ces faits , persuadés que vouai y mettrez promptement ordre , soit en faisant placer ce mobilier en lieu de sûreté dans les chapelles, qui seront fermées et ensuite gardées; soit en remettant * les bâtiments même et ce qu*ils contiennent sous la garde du gouvernement provisoiœ. i>

Le pensionûat des Jésuites était saccagé , leur collège eut son tour. Mais, le 13 novembre, quand Tordre dut régner à Fribourg sous la protection des baïonnettes radicales, quand surtout les Gommu* nistes vaudois et étrangers sentirent que rimpunité était acquise, leur soif de pillage ne connM plus de frein. La maison de M. Louis Fournier, membre du gouvernement, fut dévastée de fond en comble. Lorsque le Radicalisme était le plus faible, il s'insur- geait; à Faide d'une armée ennemie, il se croit le plus fort, il écrase. Le nom de la liberté est écrit sur son drapeau ; il y substitue par ses actes la tyiannie* Ellç trônait sous le sabre du Radicalisme ; Tanarchie menaça de mort les uns , elle proscrivit les autres. Elle frappait ici ; elle massacrait un vieillard sep-

DU SONBERBUND. III

tuagénaire, M. le chapelain Duc * ; plus loin le cha- noine Wuilleret, arraché d'une maison particulière, était criblé de coups. Les prêtres succombaient, martyrs de ces janissaires du club de TOurs, les femmes et les jeunes filles subirent même sort. Il était réservé à tout ce qui portait un cachet religieux. Les ligoriens ou Rédemptoristes virent le pillage prendre ses ébats dans leur couvent. On les bai^nis- sait; on voulut leur donner un avant-goùt de cq qu'allait devenir la liberté de conscience sous de pareils mattres. On brisa les ostensdrs , on profana les calices, on lacéra les ornements de TËglise, puis les filles perdues, ces dames deFribourg, qui avaient offert un drapeau aux carabiniers de Jules Ëytel , accoururent mener des danses impures au milieu du sanctuaire dévasté . Le règne du Radicalisme commen* çait; les Rédemptoristes proscrits furent dépouillés de tout ce qu'ils possédaient, et chaque Corps frano devint un ge61ier, arrêtant et emprisonnant sur la route de Texil les prêtres qu'on livrait aux brutalités.' Ce qui se passait au sein de la ville, sous les yeux de Pautorité militaire, dont l'impuissance calculée

' L'abbé Duc, dont le cadavre fut chargé d'outrages» avait été assas- siné par des Bernois ayant à leur tête un membre du gouvernement de Berne. On les arrêta pour la forme , et ils furent acquittés parle tri- bunal fédéral , vu les circonstances atténuantes. Ces circonstances se résumaient dans un seul fait. L'ecclésiastique égorgé portait une ton- sure. Le tribunal prétendit qu'elle avait bien pu exciter la cruauté de» «ans-culottes bernois , qui l'auront pris pour un Jésuite.

414 BtSTOllB

éliil une Complicité «orale, se rênoiivelâît dans chaque village de la partie aHemaiide du eantoa. Là, kB Corps francs pouvaient se livrer à toute» les exoh tations da mal. Leurs cbe& môme les y eneewar Ijeaiait par leur exemple. Le landsturm était dé- sarmé. Il n'y avait plus ik bravor qae des bnnea de fommes, que des supplications d*enfimts. On affinonta ces périls avec une intréjMdité de jacqume. La nn pine et la profoaation se donnèrmt les mains dans ces tarribles journées. On rançonna le» agricuttemn^ <m traqua les prêtres comme des bétes finves» Qtk ' poursuivit les paysans dans les hçÂA et dans la cam- pagne y on en juassacra plusieurs.

A peine le gouvernement provisonre se fut^il voté à lui-même rmvestiture du sang que la ville tondba sous le joug de la terreur. Le brassard fédéral était un passe-partout qui ouvrait les portes et les meu** blés, qui permettait toutes les exactions dmniciliairefl^ tous les vc^ et toutes les orgies. Les religieux des divers ordres ne furent pas plus à Vdbn de Torage que les lésuites et les Rédemptoristes. Le saerfl^e s'unit à la débauche. Rilliet-Constant avait fiadt pla^ carder sur les églises une sauvegarde dérisoire. Les soldats pouvaient la respecter; les Communistes ne la regardèrent pas comme suffisante. Enfin , le 4 6 novembre, à trois heures du soir, Rilliet-Constant, débordé, crut devoir mettre la ville en état de siège pour l'arracher au pillage général qu'il pressentait.

DU SaKPSftlUND. 445

Loi éimgar» non mifiuûw n'eurent qu'un quart d*heiim po«ir sortir de Fribourg, et cuai les iMMoa de la peime de mort en cas de résistanoe*

La campagne de cette armée fédéralifiée en Ck^ps francs s'était ouverte par la calomnie. Elle ent se» lienre de trahifion au fort Saint^Jacques; die se ter-^ mina par des désordres que RiUiet-Consiant se vit obËgé de maudire; mais ces désordres n'anraîeot poôit eu la savenr espérée, si l'imposture n'y eAt méié son venin* Les troap^ régulières laissaient aux Corps francs, aux réfugiés et anx carabiniers des tnrsy l'odieux du sac de cette ville. Elles ne Par- rêtaient pas , mais elles répugnais t^à y participer. Avec^es chefs plus maîtres de leurs volontés, elles enraient éié hrarenses de s'y opposer. Le Radicalisme prenmt ses ébats fraternels ; il ne parvenait point à ^itrainer l'armée dans ses saturnales ; il calomnia pour excita* le courroux des soldats* Narrateur y ei^ane du gonvemem^ftt provisoire, annonça, le 46 novembre, an milieu même de l'exa^ration, eette nouvelle qui circula bientôt dans les ran^ : « U vient d'être constaté que parmi les balles trouvées •dans les gibernes des troupes fribourgeoises, il s'en trouve beaucoup d'^npoisonnées. Il est facfle de ju- ger de l'effet que cette découverte a fait ^ j>

* Par un ordre du jour daté du 16 novembre, le ctA&ùtX commandant de la pranière division inTîte tous les militaires sous ses ordres « qui auraient en leur possession des balles prétendues empoisonnées et sa^r

416 fll&TOniB

Le 1 6 novembre, la oonstatatîoD des balles eaapm* sonnées ne souffre aucun doute de la part des Radi- caux poussant aux derniers excès. Le 1 9 novembre, sur le démenti donné par Perrier-Landerset, major- commandant du génie dans Tarmée firibourgeoise, le Narrateur se dit « heureux d'annoncer que nouvelle des balles empoisonnées est entièr^nent fausse. » Ces balles ont été soumises à des experts et on n'y a pas découvert de poison. La calomnie restait seule debout sur les ruines. Elle était odieuse dans cette circonstance; la Revue de Genève du

Sli novembre s'apprête à lui donner un petit parfum

_ " '• *'

de ridicule. Le journal de James Fazy publia :

a 0)mme au sac de l'archevêché, en 1834, a I^ris , on a trouvé dans les maisons jésuites des 60^ cuments très-curieux, entre autres beaucoup de let- tres particulières à eux adressées, qui pountùrt

éclaircir beaucoup le genre de rapports qu^ils entiié-

«

tenaient avec des personnages de tous les rangs, de toutes les conditions et de tous les cultes. On cite parmi les objets découverts des cordes en tout sem- blables à celles que Charles-le-Téméraire avait ap- portées avec lui , lors de son invasion de la Suisse , et qui étaient destinées à attacher les prisonniers. Ces cordes , d'une longueur de deux à trois pieds,

sies sur des hommes du Landsturm , à en déposer dans la journée au moins une au bureau de la place. »

Cet a^is était une ircmie et un acte d'incrédulité. U fit tomber us I«reil bruit.

DU SONDERBUND. 417

sont munies d'un côté d'un anneau en fer , et de Tautre d'un croche^. L'anneau est destiné à foire un nœud coulant qu'on attache au cou du prisonnier ^ tandis que de l'autre on fait adhérer par le crodbet la corde à une autre grande corde destinée à rece^ voir et à traîner à la file les prisonniers ainsi rete- nus. A quoi pensaient les PP. Jésuites en ayant en leur possession des cordes semblables , c'est ce dont il est impossible de se rendre compte. »

Si le parti révolutionnaire, comme l'a défini l'em*- pèreur Napoléon, n'était pas composé de niais qui ne sont capables de rien et de méchants qui sont capa* blés de tout , la Revue de Genève et son dictateur Fazy n'auraient pas trouvé d'impossibilité à se ren* dre compte de ces cordes, en tout semblables à celles que Charles-le-Téméraire avait apportées. En les dé* cri vaut même, chacun leur aurait dit que ces liens à la Charles-le-Téméraire n'étaient que d'inoffensifs instruments de gymnastique ou la corde qui servait aux traîneaux des élèves. Mais une explication si simple ne pouvait pas satisfaire les robustes crédit- lités du Radicalisme. Les lésuites avaient voulu empoisonner pendant le combat , ils durent avoir conçu l'idée de pendre après la victoire.

Tels furent les premiers bienfaits légués à Fri- bourg par les troupes fédérales que les Sodétés se- crètes avaient formées. Dans ce sac d'une ville, dont la capitulation a été spontanée et , pour mieux

dire, inspirée m^e par tes généraux ^ueiiiis^ il Df'y evA que les forçats qm gafrdèraot im reste de d*- gpilé hoflMtioe. Les Corps fiFancâ kup pvoposèareat ht lifaerlé à eonditioQ de se joindffe k&a ei: de^ les imi- ter. Sous Ift défroqœ de ropprobre: légal , le&g£dé^ ri»& eveut eaoeve ddos Fâoie asae^ de ^àte iadÈ- g^atioa fowf fefoosâer cet cmtrag^*.

Le gouverneneni provisoire n'avail paft^'kû, de pareilles délic^^tesses de eonsdence*. Aecla«ié par quelques coiDf>arses> du ftadicsalisine que le colonel BiUiet laissa se. réanir dans la salle de spectacle:, o& ils devaient figurer le peuple, ee geaveroemeat était composé de Julieft Sehaller, Pillet, Broie, GGicn^d Vieky, Robadey^ Cbâtlbney et Aodré Caatella. Coas- pkateurs de la veille pour le trûnnphe de la liberté iadé&Bie, ils avaient dans le csa^actère et dans le cœur toat ce qui'il £»llait pour devenir despotes le lendanaift. Ils inv^nlèrent la proseriptkMi et k spto* liatioii comme aoxUiaires de leurs décrets d'afiMÂste» On n'avait fait la guerre qu'aux Jésuites. A peina inatallés au pouvoir qu'il» usurpent sous le patror- nsÊ^ de Tarmée des Douze , oa voit Ie& Libéraax. ^Lpnlsa: du territoire fribourgeoisi les adversairea. qui leur firent taal d'ombrée. Le» Pères de Fûr^ de lésus sont bannis et à perpétuité bk» entcmdu. Ce mot sacramentdi des Révolulionnaîrea, et doal^ la Providence s'est si souvent pla à déjoaer les isÊfi^ tpyables calculs^ ne s'adre»e plus seuleBiemt auak

DU éONDERBUND. Ilf

Jésuites. Us doÎTent avoir, ils ont des affilés. Le décret fraf^ de- te même peine» €?est-à-dîre du iBéme honneur , les Rédempt(M*istes , les MarianfEes j frères de la Doctrine chrétienne , les sœnrs de Samt-Joseph, les sœnrs de Saint-Vincent-de-Paul et les dames du Saeré-Coeiir. Les biens de ces Ordres scHit ccmfisqués comme la liberté yndividuetle, comme la liberté politique, comnife le droit électoral , comme tons les droits dn peuple. On lui dit qu'il est son* verain, mais on redoute sa rude franchise el m loyale indépendance; par des menaces ou par des édits (m récafte de Turne des scrutins. Tout se feit contre lui et sans lui. Le pillage des Corps francs »*a duré que trms jours^ celui que régularise le gou- vernement provisoire ne s'arrêtera pas si vite. Le 4 5 novembre, il a pris une Résointion popolaîre, ce qui , en langage radical , équivaut à une Constîtu- tion. Aux termes des articles 6 et 7, il met en ace«- sation comme prévenus soit de haute trahison , soit de complicité dans ce crime , et passibles d'inden»* ailés envers l'État , tous les fonctionnahres , tous les magistrats , tous les officiers , tous les membres des conseils qui composaient la majorité. Cette Saint- Bâf Ib^emy des {dus honorables familles du canton se fait sous les yeux de la Diète.

L'Assemtdée qui s'accorde t'oniBÎpotenee sons le bon plaisir du club de l'Ours déclare, le 2t novem- hrej psu* ses comaûssaires fédéraux, « qu'il eal

27.

iSO HISTOIRE

temps de laisser à ce gouy^nement (provisoire de Friboarg), ainsi qu'à tous les pouvoirs constitués, leur lïb&rté légale d'action. » Le gouvernement en use pour jugar sans débats , pour confisquer et pour ou- vrir d'interminables listes de prévenus ou de sus- pects. Mais la Diète respecte sa liberté légale d'action» La Diète fait livrer Fribourg au pillage , parce que , canton souverain, il sut maintenir ses droits. Pour les magistrats élus par le Peuple, on a la ruine ^ et Texil ; pour les usurpateurs révolutionnaires, on pro- digue les paroles de félicitations et de fraternité. On avait violé la liberté chez les uns , on applaudit à la licence chez les autres. La licence fut poussée si loin qu'un décret 3igné par Schaller et Berchtold mit la dénonciation à l'ordre du jour *.

^ Par déoret du 20 janvier 1848, le gouYememeat proYisoire de Fri- bourg arrêta que sur les biens confisqués et le produit des impôts, on prélèYecait une indemnité provisoire qui serait distribuée aux Corps francs qui, le 7 janvier 1847, avaient envahi le canton. Gette^indemnité s'éleva à 150,000 francs. On payait les uns, on faisait aux autres li- tière des fonctions publiques. Un mois auparavant, le 21 décembre, le gouvernement déclarait qu'il ne croyait pas pouvoir s'en occuper lui- même, vu la part que prirent plusieurs de ses membres aux expédi- tions des Corps francs.

3 Ce décret du 25 novembre est ainsi conçu : « 1^ Les préfets , les syndics et tons les employés publics en général sont chargés de dé- . oâscer à qui de droit tontes les personnes qui par leurs paroles ou par leurs actes se rendront coupables de manifestations hostiles à l'ordre public, aux autorités fédérales ou cantonales, aux nouvelles insUtu- tifons politiques du canton et aux mesures adoptées par le gouverne- ment. 2« Ces dénonciations seront soumises à la chambre d'accusation, qui , sur le rapport du procmeur général , décidera si ces transgressions de la loi doivent être poursuivies comme contraventions de police ou

DU SONDERBUND. M

le général Dufonr, qai a garanti la sûreté des per- sonnes et 4espropriétés, se tient moet ou indifférent. La Diète loi vote nn apanage. Elle est dans les fêtes qu'on offre à ce Gincinnatns, dont la couronne mu*- raie se change en une bourse de soixante mille francs. Au même moment la confiscation avec Texil , mais une confiscation véritablement radicale, devient le partage de ceux qui crurent à Thonneur d'un soldat.

Pendant trois jours et trois nuits, une ville, dont les magistrats et le peuple ont capitulé, le désespoir dans rame, mais Thonneur sauf, reste au pouvoir d^anciens confédérés, d'amis, de frères de la veiUe. Cette cité a des chefs auxquels elle accorde sa con- fiance et qu'elle s^est librement choisis. Elle veut défendre sa souveraineté qu'elle croit en péril , son indépendance et sa foi que menacent une Diète usur- patrice et des Sociétés secrètes dont le but est de tout nivdier. Accablée sous le nombre, après avoir été condamnée à la prostration, malgré le courage de ses défenseurs ^, cette cité renferme dans ses murs

délits correctionnels, ou si elles devront être réprimées à teneur de l'article 127 du code criminel concernant la punition des séditieux e€ des rebelles. »

Ce Schaller et ce Berchtold sont deux conspirateurs émérttes qui n'ont pas cessé un seul instant de leur vie de faire la i^us Tiolenl», 1% plus injuste opposition au gouTemement élu par le peuple. Bs règnetti par l'appui des iMîonnettes étrangères ; leur prenier soin est d^itefdftra par la terreur toute, opposition à leur système. La liberté teHe que le Badicalisme la comprend est établie à Fnboorg. Elle preseril les éé« nondations, elle punit les dénoncés.

^ le gouYemement provisoire s'est tu lui-même obligé de readre

m HfSTomB

plus de soldais fédéiMx (fw dltt^^ doi¥6irt être «oimis à «se dkapton d^oUait ptan xigomv&aM qa% a'ntrait ai en Yunqiienim ni an adversaires. Us oat à lear tète an paierai et dm oi- firiers sapériean qoi ae œsseatde paiier de mode- Katioo I de jastioe et de devoirs accomplis. Néaa*- aM>ias, dnraait plas de soisante-douEe heores, la dévastation , le sacrilège et la mort planent sur oe canton. Qaa«i les Corps francs sont époisés des firtigaes et de Torgie du pillage, lorsqoe, rassa^és de via et de fa^nations, iès dorment sur les miiies entassées par enic et qu'ils dorment aTec la ceiti- tade que le goavern^nent provisoire de lear choix vmlle pour en accuaral^ de plas tristes enoofe, l'aatorité militaire soK de son apathie. Le 18 no^ vembre 494?, le général Dafeiff se tioave saisî d'une vertueuse «colère^ et, de son quartier d^Aaraa, il mande au ccdond RiUîet : « le partage votre indignation au sujet des dés-

Justice à Parmée qui avait professé un si magnifique dédain pour les hMimiet de ce gmiTemenest. Le 24 noirenibre , Wkky, directeur 4e ]ft'gaem,^,àCoM8tdempptioaa«i«,4l«lt paiwfln à capter la «ott- fiance de quelques membres du Conseil d'État , et avait ami ebfemi m eu— landemcat an Mrvice Sondeilnniâ , adressa une prodanEa- Mon à cette armée dentU ^déKté #oit être p««r loi «i rentoréh. Oft j M : « Soldats, appelés à défendre ta patrie, wom aves marché &«& Mfttter «t an premier «îgaal contre >«&« armée Iroia Ms pkit nef»- natos Mile crisa aaprftmift ^loas ••^m wantré aai Se taat<ébge. lia tMtmie alMdii «Mk eocnga, d sant le drapeau national qne tous «un fmré -de aiaarfhrc ^ Mca dteigiét oasslente -et brisés de doirteiir. »

DU S0ICO1»1UND. m^

wêaks^é Jniftaflites reeommmdatkïw. Il n^y m»-

*

-é» l'y^jonter \

» Je ne ord» p«B (|a'«ie bataille ip^diie hdus «Et fait plas de tort.

» J'approuve hautement toutes les mesures éner- giques que vous avez prises pour ramener Tordre troublé. Persistez et tâchez de vous débarrasser de tous les fauteurs de troubles et de désordres qui se soucient fort peu de Thonneur de^Tarmée, et qui ne cherchent qu'à exercer des vengeances ou des réac- tions. ))

Ces aveux et ces conseils ont quelque chose de lamentable. Ils révèlent Taffreuse position dans la- quelle le colonel fédéral Dufour, conservateur gene- vois, s'était placé pour devenir le général en chef de l'armée au service des Sociétés secrètes. Il avait commis plus qu'une faute en laissant le Radicalisme disposer de son épée; la lettre qu'on vient de Ure est un commencement d'expiation. Cette lettre ne pouvait produire alors aucun résultat. Le général

*■ Ce soin n^a pas été nécessaire, et le général Dufour doit savoir maintenant qtie ses ennemis n^ont rien à ajouter. Les cadavres des vic- times |»arlent plus haut que toutes les dénégations sans preuves. Ce ne sont pas les ennemis de MM. Dufour et Rilliet qui inventèrent les deux Bernois massacrés et les balles empoisonnées ; ce ne sont pas eux qui attaquèrent au mépris de Tarmistice; mais ce sont eux qui souffrirent de tous ces excès ; et le général n^a le temps de les flétrir que lorsqu'ils sont irréparables.

m HISTOIEB

reoommandft aa adoDeL BiUîet de ae débarraMer de tous les fauteurs de troubles et de désordres, n ne veut pals de veugeaBoe ou de léactiim^ et les hommes à qui Rilliet laisse prendre les rênes du gouverne- ment sont les fenteurs les plus ardents du meurtre , de la spoliation et de la proscription.

DU SONDERBUND. iîS

mmmi^m^làm

CHAPITRE XVI.

L^année des douze marche contre les cantons primitif. Les deux armées. Leurs chances. Le colonel Muller occupe avec les Ca- thoUqaes le sommet du Saint^Sothard. H attaque les Tessinois de LoYini. Leur fuite. Le général de Salis-Soglio et le colonel Elgger font une trouée en Argovie. Répulsion des petits cantons à la guerre offensive. Dufour et son quartier général à Aarau. Ses temporisations. Le révérend Temperly en mission auprès du général. Ordre de lord Palmerston d'en finir à tout prix. Dufour se décide à marcher. Capitulation de Zug. Ochsenbefai dans l'£ntlebueh. Les huit mille honmies de sa division arrêtés par cinq cents Lucemois. Salis se replie sur Gislikon. Combat de Gis- likon. L'armée catholique reste sans ordres. Salis à Ébikon. Position de l'armée du Sonderbund. Le conseil de guerre propose d^aller soutenir la lutte dans les petits cantons. Siegwart-Muller et Bernard Meyer s'y opposent. Leur avis n'est pas écouté. Con- férence militaire chez Salis. Capitulation de Luceme. Formation d'un gouvernement provisoire. Son premier acte est un décret de proscription et de spoliation. Excès commis à Luceme. Situa- tion du Yallais. Plan de Kalbermatten pour secourir Fribourg. Le Conseil d'État travaille sous main à faire échouer tous les projets du général. Kalbermatten sans cesse contrecarré se démet de ses fonctions. Chute du Sonderbund. La joie du Radicalisme en Europe. La révolution à Rome crie : Vive' les Protestants! Sir Strafford cànning et son mémorandum à la Diète. Lettre de l'abbé Gioberti demandant une enquête sur les crimes des Jésuites. Ré- sultat de cette enquête. Lord Palmerston et le duc de Broglie. -^ - Projet de note identique entre les cinq puissances. L'arrivée tar- dive de cette note la rend inutile. Réponse de la Diète. L'Au- triche, la Russie 9 la France et la Prusse préparent une alliance of- f<»isive et défensive. —Le 24 février 1848 arrête les effets de cette alliance.

Tandis que les Corps francs et le gouvernement provisoire de leur choix tiennent TÉtat de Fribourg

496 MISTOimS

livré à lear merci, Parmée des douze cantons com- mence ses opérations contre le Sonderbund. Forte de 94,000 hommes portés sur les cadres officiels et de plusieurs divisions de réserve que commandent Ck^hsenbein et Rothpletz, elle avance sur les cantons primitifs avec près de deux cents pièces d' artiËerie de gros calibre. En première ligne d'attaque , on voit les cinq divisions des colonels Gmûr, Ziegler, Donatz, Burckhardt et Ochsenbein. Les troupes du Sonder- bund û^atteignent pas au tiers de «es fi>rces, qui dispo- sent d*un immense matériel fédéral et qui dlieure en heure peuvent renouveler leurs munitions. Le gé- néral de Salis-Soglio , réduit à la défenâve par les conseils des puissances, par llxésitation du conseil de guerre et peut-être aussi par rinpossibHîfté de pous- ser des masses armées hors de leur territoire, dfetri- bue scm armée e^ deux divisions. La première, aux ordres du colonel Ruttimann, n'est composée que de Lucemois. Elle a deux batteries d'artillerie, sept compagnies de carabiniers et dix bataillons d'tnfcn- terie, s'élevant en tout au chiffre de 9,000 hommes. Les quatre petits cantons, Schwytz, Uri, Unlenmld et Zug, sont réunis sous le commandement du co- lonel Ab-Yberg. C'était la seconde division. Elle comptait à peu près 1 0,000 hommes ainsi réjwirtîs i quatorze bataillons d'infanterie, douze compagnies 4e -csrFBlbrDiers et trois batteries. Six 'ceirts ▼«Hatsans oiitfranehi la Furca pour ee joindre Jrlottm '«^éB« ' '

DU SDNBSBBUND. if?

DMtoi les chavms éteiettt en foyenr é« général ^foror. (Jœ ém scn- année, oontiamte par )a terrMr, «ul fiasse soas le drapeau , die se prtt 4i obéir passiviBBient. Elle voyait à sa tète des chefe aa ^ ette était halxtoée ii respecter rantorîté. Ces «èefe^ ooMervatears oomme elle, la précipitait, an Bom du RadioaUsme , dans une ^erre impie. L'anoée aendda vouloir leur en laisser la respon^iH billté morale pour se renfermer daos TobéîsBaooe. EUe trompait jusqu'aux {M^visionsde M. Peel. Cette ftuàse interprétation da devoir militaire par les ci- tenpess abusa de la même manière le conseil du Son- derbund. Le général Dnfour était ornai poleat pour las choses de la guerre. Son plan bien mari , bien tracée consistait à n'agir que par masses ^ à n'épar* piller que le moins possible les troupes dont il d»* fosak. Fribotii^ était tombé sous cette aggloméra* tÎM de £9roes; il ne doutait pas de feire subir le néme sort à Luoeme. Dictateur militaire, il n'avait fa'on but : œeupar les cantoas catbèUqMS et anéan* tir leur armée, si eâle résistait. Ce bot déterminé so flîaplîfiait par la reddition de Friboui^. On alUôt tavt^ les mêmes moyens au cœur du Sonderbuad.

Ses officiers supérieurs étaient loin de trouver éàM tettr conseil de gucire le même appui que Du- fcor rencontrait dans la Diète. L'un mardiait sans •MMie^trave, les autres étaient arrêtés k chaqut pas par les preacriptions méticulenseB que ne cessift

418 HISTOIRE

de leur adresser le conseil de gaarre. Il hésitait sur le plan à suivre; il n'osait ni prendre ni laisser pren- dre un parti décisif. Ce ne fut que le 4 novembre qu'il sortit de ses incertitudes pour faire occuper le sommet du Saint-Gothard. Il ne restait plus aux Suisses primitifs que cette voie de communication avec le Yallais par la Furca. C'était encore par seulement qu'en traversant le Tessin on pouvait s'approvisionner dans la Lombardie.

