DC PARIS , H I S T O IRE N ATURELLE, GENERALE ET PARTICULIERE 3 AVEC LA DESCRIPTION DU CABINET DU ROI. Tome On^ieme. A PA R I DE L'IMPRIMERIE ROYALE. M. DCCLXIII. DC PARIS an a. ti -. .IT "J TABLE De ce qui eft contenu dans ce Volume. L*EL£PHANT Page i Le Rhinoceros 174 Le Chcane.au & le Dromadaire . . 1 1 1 Le Buffle, le Bonafus, I' Aurochs , le Bijon & le. Zebu 184 Le Mouflon & les amres Brebis. 352, I? Axis 397 Par M. DE BUFFO N. / Defcription de V Elephant. ..... .7. ; . . .Page 94 Defcription dz la partie du Cabinet qui a rapport a VHiftoire Nawrelle de U Elephant. 143 Defcription du Rhinoceros 198 Defcription de la partie du Cabinet qui a rapport ct UHifloire Naturelle du Rhinoceros 104 'Defcription du Dromadaire 2,43 Description de la partie du Cabinet qui a rapport a iv VHiJloirc Naturelk da Dromadaire & du Cha~ mean ". ... ,178 Description du Buffle. , . . . , 557 Defcription du Mouflon , 376' Description dun Seller d'Iflande 587 Defcription d'un Btflier des Indes ..: 391 ^Description de I'Axis. 7 t 406 JD^fcription de la panic du Cabinet qui a rapport a VHiftoire Naturette du Buffle , de I' Aurochs, du Mouflon y du Bdier dIJIande & de I Axis. ..415 Defcription du Chamcau. 416 W^MBOMMBMMMMBBKMaMMOT«M«MMaHMKB=aaMB«BMnMMJBM«niBWM«BMBMH*«BM|« Par M. D A u B E N T o N. HISTOIRE Dcff H I S T O I R E NATURELLE. L E P H A N T L i* ELEPHANT eft, (i nous voulons ne nous pas compter , Tetre le plus confiderable de ce monde : il furpafle tous les animaux terreftres en grandeur , . Le chien n'a done que de Tefprit , ( qu'on me per- mette , faute de termes , de profaner ce nom) le chien, dis-je , n'a done que de 1'efprit d'emprunt • le finge n'en a que 1'apparence , 6c le caftor n'a du fens que pour lui feul & les fiens. L'elephant leur eft fupdrieur a tous trois, il reunit leurs qualites les plus eminentes. La= main eft le principal organe de 1'adreiTe du finge ; 1'elephant , au moyen de fa trompe , qui lui fert de bras & de main , & avec laquelle il peut enlever quemviri'yiginti-quatuQrfurie trahcmts H J s T o i H s NATVREZLX arbres ; que d'un coup de ion corps , il fait breche dans un mur , que terrible par la force, il eft encore invincible par la feule refiftance de fa malfe , par 1'e- paifTeur du cuir qui la couvre , qu'il peut porter fur fon dos une Tour armee en guerre & chargee de plufieurs hommes; que feul, il fait mouvoir des ma chines & tranfporte des fardeaux que fix chevaux ne pourroient remuer ; qu'a cette force prodigieufe , il joint encore le courage , la prudence , le fang-froid , 1'obeirTance exacle ; qu'il conferve de la moderation , meme dans fes pafTions les plus vives ; qu'il eft plus conftant qu'impetueux en amour * ; que dans la colere, potueramus ; cum Joins elephas tribus vicibus motum detrzhebat. Varto- mannus, apud Gc/ner. cap. de Elephaiito. — Silveftre s elephantifagos * olea/tros & p almas dentibus fubvertunt radidtus. Oppian. — Promufds clephanti naris efl qud cibum, tamjiccum quam humidum , Hie capiatf orique perindc ac manu admoveat. Arbores etiarn cddem compleclendo c+ellit; deniquc ed non alio utitur modo nifi ut manu. Ariftot. de partib- animal, lib. II, cap. 16. — Habet p rasters a tahm tantamque narem elephantus y ut td manus vice utatur . . . . Suo etiam reclori crigit atque offers •> arbores quoque cddem profternit , & quoties immerjus peraquam ingreditur , ed ipsd editd iftfublime re flat at que refpirat Arift. hi ft. Anim. lib. II, cap. I. — La force de 1'elephant eft fi grande , qu'elle ne fe peut prefque reconnoitre , finon par 1'experience j j'eti ai vu un porter , avec les dents , deux canons dc fonte , attaches & lies enfemble par des cables , & pefant chacun trois milliers : il Jes enleva feul & les porta 1'efpace de cinq cens pas. J'ai vu aufli un elephant tirer des navires & galeres en terre & les mettre a flot. Voyages de Fr. Pyrard. 161$ , tome II j page 356. * Nee adulteria novere f nee ullapropterf&minas inter Je prcelia , cceteris qnimalibus pernicialia>non quia dejitillis amoris vis f fyc. Plin. lib. VIJJ, E Z E P H A N T. 7 il ne meconnoit pas fes amis; qu'il n'attaque jamais que ceux qui 1'ont offenfe ; qu'il fe fouvient des bienfaits aufti long-terns que des injures ; que n'ayant nul gout pour la chair utipfis pro- pria & tenevola ejje velit. Lilian, lib. IV, cap. 10. — Elephas eft animal proximum humanis fenjibus . . . . Quippe intelleclus illis fermonis patrii & imperiorum obedientia , officiorumque , quae didicere f memoria^amoris & gloria voluptas : imo -verb ^qucz etiam in hornine rara fprobitas fpru- dentia t cequitas , rdigio quoque fide rum ffolifque ac lunx veneratio. AIL- tores funt>nitcfccnta lund nova, greges corum dcjcendere ; ibique fe puri- 8 d'un culte , Tadoration quotidienne du Soleil & de la Lune, 1'ufage de Tablution avant 1'adoration, 1'efprit de divination , la piete envers le Ciel & pour leurs femblables' qu'ils afliftent a la mort , &. qu'apres leur deces ils arrofent de leurs larmes & recouvrent de terre , &c. Les Indians prevenus de 1'idee de la metempfycofe , font encore perfuades aujourd'hui ,, qu'un corps aufli rpajeftueux que celui de Telephant ne peut etre anime que par 1'ame d'un grand homme on d'un Roi. On refpecle a Siam * , a Laos , a ficantts Jbknniter aqua drcnmjpergi , atque ita falutato fiderc , infilvas revcrti . . . Vifiqucjuntff/i\£egritudine , herbas fupini in ccelum jadenus ; veluti tdlure predbus allegatd.¥\\\-\. Hift. nar. lib. VIII, cap. i . — Se abluunt & purijicanti ddn adorant folem & lunam. — Cadaverajui generis fe- pdiunt. — Lameritantj ramos & pulverem injidunt Jupra cadaver. — Sa- gittas extrahunttanquam Chirurgiperiti. PJin. JElhn. Solin, Tzetzes, &c^ * M. Conftance mena I'Ambafladetir voir 1'Elephant blanc , qui eft fi eftime dans les Indes , & qui eft le fujet de tant de guerres : il eft aflez petit, & (i vieux qu'il eft tout ridc^ plufieurs Mandarins font deftines pour en avoir foin , & on ne le fert qu'en vaiflelle d'or •, au moins les deux baffins qu'on avoit mis devant lui etoient d'or maflif d'une grandeur extraordinaire. Son appartemcnt eft magnifique, & le lambris du pavilion oii il eft loge eft fort proprement dore. Premier [Voyage du P. Tachard. Paris f 1686, page 13$. — Dans une maifon de campagne du Roi, a une lieue de Siam, fur la riviere, je vis un petit elephant blanc , qu'on deftine pour etre le fuccefleur de celui qui eft dans le palais, que Ton dit avoir pres de trois cens ans •, ce petit elephant eft un pen plus gros qu'un boeuf , il a beaucoup de Mandarins i Ton fervice ; & a fa confideration Ton a de grands egards pour fa mere & pouj fa tante que Ton <£leve avec lui. Idem, p. 173. DEL ELEPHANT. Pegu % &c. les elephans blancs , comme les manes vivans des Empereurs de 1'Inde ; ils out chacun un palais, une maifon compofee d'un nombrcux domefti- que , une vaiffelle d'or, des mets choi/is , dcs vetemens magniiiques , & font difpenfes de tout travail, de toute obeifTance ; 1'Empereur vivant eft le feul , dcvant lequel ils flechiflent les genoux , 6c ce falut leur eft rendu par le Monarque ; cependant les attentions , les refpecls , les offrandes les flattent fans les corrompre , ils n'ont * Lorfque le Roi de Pegu va fe promener , les quatre elephans b'lancs marchent devant lui , ornes dc pierreries & de divers cnjolivemens d'or. Recueil des Voyages de la Compagnie des Indes de Holland^, tome III , page 43. . . . Lorfqucle Roi de Pegu vent donner audience > Ton amene devant lui les quatre elephans blancs qui lui font la reverence, en levant leur trompe , ouvrant leur gu^ule , jetant trois cris bien diftindb & s'agenouillant. Quand ils font releves , on les ramcne a leurs ecuries , ou on leur donne a manger a chacun dans un vaifTeau d'or grand comme un quart de tonneau de bicre i on les lave d'une eau qui eft dans un autre vai/Teau d'argent , ce qui le fait le pJus fouvent deuxfois par jour Pendant qu'on les panfe ainli, ils font fous un dais qui a huit fupports , qui font tenus par autant de domeftiques , afin de les garantir de 1'ardeur da foleil. En allant aux vaiileaux oil eft leur eau & leur nourriture , ils font precedes de trois trompettes dont ils entendcnt les accords, & marchent avec beaucoup de gravitc , reglant leurs pas par le fon de ces inftrumens , «Xar. Idem , Tom. Ill ^ page 40. — Les Peguans tiennent les elephans blancs pour facrcs1, & ayant fu que le Roi de Siam en avoit deux , ils y envoyerent des Ambafladeurs pour offrir tout le prix qu'on en dedreroit. Le Roi de Siam ne voulut pas les vendre : celui de Pegu , offenfe de ce refus, vint & non-feulcment les enleva par force, mais il le rendit tout le pays tributnirc. Idem t Tome, II, page zzj. Tome XI. B IQ HlSTOIRE N A T V R E L L E done pas une ame humaine ; cela feul devroit fuffire pour le demontrer aux Indiens. En c'cartant les fables de la credule antiquite , en rcjetant auffi les fictions pueriles de la fuperftition toujours fubfiftante, il refte encore afTez a 1'elephant , aux yeux memcs du philofophe , pour qu'il doive le regarder comme un etre de la premiere diftinclion ; il elt digne d'etre connu, d'etre obferve; nous tacherons done d'en ecrire 1'hifloire fans partialite, c'eft-a-dire , fans admiration ni mepris ; nous le confidererons d'abord dans fon etat denature lorfqu'il cftjndependant&libre, 6k enfuite dans fa condition de fervitude ou de domef- ticite, ou la volonte de fonMaitre 5 eft en partie le mo bile de la fienne. Dans 1'etat defauvage, 1'elephant n'eftni fanguinaire , ni feroce, il eft d'un naturel doux, & jamais il ne fait abus de fes armes ou de fa force, il ne les emploie, il ne les exerce que pour fe defendre lui - meme ou pour protcger fes femblables : il a les mceurs fociales , on le voit rarement errant ou folitaire ; il marche or- dinairement de compagnie , le plus age conduit la troupe r , le fecond d'age la fait aller & marche le dernier ; les jeunes & les foibles font au milieu des autres; les meres portent leurs petits & les tiennent 1 Elephantigi-egatimfempiringrediuntur; dudtagmen maximusnatu, cogit&tateproximus. Arnms tranjituri rn'mmosprcemittiintj, nemajorum incejjh atterente alveum, crefcat gurgitis altUudo. Plin. Hiftor. natural, lib. VIII, cap. 5. p E L' ELEPHANT. 11 embraces de leur trompe ; ils ne gardcnt cet ordre que dans les marches perilleufes , lorfqu'ils vont paitre fur des terres cultivces ; ils fepromenent ou voyagent avec iiaoins de precaution dans les forets & dans les folitudes , fans cependant fe feparer abfolument nimeme s'ecartcr a (Fez loin pour etre hors de portee des fecours &. des avertiffemens : il y en a neanmoins quelques-uns qui s'egarent ou qui trainent apres les autres , & ce font les feuls que les chafleurs ofent attaquer; car il faudroit une petite armee a pour ailaillir la troupe entiere , & Ton ne pourroit la vaincre fans perdre beaucoup de monde; il feroit meme dangereux de leur faire la moindre in jure b, ils vont droit a 1'ofFenfeur, . is cens homines ont de la peine a en venir a bout. Voyage de GuinSe , par Guillaume Bofman , pag. 43$. k Solent 3 elephanti magno numero confcrtim incedere f & fi quemdam obvium habuerint t vel devitant , vel illi cedunt; at fi quemdam injurid office re vdit fprobofddefublatum in t-rram deficit j pedibm deculcans do nee mortuum reliquent. Leonis African! Defcript. Africa1. Lugd. Batavor. 1632 , pag. 744 — LcsNegres rapportent unaniinement de ces animaux , que s'ils rencontrent quelqu'un dans un bois , ils ne lui font auam mal , pourvu qu'il ne les attaque point', mais qu'ils deviennent furieux lorfqu'on leur tire defiiis & qu'on ne les blefie pas a mort. Voyage de Guinetj par Bofman, page 245. -^L'elephant fauvage eft venu B i] 12 HlSTOIRE N4TVRELLE de leur corps fok tres-pefante , leur pas eft fi grand qu'ils atteignent aifement 1'homme le plus leger a la courfe , ils le percent de leurs defenfes ou le faififlant avec la trompe, le lancent comme une pierre, &. ache- Tent de le tuer en le foulant aux pieds; mais ce n'eil que lorfqu'ils font provoques qu'ils font ainfi main- barle fur les homines , ils ne font aucun mal a ceux qui ne les cherchent pas ; cependant comme ils font fufceptibles 6c delicats fur le fait des injures , il eft bon d'eviter leur rencontre, & les voyageurs qui frequentent leur pays allument de grands fcux la nuit, & battent de la caiife pour les empecher d'approcher. On pretend que lorfqu'ils ont une fois ete attaques par les hommes 3 ou qu'ils font tombes dans quelque embuche , ils ne 1'oublient jamais & qu'ils cherchent a fe venger en toute occafion ; comme ils ont 1'odorat excellent E L*ELEPKANT< Ij tons foient informes du paffage & de la marche de 1'ennemi. Ces animaux aiment le bord des fleuves a, les profondes vallees , les lieux ombrages &. les terreins humides , ils ne peuvent fe paffer d'eau &. la troublent avant que de la boire ; ils en rempliflent fouvent leur trompe , foit pour la porter a leur bouehe ou feulement pour fe rafraichir le nez & s'amufer en la repandant a flot ou 1'afpergeant a la ronde ; ils ne peuvent fupporter le froid & fouffrent auffi de 1'exces de la chaleur; car, pour eviter la trop grande ardeur du foleil, ils s'en- foncent autant qu'ils peuvent dans la profondeur des forets les plus fombres; ils fe mettent auffi affez fouvent dans 1'eau , le volume enorme de leur corps leur nuit moins qu'il ne leur aide a nager , ils enfoncent moins dans 1'eau que les autres animaux , & d'ailleurs la lon gueur de leur trompe qu'ils redrefTent en haut & par laquelle ils refpirent, leur ote toute crainte d'etre fub- merges. Leurs alimens ordinaires , font des racines , des her- bes , des feuilles & du bois tendre , ils mangent auffi des fruits &. des grains j mais ils dedaignent la chair &. le poiffon b ; lorfque 1'un d'entr'eux trouve quelque 1 Elephantinatur&propriumeft rofcida loca £' mollia amare & aquam defiderare 3 ubi verfari maximifludet; ita at animal paluftre nominaripojjit -/Elian, lib. IV, cap. 24. b Ces animaux ne mangent point de chair , non pas meme les fauvages, maisvivent feulement de branches , rameaux & feuilles d'arbre$ qu'ils rompent avec leur trompe^ & machent le bois aflez gros, V de Fr. Pyrard. Paris , 161$ 3 tome II •> page 367, 14 HlSTOIRE part un paturage abondant , il appelle les autres a & les invite a venir manger avec lui. Comme il leur faut une grande quantite de fourrage , ils changent fouvent de lieu , & lorfqu'ils arrivent a des tcrres enfemencees , iJs y font un degat prodigieux ; leur corps etant d'un poids enorme , ils ecachent & detruifent dix fois plus de plantes avec leurs pieds qu'ils n'en confomment pour leur nourriture, laquelle peut montera cent cinquante livres d'herbe par jour ; n'arrivant jamais qu'en nombre , ils devaftent done une campagne en une heure. Aufii les Indiens &. les Negres cherchent tous les moyens de prevenir leur vifite & de les detourner, en faifant de grands bruits , dc grands feux autour de leurs terres cultivees ; fouvent malgre ces precautions , les eiephans viennents'en emparer, en chaflent le betail domeftique, font fuir les hommes , &: quelquefois renverfent de fond-en- eotnble leurs minces habitations. II eft difficile de les epouvanter, & ils ne font guere fufceptibles de crainte ; la feule chofe qui les furprenne & puifle les arreter , font les feux d'artifice b , les petards qu'on leur 1 Cum eis cceterapabula dcfccerint , radices eff odium t quibus pafcuntur; e quibus primus qui aliquam pr&dam repererit f regreditur ut & fuos ff-e gales advocet, & in pr&doz communionem dtducat. vEiian. lib. IX > cap. 56. b On arrcte 1'elephant lorfqu'il eft en colere , par des feux d'ajtifice -, on fe fert du meme moyen pour les detacher du combat lorfqu'on les y a engages. Rclat. par Thevenot , tome III , page. 133. Les Portugais n'ont fu trouver aucun remede pour fe defendre de 1'elephant , que des lances 4 feu , qu'ils lui mettent dans les yeux D s L'£LEPHANT, 15 lance, & dont Teffet fubit & promptement renouvele les faifit & leur fait quelquefois rebroufler chemin. On vient tres-rarement a bout de les feparer les uns des autres, car ordinairement ilsprennent tous enfemble le meme parti d'attaquer , de paffer indifferemment ou de fuir. Lorfque les femelles entrent en chaleur , ce grand attachement pour la fociete cede a un fentiment plus vif ; la troupe fe fepare par couples que le defir avoit formes d'avance ; ilsfe prennent par choix, fe derobent, 6c dans leur marche 1'amour paroit les preceder & la pudeur les furvre ; car le myftere accompagne leurs plaifirs. On ne les a jamais vu s'accoupler, ils craignent fur-tout les regards de leurs femblables & connoiifent peut-etre mieux que nous cette volupte pure de jouir dans lefilence, 6c de ne s'occuper que de Tobjet aime. Ils cherchent les bois les plus epais , ils gagnent les folitudes^ les plus profondes pourfe livrer fans temoins, fans trouble 6c fans referve a toutes les impuliions de la Nature; elles font d'autant plus vives & plus durables qu'elles font plus rares maxima inter animalia fiint , ea fingulos pariunt > utelephas j equus. Arift. de generat. anim. lib. IV , cap. 4. f Statimcum natus eftdephantus dentcs habet , quanquam grandes illos (dentes) nor, iliico conjpicuos obtinet. Arift. hid. Anim. lib. II , cap. 5. 'Thomas Lopes > apud gefntrum , cap.de EUvhanto, ne D E ZLXPHJNT. 17 ne produit ni ne s'accouple dans 1'etat de domefticite, Sa paifion contrainte degenere en fureur , ne pouvant fe fatisfaire fans temoins, il s'indigne , il s'irrite , il devient infenie , violent , & Ton a befoin des chaines les plus fortes par Thevet. 1554, page 70. Voye^ aitjji les notes que nous citerons dans la fuite. a. ce fujet. * J'allai voir la grande chafle des elephans, qui fe fait en la forme fuivante. Le Roi envoie grand nombie de femelles en compagnie , & quand ellcs ont etc plufieurs jours dans les bois^ & qii'il eft avert* qu'on a trouve des elephans , il envoie trente on quarante mille hommes qui font une tres-grande enceinte dans 1'endroit ou font les elephans v ils fe poftent de quatre en quatre , de vingt \ vingt-cinq pieds de diftance les uns des autres , & \ chaque campement on fait un feu , dlev6 de trois pieds de terre ou environ. II fe fait line autre enceinte d'elephans de guerre, dilrans les uns des autres d'environ cent & cent-cinquante pas , & dans les endroits ou les elephans pourroient fortir plus aifement , les elephans de guerre font plus frequens ; en plufieurs lieux il y a du canon , que Ton tire quand les elephans fauvages veulent forcer le paffage , car ils craignent fort le feu \ tons les jours on diminue cette enceinte , & a la fin elle eft tres-petite j & les feux ne font pas a plus de cinq ou fix pas les uns des autres. Comme ces elephans entendent du bruit autour d'eux , ils n'ofent pas s'enfuir, quoique pourtant il ne laifle pas de s'en fauver quelques-uns , car on m'a dit qiul y avoit quelques jours qu'il s'en etoit fauve dix. Quand on les vcut prendre , on les fait entrer dans une place entourree de pieux , ou il y a quelques arbres entre Icfquels un homme JD E L* ELEPHANT. I r> de les foumettre, mcrite une attention particuliere. Au milieu des forets & dans un lieu voifin de ceux qu'ils frequentent , on choifit un efpace qu'on environne d'une forte palifTade ; les plus gros arbres de la fort t fervent de pieux principaux contre lefquels on attache les traverfes de charpente qui foutiennent les autres pieux : cette paliilade eft faite a claire - voie , en forte qu'un homme peut y pafler aifement ; on y laifle une autre grande ouverture , par laquelle 1'elephant peut entrer , &. cette baie eft furmontee d'un trape fufpendue , ou bien elle regoit une barriere qu'on ferme derriere lui. Pour 1'attirer jufque dans cette enceinte, il faut I'allercher- cher j on conduit une femelle en chaleur &. privee , dans la foret , & lorfqu'on imagine etre a portee de la faire entendre , fon gouverneur 1'oblige a faire le cri d'amour; le male fauvage y repond a 1'inftant & fe met en mar- che pour la joindre , on la fait marcher elle - mcme en facilement pailcr. II y a une autre enceinte d'elephans de guerre & de foldats, dans laquelle il y entre des hommes montes fur desclephans, fort adroits a jctcr des cordes aux jambes de derricre des elephans , qui, lorfqu'ils font attaches de cette mamcre , font mis entre deux clcphans prives , entre lefcjuels U y en a un autre qui les pouile par derricre , de forte qu'il eft ot;ige de marcher ; & quand il veut faire le mechant , les autres lui donnent des coups de trompe. On les mena fous des toits , & on les attacha de la raeme maniere que le precedent : j'en vis prendre dix , & on me dit qu'il y en avoit cent quarante clans 1'enceinte. LeRoi y etoitprefent ,ildonnoit fesordres pour tout cequictoit neceiFaire. Relation de I'ambaffhdc de M. k chevalier dc ChaumQtitd la cour du Roi de Siam, A Paris, i G86>pa£e $ i cy fuivanus. r^ ' ' C i 2O HlSTOlRS N 4 T U R E L L S lui faifant de terns en terns repeter 1'appel , elle arrive la premiere a 1'enceinte ou le male la fuivant a la pifte entre par la meme porte; desqu'il fe voit enferme, fon ardeur s'evanouit ; & lorfqu'il appergoit les chafTeurs, elle fe change en fureur : on lui jette des cordes a nceuds-coulans pour 1'arreter , on lui met des entraves aux jambes & a la trompe , on amene deux ou trois elephans prives & conduits par des hommes adroits : on eiTaie de les attachcr avec Telephant fauvage ; enfin Ton vient a bout par adreffe , par force , par tourment <5c par carefle de le dompter en peu de jours. Je n'entrerai pas a cet egard dans un plus grand detail , & je me conten- terai de citer les voyageurs qui ont etc temoins oculaires de la chafle des elephans *, elle eft difTerente, fuivant * A un quart de lieue de Louvo , il y a une efpece d amphitheatre dont la figure eft d'un grand quarre long , entoure de hautes murailles lerraffees , fur lefqueHes fe placent les fpedateurs. Le long dc ces murailles , en dedans , rcgne une paliffade dc gros piliers fiches en terre a deux pieds Tun de I'autre , derriere lefquels les chafTeurs fe retirent lorfquHls font pourfuivis par les elephans irrites. On a pratique une fort grande ouverture rers la campagne , & vis - ^ - vis , du cote de la ville , on en a fait une petite , qui conduit dans une allee etroite par ou un elephant peut pafler a peine , & cette allee aboutit a une maniere de grande remife ou Ton acheve de les dompter^ Lorfque le jour deftine a cette chalfe eft venu , les chafTeurs entreat dans les bois , montes fur des elephans femefles qu'on a dreilecs a cet exercice , & fe couvrent de feuilles d'arbres v afin de n'ctre pas vus par les elephans fauvages. Quand ils ont avancc dans la foret , & qu'ils jugent qu'if peut y avoir quelqu "'elephant aux environs , ils font jetter aux femelles certains cris propres a attirer les males , ' y repondent aufli - tot par des hurlemens effroyables, Alors les rpn*4NT. a i les differens pays , & fuivant la puiflance & les facultcs chafleurs les fentant k unc jufte diftance , retournent fur leurs pas, & menent doucement les femelles du cote dc J'amphithe'atre dont nous venons de parler •, ies elephans fauvagcs ne rrunquent jamais dc les fuivre •, celui que nous vimes dompter y entra avcc clles , & des qu'il y fut , on ferma la barriere •, les femelles tfontinuerent leur chemin an travers de I'amphitheatre , & enfilerent queue £ queue la petite allee qui etoit a 1'autre bout i 1'elephant fauvage qui les avoit fuivies jufque-la , s'etant arrcte a 1'entree du defile , on fe fervit de toutes fortes de moyens pour 1'y engager, on fit crier les femelles qui etoient au-dela de 1'allce , quelques Siamois 1'irritant en frappant des mains & criant pluiieurs fois pat , pat , d'autres avec de longues perches armees de pointes le harceloient , & quand ils en Etoient pourfuivis^ ils fe glilToient entre les piliers & s'alloient cacher derricre la paliiTade que 1'elephant ne pouvoit franchir ', enfin , apres avoir pourfuivi plu- fieurs chafieurs, il s'attacha a un feul avec une extreme fureur1, 1'homme fe jetta dans Tallee , 1'clephant courut apres lui , mais des qu'il y fut cntr^ il fe trouva pris , car celui-ci s'etant fauve , on laiffa tomber deux coulifles a propos , Tune devant & 1'autrc derriere , de forte dc ne pouvant ni av-ancer j ni reculer , nr fe tourner , il fit des efforts ctonnans & pouOa des cris terribies. On tacha de 1'adoucir en lui jetant des feaux d'eau fur le corps, en le frottant avec des feuilles , en lui verfant de 1'huile fur les oreilles , & on fit venir aupres de luj des elephans prives males & femelles , qui le careffoient avec leurs trompes. Cependant on lui ^ttachoit des cordes par-deffous le ventre & aux pieds de derriere, afin de le tirer de-la j & on continuoit k lui jeter de 1'eau lur Li trompe & fur le corps pour le rafraichir. Enfin on fit approcher un cltphant prive , de ceux qui ont coutume d'inftruire les nouveaux venus : un Ofticier etoit monte deffus, qui le faifoit avancer &: reculer poi;r montrer a 1'elephant fauvage qu'il n'avoit rien a craindre &: qu :J pouvoit fortir •, en eftet , on lui ouvrit la porte & il fuivit 1'rautre jufqu'au bout de 1'allee : des qu'il y futj .on mit ^ fes cote's deux elephans que Ton attacha avcc lui , un autrq 22 de ceuxqui lew font la guerre, car au lieu de conftruire, marchoit devant 8f le tiroit avec tine corde dans le chemin qu'on lui vouloit faire faire., pendant qu'un quatrieme le faifoit avancer a grands coups de tete qu'il lui donnoit parderriere jufqu'a line efpcce de remife , ou on i'att.icha a im gros pilier fait expres , qui tourne comme un cabefbn de navire. On le lailFala jufqu'au lendemain , pour lui laitfer paffer fa colcre •, mais tandis qu'il le tourmentoit autour de cette colonne, un Bramine , c'eft-a-dire , de ces pretres Indiens ( qui font a Siam en nfiez grand nombrc ) habille de blanc , s'approcha nionte fur un elephant 5 &: tournantdoucement autour de celui qui e"toit attache , 1'arrofa d'une certaine eau confacree a leur maniere, qu'il portoit dans uu vafe d'or : on croit que cette ceremonie fait perdre ^ l?clcph|nt fa fero- cite naturelle & le rend propre h fervir le Roi. Des le lendemain , il com- menca a aller avec les atitres , & an bout dequinze jours il eft entieremcn^ ppprivoife. Premier voyage du P. Tachard , page 398 & Jury, On n'eut pas plutot delcendu de cheval & monte fur des elephans qu'on avoit prepares 3 que le Roi parut , fuivi d'un grand nombre de Mandarins inontes fur des elephans de guerre. On fuivit & on s'en- fonca dans les bois environ une lieue, jufqu'a 1'enclos oil etoit les clephans fattvagcs. Cetoit un pare quarre , de trois ou quatre cens pas geometriques , dont les cotes ctoient fermes par de gros pieux -, on y avoit pourtant laiile dc grandes ouvertures de diftance en dillancc. II y avoit quatorze elephans de toute grandeur. D'abord qu'on fut arrive, on fit une enceinte d'environ cent clephans de guerre , qu'on pofta autour du pare pour empecher les elephans fauvages de franchir Jes palifladcs ', nous etions derriere cette haie & tout aupres du Roi. On poufla dans 1'enceinte du pare une douzaine d'elephans prives des plus forts , fur chacun defquels deux homraes Ctoient montes , avec de grofles cordes a nosuds-coulans , dont les bouts etoient attaches aux elephans qu'ils montoient. lis courcicnt d'abord fur Telephant qu'ils vouloient prendre , qui fe voyant pourfuivi , fe prefentoit a la barriere pour la forcer & pour s'enfuir •, mais tout etoit bloque d'elephans de guerre , par lefquels il etoit rcpouHi; dans 1'encciiite , & comme il Comme les Rois de Siam , des murailles , des terrailes , fuyoit dans cet efpace, les chafleurs qui etoient months fur les elephans prives, jetoient Ictirs noetids fi a propos dans les endroits ou ces ani- maux devoient mettre leur pied , qu'ils ne manquoient guere de les prendre : en effet , tout fat pris dans une heure. Enfuite on attachoit chaque elephant fauvage , & Ton mettoit a fes cotes deux elephans privcs , avec lefqilels on devoit les laifler pendant quinze jours, pour ctre apprivoifes par leur moyen. Idem, page 340. Nous eumes, pen de jours apres, le plailir de la rhafle aux elephans', les Siamois font adroits ^ cette chaile , & ils ont pluiieurs manicres de prendre ces animaux. La plus facile de toutes, & qui n'eft pas la moins divertiflante , fe fait par le moyen des elephans femelles. Quand il y en a une en chaleur , on la mene dans les bois de la forct de Louvo , le pafteur qui la conduit fe met fur fon dos & s'entoure de feuilles , pour n'etre pas apercti des elephans fauvages ', les cris de la femelle privee , qu'elle ne manque pas de faire a un certain fignal du pafteur , attire les elephans d'alentour qui 1'entendent & qui fe mettent aufli-tot a fa fuite. Le pafteur ayant pris garde a ces cris mutuels , reprend le chemin de Louvo , & va fe rendre a pas lents avec toute fa fuite, qui ne le quitte point, dans une enceinte de gros pieux faite expres , a un quart de lieue de Louvo , & affez prcs de la foret. On avoit aufli ramafle une aflez grande troupe d'elephans 3 parmi lefquels il n'y en avoit qu'un grand & aflez difficile a prendre & ^ dompter. . . . Le pafteur qui conduifoit la femelle fortit de cet enclos par un paflage etroit fait en a/lse , cie la longueur d'un elephant i aux deux bouts , il y avoit deux portes a couliiles qui s'abattoient & fe levoient aifement. Tous les autres petits elephans fuivirent les uns apres les autres , les traces de la femelle a diverfes reprifes •, mais un paflage fi etroit etonna le grand elephant fauvage , qui fe retira toujours ; on fit revenir la femelle plufieurs fois , il la fuivoit jufqu'a la porte , mais il ne voulut jamais pafler outre , comme s'il cut quelque preflen- timent de Ja pertc de fa liberte qu'il y alloit faire. Alors pkifieiirs II I $ T O I R E ou de faire despaliflades , des pares & de vaftes enceintes: les pauvrcs Negres * fe contentent des pieges les plus Sumois qui etoient dans le pare, s'avanccrent pour le faire avancer par force, & vinrent I'attaquer avec de longues perches, 4c la points defquelles ils lui donnoient de grands coups. L'elephant en colcre les pourfuivoit avcc beaucoup de fureur & de viteffe , & aucun d'eux He lui auroit certainement cchappc, s'ils ne fe fuffent promptement retires derriere des piliers qui formoient la paliflade, centre lefquels cette bets irritee rompit trois on quatre fois fes groffes dents. Dans la chaleur de la pourfuite > un de ceux qui I'attaquoicnt le plus vivemcnt & qui en etoit auffi le plus vivement fuivi , s'alla jetter en fuyant entre les deux portes , ou 1'elephant courut pour le tuer , rnais des qu'il fut entre , le Siainois s'echappa par un petit entre- deux _, & cet animal s'y trouva pris , les deux portes s'ctant abattues en meme-tems '-, & quoiqu'il s'y debattit , il y demeura. Poijr Tappaifer , on lui jeta de 1'eau a plein feau, & cependant on lui attachoit des cordes aux jambes & au con •, quelque terns aprcs qu'il fe fut bien fatigue , on le fit fortir par le moyen de deux eiephans prives qui le tiroient pnrdevant avec df$ cordes , & par deux autres qui le poufloient parderriere jufqu'i ce qu'il fut attache a un gros pilier , autour duquel il lui etait feulement iibre de tourner. Uue heure aprps,il devint ii traitable, qu'un Siamois monta fur fon dos, & le lendemain on le d^tacha pour le mener k 1'ecurie avec les autres. Second voyage du P> Tachard ,pa%. 352. & 343. * Quoique cet animal foit grand &. fauvage , on ne laifle pas d'eti prendre qu.intite en Ethiopie , de la £19011 que je vais dire. Dans les frbrets epaifles > ou il fe retire la nuit , on fait line enceinte avec des pieux entrelaces de grofles branches, & on lui Inille un paflage qui a une peiite porte tendue contre terre. Lorfque 1'clephant eft entre , on la tire en haul dedeffusun arbre avec un? corde & on 1'enferme , puis on dcfcend & on le tue a coup de flcches-, inais fi par hafar4 on le manque & qu'il forte de 1'enceintc, il tue tout ce qu'il rencontre, L'Afrique de Marmol Paris >. i€6j , tome I t page $8 La challe des cleplxans fe fait de diverfcs raanieres ; en des endroits , 011 finiples > fimples y en creufant fur leur paflage des fofTes aflez profondes pour qu'ils ne puiflent en fortir lorfqu'ils y font tombes. L'elephant une fois dompte, devicnt le plus doux , le plus obeifTant de tous les animaux ; il s'attache a celui qui le foigne , il le carefle, le previent & femble deviner tout ce qui peut lui plaire j en peu de terns, il vient a comprendre les fignes & meme a entendre Ton tend d?s chaufles-t rapes, par le moyen defquclles ils tombent dans quelque foiTe, ou on les tire aifement quand on ies a bien embnrrafles. En d'autres,on fe fert d'une femelle apprivoifee qui eft en chaleur , & que Ton mcne en lieu etroit oi\ on 1'attache , elle y fait venir le male par fes cris •, quand il y eft , on 1'enrerme par le moyen dc quelques barricres faites expres , qu'on poufle pour Tempecher de fortir , &: cependant qu'il trouve la femelle fur le dos , il habit? avec elle centre 1'ufage des autres betes. II tkhe aprcs cela de fe retirer ; mais comme il va & vient pour trouver une fortie y les chafleurs qui font fur la muraille ou fur quelqu'autre lieu eleve t jcttent quantite de petites & grofles cordes , avec quelques chaines , par le moyen def- quelles ils embarrallent tellement fa trompe & le refte de fon corps , qu'ils en approchent enfuite fans danger •, & apres qu'ils ont pris quelques precautions neceflaires , ils I'emmcnent i la compagnie de deux autres elephans qui font apprivoifes , & qu'ils ont amenes expres pour lui donner exemple , ou pour le menacer, s'il fait le mauvais II y a encore d'autres picrges pour prendre les el^phans , & chaquc pays a fa maniere. Relation d'un voyage t par Thevcnot , Paris, 1664, tome III , page 131. — Les habitans de Ceylan font des foifes bk-n profondes qu'ils couvrent de planches qui ne font point jointes, & les planches font couvertes de paille , auffi - bien que le vide qui eft entre-deux. La nuit lorfque les elephans paflent fur ces fofles , ils y tombent & n'en peuvent fortir •, fi bien qu'ils y periroient de faim t Tome XI. D 2.6 U I ST O I R E 1'exprefTion dcs fons; il diftingue le ton imperatif, celui dc la colere ou de la fatisfaclion , 6c il agit en confe- quence. II ne fe trompe point a la parole de fon maitre r il revolt fes ordres avec attention, les execute avec pru dence , avec empreffement , fans precipitation ; car fes mouvemens font toujours mefures 1669 > page 361. D E Ly ELEPHANT. 27 trompe , en falue les gens qu'on lui fait remarquer , il s'en fert pour enlever des fardeaux &. aide lui-meme a fe charger ; il fe laifle vetir 6c femble prendre plaifir a fe voir couvert de harnoisdores &. de houiTes brillantes; on 1'attele , on I'attache par des traits a des chariots % des charues, des navires, des cabeftans; il tire egalement, continuement&fans fe rebut er^pourvuqu'onnel'infulte pas par des coups donnes mal-a-propos , & qu'on ait 1'air de lui favoir gre de la bonne volonte avec laquelle il emploie fes forces. Celui qui le conduit ordinairement eft monte fur fon cou &. fe fert d'une verge de fer b , * Void ce que j'ai vu moi-meme de 1'clephant. II y a toujours k Goa quelques elephans pour fervir a la conftrudtion des navires : jc vins un jour au bord du fleuve , proche duquel on en faifoit mi tres-gros dans la meme villc de Goa , oii il y a une grande place remplie de poutres pour cet efiet •, quelques homiu?s en lioient de fort pefantes par le bout avec une corde qu'ils jctoient a un elephant, lequel fe 1'etant portee a la bouche & en ayant fait deux tours a fa trompe , les trainoit lui feul , fans aucun conducteur , au lieu ou Ton conftruifoit le navire , qu'on n'avoit fait que dc lui montrer une fois-, & quelquefoisil en trainoit de fi groffes , que vingt homines & poffible encore davantage ne les eufient pu remuer. Mais ce que ]e remarquai de plus etonnant fut que lorfqiul rencontroit en Ion chemin d'autres poutres qui Tempechoient de tirer la fienne , en y mettant le pied deifous , il en elevoit le bout en haut , afin qu'elle put aifement courir par-deffus les autres. Que pourroit faire davantage le plus rai- fonnable homme du monde ! Voyage • d' Orient du P. Philippe de la tris-faintt Trinitt. Lyon , 1 66$ , page 367- b Celui qui conduit 1'elephant fe met a cheval fur le cou , il ne le conduit pas avec une bride ou un frein , & ne le pique pas avec aucime forte de pic , mais avec une grofie verge de fer fort pointuc Dij 28 HlSTOIRE Ns4TURELLE dont Textremite fait le crochet , ou qui eft armee d'urc poingon avec lequel on le pique fur la tete,a cote des oreiJles pour 1'avertir, le detourner ou le prefTer; mais fouvent la parole fuflit % fur-tout s'il a eu le terns de faire connoifTance complette avec fon conducleur & de prendre en lui une entiere conftance 5 fon attachement devient quelquefois ii fort , fi durable & fon affection ft profonde , qu'il refufe ordinairement de fervir fous tout autre5&.qu'oni'a quelquefois vumourirde regret d'avoir, dans un acces de colere, tue fon gouverneurb. L'efpece de 1'elephant ne laifle pas d'etre nombreufe , quoiqu'il ne produife qu'une fois cSc un feul petit tous ]es deux ou troisans; plus la vie des animaux eft courte &. plus leur production eft nombreufe; dans 1'elephant la duree de la vie coinpenfe le petit nombre , & s il eft vrai, comme on I'aflure, qu'il vive deux iiecles 6c qu'il engendre jufqu'a cent vingt ans, chaque couple produit par le bout , dont il fe fert an lieu d'eperons , qiii eft crochue d'un cote & dont le crochet eft extremement fort & pointu , qui fert aufli de bride en le piquant aux oreilles , an mufeau & ou ils favent qu'il eft plus fenflble •, ce fer , qui tueroit tout autre animal , fait ^ peine impreflion fur la peau de 1'elephant •, & fouvent meme lorfqu'il eft en furie j il ne fuffit pas pour le retenir en fon devoir. Voyage de Pietro ddla Valie , tome IV, page 2.47. — Deux Ofticiers montes i'un fur la croupe & 1'autre fur le con , gouvernent 1'cl^phant avec un grand crochet de fer. Premier voyage da P. Tachard , page 2,73. • Non freno aut habenis ant aliis vinculis regitur bdlua. } fed infidentis yoci obfequitur. Vartoman. apud Gefner. cap, de Elephanto. b Quidam iracundid permotus cum fejjbremfuum. occidijfct , tarn valde defiderayit, utpanitudine £' m&ron confictus , obicrit. Arrianus in Indicis, DE L E P ff A 2V T. 29 quarante petits dans cet efpace de terns ; d'ailleursn'ayant riena craindre des autres animaux , & les hommes meme ne les prenant qu'avec beaucoup de peine , 1'efpece fe foutient & fetrouve generalement repandue dans tous les pays meridionaux de I'Afrique &. de 1'Afie ; il y en a beaucoup a Ceylan a , au Mogol b , a Bengale c , a Siam d 7 * II y a h Ceylan grand nombre d'elephans , dont les dents valent beaucoup aux habitans &: dont ils font un grand trafic. Voyage dt Fr. Pyrard, tome II t page 1^1. — II y a quantite d'elephans dans les Indes , dont la plupart y font tranfportes de I'lHc de Ceylan. Voyage de la Boullaye-le-Gou^. Paris f 26*57 , page 2.50 II y a diverfes fortes d'elephans a Deli, ainfi que dans le reftc des Indes, mais ceux de Ceylan font prefe'res \ tous les autres. Relation d'un voyage , par Thevenot , tome III > page 131. — II y a quantite d'elephans dans rifle de Ceylan , qui font & plus genereux & plus nobles que tous les autres. Voyage d Orient da P. Philippe , page 361. Voyez auffi le Recutil des voyages qui ont fervi d ritabliffement de la Compagnie des Indes de Hollande. Les voyages de Tavernier. Rouen , 1713 * tome III t pagt 2.37. fc Voyage de Fr. Bernier au Mogol. Amft. 1 71 o , tome II, page 64 . . .' Voyage de de Feynes a la Chine, Paris , *6j?o, page 88. — Relation d'un voyage, par Thevenot, tome HI, page 131. — Voyage d' Ed ward Terri aux Indes orientales , pages 25 & 16. * Le pays de Bengale eft fort abondant en elephans , & c'eft de-Jjfc qu'on en mene aux autres endroits de 1'Inde. Voyage de Fr. Pyrard, Paris , 161$, tome I > page 353. d M. Conftance m'a dit que le Roi de Siam en a bien vingt miJJe dans tout fon royaume , fins coir.pter lc-6 fauvages qui font dans les bois & dans les montagness on •> prena quelquefois jufqu'a cinquante, foixante & meme quatre vingrs a la-fois dans line feule chatle, Premier voyage du P. Tachard , page 188, HIST 01 RE NATURE ZLE a Pegu ' & dans toutes les autres parties de 1'Inde; 11 y on a auffi , & peut-etre en plus grand nombre } dans toutes les provinces de 1'Afrique meridionale , a 1'exception ,de certains cantons qu'ils out abandonnes , parce que I'homme s'en eft abfolument empare. Us font fideles a leur patrie & conftans pour leur climat ; car quoiqu'ils puiflent vivre dans les regions temperees , il ne paroit pas qu'ils aient jamais tcnte de s'y etablir ni nieme d'y yoyager, ils etoient jadis inconnus dans nosclimats.il ne paroit pas qu'Homere qui parle de l'ivoireb, connut Tanimal qui le porte. Alexandra eft le premier0, qui ait montre 1'elephant a 1'Europe ; il fit pafTer en Grece ceux qu'il avoit conquis fur Porrus , 6k ce furent peut- etre les memes que Pyrrhus d, plufieurs anneesapres, employa centre les Remains dans la guerre deTarente, tome VII. Voyage de Schonten } page. jz. * L'elephant craint fur- tout le feu , d'ou vient que depuis qu'on fc fcrt d'armes a feu dans les armees , les elephans n'y fervent prefquc plus de rien •, veritablement il s'en trouve quelques-uns de (i braves , qu'on amene de llfle de Geylan , qui ne iont pas (1 peureux^ mais encore n'eft-ce pas qu'apres les avoir accoutumcs en leur tirant tous les jours des moufquets & leur jetant des petards de papier entre les Jambes. Voyage de Fr. Bcrnier. Amfl. JJIQ tome II > page. 6$ , 32 HISTOIRE NATURELLE ils en tirent cependant 1'utilite qu'on tire de tous les mili- taires, qui eft d'aflervir leurs femblables, ilss'en fervent pour dompter les elephans fauvages. Le plus puiffant des Monarques del'Inde, n'a pas aujourd'hui deux cens elephans de guerre % ils en ont beaucoup d'autres pour le fervice & pour porter les grandes cages de treillage , dans lefquelles ils font voyager leurs femmes; c'eft une monture tres-fure , car 1'elephant ne bronche jamais, mais elle n'eft pas douce , &. il faut du terns pour s'accoutumer au mouvement brufque 6c au balancement contmuel de fon pas; la meilleure place eft fur le cou , Jes fecoufTes y font moins dures que fur les epaules, le dos ou la croupe; mais, des qu'il s'agit de quelque ex- pe'dition de chafle ou de guerre , chaque elephant eft toujours monte de plufieurs hommes b. Le conducleur Jfe met a califourchon fur le cou , les chafTeurs ou les a II y a pen de gens aux Indes qui aient des elephans i les grands Seigneurs meme n'en ont pas un grand nombre , & le Grand-Mogol n'en entretient pas plus de cinq cens pour fa maifon , tant pour porter fes femmes dans leurs micdembers ^ treillis , qui font des manieres de cages , que pour les bagages , & Ton m'a afliire qu'il n'en a pas plus de deux cens pour la guerre , dont on cmploie une partie a porter les petites pieces d'artillerie fur leurs atfiirs. Relation d'un voyage , par Thcvenot } tome III, page i 3-1. b De tous les animaux ce font ceux qui rendent plus de fervice ^ la guerre , car on place fort commodement fur eux quatre hommes, qui peuvent aifement fe fervir de moufquet , de 1'arc & de la lance. Recueil des voyages de la Compagnic des Indes de Hollands. Second voyage dc Van-der-Hagen , tome II f page $3. combattans DS i* ELEPHANT. 33 combattans font ailis ou debout fur les autres parties du corps. Dans les pays heureux ou notre canon & nos arts meurtriers ne font qu'imparfaitement connus , on com bat encore avec des elephans a •, a Cochin 6c dans le refte du Malabar b on ne fe fert point de chevaux , <$c tous ceux qui ne combattent pas a pied font montes fur des elephans. II en eft a peu-pres de meme au Tonquin c, a Siam d , a Pegu oil le Pcoi &L tous les grands Seigneurs * Lorfque les elephans font mcnes a la guerre, ils fervent a deux divcrfes fonftions, car on les charge ou d'une petite tour dc bois » (in foramet de laquelle quelques foldats combattent , ou Ton attache de* epees a leur trompe avec des chaines de fer , & on les lache ainfi centre 1'armee ennemie , qu'ils ailaiJJent genereufement & qu'ilj mettroient indubitableinent eu pieces , fi on ne les repouiloit avec des lances qui jettent le feir, parce que comme Ton fait quc les elephans font epouvantcs par le fen , Ton en apprete d'artificiel au bout des lances pour les mettre en fuite. Voyags d' Orient, par k Ptrc Philippe* page 467* b On ne fe fert powit ^ Cochin , non plus que dans le rede du Malabar , de cavalerie pour la guerre i ceux qui doivent cornbattre aiitrement qu'a pied font montes lur des elephans , dont il y a quantite dans les montagnes, & ces elephans de montagne font les plus grands des Indes. Relation d'un voyage f par Thevenet j tome III, pjgs zGz. c Dans le royaume de Tonquin les Dames de condition montent ordinairement fur des elephans , qui font extrcmement hauts & gros, & qui portent t fans aucun danger , une tour avec fix homines dedans , & un autre homme fur leur cou f qui les conduit. // Genio vagante del come Aurdio degli an^i. In Parma 1 1691 , torn. I-,pag. 2-8 z. d Voyez le Journal du voyage de 1'abbc de Choi/y. Amft. 1687 1 page zqz. Tome XL E 24 HISTOIRE NATURE LLE ne font jamais monies que fur des elephans : les jours de fetes , ils font precedes &. fuivis d'un nombreux cor tege de ces aniinaux pompeufement pares de plaques de metal brillantes, & couvertes des plus riches etoffes, On emironne leur ivoire d'anneaux d'or &. d'argent3, on leur peint les oreillcs & les joues , on les cotironne de guirlandes , on leur attache des fonnettes ; ils fem- blent fe complaire a la parure , &. plus on leur met d'ornemens plus ils font careiians & joyeux. Au refte, 1'Inde meridionale eft le ieul pays ou les elephans foient polices a ce point : en Afrique on fait a peine les dompterb. Les Afiatiques7tres-anciennement civilifes, fe a Nous avons vu des elephans qui ont les dents d'une beaute & d'une grandeur admirables j elles Torrent $ quelques-uns plus de qiutre pieds hors de la bouche, & font garnies d'efpace en efpace de cercles d'or5 d'argcnt & de cuivre. Premier voyage da P. Tachard , page 2.7^. — Les Princes font conhfter leur grandeur & leur pouvoir a nourrir beaucoup d'elephans , ce qui leur eft d'une grande dcpenfe. Le Grand - Mog. 1 en a pluiieurs miliiers. Le roi de Madure , le feigneur de Narzingue & de Bifnagar , le roi des Naires & celui de Manful en ont plufieurs cen. taines, qu'ils diltingucnt en trois clafles •, les plus grands font pour le fervice immediat du Prince : leur harnois eft tres-riche •, on les couvrc de draps travaillcs en or & converts de perles^ leurs dents font ornces d'or trcs-fin & d'argent , Sc quelquefois on les couvre de diamans; ccux d'une taille moyenne font pour la guerre, & les petits pour Tufa^e & le fervice ordinaire. Voyage da P. Vincent Marie de Sainte-Catherinc dc Sienne, chap. 22 (Get article a etc traduit de 1'Italien, par M. le Marquis de Montmirail ). Les habiuns de Congo n'ont pas Tart de dompter les elephans • ils font fort medians ., & prennent les crocodiles avec leur trompe & les jettent au loin. U Genio yog. dd conU Aurclio > tome II, p. D E LlEPHANT. 3 $ font faits une efpece d'art de 1'education dc I'elephant & font initruit & modiiie felon leurs moeurs. Mais de tous les Afriquains les feuls Carthaginois ont autrefois drefTe des elephans pour la guerre , parce que, dans le terns de la fplendeur de leur republique , ils etoient peut-etre encore plus civilifes que les Orientaux. Aujourd'hui il n'y a point d'elephans fauvages dans toute la partie de 1'Afrique , qui eft en - dega du mont Atlas : il j en a meme peu au - dela de ces montagnes jufqu'au fleuve du Senegal , mais il s'en trouve deja beaucoup au Senegal meme a en Guineeb, at Les elephans, dont je voyois tous les jours un grand nombre fe repandre fur les bords du fleuve Senegal , ne m'etonnoient plus. Le 5 novembre, ]e me promenois dans les bois qui /ont vis- ^- vis !e village de Dagana, j'appcrcus quantite de leurs traces toutes fraiches', je les fuivis containment pendant prcs de deux lieues , & enfin je dccouvris cinq de ces animaux , dont trois fe vautroient couches dans leur fowl , a la maniere des cochons , & le quntrieme etoit debout avec fon petit , mangeant les extremites des branches d'un aca:ie qu'il venoit de rompre : je jugeai par comparaifon de la hauteur de 1'arbre centre lequel etoit cet Elephant , qiul avoit au moins onze a douzc picds depuis la plante des pieds jufqu'a la croupe •, fes detenies fortoient dc la longueur de pres de trois pieds. Quoique ma prcfence ne les cut pas emus , je penfai qu'il etoit a propos de me retirer : eu pourfuivant ma route je rencontrai des impreilions bien marquees de leurs pas, que je mefurai , elles avoient pres d'un pied & demi de diametrei leur fiente , qui refiembloit a celle du cheval , formoit des boules de fept a huit polices d'epaiffeur. Voyage an Sentgal , par M. Adanfon- Paris , 2757 , page 75. — Voyez auffi le Voyage de le Mairc f pages 97 & 9& b Voy.ie voyage de Guinee, par G. Bofman. Utrecht, 170$ >/>. Eij 3<5 HISTOIRE NATURELLE an Congo8, a la cote des Dents b, ail pays d'Ante'., d'Acra } de Benin & dans toutes les autres terres du fud a Dans la province de Pamba , qui eft RU royaume de Congo, on trouve beaticoup d'elephans , a caufe de la grande quantite de forets £ de rivieres dont le pays eft plein. Voyages de FT. Drack. Paris t 1641 , page 2 of.. Voyez aufli dans le Recueil dcs voyages de la Compagnie des Indcs de Holla nde, le Voyage de Van-der Broeck , tome IV> page 31$. Voyez aulli // Genio vagante del conte Aurclio t tome II , page 473 & fuiv. b Le premier pays ou Ton trouvc le plus fouvent des clephans , c'eft cet endroit de la cote que Ton appelle en Flamand Tand-Kuft, ou Cote des dents y ^ caufe de la grande qmntite des dents d'clephans qu'on y trafique •, enluite vers la cote d'or & dans les pays d'Awine, de Jaumorc , d'Eguira , d'Abocroe, d'Ancober & d'Axim , oii Ton en rue chaque jour un grand nombre •, & plus un pays eft ddfert & inhabite , plus y rencontre-t-on d'elephans & d'autres animaux fauvages. Voyage de Guinfc , par Gui/l. Bofman , page 2.44. c Le pays d'Ante abonde aufli en elephans, puilque non-feulement on en tue quantite d.ins la terre fcrme, mais qu'ils viennent prefque tous les jours fur les bords de la mer & fous nos forts , d'ou nos gens peuvent les voir , & y font de grands ravages', depuis le pays d'Ante jufqu'£ celui d'Acra , on n'en trouve pas tant que dans les lieux ci-de/Tus nommcs, parce que ces pays, entre Ante & Acra, ont etc depuis long -temps paflablement bien peuples , except^ celui de Fetti , qui depuis cinq ou fix ans a ete prefque defert , ce qui fait qu'on y v-oit beaucoup plus de ces betes qu'auparavant. Du cote d'Acra on en tue toutes les annees un grand nombre , parce que dans ces quartiersr la il y a bien du pays defert & inhabite.., Dans le pays de Benin, comme auffi a Rio de Calbari , Camerones & dans plufieurs autres pays & rivieres d'alentour , \\ y a line fi grande quantite de ces animaux, qu'on a peine a s'imaginer comment les habitans peuvent ou ofent 7 demeurer. Idem , page- D E L'iLtEPHANT. de I'Afnque a , jufqu'a cellcs qui font terminees par le cap de Bonne -efperance , a I'exception de quelques provinces tres-peuplees , telles que Fidab, Ardra, &c. On en trouve de meme en Abiflini-e c , en Ethiopia *,• en Nigritie c, fur les cotes orientales de 1'Afrique 6c dans 1'interieur des terres de toute cette partie du monde. II y en a aufli dans les grandes illes de 1'Inde & a Aii-detfbus de la baie de Sainte-Helene le pays eft partage en deux parties par la riviere des Elcphans , qui a etc ainfi appelee parce que ces animaux, qui aiment les courants, fe trouvent en grande quantite fur fes bords. Defcription du cap de Bonne-ejp trance , par Kolbe. Arnjt. 1741 , tome /, page 114; & tome III, page tz. b II ny a. pas d'clephans £ Ardra ni a Fida > quoique de mon terns on y en ait tue tin i mais les Negres avoucrent que cela n'etoit point arrive dans 1'efpace de foixante ans, ainfi je crois que s'y etant egare , il pouvoit y ctre venu d'ailleurs. Voyage de Guinea , pat Bojmanj page 3.4$. c Voycz le voyage hiftorique d'AbifTmie, du P. Lobo , tome /, page 57 , ou il dit qu'on trouve dans 1'AbifTinie de grandes troupes d'elephans. d Les Ethiopiens ont des elcphans dans leur pays, bien plus petits i la vcrite que ceux des Indes , & dont ies dents memes font pliU creufes & les moins eftimees-, mais ils ne laitTent pas que d'en fairc im tres-grand trafic. Voyage de Paul Lucas. Rouen, 1719* tome III* page 186. --On voit beaucoup d'elephans en Ethiopie & dans les cuts du Prete-Jan derricre 1'iflc Mofambique , ou les Cafres ou Noirs en tuent fouvent pour en vendre les dents. Recueil des voyages de la Compagnie des Indes de Hollande , tome /, page 4^3. Voyez auffi- f/lfrique de Marmol, tome I, page 58. c Elephas magnd copid injilvis Nigritarum regionis invenitur. Solent ffiagno numero confertim incedere^ &c. Leonis Afric. Delcript, Africa, Lugd. Bat. 1632, tome II, pag. 744 6* 745. 38 HlSTOinS N^TVRELIB de 1'Afrique, comme a Madagafcar3, a Javab,& jufques aux Philippines c. Apres avoir confere les temoignages des Hiftoriens &. des Voyageurs , il nous a paru que les elephans font acluellement plus nombreux , plus frequens en Afrique qu'en Afie ; ils y font aufli moins defians , moins fau- vages , moins retires dans les folitudes; il femble qu'ils connoiffent Timpentie & le peu de puiflance deshommes auxquels ils ont affaire dans cette partie du monde ; ils viennent tous les jours 6c fans aucune crainte jufqu'a a Duns 1'ifle de Madagafcar , fe trouvent fant d'elephans , qu'on n'cftime contree du monde en produire davantage •, au moyen de quoi s'y fait grand trafic de marchandife d'ivoire , comra? femblablement en une autre ifle voilme , appelee Cu\ibetj & par le jugement des Marchands ne le retire pas du rede du monde fi grande quantitc de dents d'elephans ( qui eft le vrai ivoire ) que Ton en trotive en ces deux ifles. Defiript. de I' In.de orient, par Marc Paul. Paris t 7556", liv. Ill , chap, xxxix , page 114. b les animaux, qui fe trouvent dans I'ifle de Java, font, i.e des qlcphans qu'on apprivoife & qu'on lone enfuite pour traveller. Recueil des voyages de la Compagnie des Indes de Hollande , tome It page 411 —A Tuban , les Hollandois vircnt les elephans du Roi de Java, qui font chacun fous un petit toit particulier, foutenu par quatre piliers au milieu ', &. dans le milieu de 1'efpace , qui eft fous ce toit , il y a un grand pieux auquel 1'elephant eft attache par une chaine. Idem, tome /, page $2.6. c L'ifle de Mandanar eft la feule des Philippines, qui ait des ele phans, parce que les Infulaires ne les apprivoifoient pas comme Ton faitaSiam & ^Comboya, ils s'y font extremement multiplies. Voyage autourdu Monde, par Gemelli Careri. Paris, 1716* tome V,page 209. BE L L E P H A N T. 3 f) leurs habitations * , ils traitent les Negres avec cette indifference naturelle & dedaigneufe qu'ils out pour tous les animaux; ils ne les regardent pas comme des etres puifTans , forts &. redoutables , mais comme une efpece cauteleufe , qui ne fait que drefTer des em- buches, qui n'ofe les attaquer en face, &. qui ignore Tart de les reduire en fervitude. C'eft en efTet par cet art connu de tout tems des Orientaux , que ces animaux ont etc reduits a un moindre nombre; les elephans fauvages, qu'ils rendent domeftiques, deviennent par la. captivite autant d'eunuques volontaires dans lefquels fe tarit chaque jour la fource des generations; au lieu qu'en Afrique, ou ils font tous libres , 1'efpece fe fou- tient & pourroit meme augmenter en perdant davantage, parce que tous les individus travaillent conftamment a fa reparation. Je ne voispas qu'on puifTe attribuer a une autre caufe cette difference de nombre dans 1'efpece; car, en confiderant les autres effcts , il paroit que le climat de 1'Inde meridionale &: de 1J Afrique orientale eft la vraie patrie , le pays naturel & le fejour le plus convenable a Telephant; il y eft beaucoup plus grand, beaucoup plus fort qu'en Guinee & dans toutes les autres parties de 1'Afrique occidentale ; 1'Inde meridionale 6c L'Afrique orientale font done les contrees dont la Terre & le Ciel * Les elcphans patient fouvent les nuits dans les villages , & craignent fi peu les lieux frequentes^ qu'ju lieu de fe detourner, quand ils voient les maifons des Negres , ils pilc-nt tout droit, & les renverfent en marchant comme une coquille dc noix. Voyage de le Mairc,page 98. 40 HJSTOIRE NATURE LIE lui conviennent le mieux; & en effet , il craint Texcef- five chaleur , il n'habite jamais dans les fables brulans, &. il ne fe trouve en grand nombre dans le pays des Negres , que le long des rivieres 6c non dans les terres elevees; au lieu qu'aux hides, les plus puiffans, les plus courageux de 1'efpece & dont les armes font les plus fortes & les plus grandes, s'appellent Elephans de mon- tagne & habitant en effet les hauteurs ou 1'air ^tant plus tempere , les eaux moms impures, les alimens plus fains, Jeur nature arrive a fon plein developpement & acquiert toute fon etendue , toute fa perfection. En general , les elephans d'Afie 1'emportent par la taille, par la force , &c. fur ceux de TAfrique, ck en particulier ceux de Ceylan , font encore fuperieurs a tous ceux de TAfie , non par la grandeur 3 mais par le courage & par ^intelligence : probablement ils ne doi vent ces qualites qu'a leur education plus perfeclionnee a Ceylan qu'ailleurs ; mais tous les Voyage urs * ont Les elephans de Ceylan font prcfercs ^ tons les autres, parce qinls font plus courageux ---- Les Indiens difent q«e tous Ics autres clcphans les refpeftent. Relation d'un voyage, par Thevenot , page 2.61. — Les elephans de Ceylan font plus braves que les autres. Voyage de Bemier, tome II f page 6*5. — Les meilleurs elephans & les plus in- telligens qui foient au monde, font dans 1'ifle de Ceylan. RecueiL des voyages, tome I , page 413; tome II \ page z$6; tome IV, page 363. — II y a quantite d'clephans a Ceylan, qui font & plus gencreux & plus nobles qu'aucims des autres... Tous les autres elephans reverent ks eJcphans de Ceylan, £c. Voyage d' Orient du P. Philippe, paps celebre T> s L* ELEPHANT. celebre les elephans de cette lilc , ou comme Ton fait le terrein eft grouppe par montagnes , qui vont en s'elevant a mefure qu'on avance vers le centre &. oil la chaleur , quoique tres-grande , n'eft pas aufTi exceflive qu'au Se negal , en Guinee ELEPHANT. 43 Un elephant domeftique rend peut-etre a ion maitre plus de fervice que cinq ou fix chevaux a , mais il lui faut du foin & une nourriture abondante & choifie ; il coute environ quatre francs ou cent fols b par jour a nourrir. On lui donne ordinairement du ris cru ou cuit, mele avec de 1'eau, 6c on pretend qu'il faut cent livres de ris par jour , pour qu'il s'entretienne dans fa pleine vigueur; on lui donne auili de 1'herbe pour le rafraichir, car il eft fujet a s'echaufFer , 6c il faut le mener a 1'eau & le laiffer baigner deux ou trois fois par jour. II apprend aifement a fe laver lui-meme ; il prend de 1'eau dans fa trompe , il la porte a fa bouche pour boire, & enfuite * Le prix des elephans eft plus confiderable qu'on ne pourroit I'ima- giner •, on en a vu vendre depuis mille pagodes d'or jufqu'a quinze mille roupies t c'eft-a-dire, depuis neuf a dix mille livres jufqu'i trente-fix mille livres. Notes de M. de BaJJy. — On vend un elephant felon fa taille Un elephant de Ccylan vaut du moins huit mille pardaons , & quand il eft fort grand on le vend jufqu'a douze & meme jufqu'a quinze mille pardaons. Hift. de fifle de Ceylan , par Ribeyro. Trtvoux , ijoi , page 144. b Les elephans coutent chacun environ une demi-piftole par jour \ nourrir. Relation d'un voyage par Thevenot , page 2.6*2. — Ceux qui font prives font fort delicats en leur vivre , &: leur faut bailler du ris bien cuit & accommode avec du beurre & du fucre , qu'on leur donne par grofles pelottes t & leur faut bien cent livres de ris par chaque jour , outre qu'il leur faut bailler des feuilles d'arbres > princi- palement de figuier d'Inde ^ que nous appelons Bananes } & les Turcs Plantenes , pour les rafraichir. Voyage de Pyrard t tome II , page 367. — Voyez aufli les Voyages de la Boullaye-le-Gou^ Paris t 1657* page z$o ,• & le Recueil des voyages de la Compagnie des Indes dc Hollands , tome I, page 473. Fi) 44 HlSTOlRE N^TURELLS en retournant fa trompe , il en laifle couler le refle flot fur toutes les parties de fon corps. Pour dormer line idee des fervices qu'il pent rendre , il fuffira de dire que tous les tonneaux , facs , paquets qui fe tranfportent d'un lieu a un autre dans les Indes, font voitures par des clephans ; qu'ils peuvent porter des fardeaux fur leur corps , fur leur cou , fur les dc'fenfes , &. meme avec leur gueule , en leur prefentant le bout d'une corde qu'ils ferrent avec les dents; que joignant 1'intelligence a la force , ils ne caflent ni n'endommagent rien de ce qu'on leur confie; qu'ils font tourner & pafler ces paquets du bord des eaux dans un bateau fans les laiffer mouiller , les pofant doucement & les arrangeant oil Ton veut les placer; que quand ils les ont depofes dans 1'endroit qu'on leur montre, ils effaient avec leur trompe s'ils font bien litues, & qu'il ne fe trouve que des Elephans noirs dans les parties de 1'Inde que ces perfonnes ont t^t6 a portee de parcourir •, mais il me paroit en meme- terns qu'on ne peut douter qii'a Ceylan , a Siam , a Pegu j a Cambaie , &c. il ne fe trouve par hafard quelques elephans blancs & rouges. On peut citer pour temoins oculaires le chevalier de Chaumont , 1'abbe de Choify , Ic P. Tachard , Van- der Hagen , Jooft Schuten , Thevenot , Ogilby & d'autres voyagcurs moins connus. Hortenfels , qui , comme Ton iait , a raflemble dans fon Elephantographia line grande quantite de faits tires de ditierentes Relations , a(kire que 1'clephant blanc a non-feulement la peau blanche , mais aufli le poil de ia queue blanc : on peut encore ajouter a tous ces temoignages 1'autorite des Anciens. Klien (lib. Ill, cap- XLyi ) , parle d'un petit elephant blanc aux Indes , & paroit jndiqutT que la mere etoit noire. Cette variete dans la couleur des elephans , quoique rare > «.ft done certaine & meme tres-anciennc , & clle n'eft peut-etre venue que de leur domefticite, qui dans les Indes eft aufli trcs - ancienne. qu'on a vus en differens terns dans quelques endroits des Indes, ou il s'en trouve aufTi quelques-uns qui font roux , &. ces elephans blancs & rouges a font tres-eftimes ; au refte , ces varietes font ii rares qu'on ne doit pas les regarder comme fubfiftantes par des races diftincles dans Tefpece ; mais plutot comme des qualites acci- dentelles tome III , page 60. b Voyage du P. Fr. Vincent-Marie de S.le- Catherine -de- Sienne ,- (hap. xx > traduit de Hulicn par M, le Marquis de MontiuiraiJ. auteur I) E L*lKPH4NT, 49 auteur eft le feul qui paroifie indiquer , que le climat particulier des elephans roux ou rouges eft Ceylan ; les autres voyageurs n'cn font aucune mention. II affure aufli que les <£lt'phans de Ceylan font plus petitsque les autres ; Thcvenot dit la meme chofe dans la relation de fon voyage , page 2.60 3 mais d'autres difent ou indiquent le contraire : enfin le P. Vincent Marie eft encore le feul qui ait ecrit que les eluphans blancs font les plus grands j le P. Tachard allure au contraire , que 1'elephant blanc du Roi de Siam etoit afTez petit quoi- qu'il fut tres-vieux. Apres avoir compare les temoi- gnages des voyageurs au fujet de la grandeur des elephans dans les ditferens pays , & reduit les differentes mefures dont ils fe font fervi , il me paroit que les plus petits elephans font ceux de 1'Afrique occidentale (Sc fepten- trionale , & que les Anciens , qui ne connoiflbient que cette partie feptentrionale de 1'Afrique , out eu raifon de dire qu'en general les elephans des Indes etoient beaucoup plus grands que ceux de 1'Afrique. Mais , dans les terres orientales de cette partie du monde , qui etoient inconnues des Anciens , les elephans fe font trouves aufli grands , & peut-etre meme plus grands qu'aux Indes ; & , dans cette derniere region , il paroit que ceux de Siam , de Pegu , &c. 1'emportent par la taille fur ceux de Ceylan , qui cependant , de 1'aveu unanime de tous les voyageurs, font les plus courageux & les plus intelligens. Apres avoir indique les principaux faits au fujet de Tome XI. G STOIRK NslTURELLE 1'efpece, examinons en detail les facultes de 1'individu , lesfcns , les mouvemens , la grandeur, la force , 1'adrefTe , 1'intelligence , &c. L'elephant a les yeux tres-petits relativement au volume de fern corps , mais ils font brillans & fpirituels ; & ce qui les diftingue de ceux de tous les autres animaux , c'eft Texprellion pathetique du fcntiment cSc la conduite prefque reflechie de tous leurs mouvemens a ; il les tourne lentement & avec douceur vers fon niaitre , il a pour lui le regard de Tamitie , celui de 1'attention lorfqu'il parle , le coup- d'oeil de 1'intelligence quand il 1'a ccoute , celui de la penetration lorfqu'il veut 1@ prevenir ; il femble retlechir, deliberer , penfer & ne fe determiner qu'aprea avoir'examine & regarde a plufieurs fois ck fans preci pitation , fans paffion , les fignes auxquels il doit obeir. Les chiens , dont les yeux ont beaucoup d'expreffion , font des animaux trop vifs pour qu'on puifle diftinguer aifement les nuances fuccerlives de leurs fenfations ; mais comme Telephant eft naturellement grave & modere , on lit , pour ainfi dire , dans fes yeux , dont les mouvemens fe fuccedent lentement b., Tordre ck la fuite de ies affections interieures. a Elephanfographia Chriftophori-Petri ab Hartenfels. Erfodia? , 171$ b Les yeux de 1'clephant font trcs-petits proportionnellement ^ la tetc &: encore plus petits proportionnellement au corps, mais ils font tres- vifs & eVeilles, & il les remue d'une facon Cjiii lui donne tou jours 1'air penfif & reveur. Voyage aux Indes orientdes du P. Fr. Vincent- Marie de S." - Cathcrine-dc-Siennc , &c. Venife , 1 683 , en Itdien > 1/2-4.