t - So e : eg Xe. 20 OO : NS © > + le 0 CHOC ER +21 ES IPS | [es 2 > . Lu e TT. L ER TRS 1 à k à PU L us +» nt" Cr tr sd née ER à : à 5 DST PT TES Library of the University of Toronto > 4 : >; ? + ) : (| 4 - f L . 4 - ; — i * ' : k 4 vu LA n 4 Digitized by the Internet Archive In 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/histoirenaturel03lama à ARS LR À L TA Fr Re TL à ve D CA " LA TOUTE AT NRA ti di EC aa [| ù Que ve % ET , oué ox 22 Ni Li \ A L . PR HR h + n \ \ * FX V = A » if { A L { HE Li ro x LM A A A {. - ct te } Lu e “ _. ' ï \ « È FN \ z ' L CRT: D ANTOINE H ” Î Ar, L À en L; d LL 1 : » t , $ L “4 4 L, À . x “ ü “ - 1 î 2" * d 204] TS f J ‘ £: 7] { «! A Ô LI > N : TRE : P , \ + [ni : : su 1e 4 4 Le L'aué à » ; 4 . A Li r* = ‘ : LT) | : Ve (4 Rips tj EAN, à 1 Li * y Lu ' ” hi à * LH . * F ï LU + * LI » » # À QU ’ LI 1 . PA * b L ” : , : + . x 1 “ # , ‘ : , | , 3 ‘ , ‘ 4 D 2 2 à A € | . « L , : F L 1 AL LU Ka HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES. Ds L'IMPRIMERIE rAsez LANOE, RUE DE LA HARPE, N° "79. RER RFTSONE ÈS TT TS CS STE he +; TS HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTEBRES, PRÉSENTANT un, “ LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX ET PARTICULIERS DE CES ANIMAUX.,LEUR DISTRIBUTION, LEURS CEASSES ,LEURS FAMILLES, LEURS GENRES , ET LA CITATION DES PRIN- CIPALES ESPÈCES QUI S'Y RAPPORTENT; La LA r PRECEDEE D'UNE InTropucTion offrant la Détermination des caracteres essentiels de l'Animai , sa distinction du végétal et des autres corps naturels, enfin, l'Exposition des Principes fondamentaux de la Zoologie. | Pan M. ze Cuevarrer DE LAMARCK, Membre de l'Académie Royale des sciences de Paris, de la Légion d'Honneur, et de plusieurs Sociétés savantes de l'Europe ; Pro- {esseur de Zoologie au Muséum d'Histoire naturelle. Mihil extrà naturam observatione notum, TOME TROISIÈME. PARIS, VERDIÈRE, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N.° 25. LA RAMAN Août. 1e 1816. ; he “ k < i ” * . r ‘ 1 L [t °# Nr” . e ” ES SA RAR EL LA RAA A ARE RAA HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES, A AT AAA AAA AAA AAA AAA AAA 112224311221: 2132 DEUXIÈME SECTION. LES ÉCHINIDES. Peau intérieure immobile et solide. Corps subglo- buleux ou déprimé , sans lobes rayonnans, non con- tractile. Un anus distinct de la bouche. Les tubercules spinifères sont ünmobiles comme le test solide de la peau, mais leurs épines peuvent se mouvoir. En comparant aux stellérides, que nous avons déjà exposées, les échinides que nous allons voir , on ne peut, d’après leur caractère énoncé, se refuser à reconnaître un progrès très- marqué dans l’organisation de ces der- niers animaux. Tome III. ï 2. ANIMAUX Ici [ dans les échinides], pour la première fois, le canal intestinal a deux ouvertures, un anus très-distinct de la bouche : ce n’est plus un sac soit simple, soit di- visé ; c’est un véritable canal ou tube alimentaire , ouvert aux deux extrémités. Dans les stellérides, la peau, quoiqu'opaque et non irritable , n’était que coriace et avait de la mobilité dans ses parties. Dans les échinides, au contraire, la peau pareïllement opaque et non irritable, au moins l'intérieure, est crusta- cée , solide , et na aucune mobilité dans ses parties. On ne voit à la bouche des stellérides, tantôt que 5 colonnes granulenses et angulaires, et tantôt que 5 petites fourches particulières , propres à presser circulairement les corps ou les matières dont ces animaux se nourrissent. Mais à la bouche des échinides, on voit souvent un appareil beaucoup plns composé. Il consiste en 5 doubles colonnes aplaties, très-solides, comme osseuses, striées transversalement, présentant un tranchant dentelé vers le centre ou l'axe de pression, et se terminant antérieure- ment en une pointe oblique. Ces 10 lames solides, join- tes 2 à 2, sont forüfiées extérieurement et à leur base vers le fond de la bouche, par 15 autres pièces pareil- lement solides , mais plus étroites : en sorte que les 25 pièces de l'appareil dont il s’agit, sont disposées de ma- nière à représenter dans leur assemblage, une lanterne en cône renversé, dont la base est dans l'intérieur de l’ami- mal , tandis que le sommet pointu se trouve à l'entrée de la bouche où il présente 5 pointes obliques. La disposition de ces pièces et celle des muscles qui SANS VERTÈBRES. 3 peuvent les mouvoir, montrent que les 5 colonnes dou- bles et tranchantes ne peuvent avoir qu'un mouvement commun ; qu'aucune d'elles ne saurait avoir des mouve- mens particuliers , indépendans , et qu’à leur égard il n’est pas encore question de véritables mâchoires. Ces 5 co- lonnes solides, en se resserrant toutes ensemble sur l'axe de l'ouverture, penvent écraser les corps alimentaires in troduits dans la bouche, mais n'opèrent point une véri- table mastication. Ainsi, les radiaires échinides sont plus animalisées encore que les stellérides, et ont effectivement une puis- sance musculaire plus grande : leur cavité propre, qui contient les organes intérieurs, est plus marquée; leur peau interne est un test tout-àa-fait solide , immobile dans tous ses points, et chargé de tubercules pareïllement immo- biles , sur lesquels s’articulent des épines de diverses for- mes et grandeurs selon les espèces. On sait que ces épines se meuvent sur leur articulation, et l'on croit qu’elles le font, la plupart, à l’aide de la peau extérieure qui recouvre le test et enveloppe leur base. En outre, comme la cause qui a donné une forme gé- nérale rayonnante aux radiaires n’a plus ici de pouvoir, cette forme commence à s’altérer dans les échinides ; et, en effet, beaucoup de ces corps sont irréguliers. Après la mort des échinides , ces animaux perdent assez facilement les épines que soutenaient les tubercules de leur test; ce test, alors à nu, laisse voir qu’il est percé, ainsi que sa peau externe, d’une multitude de petits trous disposés par séries, et qui donnent issue à des tubes très- 4 ANIMAUX contractiles, qui rentrent et sortent comme au gré de l'animal. Ces séries de petits trous forment sur le test de ces radiaires, des bandelettes poreuses, toujours disposées par paires; et ces bandelettes , qui partent deux à deux du sommet du corps, divergent de tous côtés comme des rayons, tantôt se prolongent jusqu’à la bouche, et tantôt sontinterrompuesavant même d'arriver au bord de l’échi- nide. On a donné le nom d’ambulacre, par comparaison avec une allée de jardin, tantôt à l'espace compris entre les deux bandelettes d’une paire, et tantôt à chaque ban- delette elle-même ; variation dans la définition du terme employé, qui nuit à l'intelligence des descriptions. Au reste , la considération des ambulacres, les uns complets, comme lorsqu'ils se prolongent du sommet jusqu'a la bouche , les autres ornés , comme ceux qui n'atteignent pas même le bord, est fort utile à employer dans la dé- termination des genres, Quant aux tubes très-contractiles qui sortent et rentrent par les petits trous dont la peau est percée, il paraît que les uns servent à la respiration de l'animal , et que les au- tres lui sont utiles pour se fixer et pour se déplacer , leur extrémité faisant l'office de sucoir. Ces derniers sont comme autant de petits pieds qui l’aident dans ses mou- vemens. Cependant je me suis convaincu par l'observa- tion que les mouvemens des épines, dans certaines es- pèces, contribuent à la locomotion de ces animaux. Linné réunissait toutes les échinides en un seul genre sous le nom d’echinus. Cette réunion n'eut d’autre utilité que de faire remarquer les rapports naturels qui lent qe RE SANS VERTÈBRES. 5 entr'elles toutes les échinides. Mais, comme les échinides constituent réellement une grande division dans la classe des radiaires, d’autres naturalistes, surtout Klein et en- suite Leske, sentirent la nécessité de partager ce grand genre echinus de Linné en divers genres particuliers; et à cet égard nous les avons imités, en nous efforcant néan- moias de réduire le nombre de ces genres, lorsque nous en avons trouvé la possibilité , et d'en circonscrire les caractères plus nettement et avec plus de précision. L'on a, comme on sait, de bons moyens pour diviser les échinides et caractériser leurs genres, en employant la considération des différentes positions respectives de la bouche et de l'anus de ces radiaires, et en joignant à cette considération celle des ambulacres complets et des ambulacres bornés qui distinguent divers de leurs genres. Une détermination précise des genres et des espèces parmi les échinides, m'a paru d'autant plus utile, qu'un grand nombre d'espèces de cette famille ne sont connues que dans l’état fossile , et qu’il importe , tant à l’avance- ment de la Zoologie qu'a celui de la Géologie , qui con- sidère les débris fossiles des corps vivans , que les carac- tères de ces nombreuses races soient enfin déterminés, ainsi que les lieux de leur habitation. Voici l’ordre le plus naturel et le nom des genres que. j'ai cru convenable d'établir parmi les échinides. 6 ANIMAUX DIVISION DES ÉCHINIDES. [1] Anus sous le bord, dans le disque inférieur, ou dans Je bord. * Bouche inférieure, toujours centrale. Scutelle, Clypéastre. Ambulacres bornés. Fibulaire. Échinonée, Cléte É Ambulacres complets. ** Bouche inférieure, non centrale , mais rapprochée du Bord. Ananchite, Spatangue. [>] Anus au-dessus du bord, et par conséquent dorsal. (a) Asus dorsal, mais rapproché du bord. Cassidule. Nacléolite. (b) Anus dorsal et vertical; test régulier. Oursin. Cidarite. SANS VERTÈBRES. 7 SCUTELLE. ( Scutella. } Corps aplati, elliptique ou suborbiculaire, légère- ment convexe en dessus, plane en dessous, à bord mince, presque tranchant, et garni de très-petites épines. Ambulacres bornés , courts, imitant une fleur à cinq pétales. Bouche inférieure, centrale. Anus entre la bouche et le bord ; rarement dans le bord. Corpus complanatum , ellipticum vel suborbiculare, superne convexiusculum , subtus planum, spinis mi- nünis echinulatum ; margine tenui subacuto. Ambulacra subquina, brevia, circumscripta , flo- rem pentapetalam œæmulantia. Os inferum , centrale. Anus intra os et marginem ; rard in margine. OBSERVATIONS. Les scutelles sont les échinides les plus aplaties, celles qui ont les plus petites épines , et que l’on peut en quelque sorte considérer comme formant le passage des astéries aux échinides. Ce sont des corps un peu irréguliers, suborbiculaires ou elliptiques , toujours très-déprimés, ayant le bord mince, presque tranchant, le disque supérieur légèrement convexe et l’inférieur tout-à-fait aplati. La figure de ces échinides approche de celle d’un écus- son ou de celle d’un disque arrondi, lequel est tantôt entier, 5 ANIMAUX tantôt percé de trous oblongs et à jour, tantôt entaillé en son bord , et tantôt digité ou denté sur un de ses côtés. On observe sur le vertex de ces échinides, 4 ou 5 pores plus grands que les autres: La bouche est armée de 5 pièces à deux branches, en forme d'A ou d’y renversé, et la face interne de chacune de ces branches est lamelleuse. Des colonnes testacées, verticales et irrégulières, s'obser- vent dans l’intérieur de l’échinide, entre les 2 planchers. ESPÈCES. x. Scutelle dentée. Seutella dentata. Sc. orbicularis, depressa; disco integro ; margine poste: riore serralo. Echinus orbiculus. Gmel. Echinodiscus dentatus, Leske apud Klein, p. 212. tab. 22: fig. E, F. Encycl. pl. 151. f. 1—2. FRamph. mus. t. 14. f. 1. Breyn, echin. t. 7. £. 3—4. 2. var. Minor. Leske ap. Klein tab. 49. f. 6—7. Habite les mers de l’Inde. Mon cabinet. >. Scutelle digitée. Scutella digitata. Sc. orbicularis , depressa ; disco anteriore foraminibus bi- nis vel quaternis pervio ; margine posteriore inciso, sub- palmato, digitato. (a) Echinus decadactylos. Gmel. Echinodiscus decies digitatus. Leske ap. Klein. p. 209. tab. 22. fig. A.B. encycel. pl. 150. f. 5—6. Mus. n° (b) var. minor. ÆEchinus octodactylos. Gmel. Echinodiscus octies digitatus. Leske ap. Klein, p. o11. tab: 22. fig. C, D. encycl. pl. 150. f. 3—4. Habite. . . Espèce bien singulière par Les entailles nombreuses, SANS VERTÈBRES. (4) inégales et profondes de son bord postérieur, et par les trous de son disque antérieur. Elle est orbiculaire, très-aplatie, à côté postérieur digité , subpalmé. 3. Scutelle émarginée. Scutella emarginata. Se. orbiculato-elliptica, depressa ; foraminibus sex , quin- que marginem altengentibus. Echinodiscus emarginatus. Leske ap. Klein, p. 200. tab. 50. f. 5—6. encycl. pl. 150. f. 1—2. Mus. n. Habite l’océan austral, les côtes de l’ile de Bourbon. Mon ca- binet. 4. Scutelle à six trous. Scutella sexforis. Sc. orbicularis, depressa, hinc obsoletè truncata ; forami- nibus sex , oblongis ; ano ort vicino. Echinus hexaporus. Gmel. ÆEchinodiscus sexies perforatus. Leske ap. Klein , p. 199. tab: 50. f. 3—4. encycl. pl. 149. f. 1—2. Knorr delic. tab. DI.f. 17. Seba mus. 3. tab. 15. f, 7—8. Mus. n.° Habite l’océan indien et de l'Amérique. Mon cabinet. 5. Scutelle à cinq trous. Scutella quinquefora. Sc. orbiculata subreniformis depressa ; foraminibus quin- que oblongis ; ano ort proximo. Echinus pentaphorus. Gmel. Echinodiscus quinquies perforatus. Leske ap. Klein , p.197, tab. 21. fig. C. D. Seba mus, 3. tab. 15. f. g—10. Encycl. pl. 149. f. 3—4. Kuorr delic. tab. D L. f. 16. Mus. n.0 * Habite. . . Cette esptee semble n’être qu’une variété de la précédente, mais un peu plus petite et n’ayant que cinq trous. 6. Scutelle à quatre trous. Scutella quadrifora. Sc. suborbicularis , sinuosa, subbifissa, foraminibus qua- Luor perlusa; ano or sicino. 10 ANIMAUX ÆEchinus tetraporus. Gmel. Echinodiscus quater perforatus. Leske ap. Klein, p. 204. Seba mus. 3. tab. 15. f. 5-6. Encycl, pl. 148. Habite... Il semble que cette echinide ne soit qu’une variété de la scutelle émarginée , dont seulement deux des trois trous postérieurs atteignent le bord. 7. Scutelle à deux trous. Scutella bifora. Sc. obtusèe trigona, depressa; foraminibus duobus oblon- gts , ad disci partem posticam; ano ab ore remoto. Echinus biforis. Gmel. Knorr. delic. tab. DI. f, 15. 2. var. orbiculata, margine sinuato ; foraminibus blue, subovatts. Echinodiscus biperforatus. Leske ap. Klein, p. 196. tab. 21. fig. À. B. Encycl. pl. 147. f,7—8. 3. var. foraminibus subrotundis. Encycel. pl. 147. f. 5—6. Mus. n.° Habite... Le dessous de cette echinide présente des lignes onduleunses qui partent de la bouche en rayonnant vers les bords, et qui se bifurquent vers leur extrémité. S. Scutelle double-entaille. Scutella bifissa. Sc. cordato-orbiculata, depressa ; latere latiore, tncisuris binis : lobo intermedio, prominulo, truncato. Echinus inauritus. Gmel. Echinus, Rumph. mus. tab. 14. fig. F Encyel. pl. 152. f. 1—2. Seba mus. 3. tab. 15. f. 3—4. 2. Var. lobo truncato , ad angulos aurito. Echinus auritus. Leske apud Klein, # Seba mus. 3. tab. 15. f. 1—2. Encycl. pl. 151. f. 5—6. Mus. n.° Mon cabinet. Habite l’océan des Grandes-Indes. 2072. 9. Scutelle lenticulaire. Scutella lenticularis. Sc. orbicularis, convexiuscula; ambulacris guingue brevti- bus, apice fissis ; ano marginalr. SANS VERTÈBRES. TI Mon cabinet. Habite. .. Fossile de Grignon, près Versailles. o. Scutelle orbiculaire. Scutella orbicularis. Sc. circularis , versus marginem depressa, centro dorsi converiuscula ; ambulacris ovato-acutis; ano intrà os et marginem- Echinus orbicularis. Gmel. Echinodiscus orbicularis. Leske ap. Klein, p. 208. tab. 45. f.6—7. Breyn echin. t. 7. £ 1—2. Gualt. ind. t. 210. fig. B. Encycl. pl. 147. f. 1 —2. Mus, n.° Häbite les mers de l’Inde. Péron et Le S'ueur. 1. Scutelle fibulaire. Scutella fibularis. Sc. orbiculartis, depressa, crassiuscula , minima; margine rotundato ; ano inträ os et marginem. An echinites fistularis minor ? Lang. lap. /£g. tab. 35. fig. ult. Habite... fossile de... Mon cabinet. 12. Scutelle arachnoïde. Scutella placenta. Sc. orbicularis , complanata, centro dorsi subprominula ; ambulacris quinis, assulalis, apice divaricatis ; ano marginal. Echinarachnius, Leske ap. Klein, p. 218. tab. 20. fig. À. B. Encycl. pl. 143. £. 11—12. Breyn. echin. tab. 7. f. 5—8. Gualt. ind. tab. Cu GG. Echinus placenta. Lin. Mus. n.° Habite l’océan austral. Péron et Le Sueur. 13, Scutelle rondache. Scutella purma. Sc. orbicularis, dorso convexiuscula; ambulacris quinis subovatis, apice disjunctis : subtùs sulcis quinque ramosis ; ano marginali. An Rumph. mus. tab. 14. fig. G. Mus. n.° Habite l’océan des Indes. Mon cabitiet. 14. Scutelle ronde. Scutella subrotunda. Sc. orbicularis, dorso converiuscula; ambulacris quinis subovalis , apice coarctatis ; ano infra marginem. 12 ANIMAUX Echinodiscus subrotundus. Leske ap. Klein, p. 206. tab. 47: É 7 Scilla corp. mar. tab. 8. f. 1—3. Habite... Fossile des environs de Douai. Mon cabinet. 15. Scutelle placunaire. Scutella placunaria. Sc. elliptica , depressa, anticè latior; ambulacris anguslis linearibus, apice disjunctis ; ano margini vicino. Mus. n Habite l’océan austral. Péron et le Sueur. 16. Scutelle large-plaque. Scutella latissima. Sc. maxima, depressa, elliptica, subpentagona, postice truncala ; ambulacris oblongo -ovalibus ; ano margint vicino. Mus. n.o Mon cabinet. : Habite... l'océan austral ? C’est la plus pue des espèces con- nues de ce genre. 17. Scutelle ambigène. Scutella ambigena. Sc. ovato-elliptica, dorso convexiuscula ; lateribus Dur: nuosis ; ambulacris ovato-oblongis , pulvinatis ; ano mar- gtni vicine. ( An echinanthus ?.. Leske ap. Klein, p. 188. tab. 19. fig. C-D. encycl. pl. 145. f. 3—4. Seba mus. 3. tab. 15. f. 13—14. Mus. n.° Habite... Celle-ci tient de très-près aux clypéastres. CLYPÉASTRE. ( Clypeaster ). Corps irrégulier , ovale ou elliptique , souvent renflé où gibbeux , à bord épais ou arrondi, à disque inférieur concave au centre ; épines très-petites. Cinq ambulacres bornés, imitant une fleur à cinq pétales. SANS VERTÈBRES. 13 Bouche inférieure, centrale. Anus près du bord ou dans le bord. Corpus irregulare , ovatum aut ellipticum, sæpè turgidum vel gibbosum , spinis minimis echinulatum ; margine crasso vel rotundato; centro paginæ inferio- ris CONCAVO. | Ambulacra quina , apice subemarginata , florem pentapetalam œæmulantia. | Os inferum , centrale. Anus propè marginem aut in ipso margine. OBSERVATIONS, Les clypéastres avoisinent sans doute les scutelles par leurs rapports ; néanmoins on les en distingue facilement, non seulement parce que leur corps est en général renflé en dessus , que leur forme est elliptique ou ovale dans le plus grand nombre, mais surtout parce que leur bord est épais ou arrondi, et que leur disque inférieur est pres- que toujours concave au centre. C’est dans la cavité du dis- que inférieur des clypéastres qu’est située leur bouche, Ces échinides plus épaisses, plus convexes ou plus ren- flées que les scutelles, ont plus souvent l'anus dans le bord qu’au-dessous et éloigné du bord, et leur bouche est pareil lement armée de 5 pièces osseuses, cunéiforines, comme bilobées postérieurement, et striées d'un côté par des lames étroites et transverses. ESPÈCES. 1. Clypéastre rosacé. Clypeaster rosaceus. CL. ovato-ellipticus, pentagonus , dorso convexus ; mar- 4 ANIMAUX gine posteriore retuso; paginé inferiore concavé ; am-= bulacris amplissimis. Eckinus rosaceus. Lin. Echinanthus humilis. Leske apud Klein, p. 185. tab, 17. fig. Act18. fig. B. Encycl. pl. 145.f. 5—6. Seba mus. 3. tab. XI, f. 2—5. Kanorr. delic. tab. D I. f. 12. 2. var. lineis quinque radiala. Leske ap. Klein, tab. 109. /ig. À. B. Encyel. pl. 145. €, 1—2. 3. var. assulata. Mus. n.… Habite l’océan indien et américain. Ce clypéastre est une espèce bien connue, et très-commune dans les collections. 2. Clypéastre élevé. Clypeaster altus. CL. vertice elato, conoëideo; ambulacris longis ; margine brevi, crasso , rotundato. ÆEchinus altus. Gmel. Echinanthus altus. Leske ap. Klein , p. 189. tab. 55. f. 4. Encycl. pl. 146. f. 1—2. Sciil. corp. mar. tab. 9. f. 1—2. Knorr, petrif. suppl. tab. IX d. fig. 1. Mus. n.° Habite... fossile d'Italie. Mon cabinet. On ne connaît encore cette espèce que dans l'état fossile. 3. Clypéastre à large bord. Clypeaster marginatus. CL. vertice convezxo, stellifero ; ambulacris brevibus, ovato- acutis ; margine altenualo, expanso, latissimo. Scill. corp. mar. tab. XI. /£g. inferior. Mus. n.° Knorr., pétr. p. 12. tab. E V. £. 1—2. Habite... Fossile des environs de Dax. 4. Clypéastre scutiforme. Clypeaster seutiformis. CL. elliptieus , dorso planulatus, submarginatus ; ano mar- gint vicino. Echinus planus scutiformis. Seba mus. 3. tab. 15. f. 23—24. Encycl. pl. 147. f. 3—1. Mon cabinet. Habite... l'océan indien? SANS VERTÈBRES. 1ù 5. Clypéastre bégnet. Clypeaster laganum. CL. orbiculato -ellipticus, obsolete pentagonus, utrinque Planulatus ; ano margini vicino. Echinodiscus laganum. Leske apud Klein, p. 104. tab. 22, fig. a—b—c. Eumph. mus. tab. 14. fig. E. Seba mus. 3. 1. 15. f. 25—6, Mus. n.o Mon cabinet. Habite... Cette espèce est en général plus petite que la pré- cédente, et toujours plus orbiculaire, quoiqu’encore elliptique et cbscurément pentagone. Elle est aplatie des deux côtés, et néanmoins son bord est plus arrondi que tranchant. 6. Clypéastre excentrique. Clypeaster excentrieus. CL. suborbicularis, depressus, converiusculus ; ambula- cris quinque angustis, & vertice excentrico divaricatis ; ano marginali. . An echinus orientalis ? etc. Seba mus. 3. t. 10. n.o 23. Sig. a—b. Encycel. pl. 144. £, 1—2. Mon cabinet. Habite... Fossile de Chaumont. 7. Clypéastre oviforme. Clypeaster oviformis. CL. obovatus, convezus, subtüs planulalus ; vertice excen- trico ; ambulacris quinque angustis ; ano marginal. Echinus oviformis. Gmel. Echinanthus ovatus. Leske apud Klein, P- 191. tab. 20. Sig. c—d. Breyn. echin. p. 59. tab, 4. f. 1—2. 2. var. ad latera latior. Mus. n.° Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. La variété 2 se trouve fossile dans les vignes aux environs du Mans, et m'a été communiquée par M. Ménard. 8. Clypéastre uni. C/ypeaster politus. CL ovatus, inflatus, lævis ; anbulièris quinque longis, anguslis , apice disjunctis. Mus. n,o Habite... Fossile de Sienne, rapporté d’Italie par M. Cu- 16 ANIMAUX vier. Il est oviforme, enflé, un peu plus gros qu’an œnf ordinaire. 9. Clypéastre hémisphérique. Clypeaster hemisphært- Cus. CL. orbiculatus. cenvexus, semiglobosws ; ambulacris quin- que longiusculis è vertice excentrico radiantibus ; ane marginal. Mus. n.° Habite... Fossile... communiqué par M. de Borda. 10. Clypéastre stellifère. Clypeaster stelliferus. CL ovatus tumidus ; ambulacris quinque longis angustis ; “are prominulis ; ore transverso pentagono. An Knorr. petr. p. 11. tab. E. 111. £. 5. Mus. n.° Habite... Fossile de... FIBULAIRE. ( Fibularia. ) Corps subglobuleux, ovoïde ou orbiculaire ; à bord nul ou arrondi ; à épines très-petites. Cinq ambulacres bornés, courts et étroits. Bouche inférieure , centrale. L'anus près de la bou- che , ou moyen entre la bouche et le bord. Corpus subglobosum , obovatum aut orbiculare ; margine nullo vel rotundato ; Spinis Min imutS. Ambulacra quinque, brevia, angusta, circumscripta. Os inferum, centrale : ano ori vicino , vel mediano intra os et marginem. SANS VERTÈBRES: 17 OBSERVATIONS. Les fibulaires sont les plus petites des échinides , ont en général une forme subglobuleuse ou ovoiïde, et se rappro- chent singulièrement des échinonées, étant renflées et ayant la plupart l'anus très-près de la bouche. Mais elles tiennent aux clypéastres par leurs ambulacres bornés : ainsi, j'ai dû les distinguer des unes et des autres, ce que Leske avait déjà fait sous la dénomination d’echinocyamus. ESPÈCES. 1. Fibulaire trigone. Fibularia trisona. F. exigua, globoso -trigona ; ambulacris brevibus apice fissis ; ano ort vicino ; lateribus subsulcatis, An echinus lathyrus ? Gmel. Mon cabinet. Habite... Cette espèce paraît voisine par ses rapports de l’ez chinus craniolaris , et des autres fibulaires représentées dans l'ouvrage de Klein et de Leske, pl. 48. 5. Fibulaire ovule. Fibularia ovulum. | F. minima , globoso-ovata, basi subangustata ; ambulacris brevibus fissis ; ano ort vicino. .… An spatagus pusillus? Mall. zoo). dan. 3.p. 18.t. 01. f. 5—6. Mus. n.° Mon cabinet, Habite... la mer de .Norwège? Espèce très-petite, n’excé- dant pas la grosseur d’un pois ordinaire. 3. Fibulaire de Tarente. Fibularia Tarentina. * F..ovato-elliptica, convexiuscula , subtùs plano-concava; ambulacris brevibus, apice disjunctés ; ano. orê vicino. Mon cabinet. | At Habite la Méditerranée , dans le golfe de Tarente. Celle-ci, aussi petite que la précédente, n’est point aussi renflée , et a la forme d’un petit œuf un peu aplati en dessus, quoi- que légèrement convexe, Elle n’est point sillonnée sur les côtés. | Tome III. 2 18 ANIMAUX ECHINONÉE. (Echinoneus. } Corps ovoïde ou orbiculaire, convexe, un peu dépri- - mé. Ambulacres complets, formés de 10 sillons qui rayonvent du sommet à la base. Bouche subcentrale. Anus inférieur, cblong y Situé près de la bouche. Corpus obovatum aut orbiculare , subdepressum. Ambulacra sulcis decem radiatim ab apice ad basim anscripta , non interrupta. Os subcentrale. Anus inferus , oblongus, ori vicinus. OBSERVATIONS. Les échinonées constituent évidemment un genre particu- lier, qui avoisine les fibulaires par ses rapports, ainsi que les galérites. On les distingue des fibulaires, par leurs ambu- lacres complets, qui rayonnent du sommet à la base , et des galérites , parce qu’elles ont l'anus voisin de la bouche. ESPÈCES. 1. Échinonée cyclostome. Echinoneus cyclostomus. E. ovato-oblongus, subdepressus, pulvinatus ; vertice poris guinis ; ore rotundo. Echinus cyclostomus. Gmel. p. 3183. ÆEchinoneus cyclostomus. Leske ap. Klein, p. 153. tab. 37. f. 3—4. encycl. pl. 153. f. 19—20. Rumph. mus. t. 14. fig. D. Breyn. echin. t. 2. f. 5—6. Habite... l’océan asiatique ? SANS VERTÈBRES. 19 >. Échinonée semilunaire. Æchinoneus semilunaris. Æ: ovalo-oblongus, subdepressus ; vertice poris quatuor; ore oblongo, obliquë transverso. Echinus, Seba mus. 3. tab. 15 f. 37. 2. idem minor, ano ori remoliore. Echinoneus minor. Leske apud Klein, p. 174. t. 49. f. 8—9 encycl. pl. 153. f. 21—22. Seba mus. 3. t. 10. f. 7. a—b. Mus. ne Habite l’océan des Antilles, à Saint-Domingue. Mon cabinets 3. Echinonée gibbeuse. Echinoneus gibbosus. E. ovatus , turgidus , irregularis ; vertice excentrico ; am= bulacris undatis ; ore ovali, acuto, oblique transverso. Mon cabinet. Habite... les mers d'Amérique? Celle -ci est plus grosse et plus irrégulière que les autres espèces connues. GALÉRITE. ( Galerites.) Corps élevé, conoïde ou presqu'ovale. Ambulacres complets, formés de 10 sillons, qui rayonnent par paires du sommet à la base. Bouche inférieure et centrale. Anus dans le bord. Corpus elatum , conoideum aut subovale. Ambulacra sulcis 10, per paria ab apice ad basim radiatim ins- cripta , non interrupta. Os inferum et centrale. Anus in margine vel infra et propè marginem. OBSERVATIONS. Les galérites, dont presque toutes les espèces ne sont connues que dans l’état fossile, constituent un genre parti- 20 ANIMAUX culier et très-distinct. Ce sont des corps à dos élevé , le plus souvent conique ou conoide, quelquefois presqu’ovale. Leurs ambulacres sont complets, et consistent en 5 paires de sil lons qui partent du sommet et rayonnent, sans interrup- tion, jusqu'a la bouche qui est inférieure et centrale. Les deux rangées de pores qui forment chaque sillon sont pres- que confondues. L'anus est dans le bord, ou contigu au bord en dessous. Cette situation de l'anus distingue les galérites des échinonées. ESPÈCES. | | 1. Galérite conique. Galerites albo-galerus. + Cp donicus ; : ambulacris areisque dents ; arearum tubercu- lis minimis et creberrimis ; ano suhmarginali Echiràs albo-galerus Gmel. p. 3181. Conulus albo-galerus. Leske apud Klein, p. 162. tab. 13. fig. A.B. Encycl. pl. 152. f. 5—6. Mus. no Habite... Fossile de France. >. Galérite commune. Galerites vulgaris. G. conoideus ; ambulacrorum sulcis denis anguslis; am- bitu subovato ; ano marginali. | Echinus vulgaris. Gmel. Ethinites vulgaris. Leske ap. Klein, p. 165: tab. 15, fig. C-K? et tab. 14. fig. A—K. Encycel. pl. 155. f. 6—7? Mus. n.0 | AY | Habite... Fossile commun en France et en Allemagne, dans les champs. Mon cabinet. Lo 3. Galérite raccourcie, Galerites abbreviatus. G. conoïdeus , obtusus ; ambilu suborbiculari; ambulacris impressis , subasperis ; arets prominulis ; ano infrà mar- ginem. 1 És Mon cabinet. 2. idem? major ; ano er Leske ap. Klein, p. 166. tab. 4o. f. 1—2. SANS VERTÈBRES. 21 Habite... Fossile de France et d'Allemagne. £. 4. Galérite à six bandes. Galerites sexfasciatus. G. orbiculatus, convexus ; ambulacris senis ; äno prop marginem. | Echinites sezies fasciculatus. Leske ap. Kleïn, p. 170. tab. 5o. f. 1—2. Encycl. pl. 153. f. 12—13. Echinus sexfasciatus. Gmel. p. 3183. Habite... Fossile de... Mon cabinet. 5. Galérite fendillée. Galerites fissuratus. ” G. conoideo-depressus , subhemisphæricus ; ambitu orbicu- lari, margine fissuris crenato ; sulcis ambulacrorum denis subcrenatts. : Mon cabinet. 3 Habite... Fossile du nord de l'Allemagne. Celle-ci est orbi- culaire, à dos en cône très-surbaissé , et semble crénelée gros- sièrement dans sa circonférence. 6. Galérite hemisphérique. Galerites hemisphæricus. G. minor, orbicularis, hemisphæricus , sublævigatus ; am- bulacris superfictalibus biporosis ; ano margini contiguo. An echinites subuculus ? Leske ap. Klein, p. 371. tab. 14. fig. L—0. Mon cabinet. Habite... Fossile de... Cette échinide est très-différente de la galérite rotulaire. 7. Galérite déprimée. Galerites depressus G. suborbicularis , hemisphærico-depressus ; lineis ambu- lacrorum decem biporosis ; ano ovali maximo. Echinus depressus. Gmel. p. 3182. Echinites depressus. Leske ap. Klein , p. 164. tab. 40. fig. 5—6. Encyel. pl. 152. f. 5 —8. Mus. no Habite... Fossile de... 8. Galérite rotulaire. Galerites rotularis. SG. orbicularis, hemisphæricus, minimus ; areis ambula= crorum decem alternè minoribus ; aro suborbiculari ab ore remoliusculo. | ; Echinus subuculus. Gmel. p. 3183. 22 ANIMAUX ÆEchinites subuculus. Leske apud Klein, p. 191. tab. 14. fig. L—M—N—0O. Encycl. pl. 153. fig. 14—117. 2. var. areis assulatis, et lineis ambulacrorum numero- stortbus. Mon cabinet. Habite... Fossile du département du Gers, etc. Espèce très- petite, sublenticulaire. 9. Gralérite conoïde. Galerites conoïdeus. G. mazimus , conoïdeus , assulatus ; ambitu suborbiculari; ore in Cayo , transverso , angulis obtusis obéallato. Habite... Fossile d'Italie, du cabinet de M. Falenciennes. 10. Gralérite scutiforme. Galerites scutiformis. G. ovalo-ellipticus , convexus, subassulatus; vertice ezx- centrico ; interstitits ambulacrorum lined flexuosé divi- sis; paginé inferiore subconcavé. An Scilla corp. marin! tab. XL. n.° 2. fig. superiores. Mus. n. Mon cabinet. Habite... Fossile de... La forme de cette galérite approche de celle figurée dans l’ouvrage de Klein, tab. 42. f. 2 et 3. 31. Galérite ovale. Galerites ovatus. G. ovato-conoïideus, ad latera depressus ; assulatus ; am- bulacris quinis ; interstitiis ambulacrorum line& bipar- éilis. Mon cabinet- Habite... Fossile de... Elle a la forme générale et la taille de l’echinus ovatus de Gmelin , qui est une ananchite ; 5 mais sa bouche centrale l’en distingue principalement. 12. Galérite demi-globe. Galerites semi-globus. G. orbicularis, hemisphæricus , assulatus ; ambulacris qui- anis, longis, biporosis ; vertice excentrico. Echinocorytes. Leske ap. Klein. p. 179. tab. 42. f. 5. Mus. n.° | Habite... Fossile d'Italie, des environs de Plaisance. Espèce fort grande. SANS VERTÈBRES. 23 13. Galérite cylindrique. Galerites cylindricus. G. cylindricus , brevis, dorso relusus ; ambulacrorum li- nets porosis denis; interstitiis assulatis; ano infero propè marginem. Mus. n.° Habite... Fossile de... 14. Galérite patelle. Galerites patella. G. orbiculatus, depressus, convex'usculus ; sulcis ambu- lacrorum eleg inter striatis ; arearum und sinu longitu- dinali excavatdà. Eocycl. pl. 143. f 1—2. Mu:. n.o Habite... Fossile de... 15. Galérite ombreile. Galerites umbrella. G. hemisphæricus, subtùs plano-concavus ; sulcis ambulacrorum angustis biporosis substriatis; arearum unä sinu longitudinali exca vatä. An echinus sinuatus ? Gmel. p. 3189. Clypeus sinuatus ? Leske ap. Klcia, p. 159. t. 12. Éacycl. pl. r{2. f. 7—8. Mus. n.° Habite.... Fossile de..,. Cette espèce devient presqu'aussi grande que la précédente. 16. Galérite excentrique. Galerites excentricus. G. ovatus convexo- gibbus : ambulacris quatuor ë vertice ercentrico orlis : pagind inferiore quinque sulcatd. Mus n.0 Habite... Fossile de... Celle-ci est une espèce singulière par le nombre de ses ambulacres, et par son irrégularité. Elle ne le cède point aux précédentes en volame, ANANCHITE. (Ananchytes. ) Corps irrégulier , ovale où conoïde, garni de tuber- cules spinifères dans l’état vivant. 24 ANIMAUX Ambulacres partant d’un sommet simple ou double, et s'étendant, sans interruption, soit jusqu'au bord, soit jusqu'a la bonche. Bouche près du bord, labiée, subtransverse. Anus la- téral , opposé à la bouche. Corpus irregulare, ovatum vel conoiïdeum, in vivo tuberculis spiniferis obsitum. Ambulacra radiatim è vertice subduplicato orta, et usque ad marginem vel ad orem extensa , non inter- Tupla. Os propè marginem, labiatum, subtransversum , ano laterali oppositum. OBSERVATIONS. Les arzanchites ressemblent beaucoup aux spatangues par leur partie inférieure; car, comme eux, elles ont la bou- che latérale, labiée, subtransverse, et l'anus dans le bord opposé à celui de la bouche. Mais les ambulacres des anan- chites sont complets, c’est-à-dire, qu'ils partent en rayon- nant soit d’un sommet simple, soit d’un sommet double, et s'étendent au moins jusqu’au bord sans interruption, et souvent même en dessous jusqu’à la bouche. Ainsi, au lieu de représenter une fleur à 5 pétales, ces ambulacres allon- gés imitent les courroies qui sanglent un corps. Toutes les ananchites connues sont dans l’état fossile, ce qui est assez remarquable; tandis que parmi les spatan- gues, on en connaît beaucoup dans l’état frais ou vivant, et beaucoup d’autres dans l’état fossile. Il est.probable que la bouche des ananchites n’est pas plus armée de pièces. so- lides que celle des spatangues, SANS VERTÈBRES. 25 ESPECES. 1. Ananchite ovale. Ænanchytes ovata. | A. obovato-conoidea , læviuscula, assulata ; assulis seria- libus, subhexagonis ; ano ovato. Echinocorytes ovatus Leske ap. Klein, p. 178. tab. 53. f. 3. Encyel. pl. 154. f. 13. Muos. n, Habite... Fossile des environs de Paris à Meudon. Mon cabinet. 2, Ananchite striée. Anänchytes striata. À. ovato-rotundata, elata, multistriata ; dorso convexo, subretuso ; striis verticalibus areisque numerosis ; assu- lis obsoletis. Echinocorytes. Leske ap. Klein, p. 176. tab. 42. f. 4. Encycl. pl. 154. f. 11—12. Mus. n.0 Habite. .. Fossile de Picardie, trouvé dans le canal. 3. Ananchite bombée. Ænanchytes gibba. A. ovata , elata, dorso ventricosa retusa ; lateribus in- fernè depressis; interstitits ambulacrorum læœvibus ; ver- ice duplicato. An echinocorys scutatus ? Leske ap. Klein, p. 195. tab. 15. _ fig. A—B. Echinus scutatus ? Gmel. p. 3184. Mus. n.° Habite... Fossile de Normandie, etc. Mon cabinet, 4. Ananchite pustuleuse. Ænranchytes pustulosa. A. ovalo-conica, versus apicem attenuata , lateribus de- pressa, assulata ; ambulacrorum lineis biporosis pèr paria dispostitis ; vertice impresso, duplicato. ÆEchinocorytes pustulosus. Leske ap. Klein , p. 180. tab. 16, fig. AB. . Encyel. pl. 154. f. 16 et 17. et f. 14—15. specim. junius: Mus. Lo Habite... Fossile de... 26 ANIMAUX 5. Ananchite bicordée. Ænanchytes bicordata. À. obcvata, utrdque ertrémitale subsinuatd; dorso lœvi; vertice duplicato. épalang'ies b'cordatus Leske a;:. Klein, p. 244. tab. 47. f. 6. Æchinus bicordatus Gmel p. 3190. Habite... fossile des euvirons du Mans. M. Ménard. Mon cabinet. 6. À anchite carinée. Ananchytes carinata. A. cordata , antice canaliculata, sinuala; dorsi medio car!tnalo. Spatungiles carinatus. Leske ap. Klein , p. 245. tab. 51. f. 2—3. Echinus carinatus. ©mel. p. 3190. Habite... fossile des environs du Mans. M. Ménard. Mon cabinet. 7. Ananchite elliptique. Ænanchytes elliptca. A ovato-ell'ptica , pulvinala, integerrima subassulata ; verticibus duobus remotis. Kaorr petr p 2. tab. E. 111. f 6. Encyel. pl. 159. f. 13-14-15. Habite... fossile des environs du Mans. Wénard. Mon cabinet. 8. Ananchite en cœur. Ænanchytes cordata. A. cordalo-conica , assulata, parte anteriore retusé emar- ginati, ambulacris fasciatis, quadrifariam porosis ; ver- ice indiviso. Spatangus ananchytis ? Leske ap. Klein, p. 243. tab. 53. f. 1—2. Encycel. pl. 155. f g et 10. - Habite... fossile de... Mon cabinet. Espèce remarquable, offrant la forme d’un cœur lorsqu'on la regarde en dessous, mais à dos élevé et presque conique. g. Ananchite spatangue. Ænanchytes spatangus. A. cordata, convexa, subassulata ; ambulacris quinis, coloratis, impressis : carind posticé sulco exaratd. Habite... fossile de France. Mon cabinet. Elle tient de très- près par la forme et la taille au spatangus cor anguinum ; mais ses 5 awmbulacres se continuent jusqu’à la bouche. SANS VERTÈBRES. 27 10. Ananchite demi-globe. Ænanchytes semi-globus. A. ovato-hemisphærica, basi plana ; ambulacris angustis ; lineis decem biporosis per paria coarctata dispositis ; vertice indiviso. Echinocorytes minor. Leske ap. Klein, p. 183. tab. 16. fig. C—D. Encyel. pl. 155. f. 2—3. Echinus minor. Gmel. p. 3186. Habite... fossile de... Mon cabinet. 1. Ananchite pillule. Ænanchytes pillula. A. minima, ovato-globulosa, subtùs convexiuscule ; ane in summo margine. Habite... fossile des environs de Beauvais. Mon cabinet. 12. Ananchite cœur d'oiseau. ÆÂnanchytes cor avium. A. subcordata, convexa; ambulacris quinis laxè striatis : quinto obsoleto. An echinus teres? Gmel. p. 3200. Spatangus ovatus? Leske ap. Klein, p.252. tab. 49. f. 12—13. Seba mus. tab. 15. f. 28 —29. Habite... fossile de... SPATANGUE. ( Spatangus. ) Corps irrégulier, ovale ou cordiforme, subgibbeux, garni de très-petites épines. Quatre ou cinq ambulacres bornés et inégaux. Bouche inerme, transverse, labiée, rapprochée du bord. Anus latéral, opposé à la bouche. Corpus irregulare, ovatum vel cordiforme , subsib- bosum , spinis minimis obtectum. Ambulacra subquina , brevia, inœqualia , circeum- scripta. Os inerme, transversum, labiatum , margini Vici- num. Ano laterali oppositum. 28 ANIMAUX OBSERVATIONS. Parmi les échinides , les spatangues et les ananchires sont les seuls qui aient la bouche latérale, c’est-à-dire, rap- prochée du bord ; dans toutes les autres, la bouche est toujours centrale. Outre cette particularité des spatan- gues et des ananchites, d’avoir la bouche latérale et op- posée à l’anus , la bouche des échinides dont il s’agit n’est point armée de pièces solides comme celle des autres échi- nides en qui on l’a observé; ce qui constitue un caractère important à considérer dans la détermination des rapports parmi les échinides. Si les spatangues tiennent aux ananchites par les carac- ières de forme et de situation de la bouche, et par la dis- position de l’anus situé dans le bord opposé, ils en soni très- distingués par leur forme générale , et surtout par leurs am- bulacres-bornés, courts et très-inégaux. Quoique très-voi- sins par leurs rapports, ces deux genres sont donc éminem- ment distincts l’un de l’autre. Le corps des spatangues est irrégulier , ovale ou cordi- forme , souvent renfle , et toujours moins élevé que large. Les ambulacres sont plus ou moins profondément enfoncés, et au nombre de 4 ou de 5. Comme dans la plupart des es- pèces , l’anus est dans le haut de l'épaisseur du bord, ces échinides semblent par cette considération faire le passage aux nucléolites en qui l'anus est au-dessus du bord. Les spatangues constituent un genre nombreux en espè- ces, parmi lesquelles beaucoup sont connues dans l’état frais ou marin, et d’autres ne le sont que dans l’état Fosse, le plus souvent siliceux. Les habitudes des spatangues sont des enfoncer dans le sable , et d'y vivre à-peu-près dans l'inaction , cachés, et à SANS VERTÈBRES. 20 l'abri de leurs ennemis. Comme ils n’ont point leur bouche armée de pièces dures, ils ne se nourrissent que des cor- puscules nutritifs que l'eau leur apporte.Leur test ou peau crustacée est mince et a peu de solidité. ESPECES. * 4 AMBULACRES. 1. Spatangue plastron. Spatangus pectoralis. Sp. ovato- ellipticus , depressus , maximus ; ambulacris quaternis ; interstitüs eleganter granulatis ; assulis elon- gatis ad marginem. ÆEchinospatagus. Gualt. ind. tab. 109 /ig.B. B. Seba mus. 3. tab. 14. f. 5—6. fig. optimeæ. Encycl. pl. 159. f. 2—3. Mus. n.0 Habite... C’est la plus grande et l’ane des plus belles es- pèces de ce genre ; elle est fort di:férente de celles auxquelles on l’a réunie comme variété. 2, Spatangue ventru. Spatangus ventricosus. Sp. ovatus , inflatus , obsoletè assulatus ; ambulacris qua- ternis oblongis , impressis canaliculatis ; tuberculis ma- joribus in 2ig-7ag posilis. Brissus ventricosus. Leske ap. Klein, p. 29. tab. 26. fig. A. Rumph. mus.t 14.f. 1. * An Scill. corp. mar? t. 4.f. 1—2. An Encycl.pl. 158. f. 11 ? Mas n. Habite l'océan des Antilles. Cette espèce devient fort grande, et n’est point rare dans les collections. 3. Spatangue cœur de mer. Spatangus purpureus. Sp. cordatus; ambulacris quaternis, lanceolatis , planis; tuberculis majoribus in zig-zag positis.. Echinus purpureus. Lin. Mull. zool. dan. tab. 6. Spatangus purpureus. Leske ap. Klein, p. 235. tab. 43.f. 3-5. et tab. 45. f. 5. Encycl. pl. 157. f, 1—4. Argenv. conch. pl. 25. £. 3. pas de poulain. hr 30 ANIMAUX Scilla corp. mar. t. II n.o 1. f. 1. Mus. n.0 Habite l’océan européen, la mer du Nord. Mon cabinet. 4. Spatangue ovale. Spatangus ovatus. Sp. ovatus , semt-cylindricus , antice retusus ; ambulacris quaternis cæcavalo-canaliculatis; anticis obliquis. Spatangus brissus unicolor. Leske ap. Klein , p. 248. tab. 26. fig B—C: ». idem assulis coloratis maculatus. Encycl. pl. 158. f. 7—8. Seba mus.3. tab. 10. f. 22. Mus. n.0 Habite... probablement les mers d'Amérique. 5. Spatangne cariné. Spatangus carinatus. Sp. ovato-inflatus , ad latera turgidulus ; ambulacris qua- £ernis : anticis divaricato-transversis; ared dorsali pos- ticé carinat&, obluse prominuld. Echino-spatagus. Gualt ind. t. 108 fg- G.G. Spatagus brissus, latë carinatus. Leske ap. Klein, p. 240. tab: 48, ES Encyel. pl. 158. f. 11. et pl: 159; £. r. Seba mus. 3. tab. 14. f. 3—4. 2. idem assulis coloratis macuülatus. Mus. no Habite l'océan austral, aux îles de France et de Bourbon. Mon cabinet. 6. Spatangue colombaire. Spatangus columbaris. Sp. ovalis ; vertice retuso; ambulacris quaternis brevius- culis : posticis rectis. Echinus... Sloan. jam. 2. t, 242. f. 3—4—5. Seba mus. 3. tab: 10. f. 19. Encyel. pl. 158. f. g—10. Mus. n. Habite l’océan américain. Mon eabinet. n. Spatangue comprimé. Spatangus compressus. Sp. minor , ovalus, ad latera compressus, immaculalus ; L2 LE me. SANS VERTÈBRES. 3x dorso carinato; ambulacris quaternis impressis. Mus. n.° _ Habite les mers de l'Ile-de-France. M. Mathieu. 8. Spatangue Croix de Saint-André. Spatangus Crux Andreæ. Sp. ovatus , depressus : ambulacris quaternis lanceolatis, oblique divaricatis : interstitiis ocellatis. Mus. n.° Habite l'océan austral. Péron et le Sueur. Espèce très-rap- prochée par ses rapports du spatangue plastron (n.o 1), mais beaucoup plus petite, et qui en est très-distincte. 9. Spatangue sternale. Spatangus sternalis. Sp. ovatus , assulatus , maculatus : ambulacris quaternis : sterno paginæ inferioris carinato. Mns. n.° Habite l’océan austral. Péron et Le Sueur. 10. Spatangue planulé. Spatangus planulatus. Sp. ellipticus, depressus ; ambulacris quaternis, angusto: lanceolatis, obliquè divaricatis ; interstitiis subocellutis Mns. n.° Habite les mers australes Péron et le Sueur Cette espèce tient de très-près au spatangue Croix-de-Saint-Andre , et néanmoins en est très-distincte. XX 5 AMBULACRES. 11. Spatangue à gouttière. Spatangus canaliferus. Sp. cordato-oblongus , bast postica gibbus ; ambulacris quinis impressis patulis : antico profundiore canaliformi. Spatangus... Leske ap. Klein, tab. 27. fig. À. Rumph. mus. tab. 14. f. 2. Eucycl. pl. 156. f, 3. Scilla, tab. 25. f. 2. Mus. n.° Habite l’océan indien. Mon cabinet. Cette espèce est une de celles qui , quoique très-différentes, ont été confondues en une seule , sous le nom d’echinus lacunosus. 32 ANIMAUX 12. Spatangue tête-morte. Spatangus atropos. Sp. ovato-globosus, gibbus ; ambulacris quinis angustatis ; -profundè impressis ; antico magis excavato , subcaver- nos0. Kaorr. delic. tab. D IIL. f. 3. Encycl. pl. 155. f. 9—11. An spatangus lacunosus? Leske apud Klein, tab. 23. X. fig. A—B. foss. Habite l’océan européen, la Manche. Mon cabinet. L 13. Spatangue arcuaire. Spatangus arcuarius. Sp. cordatus, inflalus, posticè gibbus ; ambulacris qui- nis : lateralibus arcus duplicatos æmulantibus ; ore sub- central. Spatangus pusillus. Leske apud Klein, p. 230. tab. 24. fig. C—D—E , et tab. 38. f. 5. Seba mus. 3. t. 10. fig. 21. ÀA—B, Encycl. pl. 156. f. 7—5. Argenv. conch. tab. 25. fig. I. Kaorr. delic. tab. D—XI. £. 14. Mus. n.° Habite l’océan atlantique austral, les côtes de Guinée. Mon cabinet. 14. Spatangue ponctué. Spatangus punctatus. Sp. cordatus, convexus , subassulatus, dorso postice ca- rinatus ; tuberculis minimis punctiformibus ; ambulacris crenulatis. An spatangus cor anguinum ? Leske afud Klein, tab. 25.“ fig. C. Mon cabinet. Habite... fossile de... 15. Spatangue cœur d’anguille. Spatangus cor anguinum. Sp. cordatus , subconvexus ; ambulacris quinis impressis , quadrifariam porosis ; poris biserialibus ultrà ambulacra exlensts. | Spatangus cor anguinum. Teske ap. Klein, p. 221. tab. 25. fig: A. B. C. D. et tab. 45 f. 12. Enacycl. pl. 195. £. 4 5-6. (1 SANS VERTÈBRES. 33 Breyn: echin. tab. 5. f. 56. 2. idem ? oblongo cordatus. Spatangus , etc. Leske ap. Klein ,p. 225. tab. 23. fig. e.f. Encyel. pl. 155. f. 58. Mus. ne Habite. .... fossile de France, d’Allemag ne, etc., dans les champs crétacés. Mon cabinet. 16. Spatangue écrasé, Spatangus retusus. 1 Sp. cordiformis | dorso postico elatus, convêèrus et angus- tior, anticè depressus , canaldiculatus ; ambulacris qui nis : quinto in lacuné dorsi. Echino-spatagus. Breyn. echin. tab, 5. f 3—4. ÆEchinus complanatus. Gmel. sYnonymis exclusis; Habite... fossile de France, etc. Mon cabinet. 17. Spatangue subglobuleux. Spatangus subglobosus. : Sp. cordato - orbiculatus , utrinque Convetus, assulatus ; ambulacris quinis, duplicato-biporosis ; ano ovato. Spatangus subglobosus. Leske apud Klein f. 2—3. Encycl. pl. 155. f. 7—8. Habite... fossile de Grignon, prés Versailles. Mon cabinet, 18. Spatangue bossu. Spatangus gibbus. Sp. cordato-abbreviatus, Convezus, subgibbosus, anticè relusus ; vertice elalto ; ambulacris quinis , biporosis ; ano ovato. Encycl. pl. 156. f. 4—5—6. Habite... fossile de... Mon cabinet. » P- 240. tab. 54. duplicato- 19. Spatangue prunelle, Spatangus prunella. Sp. subglobosus , postice gtbbosus ; ambulacris quinis bre- vibus, quadrifariam Porosis ; ano ad aream marginale altissimo. Encyel. pl 158,£. 34. à specimine juniore. Habite .. fossile de Maestricht. Mon cabinet. ‘20. Spatangue de Maestricht. Spatangus radiatus. * Sp: ovalus, elatus , antice canaliferus, rélusus ; ambula- cris quinis : quinto laçunali obsoleto. T'ome III, | 3 34 ANIMAUX Spatangus striato-radiatus. Leske ap. Klein, p. 234.tab. 25. Encycl. pl. 156. f. g—10. Echinus radiatus. Gmel. p. 3197. Knorr. pétr. p. 11. pl E 1v. f. 1—2. Habite... fossile des environs de Maestricht. Mon cabinet, CASSIDULE. (Cassidulus. ) Corps irrégulier, elliptique, ovale ou subcordiforme, eonvexe ou renflé, garni de très-petites épines. Cinq ambulacres bornés et en étoile. Bouche subcentrale ; anus au-dessus du bord. Corpus trregulare , ellipticum , ovatum aut subcor- datum , convexum vel turgidum , spinis eTIguis obsi- -LUuM. Ambulacra quinque, stellata , circumscripta. Os inferum , subcentrale. Anus suprà marginem. OBSERVATIONS. Les cassidules seraient des clypéastres , si elles n'avaient l'anus évidemment au-dessus du bord, et par-là véritable- ment dorsal. Ceux des spatangues qui ont l'anus élevédans le bord, pourraient être considérés comme ayant l’anus au- dessus du bord. Cependant ce serait à tort; car, dans ces spatangues , l'anus est situé dans le haut d’une facette mar- ginale , mais n’est pas réellement au-dessus du bord. C’est avec les nucléolites que les cassidules ont le plus de rapports, et peut-être devrait-on les réunir en. un seul genre. Elles n’en different effectivement que par les ambu- SANS VERTÈBRES. 33 Jacres, lesquels sont bornés dans les cassidules, tandis que dans les nucléolites ils ne le sont pas. Mais sur les indivi- dus fossiles , il n’est pas toujours aisé de déterminer ce ca- ractère des ambulacres. Je ne connais encore qu’un petit nombre d'espèces de cassidules; en voici la citation. ESPECES. 1. Cassidule scutelle. Cassidulus scutella. C. ellipticus, eonvezus , maximus ; ambulacris quinis, ad latera transversim strialis ; ano supra marginem. Mus. n.° Habite.... fossile d'Italie, dans le Véronais. Mon cabinet. Grande et belle espèce , que l’on ne connait que dans l’état fossile, et qui a la forme d’un clypéastre. a. Cassidule australe. Cassidulus australis. C. obovatus, posticé latior , spinis minimis obsitus ; ver- tice excentrico , prominulo , subcarinalo ; ano ovato transverso. Mus.n.o Encyel. pl. 143. fig. 8—9—10. Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, baie des chiens ma- rins. Péron et le Sueur. Elle se trouve aussi dans l'océan des Antilles, près de Spanis-Town, où M. Richard l’a re- cueillie. 3. Cassidule pierre de crabe. Cassidulus lapis cancri. C. ovato-ellipticus, convexus ; ambulacris quinis in stel- lam dorsalem radiantibus ; ore quinquelobo. Echinites dapis cancri. Leske apud Klein, p. 256. tab. 49. fig. 10—11. Encycl. pl. 1435. f. 6—. Echinus lapis cancri. Gmel. p. 3201. Mus. n.0 Habite... fossile de la montagne de Saint-Pierre à Maestricht. Faujas. HET PR 4. Cassidule aplatie. Cassidulus complanatus. C. ellipticus, planulalus, assulato-maculosus ; assulis se- 36 . .. “ANIMAUX ? yiatis vertice quinqueporo radiantibus ; ambulacris quinque breviusculis. ris ts Habite... fostile de Grignon. Mon cabinet. Elle est elliptique; aplatie, à peine un peu convexe sur le dos, parquetée, et élégamment panachée de taches sériales et rayonnantes. Cette échinide se rapproche beaucoup de l’echinus patellaris. NUCLÉOLITE. ( Nucleolites. ) Corps ovale ou cordiforme, un peu irrégulier , COR= vexe. Ambulacres complets, rayonnant du sommet à la base. Bouche subcentrale. Anus au-dessus du bord. Corpus ovatum vel cordatum, corvexum , subirre= |} gulare. Ambulacra quinque , > vertice ad basim radiatim extensa , non interrupta. Os inferum , subcentrale. Anus suprà marginem. OBSERVATIONS. Les nucléolites, par la situation de l'anus, ressemblen. beaucoup aux cassidules; mais celles-ci ont des ambulacre incomplets qui les distinguent, tandis que les ambulacre des nucléolites rayonnent du sommet à la base. Je n’en connais encore que peu d'espèces qui toutes s trouvent dans l’état fossile. ESPECES. 3. Nucléolite écusson. Nucleolites scutata. IV. ellipticu subquadrata ; convexo-depressa , postice Un . #ior; ambulacris quints completis ; ano dorsali. SANS VERTÈ3RES. 37 Eclhinobrissus. Breyn ,echin. p. 63. tab. 6. f. 1—2. Spatangus depressus. Leske ap. Klein ,p. 238. tab. 51. f. 1-2, Encycel. pl. 157. f. 5—6. Echinites. lang. lap. f. tab. 120. f. 1—2. 2. var: dorso elatiore , areis assulatis. An Breyn. echin. tab. 6. f. 3. Habite .. fossile de... Mon cabinet. Espèce remarquable que l’on a confondue, ainsique sa synonymie, avec le spatan- gue écrasé, n.° 16. | 2. Nucléolite colombaire. Vucleolites columbaria. IV. obovata, turgida, posticè latior; lineis ambulacrorum. denis biporosis, substriatis ; are pentagono. Habite... fossile des environs du Mans. Ménard. 3. Nucléolite ovule. Nucleolites ovulum. NV. ovata , pulvinata ; tuberculis superficialibus sparsis , eb annulo impresso circumdatis ; lineis ambulacrorim denis, subbiporosis. Habite... fossile de... Mon cabinet. Celle-ci est un peu plus petite que celle qui précède, et n’est pas plus large posté- rieurement qu’antérieurement. Elle a. la forme d’un œuf de moineau. k. Nucléolite amande. Nucleolites am gdala. IV. ovata, gibbosula ; vertice prominente ; ambulacris quin- que perangustis ; ano suprä marginem, lobo prominulo obumbrante. Habite... fossile des provinces du nord de la France. Mon cabineu | 38 ANIMAUX OURSIN. ( Echinus. ) Corps régulier, enflé, orbiculaire, globuleux ou ovale, hérissé ; à peau interne solide, testacée, garnie de tu- bercules imperforés , sur lesquels s’articulent des épines mobiles, caduques. | Cinq ambulacres complets, bordés chacun de deux bandes multipores, divergentes | et qui s'étendent, en rayonnant , du sommet jusqu'a la bouche. Bouche inférieure, centrale, armée de cinq pièces osseuses , surcomposées postéricurerment. Ânus supérieur, vertical. Corpus regulare, inflatum , orbiculato - globosum aut ovale, echinatum; cute intern& solidé , testa- ced, tuberculis imperforatis instructé. Spinæ mobi- les supra tubercula articulatæ , deciduæ. Ambulacra quina completa, è vertice ad os radian- tia , singulis fasciis multiporis binis et divergentibus marginalis. | Os inferum, centrale, ossiculis quinque postice su- pracompositis armatum.ÆAnus superus, verticalis. OBSERVATIONS. Jusqu'à présent, j'avais Circonscrit le genre de l’oursin par le caractère de l’anus vértical, et cette coupe assuré- ment embrassait une série d’objets convenablement rappro- chés, et très-distincts des autres échinides. Ayant cepen- : dant considéré depuis, qu’un grand nombre de ces oursins SANS VERTÈBRES. 39 ne pouvaient mouvoir leurs épines qu’à l'aide de leur peau externe qui vient se fixer autour de leur base , les tubercules solides qui portent ces épines n’élant jamais perforés ; tan- dis que beaucoup d’autres paraissent mouvoir leurs épines au moyen d’un cordon musculaire qui traverse les tubercu- les qui les soutiennent; j'ai cru devoir distinguer ces deux sortes d’échinides , et en former deux genres particuliers. Il me semble-que je suis d’autant plus autorisé à établir cette distinction, que chacun de ces genres est facile ä reconnaitre par le seul examen des tubercules du-test, et que chaque genre offre d’ailleurs plusieurs particularités propres aux objets qu’il embrasse. Les ambulacres de nos oursins actuels sont en effet bien moins réguliers que ceux de nos cidarites ; et la plupart des espèces ont toutes leurs épines subulces, sans troncature au bout, souvent mème tres-fines et aigues ; ce dont je ne vois aucun exemple parmi celles des cidarites. La considération de l'anus vertical avait déjà été employée par Breynius, pour distinguer, sous le nom d’echinometra, les échimides qui ont l'anus ainst disposé. Ce sont donc ces mêines echinometra que je divise d’après le caractère prin- cipal des tubercules qui soutiennent les épines. Les oursins constituent , avec les cidarites, les échinides les plus perfectionnées. Ils offrent un corps réguhier , enflé, globuleux ou orbiculaire , quelquefois ovale, plus ou moins déprimé selon les espèces, mais rarement aplati en dessus. Leur peau interne estsolide, testacée, et peut être plutôt considérée comme l’analogue de cet assemblage de pièces pierreuses qui affermit les rayons des astéries, jque comme une véritable peau. Cette fausse peau interne et solide sem- ble en effet divisée comme par compartimens, et plusieurs naturahstes Font à tort regardée comme une coquille multi- valve. Ce même corps testacé est chargé de tubercules nom- breux, inégaux en grandeur, solides, immobiles, jamais 40 ANIMAUX perforés; et sur ces tubercules, des épines mobiles, grandes ou petites, toujours simples, soit lisses, soit finement gra- nuleuses , sont articulées, et hérissent de tous côtés le corps de l'animal, Ces épines ont à leur base un rétrécissement en gorge courte, surmonté d’un rebord auquel la véritable peau parait se fixer. | | Les pointes ou épines dont le corps de l’oursin est hérissé donnent à beaucoup d’espèces l’aspect d’une châtaigne ou du moins de l’enveloppe de ce fruit; ce qui a fait donner aux oursins le nom de chätaignes de mer. Ces pointes ou épines sont plus ou moins longues, grosses ou pointues selon les espèces. Sur le même test, il y en a quelquefois non seule- ment de tailles différentes, mais même de diverses formes. Ce n’est cependant que parmi les oursins à test ovale qu’on observe cette particularité ; aussi ces espèces singulières ter- minent-elles le genre, et annoncent le voisinage des cida- riles. | ; Les oursins ont une quantité prodigieuse de tentacules ou petites cornes tubuleuses, simples , termimées en suçoir, rétractiles, et qu'ils font sortir et rentrer à leur gré par les pores ou petits trous qu’on observe sur leur test. Ces trous sont disposés entre les piquans par rangées longitudinales, doubles ou triples, régulières ou irrégulières. Enfin ces ran- gées de trous vont depuis la facette de l'anus jusqu’à la bou- che, en divergeant de tous côtés comme des rayons, for- ment des bandelettes régulières ou irréguhères, et ces ban- delettes, toujours au nombre de 10, et disposéespar paires, constituent entr’elles des compartimens allongés qu'on anom més ambulacres , en les comparant à des allées de jardin. Plusieurs naturalistes ont confondu les bandelettes elles- mêmes avec les ambulacres, tandis qu’elles n’en sont que les bordures. Ainsi, dans les oursins et les cidarites , il y a cons- tamment 10 bandelettes multiporeset 5 ambulacres; maisdans SANS VERTÈBRES. 4x les oursins ils ne forment point d'allées régulières comme ceux des cidarites. Ces ambulacres vont en s’élargissant, et nese rétrécissent ensuite qu'en se rapprochant de la bouche. Les tentacules qui sortent par les trous des bandelettes servent à l'animal à reconnaitre ou sonder le terrein; ils lui servent aussi à se fixer contre les corps, et peut-être à se déplacer. Outre les trous qui forment les bandelettes longitudinales, on en observe cinq isolés qui bordent la facette de l’a- nus. Peut-être que ces cinq trous donnent passage à des tu- bes rétractiles qui aspirent l’eau pour l’introduire dans l’or- gane respiratoire intérieur ; on croit néanmoins que ces trous sont les orifices des cinq ovaires. Les tentacules qui sortent par les trous des bandelettes peuvent s’allonger asséz pour égaler ou même surpasser la longueur des épines , lorsque cette longueur n’est pas tres- grande; mais dans les oursins qui ont de grandes épines, comme dans Foursin mamelonné et l'oursin trigonaire, 1# n'y a que les tentacules de la partie inférieure de l'animal qui puissent servir à le fixer ÿ car toujours les épines de sa parlie inférieure sont courtes, quoique celles des côtés et quelquefois du dos puissent être très-longues. C’est en partie par le moyen de leurs épines, surtout des inférieures, que les oursins marchent ou se déplacent dans: la mer. L'animal les meut à son gré, en tout sens, sur leur articulation. Aussi le mouvement de ces animaux consiste- t-1la tourner sur eux-mêmes , en s’avançant néanmoins dans une direction quelconque ; et quoique ce moyen soit peu fa- vorable à leur mouvement progressif, ce mouvement est en- core assez prompt pour qu’il soit un peu difâcile de les at- traper. La bouche des oursins offre, sous la forme d’une lanterne en cône renversé , un appareil très-composé pour une opé= C2 DR TT dé = 2 RTE ET om Re CS, D | A - 42 ANIMAUX ration utile à la digestion. Elle est en effet armée de 5 osse- lets dentiformes et obliques, réunis en cercle à son entrée; et ces osselets se divisant chacun postérieurement en deux branches aplaties , forment un assemblage de ro colonnes plates et osseuses qui, jointes 2 à 2, sont fortifiées par 15 autres pièces, et vont former, dans l’intérieur de l'animal, la base du cône que constitue cet assemblage de pièces so- lides. | DA Par le jeu de la membrane et des fibres musculaires qui environnent et enveloppent cet assemblage, les pièces den- tiformes qui sont à l’entrée de la bouche , s’écartent ou se rapprochent toutes ensemble au gré de l'animal, et servent à écraser les parties dures des corps dont il se nourrit. La bouche inférieure et centrale des oursins, commu- nique immédiatement avec un intestin qui serpente dans la cavité du corps de l'animal, offre divers élargissemens comme autant d’estomacs, et va se terminer à l’anus qui est vertical et opposé à la bouche. Le pourtour de la bouche et celui de l’anus dans les our- sins , sont constitués par une peau molle, susceptible de s’é- tendre et de se contracter, et par-là de resserrer ou d’agran- dir l'ouverture. Ainsi, dans les individus desséchés qui ont perdu leurs parties molles et leurs épines, on voit à la place aw’occupait la bouche une ouverture orbiculaire, avec des lobes et des fissures ; or , cette ouverture n’est point celle de la bouche , mais celle du lieu que la bouche et ses dépen- dances occupaient. On observe tres-souvent de même une ouverture au sommet du test, qu’on ne doit encore regarder que comme le Heu où l’anus se trouvait. - On voit dans l’intérieur des oursins, cinq grands lobes en massue, rouges, granifères, formant comme 5 grappes, qui viennent se réunir à l'anus , et en divergent comme des rayons. Ces lobes ont une chair mollasse, et sont remplis | SANS VERTÈBRES. 43 d'uné multitude innombrable de petits grains rouges, que l'on prend pour des œufs. Ces mêmes lobes sont des espèces d’ovaires, et ce sont ceux dont j'ai parlé ci-dessus. On sait que ces corps charnus sont très-bons à manger lorsqu'ils sont cuits, et qu'ils ont un goût approchant de celui de l’é- crévisse. Les oursins sont communs sur les bords de la mer. Il y en a de noirs, de verdâtres, de rouges purpurins ou vio- lets; mais ces couleurs s’altèrent apres la mort de l’animal. On prétend que ces animaux présagent la tempête; car alors ils s’éloignent des bords et gagnent le fond. Pendant l'orage , ils se tiennent constamment attachés sur différens corps au fond de l’eau, par le moyen de leurs tentacules. Les espèces du genre de l’oursin sont très-nombreuses, mais fort difficiles à déterminer. Je regrette d’avoir été force de supprimer les notes descriptives de celles que je vais citer. ESPÈCES. [1] Test orbiculaire dans son pourtour. 1. Oursin comestible. ÆEchinus esculentus. Ech. hemisphærico-globosus ; fasciis porosis indivisis , ob- solete verrucosis ; spinis brevibus. Echinus esculentus. Lin. (a) Ech. esculentus subglobosus , spinis violaeeis. Leske apud Klein, p. 74. tab. 38. f. 1. Eccycl. pl. 132. f. 1. Seba mus. 3. tab. 12. f. 8—G. (b) Idem, spinis albidis. (c) Idem, globoso-elongatus , subviolaceus. An Kaorr delic. tab. D. f. 1. Mus. n.° Habite la Méditerranée , l’océan atlantique , les côtes de l’Ile- de-France, etc. Mon cabinet. C’est p'us particulièrement eette espèce qne l’on mange ; et quoiq elle soit assez com- 44 ANIMAUX mune, ses variétés.rendent. difGcile la détermination- de ses: limites, 2. Oursin ventru. ÆEchinus ventricosus. Ech. hemisphærico-elatus , ventricosus , granulis seriali- bus scaber ; fasciis porosis, seriebus, triplicibus, divisis , ad interstilias verrucosis; basi pulvinatd. | Cidaris miliaris. Leske ap. Klein, p. 41. tab. 1. fg. À. B. Encycl. pl. 132, £. 2—3. - Rumph. mus. tab. 13. /g. B. C. - Mus. n.° Habite l’océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Cet ouxrsin | devient grand, large, ventru ,et est plutôt pulviné qu’aplaü en dessous. 3. Oursin granulaire. Echinus granularis. | Ech. hemisphærico-depressus, granulis creberrimis, wadi- que scaber ; fascits porosis, indivisis, verrucosis et irre- gularibus ; bast planulaté. Habite... Mon cabinet, Celui-ci semble avoisiner l’echinus, esculentus , mais il est hemisphérique, déprimé , plus émi-. nemment grauuleux , etc. 4. Oursin flammulé. Echinus virgatus. Ech. hemisphærico - elalus ; subventricosus , assulatus; violaceo-virgatlus ; arearum medio denudato-; fasciis po-. rosts , sertebus , triplicibus, divisis. Confer cum echino flammeo. Gmel. p. 3178; Mus. n.0 Habite... Cet oursin me paraît particulier ; il tient de l’oursin ventru par ses bandeleites poreuses, et de l’echinus sardi- cus (oursin enflé ) par son parquetage. 5. Oursin giobiforme. Æchinus globiformis. Ech. sphœroïideus , assulatus, aurantius aut ruber, tuber- culis albis aculatus ; fasciis porosis , subquadriporis. An echinus sphæra ? Gmel. p. 3169. Mus. n, | Habite... Cette espèce, assez jolie par les couleurs de son test , semble tenir à l’oursin comestible par ses rapports, et æéanmoius gn est bien distincte. | SANS VERTÈBRES. 45 G. Oursin à bandes. Echinus fasciatus. Ech. hemisphæricus, subglobosus ; fasciis ambulacrorurm guinqueporis Endivisés ; ; Spinis tenuibus, albis , fasciatim dispositis. Mus n.0 Habite sur les côtes de l'Ile-de-France. M. Mathieu. 7. Oursin calotte. Echinus pileolus. Ech. orbicularis, convezus ; subtüs concavus, rubro et viridi albescente variegatus ; fasciis sexporis ; sericbus obliquatis ; spinis brevibus. Mus. n.o Habite les côtes de l'Ile-de-France. M. Mathieu. 8. Oursin melon de mer. Echinus melo. ÆEch. globoso-conicus , assulatus, ex luteo et rubro varie gatus et fasciatus ; fasciis porosis, angustis, flexuosis ÿ pororum paribus transversè binis. Æchinometra. Gualt. ind. tab. 107. f£g. E.(non B). An Knorr delic. tab. DII, f. 1—2. Mus. n.0 Habite la Méditerranée. Mon cabinet. Cette espèce , qu’il paraît que l’on a confondue avec l’echinus sardicus, est la plus grande de toutes celles que je connais , et l’une des plus rez marquables. 9. Oursin enflé. Æchinus sardicus. Echin. orbicularis, ventricosus, conoideus, assulatus, luteo-pur- purascens; fasciis porosis rectis : pororum paribus transversè ternis, Cidaris sardica. Leske ap. Klein, p. 146. tab. 9. fig. À. B, Encycl. pl. 141. f 1—2. Scill. corp. mar: tab. 13. f. 1: Mus. n.° Habite la Méditerranée. Cet oursin ne vient jamais de la taille du précédent, s’en écarte par sa forme générale, eten dif: fére en outre par les 10 fascies poreuses de ses ambulacres. Oursin pointu. Æchinus acutus. Ech. orbiculato-conicus, subpyramidatus , assulatus, ex albo et 46 _ ANIMAUX rubro radiatim fasciatus ; vertice subacuto :-areis bifariam -yer« rucosis. Mus. n.° Habite... Cet oursin me paraît trés-distinct de l’echinus melo et de l’echinus sardicus. ir, Oursin pentagone. Echinus pentagonus. Ech. globoso-depressus , pentagonus , aurantio-fulvus; fasciis- porosis, seriebus , triplicibus , divisis , ad interstitias verrucosis; spinis exiguis albidis. Mus. n. Habite... Belle et singulière espèce qui semble tenir aux pré- cédentes par les rapports de sa forme. Oursin obtusangle. Æchinus obtusangulus. Ech. hemisphericus , subpentagonus, subtès concavus ; ambula- crorum fasciis trifariam porosis ; areis supernè nudiusculis. Cidaris angulosa. Leske ap. Klein, p.92. tab. 2. Jig- F. 13. Encycel. pl. 133. f. 9. a. var. testé pentagoné) depressiore. Mus. n.° 3. var. minor ,'testà orbiculari multiradiatä. Mus. n.° ; Habite l'océan des Grandes-Indes. Mon cabinet. Les variétés 2 et 3 furent rapportées par M. Péron et le Sueur. 13. Oursin polyzonal. Echinus poly zonalis. Ech. hemisphaærico= depressus , subpentagonus, viridulus; Zonis albidis, transversis, radios porosos et albidos decussantibus ; pa- ginä inferiore concavée Echinometra.... Gualt. ind. tab. 107. sr M. Mus. n.° D’Argenv. pl. 25. fig. H. Habite l’océan indien. Espèce remarquable par sa forme et ses zones blanches sur un fond d’un verd jaunätre. 14. Oursin maculé. Echinus maculatus. Ech. hemisphsæricus , albidus; maculis luteo-viridulis in 72 transversas dispositis ; fasciis porosis, subyerrucosis. Mus. n.° . SANS VERTÈBRES. 47 Habite... l'océan indien ? Cette espèce tient évidemment de très-près à l’oursin polyzenal. 15. Oursin variolaire. Echinus variolaris. Ech. globoso - depressus , fusco-virens, subtùs albidoerubellus ; areis majoribus, verrucis, latis, bifariam ornatis, Mus. n.° Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. 16. Oursin perlé. Æchinus margaritaceus. Ech. hemisphærico- depressus, assulatus , ruber, verrucis albis ele- ganter ornatus ; arearum maJorum verrucis transyersim fasciatis. Mus. n. Habite... les mers australes ? La figure de l’echinus toreuma- ticus (Klein et Leske, tab. 10. fig. D—E.) rend assez bien notre espèce; mais la description ne lui convient pas. 7. Oursin sculpté. £chinus sculptus. Ech. orbiculatus , conicus, cinereus ; fasciis tessulisque impresso= sculptis ; verrucis basi crenatis, circulo granuloso cinctis. An echinus toreurmaticus ? Gmel. p. 3180. Mus. n.0 Habite... l'océan indien ? Comme cet oursin est plutôt co- noide qu'hemisphérique , je doute que ce soit l’echinus t0- reumaticus- 18. Oursin piqueté. Echinus punctulatus. Ech. orbicularis, convexo-conoideus, assulatus, purpurascens ; as- sulis punctulatis ; fasciis pororum coloretis, nudis, biporis ; ver- rucis dorsalibus perpaucis. Seba mus. 3. tab. 10, f. 10. a—b, An Rumph, rmus. tab. 14. fig. A. Mus, n,° Habite l’océan des Grandes-Indes. Espèce jolie et fort remar- quable, à laquelle il faut peut-être rapporter la variété du cidaris pustulosa de Leske, tab. XI. fig. D. Son test est petit, orbiculaire ,-un peu conoïde, d’un cendré rougeatre, à 5 paires de bandelettes biporeuses , étroites et purpurines, et à aires interstitiales , parquetées , figement piquetées, 48 ANIMAUX ayant de chaque côté une senle rangée de tubercules. Vers la base de ces aires, les tubercules forment 4 et à la fin 6 rangées. Largeur, 3 centimètres. 19. Oursin œuf. ÆEchinus ovum. Eh. elatus, oviformis, fragilissimus, luteo- ee, Ch, assulis obsoletis ; tuberculis rariusculis, minimis , punctiformibus. Mus. n.o Habite..... les mers de la Nouvelle. Hollande ? br et Le Sueur. Oursin pâle. Echinus pallidus. Ech. globoso-depressus, cinereus , decem-radiatus; fasciis poro- sis sexporis pallidè fulvis ; areis elegantissimé verrucosis : ver= rucis minimis. Mas. n.0 Habite. . . . Largeur, 34 millimètres; hauteur, 23. 21. Oursin subanguleux. Æchinus subangulosus. Ech. hemisphærico - depressus, subangulosus | viridulus ; fasciis porosis, indivisis, subverrucosis : pororum paribus alternè por- rectis. Cidaris angulosa, varietas minor. Leske ap. Klein , p. 94. tab. 3. fig. A—B. Encyel. pl. 133. f. 5—6. Knorr delic. tab. D. fig. 4—5. Seba mus. 3. t. 10. f. 20. Mas. n.0 Habite... les mers des Indes orientales? Mon cabinet. 22. Oursin panaché. Echinus variesatus. Ech. orbicularis hemisphærico-globosus , assulatus, ex viridi et albe yariegatus ; pororum paribus ad latera Hger CT alternè por- rectis ; spinis viridibus. Cidaris variegata. Leske ap. Klein, | p- 149- tab. 10. £ g. BC. Encycl. pl. 141. f. 4—5. Kuorr delic. tab. DII. f. 3. 4) a. Idem valdè depressus ; areis majoribus et minoribus line flexuosä divisis. An Gualt. ind. tab. 107. fig. F. Mus. n.° € Gé Habite les côtes deS. Dons Mon re SANS VERTÈBRES. 49 23. Oursin bleuâtre. Echinus subcæruleus. Ech. orbicularis , globoso depressus, assulatus , subcæruleus: fas- ciis porosis denis albis : pororum seriebus subtriplicibus. Mus. n.° Habite. . . . . les mers australes? Péron et le Sueur. Jolie espèce rapprochée de la précédente par ses rapports, mais qui en est bien distingnée par ses ambulacres et ses couleurs. 24. Oursin pustuleux. Echinus pustulosus. Ech. hemisphæricus, assulatus, albido-rubellus : ambulacris an- gustis ; verrucarum seriebus transversis versès marginem numero increscentibus. Cidaris pustulosa. Leske ap. Klein, p. 150. tab. XI. fig. D. Mus. n. Habite. . . . Les figures A. B. C. de la planche XI de Klein, appartiennent probablement aussi à l'espèce dont il s’agitici; mais celle que je cite, rend mieux l'individu que j'ai sous les yeux. 25. Oursin négligé. Echinus neglectus. Echin. hemisphærico-depressus , albidus vel flaveolus; fasciis po- rosis , flexuosis , biporis, verrucosis ; spinis albidis striatis. An cidaris hemisphærica? Leske apud Klein, p. go. tab. 2. fig. E. Encyclop. pl. 133. £. 3. a—b. Klein et Leske, tab. 38.f.2. a2.a 3. 2. Var. test& flayo-fulvà. Habite l’océan d'Europe, la Manche près de Saint-Brieux. Mon cabinet. Cette espèce avoisine l’oursin miliaire, etnéanmoins en est distincte, 26. Oursin miliaire. Æchinus miliaris: Ech. parvulus, hemisphærico - depressus , assulatus , albo rubro- que fasciatus ; fasciis porosis, flexuosis, verrucosis ; spinis - albido-rubellis. \ Cidaris miliaris saxatilis. Leske apud Klein, p. 82. tab. 2; fig. A. B. C. D. et tab. 38. f. 2—3, - Encycl. tab. 133. f. 1—2. a—b. Seba mus. 3. t. 10. f. 1—4. Mus. n.° Habite l’océan d’Eu’ope. Mon cabinet. Tome III. VA 5o ANIMAUX 27. Oursin rotulaire. Æchinus roëularis. Ech. parvulus, lemisphærico-depressus ; fasciis porosis, rectis, biporis ; tuberculis arearum majorun irregularibus transversè elengatis. ( Echinus rotularis. Lang. lap. fig. tab. 35. Habite. . . . fossile des environs de Vendôme, de Toul, etc. Mon cabinet. 28. Oursin livide. ÆEchinus lividus. Ech. hemisphærico-depressus ; fasciis porosis, flexuosis, subver- rucosis ; spinis acicularibus, longiusculis, striatis , livido-fuscis. An echinus saxatilis ? Lin. Mus, no Habite la Méditerranée , près de Marseille. Lalande. Cette espèce est fort commune , ne devient jamais aussi grande que l’oursin comestible, et a des épines plus longues et aci- culées. Son test est orbiculaire. 29. Oursin tuberculé. Echinus tuberculatus. ÆEch. semi-globosus, basi planus ; fasciis porosis , verrucosis, subsexporis ; arearum lineâ mediä , impressä , flexuosä ; tuber- culis mammillatis. | Mus. n.0 Habite les mers australes. Péron et Le Sueur. Mon cabinet. 30. Oursin bigranulaire. Echinus bigranularis. Æch. hemisphærice-depressus ; fasciis porosis, subnudis, quadripo- ris; tuberculorum majorum seriebus undiquè binis. Habite. . . . fossile. . . . Mon cabinet. 31. Oursin sablé. Echinus arenatus. Ech. hemisphæricus ; fasciis porosis , subquadriporis ; tuberculis majoribus , perparvis : aliis arenulatis. Habite. . . . fossile. . . . Mon cabinet. Le test est hemisphé- rique; un peu pentagone. Largeur, trois centimètres. [2] Z'est ovale ou elliptique. 32. Oursin forte-épine. Echinus lucunter. L. Ech. hemisphærico-ovatus ; basi pulvinatus; verrucarum majorum ad areas serichus duplicatis x spinis conico-subulatis. - SANS VERTÈBRES, 5x Cidaris lucunter. Leske apud Klein , p. 109: tab! 4. fig. c-d-e-f, Fnevcl. pl. 134$. £. 3=—4—+. Seba mns. 3. tab. 10. f. 16—18. et tab. XI. f. 11. Breyn. ech. tab. 1.f.6. Æn Sloan. jam. 2, t. 244, f. 12e Klein et Leske, tab. 30. /iz. A—B, 2. Var. spinis albido-viridulis. Mus. n.o Habite les mers de l'Inde, les côtes de l'Ile-de-France. Mon cabinet. 33. Oursin artichaut. Echinus atratus. Ech. hemisphærico-ovalis , depressus , violaceo-niper ; spinis dor- salibus imbricatis, brevissimis , obtusissimis ; ad periphæriam subspatulatis. Echinus atratus. Lin. Cidaris »iolacez. Leske ap. Klein , p. 117. tab. 47. f. 1—a. Encycl. pl. 140. f. 1: —4. Klein et Leske. tab. 4. fig. AB, d'Ar= genv. tab. 25. fig. G. Mus. no Habite l’océan indien. Mon cabinet. 34. Oursin mamelonné. £chinus mammillatus. Ech. hemisphærico-ovalis ; fasciis porosis, flexuosis; areis yer- rucoso..mammillatis ; spinis periphæriæ oblongis , crassis, sub clayatis, apice subtrigonis. Echinometra…. Rumph.mus, t. 13. f. 1—2. Cidaris mammillata, Leske ap. Klein, p. 124. tab. 6. tab. 34. (Spin) et tab. 39. f. Encycl. pl. 138. Seba mus. 3. tab. 13. f. 1 —2. Mus. n.° Habite l’océan des Indes orientales, la mer-Rouge, etc. Mon cabinet. Très - belle espèce, remarquable par ses baguettes digitiformes , et par les gros tubercules de son test. 35. Oursin trigonaire. Echinus trigonarius. Ech. hemisphærico-ovalis ; fasciis porosis , flexuosis; tuberculfs mammillatis; spinis longis, trigonis, sensim attenuatis, obtusise Cidaris mammillata ; var. 4. Leske ap. Klein, p.124. Seba mus. 3. tab. 13, £, 4. Ba (ANIMAUX Argenv. pl. 25. fig. À. Encycl. pl. 139. f. 2. mala. 2. Jdem? major ; spinis pluribus longissimis , supernë attenuato= subulatis. Mus. n.° À Habite. . . . la méditerranée? Mon cabinet. Quelque rapport qu'ait cet oursin avec le précédent, il en est constamment et facilement distinct. CIDARITE. ( Cidarites. ) Corps régulier, sphéroïde ou orbiculaire-déprimé, très-hérissé ; à peau interne solide, testacée ou crustacée, garnie de tubercules perforés au sommet, sur lesquels S’'articulent des épines mobiles, caduques, dont les plus grandes sont bacilliformes. | Cinq ambulacres complets , qui s'étendent en rayon- hant du sommet jusqu’à la bouche, et bordés chacun de deux bandes multipores, presque parallèles. Bouche inférieure, centrale, armée de cinq pièces osseuses , surcomposées postérieurement. Anus supérieur vertical. Corpus regulare, sphæroideum aut orbiculato-de= pressum, echinatissimum; cute interné solidd , testa- ce vel crustaced , tuberculis apice foratis instructd. Spinæ mobiles , deciduæ, suprà tubercula articulate : majoribus bacilliformibus. Ambulacra quina, completa , è vertice ad os ra- diantia : singulis fascüs multiporis binis subparallelis marginantibus. Os inferum, centrale, ossiculis quinque postice su- prà compositis armatum. Anus superus verticalis. SANS VERTÈBRES. 53 OBSERVATIONS. Sans doute les cidarites sont très-voisines des oursins par leurs rapports. Comme eux, elles ont l'anus vertical, cinq ambulacres complets et dix bandelettes muliipores qui, deux à deux, bordent chaque ambulacre. Ces échinides néan- moins sont tres-distinctes des oursins, non seulement par leur aspect particulier , les caractères de leurs ambulacres et de leurs épines ; mais en outre par une particularité très- remarquable de leur organisation. Ici , en effet, la nature emploie un moyen particulier et nouveau pour mouvoir les épines, souvent fort longues, dont ces animaux sont hérissés. Elle a percé de part en part le test et les gros tubercules solides dont il est charge, ce qu’elle n’a fait nulle part dans les autres échinides; et, au moyen d'un cordonnet musculaire qui traverse le test et le tubercule qui y correspond, elle exécute, avec ou sans l’aide de la peau , les mouvemens dont ces épines doivent jouir. Ainsi les tuberculesdu test des cidarites, surtout les prin- cipaux , étant constamment perforés , ce que l'inspection de leur sommet montre facilement , offrent une distinction tranchée qui les sépare des oursins et de toutes les autres échinides. Les cidarites d’ailleurs se font toutes remarquer par leurs ambulacres plus étroits que ceux des oursins , plus réguliers, plus semblables. à des allées de jardin; les bandelettes po- reuses qui les bordent étant plus rapprochées et inoins di- vergentes. Elles se font aussi remarquer par plusieurs sortes d’épines : les unes grandes, soit bacillaires , tronquées au bout, soit en massue ou digitiformes ; les autres fort petites, fort nombreuses, d’une forme différente de celle des bacil- laires, et qui recouvrent les ambulacres, ou qui souvent 54 ANIMAUX entourent la base des grandes épines, leur formant une col- lerette courte et vaginiforme. Enfin , aucune cidarite connue n’a toutes ses épines aciculaires comme on le voit dans la plupart des oursins et dans toutes les autres échinides. On distingue parmi les cidarites deux grouppes particu- l'ers, qui semblent deux familles assez remarquables, Le pre- mier embrasse les vrais {urbans; dans le second sont ren- fermés les diadèmes. Les uns et les autres ont les tubercules du test perforés, et néanmoins fournissent dans le genre deux sections bien distinctes. J'en vais citer les espèces qui me sont connues, et ailleurs jen donnerai la description. L ESPÉCES. [1] Tessenflé, subsphéroïide , à ambulacres ondés. _ Les plus petites épines en languettes ; les unes disti- ques , recouvrant les ambulacres, les autres entou- rant la base des grandes épines. F Les Tureans. |] x. Cidarite impériale. Cidarites imperialis. C. subglobosa, utrinque depressa ; ambulacris spinisque minori- Bus purpureo-violaceis; spinis majoribus Cylindraceis, subven- tricosis , apice striatis, albo annulatis. Echinometra altera digitata. Seba mus. 3. tab. 53. f. 3. (2) Varietas major ? Seba. mus. 3. tab. 13. f. 12. Cidaris papillata major. Leske ap. Klein, p. 126. t. 9. fig. A. Encycl. pl. 156. f. 8. Kuorr delic. tab. D. £. 2. d’Argenv. pl. 25. fg. E. Mus. n.° Habite la mer Rouge , la Méditerranée. Cette belle échinide a été confondue avec l’echinus mammillatus, quoïqu'elle soit extrêmement différente, que son test soit orbiculaire, qu’elle soit de la division des vrais turbans, et que conséquemment SANS VERTÈBRES. 55 ses gros tuberculessoient perforés. Son test, dépourvu d'épines, existe depuis long-temps dans les collections; mais un exem- plaire complet ; ayant toutes ses épines, se trouve dans celle du muséum. 2. Cidarite pistillaire. Cidarites pistillaris. C. suBglobosa, utrinque depressa ; spinis majoribus fusiformi-subu= latis, granulato-asperis, collo-sulcatis : apice obtuso. Encyel. pl. 137. Mus. n. Habite les côtes de l'Ile-de-France. M. Mathieu. Cette cidarite; fort remarquable, montre combien l’on a eu tort de consi- dérer tous les turbans comme appartenant à une seule espèce. Les aspérités de ses grandes épines sont subsériales. 3. Cidarite porc-épic. Cidarites hystrix. C. subglobosa , utringue depressa ; areis majoribus line fleruos4 divisis ; spinis majorum tuberculorum longissimis, Striatis, ad series quinatis. Echinometra. Gualt ind, tab, 108, fig. D. Cidaris papillata, var. 3. Leske apud Klein, p. 129. t. 7e fig. B—C. Encyel. pl. 136. f. 6—"7. Scilla corp. mar. t. 22. Bonan. recr. 2. p.92. f. 17—18. Favan. conch. pl. 56. f. CI: An cidaris ? Klein et Leske, t. 39. f. 2. Mus. n.° Habite l’océan d'Europe, la Méditerranée. Mon cabinet. En général, le corps est petit proportionnellement à la Jon- gueur des grandes épines. Pour la figure de l’une d'elles, voyez Klein et Leske, t. 32. fe. L. 4. Cidarite bâtons-rudes, Cidarites baculosa. C. subglobosa , utrinque depressa ; spinis majoribus subteretibus , tuberculato-asperis, apice truncatis, collo guttatis + spina- rum tuberculis inæqualissimis. Mus. n.° , Habite les côtes de l’ile de Bourbon. Sonnerat. Le collet deses grandes épines est tacheté de pourpre, et n’est point sillanné somme dans l'espèce n.° 2. 56 1x 6. 7: ANIMAUX Cidarite bec-de-grue. Cidarites geranioides. C. globoso-depressa 3 spinis majoribus fusiformi-subulatis, mul. tangulis , substriatis , ad series novenis. Echinometra singularissima. Seba mus. 3. t. 13. f. 8. Encycel. pl. 136. £. 1. Habite les mers des Indes orientales. Mon cabinet. Les stries ‘ longitudinales de ses grandes épines sont lisses. Cidarite tribuloïde. Cidarites tribuloides. C. globoso-depressa ; spinis majoribus tereti-attenuatis, apice subplicatis, obtusis, ad series octonis. Echinometra. Rumph. mus. t. 13. £. 3—4. Cidaris pap. var. Leske ap. Klein, t. 37. £. 3. Knorr delic. t. D.rx1. f.5. (2) Eadem? major; spinis aliquot brevibus, clavato-capitatis, circà verticem. Habite l'océan indien. Le muséum et mon cabinet. Elle n’est point rare dans les collections. Au muséum ; l’on voit un individu incomplet ayant sur le dos une épine courte, en massue ovale, qui tient encore. Les derniers tubercules cor- respondans sont à nu. Les autres épines sont comme dans l’espèce. Cidarite porte-quille. Cidarites metularia. C. globoso-depressa; spinis majoribus cylindricis, granulatis, subtruncatis : apice crenis coronato. | Echinometra muscosa amboinensis. Seba mus. 3.t. 13, f. 10. Encycl. pl. 134. £. 8. Klein et Leske, t. 39. f. 4. (2) Eudem minor, spinis brevioribus. Seba mus. 3. t.13. £. 1e. Mas. n.0 Habite l’océan des Grandes-Indes , les côtes de l'Ile-de-France, celles de Saint-Domingue. Mon cabinet. Elle est voisine de la précédente , mais distincte. 8. Cidarite verticillée. Cidarites verticillata. C. globoso-depressa ÿ spinis majoribus cylindraceis , truncatis , subgranulatis, nodosis : angulis compressis ad nodus rertieillatis. Encycl. pl. 136. f. 23, SANS VERTÈBRES. 57 Mas. ne Habite..... Cette cidarite n’est pas une des moins singu- lières de son genre. Sa taille est médiocre. Ses grandes épines ne sont que des bätonnets tri ou quadrinodulaires, longs de trois centimètres, offrant huit ou dix angles à chaque nœud. 9. Cidarite porte-trompette. Cidarites tubaria. C. subglobosa ; spinis majoribus subviolaceis , tuberculato-aspe- ris, apice truncatis : dorsalibus aliquot brevioribus, apice dilatatis, subpeltatis, tubæformibus. Mus. n.° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. Je n'ai vu de cette espèce que le test et les épines séparées. Son test présente , entre les deux rangs de gros tubercules qui séparent les ambulacres, des enfoncemens singuliers et profonds. 10. Cidarite biépineuse. Cidarites bispinosa. C. subglobosa ; spinis majoribus albis , subulatis , trifariam acu- leatis : dorsalibus aliquot apice subpeltatis ; peltâ , rubr4 , in«- quali margine serratä. . Mas. n.o Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Péron et Le Sueur. Je n’ai vu de cette espèce que des épines séparées. 11. Cidarite annulifère. Cidarites annulifera. C. subglobosa ; spints majoribus longis tereti-subulatis, asperu- latis, albo purpureoque annulatis : dorsalibus aliquot brevic- ribus, apice truncatis. Mus. n.° Habite les mers de la Nouvelle-Hollande, prés de l’ile des Kan- guroos. Péron et le Sueur. Je n’ai vu encore de celle-ci que les épines séparées. L'existence de ces trois dernières espèces n’en est pas moins certaine. IVota. D’autres cidarites, de la division des turbans, ne m’étant connues que par des figures publiées , j'en supprime la citation. [2] Test orbiculaire, déprimé. Ambulacres droits. Les épines la plupart ou le plus souvené fistuleuses. 58 ANIMAUX [ Les Dranëmes. | Nbr Cidarite grand-hérisson. Cidarites spinosi$sima. C. grandis , sphæroideo. depressa , spinosa setiferaque ; spinis nu- merosissimis prælongis, tereti-subulatis, fistulosis , longitudie naliter striatis, scabris, fusco-violaceis. Mus. n.° Habite. . . Celle-ci tient aux deux suivantes par ses rapports; mais elle est beaucoup plus grande, unicolore, et horrible- ment hérissée de longues épines. 13. Cidarite porte-chanme. Cidarites calamaria. C. sphæroideo-depressa , spinosa et setifera : spinis gracilibus teretibus, fistulosis, transversim striato-scabris, albo et viridi= fusco fasciatis. Echinus calamarius. Pall. Spicil. zool. 10. p. 31. t.2. £. 4—5. Cidaris calamaris. Leske ap. Klein. p. 115. t. 45. f. 1—4. Encycl. pl. 134. f. g—11. “ Mus. n.° Habite les mers de l’Inde. Espèce remarquable et même élé- gante, par ses épines fistuleuses, tronquées et annelées. Elle a, comme lès avoisinantes, des soies fines , fragiles et verdà= tres entre ses épines. 14. Cidarite subulaire. Cidarites subularis. C. sphæroideo-depressa , spinosa et setifera ; spinis" gracilibus te- reti-subulatis, fistulosis, longitudinalirer striato-scabris, albo et fusco annulatis. Mus. n.° Habite les côtes de l’Ile-de-France. M. athieu. Par son élé- gance et ses épines annelées, cette cidarite semble tenir de trés-près à la précédente; mais elle en est très-distincte. Ses épines non tronquées la rapprochent davantage de la cidarite grand-hérisson , n.° 12. 15. Cidarite diadème. Cidarites diadema. C. hemisphærico-depressa : ambulacris quinis , angustis medio bis fariam verrucosis ; spinis longis , setosis, subfistulosis, scabris. Echinometra setosa. Leske ap. Klein, p. 100. tab. 37. f, 1—2 ésè-iostentenneé. d dS S dté > SANS VERTÈBRES. 59 Encycel. pl. 133. f. 10. Knorr delie.tab. D II. f. 1—2. Echinus diadema. Mus. n.° Habite l'océan des Grandes -Indes. Mon cabinet. Espéce dis- tincte dont on n’a d’abord connu que le test dépourvu de ses épines. 16. Cidarite crénulaire. Cidarites crenularis. C. subglobosa ; tuberculis arearum majorum bifariis, magnis, circà papillam crenulatis. Bourg. pétrif.t. 52. f. 344—347—348 ? Habite. . . fossile de la Suisse. Mon cabinet et celai de M. Du- fresne. 17. Cidarite faux-diadème. Cidarites pseudo-diadema. C. hemisphærico-depressa ; fasciis porosis, rectis , biporis; serie- bus tuberculorum majorum in areis omnibus binis. Habite. . . fossile de. . . Mon cabinet. 13. Cidarite pulvinée. Cidarites pulvinata. C. orbicularis, convexo-depressa ; ambulacris quinque ad latera viridulis , stellam magnam simulantibus; fasciis porosis, flexuo- sis , biporis. . Mus. n.0 Ilabite. . . probablement les mers de l'Asie. Cette espèce parait moyenne entre la précédente et celle qui suit. Largeur, un décimètre. 19. Cidarite rayonnée. Cidarites radiata. C. orbicularis, latissima, complanata, crassiuscula ; areis am- bulacrorum elevato-costatis; fusciis porosis subquadriporis. Cidaris radiata. Leske ap. Klein. p. 116. tab. 44. £. x. Seba mus. 3. tab. 14. f. 1—2. Encycl. pl. 140. f. 5—6. Mus, n.° Habite les côtes de l’Asie. Espèce rare , grande, et d'autant plus remarquable, qu’elle rappelle la figure des astéries pla- centi-formes. Son test est peu solide. Largeur , treize à qua- torze centimètres. 60 ANIMAUX es TROISIÈME SECTION. 