r\' i\’ i\'’ 7 7496 00011323 1 NATIONAAL NATUURHISTORISCH MUSEUM Postbus 9517 2300 RA Lsidsn Nsdsrlsnd B18LI0THEEK ; I •* HISTOIBE NATURELLE DES CRUSTACÉS. IL PARIS. — IMPBIMERIE ET FOXDERJE DE FAIN, Rue Racine, n. 4, "J® l'Odt'on, HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACÉS COMPRENANT L’ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE ET LA CLASSIFICATION DE CES ANIMAUX ; ~L Par M. MILNE EDWARDS, Docteur es sciences et en riedecine, membre de ta teqion d’honneur^ PROFESSEUR D HISTOIRE NATURELLE AU COLLEGE ROYAL DE HENRI IV et a L ECOLE CENTRALE DBS ARTS ET MANUFACTURES* TOME DEUXIÈ ODVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PARIS. XIBRAIRXE EWCTCIiOPÉBlQUE SE RORET} RUE HAUÏEFEUILLE , K» ÎO BIS. 1837. V*' • •.Z HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACÉS. SUITE DE LA DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE IV. \ FAM1&X.E DES CATOMÈTOEES. Dans cette troisième famille de la section des Dé- capodes Brachyures , qui correspond à peu près à la division des Quadrilatères de M. Latreille, la disposition du système nerveux est la même que dans la famille des Cyclomètopes. Le tube digestif ne nous a ollèrt rien de particulier; mais le foie^ au lieu de s’étendre dans toute la largeur de la carapace et de recouvrir en grande partie les branchies, ainsi que cela se voit dans les deux familles précé- dentes , n’occupe en général que la portion médiane du corps et ne s’étend que peu ou point au-dessus des cavités branchiales. Jusqu ici nous avons toujours vu ces cavités remplies presque entièrement par les branchies , dont le nombre a toujours été de neuf de crt'Stacés, tome n. HtSTOIRE NATUREUE chaque côté du corps, et dont sept étaient constam- ment couchées sur la voûte des flancs ; mais dans les Catomètopes il en est presque toujours autrement. Dans la plupai't des cas il existe une grande distance entre la voûte de la cavité respiratoire et la face su- périeure des branchies; la membrane qui tapisse cette voûte , au lieu d’étre recouverte d’une couche épider- mique lisse et épaisse , se présente souvent à nu ou couverte de végétations spongiformes ; d’autres fois elle se reploie en dessous de manière à former une es- pèce de sac ou d’auge, servant à retenir de l’eau né- cessaire pour empêcher le dessèchement de l’appareil respiratoire lorsque l’animal reste long- temps à l’air; enfin, le nombre des branchies est quelquefois le même que chez les Oxyrhinques et les Cjclomèto- pes, mais souvent on n’en compte que cinq ou six sur la voûte des flancs, celles qui s’insèrent d’ordi- naire au-dessus des pâtes de la quatrième paire n’existant pas. Quant aux ouvertures par lesquelles 1 eau pénètre dans la cavité respiratoire et en est ex- pulsée, leur disposition est exactement la même que les deux familles précédentes. Nous n’avons remar- qué rien de particulier dans la structure de X appareil génital des femelles ; mais les organes mâles présen- tent, chez ces Crustacés, une modification très- remarquable, et dont les auteurs systématiques n’ont pas fait mention. Les deux ouvertures extérieures de cet appareil, au lieu d’être percées dans l’article basi- laire des pâtes postérieures , comme chez tous les au- tres Brachyures , occupent presque toujours le plas- tron sternal (i) ; tantôt elles sont situées à une distance (I) PI. i8, %. 6, fl, b. DES CBUSTACÉS, 3 considérable du bord latéral de ce plastron , et d’autres fois elles sont formées par une échancrure profonfle de ce bord lui-méme; enfin, lorsqu’elles occupent l’article basilaire des pâtes poslérieures , elles sont presque toujours appliquées contre l’extrémité d’un canal transversal qui est formé par un repli de la por- tion voisine du plastron sternal , et qui sert de gaîne à la verge jusqu au point où elle rencontre l’abdomen et se cache au-dessous de lui. Ces anomalies dans la disposition de l’organe copulateur constituent un des principaux traits caractéristiques de la famille des Catomètopes. La structure du squelette tégumentaire de ces Crustacés et leur forme générale sont également caractéristiques (i). Quelquefois leur corps est forte- ment déprimé; mais en général il est remarquable par son épaisseur : la carapace e&l presque toujours plus *arge que longue, et assez régulièrement rbomboïdale ou ovalaire ; quelquefois elle est presque circulaire, mais elle n’alfecte jamais la forme triangulaire qu’on lui voit chez les Oxyrhinques, et elle n’est jamais arquée en avant et fortement rétrécie dans sa moitié postérieure comme chez les Cyclomètopes. La région stomacale est grande et ordinairement divisée posté- rieurement par un prolongement médian de la ré- gion génitale comme chez les Cyclomètopes; les régions hépatiques , lorsqu’elles sont distinctes, sont extrêmement petites; et les régions branchiales occu- pent presque toute la longueur du bord latéral de là carapace. L^e front ne s’avance jamais eu forme de (i) PI. lig. 8, 9 et n; PI. i8, fig. i, lo, i4, et PL jq, %• 1. 4. 7, i3. 4 HISTOIRE NATüRELEE rostre; il est en général fortement recourbé en bas, et souvent tout- à-fait vertical ; caractère dont nous avons tiré le nom de cette famille. A un très-petit nombre d’exceptions près, le bord fronto -orbitaire occupe presque toute la largeur de la carapace, les bords latéraux sont droits ou plus ou moins courbes , mais ne sont jamais divisés en deux portions dis- tinctes, et formant entre elles un angle, comme chez la plupart des Cyclomètopes ; enfin , le bord pos- térieur de la carapace est en général très-long. Lesyeux sont ordinairement portés sur des pédon- cules assezlongs et fort grêles (i) ; les orbites sont pres- que toujours dirigés directement en avant et en haut , et l’angle interne de ces cavités présente, en général’ un hiatus qui loge une portion de la base de l’antenne externe. La disposition des antennes internes varie ; tantôt elles sont verticales ou longitudinales , tantôt transversales ; enfin les fossettes qui les logent commu- niquent quelquefois librement avec l’orbite , et ne peu- vent en être distinguées (2) ; d’autres fois elles en sont séparées, mais alors elles sont presque toujours extrê- mement étroites d’avant en arrière (3)^ et, au lieu d etre séparées entre elles par une lame longitudinale, c est ordinairement le front lui-même qui se réunit directement à l’épistome dans une étendue assez con- sidérable, Les antennes externes sont extrêmement courtes ; leur article basilaire est souvent beaucoup P us arge que long, et leur tige mobile, qui est quel- quefois rudimentaire, naît en général dans l’hiatus de (1) PI. 18, %. 10 et n, et PI. 19, fi-, ,3 et ,4 PI. i8,fig. PI. (3) PI. 18, fig. 2 et i5, et PI. 19, fig. 3, 5, Ü£S CRUSTACÉS. 5 1 orl)itâir6 interne. L cpistoinc est ordin&irenient presque linéaire, et son bord antérieur ne dépasse que peu ou point les taèercM/es auditifs ; disposition qui suffirait à elle seule pour faire distinguer les Ga- tomètopes des Oxjrbinques , mais qui se remarque aussi chez les Cyclomètopes ; enfin, ce même bord antérieur de 1 épistome, au lieu d’être situé à une dis- tance assez grande en arrière du bord orbitaire infé- rieur, ainsi que cela se voit chez ces derniers Crusta- cés , est presque toujours placé sur la même ligne, et se continue presque avec lui (i). Le cadre buccal est presque toujours a peu près quadi'ilatère, et ne s’avance jamais j usqu au ni veau de l’insertion des yeux ; il est sou- vent un peu rétréci en avant, et son bord antérieur est quelquefois un peu arqué, mais il ne se termine ja- mais en pointe, comme nous le verrons dans la famille suivante. La forme des pates-mâchoires externes est quelquefois la même que dans les Crabes (2) ; mais en général ces organes présentent une modification qui ne se rencontre pas dans la famille précédente : l’es- pèce de tige terminale formée parles derniers articles, au lieu de s insérer à 1 angle interne du troisième arti- cle de ces membres, naît du milieu du bord antérieur de ce même article f3) ou de son angle externe (4) , et quelquefois cette tigelle ne se compose que de deux pièces au lieu de trois, et se cache complètement sous la portion lamelleuse de la mâchoire(5) . Enfin l’appendice externe de ces pates-mâchoires est en général styli- (1) Voyez les figures 2, 5,8, 10, n, 14, PI. 19, etc. (2) Dans le genre Thelpheuse , par exemple, PI. 18, fig. j8. (3) PL 18, fig. 16. 6 HISTOIRE «ATUREELE forme, et ne porte pas toujours à son extrémité la pe- tite tigelle articulée qu’on y remarque chez la plupart des Brachjares. Les autres appendices delà bouche ne présentent aucune particularité bien importante à noter. Le plastron sternal (i) est presque toujours plus large que long, et notablement rétréci dans sa moitié antérieure. Le segment qui porte les pâtes de la première paire est en général peu développé , celui qui donne attache aux pâtes postérieures est presque tou- jours très-large , et la suture qui la sépare du pénul- tième anneau est transversale et à peu près parallèle à toutesles autres sutures analogues. Enfin, la noute des flancs est ordinairement presque horizontale. Les^atc5anfé/ m«rex varientbeaucoup ; souvent elles sont médiocres ou même petites et notablement plus courtes que celles de la seconde paire. En général, ces dernières sontàleur tour moins longues queles pâtes de la troisième paire, et quelquefois ce sont celles de laqua- trième paire qui sont les plus longues de toutes ; dans la plupart des cas, celle-ci, ou les précédentes, ont environ deux fois la longueur delà portion post-frontale de la carapace. Enfin, chez un assez grand nombre de ces Crustacés, 1 abdomen Au mâle est beaucoup moins large à sa base que la partie correspondante du thorax, de fa- çon q U il ne recouvre pas la totalité du dernier segment sternal et ne s’étend pas jusqu a l’origine des pâtes pos- térieures; presque toujours on y compte, chez les mâles, de meme que chez les femelles, septarticles distincts. Cette famille est aussi remarqual.de par les moeurs de plusieurs des animaux dont elle se compose que (i ' PI i8, fig. 6. tsar: tableau synoptique de la ürVISTON DE LA FAMILLE DES CATOMÉTOPES EN SIX TRIBUS. Famille DES atométopes. Verges naissant de I article l>asilaire des pâtes postérieures et ne se cachant pas dans un canal transversal du sternum pour gagner | Xribu I âbdomen *1^^* ^ Carapace plus ou moins ovalaire; pédoncules oculaires courts, n’atteignant pas à beaucoup 1 , irèsleviréiuîté l® ^^•'^pacej auatriéin#»artlcle des naf ' • • i. , . . f presVextrémdé latérale de la carapace; quatrième article des pâtes- mâchoires externes ne s’insérant jamais à l'angle e.vterne du précédent et ne se cachant pas sous sa face interne. I TiïELPHEUSIEWS, Tkibu Carapace ovalaire , notablement plus large que longue , Irès-arrondie et très-renflée sur les cotés. Secoup\ article de l’abdomen du male atteignant presque toujours la base des pâtes postérieures. Front assez large. | des Pédoncules oculaires en général assez longs. Quatrième article des pates-machoircs externes inséré à l’angle j GÉCARcmiESs. externe du précédent ou caché sous sa face interne. | Carapace circulaire, au moins aussi longue que large. Second article de l’abdomen du male beauconp^ plus étroit que la partie correspondante du plastron sternal. Front presque toujours très-étroit. Pédoncules! ®va aires très-courts. Quatrième article des pates-m-ichoires externes s'insérant au sommet ou à l'angle externe r ' Verges naissant directe ment du pla®''*’®*^ sternal , ou bleu I article basilaire des pâtes posté- rieures cachant de suite dans nu canal trans- versal du sternum pour ga- gner le dessous de l’abdo- men. -courts. Quatrie jdu troisième article. U ique la portion correspon- Idante du plastron sternal. Carapace quadrilatère ou | pédoncules oculaires près rhomboïdale; ses bords an- J que toujours très-longs, térîeurs et latéraux à peu' près droits ou faiblement courbés. ngle Front extrêmement étroit; antennes internes ver- ticales et logées en grande partie dans l'angle interne | des orbites. Quatrième article des pates-mâchoires} Second article de l abdo- 1 inséré à l’angle externe de l’article précédent, men du male plus étroit 1 Front très-large, occupant presque toujours le\ tiers de la longueur du bord fronto-orbitaire. Anten- nes externes horizontales et logées sous le front. 1 Quatrième article des pales-machoîres externes s’in- ) sérant en général dans une échancrure de l'angle I antérieur et interne du troisième article. Tribu des PlNNOTUÉniENS. Tribu des ÜCYPODIENS. Tribu des Gonoplaciens Second article de l’abdomen du mdle presque toujours aussi large que la \ partie correspondante du thorax et s’étendant jusqu’à la base des pales poslérieu- J res. Front très-large , occupant environ la moitié du bord antérieur de la cara- 1 pace. Pédoncules oculaires très-courts. Quatrième article des pales-muchoires J externes s’insérant au milieu du bord antérieur ou à l’angle externe du troisième ( article, mais jamais à son angle interne. Tribu des GrapsoÏdiexs CRUSTACÉS, tome »? 7' DES CRDSTAGÉS. ^ par leur organisation. Un certain nombre de Catomè- topes sont complètement terrestres; d’autres vivent babiluellement sur la plage et s’y creusent des ter- riers; la plupart sont d’une agilité extrême, et il en est qui établissent leur demeure dans l’intérieur de la coquille de divers mollusques bivalves , comme nous aurons, du reste, l’occasion de le voir plus en détail par la suite. Le groupe des Catoniètopes renferme plusieurs types d’organisation assez distincts pour motiver sa division en six tribus naturels qu’on peut caractériser analytiquement delà manière indiquée dans le tableau ci-joint. Les Tbelphusiens et les Gonoplaciens éta- blissent le passage entre cette famille et la précé- dente, et semblent appartenir à deux séries parallèles formées l’une par les Tbelphusiens, les Gécarciniens, les Ocypodiens et les Pinnothériens ; l’autre par les Gonoplaciens et les Grapsoïdiens ; les premiers sont pour la plupart plus ou moins terrestres ; les seconds , au contraire, ne sortent que rarement delà mer. TRIBU DES THELPHEUSIENS. Les Tbelpheusiens ont beaucoup d’analogie avec les Cancériens, et ils établissent évidemment un passage entre ces Crustacés et les Gécarciniens; en ellet , la forme générale de plusieurs d’entre eux diffère peu de celle des Eripbies, et la dis- position des org.anes de la génération est la même que dans les deux familles précédentes ; mais la struc- ture de leur appareil respiratoire, et d’autres carac- tères que le zoologiste ne peut négliger, les éloignent de ces groupes naturels , et ne permettent pas de 8 histoire NATDREELE les séparer des Catomètopes. Ainsi, chacune des cavités branchiales occupe environ le tiers de la carapace et s elève en voûte à une distance très-con- sidérable des branchies. Quelquefois la membrane qui la tapisse est couverte de végétations spongieuses. Les branchies sont, il est vrai, au nombre de neuf de chaque côté, savoir ; deux réduites à Tétât de ves- tiges et fixées aux pates-mâchoires , et sept couchées sur la voûte des flancs comme chez les Cyclomètopes ; mais leur texture est plus molle, et elles se dirigent en arrière de manière à recouvrir la presque totalité de la voûte des flancs, disposition qui ne se rencontre que dans la famille des Catomètopes. La carapace des Thelpheusiens (PI. i4 bis, fig. 9, et PI. 18, lîg. 14 ) est peu ou point bombée , et no- tablement plus large que longue; son bord anté- rieur est droit et occupe environ les deux tiers de son diamètre transversal; enfin ses bords latéraux décrivent toujours une courbure régulière et assez forte. IjQ front est notablement plus large que la por- tion antérieure du cadre buccal et plus ou moins recourbé en bas. Les jeux ont un pédoncule gros et court, dont la longueur n’est jamais plus du dou- ble du diamètre, et dont la face inférieure est oc- cupée par la cornée dans environ la moitié de sa ongueur. Les orbites sont ovalaires et présentent toujours à leur angle interne un hiatus étroit, rem- ph p.ar Tantenne externe (PI. 18, fig. i5 ). Les antennes internes sont horizontales, et en géné- ral presque entièrement cachées par le front qui ne laisse entre son bord inférieur etl’épistome qu’un es- pace linéaire. L article basilaire des antennes externes pénètre dans 1 hiatus qui occupe Tangle interne de UJiS CR UST ACES. ! 9 l’orbite , et sépare cette cavité des fossettes antennai- res; du reste, il est peu développé, et la tige mobile qui en naît dans le même hiatus est très-petite. L’e- pistome ( fig. 1 5 ) est presque linéaire et placé sur le même niveau que le bord inférieur de l’orbite. Le cadre buccal est presque aussi large en avant qu’en arrière, et le quatrième article des pates-mâcboires externes s’insère tantôt à l’angle interne (fig. i8), tantôt au milieu du bord antérieur de l’article précé- dent (fig. i6), et d’autrefois à son angle externe. Les pâtes anterieures sont beaucoup plus fortes et presque toujours plus longues que les suivantes; elles ne sont que peu ou point comprimées. Les pâtes de la troisième paire sont les plus longues de toutes , mais elles n’ont pas deux fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace , et elles se terminent comme les autres par un tarse styliforme. Le second article de \ abdomen du mâle recouvre la portion correspondante du plastron sternal dans toute sa largeur, et s’étend jusque sur l’ar- ticle basilaire des pâtes postérieures. Enfin , les ap- pendices abdominaux de la seconde paire chez le mâle sont filiformes vers le bout, et au moins aussi longs que ceux de la première paire. Les Thelpheusiens présentent des particularités de moeurs très-remarquables. Tous ceux dont les habi- tudes sont connues vivent dans l’intérieur des terres , près du bord des fleuves ou dans les forêts humides. Ils ont beaucoup d’analogie avec les Gécarciniens. On en connaît trois genres faciles à distinguer aux ca- ractères suivans : lO HISTOIRE NATOREIitF, 5. Troisième article des pates-mâchoires externes à peu près carré , et donnant insertion à l’article suivant par une échancrure de son angle interne. G. Thelphuse. JJ. Troisième article des pâtes -mâchoires externes à peu près carré , et donnant insertion à l’article suivant vers le milieu de son bord antérieur. G. Boscia. Troisième article des pâtes mâchoires externes ayant à peu près la forme d’un triangle renversé , et donnant insertion à l’article suivant par son angle externe. G. Trichodactyle. Genre THELPHEUSE. — Thelph eusa (i). Le Crustacé qui constitue le type de ce genre est l’un des animaux de cette classe le plus anciennement connus, car il en est question dans les écrits d’Hippocrate. On le voit re- présenté sur beaucoup de médailles antiques , et c’est pro- bablement le Crabe héracléotique mentionné par Aristote. Il est en effet commun en Grèce , et ses mœurs le rendent remarquable ; car , au lieu d habiter le littoral comme la plupart des Crustacés, il se tient dans l’intérieur des terres, sur le bord des rivières. C’est Latreille qui a séparé génériquement ces singuliers Crustacés ; il les a d’abord désignés sous le nom de Polamo- (j) Cancer, Belon , Rondelet, Olivier, Herbst, etc.; Potamo- , Latreille , Règne animal , ire. ed. , t. 111 , p. iS. Potamon, Savigny, Egypte, JMém. sur les animaux sans vertèbres. — Thel~ phusa , Latreille , Nouv. Dict. d’hist. nat- , v. éd. — Encyc. mëth. , etc. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés , p. 127. DES CRUSTACÉS. II phile, qui, ayant déjà été donné à un genre d’insectes, n’a pas été conservé, et a été remplacé par celui de Thelphuse. La carapace des Thelpheuses est beaucoup plus large que longue , notablement rétrécie en arrière , et très-léaèrement bombée en dessus. En général les régions sont à peine séparées ; mais la région stomacale, lorsqu’elle est distincte , est extrê- mement large eu avant (PI. 14 bis, fig. 9). Le bord fronto-orbitaire ou antérieur de la carapace occupe environ les deux tiers de son diamètre ti’ansversal , et ses bords laté- raux sont tres-arqués dans leurs deux tiers antérieurs ; enfin son bord postérieur est égal en largeur à la moitié ou aux deux cinquièmes de son diamètre transversal. Le front est ti'ès-peu incliné, presque droit et plus large que le cadre buccal. Les orbites sont ovalaires; elles ne présentent point de fissures en dessus, et sont munies d’une grosse dent verticale qui s’élève de leur paroi inférieure près du can- thus interne de l’œil. Les fossettes antennaires sont très- étroites. L article basilaire des antennes externes varie dans sa forme, mais ne dépasse que peu ou point la dent de la paroi orbitaire inferieure contre laquelle il est appliqué. Les pates- mdchoires cj:ferrtes sont allongées, et leur troisième arti- cle , à peu près quadrilatère , porte l’article suivant à son angle interne qui est tronqué ( PI. 18, fig. 18 ). Le plàstron sternal est presque aussi long que lai-ge, et se rapproche par sa forme de celui des Cancériens. Les pâtes antérieures sont toujours beaucoup plus longues que celles de la seconde paire, et de grandeur un peu inégale entre elles; les mains sont un peu courbées en dedans , et la pince qui les termine est pointue, très- allongée et finement dentelée. Les pâtes suivantes sont toutes un peu cannelées en dessus, et leur tarse est quadrilatère et armé d’épines cornées très-fortes ; celles de la deuxieme paire sont notablement plus courtes que celles de la troisième paire, et la longueur de ces dernières n’égale pas tout-à-fait deux fois celle de la carapace. Enfin, Vabdo- ’nen se compose, dans l’un et l'autre sexe, de sept ar- ticles. 12 mSTOlRi: «ATüRELIiE I. Thelpheuse flüviatile. — T. fiuviatilis (i). Bords latéraux de la carapace armés dune forte dent située près de l’angle orbitaire externe, et suivie dune série de petites dentelures; quelques rugosités près du front et sur les côtés delà carapace. Mains couvertes de granulations elevées ; carpe également granuleux et armé en dedans de plu- sieurs épines. Longueur, 2 a pouces. Couleur, jaunâtre. Habite le niidi de l’Italie, la Grèce, l’Egypte et la Syrie, et se tient d’ordinaire caché sous les pierres, sur le bord des ruisseaux et des lacs. ( C. M. ) 2. Thelpheuse du Nil. — T. nilotica. Bords latéraux de la carapace armés d’une dent post- orbitaire comme dans l’espèce précédente , et d’une série d’épines très-aiguës. La partie antérieure de la fkce supé- rieme de la carapace présentant une petite crête transversale qui s’étend d’une manière continue et en ligne droite dans toute sa largeur, iront lisse. Mains et carpe lisses. Point d’épines sur le bord inférieur du pénultième article des pâtes postérieu- res. Longueur, environ i pouce. Habite le Nil. (C. M.) (1) Cancer Jluviaiith , Belon , de Aquatilibus, lib. II, p. 872. -- Rondelet, Hist. des Poissons , 2'. partie , p. i53. — Crahe^ de riwere , Olivier , Voyage dans l'empire ottoman, PI. 3o, fig.%. , Bosc, t. I , p. 177. — Ocypode Jluviatilis, Latr. Hist. de.s Crast. et Ins. t. VI, p. — Putamophile Jlavia- tde , Latr. Règne an. éd. t. III , p. i8. — Savigny , Egypte, Crustacés, PI. 2, fig. 5. — Potamophiîus edutis, Latr. Encyc. atlas, PL 297 , fig. 4- Gecarcinus Jluviatilis , Lamarck, Hist. des An. sans vert. t. V, p. 25l. — Telphusa Jluviatilis , Latr. Encyc. méth. t. X , p, .^63, etc. Desmarest, Considérations sur les Crustacés , p. 128 , PI. i5, fig. 2. 3. Thelpheuse indienne. — T. indica (i). Bord latéral de la carapace arme dlune dent post- orbitaire plus forte quedans les especes précédentes, mais ne présentant ensuite que des iiestiges de dentelures ( PI. it^bis, %. 9). Une crête élevée et droite s’étendant dune dent post-orbitaire a celle du côté opposé, comme dans 1 espece pi écédente, mais plus forte. Régions ptérygostomien- nes lisses. Pâtes à peu près comme dans l’espèce précédente. Longueur, 2 pouces. Couleur, brunâtre. Habite la côte de Coromandel , et y est connu sous le nom de rule naudon. ( C. M. ) La TnEEPiiusE ciiapekon areondi , figurée par MM. Quoy et Gaimard (Voyage du cap. Freycinet, PI. fig. ,) paraît etre tres-voisine de la précédente. 4- Thelpheuse perlée. — T. perlata. Carapace comme dans l’espèce précédente , mais plus bom- bée et garnie sur ses bords latéraux dune série de petites dents perlées. Régions ptérygostomiennes couvertes de petites granulations semblables. Pâtes à peu près comme dans l’espèce precedente. Longueur, 2o lignes. Habite le cap de Bonne-Espérance. ( G. M. ) 5. Thelpheuse de Leschenault.— r. Leschenaudii. Bords latéraux de la carapace armés d’une forte dent seneVklTr': 4», Ag- 5. - C. p. jOr; J PP • p. 340. Ocyporta auraiitia. Base op cit. t. I, L..- w lisez indica , animal, cJu^t ?' Iconographie du Règne pace sont crpnoi ’ ’ figure les Jjords de la cara- creneles, ce qui n’existe pas dans la nature). *4 HISTOIRE NATUREttE près de l’angle orbitaire externe, mais ensuite parfaite- ment lisses. Crête transversale de la face supérieure de la ca- rapace forme'e de trois portions , dont une médiane un peu plus avancée que les deux latérales. Pâtes comme dans l’espèce précédente. Longueur, 20 lignes. Habite les environs de Pondichéry. (G. M.) 6. Thelphbüse de Béraud. — T. Berardii ( 1) . Bords latéraux de la carapace entièrement obtus, lisses, ne présentant aucune dent en arriére de l’angle orbitaire externe , et très -courbe s. Face supérieure de la carapace bombée, lisse, et sans crête transversale. Pâtes comme dans les espèces précédentes. Longueur, i ponce. Habite l’Egypte. (C. M. ) L’espèce figurée sous le même nom par M. Dehaan ( Fauna Japonica, Cr. PI. 6, fig. 2) , et rapportée du Japon par M. Si- bold, me paraît différer de celle de l’Egypte ; elle a la carapace moins large. Genre BOSCIA. — Bosciatf). En rangeant la collection des Crustacés du Muséum d’his- toire naturelle, j ai établi il y a plusieurs années, sous le nom de Boscia , une nouvelle division générique pour les Thelphu- siens des Antilles, donton doit la connaissance à l’un des pro- fesseurs de cet établissement , M. Bosc. M. Latreille a suivi la meme marche dans sa Classification des Crustacés publiée peu de temps avant sa mort; mais il a cru préférable de donner à ce genre le nom de Potarnie , que j’aurais adopté aussi, si celui (1) Audouin , explication des planches de M. Savigny, Egypte, Cnist. PI. 2, fig. 6. (2) Cancer, Herbst, Bosc, etc. — Thelphusa , Latr. Encyc. t. X, P- 564, etc. — Potamia, Latr. Cours d’entomologie , p. 33». DES CRUSTACÉS. (5 de Boscia n’àvait été déjà gravé au bas de l’une des planches de cet ouvrage. La forme générale de ces Crustacés ( PI. i8, fig. i4 ) est à peu près la même que celle de certaines Thelphuses; mais leyro»/ , brusquement reployé au bas, est vertical (fig. i5 ) , et le troisième article des pates-ma- chaires externes , au lieu d’être carré , et d’avoir la forme ordinaire chez les Cancériens , est rétréci en avant et porte l’article suivant au milieu de son bord antérieur (fig. i6). Ces animaux sont terrestres comme les Thelphuses, et habitent le bord des fleuves. La dissection d’un individu assez bien conservé dans l’alcool , faite par M. Audouin et moi , nous a fait découvrir chez ce Crustacé une dispo- sition très-remarquable de l’appareil branchial j les cavi- tés qui renferment les organes de la respiration s’élèvent beaucoup au-dessus de la surface supérieure des bran- chies , et présentent un grand espace vide dont les parois sont tapissées d’une membrane tomenleuse et couverte de végétations. On ne connaît encore qu’une espèce de ce genre. I. Boscia dewtée. — B. dentata [i). (PI. i8, fig. i4-i6.) Carapace horizontale et lisse en dessus , très-large. Front granuleux sur les bords j orbites entières j bords latéraux tran- chans , tres-arqués et finement dentelés j portion des régions ptérygostomiennes voisine de la bouche couverte d’un duvet long et serré. Pâtes comme chez les Thelphuses. Longueur , 2 pouces. Habite les Antilles et l’Amérique du sud. ( G. M. ) (I) Cancer Jluvialilis , Ilerbst, t. I, p. i83, PI. lo, fig. 6i. — ^o^, op. cit. t. I , p. — Thelphusa dentata, Latr. Encyc. ’ P‘ — T ■ Serrata , Desmarest , Consid. sur les Crust. p. ia8. HISTOIRE flATUREttr Genre TRICHODACTYLE. — Trichoductylus (i). Ce petit groupe se compose d’une espèce de Thelphusien qui établit le passage entre les genres précédens et la tribu des Gi apsoïdiens. La carapace , presque horizontale en dessus, est beaucoup moins large que chez les Thelphuses. Le front est large, lamelleux, et simplement incliné; les orbites sont presque circulaires ; les bords latéraux de la carapace cour- bes. Les antennes sont disposées à peu près comme chez les Thelphuses; mais la forme des pates-mâchoires externes est tres-dilferente ; leur troisième article est presque triangu- laire, avec son sommet dirigé en dedans, et il s’articule avec 1 article suivant par son angle antérieur et externe. Les pâtes ont à peu près la même forme que chez les précédens. On ne connaît encore qu’une espèce de ce genre. I. Trichodactïle cabré, — J’, quadrata (2). Carapace lisse; ses bords latéraux tm peu relevés. Pâtes médiocres. Tarses cylindriques , allongés et couverts d’uu du- vet court et serré. Longueur, 1 pouce. Habite le Brésil, ( C, M. ) TRIBU DES GÉCARCINIENS, La tribu des Gécarciniens est un des groupes les plus remarquables de la classe des Crustacés, car elle se compose d’animaux à branchies qui sont cependant essentiellement terrestres, et qu’on peut même faire pé- rir d’asphyxie en les tenant long-temps submergés. On (1) Latr. Encyc. t. X, p. 705. (2) Latr. Collection du Muséum, — Trichodactylus JluviatiUs , ejusdem Encyc. t. X , p. ’]o5- DES CRUSTACÉS. ly les distingue facilement des autres Catométopes a leur carapace ovalaire transversalement très-élevée et bombée en dessus (PI. i8, fig. i ). Les régions branchiales sont en général bien distinctes et très- renflées en dessous; elles occupent environ les deux tiers de sa surface. Le front est à peu près aussi large que le cadre buccal , et fortement recourbé en bas. Les orbites sont ovalaires, médiocres et très-profon- des. Les bords latéraux de la carapace sont très- arqués , et décrivent en général presque un demi- cercle. Les anlennes internes sont logées sous le front , et se reploient transversalement dans des fos- settes étroites et souvent presque linéaires (PL i8, fig. 2). La disposition des antennes externes varie; il en est de même pour les pates-mâchoires ; tantôt leur quatrième article s’insère à l’angle externe du précédent et reste à découvert comme chez les Ocy- podiens , tantôt se cache en entier sous sa face in- terne. Les pâtes de la première paire sont longues et fortes; les suivantes sont également robustes et lon- gues ; le tarse est pointu et quadrilatère. Enfin l’abdo- men du mâle est reçu dans une fosse profonde du plastron sternal , et son second article atteint presque toujours la base des pâtes postérieures ; en général , il est si long, qu’il arrive jusqu’à la base de la bouche; et les appendices cachés au-dessous sont remarqua- blement gros. Les branchies ne sont souvent qu’au nombre de sept, savoir : cinq fixées à la voûte des flancs, et deux, à l’état rudimentaire, cachées sous la base des précé- dentes et prenant naissance des pates-mâchoires ; mais, dans d’autres espèces, on en compte de chaque coté neuf, comme d’ordinaire. La cavité respiratoire CP,i:ST4CÉS , TOME II. 51 UtSTOIRE NATUREtLE (8 est très-grande et s’élève en une voûte très-élevée au- dessus des branchies, de façon qu’il existe au-dessus de ces organes un grand espace vide. La membrane tégumentaire dont elle est tapissée est aussi très- spongieuse, et forme quelquefois le long du bord inférieur de la cavité un rejdi d’où résulte une espèce de gouttière ou d’auge longitudinale propre à conte- nir de l’eau lorsque l’animal reste exposé à l’air. Les Gécarciniens , que dans nos colonies on désigne sous les noms de Tourlouroux, deC/’aûe^ de terre, etc., habtent les parties chaudes des deux hémisphères, et ont des mœurs très-remarquables, car, aulieu de vivre dans l’eau comme les Crustacés ordinaires, ils sont ter- restres et quelques-uns d’entre eux périssent même assez promptement par la submersion. La plupart se tiennent d’ordinaire dans les bois humides, et se cachent dans les trous qu’ils creusent dans la terre; mais les localités qu’ils préfèrent varient suivant les espèces; les unes vivent dans les terrains bas et marécageux qui avoisinent la mer, d’autres sur les collines boisées , loin du littoral , et à certaines épo- ques ces dernières quittent leur demeure habituelle pour gagner la mer. On rapporte même qu’alors ces Crustacés se réunissent en grandes bandes, et font ainsi des voyages très-longs, sans se laisser arrêter par aucun obstacle, et en dévastant tout sur leur passage. Ils se nourrissent principalement de substances végé- tales et sontnocturnes ou crépusculaires. C’est surtout lors des pluies qu’ils quittentleurs terriers , et ils cou- rent avec une grande rapidité. Il paraîtrait que c est à l’époque de la ponte qu’ils se rendent à la mer et qu’ils y déposent leurs œufs; mais nous ne connais- sons aucune observation bien positive à cet ésard. DES CRUSTACÉS. Pendant la mue ils restent cacliés dans leurs terriers. On trouve dans les ouvrages de Rochefort ( Hist. nat. des Antilles) , de Feuillée (Observ. faites sur les côtes d’Amérique), de Labat (nouv, Voy. aux îles d’Amérique, t. II), de Brown (Hist. of Jamaica), et de plusieurs autres voyageurs qui ont visité les An- tilles, beaucoup de détails sur les mœurs des Crabes de terre; mais en général les espèces ne sont pas assez bien distinguées par ces naturalistes pour qu’on puisse les déterminer avec certitude. La tribu des Gécarciniens , ou Crabes de terre , se compose de quatre genres faciles à distinguer par les caractères suivans : 2. ao HISTOIRE NATURELLE ^ B ’S « S 2 rt ‘W «> “'S ^ S "p^ ^ » s 3 g û « aj C ü O O ^ Ok S 6/3 a; U V S *® .« (-i 'M S ^ "d s 4> ” C -S •a> a> ^ € g:ü P .2 « 2 s ^ ■§ ^ :- Ci 5 ^ hj;*« 03 « . ^ C3 0) _1 ■S o:3i V S j: a. >■ S O C S £5 ■'îS P O ^ e O 0) P c> ~a) Jj 4) " S -< '«« S'« i; « B -“ ^ 4; ft ü S "3 c« Ü = 2 S « c y U. fd! *W O Tige terminale des pâtes- mâchoires externes s’insérant à la| face interne du troisième article près de son sommet et complé- r Gecarcin. tement cachée sous lui. ^ UES CRUSTACES. 21 Genre UCA. — Uca (i). Le genre Uca établit à quelques égards le passage entre les Ocypodes et les autres Gécarciniens , car la disposition du front et des pates-mâehoires externes se rapproche de ce que l’on voit chez les premiers , tandis que l’ensemble de l’organisation est la même que chez les Gécarcins. La cara- pace est beaucoup plus large que longue , déformé ovalaire et très-élevée. Le front est plus étroit que chez les autres Gécarciniens J très-incliné et presque semi-circulaire. Les orbites sont assez grandes et ouvertes en dehors au-dessous de leur angle externe. Les fossettes antérieures sont ova- laires , petites et séparées par un petit prolongement trian- gulaire de l’épistome. Uantenne externe occupe le canthus orbitaire interne, he cadre buccal a la forme d’un rhomboï- de. Le deuxième et le troisième article des pates-niâchoires externes (PI. i8, fig. 7) sont quadrilatères, à peu près de même grandeur, et se terminent du côté interne par un bord droit; le quatrième article s’insère à l’angle externe du précé- dent et s’applique contre son bord antérieur. Les pâtes ne présentent rien de particulier, si ce n’est que les pinces sont un peu élargies au bout et faiblement creusées en cuillère, et que les tarses sontaplatis , non épineux et à peu près de même forme que chez les Ocypodes. Il n’y a que cinq branchies thoraciques, et la membrane que tapisse la voûte de la cavité branchiale se replie en bas et au dedans de façon à former à sa partie inférieure une sorte de gouttière ou d’auge. Ces Crustacés vivent à terre , mais on ne connaît pas les particularités de leurs mœurs. (1) Cancer, Herbst, etc. — Gecarciiius, Latr. Nouv- Dict dliist. nat. a', éd. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p- 114. — üca, Leach, Latr. Reg. anini. t'*. cd. l. III, p- 18. — Encyc. meth. t. X, p. 685, etc. •n mSTOlnE NATURELLE I. UcA UNE. — Uca una (i). % Bords latéraux de la carapace garnis d’une petite crête saillante et finement dentelée. Régions ptérjgosto- miennes très -granuleuses. Mains épineuses en dessus et en dedans. Pâtes poilues en dessous , de longueur médiocre ; celles de la troisième paire un peu plus longues que les autres. Taille , 2 pouces. Habite l’Amérique méridionale. ( C. M. ) 2. Uca lisse. — TJca lavis. Bords latéraux de la carapace à peine marqués. Ré- gions ptérygostomiennes lisses. Pâtes du mâle très-grandes ; celles de la deuxième paire un peu plus longues que les autres. Longueur, 2 i pouces. Habite les Antilles. ( C. M. ) Genre CARDISOME. — Cardisoma (2). Le genre Cardisome , établi par M. Latreille , comprend un certain nombre de Gécarciniens qui ont la carapace (i) TJca una, Margrave, op. cit. p. 184. — Seba , t. III, PI. 20, fig. 4- — Cancer uca , Linn. Syst. nat. la®. éd. t. II , p. 1041, n». i3, et C. cordntus , ejusdem loc. cit. p. io3g, n». 4 *t Amœn. Acad. 6, p. 4*4* — Cungrejo ajacs terrestres, Purra , op. cit. p. 164, PI. 58. — C. cordatus , Herbst, t. I, p. l3i , PI. <), fig. 38. — Ocypode cordatn, Latr. Hist. nat. des Crust. et 1ns. t VI, p. 37,1*1.46, fig. 3 ( d’après Seba ). — Gccarcinus uca, Lamarck, Hist. nat. des Anim. sans vert. t. V, p. 29 1-. — Uca una, Latr. Encycl. méth. t. X, p. 685, PI. 269, fig. 4 (d’après Seba). — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 5, fig. 5. M. Latreille cite aussi, comme synonymie de VUca una , son Ocypode fossor (Hist. nat. des Crust. et des Ins. t. VI, p. 38) ; mais nous sommes portés à croire qu’il faudrait plutôt le rapporter à l’espèce suivante. (1) Cancer, Linn., Fabr. , Heib.— Ocypode , Latr. Hist. nat. des DES CRUSTACÉS. 23 plus élevce et plus cari ée que la plupart des autres Crustacés de la même tribu et qui sont earactéi-isés principalement par la disposition de leurs patcs-niâchoires. Le cadre buccal a la loi me d’un carré long; scs bords latéraux sont droits. Le deuxième article des patcs-mâchoires externes est rétréci antérieurement , et le troisième , un peu moins long que le précédent , s élargit d’arrière en avant , de façon que ces or- ganes laissent entre eux, au milieu de l’appareil buccal, un espace vide ayant à peu près la forme d’un losange ; le troi- sième article, à peu près cordiforme, est cchancré à son bord antérieur, et donne insertion par son angle externe au quatrième article , qui , de même que les suivans, reste tou- jours à découvert, front est très-large et presque droit. fossettes antennaires sont toiit-à-fait transversales et séparées par une surface demi-circulaire et très-large. Les paies de la troisième et de la quatrième paire sont les plus longues, et les tarses sont quadrilatères et très-épineux. Enfin, les branchies couchées sur la voûte des flancs sont au nombre de sept de chaque côté , dont la première est comme d’ordinaire très-petite, et les deux dernières , au contraire , très-longues. Les Cardisomes vivent dans les bois et se creusent des terriers profonds et obliques , dont ils ne sortent que pen- dant la nuit. I. Caedisome BOURREAU. — C. carnifex [i). Carapace très-éleve'e et sa .surface très-courbée d’avant en amère, mais presque horizontale transversalement; ses bords Crust. t. Vf. — Gecarchms, ejusdem, Nouv. Dict. d’iiist. liât. a®, éd — Desmarest, Consid. sur les Cru.st. p. iii. — Canlisoma , Latr. ncycl. t. X, article Taurlauroux ; Resr. anim. 2®. éd. t. IV, P- 5o, etc. U) C. carnifex , Herbst, PI. /p, fig. I. — Ocypoda cerdata > . en. Crust. et Inst. t. . — Geca/dnus hirtipes ? Lamarck, Hist. des ^4 HISTOIRE NATURELLE latéraux marqués d’une ligne saillante et élevée. Une petite dent derrière l’angle orbitaire externe. Quatre rangées d’épines sur les tarses ; les deux inférieures très peu nom- breuses. Pinces grandes d’un côté; main très-large; doigts se touchant dans presque toute leur longuem’. Longueur, 2 pouces. Habite le voisinage de Pondichéry. ( G. M. ) Le Cancer hydromus,&gaTé par Herbst(Pl, 4i, fig. 4), est évidemment une espèce très voisine de la précédente , dont il ne devra peut-être pas être distingué. 2. Caruisome güanhümi. — Ç. guanhumi (i). Carapace très-renflée latéralement et se prolongeant plus loin que la ligne indicative du bord latéral, laquelle est à peine distincte. La dent placée dans l’angle orbitaire très- courte. Pinces allongées ; celle de la grande placée en général du côté gauche. Mains énormes chez le mâle (plus grandes que le corps ) , très-courbes et ne se joignant que par leur extrémité. Du reste, ne diflPérant pas notablement de l’espèce précédente. Longueur, 3 ponces. Habite les Antilles. (G. M.) L’Ocypode ruricola , de M. Freminville ( Ann, des sc. nat. 2S série, zool. t, III, p. 217), paraît être la femelle de l’es- pèce précédente. Anim- sans vert. t. V, p, aSl. — Gecardnus carnifex, Latreille Nouv. Dict. d’hist. nat. a®, éd. (dit Dict. deDéterville ). Lesma- rest, op. cit. p. ii3. — • Cardisvma carnifex, Latr. Encyc. t. X, p. 685. ■' (I) Cancer Guanhumi, Margraflf, loc. cit. ( figure extrêmement mauvaise). Crabe blanc. Labat, nouv- Voyage aux îles d’Amé- rique, t. Il, p. 173. — Cangrejo terrestre, Parra , op. cit. PI. 5y. — Cardisoma Guanhumi, Latr. Encycl. t. X, p. 685 Ocypode gigantea , Ereminville , Annales des sciences naturelles, a*, série, TOol. t. III, p. 221. DES CRUSTACES. aS Genre GECARCOIDE. — Gecarcoidea. Cette petite division générique établit le passage entre les Cardisomes et les Gécarcins. Ici la carapace est plus ova- laire et moins élevée que dans les genres précédens. Le front est de longueur médiocre , droit et ti ès-incliné j les fossettes antennaircs sont arrondies et séparées par un petit prolon- gement triangulaire du front. Les orbites sont petites , et leur bord inférieur est beaucoup plus saillant que dans les genres précédens , et laisse entre son angle interne et l’an- tenne externe une échancrure large et profonde. Le cadre buccal n’est pas aussi nettement circonscrit que d’ordinaire et est plutôt circulaire que carré. Les pâtes - mâchoires externes laissent entre eux un grand espace vide ; leur troi- sième article, beaucoup moins grand que le second, est à peu près quadrilatère , peu ou point rétréci en arrière , et profondément échancré à son boi’d antérieur, au milieu duquel s’insère l’article suivant qui est à découvert. Nous ne connaissons encore qu’une seule espèce de ce genre. I. Gécarcoïde de Lalande, — G. Lalandii. Carapace ovalaire et sans crête sur les bords latéraux. Pâtes fortes; pinces grosses, cylindriques, tuberculeuses, et se joi- gnant dans toute leur longueur ; bord antérieur des bras noduleux; pâtes suivantes dentelées sur les bords; celles de la troisième paire les plus longues. Six rangées de dents sur les tarses. Couleur, rouge brunâtre. Longueur, 3 pouces. Habite le Grésil. (G. M. ) Genre GECARCLV. — Gecarcinus (i). Le genre Gécarcin se compose de plusieui’s Crustacés ter- (i) Cancer, Linu, , Fab., Herbst, etc. — Ory(ioile, Bosc. — . La- HISTOIRE NATURELLE .a6 restres remarquables par la forme ovalaire de leur carapace qui est peu élevée et très-renflée sur les côtés (PI. i8, fig. i) ; ses bords latéraux ne sont pas distincts. Le front est très- fortemeut recourbé en bas. Les orbites sont profondes , ovalaires et sans échancrure du côté externe. Les antennes internes sont presque entièrement cachées sous le front qui envoie un petit prolongement rejoindre lepistome ( fig. 2 ). La disposition des antennes externes et celle du canthus interne de l’orbite sont à peu près les mêmes que dans le genre précédent. Le cadre buccal est presque circulaire et n’est pas nettement séparé des régions ptérygostomiennes. Les pates-mâchoires externes sont très-larges , mais laissent entre elles un espace vide; leur deuxième article est aussi grand que le second , et recouvre complètement les articles suivans qui s’insèrent à sa face interne ; ceux-ci sont très- courts et au nombre de deux seulement ; enfin fappendiee externe de ces organes est caché sous leur deuxième article et son extrémité ne le dépasse qu’à peine ( fig. 3 ). Les pâtes ne présentent rien de remarquable , si ce n’est que leurs bords sont armés de dents spiniformes. i. Gécarcin ruricole. — Q. ruricola [i). Tarses armés de six rangées de dents spiniformes. Bord interne du troisième article des pates-mâchoires treille, Hist des Crust. et 1ns. t. VI, p. 27, Gecarcinus, ejnsdem , nouv. Dict. d’hist. nat. a'- éd. — Reg. anira. Encyc. méth t. X, p. 685, etc. — Laniarck, Hi.st des Anim. sans vert. t. V, p. 247. — Besmarest, Consid. sur les Crust. p. 1 12. — Oi^'-pode , Fremin- ville , Ann. des sc. nât. a', série, zool t III, p. (i) Cancer terrestris , Seba , t. III, PI. 20, fig. S. — Sloane , Voyage to Madera , Jamaica , etc., t. 1, PI. 2 (bonne figure). — Crabe violet ? hi\hAt , op. cit. t. II, p. 175 — Black or mountain Crali , lîrown , Hist. of Jamaica, p. 128. — Cangrejos ajacs ter- restres, Parra , op. cit. PI. 58. — Cancer ruricota , Linn. Syst. nat. — Fabricius, Suppl, p. 889. — Herbst, PI. 49, fig. i. — Ocy- pode ruricota, Latr. Ilist. nat. des Crust. t. VI, p. 35. — Bosc,op. des crustacés. 27 sans fissure notable. Carapace très-large. Quelques dents sur le tord interne du carpe. Longueur, 3 pouces. Couleur, rouge violet, ou jaune lavé de rouge. Habite les Antilles. {C. M.) 2. Gécarcin latérale. — G. lateralis (1). (PI. 18 , %. 1-6.) Tarses armés de quatre rangées T épines. Pates-ma- choires externes comme dans l’espèce précédente; carapace moins large; point de dents sur le carpe. Longueur, 20 lignes. Couleur, violet ju milieu, jaune lavé de rouge sur les côtés et sur les pâtes. Habite les Antilles. (C. M.) 3. Gécarcin bec-de-lièvre. — G. lagostoma. Tarses armés de six rangées depines. Troisième article des pâtes-mâchoires externes présentant à son bord in- terne une fissure profonde aii-d,essus de l’article suivant. Carapace moins large que chez le G. ruricole. Pâtes disposées de meme. Longueur, 2 { pouces. Rapporté de l’Australasie par MM. Quoy et Gaimard. (C.M.) M. Desmarest a décrit, sous le nom de Gécarcin a trois ÉPINES (Crust. fossiles, p. loS, PI. 8, lig. 10 ) , un Crustacé fossile dont l'origine ne lui était pas connue ; mais nous sommes portés à croire que ce n’est pas un Géoarcinien : par la forme générale de sa carapace , cette espèce paraîtrait se rapprocher davantage du genre Pseudograpse. cit. t. I , p. 197. — Gecarciuus rttricnla , Latr. Reg. anim. i*"®* éd. t. lu, p, ejusdem, Encycl. t. X, p. 685, PI. 296, fig. a. Lamarck , Hist. nat. des Anim. sans vert. t. V, p. aSo. — Des- marest, op. cit. p. ii3, PI. 12, fig 2. (i) Freminville, loc. cit. p. 29.4. — Guérin, Iconog. Crust. PL 5, bg. 1. — 2'ourlouroux f Labat , op. cit. t. II. 28 HISTOIRE NATURELLE TRIBU DES PINNOTHÉRIENS. Les PinnotLériens sont rie petits Crustacés dont la carapace est presque circulaire , et dont les tégumens conservent beaucoup de mollesse (PI. 19, fig. y). Leurs jeux sont en général très-petits; la disposition de leur front et de leurs antennes varie ; il en est de même pour leurs pates-mâclioires externes qui pré- sentent des anomalies remarquables ; leurs pales sont courtes ou de longueur médiocre , et en général tres-faibles ; enfin \ abdomen du mâle est beaucoup plus étroit à sa base que la partie correspondante du plastron sternal. Les moeurs de ces Crustacés sont aussi très-singu- lières; ils se tiennent d’ordinaire entre les lobes du manteau de certains mollusques bivalves, tels que des Moules , des Pinnes , desMactres, etc. Nous rangeons dans ce petit groupe les genres Pinnotlière, Doto, Mictyre, HymenosomeetElamène, qu’on distinguera aux caractères indiqués ci-dessous; mais nous ne nous dissimulons pas que cette tribu n’est pas aussi naturelle qu’on pourrait le désirer, et par la suite on sentira peut-être la nécessité de la sub- diviser. Les principaux caractères génériques de ces Crusta- cés se trouvent énumérés dans le tableau suivant ; DES CUUSTACES. 29 jS K = -i ' O FV c* T* ÛJ C -G — e “ -fCS S S t) rt ns O gj 4) •y .4) ^ to U ^ 1 ^ s " « T. SES •tol's =■ H O “ «6-5 a H -2 4) ü -4) 3 r3 C fc. ü ^ O « « .V M O t/) Cl X « •J “ OJ "a « £ S- g gï q-« i I «8 £ ^ i .2 S <*_: S. O ‘ “5 P- ,. t. W «H eZ « .5 « « O .5 G, S 'c J2 u> ^î; H3 S .s « V) bo 0) H = P< • 4) S ^ fl fl C O 2 ‘ ft«S S 'fl ^ e 'o **« 'ï s -S c “ 2 S fa ^ .2 fl fa P 5 eû (A Cd - sa « H r" O :z; s fa tite et à peine visibie. Troisième article des pates-machoires externes beaucoup plus grand que Doto. le précédent Pédoncules oculaires longs. mSTOIBE N4TUBELLE 3« Genre PINNOTHÈRE. — Pinnotheres (i). Les Pinnotheres sont des Crustacés remarquables par leur taille et leurs mœurs : ce sont les plus petites des Brachyures, et ils ont la singulière habitude de se loger entre les lobes du manteau des Moules , des Pinnes et de quelques autres mollusques bivalves; particularité que l’on peut attribuer à la mollesse de leur test. Les femelles sont beaucoup plus grosses et sont plus nombreuses que les mâles , et , dans certaines saisons de l’année , on les trouve quelquefois réu- nies par paire dans la même coquille. Ces petits animaux étaient connus des anciens , et ils figu- rent dans le langage hiéroglyphique des Egyptiens; mais leur histoire a été pendant long-temps chargée de fables. La structure des Pinnotheres est remarquable : leur corps est circulaire et arrondi en dessus (PI. ig, fig. 7 et 8); leur front ne se soude pas à l’épistome; les yeux sont très-petits , et les orbites presque circulaires ; les antennes internes ont la forme ordinaire, et les fossettes qui les logent sont à peine séparées entre elles ; les antennes externes sont courtes et occupent l’angle interne de l’orbite, he cadre buc- cal est très-large en arrière et décrit un demi-cercle en avant. Les pates-rnâchoires externes sont placées très-obliquement, et leur portion élargie et valvulaire estformée en entier|par leur troisième article , qui est très-grand , tandis que le deuxième est rudimentaire; l’appendice latéral est caché presque en entier sous celui dont nous venons de parler ; le quatrième article s’insère au sommet du précédent, et le cinquième, qui est assez développé , s’articule avec le sixième par le mi- lieu de son bord interne, de façon que celui-ci se trouve placé à peu près comme le pouce des pinces didactyles(fig. 9 ). Le plastron sternal est très-lai ge, et chez le mâle les ouxertures des organes généi ateurs en occupent le dernier segnjeut. Les (i) Cancer , hinix. , Fab,, Herbst — /‘'/inoi/ierci , Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI, etc. — Leach, Malac. — Desm. op. cit. — etc DES CRUSTACÉS. il pâtes sont mcdiocres. Enfin, V abdomen du mâle est petit, tandis que chez la femelle il est d’ordinaire très-bombé et plus grand que le plastron sternal. D’après les observations récentes de M. Tliompson , il paraîtrait que dans les premiers temps de la vie les Pinno~ thères ont l’abdomen très-allongé , et terminé par une nageoire, la carapace armée de trois grands prolongemens spiniforraes , les yeux très-gros et les pâtes natatoires ; en un mot, qu’ils auraient alors la plus grande ressemblance avec les Zoés (i). La distinction des espèces de ce genre est difficile , car les principales différences qu’on remarque chez la plupart d’en- tre elles n’existent pas chez les deux sexes , et sont souvent de la natui’e de celles qui se modifient avec l’âge. I. PiTWOTHÊRE POIS. — P. pisum (2^ Carapace mou. Front saillant chez le mâle , ne dépas- sant pas la ligne courbe formée par la partie antérieure (1) Voyez Mcmoir on the Metamorphosis and ualiiral History of the Pinnothcres or pea Crah, by W* Thompsou *. Entomologicaî ma- gazine, no. XI (2) Baster, Opusc. subsec. tab. 4» fig- i et 2. — Cancer pisum , Pennant, Brit. Zool. t. IV, p. 1, PI. i, fig. i (repvod. dans l'En- cycl. PI. 2^5, bg. Hg. 5 et6), lafemelle, et C. rninutuSy ejusdem loc. cit. fig. 2 (Eiicycl. Pi. 2j5, fig. 4)> mâle. — C. pisum y Herbst. 1. 1 , p 96, tab. 2, fig. 21 (la femelle), et C. myùtorumy ejusdem, PI. 2, fig. 24 et 25. — C. pisum ^ Fabr. Suppl, p. 343, 33 (la femelle ). Sous le nom de C. rninuiusy Fabriciûs reunit le mâle de cette espèce et le Nautilograpse uni. — Pinnotheres pisum, Latreille, Hist. nat. desCrust. t VI, p. 83. — Bosc. op. cit. t. I , p. 243 P. pisum, Lcacb , Malucost t. XIV, bg 2 et 3 (femelle). — P. varians , ejusdem op. cit. tab. 14 fi^- 6t n ( le mâle) , et P. LatreilUi , ejusd. op. cit. tab. fig 7 et 8 (jeune femelle ). — P. pisum y Desmarest, Consid. sur les Cru.^t. V' Pl. Il, fig. 3 (femelle),, et P. Latreillü , loc. cit.-- P r>>y-^ tilorum y Latr. Encyc. t. X, p. — P. pisum , Thompson, Ent. Mag. no. X, p. 96, fig. 3. •■>2 HISTOIUE NATURELLE de la carapace chez la femelle. Bord inferieur des mains cilié. Abdomen de la femelle circulaire ; celui du mâle ayant le dernier article moins grand que le pénultième. Longueur : femelles, 4 lignes ; mâles, 2 lignes. Très-commun dans les Moules, sur les côtes de la France et de l’Angleterre. (G. M.) ' Le Pinnothère cranchii, de Leach (Malacos. tab. i4, 4> 5 ) ne me paraît pas différer spécifiquement de la précé- dente. 2. PiNNOTHÈRE DES ANCIENS. P. VeteVUm (l). (PI. 19, Cg. 7 Ct8. ) Forme générale la meme que dans l’espèce précédente. TJne petite epine au bord inferieur de la main droite chez la femelle. L' abdomen de la femelle est ovalaire j mais cette particularité pourrait bien disparaître avec l’âge. Longueur de la femelle , 8 lignes. Se trouve dans les Plnnes marines, sur les côtes de l’Italie , etc. 3. PiNNOTHÈRE DE MONTAGUE. P. mOntUgui (2). Front saillant; chez la femelle aussi bien que chez le male , dépassant notablement la ligne courbe formée par la partie antérieure de la carapace. Test assez solide. (1) Pinnophylax , Rondelet, Hist. des Poissons, p. 4o9' — C.pin- notheres, Forskael. op. cit. p. 88. — C. Piimophylax? Herbst, PI. 2, fig. 27. P.yeterum, Bosc , op. cit. t. I , p. 243. — Leach, op. cit. PI. i5, lig. 1-5, — Desmarest , op. cit. p. iiq. — Latreille , Encycl. t. X, p. i35. (2) Leach, Malac. tab. i5, fig. 7 et 8. — Desmarest, Consid. p. ng. Cette e.spèce n’est peut-être qu'une simple variété du P. pois. UES CRUSTACÉS. 33 •Derniei' article de l’abdomen du mâle plus large que le pre'cé- dent. Longueur, 6 lignes. La Pinnothère figm-ée par M. Savigny (Crust. PI. fig. i) , et rapportée avec doute par M. Audouin à la Pinnothère des an- ciens, est très-voisine de la précédente , mais paraît différer de toutes celles connues , par l’absence du petit article terminal des pates-machoires externes. C’est probablement la même espèce que la P. tridacnœ de M. Ruppell ( op. cit. PI. V, fig. 2. ) 4. Pinnothère chilienne. — P. chilensis. Forme générale la même que dans la Pinnothère des anciens. Front pointu. Régions ptérygostomiennes. Pales-mâchoires externes et bords des pâtes garnis de longs poils. Lon- gueur, I pouce. Habite la côte de Valparaiso. (G. M.) M. Say a décrit , sous le nom de Pinnotheres ostreum ( Journ. of the Acad, of Philad. vol. I, p. 67, tab. 4, %. 