* 39$ > traduit par M. le Marquis dc Montmirail. D E L' ELEPHANT. 51 II a Tome trcs-bonne , & cet organe eft a 1'exterieur, comme cclui de 1'odorat , plus marque dans 1'clephant quo dans aucun autre animal ; fes oreilles font tres- grandes , beaucoup plus longues , meme a proportion du corps, que celles de 1'ane & aplaties centre la tete , comme celles de 1'homme : elles font ordinairement pendantes ; mais il les releve &. les remue avec une grande facilite , elles lui fervent a effuyer fes yeuxa, a les preserver de 1'incomrnodite de la pouffiere & des mouches. II fe delede au fon des inftrumens & paroit aimer la mufique , il apprend aifement a marquer la mefure , a fe remuer en cadence &. a joindre a propos quelques accens au bruit des tambours & au fon des trompettes. Son odorat eft exquis , & il aime avec paf- iion les parfums de toute efpece & fur-tout les fleurs odorantes ; il les choifit , il les cueille une a une , il en fait des bouquets part. Ill > page 107, ^ Voyage de Guince , par Bofman , page 2,4^. Gij 52 HISTOIRE NATURELLE } ananiers, les palmiers, les fagous; & comme ces arbres font moclleux &. tcndres, il en mange non-feulement les feuillcs &c. Plin. Hift. nat. lib. VIII, cap. in. — Ego verb ipfe. elephantum in tabula litteras Latinas promufcide atque ordine fcriben- ttm vidi : verumtamen docentis manus J'ubjiciebatur ad litterarum due- turn & figuram eum injlituens ; dejetfis autcm & intentis oculis erat cum fcribcret ; aoclos 6* litterarum gnaros (inimanuu.ni oculos effe dixiffes. .Lilian, de nat. Anim. Jib. II, cap. 11. 54 HISTOIRE NATURE LLE un inftrument organique , ma is un triple fens , donl ]es fonclions reunies & combinees , font en meme- tcms la caufe, & produifent les diets de cette intelli gence & de ces facultes , qui dittijaguent 1'elcphant pourjeryir a I'hijloirc des Animaux , part. Ill, page ion. Tome XI. H 8 HlSTOIRE NslTURELLE coucher par force a , il faut enfuite des machines pour le relcver & le remettre en pied j fes defenfes, qui deviennent avec Tage d'un poids enorme , n'etant pas fituees dans une pofition verticale , comme les cornes des autres animaux , forment deux longs leviers , qui , dans cette direction prefque horizontale , fatiguent pro- digieufement la tcte & la tirent en has ; en forte que 1'animal eft quelquefois oblige de faire des trous dans le mur de fa loge pour les foutenir & fe foulager de leur poids. b II a le defavantage d'avoir 1'organe de I'o- dorat tres-eloigne de celui du gout , I'incommodite de ne pouvoir rien faifir a terre avec fa bouche , parce que fon cou court ne peut plier pour 1 airier baffler affez la tete ; il faut qu'il prenne fa nourriture , 6c meme fa boiflon , avec le nez , il la porte enfuite non pas a Tentree de la gueule , mais jufqu'a fon gofier , fes dcfenfes ctant fichees dans ces trous, Ibid. page loi. & E L* ELEPHANT. 59 jufqu'a la racine de la langue * , apparemment pour ra- baifler 1'epiglote ore Jiigit. Milan de nat. Anim. lib. cap. in. Hij His TO IKE gueule que ce qu'on jette dedans lorfqu'elle eft ou- verte ? &c. * II paroit done tres-vraifemblable que le petit elephant ne tette qu'avec la trompe ; cette pre- fomption eft non-feulement prouvee par les fails fub- iequcns, mais elle eft encore fondee fur une meilleure analogic que cellc qui a decide les Anciens. Nous avons clit qu'en general les animaux au moment de leur naif- fance ne peuvent etre avertis de la prefence de 1'ali- ment dont its ont befoin , par aucun auire fens que par celui de 1'odorat. L'oreille eft certainement trcs-inutile a cet effet , 1'ceil 1'eft egalement & tres-evidemment , puifque la plupart des animaux n'ont pas les yeux ouverts lorfqu'ils commencent a teter ; le toucher ne peut que leur indiquer vaguement & egalement toutes les parties du corps de la mere , ou plutot il ne leur indique rien de relatif a 1'appetit ; 1'odorat feul doit Tavertir , c'eft non-feulement une efpece de gout , mais un avant-gout qui precede , accompagne 6c de termine 1'autre; 1' elephant eft done avert! , comme tous les autres animaux , par cet avant-gout de la prefence de 1'aliment; 6c, comme le fiege de 1'odorat fe trouve. ici reuni. avcc la puiilance de fuclion a 1'extremite de. la trompe , il 1'applique a la mamelle , en pompe le. lait & le porte enfuite a fa bouche pour fatisfaire fon appetit. D'ailleurs les deux mamelles etant fituees fur la poitrine comme aux femmes, 6c n'ayant que de petfts : Voyezles Memoires pour fervir i 1'hift. des Animaux, pan. Ill , pages 209 & lie. DE Z'£ I E P H A N T, C\ ma melons tres-difproportionncs a la grandeur de la gueule du petit , duquel auffi le cou ne peut plier , il faudroit que la mere fe renverfat fur le dos ou fur le cote , pour qu'il put faifir la mamelle avec la Louche,- & il auroit encore beaucoup de peine a en ti-rer le lait a caufe de la difproportion enorme , qui refulte de la grandeur de la gueule &. de la petiteffe du mamelon ; le reLord de la trompe que 1'elephant comrade , autant qu'il lui plait , fe trouve au contraire proportionne ait mamelon , &. le petit elephant peut aifement par foil nioyen teter fa mere , foit debout ou couchee fur le cote • ain/i, tout s'accorde pour infirmer le temoignage des Anciens fur ce fait qu'ils ont avance fans 1'avoir verifie, car aucun d'entr'eux , ni meme aucun des mo- dernes que je coniioiile , n,e dit avoir vu teter {'ele phant., & je crois pouvoir ailurer que fi quelqu'un vient dans la fuite a 1'obferver , on verra qu'il ne tete point avec la gueule , mais avec le nez. Je crois de meme que les Anciens fe font trompes en nous difant que les elephans s'accouplent a la maniere des autres animaux, que la femelle * abaifle feulement fa croupe pour rece- yoir plus aifement le male: la pofition des parties paroit rendre impolTible cette fituation d'accouplement ; 1'ele- phante n'a pas, comme les autres femelles, 1'oririce de la vulve au bas du ventre ck voifine de 1'anus , cet orifice * Subjidit fasmina 3 clunibujque fubmijjis , infijlit pedibus ac innititur ; mas fupervemens co nip limit, atque ita munere venereo fungi tur. Adftot,- hid. Anim. lib. V , cap. 1 1. 62 H I S T O I R E N4TVREZ.LE en eft a deux pieds & demi ou trois pieds de diftance , il eft fitue prefqu'au milieu du ventre a : d'autre cote , le male n'a pas le membre genital proportioning a la grandeur de fon corps non plus qu'a celle de ce long intervalle , qui dans la fituation fuppofee , feroit en pure perte. Les Naturaliftes & les Voyageurs s'accordent a dire b que 1'elephant n'a pas le membre genital plus gros ni guere plus long que le cheval ; il ne lui feroit done pas pof- fible cTatteindre au but dans la fituation ordinaire aux quadrupedes ; il faut que la femelle en prenne un autre & fe renverfe fur le dos. De Feynes c & Tavernier ' Tont ditpofitivement, mais j'avoue que j'aurois fait peu * Mem. pour fcrvir ii 1'hift. des Animaux j part. Ill > page 231. b Elephantus genitale equo fimile habet fed parvum nee pro corporis magnitudine. Teftes idem nonforis confpicuos fed intus circa renes con- ditos habet. Ariftot. Inft. Anim lib. II , cap. i L/Afrique d'O- giiby, pages 13 & 14. c Quand ces animaux veulent s'accoupler enfemble , ils le font , fans comparaifon , de ineme que Thoinme &: la femme : puis fi-tot qiuls ont eu la jouiilance 1'un de 1'autre , 1'elephant met fa trompe par-deflous 1'elephante & la relcve en meme-tems. Voyage par tsrre a la Chine , du S/ de Feynes , Paris , 2650 , pages go & gi. A Bien que 1'elephant ne touche plus la. femelle depuis qu'il eft pris , il arrive neanmoins qu'il entre quelquefois comme en chaleur. Ceci eft particuliercment remarquable de la femelle de 1'elephant , que lorfqu'elle entre en chaleur elle ramafle toutes fortes de feuillages & d'hcrbages, dont elle fe fait un lit fort propre avec line maniere de chevet & eleve de quatre ou cinq pieds de terre 9 on , centre la nature de toutes les autres betes , elle fe couche fur le dos pour attendre le male t qu'elle appelle par fes cris. Voyage de Tavernier , tome. Ill , page 140. DE L'£LEPHANT. 63 d'attention a leurs tc"moignages , fi cela ne s'accordoit pas avec la pofition des parties , qui ne permet pas a ces animaux de fe joindre autrement a. II leur faut done pour cette operation plus de terns , plus d'aifance , plus de commodites qu'aux autres , & c'eft peut-etre par cette raifon qu'ils ne s'accouplent que quand ils font en pleine liberte &. lorfqu'ils ont en effet toutes les facilites qui leur font neceflaires. La femelle doit non- feulement confentir , mais il faut encore qu'elle pro- voque le male par une fituation indecente qu'apparem- ment elle ne prend jamais que quand elle fe croit fans temoins b; la pudeur n'eft-elle done qu'une vertu phy- (ique , qui fe trouve auffi dans les betes ? elle eft au moins, comme la douceur , la moderation , la temperance , 1'attribut general 6c le bel apanage de tout fexe feminin, a J'avois ecrit cet article lorfque j'ai re^u des notes de M. de Buffy, fur Telephant ', ce fait , que la pohtion des parties m'avoit indique , fe trouve pleinement confirme par fon temoignage. it L'elephant ( dit M. de Buffy ) , s'acc niple d'une facon fingulicre; Ja femeJle fe couche furet le dos , & le male s'appuyant lur fes jambes antcrieures & flechillantu en arriere les poftcrieures , ne touche a la femelle qu'autant qu'il en«« a .befoin pour 1 coir. »> b Pudore nunquam nife in abdito coeunt. Plin. Hift. nat. lib. V 1 1 1 cap. v. — Les elephans s'accouplent trcs-rarement Et quand ils s'accouplent t c'eft avec tant de fecret & dans des lieux {i folitaires , que perfonne ne peut fe vanter de les avoir vus dans ce moment. Us ne produifent jamais qmnJ ils font domeftiques. Voyage aux Indes orientates du P. Vincent-Marie de Sainte- Catherine de Sienne f imprimc en italien a. Venife en 26X3 . Chap, xi , pages 396 £' fuiy. traduit par M. le Marquis de Montmirail. 6 4 HlSTOIRE N^TVRELLE Ainfi, 1'elephant ne tette , ne s'accouple, ne mange ni ne boit comme les autres animaux. Le Ton de fa voix eft aufli tres-fmgulier ; fi Ton en croit les Anciens , elle fe divife , pour ainfi dire, en deux modes tres-dirTerens ck fort inegaux , il pafle du fon par le nez , ainfi que par la bouche , ce fon prend des inflexions dans cette longue trompette , il eft rauque &. file comme celui (Tun inftrument d'airain , tandis que la voix qui paffe par la bouche eft entre-coupee de paufes courtes ck de foupirs durs. Ce fait avance par Ariftote , 6k enfuite repete par les Naturaliftes ck meme parquelques Voya- geurs, eft vraifemblablement faux ou du moins n'eft pas exadl. M. de Bufly allure pofitivement que 1'elephant ne poufTe aucun cri par la trompe; cependant comme en fermant exaclement la bouche , I'homme meme peut rendre quelque fon par le nez ; il fe peut que Telephant dont le nez eft fi grand , rende des fons par cette voie lorfque fa bouche eft fermee : quoi qu'il en (bit , le cri de Telephant fe fait entendre de plus d'une lieue _, &: cependant il n'eft pas effrayant comme le rugiflement du tigre ou du lion. L'elephant eft encore fingulier par la conformation des pieds ck par la texture de la peau ; il n'eft pas revetu ' Elephantus ritra naies ore ipfb vocern elidti fpiralund am modum cum homo jirnul Sf Jpirifum reddit& loquitur , at per nartsjimile tuba ram raudtati fonat. Ariflot. Hift. Anim. lib. IV _, cap. ix ..... Citra nans ore. ipjo fternutamentofimilem edit fonum. Per nares autem tuba- rum raudtati. Plin. Hift. nat. lib. VI II. de 'fL D E LLEPHANT. de poll comme les autrcs quadrupedes, fa peau eft tout- a-fait rafe , il en fort fetdement quelques foies dans les gergures, & ces foies font tres-clair-femees fur le corps, mais allez nombreufes aux cils des paupieres, au der- riere de la tete* , dans les trous des oreilles & au-dedans des cuifles tome pages 2.64 & 2.6*5. b Mem. pour feivir a 1'Hift. des Anim. panic III , page 101. 68 HlSTOIRE NstTURELLE cuifle eft prefqu'entierement engagee dans la croupe, le gcnou tres - pres du ventre , & les os du pied fi eJeves & fi longs qu'ils paroiffent faire line grande partie de la jainbe; dans I'elephant, au contraire, cette partie eft tres-courte & pofe a terre , il a le genou comnie 1'hoinme au milieu de la jambe & non pas pres du ventre : ce pied , ii court & fi petit, eft partage en cinq doigts, qui tous font recouverts par la peau & dont aucun n'eft apparent au-dehors On voit feulement des efpeces d'ongles, dont le nombre varie , quoique celui des doigts foit conftant , car il y a toujours cinq doigts a chaque pied , &. ordinairement aulTi cinq ongles % mais quelquefois il ne s'en trouve que quatreb, ou meme trois, &, dans ce cas, ils ne correfpondent pas exacle- inent a 1'extremite des doigts. Au refte, cette variete, qui n'a et^ obfervee que fur de jeunes elephans tranf- portes en Europe, paroit etre purement accidentelle & depend vraifemblablement de la maniere dont 1'elephant a M.rs de 1'Academie Royale des Sciences, nous avoient reccmmande d'examiner fi tons les elephans avoient des ongles aux pieds, nous n'en avons pas vu tin fcul qui n'en cut cinq a chaque pied a 1'ex- frcmitc des cinq gros doigts -, mais [curs doigts font h courts qiA peinc fortent - ils de la maffe du pied. Premier voyage du P. Tachard, page 3.73. b Tous ceux qui ont ecrit de 1'clcphant , mettent cinq ongles ^ chaque pied , mais il n'y en avoit que trois d.ins notre fujet ', le petit Indien dont il a eti parfe en avoit qiutre , tant aux pieds de devant qu'i ccux de derriere -, la vcritc eft pourtant qu'il y a cinq doigts i chaque pied. Mtm. pour Jervir a I'Hijt. dts Anim. part. Ill, page 103. DE t a ete traite dans les premiers terns de fon accroidement. La plante du pied eft revetue d'une femelle de cuir dur comme de la corne & qui deborde tout autour; c'eft de cette meme fubitance dont font formes les ongles. Les oreilles de 1'elephant font tres-longues, il s'en fert comme d'un evantail , il les fait remuer &. claquer comme il lui plait ; fa queue n'eft pas plus longue que 1'oreille, cette dimenfion atteint un certain terme , le prix s'accroit » comme celui des pierres precieufes b . Les elephans de »Guinee, dit Bofman, ont dix , douze ou treize pieds »dehautc, ils font incomparablement plus petits que » ceux des Indes orientales, puifque ceux qui ont ecrit » riiiftoire de ces pays -la donnent a ceux-ci plus de » coudees de haut que ceux -la n'en ont de pieds . J'ai » vu des elephans de treize pieds de haut , dit Edward »Terri, & j'ai trouve bien des gens qui m'ont dit en avoir vu de quinze pieds de haut c; » de ces temoignages & de plufieurs autres qu'on pourroit encore raflembler, on doit conclure que la taille la plus ordinaire des ele^ phans , eft de dix a onze pieds , que ceux de treize 6c de quatorze pieds de hauteur font tres-rares, 6c que les » Nota. Ces pieds font probablement des pieds Remains. b Voyage aux Indes orientales du P. Vincent Marie, & c Nota. Ce font probablement des pieds du Rhin. d Voyage en Guinee de Guilkume Bofman , page 2.44. e Voyage aux Indes orientales, par Edward Tciii, page Nota. Ce font peut-etre des pieds Anglois. plus DE L L E P H A N T. plus petits ont au moins neuf pieds lorfqu'ils ont pris tout leur accroiflement dans Tetat de liberte. Ces maffes enormes de matiere ne lailTent pas , comme nous Tavons dit, de fe mouvoir avec beaucoup de viteffe ; elles font foutenues par quatre membres qui reflemblent moins a des jambes qu'a des piliers ou des colonnes maffives de quinze ou dix-hult pouces de diametre , & de cinq ou fix pieds de hauteur ; ces jambes font done une ou deux fois plus longues , que celles de 1'homme ; ainfi quand 1'elephant ne feroit qu'un pas tandis qu'un homme en fait deux, il le furpaileroit a la courfe. Au refte, le pas ordinaire de 1'elephant n'eft pas plus vite que celui du cheval a, mais quand on le pouffe il prend une efpece d'amble qui , pour la \itefle , equivaut au galop. II execute done avec promptitude & meme avec aflez de liberte tous les mouvemens direcls , mais il manque abfolument de facilite pour les mouvemens obliques ou retrogrades; c'eft ordinairement dans les chemins etroits 6c creux ou il a peine a fe retourner, que les Negres 1'attaquent & lui coupent la queue , qui pour eux eft d'un auffi grand prix que tout le refte de la bete ; il a beaucoup de peine a defcendre les pentes trop rapides, il eft oblige de plier les jambes de derriereb, afin qu'en defcendant, le devant du corps conferve le niveau avec la croupe , 6c que le poids de fa propre mafle ne le a Notes de M. de Bufly , qui nous ont et^ communiquees par M. le Marquis de Montmiraii. b Notes de M. de Bufly , idem. Tome XI, K HlSTOTRE N 4 T U R E L L g precipite pas. II nage aufli tres-bien , quoique la forme* de fes jambes & de fes pieds paroitfe indiquer le con- traire ; mais comme la capacite de la poitrine & du ventre eft tres-grande , que le volume des poumons 6c des intertills eft enorme & que toutes ces grandes parties font remplies d'air ou de matieres plus legeres que 1'eau , il enfonce moms qu'un autre; il a des-lors moins de remittance a vaincre , & peut par confequent nager plus vite en faifant moins d'efforts & moins de mouvement des jambes que les autres. Audi s'en fert-on tres-utilement pour le patfage des rivieres : outre deux pieces de canon de trois ou quatre livres de balles, dont on le charge dans ces occafions *" , on lui met encore fur le corps une infinite d'equipages, indepen- damment de quantite de perfonnes qui s'attachent a fes oreilles & a fa queue pour paffer 1'eau j lorfqu'il eft ainfi charge _, il nage entre deux eaux &. on ne lui voit que la trompe qu'il tient elevee pour refpirer. Quoique 1'elephant ne fe nourrifle ordinairement que d'herbes & de bois tendre , & qu'il lui faille un prodi- gieux volume de cette efpece d'aliment pour pouvoir en tirer la quantite de molecules organiques neceflaires a la nutrition d'un aufli vafte corps, il n'a cependant pas plufieurs eftomacs comme la plupart des animaux qui fe nourriflent de meme ; il n'a qu'un eftomac , il ne rumine pas , il eft plutot conforme comme le cheval , Notes de M. de Bufly , comrauniquces par M, le Marquis de Montmirail. L E P H A N T. J $ que comme le boeuf ou les autres animaux ruminans; la panfe qui lui manque eft fupplcee par la groffeur &. 1'etendue des inteftins & fur-tout du colon, qui a deux ou trois pieds de diametre fur quinze ou vingt de lon gueur ; 1'eftomac eft en tout bien plus petit que le colon % n'ayant que trois pieds & demi ou quatre pieds de longueur fur un pied ou un pied &. demi dans fa plus grande largeur ; pour remplir d'aufTi grandes capa- cites , il faut que 1'animal mange, pour ainfi dire, conti- nuellement , fur -tout lorfqu'il n'a pas des nourritures plus fubftantielles que 1'herbe , aufli les elephans fauvages font prefque toujours occupes a arracher des herbes , cueillir des feuilles ou cafTer du jeune bois; &. les do- meftiques auxquels on donne une grande quantite de riz ne laifTent pas encore de cueillir des herbes des qu'ils fe trouvent a portee de le faire. Quelque grand que foit Tappetit de Telephant , il mange avec moderation , & fon gout pour la proprete 1'emporte fur le fentiment du befoin -y fon adrefle a feparer avec fa trompe les bonnes feuilles d'avec les mauvaifes , (Sc le foin qu'il a de les bien fecouer pour qu'il n'y refte point d'infecles ni de fable , font des chofes agreables a voira; il aime beaucoup le vin, les liqueurs fpiritueufes, Teau-de-vie , Tarac y &c. On lui fait faire les corvees les plus penibles & les • Voyez la defcription du ventricule & des inteftins de 1'elephant dans les memoires pour fervir ^ 1'Hift. des Animaux j part. Ill f page nj &fuiv. b Notes de M, de Bufl/, communiquees par M. le Marquis dc Montmirail, K ij HISTOIRE enrreprifes les plus fortes, en lui montrant un vafe rem« pli de ces liqueurs, & en le lui promettant pourprix de fes travaux ; il paroit aimer aufli la fumee du tabac , mais tile 1'etourdit & 1'enivre; il craint toutes les mauvaifes odours, & il a line horreur fi grande pour le cochon , que le feul cri de cet animal, Temeut &. le fait fuira. Pour achever de donner une idee du naturel & de Intelligence de ce fmgulier animal , nous croyons devoir donner ici des notes qui nous ont cie communiquees par M. le Marquis de Montmirailb, lequelnon-feulement a bien voulu les demander & les recueillir, mais s'eft aufli donne la peine de traduire de 1'Italien & de 1'AIle- niand tout ce qui a rapport a 1'Hifloire des animaux dans quelques livres qui m'etoient inconnus ; font gout pour les arts & les fciences, fon zele pour leur avancement font fondees fur un difcernement exquis & fur des con- laoifTances tres-etendues dans toutes les parties de 1'Hif- toire Naturelle; nous publierons done avec autant de plailir que de reconnoidance , les bontes dont il nous ho- nore que de fon adrefle, laquelle etoit telle qu'il s'otoit » avec beaucoup de facilite une grofTe double courroie, » dont il avoit la jambe attachee , la defaifant de la boucle » &. de 1'ardillon 5 & comme on eut entortille cette boucle » d'une petite corde renouee a beaucoup de noeuds, » il denouoit tout fans rien rompre. Une nuit apres s'etre » ainfi depeftre de fa courroie , il rompit la porte de fa » loge (i adroitement, que fon gouverneur n'en fut point » eveille ; de-la il pafla dans pluiieurs cours de la Me- » nagerie , brifant les portes fermees , & abattant la ma- » gonnerie quand elles etoient trop petites pour le laiffer » pafTer, 6c il alia ainfi dans les loges des autres animaux, » ce qui les epouvanta tellement, qu'ils s'enfuirent tous » fe cacher dans les lieux les plus recules du pare. » Enfm pour ne rien omettre de ce qui pent con- tribuer a faire connoitre toutes les facultes naturelles & toutes les qualites acquifes d'un animal fi fuperieur aux autres , nous ajouterons encore quelques faits que nous avons tires des voyageurs les moins fufpecls. « L'elephant E z'EllsPltJNT. 8 I L'elephant meme fauvage (dit le P. Vincent Marie) ne « lahTe pas d'avoir des vertus ; il eft genereux 6c temperant, «" & quand il eft domeftique on 1'eftime par fa douceur & «r fa fidelite envers fon maitre, fon amitie pour celui qui « le gouverne, &LC. S'il eft deftine a fervir immediate- c< ttient les Princes, il connoit fa fortune & conferve une pegs 366. 82 » veut monter delTus & le foulage avec fa trompe.... II » eft fi obeiflant qu'on lui fait faire tout ce que Ton » veut , pourvu qu'on le prenne de douceur... II fait tout » ce qu'on lui dit, il careffe ceux qu'on lui montre, &c, » En donnant aux elephans ( difent les voyageurs » Hollandois a) tout ce qui peut leur plaire, on les rend » auffi prives & auffi foumis que le font les hommes. » L'on peut dire qu'il ne leur manque que la parole » Us font orgueilleux & ambitieux , mais ils fe fouviennent » du bien qu'on leur a fait &. out de la reconnoiflance, » jufque - la qu'ils ne manquent point de baifTer la tete » pour marque de refpecl en paflant devant les maifons i> oil ils ont ete bien traites.... Ils fe laiffent conduire b qu'ils ne 1'entendent , ck ceux qui le font doivent bien > prendre garde a eux , car ils feront bien heureux s'ils » s'empechent d'etre arrofes de 1'eau des trompes de ces i> animaux ou d'etre jetes par terre, le vifage contrela » poufliere. » Les elephans (dit le P. Philippe') approchent beau* » coup du jugement & du raifonnement des hommes.... » Si on compare les finges aux elephans, ils ne femble- » ront que des animaux tres-lourds & tres-brutaux 3 pages 366 & 367. D B L3 ELEPHANT. 83 effet les elephans font fi honnetes , qu'ils ne fauroient « fouffrir qu'on les voie lorfqu'ils s'accouplent , & fi * de hafard quelqu'un les avoit vus en cette aclion,« ils s'en vengeroient infailliblement , &c.... Us faluent « en flechiflant les genoux & en baiflant la tete, & lorfque « leur maitre veut les monter ils lui prefentent fi adroite- « ment le pied qu'il s'en peut fervir comme d'un degre. « Lorfqu'on a pris un elephant fauvage & qu'on lui a He « les pieds , le chafleur 1'aborde , le falue , lui fait des « excufes de ce qu'il 1'a lie , lui protefte que ce n'eft « pas pour lui faire injure.... lui expofe que la plupart« du terns il avoit faute de nourriture dans fon premier « etat , au lieu que deformais il fera parfaitement bien « traite qu'il lui en fait la promeffe , &c. Le chafTeur n'a « pas plutot acheve ce difcours obligeant, que I'elephant « le fuit comme feroit un tres-doux agneau ; il ne faut « pas pourtant conclure de-la que I'elephant ait l'inte]li-« gence des langues ; mais feulement qu'ayant tine tres- « parfaite eftimative , il connoit les divers mouvemens « d eftime ou de mepris , d'amitie ou de haine & tous les « autres dont les hommes font agitcs envers lui , & pour « cette caufe il eft plus aife adompter par les raifons que « par les coups & par les verges... II jette des pierres fort « loin 6c fort droit avec fa trompe , & il s'en fert pour « verfer de Teau avec laquelle il fe lave le corps. « De cinq elephans ( dit Ta vernier * ) que les« chafleurs avoient pris , trois fe fauverent 3 quoiqu'ils <& * Voyage de Tavernrer , tome] III f page 138. Li) 84 » eufTent des chaines & des cordes autour de leur corps » & meme de leurs jambes. Ces gens-la nous direntune » chofe furprenante & qui eft tout-a-fait admirable , fi » on peut la croire; c'eft que ces elephans ayant ete une » fois attrapes & etant fortis du piege , fi on lesfait entrer » dans les bois, ils font dans la defiance & arrachent » avec leur trompe une grofle branche dont ils vont , » fondant par-tout avant que d'affeoir leur pied, s'il n'y » a point de trous a leur paffage pour n'etre pas attrapes » une feconde fois; ce qui faifoit defefperer aux chaffeurs, » qui nous contoient cette hiftoire, de pouvoir reprendre » aifement les trois elephans qui leur etoient echappes.... » Nous vimes les deux autres elephans qu'on avoit pris, » chacun de ces elephans fauvages etoit entre deux » elephans prives ; &: autour des fauvages il y avoit fix » homines tenant des lances a feu , qui parloient a cej » animaux , en leur prefentant a manger, lorfqu'il faifoit mine de fe revancher contre celui-la, » Tautre le frapoit de fon cote , de forte que le pauvre » Elephant fauvage ne favoit plus ou il en etoit,cequi » lui apprcnoit a obeir. BE L'EtEPH^NT. 85 J'ai plufieurs fois obferve ( dit Edward Terri * ) « que 1'elephant fait plufieurs chofes qui tiennent plus du « raifonnement humain, que du fimple inftincl: naturel « qu'on lui attribue. II fait tout ce que fon maitre lui « commande, s'il veut qu'il falle peur a quelqu'un, il « s'avance vers lui avec la meme fureur que s'il le YOU- « loit mettre en pieces, 6c lorfqu'il en eft tout proche, « il s'arrete tout court fans lui faire aucun mal. Si le « maitre veut faire affront aim autre, il parle a 1' elephant , « qui prendra avec fa trompe de 1'eau du ruilfeau & de « la boue, 6c la lui jettera au nez. Sa trompe eft faite « d'un cartilage , elle pend entre les dents. Quelques-uns « 1'appellent fa main } a caufe qu'en plufieurs occafions « elle lui rend le meme fervice que la main fait aux «c homines.... Le Mogol en a qui fervent de bourreaux « aux criminels condamne's a mort. Si leur conducteur « leur commande de depecher promptement ces mife- « rabies , ils les mettent en pieces en un moment avec « leurs pieds , & au contraire s'il leur commande de les « faire languir, ils leur rompent les os les uns apres les « autres, & leur font fouflrir un fupplice aufli cruel que « celui de la roue. » Nous pourrions citer encore plufieurs autres faits auffi curieux 6c aufTi intererTans que ceux qu'on vient de lire; mais nous aurions bientot excede les limites que nous avons tache de nous prefcrire dans cet ouvrage, nous ne ferions pas meme entres dans un aufTi grand * Voyage aux Indes oricntales par Edward Tcrri; page 25, 8(5 HlSTOIRE N^LTURELLE detail , fi 1'elephant n'etoit de tous les animaux le pre mier a tous egards , celui par confcquent qui meritoit le plus d'attention ; nous n'avons rien dit de la pro duction de Ton ivoire , parce que M. Daubenton nous paroit avoir epuife ce fujet dans fa defcription des dif- ferentes parties de 1'elephant. On verra combien d'ob- fervations utiies &. nouvelles, il a fait fur la nature &. la qualite de Tivoire dans fes differens ctats, E L L E P H A N T. hauteur) que celui dont nous avons le fquelette, & qui n'avoit que fept pieds & demi de hauteur; il eft certain d'ailleurs, par les obfervations de M. Daubenton , que 1'age change la proportion des os, 6c que lorfque 1'ani- mal eft adulte ils groilifTent conliderablement quoiqu ils aient cefle de grandir ; enfin il eft encore certain par le temoignage des Voyageurs , qu'il y des defenfes d'elephans qui pefent chacune plus de cent vingt livres * : Tout cela reuni , fait que nous ne doutons plus que ces defenfes 6c ces ofTemens ne foient en effet des defenfes * M. Eden rend temoignage qu'il mcfura plufieurs defenfes d'ele- phant auxquelles il trcuva neuf pieds de longueur , que d'autrcs avoient I'e'paifleur de la cuiflb d'un homme, & que quelques-unes pefoient quatre- vingt -dix livres •, on pretend qu'il s'en trouve en Afrique qui pefent jufqu'i cent vingt - cinq iivres chacune .... Les voyageurs Anglois rapporterent auffi de Guinee la tete d'un elephant que M. Eden vit chez M. le Chevalier Judde, elle etoit fi grofle que les os feuls & le crane, fans y comprcndre les defenfes, pefoient environ deux cens livres j de forte qu'au jugement de 1'anteur elle en auroit du pefer cinq cens dans la totalite de fes parties. Hi/I, gfafralc des Voyages , tome I , page zzj. — Lopes prit plaiiir a pefer plulieurs dents d'elephantj dont chacune etoit d'environ deux cens livrei. Idem , tome V , page 7$. — La grandeur des dephans peut etre connue par leurs dents qu'on a ramalfees , dont quelques-unes ont etc trouvees du poids de deux cens livres. Voyage de Drack, fragc 104, — Au royaume de Lowango j'achetai deux dents d'e'le- phant , qui ctoient de la meme bete , qui pefoient chacune cent vingt- iix livres. Voyage de la Compagnie des Indes de Hollands , tome IV, page 31$. — Les dents des elcphans , an cap de Bonne-cfptrrance, font tres-grofles , elles pefent de foixante a cent vingt livres. Dejcript, du cap dc B o nne -efpe ranee, par Kolbe , tome III , page i&. 83 HlSTOIRE N^TVRELLE & des oflemens d'elephant. M. Sloane 1'avoit dit * ,' mais ne 1'avoit pas prouve ; M. Gmelin 1'a dit encore plus affirmativement b : & il nous a donne fur cela des a Voyez 1'Hiftoire de 1' Academic des Sciences > annte page i jujqu'd la page 4. b La quantity prodigieufe d'os qu'on trouve par-ci par -la, fous terre dans la Siberie, font fur-tout une chofe de tant d'importance ; que )e crois fa ire plaifir a bien des Ledteurs de leur procurer 1'avantage de trouver ici raflemblc tout ce qui manquoit jufqu'k prcfent a 1'Hiftoire Naturelle de ces os. Pierre le Grand, s'eft fur- tout rendu recommandable a ce fujet aux Naturaliftes , 6c coinmc il cherchoit en tout a fuivre la Nature dans fes routes Jes plus cachees» il ordonna entr'autres , en 1721 , a tous ceux qui rencontreroient quelque part des conies de Mammout , de s'attacher fingulierement ij ramafler tous les autres os appartenans a cet animal , fans en ex* cepter un feul , & de les envoyer 4 Peterfbourg. Ces ordres furent publics dans toutej les viJles de Siberie , & entr'autres ^ Jakutzk, oii d'sbord apres la publication, un Sclufchewoij appele Wafiiei Odafow , s'engagea par ecrit devant Michacle Petrowitfch Ifmailow, Capitaine- lieutenant de la Garde & Woywode de 1'endroit , a fe tranfporter dans les cantons inferieurs de la Lena pour chercher des os de mam- mout, & il y fat depcche la rneme annee 23 Avril. L'annec dapres; un autre s'adreffa a la Chancellerie de Jakutzk, & lui reprefejita qu'il s'etoit tranfporte avec fon fils , vers la mer, pour chercher des OS de mammout j & que vis-a-vis Surjatoi-Noff., a environ deux cens verftes de ce lieu &: de la mer , il avoit trouve dans un terreia de tourbe , qui eft le terrein ordinaire de ces diftri<5h , une tcte de mammout a laquelle tenoit une corne , &: aupres de laquelle il y avoit une autre corne du meaie animal , qtji 1'avoit peut-etre perdue de fon vivanf, qu'a pen de diftance de-la, Us avoient tire de la terre, line autre t & cela avec beaucoup de raifon j car tout Tivoire qu'on travaille en Allemagne , vient des dents d'ciephant que nous tirons des Indes , & 1'ivoire ro/TiIe reffemble parfaitcment a ces dents, (m on qu'il eft pourri. Dans les climats un pen chauds, ces dents fe font amollies & changees en ivoire foffile •, mais dans ceux ou la terre refte continuellement gelee , on trouve ces dents tres - fraiches pour la plupart. De-la peut aifement deriver la fable qu'on a fouvent trouve ces os & autres enfanglantes •, cettc fable a ete gravement dcbitee par Ifbrand-Ides , &: d'apres lui par Muller * , qui ont ete copies par d'autres avec une aiTurance , comme s'il n'y avoit pas lieu d'en douter -, & comme une fiction va raremcnt feule , le fang qu'on pretend avoir trouv^ a ces os , a enfante une autre ri&ion de 1'animal mammout , dont on a conte que , dans la Siberie , il vivoit fous terre , qu'il y mou- roit quelquefois & etoit enterre fous les decombres, & tout ccla pour rendre raifon du fang qu'on pretendoit trouver a ces os. Muller nous donne la defcription du mammont, cet animal , dit-il , a quatre ou cinq * Maeurs & ufages des Oftiaques , dans le Rccueildes voyages au Nord , page 381 J M ij RfSTOTRS precifes , des comparaifons exades & des raifans fondee* atines de haut , & environ trois brafles de long , il eft d'une coulcur griiatre , ayant la tete fort longue & le front tres-large-, des deux cotes , precifement au- deflbus des yetix , il a des comes qu'il peut mouvoir & croifer c mime il veut. II a la faculte de s'etendre confiderabk-ment en marchant , & de fe retrecir en un petit volume •> fes pattes ref- femblent a celles d'un ours par leur grolleur. Ifbrand-Ides eft aflez finccre pour avouer , que de tons ceux qu'il a queftionnes fur cet animal , il n'a trouve perfonne qui lui ait dit avoir vu un mammout vivant Les tetes & les autres os , qui s'accordent avec ceux des t'Icphans , ont etc autrefois fans contredit des parties reelles de 1'cle- phant. Nous ne 'devons pas refufer toute croyance a cette quantite d'os d'elcphant , & je prefume que les elcphans, pour eviter leur deftrudtion dans les grandes revolutions de la terre , fe font echappes de leur endroit natal , & fe font difperfes de toutes parts , tant qu'iis ont pu •, leur fort a cte different , les uns ont etc bien loin , les autres ont pu tneme apres leur mort avoir etc tranfportes fort loin par cjuelque inondation : ceux au contraiie qui etant encore en vie 3 fe font trop ecartes vers le nord , doivent necelfairement y avoir paye le tribut de leur delicatefle •, d'autres encore fans avoir etc fi loin , ont pu fe noyer dans une inondation ou perir de laffitude • La groifeur de ces os ne doit pas nous arretcr •-, les dents faillantes ont julqu'a quatre arfchines de long & fix pouces de diametre , ( M. de Strahlcnberg dit , jufqiA neuf ) , & les plus fortes pefcnt julqu'a llx ^ fept puds. J'ai fait voir , dans un autre endroit , qu'il y a des dents fraiches prifes de 1'elephant , qui ont jufqu'a dix pieds de long , & qui pcfent cent , cent quarante - fix , cent foixante & cent foixante-huit livres II y a des morceaux d'ivoire foffile qui ont uneapparence jaunatreou qui jauniflent par la fuite des terns, & d'autres qui font bruns comme des noix de cocos ou plus clairs ••, & enfm d'autres qui font d'un bleu noiratre. Les dents qui n*ont pas etc bien gelees dans la terre & ont reftc pendant queique teins expo- J'etfet de 1'air, font firjcttes $ devenir plus ou moins jaunes o« i) E t L E P TJ A N T. fur les grandes connoifTances qu'il s'eft acquifes dans la fcience de 1'Anatomie comparee. brunes , & elles prennent d'autres coulcurs fuivant I'efpeee d'humidite, qui y agit en fe joignant a 1'air : aufli , fuivant ce que dit M. de Strahlen- berg , on trouve quelquefois des morceaux d'un blcu-noir dans ce$ dents corrompucs 11 fcroit \ fouhaiter, pour le bicn de 1'Hiftoire Naturelle , qu'on connut f pour les autres os qu'on trouve en Siberia , 1'efpcce d'animal auqitel ils appartiennent , mais il n'y a gucre li^u de 1'efperer. Relation d'un voyage a Kamtfchatka , par M. Gmdin , imprimi en 2755, a Ptterft>ourg> en Langae Ruffe. La tradudlion de cet article m'a d'abord etc cornmuniquee par M. de 1'Ifle , de 1'Academie des Sciences j & enfuite par M. Je Marquis de Montmirail t qui en a £ait )a traduction Tur 1'original Aliemand^ imprimc a Gottingue en 1752. DESCRIPTION DESCRIPTION D E L'ELEPH^XT. OUOIQUE Ton fache que l'£lephant eft le plus grand de tous les quadrupedes , on feroic furpris en voyant pour la premiere fois un animal , qui a jufqu'a quatorze pieds de hauteur & plus de vingt-cinq pieds de longueur lorfqu'il tient fa trompe etendue en avant. Quclle enorme difference de cette mafTe prodigieufe au petit volume de la Souris ou des Mufaraignes i Auffi 1'elephant (pi. i)* paroit furcharge de fon propre poids : fes jambes re£ femblent a quatre piliers mal drefles 3 qui foutiennent fon corps informe , dont le dos eft voute , la croupe ravalec &: les fiancs prefqu'aufli renfles que les cotes. La tete tient au corps prefque fans apparence de cou ; elle eft terminee en aniere par deux convexites , placees Tune a cote de 1'autre entre de tres-larges orcilles. Les yeux font exceflivement petits &: fepares par un large efpace releve en bode. Le mufeau eft tres-different de celui de tout autre quadrupede j on n'y voit que 1'origine d'une tres- longue trompe , qui pend entre deux longues defenfes i on n'apercoit la bouchc qu'en regardant derriere la trompe , qui tient lieu de levre fuperieure , celle du deiTous fe termine en ' Cette figure a &t& defEmte d'aprfes un module de I'ddphant dont 1'Empereur des Turcs fit pr^fent au Roi de Naples , & qui a v^cu long-tons dans la Capi- tale de ce royatime , ou il eft mort il y a quelques ann^es. M. Sail, fciilpteur, de TAcad^mie royale de peinture & de fculpture de Paris , models cet elephant i Naples en 1745 ; M. Souflot , Contr61eur- general des batimens du Roi , a qui ce modele appattient & qui a bien voulu nous le prefer , m'a afTure qu'il avoit et^ fait avec beaucoup de foin , & que 1'on pouvoit compter fur la jufleffe de fes proportions. DE z' ELEPHANT. 95 pointe. La queue de 1'animal eft courte &: tres-mince , fur-tout en comparaifon de la trompe , qui refTemble a line groflfc & longue queue placee en avant. Les pieds font tres-petits , ronds & difformes, on n'y diftingue que dcs onglesj enfin Telcphant en repos fur fes jambes , eft un animal informe &: coloflal , qui femble etrc arrete & aflfaiffe par la pefanteur de fa maflc i fa longue race ou Ton ne voit que de pctits ycux , fans nez , ni bouche , rend fa phyfionomie ftupide } la trompe , qui cache la bouche , qui ticnt lieu de nez , &: qui eft accompagnee de deux longues defenfes , rait une conformation etrange & unique pour le mufeau d'un quadrupede, A des apparenccs fi defavo- rables , qui reconnoitroit 1'animal le plus adroit & le plus in telligent de tous les animaux? o L'Auteur de la Nature a mis , fous la phyfionomie ftupide de Telephant , un inftind admirable } les parties de fon corps out tant de vigueur &: de force , que la made enorme qu'elles compofent , fe meut avcc facilite & mcme avec promptitude : fouvent il marche tres-vite, &: il s'agite avec furie ', fes jambes, qui paroiflent fi roides , fe plient comme celles des autres ani maux i il fe couche & il fc releve avec toute 1'aifance que peut permettre la pefanteur de fon corps. La trompe, cet organe particulier a 1'elcphant , eft le principal agent qu'il emploie pour fes befoins & pour fa defenfe : la force dont les grands animaux font feuls capables, 1'agilite &: 1'adrefTc qui font le par- cage des petits animaux , font reunies dans cette trompe , elle eft plus forte que la patte du tigre & de Tours , & aufli adroite que la main du finge. La trompe de 1'elephant eft, a proprement parler, fon nez," prolongc en forme de tuyau & terminc par les ouvertures des DESCRIPTION narines , qui font eti effct au bout de la trompe, I^e groin des cochons , dc la taupe , des mufaraigncs , du raton , du coati , &:c. a quclque rapport avec cette trompe , en ce qu'il eft alonge &c mobile, mais la trompe a de plus la propriete de raire Ics foncliions 4'un bras long & nerveux, &: d'une main tres-adroite , au/Ii-bien que les fondions du nez. La trompe d'un elephant de treize pieds & demi de hauteur, a environ huit pieds de longueur au-dehors de la bouche3, cinq pieds & demi de circonferenee pres de la bouche , & un pied &: demi pres de Textremite ; c'eft un tuyau de figure conique, irrcguliere, fort alonge, tronque dc evafe par le bout : le cote fuperieur de ce tuyau eft convexe &: cannele fur fa largeur , & le cote inferieur eft aplati & a deux rangs longitu- dinaux de petites eminences, qui reilemblent aux pieds des vers a foie & de la plupart des autres chenilles b. La premiere portion de la trompe fe trouve a 1'endroit de la ievre fuperieure & de Tex- tremite du nez des autres animaux , & en tient lieu , puifque lo cote interieur fert de Ievre , & que les narines font placees ati-de- dans ; car la trompe eft crcufee dans toute fa longueur , & fa cavite eft divifee par une cloifon longitudinale en deux canaux , cjui fe prolongent & s'ctendent en haut fur le devant de la machoire fuperieure i enfuite ils fe courbent en -dedans £: def- cendent jufqu'au palais, ou ils fe terminent chacun par un ori fice : ils ont aufli chacun mi autre orifice a Textremite de la trompe. On a vu dans ces canaux, a 1'endroit ou ils fe courbenc a Les proportions de I'e"i E L } E L E P H A N T. <) 7 avant d'cntrer dans Ics os de la tetc, unc lame cartilagineufe mobile & difpofee de facon a faire foupconncr qu'elle ferine le canal, & qu'elle empeche quc Teau , done I'elcphant rcmplic fa trompe, n'encre dans Ics conduits du nez,ou fc trouvenc Ics organes de 1'odorat. L'elephant peut mouvoir fa trompe en tout /ens, Talonger & la racourcir fans changer le diametre dcs deux canaux du dedans i ainll la refpiration n'y eft genee dans aucunc tituation de la trompe, & 1'eau y rcfte jufqu'a ce que Tanirnal Ten fafTc fortir par une expiration ; chaque canal eft forme pa une membrane lifle & ferme, qui fait fes parois interieures , &: h trompe eft revetuc au-dehors par une autre membrane : h fubftance qui eft cntre cette membrane] cxtcrieure & celles dcs canaux, eft compofee de mufclcs longitudinaux , reladvcmcnt JL Ja direction de la trompe & d'autres mufcles tranfverfaux , qui nc font pas circulaires , mais qui s'ctendent au contraire comme des rayons , depuis les membranes des canaux jufqu'a la membrane extcrieure de la trompe : tous ces rnufcles font en tres-grand nombre &: peuvent fe contrader ou fe dilater dans une portion de la trompe, ou fur un de fes cotes, fans que les autres cprou- vent le meme mouvement. Des-lors on peut concevolj: com ment la trompe fe meut en tout fens, s'alonge &: fe racourcic fans que le diametre des canaux intcricurs varie bcaucoup dc longueur, puifque les mufcles n'embrailent pas ccs canaux } leurs attaches font placees dc facon qu'ils tircnt en dehors les mem branes des canaux interieurs , &: qu'ils ne tcndcnt qu'a dilater ou contra£ter, qu'a augmenter ou diminuer repaiffeur de Li fubftance, qui eft entre les membranes des canaux & la mem brane cxterieure : par exemple, en contradant cctte fubftance clans le cotedroit de la trompe, & par confequent c.i la rcntjant plus epaifle, ils font courbcr la trompe de ce mc.me cote, &:, Tome XI, N DESCRIPTION durant cc mouvemcnt , la fubftance du cote gauche fe dilate & s'amincir. Si la contraction fe fait egalement dans tout le tour dc la trompe , ellc fe raccourcit fans fe courbcr , &rc. ks mufcles etant tres-nombreux, il s'en trouvcaflcz pour operer toutcs fortes d'inflcxions dans la trompe avec une force & une vitcile ex treme j les plus furprenantes fe font a I'cxtremite. Ellc eft ter- minee par une concavite , an fond de laquelle font les trous des narines , & dont le bord eft faillant ; la partie inferieure de ce bord a plus d'cpaiffcur que les parties laterales, & la partie fupcricure eft alongee en forme de doigt, qui a environ cinq pouces de longueur : ce prolongcment , & tout le reftc dcs bords dc Textremite de la trompe &: la concavite qu'ils formcnt peuvent prendre differences figures fuivant les befoins dc 1'ani- mal. C'cft par le moyen de cet organc , qu'il faifit dirTercntes chofes, commc avec un doigt, ou comme avec une main j il ramafle un grain de bled , le fetu le plus delie , &rc. Il fait des operations qui demandcnt une adrefle &: une precifion dont on ne croiroit pas qu'un fi gros animal fiic capable. Lorfqu'il vcut enlcver un corps uni & trop etendu pour etre faifi , il applique exaftement les bords de 1'extremite de fa trompe fur ce corps, &: en retirant fon haleine, il pompe fi bien 1'air, qu'il parvient a enlever un corps tres-pefant \ en plongeant Textremite de cettc trompe dans 1'eau , il Tactirc &r en rcmplit route la capacite des deux canaux de rinterieur j enfuite il retire fa trompe &: la garde pleine d'eau , quoiqu'il lui fafle faire de grands mouvemens , & meme quoiqu'il la contourne en fpirale : il peut faire jaillir cette eau au loin ; mais , pour 1'ordinairc , il la boit en portant le bout de fa trompe dans fa bouche, ou il laifle couler 1'eau. La bouche eft trcs-petitc & prcfqu'entierement cachee derrierc les defenfes &: la bafe de la trompe. L'animal replie fa trompe D E L L £ P ff A X T. £ () pour potter a fa bouchetous fes alimens, rant folides quc liquiaes : il cueiile 1'herbe , il ramallc Ic foin , toujours avec cctte main & ce doigt , qui font au bout de la trompc, il en fait de petitcs bottes , qu'il porte jufqu'au fond de fa bouche. Les defcnfes font de tres-longues dents , elles fortent au-dehors de la bouche , elles font dirigees obliquement en bas , en-avanc &c en-dehors , &: recourbees en haut. Le detail de leur defer ip- tion fe trouvera a. 1'article du fquelctte de I'elcphant. L'ouvcrture des paupieres de 1'elephant eft tres-petite, & le globe desyeux n'a paslc tiers de la grofTeur du globe de 1'oeil dubceuf, a proportion dc la grandeur du corps dc chacun de ces auimaux. II y a dc chaque cote de latete de 1'elephant, entre 1'ceil 5c Toreille, Torificc d'un conduit gros comme le doigt, qui aboutit a une glande, placee fousla peau : on dit qu'il fort de ces con duits une humeur huileufe lorfque ranimal eft en chaleur. Les orcilles de 1'elephant font, a cc que Ton a pretendu, plus grandes a proportion, que ccllc dc tout aucre animaU mais il faut ccrtaincment en excepter la chauvc-fouris, quc nous avons nommc oreillar a , parce que fes orei lies font filongues,qu'ellcs one les trois quarts de la longueur du corps enticr, & parce qu'ellcs ont aufli bcaucoup dc largcur. Celles de relephant yarienc dc grandeur dans difFercns fujets, car les oreilles du modcle dc 1 elephant de Naples , font moins grandes quc celles d: 1'elephanc de la Menagerie dc Vcrfailles , dont M. Pcrrault a donne la dcf- cription h , & les oreilles d'un petit elephant Indien , dont le rnemc auteur fait mention, e'toit encore moins grandes que Belles de 1 elephant dc Naples c, Les orcilles de 1 elephant ont • Voyez le tome VIII de cet 'Ovivrage. b Mdmoires pour fcrvir a 1'Hilloiic ISat, dcs \mm.fanie 1 1 1 , page 107. 4 Idem ) Ibidem, N ij ico DSSCXIPTIOX quelque rapport, pour la figure, a cclles des finges, cllcsfont ct.ndues enhaut, en arriere & en bas , elks font minces fans r chords j il y a une petite echancrure au bord de la partie pof- ^rieure de chaque oreille du modele de 1'elephant de Naples. La queue eft tcrminee par un petit bouquet de tres-gros crins; £: defcend jufqu'aux talon?. Les jambes de devant font plus longues que celles de derrierc ," ccpendant elks ne commcnccnt a etre degagees du corps qu'au- dcfliis du cotide, qui paroit etre marque a I'extericur par un gros tubercule piece au cote externe & poftcrieur de la partie fupc- rieure de la jambe ; le devant de cette partie eft tres-renfle 6c forme une forte de mollct qui indique la groflcur & la force des mufclcsi ce renflement fe trouve, a proprement parler, au- dcvanc de la partie inferieure du bas &: de la partie fuperieure de 1'avant-bras ', 1'endroit du poignet eft le m oins gros de toute ]a jambe de devant. Les jambes de derrierc font tres-courtcs , il n'y a que la jambe proprement ditc, &: peut-etre le genou, qui foient dc- gagcs du corps. Le devant de la partie inrerieure dc la cuiflc , eft tres-renfle & s'etend en avant , de maniere qu'elle forme au- deflous du flanc une naiflance d'arc qui aboutit au ventre ; il y a derriere la jambe , proprement dite , au-deflus du pied un icnflement qui paroic forme par le talon , &: au-devant un autre renflemeat plus pert : Tendroit le moins gros de la jambe de derriere eft au-dcflus de ccs renflemens. Les pieds de devant n'ont pas plus de longueur que ceux dc derriere , mais ils font un peu plus larges. J'ai obferve les ongles d\m jeune elephant cmpaille , qui eft au Cabinet du Roi ; j'ai trouve ces ongles ( pi ji , ABCDE, fig. j , ou un pied dc devant eflvu par fa panic anterieure, & ABCD.fig. ^> ou » s t'ELEPKAXf. 10 I ItnpiedJe derriere eftvupar-dejfbus] bicn formes; leur fubftance eft femblable a cclle dcs ongles des animaux fiflipedcs : ils one plus de largeur que dc longueur, ils font convexes. On voic tres-dift increment les couches fucceflives qui fe font formces dans leur accroiflement : leurbord infcrieur (fig. 2. , EFG ) , eft mince & failhnc, enfin ce font de vrais ongles; cependant M.Perrauk, dans fa defcriptionanatomique dc 1'elephant, nc les regarde que commc des prolongemens de la plante dcs pieds; u La corne qui garnifloit la plante des pieds ainfi qu'unc femellc , dit cetauteur, debordoit comme fi elle etoit ecachce par la pefanteur dc tout le corps, &: formoit quelqucs ongles mal formesj*. » L'clephant de la Menagerie de Vcrfaillcs, done il s'agiflbit dans la dcfcription de M. Perrauk , etant beaucoup plus avance en age que celui dont j'ai vu les ongles, devoir avoir la femelle de la plante des pieds plus epaiiTe &: plus dure ; mais ctoit-cllc de fubftance dc corne , femblable a ccllc des ongles ? 'Au moins il me paroit , par cc que j'ai vu fur notrc jeunc elephant , que les ongles de cet animal ne font pas des prolon gemens formes par unc exteniion forcce de la femelle ( HIK ) de la plante des pieds, qui vienne a deborder au-dehors. Le? ongles dc ce jeune elephant etoicnt fepares de la femelle du pied par un joint (L) fort apparent, ils etoient diriges en bas } & rneme courbcs en dedans par leur extrcmite infcrietire (EFG)> ils auroient du au contraire etrc diriges & courbes en haut, sils n'avoient etc formes que par 1'cxtenfion de la femelle , & dans ce cas la femelle auroit du etre plus dure ou iau moins aufli dure fur la plante du pied que dans les prolonge- incns en forme d'ongles : au contraire , les ongles de notre jeune * M&noires pour fervir & 1'Hiftoirc FUturelle des Aiymaux , p artie III, 105, IO2 DESCRIPTION elephant font beaucoup plus durs quc la femellc , & dc fubftance de corne tres-dccidce , tandis quc la femcllc n'efl que careila- gineufe. Je ne doute pas quc les prolongemcns qui fc trouvoienc a la partie poftericure dcs pieds dc derriere de 1'elcphant de la Menagerie de Verfailles, nc tuilent des productions de la femelle, comme le die M, Female i mais n'y avoit-il aucune difference entre les onglcs & ccs prolongemens ,, qui ne font pas dans tous les individus; tandis qu'ils out tous des ongles ? La femelle du jeune elephant commencoic a deborder dansquelques cndroirs (MN)y & il parok qu'avcc le tcms clle auroit pu former de grands prolongemens. Le nombre des ongles de I'elephane varie ; car celui de la Menagerie de Verfailles n'en avoitque trois a chaqne pied i le petit elephant Indicn en avoit quaere ; le modele de 1'elcphant de Naples &: le jeune elephant cmpaillc , en out cinq aux pieds de devant(^/. n y fig. i f ABCDE ) , &: feulement quatre aux pieds de derriere (fig. z> ABCD) ; les onglcs du milieu font beaucoup plus grands que les ongles exterieurs} dans le jeune elephant, ils ont tous a-peu-pres la mcmc forme, mais dans le modele de celui de Naples , les ongles des pieds de devant font plus longs que ceux des pieds de derriere j ils ont dcs cannelures tranfverfalcs tres-apparentes, ils font coupes quarre- inenc par le bout, & dirigcs obliquernene a droite dans les deux pieds : ces memcs ongles etoient au contraire diriges a gauche dans Telephant dc la Menagerie de Verfailles i les angles de notre jeunc elephant font bien places &: bicn dirigcs rclacivemcnt au pied. J'ai fait faire des coupes dans ies plus grands, &: j'ii trouve fous ces ongles ( A , pi n , fig. 3 & 4), deux oiTelcts ( BC)t pines i'mi centre 1'autre dans Tun de ccs ongles ( fi ) , &: un peu fepaies dans un autre (fig. 4 ) ; en cnlevant la femelle fous le plus grand ongle du pied de derriere , j'ai aufli trouve ui; D £ L bflelct ; il n'eft rcfte que ces os dans Ics pieds du jcunc elephant empaille , ainfi je ne pcux pas aflurcr quc celui qui touche a Tonglc , fur la troifieme phalange du doigt ; mais je n'en} douterois pas fi M. Perrault n'avoit dit que les ongles n'ont point dc rapport aux doigts, &: qu'il manque une phalange dans chaque doigt &: dans le poucc. Au moins eft-il certain que les ongles de notrc jeune elephant ont rapport aux oflclets qui font dcrricrc. L 'elephant a peu de poil j celui de la Menagerie dc Vcrfailles n'en avoit que fur la trompe, fur les paupieres & fur la queue j c'etoit des crins on des foies de fanglicr, eloignees les unes des autres ; ces foies ctoient noircs , luifantes , dc meme groflcur dans route leur longueur, car ellcs n'etoient pas pointucs ; Icurcxtrc- mite paroiflbit avoir etc coupec : Ics plus longues avoit un poucc & demi , mais celles qui formoient une houppe au bout de la queue, etoient longues de trois ou quatre ponces. Les cils de la paupiere infcrieure avoient jufqu'a huit pouces , & ceux de la paupiere fupericure fculement un pouce & demi. Il y a des clephans qui ont des foies fur tout le corps , mais tres-rares 6c peu apparentes. La peau a des rides creufes, comme les lignes qui font fur !a paume de la main de 1'homrne , & des rides faillantes formccs par des callofites de Tcpiderme , qui eft gerce & convert de crafle. En plufieurs endroits, les rides creufes font plus ou moins eloignees les unes des autres , elles ont dirFerentes directions ou s'entrccoupent en differens fens : Telephant de Verfailles n'en avoit pas fur le front , ni fur les oreilles : dans les endroits ou il nc fe trouvoit point de callofites dans repidcrme , il n'etoit pas plus epais que du gros papier j mais il avoit jufqu'a trois lignes ci'epauTeur dans les endroits calleux. IO4 Le jcime elephant defleche a , qui eft au Cabinet du Roi, a* du poil fur toutes les parties du corps, principalement fur Ic dos. L'cpiderme eft euleve dans quelques cndroics , il a deja I'epaifleur d'environ la fixicme partic d'une lignc } fa face externc ( pi. in ; fig. i , oil P epidemic eft rcprifenti vu a la loupe) , eft grenue comme du chagrin i les rides creufes ou gercures (A A A) font deja marquees i on voit aufli les trous (B) a travcrs lefquels patient Icspoils ( C). La race interne de 1'epiderme (Jig. Zy ou il eft rcprefente vu aveclamcme loupe y qui afervipourlafig.i <$* pourlcsquatre autre figures dc laplanchc in), a autantde petite* cavites ( AAA ) qu'il y a de convexites fur Texterne ; les bords de ces cavites forment des figures aquatic, cinq ou fix cotes i oa voit auffi fur la face interne les trous (EBB) 4 travers lefquels paflent les poils , & des reliefs qui correfpondent aux rides creufes de 1'autre face. La peau (fig. 9 ) , a de petites elevations (AAA) qui correfpondent aux cavites dc b face interne de 1'cpiderme &: qui $'y engrenent i on voit aufii fur la peau des trous (BBB) d'ou fortent les poils ( CCC). L'epidermc du jeunc elephant eft dc couleur grifp-cendree i celui de 1'elephant dc la Menagerie de Verfailles etoit de couleur grife-brune dans le terns que Tani- trial fut di/Ieque , & a prefent il eft encore a-pcu-pres de cette pouleur qui a etc un peu noircie par le terns & le dcfle'cheT ment b? On diftingue fur la face cxterne ( fig. 4 ) , de 1'epiderme 4e cct elephant, les difFerentes couches done il eft compofe j « Voyez,ci-apres, la Defcription de la panic du Cabinet , [qui a rapport ^ 1'Hiflolre Naturellc de 1'^phant. k M. Perrault, rapporte que 1'tpiderme du m^me Ityhant de la M^nagerif de Verfailles, ^roit devenu blanc apres avoir M garde4 & deffeche1 p^r le Jes tuberculcs ont beaucoup plus de gtofleur que dans les endroits (CD) oii les couches externes ont etc enlevees. Con: me tous les tuberculcs de la tace externe font plus gros & plus eieves fur 1'elephant de la Menagerie de Verfailles que fur le jcune, les cavites de la face interne (Jig. 5 ) , font aufli plus larges & plus profondes, & les elevations de la peau (Jig. 6"), font plus hautcs. Les bords des cavites de la face interne de 1'epidermc forment des figures a plufieurs cotes , dont les angles nc font pas aufli bien exprimes que fur 1'epidermc du jeune elephant ; mais cependant ces cavites nc font pas rondes , comme le die M. Perrault a. Je n'ai pas vu non plus qu'il y cut fur la peau de 1'elephant de la Menagerie des elevations rondes & diffe- rentes de celles qui font pointues , com me M. Perrault le rait remarquer b , il m'a paru que ces elevations etoicnt de diftc- rentes grandeurs en difterens endroits &: diverfement inclinees, rnais toutes a-peu-pres de meme figure : il eft vrai que je n'ai cu que quelques lambeaux de la peau de cet elephant c i ils ont trois , quatre & m.eme jufqu'a fept lignes d'epaiflcurj la couleur de la face externe de la peau eft jaunatre fous Tepiderme^celle du jeune elephant a aufli une couleur jaunatre , mais plus pale , & les tubercules (fig. 6"), de la peau font ronds &: non pas pointus _, comme ceux de la peau de 1'elephant dc la Menagerie de Verfailles. Pour avoir les dimcnfions rapportees dans la table fuivante, a Memoires pour fervir i 1'Hiftoire Naturelle des Animaux,/7^m> ///, page 11S- b Idem* pages ii^fy 116. ' Voyez , ci-apres, la Defcription de la partie du Cabinet, qui a rapport a 1'elcphant. Tome XL O 106 DESCRIPTION qui font celles d'un elephant de treize pieds & demi de hauteur; j'ai mulciplie par Ic nombre douze, les nombres des dimenfion5 du modele dc 1 elephant de Naples, dont j'ai deja fait mention \ h hauteur du modele eft d'un pied un pouce fix ligncs , qui etant multiplies par douze , donnent treize pieds &: demi. Ce modele a cce fait avec aflez de prcVifion , comma je 1'ai deja fait remarquer, pour que Ton puiile compter fur la juftefle des di- menfions dc fes diffcrentcs parties , comme fur celle de la figure cntiere , qui eft reprcfentee fur la planche premiere de ce volume. pieds. pouc. ligncs; Longueur du Corps entier t mcfure en ligne droite depuis le front jufqu'^ 1'origine de la queue 1 6 6 t Hauteur du train de devant 13 6 » Hauteur du train de derriere « 12 u *. Longueur de la tcte , depuis le bout de la machoire in- ferieure jufqu'a 1'occiput 7 3 * Circonference du mufeau , prife au-deilous des yeux. . 12 JO * Contour dc 1'ouverture de la bouchc 4 8 » Diftance entre le bout de la machoire infcrieure & Tangle antcrietir de Tccil 4 4 * Diftance entre Tangle pofterieur & Toreille 2 6 H Longueur de Toeil d'un angle ^ Tautre. a 4 6. Ouverture de Tcril H 2 a Difhnce entre les angles antcrieurs des yeux , en fuivant la courburc du chanfrein 3 j f La mcme diftance, mefuree en ]igne droite j t H Circonference de la tete entre les yeux & les oreilles. 16 a » Longueur des oreilles en arriere 2 6 a Largeur dc la bafe , mefuree fur la courbure exterieure. 4 IO a Diftance entre les deux oreiJIes , prife dans le ba^^. 4 5 * pieds, pouc. lignet. Circonference da coii. . .777. • . .7.. . . .7. .. . 17 // « Circonference du corps , prife derriere les jambes de devant 24 5 n La meme circonference ik 1'endroit le plus gros 25 10 * La meme circonference devant Jes jambes de derriere. 24 2 * Longueur du troncon dc la queue. 6 t 9 Circonference de la queue a 1'origine du troncon 2 9 a Longueur de Tavant - bras ., depuis le coude jufqu'au poignet 4 & * Xargeur de 1'avant - bras au coude 3 2 * Epailfeur au meme endroit ' 2 I H Circonference du poignet 5 I a Circonference du metacarpe 5 8 * Longueur depuis le poignet jufqu'au bout des ongles. 3 u H Largeur du haut de la jambe 4 IO » Epaiifcur , ^ 5 * Largeur a 1'endioit du ulon , 2 3 r. Circonference du mctatarfe. . , 5 9 * Longueur depuis le talon jufqu'aubout des ongles..... 3 6 e Largeur du pied de devant 2 8 9 Largeur du pied de derriere 2 2 « Longueur des plus grands ongles * 9 /> Largeur * IO a. N'ayant point diilcque delephant , jc fupplec a la defcriptien des vifccrcs , qui me manque, en prenant dans la defcription anatomique de 1'elephant, faice par M.ts de I'Academie royale de$ Sciences * , les faits qui peuvent entrer dans le plan que j'ai * Memoires pour fervir \ 1'Hiftoirs Naturelle des Anitnaux, panic III > pages 116 & fuiwntcs. 