2 LES FISTULIDES. Peau molle, mobile et irritable. Corps allongé, cylindracé, mollasse, très-con- tractile. Les animanx de cette section appartiennent encore à la classe des radiaires, et terminent effectivement l’ordre des radiaires échinodermes. Leur peau en général est opaque, le plus souvent coriace, irritable néanmoins; et dans plusieurs elle est hérissée de tubercules et de tu- bes rétractiles. Mais ces animaux doivent nécessairement se trouver près de la limite supérieure de la classe, puis- que leur organisation est plus avancée en composition, que celle des radiaires mollasses, peut-être plus encore que celle des échinides, et qu’ils s’éloignent des autres radiaires par leur forme générale, beaucoup n’offrant plus dans leurs parties intérieures cette disposition rayon- nante qui Caractérise la grande généralité des radiaires. Les fistulides ont le corps plus ou moins allongé , cy- lindracé, mou, fortement contractile, et semblent par cette forme générale , annoncer en quelque sorte une tran- siion naturelle de la classe des radiaires à celle des vers. SANS VERTÈBRES. Gi Je ne crois pas néanmoins qu'il y ait une véritable nuance entre les animaux de ces deux classes ; je pense, au con- traire, que les radiaires terminent une branche isolée, qui a commencé aux infusoires , et que les vers en composent une autre. Les radiaires fistulides possèdent à-peu-près tous les progrès acquis jusqu à elles dans la composition de l’orga- pisation. Toutes ont différens organes intérieurs, très-dis- tincts, et en général flottans dans la cavité du corps; toutes aspirent l’eau pour leur respiration, soit par des pores , soit par des tubes souvent rétractiles ; toutes en- core offrent des fibres qui paraissent musculaires ; enfin toutes présentent des organes particuliers pour la repro- duction, quoique l'on ne puisse en trouver qui soient fécon- dateurs. Mais ces fistulides n'ont, pas plus que les autres radiaires, soit une tête, soit un cerveau et une moëlle lon- gitudinale, soit des yeux ou autres sens particuliers. Elles sont donc privées de même de la faculté de sentir , et ce sont toujours des animaux apathiques. Tout indique, en outre, qu'elles ne se régénèrent point par la voie d’une fécondation sexuelle, mais que ce sont des gemmipares internes , dont les corpuscules répro- ductifs et oviformes , constituent des amas en forme de grappes, qui ressemblent à des ovaires. Quoique les organes intérieurs des fistulides puissent offrir un mode et une disposition qui leur soient particu- liers, ces animaux ne sont peut-être pas si éloignés de nos tuniciers qu'on pourrait le croire ; car probablement, la distance par les rapports entre les Lolothuries etles asci- dies, n'est pas aussi grande qu’on l’a pensé, et de part 62 ANIMAUX et d'autre , l’état d'avancement de l’organisation. n’est pas extrémement différent. Ces corps charnus, très-contrac- tiles et à peau coriacée , offrent sans doute entr’eux des particularités dans la forme et la disposition des organes qui les distinguent. mais, selon moi, ne sont point sans rapports. Les tuniciers, dont une partie avait été con- fondue avec les polypes, peuvent donc être placés, sans inconvenance choquante, après la classe des ra- diaires, . Toutes les fistulides connues vivent dans la mer, près de ses bords. On n’en distingue encore qu'un très- petit nombre de genres, qui semblent appartenir à trois cou- pes ou divisions particulières ; et même les deux derniers de ces genres ne paraissent presque plus tenir par leurs caractères à la classe où on les rapporte : voici les genres qui composent la section des fistulides. Actinie. Lsscmnssl \ Fistulides tentaculées. Holothurie. Fistulaire. = Priapule. Siponcle. Fistulides nûes. SANS VERTÈBRES. 63 ACTINIE. ( Actinia. ) Corps cylindracé, charnu, simple, très-contractile, fixé par sa base, et ayant la faculté de se déplacer. Bouche terminale, bordée d’un ou plusieurs rangs de tentacules en rayons, se fermant et disparaissant par la contraction , et ressemblant à une fleur dans son épanouis- sement. Corpus cylindraceum , carnosum » Simplex , con- tractile , basi spontè se affigens. Os terminale , dilatabile et retractile , tentaculis nu- merosis uni vel pluriseriatis radiatim cinctum > Ut EX= pansione florem referens. OBSERVATIONS. Les actinies, que Linné avait rangées parmi les mollus- ques, en sont fort éloignées par leur organisation, et sont plutôt des radiaires. Elles semblent tenir aux polypes, et sur- tout aux hydres, par plusieurs considérations ; et néanmoins, d’après ce qui a été observé sur leur organisation intérieure, il paraît que ce sont réellement des radiaires d’une famille particulière qui avoisine celle des holothuries. Il suffit, en effet, de remarquer que leur corps n’est point gélatineux, et que leur intérieur offre des organes par- ticuliers que l’on chercherait en vain dans les hydres et mème dans les autres polypes, pour sentir que, malgré l'apparence, elles tiennent davantage aux radaires Jistulides qu’à aucune autre famille d'animaux. 64 | ANIMAUX Quoique les actinies soient fortement distinctes des holo- thuries, elles ont néanmoins avec ces dernières des rap- ports réels , puisque le célèbre Pallas a rangé parmi les ac- tinies une holothurie véritable. Holothuria doliolum. Les actinies sont fixées, par l’aplatissement de leur base, sur les rochers, sur le sable, ou sur d’autres corps marins, presqu’à fleur d’eau; de manière que par suite des oscilla« tions de la surface des eaux, elles sont très-souvent expo- sées au contact de l'air : mais comme elles peuvent se dépla- cer et aller se fixer ailleurs, ce sont véritablement des ani maux libres. | Le corps de ces animaux est oblong, cylindracé, charnu, très-contractile, s’allonge sous la forme d’un syphon ou d’un tube , et se raccourcit dans ses contractions de manière à prendre la forme d’un bulbe globuleux ou ovale. L’extrémité supérieure de ce corps est terminée par un aplatissement or- biculaire, au centre duquel est la bouche de l’animal, et tout au tour sont placés, sur un seul ou plusieurs rangs, des tentacules nombreux disposés en rayons. On dit que l'extrémité de ces tentacules est munie d'un pore qui agit comme une ventouse en saisissant une proie : on dit plus, on prétend que ces tentacules sont des prolongemens fistuleux qui aspirent l’eau et la rejetent. La partie supérieure des actinies, ainsi ornée de tenta- cules, a, lorsqu'elle est épanouie, l'apparence d’une fleur ; ce qui a fait donner à ces animaux, le nom d’azemones de mer. Les anciens les nommaient orties de mer fixes , pour les distinguer des méduses qu'ils appellaient orties de mer vagabondes. La rosette de tentacules de ces animaux imite d'autant plus une fleur dont les pétales seraient ouverts, qu’elle est en général brillante de diverses couleurs, et le plus souvent colorée de rouge ou de pourpre, ou chargée de taches ver- SANS VERTÈBRES. 65 dûtres sur un fond pourpré. Quelquefois cette roselte est partagée en lobes rayonnans et hérissés de petits tentacules. L'intérieur des actinies offre un sac alimentaire fort large, dont l'ouverture est supérieure et terminale. Ce sac, dont l'estomac très-ample occupe le fond, est tellement contrac= tile, que quelquefois il sort presqu'en entier, en se reuversant en dehors; ce qui a été aussi observé dans des holothuries. Des muscles aplatis, longitudinaux et parallèles entourent le sacalimentaire. Plusieurs nodules ou gänglions nerveux d’où partent des filets, sont placés au-dessous de l'estomac, et ont été vus par M. Spix. Le mème savant a pareillement remar- qué quatre corps particuliers qu’ilnomme des ovaires, et qui sont formés de tuyaux cohérens remplis de petits grains. Ces corps sont situés entre l’estomac et les muscles, ayant chacun un canal qui se dirige en bas, se courbe , se réunit à d’autres , et vient aboutir, par une issue commune, dans la base de l’estomac. Rien de semblable, assurément, n'a été observé dans aucun polype. Les actinies, non seulement sont tres-contractiles, mais elles ont une faculté régénérative tout aussi grande que celle des polypes. Si l’on coupe une actinie en différens mor- ceaux , l’on prétend que chaque pièce vit séparément, se développe et forme autant d’actinies nouvelles. Est-il bien certain que le succès de ces expériences ne soit pas condi- tionnel, comme celui des rayons que l’on coupe aux astéries, et que l'on a vu vivre ensuite séparément et former une étoile entière ? Lorsque le temps est doux , calme, et qu’il fait du soleil, on voit, dans les baies, les anses, 4 sinuosités des rochers, et particulièrement dans les lieéx où l’eau a peu de profon- deur, les actinies s épanouir comme des fleurs à la surface des eaux. Mais au moindre sujet de trouble ou de danger pour l'anunal, ces fleurs disparaissent subitement ; l'actinie Tom. IIT. 5 66 ANIMAUX referme ses tentacules en les repliant sur la bouche; tout son icorps se contracte promptement , se raccourcit d’une ma-— nière remarquable , et l'extrémité supérieure rentre et s’en- fonce dans la masse raccourcie du corps comme dans un fourreau. Ce mouvement s'exécute avec beaucoup de célé- rité , et s’observe tout-a-fait de même dans les holothuries. On sait que ces animaux sont sensibles aux impressions de la lumière, qu'ils en sont avantageusement affectés lors- qu’elle n’est pas trop forte, mais qu’ils en sont imcommodés lorsqu'elle est trop vive. On a aussi remarqué, non seulement qu’ils sont encore sensibles au bruit, mais en outre qu’ils le sont à l'approche d’un corps qui ne les toucke-pas. Tous ces faits résultent de leur grande irritabilité , et ne sont nul- lement des preuves qu'ils éprouvent des sensations. Les”actinies font leur nourriture ordinaire de chevrettes, de petits crabes, et de méduses bien plus grosses qu’elles. Elles les. saisissent avec leurs tentacules, les gardent dans leur estomac pendant dix ou douze heures, et rejettent en- éuite par leur bouche les parties qu’elles n’ont pu digérer. Quelquefois les grandes actinies avalent les petites, ou les individus d’une plus petite espece ; mais, après les avoir gardés quelque temps dans leur estomac, elles les rendent en vie, n’ayant pu les digérer ni mème les altérer. On peut se servir des actinies, en quelque sorte comme d’un baromètre, lorsqu'on est à portée de les observer; car selon qu’elles sont plus ou moins épanouies on contractées sans causes accidentelles, elles présagent un temps plus ou moins orageux , une mer plus ou moins agitée, ou bien un temps serein et une mer très-calme. On a observé que les indications que fournissent à cet égard les actinies étaient presqu’aussi sûres que celles du baromètre, et qu’elles les devançaient dans bien des cas. Les actinies ont, comme les hydres, la faculté de déta- SANS VERTÈBRES. 67 cher leur base , de charger de lisu , et d’allér se fixer ailleurs. Les actinies se multiplient par des gemmes internes qu’elles rejettent par leur bouche , comme autant de petits vivans. Elles se reproduisent en outre quelquefois par des gemmes qui percent latéralement le corps de leur mère, et d’autres fois par des déchiremens naturels d’unè partie des ligamens de leur base; décliiremens qui s’opèrent par la contraction de ces parties. Dicquemare, qui a découvert cette faculté des actinies , les multipliait à son gré, en cou- pant avec un bistouri la base de ces animaux, ou quelque partie de cette base. , D’après ces observations , dn doit réconnäïtre que, dans les animaux très-imparfaits, là nature emploie, comme elle l’a fait dans les végétaux ;, plusieurs moyens différens pour la reproduction et la multiplication de ces êtres. Mais dans les animaux plus parfaits, elle est réduite à l'emploi d’un seul moyen pour leur reproduction. Les actinies n’ont pas de mauvaises qualités : on en mangé certaines espèces dans le Levant , dans l'Italie ; et même sur les côtes de France qui bordent la Méditerranée. Leur chair est assez délicate , d’an goût et d’une odeur analogues à ceux des crustacés. Elle ‘peut offrir aux habitans des côtes une ressource dans des temps de disette. | ESPECES. 1. Actinie rousse. Actinia rufa. A. semi-ovalis Leviuscula ; cirris pallidis. Mull. zoo. dan. p. 75. t. 23. f. 1—5. Gmel. p. 3136. Actinia equina. Lin, Brug, n.6 1. Encycl. pl. 71. f. 6x 10. Habite l’océan européen et la Méditerranée: 2. Actinie cornes-épaisses, Actinta crassicornis. Act. substriata ; cirris crassis, conico-elongatis. Actinia felina, Lin. Brug. n.0 4. _68 ANIMAUX Bast. subs. tab. 13. f. 1. act. Steck. 1765. t. 4. £. 45. Actinia. Gmei. n° 2. Habite l’océan européen et la Méditerranée. 3. Actinie plumeuse. Æctinia plumosa. Act. tentaculis parvis , disco margine penicillis cirrato. Mall. zool: dan. 3. p. 12.t. 88. f. 1—2. Act. nidros. 5. p. 425. t. 5. actinia. Brug. n.0.2. Habite les mers d'Europe. | -4, Actinie écarlate. Actinia coccinea. Mull. Act: albo rubroque varia ; tentaculis cylindricis annulatis, Brug. n.o 5. Mall. zool. dan. tab. 63. f. 1 à 3. Encycl. pl. 72. £. 1 à 3. Habite l'océan de la Norwège. 5. Actinie œillet de mer. Æctinia judaica. Lin. Act. cylindrica , levis, truncata ; præputio internè undulato Levi. Urtica.…. planc. conch, tab. 43. f. 6. Actinie. Erug. n.° 6. Habite la Méditerranée. 6. Actinie veuve, Actinia viduata. Mail. Act. grisea., strigis longitudinalibus cirrisque albis. Mull. zoo. dan. t. 63. f. 6—7—58. Encycl. pl. 72. £. 4—6. Urtica cinerea Rond. aldrov. zooph. p. 565. Habite les mers d'Europe. 7. Actinie anguleuse. Actinia effæœta. Act. subcylindrica ; costis perpendicularibus angulatis. Brug. n.o 8. Bast. subs. 1, tab. 14.f. 2. Encycl. pl. 74. f. 1. Habite l’océan européen. 8. Actinie ridée. Actinia senilis. Act. subcylindrica transversè rugosa. ‘Actinia senilis, L. Syst. nat, p. 1088. Bast. subs. tab. 13. f. 2. Act. Soc. Linn. vol. 5. p. 0. ‘An Mall. zool. dan. tab. 88. £. 4? Habite les mers d'Europe. ntneues SANS VERTÈBRES. 69 9. Actinie onduleuse. Æctinia undata. Mall. Act. conica , pallida ; striis duplicatis, rugosis, fulvis, Mull. zool. dan. tab. 63. f. 4—5. Encycl. pl. 92. £. 6. Actinie. Brug. n.° q. Habite l’océan de la Norwège, / 10. Actinie silonnée. Æctinia sulcata. Pen. At. castarea , longitudinaliter sulcata ; tentaculis longis fili- formibus. Brug.n.e 15. Gærtn. trans. phil. 1561. t. 1. f. 1. A—B. Encycl. pl. 73. f. 1-2. Æct. cereus. Soland. et Ellis. n.° 1. Habite sur les côtes de l'Angleterre. . Actinie géant. Actinia gigas. Ait. limbo plicato planiusculo , tentaculis Mirrvertiot Brug. n.0 I1. Priapus giganteus. Forsk. animal. descript. p. 100. n.° 8. Habite dans la mer Rouge. 12. Actinie rouge. Æctinia rubra. RU Act. Longitudinaliter striata ; glandulis marginalibus alkis ; ten- taculis corpore brevioribus. Brug. n.0 12. x Priapus ruber. Foxrsk. animal. descript. p. 101. no 10. et Icon tab. 27. litt. À, Encycl. pl. 92 £. 7. Habite dans la Méditerranée. 13. Actinie verte. Actinia viridis. | Act. Levis subcylindrica ; glandulis marginalibus ini ten taculis corpore longioribus. Brug. n.o 13. Priapus viridis. Forsk. anim. descrip. p. 102, n.° 11. et Icon. t. 27. litt. B—b. Encycl. pl. 52. f. 8—0. Habite la Méditerranée. 14. Actinie tachetée. Æctinia maculata. Act. cylindrica , basi dilatata ; labiis tentaculis. Brag. n.° 14: Priapus polypus. Forsk. anim. descript. p. 102. n.° 12. et Icon. t. 27. fig. C. Encycl. pl. 72. f. 10. Habite dans la mer Rouge, 70 ANIMAUX 195, Actinie blanche, Actinia alba. Act. gelatinosa, hyalina ; tentaculis parvis papilliformibus. Brug: n.o 15. Priapus albus. Forsk. anim. descript. p. 101. n°9.” Habite la mer Rouge. 16. Actinie cavernate. Æctinia cavernata. B. Act, oblonga, striata , pallida ; tentaculis brevibus subzæqualibus. Act. cavernala. Bosc. hist. des vers. 2. p. 221. pl. 21. f. 2. Habite les côtes de la Caroline, dans les cavités des pierres, etc. 17. Actinie réclinée. Æctinia reclinata. ;B. Act. pallida ; ore ad perirhæriam violaceo ; tentaculis inæqua- libus , corpore longioribus , reclinatis. Act. reclinata. Bosc. hist. des vers. 2, p. 221. pl. 21. f, 3. Habite l’océan atlantique, sur des fucus. 18. Actinie pédonculée. Æctinia pedunculata. Pen. Act. cylindrica , rubra , verrucosa; tentaculis brevibus variega- tis. Brug. n.o 16. Hydra..... Gærtn. trans. phil. 1961. tab. 16. fig. A—B—C. Encycl. pl. 50.1. 4. Act. bellis. Soland. et Ellis, cor. p. 2. n.° 2. Habite les côtes d'Angleterre. 9. Actinie écailleuse. Actinia squamosa. B. Act. cylindrica , elongata ; squamosa , lutea; maculis fusifor- mibus confertis. Brug. n.° 19. | Habite sur les côtes de Madagascar, près de Foulepointe. 20. Actinie glanduleuse. Æctinia verrucosa. Act. cylindrica, rubra, glandulosa ; .ore -appendiculeto, extror- sûm tentaculato. Brug.n.° 18. Hydra verrucosa. Gærtn. trans. phil. 1561..t. 4. f. 4.litt. A-B. Encycl. pl. 50. f. 4. Act. gemmacea. Soland. et Ellis. n.° 3. Habite les côtes d'Angleterre. 21. Actinie quadrangulaire. Æctinia quadrangularis. Act, tetragona, longitudinaliter sulcata ; tentaculis pedicellatis. Brug. n.o 19. Habite les côtes de Madagascar. ñ s td, ee éd RS SANS VERTÈBRES. m1 22, Actinie pentapétale. 4ctinia pentapetala. Pen. Act. disco quinquelobo; tentaculis seriatis, exiguis ; osculo ele- vato , striato. Actinia dianthus. Ellis ,'trans. phil. 1575. t. 10. f. 8. Act. pentapetala. Brug. n° 20. Habite sur les côtes d'Angleterre. 23. Actinie astère. Æctinia aster. Act. crassa, carnosa | subcydindrica , lævis, truncata , tenta- culis radiata. Actinia aster. Ellis , trans. phil. 57. t. 19. f. 3. Encycl. pl. nn E 3 Habite les mers de l'Amérique. 24. Actinie anémone, Æctinia anemone. 4Âct. carnosa complanata ; disco subhexagono , tentaculis pluri- mis cincto. Soland. et Ellis , cor. p. 6. n.° 7. Æctinia anemone. Ellis, trans. phil. 55. t. 10. f. 4—5. En- cycl. pl. so. f. 5—6. : Habite l’océan americain. 25. Actinié hélianthe. Æchnia helianthus. Act. carnosa , complanata , hypocrateriformis ; disco rotundo ten- taculis plurimis prædito. Soland. et Ell. cor. p. 6. n.° 8. Act. helianthus. Ellis, wans. phil. 57, t. 19. f. 6—7. Encycl. pl. 71. f. 1—2. Habite l’océan américain. . HOLOTHURIE. ( Holothuria. } Corps libre, cylindrique, épais, mollasse, très-con- tractile; à peau coriace , le plus souvent papilleuse. Bouche terminale, entourée de tentacules divisés laté- ralement, subrameux ou pinnés, 5 dents calcaires à la bouche. Anus à l'extrémité postérieure. 72 ANIMAUX Corpus liberum , cylindricum , crassum, molle , per contractile ; cute coriaced , sæœpius papillosd. Os terminale, tentaculis lateraliter incisis, subramo- sis aut pinnatis cinctum. Dentes 5 calcarü ad orem. Anus in extremitate posteriori. OBSERVATIONS. Les holothuries sont des radiaires libres, qu’on trouve communement sur les bords de la mer, parmi les ordures qu’elle rejete. Elles sont constituées par un corps cylindracé, épais, mollasse, ayant une peau un peu dure ou coriace, mobile, plus ou moins hérissée de tubercules ou papilles, que l’animal fait rentrer ou sortir comme à son gré. Outre ces papilles, on observe dans certaines espèces, des tubes rétractiles que l’holothurie fait aussi sortir ou rentrer dans certaines circonstances, qui paraissent aspirer l’eau et qui lui servent comme autant de suçoirs pour s'attacher aux corps marins, lorsque l’animal a besoin de se fixer momen- tanément. D’autres, qui manquent de ces tubes, ont des trous autour de la bouche qui y paraissent suppléer. Enfin, plusieurs espèces ont leurs papilles disposées par rangées lon- gitudinales, et rappellent encore, par ce caractère, les ambu- lacres des oursins. Les holothuries n’ont de parties rayonnantes que les ten- tacules qui sont autour de leur bouche; car les organes inté- rieurs de ces animaux ne paraissent nullement offrir cette disposition des parties qui caractérise les autres radiaires. Sous ce rapport, elles sont plus pres de la limite de la classe que les actinies mêmes. Cependant beaucoup parmi elles présentent sur leur peau des tubercules et des tubes contrac- tiles comme la plupart des radiaires échinodermes. SANS VERTÈBRES. 73 Le corps de l'Aolothurie est perforé aux deux bouts : il présente à son extrémité antérieure un aplatissement dont le centre est occupé par la bouche. Celle-ci, qui est armée de cinq dents calcaires , est entourée circulairement de ten- tacules divisés ou incisés latéralement , rameux, pinnés ou dentés , très-variés selon les espèces. L'ouverture postérieure du corps non seulement donne issue aux excrémens , mais en outre lance souvent l'eau qui se trouvait dans le corps, et qui en sort comme d’un syphon. Les holothuries sont très-contractiles : elles font rentrer facilement et complétement tous leurs organes extérieurs, tels que leurs tentacules, leur bouche mème, leurs papilles et leurs tubes aspiratoires. Ces animaux changent tellement de figure par ces contractions , qu'ils ne sont plus reconnaissa- bles, etne présentent que des masses informes. Gemmipares internes , il paraît qu’ils rejetent des gem- mules déjà en partie développés; ce qui ayant été observé, a fait dire que ces animaux étaient vivipares, ESPECES. 1. Holothurie feuillée. Æolothuria frondosa. FH. tentaculis frondosis, corpore Levi. | O. Fabric. Faun. Groenl. p. 353. Gunner act. Stock. 176% Encycl. pl. 85. £. 7—8. 2. Holothurie phantape. Aolothuria phantapus. H. tentaculis racemosis ; corpore posteriès attenuato , subtûs punctis scabro. Mall. zool. dan. t. 112—113. Encycl. pl. 86. f. 1—3. 3. Holothurie pentacte. Holothuria pentacta. H. tentaculis denis pinnatifidis ; corpore quinquefariam verrucoso Mull, zool. dan. t, 31. f. 8 ett. 108. f. 1—4. Encycl. pl. 86: f. 5. 74 ANIMAUX 4. Holothurie Barillet. Æolothuria doliolur. H. tentaculis bipartitis villoso-granulatis ; corpore pentagono, guinquefariam papilloso. Actinia doliolum. Pall. mise. zool. t. g. et t. 10. Encyel. pl. 86. £, 6—7—8, 5. Holothurie fuseau. Æolothuria fusus. H..tentaculis denis; corrore fusiformi tomentoso. Mall. zool. dan. 1. 10. f. 5—6. Encycl. pl. 87. f- 5—6. 6. Holothurie inhérente. Æolothuria inhærens. II. tentaculis duodenis: corpore papilloso sexfariam lineato. Mull. zool. dan. p. 35.t. 31. f. 1—7. Encycl. pl. 87. f. 1—4, 7. Holothurie glutineuse. Æolothuria glutinosa. H. tentaculis duodenis, pinnato-dentatis; corpore papillis mini. mis ,; glutinosis undiqué tecto. Fistularia reciprocans. Forsk. Ægypt. p- 121. t. 38. fig. A. Encycl. pl. 87. f. 7. 8. Holothurie à bandes. Holothuria vittata. H. tentaculis duodenis , pinnato- dentatis ; corpore moili laxo, vittis albis, fusco-punctatis vario. Fistularia vittata. Forsk. Ægypt. p. 121. t. 39. fig. E—F. Encycl. pl. 85. f. 8—o. 9. Holothurie écailleuse. Æolothuria squamata. JH. tentaculis octonis subramosis ; corpore supra scabro, subtis molli, Mull. zool. dan. t. 10. f. i—3. Encycl. pl. 89. f. 10—12. 10. Holothurie pinceau. Holothuria penicillus. H., tentaculis racemosis octo ; corpore osseo pentagono. Mall. zool. dan. t. 10. f, 4. Encycl. pl. 86. £. 4. FISTULAIRE. ( Fistularia. ) Corps libre, cylindrique, mollasse ; à peau coriace, très-souyent rude, papilleuse. SANS VERTÈBRES. no Bouche terminale, entourée de tentacules dilatés en plateau au sommet : à plateau divisé ou denté. Anus à l’ex- trémite postérieure. Corpus liberum , cylindricum, molle : cute coria- ced , sæœpius asper& papillosd. Os terminale, tentaculis apice dilatato- peltatis cinctum : pelté tentaceulorum divisé, inciso - dentata. Anus in extremitate posteriori. OBSERVATIONS. Les fistulaires, quoiqu’en général plus tubereuleuses ou papilleuses à l'extérieur que les holothuries, paraissent néan- moins n’en différer que par la forme particulière des tenta- cules qui entourent leur bouche. Mais cette différence est tres-remarquable, et m'a paru suffisante pour les distinguer comme constituant un genre à part; lesholothuries connues étant déja nombreuses. ESPECES. 1. Fistulaire élégante. Fistularia elegans. F. tentaculis vigenti apice peltato-divisis ; corpore papilloso. Holothuria elegans. Mall. zool. dan, t. 1.f. 1—3, Eucycl. pl. 86. f, g—10. Habite... 2. Fistulaire tubuleuse, Fistularia tubulosa. FE, tentaculis vigenti apice peltato-diyisis ; corpore pralongo supra papilloso , subtis tubulis retractilibus. Holothuria tremula. L. Soland. et Ell.t. 8. ep pl. 86, f. 12. Forsk, Ægypt. SANTE # Habite... 76 ANIMAUX 3. Fistulaire impatiente. Fistularia impatiens. RE : x : ; F. tentaculis vigenti apice peltä septemfidä denticulatis ; corpore rigido verrucoso. Forsk. Ægypt. p. 121. t. 39. fig. B. Encycl. pl. 86. £. 11. Habite..... 4. Fistulaire limace. Æistularia maxima. F. tentaculis filiformibus apice peltato-laciniatis ; corpore rigido, suprà convexo , subtüs plano marginato. Forsk. Ægypt. p. 121. t. 38. fi. B—b. Habite.... 5. Fistulaire digitée. Fistularia digitata. 6 F. tentaculis duodenis , apice dertato-digitatis ; corpore nudius- culo cylindraceo ; papillis minimis punctiformibus. Holothuria digitata. Act. Soc. Linn. vol. x1. p. 22, tab, 4. £. 6. An holothuria inhærens ? Mull. zool. dan. t. 31, f. 1—4; Habite... PRIAPULE. ( Priapulus. ) Corps allongé , cylindracé, nu, annelé transversale- ment , à extrémité antérieure glandiforme, presqu'en massue, striée longitudinalement, rétractile. Bouche terminale, orbiculaire, munie de dents cor- nées à son orifice. Anus à l’extrémité postérieure. Un fila- ment papillifère sortant près de l'anus. Corpus elongatum , cylindraceum , nudum , trans- versim annulatum ; anticd parte glandiformi, subcla- vat&, lonsitudinaliter striaté , retractilr. … Os terminale, orbiculatum, denticulis corneis ori- ficio armatum. Anus posticè terminalis. Filamentum papilliferum propè anum prodiens. SANS VERTÈBRES. 77 OBSERVATIONS. Le priapule a été rapporté au genre de l'holothurie ; mais il n’en a point le caractère. Il n’y tient plus que par les pe- tites dents qui sont à l’orifice de sa bouche. C'est un corps oblong, cylindracé, mou, transparent, rétréci près de sa partie antérieure. Celle-ci ressemble à un gland, ün peu en massue, muni de stries longitudinales. Elle est terminée par une bouche orbiculaire, dépourvue de tentacules , et est rétractile. Depuis le gland, le corps de l'animal est ri va en s’épaississant postérieurement, et paraît annelé en tra- vers. L’anus est à l'extrémité postérieure de ce corps, et tout auprès sort un long filament , hérissé de papilles oblongues qui, probablement, aspirent l’eau pour la respi- ration de l’animal. ESPÈCE. «. Priapule à queue. Priapulus caudatus. Holothuria priapus. Lin. Mull. zool. dan. 3. p. 27. t. 06. fig: inf. Amæn. Acad. 4. p.255. Habite les fonds vaseux de l’océan boréal. Il a trois à six pouces de longueur. SIPONCLE. ( Sipunculus. ) Corps allongé, cylindracé, nu, se rétrécissant pos- térieurement avec un renflement ee et ayant an- térieurement un colétroit, cylindrique, court et tronqué. 18 AMMAUX Bouche orbiculaire, terminant le col. Une trompe cylindrique , finement papillense à l'extérieur , rétractile, sortant de la bouche. Anus latéral, placé vers l'extrémité antérieure. Corpus elongatum , cylindraceum, nudum , postice sensim attenuatum : extremitate tumescente ; anticè collo brevi, cylindrico, angusto truncatoque. Os orbiculare , collum terminans. Proboscis cylin- drica , extus papillis tenuissimis obsita ; retractilis , ex ore protrudit. Anus lateralis , versus extremitatens dncam situs. | OBSERVATIONS: * Les siponcles paraissent avoir éncore quelques rapports avec les autres fistulides et partictiliérement avec les holo- thuries; mais ces rapports sont presque hyÿpothétiques , et les animaux dont il s’agit n’offrent plus rien qui rappelle les radiaires. Il y a long-temps que les siponcles ont été observés, car Rondelet en a décrit et figuré deux espèces. eu ® On rencontre ces animaux sur les côtes, parmi les ordu- res amoncelees et rejetées par les eaux de la mer, ou dans le sable. On dit qu’ils vivent de terre mêlée de détritüs d’a- nimaux et de végétaux. Leur canal intestinal, parvenu à l'extrémité postérieure , revient sur lui-même , s’entortillant en tire-boure , et se termine à l’anus. ESPÈCES: 1. Siponcle nu. S:punculus nudus. S. epiderme striatd Gmel. p. 3094. S'yrinx. Bohadsch. anim. mar. p. 93. t. nm. f, 6—", Habite les mers d'Europe, sur les côtes. SANS VERTÈBRES. 70 2. Siponcle tuniqué. Sipunculus saccatus. S. epiderme laxd. Gmel. p. 3095. ÎVereis sacculo induta. L. Amoœn. Acad. 4: p. 484. &. 3. f.5. (2) var. lumbricus phalloides. Pall. Spicil. zool. 10. p. 12. t. 1. f. 8. Habite les mers de l’Inde et celles de l'Amérique. 3. Siponcle comestible. Sipunculus edulis. S. albido-carneus, cylindricus, subæqualis: extremitate posticä subclavaté; anticâ dilatatä, papillosä. Lumbricus edulis. Pallas Spicil. zool. 10. p. 10.t. 1.f, n. Habite l'océan des Graudes-Indes , dans le sable des côtes. On le mange. | 80 ANIMAUX AAA A AE AAA PME EEE VUE VEE AVES CLASSE QUATRIÈME. LES TUNICIERS. [ Tunicata. | Animaux gélatineux ou coriaces, biforés, bituni- qués , quelquefois isolés ou rassemblés en groupes, plus souvent réunis plusieurs ensemble et formant une masse commune. Le corps oblong, irrégulier, comme divisé inté- rieurement en plusieurs cavités. Point de tête; point de sens distincts; point de parties paires semblables au = dehors. Quelques tubercules et filets internes présumés nerveux ; des fibres musculaires; des vais- seaux apparens; le tube alimentaire ouvert aux 2 bouts ; des amas de gemmules enveloppés et inté- rieurs, soit solitaires, soit géminés, ressemblant à des ovaires. Animalia gelatinosa vel coriacea, biforata, bitunicata , interdum distincta vel subaggregata , sœpius pluribus conjunctim coallta, massamque communem sistentia. SANS VERTÈBRES. St Sub tunicä externä& , corpus oblongum, irregu- lare , cavitatibus pluribus intus subdivisum. Caput nullum ; sensus Spectales nulli distincti ; partes similes per paria extus nullæ. T'ubereula Jfilamen- taque aliquot interna ; pro nervis desumpta. Fi- brillæ musculares ; vascula conspicua ; tubus ali- mentarius uträque extremitate foratus. Gemmula- rum internarum acervi solitarit vel geminat , membranä vesiculosä vestiti, ovaria simulantes. OBSERVATIONS. D'après les observations et les découvertes récentes des zoologistes, je me vois obligé d'établir dans la classifica- tion des animaux, une nouvelle coupe dont le rang, dans la série unique et simple que nous sommes forcés d’em- ployer, ne me paraît pas pouvoir être assigné sans rompre des rapports importans, c'est-à-dire, sans écarter les ani- maux qui constituent cette coupe, de ceux dont ils parais- sent se rapprocher davantage par leurs rapports. J'ai don- né la raison de cette difficulté dans le supplément (p.451) qui termine le premier volume de cet ouvrage. La na- ture , en effet, paraît avoir formé an moins deux séries distinctes dans sa production des animaux; et, pour nos expositions , nous ne pouvons faire usage que d’une série unique , très-simple et générale, qui ne saurait conserver à tous les animaux, leurs rapports avec les avoisinans. Ainsi , la coupe dont il est maintenant question peut être: ici bien placée, quant au degré de composition de l’orga- Tome III. 6 82 ANIMAUX | niselion qui est propre aux animaux qu'elle embrasse ; mais elle ne saurait l'être quant aux rapports des animaux de cette coupe, soit avec ceux qui précèdent, soit avec ceux qui suivent. Les animaux dont il s’agit et auxquels je donne le nom classique de tuniciers , sont ceux que l’on a récemment reconnus avoir des rapports avec les ascidies et les bi- phores par leur organisation intérieure. Or, ayant déja considéré ces derniers comme appartenant à la classe des mollusques, ceux que l'on vient de découvrir et qui y tiennent par le plan de leur organisation, quoique moins développé, ont été jugés devoir être pareillement des mollusques. On doit donc être maintenant fort étonné de voir que des animaux que l’on avait considérés comme des polypes, se trouvent actuellement liés par des rap- ports à certains autres que l'on a jusqu'à présent rangés parmi les mollusques. C’est toujours par trop de précipitation dans nos juge- mens que nous nous exposons à l'erreur : et, en effet, il me semble que l'on s’est trop hâté de ranger les ascidies et les biphores parmi les mollusques , puisqu’on l’a fait lonc-temps avant d’avoir étudié l’organisation intérieure 5 s de ces animaux , et que ce que l’on en sait maintenant est très-posiérieur à cette détermination. Si, comme je le pense, il est possible de contester ce rang aux tuniciers les plus perfectionnés , tels que ceux que je viens de citer, on sera autorisé bien plus encore à le contester pour les autres tuniciers, ceux-ci étant des animaux en général très-petits, frèles, réunis en corps commun , et paraissant en quelque sorte former des ani- SANS VERTÈBRES. 83 maux composés. Les uns et les autres d’ailleurs ont un mode d'organisation si particulier , qu’on ne saurait con- venablement les rapporter à aucune des classes déjà éta- blies dans le règne auquel ils appartiennent. On sait qu'à mesure que l'on examine attentivement l’or- ganisation intérieure de ceux des animaux qui n'avaient pas encore été étudiés sous ce rapport, on en découvre quelquefois dont le rang, d'après des apparences exter- nes , avait été mal assigné dans nos distributions générales. Parmi plusieurs autres , je citerai les annelides, que l’on confondait avec les vers, comme en offrant un exemple remarquable. Or, les tuniciers réunis sont aussi dans le cas des annelides. Ces animaux que l’on prenait pour des polypes, parce qu'ils sont réunis et qu’ils sont en général gélatineux et très-petits, offrent dans leur organisation intérieure , maintenant mieux connue , des rapports évi- dens avec celle des ascidies, et néanmoins en sont très- distincts et même assez eloignés sous des considérations importantes. MM. Le Sueur et Desmarest, pour les pyrosomes, et ensuite M. Savigny, pour les prétendus alcyons appar- tenant à mes botryllides , nous ont fait connaître tout ce qui s'aperçoit dans l’organisation intérieure de ces singu- liers animaux , et ils leur ont attribué de grands rapports avec les biphores et les ascidies. Il résulte au moins des observations de ces naturalistes, que les botryllides ne sont point des polypes , et que les pyrosomes ne peuvent être des radiaires. Or , les rapports de ces différens ani- maux avec les ascidies et les biphores, conjointement à ce que l'on sait de l'organisation de ces derniers, auto- 84 ANIMAUX risent très-fort à penser , selon moi, qu'aucun de ces ani- 24 maux n'appartient à la classe des mollusques, : Sans doute , tout ce qui a été aperçu, relativement au nombre, à la forme et à l’état des parties intérieures des animaux dont il s’agit, présente des faits positifs, qui en- richissent la science ; mais la détermination des fonctions que l’on attribue aux parties observées de ces animaux, me paraît devoir attendre du temps la confirmation dont elle peut être susceptible. À cet égard , je crois que l’é- tude de la nature, partout comparée dans ses produits, et que la considération de ce qu’elle peut faire dans cha- que cas particulier , pourront seules nous aider à pro- noncer sans erreur sur la validité de ces déterminations* Ce qui me semble dès à-présent certain, comme je l'ai dit, c’est que mes botryllides et quelques autres alcyons gélatineux , ne sont point des polypes ; qu’ils en diffèrent par une organisation plus avancée ; que ces animaux sont biforés, c’est-à-dire, qu'ils ont le tube alimentaire ouvert aux deux bouts; qu'ils offrent quelques parties comme des vaisseaux, quelques tubercules et filets, probablement ner- veux, qui peuvent donnér lé mouvement à des fibres mus- culaires , et que vraisemblablement ils possèdent des or- ganes respiratoires. Maïs ce que, dans plusieurs de ces animaux, M. Savigny nomme leur polypier, ne me paraît pas en offrir le caractère. En effet , j'ai montré dans mes lecons , d’après Fexpo- sition des pièces, que le vrai polypier des polypes qui en sont munis, est un corps parfaitement imorganique, dont l'étendue s’augmente par des appositions externes de ma- tières excrétées propres à sa formation, et que ce corps SANS VERTÈBRES. | 85 est tout-à-fait étranger aux animaux qu'il renferme. Or, d’après les observations mêmes de M. Savigny , ceux des prétendus alcyons qu'il a observés, et qui par leur réu- nion forment un corps commun, souvent avec une pulpe interposée ou enveloppante , n'offrent point dans cette pulpe un corps réellement inorganique , non vivant et étranger aux animaux. Ce corps n'a donc du polypier qu'une fausse apparence. On a dit que les animaux gélatineux dont il s'agit étaient très-voisins des ascidies par leurs rapports, et par suite qu'ils étaient des mollusques. Qu'ils aient effectivement des rapports avec les ascidies, cela me paraît aussi très- probable, et delà j'ai cru devoir les réunir tous dans la même coupe : mais qu'ils soient des mollusques, je ne saurais l'admettre ; je doute même que les ascidies et les biphores en soient réellement, surtout depuis que je crois apercevoir des rapports entre ces animaux, les botryllides et les pyrosomes. Si je refuse d'admettre que ces animaux, même les as- cidies et les biphores, soient des mollusques, voici les motifs sur lesquels je me fonde. Je ne regarde pas comme mollusques les animaux dont il s’agit : | 1.0 Parce que leur manière d’être , l'état fixé de la plupart, celui de leurs parties intérieures, en un mot, . leur forme singulière, me paraissent fort étrangers à ce que l’on observe dans les vrais mollusques ; aucun d’eux n'offrant de parties essentiellement paires et symétriques; 2.0 Parce que leur détermination de mollusques porte sur des attributions de fonctions à des parties souvent dif- 86 ANIMAUX ficiles à distinguer, et que l’on ne juge qu'hypothétique- ment ; attributions dont le fondement ne pourrait être prouvé ; 3.0 Parce qu’en considérant quelques dilatations suc- cessives et irrégulières du corps et du tübe alimentaire de ces animaux, dilatations qui forment des cavités par- ticulières superposées , dont l’antérieure, supposée bran- chiale, a pour orifice au dehors celui qui sert d’entrée aux alimens , tandis que la bouche véritable se trouve, dit-on, située au fond de cette cavité antérieure ; on voit dans ces objets , une disposition de parties dont on ne trouve pas un seul exemple dans les vrais mollusques, même dans les acéphales, ceux-ci d’ailleurs ayant leurs branchies autrement disposées et conformées ; 4. Parce qu'il est inusité , dans les plans suivis par la nature, de placer des branchies dans le canal alimen- taire même, et que d’ailleurs un treillis de nervures qui se croisent à angles droits, formant des maïlles quadran- gulaires , pourrait être plutôt le résultat de fibres muscu- laires propres à contracter , däns sa longüeur ét sa lar- geur , la cavité prétendue branchiale , que celui de vais- seaux véritablement respiratoires ; tout vaisseau ne quit- tant une direction droite que par une courbure ; 5.9 Parce que de véritables branchies ne S’observent clairement que parmi celles des organisations animales où la circulation est établie ; que dans les animaux dont il s’a-. git, rien n'y est moins prouvé que l'existence d’une véri- table circulation, quoiqu'il y ait des vaisseaux nombreux; qu'enfin l'admettre dans les animalculés dés botrylles , des pyrosomes, etc. , serait réellement ridicule ; SANS VERTÈBRES. 87 6.° Parce qu'enfin l'on ne peut y montrer positivement l'existence d’un cerveau, d'un cœur , d'un foie, d'orga- nes fécondateurs, et qu'à ces égards, on est réduit à des conjectures , à des suppositions tout-à-fait arbitraires. Il se pourrait que les ascidies et les biphores, qu'a tort, selon moi, l’on a placés dans la classe des mollusques, fussent assez écartés des botrylles et des pyrosomes , par une organisation plus développée , quoique formée pres- que sur le même plan. On trouve assurément la même chose dans les autres classes d'animaux les plus générale- ment reconnues ; et cependant chacune de ces classes offre dans la composition de l’organisation des animaux qu'elle embrasse, des limites qu'on ne saurait contester. Dans tous les insectes , les sexes sont non-seulement déter- minables, mais bien déterminés ; néanmoins ils ne jouis- sent pas encore d’une véritable circulation. Or, comment donner aux tuniciers, en qui des sexes ne sont nullement connus ni probables, pas même l'hermaphroditisme, un rang supérieur aux insectes ? Quelque différence qu’il y ait, soit dans la forme , soit dans la disposition des organes, entre les ascidies, qui sont les tuniciers les plus développés, et les holothuries , qui sont des radiaires fistulides, peut-on dire que l’orga- nisation des premières soit de beaucoup supérieure en composition à celle des secondes? Pour faire une pareilie assertion , il faut employer nécessairement des attributions arbitraires, qu’on ne saurait prouver. Outre que la complication des organes intérieurs de l'ascidie n’est guère plus grande que celle des organes de l’holothurie , quel contraste peut-on trouver entre la 88 R ANIMAUX peau coriace, souvent tuberculeuse, et très-contractile de l’un et de l’autre de ces animaux, sinon que, dans l’as- cidie, la tuniquesest double, et l’extérieure séparée de l'intérieure; tandis que, dans l’holothurie , l'on n’observe qu'une seule tunique, résultant peut-être de la réunion des deux. Si l’holothurie a des tentacules rayonnans autour de la bouche , M. Cuvier n’en a-t-il pas observé d’analogues dans les ascidies , quoique presque toujours cachés dans l’orifice par lequel l’eau et les alimens pénètrent. « Quoiqu'il en soit, dit ce savant, cette cavité bran- chiale a un col ou un tube d'introduction, plus étroit qu’elle-même , et dans lequel le tissu respiratoire ne s’é- tend point. Il est garni d’une rangée de filamens char- nus, ou de tentacules très-fins , qui servent sans doute à l'animal pour l’avertir des objets nuisibles qui pourraient se présenter et qu'il doit repousser. IL n’est pas impossible qu'en certaines occasions les ascidies renversent assez cet orifice de leurs branchies, pour que ces tentacules ‘pa- raissent au dehors... Il y en a même qui en ont deux ran- gées ». Mémoires du Muséum, vol. 2. p. 19. Les bi- phores ont aussi des tentacules courts, rayonnans et très- fins, cachés dans l’orifice de leur véritable bouche. Sans poursuivre plus loin ces analogies frappantes , je dirai seulement que ce qui me paraît le plus clair dans tout ceci, c’est que les ascidies, les biphores, les botryl- lides et les pyrosomes, appartiennent à une coupe parti- culière que je crois devoir être classique; parce que le plan singulier d'organisation des animaux que cette coupe embrasse, est, quoique plus ou moins varié selon les de “Pme UT “tem — + SANS VERTÈBRES. 89 genres et les races, fort différent des autres plans d’'orga- nisation qui caractérisent les animaux des autres classes d'invertébrés. Cette coupe classique, qui comprend mes funiciers , me paraît inférieure à celle des insectes, relativement au degré de perfectionnement de l’organisation des animaux qu'elle embrasse. Et comme nous sommes forcés de lui assigner un rang dans la distribution générale et simple des animaux que nous employons, elle avoisinera néces- sairement, soit avant , soit après , celle des vers , avec la- quelle cependant elle ne paraît se lier par aucun rapport. Si, dans sa production des animaux, la nature a for- mé plusieurs séries différentes , comme j'en suis persuadé, il est évident que, de quelque manière que nous nous \ prenions , jamais nous ne parviendrons à conserver la liaison des rapports entre les animaux de toutes les classes dans la série générale et simple dont nous devons faire usage. Nous pourrons seulement, ayant égard au degré de complication et de perfectionnement de chaque orga- nisation considérée dans l’ensemble de ses parties, former une série de masses en rapport avec les perfectionnemens. Je partage les tuniciers en deux ordres ; savoir : en tuniciers réunis et en tuniciers libres. Le premier de ces ordres comprend les botryllaires on les ascidiens les plus im parfaits ; tandis que le second, peut-être fort écarté du premier par l’organisation plus développée des races, doit dans notre marche venir après. Je remarque ensuite que les tuniciers réunis paraissent tirer leur origine des polypes , en provenir directement, et continuer la série des animaux inarticulés ; tandis que les tuniciers libres 90 ANIMAUX ou ascidiens franes, probablement originaires des pre- miers, semblent conduire aux acéphales ou conchifères par certains rapports, comme ces derniers se rapprochent des vrais mollusques , quoique les uns et les autres soient éminemment distincts entr’eux par des caractères impor- tans de leur organisation. » Ainsi se montre la série des animaux inarticulés , com- mençant par les infasoires, se continuant par les polypes, les tuniciers, les acéphales , et se terminant avec les mol- lusques dont les derniers ordres sont les céphalopodes et les hétéropodes. Mais cette série de formation ne saurait être conservée sans mélange dans notre distribution en sé- rie simple des animaux; car, après les polypes, nous sommes obligés de placer les radiaires-qui, quoique for- mant un rameau latéral, en proviennent évidemment. Ayant fait voir que, quoique la nature, dans sa produc- tion des animaux, n'ait pu tendre qu’à la formation d'une seule série, les circonstances dans lesquelles elle a eu à opérer, l'ont réellement forcée à en produire au moins deux ; il ne me reste plus qu’une considération importante à exposer relativement aux tuniciers réunis ou botryl- laires ; la voici : Par leur petitesse et leur réunion en une masse com- mune, ces êtres semblent former des animaux véritable- ment composés, comme beaucoup de polypes ; mais ils offrent une différence trèes-grande, qui change la na- : ture de cette composition. En effet, malgré leur réunion en une masse commune, malgré les systèmes particuliers que composent entr'eux dans la même masse, les indivi- dus de certaines races par leur disposition ; chaque indi- SANS VERTÈBRES. OL vidu étant muni d’une bouche et d'un anus, ce qu'il digère lui profite suffisamment pour rendre sa vie indépendante. C’est donc un animal particulier, qui ne participe point essentiellement à une vie commune à tous les autres , et qui ne tient à d'autres que par une simple adhérence ; les individus ne communiquant ensemble que par une ca- vité centrale dont l'usage parait être étranger à leur nu- trition. En attendant de nouvelles lumières relativement aux animaux singuliers dont il est ici question, voici l'analyse des 14 genres qui paraissent pouvoir se rapporter à cette coupe ou classe particulière. DIVISION DES TUNICIERS. ORDRE PREMIER. TUNICIERS RÉUNIS OU BOTRYLLAIRES. Animaux agglomérés, toujours réunis, constituant une masse commune par leur réunion, paraissant communiquer entr'eux. (1) Animaux fixés sur Les corps marins. * Point de systèmes particuliers, formés par la disposition des ani- maux , dans la masse commune qu'ils habitent. (a) Un seuloscule(la bouche ou l'anus) apparent au dehors pour chaque animal. 92 ANIMAUX Aplidium. Eucælium. Synoicum. (b) Deux oscules (la bouche et l'anus) apparens au dehors pour chaque animal. Sigillina. Distomus. ** Animaux formant des systèmes particuliers séparés, par leur disposition dans la masse commune qu’ils habitent. (a) Animaux disposés en plusieurs cercles concentriques ; oc- cupant la masse commune. Diazoma. (b) Animaux formant des systèmes particuliers épars , et dis- posés dans chaque système autour d'une cavité centrale. Polyclinum. Polycyclus. Botryllus. (2) Animaux flottant avec leur masse commune dans le sein des eaux. Pyrosoma. ORDRE DEUXIÈME. TUNICIERS LIBRES OU ASCIDIENS. Animaux désunis, soit isolés, soit rassemblés en groupes, sans communication interne , et ne formant pas essentiel- lement une masse commune. Salpa. AÆAscidia, Pipapillaria. Mammaria. SANS VERTÈBRES. 93 ORDRE PREMIER. TUNICIERS RÉUNIS OU BOTRYLLAIRES. Animaux agglomérés , toujours réunis , constituant uñne masse commune , paraissant quelquefois commu- niquer entr eux. Ces animaux, sans contredit, sont les plus imparfaits, les moins avancés en développemens d'organes, les plus petits et les plus frêles des tuniciers; et ce n’est guères que par leur masse commune que l’on s’en est fait d’abord une idée vague. Aussi a-t-il fallu la patience et la finesse d'observation de MM. Savigny , le Sueur et Desmarest, pour apercevoir dans ces animalcules, les parties qu’ils ont su y découvrir. Les rapports qu’ils leur ont assignés avec les ascidiens, ne sauraient être probablement con- testés; mais le degré de ces rapports est, selon nous , en- core vague et arbitraire. Plusieurs de ces animaux pa- raissent communiquer entr'eux par l'intérieur. Quels que soient les rapports des tuniciers réunis avec les ascidiens ou tuniciers libres, ces animaux ne ressem- blent guères à des mollusques ; et si Linné n’eût connu que les premiers, mème au point où nous les connais- sons actuellement ,.certes , il n'eût pas introduit la pré- vention d'attribuer aux animaux de différentes coquilles bivalves ; une analogie avec nos tuniciers botryllaires. Il n'y a guères entre les animaux des myes, des solens, des pholades , et les ascidies, que des rapports éloignés. 94 ANIMAUX Laissant à l'observation des zoologistes et au temps à décider jusqu'a quel point s’étendent ces rapports , nous allons exposer les différens genres connus qui appartien- nent à ce premier ordre. PULMONELLE. ( Aplidium. } Animaux biforés , agrégés, fort petits, vivant dans un corps commun, convexe , charnu , fixé, et n’offrant point par leur disposition plusieurs systèmes particuliers. Six tentacules à la bouche. Anus non apparent au dehors. Animalia biforata, aggregata, perparva, corpus commune , convexum , carnosum fixumque habitantia; systematibus pluribus specialibus eorum dispositione nullis. Os tentaculis sex ; anus externè inconspicuus. OBSERVATIONS. Le genre aplidium établi par M. Savigny , et auquel j'ai donné en français le nom de pulmonelle, porte sur l’obser- vation d’une espèce que l’on avait rangée parmi les alcyons, Les petits animaux qui constituent ce genre , habitent dans une masse charnue, demi-cartilagineuse, convexe, fixée sur les corps marins , et dont la superficie est chargée de trés-petits mamelons épars. Le sommet de chaque mamelon présente une ouverture dont les bords sont fendus en six dents disposées en étoile. Sr AL SANS VERTÈBRES. 0° Dans l'épaisseur de cette masse commune, les petits ani- maux dont il s'agit sont allongés , disposés parallèlement les uns à côté des autres, et séparés par des cloisons minces. La bouche de chaque animalcule est munie de six tentacules, et aboutit à l'ouverture du mamelon, Leur corps subit deux renflemens inégaux, qui le divisent en deux cavités distinctes, dont l’antérieure a été nommée thoracique, et l’inférieure abdominale. Le tube alimentaire, après avoir percé le fond de cette dernière, se courbe, remonte , et vient se terminer par un anus , avant d’avoir atteint la surface du corps coim- mun. | Une seule vessie gemmifère termine inférieurement le corps de l’animalcule. ESPÈCE. 1. Pulmonelle sublobée. Æplidium sublobatum. Alcyonium pulmonaria. Mém. du mus. vol. 1. p. 96. n.o 3. Alcyonium pulmonaria. Soland, et Ellis > P-175.n. 2. Alcy onium ficus. Lin. Ellis, coral. t. 17. fig-b. B-D. Aplidium. Savigny. mss. Habite POcéau européen, la Manche. EUCÈLE. ( Eucolium. ) Animaux biforés, agrégés, vivant dans une masse commune étendue en croûte, fongueuse ou subgélati- neuse , parsemée de mamelons à sa surface, et n’of- frant point par leur disposition plusieurs systèmes parti- culiers. Une seule ouverture apparente au dehors. Vessie gem- mifère unique et latérale, 96 ANIMAUX Animalia biforata , aggregata , corpus commune Jungosum vel subgelatinosum ; in Crustam extensum , superficie mamillis adspersum habitantia ; systematibus pluribus eorum dispositione nullis. Foramen unicum externè plus minusve perspicuum. lesica gemmifera lateralis unica. OBSERVATIONS, Je réunis sous le nom d’eucèle , l'eucælium et le dider- mum de M. Savigny, quoique les animaux qui en sont le sujet puissent être distingués par quelques particularités de leur disposition dans le corps commun qu'ils habitent. Dans les eucèles, le corps commun s'étend comme une croûte sur les corps marins. Cette croûte, dont la surface est blanche, présente de petits mamelons soit épars, soit dispo- sés presqu’en quinconce. Leur sommet est percé par une ouverture tantôt bien apparente et dont les bords sont fen- dus à six rayons, et tantôt à peine apparente. Les animalcules des eucèles ont aussi le corps divisé en deux renflemens inégaux, qui forment deux cavités distinc- tes. La partie postérieure de leur tube alimentaire, remonte après sa sortie du renflement inférieur, et va se terminer à l'anus, soit à côté du premier renflement sans paraître au dehors, soit en atteignant la surface du corps commun. La vessie gemmifère de ces animalcules est latérale. ESPÈCES. 1. Eucèle subgélatineux. Eucælium subgelatinosum. E. animalculis horisontalibus , collo elongato instructis ; os- culo mamillarum non stellato. SANS VERTÈBRES. 07 Eucælium. Savigny, mss. | Habite.... probablement les mers d'Europe. 2. Eucèle fongueux. Eucælium fungosum. Æ. animalculis verticalibus ; osculo mamillarum dentibus sex 'stellato. : Didermum. Savigny , mss. = Habite... probablement les mers d'Europe. SYNOÏQUE. ( Synoicum. ) Animaux biforés? agrégés, vivant dans des jets char- us, d'une base fixée. Ls _ Six à 9-oscules disposés. en rond , terminant l'extrémité des jéts. . cylindriques, obtus au sommet, et qui s'élèvent .* L] Animalia biforata? aggregata , in surculis carnosis, cylindricis , apice obtusis ,,& basi afhixd erectis habi- lanta. Osculi sex ad novern, ni orbem dispositi, surculorum apicem terminantes. | n HoS vi | OBSERVATIONS. + Partägeant le sentiment de MM. Ze Sueur, Desmarest et de Blainville, sur le synoicum du voyageur Phipps, je dois mentionner ici le genre synoïque , parce qu’il paraît appar- teuir réellement : a la coupe des suniciers réunis. Quoique nous n’ayons pas encore suffisamment de détails surles ani- maux qui en sont l'objet, ce que, Phipps.en a publié, ne laisse aucun doute sur les Le: goes ee ces animaux avec ceux de cette division, : Tome III. a 08 ANIMAUX Probablement les animaux du synoïque sont biforés, et 1 bouche seule aboutit à un des oscules de l'extrémité des jets. Chacun de ces oscules paraît ne servir qu'à un seul animal; ainsi, dans chaque jet, il n’y en aurait qu’une seule rangée, qui se composerait d'autant d'animaux que d’oscules. Des trois corps animalifères que je vais citer, on ne peut compter, comme appartenant à ce genre, que Sur ha pre- mière espèce. ESPÈCES. 1. Synoïque simple. Synoicum turgens. S. stirpibus pluribus simplicibus , cylindricis , carnoso-stu- posis ; osculis ad apicèm orbiculatim dispositis. S'ynoicum lurgens. Phipps , voyage , p.202. tab. 12. f. 3. Le Sueur et Desmarest , nouv. bull. des sc. Alcyonium synoïcum. Gmel. p. 3816. Habite sur les côtes du Spitzberg. 2. Synoïque? orangé. Synoicum ? aurantiacum. À $. stirpibus ramosis, cylindricis, carnoso-stuposts ;. osculis solitariis terminalibus. T'elesto. Lamouroux , nouv. ball. des sc. p. 185. Lam. Extr. du cours, etc. p. 24. : $ Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. Péron et le Sueur. Ses rameaux offrent à l'extrémité des plis longitudinaux à- peu-près comme dans l’espèce précédente. 3. Synoïque? pélagique. Synoicum ? pelagicum. S. stirpibus ramosissimis, cylindricis, substriatis, viri- dulrs. Alcyonium pelagicum. Bosc. hist. des vers. 3. p. 131. pl. 30: f. 6—3. | Habite l'Océau atlantique , sur des fucus 01: nn à de à — © SANS VERTÈBRES. 99 SIGILLINE. { Sigillina. ) Animaux biforés, formant par leur réanion un corps commun gélatineux, allongé-conique , subpédiculé , par- semé de tubercules. Plusieurs de ces cônes souvent rap- prochés et groupés. Point de systèmes particuliers dis- tincts entr'eux, formés par la disposition des animaux. Les tubercules de la surface munis de 2 pores : l’un pour la bouche, l'autre pour l'anus. Six tentacules à la bouche ; six dents à l’anus ; un seul paquet de gemmes pédicellé, inférieur. Animalia biforata , corpus commune gelatinosum , elongato-conicum | subpediculatum , tuberculis adsper- sum sistentia. Coni plures sæpe conferti, subaggregati. Animalium dispositione systemata specialia nulla. Tubercula bipora ori anoque inservientia. Os tentaculis sex ; anus sexdentatus 3 $gemmarTum acervus unicus , pedicellatus , inferus. OBSERVATIONS, La sigilline, qui ne nous est connue que par un mémoire de M. Savigny, paraît consister en des cônes allongés, gé- latineux , transparens, supportés et fixés par des pédicules ; enfin souvent rapprochés et groupés plusieurs ensemble. Leur surface est parsemée de tubercules ou mamelons ova- les , colorés par les animaux qu’on aperçoit à travers, et pourvus chacun de deux oscules fendus en six parties. L’os- cule inférieur ou le plus éloigné du sommet du cône, est le plus grand , et sert pour la bouche ; l’autre fournit une issue 100 ANIMAUX pour l'anus. Le corps et le tube alimentaire forment, par leurs dilatations, plusieurs cavités distinctes. Après ses di- vers renflemens, le tube intestinal se courbe, remonte obli- quement et va se terminer à l’anus. On ne connaît encore de ce genre que l'espèce suivante. ESPÈCE. r. Sigilline australe. Sigillina australis.. Sigillina. Savigny, mém. mss. Habite sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande , à vingt brasses de profondeur dans la mer. DISTOME. ( Distomus. } Animaux biforés, séparés, vivant dans une masse subcoriace, étendue en croûte, et chargée de verrues éparses. | Deux osculès sur chaque verrue, bordés de 6 dents. Animalia biforata, segregata , massam crustaceam, subcoriaceam , superficie verrucis adspersam habi- tantia. Verrucæ biforatæ ; foraminibus margine sexden- tatis. OBSERVATIONS. Quoique les animaux du distome ne soient pas encore connus , je me crois obligé de mentionner ici ce genre établi par Gærtner, ne doutant point qu’il n’appartienne a la coupe des botryllides. er SANS VERTÈBRES. IOI Les verrues dont est parsemée la masse crustacée du dis- tome, ayant chacune deux ouvertures, je suppose que l’une de ces ouvertures est pourla bouche et l’autre pour l'anus. Dans ce cas, chaque verrue ne contiendra donc qu'un ani- mal, et ce genre sera très-distinct de tous les autres. La croûte du distome a une légère épaisseur; elle est d’un orangé blanchâtre, et teinte d’écarlate aux oscules de ses verrues. ESPÈCE. 1. Distome variolé. Distomus variolosus. Distomus variolosus Gcertn.apud Pallas, Spicil-zoo), 10. P- 4o,n.° 3. tab. 4.f. 7. a. 4. Alcyonium ascidioides. Gmel. p. 3816. Habite les côtes d'Angleterre , sur le fucus palmatus. DIAZOME. ( Diazoma. ) Animaux agrégés, biforés, formant par leur réunion un corps commun fixé, demi-gélatineux , orbiculaire, presqu’en soucoupe, multi-cellulaire ; à cellules sail- lantes, comprimées, pourvues chacune de 2 oscules, et disposées sur plusieurs cercles concentriques. Six tentacules lancéolés à la bouche. Un seul paquet de gemmes latéral. Animalia aggregata , biforata , Jolliculo vestita, corpus commune firum, semi-gelatinosum, orbiculatum , subcyathiforme, celluliferumque sistentia ; cellulis pro- minentibus, compressis, biporis , in circulos concen- tricos dispositis. 102 ANIMAUX Os tentaculis sex lanceolatis; gemmarum acervus unicus lateralis. OBSERVATIONS. Rien ne ressemble plus à un polypier que le corps commun dans lequel les animaux de la diazome sont contenus. Ce corps celluleux est orbiculaire, évasé en soucoupe , demi- gélatineux, transparent, d'un violet léger, plus foncé au sommet des cellules. Celles-ci, disposées sur plusieurs cer- cles concentriques, contiennent des animaux d’un gris cen— dré, qu'on aperçoit à travers leur épaisseur. Ces cellules sont grandes, saillantes, comprimées , inclinées et dirigées du centre du corps commun vers sa circonférence: leurs diver- ses rangées circulaires et concentriques semblent former au- tant de systemes distincts: Chaque cellule a deux pores ou oscules tubuleux, pour- prés , marqués de six plis, et lorsque l'animal s’'épanouit 1l en sort six tentacules lancéolés. L’oscule le plus grand et le plus saillant correspond à la bouche : il est le plus éloigné du centre. L'autre, plus petit et plus rapproché du centre, aboutit à l'extrémité du rectum. Les animaux de la seule es- pèce que nous a fait connaitre M. Savigny n’ ont pas moins de 35 millimètres de longueur. | ESPÈCE. 1. Diazome méditerranéenne. Diazoma mediterranea. Diazoma. Savigny , mém. mss. à di à Habite la Méditerranée où elle fat découverte, dans le port d’Yvica , par feu M. de la Roche, : SANS VERTÈBRES. 103 ASTROLE. ( Polyclinum. ) Animaux agrégés, biforés, enfoncés dans une masse gélatineuse, aplatie, horizontale, hérissée de petits mame- lons ; la plupart offrant plusieurs systèmes stelliformes, épars, et, dans chaque système, disposés en rayons au- tour d'une ouverture centrale un peu grande. Bouche à 6 tentacules, aboutissant à l’oscule de chaque mamelon; anus non apparent au dehors, s'ouvrant av- dessous de la surface de la masse commune. Une seule vessie gemmifère, pendante sous l'animal, terminée par un filet. 4 Animalia aggregata, biforata, in massam gelati- nosam, planulatam immersa; pleraque systemata plura stelliformia, sparsa , sistentia ; et in quoque systemate cirea foramen majusculum centrale radiantia. Os tentaculis sex ad cujusque manullæ osculum. Anus ‘externë inconspicuus , infrä massæ communs superficiem apertus. Vesica gemmifera unica , subtus dependens, Jfilamento terminata. OBSERVATIONS, L’astrole, dont M. Savigny nous a procuré la connais- sance, et qu'il a nommé en latin polyclinum , parce que chaque animal semble habiter trois cellules superposées, est un genre qui commence à se rapprocher du botrylle, et qui paraît surtout très-voisin du polycycle, genre que j'ai pre- senté d’après un ouvrage de M. Renier. 104 ANIMAUX Le corps commun qui constitue l’astrole , forme au bord de la mer, soit sur le sable, soit sur les rochers, des masses horizontales, aplaties, molles, demi-transparentes, violettes, comme irisées, hérissées d’un nombre prodigieux de petits mamelons, la plupart groupés en cercle ou en ellipse, au- tour d’une ouverture centrale qui semble faire les fonctions d’aspirer et d’agiter l’eau. Ces cercles de mamelons sont iné- gaux, irréguliers, et forment les systèmes particuliers aux- quels la plupart des animaux de l’assrole donnent lieu par leur disposition autour de la cavité centrale. | 7” En examinant ces cercles de plus près, on voit que de chaque ouverture centrale partent, en divergeant, des lignes jaunâtres, qui bientôt se bifurquent ou se subdivisent en ra- mifications grèles qui vont aboutir chacune à un des mame- lons. On voit de plus que tous ces mamelons sont ouverts à ‘leur sommet, et qu'ils donnent passage à autant de petites étoiles saillantes etmobiles, constituées par les six tentacules qui environnent la bouche de l’animalcule.. Ainsi, l’oscule qui termine chaque mamelon-est. l’onifice d'une cellule, et tous les mamelons d’un système ainsi que les linéoles jaunes et rayonnantes qui y aboutissent, sont les indices. d'autant d'animaux qui appartiennent à ce système. Dans les intervalles qui séparent ces divers systèmes , on trouve néanmoins d’autres animaux isolés, ét qui, malgré leur tendance à se réunir en système, n’ont pu y parvenir. Les deux renflemens du corps et 14 vessie gemmifére qui pend au-dessous, ont exigé que la cellule qui contient cha- que animalcule soit figurée en trois loges Superposées qui communiquent ensemble par deux pêtits trous. Il n’y a donc réellement qu’une seule cellule pour châque animal. Les animaux de l'assrole ressemblent d’ailleurs aux autres botryllides par les ‘points essentiels de leur organisation. La deuxième moitié du tube alimentaire, aprés sa sortie du SANS VERTÈBRES. 105 second renflement , dit abdominal, se courbe , remonte et vient se terminer à l'anus qui s'ouvre contre la partie supé- rieure du renflement appelé thoracique, sous l’appendice allongée qu'il fournit. Le long filet qui termine la vessie des gemmes paraît tu- buleux : c’est probablement un conduit pour la sortie des gemmules. On ne connait encore de ce genre que l'espèce suivante. ESPÈCE. 1. Astrole violet. Polyclinum violaceum. Polyclinum. Savigny, mss. fig. Habite.... probabiement les mers d'Europe. roL YCY CLE. ( Polycyclus. ) Animaux biforés , agrégés en une masse commune, gélatineuse , épaisse, convexe, fixée ; à superficie par- semée d’orbes multifores, ayant au centre une cavité plus grande. tp Dix ou douze trous séparés, disposés en cercle autour de la cavité centrale , composant chaque orbe , et cons- tutuant les individus. Des tubes intérieurs et en syphon établissant des com- munications entre les trous de chaque orbe et l'ouverture centrale. Fu Animalia biforata, in massam communem , gelati- nosam, CTassam, conpexam fixamque aggregata ; Su- 106 ANIMAUX perficie orbibus multiforis, sparsis : centro cavitate ma- jore forato. Foramina 10 S 12 distincta, orbiculatim digesta, aperturam centralem ambientia, individua sistunt, et singularem orbem componuntur. OBSERVATIONS. Avant la découverte de l’organisation des ascidiens bo- tryllaires par M. Savigny, j'avais senti la nécessité d'indi- quer, comme un genre particulier, le botryllus décrit et pu- blié par le docteur Renier de Chioza. J'instituai ce genre sous lenom de polycycle dans lés Mémoires du Muséum (vol. 1. p. 338) , et alors je le considérais comme un poly- pier empâté, voisin du bosryllus. Maintenant je ne saurais douter qu'il ne fasse partie des suniciféres réunis. ESPÈCE. 1. Polycycle de Renier. Polycyclus Renieri. P.elongatus, conveæus, utrinque attenualus, luteolus ; orbu- lis azureis sparsis. Polycyclus.Mém. du mus. vel. 1. p. 340. Lettre de M. E.-A. Renier à M.J. Oliv. p. 1. tab. 1.f. 1—12. Rondelet ? grappe de mer, ‘aquat. 2. p. 130. Habite la mer adriatique. BOTRYLLE. ( Botryllus. à Animaux agrégés, biforés, adnés à la surface d'une croûte mince, gélatineuse, transparente; offrant, plusieurs SANS VERTÈBRES. 107 systèmes orbiculés, stelliformes, épars; et disposés en rayons, dans chaque système , autour d'une ouverture centrale , un peu élevée. Individus ovoïdes , rétrécis inférieurement, plus épais et arrondis au sommet , perforés en dessus vers chaque extrémité. Bouche près de la circonférence du système , à huit tentacules , dont 4 plus grands. Anus près du centre. Deux vessies gemmifères latérales. Animalia aggregata , biforata, crustæ tenuis gela- tnosæ pellucidæque ad superficiem adnata ; systemata plura orbiculata , stelliformia , sparsa sisientia ; et in quoque systemate circà foramen centrale subpromi- nulum radiantia. Individua obovata , inferne attenuata, apice ro- tundata crassioraque versus utramque extremitatem supernè forata. Os propè periphæriam systematis : tentaculis octo; quatuor majoribus. Anus versus centrum. Vesicæ duæ gemmiferæ laterales. | OBSERVATIONS. Le genre botrylle, observé d’abord par Gærtner, établi ensuite par Pallas, long-temps fort imparfaitement connu, et maintenant convenablement caractérisé, d’après les obser- vations de MM. Le Sueur, Desmarest et Savigny, se pré- sente comme une croûte mince : gélatineuse et transparente, fixée sur des corps marins. Des animalcules oblongs, ovoides, agréablement tachetés de pourpre et de bleu , et disposés en 108 ANIMAUX rayons autour d’une cavité centrale, forment à la surface de | cette croûte , différens systèmes orbiculaires et stelliformes, plus ou moins contigus les uns aux autres. Dans chaque système, les animaux varient en nombre, comme de 3 à 12, ou quelquefois davantage. Quoiqu’on eût remarqué que chaque rayon d’un système offrait deux ouver- tures bien séparées, la bouche et l’anus , on considéra le sys- tème comme un seul animal, et ses rayons comme ses ten— tacules. Æ//is seul a regardé!les étoiles des botrylles comme formées d’autant d'animaux différens qu’on y comptait de rayons ; ce dont actuellement il n’est plus possible de douter. L'ouverture centrale de chaque système a son bord circu- laire un peu élevé et contractile. En s’allongeant et se rac- courcissant , il semble favoriser l'entrée et la sortie de l’eau. C'est dans cette cavité centrale qu’aboutit l’oscule anale de chaque animalcule. Les animaux des Zorrylles, quoique eine enfoncés à la surface de la croûte qui forme leur base, présentent des étoiles saillantes à cette surface, et sont véritablement plus extérieurs que ceux des autres genres de cette famille. Les espèces de ce genre sont probablement nombreuses ; 5 mais, comme on s’est peu occupé de leur rebUerCRe; ] je ne puis citer que les deux suivantes. ESPÈCES. 1. Botrylle étoilé. Botryllus stellatus. B. animalculorum stellis simplicibus , pluribus sparsis. Botryllus FAQ Pall, Spicileg. a 10. p. 37. tab. k, f.1—5. Le Sueur et Desmarest, bull. des sc. mai 1815, p. 94. pl. . f. 14—19. Alcyonium Schlossert. Pall. nr p: 355. Gmel. P- SANS VERTÈBRES. 109 Borlas. Cornub. p. 254. t. 25. f. 1—4. Habite la Manche , les côtes d'Angleterre, sur des corps ma- rins. 2. Botrylle congloméré. Botryllus conglomeratus. B. animalculorum stellis compositis , solitarits. Botryllus conglomeratus. Pall. Spicileg. zool. 10. p. 39. t. 4 fig. 6. a—A. Alcyonium conglomeratum. Gmel. p. 3816. Habite l’océan des côtes d'Angleterre : il diffère beaucoup du précédent , n ’offre qu’une étoile sur chaque base , et cette étoile se compose de Plusieurs sr FORMES diver- gens. PYROSOME. ( Pyrosoma. ) Animaux biforés , agrégés, formant par leur réunion nne masse commune libre , flottante, gélatineuse, cy- lindrique , creuse, fermée à une extrémité , ouverte et tronquée à Paie et extérieurement UE de tuber- cules. Ouvertures orales des animaux à l'extérieur de la masse commune ; les anus s’ouvrant à la parois interne de la cavité de cette masse. Deux vessies gemmifères opposées et latérales. Animalia biforata , aggregata, massam communem liberam natantem, gelatinosam , cylindricam, cavam, und extremitate clausam , alterd truncatam et hiantem, extus tuberculis obsitam sistentia. Animalium aperturæ orales externe. Ani ad pa- rietemn internam cavitatis COMINUTLLS PS rentes. Ÿ esicæ, duæ intérnæ laterales , oppositæ , gemnuferæ. 110 ANIMAUX OBSERVATIONS. Qui se serait douté que le pyrosome , observé d’abord par MM. Péron et le Sueur dans la mer atlantique, fût un as- semblage de petits animaux agrégés! on le prit donc alors pour un seul animal. Et en effet, sa forme générale, le rap- prochant jusqu'à un certain point de celle des béroës, je pensai de même et le plaçai dans la classe des radiaires. Ce fut M. Ze Sueur qui, le premier, découvrit l'erreur, et qui reconnut que chacun des tubercules qui hérissent la surface extérieure du pyrosome , appartenait à un animal particulier. Ensuite, les observations de M. Sarigry sur différens animaux que l’on rangeait parmi les alcyons et sur le pyro- some même, nous apprirent que tous ces animaux étaient du même ordre : ils appartiennent tous effectivement à nos botryllides. Maintenant, il n’est plus question que de décider , d’après des motifs non arbitraires , si l’organisation réelle de ces ani- maux exige leur réunion avec les mollusques , comme le pensent MM. Cuvier, Savigny , le Sueur et Desmarest. On a vu que je ne partage nullement cette opinion. Ainsi, les pyrosomes offrent chacun un assemblage de petits animaux très-singuliers, sous la forme d’un cylindre creux, fermé à une extrémité, tronqué et ouvert à l’autre, et hérissé en dehors par une multitude de tubercules tantôt disposés par anneaux, et tantôt irréguliérement. Quoique leur masse commune soit gélatineuse et transpa- rente , les tubercules de sa surface extérieure sont plus fer- mes que le reste de sa substance. Néanmoins, ils sont dia- phanes, brillans et polis. Au sommet de chaque tubercule se trouve l’oscule où aboutit la bouche de l'animalcule, et SANS VERTÈBRES. PL quelquefois cet oscule offre d’un côté une pièce lancéolée qui le dépasse. Disposés horizontalement dans la mer, les pyrosomes y paraissent exécuter de légers mouvemens qui les déplacent. On les y rencontre souvent par bandes composées d’une in- nombrable quantité d'individus. Par leur grande phosphorescence, ils font la nuit paraître la mer comme embräsée dans les espaces qu’ils occupent. Et en effet, rien n’est plus remarquable que l’éclat lumineux et les couleurs brillantes qu’offrent alors ces masses flottan- tes. Mais leurs couleurs varient instantanément, et passent rapidement d’un rouge vif à l’aurore, à l’orangé, au ver- dâtre et au bleu d’azur , d’une FE vraiment admirable. ESPÈCES. 1. Pyrosome atlantique. Pyrosoma atlantica. _P.tuberculis irregularibus , confertis, apice muticis. Pyrosoma. Péron et le Sueur , voyage , p. 488. t. 30. f. 3. Annales du mus. v. 4. p. 440. Habite la mer atlantique équatoriale, 2. Pyrosome élégant. Pyrosoma elegans. P. subconica , granulata ; fasciis tuberculosis , transversis; tuberculis nudis annulatis. Pyrosoma elegans. Le Sueur. nouv. bull. des sc. vol. 3. p: 2535. Habite dans la Méditerranée: Espèce plus petite que les deux autres, 3. Pyrosome géant. Pyrosoma gigantea. P. grandis, subcylindrica ; tuberculis inœqualibus , con- fertis , inordinatis , apice lanceolatis. Pyrosoma gigantea. Le Sueur , ibid, et voyage , pl. pénal- tième. Habite la Méditerranée. Les animalcules sont déprimés ; lenr oscule extérieur se trouve à la base de la pièce lancéolée qui surmonte le tubercule: 112 ANIMAUX ORDRE SECOND: TUNICIERS LIBRES OU ASCIDIENS. Animaux désunis, soit isolés, soit rassemblés en groupes, sans comnunication interne , et ne formant point essentiellement une masse commune. I] s'agit ici des vrais ascidiens , c’est-à-dire, d'animaux non essentiellement réunis en une masse commune, comme dans les tuniciers botryllaires ; d'animaux qui offrent une tunique externe et sacciforme, laquelle con- tient le corps de l'animal , et qui a deux ouvertures, dont l’une sert à l'entrée de l’eau pour l'organe respiratoire et les alimens, tandis que l’autre sert pour l'anus. C'est sans doute par la comparaison de cette tunique externe des ascidiens avec les deux lobes réunis en de- vant du manteau des myes, des solens et des pholades , qu'on a trouvé de l’analogie entre ces mollusques acé- phales et les ascidiens, quoïque l’organisation intérieure de ces derniers soit fort différente de celle des premiers. En effet, Ja division intérieure du corps, la forme et la situation du système respiratoire , enfin le caractère du système nerveux, ne sont point du tout les mêmes dans les ascidiens, que dans les mollusques acéphales cités. D'ailleurs, dans l'orifice de la bouche des acéphales , il n'y a jamais de tentacules en rayons. SANS VERTÈBRES, 113 On ne saurait douter, comme je F'ai dit, qu'il n'y ait des rapports entre les ascidiens botryllaires et les ascidiens francs; mais ces rapports ne peuvent être qu'éloignés : on en sent assez la raison. Et, s'il est déjà très-diflicile , peut-être même impossible, de constater - qu'il y ait une véritable circulation dans les vrais asci- diens ; il l'est bien davantage dele faire à l'égard des botryllaires. Je dis plus, les bifores que l'on réunit dans le même groupe avec les ascidies , ne sauraient ÿ tenir par des rapports si prochains ; car leur organe respira- toire et la disposition intérieure de leurs parties sont fort différens. | Persuadé que le système des sensations n’a pas encore lieu dans ces animaux, et qu’il en est de même à l'égard de celui de la fécondation sexuelle, je les laisse dans le rang qui leur est ici provisoirement assigné , et je me hâte de passer à l'exposition de leurs genres. BIPHORE. ( Salpa. ) Corps libre , nageant, oblong, un peu aplati sur les côtés, gélatineux, transparent, traversé intérieurement par une cavité longitudinale ouverte aux deux extrémités. L'une des ouvertures extérieures plus grande, rétuse, subbilabiée, munie d’une valvule ; l'autre un peu saillante, arrondie, nue, La bouche s'ouvrant dans la cavité intérieure près d'une de ces ouvertures ; l'anus aboutissant dans la même cavité près de l'ouverture opposée. Tome III. 8 214 ANIMAUX Corpus liberum , natans , oblongum , ad latera pla- nulatum, gelatinosum, pellucidum, intus cavitate longitudinali uträque extremitate aperté percursum. Aperturarum externarum una major , retusa , sub- bilabiata , valvulifera ; altera prominula , rotundata , nuda. Os in cavitate internd versus unam extremitatem aperiens; anus propè alteram in eadem cavitate. . d OBSERVATIONS. Les biphores ont sans doute des rapports avec les asci- dies ; mais ces rapports me paraissent bien moins prochains qu’on le pense. En effet, indépendamment de leur état libre, gélatineux et transparent, la membrane qui entoure la ca- vité intérieure qui traverse leur corps d’une extrémité à l’au- tre, me paraît à peine pouvoir être considérée comme une tunique intérieure ; puisque le canal intestinal et autres vis- cères sont situés hors de cette cavité, dans l’espace qui sé- pare celte membrane de la peau ou tunique externe. Quant à cette cavité longitudinale intérieure , elle ne con- tient, dit-on, que l'organe respiratoire qui est, selon M. Cu- vier, une branchie allongée, assez étroite , qui traverse obliquement le grand vide interne que constitue cette cavité. La branchie dont il est question est formée d’une double membrane, par un repli de la tunique intérieure, et son bord supérieur est garni d'une infinité de petits vaisseaux transverses et parallèles, Ainsi, la forme et la disposition de l'organe respiratoire des biphores auraient très-peu d’ana- logie avec ce que l’on regarde comme organe de la respira- tion dans les ascidies. Le corps des biphores présente une ouverture à chacune on MT ru _ SANS VERTÈBRES. 11) | de ses extrémités ; ce sont celles qui terminent sa cavité in- térieure. L'une, plus grande, rétuse et comme bilabiée, est munie d’une valvule semilunaire ; 1l parait que c’est celle qui aspire l’eau. M. Cuvier la regarde comme l'ouverture postérieure, et c'est près d'elle que s'ouvre, dans la cavité intérieure, l'anus assez large qui termine l'intestin. L'autre ouverture, plus régulière, arrondie , un peu saillante , sans valvule , est, dit-on, celle par où l’eau jaillit lorsque l’ani- mal se contracte. M. Cuvier la considère comme l’antérièure, et c’est près d'elle qu'aboutit dans la cavité interne, l'ouver- ture ronde à bords plissés , que ce savant regarde comme la véritable bouche de l'animal. Il s’ensuivrait que c'est par l'ouverture postérieure , voisine de l'anus, que s’introduit l’eau qui apporte les alimens et fournit à la respiration, et que c’est par l’antérieure que sort cette eau ; de manière que la résistance que lui oppose le liquide qu'habite le #zpAore, le forcerait de ne pouvoir se déplacer qu’en reculant. Je préfère l'opinion de ceux qui ont regardé l’ouverture bilabiée comme l'antérieure : des lors l’ouverture interne qui l'avoisine, sera la bouche, entrée d’un tube intestinal assez simple qui va en grossissant, arrive près de l’autre ex- trémité à un anus à bord plissé et près duquel un appendice en cul-de-sac que M. Cuvier prend pour l'estomac, sera un cæcum. M. Péron ayant eu connaissance, peu de temps avant sa mort, du Mémoire de M. Cuvier sur les biphores (Annales du Muséum, vol. 4. p. 360), m’assura que ce sa- vant s’était trompé sur la véritable bouche de ces animaux. Selon M, Cuvier , le cœur du biphore est mince, en forme . de fuseau , et situé au côté gauche. Il est enveloppé dans‘son péricarde , et si transparent qu’on a beaucoup de peine à l’apercevoir. Deux paquets allongés, intérieurs et contenant de petits grains , paraissent être deux ovaires, 116 ANIMAUX Je supprime la citation de bien d’autres particularités; je dirai seulement que je vois dans une des planches du ‘voyage de M. le capitaine Krusenstern, p rmi quelques détails sur des biphores, des tentacules rayonnans repré- sentés, qui n’indiquent point que ce soient des mollusques. Les drphores nagent librement dans la mer ; mais par de petits suçoirs latéraux, ils ont la faculté de s’atta- cher quelquefois à des corps solides, et plus souvent les uns à côté des autres, nageant alors un grand nombre ensemble, en formant, par leur réunion, des guirlandes, etc. On les trouve sur les côtes de France, d'Espagne, d'Italie, et dans les mers des pays chauds. La plupart répandent la nuit une lumière phosphorique , comme beaucoup de radiaires. ESPÈCES. 1. Biphore birostré. Salpa maxima. $. corpore utrogue apice appendiculo , rostrato. Salpa mazxima. Forsk. AFgypt. p. 112. n.° 30. etIc. t. 35. A, a. Encycel. pl. 74. £. 1—5. Shaw. miscell. vol. 5. tab. 232. Habite la Méditerranée et la mer Atlantique, 2. Biphore pinné. Salpa pinnata. $. corpore oblongo subtriquetro, linefs aliquot coloratis no- £alo ; crislé dorsalitri quetro-pyramidata. Salpa pinnata.Forsk. AEgypt. p.113, n.0 31. et Ie. t. 35. fig. B. b. 1—2. Encycl. pl. 74. f. 6—8. Habite la Méditerranée. Le corps offre deux lignes dorsales, l’une jaune et l’autre blanche, et de chaque côté sur le ventre une ligne violette. Il en existe une variété à lignes latérales interrompues. (Encycl. f. 7.) 3. Biphore démocratique. Salpa democratica. S.punctata, fasciata; aculeis pone octo. | Salpa democratica. Forsk. AEgypt. p. ra3. et Jc. tab. 36. fig. G Eucycl. pl. 74. £. 9. Le 2 SANS VERTÈBRES. 117 . Habite la Méditerranée, près de l'ile Maïorque. Deux soies à la queue. 4. Biphore mucroné. Salpa mucronata. S. ore laterali ; mucrone hyalinointerno , ad frontem dextro, ad anum sinistro ; nucleo cœruleo oblongo. Salpa mucronata. Forsk." Ægypt. p. 114.et lc. t, 36. fig. D. Encyck pl. 74. f. 10. Habite la Méditerranée , près d'Fvica. 5. Biphore ponctué. Salpa punctata: $. ore subterminali; dorso rubro-punctato, pone mucro- nalo ; ano porrecto. Salpa punctata. Foxrsk. AEgypte p. 114. et Ic.t. 35. fig. C. Encycl. pl.75.f, 1. Habite la Méditerranée. 6. Biphore confédéré. Salpa confæderata. S. ore terminali; dorso gibboso. Salpa con/æderata. Forsk. Ægypt. p. 115. et Ic.t. 36. fig: A.—a. ae Encycl. p. 55. f. 2—4. Habite la Méditerranée. 7- Biphore fascié. Salpa fasciata. S. ovato-oblonga ; ore terminali ; abdomine fasciato ; in- testino filiformi incurvo suprà nucleum. Salpa fasciata. Forsk. Ægypt. p. 115. et Ic. t. 36. fig. B. Encycl. pl. 55. f, 6. Habite la Méditerranée, à l'entrée de l’'Archipel. 8. Biphore africain. Salpa africana. $. subtriquetra, transverse decem-striata; ore terminali ; gtbbo ad basimaucto nucleis tribus. Salpa africana. Forsk. AEgypt. p.116.etic. t. 36. fig. C. Encycl. pl. 55. f, ». : Habite vers les côtes de Tunis. 9. Biphore social. Salpa polycratica. S.ore infra apicem; fronte caudäque truncatis. 118 | ANIMAUX Salpa polycratica. Forsk, Ægypt. p. 116.et Ie. t. 36. fig. F. Encycl. pl. 95. f. 5. Habite la Méditerranée. En se réunissant, les individus forment de longs cordons. 10. Biphore zonaire. Salpa zonaria. S. oblonga depressa, vagina incarnata, sacco exalbido hyalino, zonis quinque luteis vario. Holothuria zonaria. Pallas , spicil. zool, 10. p. 26.t. x. f. 17. 1,0, c. Salpa.Encycl. pl. 75.f. 8—10. - Habite l'océan , prés de l’ile Antigoa. 11. Biphore à crête. Salpa cristata. $. corpore lateribus depressiusculo; erista dorsali Lrevi subquadrata. Salpa cristata. Cuv. annales du mus. 4. p. 366, pl. 68, f. I—2. | Habite... Du voyage de MM. Péron et Le Sueur. M. Cuvier pense que c’est le même animal que le troisième thalia de Brown. (holothuria denudata. Gmel.) 12. Biphore subépineux. Salpa tilesir. S. corpore oblongo, spinulis cartilagineis instructo :uné ex- tremitate subtruncat&. Salpa tilesii. Cuvier, annales, 4. p. 375. pl. 68. f. 3—6. Habite... Les spinules sont placées sous le ventre et sur la pro- tubérance dorsale. Ce biphore répand la nuit une lueur phosphorique , ainsi que la plupart des autres espèces. 13. Biphore scutigère. Salpa scutigera. S. corpore mutico, extremitatibus subattenualo ; promi- nentia dorsali cartilaginea, submediana. Salpa scutigera. Cuv. annales , 4, p. 377, pl. 68. f. 4—5, Habite... Du voyage de Péron et Le Sueur. Plusieurs de ses bandelettes musculaires sont disposées en croix. 14. Biphore octefore. Salpa octofora. S, corpore obovato ; prominentils octo exiguis perforatis ; SANS VERTÈBRES. 119 prominentia cartilaginea, magna ; hemisphærica ter- < minalis Salpa octofora. Cuv. annales, 4. p. 370. tab. 68, f. r. Habite... Du voyage de Péron et le Sueur. 15. Biphore cylindrique. Salpa cylindrica. $. corpore subæquall , extremitatibus retuso , ad latera de- presslusculo. N S'alpa cylindrica. Cuv. annales 4, p.381. pl. 68. f. 8—0. Habite... Voyage de Péron et Le Sueur. La plupart des ban- delettes musculaires sont transversales. 16. Biphore fusiforme. Salpa fusiformis. Ÿ, minor, corpore fusiformi ; ore anoque ad superficiem in- Jimam. S'alpa fusiformis. Cuv. annales 4, p.382. pl. 68.f. 11. Habite... Du voyage de Péronet le Sueur. 17. Biphore thalide. Salpa thalia. $. corpore oblongo ; crista dorsali compressa , subquadrata ; lineis lateralibus integris. Thalia n.° 1. Brown. jam. p. 384. t. 43. f. 3. Encycl. pl. 88. f. 1. holothuria thalia. Gmel. Habite l’océau d’Amériqne. 18. Biphore à queue. Salpa caudata. S. corpore oblongo, caudato; crista compressa ; linets Lla- teribus interruptis. T'halia n° 2. Brown. jam. 384. t. 43. f. 4. w Encycl. pl. 88. f, 2. holothuria caudata. Gmel. Habite l’océan d'Amérique. ASCIDIE. ( Ascidia. ) Corps bituniqué, fixé par sa base sur les corps ma- rins. 120 ANIMAUX Tunique extérieure subcoriace, formant um sac irré- gulier , ovale ou cylindracé , terminé par deux ouvertures inégales, dont une est moins élevée que l’autre. unique intérieure ou propre, contenant les parties du corps, ne remplissant point la cavité entière du sac, et n'adhérant à ce sac que par deux extrémités tubuleuses L] L2 LI L2 . qui viennent s unir aux bords de ses deux ouvertures. Corpus bitunicaitum, corporibus marinis basiaffixum. Tunica exterior subcoriacea, sacculum irregularem ovatum vel cylindraceum , supernè foraminibus duo- bus inæqualibus apertum efformans : foramine altero humiliore. T'unica interior vel propria, corporis partes recon- dens, cavitatem integram sacculi non implens , ad margines foraminum sacculi extremitatibus duabus tubulosis tantum adhærens. OBSERVATIONS. Les ascidies sont des animaux singuliers, subcoriaces , fixés par leur base sur les corps marins , ordinairement ras- semblés en groupes plus ou moins considérables. Elles ont peu de régularité dans leur forme, et offrent deux ouver- tures arrondies , nues , inégales , situées dans leur partie supérieure, et dont une est presque toujours un peu moins élevée que l’autre. Linné leur trouva de l’analogie avec les animaux des co- quilles bivalves , et depuis, tous les zoologistes les ont considérées comme des mollusques. Il a bien fallu dès lors s’efforcer de leur trouver un cœur , des vaisseaux artériels SANS VERTÈBRE®. T21 et veineux, en un mot, une véritable circulation ; il a fallu de même leur trouver un cerveau , un foie, etc. D'après les observations anatomiques faites récemment par M. Cuvier sur les ascidies, observations dont l'extrait se trouve inséré dans le bulletin des sciences (année 1815, ps 10), je vois dans l’organisation de ces animaux si pe d’analogie avec celle des mollusques à coquille bivalve, e même si peu de preuves qu'ils soient réellement des mol- lusques ; que je doute très-fort du rang qu’on leur a assigné dans l'échelle générale. Des deux ouvertures du sac de l'ascidie , la plus élevée, en général , offrant l’orifice externe d’un tube qui aboutit à une cavité antérieure treillissée , que l’on dit être bran- chiale, et n'étant point la bouche de l'animal, quoique l’eau qui y entre apporte les alimens dont cet animal se nourrit, enfin la véritable bouche se trouvant située au fond mème de cette cavité antérieure ; quel rapport peut-il se trouver entre un pareil mode d'organisation, et celui d’un mollusque à coquille bivalve , dont Jes branchies , hors du trajet de l’eau qui apporte les alimens , sont placées entre le manteau et le corps ! M. Cuvier, pour confirmer l'analogie indiquée par Linné, compare l'enveloppe ou la tunique externe de l'ascidie ja la coquille d’un mollusque acéphale. Or , quel rapport peui- il apercevoir entre cette tunique , véritable produit de l’or- ganisation , qu'il voit même vasculeuse en sa face interne, et une coquille quelconque, corps parfaitement inorgani- que , uniquement formé de matières exudées du corps de l'animal ? Quoique fort différentes des Lolofhuries , les ascidies néanmoins me paraissent en être bien plus rapprochées, sous différens rapports , que des mollusques : je me forti- fiai dans cette opinion lorsque j'eus connaissance des belles” ' L2 122 ANIMAUX observations de MM. Savigny, le Sueur et Desmarest, sur les rapports des botryllides et des pyrosomes avec les asci- dies , et surtout lorsque M. Cuvier nous eût appris que dans l’orifice étroit, qui sert d’entrée à la cavité dite bran- chiale des ascidies , il y avait une ou deux rangées de ten- tacules tres-fins, et en rayons. Le sac, ou la tunique externe , de l’ascidie doit être mus- culeux , puisqu’en effet il se dilate et se contracte comme au gré de l'animal. Sa cavité intérieure, plus vaste que ne l'exige le corps qui y est contenu , se remplit d’eau dans l'intervalle vide , et cette eau est évacuée, à ce qu’on pré- tend , par les contractions que l’animal fait subir au sac qui l'enveloppe ; on dit mème qu’elle sort a-la-fois par les deux ouvertures de ce sac. Néanmoins M. Cuvierue croit pas que cette eau puisse sortir par ces ouvertures. Selon les déterminations du savant que je viens de citer, l'estomac et le canal intestinal se trouvent enveloppés par la masse du foie. Les ascidies vivent dans la mer, On les trouve ordinaire- ment à peu de distance des côtes, fixées soit sur des ro- chers , soit sur des coquillages ou des plantes marines. On en connaît plus de trente espèces, parmi lesquelles , je cite- rai les suivantes , que je divise en trois sections. ESPECES. * Corps sessile, court ou peu allongé Ascidie cannelée. Æscidia phusca. A. ovalis , læœviuscula ; sacculo tenui semi-pellucido , subcar- tilagineo ; mamillis osculorum strialis. Ascidia phusca. Cuv, mém. du mus. 2. p.20, pl. 1. f. 5—9 et pl. 2.f, 8. és nu T7 27,16. osé. SANS VERTÈBRES. 