A la tête de quatre cents hommes de la Landwdir d'Uri que soutiennent quatre pièces d'artillerie et trois compagnies de Yallaisans , le colonel du génie Emmanuel MuUer s'avance pour occupa: cette poffl* tion célèbre dans les grandes campagnes. La guerre est déclarée. Les Radicaux du Tessin sont sous les armes; leurs députés à la Diète viennent de voter l'extermination des cantons primitifs;* et, à la vue des Catholiques prenant Toffensive sur un seul point, la Révolution les accuse de violer son territoire. Elle menace celui de Fribourg, et elle s'étonne de voir le Sonderbund imiter l'exemple qu'elle offre, colonel fédéral Luvini appelle à son secours lea Gfi* sons, dont le contingent fait partie de sa divisicm. Les Grisons refusent de marcher. Avec sa jactauf^ moitié italienne, moitié radicale, Luvini, qui a le liouble de forces en ligne , se flatte de débusquer MuUer. Le Suisse se défimd d'abord contre le Radi- cal ; puis , quelques jours après , se plaçant sur Pof*

f

DU SONDERBUND. «9

fensive, Muller va provoquer Tennemi jusqu'à son quartier d'ÂïroIo. Luvini prend la déroute; il fuit, abandonnant ses papiers, ses épaulettes et son épée ' . Quatre cents hommes déterminés ont suffi pour jeter réponvante dans la division tessinoise. Muller pousse jusqu'à Faido; mais la, se trouvant trop dépourvu d'artillerie pour attaquer Bellinzona et les Radicaux, qui reçoivent à chaque instant des renforts, il se contente de garder le poste capital du Saint-Gothard, que son énergie avait enlevé. Cette pointe sur le Tessin était un coup de maître. Par leur réserve, les Catholiques se montrèrent dignes de leur succès, a Les soldats du colonel Muller, raconte Gaullieur ', se conduisirent avec beaucoup d'ordre et de retenue durant leur séjour dans le Tessin, payant toutes leurs dépenses, et annonçant toujours l'intention d'amener ce canton catholique dans la ligue séparée. » Le gros de Tannée du Sonderbund occupait la

< Ceg trophées a^oit été portés à liacene. Le colonel dépoté à. ta Diète y tenait beaucoup, parce qu'il les cleyait à une loge maçonnique de Paris. On lui dit plus tard que ses insignes se trouyaient en la pos- session du Père Roh, de la Compagnie de Jésus. Ce JésuHe était pro- scrit par InTini et les siens. LuTini se rend à Oleggio, dans le Piémont, pour réclamer ces objets. Le Père Rok ne put répondre à une confiance aussi étrange. U n^avait pas la terrible épée, car un Jésuite, dans ses proscriptions , ne songe guère à se donner des yierges pour compagnons de voyage. Celui-là était, par ses talents et sa fermeté, devenu Pexé- cratîon des Radicaux. B ne put que remercier le colonel fédéral de Pestime qu*U lui témoîgnaît, et mêler ses regrets à ceux qne Luvini exprimait avec tant de componction.

* La Suisse en 1847, p. 253.

é» ^ MiSTOlBB

fiKmtiière des canlOBS de Sehwytz, de 2x^ €t de Lijh* cerne, depuis le eantao de Glarœ jaaqofà cd^ù de Berae , ligne immense et qa'avee des fiENreesr SBsm restreintes tt était impossible de conserver intacte, surtout en se condanniant à la défeasive. Cependant, les 9 et 40 novembre , des escarmonchea partieltes purent donner an Sonderbund Tespéranee d^uii succès. Le 9, les carabiniers fédéraux, earafiés à Sioas battirent en retraite jusqu'à Meyeftbei^, ai laissant les troupes du Sonderbund oiaitresses du passage de la Reuss. Le 4 0 au matin, ^elqoes cmok pagnies lucernoises entourent le village de KLâii* Dietwyl. Cet avant-poste est si mal gardé que les Catholiques encore plus heureux que d&n& te TessiB smrprennent et font prisonniers une partie^ dcis Zuri* cois et les quatre officiers qui commandei^. Le reste se dérobe par la £uite comme Luvini.

Ces premiers succès démontraient au delà de toute évidence qu'en acceptant Tinitiative des hostilités on aurait vu fa victoire se ranger du côté des audacieux. Les audacieux n'avaieikt qu'un rûle, ik&'étaieBl ré- signés à obéir ; cette résignation devait les perdre.

Le Sonderbund, étudié militairem^iy eu dàiom de ses droits , de ses sacrifices e4 de- Fhéroîfsiiie de ses soldats , semblait s'être plutôt reposé sur la jus* tiee de sa cause que sur te» moyens mililaîres. H n'avait aucune police, il ne connaissait les événe- ments que par hasard ou par le récit des feuilles

/ DU SOlfDEABUND. éM

pnUicpieft soniveiit nai ioformées, plus scmire&t en* cure ayant kttérél à troiaper. voie de oMiottt- QÎcation âûre n'était Même pas établie entre Lueerne Friibootg. Le& Badkaux ae smtt bîeit gardés de laéftker cette ressouree. Dttfoar supprime tout ser« vic3e de postes pour les caatens du Seaderbund ^ il a de lÊùmbr&ax espiofi& daafi le camp catholique }. qodques piètres radicaux , profitant de Timpunibé (lue lewr caractère le«r assure, ae craigneat pas de ti^akk la oaHse chrétienne po«r fournir aux Corps francs des renseiga^nents précieux. Ainsi ce ne fut qpie vers le 20 novembre qae Ton apprit ofiidelle- laent à Laceme la chute de Fribourg. Cependant , liffsque, le 44 de ce mois, Philippe de Reynold, rqffésentaBt de Fribourg an conseil de guerre , pres- seKtii la peskioD qui allait être foite à son pays, il m&mça de se retirer si une diversion militaure n'é-

i la tS4S, le maréelial Radetzid prit la mêew mesure ocntre le Tessin , deYenu le complice de rinsorrection lombarde. Cette mesure gtoalt le Radicalisme dans ses œuvres, il la bl&ma comme sauvage et inhiuname. Le docteur Bussard, député à la Diète, s^exprhnaii ainsr dans la séance du 21 septembre 1848 : « La mesure prise contre le Tessin est un de ces actes d^hostilité que Ton s^abstient de prendre dtan les temps modernes , même à l'égard d'une nation à qui Ton fait la gaeim. »

Ce qui, en 1847, était légal, honnête et surtout politique contre des idHés et des frères, ce qui alors s'exécutait par le général Dufbur aux a^^iAHemeoto â& Radicalisme, devient, qadçies mois ayrès, acte odieux y lorsque le Radicalisme s'en trouve atteint. La Révolution est toujours et partout la même. Elle ne consent jamais à subir la loi 9^dleaidte.

HISTOIRB

tait pas tentée. Cette danande était juste et pofiti« que, on décida qu'une invasion dans le FreUiainl aurait lieu. Le lendemain matin, une colonne ma ordres de Salis marche sur la rive gau<^ de. la Reuss, se dirigeant vers Mûri et chassant dengeA elle Tennemi qui n'ose même pas se déCndre. Sdîs s'ouvrait ainsi le cantcm d'Argovie. Au même mo* ment, une autre colonne dont Elgger, ch^ de l'état* major général, a pris le commandement, traverse les hauteurs de Eitzkirch et rencontre renneaû à Qéitr wyl. Elgger l'attaque et le met en foit^ Mais bien- tôt enveloppé par un épais brouillard, le ooloni^ lucemois se voit dans l'impossibilité de se joiadi^ au général Salis avec lequel son mouvement, eal combiné. Salis , de son côté, rencontre des àfysHas^l^ inattendus. Sa marche dans l'Ar^vie çst dénonpéet à Tennemi par des traîtres de Lucerne. Les Radicau se sont retranchés à Mûri derrière une formidable artillerie. Le gén^^ ignore ce qu'est devenue la colonne d'Elgger *, il se décide à prendre position à Gislikon.

Cette double expédition, sans autre résultat qo'un succès négatif et quelques morts, confirme les vol^«^ taires dans l'idée qu'ils doivent rester sur la défini* sive. Comme les Yendé^is de 1 793 , ils se sentaient forts chez eux parce que ils protégeaient leurs &<* milles et quMls se regardaient invincibles au foyer domestique et près du champ paternel. Ce sentiment,

DO éONDERiUND. " ia3

idée dominante de l'Écossais , du Vendéen et du Baisse primidr, trois peuples différents qui combat- tirent pour leur liberté et qui eurent entre euK tant de points de contact, ce sentiment est un obstacle i toute entreprise. On Tavait développé outre mesure par la diplomatie et par le conseil de guerre qui persuadèrent aux soldats des petits cantons qu^ila n^auraient jamais à franchir leurs frontières. Les chefs se virent obligés de subir cette exigence. D fallut concentrer les troupes sur Lucerne et laisser les frontières exposées aux incursions de Tennemi. Le 13y Tennémi proÛta de cette retraite. Une bande deOorps francs ou de pillards s'abat sur Mûswangen et Schbngàu , dans le canton de Lucerne. Elle met à sac les deux villages et Téglise, puis, à rapproche du landsturm elle fuit entraînant trois vieillards dont deux sont âgés de plus de soixante^ix ans. Salis envoie à Dufour un parlementaire pour réclamer leur mise en liberté. Dufour la refuse.

Arrivé le 16 dans la ville d'Aarau, ce général, qui commence à sentir la responsabilité dont les excès commis à Fribourg chargent £on nom, paraît receler devant de nouvelles calamités. Loin du théâtre elles se sont accomplies , il écrit à son snbordonné le colonel Riliiet, pour qu'une enquête soit commencée sur la violation de Tarmistice du 1 3 novembre. Il en désigne presque nominativement les auteurs ou plutôt l'auteur (Jules Ey tel). Il déplore

TOM. II. 28

$U ' HISTOIRB

tes atteniate dont la malbeareose el fidèle popiilatfMm frihoni^eoiee fut la yictime, et peAdant six joacs, au milieu da bruit des armes, oq le voit iadéds, eonme si son cœur répugnait à pousser plus loin les désastres. L'hésitation de Dufour exaspéra les ar-* dantes convoîtises de Berne; elle éleva jusqu'au paroxysme la fureur du club de TOurs ; elle inquié- tait môfl^e le ministre anglais, lorsqu^un nouvem courrier du cabinet de Saint-James apporte des dé- pêches à M. PeeL Ces dépêches sont si pressantes que l'ambassadeur britannique en transmet à l'ins- tant môme le contenu au général Dufour. C'était Tordre d'm finir à tout prix avec le Sonderbund. Le révérend Temperly, chapelain de l'ambassade, est chargé de la notification. Ce ministre de paix, si singulièrement choisi pour une expéditioA belti* queuse, va mettre Dufour en demeure d'accélâfer le dénoûment , afin d'enlever tout prétexte à des projets d'intervention de la part des puissances ^

Lord Palmerston avait fait tous ses calculs. Pressé par la France , T Autriche et la Prusse , il ne voulait pas dire son dernier mot , il ne voulait pas surtout

* Nous lisons dans une dépêche de M. de Bois4e-Comte Tayem USU ftr M. Peel lui-i&éme de cette mission du chapelain anglican. M. de Naa- StgvaCr secrétaire de l'ambassade française, s'est trouvé le 29 no- . Tembre avec M. Peel et M. de Zayas, ministre d'Espagne. Void de qeelle faços la diplomate anglais fut atnené à confesser le vérité. <c Ufm& parlions avec Zayas et Peel des affaires suisses et de la manière dont les différents cabnets les jugeaient. « Aucun cabinet de l'Europe, excepta eeloi de i'Angletwre, n'a compris les affeires de S«ine, dH

DU SONDBEBUND. ê»

ks QMtraiBdre par QB refoB direct àsepaaserdeia coopéraUoD anglaise. Il importait ^kmc à ses vueB de tenir les ambassadeurs dans une incertitude qui devait laisser aux Radicaux le temps d'achever leur CBuvre. U diercha, il inventa mille nK>tirs dilatdres; il usa 9 il abusa de la crédulité des uns, de la suffi- sance des autres , de Tinertie de tous. Ici il se rejeta sur les Jésuites, sur Pie IX qu'il fallait consulter. D'un côté il se montra favorable au Sonderbund, de Tautre il Taccusa de troubler la bonne harmonie qui régnait entre les grands États européens. Il fit trainer en longueur toutes les négociations. Enfin, quand il s'aperçut que la terre des fantaisies ministérielles lui manquait sous les pieds , il s esquiva de Londres pour oommencer avant Noël sa christmas diploma- tique. Cette école buissonnière contre le duc de Bro- ^ie, ces alternatives de course et de repos, pendant lesquelles lord Palmerston eut Tart de se rendre in- visible, dénotaient de cruels projets. La France, qui aurait les surveiller et les arrêter par un conmien- œment d'exécution militaire, poursuivait toujours Tespoir de ramener Palmerston à l'action conmiune.

lP9tAf et lord PalHHerston a cessé de les comprendre lorsqu'il a approuvé la note identique. Avouez au moins, lui dis-je, qu^il a fait une belle fin, et que tous nous ayez joué un tour en pressant les événements. » B se tul. rajoDtai : « Pourquoi faire le mystéiîeuxT Après une partie on peut bien dire le jeu qu'on a joué. Eh bien! c'est vrai, dit-il àlms;fai/ait dire au général Dufour d* en finir vite, » Je regardai M. de Zayas pour constater ces paroles. Son regard me cherchait aussi. »

28.

436 HISTOIRE

n se sent acculé dans ses retranchements ; il va être obligé d'adhérer au plan répressif de l'Europe ; sa signature est attendue, engagée. Le ministre an- glais la viole même avant de Tavoir donnée.

A peine Tentrevue du révérend Temperly et de Dufour a-t-eile eu lieu, que Tattaquesur Luceme se décide. Mais à l'approche de Tennemiy le gouver- nement de Zug, dont la politique incertaine a été un embarras pour le Sonderbund, se résout à capituler. Sa frontière était ouverte ; il craignait Tinsurrection d'une minorité radicale assez forte au chef-lieu. Sans informer le conseil de guerre de sa résolution , le gouvernement envoie des parlementaires au quartier général d'Aarau. Le %i novembre au matin, ces dé- légués signent pour leur compte une capitulation basée sur celle de Fribourg. Indigné de la faiblesse de son gouvernement qui n'a pris Tavis ni de Bos- sard , député à la Diète , ni du conseil de guerre , le peuple veut au moins sauver Thonneur du drapeau. Un grand nombre de volontaire^ accourent joindre leurs efforts à ceux de leurs frères de Lucerne et des cantons primitifs.

De la rapidité des mouvements militaires dépen- dait le sort de l'Helvétie. Par le révérend Temperly, Dufour sait que TAngleterre sera d'un moment à l'autre obligée de seconder la médiation des puis- sances ou que cette médiation aura lieu sans le con- cours de la Grande-Bretagne. Conservateur sans

DU SONDERBDND. 437

doute à l'armée comme à Genève , il peut , à Faide de mesures prudentes, retarder le moment de Tat- tâque et sauver ainsi un grand principe mis en péril.. Dufour se contente d'obéir à l'injonction de lord Pal- merston et aux colères des clubistes de TOurs qui ne cessent de vitupérer ses lenteurs.

Pendant que Zug capitulait d'un côté et que de l'autre le cabinet de Saint- James pressait les Radi- ' eaux d'arrêter une intervention que sa signature allait probablement décider, s'il y avait encore une guerre qui l'autorisât^ la division bernoise d'Och- senbein pénètre dans l'Enllebuch. Cette division, de plus de 8,000 hommes, possède dix-huit pièces de canon. Son chef a laissé la présidence de la Diète afin de trouver à Lucerne une revanche de Corps francs. Les colonels les plus distingués de l'^tat-major fédéral se sont démis de leurs fonctions pour ne pas se trouver en contact avec lui ; Ochsenbein leur in- flige ce nouvel affront. Engagé dans le défilé TEntlebuch, il s'avance avec précaution sur Escholz- matt. Le landsturm est sur pied. Cette levée en masse compte dans ses rangs des enfants et des femmes qui vont bravement à l'ennemi. Cinq cent soixante hom- mes de troupes régulières du pays, dirigés par le commandant Limmacher, appuient le landsturm et veulent arrêter la marche d^Ochsenbein. Limmacher connaît la supériorité numérique des Radicaux ; mais il a foi dans son intelligence et dans l'ardeur de ses

HISTOIRE

aoUblB. De nombreux abatis, laropture de qoelques ponte formenl obstacle à Ochsenhein. Des tiraillears rûqoîèlent près d'EscholzmaU et limmacher Tattend dans la valléedeFlahti.Uo premier combat s* engage; Odisrabein fléchit. Les Lncemois n'ont qne deux petites pièces d'artillerïe. Le foarrier Darig et les cancHiniers, qui les manœuvrent, secondent avec une si rare précision les mouvements de Limmachar, que^ durant toute la journée du 22 au 23 novemlKe jus- cpi'à neuf heures da malin , Ochsenbein est tenu en échec. Lorsque les Catholiques se virent enveloppés par Tennemi et qu'ils s'avouèrent qu'il ne leur restait plus que trois charges , on se décida à une honorable retraite. On Teffectua sur les montagnes et par le village de Schûpf hein ; puis, ce coup hardi étant fait, les artilleurs à qui , après Limmacher , la gloire en était due, se replièrent sur Lucerne, Ochsenbein se donna la satisfaction de les féliciter.

Le 23 novembre, quatre divisions, sans compter celle de réserve bernoise qui arrivait par TEntiebuch, envahirent le territoire lucernois, les colonels Bnrck- hardt et Donalz, du côté de TEmmen; Ziegieret 6tt«H-, vers Meyerskappel et Gislikon. Le choc de ces quatre divisions devait être terrible. Elles avaient dnquante-six pièces d'artillerie, et les meilleurs offî* dars àe Tarmée fédérale se trouvaient à leur tête. Dès le 22, Salis avait retiré ses troupes derrière PEmmen et la Reuss. Soutenus par leur courage ,

DU SONDBHBVND. Ht

hmus n'ayant à attendre de secoars que du c»el^ hs Lneernois ne désespèrent pas encore, quand tottl semble désespéré antoar d'eux. Leîâ, à hnitheorai da matin , une colonne ennemie débouche sur Kieni* dietwyl et la bataille s'engagea 6islikon« Aqx forœi que Dufour met en ligne, à celles qu'il peut fémir encore, Salis n'oppose que trois mille quatre ceofe hommes, car son armée , sans liens entre les bâtaH» Ions, sans ordres précis à exécuter, est échekniHét pour garnir les frontières. Le prince Frédérie dte Schwartzenberg arrive d'Allemagne. Les Lucerooft rayaient choisi d'abord pour général ; il va em^ battre en volontaire. Salis a laissé au colonel Ath- Yberg le soin de couvrir soA flanc droit ; mais Alk- Yberg, retenu près d'Arth pour, selon sesinstruetîood^ «mpécher l'ennemi de pénétrer dans le canton de Schwytz, Ab-Yberg ne peut défendre Meyerskappd et la montagne de Roth. Quelques bataillons de tonA- wehr et du landsturm , dirigés par M. de Tsi^fudt^ de Claris, résolurent de garder cette portion impo^ tante ; ils la défendirent de quatre heures du mê/àà à trois heures du soir contre deux brigades radioaiei qu'appuyait une partie de la quatrième division. Cé^ tait une affaire d'artill^ie qui se préparait. Dnfoaf connaît l'intrépidité des paysans primitife ; il eapèM Tannuler à coups de canon. Il tient Tavantagedé la position et du nombre; il en use. Une premiènD UÊt% venait d'avoir lieu à Honaîi ; Salis ooMie qu'il ait

M msioift&

général pour se &ire «rlilleor ; dévoré 4o la soif de combattre, il attend Tennemi près du pont de Gidi* kon. Les carabiniers d'Unterwald et le tandslnrjiB^ occupent les hauteurs de ce village devant leqitel Tartillerie soleuroise est retranchée. De chaudes es- carmouches préludaient à l'affaire ; Salis, à la tét# des siens, exécute une charge décisive. Il s'élance sur la batterie soleuroise que dirige Rust at sur les bataillons de Siegfried. L'ennemi recule; il va être enfoncé , quand le colonel Denzier parait sur le ter- rain. Son artillerie de réserve se place en ligne; elle change la face des choses. Salis est blessé ; il n'en continue pas moins la lutte qui devenait impossible. A trois heures du soir, les Catholiques se replient sur Ébikon , à une lieue de Lucerne.

Cinquante mille hommes sans compter la réserve et une formidable artillerie bloquaient la petite armée du Sonderbund. Les divisions de Ziegler et de Gmur, yeoant de soutenir le choc à Gislikon et à Meyers- kappel , composaient l'aile gauche. Donaitz , au cen- tre, arrivait par trois routes différentes. Burckhardt, avec sa division sur deux, colonnes, marchait pour attaquer Littau , que défendait le colonel Elgger, et Ochsenbein, enfin sorti de lEntlebuch, formait TaUe droite de l'armée. Il avançait de Kriens sur Lucerne.

L^ deux partis se trouvaient en présence. Le combat de Gislikon n'était pas un malheur, encore moins un désastre, car les Suisses n'ont perdu ni un

DU 50NDERBBND. 444

cuOD ni on drapeau. 11$ n'eurent même pas une seule de leurs pièces démontée; mais ils perdirent quelque chose de plus précieux à la guerre , la con- fiance dans leur général. Ils Tavaient vu s*exposer héroïquement au feu; ils le savaient blessé ; ils Tad- miraient. En même temps ils Taccusaient de n'avoir donné aucun ordre , de n'avoir pris aucune dispo- sition militaire pour utiliser les dévouements. Ils se sentaient seuls dans cette crise, et Tautorité faillissait au courage. *€e fut dans ces cruelles alternatives que la nuit se passa. Les soldats des cantons primitifs, entourés de trois côtés, promenaient leurs regards des hauteurs de Hellbulh jusqu'aux lacs de Lucerne et de Zug. Le pays était couvert du feu des bivouacs ennemis auquel venaient se joindre les incendies allumés par les Corps francs. Réunis sur le Liitau, les paysans du landsturm contemplaient avec une stok*quer ésignalion les flammes s'élevant au-dessus de leurs chaumières. Ils étaient assis sur la paille humide, tremblants de froid et de faim. Us priaient à haute voix ; ils faisaient le sacrifice de leurs patri- moines après avoir fait depuis longtemps celui de leur vie, et, dans une anxiété toute chrétienne, ils espéraient que le soleil du lendemain verrait leur triomphe ou leur mort.

Le soleil du lendemain ne se leva que pour éclai- rer le dernier jour de la liberté helvétique. Salis et Elgger ne désespéraient pas encore. Elgger connais-

éH HISTOIRE

sait les soldats qu'il avHit si soov^rat eacooFigés. Les vivres et les manitions cooimeDçaieot à man*- qoer; mais on se flattait dans le camp que la fan* vonre pourrait y suj^éer. On allait en faire Texpé^ rience, lorsque tout à coup nn bruit sinistre se répand* On annonce que le consul de guerre s'est retiié dans tes petits cantons et que Lucerne va cifûtaler. Ce bruit était fondé. ^

Quand Salis se replia sur Ebikcm , il notila «a re* traite au conseil de guerre. La municipalité de LtH cerne s'empare de ce fait ; elle s'adresse an Couefl d'État du canton pour le prier de s'interposa* «bh près du conseil de guerre, afin que la vitie n'eût pas à subir les rigueurs et les conséquences d'un siège* La ligne de défense était rompue sur le point le plw important ; la pénurie des vivres se faisait d^à sen-* tir. La majorité du conseil de gu^re qui jusqa'à ce jour n'a su prendre aucune résolution , se détenmne à passer dans les petits cantons y la lutte pourra se soutenir avec plus d'avantage, et Ton aura le temps d'invoquer Tintervenlion diplomatique de la France et de l'Autriche. Si^wart-Mullw et Bemsupâ Meyer se sont opposés à ce projet, qui noa(d)sttnt est mis à exécution. Le conseil de guerre et celui dut canton se retirent à Altorf, en laissant au gâaénri Salis des instructions dans ce sens : <i Si vous croyez pouvoir défi^dre Lucerne , continuez la lutte* 1^ iRrtre biesbure vous empoche de CMmuaid^, remet'»

DU SONDERBUND. 4M

tes le oQmmandement aa colonel Eigg^, dief d'état» major. Si la lotte ne pent être oontinnée près de La- eerne , repliez^voas avec les troupes dans les petita cantons, la guerre se poursuivra. »

Deux fois blessé, dévoré par la fièvre , Salis &• comprit pas la portée de ces instructions; il émvît an conseil munidpal dans lequel se Pouvaient plu* sieurs Radicaux : « J'ai Tbonneur de tous annoncer que je me propose de demander à Tannée tédérale on aronstice dans le bot de sauva* la ville. J'y ai été autCNrisé par te conseil de guerre et pso* le goùver* nement de Luceme. d Le départ du conseil de guerre était une abdication anticipée. Celui du gonver* nement cantonal auquel le général Sonnenberg et M. Zund refusèrent de s'associer laissait le pouvtw entre les mains des Révolutionnaires. Les officien supérieurs de Tannée se réunirent diez Salis afin d'aviser. Salis, s'appuyant de Tautorité et du nom de Sonnenberg , déclare qu'il est impossible de con» tinuer une lutte trop inégale , et que déjà les voion- taires d'Uri et d'Dnterw^ald j sur Tordre de leur chrf Sdmiidy ont pris la route de leur pays^ afin de tenter de nouveau la chance des combats. La plupart des auditeurs, le colonel Elgger surtout, ne partagent jpas Tavis du général. Ils disent, et avec raison, que te peuple n'a pas la pusillanimité do conseil As guerre, qu'après un premier échec ce peuple tfest pas plus découragé que le gro^ de Tarmée qm n*a

êU HISTOIRB

pM vo le fea. Poar obtenir des conditions honora- UeSy il faot les enlever les armes à la main. Salis B'aorait pas mieux demandé; mais, se croyant tenn de remplir Tordre mal interprété dn conseil de guerre , il ne vent nea prendre sur lai. Après avoir adressé vne dépêche à Dufonr, il s'embarqne à Win- kel avec le père Roh pour r^oindre sur les petits cantons le conseil de guerre.

Arrivés dans le bourg d^Altorf^ les conseils de guerre et d*État déposèrent entre les mains du gou- vernement d'Un les caisses militaire et cantonale, puis on délibéra sur ce qui restait à faire. Au point ou les choses en étaient venues , en présence de la dislocation d'une armée qui brûlait de comteittre et que Ton n'avait pas su engager à temps, Ton regarda qu'il serait impossible de prolonger la résistance. Les chefs du Sonderbund avaient, dès le principe, repoussé Tidée d'une intervention étrangère; pour parer à la catastrophe, ils n'en voulaient même pas acoepter Tespérance, quelque faible qu'elle fftt '. La dkuie de Luceme entraînait celle des petits cantons, qui n'étaient point préparés à cette guerre dans l'in- térieur de leurs États. Ils n'avaient que de Tinlrépi-

' Le Sondeibundy dau cette occasion, agit avec prudence, cor de joars après, nn diplomate autrichien disait à Fun des chefs de Palliance catholique : SI tous eussiez accepté nos propositions d^- terfention, nous nous serions tus dans la nécessité de Tousnancpier de parole. L'Angleterre menaçait de bombarder simultanément Trieste et Toulon. »

DU S^DBRBUND. kÊA

dite; mais les munitions et les vivres foisaient dé- font, et ce peuple, si admirable encore la veille, se surprenait le lendemain à douter .de Im-méme, parce quMl énumérait sans pitié les fautes commises et les occasions manquées. Il se soumit à la force, qui par* tout se transformait en violence; s'y soumit dans la majesté de sa douleur.