0 , Ic8 DESCRIPTION fuivi en decrivant Ics autrcs animaux, & qui doit ctre unifbrmc pour tous , par les raifons que j'cn ai donnecs en traitant dc la defcription dc? animaux *. Cette dcfcription fut faitc fur un elephant mort a 1'agc de dix-fept ans : il avoit fept pieds & demi de hauteur , depuis le defTus du dos jufqu'a terre , & huit pieds & demi de longueur, depuis le front jufqu'a Torigine de la queue ; le bas du ventre n'etoit qu'a trois pieds & demi au-defTus de terre ; le corps avoit douze pieds & demi de circonference , & la queue deux pieds £: demi de longueur. A 1'ouverture de 1'abdomen on ne vit point d'epiploon j auffi n'etoit-il pas place fous Ics inteftins, mais au-deflus, en fup- pofant ranimal fur fes pieds, & il s'etendoit jufqu'a la moitis du ventre fur les inteftins. Le principal objet qui fe prefenta, lorfqu'on ouvrit le ventre, fut une portion du colon qui avoit trois pieds de longueur & deux pieds de diametre, & qui cou- vroit prcfque tous les autres inteftins. M. Perrault n'a pas donne la fituation des inteftins greles, ni du ccccum i il paroit feulement que la premiere portion du caecum fe trouvoit dans le cote gauche > parce que cet auteuc place 1'origine du colon dans ce meme cote, u Le colon, dit-il; 55 qui commencoit vers le rein gauche apres avoir pa/Te vers ]c ??droit, montoit fous les faufles cotes, d'ou fe recourbant fbus 55lui-meme, il dcfcendoit vers 1'hypogaftre dont il occupoit unc V grande partie & couvroit prefque tous les autres inteftins ; enfuitc v s'ctant retreci , il fe relargifloit ; mais en perdant une partie de fa v grofTeut il retournoit encore &: montoit vers le cote gauche 55 pour patter fous deux circonvolutions de 1'ileon , d'ou fortant il 55 s'avan9oit un peu vers le ventricule & fe repliant autour dc 1'ileori * Voyez le tome IV de cet Ouvrage , /^ge 133 £• fuiy antes.. DE L, L E P H A N T. iquil embrafloir, il paflbic outre , &: formoit la partie qui def-u cend droit a 1'anus, appelee le reclum* . n Les membranes dcs inteftins greles etoient tres - epaifTes , & le colon avoir une large bande tendineufe & longlrudinale. L'eftomae avoir pen de diametre, il en avoir moins quc le colon , car fon diametre n'etoit que de quarorze pouces dans la partie la plus large, il avoir rrois picds & demi de longueur i I'orifice fupericur eroit a-pcu-pres aufll eloigne du pylore que du fond du grand cul-de-fac , qui fe rerminoit en une poinre compofec de runiques beaucoup plus cpaiiles que celles du rcflc de Teftomac} il y avoir au fond du grand cul-de-fac plu/ieur- feuillets epais d'uneligne, larges d'un ponce &: demi, & difpofes irregulieremenr ^ le refte des parois interieures etoir perce de pluiieurs petits trous & par de plus grands , qui correfpondoienc a des grains glanduleux. Le to.e etoir partage en deux lobes , dont le droir etoir un peu plus grand que le gauche, celui-ci ne s'etendoir guere au- de-la du milieu de la region epigaftrique i fa partie convexe croir artachee au diaphragme par un forr ligamenr large de quatre pouces ^ ce vifcere eroir au-dehors d'un verr forr brun, &: au- dedans il avoir une couleur cendree ', la fubftance etoit dure & seche, il n'y avoir poinr de veficule du fiel. Le pancreas avoir un pied de longueur fur rrois pouces dc largeur. u L'uretcre dans la partie-cave du rein, etoit partage en plu- fieurs perirs canaux qui s'elargiffoienr par le bour } faifanr chacun cc comme un entonnoir qui embrailoir chaque mamelon du rein, u ainii qu'il fe voit dans 1'homme. Les glandes renales qui croienr ci * Memoirespour fervir a 1'Hiftoire Maturelle des Animaux,/jr^'tf I/I, page IIO "DESCRIPTION 11 placccs enrre Jc rein &: la vcine-cave, croient longues &r ctrokcs t rayant fix pouces de long, & feulement demi-poucc d'epaifleuri is leur fubfhnce etoit fort folide, fans aucunc cavite, Icur couleur )} ctoit d'un jaune pale. a » Chaque poumon n'avoit qu'un lobe, le gauche ctoit Ic plus loner & le plus epaisj le cceur ctoit rond, il avoit un pied en tout fens. La langue etoit pointuc comme la machoire inferieure &: recourbee en bas par le bout , clle avoit plufieurs papilles molles &: fou pies , bcaucoup plus grandes vers la racine de la langue que vers le bout j I'epiglottc etoit petite &; moins ferme que dans ks autres animaux. Le cervcau etoit tres-petit , il avoit des anfra&uofites & recou- vroit le cervelet, qui etoit plus grand que dans tout autre ani mal j cependant le cerveau &: le cervelet, pris enfemble, n'avoient que huit pouces de longueur & fix pouces de largeur , ils nc pefoient que neuf livrcs. II n'y avoit que deux mamelles, elles fe trouvoient fur la. poitrinc , une de chaque cote : les mamelons etoient fort pctits, On a obfervii que les parties de la generation font petices dans I'elephant a proportion du corpse que la verge reflemble a celle du cheval , qu'il n'a point de fcrotum y See. b, M. Perrauh rapporte dans fa defcriptipn de Telcphant dc la Menagerie de Verfailles , que la vulve etoit placee prefqu'au milieu du venrre , a plus de deux pieds de diftancc de l'endroit QU elle fe trouve dans les autres animaux. Le clitoris s'etendoic Le long de cet efpace fous le vagin, il avoit deux pouces dc a Memoires pour fervir 1 1'Hiftoire Naturelle des Animaux ,artie *> 4> Mouknus , jy//?, anal Elephanti > 1 68 z, D E L3E L E P H A N T> III cliamctre j quoique rccouvert par la peau du ventre , il ctoit ii apparent qu'on 1'avoit toujours regardc comme la verge d'im male, dc 1'animal avoir paffe pour tel jufqu'au moment de fa difle&ion. Le vagin s'ctendoit en arriere depuis la vulve jufqu'au pubis ; au contraire de la direction que cette parric a en avant dans le$ autres animaux > ellc formoit un coude a peu - pres dans Ic milieu de fa longueur a 1'endroit du pubis , dc forte quc la fecondc moitie fe prolongcoit en avant j fes parois interieures dans le vagin de la longueur de deux pouces j le col de la ma- trice etoit, pour ainfi dire, ferme par deux valvules figmoi'des,1 qui etoient difpofees de £19011 a empecher, dit M. Perrault, quc 1'urine n'entrat dans la matrice , parce que 1'uietre aboutiflanc au vagin pres de 1'orifice de la matrice , Turine qui fortoit dc 1'uretrc, avoit plus de facilite a couler vers la matrice que vers la vulve , le coude du vagin etant un obftacle a cette voie j le corps de la matrice etoit ovale, il avoit un pied &: demi de longueur fur dix pouces de largeur j les orifices des cornes dc la matrice etoient entoures par un appendice de la membrane interne , qui avoit la forme d'une frange ou d'un pavilion , &: qui pouvoit , pour ainfi dire , fermer les orifices des cornes de la matrice & empecher, dit encore M. Perrault, que ce qui auroic paflc des cornes dans la matrice ne put repafler de la matrice dans les cornes, clles etoient jointes Tune a 1'autre pres du corps de la matrice fur la longueur d'un pied j les trornpes n'avoient que deux pouces •> le diamerre du pavilion etoit de quatre pouces 5 les tefticules avoient peu de volume. Si les 'valvules de 1'orifice de la marrice font difpofees de manierc a empecher qu'il n'cncre rien. dans la matrice, 112 DESCRIPTION devroient, ce me femble, arreter la liqueur prolifique du male; comme 1'iirine de la femelle i il y a encore un article de la defcription rapportce par M. Perrault, qui me paroit difficile a comprendre rclativement a 1'accouplement \ c'cft la direction de la premiere portion du vagin, qui s'etend de-dcvant en arriere depuis la vulve jufqu'a la partie poftcrieurc du pub:s fur la lon gueur dc plus de deux pieds. Comment cette dire&ion pourroit- elle changer dans 1'accouplcment? ou fl elle fubiifte , comment la verge du male pourroit-elle prendre la mcme direction , en fuppofant, comme on le dit, & comme il y a tout lieu de le croire, que le male & la femelle aient tous les deux le corps dirige en avant? Les dimenfions des vifccres, rapportccs dans la table fuivante; ont etc tirees de la defcription anatomique de {'elephant de la Menagerie de Verfailles. Memoires pourfervir a VHiftoire na- turdle des Animaux^ partie III, page izj & fuiv antes. pieds. pouc.lignei; Longueur des inteftins greles , depuis le pylore jufqu'au caecum ... f/« « 38 a t Circonferencc i I 6. Longueur du caecum I 6 u Circonference ^ 1'endroit le plus gros 5 // // Circonference du colon dans les cndroits les plus gros. Gnu Circonfcfrence dans les endroits les plus minces c » g Circonference du redlum pres du colon 2 6 t Longueur du colon & du redtum pris enfemble 2O 6 t Longueur du canal intcftinal en entier , non compris le coecum r8 6 if Longueur du foie 2 6 # Largeur ....,..,...., „......,„..„ 3 „ „ Longueur D E t* ELEPHANT. 113 pieds.pouc.lignej, Longueur de la rate. , $ „ v Largeur // 7 // Epailfeur • a j f Diametre de I'aorte, pris de dehors en dehors * 3 0 Longueur de la langue I 6 t Longueur du vagin 3 6 * Longueur des cornes de la matrice 2 8 t Circonference dans les endroits les plus gros n 4 6. Circonference \ 1'extrcmite de chaque corne n n 9. Longueur des tefticules // I 6. Largeur /* I 6. Kpailfeur * * 3* J'ai fait la defcription fuivantc des os dc Telcphanc , fur un fquelctce, qui eft au Cabinet du Roi, & qui vicnt de i'elephant de la Menagerie dc Verfailles, dont la defcription anatomiquc fe trouve dans les Memoires pour fervir a THiftoirc naturelle des Animaux, Partie III. La tete eft la partie du fquelette de Telephant (pi. /r),la plus remarquable par fa conformation extraordinaire j la pluparC des os ont des formes ii etranges , que Ton ne peut guere les comparer a celles des os qui leur correfpondent dans aucun autre animal. Quoique Ton prefume bien en voyant I'elephant en chair, que les os qui foutiennent fes defenfes enormes & fa longup trompe doivent etre confbrmes d*unc maniere tres parciculierc , & qu'a cet egard la tete de I'elephant doit etre tres- difference de celle des autres animauxj cependant, en voyant cette tete decharnee , on n'apercoit qu'avec furprife la iituation irreguliere & 1'excefTive largeur dc 1'ouverture des narines , &: le tres - grand efpace qu'occupe la machoire fuperieure au-dellous de cecte Tome XL P 114 ouverturej la face de cet animal femble cere monftrueufe & 1'occiput paroit nul, cette partic formant un plan au lieu d'unc convexite , & y ayant de plus une cavitc dans fon milieu. Suppofons la tete de 1'elephant dans la fituation ou le corps de la machoire inferieurc fetrouve dans un plan horizontal (/?/. Le grand crou occipital eft au-deflus de la face poftericure de la tete. On ne peut pas employer dans cette defcription les denominations de 1'occiput du fommct de la tete & du front, parce que ces trois parties ne forment que deux faces , qui font feparees Tune dc 1'autre par une arete tranfverfale (CD); d'ailleurs on ne peut pas diftinguer exa&ement les efpaces qu'oc- cupent 1'os occipital , les parietaux , le frontal , &c. parcc que les futures ne font pas apparentcs dans toute leur etendue i ce defaut des futures n'eft certainement pas un eftet de la vieillefle dan$ le fquelette qui fert de fujet pour cette defcriprion, puifqu'il a ete tire d'un elephant qui n'avoit que dix-fept ans, & que d'ailleurs le joint des epiphyfes eft tres-apparent dans les grands os, tels que ceux du bras, de 1'avant-bras, de la cuifle & de la jambe , &c. les articulations des os de la tete ne font pas des futures qui aient de longues dentelures ; c'eft plutot 1'cfpecc d'articulation que les anciens appeloient harmonic , dont les den telures font tres - legeres. Les os du crane font exceflivement epais, principalement 1'os du front } qui a jufqu'a fix pouces huit lignes d'epaiffeur i il y a dans ces os une fubftance trcs-fpongieufe compofee de plufieurs grandes cellules , termince en dehors & en dedans par une table tres-mince, qui n'eft epaifle que d'environ deux tiers de ligne . les lames offeufes qui fcparent les cellules les unes des autres font encore plus minces, car il s'en trouve beaucoup qui n'ont pas un quart de ligne d epaiflcur j la plupart dc^ cellules font tres-alongees , D S L L E P ff A N T, il y en a qui s'etendent dcpuis la table exterieure prefque juf- qu'a la table interieure ; elles font dirigees de dchors en dedans , elles ont routes des figures irregulieres , & on voit que les cloifons de plufieurs de ces cellules font percees par des ouver- tures de difterens diametrcs} les os temporaux font a-peu-pres auffi epais que 1'os du front •, la partie que Ton nomme ecailleufi dans I'homme & dans les animaux , parce qu'elle eft mince au point d'etre un pcu tranfparentc , a au moins trois pouces &r demi d'epaiilcur dans 1'elephant; mais l'occipital, quoique fort epais dans fes parties lateralcs, fe trouve tres-mince dans fon milieu ou il tonne un grand enfoncement a Texterieur , il n'a qu'environ une ligne d'epaifleur dans cet endroit^ fes deux tables font reunies & nc renferment aucun diploe. C'cft-la, dit-on, que Ton enronce un clou lorfque Ton veut faire mourir fubi- Cement un elephant dont on ne pent arreter autrement la rureur; Lacavite du crane eft peu etendue en comparaifon de la grandeur de la tete, car cette cavite n'a que dix pouceg & demi de longueur , dix pouces de largeur & quatre pouces trois lignes dc hauteur > il falloit que les meninges fuilent fore epa'.fles, puifque M. Perrault rapporte que le cerveau & le cervelet dei'clephant dont le fquelette, qui fert de fujct pour cette defcription, a eto tire , n'avoient les deux pris enfemble que huit pouces de long fur fix de large, ou ccs parties avoient perdu de leur volume avant que leurs dimenflons euflent etc prifes. Si la grolleur du crane de Telephant etoit proportionnee a celle du cerveau, comme dans la plupart des animaux, il auroit la tete excefll- vement petite , mais les cavernes des os du crane la grodiilent au defaut du volume du cerveau. Nous avons un exemple de cette conformation dans le fancier, les cochons & le pecan ou tajacu, p 1l6 DESCRIPTION qui ont tous les os du crane fort epais & tres - fpongieux, La tete du fquelettc dont il s'agit, a deux picds deux poucej at dcmi de hauteur verticale, prife dans le milieu, fur environ un pied huit pouces de largeur &: un pied cinq pouces d'epaif- feur ••) elle eft un peu inclince en arriere, & la face poftereurc (AB] n'a qu'un pied huit pouces &c demi de hauteur, tandi5 que la face anterieure (EF) eft haute de deux pieds trois pouces & demi i de forte que la face fuperieure eft inclinee en bas de devant en arriere. Les branches (GH) de la machoire inferieure ont plus de la moitie de la hauteur dc la face pofterieure (AB) de la tete j ainfl, Jes articulations des apophyfes condyloides (H) avec les os temporaux ( I ) fe trouvent placees plus haut que le milieu de la hauteur de cettc fice. La partie fuperieure ( CD ) de la face anterieure de la tete eft occupee prefqu'en entier par 1'os frontal, il forme une portion de chaque orbitc des yeux (K) par fon apophyfe orbitaire (L) j mais on ne voit pas ['articulation qui le fepare des os de la machoire fuperieure ou des os propres du nez; s'il y en a dans 1'elephant , ils doivent etre a 1'endroit ( M ) oil fc trouve une double tubcroiite. L'ouverture ( NN) des narines qui eft tres-pres de celle de la bouche & plus bas que les orbites des yeux dans tous les quadrupedes * , eft placee plus haut que le milieu de la hauteur de la face anterieure (EF) de la tete de 1'elephant. La machoire fuperieure occupe toute la partie in ferieure ( OF) de cette face, s'etend de chaque cote & forme une partie des orbites des yeux jufqu'a 1'os de la pomette (P) ; ' On pourroit excepter 1'animal amphibie , que Ton norr.me Vacke marine ou Bete a la grande dent, parce qu'il > a une diftance conful^rable tntrc 1'ouverture des narines & la bouche , & que le centre de cctte ouvermrc des narines n'cft de guere plus bas que le centre des orbiies des yeux. D E L* ELEPHANT. li*j qui eft tres-petitj I'orifice ( Q ) du conduit auditif fe trouvc au-defTus de 1'apophyfe zygomatique ( R ) de 1'os temporal. La partie anterieure (OF) dc la machoire du de/Ius eft concave dans le milieu , faillante &: arrondie fur les cotes (SS). Il y a auiTi dans le milieu de la face interne une concavite &: fur les cotes des faillies arrondies i on voit an milieu de la concavite une jointure longitudinale, qui fait la connexion des os maxillaires ; la racine de la trompe eft appuyee fur la face externe de la machoire &c s'etcnd le long de fa concavite jufqu'a 1'ouverture des narines ; les cotes ( SS ) de la machoire qui font faillans &: arrondis en avant &: en arriere, forment chacun dans leur intericur une cavite qui fert d'alvcole a chacune des defenfes (TT). Plufieurs Auteurs pretendcnt que les defenfes de re'lephant fortent des os du crane des temples ou du front, & meme ils appuient leur opinion par des obfervations faites fur des tctes ci'elephant de'charnees} d'autres aflurent que ces defenfes tiennenc a la machoire fuperieure : il fembleroit que les os de Telcphanc feroient ailez grands pour ctre diftingues les uns des autres, &: pour que Ton ne confondit pns la machoire avec le crane, les os des temples ou 1'os frontal. Ces objets font en e#et tres-apparens, mais pour les diftinguer netcement & les reconnoitre chacun en parriculier dans toute leur etcndue , il faut non-feulemcnt les obferver avec attention , mais encore les comparer avec les os qui leur correfpondcnt dans d'autres animaux. Ceux dc 1'elephant ne font pas tous termines par des jointures apparentes, d'ailleurs la partie anterieure de la machoire du- dellus etant le point d'appui de la bafe de la trompe & formant les alveoles des defenfes a, comme nous 1'avons de'ja fait remarquer, une fi grande ctendue & une forme fi extraordinaire , que ;e ne fuis pas furpris qu'eJJe X 18 DESCRIPTION ait etc mcconnoiflable aux yeux de pluficurs obfervateurs. Cette parric de la tete de Tclephant a de chaque cote deux os pofes 1'un fur 1'autre; I'inferieur eft evidemment une continuation du corps de la machoire, on voit la jointure anterieure qui Ic fepare de 1'os fupericur, &: la jointure qui rcmonte entre ces deux os , jufqu'a 1'os frontal i ces jointures paroifTant ctrc les limites antericures de la machoire , on a peut-etre cru que 1'os fuperieur nc lui appartcnoit pas & que c'etoit le prolongement d un autrc os \ niais fi 1'oa examine la partie anterieure de la machoire de'la plupart des animauxj du chien, par exemple, de la fbuine, du cochon , &c. on verra qu'elle ell compofec dc deux os qui torment les parties inferieures & laterales dcs bords de I'ouverturc des narines & les alveoles des dents inciiives. Ces os s'etendent en forme de coin entre le corps de la machoire & ies os du nez *. C'eft a ces deux os que correfpondent les deux os iuperieurs ( SS y pi. r ) , de la partie aateiicure de la machoire dc i'elcphanti ils torment aufli les parties in ferieures (O) &: laterales (NN) dc I'ouverture de les narines , &: les alveoles des dcfenfes qui font a la place des dents inciiives de la fouine, du chicn, du cochon, &c. On ne volt pas fur le fquelette de telephone, qui rait le fujct de cette defcri ption , la jointure qui devroit feparcr de 1'os frontal les deux os dont il s'agiti mais il y a bien d'autres jointures qui ne font pas apparentes fur ce fquelette ; d'aillcurs , comment pourroit-on fuppofer que les os fiflent partie dc Tos frontal , puifqu'ils font au-de/Ibus dc rouverrurc des narines ; il faudroit done fuppofer aufli que cettc ouverture fut au milieu du front £: que le front s'etendit jufqu'a M. Perrault ddfigne le compo^ de ces deux os par le nom de troifi£me os dc la machoire. Memoir is pour fcrvir a t'ttftoire Naturclle des Animaux panic HI, *lL DE L L E P K A N T. l la bouchc , cctte fuppofition eft faufle & denuee dc toute vraifemblance •, il a pourtanc fallu 1'admettre lorfqu'on a die , apres avoir vu les os dc la tete de Telcphant , quc Ics defenfes etoient des cornes , qui vcnoient du front a , & prcfque tous les Auteurs ont regarde ces detenfes commc des cornes qui pouvoient aufTi avoir leur origine dans le crane ou dans les os cemporaux ; cc qui n'eft pas poffible , puifque la grande ouverture des narines eft entre le fond des alveoles des detenfes &: la bafe du crane, &: que les orbites des yeux fe trouvenc entrc ces alveoles & les os temporaux. Pourquoi done M. Perrauk, dit-il, dans la defcription anatomique de relephantb, cc que I'origine & la ficuation des derenfes de cet animal ne laiflent aucun doute qu'elles ne cc foient de veritables cornes, Tos dont elles fortent etanc diftinftcc & fepare de celui d'ou les veritables dents fortent w ; ces veri tables dents font fans doute les molaires, mais ii les dents in- cifives du chien , de la fouine, du cochon , &c. font des dents auffi veritables que les molaires ', il eft certain quc I'origine &c la fituation des dcfenfes de I'elephant n'empechent pas qu'elles ne puillent ecre de vraies dents, puifqu'ellcs fortent des memes os, de 1'aveu meme de M. Perrauk c, & qu'elles ticnnent a la meme partie de la machoire que les dents incifives du chien, de la fouine , du cochon & dc plufieurs autres animaux, M. Perrauk ajoute d, cc que la fubftancc des detenfes de I'elephant a plus de rapport a celles des cornes qu'a cellcs dents , qui cc ne s'amoliflent pas au feu, comme fait i'ivoireHj il eft certain » Pctrus Gillius in defcriptione Elephanti, pag. ii. fc Memoires pour fervir i 1'Hiiloire Naturelle des Animaux, panic III , page 112. c Idem y page 148. d Idem ) page ill. I2O DESCRIPTION que ccs dcfcnfes n'ont point d'email , & que leur fubftance eft difference de celJe des dents qui font compofees d'os &: d'email j fi ces fubftances etoient cflentiellcs aux dents , les dcfenfes dc I'elephant ne feroient pas dcs dents , quoiqu'elles aient la meme origine & la meme fituation que les dents incifivcs du chien , de la fouine, du cochon, &c. relativement a 1'os de la macboire , mais elles ne font pas dans la bouche comme les incifivcs des autres animaux, elles ne fortent pas au-dehors par la bouche- M. Perrauk * , rapporte que les dcfenfes de 1'elephant de la Menagerie de Verfailles percoient la peau a c'nq pouces au« deflus dc la levre fuperieurej cependanc il me paroit que Ton peut conclure de tout ceci , que fi Jes defenfes de Telephanc n'etoient pas de vraies dents, elles feroient encore moins dc vraies comes : quoi qu'il en foit , elles font bien nommecs du nom de defenfes , puifque 1'elephaiit s'en fert comme d'armes defenlives & offen lives. Les defenfes de notre fquclette font recourbees en haiit tres- fcnfiblemert fur toute leur longueur , car la dcfenfe gauche lorme un arc de cerclc qui auroit trois pieds fept pouces de diametre j l.i defenfc droite a unc couibure encore plus forte , mais die n'eft pas auiTi rcguliere. La premiere portion des defenfes , qui eft engagee dans Talveole, a aulTi une petite courbure en dehors, '&. rextremite de la dcfenfe eft un peu couibee en-dedans. La longueur de la dcfenfe droite, prife fur la convexite dc fa grande courbure eft de trois pieds fix pouces neuf lignes,& feulement dc trois pieds Ic long de la concavite de cctte courbure, elle a dix pouces de circonference a fon extremite pofteiieure j a quatre pouces de diftance de cette extremite, la circonference eft de K Memoires pour fervir i 1'Hiftoiie Naturelle dcs Animaux, panic III* zzz» dix DS i* ELEPHANT. 1 2 1 ils delignent le premier par la deno. mination & ivoire grenu-> & its donnent aux taches le nom de feves. Mais les Naturaliftes doivent regarder 1'ivoire grenu comme le plus intereflant, parcc que ce grain marque la dircdion dcs fibres dont il eft compofe. * Les oavriers, qui font des figures d'ivoire, ne font pas appete; fculpteurs ,- on leur a conferv^ leur anciennc denomination de tailleurs d'ivoire. Qu 124 DESCRIPTION Lorfqu'une defenfe d'elephant eft coupcc tranfverfalcment, orr voit au centre ou a-pcu-prcs au centre un point noir , qui eft appele le cotur; niais fi la defenfc a etc coupee a 1'endroit de fa cavite , il n'y a au centre qu'un trou rond on ovale j on ap- percoit des lignes courbes qui s'etendcnt en fcnsconrraircs, depui* le centre a la circonrerence > ft: qui en fe croifant formcnt de pctits lofanges : il y a ordinaircmcnt a la circonference une bandc ctroite &: circulaire. Lcs lignes courbes fe ramifient a mefure qu'elles s'eloignent du centre , cc le nombre de ces lignes eft d'autant plus grand , qu'elles approchenc plus de la circonference, ainfi la, grandeur des lofanges eft prcfquc par-tout a peu-pres la meme ~? leurs cotes on au moins leurs angles cnt une couleur plus vive que 1'aire , fans doute parce que leur fubftance eft plus compare : ia bnnde de la circonference eft quelquefois compofee de fibres droites tranfverfales > qui aboutiroient au centre, n* elles etoienc prolongees ; c'eft 1'apparence de ces lignes & de ces points que Ton regarde comme le grain de 1'ivoire : on I'apper^oit dans tous les ivoires, mais il eft plus ou moins feniibles dans difFerentes defenfes , & parmi les ivoires dont le grain eft aflez apparenc pour qu'on leur donne le nom d' ivoires grenus^ il y en a que Ton appclle ivoire a gros grains , pour le diftinguer de fivoire dont le grain eft fin. On voit de plus fur la coupe tranfverfale des defenfes plufieurs cercles &: zones concentriques , comme fur une calcedoine onice i ces zones font diftinguces les unes des autres par difterentes nuances de la cculeur de 1'ivoire ; ellcs font fore irregulieres tant pour leur courbure que pour Icur largeurj il y a aufli des lignes ou de petkes bandes qui s'etendent dans la diredion du centre a la circonference du plan de la coups 1 On eft Convent 4 portde de voir les coupes de 1'ivoire , on reconnoiira inieux fa ftrudure fur une dame £ jouer, que fur une figure D E L '£ L E P H A N T. 1 tfanfverfale de la defenfe j ces carafteres font fujets a beaucoup dc varietes &: d'irregularites} rarement le cceur eft au centre, les courbcs des lignes concentriques ne font pas uniformcs, les zones ont plus de largeur dans dcs endroits que dans d'autrcs> la bandc de la circonference manque en tout ou en partie, &:c. lorfque 1'ivoire delleche a un certain point fe fend dans la di rection des couches ou zones concentriques, 2c mcme dans la direction des lignes qui vont du centre a la circonference , ces fentcs penetrenc dans la longueur de la defcnfe ; celles qui font concentriques font voir qu'elle eft compofee de couches aufli- concentriques , qui torment des cones crcux appliques les uns- fur les autres, la pointe tournee du cote de celle de la dcrenfc> ainfi, les zones qui paroiilent fur le plan de la coupe tranfverfale> font les plans des cones tronqucs par cette mcme coupe j la couche exterieure de la derenfe eft nominee I'ecorce , elle forme a la circonference de la coupe tranfverfale la bande dont il a deja etc fait mention v mais la ccuche qui la rorme manque fbuvent en entier, & alors au lieu d'ecorce il n'y a qu'une- couleur jaunc , roufle ou noire a 1'exterieur de la defenfe : lorf que Tecorce a de 1'epaifleur, clle eft plus dure & jaunit moins- que les parties qui font plus pres du centre *. Aprcs avoir fcie une defenfe en fuivant fa longueur , on voit fur le plan de cette coupe longitudinale des zones ou des ondes qui font aufli a peu- pres longitudinales , &:qui forment des portions d'ovales^ comme fur les parois d'une planche dc bois. Ces ondes longitudinales &: les zones tranfverfales dont il a etc fait mention difparoiflent. peu-a-peu prefqu'ent'ierement , &; ne font bien apparentes que dans le terns ou 1'ivoire verd paflede la couleur olivatre a la blanche, ¥ Pour faire des dents artificielles , on pr^fere 1'ivoire tir^ de I'&orce dc ]» dcfenfe, parce qu'il eft le plus dur & le moins fujet a jaunir, 12(5 DESCRIPTION L'ivoire eft done compofe de couches coniques , concf ntriqucs & additionnelles } la cavite qui fe trouve dans la partic poftcrieure de routes les dcfenfcs , eft formee par les parois internes de leur premiere couche interieure. M. Perrauk rapporte que Ton a trouve, dans 1'clephant de la Menagerie de Verfailles , cctte cavite remplie d'unc efpece dc chair attachee au fond dc 1'alveole, qui n'eft qu'une lame oflcufc mince comme du papier , &: percee de plufieurs trous. u Cctte chair, ajoiitc M. Perrauk, etoit endurcie 53 en la furrace par le moyen dc laquelle elle etoit attachee le long r> de la cavite qui eft dans la defenfe , de maniere qu'elle paroiiloit 55 avoir quelque difpofition a devenir oiTeufe. Cette remarque 55 pourroit donner quelque vraifemblance a 1'opinion de ceux qui 15 tiennent que les defenfes tombent & renaiilent a I'elcphant , 55 comme le bois aux cerfs i cet endurciffement pouvant etre con- 55fidere comme le commencement de la generation des defenfcs o •)•> qui doivent renaitre. a 55 II me femble que fi la chair de la defenfe devoit tormer unc nouvellc defenfe , elle ne s'attachcroit pas a la defenfe qui devroit s'en feparer dans la fuite, n'y ayant pas lieu de troirc que les defenfcs de I'elephant tombent comme le bois du cerf , il me paroit plus vraifemblable que la chair des defenfes leur fournifTe de nouvelles couches qui s'oflifient fucceffivement &: s'attachent a la defenfe a mefure qu'elle prend de raccroi/Temcnr, car le germe d'une defenfe (pi. vi ,fig. i ) , eft creux prefque juf- qu'a fa pointe ( A , laprofondeurde la cavite eft marquee par la ligne poncluie BCD ) ; & les couches concentriques addition nelles des defenfes font tres-diftindes dans certains ivoiresfo/Tilcs b. a M^moires pour fervir i I'Hifloire Naturellc des Anjmaux , partie III t page ?49. Voyez, ci-apres, la Defcripdon de la parrie du Cabinet, qui a rapporf a l^ljfpharu. DEL'ELEPKANT. 127 Je ne vois pas comment on pourroit trouver la caufc de la ,4 direction des fibres courbes, qui fe croifent reguliercment en fens contraircs , &: qui forment dcs lofangcs fur le plan de la coupe tranfverfak de la defenfe , & des ondcs fur la coupe lon- gitudinale : il paroic que cette ftrufturc a beaucoup de rapport a celle du tiflu reticulairc des os : ce tillu eft rempli de fubftance d'ivoire dans les defenfes, au lieu de moelle commc dans les os. Le grain de 1'ivoire eft moins apparent fur la coupe longitudinale de la defenfe que fur la coupe tranfvcrfale , parce que les fibres ne s'y croifent que dans quelques endroits , & nc fe croifent point du tout dans d'autres ; aufli les Peintres preferent la coupe longi tudinale lorfqu'ils veulent peindre fur 1'ivoire. Les ouvriers n'en font pas toujours autant de cas pour le debit , parce que moins il y a de grain, plus on eft tente de prendre 1'ivoire pour de 1'os, quand on ne fait pas aflez le reconnoitre a fon poli &: aux apparences les plus legeres de fa ftrufture, La fubftance folide &r eompa&c des os eft plus dure que 1'ivoire meme dans fon ecorce j cependant 1'os ne prend pas rant de poli , parce qu'il eft plus fee & plus aigre. La plupart des taches de 1'ivoire , auxquelles les ouvriers donnent le nom de feves , font caufccs par un vice de la ftru6ture ou de la nature de 1'ivoire, tel que la carie ou autre maladie : ces taches font dc differentes grandeurs & penetrent plus ou moins profondement dans 1'ivoire. Il y en a qui font formces par des globules a demi-tranfparentcs & de couleur jaune,a-peu-pres com me il ces endroits avoicnt eprouve l'acl:ion de 1'eau-forte j d'autres endroits vicics out a-peu-pres la meme couleur que lerefte du morceau dont ils font partie , mais on y voit une ftrudurc trcs-irreguliere ^ ils ont des cavitcs dont les parois font heriflees de tubercules 6c de pctkcs pointesj ces parties defeftueufes fe l2?> DESCRIPTION trouvcnt quclqucfois entourees par un ivoire tres-fain i 11 fe trouvc AU/Ti quclqucfois des tubcrculcs &: memc de grandes exoftofes dans la cavite de la defenfe *. Aucant la partie anterieurc de la machoire du deflus eft grande dansl'elephant,autant la partie anterieurede la machoire du defTous rft petite j elle fe termine en avant par une pointe qui a deux pouces de longueur dans le fquelette qui fait le fujet de cette defcription , il y a , dans la partie fuperieure du devant de cette machoirc, tine grande echancrurc , qui rend cette partie de la rnoitie moins haute que les cotes a 1'endroit des premieres dents molaires ••, les branches font vcrticales & prcfqu'aufli longues que le .corps , les apophyfes coronoi' des ont beaucoup moins de hauteur que les condyloi'des &: font fort petites. Les deux defenfes de 1'elephant occupent dans la machoire du deilus, comme il a deja etc dit, la place des incilives des ani- maux qui ont de ces dents ; mais dans la machoire inferieure de 1'elephant, il n'y a ni incilives ni rien qui en tienne lieu. Les .canines manqnent dans les deux machoires ', les molaires (pi.- vi , fig. X) ABCD}> fortent au nombrc dedeux de chaque cote de chacune des machoires du fquelette dont il s'agit ici ; la premiere ( AC ) de ces deux dents molaires , eft beaucoup plus petite que la feconde (BD). J'ai trouve de plus dans cc fquelette le germc (£) d'une troificme dent molaire, place de chaque cote de la machoire fuperieure derriere la feconde dent , fous une lame oileufe ( F) , qui a etc enlevee du cote gauche ( E ) pour mettre le germe a decouvert; il eft fepare de la feconde dent (D) par une demi-cloifon ofTeufe ( GH),'& d'ailleurs fa fituation nc permettroit pas qu'il put remplacer la feconde dent, Voyez, ci-aprcs, la Defcription de la partie du Cabii.ct , qui a 'it. puifqu'il D E L'£LEPKANT. 129 puifqu'il eft place derrierc &: non pus au-deffus > mais cettc fituation ne paroicgucre convenable a unc dene, car il eft a cote de la partie pofterieure (/) du vomer, & il s'etend en partie au-dela de 1'ouverture des arrierc-narincs; il eft certain qu'une dent ainii placee nc pourroic pas fervir a la maftication , parce qu'elle ne feroic pas dans la bouche , mais dans Ic pharynx. Si ce germe devient une troifieme dent, comme il y a lieu de le croirc, il faut quc fa fituation change a mefurc que 1'animal grandit, & que la portion de la machoire, qui etoit a 1'endroit du pharynx a I'agc de dix-fept ans, auquel I'clephant dont il s'agit eft mort, fe trouve au fond de la bouche dans un age plus avance *. La fkuarion &: 1'etat de la feconde dent ( DKL ) , annoncenc ce changement, car elle s'ctend dans le pharynx de la longueur de pres de trois pouces j dans cette fituation, fa partie pofteuieure ( KL ) 3 ne peut pas fervir a la maftication , aufli n'a- t-elle jamais rien broyc ; car la bafe de la dent eft arrondie &: n'a aucun veftige de frottemcnt, non-feulement (bus la partie pofterieure (L) , qui eft recouverte par 1'os de la machoire ( qui a cte enleve pourmettrc les racines de la dent a decouvert dans la figure z ) , mais meme fous la partie moyenne ( K ) de la dent , iln'y a que la partie anterieure (D) dont la bafe foit plate & polie par le frottement fur environ un tiers de la longueur de cette dent. On ne peut pas douter que, dans les elephans avances en age , la bafe dc Ja feconde dene nc frotte d'un bout a I'autre centre les dents du deflbusi ce fait eft prouve par 1'ctat dcs * J'ai remarqu^, dans des t£tes de jeunes hippopotames , que la derniere dent efoit aufll placde en partie dans le pharynx a c6fc de I'ouverture des arrierc-narines ; tandis que, dans d'autres tetes d'hippopotames plus avances en age, cetce meme dent fe trouvoit dans la bouche plus en avant quc I'ouverture des arriere- narines. Tome XL IJQ DESCRIPTION dents a des grands elcphans , done la bafe eft ufce par la mafti- cation dans toure fa longueur. o La premiere denr machelicre de chaquc cote de chacune dcs- machoires de I'elenhant eft moins grande que la feconde } dans le fquclette dont il s'rgit, la bafe des premieres dents du deflus ( AC) y aquatrc pouccs huk lignes de longueur prifc de devanc en arricrc , &: deux pouccs deux lignes dc largeur ; la bafe des premieres dents du deflbus a la meme largeur, mais elle eft d'un tiers moins longuc. Si 1'on ne jugcoit dc la longueur de Ja bafe des fecondes (Tents ( BD ) , que par la partie (D)-, qui a ete ufee par le frottement , on trouveroit cette bafe plus courte que ceile des premieres dents b , mais en la fuivant jufqu'au bout ( L ) de la dent qui eft recouvert par 1'os de la machoire, il fe rrouvc que Ics fecondes dents du deilus ( DKL) , ont fept pouces de longueur, fur deux pouces cinq lignes d'cpaifleur, la longueur des fecondes dents du deflbus eft de fix pouces & demi, elles ont deux pouces deux lignes d'cpaiileur. Les dents molaires de Telephant font compofees de plaques verticales & tranfverfales rclativement a la longueur de la dent , prife de devant en arriere^ Chaque plaque eft compofee de deux lames de fubftance d'email j ces lames font a une petite diftance 1'une de 1'autre, 1'efpace qui les feparc eft rempli par une fubftance olleufe , a en jngcr par fa coulcur &: fa durete \ cette fubftance fe trouve entre les plaques commc entrc les lames, &: les entoure auffi par-dehors : elle forme a 1'endroit de chacune 3 Voyez ,ci-apr^s, la Defcription de la partie du Cabiner, qui a rapport ' II eft dir, dans les M Ic milieu eft en forme de gouttiere travcrfee par dcs convexites qui correfpondcnt aux plaques commc Ics convexites des faces extcrne &: interne, &T memc dc la bafc lorfqu'elle n'a pas etc ufee par le frottcmcnt. La premiere dent du deflus(>4 C),a dans Ic fquclette qui fait le fujet de cette dcfcription, fept plaques > la feconde dent( B D) neuf, la premiere dent au-deffous tro:s , & la feconde dent neuf, mais ce nombre varie dans diffcrens individus : la premiere dent de la machoire fuperieure du jcunc -elephant dont il a dcja ere fait mention, a fix plaques, &: la premiere dent de la machoire interieure fept \ au cote droit des inachoires du fquelette de la Menagerie de Verfaillcs , il n'y a encore que Ics deux premieres plaques dc la feconde dent du deilus, &: les trois premieres plaques de la feconde clent du deffous qui aient ete ufees par le frottcmcnt de la bafe i au cote gauche, il y a une plaque de plus, qui a ete ufce dans chacunc de ces dents. Le germe ( E ) , de la troifierne dent du deflus , eft compofe de fix ou fept plaques ofleufes, dont la plus grandc (pi. vi y fg. 9), a un pouce &: demi de longueur & deux pouces & demi dc hauteur, la plus petite n'a qu'un pouce de hauteur & de largeur. Chacunc de ces plaques eft ouvcrce par le haut (AB), & vuide au-dedans jufqu'a la profondeur marquee par la ligne poncluce CDE ) ; les lames fjrment dcs plis verticaux ( FG H), & font terminees en b;s par dcs tu- bercules (IKL), dc differentes grofleursj il y a derriere la feconde dent de cheque cote de la machoire du deilous une grande cavite qui s'etend prefque jufquau haut dc la branche de cette machoire ; je n'y ai point trouve de germe commc R ij DESCRIPTION dans la machoire du delliis. En fuppofant , cornme il y a lieu dc jc croirc, que ccs germes dcvienncnt dcs troi/iemcs dents ma- chelieres, Telephant a dcuzc dents j favoir, deux defenfes qui font a la place des incifivcs des autres animaux, trois molaires en haut de chaque cote de la machoire du dcilus, & deux* molaires de chaque cote de la machoire du demons. Lcs vertebres cervicalcs, principalement les cinq dernieres,. out pcu d'cpaiflcur, auili le cou eft tres-court, commc jc 1'ai deja fait remarqucr. L'apophyfc epineufc dc la fecondc ycrtebrc eft fort epaiftc & s'etend un pen en avant fur la premiere vcrtebrc y les apophyfts cpineufcs dcs troiiieme frquatrieme vertebres font- rrcs-courtes', cclles dcs deux vertebres fuivantes ont etc cafTces,. iriais on voit par ce qui en refte qu'elles etoient minces ; cellc do la fcptictne verccbre n'a pas plus d'epaiileur, maiselle eft longuc. La pltipart dcs apopnyfcs de ce fquelette ont perdu Icurs epiphytes* II y a vingt vertebres dorfales & vingt cotes de chaque cote. Tontes lesapophyfes epincufes des vertebres dorfales font inciinees en arriere, mais les deux derniercs le font moms que les autres; la troifieme eft la plus longue> cellcs qui la precedent & celles qui la fuivent, font de plus en plus courtesa me fure qu'elles -/en cloignent. Il n'y a que fept vraics cotes, ainii les fauflcs cotes font au nombre de treize. Le fternum eft compofe da trois 03. Les premieres cotes, une de chaque cote, s'articulent avec la parrie moyenne ancerieure du premier os du fternum; ^articulation des fecondes cotes eft entre le premier & le fecond os, celles des troificmcs cotes entre le fecond & le troifieme os; les quatriemes, cinquiemes fixiemcs & feptiemes cotes s'articulent avec la partie pofterieure du troifieme os du fternum. Les quatre ou cinq premieres cotes font beaucoup plus larges que ks autres ; les cotes du milieu font tres-cpurbes. j> E L} ELEPHANT. 133 Tl n'y a quc trois vertebres lombaires ; leurs apophyfes tranf- verfes font petices. Lc facrum eft compofe de trois faufles vertebres, & la queue de trentc-une. Le cote pofterieur de 1'omoplate eft fort court &: Tangle pofterieur tres-faillant , auffi la partie de 1'omoplate qui eft derriere 1'epine, fe trouve plus de trois fois auili large quc ccllc qui eft devant ', & comtne le cote pofterieur a peu de longueur, la plus grande largeur dc I'omoplate fe trouve au-deilous de fa partie moyenne. L'epine eft terminee au bas par une pointe. A quatrc ponces au-deilus de 1'extremite de cette pointe, il y a une apophyfe lateralc _, longue de trois pouces &: pointiie , quf&etencf en dehors &: fe courbe en bas. Lcs os des hanches redemblent plus a ceux dc 1'homme qu'a ceux des anima!?x j cependant leurs faces interne &: exrerne font plus longues & plus etroites qne dans 1'homme , &: au lieu de deux tubercules fur le bord antcricur , il y a une tres-grofTe apophyfe qui forme un angle fort aigu 5c trcs-faillant. L'os du bras eft apLiti fur les cotes dans fa partie moyenne fuperieure, &: aplati au contrairc en devant & en arriere dans fa partie moyenne infcrieurc •, il a une tuberofite fur le cote externc du devant dc fa partie moyenne fuperieure , 6c une tres-grandc apophyfe fur le cote externe de fa partie moyenne infericure, L'os du coude a trois faces longitudinales &: irrcgulieres, deux en devant &: une en arriere. L'clecrane eft fort courte &r tres-grofle, L'os du rayon eft courbe &: incline , dc manicre que fon extremite fuperieure eft au-devant de 1'os du coude, & Textre- mite inferieure au cote interne de ce meme osj la forme du: rayon eft tres-irreguliere. 134 DESCRIPTION L'os de la cuifle eft long , droic &: aplati en devant &: en arricre dans fcs parties moycnne & fupcricure ; il y a unc arete longitudinale iur Ic cote cxterncdefa parcic moyrnne inferieure: la partic inferieure de 1'os a trois faces irregulieres, une en arrierc & deux en avanr. Lc grand trochanter eft fort gros. Les os dc la jambc font courts j il y a fur le devant de la tete du tibia unc cavite allez grander la plus grande partie de fes parois font tres-inegafes &: heriffees de pointcs. II y a quatre os dans chaque rang du carpe: le premier & Ic fecond os du premier rang font au-deflous de 1'os du rayon > &: le troifieme &: le quatrieme au-deffous de 1'os du coudctle troifiemc eft le plus grand des quaere j le quatrieme eft oblong, &: ne s'arricule avec 1'os du coude que par fon extremite fuperieure. Les trois premiers os du fecond rang du carpe font au-de/Tus dcs trois premiers os du metacarpe , & Je quatrieme os du fecond rang du carpe au-deflus des deux derniers os du metacarpe. Il n'y a que fix os dans le tarfc , favoir le calcancum , 1'aftragal , le fcaphoi'de, le cuboi'de, 6c deux os cuneiformes. Le premier os du metatarfc s'articule avec la partie interne du fcaphoi'de ; le premier os cuneiforme de Tclephant correfpond done au fecond cuneiforme des animatix qui en ont trois & fe trouvc au-dellus du fecond os du metatarfe , &: le fecond os cunei forme de 1'elephant au-deflus du troifieme os du metatarfe , &r en petite partie au-deflus du quatrieme, quoique le cuboi'de anticipe un pcu fous le fcaphoi'de : ce cuboi'de eft plat & n'a gucre plus d'epaifTeur que le fecond os cuneiforme. Il y a cinq os dans le metacarpe & dans le metatarfe, ceux du metatarfe font les plus grands. Le pouce de chacun despieds n'a qu'une phalange > &: lesdoigts qui font au nombre de quatre dans chaque pied, n'en ont chacun DE LylJSPH^NT. 135 que deux, dont la fccondc eft tres-petite a proportion de la premiers ; celle du pouce & la feconde des doigts ne paroiiTent pas avoir etc articulee avec une feconde ou une troifieme phalange. Aufli M. Perrauk die, dans la defeription du fquelette dont il s'agit a , que les doigts & le pouce n'ont chacun que deux os: Ic premier os du pouce , fuivant M. Perrauk, eft regarde ici commc le premier os du metacarpe b j ainfi, il manque une phalange au pouce commc aux doigts. a Mcmoires pour fervir & 1'Hiftoire Naturelle des Animaux , panic ///, page 155. b Voyez le tome IV de cette Hiftoire Naturelle, page 362. pieds.pouc.lignes- Longueur de la tete mefuree en ligne droite , depuis le bout de la machoire fuperieure, jufqu'aux con- dyles de 1'os occipital 2 6 8. La plus grande largeur de la tctc j g tt Longueur de la machoire inferieure, depuis Ton extre- mitc anterienre , jufqu'au contour de fes branches 138. Hauteur des branches ....• I j ff Largeur de Textranite antt^rieiire // „ e Largeur ^ 1'endroit du contour des branches H 5 * Largeur des branches au-detlbus, de la grande cchan- crure „ 7 9, Diftance meiuree de dehors en dehors entre les con tours des branches H 10 3. Diftance entre les apophyfes condyloides n 10 6, Epaifleur de la partie anterieure de Tos de la machoire du dedus , I i A- Largeur de cette machoire a 1'endroit des defenfes i j 2, Diftance entre les orbites & 1'ouverture des narines. ... // 2 8. Longueur de cette ouverture // 3 9, DESCRIPTION pieds.pouc.ligncs. Largeur , . . 7 7 ........ /> I O 4. La»g?ur dcs orbites // j 5« Longueur des fecondes dents machelicres du deflbus, qui font les plus grandes, an- ichors del'os. // i 6. Largeur // 5 5.. EpailFeiir . // 2 2. Longueur du cou // I O 9, Largeur du trou de la premiere vertebre de haut en bas // 3 8. Longueur d'un cote h 1'a litre f // 2 I p. Longueur des apohyfes tranfverfes. // I // Longueur du corps de la fecondc vertebre u 3 3. Hauteur de Tapophyfe epineufe // I 9. Largeur , // 3 // tpaiffeur H 2 5. Hauteur de la plus longue npophyfe epineufe, qui eft celle de la fepticme vertebre // 4 3. Epaiffeur // * 3 \, Circonference du cou prife fur la feptieme vertebre , •qui eft J'endroit le plus gros 2 5 2. Longueur de la portion de la colonne vertcbrale , qui eft compofee des vertebres dorfales. 3 4 H Hauteur de I'apophyfe epineufe de la premiere vertebre // ~j H Hauteur de celle de la troificme , qui eft la plus longue . . // 10 // Hauteur de celle de la dix-feptieme , .qui eft la plus courte , // 2 8, Largeur de celle de la ieconde , qui eft la plus large , ^ 1'extremite // 2 2. Epaifieur de celle de la troiheme vertebre , qui eft la plus cpsiffe ^ 1'extrdmite // 2 9. Largeur as itpitANT. 137 pieds. pouc. lignes. Lftfgeur de la. onziemc , qui eft la plus ctroite t au-deflbus de I'extrcmite „ g „ eLf Longueur du corps de la derniere vcrtebre , qui eft Li plus longue ....,..*..,..,.,.,..., a 2 3. Longueur des premieres cotes I 4 4. Hauteur du triangle qu'elles ferment ._ i 2 6. Longueur ^ 1'endroit le plus large .- // 6 4. Longueur de la neuvieme cote , qui eft la plus longue...., , 2 8 IO. Longueur de la derniere des faufles cotes, qui eft la plus courte I i * Largeur de la cote la plus large u 3 i. Largeur de la plus Ctroite u u 10. Longueur du fternum , . . ." I 4 4. Longueur du premier os, qui eft le plus grand // 7 IO. Largeur T ". * 3 i. Epaifleur y a z 4. Hauteur de 1'apophyfe epineufe de la derniere vertebre lombaire , qui eft la feule cntiere i l II." Longueur de I'apophyfe tranfverfe de la feconde vertebre lombaire , qui eft la feule entiere u » 9. Longueur du corps de la troifieme vertebre lombaire , qui eft la plus longue p z t. Longueur de 1'os facrum. £• . * 6 10. Largeur de la partie antcrieure n 6 5. Lajgeur de la partie pofterieure H 2 3. Hauteur de I'apophyfe epineufe de la faufle vertebre , qui eft la plus longue ' " 1 7- Longueur des premieres faufles vertebre« de la queue, Longueur de la goutticre H IO IO. Largenr dans le milieu H 6 1 1. Profondeur de la goutticre // 4 8» Distance entrc les deux extremes de I'echancrure prife de dehors en-dehors » ", n 9 gl- Longueur des trous ovalaires .'.' // 4 1 1, Largeur // 2 1 1. Largeur du Baffin I it 6. Hauteur I 2 8, Longueur de 1'omoplate 2 H 6. Largeur dans le milieu I 2 2, Longueur du cote pofterieur en ligne droite // 1 1 2. Largeur de 1'omoplate a 1'endroit le plus ctroit n 511. Hauteur de 1'epine $. Tendroit le plus eleve n 4 j^ Longueur de la cavite1 glcnoide // e pris enfemble //• 2 u Longueur du premier os du metacarpe. , . . , // 2 10.- I-argcur dans le milieu it I i. Longueur du fecond os u 4 6, Largeur dans le milieu • // i 6,- Longueur du troifieme os» . a 5 8. Largeur dans le milieu * i 10, Longueur du quatrierae os // 5 * Largeur dans le milieu . .7 7 n \ 8. Longueur du cinquieme os § 4 //• Largeur dans le milieu * \ 10. Longueur de la premiere phalange du premier doigt des pieds de devant v u 2 4. - Largeur dans le milieu • .7. . . . • n i 3. Longueur de la feconde phalange if n n. Largeur dans le milieu • n i ^ Longueur de la premiere phalange du fecond doigt. . f . // z 5. Largeur dans le milieu H l e Longueur de la feconde phalange ^ j ji^ Largeur dans le milieu, . . .- „ j gis Longueur de la premiere phalange du troifieme doigt.. /• 2 2. Largeur dans le milieu. , u L y^ D S L pieds.pouc.lignes. Longueur de la fcconde phalange. . .7. // i i. Largeur dans le milieu // i 5 l; Longueur de la premiere phalange du quatricme doigt. . // 2 2f. Largeur dans le milieu // i 3. Longueur de la feconde phalange // i i. Largeur dans le milieu ^ , . // // 10. Longueur de la phalange du pouce // i 3. targeur ^ la bafe // // 8. Longueur du premier os du me'tatarfe if i 1 1, Largeur dans le milieu ; . * // 10, Longueur du fecond os H 2 1 1.- Largeur dans le milieu // j i. Longueur du troifieme os ,.-.... n 3 9. Largeur dans le milieu » • // i 4. Longueur dn quatrieme os K 3 j [. Largeur dans le [milieu // i 6. Longueur du cinquieme os n 2 4. Largeur dans le milieu // I 6. Longueur de la premiere phalange du premier doigt du pied de derriere j. // i 6. Largeur dans le milieu // * II.' Longueur de la feconde phalange // n 9. Largeur dans le milieu n // 8^, Longueur de la premiere phalange du fecond doigt. ... // in. Largeur dans le milieu // i 6. Longueur de la feconde phalange. // i //-?; Largeur dans le milieu // i 2f, Longueur de la premiere phalange du troifieme doigt. // i 9. Largeur dans le milieu.-. ... >JL ..^. ,,.... .-.^ n i 7~>- 142 D E s c R i P T i o & , &c. pieds.pouc. Longueur de la feconde phalange u Largeur dans le milieu , // Largeur de la premiere phalange du quatrieme doigt ... // Largeur dans le milieu it Longueur de la feconde phalange a Largeur dans le milieu // Longueur de h phafaVige du pouce /r i Largeur dans le milieu a llgnes; V 0 z I 4* 2 3- I 6. I 6. I 7. i 7« Pi -KXXm. 7V at De B M3 DESCRIPTION DE 1^4 PARTIE DU CABINET qui a rapport a I'Hiftoire Naturelle D E V E L E P H A N T. N.« D C D L X X X I I I. /ez^/ze elephant empaille. V_>ET ELEPHANT ctoit age d'cnviron fix mois lorfqu'il eft more. Il avoic ece cnleve a fa mere par les Maures Bragucnas, qui font a 1'eft du Niger pres le Potdor, a foixante lieues du Senegal: M. Aubert, commis de la Compagnic des Indes, Tachcca de €es Maures a 1'Efcal-du-coq , lieu ou Ton traite de la gomme Arabique, en leur donnanr deux pieces de toile qui valoicnt chacune quatre boeufsou vingt-cinq francs. Get elephant avoit commence a marcher a 1'age de deux moisj il etoittres-apprivoife, on le nourriflbit avec du pain , de Therbe fraiche & trois bou- teilles de lait chaque jour. M. Goupil de Fontenay,fous-dirc£teur au comptoir de Galam, le fit charger , en 1758, fur \'^4Jlree, fregate de la Compagnie des Indes , pour 1'envoyer au Roi > mais cetce fregate ayant ete prife par les Anglois, 1'elephantfut porte a Londres , ou il mourut fix femaines apres y etre arrive. Ce jeune elephant a etc difpofe & defTeche de tacon qu'il refte debout fur fes quatre pieds. La bouche eft ouverte, pour faire voir les premieres dents machelieres qui font au fond , mais 011 n'apercpit que le germe des derenfes. La trompe eft recourbce 144 DESCRIPTTOIT en bas ; elle a un pied iieuf pouces de longueur, quatorze pouccs dc circonference pres de k bouche , &: feulement trois pouccs huic ligncs pres dc 1'extremite , ou Ton voic Ics ouvercures & la cloifon des narincs a cinq ligncs de diftance de la partie infe- rieure du bord de la trompe , a fept lignes des parties laterals de ce meme bord , & a onze lignes de la partie fuperieure , qui forme un prolongement en forme de doigt. Le contour de 1'ouverturc dc la bouche eft de neuf pouces &: demi, les yeux font a fix pouces & demi de diftance du bout dc la levre infe- rieurc , &: a fept pouces & demi de 1'orifice du conduit auditif cxterne. La diftance entre les angles anterieurs des yeux, eft de dix pouces huit lignes en fuivant la courbure du chanfrein ; & de huit pouces en ligne droite. Les oreilles ont environ fept pouces & demi de longueur dans la pattie qui eft diirigee en arrierej elles fe font pliflces, & par confequent defbrmees en fe deflechant. Le dos eft a deux pieds fept pouces un quart au- dejGTus de terrc , & le vcntre a un pied deux pouces & demi. La queue a un pied trois pouces de longueur , quatre pouces dc ckconference pres de fon origine, & feulement deux pouces a 1'extremite. La circonference des jambes eft d'un pied trois ou quatre pouces a 1'endroit le moins gros. Les pieds de devant one cinq pouces & demi de longueur fur cinq pouces de largeur j les pieds de derriere n'ont que quatre pouces &r demi de Jar- geur , fur une longeur egale a celle des pieds de devant. Mais toutcs ces dimcnfions prifes fur un animal racorni par le defle- chement font tres-fautives , celles des ongles font plus exaftes, parce qu'ils paroiflent n'avoir fouffert aucune alteration. II y a, commc il a deja etc dit dans la defcription de 1 elephant, cinq ongles aux pieds de devant, trois aux pieds de derriere, & la nai/Tance d'un quatriemc fur le cote externe du pied droit dc derriere > D u CABINET. I4> derriere j le troifiemc &: le quatrieme ongle dcs picds de devant, & 1'ongle du milieu des picds de derriere out tous a-peu-pres un pouce huit lignes de largeur &: un pouce quaere lignes de longueur ; le fecond ongle des pieds de devant &: le troifieme des pieds de derriere font un peu moins grands , & les autres font beaucoup plus petits •, la femelle de la plante des picds n'a que deux lignes d'epaifleur dans les parties qui m'ont paru les plus epaiffes , elle eft gercee en differens fens dans plufieurs cndroits. L'epaifTcur de 1'cpiderme varie beaucoup ; fur certaines parties il n'cft pas plus epais qu'une feuille de papier i fur d'autres , par exemple fur le milieu du dos &: de la croupe , il a au moins une demi-ligne : il eft ride en differens fens & meme gerce \ Ie$ rides les plus creufes font aufli imprimees fur la peau fous Tepiderme '-, la plupart fe croifcnt , mais toutes leurs directions font irrcgulieres , &: m'ont paru dcpendrc des contours Sc dcs mouvemens de la pcau. Il y a des poils fur toutes les parties du corps de ce jeune elephant , mais fur la plupart ils font li rarcs , que Ton pourroit ^es compter \ ils font plus epais autour dc la bouche , fur les oreilles , fur le dos, fur la croupe, &c. les plus longs n'ont guere plus d'un pouce j ils font fermes , en partie noirs & en partic rpux , & il y en a de gris & meme de blanchatres aux coins de la bouche , fous le cou , le ventre , &c. Les poils du bout de la queue font d'un beau noir luifant , ils ont environ un demi- quart dc ligne de diametre , ils font tres-durs ; les plus longs n'ont guere qu'un pouce & demi : ils font impiantcs a Tex- tremite & aux cotes du bout de la queue fur la longueur de quatre pouces. Tome XI. T N.° D C D L X X X I V. DCS lambeaux dc la peau d'un elephant. Ces morccaux de pcau vicnnent de 1'elephant de la Menagerie dc Vcrfiilles , done la defcription anatomique a etc rapportee par M. Perrault * , ils ont etc envoyes au Cabinet du Roi , par M. Morand, de F Academic des Sciences, au mois de Mai 17^1. II y en a trois , ils ont unc figure approchante de la triangulaire y le plus grand a cinq pieds de longueur & environ trois pieds huitpouces de largeur j le fecond prcs de quatre pieds de longueur & deux pieds de largeur , &: le troifieme deux pieds de longueur &: un pied & demi de largeur ; ils font contourncs en difterens fens par Feffet du deflechcment : ces dimensions ont ete prifes fur leurs contours. On voit , fur cette peau , quelques reftes de I'epiderme qui a difTerentes epaifleurs , &: les elevations de la peau qui ont difTerentes grandeurs , comme il a ete dit dans la defcription de f elephant , page 1 05 de ce volume. N.° D C D L X X X V. Des morceaux de Vipiderme de V elephant. Ces morccaux d'epiderme viennent du jeune elephant rap- portc fous le n.° DCDLXXXIII, & de la peau de 1'elephant de la Menagerie de Verfailles , mentionnee fous Je n.° precedent j ils font rcprefentes vus au microfcope par leurs faces externe & interne dans la planche in de ce volume. N.* D C D L X X X V I. Une portion du colon de VeUphant. Cette portion de colon vient de Telephant de la Menagerie * Jtftaioires pour feuir ^ 1'Hirtoire Naturelle des Auimaux , panic III. B V CABINET. 147 He Vcrfailles , dont la defcription anatomique fe trouve dans les Mimoires pourfervir a PHijloire Naturelle des Animaux , part. Ill *. La portion du colon dont il s'agit ici eft deflechee & courbee au point que les deux bouts fe touchent \ dans cet etar, elle a environ fept pieds de longueur, prife fur fa grandc coinburc exterieure , &: feulement deux pieds fur la petite courbure inte- rieure : la circonference de 1'inteftin eft de quatre pieds & demi a 1'endroit le plus gros: les membranes font a demi-tranfparentes i on ne voit point de cellules fur leurs parois interieurcs, mais feule- flienc les traces des vaifleaux fanguins. N.° D C D L X X X V I I: Le fquelette (Tun elephant. Ce fquelette eft cclui qui a fervi de fujet pour la defcription & les dimenfions des os de f elephant i la trompe eft reprefentee en cuir & attachee au fquelette. On a fait une coupe , dans la partie pofterieure & fuperieure du crane , pour 1'ouvrir &: pour faire voir la grande epaifleur de fes os &c leurs cellules , qui ont pte decrites dans ce Volume. N.° DCDLXXXVIII, Une portion des os de la tete d'un iUphant. Cette piece comprend Tos temporal droit prefqu'en cntier , &: une portion de 1'occipital & de Tos de la pometre : on vo.t les cavites qui font dans I'cpaiffcur de 1'occipital & du temporal. En comparant la grandeur de ccs portions d'os avec la grandeur des memes portions d'os qui leur correfponden: dans le fquelette * La defcription du colon eft i la page 227 & fuivantes. Tij 148 DESCRIPTION rapportc fous le n.Q precedent, il paroic que 1'ciephaht d'ou vicnncnt les portions d'os dont il s'agit ici , etoit d'environ trois pieds plus haut que celui dont le fquelette a etc tire , & qu'\l avoit par confequent a~peu-pres dix pieds de hauteur. Ccs portions d'os ont etc apportces de Siberie par M. de 1'Ifle , de 1' Academic royale dcs Sciences. N.° D C D L X X X I X. \ Autres portions des os de la tete d'tin elephant. Ces portions d'os font des fragmens de Tps temporal droif & de 1'occipital , elles ont etc apportees au Cabinet avec la piece du n.° precedent 3 & il paroit qu'elles viennent d'un elephant de memc grandeur. N.° D C D X C c.: • Le germe d'une defenfe d'un jeune elephant, Ce germe (pi. VI ,f.g. i } , a ete tire de 1'atveole droite du jeune elephant rapporte fous le n.° DCDLXXXIIIJ il etoit lenferme en entier dans 1'alveole. Il a deux pouces de longueur , &: deux pouces huit lignes de circonference a la bafe ( B D ) ; il eft de figure coniquc ', fon extrcmite ( A ) 5 eft arrondie : on la voyoit entre les bords de 1'alveole , mais il a fallu les cafler pour tirer ce germe ••> il eft creux dans toute fon etendue > la pointe n'eft folide que dans 1'epaifleur de deux lignes , les parois dcviennent de plus en plus minces jufqu'aux bords de la cavite tqui ne font pas plus epais qu'une feuille de papier. ( La pro- Jondeur de la caviti eft marquee dans la Jig. i } par une ligne poncluee BCD ), D v CABINET, 149 N.° D C D X C I. 4 Une defenfe d'un jeunc elephant. Ccttc defenfe n'a que onze pouccs dc long '•> elle eft un pal couibce en haut dans toute fa longueur > fon extremite eft aufll un pen courbee a gauche ; la bale a quaere pouces une lignc de circonference > fa cavite eft protonde dc cinq pcjuces : les canne lures de la furface exterieure font apparentes fur la longueur de fept a huit pouces. Cette defenfe pefe huit onces un gros ; elle a une couleur jaunatre , roufleatre ou noiratre dans diffcrens endroits* N.° D C D X C I I. Autre defenfe d'un jeiine elephant. L'extremite pofterieure de cette defenfe a etc fciee de manierc jqu'il ne refte que le fond dc fa cavite , qui n'a plus que trois pouces de profondeur : 1'autre extrcmite a au/Ti etc coupee \ dans cet etat, la defenfe a trois picds trois pouces de longueur, prife1 fur fa grande convexite , huit pouces quatre lignes de circon ference a fon extremitc pofterieure , &: cinq pouces cinq lignes a 1'autre extremite : elle pefe neuf livres douze onces. Son ecorce eft grife & noiratre , elle paroit alteree , elle eft meme detachee dans quelques endroits. J'ai dejafait remarquer dans la defcription dc 1'elcphant*, que les defenfes du fquelette que j'ai decritavoient, independammcnt de leur grande courbure en haut , une petite courbure cn-dehors par leur extremite pofterieure , &: une autre petite courbure en-dedans par leur extremite anterieure. II me femble que Ton peut reconnoitre , par ccs petitcs courbures , fi une defenfe vient du cote droit ou du cote gauche de 1'animal 3 & il * Page no dc ce V DESCRIPTION me parole que cellc done il s'agic ici , eft une defenfe du cote droic. N.« D C D X C I I I. Autre defenfe d'un jeunc elephant. Ceft au/fi une defenfe du cote droit , a-peu-pres de meme grofTcur que la precedente ; fon ecorce a les memes coulcurs » mais cXe eft encore plus alteree i les deux cxtremites ont etc ca flees ; on y trouve la fubftance de 1'ivoire tendre , fragile &C terreufe, car elle tient a la langue. Cette defenfe pefe onze livres, N.° D C D X C I V. Autre defenfe d'un jeunc elephant. Cette defenfe eft encore du cote droit ; elle a trois pieds quatre pouces de longueur , huit pouces & demi de circonference a chaque bout, &: pres d'un pouce de plus a Tendroit le plus gros j les deux extremites ont etc caflees fur une longueur aflez grande , pour qu'il ne refte ricn des parois de la cavite de 1'extre- mite pofterieure , & pour que les deux bouts foient aufli gros 1'un que Tautre ', on ne reconnoit 1'extremite pofterieure que par fes cannelures longitudinales. Le poids de la defenfe eft de quinze livres cinq onces: fon ecorce eft faine} quoique brune. N.° D C D C X V. Une defenfe d' elephant, La cavite de eette defenfe n'a pas huit pouces de profondeur| mais c'eft parce que l'extremite pofterieure a etc coupee ; la partie anterieure Ta au/Ti etc fur une longueur beaucoup plus grande , car Tendroit de la coupe a pres d'un pied de circon- terence i cellc de Tautre bout eft d'un pied deux pouces Sc demi , 2> if CABINET. 15! 'Cependant la longueur de ce qui refte dc la defenfe eft de pres de cinq picds. Elle pefe quarante-quacre livres &: quinze onces. Son ecorce eft jaunatre & tres-faine j on y voic de petites cannelures longitudinales qui s'etendcnt d'un bout a 1'autre , & un fillon fur Ic cote externe. N.° D C D X C V I. Tres-grqffe dcfenfe d* elephant. La partie anterieure a etc coupee fur une grande longueur, car 1'endroit de la coupe a un pied quatre pouces de circon- terence; cependant la longueur de ce qui refte de la dercnfe eft dc cinq pieds quatre pouces ; la circonfcrcnce de I'cxtrcmite pofterieure eft d'un pied cinq pouces huit ligncs , mais a environ un pied dc demi dc diftance de cette extremite , la circon- ference de la dcfenfe eft d'un pied fept pouces moms une ligne : la cavite n'a que onze pouces & demi de profondeur. Cctte defenfe eft du cote gauche; elle pefe quatre -vingt-ncuf livres quatre onces. En la comparant avec celles du fquelette rapporte fous le n.° DC D L x x x v 1 1 , il paroit que 1'elcphant auqucl elle appartenoit > avoit treize pieds fept pouces de hauteur , fuppofd que 1'accroiilement des dcfcnfes en grofleur, foit proportionne a celui de ranimal en hauteur. L'ccorce de cette defenfe eft brunc &: faine; il y a fur le cote externe un lillon longitudinal, moins profond que celui de la defenfe precedente. La coupe de 1'cx- tremitc anterieure a etc polie i on y voit le grain de 1'ivoire &: on y diftingue 1'epaifleur de 1'ecorce , qui eft dc deux ligncs : la couleur de 1'ivoire eft blanche , &: quoiqu'un peu terne , elle n'empechcroit pas que cet ivoire ne pafsat dans le commerce ; cependant cette defenfe & les quatres precedentes ont etc trouvees en Siberie , 6i apportecs au Cabinet par M. de I'lfle. 152 DESCRIPTION N.° D C D X C V I I. Autre defenfe dy elephant. L'extremitc antencure de ccttc dcfenfe a etc coupee , mais fur une tres-petite longueur ; car 1'endroit de la coi^pe n'a que cinq pouces &T demi de circoniercncc ; celle de rextremite pofte- rieure eft d'un pied fept pouces &: demi , quoique la defenfe n'ait que trois pieds un demi-pouce de longueur. Cctte defenfe forme un cone ties-fenhble & diftere des auurcs en ce que fon ex eremite pofterieurc eft beaucoup plus grofle , &: que fa cavite eft cres- profonde a proportion de la longueur de la defenfe , car ellc a prcs de deux pieds de profondcur. L'ecorce a etc enlcvec fur la plus grande partie de la fiirface exterieure de cette defenfe , il parok qu'elle a fcjourne dans la terre. Elle pefe vingt-quatrg livrcs fept onces j elle eft du cote gauche. N.° DCDXCVIIL Attire, dcfenfe d' elephant. Celtc dcfenfe n'a que deux pieds deux pouces &r demi do longueur , la circonference de fon cxtremite pofterieurc eft do trcizc pouces ^ fa cavite n'a gucre plus d'un demi-pied de pro fondcur y cependant il nc paroit pas que les bords de cette cavite aient etc de beaucoup raccourcis , mais Textremite anterieure s'cft detruite par la decompofirion de 1'ivoire. Si la defenfe etoit enticre elle auroit environ trois pieds de longueur. On voic qu'il j'eft detache plufieurs des couches coniques qui formoient 1'cx- tremite anterieure i celles qui paroi/Ient a dccouvert font ter- rcufes & de eouleur grife-blanchatre , elles tiennent a la lanouc, cllcs font tendres & triablcs : ce qui prouve que leur fubftance .a etc alteice par un long fejour clans U terre i mais on y reconnok D v CABINET. 153 la ftru&urc &: le grain de 1'ivoire : cette defcnfe a une petite courbure , qui indique qu'elle vicnt du cote droit. Elle pefe treize livres onze onces ', fon ecorce eft dctruite en pluiieurs endroits ', ce qui en refte a une couleur brune *. N.° D C D X C I X. Fragmens de difenfcs d} elephant. L'ivoire de ces fragmens eft enticrcment denature par un long fejour dans la terre & convert! en une fubftance bolaire , qui adhere fortement a la languc, &: qui a une couleur tres-blanche &: de petites herborifations brunes ou no:rcs. On diftinguc dans ces morceaux Tecorcc de la defenfe , les couches coniques & addkionnelles dont ils font compofes , &: la dired:;on dcs fibres dont ils font formes. Ces fragmens ont etc eiivoyes de Touloufe au Cabinet par M. Marcaflus , baron de Puimorin. On les a trouves a deux pieds en terre dans 1'enceinte de I'hopital de Lorette , qui eft aflis fur la croupe d'un cotcau fort clcve , a un quart de lieue du chateau d'Alan appartenant a M. 1'eveque dc Comminges. N.° M. Autres fragmens de difenfes d'elephant. Ces fragmens font petrifies & tres-durs } ils refiftent a I'im- prenjon de I'eau-forte , ils font en partie de couleur blanche & en partie de couleur d'ocre jaune j le plus grand de ces morceaux a pres d'un pied de longueur , & environ quatre pouces a 1'en- droit le plus large , & quatre a cinq lignes a 1'endroit le plus cpais i on y voit les courbures longitudinale & tranfverfale * Voyez 1'article du N.° M x x x v, Tome XL V 154 DESCRIPTION d'une defenfe d'elephant , mais on n'y reconnoit pas bien diftinc- tcmcnt la ftrufture de 1'ivoire } ces morccaux one etc trouves prcs du Jaik dans le dcfert des Calmouks , & apportes par M. de rifle , pour des fragmens de detenfes d'elephant. N.