123 An alcyonium phusca? Forsk. Ægypt. p. 129. no 82. et Ic. te 27. fig. D. Habite... L’ascidie que Forskal prit pour un alcyon, habite la Méditerranée près de Constantinople et de Smyrne : elle est rongeet se mange dans ces pays. 2. Ascidie mamillaire. Æscidia mamillaris. Æ. sessilis , brevis , albida ; corpore difformi subparallelipi- pedo , setis mollibus adsperso ; aperturarum papillis he- misphæricis. ÆAscidia mamillaris. Pall. spicil. zool. 10. p. 24.t.1.f. 15. Encycl. pl. 62. f. 1. Brug. dict. n. 1. Habite les côtes d'Angleterre. 3. Aseïdie rustique. Æscidia rustica. 1. A. scabra , ferruginea ; aperturis incarnatis. Lin. An ascidia rustica ? Mull. zoo. dan. 1. p.14. t. 15. f. 1—5. Encycl, pl. 62. f. 7—09. Tethya. Rondel, pisc. 2. p. 87. B. ascidia scabra ? Mull. zoo1. dan. tab. 65. f. 3. C. ascidia adspersa ? Mull. zool. dan. tab. 65. f. à. D. ascidia patula ? Mull, 3001. dan. tab. 65. f.r. Habite les mers d'Europe. Tontes ces ascidies ne me paraissent que des variétés les unes des autres. 4. Ascidie coquillière. Æscidia conchilega. - Æ.compressa, frustulis testarum vestita; sacculo alboin cæruleum transeunte . Mull. zool, dan. p. 42. tab. 34. f. 4—6. Encyel. pl. 62. f, 11—13. B. ascidia conchilega. Brug. dict. n.° 8. Habite les côtes de la Norwège , et la var, B, celles du cap de Bonne-Espérance. 5. Ascidie piquante. Ascidia echinata. A. hemisphærica, hispida ; osculis coccineis hiantibus. Mall. zoo], dan. prodr. n,° 2722. Ascidia.n.o 7.Brug. dict. Habite l’océan septentrional. Le 124 ANIMAUX 6. Asridie ampouie, Æscidia ampulla. A. ovata , tomentosa; orificiis tubulosis, margine * at £alis. Ascidium. Bast. opuse. shbs. p. 84. t, 10.f.5,a,b,c,d. Ascidia ampulla. Brag. diet. 10. Encycel. pl 63. f. 1—3. Habite les mers d'Europe. 7. Ascidie prune. Æscidia prunum. A. ovata , lævis, hyalina; sacculo albo; aperturarum al- tera laterali. Muil. zool. dan. 1, p.42. tab. 54. f. 1—3. Encycl. pl. 66. f. 1—3. Brug. dict. n.° 32. Habite les mers dela Norwègeet la mer Glaciale. Ses ouvertures offrent huit stries rayonnantes, 8. Aseidié ne ER UE Æscidiaparallelogramma. A. candida , converxa, hyalina ; sacculo reticulato-lutes- cente ; aperturarum allera laterali. Mull. zool. dan. 2 p. 11.t. 49. f. 1—3. Encycl. pl. 64. f.8—10. Brug. n,0 24. Habite les mers du Danemarck , dela Sncde. 9. Àscidie petit-monde. Æscidia microscomus. A. suboväta , irregularis; sacculo valde coriaceo , extùs ru- goso; osculis mamillatis , limbo radiatim striatis. Ascidia microscomus. Cuv. mém. du mus. 2. p. 24. pl. 1. f. 1—6. L Ziicroscomus redi , opusc. 3. pl. 22. Mentula marinatnformis. planc.conch:p. 109. app. tab. Ascidia sulcata.Coqueb. bull. des sc. 1. avril 1797. Habite la Méditerranée, l'Océan d'Europe. 19. ÀAscidie pomme-d’orange. Ascidia aurantium. A subglobosa; sacculo coccineo, punctis duriusculis sca- bro; papillis terminalibus , cylindraceïs , rugosis. Pallas , nov. act. petrop. 2 p. 246. t.7-f. 38: es D 2 Shaw. miscel. vol. 13. tab. 532. Bif Habite l'Océan Asiatique. Tres-belle se: , de ni | +356 et de la couieur d’une orange. j SANS VERTÈBRES. 125 ** Corps sessile et allongé. 11. Acscidie mentule. Æscidia mentula. A. ovata, compressa, pilosa, fuscala ; sacculo crasso, Ascidia mentula. Mull. zool. dan. 1. p. 6. tab. 8. Encyel. pl. 62.f. 2—4. Cuy.mém. du mus.2. p. 32. Reclus marin. Diequem. journal de phys. 19797. mai. 356. t. 2. f. 1 —3. Habite l'Océan Européen boréal. 12. Ascidie bosselée. Æscidia mamillata. A. oblonga, erecta. ochroleuca , eminentits rotundatis inœqualibus mamillata; sacculo crasso. Ascidia mamillata. Cuv. mém. du mus. 2. p. 30. pl. 3. f. 1—"7. Pudendum alterum. Rondel. pise. 2. 129. éd. gall. 2. p. 89. Habite la Méditerranée. Elle a été confondue avec l'espèce n.° 9, sous le nom d'ascidia mentula. I] n’en est pas fait mention dans la treizième édition de Linné , imprimée à Vienne. » 13. Ascidie papilleuse. Æscidia papillosa. A. ovalis erecta scabra; sacculo cortaceo , extüs papillis exiguis asperalo. Ascidia pepillosa. Cuv. mém. du mus. 2. p. 28. pl. 2 f. :—3, Tethyum coriaceum. Bohadsch,p. 130. tab. 10. f. 1. Encycl. pl. 62 f. 10. ÆAscidia papillosa. Gmel. Brug. n.° 6. Habite les côtes de la mer Adriatique. LA e . L r . . 14. ÂAscidie veinée. Ascidia venosa. À. elongata , subcompressa, rubra ; sacculo concolore. Mull. zool. dan. 1. p. 25. tab. 25. Encycl. pl. 65. f. 4—6. Brug. n.° 26. Habite la mer de Norwège. 19. Ascidie gélatineuse. Æscidia gelarinosa. A. lœvis ; coccinea, subdiaphana erecta; apice reluso; aperturis ad apicem. 126 ANIMAUX Tethyum gelatinosum. Bohadsch, 131. tab. 10. f. 3. Encycl. pl. 65. f. 2. Erug. n., 29. Habite la mer Méditerranée. 16. Ascidie intestinale, Æscidia intestinalis. A. elongata, teres, flaccida ; aperturis ad apicem approxi- mulLsS. Ascidiaintestinalis. Lin. Cuv. mém. du mus. 2. p. 32, pl. 2. Ê£. 4—7. Ascidia canina. Mull. zool. dan. 2. t. 55, £. 4—6. Encycl. pl. 64. f. 1—3. Brug.n.0 20. Mentula marina.Redi. opuse. 3. t. 21. f. 6. Tethyum. Bohadsch. tab. 10. f. 4. Encycl. pl. 65. f. 3. Brug. dict. n.0 27. Habite les mers d'Europe. Elle offre diverses variétés, les unes des mers du nord, d’autres de la Manche , et d’autres de la Méditerranée. 17. Ascidie ridée. Æscidia corrugata. A. elongata, glabra ; sacculo cinereo : fasciis albis. Mull. zool. dan. 2. tab. 59. f. 3—4. Encyel. pL 63. f. 5—8. Brug. n.0 16. Habite les côtes de la Norwège. #x* Corps pédiculé ou rétréci en pédicule inférieu- remenl. 18. Ascidie lépadiforme. Ascidia lepadiformis. A. clavata, hyalina; apice subquadrangulari; stipite un- dulato. Brug. dict, n.° 19. Ascidia lepadiformis. Mull. zool. dan. 2. tab. 79.f. 5. Encycl. pl. 63. f. 10. Habite les côtes de la Norwège. 19. Ascidie massue. Æscidia clavata. A. elongata, infernè stipitata, in clavam oblongam su- pernè incrassala; aperturis ad apicem approtimalts. Ascidia clavata. Pall. spicil. zool. 10.p. 25. t. 1. f. 16. SANS VERTÈBRES. 127 Encyel. pl. 63. f. 11. Brug.n.c 18. Cuy. mém. du mus. 2. p. 33. pl. 2. f g—10. Habite les mers du Nord. 20. Ascidie pédonculée. Æscidia pedunculata. A. pedunculo longo , varie curvo ; corpore ovato-elonguto ; aperturis lateralibus remotts. Ascidia clavata. Shaw. miscel. vol. 5. tab. 154. Habite l’océan Boréal. Cette espèce est très-différente de celle qui précède , et même de la suivante dont néanmoins elle se rapproche davantage. 21. Ascidie globifère. Æscidia globifera. A. pedunculo longo , variè curvo , seabro ; corpore subglo- boso ; aperturis distantibus quadrifidis. Animal planta. Edouart. av. tab. 356. Æscédia pedunculuta. Shaw. miscel. 5. t, 239. Encyel. pl. 63. f. 12—14. Ascidia pedunculata. Brug. dict. n.012, non Gmelini, Habite l’océan Américain et Boréal. 22. Ascidie globulaire. Æscidia globularis. A. ovali-sphærica, semipellucida ; aperturis ad superum verticem binis distantibus ; pedunculo brevissimo. - Ascidia globularis. Pall.it. 3.p. 509 n.055. Nov. act. petrop.2. p.247.t. 7. f. 39—40. Habite les côtes sablonneuses et vasenses de l'Océan glacial. BIPAPILLAIRE. ( Bipapillaria. ) Corps libre, nu , ovale-globuleux , terminé en queue » NU, ) q postérieurement | ayant à son extrémité supérieure deux papilles coniques, égales, perforées et tentaçulifères. Trois tentacules à chaque oscule, 128 ANIMAUX Corpus liberum, nudum , ovato-globosum , posticè caudatum : extremitate superiore bipapilloso. Papillæ conicæ , æquales , apice foratæ , tentacüliferæ. Ten- tacula iria utroque osculo. OBSERVATIONS: Nous avons trouvé dans les notes manuscrites que nous a communiquées Péron, la description et la figure de l’a- nimal dont il s’agit ici. Ne l’ayant point nomme , nous lui assignons le nom de bipapillaire | a cause des deux papilles coniques qui terminent son extrémité antérieure ou supé- rieure. Chaque papille est terminée par un oscule , d’où l’a- nimal fait sortir, comme à son gré, trois tentacules séta- cés, roides, un peu courts, dont il se sert pour saisir sa proie et la sucer. Son corps est membraneux , un peu dur et résistant au tact. Il se termine postérieurement en queue de rat , tendineuse et contractile. Les deux oscules de la bipapillaire nous paraissent ana- logues aux deux ouvertures des ascidies ; mais ils sont ten- taculés , et l’animal paraît libre. Qu'ils se réunissent en un seul oscule terminal , dépourvu de tentacules , alors on aura un corps analogue aux mammaires. ESPÈCE. 1. Bipapillaire australe. Bipapillaria australis. B. corpore albidè-roseo glabro; caud& murin& tendinos. .. Péron, mss. Habite la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande; près de la baye du Géographe. SANS VERTÈBRES. 120 MAMMAIRE.( Mammaria. ) : Corps libre, nu, ovale ou subglébuleux , terminé . ” au sommet par une seule ouverture. Point de tentacules à l’oscule. Corpus liberum , nudum , ovale aut subglobosum > aperturé unicä ad apicem. T'entacula nulla. OBSERVATIONS. . L'organisation des m1ammaires n'est pas encore bien connue; en sorte que , ne pouvant les classer que provi- soirement, on crut pouvoir les ranger dans le voisinage des éscidies. Si leur corps a une double enveloppe , peut-être que les deux ouvertures que l’on supposerait à l’intérieure, viennent aboutir à l'oscule unique quitermine supérieurement l’extérieure. Sans doute des observations ultérieures sont né- cessaires pour nous éclairer à cet égard; mais quelle que soit l'organisation de ces animaux , il est déjà plus que pro- bable qu’elle est tres-inférieure à celle des vrais mol- lusques. Les mammaires paraissent libres et se déplacer vague- .ment dans les eaux sans pouvoir nager véritablement dans leur sein. On en désigne trois espèces. ESPECES. 1. Mammaire blanche. #/ammaria mamilla. M. conico-ventricosa, alba. Mull. zool. dan. prodr. 2718. Gmel.p. 3135. Habite la mer de Norwège. Tome III. 9 » = 130 ANIMAUX 2. Mammaire bigarrée. Mammaria varia. M. ovata , albo et purpureo varia., Mull. zool. dan. prodr. 2719. d Olufs. it. isl, go0. Gmel. n.0 2. Habite l'Océan septentrional. 3. Mammaire globule. A/ammaria globulus. M.globosa , cinerea, libera. O. fab. fauna Groenl. p. 329. n° 315. Gmel. p. 3136. Habite les côtes du Groenland. Elle est gélatineuse , globu-, leuse , lisse, d’une ligne et demie de diamètre. Pour ce genre, voyez Encycl. pl. 66. £. 4. De... SANS VERTÈBRES. 131 CARARARASAAL RE VAMARAIAAA ALLER ALLAIT LUE VE VOLE LAVER CLASSE GINQUIÉME. LES VERS. ( Vermes.) Animaux à corps mou, allongé, nu dans presque tous , sans têle , sans yeux, et sans pattes. , Bouche constituée par un ou plusieurs sucoirs : point de tentacules. Orgänisation : un tube ou sac alimentaire; des pores extérieurs respirant l’eau; génération gemmi- pare dans les uns , subovipare dans les autres. Dans tous, point de cerveau, point de moëlle longitu- dinale noueuse, point de sens partuculiers, point de vaisseaux pour la circulation. Animalia mollia, elongata, in plurimis nuda, acephala, cœca, apoda. “Os suctoriounico aut multiplici; tentaculis nullis. Organisatio : tubus aut saccus alimentarius ; pori externi aquam spirantes; generatio in alus gemmipara , in alteris subovipara. In nullis en- cephalum , medulla longitudinalis nodosa, sensus speciales , vasa circulationis. 132 ANIMAUX OBSERVATIONS. La classe des*vers présente un groupe d'animaux singuliers , nombreux , très-simples dans leur forme gé- nérale, fort différens de ceux que nous ont offert les classes précédentes, et qui ne paraissent nullement se lier avec eux par de véritables rapports. Ainsi, c’est sans conséquence que nous placons cette classe au 5.° rang dans noire distribution générale des animaux ; car ce rang n’est point le sien dans l’ordre de la nature. Mais notre distribution étant nécessairement unique et simple, et, en cela , contraire à l'ordre que la nature a été forcée de suivre dans ses productions, il ne nous a pas été pos- sible d’assigner aux vers un rang plus convenable : on en verra dans l'instant la raison. | Ici, les animaux ont le corps allongé, peu contractile quoique fort mou, quelquefois un peu roide ou élasti- que, très-simple en général dans sa forme, et presque sans parties extérieures. Leur bouche uniquement sucante, ne se borne plus à laisser entrer les alimens; mais elle exerce une action particulière qui les y force. Comme les vers ne se nourrissent que d’alimens liqui- des, leur bouche n’a aucune proie à saisir. Or, dans toutes les races, cette bouche constitue un ou plusieurs suçoirs dont les dilatations et les contractions alternatives obli- gent les particules du liquide étranger et pressé, à s’intro- duire successivement dans l'organe digestif de l'animal. Ainsi la bouche des vers consiste en un ou plusieurs su- | coirs simples, tantôt courts et sans saillie, tantôt allongés SANS VERTÈBRES. 133 _en trompe plus ou moins rétractile, et cette bouche est constamment nue, c’est-à-dire , non environnée de tenta- cules, car quelquefois elle est accompagnée de crochets. Après avoir parcouru les ënfusoires, les polypes, les radiaires et les tuniciers , On rencontre dans nctre dis- tribution générale des animaux, un hiatus évident , un défaut de liaison dans la série des rapports qui doivent exister au moins entre les masses ; en sorte que les vers qui viennent ensuite paraissent hors de rang, et s'y trou- vent effectivement. Les vers n’ont point une organisation univoque, c'est- a-dire , formée sur un plan particulier déterminable ; conséquemment , leur organisation n'est point particu- lière aux animaux de leur classe, et ne saurait être carac- « térisée d'une mani re générale. Bien différens en cela des animaux de cha s autres classes, ils offrent entre % >» L r* e 2 les uns et les autreS#une différence considérable dans le { plan, l'état et la composition de leur organisation. Néan- moins ceux d'entr'eux qui ont l'organisation la plus avan- cée:; ont cette organisation bien moins composée ou per- fectionnée que celle des animaux des classes suivantes. Aüïnsi, quoiqu'il y ait une différence très- considérable entre le plan et l'état de organisation des hydatides, comparativement a lorganisation des cucullans , des strongles , etc., ces derniers cependant sont des animaux plus imparfaits que les insectes , et que tous les animaux des classes qui viennent ensuite. LS Il résulte de cette considération que, quoique les vers dont l’organisation est la plus avancée dans sa composi- tion , soient à cet égard fort inférieurs aux insectes ; néan- 134 ANIMAUX moius , les différences dans l’état et la composition de l'organisation des différens vers sont si grandes, qu'il y a lieu de croire que les plus imparfaits d’entr'eux sont réellement le produit de générations spontanées. Dans ce cas , la classe des vers commencerait une série particu- lière, comme celle des infusoires en commence une au- tre ; et de part et d’autré, la nature formerait des généra- tions directes à l'entrée de ces séries. Il y aurait donc pour, la formation des animaux, deux séries distinctes, dont l’une, commençant par les infusoires, amènerait les polypes , les radiaires, les tuniciers, les acé- phales, les mollusques ; tandis que l'autre , commençant par les vers, amènerait les épizoaires, les insectes et autres animaux articulés, et se terminerait par les cirrhipèdes. Ainsi, les. vers dont il s’agit main t, commencent, selon nous, la série qui doit nn, ‘os articulés, et nous avons dû les placer au 5.° rang, afin de ne point interrompre cette série naturelle jusqu'à son terme. La nature ne nous présente dans les vers aucun exemple de cette disposition rayonnante des parties soit internes, soit externes, qu’elle a si éminemment employée dans les radiaires. Ce ne sont plus des animaux rayonnés, et désor- mais nous n’en rencontrerons nulle part. Bientôt nous allons trouver le mode de parties paires symétriques , qui est essentiel à la forme des animaux les -plus parfaits, et que la nature n'a pu commencer qu'en établissant celui des articulations. Enfin, dans quelques vers, la nature semble avoir pré- paré des moyens pour former une tête à l'animal; mais SANS VERTÈBRES. 135 nous allons voir qu'il n'y a encore ici aucune partie qui mérite véritablement ce nom. La téte, dans tout animal qui en est pourvu, est une partie du corps essentiellement destinée à être le siége de quelque sens particulier, à renfermer le cerveaw et le foyer du sentiment; elle n’est nullement caractérisée par la seule présence d'un renflement quelconque d’une par- tie du corps animal. L'organisation de l'homme, qui est la plus perfection- née, et d'après laquelle on doit se régler pour juger toutes les autres, montre que la téte est l'unique siége des sens particuliers, et qu'elle contient constamment le foyer où se rapportent les sensations. Ainsi, tout animal qui n’a point de centre de rapport pour les sensations, et qui n'offre aucun sens particulier ou isolé, n’a point de tête. Dans les insectes, en qui la téte est déja parfaitement reconnaissable , on remarque au moins un sens particulier qui est celui de la vue ; et le nœud médullaire ou le gan- glion bilobé qui termine antérieurement la moëlle longi- tudinale de ces animaux, offre l'ébauche d’un cerveau , * quoïque fort imparfait encore, et contient par consé- quent le centre particulier où se rapportent les sensations. Mais dans les vers , où aucun sens isolé n'existe, et où aucun vestige de cerveau n’est reépasaimiile, il n'y a véritablement point de téte. 51, dans les tœnia , l'extrémité antérieure du corps offre un petit renflement, ce sont les ouvertures des 4 suçoirs qui y donnent lieu ; ce renflement terminal ne peut donc être considéré comme une tête, puisqu'il n’est point le 136 ANIMAUX siége d'aucun sens particulier , ni le foyer du sentiménit. C’est un abus très-nuisible aux progrès de nos connais- sances physiologiques , que d'attribuer aux parties des corps vivans, dont on n’a point sufisamment examiné la naturé, des noms qui désignent des fonctions qu’elles n'exécutent point. N’a-t-on pas , dans les végétaux, donné le nom de trachées à des parties qui ne sont nullement des organes respiratoires! DE < Les vers, ainsi que les autres animaux, doivent être caractérisés classiquement d’après la nature de leur or- ganisation , et non par la considération des lieux qu'ils habitent. Ainsi leur caractère classique doit embrasser, soit ceux qui vivent constamment dans l'intérieur des ani= maux , suit ceux qui habitent ailleurs, si de part 'et d'autre l'état d'organisation l'exige. Nous les caractériserons donc comme étant des animaux à corps mou, allongé, nu , sans tête, sans pattes, ne possédant à l’intérieur ni cerveau, ni moëlle longitudinale, ni système de circulation. On avait d'abord confondu les vers avec les annelides dans la même classe, par suite d’une apparence d'añalo- gie trouvée dans la forme générale de ces animaux. Mais r Q ’ : . . e e LA lorsque Fénorme différence qui existe dans l'organisation des uns comparée à celle des autres fut reconnue, ôn' fut obligé de les séparer, et même d’éloigner assez considé- -rablement l’une de l'autre les deux-classes qu'ils darent Tonstituer. ” | Bien plus imparfaits et plus simples en organisation que les annelides, puisqu'ils n’ont ni artères, ni veines et par conséquent point de système de circulation, les vers sont encore plus imparfaits que les iisectes mèmes ; car non SANS VERTÈBRES. 137 seulement ils ne subissent point de métamorphose, mais en outre ils n’ont jamais de tête, d'yeux, ni de pattes quelconques. Îlyena même qui paraissent former des animaux véritablement composés. N'ayant ni cerveau, ni moëlle longitudinale noueuse, il est probable qu'ils ne jouissent point de la faculté de’ sentir, qu'ils ne sont qu'irritables dans leurs parties, et que si parmi eux quelques-uns possèdent des filets ner- veux, ces nerfs ne servent qu'à l'excitation d'un système musculaire ébanché. Is paraissent respirer par des espèces de stigmates ; mais s'ils ont des trachées, elles ne peuvent être qu'aqui- fères, car ils vivent continnellement soit dans l’eau, soit dans l'humidité. Aussi, après leur extraction des lieux qu'ils habitent, ne peut-on les conserver quelque temps vivans que dans l’eau. Très-distingués des insectes et des annelides par une organisation beaucoup moins avancée dans sa composi= tion, on ne peut , par aucun motif raisonnable , les con- fondre avec les radiaires , et encore moins avec les po- lpes ; car ils ne se lient par aucun rapport, ni avee les'uns ni avec les -autres. Leur forme générale, leur bouche toujours en succir ; leur défaut de tentacüles, les deux issues du canal alimentaire de Ja” plupart, enfin la nécessité où ils sont tous de ne prendre que des alimens liquides ; tout indique qu'ils constituent un groupe que l’on devra peut-être diviser , mais qu'il faut isoler , parce qu'il tire son origine d'üné source tont-à-fait particulière. La connaissance des vers ‘est encore très-peu avancée, et l'on n'a guère de certain sur ceux qui ont'été observés, 138 ANIMAUX que quelques détails sur leur forme particulière et exté- rieure. Ce n’est pas cependant que l'étude de cette partie de l'Histoire Naturelle soit plus dépourvüe d'intérêt et offre moins de considérations utiles que celle des autres parties : mais la dificulté de bien observer ces animaux , le peu d’instans que l’on a pour les examiner dans l’état vivant , la rareté des occasions que l'on a de revoir les es- pèces observées et de les comparer entr’elles, l'imper- fection de nos collections à leur égard, enfin le petit nombre d'ouvrages vraiment instructifs sur cette partie de la Zoologie, sont, comme le remarque Bruguières , les causes principales qui retardent nos connaissances de ces animaux. Que l’on ajoute à ces causes, cette prévention si géné- rale qui réduit l'intérêt de l'étude des animaux imparfaits, à la stérile connaissance de leur existence, de leur grand nombre, de leurs caractères extérieurs, et de leur nomen- elature ; alors on sentira pourquoi nos connaissances des vers sont si peu avancées. Si l’on a eu tort de n’attacher à l'étude des vers qu'un intérêt médiocre, ce tort devient plus grand encore lors- que l'on considère que le plus grand nombre des vers observés, sont ceux qui vivent dans l'intérieur des autres animaux , dans le corps même de l'homme , et qu'ils y causent souvent des désordres et des maux que nous pour- rions diminuer ou prévenir si nous connaissions mieux ces animaux parasites. ñ Ainsi, outre que l'on connait quelques vers externes vi- vant dans les eaux ou dans laterrehumide, il y a des vers, et en très-grand nombre, qui naissent et vivent constamment, - SANS VERTÈBRES. 139 les uns dans le corps de l'homme, les autres dans celui de diférèns animaux, et que l’on ne trouve jamais hors d'eux. On a donné à ces parasites internes , le nom de vers intestins. Comme l'étude des vers intestins est non-seulement cu- rieuse , mais même fort importante, je vais présenter quelques-unes des considérations qui les concernent, et ce qu'il ÿ a de mieux connu à leur égard. DES VERS INTESTINS. On sait que l’on trouve dans le corps de différens ani- maux, des vers de diverses sortes, qui y naissent, s’y dé- veloppent, s’y multiplient et que l’on ne rencontre jamais ailleurs. Ces vers sont extrêmement nombreux dans la na- - ture, et l’on a remarqué qu'il n’est presqu'aucun animal qui n'en nourrisse une ou plusieurs espèces. Il y en a non seulement dans le canal alimentaire des animaux , mais encore dans le tissu cellulaire, dans le parenchyme des viscères les mieux revêtus, et jusque dans les vaisseaux. On est fort embarrassé lorsqu’on cherche à se rendre compte de la véritable origine de ces animaux. Se, sont-ils introduits du dehors dans le corps des ani- maux où ils vivent? Si cela était, on en rencontrerait quel- . quefois hors du corps de ces animaux.Cependantles obser- vations des naturalistes s'accordent assez sur ce point, sa- voir que presque tous les vers dont il s’agit, ne se ren- contrent jamais hors du corps des animaux. : f 140 ANIMAUX En effet, depuis tant de siècles que l'on observe, on n’a pu découvrir nulle part ailleurs que dans le corps des animaux les espèces de vers intestins bien constatées. Ni la terre, ni les eaux, ni l’intérieur des plantes ne nous offrent leurs véritables analogues. Personne n’a jamais ren- contré ailleurs que dans un corps animal , soit un tænta, soit une ascaride, etc. | Ces considérations ont porté à croire que les vers, ou du moins que certains d’entr’eux , sont innés dans les ani- maux qui en sont munis. Ces vers innés, ou düs à des générations spontanées, se sont diversifiés avec le temps, en se répandant dans dif- férens lieux du corps de l'animal qu'ils habitent , et les in- dividus de leurs espèces continuent de s'y reproduire à l’aide de gemmules oviformes que des fluides de l'animal habité transportent dans les lieux où ils penvent se déve- lopper , et même qu'ils transmettent aux nouveaux indivi- dus produits par la génération, Voilàa.ce qu'on est majnte- nant autorisé à croire, et ce que pensent effectivement les observateurs les plus éclairés. tù Ce qui semble étayer ce sentiment, ce n’est pas seule- ment la pullulation singulière des vers intestins dans cer- tains animaux, tandis que d'autres de la même espèce en paraissent tout-à-fait exempts ;. mais c'est. qu'on a trouvé de ces vers dans des enfans nouvellement nés, et même L | -dans des fœtus. D’où viennent donc ces vers, s'ils ne sont pas le produit, les uns d’une génération spontanée, les autres de gemmules transmises par la voié de la féconda- tion et par la communication entre les animaux habités, dans les nouveaux individus qu'ils reproduisent ? SANS VERTÈBRES. 1/41 Tous les vers intestins ne sont point le résultat d’une génération spontanée ; Car ceux que la nature a su pro- duire immédiatement, ont recu d'elle avec la vie, la fa- culté de se reproduire eux-mêmes par un mode de géné- ration approprié à leur état. En effet, parmi ceux-liMles uns se mulüplient par des gemmules internes que l’on prend pour des œufs, et les autres, plus avancés en or- ganisation, paraissent se multiplier par une génération réellement sexuelle. Si les observations du docteur Audolphe sont fondées, comme il ya apparence, ce serait effectivement dans les vers que la nature aurait commencé l'établissement de la ‘génération sexuelle, celle des ovipares. Maïs, ce qui est évident pour moi, c'est que cette génération ne s'étend point et ne sauraît s'étendre à tous les vers. Les différen- ces dans l’état de l’organisation des animaux de cette classe ‘comparés entr'eux, sont trop grandes pour que l’on puisse leur attribuer à tous les organes propres à une pareille gé- nération. Aussi ce n’est guères que dans les vers du se- « cond ordre de la classe (dans les vers rigidules ) que l’on a pu trouver des organes qui permettent la supposition d’un système de fécondation établi dans ces animaux. En- core n’est-on pas assuré qu'il n’y ait pas ici un mode par- + ticulier et moyen, entre la génération des ‘gemmipares internes , et celle des vrais ovipares. | Au reste, si les corpuscules que lon prend pour des œufs dans certains vers en sont réellement , ils doivent ‘renfermer un embryon qui n’en peut sortir qu'après qu'ils se seront ouverts ou déchirés ; une fécondation sexuelle leur aura été nécessaire pour meitre leur embryon en état 142 ANIMAUX de recevoir la vie ; enfin, si cette fécondation a eu lieu ,” 4 l'observation pourra constater si ces prétendus œufs se déchirent ou s’entr'ouvrent pour laisser sortir de leur inté- rieur un embryon vivant. Tout œuf, en effet, soit animal, soit végétal (comme les véritables graines) est assujetti à cette nécessité; tandis que les gemmules ovifofmes ne font que s'étendre et prendre peu-à-peu la forme du nouvel individu. Il ne faut pas prendre pour des vers intestins les larves de certains insectes , telles que celles des oëstres, qui vivent dans le corps de quelques animaux pendant un temps limité, et qui n’y sont nées que parce que les insectes par- faits de ces espèces y avaient introduit leurs œufs. On ne doit pas non plus confondre avec les vers intestins , d’au- tres petits animaux réellement externes, et qu'on pourrait rencontrer dans l'intérieur d'animaux plus grands, dans lesquels ils anraïent été introduits soit par la voie des ali- mens , soit d’une autre manière. Ce qu'il y a de très-positif, c’est qu'il existe dans l'in- térieur d’un grand nombre d'animaux différens, et dans. l’homme même, des vers intestins qui , les uns s'y forment, les autres y-naissent , et tous y vivent, s’y multipliant plus ou moins, sans qu'aucun de ces vers se montre et puisse vivre ailleurs. ‘ On sait que les vers intestins incommodent et souvent affectent cruellement les animaux dans lesquels ils vivent; qu'ils irritent et quelquefois même altèrent leurs organes intérieurs; qu'ils les affaiblissent et les font continuelle- ment dépérir, en consumant leur substance, et les sucs les plus utiles de leur corps; enfin qu’ils leur occasionnent SANS VERTÈBRES. 145. des maladies d'autant plus dangereuses , que très-souvent la cause de ces maladies est méconnue. Les uns et les autres tourmentent plus ou moins les ani- maux, chacun à leur manière, selon quäls sont plus ou moins multipliés, et surtout suivant les lieux plus ou moins sensibles qu'ils occupent, qu'ils irritent et qu'ils altèrent. Par les affections qu'ils causent , ces vers parasites pro- duisent en général des coliques, des convulsions, des as- soupissemens , le vertige, la tristesse , le dépérissement, divers autres accidens ou maladies dangereuses , enfin la consomption et la mort. Ce n’est, comme je l'ai déjà dit, qu’en étudiant bien lé caractère et les habitudes de ces vers, les lieux parti- culiers qu'ils habitent, les affections et les maux qu'ils occasionnent , enfin les signes indicateurs des maladies qu'ils produisent , qu'on pourra trouver le moyen d’em- pêcher leur trop grande multiplication et parvenir à les détruire, au moins en grande partie. Cette vue intéresse notre propre conservation , ainsi que’ celle des animaux qui nous sont utiles. Quoique les vers intestins habitent , selon leur genre et leurs espèces , dans différentes parties du corps des ani- maux plus parfaits qu'eux, c’est plus particulièrement dans le canal intestinal qu'on en trouve le plus; parce qu’ils vivent des substances alimentaires qui y séjournent. Ils s’y multiplieraient infiniment, si l'écoulement de la bile n’en faisait continuellement périr ; car les substances amères leur sont nuisibles. D'ailleurs une grande partie de ces vers se trouve souvent entraînée au dehors par les éva- Cuations naturelles. 144 | ANIMAUX Je remarquerai eu passant que si des arachnides, telles » que les mittes de la gale (acarus scabiæï), pullulent et se multiplient avec tant de facilité dans les pustules viru- lentes de la gale, qu'elles semblent être la cause même qui entretient et propage la maladie ; qui nous assure que plusieurs autresmaladies , surtout les contagieuses, ne sont pas dues à des vers intestins extrêmement petits, qu’un état particulier du corps des animaux qu'ils habitent fait développer et multiplier en abondance? On a soutenu et combattu cette idée dans différens ouvrages ; mais sans moyens suflisans, de part et d’autre, pour fixer solidement l'opinion à cet égard. En attendant de nouvelles lumières sur cet objet , occu- pons-nous de l'étude des vers dont l'existence n’est point équivoque ; déterminons leurs caractères, ceux de leurs: genres, de leurs familles; enfin, recherchons par l’obser- vation les lieux qu'ils habitent, les affections qu'ils causent, et les signes des maladies qu'ils occasionnent. L'intérêt qu’inspire réellement l'étude des vers .intes- tins, et qui a porté les zoologistes à les considérer sépa- rément , m'a entrainé à partager d’abord la classe des vers, d’après la considération des lieux qu'ils habitent ; ce qui m'a fourni deux ordres, celui des vers intestins , et celui des vers externes. sd e Cependant, ce moyen de distinction est à-peu-près sans valeur , surtout lorsqu'il est isolé, c’est-à-dire , lors- qu'il n’est point accompagné de quelque caractère.em- piunté de l'animal même; car on ne peut disconvenir que état d'organisation qui constitue le caractère classique d’un ver, ne puisse se rencontrer aussi bien dans des vers SANS VERTÈBRES. 145 extérieurs que dans ceux qui ne vivent que dans l’intérieur. du corps des autres animaux. Je crois donc devoir faire disparaître ce défaut qui choque le principe, dans le choix des caractères à employer ; et je vois que je le puis sans déranger ma distribution générale des vers , et sans chan ger le rang que j'ai trouvé convenable d’assigner aux dif- férens genres de ces animaux. Les occasions de voir et d'examiner moi-même bean- coup de vers m'ayant manqué, j'ai peu de choses nou- velles à présenter à leur égard , et je ne puis qu’essayer de disposer, dans un ordre convenable, les vers qui pa- raissent avoir été les mieux observés, ainsi que les prin- cipaux de leurs génres. | En conséquence, je divise la classe des vers en trois ordres ; savoir : 1.° Les vers mollasses; - Fr Corps nu. 2.0 Les vers rigidules ; 3.0 Les vers hispides; Corpshérisséousubcilié, EE DIVISION DES VERS. ORDRE PREMIER. VERS MOLLASSES, Ils sont nus, d’une consistance molle, sans roideur appa- rente, diversiformes , et la plupart irréguliers. Tome III. | 10 140 ANIMAUX Lère Sgcrion. — LEs VÉSICULAIRES. Leur corps est vésiculaire, ou se termine posté- rieurement par une vessie, ouadhère à la vessie qui le content. Bicorne. Hydatide. Hydatigère. Cénure. Échinocoque. Ile Section. — Les PLANULAIRES. Leur corps est toujours aplati. Tonia. Botryocéphale. Tricuspidaire. Ligule. Linguatule. A Polystome. Fasciole. IIIe Sscrion. — Les HérénomorPxes. Leur corps est tantôt aplati, tantôt cylindracé et souvent difforme. Monostome. Amphistome. Géroflé. Tétragule. Massette. Tentaculaire. Sagittule. SANS VERTÈBRES. 147 oo ME ORDRE DEUXIÈME. VERS RIGIDULES,. Ils ont un peu de roideur qui les rend presqu’élastiques , et sont nus, cyhindracés, filiformes, la plupart réguliers, Porocéphale. Échinorinque. Strongle. Cucullan. Fissule. Oxyure. Trichure. Ascaride. Hamulaire. Liorinque, Filaire. Dragoneau. Etc. ORDRE TROISIÉME.. VERS HISPIDES. Es ont le corps garni de soies latérales ou de spinules, Naïde. Stylaire. Tubifex. 148 ANIMAUX a ORDRE PREMIER. VERS MOLLASSES. Ils sont nus , d’une consistance molle, sans roideur apparente, diversiformes , et la plupart irréguliers. Les vers offrent très-peu de parties différentes à l’'ex- térieur ; en sorte que les conpes que lon doit former pour diviser primairement leur classe, ne peuvent être que mé- diocrement caractérisées. Ceux en effet de cet ordre sont ! sans doute diversifiés dans leurs espèces et dans leurs gen- w res; mais l’ordre qui les embrasse ne se distingue guères que par une réunion de considérations qui semble les lier w tous ensemble, | Les vers mollasses sont effectivement d’une consis- tance molle, sans roideur distincte, et ont cela de parti-M culier, qu'ils varient plus dans leur forme générale que les vers rigidules ou du second ordre, et qu'ils sont en géné-" ral irréguliers. Les uns et les autres sont nus à l'extérieur." C’est dans cet ordre que l’on trouve les vers les plus imparfaits, ceux dont l’organisation paraît moins avancée, moins composée que dans beaucoup de radiaires. | Je divise les vers de cet ordre en trois sections; savoir : L.re Secrion. —Les vers vésiculaires. JI.e Srcrion. — Les vers planulaires. IIL.e Secrion.— Les vers hétéromorphes. SANS VERTÉBRES. 149 DEEE NU ee LE LR Ge GE D de Ré ET ONE SE RE RER PREMIÈRE SECTION. 12-243) VERS VÉSICULAIRES. Leur corps est vesiculaire, ou se termine pos- térieurement par une vessie, ou adhère à une vessie kisteuse qui le renferme. Les vers vésiculaires sont probablement les plus im- parfaits de tous les vers, c’est-à-dire, ceux dont l’or- ganisation est la plus simple, la moins avancée dans sa composition et son perfectionnement. On n'a pu encore distinguer en eux aucun organe intérieur, et on ne leur connaît qu'une ou plusieurs ouvertures au moyen des- quelles ils pompent les matières dont ils se nourrissent; mais sans anus. Et, comme leur corps n'offre point d'in- testin perceptible , il semble qu'il ne soit lui-même qu'un sac intestinal vivant isolément. Il n’est pas même certain que tous ces vers aient réellement une bouche. Ces vers sont vraisemblablement gemmipares internes. C’est sans doute par cette raison que les cénures et les échinocoques de M. Rudolph ont offert aux observateurs plusieurs vers renfermés dans ne vessie commune. Il paraît même qu'il y en a qui sont contenus presqu'indé- finiment les uns dans les autres. On n'a encore établi qu'un petit nombre de genres parmi ces vers, et il y a lieu de croire qu’on n’en con- naît que les plus grands et les moins imparfaits. 150 ANIMAUX BICORNE. (Ditrachyceros.) Corps ovale, comprimé, contenu dans une tunique transparente, ayant à son extrémité antérieure deux cornes longues , hérissées de filamens. Corpus ovatum, compressum , tunica hyalina ves- htum; parte anteriore cornibus duobus longis filisque asperis instructà. OBSERVATIONS. M. Charles Sultzer , professeur de Strasbourg , a publié la description du bicorne dans une dissertation dont ce ver est l’objet. Ce même ver a été obtenu , à la suile de l’état maladif et d’une douleur fixe, vers l’hypocondre gauche, d’une femme qui rendit, après de forts purgatifs, un nom bre prodigieux de ces animalcules. La longueur de ce ver, y comprenant les deux cornes, est d'environ six millimètres : le corps seul n’a que la moitie de cette longueur. Comme la bouche de cet animal n’a point été observée, on peut présumer que ses deux cornes sont deux suçoirs. ESPÈCE. 1. Bicorne hérissé. Ditrachyceros rudis. Sultz. Diceras rudis. Rudolph. entoz. hist. 3, p. 258. Habite les intestins de l’homme. Les languettes filamenteuses, dont ses cornes sont hérissées , lui servent à se fixer entre les replis de la membrane villeuse des intestins, et dans la mu- cosité dont ils sont enduits. Ê L Ÿ UC 0 PT — îl SANS VERTÈBRES. a5r HYDATIDE. (Hydatis. ) Vessie externe et kisteuse, contenant un ver libre, presque toujours solitaire. Corps vésiculeux , ampullacé, plein d’eau, se rétré- cissant antérieurement en un cou grêle, ayant à son sommet 4 suçoirs et une couronne de crochets, Vesica externa, kistosa , ferè semper vermem s0- litarium fovens. | Corpus vesiculosum, ampullaceum, aqué refertum, in collum gracilem anticè attenuatum; apice osculis 4 suctorus, et corond terminali uncinosd. OBSERVATIONS. Les hydatides , ainsi que les autres vers plus ou moins vésiculeux qui ont quatre suçoirs, ont été confondues avec les tænia par Linneéus. Ces différens vers ont en effet des rapports avec les tœnia; mais , outre qu'ils en sont distin- gués par leur forme, ils le sont aussi par les lieux parti- culiers de leur habitation; car ils vivent dans le paren- chyme même des viscères ou dans l’épaisseur des membranes, y étant plus ou moins enfoncés , et non dans le canal in- testinal , comme les {æmia. On en trouve dans le foie, dans le cerveau, et dans les autres viscères des hommes et des animaux. Îls sont renfermés dans un kiste vésiculeux au- quel ils ont donné lieu par leur présence , et la plupart présentent des vessies qui font partie de leur corps, et qui sont pleines d'une liqueur limpide. On les a longtemps 152 ANIMAUX considérés comme de simples dépôts lymphatiques, et non comme des vers. Parmi ces différentes sortes de vers à kiste vésiculeux , les Aydatides constituent un genre particulier , remarquable par la forme du ver lui-même. Le corps du ver est très- vésiculeux , renflé , presque globuleux , plein d’eau, etse rétrécit antérieurement en un cou grêle , rétractile. Ce'cou se termine par un petit renflement muni de quatre suçoirs et couronné de crochets, La trop grande abondance des zydatides dans les animaux leur cause souvent des maladies graves. Dans l’homme, elles sont peu communes. En général, elles sont superficielles , et médiocrement engagées dans les viscères qui en con- tiennent. Nota. Je conserve le nom que j'ai donné à ce genre, parce que j'ai, le premier , séparé des {œnia, sous ce nom, tous les vers à kiste vésiculeux , et qui ont quatre suçoirs. Depuis, on a divisé ce genre en plusieurs autres. ESPÈCES. 1. Hydatide globuleuse. Hydatis globosa. H. subglobosa ; collo tenuiteretiusculo, rugoso , retractili, corpore breviore. Tœnia hydatigena. Pallas. El. 2ooph. p. 413. miscell, zool. fase. 13. p. 57. tab. 12. f. 1—11. Encycel. pl. 39. f. 1—5. ex Goez,. Cysticercus tenuicellis. Rudolph. entoz, 3. p. 220, Habite dans le péritoine et dans la plévre des ruminans, du porc , etc. Son corps vésiculeux, blanc et transparent, ac- quiert la grosseur d’une noix ou d’une pomme médiocre. >. Hydatide pisiforme. Æydatis pisiformis. H. subglobosa ; collo tereti, rugoso, corporis longitudine. Hydatigena pisiformis. Goer, nat, t, 18. À. f. 1—3. Encycl, pl. 39. f.6—6. ; SANS VERTÈBRES. 153 Cysticercus pisiformis. Rndolph. entoz. 3. p. 224. Habite dans le foie du lièvre , du lapin , quelquefois dela sou- ris, Elleest beaucoup moins grosse que la précédente. Vota. On a observé dans l’intérienr de ce ver quantité de petits déjà formés , ayant chacun lear vessie propre , et dans ces petits,onena apercu d’antres. Ainsi voilà des individus contenus les uns dans les autres , sans terme connu ! HYDATIGÈRE. ( Hydatigera. ) . Vessie externe et kisteuse , contenant un ver libre, presque toujours solitaire. Corps allongé, aplati, ridé transversalement, ayant postérieurement une vessie caudale, pleine d’eau, plus courte que le reste du corps, et se terminant antérieure- ment par un renflement muni de 4 sucoirs et d'une couronne de crochets. Vesica externa , kistosa , ferè semper vermem so- litarium fovens. | Corpus elongatum, depressum, transversim rugosum, in vesicam caudalem, aqu& refertam et corpore breviorem, posticè terminatum : apice osculis 4 suc- toriis , coronäque terminali uncinosä armato. OBSERVATIONS. Sans doute les Aydatigères, dont il s'agit ici , pourraient être réunies dansle même genre avec les hydatides , comme l'a fait M, Rudolph dans ses cysticercus, Mais les zydati- 154 ANIMAUX. gères se rapprochent beaucoup plus des {ænia';, leur corps allongé, aplati , très-ridé transversalement , et la petitesse de leur vessie caudale, offrent des différences si considéra- bles , comparativement à la forme particulière des byda- tides , que je crois nécessaire de les en séparer. ESPECES. 1. Hydatigère tœniacée, Hydatigera fasciolaris. H. corpore elongato depresso, vesicé caudali exigué sub- globosd. Tænia vesicularis fasciolata. Geez. nat. t. 18.B. f. 10—14 tab. 19. f. 1—14. Encycel. pl. 30. f. 11—1r. Cyslicercus fasciolaris. Rudolph. 3. p. 215. t. XI. f, 1. Habite dans le foie des rongeurs, du rat, de la souris, etc Elle est blanche et a jusqu’à sept pouces de longueur. 2. Hydatigère chalumeau. Jydatigera fistularis. H.' corpore elongato, cylindraceo , retrorsùm increscente, anticé Lantüm rugoso ; vesicé caudali null. Cysticercus fistularis. Rudolph. entoz, 3. p. 218: t. XI. f, 2. Habite dans le péritoine du cheval. 3. Hydatigère lancéolée. Hydatigera cellulosæ. F. corpore cylindrico, rugoso; antrorsüm decrescente; vesicé caudali, ellipticé transversé. Cysticercus cellulesæ. Rudolph. entoz. 3. p. 226. Tænia cellulosæ. Gmel. p. 3059. Habite dans la membrane celluleuse des muscles, dans l’homme, le singe , etc, CÉNURE. ( Cœnurus. ) Vessie externe, miuce, kisteuse, remplie d’eau, contenant plusieurs vers groupés, adhérens. Corps allongé, déprimé, un peu ridé, terminé anté- rieurement par un renflement muni de 4 suçoirs et d’une couronne de crochets, LA S À} SANS VERTEBRES. 199 Vesica externa , ienuis, kistosa , aqu& referta , vermiculos plurimos acervatos rt adhærentes fovens. Corpus elongatum , depressiusculum , subrugosum , apice rodulo suctorüs 4 et corond uncinos& instructo terminatum. OBSERVATIONS. Les cénures n'offrent point des vers libres et solitaires dans la vessie kisteuse qui les contient, comme ceux des bydatides et des hydatigères. Elles présentent au contraire des vers sociaux , plus ou moins nombreux , et qui semblent adhérer les uns aux autres, et à leur vessie commune. Ces vers sont dans le même cas que les échinocoques, et, comme l'a fait Zeder, on pourrait les réunir dans le même genre. Mais les cénures sont des vers allongés , tan- dis que les échinocoques sont des vers subglobuleux ou tur- binés , extrèmement petits, subgraniformes. Les cénures se trouvent fréquemment dans le cerveau des moutons , leur causent une maladie connue sous le nom de tournis , et qui en enlève un grand nombre chaque année. ESPÈCE. 1. Cénure cérébrale. Cœnurus cerebralis. R. C. corpore subtereti, tenutssime granulato, retracto ru- % gante, vesicé communi posticè adhærente. T'ænia vesicularis. Goez. naturg. t. 20. f. 1—8. Encycl. pl. 4o.f. 1—8. Cænurus cerebralis. Rudolph. 3. p. 243. tab. XI. fig. 3. A-E. Tænia cerebralis. Gmel. Habite dans le cerveau des moutons. Les vers étendus ont Jus- qu’à 2 lignes de longueur. Hs adhérent au fond d’une vessie kisteuse de la grosseur d’un œaf de pigeon on nv peu plüs. 156 ANIMAUX ECHINOCOQUE. ( Echinococcus. } Vessie externe , kisteuse , pleine d’eau, contenant des vers très-petits, arénulacés, adhérens à sa surface interne, Corps subglobuleux ou turbiné, lisse, à sommet muni de 4 sucoirs ét couronné de crochets. Vesica externa, kistosa, aqu& repleta , continens vermes minimos , arenulaceos, superficiei internæ adhærentes. Corpus subglobosum aut turbinatum , læve ; apice suctorüs 4, et coroné uncinosé instructo. OBSERVATIONS. Les échinocoques sont, comme les cénures , des vers sociaux , et composent ensemble le genre polycéphale de Zeder. Néanmoins, outre que les échinocoques sont extrê- mement petits, leur corps renflé, plus large supérieure- ment que vers sa base , les distingue tellement des cénures, . que M. Rudolph a cru devoir les en séparer. Ces vers, qu’on n’a peut-être observés qu'avant leur dé- veloppement complet, adhèrent à la surface interne de la vessie qui les contient, et s’y montrent comme de très-petits grains de sable, Les échinocoques se trouvent, dit-on, dans l’homme ( probablement dans son foie }, dans les viscères abdomi- naux du singe, dans les poumons des moutons et des veaux. SANS VERTÈBRES. 1957 ESPÈCES. 1. Echinocoque de l'homme. Echinococcus hominis. R. Ech. corpore pyriformi ; uncorum coron& simplici. Polycephalus humanus. Zeder. naturg. p. 431. t. 4. f,7—8, Echirococcus hominis. Rudolph. entoz. 3. p. 247. Habite dans le cerveau de l’homme. >. Echinocoque du singe. Echinococcus simiæ. R. Ech. corpore punctiformi vario. Echinococcus simiæ. Rudolph. entoz. 3. p. 250. Habite dans les viscères du singe Macaque ; on l’a aussi trouvé dans le Magot. 3. Echinocoque des vétérinaires. Echinococcus weteri- norum. KR. Ech. corpore subturbinato. Echinococcus veterinorum. Rudolph. entoz. 3. p. 251. t. XI. f. 5—7. T'ænia socialis granulosa.Goez. naturg. t. 20. f. 9—14. Encycl. pl. 40. f. 9—14. Habite dans les viscères des moutons, des veaux, du droma- daire , du porc, etc. DEUXIÈME SECTION. VERS PLANULAIRES. : Corps mou, aplati. Après les vers vésiculaires, des vers planulaires pa- raissent être les plus imparfaits de la classe. Leur orga- aisauon est encore peu avancée. dans sa composition ; et 158 ANIMAUX il est probable que tous sont encore des gemmipares in- ternes. Il y en a parmi eux qui paraissent être des ant- maux composés , adhérens les uns aux autres, et vivant en commun : Ce sont ceux qui sont articulés. Ces vers sont généralement aplatis , plus ou moins al- longés , a corps mou, quelquefois éminemment contrac- tiles. Dans quelques-uns de ceux qui sont inarticulés , l'anus est déterminable. TOENIA. (Toœnia. ) Corps mou, très-long, aplati, articulé, terminé an- térieurement par un petit renflement céphaloïde. Renflement terminal muni de 4 oscules ou sucoirs latéraux. Corpus molle, longissimum , depressum , articu- latum , anticè nodulo cephaloideo terminatum. Nodulus terminalis ; osculis quatuor suctorüs et lateralibus. OBSERVATIONS. Parmi les différens vers qui vivent dans l’intérieur des animaux ,des ænia sont des plus remärquables , des plus nombreux en espèces , et peut-être des plus nuisibles aux animaux dans lesquels ils habitent. Tout le monde connaît , au moins de nom , les vers so- litaires qui vivent dans le corps de l'homme; ce sont des SANS VERTÈBRES. 159 tœnia , vers très-singuliers par leur conformation , et sou- vent par leur énorme longueur. Leur forme approche de celle d’un ruban mince , étroit, fort long , blanchätre, et dis- tingué par des lignes transverses qui indiquent Rite nom, breuses articulations, Ces articulations ; plus où moins grandes selon les espèces, rendent les deux bords de ce ver comme dentelés. Ce ne sont pas les vers les plus larges qui ont les articulations les plus longues ; c’est ordinaire- ment le contraire. On a considéré d’abord les articulations des /ænia comme autant d'animaux particuliers , que l’on croyait enchassés les uns dans les autres et à la file, parce qu'ayant observé que chaque articulation avait ses organes particuliers, on a pensé qu'elle pouvait vivre séparément. Mais Bonnet ayant le premier fait connaître le petit renflement qui ter- mine l’extrémité antérieure de ces vers, on a cru que cha- que ruban n’était réellement qu’un seul animal dont le corps aplati est articulée. Il se pourrait cependant que les sæniæ fussent véritablement des animaux composés, mais d’une nouvelle sorte, Chaque articulation a ordinairement sur un de ses bords un petit trou, et quelquefois un petit bouton ou un me- melon perforé. Elle a aussi ses miassés particulières de gemmules internes que l’on prend pour des ovaires , et lon peut, à l’aide d’une légère pression , faire sortir chaque gemme oviforme par l’un des pores latéraux de l’articula- tion qui les contient : leur quantité est prodigieuse. Ces petites masses de corpuscules réproductifs présentent la forme de grappes lobées , rameuses , quelquefois dendriti- formes. ins .£ c La partie antérieure des fænia va, en général, en s’a- mincissant , devient presqu’aussi menue ou déliée qu’un fil, et se termine par un petit renflement souvent subglobu- 160 ANIMAUX leux , que l’on a considéré comme une tête, et qui pré- sente quatre petites bouches sublatérales. Ces bouches , bien distinctes , bien séparées les unes des autres, sont les ou- vertures d'autant de suçoirs par lesquels l'animal pompe sa nourriture. Souvent, en outre, l’animal possède une trompe rétractile, qui sort , entre les quatre bouches, à l’extré- mité du renflement. u En général, de chacune des quatre bouches, part un canal alimentaire, et ces quatre canaux se réunissent en un seul qui traverse toutes les articulations du corps de l'animal. La grosseur du renflement capituliforme de ces vers suit assez les dimensions de ce qu'on nomme leur cou : plus ce cou est grêle et allongé, plus le renflement qui porte - les suçoirs est petit, et réciproquement. Les éænia très- larges ont ordinairement un cou fort court, et un assez gros renflement terminal. L'homme n’est pas le seul être vivant qui soit attaqué par des {ænia; un grand nombre d'animaux divers y sont aussi très-sujets. Ce n’est guère néanmoins que dans les animaux vertébrés que l’on en trouve. Les sænia ne vivent que dans les intestins, etjamais au milieu des chairs , ni des viscères, ni sous les tégumens. Ils se nourrissent des sucs gastriques pancréatiques , et autres qui coulent perpétuellement dans l'estomac et les intestins des animaux. Pour le petit nombre d’espèces que je dois citer, je sui- vrai les. divisions et les caractères du docteur Rudolph , les empruntant de son ouvrage intitulé Enéozoorum hés- toria. | SANS VERTÈBRES. 101 ESPÈCES. * Renflement capituliforme dépourvu de crochets. (À) Point de trompe rétractile. 1. Tœnia des moutons. Tœnia expansa. R. T. capite obtuso, collo nullo, articulis anticis brevissimis { reliquis subquadratis , foraminibus marginalibus opposi- tis. Rudolph, entoz. vol, 3, p. 5. Tœnia ovina. Gme!. Encycl. pl, 45, f. 1—19. Habite dans les intestins des moutons et surtout des agneaux. 2. Tœnia dentelé. Tœnia denticulata. R. T°. capite tetragono, collo nullo , articulis brevissimis , fo- raminibus marginalibus oppositis, lemniscis, dentifor- mibus. Rudolph. entoz. vol, 3. P+ 79- Habite dans les bœufs , les vaches, les veaux. C’ du {ænia ovina de Gmel. ° est la var. 2, 3. Tœnia pectiné. Zænia pectinata. G. T. capite obtuso, collo articulisque brevissimis | forami- nibus marginalibus , papillosis, oppositis. Rudolph. entoz. vol. 3. p. 82. Tœnia pectinata Goezii. Encycl. pl. 44.1 ji. Gmel. p. 3075. - Habite dans les lièvres , les lapins, etc. 4. Toœnia lancéolé. Tœnia linceotata. G. T. capite subgloboso, collo articulisque brevissimis > POs- ticorum angulis nodosis. Rudolph. entoz. vol. 3. p- 84. Tænia lanceolata. Goez. naturg. t. 29: f. 3—12. Encycl. pl. 45.f, 15—24. Gmel. p. 305. Habite dans les intestins des oies. >. Toœnia plissé. Tœnia plitata. R. T. capite tetragono , corpori utrénque incumbente, colio La Tome TITI, II 162 ANIMAUX articulisque brevissimis , horum angulis lateralibus acutis. Radolph. entoz. p. 87. Tœnia equina. Gmel. Pall. et Chab. Encycl. pl. 43. f.13—14. Habite dans l’estomac et les intestins grêles des chevaux. 6. Toœnia perfolié. Fœnia perfoliata. G. T. capite tetragono , postice utrinque bilobo ; collo. nullo ; articulis perfoliatis. Rudolph. entoz. 3. p. 89. Tœnia perfoliata. Goez. naturg. p. 353. tab. 25.f. 11—13. Pallas. n. nord. Beytr. L. 1. p.71. tab. 3. f. 21—24. Sub lœnia equina. Encycl. pl. 43. f. 6—12. Habite dans le cœcum et le colon du cheval. 7. Tœnia du phoque. Tœnia anthocephala. K. T. capite subtetragono , lobis angularibus antrorsm emi- nentibus acuto , collo articulisque brevissimis. Rudolph. entoz. 3. p. 91. Tœnia phocæ. Gmel. p. 3073. Habite dans le rectum du phoque barbu. 8. Toœniæ perlé. Tœnia perlata. G. T.. capite tetragono, collo longtiusculo , articulis subcunea- Lis , posticis medio nodosis. Radolph. entoz. 3. p. 95. Tœænia perlata.Goez.naturg. p. 4o3.tab. 32. B. f. 17—21. Encycl. pl. 48. f. 5—11. | H:bite dans lesintestins dela buse. 9. Tœnia crénelé. Tœnia crenata. G. T. capite hemisphærico antice nodulo aucto;. collo longis- simo ; articulis transversis obtusts. Rudolph. entoz. 3. P- 97° Tœnia crenala. Goer. naturg. p.395. tab. 51. B, f. 14—15. Encyel. pl. 47. f. 3—4. Habite dans les intestins de la pie. 10, Toœnia da chien. Z'ænia cucumerina. BI. T. capite antrorsüm attenualo, obtuso ; collo brevi conti- nuo ; articulorum ellipticorum feraminibus marginali- bus oppositis. Rudolph. entoz. 3. p. 100, ’ SANS VERTÈBRES. 163 Tœnia canina. Lin. Wagl. apud Goez. naturg. p. 324. tab. 23. fig: D. E. Encycl. pl. 41. f. 21—9. Tænia cucumerina. Bloch. abh. P- 17. tab. 5, f.6—7, “Habite les intestins grêles du chien. On le ren fois avec le tænia denté. Etc. contre quelque- (B) Une trompe rétractile. | 11. Tœnia calicinaire, Zænia calycina. ER. T°. osculis rostellisque apice concavis > Collo nullo, articuirs anticis brevissimis , reliquis, subguadratis » depressis ; majorum margine pellucido crenulato. Rudolph. entoz. vol. 3.p. 115. Habite les intestins d’un silure. 12. Tœnia petite-bouches. Tænria osculata. G. T°. osculis rostellisque apice'concavis; parle antic# capil= lari, articulis quadratis plants, margine majorum inte- gerrimo. Rudolph. entoz. vol. 3.p. 116. Tænia osculata. Goez. naturg. t. 33. f. g—10. Encycl. pl. 49. f. 4. et. 5. T'œnia alternans. Goez. ibid. t. 33. f. 1 1—14. Encycl. pl. 49. £.6à 0. Habite dans... 13. Tœnia sphérophore. Tœnia sphærophora. R. T. capite obcordato , rostello maTimo , apice subgloboso , collo longo capillari; articulis anticis brevissimis , inse- quentibus subquadratis , posticis elongatis. Rudolph. en- tOz. P. 119. Habite les intestins de... 14. Toœnia variable. Z'œnia variabilis. R. T°. capite subrotundo , rostello exiguo obtuso, collo bre- vissimo , articulis variis moniliformibus, infundibulifor- rñibus, cyathiformibus et oblongis. Rudolph. entoz. p- 129. | Habite les intestins grêles de... ANIMAUX 15. Toœnia del'hirondelle. T'œnia cyathiformis. F. T. capite subcordato, æquali , rostello obtuso; collo bre= vissimo ; articulis anticis brevissimis, reliquis cyathifor- mibus. Rudolph. entoz. vol. 3. p.122. Tænia cyathiformis. Froelich. natur. 25. p. 55. t. 3. f. 1—3. Tœnia hirundinis. Gmel. p. 3072. - Habite les intestins de l’hirondelle. 16, Toœniainfandibuliforme. 7'œniainfundibuliformis. G. . 17. Toœnia de l’outarde. Z'œnia willosa. BI. T. capite subrotundo , rostello cylindrico obtuso, collo brevissimo , articulis prioribus brevissimis , reliquis in- fundibuliformibus. Rudolph. entoz. p. 123. Tœrnia infundibuliformis. Goez.naturg. p. 386. t. 31. A. f. 1-6. Encycl. pi. 46. £. 4—9. Habite les intestins du faisan , de l’outarde , du’ canard , etc. T. capite subrotundo , rostello oblongo, collo brevissimo, articulis prioribus brevissimis,, insequentibus longiuscu- lis, reliquis infundibuliformibus ; marginis poslerioris angulo altero protracto. Rudolph. entoz. 3. p.126. Tœnia villosa. Bloch. abh. p. 12. t. 2. f. 5—9. | Encycel. pl. 44.f. 2—6. Tœnia Lardæ. Gwmel. p. 3077. Habite les intestins de l’outarde. | F Etc. | i **_Renflement capituliforme armé de crochets. 18. Toœnia cucarbitain. 7æœnia solium. L. T.. capite subhemisphærico, discreto ; rostello obtuso , colle \ ” antrorsùm increscente ; arliculis anticis brevissimis, in= sequentibus subquadratis, reliquis oblongis, omnibus à obtusiusculis ; foraminibus marginalibus vagè alternis. M Rudolph. entoz. p. 160. Tœnia solium. Lin. Gmel. p. 3064. Tœnia cucurbitina.Pall.-eleuch. zooph. et n. nord. Beytr.L.1. M p.46. t& 2. f. 4—0. Encycl. pl. o. f. 15—22. ct pl. 41. À 1—4. mon | Vulg. le ver solitaire. : SANS VERTÈBRES. 165 Habite les intestins de l’homme. Sa longueur ordinaire est de quatre à dix pieds, et on en a vu quelquefois de beaucoup plus longs. On le dit plus commun en Hollande et en Saxe qu'ailleurs. Il est blanc, presque cartilagineux, à articles oblongs , carrés, eugaînés les uns dans les autres, et qui, séparés par quelque rupture, ressemblent , en quelque sorte, à des semences de courge. ,, Ce ver cause des maux cruels et quelquefois la mort ; il est très-difficile à expulser.. On emploie pour cet objet la poudre de la racine du polypodium filix - mas, et deux heures après l’on donne un purgatif un peu fort. 19. Tœnia bordé. Tænia marginata. Batch. T°. capite subrotundo, discreto ; rostello obtuso ; collo pla- _ no æquak , articulisque antisis brevissimis , insequenti- -_ bus subquadratis , posticis oblongis, angulis oblusis ; Joramintbus marginalibus vage alternis. Rudolph. entoz. p- 165. Tænia cateniformis. Goez. naturg. tab. 22.f. 1—5. Encycl. pl. 4. f. 10—14. Gmel. p. 3066. Habite les intestins du loup. 50: Tœnia de la marte. 7'œnia intermedia. R. T.. capite subhemisphærico ; rostello crassissimo; collo plano _æquali , articulisque anticis brevissimis, mediüis subcu- . neatis , postice acutts, reliquis oblongis; foraminibus mar- ginalibus vagé alternis. Rudolph. entoz. 3. EF 165. Tænia mustelæ. Gmel. p. 3068. | Habite les intestins dela marte. QE " 21. Tœnia denté. Z'œnia serrata. G. T. capite subhemisphærico ; rostello obtuso; collo æquali plano , articulisque anticis brevissimis, reliquis subcunea- Lis, posticé utrinque acutis ; foraminibus marginalibus vagè alternis. Rudolph. entoz. 3. p. 169. Tœnia serrata. Goez. uaturg. p. 337. tab. 25. B. fig. A-D. Habite dans les intestins grêles du chien. Il a deux à quatre pieds de long. 22. Toœnia large-tête. ge, œnia crassiceps. KR. _ T. capite subcuneiformi ; rostello obtuso ; collo subatle- 166 ANIMAUX nuato , articulisque anticis brevissimis , reliquis subqua- dratis obtusis; foraminibus marginalibus vage allernis. Rudolp. entoz. 3. p. 172. Halsis crassiceps. Zeder, naturg. p. 364. n.. 5r. Habite les intestins grêles du loup. Etc. Voyez dans l’entozoorum historia naturalis de Rudolph, la suite des espèces décrites, et celles que, pour abréger, j’ai 6mises ; n’ayant point d’observations nouvelles à présenter sur ces animaux. BOTRYOCÉPHALE. ( Botryocephalus. ) Corps mou , allongé , aplati, articulé. Renflement cé- phaloïde subtétragone , obtus, muni de 2 fossettes op- posées et latérales. | Fossettes nues, ou armées de suçoirs saillans et par paires. Corpus molle, elongatum , depressum , articulatum. Nodulus cephaloideus subtetragonus , gap. Joveis duabus ad latera oppositis. 4 Foveæ nudæ, vel suctorüs in fila porrectis et gemi- nats armatæ. OBSERVATIONS. Les botryocéphales ; que Zeder avait déjà distingués sous le nom de rhytis, ressemblent beaucoup aux £œænia;, avec lesquels plusieurs naturalistes les confondaient ; mais, au lieu d’avoir quatre ouvertures latérales au renflement de ET SANS VERTÈBRES. 167 leur extrémité antérieure , ils n’en offrent que deux, ou deux fossettes, qui sont opposées l’une à l’autre. Tantôt ces deux ouvertures ou fossettes opposées sont nues, et tantôt il en naît des suçoirs filiformes, saillans et par paires, et qui sont quelquefois hérissés de crochets. C’est ordinairement dans les poissons que l’on trouve les botryocéphales ; mais une espèce vit dans le corps de l’hom- me, et a été confondue parmi les tæmia, (Observation de M. Bremser ). ESPÈCES. * Fossettes nues ou inermes. 1. Botryocéphale de l'homme. Botryocephalus hominis. B. capite obtuso , collo nullo ; articulis anticis brevissimis , reliquis subquadratis ; osculo in laiere plano singuli seg- menti, mediaro. Tœnia lata. Rudolph. entoz. vol. 3. p. 0. Tœnia vulgaris, tœnia lata, et tœænia lenella. Gmel. ex Rudolp. Habite dans les intestins de l’homme. Il acquiert une grande longuëur, et a jusqu’à dix et même vingt pieds ou davantage. Dans sa partie large, il a trois à six lignes de largeur. On prétend qu’il est plus commun en Russie et en Suisse qu'’ail- leurs. On réussit à l’expulser avec de l'huile de ricin. 2. Botryocéphale de l’anguille. Botryocephalus clavi- cèps. R. B. capite oblengo , foveis marginalibus; collo nullo ; articu- dis anterioribus brevissimis , mediis oblongis , reliquis subquadratis ; margine postico tumido. Rudolph. entoz. 3. p- 37. T'ænia anguillæe. Gmel. p. 3078. : Géez: nâtaré. p. 414. tab. 33. f. 6-8. Encycl. pl. 49. f. 1—3. Rhytis claviceps. Zed. naturg. p. 295. Habite les intesüns de l’anguille. 168 : ANIMAUX 3. Botryocéphale du saumon. Potrroéephälus probos- cideus. B. capite foveisque marginalibus ohlongis ; collo nullo; corpore depresso ; medio sulcato , articulis brevissimis , antrorsm altenuatis. Rudolph. entoz. 3. p. 30. Tænia salmenis. Gmel. p. 3080. . Goez. naturg. tab. 34. f. 1-2. Encycl. pl. 49. f. 10—rr. Habite les intestins du Saumon. 4. Botryocéphale ridé. Botryocephalus rugosus. R. B. capite subsagittato, foveis lateralibus oblongis ; colle nullo : corpore depresso, medio sulcalo , articulis bre- vissimis, inæqualibus. Rudolph. entoz. 3. p. 42. Tœnia rugosa. Gmel. p. 3078. Goez. naturg. t. 33. f. 1—5. Encycl. pl. 48. f. 20—14. Habite les appendices du pylore du gadus. lotæ et du G. mustelæ. Etc. ** Fossettes armées de sucoirs saillans.… >. Botryocéphale à ‘sucoirs ‘hérissés. Botryoëephalus : corollatus. R. B. capite depresso, foveis marginalibus , rostris quatuor Letragonis aculeatis ; articulis corporis plani 3 oblongis : foraminibus alternis. Radoïph. entoz. 3. p. 63. tab. IX. f. 12. Halysis corollata. Zed. naturg. p. 330. £ HA f Habite entre les valvules intestinales de la raie. . 6. Boiryocéphale du squale. Botry ocephals pales. ceus. R. | B. capite oblongo , foveis marginalibus , hs 1 i in cisis , rostris quatuor, articulis corporis plankablongis , Joraminièus untlateralibus. "€ . Ruüo]ph. entoz. 3. p. 65. nn Dis T'œnia squali. Fabric. in dansk. Selsk. SR 2.p« 41. t. 4 f. 7—12. è y sq Habite dans le grand intestin du squale. . ENT SANS VERTÈBRES. 169 TRICUSPIDAIRE. ( Tricuspidaria. ) Corps, mou, allongé, aplati, subarticulé postérienre- ment. Bouche subterminale, bilabiée , armée de chaque côté de deux aïguillons tricuspides. Corpus molle , elongatum, depressum , postice sub- articulatiüim. Os subterminale, bilabiatum , utrinque aculeis binis tricuspidatis armatum. OBSERVATIONS, Les tricuspidaires paraissent éminemment. distinguées des {ænia par leur bouche unique ; subterminale et à deux lèvres, et particulièrement par les quatre aiguillons tricus- pides qui l’accompagnent. Elles ont d’ailleurs leur corps presque sans articulations, mais seulement ridé de sa partie postérieure, Ces vers vivent dans les poissons ; ils paraissent rares : On n’en connait encore qu’une espèce, ESPÉCE. 1, Tricuspidaire noduleuse. 7'ricuspidaria nodulosa. K. T. corpore postice: latiore planiore. subarticulato; capite antice truncato. Tricuspidarta. Role: entoz. pee æ £. 6—1t. et vol. 3. deb © Tœnta nodulosa. Gmel. p. 3072. : Tœnia nodulosa: Goez.naturg. p. 418. t. 34. f. 3—6. Encycl. pl. 49. f. 12-15. Habite dans la perche, etc. CR 170 ANIMAUX LIGULE. ( Ligula. ) e . . . . . : la . Corps allongé, aplati, linéaire, inarticulé, quelquefois traversé longitudinalement par un sillon, un peu obtus aux extrémités. Corpus elongatum , depressum , lineare , continuum, interdum sulco longitudinal extus exaratum, utrin- que subobtusum. Os anusque non distincta. OBSERVATIONS. La seule Zigule que je connaisse est la première espèce ici citée. Elle ressemble à un tænia sans articulations et sans renflement ni bouche apparens. Son corps, linéaire, splati et égal comme un pétit ruban, offre de chaque côté un sil- Jon qui le traverse dans toute sa longueur. On en connait néanmoins d'autres espèces qui marquent de cesillon, et qui, malgré les particularités qu’elles offrent, paraissent pouvoir être rapportées àu même genre. Ce qu'il y a de singulier à l’égard de certains de ces vers, qu'on a trouvés dans des poissons, c’est 1.° leur grosseur assez considérable relativement à celle du poisson; 2.° leur situation , le ver étant hors du canal intestinal, et occupant l'étendue du poisson depuis la tête jeuirs là queue, en tra- versant toutes ses parties. | On prétend que les ligules des poissons ne S'y trouvent qu’en automne et en hiver, qu’elles les quittent en perçant leur dos et léur ventre; et qu’elles ne des qu’elles sont dehors. 1.2.0) Il y a aussi des ligules qui vivent dans les oiseaux. SANS VERTÈBRES. 171 ESPÈ CES. [DANS LES Poissons. | 1. Ligule perforante. Ligula contortrix. R. L. plana , linearis ; anticè rotundata , posticè attenuata , sulco utriusque Llateris medio longitudinali, marginibus hinc indè crenatis. Rudolp. entoz. 3. p. 18. Ligula piscium. ‘Bloch. abh. p. 2. Fasciola abdominalis. Goez. naturg. p.18g. tab. 16. f. 79e Ligula abdominalis. Zed. naturg. p. 265. Gmel. p. 3043. Habite la cavité abdominale de divers Cyprins, perçant les intestins et autres parties intérieures dés poissons quien sont attaqués. On la trouve dans le cyprinus vangero du lac de Genève. 2. Ligule bandelette. Ligula cingulum. R. IL. plana, depressa, transversim rugosa ; antice emarginata, apice postico rotundato , sulco longitudinali medio , antè cau- dam evanescente. Rudolph. entoz. 3. p. 20. Fasciola intestinalis. Lin. Fasciola abdominalis, -Goez: naturg. p. 189: t. 16. f.4—6. Ligula brama. Zed. naturg. p. 263: Habite la cavité abdominale de la brème, On l’a regardée comme une variété de la précédente. 3. Ligule gladiée. DS hs R.: L. depressa ; anceps, anticè rotundata , posticè attenuata, lineis longitudinalibus utrinque pluribus , PSE VE en= 10. 3. p. 22. _Ligula earassii. Zed. naturg. p. 262. Habite la cavité abdominale de. .. 4. Ligule acuminée. Ligula acuminata. K. _ L. linearis, utrinque acuminata ; acumine altero longiore , ob- tuso. Rudolph. entoz. 3. p. 24. Ligula petromyzontis. Zed. naturg. p. 264. Habite la cavité abdominale de la lamproie. 172 ANIMAUX 5. Ligule de la truite. Ligula nodulosa. R. L. linearis, lineë totius corporis punctis exaratä, appendicis cauda= lis apice noduloso. Rudolph. entoz. 3. p. 17. Ligula trutte, Zed. naturg. p. 264. Habite la cavité abdominale de la truite saumonce. [| DANS LES OISEAUX. | 6. Ligule du faucon. Ligula uniserialis. R. tab. IX. f. 1. T. parte antica rugosa , crassiuseula , corpore reliquo retrorsèm attenuato ; ovariorum serie solitario regulari. Rudolph. en- toz. 3. p. 12. Habite les intestins du faucon fanres ” 7. Ligule de la mouette. Ligule alternans. R. tab. IX. f. 2—3. L. parte .antiéa rugosa ; crassiuscula , reliqua retrorsüm at- tenuata, ovariorum serie duplici alternante. Rudolph.entoz. 3. p. 13. Fe Habite lé larus tridactylus. 8. Ligule lisse Zigula interrupta. R. tab. IX. f. 4. L. antice crassiuscula > Postice attenuata , utrinque daævis et obtusiuscula ; ovariis oppositis, interruptis. FRERE entoz. 3. pe 15. Ligula avium. Bloch. abk. p. 4. Habite les intéstins du Colymbus auritus. 9. Ligule de la cigogne. Ligula spot R. Z, parte antica compressa ,crassiuscula, corpore depresso subæquali Levi, cauda apice tenuissima ; ovariorum serié ee os Rudolph. entoz. 3.p.16. /##4#0bi Ÿ Habite les intestins de la cigogne. AB Etc. EME » JO: SAGE / SANS VERTÈBRES. 173 LINGUATULE. ( Linguatula. ) Corps mou, allongé, aplati, rétréci postérieurement. Bouche : 4 à 6 ouvertures simples, en dessous, près de ” a . l'extrémité antérieure. Anus... Corpus molle , elongatum , depressum , posticè an- gustatum. Os multiplex : aperturæ 4 ad 6, simplices , subtus et anticæ. Anus..…. OBSERVATIONS. Les linguatules, quoique fort rapprochées du polystome par leurs rapports, en doivent être distinguées , car ce sont des vers intestins, et leurs suçoirs ou ventouses qui consti- tuent leur bouche multiple, sont simples et non biloculaires et biperforés comme dans le polystome. Ces vers sont mous, allongés , aplatis, rétrécis postérieu- rement, etont, un peu au-dessous de leur extrémité anté- rieure , quatre à six ouvertures ou suçoirs, quelquefois ré- tractiles. On les trouve dans les viscères et dans d’autres parties des mammifères, des oise#ux et même de l’homme. Zeder (p. 230), et ensuite Rudolph ( 2. p. 44t },-ont changé leur nom en celui de polystoma ; mais nous croyons devoir leur conserver celui de linguatule, M. Delaroche ayant établi sous le nom de polystome un genre de vers ex- térieurs qui doit en être distingué. ESPÈCES. 1. Linguatule dentelée. Linguatula serrata. Fr. L. plana, elliptico-spatulata , postice decrescens , subserrulata ; poris quinque subapice lunatim positis. 174 ANIMAUX Linguatula serrata.Froelich. naturforch. 24. p. 148. tab. 4. fig. 14—15. Polystoma serratum. Zed. naturg: p. 230. Rudolph. entoz. 2. p- 449. ; Habite dans les poumons du lièvre. 2. Linguatule denticulée. Linguatula denticulata. Rud. hod. L. oblonga , depressa , postice decrescens , transversim dense den- ticulata ; poris quinque lunatim positis. Rudolph. entoz. 2. a. P- 447. sub polystoma denticulatum. tab. XII. f. ". Tænia caprina. Gmel. p. 3069. Halysis caprina. Zed. naturg. p. 372. Habite dans la chèvre, à la surface du foie. 3. Linguatule de la grenouille. ZLinguatula integerrima. Fr. £. depressa , oblonga, postice obtusa ; poris sex anticis aggrega- tis, uncinis duobus intermediis. Rudolph. entoz. 2. p. 451. Sub polystoma integerrimum. tab. VI. f. 1 —6. Linguatula integerrima. Frœlich. naturf. 25. p- 103. Fasciola uncinulate. Gmel. p. 3056. Habite dans la vessie urinaire de la grenouille. _&. Linguatale des ovaires. Linguatula pinguicola. L. depressa , oblonga , anticè truncata , posticè acuminata ; po- ris sex anticis lunatim positis. Rudolph. entoz. 2. p. 455. Sub polystoma pinguicola. Polystoma pinguicola, Zed, natuxg. p. 230. . Habite dans la graisse de l’ovaire humain. 5. Linguatule des veines. Linguatula venarum. L. depressa , lanceolata, pris anticis sex, Rudolph. entoz. 2. p.456. Sub polystoma venarum. Habite dans la veine tibiale antérieure de l’homme. M. Ru- dolph pense que c’est une planaire ; ce serait plutôt, selon ïs moi, une fasciole, sion ne lui attribuait six oscules. Ainsi son genre exige de nouvelles observations. 6. Lingüatule tœnioïde. Linguatula tœnioides. L. depressa, oblonga, posticè angustata, transversè ‘plicata ; margine crenata x poris guinque lunatim positis. SANS VERTÈBRES. 179 Polystoma tæenioides. Rudolp. ent. 2. p. 4f1. tab. 12. f. 8—12. T'ænia lancéolé. Chabert , malad. verm. p. 39—#41. Habite dans les sinus frontaux du cheval et du chien, Li POLYSTOME. ( Polystoma. ) Corps allongé, aplati, mou, sans articulations; un étranglement au-dessous de l'extrémité antérieure; la postérieure terminée en pointe. Bouche : six fossettes biloculaires et biperforées , dis- posées en une rangée transverse sous l'extrémité anté- rieure. Anus près de l'extrémité postérieure et en dessous. Corpus elongatum , depressum , infra extremitatem anteriorem coarctatum, posticè acutum , molle abs- que articulationibus. Os : acetabula suctoria sex , biloculares , biperfo- rata, infra extremitatem anteriorem posita. Anus sub- tus , versus extremitatem posteriorem. OBSERVATIONS. Le genre polystome, découvert et publié par M. Deia- roche, appartient probablement à la classe des vers, et paraît devoir être placé entre les linguatules et les fascioles. T1 prouve, dans ce cas, que la classe des vers ne-doit pas se borner à ne comprendre que les vers intestins, mais qu’elle doit embrasser aussiceux qui, par l’imperfection de leur or- ganisation , peuvent se ranger sous le caractère de cette classe, quoiqu'ils soiënt extérieurs. 176 ANIMAUX La bouche du polystome parait multiple, comme celle de la linguatule ; elle se compose dé six ventouses divisées cha- cune en deux cavités par une cloison, et le fond de chaque cavité offre une ouverture que l’on peut regarder comme une bouche. Ainsi le polystome a douze bouches qui s’ou- vrent dans le fônd de six fossettes ou ventouses. Il s’allonge et se contracte à la manière des sangsues et des fascioles. On ne connaît encore qu’une espèce, qui est la suivante. ESPÈCE. 1. Polystome da thon. Polystoma thynni. De Laroche, nouv. bullet. des sc. vol. 2. n.° 44. p. 291. pl. 2. f.3.a,b, c. Il vit sur les branchies du thon, auxquelles il se fixe à l’aide de ses ventouses. Il est de couleur grise et de ia longueur de deux centimètres. Ce ver est mou, n’a ni articulations ni tentacules. Son extrémité antérieure est arrondie , et dans le milieu son corps est élargi, presqu’en fuseau. PLANAIRE® ( Planaria. ) Corps oblong , un peu aplati, gélatineux , contractile, nu , rarement divisé ou lobé. Deux ouvertures sous le ventre (la bouche et l'anus). Corpus oblongum , planiusculum , gelatinosum , nu- dum , contractile , rard divisum aut lobatum. Port duo ventrales (os et anus). OBSERVATIONS. Je ne crois pas que les planaires soient des annelides, quoiqu’elles paraissent avoir des rapports avec les sangsues. SANS VERTÈBRES. 177 D. en ont de plus grands avec les fascioles, et probable- “dl ent leur organisation n’est pas plus composée que celle “des vers les plus perfectionnes. Cependant on prétend que plusieurs espèces sont munies d’yeux : on leur a observé du moins des points noirs en nombre et disposition variables, et ces points ont été regar- dés comme des yeux. Sans doute on leur suppose en même temps des nerfs optiques, aboutissant à un cerveau, condition exigée pour que ces poinis soient des yeux. Ces attributions de fonctions à des parties très-peu connues, ne me paraissent point former une objection contre l’opinion de placer les planaires dans la classe des vers. On ne distingue ordinairement les planaïres des fascioles que parce que les premières sont des vers extérieurs, vivant librement dans les eaux ; néanmoins leur bouche, non ter- minale , les caractérise jusqu'à un certain point. Les planaires n’ont point le corps véritablement annelé ; il est gélatineux, contractile , presque toujours simple, rare- ment divisé ou muni de lobes, et en général dépourvu d’or- ganes particuliers, saillans à l'extérieur. La bouche, quoique placée quelquefois tres-pres du bord antérieur, n’est point véritablement terminale ; elie est, ainsi que l’anus, sous le ventre de l’animal, variant dans sa position selon les espèces. Les intestins des planaires ne consistent qu’en un canal plus ou moins long , des côtés duquel partent souvent des rameaux quelquefois trés-nombreux. Si, comme cela est probable, les planaïres n’ont pas un système de circulation, elles n’ont point de branchies. 11 parait même qu’on ne leur connaît point de sexe;les amas de corpuscules oviformes qu’on voit en elles ,ne seraient donc que des gemmes amoncelés qui servent à les multiplier. Tom. III. 12 eh diese. + on > AS e.- _ td Hi 42 dé SR 2 =, 2 Pl 178 ANIMAUX Les planaires habitent dans les étangs, les fossés aquati=. ques, les ruisseaux et même dans la mer, se tenant dans les" sinuosités des rives. On en connaît un grand nombre d'es+ pèces dont nous allons citer quelques-unes. ESPECES: * Points oculiformes nuls. 1. Planaire des étangs. Planaria stagnalis. PL. ovata , fusca , anterius pallida. Fasciola stagnalis. Mull.verm.2:p. 53. ü.0 178: Habite les étangs. >, Planaire noire. Planaria nigra. PI. oblonga nigra, anteriùs truncata. Fasciola nigra. Mull. verm. 2. p- 54. Planaria nigra. Mull. zool. dan. 3. p. 48.t. 100. f. 3h Habite les ruisseaux , les étangs. 3. Planaire mollasse. Planaria flaccida. P1. elongata , brunnea : linea laterali transversisque albis. Fasciola flaccida. Mull. hist. verm. 2. p: 57e Planaria flaccida. Mull. zool. dan. p. 31. tab. 64. f. 3—4. fabite les anses des côtes de la Norwège ; parmi les cos quillages. k Etc. ** Un seul point oculiforme. 4. Planaire glauque. Planaria glauca. 4 PI. subelongata , cinerea ; iride alba. Fasciola glauca. Mull. hist. verm.2+ p: Go. Habite dans leseaux. 5. Planaire rayée. Planaria lineata. ‘PL. elongata , anticè attenuata ; suprä CONVEXA : linea longitudi= nali pallida. Fasciola lineata. Mull. hist. verm. 2. p. 60. Habite les bords de la mer Baltique. .,. SANS VERTÈBRES. 179 6. Planaire ignée. Planaria rutilans. PL. linearis , antrorsum acute attenuata ; oculo nigro. Planaria rutilans. Mull.zo0!. dan. 3. p. 49. t. 109.f. 10—1r. Habite la mer Baltique entre les fucus. Corps rouge et bril- Jant. *** Deux points oculiformes. * 7. Planaire brune. Planaria fusca. PI. fusca nigro-renosa oblongo- ds Sabot À anterius truncata, posterius acuta. Fasciola fusca. Pall. spicil. zool. 10. p. 24. tab. 14 €. 13. a, D. Habite les eaux stagnantes de l’Europe , parmi les plantes aquatiques. 8. Planaire lactée. Planaria lactea. P1. depressa , oblonga , alba , anterius truncata. Mull. zool. dan. 3. p. 47. tab. 109. t. 1—2. Habite les eaux des marais. 9. Planaire hideuse. Planaria torva. PL. depressa.; oblongai, cinerea, vel nigra, .subtus albida ; irie alba. Mull . z6ol. dan.3. p. 48. t4b: 109. f. 5—6. 11 Habite les étangs ,. les ruisseaux d'Europe. Etc. . à | *X*X Trois points Oculiformes ou davantage. 10. Planaire verte. Plinste gesserensis. F1. elongata, viridis poné caput ‘rufa. Mull. zool. dan. 2. tab, 64. R:5—86: : Habiteles côtes de la mer du nord. , 11. Planaire bleuûtre. Planaria marmorata. PI. oblonga , pallida. . Muill. 2001. dan. 3. p. 43: tab. #06. f:2. Habite les fossés aquatiques. Rare... 180 ANIMAUX 12. Planaire tronquée. Planaria truncata. P1. pallidè rubens , antrorsum late truncata , posterius acutius= cula. Mull. zool. dan.3.p. 43. tab. 106. f. r. Habite... 13. Planaire trémellée. Planaria tremellaris. P1. plana , membranacea , lutea ; margine sinuato. Mull. hist. verm. 2. p. 72. etzool. dan. 1. tab. 32, f. 1—2. Habite la mer Baltique. 14. Planaire rubannée. Planaria vittata. PI. elliptica, planulata dorso vittata ; marginibus undato - lo- batis. Act. Soc. Linn. vol. XI. p. 25. tab. 5. f. 3. Habite... les côtes d'Angleterre. rt FASCIOLE. ( Fasciola. ) [ Distoma. Zeder, p. 209. Rudolph. 2. p. 352. | . . . 5 ? Corps mou, oblong, aplati, quelquefois cylindracé, | muni de deux pores écartés : l'un antérieur, subtérminal; l'autre ventral, situé en dessous où sur le côté. Bouche : pore antérieur. Anus : pore ventral. Corpus molle, oblongum , depressum , inter düum teretiusculum; poris duobus remotis : altero_antico | subterminali ; altero ventrali, laterali aut infero. Os : porus anticu$. Anus + pOTUS vermtralis. :: OBSERVATIONS. Les fascioles ont de si grands rapports avec les planaires qu’on ne saurait douter que les unés et les autres n’appar- SANS VERTÈBRES. 181 tiennent réellement à la même classe, Quoique l’on aperçoive dés vaisseaux à l’intérieur des fascioles, un système de cir- culation n’y est nullement constaté ni plus probable dans ces animaux que dans les amphistomes, les monostomes, etc. Cependant toutes les fascioles, ainsi que les vers que je viens de citer, ne vivent que dans l’intérieur des animaux; tandis que les planaires, que les rapports ne permettent pas d'écarter des fascioles , des amphistomes, etc., n’habitent que dans les eaux. Cette différence d’habitation n’en entraine donc pas nécessairement une assez grande dans l’organisa- tion, pour devenir classique. Elle amène seulement des par- 3 ticularités propres à caractériser les genres. + Des observations ultérieures à l'égard de l’organisation de ces mêmes animaux nous apprendront plus positivement s'il faut les rapporter tous à la classe des annelides, ce qui ne parait pas vraisemblable; ou s’il faut les placer parmi les vers , comme je le fais maintenant. Il me paraît inconvenable de changer le nom de faseiola déja donne par Linné à ces animaux, pour leur donner celui de distoma , parce qu’ils offrent deux ouvertures ou pores à l'extérieur ; comme si les planaires , les amphistomes et d’autres n'étaient pas dans le mème cas. Il est évident qu'ils n’ont point deux bouches, et que leur pore ventral ne peut être que l’anus. Ces vers sont très-contractiles , s’allongent, s'amincissent et se raccourcissent, facilement. Sous ce rapport seul, ils | tiennent aux sangsues, mais ils paraissent en différer beau- CC EE 7 sh Éd. ml. mi DS 4 mn coup par leur organisation. On en connait un grand nombre d’espèces, 182 ANIMAUX ESPÈCES. * Celles qui sont inermes , sans papilles et sans piquans. (A) Corps aplati. 1. Fasciole hépatique. Fasciola hepatica. L. F. obovata, plana; collo subconico:, brevissimo ; poris orbicu- laribus , ventrali majore. Fosciola hepatica. Lin. Distoma hepaticnm. Rudolph: entoz. à. p. 352. Encycl. pl. 50. f. 1—-11. Habite dans la vésicule du fiel de l’homme, dans le foie des moutons et autres herbivores, et leur cause l'h ydropisie ascite. En s’amincissant , elle pénètre dans les canaux bi-. lidires et même dans des vaisseaux fort étroits. 2. Fasciole de l’anguille. F'ascioia anguiltæ: F. depressiuscula, subovata , crenata , posticè emarginata ; pori antici marpine tumido, ventralis majoris recto. Rudolph. sub dist. polym. Distoma polymorphum. Rudolph. entoz. 2. p. 363. Distoma anguille. Zed. naturg. p. 222. Fasciola anguille. Gmel. p. 3056. Habite dans les intestins de l’anguille. 3. Fasciole globifère. Fasciola globifera. F. depressiuscula ; oblonga ; collo hinc excavato ; poris orbicula=. ribus , ventrali majore. Rud. sub distoma. Distoma globiferum. Rudolph. entoz. 2. p. 364. Fasciola brame. Mull. zool. dan.t. 30. f. 6. Encycl. pl. 79. f. 19. Gmel. p. 3058, n.o 38. Habite dans les carpes, la perche fluviatile, etc. 4. Fasciole de l’églefin. Fasciola æglefini. M | 1 \ F. depressiuscula , linearis ; collo conico continuo ; poris orbicula® 4 ribus, ventrali majore. Rud. sub distoma. Distoma simplex. Rudolph. entoz. 2. p. 370. Fasciola æglefini. Mull. zool. dan. tab. 30. f. 4. Encycl. pl. 99. f. 15, Gmel. p. 3056. Habite les intestins du gade églefins SANS VERTÈBRES. 183 5. Fasciole de la blenne. Fasciola blennir. F. oblonga , plana j collo conico divergente; poris globosis , ven. trali majore. Rud. sub distoma. Distoma divergens. Rudolph. entoz. 2. p. 371. Fasciola blennii. Mull. z00l. dan. t. 30. f. 5. Encycl. pl. 79. f. 16—18. Fasciola blennii. Gmel. p. 3057. Habite les intestins de la blenne. 6. Fasciole long-cou. Fasciola longicollis. F. depressa , linearis , subcrenata 3 collo tereti ; poris globosis, antico majore. Rud. sub dist. Distoma tereticolle. Rudolp. entoz. 2. p. 379. Fasciola lucii. Mull. zool. dan. tab. 30. f. 7. et tab. 98. 4 6—8. Encycl. pl. 79. f. 20—23. Fasciola longicollis. Bloch. abh. p.G. Habite l’estomac du brochet, etc. 7a Fasciole de l’ériox. Fasciola eriocis. F. depressa , oblonga , utrinque obtusa ; poris mediocribus æqua- libus. Rud. sub dist. Distoma hyalinum. Rudolph. entoz. 2. p. 380. Fasciola eriocis. Mull. zool. dan, tab. 92. £. 4—". £Encycl. pl. 80.f. 3—4. Habite les intestins de la salmone ériox. (B) Corps cylindracé. : 8. Fasciole cylindracée. Fasciola cylindracea. F. teres, collo conico crassiore, poris orbicularibus , ventrali majore. Rud. sub dist. Distoma eg on ri Rud. entoz. 2. p. 393. Zed. nachtr. p. 168. 1. 4.f. 4—6. et naturg. p. 217. Habite les poumons de la grenouille. 9. Fasciole du cottus, Fasciola scorpü. F. teres, utrinque decrescens ; poris g'obosis ventrali majore. Rud. sub dist, à Distoma granulum. Rudolph. entoz. 2. p. 394. 184 ANIMAUX Fasciola scorpii. Mull. zool. dan. t. 30. f. 1. Encycl. pl. 70. f. 12. Habite les intestins du cottus scorpius. 10. Fasciole du saumon. Fasciola varica. F. teres, collo corpori æquali divergente, ante apicem perforato ; poris globosis , ventrali majore. Rud. sub dist. Distoma varicum. Rudolph. entoz. à. p. 396. Fasciola varica. Mull. zool. dan. t. 72. f. 981 L. Encycl. pl. 80. f. 5-8, Habite l'estomac du saumon. Etc. ** Espèces armées soit de papilles, soit de piquans. 11. Fasciole noduleuse. Fasciola nodulosa. Fr. F.teres, ovata ; collo tenuiore brevioreque ; poro antico nodulis sex cincto. Rud. sub dist. Distoma nodulosum. Rudolp. entoz. 2.p. 410. Fasciola percæ cernuæ. Mull. zool. dan. t, 30. f,2, Encycl. pl. 70. f. 13. Fasciola luciopercæ. Gmel. p. 3057. Habite dans différentes perches. 12. Fasciole de la truite. Fasciola laureata. F. oblonga, depressiuscula ; poro antico dobis sex Æqualibus cincto. Rud. sub dist, Distoma laurgatum. Rudolph. entoz. 2. p. 413. F'asciola farionis. Mull, zool. dan. t. 72. f. 1—3. Encycl. pl. 80. f. 1—2. = Habite lesintestins de la truite, de. L e 13. Fasciole trigonocéphale. Fasciola trigonocephala. F. depressiuscula , oblonga ; collo antrorsum attenuato ; capite trigono echinis cincto , posticeque vage obsito. Rud. sub dist. Distoma trigonocephalum. Rudolph. entoz. 2, p.415. Planaria putorii, Goez. naturg. p. 195. tab. 14. f. 7-6. et planaria melis. tab. 14. f. 9—10. Habite les intestins du putois ge blaireau. Etc, SANS VERTÈBRES. 185 TROISIÈME SECTION. VERS HÉTÉROMORPHES. Leur corps est tantôt aplati, tantôt cylindrace, souvent irrégulier ou difjorme. Les vers hétéromorphes forment à peine une coupe distincte de celle des vers planulaires. Cependant, ils sont en général moins allongés, plus irréguliers, plus dif- formes ; en sorte que l’inconstance et l'irrégularité, dans leur forme générale, constituent les seuls caractères dis- tinctifs de la section qui les embrasse. Ces vers, encore peu avancés dans la composition de leur organisation, sont mollasses, les uns aplatis, les autres cylindracés ; il y en a qui sont renflés en quelque partie de leur lon- gueur , et on en trouve qui sont munis d’appendices sin- guliers et divers, plus ou moins saïllans. Je rapporte à cette 3.° section, les sept genres qui suivent, MONOSTOME. ( Monostoma. ) É Zeder, p. 188. Rudolph. 2. p. 325. ] Corps mou, allongé, polymorphe,aplati ou cylindracé. Une seule ouverture terminale ou subterminale , COns- tituant la bouche. Point d’anus. 186 ANIMAUX Corpus molle , elongatum , polymorphum, depres- sum vel teretiusculum. Porus unicus, terminalis aut subinferus , orem re- ferens ; ano nullo. OBSERYATIONS. Les rnonostomes sont des vers très-voisins des fascioles par leurs rapports; mais leur corps ne présente qu’une seule ouverture, et intérieurement on n’aperçoit dans plusieurs aucune sorte d’intestins. Ces vers singuliers ont le corps allongé, mou, polymor- phe; en sorte que les uns sont aplatis, les autres sont cylin- dracés, et il y en a qui ont la bouche latérale, placée un peu au-dessous de l'extrémité antérieure, tandis que d’autres ont leur bouche tout-à-fait terminale. Plusieurs ont à l'extrémité antérieure un renflement céphaloïde. Les monostomes vivent dans le ventre et dans les intestins de la taupe , de plusieurs oiseaux et de différens poissons. Rudolph en a déterminé quinze espèces, parmi lesquelles je citerai les suivantes, ESPECES. * Bouche subinférieure. 1. Monostome du gastérote. Monostoma caryophryl- linum. M. capite obtuso , ore amplissimo rhomboïdali , corporis depressi apice postico acutiusculo. Rudolph. ent. 2. p. 325. tab. 9. f. 5. Monostoma caryophyllinum. Zed. naturg. p.189. n.e 5, Habite dans le gastérote épineux. 2, Monostome grêle. Monostoma gracile. MZ. capite obtusiusculo , ore ovali, corporis depressi apice postice acuto. Rudolph, ent. 2. p. 326. SANS VERTÈBRES. 187 Acharius in yet. ac. nya hand!. 1780. tab. 2.f. 8—0. Habite dans l'abdomen de l’éperlan. 3. Monostome du cyprin. Âfonostoma cochleariforme. M. capite obtuso , discreto; ore ovali; corpore teretiusculo. Ru- dolph. ent. 2. p. 326. Festuceria c) prinacea. Schrank. naturhist. aufs. p. 334. tab. 5, * f. 18—20. Häbite les intestins du cyprin barbu. ** Bouche terminale. 4. Monostome crénulé. Monostoma crenulatum. ZA. ore crenulato, corpore teretiusculo , antrorsèm gracileScente, posticè obtuso. Rudolph. ent. 2. p. 328. ‘ Habite dans le motacilla phænicurus, le rossignol de muraille. 5. Monostome de la taupe. Aonostoma ocreatum. M. ore orbiculari ; corpore teretiusculo longissimo ; cauda divari- cata. Rudolph. ent. 2. p. 329. Fasciola ocreata. Goeze , naturg. p. 182, tab. 15. f. 65. Cucullanus ocreatus. Gmel. p. 3051. Habite les intestins de Ja taupe. 