Le 24 novembre, Tarmée dès Radicaux entra dans Lnceme ; le colonel Ziegler fut nommé commandant de place et un gouvernement provisoire se constitua sous les auspices de Onfour, Ce gouvernement de* vait avoir à sa tête le docteur Robert Sleiger. C*était le triomphe des Corps francs qui commençait ; Siei* ger, qui avait suivi Tarmée, ouvrit Tère de sa dio* lalure par des proscriptions. En apprenant à Paris le triomphe du Radicalisme, la Presse s'écriait :

a Le bon droit a définitivement succombé sous Tabus de la force. L'oppression de la minorité par la majorité est maintenant une œuvre consommée. Lu* cerne est au pouvoir des troupes fédérales* La vie* toire s'est mise du côté des gros bataillons. Mais la victoire n'absout pas de la violence et de Tinjustice. Cette guerre et le résuUat qui la termine resteront comme une tache dans les annales du Radicalisme , lesquelles, du reste, ne brillaient pas déjà d'une grande pureté.

» Nous allons voir si le gouvernement provisoire, qui est sans doute déjà organisé à Lucerne ^ osera

êU RISTOIU

MsigiMder par kideoseB prooesBes de eom yqmb, le goaTerneHieiit de Friboarg. Alkmey braves vmt- cpeors, doDnez à votre tour la mesQfe de Toire gé* Bérofiité! Proscrivez, au nom de la liberlé, Urat ce qai ressemble à des Cc^gr^atioDs rdigienseft! Pio* serivez toat ee qui peat être sospect d*étre plus oa moins directement affilié à ces coagrégationa 1 Pro- smvez SQTtoot ces feoomes qa!, soas b Uvrée de la charité et de riadigeace volontaire, passent le«r vie à soigner les pauvres mstedes ou à élever lenis en* fants ! Ce trait manquerait à votre vietoke , et vous ne donnerez pas à vos nobles am» de Fribong* la dooleur de répugner leur exemple I La confiseatioa avec effet rétroactif est encore un de ces moyeoade gouvernement qui vous sont ausâ fanàiîers qmfnoL monarchies les plus encroûtées. Il y a tout Imi <fe penser que vous ne Toublierez pas. Si la eonfiscatlion ét^t bann^ da reste de la terre^ elle se r^rouvcrait à coup sûr dans les pays qui ont le bonliear deinnre sous le pouvoir des radicaux, n

Le docteur Steiger et les manœuvres rév^utiai- naires qu'il s'était associés avaient déjà réalisé une à une toutes les prévisioas du journal lirancaia. Le gouvernement provisoire arrêta :

4* Les Jésuites et les Ordres qui leur sont affiliés évacueront le canton dans deux fois 24 heures^.

* La Diète a eu Pair de faire la guerre pour expulser les Jésuites ^ que les cantons libres et indépendants ataient appela dans leur sein.

DU geMDBRlUND. 447

1* lie gMTmmMot fogitîf tl sm Grand-Conidl mnwà VM en ét^ d'aecuBatioii poer avoir violé la ûmiUlQtîoft.

3* Aouiistie pleine et entière est acccH'dée à tous déUts poliiiqaes du 8 décembre 4844 eA ^ ma» 48i5«

4"" Le gouvernement provisoire est chai^ de fake mtrar la fortune publique qui a été soustraite ^

Plus de quatre mille bandits, tous ceints du bras- Mvd fédéral , s'étaient placés avec les réfugiés à la «oiie de Tarœée radicale. Ils avaient commis à Fri* kMrg des excès de tout genre ; ils espérèrent qu'à Taide du gouvernement provisoire par eux imposé à Lueerne , il leur serait permis de renouveler ces ex- oès. Malgré Zieglar ils se nattent à Tœuvre. Bientôt le iiol , le pillage et le meurtre signalent leur prép MMe. Le gouvernement proscrivait ou confisquait ; esx assasrâataient ou dévastaient en détail. II y eut dus les €aa»pegnes des crimes atroces. Il y eut dans la ville , sous les yeux de Dufour , des actes inquali- âables de spoliation. « Il est clair, dit le général en

Le texte des diverses capitulations ne s'occupe plus de la Compagnie di Mem. Les gosTememenli ouitonaux lui avileat e«iifié IMchicatta. La Diète semble respecter cette souveraineté en laissant aux gouver- nements provisoires le soin d'accomplir son œuvre de vengeance.

* Ifous avons vu (jue la caisse militaire et la caisse cantonale amknl été laisséet en dépôt à Un. Plu» tard le gouvernemc»!! d(*M crut devoir les remettre au gouvernement de Lueerne. Elles se trou- Tèrent beaucoup plus intactes que si elles eussent été à la dispositioB ém léipolation&abreft.

i4S RISTOIRS

eo^ rapport officiel , qae rentrée dai^la capiUde d'un canton qui avait fait résistance ne pouvait pas Si^ fectuer sans quelques excès; mais le rédt en a ii(é beaucoup exagéré, et la plupart des désordres 4;^ eurent lieu peuvent être attribués à quelques^ n^ai^ veillants qui excitaient les soldats contre telle <^ tel!e maison. x>

Âpf es les saturnales de Fribourg qui n*av^ pas fait résistance, ces aveux sont déplorables ; car, ^iux^ leur laconisme , ils révèlent ou que le général n'af^ su prendre aucune mesure ou qu'il n'était pas ma^ll^ de ses troupes. Ils sont d'autant plus dépl^i^ff^ qu'un jour viendra ce général en chef pfppviai^i dans la session de seplembre i 849 au GraQd:Çqf|f|^ de Genève, que la force seule a prévalu contrais dfÇfff et la justice que le Sonderbund avait en sa foirear. .

Le Vallais n'a pris encore qu une part î^dii^^ à la lutte. Quelques-uns de ses volontaires s^é^ai^^ mêlés à 1 invasion du Tessin ; d'autres se troavaî^iif. sous les murs de Lucerne; mais l'esprit giierri^r ji^t Yaliaisan , la perfection de son armement due an,|^/ néral de Kalbermatten, ses longues hostilités Cû^tn^tla Jeune-Suisse^ tout portait à croire que ce caobo^pM-» vait décider du sort de THelvétie. II fut trahi.

On sait de quelle manière était compo^ le Coosieîl d'État du Vallais. Ignace Zen-Ruffinen qui le présidait . se montrait jaloux de la popularité, du courage^ des talents de Guillaume de Kalbermatten. Les petites

DU SONDERBUND. ié»,

passions jouent nn grand rôle dans les petits Êtate. La jalousie de Zen-Ruffinen et la compromettœle- modération de ses collègues qui , k Texception de Slokalper, nageaient dans un juste-milieu comptet^ provoqua une crise inattendue. Le Yallais était à pat jH*ès inattaquable , le Radicalisme chercha doue à ' Teotamer par la corruption. Kalbermatten avait prévu les dangers que sa patrie aurait à courir ; il s'était prémuni en conséquence. Il s'apprêtait à soQtoniy Friboûrg; car /dès le V' novembre, le colonel Rîl- liet-Constant écrit au commandant en chef de l'armé» r&dica)e : a Maintenant je brouve que cette concea- tfation de troupes vallaisanes donne à penser. Les Tallâisans manquent de vivres et sont entassés dans un étranglement ; ce qui serait une incroyable folie.^ si on ne pouvait entrevoir, et ceci s'accorde tout k fait avec le caractère de Kalbermatten ^ l'intention d'opéref un mouvement agressif immédiat , ou au moment le mouvement sur Friboûrg s'opérera. Quant à moi qui ai été très-incrédule là-dessus y je vous avoue que maintenant je n'en doute pluç. »

' Kdbermatten en doutait encofe bien moins; mais il avait affaire à forte partie. Zen-Ruffinen et ses deux collègues ne pensaient guère à servir la cause du SôWferbund. Le droit ne pouvait pas résister aux forces accumulées contre lui ; ils l'abandonnaient aroiit la bataille. Avec des fins de non-recevoir et des tergiversations infinies, on refusa pleins pou-

TOM. II. î9

lii HISTOIRE

VM» i Kalbermattra jusqu'à la es^talation de Fri^ bowg. A datw de ce moment j on iui signifia qu'il n'était crasorvé à la tète des troupes que pour la àélBÊBiwe. Cette étrai^e attiitode des priDcipaox ma- gpBtiate du p«ys a éveillé beaucoup de oraîiites. Ette Iferce à porter sur Teusemble des actes uo joganeut qfae Ifs événements viennent confirmer. Le tout dfttne trahison s'est répandu dMs le Yallais. On £»t remonter cette trahison au 1 *' novembre* Les preuves manquent pour cette époque. Vingt -quatre jonrs syrès ^ elles surabondent ; ce n'est donc qu'une a^ faire de temps. Le conseil de gnerre du Sonderbund demande au Yallais d'envoyer quelques troupes à Loceroe. Zen-Ruffînen destine pour cette expédition six compagnies, dont (arcns ne sont rebutées que pumi les Jeunes-Saisses. Rillîet-Crastant est per- suadé qoe Kalbermatten l'attaquera ^. Il n'oppose à ce général qu'une brigade dont TindisdpMne lui amdie dans ses dépêches mille plaintes amères. Zen-Ruffînen et ses complices eherdbèrent à traîna:

' On Kt en effet dans Fribùwg, Vallais et la pnemière (Rvisian, par le colonel fédéral Rilliet CoBstant (page 77) : <c Les lettres ^iie «ous aTons trouvées sur des espions , la connaissance que nous eûmes des signaux qui devaient servir de moyens de correspondance entre les hauleiivs de Châtel-SaîntrDems et la rive vallaissoie, et enfin la fijytes- tation insérée au protocole du Conseil d'État par M. de KalbermntteD, contre la résistance qu'il éprouvait dans ses projets d'attaque » f<mt la preuve que ce projet hardi était sérieux chez loi; et quoique mille cîr- coistances dussent le faire échouer, il avait les chances de réussite que l'imdaGe offre toujours , chances augmentées par le système désastreux de disséminstioft des troupes au bord du Rhtoe. »

DU SONDKHBÛND. éST

les dioseg en longcteôr. Le St noyembre Ift CbnMâl dTÉtat explique sa mamère d*agîr devant le Grwid'* Conscal. EnfaarcH par la chute de Friboui^ et par les cent mifle soldate de la Diète , tremblant devant les réfagiés qui la menacent , tout en menaçant Rîffiet , il laisse percer le sentiment qu'une capdTutation de^ viendra nécessaire. Llieure du combat sonne-, i\ parie de fioencier les meilleures troupes. Kalbermatlen , lié par la Constitution , a respecté jusqu^aux limites de rîmpossible ses plus méticuleuses prescriptions. Il s'est annihilé, il annihile ses volontaires, espérant toujours qu'il pourra prendre sa revanche, ff tempo- rise pour ne pas amener de conflits ; enfin , quand la chute de Luceme est connue , la majorité du Conseil d'État démasque ses batteries. Elle sollicite de pleins pouvoirs afin de capituler.

A cette nouvelle , Kalbermatten qui , dans des pré- visions politiques, aurait se maintenir le plus longtemps possible à la tête des soldats indignés, écrit le 27 novembre à ses collègues : « Je dois à ma patrie et à l'honneur de dédarer que, dans le cas le Grand-Conseil déciderait de capituler devant Ten- nemi, ou de suspendre les opérations de défente pour lesquelles j'ai reçu des pleins pouvoirs, Je donne ma démission de commandant en chef de l'armée et celle de conseiller d'État. »

C'était laisser partie gagnée à la trahison souter- raine qui l'avait miné. L'inéignatton de Phoanéle

S9.

4(» HISTOIRE

1)010016 ne penni^ pas à Kalberjsatten de calciiler tonte les conséquences. U abdiquait un pouvoir àûfii les tiraillements du conseil d'État n'avaient fait qu'an fardeau sans compensation. Deux jours après, ses colUigueSi livrés à leur nature, capitulèrent avec le colonel Billiet, tout surpris de sa victoire. Le Valais fut envahi à son tour. Mais ce qui, de mé- moire constitutionnelle, ne s'était pas encore vu se présenta alors. Le 3 décembre , la majorité du con- seîjl de guerre qui a capitulé se trouve saisie d^un scrupule de légalité. Elle déclare qu'il lui est impos- sible « de procéder oonstitutionnellement dans les ciixx^tances. » Elle ne se croit pas les pouvoirs nécessaires pour agir, ef'de son plein gré elle les confère à d autres.

Elle s^arrange avec Maurice Barman , un de ces réft^és dont Rilliet lui-même s'est vu dans Tobli- ^i^, le 22 novembre, de châtier rudement les turbulences S et un gouvernement est nommé par des ^uvemants. Le conseil d'État abdique en fa-

f Les ooDspiralHirs du Radiealisiiie, oomme ce Maurice Bannaii,-

Alexis Joris et quelques autres réfugiés, dominaient par l'ascendant des Sociétés secrètes jusqu'au milieu de Tarmée, qui marchait à contre- oœar pour leur ouvfk un pays dont ils aTaient ùàt, dont ils espénieitt de. continuer k ûdre le malheur. Barman s'était improvisé colonel d'un détachement de réfugiés ; il voulait commander au nom de l'égalité. Le Î2 norembre, Killiet Constant lui transmit celte réponse: «Je sois confondu de la lecture de votre missive que je viens de recevoir, et de la copie de celle que vous adressez au gouvernement de Vaud. Je ne peux pas comprendre qu'on ose venir me dire qu'on attaquera avec ou sans mes ordres; c'est une anarchie que je saurai réprimer. »

\

DU SONDBRIUND. 4^

yexxr de la Jeune-Suisse ; elle se prévaut de cette abdication et s*offire à des électeurs de son dOiOL pour devenir le gouvernement de leur adoptioil. Ck)inme KaIbermatten,RiUiet-Constantaét6troDipé$ il s'en venge en terminant Texposé de ses relation-i> avec le Radicalisme vallaisan, par cette phrase sigiiid ficative ^ : aie ne donne ici que les lettres offiddies. Si je me croyais en droit de rapporter les lettres particulières que j'ai sous les yeux , on serait sur^ pris du rôle que quelques personnes ont joué. j>

A la nouvelle de la chute du Sondei^und , ehtrte plutôt due à sa déplorable modération qu'au courage des Radicaux, un long cri de joie s^édiappa de toutes les Sociétés secrètes. Il retentit dans tous les clubs , il se prolongea dans tous les journaux de la démaf^ gogie. La paix était troublée, le sang coulait sur les lois vblées , on inaugurait la terreur sur le pavois de la liberté vaincue. D'un coup de sabre ou d*tiii trait de plume on tuait le droit, on suppriiMdf lie justice. La Suisse devenait enfin le port^frànc cbnsti^ tutionnel, allaient se coter les doctrines avariées^ les maximes frelatées , les théories de l'humanité mazzinienne, si longtemps cachées dans ses labora* tcxîres d'anffirdûe. La Suisse ouvrait smi foyer à»^4é^ sordré à tous les esprits de subversion. Le Radica-* li«ne européen accueillit par defutiucèes cbantade victoffe ce triomphe de la force abusée. A la fiice

' FrUfcmr9f VûIktU et la prmnièn dMtkmf p. 9t.

r

im établie VOwrs m fvopaget dau tons eent» ib p»prifllwMi le BHMvreneitf cnanmi^ éro- 9Mil- •4ei fanlevn» te» 40i fléideB. Sme le énipeu iaiéml qiaQ eeAto dtestnsaae vîctoife MoMlak de migetde faoBte, la Bié^dsIioB tendait la nffiEà40œ aea «IBliéB doL «lobe. BuSume, la iMrear faîaak h aaliiade, et ia teneiar appelait paixosMeselHude. B Mlaib étoeffer 80U deg hiierabs feB doiilews de& c^ les lanMB 4qb aaÉMP^ riadigaalioft de toM. Les jwhftea de k fiéfmblîqtte inÛTaiseUe se Fenâticmt ^haiMtode fête radieale^ etlacAratedaSeadeiteii^ Ittt paw enx une oecasioii de propagande ^.

« ' * VéK ift in ée V»mée 1S47, la révolutkm avail eu Pidée d^dUTiîr lit IwiHilHés eq^trt ff^fi^imxfA yar petite emuyagBf de banqnets. Le Badicalisme passait ainsi la revue des janissaires sur les^els il pouTaft compter. H échangeait ses consignes et se disciplinait. La dé- mt(g00», eifl<c4elfttieWfettsitrekBMitaiiu»d9teiii#4flilsch^^ iMMfiiet un toast toujours prêt pour i«8 Suisses du ckib do POurs^ «t au mois de décembre, à Lyon, le docteur Faure buTant à la future Ré- l^bUfue oniTermllo, s'éado , «nx acclanMtions de toas les BadicauL : « A U fifiîiie tibéfiibfc! 4;«r eUe est Mwut en ($ jDQMMi^ des idées qu'elle a puisées en nous. Elle garde intact le dépdt de notre l^v^ution. A la Suisse ! pour qn^dle soft Tictorieuse dans sa lutte avec V^lMoè»; pour <|u'«lio taade paMessw ieaowis ia arnuklUtatta; pour qu'elle élève jusqu'au sommet de ses montagnes les prineiypes de notre Révolution. A la spuveraineté des peuplesl à la solidarité des

dpit ^tre une et îndivisililei qui ne ddit avoir qu'une aeule personne comme elle n'a qu'une seule âme et un seul amour ! » ')C)MM«tt «nai.datDalenlté4i»ent s^«éallMr far lap^ 4e^ wii^iups y dlaeaKde mmii «otve les eheli da la Spisaa^ràia)^» qui ne devaient avoir, selon la formule, qu'une seule personne, comme elle n'a qu'une anUa te»et wi aevl ataaur. arhaf hoift léanaia joutes

DU 90NMMSUND. Mft

#

Jusqu'à ce Jottr, ils ae l'i^oieflt Cuteàftotté'qife 4KHI9 le crarert des reipecte IvypoenteB dom ih-'MiL «Ttimt de sMir la <AMpe pentifioAle, WttoorMfe en pdiitiqw , ils prétendaiMt voofotr roMer Câtib»- liqiieseBrattgfoû, «a»Cà1iidbq«esavm CMd^ pTosoriptmr , CathôliqQes aYec Pie IX, qm alei^ croyait immortaltser son nom en cédant tonjenr» «à de ftriales e^dgencee. Le 9 décembre , la révdialîon', tienne dana les s^nes-chandes des vanités UaMeimes, s>élanoe comme nne lave du Vésuve. BBe vient d'ap- prendre qne le Senderbnnd est vaioeo^ et ^faele

triom^. Un cri qni a*avait j«ntisi«-

ces bergeries sentimentales dans sa cravache. MM. Eytel et Druey se plaignirent à leur Oimè'Cansefl de Vand des attaques dont fis étaient Pobjet âe la part d'OeiiMiilMiB, «t Vtwf ê^fnmm m «cb' Umm (J>émocratie pacifique da 9 juillet 1848) :

« On nous a accusés , nous de la Suisse occidentale , d^étre dés trai- tes à la palKie^ dnMre m parti de Ntmgtr, de toalèir Isnatr m nouYeau Sonderbund, un Sonderbund welcbe, c'est ainai que IL 0£l|- senbein nous traitait. Je tous demande si nous pouvons supporter cela, llaii. Sf mott-ooHègne «^tait pas pris la phiniey je l^urais pitee, moi; et j'amais bien trouvé «acare qaelqoa vieille enoe à la naîK 4a giUa.

On nous a parlé de coups de crayache, que M. Ocbsenbein don^e aux cantons occidentaux, c'est le mot; qnand on n'est pas de son avis n-se ftah0y il cmTa<te, il s*lRit0» il gnade, il i^ vaat pois setient. Combien de fois n'a-t-il pas fait cela! Dans la commission , un joiur^Ja Totation ne ya pas à sa guise , il quitte le fauteuil et sort; on me prel- aan es prandB» la pitfaideDoe à n plaee, ie tftt pas voalu.

» Un autre jour, il airiTe diBs un comité en grand mûfonoa da aa- lonel bernois, avec des éperons, et, je crois, une crayache à la main. H se net à nous Hve des dépêches à la hftiB. On Ivi aeanandequetqaea «easelQaeaieiits, ob lui dit : « Colonely sous serieba hkm atia d^^gkk yotre ayis là-dessus. » Il nous répond : « Adieu, adieu, mesaieqrs, » et nous laisse Ht. »

J f

Ituis aoteto on dms l«im fa>i9bQatt9:>y IowIbs «inte)

4îfe9 ^ tpps lea dwteai» ée râglin^p plMfl^ kteaf^- ^^ ttle.da moiQ^. c^thc^wilaM )Wie atopear méMP- iibte. Les ctockies da Aome, qui n'ont eu de joyeaBe» y<M» qm popr d^ç . vlctaîiw dbiétie&nes cowm odiç.de Lépa^te, $'él»raide»t en fiigDe d!riié|§^E«st6. Dans jfiiiiût du 3 déoeiabre 1847, de la baiyiqQe de Saint^Pierre à SamtJeaii*de4iatratt , une f6«le étrange bondit à la lueur des tottàes. Avec une per^ aévéranoe. infatj^bie, on a dwrdié à fiiusair lés principes les. plus élémentaires de la justice et du dro^ des notions. La faiblesse des uns et lacoDqpli'^ cité des autres porteut c^fîn lem^ firaits* La 4é» monatration est organisée. Elle va honorer la Diète radicale dans son diar^ d'afEûres; puis une cUk meur inouïe résumant toute cette orgie se fait en- tendre. Vive les Protestants! hurlait dans la ville sainte ceux qui naguère prenaient pour mot de nd« - liement : Viva Pio nono solo I

La révolution se croyait certaine du snœèa. Ne prenant plus la peine de déguiser ses tendances, die marchait à la conquête des perturbations ^seoiales^ elle dut commencer par infliger à la cité des Pon- tifes un opprobre qui semblait être pour TÉglisele g^s de Tagonie. A ces témoignages anticatholiques que le Tibre stupéfait renvoyait à FEurope étonnée^

DU SOXMnMUNB. 48V

et qû^ettOMragi^idMt leB RddibâÉix doilftseB datiir Feair asmm de detlntetim, 4e tsitàtset de Sàiiit-'] seiitîâ «p'ii serak hou de séparer sa oftuse de des diteagofiifls, doot te Fereign^Office avait pa- troué Jes^ exoèt. i%r Straiford Canniag venait d^af- river à JBeni04 Ga dqitoiMte s'imagina qn'tm métùo^ raodvHteii feraied'hoiiiélie plnlaothit^iqiiec^^ les fuems doot son Ame devait offieiellémeiit se ré- volter. LaJ6 déoembie/il adressa en k&gne fran^ çaise à la Diète te singalier doeament qne voiei :

u Los fitats, eomme les iadividos^ oM i^acnn un côté âubtet qu'il Imf importe de ne pas trop expo^ ser aux oonps de la fortune* Sous ce rafiport , hk Saisae m'^ guère pin henreose qnê les puissances dxmt les territoires respectifs la surpassent de beau- coup.en étendue, en populirtion et- en richesses. Elle a pour apanage sa belle position au centre de l%u^ ropey sa répjilation historique, ses institutions pc^u*- laire0^ et les simples v^tus de ses habitants. Cepen>- dant elle renfiorme des âléments discordants , qui produisent que trop souvent une fermentation péiii^ leuse dau son intérieur, tandis que phis dMn grand Empire, animé de bien d'autre pensées que lés siennes > attend le moment favorable pour y exercer une influence reponssée pBx les sentiments , les inté- rêts ile fai nation.

» La lotte sang^te, de courte durée, mais de profoodes io^nressions, qui vient de se terminer par

m vffoiu

le tnnpbe oonpiel de la WQ«^^

ctaMPNWt aa jov celte double fliOMe de dngw

pow la Suise.BUe apaisé sm oiîgiBe daw Lialé-

rieur dd plasieoro d'eatie eux. Elle a attisé ai éda*

taat Fatteatioa des gtaadoB poiasaneee. Ette a fÉU

acfik ea rdfef les oMig^tioas qm ti^^

liée aree le systàaw général de rBarope. Bea s'en

iaUaît cpi'dle a'eàt éinalé Tédifioe de la Ooaiftd^

Esrtîûn et reada néoe^aîre l'faitenrenlîoa des étom*

geiB pour rarradier à b raÎBe.

i> Aojoand'lioi qae la geen» a eoBsé sw le diamp de bataiUe, et, grâce à la josiesse des ooratinMwas lailitatses, que Teffasioii da sang s'est étaadiée p«^ teoty il reste à savoir si lo hostiliiés se tmoiit «isai daaslesGoineilSy^lecalaieqiii 8*efit lépeada <sw la surface pénétrera aussi daas les protBademi do système sodal. Le deraier résultai da ceaflît qoi vient de se vider aa mitiea des foyers d'an peafle iwtté au rapos de la neolniité^ est celai que le» vrais patriotes devraient diercher de toates loa» forces à réaliser, le seul que les aiais de la Saîsi^ poarraieat eoavrir de leurs applaadîiseBents , 4m Biéoie reoonnayUre sans peiae.

V Gonfinroiâneat à Tei^t de leaii JariJÉatkais lâtxies, et dans Tintérét de leur îaMlépeiidanoe nale, les Suisses sont appdés à vivre entraeiK des âvèves de la môme fanille. Daaaiespays flétris par reacl9¥4|gey lefayivd lamaaéàsannuÉlaaaxpî^

DU S«K9C«NIND. m

ift imie f«r liiii dbâtîmeot eérèie. L^ jmXfoaU d^ iMMhàge fiaftt aiBvjettis klsLCOTmsliùa de lem pèi»B (|ft é^kmB pnéoupteam. Ici copHoe aiUews» tout îii- dradbi qui est cmvamco légalement d'oa «rîme^ 4eît mkk la pumik» que la km y rattacbe; maia 4^«iitiw cè§^ basées wr rintécét oommim^ ret sv 4li« vuttf plm étendues 9 s'api^iquent aux rapporte ipi existeiit entre les cantons membres de la même

» Bamraer de vive force à la soumission ceia ipi 8V)ppo6eDt an armes aux obligations censées é'étre 4XKisactéefi^ par le pacte fédéral est une (^ase. Cest biau^ne autre que d'infliger des peines sur lea parëeB iatégrs^ de la Confédération, après qu'^Uas aa sont souaoiaas à l'autorité qui rédame le dr<Ht de l'îfiteriKéter* Bnoere plus étrangère à tout prioeîpe de justice et de saine politique est Taction des aeoiblé^ provisoires qui frappât de mm-^mfkm&A de simples individus , mpis la masse atfière des autorités déchues, et jusqu'aux majorUés 4ei Conseils l^telatife.