° M I. Ivoire fojjile de Sibirie. Cc morccau a pen de volume : on y voit diftin&cment la ftru&ure de 1'ivoire : fa fubflancc paroit peu alceree , mais elle s'attache a la langue. N.° M I I. Ivoire pitrific quife change en turquoife. Get ivoire eft en petics morccaux de couleur blanche ou blanchacre , il eft dur , il ticnt a ia langue , &: fon grain eft tres-peu apparent -, on y voic des points 3 de veines , des her- boiifations de couleur noire ou noiratre : lorfqu'on Texpofe an feu , il prend une couleur bleue & fe change en turquoife : cct ivoire petrifie vient du bas Langucdoc aux environs de la ville de Simorre , a Baillabatz , a Laymont &: du cote d'Auch , a Gimont & a Caftres. M. de Reaumur a donne la defcriprion dc cettc mine de turquoifcs dans les Mcmoires de rAcademie« royalc des Sciences, annee iji$- On ne voit pas, dans cette defcription, que 1'ivoire fade partie de cettc mine , mais je 1'ai reconnu parmi les morceaux qui ont cte envoy es a M. de Reaumur , & qui font a prefent au Cabinet du Roi : 1'ivoire fe trouve dans la mine avec des dents , des os , &c. N.° Mil I. Ivoire pitrifii & convent en turquoife. On reconnoit encore tres-diftinftemcnt la ftrucbure de 1'ivoire D u CABINET. 155 for ces morceaux petrifies auxqucls I'aft'on du feu a donnc une coulcur bleue. II y en a qui prenncnc cctte couleur en moins dc deux heures i pour d'autrcs , il raut quatrc ou cinq hcures '•> on les echauffe par degres pour einpccher qu'ils ne s'cclatent: fi on les laiile crop long-terns au ieu , le bleu difparolc , il y fuccede quelquefbis une vilaine teinte de vcrdatrc , &: le plus fouvent une couleur jaunatre ou noiratrc. Les turquoifcs de Perfe etant expofees au feu perdent aufli leur couleur bleue en moiris d'un quart-d'heure. M. dc Reaumur, rapporte dans le Memoire cite a 1'article precedent, les precedes quc Ton fuit pour donner la couleur bleue a la mine de turquoife de Languedoc \ il croit que cette couleur vient des points , des vcincs & dcs pctites bandes de couleur noire-bleuatre que Ton appcrcoit dans la fubf- tance de cette mine, &: que c'eft-L\ le rcfcrvoit d'un bleu aflez fonce pour en fournir une teinte plus legere a la pierre cntiere. Les turquoifes de Languedoc ne font pas fort inferieures a celles d'Orient , fuivant 1'opinion de M. de Reaumur \ il He tailler pluficurs de ccs turquoifes de Languedoc par un lapidaire , qui trouva de grandes differences dans leur durcte , leur poli & leur couleur ; il en jugea quelques-unes dignes du nom de turquoife de vieille roche. Berguen pretend que le bleu de nos turquoifes eft plus durable que celui des turquoifes de Perfe ; il eft certain quc ces deux pierres ont des differences , car 1 eau- forte , & 1'eau regale diflolvent les turquoifes de Languedoc , tandis que 1'eau-forte n'agit pas fur celles de Perfe } 1'cau regale les reduit en une efpece de pate blanchatre. N.° M I V. Un morceau de dcfenfe d'elephant petriftc en caillou. Ce morceau a cinq pouces neuf lignes de circonference , &: Vij DESCRIPTION environ fix pouces & demi de longueur , il a etc fcie en travers ; les deux plans de cctte coupe ont pris un auffi beau poll que- colui quc resolvent les agates &: les autres pierres fines. Get ivoire petrifie a la durete &: le poids du caillou ; fon ecorce rcflemblc aufli a ccllc d'un caillou au forrir de la terre. On avoir toujours rcgardc ce niorceau com me un troncon dc bois petrifie > en cfTet, on y voic le cccur & quelques apparences dc la texture du bois j mais j'ai reconnu crcs-parfaicetnent le grain de Tivoirc fur les plans dc la coupe done il a etc fait mention j on y voir tres-diftin£tement les fibres courbcs , qui font dirigees en fens- eontraires, & qui rormentdes lofanges en (ecroifancj on apper^oic aufli cctte ftrudure aux deux bouts de cc tragmcnc de defenfe y qui font caflc's en dirferens fens. N.° .M V. Une dcfenfc d'diphant , travaillee en forme de trompe. Get inftrument a deux pieds fept pouces de longueur , quaere pouces de diametre au gros bout , & feulement onze lignes au petit bout , au-deflous d'un rebord par lequel il eft tetmine. L'embouchurc eft placce a deux pouces de diftance de cette ex- tremite , elle a un pouce de longueur & fept lignes de largeur fur fes bords j les parois laterales ont fept lignes de hauteur &" font inchnees de tacon que le fond n'a pas deux lignes de largeur ; les parois de 1'extremite infericure de cette embouchure s'inclinent en bas & conduifent a une ouverture qui commu nique dans la cavite de la trompe ; cette cavite fuic la courburc de la defenfe & s'etend jufqu'a fon gros bout , qui eft couverc en en tier. Pour orner cet inftrument , on y a grave quelques lignes tranfverfales & de petits ccrdes , qui font peints en noir.. 2>tf CABINET. I N.° M V I. portion de defenfe couple en different fens. C'eft U partie anterieure d'une defenfe ; elle a quinze a feize pouces de longueur, onze pouces de circon fere nee au grosbout, & feulcment trois pouces au petit. Les deux bouts one ete coupes tranfverfalement ; il y a dc plus une coupe longitudinale , qui s'etend dans la parcie la plus groile fur la longueur de pres de cinq pouces : les plans de ces differences coupes font polis } on y voic la ftrudure de 1'ivoire , &: Ton grain qui eft fort apparent dans la coupe tranfverfale. Ce morccau eft compofe de trois pieces > qui ont etc feparees par les coupes , 6c qui font attachees par des charnieres. Quoique cctte portion de defenfe ait etc trouvee en Siberie , d'ou elle a etc rapportee au Cabinet par M. de i'lilc , 1'ivoirc en eft fain , de meinc qualite &: de meme couleur que celui de la detenfe rapportee fous le n.° DCDXCVI. N.° M V I I. Ivoire vert. Ce morceau eft I'extretnite d'une defenfe ; le plan de la coupe n'a qu'un pouce fept lignes dans fon plus grand diametre. Ce plan eft de couleur blanche ou blanchatre aucour du cccur , &: a la circonference dans 1'epaifleur d'environ unc ligne ; tout le rcfte eft de couleur olivacre , dont la tcinte jaunatfc domine prefqu'entieremenc fur le verdatre, La couleur olivatre dc plu- iicurs morceaux de cette detenie sVft foutenue tant qu'ils ont ete dans unc cave fraiche , ou dans 1'eau & meme dans 1'efprit- dc-vin j mais lorfqu'on les a expofes a Tair chaud , ils ont perdu pcu-a-peu leur couleur olivatre , & ils font dcvenus en peu de jours de couleur blanchatre & meme blanche. Le morceau rap^ portc fous le prefent numero eft conferve dans rcfprit-de-vin», DESCRIPTION N.° M V I I I. Eel ivoire tire d'une grojje defenfe. Get ivoire forme une tranche epaifle de cinq a fix lignes, fa forme eft celle d'un ovale dont le grand diametre eft de cinq pouces neuf lignes , &: le petit de cinq pouces une ligne. Cette tranche a fon ecorce naturelle qui eft noire , fcs deux plans font polis y on y voit tous les caraderes de 1'ivoire dont il a etc fait mention dans la dcfcription de 1'elephant , & meme quelques caches blanches auxquelles les ouvriers donnent le nom dcfeves. Si Ton compare la circonfcrence de cette tranche avec celle dcs defenfes du fquelettc rapporte fous le n°. DCDLXXXVII , on en peut conclure que 1'elephant , qui avoit la defenfe dont elle a etc tiree , etoit haut de plus de douze picds , au cas que 1'ac- croilTement des defenfes en grofleur foit proportionne a celui de Tanimal en hauteur. N.° MIX. Ivoire dont le grain eft pen apparent , & dont 1'accroijfim.ent a iti tres-irrigulier. Ce morceau eft en tranche a-peu-pres ovale , epaifle de trois lignes ; le grand diametre a trois pouces trois lignes , & le petit deux pouces cinq lignes. Le coeur n'eft pas a beaucoup pres au milieu de cette lame, auffi plufieurs des couches exterieures ne forment que dcs portions d'ovales. II y a lieu de croire que la defenfe avoit etc entamec & ufee a 1'endroit ou les couches font interrompucs. Les elephans ufent leurs defenfes en les frottant contre des corps durs, & lorfqu'on rccueille celles qui fe trouvent eparfes fur la terre , on les ufe auffi en les trainant le lon°- des ' . ^ chemins , apres les avoir attachecs a une cordc. jo tr CABINET, 139 N.° M X. Ivoire blanc. Cet ivoire forme une tranche entource de fon ccorce natu- relle, qni eft de couleur jaunatre & tachee de noir i cette tranche eft de figure ovale & regulierc , done le grand diametre a trois pouces fept lignes de longueur, &: le petit trois pouces une ligne ; fon grain eft apparent & fa couleur d'un beau blanc : cette tranche &: les deux autres rapportees fous les numeros prccedens , ont etc coupees tranfverfalement dans les detenfes ; clles font polies chacune £ur leurs deux plans. N.° M X I. Ivoire a gros grain. Ce morceau eft une portion de tranche coupee tranfverfale ment dans la defenfe j fon grain eft ii apparent , qu'il femble avoir de la faillie daus plu/ieurs endroits, N.° M X I I. Une lame d* ivoire coupee fur la longueur de la defenfe. La longueur & la largeur de cette lame font d'environ cinq pouces : elle n'a qu'une ligne ou une ligne & demie d'epailTeurj on voit a travers la demi-tranfparence de 1'ivoire , & fur fes deux plans qui font polis , les ondes que torment les fibres j &: on appcrcoit des lignes droitcs & longitudinales fur le plan de la coupe de Tecorce qui terminc les deux cotes de cette lame. N.° M X I I I. Ivoire tachi de jaunt. C eft une lame coupee fur la longueur de la defenfe j elle eit I<5o DESCRIPTION parfemee dc petites taches auxquellcs les ouvriers donnent Ic nom dc feves ; il y en a plufieurs qui ne penetrent pas a tra- vers la lame , quoiqu'elle n'ait pas une ligne d'epaiileur. N.° M X I V. lyoire carle. Cc morceau forme une plaque ovale epai/Te de cinq lignes ; & longue de cinq pouces dans Ton plus grand diametre } elle a etc coupee tranfvcrfalement a 1'endroit de la cavice de la defenfe, car il y a un trou dans cctte tranche , qui n'eft pas a beaucoup pres dans le milieu , ce qui fait voir que raccroiflement de la defenfe a ete fort irregulier ^ il a aufli etc tres-defedueux , car il y a un efpace long de quatre pouces & large de pres d'un pouce > ou Tivoire eft de tres-inauvaife qualite , & d'une ftru6lure fort extraordinaire : cetre parcie de la plaque eft entouree d'un ivoire fain & en eft en partie feparce par une feme qui traverfe la tranche. Il y a auili dans la partie viciee des cavices dont les parois font heriflees de petits rubercules & de pointes. Cette tranche eft polie fur les deux plans \ fon ecorce a des coulcurs jaunikres & brunes. N.° M X V. Exoftofe d'une defenfe d* elephant. Cette exoftofe a pres de fept pouces &: demi de longueur , elle eft tres-deliec &: pointue a l'extremite ; ellc n'a que huit lignes dans fa plus grandc largeur qui eft pres de fa racine, & feulemenc quatre lignes d'epaiffeur j elle eft heriflee de pointes & de tuber- culesj fa couleur eft rouflatre. On \\\ trouvee dans la cavite d'une defenfe , & on l'a fciec a quelque diftance de fa racine en cpupant la defenfe j les deux morceaux font rapproches. On yoit dans D v CABINET. 161 dans la coupe quc la coulcur de la fubftancc interne de cette exoftofe eft jaunatre ; on n'y apper^oit aucune apparence de la ftrudure de 1'ivoire, mais feulement les traces de plufieurs globules rcunis, ce qui denote 1'extravafation d'une liqueur. N.o M X V I. Autre txojlofe de Uivoire. Ce morceau eft tres-gros en comparaifon de celui qui eft rap- porte fous le n.° precedent, car il a deux a rrois pouces de largeur, &: un pouce & dcmi dans fa plus grande epaifleur ; fa longueur n'eft que de trois pouces &: demi. Sa fubftance eft dc memc nature > a les memes couleurs &: les memes apparences que 1'autrc exoftofe: elle eft prefque couverte de tubercules dc differentes grandeurs •, il paroit qu'elle a etc compofee de tubercules rcunis , car on voic leur coupe a 1'endroic ou ce morceau a etc fcie. N* M X V I I. Un morceau d'ivoire renfermant une balle de fufil. Ce morceau eft termine , d'un cote , par 1'ecorce de la defenfe ; & , de 1'autre , par les parois de fa cavite. Il a quatre pouces &: demi de longueur , deux pouces d'epauTeur a Tun des bouts cntre J'ecorce de la defenfe & les parois de fa cavite , & deux pouces une ligne & demie a 1'autre bout. En fciant ce morceau au bout le plus epais , on partagea en deux une balle de fer qui a cinq a fix lignes de diametre , & dont Tune des moities eft incruftee dans la coupe du morceau dont il s'agit , a cinq lignes de diftance de<> parois exterieures de la defenfe. On a*fcndu le morceau d'ivoirc dcrriere la balle; on vqit, par le moyen de cctte coupe, quc la balJe s'eft rouillee i on voit au/fi quc la fubftance de Tivoire a Toms XI. X 1 62 DESCRIPTION etc ebranlee & comprimce jufqu'a fept lignes au-deffous de la balle , & qu'elle a forme un tubercule qui n'cft pas conforme a Ja ftruclure naturelle de 1'ivoire, &r qui n'a etc caufc que par I'efFort de la balle , car il y a un joint autour de ce tubercule. Le morceau d'ivoire etant plus epais au bout ou eft la balle qu'a 1'autre , il eft certain que la balle etoit du cote du gros bout de la defenfe &: le tubercule du cote de fa pointe , c'eft-a-dirc , de fon extremitc anterieure. L'elcphant a done etc tire par derriere , & la balle eft entree dans la defenfc par la partie qui fe trouvoit entre le morceau que je decris &: la machoire dc Tanimal : 1'autrc moitie de la balle eft reftee dans cette partie > ou devoient etre au/fi les marques de fon entree. L'efFet que la balle a produit dans 1'ivoire prouve que fa fubftance eft moins caflante que celle des os j qu'apres avoir etc ebranlee , comprimee & affaiflee au-deflbus de la balle, elle a recu de nouveaux fucs ; qu'elle a pris la forme d'un tubercule en formant un calus , & que par confcquent 1'elephant a vecu du terns aprcs avoir recu le coup de fuiil. Cette balle a etc trouvee dans ce morceau d'ivoire au laboratoire du Roi \ Sa Majefte le jugea digne d'avoic place dans fon Cabinet d'Hiftolre Naturelle , & ordonna qu'il y fiit remis. N.° M X V I I I. Lc germe d'une arriere-dent de la machoire du deffus d'un elephant. Ce germe vient du cote droit de la machoire fuperieure du fquelette d'elephant rapporte fous le n.° DCDLXXXYIIJ fa defcription a fait partie dc celle dc 1'elephant. D V CABINET, N.Q M X I X. "La premiere dent molaire de la machoire fupirieure d'un jeune Hip h ant. N.° M X X. La premiere dent molaire de la machoire infirieure d'un jeune elephant. Cette dent, & celle qui eft (bus Ic numero precedent, viennent du cote gauche des machoires d'un jeune elephant rapporte fous le n.° DCDLXXXIII \ elles one environ deux pouces de longueur, prife de devant enarriere, un police de largeur , *£ deux pouces de hauteur ; il a ete fait mention dans la description de Telephant, du nombrc des plaques dont elles font compofees, N.' M X X I. Une dent molaire d'iliphant, Cette dent eft , a ce qu'il paroit , la premiere du cote droic de la machoire du deflus; elle eft a-pcu-pres de la meme grandeur que celle qui y correfpond dans le fquelette rapporte fous Ic n.° DCDLXXXVII. N.° M X X I I. Autre dent molaire d'ilephant. La longueur de cette dent eft de huit pouces huit lignes ; elle a trois pouces trois lignes de largeur , & quatre pouces & demi dc hauteur , depuis la bafe jufqu'au bout des racines , a Tendroit de la dent le plus haut , qui eft fa partie pofterieure. II paroit que cette dent etoit la fcconde du cote droit de la Xij 164 DESCRIPTION machoire du deflus ••> la bafe a etc ufce par le frottement de la maftication prefque jufque fous fa partie pofterieure. En com- parant cctte dent avcc celle qui lui correfpond dans le fquelette rapporte fous le n.° DCDLXXXVII , il y a lieu de croire qu'elle vient d'un elephant de ncuf pieds trois pouces de hauteur : elle eft d'unc couleur brune , qui indique qu'elle a fejourne dans la terre ; les parties , qui ne font pas d'email , y ont etc akerees j elles font friables & recoivcnt TimprefTion de 1'eau-forte. Cettc dent eft compofee de quatorze plaques ', elle pefe fix livres. N.° M X X I I I. Autre dent d'iliphant. Cettc dent paroit etre la feconde du cote gauche de la ma choire du deilus , elle eft plus longue & plus haute que la precedents , car elle a neuf ponces dix lignes de longueur , fix pouces huit lignes de hauteur , &: fculement trois pouces deux ligncs de largeur. Sa grande hauteur eft d.ins le milieu , parcc que la bafe n'a etc ufee que fur la moitie de fa longueur par le frottement de la maftication , comme la dent qui lui corref pond dans le fquelette , rapporte fous le n.° DCDLXXXVII. La difference de longueur , qui eft entre ccs deux dents , fait prefumer que la plus grande vient d'un elephant haut de dix pieds fix pouces j la bafe de cettc dent n'etant ufee que fur la moitie de fa longueur , il y" a lieu de croire que cet elephant etoit moins avance dans fon accroiflement que celui qui avoit la dent du riumcro precedent, puifque cette dent a la bafe ufee , prefquc dans toute fa longueur j mais, dans cc cas, 1 elephant le moins age auroit etc d'un pied trois pouces plus haut que le plus age j ce qui paroitroit contradiftoire , fi Ton ne favoit que, dans les diffe- rens climats, les elephans prennent plus ou moins d'accroiflement, S U C A B I Jf E T* 165 La dent dont il s agit ici , eft a-peu-pres dans k meme etat que celle du numcro precedent ', elle eft compofee au moins de vingt- deux plaques , dout quelques-unes fe font fcparecs &: ont etc caflees. Quoiqu'il manque quelques parties de ces plaques > la dent pefe huit livres & demie. N.e M X X I V, • Fragmens d'une dent d'cliphant. Il y a parmi ces fragrncns cinq plaques prefqu'cntieres , elles ont jufqu'a trois pouces dix lignes de largeur , & huit pouces une ligne de longueur •, en comparant la largeur de ces plaques avec 1'epaifleur de la plus large des dents du fquelecte , rapporte fous le n.° DCDLXXXVII , on peut conclure que ces fragmens de dent viennent d'un elephant haut de onze pieds onze pouces , ils font encore plus alteres , par leur fejour dans la terre , que la dent du numcro precedent j on y voit de tres-jolies herborifations de couleur noire , & quelques apparences d'ocre. Ces fragmens & les deux dents des numeros precedens ont etc rapportes de Siberie par M. de 1'Iflc. • N.° M X X V. Portion d'une dent d'iliphant. Cctte portion de dent a deux pouces & dcmi d'epaifleur cjuoiqu'il paroifTe qu'cllc ait fejournc dans la tcrre , fcs diftercmcs fobftances font peu akerecs. N.o M X X V I. Autre portion de dent d'iliphant. N.° M XXVII. Autrt portion de dint diUphant. Il paroit que cette piece vient de la fcconde dent molaire du 1 66 DESCRIPTION core gauche de la machoire du deflus , &: que la piece rapportee fous le numcro precedent vicnt de la feconde dent du cote droit de la meme machoire > elics ont chacune trois polices unc ligne de largcur. On les a trouvces toutes les deux a Gierard en Brie, a une lieuc de Creci , dans une mine de fable a dix pieds de profondeur i elles ont une coulcur grife , letirs fubftances font fort alterees i ellcs tiennent a la iangue & ccdent a rimpreflion de 1'eau - forte : 1'email efl plus fain a i'interieur de la dent qu'a 1'exterieur. N.° M X X V I I I. Une dent d'elephant. Cette dent paroit ctre la feconde du cote gauche de la ma choire du deflousj elle a huit pouces de longueur , deux pouces neuf lignes d'cpaifleur & cinq pouces quatre lignes de hauteur ; elle pefe quatre livres treize onces deux gros. Sa fuperficie a ete alteree dans la terre ^ mais la fubftance interieure paroit dans i'etar mturel : elle eft compofee de douze ou treize plaques ', il y en a dix qui font ufees a la bafe de la dent par le frottemenc 4e la maftication, N.° M X X I X. Autre dent d'iliphant. Cette dent eft petite &: , a ce qu'il paroit , une des dents de devant. L email y eft bien conferve , 1'autre fubftance eft detruite ou alteree. N,° M X X X. Une tres-petite portion d'une dent d'iliphant. Ce morceau n'eft quun tres- petit fragment dune dent pe- trifiee j il eft ircs-dur : on la trouve pres dc la mer d'Oural, D u CABINET. \6j N.° M X X X I. Le germe d'une dent d'iliphant. Ce germe eft compofe de neuf plaques, dont les plus grandes one cinq pouces neuf lignes de longueur , &: trois pouccs quaere lignes de largeur } ces plaques font tres-dures , mais les intervalles qui les feparcnt font remplis de tcrre : ce morceau a etc envoy e par M. dc Champel , Procureur- General de Mctz. N.° M X X X I I. Une omoplate d'iliphant. Cette'omoplate n'cft pas entierc ; mais , en comparant ce qui en refte avec 1'omoplate qui lui correfpond dans le fquelette rapporte fous le n.° DCDLXXXVII , on ne peut douter en aucune facon que ce ne foit une vraie omoplate du cote gauche d'un elephant. Get os tronque a encore deux pieds trois pouces de lon gueur, prife depuis le fond de la cavite glenoi'de jufqu'a 1'autre extremite qui n'eft pas entiere j la partie qui etoit au-devant de 1'epine , & qui formoit le cote anterieur a etc dc'truite , & il ne refte pas la moitie de la partie qui etoit derriere 1'epinc _, &: qui formoit Tangle & le cote pofterieurs & une grande portion de Ja bafe : la pointe de 1'epine & fon apophyfe ne fubfiftent plus, mais le corps dc 1'epine , le col & la tcte de 1'omoplate font enticrs. Get os a etc trouve en terre a la profondeur de deux pieds dans une foret fort ancienne qui eft en Bourgogne a trois lieues au-dela de Challon-fur-Saone du cote de Tournus. M. Geoffroi, de 1' Academic royale des Sciences, a qui il etoit par venu , le fit voir dam cctte Compagnie & le remit au Cabinet du Roi. Il en a ete rait mention dans 1'Hiftoire de 1' Academic , annie IJ43 > page 49- M. de Mairan a eftime que cet os, dans 168 DESCRIPTION fon entier , auroic deux pieds & demi dc longueur , & en com- parant cecte longueur avec celle de I'omoplate de I'clephant dc la Menagerie de Verfailles , il en concluc que 1'elephant auquel i'omoplate foilile dont il s'agic, a appartenu , avoir dix pieds trois pouces de hauteur. La fubftance de cet os n'a pas fourTert une grande alteration dans la terre , elle y a pris une couleur brunc j elle s'attache un peu a la langue. N.° M X X X I I I. Un humerujr d'clephant. Cet os a deux pieds fept pouces dix lignes de longueur • 1« joints des epiphyfes y font bicn marques ; il reflemble parfaite- ment > pour la forme , a I'humerus du cote droit auquel il cor- reirpond dans le fquelette rapporte fous le n.° DCDLXXXVII ', &: en comparant les grandeurs de ces deux os ? on en peut conclure que Telephant dont cclui-ci faifoit partie, avoit huit pieds quatre pouces de hauteur. M. de 1'Ifle a apportc cet os de la ville de Berezow fur 1'Irriich , dans les provinces feptemrionales de la Sibcrie. 11 a une couleur brune & il adhere un pcu a la langue, mais fa fubftance n'clt pas plus alteree que celle de 1'omoplaCQ precedente, N.° M X X X I V. Un femur cT elephant. Ce femur a etc apportc de Sibcrie par M. de 1'Ifle , avec 1'humcrus du numero precedent j il a au/Ti etc trouve en tcrrc, mais il adhere moins a la langue , & il a une couleur grife j il eft fendu dans fa longueur , & fon epiphyfe fuperieure a etc dctruitc i le joint de celle de Tcxtrcmitc inferietire eft apparent, cec os etoit encier , fa longueur fcrci; de urois pieds cinq pouces : D v CABINET. pouces ', fa largeur , prife au-deffus de 1'arete du cote cxterne de fa parcie moyennc intcrieure , eft de cinq pouces huit lignes. En eomparant ccs dimensions avec cclles du femur gauche du fquelectc rapporte fous It n.° DCDLXXXVII, on voit que celui done il s'agit n'en differe qu en ce qu'il eft a proportion plus large > inais cette difference vient de celle de 1'age j car on fait que les os croiflent un peu plus en grofTeur qu'en longueur a mefurc que Tage avance. J'ai fait voir, dans un Memoire lu a 1' Academic royalc des Sciences, en 1761*, que cette difference de proportions eft tres-marque dans les os de I'elephant , confideres dans different ages y la meme difproportion peut auffi venir du fexe : les os des males font plus gros que ceux des femelles , au moins parmi les animsux quadrupedes. Nous fivons que le fquclette , cite plus haut, a etc tire d'un elephant femelle > mais on ne fait pas de quel fexe etoit 1'clephant auquel appartenoit le lemur trouve en Siberie. Ce femur pefe trente-huit livres fix onces & demie , fans epiphyfe , tandis que celui du fquelettc ne pefe que dix onces trois quarts. N.° M X X X V. Autre femur d* elephant. Cet os eft un peu plus court que le femur trouvc en Siberie & rapporte fous le numero precedent , car il n'a que trois pieds quatrc pouces neuf lignes dc longueur , mais fa largeur eft de fix pouces huit lignes i ainfi , il eft a proportion beaucoup plus large que le femur de Siberie: cette difproport.on eft ii grande qu'elle a fait meconnoicre cet os jufqu'a prefent , quoiqu'il ref- fcmble a tous autres cgards , pour k figure excerieurc & pour It * Mlmoire fur des o» & des dents remarquablei par l^ur grandeur, Tome XL ftrufture interne, au femur du fquelette d elephant rapporte foils le n.° DCDLXXXVII. La difference de largeur , qui paroiflbit exceflive , fembloit etre fuffifante pour attribuer cet os a un aucre animal qui devoic etre plus gros que 1'elcphant •-, mais comme on n'en connoic point de plus gros , il falloit avoir recours au pretendu mammoutr cet animal tabuleux a ete imagine dans les pays du Nord , ou Ton trouve tres-frequcmment des os , des dents & des defenfes ^'elephant. Il y a peu de gens qui aient vu des elephans de la haute taillc, &: il nc fuffit pas toujours d'en avoir vu pour prendre unc idee jufte de la grandeur enorme de leurs defenfes , dc leurs dents &: de leurs autres parties i la maffe entiere de I'animal les fait paroitrc moins grandes qu'elles ne le paroitroient (i elles etoicnt feparees du reftc du corps : ainli , lorfqu'on vient a les trouver cparfes dans des pays oil il n'y a point d'elephans , on eft furpris de voir de fi grands oilemens. Au de'faut des lumiercs de 1'ana- tomie comparee , qui indiqueroit leurs caradteres diftin&ifs & qui defigneroit Tanimal auxquels ils appartiennent, on fe livre au feu de Timagination j la grandeur de ces os devient prodigieule &C femble furpafler celle de tous les animaux connus. On eft tombe dans cette erreur au fujet de la defenfc d'elcphant rapportee fous le n.° D c D x c v i , comme pour le femur dont il s'agit ici. En comparant cet os &: le temur de Siberie avec des femurs d'hommes adultes , j'ai reconnu que la difference de largeur n'eft pas plus grande entre ces os d'elephans qu'entre les os d'hommes. On pourroit aufli trouver la caufe de cette difference de largeur dans la difference du fexe , fi le femur de Siberie , qui eft le moins large , vcnoitd'un elephant fcmelle , & fi le femur dont il eft ici queftion & qui eft le plus large, venoit, comme il y a tout lieu de le croire, d'un elephant male*. Ce femur pefe cinquante-neuf * Voyez les Ataoirw de 1' Academic royale des Sciences , anr.ee 2> u CABINET, ij\ Hvrcsj on nous a die qu'il avoic etc trouve au Canada en 1739. Voici ce que nous favons du faic par une note qui nous a etc donnee par M. Fabry. cc M. Ic Baron de Longueuil fortit de Canada avec un gros parti de Francois & de Sauvages pour venir joindre M. de cc Bienville fur le MifTiflipi, dans un lieu in.iique pour s'aflemblcr cc & marcher centre les Sauvages Chikachas. M. de Longueui! , au cc lieu de prendre la route ordinaire du detroit, fit un pirtage de ;c cinq lieues au fortir du lac Erie , &: defcendit avec fes canots la cc riviere Oi'o jufqu'a fon embouchure dans le MiflliTipi , a trcnte-cc cinq lieues au-deflous des Illinois. Lorfqu'il etoit a-pcu-prcs ace moitie chemin dans la riviere Oi'o, quelques Sauvages qi;i chaf-u foient autour du camp, trouvcrent les oilcmens de trois groscc animaux fur le bord d'un marais. Us rapportcrent au camp un ct os de la cuiile &: des defenfes que Ton crut etre d'clephant, & cc que M. de Longueuil apporta en France en [ 740. M. de Lignery, cc Lieutenant en Canada, qui etoit avec M. de Longueuil, a faitcc un Journal de cette campagne, dans Icquel il a detaille h decou-cc verte des ofTemens en queftion. n Nous n'avons pas vu ce detail , &: la note que je viens de rapporter nous la'ile quelque doute , car il paroit qne ces oflemens etoient gifans fur la furflice de la terre, &: non pas enterres , ce qui doit faire foupconner qu'ils pourroient bien y avoir etc apportes d'ailleurs : mais nous avons une de ces defenfes avec le femur dont il s'agit ici. La defcription de cette defenfe. eft fous le n.° DCDXCVIII; ^ nature n'eft pas equivoque , on reconnoit tres-diftindement dans fa fubftancc les couches coniques & concentriques des defenfes del'elephant, & la ftrudure & le grain de Tivoire. La prefcncc dc cette defenfe pres du femur feroit deja prefumer qu'il vienr d'un elephant comme la defenfe , mais la reilemblance qu'a cet os avec le femur Yij DESCRIPTION du fquelette d'elcphant , fait une preuve. M. du Hamcl , de 1 Academic royale des Sciences, nous a dit que M. de Longneuil avoit aufli apporte , en 1740, de tres-groflcs dents molaires qui avoient etc trouvces au Canada , peut-ecre meme avec la dcfenfe &: le femur done je viens de faire mention. Ces dents n'ont aucun des cara&eres dc cclles de 1'elephant, mais elles ont bcaucoup de rap port avec cclle de 1'hippopotame , ainfi il y a lieu de croire qu'elles pcuvent venir de cet animal ; car on ne pcut guerc foupconner quc ces dents aientete tirecs de la meme tetc avcc la defenfe , ou qu'elles aicnt fait partie d'un meme fquelette avec le femur dont il s'agic ici : en le fuppofant , il faudroit aufli fuppofer un animal inconnu qui auroit des defenfcs femblablcs a cellcs de 1'elephant , &: des dents molaires re/Iemblantes a celles de rhippopotame*, N.° M X X X V I. Fragmtns d'un femur d'elcphant. Il n'y a que Textremite infericure de ce femur qui foit entierc^ on voit par fa conformation qull vient du cote droit , & on reconnoit aufTi par la grofleur de cette extremite que cc femur avoit a-peu-pres la meme grandeur que celui qui eft fous Te n.° M xxxiv '•, les fragmcns, dont il s'agit, ont etc apportcs dc Siberie par M. de 1'Ifle i ils ont une couleur borne , leur fubftance fe cade aifement & tient a la langue : cette couleur & ces qualites vicnncnt du fejour que ces os ont fait dans la terre. N.° M X X X V I I. Autres fragment d'os d'itiphant. Ces fragmens ne font pas aflez grands pour faire reconnoitre les differens os dont ils ont fait ' partie j on les a trouves en * Yey«z Ics M^moires de 1' Academic royale des Sciences, annfr 176*. •D u CABINET. 173 Siberie pres du Jaik. M. de 1'Iflc les a apportes au Cabinet du Roi : Icur fubftance a ete tres - alteree par leur fejour dans la tcrre j elle adhere fortement a la langue, dans quelques endroits elle fc brife fous les doigts : ccs portions d'os ctant caflees en differens fens , on y voit la ftrufture de leurs fubftances fporir gieufe &: compare. N.° M X X X V I I I. Beroard d'iliphant* Le poids &r la grofleur de ce bezoard annoncent qu'il vienc d'un grand animal : il pefe huit livres quinze onces fix gros j ii eft de forme ovoide un peu aplatie dans trois endroits egalc- ment eloignes les uns des autres & difpofes de fa^on , que To- voi'de a trois faces dont les plans font paralleles a fon grand diametre , & trois cotes arrondies. Le grand diametre a feot pouces quatre ligncs &: demie ; le petit diametre eft de cl:iq pouces ncuf a onze ligncs i la furface de cc bezoard eft en partie de couleur grife ou jaunatre, & en partie de couleur roullatre ou noiratre ; elle eft liflc & polie dans plufieurs endroits, principa- Icmenc aux deux bouts de i'ovoi'de ; mais, dans d'autres endroits, elle a des inegalitcs , ou Ton voit que les couches exterieures one ete detruites ou in-:errompues. i^»\Jr HISTOIRE LE RHINOCEROS*. PRES I'Elephant, le Rhinoceros eft le plus puiffant des animaux quadrupedes ; il a au moins douze pieds de longueur , depuis 1'extremite du mufeau jufqu'a * Rhinoceros, Rhinoceros , en Grec & en Latin. Note. Quoiqtie le npm de cet animal foit abfolument Grec , il n'etoit cependant pas connu des anciens Grecs ^ Ariftote n'en fait aucune mention \ Strabon eft le premier auteur Grec , & Pline !e premier auteur Latin , qui en aient ccrit •, apparemment le rhinoceros ne s'etoit pas rencontre dans eette par tie de i'lnde ou Alexandre avoit penetre, & ou il avoit cependant trouvc des Elephans en grand nombre \ car ce ne flit qu'environ trois cens ans aprcs Alexandre que Pompee fit voir le premier cet animal a 1'Europe. Rhinocerote , en Italien ; Abada , par les Portugal* , felon Linfcot, Navig. en Orient, pars II.* Francfordii, 1599, P^g- 44 > dbada , dans les Indes & £ Java , felon Bontius, Ind. Orient, pag. 50 i Abada , h Bengale & ^ Patane, felon le P, Philippe, Lyon , 1663 t pug. 371 , & felon les voyageurs Hollandois , Amjl. ijoz, tome I , page 417 ; Chiengtuendem f en Perfe , felon Pietro della Vaile, vol. IV, pag. 145 ; Elkcrkcdon, en Perfe, felon Chardin , ce qui veut dire porte-corne, Amft. 1711, tome III, psge 45 ; Arou-karifi , felon Thevenot , Relation de divers Voyages , Paris, iGgG , page 10 de la defcription des animaux & des plantes des Indes , &c. Rhinoceros. Plin. HijL nat. lib. VIII, cap. xx. Rhinoceros. Natural Hiftory of the Rhinoceros , by , Dr. Parfons , Phil. Tranf. ^V.° 470, annic 1743, page $23, ou 1'on voit auffi trois figures de cet animal, dont le male etoit 4 Londres en 1739, & la femelle en 1741. Le Rhinoceros. Notes de M. de Mours , tradudion francoife des D u RHINOCEROS. 175 1'origine de la queue ; fix a fept pieds de hauteur , & la circonference du corps a-peu-pres egale a fa longueur * Tranfa&ions philofophiques , annfe *74J> ou Ton voit une tres-bonne figure de cet animal , gravee par les foins de M. de Monrs. Rhinoceros , a {if & xg'pstr _, Naricornis Catelani', Abada , Noemba t Javenfibus •, Elkcrkedorn , Perfis •, Tuabba , Nabba , Cap. Bonx - fpei j No^pro^ec , Ztbati j Polonis •,.... Gomala , Indis ; Najlhorn. , Klein , de quad. pag. 26 & feq. Not. M. Klein a raflembl£ avec preciiion plu~ fieurs faits fur 1'hiftoire & la defcription de cet animal, & a dqnne les figures d'une double corne , planche 1 1. The Rhinoceros. Gleanings of natural Hiftori , by George Edwards , London , ijS8 , pag. 2.4 pi. cotte'z an has 2.2.2. La figure eft trcs- bonne & a etc faite d'aprcs 1'animal vivant en 1752-, c'eft le meme Rhinoceros femelle que nous avons vu & fait defliner ^ Paris en 1749- * J'ai par-devers moi le deflein d'un rhinoceros , tire par un Ofticier du Shaftibury 3 vaifleau de la Compagnie des Indes en 1757 '•> ce deflein fe rapporte adez an mien. L'animal mourut fur la route en venant des Indes ici •, cet Ofticier avoit ecrit au bas du deifen ce qui fuit : e< II avoit environ fept pieds de haut depuis la fur face de la terre jufqu'au dos , il etoit de la couleur d'un cochon , qui commence a" fecher apres s'etre vautre dans la fange •, il a trois fabots de corne <« a chaque pied1, les plis de la peau fe renverfent en arricre les uns" fur les autres : on trouve entre ces plis des iniedes qui s'y nichcnt , des betes a mille pieds, des fcorpions , des petits ferpcntSj &c. Ilc« n'avoit pas encore trois ans lorfqu'il a etc deiline : le penis etendu" s'ebrgit au bout en forme de fleur-de-lis. » J'ai donne, d'apres ce deflein, la figure du penis dans un coin de ma planche-, comme ce deffein m'eft venu par le moyen de M. Tyfon , mcdccin , je n'ai pas etc a portee de confulter 1'auteur meme fur ces infeftes malfaifans , qu'il dit fe loger dans les plis de la peau du rhinoceros , pour favoir s'il en avoit etc temoin oculaire , on s'il 1'a dit (implement fur le rapport des Indiens. J'avoue que cela me paroit bien extra- H i s T o i R E NATVRELLS. II approche done dc Tclephant pour le volume & par la made , & s'il paroit bien plus petit , c'eil que les jambes font bien plus courtes a proportion que celles de 1'elephant ; mais il en difTere beaucoup par les fa- cultes naturellcs & par ^intelligence ; n'ayant regu de la Nature, que ce qu'elle accorde affez communement a tous les quadruples, prive de toute fenfibilite dans la peau , manquant de mains & d'organes diftincls pour le fens du toucher ; n'ayant au lieu de trompe qu'une levre mobile , dans laquelle confiftent tous fes moyens d'adrefle. II n'eft guere fuperieur aux autres animaux, que par la force , la grandeur &. 1'arme offenfive qu'il porte fur le nez , 6c qui n'appartient qu'a lui : cette arme eft une corne tres-dure , folide dans toute fa longueur , & placee plus avantageufement que les cornes des animaux ruminans ; celles-ci ne munifTent que les parties fuperieures de la tcte 6c du cou, au lieu que la corne du rhinoceros defend toutes les parties anterieures du mufeau &. preferve d'infulte le mufle, la bouche & la face ; en forte que le tigre attaque plus volontiers 1'ek'phant , dont il faifit la trompe , que 'iiuire-, Glanures d'Ewards, page 25 & 26. Nota. Ncn-feulement ce dernier fait eft douteux, inais celui de 1'age , compare d la gran deur de 1'animal , nous paroit faux; nous avons vu un rhinoceros, qui avoit au moins huit ans , &: qui n'avoit que cinq pieds de hauteur, M. Parfons en a vu un de deux ans , qui n'ctoit pas plus h^ut qu'une genifle, ce qu'on pent eftimer quatre pieds on environ-, comment Ce pourroit-il que celui qu'on vient ck citer n'cut que trois ans, sJiI avpit fept pieds de hauteur ? le D u RHINOCEROS. le rhinoceros qu'il ne peut coeffer fans rifquer d'etre eventre : car le corps &. les merabres font recouverts dune enveloppe impenetrable, & cet animal ne craint ni la griffe du tigre, ni 1'ongle du lion, ni le fer, ni le feu du chaffeur; fapeau eft un cuir noiratre de la meme couleur, mais plus epais &. plus dur que celui de 1'elephant; il n'eft pas fenfible comme lui a la piqure des mouches ; il ne peut auffi ni froncer ni contra cter fa peau: elle eft feulement pliflee par de groffes rides au cou , aux epaules cc a la croupe pour faciliter le mouvement de la tele & des jambes, qui font maflives & terminees par de larges pieds armes de trois grands ongles. II a la tete plus longue a proportion que 1'elephant; m^is il a les yeux encore plus petits , 6c il ne les ouvre jamais qu'a demi. La machoire fuperieurc avance fur 1'inferieure, & la levre du-defliis a du mou vement & peut s'alonger jufqu'a fix ou fept pouces de longueur; elle eft terminee par un appendice pointu, qui donne a cet animal plus de faciiite qu'aux autres quadrupedes pour cueillir 1'herbe & en faire despoignees a-peu-pres comme 1'elephant en fait avec fa trompe : cette levre mufculeufe 6c flexible eft une efpece de main ou de trompe tres-incomplette , mais qui ne laiffe pas de failir avec force & de palper avec adreffe. Au lieu de ces longues dents d'ivoire qui forment les defenfes de 1'elephant , le rhinoceros a fa puiffante corne & deux fortes dents incifives a chaque machoire, ces dents incifives qui manquent a 1'elepliant font fort Tome XI. HlSTOIRE N^TUREZLB e'loignees Tune de 1'autre dans les machoires du rhi noceros, clles font placccs une a une a chaque coin ou angle des machoires, defquelles Tinferieure eft coupee quarrement en devant, &. il n'y a point d'autres dents incjfives dans toute cette partie anterieure que recouvrent les It-vres; mais, independamment de ces quatre dents incifives placees en avant auxquatre coins des machoires, il a de plus vingt-quatre dents molaires, fix de chaque cote des deux machoires. Ses oreilles fe tiennent toujours droites , elles font aflez femblables pour la forme a celles du cochon, feulement elles font moins grandes a proportion du corps: ce font les feules parties fur lefquelles il y ait du poil ou plutot des foies; 1'extremite de la queue eft, comme celle de [elephant, garnie d'un bouquet de groffes foies tres- folides & tres-dures. M. Parfons, celebre Medecin de Londres, auquel la Republique des lettres eft redevable de plufieurs de- convertes en Hiftoire naturelle , & auquel je dois moi- meme de la reconnoi fiance pour les marques d'eftime d'arnitie dont il m'a fouvent honore, a publie^ en , une hiftoire naturelle du rhinoceros , de laquelle je vais donner Textrait d'autant plus volontiers, que tout ce qu'ecrit M. Parfons, me paroit merit er plus ^attention 6c de confiance. Quoique le rhinoceros ait ete vu plufieurs fois dans les ipeclacles de Rome , depuis Pompee jufqu'a Helio- gabale, quoiqu'il en foit venu plufieurs en Europe dans D u RHINOCEROS. 179 ces derniers fiecles; & qu'enfin Bontius, Chardin &. Kolbe, 1'aient dcffinc aux Indes & en Afrique, il etoit cependant fi mal reprefente voyoit alors ^ la foire Saint-Germain , qu'on auroit de la peine a f j» reconnoitre le meme animal. Celui de M. Parfons eft plus court & »j les plis de la pcau en font en plus petit nombre , moins marques » & qiielques-uns places un peu diffiremmentj la tcte fur-tout nc >? reffemble prcfctii'en rien a celle du rhinoceros de la foire Saint- » Germain. On ne fauroit cepcndant donter de Texaclitiide de » M. Parfons, & il faut chercher dans Tage & le fcxe de ces detixani- »> maux la railbn des differences fenfibles qu'on appercoit dans les figures T) que Ton a donnees de Tun & de 1'autre. Celle de M. Parfons a js ete deffinee d'apres un rhinoceros maJe, qui n'avoit que deux ans^ j? ceile que j'ai cru devoir ajouter ici, 1-a etc d'apres le tatxleau. du >j celebre M. Gu^iry, le peintre des animaux, & qui a ii fort excelfe 53 en ce genre-, il a peint de grandeur natureile, & d'apres le vivanr, 75 le rhinoceros de la foire Saint-Germain , qui etoit une femelle & 33 qui avoit au moins huit ans •, je dis au moins huit ans, car il eft dit s> dans Tinfcription qu'on voit au bas de 1'Eftampe de Charpentier , i3 qui a pour titre, veritable portrait d'un RHINOCEROS vivant t que i3 I' on voit a la foire Saint- Germain a Paris; que cet animal avoittrois n ans quand il fut pris,en 1741 , dans la province d'Aflem, appartena.it n au MogoU & huit ligncs plus bas, il eft dit qu'il n'avoit qu'un moi a v RHINOCEROS. 181 on le nourrilTbit avec du ris , du fucre & du foin: on lui donnoit par jour fept livres de riz, mele avec trois livres de fucre qu'on lui partageoit en trois portions : on lui donnoit auffi beaucoup de foin par Nic. Gervai/e t Paris , 1688, page 34. — Leurs cornes, leurs dents, leurs ongles , leur chair, Icur peau, leur fang* D u RHINOCEROS. 1 Cr> rarcs font auffi celles qu'ils eftiment page 10, D u RHINOCEROS. des Anzicos% &. jufqu'au cap de Bonne-efperanceb; mais, en general, 1'efpcce en eft moins nombreufe &. moins repandue que celle de I'elephant ; il ne produit de meme qu'un feul petit a-la-fois, &. a des diftances de terns affez confiderables. Dans le premier mois le jeune rhinoceros n'eft guere plus gros qu'un chien de grande taiHec. II n'a point,en naifiant, la corne fur le nezd, quoiqu'on en voie deja le rudiment dans le fcetus c j a deux ans cette corne n'a encore poufTe que d'un pouce f, &. a fix ans elle a neuf a dix poucess; & comme Ton a Hiftoirc gencrale des voyages , pjr M. 1'abbe Prevot, tome V, page 9t. b Voyjge de Fran$. le Guat. Amft. 1708, tome II , page 14$. — Defcription du cap de Bonne- efp^rance, par Kolbe, tome III , page i $ & fuiv. c On en a vu un jeune qui n'etoit pas plus grand qu'un chien , il fuivoit alors fon maitre par-tout & il ne buyoit que du lait de buffle; rnais il ne vecut pas plus de trois femaines. Les dents commen^oient a fortir. Voyage de la Compagnie des Indes de Hollands , tome VII, page 483. d On voyoit dans le bout du nez de ces deux jeunes rhinocero* la marque de la corne qui devoit leur poufler, parce que, commc iJs c^oient tout jeunes , ils n'en avoient pas encore •, a cet age-Ii neanmoins ils etoient aufli gros & auffi grands qu'un de nos boeufs ^ mais ils font fort bas des jambes, particulicrcment de celles de devant, qui font plus courtes que celles de derricre. Voyage de Pietro delta, Valle j tome IV, page 2.45. e Voyez , ci-aprcs, dans la defcription du Cabinet, cclle d'un foetus de rhinoceros. f Tranlaftions philofophiques, n.° 470* £ Voyez idem t ibid, 102 H i s T o I R z connoit de ces cornes qui ont pres de quatre pieds de longueur'1, il paroit qu'elles croiffent au moins jufqu'au. moyen-age &. peut-etre pendant toute la vie de 1'animal, qui doit etre d'une aflez longue duree , puifque ie rhi-? noceros decrit par M. Parfons n'avoit a deux ans qu'en- viron la mojtie de la hauteur, d'ou 1'on peut infer er que cet animal doit vivre comme 1'homme foixante- dix ou quatre- vingts ans. Sans pouvoir devenir utile comme Telcphant , le rhinoceros eft auffi nuifible par la confommation, &, fur-tout parle prodigieux degat qu'il fait dans les cam- pagnes ; il n'eft bon que par fa depouille , fa chair eft excellente au gout des Indiens & des Negresb; Kolbe dit en avoir fouvent mange 6c avec beaucoup de plaifir. Sa peau fait le cuir le meilleur & le plus dur qu'il y ait au mondec, & non - feulement fa corne , mais toute? les autres parties de fon corps & meme fon fang d, urine & fes excremens font eftimes comme des a Voyez» ci-aprcs, la defcription de la partie du Cabinet qui a rapport iu rhinoceros. On mange la chair du rhinoceros, & ces peuplcs la trouvent excellcnte ,• ils tirent m par Gtrvaife . page 3$. c Sa peau eft d'un beau gris,tirant fur le noir, comme celle des clephans, mais plus rude & plus cpaiflp , je n'ai point vu d animal qt^ en ait line femblable.... Cette peau eft convene par- tout J hormis au ecu & a la tete, de petits nocuds ou durillons fort feniblables a ceuic ccailles de tortnes, «rc.. Voyage de Chardin, tome III , page 45, <* Voyage de Mandelflo^ tome II, pap 3£0. antidotes w to v RHINOCEROS. 193 antidotes centre le poifon ou comme des remedes a plufieurs maladies. Ces antidotes ou remedes , tires des differentes parties du rhinoceros, ont le meme ufage dans la pharmacopee des Indes , que la Theriaque dans celle de 1'Europe a. II y a toute apparence que la plu- part de ces vertus font imaginaires : mais combien ny a-t-il pas de chofes bien plus recherchees qui n'ont de valeur que dans 1'opinion? Le rhinoceros fe nourrit d'herbes groflieres, de chardons, d'arbrifleaux epineux, 6k il prefere ces ali- mens agreftes a la douce pature des plus belles prairies", il aime beaucoup les cannes de fucre , & mange aufli de toutes fortes de grains : n'ayant nul gout pour la chair, il n'inquiete pas les petits animaux; il ne craint pas les grands , vit en paix avec tous &. meme avec le tigre, qui fouvent Taccompagne fans ofer Tattaquer. ta ne fai done fi les combats de 1'elephant &. du rhinoceros ont un fondement reel : ils doivent au moins Voyage de la Comp. des Indes de HoIIande, fame VII, page b Get animal ne fe nourrit pas d'herbes, il lui prefere les bullions, le genet & les chardons : mais , cntre toutes les plantes , il n'en eft point qu'il aime autant qu'un arbufte qui reflemble beaucoup an genevrier , mais qui ne fent pas auffi bon , & dont les piquans ne font pas a beaucoup prcs aufli pointus i les Europeens du Cap appellent c .-tte plirite \arlrtjjeau du Rhinoceros ; les campagnes couvf rces debniyeres en fourniflent une grande quantite •, on en voit aufli beaucoup fur les montagnes du Tigre & fur la riviere du bane des Moules. Les habitans de ces lieux le coupent & 1'amaflegt pour le briiier. Dejcription du cap de Bonne-efpi ranee j par Kolbe f tome III , page ij. Tome XL Bb lo 4 HISTOIRS NATVRELLB etre rares , puifqu'il n'y a nul motif de guerre, ni de part ni d'autre , &. que d'ailleurs on n'a pas remarque qu'il j eut aucune efpece d'antipathie entre ces animaux; on en a vu meme en captivite*, vivre tranquillement & fans s'offenfer ni s'irriter 1'un contre 1'autre. Pline eft, je crois , le premier qui ait parle de ces combats du rhinoceros $. Voyez la note precedent?. — Le rhinoceros a les yeux fort petits & ne voit abfolument que devant lui : lorfqu'il marche & qu'il t> u RxrwocERos. dire , que devant lui. La petitefTe extreme de fes yeux , leur pofuion baife , oblique &. enfoncee ; le peu de brillant &. de mouvement qu'on y remarque, femblent confirmer ce fait. Sa voix ell aflez iburdc lorfqu'il eft tranquille, elle refTemble en gros au grognement da cochon ; &. lorfqu'il eft en colere, fon cridevienta: &. fe fait entendre de fort loin. Quoiqu'il ne vive que de vegetaux , il ne rumine pas , ainfi il eft probable que , comme Telephant , il n'a qu'un eftomac & des boyaux tres-amples , ck qui fuppleent a 1'office de la panfe; fa confommation , quoique confiderable , n'approche pas de celle de Telephant , & il paroit par la continuite &L I'epaifTenr non interrompue de fa peau , qu'il perd aufli beaucoup moins que lui par la tranfpiration. pouiTuit fa proic , il va toujours en droite ligne, forcant^ renverfant, pcrcant tout ce qu'il rencontre ', il n'y a ni buiffons, ni arbres, nr ronces epaiifes , ni groiTes pierres qui puiilent 1'obliger ^ fe detourner v avec la corne qiul a fiir le nez , il dcracine les arbres , il enleve les pierres qui s'oppofent a Ton patfage , & les jette derriere lui fort haut ;> une grande diftance & avec un fort grand bruit ,* en un mot ^ il abat tons les corps fur lefquels elle pent avoir quelquc prife. Lori- qu'il ne rencontre rien & qu'il eft en colere, baifont la tcte, il fait des fillons fur la terre , & il en jette avec fureur une grande quantit- par-deffus fa tete. II grogne comme le cochon', fon cri ne s'entend pas de fort loin loriqu'il eft tranquille , mais s'il marche aprcs fa proie •, on pent Tentenjre i une grande diftance. Dcfcription du cap de Bonne-efperanct , par Kolbe ,trois volumes in- iz.Amfterdam, 1741*- IC)3 DESCRIPTION DESCRIPTION D U RHINOCEROS. -L Voyez la defcription d'une queue de rhinoceros, fous le n." Mir< 2OO DESCRIPTION des colliers ; ils fe rcunifloient au-de/Ious £: pendoient comm le refte de la peau eft rude , brune , parfemee de tubercules plats qui reflcmblent a des croutes &: qui font de difte- rentes grandeurs j les plus grands font fur les cpaules , fur les cotes du corps, fur la croupe & fur les jambes *. M. de Juflieu m'a fait voir un morceau de peau de rhinoceros defsechee qui avoit jufqu'a cinq lignes depaifleur^ le diametrc de fcs tubercules etoitd'environundemi-poucc(^)/. v HI, fig. i ). IA:piderme avoit pcu d'epaiflcur , il etoit brun & il fe feparoit aifement dc la peau, * Voycz la defcription de ces tubercules dans celle de la panic du Cabinet fyui a rapport w rhinoceros , i 1'article du foetus de cci animal. D u RHINOCEROS. 201 Les tuLeiculcs (fig. z )> Tone dcja tres-app.ircns fur la peau du foetus du rhinoceros. La fubftancc de la corne du rhinoceros eft de meme nature quc les corncs du caureau, du belier , du bouc, des gafclles, &c. Autant que j'ai pu jugcr de la grandeur &: dc la figure de cecte corne, par celles qui font an Cabinet du Roi, il paroit qu'clle a jufqu'a quatre picds de longueur dc peut-etre plus 3. Sa forme approche de celle d'un cone plus ou moins alongc (pi. nil , fig. 3 , 4 £ 5 ) ; fa bafe eft ronde ou ovalc ( AB , fig- 3 £' 4 ) > le grand diametre de celles qui font ovales fuit la longueur du chanrrein \ il y a , fous cette bafe, une concavitc ( C ,fig. 4], dont la profondeur eft au plus d'un pouce huit ligncs. La corne fe recourbe en-arriere a quelque diftance au-defTus de fon extrcmite infericure ; cette courbure ( C, fig. 3; D, fig. 4 ; o' A , fig. 5 ) , fubfifte jufqu'a 1'extrcmite fuperieure dans la plupart dcccs cornes, mais la plus grandc de celles qui font au Cabinet du Roi (fig. 5 ) , a 1'cxtremite fuperieure (B) recouibce en-avant h. Tl y a fur pluficurs de ces cornes un fillon longitudinal ( DE ,fig. 9 / C' CD , fig. 5 ). Elles font routes de coulcur olivatre ccndrcc ou noiratre. La concavitc de leur bafe eft recouvertc d'unc forte d'ccorce i lorfqu'elle eft enlevee , on appercoit fur les parois de la concavite de petks orifices qui font places les uns contre les autres & qui ont de la profondeur. La corne etant coupee tranfvetfalement , &: le plan de cette coupe etant poli, on y vole a Toeil nu, mais plus diftinftement a 1'aidc d'une loupe> de pedts difqucs (fig. 6), places tres-pres les uns des autres > on diftingue, au milieu de chacun de ces difques, un petit ' Voyez la defcription de la partie du Cabinet qui a rapport au rhinocdros. b M. Parfons a auffi donnd la figure d'unc corne dc rhinoceros , longue de deux pieds hin't ponces, qui eft aufii, recourbde en-aunt par fon exrre"rr,it£ fupdricure. Tome XL C c 202 DESCRIPTION cfpace qui paroit creux, & qui fcmble correfpondre aux orifices de la bafe. Lorfque Ton a coupe la come longitudinalement, on diftingue furle plan de cette coupe, apres Tavoir poll, dcs fibres longitudinales (fig. 7 ) , trcs-apparcntes. La come ctantufee a 1'ex- tt-rieur, il refte fur quelques endroits de fa furface des fibres roides, flcxibles &: fcrrees comme Ics foies d'une brolTc (EF, fig. 4) ; on apper^oit auffices foies fur le plan de la coupe tranfverfale pres de la bafe;de facon qu'il y a lieu dc croire que la corne du rhinoceros eft compofce de foies reunies en faifceau &: adherentes Ics unes aux aucres cres-forccmcnc , mais pas aflez imimemenc pour qu'elles ne puiilent fe fcparer , puifqu'on les voit fur la furface cxterieure dc la corne aufTi diftindes que les foies d'une bro/Te. Ayant decouvert cetce ftrudure de la corne du rhinoceros » j'ai cache de voir celles des comes du bocuf & des autres animaux qui one des cornes a-peu-pres de meme fubflancc*, j'ai auili apercu leur ftru6lure ; mais je 1'ai crouve difFerente de cellc dc la corne du rhinoceros. piedspouc. ligncs. Longueur du corps entier, me/iire en ligne droite, depuis le bout du mufeau jufqu'i 1'anus 10 n » Hauteur de train de devant 5 // * Hauteur du train de derricre 5 // n Circonference du mufeau prife au-deflbus des yeux 3 8 * Circonference de la tcte entre les yeux & les oreiiles. . 4 4 i Longueur des oreiiles j „ „ Diflance entre les deux oreilles, prife dans le has * 6 t Circonference du corps, prife a 1'endroit le plus gr°s 10 6 v Longueur de la queue 2 * * Circonference de la queue d 1'originc du tron9on i e » ent J'l /:•/,„ . LE RHINOCEROS 'I ['in. J'l --^^s\ ... - "v~ - v Y?->i> -)•>-•>.< v D v RHINOCEROS. 203 Ce rhinoceros avoit vingt-huit dents > quatre en avanc, une de chaque cote de la partie anterieure de chacune desmachoires, & fix molaires, aufll de chaque cote des machoires i la premiere dcs molaires ctoit fort eloignce de la dent de devant. Il y avoic 4cux mamelles fur le ventre. Cc ij 2O4 DESCRIPTION DESCRIPTION DE LA P ARTIE DU CABINET qui a rapport a I'Hifloire Naturelle DU RHINOCEROS. N.° M X X X I X. Un foetus de rhinoceros. C^E FOETUS a etc tire clu vcntrc de la mere dans 1'iflc dc Java; il paroic qu'il etoit pres de fon terme , car il a rrois pieds deux ponces de longueur , depuis le bout du mufeau jufqu'a 1'anus. La circonference du corps n'eft quede deux pieds ncuf pouccs. Je ne rapporterai que ccs deux dimensions > parcc qu'il ne refte de ce •fcctus quc la peau, qui a etc fort mal bourree. Il y a fur le chantrcin un tubercule peu eleve, comme une forte de callofite, qui a deux polices & quclques lignes de diametre, &: qui mar que la naiflance de la corne du rhinoceros. On volt fur la peau de petits tuberculcs plats, qui ont quelque rapport aux pieces dont les tets des tatous font compofes , car les tubercules du fcetus de rhinoceros font recouverts par une pellicule ; ils for- ment des figures dont les plus regulieres ont fix faces: il y a une petite cavite au centre } ces tubercules font de differentcs grandeurs, les plus grands (pi. vm , jig. i), fc trouvent fur les jambes, ils ont jufqu'a quatre ou cinq lignes de diametre : les plus petits font fur les cotes de la tete &: du corps & fur le cou j il y en a de grandeur moycnne fous la machoire inferieure , D V C A X I X JI T. ^0 5 fous le vcntrc, &c* & on volt dcs vcftiges de ces tubercules plus ou moins apparens fur tout ie rcfte du corps. Cc foetus eft male, la verge &: le fcrotum font gros! la verge eft failhnte hors du corps j 11 y a deux mamelons places a un pouce huit lignes de diftance Tun de 1'autre & de la verge. Le dedans des orcillcs eft convert d'un poll ferme, long de fept lignes, & de couleuu melee de noir & de roux; il refte fur le dos un poll plus court, frife, epais &: dc couleur jaunatre, on voit au/Ii quelqucs polls fur le garrot,fur les epaules & fur la croupe ; la phnte dcs pieds eft rondc, il y a trois ongles ou fabots ait devant de chaque pied. N.° M X L. Une come naiffantt de rhinoceros. Cette corne tient a une portion de U pcau du chanfrcin , qui a trois lignes d epaiflcur dans quclques cndroits. Ccttc pcau eft grenue comme du chagrin : I'epidcrmc a une couleur grife-brunc, &: la peau eft de couleur blanchatre. La cornc a une figure conique , done la pointe au lieu d'etre au-deflus du centre de la bafe comme dans un cone regulier, eft au-deffus du coce pof- tcricur de la bafe. La corne a deux pouces de hauteur & un pouce neuf lignes de diamerre a la bafe qui eft ronde: cettc corne eft couverte de tubercules , on y diftingue aufTi fes fibres longitudinales i il y a fur la peau du chanfrein derriere la corne a un demi-poucc de diftance de fa bafe, un difque qui eft a- peu-pres de meme diametre que la bafe de la corne > qui eft marque par des grains faillans & qui femble indiquer, en quelque fa con 9 la naiiTance d'une feconde corne. DESCRIPTION N.° M X L I, Autre come de rhinoceros. La hauteur de cettc corne (pL nil >Jig. 3 ), eft de fix pouccs & demi , la bafc a fepc pouces de longueur 8c jufqu'a cinq pouces delargeun la corne eft poincuc &: un peu courbee en arriere, aplatie fur les cotes & de couleur noiratre i elle a un fillon longitudinal &: profond fur fa partie pofterieurc , la face inferieure dc la bafc i unc ecorce jaunatre qui eft tombee dans quelqucs endroits o(i Ton voit dcs portes tres-apparentcs, N.° M X L I I. Autre corne de rhinoceros. Cctte corne a huit pouces de hauteur & environ cinq pouces de diametre a la bafe ; les parties moyenne &: fuperieure de la corne font aplaties fur les cotes , fans doute parce qu'elle a ete ufee par le frottement , car on voit dans plu/ieurs endroits des fibres faillantes, qui reflemblent aux foics d'une brcflc , jnais qui font courtes & tres-durcs. 11 y a des gercures longitudinales & des cavites dans pluficurs autres endroits de cette corne : ellc a uue coulctir grife-jaunatre. N.° M X L I I I. Autrt corne de rhinoceros. La longueur de cettc corne eft de neuf pouces , fa bafe a cinq pouces de longueur & trois pouccs & demi de largcur. La corne eft noire &: tres-recourbee cn-arrierc, fon ecorce a ete enlcvee fur la bafc qui eft dc couleur oliv^trc & couverte d'afpentes 3 lc deilous dc la bafe eft trcs-concavc 8c tres-poreux, D u CABINET* 207 N.° M X L I V. Autre come de rhinoceros. Les cotes dc cette cornc out etc ufes comme ccux de la cornc tapportee fous Ic n.? MXLII, &: on voit, pres de fa bafe, Ics memes foies en forme de broilesi elle eft d'une couleur brune, clle a pres d'un pied de hauteur; la. longueur de fa bafc eft de cinq pouces > & la largeur de quatre pouces un quart. N.° M X L V. Autre corne de rhinoceros. La longueur dc cette corne eft d'un pied quaere pouces deux lignes; fa bafe n'a que cinq pouces de diametrei la cornc rft recourbee en arriere, gcrcee & fendue en plufienrs cndroits , principalemcnt vers la bafe. N.° M X L V I. Autre corne de rhinoceros. Cette corne (pi. vm , Jig. j) , a un pied huit pouces dc lon gueur i la bafe eft a-peu-pres ronde &: a prcfquc un dcmi-pied de diametre. La corne a une forte courbure en-arrierc ; pres dc la bafe elle eft heriflee de fibres faillantes &: ferrecs comme les /oies d'une broflej fa couleur eft melee d'olivatrc & dc brun. N.? M X L V I I. Une tres-grande corne de rhinoceros. Quoique la bafe manque a cette corne (fig 5) , parcc qu'elle a cte fcice a fa partie inferieure t cc qui en reftc a encore trois DESCRIPTION picds huit pouccs &: demi de long j cctte corne eft fi rcfTem- blantc a cellc du rhinoceros par fa fubfbnce > par fa texture, par fa. couleur &: meme par fa figure, que je ne crois pas qu'on puiile 1'attribucr a aucun autre animal. La coupe de la partie inferieure a quatrc pouces dc longueur &: crois pouces neuf lignes dans fa partie la plus large , qui eft la partie pofterieure dans les cornes dont la bafe n'cft pas ronde , au moins dans celles que jVi vues, La corne , dont il s'agit ici , eft un peu aplatie parderriere, & il y a un large filipn longitudinal fur fa partie moyenne inferieure de la face pofterieure. La partie fupericure de la corne a une forte courbure en-avant,& la partie inferieure ^ft un pen courbee en-arriere commc dans toutes les cornes de rhinoceros j ellc a aufll des gercures longitudinales comme des cprncs rapportees fous les n.° MXLII &: MXLV, N.° M X L V I I I. corne de rhinoceros* N.° M X L I X. Autre corne de rhinoceros. Cctte corne & ccllc qui eft rapportee fous le numero prece dent ,, n'ont qu'environ un demi-pied dc longueur. Il me parok qu'ellcs ont et6 travaillces & raconnees pour reprcfentcr dans la premiere , n.° MXLVIII , un petit cornichon qui eft place fur la bafe a une petite diftance de la branche principalc , & fur 1'autre corne > n.° MXUX , deux cornichons tres-petits qui font fur la partie anterieure de la bafe centre la principal branche. Si ces cornes nont pas ete appretecs & fculprces, on doit les regarder des cornes bizarre^ done raccroiflcmcm a etc irregulicr. N/ML, D tf CABINET. 209 N.° M L. Une come de rhinoceros coupie tranfverfalement. Cctte corne a etc coupec a quelque diftancc au-deflus dc fa bale & au-deflbus dc fa pointe : on voit fur les plans dc ces coupes qui ont etc polis, les difques (pi. vm->fig. 6), dont il a fig- 7)> les fibres longicudinales qui forment des foies diftindes & apparentes pres de la bafe. N.° M L I I. Uextrimiti d'une corne de rhinoceros travaillee. Cette piece a trois pouces quatre lignes de longueur •, fi bafc eft longue de deux pouces quatre lignes , & large d'un poucc neuf lignes j elle a ete creufee jufqu'a la pointe de la corne pour en faire une forte de vafe. N.° M L I 1 L Un vafe de corne de rhino ciro si Cc vafe a etc pris dans la bafe d'une corne, il a deux pouces neuf lignes de hauteur, pres de fix pouces de longueur fur fes bords , & trois pouces & dcmi dans fa plus grande largeur. Les bords font feftonnes, &: Ton a fculptc fur fes parois exterieurcs des feuillages &: des fruits. N.° M L I V. Une petite boite de corne de rhinoceros. Cettc boite eft ronde & n'a qiic quatorze lignes de diametre Tome XL Dd 210 DSSCXIPTIO N > &c. & huit de hauteur. M. le Baron de Vanfwietcn , premier Medecin &; Bibliothccaire de Leurs Majeftes Imperiales , en fit presenter a M. de la Condaminc a Amfterdam en 1745, &: ^ die & qui mourut en chernin Tan 1699. Dans Je Muftum ngali$ Socieiatis. 211 LE CHAMEAU* E T L E DROMADAIRE** v^ES deux noms Dromadaire & Chameau , ne defignent pas deux efpeces differentes , mais indiquent feulement deux races diftindes , &. iubfiftantes de terns immemorial dans 1'efpece du Chameau : le principal, &, pour ainfi * Chameau, en Grec , KnuWf ; en Latin , Camelus ; en Italien, Camclo; en Efpagnol , Camdo ,• en Allemand , Kcemel ; en Anglois , Camel ; en Hebreu, Gamal; en Chaldeen , Gamala\ en ancien Arabe, Gemal; en Arabe moderne , Gimel. On voit que le nom du Chameau t en Hebreu , en Chaldeen & en Arabe eft a-peu-pres le meme , & que c'eft de ces langues anciennes dont les Grecs , les Latins , les Italiens , les Efpagnols , les Allemands , les Anglois , les Francois , &c. out derive fans grande alteration le nom de cet animal dans toutes leurs langues. Camelus Baclrianus. Ariflot. Hift. anim. lib. II, cap. i. Camelus vel Camelus Baclrianus. Gefn. Icon. quad. fig. pag. 22. Camelus. Profp. Alpin. Hijl nat. jEgypt. vol. II, pag. 224, tab. 13. Camelus duobus in dor/6 tuberous feu Baclrianus. Ray. Syn. quad. pag. 145- ** Dromadaire f en Grec, Ape^,-, ou plutot Camelus dromas , car Dramas , n'eft qu'un adjedif derive de Dromos , qui iignifie courje ou vitcffc, & Camelus dramas , veut dire, Chameau counur. Drome- darius , en Latin moderne. Maihary , dans le Levant , felon Shaw. Camelus Arabius. Ariftot. Hift. anim. lib. II, cap. I. Camelus Arabica , vel Camelus dromas, Gefn, Icon. quad. fig. pag. 23, Dd ij 212 HJSTOIRE dire , 1'unique caradere fenfible , par lequel ces deux races different, confifte en ce que le chameau porte deux boiTes, & que le dromadaire n'en a qu7une, il eft aufli plus petit & moins fort que le chameau ; mais tous deux fe melent , produifent enfemble , & les ihdividus qui proviennent de cette racecroifee, font ceux qui ont-le plus de vigueur & qu'on prefere a tous les autres *. Ce's Dromas. Profp. Alpin. Hift. nat. j?Egypt. vol. II, pag. 213 , tab. I 2» C a nidus unico in dorfb gibbo , j'cu. Dromcdarius. Ray. Syn. quad. pag. 143. Chameau. Mtmoircs pour fervir a 1'Hiftoire des Animaux. PartUI, page 6^9 t fg. planche Vn. * Les Perfans ont pluficurs efpcces de Chameaux. Us appellent ceut tjui ont deux boffes Bughur , & ceux qui n'en ont qu'une Schuttur'. De ces dernicrs, il y en a qu^tre fortes', favoir , ceux qu'ils appellent par excellence Afcr, c'efl-a-dire , male , qui s'engendrent d'un Dro* madaire ou d'un Chameau $ deux boffes &: d'une femelle $ tine bo/ie que Ton appelle Maje ; 8c ceux - ci ne fe font point couvrir p^r d'autres. Ce font-li les meilleurs & les plus eftimes de tous les Cha- nieaux, & il y en a qui fe vendent cent ecus la piece. Us portent jiifqu'Jl neuf'ou dix quintaux de charge, & font comme infa"dgabie5. Quand ils font en chaleur , ils mangent peu , e\:ument par la bouche , font coleres &: mordent ; de forte que, pour les empecher d'offenfer ceux qui les gouvernent, on leur met des mufelieres , que les Perfcs nomment agrah. Les chameaux qui viennent de ceux-cL degenerent fort & font llchcs & pareffeux , c'eft pourquoi les Turcs les appellent Jurda Kaidcm •_, & ne fe vendent que trente ou quarante La troifi^me efpece eft celle qu'ils appelient Lohk> mais ils ne font pas fi bons que les Bughur , auffi n'ecument - ils point comme les Ncrs t quand ils font en chaleur ) mais quand ils font en rut , ils du CKAMEAV & du DROMADAJRE. 