5 ), une espèce qu’il croit nouvelle et qui paraît avoir beaucoup d analogie avec le P . pois. Le Pinnotheres depressum de M. Say pourrait bien être , del’avis de ce naturaliste même, le mâle de P, ostreum. Genre ELAMÈNE. — Elamena{\). Nous ne croyons pas'devoir laisser dans le genre Hymeno- some un petit Crustacé que Latreille a désigné sous le nom d Hyrnenosoma mathœi , et que M. Ruppell a représenté dans son ouvrage sur les Crustacés de la mer Rouse. Il dif- ere, en effet, beaucoup de l’IIymènosome orbiculaire, type (I) Ifymenosoma. Latreille, Ruppell. CÜUST.VCÉS , TOME II. 3 HISTOIRE NATURELLE 34 du genre j et semble établir le passage entre ces Crustacés, les Oxystomes et les Oxyrhinques. Il a la carapace à peu près triangulaire, plane en dessus, et excessivement aplatie. Tout le corps est presque lamelleux. Le front est large , très-avancé, et a la forme d’un petit rostre lamelleux et à peu près ho- rizontal, au-dessous duquel sont cachés les yeux : ces der- niers organes sont de grandeur médiocre et ne sont pas logés dans des cavités orbitaires j ils sont libres sons le front , et s’appuient en arrière contre une petite saillie de la région ptérygostomienne. Les antennes internes sont séparées entre elles par une petite lame verticale de la face inférieure du front ; leur article basilaire est très-petit , et leur tige mo- bile se reploie longitudinalement et dépasse ainsi les pédon- cules oculaires. Les antennes externes sont très-petites et cylindriques dès leur base ; elles naissent au-dessous des pé- doncules oculaires et n’atteignent pas le bord du front. Liépistome , au lieu d’étre à peine distinct comme chez les Hymènosomes , est très-grand et à peu près cai-ré. Le cadre buccal est petit, quadrilatère, et rempli en entier par les pates-mâchoires externes , dont le troisième article est pres- que carré , et est tronqué à son angle antérieur et interne pour l’insertion de l’article suivant , lequel est complètement à découvert. Le plastron sternal est beaucoup plus large que long. Les pâtes, sont toutes grêles, filiformes et longues ; celles de la première paire se terminent par des pinces renflées au bout et creusees en cuillère ; les suivantes par un article lamelleux et un peu falciforme. Enfin l'abdomen de la femelle est très- grand. Ce Crustacé, comme on le voit, se rapproche beaucoup des Inachoïdiens , et devra probablement en être rapproché ; mais n ayant pas eu l’occasion d’examiner un individu mâle , et ignorant par conséquent la disposition des verges, nous avons préféré le laisser provisoirement à côté du genre Ilymènosome dont il a jusqu’ici fait partie. DES CRUSTACÉS. 35 I. Elamèhe de Mathieu. — E. Mathni (i). Carapace lisse , très-large en arrière , arrondie sur les côtes et se rétrécissant graduellement jusqu’au rostre , qui est un peu releve' ; ses bords garnis d’une espèce de crête borizontale extrêmement mince et iTrégulièrement découpée. Les pâtes de la seconde paire les plus longues , ayant à peu près trois fois la longueur de la carapace. Longueur, ^ lignes. Habite l’Ile-de-France et la mer Rouge. (G. M.) Genre HYMÈNOSOME. — Hymenosoma (2). Le pnre Hymènosome , établi par M. Leacli, a été rangé jusqu ici dans le voisinage des Inachus, principalement à cause de son front étroit et pointu; mais sa plaee naturelle me parait etre dans la famille des Catomètopes, car c’est de ce type qu il se rapproche par tous les points les plus impor- tans de 1 organisation. Ainsi, de même que chez la plupart de ces Crustacés, l’abdomen du mâle est beaucoup plus étroit que le bord postérieur du plastron sternal , et les ou- vertures de 1 appareil générateur sont pratiquées dans ce boucliei , au lieu d etre situées comme d’ordinaire sur l’article basilaire des pâtes postérieures, ha. carapace, très- aplatie en dessus, est presque circulaire (PL 4 bis, %. i3) ; le front est très-étroit et incliné. Les orbites sont très-petites et presque circulaires; pour s’y cacher , les yeux doivent se reployer en asplutôtqu en dehors, hes fossettes antennaires sont longi- tudinales et seeontinuent sans interruption avec les orbites ; 3 tige des antennes internes est grande. Les antennes externes s insèrent près de l’angle externe de l’orbite et sont plus 3 ongées que chez la plupart des Brachyui'es. L’épistome est (l) Hymenosoma Maihæi, Latreille , Collection du Muséum. — sur les Crustacés , p. i63. — Ruppell , nrabbeu, p. aj, pi. 5^ fig. 1. ^ rf j i'tuséum. — Desmarest, Considérations, etc p. lod. — Latr. Reg. Anim. a", éd. t. IV, p. 63. 3. HISTOIRE NATITRELLE 36 à peine distinct et se trouve caché par les pates-mâchoires. Le cadre buccal a la forme d’un carré long ; ses bords latéraux sont très-saillans et viennent se terminer à l’angle extérieur des orbites. Les pates-mâchoires externes sont longues et étroites ; leur troisième article est beaucoup plus long que le second et porte l’article suivant à son extrémité antérieure. Le plastron sternal est circulaire. Les pâtes antérieures sont médiocres, et celles de la troisième paire sont les plus longues; les tarses sont grêles et styliformes. Enfin Y abdomen du mâle est très-petit, n’arrivant qu’au niveau des pâtes de la troisième paire. I, Hymèwosome oRBicütAiRE. — H. orbiculurc [i) . Carapace marquée en dessus d’une grande dépression circu- laire et lisse; un peu granuleuse sur les côtés. Deux dents spi- niformes de chaque côté de l’épistome , l’une formée par l’ex- trémité antérieure du bord latéral du cadre buccal, l’autre par l’angle orbitaire externe. Tarses très -allongés. Longueur, I pouce. Habite le cap de Bonne-Espérance. (C. M. ) Le Crustacé figuré par M. Guérin, sous le nom d’HvMENO- SOMA Leaciua ( Iconographie du règne animal, Crustacés, PL lo, fig. i), ne nous paraît pas devoir rester dans ce genre ; il deviendra probablement le type d’une nouvelle divi- sion générique. Genre MYGTIRE. — Myctiris {i). Les Crustacés singuliers dont on a formé le genre Myctire établissant à quelques égards le passage entre les Ocypodes , (1) Hymenosoma orbiculare , Leach , Coll, du Muséura. — Desma- rest, Consid. p. i63, PI. 26, fig. i. — Latieille, Ilègne aiiitnal, 2'. éd. t. IV, p. 63. (2) Latreille , Règne animal, i''. éd. t. III', p. 21, etc. — Des- marest, Considérations sur les Crust. p. iiS. DES CRUSTACÉS. Sj les Pinnothères et même certains Macroures , tels que les Callianasses. Leur carapace , extrêmement mince , est presque circu- laire et très-bombée en dessus. Le front est disposé à peu près comme chez les Ocypodes (PI. 19, fig. 1 1) ; mais les yeux, qui sont courts et gros , n’ont point de cavité orbitaire pour se cacher, et restent toujours saillans. Les antennes internes sont très-petites et placées comme chez les Ocypodes ; les externes sont plus longues. La disposition de la bouche est très-remar- quable. Lespates-mùchoires externes, au lieu de s’appliquer horizontalement dans le cadre buccal, restent presque verti- cales et forment par leur réunion un cône renversé, court et large , dont le sommet , dirigé en bas est ouvert et garni de poils ; leur poi-tion lamelleuse ( formée par les deuxième et troisième article ) est très-large , et porte l'article suivant à son extrémité antérieure ; au devant de l’apophyse situé à la base de ces pates-màchoires, et dirigé en dessous pour sup- porter le fouet, la carapace présente une grande échancrure, de façon que l’ouverture afférente de l’appareil respiratoire est toujours béante. Les pâtes de la première paire sont très- longues, et se reploient longitudinalement sur la bouche; les pâtes suivantes sont longues , grêles et aplaties. Enfin l’ab- domen a la même forme dans les deux sexes , et s’élargit vers le bout. Nous ne connaissons qu’une seule espèce de ce genre. I. Mycïire longicarpë. — M. longicarpis (i). Carapace lisse et divise'e par des sillons en trois portions longi- tudinales ; ime petite épine à l’endroit où se trouve ordinaire- ment l’angle orbitaire externe ; bord postérieur de la carapace très- saillant et garni de poils. Bras courbés et armés en dessous (i) Latr. Encyc. atlas , PI. 297, fig. 3. — Desmarest, op. cit. p. Il, fig. 2 — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 4> hg- 4- J® histoire natüreele de dents ^pmiformes ; carpe très-grand ; doigts longs et cour- tes. Longueur, environ i pouce. Habite l’Australasie. (G. M. ) Genre DOTO. — ZJoïo (i). Ce n’est pas sans cjuelque incertitude que je place ici un petit Crustacé tres-remarquable que M. Savigny a figuré dans le grand ouvrage sur l’Egypte , et que M, Audouin a rapporté au genre Myctire. Il se rapproche beaucoup des Ocypodes par la forme générale du corps , par celle des pâtes, et par la disposition du front , des antennes et des yeux ; mais il se distingue de tous les Catomètopes précédons par la conformation des patcs-mdchoires externes et la forme du cadre buccal; celui-ci, très-large en arrière, est étroit en avant; le troisième article des pates-mâchoires externes est beaucoup plus grand que le second , et cache presque en- tièrement les articles suivans, dont le premier s’insère à son angle antérieur et externe. Enfin le palpe, placé au côté extérieur de ces organes , ressemble assez à celui des Ocy- podes , car il ne porte pas à son extrémité , comme la plupart des Brachyures , un filet multi-articulé. A raison de l’orcani- O sation de l’appareil buccal , ce Crustacé établit , comme on le voit , le passage entre les Ocypodes et les Pinnothériens. Nous ne connaissons encore qu’une espèce de ce genre, et cela seulement d’après les figures que M. Savigny en a publiées. I. Doto sillonné. — D. sulcatus (2). Carapace presque carrée , et sillonnée en dessus ; le bord (J) Cancer, Forskæl. - itfjcUm, Aud. Egypte. — , Edw. Coll. duMuséum. — Doto, Dehaan, Fauna Japonioa. i‘'e. Hvr. (2) Cancer sulcatus , Forskæl, Uescriptiones animalium qua in itinere Orientalis observavit, p. 92. — Savigny, Egypte, Crustacés, PI. I, fig. 3. — Myctiris sulcatus , Audouin, Explication des plan- clies de l’Egypte. — Guérin, Iconogr. Crust. PI. IV, lig. 4. DES CRUSTACÉS. 3q fronto -orbitaire occupant presque toute sa largeur. Régions pte'rygostomiennes et pâtes -mâchoires externes également sil- lonnées. Pâtes assez longues et un peu comprimées. Longueur, environ 6 lignes. Habite la mer Rouge. TRIBU DES OCYPODIENS. Les Ocypodiens ont toujours la carapace rhomboï- dale, ou trapézoïde, très-élevée enavant et déprimée en arrière (PI. i8,fig. lo et 19, fig. i3); le bord fronto- orbitaire en occupe toute la largeur, et \e front, qui est lamelleuxet qui se reploie en bas jusqu’à l’épis- tome , est extrêmement étroit ; sa largeur n’égale pas le tiers de la longueur des yeux, ni la moitié de la largeur du cadre buccal, bien que celui-ci soit lui-même très-étroit (PI. 18, üg. 1 1, et PI. 19,%. i4)- lues yeux sont fort longs, et la cornée est en général très-grande. L’article basilaire des antennes internes est ovalaire , assez gros , et placé verticalement dans l’angle intérieur de l’orbite ; la tige mobile de ces ap- pendices est extrêmement petite et cachée sous le front; enfin, les deux filets qui la terminent sont très-courts, gros et à peine annelés, disposition qui ne s’est rencontrée dans aucun des Crustacés dont nous ayons déjà traité, si ce n’est dans les Dotos. Les antennes externes sont rudimentaires, et situées, comme d’ordinaire, dans un hiatus de 1 angle interne de l’orbite; leur premier article est moins grand que le second , et le troisième n’arrive pas jusqu’au niveau du bord antérieur de l’article ba- silaire de l’antenne interne. Uépistome se continue avec le bord inférieur de l’orbite , et le cadre buccal 4o HISTOIRE NATURELLE est notablement plus étroit en avant qu’en arrière. Enfin , les pates-mâchoires externes ferment complè- tement la bouche; le bord intérieur de leur portion lamelleuse est droit; leur troisième article est très- allongé , et leur quatrième article s’insère à l’angle ex- terne du précédent. Le plastron sternal a la forme d un trapézoïde dont la base serait dirigée en ar- rière ; il est fortement courbé dans le sens de sa lon- gueur et livre passage aux organes mâles à une dis- tance considérable de son bord extérieur. Les pâtes antérieures sont en général comprimées et de gran- deur très-inégale; les suivantes sont toujours très- longues et ne présentent pas entre elles une très-grande différence; l’article qui les termine est souvent dépri- mé , mais n’a jamais la forme d’une rame natatoire. Enfin Y abdomen, qui se compose ordinairement de sept articles distincts dans les deux sexes, est très-étroit; en général il ne recouvre pas plus du tiers de la lar- geur de la portion postérieure du plastron sternal du male , et chez la femelle même il laisse presque tou- jours à découvert la partie de ce plastron qui avoi- sine la base de toutes les pâtes. Il est aussi à noter que dans la plupart des cas, sinon toujours, il n’existe de chaque coté du thorax que sept branchies, dont cinq seulement couchées sur la voûte des ûancs, et deux réduites a 1 état de vestiges et fixées aux pates- mâchoires. La plupart des Ocypodiens vivent presque toujours sur la plage et s’y creusent des terriers; ils sont en général remarquables par la vitesse extrême avec la- quelle ils courent. Ce petit groupe est très-naturel , mais se lie d’une manière assez étroite aux genres Doto et Mictyre, DES C RD STAGES. G®. GÉlasime. l ne commençant que tout auprès de son \ \ extrémité. J Gehre ocypode. — Ocypoda (i). Le genre Ocypode, établi par Fabricius, se compose de Crus- tacés faciles à reconnaître au premier coup d’œil , tellement leur aspect est particulier. Leur carapace (PI. 19 , fig. i3) , est rhomboïdale ou même presque carrée, et à peu près aussi large en arrière qu’en avant; sa face supérieure, toujours légèrement granuleuse, est presque horuontale transversale- ment , mais un peu courbée dans le sens longitudinal et forte- ment inclinée en bas et en arrière ; enfin ses faces antérieures et latérales sont très-élevées et à peu près verticales , et ces dernières sont divisées en deux portions par une ligne saillante verticale qui vient se terminer entre la base des pâtes de la troisième et quatrième paire. Le front est beaucoup plus long que large ; il ne recouvre pas l’articulation des pédon- (i) Cancer, Lin. , Pallas , Fonsk. , Herb., etc. — Ocypode, Fabr. Suppl, p. 3^^. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 37.-— Leach, Trans. Linn. Soc. vol. XI, p. 822. — Lamk. Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. sSi. — Desm. Consid. p. iig. — Latr. Reg. Anim. v. éd. t. IV, p. 46. 4® HISTOIRE NATURELLE cules oculaires , et n’égale en largeur que la moitié de l’épis- tome, au bord antérieur duquel il s’unit (PI. ig, fig. !4].bes orbites sont très-grandes , peu profondes et divisées en deux portions distinctes : l’ime interne ou foraminaire , qui donne insertion au pédoncule oculaire, et qui ,’ dans les Cyclomè- topes et les Oxyrhinques , est toujours cachée sous le front ; l’autre externe servant à loger la majeure partie de l’œil et de son pédoncule. Le bord supérieur de ces cavités, qui est beau- coup moins avancé que l’inférieur, présente une disposition qui est en rapport avec cette div ision , car il décrit deux lignes courbes qui se réunissent en formant un angle dont le som- met est dirigé en avant. La forme des yeux est également tres-remarquable ; la cornée est ovalaire , très-grande . et s’étend en dessous jusqu’à une très-petite distance de la base du pédoncule ; mais en général celui-ci se prolonge au delà de son extrémité , de façon que les yeux se terminent par une espèce de corne dont la longueur paraît augmenter avec 1 âge. Les antennes internes sont disposées comme nous l’a- vons déjà dit (page 3g ) ; les externes sont rudimentaires ; leur troisième article n’est pas moitié aussi long que le second, et leur tigelle terminale n’est guère plus longue que leur pédon- cule. Hépistome est fort petit et présente à sa partie moyenne un petit prolongement quadrilatère qui se soude au front. Le troisième article des pates-mâchoires externes est quadrila- tère et beaucoup plus petit que le précédent ; enfin il ne cache jamais l’espèce d’appendice formé par les trois articles suivans , et le palpe qui occupe le bord externe de ces mem- bres est styliforme et dépourvu de filet terminal multi-arti- culé. Les pâtes antérieures sont en général moins longues que les suivantes , et la main qui les termine est fortement comprimée et très-grande comparativement au bras ; la dif- férence entre celles des deux côtés est souvent très-grande , surtout chcï le mâle. Les pâtes suivantes sont également très-comprimées, et elles augmentent de longueur jusqu’à la quatrième paire inclusivement; celles-ci ont environ trois fois la longueur de la portion post-frontale de la carapace , DES CRUSTACÉS. 4^ et les pâtes postérieures sont beaucoup plus courtes ; enfin les tarses sont toujours déprimés et presque en forme de petite spatule, et il existe à l’article basilaire des pâtes de la troisième et quatrième paire une espèce de surface articulaire entourée de poils , qui parait destinee a diminuer le frotte- nient de ces deux membres l’un contre l’autre, \lahdomen est beaucoup plus étroit à sa base que la pai'tie postérieure du thorax , et dans l’un et l’autre sexe il laisse à découvert Une portion considérable des derniers segmens de cette partie du corps; dans le mâle il a la forme cfun triangle allongé , et s’avance jusqu’à l’extrémitc anterieure du plastron sternal ; chez, la femelle son dernier segment n’est pas le quart aussi large que le précédent, et est ordinairement reçu dans une échan- crure de son bord antérieur. Enfin les appendices abdominaux de la première paire , chez le mâle , sont très-développés , cylindriques et un peu crochus vers le bout, et ceux de la seconde paire sont en général rudimentaires. La braiichie qui existe d’ordinaire sur l’antipénultième article des flancs manque chez les ücypodes ; les autres sont dirigées très-obliquement en arrière, et la cavité bran- chiale s’élève de manière à laisser au-dessus d’elles un grand espace vide que tapisse une membrane plus ou moins spon- gieuse. Les Ocypodes , comme leur nom l’indique , sont remar- quables par la vélocité de leurs courses : les voyageurs assu- rent qu’un homme peut à peine les suivre. Ils se creusent des trous dans le sable du rivage , et demeurent renfermés dans leur terrier pendant tout l’hiver. Ils habitent les parties chaudes des deux hémisphères. La distinction des espèces présente quelques difficultés à cause des changemens que l’âge apporte dans les formes de ces animaux. 44 HISTOIRE NATURELLE A. Espece dont la cornée transparente occupe l’extrémité du pédoncule oculaire , et n’est pas dépassée par un prolongement styliforme ou un tubercule terminal. t I. OcypoDE DES SABLES — O. areuaria (i). (PI. 19, fîg. i3-i4. ) Carapace à peine granulée à sa partie moyenne; ses angles latéro-antérieurs très-aigus et dépassant le niveau de la saillie qui sépare les deux portions du bord orbitaire supérieur ; ses bords latéraux un peu élevés et distinctement dentelés dans toute leur longueur ; enfin ses faces latérales dirigées oblique- ment en bas et en dehors. Bord inférieur de l’orbite interrompu par deux échancrures , 1 une seini-circnlaire occupant son extré- mité externe, et l’autre plus étroite, mais assez profonde, située plus en dedans, et se continuant avec un petit sillon semi-circulaire de la région ptérygoslomienne. Pâtes antérieures très-inégales ; des dents spiniformes sur le bord interne des bras, sur le corps et sur les faces externe et interne de la grosse main qui est environ deux fois aussi longue que haute ; la main du côté opposé à peine épineuse et terminée par des pinces pointues et à peine comprimées. Pâtes des quatre der- nières paires très - comprimées , presque entièrement lisses et garnies de plusieurs rangées de longs poils ; leur troisième article présentant en dessus un rehord arrondi , et dépourvu de dentelures ou d’épines aux pâtes de la seconde et de la troisième paire ; tarses aplatis et tres-élargis vers le bout , surtout aux pâtes de la deuxième, de la troisième et de la (I) Cancer arenarius , Catesby, Latr. Hist.' of south Carolina , vol. II, PI* 33. — Ocypoda quadrata , Bosc, t. I, p. 194 , PI. 4, hg. 9* ^ Fahr. Suppl, p. 347. — O. albicans , Latr. Encyc. PI. 285, fig. I ( cop. d après Catesby ). — Ocypoda quadrata, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 49. — O. arenaria, Sav, op'. cit. p. 69. DES CRUSTACÉS. 4^ quatrième paire. Longueur, environ 2 pouces ; couleur , jau- nâtre. Cette espèce hahite les côtes de l’Amérique septentrionale et des Antilles , et vit dans des trous profonds de trois ou quatre pieds , qu’elle se creuse dans le sable immédiatement au-dessus du niveau du ressac de la mer. C’est en général pendant la nuit qu'elle quitte ce terrier jjour chercher sa nourriture , et lorsqu’on la poursuit elle court avec une grande vitesse en éle- vant ses pâtes antérieures d’une manière menaçante. Vers la fin d’octobre ces Ocypodes abandonnent leur habitation près de la mer , et vont hiverner dans l’intérieur des terres ; lorsqu’ils Ont rencontré un lieu qui leur convienne , ils y creusent un trou semblable à celui qu’ils viennent de quitter; après y être entrés, ils en bouchent l’ouverture de façon à ce qu’on ne puisse plus en distinguer de trace ; enfin ils se retirent au fond de leurs terriers et y restent dans un état d’inactivité pendant toute la durée de l’hiver. (C. M. ) L’Ocypode blanc, décrit et figuré par Bosc (op. cit. t. I, p. 196 , PI. 4) fig- I I — Desm. op. cit. p. 121 ), me paraît être la môme espèce que la précédente, un peu défigurée par le peintre ; le front est représenté d’une manière évidemment inexacte, et je suis porté à croire que c’est également par erreur qu’on a donné nne corne terminale aux yeux , car dans la région habitée par ce Crustacé , qui est la patrie de l’Ocypode des sables , on ne connaît pas d’espèce ayant ce caractère. 2. Ocypode cordimane. — O. cordimana (i). Carapace couverte de granulations bien distinctes. Angle or- bitaire externe ne dépassant pasle niveau du fond de la portion externe du bord orbitaire supérieur, beaucoup moins avancé que le fond de la portion interne ou foraininaire de l’orbite et (I) Latr. Coll, du Muséum, — Desmarest , Consid. sur les Crust, P- I2I. HISTOIRE NATURELLE 46 se dirigeant obliquement en dehors. La disposition des pâtes antérieures est à peu près la même tpe dans l’e-spèce précédente, sexdement la grosse main est beaucoup plus courte et plus large ( sa portion palmaire est aussi haute que longue ) , et les pâtes suivantes sont couvertes en dessus de rides et de gra- nulations ; le bord des troisième et quatrième articles des pâtes de la seconde et de la troisième paire dentelé ou légèrement épineux. Longueur, environ i pouces. Quelques poils vers le bout des pâtes. Habite l’Ile-de-France. (G.M. ) 3. OcvpoDE RHOMBE. — O. rkombea (i). Carapace de même forme que chez l’Ocypode des sables , seulement un peu moins large ; son Lord latéral est à peine denté , et les angles externes des orbites sont un jjeu moins aigus. La disposition des orbites est enfin la même que dans cette dernière ; mais les mains sont seulement granuleuses , et celle qui est la plus développée est très-courte et élevée ( sa portion palmaire étant aussi haute cpie longue). Tarses des pieds des quatre dernières paires linéaires , sans élargis- sement notable vers le bout. Longueur, i5 lignes. Habite les Antilles et le Brésil. ( C. M. ) (i) Uca guacu? Maregrave, op. cit. p. i85. — Ocypode rhomba , Fabr. Suppl, p. 3^8, n». 3 9 — Savigny , Egypte . Crust. PI. i, fig- 2. ( Cette dernière figure se rapporte peut-être seulement à un jeune individu du Cératophthalme , espèce qui se trouve dans l'Orient. ) DES CRUSTACÉS. 47 § B. Especes dont les yeux portent à leur extrémité un appendice en forme de tubercule , de cylindre ou de stylet qui dépasse la cornée transparente. 4. OcYPODE CHEVALIER. O. ippCUS (l). Appendice terminal des yeux gros , court, conique et garni à son extrémité d’un pinceau de longs poils. Bord Supérieur de l’orbite prescpie droit et termiué en dehors par Un angle' saillant. Grosse pince médiocre, arrondie en dessus et simplement granuleuse. Cinquième article des pâtes de la seconde et de la troisième paire quadrilatère et armé de dents spiniformes sur ses quatre bords ; tarse compi'imé , très-large , mais diminuant graduellement vers sa pointe , et garni en des- sus de quatre lignes saillantes , dont les externes se réunissent bientôt aux deux moyennes. ( Cette disposition est marquée surtout aux pâtes de la deuxième et de la troisième pah-e. ) Longueur, 3 pouces. Habite la Syrie, l’Egypte , le cap Vert, etc. ( C. M. ) 5. OcYPoDE DE Fabriciüs. — O. Fahricii. Appendice terminal des yeux non sétifere , très-court ot obtus. Forme générale comme dans l’espèce précédente j angle orbitaire plus saillant ; la portion post-foraminaire de 1 orbite à peu près droit et dirigé directement en avant. Mains epineuses, très-larges, comprimées et terminées supérieure- ment par un bord mince. Pâtes suivantes arrondies en dessus ; (1) Crabe chevatier, Belon , de la Nat. des Poissons , liv. 2, p. 367. f cursorV Linn. Syst. nat. — Ocy pacte ippeiis , Olivier, Voy. uans l’empire ottoman, t. II, p. 234, PI. 3o, fig. i; et Encyc. métli. t. “VIII, p. 416. — Lamk. Hist. des Anira. sans vert. t. V, P- 25a. — Savigny, Egypte, PI. i, fig. i. — Desinarest, Consid. sur les Crust. p. 121. 4^ HISTOIRE NATURELLE tarses aplatis, lancéolés et garnis en dessus de deux lignes lisses, élevées et séparées par un espace rempli de duvet. Lon- gueur, 20 lignes. Habite l’Océanie. ( G. M. ) 5. OcYPODE cÉRATOPHTHALME. — O. ceratophtlialma (i). Appendice terminal des yeux non sétif 'ere , très-long , à peu près de la longueur de la cornée transparente , obtus au bout, et dépassant de beaucoup l’angle orbitaire ex- terne , qui est en général beaucoup moins avancé que la por- tion du bord orbitaire supérieur située au-dessus de l’insertion des yeux ; la portion foraminaire de l’orbite dirigée oblique- ment en dehors. Pâtes comme dans l’espèce précédente , mais point épineuses. Longueur, 20 lignes. Habite l’Egypte, l’Ile-de-France, la Nouvelle-Hollande, etc. (G. M.) 6. OcYPODE BREvicoRNE. — O. hrevicomis. Stylet terminal des yeux non sétif'ere , court et cylin- drique , n ayant pas le quart de la longueur du pédoncule ocu- laire , mais dépassant 1 orbite. Orbites obliques comme dans 1 espèce précédente ; carapace plus large. Pinces médiocres , allongées -, pince de la petite main s’amincissant réguliè- rement vers le bout et déformé ordinaire. Tarses styliformes. Longueur, 10 lignes. Habite les Indes orientales. ( G. M. ) (I) Cancer ceratophthalmus, Pallas, Specil. Zool. fasc. 9, p. 83 , ta . , cursor^ Hasselquist, voyez dans le Levant, 2e. partie, p. 65? — Linn. Syst. iiat. — Herb. t. I , PI. i, %. 8 et 9. — Ocypode ceraiophthalma , Fabr. Suppl, p. 34;. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p, 47, et EncycPl. 274, tig. i. (Copiée de l'ouvrage de Pallas.) — Pesm. Consid. sur les Crust. p 121 PI. 12, fig. I. ^ ’ yOcypodaplatitarsis, Lamarck, Collection du Muséum , me pa- raît se rapporter à cette espèce. ’ ^ DES CRUSTACÉS. 49 L’Ocypod v Urvilii , de M. Guérin (Voyage de la Coquille, trust. PI. I, /îg-, , ) ^ est une espèce extrêmement voisine de la précédente , mais cpii paraît s’en distinguer par la forme des orbites j du reste la description n’en a pas encore été publiée. 7. OcvroDE MACRocÈRE. — O. viacrocera. Stylet terminal des yeux comme chez l’O. brevicorne. Orbites tres-euasés et dirigés tr'es-obliquement en dehors, la portion externe de leur bord supérieur se dirigeant directe- ment en dehors et en arrière de manière à former avec le bord latéral de la carapace un angle obtus ; point d’écliancrure au-des- sous de l’angle orbitaire externe. Bords latéraux de la carapace finement granulés. La grosse main très-courte , très-élevée et Un peu épineuse en dessus ; sa portion palmaire beaucoup plus élevée cpie longue ; pinces de la petite main lamelleuses et ir'es-élevées jusqu’à leur extrémité. Pâtes des quatre dernières paires très-rugueuses en dessus ; tarses peu élargis. Longueur, environ 1 pouce et demi; couleur, jaunâtre. Habite les Indes orientales, le Brésil , etc. (G. M. ) L OcYPODE BOMBÉE , de MM. Quoy et Gaimard ( Voyage de M. Freycinet, PI. 77, fig. 2 ), ressemble à l’Ocypode rhombe, mais n’a pas été décrite ni figurée avec assez de détail pour pou- voir être reconnue d’une manière certaine. Enfin, VOcypoda unispinosa de M. Ralluesquo (Précis de découvertes sémiologiques, p. 21 ), ne me paraît pas déter- minable. Genre GÉLASIME. — Gelasimus (i). Ees Gélasimes ont la carapace (PI. 18 , lig. 10) beaucoup (I) Cancer, Linn., Degeer, Herb., Fabr., etc. — Ocypode, Bosc , P- cit. t. I, — XJca, Leacli, Traiis. Linn. t, XI. — JihomhiUe , amarck, Hist. des Anim. sans vert. t. V, p. 204. — Gelasimus , atr. nouv. Dict. d'hist. nat, ; Règne animal , etc. — De.sinarest , op. cit CRUSTACÉS, TOME II. 4 HISTOIRE NATURELLE 5o plus large que les Ocypodes , plus bombée , et beaucoup plus rétrécie en arrière. La région stomacale est très-petite et la génitale en général très -grande. La disposition du front et des antennes internes est à peu pi’ès la même que dans le genre précédent ( bg. 1 1) ; les pédoncules oculaires sont , au contraire , extrêmement grêles , et la cornée qui les termine n’en occupe au plus que la cinquième partie (i) ; le bord supé- rieur des orbites est beaucoup moins saillant que l’inférieur j il n’est pas distinctement divisé en deux portions comme chez les Ocypodes , et est convexe dans presque toute sa longueur ; enfin , l’extrémité externe de ces cavités est lararement ou- verte , et communique avec un sillon qui se porte oblique- ment en arrière et en bas. Les antennes externes sont beau- coup plus développées que dans le genre précédent. Les pates-mâchoires externes ont la même forme que chez les Ocypodes. Les /lato antérieures sont eu général très-petites et très-faibles chez la femelle ; mais , chez le mâle , l’un de ces organes acquiert des dimensions énormes. Tantôt c’est du côté droit , tantôt du côté gauche que se trouve la grosse pince , qui est quelquefois deux fois aussi grande que le corps. Les pinces de la petite pâte sont élargies et lamelleuses vers le bout , et un peu contournées ; celles de la grosse pâte sont arquées , élevées et faiblement dentées sur les bords. Les pâtes suivantes sont médiocres et ne présentent rien de remarquable. Il en est de môme de l’abdomen. Les Gélasimcs vivent dans des trous près du bord de la mer, et s’y trouvent , à ce qu’il paraît , par paires. M. Ma- rion de Procé a observé que le mâle se sert de sa grosse main pour boucher l’entrée de sa demeure. Ces singuliers (i) Au moment de mettre cette feuille sous presse , je reçois de M. T. Bell la communication d’un fait que je ne puis passer sous silence. Quelques Gélasimes présentent , à un certain âge , sinon toujours, un stylet à l'extrémité du pédoncule oculaire du côté de la grosse pince, tandis que l'œil du côté opposé conserve toujours la forme ordinaire. BES CRUSTACÉS. 5j Crustacés habitent les régions chaudes des deux hémisphères. On en connaît un assez grand nombre, et ils sont diffi- ciles à bien distinguer, car les parties qui diffèrent le plus dans les derniers Gélasimes , savoir, le front et la grosse tûain , changent de forme par les progrès de l’àge. I. Gelasime maracoahi. — G. maracoani [\). Front presque linéaire entre les yeux , et s’ élargissant en dessous de maniéré à ressembler à une raquette ren- versée. Bord supérieur de l’orbite presque droit; angle orbi- taire externe avancé. Grosse main du mâle énorme, extrême- ment élevée , dentelée ; le doigt mobile plus élevé vers le bout qu’à sa base , et l’inférieur recourbé dessous à son extré- mité. Quelfpies dents , mais point de crête notable sur le bord anterieur des bras. Pâtes suivantes terminées par un article large et fortement aplati. Longueur, 1 5 lignes. Habite Cayenne. ( G. M. ) 2. Gélasime PLATynAcTïLE. — g. platydactylus (2). Cette espece est tres-voisine de la précédente ; \eJront a la même forme , mais l’angle externe de l’orbite est plus aigu et beaucoup moins avancé cpe le fond de la portion interne du bord orbitaire supérieur ; la carapace est plus bombée. La grosse main du mâle , beaucoup moins forte que dans espece précédente, n’est que faiblement dentée ; sa por- (i) Maracoani, Margrave , Hist. rerum mt, Brasilia:, p. in4._ ^cypode maracoani , Lalr, Hist nat. des Crust. t. VI, p. 46. — Ocr- pode hetcrochclos , Bo.se, op. cit. t. I, p. 197.— Gonoplax maracoani, marck, op. cit. t. V, p. 254- — Gelasima maracoani, Latr. Eneve. ' '-'■96, lig, I . •' (.2) Latreille , collection du Muséum. C’est à cette espèce que me pavait devoir être rapportée la Gelasime figurée par Seba ( t. II , ^ • 3 , lig. 8), et coutondue par les auteurs avec le G. maracoani. a gure de Seba a été reproduite par Herbst sous le nom de ancei vocans major (PI. i, fig. et par Latreille sous celui de niaracoani ( Encyc. PI. 276, fig. 7 ) 4. 52 HISTOIRE NATURELLE tion palmaire est très-reiiHée et beaucoup plus longue cpie haute ; le doigt immobile de la même main n’est pas recourbe' en dehors vers le bout , et le doigt mobile diminue graduelle- ment de hauteur depuis sa base jusqu’à son extrémité, qui ne présente pas de crochet j enfin il existe une fort grande crête sur le bord anterieur du bras. Longueur, environ i pouce. Habite Cayenne. (G. M.) L’Ocypode (Gelasimus) ARGUAT a, figuré par M. Hehaan (Fauna Japonica, Grust. PI. 7 , fig. 2 ) , mais dont la description n’a pas encore été publiée, ressemble beaucoup à l’espèce pré- cédente. 3. Gélasime pince. — G. forceps (i). Front de même largeur entre les yeux et à sa partie inférieure. Carapace très-hombée. Angles orbitaires externes aigus et dirigés en avant , mais notablement moins avancés que le fond de la portion interne du bord orbitaire supérieur. Bords latéraux tres-obliques. Bord orbitaire iiférieiir parfaite- ment distinct jusqu’à la base de V antenne externe , et courbé en avant vers sa partie externe , puis brusquement recourbe en arriéré. Grosse pale antérieure lisse, et à peu pA-ès de même forme que chez le Gelasime de Marion. Troi- sième article des huit piites suivantes granuleux , court et très- élevé (guéres plus d’une fois et demie aussi long que haut). Longueur, 6 lignes. Habite l’Australasie. (G, M. ) 4. Gélasime tétragone. — G . tetragonon {%) . Front et forme générale de la carapace à peu près les (1) Lalreille , CoU. du Muséum. (2) Cancer lelragonon, llerb. t. 1, p. 257, PI. 20, fig. 110.— Ocy~ poda tetragona, Bosc , op. cit. t. I, p. 198 ( l'em. ). — Gelasimus telragonon, Ruppell , op. cit. p. 2.5, PI. 5, fig. 5 ( mâle) Gelasima variegata. Latr. Coll, du Mus. ( f'eni. ). DKS CKUSÏACÉS. 53 mêmes que dans l’espece precedente , seulement les angles orbitaires externes sont beaucoup moins avance's. Le bord orbi- taire inférieur est distinct des la base des antennes ex- ternes ; mais n’est pas notablement recourbé en avant près du point où il se dirige brusquement en arrière. Pâtes antérieures finement granulées. Grosse maiu très-renlléc et sans crête oblique a sa face intei'ne ; pinces coniques. Pâtes des huit der- nières paires lisses j le bord supérieur de leur troisième article arrondi et sans dentelures. Longueur, i pouce. Habite l’Ile-de-France , la mer Rouge, etc. (G. M. ) 5. Gélasime cordifor-he — G. cordiformis (i). Carapace à pou près do même forme que chez le Gclasimc forceps. Le front est un peu rétréci à sa partie inférieure , et le bord orbitaire inférieur cesse eVêtre distinct avant que d’arriver au niveau du bord externe du cadre buccal. Les pâtes antérieures du mâle sont presque de même grandeur des deux côtés; la main est lisse et aussi longue que la carapace est lai’ge. Sa jiorlion palmaire est renflée et beaucoup plus longue que haute ; enfin les pinces sont moins longues que la portion palmaire et creusées en écuelle comme la petite main des espèces précédentes. Les pâtes suivantes sont lisses et ne présentent rien de remarquable. Longueur, lo lignes. Habite l’Australasie. (G. M.) 6. Gélasime de Marion — G. Marionis (a). F ront de même forme que dans les deux espèces précéden- tes chez l’adulte, mais plus large supérieurement chez le jeune. Orbites et pâtes des quatre dernières à peu prés comme chez le O. tétragone. Pinces de la grosse main aplaties, dx'oites, plus (i) Latreille, Coll, du Muséum. (a) Cancer vocans ? Rhumph, Thésaurus , PI. X, hg. C. — Des marest, op. cit. p. laj, PI. i3, fig. i. * histoire natureeee longues cpe la portion palmaire de la main , et laissant entre elles «n grand espace vide;, deux dents un peu plus grosses que les autres sous le bord du doigt immobile. 7. Géeasime APPELANT. — G. ^’OCa?lS(l). Orbites presque droites ; leur lord inférieur régulière- ment arrondi en deUrs . Grosse main extrêmement grande • do.g mob, le tres-crochn et diminuant graduellement vers k pointe , les pâtes suivantes poilues. Longueur, i pouce. Habite le Brésil. ( C. M. ) 8. GiEAsiME CHLOHOPHTHALME. _ G. chlorophthalmus (2). Cette espèce ressemble beaucoup par sa forme générale au G as, me tetragone, seulement le front est beaucoup plus large en re les yeux qu’à sa partie inférieure; elle se distingue de k precedente par k direction trhs-obliquc des orbites. Les pâtes anterieures sont lisses , et k portion palmaire de la grosse main plus longue que k digitale ; les suivantes ne sont pas poi- lues. Longueur, 5 lignes. Habite nie-de-France. Cancer vocans? Linn. Amænit. Acad, t VT „ /,/ Cancer vocaior, Herbst PI 5o fin- ' > P- 4i4’ et Syst. nat. — fi?- 10 J ’ ■ 9’ t'o- I < et Cnttcer vocans m/nor ? PI. I p. 45 _ Hist. desCrust. t. VI P t ttcypode pugilator, Say, on. rit n ni r.,1 ■ et G. pugUator, Desmarest, Consid p ‘'J.' ^ (2) Latreille , Coll, du Muséum. i DES CKUSTACES. 55 9. Gélasime PATES ANÎÎELÉES. — G. antiulipcs (l). (PI. 18, fig. io-i3.) Front comme dans l’espèce pre'cédente. Bord orbitaire infé- rieur brusquement recourbé en arriére prés de son angle ex- terne. La grosse main est à peu près de même forme que chez le Gélasime appelant, si ce n’est que sa portion palmaire est arrondie et lisse en dessus , et que les pinces sont moins apla- ties. Les pâtes suivantes ne sont pas poilues. Longueur, 6 lignes. Habite la mer des Indes. (G. M. ) L’Ocypode lævis, de Fabricius (Suppl, p. 348), est un Gélasime de l’Inde; mais nous ne pouvons- décider l’espèce à laquelle il faut le rapporter. L’Ocypode minuta, du même auteur (Suppl, p. 348), me paraît être une femelle du même genre. L’Ooypode microcheles , de Bosc (t. I, p. 199), est pro- bablement la femelle aussi de l’une des espèces précédentes. 10. Gélasime luisante. — G, nilidus (2). Espèce fossile qui paraît très - voisine du G. maracoani , ^ mais qui a les bords latéraux de la carapace tout-à-fait lisses et le front terminé par une pointe aiguë très-courte. On ignore le gisement de ce Crustacé. ( C. M. ) (1) Latreille , Collection du Muséum. (2) Gonoplace luisante. Desmarest , Nouv. Dict. d hist. nat, éd. t. VIII, p. 5o5. — Oelasime luisante , ejusdem , Hist. nat. des Crustacés fossiles, p. .206, PI. 8, fig- 7 ®t 8. 56 HISTOIRE N A TU R ELLE TRIBU DES GONOPLACIENS. Dans cette petite tribu la carapcice est carrée ou rbomboïdale et beaucoup plus large que longue ; son bord postérieur (mesuré entre la base des pâtes de la cinquième paire) égale presque toujours la moitié de son diamètre transversal, tandis que dans la tribu précédente , de même que chez les Cyclométopes et la plupart des Oxyrhinques, la longueur de ce bord n est que d environ le quart de la plus grande lar- geur de la carapace. 'Le front est peu incliné et très- large ; il ne se recourbe pas en bas de manière à se réunir dans presque toute sa largeur à l’épistome, comme cela se voit chez les Ocypodiens , et il est égal aux deux tiers du cadre buccal mesuré dans le point de sa plus grande largeur. Les pédoncules oculaires sont en général très-allongés et assez menus ; leur lon- gueur égale souvent cinq ou six fois leurdiamètre, et la cornée qui les termine est toujours petite ; enfin l’an- gle externe de l’orbite occupe ordinairement l’extré- mité latérale de la carapace. Les antennes internes sont toujours horizontales , parfaitement à décou- vert et logées dans des fossettes bien distinctes des orbites. Les antennes externes sont disposées à peu près comme dans la tribu précédente. Vépistome est souvent placé à quelque distance en arrière du bord orbitaire inférieur , caractère qui se rencontre toujours chez les Cyclométopes, et n’existe que très-rarement dans la famille des Catométopes. Le cadre buccal est en général plus large à son bord antérieur qu’à sa par- tie postérieure , et le quatrième article des pates-mâ- choires externes s’insère presque toujours à l’angle DES CltDSTACES. interne (le l’article préccitlent. plastron sternal est très-large ; il est quelquefois ])erforé pour le passage (les verges ; mais en général ces organes s’insèrent comme dans les familles précédentes à l’article basilaire des pâtes postérieures, et se logent ensuite dans un petit canal transversal creusé dans le plastron sternal au point de réunion de ses deux derniers segmens , canal qui leur sert de gaine jusqu’à ce qu’ils soient arrivés au-dessous de l’abdomen. La longueur des pâtes antérieures varie ; elle est quelquefois très-con- sidérable , et celles de la troisième ou quatrième paire, qui sont toujours les plus longues parmi les huit der- nières , ont à peu près deux fois et demie la longueur de la portion post-frontale de la carapace; elles sont toutes grêles et terminées par un tarse styliforme. Enfin , Y abdomen de la femelle est très-large , et re- couvre presque tout le plastron sternal ; mais celui du mâle est au contraire très-éti’oit, et au lieu de s’étendre jusque sur l’article basilaire des pâtes posté- rieures , laisse à découvert une portion assez considé- rable du plastron sternal entre son bord externe et la base de ces mêmes pâtes. Il est aussi à remarquer que dans la plupart des cas son second anneau est tout-à- fait linéaire , tandis que les autres sont assez dé- veloppés. Cette tribu ne se compose que d’un très-petit nombre de Crustacés , qu’on peut distribuer en quatre genres ainsi qu’il suit : TRIBU DES GONOPLACIENS. 58 HISTOIRE NATUREtliE Pédoncules oculaires très-courts. Bord fronto-orbitaire n’oc- . cupant qu'environ la moitié du diamètre transversal de la carapace. Quatrième article des pâtes- mâchoires i externes inséré à l'angle interne de l’article j précédent. Pédoncules ocu- laires longs. Bord fronlo-orbitairc oc- / cupant la presque to-( talilé du diamètre \ , ^ . i . , transversal de la ca- V’'’® pates-m.ichoires 1 moins grand que le Iraoace externes s insérant a/ precedent. * U’anffle externe ou au\ Quatrième article ' Front très-étroit , n’occupant qu’en vi- ron le cinquième du diamètre transversal de la carapace. Pé- doncules oculaires très-longs et grêles. Troisième article des pates-màchoires ex- ternes beaucoup Irnllieu du bord an- Itéricnr de l article Iprcccdcnt. Front occupant en- viron le tiers du bord antérieur de la ca- rapace. Pédoncules oculaires gros et de longueur moyenne. Troisième article des pâtes -mâchoires ex- ternes à peu près de même grandeur que \le second. Genre Pseudorhombile, — Pseudorhomhila (i). Le Crustacé qui nous a fourni le type de ce nouveau genre est très-remarquable en ce qu’il tient le milieu entre les (i) Thelpheusa? Latr. Collect. du Mas. — Mœlia, Latr. Encyc. t. X, p. 706. Cleistotome. g®. Macropthalmb. g®. Gonoplace. g®. Pseüdoahombilb Cancériens et les Gonoplaces. En effet , la forme de sa ca- rapace se rapproche de celle des Panopés et de quelques autres Cancériens , car elle est légèrement arquée en avant , et entre les orbites et les bords latéraux il existe une por- tion assez considérable de son contour qui se recourbe en arrière à la manière du bord latéro-antérieur de la carapace des Cyclométopes ; mais cependant sa forme générale est celle d’un rhombe, et son bord postérieur occupe plus du tiers de son diamètre. Le corps est très-épais et très-élevé antérieu- rement. Le front est presque horizontal et divisé en deux lobes tronqués très-larges. Les j'ezZvC, les antennes, l’e^w- tome et les pâtes- mâchoires externes présentent la même disposition que chez les Crabes. Le plastron sternal est beaucoup plus large que long et assez fortement courbé d’avant en arrière ; à sa partie postérieure, qui est très-large, on remarque de chaque côté , chez le mâle , un canal d’un calibre assez grand , qui loge les uerges dont l’origine se voit à la base des pâtes postérieures. Les pales antérieures sont très-fortes et très-longues chez le mâle ; les suivantes ne présentent rien de remarquable, si ce n’est que celles de la seconde paire sont presque de même longueur que celles de la troisième paire , et que ces dernières sont un peu plus longues que les suivantes. Quant à la foi’me des appendices de Y abdomen du mâle , elle diftère peu de ce que nous avons vu chez les Xantbes, etc. Ce genre ne renferme encore qu’une seule espèce. I. PsEUDORiioMBiLE QTjADRiDEMTÉ. — P . quadrideiitata {ï). Carapace presqu’une fois et demie aussi large que longue , et finement granulée en dessus. Orbites marqués de deux fis- sures à leur bord supérieur et d’une à leur bord inférieur ; portion post-orbitaire du bord antérieur de la carapace armee de deux fortes dents, dont l’une située vers son milieu et (l) Melia quadridentata, Latr. Encyc. t- X, p. 706. HISTOIIIE NATUISELLE 6o l’autre dans sou point de réunion arec le bord latéral qui se dirige un peu obliquement en arrière et en dedans. Pâtes anté- rieures très-fortes. Une grosse épine sur le bord supérieur du bras et im tubercule arrondi et très - saillant au bord interne du carpe ; pinces pointues , très-longues et un peu recourbées en bas. Les pâtes suivantes grêles et ' cjdlndi’iques. Lon- gueur , environ 3 pouces ; couleur rosée ; quelques poils sur les tarses^ Habite? (CM.) Les Crustacés figurés par M. Dehaan sous le nom de Can- cer ( Curt07iotu,s ) longimanus ( Fauna .Taponica , Crust. PI. 6, fig. I ) , nous paraissent très-voisins do l’espèce pré- cédente ; mais , comme la description n’en est pas encore pu- bliée , nous ne pouvons nous prononcer sur leur identité. G-enre GONOPLACE. — Gonoplax ( i). Les Gonopîaces ont la carapace plus d’une fois et demie aussi large que longue , et assez fortement rétrécie en arrière ; son bord fronto-orbitaire s’étend dans toute sa largeur , et le front lui-même est lainellcux, légèrement incliné et ter- miné par un bord droit. Les pédoncules oculaires ont plus d’un tiers de la largeur de la carapace ; ils sont de grosseur médiane et ne présentent pas de renflement notable à leur extrémité. Les aiileiines internes sont grandes et de forme ordinaire ; l’article basilaire des externes est petit et cylindri- que comme les suivans, et leur tige terminale est très-longue. Cépistome est beaucoup moins avancé que le bord inférieur de forbite ; le cadre buccal est beaucoup plus large que (l) Cancer, Fabricius , Pennant , Herbst, etc. — Qcypoda , Dose, t. I, p. 193. — Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 44- — Go- noplax, Leach. Trans. Lin. Soc. vol. XI, p. 3‘,i3 , etc. — Hhombilte, Gonoplax, Lamk Hist. des An. sans vert. t. V, p. aSS. — Latr. Encyc. t. X, p. a53. — Gonoplax, Desra. p. 124. — Latr- Reg. anim. 2'. édit. t. IV, p. 43, etc. DES CRUSTACÉS. ' 6l long, et un peu rétréci en arrière; et la forme des pates- niâchoires externes est la même que chez les Crabes. La disposition du plastron sternal est à peu près la même que dans le genre précédent ; il est seulement à remarquer que le canal transversal qui loge chacune des verges n’est pas complètement fermé en dessous. Les pâtes antérieures sont extrêmement longues et presque cylindriques ; celles de la quatrième paire sont plus longues que les secondes ou les ti’oisiemes, et celles de la dernière paire sont à peu près de naeme longueur que les secondes. Enfin , \ abdomen du male présente sept articles distincts comme celui de la lemelle. Ce genre ne renferme qu’une ou deux espèces , et appar.- tient à nos côtes. I. Gonoplace ANGULEUSE. — G. aiigulata (i). Carapace armée de chaque côté de deux petites épines dirigées en avant, dontl’uno occupe l’angle orbitaire externe , et 1 antre est place'e sur le bord latéral à peu de distance de la première. Pâtes antérieures du mâle environ quatre fois aussi longues que la carapace. Celles de la femelle beaucoup plus courtes ; bras cylindrique et armé d’une épine vers le milieu de sou bord supérieur ; une seconde épure sur le bord itilerne du carpe, et une troisième très-petite sur le bord externe du meme article ; mains grossissant un peu vers le bout ; pinces fi- *>omenl dentelées. Pâtes dos quatre dernières paires assez longues '"i- greles ; colles de la quatrième paire à peu près deux fois et 6mie aussi longue que la carapace ; une petite épine vers l’ex- témité du bord supérieur du troisième article; tarses com- p/'r 9 fabr. Suppl, p. Sép. — Pennant, op. cit. t. IV, Herb. op. cit- PI. i, fig. i3. — Ocypodo angulata^ ^ t. I . p. igg. — Latr. Hist. nat. des Grust. t. VI, p. 44 °’ b"!' 273, 5 (cop. d’.iprès Penuant). — Desm. p. luô. HISTOIRE NATURELLE 62 primés. Longueur, environ i pouce; couleur, jaune mêle' de rouge. Habite nos côtes du nord , de l’ouest et du sud. 2. Gonoplace rhomboïde. — G. rhomboides (i). Cette Gonoplace , que M. LatreiUe a cru devoir ne pasdislin- guer de l’espèce précédente, et qui n’en est peut-être qu’une variété , ne présente point dépines sur les bords latéraux de la carapace , derrière les angles orbitaires externes , mais on y remarque presque toujoius dans les points correspondants une petite élévation. Les pâtes antérieures sont encore plus longues que chez la Gonoplace anguleuse. Longueur , environ 1 pouce; couleur, jaunâtre mêlé de rouge. Ce Crustacé habite la Méditerranée et l’Océan ; il se tient parmi les rochers , dans les eaux assez profondes , et paraît vivre solitaire; suivant M. Risso, il nage avec facilité, et vient souvent à la surface de l’eau , sans jamais en sortir ; enfin , il se nourrit de petits poissons et de radiaires. Parmi les Crustacés fossiles que M. Desmarest rapporte avec doute au genre Gonoplace, il en est vm qui se rapproche des espèces récentes par la forme du front , et qui pourrait bien appartenir au même groupe ; mais sa carapace est carrée , au lieu d’être trapézoïdal , et les bords latéraux en sont ar- qués. C’est le Gohoplax incerta (Desm. Crust. foss. p. io4, PI. 8, Cg. 9). (i) Cancer rhomboïdes, Fab. Syst. entom. p. 404, etc. — Heib. t. I , PI. I, fig, 12, PI. 45, fig. 5. — Ocypoda rhomboïdes , Bosc, t. I, p. 199' Ocypoda lon^ïmana, Latr. Hist. nat. des Crust t. YI , p. 44- — froiioplax lonpimaiia , Laink. Hist. des Anim. sans vert, t. V, p. 254. PI. fig. 3? — G. bisphiosn , Latr. Encyc. t. X, p. agô- — Gonoplax rhomboïdes , Desm. p. laS, PI i3, fig, 2. — Risso , Hist. nât. de l’Eur. mérid. t. Y, p. i3. — Roux, Crusta- cés de la lUéditerranée. PI. 9. DES CRUSTACES. 63 Gemre MACIIOPHTHALME. — Macrophthalmus (i). Le genre Macrophthalme a été établi par M. Latreille pour recevoir quelques Crustacés qui ont le port des Gono- places , mais qui s’en distinguent par la forme des pates- mâchoires , et surtout par la longueur des pédoncules ocu- laires. Leur carapace est j-liomboïdale et très-large ; le diamètre transversal en est quelquefois plus de deux fois aussi long que le diamètre longitudinal , et le bord antérieur 6n occupe toute la longueur ; la région stomacale est petite à peu près quadrilatèi'e ; les régions branchiales grandes et pi-esque de même forme. Le front est recourbé en bas , très-étroit et assez, semblable à celui des Ocypodes j il n’oc- eupe qu’environ le cinquième du diamètre transversal de la carapace et ne recouvre pas complètement la portion basi- laire des pédoncules oculaires-, ceux-ci sont très- longs, greles et terminés par une cornée ovalaire et très-petite. Les orbites ont la forme d’une rainure transversale creusée sous le bord antérieur de la carapace et dirigée obliquement en haut J en dedans , leur bord inférieur est beaucoup plus sail- lant que leur bord supérieur, mais au-dessous de l’angle ex- terne il manque, de façon que dans ce point leur cavité n’est pas close. Les antennes internes sont logées sous le front, et leur tige , assez longue , se reploie transversalement ; la disposition des antennes externes est aussi à peu près la même fue dans le genre précédent. Uépistome est linéaire et se continue avec le bord orbitaire inférieur. Le cadre buccal est plus large que long et cintré en avant. Les pâtes -mâchoi- res externes ne se rencontrent pas tout-à-fait ; leur deuxième article est très-large, et le troisième, beaucoup moins grand , surtout en avant , porte à l’angle externe de son bord anté- (ï) Cancer, Herb. — Gonoplax, Latr. Encyc. et Hist. nat. des rust. P Desm. op. cit.p.. l'ié. — Macrophthalmus , Latr.Reg. an. é(l. t. l'y, p. 44. etc. HISTOIBK NATURELLE 6| rieur la tigelle terminale. Le plastron sternal est à peu près de même forme que chez les Gonoplaces , mais beaucoup plus large, et, chez le mâle, au lieu de présenter des gout- tières transversales pour loger les verges qui , chez ces der- niers, sortent par la base des pâtes postérieures, il est lui- même perforé très-loin du bord pour livrer directement passage à ces appendices terminaux des conduits spermati- ques. Quant à la disposition des pâtes elles-mêmes , elle est à peu près la même que chez les Gonoplaces. On ne connaît encore qu’un petit nombre de ces Crusta- cés , et on ne sait rien sur leurs moeurs. La plupart des Gonoplaciens fossiles décrits par M. Des- marest nous paraissent devoir le rapporter à ce genre plutôt qu’à celui des Gonoplaces, car la forme de leur front et même celle de la carapace en général est tout-à-fait celle des Macrophthalmes , et diffère notablement de celle de ces Gonoplaces. 1. Macrophtha.lme teansvehsal. — M. transoersus {\). Carapace deux fois plus large que longue, légère- ment granuleuse et à régions assez distinctes ; une série longitudinale de petits tubercules épineux sur les régions branchiales ; front notablement plus étroit entre les yeux qu’à son bord inférieur; bord supérieur de l’orbite convexe, très-finement dentelé et beaucoup moins saillant que le bord orbitaire inférieiur, qui est armé de petites dents pointues ; bords latéraux de la carapace armés en avant de trois fortes dents aiguës, dont 1 antérieure constitue l’angle orbitaire ex- terne , et dont la postérieure est suivie d’une série de dentelu - res très-fines. Pâtes antérieures beaucoup plus longues que celles de la seconde paire et grêles ; bras armé d’épines sur ses bords antérieur etpostérieur ; main cylindrùqueet granuleuse. (i) Gonoptax transversus, Latr. Encyc. méth. atlas, PI, 297, fig. 2, et Nouv. Dict. d'hi.st, nat. 2". édit. — Desm. op. cit. p. luS. UIS CRUSTACÉS. 