» De parias procédés donnait plutôt l'idée d'une continuation sourde de la guerre dvile, qa'un comr jBaoeèminit de retour à un ordre de choses plus ré- Ifotier et bienfiMaant Loin de faire revivre la con* fiance et l'affection mutudie pwmi les cantona, ils ne £aid^qae prolonger le règne désastreux des paB^bona» si tendent sous d'antres formes et sws d'syotras

m HISTOIRE

noms, à partager de noBveau la Stiéee eifttrelèB go»» Ternants et les sujete. Le désespcœr du mometit^peol ^n étoallie»* les plaintes de ceux qui ont socconaiiéy mais Tamertame d'une telle hnn^iatimi ne descend pas moins profondément dans les cœurs, en y^déa» turant jttsqu^au sentiment de patriotistne, et en tour* nant vers l'étranger le désir de réaction qui j^QW^ raît trop fecfliement s^y bercer en secret; ce senîl pas pour la première fois dans les aMiaies delt Suisse , que le plus grand àialheur aoqiHt un paya fier de son indépendance se trouve exposé, dériva rait d'une pareille source. Non, il ne fmt passeiûn iHu^on. La plaie qui se cicatrise sans étra guérie t^mme dans la gangrène. Pour jouir de la santés it des forces naturelles, le corps doit gard^ le monter ment franc de tous ses memln^, et le sang ddit avoir une circulation libre de toute entrave. / > "^^

» Voilà en peu de mots le jugement que doit p&Ês ter tout ami désintéressé de la Suisse sut V6M As rapports moraux existant aujourd'hui entre lea dd^ verses parties de la Confédération. Une teçèn méà»^ rable vient d'être donnée en faveur de l^autorité ff^ dérale. Pour la rendre durable et lui àsMt&t 4ês conséquences vraiment bienfaisantes, il soffirait qn» le parti vainqueur illustrât son triomphe par tme amnistie complète , par Téloignement tOQte me^ sure de proscription ou de confiscation, etfitiiie^ ment par une distribution moins m^bitrairement lané^

DU 90ifDilBtIN0, m

MQsedea fims4a guerre. Il est permis, €» omti^ de «oiie cpi'aoe portiou des fondS' accamalésr dans la caisse fédérale pourrait éH^ employée sans danger tiriflawi ÎMOnveiiaiiee pour en cUminuer la charge ;

* -1».

Mil. If

» Âioai, la Suisse se montrerait animée du même eepirit d'équité et de modération qui donne au pre- MMr élan de son grand oceur battant pour Tindé* pendaneey un caractère qui ne s'est jamais entière* menl . démenti % acquerrait un nouveau titre an respect de Ffiurope, et le moyen, le plus sèr de rmi^Ecer le lien fédéral, si tel serait Toljet de si^ iMirax^ sans port^ la moindre attemte, soit aux mœurs de son peuple, soit aux principes du droit pohlîc. »

Ua diplomate protestant et anglais proche aux Radicaux, ses obligés, la modération et Toubli» Un ptétre catholique se garde bien d'accepter un pareil tsfppérmnait. Les révolutionnaires de tous les temps et de toutes les contrées sont les alliés de Tabbé Gîdierti. Les violences, les exactions, les confisca- tione en masse, les meurtres dont les cantons du Sonderbond se voient le théâtre n'arrachent à son Qf»nr de prêtre aucun frémissement de pitié. Attiré par rôdeur du sang des Jésuites, il a de loin, comme un oiseau de proie , suivi Tarmée des Sociétés se- ci>èles. Cette armée et les gouvernements qu'elle in- stitue votent à pleines mains Tiniquité et la spolia-

I

in BtBtoniB

fiÊta. Ce tmmphe n'aaiMvit pw mtoamUiWlSéa vengeuee qui townmte ¥Ahé Gi^beili ; îLéait è Vwk de se» eomplices de Zoiidi ^ :

a Quoique an pea malaitey je m* ymx p9»$ÊÈm dre plus longtemps pour vous faire cooMto» flui j<Me et vous fiflictter de la Tiotemr veaipoiléd pw la Diète, et de l'expulsion des Révéremfa FèMsk IMi, pow couronner oette œuvre, ï feut que kvaotaH rites eonfiédérées fassent de suâte une enqpiÉto jorl- dique rar les machinatioi» et les crîiMB «»dié» «t publies des Jâsuites ; it faut ^n^ piffclier le réairilat. Cda ne servira pas seulemenit à fera^r à «oùt jonm votre pays à eette race qui engen^Pe tovrteas let^e»- kmités ; ce sera enceœ d'un gesmé MmiU%et pow les autres États, surtout pour ritalie<^ le jéM^sine conserve encore toote sa fureur eonfare Hbs féfyÊm&s commencées. »

Avec ses conseils de tardive modération^ mv Sttaf- fôrd Ganntng dut peu émouvoir les éiBi^Êm âe rOurs. Le langage de Tabbé Crioberti élail irifeux approprié à leurs vues. On oublia bientôt lea kmn lités de padfication dont Br Sd^afford CamÊSÊg n'avait pas songé à rendre porteur M. Têmperly , le Mfr- gérani chapelain de l'ambassade anglaise; mai» on se mit à la peine pour exaucer lea vcsux du prétra

* Cette lettre, qui a paru dans quelques jonnnuix aUtUttodg, ett extiaite par «oua d^uA ouvrage iititalé ; Jm SOiwefiBt iffwf fiir mW ten inden Jahren 1846 und 1847, von D' /.-A. Moritz BriihL p. 1S2. à Gldwifi.

DU SeMDEftllllN]>. i6t

italim. fitaw cèac^ canrtcm, la deiaMre îles Je- swiÊÊB hA de dratt la pneflrièra gbè bcttlè imx iD<|iii* ûtiOÊtk ëea réft^iés el des Comnvmsteg , ayant mission de la Dfête pour otMoietlre « œs excès in*^ sép»dBlas4e la rictone » que les généraux s'ingé* nimtà exeoser^ en ks afiibiîssant. Bs demmidaieiit dea eitfuits da tstàait Ignaee à égcniger. Les Jésiôles^ avaient dH|>ara. Âfiot de doiaoer satisfiiielioii à Tabbé GàfbfÊÛy an Toye aie pii^$e leurs maisons et cdles dei^rs aflbéretats^ C'était ta rodevanee qu'il se pro- nettaît, les ScadicaBX oe Toolurent pas que leur gratitude Iftt iantvaUe* A Sdmytz, ils fouiSèrent partout^ jusque dus les carreaux de Tégfisè. Us n'avainat ttouré rien de vivant, rien d'écrit ; îi» ne conaeailwsrit pas à sortir sans trophée de cet amie fuuàbre. Le casdavre du père Drach^ mort le 9 en- vier f 846, était étendu dans le carcueil; ils l'exhu- ment, ils le souillent, ils en brisent le caràne, puis ils abandonnent ce cadavre en lambeaux au milieu de la bbue. A Lucerne, on les voit bouleverser le séminaire des Jésuites pour y découvrir les tr^te- dfiox laiHiwiB dont le Radicalisme a bercé les stu- pîdes cupidités de ses dupes. D'autres réclament à toote fi»x3e qu'oa les introduise dans la chambre de' magie][où| les Jésuites « préparaient leurs sortilèges pour tromper le pauvre peuple. » A la vue des in- struments réunis dans le cabinet de physique , une longue clameur de stupéfaction parcourt les raufi»*

En HUMUS d'ene miiinte, IneremmémlmMmk &it voler en édato tow les TifiBtîgeB he tiéMéi^e cette tourbe dâangogkiiiemeiit itttoUigeste wegmêe comme lee uppareîls de Sirtan. . .

A Scii^tz, aillai qu'à LMenie^ on ae «MMrftoi pîèceft ide coavictioii niitrMe de cripwi eaebfeda . pabUcs. A Fribouig, lesSooîétés seerètes, a^Mftit «a mm de Tobbé Gioberti , iueni (dw bedrMMte. sues mk^»t la aaam sur toutes le» florresftottâiMste des Jésuite» . Les dqGteurs Bsmg et Lossmel } ésux noms chers k la Rév^istion, asoeBoàreat fiOWle titre de Neuester Jesmtempkffd^lmB^ déoMimlfe. Us proclamèrent a qu'anivés dans la^pikiqi^tteilKlr- ten^sse de Tennemi (le^ooUé^e de SainfHMi(*el), is aviôent déterré des motttîcutes d'<adi» qael*ûMM^- ble asmrance de la victoire avait ei)D|>àché d'anéan- tir, d Ces terribles montioides d'actes taa('^|M>iivf s n'ont abouti qu'à un ridicule ^

" t .1 •»

X

' La premièn» lîTnîM» de celte eaqn^ ndMIe « pem. 4Blle 4MI faite sans aucun doute pour afTriander les epédalitë«. £He oootient : le catalogue des noms de tous ke JéeuHes cempoeaiil la prMatte^de Suisse, catalogiae <{ui se trojave patlout; 2* cpiteM twiyitaimB^i^ lèves de quatrième , faites à Sion en mai lS4ê flous le Jésuite Bermn) Wiget. Écrites dans le mois de Marie, ces compositioiis s»nl dédBéés à la Yierise. lies deoiL docteurs leaMt Ihvéea in 9a$mm ètaflÉMMié, en les accompagnant de notes destinées à en fiûre itseorfilr le vettin. Us y dénoncent Vamour platonique des Jésuites pour Marie, que ces der- nkf^ osent afi^er Mater pnlehtCB dileolimiU. Les deici dicMm%ft- dicaux révoquent en doute Peûftteace de la Vierge et ceUe « du tts 4n charpentier de Nazareth. » C'est pour eux un Molocb fui ne vit que de ^ sang et de larmes. Ils affirment donc que tout le Jé««Sllsii«e se révèle

DU SOKDIftBUND. M

^^MepiMân orèelrâ» <fai Rudicafiéme sur It ib« ciété MTopédine devenait pour toos les esprits pi'a^ tiquas im sajefc dfinqnétade oli une souree de remords. Lord Palmwston , drat les eoopablesr en* fgntiUfl^^ ont comproflàis la cause ds droit et faYo* lâié le trionpiie du pritieipe révoliltieDiiaire , n^ proave aiioaae deees annétés^ple les hommesd^ordm Msswtaîeiit si preimdénieiit. Da Hiéme eotip 9 s^est vengé de rébqvenee de M. Giii^ot et de la cobsidé» ra&m deiÉl le priaoe de Ifetteniich se voit entouré. Pour conqphiœ aux exigences des Tories et donni^ à la dipbmatie une lointaine espérance de cordiale etttetite, le inîti»tre anglais se dâcide à conférer avec le doc de Broglie sar les événements de la ftsiisse. Son ce«rri€ar doit priécéder de plnsiears jonra

diils les compositions des disciples de quatrième , parce qu'il enseigne 9ms,mSui$» à chérir te mère éa cauM «t à famorer le Dldn qui a tttt aimé les hommes qu'il youlvt mourir poqr eux.

Le Jésuitisme est déToilé par quinze compositions d'élèves de qua- trième. Cette brochure rend complètement inutiles les cinq gros to- Iin9iet;4e rahbé;Giiribci!ti tur il Jétnéia modem». C'est autant de gagné. Mais Herzog et Lommel ne testent pas en aussi beau chemin, leur pubtication eoalieat en troÉtiènie Heu quelques lettres sans date, sans «i^iatoe^ aaaa adnMe, et ne menliomiant ancoii non propre. Avee une gcaade bonne Tolonté et les commentaires des deux docteurs, on parvient à saisir que ces papiers informes pourraient bien être des fmgwawtfr di ieilaaa l'a« se iMnt de lli^nstice et des méfiances de certains con&ires en sacerdoce, devenus libéraux par aveuglement. Cette publication, qui devait ébranler Tordre de Jésus jusque dans ses lÎMideBaenta, se terBdne par im dithyrambe bachîco-triomphal que t^un 4ea 4e^ doetenm a chanté dans les caves du collège.

Herzog et Lommel n'avaient pas pn faire mieux pour remplir les in- tentions de l'ièbé Oiobera.

TOM. II. 30

Ml BISTOniB

àltonie tom \m mstm pacileabrars qu'en {ut^posèra à h ^gnttare du ealHnet de Saint^AriMs. Lord V^t-- ttenAM Mit que Parmée da dub de l*Oars aecov- plita^ sa viîafiioii avant que les préimmairea d^phv iMliqacj aaîettl réglés. Eh repoa ée ce eàté, 3 en BMMtre de l'amlre aussi aecommodaiit que jnsqu'èoe jaiip il s^'est révélé intraitable. Toutes les fina de nom- letevuir qu'A avait élevées , toutes les taquinmes dent tt »*était fait un jeu cruel s'évanoumsent comme sow «ne baguette de fée. Le 20 novembre, fl ne s'oerape même des disciples de saint Ignace qu- afin de dernier au duc de Brc^lîe Tassuranoe a que les aepi cautons doSenderbund s'adresseront au Smâ* Siège pour lui demander s'il ne eonvi^nt pas, (kma l'intérêt de la pais et de la religion, d'inierdife à rOrdre des Jésaites tout établissement sur le terri- %9k% de- la Gonféd^ation l^lvétique. » Il se neutre aussi facile sur les autres questions. Avec la France et rÂutriche, il veut que la Diète prenne rengage- ment d'observer le pacte fédéral et de n Y non chan- ger sans le consentement de tous les confédérés. Il s'engage à fSaiire respecter l'indépendance et la sont- veraineté des cantons. 11 reconnaît ainsi la légitimité du Sonderbund , que Texéeutioii <te ses ordres ee^ crets doit anéantir sous le nombre. Il prend même l'initiative pr(^M)ser ce qni est accepté psff les autres puissances que la communication des cinq cours sera officiellement adressée au président de la

DU SeNMUtlUNI). M7

Diète des dmoBe emUmê et «b piésîdent da eoiiMil de guerre du Sonderbnod.

Le 2 déomnbre, lord Palmersloa eet eacere jim explicite* Sa prévoyance s'étend à toat, et il dit an duc de Broglie^ : a Notre médiation, je le craii», flora devancée par les évéoMU^ite. Voici néanmeioB les instructions qnej'ai données à sir Stmffmi«Gaft- ning : Il doit se rendre directement à Berne. Si le Sonderbund est encore sur pied, il enverra, de con* oertavec les envoyés des quatre Gours^ la note oûb^ venue. Si le Sonderbund n'existe plus qu'en pntie, il considérera la partie subsistante comme équiva- lente au tout , et la traitera comme teUe. S'il n'existe plus de Scttderbund , la médiation tombe. Il s'adres- sera dès l<m uniquement à la Diète , mais dans te sens de la note convenue. Il ne se bornera pas à kri recommander la modération, il l'avertira que l'exis» tence de la Confédération helvétique repose sur la souveraineté et l'indépendance des cantons; que h Diète doit se garder d'y porter à l'avenir la moÉndre atteinte; et que , s'il devenait nécessaire d'introduire dMs le pacte fédéral quelques changements , ces dumgemoits ne pourraient être valides qu'avec le ecmsarfnaent et l'unanimite des cantons. »

M. de Bois-le-Ck)mte avait quitté Berne le 4 7 no- vaobre; il s'était retiré à BÂle. D'autres ambassa- dmis prirait le même parti, afin de protester cmlre

* Dépêche du duc de Broglie à M. Guizot.

30.

Mi HKTOIRB

«ne gatnre inqndifiaUe. La diplomatie, qMMfM dispersée , avait encore action mt les esprits. Pat* une réaohition aussi prompte qa'énergique , les ca- binats de l'Europe pouvaient arrôlm* la marche des évâMnents, et, en se passant du concours delà (kande*Bretagne, notifier à la Diète les d^enmna* tftons qud le aalat commun autorisait. On s'était ^i- ^agé dans une âmase voie , on y persista. Lord Pai^ «MDSton senUait revenu à un plus juste sentimait delà dignité de TEun^e. Le 26 novemlnre, il signa laAOte identique, débattue par lui pour b forme, et qm était amçue en ces ter

« Le soussigné, ambassadeur de S. M. le roi des VmasàiB^i a reçu Tordre de son gouveroraienyt de •ftire^au DiDeetoire de la Diète suisse et au président du conseil de guerre du Sonderbund, la communi- cation suivante :

» Le gouvernement du roi , animé du plus vif désir de voir toutes les parties de l'Europe continuer è^ jouir des bienfaits de la paix, inspiré par les sen- timents les plus sincères d*amitié pour la nation suisse et fidèle aux engagements que la France, comme Tune des puissances signataires du traiité de Vienne de 4 815, a contractés ravers la Confédéra- tion suisse, à vu avec le j^us profond regr^ le com- mencement de la guerre civile entre les cantons qui eooiposrat cette Gonfédâ*ation. Désirant faire ses efforts et employer ses bons offices dans le but d!9-

DU SONDBHBUND. m

pkiiir les différends qai ont été la source de œs hoistililés, le gouvernemefit da roi s*est mis en oomr- HQBicatimi à ce sujet avec les gouvernements d'Au^ triche, de Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie; et, trouvant ces gouvernements animés des mêmes s^itiments et mus par les mêmes motife, il a résolu , de concert avec ses alliés , de faire une offire collée- tire de la médiation des cinq puissances, dans le but de rétablir la paix et la concorde entre les eantoM ditHit se compose la (Confédération suisse. Le sous- «gné est^ ea conséquence, chargé d'offrir la mé-- diation de la France pour cet objet et conjointement Wec celle des quatre autres puissances.

» Si, comme Pespère le gouvernmirat du roi, cette offre est acceptée, une suspension immédiate des hostilités aura lieu entre les parties belligérantes et continuera' jusqu'à la conclusion définitive des né-* godations qui s*ensuivront.

» Dans ce cas, il sera en outre nécessaire d'établir immédiatement une conférence composée d'un re- présentant de chacune des cinq puissances, d'un i^résentant de la Diète et d'un représentant du Sonderbund.

La base sur laquelle on propose d'opérer une réconciliation entre la diète et le Sonderbund con- siste à faire disparaître les griefii que met en arvant diacune des parties. Ces griefs paraissent être, d'une part, l'établissement des Jésuites en Suisse et la for*

m Hmom

mtfkm la Ugœ séparée da Sandarbond; da Vêmbte^ la cramte des a^rnsmis des Carpa fianaa et le de00aia attobaé à la Diàte de détrave oa da vklar la fionvenôneté aépaiée des diffârants eairiCHW.

» Yoîd donc les oMdîtîoiia qae le goa^erneodent da nA proposerait poor le rétablissement de la paix en SttisBe :

»D'abwd, les sq^ cantons da SondertNmd s'adresseraieDt an Saint-Si^ poar loi deoumder sHl ne convient pas, dans Tintât de la paix et de la Religion y d'inta^re à Tordre des Jésuites tont ëla- hUssement snr le territoire de la Goolédération fa^ vétiqne , sanf nm juste et snflfisante indoonilé poiff tantes les projetés en terres on en maiscMis qn'ib auraient à aboaidonner.

« )»En second lieu, la Diète, confirmant ses déda* rations précédentes , prendrait TengageiAent de ne porter aucune atteinte à Tindépendance ni à la son- ^eraineté des cantons tdle qu'dle ert garantie par le pacte fédâ*al.

» D'accorder, à Ta venir, une protection efficace aux cantons qui seraient menacés p w une invasion de Corps francs.

»Et.de n'admettre, sll y a lieu, dâms le pacte fâdérd, aucun article nouveau sans l'assentiment de tous le9 mem^es de la Confédération. Troisîè- loement, les sept cantons du Sonderbund disson- dment alors, fmn^ement et réeUenrant^ leur ligna

DU SfHffDlBIiUND. I3t

séparée. Quatrièmement, et enfin dàsxpietoyftiiiMi 4bb JésoKes serait oomplétameat rémcbm^ ainaî ipi^it êrt indiqué au premier paragraphe, les êma fMrtiei Uœnoieraîent leurs Sorcm respectiveftetiepreBidrtîâit leur attitude ordinaire et pacifique.

» Le soussigné est chargé d'exfHÎmerle vitai^mv du gouvernement du roi que cette équitable |tfopûr aîtion sera accueiUie avec eaqfMresseneot par Jês dttx parties belligérantes; il est chargé len o«tm de aol*^ liûiter une prompte réponse de la Oîàte et dit Sùm^ darbund. »

Adressée à la Diète quelques jours ampataraBi, cette note que les cinq ambassadeurs avaient «rdre de remettre , chacun de son côté, devait , d'apràa les calculs lord Palmerston, arriver à Bnrne quand la solution par les armes ne kissecait ée^m bout qu'un pays en proie aux coovulsiiuis. HL Gm* 20t se hàla de faire passer la note ideatiq«e à M. de Bois-le-Comte, qui ne cessait d'engager le gé*^ néral E^albermatten à tenir le plus longtmips pos*» wàÂe. Le Vallais n'était pas tombé; le Sondarbuad vivait dans ce dernier membre. L' An^etenre l'aceefiN.> tait comme partie contractante sur le même pîtd q«^ la Diète, tant qu'un seul des sept cantons catholiqMS aurait un soldat à sa disposition. Pour les uns, il importait donc de maintenir le Vallais en état de défense ; pour les autres, il fallait en finir à tout pri^ afin de rompre Taccord tardif auquel le cabia«l'il6

MêH Imite t¥ait adhéré. lie Gwsâl éPÈtdt éa YaHtts Ait -ans en jeu. Il dispate à Kalbermâtteà les poayoîra qu^il loi a donnés; en présence de rannettii) il snscite au général patriote tontes les difficnllés qae des légistes pointiHenx peuvent in- veater. Le plan dont Kalb^matlen ne se départait pas éittt de ftiire irruption sur le territoire vandois^ et to cotonel lédéral Rilliet-Gonstant avone ^ que oc ce prQjfet hardi avait les chances de réossite que Tan- daoe oibe toujours. » L'audace ici succomba devant la rose, préparant une trahison. Les envoyés diplo- matiqQes se succédaient auprès de Kalbermatlen. On purlait de réunir le conseil de guerre du Sonder- bund à Brig. Le chanoine de Rivaz , par ses discours et efteore mieux par son exemple, soutenait les ti- Biides et les irrésolus; il communiquait aux vaiBants une force nouvelle. Un jour, une heure allait chan- ger la faee des affaires. Kalbermatlen apprend, le S7 novembre, que deux de ses collègues du Conseil d'État^ dirigés par Zen^Ruffînm , se décident à né- gocier avec Tennemi. Il sait que Billiet presse la coa- ehiikm d*un traité quel qu'il soit^; il nMgnore pas qv'au premier signal du club de TOors , Zen-Ruffi- est homme , au nom du Conseil , à le déposséder

* JMèowr^f Vt^Uais H lapremière ^^viskm, p. 77.

* Dans le post-scriptum d'une lettre du 29 noTembre écrite à la Diète |ittr le eolonel Rilliet, on lit : « J*ai tout sacrifié au déftir d'en finir ayaat PfilennBstiaa. »

DU SOjBjIMRSIJND. m

de raatorité mflitaire. U piévieat ce cMi^^ft^bMt sa ^émisdion. Elle fat acceptée comaie we hyenr. Le YaUais capitula le 29 novembre.

Le 30 y levant que la noayeUe de oatte deitiiàiie capitolaliaQ fût parvenue à la Diète, ruB^bassadeur de France^ remit à l'AssemUée la note concertée entre les dnq Cours. La gnerre subsistait encore ) l'Assemblée dut receyoir cette note, qui se trouve ainsi prendre place parmi les actes dqdomatîqQes oon^titfiant la situation de la Suisse envers rEurope. La doçitrine du droit étwt suffisamment établie par la remise de celte pièce, les aatfes ambaisadewa jugèrent superflu d'envoyer de leur côté un nomel exemplaire.

La France , T Autridie et la Prusse avment , dans toute c^te affaire , oublié le précepte de MadiîaveL « Les gouvernements irrésolus , dit ce grand politi* que^, ne prennent jamais un bon parti, parce qae leur faiblesse les empêche de se décider dès qu'il se présente le moindre doute. Il faut qu'une violeaoe extérieure les force à prendre une détermination. » Le prince de Metternidi , Guizot et le cabinet prusrien avaient dédaigné cette profonde leçon de Maduayel; ils n'osèrent pas mettre en pratique cette dernière : « ^ On ne doit jamais laisser empirer un mal pour éviter la guerre. Vous ne l'évitez pas,

* JHieoun mur TiU-live^ Ut. i, ch. xxxTin. * Du PrinUf ch. n.

431 HISTOIÏB

TW» ne fiBÔtes que la dtSârûr, à votie pand^âeMK

Les puissances s'avouèrent que leur honneur et tai repos de TEurope ne devaient pas rester à la mord d'uA caprice de lord Paknerston. Le Senderbmid BUlkériel n'existait plus , mais le Scmd^bund moral vhraît encmre comme un droit im{Mrescriptârie. Ses ohefeétaieirt ]Mros(^its, errants, ruinés, livrés àtou^ tosies importares de la dânagogie. Ses soldats, toiH jours dévoués , toujours fidèles , s'étonnaient devoir perdu la bataille avant même d'avoir été mis en ligne. Ils n'acceptaient pas la honfe 'd^une défiaite sans combat , et , à la vue de leurs maisons en cen- dres , de leur fortune gaspillée , de leur liberté com- primée par le Radicalifime , un cri de saâtite ven- geance s'échappait de toutes les âmes. Ces a^^tes défenseurs de Tordre social , dont l'Europe mon»*- chique avait nié , paralysé ou réprouvé le sublime élan, ne désespéraient encore ni de laProvidmoe, ni^e la justice de leur cause. La persécution don- nait marne un nouvel aliment à leur passion d'indé* pendanee et de souveraineté. L'Europe sentit qn^eOe avait une revanche à prendre contre le Radicalisme ainsi que contre l'Angleterre; les quatre calmels s'occupèrent activement de réparer leur échec.

Ouoique victorieuse , la Diète , qui se recrutait des députés que la force imposait aux sept cantons catholiques occupés par l'armée défi dôme. États ^

DU SOKBBRlQNb. M

B^ûqoîélft de lancnivdle attitude des poisianoes. L'Angleterre avait reconnu avec elles le prmdjpe do Sonderbund. Dau les éventualités de la po* Mlique et avec les forfanteries révolutionnaires ^ que Bsne, Jj^vie, Vaud , Genève et le Tessin se per* Bsettoent à l'égard des cours étrangères , un grand parti pouvait être adopté. Afin d'amâiiorer la posi- tioB que lard Pateerston faisait à ses alliés du club de rOurs, la Diète répond à la note identique des cinq monarchies. Le 7 décembre die adresse à IL Guiaot une note dont nous reproduisons les deux

* Le colonel fédéral Ziegler et ses collègues Donatz et Burckbardt^ ^ avaieiit bravement secondé le général Dufour dans son expédition , ne cmient j^ devotr rester plus longtemps au service. Ils 6*4taifn(t démis de leurs fonctions au moment Ochsenbein arrivait au pouvoir. Us avalent cherché pendant la lutte à calmer l'esprit de désordre. Quvilila a'^perçorent qoe leurs efforts étaient vains» ils renoMècett à leur titre^ et Ziegler motiva sa démission en ces termes, qui accusent et condamnent. Cet officier supérieur, qui avait combattu à Gislikon , et qni à I«aeeme n'avait pas en la force d'empêcher tous les excès, éerivaft à. la Diète : «Le soussigné craint » s'il attend jusqu'à la Diète ordinaire de 1848 pour faire cette demande, que les circonstances ne le puissent l^roer, fidèle à son devoir, d'entrer une seconde fois en campagne contre ses convictions. La radiation de plusieurs oCfloiers diatiiigués de l'état-major fédéral , la conduite tenue à l'égard de di?erses personnes et corporations qui faisaient partie du Sonderbund , enfin les provoca- tian eoatml'étia^ïeTéiiianéesdespluafaatttes autorités, sont en ean* plète opposition avec ses vues et ses sentiments ; elles lui paraissent de plus contraires aux vrais intérêts de l'état-major et au bien de la patrie. U ne pourrait demeurar plus longtemps attaché à l'état-major qa'avec l'espoir certain de voir les choses prendre une tournure pkv modérée , l'amnistie pleine et entière proclamée , et la liberté des votes à tons les partis dHue manière loyale. »

m HKTontB

a Bien qae la Diète mit tùtt reconnafesuto^ ia Mdlidtade que les hautes puissances daignent rmauei à' la Snisse , elle ne saurait oepmdantaeœptw Yot- tfe qni Ini est faite, soit parce qae les faîls soppeséi par le gouvernement du roi et ses alliés n'existant pas ou ont cessé d'exister, soit surtout parce que le principe même de la médiation proposée ne se con* cîtie ni avec la poMtion que les traités ont reocMinue k la nation suisse en Europe, ni avec la constitution de la Confédération.