213 melis iffus du dromadaire 6c du Chameau, forment une race fecondaire , qui fe multiplie pareillement & qui fe mele aufli avec les races premieres; en forte que, dans cette efpece comme dans celles des autres animaux domeftiques , il fe trouve plufieurs varietes dont les plus generates font relatives a la difference des clima-ts. Ariftote f , a tres-bien indique les deux races princi- pouflent de deiTous la gorge une veflie rouge qiuls retirent avec 1'haleine', dreifent la tete & ronflent fouvent. On les vend foixante ecus., il s'en faut beaucoup qu'ils foient aufli fort que les autres •, c'eft pourquoi quand les Perfes veulent parler d'un homme vaillant 8c cburageux , ils difent que c'eft un Nert & pour (ignifier un lache & un poltron , ils 1'appellent Lohk. Ils nomn-.ent la quatrieme efpece Schutturi Eaad t 8c les Turc* Jeldovejl , c'eft-k-dire , Chamtaux de vent ; ils font plus petits , mais plus dveilles qvie les autres : car au lieu que les Chameaux ordinaires ne vont que le pas , ceux-ci vont le trot 5: galopent auffi-bien que les chcvaux. Voyage d'Oleariusf tome I , page 550. * Camelus proprium inter cceteras quadrupedes habet in dorfb , quod tuber appellant , fed ita ut Baclrianae, ad Arabiis differant ,• alteris enim bina j alteris fingula tubera habtntur, Ariftot. Hift. anim. lib. II, cap. r, Nota. Theodore Gaza, dont j'ai toujours emprunte la traduction , lorfque j'ai cite dans cet ouvrage quelques paflages d' Ariftote , paroit avoir rendu celui-ci d'une maniere ambigue i alteris enim bina t alteris fingula tubera habentur f fignifie fculement que les uns ont deux , &• que les autres n'ont qu'une bofle, tandis que le texte Grec indique prccifement que ce font lesGhameaux d'Arabie, qui n'ont qu'une bofle, & que ceny de la Ba6lriane en ont deux. Aufli Pline , qui fur 1'articfe du Chameau , comme fur beaucoup d'autres ^ n'a fait , pour ainfi dire , que copier Ariftote t a mieux traduit ce paflage que Gaza, en difant ,< Cameli Baclriani & Arabia difierunt , quo d illi Una habent tubera in> dorfo f hi fingula. Plin. Hift. nat, lib. VIII, cap, XVLW, 214 HlSTOTRE N^TVREZLg pales; la premiere, c'eft-a-dire , celle h deux bofles , fous le nom de Chameau de la Baciriane * 3 6c la fe- conde , fous celui de Chameau d* Arable ,- on appelle les premiers Chameaux Twcsb, & les autres Chameaux Arabes : cette divifion fubfifte aujourd'hui comme du temps d'Ariftote , feulement il paroit depuis que Ton a decouvert les parties de 1'Afrique &. de 1'Afie incon- nues aux Anciens , que le dromadaire eft fans com- paraifon plus nombreux & plus generaleraent repandu que le chameau : celui-ci ne fe trouve guere que dans le Turqueftan c & dans quelques autres endroits du aLa Badriane , province de 1'Ahe, qui coraprend aujourd'hui le Turqueftan , le pays des Uflxks , &c. b Nous allions an mont Sinai' fur des chsmcaux , parce qu'il n'y a point d'eau fur cette route, &: que les autres animaux ne peuvent pas fatiguer fans boire. . . .Mais ces cbameaux d'Arabie qui font pctits & different de ceux du Caire, qui vont en Sourie & en d'autres endroits , cheminent trois ou quatre jours fans boire ..... On va du Caire ^ Jerufalem , non pas fur ces petits chameaux Arabes comme au mon^ Sinai , qui eft im chemin de montagnes , mais fur de grands , que j'on appelle Chameaux turcs. Voyage de Pietro della Valle , tome It pages 56*0 & 408. — L'efpece que nous appclons Dromadaire , s'appclle ici ( en Barbaric ) Maihari ; elle n'eft pas fi commune en Barbaric qu'elle 1'eft au Levant... ....... Get amm:.l differe du chameau ordinaire en ce qu'il a le corps plus rond & mieux fait, & en ce qu'il n'a qu'une petite bofle fur le dos. Voyage de Shaw } tome I , pages 520. c L'Academie ayant charge les MifTionnaires , envoyes a la Chine en qualite de Mathematiciens du Roi , de s'informer de quelques particuluites qui regardent les chameaux. Voici la reponfe que 1'Am- tafladeur Je Pcrfe fit aux cjueftions que M, Conftance lui fit fairs du CHAMEAU & du DROMADAIRE. 215 Levant a, tandis que le dromadaire plus commun qu'au- cune autre bete de fomme en Arable, fe trouve de meme en grande quantite dans toute la partiefeptentrionale de TAfrique b, qui s'etend depuis la mer Mediterranee juf- qu'au fleuve Niger"; & qu'onle retrouve en Egypted, en Perfe, dans laTartarie meridionale% & dans les parties de la part des MiOionnaires. l.° Qu'on voyoit en Perfc des chameaux cjui avoient deux bodes fur le dos , mais qu'ils etoient originates du Turkeftan & dc la race de ceux que le Roi des Mores avoit fait venir de ce pays, qui eft le feul endroit que Ton fache de toutc 1'Alie ou il y en ait de cette efpece , & que ces chameaux etoient fort eftimes en Perfe , parce que leur double boffe les rendoient plus propres pour les voitures. 2.° Que ces bofles n'ctoient pas formees par la courbure de Tcpinc du dos , qui n'etoit pas plus elevee dans ces endroits qu'en d'autres , mais que c'etoit feulement des cxcrcf- iances d'une fubftance gbnduleufe & femblable a cel'e de ces parties , oil fe forme & fe conferve le lait dans les animaux : qti'au rede la boffe de devant pent avoir enviroa un demi-picd de haut , & 1'autre un doigt de moins. Mcmoires pourfervir a I'Hiftoirt dts Anim. part- Ij pags So. « Les Chameaux des Tartares Calmouckes font affez grands & aflez forts , mais ils ont tons deux boffes. Relation de la grande Tartarie. Amfterdam , 1737 , page 2.67. b Camelus animal blandam ac domejlicum mcximd copid in Africd invenitur, proefcrtim in defertis Libya , Numidicz & Barbaria. Leon. Afric. defcript. Africa , vol. II , pag. 74^- e Les Maures ont des troupeaux nombretix de chameaux fur le bord du Niger. Voyage au Sfatgal > par M. Adanjbn, page 36. d Audio verb in JEgypto longd plura qudm quater centum millia came, lorum vivere. Profp. Air. Hi/}, nat. JEgypt. pars I.1 pag. 226. e Delecfanturetiam Tartari Buratskoi re pccuarid > maximl camdis , quorum ibi magna aopia eft, unde complures d Caravannis ad Sinam 2 I 6 Hi STO I R E feptentrionales de 1'Indc. Le dromadaire occupe done des terres immenfcs, & le chameau eft borne a un petit terrein ; le premier habitedes regions arides &. chaudes; le fecond , un pays moins fee &. plus tempere , & Tefpece entiere , tant des uns que des autres , paroit etre confmee dans une zone de trois ou quatre cents lieues de largeur , qui s'etend depuis la Mauritanie jufqu'a la Chine : elle ne fubfifte ni au-deffus ni au-defTous de cette.zone; cet animal, quoique naturel aux pays chauds, craint cependant les climats ou la chaleur eft exceflive : fon efpece finit ou commence celle de 1'elephant , &. elle ne peut ftibfifter ni fous le.ciel brulant de la zone torride , ni dans les climats doux de notre zone tem- peree. II paroit etre originaire d'Arabie r ; car non feulement c'eft le pays ou il eft en plus grand nombre , mais c'eft aufli celui auquel il eft le plus conforme ; 1' Arabic eft le pays du monde le plus aride , & oil 1'eau eft la plus rare ; le chameau eft le plus fobre des frndcntibus redimuntur, ita ut opiimus camelus duodecim. vel adfu.mmu.rn quindedm mbelis haberi poj/it. Novifllnia Sinica hiftoriam noftri tem- poris ill u drat ura , &c. cdente G. G. L. ann. 16%$ > pag. 166. — La Tar- tarie abonde en beftiaux, & fur- tout en chevaux & en chameaux. Voyage hiftorique de f Europe , Paris', i^3 > tomc VH- > PaSe iO4' * Le lieu natal des chameaux eft 1'Arabie j c.u encore que Ton en trouve ailleurs , non-feuJement qu'on y a conduits , mais meme qui y font nes , neanmoins il n'y a lieu de la terre ou Ton en voie une fi _grande quant itii qu'en Arable. Voyage du. P. Philippe , page 369. — Tant a apud Arabes eft camelorum copia 3 ut corum pauper rirnus decent ad minus camdos habcat : multique fiint quorum quifque quatuor centum niilU etiam numtrare pojfit. Prplp. AJpin. hift. JEgypti, pag. 226. animaux du CHAMSAV & du DROM AVOIRS. 217 animaux &. peut paffer plufieurs jours fans boire * ; le terrein eft prefque par-tout fee & fablonneux ; le chameau a les pieds faits pour marcher dans les fables , &. ne peut au contraire fe foutenir dans les terreins humides &. gliflans b ; 1'herbe &. les paturages manquant a cette terre , le boeuf y manque auffi , &. le chameau remplace ' Les vaft.es folitudes de Solyme', oil Ton ne -trouve ni oifeaux, ni betes fauvages , ni herbes , ni raeme aucun moucheron , & oii Ton ne voit que des montagnes de fable , des cirrieres & des oflemens de chameaux , feroient bien diflficiles a traverfer fans le fccours des cha- meaux. Ces animaux font fix a fept jours fans boire & fans manger , ce que je n'aurois jamais cm fi je nc 1'avois obferve avec exactitude. Relation d'un Voyage de Poncet en Ethiopie. Lettres edifiantts , I Vc. recueil}page z$c). — En faifant route d'Alep a Kpahan par le grand defert, nous marchames prcs de fix journees fans trouver de 1'eau , lefquelles jointes aux trois precedentes , font les neuf jours dont j'ai parle & que nos chameaux pafserent fans boire. Voyages dt Tavernier tome. If page zoz. k Les chameaux ne peuvent marcher fur des terres grafles & dans les endroits glillans , ils ne font bons que pour les fables. Voyage de jean Ovington f tome I , page 2.2.2.. — II y a principalement deux fortes de chameaux , les uns qui font propres pour les pays chauds , & les autres pour les pays froids •, les chameaux des pays chauds , comme font ceux qui vont d'Ormus jufqu'a Ifpahan , ne peuvent rnarcher fi la terre eft mouillee & gliffante , & ils s'ouvriroient le veiitre en s'ecartant par les jambes de derricre , ce font de petits chameaux qui ne portent que fix on fept cens livres. ... Les chameaux des pays froids , comme font ceux de Tauris jufqu'a Constantinople ., font de grands chameaux , qui portent d'ordinaire mille livres ', ils fe tirent de la boue , mais dans les terres grades & chemins glilfans , il faut etendre $les tapis , 8c quelquefois jufqu'a cent de fuite , pour qu'ils pafienj defTus. Voyage de Tavernier j tome I j page 161. Tome XI E e HlSTOlRE cette bete de fonime. On ne fe trompe guere fur le pays nature! des animaux en le jugeant par ces rapports de conformite j leur vraie patrie eft la terre a laquelle ils reilemblent , c'eft-a-dire , a laquelle leur nature paroit s'etre entierement conformee : fur-tout lorfque cette meme nature de 1'animal ne fe modifie point ailleurs & ne fe prete pas a 1'influence des autres climats. On a inutilcment eflay£ de multiplier les chameaux en Efpagne*,onles a vainement tranfportes en Amerique, ils n'ont reufli ni dans Tun ni dans 1'autre climat , cc dans les grandes Indes on n'en trouve guere au-dela de Surate & d'Ormus. Ce n'eft pas qu'abfolument par- lant ils ne puiflent fubfifter &_ produire aux Indes , en Efpagne , en Amerique 6c meme dans des climats plus froids , comme en France, en Allemagne, &c. b; en les tenant Oliver dans des ecuries chaudes , en les nour- riiTant avec choix , les traitant avec foin , en ne les faifant pas travailler (Sc ne les lai/Tant fortir que pour fe promener dans les beaux jours, on peut les faire vivre & meme efpcrer de les voir produire ; mais leurs pro ductions font chetives & rares : eux-memes font foibles " On voit pludeurs chameaux en Efpagne que les Gouverneurs des places frontieres d'Afrique y envoient, mais ils n'y vivent pas long- terns , parce que le pays eft trop froid pour eux L'Afrique de Marmot, tome It page 50. M. le Marquis de Montmirail nous a fait favoir qu'on lui avoit affure que S. M. le Roi de Pologne , Eledeur de Saxe > avoit eu aux environs de Drefde , des chameaux & des dromadaires qui y ont multiplie. du C H 4 M E A U & dlL D R 0 M A D A I R F . 2.1 ck languifians; ils perdent done toute leur valeur dans ces climats , & au lieu d'etre utiles , ils font trcs-a charge a ceux qui les elevent ; tandis que, dans leur pays natal, ils font, pour ainfi dire, toute la richefle de leurs maitres a. Les Arabes regardent le chameau comme un prefent du Ciel, un animal facreb, fans le fee ours duquel ils ne pourroient ni fubfifter , ni eommercer , ni voyager. Le lait des chameaux fait leur nourriture ordi naire 5 ils en mangent aufli la chair , fur-tout celle des jeunes qui eft tres-bonne a leur gout ; le poil de ces animaux , qui eft fin & moclleux , & qui fe renouvelle tous les ans par une mue complete c, leur fert a faire m Ex camelis Arabes divitias ac poffejjiones azftimant ; & fi quando de divitiis Principis aut Nobilis cujufdam fermo fiat , pojjidere a'iunt tot camelorum , non aureorum , millia. Leon Afric. defcript. Africa » vol. II j page 748. b Camelos , quibus Arabia maxime abundat , animalta fancla ii appellant , ex infigni commodo quod ex ipfis indigence accipiunt. Profp. Alpin. Hifl. page 2.8. a Les dromadaires font fi vites qu'il y en a qui font trente-cinq oil quarante lieues en un jour , & continuent de la forte huit on dix jours par les deferts> fans manger que fort pen. Tons les Seigneurs Arabes de la Numidie , & les Africains dc la Lybie , sen fervent eomme des chevaux de pofte , quand I'occalion fe prefente de faire line longue traite, &les montent auflTi dans le combat. L'^frique de Marmolj tome I , page 49. — Le vrai dromadaire eft beaucoup plus Jcger & plus vite quc Jes autres •, il pent faire cent mi lies en un jour & marcher ainli fept ou huit jours de fuite a travers les deferts avec trcs-peu de nourriture. LAfrique. d'Ogilby t page za. b Les dromadaires font plus petits , plus greles & plus legers que les chameaux , & ne fervent gucre qu'a porter dc-s hommes •, ils ont un bon trot , affez doux , & font facilement quarante lieues par jour , il n'y a feulement qu'a fe bien tenir , & il y a des gens qui fe font lier deiTus de peur de tomber. Relation de Thevenot> tome I, page 3?z» 224 HISTOIKE NATVRELLK donne chaque jour qu'une heure de repos & une pe- lotte de pate ; fouvent ils courent ainii neuf ou dix jours fans trouver de 1'eau , ils fe pa/Tent de boire * , & lorfque par hafard il fe trouve une mare a quelque dif- tance de leur route , ils fentent 1'eau de plus d'une demi-lieue b , la foif qui les prefTe leur fait doubler le pas , & ils boivent en une feule fois pour tout le terns paffe & pour autaut de terns a venir , car fouvent leurs ' Le chatneau peut fe pafler de boire pendant quatre on cinq jours, une petite portion de feves & dJorges , ou bien quelques morceaux de ' pate faite de la fleur de farine, lui fuffiferrt par jour pour fa nourriture^ c'eft ce que j'ai fouvent experimente dans mon voyage du tnont Sinai : quoique chacun de nos chameaux portat fept quintaux an moins , & que nous fi/Tioiis des traites de dix & quelquefbis de quinze heures par jour , a raifon de deux milles & demi par heure. Voyage de Shaw t tome V, page 311. — Adco fitim cameli tolerant > ut potu. abfque in- commodo diebus quindeam abftinere pojjint. Nociturus alioquin fi came- larius triduo abfoluto aquam illis porrigat , quod fingulis quinis aut novenis diebus confueto more potentur \el urgente rteceflitate quindenis. Leon Afric. defeript, Africa* , vol. II > page 74$. — II y a de quoi admirer la patience avec laqueiJe les chameaux fouffrent la foif •, & la dernicre fois que )e paflai les dcferts , d'ou la caravane ne peut fortir en moins de foixante- cinq jours ^ nos chameaux furent une fois neuf jours fans boire, parce que, pendant neuf jours de marche, nous ne trouvames point d'eau en aucun lieu. Voyage de Tavernier , tome I , page i6z. i> Nous arrivames \ un pays de colines , au pied defqiielles fe trou- voient de grandes mares •, nos chameaux qui avoient pafie neuf jours fans boire, fentirent Teau d'une demi-lieue loin, ils fe mirent 4 aller leur grand trot , qui eft leur maniere de courir , & entrant en foule dans ces mares , ils en rendirent d'abord 1'eau trouble & bourbeufe , ^:c, Voyage da Tavernier, to?m I , page aca. voyages du CHAMEAU & du DROMADAIRE. £25 voyages font de plufieurs femaines , &. leurs terns d'abf- tinence durent aufli long-terns que leurs voyages. En Turquie , en Perfe , en Arable , en Egypte , en Barbaric , &c. le tranfport des marchandifes ne fe fait que par le moyen des chameaux a ; c'eft: de toutes les voitures la plus prompte & la moins chore. Les marchands & autres paflagers fe reuniflent en caravane pour eviter les infultes & les pirateries des Arabes; ces caravanes font fouvent tres-nombreufes & toujours compofees de plus de chameaux que d'hommes j chacun de ces chameaux eft charge felon fa force ; il la fent (1 bien lui-meme , que quand on lui donne une charge trop forte il la refufe b & refte conftamment couche 1 C'eft une grande commodite que les chameaux pour la charge du bagage & des marchandifes qu'on tranfporte, par leur moyen , a tres- peu de frais. ... Les chameaux ont leurs pas regies, ainfi que leurs Journees. .. Leur nourriture n'eft point dimcile, ils vivent de chardons, d'orties , &c fouflrent la foif deux ou trois jours entiers. Voyage dOUarius t tome I , page 552.. b Quand on les veut charger , au cri de leur condudteur , ils flc- chiflent les genoux •, que s'ils tardent a le faire , ou bien on leur frappe avec un baton , ou bien on leur abaifle le cou ', & alors comme co^n- traints & gemifTans h leur facon , ils flcchillent les genoux , mettent le ventre centre terre & demeurent en cette pofture jufqu'^ ce qu'ayant etc charges , on leur commande de fe relever •, d'oii vient qu'ils ont ^iu ventre , aux jambes & aux genoux de gros durillons du cote qu'ils en touchent la terre-, s'ils fe fentent mettre de trop pefans fardeaux, Jls donnent des coups de tete fort frequens a ceux qui les furchargent, & jettent des cris lamentables •, leur charge ordinaire eft le double de ce que pourroit porter le plus fort mulct. Voyage du P. Philippe , page ^ Tome XL F f 22(5 HlSTOlRE N^TVRELLS jufqu'a ce qu'on ne Tait allegee : ordinairement leS grands chameaux portent un millier2, & meme douze censpefantb, les plus petits fix a fept cens ; dans ces voyages de commerce on ne precipite pas leur marche , comme la route eft fouvent de fept ou huit cens lieues; on regie leur mouvement & leurs journees • ils ne vont que le pas & font chaque jour dix a douze lieues; tous les foirs on leur ote leur charge , & on les laifle paitre en liberte : fi Ton eft en pays verd , dans une bonne prairie , ils prennent c en moins d'une heure tout ce qu'il all y a des chameaux qui peuvent porter jufqu'a quinze cens pefant, il eft vrai qu'cm ne leur donne c?tte charge que lorfque les Marchands approchent des Douanes , & qu'ils en veulent frufter les droits , en chargeant fur deux chameaux, ce que trois portoient auparavant", mais alors avec cettc groife charge , on ne fait faire au chameau que deux" ou trois lieues par jour. Voyage de Tavernier , tome II, pag. 331^. b Les Orientaux appellent le chameau navire de terre , en vue dc la grande charge qu'il porte , & qui eft d'ordinaire de douze ou treize cens livres pour les grands chameaux ; car il y en a de deux fortes , de feptentrionaux & dc meridionaux , comme les Perfans les appellent j ceux-ci qui font les voyages du Sein-perfique a Itpahan, fans pafTer plus outre , font beaucoup plus petits que les autres , &. ils ne portent qu'environ fept cens ••> mais ils ne laiilent pas de rapporter aurant Sc plus de profit a leur maitre , parce qiuls ne coutent prefque rien a nourrir •, on les mene , tout charges qu'ils font , paillans ie long du chemin fans licol ni chcvetre. Voyage de Chardin f tome II f pag. 2.7. c Viclum camdi pardjjimum , exiguique Jumptus ferunt , & magnis laboribus robuflifliml refijlunt — Nullum animal illius & molis citius comedit- Prufp. Alpin. Hijl. ^Egypt. page 225. du CHAMEAU & du DROMADAIRE. 227 leur faut pour en vivre vingt-quatre , & pour ruminer pendant toute la nuit ; mais rarement ils trouvent de ces bons paturages , afque juncum odoratum in Arabia defend , ubivis abjynthiifperies aliafque herbas & virgulta Jpinoja qua in defertis reperiuntur. Profp. Alpin. Hifl. ^gypt. pars I.'pag. 226. c Lorfqu'on charge le chameau , il s'abailfe fur le ventre , & il ne fouffre pas qu'on lui mette plus de fardeau qu'il n'cn pent porter •, il pent aufli pafler plufieurs jours fans boire , pourvu qu'il trouve un peu d'herbe a paitre. L'Afrique dOgilby , page za. d Voyez, ci-apres,Ia defcription exade que M. Daubentona donnec de ce cinquieme eltomac , cna'il appelle le refirvoir. Ff ij 228 HiSTOIRE N^TUREZLE autres animaux & n'appartient qu'au chameau ; il eft d'une capacite aflez vafte pour contenir une grande quantite de liqueur , elle y fejourne fans fe corrompre & fans que les autres alimens puifTent s'y meler ; & lorfque Tanimal eftpreUe par la foif & qu'il a befoin de delayer les nourritures seches ck de les macerer par la rumination , il fait remonter dans fa panfe &. jufqu'a 1'oefophage une partie de cette eau par une fimple con traction des mufcles. C'eft done en vertu de cette con formation tres-fmguliere que le chameau peut fe paffer plufieurs jours de boire ; &. qu'il prend en une feule fois une prodigieufe quantite d'eau qui demeure faine o HISTOIRB NATURELLR di-formee par ces callofites ; Je dos eft encore plus defigure par la bofle double ou fimple qui Je furmontef les callofites fe perpetuent autli-bien que les boffes par la generation; ck comme il eft evident que cette premiere diffbrmite ne provient que de 1'habitude a laquelle on contraint ces animaux , en les forgant , des leur premier age % a fe coucher fur 1'eftomac , les jambes pliees fous le corps , & a porter dans cette fitua- tion le poids de leur corps &. les fardeaux dont on les charge , on doit prefumer aufli que la bofle ou les boifes du dos n'ont eu d'autre origine que la compreflion de ces memes fardeaux , qui portant inegalement fur certains endroits du dosauront fait elever la chair & bourfouffler la graiffe & la peau : car ces boiTes ne font point olfeufes , elles font feulement compolees d'une fubf- tance grafle page 232 HISTOIRS nous devons done fuppofer que tout ce qu'ils ont de bon &. de beau, ils le tiennent de la Nature, & que ce qu'ils ont de defedueux & de difforme , leur vient de Fempjre de 1'homme & des travaux de Tefclavage. Ces pauvres animaux doi vent fouffrir beaucoup , car ils jettent des cris lamcntables , fur-tout lorfqu'on les furcharge ; cependant quoique continuellement excedes , ils ont autant de cceur que de docilite ; au premier figne% ils plient les genoux 6c s'accroupiffent jufqu'a terre pour fe laiiTer charger dans cette fituation b , ee qui evite a * Les chameaux font trcs-obeiflans au niaitre qui les conduit , telle- rnent que quand it les vent charger on dechargcr de leurs fardeaux, en leur faifant un feul figne ou leur difant une parole , ils fe baiflent & mettent incontinent le ventre centre terre j ils font de petite vie & de grand travail. Cofmog. du Levant , par Thevet , page 74. — Ceft aufli pour les accoutumer 4 fe coucher quand on les veut charger , qu'on leur plic dans leur jeunefle les jambes fous le corps •, & ils font fi prompts a obeir , que la chofe eft digne d'etre admirce. Des que la caravans arrive au lieu ou elle doit camper, tous les chameaux qui appartiennent i nn meme maitre viennent fe ranger d'eux-memcs en cercle 5c fe coucher fur les quatre pieds , de forte qu'en dcnouant une corde qui tient les ballots , ils coulent & tombent doucement \ terre de cote & d'autre du chameau •, quand il faut recharger , le m£me chamcau vient fe recoucher entre les ballots , lefquels etant attaches , il fe releve doucement avec fa charge , ce qui fe fait en tres-peu de terns , fans peine & fans bruit. Voyage de Tavernicr , tome I , page 160. b LJon fait baifler & mettre a genoux des quatre pieds le chameaij pour le charger , puis on le fait lever avec fa charge. Voyage de la Boulaie-le-Gou^ , page 255. — Les chameaux s'agenouillent pour etre charges ou dechargds , puis fe rclcvent quand on veut. Relation de tome l,pa& 311* J*horxime du CXAMEAV & dn DnoMAVAiftE. 233 1 hottime la peine d'elcver les fardeaux a une grande hauteur; des qu'ils font charges ils fe relevent d'eux- memes fans etre aides ni foutenus ; celui qui les conduit , rnonte fur Tun d'entre eux, les precede tous &. leur fait prendre le meme pas qu'a fa monture; on n'a befoin ni de fouet , ni d'eperon pour les exciter ; ma is Jorf- qu'ils commencent a etre fatigues , on foutient leur courage , ou plutot , on charme leur ennui par le chant ou par le fon de quelque inftrument1; leurs conduc- teurs fe relaient a chanter, & lorfqu'ils veulent prolonger la route 6c doubler la journeeb, ils ne leur donnent •Le fon harmonieux de la voix ou de quelqu'in ft rumen t rejouit les chameaux Les Arabes fe fervent de timbales, parce que les coups de fouet ne les font point avancer •, mais la mufique , & particulicrement la voix de 1'homme , les anime & leur donne du courage. Voyage d'Olearius t tome I, page 552.. — Lorfqu'on veut obliger le chameau i faire de plus grandes traites qu'a rordinaire, au lieu de le maltraitcr , on fe met ^ chanter pour lui donner courage, lorfqu'on voit qu'ils'arrete &: qu'il ne vcut pas pader outre; & alors il en flit plus qu'on ne veut, & va plus vite qu'un cheval ne fait pour 1'eperon. L'Afrique de Mar- mol > tome 1 , page 47. — Le maitre chamclier les conduit en chantant & en donnant de temps en temps un coup de fiffjet •, plus il chante & fiffle fort, & plus les chameaux vout vite, & ils s'arretent des qu'if ceffe de chanter. Les chameliers , pour fe foulagcr , chantent tour-i- tour, &c. Voyage de Tavernier* tome I, page 163. * Une chofe fort remarquable fur les chameaux , c'eft qu'on leur apprend ^ marcher & qu'on les mene a la voix avec une manicue de chant •, ces animaux reglent leur pas a cette cadence & vont lentement ou vite, fuivant le ton de voix -, & tout de meme quand on veut leur faire faire «ne traite extraordinaire, leurs ma'itres favent le ton qu'ils aiment mieux entendre. Voyage de Chardin t totnt II , page z8. Tome XL 234 HISTOIRE NATVRELLZ qu'une heure de repos, apres quoi reprenant leur chan- fon , ils les remettent en marche pour plufieurs heures de plus, & le chant ne fink que quand il faut s'arreter ; alors les chameaux s'accroupiilent de nouveau & fe lai/Tent tomber avec leur charge : on leur ote le fardeau en denouant les cordes & laiflant couler les ballots des deux cotes; ils reftent ainfi accroupis, couches fur le ventre & s'endorment au milieu de leur bagage qu'on rattache le lendemain avec autant de promptitude & de facilite qu'on Tavoit detache la veille. Les callofites , les tumeurs fur la poitrine page 4$. b Les chameaux males , qui font fort doux & traitables en toute autre faifon , deviennent furieux au printemps , qui eft le temps auquel ils s'accouplent : ils le font ordinairement de nuit, comme les chats •, 1'ctui de leur verge s'alonge alors , ainh qu'il arrive a tons les animaux qui fe couchent beaucoup fur le ventre; en tout autre temps il eft plus retire en arricre j afin qu'ils puiilent faire de 1'eau plus aifement. Voyage de Shaw , tome I , page 31 1. — Au mois de fevrier^ le chameau entre en amour & devient demi-enragede cette paflion, ecumant inceffamuient de la gueule. Voyage de la Boulaie-le-Gou^, page 2.56*. « Quand le chameau eft en chaleur , il demeure jufqu'a quarante jours fans manger ni boire, & il eft alors fi furieux , que fi Ton n'y prend garde, on court rifque d'etre mordu : par-tout ou ils mordent ils emportent la piece •, & il leur fort de la bouche une ecume blanche avec deux veffies des deux cotes , grofTes & enflees comme une vcffic de pourceau. Voyage de Tavernie r, tome I, page iGi. — Les chameaux, lorfqu'ils font en amour, vivent quarante-deux jours fans manger. Relat. de Thevenot , tome II, page 222. — Veneris furore diebus quadraginta permanent famis patientes. Leon. Afric. defcript. Africa, vol. II, pag. y^.8. — On obferve qu'il eft cinq ou fix femaines en rut, & qu'alors il mange beaucoup moins que dans les autres temps. Voyage de Chardint tome II j page n8. 236 HISTOTRE NATVREZLE auquel dans tout autre temps ils font tres-foumis. L'ac- couplement ne fe faitpas deboutala maniere des autres quadrupedes, mais la femelle s'accroupit & regoit le male dans la meme fituationqu'elle prend pour repofer1, dormir & fe laifler charger. Ceite poflure a laquelle ofl les habitue, devient , comme Ton voit, une fituation naturelle, puifqu'ils la prennent d'eux-memes dans 1'ac- ceuplement; la femelle porte pres d'un anb, 6c comme tous les autres grands animaux, ne produit qu'iin petit; fon lait eft abondant, epais &. fait une bonne nourriture, meme pour les homines en le melant avec une plus grande quantite d'eau. On ne. fait guere travailler les a Lorfque les chameaux s'accouplent , la. femclb eH: aflife far fen ventre de meme que lorfqu'on la vent charger •, il y en a qui portent eur petit treize mois durant. Relation de Thevenot , tome II, page 22.3. — Qiund les chameaux s'accouplent, la femelle recoit le male dans la meme pofture qu'elJe eft lorfqu'on la veut charger de quelque fardeaii , c'eft-a-dire , couchec fur le ventre. Voyage ds Jean Ovinglon page a 2.3, — Une chofe remarquable en ces animaux , c'eft que quand ils s'-ac- couplent , les femelles font a terre couchees fur le ventre comme quand on les charge ; elles portent leurs petits o.ize a douze mois durant. Voyage de. Chardin, tome II, page 3.8. — II eft vrai que les femelles portent douze mois,- mais ceux-la fe trompent qui croient que le male en la couvrant lui tourne le derriere -, cette erreur procede de ce que les chameaux en pillant paffent la verge entre les jambes de derriere j mais en engendrant ils en ufent autrement., la femelle ie couche fur le ventre , & le male U couvre dans cette fituation. Voyage. d'Olearius * tome I, page 555. Les femelles portent prefqu'une annee entiere, ou d'un printemps k Tautre. Voyage de Shaw , tome I , page 3 1 z. (til CKAMEAV & du DROMADAIRE. 237 fcmclle , on les laifTe paitre page HlSTOIRB N ^4 T U R E Z Z JS font vigoureux page 554. CHAMEAU & du DROMADAIRE. 239 de derriere a ; en forte que les males & les femelles piflent de la meme maniere. Le petit chameau tete fa mere pendant un an b, &. lorfqu'on veut le menager, pour le rendre dans la fuite plus fort &. plus robufte , on le laiffe en liberte teter ou paitre pendant les pre mieres annees , & on ne commence a le charger & a le faire travailler qu'a 1'age de quatre ans c ; il vit or- dinairement quarante & meme cinquante ans d , cette duree de la vie etant plus que proportionnee au temps de raccroiffement ; c'eft fans aucun fondement que quelques Auteurs ont avance qu'il vivoit jufqu'a cent ans. En reuniffant , fous un feul point de vue , routes les qualites de cet animal & tous les avantages que 1'on en tire , on ne pourra s'empecher de le reconnoitre pour la plus utile & la plus precieufe de toutes les creatures fubordonnees a 1'homme : Tor & la foie ne font pas les vraies richeffes de 1'Orient ; c'eft le chameau qui a Les chameaux urinent en dc-rricre , tellement que celui qui feroit derriere eux , s'il n'y prend garde , fera tout fouille & contamine de leur urine. Cofmo graphic da Levant t par Thevet fpagej^. — Le chameau fait Ton urine parderriere , an contraire des autres animaux mafculins. Voyage de V'dlamont , page 688. b Sepcrant proUm a pa rente anniculam. Ariftot. hifl. Anim. lib. VI, cap. xxvi. c Les chameaux que les Africains nomment H/gin t font les plus gros & les plus granJs , mais on ne les charge p^int qu'ils n'aient trois ou quatre ans. L'Afrique de Marmol , tome I } page 48. d Camelus vivitdiu,pius enim qiiam quinquaginta annos. Arift. hiflor. 'Anim, lib. VI , cap. xxvi. 24O HlSTOlRE eil le trefor de 1'Afie , il vaut mieux que 1'elephant , car il travaille , pour ainfi dire, autant ,, & depenfe peut- etre vingt fois moins; d'ailleurs 1'efpece entiere en eft foumife a 1'homnie , qui la propage &. la multiplie autant qu'il lui plait , au lieu qu'il ne jouit pas de celle de 1'elephant, qu'il ne pent multiplier, & dont il faut conquerir avec peine les individus les uns apres les autres ; le chameau vaut non-feulement mieux que 1'elephant, mais peut-etre vaut-il autant que le cheval, 1'ane & le boeuf tous reunis enfemble ; il porte feul autant que deux mulets , il mange aufli peu que Tane, & fe nourrit d'herbes auffi groftieres; la femelle fournit du lait pendant plus de temps que la vache a; la chair des jeunes chameaux eft bonne & faine b, comme celle du veau j leur poil eft plus beauc, plus recherche que a Parit in vere, & lacjhum ufque eb fervatquo jam conceperit. Arid. hift. Anim. lib. VI, cap. xxvi. — Fazminapoft partum interpojito anno coit. Id. lib. V , cap. xiv. b Les Africains & les Arabes rempliflent des pots & des tinettes de chair de chameaux , qu'ils font frire avec la graifle , & ils la gardent ainfi toute 1'annee pour repas ordinaires. L'Afriquc de Marmol _, tome I , page 50. — Pr&ter alia animalia quorum carnem in cibo plurimi faciunt , cameli in magno honore exiflunt ; in Arabum principum caftris camdi plurcs unius anni aut biennes macfantur^ quorum carnes avidl come- duntfeafque odoratas > Juaves atque optima* ejjc faUntur. Profp. Alpin, flift. JEgypt. pars I.* pag. 226, c Du poil des chameaux on fait des chauffons ; on en fait auffi en Perfe des ceintures fort fines i il y en a qui coutent deux tomans, prin- pipalemcDt quand elles font blanches , \ caufe que les chameaux de ce ^>oil font rares. Rdation de Thevenot, tome llfpagt 3.13. la CHAMEAU & du DROMADAIRE. 241 la plus belle laine; il n'y a pas jufqu'a leurs excremens dont on ne tire des chofes utiles : car le fel ammoniac fe fait de leur urine; & leur fiente detlcchee & mife eoi poudre, leur fert de litiere a , aufli-bienqu'aux chevaux, avec lefquels ils voyagent b fouveat dans des pays ou Ton ne connoit ni la paille, ni le foin; enfin on fait des mottes de cette meme fiente qui brulent aifement °, & font une flamme auffi claire & prefque aulTi vive que celle du bois fee; cela meme eft encore d'un grand fecours dans ces deferts , ou Ton ne trouve pas un * Pour litiere on leur prepare leur propre fumicr , lequel onlahTe, pour cet eftet,expof£ au foleil tout le jour, & il s'y seche tellement , qu'il fe reduit prefqu'en poudre, & le foir on a grand (bin de 1'etendrc fort proprement & fort uniment •, ce qu'on ne pent pas faire chez nous ^caufe des longues pailles qui y font rnelees. Relat. de Thevenot, page 73. b C'cft mal-a-propos que les Anciens ont pretcndu que leschamcaux avoient une forte antipathic povir les chevaux : je n'ai pu connoitre > dit Oleaiius, ce que Pline dit , d'apres Xenophon y que les chameaux ont de 1'averfion pour les chevaux i quand j'en voulois parler aux Perfes , ils fe moquoient de moi ... En eft'et , il n'y a prefque point de caravanes ou J'on ne voie des chameaux , des chevaux & des anes loges enfemble dans une meme ecurie, fins qu'ils temoignent de Taveriion, ni de ranimoiite les tins centre les autrcs. Voyage d'OU'arius M tome I , page $53. c La fiente des chameaux de quelques caravanes qui nous avoient precede , nous fervoit communement pour faire la ctiiiine t car apres avoir ete^ un jour on deux an foleil , elle prend feu comme de J'amorce, & fait un feu aufli clair & auffi vif que le charbon de bois. Preface des Voyages de, Shaw , pages IX $ X. Tome XI. Hh 242 HISTOTRE NATURELLE, &c. arbrc, & ou, par le defaut de matieres combuftibles, le feu eft aufli rare que 1'eau *. ¥ Veyez , fur 1'hiftoire du chameau , 1'article Camelus , tome I V ; page 3 1 3 de \Htftoire naturdle dcs Animaux , par M." Arnault de Nobleville & Salerne, ou ces auteurs ont ralTembl^ avaatageufemer.t les faits t^ui ont rapport £ cet animal. DESCRIPTION D U DROMADAIRE. l_jE DROMADAIRE (plauchc ix ) , & lc Chameau (pl.xxj font dc grands animaux, d'unc figure trcs-bizarrc & forte extra ordinaire a nos yeux: ils ont lecou &: les jambes fort longues , la tete petite , la queue courte , & le dos charge d'une ou de deux grofTes bofTes qui s'elevent aufTi haut que la tete de I'animal, ou qui tombcnt rccourbees fur les cotes du corps. Ces animaux: paroiiient difformes, lorfque Ton compare leurs proportions & leurs attitudes a celles du cheval ou du cerf, qui ont aufli lc cou & les jambes fort longs. La partie fuperieurc de 1'encolurc clu dromadaire & du chameau nc s'cleve pas en ligne droke en fortant du garrot, comme la belle encolure du cheval *, & n'a point de courbe en approchant de la tete , mais elle s'etend en-avant au fortir du garrot , & enfuite elle a un enfoncemenc encore plus marque que celui qui eft nomme le coup de hache» dans la faude encolure des chevaux } le refte de la partie fupe- rieure de 1'encolure du dromadaire & du chameau, eft en ligne droite jufqu'a la tete : au contraire la partie infcrieure, au lieu d'etre en ligne droite, depuis le poitrail jufqu'a la ganache, forme un angle trcs-faillant qui correfpond a I'cnfoncemcnt de li partie fuperieure; cctte courbure du cou fe trouve a environ le tiers de fa longueur depuis le garrot ; les deux autres tiers font diriges en ligne vcrticale ou peu inclinee en-avant : 1'encolure mal faitc &: la petiteile de la tete donnent au dromadaire &: au chameau un air foible & languiifant. * Voyez le volume IV d« cet ouvrage, pages 198 & 184. Hh jj 244 DESCRIPTION Ces animaux ont le mufeau fort alonge , ks orbitcs dcs yeux tivs-faillantcs , Ics orcilles courtcs, le corps etofte , la croupe maigre & avalce, & Ics jambes mal foites, ccux quc j'ai obfervcs avoicnt Ics jarrcrs tournes cn-dchors & trop faillans cn-arriere' & Ics jambes de dcvant pliees auffi en arricre a 1'cndroit du gcnou* qui cto't gros. Lcs quatre pieds font auffi tres-gros principa- Icmcnt ccux de dcvanc ^(planche x , oil lepiedejlvu par-deffiis* fg. /, & par-deft ous , Jig. £),prefque rond dans leur contour (A B CD, fig. z & z), plats par-dcifous &r termines en avanc par deux grands angles ( EF) > places Tun centre Tautrc & recourbes en-deflous. Lcs onglcs font plies en gouttiere par les cotes, &: leur pointe rentre dans la plante ( GH, jig. a), du pied, qui eft divifee dans fon milieu par un fillon longitudinal (IK), pen profond , qui s'ctcnd depuis Tentre-deux des ongles jufqu'au talon ( K ) , les deux ongles tiennent a deux cloigts qui font fcpares Tun de 1'autre par un fillon afTez profond ( G fJTj/%. / ) > il penetre jufqu'a la fubftance de la plante du pied. Le dromadaire & le chameau ne fe couchent pas fur leur cote , com me les chevaux &: la plupart des autres quadrupcdes ; ils s'acroupifTcnt de fa^on que les jambes font pliees, & que la poitrine & le ventre pofent fur la terre : c'eft pourquoi il y a une large callofiteau-deflous du poi trail, fur la partie pofterieure du fternum a 1'cndroit qui frappe &: qui frotte le plus contre la terrc : il y a auffi de pareilles callofites, maisplus petites, aux jointures du coude &: du genou des jambes de devant , a Tendroit de la rotulc & fur les jarrets des jambes de derriere : ces callofitcs font nues & fort dures. Fai vu un de ces animaux s'accroupir , il commen^oit par plier les jambes de devant jufqu'a un certain point, mais paflc ce point , il paroiiloit rihtc plus le maitre de z> v DROMAVAIRE. 245 cc mouvcment v le poids du corps furpafToit fes forces, 1'equilibre manquoit & tout-a-coup , 1'animal tomboit pefamment fur fes genoux : enfuice il pliolt lentement les jambes de derriere j mais au lieu de maintenir 1'egalite de cc mouvement , il fe laifToit aller lourdement fur rarticulation de la rotule : alors il abaiiToit fes coudcs &: fes jarrets , £: enfin le bas du poitrail &: le venrre defcendoient jufqu'a terre : cctre chute etoit fi precipitee que Tanimal fe feroic cntamc la peau , Ci ellc n'avoit etc defendue par des callofitcs ', ou fi ces callofices n'avoit pas cte fbrmees , cllcs n'auroient pas manque de 1'etre bientot, L'animal fe relevoic avec plus de faciike , mais il ctoic fans agilicc dans cous fes mouvemensi s'il changeoic de fltuation ou d'atdtude , c'etoit avec peine qu'il mouvoit fes jambes ou qu'il portoic fa tcte , il paroilloit furcharge de fon propre poids. En etat de repos , il avoit un air de flupidite dans le maintien, fcs yeux ecoient mornes fans aucune vivacice ', cependant on fait que les droma- daires & les chameaux onr beaucoup dc force & dc docilite, qa'ils font mcmc tres-prompts «i la courfe. Le dromadairc differe prmcipalcment du chameau , en ce qu'il n'a qn'une bode j ellc eft placee fur le dos. Le fommet de la tece eft rond & elevej les levres s'etendent au-devant du nez, de la longueur de deux pouces : cellc de deflous eft fendue dans le milieu 'par une fciflure qui a un pouce quatre lignes de pro- fondeur •, les narines ont deux pouces de longueur , il fe trouvd cntr'elles un enfoncemcnt dans la pcau. Le dromadaire qui a fervi de fujet pour cette defcription, avoit aufli un enfoncement en forme de gouttiere aflez profonde le long du cote infericur &: anterieur du cou. Get animal etoit tres-maigre &: prefqu'entierement degarni dc poil j il avoit la peau ridee & couverte d'unc crafle 246 DESCRIPTION cpaifle, qui etoit unc force de gallc : la chute du poll avoir fans douce etc caufee en partie par cecce maladie, & en parcie par la miie; Ic poil qui reftoit etoit de coulcur brune & noi- ratre dans quelques endroics : il y en avoic de deux fortes , Tun etoit doux & laincux, 6: 1'autre plus gros, plus long &: plus fcrme', le poil qui fe crouvoit fur la tcte, fur le cou & fur les jambes etoit courc '•> cclui du corps avoit environ fix pouces de longueur ', le bout dc la queue etoit garni d'un poil gros &: rude, comme du crin de cheval , en partie noir & en parric gris : il avoit un pied quatre pouces de longueur i le milieu du dos etoit couverc d'un crin noir & gris, comme celui de la queue, mais plus fin, qui formoit un grouppe fort apparent, parce que ce poil avoit treize pouces de longueur , il etoit place a 1'cndroit de la bofle, qui avoit etc detruite en cnrier par la maigreur de 1'animal. pieds. pouc.lignes* Longueur du corps enticr, mcfure en ligne droitc, depuis le bout des levres, jufqu'ii J'anus 7 6 6. Hauteur du train de devant 4 8 6. Hauteur du train de derriere ,. 4 7 t Longueur de la tcte , depuis le bout des levres , jufqu'i 1'occiput I 5 6. Circonference du bout du mufeau , prife au-devant des nafeatix , a o g Circonference du bout du mufeau , prife derriere les nafeaux i 2 n Contour de la bouche I f „ Diftance entre les angles de la machoire inftrieure .... t 4 6. Diftance entre les deux nafeaux dans le milieu » g 10. Longueur de Tosil d'un angle ^ 1'autre H i 5. Diftance entre les deux paupieres , , f JQ. 2)17 ROMADAIRS. 247 pieds.pouc. lignes. Diftance entre Tangle anterieur Sc le bout des Jevres. ... H 9 * Diftance entre Tangle pofterieur & 1'oreille... r 4 6. Diftance entre les angles anterieurs des yeux , mefuree en ligne droite H 5 o. La mcme diftance en fuivant la coiubure du chanfrein . . n 8 4, Circonference de la tete , prife entre les yeux & les oreilles i 3 ff Longueur des oreilles , ,f 3 6. Largeur de la bafe, mefuree fur la courbure exterieure. n 5 t Diftance entre les oreilles , prife au ba« * 4 6. Longueur du con 2 7 6. Circonference pres de la tete I 7 6.- Circonference prcs des epaules 2 4 6. Circonference du corps, prife derriere les jambes de devant • • 4 4 6, La memc Circonference, prife fur la callofite du (lernum , 5 z 6. Circonference du corps , prife dans le milieu , pres de la partie anterieure de la bofle 4 IO 6, La meme Circonference , prife (fur la bofle 5 t * Circonference du corps, prife devant les jambes de derriere 3 4 » Longueur du troncon de la queue I 4 6. Circonference a fon origine. • a 7 6, Longueur du bras, depuis le coude jufqu'au genou... I 8 H Circonference prife a 1'endroit le plus gros I 8 v, Circonference du genou I 3 // Longueur du canon I 3 * Circonference a 1'endroit le plus mince * 1 if Circonference du boulet '...., n n 6. Longueur du paturon » a Z 4»- 248 picds.pouc. IJgnes: Circonfcfrencc . . 7 7 v ............. f 10 6, Circooference du pied de devant I 6 H Longueur des ongles. , H I 8. Largeur , ff l 4- Diftance erttre les deux ongles // u 7. Longueur du pied .................. ........... if 6 if Largeur // 5 2. Longueur de la jambe , depuis le genou jufqu'au talon. 19* Circonference pres du genou 2 I f Largeur \ 1'endroit du talon H 6 4. Longueur du talon , depuis le canon jufqu'au boulet .... I 5 t Circonference £ 1'endroit le plus mince o 6 ff Circonference du boulet • n 9 IO. Longueur du paturon t 2 n Circonference // 9 6. Circonference du pied de derriere i 4 #. Longueur des ongles * I 1 1. Largeur u i 2. Longueur du pied // 5 t Largeur , n 4 3, Ce dromadaire pefoit trois cens foixante-neuf livres. L'ab* domen ayanc etc ouvcrt , j'y ai vu unc cres-gro/Te panfe qui en occupoit la plus grande partie , & qui s'etendoit plus en-arriere dans le cote gauche que dans le cote droic} il fe trouvoit au cote droit de la panfe d'autres eftomacs, dont il fera fait men tion dans la fuite , & les inteftins etoient places dans la partie pofterieure dc Tabdomen & dans le cote droit a core de la panfe fur les eftomacs. L'epiploon ctoit fort court & prefqu'entierement e entre les eftomacs & les inteftins, Le D 17 DROMADAIRE. 249 Lc duodenum avoic peu de longueur &: fe joignoit an jcju num dans le cote droit j Ics circonvolutions du jejunum etoient dans ce mcme cote , & cdles dc 1'ilcum dans le flanc droit & dans la region hypogaftrique j le ccecum s'etcndoit obliquement, depuis cette region dans le flanc droit. Lc colon taiioit quelqucs grandes fmuofites dans les regions iliaques &: hypogaftrique (bus lileum ; il en formoit d'autres fuivant la longueur du corps, dans le cote droit, Tons le jejunum & le duodenum i enfuite il y avoit des circonvolutions du colon a-peu-pres ovales &: conccntriques , placees dans la partie pofterieure de la region ombilicale derriere la panfe , comme il s'en eft trouve dans les autres animaux ruminans, enfin le colon fe joignoit au redum dans le cote droit , car la panfe occupoit le cote gauche prefqu'en entier. Les eftomacs ayant etc cnfles ont paru fous des formes tres- diffcrentes de celles des eftomacs du bocur &: des autres animaux ruminans, qui ont deja etc decrits dans cet ouvrnge. Le premier ( A B , pi. xi y ou les eftomacs du dromadaire font vus par- dejjus y & pi. xii , oil ces eftomacs font vus par-deffbus \ Ctoit le plus grand de tous: il occupoit la plus grande partie de I'abdomen, principalemcnt du cote gauche > cet eftomac n'avoit point de col figure , cornme celui dc la panfe du bceur j I'ccfophagc ( C , pi. xi ) > s'inferoit a-peu-prcs dans le milieu de la face fuperieurei la partie ( DAE , pi. xi & xn ), qui touchoit a la poitrine &: au cote gauche & arrondic , & 1'autre partie ( F G B H ) , avoit une fciflurc profonde ( / ) & verticale , qui la partageoit en deux grofles convexites , dont Tune ( G ) ctoit plus en avant que 1'autre ( F) dans le cote droit. Il y avoic une forte dc crete ( G B H ) , qui s'etendoit en avant depuis le * Ces figures n'ayant pas qui s'ctendoicnt de haut en bas j ces bour foufflures etoient tranfverfales &: avoient chacune environ deux pouces de largeur , celles qui etoient placees fur la file gauche avoiciita-pcu-pres Ic double de la loneucur des autres , qui n'etoic i r o * que de trois ou quatre pouces. La partie fuperieure de la convexite pofrerieure ( F) 5 etoit tcrminec par un ccranglcmcnt (M)> qui avoit quinze pouces de circonfercnce & qui communiquoit dans une poche ( N) aplatie & arrondic dans la plus grande partie de fon contour > cette poche etoit, comme on le verra dans la fuite, un fecond eftomac. Le troiiieme ( O ) etoit le plus petit de tout > J'etran- glement (P) , qui le feparoit du fecond eftomac (AT) , avoit quatre pouces &: demi de circonterence , & celle de I'etrangtement ( Q ), qui fe trouvoit entre le troifieme ( O ) & le quatrieme eftomac ( R S ) , etoit de fix pouces trois lignes. La partie qui s'etcndoit depuis cet ctranglement ( Q) jufqu'au pylore(!T), fcmbloit netre qu'un feul eftomac i elle avoit la forme d'une portion d'inteftin dont les deux bouts (RS)y etoient recourbes en fens contraire j chaque bout etoit plus gros que le milieu ( V}^ & il y avoit dans la concavite de la partie qui aboutiiloit au pylore une bourfoufflure (X) ronde , fcmblablc a celle qui fe trouve pres de j'infcrtion de Tilcum avec le ccecuin dans le cheval , le lievrc, &c. En ouvrant les eftomacs & en examinant leur ftrudure interne, j'ai reconnu que leur apparence cxtcrieure n etoit pas fuffifante D U D R O M A D A I R £ 2 > I pour indiqucr leur nonibrc & letir fituation. Si Ton determine le nombrc des eftomacs du dromadaire par cclui dcs poches, qui ont chacunc deux orifices, il y a quatre eftomacs, com me on vient de le voir par remuneration des etranglemens : fi Ton nc rcconnoit pour des eftomacs differens des autres quc ceux qui ont a finterieur une conformation par ticuliere , il y a auili quatre- eftomacs, mais ils ne font pas tous les memcs que dans Li premiere fuppofition : enfin fi deux etranglemens, un a chaque bouc (Tune poche , fuffifent pour faire un eftomac , quoique fi ftruclure interieure ne foit pas differente de cellc de 1'eftomac le plus prochain , & fi en meme tcms Ton ad met que la difference de ftru6ture fuffit pout cara&erifer un eftomac, quoiqu'il n'ait qu'un etranglement , c'eft-a-dirc , un feul orifice , le dromadaire que je decris a cinq eftomacs: la defcription fuivante en fera la preuve. Le bonnet n'eft fepare de la panfc par aucun etrangle ment dans le bocuf , le cerf & tous les animaux ruminans que j'ai difleques ; ainfi , en admettant qu'un eftomac pcut n'avoir qu'un feul orifice, on fe conforme a ce qui eft rc^u. Le premier eftomac ( A B , pi. xi & xn ) , du dromadaire peut etre compare a la panfe des autres ruminans par fon grand volume , &: il doit en porter le nom : car c'eft une vraie panic, puifqu'on y trouve le foin en Ton entier fans etre mache ni digere; cette panfe n'a point de papilles ni de veloute apparent fur fes parois interieures , mais fcs membranes forment dcs cavitcs. La poche ( N) qui tient a la paitic fuperieure de la convcxite gauche de la panfe, avoit aufli des ca vires qui etoient pratiquees dans ces membranes & qui s'ouvroient dans fes parois interieures : ces cavites etoient en bien plus grand nombre que celles de la panfc, car elles occupoient prefquc route la capacite de la poche done il s'agit, il n'y reftoic qu'un paflagc pour les alimensj elles ' " 2^2 DESCRIPTION font conformecs de maniere a pouvoir contenir de 1'eau ', &r en efFec, j'ai crouvc qu'clles en etoicnt remplies. Apres avoir ouvcrt la panfe, &: la poche qui y tenoit, j'en fis otcr tout le foin , dont cllcs etoicnt en parties remplies, & je les croyois abfolument v:des, lorfqu'en les retournant & en les comprimant en diffe- rens fens, je vis forcir , des cavitesqui font cntre leurs membranes, une grandc quantite d'eau j elle couloit comme d'une fource a mefure quc 1'on abaiflbit les bourfoufflures qui font fur les parois exterieures de la panfe , &: des qu'on ccfloit dc comprimer ces bourfoufflures , 1'eau rentroit dans les cavitcs des parois ince- rieures & difparoifloit en entier : il fortoit encore plus d'eau de la poche qui tenoit a la panfe , que de la panfe meme. Je donne a cctte poche le nom de rifervoir , parce que 1'eau y fejourne , candis que les alimens ne font qu'y paiTer. Cette obfcrvation rend vraifcmblable ce que Ton a dit des chameaux &: des dromadaircs que les voyageurs eventrent pour tirer de 1'eau de leur eftomac , lorfqu'il n'y a pas d'autre resource pour fe defaltei-cr dans les deferts briilans dc 1'Aiie &r de 1'Afrique ; en cfFet , j'ai trouve, dans le refervoir £: dans les cavites dc la panfc, deux ou trois pintes d'eau aflez claire & prefqu'infipide ,, quc Ton auroit pu boire, quoique 1'animal fut more depuis dix jours, &: que depuis fa mort on 1'eut voiture fur une charrettc a une diftance de plus de cinquante lieues : cctte cau feroit meilleure & en plus grande quantite dans un dromadaire que Ton cvcntreroit aufli-tot qu'il auroit etc cue. II me paroit quc 1'animal pour faire forrir a fon gre dc 1'eau du rcfervoir en le comprimant par faction des mufcles de cet eftomac ou dc ceux de 1'abdomen, & faire couler cctte eau dans la panfc a mefure qu'il en a befoin , pour humecler les alimens qu'il a pris, lorfqu'il ne trouve point d'eau a boire 3 & ces memes alimens bien hurncdes peuvent le dcfakerer en D u remontant depuis la panfe jufqu'a la bouche dans le ccms dc la rumination : aum" eft-il bien certain que les chameaux &r les dromadaires peuvent pafler un long tems fans boire , &* lorf- qu'ils trouvent de 1'cau , ils en boivent une grande quantite dont unc partie refte , a ce qu'il paroit , dans le refervoir pour les jours fuivans. Je nc dccrirai ce refervoir & les cavites dc h panfe qu'apres avoir fait la defcription dc la conformation intc- rieure des autres eftomacs. Quoiquc le refervoir tienne a la panfe comme le bonnet des autres ruminans, il ne corrcfpond pas a cet eftomac, il en dirTcrc en ce qu'il n'a point de refeau fur fes paiois intcricures , & qu'il tient a la partie pofterieure de la panfe , tandis qu'au contrairc le bonnet tient a la partie antericure ; cnfin le refervoir ne peut pas contenir des alimens comme le bonnet, on n'y trouve que de 1'eau '•> c'eft un eftomac que le dromadaire a de plus que les autres animaux. Mais il m'a paru que le troiileme eftomac ( O, pi. xi & xu}-, qui eft le plus petit de tous , correfpond au bonnet des autres ruminans , parce qu'il y a fur fcs parois inte- rieures ( ^4 B , pi. xm & xvil} des eminences qui forment u n refeau j mais elles ne font pas a beaucoup pres auffi faillante^ que dans le bonnet du bceuf , du belier , du bouc , ni meme que dans celui du cert &: des autres animaux fauvages qui ru- mincnt i ces fortes de cloifons n'ont pas une ligne de hauteur , cllesne fontni cannelees , ni dentelees, ni herilTees dc papilles^ comme dans le bceuf, le ccrf , &c. il ne fe trouve point dc papilles dans Taire des figures ', enfin il n'y a fur le bonnet du dromadaire que des veftiges du refeau qui eft fi bicn exprimc dans le bonnet du boeur, du cerf, &:c. Le quatrieme eftomac ( CD ->pl. xm & xvn , & A B , pi. xv i u oil eft la continuation dufiuillet ) > n'eft termine pat 254 DESCRIPTION aucun ctranglcmcnt qui le fepare du cinquicme ; il a bcaucoup de longueur , & il reilemble plus par fa forme a un inteftin qu'a un eftomac ; mais , des qu'il a etc ouvert , il s'eft raccourci d'un quart de h longueur, & fes membranes ont forme des rides tranfverfales qui difparoifloient entierement lorfque Ton tendoit les membranes en fuivant la longueur de 1'cftomac. II avoit fur fcs parois intericurcs des feuillcts minces qui s'etendoient d'un bout a 1'autre , ils ctoicnt au nombrc de cinquante-trois dans les deux tiers de Tetendue dc cct eftomac; mais jc n'en ai compte quc quarante-cinq dans le dernier tiers : ces feuillcts avoient trois lignes de largcur dans le commencement de ce meme eftomac & cinq lignes dans le reftc ; la plupart s'effa^oicnt a lentrce du cinquieme eftomac ( E F-, pi. xin ) } & il ny en avoit que fcizc qui fe joignoient aux plis de ce dernier eftomac. Les feuillcts du quatriemc eftomac du dromadaire different de ccux du troiticme eftomac du brcuf , du cerf, &c. en ce qu'ils font tous a-peu-prcs dc la meme largeur , au moins en les comparant les uns aux auQ-es dans une meme portion de reftomac,£: qu'ils n'ont aucuncs papilles ; ces differences n'empcchent pas que cct eftomac ne correfponde au feuillet du bceuf & des aurrcs animaux ruminans , &: que Ton ne doive lui donner le nom de fiuillet} mais le nom de millet nc lui convicndroit pas, comme au feuillet du bceuf, puifqu'il n'a ricn qui reilemble a des grains de millet , commc les papilles qui font fur le feuillet du bccuf. Le cinquieme eftomac du dromadaire n'etoit marque au dchors quc par une courburc (S,pl. xi & xii ), qui formoit au-deflus du pylorc ( 71), & par une bourfouiflurc affez gro/lc (X), quietoit placee dans la concavitc dc la courburc; mais au dedans ( E F> pi' xin ;§CD, pi xriu ) , il avoit D u DROM^DAIRE. 255 rcplis trcs-differens des feuillets du quatrieme eftomac, quoi- qu'ils en fuilent une continuation \ ces rcplis n'etoient pas aulli Lilians ni par confcquent aufli larges quc ceux de la caillettc du bccuf , mais ils avoient beaucoup plus d'epaifleur , &: ils jctoicnt des branches larerales qui reflembloient a des anaftomofes de vailfeaux fanguins ', il y avoit environ feize replis qui s'cten- doient d'un bout a 1'autrc de 1'eftomac. II etoit revetu inte- rieurcment par un veloute dont il fuintoit une liqueur qui rcflem- bloit a cellc de la caillette du brcuf. Tons ces cara&eres rctinis indiquent que le cinquieme eftomac du dromadaire coiTef- pond au quatrieme eftomac du bceuf & des autres animaux ruminans , &: qu'il doit aufll etre nonime du mcmc nom dc caillette. Le dromadaire a done cinq cftomacs,, qui font la panic, le refervoir , le bonnet , le feuillet & la caillette : en fuppofant , comme il a deja etc dit, que deux etranglemens, un a chaque bout d'uiic pochc , fumTent pour raire un eftomac , quoique fa ftrudure intericurc ne foit pas differente de celle de 1'eftomac auquel il aboudt, & en fuppofant encore que la difference de ftrudture furKfe aufli pour caraderifer un eftomac , quoiqu'il ne foit pas fepare de Teftomac le plus prochain par.un etranglement. Mais ii on ne diftinguoit les eftomacs que par les etranglemens qui les feparcroient les uns des autres, le feuillet & la caillette n'en feroient qu'un feul : an contraire , il Ton n'admettoit pour des eftomacs differcns les uns des autres , que ceux qui auroient dc grandes differences dans leur ftrudure interieurc , la panfc &: le refervoir ne feroient qu'un mcme eftomac. Quoi qu'il en foit , jc ne crains pas d'en multiplier inutilement le nombre : quoique j'en compte cinq , parce que jc m'y fuis determine principale- ment par les differences de leurs tonftions , il reftoit quelque 236 DESCRIPTION donre , ce nc fcroit quc fur h diftindion du refervoir & de la panic i mais je les crois en cfFcc tres-diftinfts : le refervoir nc contenant recllemcnc que dc 1'cau , & ne fcrvanc quc de paflagc aux alimcns , tandis que la panfe contient beaucoup d'alimens avant la rumination &: nc retient que peu d'eau en comparaifon de la quantite des alimens : ils baignent en partie da.ns 1'eau qui fe trouvc dans fes cavites. II y avoir dans la convexitc anterieure ( G , pi. xi & xil ,& dans la panic B H), de la panfe feize cavites, (pi. xiv}-> feparees les unes des autres par des cloifons qui etoient placces dans les cndroits ou Ton voyoic au-dehors des enfoncemens entre les bourfoufflures \ la plupart de ces cavites avoient quatre ou cinq pouces de longueur, un ou deux pouces de largcur, & jufqu'a deux pouces de prorbndeuu dans le milieu de leur longueur • ellcs ctoienr diviiees par des cloiions tranfverfalcs , en pluiicurs augers de dirTcrentes grandeurs ^ routes ces cloifons avoienr, quelque re/Tembknce avec les valvules du cocur ', car ellcs s'af- faifloient lorfque les augets etoient vides , fe relcvoient & s'eren- doient lorfqu'iis ccoicnt pleins. J'ai compte trente-trois augsts dans les fcize cavites dont il a etc bit mention , fie qui pour la plupart renrermoicnt chacune une file d'augcts. li n'y avoi^ quc onze cavites (pi. xv ) , dans la convexitc pofterieurc (F , p. xi &• xii ) , qui touchoit au refervoir ( N) , mais celles du milieu avoient jufqu'a fix pouces de longueur, leur largcur n'etoic que d'environ un pouce , & la profondeur de deux dans le mi lieu j ces cavites etoient divifecs en un grand nombre d'augcts : car il y en avoit jufqu'i foixante-un , ils etoient de grandeurs fort incgalcs. Le rcfervoir ( N, pi, xi & xii y ou il eft vu en dehors , & (7/1 ,/?/. xj.ii f oil il ejl vu en dedans ) 3 avoit desaugets pluspecirs Dir DROMADAIRE. 257 que ccux de la panfe, (AB,pl. xi & xii , OIL elle ejl vue CL Vtxtirieur; & I K ,pl. xiu oil die eft vue a Vintirieur] , mais en plus grand nombre, commeil a dcja etc dit i ils etoient pra tiques dans quacorze cavites ( pi. xvi ) , dont les plus grandes avoient quaere pouces de longueur, un demi-pouce de largeur &: environ un pouce de profondcur ; ces cavites etoient divifees &: fous-divifecs en un grand nombre d'augets par des cloifons longitudinales & tranfverfales , & il y avoic de plus au fond de la plupart de ces augers des valvules qui y formoicnt dcs godets ou de pecits augecs > de forte que les cavites de cec eftomac etoient en tres -grand nombre &: de grandeurs fort inegales , mais d'une ftrudure tres - propre a retenir Teau & a empecher que les alimens ne la pompafTent en paflant dans la partie vide de cet eftomac ; car, dcs que fes paroisinterieures etoient comprimees , les cloifons fe touchoient les uncs les autres par leur extremite & fermoient les augets, aufli ne s'y eft-il point trouve d'alimens , tandis qu'ils baignoient dans I'eau de la plupart des augets de la panfe , comme je 1'ai deja fait lemarquer, &il n'y avoit que des alimens dans ceux qui etoient trop larges te trop peu profonds, pour que leurs cloifons puflent les termer en ie touchant les unes les autres par leurs extre mites. Le duodenum etoit tres - gros pres du pylorc & formoit un renflement ( Y> pi. xi & xn ) , que j'aurois pris pour un eftomac , fi je n'avois vu le jour a travers fes membranes , qui etoient aufli minces que celles des inteftins greles. Le jejunum avoit moins de groileur que le duodenum & 1'ilcum , qui de- venoit de plus en plus gros a mefure qu'il approchoit du coecum : cet inteftin etoit un peu plus gros dans le milieu de fa lon gueur qu'a fes deux cxtremites, & il reflcmbloit au coecum des autres animaux ruminaus. Lc cplon etoit aufli gros qie le Tome XI. K k 258 ccccum fur la longueur de fix pieds ; cetcc grofleur diminuoif fur la longueur d'un pled: plus loin, Ic colon etoit a-peu-pres gros commc le jejunum fur la longueur de vingt-un pieds : enfuitc il gro/H/Toit peu-a-peu jufqu'au rcftum. Le mefcntere ccoit fort court &: feftonne fur fes bords , dc facon que les inteftins formoient des arcs de ccrclc en y ad- herantj cette courbure rcndoit le cote de I'inteftin, qui tenoic au mcfenterc , plus court que le cote oppofe \ quelque foin que j'aie eu de couper le mefentere pres des inteftins , ils formoient grand nombre dc bourfoufHures , lorfque j'ai pris la mefure dc leur longueur , qui eft rapportee dans la table fuivante •, apres avoir etc enfles, ils ont decrit autour de la petite portion du mefentere , qui reftoit fur leurs parois unc fpiralc femblablc a ccllc d'un tire-bourre. Dans cet etat, la longueur du cote qui avoit etedetache du mefentere n'etoit que d'environ trente pieds? parcc que le gonflement des inteftins le faifoit courber dans plufieurs endroits ; mais en mefurant le cote oppofe , j'ai trouve qu'il etoit quatre fois au/Ii long , il avoit environ cent vingt pieds i le terme moyen entre ces deux extremes feroit une lon gueur de foixante-quinze pieds pour les inteftins greles , depuis le pylore jufqu'au coccum , au lieu de quarante-quatre qui font cnonccs dans la table fuivante j j'ai prefere cette derniere mefure, parce qu'elle eft conforme a celles qui ont ete prifes fur les autres animaux decrits dans cet ouvrage , leurs inteftins ayant toujours etc mefures pour la longueur avant que d'etre enfles } j'en ai vu beaucoup qui fe font courbes en fe rempMant d'air , mais leur courbure n'ctoic pas auffi forte que celle des inteftins du dromadaire. Le foie (pi. xix > fg. i )', etoit place en enticr dans le cote droit, & il tenoic au diaphragmc par un ligament fufpenfoir j il D u DROM^IDAIRE. 