65 sans crête notable sur la face externe , e6 terminée par une pince très-longue et brusquement recourbée eu bas. Pales des trois paires suivantes augmentant progressivement de longueur, 6t présentant une petite épine près de l’extrémité du bord supé- rieur de leur troisième article , qui est légèrement granuleux en dessus et en dessous Pales de la cinquième paire extrême- ment courtes , leur avant-dernier article dépassant à peine le troisième article de celles de la quatrième paire. Longueur , environ lo lignes. Quelques poils sur les pâtes. Habite Pondlcbéry. ( G. M. ) 2. Macropiitiialime mains carénées. — M . carinimanus {f). Celte espèce ne dilFère que très-peu de la précédente : les tnanis sont garnies d'une crête linéaire sur la partie infé- rieure de leur face externe; les pinces sont moins longues et moins fortement recourbées en bas; enfin l’épine du bord su- périeur du troisième article des pattfs des troisième et quatrième paires est peu ou point distincte. Même grandeur que l’espèce précédente. (G. M. ) 3. MAcROPniTiAtME PETITES MAINS. — M. parowianus (a). La carapace est moins large et moins déprimée que dans les deux e.spèces précédentes ; les pédoncules oculaires sont ex- trêmement longs ; les pâtes antérieures sont petites et com- primées ; chez le male elles sont moins longues que celles de la seconde paire ; les pinces sont à peine recouibécs en bas, élar- gies vers le bout et creusées en cuillère ; euiln les pâtes sui- vantes sont arrondies et assez grosses. Cette espèce , qui est de même taille que les précédentes , liabite rile-do-Frnuce. ( G. M. ) (0 Latr. Colloct. du Muséum. — Cancer brevis} Herbst , PI. 6o, 4- (a) Ocypode. michrochctcs, Bosc , 1. 1, p 199. — Maaophlhalmus par- ^imauus , Lutr. — Gaérm, Iconogr, Cr. PI. 4' -• CRTJSTACV?, TO’IE TT, 5 66 lirSTÛIRB NATDREtLE 4. Macrophthalme déprimé — M. depresms [i). Pédoncules oculaires trés-grêles , mais beaucoup moins longs que dans les especes précédentes , n’ayant pas plus de deux fois la longueur de l’espace qui les sépare. Bords laté- raux delà carapace armés de deux dents, dont une constitue l’anirle orbitaire externe. Pâtes antérieures du mâle très- O courtes ; mains élargies ; pinces infléchies. Habite la mer Rouge. 5. Macrophthalme de Latreille. — M. Latreillii ip). Espèce fossile. La carapace subtrapézoïdale est moins d’une fois et demie aussi large que longue , couverte de gra- nulations et armée de chaque côté de trois fortes dents spinijormes (y compris l’angle orbitaire externe qui est très- aigu). Front tronqué, saillant, et un peu plus large à son bord qu'à sa base. Mains longues, grêles; pinces infléchies. Trouvé incrusté dans un calcaire arg'ileux, grisâtre , dont la position géologique n’est pas connue. 6. Macrophthalme incise. — 31. incisus (3). Espèce fossile. La carapace presque carrée , et plus d’une fois et demie aussi large que longue , est très finement chagri née ; scs bords latéraux sont un peu plus courbés , minces et interrompus par une échancrure près de l’angle orbitaire ex- (1) Ruppell, op cit. PI. 4, flg G. (2) Gah-ophx Lntreillii , üesmarest, Crust. fossiles , p. gp, PI g, fis- t-4- (3) Cancer tapi descens , Piumph, Rarit-Kamer, tab. 60 , f. i et a. — Knorr, Monum. du déluge, t. ï, PI. 16, 4,E. — Gonoptax incisa, Desmarest , Crust. foss, p. 100, PI. 9, fig. 5 et 6. DES CH ü ST A CE«. 67 terne, qui est obtus. Front un peu échancré et diminuant gra- duellement de largeur. Incrusté dans luie pien-e calcaire grise, argileuse et sablon- neuse, de rinde. 7. MAcnoPHTHALME ÉcHAifCRÉ. — 31 . emargiiiatus [i). Espèce fossile. Carapace un peu trapézoïdale , environ une fois et demie aussi large que longue , chagrinée j bords latéraux presque droits , et armés en avant de deux dents obtuses, dont l’antérieui'e forme Tangle orbitaire externe. Front plus large, presque en forme de triangle obtus. Incrusté comme le précédent, et se trouvant également dans rinde. Le Gokoplax IMPRESSA (Dcsm. Crust. foss. p. 102, PI. 8, fig. i3 eti4) est voisin des espèces précédentes, mais ne devra peut-être pas être rapporté au même genre, car sa cara- pace est presque aussi longue que large, et ses pâtes antérieures sont très -courtes et i-entlées. Gesbe CLEISTOTOME. — Cleistotoma fa). La division des Cleistotomes , récemment établie par M. DeHaan, comprend des Crustacés tiès-voisins des Ma- ci’ophtlialmes , mais qui ont le front braucoup plus large. Occupant environ le tiers du Irord antérieur de la carapace, ot peu incliné ; les pédoncules oculaires gros et de lon- gueur médiocre; les orbites de forme ordinaire; le cadre buccal au moins aussi large en avant qu’en arrière; le troi- (1) (iouoplax emarÿinala , Desinarest , Crust. foss. p. loi. Fl- 9> fis- : et 8. (2) Macrophihalmus , Audouin , Explication des fisypte. — Cteistotomn, De Haan , Fauua Japouica , Crustacés. Planches de ire. liyr. des 5. MISTOtP.E !ÏATURE1.LE 68 sième article des pates-mâchoires extcncures à peu près de même grandeur cjne le second , et presque carré; enfin les pâtes anlèrieures courtes dans les deux sexes. 1. Cleistotome de Leach. — C. Leachii {i). Carapace lisse et dépourvue de poils en dessus ; ses bords latéraux entiers , granuleux et divergeant postérieurement. Mains courtes , très larges chez le mâle ; pâtes de la troisième paire les plus longues; cuisses granuleuses en dessus. Lon- gueur, 4 lignes. Habite la mer Rouge. L’Ocvpode ( Cleistotoma) dilatata { De Haan , Fauna Jap- Crust PI. '7, lig. 3) , dont la figure seulement a encore été publiée , me paraît très-voisine de l’espèce pr eédenle. JNous croyons devoir rapporter aussi à te genre le Crustacé figuré par M. Savigny dans sa seconde Plandio, sous le n’’. 2, et désigné par M. Aiidouin sous le nom de Mucrophllialnius Boscü ; mais nous n’en connaissons pas l’appareil buccal. Cette espèce est facile à distinguer des précédentes par sa carapace granuleuse en dessus et année de deux dents de chaque côté. TRIBU DES GRAPSOÏDIEKS. Dans ce groupe naturel, qui se rapproclte de la tribu des Gonoplacicns plus (jiie de celle des Ocypo- diens, la carapace est en général moins régulièrement quadrilatère que riiez ces Cruslncés; ses bords laté- raux sont presque toujours légèrement roiirbés, et sori Lord Ironio orbilaire n’orciipe souvent ((ii’environ les deux fiers de sou diamètre transversal. (PI ig, (O MncropUUnlnms Leachii ( Audouin), Savigny, Egypte, Crust, PI a, fijj. 1, DES cüUsrACÉs. 69 fi:r. I el 4 )• Le cnrps est presque toujours très-rom- l'riiué, et le plat.lroii sternal peu ou point courbé cl’aviintcn arrière Lc,// DES crustacés. 93 surmonté de deux épines acérées. Carapace beaucoup plus convexe que dans l’espèce précédente. Mains garnies en des- sous de plusieurs rangées de granules; pâtes très-aplaties, pu- bescentes en dessous aussi bien qu’en dessus ; celle de la qua- trième paire la plus longue. Abdomen composé de sept articles distincts chez la femelle. Longueur, 2 pouces. Habite le cap de Bonne Espérance et le Chili. ( G. M.) Le Grapsus (/’/iZg-MsiÆ ) dentipes, de M. Dehaan (Fauna Jap. Cr. PI. 8 , fig. I ) , est une espèce très-voisine de celle- , mais qui parait en différer par la forme du front. La des- cription n’en a pas encore été publiée. B. Especes dont les pales des quatre dernières paires ne sont armées en dessus que dune seule dent placée près de l' extrémité du bord supérieur de leur troisième article. 2. Plagüsie déprimée. — P. depressa {1). Carapace garnie en dessus de tubercules déprimés et com- plètement dépourvue de poils. Front triangulaire et échan- cré au milieu. Pâtes moins déprimées que dans les espèces précé dentes ; une rangée de petites pointes sur la surface supérieure de leur troisième article , dont la face inférieure est convexe et point pubesoente. Abdomen comme dans l'espèce précédente. Longueur, environ 2 pouces. Habite l’Océan indien , les mers de la Chine , de la Nouvelle- Guinée, etc. Le nom spécifique de cette espèce est assez mal choisi, car ®he est moins aplatie que la plupart des Plagusies. Cancer depressus , Herb. PL 3, fig. 35. — Fabr. Suppl- p- â43- depressus, Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p t>b- “S'uta immaculala , Lamarck , Hist. des Anim. sans vert. t. V, — Plagusia depressa, Latr. Encyc. t. X, p. l47' — Dcsm. °us'd. sur les Crust. p. 126. HISTOIRE NATURELLE La Plagüsia depbessa, de M. Say ( Acad, de Philad. t. I, p. loo), me paraît plus voisine de l’espèce suivante (jue de celle-ci, mais devra probablement en être distinguée. 3. Plagüsie écailleuse. — P. squamosa (i). Carapace de même forme que dans l’espèce précédente , mais hérissée de tubercules plus élevés et garnis chacun d'un rang de poils raides dirigés en avant , dont la dispo- sition simule celle d’écailles. Habite la mer Ronge , l’Océan indien et peut-être les îles de la côte occidentale de l’Afrique. ( G. M. ) La Plagüsie TUBER^cj^uÉE , de Lamarck ( Hist. des Anim. sans vert t. V, p. ■^47» et Latreille , Encycl. méth. t. X , p. 1 46 , PI. 3o5 , %. i ) , ne me paraît être autre chose qu’un individu de l’espèce précédente dont on aurait enleve le» poils en la brossant. Genre VARUNE. — Varuna (2). Nous avons établi sous ce nom une nouvelle division générique pour recevoir un Brachyure confondu jusqu alors avec les Grapses , mais qui s’en distingue par l’existence de pâtes natatoires. Les Varunesont la carapace très -de primée et presque quadrilatère , mais cependantses bords latéraux sont arqués. Le front est large, droit et tranchant (PI \é^bis, fig-8). Les orbites sont à peu près ovalaires ; leur bord supérieur pré- sente une fissure , leur angle externe est très-saillant, et leur (l) Cancer squamosus , Herbst, t. 1, p. 2C0 , PI- 20, fig- ii3. — Grapsus sqnamosus , Bosc, t. I, p. 2o3 — Latreille, Hist liât. DES CD ES T A CES. 99 S d S ■ U ■ ■ en - S l s 2 •w-r-- «*^^05 2 « t- . O ft< - ^ 2 = en a ^ . d en O) T O) 01 3 w ij << tu W S O H c/3 O 7 100 HISTOIRE NATURELLE TRIBU UES CALAPPUÎKS. Les Oxystonies douL se compose ce groupe ont la carapace tantôt circulaire , tantôt très-élargie, et tou- jours plus ou moins bombée (PL i5, fig. la, et PI. 20 , fig. I et 3). Le iront est de largeur mé- diocre, et les bords latéraux de la carapace minces et plus ou moins dentelés. Les antennes externes sont petites , mais bien distinctes ( PI. 20, fig. 2 et 7). Les externes sont fortes, comprimées, cour- bées de manière à s’appliquer contre la région buc- cale , et armées en dessus d’une crête plus ou moins élevée (PL 20, %. i et 3). Enfin, les ouvertures paiTesquelles l’eau arrive dan s les cavités respiratoires, sont disposées de la manière ordinaire au devant de la base des pâtes antérieures, etlenoinlDre des branchies est normal. Nous rangeons dans ce groupe les genres Calappe, Platymère , Mursie , Orithyie, Matute et Hépale, dont les principaux traits caractéristiques sont résu- més dans le tableau suivant. Carapace se prolongeant en manière J de houclier au dessus des pâtes ambu- J G". Calapfe.’ latoires. ' DES CRUSTACES. lOt •J Od 5 w O O O O c »• O O « Ü lOJ HISTOIRE NATURELLE Genre CALAPPE. Les Calappes sont des Crustacés faciles à reconnaître du premier coup d’œil par leur carapace (PI. 20, fig. i) fortement bombe'e en dessus, arrondie en avant et très- large en arrière où el'e se prolonge de chaque côté , de fa- çon à former, au-dessus des pâtes des quatre dernières paires, une voûte mince et inclinée, sous laquelle ces or- ganes peuvent se cacher complètement. Le front est étroit et triangulaire; les orbites petits et presque circulaires; les yeux gros et courts. Les antennes internes sont de grandeur médiocre et se reploient presque verticalement sous le front. L’article basilaire des antennes externes est très-large et logé dans une échanci ure de l’angle interne de l’oibite; il n’atteint pas jusqu’au front et porte l’article sui- vant à la partie interne de son bord antérieur; enfin la tige mobile de ces appendices est courte et grêle. Il n’y a pointd'é- pistome distinct; le. cadre buccal se termine antérieU' enient par une espèce de canal longitudinal qui arrive jusqu'au bord des fossettes antennaires, et qui est divisé en deux gouttières distinctes par une lame longitudinale très-saillante, s’éten- dant depuis ces fossettes jusqu’à la lèvre supérieure; les pâtes - mâchoires externes n’occupent pas cette portion terminale de l’espace bucal , mais elle est recouverte et transformée en deux canaux par un prolongement de l’ap- pendice latéral des pates-mâchoires antérieures qui est la- mclleux et s’avance jusqu’au bord des fossettes antennaires; les canaux ainsi formés servent à conduire au dehors l’eau venant des branchies. Les pâtes - mâchoires extérieures ressemblent beaucoup à celles des Périinèles; leur branche externe a la forme ordinaire et leur troisième article , pres- que aussi large en avant qu’en arrière , e:-t échaneré à l'ex- trémité de son bord interne pour donner insertion à l’article suivant qui est grand et à découvert. Le plastron sternal est très-étroit et formé de deux plans inclinés réunis sur la DES G U US T AGÉS. Io3 ligne médiane , de façon à constituer une large gouttière lon- gitudinale très -profonde; la selle tureique postérieure est très-grande et la voûte des flancs presque verticale. Les pâtes de la première paire sont très-grandes, mais dispo- sées de manière à s’appliquer exactement contre la hanche, et à se cacher presque entièrement sous la partie antérieure du corps ; la main est toujours très-comprimée et surmontée en dessus d’une crête très-élevée ; enfin les pinces sont mé- diocres, maculées en dedans et très-inciinées en bas. Les pattes suivantes sont grêles et de longueur médiocre ; elles ne dépassent que de peu les prolongemens clypéiformes de la carapace, et se terminent par un article stjliforme et cannelé. Enfin, on compte sept articles distincts à l’abdomen de la femelle , et seulement cinq chez le mâle , les trois que précèdent le pénultième étant soudés entre eux. S A. Jüsp'eces ayant le bord postérieur de la cara- pace presque droit et armé de dents, a. Point de dent médiane sur le bord postérieur de la carapace. I. Calappe granuleux. — C. granulata (i). Carapace très homhée , presque aussi longue que large , très- hosselée en avant, granuleuse en arrière, et présentant deux sillons longitudinaux sur les côtes des régions cordiale, géni- tale , etc. ; front très-étroit et profondément échancré au milieu ; prolongemens clypéiformes des régions branchiales ne (l) Cancre migrane , Rondelet , Poissons , 2'. part. p. ^o3. — Can- grannlatus , Lin. Syst. nat. — Herbst, t. I , p 200, PI. 12, “S-VÔCtjG. — Caloppa gramilala , Fabricius , Suppléra. p. 346. — Bosc, op. cit. t. I, p. i8j. --La(ieillc, Hist. nat. des Crust, et •les Insectes, t. V, p. 892, PI. 43, fig.i et 2 (copiée d'après Herbst), et Règne aiiim. 2«. édit. t. IV, p. 66 — Desmarest, op. cit. p. 109. ■ Blainville , Faune française, Crust. PI. 3. HISTOIRE NATURELLE io4 déliassant pas notablement le bord latéral du reste de la carapace , et armés de six à sept grandes dents triangulaires, et pointues ; Lras armés près de leur bord antérieur d’une crête verticale fortement dentelée. Longueur, a à 3 pouces ; couleur, jaunâtre uniforme. Habite la Méditerranée. (G. M.) 2. Calappe m-aebré.”* — C, marmorata (i). Carapace plus large et moins bombée que dans l’espèce précédente , entièrement couverte de petites granulations ; front plus large, mais échancré comme dans l’espèce précé- dente ; prolongeniens clypéif ormes grands , dépassant de beaucoup le reste du bord latéral de la carapace , et armés de cinq dents très - larges , mais obtuses. Crête verti- cale des bras fortement dentée , comme dans l’espèce pré- cédente. Longueur, 3 pouces ; couleur jaunâtre , marbrée de rouge. Habite les Antilles. (C. M. ) 3. Cat.appe lopiios. — C. lophos (2). Carapace presque entièrement lisse eu dessus ; front à peu près comme dans l’espèce précédente ; prolongemens clypéi- formes encore plus saillans latéralement , et armés de (1) (riiala apara^ Marcgraye , p. 182? — C. che/is crnssissim'S ^ Ca- tesby, op. cit. t. II, tid>. 36, lig. 2. — Cuiigrejo ^allo Parra, op. cit. PI. .47, fig. 2 et 3. — C. marmoratus , Fabr. Ent. Syst. t. II, p. 45o. C.Jlammeiis , llcxh. t. II , p. l6i,tab 4o, fig. 2. — Calappa mar- morata , Fabr. Suppl, p. 346. — Calappa Jlammca , Eosc, op. cit. t. I , p. — Calappa mnnnorala, Eatreille , Hist nat. des Crust. t. V, p. et Encyc. Mélbod. PI. 270, lig. i ( copiée d’après Cate.sby ). — Desmarest , op cit. p. jog. (2) Cancer lophos , îlerbst, t. I, p. 201, FI. l3, fig. 77. — Calappa lophos , Fabriciu.s, Suppl, p. 346. — Bosc , op, cit, p. 184. — Latr. lîist. des Crust etc. t. V, p. 3;)4- DES onusTACÉs. io5 sept à huit dents très-pointues ; la crête verticale du bras ires-forte , mais à peine dentée. Longueur, 2 pouces couleur, jaunâtre. Habite la mer de l’Inde. (G. M. ) 4. Calappe coq. — C. gallus (i). Carapace beaucoup moins large que dans les espèces préce'- den tes, très- éleve'e , et couverte de gros tubercules inégaux ; front entier et triangulaire ; dents du bord postérieur de la carapace à peine saillantes, prolongemens clypéiformes très- grands. Longueur, 2 pouces. Habite les côtes de l’île de France , etc. ( C. M.) aa. Une dent médiane sur le bord postérieur[de la ca- rapace. 5. Calappe a crête. — C. cristata (2). Planche 20, fîg. i. Carapace médiocrement large et gai-nie en dessus de gros tubercules , dont les principaux forment cinq rangées longitu- dinales ; front bidenté j bords latéro-antérieurs de la carapace finement dentés ; trois grosses dents pointues et dirigées en dehors sur la partie postérieure du bord latéral , et trois autres dirigées en arrière de chaque côté de la dent médiane du bord postérieur. Longueur de la carapace, environ 2 pouces. Habite les mers d’Asie. (G. M.) (1) Cancer gallus, Herb. t. III , p. 4®. Pb hg- *■ (2) Fabricius , Suppl, p. Sjb. — Cancer inconspectus , Herb. t. II, P- 162, Pi. /|o, iijv, 3_ _ Cnlappa iucouspecta , Bosc , op. cit. t. I, p- i85. — Calappa cristata , Latreille , Hist. des Crust. etc. t. V, P- 3y4, 1 06 HISTOIRE NATURELLE § Es-peces ayant le bord postérieur de la carapace arquée et dépourvue de dents. 6. Calai'pe tuberculeux. — C. tuberculata (i). Carapace bosselée et granuleuse en dessus ; une douzaine de dents triangulaires et bien distinctes sur son bord latéro-an- térieur , et quatre dents larges plates , et pointues sur la portion antérieure du bord des prolongemens clypéi- formes , qui sont très grands; face externe des mains tuber- culeuses, mais sans épines. Longueur , 2 pouces ; couleur , blanchâtre. Habite l’Archipel Indien (C. M. ) 'j. Calappe très- ÉPINEUX. — c. spinosissima. Carapace semblable à celle de l’espèce précédente , mais ar- mée sur les bords d’une série de dents spiniformes très -poin- tues et relevées , dont les six ou sept dernières sont les plus longues , et occupent le bord des prolongemens clypéiformes. Trois épines semblables et très-aiguës sur la face externe des mains. Longueur , i5 lignes ; couleur , blanchâtre. Patrie Inconnue (G. M. ) 8. Calappe voûté. — C. fornicata (2). Carapace presque entièrement lisse, très-large, et slmple- (1) Fabricius , Suppl, p. 345. — Herbst , PI- i3, fig. 78. — Bosc, op. cit. t. I, P- l83.— Latreille , Hist. des Crust. etc. t. V, p. SgS. Desmarest , op. cit. p. 109, PI. 10, fig. i. — üuérin, Iconogr. Crust. PI. 12, fig- 2. (2) Rumph. Mus. t. U, fig. 2-3. —Seb», t. III, PI. ao, lig. 78. — Cancer caluppa , Lin. Mus. Lud. ülr. p. 449; et Syst. nat. — DES CRUSTACÉS. lO’J ment festonnée sur les bords latéro-antérieurs, prolongemens cJypéiformes excessivement grands, et terminés par un bord en- tier et régulièrement arqué. Longueur , 3 pouces ; couleur, jaunâtre. Habite la mer des Indes (G. M). Fabricius donne le nom de Calctppa angustatci a une autre espèce qu’il croit différente des précédentes , et qui habite les mers d’Amérique ; nous n’avons pas eu l’occasion de l’ob- server. Genre PLATYMÈRE. — Platymera. Nous avons établi cette nouvelle division générique pour Un Crustacé très-remarquable qui lie entre eux les Calappes et les Mursies, d’une part, et se rapproche aussi par d’au- tres caractères de la tribu des Cancériens. La carapace est très-large , et assez régulièrement ellipti- que, seulement, de chaque côté, elle se prolonge en une forte dent spinifbrme ; ses bords latéro-postérieurs ne se prolongent pas au-dessus des pâtes comme chez les Calappes. Le front est triangulaire et disposé de même que dans les genres précédons. Les oriu’te* sont ovalaires, prolonds, et de grandeur médiocre ; on remai’que une fissure au milieu de leur bord inférieur. Les ante/i/tes internes et externes sont dis- posées à peu près comme chez les Mursies. Le cadre buccal est beaucoup plus large antérieurement que dans les autres genres de cette tribu , et la petite portion de l’espace préla- Lial qui dépasse les pates-mâchoires externes n’est pas di- ''■sée par une cloison médiane , et n’est qu’imparfaitement Herbst , t. I, p. 196, PI. 12, fig. ^3 et ^4- — Co/op/)« /"'■«'cao* , Falir. Suppl, p. 345. — Bosc , op cit. t. I , p. i83. ( La fig. 3, PI. 3, que 1 auteur désigne sous ce nom , app.artient à une autre espèce , probablement le C. granuleux.) — Latreillc, Hist. nat* desCrust. etc. t- V, p. 394. lUSTOIilE NATEHELLE io8 recouverte par les prolongemens lamelleux des pâtes -mâ- choires internes. Les pales-mâchoires externes sont très- larges antérieurement ; leur troisième article , de la longueur du second , se termine par un bord antérieur assez large , et présente , au-dessous de son angle antérieur et interne , une grande et profonde échancrure , dans laquelle s’insère le quatrième article ; ce dernier est à découvert et très-grand , mais n’arrive pas au niveau de l’extrémité antérieure du troisième article j enhn l’appendice basilaire de ces organes , qui sert de valve pour boucher les ouvertures afférentes des cavités branchiales, est lamelleux, très-grand et semi- lunaire. Le plastron sternal est ovalaire. Les pâtes de la première paire ont à peu près la même foi’me et la même disposition que chez les Calappes , mais les mains sont plus longues et moins élevées. Les pâtes suivantes sont très- longues et très-comprimées ; leur troisième article ou cuisse est remarquablement large et presque lamelleux ; les tai’ses longs et styliformes ; les pâtes de la troisième paire sont un peu plus longues que les secondes et les quatrièmes ; enfin les einquièmes sont beaucoup plus courtes que toutes les autres. L’abdomen du mâle se compose de cinq articles dis- tincts , dont le troisième présente en arrière une crête trans- versale très-forte. Nous ne savons rien sur les mœurs de ces Crustacés. Plaïtmére de Giedicbidd, — P. Gaudichaudii. Carapace légèrement convexe , inégale , finement granulée ; front petit et tridenté ; bords latéro-antérieurs de la carapace garnis d’une quinzaine de petites dents obtuses qui les font pa- raître comme festonnées ; dents latérales très-fortes ; mains sur- montées d’une grande crête dentelée, et garnies sur leur face ex- terne d’une rangée de tubercules , et plus bas d’une forte crête 1 ongitudinale ; quelques pointes sur le carpe. Bords supérieurs des pâtes suivantes granuleux ; sternum du mâle armé de chaque DES CUUSTACÉS. 109 côté d’une grosse dent près de la base des pales antérieures. Longueur, 3 pouces; couleur rougeâtre. Habite les côtes du Chili. (C. M. ) Genre MURSIE. — Mursia (i). Les Mursles ont la plus grande analogie avec les Calappes, Eaais s’en distinguent facilement par la forme de leur cara- pace, qui est presque circulaire, et ne se prolonge pas en manière de bouclier au-dessus drs pâtes ambulatoires ; sa face supérieui’e est bombe'c et inégale, et vers le milieu du f>ord late'ralse trouve une longue dent spinifornie. hej'ront est ti iangulaire , et les orbites presque cii culaires à peu près comme chez les Calappes ; la disposition des antennes est aussi ® peu près la même, ainsi que celle du cadre buccal {V\. 20, f'g- 7). Le troisième article des pâte s-mâchoires externes est aussi long que le second, et a la forme d’un carré long, dont Sangle antérieur est cependant très-oblique et donne inser- bon à l’article suivant vers son tiers externe. Le plastron sternal est étroit et alongé, mais plus ovalaire que ehez les Calappes. Les pâtes antérieures ont aussi à peu près la même forme que chez ces derniers , et les mains, garnies en dessus d’une crête élevée, s’appliquent aussi contre la bou- che , de façon à se cacher sous la partie antérieure du corps, f-es pâtes suivantes sont longues et de force médiocre ; le tarse qui les termine est styliforme , cannelé et très-long, ^nfin l’abdomen du mâle ne présente quejcinq segraens mo- ndes (fig. 8). Müksie k CRÊTE. — M. Cristiata (5). Carapace inégale et garnie en dessus de plusieurs tubercules (1) Leaeh; Desmarest , op. cit. p. 108. — Latreille , Reg. anini. • ïv, p. 39. 12) Desmarest, Consid. sur lesCrust. p. 108, PI. 9, fig- 3. — 2 reille^ Reg. anim. 2«. éd. t. IV, p. 39. — Edw. Règne anira. de ‘‘'’ier, 3«. édit. Crust. PI. i3, tig. 1 et la. I 10 HISTOIRE NATURELLE sailians, dont les principaux forment une rangée transversale semi-circulaire, et trois rangées longitudinales, dont une médiane, et les deux autres placées sur les régions brachiales. Front armé de cinq petites dents ; une dizaine de petites dents sur le bord latéral de la carapace , et suivies d’une dent très-forte et très- aiguë qui se dirige en dehors. Une ou deux épines très-fortes à l’extrémité de la face externe du bras , et dix ou douze dents de même forme, mais moins longues , sur la face externe des mains ; bord supérieur de celles-ci très-éle e, mince et découpé en dents de scie ; leur bord inférieur également dentelé. Pâtes suivantes lisses. Longueur, environ 2 pouces ; couleur blanchâtre lavé de rouge. (G. M.) Au moment de mettre cette feuille sous presse, j’ai reçu de M. Brulé , aide-naturaliste au Muséum du Jardin du Roi , commu- nication d’un Crustacé nouveau qui habite les îles Canaries , et qui a beaucoup d’analogie avec les Mursies , mais qui doit cependant former le type d'une division générique particulière. 11 se dis - tingue par sa carapace presque circulaire ; par la longueur plus considérable du troisième article des pates-màchoires externes, et surtout par les tarses , qui , aux pâtes postérieures, sont déformé sublancéolée. M. Brulé se propose de donner à ce Crustacé le nom de Cryftosoma cristala , et de le figurer dans 1 ouvrage de MM. Webb et Berthelet sur les îles Canaries. Genre ORITHYIE. — Orithyia (i). Le genre Orithyie , établi par Fabricius , a ete placé par Latreille entre les Polybles et les Podophthalmes , auxquels en effet il ressemble un peu par la disposition de ses pâtes ; mais , par l’ensemble de son organisation , il se rapproche (1) Cancer, Herbst. —Orithyia, Fabr. Suppl. — Latreille, Encyc, t. VIII, p. 534. — Desmarest, op, cit. p. njo. DES ChDSTACES. I I 1 bien plus des Oxystomes, et nous semble ne pas devoir en être éloigné. La carapciceesX légèrement convexe, et a la forme d un ovale dont le grand diamètre serait longitudinal et dont l’extrémité antérieure serait tronquée. hQ front est triangu- laire et presque horizontal ; le bord fronto- orbitaiie est égal à environ la moitié de la plus grande largeur de la carapace. Les pédoncules oculaires sont minces , et égalent presque la longueur du front. Les orbites sont ovalaires et très- Incomplets ; leur bord supérieur est profondément échan- eré au milieu ; leur angle interne n’est pas séparé de la fos- sette antennaire, et leur bord inférieur n’est forme que par Une grosse dent spiniforme , située’au-dessous de leur can- tons interne. Les antennes internes sont séparées entre elles par une forte cloison ; leur article basilaire est globuleux et saillant ; enfin leur tige mobile est grande, et ne parait pas pouvoir se reployer de façon à se cacher complètement dans les fossettes où s’insèrent ces organes. Les antennes externes Sont petites et placées dans l’angle interne de l’orbite , leur article basilaire est cylindrique , grêle et court. La disposi- tion de la bouche est très-remarquable; le cadre buccal est triangulaire et se prolonge en une double gouttière longitu- dinale bien au delà de l’extrémité des pates-mâchoires ex- ternes , à peu près comme chez les Mursies ; mais ces canaux, au lieu d’être recouverts par un appendice des pates- niâchoires internes , sont transformés en deux tubes par un prolongement de leur cloison médiane , qui se recourbe en ‘lehors et va se souder aux bords latéraux du cadre buccal ; 11 en résulte qu’il existe au devant de la bouche deux trous ronds , dirigés en avant et servant à l’écoulement de 1 eau *ïui vient des branchies (i). Les pates-machoires exter- ties ont à peu près la même forme que celle des Mursies , ®1 ce n’est que leur troisième article est beaucoup plus grand , triangulaire et donne insertion à l’article suivant (0 ^ oyez la Planche 8 de noti’eAtlas du Ilègjie anim. de Cuvier. n I s T O 1 U E N A T D R E L L E 1 1 2 par son bord interne , mais sans io recouvrir. Le plastron sternal est circulaire. Les pntas antérieures sont courtes ; la main renflée , un peu courbée en dedans et surmontée de quelques dents spiniformes , au lieu de crête ; les pinces sont à peine inclinées. Les pâtes des trois paires suivantes sont aplaties et terminées par un tarse styliforme et un peu comprimées de dehors en dedans. Les pâtes postérieures sont au contraire tout-à-fait natatoires ; leur forme géné- rale est la même que chez les Portuniens , et leur tarse lan- céolé et très-large. Enfin , l’abdomen du mâle présente sept articles distincts. Les mœurs de ces Crustacés sont tout-à-fait inconnues ; on n’en possède qu’une espèce qui provient des mers de la Chine. Orithyie mamelonnée. — O. mamillaris (i). Carapace bosselée et garnie de trois rangées longitudinales d’élévations mamillaircs, dont les deux latérales divergentes pos- térieurement ; front armé de cinq dents spiniformes ; une dent au milieu du bord supérieur de l’orbite , et une autre beaucoup plus forte à son angle externe ; deux petites pointes sur la por- tion antérieure du bord latéral de la carapace , et trois très- fortes sur sa portion postérieure. Une petite crête terminée par une dent sur le bord supérieur du bras , et une dent spiniforme ti -Vs-forte à sa face inférieure ; trois pointes , dont une grande sur le carpe , et trois autres sur le bord supérieur de la main. Une épine à l’extrémité du bord inférieur du deuxième article des pâtes suivantes, et une seconde plus petite à l’extrémité du (j) Cancer bimaculatus , Herbst , t. I, p. 248, PI. 18, fig. loi.— Orilhyia mamillaris, Fabr. Suppl. Ent. Syst. p. 363. — Bosc , t. I, p. 222. — Latreille , Hist. nat. des Crnst. et Ins. t. 'VI, p. i3o, PI. 5o: Gen. Crust. t. I , p. 42: Encyc. t. VllI, p. 53y , PI. 3o6, fig. 4; Reg. an. etc. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i4ii PI. ig, fig. I. — Guérin, Iconog. du Reg. anim. Crnst. PI. i, fig- 2, — Edwards, Règne anim. de Cuyier, Crust. PI. 8, fig. i. DES CRUSTACÉS. n3 bord supérieur du troisième article des pales des deuxième , troi- sième et quatrième paires. Longueur, 2 pouces. Habite les mers de la Cbine. (C. M.) Genre MATüTE. — Matula (i). Ce genre, dont l’établissement est dû à Fabricius , l'es- ssmble a certains Portuniens par la forme natatoire des pieds ; mais prend plus naturellement sa piace entre les Hépates et les Orithyies dans la famille des Oxystomes. La carapace des Matutes est circulaire et légèrement convexe ; ses bords latéro-antérieurs sont garnis de grosses dents obtuses ; de chaque côté elle est armée d’une longue et forte dent conique, qui se prolonge au-dessus des pâtes de la seconde paire. Le front est assez large et divisé en trois portions à peu près égales, dont la médiane seule- ment est aussi saillante que l’épistome ; les orbites sont grands, ovalaires, dirigés très- obliquement eu avant et en haut ; à la partie extérieure de leur bord inférieur on Remarque une échancrure profonde qui se continue avec une gouttière verticale de la région ptérygostomienne et correspond à la cornée lorsque les yeux sont rétractés. Les fossettes antennaires sont circulaires et communiquent avec les orbites par une échancrure profonde; les antennes internes s’y reploient transversalement , mais sans s’y cacher en entier. Les antennes externes sont rudimentaires et lo- gées dans l’angle inférieur et externe des fossettes anten- *'a>res. Le cadre buccal est triangulaire et entièrement •'empli par les pâtes -mâchoires externes qui se recourbent en haut, etarrivent jusqu’au bord des fossettes antennaires; eur troisième article est triangulaire et recouvre complé- mment les articles suivans qui naissent de sa face externe ; enfin la branche externe de ces organes ne porte pas d’ap- Pendice sétacé à son extrémité. Le plastron sternal est (l) Matula, Fabr., Latr., Leacli, Desmarest, etc. CRUSTACÉS , TO.ME II. 8 ovalaire. Les pâtes antérieures sont courtes , grosses et concaves du côté interne, de façon a s appliquer exacte- ment contre la bouche et les régions ptérygostomieunes. La main est surmontée d’une petite crete dentelee , et les pinces sont un peu inclinées. Les pâtes suivantes sont toutes nata- toires, mais leur forme varie : celles des deuxième, troisième et quatrième paires ont leur cinquième article lamelleux et prolongé inférieurement en une crete triangulaire contre laquelle se replie le tarse , qui est large et lancéolé ; tandis qu’aux pâtes postérieures le prolongement lamelleux de ce pénultième article est arrondi et le tarse est ovalaire. Enfin l’abdomen du mâle ne se compose que de cinq articles dis- tincts , dont le troisième présente en arrière une crete trans- versale très-saillante. La distinction des espèces de ce genre présente de grandes difficultés ; M. Leach a employé comme caractères la direc- tion transversale ou un peu oblique des grosses épines laté- rales de la carapace et le nombre de petits points saillans qui se voient sur la face supérieure de la carapace ; mais a cet égard il n’y a rien de constant , et si ce naturaliste avait examiné un grand nombre de ces Crustacés , il aurait vu que les particularités qu’il signale comme des difféiences spécifiques varient suivant les individus. Il ma paru que le nombre des espèces connues n’est réellement que de deux. I. Mxtüte LüNiiRE. — M. lunaris (i). Epines latérales de la carapace en général dirigées trés-obli quement en avant; ligne granuleuse du bord postéricm’ de la ca- rapace se prolongeant jusqu’à la base de ces épiues ; mains tu ■ berculeuscs plutôt que pennères ; troisième article des pâtes de la quatrième paire licaréné. Couleur jaunâtre , arec ime multi- (!) fc. lunaris, Heib. t. III, p. 43, PI. 48, fig. 6. — Matutala- naris, Leacli, Zool. ftlis. t. III, tab. 127, %. 3-5. — M. ptampes, Desraarest , Consid. sur les Crust, p. 102. — M. Peronii , Guérin, Iconogr. Crust. PI. J, fig- i- DES CRUSTACÉS. Il5 tilde de points ronges, qui sur la carapace forment des lignes eoniinues décrivant des cercles plus ou moins réguliers. 2. MaTDTE TIIKQUEUR. — M. Victor (i). ( PI. 20, fig. 3 et 6, ) Epines latérales de la carapace tantôt droites , tantôt plus ou moins obliques ; ligne granuleuse du bord postérieur de la ca- rapace s’arrêtant au tubercula situé sur la région branchiale , à quelque distance de celte épine ; en général , deux grosses épines sur le bord extérieur de la main, mais quelquefois trois ; une seule carène sur le troisième article despotes de la quatrième paire. Couleur jaunâtre , avec une multitude de points rouges épars, et ne formant pas de lignes continues. A M. Leach a décrit et figuré, sons le nom de Matuia Peronii (?.), Un Crustacé qui se trouve dans la collection du Muséum , et qui ne nous a offert aucun caractère suffisant pour être distingué de l’espèce précédente. Par l’examen attentif d’un grand nombre d’individus , nous nous sommes convaincu que les différen< es indiquées par M. Leach sont seulement des particularités indi- viduelles qui appartiennant plus particulièrement aux femelles. Nous ne trouvons non plus dans la description que ce naturaliste donne de sa Matcta Banksti (Tabl. Zool. t. 111, p. i f ) aucun carac tère constant pour distinguer ce Crustacé de l’espèce précédente. Le Matute décrit par Degéer, sous le nom de C. planipes , ( Mém. pour servir à l'hist. des Insectes , t. Vil , PL 28, fig. ) , été évidemment altéré par le dessinateur , et c’est seulemen t (1) Cancer lunaris, Herb. t. I,p. l4o, PL 61 fig- 44- — Matuta Victor. Fabr. Suppl, p. SGg. — Matute Victor. Latrcille , Encyc. Ll. 2'j3 , tig, 3 et 4? ( d’après Seba ). — M. Lesucurii , Leach. Zool. Miscel. p p/clor, Desinarest , op. cit. p- loi, ^L 7, lig. a. — Edvv.ards, Atlas du Règne anim. de Cuvier, 3'. éd. Crust. PI. y, fig. I. (2) Matuta Peronii , Leach , Zoological MisceL vol. III , tab 127 8. Jjg HISTOIHE jtathuelle d’après cetfce mauvaise figure que MM. Latreille et Desmaiest pa- l'aissent avoir caractérisé leur integrifrons (Consid. sur les Crust. , p. 102 ). Genre HÉPATE. — Hepatus {i). Les Hépates établissent le passage entre les Cancériens, dont ils se rapprocbent par leur forme générale; les Ca- lappes, auxquels ils ressemblent par la disposition de leurs mains et les Leucosiens dont ils ne diffèrent que peu sous le rapport du mode d’organisation de la bouche. La cara- pace de ces Crustacés est en effet très-large , bonibee , ré- guliGremeni arquée en avant, fortement rétrécie en aiiierej les régions hépatiques sont très-grandes et les régions bran- chiales fort petites. Le front est étroit , droit , assez saillant et placé beaucoup au-dessus du niveau du bord latéial de la carapace, q\ii se prolonge sous les orbites pour gagner les côtés du cadre buccal. \.e?. orbites sont petits, circulai- res et placés sur le même niveau que le front. Les antennes internes sont assez écartées entre elles et se reploient très- obliquement sous le front. Les antennes externes occupent l’angle interne des orbites , qu’elles séparent des fossettes antennaires ; leur article ba-ilaire est étroit, mais assez long ; le second estau contraire petit, et leur lige terminale est pres- que rudimentaire. Le cadie buccal très-étroit en avant et assez régulièrement triangulaire , se prolonge au delà du ni- veau du bord inférieur des orbites et est occupé en entier par les pates-mâchoires externes , dont le troisième article est triangulaire et terminé ducôté interne par un bord droit sous lequel sont cachés les articles suivans. Le plastron sternal est ovalaire et ne présente rien de remarquable. Les pâtes antérieures sont fortes, sans être très-grandes , et peuvent s’appliquer exactement contre la face inférieure du corps et s’y cacher presqu’en entier; la main est surmon- (I) Calappa, Fabr. — Hepatus, Latreille, Rcj. anim. DES CRUSTACES. 117 tée d’une crête , et les pinces sont un peu incline'rs en bas et en dedans. Les pâtes suivantes sont de longueur médiocre. L’abdomen est divisé en sept articles dans les deux sexes. Ces Crustacés sont pi opres à l’Amérique : on ne sait pres- que rien sur leurs mœurs. I. HÉfATE FASOiÉ. — S.faseiatus (i). Bords latèro-antèrieurs de ta carapace divisés en douze ou treize dents plus ou moins rectangulaires, qui à leur tour sont denlelees sur les bords. Bord antérieur du front gros et ubtus ; la ligne qui des- cend obliquement de l’angle orbitaire externe au bord antérieur delà carapace à peine marquée ; face externe des main» ornée do plusieurs rangées de petites pointes assez aiguës. Carapace jau- nâtre maculée de rouge ; pâtes jaunâtres , arec des bandes trans- versales rouges. Longueur, s pouces et demi. Habite les côtes de l'Amérique du nord , les Antilles. ( G. M. ) Z. Hépate CHiLiEMNE. — S. Clüllensis. Cette Hépate, très-voisine delà précédente, etquin’enest peut- être qu’une variété ,■ me paraît cependant devoir en etre distin- guée spécifiquement; car les bords latéro-antérieurs de la ca- Tapacc sont uniformément dentelés sans être crénelés ; le bord du front est mince et gai'iii d’unerangée de granulations perlees ; enfin la couleur est rouge, uniforme. Grandeur, 2 pouces. Habite la côte de Valparaizo. (G. M.) (ï) Calappa augustata, Fabr. Suppl, p. 347- — Cancer princeps Herbst , t. II, p. 154, PI. 38, tig. 2. — Cancer, princeps et calappa nngnstnta. Bosc, op. cit. t. 1 , p. iqS et i84- — Hepi us fasciatus. Latreille. Hist. nat. des Crust. t. "V, p. 988, etc — Say. op- cit. pi 407. — Desmarest, Cousid. tur les Crust. p. 107, Pi- ' — • Liixvavds , Atlas du Règne auini. de Cuvier, 3'’. édit. Crust. Pi- i5, lig. 2. IHSTOIII'I; HATURELLE I iB TRIBU DES LEUCOSIENS. Les Crustacés dont Fabricius a composé son genre Leucosie, et dont les auteurs plus récens ont formé plusieurs divisions génériques que nous réunissons ici dans une même tribu , ont des caractères très- remarquables. Leur carapace est en général circu- laire , et présente antérieurement une saillie assez forte, à l’extrémité de laquelle se trouvent' le front elles orbites. Le Ji'ontesi étroit et les cavités orbi- taires sont très-petites et à peu près circulaires. Les antennes internes se reploient presque toujours transversalement ou très-obliquement sous le front; et les antennes externes ^ insérées dans une ecbancrure profonde , mais étroite , de l’angle orbitaire interne , sont presque rudimentaires. Le buccal est en général bien régulièrement triangulaire , et les pâtes- mâchoires externes., de même forme, ne montrent pas à découvert la tigelle que supporte leur troisième article ; le palpe ou branche latérale de ces organes est très-grand , et leur base est séparée de celle des pâtes antérieures par un prolongement de la région ptéry- gostomienne_, qui se soude en plastron sternal ; il en résulte que l’ouverture située d’ordinaire dans ce point, et servant à l’entrée de l’eau dans la cavité respiratoire , manque ici , et ce liquide n’arrive aux branchies que par deux canaux creusés de chaque côté de l’espace prélabial et parallèles aux canaux ellérens de la cavité respiratoire. Les pates-mâcboires de la seconde paire ne présentent rien de remarquable ; mais celles de la première paire ont l’article terminal de leur lige interne lamelleux, et assez long pour arriver DES CREST ACÉS. I IQ jusqu’à l’extrémité antérieure tiu cadre huccal. Le plastron sternal est a peu près circulaire et les pâtes rrrêles. Enfin le nomt)re des articles de 1 alidonien est de trois ou quatre. Les meilleurs caractères des divers genres dont se compose la tribu des Leucosiens sont fournis par la conformation des fossettes antennaires , du cadre bue cal et des pates-mâcboires externes ; mais ne connais sant pas la disposition de ces parties dans plusieurs des divisions génériques établies par M. Leacb, nous n’avons pas pu nous en servir dans le tableau suivant, et nous avons été obligé de nous contenter de carac- tères bien moins importans. /grandes et longitudinales.. Arcanik /presque aussi large en avant qu’en arrière. Fossettes antennaires! circulaire ou | Hrès-étroites et transversales. Pavure. O O ^ ISU a3BduJiB3 lîi qnop SiVaiSODfiaT des crustacés. I2I Gehee LEUCOSIE, — ZtfMcosiÆ ( IJ. M. Leacli a réservé le nom de Leücosie à un petit nom- bre de Crustacés de la famille des Leucosiens qui se di-tin- guent par la forme générale de la carapace , par celle des pâtes antérieures et par quelques autres caractères. La carapace des Leucosies est bombée , presque globu- leuse ; en avant cependant elle se rétrécit et présenté tout à coup un prolongement qui se releve un peu et porte a son extrémité le front et les yeux. Les régions de la carapace sont presque entièrement confondues; la région stomacale est très-petite , et présente de chaque cote de la base de ce prolongement rosirai une dépression ; les hépatiques pa- raissent être très -petites et les branchiales très-grandes. Le front s’avance un peu au-dessus et au devant de la région antennaire. Les fossettes anteiinaires sont assez grandes et très-obliques. Le cadre buccal est triangulaire, et la portion antérieure de ses bords latéraux se confond avec celle de la portion avancée de la carapace. Le palpe ou tige externe àes> pales -mâchoires externes n’est pas dilaté en dehors comme chez les Phyllyres ; mais il est large , très- obtus au bout, guère plus large à sa base qu’à son extré- mité, et presque aussi long que la portion interne de ces appendices. Les pâtes de la première paire sont grosses et courtes; chez le mâle elles ont environ une lois et demie la longueur de la portion post-lrontale de la carapace, et chez la femelle une fois et tiers cette longueur ; la main est renflée , et la pince courte , un peu infléchie et garnie de petites dents obtuses. Les pâtes suivantes Sont beaucoup plus courtes et diminuent rapidement de (!) Cancer, Linn. , Herbst. — Leiicosia, tabricius. *'**'^?.*^* Crust. t. YI , Règne anim. u». écl. t. IV, etc. — Leach, Zool. Mis. t. lïX. — Desmarest, Consid. sur les Ci'List. p- atrei e, ï^ègne anim. de Cuvier, ae. cd. t. IV, p. 54- HISTOIRE NATURELLE I2'i longueur d’avant en arrière : celles de la seconde paire ont environ les cinq sixièmes de la longueur de la cara- pace , et les dernières les deux tiers de cette même lon- gueur; leur tarse est styliforme. Chez le mâle, tous les segmens de ï abdomen , à l’exception du premier et du der- nier, se soudent en une seule pièce ; chez la femelle , les quatre segmens qui précèdent le dernier se soudent en un grand bouclier très-bombé. I, Lebcosis Uranie. — L. Urania (i). Bords latéraux de la carapace régulièrement arqués , et garnis d’une ligne de granules perlées bien distinctes. Front droit et armé de trois petites dents, dont la médiane est très-peu saillante Bras couverts de gros tubercules arrondis. Long, i pouce. Habite la Nourelle-Guinée. (C. M.) 2. Leucosie CRANioLAiRE. — L. craniolaris (2). Bords latéraux de la carapace peu granuleux et coudés vers le milieu, de manière à rendre ce bouclier hexagonal plutôt que circulaire; front presque triangulaire. Bras ne présentant de tu- bercules que sur les bords et sur la surface inférieure , ou du moins n’en ayant que deux ou trois sur l'extrémité externe de sa sur- face supérieure. Longueur, 10 lignes. Habite les côtes de l’Inde. (C. M.) (!) Rnmph, PI X, ftg. A B. — Seba ,t. III , PL 19. fig 3 et 4. — Cancer Urania, Herbst, t. III, PL 53, fig. 3. — Lotcosia Urania, Lichtenstein, Berlin Magasin, 1816, p. 40- — Leach, Zool. Mise, vol. III, p. 21. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p- 167.— Guériu , Iconogv. Crust. PL 6, fig. /p — Edw. Règne anim. de Cuvier, Crust. PL 20, fig. 2. (2) L. craniolaris ? Lin. Mus. Lud. ülr. p. 43i. — Herbst, PL 2, j,-^ Beucosia craniolaris jBahric.ins , Sup. p. 35o. Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 117. — Berlin, Mag. 1816, p. 141- — Leach, Zool. Mis. vol. 3, p. 2J. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 167, PI. 27, fig 2. DES CRUSTACÉS. Le petit Crustacé fossile décrit par M. Desmarest , sous le nom de Leucosia scB-KHOMBOÏDiLE (Crust. foss. p. ii4, PL 9> appartient à cette subdirision des Leucosiens , et se rapproche beaucoup par sa forme générale de la Leucosie craniolaire ; il a cependant le rostre plus court , et la carapace plus allongée. Son gisement est inconnu. La Leucosia prevostiana du même auteur ( Desm. Crust. foss. P* ii4, PL g, fig- H ) est trop imparfaitement connue pour pouvoir être classée avec certitude. Genre ILIA. — Ilia (i). Le genre Ilia de M. Leach se rapproche beaucoup de ses Leucosies , mais s’en distingue aisément par la conformation des pâtes antérieures. La carapace est globuleuse , et plutôt renflée que rétré- cie vers les régions hépatiques : le prolongement anterieur qui se termine sur le front est court , mars bien distinct et un peu relevé. Le yront est profondément écbancre au mi- lieu , et s’avance sous la forme de deux petites cornes obtu- ses au devant de l’épistome. Le bord orbitaire supérieur pré- sente en dehors deux fissures plus ou moins distinctes. Les fossettes antennaires sont très-obliques , mats petites et leur angle extérieur s’avance beaucoup au devant des orbites. Le Cadre buccal est triangulaire et séparé des régions ptérygos- tomiennes par un bord saillant et droit. Le palpe ou tige ex- terne despotes muc/ioiVes externes est droit, obtus au bout, sans dilatation latérale et terminé en dehors par un bord à peu près droit. Les pâtes antérieures sont grêles et très-lon- gues; elles ont environ deux fois la longueur du corps; la (l) Cancer, Lin. Herb. etc. — Leucosia , Fabr. SuppL Latreille , fl'st. nat. des Crust. t. VL — Ilia, Leach, Zool. mise- t. tIL— besmarest, Cousid. sur les Crust. p. 169. — Latr. Reg- anira. des Lrust. de Cuvier, a', éd. t. IV, p. 54- — Roux, Crust. de la jVle- diterranée. ia4 HISTOIRE NATURELLE main se réti écitbeaucoup vers l’origine de la pince, et est con- tournée sur son axe, de façon que la direction de son aiticu- lation carpienne est toute différente de celle de la pince : celle-ci, très-longue et très-grêle, est armée de petites dents coniques et très-pointues, séparées de distance en distance par une dent semblable , mais plus longue. Les pâtes suivantes sont presque cylindriques et assez longues ; celles de la seconde paire ont environ une fois et demie la longueur de la carapace; enfin le tarse est styliforme et comprimé latéralement plutôt que déprimé. L abdomen du mâle a les deux premiers et les deux derniers segmens libres , et les trois moyens soudés en une seule pièce. Chez la femelle, le pénultième segment est soudé aux pre- cédens. §. Espices doni la carapace présente sur la région intestinale, au-dessus de son bord postérieur, deux dents comprimées , et sur la partie postérieure de chaque région branchiale une dent conique dirigée en arrière, I, Ilîjl NOTiU. — ^ii^ nucléus (ï). Carapace tr'es-bombée, couverte de petites granulations extrême- ment fines et serrées, dont quelques-unes, un peu plus grandes que les autres, sont disposées en quinconce; régions branchiales sé- parées des régions cordiale et intestinale par un petit sillon; ré- gions ptérygostomiennes renflées, et présentant vers le milieu un tubercule ou dent conique ; portion externe du bord antérieur /jS jlraneus Cruslaceus? Aldl'ovande de Crustaceis, lib. If. P' Caheer nucléus, Herbst , t. I, p. 87, PI. 2, fag- i4- “ ’ Inspct PI. 3l, lie. 3. —Leucosia nucléus, Fabt. Suppl, p- 301. Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI , p. ~ V’,; “ ‘4’ Mag. 1816, p. 11^2 — Ilia nucléus , Leach , Zool. Mise. t. 111, p- 4 -besmarest, Consid. sur les Crust. p. 169, PI. 27, fig. 3.-Isdw. Régne aniin. de Cuvier, Crust. PI a5, üg. 2. DES CRUSTACÉS. laS du cadre buccal armé de trois petites dents. PateS antérieures n’ayant pas deux fois la longueur du corps. Longueur, environ lo lignes. Habite la Méditerranée. (G. M.) 2. Ilia küguledse. — /. rugulosa (i). Carapace couverte de granulations miliaires déprimées et assez espacées. Du reste , semblable à l'espèce précédente. S. Espèces ayant la carapace armée en arrière de trois longues dents coniques, situées sur la région intestinale et dirigées en arrière. 3. Ilia roNCTDBE. — I. punctata (2). Carapace peu bombée et granuleuse , terminée latéralement par un bord granulé. Régions ptérygostoraiennes peu renflees. Paies antérieures presque trois fois aussi longues que la portion post-frontale de la carapace. Patrie inconnue. (Antilles?) Genre MYRA, — Myra (3). Le genre Myra de M. Leach se rapproche beaucoup des Ihas, et l’unique espèce pour la(|uelle il a été établi l’CS- senible même extrêmement à V Ilia punctata. Ge qui le distin- gue est principalement la forme du palpe ou tige externe des (1) Roui , Crust. de la Méditerranée, PL 8, fig- 9-12. (a) Brown, Jamaica, PI. 42, fig. 2, — Cancer punctalus , Herbst, L, p. 8p, PI. 2, lig. l5 et l6. — Leucosia punctata, Fabr. Suppl. P- 35o. — Latr. Hist. iiat des Crust. t. VI, p. 118. (3) Cancer, Lin. — Herbst. LeuconVi, Fabr. Suppl. Ent. Syst. L£i CRUSTACÉS. t3i 3. Phxlyhe PoiiCELtATiA, — Philjrra Porcellana (i). Carapace homhèe et très-finement piquetée ; front un peu droit , et ne dépassant l’épistome que de très-peu ; bord de la carapace finement granulé. Pâtes antérieures au moins deux fois aussi lon- gues que la carapace, et très-fortes. Bras cylindriques et granuleux ; mains renflées et lisses ; tarses trè.s-déprimés et assez larges. Lon- gueur, 8 lignes. Patrie inconnue. D'après la forme générale et la disposition du front par rap- port à l’épistome , nous croyons devoir placer dans le genre Philyre le fossile décrit par M. Desmarest , sous le nom de Leu- cosia cranium (Crust. foss. p. ii3, PI. 9, flg. 10-12), et prove- nant de l’Inde. Genre ARCANIE. ■ — Arcania (2). La petite division générique établie par M. Leach, sous le nom ^Arcania , se distingue facilement des autres Leu- cosieiis par les caractères siiivans : La carapace est globuleuse et le front relevé. Les an- tennes internes se reploient presque longitudinalement sous le front. Le cadre buccal est plus large antérieurement que chez les Ilia , etc. ; il ne se rétrécit pas sensiblement en nvant , et la branche externe des pates-mâchoires externes (ï) Seba , 3, PI. 19, fig. 9 et 19. — Cancer porcellanus, Fabr. Ent. Syst. t. Il, p. 44'- — Hcrbst t. I , p. 9a, PI 2, fig. 18. — Leu- porcellana, Fabr. Suppl. Eut Syst. p. 3.5o. — Latr- Hist. nat. des Crust. t VI, p. 117. — MM. Leach et Desmarest confondent Cette espèce avec la précédente. (a) Cancer, Herb. — Leucosia , Fabr. Suppl. Ent. Syst. — Latr. bt. nat. des Crust, t. VI. — Jircania, Leach, Zool. mise. t. III. Desmarest, Consid. sur les Crust . — Latr. Régne aiiim. de Cuvier, p • éd. t. IV, p. M. — Edw. Règne anim. de Cnvier, Crust. PL 24i fig. a, lu s r 0 1 1; J« N A r U i; E i. L i; i34 est droite et étroite ; enfin les pâtes antérieures sont grêles et alongées , à peu près comme chez les Ilias. Arcanie uéeissoh. — A, ermaceus (i). Carapace couverte d’épines acérées et entourées dune espèce de couronne de pointes plus longues, et garnies elles-mêmes d’é- pinèS. Front arme' de deux prolongcmcns triangulaires ; des épines au bord orbitaire inférieur et sur les pâtes. Longueur, 10 lignes. Habite la mer des Indes. (C. M.) Genee IXA. — Jxa [i). Les singuliers Crustacés auxquels M. Leach a donné le nom d’Ixa , se distinguent au premier coup d œil par la forme de leur carapace , dont la portion moyenne est à peu près sphé- rique , ou plutôt elliptique transversalement , et se continue dé chaque côté avec une portion cylindrique qui triple sa largeür et dépasse l’extrémité des pales : ces prolongemens naissent du milieu de la région branchiale , se dirigeant di- rectement en dehors, et diminuent à peine de diamètre jusqu’à leur extrémité. Lk face supérieure de la carapace est plus ou moins profondément sillonnée par deux gouttières ou silldtjs longitudinaux qui séparent les régions branchiales des régions médianes , et qui se bifurquent antérieurement pour séparer les régions hépatiques des régions stomacales (1) Cancer erinacens , Herbst, PL 20, fig- iH. — Leucosia crina- eeus, Fabr. Sappl. p. 352. — Latr. Ilist. iiat. des Crast. t. VI , p. Iig. — Lichtenstein, p. lljS. — ^rennin cn'naceus,^hcncl>, /ool. mise. t. III) P- ’-4’ — Hesmarest , Consul, sur les l.rust. p. 170, PL *8, fig. I- (2) Cancer, Herbst, Lin —Lcucosia, Fabr. Suppl. Ent. Syst.