En effet, le but de ht médiation est de faine cesser la guerre civile en Suisse , et d'opéner une réconciliation entre la Diète et le Sonderbund. Cette médiation suppose Texistence de la ligue séparé», Inexistence de deux parties belligérantes.

» Mais nous avons la satisfaction d*anno&0sr> à Votre Excellence que les hostilités ont complètement cessé depuis plusieurs jours , qa*ainsi il n'y a point de guerre civile ni de parties belligérantes en Suisse; que les sept cantons qui formaient le Sonderbund y ont expressément renoncé ; que lears troupes «ont licenciées et désarmées ; qu'une partie considérabie de l'armée fédérale a été congédiée ; que les troupes qui sont encore sur pied ont été reçues en amies dans les sept États qu'elles occupent essentiellement, en vue d^y maintenir l'ordre et de préserver les per- sonnes et les propriétés des vengeances des parfis sans du Sonderbund , irrités contre ceux qui les ont

DU SONDIftSUND. m

âMdoito à lew pevte , en ka faMtiaant et 'tn les tnmpaoi kidîgneiDeiit*

D Ce n'est point une guerre dvUé proprement Ate que la Suisse À eu à déplorer, il n'y a point eu de guerre entre les cantons ; non , mais Tautorité lédé* râle compétente a recourir à TexécutLon armée pour foire respecter ses arrêtés , pour dissoudre une Ugue inconstitutionnelle et priépidiciable à la Goiàfé^ dération , incompatible avec son existence ; pour faire rentrer une faction rebelle dans le devoir,, ré* laUir Perdre et la tranquillité » maintenir la s^té intérieure de laSuitase» ainsi que le pacte fédéral iui en fait un devoir. Grâce à la fermeté de la Diète et des gouvernements cantonaux fidèles au pacte, à Tappui de la population, au courage et à resAhou* siaune des troupes fédérales , ainsi qu'à Tbabileté et à l'bumanité de leurs chefs , on a réussi àrétal:^ êà peu de temps Tordre et la légalité. Il y a eu fiDrt peu cte sang versé comparativement , et des sept mem* boas la ligue qui oat faire leur soumission^ «âxsesont rendus par voie de capitulation, dontcûM| sans qu'il ait été. besoin de leur livrer combat sur le territoire. L'accueil fait aux troupes dans les sept cantons , lesquels n'ont point été traités . en pays ennemis ou conquis, la joie exprimée par les popur iations de ces Etats en se voyant délivrées duSoub» derbund, Tabdication delà plupart des anciens gour mernements^ la fuite de deux d'enix'e eux , prouvent

la ligiie séparée élaU «B8 oewrie^fiMAk» senrioe des Jésuites, mais repoonée par tat meifleQDte fMlte ém la

I i;i:i

» Admettre le principe de la méfiatiim offinte, c'eafr*à-dire traiter de puissance à pmssaBoe ai^ec le Sonderband, sermi compromettre Visktégritê de la Soisse reecmnoe et garantie par les trutés; ee ma^ enfreindre le padeqvi est la oonstitatkm fédéiale la Saisseï laqoeUe ne reconnaît qn^ane ConfiMéralioa^ qu'une Diète, qa' un Dûredoire fiâdéral , qsk'unCoM&i fédéral de la guerre, et qui statue, k sonwlidem^ qi^dans toutes les a£faires eu le pacte n'exige pai une majorité di£Eérente , c'est la majorité vbnèam qm déckle; ce serait rompre le lien qui unit les caiitons en un csxrpè fédératif ; ce serait dâsoudre cette na^m suisse ^i a su conquérir au prix de son srng cette ind^ndanœ reconnue par TEurope dc^mia ém Mèdes f ain^ que par les taraités de Vienne de 4ft4â, tcaités la France a contracté envers la CooUdéah tÎM suisse des engagements aaxqudis le gevrerne»- nœatdu roi déclare de nouvœu vouloir ère êièk^; en un mot, ce serait séparer la Suisse en deux con*^ fédérations , ce qui amènerait sa mine et causerait dans, l'équilibre européen et les rapp(Hts des pm^ saoces enfre elles une p^turbation dont ii est diffif* die de calculer les conséquences.

» Votre Ëxceitonce comprendra donc avec qwHe

DU SOmiSRlUND. -49»

dkMkracewosiiifme la]>s^ava^ dans )'cffio6 de IL de Bo»le*G(MBtey que te président du «onseit éb goerre du Sonderbnnd est plaoé sur la même ligne que te président de rassemblée fédérale, le chef de k CmifédératÎDn. Un rebdte posé par un gooTeme-* ment onnme F égal de Fautorité légitime !

9 Certes, M. te ministre, si Tambassadenr de Sa Hqeeté ne nras eàt donné l'assnranoe positive que te goayememait dn roi est ini^ré par les sentiments tes pfaffi smoères d'amitié pour la nation snisse , la position qoe le goavemement a officiellement don- née à l'eoLi-préndent da ci^devant conseil d*nne ligm dissonte seraitde natare à foire naître tes plus étran* fjBA snpporitiims , teUe que Tintention de faire revi* "Vie te Sonderbnnd, ou de lui donner appui. Il ne ne trouverait , dans le plus petit nombre des Étirts -OQB^àdéféSy pas un seul magistrat qui consentH à nîéger dans une oonférrace avec un individu , qui a fuir de^rant la juste colère des citoyens des caur* Imis qu'il avait entraînés dans la ligue de fuMSte HiAaoire; Le sentiment national se trouverait pro>* fmdément Uessé de te supposition qu'il put en être différenonent.

» La Diète ne doute point que lorsque le gouver- nement du roi et ses hauts alliés auront connaissance de l'état réel des choses en Suisse ^ pesé les con- sidérations qui précèdent, ils ne comprranent les motîfii qui s opposent à ce que l'assemblée fédévate

m 8IW0IM

accepte use médiAum dont le principe iaqpiifM la iBcoenainBance da Soadarbnd afvee tonkà wm eott* Béqaeooeg déMstreoies , car éÙM pesrent ooméme à ranarduie. Ce serait bien contre la TtÀùoMê des eiaq {MÛfiMoces ; maîa un pareil ràmltal u^ea serailfii» moins fotal.

L'inaalte et la diflEflyoïatîoa jetées à un piosdrtt, r OQtrage à tout un peaple , dont la liberté eal oppri- mée , ne sévirent pcnnt de eenfere-faîda aux so- {ihianee de ia Diète* Par son arbitraire mm fffeîa,pir aes cupidités sans règle , cAe yoolaît fixwr TEorepe à une démonstration. Tout le monde eonfosait que cet état de crise , entret^u par les Socâétés seeràles, devait avoir un terme, et sir Straffiord-flflOTi ng ijui- même ne cachait plus le dégoût que ^dîml-ili oas misérables lui inspiraient* « Le diplomate ang^, qui virat de retourna à Paris , ainsi e^essprmie M. Gaullieur \ paraît médkKaiemi^ édifié de ce ^'il a vu en Suisse , H {HtxUgoe les feoMuaMméa- tions, les avis et les conseils. A tout prendm^ «mI- 0ré la différence de la forme:, il ne secaît point trc^ surprenant de voir se renouer un jour le eonosrt unanime des puissances à Tégard de la firnsee i>

* La SHiS9e en 1S47, p. 317.

' Dans une dépêche da 23 janvier lS48y M. de Bois-le-Comte annonce le départ de sir Strafford-Canning, qai disait alors : « Je. vois ga'onne soit pas mes conseils, et ma position devient intenable. J'ai appayé mes démarches officielles de lettres particulières et amicales à M. Ocb- senbein. Ce matin encore je lui ai écrit pour hii reconmaadier Ti

DU gONkBRBUND. Itl

H'^allMi fM» tattlter à levisr. Le 48 janvier 4S48 , iim Mrte ooUieli^e des Biînktreê d' A olriche , de Rus- .Met de Prusse^ qui ^'étaient enfin décidés à se {ifiaser de rAngleterre , Ait adressée de Neocbâtel par le comte de Bois-le-Comte à la Diète de Berne. Btte anoeiiçmt en ces termes nne nonvelle phase di- ptematiqœ :

« Qaaiid le gouvernement du roi s'est oKicerté wree ieâ g^vera^nents d'Atitriche , de Grande-Bre* Ugi^èj de Prasse et de Russie» ponr offinr à Suisse M b^diatien àmifAle, ft s'est proposé non-senle- tamt deconcoorir à'fàiire cesser en Suisse la guerre 'SlÉvâe^'inaîs aussi de rappeler et de mettre à couvert 'le principe sur leqnel repose la Confédération helvé- 4tqii0) c^estrà-dire la souveraineté des vingt-deux CBMMs» qoi ont conclu entre eux, à titre d*États sou- -veriiins, le traité d'atKance connu sous le nom de «JiMrte Mdéral et dans lequel ces termes sont expres- 'iétoenc «onsâcMs.

» Les puissances ont clairement manifesté à cet 'égefd leur pensée lorsqu'elles ont demandé qu'il fût

formeilmient reconnu et déclaré par la Diète qu'au- cun diangement ne pouvait être apporté au pacte

nistic. Tout cela sera sans résultat. Ochsenbein et Funck ont le désir du l>feiiy mais les autres membres du gouvernement sont les bras des clubs, et si je confonds dans mes souvenirs M. *** et M. *** avec les ours de pierre qu'on voit sur la poile de Berne , ce sera leur faute , car je n'ai pas pu avoir l^onnair de les voir. »

TOM. II. 34

9m œsTMiM

Uééni sans teccasenteiacnt uaBiBie éM vi&gjt-dflax

» Bb v«illtnt aiBsi , dans Tistâiét ée la Gcnfédé- ration hiiTéiiqiie et avee des aentiomitB de fidèle amitié, au maîAtîeii de k sonverainelé ca&tMidb, lea {MÉasances ont agi en v^rta de Imt propre cboit et en parfmte oralbrmité avec les ac^es qoi ont r^pié la situation de la Suisse en Europe. La G(»i£àdératfeQii hdvéttque ne s'est reconstitiiée en4&1ietea4815 qu'avec le concours des puissances, c'est œ oobcoihs qui a déterminé plusieurs des cantens , uotammciÉt les cantons de Schw jtz , Appenzell intérieur et Ua^ terwalden«-Ie-Bâs à rentrer dans la Gonfédâ:alioD, et ils n'y s<mt rentrés qu'en recevant de la Diète, comne des puissances etleSHXiànes , Tassurance que leor souv^aineté et leur rdigkm n'auraieâfVt jamais à ea souffrir. Et lorsque les puissances, voulant eoncilier et unir intimement rintérét de la Saisse avec l'inté- rêt général de TEurope, ont acoMrdé à la Confédéra- tion ainsi reconstituée d'importante «xsroissemcsits territoriaux et la neutralité perpétuelle de son terri- toire, elles l'ont fait en con^dération des bases es<- sentielles de la Confédération et dans la confianoe que ces bases seraient loyalement maintatmes. C'est ce que constatent formellement les actes et documents diplomatiques de cette époque.

» Les avantages accordés à la Suisse et les enga- gements que les puissances ont contractés envers elle.

DU SOBn^SUBUND. im

mmtésmceorvÉ^tA et attadiés aux bases esseotMIn de rorganisatioii de la ConfédératioD. Et iorsqiîe paiamnces qui aoconipliaaeDt «avers la Saisse leon qngagemente , réelMaent à leur toar de la Suisse le inaîiitîea des pnneîpes^ auxquels œs engagements fiorrespondeiit , elles ne foat qu'user d'un droit îih- contestable qu'eltes poiseat dans les Boéones traités sur lesquels se fondée les droits de la Confédération eUe-inâme.

]> En présence des éyénemeats qui ont édaté ea Suisse et de ce qui s'y passe actodlranent, les poia*- * aances Sfcmt dans le cas d'exercé ee droit, car elles ae peuvent voir et dles ne voient en effet dans ees évéi^anents qu'une déploraUe guerre civile engagée, au sein de la Confédération , eatre douze et deux deBii«cant(»ts souverains et sept cantons ^;atement souverains. Et cette gu^re civile a évidemment ai^- laqué la souveraineté cantonale, c'est-à-dire la bme fondamentale de la Confédération helvétique et de sa situation en Europe.

» En conséquence y le gouvernemoit du roi s'est ecmeerté à ce sujet avec les gouvernements d'Âutri^ dbe, de Prusse et de Russie , intéressés comme lui à fiftire respecter , comme à respecter eux-mêmes, les engagements mutuels contractés entre eux et la Con- fédération helvétique, eA d'aconrd avec lesdits gou- vernements , le gouvernement du roi déclare :

V Que la souveraineté cantonale ne p^it être

34.

mi HISTOIIB

MDftdéréeooBiiieréellemeiitsabsistaiiledaiis lescan* toDftBiiliUiiremeiit occapé» par d^aotres c^DUmft èi an MJifn des aetesqai accompagnent cette occopatioa.

» S* Qoe c*esl seateBoent loreqne lescfits canloviê reDdos à leur complète indépendance anront pn con* stHaer librement lears gouvernements qoe la Confia- déralioB pourra être conâdérée comme étant dans «■ état régulier et conforme aux traités.

» 3* Que le rétablissaadent sur le pied de paix des forces militaires dans tous les cantons est la garai^e Béoessaire de toute liberté mutueUe et générale.

» 4*" Qu'aucun changement dans le pacte fé^rri ■e saurait élre légitimem^it accompli qu'autant qu^ fiénoirsdt l'unanimité des voix de tous les cantoosquî composent la Confédération.

» En faisant cette déclaration , le gouvem^aient du roi maintient les droits sacrés de la justice et les liases essentielles de ia Confédération helvétique, il iae désire rien en Suisse que le n^pos intérieur de la Confédération et l'union intime et vraie de tous les cantons qui la composent. H respecte profondément 4a dignité comme l'indépendance de la Suisse et n^ jttnais voulu apporter aucune entrave au perfection- nement régulier et constitutionnel de ses instftotiotis. Mais la souveraineté et l'indépendance des cantons, aux ta*ffles du pacte fédéral , doivent être sincère^ ment et effectivement respectés en Suisse , comme cdle de la Suisse elle-même en Europe. Les engage*

DU SOIfDBBfiUND. 4M

ments des poissaiices envers ]ft Confédération et wa% de la Confédération envers les puissances sont mntaels et fondés sur les mêmes traités. Si les uns n'ét^ent pas fidèlement respectés et maintenus , les antres suaient inévitablement compromis et sus-- pendus, et les puissances qui ont garanti à la Suisse les avantages dont elle jouit seraient évidemment en droit de ne plus consulter que leurs devoirs comme membres de la grande famille européenne et les in- térêts de leurs prc^nres pays. »

Cette note réclamait donc d'une manière absolue k souveraineté cantonale, en demandant que les troupes d'occupation quittassent chaque État, et que chaque État pût faire librement ses éleclions. La confiance des puissances dans les véritables dispo- sUi<ms des Suisses était telle que, malgré les résul- tais de la guerre, ces puissances pensaient qu'il snf^ fisait de les laisser à eux--mômes pour que toite Toravre des Radicaux tombât à Finstant. Néan«- moins, comme il était à prévoir que l'autorité uaur* pée par les Qubistes dirigeant la Diète, pourrait lui filire illusion sur la persistance de volonté des que* tre cours et la porter à ne pas se rendre à l^irs in- jonctions, le général de Radowitz et le comte de Gelloredo, plénipotentiaires de Prusse et d'Âotii- ehe ^ , étaient convenus de se retrouver à Paris le

' Ces deux diplomates avaient été spécialement esToyés à Paris par leyrs eonrs afin d'y former avec le flwveraemeiit françsls et l'ankat-

4B6 HISTOIRE

15 mars 4848. Alors les quatre ooars devaient, dans an accord conservateur, arrêter les dispositioi» propres à mettre on terme au triomphe des Radi- canx et à étoaifar la propagande révolationnaire qui de la Suisse se répandait sur toute l'Europe.

Les joies sauvages qui accu^irent la cbute du Sonderbund , les espâ*ances que ce triomphe fit con- eevoir aux Sociétés secrètes , les aspirations Yen le désordre que les alchimistes d'anarchie évoquaient dans leurs banquets , la glorification du prolétariat* violeur que Ton plaçait sous la sauvegarde du prin* dpe républicain , inspirèrent aux puissances cette dernière pensée de salut. L'Angleterre isolée ooq«- tempbit et supputait stdifquement les calamités ae- cumulées sar le monde par sa politique. Le 1 5 mara, les royaumes mettaient ^un terme au chaos du li- béralisme et de' la Révolution de juillet. Ce jour-là , Loats-Pfailippe d'Orléans allait entrer dans la famitte des mfonarques par la grande porte d'une fédératioQ de princes.

Au 24 févria- 1 848 , la Révdution , en lui brisant sw la tête la couronne des Bourbons , se fait l'exé* c«Éeur d'un temUe jugement d'en haut. La Révto^ lotion emporte ce roi qu'elle avait apporté. A l'heure naiarquée par la Providence , elle souffle sor son

sade de Russie une entente sur les a(&îres de la Suisse. La note du iaiaBTier,4paM«ipidUiflB8,«Tntélé rédigée dam «s coMKwces, PikB^tafe te tamnalt «uioe.

DU SOKDBREUND. 4«|

toùae; le tràoe s'abtÉie, et Loiii&*Philippe dkipœati «ns mâme recaeiUir un peu de cette banale pitié qiù s'«ttache aux grandes infortunes. Le 2i février , il ne se trouve pas un athée sur le sol français. On ne se préoccupe point du lendemain. Chacun séjourne ses oaintes ou ses espérances pour laisser respec* tueusement passer la justice de Dieu.

Elle était éclatante comme un ooup de tonnerre, soiennelle comme un de ces irrévocables arrêts ea-* diés dans le trésor des vengeances divines. Le ciel avait préservé Loui&-Philippe du poignard et dei embûches de ses ennemis pour que , devant toeUe grande r^ration à la morale publiqoa, toute boncfae humaine put, en admirant la magnificence des des- seins du Seigneur, proclamer avec lui ^ : s Voyez tq^ue je suis seul et qu'il n'est pas d'autre Dieu qae moi* Je tuerai et je ferai vivre; je frapperai et je guérirai, et persoime ne peut s'édiapper de mes m«M. »

Le 24 février était un jour providentiel, il n'y ^ut pas une tâte qui ne s'indinàt «oos une pareille «jipiation. Cette chste immense rappelant diaqpie épisode de Tabdication et du déforl du roi dbariea ^ sembla prodiguer outre mesare à Louis^Philippe, à aes enfants et à ses petits^fils tous les désastres qni avaient été épargnés k la dignité royale dans «on re- présentant légitkne. La comparaison méoagéeptr le ciel n'échappait à personne. Au milieu de l'ilolfr-

' Deutéronome , ch. xsan, ▼. 30.

188 mSTOlBE

ment et des hamilîations de sa faite , LoQis-Phili[^ h. sentit ei la confessa. Le lendemain fut pour tow un réveil plein d'angoisses , one luUe horrible ea-* gagée entre le bon et le mauvais génie de la ci- vilisation.

A la voe des calamités qui les enveloppaient , les peuples y frappés de terreur, invoquèrent un pilote dans la tourmente. Depuis 1 830, ils avaient été con- damnés au doute; on les avait élevés dans Tincer- titude du droit et dans le mépris des règles. Le péril les rendit à leur vieille foi monarchique. Les peuples tournèrent leurs regards vers le principe d'autorité. Ils la demandaient audacieuse et forte ; mais les rois tombaient un à un comme tombent les feuilles d'au- tomne. Les rois s'en allaient, lorsque les nations avaient besoin d'un guide. Tout leur manquait à la fois. Des souverains, elles en appelèrent aux soldats. Quelques généraux répondirent à ces cris de dé- tresse. Ils rallièrent Tarmée dont la fidélité fut une gloire. En Autriche , en Prusse , en France comme en Italie, Radelzki, Windischgrdetz , Jellachich, le prince royal de Prusse, Wrangel, Brandenbourg, Cavaignac et Filangieri conjurèrent une crise épou- vantable. La Révolution avait espéré que la vieille Europe rendrait Tâme dans les bras des Sociétés sec^tes. Encore une fois , Tépée préserva le monde de Favénement de la confusion.

On lui tenait tète en France, exï Autriche, en

DU SONDERBUND. 489

Prasse et en Italie. Dans ce cataclysme, qni s'était aibrité sous t^aveugle hospitalité de THelvétie, cette iûève nourrice de la Révolution se vit oubliée^ On laissait le club de TOurs et la Diète torturer à leur volonté les lois et les garanties qu'un peuple libre s^était librement données. Le club de TOurs et la Diète s'associèrent par leurs vœux et par leur exem- ple au débordement de Tanarchie. L'impunité était acquise à Tidée radicale; nous allons voir par quelles mesures elle intronisa son despotisme uni* taire et communiste.

«90 HISTOIBB

' CHAPITRE XVII.

CoMéqnenoet de la olmle dm SeBderlmid. «*- Las Soissei peideitt la li- berté ciyile, la souveraineté cantonale. -^ L'illégalité règne aiEecla proscription. Perte de la liberté religieuse. Les confiscations et les bannissements. Gondnsion.

La révolatioii sociale qae le Radfealûme susse avait laissé auK réfugiés le soin d'enfanter dans les cantons helvétiques, cette révokdion à taq^eUeil coopérait par sa fatale hospitalité ou par les turbu- lences de ses passions, le délivrait enfin de tout contrôle diplomatique. Ses complices triomphaient à la même heure à Paris, à Vienne, à Berlin, à Dresde, à Milan , à Rome et à Naples. Berne s'associe à ces victoires du désordre. Son artillerie salue de cait un coups de canon la chute de tout gouvernement légitime. L'idée démagogique a grandi en Suisse sous Taile des Sociétés secrètes ; elle se répand dans le monde. Les Coi*ps francs ont des volontaires à offrir à cette armée de réfugiés qui court à la con- quête de la dépravation publique. L'Helvétie fut le berceau de toutes ces conspirations contre Tordre social ; elle en est le quartier général , plus tard elle en deviendra le champ d'asile et le lieu de retraite. Les vaincus de Naples, de Paris, de Custozza, de Novare et de Bade, retrouvent dans les cantons ra-

DU SONDERSUND. IM

dkalifiés le boutevard de la Répiibliqi}^ uoiverselie , doQt ils ne œssent de poarsuivre le rêve à travers les raines et le sang. C'est en Saisse qae se repro» duit le {diâiomène de la tour de Babel. , on voit cbaqne jour le Polonais , juif errant de rinsnrreo tion j presser dans les bras de sa fraternité le luxu- rieax Lombard ; le Prussien trompé donne la main an sicaire de Garibaldi ; le hussard hongrois de Kos» sntti disserte de progrès socialiste avec le barrica- dev fiançais. Les débris de la révolte badoise se laissent enivra d'opium communiste par les univer«- sttaires de Vienne. Les diefs de la démagogie , gou-^ w&ants provisoires prêts à s'imposer à toutes les nations, s^ rendent de tous les coins de .FEurope; ils ppéparent dans cette oasis révolutionnaire les élé^ ments de nouvelles perturbations. Ils veulent une Halrétie une et indivisible au service d'une Pologne, d'une Italie, d'une France, d'une Allemagne, d'une Hmgrie aussi une , aussi indivisible qu'elle et for* mant ensemble l'harmonie mazzinienne des peuples, tel grande République européenne.

Aiqourd'hui tous les Radicaux du monde proté* gacU la Suisse , demain ils seront protégés par elle. Cette assurance mutuelle dans te crime social offrait 9xa. Radicaus: une diance ineqiérée de sucoès. Leurs (dalî^, leurs compilées de la veiHe les encoura- geaient par leur exemple. Us les suivaient, ib les devançaient dam la voie des spoliaitioos et des meur-

IM HISTOIIB

très. L'impunité n*était plus maternent acquise anx forfiiits, elle devenait un drait, une oonséeratioft. Lea dabe dont , selon l'expression de sir StraSbinlr Ganning, les magistrats radicaux ne sont qua le bias exécutif, les clubs, qui alimentaiait, qui fé* tâîent, qui couvraient de leurs caresses les troa* peaux de réfugiés, se mirent à leur donner un avant-goùt des persécutions contre les hommes fi- dèles aux principes de morale et d'équité. Les réfu* péSy chassés de leur pays par l'indignation du peu* pie, ne pouvaient plus violer le domicile des citoyensi ruiner l'État en même temps que les familles, confis* qner les libertés au nom d'un chimérique unita* riame, appeler au gouvernement les échappés de tous les mauvais lieux et tarir du même coup les sources de la fortune publique et de la fortune pii^ vée. Le désordre ne leur était permis qu'en idée; les Radicaux suisses voulurent leur en offrir le speo tade comme pour tenir en haleine ces emfariga^ déments d'ouvriers de désordre.

A la chute du Sonderbund, le club de l'Ours et la Diète avaient résolu d'être impitoyables.. U Ullait faire passer le niveau radical sur les csmtons pria» tife la liberté civile et la liberté reUgieBse D*ont jamais été un mot vide de sens. La révolution se mit à l'câuvre avec une de ces fiévreuses impatienoesque la société ébranlée maudit diaque jour.

Les sept cantons catholiques avaient oapitoté , les

DU SONDEUBUND. iti

«US SM6 résistance, les autres après quelques coni** bftts partiels. Ces capitulât jons furent méconnues* tbroe imposa partout des gouvernements provisoires. Ces gouvernements se recrutèrent de tous les» Corps francs qui avaient été battus et qui brûlaient de faire expier à leurs vainqueurs une défaite méritée. Cette défaite n'avait entraîné pour eux ni confiscation des biens, ni sévices , ni tortures, ni exécutions capi*- taies. Le Peuple les avait abandonnés à leur honte; ils condamnèrent ce peuple à payer sa mansuétude par la perte de tous ses droits. Les Corps francs al- laient r^ner ; ils commencèrent par s'attribuer les prânes d'encouragement qu^ls se devaient à eux- mêmes. On en avait vu un grand nombre nier sous le coup de la loi leur participation à ces envahisse- ments sauvages ; d'autres s'étaient faits les délateurs de leurs complices : ils se réconcilièrent tous dans un premier épanchement de félicité radicale. Ils s'es- oomptèrent mutuellement leurs services démagogie ques, et en ajournant leur vengeance, ils vinrent ft Fribourg brûler dans un auto-da-fé les dénonciations qu'ils s^étaient permises les uns contre les autres, pour la plus grande gloire de la fraternité.