259 avo't une figure trcs-diftcrente dc ccllc du foie dcs animaux dont la dcfcription a deja etc faite dans cct ouvrage i il ctoit d'une feule piece , car il n'avoic aucur.e failure qui s'etcndic jufqu'a fa racine ( A ) , il etoit feulemcnt echancre & decoupe fur fon bord inferieur &: exterieur (B C D E) , & il y avoic fur fa furface infcrieure &: interieure ( FG H) , quelques failures peu profondes , qui tbrmoient des prolongernens fur cettc face &c plufieurs failures dirigees en dirTercns fens &: d'une maniere fort irrcguliere: cette meme face etoit parfemee de tubercules gros comme des pois, de couleur blanchatre, incrufles dans le paren- chyme , &: compofes d'une matiere tres - dure } il s'en trouvoic aufli quelques-uns fur la face exterieure & dans la fubftance du fbie. Ce vifcere avoir au-dehors une couleur livide , &: au dedans une couleur noiratre : il pefoit fept livres trois onces &: dcmie. Il n'y avoit point de veficule du fiel. La rate ( pi. xix , fig. 11 ), n'avoit que deux faces, elle etoit mince , courbec en forme de croifTant ; elle avoit une couleuc grife a 1'exterieur, ^ rouge-noiratre a 1'interieuri elle pefoit cinq onces deux gros &: demi. Le pancreas avoit deux branches , dont Tune ctoit du double plus longue que 1'autre &: s'etendoit depuis le duodenum jufqu'* la rate ; la plus courte ctoit placee contre le duodenum. Le rein droit etoit plus avancc que le gauche de toute fa longueur i celui-ci avoit etc rejete en arriere par la panfe : ils ctoient tous les deux peu alonges \ ils avoient Tenfoncement pcu profond, le baflinet peu etendu, & tous les mamelons reunis. Les poumons n'etoient compofes que de deux lobes, un dc chaque cote •, ils ne differoient Tun de 1'autre , qu'en ce que le poutnon droit avoit un appendice pres de la bafe du coeur, qui fembloit correfpondre au quatrieme lobe du poumon droit de la K k ij 2,60 plupart desanimaux-, Ics deux poumons du dromadairc ctoienf echancrcs fur le bord infericur de Icur partie anterieure, & cette cchancrurc avoitautantdc profondeur dans lepoumon gauche que dans le droic , parce que le cceur ctoit place prccifement dans le milieu dc la poitrine fins avoir la pointe dirigee a gauche '•> il etoit tres-gros & fort pointu. La crofle de 1'aorte ne jetoit qu'une bianche, mais cette branche ctoit divifc'c intcrieurement en deux cavites par une cloifon au fortir du cceur , &: fe divifolt aufli a I'excc'rieur en deux branches a une petite diflance de fon origine. La partie imtcrieure ( A B •> pi. xxm fig. I ), delalangue etoit mince, arrondie } un peu plus large que le milieu ( CD}-, &: partagee en deux portions egalcs par un filion longitudinal ( E ) j elle etoit parfcmee fur les deux tiers de fa longueur , de quelqucs petits tubcrcules & herillee de papillcs roides, pointuesj tres-deliecs &: dirigces en arricrc •, il y avoit fur la partic pof- terieure des papilles fort groflcs &: peu elevees i cellcs qui fc trouvoient fur le milieu (F) de cette partie pofterieure de la langue, n'etoient couchees ni en avant ni en arriere j celles qui etoicnt au-devant ( G ) de ces papilles droites , avoient une di- re6bion en avant , & celles ( H ) , qui etoier.t pres de la racinc dc la langue , avoient leur direction en arriere. Il fe trouvoit aufli fur la partie pofterieure de la langue de grofles glandes a calice , d'un diamerre de quatre a cinq lignes j elles etoient rangees fur deux files ( / K L M ) , une de chaque cote , il y en avoii quatre fur chaque file. Le palais etoit de couleur noirkrc &: travcrfe par donzc fillons fort irrcgulicrsj il y avoit dans le milieu un filet longi tudinal qui s'ctendoit jufque vis-a-vis les premieres dents ma- chclicrcs & qui feparoit chaque filion en deux parties egalcs; D y DROM^DATKE. Ics aretes des fillons etoient formces par une file de gros tuber- cules places les uns centre Ics autres j il y en avoit encore dc plus gros qui etoient parfemes irregulierement entre les pre mieres dents machelieres. L'epiglotte etoit arrondie, fort epaifle &: pen concave ; le cervelet m'a paru gros en comparaifon du cerveau : ils avoicnt tous les deux des anfraduofites &: des cane- lures , comme dans la plupart des autres animaux ^ la tente du cervelet etoit fort epaifle : le cerveau pefoit douze onces fix crrOs , &: le cervelet deux onces & demie. Les mamelons etoient au nombre de quatrc , deux de chaquc cote y les deux premiers (AB,pl. xx ) , fe trouvoicnt places a un pouce & demi au-dela de 1'orifice du prepuce , & a deux polices &: demi Tun de 1'autre \ il n'y avoit que deux pouces entre les deux premiers & les deux derniers (CD) qui etoient a la meme diftance Tun de 1'autre que Ics deux premiers : chaquc mamelon avoit neuf lis;ncs de diametre, o II n'y avoit point dc fcrotum , auffi 1'animal etoit * il fort jeune ; mais les tcfticules avoicnt deja glifle dans le perine a cote de la verge. Le prepuce ( E ) etoit faillant a-peu-pres com me celui du cheval, mais il n'avoit qu'un orifice tres- petit, parce que le gland ( F) &: la verge ( G ) etoient minces comme dans les autres animaux ruminans & dans les cochons. Le gland avoir line figure conique fort alongec , il etoit tcrmine par une pointe recourbee en forme de crolle ou de crochet ( H ) ; cette cour- bure eft maintenue par un fiein qui tire en bas 1'extremite du gland &r qui vient de I'urctrc , dont 1'extremitc ( / ) fe trouvoit a cinq lignes de diftance de celle du gland. La dire£lion de 1'orifice de Turetre &: de 1'orifice du prepuce, qui font un peu tournes en arricre, iuflue fur la direction du jet de furinc, qui pafle entre les jambes de deniere du dromadaire & du chameau. La pcau du dromadairc done il s'agit ici, fes manielons, Ics parois interieures du prepuce & Ics parois exterieures du gland etoient noirs. Les tefticules (KK) etoient fort pctits , parce qu'ils n'avoicnt pas encore pris tout leur accroiffement , cependant Tepidydime ( LL) avoit dcja un aflez grand volume. Les tefticules etoienc de figure ovoi'de aplatie , on voyoit dans leur interieur les vel- tiges d'un axe tendineux. Les canaux deferens ( MM) n'avoienc pas plus de groflcur aupres de la veflie que dans le refte de leur etendue ; ils etoient rcunis par une membrane fur la longueur de cinq on fix pouces avant d'arriver a 1'urctre. La veflie ( N) avoit peu de volume en comparaifon de la grandeur de 1'animal, elle etoit prcfque ronde. Les veficules feminales ne formoient qu'une feule mafle qui etoit tres-compacte , on voyoit feulement dans 1'interieur une liqueur qui fuintoit de quelques cavites. Les proflates avoient chacune la figure d'une olive , elles etoienc encore plus companies que les veficules feminales, & elles cou> rnuniquoient dans 1'urctre. La fcmelle de dromadaire, qui a fcrvi de fujct pour la def-« cription des parties de la generation , avoit neuf pieds un pouce fix lignes de longueur , mefuree en ligne droite depuis le bout du mufeau jufqu'a 1'origine de la queue j la hauteur du train de devant etoit de cinq pieds uu pouce ; celle du train de derriere etoit de cinq pieds j le corps avoit fix pieds &: demi de circon- ference prife derriere les jambes de devant , huit pieds quatre pouces dans le milieu en paflant fur la bode, &: feulement quatre pieds onze pouces devant les jambes de derriere j la longueur du troncon de la queue etoit d'un pied & demi. La bofle avoit un pied un pouce huit lignes de hauteur , & cinq pieds quatre poueq & demi de circonference a la bafcs DT L'orifice du prepuce etoit fur le bord de la vulvc, &: n'avoit pas plus de trois lignes de diametre > mais il formoit une grandc cavite profondc d'un poucc quaere lignes. Le clitoris tenoit aux parois infericurcs de cette cavite , & il n'en ctoit cntiercment detache que par fon gland > qui avoir une ligne de longueur , Sc qui etoit pointu &: recourbe en bas , comme le gland de la verge du male. Uorifke de Turetre fe trouvoic a trois pouces de dif- tance du bord de la vulve ', il y avoit au-dela de cet orifice une ride longhudinale , ou une forte de prolongement en forme de crete , dont la longueur & la largeur etoient d'un pouce & demi ; d'autrcs rides bcaucoup plus pctites fe trouvoient placees tous autour du vagin a la meme diftance des bords de la vulve 5 quelques-unes de ces rides s'etendoient plus loin que les autres le long du vagin j le refte dc ce canal etoit Me jufqu'aupres de Torifice de la matrice , qui avoit beaucoup de largeur : car il n' etoit marque que par des rides tranfverfales & flottantes \ elles n'etoient qu'au nombre de deux ou trois fur le cote fupcrieur de 1'orifice , mais il s'en trouvoit jufqu'a huit fur le cote inferieur , ou elles occupoient un efpace long de quatre pouces &: demi; les cornes etoient tres - courtes &: recourbees en dehors •> 1'orirlce des trompes etoit place fur leur cote externe a quatre lignes &: demie de diftance de leur extremite ', les trompes entroient dans les cornes de la longueur d'une lignc ', les tefticules etoient cor- rompus , on n'y reconnoifToit que des veficules , dont les plus grandes avoient environ trois lignes & demie de diametre. pieds.pouc, lignes, Longueur de la panfe , prife an cote droit de 1'orfo- phage , depuis la partie antcrieure jufqu'i la partie poftcrieure 2 2 v Circonference 5 8 / pied?, pouc. lignef. Largeur de la partie ante'rieure.7 2 2 a Largcur de la partie pofterieure I 10 6. Circonference de la partie ant^rieure 6 // n Circonference de la partie pofterieure 5 I 6. Hauteur de la panfe i i 9, Longueur du refervoir I a a Circonference dc 1'endroit le plus gros I 8 » Longueur du bonnet a 4 6; Circonference // 7 6. Longueur du feuillet . . . 2 ir it Circonference a 1'endroit le plus gros i 5 /» Circonference a 1'endroit le plus petit it IO 6. Circonference longitudinale de la caillette. , I IO 6. Circonference tranfverfale a 1'endroit le plus gros i 6 * Longueur du feuillet & de la caillette , pris enfemble. . . 2 6 » Circonference de 1'etranglement «ntre la panfe & le refervoir „ i 3 * Circonference de 1'etranglement entre le refervoir & le bonnet ti 4 6. Circonference de 1'etranglement entre le bonnet & le feuillct * 6 3; Circonference de 1'osfophage V u 6 * Circonference du pjrlore /; 4 6» Longueur des inteftins greles , depuis le pylore jufqu'au ooecum 44 n t Circonfereace du duodenum a 1'endroit le plus gros .... i n a Circonference dans les endroits les plus minces n 3 t Circonference du jejunum dans les endroits les plus firos // 4 f prcon&rence ^ 1'cndroit le plus mince,., r ±t, f . , t i 2 9; Circonferenc^ pieds.pouc. lignej. Circonfcrencc de Hleum, dans les endroits les plus gros H 5 6. Cir conference dans les endroits les plus minces // 3-9, Longueur du ccecum I 8 H. Grconference a 1'endroit le plus gros t II a. Circonference k 1'endroit le plus mince u 9 6. Circonference du colon dans les endroits les plus gros. . u 1 1 H. Circonference dans les endroits les plus minces * 3 a, Circonference du rectum pres du colon. it 7 a. Circonference du rectum pres de 1'anus // io *. Longueur du colon & du rectum , pris enfemble 42 u u. Longueur du canal inteftinal en entier, non compris le coecum 86 n *l Longueur du foie I 8 tr. Largeur 7 I I 6. Sa plus grande <£paifleur a 2 8. Longueur de la rate, l 2 «. Largeur * 4 3» Largeur de 1'extre'mitc droite n 2 Z. Largeur de 1'extremite gauche u 2 4« Epaiffeur * * 5- EpaiiTeur du pancreas * a 5- Longueur des reins.- T ' 4 9- Largeur. - " 4 *•' Epaiffeur " I 1 1. Longueur du centre nerveux, depuis la veine-cave juiqu'a la pointe " ° 4- Largeur I I *• Largeur de la partie charnue entre le centre nerveux & Je fternum , * 4 2- Largeur de chaque cote du centre nerveux »• 4 ^; Circonference de la bafe du coeur. ... ._.__._. .......... I 4 4» Tome XL LI pieds. pauc. lignes, Hauteur depuis la pointc jufqu'S la nai/Tance de Fartere pulmonaire ................................. " 7 3 > Hauteur depuis la pointe jufqu'au fac pulmonaire ...... // 5 6. Diametre de 1'aorte , pris de dehors en dehors ........ // I 6. Longueur de la langue .......................... // II //. Longueur de la partie anrerieure, depuis le filet jufqu'a J'extremite ................................... // 4 u. Largeur de la langue ............................ a 11 II. Largeur des fillons du palais ................ ...... // u 5. Hauteur des bords .............................. // // 3. Longueur des bords de 1'entree du larynx ............ u \ 5 . Largeur des memes bords ........................ // u z{. Diftance entre leurs extremites infcrieures ............ it v 4. Longueur du cerveau ............................ u 4 2. Largeur ....................................... ir 3 9. Epaitieur .................. ... ................. # // 2. Longueur du cervelet ............................ u \ jo. Largeur .............. ' ...... • ................ // 2 II. lipaiffeur ...................................... * \ 8. Diftance entre 1'anus & 1'orifice du prepuce .......... 1 2 v. Diftance entre les bords du prepuce & I'extremite du gland ...................... . ............... „ a 7. Longueur du gland ............................. // A gt Largeur .............................. . ........ „ „ ^ Epailfeur ...................................... u g 5. Longueur de la verge , depuis la bifurcation du corps caver neux jufqiA I'infertion du prepuce ........... // 10 r Largeur de la verge .............................. t H Epaiffeur ...................................... „ „ 6. Longueur des tefticules ....... . „ ^ „ lf f „ z> v DROMADAIRS, pieds.pouc.ligncs. Largeur de 1'epidydime // a 3. Epailleur // n " i. Longueur des canaux deferens 2 2 n. Diamerre a // i. Longueur des cordons de la verge I // H. Diametre , . // n 2. Grande Circonference de la veffie I 2 a. Petite Circonference I I it. Longueur des veiicules feminales • n I [ z. Largeur n I 3. Epaiileur n a 6. Longueur de 1'uretre // 4 3- Circonference * " I 6. Longueur des proftates n n ro. Largeur // // 5 • EpaiiTeur , . . ., » n 4. Diftance entre I'anus & la vulve // I 3. Longueur de la vulve n 3 6. Longueur da vagin I 4 if. Circonference k 1'endroit le plus gros . I I //. Circonference a 1'endroit le plus mince n 8 n. Grande Circonference de la veflie I 8 n. Petite Circonference I 5 *• Longueur de 1'uretre * 4 *• Circonference " 2 "' Longueur du corps «& du col de la matrice • n 1 1 »• Circonference.. " IO "• Longueur des cornes de la matrice // J *. Circonference dans les endroits les plus gros * 6 6. Circonference a 1'extremite de chaque cornc if a 4. Dilhnce en ligne droite entre les tefticules & I'extremite de la corne • » " 4* L 1 J j a<58 DESCRIPTION pieds.pouc.lignesv Longneur de la ligne courbe que parcourt la trompe. . . // 7 6. Longueur des tefticules // I 6. Largeur " I 6. Epaiileur * " " 5- La tete (pi. xxi ) , du dromadaire etant dccharnce , le crane s'eft trouvc fort pcu etendu , mais tcrminc en arriere par une tres-grande arete ; Ics orbites des yeux font fort faillantes , prin- cipalemcnt par Icur parrie fupcrieure : le mufeau eft alonge & tres - eleve a 1'cndroit du nez i 1'ouvcrture des narines eft fbrr longue : auiTi les os propres du nez font courts j 1'os frontal eftr un peu cnfbncc dans le milieu , il a peu de longueur, mais il eft tres-large entre Ics orbites j 1'arcade zygomatique a peu de longueur & de courbuuej les branches de la machoire intcrieure one une apophyfe courte , poincuc y dirigee en haut &: placcc au-de(Tous dc 1'apophyfe condyloide. Il n'y a point de dents incifives a la machoire du defTus, mais dans celles du deflbus , il y en a fix, qui font a-peu-pres aufli larges les unes que Ics autres. Le dromadaire a des cro chets comme le cerf a & en beaucoup plus grand nombre \ car. il s'en trouvc jufqu'a trois dc chaque cote de chacune des machoires bj ils font plus conftans dans la machoire fuperieure que dans 1'infcrieure; celle-ci n'en a que deux de chaque cote, dans le fquelette qui a fervi de fujet pour cette defcription : le premier des crochets de la machoire fuperieure eft a quinze ligncs dc diftance de fon extremite , le fecond , a fept Irgnes Voyez le VI.* volume de cet ouvrage , p age 119. Voyez ci-apr4s la defcription de la partie du Cabinet , qui a rapport au Dromadaire, 2> v DROMADAIRE. dtt premier , &: le troifieme , a onze lignes du fecond , & a dix-fept lignes de la premiere dcs machelieres , il n'y a pas plus de diftance entre le premier crochet de la machoire du deflbus &: la troifieme dent incifive , qu'entre celle - ci &: la feconde > mais ce crochet eft moins incline en avant que les inciilvcs : le fecond crochet de la machoire du deflbus eft i ereize lignes de diftance du premier crochet , & a deux pouces line ligne de la premiere dent machelierc. Il y a cinq dents machelieres de chaque cote de la machoire du deflus , &: feulement quatre de chaque cote de la machoire du deflous: ces dents , quoiqu'en moindre nombre que celks du taureau , du belier , du bouc , &c. leur reflemblent prefqu'entierement pour leur forme & leur grandeur refpedives. Le dromadaire, dont je decris le fquelette , n'avoit , en tout , que trente-quatre dents, mais lorfque le nombre des crochets eft complet , &: qu'il y en a par confcquent fix dans la machoire du deflbus * com me dans celle du deflus, le nombre total des dents eft de trente-fix, Les apophyfes tranfverfes de la premiere vertebre cervicale, font tres- courtesy 1'apophyfe epineufc de la feconde vertebre, eft aufli tres - peu elevee , elle fe terming en arriere par deux tuberofites qui donncnt a cette extremite la forme d'un cceur y la troifieme vertebre n'a qu'une tuberofite pour apophyfe epi- ncufe y celle de la quatrieme eft un peu plus grofle \ celle de la cinquieme encore plus, & ainfi de fuice, jufqu'a la feptieme. La branche inferieurc de 1'apophyfe tranfverfe de la iixiemc * Voyez ci-apr6s la defcription de la partie du Cabinet , qui a rapport at dromadaire, DESCRIPTION vertebre, eft tres-grandc & echancrce dans le milieu de fa partie infcricurc. Quoique le dromadaire ait le cou tres-long , il n'a que fepc vertebres cervicales, com me les aucres quadrupedes, mais a 1'exception de la premiere &: de la dcrniere , elles font toutes tres-longues &: proportionnees i la longueur du cou dc 1'animal. II a douze vertebres dorfales & douze cotes, fept vraies & cinq faufles. Les apophyfes epineufes des vertebres font toutes inclinecs en arriere, a 1'exception de celle de la derniere , qui eft prefq«e verticale ; les plus longues font cellcs de la troifieme & de 1* quatrieme vertebre : elles ne contribuent en aucune facon a for mer la bofle du dromadaire •, car elle eft placee fur les apophyfes epineufes des dernicres vertebres, qui font les plus courtesj celle de la feptieme eft la plus large a I'extremite. Le fternum eft compofe de cinq os , dont le premier eft le plus etroit, &: le dernier le plus grand j la callofite du fternum fe trouve fous le quatrieme &: le cinquieme os. Les cotes font larges, les pre mieres , une de chaque cote , s'articulent avec la partie ante- rieure du premier os du fternum } 1'arciculation des fecondes eft cntre le premier & le feeond os , celle des troiiiemes entre le fecond & le troifieme os , &: ainfi de fuite jufqu'aux {ixiemes 8c fepdemcs cotes, qui s'articulent avec les parties moyenne &c pofterieure du cinquieme os du fternum. Les vertebres lombaires font au nombre de fept : 1'apophyfe cpineufe de la premiere eft la plus longue, & celle de la iixieme la plus courte ', les apophyfes tranfverfes de la cinquieme ver tebre font les plus longues , les autres ont d'autant moins dc longueur que les vertebres auxquelles elles tiennent, fe trouvcnc plus pres de Tos facrum ou des vertebres dorfales. DU ROMAD^IRE. 271 L'os facrum eft compofe de quatre faufles vcrtebres , & il n'y en a quc quatorze dans la queue du fquelette qui fert dc fujet pour cetce defcription ; mais il paroit qu'il en manque quelques-unes. La partie fuperieure de 1'os de la hanche eft tres- large &: forme un angle aigu par fon extremite antcrieure > les trous ovalaires font prefque ronds. L'omoplate eft alongee , par confequent fa bafe eft courte a proportion de la longueur de 1'os ; cctte bafe forme un arc de cercle done la convexite eft faillante } 1'epine fe termine en bas par une apophyfe pointue. L'os du bras eft court , fon extremite fuperieurc a beaucoup de largeur &: d'epaiffcur , parce que fes tuberofites font tres-grofTes & au nombre de trois, feparees par deux gouttieresi la tuberofite cxterne eft la plus grande &: la moins elevee j il y a au-deiTous de cette tuberoiite , fur le cote externe de la partie moyenne iuperieure du corps de 1'os , une arete tres-faillante. Il n'y a qu'un os dans 1'avant-bras ; on n'y reconnoit que la partie fuperieure de 1'os du coude, principalement 1'olecranei on voit aulli, fur le cote externe de la partie inferieure de Tos de 1'avant-bras , un joint qui femble indiquer la partie inferieure de 1'os du coude. L'os de la cuifle eft court en comparaifon de la grandeur de fanimal , fon extremite inrericure eft recourbee en arriere j le grand trochanter a beaucoup d'etendue, & Textremite fuperieure de 1'os eft aplare pardevant & parderriere. Les rctu!es font oblongues > clles n'ont pas plus de largeur que Il n'y a qu'un os dans la jambe , proprement dice , & il eft 272 DESCRIPTION I ' plus court que celui de 1'avant-bras; 1'epine de ce tibia eft grofle &• faillantc. II fe trouve quatre os dans le premier rang du carpc, &: trois dans le fecond. Les os du premier rang different peu de ceux du cheval , du caureau, &:c. par leur figure &: leur Situation. Le fecond os du fecond rang eft a proportion plus petit , & le troifieme plus gros que dans le cheval , mais ils ont a-peu-pres la meme fituation , par confequent le chameau a moins de rap port aux animaux a pied-fburchu , qu'aux folipedes , par les oj du fecond rang du carpe. Le tarfe eft compofc du calcaneum, de I'aftragal , du cuboi'de; du fcaphoi'de, de deux os cuneiformes & d'un feptieme os , qui fe trouve entre la partie externe de Textremite inferieure du tibia & le calcaneum ; le cuboide eft place en partie fous le calcaneum, &: en partie fous 1'aftragalj le premier cuneiforme eft le plus petit & fe trouve derriere le fecond. Les cano/is des jambes de devant font un peu moins longs ; &: plus gros que ceux des jambes de derriere j tous les quatre ont , fur le milieu de leur face anterieure , un {illon longitudinal ; qui eft profond fur la partie fuperietire de 1'os , &: la partie in ferieure eft entierement divifee en deux branches, dont chacune s'articule avec la premiere phalange de 1'un des doigts i la face pofterieure des canons eft creufee en gouttiere dans fes parries moyenne &c moyenne fuperieure. II y a deux doigts a chaque pied, ceux de devant font plus gros &: plus longs que ceux de derriere. Les ongles couvrent la troifieme phalange, &: ils tiennent a. une femellc qui eft fous le pied 3 & qui a la meme couleur, .de durete & de tranfpareiice & plus d'cpaiffeur que les pngles D V D&OMADAIRE. ongles , elle paroic ctre de meme fubftancc i mais on n'y voit pas de fibres longitudinales comme dans Ics ongles, ni les can nelures tranfverfales qui marquent les diflctcns degres de leur accroi /lenient. pieds. pouc. ligr.e*. Longueur de la tete, depuis le bout de la machoire fuperieure jufqu'a 1'occiput I 5 4- Largeur dti mureau // I 4. Largeur de la tete prife a Fendroit des orbites u 8 I. Longueur de ta machoire inierieure , depuis 1'extremite des dents incifives jufqu'au contour de fes branches. . . I I 2. Largeur de la maehoire inferieure an-dela des dents incifivrs * I 7. Largeur a 1'endroit des barres V a i 4, Hauteur des branches dc la nuchoire inferieure juf^u'a 1'apophyfe condyloide * 5 4- Hauteur jufqu'a I'apophyfe coronoide // 7 2- Largeur a 1'endroit du contour des branches u 3 6. Largeur des branches au-deffous de la grar.de echan- crure * 2 * • Epaifleur de la partie antcrieure de I'os de la machoire fuperieure " * 4* Largeur de cette machoire a 1'endroit des barres // I 2. Pittance cntrc les orbites & 1'ouverture des narines H 4 ff. Longueur de cette ouverture * 6 3 . Largeur /; 7 i« Longueur des os propres du nez * 3 largeur Largeur des orbites * IOI* Hauteur , " l ll*' Longueur des plus Iongu.es dents incillves an - dehow de 1'os, " l 4- Largeur a 1'extrap.ite •. H v Tome XL Mm 274 DESCRIPTION pieds.pooc lignej. Diftance entre les dents incilives & les machelicrcs // 3 5. Longueur de la partie de la mkhoire fuperieure, qui eft au-devant des dents machelieres n 5 6. Longueur des plus grofles de ces dents au-dehors dc 1'os. // I '•• Larp.rur // I IO. ^paitfaif // " IO. ^ongucur des deux principales parties de J'os byo'ide. .. u 3 IO. Longueur dcs feconds os.. . . * •/ 2 3. Longu ur des troilicmes os // I // }, I o.igucar de 1'os du milieu // // 8. lo.igueur dcs bunches de la fourchette n 2 9. Larg'.ur du trou de la premiere vertebte de hnut en bas. n I 2. .. i gu?ur d'uii cote a 1'autre // i 7. ongueur du corps de la feconde vertirbre // 511. Hauteur de 1'apophyfe epineufe , // // 8. Largeur // 4 I . Hauteur de la plus longue apophyfe epineufe, qui eft celle de la fcptieme vertcbre // 2 3, I ongueur de la portion de la colonne vertebrale qui eft compofee de vertebres dorfales 2 7 tr. H u'cu: des plus longues apophyfes epineufes ft j 6. Larg:ur de la plus targ? ,./ 2 U. Longueur du corps de la premiere vertebre , qui eft la plus longue // 2 6. Longu :ur des premieres cotes // 7 i, Haut:ur du triangle qu'clles forment // 411, L rgeur ^ 1'endroit le plus large // 3 9. Longueur de la huiticme cote, qui eft la plus longue.. 184. Longueur de la dcrnicre des failles cotes, qui eft la plus courte , t * g, u DROMADAIRE. 275 r - ..potc.lignes. Largeur de la cote la plus large „ l llf Largeur de la plus ctroite H n _, j.' Longueur du fternum x . ^ Largeur du quatrieme os, qui eft le plus large ,/ 4 c Largeur du premier os, qui eft le plus etroit // i i. Hauteur des apophyfes epineufes de la premiere vertcbre loinbaire, qui eft la plus longue „ $ & Largeur de celle de la troiheme, qui eft la plus largr. // 3 i. Largeur de celle de la derniere, qui eft la plus erroire. u i ,/. Longueur de 1'apophyfe tranfverfe de la cinquicme vertebre , qui eft la plus longue „ 6 i. Longueur du corps de la derniere vertcbre lombaire , qui eft la plus courte // i IO> Longueur de 1'os facrum „ g 6. Largeur de la partie anterieure H 7 8. Largeur de la partie pofterieure // 2 I r . Longueur de la premiere fauffe vertebre de la queue , qui eft la plus longue H i n Longueur du cote fuperieur de 1'os de la hanche u 9 2. Hauteur depuis le milieu de la cavitc cotyloi'de jufqu'au- deffus de 1'os n 9 6. Largeur au-deffus de la cavitc cotyloide * 2 n. Diametre de cette cavitc // 2 n. Longueur de lagouttiere, depuis les trous ovalaircs jufqu'a Ton extremite pofterieure n \ 6. Largeur dans le milieu u 5 — 6. Profondeur de la gouttiere * i 10. Longueur des trous ovalaires , // 2 2'-. Largeur // 2 H. Largeur du baffin H 7 9. Mm ij DESCRIPTION pieds.pouc.Iignes, Hauteur -. " 6 Longueur de 1'omoplate. I 3 I0t Longueur de la bafe en lignc droite * 8 3. Longueur du cote pofterieur I * IO. Longueur du cote anterieur // II 3- Longueur dj 1'omoplate a 1'endroit le plus etroit if 2 5. Hauteur de 1'epine ^ 1'endroit le plus eleve f I 3' Diametre de la cavite glcnoide " 2. I. Longueur de 1'humerus I I "• Circonfcrence a 1'endroit le plus petit. * 5 Longueur de 1'os de 1'avant - bras , depuis rextremitd inferieure jufqu'au bout de 1'olecrane I 7 8' Longueur depuis Textrcmite inferieure jufqiA I'arti- culation avec 1'humerus I 5 H. Largcur dans le milieu « // I 8. Longueur du femur I 4 6. Diametre de la tete. . . u I 9. Circonferenca du milieu de 1'os if 4 4* Longueur des rotules , * 2 II- Large ur u i 6. Epai/;eur // i 6. Longueur du "tibia . I 3 //. Circonfcrence du milieu de 1'os u 4 I. Hauteur du carpe. . // 2 I. Longueur du calcaneum * 4 10. Hauteur de 1'os cuneiforme & du fcapHoide pris enfembte // i r. Longueur dcs canons des jambes de devant I * 3. Largeur du milieu de Tos a i 3. Longueur des canons des jambes de dcrricre I // 5 • Lm geur du milieu de 1'os , // r i- Tom IT. i ./.•/„, . LE . A7 Pi. \\J\i.r. '>- "' • 1) *'• Tom. \ /'/ AV. />,/,,. 27 E II i i A I rj XI , • i ' ' '• ' , v. ' IE-*"" I Iv I J'.'l De Fehi • A/. /'/ Ml , \' i.r in. i t. •.'.•.lit: ./.-/ Tcm . XI /'/ .177 /'/./ rsi. /'I XI II /»„/. HI A p " Tffm. I/ * f si, \l i'l \\ / • f - on y reconnoit aifementle refeau du bonnet, les reuillets du quatrieme cftomac & lesplis de la caillette :• cette piece eft repiefentee dans les planches xvn &: xvm. N.° M L X I I I. Une tres-grande portion de la panfe d'un chameau.- Elle eft ov.vertc & deflechee , on y voit les cavites de la partie droite & dc l.i partie gauche de cet eftomac, & les cloifons qui fe'parent ces cavites en plufieurs loges. DESCRIPTION N.° M L X I V. Un morceau de la panfe d'un chameau. II me paroit quc cette piece a etc prife dans la partie dc la panfe : car les cavites y font peu nombreufes. N.° M L X V. Un fquelette de dromadaire. C'eft le fquelette qui a fervi de fujet pour la defcription & les dimeniions des os du dromadaire. N.° M L X V I. Autre fquelette de dromadaire. Lc premier crochet de chaque cote dc la machoirc inferieure de ce fquejette, eft incline en avant & place fort pres de la troi- fieme dent incifive ', il n'y a dans la machoire du dcfTus que le fecond crochet qui foit bien forme, mais on voit le premier qui commence a percer, &: un trou dans 1'os qui indique 1'alveolc du troifieme i il y a aufli un trou dans la machoire inferieure, qui eft vis-a-vis de celui du deflus &: qui femble indiquer la place du fecond crochet du deflous. II fc trouve au cote gauche une petite dent placee a deux lignes de diftance dc la premiere macheliere j je ne fais fi cette petite dent eft unc macheliere ou un crochet, elle manque du cote droit ou il n'y a meme aucun veftige d'alveole. II paroit que ce fquelette vient d'un individu encore plus jeune que celui auquel appartenoit le fquelette precedent. pieds.pouc.lignej. Longueur de la tete , depuis le bout de la machoire fupcrieurc jufqiA 1'occipnt I 3 5. p u CABINET. ' piids. pouc. ligne*.' $a plus grande largeur 7 . ... ,'. . . // j 2. Longueur de rhumerus // 1 1 6. Circon&rence a 1'endroit le plus petit a 411. Longueur de Tos de 1'avant-bras, depuis 1'extremitc infe- rieure jufqu'au bout de 1'oldcrane I 5 4: Longueur depuis 1'extremite inferieure jufqu'a 1'articulation avec rhumerus I 3 3. Largeur dans le milieu a I 7. Longueur des canons des jambes de devant ." . // 1 1 4. Largeur dans le milieu r u I 2 £.' Longueur du femur I 3 4* Circon&rence dans le milieu // 3 1 1. Longueur du tibia. I i 9^ Circonference dans le milieu ; u 4 2. Longueur des canons des Jambes de derriere // 1 1 1 1. J,argeur dans le milieu * u I. / N.° M L X V I I. Autre fqueletu de dromadaire. II y a trois crochets de chaque cote de chacunc des machoires 'de ce fquelette j le premier de la machoire du deflus , eft place a quinze lignes de diftance de Textremite de cette machoire ; le fecond crochet , eft a huic lignes de diftance du premier ; le troifieme a un pouce fept lignes du fecond & a un pouce onze lignes de la premiere des machelicres. Le premier crochet du deflous , eft place centre la derniere inciiive ; lorfque la bouche eft ferine" e, il aboutit a 1'efpace qui eft entre les deux premiers crochets du deflus } le fecond du deflous, eft a quatorzc lignes diftance du premier , a un pouce huit lignes du troifieme du Tome XL Nn 282 DESCRIPTION dcilous & vis-a-vis Ic troiiieme du deflus ; le troifiemc du deflous , eft a onze lignes de diftance de la premiere macheliere j le premier crochet du deflous & les deux du deflus font les plus grands de tons. Il y a quatre dents machelieres de chaque cote de la machoire du deflbus & cinq de chaque cote dc celle du deflus, & de plus une rres-petitc dent placee centre le devant de la pre miere macheliere du deflus. Ce fquelette eft plus grand que les deux precedences; je crois qu'il vient du dromadaire dont M. Per- rauk a donne la defcription fous le nom de chameau *. pieds. pouc. lignes, Longueur de la tete , depuis le bout de la machoire fupe- rieure jufqu'a 1'occiput I 7 4. La plus grande largcur de la tete »• // 8 7. Longueur de 1'humcrus I 4 7. Circonference ^ J'endroit le plus petit // 7. u Longueur de 1'os de 1'avant-bras, depuis 1'extremite infe- rieure jufqu'au bout de 1'olccrane 2 « 6, Longueur depuis 1'extremite inferieure iufqu'a I'articula- tion avec Fhumerus I Q -j, Largcur dans le milieu H \ \\. Longueur des canons des jambes de devant I 3 5. Largeur dans le milieu u i 6. Longueur du femur I n. H Circonference dans le milieu // c 2. Longueur du tibia I g » Circonference du milieu de 1'os , // < j. Longueur des canons des jambes de derriere i 3 10. Largeur dans le milL-u „ i 3 I. * M^moire pour fervir i 1'Hifloire naturelle des Animaux, Panic I. D u CABINET. 283 N.° M L X V I I I. L'os hyo'ide d*un dromadaire. Get os eft compofe de neuf pieces , comme celui du cheval & du bceuf _, mais il reflemble plus a cclui d'un bceuf qu'a celui du cheval ', cepcndant les deux premiers os font plus courts • mais les feconds > les troifiemes & les branches de la tourchette ont plus de longueur , &: 1'os du milieu de la fourchetce n'a point de tubercule en avant. N.° M L X I X. Le fquelette d'un chameau. C'cft celui qui a fcrvi de fujet pour la comparaifon qui a etc faitc du fquelette du chameau a celui du dromadaire, & pour les dimenilons des os du chameau rapportces dans la def» cription de cet animal. N.° M L X X. L'os hyo'ide d'un chameau. Il eft compofe de neuf pieces , comme 1'os hyo'ide du dro madaire : mais il en differe en ce que les os de la fourchctte font plus courts & moins larges a leur partie anterieure , ce qui nc vient peut-etre que d'une dirTerence d'age. Nn 284 HlSTOIRE N^TVRELLE LE BUFFLE*, LE BONASUSa, L7AUPxOCHSb, LE BISON0 ET LE ZEBUd. UOIQUE le Buffle foit aujourd'hui commun en Grece &. domeflique en Italic , II n'etoit connu ni des Grecs ni des Remains 5 car il n'a jamais eu de nom * Buffle. Get animal n'a de nom ni en Crec ni en Latin •> c'efb mal-^-propos que les Auteurs modernes, qui ont ccrit en Latin , Tont appele Bubalus ; Aldrovande a mieux fait en le nommant Bujfelus. Les Itaiiens le nommcnt Biifalo. Les Allemands Buff'd. On Tappelle EmpakaJJa ou Pakcffa au Congo , (elon Daper •, & Gu-Aroho j an Cap de Bonne -efperance felon Kolbe. Biiffelus vel Bubalus vulgaris. Jonfton , de quad, pag. 38 , tab. 20- Buffle. Kolbe, deferlption du Cap de Bonnc-efptrance , tome III* page 3.5 > planche a la page §4 , figure 3. NOTA. Je ne cite ici Jonfcon & Kolbe , qu'i caufe des figures qu ils ont donnees du Buffle _, qui £ont moins mauvaifes que celles des autres Auteurs. * Bonafiis quoque I jylvejlrlbus cornigerisenumerandus eft. Arift. Hift. anim. lib. II , cap. i. .. . Sunt non nulla qucE fimul btfulcajunt , & jubam habeant&ccrnua bina, orbem inflexu mutuo colligctitia gerant,utbonafus, qui in Paonia terra <5* Media gignicur. Idem. Ibidem ---- Bonafus ctiam intcriora omnia bubus fimilia continet. Idem. lib. II , cap. XVI ..... ^Bonafus gignirur in terra Pceonid , monte MeJJapo t qui Pcconics fedvillo molliore quam juba equina & compojitiorc j color pili totius corporis flayus >jubaprolixa&ad oculos ufque deniijjh , du dans la langue de ces peuples : le mot rneme de Euffle , indique une origine etrangere, &. n'a de racine ni dans la langue grecque ni dans la latine • en effet, cet animal eft originaire des pays les plus chauds de I'Afrique & colors inter cinercum & rufum , non qualis equorum quos partos vacant eft ffed villo fupra fquallidiore , fubter lanario. Nigri aut adrnodum rufi nulli funt. Vocem jimilem boyi emittunt; cornua adunca infe flexa £• pugnix inutilia gerunt, magrutudinepalmari* autpaulo majora , amplitu. dint non multo arcliore quam ut Jingula femi-fcxtarium capiant nigritic, proba. Antics, adoculos ufque demiJfiE , ita ut in latus potius qudm ante pendeant. Caret fuperiore dentium ordine ut bos & rdiqua cornigera omnia. Crura hirfuta atque bijulca habet; caudam minorem quamprojui corporis ma gnitudint , fimilem bubulce. Exdtat pulvere/n & fodit , ut taurus. Tergore contra ictus pr&valido eft. Carnem habet guftufuavem : quamobrern in ufu venandi eft. Cum percuffus eft fugit t nifi defatigatux nufquam conpflit. Rcpugnat calcitrans & proluviem alvi vel ad quatuor pajjus projicitns , quo prceftdio farill utitur & plerumquc ita adurit , ut p'di infecfimtium canum abfumantur. Sed tune ea vis eft in firno , cum bellua exdtatur & metuit: nam Jl quiefcit , nihil urere poteft. Talis na- tura &jpccies hujus animalis efl. Tempore pariendt univerfi in montibus cnituntur;fedpriuf cap. 45, Tradudion de Theodore Gaza. b Urus. Caii Jul. Cxfaris, comment, lib. VI, cap. v. e Bifon , jubatus bifbn Plmii & aliorum. d Petit Boeuf d'Afrique. Obf. dc Belon , feuillets n8& 119,01} Ton en voit la figure. Guahex , en Barbaric , felon Marmol. Bekker el Wash chez les Arabes ? c'eft4-dire , Bauffauvage Shaw, tome I ', page 313. 2:86 HlSTOIRE des indes , & n'a ete tranfporte & naturalife en Italic que vers le feptieme fiecle. C'eft mal-a-propos que les Modcrnes lui ont applique le nom de bubalus , qui, en grec & en latin ,indique a la verite un animal d'Afri- que , mais tres-different du buffle , comme il eft aife de le demontrer par les paflages des Auteurs anciens. Si Ton vouloit rapporter le bubalus a un genre, il appar- tiendroit plutot a celui de la gazelle, qu'a celui du boeuf ou du buffle. Belon ayant vu au Caire un petit boeuf a bofTe 3 different du buffle & du boeuf ordinaire , imagina que ce petit boeuf pouvoit etre le bubalus des Anciens ; mais s'il eut foigneufement compare les caracfteres donnes par les Anciens au bubalus , avec ceux de fon petit boeuf, il auroit lui-meme reconnu fon erreur; & dJailleurs nous pouvons en parler avec certitude , car nous avons vu vivant ce petit bceuf a bofTe , & ayant compare la defcription que nous en avons faite avec celle de Belon , nous ne pouvons douter que ce ne foit le meme animal. On le montroit a la foire a Paris , en 1752 , fous le nom de ^ibu ; nous avons adopte ce nom pour defigner cet animal , car c'eft une race par- ticuliere de bceuf , 208 RISTOIRE NATVRELLE le bubalus de Belon, le bifon d'Ecofle , celui d'Ame- rique, & tous nos Naturalises ont fait autant d'efpeces difTerentes, qu'ils ont trouve de noms. La verite* eft ici envoloppee de tant de nuages , environnee de tant d'erreurs, qu'on me faura peut-etre quelque gre d'avoic entrepris d'eclaircir cette partie de 1'Hiftoire Naturelle , que la contrariete des temoignages , la variete des def- criptions, la multiplicite des noms , la diverfite des lieux, la difference des langues & Tobfcurite' des terns fem- bloient avoir condamnee a des tenebres eternelles. Je vais d'abord prefenter le refultat de mon opinion fur ce fujet, apres quoi j'en donnerai les preuves. I .° L'animal que nous connoifTons aujourd'hui fous le nom de bujfle , n'etoit point connu des anciens, 2.° Ce bufrle, maintenant domeftique en Europe, eft le meme que le bufrle domeftique ou fauvage aux Indes & en Afrique. 3.° Le bubalus des Grecs & des Remains, n'eft point le buffie, ni le petit boeuf de Belon, mais Tanimal que M.n de 1'Academie des Sciences ont d^crit fous le nom de vache de Barbarie , & nous Tappellerons bubal. 4.° Le petit boeuf de Belon , que nous avons vu & que nous nommerons ^ibu , n'eft qu'une variete dans Tefpece du boeuf. 5.° Le bonafus d'Ariftote, eft le meme animal que le bifon des latins. 6.c Le bifon d'Amerique pourroit bien venir origi- jvairement 4u bifon d'Europe. 7 ° Vurus du BUFPLE , du BON ASUS , (Sec. 289 7." Hums ou aurochs eft le meme animal que notre taureau commun dans fon etat naturel page in". c Voyage de Bofman , pagf 437, f Defcription du cap de Bonne-efperance , par Kolbe , tome III, page 25. * Genus id fibrarum cervi , damce , bubali fanguirii deep.. Arift. Hift. anim. lib. Ill ., cap. vr. h Bubalis etiam caprtifquc interdum cornua inutiliafunt : nam etji contra nonnulla fcfftant & cornibuj fc defendant tamenferoces pugnacefque bd- luas fugiunt. Idem, de part, animal , lib. Ill, cap, u. Tome XI. P p HISTOIRE fcroccs & guerriers. Pline , a en parlant des boeufs fauvages dc Germanic, dit que c'eft par ignorance que le vul- gaire donne le nom de bubalus a ces bceufs , attendu que le bubalus eft un animal d'Afrique , qui reflemble en quelque fa^on a un veau ou a un cerf. Le bubalus eft done un animal timide, auqucl les cornes font inutiles , qui n'a d'autre refTburce que la fuite pour eviter les betes feroces, qui par confequent a de la legerete, & tient, pour la figure , de celle de la vache & de celle du cerf; tous ces caracleres , dont aucuns ne conviennent au buffle , fe trouvent parfaitement reunis dans 1'animal dont Ho- race-Fontana envoya la figure a Aldrovande b, & dont M." del' Academic cont donne auffi la figured la defcrip- tionfous le nom de vache de Barbaric, & ils ont penfe, comme moi , que c'etoit le bubalus des anciensd . Le zebu ou petit boeuf de Belon n'a aucun des caracleres du buba lus, il en differeprefqu'autant qu'un boeuf diffe redone ga zelle ; aufli Belon , eft le feul de tous les Naturalises , qui ait regarde fon petit boeuf comme le bubalus des Anciens. * Germania gignit infignia bourn firorum genera f jubatos bijontes > cxcellcntiquc vi & vdotitate uros quibus imperitum vu/gus bubalorum nomen impojuit ; cum id gi gnat Africa ; vitulipotius ccryive quadamjimi- litudine. Plini. Hift. nat. lib. VIII, cap. xv. b Cette figure eft gravee , page 36$. Aldrov. de quad. Bifulcis. Mcmoires pour fervir ^ Thiftoire des animaux , partic II, pages 2$& fuiv antes. 1 II y a apparence que cet animal doit etre plutot pris pour le bubale des Anciens , que le petit boeuf d'Afrique , que Belon decrit. Idem f Ibid, page " du BUFFIE , du Bow^sus , (Sec. 299 4.° Ce petit botuf de Belon y n'eft qu'une variiti dans Vefpccc du b fa queue lui pend jufqu'au pli des jarrets , etant garnie de polls neirs •, il ^toit commc un boeuf, mais non pas fi haut... Nousenavons ci-mis la figure. Belon ajoute que ce petit boeuf avoit ete apporte au Caire dupays cTAzamic ( province de 1'Afie ) , & qu'il fe trouve aufTi en Afrique. Obf, de Belon , feuillets 118 verfo & 1 19 recto & verfa. * Profp. Alpin. Hiji. nat. JEgypt. pnge 233. * Nat, hift. of Birds, by George Edwards, page zoo. duBuFFiE, du BON ASUS y &c« 303 naifTantes; il venoit des Indes Orientales, dit Edwards, ou Ton fe fert de ces petits boeufs , comme nous nous fervons des chevaux ; il eft clair, par toutes ces indica tions, &auiTi par la variete du poil &. par la douceur du naturel de cet animal, que c'eft une race de boeufs a bofle , qui a pris fon origine dans 1'etat de domefticite , ou 1 on a choifi les plus petits individus de 1'efpece pour les propager ; car nous verrons qu'en general les boeufs a bofles domeftiques , font, comme nos boeufs domeftiques , plus petits que les fauvages , & ces faits feront confirmes par les temoignages des Voyageurs que nous citerons dans la fuite de cet article. 5.° Le bonaftis d'Ariflote eft le meme que le bifon des latins ; cette propoiition ne peut etre prouvee fans une difcuffion critique, dont j'epargnerai le detail a mon lecleur *. Gefner, qui etoit aufli favant Litterateur que bon Naturalise , 6c qui penfoit comme moi , que le bonafus pourroit bien etre le bifon , a examine & difcute, plus foigneufement que perfonne, les notices qu^Ariitote donne du bonafus, & il a, en meme-tems, corrige plufieurs exprellions de la traduclion de Theodore Gaza , que cependanttous les Naturalises ont fuivie fans examen; en me fervant de fes lumieres, & en fupprimant des * Nota. II fiut ici comparer cequ'Ariftotedlt du bonaftis. (Hift.anim. tib. IX j cap.XLjs) , avcc ce qu'ilcn dit aiileurs j ( Lib. dc Mirabllibus } &. auffl les patfages particuliers ( Hift. anim. lib. II, cap. i <£' xj^i) , & fe donner h peine de lire la dillertation de Gefner a ce fujet. ( Hi/!, quad* page 131 304 HISTOIRE N A T v n e L i £ notice d'Ariftotc, ce qu'ellcs ont d'obfcur, d'oppofe &. meme de fabuleux, il m'a paru qu'elles fe reduifoient ace qui fuit. Le bonafus efl un boeuffauvage de Poeonie : il eft au moinsaufii grand qu'un taureau domeftique, & de la meme forme; mais fon cou eft, depuis les cpaules jufques fur les yeux, convert d'un long poll bien plus doux que le crin du cheval ; il a la voix du bceuf, les cornes afTez courtes 6k courbees en bas autour des oreilles; les jambes couvertes de longs poils , doux comme la laine, & la queue aflez petite pour fa gran deur , quoiqu'au refte femblable a celle du bceuf. II a, comme le taureau , 1'habitude de faire de la pouffiere avec les pieds; fon cuir eft dur, & fa chair tendre &. bonne a manger. Par ces caracleres, qui font les feuls fur lef- quels on puiffe tabler dans les notices d'Ariftote , on voit deja combien le bonafus approche du bifon : tout convient en efFet a cet animal , a 1'exception de la forme des cornes; mais , comme nous 1'avons dit, la figure des cornes varie beaucoup dans ces animaux , fans qu'ils ceflent pour cela d'etre de la meme efpece : nous avons vu des cornes ainfi courbees , qui provenoient d'un boeuf boflu d'Afrique, ck nous prouverons tout-a-1'heure que ce bceuf a boffe n'eft autre chofe que le bifon. Nouspouvons aufli confirmer ce que nous venons de dire , par la comparaifon des temoignages des Auteurs anciens. Ariftote donne le bonafus pour un bceuf de Pceonie, & Paufanias* en parlant des taureaux de Poeonie Vide Paufan. in Boetids 6' P/wcids, dit duBuFFLE, du BONASVS, &C. 305 dit en deux endroits differens, que ces tanreaux font des bifons; il dit meme expreiTement , que les taureaux de Poeonie , qu'il a vus dans les fpeclacles de Rome, avoient des polls tres- longs fur la poitrine & autour des machoires. Enfin Jules -Cefar, Pline , Paufanias, Solin , duBoNAsus, (Sec. 311 1'Afrique oil les terrains font fees & les paturages maigres, les boeufs font encore plus petits , & les vaches donnent beaucoup moins de lait que les notres, & la plupart per- dent leur lait avec leur veau. II en eft de meme de quelques parties de la Perfe", de la bafle Ethiopie6 &. de la grande Tartarie c, tandis que dans les niemes pays a d'affez petites diftances , comme en Calmouquied, robuflos t turn laboris patientes ajfirunt. Leon. Afric. Africa defeript. torn. II , pag. 753. — Les vaches de Guine'e font /eches & maigres.... Le lait qu'on en tire c(t fi peu abondant & fi pen gras qu'a peine vingt & trente vaches en pouvoient fournir la table du General •, ces vaches font extremement petites & legeres ( dc poids ) •, il faut ce foit une des meilleures, quand , dans fa parfoite croiflance, elle deux cents cinqipante livres", quoiqu'a proportion de fa grandeur elle dut pefer la moitie de plus. Voyage de Bo/man, page zjG. . Les peuples de h Caramanie , a quelque diftance du golfc Perfique, ont quelques chevres & vaches, mais leurs betes a comes ne iont pas plus fortes que les veaux on les taureaux d'un an en Efpagne, & ont des cornes de moins d'un pied de long. AmbaJJade de Silva Figueroa. Paris, 1667 , page 6z, b Dans la province de Guber en Ethiopie , on nourrit quantite de gros & de menu betail , mais les vaches n'y font pas plus grofles «juc des genifles. VAfrique de Marmol , tome III , page 66. c A Krafnojarsk les Tartares ont des betes a cornes, mais une vache en Ruflie donne vingt fois plus do lait qu'une vache de ccs cantons. Voyage de Gmeiin a Kamtfchatka$ traducllon communiques par M. de rift?. d Les bceufs des provinces que les Tartares Calmouqucs occupent, font encore plus grands que eeux de 1'Ukraine & les plus hauts qu'on connoifTe jufqu'i prefent. Relation dc la grande Tartarie, page 312 HISTOIRE NATVRELLS dans la haute Ethiopie ' & en Abyffinie b , les boeufs ibnt (Tune prodigieufe grofleur; cette difference depend done beaucoup plus de 1'abondance de la nourriture, que de la temperature du climat ; dans le Nord , dans les regions temperees & dans les pays chauds , on trouve •egalement , & a de tres-petites diftances , des boeufs petits ou gros, felon la quantite des paturages &.Tufage plus ou moins libre de la pature. La race de 1'aurochs ou du bceuf fans boffe occupe les zones froides & temperees , elle ne s'eft pas fort repandue vers les contrees du midi, au contraire la race du bifon ou beeuf a bofle remplit aujourd'hui toutes les provinces me- ridionalesj dans le continent entier des grandes Indesc, Dans le pays de la haute Ethiopie , les vaches font grandes comme des chameaux & fans cornes. L'Afrique de Marmol t tome III 3 page 157. b Les richeffes des Abyflins , confident principalement en vaches.... Les cornes des boeufs font fi grandes qu'elles tiennent plus de vingt pintes, aufTi les Abyflins en font-ils leurs cruches & leurs bouteilles. Voyage d'AbyjJinie da P. Lobo. Amft. 1728, tome I , page 57. « Les boeufs ce qui a fait dire a quelques Auteurs qu'elle nourrifibit des chameaux. Il y a de trois fortes de boeufs •, favoir, ceux qui ont des cornes, ceux qui ont les comes pendantes & attachees a la peau , & ceux qui n'en ont point , & qui n'ont pas meme de difpofition a en avoir jamais ', car an milieu du front , ils ont une petite eminence d'os couverte de peau •, ils ne laiflent pas de fe battre bien centre les autres taureaux en choqtiant de leur tetc centre leur ventre •, ils courent tous comme des cerfs , & font plus hauts de jambes que ceux de 1'Europe. Voyage de Flacourt, page 3. -— Leurs boeufs dans 1'Ifle du Johanna , pres la cote de Mofambique ; Toms XL R r 314 HISTOIRE NATURSLLE toute TAfrique a , depuis le mont Atlas jufqu'au cap de Bonne-efperance b, on ne trouve, pour ainfi dire, que des boeufs a bofle, & il paroit meme que cette race qui a prevalu dans tous les pays chauds, a plufieurs a van tages fur 1'autre: ces boeufs a bode ont, comme le bifon ,. duquel ilsfont illiis, le poll beaucoup plus doux & plus luftre que nos boeufs , qui comme 1'aurochs ont le poil dur & aflez peu fmirni. Ces boeufs a boiTe font auffi plus It-gars a la courfe, plus propres a fuppleer au fer- vice du cheval c, & en meme-tems ils ont un naturel different dcs notres , en ce qu'ils ont une croiflance charnue entre le con & le dos •, ce morceau de chair eft preferable a la langue , £ d'aufli bon gout que la moelle. Voyage de Jean-Henri Gmffe. Londres ,1758 ,pag. 42.. » Les bcrufs de 1'Agiuda-Sanbras font auffi plus grands que Jes boeufs d'El'pagne , ils ont des boffes , on en vit qui n'avoient point dc cornes , & qui n'en avoient jamais eu. Premier -voyage des Hollandois aux. Indss Orientates , tome I , page 118. — Les Maures ont des trou- peaux nombreux fur le bord du Niger Les bceufs etoient la plu- part beaucoup phis gros &.plus hauts fur jambes que ceux d'Europe ', ils fe faifoient remarquer par une loupe de chair , qui s'elevoit de plus d'un pied fur le garot entre les deux epaules : ce morceau eft in manger delicieiix. Voyage au Senegal > par M. Adanfon , page 57. b Les bceufs font de trois efpeces au Cap de Bonne - efperance , tous grands & fort vites a la courfe , les uns ont une boife fur le dos , les autres ont la corne extremement pendantc t & les autres 1'ont fort relevee & fort belle comme en Angleterre aux environs de Londres. Voyage de Fran$>is le Guat , rome II j page iqj. * Comme les bceufs ne font aucunement farouches aux Indes , il y a beaucoup de gens qui s'en fervent pour faire des voyages , & qui les montent comme on fait les chevaux •, 1'allure pour 1'ordinaire en eft douce •, on ne leur doune , au lieu de mords qu'une cordelcttc du B u F p r E , du B o N A su s , &c. 315 tiioins brut & moins lourd que nos boeufs ; ils ont plus en deux pafTee par le tcndron des narines , & on renverfe par-defTus la tete du boeuf un gros cordon attache a ces cordelettes , comme une bride qui eft arretee par la boiTe qu'il a fur le dcvant du dos , ce que nos boeufs n'ont pas > on lui met une felle comme a un cheval , & pour peu qu'on 1'excite a marcher il va fort vite , il s'en trouve qui courent aufll fort que de bons chevaux. On ufe de ces betes generalement par routes les Indes , & on n'en attelle point d'autres aux charrettes , aux carroiles & aux chariots qu'on fait trainer par autant de bceufs que la charge eft pefante •, on attelle ces animaux avec un long joug qui eft an bout du timon & qu'on pofo fur le cou des deux boeufs , & le cocher tient a la main le cordon ou font attachees les cordelettes qui traverfent les narines. Relation de. Thevenot, tome HI f page i/^i. — Ce Prince Indien etoit aiTis , lui deuxieme , fur un chariot qui etoit trains par deux boeufs blancs , qui avoient le cou fort court & une boffe entre les deux epaules , mais ils etoient au refte aufli vites & aufli adroits que nos chevaux. Voyage d'Otiarius, tome /, page 458. — Les deux boeufs qui etoient atteles a mon carrofle me coiherent bien pres de fix cents roupies -, il ne faut pas que le ledeur s'etonne de cc prix-la , car il y a de ces boeufs qui font forts , & qui font des voyages de foixante journees a douze ou quinze lieues par jour , & toujours au trot j quand ils ont fait la moitie de la journee on leur donne a chacun deux ou trois pelottes de la grofleur de nos pains d'un foi , faites de forine de froment , petrie avec du beurre & du fucre noir , & le foir ils ont leur ordinaire de pois-chichcs concafles , & trempds une demi-heure dans 1'eau. Voyage de. Tavernier , page 36. — II y a tel de ces boeufs qui fuivroit des chevaux au grand trot , les plus petits font les plus Icgers , ce font les Gentils & fur -tout les Banianes & marchands de Surate qui fc fervent de ces boeufs pour tirer des voitures -, il eft fingulier que malgre leur veneration pour ces animaux ils ne fe faffent point de fcru- pule de les employer a ce fervice. Voyage de Grofle , page Rr ij HlSTOIRE N^TURSLZE d'intelligence & de docilite3, plus de qualites relatives & fcnties dont on peut tirer parti : auffi font-ils traites dans leur pays avec plus de foin que nous n'en donnons a nos plus beaux chevaux. La confideration que les Indiens ont pour ces animaux , eft fi grande b , qu'elle a degencre en fuperftition , dernier terrne de Taveugle refpecl. Le bceuf , comme 1'animal le plus utile , leur a paru le plus digne d'etre revere ; de 1'objet de leur veneration , ils ont fait une idole , une efpece de divinite bienfaifante &. puiflante; car on veut que tout ce qu'on refpecle foit grand , & puifTe faire beaucoup de mal ou de bieh. Ces boeufs a bofTe varient peut-etre encore plus que les notres pour les couleurs du poil &. la figure des comes 'y les plus beaux font tout blancs ^ comme les * Au pays de Camandti en Perfe , il y a de grands boeufs , qui font totalement blancs , ayant en la tete petites cornes , qui ne font point aigues , & fur le dos ont une boffe comrne les chameaux , an moyen de quoi font fi forts que commodement on leur peut faire porter de gros & pefans fardeaux, & quand on leur met le bats & la charge Air le dos , ils flechiffent & courbent les genoux comme le chameau , & apres ctant charges fe relevcnt , & en cette maniere font appris par les hommes du pays. Defcripdon de I'Inde , par Marc-Paul, liv. I > ch. xxu. — Les laboureurs en Europe piquent leurs bccufs avec un aiguillon pour les faire svancer •, ceux de Bengale ne font (implement que leur tordre la queue j ces animaux font tres-dociles > ils font inftruits ^ fe coucher & ^ fe relever pour prendre & depofer Jeur charge. Lett. Edif. IX.' recueil , page 411. ' Prcs de la Reine ne font que de grandes Dames , & Ton lui pare les paves ou planches , & les parois & chemins par ou elle doit paffer. du BVFFLE, du BONASVS) &C. boeufs de Lombardie a ; il y en a qui font depourvua de cornes ; il y en a qui les ont fort relevees , 6c d'autres fi rabaiffees qu'elles font prefque pendantes ; il paroit meme qu'on doit divifer cette race premiere de bifons ou boeufs a bofTe en deux races fecondaires, Tune tres- grande & 1'autre tres-petite , & cette derniere eft celle du zebu : toutes deux fe trouvent a-peu-pres dans les memes climatsb, & toutes deux font egalement douces avcc cette fiente de vache , que j'ai deja dit •, fur quoi je ne veufc oublier de dire en pafiimt & par occalion Ic grand honneur que ces peuples rendent a ces vaches , pour vilaines craffeufes & toutes cou- vertes de bones qu'elles foient •, car on les laifle entrer dans le Palais du Roi & par-tout ou leur chemin s'adonne, fans qli'on leur reftife jamais le pa{Iage •, ainfi le Roi raenie 3 & tons les plus grands Seigneurs leur font place avec autant d'honneur , de reverence & de refpe£t qu'U eft poffible , & en font autant aux taureaux & bceufs. Voyage dc Francois Pyrard , tome I , page 449. a Tout le betail d'ltalie eft gris ou blanc. Voyage de Burnet. Rotterd. 1687 , partie II , page za- — Tous les bceufs des Indes, & fur-tout ceux de Guzarate &: de Cambaye font generalement blancs comaie ceux de Milan. Voyage de Grojfc page 253. t> Les bceufs des Indes font de diverfes tallies, il y en a de grands , de petits & de moyens : mais tons pour 1'ordinaire font d'un grand travail , & il y en a qui font jufqu'a quinze lieues par jour -, il y en a d'une efpece qui ont prcs de fix pteds de haut , mais ils font rares , & 1'on en a d'une contraire efpece qu'on appclle nains , parcc qu'ils n'ont pas trois pieds de haut , ceux - ci ont comme les autres line bofle fur le dos ', ils courent fort vite , & ils fervent a trainer de petites charrettes •, il y a des bceufs blancs qui font extremement chers , & J'en ai vu deux ^ des Hollandois qui leur coutoient chacun deux cents ecus: veritablement ils etoient beaux, bons & forts, & 3l8 H I 5 T O I R E NjlTURELLS & faciles a conduire , toutes deux ont le poll fin & la bofle fur le dos ; cette boffe ne depend point de la conformation de 1'epine ni de celle des os des epaules , ce n'eft qu'une excroi/Tance , une efpece de loupe, un morceau de chair tendre , auffi bonne a manger que la langue du boeuf ; les loupes de certains bceufs pefent jufqu'a quarante & cinquante livres3, fur d'autres elles font bien plus petitesb; quelques-uns de ces bceufs ont aufli des cornes prodigieufes pour la grandeur, nous en avons une au Cabinet du Roi de trois pieds & demi de longueur , & de fept pouces de diametre a la bafe ; plufieurs Voyageurs affurent en avoir vu , dont la capacit6 etoit afTez grande pour contenir quinze & meme vingt pintes de liqueur. Dans toute TAfrique^, on ne connoit point Tufage leur chariot qui en etoit attele avoit grande mine •, quand les gens de qualite ont de beaux boeufs , ils prennent grand foin de les conferver -y ils leur font garnir les bouts des cornes d'etuis de cuivre •, on leur donne des couvertures comme £ des chevaux i on les etrille tous les jours avec exactitude , & on les nourrit de meme. Relation d'un voyage , par Thevenot t tome II I, page 252. a II y a des bceufs a Madagafcar , dont la loupe pefe trente , quarante , cinquante & jufqu'a foixante livres. Voyage a Madagafcar f par de V. Paris , 1722 , page 245. b Les bceufs ont une grofle bofle pointue fur le dos proche du cou, & les uns 1'ont plus grofTe que les autres. Rdat. de Thevenot , tome II, page 113. c On ne voit fur la cote de Guinee que des taureaux & des vachcs } car les Negres ne s'entendent point a tailler les taureaux pour en faire des boeufs, Voyage de Bofman f page 2,3$. du B v p P i E , du B o N 4 sv s , &c. 319 de la caflration du gros betail , & on le pratique peu dans les Indes a , lorfqu'on foumet les taureaux a cette operation , ce n'eit point en leur retranchant , mais en leur comprimant les tefticules; &. , quoique les Indiens aient un affez grand nombre de ces animaux pour trainer leurs voitures & labourer leurs terres , ils ri'en elevent pas a beaucoup pres autant que nous : comme dans tous les pays chauds les vaches ont peu de lait , qu'on n'y connoit guere le fromage & le beurre, & que la chair des veaux n'eft pas auffi bonne qu'en Europe , on y multiplie moins les betes a cornes j d'ailleurs toutes ces provinces de 1'Afrique & de 1'Afie meridionale etant beaucoup moins peuplees que notre Europe , on y trouve une grande quantite de bceufs fauvages , dont on prend les petits : ils s'apprivoifent d'eux-memes 6c fe foumettent fans aucune reiiftance a tous les travaux domeftiques; ils deviennent fi dociles, qu'on les conduit plus aifement que des chevaux , il ne faut que la voix de leur maitre pour les diriger 6c les faire obeir ; on les foigne , on les carefTe , on les panfe , on les ferre b, on leur donne une nourriture a Lorfque les Indiens chatrent les taureaux , ce n'eft point par in- cifion Ceft par une compreflion de ligatures qui interceptent la nourriture portee dans ces parties. Voyage de Grojfc , page 253. b Comme il y a beaucoup de chemins dans la province d'Afmer ( aux Indes ) qui font fort pierreux , on ferre les bceufs quand ils ont i pafler par ces lieux-la pour un long voyage ; on les fait tomber i terre par le moyen d'ur.e corde attachee aux deux pieds , & fi-tot qu'ils y Tont on leur lie les quatre pieds enfemble , qu'on leur 320 HlSTOIRS abondante&choifie; cesanimaux eleves ainfi, paroirTent etre d'une autre nature que nos boeufs , qui ne nous connoiffent que par nos mauvais traitemens : Taiguillon, le baton, la difette les rendent ftupides, recalcitrans &. foibles ; en tout , comme Ton voit , nous ne favons pas aflez que pour nos propres interets , il faudroit mieux traiter ce qui depend de nous. Lcs hommes de 1'etat inferieur , tiques cheris , des compagnons d'exercice , des aides de travail, avec lefquels on partage 1'habitation, le lit, la table , 1'homme par cette communaute s'avilit moins que la bete ne s'eleve & s'humanife : elle devient affec-» tionnee , fenfible , intelligente , elle fait la par amour tout ce qu'elle ne fait ici que par la crainte : elle fait beaucoup plus ; car comme fa nature s'eft elevee par k douceur de Education & par la continuite des attentions , elle devient capable de chofes prefque humaines ; les Hottentots ' elevent des bceufs pour la guerre , & s'en fur une machine faite de deux batons en croix : en mcme-tems on prend III , pagt 250. * Les Hottentots out des bceuts dont ils fe fervent avec fucces • ierveut du Bu F F L s y du BON ASV s , 6cc. fervent a-peu-pres comme les Indiens des elephans ; ils inftruifent ces boeufs a garder les troupeaux * , a les dans les combats-, ils les appelient Backdtys , du mot Backdey^ qut en leur langue fignifie la Guerre. Chaque armee eft toujours fournie d'un bon troupeau de ces bccufs , qui fe laificnt gouverner fans peine, & que le chef a foin de lacher i propos. DCS qiuls font abandonnes ils fe jettent avec impetuofite fur Tarmec ennemie , ils frappent dea cornes , ils ruent , ils renverfent , eventrent & foulent aux pieds avec line ferocite affreufe tout ce qui fe prefente •, de forte que fi on n'eft pas prompt ^ les detourner , ils fe precipitent avec furie dans les rangs , y mettent le defordre , la confufion , & preparent ainfi a leurs maitres line vi6boire facile , la manicre dont ces animaux font drefies & difciplines , fait fnns contredit beaucoup d'honneur an genie & a J'habilete de ces peuples. Defcription du cap de Bonne-ejptrance > par Kolbf f tome 1 1 page 160. * Ces backeleys leur font encore d'un grand ufage pour garder leurs troupeaux : lorfqu'ils font au paturage , au moindre (igne de Lur condudleur , ils vont ramener les beftiaux qui s'ecartent & les ticnncnt raflembles •, ils courent aulli fur les etrangers avec furie , ce qui fiiit qu'ils font d'un grand fecours centre les bufehies ou voleurs } qui en veulent aux troupeaux •, chaque Kraal a au moins une dcmi-douzaine de ces backeleys , qui font choifis entre les boeufs les plus fiers •, lorf- qu'il y en a un qui meurt ou qui ne pent plus fervir , a caufc de fon grand age , le proprietaire le tue , & on choifit parmi le troupeau un boeuf pour lui fucceder ; on s'en rapporte au choix d'un des vieillards du Kraal , qu'on croit plus capable de difcerner celui qui pourra plus facilement etre inftruit j on aflbcie ce boeuf novice avec un vieux routier , & on lui apprend a fuivre ce compagnon , foit par les coups , foit par d'autres rnoycns •, pendant la nuit , on les lie en- femble par les cornes , & on les tient meme ainfi attaches pendant une partie _du jour jufqu'a ce que le jeune boeuf foit parfoitement inftruit , c'eft-^-dire , jufqu'i ce qu'il fok devcnu un garde -troupeau Tome XL S f 322 HISTOIRE NATURELLE conduire, a les tourner , les ramener , les defendre des Strangers &. des betes feroces ; ils leur apprennent a connoitre 1'ami 6c 1'ennemi , a entendre les fignes , a obeir a la voix, &c. Les hommes les plus ftupides font , comme Ton voit , les meilleurs precepteurs de betes ; pourquoi I'homme le plus eclaire, loin de conduire les autres hommes, a-t-il tant de peine a fe conduire lui-meme ! Toutes les parties meridionales de 1'Afrique poge 7$- • Hernand. Hifl. Mex. pag. 5 87. b Fernand. ffift. nov- Hi/p. pag. IO. c Singularite de la France Antardique , par Thevet , page 248,. Memoire fur la Louifiane , par Dumont , page 75. — Defcription, de la nouvelle France, par le P. Charlevoix, tome I II, page 130.