--' Latr. Hist. liât, des Crust. t. VI. — Lva, Leach, Zool. Mis. t. III- — Desmarest, Consid. sur les Crust. — Latveille , Régne anim. de Cuvier, 2'. éd. t. IV, p. 53. DiCS CKIJSTACES. I ^5 et branchiales, he front est très-relevé et asset large; les orbites présentent en dessus deux fissures. Les antennes u’offrent rien de bien remarquable , et l’appareil buccal est disposé , à peu de choses près , comme chez les Arcanies, si ce n’est que la branche externe des pates-mâchoires externes est très-large et obtuse au bout , et moins longue que la portion interne de ces organes. Les pâtes sont filiformes. Enfin l’abdomen de la femelle est très-large et orbiculaire dans son ensemble , mais présente en avant un prolongement formé par son dernier article , qui s’avance dans un sillon du plastron sternal jusqu’à la base de la bouche. 1. IxA CANAUCULÊ. — I. canaliculata(i). Prolongemens latéraux de la carapace granuleux , et garnis à leur extrémité d'une petite dent stj’liforme ; deux cannelures profondes qui séparent les régions médianes de la carapace des régions latérales. Mains de la femelle longues , grêles , minces, arrondies , et diminuant beaucoup d’épaisseur vers Ifeur extré- mité ; pinces très-courtes. Longueur, 8 lignes ; largeur, 2 pouces. Habite les côtes de l'Ile-de-France. (G. M.) 2, IxA SANS ABMES. — Ixa iiiermis (2). Prolongemens latéraux de la carapace sans pointe à leur extré- mité ; régions de la carapace séparées par des sillons peu pro- fonds ; deux tubercules à son bord postérieur. Patrie inconnue. (1) Cancer cyliiidricus , Hei'bst, PI. 2, fig. 3o et 3i. — Leucosiacy- bndricus, Fabr. Suppl, p. 35a. — Latr. Hist. nat. des Crnst. t. VI, p. ng Lichtenstein, Berlin, Magaz. 1826, p- l43. — canati- <^utaia, Leach, Zool. Mise. t. III , p. 26, PI. 129, %• i. — Desm. Consid. sur les Crust. p. 171, PI. 28, fig. 3. — Edw- Régne anim. de Cuvier, Crust. PI. 24, fig. i- (2) Leach, Zool. mise. t. III, p. 26, PL 129. fig- » — Desraarest, Consid. sur les Crust. p. 171. ï36 HISTOIRE MATlIhEJLtE Genre PERSEPHOJVE. — Persephona (i). Nous ne connaissons ce genre que par le peu de mots que MM. Leach et Desmarest en ont dit. Ces naturalistes y assignent les caractères suivans : « Tiges externe et interne des pieds-mâchoires extérieurs amincies insensiblement de- puis leur base, l’externe étant très-obtuse à l’extrémité. Carapace arrondie , déprimée, dilatée de chaque côté. Front un peu avancé, mais pas plus long que le chaperon. Grand article de l’abdomen du mâle composé de trois pièces sou • dées. Pieds de la première paire beaucoup plus gros que les autres, qui ont leurs deux derniers articles comprimés. 1. Pehsephone de Latreille. — Persephona Latrcillii (2). « Partie antérieure du test graduellement et obtusément di- latée , recouverte de granulations -, trois épines égales recourbées à sa partie postérieure ; bras tuberculeux. Longueur, 2 pouces et demi. Patrie inconnue » . 2. Pebsephone de Lamàeck. — Persephona Lamarckii (2). « Partie antérieure du test presque angnlaii-e , présentant des granulations éparses ; trois épines égales, recourbées à sa partie postérieure; bras granuleux. Longueur, 2 ponces et demi. Patrie inconnue » . (1) Leach, Zool. mise. t. III, p. 22. — Desmare.st, Consid. sur les Crust. p. 168. — Latreille , Règne anim. de Cuvier, 2«. éd. t. IV, p. 54. (2) Leach, Zool. mise. t. V, p. 22. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i68. (3) Leach , loi. cit. — Desmarest, loc. cit. DES CHÜSTACÉS, 3. PiasEPHOW DE Lichtenstein. — Persephona Lichiensienii(^i). «Test aplati, couvert de granulations éparses, armé d’un tu hercule sur chacun de ses angles latéraux , et de trois épines à peine recourbées, dont la médiane est la plus longue sur son bord extérieur ; très-couvert de tubercules rugueux. Longueur, I pouce et un quart. Patrie inconnue » . Genre NURSIE. — Nursia, M. Leach a établi, sons le nom de Nursie, un genre nouveau que nous ne connaissons que par la courte descrip- tion qu’en ont donnée ce naturaliste et M. Di smarest. Les Crustacés qui le composent paralsi-ent avoir beaucoup d’a- nalogie avec les Ebalies, auxquelles ils ressemblent par la forme générale de la carapace et par la conformation des pâtes antérieures, mais dont ils se distinguent parle palpe ou tige externe de leurs pales -mâchoires externes , qui est dila- tée en dehors , caractère qui les rapproche des Philyres. La carapace est un peu avancée en forme de rostre, et a ses bords postérieurs échancrés. Enfin , les pieds de la première paire sont anguleux , avec les pinces fortement infléchies. M. Leach n’a fait connaître qu’une seule espèce de Nursie ; *nais M. Ruppell rapporte à ce genre une seconde espèce. I. Nhksie de Hardweck. — Nursia Bardwechii (2). Carapace armée de quatre dents de chaque côté, et de trois tubercules disposés en triangle sur le milieu de la face supérieure, 6t pourvue près de son bord postérieur d’une ligne transversale, (1) Leach, loc. cit. — Desmarest, loc. cit. (s) Leach, Zool. mise, t- IH , p. ao. — Desmarest, Cousid. sur ’*s Grust. p. 166. J 3g histoire NA Tl) R Eli le élevée , portant un tubercule. Une petite pointe au bord posté- rieur de l'avant-d^nier article de l’abdomen du mâle. De l’Inde. 2. Ncbsie GBANtUilDSE. — Nursia granulala (i). Carapace ellyptique et glabre, sans tubercule ni dents; pâtes antérieures du mâle médiocres, avec le bras arrondi et garni de granulations. Habite la mer Rouge. Nous doutons que ce Crustacé soit une véritable Nursie. Genre IPHIS. — Iphis (a)- Le genre Iphis deM. Leach tient des:Ebalies par la forme génuble de la carapace . et des Ilia par ses pâtes grêles et alongées. La carapace a presque la forme d’un rhombe , dont les côtés seraient arrondis , et dont l’un des angles , dirigé en avant pour former le front, serait tronqué. De chaque côté, elle se prolonge horizontalement sous la forme d’une longue et grosse épine. La tige externe des pates- mâchoires extérieures est presque linéaire, mais un peu plus étroite vers son extrémité qu’à sa base. Les pâtes ante- rieures sont filiformes et terminées par une pince pointue un peu recourbée en dedans et armée de petites epines , comme chez les Ilias. Les pâtes suivantes sont cylindriques et extrêmement grêles. Enfin , le grand segment de l’abdomen est formé de deux articles soudés chez la femelle , et de trois chez le mâle. (1) Ruppell, Crust. de la Mer-Rouge , p. i7,Pl-4> hg- (2) Cnnccr, Herbst. — Leucosia, ïabricius, Suppl. Eut. Latr. Hist. nat. des Crust. t. VI. - Iphis, Leach , Zool. Mise, t, lit . p. 25. — Desmarest, Cons. sur les Crust. p. 170.— Latreille, Reg anim. de Cuvier, 2*. éd. t. IV, p. 55. DKS CKU S XACES. i39 IpHts A SEPT ÉPINES. — Jphis Septem spinosa (i). Carapace un peu granuleuse , armée de chaque côté d’une épine très-forte et un peu recourbée en avant , d’uue troisième épine semblable, mais moins longue , sur le milieu de son bord postérieur , et de deux autres épines courtes de chaque côté de la précédente. Base des bras granuleuse. Habite la mer des Indes. Le Caueerp/ientuj de lîerbst ( t. 111 , 4®. partie , p. 2, Pl. Sg, ^ fig. 2 ) me paraît appartenir à la tribu des Leucosiens , et devra j probablement y former un genre particulier; il a évidemment de l’analogie avec les Persephones de M. Leach. La Leucosia pila de Fabricius ( Suppl, p. 849 ) n’a pas été dé- crite avec assez de détail pour que nous puissions savoir à quelle division de cette tribu elle doit appartenir. 11 en est encore de même de la Leucosia planala de Fabricius ( Suppl, p, 35o ). TPJBU DES CORYSTIENS. Le.s Crustacés dont se compose ce groupe établis- sent évidemment le passage entre les Cancériens et les Galappiens d’une part , et les Décapodes Anoures de l’autre. Le cadre buccal n’est pas aussi étroit an- térieurement que chez la plupart des Oxystomes, et les pates-mâchoires ne la closent pas exactement. Les antennes exteimes sont fort grandes. Enfin , le plastron sternal est très-étroit. On peut distinguer aux caractères suivans les deux genres de la tribu des Corystiens. (i) Cancer septem spinosus, Fabr. Mantissa, t. I, p- SaS — Herbst, PL 28, fig. 112. — -Leucosia septem spinosa, Fabr. Suppl- Ent. Syst. P- 35i. — - Latr. et Hist. nat des Crust. t. VI, p- i97' — -fp/'ù sep- tem spinosa, Leach , Zool. Mise. t. III, p. 25. — Desraarest, Consid. sur les Crust. p. 171 — Edw. Rcg. an, de Cuv. Crust. Pl.aS. fig. ij. longitudinales ; front dentelé Atélecïole. I 1^0 HISTOIRE NATliREI.EE O U D « « S 3 a» CT "s -S _û ^ 2. S « Î3 r «h» CO I g g J i^i CO « ô — U 4^ rt .5 ^ E H CO O ^ aj N 5j . OZJ X ^ . s « s.i; « *- 2i iJ5 S ■®-S " O li 0) 2 • (ü t- w s = O* = ’î: V &• m ” T-S ^ CO O *S -a> — ' ^ - - A» » Jï P- ® S ^ O- O S û« _d ^ s (ü - (B O en C^ CO V V c B (O M ?B 5 5 « *u -tf « H ^ A. J. 4) ^ ftj Qj -oi a Js to «“S ^ ^ ^ £-=.a o-= 3 S O 1:2 2 ^ .ti ® 2 2 '•« <5^ O a *=^'o S fl *3 w.Sr^ « « ‘4) C. Ü H P- HJ c« s H c/5 '>» 0:3 O U s CB C-» SES crustacés. »4 Geure ATÉLÉCYCLE. — Atelecyclus (i). M. Leach a donné le nom d’Atélécycle à un petit groupe de Crustacés qui jusqu’alors avaient été confondus avec les Crabes proprement dits, mais qui en d fièrent beaucoup. Latreille les place avec les Tbies et les Murcies , entre les Pirimèles et les Eriphies, à la fin de la famille des Arqués ; ils ont en effet des rapports assez grands avec ces Cancé- •iens; mais ils me paraissent se rapprocher davantage des Goi'ystes et établir, avec plusieurs autres Oxii-liynques , le passage entre ces Crustacés et les Décapodes Anoinoures. J-^eur carapace (PI. i4, fig. 7 ) est convexe et presque cn-culaire ; le front est horizontal , de longueur médiocre , et armé de cinq dents dont les trois médianes rapprochées et plus avancées que les latérales, lesquelles occupent l’angle interne des orbites; les bords latéraux de la carapace sont dentelés, et se prolongent fort loin en arrière, en «lécri- vant une courbure très- régu I ière ; enlin les régions hépa- tiques sont petites et les branchiales très-grandes. Les orbites sont médiocres et dirigées en avant ; leur bord supéi ieur présente deux fissures, et l’inférieur une. Les antennes internes se reploient longitudinalement dans leurs fossettes, creusées dans le front. L’article basilaire des antennes ex- ternes est très-grand , et se soude arec le plancher de l’or- liite en dehors et le front en dessus , de façon à séparer cette cavité de la fossette antennaiie, de la même manière ipiechez les Platycarcins. La tige mobde de ces appendices s insère sous le front, entre l’orbite et la fossette anten- naire , à peu près comme chez les Cancériens que nous ve- nons de citer; du reste, elle est cylindrique, ciliée et longue. l'C Cadre buccal est à peu près quadrilatère, et n’est pas (1) Cancer, Olivi, Zool. aJriat. — Herbst, op. cit. — Montaga, lu. Trans. etc.- — Aielecyclus , l.each — Desna. Coiisicl. p. 88. Latr. Reg. anim. a», éd. t. IV, p. 38. uisTOinr NiTURELtr nettement séparé de l’épislonie ; les paies mdchoircs ex- ternes la remplissent complètement, et s’avancent jusque sur l’aiticle basilaire des antennes internes; leur troisième article, beaucoup moins giand que le second , se termine par un bord oblique, et dépasse de beaucoup l’article sui- vant , qui s’insère dans une échancrure vers le milieu de son bord interne. Le plastron sternal est étroit et allongé. Tues paies antérieures sont fortes , mais courtes ; le bras ne dépasse pas le bord de la carapace, et la main, qui est com- primée et élevée en dessus en une crête obtuse et ciliée, s’applique exactement contre la partie antérieure de la face inférieure du corps; les pinces sont petites et un peu incli- nées en bas. Les pâtes suivantes sont de longueur mé- diocre et terminées par un article conique. Enfin l’abdo- men du mâle est composé de cinq articles distincts , et celui de la femelle de sept, dont le dernier est presque aussi grand que le précédent et arrive jusqu’auprès de la bouche. I. AtÊcÊcycle ensanglanté. -A. Cruentalus (i). ' Carapace légèrement bosselée et finement granulée , surtout à sa partie postérieure ; une dent triangulaire vers le milieu du bord supérieiu’ de l’orbite ; bords latéraux de la carapace armé de neuf grosses dents à bords granuleuse , suivis de deux autres dents plus ou moins distinctes , qui se continuent en arrière , avec une ligne saillante et granuleuse. Maius surmontées d une série d’épines et d’une rangée de longs poils ; cinq rangées lon- gitudinales de très-petites épines ou granulations sur leur face externe ; bord supérieur des pâtes suivantes cilié. Longueur, en- viron 2 pouces. Couleur blanchâtre , tachetée de rouge. Habite nos côtes occidentales. (G. M.) (i) Cancer rotundatus, Oliv. Zool. Adriatica, tab. a, fig. 2. -" Atelecyclus cruentalus, Desm. Consid. p. 8g. — .Guérin, Iconogr- Crust. Hl. 2, fig. 2. — Atelecyclus omoiodou? Risso, Hist. nat. d® l’Eur. niérid. t. V, p- i8. des Cr.TISTACES. i4.-> 2. AtélÉctcle hÉiÉrodon. — heUrodon (i). / Carapace moins bombée que dans l’espèce précédente , presque lisse sur la région stomacale , et armée sur ses bords latéro-anté- rieurs de dents alternativement grandes et médiocres, à bords gra- nuleux; poils des pâtes très-longs et soj'eux. Du reste, semblable a l’espèce précédente. Habite les côtes d’Angleterre. (Collection du Musée brit. à Londres.) 3. Atélécycle Chilien. — Jtekcfclus Chilensis (2). Carapace moins bombée et moins sillonnée que dans 1 Atélé- cycle ensanglanté ; dents latérales à peu près égales et fortement denticulées sur leurs bords. Du reste , ne différant que peu des précédentes. Genre THIE. — Thia (3). L’aspect des petits Crustacés, auxquels M. Leach a donné le nom de Thia, est très-particulier, et les rapproche un peu de certaines espèces de la section des Anoures; sous d’autres rapports , ils ont beaucoup d’analogie avec les Até- lécycles , et , de même que ces derniers , e'tablissent un passage entre les Oxystomes et les Gancériens. Leur cara- pace (PL 14, lig- 5 ) est presque cordilorme, assez for- (l) Cancer kippa septemdentatus , Montagn , Trans. of tbe Lin. Soc. vol. XI, PI. I, fig. X. — Aietecyclus heterodon, Leach, Malac. Britan. — Latr. Encyc. PI 3o3, fig. 1 et 2 (d’après Leach)- PL a-— ■^telecyclus septemdentatus, Desm. Consid. sur les Crust. p. 8, PL 4» fig- I. Tancer undecimdentatus^ Herbst • PI. 10, fig. do. (3) Leach , Zool. mise. vol. II. — Desm. Consid. p. 87. Ris.m , Latreille, Reg. aiiim. 2®. éd. t. l’y, p. 38. — Guérin, Encyc. t. X , P. 62.5. — Risso, Hist. nat. de l’Europe mérid. t. V, P- histoire naturelle tement rétrécie en arrière ; sa face supérieure est lisse, et à peu près horizontale d’avant en arrière, mais fortement couibée transversalement, et ne présente point de régions distinctes. Le front est large, lamelleux et assez a\ancé; les bords latéraux de la carapace minces et arqués. Les orbites sont extrêmement petits. Les antennes internes se reploient transversalement sous le front ; les externes s in- sèrent dans l’hiatus qui sépare le front du plancher de 1 or- bite, elles sont grandes et fortement ciliees. La disposition de X appareil buccal est à peu pies la meme que dans le gi nre précédent (A lélecycle) ; le troisième article des pates- mâchoires externes s’avance de mêuie jusqu à la base des antennes internes, mais il est beaucoup moins alonge , et donne insertion à l’article suivant par une large échancrure de son angle interne. Le plastron sternal est extrêmement étroit. Les pâtes antérieures sont courtes et comprimées, mais moins que chez les Atélécycles ; les pales suivantes sont encore plus courtes, et terminées par un article droit et très-aigu. Enfin l’abdomen est à peu près de même forme dans les deux sexes : seulement chez le male il est un peu plus étroit , et les trois articles qui précèdent le dernier sont soudés en-emble. Ces petiis Crustacés vivent enfoncés dans le sable à peu de distance du rivage. On n’en connaît avec quelque cer- titude qu’une seule espèce. Thia polie. — T. polila (i). Carapace très-lisse, un peu pointillée dans sa partie antérieure, et entourée d’une bordure de longs poils. Front arqué ; yeux excessivement petits ; mains arrondies en dessus et lisses en des- (i) Thia politn , Leach , Zool. mise, vol II, tab. lo3. — Latr. Encyc l'I. 3o3, lig. 6 ( d'après Leacli ). — Guérin, Iconogr. Crust. PI. 3, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 1^5 SOUS; pâtes suivantes ciliées sur les bords. Longueur, lo lignes. Couleur rosée. Habite les bords de la Manche et de la Méditerranée. (C. M.) Le Cancer residuus de Herbst (PL 48 , fig. i) est probable- nient encore une Thia. 11 paraît différer de l’espèce précédente par la grandeur des yeux et quelques antres particularités. M. Ris.so a donné le nom de Thia Blainvillii (Journal de Phy- sique, octob. 1822, et Hist. de l’Eiu’. mérid. t. V, p. ig ), à un petit Crustacé de la Méditerranée , qui paraît devoir en effet se rapporter à ce genre , mais qui est décrit d’une manière trop superficielle pour pouvoir prendre actuellement place dans le grand catalogue des animaux. Genre POLYDECTÈ. — Polydectus. Ces petits Crustacés, que Latreille rangeait dans le genre Pilumne, s’éloignaient beaucoup des Cancériens par leur forme générale. Leur carapace est presque hexagonale et très-bombée ; elle se rétrécit plus en avant qu’en arrière, mais est notablement plus large que longue ; enfin ses bords sont très-obtus. Le front est avancé, lamelleux, droit, et conformé à peu près comme chez les Xanthe s. Les orbites, dirigés très-obliquement en dehors, sont incomplets an- térieurement. Les antennes internes se reploient trans- t'ersalement en dehors. L’article basilaire des antennes externes est cylindrique , et placé entre la fossette an- tennaire et l’orbite ; il arrive jusqu’au front , mais ne s’y Soude pas ; leur deuxième article s’insère dans le canthus interne des yeux. Nous ignorons la disposition de la tige terminale de ces appendices. Le cadre buccal est rétréci entéiieurement , mais sans être triangulaire , et son bord intérieur est très-saillant et en forme de W. Les pâtes- Mâchoires externes sont alongées ; leur troisième article nst a peu près de même forme que chez les Atélécycles, IjCs pâtes de la première paire sont grêles et très-courtes crustacés, tome n. lo chez la femelle , la main très-petite et les pinees cylindri- ques. Les pâtes suivantes sont à peu près cylindriques , et termine'es par un article court et pointu ; leur longueur aug- mente jusqu’à la quatrième paire 5 celles de la cinquième paire sont plus longues que les secondes. Nous n’avons en l’occasion d’observer qu’un individu fe- melle de ce genre, qui faisait partie de la collection du Muséum , mais qui a été malheureusement détruit par ac- cident. PoLYDECTE cdpeufère. — P. cupuHfera (l). Ce petit Crustacé est très-remarquable , à cause des trois gros tubercules cupuliformes qui entourent chaque orbite ; une de ces éminences, élargie et concave au bout, occupe l’angle externe, et les deux autres le bord inférieur de l’orbite. La carapace est très-bombée ; le front hoiâzontal , avancé , divisé par une fissure médiane et terminé par un bord droit; les bords latéro-anté- rieurs sont à peine distincts , et présentent d’abord une légère concavité. Gehre CORYSTE — Corystes (2). Par la forme générale de leur corps, ainsi que par plu- sieurs particularités de leur organisation , les Corystes dif- fèrent beaucoup des autres Brachyures, et se rapprochent extrêmement de certains Anomoures ; ils établissent évi- demment le passage entre ces deux groupes, mais ils appar- tiennent bien certainement au premier , et c’est à tort que Fabricius les réunissait aux Albunées. La carapace de ces Crustacés (PI. ,4 his^ fig. Il) est beaucoup plus longue que (1) Pilumniis cupulifern, Latr Encyc. t- X. p- (2) Criiicer, Pennant. — Albuucn, Eabr. Suppl, p. 3yS. — Bosc, op cit. t. Il, p- I — Corystes, Latr. Hist. desCiust, etc. t. VI, P ,21. Leach, Malac. — Laraarck, Hist. des an. sans vert. t. V, p, ._,33, _ Uesniarest , op. cit. p. 86. DES CRUSTACÉS. large, et présente à peu près la forme d’un ellipsoïde, dont le grand diamètre serait longitudinal. Le /rontest lameJleux et constitue un rostre triangulaire. Les yeux sont médiocres ctlesortoes ne présentent i-ien de remarquable : seulement on voit à leur bord supéiâeur deux fissures. Les antennes internes se reploient longitudinalement. Les antennes ex- ternes sont très-grandes, leur longueur dépasse de beau- coup celle de la carapace; leur premier article est gros, à peu près cylindrique, et inséré sous l’œil, dans un hiatus du bord orbitaire ; le second article , à peu près de même longueur, mais moins gros, est recourbé en bas et en de- dans, de façon à suivre le bord du rostre et à former un coude avec le troisième article qui se dirige directement en avant, et se trouve en contact avec celui du côté opposé • enfin la tige terminale se compose d’un grand nombre d’ar- ticles assez gros , et présente comme la portion basilaire , sur ses bords supérieur et inférieur, une rangée dé longs poils. Le cadre buccal est long, et presqu’en torme d’ogive ; ses bords latéraux sont très-saillans et se continuent avec les antennes externes, tandis que son bord antérieur manque, et que l’espace prélabial se continue avec l’épistome qui est à peine distinct. Les pates-mâchoires earternessontJongoes, étroites, et s’avancent jusqu’à l’origine des antennes internes, mais sans s’appliquer contre l’épis- tome, de façon à laisser antérieurement, entre leur extré- mité et cette partie , une ouverture dirigée en avant ; leur fioisième article est plus long que le deuxième, et se ter- mine par une extrémité étroite et arrondie, qui dépasse de beaucoup le quatrième article, lequel s’insère dans une échan- crure de son bord interne. Le plastron sternal est très- etrou et à peu près de même largeur dans toute son éten- de,- le sillon médian résultant de l’apodème médian etend jusqu’au milieu de l’anneau qui porte les pâtes eiieuies, et la voûte des flancs est presque verticale. pâtes antérieures sont de grosseur médiocre ; chez le le , elles ont plus de deux fois la longueur de la carapace, 10. J/J8 HISTOir.E naturelle mais les pinces qui les terminent ne sont pas fortes. Les pâtes suivantes sont au contraire courtes; leur article ter- minal est étroit , mais un peu aplati , et remarquablement long comparativement aux articles précédens. Enfin 1 abdo- men se recourbe en bas moins brusquement que chez la plupart des Brachyures ; ses deux premiers articles sont situés sur le même niveau que la carapace ; mais du reste il est court et reployé comme d’ordinaire contre le ster- num ; chez le mâle on y compte cinq articles seulement, les deux qui précèdent le pénultième étant soudés avec lui. CoRYSTE DENTE. — Covystes deixtaius (i)^ Carapace bombée , présentant un petit sillon de chaque côté des régions cordiale et génitale ; rostre profondément échancre au milieu. Trois dents spiiiiformes de chaque côté de la cara- pace , la première formant l’angle orbitaire extérieur, la seconde placée sur le bord de la région hépatique , et la troisième, tres- petite, sur le bord de la région branchiale. Une petite épine vers l’extrémité du bord antérieur des bras , et une plus forte sur le carpe ; mains du mâle très-étroites vers leur base ; pâtes suivantes ciliées sur les bords. Longueur, i .> ligires. Habite les côtes de la Manche, de l’Océan et de la Méditer- ranée. (C. M.) (i) Cancer cassivelanus , Pennant, Brit. Zool. tah. 7, fig. l3. Herb. t. 1 , PI. 12, hg- 92 (le mâle d’après Pennant). ~ Cancer personatus, Herb. loc. cit. fig. ;3 ( la femelle). — Jlbunea dentata, Fabr. Suppl, p. 398.— Carysto dentaius Latreille , Hisb nat. des £ust.etft.V.p. ma-Encyc. Atlas, PL 287 hg. 3 et 4 r d’après Pennant). — Lamarck, op. cit. t. \ , p “O* llZlanns, Leacli, Malacostr. Pod. Brit. tah. 1 , ( reprod Lncyc. PL 302 11g. 1-5 dentata, Desm. Consul, sur les Crust p. 86, PI. 3. fig. 'i. — C- personatus, Guérin, iconegr. trust. PL G, hg. . UES cnUSTACES. ‘49 Gemee NAUTILOCORYSTE. — Nautilocorystes {i). Latreille a rangé dans le genre Coryste un Crustacé rap- porté du cap de Bonne-Espérance par Delalande, qui res- semble , en effet , aux Gorystes par la forme générale , mais qui néanmoins s’en distingue par un caractère important , car les pâtes de la cinquième paire sont terminées par un article aplati, en forme de nageoire, absolument comme chez les Portnniens ; aussi nous pensons qu’il est convena- ble de le séparer génériquement , et nous désignerons, sous le nom de Nautilocoryste , la division nouvelle établie pour le recevoir. La carapace de ce Crustacé ne présente rien de remarquable. Le front est large et à peine saillant. Les antennes sont conformées comme chez les Corystes. Les pâtes- mâchoires externes ont aussi à peu près la même forme ; mais leur troisième article , un peu moins long que le deuxième, donne insertion par son sommet à l’article suivant. Les pâtes antérieures sont courtes et arrondies ; celles des quatre paires suivantes sont très- comprimées et terminées par un tarse lamelleux et plus ou moins lancéolé; enfin celui des pâtes postérieures est très-large. Nautilocoryste ocellaire. — N. ocellatus. Front lamelleux, divisé en deux lobes par une fissure mé- diane profonde; bords latéro-antérieurs de la carapace armés de quatre dents , outre l’angle orbitaire externe ; une forte épine sur le carpe. Habite le cap de Bonne-Espérance. (G. M.). Genre PSBÜDOCORYSTES. — Pseudocorystes. Les Crustacés que nous désignons sous le nom générique (t)JCorj'sles , Latr, Règne aiiiiii. de Cuvier, ëd. t. IV, p. 53. l5o HISTOIRE NATURELLE de Pseudocorystes ont beaucoup d’analogie avec les Corystes, et surtout avec les Nautilocorystes ; leur forme générale se rapproche extrêmement de celle des premiers , et ils ont les pâtes natatoires comme les derniers , mais ils dilFèrent des uns et des autres par leurs pates-mâclioires externes. La carapace est à peu près ovalaire et assez bombée. Le front est étroit , avancé et horizontal. Les pédoncules oculaires sont de grandeur médiocre , et les orbites, très-peu pro- fondes, sont tout-à-fait ouvertes extérieurement. Les an- tennes internes sont petites et complètement recouvertes en dessus par le front j leur tige se reploie longitudinalement comme chez les Corystes. La disposition àes, antennes exter- nes est aussi essentiellement la même que chez ces Crustacés, mais le cadre auditif placé à leur base est remarquablement grand, léépistome ne se distingue pas de l’espace préla- bial, et le cadre buccal, tout-à-fait ouvert antérieure- ment, se prolonge latéralement au devant de la base des antennes externes , où il se termine par une grosse dent co- nique, qui forme, avec cet appendice, la paroi inférieure de l’orbite. Les pates-mâchoires externes sont assez larges ; leur second article est très-grand , tandis que le troisième est petit, triangulaire et à peu près aussi long que large; leur tigelle terminale est extrêmement courte et s’insère près du sommet du troisième article. Le plastron sternal est à peu près de même forme que chez les Corystes. Les anté- rieures sont grosses , comprimées et de longueur médiocre. Celles des quatre paires suivantes sont toutes à peu près de même longueur et très-comprimées ; leur tarse est lamel- leux , large et de forme lancéolée, surtout à celles de la deuxième et de la cinquième paire. Enfin l’abdomen est très-étroit , et ne présente chez le mâle que cinq segmens distincts ; les troisième , quatrième et cinquième anneaux étant soudés entre eux. DES CRUSTACÉS. I3I PsEUDOConysTE ABMÊ. — P. armaius. Front triangulaire, armé de trois dents, dont la médiane est la plus grosse ; une fissure au milieu du bord orbitaire supérieur, et deux grosses dents (dont la première représente l’angle orbi- taire externe ) sur le bord antérieur de la carapace , suivies de deux petites pointes assez éloignées ; une dent très-saillante au- dessous de l’insertion des yeux et des antennes externes. Pâtes antérieures armées d’une dent très-forte , et de deux petites dents sur le carpe , d’une pointe située vers le milieu du bord in- férieur de la main , et d’une série de dents coniques sur le bord supérieur de la main et du doigt mobile. Pâtes suivantes ciliées sur les bords. Longueur, environ 2 pouces. 1 Trouvée par M. Gay, sur la côte de Valparaiso. (G. M.) Le Crustacé figuré par Brown , sous le nom de Grass-Crah (Hist. of Jamaica, p. 422, PI. 48, fig. 2), appartient à ce genre, et pourrait bien ne pas difiërer spécifiquement du Pseudocoryste armé. TRIBU DES DORIPPIENS. Les Crustacés, qui en se groupant autour des Do- rippes forment cette petite tribu, ont la carapace très- déprimée, tronquée en avant, un peu élargie en arrière, presque quadrilatère , et en général trop courte pour recouvrir tout le cor ps(i). Le front est large et les yeux de grandeur ordinaire. La disposition de la bouche se rapproche beaucoup de ce que nous avons déjà vu chez les Calappes , les Mursies , etc. , et l’eau arrive aux branchies par deux ouvertures situées au devant (i) PI. 20, fig, II. HISTOIRE NATÜREtlE 102 delà base des pâtes antérieures. Le plastron sternal est circulaire et fortement recourbé en haut vers sa partie postérieure ; les pâtes antérieures sont courtes; celles des deux paires suivantes longues et terminées par un article styliforme ; enfin , celles de la dernière, ou des deux dernières paires, s’insèrent au-dessus des autres, pour ainsi dire sur le dos; elles sont presque toujours beaucoup plus petites que les pré- cédentes et se terminent en général par un article crochu disposé de manière à pouvoir agir comme or- gane de préhension. Ce groupe ne se compose encore que de quatre gen- res , caractérisés de la manière suivante : ( Ouverture afférente de l'appareil respiratoire formée par une grande éclian- crure de la région fptérygostomienne et séparée de la base des pâtes anté- G™. Dorippe. rieures. Pâtes des deux dernières paires relevées sur le dos. Yeux’rétractiles. DES CKUSTACÉS, U O O J? s CO a ^ V .Q} s ^ 'fl « 4) Cr* w -O fl Qi CJ (J U -O « g CO V i s Q> (Q '2 S V M s ^ « .h-2 is 2 0) '4) p4 ^ M CO I 4) S 2 S P**, s s “8 to Vî « S.2 • S 3 ■'* PH*> Jî «ü *■ SOS 3 S ^ CO s 2 U s'-'S- P>|^ S tr* ^ a cî O a (* 'T3 ^ V • _ fia CA S «S O ^ rs U P44-* (O "üi -•a» rrî s -2 -S i; 5: oj fl es g^.O n7 CS rt PM P«l*^ fl "T! CO 4} es CS 0) 4> S ^ 4> W 'fl ’M ,5 4) i-ü O fe’S s » 5 S ° is-S"^ S-gt i S" •® s O -s « « ig-a^ 4) I V La 4J 4> '4) JJ ti 3 £ s 2 'g^ ■•J «2 *.» û, ^ " 2 “ g « S o'âS'IiS £ s a.2-S de grandeur ordinaire. Yeux rétractiles. | Gf®. Caphyre. i54 HISTOIRE NATUREEEE Genre DORIPPE. — Dorippe (i). Les Dorippes constituent un genre très-remarquable, tant par la forme générale du corps et le mode d’insertion des pâtes, que par la disposition de l’appareil buccal et celle des ouver- tures respiratoires. La carapace de ces Crustacés est dépri- mée, tronquéeen avant, beaucoup plus large postérieurement qu’antérieurement , et trop courte pour recouvrir tout le thorax ; elle ne se prolonge même pasau delà de l’insertion des pâtes de la troisième paire (PI. 30, fig. 1 1). Les régions hé- patiques sont très-petites, et la région intestinale est linéaire. front est étroit et échancré ; les orbites diriges en avant et fort peu profonds ; les bords latéraux de la carapace sont obtus ; enfin son bord postérieur est très-large. Les yeux sont de longueur médiocre , mais ne se cachent que très-imparfaitement dans les orbites. Les antennes internes sont logées dans des fossettes ovalaires et presque verticales ; leur article basilaire est petit , mais leur tige mobile est assez grande, et en se reployant ne peut pas l’entrer dans sa fossette. Les antennes externes sont médiocres , leur ar- ticle basilaire est vertical et va se joindre au front, de façon à séparer l’orbite de la fossette antennaire ; la tige mobile naît par conséquent immédiatement au-dessous du front , près de l’angle orbitaire interne. \ïépistome manque ; le cadre buccal, très-long et triangulaire, s’avance entre les fossettes antennai- res jusqu’au front (PI. 20, fig. 12 ) ; les pates-mâchx)ires ex- ternes n’occupent qu’environ les trois quarts de sa longueur, et toute sa portion antérieure est transformée en un canal par des prolongemens des pates-mâchoires de la première paire. Le troisième article des pates-mâchoires externes est étroit, et beaucoup moins grand que le précédent ; il donne (i) Fabr. Suppl, p- 36i. — Latreille, Reg auim. a®, éd. t. IV, p. 68 Desmarest, Consid. sur lesCrust. p. i35. DES CRUSTACÉS. l55 insertion au quatrième article par son angle antérieur et ex- terne ; enfin le prolongement flabellifêre, situé au côté ex- terne de la base de cet organe , au lieu d’être logé comme d ordinaire dans un espace vide laissé entre la base de la première pâte et le bord de la portion ptérygostomienne de la carapace , est reçu dans une échancrure ovalaire creusée dans cette dernière partie (fig. i3, a) ; cette échancrure, fer- mée en dedans par l’insertion de la pate-rnâchoire , constitue ainsi un trou par lequel l’eau arrive dans la cavité branchiale. ljej»Zas«ro«A- P (ü S Cft ^ O H O O) “W c ® V "d U ^ ' W «3 .i “ ® -i -d 2 ■i; ü; î ca O s O ffi ^ 3 V O £ O) ^ CA V 4-> fl O bD ^ • E O «— . O N « 2 CA 5 c> c:; Ph Ui r>% O Çk s a V ^ ’u. > -«^a) fl d et '««JO i-d 'J 'd tJ ‘J JO =1 “S-t « ?s fl--2 fl §<3^iJ M 15 (A • fl M Uü ■♦J c *2 « s tj -S rt O CLi « 60 . « « fl 60 .. ^ Sî c< fl -r fl '*■’ fl CA B «C O S3 <1 I* « Ut PM Ui fl « M t4 « fl U| fl 11 % CA pU* oj ■" s O rt s s fl CA « *- '« O ® d fl3 P.*S 'fl fl fl fl '« «J V iS ats 9- Xi < SV CA U «J d-P m H ri O P “ S e-a U f2 ri -H H Pi •SOTflOWrOMV i68 HISTOIRE NATURELLE FAMILLE DES APTERURES. Les Décapodes, dont cette famille se compose , se rapproclient beaucoup des Brachyures par la forme générale de leur corps (i) et par la conformation de leur abdomen, dont le pénultième anneau ne porte pas d’appendices mobiles, du moins à l’âge adulte. Leurs antennes sont médiocres; presque toujours tous les anneaux thoraciques sont soudés entre eux, et le plastron, sternal constitue toujours un bouclier très-large (u) ; la disposition des pâtes Tarie. Enfin , dans tous les genres dont l’appareil respiratoire a été examiné, les branchies sont couchées obliquement sur la voûte des flancs, et sont presque toujours in- sérées sur plusieurs rangs et au nombre de quatorze de chaque côté du corps. On doit ranger dans ce groupe un certain nombre de Crustacés qui offrent dansleurstructure de grandes anomalies; aussi, pour en rendre la cl.nssification naturelle, devient-il nécessaire de multiplier les di- visions beaucoup plus que chez la plupart des Bra- chyures. Nous y distinguerons quatre tribus recon- naissables aux caractères exposés dans le tableau précédent. (Voyez page iby- ) TRIBU DES DROMIENS. Les Dromiens (PL 21, fig. 5-8) ont tous le corps globuleux , et le front recourbé au bas , de manière à (1) PI. 21, tig. I et 5, et PI. 22, fig. 1. (2) PL 21, fig. 2, et PI. 22, fig 4. DES CRUSTACÉS. l6() Venir en contact avec un prolongement de l’épistome et avec le pédoncule des antennes externes, et à cir- conscrire de la sorte deux fossettes profondes dans lesquelles les antennes internes sont logées en entier comme chez les Brachyures (PI. 21, fig. 6). Les yeux sont courts, et logés dans des orbites bien formés. Le cadre buccal est nettement circonscrit, et les pâtes- mâchoires externes sont élargies etopercu- liformes. Le plastron sternal est assez large par- tout, et le dernier anneau du thorax est soudé aux précédens. Les pâtes sont courtes et grosses; celles de la première paire sont terminées par des pinces grosses et bien formées, les suivantes sont cylindri- ques ; celles des deuxième et troisième paires sont am- bulatoires et terminées par un tarse conique ; il en est quelquefois de même de celles de la quatrième paire ; mais celles de la cinquième paire oumêmedesdeux der- nières paires sont petites, relevées au-dessus des autres ou sur les parties latérales de la carapace, et ter- minées par un ongle crochu qui se reploie contre l’ar- ticle précédent, et peut ainsi devenir préhensile. Enfin ^abdomen est grand, lamelleux, et appliqué contre le plastron. On y remarque, entre le sixième et le sep- tième segmens, deux petites pièces cornées qui font 'm peu saillie, et qui sont les vestiges des appendices Caudaux (PI. »i, fig. y ). Cette petite tribu ne se compose que de deux genres, ^ont voici les caractères : bROMIENS Ayant les pâtes des deux dernières paires plus petites que les autres, relevées sur le dos, et plus ou moins subehéliformes. Ayant les pâtes de l’avant-dernière paire semblables aux précédentes, et celles de la cinquième paire seule- ment petites et relevées. Dkomies. Dyno.kèhes. HISTOIRE NATUREXLE 170 Genre DROMIE. — Dromia (i). Les Dromies ont beaucoup d’analogie avec les Décapodes Brachyures , par leur forme générale ; mais dans le jeune âAe elles offrent les caractères essentiels des Macroures, et on reconnaît facilement, lorsqu’on les examine avec'quelqu’at- tention, que, même à l’état adulte, elles ne peuvent prendre place ni dans l’une ni dans l’autre de ces divisions natu- i-elles. La carapace de ces Crustacés est circulaire et pres- que globuleuse (PI. 21, fig. 5)} les diverses régions de sa face supérieure se distinguent assez bien ; la stomacale est fort grande et les branchiales petites. Le front est incliné et triangulaire ; les orbites profondes, et les yeux gros et courts. Les fossettes antennaires sont longitudinales et bien séparées entre elles , mais incomplètes en dehors ; l’ar- ticle basilaire des antennes internes est presque cylindri- que, et dirigé un peu obliquement en avant et en dedans. La tigelle mobile de ces organes est composée de deux ar- ticles courts, portant deux filets terminaux, et pouvant se reployer en avant entre le front et la base du pédoncule oculaire ( PI. 21, fîg. 6). Les antennes externes sont pla- cées au-dessous du pédoncule oculaire ; le tubercule audi- tif qui en occupe la ba^e est extrêmement grand , et perforé près de son angle externe ; l’article suivant est gros et a peu près cylindrique , il complète au-dessous la paroi or- bitaire, et présente au dehors une forte dent terminale qui avance parallèlement à l’article suivant. Celui-ci, ainsi que le troisième article pédonculaire , est très-court. Enfin , la tigelle multi-articulée ne présente rien de remarquable. L’é- pistome est triangidaire. Le cadre buccal est à peu près carré, un peu plus large en avant qu’en arrière, et ter- miné partout par un bord saillant; la ligne latérale, qui s’é- (1) Cancer, Linné; llerbst, etc Dromia, Fabricins , Suppl- p. 359. — LatreiUe, Desmarest, etc. DES CRUSTACÉS. I7I tend de son angle antérieur sur la région ptérygosfomienne, et qui résulte de la soudure des pièces latéi'ales de la cara- pace avec sa portion médiane, ne se recourbe pas en dedans pour se terminer au-dessus des pâtes de la troisième ou quatrième paire , comme chez les Brachyures , mais se porte en dehors, et remonte sur la face supér ieure de la carapace, au devant de la dernière grosse dent latérale de ce bouclier doi’sal. Le plastron sternal présente une disposition parti- culière dépendante de la structure interne du thorax; les lames apodémiennes qui naissent de la face supérieure du sternum ne s’y prolongent pas jusqu’à la ligne médiane , et il n’y a pas sur cette ligne une apodème impaire comme chez les Brachyures ; aussi leslignes indicatives de l existence de ces cloisons ne se voient-elles que sur les parties médianes du plastron. Il est aussi à noter que , dans l’intérieur du thorax, les apodèmes se réunissent sous le cœur et sous l’estomac , de manière à former deux voûtes et à constituer Un canal sternal; enfin, il n’existe pas sur le plastron des ou- vertures pour les organes générateurs femelles, ainsi que cela se voit chez tous les Brachyures. Les pâtes anterieures sont grosses, courtes, et terminées par une forte pince, dont le bout est arrondi et creusé en cuiller. Les pâtes de la deuxième et troisième paires sont également grosses et de longueur médiocre ; elles sont terminées par un tarse gros, court et pointu; mais n’offrent, du reste, rien de re- niarquable, à l’exception des ouvertures creusées dans 1 ar- ticle basilaire du troisième chez la femelle (PI. ai, fig. 8) ; celles des deux dernières paires présentetjt , au contraire, Une disposition des plus singulières; elles sont très-petites, Relevées sur le dos et terminées par une pince assez bien formée ; celles delà cinquième paire s’insèrent au-dessus et niême un peu en avant de celles de la quatrième, et sont Un peu plus longues ; la pince qui les termine est aussi uiieux conformée ,mais cependant le doigt immobile est en core beaucoup plus court que le doigt mobile , qui est cro- chu et très-pointu. HISTOIRE NATURELLE 173 L’abdomen de l’adulte n’est guère plus développé que celui des Brachyures ; mais on y reconnaît les vestiges des appendices du pénultième anneau , sous la forme de deux petites pièces latérales intercalées entre les sixième et sep- tième segmens (PI. 21, fig. ^ ). Chez la femelle, les cinq premiers anneaux de l’abdomen portent des appendices ovifères, dont le nombre est par conséquent de dix. Chez le mâle , ces appendices sont au nombre de deux paires seu- lement ; mais ils sont très-grands , et la portion terminale de ceux de la première paire se contourne de façon à for- mer un tube qui loge ceux de la paire suivante , ainsi que les verges. La structure intérieure desDromies les éloigne également des Brachyures, avec lesquels on les avait généi'alement confondus. En elfet, les branchies sont au nombre de quatorze de chaque côté du corps ; elles sont disposées par groupes sur plusieurs rangs , et les deux dernières naissent des deux derniers anneaux thoraciques , qui , chez les Bra- chyures, n’en portent jamais. L’appareil de la génération présente aussi des particularités remarquables; la femelle n’a point de poche copulatrice , et les vulves , au lieu d’oc- cuper le plastron sternal , sont creusées dans l'article basi- laire des pâtes de la troisième paire (PI. 21, fig. 8, a)- Mais c’est surtout dans le premier âge que la structure des Droraios les éloigne des Bi acbyures ; car alors leur ab- domen est épais , terminé par une nageoire en éventail , comme chez les Macroures , et garni en dessous de fausses pâtes natatoires. A cette époque de leur existence, ils sont évidemment conformés pour la natation ; mais lors- qu’ils ont subi les changemens de forme qu’amènent les progrès de l’âge , ils deviennent marcheuses et pa- raissent même avoir des habitudes tiès-sédentaires. En général , on ne les trouve qu’à des profondeur, assez consi- dérables , et souvent ils se recouvrent d’une éponge ou d’un alcyon qu’ils fixent sur leur dos à l’aide de leurs pâtes postérieures. DES CRUSTACÉS. 173 S- Espèces n^ant la carapace beaucoup plus large que longue. [A. Bords latcro-antérieurs convexes dans toute leur lon- gueur. I. Dromie commune. — D. vulgarïs (^\). (Planche 21, flg. 5 — 8. ) Carapace fortement bosselée en dessus. Front armé de trois grosses dents obtuses, qui , par les progrès de l’âge , deviennent de simples bosses arrondies. Une fissure au-dessus de l’angle externe de l’orbite, et une assez grosse dent très-saillante au bord inférieur de cette cavité; bords latèro -antérieurs de la Carapace armés de quatre grosses dents , dont la première est si- tuée beaucoup au-dessous du niveau des orbites , dont la seconde présenté à sa base un tubercule , de manière à paraître double ; dont 1 avant-dernière , quoique peu saillante , occupe presque Rutant de place que les deux précédentes réunies , et dont la der- nière est assez petite. Bords latcro-postérieurs à peu près do même longueur que le bord latéro-antérieur. Pâtes antérieures très- uoduleuses ; plusieurs petites dents coniques sur le bord supé- rieur de la main. Pâtes suivantes grosses et courtes ; tarses co- niques , crochus, et armés en dessous d’une rangée de grosses rpines. Abdomen du mâle bombé au milieu , mais sans gouttières latérales ; le dernier article beaucoup plus large que long , et les deux articles précédens distincts entre eux. Poils courts, serrés (i) Cancer tieracleoticus aller ItirsuUis , Aldrovande, de Crustaceis, P- igi. — C. Dromia, Olivi, Zool. adiiat. p. 45. — Dromia Bum- Phii , Eoso, Hist. des Crust. t. I, p. 22g. — Lamarck, Hist. iiat. * rs Anim. sans vertèbres, t. V, p. 264. — Desmarest, Consid. .sur Crust. p. Blainville , Faune française, Crust. PI- 7, ^ liis.so, Hist liât, de l'Euv. mérid. t V, p. 32. — Edvv. anim. de Cuy. 3". édit. Crust. PI. .^o, fig. 1. .* *6 Cancer caput mortum.dnn. Sy.st. nat. {Dromia capitt morlitmy ■atr. Hist. nat. des Crust. t. V, p. 284; — Desmarest, p. i33, t38) , paraît être une simple variété d’âge de cette e.spèce, HISTOIRE NATURELLE et claviformes, surtout dans les jeunes individus. Couleur brune, foncée; pinces rosées. Taille de s à 3 pouces. Habite la Méditerranée et l’Océan. (C. M. ) Les individus de petite taille portent souvent un Spongiaire sur le dos, et en sont quelquefois presque entièrement envelop- pés. Ils durèrent des très-grands individus par la densité des poils dont leur carapace est couverte , et ont un aspect assez différent pour qu U soit facile , au premier abord , de les regarder comme appartenant à une autre espèce ; ils sont aussi beaucoup plus communs que les grands individus. 2. Dbomie porteuse. — X>. lafor (i). Carapace iris-bombée et sans bosselures notables; dents fron- tales assez saillantes ; dent sous-orbitaire , beaucoup plus sad- lante que dans la D. commune. Bords latéro-antérieurs armés de cinq grosses dents , dont les trois premières sont à peu près d’é- gale grosseur, dont l'avant-dernière n’est pas plus longue que la seconde et la troisième réunies, et présente à sa base un tuber- cule saillant, enfin dont la dernière est assez grosse. Pâtes et ab- domen comme dans la D. commune , si ce n est que les pièces latérales du pénultième segment sont plus aplaties et un peu plu* grandes. Poils courts , raides , pointus et médiocrement serres. Couleur roussâti’e. Taille , 3 pouces. Habite les Antilles. (G. M.) 3. Dromie de Rdmph. — D. Rumphii (2). Carapace tris-bombée et sans bosselures notables. Front sail lant et armé de trois dents coniques très-pointues et également (1) Cangrejo cargador, Parra , Descripcion de difereutes pie** de Uistoria natucal , p. laC, PI. 46. (a) Cancer lanosus , Rumph, Mus. t. 1.— Seba, Tues- DES CRUSTACÉS. Ij5 saillantes , angle orbitaire externe très-cchancré ; dent orbitaire inférieure; petite; hords latéro-antérieurs armés de quatre dents grosses, peu saillantes , ayant toutes presque lu même forme et les mêmes dimensions. Seulement une ou deux petites dents sur le bord supérieur de la main. Pâtes des deuxième et troisième paires plus longues et plus grêles que dans les espèces précédentes ; leur tarse styliforme , peu courbé , et armé en dessous d’épines très-petites. Abdomen du mâle étroit , et creusé de chaque côté d’une gouttière longitudinale bien distincte ; le dernier article beaucoup plus long que large , et les deux précédons presque entièrement soudés entre eux ; pièces latérales très-petites chez le mâle, plus longues et plus fines chez la femelle. Poils très- courts , gros et serrés. Couleur brune. Taille, 2 pouces. Habite les Indes orientales. ( G. M. ) 4. Dbomie cibbeuse. — D. Gibbosa (i). Carapace très-fortement bombée et sans bosselures notables en dessus ; dents frontales saillantes et pointues; la dent orbitaire supérieure et celle formée par l’angle supérieur de la fissure or- bitaire externe pointues et saillantes ; la dent orbitaire infé- rieure petite et obtuse. Bords latéro-antérieurs armés de cinq ou six petites dents coniques ; l’espace entre les deux dernières oc- cupant plus du tiers de la longuem’ totale de ce bord. Bords latéro-postérieurs beaucoup plus courts que les bords latéro-an- lérieurs. Pâtes antérieures médiocres et à peine bosselées ; bord supéaleur de la main armé de cinq ou six pointes ; pâtes sui- 1*1. 18, fig. 1. — Cancer Dromia, Lin. Amœn. Acad. t. VI , p. — Pabricius, Entom. Syst. t. II , p- — Carcer dorminator, lïerbst, ï, p. aSo, PI. i8, fig. io3. — Dromia Ramphii , Fabr. Suppl, p. 359. — Latreille , Hist. nat. des Crust. t. V, p. 386; Encyc. Pl- 278, fig. i. (i) Latreille, Collection du Muséum. Suivant Latreille, cette espèce pourrait bien être la même que le D. œgagrophila de Fabri- «ius ( Suppl, p. 36 ). HISTOIRE NATURELLE vantes médiocres. Abdomen du. mâle sans gouttières latérales , bien marquées ; le dernier article triangulaire et presque équi- latéral ; pièces latérales rudimentaires. Taille, 2 pouce». Habite ? ( G. M. ) 5. Dromie TKOMrersE. — Dromia fallax {i). Carapace médiocrement bombée et bosselée en dessus. Fron avancé et divisé en trois dents triangulaires , dont les deux laté- rales sont relevées. Une petite dent pointue au-dessus de 1 angle orbitaire interne , et une forte dent triangulaire occupant 1 angle orbitaire externe. Bords latéro-antérieurs de la carapace armés de t*ois dents situées sur le même niveau que 1 angle orbitaire externe, la première étant la plus grande et la dernière tres- petite. Régions ptéry^gostomiennes hérissées de grosses tubercules^ Pâtes antérieures médiocres, très-noduleuses ; mais celles des deux paires suivantes courtes et larges. Abdomen du mâle creusé en gouttières de chaque côté. Poils très-courts et fauves. Longueur, 6 lignes. Habite l’Ile-de-France. (G. M. ) B. Bords latèro-nntérieurs irés^concaves dans leur moitié ante' rieure. G. Dkomie tbès-vehie. — Dromia hirtissima (2). Carapace très-large ; front avancé , profondément sillonné sur la ligne médiane , et ayant les bords latéraux très-relevés; orbites avancés , armés à leur angle externe d’une dent pointue , au cote (1) Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 264. La Dromia artijiciosa de Fabricius , .Suppl, p. 36 ( Latreille , Hist. nat. des Crustacés, etc. t. V, p. 385 ), me paraît devoir être la même espèce que la D. fallax de Lamarck. (2) Lamarck, Hist. nat. des .anim. .sans vertèbres, t. V, p. 264 -^ Desmarest, Consid. sur les Crust, p. 187, PI. 18, lig. i. DES CRUSTACÉS. externe de laquelle se trouve une épine ; bord latéro-antérieur de la carapace concave dans sa moitié antérieure, et armé d’une forte dent triangulaire ; une petite dent très-obtuse au milieu de Sa portion convexe , et une troisième plus saillante au delà du sillon qui sépare ce bord du bord latéro-postérieiu". Pâtes anté- rieures médiocres ; maiu très-déprimée en dessus. Tout l'animal est couvert ( excepté l’extrémité des pinces) d’un duvet très-court caché sous de longs poils jaunâtres peu serrés. Longueur, envi- ron 2 pouces. Habite le cap de Bonne-Espérance. ( G. M. ) §§ Espèces ayant la carapace aussi longue que large. 7. DrOMIE PATES NODDLEDSES. — ; D, nodipes. „ ^ Carapace bomhèe , et présentant de chaque côté une gouttière oblique , assez profonde entre les régions hépatiques , epri sont très-grandes , et les branchiales qui sont très-petites ; beaucoup de pe! ils tubercules sur la partie antérieure de la carapace. Front très-large et divisé en trois dents , dont les deux latérales très- larges et très -avancées; une dent au-dessus de l’angle orbitaire interne , et une autre très-saillante à l’angle orbitaire externe. Bords latéro-antérieurs convexes et armés de quatre dents , dont la première grosse , aplatie , saillante et aiTondie ; les deux sui- vantes médiocres , et la dernière rudimentaire. Pâtes des trois premières paires hérissées de gros tubercules arrondis; Habite ? ( G. M. ) 8. Dromie globuleuse. — Dromia globosa (2). Carapace très-bombée et lisse en dessus. Front très-incliné et ®rmé de trois petites pointes ; une pointe au-dessus de l’angle ex- (i) Lamarck, Hist. des anim. sans vertèbres, t. V, p. 264- — aérin, Iconographie Crust. PI. 14, fig. 1. a) Lamarck, Hist. des anim, .sans vertèbres, t. V, p. 264. CRUSTACÉS , TOME U. 12 HISTOIKE NATUKEI.LE terne de l’orbite. Bords latéro-anlérieurs de la carapace divisés en deux portions par une grosse dent ; la portion antérieure con- cave , la postérieure convexe ; une dent à peine distincte en avant du sillon qui sépare cette dernière portion marginale du bord latéro-postérieur, qui est très-court , et dirigé presque di- rectement en arrière. Pâtes grosses et très-courtes; celles de la dernière paire presque aussi grandes que celles de la troisième paire. Longueur, lo lignes. Habite? (C. M. ) g. Dromie tête de mort. — Dromiacaput mortuum (i). Carapace tris-homhée et tisse. Front peu Saillant ; dent mé- diane rudimentaire ; un lobe arrondi au-dessus de l’angle orbi- taire interne ; angle orbitaire externe assez saillant ; dent orbi- taire inférieure très-obtuse. Bords latéro-anlérieurs régulièrement convexes, et armés de quatre dents arrondies, peu saillantes; bords latéro-postérieurs courts et un peu convexes. Pâtes a peine noduleuses. Habite l’Océan Indien. ( C. M. ) lo. Dromie üihidentêe. — Dromia unidentata (3). Carapace globuleuse , armée de chaque cûté d’une seule dent ; front divisé en deux lobes triangulaires ; pâtes médiocres. Taille , environ 16 lignes. Habite la mer Rouge. On trouve dans les marnes tertiaires de l’île de Shepey un petit Crustacé fossile qui me paraît appartenir au genre Dromie , mais dont je n’ai pu constater le mode de conformation des pâte (,) Latreille , Collection du Muséum. (■2) Ruppell, Crust. de la mer Rouge, p. U), ^ üg. 2. DES C?.US T A CÉS. ^79 postérieures ; sa carapace est bombée , presque circulaire , avec Ja région stomacale très-grande et séparée par une dépression oblique des régions hépatiques, qui à leur tour sont séparées des régions branchiales par im sillon profond , et sont très-petites ; le front est triangulaire , sillonné et incliné. Enfin les bords latéro- antérieurs sont armés de plusieurs dents, dont la dernière est grande ; on remarque aussi une petite dent à l’extrémité anté- rieure du bord latéro-postérieur. Je crois cette espèce encore Inédite, et je la désignerai sous le nom de Dromia Bachlandii. Le Crustacé fossile figuré par Schlotheim , sous le nom de Brackyurites rugosus (Petref. p. 28, PI. i ), paraît se rapprocher aussi des Dromies. Genhe DYNOMÈlVE. — Dynomene (i). M. Latreille a donné ce nom à un petit genre extrême- ment voisin des Dromies , mais qui s’en distingue facilement en ce que les pâtes de la quatrième paire sont semblables aux précédentes , et que celles de la cinquième paire seules sont petites et relevées sur les côtés du corps. La carapace est moins bombée et plus tronquée postérieurement que chez les Dromies ; la disposition desyeux, des antennes, des pates- niachoires externes et des pâtes antérieures est à peu pi-ès la même ; les pâtes de la quatrième paire s’insèrent sur le ®>eme niveau que celles des deux paires précédentes, et ®®tit, de même qu’elles, un peu comprimées; les pâtes postérieures sont très -grêles, et s’insèrent au-dessus et en Arrière des troisièmes. Enfin, l’abdomen de la femelle est grand, et présente , entre le sixième et le septième segmens , *leux plaques latérales, comme chez les Dromies , mais beau- *^oup plus grandes. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre. (ï) Latreille , Reg. aiiim. 2“. éd. t. IV, p. 69. — Desmarest, etc. 12. 8o HISTOIRE naturelle DtnomÈnf, — Dynonifne hispida (i). Front triangulaire, recourbé en bas et dépourvu de dents; angle orbitaire externe peu saillant et suivi de cinq dents pom- tues. Pinces creusées eu cuiller. Face supérieure du corps couverte de poils courts et bruns. Longueur 7 lignes. Habite l’île de France. (C. M.) TRIBU DES HOMOLTEISS. Les Anomoures dont se compose cette petite divi- sion sont, en général, remarquables par leur carapace épineuse et armée d’un rostre (PI- '.^2 , lîg. i), p-tr e mode d’insertion de leurs antennes , dont la paire in- terne n’a pas de fossette et ne peut pas se reployer sous le front ; par leurs pates-mâclioires pédiformes ^ (PI. 22, %. 2); par îa longueur ordinairement très- grande deleurs pâtes de la deuxième , de la troisième et de la quatrième paires , tandis que celles de la cin- ([uième paire sont très-courtes et ne suivent pas a a marclie; parleur plastron sternal élargi (PI. 22, ig-q)? et par plusieurs caractères moins importans. La pince qui termine leurs pâtes antérieures sc compose de deux doigts de forme ordinaire ; le tarse des pâtes des trois paires suivantes est styliforme , et les pâtes postérieures sont plus ou moins complètement pre- liensibles. Nous ne connaissons que trois genres appartenan à cette tribu ; en voici les caractères : (i) Desmarest, Consid. sur les Crust. p. i33, LaU-eille , Règne anim. 2*. édit. t. IV, p. Gq. - phie, Crust. PI. 14, lig. 2.— Fdw. Rcg. aium. Crust. PI. 4°) l'S PI. 18, fig 2. — Guérin, Iconogrii' de Cnv. 3*. édit' DES CRUSTACÉS. i8i Homoliens 3yant les pâtes postérieures l Genre HOMOLE. — Homola (i). Les Homoles sont remarquables par leur forme générale , aussi bien que par un grand nombre de particularités d’or- ganisation moins apparentes. Leur carapace (PI. 22, fig. 1), plus longue que large, est pi es — Des- *oarest, Coiisid. sur les Crust. p. i34, PL 17, üg- * *• (2) Hippocarcinus hispidus , Aldrovande de Crustaceis, p. 17g et l84 iriSTOIUE NATUnELLE rieures, qui sont situées au-dessous. Carapace couverte partout d’une multitude d’épines coniques, de grosseur variable. Bras et mains cylindriques et épineux partout. Pâtes suivantes armées de plusieurs rangs de dents spiniformes en dessus , et de deux rangées de dents plus fortes en dessous. Longueur, 6 à 8 pouces ; envergure , s pieds et demi ou même plus. I Habite la Méditerranée. (C. M. ) Genre LITHODE. — Lilhodes (i). Les Lithodes ont été jusqu’ici rangées parmi les Oxyrhin- ques, à cause de la forme de leiu" j’ostre , mais ce n’est point là leur place, et c’est évidemment à la division des Ano- moures qu’elles appartiennent. C’est avec les Aptérures et surtout avec les Homoles qu’elles ont le plus d’analogie; mais «lies établissent le passage entre ces Crustacés et les Birgus. La carapace est triangulaire ou plutôt cordifoiane , et sa surface supérieure est partout nettement limitée par une bordure épaisse et épineuse. Le rostre est horizontal et très-long; sa base recouvre l’insertion des yeux, et le bord an- térieur de la carapace est très-court. 11 n’y a point d’orbites ; mais une grosse dent conique se voit à la place occupée d’or- dinaire par l’angle externe de ces caxités. Les pédoncules ocu- laires sont très-courts. Les antennes internes s’insèrent loin de la ligne médiane , en dessoiis et en dehors des yeux ; leur premier article est presque! cylindrique ; les deuxsuivans de longueur médiocre , et les filets terminaux conformés de la même manière que chez les Brachyures. Les antennes ex- ternes s’insèrent plus en arrière , et encore plus en dehors que les précédentes ; leur article basilaire est tout-à-fait en- l8i, Homola Cuvieri , Roux, Crust. de la Méditerranée, PI 7. — Latreille, Règne anim. a', édit. t. IV, p. 68.— Guérin, Iconogra- phie, Crust. PI. i3, fig. 1. (i) Cancer, Linné, llerbst, etc — Innchiis, Fabricius. — Maja , .Bosc. — Lithodes, Latr. Hist. nat. des Crust, etc. — Lcach, Des- marest, etc. DES CEUSTACES. l85 clavé entre un prolongement du bord latéral du cadre buc- cal et le bord antérieur de la carapace ; le second porte en dehors une dent conique , et le dernier article du pédoncule est long et grêle; enfin la tige multiarticuléc est assez longue. Le cadre ômcczz/ n’est distinct que latéralement où ses bords sont droits. Les pates-mâchoires externes sont pédiformes, et leur second article , qui est gros est court , porte en de- dans un prolongement fortement denté. Le thorax présente une disposition dont nous n’avons pas encore rencontré d’exemple , mais qui est générale dans la famille suivante : son dernier anneau n’est pas soudé aux précédons, mais libre et meme mobile. Le plastron sternal est linéaire entre les pâtes de la première paire , mais devient ensuite très- large , et présente des sutures^transversales complètes entre les trois derniers segmens ; à l’intérieur du thorax on ne trouve ni selle turcique postérieure, ni apodème médian , ni canal sternal. Les pâtes de la preraièi-e paire sont médio- cres et cylindriques ; les trois paires suivantes sont très-lon- gues et également cylindriques ; enfin, celles de la cinquième paire sont extrêmement petit<;s , et roployées dans 1 inté- rieur des cavités branchiales; elles sont cylindriques, et ter- minées par une petite pince à doigts aplatis et extrêmement courts, h' abdomen est grand, triangulaire , et reployé contre le plastron ; sa partie basilaire est complètement solidifiée en dessous, mais dans la moitié terminale il n’est garni seu- lement que de plaques cornéo-calcaires isolées, qui paraissent représenter les .six derniers anneaux. Chez la femelle il paraît n’exister de filets ovifères que d’un seul côté de l’abdomen. Bc même que chez les autres Crustacés Anomoures, les ' ulves ne sont pas situées sur le plaston sternal , mais occu- pent l’article basilaire des pâtes de la troisième paire. Les branchies sont disposées comme chez les autres ani- maux de cette tribu. .1 i86 ItlSTOIRE NATURELLE Lithode aectioiie. — Litliodes arctica (i). Rostre très-alongé, armé a son extrémité de deux dents courtes et peu divergentes ; deux paires de dents latérales , et deux mé- dianes, une en dessus et une en dessous du rostre , cette dernière très-grande. Carapace armée en dessus de tubercules coniques, peu ou point spiniformes , et d’une bordure de grosses dents co- niques et très-acérées , dont quatre dirigées en avant occupent la portion antérieure de chaque coté correspondante à la région hépatique , et les autres occupent les bords latéraux et postérieurs des régions branchiales. Une seule dent conique sur le côté ex- terne du deuxième article des antennes externes. Pâtes des quatre premières paires hérissées de grosses dents coniques dans toute leur longueur. Longuem- de la cai-apace , environ 5 pouces ; envergure , en- viron 2 pieds. Couleur jaune rougeâtre. De la mer du IVoi'd. (G. M.) 11 existe au Muséum une autre Lithode dont la patrie est in- connue , et qui paraît différer spécifiquement de la précédente, à cause de la longueur et de la divergence des cornes terminales du rostre , et du grand développement des dents coniqpies du bord et de toute la surface supérieure de la carapace. Nous lui avons donné le nom de Lithode douteuse ; mais, n’ayant vu qu’un seul individu en mauvais état de conservation , nous n’osons 1 in- scrire définitivement au nombre des espèces distinctes dont ce genre se compose. C’est cette espèce dont on voit une figiue dans l’ouvrage de Séba (t. III, PI. 22, fig. i ). La Lithode figurée par Télésius sous le nom de 3ïaia camischa- ( i) Trold krahher , PontoppiJen, Hist. nat. de la Norwège , t. IIi PI. 26. — Cancer maja. Lin. Herbst, t. I,p. 219, PL l5- — Pur- thenope maia, et Inachus rnaia, Fabricius, Supplém p. 354 — Liihodes maia, Leach, Malac. Brit. PI. 24. — Lithodes arctiea, Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p.24o. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p. 160, PL 26. — Guérin, Iconagr- PL 12, fig. 1. DES crustacés: 187 paraît SC rapprocher de l’espèce précédente , mais s’en distingue, ainsi que de la Lithode arctique , par la forme du rostre qui est beaucoup plus court que l’épine située au-dessous de sa base. Gehre LOMIE. — Lomis. Le petit Crustacé dont j’ai cru devoir former ce genre nouveau a été confondu jusqu’ici avec les Porcelianes, aux- quelles il ressemble en efl'et beaucoup par sa forme générale, mais dont il diffère par plusieurs caractères ti’ès-importans, tels que la conformation de la queue, des antennes, etc. La carapace est déprimée, rétrécie antérieurement et tron- quée en arrière ; elle ne dépasse pas le milieu de la base des pâtes de la troisième paire , et le reste de la face dorsale du corps est occupé par la base de l’abdomen. Le front est tronqué et armé d’une petite dent médiane ; il n’y a point de fosses orbitaires, et les pédoncules oculaires ont la forme de deux gros ai’ticles triangulaires qui se touchent par leur bord interne et portent les yeux à leur angle ex- terne. Les antennes internes sont médiocres; leurs trois pi-eniiers articles sont cylindriques, et elles se terminent par- deux petits filets. Les antennes externes sont insérées en dehors dos yeux et à peu près sur la même ligne ; elles sont grandes et terminées par une grosse tige multi-articulée garnie de longs poils à son bord inférieur. Les pates-mâ - chaires externes sont pédiformes ; leur troisième ai'ticle ne présente pas de dilatation notable , et les trois articles sui- varrs sont très-gros. Le sternum est large , et le dernier- anneau thoracique rr’est pas soudé au précédent. Les pâtes de la première paire sorrt très-grandes, très-larges et ex- tr-êmement déprimées ; le carpe est aussi grand qire le bras et à peu près quadrilatère ; la pince est grosse, courte et 1'“. éd. t. 111, yi. 28. — Lamarck, llist. des anim. sans vert. t. v, DTS CRUSTACÉS. onf) portion lermluale de deux longs lilets multi-articidés , gros, et dirigés en avant ( Zi , fig. 14). Les anlennes externes s insèrent en dehors des internes presque sur la même ligne et sous le bord latéro-antérieur de la carapace : elles sont courtes, mais très-larges ; leur premier article est beaucoup plus large que long; le second et le troisième sont à peu près de memes dimensions , et les suivans diminuent rapi- flement de volume. Le cadre buccal n’est pas fermé antérieu- l’ement. Les pates-mâchoires externes sont larges et cour- tes ; leur premier article est presque globuleux , et ne porte fl palpes ni fouet; le second article, qui chez les Erachyures est si grand, est ici rudimentaire, et c’est le troisième, qui, devenu très-grand et presque ovalaire , constitue à lui seul espèce d’opercule formé d’ordinaire par les deuxième et troi- sième articles réunis ; les trois derniers articles forment une espece de grande griife , qui se rabat contre le bord anté- jieur du ti’oisième article [c, fig. 15). Les pates-mâchoires de la seconde paire manquent également de fouet , mais ont un palpe flabcllilbrme ; il en est encore de même des pat(;s- mâchoires antérieures; leur palpe est lamelleux, dilaté anté- rieurement et disposé à peu près comme chez les Oxystomes. Les mâchoires Ae la seconde paire ne présentent rien de bien remarquable ; celles de la première paire sont très-petites, et l'cfoulées en avant, entre la mandibule et la lèvre supé- rieure, qui est très-grande et fort saillante. Enfin la maiidi- iiile , qui est fortement dentelée , porte un palpe composé f deux petits articles lamelleux, séparés du corps de la fiandibule par un grand sillon membraneux. Le sternum est ifeaire. ].,es pâtes antérieuresj'sont longues ; leurs deuxième troisième articles sont élargis, mais les trois derniers sont y indriques, et le dernier, qui est presque aussi long que le piecédent, est un peu aplati, pointu, et incapable de se ployer contre le précédent. Les pâtes des deux paires sui- vantes sont grosses et terminées par une grande lame has- -ormc; celles de la quatrième paire se tiennent par un Pftit article presque conique. Enfin celles de la cinquième 2o6 histoike naturelle paire, grêles, longues et membraneuses , sont reployées sous les proïongemens latéraux de la carapace. Le dernier anneau thoracique, qui porte ces appendices, est complet en des- sus, mobile, et pas recouvert par la carapace, de manière qu’on pourrait facilement le prendre pour le premier seg- ment de l’abdomen. Celui-ci est très-gi’aud , et présente de chaque côté un prolongement lamelleux ovalaire qui che- vauche sur la carapace ; son bord postérieur est échancre pour loger le second anneau abdominal, qui est ovalaire; le troisième et le quatrième segment diminuent progressive- ment de volume ; le cinquième et le sixième sont egalement petits , mais sont soudés entre eux ; enfin le septième seg ment a la forme d’une grande lame triangulaire, dont la longueur excède celle de tout le reste de 1 abdomen ( fig • 1 5) . Les trois premiers anneaux portent , chez la femelle , des filets ovifêres simples ; le quatrième et le cinquième anneau sont dépoui’vus d’appendices, tandis que le sixième anneau porte une paire de fausses pâtes natatoires très-grandes , tei-minées par deux lames ovalaires relevées , qui sont d’ordinaire re- ployées en avant {d, fig. 14 ). Remipède tortite. — R,iestudinariiis (y)- (PI. 21, fig. I4-20-) Carapace couverte de petites stries transversales crénelées , courtes et arquées. Front échancré au milieu, et moins saillant que les angles orbitaires externes; bords latéraux de la carapace minces et surmontés d’un sillon garni de petits bouquets de poils très-courts , de manière à paraître dentelé. La longueur des pâtes antérieures varie suivant les sexes. Longueur de la carapace , en- ron i5 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. ( C. M. ) (l) Squilla barbadensis ovalis , Petiver , Pætrigvaphia americaD^ tab. a , fig. o. — Ilippa adactyla, Fabricius , Supplem. p‘ ^7°’ Cancer emeritus , Herbst, 82 , p. 8, PL 12, fig' 4- Latrei DES CRUSTACÉS. 207 Genre HIPPE. — Hippa. Le genre Hippe , établi par Fabricius;, mais avec des li- mites beaucoup plus étendues que celles admises aujour- d’hui, ne comprend, dans l’état actuel de la science, que les Hippiens , dont les antennes externes sont terminées par Un long et gros filet multi-articulé. Le corps de ces Crus- tacés est de foi’me ovalaire ou plutôt ellipsoïde, étant un peu moins large en avant qu’en arrière. La carapace , tron- quée postérieurement, est très-convexe transversalement, et présente vers le milieu un sillon transvei’sal , courbe , qui indique la ténuité postérieure de la région stomacale ; son ord latéro-antérieur est concave, et son bord latéro-posté- rieur très-convexe. Le rostre est petit et triangulaire j de c laque coté de sa base est une échancrure qui laisse à dé- couxert l’insertion des pédoncules oculaires et des antennes mternes, et qui est bornée en dehors par une dent saillante qui s avance au - dessus du bord interne des grandes an- tennes. anneau ophthalmique , recouvert dans sa partie moyenne par le rostre , est en forme de fer à cheval , et ses deux extrémités se voient à découvert ; les pédoncules ocu- laires, insérés à son extrémité, se composent de trois pin- ces , dont les deux basilaires, très-courtes , sc reploient sous ^ carapace en forme de V, et dont la dernière, grêle , cylin- •"ique et très-longue, s’avance entre les antennes internes externes , et se termine par un petit renflement pyriforme fl^ie porte la cornée. Les antennes internes sont de grandeur Médiocre , et leur article basilaire , cylindrique et un peu •■ecourbé en dedans , n’est guère plus gros que le suivant , porte du côté externe une forte dent dirigée en avant ; ® troisième article est court, et donne insertion à deux ti- enera , Crust. et Insect. v. i , p. 45 , Règne animal , i”. éd. t. III ^ 28’ PI. 12 ^ 2. _ Encyclop. t. X , p. 281, PI. 3o8 , fig. 3 ^marest, Considérations sur les Crustacés, p. ijS, PI. 2g, fig. i. truérin, Iconog. Crust. PI. i5, fig. 3. — Edw. Reg. anirn. de UT. 3«. édit. Crust. PI. 42, fig. i. 2o8 histoire naturelle gellcs multi-articulées , plus longues que la portion basilaire de l’interne, dont la supérieure dépasse l’inférieure. Les an- tennes externes sont fort grandes , mais échappent facile- ment à l’attention , car elles sont d’ordinaii-e reployées en ar- rière et cachées presque en entier entre la bouche et les pates- mâchoires externes. Le premier article de leur pédoncule est petit et peu apparent ; le second est grand , et armé en avant de deux dents spinifonnes , dont l’exteme est de beaucoup la plus forte; les deux articles suivans sont petits, et foi- ment par leur réunion une masse globuleuse , d où naît un dernier article pédonculaire , cylindrique , qui porte à son tour le filet multi-articulé terminal ; celui-ci est très-gros , à peu près de la longueur de la carapace, et garni en dehors d’une double rangée de longs poils. Les pâtes - mâchoires externes sont grandes et operculiformes , mais leurs deux premiers articles sont très - petits , et c’est le troisième seulement qui présente cette disposition ; les trois derniers articles fonnent un long appendice mince et lamelleux , qui s’insère dans une échancrure de l’angle externe de 1 article précédent, et se reploie sous son bord interne, mais ne con- stitue pas une griffe , comme cher tes Tlcmipèdes. Le palpe des deux paires de pates-mâchoires suivantes se termine par un élargissement lamelleux. Les pâtes sont courtes et cachées sous la carapace ; celles de la première paire, grosses , et appliquées d’ordinaire conti’c la bouche, se terminent par une lame ciliee , presque ovalaire. Le tarse des deux paires de pâtes suivantes est la- mellcux et hastiforme , et celui des pâtes de la quatrième paire est gros , conique et très-court. Les pâtes postérieures, longues , membraneuses et très-grêles , sont reployées comme d’ordinaire entre la partie latérale de la carapace et la base des pâtes précédentes. Le dernier anneau thoracique nest pas libre et à découvert comme chez les Remipèdes ; mais le premier article de l’abdomen est à peu près de même forinej et les anneaux suivans présentent aussi la disposition qu® nous avons déjà remarquée chez ces Crustacés. DEî CRUSTACÉS. 209 Hippe Émébite. — Hippa emerila (i). Carapace garnie de petites lignes rugueuses , transversales , qui y donnent une apparence squainmeuse ; un sillon transversal droit devant le front , et un autre moins marqué de chaque côté à moitié distance entre le premier et le sillon post-stomacal. Ar- ticle terminal des pâtes antérieures ovalaire et arrondi au bout. Épine externe du grand article basilaire des antennes extei’nes dépassant de beaucoup la portion globuleuse foi-mée par le qua- trième article pédonculaire de ces organes. Longueur, i pouce à I S lig. Habite les côtes du Brésil, ( G. M. ) Hippe asiatique. — Hippa asiatica (2). Article terminal des pâtes antérieures terminé presque en pointe ; portion globuleuse du -pédoncule des antennes externes très-grosse et presque aussi saillante que l’épine externe des deux articles basilaires de ces appendices ; du reste semblable à l’espèce precedente, dont elle n’est peut-être qu'une variété. Taille, 2 pouces mi quart. Habite les mers d’Asie. (G. M. ) TRIBU DES PAGURIENS. Cette tribu, qui correspond au genre Pagure, tel *îue Fabricius 1 avait établi , se compose d’un grand nombre de Crustacés , dont la plupart sont remarqua- (1) Cancer emeritus^ Lin.. — Hippa emerita , Fabricius , Supplém. l^C *7**^ ^ — Latreille, Hist. nat. des Crustacés , t. VI , p. ; , PI. 02, fig. I. — Lamarck, Hist. des an. sans vert. t. V, É' — Desmarets , Consid. sur les Crust. p. ijiji PL 29 , fig. 2. Edw. Règne anira. de Cuvier, 3'. édit. Crust. PL (\‘i , %. 2. Hippa talpoida? Say, Acad, de Philad. t. I , p. 160. (2) Cancer tesludinarius , Herbst , V. 2 , p. 8 , PI. 22 , tig. 3, peut- cette figure devrait-elle se rapporter à l’e.spèce précédente. CRUSTACÉS, TOME II. l/J 210 HISTOIRE naturelle blés par l’ctat de mollesse plus ou moins complète de leur abdomen, par le défaut de symétrie dans les ap- pendices de cette partie du corps , par la brièveté des pâtes des deux paires postérieures, et par plusieurs au- tres caractères. Che?. la plupart des Paguriens , 1 abdo- men est menu, presque entièrement membraneux et contourné surlui-mérac, et , pour le protéger, 1 animal se loge dans Imtérieur de quelque coquille qu’il traîne toujours avec lui , et dans laquelle il s accroche a 1 aide de ses pâtes postérieures. La carapace de ces Crustacés est divisée en plu- sieurs portions par des lignes plus ou moins membra- neuses (i) ; un de ces sillons, dirige transversalement , le sépare en deux moitiés dont l’antérieure constitue la région stomacale , et se confond presque avec les ré- gions hépatiques, qui sont très-petites, et en occupent les angles postérieurs ; la moitié postérieure est di- visée longitudinalement en trois portions ^ dont la médiane constitue les régions cordiale et intestinale, et les deux latérales , les régions branchiales ; enfin celles-ci sont séparées par une ligne semljlable des parties latérales de la carapace , qui descendent vers la base des pâtes. L’anneau ophthalmique est quelque- fois caché en dessus par un prolongement rostriforme de la carapace, mais est toujours libre, et porte en dessus deux petits prolongemens en forme d’écailles ; les pédoncules oculaires, dirigés en avant, ne sont pas rétractiles, et s’insèrent directement au-dessus des antennes internes. Ces derniers organes présentent des dimensions très-variables , mais toujours leur ar- ticle basilaire est petit ou alongé , et ils sc tiennent (i) PI. 52, fig g, H et 13. 21 I DES CnUSTACÉS. p<2r deux filets multi-articulcs , courts ou de longueur médiocre. Les antennes extemes s’insèrent en dehors des internes, sur les côtes des pédoncules oculaires; leur deuxième article porte en dessus une pièce spini- forme qui est ordinairement mobile, et qui paraît être 1 analogue du jjalpe. Les pates-mâchoires externes sont pédiformes. Le sternum e.st presque linéaire en avant , et ne s’élargit qu’un peu postérieurement ; en général, les deux derniers anneaux du thorax sont tout- à-fait libres et mobiles ; le dernier dépasse même la carapace , et est complété en dessus par une pièce cornée tergale. Les pâtes antérieures sont grandes et presque toujours de dimensions inégales ; elles se ter- minent par une grosse main dont les pinces sont courtes et tres-fortes. Les pâtes des deux paires sui- vantes sont tres-grandes ; celles de la quatrième paire sont au contraire courtes, relevées au dessus des au- tres , et terminées par une main presque toujours di- dactyle; celles de la cinquième paire sont également courtes, relevées sur les côtés du corps et terminées par une pince plus ou moins bien formée. Les cinq premiers anneaux de l’abdomen sont représentés par des plaques cornées plus ou moins grandes , dont la première est d’ordinaire presque confondue avec le dernier anneau thoracique ; quelquefois ce premier segment abdominal porte , dans les deux sexes , une paire d’appendices rudimentaires appliquée contre la tase des pâtes postérieures ; mais en général il en est complètement dépourvu ; quelquefois le second seg- ment porte aussi chez le mâle une paire de fausses pales , mais en général il ne donne insertion qu’à un seul appendice place du côté gauche ; les trois seg- mens suivans sont toujours dépourvus d'appendices 'À l 2 HISTOIRE NATURELLE du côté droit, et quelquefois n’en présentent pas même du côté çauclie chez le mâle ; d ordinaire ils portent chacun une fausse pâte , composée d une pièce basi- laire cylindrique et d’une ou deux lames terminales; ces appendices, dont le nombre est par conséquent en général de quatre, sont toujours petits chez le mâle, et assez grands chez les femelles, où ils servent à fixer les œufs. Enfin à l’extrémité de l’abdomen se trouvent deux plaques cornées qui représentent les sixième et septième segmens , et une paire d’appendices presque toujours non symétriques et terminés par deux bran- ches , gros et courts , qui est fixé à la plaque tenant lieu du sixième anneau abdominal (i). Cette tribu a été divisée en quatre genres, qui soiit parfaitement naturels, et qui peuvent etre caractérisés de la manière suivante : Antennes internes courtes, ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes ex- ternes, et terminées par deux tigellcs très-courtes. ( .\bdo- •neii presque membraneux.) Genres. Abdomen contourné sur lui-même, et por- tant à son extrémité Pagure. une paire d’appendices non symétriques. Abdomen non con- ^ entièrement f tourne , et portant al son extrémité une paire l Cancelle. d’appendices syûiétri- f qucR. Antennes internes très-lon- ques ; leur deuxième article dépassant de beaucoup le pédoncule des antennes ni**v ternes , et terminé par deux Libelles, dont l’une assez lon- irue. ' Abdomen contourné sur lui-mémc , et près* ; Cérobite. que entièrement mem- braneux en dessus. Abdomen non con-l tourné sur lui même, [ et couvert en dessus^Biflcus. de grandes plaques cor-| nées qui chevauclienli ^Tune sur l'autre. (l) PI, 23, lig. 10. DES CRESTACES. 2i3 Genre PAGURE. — > Pagiinis (1). Les Pagures proprement dits (PI. 22, fig. 9 ) se ressemblent beaucoup entre eux, tant par le port que par les détails de leur organisation , et par leurs mœurs. La portion céphalo-thora- cique de leur coi-ps est moins longue que la portion abdomi- nale; \c\iT carapace est presque aussi large en avant qu’en an-ière, et ne se prolonge latéralement que peu ou point au- dessus de la base des pattes; en arrière elle est fortement échancrée au milieu , et en avant elle est tronquée ou armée seulement d’un petit rostre rudimentaire. La portion basi- laire des pédoncules oculaires est à découvert. Les antennes internes sont placées directement ati-dessus de ces pédoncu- les; leur premier article est renflé et presque globulaire; les deux suivans sont minces et cylindriques , et ne dépassent que de peu soit la partie pédoneulaire des antennes exter- nes, soit les yeux; enfin [les tigelles terminales de ces or- ganes sont très-courtes , et ont la même forme que chez les Brachyures. Les antennes externes sont insérées sur la même ligne que les pédoncules oculaires , et portent en dessus une grosse épine mobile qui représente le palpe ; le dernier article de leur pédoncule est grêle et cylindrique ; enfin, elles se tiennent par un filet multi-articulé en général très-long. Les pâtes -mâchoires externes sont de grandeur médiocre; leur tige est pédlforme, et leur palpe très-déve- loppé. Les pâtes antérieures sont en général très-inégales, et l’une des mains est très- renflée. Les pâtes de la quatrième paire sont très-courtes, et leur pénultième article, garni en dessus d’une plaque ovalaii'e verruqueuse, est en général très-large , et prolongé en dessus de l’article suivant , de ma- nière à constituer avec celui-ci une pince didactyle. Les pâtes de la cinquième paii'e sont plus longues , plus greles e (i) Cancer, Lin. Herbst, etc. — Pagiiriis, Fabr. Latr. Leach , Desm, etc. 2i4 histoire natureele plus recourbdes en haut ; elles présentent aussi vers le bout une plaque granuleuse, et se terminent j)ar une pince didac- tyle plus ou moins bien formée. \Jabdomen est grand et membraneux; les plaques qui en garnissent la face dorsale sont en général à peu près symétriques , mais très-minces et très-éloignées entre elles. Quelquefois il existe à la base de l’abdomen une paire de fausses pâtes rudimentaires chez la femelle , et deux paires d’appendices plus développés chez le mâle ; mais eu général le premier segment n’en porte pas , et le second , de même que les trois segmens suivans, n’en portent qu’un seul placé du côté gauche, et fixé au bord de la plaque dorsale; du reste, ces appendices sont toujours petits, et terminés par une, deux ou même trois lamelles ciliées sur les bords , qui , chez la femelle , acquiè- rent des dimensions assez ciousidcrables , et sem'ent à l’inser- tion des œufs. Les appendices du pénultième anneau de l’abdomen se composent chacun d’un article basilaire, court et gros, portant deux autres pièces, courtes et crochues, insérées l’une à son bord inférieur, l’autre à son extrémité, et garnies chacune en dessus d’une plaque verruqueuse, semblable à celle que nous avons déjà vuesur les pâtes posté- rieures; ces deux fausses pâtes caudales n’ont pas exactement la même forme , et sont de grandeur très-inégale , celle du côté di’oit étant beaucoup plus petite que l’autre ( Pb 22 , fig. 10). BES CRUSTACES. ai5 S Especes dont l’anneau ophthalmique nest pas armé en dessus d'une pièce médiane rostriforme. A. Pédoncules oculaires gros et plus courts que la portion basi- laire des antennes externes. a. Palpe spiniforme des antennes externes dépassant l’ex- trémité des pédoncules oculaires. I. Pagure Bernard. — Pagurus Bernardus (i). Bord antérieur de la carapace assez profondément échancré au-dessus de la base des pédoncules oculaires , et présentant sur la ligne médiane un angle saillant qui simule un petit rosti'e obtus. Pédoncules oculaires gros, courts , de même longueur que la portion du front qui recouvre leur base , et renflés au bout , Un espace vide entre les deux articles basilaires de ces pédon- cules , qui sont armés d’une dent large , aplatie et presque ova- laire, ou plutôt lancéolée. Troisième article des antennes internes dépassant a peine la portion basilaire des antennes externes ; celles-ci ayant leur second article armé à son angle extei’ne d’une dent très-aiguë, et portant sur le milieu de son bord supérieur le palpe spiniforme qui est très-long (au moins aussi long que l’article terminal des pédoncules oculaires) , grêle dès sa base , et recourbé en dessous, puis en avant , un peu en forme de S. Pâtes anté- (l) Cancellus , Swammerdam , Biblia nat, tab. XI. — Bernard lhermile? Réaumur, Academie de Vienne , 1710, p. 41^4' Pi- 'o, bg. I g et 20. — Cancer B eriihai dus , Lin. Syst. nat.; et Mus. l.ud. Ulr., p. 454 , etc Herbst,t. II, p. i.'j, PI. 22,'lig. 6. — Jslncus Pernhardus , Degéer, Wcm. sur les Insectes, t. VII, p. 4o.'i, PI. 20, bg. 3-12, — Pagurus BeriiJiardus , l’ubricius , Supplcm. p. — tllivicr, Encyclop.t. VIII, p. 641. — Lalr. Ili.st. de.s Cru.st. t. VI, p. iGo. — Lamarck, Ilist. nat. des aniin. sans vertèbres, t. V, p. 220. — Pagurus streuhnyx , Leach , Rlalac. Brit PI. 2G , fig. I- 4- — Latreille , Encyclop. PI. 3og , hg. 3-G (d’apré.s Leacb ). — Pagurus Bcruharilus , Desmarets, Consid. sur les Crust. 173, PI. 3o, bg. 2. — Edwards, Obs. sur les Pagures, Ann. des sc. nat. 2*'. série, ^ ï , p. 266, et Fieg. anim. de Cuvier, 3®. éd. Crust. PI. 44, bg. 2. HISTOIRE NATÜREtLE 216 rieures grosses et hérissées de tubercules isolés , inégaux et plus ou moins spiniformes , celle de droile beaucoup plus grosse que celle de gauche ; le carpe presque aussi long que la portion pal- maire de la main , qui est renflée en dessus ; grosses pinces très- obtuses et sans ongle terminal distinct. Les pâtes des deuxième et troisième paires épineuses et tuberculeuses en dessus ; leur dernier article très-gros, comprimé, tordu sur lui-méme, et s'élar- gissant un peu vers l'extrémité , qui ensuite se rétrécit brusquement en pointe. Les pâtes de la troisième paire séparées à leur base par un petit plastron sternal presque carré. Mains des pâtes posté- rieures très-courtes , et terminées par une pince très-aplatie et excessivement courte. Abdomen ne présentant dans sa partie membraneuse que des plaques latérales. Chez la femelle, quatre fausses pâtes ovifères, formées par un article basilaire cylin- drique et allongé, et deux branches terminales lamelleuses. La quatrième fausse pâte est beaucoup plus petite que les autres , et sa branche externe esti-udiraentaire. Chez le mâle, trois fausses pâtes composées également d'un article cylindrique et de deux pinces terminales, dont une lamelleuse et assez grande ; l’autre rudimentaire ; point d’appendices semblables à droite ; une échan- crure semi-lunaire an bord postérieur de la lame terminale de l’abdomen. Taille ordinaire d’environ 5 ponces, mais pouvant de- venir plus grande. Habite nos côtés de l’ouest , la Manche , et plus au nord jusqu'en Islande. ( C. M. ) 2. Pagure de Peideacx. — Pagurus Pridauxii (i). Cette espèce ne diffère que fort peu de la précédente , dont elle ne se distingue guère que parce que la main est plus alongée et (i) Leach , Malac, Brit. PL 26, lig. 5, 6. — Latreille, Encyclop. PI. Bog fig. I (daprès Leacli). — P. solitarius , Risso, Hist. nat. de l’Eur. mérid. t. V, p. 4o. — Pridauxii , Desmarets, Consid. sur les Crustacés, p. 178. — Edwards, Ann des ,sc. nat 2'. série, t. AI , p 268. — P- Solitarius , Roux, op. cit. PI. 3G. DES CRUSTACÉS. 2iy moins épineuse ; les tarses des pales de la troisième et de la qua- trième paire sont plus grêles , cannelés latéralement , pas sensi- blement tordus , et s’amincissent très-graduellement vers le haut , et le pénultième article de ces membres est à peine dentelé sur son bord supérieur. L’abdomen (du mâle , sinon des deux sexes) est garni en dessus de cinq grandes bandes cornées transver- sales. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes de la Manche et de la Méditerranée. (G. M. ) 3. Pagure axculedx. — Pagurus angulatus (i). Cette espèce, qui ressemble extrêmement au Pagure Bernard, s’en distingue par la forme des mains , dont la face externe présenté trois grosses crêtes longitudinales ( une médiane et deux marginales') , hérissées de tubercules et séparées par des gouttières profondes et presque lisses. Les tarses des pâtes des deuxième et troisième paires s’amincissent graduellement et ne sont pas tordus sur eux-mêmes , et le pénultième est fortement dentelé sur le bord. Enfin l’abdomen du mâle est pourvu de quatre fausses pâtes semblables à celles du P. Bernard. Habite la Méditerranée. ( G. M. ) Le Pagure craintif (2) de Roux ne paraît être qu'une variété de l’espèce précédente ; on le trouve dans les mêmes mers. 4- Pagure de Gaüdichaud. — . Pagurus Gaudichaudi (3). Conformation des yeux et des antennes à peu prés le même que ohez le P. Bernard. Pales antérieures très-grosses , poilues^ et héris- sées en dessus d une multitude de grosses épines acérées ^ noires à la pointe et isolées; carpe, main et doigts longs. Pâtes des deux (1) Risso , Crustacés de Nice, PL i , fig. 8. — Desmarets, Consid. ^rles Crustacés, p. i^3. — Roux, Crust. delà Médit. PL 4’’ — *‘dw. loc cit. (2) Pagurus meticulosus, Roux, Crust. de la Méditerranée, PI. 42. (â) Edwards, Ann. des sc. nat. 2'. séïie, t. VI, p. 26g. 2i8 histoire naturelle paires suivantes épineuses sur le bord supérieur, un peu compri- mées et terminées par un tarse gros et cylindrique. Main des pâtes postérieures très-courte ; abdomen du male garni de plaques cornées disposées par paires éloignées de la ligne médiane , et ne portant qu'une seule fausse pâte üliforme, fixée à la dernière de ces plaques du côté gauche. Par son aspect cette espèce ressemble beaucoup au Pagure rusé. Longueur, 5 pouces. Habite la cote de Valparaiso. (G. M.) 5. Pagure a crêtes. — Pagurus cristatus (i). Dent médiane du bord antérieur de la carapace un peu plus saillante que chez le P. Bernard , et pédoncules oculaires moins gros. Pâtes antérieures granuleuses ou légèrement épineuses ; bords supérieur et inférieur du carpe minces et en forme de crête dentelée. Mains un peu comprimées et garnies d’une ou deux crêtes longitudinales , minces , saillantes , plus ou moins dentelées, et disposées d’une manière un peu différente des deux côtés du corps et dans les deux sexes. Pâtes suivantes minees, comprimées et dentelées finement sur leur bord supérieur ; tarse long , courbe et comprimé , mais pas tordu. Trois fausses pâtes petites et à deux lamelles terminales, fixées à l’abdomen ; à peine quelques poils sur les pâtes. Longueur, i8 lignes, i Trouvée à la Nouvelle-Zélande, par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) a a. Palpe spin forme des antennes externes dépassé par les pédon- cules oculaires. 6. Pagure strié. — Pagurus siriatus (2). Angle médian du bord antérieur de la carapaee à peine mar- qué. pédoncules oculaires gros , sans renflement notable aU Edwards, loc, cit. p. 26g. ) Cancer arrosor, Hevhst , t. 11 , p. 170 , PL s, Bosc, Hist. des Crustacés, t. II, p. 7: 43, fii -P. stri- Pa^urus stria- DES CRUSTACÉS. 210 ïïiilieix , et beaucoup plus longs que la portion écbancrée du front qui recouvre leur base ; leur pièce basilaire terminée en dedans par un bord droit assez éloigne de celui du côté opposé, et se pro- longeant sous la forme d’une dent courte, large, plate, et épineuse sur le bord externe qui est courbe. Troisième article des antennes internes dépassant de beaucoup la portion basilaire des antennes externes. Palpe spiniforme de celle-ci gros à sa base , presque moins longs que le pédoncule des antennes internes, et beaucoup moins long que le bord antérieur de la carapace ; cornée petd (1) Edivarils , op. cit. p. 272, PL lô- hg- i4' (2) Olivier, Eiicyclop. IMétIi. t. ‘VIII, p- 641. cit. p. 178, Quoy elGaimavd, ’Voy. de lUranie lig. 2. _ Edwards, op. cit. p. uyS. Desmarest , op' , p. 520, PL 7^- DES CRUSTACÉS. 2a3 n'occupant pas le quart de la longueur du pédoncule , et échan- cré comme d’ordinaire pour recevoir un prolongement de la portion opaque du pédoncule. Palpes spiniformes des antennes externes petites. Pâtes antérieures renjlées très-inégales (la gauehe fort grosse) , et couvertes de grosses épines acérées , garnies à leur l>ase de faisceaux de poils longs et roules. Les pâtes des deux ^ paires suivantes presque cylindriques, et garnies d’une multitude de faisceaux de poils roides, à la base de chacun desquels on voit deux épines acérées plus ou moins longues. Abdomen garni de quatre larges plaques transversales et de quatre fausses pâtes qui, chez le mâle, sont simples et très-petites, et qui, chez la femelle, sont , à l’exception de la dernière', grosses et pom’vues de trois lames très-développées. Couleur, générale rouge orangé, avec des taches ocellées , blanches , bordées de brun ou de noir, qui sur les mains sont, pour la plupart, situées sur les épines; poils roux et très-roides ; chez la femelle les plaques abdomi- Dales sont colorées comme le reste du corps. Quelquefois ces taches disparaissent presque entièrement. Habite l’Océan Indien. ( G. M. ) i3. Paccbe moucheté. — Pngurus guttatus (2). Pédoncules oculaires médiocres, beaucoup moins longs que le bord antérieur de la carapace , mais dépassant le pédoncule des antennes internes ; cornée petite, et n'occupant qu'environ le cin- quième de la longueur du pédoncule. Palpe spiniforme des an- tennes externes très-petit. Portion antérieure de la carapace très- déprimée , polie, et marquée de plusieurs sillons linéaires, dont les médianes circonscrivent une espèce d'écusson , mieux mar- 'lué que dans le P. pointillé, mais de même forme. Pâtes ante- rieures petites (la gauche un peu plus grosse que la droite), poilues, rt Un peu épineuses sur le bord supérieur. Les pâtes des deux paires (1) Pagurus guttatus , Olivier, Encyclop. t. VIII , P- 64°’ — V«0y et Gaimard, Voyage de l'Uranie, PI. 7g, %■ 3. — Dict. ®'a.ssique d’hist. nat. PI. Ô4, fig. 2.— Edwards . op. cit p 22^ HISTOIRE NATURELLE suivantes courtes, grosses, cylindriques , peu poilues , et à peine épi- neuses, si ce n’est au bord externe de leur troisième article. Ster- num chez la femelle très-large , surtout entre les pâtes de la troi- sième et quatrième paires , où sa largeur égale la longueur du bord antérieur de la carapace. Abdomen garni de grandes plaques trans- versales, qui en avant se touchent presque. Fausses pâtes ovifères de la femelle grandes et à trois lames terminales; enfin un ap- pendice mou, en forme de corne, et de grandeur très-variable à la partie latérale et inférieme de l’abdomen de la femelle , un peu en arrière de la troisième fausse pâte. Couleur du corps, blanc jaunâtre ; pâtes rouges avec des points jaunes , et sur la face supériem’e du quatrième article de celles des trois premières paires, une grande tache circulaire qui paraît être bleuâtre dans le vivant , mais devient blanchâtre après la mort. Longueur, en- viron 3 pouces. 4 Le Pagure sanguinolent (i) de MM. Quoy et Gaimard , déposé par ces naturalistes dans la collection du Muséum, ne me paraît être qu’une simple variété de l’espèce précédente. Il est cepen- dant à noter que la forme des lobes de la région génitale, qui embrassent l’extrémité postérieure de l’espèce d’écusson repré- senté par la région stomacale , est rm peu différente. Ici ils sont beaucoup moins larges , et leur bord extérieur, au heu d etre échancré vers le milieu, est régulièrement courbe. Du reste il ne paraît différer aussi en rien du Pagurus hungarus, figure par Herbst, PL 23, fig. 6 (2). 14. Pagure voisin. — Pagurus affinis (3). Espèce très-voisine du P. pointillé, mais ayant les pédoncules oculaires extrêmement longs ( environ une fois et demie aussi longs que le bord antérieur de la carapace ; le palpe spiniforme (1) Voyagede M7rame, PI, ^o, fig. 2. (2) Dans le texte de Herbst cette figure est citée à tort sous no. 7. Payez t. 11 , p. 26. (3) Edw. loc, cit. p. 274- DES chl'stacés. >igs5 des «ntennes externes rudimentaire ( ne dépassant pas le pénul- tième article pédonculaire) ; les pâtes de la deuxième et troi- sième paires à peine poilues , si ce n’est sur le dernier article, et 1 abdomen du mâle armé d’un prolongement mou , en forme de corne , un peu en arrière et au-dessous de la troisième fausse pâte. Longueur, 3 pouces environ. Habite les côtes de Ceylan. (G. M. ) tS. Pagure sÉtifère. — Paguruî setifer{\). Cette espèce ne diffère que fort peu du Pagure moucheté, mais s’en distingue , ainsi que des espèces précédentes , par la forme de la pâte gauche de la troisième paire, qui présente trois cretes longitudinales, séparées par des sillons profonds, et dont les deux externes sont marginales et sétifères. Les pâtes sont couvertes d une grande quantité de longs poils fauves. L’abdo- men de la femelle est conformé de la même manière que chei le P. déprimé. Longueur, 3 pouces. Couleur, rouge mêlé de jaune. Habite la Nouvelle-Hollande. ( G. M. ) iG. Pagure craeuleux. — Pagurus granulatui (j). Pédoncules oculaires longs et grêles , plus longs que le bord antérieur de la carapace , et dépassaüt de beaucoup le pédon, cule des antennes externes , mais dépassés par le troisième article des antennes externes ; cornée très-petite et n’occupant qu environ “n sixième de la longueur de l'article terminal du pédoncule. Carapace garnie de petites touffes de poils ; pâtes antérieures très- gs'osses, celle de droite un peu plus grande que l'autre , et toutes fieux armées en dessus d’une rangée de fortes épines, et couverte ans tout le reste de leur etendue de tubercules, dont la hase est (1) Edwards, loc. cit. p. 2;.'j. (2) Olivier . Lncyclop. t. VIII, p, G/jo. — Lainarck, Hist. des mm, sans vcrtèl)res, t. V, p. aao. — Edwards, op. cit. p o.qb. CRUSTACÉ.s, Tome n. .jrjg HISTOIRE MATUnKltE entourée en avant d'une rangée île poils très-courts et Ires-serres qui décrivent des demi-cercles, cl par leur réunion simulent la disposi- tion d'écailks; sur la main ces tubercules sont formés d'un groupe de granulations plus ou moins grosses et nombreuses ; Jes pâtes des deux paires stiivautes sont grosses, presque cylindriques, et couvertes de crêtes poilues, squammiformes, disposées à peu près de même qu’aux pâtes antérieures. La pince des pâtes des deux dernières paires est bien formée. Sternum assez large entre les paies de la troisième paire. Abdomen garni de quatre plaques transversales, portant chacune une fausse pâte, qui, chez le male, se tei-mine par une longue lame ciliée , et qui , chez la femelle, se termine (à l’exception du dernier) par trois lames ayant a peu près la même largeur. Longueur, 7 à 8 pouces. Habite les Antilles. ( G. M. ) h. Bord antérieur de la carapace armé sur la ligne médiane dune dent rostrale, plus ou moins saillante. c. Point d'appendices pairs sur la partie antérieure de l'ab- domen. 17. Pagcrcs ocrii. — Pagurus oculatus (i). Dent rosiriforme à peine marquée. Pédoncules oculaires moins longs que la portion pédonculaire des antennes internes, mais plus longs que le bord antérieur de la carapace ; leurs écailles basilaires, petites, courbées, presque ovalaires et rapprochées. Pâtes antérieures presque sfuiétriqucs et médiocres; la main épineuse et garnie de quelques poils; les doigts gros, presque cylindriques, et "terminés par un ongle noir ; pâtes de la deuxième et de la troi- sième paire presque cylindriques , garnies de quelques faisceaux rie poils courts et rares, et terminées par un tarse styliforme beau coup plus court que le pénultième article. Point d appendices (I) Cancer oculatus , Fabriciiis, Eut. Syst. z, p. 4y l- rus oculatus. Falir. Siippléin. p. 4i3. — Latveille, Hist. des Gras • t. VI, p. Ida. — Edwards, op. cit, p. a;!!- CES CIîeSTACl?S.. pairs à la base de rabdoiiien du mâle; quatre fausses pâtes pe- tites et a une seule lamelle terminale. Lame terminale de l’abdo- men arrondie au bout. Longueur, 3 pouces. Coüleur, rougeâtre ; des lignes longitudinales jaunes et rouges sur les tarses. Trouvée à Noirmoutiers ( G. M. ). 18. Pagure cuirassier, — Pa^unts ctihanarius (i). Dent rostriforme , triangulaire, extrêmement petite, et séparée du front par un sillon. Pédoncules oculaires très-grêles, plus longs que le bord antérieur de la carapace, mais en général dépassés par le troisième article des antennes internes ; la dent sqaammi- forme de leur hase petite , pointue, en contact auec son congénère, et tronquée en dehors; cornée transparente très-petite, et sans échan- crure notable à son bord supérieur. Palpes squammiformes ; les antennes externes médiocres ; l’article basilaire de ces organes dé- passant bien notablement l’angle externe de la carapace. Pâtes ante- rieures médiocres, renflées, très-épineuses, et légèrement poilues en dessus; les suivantes garnies de faisceaux de poils roides et bruns. Tarse court. Fausses pâtes abdominales du mâle assez grandes, et portant deux lames terminales ciliées. Longueur, 4 pouces. Couleur, rouge brun, avec des lignes longitudinales pâles sur les pâtes, qui dans le jeune âge sont bordées de lignes d’un rouge foncé. Cette espèce, qui habite les mers d’Asie, est très-voisine de la précédente. ( G. M. ) 19. Pagure mains-épaisses. — Pagurus crassimanus (s). Petite espèce très-voisine de la précédente, dont elle ne se dis- '»gne guere que par les pâtes plus grosses et couvertes de longs P’ P*' '' " Vipi- i? ’ Crast. et des Insectes, t. 'VI, p. 167. — Oli- l’n ’ ncyclop. t. VIII, p. 6j6. — Quoy et Gaimard , Voy. de “■ Pdwards, loc. cit. p.ajS. Ldwards, loc. cit. p. 377. i5. •^1; 2^8 histoire naturelle poilB ; les mains sont extrêmement courtes , presque globuleuses et tuberculeuses en dessus aussi bleu qu’eu dessous; les pédon- cules oculaires sont uu peu plus gros et légèremeut courbes eu dehors. Couleur, rouge lie devin ; longueur, environ 2 pouces, üabitelamerdu Sud. (C. M.) 20. l'iGCRE WISANTHROPE. — Pagui'us misanthropu, (i). Espèce très-voisine des précédentes; les pédoncules oculaires sont très-grêles, allongés, et terminés par une petite cornee sans écliancrure notable; il paraît y avoir une dent rostiiforme ru 1- nicutaire ; les pâtes antérieures sont médiocres et poilues , et paraissent offrir ni épines, ni tubercules Les caractères assignes a Lte espèce par Roux sont tirés de la disposition des couleurs ; un grand nombre de taches bleu-ciel sur un fond verdâtre, on- gueur, environ 18 lignes. Habite la Méditerranée. 21. Pagdre bécorÊ. — PaS’MW ornalus {i). Espèce très-voisine de la précédente dont elle ne paraît différer que par ses pédoncules oculaires plus gros, par ses pâtes ante- rieures plus grosses et à peine poilues, les pâtes des deux paires suivantes plus longues, et par ses couleurs; les mains sont mar- quées de points rouges sur un fond vert suivantes présentent deslignes rougessur un tond vert.Longu environ i pouce. Habite la Méditerranée. (il Pngurus tuhularis , Risso, Crust. de Mic. iv> ad. P- «m thropus, Risso, Hist. nat. de VEur. ménd. t. V, p. 4'- Crust. delà Méditerranée, PL 14, fig- I- , /../o- MM. Risso et Roux rapportent à celte espèce le Pagntiis u ris de Fabriciüs ( Supplem. p. 4t3). - M. Savigny dans le grand ouvrage sur fie 2 ) paraît aussi se rapporter a cette espece . il c..l c P i noter que la disposition de l’abdomen semble anonuale^ (2) Roux. Crust. de la Médit. PL 43. — Edvv. loc. cit. p- ,9 DES GH US T AGES, 229 3 3. Pagure tuderculeux. — Pagurus luberculosus (1). Espèce extrêmement Toisine de la précédente , mais qui s’cn distingue par ses pales antérieures, granuleuses seulement; les pâtes suivantes sont à peine poilues. Longueur, environ 3 pouces. Cou- leur, rougeâtre rayée de jaune. Habite les Antilles. ( C. M. ) Je suis porté à croire que le Pagurus scopetarius figuré par Herbst , PL sS, fig. 3, est un jeune de cette espèce. 23. Pagbre rLi'TEUR. — Pagurus tihicen (2). Dent rostriforme à peine saillante, rudimentaire. Pédoncules oculaires de la longueur du bord antérieur de la carapace , et dépassant le troisième article des antennes internes ; leurs écailles basilaires petites , triangulaires et rapprochées. Palpe spiniforrne des antennes externes extrêmement petit. Pales entièrement lisses/ celles de la première paire extrêmement inégales ; la main gauche très-grosse et renflée ; pinces obtuses et sans ongle terminal ; tarse des pâtes de la deuxième et de la troisième paire court. Abdomen du mâle garni de quatre fausses pâtes à deux lamelles terminales. Fausses pâtes ovifères de la femelle grandes et à deux lames étroites. Dernier article de l’abdomen presque symétrique. Longueur, 18 lignes. Couleur, jamie lougeâtre, avec de grandes taches blanches à l'extrémité des pâtes. Habite la mer du Sud. (C. M.). 24. Pagure élÉgamt. — Pagurus clegans (3). Petite espèce extrêmement voisine de la précédente, mais qui (i) Edwards, loc. cit. p.278, PL i3, lig. i. (a) Herbst, t. Ij, PL a3, lig. 6.“^ Lalr. Hist. nat. des Crnst J' P- ifig. — Olivier, Encyclop'. t. VIII, p. 646. — Edwards toc. cit. p. 278. (3) Quùy et Gaimard, Collect. du Muséum. — Edwards, loc, cit P' 2y8, PI. i3, (ig. 2. 2ÜO HISTOIRE NATURELLE s’en distingue par l'existence de petits tubercules arrondis sur les pinces et la partie Toisine de la main. Longueur, lo lignes; pinces jaunes ; pâtes des deux paires suivantes annelées de rouge et de blanc ; corps et pédoncules oculaires blanchâtres. Trouvée par MM. Quoy et Gaimard, à la Nouvelle-Irlande. ( G. M. ) 25. Pagure CHILIEN. — jPa^uriuc/ii/cmw (i). ( Planche 22 , fig. 9. ) Espèce très-voisine de la précédante , mais ayant les pédoncules oculaires beaucoup plus longs que le bord antérieur de la cara- pace. Habite la côte du Chili. ( G. M. ) 26. Pagure sillonné. — Pagurus sulcalus (2). Petite espèce , qui ne diffère guère du P. tibicen que par la forme de la troisième pâte droite , dont le pénultième article , au lieu d’étre arrondi, est comprimé, et présente en dehors, au- dessous de son bord supérieur , un large sillon longitudinal. Longueur, 10 lignes. Couleur, blanchâtre. Habite les Antilles. ( G. M. ) 27. Pagure vieillard. ~ Pagurus aniculus (3). Dent rostriformc , grande et triangulaire , mais peu arancee, pédoncules oculaires très-rétrécis vers le milieu, et de même longueur que le bord antérieur de la carapace et la portion basi- (1) Edwards, loc. cit. p. 279. (a) Edwards , loc. cit. p. 279. . . ^ . ,,,11 (3) Fabricius, Suppl, p. /(H- — Olivier, Encyclop. t. VUl . p. 640. — Latreille , Hist. nat. des Grust. t. ’VI , p. i63 , PL 3 12 , tig. 2. — Quoy et Gaimard, Voy. de l Eranie, p. 53i> PL 79, tig. I. — Edw. loc. cit. DES CnUSTAEES. aSt aire des aiitenues iulernes ; leurs écailles basilaires très-larges , triangulaires , et rapprochées outre elles. Palpe spiniforino des antennes externes très-petit. Pâtes antérieures coürtes , grosses, presque de même grosseur , et marquées de stries transversales qui en occupent tonte la largeur, sont très-éloignées entre elles, et garnies vei-s le haut de petites épines noires et de poils; doigts très-courts, et termines par un ongle noir ti-ès-gros. Pâtes des deux paires suivantes courtes, grosses, arrondies, un peu com- primées, et garnies de lignes transversales comme les précéden- tes ; tarses extrêmement courts. Abdomen de la femelle garni en dessus de grandes plaques cornées, transversales , lobées sur leur bord postérieur ; trois premières fausses pâtes nvifères, gran- des, terminées par deux articles ciliés , et portant près de leur base une énorme lame foliacée , qui , en se réunissant avec un grand Tepli tégumentaire et lamelleux placé obliquement sur la face inférieure du ventre , forment une poche ovifère très-vaste ; la quatrième fausse pâte presque rudimentaire. Taille, environ 2 pouces. Couleur, jaunâtre lavé de rouge ; poils jaunes. Habite ITle-de-Fi-ance. (G. M. ) C’est la meme espèce qui a été décrite une seconde fois par Olivier, sous le nom de Pagurus ursus (i). c. c, Abdomen portant sous sa base une ou deux paires d’appendices. 