6. Monostome de l’oie. onostoma verrucosum. M. ore orbiculari; corpore oblongo=ovato » depressiusculo, subtès verrucoso. Rudolph. ent. 2. p. 331. Fasciola verrucosa. Froelich naturf. 24, p. 112. tab. 4. £. B—5. Habite dans l’oie domestique. Etc. AMPHISTOME. ( Amphistoma. } [ Zeder , p. 198. Rudolph. 2. p. 340. _ Corpggmou, cylindracé, un peu irrégulier. Deux ouvertures solitaires et terminales : l’une anté- rieure, pour la bouche; l’autre postérieure , pour l'anus. 188 ANIMAUX Corpus molle, cylindraceum , subirregulare. Porus anticus et posticus, solitariü , terminales , orem et anum referentes. » OBSERVATIONS. Les amphistomes sont encore des vers très-rapprochés des fascioles par leurs rapports; mais ils ont le corps cylin- dracé, au lieu de l'avoir aplati, l'anus à l’extrémité posté- rieure , et ils sont en général plus irréguliers. Plusieurs ont à l'extrémité antérieure un renflement céphaloïde, quelque- fois difforme. On les trouve dans les intestins de plusieurs mammifères et de différens oiseaux. On en connaît onze espèces. ESPÈCES. * Renflement céphaloïde séparé par un étranglement. 1. Amphistome grosse-tête. Æmphistoma macrocepha- lum. A. porc capitis subglobosi magno, labio lobato ; caudali exiguo crenato ; corpore teretiusculo incurvo. Rudolph. ent. 2. p. 340. Fasciola.….. Goeze , naturg. p. 154. tab. 14. f. 4—6. Fasciola strigis. Gmel. p. 3055. : Habite les intestins des hibous, etc. 2. Amphistome strié. Æmphistoma striatum. A. poro capitis subglebosi bilobo; corpore depressiusculo ; caudæ apice truncato striato. Rudolp. ent. p. 343. Uabite l'intestin grêle du milan. 3. Amphistome cornu. Æmphistoma cornutum. A, poro capitis hemisphaærici multilobato ; corpore crenato, hinc convexo , posticè truncato. Rudolph. ent. p. 343. Ab. 5. fig. . ot: LRU Habite dans l'intestin moyen du pluvier doré. Rs. -SANS VERTÈBRES: 189 4. Amphistome erratique. Æmphistoma erraticum. A, poro capitis maximi campaniformis sublobato ; corpore hine convexo, illinc concavo , apice postico exciso. Rudolph. Habite l'abdomen et les intestins d’une mouette du Nord. L ** Renflement céphaloïde non séparé du corps. 5. Amphistome du héron. Æmphistoma cornu. A. corpore tereti, antrorsèm incrassato ; poro antic0 maximo subintegerrimo , postici margine lobato. Rudolph. evt. p. 346, Distoma connu. Zeder, naturg. p. 218. n.o 30. Goeze apud Ze- derum in hujus nachtr. p. 181. tab. II. f. 1 —3. Habite dans les intestins du héron. 6. Amphistome des grenouilles. Æmphistoma subcla- vatum. Æ, corpore obconico; pore antico amplissimo , postico exiguo , utroque integerrimo. Rudolph. ent. p. 348. : 7 Planaria subclavata. Goeze , naturg. tab, 15. f. 23. ÆAmphist. subclavata. Zed. naturg. p. 198. tab. 3. f, 3. Fasciolaria rane. Gmel. p. 3055. Habite dans différentes grenouilles. 7. Amphistome conique. Amphistoma conicum. A. corpore tereti, antrorsèm increscente ; poro antico mayjore, postico minimo , utroque integerrimo. Rudolph. ent. 2. p. 349. Fasciola elaphi. Gmel. p. 3054. Monost. conicum. Zed. naturg. p. 188. Habite dans l’estomac du bœuf, du cerf, Etc. "GÉROFLEÉ. ( Caryophyllœus. ) Corps mou, aplati, allongé, rétréci postérieurement , à _ extrémité antérieure dilatée , frangée , pétaliforme , con- tractile. 190 ANIMAUX Bouche labiée, peu apparente. AÂnus postérieur , ter- minal. Corpus molle, depressum , elongatum , posticè atte- nuatum ; anticd extremitate dilataté , fimbriatd , con- tractilr. Os labiatum, rard conspicuum. Anus terminalis , posticus. | ? OBSERVATIONS. é L'extrémité antérieure du géroflé est remarquable par les formes variées qu’elle prend dans ses mouvemens. Elle est ordinairement dilatée en spatule , et aussi crispée que le pé- tale d’un æillet: C’est par cetteextrémité que l'animal s’atta- che aux parois des intestins des poissons en qui il habite ; et la bouche qui s’y trouve, ne devient apparente que lorsque le ver contracte sa frange antérieure. On ne connaît encore qu’une espèce de ce genre, savoir: . ESPÈCE. 1. Géroflé des poissons. Caryophyllæus piscium. Fasciola fimbriata. Goeze , naturg. tab. 15. f. 4—5. T'ænia ES Pall.n. nord. Beytr. p. 106. n.° 16. tab. 3. fig Cary Fa ee cyprinorum. Zeder, naturg. p. 252. tab. 3. f. 5-6. Caryophylleus mutabilis. Rudolph. ent. 3. p. 0. > Carrophyllæus piscium. Gmel. p. 3992: re dans les intestins | des Poissons d’eau do p des nr PETER] tenace, Run, + SANS VERTÈBRES. 191 TENTACULAIRE. ( Tetrathynchus. Corps sacciforme, oblong, un peu en massue, obtus antérieurement , rétréci ou atténué dans sa partie posié- rieure. x Quatre sucoirs proboscidiformes et rétractiles à l’ex- trémité antérieure. Anus postérieur, terminal. Corpus sacciforme , oblongum , subclavatum , anticè obtusum , posticè attenuatum. kr Suctoria quatuor, proboscidiformes retractilesque in extremitate anticé. Anus posticus terminalis. # OBSERVATIONS. : Quelques naturalistes ont confondu les vers de ce genre avec les échinorinques , parce que leurs suçoirs proboscidi- formes sont quelquefois hérissés de crochets. M. Bosc, qui en a observé une espèce, en a constitué un genre particulier sous le nom de éentaculaïire, les suçoirs dans leur saillie imitant des tentacules; et le docteur Rudolph en a développé es caractères dans son genre éetrarhynchus. Les tentaculaires ont le corps oblong, subcylindrique, en massue ondée , très-contractile. Ces vers sonten général fort petits, se trouvent dans l’estomac, les intestins et le foie des poissons. ESPÉCES. 1. Tentaculaire appendiculée. Zetrarhkynchus appendi- culatus. T. proboscidibus simplicibus.; corpore clavato pesticè truncato. appendiculato. Rudolph. ent. 2. p.318. tab. 9..f. 10—10. + I 92 ANIMAUX Echinorhynchus quadrirostris. Goeze , naturg. tab. 13. f. 3—5. Encycl. pl. 38. fig. 23. A—B—C. Habite dans le foie du saumon. 2. Tentaculaire de Bosc. Z'etrarhynchus papillosus. T. proboscidibus papilla terminatis ; corpore oblongo , posticè botuso. Rudolph. ent. 2. p. 320. Tentacularia. Bosc , bullét. des sc. n.° 2. tab. 2, £. 1. et hist. nat. des vers, 2. p. 1113. pl. XI. f. 2—3. Habite sur le foie de la dorade. Son corps est ondé, strié longitudinalement. Ses suçoirs ne sont pas hérissés de crochets. Zeder en a fait un échinorinque. MASSETTE. (Scolex. ) Corps gélatineux , allongé, un peu déprimé, en mas- sue antérieurement, pointu à l'extrémité postérieure, contractile. Bouche terminale, orbiculée, entourée de 4 oreil- lettes plicatiles, polymorphes, subperforées. Corpus gelatinosum, clongatum, subdepressum , an- ticè clavatum , posticè acuminatum , contractile. Os terminale , orbiculatum , auriculis quatuor plica- tilibus , polymorphis , subperforatis cinctum. OBSERVATIONS. Les rnassettes sont des vers extrêmement petits, gélati- neux, tres-contractiles, et que l’on doit distinguer des ten- taculaires ou tétrarinques , si, comme on l’a dit, ils ont une bouche terminale, distincte des quatre oreillettes qui l’en- . SANS VERTÈBRES. 193 tourent. Ces oreillettes, qui paraissent des suçoirs particu- liers, communiquant avec l’intérieur de la bouche, sont plicatiles, polymorphes, tantôt allongées et rabattues, et tantôt relevées et raccourcies. Lorsque le ver est allongé, son corps est lisse, presque linéaire, et toujours en massue antérieurement ; mais lorsqu'il est contracté, il offre des rides transverses. Sa partie postérieure est toujours atténuée en pointe. Il n’y a dans les massettes ni suçoirs ni trompe armés de crochets, comme dans les échinorinques; néan- moins , on doute maintenant de l'existence de ce getre, et l'on présume qu’il n’est dù qu'a l'observation d'individus trés-jeunes , probablement du genre de l’échinorinque, ESPÈCE. 1. Massette microscopique. Scolex pleuronectis. Sc. opaca , capite auriculis quaternis. Mull, zoo]. dan. p. 24. tab, 58, Encyel. pl. 38. f. 24. Û * #colex pleuronectis. Gmel. p. 3042. Habite les intestins de divers poissons, surtout des pleuro- nectes, TÉTRAGULE.( Tetragulus. ) Corps allongé , claviforme, un peu aplaü, annelé transversalement ; à anneaux étroits, bordés inférieure- ment d'épines courtes. Bouche inférieure, située un peu au-dessous de l’extré- mité la plus large , et accompagnée de chaque côté de deux crochets mobiles. Anus terminal , postérieur. T'ome III, 13 L 194 ANIMAUX Corpus elongatum , claviforme , subdepressum , transversim annulatum ; annulis angustis ; margine in- feriore spinis brevibus ciliatis. Os subtüs et infra latiorem extremitatem , utroque latere hamulis duobus mobilibus armatum. Anus ter- minalis, posticus. OBSERVATIONS. Le cétragule , publié par M. Bosc, est un nouveau genré de vers qui paraît se rapprocher un peu des massettes et des échinorinques, quoiqu’il en soit très-distinct. Son corps est allongé, assez épais, élargi en massue antérieurement, va en se rétrécissant vers sa partie postérieure, et a environ trois millimètres de longueur. Il est mou, blanc, et divisé transversalement par environ 8o anneaux étroits , dont le bord inférieur est cilié par des épines courtes. Sa bouche , située inférieurement , un peu au-dessous de Fextrémité la plus large, est ronde, grande et accompagnée de chaque côté de deux crochets cornés, transparens , mo- biles de haut en bas. Ii n’y a encore qu’une espèce connue , qui est la suivante. ESPÈCE. 1. Tétragule du cavia. Zetragulus caviæ. Bosc. nouv. bullet. dessc. 2.n.0 44. f, 1. a—b—c—d. Il vit dans le poumon du cochon d’Inde ( caviæ porcellus). SAGITTULE. (Sagittula.) Corps mou, oblong, un peu déprimé, terminé anté- rieurement par un renflement pyramidal, hérissé en des- SANS VERTÈBRES. 199 sus de pointes dirigées en arrière. Deux appendices opposés et cruriformes à la partie postérieure du corps. Un sucoir en trompe rétractile, inséré en dessus sous le sommet du renflement pyramidal. Corpus molle, oblongum, subdepressum; capitulo terminali pyramidato , supérnè retrorsum aculeato ; parte corporis posteriore appendicibus duabus oppo- sitis cruriformibus. Proboscis retractilis unica , sub apice capituli pyra- midati supernè insertas OBSERVATIONS, Ïl paraît que ce n’est encore que d’après une seule obser- . vation que l’on a l’idée de cette singulière sorte de vers; et . c’est du corps humain que M. le docteur Bastiani l’a obte= nue , à l’aide d’une évacuation par les selles, dans une car- dialgie vermineuse. On peut voir, dans les actes de l’Académie de Sienne - (tome 6, p.241), l’histoire de la sagittule, que M. Bas- tiani nomme animal bipède. Ce ver semble avoisiner par - quelques rapports les échinorinques. ESPÈCE. » 1. Sagittule de l'homme. Sagittula hominis. Bastiani , acad, seniens. act. 6. p. 241. pl. 6. f. 3—4, Habite dans le canal intestinal de l’homme: I 96 * ANIMAUX ORDRE SECOND. VERS RIGIDULES: | Leur corps a un peu de roideur qui le rend presque élastique; ils sont nus, cylindriques) filiformes , la plupart réguliers. Les vers rigidules , dont le docteur Ruporrx compose son 1.r ordre (entozoa nematoidea ; vol. 2, p.55), sont cylindriques , tiliformes, nus, et en général moins: imparfaits en organisation que ceux de l’ordre précédent. : Leur forme cylindrique et assez égale ou régulière eût pu servir seule à caractériser l’ordre qui les comprend si, parmi les hétéromorphes, qui font partie des vers” mollasses, l’on ne trouvait des espèces à corps subeylin-\ drique. L'espèce de roideur qui rend leur corps pres” qu'élastique, doit donc être employée , concurremment" avec la considération de leur forme générale, à caracté-w riser le second ordre dont il s’agit ici. | Le canal intestinal de ces vers est complet, c'est-à-dire, ouvert aux deux extrémités , Guoique, dans les espèces à corps très-grêle, l'anus, la bouche même, soient quel-» quefois difficiles à apercevoir, à cause de la transparence 4 des parties et de la petitesse de ces ouvertures. 7 U + . SANS VERTÈBRES. 197 C'est parmi les vers de cet ordre que l'on eroit avoir trouvé des organes véritablement sexuels, en attribuant à certaines parties singulières, des fonctions qui paraissent vraisemblables. Si l'on ne s'est point fait illusion à cet égard, ee serait ici que la nature aurait commencé l'éta- blissement d'un nouveau système de génération, celui qui, pour opérer la production d'un nouvel individu , exige le concours de deux sortes d'organes, les uns fécondateurs et les autres propres à former les corpuscules que la fé- eondation seule peut rendre capables de vivre. Parmi les vers rigidules, comme parmi les mollasses, Tes uns ne se trouvent jamais que dans l’intérieur du corps . « s . _ des autres animaux; mais d’autres se rencontrent ailleurs, et sont des vers externes, que l’état de leur organisation” force de rapporter à cette classe. Voici les genres qui appartiennent à cet ordre. ÉCHINORINQUE. ( Echinorhynchus. ) Corps allongé, subcylindrique , sacciforme. Trompe terminale, solitaire , rétractile, hérissée de erochets re- courbés. Corpus elongatum , cylindraceum , sacciforme. Pro- Boscis terminalis , solitaria , retractilis , aculeis adun- cis echinata. | OBSERVATIONS. Les échinorinques constituent un genre fort remarquable par le caractere singulier de leur trompe. Elle est terininale, 198 ANIMAUX solitaire, rétractile, et hérissée de crochets recourbés, soit disposés par rangées nombreuses , soit placés suf un seul rang. Le corps de ces vers est allongé, cylindracé, sacci- forme, quelquefois un peu déprimé , et légèrement atténué dans sa partie postérieure. On le voit tantôt lisse, tantôt muni de rides transverses, plus ou moins apparentes. L'a- nus n’est pas connu. On trouve les échinorinques dans les intestins et les au- tres viscères de beaucoup d'animaux vertébrés; mais jus- qu'à présent on n’en a pas encore observé dans le corps de l'homme, Ces vers implantent leur trompe dans les membranes ou Ja substance des visceres, s’y fixent par leurs piquans cro- chus, et y demeurent fortement attachés, souvent pendant toute leur vie, ESPÈCES, * Le cou et Le corps inermes ( sans piquans }, Échinorinque du cochon. Echinorhynchus gigas. Ech. proboscide subglobosa ; collo brevi vaginato ; corpore lon- gissimo, cylindrico , posticè decrescente. Rudolph ent. 2. p. ais E 3246050 Echinorhynchus gigas. Bloch abhandl. p. 26. t. 7. f. 1—8. Goeze naturg. p. 143—150. tab. 10 f. 1 —6. Encyci. pl. 37.f. 2—17. Habite les intestins des cochons, surtout de ceux que l’on tient enfermés pour les engraisser, 2, Échinorinque du eyprin. Echinorhynchus tuberosus. Ech. proboscide subglobosa apice aculeis rectis reflexisque coro- nataj collo vaginato brevissimo ; corpore oblongo. Echinorhynchus rutili. Mull. zool. FN II. p. 27. tab. 61. f. 1-8. Gmel. p. 3050. n.e 45. Ds, En SANS VERTÈBRES. 199 Ech. tuberosus. Zed. naturg. p. 163. Rudolph. ent. 2. p. 257. Habite les intestins du cyprinus rutilus. Il n’a qu'une rangée de piquans. 3. Échinorinque du cobite. Echinorhynchus clavæceps. Ech. proboscide subglobosa ; collo subnullo; corpore cylindrico , antrorsum decrescente. Rudolph. ent. 2. p. 258. Echin. cobitis barbatulæ. Goeze naturg. p. 158. t. 12, f. —Q, Eckin. cobitidis. Gmel. p. 3048. n.° 32. Habite les intestins du cobite barbu. 4. Échinorinque de l'anguille. Echinorhynchus globu- losus. Ech. proboscide ovali, breviore collo vaginato ; corpore oblongo. Rudolph. ent. 2. p. 259. Ech. anguille, Mull. zoot. dan, II. p. 38. tab. 69. f. 4—6. Encycl. pl. 38. f. 16—18. Habite les intestins de l’anguille. 5. Echinorinque strié. Echinorhynchus striatus. G. Ech. proboscide conica ; collo brevissimo ; corpore longitudinaliter striato, passim constricto. Rudolp. ent. 2. p. 263. Echin. striatus. Goeze naturg. p. 152. tab. 11. f. 6—7. Encycl. pl. 39. f. 13—14. Echinorhynchus ardeæ. Gmel.p. 3046. Habite dans la grue cendrée. 6. Echinorinque de l’ésoce. Eclinorhynchusangustatus. Ech. proboscide cylindrica truncata ; collo brevissimoÿ corpore antrorsum angustato. Rudolph. ent. 2. p. 265. Echinorkynchus lucii. Mull. zool. dan, tab. 57. f, 4—6. Encycl. pl. 38. £. 3—5. | Habite les intestins de l’ésoce. ** Le cou ou le corps armé de piquans. VE Échinarinque de la macreuse. Echinorhky nchus rt- nutus. Ech. proboscide eylirdrica ; collo tereti nudo ; vagina. st: iata . corporis parte antica subovata gculeata, pos stica ovali inermi. Rudolph. ent. 2. p. 295. 200 ANIMAUX Echin. minutus coccineus. Goeze naturg. p. 164. tab. 13. £. 1-0, Encycl. pl. 38. f. 1. A—B. ‘ Échin. anatis, Gmel.{p. 5045. etechin. merule. p- 3046. Habite les intestins du canard brun ( de la macreuse Jsetc. 8. Echinorinque du phoque. Echinorhynchus strumosus. Ech. proboscide cylindrica transversa ; collo nullo j Corporis parte antica subglobosa aculeata, postica tereti inermi. Rudolph, ent. 2. p. 205. tab. 4.f. 3. Ech. strumosus. Zeder naturg. p. 158, n.0 28. Habite les intestins du phoque. 9. Echinorinque du canard. Echinorhynchus constrictus. Ech. proboscide subclavata ; collo conico nudo ; corpore oblongo, bis obiter constricto , anticè aculeato. Rudolph. ent. 2. p. 206. Echin. anatis boschadis domest. Goeze naturg. p. 163. tab. 13. £. 6—7. Echin. boschadis. Gmel. p. 3045. Habite les intestins du canard sauvage. Etc. POROCÉPHALE. (Porocephalus. } Corps cylindrique, inarticulé, presqu’en massue; à extrémité antérieure variant irrégulièrement par ses con- tractions. Trompe terminale, contractile. Cinq crochets rétrac- iles , cachés sous la trompe dans des fossettes. Corpus teres , inarticulatum , subclavatum; antic& extrenutate contractionibus variè deformatd. Proboscis terminalis, contractilis. Aculei quinque adunci, retraciiles , in foveis sub proboscide latentes. SANS VERTÈBRES. 201 OBSERVATIONS. Le porocéphale est un nouveau geure de vers établi par M. de Humboldt, dans le recueil de ses observations de Zoologie, d’après l'espèce qu'il a trouvée dans un serpent d'Amérique. Par ses rapports, ce ver semble se rapprocher des échinorinques ; mais les caractères de sa trompe et les crochets contractiles qui sont au-dessous , le distinguent éminemment. ESPÈCE. 1. Porocéphale du crotal, Porocephalus crotali. P. subclavatus, flavescens; proboscide lactea premorsa; aculeis quinque fuscescentibus. Humboldt. obs. de zoologie. pl. 26. Habite dans un serpent d'Amérique. LIORINQUE. ( Liorhynchus. ) Corps allongé , cylindrique, rigidule. Bouche terminale, obtuse , donnant issue à un sucoir tubuleux , simple et rétractile. Corpus elongatum, teres , rigidiusculum. Os terminale, obtusum , haustellum tubulosum eval- vem et retractilem emittens. OBSERVATIONS, Les Ziorinques ressemblent un peu aux ascarides par leur aspect ; néanmoins , par leur trompe terminale, rétractile, Des 202 ANIMAUX ils paraissent se rapprocher des échinorinques et du poro- céphale. Ce sont des vers cylindriques, grêles, atténués tantôt antérieurement , tantôt postérieurement, à queue or- dinairement pointue, Leur bouche consiste en un petit tube proboscidiforme , mutique, que l'animal fait sortir de son extrémité antérieure, ou y rentrer comme à son gré. On n’en connaît encore que trois espèces qui se trouvent dans deux mammifères et dans un poisson. ESPECES. 1. Liorinque du blaireau. Liorhynchus truncatus. L. tubulo elabiato ; corpore utrinque subattenuato , Levi; caud4 acutissimé. Rudolph. ent. 2. p. 247. Habite les intestins du blaireau. 2. Liorinque du phoque. Ziorhynchus gracilescens. L. tubulo elabiato ; corpore retrorsèm attenuato, Levi; caudé acutä. Rudolph. ent. 2. p. 248. Æscaris tubifera. Mull. z0ool. dan. 11. p. 46. tab. 74. f. 2. Encycl. pl. 32. f. 8. Echinorhynchus tubifer. Gmel. p. 3044. Habite dans l'estomac du phoque barbu. 3. Liorinque de l'anguille. Ziorhynchus denticulatus. L. tubulo labiato ; corpore antrorsèm attenuato, collo crenato (seriatim denticulato). Rudolph. ent. 2. p. 249. tab. XII. {. 1—2. Cochlus inermis. Zeder naturg. p. 5o. tab. 1. f. 6. Habite dans l'estomac et le cœur de l’anguille. STRONGLE. ( Strongylus. ) Corps allongé, cylindrique, atténué postérieurement ; à queue terminée par une bourse substylifere dans les mà- les, très-simple dans les femelles. A SANS VERTÈBRES. 203 Bouche orbiculaire , grande, subciliée ou papilleuse, terminant l'extrémité antérieure. Corpus elongatum , teres , posticè attenuatum ; cau- d& bursam substyliïferam in maribus terminatd ; in fe- mineis simplicissimd. Os orbiculare, magnum, cils aut papillis cinctum , extremitatem anticam terminans. OBSERVATIONS. Les strongles sont des vers très-singuliers en ce qu'ils paraissent posséder des sexes distincts, sur des individus différens. Dans les autres genres avoisinans, tels que les cucullans, les ascarides, etc., les sexes semblent se montrer encore, mais sont plus hypothétiques. Les strongles seraient donc les vers connus les plus perfectionnés, c’est-à-dire, les plus avancés en organisation, Ces vers sont, en général, lisses, blanchätres ou un peu rougeàtres, presque point atténués vers leur extrémité an- térieure , et assez transparens pour laisser voir leurs organes intérieurs à travers leur peau, La bourse qui termine la queue des mâles est plus ou moins fissile, substylifère, souvent oblique. On trouve des ssrongles dans l’homme , plusieurs mammi- feres et quelques oiseaux. Ils vivent dans l’œsophage, les intestins et dans les reins. ESPÈCES. * Bouche ciliée ou dentée. 1. Strongle des chevaux. Strongylus armatus. S'tr. capite globoso truncato, ere aculeis rectis densis armato ; bur- sà maris trilobä , caudà feminæ obtusiusculà. Rudolph. ent. 2. p- 204. 204 ANIMAUX Strongylus equinus. Mull. 2001. dan. 11. p. 2. tab. 42. fig. 1-12. Eucycl. pl. 36. f. 7—15. Strongylus equinus. Gmel. p. 3043. Habite dans l'estomac et les gros intestins des chevaux. 2. Strongle des porcs. Strong ylus dentatus. Sr. capite obtuso, dentibus anticis recurvis obsito; corpore alato; bursa maris iriloba ; cauda feminæ subulata. Rudolph. ent. 2. P- 200. Habite dans le colon et le cæcum des cochons. ** Bouche entourée de papilles. 3 Strongle des reins. Strongylus gigas. Srr. capite obtuso, ore papillis planiusculis sex cincto; bursa maris truncata integra; cauda feminæ rotundata. Rudolph. ent. 2. p. 210. Æscaris renalis, ascaris visceralis et sub ascaride lumbricoide, in Gmelino. p. 3030—3032. | Encycl. pl. 30. f, 4. Habite dans les reins de l’hommeet de plusieurs mammifères, rarement dans les autres viscères et le tube intestinal. Cette espèce est fort grande et a été confondue avec l’ascaride lombricale. 4. Strongle papilleux. Strongylus papillosus. Str. capite obtuso, papillis sex-conicis-cincto ; ore orbiculari am- plissimo; corpore crenato bursa maris integra obliqua, cauda feminæ obtusa. Rudolph. ent. 2. p. 214. tab. 3. f, 11—12. Strongy lus papillosus. Zeder naturg. p. 92 Habite dans l’œsophage de différens oiseaux. Ses papilles sont coniques, mobiles , presque tentaculiformes. \ Etc. CUCULLAN. ( Cucullanus. ) Corps allongé, cylindrique, obtus à son extrémité antérieure , atténué postérieurement. Bouche terminale, située sous un capuchon strié. SANS VERTÈBRES. 205 Corpus elongatum , teres, anticè obtusum , posticè attenuatum. Os terminale , cucullo striato obtectum. OBSERVATIONS. Les cucullans, que le docteur Rudolph écarte des strongles, en paraissent voisins par leurs rapports ; aussi paraît-il que Bruguière a voulu les réunir dans le même genre. Néanmoins, leur bouche située sous un capuchon membraneux, les en distingue éminemment. S'ils ont des “sexes véritables, ce qui me paraît encore hypothétique , les mâles n’ont point de bourse à leur extrémité posté- rieure, comme dans les strongles. Les cucullans paraissent vivre particulièrement dans l’es- tomac et les intestins des poissons. On n’en connaît encore qu'un petit nombre d'espèces. ESPÈCES. Cucullan de la perche. Cucullanus elegans. C. capite obtuso, cucullo globoso , posticè uncinato ; caudä maris utrinque alatä. Rudolph. ent. 2. p. 102. tab, 3. f.1—3. et fig. 5—7. Cucullanus percx, Goeze tab. IX, B. * Îe. A—B. 4), Encycl. pl. 36. f. 6. Cucullanus lacustris, perce, luciopercæ, cernuæe. Gmel. p. 3051. Habite dans les perches. 2. Cucullan des gades. Cucullanus fovcolatus. C, capite obtuso, subtùs foveolato ; cucullo globoso mutico. Ru- dolph. ent. 2. p. 109. Cucullanus marinus. Mull. zool. dan. 1. p. 50. tab. 58. f. 1—11. Encycl. pl. 35. £. 10—15. Cucullanus marinus , cirratus , muticus, Ginel. p, 3052. 206 ANIMAUX Habite les intestins des gades ou morues. Muller repré- sente un individu comme vivipare, offrant de jeunes vers encore adhérens comme des bourgeons développés et cir- reux. 3. Cucullan de la truite. Cucullanus globosus. C« filiformis, infrà caput globosum posticè tuberculatus; collo gracili longiusculo. Rudolph. ent. 2. p. 111. Goeze naturg. p. 133. Cucullanus lacustris e farionis. Gmel. p. 3051. n.° 6. Cucullanus truttæ. Fabric. in dansk. Selsk. Skrivt. 111. p. 30. tab. 3. f. 9—12. Gabite dans la truite. 4. Cucullan de l’anguille. Cucullanus coronatus. C. capite obtuso aculeis tribus brevissimis anticis , cucullo glo- boso. Rudolph. ent. 2. p. 113. Cucullanus. Goeze naturg. p.130. tab. IX. A. f. 1—2. Encycl. pl. 36. f. 3—4. Cucullanus lacustris, æ. anguille. Gmel. p. 3051. Gabite les intestins de l’anguille. Etc. ASCARIDE. ( Ascaris. ) Corps allongé, cylindrique, très-souvent atténué aux deux bouts, ayant trois valvules à l’extrémité antérieure. Bouche terminale , petite, recouverte par les valvules. Corpus elongatum , teres, utrinque sæpius attenua- tum ; extremitate antic& trivalvi. Os terminale, exiguum , valvulis rotundatis obtec- tum. | OBSERVATIONS. Les ascarides ,; que l’on doit réduire aux espèces qui offrent à leur extrémité antérieure trois valvules en trefle, SANS VERTÈBRES. 207 qui cachent la bouche, sont des vers très-nombreux en espèces, quelquefois en individus, et souvent fort nui- sibles. Ces vers sont cylindriques, en général atténués aux deux bouts, quelquefois fort grands, d'autres fois grèles et très-petits. Les trois tubercules ou valvules arrondies qui se trouvent à leur extrémité antérieure , paraissent leur servir comme de lèvres pour les aider à se fixer et à pomper leur nourriture. Îls vivent ordinairement en grand nombre et comme par troupes dans les intestins et l’estomaë des ani- maux vertébrés, et même de l'homme. On peut dire, qu’a- près les tœnia, ce sont les plus communs et les plus nuisibles, On prétend que ces vers sont munis d'organes sexuels, et qu'ils ont les sexes séparés sur des individus différens. Je n’en citerai que peu d’espèces , Parmi lesquelles je n’en indiquerai qu’une seule, comme se trouvant dans l'homme, l'ascaris vermicularis devant être rapporté au genre oxyure, Selon l'observation de M. Bremser. ESPÈCES. * Corps atténué aux 2 extrémités. 1. Ascaride lombricoïde. Ascaris lumbricoides. L. Æ. corpore utrinque sulcato ; caudä obtusiusculä, Rudolph. ent, 2. p.124. ÆAscaris lumbr. Bloch. tab. 8. f, 4—6 (equi). Ascaris gigas. Goeze naturg. p. 62—72. tab. 1. f. 1—3 ( equi). Æscaris gigas, a. equi. bà hominis: ©. suis. d. vituli. Habite les intestins grêles de l’homme , du bœuf, du che- val, de l'âne , du cochon. Elle est longue de six pouces à un pied, d’une couleur blanchâtre ou d'un rouge pâle et paraît lisse. On la chasse avec des purgatifs et l'huile em- pyreumatique de Chabert. 2. Ascaride des poules. Æscaris vesicularis. A. linea corporis laterali tenuissima ; caudä utriusque SexuS re . 208 at: ANIMAUX | flexä, in maribus utrinque membran4 basi connivente alaté. | Rudolph. ent. 2. p. 1209. | Æscaris papillosa. Bloch abhandl, p. 32. tab. 9, f. 1-6. Encycl. | pl. 32. f. 24—20. | Æscaris papillosa. Gmel.p. 3034. n.e {o et n. er, 42, 43, 44. Habite les intestins des poules, de l'outarde, du faisan. | 3. Ascaride acuminée. Æscaris acuminata. A. membrana laterali tenui; cauda acuminata. Rudolp. ent. 2 p- 136. Æscaris subulata, Goeze naturg. p. 100. tab. 4 f. #9: Ascaris ranæ. Gmel. p. 3035. Habite les intestins des grenouilles. 4. Ascaride du chien. Ascaris marginata. A, membrana capitis utrinque semilanceolata, caudæ yix cons picua. Rudolph. ent. 2. p. 138. Ascaris. Bloch. tab. 8. f. 13. Encycl. pl. 30. f. 5—9. Ascaris canis. Gmel. p. 3030. Habite les intestins grêles du chien. 5. Ascaride du chat. Ascaris mystax. #l. membrana capitis utrinque semiovata , caudæ lineari. Ru- dolph. ent. 2. p. 140. Ascaris felis. Goeze naturg. p. 99. tab. 1. f. 5, et f. g—13. Encycl. pl. 3r. f. 7—12. Ascaris felis. Gmel. p. 3031. Habite les intestins grêles du chat. 6. Ascaride aiguille. Æscaris acus. A. membrana laterali capitis caudæque subtès planiusculorum lineari, corporis tenuissima. Rudolph. ent. p. 149. Æscaris acus. Bloch eingew. et naturf. IV. p. 544 Ascaris acus. Gmel. p. 3035. Fusaria acus. Zeder naturg. p. 104. tab. 11. f. 123. Habite les intestins des ésoces. : RE 7 SANS VERTÈBRES: 20Q ** Corps plus épais à une de ses extrémités. 7- Ascaride du pigeon. Ascaris maculosa. A. membrana laterali capitis utrinque semielliptica , corporis evanida ; cauda obtusa cum acumine. Rudolph. ent. 2, p. 158, tab, 1. f. 14—16. Æscaris. Goeze naturg. p. 84. tab, 1. f. 6. Encycl: pl. 30. f. ro. asc. columbe. ÆAscaris colurmbz. Gmel. p- 3034. Habite les intestins du pigeon grosse-gorge, 8. Ascaride du lagopède, Æscaris compar.. A. capitis valvulis Latiusculis > Caud& maris obliquë truncatä 3 alatä , femineæ rectä obtusiusculä. Rudolph. ent, 2. p. 161. Æscaris compar. Schrank. Bayers. P- 90—04. Æscaris tetraonis. Gmel. p. 3034. Fusaria compar et fusaria tetraonis. Zeder naiurg. P. 110 et P-: 120. Habite les gros intestins de la gélinote. 9. Ascaride de la taupe. Æscaris incisa. Æ. capite obtuso, corporé crenato > Caudæ acumine Brévi conico: Rudolpb ent. 2. p. 163. | Cucullanus talpe. Goeze uaturg. p. 130. tab. 8, f, 7—8, Encycl. pl. 36. f. 1—2, Habite dans ]a taupe. 10. Ascaride du gade. Ascaris clavata. = Æ: capitis tenuioris membrana Lineari, corpore toto tetrorsèm inerassato , cauda obtusa mucronata. Rudolph. ent. 2. p. 183. Ascaris gadi. Mull. zool. dan. prodr. n.° 2995. etzool, dans 11. p. 47. tab, 94. f. 6. Encycl. pl. 32. £. 15—16. Habite l'estomac du gadus barbatus: Etc, Tome III. 1/ an ot onu 210 ANIMAUX FISSULE. (Fissula. ). Corps allongé , cylindrique, atténué postérieurement, à extrémité antérieure bifide. | Bouche terminale, bilabiée. Anus près de l'extrémité de la queue. Corpus elongatum , teres , posticè attenuatum ; an- iicd extremitate bifidä. Os terminale , bilabiatum. Anus propè apicem caudeæ. OBSERVATIONS. Je crois être le premier qui ait senti la nécessité de séparer des ascarides, le ver que Muller a nommé ascaris bifida. J'en ai formé un genre particulier dans mes leçons, sous le nom de fissule. Ce genre fut ensuite reconnu, mais diverse- ment nommé par les auteurs. En effet, quelques années après, M. Fischer l’établit sous la dénomination dé cystidi- cola, d’après une nouvelle espèce qu’il fit connaître; enfin, le docteur Rudolph, reconnaissant aussi. le même genre, Jui assigna le nom d’ophiostoma. Les fissules n'ont point à l'extrémité antérieure , comme es ascarides, trois valvules qui cachent la bouche ; mais, à cette extrémité qui est bifide, elles offrent deux espèces de lèvres, souvent inégales , plutôt latérales que verticales. Leur corps est allongé, cylindrique, atténué postérieure- ment, transparent, et quelquefois comme crénelé et irré- gulier près de la queue, qui est simple et pointue. On n’en connait encore qu’un petit nombre d’espèces: SANS VERTÈBRES. 21I ESPÈCES. 1. Fissule des chauve-souris. Æissula mucronata. F. antica extremitate obtusa ; labiis æqualibus ; cauda ( femi- næ ) obtusa , mucronata. Ophiostoma mucronatum. Rudolph. ent. 2. p. 117. tab. 3. fig. 13—14. Habite les intestins de la chauve-souris oreillard. 2. Fissule du phoque. Fissula phoceæ. | F'. antica extremitate obtusa; labiis inæqualibus ; cauda feminæ cbtusa , maris mucronata. Ophiostoma dispar, Rudolph. entoz. 2. p. 1109. Ascaris bifida.. Mull. zool.dan. 11. p. 47. tab. 74. f. 3, mas, 4 et f. 1. femina. | Encycl. pl. 32. f. 9 et 10. mas. Habite les intestins des phoques. 3. Fissule cystidicole. Fissula cystidicola. F. labüs æqualibus acutiusculis; cauda latiuscula depressa, Cystidicola. Fischer. Bibl. n,o 265. cum ic. Æ'issula cystidicola. Syst. des anim. sans vert. p. 339. Fissula cystidicola. Bosc hist. nat. des vers, 2. p. 37. Ophiostoma cystidicola. Rudolph. ent. 2, p. 122. Habite la vessie aérienne des truites. TRICHURE. ( Trichocephalus. ) Corps allongé, cylindrique, plus épais et presqu’en massue postérieurement ; à parue antérieure graduelle- ment atténuée et presque capillaire. Bouche terminale, orbiculaire, très-petite, à peine | visible. 212 ANIMAUX Corpus elongatum , teres; posticè crassiore subcla- vaio ; parte anticd sensim attenuat& , subcapillari. . Os terminale, orbiculare , exiguum, vix distinctum. OBS£LRVATIONS. Les srichures sont des vers allongés, cylindriques, sou- vent contournés postérieurement, surtout dans les mäles, épaissis vers leur extrémité postérieure qui est obtuse; et singulièrement remarquables en ce que leur partie antérieure va en s’amincissant et ressemble à un fil ou à une trompe capillaire. Leur bouche, en général, est extrêmement petite. Ces vers vivent le plus souvent par troupes, et habitent les intestins de l’homme , des mammiferes et de quelques reptiles. On en connait huit ou neuf espèces. ESPÈCES, * Extrémité antérieure nue et mutique. 1. Trichure de l'homme. Zrichocephalus homänis. TT. parte capillari longissima , capite acuto indistincto; corpore maris spiraliter involuto, feminæ subrecto. KR. Trichocephalus dispar. Rudolph. ent. 2. p. 88. Trichocerhalus hominis. Goeze naturg. p. 112—116. tab. VI: f. 1—5. Encycl. pl. 33. f. 1—4. Trich. hominis. Gmel. p. 3038. D astigoides. Zeder naturg. p. 69. Habite les intestins de l’homme , rarement dans les grêles; plus fréquemment dans le cæcum et le colon. 11 a jusqu’à 2 pouces de longueur. Il produit une espèce de dyssenterie qu’on a nommée morbus mucosus. On le trouve aussi dans quelques singes. 2. Trichure des agneaux. 7 richocephalus affinis. TT. parte capillari longissimä , ore orbiculeri, corpore maris SANS VERTÈBRES, 213 subspirali , feminæ rectiusculo. Rudolph. ent. 2, p, 92. tab. r. f. n—10. Qu Je cæcum des ncauc te des veaux. Il ressemble beaucoup au précédent. 3. Trichure du lièvre. Trichocephalus unguiculatus. Tr. parte capillari longissimä , capite unguiculato, corpore maris spirali, feminæ rectiusculo. Rudolph. ent. 2. p. 93. tab. r. fig. 11. Mastigoides leporis. Zeder naturg. p. 71. tab. 1, f. 3—5. Habite les gros intestins du lièvre. | 4. Trichure des souris. Zrichocephalus nodosus. Tr. capite trinodi; parte capillari longiore corpore maris spie rali, feminæ incurve. Rudolph. ent. 2. p. 06. Trichocephalus muris. Goeze naturg. p: 119— 121. tab. 7. A fig. 3—5. Encycl. pl. 33. f. 6—10. Habite les intestins de la souris. ** Extrémité antérieure armée de piquans. 5. Trichure hérissé. Zrichocephalus echinatus. Tr, capite echinato ; parte capillari corpore spirali breviore. Rudolph. ent. 2. p. 96. Pallas nov. comm. petrop. 19. t. 10. f, 6. senia spirillum. Trichoceph. Goeze naturg. p.123. t. 7. À, f, G—". Encycl. pl. 33. f, 11—192. Trichocephalus lacerte. Gmel. p. 3039. Habite les intestins du Lacerta apus. OXYURE. ( Oxyurus. ) Corps allongé, cylindrique, atténué et subulé posté- rieurement. , Bouche orbiculaïire, nue , terminale. Corpus elongatum, teres ; parte posticé attenuatä , subulatd. Os terminale , nudum , orbiculaturm. 21/4 ANIMAUX OBSERVATIONS. 2 La seule espèce d'oxyure que l’on connut d’abord, fut confondue avec les trichures, parce que l’on prenait la par- tie postérieure de ce ver pour sa partie antérieure. Cette espèce se trouve assez communément dans les chevaux, et l’on sait actuellement que ce n’est point un trichure. Depuis, l’on a découvert que l’ascaris vermicularis n'avait point au-dessus de la bouche les trois valvules des ascarides, et qu’il devait être rapporté au même genre que l'espèce dont je viens de parler. Ainsi, le genre oryure se compose maintenant de deux espèces distinctes, très-connues, et qui paraissent se multi- plier en abondance dans les lieux qu’elles habitent. La partie antérieure des oxyures est la plus épaisse, cylin- drique , assez égale ; mais leur partie postérieure va en s’a- mincissant, devient très-menue, et finit en pointe aigue. Ces vers paraissent plus simples en organisation que les pré- cédens, et à sexes moins distincts. ESPÈCES. x. Oxyure vermiculaire. Oxyurus vermicularis. ©. capitis obtusi membrana laterali utrinque vesiculari ; caudä subulatä. Ascaris vermicularis. Rudolph. entoz. 2. p. 152. Ascaris vermicularis, Goeze naturg. p. 102—106. tab. 5. f. 1-5. Encycl. pl. 30. f. 25—20. Gmel. p. 3029. n.0 1. Habite les gros intestins de l’homme non adulte, c’est-à- dire , des enfans. Il les tourmente par des chatouillemens presque continuels. Ce ver se multiplie quelquefois én peu de temps d’une manière étonnante. Sa longueur est de 5 à 6 lignes. On emploie pour l’expulser des infusions d’Ael- mintocorton , des lavemens de quelqu’infusion amère. SANS VERTÈPRES. a13 2. Oxyure des chevaux. Oxyurus curvula. O. capitis obtusi lateribus nudis. Oxyurus curvula. Rudolph. ent. 2. p. 100. tab. 1. f. 3—G. Trichocephalus equi. Goeze naturg. p. 117. tab. 6. f. 8. Encycel: pl:'33: f. 5. Gmel. p. 3038. n.0 18. Habite le coœcum des chevaux. HAMULAIRE. (Hamularia. ) Corps allongé, cylindracé , presqu’égal , rigidale. Bouche au-dessous de l'extrémité antérieure , d’où sor- tent deux sucoirs filiformes et tentaculaires. Corpus elongatum , cylindraceum , subæquale, ri- gidulum. Os infra apicem anticam , undè haustella duo fili- Jormia -tentaculiformiaque prominent. OBSERVATIONS. Le genre des hamulaires, établi nouvellement par M. Ru- dolph, me parait être le même que celui que j'ai nommé crinon dans mon Système des animaux sans vertèbres , d’a- prés les observations de M. Chabers; mais les deux suçoirs filiformes et probablement rétractiles des Aarmulaires, ne furent point observés dans les crinons. Ce qui fait ici une difficulté à cet égard, c’est que les deux suçoirs des hamulaires sont rapprochés à leur base, et sem- blent partir du même point ou de la même ouverture. Au reste , les kamulaires ressemblent tellement aux filaires par leur forme , qu’on est tenté de douter de leur genre, On ne connait encore que deux ou trois espèces d’hamu- laires : on en a trouvé dans l’homme et dans quelques oiseaux. 216 ANIMAUX ESPÈCES. 4. Hamulaire de l'homme. Âamularia subcompressa. H. subcompresse , antice attenuata. Rudolph. ent. 2. p. 82. Hamularia lymphatica. Treutler obs. path. anat. p. 10. tab. H, fig. 3—7. Ë Tentacularia subcompressa. Zeder naturg. p. 45. An crino truncatus ? Syst. des anim. sans vert. p. 340. Habite dans l’homme. | 2. Hamulaire du collurion. Æamularia cylindrica. JL. teres, œqualis, utrinque obtusa. Rudolph. ent. 2. p. 83. £.. 12, £ 6- Linguatula bilinguis. Schrank. Samml. p. 231. tab. 11, A—B. Tentacularia cylindrica. Zeder naturg. p. 45. tab. 1. f. 2. Habite dans l’écorcheur ou le Zanius collurio. | 3. Hamulaire de la poule. Æamularia nodulosa. H. subtus plana ; ore papilloso. Rudolph. ent. 2. p. 84. Gordius gallinæe. Goeze naturg. p. 126. tab. 7. B. f. 8—10. Eucycl. pl. 29. f. 4—6. | F'ilaria gailinx. Gmel. p. 3040. Habite les intestins de la poule. FILAIRE. ( Filaria.) Corps cylindrique, filiforme, égal, lisse , souvent fort long, rigidule. | Bouche terminale, orbiculaire, très-petite, Corpus teres, filiforme, subæquale, lævigatum 4 sæpè longissimum , rigidiusculum. | Os terminale, orbiculare >: MINIMUM. ont SANS" VERTÈBRES. 217 OBSERVATIONS. Les filaires sont les vers les plus simples à l'extérieur; et en effet, ce sont ceux qui sont les plus difficiles à caractéri- ser dans leurs espèces. On pourrait les confondre avec les dragonaux auxquels ils ressemblent beaucoup ; mais comme on ne les trouve jamais ailleurs que dans le corps des ani- maux, cette différence a paru suffire pour les en distinguer. Dans quelques espèces, le corps est légèrement atténué à l’une ou à l’autre de ses extrémités ; mais en général il est assez égal d’un bout à l’autre. Ces vers se tiennent plutôt dans le tissu cellulaire et les membranes, que dans le canal intestinal, On en trouve dans l'homme, les mammiferes, les oiseaux, les poissons, les insectes, etc. ESPÈCES. x. Filaire de Médine. Filaria Medinensis. F'. longissima | margine oïis tumido, caudæ acumine inflexe Rudoïph. ent. 2. p. 55. Gordius medinensis. Lin. Encycl. pl. 29. f. 3. F'ilaria medinensis. Gmel. p. 3059. Habite dans le tissu cellulaire subcutané de l'homme ; princi- palement dans les jambes, les pieds, etc., et ne se trouve ; ainsi que dans les pays chauds de l'Asie , de l'Afrique et de l’Amérique. Ge ver est.il né où on l’observe, ou s’y est- il introduit? cela paraît encore douteux; aussi a-t-0n varié sur son genre. On en a vu qui avaient deux pieds ou davantage de longueur. 2. Filaire du singe. Filaria gracilis. F. longissima, utrinque subattenuata ; capite oftuso; caudæ apice acuto réflexe. Rudolph. ent. 2. p. 57. tab. 1. f. 1. Habite dans la cavité abdominale du singe capucin. 218 ANIMAUX 3. Filaire de la corneille. Filaria attenuata. F. utrinque obtusa ; posticè attenuata. Rudolph. ent. 2. p. 58. F'ilaria cornicis. Gmel. p. 3040. Habite dans l’abdomen et les poumons de la corneille man- telée. 4. Filaire du gobion. Filaria ovata. F. corpore antrorsim attenuato , capite ovato, caud& rotundaté, Rudolph. ent. 2. p. 6o. | GCordius piscium. Goeze naturg. p. 196. tab. 8. f. 1—3. Encycl. pl. 29. f. 7—0o. - Ascaris gobionis. Gmel. p. 3037. Habite autour du foie du cyprin gobion. 5. Filaire du hareng. Filaria capsularia. F. ore orbiculari marginato , caudä- obtusä cum acumine. Ru- dolph. ent. 2. p. 6x. Gordius marinus., Lin. Gordius harengum. Bloch. abhandl. p. 33. t. 8. f. —10. Capsularia halecis. Zeder nachtr. tab. 1, f. 1—6. et naturg- tabs tr 7 Habite l’abdomen du hareng , entre les viscères. 6. Filaire du cheval. Filaria papillosa. F. ore orbiculari colloque pagillosis; caudà incurvatä. Rudolph, ent. 2. p. G2. Gordius equinus. Abilsaard in zool. dan. 3. p. 49. t. 109, fig. 12. a—c. Habite dans l'abdomen du Fherqle et fe dans sa poi- trine. 7. Filaire du rollier. Filaria coronata. F. capite nodulis tribus coronato > corpore subæquali utrinque obtuso. Rudolph. ent. 2. p: 65: Ascaris..… Goeze naturg. p. 90. tab. 2. f. 5. Encycl. pl. 30. f. 12—14. Ascaris coraciæ. Gmel. P- 3033. | Habite dans le rollier, entre les muscles du cou. | SANS VERTÈBRES. 219 8. Filaire acuminée. Filaria acununata. F. capite quadrinodi ; caudä obtus& cum acumine recto. Rudolph. ent. 2. p. 66 Gordius larvarum. Goeze, naturg: tab. 8.\f. 4.—6, Encycl. pl. 29. f. 10—12. Filaria lepidopterum. Gmel. p. 3041 ». et 4. Habite la larve de la noctuelle fiancée. 9. Filaire du faucheur. Filaria phalansu.. F. corpore filiforme subæquali ; ore inconspicuo.- Habite dans le phalangium cornutum. Trouvée par M. Latreille qui, sur le vivant, n’a pu voir sa bouchè. Ce ver a environ cinq pouces de longueur. Etc. DRAG ONEAU.( Gordius.) Corps cylindrique, filiforme, égal, lisse. Bouche... Anus..… Corpus teres, filiforme , œquale , læve. D. aus. OBSERVATIONS. Probablement les Zragoneaux ne sont que des filaires; car des différences d'habitation n’équivalent pas à celles de l’or- ganisation , et ne sauraient offrir un caractère véritablement générique. Ce n’est donc que pour me conformer à l’usage que je sépare les dragoneaux desfilaires, et pour faire sentir que le caractère même de la classe des vers ne doit rien em- prunter des lieux d’habitation de ces animaux. \ 220 ANIMAUX Les dragoneaux ont le corps filiforme, grêle, nu, gtabre ou lisse, presqu’égal dans toute sa longueur , et en général transparent. La plupart n’offrent nulle apparence de bouche ni d'anus, sans doute à cause de la pettesse de ces ouver- tures qui, d’ailleurs, sont dans un état de coniraction lors- qu’on observe ces animaux. On trouve les dragoneaux dans les eaux vives, dans la vase ou le sable humide. Ces vers se contournent ou se re- plient dans Peau comme de petits serpens. Je n’en citerai que deux espèces. ESPÈCES. 1. Dragoneau des sources. Gordius aquaticus. G. filiformis, longissimus, pallidus ; unâ extremitate subbifidä. Gordius aquaticus. Lin. Gmel. p. 3082. Encycl. pl. 29. f. 1. Habite dans les sources, les fontaines, les ruisseaux. Je lai ,» 7» cl . . vu ayant une de ses extrémités comme bifñide, Cela est-il constant? 2. Dragoneau à bande. Gordius cinctus. G. albus ; dorso cinguloque antico griseis. Oth. fabr. Fauna Groenl. p. 270. f. 3, Encycl. pl. 29. f. 2. Habite la mer du Groënland , enfoncé dans le sable. Lonz gueur, quatre lignes. SANS VERTÈBRES, 221 EE ———.—_—_—_—_— — ORDRE TROISIÈME. VERS HISPIDES. Îls ont le corps garni de soies latérales où de spinules. Sous cette coupe, je réunis des animaux vermiformes, dont l’organisation me paraît trop peu composée pour que l’on puisse les rapporter à la classe des annelides. Il est plus que probable que ces animaux ne possèdent point un système de circulation ; qu’ils n’ont point de véritables branchies , point de sens réels ; et qu'ils ne sont pas même ovipares, mais seulement gemmipares internes. Les vers hispides connus ne sont pas encore nom- breux, et aucun d'eux ne vit dans l'intérieur des autres animaux. Les cils ou les spinules latérales de leur corps présentent une particularité assez étrange » relativement au corps nu de tous les autres vers, pour que l’on puisse douter de la convenance du rang que j'assigne à ces ani- maux. Cependant, d’après ce que l’ona pu savoir de l’état de leur intérieur, je crois que ce rang devra être conservé. Voici les trois genres que je rapporte à cet ordre. 222 ANIMAUX NAÏDE. ( Nais. ) Corps rampant, long, linéaire, transparent , aplati ; ayant le plus souvent sur les côtés des soies rares, simples ou par faisceaux. | Bouche terminale. Point de tentacules. Corpus repens, longum, lineare , pellucidum , de- pressum ; setis raris simplicibus aut fasciculatis ad latera sæpius hispidum. Os terminale ; tentaculis nullis. OBSERVATIONS. Il me paraît impossible que les naïdes puissent avoir l’or- ganisation assez composée pour appartenir à la classe des annelides ; d'autant plus qu’on en peut multiplier les indivi- dus en les coupant transversalement. Ainsi, ce sont des vers dont le corps est fort allongé , li= néaire , aplati , transparent ou demi-transparent, et en géné- ral garni de cils latéraux, rares, soit simples , soit fasciculés, Les naïdes vivent la plupart dans les eaux douces , sur les bords des ruisseaux , dans les fontaines, les étangs, etc. Elles se tiennent sous les pierres, dans la vase, dans des trous, quelquefois accrochees aux plantes aquatiques. La transparence de leur corps laisse facilement apercevoir l'intestin de l’animal dans toute sa longueur. Ces vers vivent des infusoires qui sont fort abondans dans les eaux douces. On prétend qu’il y en a qui ont des yeux: on a pu se faire illusion à cet égard, en prenant des points particuliers pour l'organe de la vue, avant d’avoir constaté l'existence d’un sys- tème nerveux capable d’y donner lieu. La bouche de ces animaux n’est tantôt qu’une simple fente, tantôt qu’un trou accompagné de deux lèvres. Ceux qui oni une trompe doivent être distingués et d’un autre genre. SANS VERTÈBRES. 223 Craignant les mauvaises associations, je ne citerai que trois espèces parmi les plus connues. ESPEÈCES: 1. Naïde vermiculaire. Vais vermicularis. N. setis lateralibus fasciculatis | ore hinc barbato. Nais vermicularis. Gmel. p. 3120. Roes. ins. 3. p. 578. tab. 93. f. 1—, Encycl. pl. 52. f. 1—". Habite sous le Zemna ou la lenticule, dans les étangs, etc. 2. Naïde serpentine. Naïs serpentina. N. setis lateralibus nullis , collari triplici nigro. Muli. N'ais serpentina. Gmel. p.31ar. Roes. ins. 3. p. 567. tab. 92. Encycl. pl. 53. f. 1—2. Habite les étangs d'Europe, s’entortillant autour des racines 2 de la lenticule. 3. Naïde littorale. Mais littoralis. ÎN. setis lateralibus nullis, solitariis, geminatis, fasciculatis varia. Mull. zool. dan. 2. tab. 80. f. 1—8. Encycl. pl. 54. f. 4—10. Habite les rivages sablonneux que l’eau de mer recouvre, Etc. | STYLAIRE. ( Stylaria. ) Corps rampant, linéaire, transparent, muni de soies latérales. Extrémité antérieure bifide, offrant une trompe styli- forme ÿ saillante. Anus terminal. Corpus repens , lineare , pellucidum, setis latera- libus hispidum. Extremitas anterior bifida ; proboscide porrecté, stylformi. Anus terminalis. 22/4 > + ANIMAUX . OBSERVATIONS. Il me semble convenable de séparer des naïdes, le ver qui constitue le type de ce genre; sa bouche offrant une trompe styliforme, qui lui donne un caractère particulier remarquable. On en découvrira probablement quelques au- tres qui confirmeront la convenance de cette séparation. ESPÈCE. 1. Stylaire des étangs. Stylaria paludosa. | St. setis lateralibus solitariis. Nereis laçustris, Lin. syst. nat. ed. 13.2. p. 1085. Nais proboscidea. Gmel. p. 3121. Mull. zool. dan. prodr. 2649. Encycl. pl. 53. f. 5—8. Roes. ins. 3. t. 78. f. 16—19et t, 70. {. 1. Habite dans les eaux stagnantes des marais, des étangs. TUBIFEX. (Tubifex. ) Corps filiforme, transparent , annelé ou subarticulé, muni de spinules latérales, vivant dans un tube. Bouche et anus aux extrémités. Corpus filiforme , pellucidum, annulatum vel sub- articulatum spinulis lateralibus. Os anusque ad extremitates. OBSERVATIONS. Je réunis ici des animaux que l’on a rapportés au genre des lombries, probablement parce qu'ils ont des spinules latérales. Mais ce que l’on sait de leur organisation inté- rieure, indique que ce sont réellement des vers, ét non des annelides. Il parait que c’est avec les naïdes qu’ils ont le plus de rapports, Les tubifex vivent dans des tubes, les uns en partie enfon: SANS VERTÈBRES. 225 cés dans la vase au fond des ruisseaux, des étangs, etc., les autres enfoncés dans le sable sous les eaux marines, ESPÈCES. ï; Tubifex des ruisseaux. Zubifex rivulorum. T°. rufescens , bifariam aculeatus : tubulis verticalibus. Lumbricus tubifex. Mull. zoolog. dan. 3. Pr 4. tab. 84. f. 1-3, Encycl. pl. 34. f. 4. Bonnet, vers d’eau douce. t. 3. f. 9—10. Trembley , hist. des polyp. t. ». f. 2. Habite au fond des ruisseaux, des étangs, etc. Ses spinules latérales sont rétractiles. 2. Tubifex marin. 7 ubifex marinus. T. albus, macula segmentorum dorsali rubra ÿ articulis distan tibus, Lumbricus tubicola. Mull. zool; dan. à, tab. 75: Encycl. pl. 35. f. 1—. Habite le fond sablonneux de la mer, aux sinuosités des ri vages. Les deux spinules de chaque articulation sont trés petites. LES ÉPIZOAIRES. (Epizoariæ. ) « Animaux à à tête indécise, comme ébauchée; à forme symétrique commencante ; et ayant souvent dé appendices divers j corps mou ou subcrustacé, diversiforme : inarticulés , tenant lieu de pattes. Bouche en sucoir , souvent armée de crochets ou ac: compagnée de tentacales. Système nerveux , organe respiratoire, et sexes incon: nus. Tome III. 15 226 ANIMAUX Corpus molle vel subcrustaceum , diversiforme ; ca- pite obsoleto seu dubio. Pedes nulli; sæpè tamen appen- dices vari , inarticulati. Forma symetrica partibus parilibus inchoata. Os suctorians , subtentaculatum , vel uncinis arma- tum. Organa sensibilitatis , respirationts , fæcundatio- nisque 1onota. ORSERVATIONS. Sous la dénomination d’épizoaires, je réunis quelques genres d'animaux connus dont le rang parmi les autres n’a pas encore été positivement assigné , et qui, par leurs rap- ports, semblent avoisiner les vers et les insectes > Sans pou- voir faire partie soit des uns, soit des autres. Ces animaux, joints à beaucoup d’autres qui sont encore à découvrir et qui existent probablement , indiquent l’existence d’une série particulière dont, un jour peut-être, on pourra former une nouvelle classe, et qui vraisemblablement rem- plira le vide assez grand qui se trouve entre les vers et les insectes, Des observations ultérieures décideront à cet égard. En attendant , je me borne à instituer provisoirement cette coupe avec le petit nombre de genres que je vais citer. De même que ceux des vers qui viventconstamment dans l'intérieur des autres animaux sont des parasites internes; de mème aussi les épizoaires dont il est ici question, sont des parasites externes; car les uns et les autres sont des suceurs qui vivent aux dépens des autres animaux. La plupart de ceux dont il s’agit ici s’attachent aux ouïes des poissons, et gen suçent le sang. Res, SANS VERTÈBRES. 227 Les épisoaires sont les premiers animaux qui offrent cette symétrie du corps par des parties paires opposées et sem- blables dont les animaux des classes suivantes nous montrent un si grand emploi; symétrie, en effet, qui est compléte- ment exécutée dans les insectes, les arachnides, les crustacés, qui se retrouve même dans les annelides, malgré la forme défavorable de leur corps, et qui est générale pour tous les animaux vertébrés; symétrie enfin qui, dans lassérie des animaux inarticulés , ne commence à paraître que dans les acéphales. Quoique l’organisation des épizoaires ne soit pas encore bien connue, on ne saurait douter, d’après ce que l’on en sait déja, qu'elle ne soit un peu plus avancée que celle des vers; car plusieurs ont des appendices extérieurs, des parties paires, des tentacules , des étranglemens ou de faux segmens du corps analogues à ceux des insectes. Cependant il est vrai- semblable qu’ils sont inférieurs en organisation aux insectes, puisqu'on ne leur connait ni pattes articulées, ni trachées, ni branchies, etc. Je ne fais de cette petite coupe provisoire qu’une simple indication; car elle ne mérite pas encore d'être énumérée parmi les autres classes d’animaux. Voici, quant à présent, les genres qui me paraissent la fonder. CHONDRACANTHE. ( Chondracanthus. y. Corps ovale, inartieulé , rétréci antérieurement, cou- vert en dessus d’épines cartilagineuses. Point d’yeux. Bouche en sucoir, située au-dessous de l'extrémité 228 ANIMAUX antérieure , armée de deux crochets en pince et accom- pagnée de deux tentacules courts. Deux ovaires saillans en dehors, cachés entre les épines postérieures. Corpus ovatum , inarticulatum , anticè angustatum ;. suprà Spinis cartilagineis obtectum. Oculi null. Os infrè extremitatem anticam , Suctorians , UnCiNIS duobus forficaus tentaculisque duobus brevibus arma- sum. Ovaria duo externa , inter spinas posteriores recon- _ Aita. OBSERVATIONS. Le genre chondracanthe a élé découvert et publié par M. Delaroche, d'après une espèce qu'il a observée sur les branchies du poisson Saint-Pierre ( zeus faber L.). I le dis- tingue des lernées, dont il est trés-voisin par ses rapports, par ses tentacules non en forme de bras, par son corps court, ovale, chargé d’épines cartilagineuses. ESPÈCE, x. Chondracanthe épineux. Chondracanthus zei. Delaroche, nouv. bullet. des sciences, tome 2. n.0 44. pr 270. pl. 2. f. à. ab. Habite dans la Méditerranée. Ses épines antérieures sont courtes et crochues; les postérieures sont droites, longues et rameusese = Be. SANS VERTÈBRES. 226 LERNÉE. ( Lernæa. ) Corps mou, oblong, cylindracé, quelquefois renflé et irrégulier, dépourvu de bras. Bouche en sucoir, rétractile, située sous le sommet de l'extrémité antérieure. Deux ou trois tentacules sim- pies ou rameux, quelquefois aucun. Deux sacs externes, pendans à l'extrémité postérieure. Anus terminal. Corpus molle, oblongum , teretiusculum , quando- que inflatum et irregulare , brachüs destitutum. Os suctorians , retractile , sub apice anticali. Ten- tacula duo seu tres , simplicia aut ramosa , quandoque nulla. Sacculi duo posticales, externi, penduli. Anus ter- minalis. OBSERVATIONS. Parmi les animaux divers qui sont parasites extérieurs des poissons et suceurs comme les vers, les /ernées, ainsi que les entomodes , sont singulièrement remarquables par la forme bizarre de leur corps; aussi les a-t-on réunis dans le même genre: ces animaux se rapprochant effectivement par de grands rapports. J’ai cru néanmoins devoir les distinguer, et ici je ne donne le nom de /ernée qu’à ceux de ces mêmes animaux qui manquent entièrement de bras. Ainsi les Zernées sont des animaux suceurs, à corps mol- lasse, oblong, subcylindrique, quelquefois renflé, ayant des tentacules ou des espèces de cornes pour s’accrocher, et manquant latéralement de bras inarticulés, symétriques, ou h30 ANIMAUX de fausses pattes. Ils ont tous postérieurement deux sacs pen- dans, qui ressemblent à des ovaires et contiennent des gem- mules oviformes. Ces animaux s’attachent soit aux branchies, soit aux lé- vres , soit à la base des nageoires des poissons, et y vivent en suçant leur sang. Ils ÿ restent suspendus et immobiles. ESPÈCES. t. Lernée branchiale. Lernæa branchialis. L. corpore fusiformi-cylindrico, flexuosc; tentaculis tribus ra- mosis. Mull. zool. dan. 3. tab. 118. £. 4. Gmel. p. 3144. Encycl. pl. 78. f. 2. Habite les mers du Nord, et se trouve sur les branchies des morues. Les habitans du Groënland la mangent. Mus. n.° 2. Lernée cyprinace. Lernæa cyprinacea. L. corpore obclavato ; thorace cylindrice bifurco ; tentaculis apice lunatis. Lin. fauna suec. tab. f. 2100. Gmel. p. 3144. ÆEncycl. pl. 78. f. 6. ’ Habite dans le Nord, sur le corps de Ia carpe, carissin > qu'elle rend tacheté de rouge par ses morsures. 3. Lernée aselline. Lernæa asellina. £L. corpore lunato ; thorace cordato. L. fn. suec. 21015. Iter Wgoth. 171. t. 3. f. 4. Omel. p. 3145. Û An Encycl. pl. 58. f. 11. Habite sur les branchies du gade de la mer du Nord. 4. Lernée de l’hucon. Lernœa huconis. L, corpore nodoso ; tentaculis duobus; ovario duplici posterius adnato. Schrank. it. bayar. p. 09. t. 2. fig. A—D. Habite sur les branchies de la Salmone hucon. L ne SANS VERTÈBRES. 23r 5. Lernée clavulée. Zernæa clavata. L. corpore cylindrico, subsinuato, triplicato infra apicem rostri. Muli. zool. dan. 1. p. 38. t. 35. f. x. Encycl. pl. 78. f. 3—4. Habite sur les branchies et les nageoires de la perche de Norwège. 6. Lernée uncinée. Lernœa uncinata. L. corpore subcordato , rostro simplici curvo; ore terminali. Mull. zool. dan. 1. p. 38. tab. 33. f. 2, Encycl. pl. 78. f. ». Habite sur les branchies et les nageoires des gades de Ia mer voisine du Groënland. 7. Lernée nouecuse. Lernæa nodosa. L. corpore quadrato, tuberculis seriatis ad margines serrato 3 serrulæ dentibus anterioribus brachia brevissima simulantibus. Lernæa nodosa. Mull .zool. dan. #. p. 40. t. 33. f. 5. Encycl. pl. 78. f. 10. Habite sur l'entrée de la bouche de la perche de Norwége, Elle a, outre les dents marginales du corps, une rangée de tubercules sur le dos. 8. Lernée pectorale. Lernæa pectoralis. L. capite orbiculato, hemisphærico; abdominis obcordati papilli terminali truncatä. Mull. zool. dan. 1. p. 41. t. 33. f, 7. Encycl. pl. 78. f. 12. Habite sur les nageoires pectorales des pleuronectes et de léglefn. Etc. 232 ANIMAUX LA ENTOMODE. ( Entomoda. ) Corps mou ou un peu dur, oblong, subdéprimé, ayant latéralement des bras symétriques, inarticnlés. Bouche en sucoir , située sous le sommet de l'extrémité antérieure. Point de tentacules ; quelquefois deux cornes anticales. Deux sacs externes , pendans à l'extrémité postérieure. Anus terminal. | Corpus molle vel duriusculum , oblongum , subde- pressum ; brachüs lateralibus symetricis , inarticulatis. Os suctorians , sub apice extremitatis anterioris. T'entacula nulla ; interdum cornicula anticalia duo. Sacculi duo externi, ad extremitatem posticam penduli. Anus terminalis. | OBSERVATIONS. Les entomodes tiennent sans doute de très-près aux ter- nées par leurs rapports; néanmoins, j'ai pensé qu’il était convenable de les en distinguer et d’en former un genre particulier, parce qu’offrant déjà sur les côtés des bras symé- triques, ou de fausses pattes , ils paraissaient plus avancés en organisation. En effet, quoique leurs bras ne soient point encore articulés, ils semblent déjà annoncer le voisinage des insectes : on en observe un à trois paires. SANS VERTÈBRES. 233 Le corps des entomodes est un peu dur, et souvent diver- sement déprimé ; ilparaït divisé , et offrir, mieux encore que celui des lernées, un corselet distinct de l'abdomen. L'on voit aussi à son extrémité postérieure deux petits sacs exter- nes , allongés, pendans, que l’on prend pour des ovaires, el qui paraissent contenir des corps reproductifs. I. 2. À 4. mm — Entomode du gobion. Entomoda gobina. ESPÉÈCES. Entomode du saumon. Zntomoda salmonea. E. corpore obovatc , thorace obcordato ; brachiis duobus linearibus approximatis. Lernœæa salmonea. L. fn. suec. 2102. Gmel. p. 3144. Mull. zool. dan. prodr. 25744. Grisl. act. Stock. 1951. tab. 6. f. 1—5. pediculus salmonis. Encycl. pl. 98.-f. 13—172? Habite sur les branchies des saumons. Entomode cornu. Entomoda cornuta. E. corpore oblongo ; brachiis quatuor rectis emarginatis; capite subovato. Lernæa cornuta. Mull. zool. dan. 1. p. 40. t. 33. £. 6. Enèycl. pl. 98. f. x. Habite sur les pleuronectes platessa et lingutula. . E. corpore rhumboidali ; brachiis duobus anterioribus totidemque posterioribus nodosis ; cornubus duobus arietinis. Lernæa gobina. Mull. zool. dan. 1. p. 39. t. 33. f. 3. Encycl. pl. 58. f. 8. Habite sur les branchies du cottus gobio. Entomode rayonné. Entomoda radiata. E. corpore quadrato depresso; brachiis utrinque tribus; cornubus quatuor rectis, 234 ANIMAUX Lernæa radiata. Mull. zool. dan. 1. p.39. t. 33. f. 4: Encycl. pl. 78. f. 9. Habite sur les angles de la bouche du coryphæna rupestris, Etc. Ici se terminent les Animaux apathiques, c’est-à-dire, cette première partie des animaux sans vertèbres quë embrasse les animaux encore dépourvus du sentt- ment , et qui n'ont aucun sens particule. 2 SANS VERTÈBRES. 235 DEUXIÈME PARTIE, ANIMAUX SENSIBLES. Forme symétrique par des parties paires et oppo- sées , qui sont bisériales lorsqu'elles se répétent. Les organes du mouvement attachés sous la peau. Un cerveau, et le plus souvent une masse médullaire allongée en cordon noueux , et qui y communique. Quelques sens distincts. Ces animaux sentent, mais n'obtiennent de leurs sensations que de simples perceptions des objets, dont quelques - unes très - répétées, deviennent conservables. OBSERVATIONS. Pr la dénomination d'animaux sensibles , je n'entends pas caractériser ces animaux d’une manière propre à les faire reconnaitre , et à les distinguer facilement de ceux qui composent les 4 premières classes du règne animal ; je veux seulement indiquer 236 ._ ANIMAUX en eux la possession d’une faculté éminente que les animaux compris dans la 1.°*e partie ne sauraient posséder ; ce que je crois avoir suffisamment établi dans l'Introduction de cei ouvrage. | Mais , sous le nom général que j’assigne aux ani- maux de cette seconde partie , j’expose les caractères essentiels et très-apparens qui les distinguent ; dès lors tout embarras cesse, les difficultés se trouvent éclaircies , et les animaux sensibles sont nettement distingués des animaux apathiques (vol. 1. p. 389. ). En effet, ici commence , à l'égard des animaux , un ordre de choses très-différent de celui qu’on a vu dans ceux des 4 classes précédentes. L'organisation a fait de grands progrès dans sa composition, et le système nerveux , éminemment accru et dorénavant parfaitement déterminable dans ses parties, est déja suffisamment composé pour constituer cet appareil d'organes essentiel à la production du sentiment. Aussi nous allons trouver quelques sens distincts , surtout des yeux ; et désormais nous devons en trou- ver dans tous les animaux des classes qui vont sui- vre : en sorte que si quelqu'un des sens déja formés vient à manquer dans certains animaux de ces classes , nous pourrons regarder ce défaut comme le résultat d’un avortement ; car les causes en seront effectivement déterminables. Tci encore, cette forme symétrique par des parties SANS VERTÈBRES. 237 paires et opposées se montre d’une manière remar- quable , et l’on sait que cette même forme entre dans le plan des animaux les plus parfaits. Ici enfin, la generation sexuelle est évidemment et définitivement établie. La reproduction ne s'opère pluspar des gemmes externes ou internes qui peuvent se passer de fécondation ; mais par des corps quicon- tiennent un embryon, que la fécondation seule peut rendre propre à posséder la vie. Quoique tous les animaux de cette 2.°m€ partie jouissent de la faculté de sentir ; et possèdent ce sen- timent intérieur dont les émotions peuvent faire agir ; l'appareil nerveux qui leur donne cette faculté n’est pas encore assez composé pour leur donner celle d'exécuter des opérations entre des idées , d’en obte- air des idées complexes, en un mot, d'exécuter des actes d'intelligence qui leur permettent de varier leurs actions. Ainsi, lesanimaux dont il est ici question sont a la vérité sensibles , mais ne sont intelligens dans aucun dégré. . Toutanimalqui jouit dela faculté de sentir, possède dès lors ce sentiment intérieur qui lui donne la cons- cience de sonexistence et de toutes ses perceptions, et en acquiert aussitôt une tendance à sa conservation, qui l'expose à ressentir différens besoins. Comme le sentiment intérieur qu'il possède résulte d’une cor- respondance générale de toutes les parties de son SYS- téme nerveux et du fluide subtil contenu dans ces 238 ANIMAUX parties, aucun mouvement ne peut être excité dans la moindre portion de ce fluide , sans que la masse entière du même fluide ne participe à cette agitation. De Ra se forme la sensation , par les voies que j'ai ex- posées dans ma Philosophie zoologique , vol. 2. p. 292. Mais le sentiment intérieur dont il s’agit ici, n'est point une sensation; c’est un sentiment très- obscur, un ensemble infiniment excitable de par- ties divisées qui se communiquent , ensemble que tout besoin ressenti peut émouvoir , qui agit dès lors immédiatement, et qui a la puissance, dans l'instant même, de faire agir l'individu, si cela est nécessaire. Ainsi , le sentiment intérieur residant dans l’en- semble du système organique des sensations, et toutes les parties de ce système se réunissant à un foyer commun ; c’est dans ce foyer que se produit l'émotion que le sentiment en question peut éprou- ver ; et c’est la aussi que réside sa puissance de faire agir. Il suffit pour cela que le sentiment intérieur soit ému par un besoin quelconque ; alors il met en action, dans l'instant , les parties qui doivent se mouvoir pour satisfaire à ce besoin ; et cela s’exé- cute, sans que ces déterminations que nous nom- * mons actes de volonté, y soïent nécessaires. On a donné le nom d’instinct à cette cause qui fait agir immédiatement les animaux que des be- SANS VERTÈBRES. 239 soins émeuvent, sans en contevoir la nature. On la considérée comme un flambeau qui avait la fa- culté de les éclairer sur les actions à exécuter , et l'on a remarqué qu'elle ne les trompait jamais. Il n'y a cependant là ni lumières, ni nécessité d’en avoir : car cette cause, uniquement mécanique , se trouvant, comme es autres , parfaitement en rapport avec les effets produits, l’action amenée par elle-même n'est jamais fausse : le besoin ressenti émeut le sen- timent intérieur ; ce sentiment ému amène l'action ; et jamais 1l n’y a d’erreur. Il n’en est pas de même des actions qui résultent d'actes de volonté ; car ces actes sont les suites d'un jugement. Or, comme tout jugement est une détermination par la pensée, et succède presque toujours à une comparaison , il est souvent exposé à l'erreur. L'action alors peut donc se trouver fausse, ce quia été aussi remarqué. Tous les animaux qui ne sont que sensibles n’a gissent que par les émotions de leur sentiment in- térieur ; tandis que les animaux à-la-fois sensibles et intelligens, agissent tantôt par les émotions du méme sentiment , et tantôt par de véritables actes de volonté. Les premiers n’exécutent donc leurs actions que par ce qu’on nomme instinct; tandis que les seconds exécutent les leurs tantôt par instinct , et tantôt par volonté, selon des circonstances que j'ai déja assignées. 240 , ANIMAUX {1 suffit d'observer les animaux sensibles , c'est- à-dire, qui ne sont que tels, pour s'assurer qu'ils n’obtiennent de leurs sensations que la perception des objets. Mais cette perception souvent répétée forme en eux une impression durable, se fixe ou se grave dans leur organe , et leur donne une sorte di dées simples , dont ils ne disposent nullement pour en former d’autres. On reconnait effectivement que ces animaux ont une espèce de mémoire, non celle de se rappeler des idées par la pensée, mais celle de reconnaître les objets qui ont souvent affecté leurs sens. Commel'intelligence peut seBburnir les moyens de varier les actions dans les besoins, on est certain, en Jes suivant attentivement , qu’ils n’en possèdent point la faculté ; car, dans chaquerace, tousles individus font toujours de même, et il leur est absolument im- possible de faire autrement. La chenille qu'on nomme livrée fait toujours la même coque pour -envelopper sa chrysalide , et le myrméléon-fourmi- lion construit toujours dans le sable un entonnow semblable pour saisir sa proie. L'organisation de ces animaux appropriée . aux manœuvres qu'ils doivent exécuter , rend leurs actions nécessairement uni- formes dans les individus des mêmes races, et trans met par la génération la même nécessité à ceux qui en proviennent. Si l'on eût approfondi ce fait très-connu , on SANS VERTÈBRES. 24 n’eût point taxé d'éndustrie les manœuvres, quelque singulières qu’elles soient, d’un assez grand nom bre de ces animaux. Je reviendrai sur ce sujet lors- que je m'occuperai des insectes. Tous les animaux sensibles ont les organes du mouvement ( les muscles ÿ attachés sous la peau ; mais les uns sont des animaux munis de pattes ar- ticulées , ou au moins dont le corps ou certaines de ses parties sont divisés en segmens ou articulations ; tandis que les autres n’offrent aucuné articulation dans leurs parties ; en voici la raison. En attendant que la nature ait pu, dans les ani- maux de la IIL.e partie ( les:vertébrés) , former un squelette intérieur pour donner des points d'appui plus énérgiques au système musculaire , elle a gé- néralement transporté ces points d'appui sous la peau des animaux dont 1l est maintenant ques- üon. Mais, danses uns, elle a eu besoin de pour- voir à la facilité et souvent même à la vivacité des mouvemens, et.elle y-est parvenue en solidifiant plus ou moins cette peau, et la brisant d'espace en espace;.ce qui a donné lieu aux articulations soit des pattes de ceux qui en sont munis, soit du corps. seulement dans ceux qui sont sans pat- tes ou qui n’ont que. des tubercules eourts.et séti- fères ; tandis que, dans les autres, n'ayant point de semblables besoins , elle a conservé à la peau Tome 111. 16 2/9 ANIMAUX sa mollesse naturelle, et n’a point formé d’arti- culations. Au reste, j'ai découvert depuis peu, que dans sa production des animaux , la nature avait formé deux séries très-particulières , savoir : Celle des animaux inarticulés ; Celle des animaux articulés. Comme ces deux séries sont évidentes et très-dis- tinctes à l’égard des animaux sans vertèbres > qu elles commencent l'une et l'autre par des animaux à or- ganisation très-simple , et qu'a l'entrée de chacune d'elles la nature forme sans cesse des générations spontanées, 1l ne s’agit plus que de savoir à la- quelle de ces deux sources les animaux vertébrés ont puisé leur origine. Voyezle supplément qui termine le 1.°r volume de cet ouvrage. Les cinq premières classes des animaux sans ver- tèbres comprenant les 4m1maux apathiques dont jusqu'ici nous avons fait l’exposition, les sept autres classes qui nous restent pour termmer les animaux sans vertèbres, embrassent les arimaux sensibles, c’est-a-dire , ceux qui jouissent de la faculté de sen- Ur , sans pésédés l'intelligence dans aucun dégré. Des sept classés établies parmi les animaux ser sibles , les cinq premières appartiennent à la série des animaux articulés , et les deux dernières à celle SANS VERTÈBRES, 243 des animaux inarticulés : voici le tableau de ces sept classes. $. Ærimaux articulés. Ils offrent des segmens on des articulations dans toutes leurs parues ou dans cer- taines d’eutr’elles. (1) Ceux dont le corps est divisé en Segmens , El qui ont des pattes articulées > Coudées aux articula- tions. Les insectes. Les arachnides. Les crustacés. (2) Ceux dont le corps est divisé en Segmens , el qui x'ont point de pattes articulées. Les annelides. (3) Ceux dont Le Corps n'est point divisé en SCgmenss Mais qui ont des bras tentaculaires articulés, 7107 COUdÉS aux articulations. Les cirrhipèdes. $. Animaux inarticulés. Us n'offrent ni segmens, ni articulations dans aucune de leurs parties. Les conchifères. Les mollusques. Cet ordre de classes est aussi naturel que puisse le permettre la distribution générale nécessaire à no- tre usage , distribution qui ne peut être qu’une sé- 244 - ANIMAUX rie simple. Mais on à vu ( vol. 1. p. 457 ) que; dans la série des animaux articulés, les annelides forment un rameau latéral qui parait tirer son ori- gine des vers. Îl en résulte que , dans l’ordre natu- rel des animaux articulés, les cirrhipèdes suivent alors les crustacés auxquels ils tiennent par de grands rapports. Examinons maintenant chacune de ces classes, en suivant l’ordre qui vient de leur être assigné, et passons d’abord à celle des rasectes: SANS VERTÈBRES. 245 RAR RAA AAA A RRAA RAA VAR RAA LAURE AAA AAA LISA CLASSE SIXIÈME. LES INSECTES. ( Insecta. ) Animaux articulés , subissant des métamorphoses ou acquérant de nouvelles sortes de parties, et ayant, dans l’état parfait, six pattes , deux antennes, deux yeux à rézeau , et la peau cornée. La plupart peuvent acquérir des ailes. Respiration par des stigmates, et deux cordons vasculaires opposés, divisés par des plexus, cons- tituant des trachées aérifères qui s'étendent partout. Un petit cerveau à l'extrémité antérieure d’une moëlle longitudinale noueuse , et des nerfs. Point de sys- tème de circulation ; point de glandes conglomérées, Génération ovipare : deux sexes distincts; un seul accouplement dans le cours de la vie. Animalia articulata,metamorphoses varias sub- euntia vel partes novas oltentia ; in ultim& æiate, antennis duabus , oculis duobus reticulatis, pedibus sex , pelle corneä. Pleraquesalus obünere possunt. Respiratio stigmatibus et trachæœis aeriferis, ubique extensis, è funiculis duobus oppositis , 246 ANIMAUX cavis , plexis pluribus divisis. Medulla longitudi- nalis gangliis nodosa, encephalo parvulo anticè terminata , e gingliis nervos emuttens. Organa circulationis nulla. Glandulæ conglo- meratæ nullæ. Generatio ovipara ; sexubus duobus distunctis. €opulatio unica. OBSERVATIONS. Nous voici parvenus à la sixième classe du règne ani- mal, et là, comme je l'ai dit, nous trouvons, dans les animaux que cette classe comprend un ordre de choses” fort différent de celui que nous avons rencontré dans les animaux des cinq classes antérieures. En effet, au lieu d'une nuance dans les progrès de la composition de l’organisation animale, on observe , en arrivant aux znsectes , une espèce de saut assez considé- rable, en un mot, un avancement remarquable dans la composition et le perfectionnement de l’organisation , et l'on est autorisé à supposer qu'il existe des animaux in- connus qui remplissent le vide que nous rencontrons. C'est effectivement pour remplir ce vide, que nous avons déjà établi les épiznaires avec quelques genres con- _nus qui paraissent devoir occuper le rang que nous leur assignons, et être réellement, par leurs rapports, inter- médiaires entre les vers et les insectes. Ces épizoaires indiquent donc l'existence probable d’une elasse d’ani- maux qui nous manquent. SANS VERTÈBRES. 247 Quant aux insectes dont il s’agit actuellement , ces ani- maux, considérés dans leur extérieur, sont les premiers qui nous offrent une véritable tête bien distincte ; des yeux très - remarquables, quoiqu'encore fort imparfaits ; des pattes articulées, disposées sur deux rangs; et partout cette forme symétrique de parties paires et en opposition, que la nature employera désormais dans les animaux jusqu'aux plus parfaits, et même jusque dans l’homme. Rien de tout cela ne s'observe dans les animaux des einq classes pré- cédentes. En pénétrant à l’intérieur des insectes, nous voyons, aussi pour la première fois , un système nerveux com- plet pour le sentiment , consistant en une moëlle longi- tudinale noueuse , qui s'étend dans toute la longueur du corps , fournit des nerfs aux parties pour l'excitation musculaire , et se termine antérieurement par un petit cerveau centre de rapport pour les sensations. Enfin, nous y voyons des organes respiratoires qui ne sont plus douteux, et des sexes distincts pour une génération sexuelle, mais qui sont encore tellement imparfaits, qu'ils ne peuvent fournir qu'à une seule fécondation. Jamais ils ne sont dou bles dans le même individu. | À la vérité, la nature a peut-être déjà ébauché et com- mencé la génération sexuelle dans le dernier ordre des vers ; mais à cet égard tout y est encore fort obscur. Dans les insectes, au contraire, plus d’obscurité : non-seu- lement les organes fécondateurs sont connus, mais les accouplemens ont été bien observés. Désormais la génération sexuelle continuera de se mon- trer très- distinctement dans les animaux de toutes les 248 ANIMAUX classes suivantes; alors les organes qui y sont affectés de- viendront susceptibles d'opérer plusieurs fécondations, et dans les animaux de la dernière classe (les mammi- fères), cette génération ayant atteint son plus grand per- fectionnement , donnera lieu aux vrais vivipares. Cependant les insectes étant peu avancés dans l’é- chelle animale, puisque leur classe n’est que la sixième de la distribution générale, ne nous offrent point encore de système particulier pour la circulation, c’est-à-dire, pour l'accélération du mouvement de leurs fluides. Con- séquemment ils m'ont point de cœur, point d'artères, point de veines ; mais seulement un long vaisseau dorsal qui ne se ramifie point, et qui n’est qu'une préparation que la nature saura employer pour arriver par la suite à la formation d’un cœur , et à l'établissement d’une circu- lation. Malgré la réduction qu'il a été nécessaire de faire subir à la classe des insectes, en n’y comprenant plus les crus- sacés et les arachnides que Linné y associait, cette classe néanmoins est encore la plus étendue et la plus nom- breuse de toutes les classes du règne animal. Elle est pres- qu'égale en éténdue au règne végétal entier, et nous ver- rons qu'elle est en même temps l’une des plus curieuses et des plus intéressantes par les caractères particuliers des animaux qu’elle comprend, par les faits d’organisa- tion que présentent ces animaux, et par les habitudes très-singulières de la plupart de leurs races. Parmi les nombreux objets que je dois ici présenter, un de ceux qui doivent le plus fortement fixer notre atten- tion, est assurément la définition des énsectes. Celle dont SANS VERTÈBRES. 2A9 je vais faire l'exposition est le résultat d’un long examen de tout ce qui s’y rapporte essentiellement, et particuliè- rement de la nécessité sentie de saisir dans la série des animaux les principaux systèmes d'organisation que la na- ture elle-même nous présente pour tracer les lignes de séparation qui doivent former les classes. _De toutes les classes que l’on a établies dans le règne animal, l’une de celles qui sont les mieux caractérisées et les plus nettement circonscrites, est certainement celle des insectes, réduite dans les limites que je lui ai assignées par ma définition. J'ajoute que si le système d'organisation qui donne lieu aux mutations singulières qui caractérisent les snsectes, ne lui était pas particulier , et permettait que l’on puisse en- core y associer d’autres animaux, ce serait un tort de le faire ; parce que cette classe est extrèmement étendue, et qu’en l'augmentant on ne fait qu’ajouter aux difficultés d’é- tudier les objets très-nombreux qu’elle comprend. Pénétré de cette vérité, j'ai long-temps examiné quel était le moyen le plus convenable, d’après l’état de nos connaissances, de fixer les limites de cette classe d’ani- maux intéressans, et surtout d'éviter , dans la détermina- tion de ces limites, de confondre parmi les insectes des animaux que la nature elle-même en a évidemment dis- tingués. Pour établir ces limites, je n'ai pas dù m'arrêter à la considération isolée et trop générale d’avoir des pattes articulées. J'aurais alors associé nécessairement aux ?7- sectes des animaux qui ont un système d'organisation fort différent du leur ; des animaux qui ont des artères et des _s 250 ANIMAUX veines pour les mouvemens de leurs fluides, et qui toute Jeur vie ne respirent que par des branchies et non par des trachées aériennes, telles qu’elles existent dans tous les insectes parvenus à l’état parfait, Je n'ai pas dû de mème m'en tenir à la considération isolée d’avoir des antennes à la tête; car en associant par-là les crustacés aux insectes , je n'aurais pu y joindre la plupart des arachnides , qui, quoique formant un ra- meau latéral, sont encore plus voisines des insectes que les crustacés, et qui, sans que ce soit l’effet d'aucun avortement, n’ont jamais d'antennes. 11 m'a donc fallu considérer cette particularité admi- rable des véritables insectes, de subir des métamorphoses éminentes, c'est-à-dire, de grandes transformations, ou d'acquérir de nouvelles sortes de parties, et conséquem- ment de ne pas naître soit dans l’état qu’ils doivent con- server toute leur vie, soit avec toutes les sortes de parties qu’ils doivent avoir. Cette faculté de ne pas naître avec toutes les sortes de parties qu'ils doivent acquérir , et générale pour tous les insectes, n'est bien éminente que chez eux, et n'offre ailleurs que quelques exemples analogues et isolés ( les daphnies dans les crustacés , les grenouilles dans les rep- üles , etc.). Elle dépend, comme nous le verrons, du nou- veau mode pour la génération que la nature commence en eux, et d'une particularité qui affecte leur organisa- tion au moment où la nature prépare les nouveaux organes qu’exige ce mode. Il en résulte que les insectes parvien- nent dans le cours de leur vie à un état particulier très- prononcé, qu’on nomme leur état parfait , et dans lequel SANS VERTÈBRES. 21 seul ils peuvent se reproduire, à moins qu’une cause d’a- vortement de parties, n’interrompe cet ordre de choses en quelques-uns d’entr'eux. Maintenant, si, au caractère de subir des métamor- phoses ou d'acquérir de nouvelles sortes de parties, l’on réunit la considération du défaut de système particu- lier pour la circulation dans ces animaux, on aura, dans cette réunion , un caractère distinctif et exclusif pour les insectes ; caractère qui ne rencontre nulle part aucune véritable exception, qui n'offre aucun exemple analogue dans les autres animaux 2e qu, circonscrivant nettement la classe des znsectes, montre que, malgré leur diversité , le système général de leur organisation leur est tout-à-fait particulier. Qu'il y ait des transitions des insectes à des animaux des classes avoisinantes, par la considération de certaines par- ties qui se transforment les unes dans les autres, ou dont le nombre des unes augmente aux dépens de celui des autres, ou enfin dont certaines de ces parties sont sup- primées par des avortemens constans ; ceg faits sont in- téressans à remarquer, parce qu'ils nous éclairent sur les moyens qu'emploie la nature en variant ses opérations suivant les circonstances; mais ils n’affaiblissent nulle- ment les caractères distinctifs que je viens d'exposer, et qui circonscrivent éminemment les insectes. Le fait suivant prouve incontestablement le fondement de ce que je viens d'avancer. Les insectes, dans l’état de larve, c'est-a-dire, dans leur état imparfait, offrent entr’eux une si grande diver- sité , souvent mème si peu de rapports, qu'alors les uns #52 ANIMAUX ù n’ont point de pattes, d’autres en ont six , d’autres en ont huit, d’autres douze, d’autres seize, d’autres enfin en ont vingt-deux. Les uns alors ont des antennes et des yeux; les autres en sont totalement dépourvus. Cependant , parvenus à leur état parfait, tous les ën- sectes | sans exception , ont des caractères communs, iuvariables et qui leur sont propres; ils ont tous : Six pattes articulées (ni plus ni moins); Deux antennes et deux yeux à la tête. Or, si tous les insectes généralement ont dans leur état parfait des caractères communs et invariables ; si, après avoir offert dans leur état de larve, de si grandes diffé- rences dans le nombre de leurs pattes, dans la présence ou l'absence des yeux et des antennes, tous se trouvent avoir en dernier lieu six pattes articulées, et à la tête deux yeux et deux antennes , c'est une preuve évidente qu'ils constituent un groupe naturel, et conséquemment une classe qui est tellement particulière, qu'en ÿ réunis- sant d’autres animaux , comme les arachnides et les crus- tacés , l'on détruit aussitôt le caractère général et naturel qui les distinguait. Parmi les animaux sans vertèbres, ce n'est effective- ment qu'après les insectes que le nombre des pattes peut être porté au-delà de six, devenir même indéfni, et que celui des antennes peut être doublé. Ainsi, les ënsectes sont les seuls animaux articulés qui, manquant de circulation, ne naissent point sous la forme, ou avec toutes les sortes de parties qu’ils ont dans l’état parfait : voilà leur définition. ft, ci SANS VERTÈBRES. 253 Cette détermination des caractères essentiels des 2rsec- tes , et des limites qui distinguent cette classe d'animaux des autres classes qui en sont voisines, me paraît à l’é- preuve du temps et des lumières , parce qu’elle est indi- quée par la nature même qui, par un système particulier d'organisation , a en quelque sorte détaché de la série des animaux articulés , cette classe d'animaux singuliers. J'ai dû présenter cette discussion à l'attention des na- turalistes , parce qu’il importe de fixer nos idées sur les vrais Caractères des insectes ; parce qu'il est nécessaire que lon sache que la définition que j'ai exposée a été long=temps examinée et soumise aux conséquences des lu- mières acquises sur les insectes et sur les autres animaux sans vertèbres ; et qu’elle est fondée sur des motifs que tout naturaliste sera toujours forcé de considérer. Maintenant que nous connaissons ce que c’est qu'un in- secte , que nous avons déterminé les limites de la classe nombreuse quecomposent ces animaux singuliers , et que nous savons que les insectes sont des animaux articulés qui ne naissent point avec toutes les parties qu'ils doivent avoir ; qu'ils en acquièrent de nouvelles sortes ; que par- venus à leur état parfait , ils ont tous six pattes articulées , deux antennes et deux yeux à la tête ; qu’enfin ils respirent tous par des stigmates et des trachées, et que dans leurs différens états ils n’ont ni cœur , ni artères, ni veines : nous allons nous occuper particulièrement de ce qu'il y a de plus intéressant à considérer à leur égard. Aux yeux de la plupart des hommes , les ensectes ( dit Olivier ) ne sont que des êtres vils , remarquables seule- ment par leur multiplicité , et le plus souvent par leur im- 25/4 ANIMAUX portunité , leurs dégâts, leur petitesse, et pour lesquels on concoit en général du mépris et quelquefois du dégoût. Ce sont, au contraire , pour ceux qui en font une étude particulière , des êtres très-intéressans, qu’on ne saurait trop observer ; parce que, sous un volume plus petit que celui de beaucoup d’autres animaux , ils présentent , soit par les particularités de leur organisation et de leurs mé- tamorphoses , soit par leurs mœurs , leurs habitudes et les manœuvres admirables de la plupart d’entr’eux , des faits singuliers , propres à exciter en nous le désir de les con- naître. Relativement à leurs habitudes, les uns marchent comme les quadrupèdes ; d’autres volent comme les oiseaux ; quel- ques-uns nagent et vivent dans les eaux comme les pois- sons ; enfin , il en est qui sautent ou se traînent comme les reptiles. Supériorité des mouvemens dans les insectes , sur ceux de presque tous les autres animaux. Ce qui est bien digne de remarque , c'est que les 2n- sectes doivent à leur système de mouvement toute-la su- périorité d’action qu'on leur connaît, et qui les rend. si intéressans à observer ; supériorité qui leur donne sur les autres animaux sans vertèbres , de grands avantages dont ceux-ci ne sauraient jouir. Leur système de sensibilité est encore fortimparfait , eomme je le montrerai tout-àa-l'heure ; mais leur système de mouvement a toute la perfection qui peut être obtenue sans Le secours d'un squelette intérieur. En effet , leur peau cornée les prive sans doute du sens général du toucher , en sorte que la nature fut obligée de SANS VERTÈBRES. 