- — Lettres tdif. XI' recucil,page 318, & XXIII.' rtcueil , page 238- Voyage de Robert Lade , tome II , page 325. — Dernieres decou- vertes dans rAmerique feptentrionale , par M, de la Salic. Paris, 1697,. page Z94 & fuiv antes , &c. &c. <* Plin. Hifl. nat. lib. VIII. • Gefner. Hifl. quad. pag. 128, — Aldrov. de quad. bif. pag. 2 5 3 . — Rzacinsky. Hifl. nat. Polon* pag. 214, &c. HISTOIRE NATURELLE le bonafus , 1'aurochs , le bifon &. le z£bu font tous des animaux d'une feule & meme efpece , qui felon les climats , les nourritures &. les traitemens differens , ont fubi toutes les varietes que nous venons d'expofer, Le boeuf , comme 1'animal le plus utile , eft aufli le plus generalement repandu ; car a 1'exception de i'Amerique meridionale *, on 1'a trouve par-tout; fa nature s'eft egalement pretee a Tardeur ou a la rigueur des pays du midi &. de ceux du nord ; il paroit ancien dans tous les climats , domeftique chez les Nations civilifees , fauvage dans les contrees defertes ou chez les peuples non polices , il s'eft maintenu par fes propres forces dans 1'etat de nature , 6c n'a jamais perdu les qualjtes relatives au fervice de Thornine. Les jeunes veaux fau- vages que Ton enleve a leur mere aux Indes & en * II paroit que le boeuf a bofle ou bifon fauvage n'a jamais habitc en Amerique, que la partie feptentrionale jufqiui la Virgine } la Floride,' le pays des Illinois , Ja Louifiane , Sec ; car quoique Hernandes 1'ait appele taureau du Mexique , on voit , par uo paflage d'Antonio de Solis , que cct animal etoit etranger au Mexique , & qu'il etoit garde dans la Menagerie de Montezuma avec d'autres animaux fauvages , qui venoient de la nouvelle Efpagne. <« En une feconde Coiir , on voyoit «dans de fortes cages de bois toutes les betes fauvages que la nou- nvelle Efpagne produit •, mais rien ne furprenoit tant que la vue du i j taureau de Mexique, tres-rare-, tenant du chameau la bofle fur les nepaules •, du lion leflanc fee & retire, la queue touffiie & le cou arme ») de longs crins en maniere de jube , & du taureau les comes & le jjpied fendu.... Cette efpcce d'amphitheatre parut aux Efpagnols digne 3jd'un grand Prince. >? Hiftoirt: de la conqufa du Mexique , par An*. tonio de Solis. Paris, 1750, page u. B U F F L E , du B ON A 5 17 5 , &C. 3 27 Afrique deviennent en tres-peu dc terns aufli doux que ceux qui font illus des races domeftiqucs , &. cette conformite de naturel prouve encore 1'identite d'efpece: la douceur du caraclere dans les animaux , indique la flexibilite phyfique de la forme du corps ; car de toutes les efpeces d'animaux dont nous avons trou ve le caraclere docile , &. que nous avons foumis a 1'etat de domefticite 9 il n'y en a aucune qui ne prefente plus de varietes que Ton n'en peut trouver dans les efpeces qui , par 1'in- flexibilite du caracflere , font demeurees fauvages. Si 1'on demande laquelle de ces deux races de 1'au- rochs ou du bifon eft la race premiere , la race primitive des boeufsj il me femble qu'on peut repondre d'une maniere fatisfaifante en tirant de nmples inductions des faits que nous venons d'expofcr ; la bofTe ou loupe du bifon , n'eft , comme nous Tavons dit , qu'un caraclere accidentel qui s* efface &. fe perd dans le melange des deux races ; Taurochs ou boeuf fans bofle eft done le plus puiffant & forme la race dominante ; fi c'etoit le contraire , la boffe au lieu de difparoitre s'etendroit & fubfifteroit fur tous les individus de ce melange des deux races ; d'ailleurs cette bofle du bifon , comme celle du chameau , eft moins un produit de la Nature qu'un effet du travail , un ftigmate d'efclavagc. On a de tern- immemorial , dans prefque tous les pays de la terre , force les bceufs a porter des fardeaux : la charge habituelle & fouvent exceflive a deforme leur dos , & cette difformite s'eft enfuite propagee par les generations^ HISTOTRE NATVRF.LLE il n'eft refte de boeufs non deformes que dans les pays ou Ton ne s'eft pas fervi de ces animaux pour porter ; dans toute 1'Afrique , dans tout le continent oriental , les boeufs font bofTus , parce qu'ils ont porte de tout terns des fardeaux fur leurs £paules ; en Europe ou Ton ne les emploie qu'a tirer , ils n'ont pas fubi cette alteration & aucun ne nous prefente cette difFormite: elle a vraifemblablement pour caufe premiere, le poids & la compreflion des fardeaux , &. pour caufe feconde , la furabondance de la nourriture; car elle difparoit lorf-* que 1'animal eft maigre & mal nourri. Des bosufs ef- claves & boffus fe feront echappes ou auront ete aban- donnes dans les bois , ils y auront fait une pofterite fauvage & chargee dans la meme difTormite , qui loin de difparoitre aura du s'augmenter par 1'abondance des nourritures dans tous les pays non cultives 5 en forte que cette race fecondaire aura peupl£ toutes les terres defertes du nord & du midi , 6c aura pafTe dans le nou- veau continent , conime tous les autres animaux , dont la nature peut fupporter le froid. Ce qui confirme & prouve encore Tidentite d'efpece du bifon & de 1'au- rochs , c'eft que les bifons ou bceufs a borTe du nord de TAmerique , ont une fi forte odeur , qu'ils ont ete appeles bamfs mufquis par la plupart des Voyageurs *, A quinze lieues de la riviere Danoife , fe trouve la riviere du Loup-marin , tous deux voifincs de la baye d'Hudfon , & Ton trouve ce pays une efpece de boeuf que nous nomroons Boeufs muftuts , du BvFFie , dn Box ASUS , &c. 329 qu en meme - terns nous voyons , par le temoignage des Obfervateurs *, que Taurochs ou boeuf fauvage de Prude HlSTOIRE NjfTURELLB enfemble : leur nature eft plus eloignee que celle de 1'ane ne 1'eft de celle du cheval , elle paroit meme an- tipathique ; car on aflure que les vaches ne veulent pas nourrir les petits buffles, & que les meres buffles refufent de fe laifler teter par des veaux. Le bufrle eft d'un naturel plus dur & moins traitable que le bceuf, jl obeit plus difficilement , il eft plus violent , il a des fantaifies plus brufqucs & plus frequentes ; toutes fes ha bitudes font groflieres & brutes : il eft , apres le cochon, le plus fale des animaux domeftiques , par la difficulte qu'il met a fe laifler netoyer tome V , page z6z. b Les Negres nous dirent , que quand on tire fur les buffles fans les bleffer mortellement , ils s'clanccnt avec fureur fur les perfonnes » les renverfent & les tuent a coups de pieds. . . . Les Negres epient les endroits ou les buftles s'aflemblent le foir , & ils montent fur uti grand arbre, d'ou ils les tirent^ & ils n'en defcendent que lorlqu'ils le voient mort. Voyage de Bofman , pages 437 6' 438. Les buffles, au cap de Bonne-efperance , font plus gros que ceux qu'on a en Europe ; an lieu d'etre noirs comme ceux-ci _, ils font d'un rouge obfcur •, fur le front f fort une touffe de poil frife & rude > tout leur corps eft fort bien proportionne, & ils avancent extreme-* ment la tete j leurs cornes iont fort cotirtes & penchent du cote du cou •, les pointes font recourbees en dedans & fe joignent prefque ; ils ont la peau (I dure & fi ferme qu'il eft difficile de les tuer fans le fecours d'une bonne arme a feir, & leur chair n'eft ni fi grafle ni fi tendre que celje des boeufs ordinajres. Le bufTle du Cap., entre du Bu F F LE , du B ON A SV S , &C. 335 Kolbe & plufieurs autres Naturalises & Voyageurs af- furent que perfonne n'ofe fe vetir de rouge dans le pays des buffles : je ne fais fi cette averfion du feu & de la couleur rouge eft generate dans tous les buffles ; car dans nos boeufs , 11 n'y en a que quelques-uns que le rouge eflarouche. Le buffle, comme tous les autres grands animaux des climats meridionaux , aime beaucoup & fe vautrer & meme a fejourner dans Teau ; il nage tres-bien & traverfe hardiment les fleuves les plus rapides : comme il a les jambes plus hautes que le boeuf , il court auffi plus lege- rement fur terre. Les Negres en Guinee, &. les Indiens au Malabar , ou les buffles fauvages font en grand nombre, s'exercent fouvent a les chaffer , ils ne les pourfuivent ni ne les attaquent de face , ils les attendent , grimpes fur des arbres , ou caches dans I'epaiffeur de la foret que les buffles ont de la peine a pcnetrer a caufe de la grofleur de leurs corps Longueur de la tete , depuis le bout du mufeau jufqu'a 1'origine des cornes i 3 6. Circonference du mufeau , prife derriere les nafeaux. i 8 6. Contour dc la bouche I // u Diftance entre les angles de la machoire infcrieure . . // 7 // Diftance entre les nafeaux en bas // 2 // Longueur de Tccil d'un angle 4 1'autre // I IO» Diftance entre les deux paupieres lorfqu'elles font ouvertes // I » Difbnce entre Tangle anterieur & le bout des levres . . I n t Dirtance entre Tangle pofterieur & Toreille // 5 a Diftance eutre les angles anteiieurs des yeux , mefuree en ligne droite v J 8. La meme diftance en fuivant la courbure du chanfrein. ^94. Circonference de la tete, prife au-devant des cornes. 356. Longueur des oreilles // 9 6. Largeur de la bafe, mefuree fur la courbure exterieure. n 8 9. Diftance entre les deux oreilles , prife au bas en fuivant la courbure du chignon I 4 * Longueur du cou • I 4 n Circonferencc pres de la tete 2 II * Circonfcrence prcs des epaules , 4 I o nu BUFFI s. 339 pieds. pouc. lignes. H.uiteur i 8 // Circonfcrence du corps , prile derricre les jambes de devant 6 n 8 Circonference prife k 1'endroit le plus gros 7 7 s Circonterence prife devant les jambes de derriere. ... 6 10 // Longueur du troncon de la queue 2 4 // Circonference a Ton origine // 8 // Longueur dubras, depuis le coude jufqu'au genou.... I 4 // Circonference a 1'endroit le plus gros I 5 6. Circonference du genou I I o Longueur du canon it 8 6. Circonference £ 1'endroit le plus mince » 8 » Circonfcrence du boulet n II 9- Longueur du paturon * 2 <5. Circonference du paturon * 10 6. Circonference de la couronne I 2 6. Hauteur depuis le bas du pied jufqu'au genoux I 2 6. Distance depuis le coude jufqu'au garrot en fuivant la courbure 2 2 H Diftance depuis le coude jufqu'au bas du pied 2 3 n Longueur de la cuiffe , depuis la rotule jufqu'au jarrct. .17* Circonfcrence pros du ventre -2 1 1 * Longueur du canon, depuis le jarret jufqu'au boulet. I I 6. Circonfcrence * " " Longueur des ergots " * «. Hauteur des fabots t ' 3 * Longueur depuis la pince jufqu'au talon dans les pieds de devant n 6 a JLongueur dans les pieds de derriere . ± » 5 &<- Vv ij 340 pieds. pouc. Largeur des deux Abets pris enfemble dans les pieds de dcvant u 4 3- Largeur dans les pieJs de derricre * 3 9. Diftance entre les deux fabots it a 6, Circonference des deux fabots re"unis , prife fur les pieds de devant I 4 » Circonference prife fur les pieds de derriere 136. Cc buffle pcfoit onze cents cinquante livrcs, auffi fa chair & fcs vifceres ctoient a proportion plus pefans que ceux du bccuf &: avoient une coulcur plus foncee j la peau fcule pefoic cent quatorze livres. A 1'ouverture de 1'abdomcn , j'ai vu que la panfe etok enormc &: occupoit toute la capacite du ventre \ il paroiflbit feulemenc une petite portion de Tileum dans la region hypogaftrique ; Ic bonnet etoit place au- devant de la panfe centre Ic milieu du diaphragme i la caillette fe trouvoit au cote droit de la panfe , & Ic feuillet fur la caillette. Le duodenum avoit peu de longueur , mais le jejunum etoit tres-long, il faifoit fes clrconvolutions dans la region ombilicalc & dans le cote droit fur la panfe : les autres inteftins ctoient fitues a-peu-pres comme ccux du bccuf. L'interieur de la panfe du buffle etoit de coulcur livide & non pas noiratre , comme dans le bccuf ; les papilles du buffle avoient moins de largcur &: plus de fouplefle que celles du bccuf! Lc bonnet etoit aufli de couleur livide ; les cloifons du refeaa avoient moins de hauteur que celles du bceuf , ellcs etoient heriflees de papilles prefque imperceptibles , de meme que 1'airc des figures j le bonnet ecoit a proportion plus grand, & k feuillet » v B v P F t e. 341 plus petit que dans le bceuf, relativement aux autres eftomacs. Le feuillet etoit livide , comme la panfe & le bonnet , il avoit quarante grandes feuilles , quarante moyennes & quatre- vingts pctites* L'interieur de la caillette etoit dc couleur noiratrc , au contraire dc la caillettc du bceuf, qui eft de couleur de chair; ainfi, la caillette du buffle avoit unc couleur differente de cellc dcs autres eftomacs de cct animal , comme la caillette du bceuf diffcre par fa coulcur dc chair des autres eftomacs, qui ont a I'intcrieur une couleur noiratre. Les inteftins greles avoient tous a-peu-pres la meme grofletir , le ccecum ( A B , pi. xxvi ) , etoit plus court que cclui du bceuf, comme tous les inteftins en general; le colon etoit a fon origine ( C) aufti gros que le ccecum (A); fa grofleur diminuoit peu-a-peu fur la longueur de deux pieds ; enfuite il avoit a- peu-pres le memc diametre jufqu'au reftum. Le foie etoit plus grand que celui du bceuf, mais de memc figure ; il avoit une couleur plus foncee au-dehors &: fur-tout au-dedans ; il pcfoit dix-neuf livres &: dernie : il y avoit dans la veficule du fiel unc demi-livrc de liqueur orangee- noiratrc; la rate reilembloit a celle du bceuf, par la forme &: la coulcur de 1'exterieur, mais clle etoit plus noiratre au dedans ; elle pefoit une livre quinze onces. Le rein droit etoit plus avance que le gauche de la moitie de fa longueur; il avoit aufli beaucoup plus de grofleur : ils etoient tous les deux compofcs de plufleurs tubercules , &c. comme ccux du bceuf. Les poumons diffe'roient beaucoup dc ceux du bceuf; le pou- mon droit du buffle n'etoit compofe que de deux lobes , un qui corrcfpondoit aux trois lobes du bceuf, ranges de file , 542 DESCRIPTION & un petit place prcs de la bafe du cceur , comme dans Ic bceuf ; le poumon gauche ctoit d'une feule piece , il y avoit feulemenc quelques petites cchancrurcs dans la parde anterieure qui etoit un peu dcformee par un arTaifTemcnt des bronchcs. La languc, le palais, 1'cpiglottc & 1'eiitrcc du larynx rcflem- bloicnt a ccs memcs parties _, vues dans le bceuf , exccpte que les papillcs de la partie anterieure de la langue du buffle etoient plus nombreufes &: plus fouples que cclles du bceuf , & que les grains ronds avoient line couleur noire , tandis que ceux du bccuf etoient blancs ; les glandes a calice avoient moins de gran-, dcur dans le buffle que" dans le bceuf, Lc ccrveau & le cervclet reflembloient au cerveau &r au ccrvelet du bceuf i le cerveau du buffle pefoit une llvre , &: le ccrvelct deux onces trois gros. Les mamelons etoient au nombre de quatre ( A B C D , pi. xxv 11} y places fur une file tranfverfale, au contrairc des mamelons des autres animaux , qui font ranges fur deux files longirudinales , 1'une a droite & Tautre a gauche 3 il y avoic quinze lignes de diftance entre les deux marnelons ( ^4 B ) du cote droit*, &: un ponce entre ceux (CD) du cote gauche ; Jc mamelon interieur ( B ) du cote droit cccit eloighe de trois pouces & demi du mamelon gauche interieur (C); il y avoic deux pouces & demi de diftance entre la ligne , fur kqueile fe trouvoient les quatre mamelons & le fcrotum ( E ). Les parties de la generation ne difFeroient de celles du taureau qu'cn ce que les teilicules & les veiicules feminales etoient beaucoup plus petites. + Nota. Que cette planche xxvii, n'aj-ant pas ^t^ gravde au miroir , les s du cwt6 droit de lamina! fe trouvent a gauche dans ia figure, :to u B u F F L jr. 343 pieds.pouc.lignci* Longueur de la panfe de devant en arriere , depuis le bonnet jufqu'au bout de la convexit6 du cotg gauche 2 7 // Largeur 2 10 6. Hauteur I 7 // Circonference tranfverfale du corps de la panfe. ...•.,. 7 9 t. Circonference longitudinale , qui palfe en devant aupres de 1'cefophnge £ en arricre fur le fommet de la grofle convexite 7 IO fl C'rconference du cou de la panfe 4 3 u Profondeur de la failure qui le fepare du corps u IO // Circonfjrence de la bafe de la convexite droite 3 9 u Circonference de la bafe de la convexite gauche 2 6 A- Profondeur de la fciflure qui fepare les deux convexites. n 8 n Longueur du bonnet I 5 6. Circonference a 1'endroit le plus gros 2 II // Grande circonference du feuillet 3 2 n Petite circonference -2 IO // Circonference longitudinale du corps de la caillette ... 4 I # Circonference tranfverfale a Tendroit le plus gros 2 it Circonference de I'oefophage • * 4 & Circonference du pylore " 5 Longueur des plus grandes papilles de la panfe n » L irgeur " " l - Hauteur des cloifons du refeau du bonnet // // 2. Diamctre des plus grandes figures du rcleau I Longueur de la goutti.re du bonnet " IO /< Largeur Largeur des plus grands feuillets du troiiiLxme eftonuc. // 9 u Largsur des moyens 344 pieds. pouc. lignes. Hauteur des plus grands replis de la caillette n i 6. Longueur des inteftins grclcs, depuis le pylore juf- qu'au caecum N 70 » 9 Circonference du duodenum dans les endroits les plus gros a 6 6. Circonference dans les endroits les plus minces a 4 t Circonference du jejunum dans les endroits les plus gros » 5 6. Circonference a 1'endroit le plus mince a 3 t. Circonference de 1'ileum dans les endroits les plus gros t 5 t Circonference dans les endroits les plus minces // 3 9. Longueur du ccecum I 3 a Circonference a 1'endroit le plus gros i 4 3, Circonference a 1'endroit le plus mince n 8 a Circonference du colon dans les endroits lei plus gros. 13* Circonference dans les endroits les plus minces n 5 n Circonference du rectum pres du colon * 7 * Circonference du redlum pics de 1'anus i 4 n Longueur du colon & du re£tum pris enfemble 30 v t Longueur du canal inteiKnal en entier , non compris le caecum • 100 i n Longueur du foie ,.., i IQ * Largeur i 4 6. Sa plus grande epaiffeur g $ *< Longueur de la veficule du fiel § 6 (^ largeur , 4 $, Longueur de la rate ! 7 , • » 7 » ff II jo u B u F F i s. 345 pieds. pouc. lignei. Longueur des reins » 8 6. Largeur „ 4 9. Epaifleur H j , Longueur du ' centre nerveux f depuis la veine - cave jufqu'i la pointe H 8 Largeur ! 9 Largeur de la partie charnue entre le centre nerveux & le fternuni > // 5 6. Largeur de chaque cote du centre nerveux // 6 6, Circonference de la bafe du ccrur I 8 6. Hauteur depuis la pointe jufqu'a la naillance de 1'artcre pulmonaire * 8 6. Hauteur depuis la pointe jufqu'au he pulmonaire. ..«•• u 6 2. jDiametre de 1'aorte, pris de dehors en dehors // I 10. Longueur de la langue . . . • 1 3 // Longueur de la partie anterieure , depuis le filet jufqu'a Textremite " u 5 6. Largeur de la langue a I 8. Largewr des fillons du palais , H u 7. Hauteur des bords // // I. Longueur des bords de 1'entree du larynx a I 7. Largeur des mcm.es bords , ' // // 3- Diftance entre leurs extremites infcrieures // u 5- Longueur du cerveau " 4 8. Largeur • /; 3 9- ' • -T- T Q Epaitieur Longueur du cervelet " 2 " Largeur • " 2 4- Ep.illcur " 1 3- Diftance entre I'anus &: k fcrotum J 4 "• Hauteur du fcrotum " 4 " iiTeur ».*... Tome XI. 346 DESCRIPTION pieds.pouc.lignesi Largeur . . . . '. 7 TT t z t Diftance entre le fcrotum & 1'orifice du prepuce I 3 n Difhnce entre les bords du prepuce & 1'extremite du gland -... * 5 i Longueur du gland n 3 2.1 Largeur // i 5 • Epailleur n n 8. Longueur de la verge, depuis la bifurcation du corps caverneux jufqu'a i'infertion du prepuce ,.».. 2 2 n Largeur de la verge "." u n 6* Epailleur n I 3, Longueur des tefticules // 3 3, Largeur n I 1 1. Epailleur n I 4. Largeur de I'epididyme // // 4. Epaiileur t n i. Longueur des canaux defcrens 2 IO n Diametre dans la plus grande partie de leur etendue. * n 4. Diametre prcs de la vedie // t 9. Longueur des cordons de la verge 3 * u Diametre it u 9. Grande circonference ds la veflie 2 J ft Petite circonference , Z2 u Longueur des veficules feminales » 2 I. Largeur .i t nil. Epa lieiir * # n 6. Longueur de I'uretre n 8 u Circonfcrence t 3 9. Largeur des profhtes // 2 // // i // » . . . , u 1 u B u B u y F L E. 347- Le fquelctte ( pi. xxvm ), du buffle a tant de rapport a ce lui du taureau , qu'il fuffit d'indiqucr les differences qui font entr'eux. Le bufHe a la tete un peu plus grofle, le muffle plus long, I'extremite anterieure dcs machoircs plus large , le front plus grand &r convexe \ I'extremite de la machoire du deflous eft moins relevee , £: les orbites des yeux font plus rondes. Les dents du buffle reflemblent a cellcs du taureau , il y a huit incifives dans la machoire du deflous , &t fix machelieres dc chaque cote de chacunc des machoircs. Le refte du fquelette de buffle, qui fert de fujet pour cettc defcription , differe du fquelette de taureau , qui a etc deceit dans le IV.e volume de cet ouvrage , en ce qu'il vient d'un individu plus age , & que toutes les epiphyfcs font rcunies au corps des os & rendcnt les apophyfes plus grandes i 1'apophyfe epineufe de la quatrieme vcrtebre cervicale , eft fort inclinee en avant i les fepdemes cotes s'artieulent avec la partie pofterieure du fixieme os du fternum , & les huitiemes cotes cntre le fixieme &: le feptieme os \ des trois tuberodtes formees par la partie pof terieure de chaque os ifchion , 1'infericure eft beaucoup plus longuc de hauten bas , que les deuxfuperieures, dont l'exteneure fe trouve placee plus haut que celle qui y correfpond dans le taureau, & qui a ete defignce par le nom Sipine. La queue eft compofee de quinze faufTes vertebres. Les os des canons font a proportion plus longs que ceux du taureau ', on trouvera encore d'autres differences de proportion , en comparanc les dimcnfions des os rapportees dans la table fui- vantc , avec cclles qui font dans la defcription du taureau *. * Voyez le tome IV de cet ouvrage, page 511 & fuivantes. Xxij 348 D M S C R I P T I O N pieds. pouc.Iignes, Longueur de la tcte., depuis le bout de la machoire fupe'rieure jufqu"a 1'entrc-deux des cornes i 6 10. Largeur du bout du mufeau * 4 5. Largcur de la tete prife i 1'endroit des orbites a 9 4. Longueur de la machoire inferieure t depurs J'extremite des dents incilives jufqu'au contour de ies branches. .148, Largeur de la machoire inftfrieurc au-del^ des dents incilives ^ t 3 8. Largeur a 1'endroit des barres t 2 3. Hauteur des branches de la machoire infcrieure jufqu'a 1'apophyfe condyloide a 6 i Hauteur ju(qu'«k 1'apophyfe corono'ide H 7 11. Largeur des brunches au - deffous de la grande echan- crure * 3 a EpaiiTeur de la partie antcrieure de 1'os de la machoire fupe"rieure // // 3, Largeur de cette machoire ^ 1'endroit des barres ...... n 3 8. Diftance cntre les orbites & Touvcrture des Jiarines. ... H 6 2. Longueur de cette ouverture * 5 H Lnrgenr * 2 6. Longueur des os propres du nez • H 7 3. Largeur H i 5. Largeur des orbites • H 2 5. Haute Lir u 2 6. Longueur des cornes • • i 4 6. Circorference a la bale I i // Longueur des plus longucs dents incifives au-dehors de 1'os // n 10. L^rgeur a 1'extremite • y n 9. Diftance entre les dents incilives & les machelieres // 5 H Longueur de la partie de la machoire fupcrieure , qui eft au-devant des dents machelieres. . . // 6 8. D U B V F F Z E< pieds.pouc. lignei. Longueur des plus grofles de ces dents au-dehors de l'OS H I // Largeur „ j <5, Epaifleur /, , gi. Largeur du trou de la premiere vertebre de haut en bas. H i u Longueur d'un cote a 1'autre u \ 7. Longueur des apophyfes tranfverfes de devant en arriere . . 7/49. Longueur du corps de la feconde vertcbre. . . • H 3 6. Hauteur de 1'apophyfe epineufe // 2 5. Largeur „ 3 It Hauteur de la plus longue apophyfe epineufe , qui eft celle de la fepticme vertcbre t 6 o. Hauteur de Tapophyfe epineufe de la feconde vcrtebre dorfale , qui eft la plus longue * o 10. Longueur du corps de la derniere vertcbre , qui eft h plus longue , * 2 t Longueur du corps de la premiere vertcbre , qui eft la plus courte // i 8^. Longueur des premieres cotes e io Longueur de la huitieme cote, qui eft la plus Jongue. . 2 io Longueur de la derniere des faufles cotes , qui eft la plus courte . . i 9 6, Largeur de la cote la plus large // 2 5. Largeur de la plus etroite * a io. Longueur du fternum I 6 9. Largeur du cinquicme os , qui eft le plus large * 3 9. Largeur du premier os , qui eft le plus ctroit // i 7. Hauteur des apophyfes epineufes de la premiere vertebre lombaire , qui eft la plus longue , u 3 a Largeur de celle de la troiheme, qui eft la plus large. . . // 2 3. Longueur de 1'apophyfe tranfvcrfe de la quatricme yeitebre , qui eft la plus Jongue // 511. H t 35O DESCRIPTION pieds.pouc.lignei; Longueur du corps de 1'avant-dernicre vertebrelombaire. .. // 2 3. Longueur de I'os facrum H 8 3. Largeur de Ja partie anteVieure if 7 7. Largeur de la partie pofterieure // . 2 5. Longueur de la premiere faufle vertebre de la queue, qui eft la plus longue // I 8. Longueur du cote fuperieur de I'os de la banche ...... H 10 4. Hauteur de I'os , depuis le milieu de la cavite cotylo'ide juiqu'au-de/Tus de 1'os * 11 n Largeur au - deil'us de la cavite cotylo'ide // 2 I. Diametre de cette cavite • . . u 2 3, Longueur de la goutticre , depuis les trous ovalaires jufqu'i Ton extremite pofterieure ir 5 3. Largeur dans le milieu K 5 6. Pr ofondeur de la gouttiere // 3 I. Profondeur de 1'echancrure dc 1'extremite pofterieure... // 3 2. Longueur des trous ovalaires // 3 4. Largeur t n 2 3. Hauteur du baflin // 710. Largeur « // 6 9. Longueur de I'omoplate I a 4. Longueur de fa bafe // 9 3 . Longueur du cote poft£rieur j // 3. Longueur., du cote anterieur i // 9. Largeur de i'omoplate a I'endroit le plus etroit // 2 3. Hauteur de 1'epine a I'endroit le plus elev£. • // J 9. Diametre de la cavite glenoide H 2 6. Longueur de rhumerus '. . . . I // 5.' Circonference a I'endroit le plus petit // j 6. Longueur de 1'os du coude i 2 1 1. Epaiiieur a I'endroit le plus epais a 2 2%. Hauteur de 1'olccrane H 3 6. Longueur de I'os du rayon . , ._ M i j 5. /'/ IV / J I',, .17 / .1.1777 P V B U P F L S 351 pieds.pouc. lignes. Largeur du milieu de 1'os. * \ !Q. Longueur du fe"mur ! 2 10. Diametre de la tete y, 2 * Circonference du milieu de 1'os „ , 5 o. Longueur des rotules n 2 9. Largeur H 2 5. Epaitfeur „ \ gl. Longueur du tibia I j » Circonference du milieu de I'os. * 5 * Hauteur du carpe * v # 2 // Longueur du calcaneum // 5 4. Longueur des canons des jambes de devant it 7 g Largeur du milieu de 1'os a i 6. Longueur des canons des jambes de der ricre /r 7 7. Largeur du milieu de 1'os * i 3!.. Longueur des os des premieres phalanges // 2 4. Longueur des os des fecondes phalanges H i 8. Longueur des os des troifi^mes phalanges . M a ^ 5)2 HlSTOIRE LE M O UFLO N * E T LES AUTRES BREBIS. JUES efpeces les plus foibles dcs animaux utiles ont ete rt'duites les premieres en domefticitc : Ton a foumis la Brebis &. la Chevre , avant d'avoir dompte le Cheval , ¥ Moiiflon , mot derive de 1'Italien Mufione 3 nom de cet animal dans les liles de Corfe & de Sardaigne ;' en Giecy.tTfj-av, felon Strabon , en Latin JMufmon on Mufirnon, en Siberie Stepnie-Barani, c'eft-i-dire, Mouton fauvage > felon Gmclin •, dans la Tartarie , chez les Mon^u's Ar^ili , felon le mcme Cmelin. Mufmon. Plinii , ///'/?. nat. lib. VIII, c«?p. XLIX. Note. Pline f^it mention, livre XXVIII , chapitre ix , u: livre XXX , chapltre X yt d'un animal 3 qu'il dit que les Anciens Grecs appeloicnt Ophion, qui nous paroit etre le meme que le Mufmon ou Mouflon. Tragelaphus. Belon , Obferv, feuillet W > fig- feuillet 54, verfo ; le trazdapkus , dit Belon , eft fembUble en pelage au bouc eftain : m^iis il ne porte point de barbe •, fes cornes ne lui tombent point j qui font femblables ^ celles d'une chcvre , mais font quelquefois entorfes comme 4 un belier*, fon mufeau & le devant du front & les oreilles font de mouton •, ayant aufH U bourfe des genitoires de beliei'j pendante &: moult groile ; fes quatre jambes femBIablcs a celies d'un mouton •, fes cuilfes h Tendroit de dedous la queue iont blanches ; la queue noire. II porte le poil fi long a 1'cndroit de Teftomac & de/iiis & deflbus le cou , qu'il femble etre barbc-, il a les crins defilis Jcs epaules & de la poitrine longs , de couleur noire ; ayant deux tachcs grifes, une en chaque cote des flancs, & aulli il a les narines D V M O U F L O N , &.C. 353 le Boeuf ou le Chameau ; on les a aufli tranfportees plus aiiement de climats en climats; de-la le grand nombre de varietes qui fe trouvent dans ces deux efpeces, collofubtus barfato , caudd nigrd. "Linn.Jyft. nar. edit. X, pag. 70. * Voyez 1'article de la brebis dans le V.e volume de cette Hiftoirc patiirelic. Tome XL Y 7 354 UlSTOIRK NjtTVRELLE toutes les varietes , toutes les efpeces pretendues , a une race primitive. Notre brebis, telle que nous la connoifibns , ne fe trouve qu'en Europe & dans quelques provinces tern- pereesde 1'Afie : tranfportee dans des pays plus chauds, comme en Guin^e*, elle perd fa laine & fe couvre de poil , elle y multiplie peu , & fa chair n'a plus le meme gout ; dans les pays tres-froids elle ne peut fubfifter ; mais on trouve dans ces memes pays froids , & fur-tout enlflande, une raj£e de brebis ( pi. xxxi & xxxii ) , aplufieurs cornes,a queue courte, a laine dure & epaiffe, au-deflbus de laquelle , comme dans prefque tous les * Ovis Africana pro yellere lanofo pilis brevibus hirtis veftita ; hoc genus vidimus in vivario regio weft , monafterien.fi S. Jacobi diclo , quoad formam carports externam ovibus vulgaribus pcrfimile verum pro land ei pilusfu.it>..* Specie a noftratibus differre] non fidenter affirmaverim; fortajje quemadmodum homines in Nigritarum regionibus pro capillif lanam quandam obtinentt ita vice versa pecudes hce pro land pilos. Ray. Jyn. quad. pag. 75. — Dans le royaume de Congo , a Loango & ^ Ca- binde^ les brebis an lieu de cette laine douce qu'elles portent parmi nous, n'ont qu'un poil rude femblable ^ celui des chiens; la chaleur brulante de 1'air deilechant tout cc qu'il y a de gras & d'huileux, & leur donnant ainfi cette rudefie : j'ai obferve la meme chofe dans les fcrebis qui font dans les Indes. Voyage de J. \ Ovington , tome I, page 60- — Les moutons font en aflez grand nombre fur toute la cote de Guinee, & cependant ils font fort chers, ils ont la meme figure que ceux d'Europe , fi ce n'eft qu'ils font la moitie" plus petits , & qu'au lieu de laiue ils ont par tout le corps du poil de la longueur d'un doigt. . . . La chair n'a pas la moindre conformite avec celle des moutons d'Eu- rope , etant extcemement seche , &c. Voyage de Bofman , pages 137 D v Mov FLO* I &c. 355 animaux du nord, fe trouve une feconde fourrure d'une laine plus douce, plus tine & plus touffue: dans les pays chauds , au contraires , on ne voit ordinairement que des brebis a cornes courtes & a queue longue , dont les unes font couvertes de laine , les autres de poll & d'autres encore depoil mele de laine; la premiere deces brebis des pays chauds eft celle ( pL xxxm J, que Ton appelle communement mouton de Barbaric a , mouton & Arabic b, laquelle reflemble entierement a notre brebis domeftique , a Texception de la queue c qui eft fi fort 1 La Perfe abonde en raoutons & en chevres t il y a de ces moutons que nous appelons moutons de Barbaric ou d grojfe queue, dont la queue pefe plus de trente livres *, c'eft un grand fardeau que cette queue a ces pauvres animaux, d'autant plus qu'elle eft <£troite en haut & large en has -, vous en voyez fouvent qui ne la fauroient trainer , &aceux-la on leur met la queue fur une machine a deux roues , a laquelle on les attache par un harnois , &c. Voyage de Chardin , tomt. II , page 2.8. b Ovis laticauda Arabica. Ray. Jyn. quad. pag. 74. Nota. La plupart des Naturalises ont appele cette brebis , brebis $ Arabic ,• cependant elle n'eft pas originaire d'Arabie , elle y eft meme aiTez rare : c'cft dans la Tartarie meridionale , en Perfe , en Egypte , en Barbarie & fur les cotes orientates de 1'Afrique , qu'elle fe trouve en grand nombre, Aries laniger caudd latiflimd.... Ovis laticauda. La Brebis a large queue. Briilon. Regn. anim. pag. 75. < Neque his arietibus nullum ab aliis difcrimen prceterquam in caudd quamlatijfimam circumferunt.... Nonnullis libras decem aut vigcnti caudd pertdet cumfuafponte impinguantur; verum in JEgyptoplurimifarciendis Vervccibus intenti t furfure hordeoquc faginant; quibus adeo craffefdt fauda utfe ipfbs dimovere non pojjint ; verum qui eorum curam gerunt wudam exiguis vchiculis alligantes gradum promovere fadunt ; Yy ij chargee de graiffe , que fouvent elle eft large de plus d'un pied, & pefe plus de vingt livres; au refte , cette brebis n'a rien de remarquable que fa queue qu'elle porte, comme fi on lui avoit attache un couffin furies fefles ; dans cette race de brebis a groffe queue, il s'en trouve qui 1'ont fi longue & li pefante a, qu'on leur donne une petite brouette pour la foutenir en marchant ; dans le Levant , cette brebis eft couverte d'une tres- belle laine ; dans les pays plus chauds, comme a Ma- dagafcar & aux Indes b, elle eft couverte de poil ; la furabondance de la graiffe , qui , dans nos moutons fe fixe fur les reins , defcend dans ces brebis fur les ver- tebres de la queue ; les autres parties du corps en font moins chargees que dans nos moutons gras : c'eft au climat , a la nourriture &. aux foins de 1'homme qu'on hujufmodl caudam libras octuaginta ponderare. Leon. Afric. Dejcript- Afric. vol. II, pag. 253. a Ovis Arabica alterna. Ray.Jyn. quad. pag. 74. Aries laniger caudd longijjimd Ovis longicauda. La brebis ^ longue queue. BrifTon , regn. anim. pag. 76. Note. M.rs Ray & Briflbn , font de cette brebis & longue queue & de la brebis ^ large queue deux efpeces diflcrentes > M. Linnxus les a reunies j & ne les donne que comme des varietes dans 1'efpece commune : nous fommes en cela par- faitement de Ton avis. b L'ifle de Madagafcar nourrit des moutons a grofTe queue f y ayant eu tcl mouton, dont la queue a pefc vingt iivres, etant groflie d'une graifle qui ne fe fond point & tres-delicate a rnanger •, ces moutons ont la laine comme le poil des chevres. Voyage de Flaccourt, page 3....; La viande des jeunes femelles & des chutres , eft d'un excellent gout. T> u M o u F z o N, &c. 357 doit rapporter cette variete; car ces brebis a larges ou longues queues font domeitiques comme les notres , & meme elles demandent beaucoup plus de foins & de management. La race en eft beaucoup plus repandue que celle de nos brebis ; on la trouve communement en Tartarie a, en Perfe b, en Syrie c, en Egypte d, en Les moutons des Tartares , comme aufii ceux de Ferfe , ont une groffe queue , qui n'eft que grailTe , dc vingt a trente livres pefant > les oreilles pendantes comme nos barbets , & le nez camus. Voyage tfQllarius , torn: If page %zi. — Les brebis , dans la Tartarie orientale, ont la queue du poids de dix a douze livres ; cette queue n'eft prefque qu'nne feule piece de graiife fort ragoiitante •, les os n'en font pas plus gros que ceux de la queue de nos brebis. Relation de la grande Tartarie , page i #7.... Les brebis des provinces qu'occupent les Tartares Calmouques , ont la queue cachee dans un couflin de plufieurs livres. Idem, page 3.67. b La feule queue d'un de ces moutons de Perfe , pcfe quelquefois dix \ douze livres , & rend cinq ou fix livres de graiflc , & elle eft de de figure contraire a celle de nos moutons t etant large en bas & e^roitc en haut. Voyage de Tavernier, tome II j page $jg. c J'ai vu en Syrie, Judee, Egypte, ta queue des moutons f! groffe, grande & large , qu'elle pcfoit trente-trois livres & davantage , Sc toutefois les moutons ne font guere plus grands que ceux de Berri t mais bien plus beaux & la laine plus belle. Voyage de Villamont * page 6zg. d II y a en Ethiopia certains moutons , dont la queue pele vingf cinq livres & voire davantage. . . . Et certains autres dont la queue eft longue d'une brafTe , & tortue comme un cep de vigne , avec I'encolure pendante comme celle des taureaux. Voyage de Drack t 8$. Barbaric , en Ethiopie , auMofambiquea,a Madagafcar b, & jufqu'au cap de Bonne-efperance c. On voit dans les Hies de 1'Archipel , & princi- palement dans Tifle de Candle, line race de brebis domeftiques , de laquelle Belon a donne la figure 6c la defcription fous le nom de ftrepficheros d ; cette brebis eft de lataille de nos brebis ordinaires, elle eft, comme celles-ci, couverte de laine, & elle n'en differe que par les cornes qu'elle a droites V M O V F L O N , &C. 359 Enfin dans les contrees les plus chaudes de 1'Afrique & des Indes, on trouve une race de grandes brebis la Nature 1'a change en un poil mediocrerient long & aflez rare. Voyage au Senegal f par M. Adanfon , page 36. \Aries Guineenfis five Angolenfis. Marcgrav. Hift. braf. fig. p^g. 234. Aries pilofus , pitis brevibus veftitus ,jubd longijjimd , auricuiis longis pendulis Oyis Guineenfis. La brebis de Guinee. Briilbn. Regn. amm. Pag- 77- Guineenfis ovis auribils pendulis ,palearibus laxis-> oaipite prominente. Linn. Sy/?. nat. edit. X, pag. 71. Les moutons «de Gnine"e font un pen difFerens de ceux que nous voyons en Europe •, ils font pour Tordinaire plus hauts Air leurs jambesj ils n'ont point de bine, mais un poil de chien affez court, doux & fin i les beliers ont de longs crins qui pendent quelquefois jufqu'^ terre , & 3 (JO H I S T O I R X N^TURELLE eft domeftique comme Ics autres U M O U F L O N , &C. 3 petites bo.iclcs blanches & ferrees en forme de perles, ce qui fait Un tres-bel effef, & c'eft pourquoi Ton en eftime bien plus la toifon que la chair, parce que cette forte de fourrure eft la plus precieufc de toutes celles qu'on fe fert en Perfe , apres la zebeline •, on les nourrit avcc grand foin, & le plus fouvent a 1'ombre, & quand on eft oblige de les mener a 1'air, on les couvre comme les chevaux 5, ces moutons ont la queue petite comme les notres. Voyage d'Qliarms, tome I, pap D U M O V F L O It , &C. efpece, &. produiroient certainement toutes les unes avec les autres, puifque le bouc, dont 1'efpece eft bien plus eloignee, produit avec nos brebis, comuie nous nous en fommes aflures par Inexperience ; mais quoi- que ces cinq ou fix races de brebis domeftiques ibient toutes des varietes de la meme efpece, entierement dependantes de la difference du climat, du traitement & de la nourriture ; aucune de ces races ne paroit etre la fouche primitive &. commune de toutes ; aucune n'elt affez forte, aflez legere, aflez vive pour refifter aux animaux carnafliers, pour les eviter, pour les fuir ; toutes ont egalement befoin d'abri , de foin , de pro- tedlion ; toutes doivent done etre regardees comme des races degenerees , formees des mains de 1'homme , & par lui propagees pour fon utilite. En meme-tems qu'il aura nourri, cultive, multiplie ces races domef- tiques, il aura neglige, chaife , detruit la race fauvage, plus forte, moins traitable, & par consequent plus in commode & moins utile : elle ne fe trouvera done plus qu'en petit nombre dans quelques endroits moins habites , ou elle aura pu fe maintenir ; or on trouve dans les montagnes de Grece , dans les iiles de Chypre , de Sardaigne , de Corfe & dans les deferts de la Tar- tarie, Tanimal que nous avons nomme mouflon, & qui nous paroit etre la fouche primitive de toutes les brebis; il exifte dans Tetat de nature, il fubfifte 6c fe multiplie fans le fecours de I'homme ; il reffemble plus qu'aucun autre animal fauvage a toutes les brebis domeftiques, Zz ij 3 64 HJSTOIKE N^ T v R E L t z il eft plus vif , plus fort & plus leger qu'aucune Centre elles; il a la tete, le front, les yeux 6k toute la face du b61ier, il lui reflemble aufli par la forme des cornes & par 1'habitude cnticre du corps ; cnfin il produit avec la brebis domeftique * , ce qui feul fufHroit pour dc- montrer qu'il eft de la meme efpece 6k qu'il en eft la fouche ; la feule difconvenance qu'il y ait entre le mouilon 6k nos brebis , c'eft qu'il eft couvert de poll 6k non de laine ; mais nous avons vu que merne dans les brebis domeiliques, la laine n'efc pas un ca- raclere eflentiel , que c'eft une produclion du climat tempere, puifque dans les pays chauds ces memes brebis n'ont point de laine ck font toutes couvertes de poil, 6c que , dans les pays tres-froids, leur laine eft encore auffi groffiere, aufli rude que du poil ; des-lors, il n'eil pas etonnant que la brebis originaire, la brebis primitive ftivant M. Briffon , * u^e fcule. Autant & U M O U F I O N , (ScC. 369 Autant ilnous a paru neceflaire, en compofant I'hiftoire des animaux fauvages, de les confiderer en eux-memes unaun, & independamment d'aucun genre; autant croyons-nous , au contraire, qu'il faut adopter, etendre les genres dans les animaux domeftiques; & cela parce que, dans la Nature, 11 n'exifte que des individus & des fuites d'individus , c'eft-a-dire , des efpeces; que nous n'avons pasinflue fur celles des animaux independans, & qu'au contraire nous avons altere , modifie , change celles des animaux domeftiques : nous avons done fait des genres phyfiques & reels , bien differens de ces genres metaphyfiques & arbitraires , qui n'ont jamais exifte qu'en idee; ces genres phyfiques font reellement compofes de toutes les efpeces que nous avons maniees, modifiees 6c changees ; fans cepcndant 1'etre tout-a-fait •, c'eft" vraifembhblement de cette forme des cornes que les Ruffes ont pris« Aaa ij 372 HlSTOIRE Nous fommes convaincus, comme le dit M. Gmeliro, qu'on lie peut acquerir des connoiflances de la Nature, »jocca(lon de domier a cet animal le nom de rnoutonjauvage; fi Ton peut m'en rapporter aux recits deshabitansde ces cantons, toute fa force con- »j fide dans fes cornes •, on ditque les beliefs de cette efpece fe battent » fouvent en fe pouflant les uns les autres avec les cornes , & fe les abattent »quc]quefois, en forte qu'on trouve fouvent fur hjleppe de ces cornes, jjdont 1'ouverture, aupres de la tete, eft aifez grande ponrque lespetits »renards desfteppes fe fervent fouvent de ces cavites pour s'y retirer. II « eft aif<£ de calculer la force qu'il faut pour abattre line pareille corne , ttpuifque ces cornes, tant que 1'animaleft vivant ,augmentent continued sjfcment d'epaifleur & de longueur , & que 1'endroit de leur naiiTance au >j crane acquiert toujours une plus grande durete •, on pretend qu'une >5 corne bien venue, en prenant la mefure felon fa courbure,a jufqu'i >3dcux aunes de long, qu'elle pefe entre trente &quarante livres deRuf- >j(ie , & qu'a fa naiflance elle eft de 1'epaifleur du poing ', les cornes de >3 celui que j'ai vu etoient d'un jaune blanchatre •, mais plus Tanimal vieillit , >jplus fes cornes tirent vcrs le brim & le noiratre -, il porte fes oreilles 3>extremement droites, elles font pointues &pafTablementlarges-, les pieds >3ont des fabots fcndus, & les pattesde devantont trois quarts d'aune de >j haut •, celles de derriere en ont cfovantage •, quand 1'animal fe tient debout wdans laplaine, fes pattesde devant font toujours etendues & droites, >j celles de derriere font courbees, & cette courbure femblediminuer plus >jles endroits par ou Taniinal pafle font efcarpes*, le cou a quelques plis »pendans; la couleur de tout le corps eft grifatre melee de brun ; lelong » du dos , il y a une raie jaunatre ou plutot rouflatrc ou couleur de renard, 91 & Ton voit cette meme couleur au-derriere , en-dedans des pattes & an •J ventre , oil elle eft un pen plus pale •, cette couleur dure depuis le com- ijmencement d'Aoiit , pendant rautomme & 1'hiver , jufqu'au prin- »3 terns, a Tapproche duquel ces animaux muent, & deviennent pai-tout "plus rouiiatres 5 la deuxieme mue arrive vers la fin de Juillet, telle eft la jj figure des belicrs', les chevres ou femelles font toujours plus petites, & uquoiqu'elles aieot pareillement dcs cornes, ces cornes font tres-petites D V M O V F I O N , &C, 373 qu'en faifant un ufage reflechi de fes fens, en voyant, en obfervant , en comparant, & en fe refufant en meme- & minces en comparaifon de celles que je viens de decrire, & memecc ne grofliflent guere avec 1'age : elles font toujours a-peu-prcs droites," n'ont prefque point derides , & ont a-peu-pres la forme de celles de nos« boucs prives. <« Les parties interieures , dans ces animaux , font eonformees commetc dans les autres betes qui ruminent ', I'eftomac eftcompofe de quatre ca-ec vites particulieres, & la veffie du fiel eft tres-confiderable ^ leur chair eftcc bonne 4 manger, &a, a-peu-pres, le gout de chevreuil -, la graiffe fur-«« tout a un gout delicieux , comme je Tai d6ja remarque ci-deilus, fur lec« temoignage des nations deKamtfchatka ••> la nourriture de 1'animal eft deet 1'herbe. Us s'accouplent en automne, & au printemsils font un oiv deuxc« petits. « Par le poll , le gout de la chair , la forme & la vivacite , 1'animal appar- «« tient a la clafTe des cerfs & des biches-, les cornes permanentes, qui ne« tombent pas, Texcluent de cette clafle ; les cornes courbees en cerclecc Kii donnent quelque reflemb lance avec les moutons •, le defaut de laine c< &la vivacite Ten diftinguent abfolument j le poil , le fejour furdesro-«« chers & hauteurs , & les frequens combats , approchent aflez cet aoimal de« la clafle des capricornesvle defaut dc barbe & les cornes courbes leurti refufent cette claffe. Ne pourroit-on pas plutot regarder cet animal, c< comme formant une claffe particuliere , & le reconnoitre pour le mufimonw des Aneiens ? En effet , il reilemble fingulierement a la defcription qu'en« donne Pline, & encore mieux le favant Gefner. » Ce paffage eft tire de la verfion Rufle , imprimee a Pcterfbourg , en 17^5 , en deux volumes in-*}0, de la relation d'un voyage par terre a Kamtfchatka , par M.rsMul- ler, de la Croiere & Gmelin , Auteurs de 1'ouvrage, dont 1'original eft en alleraand, la tradu6tion francoife m'a etc communiquee par M. de rifle, de 1'Academie des Sciences •, il eft a defirer qu'il la donne bientot au public i cette relation, curieufe par elle-meme , eft en memc-tems ecrite par un homme de bon fens , & tres-verfc dans 1'Hiftoire Naturclk. 374 HlSTOlKE N A T V RE L L E terns la libertd te'meraire de faire des methodes, des petits fyftemes nouveaux , dans lefquels on clafle des etres que Ton n'a jamais vus , la partie pofterieure du chanfrein , le front, les cotes de la tete , la face ext£ricure des oreilles, la partie pofterieure de lamachoire du deflous , & la gorge etoient de couleur melee de blanc , de gris & de brun cendrc j le blanc dominoic autour des yeux &: fur la gorge j les cotes ducou, 1'efpace qui eft entrc 1'epaule &: le coude, les flancs, la croupe, la queue & la face exterieure de la cuifle &: de la jambe avoient une couleur fauve rouiTatre, approchante de celle du certi le derrierc de la tete, 1'epaulc, le bras , 1'avant- bras prefqu'en entier , les cotes de la poitrine & la face interieure de la jambe etoient de couleur brune j cette couleur formoit unc bande le long de la partie interieure des flancs, 5c fur le devanc de la cuifle, &: d'une partie de la jambe j il y avoit une autre bande # tr M o u F i o NT. 377 bande noire qui s'etendoit Ic long dc la face fuperieure du con fur le garrot &: le long du dos jufqu'au milieu ; cette bande etoit terminee par line large tache dc la meme couleur } il y avoit aufli aux cotes de la couleur blanche de la gorge deux bandes noires qui fe reuniiToient au - deflous de ce blanc } la partie infe- rieure du cou &: la partie anterieure de la poitrine , etoient de couleur noire ; le deflous de la partie poitcrieure de la poitrine , les aiflelles, le coude, le cote poftericur de 1'avant-bras, le canon & tout le reile de la jambe de devant , le ventre , le fcrotum , le perine, les aines, la face interieure de la cuiiTe, le canon & le refle des jambes de derriere etoient de couleur blanche melee d'une teinte de jaune &c meme de fauve plus ou moins appa- rente dans differcns endroits ; il y avoit aufli un peu de gris & meme de blanc dc chaque cote de Tanus, a-peu-pres cornme fur le cerf. Ce mouflon avoit le poil dur & court, mais il etoit mort dans la mue a la fin de Novembre , le plus long poil avoit jufqu'a quatre pouces & fe trouvoit au-devant de la poitrine ', celui des autres parties du corps , n'avoit qu'environ un pouce &: demi de longueur, pieds. pouc.lignes. Longueur du corps entier mefure en ligne droite , depuis le bout du mufeau jufqu'^ 1'anus 3 ° u Hauteur du train de devant 256. Hauteur du train de derriere *• 6 t Longueur de la tete, depuis le.bout du mufeau jufqu'* J'origine des comes ' Circonference du mufeau prife derriere les nafeaux .... // 7 Contour de la bouche * 5 2- Diftance entre les angles de la machoire inferieure. . . u 2 Tome XL Bbb DESCRIPTION pieds. pouc. llgnet* Difbnce entre les nafeaux en has. ................ // t 4^' Longueur de Tceil d'un angle a 1'autre * l <* Diftance cntre les deux paupieres lorfqu'elles font ouvertes 0 . . t n 7. Diftance entre Tangle anterieur & le bout des levres.. // 6 // Diftance entre Tangle pofterieur & Toreille n 2 n Diftance entre les angles anterieurs des yeux , mefuree en ligne droite n 3 8r La meme diftance en fuivant la courbure du chanfrein. // 4 7* Circonference de la tete prife au-devant des cornes.. 146. Longueur des oreilles n 3 8. Longueur de la bale mefurle fur la courbure exterieure. n Z 8» Diftance entre les oreilles & les cornes // H II. Diftance entre les deux oreilles prife dans le bas // 5 // Longueur du cou n IO ft Circonference pres de la t^te I // 6. Circonference pres des e'paules I 4 o Hauteur , n 5 3, Circonference du corps prife derriere les jambes de devant 2 4 n Circonference \ Tendroit Je plus gros 2 4 6, Circonference devant les jambes de derriere I 9 n Longueur du tron^on de la queue // 3 8> Circonference a fon origine. .., n 2 34 Longueur du bras, depuis le coude jufqu'au genou... * 9 8, Circonference ^ Tendroit le plus gros it 7 n Circonference du genou // 4 6. Longueur du canon n 6 n Circonference a Ten Jroit le plus mince // 3 v Circonference du boulet // 4 6, JD U M O U F L O N. pieds. pouc.lignes.' Longueur du paturon T . .- T a l , . Circonference du paturon ff * „ Circonference de la couronne „ * $^ Hauteur depuis le has du pied jufqu'au genou n 10 6. Diftance depuis le coude jufqu'au garrot i v „ Diftance depuis le coude iufqu'au bas du pied i 6 6. Longueur de la cuifle, depuis la rotule jufqu'au jarret. . n n 4. Circonference prcs du ventre. , B IQ 6. Longueur du canon , depuis le jarret jufqu'au boulet... n 9 i Circonference * e 2.' Longueur des ergots a n n. Hauteur des fabots .- // 2 4. Longueur depuis la pincc jufqu'au talon dans les pieds de devant M 2 10. Longueur dans les pfeds de derriere * 2. IO. Largeur des deux fabots pris enfemble dans les piedt dc devant u I 6. Largeur dans les pieds de derriere // I 4. Diftance entre les deux fabots u n 2|.1 Circonference des deux fabots reunis, prife fur les pieds de devant « 5 & Circonference prife fur les pieds de derriere u 5 a Ce mouflon pefoit cinquante-une livres & dcmic i I'epiploon ; les quatre eftomacs & les inteftins fe font trouves femblables a ceux du belier par la forme & leur fituation , excepte la gro/Is convexice de la panfe , qui etoic plus grande &c plus faillante que celle du belier j en ouvrant les quaere eftomacs , j'ai obferve qu'ils differoient par leurs parties interieurcs des eftomacs du boeut , Bbb i) 380 DESCRIPTION U M O V F L O X, fde cet animal , & le cervcau &: le cervclet du mouflon , Ic cerveau pefoit trois onces fix gros , & le cervelet trois gros & dix-huit grains. Lc gland reflcmbloit a cclui du belier par fa forme , &: fur- tout par le champignon qui le terminoit > 1'uretrc debordoit auffi , comme celui du belier, de treize lignes au-dela de I'extremice du gland i le plis de la verge avoit environ un pouce de lon gueur ', fes cordons , la veflie > les tefticules , &c. etoient blables a ccs memes parries, vues dans le belier. pieds.pouc. li Longueur de la panfe de devant en arriere , depuis le bonnet jufqu'au bout de la convexit^ du cote . ................ x „ f • . .... - ---- ............ ! „ , Hauteur ........ ..... , ........................ // 7 , Circonfer^ence tranfverfale du corps de la panfe...*.. 2 8 i Circonference longitudinale qui palfe en devant aupres de Tcefophagc & en arriere fur le fommet de la g.rofle convexite .......... . ................... 3 * * Circonference du cou de la panfe ............ . . • . . i 3 6, Profondeur de la failure qui Je fepare du corps ..... u i 6. Circonference de la bafe de la convexite droite ...... i 6 6. Circonference de la bafe de la convexite gauche ..... H 9 6. Profondeur de la fciflure, qui fepare Jes deux con- vexit^s ........................ . ............. K 3 f Longueur du bonnet ........... , ......... ........ // 6 f Grconference a 1'endroit le plus gros ............ . I 3 n Grande circonference du feuiJlet .................. H 10 3. Petite circonference ............................. # 9 t Circonference longitudinale du corps de la caillette ... 2 3 // Grconference tranfverfale a Tendroit le plus gros.,.,. I 2 6»- 382 DESCRIPTION pieds. pouc. Circonference de 1'crfophage // 2 6. Circonference du pylore. . • . . ...... n 2 6. Longueur des plus grandes papilles de la panfe * // l{ Largeur // # "\ Hauteur des cloifons du refeau du bonnet n u ff^» Diamctre des plus grandes figures du refeau. n * 7. Longueur de la gouttiere du bonnet a 2 2. Largeur a // 6. Largeur des plus grands feuillets du troifieme eftomac. // i 2, Largeur des moyens // // 6,' Hauteur des plus grands replis de la caillette it v 8. Longueur des inteftins grcles , depuis le pylore jufqu'au coecum 66 6 r Circonference du duodenum dans les endroits les plus gros s. a 2 3.' Circonference dans les endroits les plus minces if 2 i Circonference du jejunum dans les endroits les plus gros .....'. n 2 i Circonference ^ 1'endroit le plus mince. .7 n i 9. Circonference de 1'ileum dans les endroits les plus gros. // 3 n Circonference dans les endroits les plus minces H 2 3. Longueur du caecum // 10 // Circonference £ 1'endroit le plus gros 7 . // 8 9." Circonference a 1'endroit le plus mince // j 6. Circonference du colon dans les endroits les plus gros. n J r. Circonference dans les endroits les plus minces a 2 3; Circonference du redtum prcs du colon // 3 » Circonference du redum pres de 1'anus // 4 t Longueur du colon & du reftum pris cnfemble... 16 6 t D V M O V F L O N. 383 pieds. pouc. lignes. Longueur du canal inteftinal en entier , non compris le ccBCum 83 * f Longueur du foie // 4 9. Largeur * 8 9. Sa plus grande epaifleur // // 1 1. Longueur de la vcficule du fiel y 2 5. Son plus grand diametre a n 10. Longueur de la rate n 5 6. Largeur H 2 IO. Largeur de 1'extremite droite n \ 9. Largeur de 1'extremite gauche t 2 9. Epaiifeur // // 3p Epaifleur du pancreas // // 3. Longueur des reins H 2 II. Largeur • T . . . ti i 7. Jipaiifeur a // IO. Longueur du centre nerveux , depuis la veinc - cave jufcju'4 la pointe n 3 !• Largeur * 2 10. Largeur de la partie charnue enfre le centre neveux & Te fternum « n 3 3. Largeur de chaqtie cote du centre nerveux n 4 6. Circonference de la bafe du coeur // 8 9. Hauteur depuis la pointe jufqu'£ la naiflance de 1'arrere pulmonaire " 4 *• Hauteur depuis la pointe jufqu'au Tac pulmonaire n 3 t Dianietre de 1'aorte pris dc dehors en dchors u n "J. L: ngueur de la langiu » 5 2- Longu.ur de la partie antcrieure, depuis le filet jufqu'a k'extremite * * * 384 DESCRIPTION piedsipouc.lignesi Largeur de la langue 7 ....... ~ . . T . 7 // // i o. Largeur des fillons du palais // // 2. Hauteur des bords // // //£; Longueur des bords de 1'cntree du larynx // // 8. Largeur des memes bords // H 2.' Diftance entre leurs extremite's inferieures n // 3. Longueur du cerveau // 2 9,' Largeur // 2 6. Epaifleur . . . .• // i 5 . Longueur du cervelet ,»..., // i 2. Largeur . . . . , * i 4; Epaifleur '.......... 77 ..... // I » Diftance entre 1'anus & le fcrotum - // 5 6. Hauteur du fcrotum 7 // 3 9; Epaifleur ................. // 2 g Largeur . • a 3 9; Dift.ince entre le fcrotura & 1'orifice du prepuce // 5 6; Diftance entre les bords du prepuce & 1'extremite du gland . . r n 2 21 Longueur du gland f // i 6« Largeur // n 4; Epaifleur - v u 5 , Longueur de Ja verge, depuis la bifurcation du corps caverneux jufqu'4 1'infertion du prepuce // 10 i } Largeur de la verge « H 4.1'; Epaifleur „ t j. Longueur des tefticules .;...* .• v 2 9: Largeur 7 „ 2 T." Epaifleur. ^ „ i 6. Largeur V V MOUFLON. 385 picds.pouc.lignes. Largeur de 1'epididyme ......................... „ „ g. „ „ lm Longueur des canaux defcrcns ......... ........... „ 9 6. Diamctre dans la plus grande partie de leur ctendii'.*. H // // Diamctre pres de Li vefTic ...................... 7 // H 3. Longueur des cordons de la verge ................ // 9 // Diamctre ..................................... // // r . Grande circonference de la veflie ............... . . . // 9 6. Petite circonference ............................. // 8 6. Longueur des reticules fcminales ....... . .......... * I 3. Largeur ...................................... „ * 9. Epaiileur ..................................... // // 3 1; Longueur de 1'urctre ............................ // 3 9. Circonference .................................. // // 9. Lc fquelette (pi. xxx}-> du mouflon , reflemble fi parfai- tement a celui du belier * , qu'il m'a paru n'en differer que par 1'os frontal 3 qui , dans le mouflon , n'eft pas concave entre les deux yeux , commc dans le belier, & par les dimenfioas des os , qui fonc rapportees dans la table fuivante, pieds.pouc.ligncJ, Longueur de la tete , depuis le bout de la machoire fuperieure jufqu'i 1'entre-cjeux des comes .......... it 7 8. Largeur dc la tete, prife a 1'endroit des orbites ...... H 4 7. Longueur des cornes .............. . ............. I 5 "• Circonference a la bafe .............. ......... • • H 7 6. Longueur de I'humlrus . . . . , ..................... " " 3- Circonference a 1'endroit le plus petit ............. * 2 3- Longueur de 1'os du coude ...................... " ° 4' Longueur de 1'os du rayon ....... ................ * 6 9* ? Voyez le V-c volume de cetouvrage, pages 45 (f fuivante s. Tome XL C c c DESCRIPTION, &c. pieds. pouc. lignes. Largeur du milieu de 1'os. H H 8. Longueur du femur // 7 10. Circonference du milieu de 1'os g z 4. Longueur du tibia , // 9 2. Circonference du milieu de 1'os H i \ j. Longueur des canons des jambes de devant. , . n 5 6. Largeur du milieu de 1'os *• n i. Longueur des canons des jambes de derriere H 6 /r Largeur du milieu de i'os ^ g v 5. rcm IT PL XJ.tt.P LE MOUFFLON Tom \l /'/ v v.v . /'/,/ 386 DESCRIPTION D'UN BELIER D'ISLANDE. LE BELIER D'!SLANDE (pi. xxxi}-, reflfemblc a nos beliers par la forme du corps &: de la tete '•> \\ n'eu diffcrc que par le nombre dcs comes, par la longueur de la queue &: par la qualite de fa laine. Le belier d'lilande, qui a fervi de fujct pour cctce defer! priori , avoit trois longues comes placees , une de chaque cote du front 6c la troineme entre les deux autres; les deux cornes laterales etoient recourbees en bas &: en dedans, a-peu-pres comme celles de nos beliers ; la corne gauche fe prolongeoit en avant & approchoit de la bouchc, par fon extremite, au point de nuire a 1'animal : aufli l'avoit-on coupee par le bout ; la corne du milieu ctoit dirigee en haut au fortir du front , fur la longueur de deux pouces , & plus loin elle fe courboit a gauche jufqu'a fon extre mite : mais elle avoit beaucoup moins de courbure que les cornes laterales i ces trois cornes n'etoientpas placees rcgulierement fur le front i la corne droite paroilToit etre dans le meme cndroit ou eft la corne droite des beliers qui n'en ont que deux ; la corne du milieu &: la corne gauche du belier d'lilande fcnlbloicnt etre a la place de la corne gauche des autres bclicrs, mais elles anticipoient au-dela de cette place fur le milieu du front &: fur la temple gauche i la corne du milieu etoic la plus grande &: touchoit par fa bafe aux deux cornes laterales ; la corne gauche etoit plus petite que la droite. La brcbis d'Iflande (pi. xxxn}> n'avoit que deux cornes; celle du cote droit etoit dirigee en arricre & recourbee en bas ; la gauche etoit dirigee en dehors & tres - recourbee en bas i la queue du male & de la fcmelle etoit tres - courte. Cc c ij DESCRIPTION \J La laine du bclier d'lilande difFeroir beaucoup dc celle de no$ bclicrs , clle etoir grofle, longue, Me, durcj ellc avoir jufqu'i huit polices de longaeur fur routes ks parries du corps, a 1'ex- cepcion dc la rcte , de la queue , du bas dcs jambes , &c ; fa couleur eroir brune-rouflcarre prefque fur rour le corps ; la laine da cleilous du cou & du devanr de la poirrinc croir noire ou noirarre '-, parmi cette longue laine, ily en avoir une aurre plus fine, moins lifle , plus douce , plus courrc , plus refTemblanre a celle de nos moutons & de couleur cendrec ; la laine dc la rere croir fort courtc, ellc avoir une couleur fauve rrcs-pale avec quelqucs teinres dc brun j le bour du mufeau eroir blancharre i la queue eco'.t noire i le bas des jambes avoir un poil courr, comme celui des jambes de nos beliers j il croir mcle de brun & de noirarre, & il y avoir du gris fur le genou & fur les quarre pieds. pieds.pouc.lignes, Longueur da -corps entier mefure en ligne droite , dcpuis le bout du mufeau jufqu'^ Tanus 5 7 / Longueur de la tete, depuis le bout du mufeau jufqu^ 1'origine des cornes H 6 4. Circonference du mufeau prife derricre les nafeaux.... // 7 7. Contour de la bouche H 5 8. DiPtance entre les angles de la machoire inferieure. . . // 2 6. Diftance entre les nafeaux en bas // n 3^ Longueur de 1'ccil d'un angle ^ 1'autre n \ 2> Diftance entre Les deux paupieres lorfqu'elles font ouvertcs * n j. Diftance entre Tangle anterieur & le bout des levres. .7/52; Difhnce entre Tangle pofterieur & Toreille H z 5, Diftance entre les angles anterieurs des yeux , mefurce en ligne droite „ 3 6. La meme diftanee en fuivant la courbure du chanfrein. // 4 2. Circonference de la tete prife au-devant des cornes.. i 7 u Z'UN BELTER to'Isi^NDS. 389 pieds. pouc. ligncs. Longueur des oreilles • ••••*•»•• fj £ O. Largcur de la bafe mefuree fur la courbure exterieure. // 3 2. Diftancc entre Ics oreilles & Ics cornes. H 4. Diftancc entre les oreilles prife an bas /, 4 „ Longueur du con - 1 ;/ 4 g Circonfcrence pres de la tote ! 3 fa Circonfcrencc pres des epaules ! 5 „ Circonfcrence du corps prife derricre les jambes de devant 2 8 6 Circonference prife \ 1'endroit le plus gros 3 i „ Circonfcrence prife devant les jambes de derriere 2 4 it Longueur du rroncon de la queue // A „ Circonference a fon origine „ •> fa Longueur du bras, depuis le coude jufqu'au genou... H 8 9. Circonfcrence a 1'endroit le plus gros H j g. Circonference du genou ,/ c 9 Longueur du canon 7 . , H , 3 • Circonfcrence a 1'endroit le plus mince // 3 fa Circonfcrence du boulet /r j fa Longueur du paturon // i (5; Circonference du paturon ff 4 IQ. Circonference de la couronne H 5 g. Hauteur depuis le bas du pied jufqu'au genou // -j fa Diftance depuis le coude jufqu'au garrot I H a Diftance depuis le coude iufqu'au bas du pied i 3 g Longueur de la cui/Te , depuis la rotule jufqu'au jarret. . H n 3. Circonfcrence pres du ventre I H r Longueur du canon , depuis le jarret jufqu'au boulet... * j 9; Circonference ^ . . ... ...,....,.,. . ± ....... ^ r 3 j. DESCRIPTION pieds. pouc.ligne?. Longueur des ergots // i 6. Hauteur des fabots H // 10. Longueur depuis la pince Jufqii'au talon dans Jes pieds de devant tt 2 7. Longueur dans les pieds de derriere u 3 6. Largeur des deux fabots pris enfemble dans Jes pieds de devant // I I r. Largeur dans les pieds de derricre // I 9. Difhnce entre les deux fabots H u 3. Circonference des deux fabots reunis, prife fur les pieds de devant H 7 9. Circonterence prife fur les pieds de derricre // 9 * Ce belier d'lflande pefoit quatre-vingt-fix livrcs & demie ; ks inteftins fe font trouves places comme dans nos beJiers j Ja panfe, les inteftins greles etoicnc dans le flanc droic j le ccccum s'ctcndoit de devant en arriere dans la region hypogaftrique & fe rccourboit a gauche *, les circon volutions fpirales du colon ctoient ikuees entre les deux convexitcs de la panfe dans la region hypogaftrique fur le ccecum, &r on voyoit quclques circonvolutions du colon dans le fianc gauche. Les quatre eftomacs & tous les inteftins du belier d'lilande rellembloicnt parfaitement a ceux de notre belier par la forme cxtcrieure , & ils n'cn difteroienc au-dedans qu'en ce que la coulcur des parois internes n'etoit pas brune, & que les cloifons rjui formoient le refeau du bonnet , n'ctoient pas auffi elevees. Le foie & la rate ctoient plus etendus , moins cpais , moins compades & d'un rouge moins teint de brun que dans notre belier ; au refte , le foie , la veficule du fiel 6c la rate de ces deux animaux avoient la mcme figure 6c la meme conformations l«J.*i D, Jet* .L-1 I.E BELTER D'LSLANDE BREBIS D^I Tern IT I,E MOUTON DE BARBARIE D'UN BELTER o'lsz^NDS, 39! Ic foie pefoit une livre fept onces deux gros , & la rate deux onces deux gros & demi. Les poumons ne differoient de ecu* de notre belier, qu'en ce que le lobe moyen du poumon droit n'etoit pas fepare en encier du lobe pofterieur , & que la parcie anterieure du poumon gauche avoir une echancrure plus profonde j le cerveau pefoic deux onces fix gros. Le fquelette du belier d'lilande reffcmble autant que celui du mouflon au fquelctce de notre belier , la fcule difference que j'y aie remarque , c'cft que la partie pofterieure de 1'os frontal eft plus elevee dans le belier d'lilande , parcc que les cornes font plus grofles & en plus grand nombre. piedi. pouc. lignei. Longueur de la tete , depuis le bout de la machoire fupcrieure jufqu'^ 1'entre - deux des cornes * 6 7. Largeur de la tete, prife ^ 1'endroit des orbites o 4 6. Longueur des cornes I 7 I!