Au moment de lever l'étendard de la révolte contre le droit, la Diète des douze cantons annonçait, le 4 novembre 4 847, dans une proclamation à son armée : « Les ennemis de la patrie cherchent à faire accroire que c'est pour anéantir la souveraineté

êU MSTOIUI

CHBtoiude des États de l' AUkaoe sépacée que toqs êtes appc^ à marcher, (|iie c'est pour détraire lenr liberté poétique et r^gienae , les assenrir au jcMg des majorités tyramiiqaes, penverser les iastitetiow fédérales 9 constituer un gouTememeist unitaire nr leurs ruines et saper les braes de Tordre social. Ce sont d'odieuses calomsîes. ji

Cette même Diète s'adressant aux Gathotiques da Sooderbund, le 20 octcdare, lenr disait:

« Vous craignez un danger pour les droîte et les libertés que vous avez hérités de vos pères, pour votre position fàtuie dans la Ck)irfédératk>n , pour votre foi, votre religioQ. Mais nous voc» dowMms l'assurance coleniidle que toute intention de poiv ter attânte à ces biens les plus précieux esl fcMt éloignée de nous. Gomment l'autorité fédérale puar*- rait-elle nourrir le dessein d'exercar une injustice aivers des G<mfédârés, une injustice envers des co* États qui pour la plupart appartiennei^ aux plus andttis membres de notre Alliance! La Diète fédérale ne veut point l'oppression des Confédérés , point l'anéantissemaott des souverainetés cantonales, point le renversanent violent des institutions fédé- rales, point de gouvernement unitaire, point de vio* lation de vos droits et de vos libertés, point de dan- .ger pour votre religion. )>

En signant ces actes officiels , la Diète des donze mentait à son armée, elle mi»tait à ses géaérimx,

DU SONMIIMND. It5

eHe mertiit i la Suisse, cile meataît à l'Europe, ew tehtes les pensée» crîmineUes qu'on lui imputait Biors , tentes œs pensées qa'dle taxe d'odieuses ca* kxDnies sont devenaes de tristes, d'éclatantes Téii- tés. Les foits sont pour le démontrer.

Le premier soin des généraux et des commissaires de ia Diète fat de dissoudre on <te laisser proscrire les goavernements régoliers que chaque canton s'é* tait volontairement, libremait donnés. On les rem* plaçait par des gouTemements de réfugiés, ou, lors- qu'on Youlait prêter à ces pouvoirs démagogiques une apparence de sanction populaire, on décrétait un simulacre d'élection, puis on faisait voter en f»'é8€»ce des baïonnettes étrangères, ayant le droit de veto. Ces gouvernements étaient le produit de la fatce brutale ; la force brutale eut seule la puissance de les maintenir. Les cantons fidèles étaient en proie à Toecupation militaire. Cette occupation dura quatre mois, jusqu'au jour où, après avoir désarmé omnpié- tem^it les Catholiques, on crut que l'usurpation ra^ dicale s'affermirait sur sa base. »

Uri, Schwytz, Luceme, Unterwald, Fribourg, Zug et le Yallais s'étaient voté des Constitutions li- bérales et démocratiques. Ces Constitutions furent frappées de nullité par le club de l'Ours, qui en im- posa de nouvelles. Il les manufactura dans ses ateliers communistes. Le peuple exerçait sa sou- Teraineté dans ses landsgemeindes. , il approu-

iwt,* il Uèmttty il Még8i9^. Celait la- vmk^-^ 4|i mm liberté populaire* Cette liberté joieBaGaûl^,^ ttmrnercxMilre le Radicaliâme; Berae jordoiiae cto^la aoi^imer. £Ue s'antontit sous le deapotiaoKej^W Corps francs. Dans quelques caatoas il faat» êwum à FriboQfg, obtenir un certificat de civiaine a^âa- iiate, afin d'apercer aon droit électaral. Oa y craii^ la voix du peuple qui veut ses ancîeus magiip^alfu Dea décrète, hériasés d'entraves, limitent lenomhœ des électeurs et des élus. Les Corps francs ^és^eot s'éterniser aux affaires ; ils se proclament pom. I6||f a^s membres du gouvernemmt; ils déclarent que cette disposition est immuable. Ua édit efr»pr^ay une nouvelle qui ne te sera pas ; moins, l^ ypipfjflja des retours de Justice ; on doit les épaiignv*; Ua ostracisme de dix ans prive donc de leui^ dçcàlt4e dtoyens tous les membres de Tanden ff^if^9wmr ment» tous ceux qui pourraient devenir les mg»- trats de la confiance du peuple. Cette ^îsle d'i^ulii* sion reste toujours ouverte afin d'inscrire svwiaia tablettes la génération qui grandît. . . mi

Berne a rédigé ces Constitutions ; eUe jWPet^e les appuyer. Ses troupes et celles de la Diète WB^i mises à la disposition des Radicaux , ses^SjubordiW- nés. Dri, Schwytz et Unterwald n'avaient pa» dM^ leur sdn des traîtres ou des m^cenaires à la a^lde d'une Société secrète. Us laissèrent passer sor.kjmrs tâtes la première tourmente ; mais dès que oes iM&

DU SOHDSftBUND. m

86 virent dAiTrés des troupes d'oecopation , ils r6^ podièreiiC toutes les félieités que Ocbsenbein et te elob de TOors avaient déerétées ponr eux. Ils revin- rent t leurs vieilles Constitations , à leurs landge- mondes, à leurs magistrate anciens.

Après avoir été minés en impôts de guerre, ils ne consentirent pas à demeurer esclaves dans Topprobre dn Radicalisme. Ils avaient secoué le joug ; Berne laissa ces trois cantons réparer leurs calamités. Il n'en fut pas ainsi pour Luceme j Zug , Fribourg et le Tallais.

Les Sociétés secrètes avaient enfanté les Corps firtancs dans les ténèbres; les CSorps francs sMnstat- laiéM ma pouvoir. La Jeune Suisse de Mazzini releva ta tèle. BHe organisa ses clubs et ses moyens de des- potisme. Sous le nom d'Associaticm patriotique, ^e enveloppa THelvétie dans un vaste réseau de cod- rapcion et de misère. Chaque district , chaque ville, dhaqoe bourgade fut doté d'nn comité. Les comités fomiés d'après le plan de Mazzini eurent ordre de se mettre en rapports quotidiens avec les clubs cen- trafuit qui correspondaient eux-mêmes avec le club ^foecteur de Berne Les membres de ces dubs se 4tMvèreot seuls et de droit aptes à tous les emplois péUies ; seuls, ils furent armés; seuls, ils compo* aèrent la garde prétiM-ienne des Gessler bernois* Le dévooement des troupes cairtonatoB était suspect ; îMi îmiloBgen f ooeupattcm ailUrâ^ juaqu'aninaiMit

TOM. n. 32

BISfOiaB

ces Corps tcaxus d'une ftosvalle espèce foievfc or*

Afin de perpétuer lear domiMtHm , les radicaiiK é» Lacerse , de Fiiboiirg et du VaUaîs reorutaieirt des janissaires prête à obéûr à toot signe qui pon^iÀ se traduire en eKactionfi. Ils étaient soatenios pw les feroes dont Berne avait le conttandeiQent svpréiBe ; lis se mirent sans crainte à travailler à la déooaipo> sHicm morate.

Dans cette tyrannie qui se prive de Téchafand parce que le sang versé serait une semence de dire- tiens et de soldats , rien n'a été ^argtté pour dé- grader rhomme et Tasseuplir à la servitude. Le bobi de la liberté est hiea proaoneé par-d par-là dan^les cemstîtntions radicales coomie an souvenir des vieux temps ; mais les Bév(4atîoanaires abscxiieattoiia les pouvoirs. Ils sont législateurs, magistral et auto* rttésadoiiitîstrativeB. Tout ressort d'eux , tout rc^vîeat à eux. La loi n'est plus protectrice ; die se cauteute d'être afflictive. Le €orps fraoc se flaet an-etoaow d'dHe. C'est lai qui l'a faîte , lui qui la «âmpiile se* Ion ses besoins ou eee caprices in flKMBeot^ loi ipû kl commente ^ qui l'api^ue, lui qui vent que faiu* jours et partout elle donne gasa de cause aux lui* quitte commises ou aux forâitures &k projet* Su face d'une semUafcle liberté^ le CatluiHqtte fidèle à son çulteietà ses priacq>es9 devient un aorf ipytr» mant covpa et biena^ âne A equscîeuœ au Badâcal

DU iSONl^tttfeUND. M^9

qm4'a eonquis. Le Radical seprodlamesom iiialtFé;41 r^mpriscAiie y le dépoailte, te tortare, l'exile à ^rp- loolé. VmLT élernsser ies donlemrs de ee» victimes, le HacKcal fait Técoamnie da boarreaa.

Ijcs oimstiUrtïMs de Laœme ^ du Vallais mat établies sur ces bases; celle de Friboiirg poussée l'idéal du loéprÎB de rbomme jusqu'au sublime.

Son ariiele prenriier déclare que « le canton est une démocratie. » Or, dans cette démocratie arran- gée dKJX conveoaoïces des professeurs do Radicâfisfue, le peuple esft teau à Técart de toute participaftioQ auK affiftires. II Be doit dioisir aucun de ses magistrats. Au mmuent des âectious , ou emprisonne préventi- Tement ceux qui sont soupçonnés d'une inHuence qoelcomiue , ceux surtout qt^ Ton redoute de voir aockimés par les scrutins. Les Corps francs président moL élections, ils les valident on les annulent. La terreur plane sur TeuBemble des opérations.

L'article 3 de cette constitution dit : « La liberté individuelle est garantie, et util ne peut être arrêté qfue dans les cas prévus et selon les formes prés- entes. » Cet article est positif et rassurant; néan- moins il it'existe pas à Fribourg un honnête bomme qui ne œit à toute heure du jour ou de la nuit me-^ meé dans sa tranquillité par le premier venu, pbtir peu que ce premier venu se trouve entaché de quelque aOîcni d^honorante. La garaiïtte offei'te à la liberté individuelle n'a produit à Fribourg eomgfié

$00 HISTOIRE

afllears qn^one décevante fflasion. EHe ii*à servi qu'à créer des prisons nouvelles et plus spacteoses: En deux ans, on compte dans ce canton pins d^arres^ talions sans ancnne forme , sans aucun prétexte comme sans aucun jugement, qu*on n'en compta durant les vingt précédentes années.

Selon Tart. 4, o le domicile est inviolable, d et il ne se passe point de jour sans que le Radicalisme ne se livre à la violation du domicile des citovens. Absents ou présents , ils doivent avoir dans la dé- magogie un confident de leurs pensées et de leurs affaires. Ils sont probes et religieux, ils sont donc suspects; leurs papiers et leurs correspondances restent à la merci de leurs maîtres. Cette inquisi- tion s'étend jusque sur les voyageurs; elle frappe incessamment sur le Fribourgeois ; elle s'octroie droit d*aubaine sur l'étranger qui n'a pas le mal- heur d'être un réfugié politique.

L'art. ? décrète : « Toute rigueur est inutile et tous moyens de violence sont interdits. » L'art. 8, corroborant ce sentiment d^humanité , aboNt la peine de mort. Mais à Fribourg, il y a des hyèhés philanthropiques qui savent supprimer le nom et conserver la chose. On abolit Téchafaud pour les assassins, on tue en détail les honnêtes gens. Des bandes d'assommeurs enrégimentés parcourent le canton ; ils se jettent sur les citoyens inoffensiis; as les chargent de cotips; ils versent leur sang, pù&

DU SONI>Xa»irKD. 5êl

ilg ocmUnueirt leur esipédUion. Us ont firft!^» m^nrtri , étoofié des femmes ou des «tifaute. Le soir ils dormeut et ils fout bieu, car la justice veille sur leur sommeil ; elle les protège dans leur repos»

Selou Tart. 9, « la liberté de la presse est ga<- rantie. d A cet axiome foudameotal de toute cou- sUtnlioa dànagogique , il u'y a qu'un léger cor* rectif« Il est impossible, à Fribourg, de trouver un typographe assez audacieux pour braver les foudres des Radicaux. Les presses de ce canton ne sont feites que pour gémir sur le bonheur dont ils attris- tent le pays* Rien ne peut s'imprimer que par or- dre ; la terreur plane sur tous les casiers, la terreur s'incruste au fond de toutes les écrltoires. On ne trouve pas dlmprimeurs, disons mieux, on ne ren» contrerait pas un homme qui osât confier au papier encore moins à la poste les pensées dont il est ob- sédé. En famille même, on recule devant une fraa- chise sans péril, car la prison ou le bannissement devient le commentaire obligé de la liberté.

Dans les Etats constitutionnels, le droit de péti- tion a les mêmes privilèges que la presse. A Fri- bourg, il est soumis aux mêmes entraves. L'art. 40 le garantit et le consacre. Si un citoyen a conçu ridée de s'adresser au gouvernement par cette voie de publicité 9 il est à 1 instaut même saisi et incar- céré comme fauteur de troubles. Par le seul fait, il se constitue en état de révolte contre la révoluti<m,

eij^tiimlviiaa ^ JinplacaUa La loi mêmà mmàr^ les j^aispUel»; au yeiuLds gowernoMat dmpie pétftiM se: tmiifbraie «» (lattphkt.

.Si FoD flvoutMt fol à l'art. 13 , la propriété aérait iniAÎQlaUe ; nab G^rps franoa ont la ooafifr- catioa îadéleminàe àt Toidre du janr. Les Catps frsm» adminialreat la fortane des partîeBlien; îIb en joaîsseat;, et dans œ cs^itoo, eomme daas les aoti» aoiMBiis aa RaàîoaUsBfie, peraonae ne peut s'aïKma;^ q^'û travaille poar ses^enfiiiita. Les décréta proTcqjiiaiit des arrêtés d'exécutioa, les édits d'asa- nistie corri^ par le séquestre o& par d'«ori>ilaiits inqiàto sont sQspendjis sur toutes les têtes* Des £»- mJkUes entièies passeat tout d'un ctmç^ de Taîsaaœ à la friaa profonde niaère.

A Lwerne^ ainsi qu'à Fribowg, les v^eogentxsB potUi(|aes ou perseaseUes riennait en aide an Ba** dioaléone. ïoas mux qu'il juge hortiles à sea Tuesi, tcos^ aaox. d(mt il sait que la coasaienee restera vBh- flexible, tous ceux qu'il accuse du crime d'aimar la patrie» sont d'aVa^ce coadauinés à smi trUmaal.

Afta de stimuler la rapacité de ses aides, Ochr seabeia avait, pour aix^i dire, accordé une piian» à la spoliation. Il mit à la charge des eantiais ca- thidiquea les frais de guerre ^ qu'il plairait

*- IM fiMi9de fiièrre fnpos^ an SMdêrbmcl ftffeiA aiiifti léparflipar '- leskpoUateUES:

Lucerne eut à payer '. 2,132,000 fr.

ScbwytZ. ; 24((,S29

DU S^OHDBHHJND. fMW

Corps francs ^indiquer. Ces Corps francs ponvaienf choisnr les personnes sur lesqnelles devaiêtit re- tomber le poids de lenr vengeance pécnnîaîre, et le' décret dn 90 mai 4848 établit la soirdarité enlM' les imposés. Ce décret, qui porte jusqn'à l'infini minutie des détails tyranniqnes, essaie même de jeter la désunion parmi les victimes. Il autorise les dtoyens frappés de confiscations ou d'impôts de' guerre à user de recours contre les instigateurs» qu'il leur plaira de désigner comme les ayant en-* traînés dans des actes hostfles aux Sociétés secrèles. Bn Suisse , on a vu des gouvememens juger et porter la sentence sans avoir de prévenus à leu*' barre. On laissait au pouvoir exécutif le 90m de les' chercher et de leur appliquer la peine. JuKen» Schaller se fit pourvoyeur d'inquisition. Il chdsii parmi les notables de Fribourg les six hommes qui' avaient le mieux mérité de la patrie. Louis Foui*-- nier, le doyen CEby, Ammann, préfet de Fribourg,

Urî 96,760

mitenfÉM (Obdowrald) ai,6t*

Unknvald (Nidwald) 66,010

Zug 102,500

Fribourg l,&25,%fMI

Ytilaii^ 787,200

Mm outre les évAques, les dupitreft, les abbayes, les couvents , la simples ecclésiastiques ayant quelque fortune patrimoniale, Fhospice ■nêne en Sdntp-Bernarâ , tout Ait taxé à des sommes arbitraires, lo«l ditfi p«3^t au delà de ses ressources. Les Radicaux supprimèrent de le«i chef Tabbaye de Saint-Urbain et le couvent de Bathausen , dont les ri- cliesses tentaient la cupidité communiste.

fittnCQÎi Week , prMdMt du tribroai d'ippelit ViiîUwt, CQQseiUcMr d'Ëiât^ et .Qafdtaa> pBékk d*EBlavaycr, eurent les premiers heueuiB «fl •#braci$iQe« Piw de deux, eents céloyen le pauta- fInNit. Ua déorpt du 20 mai 4&4^ notifia oetin^ MBoavable abna de la vkdenoe. On y Usait :

Art. 4*'. Il est prononoô use amnistie poar tow iM crimes et délits politiqoes oomou» jusqu'à €6 jouTi sous les réserres €t conditions exprimées dans las articles suivants.

Art. 2. Une contribn^n de seiœ cent mtta franes est imposée à titre d'indemnité , pour frais da guerre et d'occupation , aux. prindpaux anteniy al faiMeurs de rAUiaace s^arée et de la régistasee araiée envers la Confédération , aux indivîdtts ^ personnes morales qui, volontairement et Ubremeift^ ont travaillé et concouru, d'une maniàie directe oH îndireete, à soutenir le Sonderbuud.

Ce décret^ dont les interminables articles forment tout uncode de prooédure à Tusage de8proscr^>leM% se termine par quelques phrases de aentiflientalité révolutionnaire. Julien Schaller et le docteur Berdi^ lokl s'adressent à leurs chers concitoyens et ite leur disent : « Ce n'est point saas prouver une' immcmie douleur que noos mettons aujourd'hui à e^rtcuttôn k présent décret; car nous le déclarons encore uM iris et hautement : nous répudions fonte idée dfr représailles y tout s^tMOient de haine et, ven*

DU iOmBMOND. Mt

gamw. Ce que nom ckwcèooft, oi «[ite taoméd^ WÊaaêoùBf c'est ToubU du passée le paix et le pn>* ipértCé da pays. »

L'oubli dm peesé, la paix et la preepèrité du pafi ne. vîeaneDt guère à la auite dee spoliations. Jutiea Schaller et Berchtold, les deux Corps francs faverie du ccdooel Mliet, voulaient oublier le passé. Ceftt été pour leur oonsoîeiice un pénible fardeau de anins. Ils se sont bien gardés de le faire, et dant leur soif de pillage et de ruine, ils auraient la amvenir des paroles que le colonel Rilliet leur adresse : « Ce n'est pas par des proeenpttoas 16* gifllatives, dit le commandant militaire de Fri^ iiourgS par des jugements sans débats, par des listes arbitraines de condamnés, que Ton fonde Fave» mst d'un peuple, et c'est faire une cruelle injure è It démoeralie que de lier son avènement au pouvoir à des spoliations individuelles, système dont la con* aéquenee sera de mettre le gouvernement entre les mains des plus misérables , puisque ceux-4à seule* ment qui n'auront rien à risquer pourront en eoniii la diance. »

Scfaaller savait cela aussi bien que le colonel ftiUiet de Constant; mais cet homme, qui demanda viaigt années seulement pour corrompre les babit tants de Fribourg jusqu'à la moelle, et se v eînaide la honte qu'iL répand smr sa patrie, a

qviélât fm d'urne paratta leçM. U fribit des tÎBM à SOU inextinguUe «Hf de Teageance; il tm prit partoat il en reacoatra. Q s'adienait a«K. ftaillea puifisantea ëa eankm ; il dédaigna pas da kmber sur la probité igaoïée do plos obsev soMai*

Ce que Sdialler faisait à Fribonrg, Staigar et Bar* man Tioiitaieot à Laœrne et daaa le YallaiB. Lea soldats avaiait Yoalo d^éadre jusqu'à la mort lea goaTernements de lear ehoix et de celai da peaple. Oa les avait vas après la capitalMion briser lenra sffBiea ea plewaat , et s'écrier qoe l'opi^obre était maint^sant le seal héritage de lear patrie. Oa ae paavaît pas rançona^ ees dévoaeaieat& qoi poor taate fortaae n'avisât que lear coarage et iam OBMcieace ; on tenta de les hamilier. Oa appda saaa le drapeaa dn Radicalisme, oa lear doam pow ch^ les Corps francs qu'ils avaient vaîneaa;'' on les contraignit à obéir à des poavoiis usorpéa, oa les accabla d'oatrages^ Ceux doat la réstttaaw fat plos forte qae ces tortares morales se vkeat eoa** damnés aux galères. A Theure qu'il est , on «a voit enaare qui frémissait sons la ehatne et sous le bdton dfaa- Corps franc. Les priscms radies^ aontpleîaea' de Ms soldats y généreax ccmfesBears , qai piéféfè^* raal la livrée du bagae aux loaaages d-Odisaabeiai

Baparlaat des braffaaqai eaieat l'homMmr éê^* vaincre les C^rps teaca^ SctiaUer avait». dît le

DU StHOmSSND. 5«t

14^ juttol àÊÊÊSf l'orgie des carabiniers flSdtfratrx à FittoMg r tf Cmx-^tà mwt )mQ 0001109; aTec enx pMH de toéve, point da relàdie* Il ftiot qo'ils soMiit tenrasaéa » U fliuk qa'ikr diapnraiaoaiit. A on mal ra^ dioai, û friMt des namèdes radicauic. Il ftmt lea eapulser, eet &mf a¥ec eux. S'ils s'approchent, R ânfclas rqioQaaar; s'ils se lèvent, les abattre; sils s?abttiaaeBt^ les écraser comme on écrase le serpent. Le^ gottvemement ne ftâblira point à Toenvre. Il cmpte sur ses employés , et en particnlier snr la soôélé des carabiniers. »

J«sqo'à ce jour la spdiation ne s'était adrei^ée qii*aulL cbàtettiix ; elle avait fait gràee de son oubli aïK ^amm^Fes. Sehaller, qui le 20 mai 1848 « ré- pudie toute idée de r^résailles, tout sentiment de haîiie et de vengeance » j et qoi, le 1 9 juillet de ta m^e année , fait entendre le cri de cbacal que boqs - vewos de reproduire, Schalter étend sur tous son sys- tème de» persécutions. Il veut comme Steiger que tous souffrent danslew^biens, dans leur liberté, dansleor' ceucieBoa ; tous ne sonW-ite pa& coupables de probité, d'ImiBeor et de foi ? Tous ne le méprisent-ils pas , ne rabkorrentHils pas? On jette sûr les communes ruiates les hommesr 1^ plus impurs ou les plus dé- gmdés. Oa leur acoorde tmis les droits , ils usent de toole espèœ de viotcnoes. Oa frappe des imp6ta eahMrdÎBaires sur ee» paisibles populations; on les roi»» apï^B emàt faBBlé de lee dériicmorer. Daœ la

99» HI8T0IM

SmsÊB catboUqMt il n'y eot pu une finiUs ifoi ne pét sur les débris de fioalKiii^eor répéter avec J6- Ténue : « Notre héritage a passé à œax d'un aotra pays, et nm mâiflons à des éUnangers. Noqsbohiims deveous comme des orphelins qui a'oDt plus de père. Nos mères sont comme des femmes veaves. Nous aTODS acheté à prix d'argwt Feaa que nous avons boe. On QOQS a entraînés, les chaînes an oon, sans donner aocon repos à ceox qni étaient fotignés. Des esclaves nons ont dominés , sans qu'il se trouvât personne pour nons racheta d'entre lenrs mains* Nous allions chercher da pain dans le désert au trsr vers des épées nues et au péril de notre vie* fi n'j a [dos de vieillards dans les assend^lées de jnges^ ni de jeunes hommes dans les concerts de mnsique. La joie de notre cœur est éteinte , nos ccmoerts sont changés ra lamentations. »

Ce système ioquisitorial est poussé jusqu'à ses dernières limites. On espère que le Peuple , qui n'e^ pas habitué à la servitude, se lassera un jour d^ souOrir. Ce jour, le Radicalisme T attend avec iiph pjaHençe pour écraser sous les bataillons de Berne une révolte légitime, mais partielle. Le cier|^ seul comprime par la prière et par l'exemple ces colèpcs prêtes à déborder. L^occupation étrangère est le seul appui des dominateurs de Fribonrg. Sdialler le sa^ si bien qu'il appelle les troupes ]M»*noises, nèam lorsque le pays ne murmure pas dans r<»davage.

DU SOKBSRBtJND. 5M

font montrer que les Sociétés secrètes sont à ses or- dres et qu'il en peut disposer à volonté, on le voit le Si mars 4 848 ouvrir les ftontières de son pays aux Bernois et aux Yaudois.

Ce fet un nouveau pillage et de nouvelles vexa* lions ; mais Scbatler avait donné une idée de sa puissance , Sckaller régnait par la terreur. Ces oo- eupations jadis si souvent /si éloquemment flétries par le Libéralisme, se renouvelèrent trois fois. A trois reprises différentes , le canton de Fribourg fut livré à ses radicaux indigènes , dont les Commu«* nistes de Berne et de Yaud stimulaient les instincts de brutalité.

En novembre 4 8t8 , Barman et ses associés de la Jeune Suisse ont besoin, comme Schaller, de faire à leur manière le bonheur du Haut-Yallais. Ce peuple méprise avec une désolante unanimité les hommes qui escaladent le pouvoir à Vaide des baïonnettes ra*- dtcales. Il a horreur de Tinsurrection triomphante, de rinsurreetioa régnant parle despotisme. LeHaut*Tal* lais est militairement envahi. Berne menace le canton dTri du même sort , si les papiers du Sonderbund ne sont pas livrés par cet État au club de TOurs. Ces documents, confiés à Thonneur, doivent contenir des pièces accusatrices contre les chefs du Sonderbund. Le dub de TOufs annonce des révélations de la plus haute impwlance. Il arrache au canton d'Uri le dé- pôt de ces jarchi ves ; puis , malgré les, instances «te.

< t

I f

Siegwart*MiBler, de Bernard Meyer et et Pflmuiw, il garde le mlenee, car pvMîer les doeamenls, cêm^ tait oondasMar la Diète et le Radioriiiaie.

Dans tous les cantons qae les SDcii^tée seorMès eÉt entrepris de ré^nérer, la misèpe péaèlre nvmk la ré* génératioii. Il se trouve des Corps fitanes pmir admi^ iiietrer les finances. Ainsi qa'k Berne, à Saiewe 4tt dans le canton d'ArgoTie, les caisses de FÉlat de* viennent bientôt nn gonflfire diqpamtt la fortone publique, o& s'engloutissent toutes les fortunes par- ticulières. Fribonrg ne connaissait pae les impAte. En qnelques mois le Radicalisme kii en Et atteimire le maximum. Tout y fut matière taillaMe et tar^ véaUe à merà. L'État possédait des revenus, tes communes jouissaient de levrs biens ahisi que les paroisses. Dans chaque localité , ces bvens, adminis- trés par des hommes intègres, servaient à Venfrefien du culte, à Tassistance des pau^vres, au dév^oppe- ment de Finstruction publique. Sehaller et ses Gbrps francs absorbent tout. La philairthropie légale rem*- pkkoela charité chrétienne ; c'est le Radicalisme qui se charge de Taj^liquer. Un révoiutieanaire bien cennù à Fribonrg , M. Ruffleux , a puMié dans te mefe de janvier 4849 «ne pétition se trouvent énwnéfés quelques grîefe du peu^ ooMre les ^ffuns qui te dominent. « Ces ptaintos les fmoi, M M. Ruffimar^' nous éviterons antaift que possible é^indiquer les nnma ubùmus.