253 particulariser ce sens en eux, en le réduisant aux extré- mités antérieures des antennes et des palpes; extrémités qui offrent dans cette partie de la peau , des points tellement amincis et délicats, qu'ils y obtiennent un tact très-fin, en un mot, la sensation des objets touchés. Mais cette peau cornée ayant juste la solidité qui donne aux muscles de bons points d'appui , et étant rompue de distance en dis- tance en articulations assez nombreuses, donne un haut degré de perfection à leur système de mouvement , et fa- cilite la célérité et la diversité des actions , Selon la modi- fication que ce système a recue dans chaque race. Si l’on examine la forme générale des insectes » la pre- mière considération qui nous frappe, c’est sans doute celle que tout ici est articulé 5 Savoir : les pattes, les antennes , les palpes , le corps même de l'animal ; et l'on ne peut qu'être surpris de trouver tout-à-coup' un mode si nouveau , et en même temps si employé, puis- qu'il s’étend non-seulement à tous les insectes > Mais aus- sl aux arachnides et aux crustacés. Ce mode ensuite se retrouve encore dans les annelides et les cirrhipèdes , mais en s’y anéantissant graduellement ou par parties. Si, dans Les insectes, la supériorité et surtout la vi- vacité des mouvemens sont dues, d’une part, à la solidité de la peau qui fournit aux muscles des points d'appui suf- fisans , et de l’autre part, aux parties rompues en articula: tions mobiles ; Pourquoi, demandera-t-on, ce mode étant pareillement employé dans les crustacés, ne donne- til pas à ces derniers une égale vivacité dé mouvement ? - À cela je réponds que; dansles crustacés, qui en général vivent habituellement dans l’eau y la célérité des mouve- 256 .. ANIMAUX mens était moins nécessaire que leur force , et qu'elle eût d’ailleurs été gênée par la densité du fluide environnant. Aussi, dans ces nouvelles circonstances , la nature a con- sidérablement épaissi et solidifié la peau de tous ceux des crustacés qui avaient plus besoin d'un grand emploi de forces que d'une célérité de mouvemens. Mais les insectes qui vivent presque généralement dans l'air , et à qui la légèreté du corps et la vivacité des mou- vemens pouvaient être avantageuses, nous présentent, à raison des habitudes de leurs races, l'emploi plus ou moins complet des moyens qui peuvent faciliter leur légèreté et leurs mouvemens. Ceux , en effet, qui sont les plus vifs et les plus alertes , n'ont précisément dans l'épaisseur et la solidité de leur peau , que le degré suffisant pour l'affer- missement des attaches musculaires, et qui nuit le moins à la légèreté de leur corps. Ainsi , les besoins, à raison des habitudes que les cir- . constances ont fait prendre à chaque race d'insectes, ont décidé l'épaisseur et la solidité de la pean, ainsi que le nombre plus ou moins grand des articulations des parties de ces animaux. Jettons maintenant un coup-d'œil rapide sur Îles prin- cipaux traits de l'organisation intérieure des insectes , et sur les transformations singulières que la plupart de ces animaux subissent. Traits principaux de l'organisation intérieure des in- sectes. | Sans doute, on ne connait pas, encore parfaitement toutes les particularités qui concernent l'organisation in SANS VERTÈBRES. 257 térieure des insectes ; mais, outre ce que nous avaient dé- jà appris à cet égard les recherches des Swvammerdam , des Malpishi , des Lyonnet , etc., l'anatomie comparée a fait depuis trente ans des progrès si remarquables, que ce que l’on sait maintenant d’une manière positive sur l'organisation des insectes, est plus que suffisant pour confirmer les caractères essentiels de cette organisation et le rang que j'ai assigné à ces animaux (1). Ne devant pas exposer ici les détails de tont ce qui est maintenant bien connu à l'égard de l’organisation des in- sectes , mails renvoyer aux sources mêmes dans lesquelles on peut puiser ces détails , je me bornerai à citer quel- ques-uns des traits principaux qui caractérisent l'organisa- tion des animaux dont il s’agit. Organes du mouvement des insectes. On sait que ce qui affermit le corps des insectes , n'est dû qu'a la consistance plus ou moins dure ou co- riace des tégamens de ces animaux » qu'à la nature cor- née de ces tégumens: or , c’est à ces mêmes tégumens que sont attachés intérieurement les muscles qui font mouvoir leurs parties. Ges muscles sont des paquets de fibres parallèles , molles, transparentes et blanchâtres. Ils sont d’une épais= seur et d'une largeur à-peu-près égales partout, et s’a’- tachent à la peau par leurs extrémités. Ceux qui servent au mouvement des pattes sont placés dans l’intérieur des articles. Cu. (1) Voyez , relativement aux différens traits de l’organisation des in- sectes ; ce qu'en aexposé M. Cuvier dans son Anatomie comparée. Tome IIT, 17 258 ANIMAUX Les muscles des insectes sont extrémement noinbreux , très-irritables, et il y en a qui sont d'une petitesse ex- traordinaire : on en a compté plus de 4000 dans la chenille. Respiration des insectes. C’est par la bouche ou par Îles narines que le fluide : respiratoire pénètre pour opérer la respiration dans tousles animaux wertébrés. Ce fluide entre etsort par ces issues dans ceux de trois de leurs classes, et c'est alors l'air en nature; mais dans les poissons , le fluide respiratoire n'est plus que l'eau ; il entre aussi par la bouche , et sort en- suite par d’autres voies. Ii n'en est pas de même des animaux sans ver- sèbres ; car dans la plupart de ceux qui respirent , le fluide respiré , soit l'air , soit l'eau, ne pénètre point dans l'organe de la respiration , ou n'arrive point à cet organe , par la voie de la bouche de l'animal. Ainsi , les insectes , comme principalement tous les ani- maux qui ont des nerfs, respirent nécessairement ; car on à des preuves que si la respiration , par une cause quel- conque , cessait de pouvoir s'opérer dans ces animaux , ils ne pourraient conserver leur existence. 1.0 Si on plonge des insectes, surtout lorsqu'ils sont par- venus à leur état parfait, au-dessous dela surface de l’eau, il se forme sur les côtés de leur corps, à certaines parties dont nous allons parler et par lesquelles ils respirent , des globules plus légers que l'eau et qui viennent gagner Sa surface ; mais ces globules diminuent en nombre et en vo- V4 SANS VERTÈBRES. 259 ‘lume à mesure que l'immersion se prolonge, et les in- sectes finissent par être noyés ; 2.0 Si on enduit d'huile les parties dont je viens de parler , les insectes périssent inévitablement ; mais si on ne les en couvre pas toutes, ou si l’on en découvre promptement quelqu'une , les insectes soumis à cette expérience continuent de vivre , ou sont rendus à la vie. Dansle premier cas , la mort de ces insectes ne peut être at- tribuée qu’à l'interruption de l'air , que l'huile empêche de s’introduire dans l’organe respiratoire de ces animaux. Dans les deux autres cas, la continuité de la vie et le re- tour à la vie , ne sont évidemment dus qu'à la continuité du cours de l’air et qu’à son rétablissement. Le long du corps, de chaque côté, sont placées de pe- tites ouvertures , que leur forme a fait comparer à des boutonnières, et que les Entomologistes ont nommées des Stigmates. Ces ouvertures forment l'entrée des canaux qui re- coivent l'air et par lesquels il paraît qu'il ressort. Leur nombre varie dans les différentes espèces ; mais il est 2- peu-près double de celui des anneaux du corps, dans les individus qui ont ces ouvertures disposées comme je viens de le dire ; car il y a alors un stigmate de chaque côté sur chaque anneau. Cependant il y a souvent quel- ques anneaux sur lesquels il n’y a pas de stigmates ; et il y a quelquefois des endroits où les stigmates sont doubles, Cela arrive souvent par exemple sur le corselet , qu'on peut envisager comme, un anneau ou un. double an- neau, Dans plusieurs larves de l'ordre des diptères , et dans 260 ANIMAUX quelques autres larves aquatiques, les stigmates ne sont point disposés de chaque côté le long du corps, comme dans les autres ; mais ils sont placés vers l’extrémité pos- térieure de ces larves , et quelquefois uniquement à cette extrémité : ces stigmates ne sont point figurés en bouton- nières. Ils se présentent sous diverses formes, et souvent ce sont de petits tuyaux respiratoires formant des parties saillantes et variées (1). Les stigmates s'ouvrent chacun à l'entrée d’un canal fort court, formé d’anneaux cartilagineux. On donne le nom de bronches à ces petits canaux, par comparaison avec les bronches des poumons. Ils aboutissent à deux vaisseaux cartilagineux qui s'étendent , un de chaque cô- té du corps , d’une extrémité à l’autre. Ces vaisseaux pré- sentent des faisceaux nombreux , d’où naïssent des ex- pansions vasculaires qui se dirigent et se portent à toutes les parties du corps, et qui, par leur quantité, forment une portion considérable de la substance des insectes. On a donné à ces vaisseaux et à leurs expansions le nom de trachées. À chaque côté d’un anneau, à l'endroit où s'ouvrent les bronches, les trachées forment un plexus plus marqué qu'ailleurs. Ce plexus résulte d’un enlace- ment plus considérable de vaisseaux aériens dans ces en- droits que dans les intervalles des anneaux. Dés natura- listes ont considéré les deux séries de plexus comme deux séries de poumons qui occupent la longueur du corps de ces animaux. | Les trachées qui servent à la respiration dés insectes , (1) Les larves des hydrophiles, des ditiques , ete. SANS VERTÈBRES. 261 et les canaux qui donnent entrée à l'air et par lesquels il sort, étant des vaisseaux cartilagineux , on a cru trou- ver dans cet organe respiratoire une analogie réelle avec le poumon. Sans doute il y a entre ces deux organes de la respiration quelqu'analogie , puisque l’un et l'autre ne sauraient respirer que l'air. Malgré cela, l'organe respira- toire des insectes n'est certainement pas un poumorr; il en diffère par une multitude de caractères qu'il n’est pas nécessaire de détailler ; je dirai seulement que les tra- chées des insectes, en général , n’ont pas de limites dans le corps de ces animaux; qu'elles s'étendent dans toutes les parties jusqu'au bout des extrémités et de tous leurs appendices, quels qu'ils soient. Aussi la masse totale des trachées est à celle des autres parties du corps des in- sectes, bienfau-dessus.de ce que la masse du poumon est à celle des autres parties du corps des animaux qui ont un pareil organe ; ce qui est vrai, même à l’égard des oi- seaux. Les insectes admettent donc proportionnellement plus d'air dans leur intérieur que tous les autres animaux qui le respirent. Nous voyons, d’après ce qui vient d'être dit: :.0 que les insectes respirent , quoique sans doute avec lenteur , et, qu'ils respirent l'air en nature ; 2.° qu’ils ne respirent point par la bouche, mais par des ouvertures latérales , placées sur les anneaux de chaque côté ; 3.° que les or- ganes respiratoires des insectes ne sont point circonserits et bornés à aucune partie, mais qu’ils s'étendent à toutes les. parties sans excepuon.; 4.0 qu’à chaque anneau où aboutit le petit canal qui lui transmet l'air , les trachées forment un plexus qui, à cause de son volume. et de 562 | ANIMAUX l'enlacement des vaisseaux aérifères , a été regardé comme un poumon particulier , quoiqu'il communique , par la suite destrachées , avec les autres plexus ss tous , deux à deux , sar éhatsé anneau. L Système nerveux des insectes. Le systéme nerveux n'est qu'ébauché. dans certaines radiaires , ainsi que dans quelques vers, et n'y paraît pro- pre qu'a l'excitation desmuscles ; car il n’y présente en- core aucun foyer pour les sensations , et il n’y donne lieu à aucun sens distinct; mais , dans les insectes , ce système est assez avancé dans sa composition pour produire en eux le sentiment , puisqu'il présente un ensemble de parties qui communiquent entr'elles, et un foyer commun où aboutissent les nerfs qui servent aux sensatioBs. Il offre effectivement dans ces animaux , une masse mé- dullaire longitudinale qui se termine antérieurement par un petit cerveau. Cette masse médullaire forme un cor- don noueux qui s'étend dans toute la longaeur du corps de l'animal , et présente autant de nœuds ou de ganglions que ce corps a d’articulations. Chaque ganglion fournit des filets nerveux qui vont se rendre aux parties qui en sont voisines , et qui servent aux mouvemens ét à la vie de ces parties. Ces mêmes nerfs forment des plexus à l'entrée des stigmates , et peut-être s'en trouve-t-1l parmi eux qui remontent jus au foyer commun , etservent aux sensations. | , Quant au petit cerveau qui termine antérieurement la moelle longitudinale noueuse , il diffère des autres gan- clions, constitue un'centre de rapport pour le Système SANS VERTÈBRES. 263 sensitif, et donne en effet naissance aux nerfs optiques , que nous trouvons ici pour la première fois. Aussi déjà le sens de la vue est positivement reconnu dans les insectes ; et probablement celui de l’odorat s’ytrouve pareillement , soit à l'extrémité des palpes , soit dans les stigmates an- térieurs. La nature étant parvenue à composer le système ner- veux d'unensemble de parties quicommuniquententr'elles, au moyen d'une moelle longitudinale noueuse qui se ter- mine antérieurement par un cerveau , emploie cé mode, non-seulement dans les insectes , mais encore dans les arachnides , les crustacés, les annelides et les cirrhi- pèdes ; et elle ne le change que dans les conchifères et les mellusques , où elle se prépare au nonveau plan d'or- ganisation des animaux vertébrés. Dans ceux-ci, à la place d’un cordon médullaire noueux et subventral , ter- miné par un petit cerveau simple , elle établit une moelle épinière dorsale , terminée antérieurement par un cerveau muni de deux hémisphères surajoutés, qui accroissent son volume en raison de leurs développemens , et quiservent à l'exécution des actes d'intelligence ; ainsi, il n’y a , de part et d'autre , qu'un cerveau qui termine, antérieure- ment , soit une moelle longitudinale noueuse , soit une moelle épinière. I] ne faut donc pas, comme on l'a fait ik y a environ un siècle , considérer les nœuds ou ganglions du cordon médullaire des insectes, comme antant de cerveaux par- ticuliers , et leur ensemble, comme une série de cer- veaux ; Car le cerveau est nécessairement unique , eë constitue un organe isolé , étant spécialement destiné à. 204 ANIMAUX contenir le foyer des sensations, et à produire les nerfs des sens. Dans les animaux à vertèbres des derniers rangs , ik faut distinguer le cerveau du cervelet et des deux hémi- sphères réunis qui le recouvrent. Alors on reconnaîtra que, dans ces animaux , le cerveau proprement dit a peu d’é- tendue , qu'il contient le foyer des sensations , et que lui seul donne naïssance aux nerfs des sens particuliers ; que le cervelet ne paraît avoir d’autres fonctions à exécuter que celles d’animer les viscères et les organes de la géné- ration; que les deux hémisphères , quirecouvrent le cer- veau et forment la principale masse de l’encéphale , cons- tituent l'organe spécial de la pensée | celui qui sert à l'exécution des actes de l'intelligence : en sorte que ces deux hémisphères ne sont qu'un double appendice, en un mot, qu'une partie paire surajoutée au cerveau ; partie qui n'existe réellement que dans les animaux vertébrés , quoique le petit cerveau des insectes soit partagé par un sillon, et comme bilobé. Quant à la moelle épinière des vertébrés, on doit la re- garder comme la partie du système destinée à mettre les muscles en action , et à vivifier les parties ; ce qu'exécute aussi la moelle longitudinale noueuse des insectes , etc. Facultés que donne aux insectes leur système ner- veux. Si l’on considère que les insectes jouissent d’une su- périorité de mouvement que ne possèdent point les au- tres animaux sans vertébres, et qu'en même temps ils sont doués d'un sentiment intérieur que chaque besoin peut pt. æ + SANS VERTÈBRES. 265 émouvoir , et qui les fait agir immédiatement ; on sen- tira que ces animaux possèdent , en cela, les moyens d'exécuter les manœuvres admirables qu'on observe dans un grand nombre de leurs races, sans qu’il soit néces- saire de leur attribuer aucune industrie , aucune combi- naison d'idées. Sans doute les insectes ont , dansleur système nerveux, un appareil d'organes qui leur donne la faculté de sentir, puisque cet appareil offre un petit cerveau qui fournit dé- jà le sens de la vue, quelques sens particuliers pour le tact , et probablement celui de l'odorat. Mais il paraît qu'ils n’éprouvent, dans leurs sensations externes , que de simples perceptions des objets qui les affectent ; qu'ils n’exécutent aucune opération entre des idées; et qu'ils sont seulement entraînés dans toutes leurs actions , par les émotions de leur sentiment intérieur , puisqu'ils ne peu- vent point varier leurs manœuvres. Cela ne pouvait être autrement, étant les premiers ani- maux en qui le système nerveux commence à pouvoir produire le semtiment. Aussi ce système ne peut avoir encore le perfectionnement, c'est-à-dire, la complication nécessaire pour leur donner la faculté d'employer des -idées. D'ailleurs les insectesne sauraient éprouver que des sen- sations très-obscures ; car la plupart voyent mal avec leurs yeux; la peau cornée de leur corps émousse en eux le sens général du toucher , et ils ne peuvent que palper, à l'aide de leurs antennes et de leurs palpes , les objets qu'ils touchent. Ilss’apercoivent de la présence des corps voi- sins , mais ils ne sauraient juger de leur forme ; ils dis- 266 ANIMAUX tinguent le côté d’où vient la lumière, etmémeles diffé- rentes couleurs, mais ils ne voyent que très-obscurément les objets quiles environnent et qu'ils ne palpent point ; conséquemment ils n’ont que des perceptions, la plupart confuses. Seulement, l'observation constate que celles de leurs . perceptions qui sont souvent répétées , forment en eux des impressions durables , et leur donnent des idées sim- ples qui se fixent dans leur organe; en sorte qu'ils en ob- tiennent cette espèce de mémoire qui consiste à recon- naître facilement les objets qui les ont souvent affectés. Avec ces moyens et leur grande facilité dese mouvoir, lesinsectes possèdent tout ce qui leur est nécessaire pour exécuter leurs manœuvres et pourvoir à leurs besoins. Chacun de ces besoins ressentisproduitune émotion dans Jeur sentiment intérieur , qui les avertit et les met en ac- tion , sans qu'aucune pensée , aucun jugement ai$ été né- cessaire. Enfin, ces émotions de leur sentiment intérieur les mettant en action , leur font surmonter les obstacles qu'ils rencontrent , en les faisant se détonrner de tout ce qui s'oppose à leur tendance , fuir ce qui leur nuit , et rechercher ce qui leur est avantageux. Elles les dirigent donc sans choix dans leurs actions , ainsi que dans les ha- bitudes auxquelles les individus de chaque race se trou- vent depuis long-temps assujétis. T'elles sont les causes qui produisent tout ce que nous admirons en eux. Personne n'ayant fait attention que le sentiment inté- rieur, dans les animaux qui en jouissent , constitue une puissance que les émotions de ce sentiment font agir ; et personne encore ne s'étant aperçu que: les émotions dont us. SANS VERTÈBRES. 267 je parle, sont immédiatement excitées par chaque besoin, sans la nécessité de ces déterminations que nous nommons actes de volonté , et qui le sont d'intelligence , puisqu'el- les sont toujours la suite d’un jugement ; ce que je pré- _ sente actuellement sur ces objets , d'après mes observa- tions , est si nouveau et doit paraître si extraordinaire, que probablement l'on sera encore long-temps avant de le concevoir. Ainsi, je n'entreprendrai pas de montrer en,détail la source des actions diverses des insectes, actions toujours les mêmes dans les individus de chaque race ; je ne rap- pellerai pas tout ce que l’on a dit relativement aux habitu- des de ces animaux , soit dans leur manière de vivre , soit dans celle de se défendre ou de se mettre à l'abri de leurs ennemis , soit enfin dans la manière de pourvoir à la conservation de leursespèces. On a présenté les plus singulières de ces habitudes comme étant des actes d'industrie, et par conséquent de la pensée et de l'intelligence des insectes ; et, en cela, l’on a vu des mer- veilles auxquelles , a-t-on dit , l'intelligence humaine ne saurait rien comprendre. La nature sans doute est partout également admirable, et assurément elle ne l’est pas plus ici qu'ailleurs. Si les facultés qu'elle tient de son suprême auteur méritent notre admiration et notre étude, elle n'offre nulle part rien d’extraordinaire , rien qui ne soit le résultat de la puis- sance et de l'harmonie de ses lois. Lorsque certains des faits qu'elle nous présente excitent notre surprise ou nous étonnent fortement , c’est une preuve que nous ignorons . les lois qui régissent ou qui dirigent ses opérations. 268 ANIMAUX ‘ Cependant, on a senti que les actions des étres sentans, c'est-a-dire, que celles, non-seulement des insectes , maïs en outre d'un grand nombré d'animaux, prenaient leur source dans les actes d’une puissance productrice de ces actions , autre que celle qui donne lieu à la plupart des ac- tionshumaines.Or, ne connaissant pas cette autre puissance, ona imaginé un mot particulier pourla désigner; et ce mot, auquel on n’attache aucune idée claire | dont chacun in- terprète le sens à sa manière , ou se contente sans y réflé- chir , est celui d’instinct. Néanmoins, quelques physiologistes philosophes[ Ca- banis entr’autres | ont fait des efforts pour attacher au mot #nstinct, des idées qui pussent s’accorder avec les faits ; mais aucun n’a réussi. ve La distinction des actions produites immédiatement par le sentiment intérieur ému , de celles qui s’exécutent à la suite d’un acte de volonté , lequel suit toujours un juge- ment , donne seule la solution de cet intéressant pro= blème. Quant aux produits singulièrement remarquables des habitudes , et à la nécessité qu'ils entraînent , pour les animaux , de répéter toujours les mêmes sortes d’actions, dans chaque race; pour en concevoir la cause essentielle, voici ce qu'il est nécessaire de considérer. L'habitude d'exercer tel organe ou telle partie du Corps, pour satisfaire à des besoïns qui renaissent les mêmes , fait que le sentiment intérieur , donne au fluide subtil, qu'il déplace lorsque sa puissance s'exerce , une telle facilité à se diriger vers l'organe où vers la partie où il a été déjà si souvent employé, et où il SANS VERTÈBRES: 269 s'est tracé des routes libres, que cette habitude se change, pour l’animal, en un penchant qui bientôt le domine, et qui ensuite devient inhérent à sa nature. Or , comme les besoins pour les animaux, sont pour chacun ; | 1.° De prendre telle sorte de nourriture , selon l'ha- bitude contractée , lorsqu'ils en éprouvent le besoin ; 2,9 D’exécuter l'acte de la fécondation , lorsque leur organisation les y sollicite ; 3.0 De fuir la douleur ou le danger qui les émeut; Ca 4.o De surmonter les obstacles qui les arrêtent ; 5,0 Enfin de rechercher, à la suite. des émotions qui les en avertissent, ce qui leur est avantageux ou agréable. Ils contractent donc , pour satisfaire à ces besoins, di- verses sortes d'habitudes qui se transforment en eux en autant de penchans auxquels ils ne peuvent résister. De là, l'origine de leurs actions habituelles et de leurs inclinations particulières |, et dont certaines, remar- quables par leur singularité , ont été qualifiées d’indus- tries , quoiqu aucun acte de pensée et de jugement n’y ait eu part. Comme les penchans qu'ont acquis les animaux par Jes habitudes qu’ils ont été forcés de contracter, ont mo- difié peu-à-peu leur organisation intérieure, ée qui ena rendu l'exercice très-facile, les modifications acquises dans l'organisation de chaque race, se propagent:alors dans celle des nouveaux individus par la génération. En effet , on sait que cette dernière transporte dans ces nou- 270 ANIMAUX veaux individus, l’état où se trouvait l’organisation : de ceux qui les ont produits. Il en résulte que ces mêmés pen- chans existent déja dans les nouveaux individus de cha- que race , ayant même qu'ils les aient exercés : en sorte que leurs actions ne sauraient s’exécuter que dans ce seul sens. 1" C’est ainsi que les mêmes habitudes et les mêmes pen- chans se perpétuent de générations en générations dans les différens individus des mêmes races d'animaux ,-et que cet ordre de choses , dans les animaux qui ne sont que sensibles , ne saurait offrir de variations notables, tant qu’il ne survient pas de mutation dans les circonstances es- sentielles à leur manière de vivre , et qui soit capable de les forcer peu-à-peu à changer : quelques-unes de leurs actions. # Revenons à l’objet particulier qui nous occupe , à la citation des principaux traits de l'organisation des in- . L 4 sectes, Du fluide principal des insectes. Si l'on devait toujours nommer sang ce fluide princi- pal d’un corps vivant, qui fournit aux développemens et aux sécrétions de ce corps , il s'ensuivrait que les sectes auraient un véritable sang , que les vers ; les radiaires , les polypes et les ‘infusoires en auraient pareïllement, enfin que les végétaux mêmes en seraient munis ; car dans ces différens corps , il existe un fluide principal qui four- mit à leurs développemens ; à leur mutrition'et äsleurs diverses sécrétions. L 2 Mais, je pénse qu'on ne devrait donner le nom de SANS VERTÈBRES. 271 sang qu’au fluide principal des vertébrés, ou au moins qu'a celui qui, contenu dans des artères êt des veines, subit une véritable circulation. Il est ordinairement co- loré en rouge , comme on le voit dans tous les animaux à vertèbres ; dans les mollusques et les crustacés , il n’a plus qu’une couleur blanchätre. Cependant , comme dans ce dernier cas , il circule encore dans un système d’artères et de veines , il est convenable de lui donner encore le nom de sang. Quant aux insectes , ils r'ont aucun fluide propre qui soit réellement dans le cas de porter le nom de sang. En effet , le fluide des sécrétions chez eux est une sanie blan- châtre quine circule point dans des artères'et des veines, mais qui est tenue en mouvement par d’autres voiles que par celles d’une circulation régulière. Vaisseau dorsal des insectes. Un long canal ou vaisseau transparent, subissant des dilatations et des contractions ondulatoires et locales qui le partagent instantanément en segmens divers par des étran- glemens, s'étend immédiatement sous la peau du dos, depuis la tête jusqu’à l'extrémité postérieure du corps de l'animal. Ce vaisseau serait le cœur de l'insecte, s’il se ramifiait à ses extrémités , et s’il y donnait naissance à des vaisseaux artériels et veineux , propres à entretenir une véritable circulation. Mais, quelque soin qu’on ait pris pour l’observer, on ne remarque rien de semblable à son égard. Ses extrémités sont fermées , et seterminent simplement, sans commu- 272 ANIMAUX. niquer par aucun vaisseau distinct avec les autres parties du corps de l'insecte. Le vaisseau dont il s’agit est situé au-dessous du tégu- ment dorsal qui couvre le corps de l'animal, sous l'a- mas de graisse qu’on découvre sous ce tégument, et il s'étend le long du dos , au-dessus des viscères. Les étranglemens qui le rétrécissent d'espace en espace, | sont ouverts , et établissent un conduit ou passage inté- rieur de segmens en segmens. Ces segmens se dilatent et se contractent alternativement les uns après les autres ; et l’on remarque, en général , que le mouvement successif des segmens , commence du côté de la tête, se propage le long du corps, se termine à son extrémité, et recom- mence aussitôt vers la tête pour continuer sans interrup- tion de la même manière. Quelquefois néanmoins on voit des variations dans les mouvemens du fluide contenu dans ce vaisseau dorsal , et on observe qu'il s'écoule dans un sens opposé. Le vaisseau dorsal dont je viens de parler , et qu'il est facile d'observer sur la larve du ver à soie ,a été. regardé par Malpighi, Swammerdam , Valisneri, Réaumar , et en général par les plus habiles naturalistes, comme une suite de cœurs qui communiquent les uns avec les autres. | | * Ge n’est cependant ñi un cœur, ni une suite de cœurs, pate aucun vaisseau ne part d'aucune de ses extrémités ; mais c’est un réservoir élaborateur du fluide principal de l'insecte, qui paraît se remplir et sevider par absorption et par exudation , et c'est à- -la-fois un moyen préparé par “Ja nature pour former un véritable cœur. SANS VERTÈBRES. 273 Organes sécrétoires des insectes. Il n’y à point dans les insectes de glandes conglomérées pour les sécrétions, cornme dans les animaux à vertèbres, c’est-à-dire, qu'on ne trouve point de ces masses particus lières, plus ou moins considérables et compactes , dont le tissu soit composé de vaisseaux artériels et veineux, de nerfs , de vaisseaux lÿmphatiques , et de vaisseaux pro- pres qui conduisent le fluide séparé. Mais, en place de ces glandes , on observe des vaisseaux sécrétoires de diverses sortes , qui ne sont que des filamens tubuleux, déliés , simples , et plus où moins repliés sur eux-mêmes , dont plusieurs se rendent à l'intestin. Ces vaisseaux sécrétoires servent, les uns à la digestion, en versant leur liqueur dans le canal intestinal; les autres à la génération ou à la fécondation sexuelle; enfin, les au- tres sont employés à rassembler certaines liqueurs , soit utiles , soit excrémentielles, Toutes ces matières sécrétoires se forment dans le fluide principal de l'animal , c'est-à-dire, dans celui qui résulte de son chyle , qui est essentiel à sa nutrition et à la conservation de sa vie, en un mot, dans son sarig ou dans cequientient lieu, et elles en sont extraites par les or- ganes sécrétoires. Canal intestinal. Je ne dirai rien de cet organe es- sentiel des insectes , parce qu'il n'offre que des particu- larités relatives aux ordres , et surtout aux différens états par lesquels passent ces animaux avant de devenir insectes parfaits. Je ferai seulement remarquer que, même dans ceux qui subissent les plus grandes transformations, ce Tom. II]. 18 RE: 274 ANIMAUX canal , étant nécessaire à la nutrition de l'animal , n’est jamais détruit pour être remplacé par un nouveau; mais qu’il ne fait que subir dans sa forme , sa longueur, ses renflemens et ses étranglemens particuliers , des modifi- cations appropriées à chaque état de l’insecte. On prétend que dans certaines larves , telles que celles des abeiïlles, des guëêpes, du myrméléon, etc. , ce canal n'est point ter- miné par un anus , et qu'ilne l’est que lorsque l'animal est devenu insecte parfait. Dutrochet. | Sexe des insectes. On ne connaît, parmi presque tous les insectes , que des mâles et des femelles ; mais parmi quelques-uns d’en- tr'eux qui vivent en société, tels que les abeilles, les fourmis ,les mutiles , les termites, etc. , ily a non-seu- lement des mâles et des femelles, mais encore des mu- lets ou des neutres, c’est-à-dire, des individus qui ne jouis- sent d'aucun sexe , quine peuvent s'accoupler et se repro- duire , et qui prennent cependant le plus grand soin des œufs et des petits. I] paraît , d’après les observations de MM, Æuber et Latreille , que ces individus qui n’ont aucun sexe, ne sont que des femelles imparfaites , c’est-à-dire, dont les, organes sexuels n’ont recu aucun développement, Nou- velle preuve que des organes très-naturels à certains ani- maux, comme faisant partie du plan de leur organisation, peuvent néanmoins n'y avoir aucune existence , par les suites d’un avortement ou d'un défaut de dévelop- pement, Il n’y a point d'hermaphrodites parmi les insectes, les - SANS VERTÈBRES. 279 parties mäles et les parties femelles se trouvant toujours sur des individus différens. La même chose s’est montrée dans ceux des vers où l'on a cru apercevoir les premières ébauches de la génération sexuelle. Ainsi , dans les ani- maux, ce mode de reproduction n’a point commencé par l’hermaphrodisme. La prodigieuse fécondité des insectes étonnerait sans doute, si nous ne considérions, en même temps, qu'ils servent de nourriture à la plupart des oiseaux , à plusieurs autres animaux , et qu'ils se détruisent mème jes uns les autres. On dirait que la naïure , attentive aux besoins des êtres vivans , a répandu avec-profusion sur le globe , les espèces les plus faibles , celles qui doivent servir à la nourriture d'un grand nombre d’autres animaux, tandis qu'elle a été plus avare des grandes espèces, de celles surtout qui sont les plus destructives. Les parties qui constituent les sexes dans les insectes sont ordinairement placées au bout de l'abdomen, et cachées dans l'anus. Il est aisé de s'assurer du sexe d’un insecte ; il faut pour cela lui presser le ventre assez pour faire sortir ces parties; alors on reconnaîtra facilement celles du mâle aux crochets qui les accompagnent, et celles de la femelle à une espèce de tarrière qui les ter- mine. | Tous les insectes n’ont pas les parties de la génération situées à l'extrémité de leur ventre : dans les libellules . elles sont placées : à l'origine du ventre dans le mâle, et à l'extrémité dans la femelle. Les insectes ne vivent ordinairement que quelques - mois dans leur dernier état, et souvent ils ne subsistent 276 ANIMAUX que quelques jours et même quelques heures. Peu après l’accouplement, la plupart des mâles périssent ; la femelle ne survit que pour déposer ses œufs , après quoi elle périt à son tour. Mais la propagation des espèces résul- tant d’une deslois de la nature qui régissent ses opérations, les insectes qui , nés à la fin de l'été, n’ont pas eu le temps . de s'accoupler, passent l'hiver enfermés dans des trous, sous l’écorce des arbres, ou même dans la terre; ils n’en sortent qu'au printemps suivant pour satisfaire à la loi commune , et périr ensuite. Tous les insectes sont ovipares ; quoique , dans quel- ques-uns et dans certains temps de l’année , les œufs éclo- sent dans le corps même de l'animal. En effet, Réaumur et Bonnet ont observé que les pucerons mettaient au monde des petits vivans dans une saison de l'année , tandis qu'ils pondaient des œufs dans une autre. Dès que les femelles sont fécondées , elles cherchent à déposer leurs œufs dans un endroit convenable où les petits en naissant puissent trouver la nourriture dont ils auront besoin. Les papillons, les phalènes, etc., placent leurs œufs sur la plante qui doit servir d’aliment aux che- nilles ; les libellules retournent aux eaux bourbeuses qu’elles avaient abandonnées depuis quelque temps. On connaît les soins que prennent les abeïlles pour leurs pe- tits. Les sphex et les ichneumons enfoncent leurs aiguillons dans le corps des chenilles et des larves de diptères et de coléoptères pour y déposer leurs œufs. La plupart des coléoptères percent le bois le plus dur , d’autres fouillent la terre pour les placer dans la racine des plantes. L’oëstre . suit avec opiniâtreté le bœuf, le cheval, le mouton, le Er +. SANS VERTÈBRES. 297 renne pour déposer les siens sous la peau, dans les na- seaux et dans les intestins de ces animaux. Aïnsi, que de faits curieux l'observation des insectes ne nous a-t-elle pas fait connaître ! Ceux dont nous allons parler sont encore plus étonnans. Métamorphoses. Je nomme métamorphose cette particularité singulière de l'insecte de ne pas naître, soit sous la forme, soit avec toutes les sortes de parties qu'il doit avoir dans son der- nier état. En effet, parmi les animaux qui ne jouissent point d’un système de circulation pour Years fluides, les insectes sont les seuls qui éprouvent des métamorphoses dans le cours de leur vie. Les métamorphoses que subissent les insectes , Sont, pour le naturaliste, l’un des phénomènes les plus singu- liers et les plus admirables que l'histoire naturelle puisse nous offrir. Les mutations qu’elles nous présentent sont si remarquables, qu’il semble que les animaux qui subissent les plus grandes, naissenten quelque sorte plusieurs fois. Ces mutations ne sont mème pas toujours bornées aux formes ct aux parties extérieures ; elles s'étendent souvent aux orga- nes intérieurs les plus importans, comme ceux de la di- gestion , etc. Cependant nous verrons qu'elles ne sont autre chose que des développemens successifs, qu'une suite de modifications de parties, enfin que la formation de quelques -unes qui n’existaient pas d’abord. Nous verrons aussi que, daus les plus grandes de ces mutations, les développemens s’opèrent dans deux directions diffé. rentes qui se succèdent lune à l’autre, et que la seconde 278 ANIMAUX amène des résultats fort différens des produits de la pre- mière. En. Ex Tous les z7sectes se montrent dans différens âges, soit sous plusieurs formes diverses, soit avec différentes sor- tes de parties ; tous subissent donc des métamorphoses. Cependant, comme ces métamorphoses varient, selon . les races, dans les ordres, et dans les familles mêmes ; qu’elles sont grandes ou petites, et qu’elles paraissent tenir à la manière dont les races se nourrissent ; il est néces- saire de les distinguer en plusieurs sortes. En conséquence, deux sortes principales de métamorphoses me paraissent devoir être déterminées ; ce sont les suivantes : La métamorphose générale ; , La métamorphose partielle. La métamorphose générale est celle de l'insecte qui, dans le cours de sa vie, subit des mutations dans sa forme générale et dans toutes ses parties, ‘surtout les extérieures. La forme sous laquelle il naît est différente de. celle qu'il acquiert par Ja suite ; et aucune des parties qu'il avait dans son premier état ne se conserve la même dans son état dernier ou parfait. Or, de toutes les métamorphoses , celle-là est la plus grande , quoiïqu'elle puisse offrir diffé- rens degrés d'intensité. | Je remarque que tous les insectes assujettis à la méta- morphose générale ont, dans leur dernier état, une ma- nière de se nourrir différente de celle du premier, ou qu'ils prennent alors une autre sorte denourriture. Je vois en outre que les larves de tous ces insectes sont généralement munies d'une peau molle, sauf sur la tête de certaines d'entr'elles, et n'ont point d'yeux à réseau. SANS VÉRTÈBRES. 279 Ces deux particularités sont importantes à considérer, soit pour juger ‘a métamorphose que devront subir les larves, soit pour saisir la cause même des métamorpho- ses généräles. Dans tout fnsééte qui subit une métamorphose géné- rale, l'état moyen de l’animal éntre celui qu'il obtient en naissänt! ét celni où il parvient en dernier lieu, est uni état d’ifimiôbilité, durant lequel l'animal ne prend aucune noürtitüre et semble presque mort : j'en parlerai en traitant dé là chrysalide. La métamorphose partielle est celle de l'insecte qui , dans le cours de sa vie, ne subit point où presque point de mutation dans sa forme générale , mais seulément acquiert à l'extérieur de nouvelles sortes de parties. I] consérve dans son dernier état les parties qu'il avait en naissant ; et lorsque son accroissement est sur le point de sé terminer, il en obtient de nouvelles qu'il n’avait pas d’abord. Cette métamorphose est la plus petite ; mais c'en est une , puisqué l'animal possède dans son dernier âge, des parties qu'il n'avait pas dans le premier. Ici, au moins pour les insectes que j'ai observés, je remarque le contraire de ce qui a lieu dans ceux qui sont assujettis à la métamorphose générale. Les insectes qui ne subissent qu'une métamorphose partielle n’ont pas, dars leur dernier état, une manière de se nourrir différente de celle du‘premier , et ne prennent point alors uné autre sorte de nourritüre. Je vois aussi que la larve de ces in- sectes est munie d’yeux à réseau et d'une peau cornée Cu coriace, comme l’insecté parfait, on avec très-peu de différence. Ps 280 ANIMAUX Enfin, dans tout insecte qui ne subit qu'une métamor- phose partielle , l’état moyen de l'animal, entre celui qu'il obtient en naissant , et celui où il parvient en dernier lieu , est toujours un état d'activité, durant lequel l'animal cherche et prend de la nourriture , COMme avant et après, J'en parlerai en traïîtant de la nymphe, : | Tous les insectes se montrant dans différens âges, soit sous des formes diverses, soit avec différentes sortes de parties, on distingue dans chacun d'eux trois états diffé- rens; savoir : leur premier état, leur état moyen; et celui qu'ils obtiennent en dernier lieu. On a donné à ces divers états les noms suivans : & Gelui de larve aux insectes qui sont dans leur premier état ; | Celui de chrysalide où de nymphe à ceux qui sont dans leur état moyen ; Celui d'insecte parfait à ceux qui sont parvenus à leur dernier état. Examinons ces trois sortes d'état des insectes ; l'intérêt qu'inspire la connaissance de: ces animaux nous porte à exposer quelques détails à cet égard, Premier état des insectes. Le premier état des insectes étant celui qu'ils offrent après leur naissance, c’est-à-dire, dès qu'ils sont sortis de l’œuf, il est à propos de dire un mot des œufs de ces animaux, avant de parler de la larve qui doit en sortir. L'œuf (ovum ) est la première voie de génération que la nature emploie, lorsqu'elle est parvenue à établir la SANS VERTÈBRES. 281 fécondation sexuelle. Or, comme elle a donné l'existence à un grand nombre d'animaux, avant d’avoir pu former des organes fécondateurs et fécondables , il s’en faut de beaucoup quetous les animaux soient ovipares. Aussi, c’est faute d’avoir étudié les animaux imparfaits des trois premières classes, que l’on à dit : omne vivum ex ovo: car les divisions de parties, les gemmes ou bourgeons ; en un-mot, les corpuscules reproductifs des infusoires , des polypes , des radiaires, et même de la plupart des vers.,.ne contiennent point un embryon qui ait exigé des organes fécondateurs pour devenir propre à recevoir la vie, : + Mais, depuis les insectes jusqu'aux oiseaux inclusive- ment , tous les animaux sont ovipares. . Les œufs des insectes, ainsi que ceux dés animaux à sang froid, n'ont pas besoin d'incubation pour éclore ; la chaleur seule de l'atmosphère suffit pour exciter les premiers mouvemens vitaux de l'embryon et pour le faire éclore, soit plus tôt, soit plus tard, selon qu'elle à atteint le degré nécessaire, La forme des œufs des insectes varie dans les différen- tes espèces; ils sont globuleux, ovales, allongés, linéaires, lisses , luisans , argentés ou dorés, quelquefois bleuâtres, quelquefois velus ou hérissés de poils. Enfin, ils sont com- posés d’un liquide interne, substance alimentaire propre a la nourriture et au développement de l'embryon qui y est contenu, et d'une enveloppe externe, constituée par une tunique ou pellicule assez épaisse , ferme, élastique, quelquefois même dure , et qui paraît inorganique. Indépendamment de leur enveloppe ou tunique pro- 282 ANIMAUX pre, la plupart de ces œufs sont recouverts on ‘entourés d’autres parties qui les défendent , soit des injures de l'air, soit des oiseaux ou des autres animaux qui les détrui- raient. Les uns sont cachés sous des espèces de poils ser- rés que l’insecte portait au bout du ventre et qu'ila dé- tachés dans le temps de la ponte ; les autres sont cachés : sous une matière blanchäâtre; et d’autres sont enfermés dans des alvéoles que les insectes ont formées. Les cynips déposent leurs œufs dans une galle produite par l'extra= vasion des sucs de la plante que l'insecte 4 piqaée.; les boucliers, les dermestes déposent les leurs dans les cadä- vres des animaux ; des ichneumons, à l’aide de leur tar- rière, eufoncent les leurs dans le corps des chenilles ; les cousins les rassemblent et en forment une masse qui, sous la forme d'une nacelle, vogue sur la surfacé des eaux ; quelques - uns sont portés au bout de très-longs poils; d’autres sont cachés dans des feuilles roulées; d’autres sous une matière gluante , etc. Il.est uüle.de bien connaître les endroits où ces œufs sont placés et comment la plu- part sont cachés , afin de s'appliquer à détruire les espèces les plus nuisibles. La larve. La larve (larva) est le premier état des insectes , c'est-à-dire, celui dans lequelils se trouvent après leur sortie de l'œuf, La forme des larves varie beaucoup : on leur à donné tantôt le nom de ver (vermis), tantôt celni de larve (larva) , qui signifie masque, et tantôt celui de chenille { eruca) , nom que l’on a consacré à la larve! des lépidoptères. gn SANS VERTÈBRES. 283 Parmi les larves des insectes, les unes ont des pattes, et les autres en sont entièrement dépourvues, ce qui fait ressembler celles-ci à des vers. Celles qui sont munies de pattes en ont six Ou un nom- bre plus considérable ; mais il n’y a que les six pattes qui répondent à celles que doit avoir l'insecte parfait, qui soient articulées, dures et onguiculées ; les autres sont molles , sans articulations, sans ongles, et ne sont que de fausses pattes. Parmi les larves qui ont des pattes, celles des coléop- tères ont la peau molle , excepté sur la tête qui est dure et écailleuse ; ces larves vivant la plupart en rongeant le bois, :] leur fallait des mandibules plus fortes et des points d'appui plus solides aux muscles qui doivent les mouvoir. Mais les larves de presque tous les lépidoptères ont la peau molle partout. Quant aux larves qui n’ont point de pattes, comme celles des diptères et d’un grand nombre des hyménop- ières, elles ont aussi la peau, molle partout. Toutes les larves qui n’ont rien de la forme que doit avoir l'insecte parfait, sont tout-àa-fait sans yeux, où n'ont que des yeux lisses. | C’est sous la forme de larve que l'insecte prend tout son accroissement. Aussi-la larve est-elle ordinairement très-vorace, et elle grossit d'autant plus prompiement que sa nourriture est plus abondante. Mais avant de subir sa première transformation, elle change plusieurs fois de peau. La mue est un changement de peau auquel les larves de presque tous les insectes sont assujctties. Elle ne fait 28/4 ANIMAUX point partie de la métamorphose, et n’est effectivement point particulière aux insectes, C’est toujours une espèce de maladie ou du moins une crise ; aussi la larve s’y pré- pare par une abstinence totale. En effet, non-seulement elle ne mange pas , mais elle reste presqu'immobile ; ses . couleurs deviennent päles et livides ; elle paraît malade et “elle doit l'être puisque souvent elle y périt. Quelques jours après sa dernière mue, la larve subit une transformation, et passe à l'état de nymphe ou de chrysalide. On croit que les larves de la plupart des diptères et de plusieurs hyménoptères ne subissent aucune mue avant leur pre- mière transformation. Second état des insectes. On a donné le nom de 7ymphe ou de chrysalide aux insectes parvenus à leur second état ; et l’on a considéré cet état sous le seul rapport du changement qu'éprouvent ces animaux dans cette circonstance, quelque différence qu'ils offrent alors entr’eux. Leur forme, en effet, varie dans ce second état, au moins autant que dans le premier. Toutes les larves jouissent de la faculté d’un mouve- ment progressif, toutes prennent des alimens et acquiè- rent tout l'accroissement dont elles sont susceptibles. Il n'en est pas de même de tous les insectes parvenus à leur second état; car , si les uns ressemblent encore beaucoup à la larve, courent et mangent comme elle, et offrent seulement des parties qu'elle ne possédait pas; les autres, tantôt cachés dans une coque opaque qui n’a point la forme d’un animal, tantôt recouverts par une pellicule mince , tantôt même à nu, restent immobiles et ne pren- SANS VERTÈBRES. 282 nent plus d'alimens. Ces derniers ne ressemblent alors ni à la larve dont ils proviennent , ni à l’insecte parfait qui doit en sortir. Enfin, beaucoup d’entr'eux paraissent dans un état de mort. Relativement à leur forme et à leur état, on a divisé les nymphes ou les chrysalides en quatre sortes différentes ; mais je crois qu'il convient de réduire ces divisions, et de distinguer les insectes parvenus à leur second état , en trois sortes principales, savoir : 1.0 En chrysalide ; 2.0 En momie; 3.° En nymphe. Les deux premières sortes appartiennent à la métamor- phose générale, et la troisième résulte de la métamor- phose partielle. Je nomme chrysalide tout insecte qui, parvenu à son second état, est alors tout-à-fait inactif, ne prend plus de nourriture , et se trouve enfermé dans une coque non transparente, qui le cache entièrement. Cette coque, ovale ou ovalaire, ne présente point l'apparence d’un animal ; elle n'offre point de bouche, point d’yeux, point d’an- tennes, point de pattes, et l’animal qui y est contenu, s'y trouve dans un état singulier de resserrement sur lui- même. Ainsi, la chrysalide, constamment immobile ,si on ne la touche point , est très-différente de la larve, et ne ressemble pas encore à l’insecte parfait. d Quoique les chrysalides paraissent dans un état de mort, elles sont néanmoins bien vivantes et ont besoin de respirer. Toutes effectivement sont pourvues de stig- mates , et l'air leur est si nécessaire que dès qu'on les en 286 ANIMAUX prive, elles périssent bientôt. La forme des stigmates des chrysalides est quelquefois singulière : au lieu d’être à fleur de la peau, figurés comme des points enfoncés ou comme des espèces de boutonnières, ces stigmates sont quelquefois placés à l'extrémité de certaines élévations, et ressemblent à des cornets, à de petites cornes, ou à des filets tubuleux. | } Comme les chrysalides présentent plusieurs variations remarquables , j'en distingue de deux sortes; savoir : La chrysalide à reliefs ; La chrysalide en barillet. La chrysalide à reliefs (chrysalis signata) offre un corps ovale ou ovale-oblong, pointu à une extrémité, obtus à l’autre, et dans lequel l'animal s’est enfermé. Ce corps, n'étant point transparent, ne laisse pas voir les parties déjà formées de l’insecte parfait, mais en présente plusieurs qui s’y montrent en reliefs. Il est subanguleux,, constitue la coque de cette chrysalide, ét, en général, il est étranger à la peau de l'animal. Cette sorte de chrysa- lide est celle des Zépidoptères. Dans les papillons, elle est nue et attachée à quelque mur ou à quelque tronc d'arbre, soit par un fil qui l’en- ioure comme une ceinture, soit par quelques fils fixés à sa parue postérieure et par lesquels elle est suspendue. Dans la plupart des phalènes ou papillons de nuit, elle est enveloppée dans un cocon de soie d’un tissu plus ou moins serré. Enfin, dans les sphinx, elle se trouve dans le sein de la terre ou à sa surface, entourée de différens débris liés ensemble par quelques fils. } SANS VERTÈBRES. 287 La chrysalide en barillet (chrysalis dolioloides ) pré- sente un corps un peu dur , ovalaire, en général subcerclé par les restes des anneaux , et sur lequel les parties que doit ‘voir l'insecte parfait ne forment aucun relief, Ce corrs, onstitue la coque de cette chrysalide, et se trouve toux} S formé par la peau même de l'animal. En effet, la SE à la partie supérieure du second anneau > Sur le vertex. 3. Puce pénétrante. Pulex penetrans. P.minimus , vix saltatorius ; rostro corporis longitudine. Pulex penetrans. Lin. Fabr. ibid. n.02. La chique. Catesb. Carol. 3. t. 10. f. 3. Habite l'Amérique méridionale. Elle s’insinue sous la peau et dans la chair des pieds de l’homme, et cause des dou- leurs insupportables. Elle attaque aussi les singes, les chiens , etc. ——_———_—_—_ ORDRE DEUXIÈME. IAA LES DIPTÈRES. Deux valves labiales ou une seule $ans articulation , imitant , soit un bec à pièces rapprochées ou écartées , soit une trompe inarticulée , et servant de gaine à ur suçotr ; deux palpes à la base de la gaine dans un grand nombre. 336 ANIMAUX Deux ailes découvertes, nues, membraneuses., vei- nées, quelquefois plissées en rayons. Deux balanciers dans la plupart. Larve apode. N. ‘ymphe le plus sou- vent inactive et dans une coque [ chrysalide ]. OBSERVATIONS. En suivant la progression dans le perfectionnement de l'organisation des insectes , on voit que les diptères doi- vent constituer le second ordre de la classe, parce que ce sont les premiers insectes qui offrent un corselet dis- tinct de la tête et de l'abdomen, caractère qui distingue la grande généralité des insectes, et que ceux du pre- mier ordre ne nous ont pas encore présenté. Ce sont aussi ceux qui, après les aptères, offrent le moins de parties pour la locomotion ; puisqu'ils n'ont que deux ailes, et qu'après eux tous les autres insectes en ont ou en doivent avoir quatre; soit toutes les quatre servant au vol, soit seulement les deux inférieures. Les avortemens n’apportent aucune exception à celte règle générale ; on a des preuves que ceux que l’on ob- serve dans presque tous les ordres de cette classe, ainsi que je l'ai dit, ne sont que des parties qui manquent comme les sexes dans les neutres , et comme les ailes ou une partie des ailes dans ceux qui doivent en avoir , et qui pe manquent que parce qu'elles n’ont pu se développer. Il suffit que l'on soit fondé à reconvaître que ce n'est point par avortement que les aptères manquent d'ailes ; et que les diptères n'en ont que deux. Il est si vrai qu'après les aptères, les diptères sont les insectes les moins avancés ou perfectionnés, qu'ils sont des os 4 ES — SANS VERTÈBRES. 337 suceurs dans lenr premier comme dans leur dernier état, et que leur larve est entièrement dépourvue de pattes. Elle ressemble à un ver, et lorsqu'on ne la connaît point, il faut attendre sa métamorphose pour reconnaître qu'elle n’est réellement point un ver. Enfin, comme la dernière famille des diptères doit être un peu plus avancée en dé- veloppement d'organes, on trouve dans les larves des insectes de cette famille [ les tipulaires |, des élémens fort imparfaits de pattes ébauchées, en quelque sorte de fausses pattes. Les diptères, étant des premiers insectes, font néces- sairement partie de ceux dont la bouche n’est propre qu’à pomper quelque liquide, et manque d’instrumens pour broyer ou ronger des alimens concrets. Leur bouche doit donc présenter un suçoir, et, dans les insectes su- ceurs, ce sucoir ne saurait être d’une seule pièce, quoiqu'il paraisse quelquefois n’en avoir qu'une. Il importe de considérer que les premiers insectes étant les moins parfaits, les moins avancés en développement de parties , leur bouche ne fait que commencer le plan de la bouche compliquée du plus grand nombre des in- sectes, et qu’elle n'offre encore que quelques pièces pré- parées pour former par la suite là bouche des insectes broyeurs. Dans les aptères , les deux valves de la trompe sont des pièces qui ailleurs formeront la lèvre inférieure, comme les deux soies du sucoir formeront des bail dans d’autres insectes. Aucune pièce n’y existe donc en- core pour former des mandibules. Dans les diptères , la première et la deuxième famille sont encore dans le cas des aptères ; deux valves sont aussi Tome IIZ, 22 338 ANIMAUX des pièces préparées pour une lèvre inférieure, et ensuite elles se réuniront pour former une gaineunivalve. En effet, la trompe univalve des autres dipières n’est que la réunion des deux valves des premiers insectes. Quant au sucoir des dipières , il est, dans les coriaces et les muscides, de deux pièces seulement, soit réunies, soit distinctes. Ce n'est que dans les syrphies qu'il commence à offrir quatre pièces : et alors deux de ces pièces sont préparées pour devenir des mächoires , et les deux autres pourront ailleurs for- mer des mandibules. Ainsi, l'on voit une gradation évidente dans le nombre et le développement des parties qui doivent former la bouche des insectes en général. En conséquence, après les coriaces et les rhipidoptè- res, la bouche des diptères offre un sucoir, d'abord de deax pièces, réunies ou distinctes , ensuite de quatre piè- ces , plus loin de cinq ou six; et ce sucoir se renferme toujours dans la rainure d’une gaîne non articulée qui constitue leur trompe. Cette gaîne, qui forme la trompe des diptères, et qui, dans leshémiptères, formera leur bec, est une pièce préparée pour devenir une lèvre inférieure dans les insectes broyeurs, | On peut regarder l'ordre des diptères comme un de ceux qui sont les plus naturels et les mieux caractérisés parmi les insectes ; car cet ordre est fortement dis- tingué de tous les autres tant par la bouche que par les ailes des insectes qui le composent. Ainsi que dans les aptères , la métamorphose des dip- tères est de la première sorte, c’est-à-dire, de ‘celle que je nomme générale. Leurs larves , en effet, ne présentent SANS VERTÈBRES. 339 f / aucune des parties que doit avoir l’insecte parfait, et leur première transformation les réduit en chrysalides. Mais, dans cet ordre même, les caractères de la métamorphose commencent déja à offrir des modifications ; puisque dans un grand nombre d’entr'eux la chrysalide est roide, un peu dure même , opaque, tout-à-fait inactive; tandis que dans d’autres, quoique pareïllement inactive , elle montre quelques parties de l'insecte parfait ; et que, dans d’autres encore, elle est véritablement active. La chrysalide des dipières est donc tantôt roide, tantôt molle, selon les races, et néanmoins ne cesse point d’appartenir à la mé- tamorphose générale , la plus grande de toutes. Les diptères diffèrent de tous les autres insectes, en ce qu'ils n’ont que deux ailes, sans que ce soient les suites d'aucun avortement, et ces ailes sont nues, membraneu- ses, veinées , étendues , jamais cachées sous des élytres. Outre ces deux ailes, on remarque encore, dans la pl: part, deux petites pièces mobiles, consistant chacune en un petit filet terminé par un bouton arrondi. Ces pièces sont placées un peu au-dessous de l’origine des ailes, et semblent tenir lieu des deux autres ailes qui manquent, On a donné à ces pièces le nom de balanciers | halteres], comme si elles servaient anx mêmes usages que les ba- lanciers des danseurs de corde. Indépendamment des aïles et des balanciers, beaucoup de diptères sont encore pourvus de deux autres petites pièces minces, membraneuses, élargies, en forme de cuiller. Ces pièces, non mobiles, sont placées au-dessus des balanciers qu'elles cachent entièrement ou en partie. On leur a donné le nom de cuillerons [squamulæ], à 5/0 ANIMAUX cause de léur forme. La plupart des cuillerons ressem:- blent chacun au commencement d’une aile qui aurait été tronquée près du corselet. ‘ La bouche des diptères est, en général, une trompe univalve, jamais articulée; et dont ha figure varie dans les différens genres. Cette trompe, dont les bords sont rele- vés en dessus, est comme creusée en gouttière à sa partie supérieure, et sert de gaîne à un sucoir composé de deux à six filets très-déliés, que l’insecte plonge dans la peau des animaux, dans les fleurs , ou dans le tissu des plantes, pour en sucer les liquides qui peuvent le nourrir. Elle est tantôt droite tantôt coudée , tantôt plus ou moins rétrac- . tile, et a souvent son extrémité élargie, bifide, comme _bilabiée. | La tête des dipières est munie de deux antennes, or- dinairement fort courtes et composées de quelques articles peu distincts. Les deux ÿeux à réseau de ces insectes sont très-grands et occupent la majeure partie de la tête. Outre ces grands yeux, on voit encore dans la plupart des dip- tères deux ou trois petits yeux lisses , placés au sommet de la tête. | Le corselet est grand, plus ou moins arrondi, et sou- ventterminé par une espèce d’écusson qui y adhère. An- térieurement, 1l est séparé de la tête par un petit étran- glement, et à sa partie postérieure les deux ailes sont attachées un peu latéralement, L’abdomen est ordinairement conique, plus ou moins . allongé, composé de plusieurs anneaux distincts. Enfin, la larve des diptères est une espèce de ver mou, sans pattes, et dont la tête n’est point écailleuse. SANS VERTÈBRES. 34x Comme les diptères sont très-diversifiés et offrent des races extrêmement nombreuses , j'ai dù , pour distribuer et diviser convenablement ces insectes , non seulement consulter les ouvrages de M. Latreille, mais lui em- prunter même la plupart des caractères qu'il assigne à ses différentes coupes parmi ces animaux. Néanmoins, pour . conserver la simplicité de la méthode , je me suis efforcé de réduire le nombre des coupes, et surtout celui des gen- res, partout où j'ai cru pouvoir le faire. En conséquence, je partage les diptères en neuf fa- milles de la manière suivante. DIVISION DES DIPTÈRES. Eère Section. Deux valves distinctes , inarticulées , soit rapprochées en forme de bec, et servant de gaîne à un sucoir, soit écar- tées , El Sans Sucoir apparent. Les coriaces. Les rhipidoptères. ILe Secrion. Une seule valve inarticulée , confor- meée en trompe , et renfermant ui SU- coir dans une gouttière de sa parte supérieure. * Trompe entièrement retirée dans l'inac- tion, quelquefois jamais apparente. 342 ANIMAUX Les muscides. Les syrphies. Les stratiomides, ** Trompe toujours saillante, soit entière- ment, soit en partie. $ Trois articles aux antennes, dont le dernier est quelquefois annelé. (1) Trompe coudée ; sucoir de deux soies. Les conopsaires. (2) Trompé non coudée ; sucoir de quatre à six soies. + Point de grandes lèvres à la trompe, et le 3.e article des antennes jamais annelé. Les bombyliers. j ++ Deux grandes lévres à la trompe , ou le 3.e article des antennes annelé. Les tabaniens. … $$Six articles ou davantage aux antennes. Les tipulaires. PREMIÈRE SECTION. RAAAN/S Deux valves disunctes , inarticulées, soit rapprochées en forme de bec et renfermant un sucoir , soit écar- tées et sans suçoir apparent. Cette section embrasse deux familles tres - distinctes , presqu'isolées , peu nombreuses en races connues, et aux- SANS VERTÈBRES. 343 quelles se rapportent des insectes suceurs, tous parasites, soit hœmatophages, soit carnassiers : ces familles sont les deux suivantes : les coriaces et les rhipidopières. LES CORIACES. Deux valves inarticulées , rapprochees en forme de bec, et servant de gaïne à un sucoir. Insectes hæmatophages , les uns aptères , les autres munis de deux ailes. Point de balanciers dans la plu- part. Larves apodes. OBSERVATIONS. Les coriaces, aimsi nommés par M. £aireille, parce que la peau de leur corps paraît seulement coriace, tiennent de très-près aux aptères par l’imperfection ou le peu de développement de la plupart de leurs organes, et par la gaîne bivalve qui contient leur sucoir. Ces insectes, la plupart encore aptères, ont des yeux souvent peu dis- tincts, des antennes presqu’obsolètes, constituées chacune par un petit tubercule inarticulé, velu ou sétifère, et en général manquent de balanciers. Leur corselet se distin- gue à peine de leur tête. La famille des coriaces est encore peu nombreuse en races connues. Elle a été formée aux dépens du genre hippobosca de Linné, et d’une espèce de son genre, pe- diculus. Les insectes de cette famille sont parasites des mammifères et des oiseaux. Je les divise en trois genres, qui sont les suivans, 344 ANIMAUX NYCTÉRIBIE. ( Nycteribia. ) Antennes très-petites , constituées chacune par un tu- bercule subovale et sétigère, et insérées antérieurement près du bord interne des yeux. Bec bivalve, renfermant un sucoir. Tête confondue avec le corselet. Point d'ailes ; point de balanciers. Métamorphose inconnue, cachée. Antennæ minimæ , è tuberculo subovato immerso et seigero constantes, anticè ad oculorum marginem in- ternum insertæ. Rostrum bivalve , inarticulatum, haustellum inclu- dens. Caput cum trunco coalitum. Alæ et halteres nulle. Metamorphosis ignota , abscondig. OBSERVATIONS. Les nyctéribies, rapportées au genre pediculus par Lin- né , et à celui de l’hippobesque par Voigt, constituent un genre trés-distinct, établi par M. Zatreille. Or, ce genre paraît devoir être compris parmi les diptères , quoique les insecies qui s’y rapportent n'aient jamais d’ailes, parce que leur bouche offre les caractères des autres coriaces. Il y aurait lieu de croire qu'ils ne subissent aucune mé- tamorphose , si des observations de Réaumur ne nous ap- prenaient, d’après l’hippobosque du cheval » que la méta- morphose peut s’exécuter dans l'œuf même. On doit regarder les zyctéribies comme des insectes très- imparfaits, Elles n’ont ni ailes , ni balanciers , ni cuillerons, et n'ont que des yeux peu distincts. Leur corps est brun, SANS VERTÈBRES. 345 velu, et a l'aspect d’une araignée , à cause des pattes longues et arquées dont il est muni. Ces pattes sont au nombre de Six, ESPÈCE. 1. Nyctéribie d'Europe. Nycieribia vesperulionis. Latr. Pediculus vespertilionis. Lin. Acarus vespertilionis. Gmel. Nyct. vespertilionis. Act. Soc. Linn. vol. XI. p. 11. t.3. f. 5—6., Habite sur les chauves-souris de nos climats. M. Latreille en possède une autre espèce de l’Inde. M. Olivier, sous le nom de nyctéribie biarticulée , en cite une autre qui se trouve sur la chauve-souris fer à cheval, Encyel. p. 400. M É LOPHAGE. (Melophagus.) Antennes constituées chacune par un tubercule inarti- culé , sétifère. Valves du bec plus longues que la tête. Les yeux peu distincts. Point d'ailes. Antennæ perparvæ , tuberculo setifero constantes. Rostrum valvis capite longioribus. Oculi vix distinct. Ælæ nulle. OBSERVATIONS. Les mélophages ont tant de rapports avec les hippobos- ques que Linné ne les en a point séparés. Nous suivrons cepen: dant M. Latreille en adoptant ce genre, parce que ces in- sectes semblent faire la transition des nyctéribies aux hip- 346 ANIMAUX / pobosques. Ils sont encore fort imparfaits , puisque leurs yeux sont peu distincts , et qu’ils n’ont point d’ailes, Voici la seule espèce connue de ce genre. ESPECE: 1. Mélophage des moutons. Welophagus ovinus. Latr. * M. capite thorace pedibusque ferrugineis. Hippobosca ovina. Lin. Cet insecte se tient caché dans la laine des moutons. Il est de couleur rougeàtre , et habite en Europe. HIPPOBOSQUE. (Hippobosca.) Antennes courtes, tuberculiformes, reçues dans des fos- settes ; à tubercule, soit velu, soit muni d’une soie dorsale. Bec avancé, bivalve; à sucoir de deux soies réunies. Les yeux très-distincts. | Deux ailes horizontales. Antennæ breves, tuberculiformes, in fossulis insertæ; tuberculo hirsuto , vel setigero. Rostrum bivalve, productum ; haustello setis duabus coalitis composito. Oculi distinctissimi. Ælæ duæ horisontales. OBSERVATIONS. Les Zippobosques ont , comme les insectes des genres précédens , le corps aplati, couvert d’une peau coriace. Leur tête petite, leur corselet court, leur abdomen plat, arrondi ou ovale , et leurs pattes étalées leur donnent uug SANS VERTÈBRES. 347 apparence d'araignée; ce qui les a fait nommer vulgaire- ment/rouches-araignées. Elles ont deux ailes horizontales, un peu croisées, plus longues que l'abdomen. Les hippo- bosques de M. Latreille manquent de petits yeux lisses ; ses ornithomyes en sont presque toutes pourvues ; celles-ci se trouvent sur les oiseaux. Notre genre hippobosque n'est qu'un démembrement du genre hippoboscade Linné, et n’en comprend que les es- pèces qui ont des ailes. Nous n’en connaissons encore qu'un petit nombre. | ESPÈCES. 1. Hippobosque du cheval. Æippobosca equina. Æ. antennarum tuberculo setâ dorsali instructo ; ocellis nuilis. Hippobosca equina. Lin. Fab. Latr. Degeer.mém. 6. pl. 16. f. 1—20. Panz. faun. ins. fasc. 7. tab. 23. Habite en Europe , et attaque les chevaux avec obstination. Elle est brune , à corselet varié de jaune et de blanc. Selon Réaumur, la femelle pond une véritable nymphe au lieu d'un œuf, 2, Hippobosque de l'hirondelle. ÆZippobosca hirundinis. 1. antennarum tuberculo hirsuto; ocellis distinctis; corpore fla- vescente ; aliis apice acutis, Hippobosca hirundinis, Lin. ? Ornithomy a hirundinis. Lat. (B. ) var. ocellis subnullis, Panz. faun. ins. fasc. 7. t. 24. Habite en Europe , dans les nids des hirondelles. 3. Hippobosque verte. Ælippobosca viridis. H. corpore virescente ; thorace supra nigro ; alis suboyalibus, Hippobosca avicularia. Fab. Ornithomya viridis. Latr. hist. nat. des crust. et desins. vol. 14. p- 4o2. tab. 110. £. 9. Habite en Europe » Sur différens oiseaux. 348 ANIMAUX 4. Hippobosque australe. Æippobosca australasiæ. H. fusca ; alis magnis subovatis ; proboscide brevissimä ; ocellis. distinctis. | Hippobosca australasiæ. Fab. syst. antl. p. 337: Ornithomya australasie. Latr. Habite les iles de l’océan austral , l'Ile de France. Elle est. grande et a un peu plus de six lignes de longueur, depuis la tête jusqu’au bout des ailes. LES RHIPIDOPTÈRES. Deux valves labiales , maxilliformes, linéaires, très- étroies , croisées , ayant chacune un palpe à leur base. Sucoir nul, avorté. Antennes ayant deux outrois articu- lations à leur base, et bifides dans leur partie supérieure. Deux ailes découvertes , nues , membraneuses , plis- sées en rayons longitudinalement. Deux écailles li- néaires , cochléariformes, insérées près de l’origine des pattes antérieures. Point de balanciers. Un écus- sou. Larve apode. Chrysalide [ coque immobile |. OBSERVATIONS. M. Kirby, savant zoologiste anglais, a nouvellement établi, avec le petit nombre d'insectes connus dont il est ici question, un nouvel ordre auquel il a donné le nom de strepsiptères [ elytres tors ]. Il a pris pour des élytres , les deux écailles coriaces et fort petites qui s’insèrent près de la hanche des deux pattes antérieures. Mais j'en ai jugé. autrement, ainsi que l'avait déjà fait M. Latreille; car jamais les élytres n’ont des points d'attache semblables à ceux des deux écailles dont il s'agit. Les leurs sont tou. SANS VERTÈBRES. 349 jours immédiatement au-dessus de ceux des aïles, et elles recouvrent ces ailes en tout ou en partie. Ainsi, non-seulement j'ai cru qu'il était plus convena- ble de donner à ces insectes le nom commun de rhipi- doptères [ailes en éventails ], mais j'ai pensé qu’ils ne de. vaient pas constituer un ordre particulier, puisqu'ils offrent les caractères principaux qui distinguent les dipières. Il est certain que la bouche de ces insectes, quant à ses parties distinctes, paraît ne ressembler ni à celle des dip- tères, ni à celle des insectes des autres ordres ; ce qui a dû tromper M. Æirby ; car elle n'offre ni mandibules véri- tables, ni suçoir utile. En effet, la bouche des rhipidop- tères présente seulement deux pièces étroites, linéaires, croisées, ayant chacune un palpe à leur base. M. Ærrby a pris ces pièces pour des mandibules : elles seraient plutôt des mächoires, puisqu'elles ont chacune un palpe. Mais, en étudiant les rapports de ces insectes avec ceux des diptères qui les avoisinent le plus, je reconnais que ces pièces ne sont que les parties d'une lèvre inférieure qui a aussi ses palpes. En effet , si l'on considère que la bouche des diptères se compose d'une gaine renfermant un sucoir ; que cetie gaine es'abord bivalve, comme dans les aptères.et les diptères coriaces; et qu'ensuite elle devient univalve par la réunion de ses deux pièces, comme dans le plus grand nombre des, diptères .on sera convaincu que cette gaîne est le véritable produit d'une lèvre inférieure ou d’une partie qui la représente. Alors on sentira que, dans les rhipidopières dontil s'agit, la bouche n’offre qu’une gaine sans suçoir, et que cette gaine n'est qu'une lèvre infé- 390 ANIMAUX rieure partagée en deux pièces ayant chacune leur propre palpe: Les rhipidoptères parvenus à l’état parfait n’ont pro- bablement aucun autre acte à exécuter que celui qui concerne leur reproduction; et alors ils ne prennent aucune nourriture. Dans ce cas, leur bouche, qui devait offrir les instrumens propres à composer un suçoir , est restée sans développement, et le sucoir est avorté. Sa gaîne seule s'offre encore; mais elle est en quelque sorte altérée par un défaut d'emploi , et présente deux pièces distinctes, étroites, linéaires , qui ne sont assurément pas des man- dibules, et que l'on doit plutôt considérer comme les parties d'une lèvre inférieure munie de ses palpes que comme des mâchoires. Ce sont donc des insectes su- ceurs; car ils le sont dans leur état de larve ; et parvenus à l’état parfait, leur bouche sans emploi n’offre plus que des parties modifiées. Si, comme je le pense, les rhipidoptères sont des diptères véritables , je conviens qu'ils offrent des singu- larités assez remarquables ; car ils n’ont point de balan- ciers, et la plication de leurs ailes paraît leur être parti- culière. Mais les balanciers re sont point essentiels aux diptères, cemme le prouvent les diptères coriaces , et si la plication des ailes était un caractère assez important pour exiger la fondation d'un ordre, il en faudrait ail- leurs établir encore de nouveaux. Diverses considérations nous montrent que les r/ipi- doptères appartiennent réellement aux diptères par leurs | rapports. Ils n’ont que deux ailes sans élyires, leur larve | est apode, et leur chrysalide est une coque immobile qui SANS VERTÈBRES. 351 paraît se former de la peau même de l’animal. Leurs yeux, portés sur des pédicules courts et épais, trouvent des exem- ples analogues dans certains diptères. Les deux ou trois ar- üiculations de la base de leurs antennes sont dans le même cas, et la bifurcation de ces antennes me paraît le pro- duit d'une pièce correspondante à la soie latérale des an- tennes de la plapart des muscides. Enfin , les larves de certains diptères vivent dans le corps d’autres insectes, comme celles des rhipidoptères vivent dans le corps des polystes [ famille de guèpes ] ou dans celui des andrennes. On ne connaît encore que deux genres qui se rappoyg- tent à cette famille : ce sont les suivans. XÉNOS. (Xenos.) Antennes triarticulées à leur base, et partagées en deux branches allongées, grèles, semi-cylindriques, égales / l'une et l’autre sans articulations, ÆAntennæ basi triarticulatæ , bipartitæ : ramis elon- gas , semiteretibus , utrisque exarticulatis symetricis. OBSERVATIONS. Les xénos sont de petits insectes parasites des polystes d'Europe et d'Amérique. Leurs ailes déployées sont larves, arrondies , à plis rayonnans. Les deux branches de leurs antennes sont égales et sans articulations. On connait deux espèces de ce genre. 352 ANIMAUX ESPECES. 1. Xénos de Rossi. Xenos Rossi. ZX. ater, antennis ramis compressis , tarsis fuscis. Kirby act. soc. Laänn. vol, XI. p. 116. ; Hab. in vespä gallicä. +, Xénos de Peck. Xenos Pecki. X. nigro-fuscus , antennis ramis semiteretibus, dilutioribus , albo punctatis, ano pallido, pedibus luridis ; tarsis fuscis. Kirby, act. soc. Linn. vol. XI. p. 116. tab. 8 et tab. 0. Hab. in polyste fuscatä,Fabr. Amérique sept. STYLOPS. ( Stylops. ) Antennes biarticulées à leur base, partagées en deux branches allongées, comprimées, inégales, et dont la su- périeure est articulée. Antennæ basi biarticulatæ, bipartitæ : ramis com- pressis, inæqualibus ; superiori articulato. OBSERVATIONS. Les stylops ont des antennes fourchues comme les xé- nos, mais leurs branches sont inégales, et la plus grande ou la supérieure est articulée. On n’en connaît qu’une espèce. ESPÈCE. 1. Stylops de la mélitte. Stylops melittæ. Kirby, act. soc. Linn. vol. XI. p. 112. Hab. Zarva in corpore melittarum (des andrennes), SANS VERTÈBRES. 353 ; . f " £ A DEUXIÈME SECTION. Trompe univalve, renfermant le sucoir dans une gout- üère de sa partie supérieure. Après les coriaces et les rhipidoptères , tous les autres diptères appartiennent à cette deuxième settion ; car, sauf l'oëstre dont la trompe n’est jamais apparente, tous lec insectes de cette division, au lieu d’un bec bivalve, ont une trompe uniyalve, inarticulée, en général terminéé par deux lèvres, ét qui renferme le sucoir dans une gout- tière de sà partie supérieure. Il faut partager cette section de la manière suivante: * Trompe entièrement retirée dans l’inaction , quelgue= fois jamais apparente. (1) Dernier article des antennes sans anneaux apparens: (a) Sacoir de deux soies. ; »“ LES MUSCIDES. Elles ont des antennes très-courtes, de 2 ou 3 articles, dont le dernier est lé plus grand. Port de la mouche commune. : La famille des muscides , instituée par M. Latreille, a été ainsi nommée, parce qu'elle comprend le genre musca de Linné, que l’on à partagé en plusieurs genres distincts ; mais que les rapports forcent de réunir dans la même famille. Tome IIL. 23 354 ANIMAUX Le caractère de cette famille est d’avoir une trompe entièrement retirée dans l’inaction, quelquefois jamais apparente ; le sucoir composé seulement de 2 ou 3 soies, mais point de 4 comme dans les syrphies ; et des anten- nes courtes, à 2 ou 3 articles, dont le dernier est sans anneaux, ce qui les distingue des stratiomides. Les muscides sont extrêmement nombreuses, au moins quant à l’énorme quantité d'espèces qu’elles présentent. Leurs nymphes , comme dans les coriaces, sontinactives, à coque opaque, et ne montrent aucune partie de l'in- secte parfait. ( Considérant l'intérêt qu'on a de ménager la simplicité de la méthode, je ne diviserai cette famille qu'en huit genres , les analysant de la manière suivante. DIVISION DES MUSCIDES. (a) Tromipe jamais apparente. OEstre. (aa) Trompe apparente, surtoat dans l’action. (b) Les yeux sessiles. (c) Antennes sétigères. (d) Ailes écartées. (1) Cuillerons grands, couvrant entièrement on en grande | partie les balanciers. Mouche. (2) Cuïllerons petits, laissant à découvert la majeure partie ! des balaneiers. SANS VERTÈBRES. Téphrite. (dd) Aïles couchées: (1) Antennes plus courtes que la tête. Myode. (2) Antennes aussi longues ou plus longues que la tête. Macrocère, (cc) Antennes non sétigéres. Scénopine. (bb) Les yeux pédiculés. Diopsis. Achias. ns) OESTRE. (OEstrus.) Antennes courtes, composées chacune d’un globule subtriarticulé , muni d’une soie latérale, Point de trompe apparente; trois tubercules à la place de la bouche. Forme et aspect des grosses mouches. D Antennæ breves, globulo subtriarticulato composi- tæ ; setd laterali. Proboscis nulla perspicua ; ore tuberculis tribus obtecto. Habitus muscarum domesticarum. 356 ANIMAUX OBSERVATIONS. Les antennes très-courtes , qui ressemblent chacune à un. bouton sétifere , et li trompe en apparence tout-à-fait nulle, distinguent suffisamment l'oëssre des autres muscides , et même de tous les autres genres de diptères. On a présumé que, quoique non apparente , la trornpe de l'oëstre exis- tait néanmoins , mais qu’elle rentre tellement dèsq ue l’in- secté n’en fait pas usage, qu’il n’en réste plus l'apparence. Selon M. Latreille , deux des tubercules de la bouthe sont des rudimens de palpes, et le troisième en est un de la trompe. Les oëstres ressemblent à de grosses mouches. Ils ont la tête arrondie, transverse, vésiculeuse en devant , munie de _deux yeux à réseau et de trois petits yeux lisses. Leur corps est un peu velu, porte deux ailes couchées, et deux ba- Janciers assez saillans. On voit deux pelottes aux tarses de leurs pattes. Leurs larves ressemblent à des vers courts, cylindriques ;, annelés , souvent garnis de cercles de soies courtes , couchées et dirigées en arriére. C’est dans le corps des grands mammifères vivans qu’on peut trouver les larves des oëstres. Les unes vivent dans le fondement , les intestins , et même dans l'estomac des che- vaux ; d’autres dans les cavités du nez des bœufs et des moutons ; d’autres enfin sous la peau des bœufs , etc. Ces larves sont sans pattes et ont à leur partie postérieure deux grands stigmates dont chacun présente souvent plusieurs ouvertures. La larve ayant pris toute sa éroissancé dans l'animal où elle vit, en sort pour se métamorphoser, se laisse tomber à terre, s'enfonce sous quelque pierre, et s'y change en nymphe. SANS VERTÈBRES. 357 L'oëstre devenu insecte parfait , vit peu sous cette der- nière forme ; peut-être ne prend-il plus de nourriture, ce qui peut influer sur l’état de sa bouche ; aussi ne tarde- t-il pas à s’accoupler età déposer ses œufs dans les lieux con- : venables pour la nourriture deses petits. ESPÈCES. x. OËstre du cheval. Œstrus equi. Fab. G. alis albidis, fascia punctisque duobus nigris, abdomine toto ferrugineo. Fab. | GŒstrus equi. Oliv. dict. n.0 6. Gstrus bovis. Lin. @strus vituli. Fab. Œstrus hæmorrhoidalis. Gmel. p. 2810. Habite en France , en Angleterre, en Italie, etc. La femelle. dépose ses œufs sur les épaules et lesjambes du cheval qui , en se léchant, fait éclore ces œufs et transporte les larves dans son estomac, où elles sc nourrissent. 2. OÉstre du bœuf. Œstrus bovis. Fab. G. alis immaculatis fuscis , thorace flavo : fascia nigra ; abdo- mine basi albo , apice fulvo. Gstrus bovis. Oliv. dict. n.° 3. - Réaumur , ins. 4. p.503. pl. 38. f. 5, Habite en Europe et principalement en France. Sa larve. vit sous la peau des bœufs. 3. OËstre hémorrhoïdal. OEstrus hæmorrhoïdalis. Lin: G. alis immaculatis , thorace nigro , scutello pallido, abdomine nigro basi albido , apice fulvo. Fab. Gstrus hæœmorrhoidalis. Oliv. dict.n.o n. Œsrrus bovis. Gmel. p. 2829. Habite en Europe. La femelle dépose ses œufs sur les lèvres des chevaux , etleslarves vivent dans son estomac. 4. OËstre vétérinaire. OEstrus veterinus. G. ferrugineus , alis immaeulatis ; lateribus thoracis abdominis- 358 ANIMAUX que basi pilis albis. Clark, trans. ofihe Linn. soc, 3, p. 328. t. 23. F. 18—10. Œstrus veterinus, Fab. Œstrus nasalis, Linn. Gstrus veterinus, Oliv: dict. n.° 8. Habite en Europe. Sa larve vit dans l’estomac ei les intestins des chevaux.On croit que c’est à cette espèce qw’il fautrap- porter l’habitude de déposer ses œufs sur le bord de l'anus des chevaux. 5. OEstre du mouton. OEstrus ovis. G. alis pellucidis , basi punctatis ; abdomine albo nigroque versi- clore. ŒGstrus ovis. Lin. Oliv. dict. n.° 11. Clark, Act. Soc. Lin. 3. p. 329. t. 3. f. 16—17. Geoff. 2. p. 456. n.° 2:t. 17. f. 1. Habite en Europe, etc. La femelle dépose ses œufs sur le bord ‘M des narines des moutons. La larve vit dans les sinus fron- taux et maxillaires de ces animaux. Etc. MOUCHE. (Musca.) 1 ’ Antennes à palette sétigère. Trompe charnue, à orifice bilabié. Sucoir de deux soies réunies. Deux palpes insérés sur la trompe. Aïles écartées. Cuillerons cachant les balanciers. | | Antennæ articulo ultimo subspatulato setigere. Pro- Boscis carnosa, apice bilabiata; haustello subbiseto. Palpi duo ad basim proboscidis. Alæ divaricatæ. Halteres squamis obtecii. OBSERVATIONS. Je rapporte à ce genre toutes les muscides dont les an- tennes , à palette sétigère , sont composées de deux ou trois : SANS VERTÈBRES. 399 articles ; dont la trompe, rétractile en entier, contient un suçoir de deux soies ; et qui ont les yeux sessiles , les ailes écartées , et les cuiilerons cachant les balanciers. Malgré les réductions qu’entrainent ces caractères, le genre mouche est encore nombreux en espèces, et il serait peut-être utile de le réduire davantage si des caractères fa- ciles à saisir en offraient la possibilité. Les mouches sont des insectes des plus communs, que l'on rencontre partout , dans les maisons ; dans les champs et les bois. Elles volent avec légèreté et rapidité, et la plu- part font entendre en volant un bourdonnement mono- tone. Celles que l'on voit dans les maisons , et qui y sont sur- tout très-abondantes pendant l’été, sont souvent très-in- commodes , et même importunes. Elles se posent partout, sur les viandes , sur les matières sucrées, sur les fruits, sur les alimens de tout genre, et les sucent avec leur trompe. Elles salissent les boiseries , les glaces , les dorures sur les- quelles elles déposent leurs excrémens. Les mouches ont des antennes courtes, composées de. deux ou trois articles, dont le premier ou les deux pre- miers sont fort petits, et dontle dernier est allongé en pa- lette, avec une soie latérale , tantôt simple , tantôt plu- meuse. | La trompe de ces insectes est rétractile en entier, comme charnue , bilabiée à son extrémité ; elle cache dans un re- pli de sa partie supérieure un Suçoir qui n’a que deux soies, et qui les a probablement toutes deux, quoiqu'il paraisse n'en avoir qu'une. C’est avec cette trompe molle , et par le moyen du suçoir qui est reçu dans sa cannelure, que l’a- nimal pompe.les sucs dont ilse nourrit. Les larves des mouches ressemblent à des vers mous, 360 ANIMAUX blanchâtres , sans pattes , et dont la tête est pareillement molle. Leur bouche estun suçoir accompagné de deux cro- chets qui servent à déchirer ou diviser les matières que la larve doit sucer. Elles vivent, les unes sur les plantes, dans l'intérieur des fruits, dans le parenchyme des feuilles qu’elles minent , etc. ; les autres dans les chairs des animaux morts et dans d’autres matières en partie pouries; Îles autres encore dans les excrémens de l’homme et des ani- maux, à On sait combien l’on a de peine, pendant l'été, à pré- server la viande des mouches bleues qu’on nomme mnusca >omitoria ; elles y déposent leurs œufs, et c'est de ces œufs qu'éclosent ces vers blancs qu’on voit sur la viande qui commence à se corrompre. D'autres larves semblables, mais plus petites, vivent dans le fromage qui commence à se gâter ( musca putris. Fab. ) : ces larves ont la faculté de sauter. Les larves des M. cæsar , M.cadaverina, M. mor- zuorum , vivent dans les cadavres. La larve de la mouche commune ( M. domestica ) vit dans la fiente du cheval. En- fn il y en a qui vivent dans le corps des chenilles dont elles dévorent les parties internes ( Echirnomye; Latr.). L'une des mouches les plus incommodes , est la mouche météorique ( Oliv. Dict. n.° 79 ) qui paraît vers le milieu de l'été ; elle vole en troupe nombreuse autour de la tête des chevaux et des bêtes à cornes, et tâche d’entrer dans leurs yeux, dans leurs oreilles, pour se nourrir de l'humeur qui s’y trouve. Elle se jette aussi dans les yeux de l'homme, Le nombre des espèces de mouches connues, s’élevant déjà à plusieurs centaines, il faut tâcher de diviser le genre qui les comprend, par un caractère facile à reconnaître, comme celui d’avoir : | | | La soie des antennes simple, La soie des antennes velue ou plumeuse. D SANS VERTÈBRES. 301 Mais ici je ne citerai que quelques espèces qui appar- tiennent aux genres musca, echinomya , ocyptera , pha- 1 : . : © ; . : sia , etc., de M. Latreille. ESPÈCES. 1. Mouche ventre-bleu. Musca vomitoria. L. & M. thorace nigro , abdomine cæruleo-nitente , fronte fulyä. Lin: D. chrysocephala. Degeer ins. 6. p. 60.n.9 5. | Réaum. ins. 4. tab. 24. f. 13—15. | La mouche bleue de la viande. Geoff. à. p. 524. n.° 5g. Habite en Europe. Elle est grosse et très-commune. 2. Mouche vert-doré. Musca cæsar. Lin. M. antennis plumatis , pilosa viridi-nitens , pedibus nigris, Réaum. ins. 4.t.8.f. 1. et t.10.f.8. La mouche dorée commune. Geoff. 2. p.522. n.° 53. Habite en Europe. Sa larve vit surles cadavres. 3. Mouche carnassière. Musca carnaria. Lin. M. antennis plumatis ; pilosa, nigra ; thorace lineis pallidioribus ; abdomine nitido tessellato. . Roes. ins. 2. muscC. t.0.f. 10. La grande mouche , etc., Geoff. ins. 2. p.527. n.° 66. Habite en Europe. Grosse mouche , fort commune. 4. Mouche domestique. Musca domestica. Yin. M. antennis plumatis , thorace lineato , abdomine tessellato sub tus pallido. Fab. 4, p. 315. Degeer ins. 6. p. 72. n.0 10. tab. 4. f. 5—6. La mouche commune, Geoff. 2. p. 528. n.° 66. Habite en Europe. Elle est très-commune dans les maïsons. Sa larve vit dans le fumier du cheval. J'en ai vu qui vécuren * dans le corps de la chenille du psi (noct. psi), qui s’y chan gèrent en chrysalide, d’où sortis la mouche dom ce du moins je ne Ja reconnus pas pour le musca larvarum. L®, chenille 5 EE je nourrissais , périt ayant sa transformation : 362 ._ ANIMAUX 5. Mouche latérale. Musca lateralis. Fab. “. M. nigre, antennis setariis, abdominis lateribus basi carga À Fab. 4. p. 328. Degeer ins. 6. p.28. n.°7. tab. 1. f. 9. Panz. faun. fasc. 9. tab. 22. Ocyptera lateralis, Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 344. Habite en Allemagne. { . Mouche brassicaire. Musca brassicaria. Fab. | M. nigra , antennis setariis , abdomine cylindrico : segmento see cundo tertioque rufis. Fab. 4: p. 327. Degeer, ins. 6. p.20. pl. 1. f. 12—14. Panz. faun. fasc. 20. t. 20. Ocyptera brassicaria. Latr. Habite en Europe. Sa larve vit dans les racines du chou. 7. Mouche arrondie. Musca rotundata. Lin. Î. antennis setariis , thurace lineato , cbdomine subrotundo ferru- gineo, line longitudinali punctorum nigrorum. Fab. 4. p. 325. Tachina. Fab. Degeer. ins. 6. p.28. pl. 1. f, 11. -Panz. faun. fasc. 20. t. 19. Ocyptera. Latr. : Habite en Europe. 8. Mouche géante. Musca grossa. Lin. M. nigra, pilosa ; antennis setariis ; alis basi ferrugineis. Lin. Degeer , ins. 6. p. 21. pl.:1. f. 1. Echinom; a grossa. Latr. Geoff. 2. p. 435. n.° 5. Habite en Europe. Sa larve vit dans le fumier des bœufs. 9- Mouche sauvage. Musca fera. M. antennis setariis ; thorace nigro ; abdowinis lateribus testaceo= diaphanis. Musce fera. Lin. Fab. 4. p. 324. Harris , ins. angl. tab. o. f, 2. Geoff, 2. p.509. n.e 33, = SANS VERTÈBRES, 363 Echinomya fera. Latr. Habite en Europe , dans les bois et les prés. 10. Mouche subcoléoptrée. Musca subcoleoptrata. M. thorace nigro , alis cinereis : vittis duabus fuscis repandis, Conops subcoleoptratus. Lin. T'hereva subcoleoptrata. Fab. suppl. p. 360. Panz. faun. fasc. 74. tab. 13—14. Phasia subcoleoptrata. Latr. Hab. en Europe. Lé . ’ . : e . . 11. Mouche aïles-épaisses. Musca crassipennis. M. thorace flavescente ; alis disco albido : puncto distincta nigro. Thereva crassipennis. Fab. suppl. p. 560. Panz. faun. fasc. 74. tab. 15. Phasia. Latr. Habite en Europe. 12. Mouche flancs-fauves. Musca affinis. M. thoracis lateribus fulyis; abdomine atro : lateribus 2es- taceis. - | Thereva affinis. Fab. suppl. p. 561. Panz. faun. fasc., 74. tab. 16. Phasia. Latr. Habite en France, etc. 13. Mouche nébuleuse. Musca nebulosa , D. atra, nitida, pilosa ; thorace basi striato ; alis fusco-nebulosis; antennis setariis. Thereva obesa. Fab. suppl. p. 561. Panz. faun. fasc. 59. tab. 20. Phosia. Latr. Habite en Allemagne, enltalie. Etc. Voyez; pour les ocyptères de Ms Latreille que je réunis ici, l'Encyclopédie, p. 4. Sa 364 ANIMAUX TÉPHRITE. (Tephritis.) Antennes courtes, distantes, sétigères. Trompe plus ou moins saillante, à sucoir de deux soies. Ailes écartées, vibrantes. Guillerons petits. Antennæ breves, remote , setigeræ. Proboscis plus minusve exserta. Alæ divaricatæ , vibratiles. Squamæ halierum par- puloæ. ; OBSERVATIONS. Sousle nom de téphrite , je réunis les téphrites, les pla- tystomes et les micropezes de M. Zatreille, ces muscides ayant les ailes écartées comme les mouches, mais les cuille- rons petits, laissant à nu la majeure partie des balanciers. Dans ces insectes, l'abdomen des femelles est terminé par une pointe. ESPECES. 1. Téphrite solsticiale. Z'ephritis solstitialis. T. antennis setariis; alis albis : fasciis "quatuor connexis nigris ; scutello flavo. Musca solstitialis. Lin. Fab. 4, p. 35). Geoff. 2. p. 499. n.o 14. ” Habite en Europe, sur les fleurs des chardons. 2. Téphrite du chardon. Zephriis cardui. T. nigra ; antennis setariis ; alis albis : fascia flexuosa fusea. Musca cardui. Lin. Fab. 4. p. 350. l eg rt SANS VERTÈPRES. 303 Geoff. 2. p. 496. n.° 8. Habite les chardons et y produit des gales, 3. Téphrite vibrante. Z’ephritis vibrans. T. antennis strariis ; alis hyalinis apice nigris , capite rubro: Musca vibrans. Lin. Fab. p. 351. Geoff. à. p. 494. n.