« Circonf^rence i Ja bafe • • • * 7 6. Longueur de 1'hume'rus " 5 7. Circonference \ 1'endroit le plus petit ' 2 3. Longueur de 1'os da coude Longueur de 1'os du rayon * 6 Largeur du milieu de 1'os " " Longueur du femur Circonfrrence du milieu de 1'os Longueur du tibia Circonference du milieu de 1'os. Longueur des canons des jambes de devant Largeur du milieu de 1'os Longueur des canons des jambes de derriere " 5 Largeur du milieu de 1'os •_• • • 592 DESCRIPTION D'UN B&LIER DBS INDES. LE BELTER DES INDES (pi. xxxiv] a, comme notre belier; le chanfrcin arque , un enhancement au-devant de Tangle ante- ricur de 1'ceil , le front moins eleve que c"elui du Bouc , & les yeux places plus prcs des cornes : mais Ja tete eft fort alongcc & aplatie fur les cotes du mufeau, qui a beaucoup de hauteur lorfqu'on le rcgarde de profil , &: qui paroic fort mince lorfquc Ton voit Tanimal en face ••> les oreilles font longucs & pendantes. Les cornes du belier des Indes , qui a fervi de fujet pour cettc defcription, avoient une coulcur noire ou noiratre : elles etoienc courtes & contouvnees en arc de cercle , ellcs s'etendoicnt obli- quement en dchors &: en arriere & la pointe etoit dirigee en dedans , de facon que fi on les avoit prolongees dans la memc diredion > clles feroient entrees dans le cou , derriere la bafe des oreilles ; ces cornes avoient une face plate fur Icur cote intcrieur ; Texterieut ctoit arrondi pres dc la bafe , mais vcrs la pointe il fe trouvoit comme fur les cornes de notre belier une arete qui divifoit le cote extericur en deux faces. II y avoit fous la o-oro-c • & c> deux glands comme ccux des boucs &: des chevres j la queue defccndoit prefque jufqu'a tcrre. Get animal avoit, au lieu de laine,un poil femblable a celui du mouflon , non-feulemcnt par fa longueur & fa confiftance ; mais encore par fes couleurs ; le chanfrcin , le bout du mufeau, i'endroit des fourcils, le dedans des oreilles, Tocciput, les alen- tours ties glands &: le coude etoient dc couleur grife ; il y avoit autfi des poils de cctte couleur fur le milieu de la face exterieure des D V N BELTER D E s I N i> E s. 393 dcs jambes i le fommet de la tete, le tour des yeux, la face extcrieurc des oreilles, la plus grande partie de la machoire in fer ieu re , la gorge, les glands, les cotes du cou &: la partie poftcrieure du deflus, le dos, les cotes du corps, la croupe, 1'epaule , la face exterieure du bras & de la cuifle , & les quatrc jambes etoient de couleur fauve plus ou moins foncee &: teintc en quelques endroits de couleur brune , fur - tout a cote du genou & fur les flancs, ou il y avoit une grande tache brune: la face interieure de 1'avant-bras &: de la jambe etoit prefquc entierement brune ; cette couleur paroifToit auffi fur le devant des canons &: des pieds : les cotes du mufeau , le deflfus des yeux , le tour de la bafe des comes, la partie anterieure du deflus du cou &c Tendroit des angles formes par les branches dc la ma choire inferieure , avoient une couleur noire ou noiratre i le defTous du cou & la partie anterieure de la poitrine etoient de couleur de marron i la partie pofterieure de la poitrine &: le ventre avoient une couleur fauve, pale &: meme blanchatrc dans quelques endroits i la queue etoit de couleur fauve Sc melee de gris &: de brun fur environ un tiers de fa longueur, depuis fon origine j le refte avoit une couleur blanche legerc- ment teinte de jaune. pieds. pouc.lignes. Longueur du corps entier , mefure en ligne droite , depuis le bout du mufeau jufqul 1'anus 4 i « Hauteur du train de devant 2 1 1 6. Hauteur du train de derricre 2 n a Longueur de la tete , depuis le bout du mufeau jufqu'i Torigine des cornes " 9 " Circonference du mufeau , prife derriere les nafeaux. ... 7 Contour de la bouche /; 6 Tome XL t) la panfe (ABCD) avoit fes deux convexites ( CD ) beaucoup plus grandes a proportion que celles du bceuf1, le bonnet (E) etoit auifi plus grand que le feuillet (F), tandis qu'il eft au contraire plus petit dans le boeuf, * Voyez le IVC volume de cet ouvrage,p/. xv,fig. i. Dddij DESCRIPTION^ &c. &: la caillette (GH) avoit unc eccndue beaucoup plus grande en comparaifon de celle de la panfe(slBCD). La veficule du fiel ccoit cres- grande &: dcbordoit au-dela du foie, il y avoir des douves dans ce vifccre. Les deux lobes du poumon gauche n'ecoient pas entierement fepares Tun de 1'autre. Le gland adhcroit au prepuce, de facon que Ton ne pouvoit pas le faire fortir au-dehors j il ctoit terminc par des tubercules, com me celui de notre belier & du bouc, &c 1'uretrc fe prolon-. geoic au-dela du gland comme dans ces animaux. On a fait voir, a Paris , un autre belier des Indes (pL xxxr}; a-peu-pres de meme grandeur que celui qui a fervi de fujet pour la defcription precedence \ il ccoit couvcrc de Jaine &: d'une force de poil ferme meles enfemblc ; ce poil & la laine ecoient pcloconnes fur le cou & fur les epaules, comme le poil du lapin d'Angora*. La tece du belier done il s'agic avoic une couleur blanche , le poil du refte du corps ecoic blanc ou fauve , la laine ccoic grife > cec animal avoit fous la gorge deux glands longs de deux pouces huit lignes. > Voyez Ic tome VJ de cet ouvrage , pi. 1 CUf -f. -4 LE BELTER DBS IIsTDES iWUfil . ATJTRE BELIER CES INDES. Ul.Paa - _— ( -T '^WL^; v ii> ^«r3KS*^SM1 "^ ' ",..,-/'? N Z.A BREBIS DKS INDES J I . \ : I \ / J'-niv, t'.lin ltd 3- L'A X I S*. T ANIMAL n'etant connu que fous les noms vagues de Biche de Sardaigne &. de Cerf du Gauge , nous avons cru devoir lui conferver le nom que lui a donne Belon*, 6c qu'il avoit emprunte de Pline , parce qu'en effet les caracleres de 1'Axis de Pline peuvent convenir a 1'animal ^ Axis. Observations de Belon , feuillets 119 verfb & zzo recto. Biche de Sardaigne. Mlmoires pour fervir d I'hijloire des animaux. Panic Hf page 73, figure* planche XLTS. * « Audi y avoit male & femelle d'une rnaniere de Cerf on Daim <« en la cour de ce chateau, que n'avons done fu connoitre^ fi-non tt que par foup^on t nous avons imagine que c'ed \Axis , duquel <« Pline a parle en Ton VlII.e livre, chapitre xxi, en cette manicrc. prefque Ifle de 1'Inde en deca du Gange, des cerfs qui ont par- »> tout le corps des petites taches blanches. Voyage de la Compagnie *» des Indes de Hollande f tome IV j page 42.:;. — On trouve a Bengale » des cerfs qui font martelcs comme des tigres. » Voyage de Luillur^ page 54. D E L X I S. 399 ordinairement le pelage d'une couletir uniform e , & fe trouvent en plus grand nombre dans les pays froids & dans les regions temperees, que dans les climats chauds. M.rs de 1'Academie des Sciences, en nous donnant la figure &L la defcription des parties interieures de cet animal, ont dit peu de chofe de fa forme ext^rieure *, & rien du tout de ce qui a rapport a fon hiftoire : ils Tont feulement appelle biche de Sardaigne ^ parce que probablement il leur etoit venu fous ce nom de la Menagerie du Roi ; mais rien n'indique que cet animal foit originaire de Sardaigne, aucun auteur n'a dit qu'il exifle dans cette ifle comme animal fauvage , &: Ton voit au contraire , par les paifages que nous avons cites, qu'il fe trouve dans les contrees les plus chaudes de 1'Afie; ainfi , la denomination de biche de Sardaigne avoit etc * La hauteur de chacune de ces biches etoit de deux pieds huit ponces , ^ prendre depuis le haut du dos jufqu'a terre ; le cou etoit long d'un pied •, la jambe de derriere , a prendre depuis le genou jufqu'^ 1'extremite du pied etoit de deux pieds , & jufqu'au talon d'un pied. Leur poil etoit de quatre couleurs , favoir •, fauve , blanc , noir & gris •, il y en avoit de blanc (bus le ventre & au- dedans des cuilTes & des jambes *, fur" le dos il etoit d'un fauve -brun, fur les flancs d'un fauve -ifabelle, Tun & J'autre fauve au tronc du corps etoit marque de taches blanches de differentes figures j il y avoit le long du dos deux rangs de ces taches en ligne droite, le refte etoit feme fans ordre ; le long des flancs il y avoit, de chaque eote, une ligne blanche ; le cou & la tete etoient gris, la queue etoit toute blanche par-deilbus & noire par-deiliis^ le poil etant long de (ix polices, Mtmoires pourfervir d fhiftoire des animaux , partie II, page 400 HlSTOIRE N^ T V R E t I E fauilcment appliquee ; celle de cerf du Gange lui con- yiendroit mieux, s'il etoit en effet de la meme efpece que le cerf, puifque la partie de Tlnde qu'arrofe le Gange paroit etre Ton pays natal : cependant il paroit aufii qu'il fe trouve en Barbarie a , 6c il eft probable que le daim mouchete du cap de Bonne -efperanceb eft encore le meme que celui-ci, Nous avons dit qu'aucune efpece c n'eft plus voifine d'une autre , que celle du daim Teft de celle du cerf; cependant Taxis paroit encore faireune nuance interine'- diaire entre les deux : il reflemble au daim par la gran deur du corps, par la longueur de la queue, par Tefpece de livree qu'il porte toute la vie ; &. il n'en differe eflentiel- lement que par le bois, qui eft fans empaumures, 6c qui refTemble a celui du cerf. II fe pourroit done que Taxis ne fiit qu'une variete d ependante du climat , & non pas une efpece diifcrente de celle du daim ; car quoiqu'il foit originaire des pays les plus chauds de TAfie, il fubfifte i Les Arabcs nomment auffi Bekker-el- Wash une efpecc de daim; qui A precifemcnt les cornes d'un cerf, mais qui n'efl p?s fi grand i ccux que j'ai vus avoient etc prig dans les montagnes pres de vSgigata , &: m'ont paru d'un naturel fort doijx & traitable -, la femelle n'a point de cornes, &c. Voyage du D/ Shaw , page 313. ( On voit, au cap de Bonne- efperance, une efpece de daims mar- quetes.... un peu moins gros que les daims d'Europe.... Leurs taches font blanches & jaunes •, jamais ils ne vont que par troupes. Defcrlption du cap de Bonne - efpirance , par Kolbe , tome It page no. Voyez dans le VI.e Voliunc de cette Hiftoire naturelle, I'articlc du daim. & BE Ly A X 1 S. 4OI & fe multiplie aifement en Europe. II y en a des troupeaux a la Menagerie de Verfailles; ils produifent entre eux aufli facilement que les daims; neanmoins on n'a jamais remarque qu'ils fe foient meles ni avec les daims , ni avec les cerfs, & c'eil ce qui nous a fait prefumer que ce n etoit point une variete de Tun ou de 1'autre , mais une elpece particuliere &. moyenne entre les deux. Cependant comme Ton n'a pas fait des experiences diredes & decifives a ce fujet , priore ma jus , pinguius t turn pilo denfius& colore nigrius ; undc Ge.rm.anis afimiufti ligni colors Brandhirtz nominatur : hoc in Mifence faltibus Soemioc vicinis rtpcritur. FabriciH cpud Gcfner. Hi/!, quad. pag. 297. Tome XL Eee AO2 HlSTOIRE N^4 T V R S L L S cerf qui eft connue dans le pays fous le nom de Brandhirt^ , & de nos chafleurs fous celui de cerf des Ardennes. Ce cerf eft plus grand que le cerf commun , & il differe desautres cerfs non-feulemeut par le pelage, qu'il a d'une couleur plus foncee 6c prefque noire , mais encore par un long poll qu'il porte fur les epaules & fous le cou. Cette efpece de criniere & de barbe lui donnant quelque rapport, la premiere avecle cheval , & la feconde avec le bouc , les Anciens ont donne a ce cerf les noms compofes d'Hippelaphe &. de Tragilaphe; comme ces denominations ont occafionne de grandes difcuflions critiques, que les plus favans Naturaliftes ne font pas d'accorda cet egard , 6c que Gefner % Cams & d'autres ont dit que 1'hippelaphe etoit Telan , nous croyons devoir donner ici les raifons qui nous ont fait penfer differemment, nafcens. Plin. Hiji. nat. Liv. V 1 1 1 , cap. x x x 1 1 1. S E L* A X I S. 405 tragelaphe fe trouve aupres du Phafe, ce qui convient encore au cerf , &. non pas a 1'elan. Nous croyons done etre fondes a prononcer que le tragelaphe de Pline &. 1'hippelaphe d'Ariftote defignent tous deux le cerf que nous appelons cerf des Ardennes ^ & nous croyons aufli que Taxis de Pline indique I'ammal que Ton appelle vulgairementa'rf^ Gange. Quoique lesnoms ne faflent rien t\ la Nature , c'eft cependant rendre fervice a ceux qui 1'etudient , que de les leur interpreter. 406 DESCRIPTION DESCRIPTION D E L> A X I S. L'Axis (pi. xxxviu)-> eft a-peu-pres de la taillc du Daim , il a beaucoup de rapport avec cet animal , & avec le ccrf, il reflemble beaucoup au dairn par la forme dc la tete & du corps , par la longueur dc la queue & par ks couleurs du poilj il a unc livrec, qu'il ne perd pas comme le cerf, & qu'il garde a tout age, comme le daim; mais fon bois n'a point d'empaumures comme celui du daim , & il ne differe du bois du cerf que par la grandeur. L' Axis , qui a fervi de fujet pour cette defcription , etoit more a la Menagerie de Verfailles au mois de Janvier j il n'avoit qu'un refait long d'environ cinq pouces, les maicres andouillers etoient prefqu'aufli longs que les perches } il y avoit fur celle du cote droit un fecond andouiller naiflant, long de fcpt lignes, qui etoit place dans la bifurcation de la perche & du maitre andouiller > les meules avoient cinq pouces &: demi de circonference. Cet animal avoit des lormiers comme le cerf & comme le daim > ils etoient profonds de neuf fignes , & en partie remplis d'une matiere epaiflle & dc confiftance molle. Il avoit auffi , comme le cerf, un epi de chaque cote du chanfrein , & une brofle fur la face externe dc la partie fuperieure du canon des jambes dc dcrrierc. Il etoit mouchete de blanc fur un fond de couleur fauvej il avoit une tache brune de chaque cote de la levre inferieurc , une autre plus grandc derriere les nafeaux, & une beauccup D S L* A X 1 S. 407 plus grande fur le milieu du chanfrein , celle-ci etoit entource dune couleur melee de blanc , de brun & de rouflatre j les cotes du chanfrein avoient une couleur blanche ; le front , le fommet & le derriere de la tete ctoient teints de fauve & de brun , parcc quc chaque poil etoit brun & avoit la pointe fauve ; les cotes de la tete etoient mcles de jaunatre & de blanc ou de blanchatre j les oreilles avoient nne couleur blanchatre, a 1'exception du bord anterieur, qui etoit brun > la partie anterieure du haut des cotes du cou avoit une couleur melee de blanchatre, de cendree &: de rouflatre -, le refte des cotes du cou, fa partie pofterieure & le bas de fa partie anterieure, le garrot, les epaules, le dos, les lombes , les cotes du corps entier , la croupe &: la face exte- rieure des cuifles avoient une couleur fauve-foncee, melee de brun fur le haut des cotes du corps, & meme noiratre le long dc la partie pofterieure du cou, le long du dos & des lombes jufqu'a la queue. Ce tauve etoit parfeme de taches blanches, cloignees les unes des autres , exceptc celles qui fe trovoient fur les fefles & fur la partie inferieure des cotes du corps, & qui formoient une bande prefque continue j la face externe & la partie inferieure de la face interne de la jambe , &: le cote pofterieur de la queue etoient de couleur fauve fans taches blanches ; la face externe du bras & le canon des quatre jambes avoient des teintes de fauve & de blanchatre. Le deflous de la machoire inferieure, la gorge, le haut de la partie anterieure du cou, la poitrine, le ventre, le cote anterieur de la queue, la face interieure du bras, de 1'avant-bras & des pieds etoient blancs. La femelle ( pi. xxxix ) , de Taxis eft un peu plus petite que le malej elle a aufli des taches blanches fur un fond de couleur fauve ; mais cette couleur eft moins foncee. Cette femelle n'a point de bois. 408 DESCRIPTION Le male pefoie quatre-vingt-dix-neuf livres &r demie ; il rcilcmbloit au cerf par la fituation & par la conformation de 1'cpiploon, des quaere eftomacs & des inteftins, &: meme par la figure , cepcndant la panfe n'avoit point de troifieme convexite comme celle du cert; mais la convexite gauche ctoit recourbec a droite , comme dans cet animal, au lieu d'etre dirigee en arricre, comme dans le boeuf. La plus grande partie des parois interieures de la panfe n'avoit point de papillcs, &r celles qui fe trouvoient fur le refte etoicnt fort petites i les cloifons du refeau du bonnet avoient tres-peu de hauteur, cependant les maillcs etoient bien tcrminees , mais les papilles des cloifons & de 1'aire des figures nc paroifloient que comme de tres-petits tubcrcules. Il n'y avoit que quarante-fix feuillets dans le troifieme eflomac &: feulemenc douze replis dans la caillettc. Le foie etoit compofe de deux grands lobes &: d'un petit, comme le fbie du cerf &: du bccuf} il n'avoit point de veiicule du fiel ', fa couleur etoit d'un brun rougeatre , tant a 1'exterieur qu'a 1'interieur ; il pcfoit une livre quatorze onces & demic. La rate reflembloit a celle du cerf pour la figure > elle avoit au-dchors une couleur livide & au-dedans nn rouge noiratre i clle pefoit douze onces fix gros. Le pancreas a paru fcrnblable a celui du bceuf & du cerfj mais les reins differoient autant de ceux du bceut que les reins du cerf auxquels ils reffembloient } le droit ctoit plus avance que le gauche des trois quarts de fa longueur. Les poumons, le cceur & la langue reflembloicnt a ces mimes parties du cerf &: du bceuf. Il y avoit fur le palais quatorze ou quinze fillons conformes, &: difpofes comme ceux du cerh L'epiglotte, le cerveau & le cervelet reflembloient aufli a 1'epiglotte, au cerveau & au cervelet du cerfj le cerveau pefoit quatre D E L* A X I S. 409 quatre onccs trois gros , & Ic cervelet fix gros & demi. 11 y avoir quaere mamelons, comme dans le cerf, deux de chaque cote de la verge } le tefticule droit etoit place dans le fcrotum au-devant du gauche i il n'y avoit point de pelliculc fur la partie anterieure des parois internes du prepuce , comme dans le cerf. La veflie n'etoit pas Ci alongee que cefle du cerf, mais elle avoit a-peu-pres la memc courbure. Au refte, les parties de la generation rcflembloient a celles de cet animal. pieds. pouc. lignej. Longueur de la panfe de devant , en arriere , depuis le bonnet jufqu'au bout de la convexite du cote gauche « I 2 4. Largeur • i l 6. Hauteur ^ • * 8 *. Circonfercnce tranfverfale du corps de la panfe 3 v ' Circonference longitudinale qui pafle en devant, aupres de 1'ffifophage , & en arriere , fur le fommet de la grofle convexite 3 4 "• Circonference du col de la panfe i 5 * Profondeur de la fciffure qui le fepare du corps // 4 " Circonference de la bafe de la convexite droite I 4 * Circonference de la bafe de la convexite gauche u 9 " Profondeur de la fciflure qui fepare les deux con- • < n I 6. vexites Longueur du bonnet Circonference a 1'endroit le plus gros Grande Circonference du feuillet J Petite Circonference Circonference longitudinale du corps de la caillette. . . Tome XL 4IO DESCRIPTION pieds. pouc. lignet. Circonference tranfverfale ^ 1'endroit le plus gros. .... I * // Circonference de I'cefophage " 3 9- Circonference du pylore u 3 4- Longueur des plus grandes papilles de la panfe n u 2. Largeur " u *j»- Hauteur des cloifons du refeau du bonnet // u *y. Diametre des plus grandes figures du refeau u // 5. Longueur de la gouttiere du bonnet u I 7. Largeur // t 8. Largeur des plus grands feuillets du troificme eftomac. // I 2. Largeur des moyens. // u II. Hauteur des plus grands replis de la caillette // // 8. Longueur des inteftins greles, depuis le pylore jufqu'au ccecum, 30 u n Ci; conference du duodenum , dans les endroits les plus gros - a 4 6. Circonfcrence dans les endroits les plus minces * I 9. Circonfjrence du jejunum , dans les endroits les plus gros // 2 3 ,. Circonference dans les endroits les plus minces // I 9. Circonference de 1'ileum, dans les endroits les plus gros. // 2 9. Circonference dans les endroits les plus minces /r i n. Longueur du ccecum // 9 6. Circonfcrence a 1'endroit le plus gros * 7 6. Circonference \ 1'endroit le plus mince u 5 4. Circonf.rence du colon, dans les endroits les plus gros. . . . 1/76. Circonference dans les endroits les plus minces // 2 H Circonfcrence du reftum, pres du colon u 3 u Circonference du re&um, pres de 1'anus * 6 6. Longueur du colon & du re&um , pris enfemble 18 u » os t'A x i s. 411 pieds.pouc.lignej. Longueur du canal inteftinal en entier, non compris le caecum Longueur du foic ............................. „ IO & Largeur ................................. . .... „ 6 4. Sa plus grandc epaifleur .......................... * j 6, Longueur de la rate ............................. „ 710. Largeur ................................ ....... „ 4 3. Epailfeur ..................................... i, i 3. Epaifleur du pancreas. ........................... „ „ 3. Longueur des reins. .-, .......................... * 3 5. Largeur .......... • ............................ „ l IO. EpaiiTeur, ..................................... „ £ 2 f. Longueur du centre nerveux , depuis la veine - cave jufqu'& la pointe .............................. N 3 i. Largeur ...................................... /y 6 4. Largeur de la partic charnue entre le centre nerveux & le tternum ................................ u 2 H Largeur de chaque cote du centre nerveux .......... n 3 9 Circonference de 1* bafe du cceur ................. a 9 9. Hauteur depuis la pointe jufqu'i la naiflance de 1'artere pulmonaire .................................. // 4 8. Hauteur depuis la pointe jufqu'au fac pulmonaire ..... "33. Diametre de 1'aorte, pris de dehors en dehors ....... // // 8. Longueur de la langue .......................... a 6 » Longueur de la partie anterieure, depuis le filet jufqu'i 1'extrcmite ........ ..... .......... > ........... u I IO. Largeur de la langue ..................... ...... H i 2. Largeur des fillons du palais ..... . ............. . . » H 3 \* Hauteur des bords ............................. » a u |. Longueur du cerveau ........................... » 3 •2- Largeur ................. . ..... ...... .......... // 2 5 . F ff ij 2 DESCRIPTION piedsipouc.lignej. EpahTeur.T.; . .. V // i 5- Longueur du cervelet " l 3* Largeur • • " l "• Epaiifeur " T !• Diftance entre 1'anus & le fcrotum . // 8 n Hauteur du fcrotum u 2. 3. Largeur ' " l Epailleur • " 2. H Diftance entre le fcrotum & 1'orifice du prepuce // 4 3. Difhnce entre les bords du prepuce & I'extremitc du gland. // n 6. Longueur du gland • " i 9- Largcur // » 57. Epailleur // * j{- Longueur de la verge, depuis la bifurcation du corps cavernetix jufqu'a Tinfcrtion du prepuce K 8 6. Largeur de la verge // // 5 . Epailleur // // 7j. Longueur des tefticules u I 4. Largeur // // 9. Epailleur // u 6. Largeur de 1'epididyme // // i~. Epaiifeur // // A i. Longueur des canaux deferens i i n. Diametre dans la plus grande partie de leur etcndue. // r i/-^ Diametre pres de la veffie. // n 2j, Grande circonference de la veffie » i i //. Petite circonference // 10 // Longueur des veticules feminalej , * // jo. Largeur. // , 4! PS L' A x i s. 413 pieds.pouc. lignes. Epaifleur v // // 2 \. Longueur de J'uretre , // 3 3. Circonference // i 6. La tete du fquclctte ( pi. XL ) , de Taxis a le mufeau moins long, a proportion, que celui de la tcte du cerf } elle eft a-peu- pres aufli longue que la tete du daim, mais les orbites des yeux font plus faillantes , &; la partie anterieure des os du nez, plus elevee. L'axis n'a point de crochets comme le cerf, mais il a huit dents incifives dans la machoire de dellbus , &: fix machelieres de chaque cote de chacune des machoires, comme le cert &: le daim i les dents incifives cxternes font plus etroites que celles du cerf, a proportion des deux dents incifives du milieu. Les os des handles du fquelette, qui fait le fujet de cette defcription , font plus courts que ccux du daim ; il y a aufli des differences de proportions dans les os des jambes, compares a ceux de cet animal. pieds. pouc. lignes. Longueur de la tete, depuis le bout de la machoire fuperieure jufqu'4 1'occiput // 9 4- Largeur de la tete , prife ^ 1'endroit des orbites * 4 4, Diftance entre les orbites & 1'ouverture des narines.... // 3 I. Longueur de cette ouverture " 2 * Largeur ! Longueur des os propres du nez. Largeur " " Longueur de I'bumerus Circonference ^ 1'endroit le plus petit...... * 2 6. 414 DESCRIPTION, &c. pieds. pouc. lignei. Longueur de I'os du coude ....... 7 // Longueur de 1'os du rayon // Longueur du femur , « . . » Circonference du milieu de I'os u Longueur du tibia # Circonference du milieu de 1'os H Longueur des canons des jambes de devant H Largeur du milieu de 1'os H Longueur des canons des jambes de derriere a Largeur du milieu de 1'os * 8 4- 7 i. 9 i. 2 9- 9 9- 2 8. 6 3- II 1\- 6 10. » TV 1cm. liAXIS V J. . !'.,.> 4*5 D E S C RI P TION DE LA P ARTIE DU CABINET qui a rapport a VHifloire Naturdle DU BUFFLE, DE L'AUROCHS, DU MOUFLON, DU BELIER D'lSLANDE E T D E L'AX I S. N.° M L X X I. Un fqudette de buffle. .L A DESCRIPTION dc cc fquekttc & les dimenfions de fes os fe- trouvcnt dans la dcfcription du buffle. N.? M L X X I I. Les deux comes d'un buffle. Ces cornes font a-peu-pres aufll longues que celles du buffle qui a fervi dc fujct pour la defcription de cet animal, mais ellcs font moins grofTes a la bafe j au refte, elles Icur reflemblent, excepte que 1'arete de leur bord ant^rieur n'eft pas aufll groiTe , mais les cannelures tranfverfales font mieux marquees : ellcs one etc envoyees de Syrie par M. Girard > Chirurgicn du Roi a Tripoli. N.° M L X X I I I. j4utre corne qui rejjemble a celles du bitjfle. Cette corne ( pi. XLI, fg. i ) , vient du cote gauche , &: a un pied onze pouces de longueur (ABC)-> &: prefque un pied 416 DESCRIPTION de circonfercnce a la bafe ( D E ) , pres de laquelle il y a des veftiges de cannelures tranfverfales ; mais tout le rcfte de la corne eft lifle &: paroic avoir ere ufe, foit qu'on Tait rapee & polie , ou que 1'animal qui la portoic en ait dctruit la forface en la frottant centre des corps durs i fa couleur eft noiratre, N.° M L X X I V. Deux comes qui ont beaucoup de rapport a celles du bufflc. Ces comes (pi. xn , fig. 2. & 3), different de celles du buffle qui a fervi de fujct pour la defcription de cet animal , par les caraderes fuivans j leur courbure eft uniforme dans toute leur longueur , elles font un peu plus longues, quoiqu'elles aient moins de groflcur : car elles ont un pied fept pouces de longueur & onze pouces de circonference a la bafe i elles forment quaere aretes longitudinales, une (A) en-devant, une(B) en-arriere & deux ( CD) en-deflous ; elles font moins aplatics en-deflus {c en-deflous,& leur couleur eft d'un brun-jaunatre. N.° M L X X V. Les comes d'un buffle du cap de Bonne -efpirance. Les deux cornes ( A A B B C C,pl. XLI ,fig. 4 , ou elles font vuespar-dejjus,&jig.5,ou ellesfontvuespar-dej/bus)tienncnt a 1'os frontal ( DE ) &c ne fontqu'i quatre lignesde diftance 1'unc de 1'autre par les parties fuperieures (A A ,fg. 4 ), de leurs bafes ; mais il y a un pied entre les inferieures ( A A , jig. 5 ) ; ces cornes font aplaties en-deflus & en-deflous, excepte a leur extrcmite (B C, fig. 4 & 5), qui eft ronde, elles ont un tres- grand volume j au fortir du front elles font dirigecs obliquement en JB IT CABINET. 417 en bis &? en arrierc , cnfuite elles font COUrbecs aufli oblique- rnent en haut &: en avant ', enfin leur pointe eft tournee en haut &: en dedans > la diftance (B B) , qui fc trouve entre les cour bures des deux cornes etant prife en ligne droite > &: dc dehors en dehors , eft de deux pieds neuf pouces \ chacune de ces cornes a deux pieds cinq pouces dans fa plus grande longueur en fuivanc les 'courbures ; la circonference de la bafe, prife fur fes bords , eft de deux pieds quatre pouces : mais en prenant cette circonfe rence 3. 1'endroit (AF , fig, 5)> de la partie inferieure des bords de la bafe, elle n'eft que d'un pied huit pouces i ces cornes fonc brunes &: noiratres, couverces derugofites, & fillonnees par de peticcs cannelures longitudinales , excepte a Textremite ( BC» fig' 4 ^ 5 ) > qui eft liffe i il y a aufli des cannelures tranfverfales fur leur face inferieure vers la bafe, N.° M L X X V I. •y Autres cornes de buffle du Cap de Bonne-efpirance. Celles-ci ne different des precedentes , qu'en ce qu'elles fonc moins grofles & plus longues : car elles out deux pieds huk pouces dans leur plus grande longueur i il y a entre les courbures des deux cornes trois pieds un pouce de diftance prife de dehors en dehors i elles font eloignecs 1'une de 1'autrc d'un pouce par les parties fuperieurcs de leur bafe, & de neuf pouces paries parties infcricures ; il fe trouve des fillons tranfverfaux bien mar ques fur la face fuperieure comme fur Tinferieure ; ces cornes ont etc apportees avec les preoedentes du cap de Bonne-cfpe- rance, par M. i'Abbe de la Caille, de TAcademie Koyale des Sciences. lome XL Ggg 418 DESCRIPTION N.° M L X X V I I. Le fquelette d'un aurochs. La tete de ce fquelette eft plus grofle quo celle du buffle ', au contraire , I'extremite dcs machoires eft beaucoup moins large que dans cet animal, &: mcme plus etroite que dans le taureau > 1'aurochs a le front moins convexe que le buffle, les orbires des yeux plus faillanr.es , les os du nez moins longs & plus larges , 1'ouvermrc des narines plus grande , & les contours de la machoirc de deflous plus arrondis. Les cornes de 1'aurochs reffemblent plus a celles du taureau qu'a celles du buffle par leur grofleur & par leur forme , elles font prcfque cylindriques dans la plus grande partie de leur lon gueur, & pointues a 1'extrcmitei la corne droite du fquelette qui fert de fujet pour cette defcription , eft dirigee obliquement en dehors & en haut , enfuite elle fe courbe en dedans , & fon extre- mite eft recourbee en bas ; la corne gauche fe courbe en dehors & en avant , enfuite elle eft recourbee en bas , & la pointe fc trouve dirigee en arriere. Les dents de 1'aurochs reflemblent a celles du buffle &: du tau reau pour le nombre , la figure & la fituation : il y a huit dents inci- fives dans la machoire du deflous , & fix machelieres de chaque cote de chacune dcs machoires. Les vertebres cervicales ne font qu'au nombre de cinq dans le fquelette d'aurochs , qui fait le fujet de cette defcription j mais je ne doutepas qu'iln'en manque deux de celles qu'avoit 1'animal: car je n'ai vu aucun des quadrupedes qui cut moins de fept ver tebres cervicales, & il rnc paroit que Ton a fupprime , en montant le fquelette dont il s'agit , la troifieme & la quatrieme 'Jlvn .XI. I1, I r, I) .• > D /•'/,/. ;:. > ./. ,., ( n IT CABINET. 419 dc ces vertcbres \ les apophyfes tranfverfes de la feconde font moins faillantcs par leur partie poftericure quc dans le buffle &: le taureau > &: la branche inferieure de 1'apophyfe tranverfe de 1'avant-derniere vertebre eft plus large &: moins longue. II y a quatorze vertebres dorfales & quatorze eotes de chaquc cote , done huic vraies comme dans le buffle & le taureau i mais il y en a fix faufles , les deux dernieres des vraies cotes s'articulent cntue le fixieme &: le feptieme os du fternum , qui font les deux derniers ; le feptieme eft plus long & moins large que dans le burfle &: le taureau j les cotes de 1'aurochs ont moins de largeur que celles de ces deux animaux ; les vertebres lombaires ne font qu'au nombre de cinq. La partie pofterieure de chaque os ifchion a trois tuberoQtes a-peu-pres egales > rextcrieure eft placee plus bas que dans le buffle. Les jambes de ce fquelette font a proportion plus longues £t moins grofles que celles des fquelettes du buffle & du taureau ; cette difference eft conftatee par les dimenfions rapportees dans la table fuivante fi on les compare a celles qui leur correfpon- dent dans les defcriptions du taureau * & du buffle b. La queue eft compofec de dix-huit faufles vertebres. pieds.pouc.ligncs. Longueur de la tete, depuis le bout de la machoire fuperieure jufqu'a Tentrc-deux des cornes I 6 7. Largeur du mufeau * 2- Largeur de la tete prife ^ 1'endroit des orbites « IO 5. Longueur de la machoire inferieure , depuis 1'extrcmitc des dents incifives jufqu'au contour de fes branches. . t • J O. » Voyez le volume IV dc cette Hiiloire Naturelte,pfl^e sn- k Et page 348 de ce volume. 42O DESCRIPTION pieds. pouc.lignes. Largeur de la machoire inferieure au-dela des dents incifives n 2 J. Largeur a 1'endroit des barrcs t I 6. Hauteur des branches de la machoire inferieure jufqu'a I'apophyfe condyloi'de * 5 #. Hauteur jufqu'a 1'apophyfe coronoide H 6 II. Largeur des branches au-deflbus de la grande exhan- crure * 2 2; Epaiffeur de la partie anterieure de 1'os de la machoire fupeVieure // a $1 Largeur dc cette mSchoire a 1'endroit des barres t 3 6. Diftance cntre Ics orbites & 1'ouverture des narines. ... * 4 9, Longueur de cette ouverture H 6 4. Largeur * 3 Ir Longueur des os propres du nez H 6 9. Largeur ....,., H i 5. Largeur des orbites • * i 6, Hauteur * 2 3 , •Longueur des cornes •'.... I 2 // Circorference a la bafe it 6 9; Longueur des plus longues dents incifives au-dehors de 1'os « r n rr 8. Largeur a rextremite ' a n 6. Diftance entre les dents incifives & les machelieres. .... // 4 2. Longueur de la partie de la machoire fuperieure , cjui eft au-derant des dents machelieres v 5 2.' Longueur des plus grofles de ces dents au-dehors de 1'os ir H 8; Largeur n i 8. Epaitfeur , u t 8, Largeur du trou de Ja premiere vertebre de haut en bas L n \ 2, D v CABINET, 421 pieds. pouc. l;gne«, Longueur d'un cote i 1'autre ...................... u i 10. Longueur des apophyfes tranfverfcs de devant en arriefe. . // 3 7. Longueur du corps de la feconde vertebre ............ n 3 5. Hauteur de 1'apophyfe cpineufe ............. . ...... u 2 n Largeur ....................................... // 3 4. Hauteur de la plus longue apophyfe cpineufe , qui eft celle de la feptieme vertebre ..................... n 6 3. Hauteur de 1'apophyfe epineufe de la feconde vertebre dorfale , qui eft la plus longue .................. n u 3. Longueur du corps de la derniere vertebre , qui eft la plus longue ..... . ............................ H i 1 1. Longueur du corps de la premiere vertebre , qui eft la plus courte .................................. // i 8. Longueur des premieres cotes ..................... n 10 7. Longueur de la neuvieme cote, qui eft la plus longue.. in 3. Longueur de la derniere des fauffes cotes, qui eft la plus courte ..................................... i 4 9« Largeur de la cote la plus large ................... H i 8. Largeur de la plus etroite ................ • ....... * * ll> Longueur du fternum ............................ J 6 if Largeur du cinquieme os , qui eft le plus large ........ u 3 Largeur du premier os , qui eft le plus etroit ........ n I I. Hauteur des apophyfes epineufes de la premiere vertebre lombaire , qui eft la plus longue ................. u 2 IO. Largeur de celle de la troifieme , qui eft la plus large ... u 2 n\ Longueur de 1'apophyfe tranfverfe de la quatrieme vertebre , qui eft la plus longue .................. " 5 ' Longueur du corps de Tavant-derniere vertebre lom baire ...................................... " x Ia Largeur de 1'os facrum ........................... /; 9 & Largeur de la partie anterieurc .................. .• • " 8 * 422 DESCRIPTION pieds. pouc. lignej. Largeur de la partie pofterieure. . . ,~. . . . .7 * 3 2. Longueur de la premiere faiuTe vertebre de la queue qui eft la plus longue , H i I r. Longueur du cote fuperieur de 1'os de la hanche // 8 5. Hauteur de I'os , depuis le milieu de la cavite cotyloide t juf- qu'au defTus de 1'os , * 10 6. Largeur au-deflus de la cavite cotylo'ide it \ ~j\t Diamctre de cette cavite H 2 » Longueur de la gouttiere , depuis les trous ovalaires jufqu'i fon extremite poftcrieure H 5 4. Largeur dans le milieu u 5 4. Profondeur de la goutticre # 3 y Profondeur de 1'echancrure de I'extremitc pofterieure. . . . u 2 ir. Longueur des trous ovalaires H 3 1 1 , Largeur • // 2 6. Largeur du badln , n 5 9. Hauteur // j 8. Longueur de 1'omopkte , I 4 6. Longueur de fa bafe a 8 2. Longueur du cote pofterieur , i 2 9, Longueur du cote anterieur 1 4 * Largeur de 1'omoplate a 1'endroit le plus etroit. // 2 3. H.uiteur de 1'epine a 1'endroit le plus eleve // i i r. Diametre de la cavite glenoi'de H 2 6. Longueur de I'humerus i i 8. Circonference ^ 1'endroit le plus petit I 5 5. Longueur de 1'os du coude i 4 5. Hauteur de Tolecrane . , // 3 i r. Longueur de 1'os du rayon I u 10. Largeur du milieu de 1'os t> i 74. Longueur du femur ....... 0 ., I 3 8. „ l „ x> u CABINET. 423 pieds. pouc. ligncs; Diametre dc la tete . T i i 1 1 ^« Circonference du milieu de 1'os a , u Longueur des rottiles H 2 Q Largeur „ 2 3 ^ Epailfeur Longueur du tibia I 4 Circonference du milieu de 1'os . . , // 5 i. Hauteur du carpe . n \ o. Longueur du calcancum . . . . T // 5 g. Longueur des canons des jambes de devant u 8 H Largeur du milieu de 1'os // i 4!. Longueur des canons des jambes de derriere i i 4. Largeur du milieu de 1'os u i i. Longueur des os des premieres phalanges. • // 2 6. Longueur des os des fecondes phalanges u \ 4. Longueur des os des troiiiem.es phalanges u 211. N.° M L X X V I I I. Os du cotur d'un aurochs. II y en a deux , un grand & un petit , ils font plus etendus que ceux du bceuf * ', ils ont etc trouves dans le cceur de 1'aurochs, dont le fquelette precedent a etc tire. N.° M L X X I X. L'os de la come gauche d'un tres-gros bauf. Get os eft tronque a fon extremite, & il tientpar fa bafc a une partie de 1'os frontal •, cette piece eft remarquable par fon ? Voyez le JV'me Volume decet Ouvrage , page $30, 424 DESCRIPTION cnorme grandeur. M. Ic Marquis de Renncpont la trouva en pcchant dans la riviere d'Orne, pres de Moyeuvres, en i755> &: en fit prefent. a M. le Comte de TrefTan, qui 1'envoya au Cabinet du Roi 1'annee fuivante i nousaurons fouvent occafion de citer M. de T redan dans la fuite de cet ouvrage pour Ic grand nombre de chofes qu'il a mifes au Cabinet, & pour les obfervations qu'il nous a communiquees : car il reunit dans fcs recherches Ic coup-d'oeil du Naturalifte &: les vues du Phyticien. Il a compare 1'os dont il s'agiticia un os de la corne gauche d'un gros bccuf d'Auvergne, ces deux os fe font trouves femblables par leur forme , &: feulement fort differens par leur grandeur ; 1'os trouve dans la riviere d'Orne a treize pouces huit lignes dc circonference a 1'endroit le plus gros, tandis que celuide la cornc du gros bccuf d'Auvergne n'a que fix pouces cinq lignes au meme endroit \ cette difference de grandeur parokra moins furprenante fi Ton compare 1'os trouve dans la riviere d'Orne a la tres-grandc cornc de bceuf rapportee fous le n.° CDJLXI K , qui a un pie4 neuf pouces de circonference a la bafe. N.° M L X X X. Uos de la corne gauche d'un gros b&: le Dromadaire (pL ix] , font des animaux de meme efpece j la principale difference qui fe rrouve entr'eux, confide dans le nombre des bofles qui font fur le dos, le dromadaire n'en a qu'une & le chameau en a deux} celui qui a fervi de fujet pour cctte defcription , avoit le fommet de la tete peu eleve} Ics levres s'etendoient au-devant du nez de la longueur de trois pouces j celle du deffus etoit fendue dans le milieu par une failure qui avoit un pouce dix lignes de pro- tondeur ; cette failure aboutifloit a un fillon qui s'etendoft fur ia levre jufqu'aux extremites anterieures des narines: elles etoient placees 1'un centre Tautre , &: formoicnt chacune une fente longuc de trois pouces quatre lignes \ clles etoient dirigees obliqucment , de forte que 1'extremite pofterieure de 1'une des narines fe trouvoit a prcs de quatre pouces de diftance de 1'cxtremite de Tautre na- rine ••> il y avoit, au milieu de cet efpace5un tubercule qui etoit garni de poll, com me la peau des alentours, &: qui avoit quinze lignes de largeur , dix lignes de longueur de devant en arriere & un demi-pouce de haureur ; le nez etoit fort eleve ; 1'encolurc refTembloit a celle du dromadair , mais il n'y avoit point de goutticre fur le cote inferieur & anterieur du cou. L'une des deux bolles dc ce chameau etoit placee fur la partie La defcription du chameau devoil fuivre celle du dromadaire , comme les planches qui ont rapport au chameau , fuivent celles du dromadaire i cette def- cription ayant etd oubliee 3 on a etd oblig^ de la mcttre a la fin du volume. V V C JJ A M E A U. 427 antcrieure du dos pres du garrot , & 1'autre fur les lombes; 1'ante- rieure avoir neuf pouces de hauteur &: de largeur a la bafe , & trois pouces d'epaifleur dans le milieu , & la pofterieure huit pouces de haureur &: de largeur , & quarre pouces d'epaifleur au milieu j la bofle anterieure avoir trois pouces de largeur & d'epaifleur a Ton extremite > & la pofterieure quatre : ces deux bofles etoient ra- battucs fur le cote droit. Ce chameau avoit perdu la plus grande partie de fon poil, principalement les plus longs des deux bofles i le poil de la plus grande partie du corps de cet animal etoit d'une coulcur fort equivoque ; de loin elle fembloit etre bmne pale , mais dc pres on y appercevoit des teintes de fauves tres-pales & d'ifabelle peu apparentes i on y diftinguoit aufli un duvet tres-tourTu qui avoit jufqu'a trois pouces de longueur , qui etoit de couleur cendree ou grife pres de la racine , &: fauve ou ifibelle dans le refte de fon etcndue ; ce duvet etoit entre-mele de poils un peu plus gros & plus longs , de couleur brune vers la racine & fauve vers la pointe y les levres & les cures du chantrein etoient de couleur cendree : il y avoit une tache de cette couleur derriere les yeux & quelques teintes autour avcc du noir *> le fommet de la tete, les cotes fupcrieur & infcrieur du cou, les bofles, la partie infe- rieure & la partie fuperieurc de la face externe du bras & de Tavant-bras , & le bout de la queue etoient garnis de longs poils, de couleur brune & noire ou noiratre ; ceux du bout de la queue avoient une couleur roufle : les plus grands etoient longs d'un pied i le ventre , les genoux , les pieds & la queue , excepte le bout , avoient une couleur noire ou noiratre. L'extremite des bofles etoit percee , comme une ecumoire , dc trous , qui avoient pres d'une ligne de diametre , & qui etoieuE Hhh ij 428 DESCRIPTION cloigncs Ics uns des autres d'une ligne ou d'une ligne & demie , il fortoit de chaque trou un flocon de poll en forme de pinccau •, il y avoit des cils dans les deux paupicres &r quelques foies a 1'endroit des fourcils j il fe trouvoic de gtofles callofites fur la pnrtie poflerieure du ftcrnum, fur Ics coudes, fur les poignccs &r fur les genoux j celle du fternum etoic la plus grande , elle avoic une figure triangulaire dont le fommet etoit en avant j fes cotes avoicnt chacun ncuf polices de longueur , & la bafe feulement huit. pieds. pouc. lignes. Longueur du corps entier , mefure en ligne droite , dcpuis le bout des levies jufqu'a Tanus 10 6 * Hauteur du tr.iin de devant 6 I H Hauteur du train de derriere 5 I * Longueur de la tete , depuis le hout des Icvres jufcju'i Tocciput 2 I 6. Circonf-rence du bout du mufau , prife au-devant des naleaux I 2 8. Circonfcrcnce du bout du mufeau , prife derriere les nafeaux j o 3; Contour de la bouche ! » ^ Diftance entre les angles de la machoire inferieure * c o, Diftance entre les nafeaux a leur extremite inferieure a // 7. La meme diftnnce ^ 1'extremite fuperieure des nafeaux. . . // 5 jc. Longueur de Iceil d'un angle £ 1'autre // j g. Diftance entrc les deux paupicres ,/ ,/ j r> Diftance entre Tangle antericur &: le bout des levres ... i i // Diftance entre I'angl-? poftcfrieur & 1'orciile // 7 , Diftance entre les angles ant.'rieurs des yeux , mefuree en Kg«« droite „ 9 f La meme diftance en fuivant la courbure du chanfrein. i i : 2) V C H A M E A U. 429 piedi. pouc. lignes. Circonference de la tcte , prife entre les ycux & les oreilles 3 I „ Longueur des oreilles H 5 o. Largeur de la bafe , mefuree fur la couleur exterieure. // 6 H Diftance entre les deux oreilles , prife an bas u 7 4. Longueur du cou 3 2 H Circonference pres de la tete 2 4 u Circonference pres des epaiiles 3 7 * Circonfcrence du corps , prife fur le garrot au-devant de la premiere bo(fe & fur le milieu de la callofite du fternum 7 j tf Circonference prife fur le milieu du corps a 1'endroit le plus gros entre les deux bofies 7 1 1 * Circonfcrence du corps , prife devant les jambes de derriere 5 9 n Longueur du troncon de la queue I 8 // Circonfcrence \ fon origine // 9 6. Longueur du bras, depuis le coude jufqu'au genou i jO 4: Circonference a Tendroit le plus gros. 2 3 n Circonference du genou . c I 4 6, Longueur du canon • I I 9. Circonference a 1'endroit le plus mince. • // 8 5. Circonference du boulet I 5 5- Longueur du paturon • • • " 3 3' Circonfcrence l l 4- Circonference du pied de devant 2 l it Longueur des ongles en fuivant leur courbure // 5 2 Largeur * I 9- Diftance entre les deux ongles Longueur du pied ;- " 430 DESCRIPTION pied?, pouc. lignes. Largeur . , . t " 8 2, Longueur de la jam be , depuis le genou jufqu'au talon. 2 I a Circonference pres du genou 2 5 4. L.ii geur a 1'endroit du talon n 6 9. Longueur du canon , depuis le talon jufqu'au boulct. I 7 H Crrconfcrence a Pendroit le plus mince // 7 9, , i 10 % H 10 5 i 7 6 # *r * 3- it 7- 6. 10. Larpeur . Ce chameau pefoit treize cents livres ', la panfc s'eft trouvee dans le cote gauche de la partie ancerieure &c moycnnc de 1'ab- domen ; les quaere autres eftomacs etoienc ranges de fuite au cote droit de la panfe , de force que le pylore fe trouvoic au milieu du cote droit de I'animal i 1'epiploon etoit , comme celui du dro- madaire , fort court &: prefqu'entierement cache entre les eftomacs & les inteftins. Lc duodenum aboutiflbit dans le cote droit au jejunum , qui faifoit fes circonvolutions aufll dans le cote droit & dans la region ombilicalei celles de 1'ileum fe trouyoient dans la partie anterieure de 1'abdomen fous les cinq eftomacs & dans le cote gauche , d'ou il pafloit obliquement a droite , avant dc fe joindre au ccecum dans la region iliaque droite } le ccecum s'ctendoit depuis cette region dans 1'hypogaftre ou il fe recourboit en avant , & enfuitc D U C H A M E A U. 43! il fe prolongeoit jufqu'au milieu de la region ombilicale j le colon faifoic de grandcs finuofites dans les regions iliaques &c hypo- graftrique , & enfuite des circonvolutions ovales & concentriques , comme dans le dromadaire &: les autres ruminans ; le peloton forme par ces circonvolutions etoit place dans le cote gauche ; cnfin le colon fe joignoit au return en fe repliant dans le cote gauche au-dcla de la panfc. Les cinq eftomacs & les inteftins etoient femblables au-dehors & au-dedans a ceux du dromadaire j j'y ai feulement fait les ob- fcrvations fuivantes: la crere rormee par un rang de bourfoufHurcs, qui s'etendoit le long du cote droit de la panfe depuis le milieu de fa convexitc anterieure , avoit deux pieds neuf pouces de lon gueur y celle des bourfoufflures les plus courtes de la convexite pofterieure etoit de quatre pouces a quatrc pouces &: demi j les cloifons du bonnet avoient une ligne & demie dc hauteur j les feuillets du quatrieme cilomac etoient au nombre de cinquante dans les deux tiers de fon etendue , & il n'y en avoit que quarante- fix dans le dernier tiers : ces feuillets etoient larges de neuf ligncs dans le commencement de cet eftomac , mais dans le refte ils avoient environ quatorze lignes de largeur , la plupart s'effacoient a 1'entree du cinquicme eftomac, il n'y en avoit que vingt-flx qui fe joignoient aux plis de ce dernier eftomac. Le foie a paru rcilemblant a celui du dromadaire , quoiqu'il fiit corrompu & deforme par plufieurs hydatidcs '•> il pefoit onze livres treize onces : la rate ctoit plus faine ^ ello avoit la forme d'un croiflant, comme cellc du dromadaire , &: une couleur grife fur fa furface exterieure, 6c rougcatre dans fa fubftance interieure ; cllc pefoit une livre huit onces & un gros, le rein droit etoit beaucoup plus avance que le gauche, ils tcflembloicnt a ceuxdu dromadaire. 432 DESCRIPTION Lcs poumons du chameau ne differoient de ceux du droma- claire , qu'en cc quc Ic lobe du core gauche ctoit bcaucoup plus profondement cchancre que le droit j la poince du coeur pafloic dans cctte cchancrure '•> le diaphragme , le coeur, la division dc 1'aorte } le paiais , 1'epiglottc , le cerveau & le cervelet ctoienc confbrmes comme dans le dromadaire. II y avoit quelques differences dans la langue : pour les rendrc plus fcnfibles > on 1'a fait graver a cote de celle du dromadaire > Li langue du charncau (pi. xxm >fig. x ) , etoit a proportion plus hrge a la partie anterieure (AB] > &: echancrec a fon extremite ( C ) » fes papilles etoicnt plus apparences, mais les huit glandes a calice de la partie poftericurc n'etoient pas routes bien terminees , prior cipalcincnc la premiere de la file gauche ( DE ) , &: la derniere de la file droite (FG), Le cerveau du chameau pefoit une livre deux onces , & le cer-; velet une once trois gros. Les mamclons du chameau reflembloient a ceux du droma daire, pour le nombre & pour la fituation. Les parties exterieures & intcrieures de la generation de ces deux animaux ne difFcroient que par les dimenflons, comme on b vci-ra en comparanc la table fuivante , avec celle des vifceres du dromadaire. Longueur de la panfe, prife an cot^ droir de Toefophage, depuis la partie anterieure jufqu'^ la partie pofterieure. 2 J t Circonftfrence 6 3 f Largeur de la partie anterieure 2 IO t Largeur de la partie pofterieure , 2 3 * Circonference de la partie anterieure 7 // * Circonference dc la partie polterieure. . . , , 6 i H Hauteur D V C H A M E A U. pieds.pouc.lignei. Hauteur de la panfe 7t-v j 5 , Longueur du refervoir r 2 , Circonference a 1'endroit le plus gros ! 2 » Longueur du bonnet a 4 „ Circonference -s ff j £ Longueur du feuillet 5 ^ „ Circonference a 1'endroit le plus gros 2 4 6. Circonferenee a 1'endroit le plus petit. I 4 ^ Circonference longitudinale de la cailiette.. 2 8 * Circonference tranfverfale a 1'endroit le plus gros 2 2 * Longueur du feuillet & de la cailiette , prife enfemble. . . 4 // H Circonference de letranglement, entre la panfe & I»» refervoir I 6 / Circonference de 1'etranglement, entre le refervoir & le bonnet a 4 * Circonference de 1'ctranglement, entre le bonnet & le feuillet u 6 6. Circonference de 1'oofophage . . . . // 7 H Circonference du pylore , // 7 u Longueur des inteftins greles , depuis le pylore jufqu'au caecum 71 // u Circonference du duodenum , dans Ics endroits les plus gros i 8 6. Circonference dans les endroits les plus minces * 4 7. Circonference du jejunum dans les endroits les plus gros • * 6 3. Circonference i 1'endroit le plus mince. // 3 6. Circonference de I'ileum dans les endroits les plus gros. // 9 n Circonference dans les endroits les plus minces a 4 9. Longueur du caecum ....,.,.•... 3 " u Tom, IX, I ii 434 DESCRIPTION pieds.pouc.lignes, Circonfcrence a 1'endroit le plus gros I 6 n Circonfcrence a 1'endroit le plus mince v. . . i * " Circonfcrence du colon dans les endroits les plus gros.. I 6 // Circonfcrence dans les endroits les plus minces #56. Circonfcrence du rectum pres du colon I H u Circonfcrence du rectum pres de 1'antis* I 3 i> Longueur du colon & du rectum, pris enfemble $6 u u Longueur du canal inteftinal en cnticr , non compris le caecum , 1 27 // a Longueur du foie I 9 * Largeur I 4 " Sa plus grande epaifieur a 3 2. Longueur de la rate I 5 tt Largeur u 7 // Largeur de I'extremite droite a 2 6. Largeur de J'extremite gauche // 3 u Epaifll-ur , u 9 // Longueur des reins » j 8. Largeur ;..... u 5 6. Epaiileur , * 2 i. Longueur du centre nerveux, depuis la veine-cavc jufqu'a la pointe I H it Largeur , I 9 u Largeur de la partie charnue entre le centre nerveux & le fternum u 5 6, Largeur de chaque cote du centre nerveux // 7 u Circonference de la bafe du cceur I u a Hauteur depuis la pointe jufqu'a la naiffance de 1'artere pulmonaire I i * Hauteur depuis la pointe jufqu'au fac pulmonaire // IO t D U C H A M E -* U pieds.pouc.lignes. Diamerre de laorte, pris de dehors en-dehors „ z 9. Longueur de la langue • • x 5 g Longueur de la partie anterieure , depuis le filet jufqu'a 1'extremite.. < * 5 v-)' Largeur de la langue * T 2. Largeur des fillons du palais • e u 7. Hauteur des bords „ „ 2. Longueur des bords de 1'entree du larynx * i 5. Largeur des memes bords n tt 3-. Diftance entre leurs extremites inferieures // # 9. Longueur dn cerveau , 5 3. Largeur „ 3 2. EpaiiTeur „ 2 3 . Diftance entre 1'anus & 1'orifice du prepuce i 7 t Diftance entre les bords du prepuce & 1'extremit^ du gland „ tt 10. Longueur du gland * 4 8. Largeur „ H 6. Epaiffeur u H 8. Longueur de la verge , depuis la bifurcation du corps caverneux , jufqu'a 1'infertion du prepuce I 3 u Largeur de la verge u u 8. EpaiUeur «... u a II. Longueur des canaux deferens 2 4 // Diametre dans la plus grande partie de leur etendue. ... u » i{. Grande circon&rence de la veflie '.. 2 I * Petite circonfcrence I II u Longueur des veficules feminales // 2 u Largeur , u 2 z. EpaiiTeur • r " * 3- I ii ij 43 6 DESCRIPTION pieds. pouc. lignes.. Longueur de 1'uretre. .......... .7 // 6 if Circonfcrcnce • u I 9- Longueur des proftatcs // // II. Largcur •••... // n ~J. Epaiifeur " " 6. Latcte du fqnclette (pi. xxiv ), du chameau rn'a paru ne dif- ferer de cclle du dromadaire, que par dcs caraftcrcs qui ne depcndoient quc de 1'age &: de la grandeur de 1'animal ; car le chameau ctoit beaucoup plus gros , & je penfe qu'il etoit auffi plus age: la principale difference ie trouvoic dans 1'os frontal, qui ctoit moins enfonce dans le milieu. Il n'y avoir qu'un crochet de chaque cote de la machoire du deflbus , il etoit place centre la troiiieme dent incisive &: recourbe cnarriere,il avoit bien la rorme d'une dent canine, & lorfque la bouche etoit fermee, il touchoit au cote anterieur de la partie raoyennc du fecond crochet de la machoire du deflus, il s'etoit ufe a 1'extremite par le frottement,. & il avoit entame le crochet du deflus a Tendroit ou il le rencontroit, maisla poihte de celui-ci etoit bien entiere , &: il avoit la forme d'une dent canine ; ces deux crochets etoit a-peu-pres aufli grands 1'un quc 1'autre & beaucoup plus grands que le premier & le troifieme crochet de la machoire du dcflus j ils etoient pointus comme des dents canines, ils avoient environ deux pouces de longueur & un pouce de largeur a la bafe ; le premier crochet de la machoire du deflus etoit place a un pouce huit lignes de diftance de 1'ex- trcmite de la machoire, 6c feulement a huit lignes du fecond i le troifieme fe trouvoit a un pouce du fecond, & a feize lignes la premiere des mkhdieresj le premier crochet defccudoic D V C H A M E A V. 437 entre la derniere incifive & le crochet de la machoire infcrieure, lorfque la bonche fe fermoit i le troifieme crochet du deflus n« correfpondoit a aucune dcs dents du deflbus , & il reftoit a plus de deux pouces au-defTus de la machoire inrerieure , quoique la bouche fut fermee. Les vertebres cervicales ne different de celles du dromadaire , qu'en ce que 1'apophyfe epineufe de la feconde eft a proportion plus grandc, &: celle de la feptieme plus longue. La plus grande difference que j'aie trouve entre les vertebres dorfales, les cotes &: le fternum du chameau, & ces merries parties du dromadaire, eft que les apophyfes epineufes dc la neuvieme , de la dixieme & de la onzieme vertebre dorfale etoit prefque vcrticales au lieu d'etre inclinces en arriere, comme celle du dromadaire j la premiere vertebre dorfale du chameau & du dromadaire eft la plus longue , & celles du milieu du- dos font les plus courtes. L'apophyfe epineufe de la feptieme vertebre lombaire eft la plus courte de toutes. II y a dix-huit faufles vertebres dans la queue. Les os du bafTm , des jambes & dcs pieds , les ongles &: la femelle du chameau ne different de ces memes parties du dro madaire qu'en grandeur, comme on peut le voir par lesdimen~ {Jons rapportees dans la table fuivante, pieds. pouc. lignej, Largeur de la tete s depuis le bout de la machoire fuperieure, jufqu'a 1'occiput. I 1 1 3- Sa plus grande largeur // IO 6. Longueur de I'humertis I 3 6. Circonference ^ Tendroit le plus petit » 8 I. O T"> 9 4O J"s C f Jf T* O 1V rv /•• JLX f J I' 41 I f A Jlt/ZTj IXC. pieds.pouc.Hgnw, Longueur de 1'os de 1'avant-bras, depuis I'extremit^ inferieure t jufqu'au bout de 1'olccrane i 9 2. Longueur depuis 1'exrremite infcrrieure , julqu'£ 1'arti- culation avec i'hume'rus I Largcur dans le milieu // Longueur des canons des jambes de devant I Largeur dans le milieu * Longueur du femur • i Circonference dans le milieu // Longueur du tibia I Circonference dans le milieu * Longueur des canons des jambes de derriere I Laigeur dans le milieu t 5 9- 2 4. // u I 6. 7 6. 6 4- 4 6. 5 u. 4 * 439 UN Z B U. J'AI deja fait mention de ce petit bceuf a Tarticle du Buffle ( pages 2.99 & fuiv antes ) > mais comme il en eft arrive un a la Menagerie du Roi , depuis TimprefTion de cet article, nous fommes en etat d'en parler encore plus pofitivement & d'en donner ici la figure faite d'apres nature , avec une defcription plus exacle que la premiere. J'ai auffi reconnu , en faifant de nouvelles xecherches, que ce petit bceuf, auquel j'ai donne le nom de Zibu^ eft vraifemblablement le meme animal quife nomme'Lant a ou Dant b en Numidie , & dans quelques » Lant bovemfimilitudine refert 3 minor tamen cmribus & ccrnibusele- gantius j colorem album gtrit , unguibus nigerrimis j tant&que velotitatis uta reliquis animalibus i rceterquam ab equo barbarico fuperari nequeat.. Fadlius ajlate capitur quod aren.cc n'etoit guere plus grand qu'un Veau dc cinq femaincs *, quoiqu'il futadultci car, a 1'infpecYion de fes dents, on jugeoic qu'il avoic fept a. huit ans : il etoit arrive a la Menagerie de Verfailles au mois d'Aoiit 1761 ; fes corncs etoient alors auffi grandes qu'ellcs le font a prcfent en 1765 \ dies ont cinq pouces trois ligncs de longueur & quaere pouces trois lignes de eirconference a la bafe ; files font noires a I'cxtrcmite , &: au rcfte de meme coulcur quc Ics cornes de nos bceufs. Celui done il s'agit ici , a fur le garrot line bode haute de quatre pouces & demi , clout la eirconference prife a la bafe etoit de feize pouces ; au refte, il ne paroit difFerer de nos bceufs pour la forme du corps, qu'en ce que les jambes & les pieds font a proportion moins gros, & les oreilles plus longues. Le poil qui forme la couronne au-deflus des fabots eft noir, les jambes &: la parcic fuperieure du croncon de la queue ont une cou lcur fauve j la partie infcrieure du troncon de la queue &: les longs poiis de I'extremite font blancs ', ces poils avoient un pied de lon gueur i le rcftc du corps eft couvert de taches blanches & dc taches brunes de differences grandeurs , legerement teintes de rougeatres. pieds. pouc. lignes. Longueur du corps enticr , mefure en ligne droitc , depuis (e bout du mufcau jufqtA 1'anus ........... 3 IO // Hauteur du train de devant au-deflus de la boile ...... 2 7 6. * On peut comparer les dimcnfions du Boeuf dont il s'agit ,avec celle d'uw Vcau de cinq fcmaines , qui a i\l denude dans le IV.e volume de cet Ouvragc , p. 506. Tome XL 442 DESCRIPTION pied?.pouc. lignes, Hauteur dn train de derriere 2 5 » Longueur de la tete, depuis le bout du mufcati jufqu'a Torigine des cornes • a IO 6. Circonference du mufeau prife derriere les nafeanx. . . . // 1 1 // Contour de la bouche // 6 6. Diftance entre les angles de la machoire infcricure u 2 6. Did. .nee entre 1 s nalcaux en bas * I 2-. Longueur de Tceil d'un angle a Tautre a I 2. Diftance entre les deux paupiercs lorfqu'elles font ou- vcrtes e I if Difhnce entre Tangle antcrieur & le bout des Jevres. ... u 6 6. Diftance entre Tangle pofterieur & Toreille if 3 // Diftance entre les angles anterieurs des yeux , mefurec en ligne droite // 4 * La meme diftance en fuivant la courbure du chanfrcin . . e 4 3. Circonference de la tete prife au-devant des cornes I 8 6, Longueur des oreilles a 4 8. Largeur de la bafe , mefurce fur la courbure exterieure. . // 4. 3. Diftance entre les oreilles & les cornes a i 5. Diftance entre les deux oreilles ., prife an bas tt 3 7. Longueur du cou * H 8 6, Circonference pres de la tete I 5 u Circonfcrenee pres des epaules . 2 // v Hauteur „ » IO j. Circonference du corps , prife derriere les jambes de devant 3 5 4. Circonference a Tendroit le plus gros 3 II if, Circonference devant les jambes de derriere 3 5 » Longueur du tron^on de la queue I 3 3, Circonfcrence k fon origine // 4 u # ' u N ZEBU, pilos breves. Color pilo rum in]unioribuseftum.brrnaculis variegatus albicantibus ut capreo- lus ; in adultis fufcus five nigricans fine maculis. Animal inttrdiu dormitin opadsfilvis latitans. Noctu out mane egreditur pabuli caujli. Optimepo- teft natare. Vejcitur gramine , arundinefaccharifcrd , brajjicd , &c. Caro ejus comediturfed ingrati faporis eft. Marcgravii , hift, Brafil. p. 229. — Tapir ou Maypouri, animal aniphibie, qui reile plus fouvent dans 1'cau que fur la terre , ou il va de terns en terns brouter I'herbe la plus tendre ; il a le poil fort court, melc de blanc & de noir en manierede bandcs, quis'eten- dent en longdepuis la tete iufqu'a la queue. II hffle comme un YJardj il femble tenir un pen du mulct & du cochon. On voit des manipouris, comme prononcent quelques-uns ,dans la riviere d'Ouyapolc. Cette viande eft groffiere & d'un gout defagreable. Barrtre > EJJhi fur L'hiftoire natu.- relle de la France fyuinox. pagt 160. * Tapiierete , bejlia iners & Jocors apparet , adeoque lucifuga ut in denfis mediterraneis filvis interdiu dorrnire amet : ita utfidetur animal aliquod, quod no flu tantum nunquam verj de die veaetur, hose fane eft Brafilenfis beftid , &c. Hi.Jl.nat. Brafil . pag. lot.— L'Anta broute Therbe pendant le jour , & la nuit il *nangc une cfpece d'argile qu'il trouve dans les marais , ou il fe retire au coucher du Soleil La chafle de 1'anta ne fe fait que la nuit , & elie eft fort aifee ;, on va attcndrc 448 HlSTQTRE N A T V A E L L E qui ne fort que de nuit, qui ne fe plait quc dans les eaux, ou il habitc plus fouvent que fur la terre; il vit dans les marais , &. ne s'eloigne guere du bord des fleuves ou des lacs ; des qu'il eft menace , pourfuivi ou blefle, il fe jette a 1'eau a, s'y plonge &. y demeure affez de terns pour faire un grand trajet, avant de repa- roitre : ces habitudes, qu'il a communes avec 1'hippo- potame , out fait croire a quelques Naturaliftes qu'il etoit du meme genre b, mafs il en difTere autant par la nature, qu'il en eft eloignc par le climat; il ne faut pour en etre affaire que comparer les defcriptions que nous venous de citer avec celle que nous avons donnee de 1'hippopotame : quoique habitant des eaux, le tapir ne fe nourrit pas de poiiTons , & quoiqu'il ait la gueule ces aniniaux dans Jeurs rctraites, ou ils fe rendent volontairement en troupes , & quand on les voit venir on va au-devanc d'cux avec des torches alkimees qui les cblouifTent de telle lorte qu'ils fe renverfent les uns fur les autres 3 &c. Htftoirc du Paraguai }par le P. Charlevoix » tome Ler, page 33. — Les Antes fe cachcnt de jour dans les tanieres ., & iortent feulemenc de nuit pour prendrc leur refection. Defcrlption d mais on ne le tua pas : a moins que la balle ou la flcche ne perce les flancs de cet animal , il s'echappe prefque toujours , fur-tout s'il pent attraper Teau , parce qu'alors il fe plonge & va fortir au bord oppofc du lieu ou il a recu la biefTme. Lettres e'difiantes , XXI V.1 ncueil. Letfrc du P. Fauche , datle d'Ouycpok , 3.0.? Avril 2738, b Hippopotamus amphibius pedibus quadrilobis ; habitat in Nilo • Hippopotamus terreftris pedibus poftids trijukis. Tapiierete habitat in. firajilid. Lim,. fyft. nat. edit, X , pag, 74, armee • r.T,/ LE ZEBU ILL Pi J^XL P . LE T:\PIR on I, ANT A DV TAPIR ou L'ANTA. 449 armee de vingt dents incifives & tranchantes ', il n'eft pas carnaflier; il vit de plantes &. de racines, &. ne fe lert point de fes armes centre les autres animaux; il eft d'un naturel doux ,timide & fuit tout combat, tout danger : avec des jambes courtes & le corps maflif , il ne laifTe pas de courir aflez vite, & il nage encore mieux qu'il ne court : il marche ordinairement de compagnie & quelquefois en grande troupe; fon cuir eft d'un titfu tres-ferme & fi ferre , que fouvent il refifte a la balle ; fa chair eft fade & grofliere : , cependant les Indien$ la mangent : on le trouve com- munement au Brefil , au Paraguai, a la Guiane , aux Amazones ' , <$t dans toute 1'etendue de 1'Amerique > Quoique le tapirouffou ait les dents tranchantes Scaigucs, cependant il n'a d'autre rehftance que la fuite , il n'eft nulietcent dangereux^ les Sauvages le tuent i coups de flcches on le prcnnent dans des chaufles- trapes. Voyage de de Lery _, page z$z. b Les Sauvages eftiment merveilleufement le tapirouflbu a caufe dc fa peau •, car qiund ils 1'ecorchent , ils coupent en rond tout le cuir dti dos, & apres qu'il eft bien fee, ils en font des rondelles aufll grandes que le fond d'un moyen tonneau ........ Et cette peau ainfi iechee, eft fi dure que je ne crois pas qu'il y ait flcche qui puille la percer. Idem. < La chair du manipouri eft grofficre & d'un gout defagr^able. Lettres tdifiantes , XXI V.e recueil , page 347. d On trouve dans les environs de la riviere des Amazones, un ani mal appele Danta , de la grandeur d'une mule, & qui lui reflemblc fort en couleur & en la forme du corps. Relation de la riviere des Ama zones ,par Chriftophe d' Acu.ua , tome //, page 277. — L'L'lan , qui fe fencontre dans quelques cantons boifes de la Cordelicre de Quito, Tome XL L 1 1 HlSTOIRS N^TURSLLE^ &C. meridionale, depuis 1'extremite du Chily, jufqu'a la, nouvelle Efpagne. n'eft pas rare dans les bois de 1'Amazone , ni dans ceux dc la Guiane.1 Je donne ici le nom d'Elan a 1'animal que les Efpagnols & les Por- tugais connoifTent /bus le nom de Danta. Voyage de la rivitre des > par M. de la Condamine 3 page du on^iem€ Volume* AVIS ON na pas pit comprendre f dans la Table de ce Volume, Vindi cation des articles du Zebu & du Tapir t par M. de Bujfon ; & de la defcription du Ztbu* par M. Daubenton , attendu que le premier de ces animaux na iti vu par Us Auteurs , quapris I'imprcflion de ce mtme volume. A VIS AU RE LIEU R. L y a, dans ce onzicme Volume, quarante-trois Planches, qui doivsnt ctre placees dans 1'ordre fuivant : A la page 242, , les planches I , II , III, IV , V & VI. A la page s.oz > les planches VII & VIII. ' A la page ij6, les planches IX,X,XI, XII, XIII, XIV, XV , XVI, XVII, XVIII, XIX, XX , XXI, XXII, XXIII Sc XXIV. A la page 350, les planches XXV, XXVI, XXVII & XXVIII, A la page 386 * les planches XXIX & XXX. Ala page 390 , les planches XXXI, XXXII & XXIII, 'A la page 396, les planches XXXIV, XXXV, XXXVI & XXXVII. A la page 41 4 .les planches XXXVIII, XXXIX & XL, A la page 418 , la planche XLI. A la pa& 4^3 f les planches XLII & XLIII,