,;t

DU dONDIftMJND. iél

« L^citmal^ te «épotiMne et F^rit de ottteiio «ont à rwdpedu joar ; prescpie tou6 las e»plaîft sont résarvég pour le 9oi*diâaDt Radtcalieme <pii; saos saa rigueiiro et 6aiis ia ierfeur qu'il inapire, serrà presq w inapeiça da»6 te cantoa. Qaaad un gcMtvep-r nement n'éfeod ie choix de ses employés (pie sur un petit oûflftbre d'individus, il aort toujooni des limites de la justice, de la morale et de la saine politique r il se suicide Itti-méme ^ iauaolaiit le pays.

» Le ooBOOurs pour les places piibliques est généi ralement éludé par l'esprit de famille et de iM^tion : aV4-0Q pas vu jusqu'à de pauvres ouvriers rejetés des travaux publics, parce qu'ils u'appartienueut pas à utte opioftOD que l'immease majorité ne partage p«fi ?

» Ptesîeurs de uos gouverueneolB qui préteodeni à tort être daos la démocratie , sont d'une hauteur et d'une dureté insupportables; leurs sobatemes les imitent niAurdl^nent et nos campagnards en sont {«resque réduits à regretter les allures de ranoieai pa* triôat !

» Loin de consulter les vc^ux du pays pour les ittHuinattoas des eii4)loyés publics, on a souvent agi dans un sens diamétralement opposé.

» Le gouvernement maoque de confiance dans le p^s; il a'œtonre de troupes , souvent étrangères , et a {dotôt iiecours à la bx^/à qu'à la justice , et qu'aux mesoras de prudence et d'humsnilé*

i> Le peuple aimerait voir le directeur et les

Ml SlftTOiU

ployés de la police moins occiq>éB à surveHIar Im opinions politiques et plas attentife À la rechwoM et à la poursuite des malfaiteurs réels ; il y aunnt ainsi plus de sûreté pour le public et moins d*a9f- pionnage et de tireur pour les honnêtes gaas« Un pays libre suppose des opinions Ubres.

» Notre peuple a ses pr^'ugés et en grand nom- bre : nous sommes loin de les préconiser; maïs ne pourrait-on pas les ména^r davantage ils ne nuisent pas ? La force seule est impuissante contre les idées.

» Nos autorités, pour colorer les mesives violentes qu'elles prennent à notre ^ard , nous reprenaient toujours au dehors, même dans des actes offioîds, comme des fanatiques; mais croyez-nous, noœ soift- mes plutôt des mécontents et nous ne savons gue trop bien pourquoi....

» Le clergé est une portion respectable de la poh pulation; *or, on F outrage indistinctement et sans nécessité dans les actes officiels et dans 1^ assem-^ blées publiques et dans un journal qua»H3iSdi^ t^

Ce qui se passe à Fribourg a son cootre^sonp wé- vitable à Lucerne et dans le VaUais. La ltt>ei(é civile n'y existe même plus pour mémoire.

Les puissances avaient déclaré en i 81 5 et la So^ise avait accepté qu'un nouveau traité d'alliance ne pourrait être discuté et valable que lorsque tes vingt- deux États souverains y auraient spont^néqient con-

DU àOKDERBUND, 5ti

«BDli. Baiie voyait accomplir son rêve de République mâtaire ; le dub de FOors fabrique une Gonstitor Ikm. II la propose aux suffrages de ses esclaves ca* tholiques. Cette Constitution est provisdre , transi*- tdre comme tout ce que fidt la démagogie ; mais , dans son essœce ainsi que dans son but, elle brise le passé de THelvétie; elle est en désaccord avec les mœurs du pays, avec le caractère des habitants, et surtout avec cette idée de souveraineté cantonale qui sera toujours le dernier palladium de Tindépen- dance des démocrates suisses. Elle nmipt Tégalité entre les cantcms qui nomment des représentants , tan plus pour les représenter, mais pour obéir aux injonctions de Berne. Ces députés ne sont plus la conscience parlée de leurs électeurs; ils votent selon lemrs inspirations, c'est-'à-dire ils ont office de prendre le contrepied de tout ce que leurs mandants veulent. La Constitution crée deux diamlires , le Conseil des Ëtats et le Conseil national. Le premier, espèce de sénat sans dignité , est composé de quarante-quatre membres au choix des gouvernements radicaux. Le second doit être élu par la population elle-même, qui pourrait ainsi exposer ses plaintes et faire prévaloir ses vœux. Mais ce Conseil, formé de cent onze membres, dont cinquante-huit appartiennent à' cinq cantons seulement et les cinquante-trois autres aux dix-sept moins favorisés, n'a pas encore vu une fois le peuple les choisir dans la plénitude de sa liberté.

TOM. II. 33

SI4 BISTOIKE

Berne a établi soa nonopole eeiitraliBatear sur la SttJMe. L'oligarofaie év Radîcalwiiie dirige les étee- tiMs; e8et)béit «n chib de lX)oii» pour avoh* le (btiit de dotniiier diez elle, et Berne, devean capitale, a m e^attribuer une véritable part dn lion. A loi seul, M canAon sV»t donné antant de députés qn*à dix cantons souverains an mène titre que lui. Une as- aarasee «mtcdle de tyrannie existe entre le gonver- neneal •centrai et les gouvernements cantonaux. Vmk règne ; il administre renseignement , il Toowh poiîse les postes 9 les monnaies, les douanes, la poudre; il établit les impôts dont ses cupidités ont besoin ; les autres , fiefs du Radicalisme européen , n^ont pour dédommagement que les persécutîens locales et les vengeances particulières.

Celte Constitution anormale fut pour la forme sou- mise à la sanction du peuple. Les quatre petits caft- IMS, Sdiwytz, Uri, Unterwald et Zug, la rqetèrent à de foudroyantes majorités. A Fribourg, le nouveau pacte devait être frappé du même anathème popu- laire. Le Radicalisme s'épargna cet affront. Il pré- tendît que fifoïse , choisi par Dieu pour être le gniée et le législateur des Israélites, s'était bien gardé de proposer à la sanction d'un peuple rude et imbédle les lois salutaires dictées sur le Sinaï. Fort de cette 1 comparaison , le Radicalisme s'imagine que les FVi- bourgeois , après avoir longtemps gémi sous le joug des Jésuites, sont incapables de comprendre les téà^

DU MlflMEXBUND. «5

cités tpi'il lenr tient en léwrm. Jjq CgnA4jmmiL^ «ppoyé par SdiaUcr, ae décide dmicàiiitarpnMMede vœu BMiet des pofMolatioiis et à se pasin* de^avMds pour lem* infliger la Constiti^QB ^a'ettM a'appjfi- taieDt à rej^r.

Plas loyal en apparenœ, le goweraêBWBtdoin- cerne se montre pins fonièe en réalité. Il na dét^- mine pas le mode de votatioii. Ayee «ne ^iastiaité Tvaîœent radicale, on le voit arranger à son gré et en famille Ions ces suffrages, divers par k isaaae, mais identîqnes dans le Imd. G'étail on refof, par eonséijpQnt un outrage aux affiliés des Sociétée se- crètes. Elles le firaat disparaître dans une aoœpla- tian légalisée par eHes.

Le Yallais s'était prononoé comme Lttcerae:;Je Yallais repousse par ses suffrages eette loi qoe des oi^pressenrs lui imposent. LesBannan oi^desistérôts éd &miUe exigeant que le Yallais ne beee paftaciaHWQ dans cette unanimité que Berne s'octroie. Le Ydkûs n'a pas écouté Tordre de ses maîtres; ils sonmcUttit à leurs con^ilaisants dn GrandrConseîl à décider ^i ia majorité des voix doit vraiment être regardée omune la majorité* La question était éjânanfle* Le iGrand-fonscÂl se scinde en deux fractions égakn ; puis de guarre lasse, le 2 septembre 4 848, on tonme la dîfflc«lté. Les avocats vallaisans sont les pralac- tenrs patentés de ce peuple qui échappe à leur tn- teUe. Le peuple déclare par aes suffira^^ qnUl jie

33.

\

gl^ HISTOIBB

pM de la GoDstitotMii. Mais les avocate, îbt-

au ffmvenemeDty onttaouyé un pioyen in-

gtaîMX decoidlier la vokmté popiilairr ^~

ptlHes «ttbitîons. Us font, parle uonseu a uiaiet le GfandrCoBseil, donner à lears députés en Diète les iMtraelM» contaradictoîres suivantes :

r La dépatatioD déclarera que le Valais a rejeté te Gaostîtatian fédérale}

fF Si une majorité de douze États représmtant la iM9onté du peuple suisse déclare la Constitution ac- ceptée, la députaUon y adhérera au nwa du Valais.

Sans les mains du Radicalisme, la liberté civile 0t pc^ique était devenue un de ces jouets que les enfonts aiment ou brisent selon le ^caprice du mo- mBBAs La liberté religieuse se vit en même temps

•opprimée et anéantie.

Une lutte , commencée en 1 838 , s'était prdongée jttMpi'M 1847. C^te lutte, tantôt avouée, tantôt uiée, s'ad»amait sur la Religion catholique ; elle ten- ;dait même à e&cer le Christianisme. Quand la force matérielle permit à ces vœux néfastes de déborder sur FHelvétie, la proscription ne laissa plus aucun doute aux esprits même les plus candides. Elle frappa d'a- bord les Jésuites c'est leur privilège ïoftis le .Radicalisme avait de plus vastes projets. L'exil des Jésuites ne su^sait plus à sa soif de démoralisation. Il fallait envelopper dans la même loi de bannisse- ment et ceux qui distribuaient l'instruction dans les

DU SONDBRBUND. 517

campagnes, et ceux qui y par la charité, faisaient ho- norer l'Église de Dieu. A Lnceme, à Friboai^ et dans le Vallais, on confondit sons le même anatkéme * des Sociétés secrètes les Jésnites et les Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul, les Frères de lado ctrtne chré- tienne et les Religieux du mont Saint-Bernard. Gar- des avancées de la civilisation ou de rbumanité, tout tomba le même jour.

Ce peuple catholique se trouvait à la merci de ses ennemis , sans guide , sans consolateur au dedans , sans espérance même au d^ors. On TabaBdoMiatt à ses douleurs physiques, à ses tortures morales; mais, dans Tunion de ses prêtres, il pouvait; de- vait rencontrer plus tard un élément de constance, qui à la longue saurait vaincre sa torpeur. Par une de ces fatalités qui accompagnent toujours les grands désastres , cette union fut compromise. Monseigneur Luquet, évêque d'Hesebon, arrivait en Suisse avec une mission de Rome , dont le caractère était* dssez mal défini par lui-même ^ Comme les quetcfues prêtres qui, avant de se consacrer au sacerdoce, Se sont vus jetés dans les folies théories du Saint-Simo- nisme, ce prélat gardait presque à son insu une tache

' hyaa ,, BMnseigiieur Luquet avait écrit à Paris. U denandait au ministre des affaires étrangères une lettre pour prévenir l'ambassadeuc de France en Suisse de son arrivée et lui faire trouver aide et appnidaiia •a ntoaion. M. Guuot crut devoir en référer à q«i de dioit. Il cImvImi. à savoir si la mission de monseigneur Luquet était diplomatiqufl, car^' disait-il , Pambassadeur français à Rome m'a écrit que le Saint*Pèr«»

519 HISTIHIS

indélébSe ôb ses ancimies emsnrs. Avocks qvnKléB de retint eC une iBoontestâble yerta, fl ae laiasnl Ungoimeaiparler yen Tidéd; il était sans cesse {set à aacrifter le droit à des diimères de perfectkmne- méoty à des mirages de condliatioii ob TÉglise et la ki devaient tout aooorder pour conqaérir un sonrke méprisant de Pindiflérenoe on dn Badicalisme. Ifon* sagnear Lnqaet se présentait en médiateor. Sa mé- dialicm n'abouât qu'à donn» tort aux qpoliés en honorant les spoliatenrs.

Dans son numéro da 8 février 1848, le Confédéré de Fribaurg^ feuille ultra-radicale , analysait en ces termes la lettre que M. LinjuBt venait d'adresser an Yorort : « Il s'exprime de la manicare la plus Uen- vdttante envers la Suisse au nom du Saint-Père, et dâelare qu'appartenant à la génération actuelle et ami du progrès, il comprend que le temps est ve&u rËglise d<Ht accueillir toutes les améliorations cempatihles avec l'esprit de la religion , et qu'ayant élé envoyé en Suisse pour concilier les Catholiques, il recevra toœ les renseignements et les demandes qtts les autorités voudront lui transmettre. » Le 9 avril 1848, en écrivant d'une manière

cafols m Sitee w aoeMsiastiqiie eoimne aimplê miMioBiiflire, aSfei de rleoBCilier les esprits. CétaH la yérité , et le Pape n'ayait pas eu d'antre Imé. Monseigneur Loquet, n^ayant aucun titre pour Paccréditer auprès d»T0fwt^ véelama des lettres de cvéanee qui lui furent accordées dans 1^ tfmite» de sa nûssioD primitive^ en laîssaiit à la noneiatiBre In direc- Wm de toutes les af&ires.

DU SQNDSA9UND. Ht

an {HPéflid^t^t aux me^obrea de k Diète q«'il at« lue. Goniae « des esprita édairés, des esprits hAbi- taés BxuL plus hautes considératjms de la philoflo- pbî^ , » Mmseigneur Luqoet disait :

« Si donc parfois, et priocipalement dans lesTemps modernes, TÉglise eut à lutter contre certains mou- veaiafits intellectuels qui entraînent Les peuples, on le doit à des causes pénibles, qui, nous Tespérons^ deviaidront désormais de plus en plus rares, qui finirait , Dieu le veuille ! par complètement disp^ nâtre.

9 Ces causes, en effet, sont venues de malenten^ud hîen souvent , de passions , de violences et d'obsti- nations particulières, qui d'un seul bond entrai- akent les esprits au delà des justes bornes. Elles venai^it surtout d'intérêts divers, d'intérêts troqp souvent humains, si Ton veut, mais que les uns dé- fendaient comme un droit, que d'autres attaquaient comme une usurpation abusive. En un mot,^'était une société ancienne qui s'écroulait pour faire j^ee à cdle qui se constitue aujourd'hui

» Soyez-en bien convaincus, Messieurs, certaine <x)mme elle l'est de la perpétuité de ses destinées, l'Eglise ne rattache exclusivement ses espérances à aucune institution humaine. Elle a longtemps ac-- cepté avec reconnaissance les bienfaits des puis- saiices de la terre ; elle le fait encore cet ap|^ passager lui reste. Elle ne se refusera pas davan*

m HISTOIRE

tage ) quand le naoïneat en sera venu , à reocmnattre te grand principe de séparaticm complète ^tre elle et les États. Elle n^hésitera point, si les circonstafices Ty portent , à inscrire elle-même sur sa bannière cette expression âninente et snpréme de tolérance et de liberté. x>

Dans la bouche d'un évégue, envoyé dn Saint- Siège , de pareilles flatteries adressées à Ochsenbein et à son peuple de Corps francs , de seiiiblables maximes précbées en , face de bourreaux athées , sans même avoir un regret ou une consolation à of-- frir aux martyrs cathdiques, produisirent partout une impression déplorable. L'épiscopat frança» sV larma de ces doctrines ; mais en Suisse elles eurmt un long retentissement. Le Radicalisme persécutait le clergé; il dépouillait TÉglise; il faisait passer son niveau de dépravation sur l'aristocratie de moralité et de foi ; il enseignait le mal ; il légalisait le dés- ordre; il portait la perturbation jusqu'au fond des oonsci^ces, et un prêtre venait, au nom du vicaire de Jésus-Christ, sanctionner toutes ces monstruosi- tés. Les Suisses qui pleuraient sur les ruines de la patrie n'étaient rien pour ce prêtre. Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés, avait dit le Sauveur. L'évêque d'Hesebon tenait un autre lan- gage. Au lieu de jeter un peu de baume chrétien sur mille plaies saignantes , on le voyait fraterniser avec les tortionnaires radicaux. Il se laissait fêter par

DU a(mDBRBVND. ^1

JjtU&à Sthàkr sttmommé TÂpostat; il en recei^ait im Biéiaoire TÉgliâe catholique et tontes ses in- sistions étaient flétries.

Cette mission avait commencé sons de tristes aaspicesy ëOe ent ébs conséquences fanestes. EDe enhardit les persécuteurs en leur offrant presque FasBentiment de Rome ; elle découragea les Catho- liques ai leur faisant dout^ même de Taffection pa- terndle du Saint*Siége.

Le 2S septembre 1848, Schaller écrivait à Tévé- que de Lausanne et Genève : « Ne croyez pas que la justice, qui s'exercera, vous vaille la palme des mart^. » Ce prélat connaissait assez les Radicaux suisses pour savoir qu'ils ne faisaient mourir qu'yen détail. Dans le principe , ils avaient voulu le craeifiar par leurs ovations. On les avait vus lui prodiguer comme à Pie IX ces respects hypocrites , ces témœgnages de tendresse qui éblouirent le Pape. Bfonseigneur Sfarilley ne se laissa point prendre à de semblaUes manifestations. Il sentait qu'il étmt' évéque pour les Catholiques; il ne voulut jouir que du droit de souffrir avec eux et pour eux. Il repœissa toutes ces fêtes qu'on lui préparait sur les ruines de rÊglise. Il n'avait pas voulu être la dupe du Radi- calisme, il en sera la victime. ^ Les Corps francs s'étaient emparés des propriété ecclésiastiques ; ils (i^truisaient les couvents , ils di^uillaient les rdigieuses ; on ^i vint bientôt à

fSn RISTOIKB

rimaolatioiL da clergé sécoUer. Les prétvM^ raié» farent dévoloB aax haines radkates. A Locenw, à Friboarg et dans le Yallais on les emprisomia , mk les bannit sovs Taccosation qualifiée de verttt y de talent oa de charité. Us vénéraient rantorité du Sawl^ Siège, elle ne fat plus pour le Radicalisme « qu'mie puissance exotique non reconnue par le goureme^ ment. » Schaller avait honoré de sa frateraité moBsdn gneur Tévêque d'Hesebon ; il s'estima assez hétéro- doxe pour se déclarer le pape de TÉglise deFribousg. On le vit s^adjuger la nomination à tootes les fonc- tions curiales. Il fut interdit à tout prêtre étranger d'exercer le ministère ecclésiastique sans rautori- salion de Schaller ; il fallut son celebret pour dire messe. Dans la pratique , cette faite peur les étrangers s'appliqua bientôt aux prêtres indigèMS* Uévêque croit de son devmr de protester ; Févéque est saisi pendant la nuit, traîné dans un cachot hors du territoire fribourgeois , livré aux sateHites de Druey, puis enfin après toute une odyssée de misère et 4e prison , monseigneur Marilley entend les dé« pûtes du Protestantisme, ou plutôt de Tindifférep- tiane, le déclarer privé de ses droits de père et d'évéque.

Le clergé et le peuple se montrent dignes de Texemple que leur offre le premier pasteur. On n'avait pu les dompter , on se flatta de les anéantir. I^s prêtres les plus respectables sont mis hors la loi

DU SONMIBOND.

comoie iB i^iie. A Lveerae , à Eribourg , dans le YaUaifiy <Hi confisque tootes les fondatioDs pieoaw. Les tsàm» de proridraiee y destinées à foninîr w uKMpeeAii de pain à k vieiUesse des curés, sont sé- questrées. On les a privés du nécessaire ; on Ta dé- chirar leurs oorars en les ar radiant au troupeau dont la garde est cMfiée à leur yigilance.

Tout se foit au nom de la liberté et pour la liberté, conune en vertu du décret d'amnistie. Mais le Radi- calisme, devenu TÉtat , forge des lois pour infiltrer le poison de ses immoralités au cœur de renfonce, n veut enseigner, il s'attribue le devoir de propager et éd favoriser Tinstruction publique. Ce devoir sera pour lui un droit ; il déclare que son enseignement est gratuit et obligatoire. Il fait la conscription en masse de la jeunesse y et par Fartide Sfl de sa loi y il anéte : « L'officier chargé des registres de Tétat dvil trsismet diaque année au conseil communal res- pectif l'état des enfants des deux sexes astreints par lenr âge à la fréquentation des écdes. »

La liberté force les pères de fomille, qui ne veu- lent pas^ vmr leurs enfants se corrompre dès Tàge le plus tendre, à confier leur éducation à des Justes du jHrolétariat-voleur ou à des femmes p^dues. La li- berté ne laisse à aucune mère le soin d'élever sa fille. Cette fille est condamnée, de par la loi radi- cale, à grandir dans Tatmosphère de dégradation humaine au milieu de laquelle la liberté lui ordûime

su HWf OIRB

de vivre. Il frat sufanr les impwps stigmates des pro- feMOurs de Tathéisme , les leQOiis obscènes des vira- gos 4e diiby on se Imsser appttqaer indéfiniment Tar- tide 6? ainsi conçu : « Les parents et tatenrs eaven l6S(|iiels toutes exhortations ou punitions demeurent infiructueuses , sont dteoneés par les autorités .looades au tribunal d^arrondissement , qui les condamne, suivant la gravité du cas et les circonstances , à une amrade de douze à quarante francs ou à Temprison- nement coireqpondant. »

Le m^ris de la dignité humaine ne fut jamajs poussé plus loin. Jamais il ne s'était encore trouvé d'hommes assez audacieux pour river à la chaîne d^une précoce démoralisation tout un peuple qu'on raine , qu'on emprisonne ou qui doit se laisser a)»rur tîr depuis la vieillesse jusqu!à Tenfance» Ge mirade de perversité communiste n'a d'égal peiit-étre que le concordat du 15 août 1848. Ce concordat^ passé au nom des Catholiques de Fribourg par les gouver- nants antichrétiens deBerne, de Genève, de Yaud et de Neuchàtd , stipule à chaque page Tasservissement du pasteur et du troupeau. Ces quatre cantons , issus du Protestantisme, que les Catholiques eurent le tort de ne pas étouffer à son originel selon le conseil de Jean-» Jacques Rousseau ^ ces quatre cantons, grâce

* On Ut dans les OBvvres de J.-J, Ratmeau, t. xiv, p. 118 (édi- tion de 1792) : « Je conyiens sans détour qu^à sa naissance la religion réformée n^ayaft pas droit de s^établir en France malgré les lois. »

DU SQMDBBBUND.

i ImrB gomrerBemeBte , ii'i4)p«rtieiiMnt à aocini culte. Ils ne prafisssent ancane religion; ilsIeBeom* battent tontes par Texemide, pw ia paitde et par la tyrannie; mais réunis an radicaUsme fribonrgeois, Us déclarât qn*ils agissent a snr le point de vue de Tintérôt pnMic et de celui de la religion catholique^ »

Il est interdit à Tévégne comme aox fidèles d*é- tover la voix poar faire entendre une plainte. Ce* pendant monsttgneor MariHey ne consent point à se résigner aux outrages dont Scbsiler et les Corps francs abreuvent oe peuple. Une ombrageuse ty- rannie pèse sur Fribourg. Cette tyrannie est un sli«- mutant pour tous les radicaux; le StSI octobre 4848, Févéque la flagelle avec Tautorité de sa vertu et de la justice, a Nous reconnaissons avec vous, messieurs, écrit41 au président et aux membres du Gonsefl dIÊtat , quMl y a une très*grande irritation dans le canton de Fribourg , et nous mx sommes profondé* ment aflBigé. Qu'il nous soit permis à cet égard de vous faire entendre encore une fois le langage^e la vérité en vous signalant les vraies causes de c^ * irritation et en vous déclarant qu'dle est la consé- quence des mesures législatives ou administratives que vous avez adoptées.

s> Après les commotions violentes dont ce canton a été le théâtre, commotions dont Thistoire appréciera les causes réelles, la tâche du gouvernement était difficile; tout le monde en convient. Mais ces diffi-

-«Ééi ft'étaÎBBt pM iMQmmrtalitoB; im malheurs . powrtte&t àtm ré{iarés «ii^ee l'Aide «deDieii , te temps et le wnoQUS d^on peapte h&n et géBéroox ocHnme le peuple fiîlioaf^MÎB. Il falhit 40»e, pom* arriver au bot désiré, ne pas frmser inafflement œ peuple par das mesures ^u'il no» parait ioqpossible de 4Mioilier avec les waîes vxitkms de la reU^on ca- llK)licpie, de la jafitiœ et de la liberté hîeneflfteiidQe.

»Or, voae ne pcmvea pas l'ignorer, Messiean, ,1e pei^file friboiirge<MS a été ùmssé proio&démeiit -par vos actes. Noos laiasoBs à d'eatres le soia de vouxê àvee ooauaeiit ^ous FaTee froissé soos le pdnt de vue civil et mMériel par la uiamère dmt le gmr ywornamt fwoviaoine, à la tematioa diMfiiel «ne misiaie liraclîoB de citoyens a ccmœura, s'est im- posé à tout le canton contrairemeat aux principes de la déasMicratie qu^il proclamait; par les mesures qui cmt g^é le libre et consci^ioieux exercioe du 4rmtiâectoral àrépoque des électicfns pour le Orand- donseil , sous reB(q)k« et en présence des troupe» fê- dârales; par te r^s (te soumettre à la votation du 'P^iqple ( doet cependant vous aviez reconnu le Araît de souveimneté), la constitution cantonate et te nouveau pacte fédéral ; par te décret qui , sous te titre spécieux de décret d'amnistie, révolte en ce momait TEurope entière.

» Mais, s'il ne nous convient pas de nous arrêter aux causes de Tinitation du peuple sous le piwit de

BU sKW$rMa»uND. m

Toe oivii U BMitâridi , dms devons vow oigwAif 'apni brièvenMt que pûasible ce qai a froitté et d#£mé Jes^oiAaUqoeft, o^^At^àrdûre h presque totft* lité de la population de oe omkUm , sons le rapport des Beatîments et des mtérétB leligieux*

9 Voiift aves froissé et alarmé la pc^latiM ca- thoUque , et en laéoie temps mécoDiiu la orairtitn- tioD, les droits et les lois de TÉglise eatholkpie, d'abcNrd par les décrets de suppre^ioa de tons nos ét<d[)Uss9ne«ts religieux et par la réunion de lem biens au domaine de TÉtat.

» YoQS Tavez froissée et alarmée par la destitution fit r^ipnlsion illég^e de {dosiencscnrés, sans juge* aent préalable ^ sans avoir entendu les accnsés^ sans temr compte des réclamMions de riwnense majorité de leurs paroissiens qui ont protesté coatre les ae- cusatîons catomnieuses dont leurs pasteurs étaient inctknes.

» Vous Tavez froissée et alarmée par la mise sous administration dvile (contrairement à la vdonté ferBftelIe des pieux fondateurs ou bienfaiteurs) ée tous tes biads ecdésiastiques , de toutes les fonda* tîons de piété ou de charité , et cela y malgré Tc^re que nous vous avions faite de régler cette admûû»- tration au moyen d'une entente amiable entre les deux autorités.