° 4. Habite en Europe , sur les arbustes. Elle élève et abaïsse cons tinuellementses ailes. 4. Téphrite cynipsée. Tephritis cynipsea. T. antennis setariis ÿ alis apice puncto laterali nigro ; abdomine cy lindrico. Musca cynipsea. Fab. 4. p. 351. Lin. Micropeza. Latr. Habite en Europe, sur les fleurs, Espèce fort petite, Etc. MYODE. (Myoda.) Antennes sétigères, plus courtes que la tête. Trompe à orifice bilabié, à sucoir de deux soïes. Les yeux sessiles. Port des mouches. Ailes couchées , se recouvrant l’une l'autre plus ou moins complétement. Antennæ setigeræ , capite breviores. Proboscis ort- ficio bilabiato et haustello bisetoso. Oculi sessiles. Haäbitus muscarum. Aloœ incumbentes , non divari- catæ. OBSERVATIONS; Je rapporte , sous ce nom particulier, toutes les mus- cides à antennes sétigères plus courtes que la tête, à yeux sessiles , a trompe dont l’orifice est comme bilabié , et dont les ailes ne sont point divergentes. Ainsi les rryodes dif- 366 ANIMAUX | fèrent des mouches et des téphrites en ce que leurs ailes £ 4 sont couchées , l’une recouvrant l’autre plus ou moins com- » plettement. On les distingue des macrocères par leurs an 1 tennes plus courtes que la tète ; de la scénopine par leurs an- 1 tennes sétigères ; enfin des diopsis , etc., parce que leurs &. yeux sont sessiles. Rien n’empêchera , pour l'étude des dé- tails , qu’on ne sous-divise ce genre , et qu'on ne retrouvé ssamliinties 5e dans son cadre, les lipses ; les anthomies , les scatophages, et les oscines de M. Zafreille. J'en vais citer quelques es- = œ ‘y pèces qui appartiennent à ces sous-divisions. ESPÈCES. 1. Myode tentaculaire. Myoda tentaculata. M. nigro-cinerea ; fronte flavescente ; abdomire albo-maculato, Lipse tentaculata. Latr. gen. crust. etins. 4. p. 343. et vol. 1. tab. 15. f. 0. Habite aux environs de Paris, sur le bord des mares. 2. Myode pluviale. Myoda pluvialis. M. antennis setariis, cinerea 3; thorace maculis quinque nigris; aba domine maculis obsoletis, | | Musca pluvialis. Lin. Fab. 4. p. 320. Geoff. 2. p. 529. n.0 68. Anthomya. Latr. gen. crust.et ins. 4. p. 346. Habite en Europe. 3. Myode stercoraire. Myoda stercoraria. M. grisea , hirta ; antennis setarits ; alis puncto obscuro. Musca stercoraria. Lin. Fab. 4.p. 345. Geoff, 2. p. 530. n.0 69. Scatophaga, Lat. gen. crust. et ins. 4. p. 558. Habite en Europe. Elle est jaunàtre ou roussâtre, com- mune sur les ordures. | 4. Myode scybalaire. Myoda scybalaria. M. hirta rufo-ferruginea ; antennis setariis; alis flavescentibus y. puncto obscuriore. | | tte D. 8. = ‘Antennes triarticulées . longues que la tête, SANS VERTÈBRES. 367 Musca scybalaria. Lin. Fab. ibid. S'catophaga. Latr. Habite en Europe , sur les crdures. Elle ressemble À la pré - cédente ; mais elle est une fois plus grosse. Myode élégante. Moda elegans. M. cinerea , antennis setiriis » Vertice sanguineo, abdomine fass ciis quinque nigris ; alis maculatis. Musca formosa. Panz. faun. fasc. 59. tab. ar. Oscinis. Latr. gen. crüst.et ins. 4. p. 351. Habite en France , en Autriche , etc. , sur les arbres. Myode transparente. Myoda hyalina. M. nigra, antennis setariis, alis hyalinis nigro-maculatis. Musca hyalina. Panz. faun. fasc. Go. tab. 24. Oscinis. Latr. Habite en Autriche. Myode rayée. Myoda lineata. M. subtus flava , supra nigra , Llineis thoracis scutelloque flavis, Musca lineata, Fab. 4. p. 356. Oscinis linéata, Latr. Habite en Europe sur les fleurs. Myode de l'olivier. Myoda ol. M. antennis setariis ; thorace cinerascente , abdomine conico fer- rugineo : lateribus atro-maculatis. Musca oleæ, Fab. 4. p. 340. Oscinis, Latr. te : Habite l’Europe australe. Sa larve vit dans les fruits de l’os livier. _Etc. MACROCÈRE. (Macrocera.) » Séügères, aussi longues où plus 368 ANIMAUX Ailes couchées, Cuillerons petits: Antenne triafticulatæ , setiseræ , longitudine capi- tis vel capite longiores. Al incumbentes. Squamæ halieräm parvule. OBSERVATIONS. Les macrocères ont les ailes couchées comme les myodes, et sont en cela distinguées des mouches ét des téphrites dont les ailes sont écartées ou divergentes. Mais les ma- crocères diffèrent des myodes par leurs antennes aussi longues ou plus longues que la tête. Sous cette coupe gé- nérique , je réunis les loxocères, les sépédons , les tétano- cères de M. Larreille. Des sous-divisions du genre peuvent suffire pour les iidiquer: ESPÈCES. 1. Macrocère ichneumonée. Macrocera ichneumoônea: M. elongata , atra ; antennis setariis 3 thorace postico rufo lineo: lis duabus nigris ; pedibus flavis. | Musca aristata. Panz. faun. fasc. 93. tab. 24, Loxocera ichneumonea. Latr. p. 356. Habite aux environs de Paris. 2. Macrocère des marais. Macrocera palustris. M. ñigra; antennis elongatis setariis ; pedibus rufis ;] rosticis elongatis. Syrphus sphegeus. Fab. 4. p. 298. Musca rufipes. Panz. faun. fasc. 60. t. 23: Sepedon palustris. Latr. 4. p. 350. Habite en France, etc., dans les marais: 3. Macrocère réticulée. Macrocera reticulata. M ciñereo-rufescens ; anfennis subplumatis; alis lineolis fuscis subdecussatiss ss cé. Us dé PT se SE D LS SANS VERTÈBRES. 369 Tetanocera reticulata. Latr. gen. crust. etins. 4. p. 350. Habite en Europe, dansles lieux marécageux. Etc. + SCÉNOPINE. ( Scenopinus. ) Antennes de 3 articles, dont le dernier allongé, cy- lindrique-comprimé, sans soie latérale. | Ailes couchées; balanciers nus; pattes courtes, Antennæ triarticulatæ ; articulo ultimo elongato , tereti-compresso , absque setd. ; Æloœ incumbentes ; halieres nudi ; pedes breves. OBSERVATIONS. Il est s1 général , dans les muscides , de voir les antennes munies d’une soie latérale, que les insectes dont il s'agit ici méritent d'être distingués comme genre , puisque leurs antennes ne sont point sétigères , et que cependant ce sont de véritables muscides. Ainsi , nous avons dù adopter le genre scénopine de M. Latreille ; parce que son caractère distinctif peut être facilement saisi. ESPÈCE. 1. Scénopine des fenêtres. Scenopinus fenestralis. Latr. Sc. N'emotelus fenestralis. Degeer. Schell. t. 13. Musca fenestralis. A. Habite en Europe. On la rencontre fréquemment sur les vitres des fenêtres. Sa marche est lente. On la prend avec fa- cilité. Tome III. - 2 DR ! _ 370 ANIMAUX DIOPSIS. (Diopsis.) Antennes très-petites, triarticulées, insérées sous les yeux au sommet des pédoncules qui les soutiennent ; à troisième article sétigére à la base. Tête trigone, ayant supérieurement et antérieurement deux prolongemens cy- Hindriques , très-longs , divergens, qui portent les yeux et les antennes à leur sommet. | | Trompe des mouches. Corps allongé. Aïies écartées? Antennæ minimæ, triarticulatæ , sub oculis , rllo- rum pedunculorum apict insertæ; articulo tertio ad basim seiigero. Caput trigonum , lateribus superis et anticis processibus duobus longissimis, cylindricis, diva- ricatis , apice oculiferis et antenniferis. Proboscis muscarum. Corpus elongatum. 4læ diva- ricatæ ? OBSERVATIONS, C2 . Les diopsis sont les insectes les plus singuliers de la fa- mille des muscides. Leurs yeux portés à l'extrémité de longs pédoncules qui naissent des côtés supérieurs de la tête ; semblent terminer des cornes latérales, et sont pour les insectes , ce que sont ceux des podophthalmes pour les crusiaces. Le corps des diopsis est allongé; leur corselet est épineux postérieurement; les ailes paraissent écartées ou relevées, et les balanciers sont nus. Les diopsis vivent dans les Indes orientales, l'Afrique. Linné n’en a connu qu'une espèce. SANS VERTÈBRES. 371 ESPÈCE. 2. Diopsis ichneumonée. Diopsis ichneumonea. Xi. Fuesl, archiv. tab. 6. Latr. hist. des crust. et ins. vol. 14: pl 112.f. Get FT. Habite l'Afrique , les côtes dela Guinée. Quatre épines der- rière le corselet. ACHIAS. (Achias.) Antennes insérées sur le front, couchées, triarticulées; à troisième article allongé, cylindrique. Les yeux portés sur des pédoncules plus longs que la tête. Deux palpes filiformes, insérés à la base de Ja trom pe. Corselet plane, Aïles plus longues que l'abdomen. Antenne front: insertæ , incumbentes triarticulatæ ; articulo tertio elongato , cylindrico. Oculi porrecti , utrinque pedunculo capite longiori insidentes. Paipi duo filiformes ad basim proboscidis inserti. Thorax planus. Ale abdomine longiores. OBSERVATIONS. Le genre achias, établi par Fabricius » e$t encore très- * peu connu. Il parait se distinguer principalement des P diopsis , parce que les antennes s’insèrent sur le front de PSIS , q : l'insecte , et non sur les pédoncules qui portent les yeux. # 372 ANIMAUX ESPECE. . Achias oculé. .ÆAchias oculatus. Fabre. :Sÿst. anti. P- 247: Habite l'ile de Java. Sucoir de quatre sotes. LES. SYRPHIES. Les syrphies ont la trompe entièrement retirée dans l'inaction, comme les muscides, maïs leur suçoir est de quatre soies. Dans les unes, comme dans les autres , le dernier article des antennes n'est point annelé , ce qui les distingue principalement des stratiomides. On remarque qu'en général les syrphies sont peu ve- lues , volent rapidement, et qu'alors elles font entendre un bourdonnement plus ou moins considérable. On les trouve pendant la, belle saïson sur les plantes et sur les fleurs. Leurs larves vivent les unes dans la boue ou dans les latrines, les autres dans les étangs, les mares, etc. Quel- ques-unes des premières sont munies postérieurement d’une longue queue par laquelle elles respirent lorsqu'elles sont enfoncées dans la boue. Voulant toujours suivre mon plan de simplification, je n'ai divisé la famille des syrphies qu'en sept genres, au lieu de quatorze que l’on trouve dans les ouvrages de nee SANS VERTÈBRES. 373 M. Latreille; mais ces genres sont déterminés de manière que les coupes de M. Latreïlle peuvent facilement se re- trouver. Voici le tableau de ces divisions. DIVISION DES SYRPHIES. LA [z] Le devant de la téte avancé en bec, ou offrant une proéminence au-dessus de la cavité orale. [A] Trompe aussi longue que la tête et le corselet. Rhingie. [B] Trompe beaucoup plus courte que la tête et le corselet. + Antennes beaucoup plus courtes que la tête. Syrphe. + + Antennes aussi longues ou plus longues que la tête. # à Antennes ayant une soie latérale, Psare. Chrysotoxe. &s Ântennes sans soie latérale, mais terminées par une pointe ou une soie. Cérie. [21] Le devant de la téte non avancé en bec:et n’of- Jrant aucune proéminence au-dessus de la cavité orale. Aphrite. « Milésie. 374 ANIMAUX (1) Le devant de la tête avancé en bec ,ouoffrant une proëminence au-dessus de la cavité orale. RHINGIE. (Rhingia.) Antennes très-courtes, de trois articles , ayant une soie simple et latérale. Le devant de la tête avancé en bec co- nique. Trompe aussi longue que la tête et le corselet, reçue sous le prolongement antérieur de la tête. Ailes couchées; port de la mouche commune. Antennæ brevissimæ , iriarticulatæ ; set& lateral simplici. Pars antica capitis in rostrum conicum por- recta. Proboscis sublinearis , capitis thoracisque longi- tudine , sub processu rostriformi capitis recepta. Alæ incumbentes. Habitus muscæ domestic. OBSERVATIONS. La rhingie est si remarquable par le prolongement de la partie antérieure de sa tête, qu’on a dù la distinguer comme un genre parliculier. On lui a donné le nom de mouche à bec ; sa larve vit dans les bouses de vaches, On n’en con- nait encore qu’une espèce. ESPÈCE. 1. Rhingie à bec. Rhingia rostrata. Scop. 4 Conops rostrata. Lin. Rhingia rostrata. Fabr. Latr. Panz. faun. ins. fasc. 87. t. 22. Schell:dipt. tab. 18. Velucella. Geoff. Habite en Europe ; rare aux environs de Paris. SYRPHE. (Syrphus.) Antennes plus courtes que la tête, à trois articles et à ea SEPT ‘ | | SANS VERTÈBRES. 375 soie latérale. Une saillie en bec court et obtus au-devant de la tête. Trompe seulement un peu plus longue que la tête. | Aïles écartées. Antennæ capite breviores , triarticulatæ ; set late- rali. Processus brevis, obtusus , ad capilis pariem an- ticam. Proboscis capite tantm paulo longior. Alæ divaricatæ. OBSERVATIONS. La Les syrphes ont le portet l’aspect des mouches ; mais, outre qu'ils en diffèrent par leur suçoir de quatre soies, ils ont le devant de la tête avancé en bec court et obtus. Leur trompe , quoique beaucoup pius courte que dans la rhin- gie, est seulement un peu plus longue que la tête. Enfin, leurs antennes iriarticulées ont une soie latérale , Soit simple , soit plumeuse, qui s’insère en général plutôt sous le troisième article , dans son articulation même , que sur le dos de cet article. Sous cette coupe , je réunis les syrphes , les élophiles, les. érisitales , les volucelles , et les séricomyes de M. Za- treille. ESPÉCES. 1. Syrphe de la Laponie. Syrphus lapponum. S. tomentosus niger ; scutello ferrugineo 3 abdumine cingulis tribus albidis interruptis ; antennis plumatis. Musca lapponum. Lin. S$ÿrphus lapponum. Fab. Degeer ins.7. p. 141. pl. 8. f. 4. Sericomya. Lair. Habite les bois de la Laponie, et près de Paris. 376 ANIMAUX 2. Syrphe à bandes. Syrphus inanis. S.antennis plumatis, thorace testaceo, abdomine pellucido: cin- ur gulis duobus nigris. Musca inanis, Lin. Syrphus inanis. Fab. Panz. faun. fasc. 2. tab. 6. Némotèle. Geoff. 2. p. 543, n.0 #. t. 18. f. 4. Volucella. Latr. Habite en Europe , sur les fleurs. 3. Syrphe transparent. Syrphus pellucens. S. niger, antennis plumatis , abdominis sepmento primo albo pet. lucido. | Musca pellucens. Lin. Syrplus pellucens. Fab. Volucella. n.° 1. Geoff. 2. p. 540. t. 18. f. 3. Panz. faun. fasc. 1. t. 17. | Habite en Europe, dans les lieux ombragés. 4. Syrphe cul-roux. Syrphus bombylans. S.tomentosus, niger; abdomine postice rufo ; antennis plumatis. Musca bombylans. Lin. $. bombylans. Fab. Panz. faun. fasc. 8, t. 21. Habite en Europe, dans les bois. 5. Syrphe noir. Syrphus œstraceus. +. niger, scutello albido , abdominis apice lutescente ; antennis setariis. Musca æstracea, Lin. S.æstraceus. Fab. Parz. faun. fasc. 59. t. 13. S. rupestris. Erisitalis. Latr. Habite en Europe. 6. Syrphe apiforme. Syrphus tenax. S'. tomentosus, antennis.setariis , thorace griseo , abäcmine fusco, tibiis posticis compresso-gibbis. Musca tenax. Lin. S.tenax. Fab. Mouche apiforme, Geoff. 2. p. 520. n.° 52. Élophilus. Latr. Habite en Europe. Sa larve vit dans les latrines; elle a une queue pour respirer. ! SANS VERTÈBRES. 377 7. Syrphe des bois. Syrphus nemorum. S.tomentosus , antennis setariis, abdomine atro : cingulis tribus albis ; pedibus nigris : genieulis albis.. Musca nemorum. Lin. $.nemorum. Fab. Musca.… Geoff. 2. p. 511. n.0 36. Habite en Europe. 8. Syrphe guèpe. Syrphus festivus. Fab. S. nudus , antennis setariis , thorace Lineis lateralibus , abdomine cingulis quatuor flavis interruptis. Musca festiva. Lin. Geoff. 2. p. 505. n.0 27. pl. 18. f. 1. Syrphus. Latr. Habite en Europe. Etc. PSARE. (Psarus.) Antennes de la longueur de la tête, portées sur un pé- doncule commun ; à troisième article muni d’une soie biarticulée. Un prolongement en bec court à la partie antérieure de la tête. Ailes couchées. Antennæ capitis longitudine, pedunculo communi insidentes ; articulo tertio seté biarticulat& instructo. Processus in rostrum brevem ad capitis partem anti- cam. Alce incumbentes. OBSERVATIONS. Ce genre est le même que celui qu'a établi M. Latreille » sous le nom de psare ; il est remarquable en ce que les an- / a. | 378 ANIMAUX | tennes sont portées sur un pédoncule commun, et en ce que leur troisième article est muni d’une soie latérale, un { peu épaisse, styliforme, biagticulée à sa base. On n’en con- | nait encore que l'espèce suivante: ESPÉC E. 1. Psare abdominal. Psarus abdominaüis. Fab. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. vol. 14. p. 357. Coqueb. illust. icon. ins. dec. 3. tab. 25. f. 0. : Mouche à antennes réunies. Geoff. 2. P- 519. n.e 5o. Habite aux environs de Paris. CHRYSOTOXE. (Chrysotoxum.) Antennes plus longues que la tête, séparées à leur base, triarticulées, à troisième article muni d’une soie latérale. Une proéminence courte à la partie antérieure de la tête. Ailes écartées. ÆAntennæ capite longiores, basi separatæ, triarti- culutæ ; articulo tertio set& lateral instructo. Promui- nentia brevis ad capitis partem anticam. Ælæ divaricate. OBSERVATIONS. Les chrysotoxes différent médiocrement des syrphes ; il n’y a guère que la longueur des antennes qui puisse 14 distinguer. Leur soie latérale s'insère à la base du tror- | sième article. Leur corps, par ses couleurs, El celui | de la guêpe. | x sit-pet * SANS VERTÈBRES. 379 ESPÈCES. 1. Chrysotoxe à 2 bandes. Chrysotoxum bicinctum. Ch. nigrum; thoracis lateribus punctis abdomineque cingulis duobus Jflavis. | Mulio bicinctus. Fab. suppl. p. 557. Schellenb. dipt. tab. 22. f. 2. Habite en Europe , sur les fleurs. 2. Chrysotoxe arqué. Chrysotorum arcuatum. Ch. nigrum ; thorace maculis lateralibus , abdomine cingulis qua- tuor arcuatis flavis. Mulio arcuatus. Fab. suppl. p: 558. Mouche imitant la guëpe , etc. Geoff. 2. p. 506. Habite en Europe, sur les fleurs. CÉRIE. (Ceria.) Antennes plus longues que la tête, triarticulées, sans soie latérale ; à troisième article mucroné ou terminé par une soie. Un prolongement frontal et en bec plus ou moins saillant. Les ailes le plus souvent écartées. Antennæ capite longiores , triarticulatæ , seté late- rali destitutæ ; articulo tertio apice mucronato vel setifero. Processus frontalis rostratus , plus minusve prominulus. Alæ sæpius divaricateæ. OBSERVATIONS. Les antennes des céries n'ayant point de soie latérale, présentent un caractère qui distingue suffisamment ce 380 ANIMAUX genre des autres syrphies. Ce même genre comprend les“. céries et les callicères de M. Latreille. Dans les premieres , : | le troisième article des antennes est terminé par un siylets d 1l est terminé par une soie dans les sécondes. | ESPÈCES. | 1. Cérie conopsoïde. Ceria conopsoides. Latr. C. abdomine atro : segmentis tribus margine flavis. Ceria clavicornis. Fab. suppl. p.553. , Musca conopsoides. Lin. ue | Syrphus conopseus. Panz. fasc. 44. tab. 20. | Habite en Europe, dans les bois. | 2. Cérie dorée. Ceria ænea. C. nigra tomentosa | abdumine æneo. Callicera ænea. Meigen. Latr. Panz. faun. fasc: 104. tab. 17. Habite l'Allemagne, la France méridionale. [2] Le devant de la tête non avancé en bec, et n'ayant * aucune proéminence au-dessus de la cavité orale. APHRITE. (Aphritis.) Antennes beaucoup plus longues que la tête, triarti- culées ; à troisième article en palette conique, sétigère à sa base. Aucun prolongement devant la tète. Aïles couchées. | Antennæ capite multd longiores , triarticulateæ ; articulo tertio in spatulam conicam figurato , ad basim setigero. Caput anticè non productum. Alæ incumbentes. SANS VERTÈBRES. 381 © BSE R VATIONS. | Cegenre est le même que celui que M. Latreille ainstitué . sous le même nom. Il a cela de particulier avec les milé-. sies qui suivent , qu’il comprend des syrphies qui n’offrent aucune éminence au-dessusde la cavité orale. ESPÈCE, 1. ÂAphrite duvet-doré. Æphritis auro-pubescens. Latr. Æ. tomentosa, nigro-ænea ; pedibus flavis. Musca mutabilis. Lin. Mulio mutabilis. Fab. suppl. p. 558. Stratiomys conica. Panz. fasc. 12. t. 21. Habite en Europe. MILÉSIE. (Milesia.) Antennes beaucoup plus courtes que la tête, triarti- culées ; à troisième article en palette subovale ou subtri- “ gone, et sétigère vers sa base. Aucune proéminence de- “ vant la tête. | Ailes couchées. Antennæ capite mulid breviares ,- triarticulatæ ; articulo tertio in spatulam subovatam aut subtrigonam » figurato , versus basim setigero. Caput anticè non pro- ductum. Alcæ incumbentes. OBSERVATIONS. . Sous le nom de milésie, je comprends les milésies et les 382 ANIMAUX mérodons de M. Latreille. Ces syrphies ont les ailes cou< . chées , et n’offrent aucune proéminence frontale, ainsi que les aphrites; mais elles s’en distinguent principalement parce que leurs antennes sont beaucoup plus courtes que la tête. ESPECES. . Milésie Junulifere. Milesia lunata. bei M. tomentosa ; thorace. cinereo ; abdomine arcubus albis, basi rufo apice atro ; femoribus posticis incrassatis. Syrphus lunatus. Fab, 4. p. 296. Habite en Barbarie. 2. Milésie spinipède. Milesia spinipes. M. tomentosa, abdomine atro : linevlis albis, segmento primo rufo ; femoribus posticis dentatis. Syrphus spinipes. Fab. 4. p. 296. Habite en France. 3. Milésie annelée. WMilesia annulata. M. tomentosa ; abdomine atro, segmentorum marginibus albis; femoribus postitis clavatis dentatis. Syrphus annulatus. Fab. Panz. fase. 6o. t. 11. Habite en Autriche. 4. Milésie mixte. Milesia mixta. M. nudiuscula , nigra; abdominis sepmenñtis secundo tertioque sanguineis, his quartoque lunulis albis. Syrphus mittus. Pans. faun. fasc. 60.1. 8 Habite en Autriche. Etc. Dernier article des antennes, annele. LES STRATIOMIDES. Ainsi que les muscides et les syrphies, les stratiomides AE re OO LS ts à t | ! | b SANS VERTÈBRES. 383 fessemblent aux mouches par leur port; leur trompe de même est retirée dans l'inaction , à l'exception des lèvres qui la terminent; et leurs antennes n’ont aussi que trois ar- ticles. Mais, dans les stratiomides , le derniée article à antennes est annelé ; ce qui n’a point Hew dans les an- tennes des muscides et des syrphies. D'ailleurs, ce troi- sième article des antennes ne‘porte | jamais de soie latérale dans Îles stratiomides. Ces insectes ont tous les ailes couchées k et beaucoup d’'entr'eux ont leur écusson, ou la partie postérieure de leur corselet, armé d'épines ou de pointes couchées, di- rigées en arrière ; ce qui leur a fait donner le nom de mouches armées. On les trouve le plus ordinairement dans les lieux aqua- tiques, au bord des eaux; des mares, des étanss ; et, en effet, les larves de la plupart vivent dans l’eau. Ces larves sont allongées, quelquefois un peu aplaties, mont en gros- sissant antérieurement, et respirent par les-stigmates de leur extrémité postérieure. Je partage les stratiomides en quatre genres, de la manière suivante. DIVISION DES STRATIOMIDES. [1 ] Le devant de la téte arrondi et point avancé en bec. [a] Antennes aussi longues ou plus jongues que la tête, sans soie ni stylet au bout. 483 ANIMAUX [+] Dernier article des antennes à huit anneaux, 3 . —Xylophage. [+ +] Dernier article des antennes à six anneaux ou inoins. — Stratiome. [aa] Antennes plus courtes que la tête; le dernier article ayant une soie ou un stylet terminal, —Oxycère. ? [2] Le devant de latéte avancé en bec. — Némotele. XYLOPHAGE. (Xylophagus.) Antennes aussi longues ou plus longues que la tête , sans soie ni stylet au bont ; le dernier article à huit anneaux. Le devant de la tête arrondi, et point en bee. Ailes couchées. Antennæ capitis longitudine vel capite longiores , apice nec mucronatæ nec setiferæ ; articulo ultimo octo annulato. Caput anticè rotundatum , non rostra- tu. Alcæ incumbentes. OBSERVATIONS. Je rapporie à cette coupe les-genres xylophage, her- métie et béris de M. Zatrezlle. Ces, stratiomides ayant le SANS VERTÈBRES. 335 devant de la tète simplement arrondi, leur trompe n’est point retirée sous un museau pointu et avance en bec. Le troisième article des antennes de nos xy/ophages est à huit anneaux. Dans les xylophages et les béris de M. Latreille , le troi- sième article des antennes va en pointe; ilest en palette al- longée , très-comprimée et étranglée au milieu dans ses hermeties. Citons une espèce de chacune de ces trois coupes, ESPÈCES. i. Xylophage tacheté. Xylophagus maculatus. Meig. ZX. niger, maculis variis flavis ornatus. Xylophagus ater. Latr. gen. crust. etins, 1. p.19. tabs 16. f, 9— 10. Habite aux environs de Paris, sur l’orme. 2. Xylophage luisant. Xylophagus illucens. X. niger ; ,abdominis segmentis pellucidis ; tarsis albidis. Hermetia illucens. Latr. gen. crust, et ins. 4. p. 271. Habite l'Amérique méridionale. 3. Xylophage tarses-noirs. Xylophagus nigritarsis. X. niger ; scutello sexdentato ; abdomine ferrugineo ; tarsis nigris. Berisnigritarsis. Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 273. | Stratiomys. Geoff. 2. p. 483. n.o 8. | . S$tratiomys clavipes. Panz. fasc. 9.t. 10. Habite aux environs de Paris, dans les bois, STRATIOME. (Stratiomys.) Antennes, en général, plus longues que la tête + sans stylet particulier au bout; le dernier article à cinq ou a Tom. IIT. 25 ' 386 ANIMAUX six anneaux. Point d'avancement en bec devant la tête. Ailes couchées. Antennœ ut plurimum capite longiores , apice stylo peculiari nullo ; ultimo articulo sub sex annulato. Ca- put antice non rostratum . | Alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Le genre dont il s’agit ici comprend les stratiomes, les odontomies et les éphippies de M. Zatreille, Ces stratio- mides ont , comme les xylophages, les antennes aussi lon- gues ou plus longues que la tête, sans soie ou stylet parti- culier au bout, quoique dans plusieurs elles se terminent insensiblement en soie allongée; mais, dans nos sératiomes, le dernier article des antennes n’a que cinq ou six anneaux , et non huit comme dans les xylophages. ESPÈCES. 1. Stratiome rayé. Stratiomys strigata. Fab. S. scutello bidentato ; abdomine atro : subtüs strigis albise Latr. gen. crust. etins. 4. p.274. Panz. faun. fasc. 12. tab. 20. Habite en Europe. 2. Stratiome caméléon. Stratiomys chamæleon. S. scutello bidentato luteo ; abdomine nigro : fasciis lateralibus luteis. S Stratiomys chamaæleon. Fabr. Panz. fasc. 8. t. 24. Siratiomys. Geoff. 2. p. 479. pl: 17. £. 4. Habite en Europe. Sa larve vit dans l’eau. 3. Stratiome fourchu. Stratiomys furcata. Fab. S, scutello bidentato nigro : margine flavo ; abdowmine atro : late- ribus fleyo-maculatis. — SANS VERTÈBRES. 387 Odontomya furcata, Meis. Latr. 4. p. 275. Habite en Allemagne. 4. Stratiome éphippie. Stratiomys ephippium. Fab. S. scutello bidentato ; thorace rufo utrinque spinoso. Ephippium thoracicum. Latr. 4. p. 276. Panz. faun. fasc. 8. tab. 23. Habite en Europe , dans les bois. 5. Stratiome hydroléon. Stratiomys hydroleon. S.nigra ; scutello bidentato ; abdomine viridi nigro angulate. Musca hydroleon. Lin. Stratiomys hydroleon. Fab. Geoff. ins. 2. p. 481. n.0 4. Odontomya. Latr. Habite en Europe , dans les eaux, Etc. OXYCÈRE. ( Oxycera.) Antennes plus courtes que la tête ; à troisième article terminé par un stylet sétiforme ou par une soie particu- lière. Point d'avancement en bec devant la tête. Ailes couchées. Antennæ capite breviores , articulo tertio stylo seti- | formi vel setà peculiari terminato. Caput anticè non rosiratum. Alcæ incumbentes. OBSERVATIONS. Les antennes plus courtes que la tête, ayant leur troisième article terminé par un stylet ou par une soie particuliére , 358 ANIMAUX c'est-a-diré , qui ne résulte point d’une atténuation insensible de ce troisième article, distinguent nos oxycères des autres stratiomides. A ce genre, je rapporte les oxycères , les sar- gus et les vappons de M. Lartreille. L'écusson , ou la partie postérieure du corselet, est épineux dans les oxycères de M. Latreille; il est mutique dans ses sargus et ses vappons, ESPÉCES.. r. Oxycère hypoléon. Oxycera hypoleon. Meig. O. scutello bidentato flavo ; corpore nigro flavo variegatO. Stratiomys, hypoleon. Fab. 4. p. 267. Stratiomys ,n.0 6. Geoff. 2. p. 481. Panz. faun. fasc. 1, tab, 14. Habite en Europe. 2. Oxycère cuivreuse. Oxycera cupraria. Os glauco-ænea ; thorace viridi ; abdomine oblongo cupres. Sargus cuprarius, Fab. supp. p. 566. Musca , n.o 61. Geoff. 2. p. 525. Habite en Europe, sur les fleurs. 3. Oxycère noire. Oxycera atra. O. nigra ; pedibus pallidis ; alis dimidiato-albis. V'appo ater. Latr. Gen. crust. et ins. 4. p- 279. JNemotelus ater. Panz. faun. fasc. 54. tab. 5. . Habite en Europe , dans les bois. NÉMOTÈLE. (Nemotelus.) Antennes plus courtes que la tête, insérées sur le bec de sa partie antérieure. Trompe allongée, renfermée sous SANS VERTÈBRES. . 389 ce bec. Le devant de la tête formant un prolongement pointu et en forme de bec. Aïles couchées. Ecusson mutique. Antennæ capite breviores , lateri supero rostri ca- pitis insertæ. Proboscis elongata , sub capitis rostro vaginata. Caput anticè processu acuto et rostriformi porrectum. Alæ incumbentes. Scutellum muticum. OBSERVATIONS. Le genre zémotèle , établi par Geoffroi , est adopté par les entomologistes , parce qu’il offre des caractères remar- quables. En effet , le prolongement en forme de bec et an- tenniféère de la partie antérieure de la tête de ces insectes, et la trompe allongée, renfermée sous ce bec, distinguent éminemment ce genre des autres stratiomides. Les némoteles volent peu , paraissent lourdes , et se trou- vent ordinairement sur les plantes aquatiques. Il parait que leurs larves sont encore inconnues. | ESPÈCES. r. Némotèle uligineuse. VNemotelus uliginosus. Fab. NN: niger ; abdomine niveo , apice atro. Panz. faun. ins. fasc. 46. tab. a1. Némotèle à bande. Geoff. ins. 2. pl. 18. f. 4. Habite aux environs de Paris , sur les fleurs dans les lieux ‘aquatiques. 2. Némotèle ponctuée. Vemotelus punctatus. Latr. Nfniger ; abdomine lineis tribus punctorum flayescentium. .punctatus, Fab. 4. p. 271. 300 ANIMAUX Coqueb. illust. icon. ins. 3. tab. 23. f. 6. Habite en Barbarie. ** Trompe univalve , toujours saillante, soit entière- ment, soit en parlie. Sous cette division, l’on rapporte quatre familles dis- tinctes, qui embrassent le reste des diptères. Ces familles sont les conopsaires, les bombyliers, les tabaniens et les #pulaires. Les trois premières de ces familles présentent des rap- poris assez remarquables avec les muscides, les syrphies et les stratiomides, puisque les unes et les autres n'ont que trois articles à leurs antennes. Néanmoïns leur trompe toujours saïllante, les en distingue suffisamment. Parmi les rapports cités, on remarque que la famille des conop- saires a dü être placée la première , car les insectes qui la composent se rapprochent des muscides et autres familles précédentes par la métamorphose. En effet, ces insectes offrent tous des nymphes inactives, à coque opa- que , et qui ne montrent aucune partie de l’insecte parfait. Il n’en est pas tout-à-fait de même des bombyliers, des tabaniens et des tipulaires ; car il paraît que, parmi ces diptères, on en a déja observé qui ont, soit les nymphes actives, soit les nymphes qui montrent des parties de l'insecte parfait. Examinons d’abord les trois premières de ces quatre familles. SANS VERTÈBRES. 391 $ Trois articles aux antennes, dont le dernier est quel- quefois grenu. LES CONOPSAIRES. Trompe coudée. Sucoir de deux soies. Les conopsaires sont des diptères éminemment distin- gués de ceux qui précèdent, non-seulement parce que leur trompe est toujours saïllante , mais parce qu'elle est coudée diversement selon les genres, et qu'elle est comme brisée une ou deux fois, et différemment dirigée. Cette trompe grêle et saillante, n'offre point de dilatation no- table à son extrémité , et indique par la un rapport avec les bombyliers; mais dans ceux-ci la trompe n'est point coudée. En général , les conopsaires ont la tète grosse, comme vésiculeuse antérieurement, et la plupart ont l'abdomen allongé , mince à son origine, et renflé ou en massue à son extrémité. Leur nymphe est inactive et à coque opa- que. La plupart de ces insectes vivent sur les fleurs. RE SC AE RER RSI EEE ST ÈS OCR RER ESS DIVISION DES CONOPSAIRES. [1] Zrompe coudée deux fois , et repliée en arrière. [a] Corps allongé, étroit; abdomen en massue. Myope. [b] Corps court; abdomen nonen massue. 392 ANIMAUX Bucente. [a] Zrompe coudée seulement à sa base , et ensuite dirigée en avant. [a] Corps court; abdomen non en massue. Stomoxe. [b] Corpsallongé, étroit ; abdomen en massue. + Antennes plus courtes que la tête. Zodion. à -+ Antennes beaucoup plus longues que la tête. Conops. MYOPE. (Myopa.) Antennes courtes, triarticulées , à troisième article en palette, ayant une soie courte et latérale à sa base. Trompe longue , deux fois coudée , et repliée en arrière. Tête large, subvésiculeuse ; corps allongé, étroit. Antennæ breves, triarticulatæ ; articulo tertio sub- spatulato, basi seté laterali brevique instructo. Pro- boscis longa, basi medioque geniculata , tunc subtus inflexa. Caput latum , subvesiculosum ; corpus elongatum , angustum. OBSERVATIONS. Parmi les conopsaires qui ont la trompe coudée deux fois, les 72yopes sont remarquables par leur tête large, comme SANS VERTÈBRES. 393 vésiculeuse, revêtue d’une peau blanche qui fait paraître leur front et leur bouche comme masqués. Leurs yeux sont grands , latéraux ; leur trompe est longue, filiforme , cou- dée à sa base et vers son milieu ; ce qui fait que son extré- mité est dirigée en dessous ou en arrière; enfin, leur corps est allongé , étroit , et l'abdomen se termine en massue. Ces insectes vivent sur les fleurs. ESPÈCES. 1. Myope dorsale. Ayopa dorsalis. Fab. D. ferruginea ; thoracis dorso fusco; abdomine cylindrico ha- moso ; segmentorum marginibus albis. Schæff. icon. ins. t. 49: f. 2—3. Panz. faun. fasc. 22. tab. 24. Habite en Europe. 2. Myope férrugineuse. Myopa ferruginea. Fab. IL. ferruginea ; abdomine cylindrico incurvo ; fronte lutescente. Conops ferruginea. Lin. Asile n.o 14. Geoff. 2. p. 473. Habite en Europe, dans les bois. 3. Myope noire. Myopa atra. Fab. M. abdomine cylindrico incuryo ÿ corpore atro ; ore albo. Panz. faun. fase. 12. tab. 23. Habite en Europe. Etc, BUCENTE. (Bucentes.) Antennes avancées, triarticulées, latéralement sétigè- res ; à troisième article en palette. Trompe coudée deux fois , et ensuite dirigée en dessous. Corps court; abdomen non en massue. 394 | ANIMAUX Æntennæ porrectæ , triarticulatæ , seté laterali ins- tructæ ; articulo tertio subspatulato. Proboseis bigeni- culata , tunc subtus inflexa. Corpus breve ; abdomine non clavato. OBSERVATIONS. Le genre Bucente, établi par M. Latreille , embrasse des conopsaires qui ont la trompe des myopes, c’est-à-dire, coudce deux fois , d’abord à sa base et ensuite vers son mi- Heu, et qui, aprés son dernier coude , se replie en dessous ou en arrière. Mais les bucentes ont le corps court, l’ab- domen non en massue, et semblent, par leur port, se rapprocher des stomoxes, On ne connaît encore que l'espèce suivante. ESPÈCE. 1. Bucente cendré. Bucentes cinereus. Latr, gen. crust.etins. 4. p. 339. THusca geniculata. Degeer. 6. p.38. pl. 2. Ÿ. 19—9+. Habite aux environs de Paris , dans les prés humides. + STOMOXE. (Stomoxis.) Antennes courtes, terminées en palette, et munies d'une soie latérale plumeuse. Trompe coudée seulement à sa base , et ensuite dirigée en avant. Corps court. Forme et aspect de la mouche domestique. Antenneæ breves , spatulé terminatæ ; set& laterali SANS VERTÈBRES. 390 plumosé. Proboscis tenuis, basi tantum geniculata, tunc anticè porrecta. Corpus breve. Habitus muscæ domestice. OBSERVATIONS. Les stomozxes ont exactement la forme et l'aspect de nos mouches communes ; et leur ressemblent même par leurs antennes; mais leur trompe, toujours saillante, est coudée à sa base, ensuite dirigée en avant, et indique que ces insectes font parte de la famille des conopsaires. Leurs antennes sont courtes, rapprochées et insérées au milieu du front. Leurs ailes sont couchées ou horizon- tales , un peu plus longues que l’abdomen. Ces insectes sont carnassiers, et vivent en sucant le sang des animaux. Il paraît qu’on en connait plusieurs espèces ; néanmoins je citerai seulement les deux suivantes. ESPÈCES. 1. Stomoxe piquant. Stomozxis calcitrans. Fab. Lt. grisea ; antennis subplumatis : pedibus atris. Gco‘f. ins. 2.p. 539. pl. 18. f. 2. Conops calcitrans. Lin. Habite l'Europe et est commune en aufomne aux environs de Paris. C’est cette mouche qui pique si douloureusement les jambes , surtout lorsqu'il doit pleuvoir. 2. Stomoxe irritant. Sfomoxis irrians. St. subpilosa , cinerea ; abdomine nigro maculato. Panz. faur. ins. fasc: 5. pl. 24. Conops irritans. Lin. Habite l'Europe. 11 se pose sur le dos des bestiaux pour les piquer. 396 | ANIMAUX ZODION. (Zodion. } Antennes plus courtes que la tête, terminées en massue ovoïde. Trompe coudée à sa base, et ensuite dirigée en avant. Corps allongé. Aïles couchées. Æntennœæ capite breviores, in clavam subovatam terminatæ. Proboscis tenuis, basitantum geniculata > dein anticè porrecta. Corpus elongatum. Ælæ incumbentes. " OBSERVATIONS. Le zodion semble faire le passage des stomoxes aux co- nops. Il a le corps plus allongé que ies stomoxes , et le troi- sième article de ses antennes ne porte qu’un stylet court sur son dos , au lieu d’une soie plumeuse. Par son corps allongé , le zodion se rapproche des co- nops ; mais 1l a trois petits yeux lisses , de très-petits palpes, et des antennes courtes , non terminées en pointe. ESPÈCE. 1. Zodion conopsoïde. Zodion conopsoides. Latr. Gen. crust. et ins. vol. 4. p. 337 et vol. 1. pl. 15. f. 8. Mopa cinerea. Fab. Habite l'Europe, et se trouve aux environs de Paris. CONOPS. (Conops. ) Antennes plus longues que la tête, avancées, triarti-. SANS VERTÈBRES. 397 culées, términées en massue fusiforme. Trompe allon- gée, coudée seulement à sa base, et ensuite dirigée en avant. Tête large; corselet bombé; abdomen allongé, ter- ininé en massue ; point de petits yeux lisses. Antennæ capite longiores, porrectæ , triarticulateæ, in clavam fusiformem terminatæ. Proboscis elongata, basi tantum geniculata , tunc anticè porrecta. Caput latum ; thorax gibbus; abdomen elongatum, posucè clavatum. Ocelli null. OBSERVATIONS. Les conops paraissent avoir des rapports avec les asiles : ce qui a engagé Geoffroi à les réunir. On doit néanmoins les en distinguer , comme l’ont fait Linné, Fabricius et les autres entomologistes , parce que leur trompe est coudée à sa base , et que leur corps est glabre. La tête des conops est assez grosse , large, dépourvue de petits yeux lisses. Elle porte des antennes avancées, ier- minées en fuseau pointu , et qui n'ont pas de soie latérale. La forine et les couleurs de ces insectes peuvent les faire pren- dre pour des guèpes. On trouve ces insectes sur les fleurs , dans les champs, les jardins et les prairies; ils volent facilement. On ne leur connait point de palpes. ESPÈCES, 1. Conops à aiguillon. Conops aculeata. Fab. C. atra; abdominis incisuris thordcisque punctis duobus anticis Jlavis. 308 ANIMAUX Conops aculeata, Lin. Gmel. p. 2893. C. quadrifasciata. Degeerins. 6. p. 26r. pl. 15. £. tr. Habite en Europe. 2. Conops flavipède. Conops flavipes. C. rigra , glabra; abdomine cylindrico : sezmentis tribus mar- _ gine flavis. C. flavipes. Lin. Fab. 4. p. 393. Panz. faun. fasc. #3. tab. 21-22. Habite en Europe. 3. Conops rufipède. Conops rufipes. Fab. C. atra, abdomine basi ferrugineo, seementorumque marginibus albis ; pedibus ferrugineis. | Latr. hist. nat. des crust. et des ins. vol. 14. p. 345. ÆAsilus n.° 14. Geoff. 2. p. 473. Habite en Europe. Etc. Trompe non coudée : le sucoir de 4 à 6 soïes. (a) Point de grandes lévres à la trompe, et le troisième article des antennes non annelé. LES BOMBYLIERS. Je réunis, sous ce nom. commun et comme famille particulière, des diptères qui paraissent avoisiner les conopsaires par leurs rapports, mais dont la trompen'est point coudée, et sert de gaine à un sucoir de plus de deux soies : il y en a ici ordinairement quatre. La trompe des ombyliers est grêle, toujours saillante, quelquefois hulle , diversement dirigée selon les genres, ts “hs um. te SANS VERTÈBRES. 399 et n'offre point de grandes lèvres à son extrémité, comme dans les muscides et les tabaniens. Le troisième article des antennes n’est jamais ici distinctement annelé. Cette famille comprend les empides, les asiliques , les anthraciens , les bombyliers et les vésiculeux de M. ZLa- treille. Ainsi, de ces 5 familles établies par ce savant, je n’en forme qu'une seule pour la facilité et la simplicité de la méthode. _ Les ombyliers embrassent onze genres que j'analyse de la manière suivante. DIVISION DES BOMBYLIERS. [1] iles couchées ; corps allongé, étroit (empides et asiliques. Latr.). (a) Trompe abaissée et perpendiculaire à l'axe du corps. Empis. (b) Trompe avancée dans la direction du corps. % Antennes plus courtes ou à peine plus longues que la tête ; ne partant pas d’un pédoncule commun. Âsile. %oX Antennes plus longues que la tête, partant d’an pédons cule commun. Dioctrie. [2] iles écartées; corps gros, raccourci (bomb;- liers , anthraciens et vésiculeux. Latr.). (a) Trompe toujours apparente. 400 ANIMAUX + Trompe dirigée en avant. — Antennes rapprochées à leur base. Tête plus basse que le eorselet,. Bombyle. Ploas. = — Antennes écartéés à leur base. Sominet de la tête au niveau du dos, Anthrax. Li T = b 2 r C di ] . . + —+- lrompe, soit abaissée et perpendiculaire, soit dirigée vers la poitrine. — Trompe perpendiculaire. Némestrine: — — Trompe dirigée vers la poitrine. Panops. Cyrte. (b) Trompe nulle ou non apparente. “ Antennes très-petites ; le dernier article sétigére. Acrecère. % 5% Antennes plus longues que la tête ; le dernier article sans soie. Astomelle. E MPIS. (Empis. ) Antennes courtes, à deux ou trois articles; le dermier terminé par une soie ou un stylet. Trompe longue, grèle, perpendiculaire. Deux palpes relevés. SANS VÉRTÈBRES. 4o1 Corps allongé ; ailes couchées. Antennæ breves, sub triarticulatæ ; ultimo. set vel stylo setiformi terminato. Proboscis longa, tenuis, per- pendicularis. Palpi erecti , proboscidi non incumbentes. Corpus elongatum ; alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Les empis ont la tète globuleuse, le corps allongé, menu, et les ailes couchées comme lés asiles ; ils sont pareillement carnassiers et se nourrissent de petits insectes qu'ils saisis- sent avec leurs pattes antérieures, et qu'ils sucent avec leur trompe. Mais ils ont la trompe perpendiculaire ou di- rigée en bas, au lieu que celle des asiles est avancée anté- rieurement. ex Les pattes des empis sont assez longues ; leurs ailes sont ovales, croisées ; l'abdomen du mâle est terminé par une pince écailleuse. | _ Ces insectes sont petits en général , et se trouvent com- munément sur les arbustes ,. le long des haies. ESPÈCES. | Antennes triarticulées. | 1. Empis pennipède. Empis pennipes. Fab. E. nigre ; pedibus posticis , elongatis, pennatis, Sulz. ins. tab. 21. f. 133. Panz. faun. fasc. 74. tab. 18. : Habite en Europe. : 2. Empis livide. E mpis | livida. Fab. E. livida ; thorace lineato ; alis Dust pedibusque ferrugineis. Aëèus n°18. Geoff. à. p.474. : Empis livida, Lin. Gmel. p. 2680. Habite en Europe: Tome LIT. 26 402 ANIMAUX 3. Empis parqueté. Æmpis tessellata. Fab. E. pilôsa , cinerea ; thorace lineato ; abdomine tessellato. Habite en Barbarie. Desfontaines. [ Antennes biarticulces. ] 4. Empis mantispe. Empis mantispa. E. flavescens; abdominé élongato supra fusco; femoribus anticis clavatis hispidis. Wicus raptor. Lat. Panz. faun. fasc. ra5. tab. 16. Habite en Europe. 5. Empis cimicoïde. Empis cimicoides. É.minimus, niger;, alis incumbentibus albis: fasciis duabus ni- gris. | Sicus cimicoides. Latr. | ÏMusca arrogans. Lin. | Habite en Europe. Etc. ASILE. (Asilus.) 1 Antennes courtes, à deux ou trois articles, dont le der- nier est fusiforme-subulé. Trompe dirigée en avant, co- nique, de la longueur de la tête. Sucoir de quatre soies. Corps allongé, souvent velu antérieurement. Aïles cou- chées. Antennæ breves , subtriarticulatcæ ; articulo ultimo fusiformi-subulato. Proboscis anticè porrecta, conica , capitis longitudine. Haustellum quadris etosum. Corpus elongatum , anticè sæpius , villosum. Alæ incumbentes. NS PT OO TS 2 SANS VERTÈBRES. 40 QY OBSERVATIONS. Les asiles ont la trompe dirigée en avant comme les bombyles; mais celle des premiers est courte, n’excède pas la longueur de la tête , tandis que celle des seconds est en général longue., grêle, presque sétacée. D'ailleurs, les asiles sont des insectes carnassiers, qui n'emploient leur trompe que pour piquer différens animaux et en sucer le sang ; au lieu que les bombyles ne se servent de leur trompe que pour sucer le miel des fleurs. Presque tous ces insectes ont le corps allongé, d’assez grandes pattes, les tarses terminés par deux crochets et deux pelottes, et les ailes couchées. Il faut les prendre avec pré- caution , parce qu’ils piquent assez bien avec leur trompe. Les asiles incommodent beaucoup les troupeaux dans les prés où ils sont fréquens. Ils font aussi la guerre aux insectes, et les attrapent en volant. Leurs larves vivent dans la terre, Je réunis à ce genre les gorypes de M. Latreille, dont les tarses sont terminés par trois crochets sans pelottes, et son Aybos , dont les antennes-n’ont que deux articles. ESPÈCES. 1. ÂAsile crabroniforme. Asilus crabroniformis. 1. Æ. abdcmine tomentoso : flavo inflexo. Geoff. ins. 2. p. 468. 3. tab. 17. f. 3. Habite en Europe. antice segmentis tribus nigris , postice 2. Asile roux. Asilus barbarus. Æ. fronte thoraçe pedibusque ferrugineis ; alis flavis: gineque tenuiori nigris. Lin. Asilus barbarus. Fab. 4. p. 872. Coqueb, illugtr. ie, its, deo. 3. t. 25.f. 9. Habite en Afrique. apice mar- 104 ANIMAUX | | | r 3. Asile gibbeux. Æsilus gibbosus. Lin. | A. hirsutus niger, abdomine postice albo. | Laphria gibbosa. Fab. Habite en Europe. se ; | 4. Asile ponctué. Asilus punctatus. 1 A. hirtus, subniger ; abdomine punctis albis marginalibus. Dasypogon punètatus. Fab. ( femina ). Panz. fauna ,: fasc. 45. t. 24. | FE 29D 108 Dasypogon diadema. Fab. (mas). Panz. ibid. fasc. id. tab. 23. Habite en Allemasove. 5. Asile cylindrique. Æsilus cylindricus. A. abdomine longissimo ; ‘pedibus tarsis triunguiculatis. Asilus cylindricus. Degeer , 6. p. 249. pl. 14. f, 13. Gonypes tipuloides. Latx. ce Habite en Europe. Ses ailes sont plus courtes que l'abdomen. 6. Asile hybos. Asilus hybos... A. thorace gibboso fusco; antennis biarticulatis set terminatiss Stomoxis asiliformis. Fab. 4.p. 395. Hybos asiliformis. Late. Habite en Italie. DIOCTRIE. (Dioctria.) Antennes triarticulées , beaucoup plus longues que la tête, portées sur un pédoncule commun ; à troisième ar- ticle cylindracé , terminé par un stylet conique. Trompe des asiles. jorsi 9 9498 Corps allongé; abdomeni cylindrique; aîles couchées. ! Antenne triarticulatæ , capite duplà longiores , pe- dunculo communt insidentes ; articulo tertio cylindra- ceo , stylo conico apicali. Proboscis asilorum. SANS VERTÈBRES. Aoû Corpus elongatum ; abdomen cylindricum ; alæ in- eurnbentes. OBSERVATIONS. Les dioctries avoisinent les asiles par leurs rapports; et ent pareillement leur trompe dirigée en avant, et les tarses terminés par deux pelottes. Mais leurs antennes sont pres- . rw À » E qu’une fois plus longues que la tête, et sont-portées sur un tubercule ou pédoncule commun, ce qui les en distingue suffisamment. Ces insectes sont noirs etluisans. ESPECES. 1. Dioctrie noire. Droctria ælandica. Fab. D. atra nude ; pedibus halteribusque ferrugineis ; alis nigrisa D. . Dioctrie frontale. Dioctria frontalis. Fab. D. glabra atra; fronte argenteä ; pedibus rufis. | Meig. class. und. besch.t. 1. p- 257. tab: 13: f. 14. | Asilus rufipes. Degeer.mém. 1. 6. p.243. pl. 14. f.2. | Habite à Kehl. | | 3. Dioctrie ailes-transparentes. Dioctria hyalipennis. F. D. glabre atra; pedibus flayis 3 alis hyalinis. | Meig. dipt. 2. p. 555. 2. | Habite en Danemarïrck. | 4. Dioctrie à bandes. Dioctria cincta. | - D.tabdomine nigro,; incisuris albis. Dasypogon cinctus. Meig. class. und besch. tom. +. p. 252- t.13. £. 4. | | Asilus cinctus. Gmel. p. 2809. Habite l’Italie, l'Allemagne. Elleestnoire, velne; à ailes à peine plus longues que l’abdomen. A06 ANIMAUX {2] iles écartées ; corps gros, raccourcr. (a) Trompe avancée antérieurement. BOMBYLE. (Bombylus. ) Antennes courtes, subfihformes, rapprochées à leur base, triarticuléés ; à troisième article plas grand , pointu, Trompe fort longue, cylindrique, dirigée en avant. Su- coir de quatre sois. ‘ Corps court, large, velu. Aïles très-ouvertes , horizon- tales, Antennæ breves, subfiliformes, basi approximate , triarticulatæ ; articulo tertio majore acuto. Proboscis prælonga , cylindrica, anticè porrecta. Haustellum setis quatuor. | Corpus breve , latum , sæpius hirsutum aut tomen- tosum. Alæ divaricatæ. OBSERVATIONS. Les bombyles ont la trompe dirigée en avant comme les asiles, mais elle est plus longue que la tête. Leur corps est gros, large, presque toujours velu ou tomenteux. Leurs ailes sont horizontales , très-ouvertes , et non couchées comme dans les asiles. Ces insectes ne sont point carnassiers , Mais se nourrissent du miel des fleurs ; et on les voit souvent planer au-dessus. d’elles sans s'y poser, et y enfoncer leur trompe. Les bombyles dont il s’agit ici, embrassent les bambyles, lesphthiries et les usies de M. Zasreille. La trompeÿdans tous ces insectes, est plus longue que la tête et dirigée en avant. SANS VERTÈBRES. 407 ESPÈCES. 1. Bombyle bichon. Bombylus major. B. alis dimidiato-nigris sinuatis. Lin. Bombylus major. Lin. Fab, Latr. Geoff. à. p. 466. n.or. asilus. Schellenb. dipt. tab. 34. f. 2. Habite en Europe. 2. Bombyle ponctué. Bombylus medius. Lin. B. alis fusco-punctatis ; corpore flavescente , postice albo. Lin. Bombylus medius. Lin. Fab, Latr. Degeer. ins. 6. p. 269. pl. 15.f. 12. Schellenb. tab. 34. £. 1. Habite en Europe. 3. Bombyle immaculé. Bombylus minor. B. alis immaculatis ; corpore flavescente hirto ; pedibus testa- ceis. Lin. # Bombylus minor. Lin. Fab. Latr. Schæf. ic. ins. tab. 112. f. 6. Habite en Europe. 4. Bombyle pygmée. Bombylus pygmeœus. B. alis dimidiato punctisque nigris ; thorace fusco basi apiceque albo. Fab. Bombylus prgmaæus. Fab. Folucella pygmæa ? ejusd. am}, Phthiria ? Latr. Habite l'Amérique septentrionale. Eic. PLOAS. (Ploas.) - Antennes rapprochées à leur base, triarticulées ; à troisième article subconique. Trompe dirigée en avant, jamais plus longue que la tête. Corps court, velu; ailes écartées, 408 ANIMAUX Antennæ basi approximatæ , triarticulatæ; tertie * articulo subconico. Proboscis anticè porrecta , capite nunqiuam longior. Lei AP PS Corpus breve , villosulum ; alæ divaricate. OBSERVATIONS. Sous le nom de ploas, je réunis les ploas et les cyllénres de M. Latreille. Ces insectes ne se distinguent des bomby- les que parce que leur trompe est courte, et n’excède point Ja longueur de la tête. Par cette trompe courte, les ploas tiennent aux anthraces; mais leurs antennes rapprochées à jeur base les en font aisément distinguer. ESPÈCES. Ploas cornes-velues. Ploas hirticornis. Latr. PI. virescens , alis albis immaculatis ; corpore hirto ;\rostro ab- breviato: Latr. hist. des crust. et desins. t. 14. p. 300. et gen. crust. et ins. vol. 1. tab. 15.f. 9. | does” Ploas virescens. Fabr. antl. p. 136. Habite en France , dans les provinces méridionales , en Es- pagne. 2, Ploas noir. Ploas ater. Latr. PI. niger, fusco-hirsutus; antennis pilosis ; rostro brevissimo. Bombylius maurus. Oliv. Encycl. n.o 15. Habite les provinces méridionales de la France. 3. Ploas cyllénie. Ploas cyllenia. PI. cinereo-pubescens : pilisnigris sparsis ; alis nigro- maculatis. ( Cyllenia maculata. Latr. hist. des crust. et des ins. tom. 14. p. 3o1. et gen. crust. et ins. vol. 1. tab. 15: #. 3. Habite aux environs de Bordeaux, sur Les fleurs. Lee Le SANS VERTÈBRES, l 0Q ANTHRACE. (Anthrax.) _ Antennes écartées à leur base, de trois articles; le troisième se terminant en alène avec un stylet au bout. Trompe dirigée en avant, non plus longue que la tête, souvent même plus courte. Palpes retirés dans la cavité de la bouche. DOIBEN “CN ge” x 998% £ Corps court ; ailes éçartées. Antenne basi distantes ; triarticulatæ ;. articulo ter- tio subulato, apice stylifero. Proboscis anticè porrecta, capite non longior, sœpe etium brevior. Palpi in oris cavilate recepti. | | Corpus breve ; ale divaricatæ. OBS ir Les anthraces ont la trompe dirigée en avant comme les bombyles ; mais cette trompe n’est jamais plus longue que la tète. et souvent elle est plus courte, peu saillante. Ce.qui les distingue principalement des bombyles, et surtout de nos ploas , c’est l’écartement de la base ou des points d’in- sertion des antennes. cu Ces insectes ont la tête assez grosse, presque ronde, le corps velu, l'abdomen applati, le sommet de la tête au n1- “Veau du dos ; et les. aïles écartées. La plupart ressemblent à des mouches ; mais leurs antennes n’ont point de soie late- rale:, et leur trompe, quoique peu saillaute, est Heron diri- gée en avant. Son suçoir est de quatre soies. | Je réunis dans ce genre les anthrax et le mullio de M. La- treille : en voici quelques espèces. 4to ANIMAUX ESPECES. 1. Anthrace morio. Anthrax morio. A.atra; hirta; alis nigris, apice hyalinis. Pusca morio. Lin. Geoff. 2. p. 430. n.o 2. Anthrax morio. Fab. 4. p. 257. Panz. fasc. 32. tab. 18. Habite en Europe, dans lesbois, les jardins. Ailes en partie noires , et en partie transparentes. 2. Anthrace maure. Ænthrax maura. #, ütra, hirta, albo- fasciata : alis nigris: margine tenuiore sinuato hyalino. Anthrax maura. Fab. 4. p. 258. Panz. fasc. 32. tab. 19. Schæœf. ic. ins. rar. t. 76. f. 8. Habite en Europe, dans les lieux ombragés, les jardins. 3. Anthrace hottentote. Ænthrax hottentota. #. flavescens , hirta ; alis hyalinis: costä fuscä. Musca hottentota. Lin. Habite en Europe , sur les fleurs. Etc. [b] Trompe, soit perpendiculaire , soit abaissée contre la poitrine. NÉMESTRINE. (Nemestrina.) Antennes fort écartées à leur base , triarticulées ; à der- nier article terminé par un flet sétiforme. Trompe per- pendiculaire, beaucoup plus longue que la tête. Palpes extérieurs. | | Corps court, velu. Ailes grandes , écartées. SANS VERTÈBRES. qu: Antennœ inter se valdè dissitæ , triarticulaiæ ; ar- ticulo ultimo conico, stylo setiformi terminato. Pro- Boscis capite multo longior , perpendicularis. Palpi exserti. Corpus breve, hirsutum. Alæ magnæ, divaricatæ. OBSERVATIONS. Les némestrines sont tres-distinguées des anthraces par leur trompe perpendiculaire, c’est-a-dire, dirigée en bas, presque perpendiculairement à l’axe du corps, comme dans les empis. Cette trompe est même assez longue, et les pal- pes sont saillans au-dehors. Ces insectes ont, néanmoins, comme les bombyles, le corps gros, court, velu; les ailes grandes, plus longues que l’abdomen, fort écartées. Leurs tarses ont trois pelottes, ESPÈCE. 1. Némestrine réticulée. Nemestrina reticulata. Latr. Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 307. et vel. 1. t. 15. f, 5—6. Habite la Syrie , l'Egypte. PANOPS. {Panops.) Antennes plus longues que la tête , triarticulées ; à troisième article fort allongé, mutique au sommet. Trompe fort longue , abaiïssée contre la poitrine. Corps court; corselet convexe ; ailes écartées ; trois pelottes aux tarses. ACL ANIMAUX Antennæ capite longiores, subcylindricæ , triarti- culatæ ; articulo tertio longo:, apice mutico. Probos- cis longissima, sub pectore inflexa. ATTIN Corpus breve; thorax convexus ; alæ divaricatæ ; tarsi pulvillis tribus. OBSERVATIONS, Le panops a le port des bombyles ; mais il en est forte- ment distingué paf la longueur et la position de sa trompe. Cette trompe, abaissée contre la poitrine, dépasse l'origine des pattes postérieures. Les palpes sont tres-petits, velus; les cuillerons sont grands. On ne connait encore. que deux espèces de ce geure. | ESPÉCES "7 2m: 07 ne Panops de Baudin. Panops Baudini. Lam. P. niger ; antennis penitès nigris ; ‘ocellis tuberculo non im= positis. Annales du mus. d’hist. nat, vol. 3. p- 263. pl. 22. f. 3. Lat. gen. crust. etins. 4. p. 316. encycl. p. 710. Habite la Nouvelle-Hoïllande. Péron et le Sueur. Son corps est long de six lignes , noir, avec un duvet grisâtre. 2. Panops flavipède. Panops flavipes. Latr. P. œneo-niger ; antennis basi flavicantibus ; ocellis tuberculo im- positis. Panops flavipes. Latr. Encycl. p. 10. Habite la Nouvelle-Hollande. Il est de la grandeur du pré- cédent. , :2ù CYRTE. (Cyrtus.) Antennes très-petites, biarticulées; le deuxième article ANS VERTÈBRES. 413 un terminé par une soie. Frompe longue, abaissée sur la poitrine. Tête petite ; corselet court ; A un peu écartées. Aniennæ minimæ , biarticulatæ ; articulo secundo. set& longiusculd ierminato. Proboscis longa , sub pec- tore inflexa. Caput parvum; thorax brevis ; alæ subdivaricatæ. OBSER VATIONS. Les cyrtes paraissent se rapprocher du panops par la posi- tion de leur trompe dans l ’inaction ; mais ils s’en distinguent éminemment, ayant des antennes tr es-petites , biarticulées, insérées sur le ‘derrière de la tête et plus courtes qu’elle. ESPEC'E. 1. Cyrie acéphale. Cyrtus acephalus. Latr. C. Latr. hist. nat. des crust. etdes ins. vol. 14. p. 314. Etgen. crust. et ins. 4 p.317. Empis acepkal2. Vill: entom. Lin. 3. tab..10. £. a1. Habite en France , dans l’Angoumois. T'rompe nulle ou non apparente. ""ACROCÈRE. (Acrocera.) Antennes trèes-petites , biarticulées ; à deuxième article terminé par une soie. ‘Trompe non apparente. Tête petite ; ; Corps court et large ; abdomen subglo- buleux ; ailes écartées. 1 4t4 ANIMAUX Antennæ minimæ, biarticulatæ ; articulo secundo setd terminato. Proboscis inconspicua. Caput minimum ; corpus breve, latum; abdomen subglobosum ; alæ divaricatæ. OBSERVATIONS. Aux acrocères de M. Latreille, je réunis ses ogcodes, les unes et les autres n’ayant que deux articles aux antennes. Ilest sans doute singulier de trouver dans ce genre, ainsi que dans le suivant, des diptères sans trompe apparente, et qui néanmoins ne tiennent nullement aux oëstres par leurs rapports. Probablement, ces insectes, parvenus à l'état par- fait, ne prennent plus de nourriture, et alors leur trompe très-courte reste cachée dans la cavité orale. ESPÈCES. x. Acrocèré sanguine. {crocera sanguinea. Lair. Æ. abdomine sanguineo , pünctis dorsalibus nigris. Meig. Meig. class. und. Besch. t. 1. p.147. t.8. f. 26. Latr. gen. crust.etins. 4.p. 318. Habite la France , l'Allemagne. 2. Acrocère globule. Æcrocera globulus. Lair. A. subnuda ; thorace nigro ; abdomine globosv , flavo , fusco-fas- ciato , apice bipurctato. Panz. faun. ins. fasc. 86. tab. 20. Habite en Allemagne , sur les fleurs: Corselet noir, subglo- buleux. Abdomen large , enflé , globuleux , jaunâtre. _3. Acrocère rénflée. Acrocera gibbosa. A. fusca tomentosa ; abdomine subglebose atro : cingulis qua- tuor albis, | Ogcodes gibbosus. Lat. gen. crust. et ins. 4. p: nu Panz. faun. ins. fasc. 44. tab. 21. Sÿrpaus. dates. SANS VERTÈBRES. 415 Musca gibbosa. Liv. Habite aux environs de Paris et en Allemagne. ASTOMELLE. (Astomella. ) Antennes plus longues que la tête, triarticulées ; le troisième article sans soie. Trompe non apparente. Corps comme dans les acrocères. Antennæ capite longiores, triarticulatæ ; articulo tertio setd destituto. Proboscis inconspicua. Corpus acrocerarum. OBSERVATIONS. : Ce genre, seulement indiqué par M. Latreille, es t encore inédit. | ESPÈCE. 1. Astomelle d'Espagne. Æstomella Hispanic. Habite en Espagne. Dufour. Il est d'un brun noiïrâtre, avec des bandes jaunes sur l'abdomen. LES TABANIENS. Deux grandes lèvres au bout de la trompe, ou le troi- sieme article des antennes distinctement annelé. Les tabaniens ressemblent , en général , à de grosses mouches , ayant de grands yeux à réseau et souvent colo- 416 + ANIMAUX rés. Ces insectes avoisinent par leurs rapports les bom- byliers, et ont, comme eux, une trompe toujours sail- lante ; mais ici, la trompe présente deux grandes lèvres à son extrémité, Dans beaucoup detabaniens , comme dans les stratiomides, le troisième article des antennes est dis- tinctement annelé. Ces diptères sont la plupart carnassiers : les uns tour- menient les chevaux et les bœufs ; les autres,vivent en su- çant d’autres insectes. On les rencontre le plus ordinai- rement dans re prés bas et pe eye. dans le voisinage des bois. | AY Je rapporte à cette famille sept genres que je divise de la manière suivante. DIVISION DES TABANIENS. * Dernier article des antennes ayant quatre anneaux ou davantage. (1) Ailes couchées.. Ecusson épineux. Cénomie. (2) Aïles écartées. Ecusson mutique. Pangonie. Taon. ** Dernier article des antennes ayant moins de quatre anneaur , et lee Mu n'en FA rie (x) Ailes écartées. Je ,» Pachistomess2sr insiunnêns eo.l 5 8-24 Rhagionh sers 9h 1ngye esdo 2% te SANS VERTÈBRES. 417 (2) Ailes couchées. Dolichope. Midas. CÉNOMIE. ( Cœnomya. ) Antennes à peine plus longues que la tête, à trois ar- ticles , dont le dernier est allongé-conique ,à 8 anneaux. Trompe courte , à lèvres grandes, avancées. Corps allongé ; ailes couchées ; écusson épineux. Antennœæ capite vix longiores , triarticulatæ ; arti- culo tertio elongato-conico , octo-annulato. Proboscis brevis ; labiüs magnis porrectis. Corpus elongatum ; alæ incumbentes ; scutellum *æpius spinosum. OBSERVATIONS. Les cénomies tiennent aux tabaniensparles deux grandes lèvres de leur trompe et par le troisième article de leurs antennes distinctement annelé. Elles ont le corps allongé, la tète un peu plus étroite que le corselet, les ailes couchées, et dans la plupart l’écusson est muni postérieurement de deux E-° » ’ . épinés réflechies. ESPECES. 1. Cénomie ferrugineuse. Cœnomya ferruginea. Latr. C: scutello atro bidentato ; abdomine atro : segmento secundo ter- tioque lateribus albis. Sicus ferrugineus. Fab. et sicus errans ejusd. Tome III. 27 418 ANIMAUX Panz. faun. ins. fasc. 58. t. 17. Habite en Normandie , en Allemagne. 2. Cénomie bicolore. Cænomya bicolor. C. scutello bidentato ; corpure ferrugineo ; alis flavis. Sicus bicolor. Fab. suppl. p. 555. Stratiomys macroleon, Pañz. fasc. 9. tab. 20. Habite en Allemagne. 4 “ PANGONIE. (Pangoni.) Antennes à peine aussi longues que la tête, tiarticu- lées ; ke troisième article à huit anneaux. Frompe un peu longue, grêle, presque pointue, à lèvres obsolètes. Corps court; ailes écartées. Antennœ capitis vix longitudine , triarticulatæ ; ar- ticulo tertio octo - annulato. Proboscis longiuscula , gracilis , subacuta ; labüs obsoletis. Corpus breve ; alæ divaricatæ. OBSERVATIONS. Les pangonies seraient des stratiomides, si leur trompe, au lieu d’être toujours saillante, était retirée dans linac- tion. Ces diptères sont plutôt moyens entre les tabaniens et les bombyliers. En effet, ils tiennent de très-près aux bom- byliers et particulièrement aux bombyles, par leur trompe grêle, un peu avancée, et qui n’a point de grandes lèvres à son-extrémité : mais le dermier article de leurs antennes est distinctement annelé, comme dans la plupart des taons. Ainsi ce genre doit être placé vers l'entrée des tabaniens, à la suite des bombyliers. On en connaît plusieurs espèces. SANS VERTÈBRES. 419 ESPÈCES. 1. Pangonie tachée. Pangonia maculata. Fab. P. proboscide longä subporrectä ; abdominis segmento secunco ma culä nigrä distincto. Pangonia tabaniformis. Latr. gen. crust. et insect. 1. tab, 15. f. 4. Habite dans le Piémont , la Barbarie. . 2. Pangonie tabaniforme. Pangonia tabaniformis. Latr. P. fusca rufo-pubescens ; abdominis dorso vitta obsoleta grisea. Latr. hist. nat. des crust, et des insect. t. 14. p. 348. Pangonia marginata. Fab. Bombylius haustellatus. Oliv. Encycl. Habite en Provence. Etc. TA O N. (Tabanus.) Antennes plus longues que la tête, triarticulées ; à troi- sième article annelé, terminé en alêne. Trompe à peine aussi longue que la tête, ayant deux grandes lèvres à son extrémité. Palpes presque aussi longs que la trompe. Ailes écartées. Antennæ capite longiores , triarticulatæ ; articulo tertio annulato, subulato. Proboscis capite vix longi- tudine, labis magnis terminata. Palpi proboscidis ferè longitudine. Alæ divaricatæ. pt 1 ob . <ÉRE : OBSERVATIONS. Je rapporte ici les genres tabanus, hæmatopota, heptato- » maet chrysops de M, Zatreille.Les insectes qu’üs embrassent Â20 ANIMAUX me semblent assez rapprochés par leurs rapports, pour pou voir être réunis dans la même coupe.Ïls se distinguént facile- ment des autres tabaniens par leurs antennes et leur trompé. Leur sucçoir est en général composé dé cinq ou six soies. Les taons ressemblent 2 de grosses mouches, qui ont de grands yeux, souvent panachés. Ils sont carnassiers ; et in- commodent extrêmement les chevaux , les bœufs et autres quadrupèdes pendant l'été; ils les piquent de tous côtés, sucent leur sang, et les rendent comme furieux. Dans les grandes espèces, les antennes ont leur troisième article un peu en croissant, et comme muni d’une dent laté- rale à sa base. : ESPECES. 1. Taon des bœufs. Z'abanus bovinus. T. oculis virescentibus ; abdominis dorso maculis albis trigonis longitudinalibus. T'abanus bovinus. Lin. Fab. Latr. hist. nat. des crust. et des insect. 14. p. 323. t. 111. f, 0. Geoff. ins. 2. p. 459. n.0 1. Habite en Europe, et tourmente les troupeaux pendant l’été. C'est un des plus grands. Le troisième article des antennes est un peu en croissant, ainsi que dans les deux espèces qui suivent. a. Taon noir. Z'abanus morio. T. oculis fuscis ; corpore atro ; alis obscuris. T'abanus morio. Lin. Fab. Latr. us. . Geoff. ins. 2. p. 461. no 4. Habite en Europe , en Barbarie. 3. Taon d'automne. Z'abanus autumnalis. T. alis hyalinis ; abdomine fusco , ordini triplici albido ma- culoso. T'abanus autumnal;s, Lin, Fab. Latr. SANS VERTÈBRES. A2 T'abanus…. Gecf. ins. 2. p. 460. n.0 2. Habite en Europe. 4. Taon aveuglant. Z'abanus cœcutiens. T. oculis viridibus nigro-punctatis ; alis maculatis. Tab. cæcutiens. Lin. Fab. Panz. fasc. 13. t. 24. Geotf. ins. 2. p. 463. n.0 8. Chrysops cæcutiens, Latr. Habite en Europe. Il a les yeux d’un vert doxé , tacheté ds noir. 5. Taon pluvial. Zabanus pluvialis. T, oculis fasciis quaternis undatis ; alis fusco-punctatis, Tabanus pluvialis. Lin. Fab. Geoff. n° 5. Panz. fasc. 13. tab. 23. Haæmatopota pluvialis. Latr. Habite en Europe. Etc. PACHISTOME. (Pachystoma.) Antennes cylindracées , triarticulées , mutiques , diver- gentes ; le troisième article à trois anneaux. Trompe pres- que de la longueur de la tête, terminée par de grandes lèvres. Palpes de la longueur de la trompe. Ailes écartées. \ Antennæ cylindraceæ , triarticulatæ , muticæ , diva- ricatæ ; articulo tertio triannulato. Proboscis capitis Jferè longitudine , labüs magnis terminata. Palpi pro- boscidis longitudine. Alæ divaricatcæ. 422 ANIMAUX OBSERVATIONS. Le pachistome se rapproche des rhagions par son suçoir qui n'a que quatre soies, et n’offre au dernier article de ses antennes que trois anneaux. Mais cet imsecte est remarqua- ble par ses palpes grands, comprimés, et par ses antennes mutiques , c’est-à-dire , sans soie ni stylet au bout. On n’en connait qu’une espèce; sa larve vit sous l’écorce du pin. ESPÈCE. 1. Pachistome syrphoïde. Pachystoma syrphoides. Latr. Rhagio syrphoides. Pauz. faun. ins, fasc. 77. t. 19. Habite en Allemagne. RHAGION. (Rhagio. ) Antennes courtes, submoniliformes, à troisième arti- cle non annelé, terminé par une soie. Trompe saillante, presque de la longueur de la tête, à lèvres grandes, allon- gées. Corps allongé ; ailes horizontales , écartées. Antennæ ‘breves, submoniliformes , triarticulatæ ; articulo tertio non annulato , apice setigero. Probos- cis capite ferè longitudine ; labüs magnis , elongatis , anticè porrectis. | | Corpus elongatum ; alæ horisontales, divaricatæ. OBSERVATIONS, Notre genre rhagion embrasse celles des rhagionides de M. Latreille , dont le troisieme article des antennes se ter An sp: Ce SANS VERTÈBRES. 423 mine par une soie. Ces diptères ne tiennent aux tabaniens que par les deux grandes lèvres de leur trompe. Leur suçoir n’a que quatre soies; et le troisième article de leurs antennes n’est point distinctement annelé : dans certaines espèces, les palpes sont relevés, et dans d’autres, ils sont avancés. ESPÈCES. 1. Rhagion ver-lion. Rhagio vermileo. Rh. cinereus , abdominetrifariam nigro punctato , alis immacula= tis, thorace maculato. Fabr. : Musca vermileo. Lin. Réaumur act. Paris. 1763. 402. t4b. 17. è Habite eu France. Sa larve vit dans le sable et y creuse un entonnoir, à peu-près comme Le myrmeleon-formicaleo, pour y attendre et saisir sa proie. 2. Rhagion bécasse. Rhagio scolopaceus.! RB. cinereus , abdomine flavescente trifariam nigro punctato, alis nebulosis. Fab. ]Musca scolopacea. Lin. Réaumur. ins. 4. pl. 10.f. 5—6. Panz. fasc. 66. 1. 19. Habite en Europe. | 3. Rhagion chevalier. Rhagio tringarius. Rh. cinereus, abdomine flavescente trifariam nigro “punctato , alès immaculatis ; thorace unicolore. Fab. F4 Musca tringaria. Ein. Habite en Europe, dans les boiss Etc. DOLICHOPE.. (Dolichopus.) Antennes ordinairement plus courtes que la tête, triar- ticulées, à troisième article non annelé, formant avec le second une espèce de palette , munie d’une soie apicale, 424 ANIMAUX / quelquefois latérale. Trompe courte, à grandes lèvres. Corps oblong ; ailes couchées. _ Antennæ capite plerimque breviores , triarticulatæ ; articulo tertio non annulato , Sæpius cum præcedenti patellam formante ; setd apical vel laterali. Proboscis brevis ; labüs magnis. De oblongum ; alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Les dolichopes sont tres-voisins des rhagions. par leurs rapports; ils ont de même le troisième article des antennes non annelé , le suçoir de quatre soies, et deux grandes lèvres à la trompe; mais leurs antennes forment une espèce de palette avec les deux derniers articles, et leurs ‘ailes sont couchées. Leurs palpes sont saïllans. Ces insectes ont le corps oblong , velu, souvent d’un vert ou d’un bleu tres-brillant, Linné ne les a point distingués des mouches. | Ce genre peut être partagé en deux divisions; savoir : 1.© Ceux dont le troisième article des antennes est ter- miné par une soie ; 2.® Ceux dont le troisieme article des antennes port e une soie vers sa base. | es ESPÈCES. x. Dolichope fascié. Dolichopus fasciatus. D. abdomine cinereo nigro fasciato ; pedibus fuscis. Meig. class. Und. Besch. 1. p. 310. t. 19. Î. 9- à Panz. fasc. 103. t. 20, | 22 Habite en Allemagne, dans les prés. RS ete at + : SANS VERTÈBRES. 425 2. Dolichope à crochets. Dolichopus ungulatus. D. viridi-æneus, antennis latere setigeris, pedibus elongatis li= vidis. Musca ungulata. Lin. Degeer ins. 6. p. 194. pl. 11. f. 19—20. Habite en Europe , dansles lieux aquatiques , les bois, 3. Dolichope élégant. Dolichopus elegans. D. ater; abdomine utrinque maculis duabus albis. Calliomya elegans. Meig. Panz. fasc. 103. tab. 18. Habite en Europe , sur la Berce. 4. Dolichope vert. Dolichopus virens. D. aurato-virens ; antennis setarits ; thorace lineis nigris ; pedibus longis. Ross. Musca virens. Panz. fasc. 54. tab. 16. Dolichopus virens. Latr. hist. nat. des crust., etc. 14. p. 333. Habite en Europe. RARE MIDAS. (Mydas.) Antennes de la longueur de la tête ou plus longues, triarticulées , à troisième article portant un stylet au bout. Trompe courte , terminée par un renflement formé par de grandes lèvres. Palpes non saillans, plus ou moins dis- tincts. Corps oblong ; ailes couchées. Æntennæ capitis longitudine , vel capite longiores, triarticulatæ , articulo tertio apice stylo subincluso vel exserto terminato. Proboscis brevis; labüs magnis ca- pitulum formantibus. Palpi plus minusve distincts, non prominulr. Corpus oblongum ; alæ incumbentes. 426 ANIMAUX OBSERVATIONS. j Sous le nom de midas, je réunis les thérèves et les mi: das de M. Latreille, quoique ces insectes aient des diffé- rences qui puissent servir à les distinguer. Ils diffèrent prin- cipalement des dolichopes en ce que leurs palpes, tantôt non apparens, et tantôt distincts, ne sont point saillans, mais intérieurs ou rêtirés dans la cavité orale. Ceux dont on connaît les mœurs, comme les thérèves, sont des insectes carnassiers. ESPÈCES. 1. Midas effilé. Mydas filata. Fab. M. nigra , abdominis lateribus segmenti secundi pellucidis. Nemotelus asiloides. Degeer mém. t. 6. p. 204. t. 25. f. 6. Habite la Caroline. Bosc. | 2. Midas plébéien. Mydas plebeia. M. cinereo-hirta , abdominis segmentis margine albis, Bibio plebeia. Fab. N'emotelus hirtus. Degeer n.° 9. T'hereva plebeia, Latr. Habite l'Europe , dans les prairies. 3. Midas rustique. Mydas rustica. M. ater, hirtus; thorace cinereo lineato ; abdominis segmentis maculis cinereis marginalibus. Bibio rustica. Panz. fasc. 90.t. 21. T'hereva. Latr. Habite en Allemagne. Etc. (Ç Six articles ou plus aux antennes. LES TIPULAIRES. La famille des tépulaires comprend des diptères dont Aé 6 — à. SANS VERTÈBRES. 427 les antennes ont au moins six articles et souvent beaucoup plus. Leur trompe, toujours saillante , est tantôt en forme de museau court , tantôt en tuyau fort allongé. Leur corps est ordinairement allongé, étroit; leur corselet souvent est dur, bombé ou bossu ; enfin leurs pattes sont en géné- ral fort longues. Ces insectes aiment et fréquentent les lieux humides, frais et ombragés. Les larves des uns vivent dans le sein des eaux, celles des autres vivent dans la terre. Quoique ces insectes suceurs soient encore de véritables diptères, leur métamorphose , toujours générale néan- moins, présente des modifications même singulières. Il y en a parmieux dont la larve n’est pas complétement apode, et semble munie de fausses pattes. Leur chrysalide est molle, et loin d’être inactive, elle s’agite et nage pres- qu'avec autant d’agilité que la larve : tel est le cas des cousins. Îl y en a d’autres qui se transforment én momies inacüves, lesquelles laissent voir, à travers leur peau molle, les parties de l’insecte parfait. Comme cette famille est nombreuse et très- variée, qu'on l’a divisée en un grand nombre de genres, j'ai cru pouvoir réduire à seize le nombre de ces genres , afin de conserver à ma méthode la simplicité et la facilité qu'elle a pour but; et je l’ai divisée de la manière suivante. DIVISION DES TIPULAIRES. [1] Antennes submoniliformes ou perfoliées, un peu épaisses , à peine plus longues que la téte [| Corps épais, un peu court] Bibion. Los - 428 ANIMAUX Scathopse. Simulie. [2] . Céroplate noir. Ceroplatus carbonarius. Bosc. C. ater, abdominis segmentis margine laterali albïs. Ceroplatus carbonarius. Fab. antl. p. 16. Habite dans la Caroline. Bosc. MYCÉTOPHILE. (Mycetophila.) Antennes subsétacées, plus longues que la tête. Palpes. subfiliformes , courbés , distinctement articulés. Petits. yeux lisses écartés, à peine visibles. Ailes couchées. Antennæ subsetaceæ , capite longiores. Palpi sub filformes, distinct articulati, incurvi. Ocelli remote nr vix perspicui. | : h Alcæ incumbentes. \ SANS VERTÈPRES. 435 OBSERVATIONS: Les mycétophiles vivent dans les champignons lorsqu'ils sont dans l’état de larve. Ces tipulaires, devenues insectes parfaits, sont remarquables par l'écarteinent de leurs petits yeux lisses, dont les latéraux sont placés, un dé chaque côté, derrière chaque œil. Ces yeux sont extrémement petits. Ces insectes ont les antennes couchées sur le corselet, la trompe courte; leur larve est tout-a-fait apode. ESBPCGEST 1: Mycétophile à lunules. A/ycetophila lunata. Meig. ÂT. lutea; abdominis segmentis utrinque puncto nigro; alis puncto lunaque fuscis. Mycetophy la lunata. Latr. gen, crust. et ins. p. 264. Mig. classif. und. Besch. tom. 1. p-.00. kr D. £ 2—$. Sciara lunata. Fabr. anti. p. 58. Habite en Europe, dans les Bolets. 2. Mycétoplrile ponctué. Æycetophila punctata. M. lutea; abdomine serie dorsali punctorum fuscorum ; alis immaculatis. Meig. 1. p. 91. sciara striata. Fab. antl. p. 58. Habite en Allemagne. 3. Mycétophile brun. nd. Jusca. M. nigro-fusca ; halteribus pedibusque luleis ; alis imma- culatis cinerascentibus. Meig. 1. p. 91. Habite en Allemagne , dans le nord. RHYPHE. (Rhyphus.) Antennes sétacées, plus longues que la tête; à articles 1 cylindriques , peu distincts. Trompe avancée , un peu plus 436 ANIMAUX courte que la tête. Trois petits yeux lisses, insérés sur un tubercule. * Ailes couchées. Antennæ setaceæ , capite longiores ; articulis eylin- dricis vix distinctis. Proboscis porrecta, capite pauld brevior. Ocelli tres tuberculo communi impositi. Alcæ incumbenies. OBSERVATIONS. Le rhyplhe n'est point fangicole, comme les insectes des genres précédens, et se trouve particuhèrement caractérisé par l'insertion des petits yeux lisses sur un tubercule com- mun. On n’en connait qu’une espèce. ESPECE. 1. Rhyphe des fenêtres. Rhyphus fenestrarum. Latr. Hist. Nat, des crust. et des ins. 14. p. 291. et, gen. crust. et ins. 4. p. 262. Tipula fenestrarum. Scop. entom. carn. Habite en Europe, dans les maisons. TIPULE. (Tipula) Antennes filiformes ou subsétacées, simples dans les deux sexes. Trompe courte. Petits yeux lisses nuls. Ailes écartées ; pattes fort longues. Antenne filiformes vel subsetaceæ , in utroque sexu simplices. Proboscis brevis. Ocelli null. Alæ divaricatæ. Pedes prælongi. SANS VERTÈBRES. 43'"E OBSERVATIONS. Je nomme #zpule, les insectes de la famille des üpulaires, qui ont les antennes simples dans les deux sexes, la trompe courte, les ailes écartées dans l’ inaction, et qui manquent de petits yeux lisses, Ainsi, sous cette dénomination, je com- prends les genres que M. Zatreille nomme tipule, perdicie, néphrotome , psychoptère; genres qui me paraissent pou- voir se rapporter à la même coupe. Les Zipules sont terricoles, au moins quant à leurs larves. Ces larves, en effet, vivent la plupart sous la terre, au pied des arbres, où elles rongent les racines des plantes. Dans l’état parfait, ces insectes ressemblent un peu à des cousins dont les antennes seraient simples et les ailes écar- tées dans le repos. ESPECES. 1. Tipule commune. 7ipula oleracea. T. alis hyalinis ; cost& marginali fuscé. Lin, T'ipula oleracea. Lin. Fab. Geoff. ins. 2. p. 555. n.o 3. Degeer mém. 6. p. 339. pl. 18. f. 12—13. 4 Habite en Europe, dans les jardins, les prés, 2. Tipule des prés. Tipula pratensis. T°. thorace variegato, abdomine fusco : lateribus Jlaye-= maculatis ; fronte fulvd. Lin. Tipula pratensis. Lin. Fab, Geoff. n.0 2. Habite en Europe, dans les prés. 3. Fipule des rives. 7° 1pula rivosa. T° alis hyalinis : rivulis fuscis maculique niveé Lin. T'ipula rivosa. Lin, Fab. 438 | ANIMAUX Perdicia rivosa. Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 255. Habite en Europe, dans les lieux aquatiques. + À. Tipule dorsale. Zpula dorsalis. T. flavescens, dorso fusco, alis hyalinis : maculé margi- nali nigrd. » Tipula dorsalis. Fab. 4. p. 237. IVephrotoma dorsalis. Meig. 1. tab. 4. f. 6. Latr. Habite en Allemagne, en Italie. 5. Tipule souillée. Zipula contaminata. | T' atra; alis albis : fasciis duabus punctoque nigris. Lin. T'ipula contaminata. Lin. Fab. Geoff. n.° 6. Psychoptera contaminata. Latr. Habite en Europe, dans les lieux humides. Etc. CTÉNOPHORE. (Ctenophora.) Antennes filiformes, pectinées dans les mâles, en scie dans les femelles. Trompe courte ; petits yeux lisses nuls: Ailes écartées ; pattes fort longues. , Antennæ filiformes , in masculis pecunatæ , in fe= minis serratæ. Proboscis brevis. Ocelli null. Alæ divaricatæ ; pedes prælongt. * OBSERVATIONS. ; Ce genre est le même que celui de M. Zarreille et de plu= sieurs autres entomologistes. Il comprend de grandes tipu- :: laires à ailes écartées, et à pattes fort longues, qui ont. beaucoup de rapports avec nos tipules, mais qui en sont, très-distinguées par leurs antennes. Leurs larves vivent sous terre, en rongeant les racines des plantes, me de M. ES RE CS RL SANS, VERTÈBRES. | 439 Les céénophores ,comme les tipules,ont, en général, la tête petite, les antennes longues, le corselet court, renflé ou comme bossu, l'abdomen long et mince, les pattes fines et très-longues, et les balanciers très-apparens. La plupart de ces insectes sont panachés de couleurs diverses, ESPÈCES. 4. Cténophore pectinicorne. Cienophora pectinicornis. Ct. antennis pectinatis, alis maculé nigr&; abdomine me- dio-flavo fasciato, apice pe: T'ipula pectinicornis. Lin. Fab. 4. p. 233. Schœff. ic. tab. 106, f. 5—6. Habite en Europe. Grand et bel insecte panaché de jaune et de noir. 2. Cténophore ichneumonide. Ctenophora atrata. CE. alis glaucis : puncto marginali corporeque atris; abdo= minis basi pedibusque rufis. T'ipula atrata. Lin. Fab. 4. p. 238. Degeer ins. 6. pl. 19, £. 10. Habite en Europe. 3. Cténophore flavéolé, Ctenophora flaveolata. CE. alis maculé fuscé; abdomine atro : fasciis sex flavise Tipula flaveolata. Fab. 4. p. 238, Meig. 1. tab. 4. f. 18. Habite en Allemagne. 4. Cténophore bimaculé. Ctenophora bimaculata. Ct. alis hyalinis : maculis duabus fuscis ; abdominis mei dio maculalo ferrugineo ; antennis plumosis. Tipula bimaculata. Lin. Fab. 4. p. 240. Habite en Europe, dans les prés. TRICHOCERE. (Trichocera.) Antennes filiformes , submoniliformes , velues ou plus 2 meuses. Trompe courte, as L 410 ANIMAUX £ [ Aïles couchées horizontalement. Toutes les pattes à distance à-peu-près égale ; les antérieures ne s'insérant point près du cou. Antennœæ filiformes, submoniliformes , Villosæ vel plumosæ. Proboscis brevis. ÆAlæ incumbentes et horisontales. Pedes ali ab alus subœque distantes ; antici sub capite non insert. OBSERVATIONS. Sous le nom de srichocére , je réunis les cératopogons et les cécidomies de M. Latreille. Ces tipulaires sont distin- guées des cténophores par leurs ailes couchées, des tanypes par leurs pattes à distance à-peu-près égale, et des psycho- des par leurs ailes horizontales. ESPÈCES. 1. Trichocère grosses-cuisses. Trichocera femorata. T°. atra, nitida; femoribus posterioribus clavatis. Ceratopogon fémoratus. Meig. 1. p. 28. t. 2. f, 4. Chironomus femoratus. Fab. antl. p. 45. Habite en Allemagne. æ 2. Trichocère noir. Zrichocera communis. 7. atra, halteribus niveis, pedibus fuscis. Ceratopogon communis. Meig. 1. p. 27. Chironomus communis. Fab. antl. p. 44. Habite en Allemagne, sur les fleurs. 3. Trichocère barbicorne. Zrichocera barbicornis. T°. nigra ; alis albis ; antennis plumosis, apice simplicibuse ‘Chironomus barbicornis, Fab, antl. p. 42. Habite en Europe. Kb f me. 4 *: | SANS VERTÈBRES. Vs 4. Trichocère du pin. Zrichocera pini. T- nigro-fusca; antennis longis , nodosis, villosis ; alis ovalis htrsutis. Cecidomia pini. Meig. 1. p. 4o. Latr. Habite en Europe, dans le nord. Les antennes de cette tipu- laire étant noduleuses, on peut la distinguer comme genre. PSYCHODE. (Psychoda.) Antennes filiformes, ou moniliformes, velues , de 14 à 16 articles. Toutes les pattes insérées à égale distance, les antérieures n'étant point près du cou. Ailes en toit incliné. ÆAntennæ filiformes , submontiliformes , pilosæ , 14 ad 16 articulatæ. Proboscis brevis. Pedes ali ab alis œquè distantes , antici sub capite non insert. Alæ deflexæ. ; OBSERVATIONS. Tci se rapportent les psychodes de M. Latreille. Ces tipu- laires sont distinguées des tanypes par la disposition de leurs _ pattes, et des trichocères par leurs ailes en toit. ESPÈCES. 1. Psychode des murs. Psychoda phalænoïdes. Ps. alis deflexis, cinereis, ovalo-lanceolatis cilialis. T'ipula phalænoïdes. Lin. Fab. Bibio. Geoff. ins. 2. p. 572. n.0 4, Degeer. ins. 6 pl. 25. f. G—1r. Habite en Europe ; commune sur les murs, les fenêtres; ailes sans taches, 442 | ANIMAUX 2. Psychode hérissée. Psychoda hirta. . Ps. hirsuta; alis deflexis ovatis ciliatis albo nigroque les} sellatis. ‘ | Tipul: hirta. Lin. Fab. Geoff. 2. p. 572. n.o 5. Trichoptera ocellaris. Meig. Habite en Europe. MOUCHERON. (Tanypus.) . Antennes filiformes ou moniliformes, velues ou plu+ meuses, de 12 à 14 articles. Pattes antérieures insérées sous le cou, à une grande distance des autres. Æntennœæ filiformes, submoniliformes , pilosæ vel plumosæ , 12 ad 14 articulatæ. Proboscis brevis. Pedes antici ab aliis remoti, ferè sub capite inserti. OBSERVATIONS. Les moucherons dont il s’agit ici, embrassent les tany- pes, les corèthres et les chironomes de M. Zarreille. La plu- part sont des tipulaires petites, délicates, ei qui font partie de celles que l’on a nommées tipules culiciformes. Ces insectes ont la poitrine grande et enflée, l'abdomen ‘ allongé, les ailes couchées, les pattes antérieures avancées, fort longues, quelquefois plus longues que les postérieures. Ces petites tipulaires sont si délicates que lorsqu'on les touche, on les écrase, Il y en a qui volent yers la fin du jour en formant de petits nuages qui nous suivent au-dessus de nos têtes. { Les larves de ces tanypes vivent dans l’eau ou dans des. trous enfoncés sous l’eau. SANS VERTÈBRES. 443 ESPECES: 5. Moucheron culiciforme. Tanypus culiciformis. T.. fuscus , antennis filiformibus : maris plumosis; abdos mine pedibusque griseis ; costis alarum hirtis. Corethra culiciformis. Meig. 1. p. 9 Degeer ins. 6. p. 372. pl. 23. f. 11. Habite dans l’Europe boréale. 2. Moucheron à bosse. Zanypus giblus. Z. viridis ; thorace gibbo, anticè producto; alis albis : fascid fuscd. © Corethra gibba. Meïig. 1. p. 9. Chironomus gibbus. Fab. anul. p. 4r. Habite à Hale, en Saxe. \ = 3. Moucheron à bandes. 7! anypus cinctus. T.. lividus ; alis maculis tribus marginalibus nigris; abdo- | mine nigro, albo, annulato. | T'ipula cincta. Lin. Fab, Chironomus cinctus. Fab. antl. Habite dans la Sucde, 4. Moucheron tacheté. Tanypus maculatus. T. cinereus, nigro-maculatus ; antennis clavaiis : maris plumosis ; alis albidis ; maculis pallide nisrise Tanypus maculatus. Meig 1. p. 21. Degeer ins. 6. pl. 24. f. 15—19. Habite en Europe, dans le nord. 5. Moucheron plumeux. Z'anypus plumosus. T. thorace virescente ; alis albis : puncto fusco ; antennis plumosts. Tipula plumosa. Lin. Fab. # Tipula. Geoff. 2. p. 560. n.° 16. - Chironomus plumosus. Latr. Habite en Europe, dans les lieux aquatiques. 6. Moucheron motateur. T'anypus motatrix. T°. pedibus anticis maximis, motalortis : annule alle. 444 ANJMAUX Tipula motatrix. Lin. Fab. T'ipula. Geoff. 2. p. 562. n.0 18. Chironomus motatrix. Meig. Fab. Latr, , Habite en Europe, dans des prés humides, les bois. 7. Moucheron latéral. Tanypus lateralis. T. thorace ferrugineo, lateribus albis. Corethra lateralis. Meig. dipt. 1. p. 8. tab. 1. f, 12. Habite l’Europe boréale. Voyez chironomus plumicornis. Fab. antl. p. 42. LIMONIE. (Limonia.) Antennes sétacées, submoniliformes, glabres, à 15 ou 16 arücles. Trompe courte. Petits yeux lisses nuls. Ailes couchées. Antennæ setaceæ , submoniliformes , glabræ , 15 vel 16 articulatæ. Proboscis brevis. Ocelli nulli. Alæ incumbentes. OBSERVATIONS. Les Zimonies ont les antennes glabres, ce qui les distingue. des trois genres précédens ; et comme ces antennes ont au moins 15 articles, ce qui les rend presque moniliformes, elles distinguent éminemment ces insectes de l’hexatome. Ces tipulaires sont terricoles, ont la tête globuleuse, les ailes couchées. ESPÈCES. 1. Limonie hiémale. Zimonia hiemalis. L. nigro-fusca; antennis longis, selaceis ; alis amplissi- aus ; pedibus longissunis. SANS VERTÈBRES. A5 Trichocera hiemalis. Meig. classif. und. Besch, 1. t. 3. f. 1-5. Habite dans l’Europe boréales 2. Limonie peinte. Zimonia picta. Meig. L. alis cinereis : annulis maculisque nigris. Tipula picta. Fabr. antl. p. 29. Habite à Hale, en Saxe. 3. Limonie à six points. Limonia sexpunctata. L. alts albis : punctis 3 marginalibus fuscis; thorace com- presso fulvo : line“ dorsali nigré. Meig. classif. und. Besch. 1. tab. 3. f. 15. Tipula sexpunctata. F2br. aatl. p. 30. Habite l'Italie et aux environs de Paris. 4. Limonie jaunâtre. Limonia flavescens. L. lutea , antennis fuscis; alis flavescentibus: Limonia flavescens. Meig. 1. p. 56. -Tipula flavescens. Lin. Fab. Habite en Europe, dans les prés. HEXATOME. ( Hexatoma.) Antennes subsétacées, glabres, à 6 articles : les 4 der- niers cylindriques , fort longs. Point de petits yeux lisses. Ailes couchées. Antennæ subsetaceæ, glabræ, 6 articulatæ ; articu- Us quatuor uliimis prœlongis, cylindraceis. Ocelli nulli. Alæ incumbentes. OBSERVATIONS. -L’hexatome est , de toutes les tipulaires , l’insecte qui a le _ moins d'articles à ses antennes, ce qui le rend fort remar- | quable. On ne connait de ce genre que l'espèce suivante. 446 ANIMAUX ESPÈCE. +. Héxatome noir. Hexatoma nigra. Latn: Le front est bituberculé. Habite aux environs de Paris. COUSIN. (Culèx) Antennes filiformes, velués où pectinées dans les fe- melles, plumeuses dans les mâles, plus longues que la tète. Trompe longue, cylindrique ou sétacée , dirigée en avant. Sucoir de cinq pièces. Deux palpes courts dans les femelles, plus longs et velus dans les males. Peuts yeux lisses nuls. Tête petite; corselet gibbeux ; ; dis rabattues, croi= sées ;"pattes très-longues; larve aquatique: ÆAntennæ setaceæ aut filiformes, in feminis pilosæ vel pectinatæ, in masculis subplumosæ, capite lon- giores. Proboscis siphunculiformis , longa, cylindrico- setacea, porrecta. Haustellum è setis quinque compo situm. Palpi duo, in feminis breves, in masculis lon= giores et villosi. Ocelli nulli. Alæ incumbentes ; pedes Mer ; truncus gibbus, Larva aquatica. OBSERVATIONS: Les cousins sont de petits insectes assez connus de tout le monde, par le bourdonnement incommode qu’ils font enten- dre pendant la nuit, et plus encore par leur piqüre et leur 77 | SANS VERTÈBRES. 447 opiniätrelé à poursuivre pour piquer. Au rapport des voya- geurs, qui en ont été cruellement tourmentés, ceux de l’A- sie , de l'Afrique et de l'Amérique sont bien plus redoutables encore que les nôtres. On les connait dans ces pays sous le nom de maringouins. Leur piqûre met le corps en feu; leur trompe, aù moins le suçoir de cinqsoies qu'elle contient, pénètre à travers les étofles les plus serrées. Dans les pays chauds, les habitans, pour s'en garantir, sont souvent obligés de faire des feux et de s’envelopper dans des nuages de fumée. : | Les larves des cousins vivent dans les eaux dormantes et croupissantes. Elles sont très-aisées à reconnaitre , parce qu’on les voit presque toujours suspendues à la surface de l’eau , par leur partie postérieure, et ayant la têle en bas, C’est pour respirer qu'elles viennent ainsi fixer leur extrémité pos- térieure à la surface de l’eau. Dès qu'on agite l’eau ou même qu'on en approche, on les voit se précipiter au fond, avec une grande agilité , en faisant des zig-zags. Le second état du cousin offre une modification très-par- ticuliére. Ce n’est ni une chrysalide, ni une momie , ni même une nymphe ;-car alors l'animal nage avec présqu’autant : d’agilité que la larve , et cependant il ne montre pas les par- ties de l’insecte parfait et né prend point de nourriture ; il vient seulement respirer à la surface de Peau. Quoique les cozsirs semblent rapprochés des tipules par la forme de leur corps, leur trompe longue, aciculée et diri- gée en avant, les en distingue fortement. On en connaît plusieurs espèces. \ ESPÈCES. 