28. Pagere tachïtÉ. Pagurus maculatus (2). Dent rostriforme, mince et alongéc. Pédoncules oculaires un peu Rétrécis vers le milieu, plus longs que le bord antérieur de la (l) Encyc. t. VIII, p. Gjo. . — Desmarest, op. cit. p. 179 Page ni s ondatus, liisso, Crast. do Rire, p. 5p — Dcsm.are.st, onsid.sur le.s Crust. p. 17p. — P. maculatus , Pdsso, Hist. de l’Eur. crut. t. V, p. 39 Roax, Ciiist. de la Méditerranée, Fl. aj, *S- 1-4. — Pagurus oculalas , Herbst , t. II, p. lî j- El ^3 , fig. 4. HISTOIRE îi A 1 U R E 1. L E •2 32 carapnce , et dépassant un peu la portion basilaire des antennes internes. Antennes externes de longueur médiocre. Putes ante- rieures courtes, épaisses et finement granulées; main renflée a sa base , mais devenant presque triangulaire vers le haut , garnie en dessus d’une petite crête épineuse , et portant une seconde crête à son bord inférieur ; doigts gros , triangulaires , pointus , et se touchant par un bord droit ; pâtes des deux paires suivantes très-comprimées et dentelées sur leur bord supérieur ; leur dernier article presque lamelleux , falciforme , et de longueur médiocre ; pénultième article des pâtes de la quatrième paire ne se prolon- geant pas notablement au-dessus du tarse , qui est conique et peu mobile. Abdomen du mâle portant à sa partie antérieure et infe- rieure une paire d’appendioœ courts , gros et lamelleux , qui sont appliqués contre les orifices génitaux, et qui sont suivis d’une seconde paire d’appendices également symétriques , mais grêles et filiformes ; trois fausses pâtes , terminées par ime lamelle sim- ple , fixées sur le côté gauche de l’abdomen comme d’ordinaire. Abdomen de la femelle portant à sa base ime paire de fausses pâtes rudimentaires , appliquées contre la base des pâtes thora- ciques de la première paire , et suivies de quatre appendices ovi- fères, dont les trois premiers, fixés à des lames longitudinales, étroites , se terminent par deux lamelles , et sont recouvertes par un grand repli latéro-inférieur de la peau de 1 abdomen , qui con- stitue une lame concave , ciliée sur le bord , et dirigée en avant pour loger les œufs; le quatrième filet ne paraît pas donner atU- clie à des œufs , et est simple. Habite la Méditerranée. ( C. M. ) Pagnrus maeulatus, Risso. — Roux, ^Crustacés de la Méditer- ranée, PI. 2/(1 fig. 1-5. — Etlwards, loc. cit. p. 281. Nous sommes portés à croire que le Pagwus eremita de Fabricius ( Supplém. p- 4*^ ) pourrait bien appartenir à celte espece. Le Pa- gure figuré par Baster (Opus. subsus. PI. 10, fig. 3) semble aussi s’en rapprocher plus que de tout autre. DES C I! L S T A C E S . 233 39. Pagdre gonacre. — Pag-iirus gonngrus (t), Dcnl rosiriforme , mince , pointue et assez avancée. Pédoncules Oculaires grêles , et plus longs que le pédoncule des antennes in- tei'nes et le bord antérieur de la carapace ; leurs écailles basilaires aiguës, et écartées entre elles. Pâtes antérieures médiocres , un peu épineuses sur le bord supérieur, et couvertes en dessus de poils longs, serrés et Jlexihles; mains courtes et renflées; pinces fortes , et se touchant par une surface presque plane et très-large . Pâtes de la deuxième et de la troisième paire médiocres, comprimées, et poilues sur les bords, Celles de la quatrième paire terminées par Un article court , stylifomm, et nullement subehéliforme. Abdo- men du male portant a sa base deux paires d appendices dispo- sés comme chez le Pagure tacheté , et suivi de trois appendices impairs tres-petits ; dernière pièce de l’abdomen profondément ochancrée au bout. Abdomen de la femelle garni en dessous d un grand prolongement cutané , falciforine , oblique , de trois fausses pâtes ovifères , dont les deux premières portent trois la- melles étroites , et d’une paire de fausses pâtes rudimentaires et symétriques , accolées contre la base des pâtes thoraciques de la cinquième paire. Longueur, 3 pouces. Habite les mer» de la Cbine. ( C. M. ) 3o. PagüRE poilu. — Pagurus pilosus (2). Dent rostriforme large , et à peine saillante. Pédoncules ocu- laires cylindriques , moins saillans que la portion basilaire des antemies internes , beaucoup moins longue que le bord antérieur de la carapace, et armés en dessus d'une rangée longitudinale de petits points; leurs écailles basilaires petites, pointues, et écar. t ées l’une de Vaut g . Filet terminal des antennes extenies gros et eourt. Pâtes antérieures très-inégales , et armées de granulations (0 Edwards, loc. cit. p. 281. ('.*) Edwards, loc. cit. p. 282, PI. i4, lig- *■ 2C(| HISTOIRE naturelle spiniformes et d’épines , et enufertes en dehors de longs poils Jlcxi- hles et serrés, qui cachent ioul-éi-ftdl la surface de la main; paie gauche la plus forte ; sa main renflée, et ses pinces très-comprimées. Les pâtes suivantes garnies egalement de poils longs et très-serrés. Plaques abdominales du mâle très-petites, et divisées sur la ligne médiane par un espace membraneux; deux paires d ap- pendices abdominaux disposés comme chez le Pagure tacheté et le Pagure frontal , suivis de trois fausses pâtes , terminés par une seule lame très-grande et très-alongée. Chez la femelle, ces ap- pendices ont deux grandes lamelles terminales. Longueur , 3 pouces. Habite la Nouvelle-Zélande. (G. M. ) 3i. Pagure yrou-tm.. Pagurusf rontalis (i). Dent rostriforme grande , triangulaire , et assez saillante. Front profondément échancré de chaque côté de cette dent , et fortement sillonné près de son bord. Pédoncules oculaires cylindriques, de la longueur du bord antérieur de la carapace , et dépassant de beau- coup le troisième article des antennes internes ; les dents squammi- fmmes de leur base petites, bombées , pointues et très-rapprochées . Pâtes antérieures inégales , renflées , très-finement granulées et un pou épineuses supérieurement. Pâtes de la deuxième et de la troi- sième paire lisses , et portant sur leur bord supérieur et sur le tarse quelques pointes spinifonnes noires. Pâtes de la quatrième paire à peine subchéliformes; la paire de pâtes postérieures extrê- mement courte. Abdomen de la femelle garni d un grand repli cutané subcoruiforme , faisant office de poche ovifère et de filets ovifères à deux lames terminales. Le male pourvu de deux paires d’appendices abdominaux symétriques , suivis du côté gauche de trois fausses pâtes très -petites , et à une seule lame terminale. Lon- gueur, environ 4 pouces. Couleur rougeâtre, livide; quelques poils jaunâtres sur la main et les côtés de la carapace. Rapporté de la Nouvelle-Hollande par M\T. Quoy et Gaimard. (C. M.) (i) Edwards, loc. cit. p. 283, PL i3, lig. 3. DÛS Cr.DSTAÜES. 235 82. Pagure de Gama. — Pagai-us Gamianus (i). Déni rostriforme large , Iriangidaire , mais peu saillante ; îroxst profondément échancré de chaque côté de sa base. Pédoncules oculaires très-gi’èles , a peu près de même longueur que le pé- doncule des antennes , mais beaucoup moins longs que le bord antérieur de la carapace ; filet terminal des antennes externes très-court. Paies antérieures presque égales, épaisses, médiocrement poilues et épineuses. Pâtes suivantes lisses en dehors, poilues sur les bords , et un peu épineuses sur leur face interne ; tarses gros et de longueur médiocre. Appendices abdominaux du mâle comme dans les espèces précédentes. Abdomen de la femelle garni de deux plaques longitudinales, étroites et très-poilues , qui portent les deux premiers appendices ovifères , du reste disposés comme chez le Pagure gonagre. Longueur , 2 pouces. Trouvé au cap de Bonne-Espérance par M. Reynaud. ( G. M. ) §§ Pspeccs ayant l anneau ophihalmiqiic armé en dessus d'une dent rostriforme mobile , qui s'avance entre les pédoncules oculaires, et qui est dentelé sur les bords. 33. Pagure soldat. — Pagurus miles (2). Pédoncules oculaires médiocres , ne dépassant pas notablement lo pénultième article pédoncnlaire des antennes internes et ex- ternes ; leurs écailles basilaires larges , plates , et appliquées Contre le prolongement rostriforme. Pâtes antérieures très-iné- gales ; celle du côté gauche très-forte , et toute couverte en dessus ^opines plus ou moins acérées. Les pâtes suivantes granuleuses et (0 Edwards , loc. cit. p. 283. (a) Cancer miles , Fah. Ent. Syst. 2 , p. 4yo. — Cancer Diogenes , erbst , t. II , p. in, PI. 22 , lig. 5. — Pagurus miles, Fabricias , «Pplém. p. 412. — Lutr. Hist. nat. des Crust. t. VI , p. l65. — t^awards, loc. cit. p. 284, PI. 14, fig. 2. MIS roi KL NATÜKELLE ;j36 épineuses en dessus ; leur tarse très-long, à bord tranchant, sil- lonné en dehors, et armé en dessus d’épines. Abdomen du mâle portant quatre fausses pâtes assez grandes , terminées par une longue lamelle simple. Longueur, enriron 3 pouces. Couleur, jaunâtre. Habite les côtes de l'Inde. (C. M. ) 34. Pagure sentinelle. — Pagurus ciistos (i). Espèce très-voisine de la précédente, dont elle ne diff’ère que parce que la grosse main est finement granulée en dessus, et n’est armée d’épines que sur le bord supérieur. Le tarse des deux paires de pâtes suivantes est également dépourvu d’épines. (Dans les individus que j’ai eu l’occasion d’examiner, l’abdomen était tellement déformé par la dessiccation, qu’il était impossible d’en reconnaître le mode de conformation.) Longueur, i pouces. Habite les côtes de l’Inde. ( G. M. ) 35. Pagure piaphane. — Pagurus diaphanus (2) . Espèce très-voisine du Pagure soldat , mais dont la grosse main est lisse en dessus , comprimée et articulée obliquement, de ma- nière à former avec le carpe un angle dont le sommet est dirige en dessus ; le carpe fortement dilaté en dedans. Le tarse des pâtes des deux paires suivantes est lisse en dessus. Enfin il existe chez le mâle deux fausses pâtes abdominales filiformes à droite, et quatre à gauche. Habite l’Océan. (C. M. ) On trouve dans divers ouvrages la description de plusieurs espèces de Pagures que nous n’avons pas eu l’occasion d’observer (i) Pagurus custos , Fabricins , Suppl, p. Ifii. — Latreille, llist. nat. des Crust- t. VI, p. i65. — Olivier, Éncyclop. t. VIII, p. 644' — Edw. loc. cit. p. '284. (■a) Pagurus diaphanus , Fabricius, Supplém. p. /[12. — Cancer miles, Herbst, t. □ , p. 19, PL 22, fig. — P. diaphanus, Laf' Hist. nat. des Crust. t. VI, p. i65. — Édw. loc. cil. p. 284. DES CRUSTACÉS. iZ’] et qui nous paraissent même ne pas être assez bien connues pour etre déterminables, telles sont ; Le Pagurus hungarut de Fabricius ( Suppl, p. ;{i 2 ) , figuré par Herbst(op. cil. t. II, p. 26, PI. 2 3, fig. 3); espèce qui, suivant Fabricius , habite la mer des Indes, et suivant Herbst se trouve sur la côte de Naples. Le Cancer duhius de Herbst ( t. III , p. 2 2 , PL 60 , fig. 5 ). Le Cancer tampanistus du même auteur ( t. II , p. 26 , PL 23 , fig. 5). Le Pagurus pedunculatus ( Herbst, t. III , p. 25, PI. 61, fig. 2 ) , tpii est remarquable par la grosseur des pédoncules oculaires , et dont les mains paraissent être surmontées d’une crête dentelée. Le Pagurus araneiformis de Fabricius ( Suppl, p. 4 14 ) ; espèce qui habite les côtes d’Ecosse. Le Pagurus alatus de Fabricius (Suppl, p. 4i3), qui habite les côtes de l’Islande , et qui a les mains lisses et garnies de trois Crêtes ; peut-être devra-t-elle être rapprochée du P. anguleux dé- crit ci-dessus. Le Pagurus villalus de llosc (Hist. des Grust. t. II, p. 8, PI. 12) ; espèce dont les mains sont tuberculeuses , et qui se trouve en abondance sur les côtes de la Caroline. Le Pagurus pollicaris (Say, Journ. de l’Acad. de Philad. t. I , p. I G2 ) , dont les mains sont granulées et garnies en dessus d’une crête saillante et denticulée ; il se trouve sur les côtes de l’Amé- rique septentrionale. Le Pagurus longicarpus du même auteur (op. cit. p. iG3); espèce qui habite les mêmes localités , et qui est remarquable par la forme alongée et presque linéaire des mains et du carpe , dont la surface supérieure est granulée. Le Cancer megislus de Herbst ( t. III, p. 28, PL 6t, fig. i, Pagurus megislus , Oliv. Encyclop. ) , paraît être une espèce ima- ginaire dont la portion intérieure du corps appartiendrait à un Pagure voisin du P. pointillé , et dont la nageoire caudale , dis- posée en éventail , serait prise à quelque Macroure ( une Lan- gouste , par exemple ). Enfin , nous ajouterons aussi que le Crustacé fossile décrit par IltSTOTTE NATUnnr-LK M. Desmarpst smi3 le nom «le Pagnrus Jhujdsii (Crnsl. foss. p. PI. XI, flg. 2 ), ne nous paraît pas se rapporter à ce genre, mais avoir beaucoup d'analogie avec les Callianasses. Genre CÉNOBITES — Cenohita (1, Latrcilic a donné ce nom à une division très-naturelle de la tribu des Paguriens, qui établit le passage entre les Pagures proprement dits et les Birgiis , et qui s’en distin- gue en ce que l’abdomen est conformé comme celui des Pagures, et les antennes comme celles des Birgus. La forme de la carapace est également caractéristique , car ce bouclier, beaucoup plus solide que chez les Paguies, est rétréci et comprimé en avant , et présente , dans sa moitié postérieure , un bord saillant qui sépare sa lace supérieure de la portion latérale laquelle descend verticalement vers les pâtes (PI. 22, fig. 11 ). Les pédoncules oculaires sont assez courts , mais grands et comprimés au point d’être presque lamellaires ; la cornée en occupe la portion ter- minale et externe. Les antennes internes , insérées un peu en arrière des externes , sont extrêmement grandes (fig. 12); leur premier article, gros à sa base et cylindri- que dans ses deux tiers externes , dépasse les yeux et porte un second article encore plus long; le troisième article est un 2ieu plus long que le second, .et poide deux filets ter- minaux, dont l’un est court et sétiforme, l’autre gros, assez long et obtus. Les antennes externes sont très-fortement comprimées ; leur pédoncule est long , mais u’atteiut pas 1 e.xtrémité du deuxième article des antennes internes, et leur palpe n est représenté «pic par un petit tubercule ru- dimentaire. Les pates-mâchoires externes sont pédiformes, courtes, presque cylindriques et dépourvues de dents (i) Cancer 7 i Herbst, etc. — Pagurus , Fabr. etc. — Cenobita% Latreille , Kégne auim. de Cuvier, 2®. édit, t, IV, p. 77. * DKS Cr.TJSTACKS. 'ers leur base. Les pâtes antérieures sont grosses, inéi'ales, et tez'miiiées par une main courte et comprimée en dedans (fig . 1 1 et 1 3) . Les pâtes de la deuxième et de la troisième paire sont grandes , et ne présentent rien de remarcjuable ; celles de la quatrième paire sont presque rudimentaires , et leur dernier article a la iorme d’un petit tubercule à peine mo- l'ile. Les pâtes de la cinquième paire sont conformées comme chez les Pagures , si ce n’est qu(^ cliez le m;zlc leur article basilaire présente un prolongement tubidaiz'e plus ou moins long, à l’extrémité duquel se trouve l’orifice de l’appareil de la génération. L’abdomen est membraneux et contourné sur lui-même, comme chez les Pagures, mais moins long. Chez la femelle, il porte du côté gauche trois liuisses pâtes ovifères assez grandes, et fixées à des plaques dorsales; plus loin , en arrière , on voit une quatrième jilaqne cornée qui Ue porte pas d’appendice. Enfin, ’à. l’extrémité de L’abdo- ™en, se trouve un segment donsal , corné, portant à son hord postérieur une lame médiane , et de chaque côté un appendice, dont celui du côté droit est de beaucoup le plus petit; la forme de ces appendices est la même que chez les Pagures. Chez le mâle, tous ces appendices abdominaux , à l’exception de la paire terminale , manquent complètement ; ttais on retrouve encore les plaques cornées dorsales , qui indiquent la division de l’abdomen en anneaux. Ce genre est propre aux mei’s des pays chauds. S Espèces aj-ant les pidondules oculaires , presque cylindriques , arrondis sur le hord supérieur, et terminés par une cornée hémisphérique qui dépasse le prolongement de l'article pédon- culaire reçu dans l'échancrure de son hord supérieur. I. CÉNOBITE CMBASSÉE. — CenoUta clypeata {d). hégion stomacale bombée et piquetée ; bord latéral des régions (l) Lancer clypealus , Herbst, p. 22 , PI. 23 , fig. 2' — Pagurus ypeatus, Fabr. Suppl, p, <^13. î’-'ÎO lIISTOiriE K/VTljRELLE branchiales concave dans sa moitié antérieure. Pédoncules ocu- laires plus longs que le bord antérieur de la carapace , aussi larges que hauts , et ne se touchant que vers le bout ; leur écaille basi- laire très-petite. Pâtes garnies de quelques tubercules peusaillans, et de lignes transversales piliféres ; surface externe de la grosse main très-bombée et en général presque lisse ; tarses gros , de longueur médiocre, et garnis seulement de faisceaux de poils extrêmement courts ; celui de la troisième pâte gauche environ quatre fois aussi long que large , et présentant inférieurement un bord obtus. Article basilaire des pâtes postérieures se prolon- geant en un tubercule saillant qui s’avance sur le sternum jus- qu'auprès de la base des pâtes antérieures. Longueur, 4 à 5 pou- ces. Couleur, rougeâtre violacé. Habite les mers d’Asie. ( C. M.) 3. CÉNOBITE Diogène. — Cenohita Diogenes (i). (Planche 23 , fig. ii à i3. ) Région stomacale à peine bombée. Pédoncules oculaires seule- ment de la longueur du bord antérieur de la carapace , et pres- que triangulaires ; leur écaille basilaire médiocre et ovalaire. Tarses très-courts. Une crête tranchante et très-saillante sur le bord inférieur des deux derniers articles de la troisième pale gauche. Du reste ne différant presque pas de la Cénobite cui- rassée. Longueur, environ 3 pouces. Habite les Antilles. (G. M. ) Latrcille , Hist. des Crust. t. YI , p. 166. — Cenohita clypeaia < Latreille, Encyclop. PL 3ii, fig. 1 ; lleg, auîiu. de Cuvier, a®, éd. t. IV, p. 77. (i) Catesby, Carol. v. II, PI 33, fig. i eta. — Pagurus Diogenei> Latreille , Encyclop. PL 284, fig. 2 et 3 ( d'après Catesby ). DES CRUSTACJÉS. 2^1 Espèces dont les pédoncules oculaires sont i'-i-s- comprimées ^rnuneçs supérieurement por un bord assez a.gu , et portent une cornee presque triansulatre qui ne dépasse pas sensiblement le prolongement de l'article pédonculaCre reçu dans l'échancrure ci€ son bord supcvicuf'. 3. CÉNomiE hucbel'sE. — Cenobita rugosa. Hegion stomacale presque plate; bord labial des régions bran- roôl ^ basilaire la grosTnwb°mÏ’ et légèrement mmiquées; g J ma>n meclmcre et garnie en dessus dune rangée de pe- ■tes metes obl.queset parallèles. Tarses courts et triangulairs. sième eiterne des doux derniers articles de la troi- e pâte gauche elevé en une crête obtuse. Du reste très-voisine speces precedentes. Longueur, environ 3 pouces. Habite l’océan Indien. (C. M.) Jl m™™. un OinobiM uni I ,cr',r '■ »'• p.. « .i- . , a .) a,„l poaiblc ,„a y CÉ.\OBHE CO.MPRIJIÉE. ■ Cenobita compressa finement granulée; '^^lluns. Paié^des^t conccsees et esctrêmemem “n peu ênine P^'^nneres paires Irès-flnement granulées, ^Peu epmeuses vers le bout. Tarses triangulaires. ( C. M. } “eiin, Collection du Muscuni. «crustacés, tome ir. i6 H I s T Ti n\ E N A T Ü B E L L E 24*^ 5. CK^’OBITF. ÉPiNEirsE. — Cenohita spinosa. Région stomacale tres-bombée ; bord latéral des régions bran- chiales conrejce antérieurement , snais fort peu saillant postérieure- ment. Pédoncules oculaires moins d’une fois et demie aussi longs que hauts, très-comprimés; cornée transparente fort petite; écailles basilaires assez grandes et pointues. Pâtes couvertes de petites crêtes dentelées, transversales vers leur base, et de petites épines courtes, dont le nombre et la longueur augmentent vers l’extrémité de ces membres; grosse main médiocrement bombée. Tarses très-alon- gés et presque cylindriques. Longueur, environ 4 pouces. Cou- leur, brun-rouge très-intense. Habite les mers d’Asie. (G. M.) (î. CÈxoBiTE PERLEE. — Cenohcta perlata. Itégion stomacale peu bombée et verruquense; bords latéraux des régions branchiales saillans ( mais beaucoup moins que chez le G. comprimé), et un peu concaves antérieurement. Pédoncules oculaires à peu près comme dans l’espèce précédente. Pâtes des trois premières paires couvertes de petits tubercules perlés et pres- que dénués de poils. Tarses très-courts , presque triangulaires et à peine épineux. Habite la mer du Sud. ( G. M. ) Gexbe GAjN'CELLE. — Cancellas (1). Cette petite division générique ne s’éloigne que foi’t peu des Pagure.s proprement dits , et ne nous est encore qu’im- parl.iitement connue, car nous n’arons pas observé la femelle de 1 unique e.spèce d’après laquelle nous l’établissons, mais les particularités d’organisation que nous a offertes 1^ mâle , ne nous ont pas permis de rapporter ce Crustacé à (1) Edw. Ann. des sc. nat. DES CRUSTACÉS. aucun des genres déjà établis. L’abdomen , au lien d’étrecon tourne sur lui-méme, et de se terminer par une espèce de queue d.fForme, est parla itemeut .symétrique ; les appLdices au penult.eme anneau alxlominal ont la mémo forme que Chez les Pagures, mais sont .semblables des deux côtés, et il existe, du reste, aucun autre appendice adhérant à l’ab- oomen enti-e ce segment et le thorax. Cx.-VCEULE TYPE. C. ixpttsii). Dent rostriforme. large, triangulaire, mais peu saillante ; front profondément echancré de chaque côté de sa base. Portion ante- r-eure de la carapace bombée et sans sillons notables. Pédoncules eulaires grêles, dépassant le pédoncule des antennes externes ans près de la moitié de leur longueur , mais cependant plus courts que le bord antérieur de la carapace ; cornée transparente très- Petiteetsans échancrure à son bord supérieur. Antennes externes xtremement courtes, guère plus de deux fois aussi longues que tes pédoncules oculaires. Pâtes antérieures égales . et déprimées su- peneui-ement ; une crête dentelée sur le bord supérieur de la main qui se réunit à une élévation longitudinale arrondie de la face externe de la main, de façon à former sur le carpe une pyramide a trois faces ; face externe de la main un peu Yerrnquense ; pinces res-courtes. Pâtes de la seconde paire beaucoup plus grosses et P us longues que celles de la Iroisièiiio paire, et garnies d’une ^ e e qui setend du milieu du troisième article jusqu’à leur ex- J^emité, en décrivant une courbure régulière dont la convexité celi**"! ^*'°*^*’ ' supérieure de cette crête s'élève comme ^ e es pâtes antérieures, en pyramide, et corre.spond exacte- diX*^-"* ^ pédoncules oculaires , lorsque les pâtes sont riç,ees en avant. Tarses très-courts et assez gros. Pâtes de la troi- ^ enie paire très-comprimées. Article basilaire des pâtes poslérieu- grand et squammiforme. Abdomen du mâle court , large , D Edw. Ann. des sc. nat. a®, série, Zool. t. VI, PP i4, lig. 3. i6. 244 hlSfOIRE NATURELLE garni «n dessus de lames transversales très-étroites qui ne portent pas d’appendices , et terminé par une paire d’appendices con- formées comme chez les autres Paguriens , mais symétriques, et par une lame médiane également symétrique. Le Pagure canalicclé figuré par Herbst (i) paraît être très-voi- sin de cette espèce. Genre BIRGUS. — Birgus (2). Les Birgus semblent établir le passage entre les Pagures ( ou plutôt les Cénobites ) et les Litbodes. Leur carapace , terminée antérieurement par un rostre liorizontal et saillant , est divisée en deux portions , comme chez les Cénobites ; la portion antérieure formée par la région stomacale est étroite, mais la postérieure est très-large et ovalaire, les régions branchiales étant très-développées , et formant de cliaque côté une espece de bouclier semi-circulaire qui s’a- vance au-dessus de la base des pâtes. Les pédoncules ocu- laires sont gros , arrondis et de longueur médiocre. Les antennes internes ont la même conformation que chez les Cénobites , si ce n’est que leur article basilaire est encore plus alongé. La disposition des antennes externes et des patcs-mâchoircs externes est aussi tout-à-fait la même que chez ces derniers Paguriens. Les pâtes antérieures sont grosses , an'ondies et de longueur médiocre ; celles des deux paires suivantes sont terminées par un gros article cylindri- que , et celles de la quatrième paire , plus courtes que les précédentes, mais pas relevées au-dessus d’elles , sont pour- vues d’une main chéliforme, dont les deux doigts sont longs (O Cancer canaliculatus , Herbst, PI. 6o , fig. 6. — Olivier» Encyclop. t. YIII , p. 647. (2) Cancer, Rumph, Linné, Herbst, etc. — Pagurus , Fabiicius, L.itveille, Olivier, Laraarck ,. etc. — Birgus, Leacli, Laircille» Üesmarest. DES CEUSl-ACÉS. 2.f5 et cyüiidnques ; eiiOn , les pâtes postérieures, très-courtes et cyliufiriques , sont relevées sous les parties latérales de la carapace , et terminées par une pince rudimentaire très- obtuse. L abdomen est très-large, et recouvert en dessus par une petite bande cornée suivie de quatre grandes pla- ques cornéo-calcaii-cs qui en occupent toute la largeur, et chevauchent les unes sur les antres , comme chtv, les Ma- croures. De chaque côté de ces grands segmens on voit une Ou deux petites pièces coiaiécs qui semblent être la représen- tation de la pièce épimérienne des quatre anneaux abdomi- naux correspondans. Chez la femelle les trois premiers de ces >scgmcns , c.cst-a-dirc les deuxieme , ti'oisièmc et quatrième an - neaux, portent chacun au côté gaiielic une grande fausse pâte formée par une petite pièce basilaii'e et deux grands appendi- ces étroits et ciliés ; du côté droit ces membres manquent, et chez le male on n en voit auenne trace, l’on te la face infé- licure de 1 abdomen est membx'aneuse , seulement, vers sa partie postérieure , ou voit une petite plaque quadrilatère qui donne attache à une seconde plaque saillante , et porte de chaque côté une faus.se pâte abdominale rudimentaire, composée d’une pièce basilaire , et de deux tubercules mo- hiles qui rappellent la disposition des appendices du sixième anneau abdominal des Pagures , mais (pii est .symétrique des *^eux côtes du cttrps. Enfin, la ])laque terminale dont nou.s tenons de parler est arrondie au bout; il recouvre raiiiis , représente le septième anneau abdominal. E appareil respiratoire des Birgus jirésente des jiarticula- î'tés de structure très-remarquables. Les branebies sont au »ïombre de quatorze de cbaque côté du corps, et sont fixées par un pédoncule situé vers le milieu de leur face interne, a cavité respiratoire est très-grande , et les branchies n’en emplissent pas la dixième partie ; sa v'oùte est tapissée irifc- ^'curement par une membrane mince et épidermique ; mais • tcntot celle-ci disparaît et laisse à nu le derme qui se con inue avec la membrane dont la carapace est tapissée, et qut couverte d une multitude de végétations vasculaires. HISTOIni-: NATURELLE 246 Hirgus LkRRott , — Bii’gus /n/ro (i). Rostre simple et à peu près de la longueur des pédoncules ocu- laires. Carapace marquée d’un assez grand nombre de petites » cretes , précédées d une dépression, placées transversalement , ét garnies chacune d une rangée de poils très-com'ts. Pâtes garnies de lignes semblables, si ce n’est que souvent , au lieu de poils, elles portent des épines. Pinces et tarses armés d’un grand nombre d epines courtes , d’appai'ence cornée. Couleur, ronge lacqueux inele de jaune. I.ongueur de la carapace , environ G pouces. Habite les mers d’Asie. ( C- M. ) Le Birgi s A L.iBGE Qi EiiE (2), de Latreille , ne paraît être que le jeune de l'espèce précédente. TRIBU DES PORGELLANIENS. Cette petite tribu se compose priocipalement de Crustacés qui ont tout-à-fail ie port des Brachyures, mais qui se distinguent de tous les Décapodes dont nous avons parlé jusqu’ici par leur nageoire caudale, en éventail , plus ou moins semblable à celle des Macroures . Nous neconnaissons qu’un seul genre ayant ce mode de conformation, celui des Porccdlanes; mais nous avons (1) Cancer crementatiis , Bunipli, iMus. PI. 4, — Seba , t. III, PI 21, lig. I et 2. — Cancer (nstacus ) latro, Herbst , t. II, p.34> PI. 24. — Pagurus latro, F.ibriciu.s, Suppl, p. 4H' — Bosc, t. II 1 P "G. — Latreille, lli.st. liât, des Crust. t. VI , p. iG4'' — Olivier, Eiicyc- t. VII . p. G3g, atlas, PI. aSi. — Lamarok, Hist. des anim- ■sans vert. t. V, p 221. — Dirons hilro , Leacli. Trans. of tli® Linii. Soc. vol. XI. — Dc.smarest jCoii.sid sur lesCrust. p.180, PL 3o, tig 3. — Qiioy et Gaiinard, Voyage de rUranie, PI. 80. (2) Bitÿiis tnticauda , Latreille, llègue anim. de Cuvier, 2". éd’ t. IV, PL t'A, lig. 2. — Desm. Coiisid. p. 180. DES CRUSTACÉS. 2^^ cru devoir ranger dans la même division les Æglées , qui élablissent le passage entre ces Crustacés et les Galathées, et qui jusqu’ici ont été rapprochés de ces dernieres, ainsi que les Mégalops, qui, du reste, ne sont peut-etre que des jeunes de quelque genre de la famille précédente, dont le développement n’est pas terminé. Pour distinguer entre eux ces trois genres, i! suffit de se rappeler que, chez les Porcellanes et les Æglées, les pattes de la cinquième paire sont fililbr- mes et reployées au-dessus des autres, tandis que chez les Mégalops elles sont conformées comme celles- ci , et que les Æglées ont le corps alongé et l’ahdomen très-gros , tandis que les ])orcellanes ont le corps à peu près circulaire et 1 abdomen fort mince Provisoirement nous rangeons encore dans cette tribu les Monolépis de M. Say, que nous n’avons pas eu 1 occasion d observer, mais que nous cioyons de voir considérer comme de jeunes crustacés, dont les vrais caractères ne sont pas connus. Genre PORCELLANE. — PorcelUina (1). Le genre Porcellaue, établi par Lamarck, a été divisé par . Leach, mais san.s raison .snffi.sante , en deux groupes, dont 1 un conserve son nom primitif, et l’autre a reçu le •lom de Pisidie. M. nesmarest , tout en adoptant cette •classification, a cependant lait voir qu’elle repo.sait sur des •caractères inexacts, et ne devait pas être conservée; aussi •cst-elle aujourd’hui abandonnée. Les Porcellanes, comme nous l’avons déjà dit, ressem- (i) Cancer, Pennant , Herbst , etc. — Poree/tn/ia, Lamarck, Syst. anim. sans vert. p. i53. Latreille, Leach, Ûesmarest, etc. ^4^ IfISTOinE NATUr.ELLE bient bcauconp . par Ifm- f„r.„e géiiéralo , aux Braclpvures ( • -2, fîg. 5). liCwv cainpace est ordinairement aussi large que longue , sub-orbiculaire et déprimée en dessus, hc front s avance au-tlessns de l’insertion des antennes internes, et peut même les recouvrir complètement lorscfu’elles se dé- ploient , sans qu’il y ait cependant de fossettes antennaires Les^e«a; sont petits et logés dans une sorte à'orbitc dont la paroi supérieure est bien formée, mais dont les limites ne sont determ.nees en iledans et en dehors quepar les antennes, et dont le bord inlérieiir est très-court et à peine saillant; ce dernier bord se prolonge au dehors, et il existe entre l’es- pece de crete ainsi formée et le bord de la carapace , un SI Ion profond, d’où naît Y antenne externe-, ces appendices s insèrent, par conséquent, en dehors des veux ; leur por- tion basilaire se compose de trois articles cylindriques, dont le deuxieme est le plus grand, et leur tigelle terminale est tres-longuc. Le cadre buccal est quadrilatère, mais beau- coup trop petit pour recevoir hs pates-mâchoires externes qui, en se reployant, viennent s’appliquer contre le bord inferieur du front. Ces derniers appendices sont très-grands ( lig. f>) ; eur deuxième article présente du côté interne une grande dilatation lamcileusc à bords arrondis, et son angle anterieur et externe se prolonge de manière à former une dent P us ou moins grosse ; le troisième article est beaucoup plus petit , et à peu près triangulaire ; les siiix ans diminuent successivement de grandeur, et sont garnis en dedans de poils très-longs; enfin il existe, comme d’ordinaire, une ti^e ex- terne ou palpe, terminée par un petit filet multi-articuJé , mais il iiyapas de fouet. Le plastron sternal est très-large et piesipie circulaire. pâtes antérieures sont Irès-grand'es et plus ou moins aplaties; le bras est très-court, et ne dé- passe que de peu la carapace; mais le caipe est ti-ès-Iong , et présente en général un prolongement lainelleiix qui sV vance au-dessus du bord supérieur de la main lorsque celle- ci se reploie. Les pinces sont fortes et peu ou point dentées. Les pâtes des trois paires suivantes sont à peu près cylindri- DES CEESTACÉS. 24,^ ‘(ucs, et tcniiinées par un tarse coniijiic; enfin , celles de la tleinièrc sont très-grêles , reployées au-dessus de la base des autres et terininêcs par une petite pince didactyle. h’abdo- ’iten (fig. /) est large, mais lamelleux , et reployé en dessous contl e le sternum; il se compose de sept anneaux distincts, et se termine par une grande nageoire à cinq lames en éventail , ormee par le dernier segment (!t par les apjjendices de l’an- ïieau piécédent; la pièce basilaire de ces appendices est ties-courte, et porte deux grandes lames ovalaires à peu près de même grandeur, ciliées sur les boi-ds et divisées en arrière. La jiiece médiane de cette nageoire ne dépasse pas les appendices latéraux, et présente des sillons qui semblent 'n iquer iju elle est formée par la soudure du septième an- neau de l’abdomen , avec une paire d’appendices lamelleux appartenant à ce même segment. Le dessous de l’abdomen est plus ou moins membraneux, et présente cliez le mâle Une seule paire d appendices fixés au deuxième anneau , et composés cbaciin d’une petite tige cylindrique terminée par «ne lamelle ovalaire. Chez la femelle on y trouve deux ou trois paires de fausses pâtes oi if ères fixées aux deux ou trois anneaux qui précèdent le pénultième, et composées chacune d une tige multi-articulée. Enfin, les branchies sont au nombre de quatorze de chaque côté, et sont di.spôsécs par faisceaux de deux au-dessus de la pate-mâchoire externe et 'le la pâte antérieure, et de trois au-dessus des pâtes des ti ois paires suivantes ; il ii’y en a qu’une seule au-dessus de *a pâte postérieure. Ces Crustacés sont assez communs sur nos côtes ; on les tt'ouve d’ordinaire sous les pierres. HISTOIRE NATURELLE 2S0 § A. £sjièccs dont le front est entier et ne présente pas de dents latérales. a. Front triangulaire. i. PoRCELLANE VIOLACEE. — P. nolucea (1). Carapace presqu'entièreinent lisse, et présentant de chaque côte' un petit rebord ai'rondi. Front très-incliné , à bords obtus et sans sillon médian , hord orbitaire supérieur droit ; pédon- cules oculaires comprimés et dilatés ant rieuremenf. Antennes externes très-longues. Pâtes antérieures grandes et finement ponctuées ; le carpe très-long , et terminé antérieurement par un hord droit , mince , très-avancé et non dentelé. .Mains grosses , s’élargissant graduellement , et présentant à la partie externe de leur face supérieure un large sillon longitudinal. Doigts obtus, noirs, presque droits et sans dentelures ; les pâtes des trois paires suivantes courtes et très-larges. Tarses gros et extrêmement courts. Longueur, environ i pouce. Habite les côtes du Chili. (C. M.) 2. PoRCELLANE RIDEE. P. striata. Carapace de même forme que chez la précédente , mais fine- ment granulée, présentant sur les régions branchiales des stries obliques , et, garnie latéralement d’un rebord très-mince. Front très-incliné, et présentant en dessus un sillon médian peu profond. Bord supérieur des orbites concave; pédoncules oculaires , de forme ordinaire. Pales de même forme que dans l'espèce précé- dente; une seule dent obtuse et à peine marquée à l'e.rt rémité du bord postérieur du carpe. Couleur, rougeâtre. Habite la même localité que la précédente. (C. M.) (i) Guérin, Collection du Muséum. PES (:(U)STACÉS. aSi 3. PoncEtuNE ALONcÉE. — P. elotigata. Carapace beaucoup plus aloiigée que dans les espèces précé- dentes, et légèrement granuleuse; région stomacale garnie de deux petites bosses , et séparée du reste de la carapace par un sillon bien distinct ; bords latéraux de la carapace minces et tranchans. Front triangulaire peu incliné, très-avancé, et présentant un sillon médian profond. Orbites comme dans l’espèce précédente. Pâtes antérieures à peu près de même forme , mais ayant le hord postérieur du carpe armé de deux ou trois dents spiniformes , une dent très-obtuse à la base de son bord antériem-. Du reste très- semblable aux précédentes. Longueur, environ 8 lignes ; couleur, jaune rougeâtre. Habite la Nouvelle-Zélande. (C. M.) 4. PoRCELLANE üE Lamahgk. — JP. Lamarckii (i). Carapace à peu près de même forme que chez la précédente, mais plus rétrécie antérieurement, sans bordure latérale notable, et ne présentant qu un sillon peu distinct derrière la région sto- macale , une petite crete transversale au lieu de bosses à la partie antérieure de cette région. Front triangulaire, avancé, peu in- cliné, creusé d’un sillon médian et de deux petits sillons obliques qui se terminent à l’angle orbitaire interne ; bord supérieur des orbites concave et relevé. Bord antérieur du carpe armé de trois dents pointues ; une petite crête denticulée au-dessus de son bord postérieur ; mains de même forme que les précédentes, et légère- ment squammeuses. Pâtes suivantes plus grêles que chez les précé- * Rentes; taille, environ Clignes; couleur, rougeâtre, avec des points blancs et rouges. Habite la Nouvelle-Irlande. (C. M.) 5. PorcellAne üextelée. — P. denlata. Carapace comme dans l'espèce précédente. Front triangulaire , (i) Pisidia Laniareldi , Leac'li , Dict. des sc. nat. t. XVIII, p. 5,j. 202 HISTOIKE NATURELLE médiocrement saillant, creusé d’un sillon médian, mais sans sillons latér-aux bien marqués. Bord antérieur du carpe armé de quatre à cinq larges dents aplaties; son bord postérieur dentelé en scie. Longueur, environ 8 lignes. Habite les côtes de Java. (C. M.) 6. PoncELLANE RCGiiELSE. — P. rugosa. Carapace à peu près de même forme que dans l'espèce précé- dente, mais couverte, ainsi que les pales, de petites crêtes transver- sales pilifères. Front large, horizontal, avancé, plutôt triangulaire que droit, mais presque aussi sadlant latéralement qu au milieu , et creusé d'un sillon médian; une épine très-petite sur le bord latéral de la carapace , à quelque distance derrière l’angle orbi- taire externe. Carpe médiocre , armé antérieurement de cinq ou six grandes dents aplaties , et en arrière de deux ou trois épines. Longueur, environ 4 lignes; couleur, brun rougeâtre; poils courts et serrés. Origine inconnue. (G. M.) La PoRCELEANE figurée par M. Savigny dans son grand ouvrage sur l’Égypte ( Crust. PI. 7 , fig. 2 ) , est très - voisine de cette espèce, mais ne présente pas d’épines sur le bord postérieur du carpe. 7. PoRCELLANE ASCITIQUE. — P. asiatica (l). Cette espèce paraît être très-voisine de la P. rugueuse. D’après les descriptions qui en ont été données par M. Gray, on voit qu elle s en distingue par les dentelures du carpe qui sont au nombre de trois , écartées entre elles , alongées et denticulées. On la dit commune à l’Ile-de-France. (il Pisidia asiatica Leach , Dict. des sc. na., t. XVIII, p. 54- — Desmarest , Consid. sur les Crust- p. Ig8.— Porccllana asiaticus, Gray, Zool miscel. p. i5. DES CBDSTACÉS. 2 53 8. PoRCEiANE TAOiiETÉE. — P. maculala. Carapace lisse , bombée , étroite et très-alongée. Front presque tiorizonlal , tres-auancé , et dilaté de chaque coté. Une épine sur le bord latéral de la carapace, à quelque distance en arrière de 1 angle orbitaire externe. Carpe étroit, et armé en avant de deux ou trois épines. Pâtes suivantes cylindriques. Couleur blanchâtre, avec des taches circulaires d’un l'ouge foncé. Longueur , environ G lignes. Habite la Nouvelle-Irlande. (C. M.) g. POBCELLANE ÎOLIE. P. poUta (l). Nous ne connaissons cette espèce que par la courte des- cription que M. Gray en a donnée. 11 y assigne les caractères suivans : carapace lisse, de couleur brun pourpre, pointillé; front triangulaire avancé et a bords un peu concaves; carpe aplati en dessus, armé sur le bord antérieur de trois longues dents denticulées , et sur le bord postérieur de quelques épines. Longueur de la carapace, 7 lignes; largeur, 71/2. aa. Front droit ou légèrement arrondi. 10. PoKCELLANE SCULNÉE. — P. SCulptU, Carapace lisse , bombée et presque circulaire. Front avancé , Pru incline et terminé, par un bord transversal presque droit. Pâtes intérieures courtes et bosselées. Carpe guère plus long que large, Sculpté en dessus, et armé en dedans de deux grosses dents apla- mains courtes, épaisses, et garnies en dessous de plusiems Ectes longitudinales tubei’culeuses ; pinces pointues. Pâtes sui- antes grêles et légèrement poilues. Couleur, rougeâtre , avec de grandes taches blanches. Longueur, environ 3 lignes. Habite les côtes de Java. (C. M.) (i) Gray, Zool. mise, p. nj. a54 HtSTOIaE NATUBELLÉ II. PORCELLANE POIS. P. pisum. Carapace lisse , très-bombée et circulaire. Front à peu près comme dans l’espèce précédente ; pales antérieures médiocres et lisses; carpe court et bombé ; son bord antérieur mince avancé, et armé de trois dents aplaties; mains courtes, renflées, et pré- sentant au dehors quelques sillons longitudinaux peu marqués. Longueur, 3 lignes ; couleur, jaunâtre. Habite les mers de la Chine. (C. M.) 12. PoRCELLANE VERDATRE. — ' P. viridis (l). Cette Porcellane, avec laquelle Latreille a confondu l’espèce précédente , paraît se rapprocher davantage de notre P. sculptée, dont elle se distingue du reste par le nombre des dentelures du carpe. Voici la description que M. Gray en a donnée. Couleur, verdâtre, avec des rides transversales rapprochées et garnies de poils courts et raides; pâtes bordées de poils. Carpe et pinces un peu convexes et minces ; le bord antérieur du carpe est armé de quatre dents triangulaires, courtes et denticulées ; une série d’épines sur son bord externe. Front arrondi, avec un sillon médian. § 2. Espèces dont le front est divisé en trois ou en cinq dents ou lobes. b. Mains très-larges et aplaties. Pinces triangulaires. i3. PoRCELLAisE A crStes. — P. cristaia. Carapace lisse, large, déclive antérieurement, et garnie latéra- lement d’un rebord arrondi. Front trilobé; le lobe moyen ar- rondi, et plus grand que les latéraux, qui sont petits; bord supe- (i) Pisidia viridis , Leach , Dict. des sc. nat. t. XVIII , p. SS." Porcellana viridis , Gray, Zool. inisc. p. l5. I «ES CRUSTACÉS. 255 rieur de l’orbite droit. 'Carpe très-large, dilaté en arrière aussi bien quen avant; son bord antérieur avancé, et armé d'un prolonge- ment dentiforme peu saillant, son bord postérieur épais et re- levé. Mains de même for-me que chez la P. violacée. Pâtes des trois paires suivantes courtes , grosses, et surmontées d’une crête mince et elecée- tarse gros et extrêmement court. Longueur, 9 lignes. Origine inconnue. (G. M.) La PoRCELCiNE roxcTuÉE (i) dc M. Guérin, paraît être très- voisine de 1 espèce précédente , mais ne pas avoir de crêtes sur les pâtes. 14. PORCELLAKE POII.rE. — P. pilota. Carapace alongée et très-inclinée. Front divisé en trois lobes, dont le médian est triangulaire et avancé , et les latéraux sont petits et arrondis. Pâtes très-poilues. Carpe médiocre , bombé , et armé vers la base de son bord antérieur d’un lobe denticulé; quelques epines au devant de ce lobe. Mains courtes et larges. Pâtes suivantes presque cylindriques. Longueur, (i lignes; cou- leur, brunâtre. ^ Habite les environs de Charlestown , aux Etats-Unis. (C. M.) l5. PoRCEELANE A PATES APLATIES. — P. platyclielet (2). Carapace légèrement bombée et velue sur les côtés. Front ^'ancé, et divisé en trois dents triangulaires et aplaties, dont la (0 Porcellaiia punctata , Guérin, Iconogr. Crust. PL i8, tig. i. (a) Cancer platycheles, Peunaut, Brit. Zool. t. IV, PI 6, fig. 12. P Baster, üpus. subs. t. II, PI. -j, fig, 3. — Herhst, t. I, PL 2 , ig. 26. — Obvier, Encyc. t. 6, p. i55. — PorcelLana platycheUs, amarck, Syst. des anim. sans vert. p. i53, et Hist. des auim. sans vert. t. V, p. 23o. - Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 7.5, Leach, Dict. des sciences nat. t. XVIII, 55. — Des- •narest , Consid. sur les Crust. p. ip5, PI. 34, fig- >• HISTOIRE naturelle aSô médiane est de beaucoup la plus saillante , et ne présente pas de sillon médian notable. Pâtes antérieures grandes; le carpe ar- rondi et armé vers la base de son bord antérieur d'un lobe den- ticulé. Mains larges , aplaties, et garnies de long poils ; leur por- tion palmaire triangulaire , et presque aussi large que longue , bord des pinces droit et granulé. Pâtes suivantes grêles et poilues. Longueur, environ 7 lignes; couleur, brunâtre. Très-commune sur nos côtes. (G. M.) iC. PoRCELlANE' FRONT ÉPINF.CX. — P. SpinlfrOnS. Garapace granuleuse et bosselée ; front peu avancé, et armé de cinq dents, dont la médiane est triangulaire, et les deux mi- toyennes situées au-dessus des autres. Garpeaplati , inégal, rebordé postérieurement, et présentant sur son boi'd antérieur une grande dentbasilaire à bord plus ou moins granulé , qui occupe la moitié de sa longueur, et qui est suivie d’une échancrure profonde ; main courte et lisse. Longueur, environ 9 lignes; couleur, jaunâtre, avec des lignes rouges, représentant une espèce de réseau. Habite les côtes du Ghili. (G. M.) 17. PORCËLLANE FRONT-LOBÉ. P. loUfrons . Carapace élargie et un peu ridée postérieurement ; front hori- zontal, mince, avancé, et profondément divisé en trois lobes ar- rondis, ayant à peu près la même grandeur. Pâtes antérieures très- grandes; le carpe long, et très-dilaté antérieurement vers sa base ; son bord antérieur mince et irrégulièrement denticulé , le posté- rieur épais et dentellé vers le haut; mains très-alongées. Pâtes suivantes courtes et grosses. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes du Chili. (G. M.) 18. Pocellane tuberculeuse. — " P. iuhÉrculosa. Garapace à peu près de meme forme que chez la Porcellane a pâtes aplaties, mais couverte de petites rides transversales pilifères. et présentant sur les côte's quelques petits tubercules. Front pro- fondément divisé en trois lobes, dont le médian , large et arron- di , est creusé d’un sillon médian profond , et les latéraux sont étroits, obtus, et dirigés obliquement en dehors. Pâtes antérieures à peu près de meme forme que chez la précédente, mais couvei-tes d un duvet serré. Carpe armé sur son bord antériem' de plusieurs dents, dont deux assez grandes, et présentant en dessus ti’ois séries longitudinales de tubercules, séparés par deux sillons, la série médiane est la plus nombreuse et la plus élevée ; quelques tubercules semblables sur la face supérieure de la main. Lon- gueur , environ 8 lignes. Habite les côtes du Chili. ( C. M. ) 19. PoHCELLANE VOISINE. P. afflnis (l). ^ Cette espece parait etre très-voisine de la précédente, mais s en distingue par la forme du front. Voici les caractères que < M. Gray lui a assignés. Carapace brunâtre, lisse; front à peine avancé, et divisé en trois lobes, dont le médian est large et à bords lisses; carpe convexe, plus long que large, ayant le bord anté- rieur uni et un peu avancé, et le côté postérieur garni d’un rebord subsquammeux. Origine inconnue. hb. Mains longues , étroites et épaisses ; pinces grêles. 20. PoaCELLANE LONGICORNE. P. longicomis (2), Carapace bombée, presque circulaire , assez lisse, et présentant latéralement un petit bord mince. Front divisé en trois lobes, (i) Gray, Zool. miscel. p. i5. (a) Cancer Zottg/corais, Pennant, British Zoology, v. IV, Pi. I. Olivi. Zool. adriat. p. 4/|. — Herbst , v. Il, IH. 47> pLatreille. Encyclop. PL erS, lig. 3 (d'après Pennant). — °''^'‘^°rnis, Leacli. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 198. Vous ne voyons aucune raison sulîisante pour séparer de cette ®Pece le Cancer hexapus de Herbst ( t. II, PL 47a dg. 4)j q’JÎ CRUSTACÉS , TOME IJ. 1 7 358 histoire NATUREtLE dont le médian est creusé d’un sillon si profond , qu'il paraît bideulc ; les lobes latéraux triangulaires et presque aussi saillans que le médian. Pâtes antérieures longues;’ le carpe arrondi, et présentant en dedans un bord droit ou sinueux. Mains étroites dans le jeune tige , et présentant alors des arêtes longitudinales qui s’elîacent peu à peu; chez l’adulte elles sont très-inégales, et l'une d'elles devient très-renllce. Pinces grêles et i-ecourbées en dedans; elles se touchent d'abord par toute leur longueur, mais par les progrès de l'êge elles se recourbent, de manière à laisser entre elles un vide bien notable. Pâtes suivantes grêles et à peine poilues. Longueur , environ 3 lignes. Très-commune sur nos côtes. ( C. M. ) Say a décrit deux espèces de Porcellancs (i) qui habitent l’Amé- rique septentrionale , mais il a omis de mentionner plusieurs des caractères les plus importans pour la détermination des espèces de ce genre ; aussi , en attendant qu’on les ait examines de nouveau, nous paraît-il difficile de les distinguer. Genre ÆGLÊE. — Æglea (2). Nous croyons devoir rapprocher des Porcellanes plutôt tjiie des Galathées les petits Crustacés dont M. Leach a formé le genre jEglée; jusqu’ici on les a placés à côté de ces dernières , mais la conformation de leur abdomen nous pa- raît indicjuer que leur place naturelle est dans la section des Anomourcs. nous paraît cire un individu femelle; ni la Pisiilia linneana de W. Leach ( Dict. des sc. nat. t. XXXVIII, p. 54- — Desm. op. cit. p. 197. — Porcellana Leachil, Gray. loc. cit.), que nous croyons être le mâle .adulte, Wiulis que la description donnée par MM. Leach et Desiuarest de leur P. lun^icornh ne s’accorde qu’avec le jeune âge de ce Crustacé. (1) Porcellana soclatn , Journ. ot the Ac.ad. of sc. of Philad. vol. I, p. 56. — Porcellana galathina , Say, loc. cit. p. 45S. (2) Galathca, Latreillc. — Æglea , Leach , Dict. des sc. nat. ““ Desmarest, op. cit. DES CRUSTACÉS. aSg La carapace des Æglées est déprimée , et beaucoup plus longue que large ; elle est divisée en deux poiTion.s par un sillon qui séparé la région stoniaeale des régions cordiale et branchiales : ces dernières sont dilatées et terminées eu dehors par uii bord tranchant. Le front est armé d’un rostre, à la base duquel on volt de chaque côté une échancrure qui représente 1 orbite. Les pédoncules oculaires sont très-courts et dirigés en avant. Les antennes internes s’iusèi-ent au- dessous des pédoncules oculaires , et leur tige, très-courte, se replie entre ces organes et la base du rostre ; leur article basilaire est globuleux. Les antennes externes s’insèrent sur la même ligne cjue les internes, dans l’angle latéral de la carapace ; leur pédoncule se compose de quatre articles , dont les trois premiers sont extrêmement petits, et le qua- trième est cylindrique et plus alongé. Le cadre buccal est plus lai ge en ax ant qii en ai'rierc , et n’est pas séparé de lépistome. Les pates-mâchoii'es externes sont pédiformes ; leurs deuxième et troisième articles ne sont guère plus gros que les trois derniers, et sont dépassés par le palpe. Le plastron sternal est ti'iangulaii’e et très-large à sa base , qui est située entre les pâtes de la quatrième paire ; le dernier segment du thorax est très-mobile et a.ssez, développé. Les pâtes antérieures sont de longueur médiocre, mais grosses et renflées ; elles sont dirigées en avant, et non pas en de- hors comme chez les Porcellanes, et se reploient en dessous; la pince est forte et légèrement creusée en cuillère au bout. Los pâtes des trois paires suivantes sont grêles et médiocres; LUI tarse cststyliforme classez alongé. Les pâtes postérieures Sont grêles, cylindriques, presque üliformcs, tei-minées par Une pince rudimentaire , et l'cployécs au-dessus de la base des uu très , ou même dans la cavité branchiale. L’abdomen est uioins long que la carapace, et habituellement recourbé en essous contre le thorax; il est même impossible de le re- esser complètement ; enfin il est très-large et garni de sept segmens crustacés en dessus , mais complètement membra- neux en dessous ; la nageoire qui le tennine est très-large , 260 HISTOIRE NATURELLE mais sa pièce médiane (formée par le septième anneau abdo- minal) est petite et ne forme pas éventail avec les pièces latérales qui en sont très-écartées , et sont portées sur un article basilaire très-long. Chez le mâle, les cinq premiers anneaux de l’abdomen sont complètement dépourvTis d’ap- pendices; mais chez la femelle il existe quatre paires de fausses pâtes ov ifères , simples , presque membraneuses ^ et terminées chacune par une petite lame ovalaire. On ne connaît qu’une seule espèce de ce genre. ÆglÉe lisse. — Æglea lœvis (i). Carapace finement pîquete'e; rostre légèrement incurvé et pointu ; bords latéraux de la carapace armés de trois petites dents , dont une située à son angle interne , la seconde vers le milieu de la région stomacale , et la troisième derrière le sillon qui sépare cette région de la région branchiale. Pâtes antérieures plus fortes chez le mâle que chez la femelle ; bras prismatique et denté sur les trois bords ; carpe et main armés en dessus de plu- sieurs petites dents. Anneaux de l’abdomen divisés en trois lobes par deux sillons longitudinaux. Longueur, environ 2 pouces. Habite les côtes du Chili. ( C. M. ) Genre MÉGALOPE. ■ — Me galops (2). Les petits Crustacés qu’on a désignés sous le nom générique de Mégalope ont beaucoup d’analogie avec les Galathéides , aussi bien qn’avec les Porcellanicns , et si ce sont réellement des animaux déjà parv enus à leur entier développement , ils devront établir le passage entre les Décapodes Anomoures et Macroures , car leur abdomen , quoiqu’il ne présente (1) Galathea lævis , Latreille , Encyclop. PI. 3o8 , fig. 2. — Æglea lævis, Leach , Dict. des sc. nat. t. XVIII , p. 49 — Desma- rest, Consid. sur les Crust. p. 187, PL 33, lig. 2. ■ — Edwards, Atlas du règne anim. Crust. PL 47 , fig- 3‘ (2) Cancer, Muller, Montagu, etc. — Megalops, Leach, Desma- rest, Latreille, etc. DES CRUSTACÉS. 201 pas k son extrémité cinq lames réunies en éventail comme chez ces derniers , est très-développé et sert à la natation ; mais nous sommes porté k croii’e que ce sont seulement des jeunes de quelque Anomoure de la première famille , et que -orsqu on les aura mieux étudiés on les rayera de la liste des genres dont se compose l'oi’dre des Décapodes, ou du moins on leur assignera une place et des caractèrres dilTérens. L aspect géuéi-al des Mégalopcs est tout-k-lait celui propre aux jeunes Décapodes, et ils ont beaucoup d’analogie avec les jeunes Dromics. Leur carapace est courte, large, un peu déprimée, et terminée antérieurement par un petit rostre tres-lai’ge k sa base. Les yeux sont extrêmement gros et saillaus. hes antennes externes sont très-courtes , con- formées comme chez les Bi'achyurcs, et reployées sous le rostre; celles de la seconde paire sont courtes et insérées en dehors des précédentes. Les pates-niâchoircs externes ont leurs deuxième et troisième articles très-larges , et constituant un opercule au devant de la bouche, tandis que les articles suivans sonttrè.s-étroils. Jx plastron sternal est très-large, et creusé d’un sillon pour recevoir l’abdomen lorsque celui- ci se reploie en dessous. Les pales sont courtes ; celles de la première paire se terminent par une main didactyle légèrement l'enflée ; les autres sont mouodactylcs , et ne présentent rien de particulier. abdomen a la même forme générale que chez les Macroures , mais est beaucoup plus étroit que le thorax, et peut SC reploycr en dessous et se loger dans un sillon du plas- tron sternal ; il est garni en dessous d’une double série défaus- sés pâtes natatoires semblables à celles des Maci’oures, et se tei'minc par une nageoire caudale, conlbrniéc k peu près de la même manière que chez ces Crustacés , mais composée seu- lement de trois lames, savoir ; une pièce .médiane formée par le septième segment de l’abdomen , et deux pièces laté raies fixées au segment précédent. Enfin , il est aussi k noter flue chez cos Crustacés les branchies sont disiiosécs comme ehez les Brachyures : on n’en \ oit pas sur les deux derniers anneaux du thorax. histoire N a tu R elle 262 Les Mégalopes se rencontrent principalement en haute mer, et paraissent se trouver ordinairement en compagnie avec de jeunes Crustacés appartenant aux genres Lupée , Thalamite et Grapse. On en a décrit trois espèces. I. MécALOPE DE Montage. — M. Moniaguii (i). « Rostre entier terminé par une seule épine dirigée en avant ; carapace inerme postérieurement ; hanches des huit premières pâtes pourvues eu dessous d'une petite épine reeourbée. » Lon- gueur, 3 lignes. IVouvée sur les côtes d’Angleterre. 