» Vous Tavez froissée et alarmée, en pennettasA 411e le cl^gé catholique fût impunément calomnié,

«ti HISTOfRV

Mtngé danâ les jonrnamc , dans les i^Émiàtis pu- Miqœe , dans tos prodamationS, dans tes cbmM^ rantt de vos décrets et dans presqne tons les éSUlii de l'assemblée législative.

» Yons Pavez froissée et alarmée , en airtorisaifl la profanation des jours consacrés an service deDien, les ttonvdles lois sur la danse et la fi^éqnentatf (Mi desanberges.

» Vous Tavez froissée et alarmée , en ne bcanant pas Texercice du droit de souveraineté éè VÈtaA ws% matières civiles , mais en prét^dant TétenA^e aux matières religieuses et ecelésiast^ues ; prétention qnî, vous ne devriez pas Tignorer, Messienrs, aéIfiscNl» v^qA condamnée par TÉglise, et toajooiiB repftâiafib avec horreur par le Saint-Siège apostolique, #yM le jugement pour la discipline ecclésiastique comme pour les questions dogmatiques et morales/ dcilMiRis la règle de tous les catholiques dignes de ce ti&eè!; t plus forte raison des évéques et des prêtres.

D Yous ave2 froissé et alarmé la pbpMàtiMâi àh tholique , en bouleversant les rapports établis ettitte rÉglise et TÉtat dans ce canton , par Tinseitim dafiis la Ccmstitution de plusieurs articles à la rédaction desquels Fautorité ecclésiastique n'a eu aucune pait; articles par conséquent auxquels le dergé cadMi- lîque ne peut se soumettre qu'après un accord ptêir' lable avec le Saint-Siège ^ L'article 21 en particuliar ne garantit l'exercice de la religion catholique que

DU soiMimvNo. m

dms Imkmtn^de Vûrim pMm et ém km, m ifpà jiciiMUtaH aqxityiirts de k polîw» oa bien è mie miÎQdté dttos le Gnmd^Ckmseîly sinvaBt k Mlwe de lenre dîspositkms rc^gittiies, de mittâer d^ebeirit pois de prararire tout à fiut PexerciM du OQke cm* ibelàqm. Si tous troaviez ces craintes exagéréti , il nous suffirait poer tes jurtijier de rafq^lar m œ qoi s'est passé au smziènie sièdeen Angteterre, ea AUe- magee et dMs {doaîmrs osatODS de la Soîsse, eo^ fois catkoliqnes, anjourd'hai praleslaeto.

» y ow awK ùomé et idanni la pqpalitiM ea^ thdiq«e^ ea fiusastt iitferveiûr dans ses aflUms Ugicoass cantonalos les geavemeoMits des Btito de Berne y NeudiAtely Yaad et G^sève, qai n'avaieiBA ancoBe misaicm poor s'en oocnpw* Nos rdatiiNif d'ailleurs avec ces gouvemeaiaiits pour les iirt(6réts rdigienx des catholiqiies qui leor sont soumis n'a^ ▼aieiU pas cessé, comme elles ne cessenmt pas, B0as Tespérons, d'être pteines de bienv^Uance et de confiance réciproque. Dans cette circonstmioe^ dwxns-nous , vous avez froissé la popidation cilbto liqne, non-smilment en app^ant à Friboung des délégués laïques des autrœ cantons du diocèse pour s'occuper de nos intérêts r^gieux , mais eaoom et surtout en proposant à ces dâégoés comme h«Be4as ^ rapports ^tre TËglise et l'État des principes inouïs dws l'histoire eccléaastique avant la [M^étendue r^ lorme du XYP siècle; des principes d(Hit j^usienrs

TOM. n. 34 '

sont lAiaaiâbriteaeni «pfKii^ U amÊÉÈxiiÊm ée l'Élliie, MX décàgioM des ix)WiliB^ JtHL 9^^ mÊÊm di te yiwté i<iMgfeaiie gamaie far la paèle Mirai eoaane fttt^le^émt aatand; friam^witu

aamaafts faostHaa à ¥6f^ mAtolkfm eottoa» ixtai di Ja»^ 11^ iMiM^ Min cmtm tacpiflls^ ^paès mie do«loarei»e «gtpérteaoe , T Aflema^M» eaiîère ae làivé «yoaitA'liai «a les téliiiiaiat oaaania cMteaim à ta liberté idÊÊgfKUMM^M^

» Voiiga^gM fijoigaéetaJanné^ papwiaiM catlio- iâfae par les îiiitraetàM» tloiuiées aoK d^ndéa ftt*. Imirgeois à la danué« fiîète. La dépajatien était iliBH|<iii de it^asander eirtre antres dnaes : c iJBe » phis grattée oeatMliBatimi «n^auirteia «fa eukej acH » anameat par le àrmiéamé à la Ooaiâdénirieii ife nt^Uiféném de htin ((âuiicms H éb ÈcaimrB éBvmsA » laa triltaBaaa. Pd$ 4ig$dt(jttrm4ttléda9ti^uiBi'iaÊÈt » fMDliMs s'éMadenl à phiBieii«s4)a0toafi, aai» foé- sfadiee éa même poumir exeooé cbaipie eaatM n pour les al)^œ ^coraBria dana «en msort; iicMâiM». y> 4e ianoneicUtire wmrm l^lte; la ^fa^rnse d^^ftoMbsp y>iùBtA éà BouveaniL <x*dfes oa aoiSiélÉi re^iiBoses !t) en Suisse^ 'garêoiilk des rfmriages mkotm. » (Ve^cs

^ SalIettB deéi^^^noes 1848, p^ U3, Mst. F.)

«r Sj]^ , Ifeig^l^rrs, car il fiHit «brégerces triatea

détails, yom avez freisBé et afaonië ta papalatiM

**^ 5 en maaifefitairt Pioteation dliaposar

..1 i K.

Di> UBimuniND. «M

Om%MMÊfmÊtmk » y^rhiilMrtlflirm et4a ¥iift|pèii^

iMMiilitiop 6t dis Ms^ ««9 40inl f«w im éMÙ 4e DiM MT 888 déataun iatdli0Mite8 M <ttMli^ pMur 4MWX de r%U8» sur eas mÎMftm «IMe^ttu teto, IMir C88a de te ceHMace mt l«Mé teîe liQiuÉlle^

» ïeHee fiente lleeetews, les OÊxmm rédUee die l'irritation et de8 akrmes do peKfie frjliewgeeii. ^QÛtafale^itVQrs toos qm Tout ne i^a^ee éléà iKrtre.^0ftfdy ncmB a'efvoM pe8â€rioimé''VD8 iMSU- tiena^ car il n'appartient qpi'à Dîmi de les jugef; MPW a¥oes laiaBé parler les MIb préaeeeé? pe^r «me ivddon ealioe et impartiale. En peeaal sau piM^eii nos paroles y vous compreadreK «ombien A t&w Bè- naît diffîdfo de faire prendre le chasn^ à tV)pieion pvfatiqMdaiia œeanton* Vous ^gDriesmal à (ffopes le peq|de fiôboan^geM comme <af]fant été comer^ééms 4m étAt .i' igniomnoe , ê'^sobMbge et d'&kftai$mmM. . Avec une inteUigenoe éelaîrée p«* la foi, fojw des vraies hurûèresy avec un oaamt droit et sincère, èe peapto«Miiati vos actes, il en eemprend toute la portée, et il vens juge d'après oette maiôme de i*Ë- yangile : On conmit r arbre à tes frmtê* »

A oes aoeusatîons, dont chaque parole porte sa preuve dans «a fait, le Badtealime 9e répondit<fte

par de nouvieUes nQustîees. Il avait «mette THeMie

34.

itt HISTXHIIB

0

fm pwiit il VMieféÊlà. L'QeIfétie était lircée à fi&ttx qui w«îeDt suée le lait de la défçmfatkméms J^ lopaiMffs des Sodétés secrètes. Les éofAems de rathéisme les avaient enivrés de toates les théories «Btîsociales; ils leur avaient a^ris pmdant dix«- ]|iiit années à regarder les hommes comme des bétes décharge qn'on conduit à la servitude par le licou de la liberté. Us avaient étouffé dans ces cœurs, nés l^ur le désordre y tous les sentimmts de patrie et de famille; ils leur avaient fait fouler aux|pieds les ijbmts du Penide; ils leur avaient enseigné qu'un jcmr le crime colossal devait régner sur la terre. Pm* . Ut filiation , par la guerre civile , par Tanéantisse- ment de toutes les facultés intellectnelies et morales, ils crurent que Taurore de ce jour était proche. Ils ch^t^èr^it à la devancer.

On les vit y on les voit encore sous raile des réfti- giés, leurs maîtres, étendre une ,main rapa^ce sur tout Ëtat , sur toute famille , sur tout citoyen qui se srat au cœur un reste de dignité humaine. I^e Ra- d^calisme9 enfant l)âtard des Sociétés secr^es, triomphe sur des débris sanglants ; il faut dc^ic que la servitude et la douleur soient le partage de toitt . Iiomme qui aime sincèrement la lib^é.

La loi ) la conscience publique , Thonneur privée ; les devoirs, la religion du foyer domestique , la fa- mille, le culte, tout a été attaqué ; tout a été englouti dans le naufrage. Il ne reste debout sur les ruinjBs

i •••

1^

»^»

DU SOKDERBUND. I»I3

(pi^nne rainé encore menaçante : c'edt la souveraî- nieté du bonnet rouge.

LlEnrope qai, depuis les laborieuses années de 1818 et t84d; se débat sous tant de bouleverse- ments; PEurope, qui se sent encore ébranlée par les secousses des Samsons du communisme essayant d^èntratner le temple social dans leur chute, TEûf rope sait maintenant sur quelles têtes il faut frapper^ él sur quels fronts elle doit faire descendre un rayon d'espérance.

' La Suiâse a été le martyr des lâchetés de la diplo^^ matie et des erreurs de quelques princes. Abandon**^ née par tous, mais vivante an fond du cercueil de son indépendance, elle peut se rdever, car le sang de Guillaume Tell et de Winkelried coule toujours en ses veines. L'Europe, qui Ta perdue, lui doit une réparation. Cette réparation serait aussi profitable aux puissances qu'à la Suisse. Elle sou£Ere du mal que tous ont contribué à faire germer dans ses val- lées et sur ses montagnes. Que tous, expiant une fiatite immense, viennent donc avec le prophète '^ dire au Sonderbund , cette grande victime des pon* tifes, des rois, des gouvernements et des peuples ; « Une double affliction va fondre sur toi; qui compatira à ta douleur? le ravage et la désolation, la £aim et Fépée ; qui te consolera ? tes enfants sont

m HISTOItB W SOMDIIMJND.

Kwbés parterre, il$ sont demeoréa abattus le loqft des mes, comme nn bœuf sauTajfp {ds dans rçls; ils ont été rasaasiés de riiidigiatî<»i dm Smr gfkGor ^ de la ven^sance de toaDien. ÉoMta d«M^ otamteiiaiit » pauvre Jâtuaaiem, enivrée denaux et mm pas de viu. Yoid ce qpie dit ton domisatair^bQQ Seî^nr et Uya DÎea^ qui combattra poar son peu- ple : Je vais t'eolever de lamain cette coupe d'aaaoïfc- pîsaemeat; cette coupe ok ta as. bu de mou ijoudignar tion jusqu'à la lie , tu n'eu boiras plus à raveuir^i mais je la mettra dans la main de ceux cpi Cent humiliée, qui ont dit à ton Âme: Prostemeptoif afin qpB nous, passions. »

«j.i* k' /

im

.^u ».

I ' *

!

. -^

TABLE 0ES MATIÈRES

conminss

BANS LE TOBIE DEUXIÈME.

l'aUté GJolwrU sepréMBk comne «aU des Cterps fra^ Stetiv priMMttitt. U s'échaiN^ -^ Solowpe lui «oBoidA^iQitde

Carys fraMS M Tengettl da kw dAmte par L ttI tit Ftitaftrinat %m Corps ftaacs di^nMaif wi èi Iwi Totonhhaii à to» Impli Un. ^OApwBMl «Bi^âfauM jfggtaata à Imgfmt mO^m^lmtU «Muaiié..— liittaiUai lifelntlwaifaa iMifiMMÉ qM a^it fo> lantaiwiiit domié te iiMHrt.«*~Av«ia aaipahia «»• Sft«iMiiai* aatitn rttifidfi mrf^Ma nar Ira iniai —ida nar iti Bartl—T Mm bana lart aafanif à dai idéaa d'ocèra» Sa» aaf|^ «» €aittd-* OoBaaaaiiiteriiBatfàmdëptoaabledelaawiMft.""*CattBiiltnaiaM<8| lattai^M loi CMholiqaea «afralwit. povaok aavKf la ntiia fÉM MiiBtiMiaiiiawiaa4iar4a« l

CHAPITRE X.

Le Sonderbund. Ce qae cfaat qpv la Sanderbniid. Alliance da GrûUi. Serment de Bninnen. Les cantons primitive Ilic(te da I1b» «a Cafeani * ilnt& «^ II» 9lo«sMHrtllH9 ditfa^

^"^ Aea 0Mwaa va N^pas* ***** Pfa^wa ^v i v0KffiMu '***'Hiea •■^La là§Êib état* ««^AftaiiMadaa fvtiaNMiB*

"**-BaHHHiaBiaMr pa^a^ '"^shi w^aNUMai iHB^pHPW^^^aïK^nrawi^^Baw

586 TABLB DES 1I4T1ÀRBS«

fecme de dlscocde. Artkle 4 du pacte fédéral. Ses elfeta, > Béeoliitioii des Catiiotiqiies de ae pas se laisser dicter la loi. —7 Us créeftt ie Soiided>ii»d. --tM^fo de cette allisape sépar^. 7- IKsgms- siOBS qaMle a souleTées. -^ L'acte du Senderbuiid* Coauneat il fut accneilU m Suisse. 42

CHAPITRE XI.

Premières coas^aences da Spndeilnind. I«a ptenfi ifttestiiie entre les Corps francs s'apaise. Composition et forces des cantons catbp- liqnes. Lear situation topograpliique. Les cantons en dehors da Sonderbund. Berne et l'Europe. La diplomatie en Suisse. Convocation de la Diète à Zurich en 1S45. La question des Jfésuites et des Corps francs. RéToluiion dans le pays de Yand. L'aYOcat Druey. Son caractère. Ses revirements d'opinion. U est affilié aux Sociétés secrètes. Réunion du Grand-Conseil de Vaud. Pé- tition contre les Jésuites. Le Grand-Conseil refuse d'adhérer à l'ex- pulsion des Jésuites de Suisse. La réTolution sur la place àa l|i»iitbenon. Chute du gouyemement conservateur de Ijuisamie. Druey et son éeheUe. Druey installé au pouToir. Son coup âe mahi flétri par les Libéraux. n persécute tous les cidtes et tous les partis honnêtes. A bas le bon Dieu ! Les Momiers et les MétedMes. -* Triste situation de Lausaanie. Druey condamné par le gonvenement anglais. H détruit PUniirersIfé de Lanswne. «-Les prafesaeoiB de eetteeéMiiie aciidémie remplaeés p«r des Cem-

wanMes. » Tieiciiler el Considérant* Élections à Zurich. Le fUdicatane triomphe des conserrateurs toujours timides. Reprise été séances de la Diète. •— La question insoluble concernant les Jé- snHes. •— La Diète condamne les Corps francs. Elle ordonne leur ^Kesoiatien. Les cantons intermédiaires. Le Tessin réfoluiion- naire. Sa position dans la Confédération. Bâle-ville et Heochte, cantons protestants , yotent ayec les Catholiques. Les Radicaux en présence du Sonderbund. 7S

CHAPinUB XII.

l^nhans «a pon?eir.— Sa police de juste-milieu. ^ Ochsenbebi et Stœmpfli seféooncilientpour attaifAer Nenhaas. H est suspect aux Sotfélés «eeiètes. Le docteurlSnéll et ses jugemuits. —Les assem- bléas pepOaires exifaitiiiie nonveUeeoastitution. -i-Lears menaces.

' néklm luir^iis. 537

^Iie Qfnddtteèfi IfefVe rèat Tétisler. -La CoosUtiuaite est décrétée par les CO#ps ftancs. La soUtade se fiiK autour de néiiît^ iMRw; j^ tMe Tad(ea1e' dfatfarlakeii. Ifonteaii gouTenieHkCiii rt^'^

' ^Hcal à Veme. -^Nenliaiis, abàndoimé iiar tout le monde/ sei^ltè h^,

* Blemie. OehseiâiefB ebef dii goureniàneiit bernois. -^ Afin d^tta- .. ; qœr le SondirlNindy les K^cam'se rattachent an paete fédéral.

. Zurich, eaniQU directeur , demande des «xplicati<m8 àLuceme sur PaHiaace séparée. •— Pour gagner une voix de plus on Tent réTt^- tionner le eanton des Grisons. '— Positif n de cet État. Son ori^e

' et sa topographie. Ses mœurs. La Diète de 1S46 à Zurich. On forco les Catholiques à assister afu camp fédéral de Thoune. Impuissance de la Diète. -^Elle ^e peut résoudre aucune des trois questions qui agitent la Suisse. Ochsenbein nommé député à la Diète. Révolution à Genèye. Position de ce canton. Ses per- sécutions cofeire les Catholiques. Sa double politique au dedans et au dâiors. Les conservateurs protestants prêtent l'oreille aux per- fides conseils ^des Radicaux. VUnion Protestante dénoncée par M. Rilliet de Constant. Effet de -cette union. Fausse positién des .Catlioliques genevois. James Fazy et ses journaux. Us I C&nseils de Genève cherchent à prendre un tarme moyen dan» rafftti-e'

dii Sonderbonà. Les Radicaux s'agitent. |— L'insurrection éclJte. aux cris de mort aux Jésuites ! James Fasy dictateur. Luceme refuse de reconnaître la révolution de Genève. 120

CHAPITRE XIU, ' .

< * ' ,

Berne devient vorort en 1847. On précipite leà événements. Ém-

' barras suscités à Fribourg.par les* révolutionnaires. —^ Situation de

ce canton. Louis Foum\er avoyer. Opposition des Radicaux

I dans le sein des Conseils, -r- Insurrection des Corps francs. La

population se lève en masse contre eux. Ils^ prennent la fuite.

- Attitude de Berne. Sa circulaire à ses co-États pour prêcher la

paix. On veut affamer les cantons catholiques. Action de la

presse soudoyée par les Sociétés secrètes. Le club de l'Ours. -^

lenttMe-Charivari. Mazzini et les r^ments suisses de Roine et de

Naples. La république allemande préparée en Suisse. •>— L'union

douanière comme moyen révolutionnaire. Le Radicalisme l'emporte,

dans les élections de Saint-Gall. Situation de ce canton. Oeh-

^senbein président de la Diète fédérale. Question de l'intervention

' ètraot^ere. Louis-Philippe h l'apogée de.sa puissance. La France

* 4

4

•ji

iipiid, fiic roipiP« (te M. SifOivart-JiiUtar» <iécl«* m, pM iMlinr ;^1»t(yyeBtioiiarwée.-^Dép^GliM ^mnitt^pw én.cwt^deAiis- ' MSomte. Le c»biMt 4e Paiw «tle otfciMft Yiene.-^JUrd Pi^menton et Ift. Poel.-.->l<9 nirâlis» u#ms oowiiiHLjd'OcteBMii. •** ifiMioa 4e loc4 Mmto^ T^xyi^fici^ftoift pwiiniBun. ^-^Jlpne 'fin m7* •- Pie IX «t 103 KévotoUoMiim.<--'Mitiq«ft4ujMnm |i»pe, Ij« oiaftîowet lèê ûo«oe8ëoM.-^^«i9lol4»«éfaro- «nte. -- SaM B«nai4 cl l^épisc<4M^ --• IdB Pai» iHié 4e «Ml «^ «ël. latngiies oucdies à Bone^aiiie le SonderlRné» -<-Iift nlso- cietioE 4u comte Grotti di ÇoBti^iole. ^ file est d^osée. -^ lies Gtttkoliqxies 4e Suiase s^adreesef t «a Pape. -* léaan lettees sont fii- teroaptées. -* Mémoire qae Siegwar(4ialler «diesse ea BoBTeodii PoHtife. Mîwioiis des abbés Dumoidûi et Dunoyer à Eeiiie. «-Ik ne sont pas seçns p«r le Pape. -^ Deiaièse Mb» di fioadeubmi à Pie U. fiépoise da Seiat-^ége. I se

i

CHAPITRE XIV.

,^ture de U Diète, r^ Ocbsenbein président. - Son 'Position &ite à la Dvbte par le club de TOuri. -^DéscussoB snr le Sonderbund. Les orateurs et les votes. RilKet de CoBitaiA foit une proposition contse les officiers fédéraux des cantons du Sonder- bund. Les fausscf alarmes réyolutionnaires. La question des Jésuites en Diète. Le pacte est condamné à la révision par le vote des douze cantons radicallsés. Lord Palmerston et les Jésuites. Le ministre anglais eC aes^envoyés dans les cours éiraagèfes. ««-S^ tnation des cantons soomis ira Joug réyplutîoBnaîre.'^ Us demaaient rappel au peuple. Aeùis et men^s dn Radioallsmeu «^ La ban- queroute et la misère à Berne, Soleure, Argoyie et BMe^arepagne. Corruptions libérales. Le gouvernement des sept cantons ea- tboliqttes appelle le peuple à décider de la paix ou de la guecro. ties XjaAdsgemeiiides ou assenUées générales du peu^e. Sdnrytz et Untervald. Examen de la position des Jésuites «n Swaae. ^ Uémoîre du général 4e la Con^iagnie nux envoyés du iiiit Biégf et 4es puissances en Siûsse, Les Jésuites dévêtent-Ils, pcnnèwlfls se retirer des cantons catboliques? Leur r^attê eAt-jella. ec^êrhé la guerre ?*- Nouvelle session de la Plète. >Proplfiitton daadnuse cantons radicaux. Us veulent envoyer des «onMdaaaires féteanx dans les cantons du Sonderbund» iVeCus de lee recevoir. <-*- 2Qg iait

«

#

te dëb de I^OuGB ânTOitoal «me InfTiiin'ntii^n h SaJnWititti Tir Bft knel Diifonr «Mttmaaâaiit en cbel Vâtméeét» éatm'WÊUm.-^^iA «wfiéreBce Médialiiœ. -^ M. Paei doinaat im déOMali «a de Fin«r et de MoKûiger. lies dépHtéB 4eg âept cwtou iiiiii- dwneKtia D&ète. -* Leur œaiiiièste. -^ Le duc 4e Bm^^ie «I ierd PilnHiirtQD.---LQEdltiate àfiome. JUePapeae sent pas n^^Nler leeJésaite^eSiiue. 9èi

•CHAPITRE XT*

Afiilade des deux partis. ^— fis firennent dee iMsuns iiâiiMne. -* Enthoositsme des uns^ donleor des autres, '—fie -oonsell ée fuerre éa Sondei^niid. Ha iiiniâilé légale en fiioe de la Réiroliltieiu Ab-Yberg et %6àmg en pèlerinage à Notre4>aiiie des Ennites.— Le général Sidis-Segtie ehoisi eonme chef de Parmée iki Sottderlmnd. •— Le conseB de gnerre à Fribourg. Le général MaiSanA» asm* l

mandant en dief. Le général GuHIannn de KalbenMftlni «am- mandant en elieC dans le Talhâs. Tatale erreur des YalMtaBB. Efforts du dnb <le l'Ours. Moyras de tenrenr et de oompreirton employés pour recruter l'af&iée des douze cantons. Saisie du Imi- iean à vapeur de Kenehàtel. Le général Dufour désigné par la Diète pour conmiander son année. Habile politiqne du cliib de IlOurs à régaid des colonels fédéraux. Les liostIfitéB commeocent sur Fribourg. Calonmies contre le fkwderlNind. 3>0uk Bernois assassinés. ^ RIlMet Constant commoMâant la première division. Le général Maillardoz et son armée. Il offre sa démission. ^

L'armistice. Violation de rarmistice. Escarmouche du fort Saint- Jacques. Capitulation de Fribourg. La diTision de RUliet Constant entre dans la Tûle, -—Le Conseil d'État reponsaé. •«- Fllr lage du pensioiinat des Jésuites. Le sac de ia ville par les Clerpa francs et les réfugiés. Le goinreniement provisoire. Il iwuaerit tous les ordres religieux, ~ Dufonr et Billiet ruHHitant tm faoB de ces désastres. 367

CHAPITRE XVI.

Ltanée des douze marche contre les cantons primitifs. ■— Les deux armées. Leurs chances. Le colonel Muller occupe avec les Ca- tholiques le sommet du Saint-Gothard. Il attaque les Tessinoîs de Luvini. Leur fuite, Le général de Salis-Soglio et le col<mel Elgger font une trouée en Argovie. Répulsion des petits cantons à

SM YâiLB Mil Màflitttt*

Il gaeifB offenhe. Dofmir et soi quartier géftéràl à Aarau. 8m temporisitioBs. —-Le révérend Temperly en aolMioii auprès du général. Ordre de lerd Palmerston d'en finir à tout prix. ÏHifour •e décide à nardier. Oapitiilati<ni de 2ug. Odisenbein dans rEntldMwli. Lee Irait mille hommes de sa dirision arrêtés par einq oeats Lncersols. Salis se replie sur Gisltkon. *- Gofiibat de Gis- Ifkoii. L^alrmée catholique reste sans ordres. Sdis à ÉUkoB. Position de l'armée du Sonderhund. Le conseil de guerre propose d'aller soutenir la lutte dans les petits cantons. Siegwart-Muller et Bernard Meyer s'y opposent. Leur avis n'est pas écouté. Cou- férevce militaire chez Salis, ~- Cai»tulation.de Lucene. Formation d'un gouTemement proviscnre. Son premier acte est un décret de proscription et de spoliation. Excès commis à Luceme *— Situa- tion du Yallais. Plan de Kalhermatten pour secourir Fribonrg. Le Conseil d'État tiaTaille sous main à fiiire échouer tous les pprojets du général. -— Kalhermatten sans cesse contrecarré se démet de ses fimcttons. Chute du Sonderhund. La joie du Radicalisme en Europe. La révolution à Rome crie : Vive les Protestants! Sir . Strafford Canning et son mémorandum à la Diète. Lettre de l'abhé . Gioherti demandant une enquête sur les crimes des Jésuites. Ré- sultat de cette enquête. Lord Palmerston et le duc de BrogUe. Projet de note identique entre les cinq puissances. —-L'arrivée tar- dive de cette note la rend inutile. Réponse de la Diète. L'Au- Iridie, la Russie, la France et la Prusse préparent une alliance of- fensive et déf«Mive. Le 24 février 1848 arr^ les effets de cette . alliance. 42^

CHAPITRE XVn.

<!kmséquMces de la chute du Sonderhund.— Les Suisses perdent la H- herté civile et la souveraineté cantonale. L'illégalité règne avec la proscription. Perte de la liherté religieuse* Les confiscations et les hannissements. Conclusion. 490

FIN DE LA TABLE.

>

%m*

»» . . *

•M^

THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY RBFBRBNGB DBPARTMBNT

'Si

This book m onder no oircamstanoes to be tftken from tbe Building-

[

i

* >

^

l

!

1

t

1

I

f

i

)

f

•.

i

1

■*

1

toTtn 41*

I.

0'n A.)U,9,6l9lî>

' **»<r

c

-.'■!

:'- .•J

I

iS""

'^n^

,y