1. Cousin commun. Culex pipiens. L. C. cinereus ; abdomine annulis fuscis octo. Lin: Culezx. Geoffr. 2. p. 579. pl. 19. f. 4. 415 ANINAUX Culezx pipiens. Fab. Latr., etc. | Habite en Europe. Très-commun en automne, dans le voisiz nage des eaux, les lieux frais. 2. Cousin annelé. Culex annulatus. C. fuscus ; abdomine pedibusque albo-annulatis; alis ma= culatis. Culexz annulatus. Fab. 4. p. 400. Havite en Europe, dans le nord. 3. Cousin pulicaire. Culex pulicaris. C. fuscus ; alis albis : maculis tribus obscuris. Fab. Culex pulicaris. Lin. Fab. 4. p. 402. Culex n° 2. Geoff. Habite en Europe. Il se trouve dans les bois, dès le printemps. Il est plus petit que le cousin commun, et l’on dit qu'il pique tres-fort. Etc. ; | ORDRE TROISIÈME. LES HÉMIPTÈRES. Une gatne labiale , univalve , articulée , abaissée ou recourbée sous la poitrine , ressemblant à un bec aigu, et renfermant un suçoir de 4 soies. Point de palpes apparens. Quatre ailes, dont les deux supérieures sont tan- tôt membraneuses comme les inférieures , et tantôt coriaces, plus ou moins crustacées, comme des élytres. Larve hexapode, semblable à l'insecte parfait, mais sans ailes. La nymphe, en général , marché et Mmanse. Lors ns ces cttitnthré n +5 épi SANS VERTÈÉRES, 449 OBSERVATIONS. Dans le premier ordre des insectes [les aptéres], la nature ne faisant que commencer le plan d'organisation de ces nombreux animaux, ne put leur donner des ailes; dans l’ordre qui vient ensuite { celui des diptères ], elle ne put lenr donner que deux ailes; enfin, ce ne fut que dans le troisième ordre , celui des hémiptères dont ïl sa- git maintenant , qu'elle parvint à leur en donner quatre; encore ne put-elle en faire avoir plus de deux aux gallin- sectes , première famille de ces hémiptères. Désormais, sauf les avortemens , tous les insectes auront quatre ailes, soit toutés quatre servant au vol, soit seulement les deux inférieures. Cette marche, du plus simple au plus composé, est évidemment celle de la nature : on la trouve partout clai- rement exprimée, malgré.la cause connue qui l’a modi- fiée dans ses détails. Ce n'est pas seulement dans la considération des ailes, qu'on remarque ici les progrès de cette marche de la nature; ôn les observe aussi dans la considération des parties de la bouche. En effet, quoique le plan de ces parties de la bouche soit le même pour tous les in- sectes , et doive se composer, en dernier lieu, de deux lèvres, de deux mandibules, de deux mâchoïres, enfin É de quaire ou six palpes ; la nature, dans les insectes des quatre premiers ordres, n'a fait qu'ébaucher ce plan, que préparer les pièces qui peuvent, en Sübissant des modifications , dèvenir propres à l’exécüter ; mais 4 d tes quatre premiers ordrés, ellé a approprié les F Tome III : ans erties =. 450 ANIMAUX de la bouche à la seule fonction de sucer ou de prendre des alimens liquides, accommodant ces parties aux besoins de chaque cas particulier. EN Aiïnsi, depuis que nous examinons ces animaux, tous ceux que nous avons vus ont un suçoir de plusieurs piè- ces ; et ce succir, dans l'inaction , est renfermé dans une gaine que la nature a variée dans sa composition et sa for- me, selon les besoins. Cette gaine du sucoir représente la lèvre inférieure, ou du moins offre une partie qui, après sa transformation ,. pourra la constituer. Nous l’a- vons trouvée bivalve dans les aptères ;elle l’est encore dans les deux premières familles des dipières | les coriaces et les rhipidoptères |; mais, dans tous les autres. dipières, nous ne l’avons plus trouvée qu'univalve et inarticulée. En- fin, dans les hémiptères dont il est ici question, la gaîne du susoir se retrouve encore, et se montre univalve, comme dans la plupart des diptères ; mais elle est ici dis- tinctement articulée, et ce ne sera plus que dans cet ordre que nous l’observerons. Effectivement, la nature se pré- parant à rendre la bouche des insectes propre à d'autres fonctions, abandonne cette gaine du sucoir dans l’ordre suivant {les lépidoptères |, et laisse ce suçoir à nu jusqu’à ce qu'elle l'ait fait entièrement disparaître. Quant aux hémiptères dont il s’agit actuellement, la gaine qui contient leur suçoir , se trouvant en général fort allongée et aiguë, a reçu le nom de bec( rostrum), pour la distinguer de celle des diptères , qui ressemble plus à une trompe. | Ce bec singulier, articulé, aigu , et abaïssé ou recourbé sous la poitrine , est composé de deux à cing articulations. r SANS VERTÈBRES, A5x Il sert de gaîne à un sucoir de quatre pièces, qui sont des soies fines , roides et aiguës. Deux de ces quatre soies s0 nt souvent réunies, ce qui fait qu'elles ne paraissent alors qu'au nombre de trois, Ces pièces, en se réunissant , for- ment un tube grèle que l'insecte introduit dans les vaïs- seaux des animaux, ou dans le tissu des plantes, pour en extraire les fluides qui peuvent le nourrir. Il ÿ a apparence que les quatre soies fines qui compo- sent le sucoir des hémiptères, sont les pièces destinées F produire les deux mandibules et les deux mâchoires des insectes broyeurs , et que la gaine de ce sucoir >'qui a ici la forme d’un bec, servira à former la lèvre inférieure de ces animaux. Pour cet objet, la nature n’aura qu'à raccourcir et modiñer la forme de ces parties. Dans les insectes à quatre ailes, on a donné le nom d'élytres aux deux ailes supérieures , lorsqu'elles sont co- riaces ou crustacées , et qu'elles ne servent: pas au vol. Mais, comme tout est nuancé dans les opérations de la nature , On rencontre nécessairement des cas où l'arbi- traire décide à cet égard. Les élytres des hémipières diffèrent tellëment les uns | des autres , et offrent des nuances telles clans leurs dif- férences, qu'on voit clairement que ces élyires .ne sont | que des ailes supérieures, plus ou moins utiles au vol. : Eu effet, dans les punaises, une partie de ces élytres est dure , coriace, opaque , et ressemble Presque aux ély- | tres des orthoptères ou méme des coléoptères ; tandis que . l'autre partie est membraneuse et semblable à une partie . d’aile véritable. | E Dans les cigales, les pucerons, les psylles, etc. , les 452 ANIMAUX élytres sont transparens, et ressemblent à de véritables ailes. Aussi prendrait-on ces hémiptères, au premier coup d'œil, pour des insectes à quatre ailes, également utiles au vol. 11 résulte de ces considérations, que le caractère le plus remarquable ; le plus constant et même le plus important de cet ordre d'insectes , réside dans la forme très-parti- culière de la bouche de ces animaux, et non dans les organes du mouvement, comme leurs ailes, A la vérité, le caractère qu'on emprunterait de la mé- tamorphose reporterait ailleurs ces insectes et les rappro- cherait des orthoptères; mais j'ai fait voir que ce carac- tère est réellement moins important que celui de la bou- che , puisque des ordres très-naturels, tels que les dip- ières , les névreptères , etc, comprennent des insectes qui diffèrent entr'eux par la métamorphose. Enfin, le caractère qu'on obtiendrait de la considé- ration des ailes supérieures plus ou moins transformées en élytres, serait encore moins important que la mé- tamorphose, puisque la qualification d’élytres qu'on donne aux ailes supérieures des psylles, des pucerons ailés et de la plupart des cigales, est véritablement ar- bitraire. D'ailleurs, rien n’est plus variable que les ailes des insectes, à cause des avortemens ou des modi- fications que ces parties sont exposées à subir, selon les habitudes des races. | | Ce qu'il y a de bien remarquable, c’est que les hémip- tères., qui diffèrent en général si fortement des diptères par la métamorphose, y tiennent cependant par la méta= | morphose mème dans certaines de leurs races. SANS VERTÈBRES: 453 En effet, dans les cochenilles, qui sont de véritables hémiptères , les mâles n’ont que deux aïles , et la larve de ces mâles se transforme en chrysalide dont la coque est formée par la peau même de Fanimal. La larve de l'aleyrode. est aussi dans le même cas; elle se transforme en chrysalide , ayant une coque formée par sa propre peau. Les hémiptères tiennent donc aux diptères , dans certaines de leurs races, même par la métamorphose. Ainsi, dès que j’eus connu limportance du système de nutrition dans les insectes , et par suite celle des carac- tères de leur bouche ; que j’eus considéréles habitudes de ces êtres et fa maniere dont ils se nourrissent ; en un mot, que j'eus suivi en eux la marche de la nature ; je fus fondé, dans la distribution naturelle des insectes, à ne point confondre les suceurs parmi les broyeurs. Jai donc dü placer les hémuptères après les diptères, et les éloi- gner des orthoptères, quoique ceux-ci ne subissent aussi qu'une métamorphose partielle. En effet , la larve des hémiptères est munie de parties diverses qu’elle conserve les mêmes en passant à l’état de nymphe, et ensuite à celui d’insecte parfait. Ainsi elle. ne subit que la métamorphose partielle, puisque, sans changer de forme, elle ne fait qu’acquérir de nouvelles sortes de parties. Cette larve est effectivement pourvue. d'antennes, d'yeux à rézeau , d’une bouche semblable à celle de l’insecte parfait , et de six pattes. Quelques espèces, telles que la punaise de lit, la pu- naise aptère, etc., restent, toujours dans l’état de nymphe, quelquefois même dans l'état de larve, n’ont jamais d'ailes, n'acquièrent point de partie nouvelle ou n'obe 454 ANIMAUX | tiennent que des élytres imparfaits, et cependant peu- vent se reproduire.Ces particularités, qui ne changent nul- lement la nature des rapports , sont dues à des avortemens de parties que la continuité des circonstances , qui tien- nent à la manière de vivre de ces animaux, a perpétués et rendus habituels. Par des causes semblables, les co- chenilles femelles sont aptères et sans élytres. Dans beaucoup d'insectes de cet ordre , on voit un écusson : il est quelquefois fort grand, particulièrement dans les cimicides. Le caractère le plus général que l’on puisse employer pour diviser primairement cet ordre, est celui qu'offre l'insertion du bec de l'animal ; car , dans les uns, ce bec naît de la partie antérieure et supérieure de la tête, tan- dis que, dans les autres, il naît de sa partie inférieure, et quelquefois même il semble sortir de la poitrine de l’in- secte. D'après cette considération, je partage les kémiptères en deux sections qui comprennent quatre familles très- distinctes. Ire Secrion. HÉMIPTÈRES MENTONALES. Leur bec est mentonal, et quelquefois semble pectoral. Les Gallinsectes. Les Aphidiens. Les Cicadaires. Ile Secrion. HÉMIPTÈRES FRONTALÉS. Leur bec semble frontal, naissant de la partie antérieure et supérieure de la tête. | Les cimicides. SANS VERTÈBRES. 455 PREMIÈRE SECTION. HÉMIPTÈRES MENTONALES. Le bec paraït naître , soit.de la poitrine , entre la pre- mière et la deuxième paire de pattes , soit de la partie inférieure de la téte. Cette section embrasse trois familles , savoir : les gal- Hinsectes , les apluidiens et les cicadaires.'Aïnsi, dans toutes les races qui composent ces familles , le bec de ces insectes paraît naître, soit de la poitrine, soit de la partie inférieure de la tête. | Par plusieurs particularités remarquables, ces insectes montrent qu'ils forment une espèce de transition de ceux qui n’ontnaturellement que deux ailes, à ceux qui en ont quatre. En effet, dans les gallinsectes, il n’y a que les mâles qui soient ailés, et leurs ailes ne sont toujours qu'au nom- bre de deux et bien transparentes. Les ailes varient aussi quant à leur présence, selon les sexes, dans plusieurs aphidiens ; et quoique ceux qui en sont munis en aient quatre , les deux supérieures ne ressemblent pas beaucoup à des élytres; elles sont transparentes comme les autres. Ce qui est fort remarquable, c'est que dans la pre- mière de ces trois familles , on observe des métamor- phoses telles que les mâles ne parviennent à l’état parfait qu’en sortant d’une véritable coque (pupa folliculata), qui est fixée et immobile ; et dans la deuxième famille (les aphidiens), on voit des nymphes, quoique sans co- que, devenir pareillement immobiles pour se métamor- 456 ANIMAUX phoser ; et alors leur peau se fend pour laisser sortir l'in- secte parfait. Ces particularités, très- différentes de ce qui a lieu dans les autres hémiptères, rappellent en quel- que sorte le voisinage des insectes diptères et de leurs mé- tamorphoses. Ces trois familles , assez bien liées les unes aux autres par leurs rapports, offrent néanmoins de bons caractères pour les distinguer. DIVISION DES HÉMIPTÈRES MENTONALES. [1] Un ou deux articles aux tarses. [a] Mâles n'ayant que deux ailes; femelles toujours aptères. Les Gallinsectes. -Cochenille. —— Dorthésie. [b] Individus ailés ayant tous quatre ailes. Les Aphidiens. —— Psylle. Aleyrode. ——— Puceron. —— Thrips. [2] Trois articles aux tarses. | Les Cicadaires. [a] Antennes de trois articles ; deux petits yeux lisses, [+-] Antennes insérées entre les yeux ou au-dessous de l'espace qui les sépare. Tettigone. SANS VERTÈBRES. A57 —— Cercope. Membrace. —— Ætalion. [++] Antennes insérées sous les yeux. [+] Antennes de la longueur de la tête au moins, et insérées dans une échancrure des yeux. —— AÂAsiraque. [Æ +] Antennes beaucoup plus courtes que la tête, êt point insérées dans une échancrure des yeux. Fulgore. [b] Antennes de six articles ; trois petits yeux lisses. —— Cigale. LES GALLINSECTES. Mäles n'ayant que deux ailes. Femelles toujours aptères. Un article aux tarses. Les gallinsectes n'ont qu'un seul article et un seul crochet aux tarses, selon M. Latreille ; leur bec paraît pectoral ; et ceux qui ont des ailes n’en ont que deux, et les ont transparentes. Ceux-la même subissent des méta- morphoses dont la première est une coque immobile, de laquelle sort l'individu aïlé [le petit mâle |, en arri- vant à l’état parfait. Ainsi, sous ces rapports , après les insectes essentiellement diptères , l'ordre des hémiptères nous paraît devoir commencer par les gallinsectes. Outre que ceux des gallinsectes qui sont aïlés n'ont que deux ailes , ils tiennent tellement aux diptères par leurs rap- A58 ANIMAUX À | orts, qu’on en a observé parmi eux qui sont munis de * P » q | balanciers. Ce qu'il y a de bien singulier à l’égard de ces insectes, c'estique, dans le premier des deux genres qui composent cette famille, les femelles se fixent au moment de la ponte, prennent ia plupart la forme d’une petite galle ou d’un petit bouclier , restent immobiles dans cet état, font pas- ser leurs œufs sous leur corps à mesure qu’elles les pon- dent, et à la fin ce corps, vide et desséché, forme une couverture qui conserve ou protège ces gages de leur re- production. Voici les deux genres qui constituent cette famille. COCHENILLE. (Coccus.) Antennes filiformes (de 10 ou 11 articles) plus courtes que le corps. Bec pectoral, apparent seulement dans les femelles. | Deux ailes débordant le corps dans les mâles. Femelles subtomenteuses , aptères, se fixant et prenant la forme d'une galle ou d’un bouclier. Les mâles seuls subissent une transformation dans une coque. Antennæ filiformes , corpore breviores ; aruculis) decem vel undecim. Rostrum pectorale, in femimus modo perspicuum. Masculi aliis duobus , magnis ; incumbentibus. Femi- næ apleræ , subtomentosæ ; tempore gravitationts int perpetuum defixæ , gallæ clypeive formam induentes. Metamorphoses masculis tantm propriæ ; larva in | pupam fixam transit. SANS VERTÈBRES. 459 OBSERVATIONS. Les cochenilles ont été partagées en deux genres par plu- sieurs entomologistes. Ils ont donné le nom de kermés à celles dont les femelles fixées perdent entièrement l’appa- rence d’insecte , et ils ont nommé cochenilles celles dont les femelles fixées , conservent toujours néanmoins la forme d’insecte , quoique plus ou moins altérée. À ce caractère, ils en ont ajouté quelques autres , mais qui ne sont pas exacts ou qui appartiennent à des insectes de genre différent, Linné, par exemple, attribue quatre ailes aux kermès mâles. Cette erreur ne vient que de ce qu'il ne distingue pas les psylles des kermes, quoique les femelles des psylles ne soient pas aptères et ng se fixent point. Les jeunes cochenilles courent sur les feuilles et les tiges des plantes et ressemblent presque à de petits cloportes blan- châtres qui n’auraient que six pattes ; mais, au bout de quel- que temps, la femelle seule se fixe à un endroit de la plante sur laquelle elle vit. Elle reste dans ce même endroit , et y de- vient parfaitement immobile. Enfin son corps se gonfle peu- a-peu ; sa peau se tend, devient lisse, se sèche, et les an- neaux s’effacent plus ou moins selon l'espèce. En un mot, l'animal perd en général la forme et la figure d’un insecte, et ressemble en petit, a un bouclier , à un écusson, ou aux galles qu’on trouve sur les arbres. C’est de la qu’on lui a donné le nom de galle-insecte. I] termine sa vie dans cette situation , après avoir pondu ses œufs , et son corps desséché leur sert de couverture. Il n’en est pas tout-à-fait de même de toutes les coche- nilles. Dans certaines espèces, les femelles se fixent beau- coup plus tard sur les plantes, et lorsqu'elles sont fixées, elles ne changent point assez de forme pour qu’on ne puisse 4Go ANIMAUX plus reconnaître la figure de linsecte. Ses anneaux et ses différentes parties paraissent encore, lors même qu'il n’est plus vivant. Les femelles fixées, comme on vient de le dire, tirent leur nourriture du lieu de la plante où elles sont attachées, par le moyen du suçoir de leur bec qu’elles introduisent dans sa substance. Elles croissent dans cet état d’immobilité et changent de peau sans faire aucun mouvement, leur peau se détachant et tombant par lambeaux. Elles acquierent la grosseur d’un grain de poivre ou davantage. À mesure qu’elles pondent, elles font passer leurs œufs sous leur corps et semblent les couver. Le mäle de cette singulière femelle ne lui ressemble gue- res que dans les cominencemens, c’est-à-dire, que dans son état de larve. Bientôt après, il se fixe comme elle, devient immobile , ne prend plus de nourriture ni d’accroissement. Sa peau se durcit et se change en une espèce de coque, et l'insecte est transformé en chrysalide. Au bout d'un certain temps, l'animal en sort dans l’état d’insecte parfait, et alors ilest tres-différent de la femelle. El est fort petit, muni de deux ailes plus longues que son corps, et de six pattes. Son corps est rougeâtre, souvent couvert d’une poudre blanche, et l’on voit deux filets blancs à sa queue. À peine ce petit mâle est-il insecte parfait, qu’il se sert de ses ailes pour vo- ler vers les femelles. Comme elles sont beaucoup plus grandes que lui, 1l se promène sur elles, et parvient à les féconder. Telle est l’histoire très-abrégée de ce singulier genre d’in- sectes, qui comprend un assez grand nombre d’especes que- l'on ne connait guères que d’après les femelles, parce que: les males sont difficiles à rencontrer et à observer. = die SANS VERTÈBRES, 461 ESPÈCES. y. Cochenille du Mexique. Coccus cacti. XI. \C. ovalis, subdepressus , transverse rugosus , albo-pulveru: lentus. Coccus cacti coccirellifert. Lin. Fab. Traité de la culture du nopal, etc. Thiery de Menonv. p. 383. Habite au Mexique , sur le cactier nopal. Cette cochenille estun des insectes les plus précieux par le grand usage qu’on en fait dans la teinture, et par la belle couleur écarlate et le beau pourpre qu’il nous donne. L'insecte qui les fournit est un peu déprimé, ridé, et couvert par une poudre blanche qui ne le cache point. 2. Cochenille sylvestre. Coccus tomentosus. C. parvulus, subglobosus, tomento denso candidoque ob= tectuse Cochenille sylvestre. Thiery , Traité du nopal et de la coche- nille, p. 347. Habite à l’Isle-de-France et dans les climats chauds de l’Amé= rique. Elle est une fois plus petite que la précédente, et cou- verte d’an duvet cotonneux très-blanc , qui cache entièrement son corps. Elle donne une aussi belle couleur que la premitre espèce, mais en moindre quantité. Cet insecte, apporté de l'Isle-de-France , a vécu dans les serres du muséum. 3. Cochenille de l’orme. Coccus ulmi. L. C. sphæricus , fuscus , bacctformis. Coccus ulmt campestris. Lin. Fab. Geoff. ins. 1. p. 5or. n:0 8. Habite sur l’orme. M. Latreille, qui en a observé le mâle, dit que son corselet a deux espèces de balanciers comme lés diptéres. 4. Cochenille du fguier. Coccus ficus caricæ. C. ovalus, convexus , cinereus : dorso circulo radiate fusco. Coccus ficus caricæ. Oliv. Encycl. n.0 2. Habite au midi de l’Europe, sur le figuier commun; 62 ANIMAUX 5. Cochenille du pêcher. Coccus persicæ. C. oblongus, ferrugineus. Coccus persicæ. Fab. 4. p. 222. Geoff. 1. p. 506. n.0 4. pl. 10. f. 4, Habite en Europe, sur le pêcher. 6. Cochenille des orangers. Coccus hesperidum. C. hybernaculorum, oblongo-ovatus, fuscus ; corpore pos- tice emarginalo. Oliv. Coccus hesperidum. Lin. Fab. Oliv. Geoff. n.0 2. Habite en Europe , sur les orangers, les citronniers. ‘ ré n. Cochenille des serres. Coccus adonidum. C. ovatus ; corpore rufv, albo pulverulento. Oliv. Coccus adonidum. Ein. Fab. Oliv. Geoff. 1. p. 511. n.0 1. Habite... On la dit étrangére à l’Europe ; elle s'est natura- lisée dans nos serres. Etc. DORTHÉSIE. (Dorthesia.) Antennes subsétacées, à huit articles dans les femelles. Mäâles munis de deux ailes, et ayant l'abdomen ter- miné par de longs filets. Femelles aptères, couvertes de hi cotonneux , ne se fixant point, mais agissant avant et après la ponte. Antennœæ subsetaceæ, in feminis octo-articulatæ. Masculi dipteri ; abdomine valdè setoso. Feminæ apteræ, fasciculis lamelloso - tomentosis oblectæ , antè et post partum vagantes, SANS VERTÈBRES. 463 OBSERVATIONS. La dorthésie était rangée parmi les cochenilles; mais plu: sieurs particularités qui la concernent, et surtout celle de ne se point fixer, ayant été observées par M. Dorchès, on l'en a depuis séparée , et on l’a distinguée comme un genre par- ticulier de la même famille. ESPÈCE. 1. Dorthésie de l’euphorbe. Dorthesia characias. Bosc. Journ. de phys. fév. 1584. p. 1—3. tab. 1. f. 2—3—4. Panz. Faun. ins. fasc. 35. t. 21. coccus characias. Oliv. dict. Habite dans les provinces méridionales de la France, sur diffé rens euphorbes. LES APHIDIENS. Quatre ailes dans les individus ailés ; tarses à deux articles , et en général à deux crochets. Les aphidiens sont de très-petits insectes qui vivent de sucs de végétaux. Ils tiennent de très-près aux gallinsectes par leurs rapports; mais , parmi eux, tous ceux des indi- vidus qui sont ailés, ont quatre ailes, et ces ailes en géné- ral transparentes , se ressemblent tellement entr’elles, que ce n’est qu'arbitrairement qu'on donne aux deux supé- rieures le nom d'élytres. Dans le premier des quatre genres qui appartiennent à cette famille , le bec de l'insecte paraît encore pectoral , comme dans les gallinsectes ; mais dans les autres, il est plutôt mentonal que pectoral, 404 ANIMAUX On a donné le nom d’aphidiens aux insectes de cette famille, parce que, parmi eux, le genre le plus connu et le plus nombreux en espèces, est celui du puceron, en latin aphis. Cette famille embrasse quatre genres qui sont les suivans. PSYLLE. (Psylla) Antennes subsétacées , à 10 ou 11 articles, dont le der: nier terminé par 2 poils. Bec court, subperpendiculaire, pectoral. Les mâles et les femelles ailés ; les aïles transparentes et en toit; 2 articles aux tarses ; pattes propres à sauter. Antennæ subsetacecæ ; articulis decem vel undecim : apicali bisetoso. Rostrum breve, subperpendiculare, pectorale. Masculi et feminæ alati ; alis À pellucidis , deflexis; pedes saltatori ; tarsi dre duobus. OBSERVATIONS: Linné et Fabricius considérant que le bec des psylles. paraît naître de la poitrine, © est-à-dire, entre la première et la deuxième paire de pattes, les ont réunies aux kermès, qui font partie de nos cochenilles; mais les psylles, soit mâles, soit femelles, ont quatre ailes ; au lieu que, dans les cochenilles, les mâles seuls én ont deux, et les femelles n’en ont point. D'ailleurs, les femelles des psylles ne se fixent ja“ mais , ce qui est très-différent dans les cochenilles. Ces insectes ont reçu le nom de psylle (psylla), à causé . L ; SANS VERTÈBRES. 465 de leur faculté de sauter comme les puces. Ils ont beaucoup de ressemblance avec les pucerons, et vivent comine eux du suc des plantés. Ils altérent aussi la forme des feuilles et des autres parties des plantes qu'ils piquent ; enfin, ils ren= dent par l’anus une matière sucrée. La larve des psyllés à six pattés, marche assez lentement, et ressemble à l'insecte parfait qui n’aurait point d’ailes ; dans l'état denymphe, ces insectes ont deux moignons aplatis qui renferment les ailes, et lorsque ces nymphes veulent se méta- morphoser , elles restent immobiles sous quelques feuilles ; alors leur peau se fend sur la tête et le corselet , et l’insecte en sort avec ses ailes, ESPECES. LE: Psylle da figuier. Psylla Jicus. + fusca, antennis crassis pilosis , alarum nervis fuscis. Gr Kermes ficus Lin. Fab. Psylla n.° 1. Geoff. 1. p. 454. t. 10. f. 2. Habite en Europe, sur le figuier. >. Psylle de l'aulne. Psylla alni. Latr. P. viridi- flavescens; thoracis segmento antico , scutello; -elytrorum nervis viridibus. Latr. gen. crust. et ins. 3. p- 160. | Psylle de l’aulne. Geoffr. 1. p. 486: Habite en Europe , sur l’aulne, le bouleau. 3. Psylle des joncs. Psylla juncorum. P. rubens ; antennis infra medium incrassatis. Livia juncorum. Latr, gen. crust. et ins. 3. p. 1570. Habite aux environs de Paris , sur le jonc articulé. Ses antennes sont plus grosses inférieurement que dans les autres psylles. ‘4. Psylle du buis. Psylla buxt. Le P. viridis, antennis setaceis , alis fusco flavescentibus. G. Psylla. Geoff. 4. p. 485 n.° 2: Tome LIT, 30 465 ANIMAUX Chermes but. Lin. Fab. Habite sur le buis, dans des feuilles concaves formant des es- pèces de boutons creux, aux extrémités des branches. ALEYRODE. (Aleyrodes.) Antennes filiformes, à peine plas longues que la tête, à six articles. Trompe courte. Les yeux partagés en deux. Corps court, farineux. Quatre aïles ovales, presqu’é- gales, en toit écrasé. Nymphe inactive et dans une coque. Antennæ filiformes, capite vix longiores, sex arti- culatæ. Rostrum breve. Oculi. bipartitr. Corpus breve, farinoso-tomentosum. Alæ quatuor, ovales, subæquales , latè deflexce. 2 quiescens , Jolliculata. OBSERVATIONS. L'insecte qui constitue ce genre avait été pris pour un lépidoptère à cause de la poussière farineuse dont il est chargé, principalement sur le corps. Mais M. Latreille con- sidérant la nature de sa bouche, qui est un véritable bec à trois articulations, quoique peu distinctes , le reporta dans son véritable ordre , et en constitua le genre aleyrode dont il s’agit ici. | Geoffroi avait déjà remarqué que ce qu’on prenait pour une trompe ou une langue dans cet insecte, ne se roulait point en spirale ; que cette partie était platte.et restait droite; | mais iln’attachait pas à la bouche toute Rip age qui lui appartient. Ainsi, l’aleyrade est un genre de la famille des PR D PT y oies #4 SANS VERTÈBRES. 467 Voisin des psylles et des pucerons , offrant quatre ailes dans les deux sexes, et dont les tarses ont deux articles. Si son corps est couvert d’une poussière farineuse, il tient par ce rapport aux gallinsectes et à plusieurs aphidiens ; Mais ses ailes ne sont presque point farineuses > et débordent son corps de moitié. LA ESPÈCE. 1. Aleyrode de l’éclaire, ÆAleÿrodes chelidoni. Latr. Tinea protetella. Lin. Phalène culiciforme de l’éclaire. Geoff. 2. P. 172. Aleyrode. Latr. hist. des crust. et des ins. 12. p. 347, et gen. crust. et ins. 3, p. 194, Habite en Europe , sur la chélidoine , Quelquefois sur le chou, L'insecte n’a qu'un quart de ligne de longueur. PUCERON. ( Aphis. ) Antennes sétacées, plus longues que le corselet, à sept articles. Bec allongé, subperpendiculaire ou penché, Quatre ailes inégales, plus longues que le corps, trans- parentes, disposées en toit. Individus mâles ou femelles tantôt ailés, tantôt aptères, les femelles principalement, L’abdomen terminé par deux petites cornes. Æntennæ setaceæ , thorace longiores, septem arti- culatæ. Rostrum elongatum , subperpendiculare vel nutans, Alæ quatuor, inæquales , corpore longiores , pellu- cidæ , deflexæ. Individua mascula aut Jeminea modd alata, modd aptera , Jeminæ præsertim. Abdomen corniculis duobus versus apicem instructum, 468 | ANIMAUX OBSERVATIONS. Il y a peu d'insectes aussi communs et plus connus en gé= néral que les pucerons. On en trouve sur un grand nombre de plantes , presque toujours en société ou amassés par quan- tités considérables. Les deux tubercules ou espèces de petites cornes qu’ils ont presqu’à l'extrémité de l’abdomen, les font reconnaitre au premier aspect. Leur corps est gros, court, massif et lourd : ils ne marchent qu’avec peine. Beaucoup de ces insectes restent très-long-iemps comme immobiles sur les tiges et les feuilles des plantes, ou quelquefois cachés sous ces mêmes feuilles qu'ils ont courbées ou figurées en calotte ou en vessie par leur piqüre. Les ailes de ceux qui en ont, sont grandes, plus longues que le corps, transpa- rentes, et disposées en toit aigu. Leur bec est long, plus ou ‘moins abaissé, et paraît prendre son origine entre les pattes de la première paire; mais il part de la partie inférieure de la tête. Le puceron, quoique très-commun, est cependant un des insectes qui offrent, pour le naturaliste, les singularités les plus remarquables. Dans la même espèce, on trouve des in- dividus à l’état parfait qui sont ailés , tels que les mâles , et des femelles au même état qui sont ailées , tandis que d’au- tres sont sans ailes. Dans une saison de l’année, les femelles produisent des petits vivans, et dans une autre, elles pon- dent des œufs : elles sont si fécondes qu'elles produisent quinze à vingt petits par jour. Enfin, ce qui est le plus éton- nant , c’est que les pucerons fécondent leur femelle pour plu- sieurs générations successives, selon les observations de Réaumur, Bonnet et Lyonnet. Plusieurs espèces de pucerons sontcouvertes d’une poudre blanche, quelquefois même d’un duvet cotonneux et blanc, comme dans différens galliusectes, | : Andre sANS VERTÉBRES. 469 On connait plus de cinquante espèces de ce genre; on les désigne par les noms des végétaux sur lesquels elles vivent. . Voici la citation de quelques-unes d’entr’elles. ESPÈCES. 1. Puceron de l’orme. Æphis ulmr. A, ferrugineus, albo tomentosus , cylindricus ; abdominis -corniculis obsoletis. Aphis ulmi. Lin. Fab. Geoff. 1. p. 494. n.° 1. Habite sar l'orme. Il vit dans une vessie attachée aux feuilles de cet arbre, >. Puceron du sureau. Æphis sambucr. À. atro-cæruleus, posticè obtusus ; corniculis longiusculis. Aplhis sambuci. Liu. Fab. Geoff. n.0 3. Habite sur les jeunes branches du sureau , souvent en quantité considérable. 3. Puceron du tremble. Æphis tremuleæ. A. abdomine virescente : corniculis nullis. ÆAphis populi. Lin. Fab. Habite sur le peuplier-tremble , renfermé dans des feuilles pliées et formant une vessie. 4. Puceron du rosier. Æplhuis rosæ. A. viridis ; antennis apice corniculisque nigris. Aphis rosæ. Lin. Fab. Habite sur le rosier. 5. Puceron du tilleul. Æphis tiliæ. A. elongatus , virescens ; alis , antennis , pedibusque nigro- punctalis. Aphis tiliæ. Lin. Fab. Geoff. n.0 6. Habite sur le tilleul d'Europe. Etc. 470 _ ANIMAUX THRIPS.( Thrips. ) Antennes filiformes, de la longueur du corselet, à huit articles. Bec très-petit, à peine apparent. Deux palpes. Corps allongé , étroit ; ailes linéaires, horizontales ; deux articles aux tarses dont le dernier est vésiculeux, sans crochets. ÆAntennœ filiformes , thoracis longitudine , octo arti- culatæ. Rostrum minimum, vix perspicuum. Palpi duo. Corpus elongatum, angustum , depressum. Alæ ki: nèares, horisontales. Tursi biarticulati; articulo ulti- mo vesiculoso , exunguiculato. OBSERVATIONS. Les thrips paraissent convenablement rapportés à la fa- mille des aphidiens , par M. Latreille ; néanmoins, il faut l:s placer à la fin, parce qu’ils commencent à s’en éloigner, n'offrant plus la lenteur des mouvemens, ni le duvet subco- tonneux ou farineux , niles ailes en toit , des aphidiens et des galhnsectes. | Les insectes de ce genre sont les plus petits de tous les hé- miptères ; quelques-uns même échappent presque à la vue; aussi est-il difficile de bien distinguer leur caractere. A la place de leur bouche, on ne voit, selon Geoffroi, qu’une petite fente longitudinale au dessous de la tête, dans laquelle le bec de l'animal, qui naït de la partie inférieure de la tête, se trouve caché. À la base du bec, il y a deux palpes très-pelits : caractère étrange pour des hémiptéres, et qui semble tenir un peu des diptères, SANS VERTÈBRES. Â7E Les #hrips courent assez vite et même sautent un peu ; ils vivent dans les fleurs et sous les écorces , et c’est dans ces derniers endroits qu’on rencontre leur larve. ESPÈCE. 1. Thrips noir. ZArips physapus. Lin. T. nigra, pilosa; alis albis immaculatis. - Thrips noir des fleurs. Geoff. 1. p. 385. Degeer , mém. t. 3. p. 6. pl. 1.f. 1. Habite en Europe, Il est très-agile. Ses ailes sont frangées sur les bords. LES CICADAIRES. Elytres, soit membraneux , soit crustacés, à-peu-près de méme consistance partout. Trois articles aux tarses. Les hémiptèrés dont il s'agit, composent une famille très-naturelle et nombreuse , qui tient en quelque sorte le milieu entre les farinacés, tels que les gallinsectes et les aphidiens, et la grande famille des cimicides. Les cicadaires sont remarquables par leurs antennes. courtes , presque cachées , insérées entre les yeux ou sous les yeux, et qui n’ont jamais plus de 5 ou 6 articles. Leurs élytres sont tantôt transparens et semblables aux ailes, et tantôt crustacés, plus ou moins opaques et co: lorés. Ces insectes ne vivent que des sucs des végétaux qu'ils pompent à l’aide du sucoir de leur bec. Ce bec paraît naître de la tête à sa partie inférieure. Il est cylindrique, 72 ANIMAUX droit, triarticulé, et appliqué le long de la poitrine lors- que l'insecte n’en fait point d'usage. Cette famille comprend sept genres, que lon peut diviser de la manière suivante. DIVISION DES CICADAIRES. [1] Antennes à trois articles ; deux petits yeux lisses. (Cicadaires muettes.) »“ [a] Antennes insérées entre les yeux, ou au-dessous de l'espace compris entre les yeux. (Cicadelles. ) [+] Antennes insérées entre les yeux. + Écusson apparent, et point caché par le corselet. X Corselet transversal , tronqué en ligne transverse postérieurement. .—T'ettigone. xX X Corselet non transversal et à bord postérieur prolongé, subanguleux. — Cercope. r ++ Ecusson non apparent ; il est nul ou caché par l'extrémité postérieure du corselet. — Membrace. [+-4-] Antennes subpectorales, ou insérées au-dessous de l’espace compris entre les yeux. — Æitalion. à SANS VERTÈBRES. 473 Fb] Anténnes insérées sous les yeux. (Fulgorelles.) — Asiraque. — Fulgore. [2] Æntennes à six articles ; trois petits yeux lisses. (Cicadaires chanteuses.) — Cigale. Antennes à trois articles. Deux petits yeux lisses. LES CICADAIRES MUETTES. Les cicadaires muettes sont les plus petites, les plus diversifiées , et les plus nombreuses de la famille. Elles ne chantent point, c’est-à-dire, ne font point entendre ce bruit connu, qui est particulier aux vraies cigales , et qu'on nomme leur chant. La plupart des cicadaires muettes sont des sauteusés ; elles ont les aïles supérieures coriaces, le plus souvent opaques et colorées comme des élytres. Comme leur grande diversité rend fort dificile l’éta- blissement des divisions qu'il faut employer pour les faire connaître , aucun caractère ne me paraît meilleur que ce- lui de l’ensertion des antennes, employé par M. La- treille. Ainsi, il convient de les distinguer d'abord en deux coupes principales, de la manière suivante : 1.0 Celles qui ont les antennes insérées entre les yeux, ou au-dessous de l’espace compris entre les yeux; (Les Cicadelles. Latr.) Tettigone. #. 474 ANIMAUX Cercope. Membrace. Æialion. 2.9 Celles qui ont les antennes insérées sous les yeux. (Les Fulgorelles. Latr.) Asiraque. Fulgore. TETTIGONE. (Tettigonia. } Antennes courtes, subulées, triarticulées , et insérées entre les yeux. Deux petits yeux lisses. . Corselet transversal, plus large que long, à bord pos- térieur transverse, non prolongé. Un écusson distinct. Pattes propres à sauter dans plusieurs. ÆAntennæ breves , subulatæ, triarticulatæ, intra oculos insertæ. Ocelli duo. Thorax transversus , latior quäm longior ; margine postico transversim recto. Scutellum distinctum. Pedes sallatori in pluribus. OBSERVATIONS. Sous le nom de fettigone, je comprends des cicadaires muettes, en général fort petites, qui ont les antennes insé- rées entre les yeux, sous le rebord de la tête, et seulement deux petits yeux lisses. Elles sont très-distinctes des vraies cigales qui ont cinq ou six articles aux antennes et trois pe= SANS VERTÈBRES. 475 tits yeux lisses. Elles le sont aussi des fulgores , en ce que les antennes de celles-ci s'insèrent sous les yeux. | Mais les cicadaires muettes sont très-nombreuses et fort diversifiées ; elles varient singulièrement dans la forme de Jeur tête, de leur chaperon , et de leur corselet, ce qui a donné lieu àquantité de genres, selon le choix des parties considérées par les auteurs. Leurs ailes supérieures sont opaques, colorées et ressemblent à des élytres. Ici, je me joins à M. Latreille , en donnant le nom de £ettigone aux cicadaires muettes, qui ont les antennes insé- rées entre les yeux, et dont le corselet transversal est beau- coup plus large que long. Le bord postérieur de ce corselet est droit et parait tronqué. Il est terminé par un écusson, à- peu-près triangulaire. Ces insectes sont petits, la plupart sauteurs , à ailes supé- rieures opaques et colorées. On les trouve parmi les herbes. ESPÈCES. 1. Tettigone boucher. Zettigonia lanto. T. viridis , capite thoraceque carneis. Jassus lanio. Fab. Panz. Faun. ins. fasc. 6. f. 23. et fasc. 32. f. 10. Habite en Europe. 2. Tettigone double-tache. Tettigonia hæœmorrhoa. T. nigra; thorace maculis duobus sanguines. Cicada hæmorrhoa. Panz, fase, 61. f. 16. Habite en Autriche. 3. Tettigone verte. T'ettigonia viridis. T. elytris viridibus , capile flavo : punctis nigris. Cicada viridis. Lin. Fab. | Paoz. fasc. 32. f. o. Habite en Europe, sur les plantes. Etc. 476 ANIMAUX CERCOPE. (Cercopis.y Antennes de trois articles, insérées entre les yeux ; le dernier article subulé. Deux petits yeux lisses. Corselet non transversal, plus ou moins prolongé pos- térieurement en angle, soit pointu, soit tronqué. Un écus- son. Antennœæ triarliculatæ , intra oculos inserteæ ; articulo ultimo subulato. Ocelli duo. Thorax non transversus, posticè plus minusve por- rectus in angulum acutum vel truncatum. Scutellum distinctum. OBSERVATIONS. Les cercopes tiennent de très-prés aux tettigones, et ne: s’en distinguent guère que par le corselet non transversal, plutôt plus long que large, en sorte qu’on pourrait les y réunir. Celles dont le corselet n’est point dilate sur les côtés, sont les cercopes de M. Latreille , tandis que celles dont les côtés. du corselet sont dilatés, constituent son genre Zedra. Les ailes supérieures ou élytres des cercopes sont encore vpaques et colorées, ESPECES, 4. Cercope sanguinolente. Cercopis sanguinolenta. Fab. C. atra; elytris maculis duabus fasciaque sanguines. Cicada sanguinolenta. Lin. La cigale à taches rouges. Geoff. 1. p. 418. pl 8. f. 5. Panz. Faun. ins. fase. 33. f. 10. Habite en France ,etc., dans Les bois, SANS VERTÈBRES: 47 7 2. Cercope à oreilles. Cercopis aurita. C. thorace biaurito; capitis clypeo anticè rotundato. Cicada aurita. Lin. Leära aurita. Fab. Latr. La cigale grand-diable. Geoff. 1. p. 422. pl. 9. f. 1. Panz. Faun. ins. fasc. 50. f, 18. Habite en France, etc., sur le chêne. 3. Cercope écumeuse ? Cercopis spumaria ? C. fusca, elytris fascia duplici, transversa, inlerrupta albida. Cigale n.o 2. Geoffroi. 1. p. 415. Habite aux environs de Paris. La larve rend par l’anus une liqueur écumeuse, qui ressemble à une masse de salive, et se tient cachée sous cette écume. MEMBRACE. (Membracis.) Antennes courtes , subulées , à trois articles, et insérées . . entre les yeux. Deux petits yeux lisses, Corselet non transversal, gibbeux, prolongé posté- rieurement, souvent dilaté antérieurement ou sur les cô- tés, et cachant l’écusson ou en tenant ïieu. Antennæ breves, subulatæ, triarticulatæ, intra oculos insertæ. Ocelli duo. | Thorax non transversus , gibbosus F posticè porrec- tus, anticè aut ex utroque latere dilatatus. Scutellum nullum vel obtectum. OBSERVATIONS. Les membraces dont il est question, sont les mêmes que celles ainsi nommées par M. Latreille. Leur corselet, quoique 478 ANINAUX très-varié selon les races, n’est point transversal ; mais il est plus ou moins prolongé postérieurement et ne laisse voir au- cun écusson. Ce corselet est souvent bossu, cariné, com- primé sur les côtés, et dilaté, soit antérieurement, soit laté— ralement, Ces cicadaires sont fort nombreuses en espèces, et font partie de celles que Geoffroi nomme procigales. Elles sont petites, souvent sauteuses, à ailes supérieures opaques, co- lorées et semblables à des élytres. Elles avoisinent les cer- copes, mais leur écusson est nul.ou non apparent. On les trouve dans les herbes des prés, des jardins, etc. ESPECES. 1, Membrace cornue. Membracis cornuta. Fab. D. thorace bicorni subnigro, posterius subulato longitu- dine abdominis. Cicada cornuta. Lin. Geoff. 1. p. 423, n° 18. t.9.f. 2. Le petit-diable, Panz. fasc. 5o. f. 19. Habite en Europe. 2. Membrace du genet. Membracis genistæ. Fab. ! M. thorace inermi fusco, postice produclo, abdomine di- midio breviore. Geoff. 1. p. 424. n.° 19. Le demi-diables. Panz. fase. 5o. f. 20. Habite en France, etc. , sur le genet. 3. Membrace épineuse. Membracis spinosa. Fab. D. thorace tricorni, posticè producto longitudine alarum. Stoll. cicad. tab. 21.f, 116. Habite dans les Indes, Etc, | SANS VERTÉÈBRES. 477 ÆTALION. (Ætalion.) Latr. Antennes insérées au- -dessous de l espace compris entre les yeux, c ’est-àa-dire , rapprochées ke la poitrine. Tête rétnse ; ailes Dont horizontales. ÆAntennæ sub spatio inter oculos interposito insérieæe, ad pectus admoteæ. Caput retusum ; alæ incumbentes , horisontales. OBSERVATIONS. La position tout-à- fait particulière des antennes, distingue Li | l’æralion de toutes les autres cicadaires. On n’en connaît encore qu'une espèce ;elle a les élytres opaques et colorés. ESPECE. 1. Ætalion réticulé. Ætalion reticulatum. ÆAËt. griseum ; thoracis linea alba ; elytris albo. reticulatrs. Cicada reticulata. Lin. Gmel. p. 2098. Tettigonta reticulata. Fab. Lystra réticulata. Fab. Degcer ins. 3. p. 227. tab. 23. f. 15—416. Habite l’Amérique méridionale. Mus. Voyez la Zoologie de M. de Humboldt. Antennes insérées immédiatement sous les yeux. Gette division comprend des-cicadaires mueites, nom- breuses et très- variées, qui sont singulièrement remar- quables par l'insertion de leurs anténtes. Ce sont les ful- gorelles de M. Latreille ; nous les partageons seulement en deux genres, | . A80 ANIMAUX ASIRAQUE. (Asiraca.) Antennes de trois articles , aussi longues ou plus lon- gues que là tête, et insérées dans une échancrure infé- rieure des yeux. | Élytres coriaces, le plis souvent opaques et colorés. ÆAntennœ triarticulatæ, capitis lôngitudine vel capite longiores , in oculorum sinu infero insertæ. Elytra coriacea , sœæpius opaca , colorata. - OBSERVATIONS: Sous ce nom, je réunis les asiraques etles delphax de M. Latreille. Ce sont encore des cicadaires muettes, pour la plupart petites, et à élytres coriaces, plus ou moins colo= rés; mais qui se rapprochent des fulgores, ayant leurs an- tennes insérées sous les yeux. Elles s’en distinguent en ce qu'ici l'insertion des antennes se fait dans une échancrure inférieure des yeux; tandis que , dans les fulgores, cette in= sertion se fait sans échancrure distincte. ESPÈCES. _ ï, Asiraque clavicorne. Asiraca clavicornis. Latr. A. fusca ; elytris pellucidis, fusco-punctatis : fascia fusca. apicalr. Delphazx clavicornis. Fabr. Coqueb. illust. ic. dec. 1. tab. 8, f. 5. Habite en France, ». Asiraque angulicorne. Asiraca angulicornis. Latr. A. antéennarum articulis inferioribus ancipitibus. SANS VERTÈBRES. ABI Latr, gen. crust. et insect. 3. p. 167. Habite en Afrique. Palissot de Beauvois. 3. Asiraque transparent. Astraca pellucida. A. fusca , elytris albo-hyalinis immaculatis. Delphaz pellucida. Fab. Latr. Coqueb. illus. icon. dec. 3. tab. 21. f, 4. Habite en Europe. Etc. FULGORE. ( Fulgora. ) Antennes plus courtes que la tête, triarticulées, insé- rées sous les yeux, non dans une échancrure. Deux petis yeux lisses. Front ou partie antérieure de la tête, multiforme, le plus souvent en saillie. ÆAntennæ capite breviores, triarticulatæ , sub oculis insertæ , non in sinu infero. Ocelli duo. Frons vel pars antica capitis multiformis, sœpius varié prominens. OBSERVATIONS. Ce genre comprend les fulgores et les tétigomèrres de M. Latreille. Dans les unes et les autres , les antennes s’in- serent sous les yeux; mais point dans une échancrure de ces organes. On 2 beaucoup varié dans l'établissement du genre fu/- gore, ainsi que dans celui des autres genres des cicadaires muettes.L’arbitraire dans le choix des considérations a telle- ment fait changer les déterminations de chaque auteur, qu'il est maintenant fort difficile de reconnaître ou de saisir les Tome LIL. 31 482 ANIMAUX différens genres qui ont été présentés pour diviser cette fa- mille , qui est cependant très-naturelle. À cet égard, nous avons négligé toutes les particularités qu'offrent le corselet-et surtout la partie antérieure de la tête de ces insectes , par ses prolongemens, ses bosses, ses an- gles ou ses autres irrégularités, pour ne considérer, avec M. Latreille , que l'insertion des antennes. Quoiqu’en général plus petites que les cigales, les ful- gores sont la plupart plus-grandes que les autres cicadaires muettes. Presque toutes leurs espèces sont exotiques et fort nombreuses. Je n’en citerai que quelques-unes en deux divi- sions. ESPÈCES. 1. Fulgore porte-lanterne. Fulgora ianternaria. Lin. F. fronte rostraté recté, alis lividis : posticis ocellatis. Mérian. Surin. tab. 49. Réaum. ins. 6. t. 20. f. G—". Habite l'Amérique méridionale, On prétend que le prolonge- ment vésiculeux da front de cette fulgore répand la nuit une lumiére vive. C’est peut-être par ce moyen que, dans cette espèce, un sexe attiré l’autre. 2, Fulgore dentée. Fulgora serrata. Fab. F'. fronte quadrifariè serraté adscendente. Seba mus. 4. tab. 57. f. 5—6. Habite à Surinam. 3, Fuigore européenne. Fulgora europæa. Fab. F. fronte conic4, corpore viridi, als hyalinis reticulatis, Fulgora europæa. Lin. Panz. fasc. 20. f. 16, Habite l'Europe australe. ä. Fulgore verdâtre. Fulgora virescens. Pan. F. virescens ; elytris virescenti-hyalinis immaculatis ; ore macula fusca ; pedibus rufis. mnt ny SANS VERTÈBRES. 433 Panz. fase. 61. f. 12. Tetigometra virescens. Latr. Habite en France et en Allemagne, Sa tête est transverse et n'offre aucun prolongement antérieur. Etc. Antennes à six articles; trois petits yeux lisses. LES CICADAIRES CHANTEUSES.. M. Latreille nomme ainsi ces cicadaires, parce que, parmi les espèces connues , celles qui habitent les pays chauds de l'Europe, font entendre, dans les temps de chaleur , un bruit continuel qu'on a nommé Jeur chant. Ces cicadaires sont les plus grandes de la famille, au moins en général, et la plupart ont les ailes supérieures transparentes comme les inférieures. Elles ne constituent qu'un seul genre, dont voici les caractères. CIGALE. ( Cicada.) Antennes courtes , sétacées, à six articles , insérées en- tre les yeux. Trois petits yeux lisses. Bec à trois articles P les deux premiers plus courts que le dernier. Tête rétuse, plus large que longue. Deux opercules à la base et en dessous de l'abdomen, recouvrant l'organe du chant, dans les mâles. Quatre aïles longues, en toit écrasé , le plus souvent transparentes. Antennœ breves , subulato-setaceæ , sex articulatæ, intrà oculos insertæ. Ocelk tres. Rostrum triarticula- 484 ANIMAUX tum ; articulo ultimo longiore. Oculi globosi, promi- nul. Caput transversum , retusum. Lamincæ duæ ( sive opercula) crustaceæ , suborbiculatæ , ad basim: infe- ram abdominis, cavitatem ex utroque latere , et in mas- culis tympanum musicum includentem , operientes. Alæ quatuor longæ , subdeflexæ , ut plurimüm hyalineæ , nervosæ. OBSERVATIONS, Les cigales ont, en général, quatre ailes membraneuses, veinées, plus ou moins complétement transparentes, et dont les deux supérieures, un peu plus fortes, sont considérées comme des élytres ; elles sont plus longues que l'abdomen. La bouche de ces insectes présente un bec allongé, aigu, recourbé et appliqué contre la poitrine, lorsque l’insecte n’en fait pas usage. Ce bec est composé de trois articles, dont les deux premiers sont courts , surtout le second , tan- dis que le troisième est fort allongé et cylindrique. Il est, en outre, canaliculé à sa partie antérieure ou supérieure. Ce même bec renferme le suçoir qui est formé de quatre soies très-déliées , mais dont deux sont réunies, et qui par- tent de la partie antérieure et inférieure de la tête. La portion. du suçoir qui n’est pas renfermée dans la gaine, est recou- verte par la lèvre supérieure. fees | Les yeux sont arrondis, presque globuleux , très-saillans,. fixés aux parties latérales de la tête. Sur le derrière de la tête, il y a trois petits yeux lisses. La tête est obtuse ; le corps court et épais; le corselet large, court, mutique, et ordinairement inégal. Les pattes antérieures ont les cuisses renflées et dentelées. | SANS VERTÈBRES. 485 On remarque à la base de l'abdomen, deux opercules ou plaques coriaces, beaucoup plus grands dans les mâles que dans les femelles, et au-dessous desquels se. trouve une. membrane très-mince, recouvrant une cavité vésiculaire. C’est l'organe du bruit singulier que font les cigales mâles et qu’on a nommé leur chant. Ces insectes sont fréquens dans les pays chauds exotiques, et dans les pays méridionaux dé l'Europe, Voici la citation de quelques espèces. ESPECES. x. Cigale du Brésil. Cicada grossa. €. thorace viridi nigro sublineato; alis albis : posticis ma- cula baseos flava. Tettigonta grossa. Fab. Habite au Brésil. Cigale tibicen. Cicada tibicen. | €. capite maculis quatuor nigris ; elytrorum nervis ferru- gtneo-fuscis ; scutello emarginato. Tettigonia tibicen. Fab. Cicada tibicen. Palissot de Beauvois. inseet. 1. p. 131, pl. 20, RUES Habite à Saint-Domingue. 3. Cigale hématode. Cicada hœmatodes. C. nigra, abdominis incisuris alarumque nervis sangui- neis. Tettigonta hœmatodes. Fab. Panz. fase. 50. t. 21. Habite l'Europe australe. 4. Cigale commune. Cicada plebeia. Lin. C. nigra, thorace variegalo, elytris alis abdomineque su- pra immaculatis, operculis magnis. Cicada plebeta. Oliv. dict. n.o 33. Habite la France méridionale. 486 ANIMAUX 5, Cigale de l'orme. Cicada ornr. C. elÿtris intra marginem tenuiorem punctlis sex conca- tenatis , anastomosibusque interioribus fuscis. Oliv. dict. 1732 Tettigonta ornt Fab. Habite l'Europe australe, Etc. DEUXIÈME SECTION. HÉMIPTÈRES FRONTALES. Le bec naït de la partie antérieure et supérieure de la téte. Aucun caractère connu n'est plus tranché , ni plus re- marquable que celui qui distingue les hémiptères de cette section, de ceux de la précédente. Les insectes qui la composent, constituent une grande famille ; savoir : LES CIMICIDES. Élytres en partie ou tout-à-fait crustacés : lorsqu'ils offrent une portion membraneuse , c'est toujours celle qui Les termine. Les cimicides forment une famille nombreuse , très- variée , et qui nous parait naturelle. Comme d’autres, néanmoins , On peut la partager en plusieurs familles par- ticulières; ce qu'a fait M. Zaireille, en la divisant en cimicides , corisies et hydrocorises. SANS VERTÈBRES. 487 Cette grande famille est remarquable en ce que les élytres sont ici plus différens, plus distincts des ailes, que dans la plupart des autres hémiptères. Ces élytres sont toujours, soit en partie, soit tout-à-fait, crustacés; et lors- qu'ils ne le sont qu'en partie, leur portion membraneuse est uniquement la supérieure. Ces insectes ont, pour la plu- part, un écusson , et en général il est fort remarquable par sa grandeur. Les antennes des cimicides n'ont jamais plus de cinq articles, et dans le plus grand nombre, elles sont très- apparentes. Parmi ces insectes, ceux qui ont de petits yeux lisses, n'en ont jamais que deux. Le segment antérieur du corselet, celui qui porte la première paire de pattes, est le seul découvert, et beaucoup plus grand que le suivant. Ces hémiptères sont des suceurs comme les autres ; mais beaucoup d’entr'eux se nourrissent en sucant le sang des animaux. On trouve parmi eux des races dont les indivi- dus manquent d'ailes et n’ont que des élytres ; on en trouve mème qui n'ont ni ailes, ni élytrés en aucun temps; et en considérant les habitudes et les congénères de ces ra- ces, il est aisé de reconnaître que ces défauts sont le pro duit de véritables avortemens. Je partage cette famille en quatre coupes principales ou sous-familles ; savoir : Cimicides Jabiales. Cimicides vaginales. Cimicides littorales. Cimicides aquatiques. 488 ANIMAUX DIVISION DES CIMICIDES. # Cimicides vivant hors de l’eau. Deux petits yeux lisses | dans les races en qui l'é- tat parfait est distinct de l’état de larve]. [1] Bec de quatre articles, à prendre de la naissance de la lèvre supérieure. CiMiciDESs LABIALES. Leur lèvre supérieure est longue et fort prolongée. au-dela du museau. [a] Antennes de cinq articles, Scutellère. Pentatome. {b] Antennes de quatre articles. Corée. Lygée. Myodoque. [2] Bec de deux ou trois articles, engainant la lèvre su- périeure. Cimicipes VAGINALES. Leur lèvre supérieure est courte et engainée dans la rainure du bec. [a] Bec courbe. Réduve. Ploïère. {b] Bec droit. Punaise. SANS VERTÈBRES. 489 Fingis. ÂArade. Phymate. [3] Bec de deux ou trois articles, n’engaïnant point la lèvre supérieure. CIMICIDES LITTORALES. Leur lèvre supérieure est tout-à-fait saillante hors de la rainure du bec. Acanthie. Galgule. ## Cimicides vivant sur l’eau ou dans l’eau. Jamais de petits yeux lisses dans l'insecte parfait. CimiciDEs AQUATIQUES. Elles sont distinguées des autres par le défaut de petits Jeux lisses, et par leur habitation. Hydromètre. Vélie. Gerris. Ranatre, Nèpe. Notonecte. Naucore. Corise. = Bélostome. AÂgo ANIMAUX CIMICIDES LABIALES. Bec de quatre articles, à prendre de la naïssance de la lèvre supérieure. Celle-ci est longue et foret prolongée au dela du museau. Deux petits yeux lisses. Toutes les cimicides dont il s’agit, vivent hors de l’eau, et en général loin des eaux. Elles ont deux petits yeux lisses dans l’état parfait, et sont remarquables par leur bec de quatre articles, et par leur lèvre supérieure longue, fort prolongée au delà du museau, Dans les unes, les antennes sont de cinq articles, tandis que, dans les autres, elles n’en ont toujours que quatre. On trouve ces insectes dans les champs, les bois, les jardins ; ils se nourrissent en suçant le suc des plantes ou le sang des animaux. On les divise d’après le nombre d'ar- ticles de leurs antennes. Dans les deux genres qui suivent, les antennes ont cinq articles ; elles n’en ont que quatre dans les trois autres. SCUTELLEÈER E. (Scutellera.) Antennes filiformes, insérées devant les yeux, plus lon- gues que la tête, à cinq articles. Lèvre supérieure fort longue. Deux petits yeux lisses. | Tête sessile, un peu saillante. Écusson très-grand ,re= couvrant presqu'entièrement les élytres, mms ge 0 ee — nn SANS VERTÈBRES. ÂGE ÆAntennœæ filiformes , antè aut suprà oculos insertæ , capite longiores , articulis quinque. Labrum prœlon- gum. Ocelli duo. Caput sessile, subproductum. Scutellum maximum, abdomen penitus Jerè obtegens. OBSERVATIONS, Les scutellères ont été jusqu'a présent confondues avec les pentatomes, dont elles se rapprochent effectivement beau= coup; mais leur écusson tres-grand , convexe et recouvrant entièrement ou presqu'entierement les élytres, m'a paru offrir une distinction suffisante pour les séparer. Ce genre a été adopte par M. Latreille. ESPÈCES. 1. Scutellère noble. Scutellera nobilis. S. oblonga cæruleo-aurata nigro-maculata: Cimezx nobilis. Lin. Fab. Habite en Asie. 2. Scutellère rayée. Scutellera lineata. S. rubra, lineis nigris ornata; abdomine flavo, nigro= punclato. Cimnezx lineatus. Lin. La punaise siamoïse, Geoff. 1. p. 468. Habite en Europe. 3, Scutellère fuligineuse. Scutellera fuliginosa. Latr. S. scutello fuliginoso: lituris quinque nigris , postica alba. Cimezx fuliginosus. Lin. Habite en Europe, parmi les graminées. 4. Scutellère globuleuse. Scutellera globus. Latr. S. globosa, atra, nitida, abdominis margine ferrugineo. Tetyra globus. Fab. Habite l’Europe australe. Li 492 ANIMAUX 5. Scutellère stockère. Scutellera stockerus. Latr. S. ovata, corpore viridi: maculis nigris; abdomine fer- rugineo. Tetyra stackerus. Fab. Habite le Bengale , la Chine. 6. Scutellère marquée. Scutellera signata. Latr. S. oblonga, thorace scutelloque cærulescentibus : maculis sex atris. l Tetyra signala. Fab, Habite le Sénégal. Etc. PENTATOME. ( Pentatoma.) Antennes filiformes,, insérées devant les yeux, plus, longues que la tête , à cinq articles. Lèvre supérieure fort longue. Deux petits yeux lisses. Tête sessile, un peu saillante. Corps déprimé. Ecusson laissant à découvert la plus grande partie du dos de l'ab- domen. | Antennæ filiformes , antè aut suprà oculos insertæ , capite longiores, articulis quinque. Labrum prælon- gum , rostro incumbens. Ocelli duo. Caput sessile, subproductum. Corpus depressum. Scutellum abdominis dorsi partem majorem non tegens. ( OBSERVATIO.NS. Geoffroi avait partagé son genre punaise en deux grandes, divisions , d’après la considération du nombre d'articles des antennes ; en sorte que toutes les punaises dont les antennes ent cinq articles , composaient sa seconde division eu fa- SANS VERTÈBRES. 493 mille. C’est avec cette division des punaises de Geoffroi, P qu'Olivier a établi le genre pentatome que nous avons trouvé convenable de conserver, après en avoir séparé les scutel- léres. Les pentatomes ont la tête petite, sessile, souvent un peu enfoncée dans le corselet ; la moitié antérieure du corselet inclinée en avant; les côtés de ce corselet souvent anguleux ou comme épineux; le corps déprimé, ovale ou arrondi; l’écusson triangulaire , quelquefois un peu grand, maïs lais- Sant une grande partie de l'abdomen à découvert. Les tarses ont trois articles, Les espèces de ce genre sont pour la plupart carnassières; elles sucent les chenilles et autres insectes É leur nombre est assez grand. ESPÈCES. 1. Pentatome acuminé. Pentatoma acuminata. P. anticè attenuata , ex albido flavescens > fusco striata ; anlennis apice rufis. Cimezx acuminatus. Lin. La punaise à tête allongée. Geoff. r. Pe 472. no nr, Punaise à museau de rat, Degeer, t. 3. P»291, pl. 14, f, 12—13+ Habite en Europe , parmi les herbes. 2. Pentatome des baies, Pentatoma Baccarum. ?. subfulva, abdominis margine fusco maculato. Cimex baccarum. Lin. Fab. Geoff. 1. p. 466. n.o G4. Habite en Europe, sur les arbres, souvent sur les groseillers, 3. Pentatome vert. Pentatoma prasina. P. viridis , immaculata ; antennarum articulo ullimo rufo ; apice fusto. 494 ANIMAUX Cimex prasinus. Lin. Fab. Habite en Europe, dans les bois. Etc. Antennes de quatre articles. CORÉE. (Coræus.) Antennes filiformes, quadriarticulées, le plns souvent renflées à leur extrémité , et insérées au-dessus d’une ligne tirée des yeux à l’origine de la lèvre supérieure. Tête ovale, sessile ; corps oblong, déprimé. Antenne filiformes , quadriarticulatæ; supra lineam ab oculis ad labri originem ductam insertæ ; articulo ultimo sæpius crassiore. Caput ovatum , sessile ; corpus oblongum , depres- SUITL. OBSERVATIONS. Les corées dont il s’agit ici, sont les mêmes que celles de M. Latreille.On peut en distinguer ses néides, comme ayant le corps étroit, filiforme , etc. Toutes ces cimicides ont un écusson assez grand et trian- gulaire; les élytres demi-coriaces, plus étroits que l’abdo- men; et en général, les deux bords de l’abdomen dilatés dans leur partie moyenne, amincis , tranchans , souvent un peu releves. ESPECES. x. Corée bordée. Corœus marginatus. Latr. c C. thorace obtusè spinoso , abdomine marginato acuto , an- tennis medio rufis. ù \ ’ SANS VERTÈBRES. 495 Cimer marginatus. Lin. Punaise à bec. Geoff. 1. P- 446. no 21. Habite en Europe, sur les plantes. 2. Corée chasseur. Corœus venator. Fab. C. thorace obtusë spinoso, obseurè griseus , subtùs flaves- cens ; antennis pedibusque ferrugineis. Cimezx. Geoff, n.o 22. Habite en France, en Italie, 3. Corée quarrée. Corœus quadratus. Fab. C. thorace obtusè spinoso, suprà fuscus, subtùs-flavescens, abdomine quadrato. Wolf Icon. cimic. fasc. 2. P- 70. tab. 7. f. Gr. Habite en Allemagne , en France, etc. 4. Corée folâtre, Corœus TUgAT. C. griseus, abdominis margine maculafo ; tibiis anticis femoribusque posticis basi pallidis. Lygœus nugaz. Fab. Wolf. Icon. cimic. fase. 1. tab. 3. £. 30. Habite en France, aux environs de Paris. Etc. LYGÉE. (Lygæus.) Antennes filiformes ou subsétacées, quadriarticulées, et insérées au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l’ori- gine de la lèvre supérieure. Tête sessile ou enfoncée, sans cou apparent. Corps ovale ou allongé, déprimé, ÆAntennæ filiformes vel subsetaceæ y Quadriarticu- latæ , infra lineum ab oculis ad labri originem ductam insertæ. Caput sessile aut thoraci partèm intrusum ; collo non 4istincto. Corpus ovatum vel elongatum , depressum. 496 ANIMAUX OBSERVATIONS. Les Zygées dont il s’agit, sont des cimicides très-voisines des corées par leurs rapports. Elles n’ont aussi que quatre ar- ticles aux antennes , mais l'insertion de ces antennes se fait plus bas, c’est-à-dire, au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l’origine de la lèvre supérieure. Ces insectes diffèrent des myodoques, en ce qu'ils n'ont point de cou apparent. Les mniris et les capses de M. Latreille ont des antennes subsé- tacées, et néanmoins sont ici réunis à notre genre lygée. Ce genre comprend beaucoup d'espèces connues, dont voici . la citation des principales. ESPECES. 1. Lygée rouge. Lygœus equestris. Fabr. L. rubro nigroque maculatus, alis atris albo maculatis. Wolf. cimic. fasc. 1. p. 24. tab. 3. f. 24—26. Panz. Faun. ins. fase. 79. f. 19, Cimex equestris. Lin. Habite en Europe ; très-commune, 2. Lygée aptère. Lygœus apterus. Fab. L. rubro nigroque varius, elytris rubris : punctis duobus nigris , alis nullis. Cimezx apterus. Lin. Habite en Europe; fort commune, 8. Lygée de la jusquiame. Lygœus hyoscyami. Fab. L. rubro nigroque varius , alis fuscis immaculatis. Cimez hyoscyami. Lin. Geoff. 1. p. 441. n.° 12. Habite en Europe, sur la jusquiame. Etc. MYODOQUE. (Myodocha.) Antennes quadriarticulées, sétacées ou filiformes, et St SANS VERTÈBRES. 497 insérées au-dessous d’une ligne tirée des yeux à l'origine de la lèvre supérieure, Tête ovale-allongée, portée sur un cou. Corselet divisé par une ligne transverse. Æntennæ quadriarticulutæ , setaceæ vel filiformes , infrà lineam ab oculis ad lubri originem ductam in- sertæ. Caput ovatoselongatum, collo elevatum. Thorax linea itransversa subdivisus. OBSER VATIONS. C'est ici le mème genre que celui qu’a ainsi nommé . M. Latreille. Il comprend plusieurs espèces qui ont beau- P Ï | q coup derapports avec les lygées , mais qui s’en distinguent parce que la tête de ces insectes est portée sur un cou très- apparent. Ces insectes sont étrangers à l'Europe. ESPECES. 1. Myodoque tipuloïde. Ayodocha tipuloides. D. grisea, femorum apice rubro. Cimex tipuloides. Degeer, mém. t. 3. p. 354. pl. 35. f. 18. Habite à Surinam, Corps presque linéaire. 2. Myodoque trois-épines. Myodocha {ri-Spinosa. M. fusca , dorso spinis tribus erectis: Cimex tri-spinosus. Degeer ins. 3. P. 354. tab, 35. f. 19. Habite à Surinam. Etc. + Tome LIT, 3a 4938 ANIMAUX CIMICIDES VAGINALES. Bec de deux ou trois articles, engaïnant la lèvre supe- rieure.—Lèvre supérieure courte, engatnée.— Deux petits yeux lisses | dans les races dont l'état parfait est distinct de l’état de larve]. Les cimicides vaginales sont très-distinctes des labiales, d’abord , parce que leur bec n’a que denx ou trois arti- cles, à prendre de la naissance- de la lèvre supérieure ; ensuite, parce que ceile lèvre supérieure est courte, qu'elle dépasse à peine le museau , et qu ‘elle est engainée dans la rainure du bec. Elles ont naturellement deux petits yeux lisses dans l’état parfait ; mais une de leurs racés [la pu- naise des lits], subissant des avortemens de parties qui rendent son état parfait non distinct de son état de larve, n’en offre point. Ces cimicides vivent hors de l’eau , eten général loin des eaux ; elles sueent, les unes le sang des ammaux, les autres le suc des plantes. Voici les six-genres que jy rapporte. RÉDUVE. (Reduvius.) Antennes sétacées, quadriarticulées,, plus longues que la tête. Bec courbé ou arqué. Tête conique-ovale , le plus souvent séparée par un Cou. Corps oblong, quelquefois sublinéaire. Corselet inégal, subbilobé. SANS VERTÈBRES, 499 Antenneæ setaceæ , quadriarticulatæ , capite longro- res. Rostrum curvum vel arcuatum. Labrum inclusum. Caput conico-ovatum , prominens 3 Sæpius çollo ex- serto. Corpus oblongum , vel sublineare. T horax incæ- qualis, subbilobus. OBSERVATIONS. Les réduves sont des cimicides carnassières, à corps allon- ge , quelquefois presque linéaire, et, en général, terminé Par un çou qui supporte la tête. Leurs antennes sont Séta= cées, un peu longues, quadriarticulées, et insér sus de la ligne qui va des yeux À la naissance de la lèvre supérieure. Leur corselet est inégal et comme divisé en deux dans sa longueur. Ces insectes vivent de rapine.. Je n'en sépare pas les nabis et les ze/us de M. Latreille, quoiqu'ils puissent en être distingués. < ées au-des- MST ESPÈCES. 1. Réduve à masque. Éeduvius personatus. Fab. R. antennis apice Capillaribus, corpore subvilloso fusco. Cimex personatus. Lin. La punaise mouche. Geoff. 1. pe 436, t. 9. f. 3. Panz. fasc. 88. tab. 22. Habite en Europe, dans les maisons. Cet insecte voie bien, pique fort et a de l’odeur. On prétend que sa larve suce et fait périr les punaises de lit, 2. Réduve annelée, Reduvius annulatus. Fab. { R.antennis apice capillaribus gutneo maculate. Cimexz annulatus. Lin. Goff, 1. p. 437. ne 5, Panz. fasc. 88. tab. 23. Habite en Europe, daus les bois, j Corporé nigro , sublùs san- 5oo . ANIMAUX 3. Réduve ensanglantée. Reduvius cruentus. Fab. R. rufus , capite pectore abdominisque striis macularibus nigris. k Schæff. Icon. tab. 5. f. 9—10. | Panz. fasc. 88. tab. 24. Habite en France et en Ales , dans les REX 4. Réduve stridule. Reduvius stridulus. Fab. B. niger , glaber, elytris rufis : marenne Lenuiorë cinereo, nigro punctalo. Wolf. cimic. fasc. 3. tab. F19. Habite en France, à terre, dans les champs. . Réduve égyptienne. fédupies ægypÜus. B. corpore villoso griseo ; abdominis margine variegato. Peduvius ægyptius. Fab. Wolf. cimic. fasc. 2. t. 8. f, 8o. Coqueb. ill. Ic. 3. tab. 21. f. 7. Habite en France, dans les provinces méridionales. 6. Réduve colère. Reduvius iracundus. FR. niger, thorace abdominisque marginibus rufo-macula- tis, elytris rufis. Reduvius iracundus. Fab. Habite en France et en Allemagne. Etc. PLO IÈRE. Erseten ÿ« Antennes longues, sétacées, de quatre ei Bec re- courbé en dessous. Corps long et étroit. Pattes antérieures ravisseuses , a hanches fort longues. Antennœæ longæ , setaceæ , quadriarticulate. Ros- ! trum ad pectus incurvum. Corpus longum , angustum. Pedes antici raptort ; coxis valdë elongaus. — ; SANS VERTÈBRES« Bot OBSERVATIONS. Les ploières, quoique remarquables par leur corps pres- que linéaire et leurs paites très-longues, pourraient être réunies aux réduves , si leurs pattes antérieures ravisseuses et à hanches fort allongées, ne les en distinguaient. Leur corps vacille et se balance presque continuellement. ESPÈCE. £. Ploière vagabonde. Ploiaria vagabunda. VLatr. P. elytris alisque fusco alboque variis, pedibus longissimis cinereo annulatrs, Gerris vagabundus. Fab. Punaise culiciforme. Degeer ,ins. 3. p. 332.pl 17. f. 1—2. Geoff. 1. p. 462. n.0 58. Habite en France, etc., sur les arbres, PUNAISE. (Cimex.). . Ântennes filiformes-sétacées, quadriarticulées, un peu plus longues que le corselet , insérées devant les yeux. Bec triarticulé, fléchi sur la poitrine , non courbé. d Corps ovale, rétréci antérieurement , aplati, à bords latéraux tranchans. Abdomen orbiculé ; élytres quelque- fois apparens , très-courts ; ailes nulles. Antennoæ filiformi-setaceæ , quadriarticulatæ , tho- race pauld longiores , antè oculos insertæ. Rostrum triarüculatum , sub pectore inflexum, rectum. Corpus ovatum , anticè angustius, depressum ; mar- gtribus acutis. Abdomen orbiculatum ; elytra interdum perspicua’, brevissima ; alæ nullæ. * Boo ANIMAUX OBSERVATIONS. Par les nombreuses distinctions établies, le genre punaise se trouve presque réduit à la seule espèce qu on eüt souhaité ne jamais connaître. Mais cette espece, qui ne doit son état singulièr qu'a la circonstance particulière de ses habitudes, semble ne subir presqu’aucune métamorphose ; et s’il n’était prouvé que ce sont les habitudes qui ont amené la forme et F’état des parties des animaux, on pourrait à peine la ranger. parmi les insectes. En effet , immobile et cachée dans sa re- traite petidant le jour, elle n’en sort que la nuit pôur aller prendre sa nourriture et n’a jamais besoin de voler. Aussi presque toutes les parties qu'elle devrait acquérir, pour son état parfait, avortent constamment , même ses petits yeux Usses ; elle est cependant une hémiptère évidente , une véri- table cimicide. | J'eusse réuni la puraise dont il s’agit, avec les 4ngis qui suivent, si les habitudes de part et d'autre eussent été moins différentes. Comme insecte carnassier ou qui se nourrit du sang qu'il suce, la punaise à des rapports avèc lés phy- mâtes qui sont aussi des suceurs de sang. Elle diffère des réduves ence que son bec n'est point “wa ESPECES. 1. Panaise de hit. Cimex léctularius. Ein. : C: depressus ,.ferrugineus , glaber. Latr. gen. crust. et ins. 3. p. 137. Acanthia lectularta. Fab. Punaise des lits. Geoff. 1, p.434. Habite en Europe, dans les appartemens. Ses tarses ont trois articles. a . Punaise de Lhirondelle. Cimez hirundinis, de parvulus, pubescens. SANS VERTÈBRES. 503 Espèce non décrite, observée dans un nid d’hirondelle par M. Latreille. TINGIS. (Tingis.) Antennes filiformes, quadriarticulées, à troisième ar- ticle plus long que les autres ; le dernier plus épais. Bec recu dans un canal. Corps aplati, membraneux ; élytres larges, envelop- pant les côtés de l'abdomen. Antennæ filiformes , quadriarticulatæ ; articulo ter- tio alüs longiore ; ultimo crassiore. Rostrum vagina- Turn. Corpus depressum , membranaceum ; elytra lata, lateribus subtus fornicatis, abdominis margines vagi- nantious. OBSERVATIONS. Les tingis semblent se rapprocher de la punaise par leur corps aplati, membraneux , leur bec droit, leurs pattes toutes de formes ordinaires; mais ils ne se nourrissent qu’en suçant des végétaux. Ils se rapprochent des arades sous plusieurs rapports, et néanmoins ils en sont très-dis- tincts par le troisième et le dernier article de leurs an- tennes , ainsi que par leurs élytres larges, enveloppant le plus souvent les côtés de l'abdomen. D'ailleurs, teur manière de vivre parait différente. Le corps de ces insectes est réticulé, tantôt bordé, tantôt muni de crête. On trouve les tingis sur les plantes , et cer- taines espèces y forment des altérations presque comme des galles. 504 ANIMAUX ESPECES. 1. Tingis à crète. 7ingis cristata. T. fusca, capite bispinoso, thorace scutelloque cristato; elytris reticulatts. Tingis crislata. Panz, Faun. ins. fasc. 90. f. 19. Habite en Europe. 2. Tingis marginé. Zingis marginata. T. antennis clavatis , thorace elytrisque corpore latioribus diaphanis reticulatis ; fascié duplici transversé. La punaise à fraise antique. Geoff. 1. p. 461. Habite aux environs de Paris, sous les fenilles du poirier. 3. Tingis ponctué. 7'ngis punctata. T.. nigro alboque cinerea; elytris reticulato-punctatis, Cimex clavicornis. Lin. Acanthia clavicornis. Fab. Panz. fase. 23. tab. 23, * La punaise tigre. Geoff. 1. p. 461. n.o 66. Habite en Europe, dans les fleurs de la germandrée. ARADE. (Aradus. ) Antennes filiformes, quadriarticulées, insérées sur les côtés du devant de la tête. Bec recu , à sa base, dans une raivure. | Corps aplati, membraneux. Élytres plus étroits que l'abdomen, n’enveloppant pas ses côtés. Antennæ filiformes , quadriarticulatæ , capitis an- ticè lateribus insertæ. Rostrum Basi in canali inclusum. Corpus depressum , membranaceum ; elytra abdo- mine - angustiora , abdominis margines non Vagi- nantia. ‘ SANS VERTÈBRES, bod OBSERVATIONS. Les arades se tenant sous les écorces des arbresou dans des fentes de pieux, sont peut-être des cimicides carnassières. Elles n’ont point , comme les tingis , les antennes terminées en bouton, mi le troisieme article de ces antennes beaucoup plus long que les autres. Enfin, leurs élytres n’embrassent point les côtés de l'abdomen. ESPECES. 1. Arade lunulée. Æradus lunatus. Fab. F A. thorace lunato, margine prominente , abdomine serrato. StolL. eimic. tab. 13. f. 84. Habite dans les Indes. 2. Arade du bouleau. Æradus betulæ. Fab: A. thorace denticulato, capite muricato ; elÿtris anterins dilatatis. Degeér, mém. tom. 3. p. 305. pl. 15. f. 16. Habite l'Europe boréale, sur le bouleau. 3. Arade corticale. Æradus corticalis. A. fusco-niger ; thorace denticulato , quadriaristalo. Aradus corticalis. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 12 P- 247. Wolf. Ic. cimic. 3. tab. 0. £. Si. Habite en Europe , sous les écorces des bouleaux , etc. Etc. + PHYMATE. (Phymata.) Antennes presque contiguës à leur base, quadriarti- culées , à dernier article plus épais , presqu'en tête. Bee triarticulé , recu dans un canal. 506 ANIMAUX Corps ovale, membraneux ; élytres plus étroits que l'ab- domen ; pattes antérieures ravisseuses. Æntennæ ad basim subcontiguæ , quadriarticulatæ ; articulo ultimo crassiore, subcapitato. Rostrum triar- liculatum , vaginatum. Corpus ovatum , man mots elytra abdo- mine angustiora ; pedes antici raptori. OBSERVATIONS. è _ Les phymates paraissent tenir aux tingis par plusieurs rap- ports; savoir : par l'insertion et le dernier article de leurs antennes et par leur bec reçu dans un canal. Ils en diffèrent néanmoins par leurs élytres plus étroits que l’abdomen ; cet abdomen ayant ses côtés dilatés et quelquefois relevés. Enfin, ils s’en distinguent surtout par leurs pattes antérieures ra- visseuses, les cuisses de ces pattes étant renflées, compri- mées et terminées par un grand crochet mobile. Ces pattes annoncent dans les phymates des habitudes fort différentes de celles des tingis. | Je crois pouvoir réunir le #acrocéphalede M. Eatreille à son genre phymate, les pattes antérieures étant ravisseuses dans ces différens insectes, qui s’avoisinent d'ailleurs par plusieurs rapports. ESPÈCES. 1. Phymate crassipède. Phymata crassipes. Latr. Ph. oblonga, fusca ; thoracts abdominisque marginibus elc- valis. La punaise à pattes de crabe. Geoff. 1. p. ho Syrtis crassipes. Fab. Habite en Europe, sur les plantes. + ? < SANS VERTÈPRES. 507 2 Phymate scorpion. Phymata erosa. Latr. Ph. membranacea, abdomine flavo: fascié nigré; thoracis margine sinualo. Cimezx erosus. Lin. Habite dans l'Amérique méridionale. 3. Phymate macrocéphale.‘ Phymata macrocephalus. Ph. capite elongato; abdominis Lateribus in angulum me- dio dilatatis ; scutello maximo. Macrocephalus cimicoïdes. Latr. gen. crust. et ins. 3. p- 138- Syrtis manicata. Fab. Habite en Amérique, dans la Géorgie, la Caroline. CIMICIDES LITTORALES. Bec de deux ou trois articles , n'engainantpointlatèvre supérieure. — Lèvre supérieure tout-ù-fait saillante ‘hors de la rainure du bec.— Deux petits yeux lisses. Les cimicides lititorales vivent habituellement dans le voisinage des eaux, sans néanmoins habiter, soit dans l'eau, soit sur sa surface. Elles ont, comme les cimicides vaginales , le bec à deux ou trois articles; mais ce bec n’engaîne point la lèvre supérieure , cette Ièvre étant tout- àa-fait saillante hors de sa xainure. Les cimicides Jabiales en sont distinguées par leur bec de-quatre articles. Ces insectes n’ont que trois où quatre articles aux an- tennes ; leurs races connues ne sont pas encore fort nom- breuses; et, en eflet, je n’y rapporte que les deux genres suivans ; savoir : açanthie et galgule. ACANTHIE. (Acanthia.) : Antennes courtes, filiformes, à quatre articles. Bec 7 L _508 ANIMAUX droit. Lèvre supérieure non engaînée, saillante hors de la rainure du bec. Corps ovale, aplati, submembraneux. Pattes ambula- ioires et saltatoires. Aniennæ breves , filiformes ; quadriarticulatæ. Ros- trum rectum. Labrum non vaginatum , eXserlum. Corpus ovatum , depressum , submembranaceum. Pedes ambulatori , saltatoriü. OBSERVATIONS. Les acanthies ne différent guère des cimicides vaginales que parce qu’elles ont leur lèvre supérieure tout-à-fait sail- lante hors de la rainure du bec; qu’elles vivent habituelle- ment dans le voisinage des eaux ; qu’elles forment une tran- ! sition aux cimicides aquatiques ; qu’elles courent vite et sautent facilement. Ces insectes ont deux petits veux lisses, dans l’état parfait. ESPECES. 1. Acanthie tachetée. Æcanthia maculata. A. nigra; elytris striatis ; alis posticè flavo-maculatis. Latr. hist. nat. des crast. et des ins. 12. p. 243. Lygœus sallatorius. Fab. Habite en France, etc. a. Acanthie littorale. Æcanthia littoralis. À. nigra; elytris obsoletè maculatis : maculis fusco-flavis. Degeer, ins. 3.t. 14. f. 15—18. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. p. 242. S'alda Littoralis. Fab. Habite en Europe, dansla Suède, etc., sur les bords de là cr. SANS VERTÈBRES. 509 3. Acanthie de la zostère. Æcanthia zosteræ. Fab. A. nigra; elytris coriaceis abdomine longioribus, apice hyalino-striatis. Salda zosteræ. Fab. Habite en Europe, aux bords de la mer. GALGULE. (Galgulus.) , Antennes filiformes, subtriarticulées , insérées sous les yeux; à dernier article plus épais. Bec conique, triarti- culé. Lèvre supérieure saillante. Deux petits yeux lisses. Corps ovale-arrondi , aplati. Pattes ambulatoires : les antérieures ravisseuses. \ Antenne filiformes , subtriarticulatæ , sub oculis in- -sertæ ; arüculo ultimo crassiore. Rostrum conicum , triarticulatum. Labrum exsertum. Ocelli duo. Corpus ovato-rotundatum , depressum. Pedes am- bulatoru : antici raptatoru. OBSERVATIONS. Le genre galgule paraît appartenir plutôt aux cimicides littorales, qu'aux cimicides aquatiques. Ces insectes n'ayant point de pattes natatoires, ne vivent point dans l'Eau, et, d’après la forine de leur corps, leurs pattes ambulatoires ne sauraient leur servir à marcher surl’eau, mais seulement sur les plantes des rivages. ESPÈCE. 1. Galgule oculé. Galgulus oculatus. Latr. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 12. p. 286. pl. 95. £ 9. 519 ANIMAUX L] . Naucoris oculata. Fab. Habite la Caroline: Bosc. RCE < Das. es CIMICIDES AQUATIQUES. Æ Elles vivent sur l’eau ou , dans l'eau ; et l'insecte parj fait n'a jamais de petits yeux lisses. Toutes ces cimicides vivant sur l'eau où dans Feau , ct n'ayant jamais de jietits yeux lisses, peuvent donc être distinguées des autres cimicides , puisqu'elles offrent un caracière particulier et d’autres habitudes. Gette distinc- tion n’empèche pas que les unes et les autres ne soient de la même famille ; ce qui a toujours été senti. Parmi les cimicides aquatiques , quelques-unes ont tes antennes saillantes et bien apparentes ; tandis que les au- tres ont les leurs très-couries et presque cachées. Cette considération fournit la division suivante, DIVISION DES CIMICIDES AQUATIQUES, [1} Antennes très-apparentes, posées devant he yeux. Hydromètre. Vélie. Gerris. [2] Antennes peu où point apparentes, ensérées et cachées sous lés Jeux. [a] Antennes à articles simples. ‘ . Ranatre. ERA Ct SANS VERTÈBRES. IL Nèpe. Notonecte. Corise. Naucore. [b] Antennes demi-pectinées, trois de leurs articles étant rameux dun côté, à rameaux saillans à l'extérieur. Bélostome. HYDROMÈTRE. (Hydrometra.) Antennes sétacées, quaädriarticulées , posées devant les jeux à l'extrémité du museau. Petits yenx lisses nuls. Tête prolongée antérieurement en un museau long et étroit. Une rainure sous le museau , recevant le bec qui parait inarticulé. Corps filiforme ; corselet cylindrique ; pattes propres à marcher sur l’eau. Antennæ setaceæ, quadriarticulatæ, ante oeulos et ad extremitatem processus capitis insertæ. Ocelli nulli, Caput anticè porrectum , processu angusto et subcy- lindrico elongatum , et canali infero rostrum subinar- ticulatum vaginans. Corpus filiform: jthorax cylindricus ; pedes ad va- gandum super aquas’'idoner. OBSERVATIONS. Les hydromètres sont des cimicides aquatiques, qui ont la singulière faculté de courir sur la surface de l’eau, comme 512 ANIMAUX sur un plan solide. Leur corps est long, grêle, presque fili- forme; leurs pattes , surtout les postérieures, sont fort lon- gues ; et leurs tarses sont à deux et trois articles. Ils n’ont que des élytres courts, et un écusson très-petit. ESPECE. 1. Hydromètre des étangs. //y drometra stagnorum. Latr. gen. crust. et ins. 3. p. 131. Cimex stagnorum. Lin. ; La punaise aiguille. Geoff. 1. p. 463. n.0 60. Habite en Europe, dans les lieux aquatiques. Il est noirätre, linéaire, aplati, à pattes antérieures très-Courtes. VÉLIE. (Velia. * Antennes filiformes, quadriarticulées. Tête oblongue-ovale , à partie antérieure fléchie verui- calement en bas. Bec biarticulé. Corselet subdeltoïde. Pattes ambulatoires; Jes anté- rieures ravisseuses. * Antenne filiformes , quadriarticulate. Caput elongato-obovatum ; parte anticä verticaliter inflexd. Rostrum biarticulatum. Thorax subdeltoideus. Pedes ambülator : antici raptor. OBSERVATIONS. Les vélies marchent et courent sur la surface de l'eau, comme les hydromètres ; mais elles en sont très-distinguées par la forme particulière de leur tête, par leur corselet del- SANS VERTÈBRES. 513 toide tronqué antérieurement ; enfin par leurs antennes non sétacées. Leur bec a deux articles et s’insère dans un canal situé sous la partie antérièure de la tête, lorsqu'il n’agit point. ESPECES. Vélie des ruisseaux. #’elia rivulorum. Latr. V. nigra, albo-punctata ; abdomine fulvo. Cimezx rivulorum. Lin. Gerris rivulorum. Fab. Habite en France, sur les ruisseaux. 2. Vélie vagabonde. Felia currens. Latr. F. aptera, fusca, abdominis margine elevato fulvo nigro= punctato. Gerris currens. Fab. Hydrometra currens cjusd. Coqneb. itlustr. Ic. 2. tab. ro. f. 11. Habite en France, en Italie, sur les eaux des ruisseaux. GERRIS. (Gerris. ) AR filiformes Mr PEN Es Tête RME pe à partie antérieure non inclinée, mais dirigée en ayant. Bec à trois articles. Insertion des quatre pattes postérieures, écartée de celle des pattes de devant. Les pattes propres à ramer. Antennæ filiformes , quadriarticulateæ. Caput elongato-ovatum , antice subrecié porrectum. Rostrum articulis tribus distinctis. Pedes ad remigan- dum idonei : antici ab alüs valdè remoti. OBSERVATIONS. Les gerris ne courent point sur la surface des eaux comme les hydromètres et les vélies ; mais elles y nagent à la sur- Tome III. 33 LA “ 514 ANIMAUX face et rament avec leurs pattes. Leurs mouvemens sont comme par saccades ou par secousses. Ainsi, voilà d’autres habitudes qui indiquent la nécessité de les distinguer. Leur bec d’ailleurs offre trois articulations distinctes, ce qui suffit pour les faire reconnaitre. ESPÈCES. 1. Gerris des marais. Gerris paludum. G. niger, subtus argentatus; abdominis margine subfer- rugineo. | Gerris paludum. Fab. Latr. Habite en France, dans les eaux stagnantes. 2. Gerris écusson-roux. Gerris rufo-scutellata. Latr. G. supra fusco-nigricans , infra argenteo-sericea; thoracis parte posticd, abdominisque lateribus pallido-rufescen- tibus. Latr. gen. crust. et insect. 3. p. 134. Stoll. cimic. tab. 15. f. 108. Habite en France , dans les eaux. { 3. Gerris des lacs. Gerris lacustris. Latr. G. niger, depressus ; pedibus anticis brevissimis. Cimezx lacustris. Lin. À Gerris lacustris. Fab. La punaise naïade. Geoff. 1. p. 463. n.0 59. Habite en Europe, dans les lacs, les fossés aquatiques, [2] Antennes peu ou point apparentes ; cachées sous les yeux. Ce sont ici les Aydrocorises de M. Latreille. Ces cimi- cides sont véritablement aquatiques, et très-distinctes, par leurs antennes, de celles qui marchent ou rament à la surface des eaux: SANS VERTÈBRES. 515 Les antennes de ces insectes n'ont que trois ou quatre articulations, sont à peine de la longueur de la tête, et sou- vent ne paraissent point, étant cachées sous les yeux dans une cavité. Je rapporte à cette division les six genres qui suivent. RANATRE. (Ranatra.) Antennes très- courtes , cachées sous les yeux, Bec avancé, Pattes antérieures dirigées en avant, formant la tenaille : les hanches antérieures longues. Corps linéaire. Corselet allongé, échancré postérieure ment. Tarses uniarticulés. Antennæ brevissimæ , sub oculis occultatæ. Ros- trum porrectum. Corpus lineare; thorax elongatus, posticè suprà scutellum emarginatus. Pedes antici porrecti, forci- pati ; coxis femoribusque valde elongatis. Tarsiuniar- ticulati. OBSERVATIONS. Lés ranatres ne sont qu’un démembrement du genre repa de Linné, et y tiennent effectivement par les plus grands rapports. Néanmoins, outre qu’elles ont le corps plus étroit et linéaire , on les en distingue facilement par leur bec avan- cé, non courbé, et par les hanches tres-longues de leurs pattes antérieures. Les quatre pattes postérieures de ces in- sectes sont longues , filiformes, peu ou point natatoires. Aussi nagent-ils lourdement et lentement, et le plus souvent ils se tiennent au fond de l’eau, dans la vase. 516. ANIMAUX ESPÈCE. 1. Ranatre linéaire. Ranaira linearis. R. cauda biseta corporis longitudine ; thorace unicolore. Banatra linearis. Fab Latr. hist. nat. des crust. et des insect: 12. p. 292. pl. 06. £. 4. IVepa linearis. Lin. Geoff. 1. pl 10. f. 1. Habite en Europe, dans les eaux des fossés, des étangs, etc. Ses œufs sont aliongés et ont, à une extrémité, deux filets ou deux soies. _NÈPE.. (Nepa,) Antennes très-courtes, subtriarticulées, cachées sous les yeux. Bec court, conique, courbé ou incliné presque perpendiculairement. Paites antérieures dirigées en avant, formant la tenaille et ayant les hanches courtes. Corps ovale, fort aplau. Corselet presque carré. Tarses uniariculés. Antennæ brevissimæ , subtriarticulatæ, sub oculis occultate. Rostrum breve, conicunr, incurvum aut sub- perpendiculariter inflexum. Corpus ovatum , valde depressum. Thorax subqua- dratus. Pedes antict porrecti, forcipati; coxis brevi- bus. T'arsi uniarticulati. OBSERVATIONS. Les nèpes, ainsi que les ranatres, s’avoisinent par leurs rapports. Les unes et lesautres ont deux filets sétacés à l’ex- irémité de l'abdomen, et les pattes antérieures avancées et formant la tenaille. Geoffroy prit ces deux pattes pour les antennes qu'il ju’apercevait pas. Néanmoins, les zèpes dif- 2" ZSPRIEN SANS VERTÈBRES. 517 ferent des ranatres par leur bec incliné presque perpendicu- lairement, et par les hanches des pattes antérieures qui sont bien plus courtes que dans les ranatres. On les en distingue d’ailleurs par leur corps ovale, à corselet qui n’est point plus long que large , et qui est échancré antérieurement pour re- cevoir la tête. | Ces insectes nagent lentement et difficilement, se tiennent souvent au fond des eaux, et ont leurs pattes postérieures peu ou point natatoires. Ils se nourrissent en sucant les in- sectes et les vers qu'ils peuvent saisir. Les œufs des nèpes sont terminés à un de-leurs bouts, par deux ou pluseursi filets piliformes. ESPÈCES. 1. Nèpe cendrée. Nepa cinerea. \.. IV. cauda bisela corpore dimidio breviore; corpore ovali- oblonzo. IVepa cinerea. Fab. Lair. hist. nat. des crnst, et des ins. 12. p. 284. pl. 95. /ig. 8. Le scorpion aquatique, Geoff, Habite en Europe, dans les eaux. Gorps ovale-oblong. 2. Nèpe d'Amérique. Nepa grandis. ]V. mazxima , depressa, fusca, flavo-macufata. ÎVepa grandis. Lin. Fab. Habite en Amérique, à Surinam, dans les eaux. Corps ovale. Etc. NOTONECTE. (Notonecta.) Antennes plus courtes que la tête, quadriarticulées , insérées et cachées sons les yeux. Bee court, conique, triarticulé , incliné sur la poitrine. Corps ovale-oblong ; tête sessile ; un écusson, Pattes 518 ANIMAUX postérieures plus longues, natatoires, et en forme de rames. Anitennœæ capite breviores , quadriarticulatæ , sub oculis insertæ et suboccultatæ. Rostrum breve, coni- cum , triarticulatum , sub pectore inflexum. Corpus ovato-oblongum ; caput sessile; scutellum. Pedes quatuor antici subæquales : postici longiores, nalatori , remiformes. | OBSERVATIONS. Les notonectes ont tous les tarses à deux articles; mais il paraît que les quatre antérieurs seulement sont bionguiculés. On a donné à ces insectes le nom vulgaire de punaise à aviron, parce que d’une part ce sont des cimicides, et que de l’autre, en nageant, 1ls se servent de leurs deux pattes postérieures comme d’avirons ou de rames pour diriger leurs mouvemens. Ces pattes sont, en effet, plus longues que les quatre autres , ouvertes ou écartées comme deux rames, et leur tarse est élargi par une frange de poils serrés qui facilite leur usage. | La manière de nager des zotonectes est assez singulière : l'animal est sur le dos, et présente en haut le dessous de son ventre. Leur écusson est assez grand, et les distingue prin- cipalement des corises. Ges insectes se meuvent avec beau- coup de vivacité dans l’eau, et se nourrissent de proie. ESPÈCES. 