2. Mégalope armée. — M.armaia [i). « Rostre entier terminé par une seule pointe en av.int; cara- pace pourvue postérieurement dans son milieu d’une carène qui se prolonge en une pointe droite aiguë , s’étendant jusqu’au com- mencement du quatrième article de l’abdomen ; hanches des qua- tre jsremiers pieds seulement pourvues d’une petite épine re- courbée. » Même longueur que la précédente et trouvée sur la même cote. 3. Mécalope metioüe. — M. mutica (3). Ro;tre replié en dessous et canaliculé ; carapace tronquée et inernoe postérieurement ; point d’épines sur les hanches des pâtes; onç’es épineux en dessous. Longueur, 5 4 6 lignes. Trouvée près de l’embouchure de la Loire. Le Cancer færoensis de Millier (4) appartient à ce genre. (1) Cancer rhomhoidalis, Montagu Trans. of the Lin. soc. vol. 7, PI. 6, lig. I. — Megalopî Montagu, Leaoh, Malac. Pod. Prit. PI 16, lig. 16. — Desm. Consid sur les L'rust. p. 201. (2) Leach, Malac. PI. iG, üg. — Desmarest, loc. cit. (3) Desmarest, op. cit. p. 201, PI. 3.j, fig. 2. — Guèriii, Icon. Crust. PI 18, lig. 3. (4) Fauna danica, t. III, p. 56, PL 114, fig. i-3. DES CRUSTACÉS. 363 Genre MONOLEPIS. — Monolepis (1). Je suis porté à croire que le genre Monolepis de Say ne devra qias être conservé , et n’a été fondé que sur de jeunes Crustacés dont le dé^cloppcinent n’était pas encore terminé; mais, ne les ayant pas observés par luoi-mcme, je ne puis me lormer une opinion arrêtée à cet égard. Quoi qu’il en soit, les Monolepis paraissent avoir la plus grande analogie aA'cc les Mégalopcs, et surtout avec les jeunes Dromics ; ils se distinguent des premiers par leurs pâtes postérieures petites, reployées au-dessus des angles postérieurs du test, et termi- nées par des soies très-longues. La carapace de ces petits Crustacés est convexe , oblongue d’avant en arrière, un peu retréci(^ en avant , et terminée par un petit rostre. Les yeux sont très-grands , et sont éloignés entre eux. Les antennes internes sont épaisses et cachées sous les cêtés du rostre ; leur article basilaire c.st arrondi, et leur extrémité bifide. Les antennes externes sont in.sérécs entre les pédoncules oculaires et les angles du cadre buccal ; clics sont coudées entre le troisième et le quatrième article. Les pates- mâchoire.s externes sont incrmes , et se composent d’arti- cles subégaux, dont le dernier est brusquement rétréci. Les J>ates sont de longueur médiocre ; celles de la première paire sont didactylcs , et celles des trois paires suivantes monodac- l^yles ; celles de la cinquième paire sont très-petites, termi- nées par des soies alongecs , et reployées au-dessus des angles postérieurs de la carapace. abdomen est semi-cylindricjue. Tenu dans une fosse profonde du plastron .sternal , et terminé pai une nageoire composée fie trois lames, comme celle des ^legalopcs ; on y troin caussides fausses pâtes natatoires assez grandes , dont la lame tenninalc interne est très-petite. Enfin (i) Say, Journ. of the Acad, of Philadelphia , vol. I , p- l55. — esm. Consid. sur les Crust. p. iqo. — Latreille , Reg. anim. de Cuv. 2«. édit. t. IV, p. 85. HISTOIRE NATUREELE 264 la lame placée de chaque côté du dernier segment abdominal çst petite, subovale, ciliée, et portée sur un petit pé- doncule. Say décrit deux espèces appartenant à cé genre. I. Monolehs inerme. — M. inermis (i). Carapace inégale , armée d’une dent de chaque côté des yeux ; un tubercule tronqué au bout et de la longueur du pédoncule oculaire situé derrière chaque œil sur le bord inférieur du corps. Pâtes antérieures assez petites; mains renflées. Tarses simples , de la longueur de l'article précèdent. Longueur, environ 3 lignes. Habite les côtes du Maryland. 2 . Monoeepis spiNiTARSE. — M. spinitarsus (2). Caraj. ace assez saillante entre les yeux ; tubercules latéraux à peine marqués ; tarses annés en dessous de sept épines raides et acérées. Habite les côtes de la Caroline du sud. DES CRUSTACES. 265 SECTION DES DÉCAPODES MACROURES. Cette division de Tordre des Décapodes a pour type TEcrevisse, et comprend tous les Crustacés à bran- chies thoraciques internes les mieux organisés pour la nage. On les reconnaît facilement au grand déve- loppement de leur abdomen et à la grande nageoire en forme d’éventail qui termine postérieurement leur corps. La carapace des Macroures est presque toujours beaucoup plus longue que large, et en général ne se prolonge que peu ou point latéralement au-dessus de la base des pâtes (i); d'ordinaire il n’y a point de ligne de démarcation entre les pièces supérieures et latérales de ce bouclier , et les régions branchiales se réunissent presque sur la ligne médiane du dos , mais restent séparées de la région stomacale par un sillon. En général, le front est armé d’un rostre que recouvre 1 anneau ophthalmique , mais qui ne se réunit pas en dessous à Tanneau antennulaire , de manière à entou- rer la hase des pédoncules oculaires , comme nous 1 avons vu chez les Brachyures. Les divers anneaux du thorax sont en général tous soudés entre eux ; quel- rfuefois cependant le dernier segment reste mobile. Le sternum est très-étroit en avant, et chez la plupart (l) PI. 2.3, fig. I ; PI, 2^, fig. I, G, II, l5i PU 25, fjg. 1,8, etc. 266 HISTOIHE NATURELLE de CCS animaux est presc^ue linéaire dans toute sa longueur, et ne constitue pas un plastron ventral ; quelquefois cependant il s’élargit beaucoup vers la partie postérieure du thorax, et prend la forme d’un bouclier lioiizontal. Les flancs sont à peu près ver- ticaux , et les cloisons apodémiennes se réunissent de manière à former un canal sternal médian qui loge le système nerveux , l’artère sternale, etc. (i). Les antennes sont très-développées , et se trouvent en général à peu près sur la même ligne; celles de la première paire (les antennes internes ) ne se rcploient jamais dans une fossette, comme cbcz les Bracbyures et la plupart des Aiiomoures; leur pédoncule est alongé , et elles portent en générai deux ou quelque- fois même trois filets terminaux grêles , sétacés et très- longs. Les antennes externes présentent presque tou- jours au-dessus de leur base un appendice qui repré- sente le palpe de ces membres et qui est analogue à l’épine mobile que nous avons vue chez les Pagures ; seulement cet appendice constitue ordinairement une grande lame horizontale. Le cadre buccal est en général à peu prés carré, et n’est pas distinctement séparé de l’épislome. Les pates-mâchoires externes ne sont presque jamais oper- culiformcs , comme chez les Bracbyures ; leurs second et troisième articles ne .sont que peu ou point élargis, et les trois derniers articles sont très- développés ; aussi ces organes ressemblent-ils à de petites ])ates ordinaires qui seraient replovées contre la bouebe; quelquefois même ils servent à la locomotion , et ressemblent exactement aux pâtes thoraciques ; en (i) PL 23, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 267 .général ils sont dépourvus d’appendice flabelli- forme. Les mandihides sont en général robustes , mais nianquent quelquefois d’appetulice palpiforme. Les J)ates thoraciques sont en général longues et grêles. Celles de la première paire, ou des deux premières paires, se terminent le plus souvent par une pince didactyle , et il arrive quelqiu fois que celles de la cinquième paire sont plus ou moins rudimentaires et non ambulatoires. Uabdomcn est presque toujours beaucoup plus grand que le tborax , et présente une épaisseur considérable ; les sept anneaux qui le com- posent sont tous mobiles ; les cinq premiers portent d’ordinaire chacun une paire de fausses pâtes natatoi- res composées d’un article basilaire gros et cjdindri- que , et en général de deux lames terminales , longues et ciliées sur les bords. Les appendices du sixième anneau sont beaucoup plus grands , et dirigés en dehors , tandis que les précédens sont dirigés en bas ; leur article basilaire est court, mais porte deux lames très-grandes, qui constituent , avec la pièce médiane lormée parle septième anneau , une grande nageoire caudale à cinq feuillets disposés en éventail (i). L’organisation intérieure des Macroures dillère éga- lement de celle des Bracbyurcs et même des Ano- ^'oures. Leur système nerveux se compose de gan- glions dont la concentration est bien moindre ; les Centres nerveux du tborax sont souvent tous distincts, il existe une série de six ganglions dans l’abdomen. La disposition du système circulatoire^ et surtout des Sinus veineux, présente des particularités que nous (1) PI. 23, fig. I, etc. 268 HI3T0IUE NATURELLE avons déjà fait connaître (i). Les branchies sont en général beaucouj) pins nombreuses que chez les Bra- chyures , et sont insérées , comme chez la plupart des Anomoures, par groupes de deux, de trois ou de quatre au-dessus des diverses pâtes (2) ; presque tou- jours il en existe jusque sur le dernier anneau thora- cique , et souvent ces organes , au lieu d etre compo- sés de lamelles parallèles , sont formés d’une multitude de petits cylindres disposés comme les poils d’une brosse. Enfin il n’existe pas de poches copulatrices (3), et les ouvertures des oviductes sont toujours situées sur 1 article basilaire des pâtes thoraciques de la troi- sième paire. Ces Crustacés, ainsi que nous l’avons déjà dit, sont essentiellement nageurs j ils ne marchent que peu et ne sortent pas de 1 eau. L’abdomen et la grande nageoire caudale qui le termine sont leurs principaux organes de locomotion, et c’est à reculons qu’ils nagent toutes les fois qu’ils veulent se mouvoir avec vitesse, car alors ils frappent l’eau en reployant en bas et en avant cette espèce de rame terminale. On peut diviser ce groupe de Crustacés en quatre familles naturelles , dont quelques-uns des caractères les plus saillans sont exposés dans le tableau suivant. (1) Voyez t. I, p. loo et 102 (2) PI. 10, fig. 1. (3) PI 12, fig. i5. V DES CRUSTACÉS. 269 DÉCAPODES macroures dont { les antennes exter- nes n’olïrcnt pas de lame mobile in- sérée à la face su- périewre de leur pédoncule. ( Bran- chies ordinaire- ment en brosses.) I Plastron sternal j |trés-Jar^e: corps/ déprimé ; abdo- j Imen court ou mé-l diocre. Sternumlinéaire, corps alongé ; ab- ] domen grêle et \ long. iqui est Irés-petite j et hastiforme. ( Branchies en brosses.) qui est très-gran- de et ovalaire, ou triangulaire. (Branchies lamel- leuses. ) MACnODHES CUIRASSES. TiurAssmiENS. Astaciiîns. Salicoques. FAMILLE DES MACROURES CUIRASSÉS. Cette famille se compose principalement de Ma- croures remarquables par l’épaisseur et la dureté de leur squelette tégumen taire, et dont la face inférieure du thorax est revêtue d'un plastron très-large vers la partie postérieure , quoique étroit en avant (i). La f^arapace est en général plus large et plus déprimée lue dans les autres familles de la même section (2). La conformation des antennes varie, mais il est à noter ^ue celles de la deuxième paire ne portent jamais au- dessus de leur portion basilaire une écaille mobile, ‘^omme nous le verrons toujours chez les Salicoques. (^) Pl, 23, fig. 2, h. (2) Pl. 23, lig. I, et Pl. 24, fig. 6. HISTOIRE NATUREELE aÿo La conformation des pâtes varie les fausses pâtes aLdominalcs sont moins développées que dans les familles suivantes , et ne présentent souvent qu’une seule lame terminale foliacée (i). Enfin nous ajouterons aussi que , dans ce groupe , la centralisation des ganglions nerveux du thorax pa- raît être portée plus loin que dans aucun autre Crus- tacé Macroure. On peut diviser les Macroures cuirassés en cinq tribus naturelles caractérisées de la manière suivante : 'les pales de la cinquième paire très-'l grêles, non ambulatoires, et reployces ^ au-dessus de la base des pâtes précé- 1 dentes. ) MACROURES CUIRASSÉS ayant les pales de la cinquième paire sem- blables aux précédentes, et point re- ployées au- dessusdecel- les-ci. les pales des trois premières' paires terminées par une pince [ Eryoxs. didaclyle. / j Antennes \ j externes très I Scyllarides. Toutes les pa- 1 larges et fo- i tes monotîaety- 1 liacées. / les î celles de la I première quel- \ Antennes ) quefois impar iaitement sub- cliéliCormes. externes cy- lindriques et J de forme or- j dinaire. Lakcoustjhns. TRIBU DES GALATHÉIDES. Ce petit groupe établit à plusieurs égards le pas- sage entre les Décapodes Anomoures et Macroures, et se rapproche surtout des Porcellanes , dont il se distingue cependant ])ar le grand développement qu’ofï're l’abdomen. (0 PI. 23, %. 2, (l, %. 5, etc, DES CRUSTACÉS. 2Jt La carapace de ces Crustacés est déprimée et assez large, mais cependant plus longue que large ; elle sc termine antérieurement par un rostre plus ou moins saillant qui recouvre la base des pédoncules oculai- res, et elle présente sur sa surface supérieure plu- sieurs sillons, dont un , ^dus profond que les autres , limite en arrière la région stomacale. Les antennes s insèrent sur la même ligne transversale; les internes se trouvent sous les pédoncules oculaires et sont peu alongées; elles se terminent par deux petits filets multi-articulés très-courts. Les antennes externes ne présentent à leur base aucune trace d’appendices pal- piformes ; leur pédoncule est cylindrique, et leur filet terminal long et grêle. Les pates-mâclioires externes sont toujours pédiformes , mais leur conformation 'Varie un ])eu. ÏjS plastron s’élargit beaucoup Vers Sa partie postérieure , et le dernier anneau tho- racique en reste ordinairement distinct. l.es pâtes antérieures sont grandes et terminées par une pince bien conformée ; les pâtes des trois paires suivantes Sont assez fortes et se terminent sur un tarse conique; enfin celles de la cinquième paire sont extrêmement grêles, et reployées au-dessus des autres dans la ca- vité branchiale ; elles ne servent pas à la locomotion , et se terminent par une main rudimentaire. L’ai- domen est aussi large et plus long que le thorax; 11 est bombé en dessus et armé de chaque côté d’une ®erie de quatre ou cinq grosses dents formées par •>ngle latéral de 1 arceau supérieur des divers anneaux ‘Innt il se compose ; il se termine, comme chez la plu- part des Macroures , par une large nageoire lamel- ^use disposée en éventail. Le nombre de fausses pâtes Suspendues sous l’abdomen varie ; chez le mâle on en HISTOIRE NATURELLE 372 trouve cinq paires, dont les deux premières sont grêles et alongées, elles trois dernières terminées par une lame ovalaire ciliée sur les bords ; chez la femelle le premier anneau de l’abdomen est dépourvu d’appendices , et les quatre segmens suivans portent chacun une paire de fausses pâtes composées de trois articles placés bout à bout et garnis de poils auxquels s’attachent les œufs. Cette tribu correspond au genre Galathée de Fabri- cius, et a été divisée par Leach en quatre genres, savoir: les Galathées proprement dites, les Muni- dées^ les Grimothées et les Æglées. Trois de ces groupes génériques nous paraissent devoir être con- servés; mais, ainsi que l’a déjà fait remarquer M. Desmarest , le genre Munidée ne présente pas des caractères distinctifs sulDsans pour pouvoir être adopté dans une classification naturelle. Quant au genre Æglée , nous avons déjà vu qu’il se rapproche des Porcellanes plus que des Galathées proprement dites , et prend place dans la section des Anomoures. Nous ne conserverons donc , dans la tribu des Gala- théides, que : i“. Les Galathées proprement dites , dont les pates- mâchoires externes ne sont pas lamelleuses ou folia- cées vers le bout ; 2”. Et les Grimothées , dont les deuxderniers articles des pates-mâchoires externes sont élargies et foliacées. liKS C tî UST a f.KS. ■a;:-} (trnke (tALATHEE. — Gakuhea (1). Les Galathécs se nourrissent au premier abord par la coït- formation de leur carapace , dont toute la surface est couverte de sillons transversaux garnis de petits poils dispo- sés en brosse. Les régions bépatifpics sont en général bien distinctes des branchiales , et occupent avec la région stoma- cale près de la moitié de l’espace de la carapace. Le rostreesX saillant et épineux ; les yeux sont gros et dirigés en dessous ; il n’existe aucun vestige d’orbite. On remarque une épine au-dessus de l’insertion des antennes externes , et deux autres sur la partie antérieure de la région stomacale. L’article ba- silaire des antennes internes est cylindrique et armé à son extrémité antérieure de plusieurs fortes épines ; les deux ar- ticles suixans sont greles et à peu près de même longueur que le premier. Le pédoncule des antennes externes se compose de trois petits articles cylindriques, dont le dernier est beaucoup plus court que les autres. Les pates-mâchoires externes sont médiocres , et leurs deux derniers articles ne sont ni foliacés , ni meme élargis. Les pâtes antérieures sont longues et déprimées. V abdomen ne présente rien de remarquable. S Espèces dont les pntes-màchoircs externes présentent , sur le bord interne de leur deuxième article , une rangée de dents. Le troisième article des pates-mdehoires e.rternes moins long que le second. r. Galatbée stiiiée. — Galathea strigosa (2). Eosire triangulaire et armé de sept fortes dents spiniformes trés^ nvancées . Bords latéraux de la carapace armés de fortes dents spi- (l) Cancer, Lia. , Degéer, Herbst, etc. — Galathea , Fabricius , uppl. p. 4i4- — Latreille , Règne anira. , etc. — Galathea et Mu- ni dea, Leach et Desmarest. (3) Petite Ecrevisse de mer? Rondelet , Poissons , t. II, p. Sgo. CRUSTACÉS, TOME U. l8 •ity4 HISTOIRE naturelle niformes. Trois longues épines à l’extrémité antérieure du pre- mier article des antennes externes ; une grosse épine au-dessus du tubercule auditif, deux plus petites sur le premier article des antennes externes, et une sur le second article de ces organes. Pates-màchoires externes courtes, dépassant a peine le rostre lorsqu’elles sont étendues ; leur troisième article beaucoup plus court que le second , et armé au-dessous de deux fortes epines. Pâtes antérieures longues , déprimées et très-épineuses ; la main fort large bordée d’épines , et garnie en dessus de petits sillons piliféres qui ressemblent à des écailles imbriquées ; pinces cour- tes , larges et terminées en cuillère. Pâtes des deuxième et tros- sième paire de la même longueur. Abdomen sillonné en travers, mais sans épine ; son septième segment peu élargi et beaucoup plus étroit en arrière qu’en avant. Couleur rougeâtre , avec quel- ques lignes bleues sur la carapace. Longueur, environ 5 pouces. Habite la Méditerranée et l’Océan. ( G. M. ) î. GiLATHÉE RCGEEUSE. — Galulhea rugosa {i). Rostre formé par une longue épine slyliforme , à la hase de la- quelle naît de chaque côté une épine semblable, mais moins longue. Article basilaire des antennes internes plus alongé que — Astacus similis pediculo marino , Aldrovandi , Crust. p. 123. Cancer slrigosus, Lin. Syst. nat. — Herbst , t. Il , p. 5o, PI. 26, lig. 1. — Rœmcr, Généra Insect. PI. 32, lig. i- ^ Penoant, Brit. Zool. t. I, PI. 14, lig. 26. -- Ecrevisse striée, Degcer, Mém. pour .servir à l’îiist. des In.sectes; t. VII, PI- 23, lig. i. — Galalhea slri- gosa , Falir. Suppl, p. 44. — Latr. llist. des Crust. t. VI, p. 198 : et Encycl. PL 294, lig. 2, et PL 326, 6g. i. — L.amarck, Hist. des an. sans vert. t. V ,p. Galalhea spinigera.Ceach , Malac. Pod. Brit. PL 28, B, et Dict. des Sc. nat. t. XVIII, p. 5i. — G. stn- gosn, Desmarcts , Consid. sur les Crust. p. 189. PL 33, fig. i. — Roux, Crust. de la Médit. PI. 16. — Guérin, Iconog. Crust. PL 17, 3, — Edw • Règne anim. de Cuvier, 3®. édit. Crust. PL 47> fig. I. (i) Lion, Rondelet, Poissons, t. II, p 3go. — Aldrovande, Crust. p. 123. — Cancer Bamffms , Pennant , Brit. ZooL t. IV, PL i3, lig, 20. — Herbst, t. U, 58, PL 27, lig. 3. Galnthea rtigosa, dans l’espèce précédente. Pates-mâchoires conformées de la même manière, si ce n’est que le troisième article est un peu plus long et ne présente en dessous qu’une seule grosse épine. Pâtes anté- rieures extrêmement longues , grêles et cylindriques ; pinces très- longues , faibles et cylindriques. Pâtes de la deuxième paire plus longues que celles de la troisième paire. Quelques épines sur le bord antérieur des deuxièmes et des troisièmes anneaux de 1 abdomen. Septième segment ( ou lame médiane de la na- geoire caudale ) extrêmement large et peu ou point rétréci en arrière. Couleur rougeâtre; poils jaunes. Longueur, environ 3 ponces. Habite nos côtes. ( C. M. ) Le troisième article des pates-miichoires externes beaucoup plus long que le second. t. Gal/lthÉe pobte-écaille. — Galathea squammifera {i). Rostre court, large et armé de neuf dents spiniformes. Dents des bords latéraux de la carapace fortes. Premier article des an- tennes internes court et élargi en dehors. Pates-mâchoires exter- nes longues , dépassant de beaucoup le rostre lorsqu'elles sont étendues; une rangée d’épines sur le bord inférieur de leur troi- sième article. Pâtes antérieures larges , aplaties , épineuses sur les abr. Suppl, p. 4i5 Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI, P- JgS; etc- — Galathea longipeda, Lamarck , Syst. des anim. sans en. p. ,58 _ G. rugoia, ejusdem, Hist. des anim. sans vert. ■ P- ^’4- G, Bamffia , Leacli, Hdinb. Eticycl t. VU, p 3q3 — ü/muWa ejusdem, Malac. Pod. Prit. tab. 2n; et Dict. es SC. nal. t. VIH, p. O2. — Desmarest, Consid. .sur les Crii.st. P- 191. (i) Galathea strigosa ? Pose, t. II , PL 12, 2 — Latreilie, «ist. nat. des Crust. t. VI, PL 53, fig. 2. — Galathea Fabricii , eac 1, Encycl. Brit. Suppl. PL 21 . — Galathea squamifera , Leach , tvialac. Pod. Brit. PL 28, A ; et Dict. des sc. nat. t. XVIII, p. 5i. ^ hatreille , Encyclop. PL 321, fig. 1-8 (d'après Leach). 18. histoire SATUREiEE bords et garnies en dessus de tubercules squammiformes. Lon- sruGUr, environ 2 pouces. Couleur, brun verdâtre Habite nos côtes. (C. M. ) I 2. Espèces dont les paies-mâchoires externes ne présentent pas de dentelure sur le bord interne de leur deuxième article. 3. Galathke monodonte. — Galathea monodon. Rostre formé par une longue dent spiniforme et droite , à la base de laquelle sé trouvent deux petites épines très-courtes. Bords latéraux de la carapace à peine dentés et peu distincts. Pâtes antérieures médiocres et grêles , dentées en dessus et en dessous. Pinces étroites. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes du Chili . Fabricius a décrit , sous le nom de Galathea amplectens (i) , un Crustacé qui habite les côtes du Brésil et qui paraît être phospho- rique; mais nous doutons que ce soit une véritable Galathée , car il a la carapace lisse. A ce caractère Fabricius ajoute seulement que le rostre est court et échancré , et les pieds intermédiaires très-longs. Ainsi que l'a très-bien établi M. Desmarest , le genre Caettso de M. Risso (i) doit être considéré comme un genre factice , qui paraît avoir été établi sur une mauvaise figure de Rondelet appar- tenant probablement à la Galathée striée. (l) G. amplectens, Fabr. Suppl, p. 4l5- — G, pliosphorica, Latr. Hist. des Crust. t. VI , p. igg. (i) Calypso pcriculosa, Risso, Cru.stacés de Nice, p- 74’ fig. lantra periculosa, ejusdem op. cit. p. 175. — Voyez Des- marets. Consul, note de la page igi. Genre GRIMOTHÉE. — Grimothea (1). 1 Les Grimothées ne difl’èrcnt que fort peu des Galathées et pourraient bien ne pas en être séparées ; leur forme gé- nérale est essentiellement la même, seulement l’article basi- laire de leurs antennes internes est claviforme et à peine denté à son extrémité, et les pates-màclioires externes sont très-longues et ont leurs trois derniers articles élargis et foliacés. Gbimothée sociale, . — G. grcgaria (2). Rostre effilé , triangulaire , et armé à sa base de deux petites dents latérales. Yeux gros. Pâtes extérieures grêles, comprimées, tuberculeuses et terminées par des pinces grêles et un peu in- curées. Septième segment de 1 abdomen dépassant de beaucoup les quatre lames latérales de la nageoire caudale. Couleur rou- geâtre. Le Crustacé figuré par M. Guérin sous le nom de Grimothée sociale (3) , diffère de l’espèce précédente par la forme de la na- geoire caudale , dont la lame médiane est moins grande que les lames latérales; nous proposerons de le nommer Grimothea Du- perreii , en l’honneur du navigateur dont le voyage nous en a procuré la connaissance. (i) Galalhca , Fabi'icius. — Grimothea , Leach, Dict. des sc. nat. XVllI , p. 5o. — Desinarest, op. cit. (a) Galathea gregaria, Fabr. Suppl, p. ^.i5. — Grimothea grega- ^a y Leach, Dict. des sc. nat. t. XVllI, p. 5o — Dcsmarest , onsid. sur les Crust. p. 188. — Edw. Règne aniin. de Cuvier, â" édit. Crust. PL 47, fig. 2, (3) Voyage de la Coquille , Crust. PI. 3, fig. j. 2^8 HISÏOIBE NATUSELLE TRIBU DES ÉRYONS. On a trouvé à l’état fossile im Crustacé très-singu- lier qui ne peut rentrer dans aucune des tribus natu- relles formées par les espèces actuelles, mais qui, à plusieurs égards, se rapproche des Scyllariens, et semble devoir prendre place auprès de ces animaux. Ce fossile , dont M. Desmarest aformé le genre Érton (i) , se fait remarquer par sa carapace très-élargie, pres- que carrée, plus longue que l’abdomen^ et forte- ment dentée en avant. Les antennes internes sont pe- tites et terminées par deux filets multi-articulés, grêles et filiformes, les externes sont courtes, et leur pédon- cule est cylindrique et recouvert , suivant M. Desma- rest , par une écaille assez large , ovoïde et fortement échancrée. Le cadre buccal paraît être étroit. Les pâtes de la première paire sont aussi longues que la carapace , de grosseur médiocre , et terminées par une pince à doigts grêles et arqués. Les pâtes des deux paires suivantes sont plus grêles , beaucoup plus courtes, et également terminées en pince; celles des deux dernières paires paraissent être monodactyles. Enfin l’abdomen est aplati, et terminé par une na- geoire caudale , dont la lame médiane est pointue et les quatre lames latérales moins longues que la mé- diane et hastiformes. M. Desmarest a donné à ce Crustacé fossile le nom spécifique d’Eavos de Cüvier (2). On le trouve dans (1) Crustacés fossiles , p. 128, etc. (y.) Locus La marina y Baïer OryctograpUia norica , Suppl, tab. 8, r, .Jstacus fluvialilis lapideus , etc., Richter. Muséum nES CRUSTACÉS. 2ÿQ le calcaire de Pappenheim, de Solenhofen et d'Aioh- stedt. Le Crustacé fossile figuré par Schlotlieim sous le nom de Macrourites propiiiquus fi), paraît apparte- nir au même genre que le précédent, dont il se dis- tingue par la forme circulaire de la carapace. TRIBU DES SGILLARIENS. Le genre Scyllare , de Fabricius, qui constitue cette tribu, est un des groupes les plus remarquable.^ de la section des Décapodes Macroures, et se dislin- gue au premier abord par la conformation singulière des antennes externes. ha carapace (a) de ces Crustacés est très-large et peu élevée; son bord antérieur est à peu près droit, et pré- sente un prolongement horizontal qui s’avance entre la base des antennes externes et recouvre l’insertion de celles de la première paire. Lesjgeux sont logés dans des orbites bien formées et assez éloignées de la ligne mé- diane. Les antennes s’insèrent sur la même ligne au* dessous des yeux ; celles de la première paire (3) sont grêles et ne présentent rien de remarquable; leur premier article est presque cylindrique et beaucoup plus gros que les deux suivans ; enfin elles se ter- îtiehterianum , tab, i3, M. n“. Sa. — Brachyuriis thorace laterîbus incisa, Walch et Kiiorr, ?4onum. des catast. dû globe , t. I. Bl. i4i. etc. — Macrourites arctiformis , Schlotheim , Petrefacten- kunde, p. 34, Pb 3, lig. i. — Eryon Cuvieri, Desinarest, Crust. fossiles, p. lag, PI. 10, lig. 4; Bonsid. sur les Crust. p. aoc), Bl- 34, fig. 3. (0 Sclilotheim . op. cit p. 35 , PI. 3, fig. a. Ca) PI, a4, fig. fi et lo, «. (3) PI. 34, fig. 10. d. ((lStUlK£ NATUHELLE 280 minent par deux filets multi-articulés très-courts. Les antennes externes sont foliacées et extrêmement lar- ges ; la pièce que porte le tubercule auditif est con- fondue avec l’épistome et est suivie de quatre articles, dont le deuxième et le quatrième sont lamelleux et extrêmement grands (i). Le cadre buccal est petit, et les pates-màcboires sont médiocres et presque pédiformes (2). Le plastron sternal est très-large et composé d’une seule pièce. Les pâtes des quatre premières paires sont terminées par un tarse styliforme ; il en est de même pour les pâtes postérieures chez le mâle ; mais chez la femelle ces dernières se terminent par une petite pince in- complète. abdomen est très-large , et se termine par une grande nageoire en éventail composée de la manière ordinaire , mais dont les feuillets sont mous et flexi- bles dans les trois quarts postérieurs de leur longueur. Le premier anneau abdominal manque d’appendices , mais les quatre segmens suivans portent chacun une paire de fausses pâtes, dont la forme varie suivant les sexes. Chez le mâle , celles de la première paire sont grandes et portent deux larges lames foliacées; mais les suivantes n’en portent qu’une seule , dont la grandeur diminue rapidement, au point d’être rudimentaire au cinquième anneau. Chez la femelle tous ces appendi- ces sont beaucoup plus développés , et servent à sus- pendre les œufs. P Les branchies sont composées de fiiamens disposés en brosses , et sont rangées par faisceaux , entre les- (l) PI. 24, fig- 10, h, <•. (3; PI. 2'|. fig. DES CftU S r ACKS. 281 «juels s’élèvent de grandes lames flabellil’ormes appar- tenant aux pâtes thoraciques. On compte vingt-une branchies de chaque côté du corps , savoir : deux au- dessus des pates-mâchoires de la seconde paire , trois au-dessus des pates-mâchoires externes, trois au- dessus des pâtes antérieures , quatre au-dessus de chacune des trois pâtes suivantes , et une au-dessus de la pâte postérieure. Cette tribu a été divisée en trois genres, qui peu- vent être conservés, mais auxquels il est nécessaire d’assigner de nouveaux caractères. On peut les distin- guer de la manière suivante . SCVLLAKIENS dont la carapace est plus longue que large, et les orbites “J situécvS a peu de dislance des angles an- f Scïllare. lérieurs de ce bouclier. ' I sont situées très-loin ”1 t'S V est beaucoup plus , large que longue,' et dont les orbites , |de la carapace. occupent l'angle an \ lérieur et e.xlérieur 5 Thcive. de la carapace. ^ Genre SGYLLARE. — Scyllarus (1). Les Scyllures proprement dits diffèrent des autres Crus- tacés de la même tribu par la forme générale de leur coips , qui est beaucoup plus alongé que chez ceux-ci" et ne dimi nue que fort peu de largeur même vers la queue. La cara- pace (P). 24 , fig. 6 ) est beaucoup plus longue que lai’ge. Les bords latéraux sont parallèles. Les orbites sont situées très-loin de la ligne médiane , tout près de l’angle externe (i) Cancer, Lin. Herbst , etc. — Scyllarns , Fabr. Latr. La- n>Jv;k, Lcacb , Pesm. etc. MISTOir.E NATURELLE 289. de la carapace, mais ne l’atteignent jamais ; ils sont circu- laires et dirigés en haut. Le sternum est de grandeur mé- diocre et ne se rétrécit que peu ou point enti'e les pâtes postérieures. Enfin les ouvertures de l’appareil de la géné- ration uu mâle sont circulaires et de médiocre grandeur. h’ abdo, 'len est très-épais , et plus long que toute la portion antérieure du corps , y compris les antennes. § JEspèccs dont le prolongement rostrijbrme de la carapace est très- large, mais peu saillant , et terminé antérieurement par un bord droit. I. ScvLLARE oüKS. — S. arctus (i). Carapace garnie de tubercules squammiformes, et année sur la ligne médiane d’une série d’épines, dont les trois plus longues occupent la région stomacale ; une crête oblique qui naît de l’an- gle orbitaire interne, gagne la région brancbiale, et porte trois grosses épines , dont deux situées au-dessus de l’orbite. Antennes externes grandes et fortement dentées ; leur antépénultième arti- cle presque triangulaire , armé de deux grosses dents sur son bord externe , et garni en dessus d’une crête qui se termine à l’angle antérieur en s’y portant très-obliquement ; le dernier article armé de six grosses dents sur le bord antérieur. Abdomen sculpté en dessus , et présentant sur le bord postérieur de chaque anneau une échancrure médiane asser profonde. Pâtes grêles. Longueur , environ 3 pouces ; couleur brune, avec des lignes transversal :s rouges sur l’abdomen. Habite la Méditerranée. (C. M. ) (1) Cigale de mer, Piondelet. — Cancer (astacus) ursus minof, Herbst , t. II, p. 83, PI. 3o , fig. 2. — C arcius, Roemer, Gen. Insect. PI. 32, lig. 3. — Linné, Fauna Suecioa , et Syst. nat. — Scyllarus arctus. Fabr. Suppl p. Spg. — Latreille, Hist. nat. des Crust. t. VI, p. 180 : Encycl. PI. 287, fig. 5; etc. — Lainarck, Hist. des auira. sans vert. t. V, p. 212. — Desmarets, Consid. p- j82. — Risso, Crust. de Nice, p. 61, et Hist. nat.de VEur. inérid- t. V, p. 43. — Roux , Crust. de la Méditerranée , PI. n. — Edw- Règne anim.de Cuvier, 3^ édit. Crust PI. i.â. lig :. DES CnliSTACES. 383 2. SCITLLIRE RIGDEUX. 5. rUgÛSUS (l). Espèce très-voisine de la précédente , mais dont la carapace est armée de dents très-grosses , et surmontée d’une crête doublement dentelée, qui en occupe les deux tiers postérieurs. Quatre dents sur le bord externe du pénultième article des antennes exterr es ( celle qui occupe l’angle antérieur non comprise ) , et une crei:e très-saillante et presque droite sur sa face supérieure. Abdomen profondément sillonné en travers, et surmonté d’une crête mé‘ diane obtuse, qui forme sur le troisième anneau une gibbosité très - marquée. Longueur, 2 pouces. Habite la côte de Pondichéry. ( G. M. ) S § Esp'eces dont le prolongement rostral de la carapace est très- saillant , presque carré , et terminé en avant par une ou deux cornes plus ou moins marquées. 3. SCYLLABE SCÜLPTÉ*. S. SCulptUS (s). Carapace couverte de tubercules squammifonnes , portant des petites rangées de poils très-courts et armée de plusiem-s épines acérées , dont trois occupent la ligne médiane de la région sto- Oiacale et deux la région cordiale ; cinq sont placés sur le bord orbitaire supérieur, savoir : trois beaucoup plus grosses que les autres, suivies de deux plus petites, et on en compte une quin- ^•aine sur le bord latéral de la carapace. Rostre armé de deux petites oornes presque droites. Antennes externes très-grandes ; leur anté- pénultième armée de très-grosses épines acérées, et le dernier pré- entant im grand nombre d^^lentclares triangulaires peu sail- lantes. Abdomen sculpté en dessus , et présentant dans les sillons ont il est orné des rangées de petits poils. Longueur, environ O pouces. ( G. M. ) Cl) Latreilïe , Collection du Muséum, (2) Làmarclt, CoH. du Mus. — Latreiile, Encyc., PI UÎSTüfUE ^A^l;UEEI.E 38^ j. ScVLlAal; LAHGE. — S. latus(i) Carapace et abdoir eu couverts de gros tubercules déprimés et hérissés de poils très-courts. Une élévation conique sur le milieu de la région stomacale , et un peu en avant deux tubercules pointus très-rapprochès l’un de l’autre ; quelques pointes disposées eu série longitudinale sur les régions branchiales ; bords supé- rieurs des orbites et bords labiaux de la carapace armés de dents triangulaires et pointues ( surtout chez le mâle ). Antennes exter- nes très-grande? ; leur antépénultième article, aussi long que large , armé de deux très-grosses dents pointues sur son bord in- terne , ou d'une dent moins forte vers le tiers interne de son bord antérieur , d’une dent recourbée en haut et très-forte à son angle antérieur et externe , qui est très-avancé , et de plusieurs dents inégales sur son bord externe ; l’article suivant également plus long que large , et inséré eu dedans de deux grosses dents poin' tues. Des tubercules très-gros et pointus sur le plastron sternal à la base de chaque pâte. Longueur, environ i pied ; couleur, brun foncé. Habite la Méditerranée et les îles Canaries. 5. ScYLLAKE socAMMEcx. — S. squammosus (2). Espèce très-voisine de la précédente , mais dont les tubercules sont plus élargis, et sont seulement bordés par de petits fais- ceaux de poils courts et raides, de manière à ressembler un peu à des écailles , et il n’y a pas de pointes sur la région stomacale. (1) Orcheita ou squille largue, Rocdelet, Hist. des Poissons, t. H' p. 391. — Aldrovande, Crust. p. i/jti. — Gesiier, t. III, p. loÿl- — Scyllams laïus, Latr Hist. nat. des Crust. t. \'I, p. iSa ; ÉucyÇ- PI. 3i3; etc. — Laniarck, Hist. uat. des anim. sans vert. t. p. 212. — Desraarets, Consid. sur les Crust. p. 182. — Savigny* Egypte, Crust. PL 8, lig. i — Guérin, leonog. Crust. PI. ly, (2) Le Crustacé figuré par Boscsous le nom de Scyllare orienta ' t. 11. PI !0. fig. i), me parait appartenir à cetteespècc. DES CRUSTACÉS. 285 ie troisième et le quatrième article des pâtes , au lieu de présenter une simple crête en dessus comme d’ordinaire, sont creusés de sil- lons longitudinaux et paraissent comme sculptés; enfin les tuber- cules du sternum sont à peine saillans. Longueur, environ i5 pouces; couleur rougeâtre. Habite l’Ile-de-France. fi. Soïllahe équinoxial. — S. cequinoxialis (p). (Planche 24, fig. 6.) Cette espèce est très-voisine du S. large , mais les tubercules , dont tout le dessus du corps est recouvert , sont à peine poilus; il n’ya point de dents coniques sur la région stomacale , et les bords latéraux de la carapace ne sont garnis que de dents très-obtuse.s. Les antennes externes sont beaucoup plus courtes ; leurs pénul- tième et antipénultième articles sont beaucoup plus larges que longs , et ne sont armés que de dents peu saillantes. Longueur, environ i pied; couleur jaunâtre mêlé de rouge. Habite les Antilles. Genre THENE. — Thenus (-2). Dans cette petite division le corps est très-déprimé et se rétrécit Ireaucoup d’avant en arrière. Les pédoncules ocu- laires sont très-longs ; les yeux dépassent la carapace latéra- lement, et les orbites , dirigées en dehors, occupent l’angle externe de ce bouclier. Il est aussi à noter que le sternum est beaucoup plus large que chez les Scyllares proprement dits. (0 Brown civil and natuval history of Jainaica, tab. 4>i hs- *• Langoslino, Pana, op. cit. PL Sj, üg. i. — Scyllarus œquinoxia- l‘s , Fabr. Suppl, p. Syy. — Bosc, Hist. des Crust. t. II , p- '9- Latr. Hist. des Crust. t. VI, p. 182. C’estàtort que dausiarticle Scyllaride de l'Encyclopédie Latreille rapporte cette espèce au •S. latus. (2) 5cyZ/orK,t,Fabricius , Latr. etc. — Thenus?, Leach. 286 HISTOIRE NATURELLE et que l’abdpmen présente à peu près la même longueur proportionnelle que chez ces Crustacés. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre. Le ThÈne obientae. — T. orienlalis (i). Carapace très-déprimée et verruqueuse ; une petite crête obtuse garnie de trois dents sur la ligne médiane ; rostre armé de deux grosses cornes divergentes. Une épine à l'angle interne de l’orbite , deux sur son bord supérieur, et une à son angle postérieur ; une autre dent sur la face supérieure de la carapace, un peu en ar- rière de l’orbite , et une scissure profonde et large sur son bord externe , un peu plus loin en arrière. Une forte épine sur le mi- lieu du bord postérieur de l’arceau supérieur du cinquième anneau de l’abdomen. Longueur, environ 8 pouces. Habite l’Océan indien. ( C. M. ) Genre IBACUS — Ibacus (2). Le genre Ibacus, établi par Leach, ne diffère que fort peu de celui des Scyllares, mais nous paraît mériter d’être conservé à cause de la forme singulière de la carapace et de quelques auti’es caractères. Chez ces Scyllariens la carapace (PI. 24, fig. 10) est beaucoup plus large que longue , et présente de chaque côté un prolongement lamelleux qui recouvre la majeure por- tion des pâtes, à peu près comme nous l’avons déjà vu parmi les Décapodes Brachyures, dans les genres Calappe, Crvptopodes, etc. Ces prolongemens sont plus grands en avant quen arrière , d’où il résulte que la carapace se rétré- (0 Ruiuph. Mus. PI. 2 , fig, D. — Cancer ( astacus) ardus, Herbst , t. II, p. 8o,PL 3o, lig. i. — Scyllnrus orientalis, Fabr- Suppl, p. Sgg. — Latreille , Hist. nat. des Crust. t. VI, p. i8i; Encycl. PL 3i4; etc. — Desmarest, Consid. p. 182. PI. 3i, fig. i- (2) Scyllarus , Fabricius, Latreille, Ibachus, Leach, Des mare.st. cit postérifiiircment. On remarque aussi chez ces animaui;, une large et profonde fissure , qui de chaque côté divise ces prolongemens clypéiformes en deux portions inégales. Les orbites , au lieu d’étre placées tout près de Tanglc externe de la carapace, en sont très-éloignées. Enfin, l’abdomen est très-court, et se rétrécit brusquement d’avant en arrière, I. Ibacus de Péron. — Jbacus Peronii (i). Orbites situées beaucoup plus près de la ligne médiane que des angles externes de la carapace, qui sont recourbés en avant et dépassent beaucoup le niveau du front. Carapace très-dénrimée , piquetée plutôt que verruqueuse , et présentant trois crêtes longi- tudinales, dont la médiane est garnie de quelques tubercules mousses , et les latérales sont situées sur la même ligne longitudi- nale que les orbites ; bords latéraux de la carapace très obliques et armés de sept dents , dontune seule située au devant de la grande echancnure latérale , et formant l'angle antérieur. Antennes ex- ternes beaucoup plus larges que longues ; leur premier article très-petit et dépassant à peine le rostre , le second faiblement denté, et le quatrième armé seulement de trois ou quatre dents très-larges et peu saillantes. Pates-mâcboires externes armées d’é- pines sur le bord externe du quatrième article. Abdomen piqueté et surmonté d’une crête médiane obtuse. Longueur, environ 5 pouces. Habite les mers de l’Australasie. (C. M. ) Ibacus antartique, — J. anlarticus (2). Orbites situées plus près de l’angle de la carapace que de la *'8ne médiane. Carapace bombée , peu rétrécie en arrière , cou- (1) Scyllarus incisus , Péron, Collect. du Muséum. — La’reille, *■•105^01. PI. 320, tig. J. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. V , p. 3i3 — Ibacus Peronii , Leach, Zool. Miscel. t. Il, PL îip- ~~ Desmare.st , Consid. sur les Crust. p. i83, PI. 3i, fig- 2. (2) RumpU , Mus. PI. 2, fig. G. — C, ursus^ Seba, t. III, PI. 20, 288 HISTOIRE NATUREEtE verte de gros tubercules squammifères et de poils ; deux dents au devant de la grande échancrure latérale , la première qui forme l’angle externe beaucoup moins saillant que le front ou même que les orbites. Antennes externes beaucoup plus longues que larges ; kor premier article très-grand et beaucoup plus saillant que le rostre ; le second armé de dix grosses dents acérées , dont sept sur le bord externe, deux entre l'angle antérieur et l’articulation du troisième article , et une sur le bord interne ; enfin le qua- trième article armé sur le bord de sept grosses dents triangu- laires très-saillantes. Point d’épines sur le bord externe des pates- mâchoires externes. Abdomen v'erruquenx et poilu comme la ca- rapace. Tarses très-longs , grêles et courts , sm-tout che?; le mâle ; un sillon longitudinal très-profond sous le bord .supérieur du troi- sième article des pâtes, et une épine très-forte au-dessous de l’arti- culation du premier et du deuxième article des pâtes postérieu- res. Longueur, 7 à 8 pouces. Habite les mers d’.\sie. f C. M. ) .8. Ibacbs de Parr.v. — I. Parrce{i). Espèce extrêmement voisine de la précédente, mais qui s’en distingue par \' absence de l’épine située à la hase des pales posté- rieures et du sillon du troisième article des pâtes ; les tarses sont aussi beaucoup moins alongés , et la carapace moins poilue. Même taille que la précédente. Habite les Antilles. ( C. M. ) fig- 3. — Cancer ursus major, Herbst, t. H, p. Si, PI. 3o, fig. a.— ' Scyllarus aiitarlicus, Fabr. Suppl, p Sgg. — Latrcille, Hist. nat. des Crust. t. VI , p. i8i. — Lamarck, Hist. des anira, sans vert. t. V, p. 212. (i) Langostino, Parra, Deserip. de differ. piczas de Hist. nat. PI. 54, tig. U. DES CRUSTACÉS, 289 M. Desniai'est a décrit , sous le nom de Scyllare de Mantell (i) , mi Crustacé fossile dont on ne connaît pas les antennes ; mais dont 1 organisation de la carapace et de la base des pâtes offre nue ressemblance frappante avec celle des Scyllariens vivans Jusqu’ici on n'en a pas publié do figure , et on ne le connaît que parla description suivante : « La carapace est grossièrement chagri- née , et ses régions bien marquées ; deux sillons obliques très-en- foncés viennent de chaque côté , depuis l’angle antérieur latéral , où se voit la fossette de l’œil, jusque vers le milieu du test. La ré- gion cordiale lui est liée en arrière, et fait une saillie remai-quable. Une prolbnde excavation sépare de chaque côté ces régions de la branchiale. Les bords latéraux paraissent irrégulièrement ru- gueux. . Ce fossile a été trouvé sur les côtes d’Angleterre ; mai s on ignore le terrain d’où il provient. TRIBU DES LANGOUSTIENS. Cette tribu, caractérisée par l’existence d’antennes de forme ordinaire, et l’absence de pinces didactjles, ne se compose que d’un seul genre. Genre LANGOUSTE. — Palimirus (2.) . Les Langoustes ont le corps presque cylindrique. Leur Carapace (PI. 23, fig. 1 ) est pi-e.sque di’oite d’avant en anièie, très-convexe transvei'salemeut , et présente vers le tiers antérieur un sillon transversal profond, qui de chaque coté se dirige en avant et sépare la région stomacale des régions COI diales et des branchiales , les seules que l’on puisse bien distinguer. Le bord antérieur de la carapace est armé de deux grosses cornes qui s’avancent au-dessus des yeux et de la base des antennes ; on remarque aussi de chaque côté , au-dessous (1) Scyllarus Mantelli , Desmarest, Crustacés fossiles, p. i3o. (2) _Fabricins, Latreille, Lamarck, Leach, Desmarest, etc. CRUSTACÉS , TOME II. *0 ago HISTOIRE natureeee des yeux et près de la base des antennes externes , une dent plus ou moins forte , et presque toujours il existe aussi un qrand nombre d’autres épines disposées sur la surface de ce bouclier cépbalo- thoracique. L’anneau ophthalmique est libre et à découvert ; les yeux sont gros , courts et arrondis. L’anneau antennulaire est très-développé et s’avance entre les antennes externes, au-dessous et en avant de l’anneau oplithalmi([ue ; tantôt il est triangulaire et beaucoup plus long que large, d’auti-es fois presque carré. Les antennes internes , qui naissent de la partie inférieure de son bord antérieur , sont très-longues ; leur premier article est tout- à-fait cylindrique, comme les deux suivans; enfin elles se terminent par deux filets multi-articulés, dont la longueur varie. Les antennes externes sont très-grosses et très-lon- gues ; l’article basilaire, dans lequel est logé l’appareil audi- tif, est très-grand , et se soude à son congénère de manière à former au devant de la bouche un épistome très-grand ; les trois articles suhans sont gros, mobiles et épineux; ils con- stituent la portion basilaire de l’antenne , et sont suivis par une tige multi-ai’ticuléc très-gi’osse et très-longue. Les pates- 77iac/toire.ç externes sOnt petites et pédiformes; leur bord in- térieur n’est que peu ou point denté, très-obtus et gai’ni de faisceaux de poils; leur palpe est fort petit, ou manque même complètement; mais ils donnent insertion à un grand article flabclliforme. Les pates-màchoires de la seconde paire sont petites , et varient quant à la forme de leur palpe ; celles de la première paire portent un palpe très-grand , qui com- plète en avant le canal branchial efférent , et se termine tan- tôt pai- un appendice styliforme, tantôt par une lame ovalaire en forme de spatule. Les mandibules sont très-grosses et gar- nies d’un bord tranchant ; leur tige palpiforme est très-grêle. Le plastron sternal (PI. 23, fig. 2, G) est grand, et se compose de cinq segmens soudés entre eux; il est très-étroit entre les pâtes de la première paii’c, mais s’élargit d’avant en airière, et présente au niveau des pâtes de l’avant-dernière paire une largeur très-considérable. Les pales sont toutes jnonodac- DES CRUSTACÉS. 2qi tyles ; celles de la première paire, eu général plus courtes , et un peu plus grosses que les autres, sc terminent par un doi^t gros et court , qui n’est que fort peu mobile ; quelquefois on Toit au-dessous de sa base une épine, qui est un vestige de pouce ; mais ces organes ne sont jamais mémesubebéliformes. Lespatesde la troisième paire sont en général lespluslongues. L abdomen^ est très-gros et très-long ; son ],rcmier anneau ne poite pas d appendices, mais les quatre suivans donnent in- sei don chacuji à une paire de fausses pâtes, composées, chez le mâle , d’un petit article basilaire et d’une grande lame terminale ovalaire , tandis que chez la femelle il existe deux lames semblables, ou bien une seule lame et une tigelle di-articulée et garnie de poils. La nageoire caudale , formée par e septième anneau de l’abdomen et par les appendices de 1 anneau précédent, est très-grande , et chacune des lames dont elle sc compose reste flexible et semi-cornée dans les deux tiers postérieurs, tandis qu’en avant elle est crustacce comme le reste du squelette tégumentaire. Les branchies sont composées de filameus cylindriques, courts et serres en manière de brosse. On en compte dix- buit de chaque côté, savoir : deux au-dessus de la seconde patc-mâchoire, trois au-dessus de la patc-mâchoire externe, trois au-dessus de la pâte antérieure, quatre au-dessus dé chacune des trois pâtes suivantes , et une au-dessus de la cinquième pâte. Un large appendice flabelliformc s’élève entre enacun do ces faisceaux, cio fîratichies. Ce genre se compose de Crustacés de grande taille qui sont remarquables par la dureté de leur test, et qui sont ré- pandus dans toutes les mers. Ils habitent principalement tes cotes rocailleuses , et iis se divisent en deux groupes naturels, dont on pourrait former des divisions génériques, 1 . Les Langoustes ordinaires, qui se reconnaissent ^ Cl cment a 1 existence d une petite dent rostrale médiane nr e bord frontal de la carapace et à plusieurs autres ca» t'actères; 19- HISTOIRE NATURELLE ag-A 2°. Les Langoustes longicornes , qui ne présentent pas de dent médiane semblable , et qui sont remarquables par la longueur des filets terminaux des antennes internes. SoUS-GENRE DES LANGOUSTES ORDINAIRES. Les Langoustes ordinaires présentent sur le milieu du front une petite dent roslriforme plus ou moins saillante; l’anneau antennulaire est très-étroit, de façon que les an- tennes externes se touchent pi-esqu’à leur base , et l'eeou- vrent les antennes internes ; enfin eelles-ci se terminent par deux tigelles multi-articulées très-courtes. I. Langouste com.mune. — P. vulgaris (i). Cornes latérales du front lisses en dessus et armées en dessous de plusieurs dentelures aigues; carapace extrêmement épineuse ; les dents sous-orbitaires du bord de la carapace très-grandes. Abdo- men presque entièrement lisse , et présentant sur les quatre an- (i) Kafetfeç, Aristote. — Locus ta , Suétone (voyez Cuvier, Dis- se) tation critique sur les espèces d Ecrevisses connues des anciensj. — Locusta (Beion, Poissons, p 354 356, lig. i. — Rondelet, Poissons, t. 11, p, 385. — Aid rOvande, De Cru t. p lOi. — Asta- eus eleplias? Eabnrius, Entoio. syst. t. 11, p 479" “ Herbst, t. 11, PL — Cancer homarus , Pendant, Brit , Zoot. t. IV, Pi. ii, lig 22. . — Aslacus homarus , Olivier , Encycl. niéthod. t. VI , p. 343. — Pulinurus quadricornis, Fabr. Suppl, p, 4oi. — Latreiile, Hist. des Crust. t. VI, p. igS. 1*1. 52, lig. 3 (sous le nom de Lan- gouste ordinaire). — Patinurus locusta , Olivier , Encyc. t. Vlll, p. 672. — PAinurus vulgaris , Lalr. Annales du Muséum, t. 111, p. 391 ; et Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 8. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 220. — Leacb , Malac. Pod. Brit. Pi. lo. — Desmarets , Consid. sur les Crust. p. i83, PL 2, lig. i. Risso, Crustacés de Wice, p 64. et Hist. nat. de 1 Europe méri- dionale, t. V, p. 45. — Edwards, Atlas du Régn. anim. de Cuvier, Crust. PI. 46, lig. I. Cette espèce a été confondue par Linné et plusieurs autres natu- ralistes avec le Patinurus guttatus. Eabricius nous paraît aussi l’avoir confondue avec le P. longimanus, du moins quant à l'habitat. DES CRUSTACÉS. ag3 neaux qui suivent le premier, un sillon transversal profond et pilifère , interrompu sur la ligne médiane ; les cornes latérales formées par les angles de ces anneaux, armées sur leur bord postérieur de trois ou quatre dents situées prés de leur base; les deux derniers anneaux dcl'abdomeix épineux. Antennes internes tres-grêles et de longueur médiocre. Pâtes antérieures courtes et armées d une dent à l’extrémité du bord inférieur du pénultième article. Un vestige de doigt immobile aux pâtes postérieures chez la femelle. Fausses pâtes abdominales de la première paire por- tant, chez la femelle, deux grandes lames ovalaires, tandis que les suivantes ne présentent qu’une seule de ces lames et un appen- dice grêle et bi-articulé. Cette espèce est commune sur les parties rocailleuses de nos côtes méridionales et occidentales , et sa chair est très-estimée ; elle atteint jusqu’à 1 8 pouces de long , et pèse quelquefoiiS 12 ou 1 5 livres; sa couleur ordinaire est brune-violacee , tachetée de jaune ; mais il paraît qu elle prend quelquefois une teinte ver- dâtre. (C. M.) Le Palinurus Rissonü de M. Desmarcst (i), rapporté à tort par M. Risso au Palinurus fasciatus , est de couleur verte , avec des taches blanches et rougeâtres sur la carapace , et des lignes blan- ches sur l’abdomen. Dans son dernier ouvrage , M. Risso consi- dère ce Crustacé comme une simple variété de la Langouste com- mune (2). 3. Langodste de Lalande. — P, Lalandii (3). Cornes latérales du front lisses en dessus et en dessous , et beau- coup moins avancées que la petite corne médiane, au-dessous de la base de laquelle on voit deux petites épines. Carapace armée d épines et couverte de gros tubercules ovalaires déprimés et (1) Palinurus fasciatus , Risso, Crnst. de Nice , p. 65- — Palinurus Missonii , üesmarest, Consid. sur les Crnst. p. i85. (2) Risso, Hist. nat. de l’Europe mérid. t. V, p. 40. (3) Lamarck, Collection du Muséum. ^94 HISTOIRE NATURELLE séparés à leur base par des poils courts et serrés. Mdomen entièrement comert de tubercules aplatis , squammiformes , et garnis sur leur bord postérieur d’une rangée de poils très -courts ; une seule dent sur le bord postérieur des cornes latérales de l’abdomen. Antennes internes courtes. Pâtes antérieures très-gros- ses , courtes et armées en-dessous de deux dents coniques très- fortes , dont une placée sur le deuxième article , et l’autre sur le bord inférieur du bras ou troisième article ; pâtes suivantes , gra- nuleuses en-dessus. Couleur brun-rouge , irrégulièrement tacheté de jaune. Longueur (du corps), environ i5 ponces. Habite les côtes du cap de Bonne-Espérance. (C. M.) 3. Langocste frontale. — P. frontalis. Espèce extrêmement voisine de la précédente , dont elle ne dif- fère guère qu en ce que la carapace est armée d’épines plus grosses et plus nombreuses, et ne présente pas de tubercules ovalaires déprimés, et en ce que l’abdomen n'est sculpté que vers le milieu de chaque anneau ; en avant et en arrière ces segmens étant tout- a-fait lisses. Longueur, environ i pied; couleur jaunâtre maculé de brun-rouge. Habite le Chili. (C. M.) 4. Langouste longue-main. — P. longimanus (i). Cornes latérales du front armées de deux ou trois dents sur leur bord supérieur , et de plusieurs petites dentelures entre leur base et l'épine rostriforme médiane du front. Une seule grosse dent de chaquercôté du bord antérieur de la carapace; sept rangées d’epmes plus ou moins fortes sur sa portion anté- rieure , mais fort peu d’épines sur la partie postérieure de ce bouclier, dont toute la surface est sculptée par de petits sillons semi-circulaires qui sont garnis de poils et simulent des écailles DES CRUSTACÉS. 