1. Notonecte gianque. Notonecta glauca. Lin. V. elrtris griseis: margine fusco-punctato, apice bifidis. Latr. hist. nat. des crust.et desins. 12. p. 291. pl. 97. f. 4. La grande punaise à avirons. Geoff. 1. p. 4796. pl. 9. f. 6. Habite en Europe, dans les eaux dormantes. a: Ye # Fà | SANS VERTÈBRES. 5r | Len | a. Notonecte pygmée. Votonecta minutissima. IV. grisea; capite fusco; elytris trigonis , postice truncatis. ÎIVotonecta minutissima. Lin. Panz. fasc. 2. tab. 14. IVotonecta n. 2. Geoff. Habite en Europe, dans les eaux, NAUCORE. (Naucoris. ) Antennes très-courtes, quadriarticulées, insérées et cachées sous les yeux. Bec court, conique, subbiarticulé, incliné sur la poitrine. Corps ovale, déprimé ; tête transverse; les deux pattes antérieures courtes, à jambes et tarses réunis, formant pour chacune un grand crochet. Les quatre postérieures ciliées et natatoires. Un écusson. Antennæ brevissimeæ , quadriarticulatæ, sub oculis insertæ et occultandæg Rostrum breve , conicum , sub- biarticulatum , sub pectore inflexum. Corpus ovatum , depressum ; caput sessile , trans- versum ; pedes duo antici breves, subraptorü; tibirs tarsisque conjuncts uncum magnum efhcientious : poOs- tici quatuor ciliati, natatorü. Scutellum. OBSERVATIONS. Quoique Einné ait confondu les zaucores avec les zepa, c'estavec les notonectes qu’elles ont le plus de rapports. Néan- moins on les distingue facilement des notonectes, par leurs pattes antérieures qui paraissent ravisseuses, la jambe et le tarse de. chacune de ces pattes étant réunis et formant un grand crochet qui se replie sous la cuisse. On les en distingue. _ 520 ANIMAUX aussi par Jeur bec qui n’offre que deux articles bien apparens, le troisième, qui est à la base, étant très-court. Enfin, on les en distingue par leur corps ovale, très-aplati, et par les [+ 2 4e se quatre pattes postérieures ciliées, natatoires. L’écusson des paucores les distingue de la corise. Les naucores sont carnassières, voraces , et se nourrissent en suçant d'autres insectes aquatiques, ESPECES. x. Naucore cimicoïde. Vaucoris cimicoides. Fab. IV. abdominis margine serrato ; capite tharaceque flavo. fascoque variis. G. | JVepa cimicoides. Lin. La naucore. Geoff. 1. p. 474. tab. 9. f. 5? Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 12, p. 285. pl. 97. f. 3. Habite en Europe, dans les étangs. 2. Naucore tachetée. Naucoris maculata. IN. abdominis margine serrato, capite coraceqne vires= centibus , Fusco-maculatis ; elytris fuscis. IVaucoris maculata. Fab. supp. p. 525. Habite en France, dans les eaux, Besc. M, Latreïlle croit que c'est ici qu’il faut rapporter la naucore de Geoffroy. 3. Naucore estivale. Naucoris œstivalis. IV. abdominis margine, serralo , capite thoraceque albo= lutescentibus. ÎVaucoris æœstivalis. Fab. . \ Coqueb. Il. ic. tab. 10. f. r. Habite en France, dans les eaux. Besc. CORISE. ( Corixa.}).. Antennes très-courtes , sétacées, quadriarticulées, in- sérées sous les yeux. Bec court, conique, subbivalve par SANS VERTÈBRES, 92H son union avec la lèvre supérieure, et comme fendu ou percé au sommet pour la sortie du suçoir. Corps oblong , déprimé. Point d'écusson. Pattes anté- rieures très-courtes, courbes, à tarses à un seul article. Les quatre postérieures allongées, à tarses biarticulés, subnatatoires. Antennæ brevissimæ , setaceæ , quadriarticulatæ, sub oculis insertæ et occuliandæ. Rostrum breve , coni- cum, nutans, labro coadunato subbivalve , apice fis- sum aut subperforatum pro setis haustelh exerendis. Corpus oblongum, depressum. Scutellum nullum. Pedes duo antici breves, incurvi; tarsis uniarticulatis: quatuor postici longiores , subnatatorü ; tarsis biungut- culatis. ins OBSERVATIONS. Les corises ressemblent un peu aux notonectes par leur. forme , leurs antennes, leurs ailes, etc. Mais elles manquent d’écusson , et leur manière de nager est différente. Leur bec est court, conique , et semble percé, à son extrémité, d’un trou qui donne issue au sucoir. Il parait que c’est la lèvre supérieure qui, par sa réunion avec le bec, complète son canal. Ces insectes viennent souvent à la surface des eaux où ils se tiennent suspendus par le derrière pour respirer; mais, au moindre mouvement, 1ls se précipitent vers le fond, et peuvent y rester quelque temps. Les tarses des deux paites antérieures n’ont qu'un article , et paraissent même sans crochets. | ESPECES, 1. Corise siriée. Corixa striata. C. elytris pallidis : lineolis transversis, undulatis, nume- rosissimis , fuscis. 592 ANIMAUX La corise. Geoff. 1. p. 478. pi. 9. f. ”. Corise striée. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 12. p. 289. Ejusd. gen. crust. et ins. 3. p. 151. Votonecta striala. Lin. Sigara striata. Fab. Habite en Europe, dans les eaux douces et tranquilles. 2. Corise brune. Corixa coleoptrata. €. elytris Lolis coriaceis fuscis : margine exteriori flavo. S'igara coleoptrata. Fab. Panz. fase. 5o. t. 24. Habite en Suède et aux environs de Paris. L BÉLOSTOME. ( Belostoma.) Antennes quadriarticulées , demi-pectinées , insérées et se cachant sous les yeux. Bec en cône allongé, biarticalé. Corps ovale, très-déprimé. Un écusson. Pattes anté- rieures ravisseuses , terminées par un seul crochet. Tous les tarses biarticulés et onguiculés. Aniennœæ quadriarticulatæ, semi-pectinatæ , sub oculis insertæ et occultandæ. Rostrum elongato-coni. cum, biarticulatum. Corpus ovatum , valdè depressum. Scutellum. Pede antict raptori , uni unguiculati. Tarsi omnes distinct biarticulatr. OBSERVATIONS. Les bélostomes sont des insectes exotiques, qui ont quel ques rapports avec les naucores; mais leurs antennes semi- pectinées les en distinguent, ainsi que de presque toutes le autres cimicides aquatiques. Ces insectes different aussi de cimicides aquatiques à antennes insérées sous les yeux, en ce qu’ils ont tous les larses biarticulés et onguicules. ‘os HE ORRREE Cx [È LE] SANS VERTÈBRÉS. ESPÈCE. 1, Bélostome briqueté- pâle. Belostoma testaceo-palli- dum. Latr. gen. crust. et insect. 3. p. 145. Habite l'Amérique méridionale. Re ne SA US NUS RS NS SAN SNS Ne Me SANS ee 4 Vs ee eu . <." "(| |] ORDRE QUATRIÈME. LES LÉPIDOPTEÈRES. Une trompe tubuleuse , de deux pièces, constituant un sucoir nu , et roulée en spirale dans l’inaction. Deux ou quatre palpes apparens.— Quatre ailes membraneuses, recouvertes d'écailles colorées , peu adhérentes, semblables à une poussière fine.—Larve vermiforme , munie de dix à seize pattes. Chrysa- lide inactive, à peau non transparente. OBSER VATIONS. Cet ordre, très-naturel, comprend une série nom- breuse d'insectes bien caractérisés par leur bouche et leurs ailes, et qui tiennent les uns aux autres par les plus grands rapports. Ces insectes intéressent non-seulement par les particularités de leur métamorphose, qui est des plus complètes, mais en outre par leur beauté, leurélégance et l'admirable variété de leurs couleurs. Aussi ce sont eux probablement qui ont, les premiers, attiré les re- gards et l'atiention de l’homme, parmi les animaux de leur classe; mais, comme leur série est très-naturelle , et 524 ANIMAUX que nos collections sont très-avancées à leur égard, ce sont aussi ceux, peut-être, qui sontles plus difliciles à dis- tinguer entr'eux , en un mot, à caractériser génériquement et spécialement. | Voyons d'abord ce qui les caractérise en général. Dans l'état parfait, ces insectes ont quatre aîles éten- dues, membraneuses, veinées, et couvertes de pe- tites écailles qui ressemblent à une poussière farineuse. Ces écailles sont ovales ou allongées, découpées en leur bord , et disposées en recouvrement les unes à la snite des autres, a-peu-près comme les tuiles d'un toit. Elles sont implantées par une espèce de pédicule, se détachent avec facilité au moindre frottement, et alors l'aile , qui était opaque et diversement colorée par ces écailles, reste transparente et presque semblable aux ailes membra- neuses des autres insectes. On sait, par les intéressantes observations de M. Sa- vigny , que la bouche des lépidopteres a réellement deux mandibules, deux mâchoires , quatre palpes, une lèvre supérieure et une inférieure. Mais , ici, ces parties sont, les unes simplement ébauchées, et les autres accommodées à l'usage qu’en fait l’insecte , selon sa manière de vivre; c'est-à-dire , que les unes, non utiles, sont très-réduites, sans développement , et fort difficiles à apercevoir ; tan- dis que les autres, véritablement employées, ont acquis. une forme appropriée, et des dimensions qui les mettent | en évidence. Il en résulte que, dans ses parties bien appa- rentes, la bouche des lépidoptères parvenus a l’état par- fait , n'offre qu’une espèce de trompe ou plutôt un sucçoir nu, tubuleux, composé de deux pièces réunies, et auquel SANS VERTÈBRES. 595 on a donné le nom de langue (Zingua spiralis). Ce su- coir ou cette langue leur sert à pomper le suc mielleux des fleurs dont ils fent alors leur nourriture. Les deux pièces qui le forment sont les deux mâchoires de l'ani= mal. Elles sont transformées en lames étroites, fort allon- gées, convexes d'un côté, concaves de l’autre, et qui constituent un cylindre creux par leur réunion, cylindre dont la cavité est quelquefois triple par l'enroulement d’un des bords de chaque lame , selon M. Latreille. Ce sucoir , lorsque l'insecte n’en fait pas usage, est roulé en spirale , et placé entre les deux palpes inférieurs ou la- biaux qui sont velus et le cachent plus ou moins complet- tement. La longueur de ce suçoir varie selon que l'in secte parvenu à l’état parfait, prend encore plus ou moins de nourriture. La tête des lépidopières est pourvue de deux antennes insérées entre les yeux, multiarticulées, plus ou moins longues, mais excédant toujours la longueur de la tête, Elles sont tantôt sétacées, soit simples, soit pectinées, tan- tôt prismatiques , et tantôt filiformes, plus ou moins en massue à leur extrémité. Les trois petits yeux lisses , placés au sommet de la tête, se distinguent difficilement à cause des poils dont la tête est couverte. Les quatre ailes de l’insecte parfait sont attachées à la partie postérieure et latérale du corselet, et dans l’inac- tion , elles sont tantôt couchées sur le corps, soit en toit, soit horizontalement , soit de manière à l'envelopper , et tantôt elles sont plus ou moins relevées. Les six pattes sont toujours divisées en cinq pièces, dont 526 ANIMAUX la dernière est lerminée par deux onglets très-petits. Il y a quelques papillons qui ne font usage en marchant que des quatre pattes postérieures , quoiqu'’ils en aient réellement six. La poitrine et le ventre des lépidopières sont pourvus latéralement de stigmates en forme de petites bontonnièe- res. Les parties de la génération, dans les deux sexes, sont placées à la partie postérieure et terminale de l'abdomen. Enfin, dans certains lépidoptères , la trompe est si courte qu'il est très-difficile de l'apercevoir, ces insectes, par- venus à l’état parfait, ne prenant plus de nourriture. La larve des lépidoptèrés est connue sous le nom de chenille. Sa bouche est armée de fortes mâchoires, par le moyen desquelles elle ronge les feuilles, les fleurs et les fruits des végétaux , ainsi que les pelleteries, etc. Ainsi, dans l’état de larve , le lépidoptère est un rongeur, tandis qu'il ne pent ètre qu'un suceur lorsqu'il a acquis son der- nier état. | Dans la larve, on apercoit à la partie inférieure de la bouche, au moyen du microscope, un petit trou auquel on a donné le nom de filière , trou par lequel elle fait pas- ser le fil ou la soie dont elle se sert pour construire sa co= que lorsqu'elle veut se changer en chrysalide. Le corps des chenilles est allongé en forme de ver ; nou , charnu, soit glabre, soit hérissé de poils ou de piquans, et composé de douze ou treize anneaux. On aperçoit très - distinctement les stigmates qui se trouvent … sur chaque anneau, un de chaque côté, mais le troi- sième et le quatrième anneaen sont dépourvus, En gros- sissmt., les ekerrittes muent ou changent de peau plusieurs SANS VERTÈBRES; 527 fois (environ trois ou quatre fois), et parvenues à leur en- tier accroissement , elles deviennent stationnaires et se changent en chrysalide. Dans cet état , l'animal est tout- a-fait méconnaissable , immobile , ne prend pas de nour- riture, et ne laisse point apercevoir les parties de l'in- secte parfait. Il y a des chenilles qui ont seize pattes : six pattes écail- leuses, huit intermédiaires, et deux postérieures, qui ne manquent jamais , non plus que les six écailleuses : les plus grandes espèces et les plus communes sont dans ce cas. D'autres chenilles n’ont que six pattes intermédiaires, d’autres n'en ont que quatre, enfin d’autres n’en ont que deux ; en sorte que ces dernières n’ont en tout que dix pattes. Ces chenilles ontune démarche très-différente de celle des chenilles à seize pattes. Elles élèvent en bosse la partie de leur corps qui n’a point de pattes, la courbent en arc, et rapprochent par ce moyen leurs quatre pattes postérieures des six antérieures ou écailleuses. Ensuite, ré- tablissant leur figure en ligne droite , en portant en avant la partie antérieure de leur corps, elles semblent, en mar- chant ainsi, mesurer le chemin qu'elles parcourent ; ce qui leur a fait donner le nom de chenilles arpenteuses. Les chenilles dont l'extérieur est le plus simple, sont celles dont la peau n'est point chargée de poils ou de corps saillans analogues ; on les appelle chenilles rases. Il y en a dont la peau est si mince et si transparente (comme dans le ver à soie), qu'elle laisse apercevoir une partie de l'intérieur de l'animal. Parmi les chenilles rases, il s'en trouve qui ont des poils, mais en petit nombre ou fort écartés, ou peu sensibles ; d'autres ont le corps gra- 528 ANIMAUX nuleux ou comme chagrmé; d’autres enfin sont remar- quables par des tubercules arrondis , distribués réguliè- rement sur, les anneaux. Plusieurs des grosses espèces de chenilles et de celles qui donnent les plus beaux papillons sont dans ce cas. Des chenilles rases et chagrinées, si nous passons à l'examen de celles qui sont véritablement hérissées, nous verrons qu’elles ont des poils nombreux, et souvent si gros, si durs et si semblables à des épines, qu'on les a nommées chenilles épineuses. Ces gros poils, qui sont assez durs pour être piquans, sont quelquefois composés comme les épines des plantes. | Ce qui est particulierement remarquable dans les che- nilles, en général, ce sont les couleurs différentes dont elles sont communément ornées. On voit sur leur corps une infinité de nuances , dont il serait difäicile de trouver ailleurs des exemples. Les unes ne. sont que d'une seule couleur ; plusieurs couleurs différentes, très-vives., tres- tranchées , servent de parure à d’autres. Tantôt elles y sont distribuées par raies, par bandes qui suivent la lon- gueur du corps ; tantôt par raies ou bandes qui suivert le contour des anneaux. Quelquefois elles sont par ondes où par taches, soit de figure régulière , soit irrégulière ; et quelquefois par points ou avec des variétés qu'il est difiicile de décrire. La manière de vivre des chenilles. est presqu'aussi vas riée que les espèces. Il y en a qui aiment à vivre seules dans des retraites qu'elles se choïsissent; d’autresse plai- sent ensemble et forment des sociétés. On trouve des es- pèces qui vivent dans la terre, dans l’intérieur des plantes, is DORE SANS VERTÈBRES. 529 dans les racines , dans les troncs d'arbres : le plus grand nombre se plaît sur les feuilles des herbes et des arbres, à portée des alimens qui leur sont nécessaires. Elles n’ont d’autres précautions à prendre, pour se garantir dés in- jures du temps , que de se cacher sous les fenillés ou sous les branches, jusqu’à ce qu'elles puissent reparaître sans danger. Quelques-unes, pour se mettre en sûreté, rou- lent des feuilles pour se retirer dans la cavité formée par les plis. D’autres, d'une très-petite espèce, habitent et vivent même dans l'intérieur des feuilles qu’elles minent, et où elles ne sont point apercues des ennemis qu'elles ont à craindre. Il y en a enfin qui se forment une sorte de fourreau qui les cache et les accompagne partout. Parmi les faits que les chenilles nous font voir dans le cours de leur vie , il n'en est guère qui méritent plus d'é- __tre examinés et qui soient plus dignes de nous étonner que leurs changemens de peau et leur transformation. Le chan- gement de peau n'est pas seulement commun à toutes les chenilles ; il l’est aussi à tous les insectes qui, avant de parvenir à leur dernier terme d’accroissement, doivent se dépouiller une ou plusieurs fois. La plüpart des che- nilles ne changent que trois ou quatre fois de peau avant dese transformer en chrysalide ; mais il en est qui en chan- gent jusqu'à huit et même jusqu'a neuf fois. Les chenilles qui donnent les papillons dé jour, c’est-à-dire, les vrais papillons, ne changent communément que trois fois de peau , au lieu que celles d’où sortent les papillons de nuit ou phalènes, la changent au moins quatre fois. Ce sont ces mues qu on nomme maladies dans le ver à soie, et qui Tome III. 34 530 ANIMAUX le sont effectivement, puisque quelquefois elles lui font perdre la vie. Ce qu'il est important de remarquer, c'est que la dé- pouille que la chenille rejette à chaque mue, est si com- plète, qu’elle paraît elle-même une véritable chenille. On : trouve toutes les parties extérieures de l’insecte : la dé- ni pouille d’une chenille velue est toute hérissée de poils ; les fourreaux des pattes, tant écailleuses que membraneuses, y restent attachés ; on y voit les ongles, tous les crochets de leurs pieds, et il est même bieu singulier d’y trouver toutes les parties dures de la tête. Lorsque Îles chenilles ont pris tout leur accroissement, et que le temps de leur métamorphose approche, elles quittent sonvent les herbes cu les arbres sur lesquels elles ont vécu, et se préparent à la transformation en cessant de prendre des alimens. Elles se vident entièrement et re- jettent même la membrane qui double toat le canal de leur estomac et de leurs intestins. Alors, celles qui savent . filer des coques, se mettent à y travailler , et s'ÿ ren- ferment, comme pour se mettre à l'abri des impressions de Y'air pendant leur changement de forme. On les voit, dans cette enveloppe, se courber , se raccourcir , parai- tre dans un état languissant, et après des mouvemens al- ternatifs d’allongement et de contraction ,.se dégager enfin du fourreau de chenille qui enveloppait leur, chrysalide,. Cette opération , à laquelle Jes chenilles se préparent, est dans le fond semblable à celle qu'elles ont subie toutes les fois qu'elles ont changé de peau : c'est encore une dé- pouille que l'insecte doit quitter , mais aussi c'est une dé= pouille bien plus considérable. Elles parviennent done à | l | SANS VERTÈBRES. 931 un état particulier dont j'ai déja parlé, état dans lequel elles prennent le nom de chrysalide ou de fève, à cause de leur forme singulière. Cet état est le second par où la chenille doit passer pour parvenir au dernier, et paraître sous la forme de papillon. On peut, en quelque sorte, considérer toute chrysalide comme une espèce d'œuf dans lequel le papillon se dé- veloppe et se perfectionne, Il y reste jusqu'à ce qu'il soit entièrement formé, et qu'une douce chaleur l'invite à en sortir. Le jeune papillon averti par l'instinct, qu’il a acquis assez de force pour rompre ses fers, fait un puissant ef- fort qui lui ouvre une seconde fois les portes de ja vie. Tous ses organes deviennent plus sensibles et en quelque sorte plus parfaits. Ses aïles, qui d'abord ne paraissent presque pas, ou qui sont si petites qu'on les prendrait pour celles d’un papillon manqué, sont encore couvertes de l'humidité du berceau et plissées, chiffonnées ou rephées sur elles-mêmes ; mais aussitôt qu’elles soft à l'air libre, les liqueurs qui doivent circuler dans leurs canaux, s'é- lançant avec rapidité , les forcent à s'étendre et à se dé- velopper. Pour accélérer ce développement et Jui donner plus de force, le papillon nouvellement éclos et impa- tient de voler , les agite de temps en temps et les fait frémir avec vitesse. En même temps , tous ceux qui ont une trompe qui était étendue et allongée sous le fourreau de la chrysalide, la retirent et la roulent en spirale pour Ja loger dans le réduit qui lui est préparé. Si quelque cause , soit intérieure , soit extérieure, s'oppose à l’exten- sion des ailes dans le temps qu’elles sont encore aussi flex bles que des membranes, la sécheresse qui les surpread 5392 ANIMAUX dans cet état , arrêtant la suite du développement, ces ailes restent imparfaites, incapables de servir , et le pauvre ani- mal se voit condamné à périr, faute de pouvoir chercher sa nourriture. C’est ainsi que tous les papillons sortent dé leur état de chrysalide et subissent la métamorphose la plus étonnante qu’on connaisse parmi les êtres vivans. Ces animaux sin- guliers ne conservent plus rien de leur premier état. Fi- gure, organes , industrie , tout est changé ; de sorte que j'animal qui commença par être chenille, n'en a plus la moindre apparence et, en effet , n’est plus reconnaissable. Ce n’est plus cet être pesant, réduit à ramper , à brou- ter avec avidité la nourriture la plus grossière, et sujet à des maladies continuelles et périodiques. Le papillon , au contraire, est, en général, l'agilité même : orné des plus belles couleurs, il ne tient plus à la terre, ne se nourrit plus que de miel, et semble ne connaître que le plaisir. L'ordre des lépidoptères n'a été divisé qu’en trois gen- res par Linnœus ; savoir : celui de la phalène , celui du sphinx , et celui du papillon, Les Entomologistes ont pres- que tous conservé le troisième de ces genres, celui du papillon , et comme il est très-nombreux en espèces , ils se sont contentés de le sous-diviser en plasieurs sections, avec des déterminations vagues. M. Latreille est le pre- mier qui ait essayé de le partager en plusieurs genres. Quant aux genres sphinx et phalena de Linné, les Ertomologistes les ont distingués en un assez grand nom- bre de genres particuliers. Nous les avons imités à cet égard, sans adopter néanmoins la totalité des genres qu'ils | où établis, étant convaincu que l’abus dans l’art de di= SANS VERTÈBRES. 533 viser les productions de la nature , est une des causes qui nuisent le plus aux progrès des sciences naturelles ; tandis qu'une sage économie dans l'institution des divisions in- dispensables , est le vrai moyen d’en avancer les progrès. D'après cette considération , qu'il me semble qu’on ne doit jamais perdre de vue, je partage primairement l’or- dre des lépidopières en irois grandes coupes réunies sous deux sections , comme dans le tableau suivant. ———————— DIVISION DES LÉPIDOPTÈRES. J.ère Sgcrion. — Un crochet subulé au bord externe des ailes inférieures, servant de frein pour retenir celles de dessus. Aucune aile élevée dans le re- pos. # Antennes sétacées : elles diminuent d'épaisseur de la base à la pointe. ( Les lépidoptères nocturnes.) (1) Aïles enveloppantes, se roulant autour du corps, ou très- inclinées. Chenilles non vagabondes, vivant ordinaire- ment à couvert, soit dans des fourreaux mobiles, soit dans des parties de végétaux. Les Rouleuses. (2) Aïles non enveloppantes , mais conformées, soit en chap- pe, soit en triangle allongé, et le plus souvent hori- zontales. Chenilles non vagabondes, vivant à couvert, et roulant les feuilles ou les fleurs pour y fixer leur demeure, ou habitant dans des fruits. Les Pyralites, 69 ANIMAUX LR (3) Ailes non enveloppantes, ni conformées en chappe. Chenilles la plupart vagabondes, et vivant ordinairement à découvert. Les Phalénides. ** Antennes en massue allongée, prismatique ou en fuseau. Elles ont dans. leur longueur quelqu’épaississement plus grand qu’à leur base. ( Les lépidopteres crépus- culaires.) Les Sphingides,. YT.e. Secrion. — Point de crochet ou de frein quelconque au bord externe des ailes inférieures. Les quatre ailes, ou au moins deux, élevées dans le repos. (Les Lépidoptères diurnes.) Les Papilionides. :LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES. Les lépidopières nocturnes, qu'on a aussi nommés papillons de nuit, parce que la plupart ne volent que le soir, comprennent tous les lépidoptères dont les antennes sont sétacées, c’est-à-dire , diminuent d'épaisseur de la base à la pointe : mais ces antennes sont simples dans les uns, ciliées, dentées ou pectinées dans les autres. Ces,lépidopitres nocturnes n’ont jamais les ailes éle- vées vers la verticale dans l'état de repos, comme le plus grand nombre des papilionides ; volent pen pendant le jour; et presque tous enveloppent leur chrysalide dans une coque, ou s’enfoncent dars la terre pour s’y transfor- mer , s'ils la laissent à nu. SANS VERTÈBRES. 535 Cette coupe, très-remarquable par l'énorme quantité de races diverses qu’elle embrasse, l'est encore plus par l'extrême difficulté de la diviser clairement, et d'y insti- tuer des genres convenablement circonscrits par des ca- ractères faciles à saisir. Tel est, et sera partout, l'incon- vénient des familles naturelles dans lesquelles nos collec- tions se trouveront fort enrichies : j'en ai suflisamment indiqué la cause. L'observation constate que, dans la nombreuse série des races de cette coupe., ce sont les larves ou chenilles qui offrent le plus de particularités intéressantes , soit sous le rapport des habitudes diverses, ‘soit sous celui de leur forme et du nombre de leurs parties; tandis que, parvenues à l’état d'insectes parfaits, on ne leur trouve plus qu'un petit nombre de particularités différentes ; encore sont- elles peu propres à les faire diviser nettement. En effet, si ces animaux présentent encore beaucoup de diversité, ce n'est guère que dans leur taille, les couleurs qui les ornent , et les nuances des proportions de leurs parties. Cependant , comme il est indispensable de les diviser et de les sous-diviser bien des fois, puisque ces insectes sont si nombreux , il faut donc faire concourir la consi- dération de la chenille avec celle de l’insecte parfait , afin d'établir parmi eux les diverses sortes de divisions qui peuvent faciliter l'étude de ces nombreux nocturnes, et les faire aisément reconnaître. Poursuivant toujours la simplicité de la méthode, tant qu’elle est compatible avec ce qu’exigent les distinctions essentielles, je partage les lépidoptères nocturnes en trois families, de la manière suivan*” 536 ANIMAUX DIVISION DES LÉPIDOPTÈRES NOCTURNES. 1. Ailes enveloppantes : Elles sont roulées autour du corps, ou très-inclinées dans l’inaction. Chenilles non vagabondes, vivant ordinairement à couvert, soit dans des fourreaux, soit dans des par- ties de plantes ou‘de toiles. Les Rouleuses. 2. Ailes non enveloppantes : Elles sont peu ou point in- clinées dans l’inaction , mais couchées sur le corps sans l’envelopper , et sont conformées en chappe ou en triangle-allongé. Chenilles non vagabondes, vivant en général à cou- vert, et roulant, soit les feuilles, soit les fleurs pour y fixer leur demeure , ou habitant dans des fruits. Les Pyralites. 3. Ailes non enveloppantes : Elles sont horizontales ou* en toit dans l'inaction , sans envelopper le corps, et ne sont ni en chappe , ni en triangle allongé. Chenilles la plupart vagabondes, et vivant ordinaire- ment à découvert. Les Phalénides. SANS VERTÈBRES. 533 LES NOCTURNES ROULEUSES. [ Vocturnæ tortrices.] ». Ailes enveloppanies, se roulant autour du corps ou très-inclinées. — Chenilles non vagabondes, vivant ordinairement à couvert, soit dans des fourreaux , soit dans des parties de plantes ou de toiles. Sous le nom de nocturnes rouleuses , je réunis ici, comme formant une famille particulière, des lépidoptères qui me paraissent avoir entr'eux d'assez grands rapporte. M. Latreille les avait pareillement rassemblés sous la dénomination de rouleuses, dans son histoire naturelle des crustacés et des insectes ( vol. 14, p. 232.); maisil y joignait les pyralites que j'en sépare, parce que leurs ailes, plus souvent horizontales qu’inclinées, ne sont véri- tablement pas enveloppantes. Ainsi les insectes dont il s'agit , sont assez remarquables en ce que leurs ailes se roulent . ou moins complette- ment autour du corps lorsque l'animal n’en fait pas usage, et en ce qu’elles sont en général longues , étroites et plu- meuses ou frangées. Ce sont pour la plupart de petits lé- pidoptères, ornés le plus souvent de couleurs vives et brillantes. Leurs chenilles vivent à couvert, soit en se for- mant des fourreaux ( assez souvent portatifs) aux dépens des étoffes ou des parties de plantes, soit en minant l'in- térieur des feuilles, etc. - À la vérité, les chenill les des pyralites vivent aussi pres- que toutes à couvert; mais les insectes parfaits qui en 538 | ANIMAUX proviennent, sont toujours distingués de nos rouleuses, par la forme et la disposition de leurs ailes. Au reste, ces différens lépidoptères ne sauraient être fort écartés entr’'eux. On peut sous-diviser ces rouleuses en plusieurs" sous- familles , comme l’a fait M. Latreille qui les distingue en Ptérophorites. : Tinéites. Crambites. Voici la division des zocturnes-rouleuses, et la dis- ünction des trois sous-familles qu'elles embrassent. DIVISION DES NOCTURNES ROULEUSES. * Les quatre ailes, ou au moins deux , fendues en autant de digitations qu’elles ont de côtes. ( Pté- rophorites. Latr.) Ptérophore. Ornéode. ** Les quatre ailes entières et point fendues, malgré leurs nervures principales ou leurs côtes. [1] Deux palpes apparens. ( Znéites. Latr.) (a) Les antennes et les yeux écartés. (%) Trompe non distincte et comme nulle. Teigne. (XX) Trompe allongée et distincte. Y ponomeutc. SANS VERTÈBRES. 539 OEcophore. Lithosie. (b) Les antennes et les yeux contigus, ou trés-rapprochés. Adèle. [2] Quatre palpes apparens. ( Crambites. Latr.) Alucite. Crambus. Gallérie. PTÉROPHORE. ( Pterophorus. ) Antennes sétacées, simples. Deux palpes, non plus longs que la tête, un peu écailleux. Trompe distincte. Les quatre ailes, ou deux au moins, fendues en digita- tions plumeuses. Pattes longues, épineuses. Chrysaïlide nue , suspendue par des fils. Antennæ setaceæ, simplices. Palpi duo, breviter squamatt , capite non longiores. Proboscis distincta. Alæ quatuor , aut ex illis duæ , in plumulas fissæ. Pedes longi, spinosi. Pupa nuda , filis suspensa. OBSERVATIONS. Le corps des p{érophores est allongé, grêle, et ses ailes, dans le repos, sont enveloppantes. Mais ce qui rend ces ailes singulièrement remarquables, c'est qu’elles sont fendues plus ou moins profondément en digitations barbues ou plu- meuses. Quelquefois même les digitations sont subdivisées, en sorte que l'aile paraît rameuse. Outre les barbes ou fran- 540 ANIMAUX D ges latérales de ces digitations, les ailes n’en sont pas moins couvertes de petites écailles colorées, comme celles des autres lépidopteres. Geoffroy est le premier qui ait distingué comme genre les ptérophores, que Linné a confondus parmi ses phalènes; et M. Latreille en a séparé l’ornéode à cause de la différence de sa métamorphose. En effet, 1l est bien singulier que la chrysalide des pté- rophores soit nue et suspendue à des fils, comme celle des | papillons , tandis que celle de l’ornéode est enfermée dans une coque, comme dans les phalènes. ESPÈCES. 1. Pitérophore brun. Pterophorus didacty lus. Pt. fuscus ; alis fissis : strigis albis, anticis bifidis , posticis triparlitis. | Pterophorus didactylus. Fab. Pterophorus n.° 2. Geoff. 2. p. 92. Habite en Europe. Sa chenille vit sur le liseron ; elle est ver- dàtre. 2. Ptérophore fauve. Pterophorus pterodactylus. Pt. alis patentibus, fissis, testaceis : puncto fusco. Pterophorus pterodactylus. Fab. Habite en Europe. Sa chenille est bleuâtre , avec une raie pour pre sur le dos. 3. Ptérophore pentadactyle. Pterophorus pentadactylus. P£. alis niveis : anticis bifidis , posticis tripartitis. Pterophorus pentadactylus. Fab. Le ptérophore blanc. Geoff. 2. p. 91. n.0 1. Habite en Europe. Sa chenille est verte, ayec des points noirs et quelques poils. Etc. SANS VERTÈBRES. ÿhr ORNÉOD E. (Orneodes. ) Antennes sétacées. Deux palpes plus longs que la tête, relevés ; a dernier article presque nu. Ailes larges, en éventail, fendues en digitations, très- frangées. Larve à seize pattes. Chrysalide dàns une coque. Antennæ setaceæ. Palpi duo, capite longieres, erecti; artculo ultimo subnudo. Alæ latæ, flabellatæ, fissæ , valdè fimbriateæ. Æruca pedibus sexdecim. Pupa folliculata. OBSERVATIONS, L'ornéode faisait partie du genre des ptérophores ; mais le caractère de la coque qui renferme la chrysalide a auto risé M. Latreille a en former un genre particulier. Le nom d’ornéode qu'il lui a donné, exprime l'espèce de ressem- blance qu'il trouve à l’insecte parfait avec un oiseau. Les ailes des ornéodes sont divisées, comme celles des ptérophores, en autant de parties qu’elles ont de nervures. Mais dans les ornéodes, les ailes sont plus larges et à divi- sions moins profondes. Ces ailes et leurs divisions sont gar- nies sur les côtés , de poils fins, fort longs. ESPÈCE. 1. Ornéode hexadactyle. Orneodes hexadactylus. Latr. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 14. p. 285. Pterophorus hexadactylus. Fab. Le ptérophore en éventail. Geoff, 2. p. 92. n.° 3. Habite en Europe. Les ailes cendrées , fendues en six lanieres. Sa cheuiile vit dans les fleurs du chèvre-feuiile. 54a ANIMAUX TEIGNE. (Tinea) Antennes sétacées , simples, quelquefois ciliées , écar- tées à leur insertion. Deux palpes apparens. Trompe non distincte, Un toupet d'écailles sur le chaperon. Ailes allongées, enveloppantes. Larves à seize pattes ,. vivant solitairement et s'enveloppant chacune dans un fourreau. Aniennæ setaceæ , simplices ; in nonnullis ciliatæ , insertione remotæ. Proboscis S. lingua minima , non distincta. Palpi duo distincti.Clypeus squanus in fasci- culum prominulis. Alæ elongatæ , convolutæ. Erucæ PRéèps sexdecim, solitaricæ , folliculo vestitæ. OBSERVATIONS. Les feignes sont les plus petits, les plus brillans et les plus richement ornés des lépidoptères. L'or, l'argent, mélan- gés avec les plus vives couleurs, sont répañdus sur les ailes d’un grand nombre de ces insectes. Dans la teigne des draps, les ailes sont très-plumeuses sur les bords, et les inférieures sont les plus larges. C’est la même chose dans la teigne des pelleteries. Ces teignes sont d’un gris satiné, fort brillant. La chenille de la teigne se fabrique un fourreau dans le- quel elle vit à couvert, et ensuite se métamorphose. Ce fourreau , dans certaines espèces, n’est point fixé, et la che- nille le transporte avec elle dans ses déplacemens. Elle l'é- largit et l’allonge, en y mettant des pièces, à mesure que cela devient nécessaire, M A SANS VERTÈBRES. 543 Les teignes sont si remarquables par leur aspect et leur forme particulière , qu'il est facile de les distinguer des di- verses phalénides. Geoffroy est le premier qui les ait séparées des phalènes avec lesquelles Linné les confondait. Mainte- nant, leur genre est réduit aux espèces qui ont la trompe très-courte et comme nulle; ce qui les distingue des ypo- nomeutes , des œcophores et des lithosies. ESPÈCES. 1. Teigne des pelleteries. Z?nea pellionella. T°. alis cants : puncto medio nigro; capite griseo. Lin. Tinea pellionella. Fab. 5. p. 304. Gmel. 4. p. 2593. Réaum. ins. 3. tab. 6. f. 12—16. Habite en Europe, sur les pelleteries. z. Teigne des draps. Tinea sarcitella. T°. alis cinereis : thorace utrinque puncto albo. Lin. Réaum. ins. 3, tab. 6. f. g—10. Habite en Europe, dans les appartemens, sur les draps, les étoffes de laine. 3. Teigne des tapisseries. 7nea trapezella. T. alis nigris, postice albis ; capite niveo. Lin. Tinea trapezella. Fab. 5. p. 303. Geoff. 2. p. 187. n.° 13. Habite en Europe, sur les étoffes de laine. Sa chenille vit sous une voûte immobile qu’elle allonge en avancçant et rongeant l’étoffe. 4. Teigne des grains. Zinea granella. T.. alis albo nigroque variis; capite niveo. Tinea granella. Fab. suppl. p. 494. Gmel. p. 2608. Geoff. 2. p. 186. n.0 11. Habite en Europe, dans les greniers. La larve lie ensemble avec des fils plusieurs grains, s'établit au milieu du paquet et dé- vore les grains qui l’avoisiuent. Cr A ANIMAUX 5, Teigne tête-fauve. Tinea flavi-frôntella. T°, alis anticis cinereis , immaculatis; capte fulso. Tinea flavi-frontella. Fab. 5. p. 305. Habite en Europe. Sa chenille fait de grands dégats dans nos collections d'insectes, d’oiseaux, etc. 6. Teigne du bolet. 7nea boletella. T. alis oblongis nigris : dorso margiñeque postico albidis. Phycis boleti. Fab. suppl. p. 463. / Habite en Europe. Etc. YPONOMEUTE. ( Yponomeuta. ) Antennes sétacées , simples. Deux palpes de la lon- gueur de la tête. Trompe distincte. Ailes se roulant autour du corps en demi- cylindre: Chenilles à seize pattes, vivant en société sous un abri eommun. Antennæ setaceæ , simplices. Palpi duo capitis lon- gitudine. Proboscis distincta. Alæ convolutæ, semi -cylindricæ. Erucæ pedibus sexdecim , sub tentorio communi sociatæ: OBSERVATIONS. Les chenilles des yponomeutes né s’enveloppent point dans des fourreaux particuliers comme celles des teignes, mais elles vivent en société dans de grandes toiles qu'elles filent sur différens arbres, tels que le fusain , le padus, etc. ; d'autres néanmoins vivent dans l'épaisséur du parenchyme des feuilles. A —— SANS VERTÈBRES: 545 ESPÈCES. 1. Yponomeute du fusain. Fponomeuta evonymella. F. alis primoribus niveis : punctis 5o nigris, posteribug fuscis. ‘Phalæna evonymella. Lin. Gmel. p. 2586. Geoff. 2. p. 153. n.0 4. Habite en Europe, sur le fusain , etc: 2. Yponomeute du padus. Fponomeuta padella. F. alis primoribus lividis : punctis 20 nigris , posteribu$ fuscis. Phalæna padella. Lin. Gmel. p. 2586. Habite en Europe, sur les arbres fruitiers, dans les bois: 3. Ÿ ponomeute du rosier. Fponomeuta rajelia. F. alis aüratis : maculis septeñ argenteis ; sécunda tériia= que connais. Tinea rajella. Fab. Degeer, mém. 1. tab. 31. f, 11—19. Habite en Europe, sur les rosiers. OECOPHORE. OEcophora: Antennes sétacées, simples. Palpes beaucoup plus longs que la tête , recourbés. Trompe distincte. Ailes frangées , demi-enveloppantes. Chenilles à seize pattes , vivant à couvert dans le parenchyme des feuilles ou des grains: Antennæ sétaceæ , simplices. Palpi duo capite lon- giores , recurvi. Proboscis distincta. Alœ fimbriatæ , semi-convolutæ.ÆErucæ pedibus se#- Tome IIT. 35 546 ANIMAUX decim , intrà substantiam foliorum , aut seminum , Lla- titantes. OBSERVATIONS, Les æcophores se distinguent des teignes par leur trompe apparente, la longueur des deux palpes en saillie, et parce qu’au lieu de se former des fourreaux particulierset portatifs, leurs chenilles vivent à couvert dans des parties végétales. C’est à ce genre qu'appartient l'espèce dont la larve mange le grain (le froment, l’orge, etc.), et fait quelquefois beau- coup de tort dans un grenier, et mème dans un champ. La larve s’introduit même dans l'intérieur des grains. ESPECES. 1. OEcophore doré. OEcophora Linneella. CE. alis fusco-auratis : punctis quatuor argenteis elevatis. Phalæna Linneella. Gmel. p. 2604. Tinea. Geoff. 2. p. 200. n.o 45. Habite en Europe, sur les arbres fruitiers. g. OEcophore du pommier. OEcophora Roesella. O£. alis nigro-auratis : punctis novem argenteis, convéxis, submarginalibus. Phalæna Roesella. Gmel. p. 2604. Habite en Europe, dans le parenchyme des feuilles du pom- mier. 3.OEcophore des jardins. OEcophora Leuwenhockella. OE. alis auratis : striga baseos punctisque qüaluor oppost- tis argenteis. Phalœna Leuwenhockella: Gmel. p. 2602. Habite dans les jardins. 4. OEcophore des céréales. OEcophora cerealella. OE. cinerea , alis-planis incumbentibus pallige Lestaceis. Alucita cerealella. Olix. dict. n.s 15. SANS VERTÈBRES. b47 Réaums mém. de l’acad. année 1561, t. 2. pl. 39 f. 18—19. Habite au midi de l'Europe. Sa larve ronge les grains de blé en s’introduisant dans leur intérieur. LITHOSIE. (Lithosia.) Antennes sétacées, simples ou ciliées, écartées; Deux palpes plus courts que la tête. Trompe distincte. Ailes allongées, couchées sur le corps; plas longues que l'abdomen. Larve à seize pattes. Antennœæ setaceæ, simples aut ciliatæ , insertioné distantes. Palpi duo capite breviores. Proboscis dis- tincta. Alæ elongatæ, dorso incumbentes, abdomine lon- giores. Eruca pedibus sexdecim OBSERVATIONS. Les lithosies ont les ailes beaucoup plus longues que lar- ges, couchées sur le corps presqu’horizontalement ; et moins enveloppantes que celles des yponomeutes. On les distin= gue des œcophores par leurs palpes apparens, qui sont plus courts que la tête. Les chenilles de ces insectes vivent solitairement et ne se font point de fourreaux. , ESPÈCES. 1, Lithosie du lichen. Zühosia quadra. L. alis depressis luteis : anticis punctis duobus eyanéis. Fab. 548 ANIMAUX Phalæna (noetua ) quadra. Gmel. p. 2553. Roes. ins. 1. phal. 2. tab. 15. Habite sur les lichens du chéne, du pin. 2. Lithosie veuve. Lithosia rubricollis. L. atra, collari sanguineo , abdomine flavo. Bombix rubricollis. Lin. Fab. 4. p. 486. La veuve. Geoff. 2. p. 148. n.0 50. tab. 12. f. 6. Habite sur le lichen olivacé du pin, du hêtre. 3. Lithosie ponctuée. Lithosia pulchella. L. alis :albis : primoribus nigro sanguineoque punctatis, posterioribus apice nigris. Bombix pulchella. Fab. 4. p. 459. Petiv. gaz. t. 3. £.3. Habite en Europe, sur le solanum tomentosum, l'héliotrope, elcs LA ADÈLE. (Adela.) Antennes sétacées, fort longues, très-rapprochées à leur insertion. Les yeux presque contigus postérieurement. Trompe allongée. Deux palpes cylindriques, velus. Ailes allongées, élargies postérieurement, couchées, presqu'en toit. Antennæ setaceæ , longissimæ, ad basim valdè ap: proximateæ. Ocul postice Jerè contigur. Proboscis elon- gata. Palpi duo cylindricti , pilosi. | Alæ elongaiæ , posticè latiores, incumbentes , sub- deflexce. OBSERVATIONS. Les adèles, comme les lithosies , ont les ailes allongées , dnais moins enveloppantes que celles des autres rouleuses. SANS VERTÈBRESe 5 49 Elles appartiennent néanmoins à la même famille; car les chenilles des adètes se forment une espèce de fourreau avec des fragmens de plantes, et se déplacent avec cette enve- loppe, comme le font les teignes. Ces rouleuses sont éminemment distinguées des autres par leurs longues antennes , très-rapprochées à leur base, ct par leurs yeux presque contigus. Elles se nourrissent de la substance des feuilles. On les voit souvent voler, en grand nombre , dans les bois , pendant le jour. ESPECES. «. Adèle dorée. Adela Degereella. A. alis atro - aureis : fascia flava ; antennis albis, basi nigris. Alucita Degereella. Fab. Ea coquille d’or. Geoff. 2. p. 193. pl. 12. f. 5, Habite en Europe, dans les bois. >. Adèle noire-bronzée. Ædela Reaumurella. A. alis nigris, extrorsum déauratis. Alucita Reaumurella. Fab. La teigne noire-bronzée. Geoff. 2. p. 193. n.° 29. Habite en Europe , voltigeant au printemps autour des arbres. 3. Adèle pâle. Adela Swammerdamella. A. alis pallidis , immaculatis. Alucita Swammerdamella. Fab, Clerk. phal. tab. 12. E & Habite en Europe. 4. Adèle jaune-d'or. dela Latreillella, À. alis aureis : punctis duobus niveis opposilis. Alucita Latreillella. Fabr. suppl. p. 502. Habite en France, sur les arbustes. Les antennes trés-longues, noires; blanches au sommet. 550 * ANIMAUX GALLÉRIE. (Galleria.) Antennes sétacées. Quatre palpes distinets, dont les deux supérieurs sont cachés. Trompe très-courte, pres- | que nulle. Ailes étroites, allongées, et un peu moulées autour du corps. “ Antennæ setaceæ. Palpi quatuor distincti : supert squammis clypei occultati. Proboscis brevissima , sub- Lé nulla. Ale angustæ , clongatæ , dorso incumbentes , extus deflexeæ. OBSERVATIONS. Les galléries ne se distinguent des teignes que parce qu’elles ont quatre palpes distincts, dont les deux supérieurs sont cachés sous les écailles du chaperon, qui forme une sorte de voûte. Leur larve a seize pattes et vit dans les ru- ches où elle mange la cire des gâteaux d’abeïlles. ESPECES. x, Gallérie de la cire. Galleria cereana. G. alis griseis, posticè emarginatis : dorso canaliculato fusco. Fab suppl. p. 462. T'inea mellonella. Lin. et phalæna cereana ejusd. Réaum. ins. 3. tab. 19. f. 14—15. Roes, ins. 3. tab. 41. Hubn. tin. lab, 4. f. 25. Habite en Europe , dans les rnches des abeilles. SANS VERTÈBRES. 2. Gallérie alvéolaire. Galleria alveolaria. G. alis fusco-cinereis , immaculatis ; capite flavo. Fab. suppl. p. 463. Réaum. ins. 3. t. 19. f. 7 —9. Habite en Europe, dans les ruches. Elle est plus petite que a précédente. CRAMBUS. (Crambus.) Antennes séiacées. Quatre palpes saiïllans et distincts : Jes inférieurs souvent très-grands et en forme de bec. Trompe apparente. Les écailles de la tête ne formant point de toupet. Àüiles allongées , enveloppantes ou moulées autour du corps. Antennæ setaceæ. Palpi quatuor exsertt, perspi- cui : inferi sæpius maximi, rostrum simulantes. Capi- is squamæ appressæ. Alæ elongatæ , convoluteæ. OBSERVATIONS. Les crambus ont, comme les galleries, le port des teignes; mais ils ont quatre palpes tous apparens dont souvent les in- férieurs sont très-grands. Leurs ailes sont étroites, plus lon- gues que larges, enveloppent le corps , et lui donnent une forme presque cylindrique. On croit que leurs larves ont seize paltes. #* ESPECES. 1. Crambus incarnat. Crambus carneus. C. alis anticis flavis : lateribus sanguineis. Fab. suppl. p. 470. 559 ANIMAUX Tinea carnella. Lin. Schœff. Icon. ins. tab. 147. f. 2—3. Habite en Europe, dans les prairies, sur le tréfle. Palpes in férieurs xecourbés. 2. Crambhus des pins. Crambus pineti. C. alis anticis flavis : maculis duabus albissimis , anteriore. oblonga, posteriore ovata. x ns) È OR Fab. suppl. p. 470. Tinea pinetella." Lin. Panz. fasc. 6. tab. 22. Habite en Europe, dans les bois de pin. 3. Crambus des graminées. Crambus culmorum. _ C.alis cinereïs : linea unica abbreviata, albissima. Fab. suppl. p. 47. Fos LA US A T'inea culmella. Lin. téaum. ins. 1. tab. 17. £ 13—14. Habite en Europe, sur les graminées. &. Crambus des prés. Crambus pratorum. C. alis anticis cinereis : linea albissima, posticè ramose, apice strits albis, | ; Fab. suppl. p. 43r. T'inca pratella. Lin. Habite en Europe, dans les prés. 5. Crambus des pâturages. Crambus pascuum. C. alis cinereïs : linea albissima ; margine postico nigro- punc£ato. Fab. suppl. p. 471. T'inea pascuella. Lia. Habite en Europe , dans les prairies, Ete. À LUCITE. ( Mucita. }) Antennes sétacées, un peu courtes, écartées à leur insertion. Quatre palpes distincts : les supérieurs couverts; SANS VERTÈBRES. 553 les inférieurs écailleux , avancés. Trompe apparente. Un toupet d’écailles sur la tête. Ailes allongées, étroites , très-inclinées. Antennæ setaceæ , breviusculæ, insertione remotæ, Palpi quatuor distincti : superti obtecti ; inferi squam- mulosi, porrecti. Proboscis distincta. Caput altè cin- cinnatum. Al elongatæ, angustæ , valdè deflexcæ. OBSERVATIONS. Les alucites ressemblent assez aux teignes par leur taille, et quelquefois par leurs belles couleurs. Mais elles ont qua- tre palpes apparens , quoique les deux supérieurs soient cou- verts, et feur trompe ou langue est bien distincte. Leurs chenilles ont seize pattes et en général le corps lisse. Ces insectes vivent dans les feuilles de différens arbres et arbrisseaux et les lient ensemble pour s’en former une cou- verture, ou les replient par les bords pour s’en faire une enveloppe subcylindrique. Leurs antennes sont simples , sé- tacées, un peu courtes, distantes. Les chenilles des alucites se nourrissent du parenchyme des feuilles qui les couvrent, et n’en attaquent que le côté intérieur, afin de rester cachées dans leur enveloppe, On en connaît un assez grand nombre d'espèces. | ESPÈCES. 1. Alucite xylostelle. Ælucita xyloster. A. alis cinereo-fuscis : vitta dorsali communi alba sinuata. Fab. suppl. p. 508. Fpsolophus. Alucita xylosteëla. Ein. 554 ANIMAUX Teigne à bandelette blanche, Geoff. 2. p. 195. n.0 35. Habite en Europe, sur le chevre-feuille. 2. Alucite des bois. Ælucita nemorum. A. alis viridi-flavescentibus : anticis strigis duabus abbre- viatis dorsalibus , obscurioribus. Fpsolophus nemorum. Fab. suppl. p. 508. Habite aux environs de Paris. Bosc. 3. Alucite dentée. Alucita dentata. A, alis fuscis apice falcatis : vitta dorsali communt uni- dentata , alba. | | Fpsolcphus dentatus. Fab. suppl. p. 508. Habite sur le chèvre-fenille d'Europe, 4. Alucite des jardins. Ælucita vittata. À. alis deflexis, albis, fusco-lineatis : punctis margineque postico atris. Fpsolophus vittatus. Fab. suppl. p. 506. Habite dans Les jardins de l'Europe, sur la julienne. Etc. LES PYRALITES. Ailes non enveloppantes, mais conformées ; soit en chappe , soit en triangle allongé, et le plus sou- vent horizontales. — Chenilles vivant en général à couvert , et roulant, soit les feuilles , soit les fleurs pour y fixer leur demeure ; ou habitant dans des fruits. Par leurs rapports, les pyralites paraissent tenir d’as- sez près aux rouleuses, en ce que, de part et d'autre, leurs chenilles ne sont point vagabondes, et en général, ne vivent. point à découvert. En effet, celles de la plupart des pyralites roulent les feuilles ou les fleurs pour s’y éta- SANS VERTÈBRES. 555 blir à demeure fixe et cachée, ou vivent dans des fruits. Mais les pyralites n'ont point les ailes enveloppantes ou roulées autour du corps. Elles sont plutôt horizontales, planes, les unes en chappe ou formant, par leur réunion, un rhombe curviligne , tronqué à l'extrémité, les autres en triangle allongé. Ces dernières sont remarquables en ce qu’elles ont leurs quatre palpes apparens, comme dans les crambites de M. Latreille, Les chenilles connues des pyralites ont quatorze ou seize paites ; elles sont rases ou légèrement velues. Voici : À e® e * . l'analyse principale des caractères de ces insectes. DIVISION DES PYRALITES. {1 |Quatre palpes apparens.Les ailes entriangle-allongé. Botys. Aglosse. [2] Deux palpes apparens. (a) Ailes en chappe. Chenille à seize pattes: Pyrale. (b) Aïles non en chappe. Chenille à quatorze pattes. Herminie. oi Plaiyptérix. POTYTS. (Botys. ) Antennes sétacées. Quatre palpes saillans. Trompe ou langne apparente. 556 ANIMAUX Ailes formant un triangle allongé et aplati. Chenille à seize pattes. Antennæ setaceæ. Palpi quatuor exserti. Proboscis seu lingua conspicua. Alœ triangulum elongatum et subhorisontale eff- cientes. Eruca sexdecimpoda._ OBSERVATIONS. Par leurs quatre palpes apparens, les Bofys se rappro- chent des crambites de M. Latreille ; maïs ces insectes appar- tiennent à la division des pyralites par leurs ailes non enve- loppantes , formant un triangle aplati, presqu'horizontal, lofsque l'insecte est en repos. Ainsi, par leur port, les botys ressemblent à de petites phalénes. Il en est de même des aglosses, qui paraissent ne s'en distinguer que parce que leur trompe n’est nullement apparente. ESPECES. t. Botys pourpré. Botys purpuraria. B. pectinicornis; alis luleis : margine anticarum. fasciis duabus purpureis. Phalœna purpuraria. Lin. Fab. 5. p. 161. Habite en Europe, sur le chêne, le prunier épineux. 2. Botys de l’épi d'eau. Botys potamogata. B. seticornis; alis cinereis, albo maculatis : anticis obso- Letè reticulatits. Phalæna potamogata. Lin. Fab. 5. p. 213. Réaum.. ins. 2.t. 32. f. 11. Habite en Europe, sur le potamogeton nalans, 3. Botys vertical. Botys verticalis. B. alis glabris, pallidis, subfascialis subtus fusco-undatrs. SANS VERTÈBRES. 557 Phalæna verticalis. Lin. Fab, 5. p. 227. Habite en Europe , sur l’ortie. 4. Botys du chou. Botys forficalis. B.alis glabris, pallidis : strigis obliquis, ferruginetis. Phalæna forficalis. Lin. Fab. 5. p. 223. La bande esquissée. Geoff. 2. p. 166, n.° 111. Habite en Europe, sur le chou. Etc. AGLOSSE. (Aglossa. ) Antennes sétacées. Quatre palpes saïllans. Trompe où langue nulle. Ailes formant un triangle aplati , presqu'horizontal. Anitennæ setaceæ. Palpi quatuor exsert. Proboscis nulla. Alæ subhorisontales, triangulum planum efhicientes. OBSERVATIONS. L’aglosse paraît ne se distinguer des botys que parce que cel insecte n'a point de trompe ou de langue apparente. Il serait peut-être convenable de le réunir au genre précé- dent. ESPÈCE. 1. Aglosse de la graisse. Æglossa pinguinalis, A.palpis recurvatis; alis cinereis : margine crassioré ni- gro subfasciato. Aglossa. Latr. gen. crust. et ins. 4. p. 229. Fhalæna pinguinalis. Lin. Fab. 5. p. 230. Habite en Europe, dans les graisses, le lard, le beurre. ANIMAUX (a à Cr Le 0) PYRALE. (Pyralis.) Antennes sétacées , simples. Deux palpes ordinairement courts. Trompe ou langue disuüncte. Ailes en rhombe tronqué, dont les côtés de la base sont arqués. ( Ailes en chappe. ) Larve à seize pattes. Aniennæ setaceæ , simplices. Palpi duo ut plurimüm dreviusculi. Proboscis conspicua. Alæ rhombum truncatum eficientes , lateribus ad basim arcuatis. Eruca sexdecimpoda. OBSERVATIONS. Les pyrales, par leur petitesse et surtout par leurs habi< tudes, c’est-à-dire, par leur mamiére de vivre à couvert dans l’état de larve, tiennent aux rouleuses ou tinéides; mais , par leurs ailes en chappe et point roulées autour du corps , elles se rapprochent des phalénides. Ce sont de pe- tits insectes en général fort jolis, dont les couleurs sont vives et variées. « On reconnait les pyrales à des ailes peu allongées, larges, coupées quarrément à leur sommet, et arquées ou pres- qu'arrondies à leur base. Ce sont les porte-chappe de Geof- froy. Leurs chenilles ont seize pattes. La plupart tordent ou roulent les feuilles des plantes, les lient avec de la soie, et se mettent à couvert dans leur cavité. Elles en rongent la surface intérieure. D’autres vivent dans l'intérieur des fruits. SANS VERTÈERES. 559 ESPECES, 3, Pyrale verte. Pyralis viridana. P. alis rhombeïs : anticis viridibus immaculatis. Phalæna viridana. Lin. Pyralis viridana. Fab. 5. p. 244. La chappe verte. Geoff. 2, p 151. n.0 193. Habite en Europe, sur le chène , ets’enveloppe dans ses feuilles 2. Pyrale du saule. Pyraüs clorana. P. alis rhombeis : anticis viridibus | margine allo. Phalæna clorana. Lin, Pyralis clorana. Fab. 5. p. 244. Habite en Europe, sur le saule. 3. Pyrale du hêtre. Pyralis fagana. P. alis viridibus : strigis tribus obliquis albis; antennis pedibusque fulvis. Pyralis fagana. Fab. 5. p. 243. Petiv. gaz. tab. 7. f. 11. Habîte en Europe , sur le hêtre. 4. Pyrale des pommes. Pyralis pomana. P. alis nebulosis , postice macula rubro-aurea. Pyralis pomana. Lin. fab. 5. p. 279. Roes. ins. phal. 4. tab. 10. Habite en Europe. Sa chenille vit dans les pommes. HERMINIE. ( Herminia.) Antennes sétacées , le plus souvent ciliées ou subpec- tinées dans les mâles, Trompe allongée, Deux palpes re- courbés, comprimés. Ailes en triangle allongé et presqu'horizontal. Chenille 2 quatorze pattes, 56Go ANIMAUX Antennœæ setaceæ , in masculis sœpius ciliatæ , sub- pectinatæ. Proboscis seu lingua elongata. Palpi duo compressi TeCUTVL. Alæ incumbentes, triangulum elongatum subhori- sontale efhicientes. Eruca pedibus quatuordecim, OBSERVATIONS: Les Lerminies n’ont point les ailes en chappe comtie les pyrales, car lé bord extérieur des supérieures est droit, et point arqué à sa base. Leur chenille n'a que quatorze pattes, et c’est la première paire des pattes membraneuses qui leur manque. On voit de là qu'elles constituent un genre bien distinct parmi les pyralites. Ces insectes, qui se rapproz chent des phalènes , ont deux palpés apparens, recourbés, très-comprimés , souvent fort grands, du moins dans un des sexes. On en connait jilusieurs espèces. ESPECES. i. Herminie barbue. Æ/erminia barbalis. Latr. H. alis cinerascentibus ; strigis tribus fuscis ; femoribus anticis barba porrecta. Phalæna barbalis. Lin. Gmel. p. 2519. Crambus barbatus et crambus tentacularis. Fab. suppl. p. 464. Clerk. phal. tab. 5.'f. 3: Habite en Europe, sur le trèfle: >, Herminie rostrale. Æerminia rostralis. Latr. H. alis subgriseis : punctis duobus muricatis lineaque api- cis nigris. Phalæna rostralis. Lin. Gmel. p. 2520. Crambus rostratus. Fab. supp. p. 466. Le toupet à pointe. Geoff. 2. p. 168. n.0 116: Habite en Europe, dans les bois. » SANS VERTÈBRES. 56t 3. Herminie proboscidale. erminia proboscidalis. Latr. H. alis griseis : strigis ferrugineis. Phalœæna proboscidalis. Lin. Gmel. p. 2520. Crambus proboscideus. Fab. suppl. p. 465. C. ensatus ejusd, Habite en Europe , dans les bois. 4. _ minie sagittale. Âerminia sagittalis. H. alis defleris griseis : maculé magnä marginal atré ; posticis flavis apice fuscis. Phalæna sagittalis. Lin. Hyblæa sagitta. Fab. 5. p.'128. Habite dans l'Inde. Etc. PLATYPTÈRE. ( Platypterix. ) Antennes sétacées , pectinées dans les mâles. Deux pal- pes très-courts. Trompe tres-courte , presque nulle. Ailes larges, en toit. Chenilles à quatorze pattes. Antennæ setaceæ , in masculis pectinatæ. Palpi duo brevissimi. Proboscis seu hngua brevissuna , subnulla. Alæ latæ , deflexæ. Eruca pedibus quatuordecim. OBSER VATIO NS. Les platyptères font en quelque sorte la transition des pyralites aux phalènes, et ressemblent à ces dernières par leur port. Elles paraissent néanmoins tenir encore de très- près aux berminies , leur chenille n'ayant que quatorze pat- es, par défaut des pattes anales, et les antennes des mâles étant pectinées. Mais leur trompe ou langue est fort courte, presque nulle, et leurs ailes, non en chappe ni en triangle Tome TITI, 36 562 ANIMAUX horizontal , sont fort inclinéés en toit. Leurs chenilles vivent dans des feuilles qu’elles: L et roulent. ESPÈCES. 1. Platyptère en faulx. Platypterix falcataria. P. alis falcatis glaucis : anticis undis. fRseFaque griseis ; punclo fusco. Phalæna falcataria. Lin. Fab. É P: 133 Schæff. Ic. tab. 64. f. 1—2. Habite sur l’aulne, le bouleau commun, SITE Sd éi Li 6} 9 à = 2. Platyptère lacertine. Platypterix lacertinaria. P. alis erosis lutescentibus : strigis duabus PEAR me- dio fuscis ; posticis immaculatis. Phalœna lacértinaria. Lin: Fab. 5. p. 135. Schæff. icon. tab. 66. f. 2—3, Habite sûr le chène ; le Bonleau. 3. Platyptère da prünellier. Platypterix compressa. P. alis compresso-adscendentibus niveis : maculé communi fuscé, centrali grise“: lunula alba. Bombix compressa. Fab. 4. p. 455. Panz. Fâuûn. fasc, 1. tab. 6. Habite sur lé prunier épineux. 4. Platyptère jaune. Platypterix cultraria. P. pectinieornis , alis subfalcatis luteus : fascié saturatiore ; antennis apice selaceis. Phalæna cultraria. Fab, 5. p. 133. Habite en Allemagne: SANS VERTÈBRES. 563 Ailes non enveloppantes, ni conformées, soit en chappe, soit en triangle allongé. — Chenilles la plupart va- gabondes , et vivant ordinairement à découvert. LES PHALÉNIDES. Sous la dénomination de phalénides, je comprends le reste des lépidoptères nocturnes, c’est-à-dire, ceux qui peuvent être distingués de nos rouleuses et de nos py- ralites. Ces insectes, dans le repos, n’ont point les ailes roulées autour du corps, comme les rouleuses , et ne les ont point en chappe, comme la plupart des AR Enfin leurs chenilles vivent ordinairement à découvert, et sont comme vagabondes. Les phalénides dont il s'agit, sont Les - très-diversihées, et fort difficiles à partager en genres bien distincts. Pour y parvenir, je suiyrai les principales cou- pes formées par M. Latreille, et j'emploîrai à-la-fois la considération de la chenille et celle de l'insecte parfait : ainsi, je divise les phalénides de la manière suivante. DIVISION DES PHALÉNIDES. [r.] Chenilles à dix ou douze pattes: elles sont arpen- teuses dans leur marche. Les ailes inférieures plus étroites ou à peine aussi larges que les supérieures. ( Phalénides géométrales. ) Æ Chenilles à dix pattes. Phalène. 564 E ANIMAUX x Chenilles à douze pattes. Campée. 2. Chenilles à 14 ou 16 pattes. La plupart ne sont point arpenteuses ; les autres ne le sont qu’incom- plètement. [a] Trompe allongée dans tous. Chenilles à 16 pattes. ( Phalénides-noctuelites.) A Be palpes très-comprimés. Noctuelle. 50% Deux palpes cylindracés. Callimorphe. [b] Trompe très-courte, tantôt comme nulle, tantôt un peu apparente. (Phalénides-bombycites.) % Chenilles vivant à découvert : elles ont 14 ou 16 pattes. — Chenilles à seize pattes. Bombice. — Chenilles à quatorze pattes , et à queue fourchue. | Furcule. CATA Chenilles vivant à couvert. Elles ont 16 pattes. …— Antennes beaucoup plus courtes que le corselet, monili- formes ou subdentées. Hépiale. —— Antennes aussi longues ou plas longues que le corselet, en partie pectinées. à Cossus. SANS VERTÈBRES. 565 PHALÈNE. (Phalæna. ) Antennes sétacées. Deux palpes apparens. Trompe on langue distincte. Ailes couchées , horizontales ou en toit : les inférieures le plus souvent en partie découvertes, et colorées comme les supérieures. Chenilles arpenteuses , n'ayant que dix pattes. Antennæ setaceæ. Palpi duo conspicui. Proboscis seu lingua distincta. Alœ incumbentes , horisontales aut deflexæ : infe- rioribus sæpè partim detectis ; superioribus ut colo- rats. Erucæ geometricæ , pedibus décem. OBSERVATIONS. Les phalènes dont il s’agit ici, sont des lépidoptères nocturnes dont les chenilles n'ont que dix pattes, et qui ont été appelées arpenteuses, parce qu'en marchant elles sem- blent-mesurer le terrain. Ce genre serait le même que celui ainsi nommé par M. Latreille, dans son dernier ouvrage in- titulé Considérations générales, etc., si je n'en séparais les espèces dont la chenille a douze pattes. Dans des insectes aussi variés et aussi nombreux que les lépidoptéres nocturnes , la considération des antennes , celle de la trompe, enfin celle de la forme et de la situation des ailes, n’ont pas suffi pour fournir les coupes nécessaires au besoin de l'étude. Ii à fallu considérer les larves mèmes de ces insectes, puisque la nature nous offrait en elles des moyens de distinction non variables, et en cela très-solides, quoique peu commodes pour l'observateur qui se trouve 266 ANIMAUX / obligé d'attendre la connaissance de la larve pour pronon- cer sur le genre de l'espèce qu'il étudie. La, comme ailleurs, nous ne saurions toujours éviter cet inconvénient , parce qu'avant tout, l'emploi des rapports contraint notre marche, nos associations , et ne nous laisse d’arbitraire qu'a l'égard dès hgnes de séparation que nous croyons devoir établir. Les phalènes ont, en général, le corps grele, les aïles in- férieures plus étroites que les supérieures où à peme aussi larges, et la plupart, dans le repos, ont les quatre ailes éten- dues de manière que les inférieures sont en partie décou- vertes. Dans ce cas, leur partie découverte est à-pem-près colorée comme le dessus des ailes supérieures. Il y a néan- moins quelques phalènes à corps épais, et quelques autres dont les ailes supérieures recouvrent les inférieures. Les espèces connues de ce genre sont déja fort nombreu- ses : voici la citation de quelques-unes des principales. ESPÈCES. 1. Phalène du bouleau. Phalæna betularia. Ph. pectinicornis; alis omnibus albis : atomis nigris; tho- race fascié nigr&; antennis apice selaceis. Ph. betularia. Lin. Fab. 5. p. 158. Pauz. Faun. fase. 31. tab. 24. Habite en Europe, sur le bouleau. Corps épais. 2. Phalène double-bande. Phalæna prodromaria. Ph. pectinicornis ; alis albis, nigro-punctalis : fasciis dua- bus latis, fuscis. : Ph. prodromartia. Fab. 5.p. 159. Habite en Europe, sur le chêne, le tilleul: Corps épais. 3, Phalène hérissée. Phalæena hirtarta. Ph. pecténicornis ; ‘alis ‘hirtis canis : Strigis tribus nigris ; posterioribus approximalis ; anlennis’atris. SANS VERTÈDRES. 567 Ph. hirtaria. Fab.5. p. 149.. Habite en Autriche. 4. Phalène du lilas. Phalæna syringaria. Ph. pectinicornis ; alis suberosis : omnibus griseo-flaves- centibus ; strigis repandis, fuscis albisque. Ph. syringaria. Lin. Fab. 5. p. 136. La phalène jaspée. Geoff. 2.,p. 125. n.o 32... Habite en Europe, sur le Jilas , de jasmin. Corps grêle. 5. Phalène de l’aulne. ÆFlalæra alniaria. Ph. pectinicorniss alis erosis , flavis, fuseo-pulyerulentis ; strigis duabus fuscis: Ph. alniaria. Lin. Fab. 5. p.436. Panz. Faun. fasc. 62, tab. 22. Habite en Europe, dans'les vergers. 6. Phalène du sureau. Phalœna sambucaria. Ph. pectinicornis ; alis caudalo-angulatis , flavescentibus : strigis duabus obscurioribus , posticis apice bipunctatts. Ph. sambucaria. Tin. Fab. 5. p- 134. La soufrée à queue. Geoff. 2. p. 138. n.o 58. Habite en Europe, sur le sureau. . Phalène du groseïller. Phalæna grossulariata. Ph. seticornis; alis albidis : maculis rotundatis, nigrts, anticis strigts luteis. Ph. grossulariata. Lin. Fab. .5.p.174. La mouchetée. Geoff. 2: p. 136. n.0 56. Habite en Europe, sur le groseiller. Ce | 8. Phalène lunaire. Phalæna lunaria. Ph. pectinicornis; alis angulato-dentatis ‘bast rufis : lu- nulé& alb&, postice cinereis. Ph.lunaria. Fab.:5.p: 136. Habite en Allemagne , sur le poirier , le bouleau, le saule. 9. Phalène atomaire. Phalæna atomaria. Ph. pectinicornis; alis omnibus lutescentibus : strigis alo- misque fuscis. 568 ANIMAUX Ph. atomaria. Lin. Fab. 5. p. 144. Habite sur la centaurée scabieuse. 10. Phalène dolabraire. Phalæna dolabraria. Ph. pectinicornis : alis angulatis , pures strisis ferrugt- neis , angulo ani violaceo. Phalæna delabraria. Lin. Fab. 5. p- 138: Sulz. hist. ins. tab. 22. f. ‘9. Habite en Europe , sur le chêne. 11, Phalène piniaire. Phalæna piniaria. Ph. pectinicornis : alis fuscis, flavo-maculatis, subtüs ne: bulosis ; fasciis duabus fuscus. Ph. piniarta. Lin. Fab.5. p. 141. Clerk. phal. tab. 1. f. 10. | Habite en Europe, sur le pin , le bouleau , etc. 12. Phalène treillissée. Phalæna clathrata. F Ph. seticornis : alis omnibus flavescentibus; lineïs nigris decussatis. Phalæna clathrata. Lin. Fab. 5: P. 183. Clerk. phal. tab. 2. f. 11. Les barreaux. Geoff. 2. p. 135. n.0 53. Habite en Europe, dans les Sen yEee Etc. ” CAMPÉE. (Campæa.) Antennes sétacées, souvent simples. Deux palpes sub- coniques, Trompe ou langue distincte, souvent fort lon- gue. Ailes couchées ou en toit. Chenille à douze paites, un peu arpenteuse. pis rés Antennæ setaceæ , sæpè simplices. Palpi duo subco- rici. Proboscis seu lingua conspicua; sæpè prælong SANS VERTÈBRES. 569 Alæ incumbentes aut deflexæ. Eruca subgeome- trica , duodecimpoda. OBSERVATIONS. Les chenilles des Campées ayant constamment douze pattes, ce caractère me paraît un motif suffisant pour en former un genre à part, et les séparer des phalènes qui n’en ont toujours que dix. À la vérité, les insectes de ces deux genres, dans l'état parfait, se distinguent difficilement en- tr'eux; mais puisque , dans l’un et l’autre de ces genres , le nombre des espèces connues qui s’y rapportent est déja as- sez considérable, je vois en eux deux groupes particuliers véritablement distingués par la nature. ESPÉCES. 1. Campée perlée. Campæa margaritaria. C. pectinicornis ; alis angulatis, albidis, fascié saturiore, strigé albd terminatd. Phalæna margaritaria. Fab. 5. p. 131. Habite en Europe, sur le charme, le bouleau. Chenille à queue fourchue. 2. Campée large-bande. Campæa fasciaria. C. pectinicornis ; alis omnibus rufescentibus : fascié lat ferrugine“ ; margine albo. Phalæna fasciaria. Lin. Fab. 5. p. 157. Habite en Europe, sur le pin. 3. Campée gamma. Campæa gamma. C.cristata ; alis deflexis dentatis : anticis fuscis Y aureo Enscripéis. s IVoctua gamma. Lin. Fab. Gmel. p. 2555. Le lambda. Geoff, 2. p. 156. n.° 92. Habite en Europe, sur l’aurone, l’oseitle. Chenille verte. 570 | ANIMAUX 4. Campée mi. Campæa ny. C. lœvis ; alis deflexis, fusco cinereoque variegatis , suk- tüs W nigro. IVoctua mi. Lin. Fab. 5. p. 34. Hybn. Beytr. 3. tab. 2. fig. F. Habite sur le medicago falcata. 5. Campée glyphique. Campæa glyplhica. C. lævis ; alis deflexis, cinereo fuscoque variegatis, sub- tùs luteis fusco-fasciatis. IVoctua gl;phica. Lin. Fab, 5. p. 33. La doublure jaune. Geoff. 2. p. | 136. no 35. Habite én Europe, sur le bouillon blapc. 6. Campée de la fétique. Campæa festucæ. C. cristata; alis deflexis : anticis flavo fuscoque vartiis , ma- culis tribus argenteis. | IVoctua festucæ. Lin. Fab. 5. p. 78. Habite en Europe, sur la fétuque flottante. 7. Campée ondée. Campæa circumflexa. C. cristata ; alis deflezis : anticis fuscescentibus; charactere ftexuoso argenteo. IVoctua circumflexa. Lin. Fab. 5.p. 58. Hybn. Beytr. 3. tab. 4. fig. V. Habite en Allemagne, sur la millefeuille. es») . Campée de l’ortie. Campæa interrogationis. C. cristata; alis deflexis: anticis fusco cinereoque variis, signo albo? inscriplis. IVoctua interrogationis. Lin. Fab. 6. p.8o. Clerk. ic. tab. 6. f. 9. ; | Habite en Europe, sur l’ortie. 9. Campée vert-doré. Campæa chrysitis. C. cristata ; alis deflexis, orichalceis, margine ‘fasciäque grises. IVoctua chrysitis. Lin.#ab. 8. p. 96. Le volant doré. Geoff. 2, p. 159.n.° 97. Ernst. pap. d'Europe. pl. 335. n.0,588. SANS VERTÈBRES. 5 si ] Habite en Europe, sur les chardons, etc. Etc. On peut y ajouter les noctua bractea, illustris, triquetra de Fa- bricius. NOCTUELLE. (Noctua.) Antennes sétacées, le plus souvent simples, quelque- fois ciliées ou subpectinées. Deux palpes très-comprimés. Trompe ou langue apparente, souvent fort longue. Aïles horizontales ou en toit. Chenille à seize pattes. Antennæ setaceæ , sœæpius simplices , interdum cilia- 1æ aut subpectinatæ. Palpt duo valdë compressi. Pro- boscis seu lingua conspicua , sæpèe longissima. Alæ horisontales aut deflexæ. Eruca pedibus sex- decim. OBSERVATIONS. Les noctuelles, ainsi que les bombices, les cossus et les hépiales, sont distinguées des phalénes en ce que leurs che- nilles ont plus de douze pattes et ne sont pas de vraies arpen- teuses. Les chenilles-de ces lépidoptères nocturnes ont, en effet, réellement seize pattes; mais, dans quelques races, les deux pattes membraneuses antérieures sont si courtes, que ces chenilles paraissent n'en avoir que quatorze. Dans les zoctuelles, comme dans les phalènes, la trompe ou langue est bien apparente, allongée , quelquefois même très-longue. On y avait cherché un moyen de distinction entre ces deux genres , en considérant la trompe des pha- lènes comme simplement membraneuse , tandis que l’on re- gardait celle des zocruelles comme dure , presque cornée ; b72 ANIMAUX mais ces caractères sont sans valeur positive. La forme et la situation des ailes n’en offrent guère de meilleurs pour dis- tinguer ces deux genres. On sait seulement qu’en général les ailes inférieures sont, dans la plupart des zoctuelles , au- irement colorées que les supérieures; qu’elles sont. plus rarement et moins découvertes; qu'en un mot, elles n'affectent point.une forme étroite. Les antennes des zoctuelles sont plus souvent simples que ciliées ou pectinées, et les deux palpes apparens sont très- comprimés, ce qui aide beaucoup à reconnaitre le genre. Ce genre est nombreux en espèces. Dans les unes, pen- dant le repos de l’animal, les ailes sont simplement hori- zontales , et dans les autres, elles sont inclinées en toit. Il y en a qui ont le corselet sunple, et d’autres dont le corselet est surmonté de huppes ou de crêtes écailleuses; enfin, il y en a qui sont demi-arpenteuses, parce que leurs premières pattes membraneuses sont sensiblement plus courtes que les autres. Ces différens caractères peuvent servir à diviser le genre. ESPÈCES. 4. Noctuelle du frêne. Noctua fraxini. IV. cristata, alis dentatis cinereo-nebulosis : posticis supràä nigris ; fascié cærulescente. IVoctua fraxint. Lin. Fab. 5. p. 55. La lichenée bleue. Geoff. 2. p. 151. n.o 83. Habite en Europe, sur le frêne, le peuplier. 2. Noctuelle fiancée. /Voctua sponsa. IV. cristata, alis planis cinerascentibus fusce-undulatis : posticis rubris ; fasciis duabus eo abdomine undique cinéreo. R IVoctua sponsa. Lin. Fab. 5. p. 55. La lichence rouge. Gceoff. 2. p. 150. n.0 82, Habite en Europe, sur le chêne, SANS VERTÈBRES. Le44 1 Sy 3. Noctuelle mariée. ÂVoctua nupla. IV. cristata, alis planis cinerascentibus : posticis rubris ; nigro-fascialis ; abdomine cano, subtüs albo. IV. nupta. Lin. Fab..5. p. 55. Engr. pap. d'Europe. pl. 323. n.°5 564—565. c. d. ? Habite en Europe, en France, sur l’osier. 4. Noctuelle choisie. Voctua pacta. 1\. cristata, alis grisescentibus subundatis: posticis rubris; -fasciis duabus nigris ; abdomine suprà rubro. ÎVoctua pacta. Lin. Fab. 5. p. 54. Engr. pap. d'Europe pl. 324 , n.o 566. … Habite en Europe, sur le chêne. 5, Noctuelle maure. Voctua maura. N. cristata , alis incumbentibus dentatis, cinereo nigroque varits, subtus margine albo. IVoctua maura. Liu. Fab. 5. p.63. Engr. pap. d'Europe, pl. 319. n.o 56r. Habite en Allemagne, en Angleterre. 6. Noctuelle lunaire. ÂVoctua lunaris. IV. cristata, alis incumbentibus dentatis, fuscescentibus in medio griseis : puncto atro lunuläque fuscd. I. lunaris. Fab. 5. p. 63. Latr. hist. nat. des crust. et des ins. 14. p. 202. pl. 108. f. 1. Habite en Autriche, etc. 7. Noctuelle hibou. Noctua pronuba. . IN. cristata; alis incumbentibus : posticis Lestaceis ; fasciä nigré submarginalt. IV. pronuba. Lin. Fab. 5. p. 56. La phalène hibou. Geoff. 2. p. 146. no 76. Habite en Europe , sur diverses plantes. 8. Noctuelle collier-blanc. Vôctua albicollis. IN. lœvis, alis deflexis , basi albis apice fuscis : Litturé duplici alba. IVoctua albicollis. Fab. 5. p. 36. 974 ANIMAUX | 1 Engr. pap. d’Eurepe. pl. 318. n.. 559. Habite en Europe ; commune aux environs de Paris: 9. Noctuelle Batis. Noctua PBatis. IV. lævis, alis defleris : anticis fuscis ; maculis quinque carneéis ; posticis albis. {Voctua batis. Lin. Fab. 5, p. 3e. Engr. pap. d'Eur- e. pl. 231. n.o 333. Habite en Europe, sur la ronce, L 10. Noctuelle du bouïillon-blanc. Woctua verbasci. IV. cristata; alis deflexis dentato-erosis : margine laterali Jusco immaculato. + A. verbasci. Lin. Fab. 5. p. 120. La striée brune. Geoff,. 2. p. 158. n.0 96. Habite sur le bouillon-blanc, la serophulaire. 11, Noctuelle psi. Noctua psi. AN. cristala; alis deflexis cinereïs : anticis lineolé baseos characteribusque nigris, pedibus immaculatis. IV. psi. Lin. Fab. 5. p. 105. Engr. pap. d'Europe, pl. 212. n.o 286. Le psi. Geoff. 2. p. 155. n.0 gu, Habite en Europe; commune dans les jardins. CALLIMORPHE. (Callimorpha. ) Antennes sétacées, simples ou ciliées. Deux palpes cy- lindracés. Trompe apparente, un peu longue. Corps presque grêle; ailes couchées, un peu en toit: les supérieures en triangle. Chenille à seize pattes. Antennæ setaceæ , simplices aut ciliatæ. Palpi duo cylindracei. Proboscis conspicua , longiuscula. Corpus subgracile ; alæ incumbentes , subdeflexe : superiores trigonæ. Eruca pedibus sexdecim. SANS VERTÈBRES. B- 5 OBSERVATIONS. Les Callimorphes sont en quelque sorte moyennes entre les noctuelles et les bombices. Elles n’ont pas les palpes très- comprimés des noctuelles, ni la langue très-courte des bom- bices. J'ai suivi M. Latreïlle qui les sépare des bombices avec lesquels Fabricius ét Olivier les confondent. Ce sont de jolis lépidoptères à ailes trigones, en général bigarrées de couleurs vives, avec des tâches en rivules ou en damier. Leur chenille est ordinairement velue ou hérissonnée. ESPÈCES. 1. Callimorphe chinée, Callimorpha hera. C. alis incumbentibus , virescenti- nigris : rivulis flpis, posticis rubicundis ; maculis tribus nigris. Bombyx héra Fab! 4%. p. 454. | La phalène chinée. Geoff. 2. p. 145. n.0 54. Habite l'Europe méridionale. :. : a. Callimorphe marbrée. Callimorpha dominula. C. alis incumbentibus atris : maculis albo flavescentibus, posticis rubris nigro-maculalis* Phalæna dominula. Lin. Bombyzxz dominula. Fab. ” Lécaille brune. Géoff. 2. p. 109. n.0 10. | Ernst. pap. d'Europe. pl. 142. n.° 197. Habite en Europe. tré 3. Callimorphe martre. Callimorpha caja. C: alis deflexis fuscis : rivulis albis ; posticis purpurets, nigro punctatis. Phalœna caja. LinBombyzx caja. Fab, L’écaille martre. Gcoff. 2. p. 108. n.o 8. Habite ea Europe, Chénille fort hérissée. 576 … ANIMAUX 4. Callimorphe rosette. Callimorpha rosea. C. alis incumbentibus roseis : strigis tribus fuscis : secundé undat&, terlidé punctatd. Bombyzx rosea. Fab. 4. p. 485. La rosette. Geoff. 2. p. 121. n.° 25. Habite en Europe, dans les bois. 5. Callimorphe obscure. Callimorpha obscura. C. alis incumbentibus, concoloribus fuscis : anticis punctis tribus hyalinis ; abdomine flavo , line& nigrés Bombyx obscura Fab. 4. p. 487. Phalæna ancilla. Lin. Habite en Europe. Etc. BOMBICE. (Bombyx.) Antennes bipectinées , surtout dans les mâles. Deux palpes courts. Trompe très-courte, le plus souyent non apparente , et comme nulle. , Le corps gros, couvert de poils serrés ou laineux. Aïles , soit horizontales , soit inclinées en toit. Larve à. seize pattes. Chrysalide dans une coque. Antennæ bipectinatæ , “saltèm in masculis. Palpi duo breves. Proboscis seu lingua Brevissima, sæpiùs inconspicua , subnulla. \e 14 Corpus crassum, densè hirsutum aut lanuginosum. Alc horisontales , vel deflexæ. Eruca sexdecimpoda. Pupa folliculata. OBSERVATIONS. Dans la très - grande famille des lépido ptères nocturnes, SANS VERTÈBRES. 7 ce sont les bomnbices qui offrent les plus grands lépidoptéres connus. Ces insectes ont, en général, le corps gros, épais, un peu court et fort velu. Leurs ailes sont horizontales ou en toit, et les inférieures sont à-peu-près aussi larges que les supé- rieures. Elles sont le plus souvent très-plissées au côté in- terne. Comme les insectes de ce genre, et même des deux suivans, vivent très-peu, aprés leur dernière transformation, et qu’alors ils ne prennent plus de nourriture , leur trompe ou langue ne se développe point; en sorte qu'elle est très- courte , non apparente et presque nulle. Ayant sépare des bombices des auteurs, les races dont les chenilles n’ont que quatorze pattes, pour en former mon genre furcule , tous mes bombices ont la chenille à seize pattes et la queue simple. Ce genre est extrêmement nom- breux en espèces. ESPECES. * Ailes horizontales. 1. Bombice atlas. Bombyx atlas. B. alis patentibus , falcatis luteo variis : macula fenestrata anticis sesquialtera. Fab. 4. p. 4or. Phalæœna atlas. Lin. Oliv. dict. p. 24. n.° 1. Habite la Chine, les Moluques, etc. Très-grand, à ailes vitrées, fauves ou ferrugineuses. 2. Bombice éthra. Bombyx ethra. B. alis patentibus, subfalcatis, rufis : strigis duabus albis, macula fenéstrata. Oliv. dict. n.° 2. Phalœna aurota Cram.pap exot. 1. pl. 5. fg. A. Bombyzx aurotus? Fab. 4. p. 408, Habite à Cayenne, à Surinam. Tome ZIZ. 37 578 LU SSSR RREUX a. Bombice des orangers. Bombyx hesperus. B. alis patentibus , falcatis luteo-varüis : macula fenestrata, poslicis rotundatis, Fab..4. p. 408. Cram. pap. exot. 1. p. 105. tab. 68. f. A. Habite dans l'Amérique méridionale, sur les orangers; les ci- tronniers. [ . Bombice cécropie. Bombyx cecropia. B. alis patentibus, griseis : fascia fulva ,'anticis ocello sub- ‘‘fenestrato ferrugineo. Fab. 4.'p. 408. Plalæna cecropia, Lin. Drery , ins. 1; tab. 18. f.; 2: Habite la Caroline; etc. Bombice paphie. Bombyx paphia. B. alis patentibus, falcatis concoloribus flavis : strigis ru- Jis ocelloque fenestrato. Fab. 4. p. 409, Phalæna paphia. Lin. | Petiv. gaz. tab. 20. f. 3. Habite l'Asie, Fab; l'Amérique septentrionale , Olivier. Bombice Polyphème. Bombyx Polyphemus. B. alis patentibus , falcatis griseo - carneis : fascia atra ocelloque fenestrato posticarum majort. Fab. 4. p. 410. Phalæna Polyphemus. Cram. pap. exot. 1. tab. 5. fig. A—B. Habite la Jamaïque , l'Amérique septentrionale. . Bombice Sémiramis, Bombyx Semiramuis. B. alis patentibus , caudatis versicoloribus : puncto-fenes- trato, caudis longissimis. Fab. 4. p. 413. Phalœna Semiramis. Cram. pap. exot. 4. pl, 13. fig. A. Habite l'Amérique méridionale. | Bombice Argus. Bombyx Argus. B. alis palentibus, caudatis pallidëé PA soc : punclis ocellaribus fenestratis numerosis, caudis longissimis. Fab. 4. p. 414. Phalæna brachyura. Cram. (Drury } 3. t. 29. f. 1. Habite en Afrique , à Sierra Leona. SANS VERTÈBRES. 5 79 9. Bombice grand-paon. Bombyx pavonia. B. alis patentibus, rotundatis, griséo-nebulosis, subtùs fas- ctatis : ocello nictitante subfenestrato. Fab. 4. p. 416. Phalæna pavonia. Lin. Habite en Europe, en France, etc. C’est le plus grand lépidop- tère d'Europe. Il offre plusieurs variétés. Sa chenille est très- belle. ** Ailes en toit et reverses : les inférieures débordent celles de dessus. 10. Bombice feuille-morte, Bombyx quercifolia. B. alis reversis , dentatis, ferruginers ; ore tibiisque nigris. Fab. 4. p. 420. Phalæna quercifolia. Lin. La feuille-morte. Geoff. 2. p. 116. n.o 11. Ernst. pap. d'Europe, 4. p. 199. pl. 166. n.° 217. Habite en Europe. Il est commun. 11. Bombice minime. Bombyx quercus. B. alis reversis ferrugineis : striga flava, anticis puncto albo. Fab. 4. p. 423. Phalæna quercus. Lin. Le minime à bande. Geoff. 2. p. 111. n.0 135. Ernst. pap. d'Europe, 5. pl. 174 et 175. n.0 225. Habite en Europe ; asséz comman aux environs de Paris. 12. Bombice processionnaire. Bombyx processionaria. B. alis reversis, cinereo-fuscis : fœæmine striga obscuriore, maribus tribus. Fab. 4. p. 430. Phalæna processionaria. Lin. La processionnaire du chêne. Réaum. 2. p. 179. pl. 1oet 11. Ernst, pap. d'Europe, 5. p. 41. pl. 184. n.° 238. Habite en Europe, sur le chêne. Sa chenille vit en société et a des habitudes singulières. 13. Bombice du mürier. Bombyx mort. B. alis reversis, pallidis : strigis tribus obsoletis, fuscis’ Fab. 4. p. 431. 580 ANIMAUX Phalæna mort. Lin. Le ver à soie. Geoff. 2. p. 116. n. 18. Habite à la Chine. On l'élève dans l’Europe méridionale pour sa production de la soie, objet important pour le commerce et les manufactures. ; 14. Bombice livrée. Bombix neustria. B. alis reversis, griseis : strigis duabus ferrugineis , subtùs unica. Fab. 4. p. 432. Fhalœna neustria. Lin. La livrée. Geoff. 2. p. 114. n.0 16. Habite en Europe; très-commun dans les jardins, dont il dé- vore les feuilles des arbres fruitiers et autres. **XX Ailes inclinées et recouvrantes : les inférieures ne dépassent pas celles de dessus. 15. PBombice pieds-laineux. Bombyx lagopus. B. alis deflexis flavescentibus : atomis strigisque duabus fascis ; pedibus anticis porrectis hirsutissimis. Fab. 4. p: 435. Habite à la Chine. 16. Bombice impérial. Bombyx imperialis. B. alis flavis fusco-maculatis : omnibus macula subocellart ferruginea. Fab. 4. p. V7 Drury, ins. 1. tab.g.f. 1.- Habite dans l'Inde, Fab. “A PAmérique éptenuionile, Ok. 57. Bombice disparate. Bambyx dispar. B. alis deftexis : masculis griseo fuscoque nebulosis , fœmi- neis albidis, lituris nigris. Fab. 4. p. #7. Phalæna dispar. Ein. Le zig-zag. Geoff. 2. p. 112. n.0 14. Ervst. pap. d'Europe, 4.p.-106. pl. 138. n. 2186. Habite en Europe : assez commun dans les jardins. Le mâle ne cessemble nullement à la feme'le. SANS VERTÈBRES. 581 1$. Bombice patte-étendue. Bombyx pudibunda. B. alis deflexis cinereis : strigis tribus undatis fuscis. Fab. 8. p. 438. Phalæœna pudibunda. Lin. La patte étendue. Geoff. 2. p. 113. n.° 15. Ernst. pap. d'Europe, 4. p. 170. pl. 160. n.° 207, Habite en Europe, Sa chenille est velue, polyphage. Etc. FURCULE. ( Furcula. } Antennes subpectinées , surtout dans les mâles. Trompe ou langue non apparente. Ailes, soit reverses , soit recouvrantes. Chenille à qua- torze pattes et à queue fourchue. Chrysalide dans une coque. ÆAntennæ subpectinatæ , saltem in masculis. Probos- cis seu lingua inconspicua. Alæ reversæ aut incumbentes. Eruca quatuordecim- poda , caud& furcatä. Pupa folliculata. OBSERVATIONS. Je crois devoir former un genre particulier avec les bom- bices des entomologistes, dont la chenille n’a que quatorze pattes, les deux pattes anales étant transformées en queue fourchue. Ce caractère donne aux chenilles dont il s’agit, un aspect particulier et même des habitudes un peu singu- lières. D’ailleurs la séparation de ces lépidoptères donne plus d’uniformité au genre des bombices. La campée perlée n.° 1 a aussi la queue fourchue; mais 582 ANIMAUX sa chenille n'a que douze pattes, et l’insecte parfait a une langue allongée. ESPÈCES. 1. Furcule da hêtre. Furcula fagi. F. alis reversis rufo-cinereis : fascüs duabus linearibus luteis flexuosts. | Bombyzx fagi. Fab. 4. p. 422. Albin. ins. tab. 58. Ernst. pap. d'Europe, 5. pl. 205. n.° 270. Habite en Europe, sur le hêtre, le noisettier. 2. Furculetachetée. Furcula vinula. F. alis subreversis, fusco-venosis striatisque; corpore albo, nigro punclato. Bombyzx vinula. Fab. 4. p. 428. La queue fourchue. Geoff. 2. p. 104. n.o 5 Habite en Europe. 3. Furcule du saule. Furcula salicis. F. thorace variegato ; alis griseis, basi apiceque albis, nigro-punclalls. Bombyzx furcula. Fab. 4. p. das Panz. fasc. 4. tab. 20. Ernst. pap. d'Europe, 5. pl. 206. n.o 293. Habite en Europe, sur le saule. Chenille verte. HÉPIALE. (Hepialus.) Antennes moniliformes, subdentées, beaucoup plus courtes que le corselet. Deux palpes très-petits , tubercu- liformes, poilus. Trompe tres-courte. Ailes oblongues, en toit. Anneaux de la erysalide dentelés sur les bords. Chenille vivant à couvert sous la LI terre. SANS VÉRTÈERES. 583 Antennæ moniliformes, subserratæ , thorace mul- 1ù breviores. Palpi duo brevissimi, valde pilosi, tu- berculiformes. Proboscis brevissima. Alæ oblongæ, subdeflexæ. Eruca in terr& vivens. Pupa segmentis margine denticulats. OBSERVATIONS. Les Aépiales ont beaucoup de rapports avéc les cossus, et leurs larves vivent pareillement à couvert; mais dans la terre ou dans les racines des plantes ligneuses qu'elles ron- gent et détruisent. Leurs antennes très - courtes et monili- formes les distinguent d’ailleurs des cossus. Linné et la plupart des auteurs ont confondu ces in- sectes avec les phalènes, et cépendant ils tiennent plus aux boinbices qu'aux phalènes , par leur trompe tres-courte , à peine apparente. Les chenilles des hépiales sont presque rases, comme celles des cossus. Parmi les espèces de ce genre ;, je citerai: ESPECES. 1. Hépiale du houblon. ÆZepialus humuli. H. alis flavis fulvo-striatis, maris niveis. Fab. 5. p. 5. Phalæœna noctua humulr. Lin. Sulz. hist. ins. tab. 22. f. 1. Ernst. pap. d'Europe, 5. p. 74. pl. 191. f. 248. Habite en Europe. Sa chenille ronge et détruit les racines du houblon. 2. Hépiale louvette. /Zepialus lupulinus. FH. alis cinereis, strigé albidiore. Fab. 5. p. G. Phalæna.lupulina. Lin. Clerck. ic. tab. 9. f. 4. Ernst. pap. d'Europe, 5. p.84. pl. 195. f. 252. Habite en Europe. 584 ANIMAUX 3. Hépiale variolée. Aepialus hectus. H. luteus, alis deflexis : anticis fasciis duabus albidis, obliquis , punctalo-interruptis. Phalœna noc. hecta. Lin. Ernst. pap. d'Europe, 5. p. 81. pl. 193. f. 251. a—b—c. Habite en Europe , dans les bois. 4. Hépiale croix. Æepialus crux. FH. alis rufo-luteis : lineis duabus obliquis albis; antennis serratis. Fab. 5. p.17. Habite en Danemarck. Etc. COSSUS. (Cossus.) Antennes sétacées, aussi longues ou plus longues que le corselet, en partie pectinées dans les mâles , ou demi- pectinées dans les deux sexes. Deux palpes distincts. Trompe tres-courte. Aïles oblongues, couchées. Chenille vivant dans le tronc des arbres. Antennæ setaceæ , thoracis longitudine vel thorace longiores , in masculis partim pectinatæ , vel semi- pectinatæ in utroque sexu. Palpi duo distincti. Pro- boscis seu lingua brevissima. Alæ oblongæ , incumbentes. Eruca intra truncos arborum vivens. OBSERVATIONS. Les cossus tiennent aux bombices par leur trompe très- courte , et aux hépiales par les habitudes de leurs larves. Leurs antennes sont moins pectinées que dans les bombices, SANS VERTÈBRES. 585 et plus longues que dans les hépiales. Quant à leurs chenilles ou larves, elles vivent toujours à couvert dans le tronc des arbres dont elles rongent la substance, et sont très-redou- tables par le tort qu’elles occasionnent, en faisant périr les arbres qu’elles habitent. Des deux espèces que je vais citer, la première est céle- bre par l’anatomie admirablement détaillée qu'en a faite Lyonnet. J'ai cru devoir réunir icile cossus et le zezuzera de M. La- treille, afin de simplifier , et à cause des rapports et des habi- tudes de ces lépidopteres. . Néanmoins , dans son genre cossus, les antennes sont, dans les deux sexes, semipectinées dans presque toute leur longueur, c’est-à-dire, n’ont qu’une rangée de dents, tandis que, dans son genre zeuzera, les antennes sont simples dans leur partie supérieure , mais pectinées ou cotonneuses inférieurement , selon les sexes. ESPECES. 1. Cossus gâte-bois. Cossus ligniperda. C. alis nebulosis; thorace postice fascié atré. Fab. 5.p. 1. Phalæna bombyzx cossus. Lin. Le cossus. Geoff. 2. p. 102. n.0 4. Ernst. pap. d'Europe, 15. p. 63. pl. 183. et 190. n.0 246. Lyonn. monogr. hog. 1762. phil. 80. t. 18. id. Lesser tab. r. f, 19-22. Habite en Europe. Sa chenille est rougeâtre, et vit dans le tronc de différens arbres. Les antennes, dans les deux sexes, sont semi-pectinées où n’ont qu'une seule rangée de dents. >. Cossus du marronnier. Cossus œscul. €. niveus ; alis punctis numerosis cæruleo - nigris , thorace senis. Fab. 5. p. 4. Phalæna n. æsculi. Lin. #3 586 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. Roes, ins. 3. tab. 48. f, 5—6. Ernst. pap. d'Europe, 16, p. 69. pl: 190. 1 147. Zeuzera. Latr. gen. crust, et ins, 4. p. 217 Habite en Europe, dans le tronc du marronier et de plusieurs autres arbres. Les antennes des mâles sont pectinées inférieu- rement et simples à leur sommet. Celles dés femelles sont seulement cotonneuses inférieuremient. FIN DU TROISIÈME VOLUME. +18 à CA É LL" k ‘ es | NN I ET Û La Rs on NOEL