2g5 imbriquées. Pâtes de la première paire très-grosses et très-longues ( près d’une fois et demie aussi longues que celles de la deuxième paire ); leur pénultième article dentelé en dessus, comprimé en dessous , et terminé par une grosse dent qui représente un doigt immobile rudimentaire ; le tarse crochu. Les pâtes suivantes grêles, diminuant successivement de longueur, et terminées par Un article stylifère à peine poilu. Abdomen présentant sur chaque anneau quatre ou cinq sillons transversaux. Longueur , environ 8 pouces. Habite les Antilles. ( G. M.) SOUS-GEHRE DES LANGOUSTES LONGICORNES. Dans cette division naturelle du genre Langouste il n’existe sur le Lord antérieur de la carapace aucun vestige de rostre médian ; l’anneau antennulaire est très-large et presque carré , de manière à écaiter beaucoup entre elles les antennes externes et à laisser à découvert les antennes internes; enfin ces derniers organes se terminent par deiix tigelles multi- articulées très-longues. §. Espèces dont t abdomen n est pas sillonné. 5. Langouste pasciÉe. — P. Jàscia/us (i). Anneau antennulaire armé en dessus de deux dents coniques et assez grosses situées près de son bord antérieur. Carapace armée d’un petit nombre d’ épines , et légèrement granuleuse , ou seu- lement piquetée dans sa moitié postérieure ; la dent latérale du bord antérieur de la carapace petite ; point d’épines sur la ligne (i) Palinurus fascialus , Fabr. Suppl, p. pAyptmgus , Herbït, PL Sa. — Palinurus fasciatus et P. polyphagus. Pose, Hist, des Crust. t. II , p. gS. — Latr. Hist. des Crust. et des Ins. t. VI , p. ig3 ; et Nouy. Dict. d’iiist. nat. t.XVII, p. ^gS. — P- poty- phagus, Olivier, Encycl. t. VIII, p. 671. ^9® histoire naturelle médiane de la région stomacale ; la dent médiane du bord anté- rieur de l’épistome très-grande. Appendice terminal des pates- màchoires internes ovalaire. Abdomen lisse , finement piqueté et sans sillons transversaux ; deux ou trois petites dents vers la par- tie supérieure du bord postérieur des cornes latérales des quatre anneaux abdominaux qui suivent le premier. Pâtes grêles. Cou- leur verdâtre , avec des taches blanches sinueuses sur le thorax , une bande blanche prés du bord postérieur de chaque anneau abdominal , et plusieurs lignes longitudinales blanchâtres sur les pâtes. Longueur, environ i pied. Habite l'Océan Indien. ( G. M. ) La description que Lamarck donne de son Paîlniirus fcenia- ius (2) convient à cette espèce plus qu’à toute autre ; mais elle est tout a fait insuffisante pour arriver à une détermination certaine , et il n existe , dans la collection du Muséum , aucune Langouste désignée sous ce nom. 6. L.iNcorsTE OBXÊE. — P. ornatus (i). ■Anneau nntennulaire armé en dessus de quatre épines en Un carré , au milieu duquel on distingue des vestiges de deux autres épines rudimentaires. Carapace très-épineuse, pas tuberculeuse , mais sans épines médianes près de la base des cornes frontales , et n ayant latéralement que des dents très-petites sur son bord an- térieur. Abdomen lisse , finement piqueté, et sans sillons trans- versaux ; plusieurs petites dents à la partie postérieure de la base des cornes latérales des deuxième , troisième, quatrième et cin- quième anneaux abdominaux. Couleur verte , avec des petites taches blanchâtres irrégulières sur le thorax , des marbrures sur (1) Fabricius , Suppl, p. /(oo. — C. bornants, ITerbst, PL 3ï, fig. I — Pnhnurus orna lu s , Bosc, loc. cit. — l.atr. Hist. des Crust. t. VI, p. 192; Wouv. ûict. d’hist. nat. t. XVII, p. agâ ; Encyc. PI. 3i6. -- Olivier, Encycl. t. VIII, p. 67a. — Lamarck, Hist. des auim. sans vert. t. V, p. ajo, — Desmarest, Cousid. sur les Crust. p. i85. DES CRUSTACÉS. l’abdomen , et des anneaux alternatifs de vert et de jaune sur les pâtes. Longueur, i5 à i8 pouces. Habite les mers de l’Inde et de l' Ile-de-France. (G. M.) 7. LiNCOUSTE SILLONNÉE. — P. SulcaluS (l). Anneau aniennulaire armé en dessus de six épines , dont quatre assez grandes disposées en carré , et deux petites mitoyennes situées plus près de la ligne médiane, et à égale distance des an- térieures et des postérieures. Carapace tuberculeuse et épineuse. Abdomen lisse. Un petit lobe denticulé , situé vers la base du bord postérieur des cornes latérales de l’abdomen. Pâtes de la troi- sième paire très-longues. Carapace et pâtes de couleur verte , marbrée de jaune ; abdomen jaune , lavé de rouge en dessus , vert , avec des taches jaunes sur les côtés. Longueur , environ 1 pied. Habite les côtes de l’Inde. (G. M.) Cette Langouste pourrait bien n’être qu’une variété de l’espèce précédente. § 2. Espèces dont r abdomen est sillonné en travers . 8. LiNGOCSTE MOUCHETÉE. P. guttutUS {Pj. ( PI. 23, fig. I.) Anneau antennulaire arme de deux dents coniques irès-grandcSt précédées quelquefois de deux épines rudimentaires. Carapace très-épineuse; deux épines sur la ligne médiane de la région sto- macale, près de la base des cornes rostrales, et de chaque côté de ces dernières, sur le bord antérieur delà carapace, deux dents (1) Lamarck, Collection du Muséum. (2) Squdta Crangon americana altéra.. Seba, t. III, p. Sj, Ph «g. 5. — C. homarusl Lin. Mus. Lud. Ulr. p. i5y. — Palinurus g'Wrnte, Latreille, Ann. du Mus. t. 111, p. SyS ; Eiicycl. PL 3i5 ; Wouv. Dict. d’hist. nat t. X’VII, p. ayS. — Olivier, Encyc. t. VIII, p. 672 Lamarck, Hist. nat. des anim. sans vert. t. V, p. 2xo. — Desmarets , Consid- sur les Crust. p. i85. 298 HISTOIRE NATURELLE presque aussi grosses qu elle. Bord antérieur de 1 épistome armé de trois dents coniques presque égales , séparées par une série de dentelures. Pédoncule des antennes externes très-épineux en dessous. Pâtes de la seconde paire un peu plus longues que les autres. Abdomen lisse et présentant vers le milieu de chaque anneau un sillon transversal pilifère , qui n’est pas interrompu sur la ligne médiane aux trois premiers segmens. Une seule dent en arrière de la base des cornes latérales de l'abdomen. Couleur verte, avec une multitude de taches circulaires jaunâtres; avant- dernier article des pâtes strié longitudinalement de vert et de jaune. Longueur, ■j kS pouces. Habite les Antilles. ( C. M. ) •• g. Langouste Épineuse. — P. spinosus. Espece très-voisine de la L. mouchetée, mais dont \ anneau antennulaire est armé de quatre grosses dents coniques , éloignées entre elles et disposées en carré. Carapace très-épineuse , mais sans épine sur la ligne médiane de la région stomacale. Abdomen comme dans l'espèce précédente , si ce n'est que le bord posté- rieur des cornes latérales est armé de trois ou quatre dentelures. Couleur, vert à peine maculé de jaune sur le thorax et sur les pâtes, mais finement piqueté de blanc jaunâtre sur l'abdomen. Pâtes vertes, sans taches ni raies en dessus. Longueur, environ 6 pouces. Habite? (C. M.) 10. Langouste américaine. — P. Americanus {i). Espece tres-voisine de la précédente , mais ayant la carapace moins épineuse en arrière , et le bord postérieur des cornes laté- rales des segmens abdominaux armé d'une seule dent. Article basilaire des antennes internes très - long , atteignant le milieu du dernier article pédonculaire des antennes externes. Couleur (i) Lamarck, Collection du Muséum. DES CRUSTACÉS. 2gg verte, mêle'e de jaune ; une ou deux bandes j’aunes et quatre ta- ches j'aunes plus ou moins distinctement oculées sur chacun des anneaux de l’abdomen. Longueur, i5 à i8 pouces. Habite les Antilles. (G. M.) II. Langodste peniciilée. — P. pcnicillaiut (i). Anneau aniennulaire armé de quatre dents coniques très-grosses ^ divergentes et reunies à leur hase en faisceau. Carapace très- e'pineuse , et garnie d’un grand nombre de tubercules pilifères , quelques épines médianes sur la région stomacale ; dents latérales du bord antérieur de la carapace, comme dans la L. mouchetée. Pédoncules des antennes externes à peine épineux en dessous. Abdomen piqueté et conformé du reste comme comme celui de la L. mouchetée. Couleur verdâtre, passant cà et là au brun rouge et maculée de jaime; les taches jaunes de l’abdomen petites , ex- trêmement nombreuses et très-rajiprochées ; celles des pâtes for- mant des bandes longitudinales. Longueur , environ 1 8 pouces. Habite l’Océan indien. ( G. M. ) Le Palinurus versicolor de Latreille (2) nous paraît être un jeune de l’espèce précédente ; cet auteur y rapporte , mais peut- être sans des raisons sulSsantes , le Squilla versicolor, de Glu- sins (3). Quant au Palinurus versicolor de Lamarck (4), nous ne savons à quelle espèce le rapporter, car il ne le caractérise que d’après sa couleur j la carapace , dit-il , est verte , avec des taches blan- (1) Astacus pemcillalus, Olivier, Encycl. t. VI, p. 343. Pali- nurus gigas, Pose, Hist. des Crast. t. II, p. 93. — Latr. Hist. des Qrust. et des Ins. t. VI, p. ipS. — Palinurus penicillatus , Olivier, Encyc. t. VIII, p. 674. — Latr. Jiouv. Dict. d'hist. nat. t. XVII, P- SgS. — Desmarest Consid. sur les Crast. p. 186. (2) Annales du Muséum, t. Ill, p. 3q4, et Kouv- Dict. d’hist. nat. t. XVII. (3) Curæ posteriores, p. 48. (4) Hist. des anim. sans vert. t. V, 5. 210. HISTOIRE NATURELLE 3oo ches, et armée de granulations subépineuses. L’abdomen est lisse , et sans taches ni sillons ; et les pâtes sont striées longitudina- lement. 12. Langouste dastte. — P. dasypus (i). Anneau anlennulaire armé de quatre grandes dents égales, éloi- gnées entre elles et disposées en carré, et de quatre épines très-petites disposées de meme au milieu de l’espace occupé par les précédentes. Carapace couverte de tubercules vermqueux , dont quelques - uns ovalaires , et n’ayant guère d’épines que sur la région stomacale. Abdomen lisse , et présentant sur chaque anneau un seul sillon transversal qui s’efface presque sur la ligne médiane. Cornes laté- rales des anneaux abdominaux présentant un petit lobe denti- culé vers la base de leur bord postérieur. Pâtes de la troisième paire très-longues. Couleur générale verte, avec des taches blanches irrégulières sur le thorax , et une multitude de petits points blancs sur l’abdomen. Pâtes entièrement vertes. Longueur, environ 14 pouces. Habite les mers de l’Inde. ( C. M. ) j3. Langouste argus. — P. argus (2). Anneau antennulaire armé de quatre petites dents coniques assez rapprochées de la ligne médiane , mais dont les deux ante- rieures sont très-éloignées des deux postérieures. Cornes rostrales extrêmement longues ; carapace très-épineuse ; les épines latérales de son bord antérieur médiocres; une série de petites épines rudimentaires sur la ligne médiane de la région stomacale. Abdo- men lisse, et présentant sur chaque anneau un sillon pilifère inter- (1) La treille , Collection du Muséum. — Locusta marinai Rhumph , PL i, fig. A. (2) Latreille, Ann. du Muséum , t. 111 , p. SgS ; et Nouv. Dict. d’hist nat. t. XVII, p. 2g5. — Olivier, Encycl. t. VIII , p 6S3 — ' Lamarck, Hist. des an. sans vert. t. V, p. 210. — Desmarest, Consid. sur les Crnst- p. l85. DES CRUSTACÉS. 3o I rompu surla ligne médiane, Patesde la deuxième paire un peu plus longues que celles de la troisième paire. Couleur verdâtre tirant sur le violet, maculé irrégulièrement de jaune sur le thorax, faseié de jaune sur les pâtes , et présentant sur l’abdomen une bande jau- nâtre transversale près du bord postérieur de chaque anneau , et quelques taches circulaires, dont deux situées sur le deuxième anneau et deux sur le sixième, sont très-grandes et entourées d’une bordure verte foncée. Habite les Antilles. (G. M. ) Il nous parait difficile de décider à quelle espèce appartient la Langouste a queue lisse (i), dont Latreille et M. Desmarest par- lent, comme ayant été trouvée sur les côtes du Brésil, par La- lande, Voici tout ce que ces auteurs en disent: «Carapace épi- neuse avec six pointes aiguës en avant, dont quatre disposées en carré au milieu, et une sur chaque orbite. Segmens de l’abdo- men, lisses, avec les bords latéraux de chacun crénelés en ar- rière et unis en avant. Couleur rougeâtre, parsemée de petites taches blanchâtres; pâtes rayées longitudinalement de rouge pâle. » La Langouste boedée, de MM. Quoy et Gaimard (2), appartient à ce sous- genre, et paraît se rapprocher beaucoup de la Lan- gouste dasype , mais n’a pas été observée avec assez de détail pour etre déterminable. Dans la description que ces naturalistes en ont donnée, on ne trouve guère d’indication que surla disposition de ses couleurs. Il existe , dans la Collection du Muséum , une pâte de Langouste (1) Palinums lœvicauda , Latreille, Nouv. Dict. d'iiist. nat. P XVII, p. apS. — Desmarest, Cousid. sur les Crust. p. i85. — .-es auteurs rapportent à cette espèce la Langouste ligurée d'une manière extiêmeraent grossière par Pison , sous le nom de Potiqui- V‘yu ( Hi.st. nat. Brasil.). (2) Patumms marginatiis , Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie, Partie zoologique, p. 537, PL 81, et atlas du Dict. classique d'Iiist. «at. PI, 65. HISTOIRE NATURELLE 3o2 provenant de l’Ile-de-France , et paraissant appartenir à la troi- sième paire , qui est très-remarquable par sa grande taille, et qui doit faire présumer l’existence de quelqu’espèce gigantesque, dont les naturalistes n’ont pas connaissance. Elle a, en effet, plus de 2 pieds de long. On a trouvé, dans le calcaire marneux du Monte-Bolca, un grand Crustacé fossile qui appartient évidemment à ce genre , et qui est à peu près de la taille de la Langouste commune ; mais qui n’a pas été rencontré en assez bon état de conservation pour qu’il soit possible d'y assigner des caractères pi'écis (i). M. Desmarest rapporte aussi à ce genre deux autres espèces de Crustacés fossiles; mais nous ne partageons pas l’opinion de ce zoologiste relativement aux affinités naturelles de ces animaux. Le Palinurus Reglianus (i) nous paraît avoir plus d’analogie avec lesNéphrops qu’avec tout antre Macroure. Et le Palinurus Suerii[i), quoiqu’appartenant bien certainement à cette famille, ne nous sem- ble pasdevoir être considéré comme une véritable Langouste, car la disposition des régions de la carapace est très-différente. Le dessus du test , au lieu d’être divisé seulement en deux portions par un sillon profond, situé en avant des régions branchiales, est divisé en trois bandes, dont la postérieure est formée par les régions branchiales, l’antérieure par la région stomacale , et la moyenne par les régions hépatiques ou génitales très-développées. Il y a aussi, entre cette dernière portion de la carapace et les régions branchiales , une espèce d’écusson triangulaire qui représente la région cordiale. Quant à la disposition du rostre, on ne peut pas l’observer, et il nous semble probable que , lorsque ce fossile sera mieux connu, on en formera un genre particulier. 11 se trouve dans le Muschelkalk. Nous croyons devoir ranger aussi dans la famille des Macroui’cs (1) Voyez Desmarest, Crust. fossiles, p. i3l. (2) Desmarest, Crust. fossiles, p. iSa, PL ii, fig. 3. (3) Desmarest op. cit. p. i3a, PL lo, fig. 8 et g. — Meyer, Nova acta Physico-medica acad. Cæsar. Leopoldino-Carolinæ natur. curios. Bonnæ, i833, t. XVI, pt. 2, p. Siy, PI. 38. DES CRUSTACÉS. 3o3 cuirassés \& Macrourites , de Schothein (i), Crus- tacé fossile, dont la structure paraît avoir été très-singulière. La carapace est courte, épineuse, et terminée en avant par un pe- tit rostre aplati ; les antennes sont grêles et à pédoncule alongé. Les pâtes de la première paire sont très-grosses et épineuses dans les deux tiers de leur longueur, mais paraissent terminées par une petite main didactyle presque filiforme. Les pâtes suivantes sont courtes, grêles et monodactyles. Enfin l’abdomen est grand , et conforme à peu près comme chez les Langoustes. Un des Ma- croures fossiles , figurés par Baier (2), se rapproche beaucoup du précédent. FAMILLE DES THALASSINIENS ou DES Macroures fouisseurs. Les Crustacés, dont cette petite famille se com- pose, se ressemblent parleur fades, et sont remarqua- bles par l’allongement extrême de l’abdomen et le peu de consistance des tégumens (3). La carapace est petite et très-comprimée latéralement; en général, elle se termine en avant par un rostre très-court, mais quel- Malac. Drit. tab. 33 Desm. Coiisid. sur les Crust. p. 207, PL 36, fig, i. ■ — Lutreiüe, Kégnc anim. t. IV, p. 88. — Guérin, Iconog. Crust. Geitiie GÉBIE. — Gehia (1). Les Géliies établissent le passage entre les Thalassines et les Axies ; elles ressemblent à ces dernières par la forme gé- nérale du corps et la disposition de la nageoire caudale, et se rapproclieùt des premières pai' la conformation de leui s pâtes. La carapace se termine antérieurement par un rostre triangulaire , et assez large pour l'ccouvrir presque entieie- ment les yeux ; de chaque côté de sa base est une dent qui se continue a,x'ec une crête, laquelle forme le bord latéral de la face supérieure de la région stomacale. Les antennes internes sont très-courtes, mais cependant leurs fdets ter- minaux sont plus longs que leur pédoncule. Les antennes externes sont très-grêles , et ne présentent à leur base au- cun x estige d’écaille mobile. Les pales-niachoires externes sont pédiformes. Les pales antérieures sont étroites, et terminées par une main alongéc et imparfaitement subebe- liformc ; leur doigt mobile est très-gi’and, et, en se re- ployant en bas, sa base s’applique contre le bord antérieur de la main , dont l’angle inféricitr se prolonge de manière à constituer une dent tenant lieu de doigt immobile. Les pâtes suivantes sorrt comprimées et rrronodactyles ; celles de la deuxième paire ont leur pénultième ar'ticle grand, élargi et cilié en dessous ; celles des paires suivantes sont plus grêles. G abdomen est long et beaucoup plits étroit à sa base que vers son milieit ; il est déprimé , et se termine par une grande nageoire, dont les qiratre lames latérales sont foliacées et très-lar-ges. Enfiit, le premier anneau de l’abdo- Pl. i8, fig 5. — Edw. xVtlas du Règne anirn. de Cuvier, Crust. PI 48, %. 2. (i) Cancer, Montagu, Trniis. Eiri. .sor. voi. IX. — GfJ/os et Ihalas- slim, Ris.so, Crust. de iNice. — Gebia et Ujtogelia, Lc.icli , Ediid’- Eneycl. t. VII, etc. — L.'itrcille, Règne anini. i^”. éd- t. ni.—Gabla, Desmavest, Consid. p. 2o3.— Say, Acad, do Phitad. t. 1. — Latreille, Régne aiiim. 2', édit. t. IV, p. 86. DES CRU STAGES. 3i3 Dien porte tinc paire d’appendices filiformes très-petits, et les quatre segmens suivans donnent naissance à trois paires de fausses pâtes natatoires , composées d’un pédoncule gros et court , et de deux lames ovalaires à Lords fortement ci- liés , dont l’extérieure est très-gi'ande et l’autre petite. Les branchies sont en brosse, et fixées sur deux rangs, savoir, une au-dessus de la deuxième pâte, et deux au- dessus des quatre pâtes antérieures et des pates-mâchoires externes. I. Gébie mvEnAlsE. — G. liiloralis (i). Région stomac^ et rostre granuleux et poilus; une dent aiguë de chaque côté de la base du rostre , et un sillon au-dessus du bord latér,al de la région stomacale; un petit sillon médian près de l’extrémité du rostre, qui est échancré au milieu. Rates an- térieures très-velues; mains grosses, renflées, moins de deux fois aussi longues que larges , et garnies en dessus d’une ou deux petites crêtes plus ou moins dentelées. Deux crêtes h.ngitudinales sur chacmie des pièces latérales de la nageoire caudale ; sa lame médiane large et obscurément bilobée au bout. Longueur, envi- ron 2 pouces. Couleur, vert glauque. Habite la Mediterranée. (G. M.) 2. Gêdie étoii.ée. — C. sicUata (2). Cette espèce paraît être très-voisine de la précédente; mais, à en juger par la figure que Leacb en a donnée , elle n’aurait que peu ou pas de poils sur la i-égion stomacale. Voici, du reste, tout ce qui en a été dit : « abdomen totalement crustacé , terminé par des lames foliacées extérieures arrondies , et une intermédiaire (1) Thalassiiia liiloralis, Risso, Cnir.t. de Nice, p. jfi, PL 3> ^S- ~~ Gehia liiloralis, Hesm. Consid. sur les Crust. p. aoj. — Gebios Gttnralis, Ri.sso, Hist. n.it. de l'Eiir. inérid. t. V, p. ■'i<- (a) ('. nstucus slallaltis, ftlontagu, Traii.s. Lin. soc. t- !)> P' Sfl» 3, lig. 5. — Gehia steh/la. Leacli, ôiaiac. Pod. Ri'it. PL 3l. — - Lesin op. cit. p. •204. PL 35, lig-, a. HISTOIRE NATURELLE 3 14 lin peu rctre'cie au bout ; serres pourvues de lignes de points éle- vées et velues. Longueur, i pouce et demi. Des Cotes d’Angleterre. » 3. GÉbie deltuka. — G. dellura (i). Cette espèce ne paraît différer que fort peu do la précédente. MM. Leach et Desmarest lui ont assigné les caractères suivons : abdomen ayant sa partie supérieure membraneuse terminée par des lames extérieures, arrondies et presque dilatées au bout, et par une lame intermédiaire deltoïde, tronquée, mais couverte de petites lignes de poils. Longueur, 2 pouces et demi. Des côtes de l’Angleterre. \ La Gebia affinis de M. Say (2) ne paraît guère différer du G. lutoralis que par l’alongement des mains j elle habite les côtes de l’Amérique. MM. Risso et Desmarest ont décrit sous le nom de Gêbie de Da- vis (.3) un petit Macroure des côtes de IVice, qui paraît appartenir plutôt au genre Tbalassine , car ses « pieds de la deuxième paiie sont terminés , comme les premières , par de longues pinces cour- bées , dont le doigt inférieur est à peine ébauché. » C’est à ce genre qu’appartient le Crustacé figuré par Aldro- vande sous le nom de cruslaceum quod medium çidetur inter crangonem squillnm et canccllum , sive Bernardum eremitam {/j). Mais il serait difficile de le déterminer spécifiquement. Le Crustacé figuré par M. Savigny (5), et rapporté, mais avec un point de doute à la Cébic étoilée par M. Audouin , diffère essen- tiellement des Cébies proprement dites par la forme des pâtes de (1) Leaeh, Malac. Pod. Prit. PL 3i. — Desm. loc. cit. (2) Journ. oi the Acad, of Philadelphia, vol. I, p. (3) Gebia Daviana, Risso, Journ. de Physique, 1822. — Desrn. Consid sur les Crust. p. 204. — Gebios JDavyannus , Ilist. nat. é® l’Eur. niérid. t- V, p. 02. (4) De Crustatis, p. i5o. (5) Descript. de LEgypte, Crust. PI. 9, fig. 3. DES CRUSTACES. 3i5 la première paire , qui se terminent par des pinces didaclyles, dont les deux doigts sont d’égale longueur. Il faudra probable- ment en former un genre particulier. Genre TlIALASSINE. — Thalassina (1). Le genre Tlialassine établi par Latrcille ne se compose encore que d’une seule espèce remarquable par la Ibrme de l’abdomen , qui rappelle un peu celle du corps d’une Sco- lopendre. La carapace de ce Crustacé est courte , étroite et très-élevée ; la région stomacale est petite et limitée en ar- rière par un sillon profond ; les réglons cordiale et intes- tinale sont également séparées des régions branchiales , et représentent par leur réunion un triangle dont le sommet est dirigé eu arrière ; le front est armé d’un petit rostre triangulaire. Les ^eux sont petits et cylindriques. .Les an- tennes internes s’insèrent au-dessous de ces organes ; leur pédoncule est de grandeur médiocre , et leurs lilamens ter- minaux grêles et inégaux; le plus long a environ trois fois la longueur du pédoncule. Les antennes externes sont très- petites ; leur pédoncule est cylindrique, et dépasse à peine le rostre , et ne présente en dessus aucun vestige d’appendices. Les pates-mâchoires externes sont médiocres et pédilbrmes ; leur deuxième article est armé de dents spiniformes sur sa face interne, et est à peu près de même forme que les suivans. Les pâtes de la première paire sont étroites et médiocrement alongées , mais assez robustes ; elles sont très-inégales entre elles ; la main qui les termine présente à sou angle anté- rieur et inférieur une dent plus ou moins forte qui repré- sente un doigt immobile , contre laquelle se replie la base du’ doigt mobile, lequel est très-grand. Les pâtes de la se- conde paire sont très -comprimées et assez larges ; leur pé- (l) Cancer, Herbst Thalassina, Latreillc, Généra, t. I; Kègnc anim. de Cuvier, t. IV, etc. — Lamarck, Hist. des anim. sans Vert. t. V. — Leach, Zool. Miscel. — Desmarest , Coiisid. sur les Crust. 3l6 IIISÏÜIUE NATURELLE nulticme cTrticIe surtout est grand et cilié en dessous. Les pâtes suivantes ont à peu près la même forme , mais sont plus étroites et de moins en moins comprimées. abdomen est très-long, étroit, demi-cylindrique, et à peu près de même grosseur dans toute sa longueur. Sa nageoire termi- nale est petite ; les deux paires de lames latérales formées par les membres du sixième anneau étant presque linéaires. Enfin, les fausses pâtes fixées aux quatre anneaux mitoyens de l’abdomen sont très-grêles, et se composent d’un pédon- cule cylindrique et alongé, portant deux lilamens multi-ar- ticulés, plus ou moins cilié.s. Thahssine sconpiOMOT;. — T. scorpionules (i). Carapace garnie de petits faisceaux de poils très-comTs , armée d'une petite deut en dehors de la base des pédoncules oculaires, de deux lignes do dentelures disposées eu ]>- sur les régions bran • chiales , et d'une forte dent médiane , située sur le bord posté- rieur et reçue dans une dépression du premier anneau de l’abdo- men. Pâtes antérieures presque cylindriques ; uue rangée de den- telures sur le bord supérieur du carpe et de la main; quatre au- tres rangées semblables , mais moins fortes , sur la face externe et le boi'd inférieur de celle-ci. Bords latéraux de l’abdomen un peu renflés et garnis de longs poils. Longueur, environ G pouces. Couleur, brunâtre. Habite les côtes du Chili. ( C. M. ) (i) Cancer attomalus^ Herbst. t. III, PI. Ga. — T'hnlnsstna scorpiO' nuides, Latreille, Généra Crust. et lus. t. I, p. 5?. : Eucycl. PI. Siç, fig. I. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 217. — Leacli, Zool. Mise. t. III, PI. i3o. — De.srnarest , Consid. sur les Crust. P 2o3, PI. 35, hg. I. — Guérin, Encyc. t. X. p. 6i3, et Icouogr. Crust. PI. 18, lig. 4- —Edwards, Atlas du Règne anitn. de Cu- vier, Crustacés, PL 48, fig- -i DES CnUStACÊS. TRIBU DES GASTEROBRANCHIDES. Cette petite division de la l'amille des TBalassiniens est trôs-j'emarquaBle , car elle établit le passage entre les Callianasses et les Squillcs. Parla forme générale du corps (i), les Crustacés cjue nous y rangeons ne dif- fèrent en effet que fort peu des premiers, et la con- formation de leurs branchies thoraciques ne permet pas de les séparer des Décapodes macroures, ni de les éloigner des Thalassiniens ; mais on leur trouve des appendices respiratoires fixés aux fausses pâtes abdo- minales , et ayant la plus grande analogie avec les branchies rameuses des Storaapodes (2). Le type de ce groupe est un petit Crustacé auquel nous avons donné le nom générique de Callianide; mais nous rangerons dans la même division le genre Isée de M. Guérin , car nous^ croyons y re- connaître un mode d’organisation analogue. Si les ca- ractères que M. Guérin y assigne étaient exacts , il serait difficile déplacer ici ce genre nouveau, et il fau- drait le rapprocher des Paguriens ; mais il nous pa- raît bien probable qu’il y a eu quelque erreur d’obser- vation, et que dans la réalité les Isées et les Callia- nides ne diffèrent que fort peu. Ces Crustacés (3) ont tous le thorax très-petit, ovalaire et comprimé latéralement; leur abdomen, au contraire, est extrêmement long et grêle. La disposi- tion des yeux et des antennes est à peu près la même que chez les Callianasses. Les pates-niâchoires externes (l) PI. 2.5 bis, fig. 8. (a) PI. 25 bis, fig. (3) PI. 25 bis, fig. 8. HISTOIKE NATURELLE 3l8 sont pécli formes et portent en dehors un palpe grêle et multi-articulé. Les pâtes des deux premières paires sont didactyles ; celles de la paire antérieure sont lon- gues, très-inégales et terminées par une grosse main comprimée; les secondes sont petites et très-minces. Les pâtes de la troisième paire sont élargies vers le hout à peu près comme chez les Callianasses , et ter- minées par un tarse très-court , formant , avec un tubercule de l’article précédent , une pince imparfaite. Les pâtes de la quatrième paire sont grêles et mono- dactyles ; enfin celles de la cinquième paire sont reje- tées en arrière, et de petites dimensions. De même que chez les Thalassiniens de la tribu précédente, l’abdo- men est très-long, assez mou, et composé d’anneaux à peu près égaux, dont l’arceau dorsal ne se prolonge pas inférieurement, de manière à encaisser la hase des fausses pâtes. Lanageoire caudale qui le terminen’offre rien de remarquable; mais les fausses pâtes, insérées à sa face inférieure, sont garnies d’une multitude de fdamens rameux , qui offrent une structure très-ana- logue à celle des branchies, et qui, bien certainement, doivent être destinés à concourir au travail de la res- piration (i). Ainsi que nous l’avons déjà dit, cette tribu com- prend deux genres, dont l’un nous paraît être trop imparfaitement connu pour pouvoir être convenable- ment caractérisé. (i) PI. 25 Ws, fig. ï3 et i-p' PES CRUSTACÉS. 3ig Genre CALLIANIDE. — CalUanidea. Les Crustacés, d’apres lesquels nous avons établi ce genre, ressemblent beaucoup aux Callianasscs par leur forme générale; leur corps est très-mince, grêle et fort alongé ( PI. 25 bis , lig. 8). La carapace n’a guère plus du tiers de la longueur de l’abdomen , et ne re(^ouvre pas le dernier anneau thoracique ; elle est compi’imée et assez éle- X'ee; enfin son bord inférieur s’applique exactement contre la base des 23ates des quatre premières paires. Il n’y a point de rostre ,et le bord antérieur de la carapace est échancré de chaque cû té de laligne médiane pour rcccvoirla base desyeux, dont lespédonculcs sont très-courts, et conformés de la même maniéré que chez les Callianasscs ; c’est-à-dire portant la cor- née transparen te , non pas à leur extrémité comme d’ordi- naire, mais sur leur face supérieure. Les quatre antennes sont grcles , et s’insèrent à peu près sur la môme ligne transver- sale ; celles de la première paire se terminent par deux filets à peu près égaux en longueur ; mais dont l’un est plus gros et légèrement renflé X'crs le bout [Jig. 9). Les appendices de la bouche sont petits , et occupent peu de place ; les mandi- bules difierent à peine de celles des Callianasscs ; l’appendice valvulaire des mâchoires de la seconde paire est très-petit; enfin les pales-mâchoires [fig. 10) externes sont grêles et pé- diformes ; leur second article est garni en dedans d’une rangée de tubercules dentiformes , lecouverts par des poils, et leurs trois derniers articles sont très-alongés. Le sternum est li- néaire dans toute son étendue. Les pales de la première paire sont longues , et l’une d’elles est très-grosse ; la main flui termine celle-ci est très-grande, et à peu près de même forme que chez les Callianasscs, si ce n’est que le carpe est plus petit. Les pâtes des deux paires suivantes sont petites aplaties; celles de la quatrième paire sont presque cylin- ‘Iricjucs, et leur article basilaire est très-élargi. Les pâtes de cinquième paire sont presque aussi grandes que ces der. HISTOIRE naturelle 3'AO nicres , et se terminent par une pince imparfaite et rudimen- taire [fig- 11) - H abdomen , composé comme d’ordinaire de sept sefçniens, est à peu près de même largeur partout, et porte en dessous cinq paires de fausses pâtes ; celles de la première paire sont réduites à une simple lame étroite , lé- gèrement ciliée au Iiout ; mais celles des quati’e paires sui- antes olfrent un mode de conformation très-remarquable. On y distingue un pédoncule et trois lames terminales (PI. 27 bis, lig. 13), dont deux très-grandes et une très- petite sur le bord de l’une des précédentes ; enfin tout autour du bord de ces grandes lames se trouve une espèce de frange touffue, composée d’une rangée de cyliudi'es, dont chacun donne naissance à deux lilamens plus petits, les- quels se bifurquent à leur tour (fig. 14 ), à peu près de la même manière que se divisent les filamens branchiaux des Squilles.Les cinq lames dont se compose la nageoire caudale sont larges et arrondies. Enfin les branchies thoraciques sont renfermées comme d’ordinaire sous la carapace , et sont composées chacune de cylindres rangés parallèlement sur une tige , à peu près comme chez les Homards , seulement ces organes et ces filamens sont peu nombreux, et les bran- chies elles-mêmes sont très-petites. On n’en compte qu’une dizaine de chaque côté du corps. G,\.llianide TypE. — C. ij'pa. (PI. 35 his , fig. 8-14- ) Antennes externes médiocres , leur pe'doncule coudé, et ayant son troisième article plus long que le second ou le quatrième. Pe- tite pâte antérieure très-alongée , et ciliée sur les bords supérieur et inférieur. La grosse main beaucoup plus grande que le thorax , bombée en dehors et ciliée sm- ses deux bords ; sa pince garnie de dents tuberculeuses. Pâtes de la seconde paire garnies de poils très-longs sur son bord inférieur. Dernier segment de l'abdomen ( ou lame médiane de la nageoire caudale ) , arrondi au bout ; lames latérales ovalaires. Longueur, environ 20 lignes. Trouvé sur les côtes de la Nouvelle-Irlande, par MM. Quoy et Gaimard. (C. M.) IlES CRUSTACÉS. 3î 1 Gesue CALLI ANISE. — Callicinîsea (1), Ce genre a évidemment beaucoup d’analogie avec les Crustacés dont nous venons de nous occuper. La forme gé- nérale du corps est la même , et les fausses pâtes abdomi- nales portent également des appendices rameux disposés en manière de grappes, qui nous paraissent devoir être des organes respiratoires accessoires. 11 est vrai que M. Guérin assigne pour cai-actèrc à ces anijiiaux de n’a- voir qu’un seul rang de ces fausses pâtes , ce qui les rap- procherait des Paguriens ; mais l’individu qu’il a examiné était , comme il nous l’apprend lui-même , dans un très-mau- vais état de conservation ; et il nous paraît bien probable que l’absence de ces organes , du côté opposé de l’abdomen , était purement accidentelle. Cela nous semble d’autant plus présumable , que les trois fausses pâtes , observées par ce naturaliste , ne se trouvent pas sur des anneaux qui se sui- vent , et que la premièi-o est située à gauche et les deux au- tres à droite. Nous serions même porté à ixrgarder ces Ma- croures comme ne devant pas être séparés génériquement de nos Iséides , si M. Guérin ne mentionnait plusieurs particu- larités de structure qui , en les supposant bien observées , établiraient des différences Importantes entre ces animaux. Le nombre des anneaux de l’abdomen , le grand développe- ment du segment du thorax , et l’état rudimentaire des pâtes de la cinquième paire, par exemple. Du reste, pour mettre nos lecteurs à même de juger le mieux possible de ce genre, nous reproduirons textuellement la description que M. Gué- rin en a donnée. (i) /sert, Guérin, Annales de la société entomologique de France, t. I , p. ugS. Le nom d'/sea ayant été employé antérieurement pour désigner l'une des divisions génériques de la famille des Cre- vettines , ne peut être conservé ici ; nous proposons d'y substituer le nom de Calliauisc, dont la racine principale indique l’analogie générale qui existe entre ces Crustacés et les Callianasses. CRUSTACÉS , TOME H. 21 IIISTOIHE naturelle 3aa I! Le corps de cet animal est de consistance dcmi-mem- Ijraneuse, alongc et comprimé sur les côtés; sa carapace est très-petit(3 , et couvre ù peine la base des cpatre premières paires de pieds. On voit, à la suite de cette carapace , un segment thoracique entièrement découvert, cjui donne atta- che à la cincjnièmc paire de pâtes, et qui ne dillère presque point des segmens suivans appartenant à la queue. Le bord antérieur de la carapace est échancré pour recevoir Ica yeux et les antennes internes ; ces yeux sont portés sur des pé- doncules très-courts ; ils sont peu apparens et presque con- tigus à leur insertion. Les antennes internes sont insérées un peu plus haut que les externes ; leur pédoncule est d’une longueur égale au tiers de celle de la carapace , composé de trois articles , dont le premier plus court et les deux sui^ ans égaux. Le troisième article donne insertion à deux filets , égaux en longueur, midti-articulés, placés au-dessus l’un de l’autre , et dont le supérieur est renfié vers son extrémité, et terminé ensuite en pointe; ces deux filets ont presque trois fois la longueur du pédoncule ; ils sont garnis d’assez, [longs poils. Les antennes exteincs présentent aussi un pédoncule de trois articles , mais il est plus long f[ue celui des prece- dentes. Leur premier article est plus épais que les suivans, dirigé en dedans comme dans les Pagures ; le second est le plus long deltous , il atteint l’extrémité du pédoncule des antennes internes ; le troisième est de moitié moins long que le précéileut , et terminé par un long filet multi-arti- culé', ayant au moins la moitié de la longueur du corps de l’animai. Les deuxième et troisième pieds-màclioires diffè- rent un peu de ceux des Pagures , et présentent plus d’affi- nité avec ceux des Gébics. Le premier article des pieds-mâ- choires de la seconde paire est très-court , ainsi que le se- cond ; le troisième est alongé, aplati fortement, cilié en dedans ; le quatrième est court , triangulaire , et forme l’an- gle droit avec le précédent ; le cinquième est un peu pins grand, également aplati, et le dernier est conique et plus court; ils sont tous garnis de longs poils. Le palpe flagelli- DES CRUSTACÉS. 323 forme est inséré sur le côté externe du premier article ; il est court , a peu près organisé comme chez les Gébies ; il atteint à peine la longueur des deux prciniei's articles des pieds- mâchoires, et se termine par un flagre multi-articulé et garni de longs poils ; tandis que , chez les Pagures , ce paljje est au moins deux lois plus grand que le pied-mâchoire. Les pieds-machoires externes sont beaueoup plus grands , pédi- formes ; leur premier article est court, presque carré ; les deux suivans sont presque égaux , et forment ensemble la moitié de la longueur de cet organe ; le second de ces arti- cles est courbé et garni en dedans de petites dents ; les trois articles suivans sont presque égaux, et le dernier est terminé un peu en pointe. Tous ces articles sont garnis de très-longs poils. Le palpe est inséré sur le côté externe du premier ar- ticle ; il est à peine de la longueur des deux suivaus , et il est entièrement semblable à celui des pieds-mâchoires pré- cédens. Les pieds ambulatoires de la quatrième paire man- quant à notre individu, nous ne pouvons connaître leur proportion relativement aux autres ; cepeiulant la hanche qui l’este étant presque de même force que celle des pieds précédens , nous montre qu’ils doivent être à peu près de la même grandeur; et, en adoptant cette induction, il en ré- sulte que les pieds de notre Crustacé vont en diminuant in- sensiblement depuis les premiers jusqu’auxquatrièmes, et que les derniers pieds sont démesurément les plus petits. Les pre- miers et les secon ds sont terminés en pince ; les premiers sont au moins deux fois aussi longs que la carapace , grêles , compo- sés d articles presque égaux, à main peu renflée, plus lon- gue que les doigts ou pinces qui la terminent. Les seconds pieds sont un peu plus courts, très-aplatis , relevés et ap- pliqués contre les côtés du céphalothorax. Leurs premier et second articles sont très-courts ; le troisième le plus grand ; le quatrième de moitié plus court, un peu renflé à l’extré- mité; la main beaucoup plus courte que les doigts, élargie au poignet , avec le doigt mobile un peu plus long que celui lui est opposé. Les pâtes de la troisième paire sont en- 21, 324 iiisroiRi; naturelle core un peu pluri comtes, composées de même jusqu’au poignet ; mais celui-ci est arrondi , large, point dilaté infé- rieurement, en forme de doigt, et terminé par un article courbé et plus court. Ces trois paires de pâtes sont garnies de longs cils ; elles ont leur insertion i-ecouverte par les côtés de la carapace ; tandis que les deux paires suivantes prennent attache sur uu segment postéi’ieur, qui semble di- visé eu deux et qui tlépend du thorax. Les pâtes de la qua- trième paire sont pendantes : cependant leurs hanches sem- blent indiquer, comme nous l’avons déjà dit, qu’elles ne différaient pas des précédentes. Enfin, celles de la cinquième paire sont excessivement petites ; leurs deux premiers articles sont très-courts, letroisièmeestleplusgrandde tous; les trois sui\ ans sont presque égaux en longueur, mais le quatrième est un peu renflé. Ces pâtes sont garnies de longs poils , et leur longueur est à peu près égale au tiers de celle de la ca- rapace. L’abdomen est composé de cinq segmens égaux (1) , plus longs que larges , comprimés sur les côtés , d’une con- sistance semi-membraneuse comme chez les Callianasses. (1) Nous soupçonnons que le mauvais état de conservation du Crustacé examiné par M. Guérin, ne lui a pas permis d'arriver à des notions exactes , relativement à la structure de la partie moyenne du corps. Le nombre d'anneaux abdominaux qu'il indi- que serait lout-i-fait anormal, et nous sommes porté à croire que le segment, considéré par cet entomologiste comme faisant partie du thorax et donnant insertion aux pâtes de la cinquième paire, appartient réellement à l'abdotnen : les appendices qui s’y insèrent nou.s semblent au.ssi être des fau.sscs pâtes analogues à celles que nousavons trouvées cliex nos Callianides plutôt que des patesambu- latüires, et nous croyons que non-seulement les quatrièmes pâtes thoraciques laanquaient , mais aussi les cinquièmes ; une circon- stance qui vient à 1 appui de cette opinion , c’est que dans la figure dont le mémoire de M. Guérin est accompagné , on voit, dans l’es- pace considérable compris entre la base de la troisième pâte , et la hanche considérée par lui comme appartenant à la quatrième pâte , un tubercule qui peut bien être le point d’insertion d’une pâte perdue. Si ces suppositions , que nous présentons avec réserve, sont exactes, les principales différences , 'qui séparent les deux gemes de cette tribu disparaîtront. DES CRUSTACÉS. 39.5 Aous avons observé au bord postérieur gauobe du premier, et à la muine place, mais à droite, dans le second et le qua- trième, un appendice ovil'ère, composé d’une tige courte, garnie d un grand nombre de l’amuscules en forme de grappe (1). Le troisième segment ne nous a pas présenté d’organe semblable ; mais il est probable qu’il était tombé , car il est impossible qu’il soit venu à manquer dans cette place, et qu il se retrouve à l’anneau qui suit. Ces appen- dices placés ainsi, l’un à gauche et les autres à droite, et n étant pas par paires, niais uniques aux anneaux où on les observe, présentent un fiiit très - extraordinaire qu’on ne peut comparer qu’à ce que l’on voit chez les Pagures. Le dernier segment , ou la lame impaire tle la nageoire termi- nale , est arrondie postérieurement en forme de demi-ovale ; il y a de chaque côté deux lames oi aies, à peine plus lon- gues, et insérées sur un article commun très-court. » Callianise alongÉe. — C. elongata (2). « Cette espèce est longue d'environ trois centimètres ; sa cou- leur nous est inconnue ; mais dans l’alcool elle est brunâtre, avec quelques portions transparentes. Sa carapace forme un peu plus du cinquième de la longueur totale de l’animal. » Trouvée aux îles Mariannes. (1) Il paraîtrait, d’après cette phrase et d'après la ligure déjà ci- tée , que les ramuscules s insèrent directement art pédoncule des fausses pâtes, et ne naissent pas, comme chez les Calliairides , des bords de deux lames terminales suspendues à ces pédoncu- les , difl’érence importante à signaler. (3) /sea elongata, Guérin, Ann. de la Soc. Entomol. t. I, p. 3oo, PI. 10, A, iig. 1- 7. 320 HI5T0IUE NATURELLE FAMILLE DES ASTACIENS. Le petit groupe formé par les Astaciens étaWit le passage entre les Macroures cuirassés et les Salico- ques , mais cliflère assez des uns et des autres pour mériter d’en être séparé. Par la forme générale du corps et parle mode d’organisation des antennes, ces Crustacés se rapprochent extrêmement des Salico- ques , mais ils n’ont pas, comme eux, les branchies composées de lames empilées les unes sur les autres ; ces organes sont formés d’un assemblage de petits cy- lindres plus ou moins longs et disposés en brosse , comme nous l’avons déjà vu chez la plupart des Ma- croures cuirassés. Ils ressemblent aussi à ces derniers par la dureté de leur squelette tégumentaire , mais leur sternum ne s’élargit pas en un plastron, et les ganglions nerveux , correspondant aux derniers an- neaux thoraciques , sont éloignés entre eux et réunis par des doubles cordons assez longs. Le corps des Astaciens est alongé et un peu com- primé (i) ; l’abdomen est très-grand, mais cependant moins développé proportionnellement au thorax que chez les Salicoques. La carapace se termine antérieu- rement par un rostre médiocre qui recouvre la base des pédoncules occulaires. Les antennes sont insérées à peu près sur la même ligne transversale; celles de la première paire sont de longueur médiocre ; leur pé- doncule est étroit, et leurs filets terminaux au nombre de deux. Les antennes externes ou de la deuxième (I) ri. 34, fig. I. DLS CnOSTAClîS. 357 paire sont beaucoup plus longues, et leur pédoncule est garni en dessus d’une lame mobile , qui est l’ana- logue de l’appendice spiniforme, que nous avons déjà vu chez les Pagures ; ainsi que d’une lame semblable ^ mais beaucoup plus grande, qui se trouve chez les Sali- coqucsjici cetap])endiceestbastiformc,et ne recouvre jamais en entier le dernier article pédonculaire situé au-dessous , quelquefois même il est presque rudimen- taire. \J appareil buccal ne présente rien de bien re- marquable; les pates-muclioires externes (i) sont alon- gées, mais reployées sur la bouche; leur deuxième article est beaucoup plus grand que les suivans , et elles ne servent en rien à la locomotion. IliCs pâtes de la première paire sont fort grandes et terminées par une grosse pince didaclyle. Les pâtes des c[uatre der- nières paires sont de longueur médiocre, et à peu près de même forme , si ce n’est que celles de la deuxième et troisième paire sont pourvues d’une petite pince didactyle, et que les quatre derniers sont monodac- tyles (a)- U abdomen conserve à peu près la même lon- gueur dans toute son étendue , et présente de chaque côté un prolongement lamelleux rjui descend de ma- nière à encaisser plus ou moins complètement la base des fausses pales. Son dernier segment est très-large , et forme , avec les deux lames de chacun des apjten- dices du si.xième anneau, une grande nageoire cau- dale, dont toutes les pièces ont à peu près la même longueur. 11 est aussi a noter que la lame externe de cette nageoire présente, vers son tiers postérieur, une articulation transversale. Les fausses pâtes natatoires (1) PI. 24, fig. 3. (2) PI. 24, iig. 2. in s r 0 1 R E N A T i: r. e e l e 3 y. 8 sont alüijgécs ; chez le mâle , celles de la première paire sont styliformes, à peu près comme chez les Bra- chyures, tandis que les autres se terminent par deux grandes lames foliacées à Lords ciliés (i) ; chez les fe- melles toutes présentent cette disposition. Les branchies des Astaciens sont très-nombreuses ; on en compte une vingtaine de chaque côté. Ainsique nous l’avons déjà dit, ils sont recouverts de cylindres, fixés parallèlement entre eux par une de leurs extrémités, et ils sont disposés sur trois rangs, de manière à for- mer des faisceaux verticaux séparés par des appendices flabelliformes ^ fixés à la base des pâtes (a). Ces der- niers appendices sont très-grands , et ne manquent qu’aux pâtes postérieures. Cette petite famille correspond au genre Astaciis de Fabricius. Lcach y a établi une première division en fondant son genre Ivephrops, et il me paraît con- venable de pousser ces distinctions plus loin , et de séparer entre eux les Ecrevisses proprement dites et les Homards. Nous y admettrons par conséquent trois genres reconnaissables aux caractères suivans : /Rostre déprimé et armé tout au plust I d’une dent de chaque côté. Dernier cEckevisses. «..v. anneau thoracique mobile FAMII.LE DES ASTACIENS. Rostre étroit et larme de plusieurs jdents de chaque [côté. Yeux sphériques. ] [ Dernieranneau du j I thorax soudé auxj I précedens. ] Homakds. Yeux reniformes. 1 Dernier anneau du I jthorax conservant J WEPUBors. un peu de mobi- lité. (I) P. 24, fi-- 4- (u) PI. 10, lig. BES CatlSTACES. 829 Genre ÉCREVISSE. — Aslacus (1). Les Ecrev isses proprement dites sont des Astaciens d’eau douce quisontfaciles à distinguer des espèces marines dont se composent les genres Homard et Nephrops. Leur rostre est aplati, très-large à sa base, et plus ou moins triangulaire (2). L’appendice, dont le pédoncule de leurs antennes externes est garni, est lamellcux , et assez grand pour recouvrir la ma- jeure partie des deux derniei-s articles pédonculaires situés au-dessous. Le cinquième anneau du thorax, au lieu d’être soudé aux précédens, y est simplement articulé(3). Leur carpe est court et renflé , et ne forme pas d’angle avec le bras. La lame médiane de la nageoire caudale présente de chaque côté une dent vers son tiers postérieur , et est très-arrondie au bout. Les branchies , au lieu d’être conformées de ma- nière à représenter des brosses , sont garnies de cylindres si longs et si grêdes, qu’elles rcsscmlalcnt davantage à des pa- naches. Enfin il existe aussi des différences très-grandes dans la conformation des organes internes de la génération et de la digestion chez ces Crustacés , comparés aux autres Asta- ciens. Ainsi , chez les Ecrevisses , la portion duodénale de l’in- testin présente à sa face interne un grand nomlvre de petites villosités, et n’est pas nettement sépaiée du rectum, qui est lisse à l’intérieur, tandis que chez les Homards le duodénum est lisse en dedans, le rectum est plissé à l’intérieur, et il existe entre ces deux parties du tube digestif une espèce de Valvule circulaire; l’appendice coecal postérieur de l’intestin qui se voit à l’extrémité du duodénum des Homards manque chez les Ecrevisses (4); Icfoicsecompose de petits tubes cæcaux (1) Cancer, Lin. Herbst, etc. — Jstacus, Fiibricius, Latreille , Lcaoli, Lamarck, Dcsniarcst, etc. (2) PI. 24, lig. 2. (3) Voyez PI. 23, fig. 3, e. (4) PI. 4, fig- 2- MISTOIIÎE NATURELLE 33o bien plusalongés, et ses lobes aiitérietirs sont moins dévelop- pés; le testicule est très-petit, et se compose de trois lobes, d’où naissent deux vaisseaux cffércns très-longs et tortueux(l), tandis que chez, les Homards ces organes sécréteurs sonttrès- alongés, s’étendent depuis la tête jusque dans l’abdomen et ne présentent pas de lobe médian, mais une simple com- missure , et ne donnent naissance qu’à des eanaux cfférens très-courts. Les Ecrevisses habitent les rivières et les ruisseaux, et se tiennent oi'dinairement sous des pierres ou dans des trous situés dans les berges. Elles sonttrès-voraccs, ets <0 3 «3 .Tt >» s U vS « S S cio Sï " w> ® ^ c.S^ s~ s-S O a J: O- « fc. w « c 3 - .i; - O .2 « « a> cA b. eu &« Ü S H CTî U *w 32 Pates-machoircs externes larges et foliacées Hymehosoub DES CRUSTACÉS. 347 Genre ATYE. — Atya (1). Les Crustacés, dont Leacli a formé le genre Atye, sont très-remarquables par la grosseur des pâtes des trois der- nières paires , et la conformation singulière de celles des deux paires antérieures. Leur forme générale (PI. 24 , fig. 15) est à peu près la même que colle des Écrevisses (aux pinces près) ; la carapace est un peu comprimée et armée d’un petit rostre liorionztal ; les yeux sont très-courts , mais ne sont pas recouverts par la carapace, comme cela a lieu dans le genre Alphée. Les antennes internes portent une écaille tres-petite au cote externe de leur premier article , qui est court et concave en dessus; les deux articles suivans sont courts et cylindriques; enfin les deux filets multi-articulés, qui terminent ces organes, sont cylindriques et très-courts. Les antennes externes sont insérées au-dessous des précé- dentes ; l’appendice lamelleux, qui en recouvre la base, est ovalaire et de grandeur médiocre, mais dépasse le pédoncule ; enfin le filet terminal est gros et court. Les mandibules sont fortement dentées et dépouiuucs d’appendices palpiformes (fig. 17). Les pates-mâchoires externes sont petites, grêles, et recouvertes par les pâtes thoraciques des deux premières paires, qui sont également très-courtes, et terminées par une petite main ovalaire didactyle, qui est fendue dans toute sa longueur, et articulée avec le carpe par le milieu de son bord inférieur (fig. 18). Les pâtes de la troisième paire sont grandes et extrêmement grosses jusqu’au bout ; le tarse qui les termine est fort, mais excessivement court, et logé entre deux épines de l’article précédent. Les pâtes des deux paires suivantes ont la même forme , mais sont plus cour (i) Atys , Leach, Trans. of the Lin. Soc. vol. 11. — Alya, ejus- dem, Zool. Miscel. t. III. — Latreille, Régne anim. de Cuvier, C IV. p. y’L — Desraarest , Considérations sur les Crust. p. 214. — Ilottx, etc. HISTOIRE NATURELLE 348 tes et moins grosses. Toutes, à l’exception de celles de la cinquième paire, portent au côté externe de leur article basilaire un petit appendice flabellifoi’me , plus ou moins ru- dimentaire. L’abdomen est gros, un peu comprimé etti’apu ; les fausses pâtes situées au-dessous, se terminent par des lames ovalaires assez larges (fig 1 9 ) , et les lames externes de la na- geoire caudale présentent vers leur milieu une jointure, dont le bord supérieur se termine en dehors par une petite épine, à peu près comme chez les Astaciens. Enfin les branchies sont, de chaque côté, au nombre de huit, dont les deux premières rudimentaires. On ne sait rien sur les mœurs de ces Crustacés , dont on ne connaît encore qu’une seule espèce. Atye Épineuse. — scahra (i). (pianche’24 , fig- iS-ig.) Rostre triangulaire , armé de trois petites crêtes parallèles , dont la médiane la plus longue ; région stomacale un peu ru- gueuse. Pâtes des deux premières paires ne dépassant pas le pé- doncule des antennes externes , et terminées par deux faisceaux de poils. Celles des trois dernières paires hérissées de petites pointes. Deux séries de petites épines sur la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, environ 4 pouces. Habite les côtes du Mexique ( G. M.) Genre HYMÉNOCÈRE. — Uymenocera (2). Nous ne connaissons les Hyménocères de Latreille que d’après la courte description que ce savant en a donnée. Le (1) Atya scabra, Leach, Trans. of tlie Linn. Soc. v. XI, p. 345- — ^lya scabra, ejasdem, Zool. Miscel. v. lU, PI. i3i. — Desrnarest, Consid. sur les Crust. p. aij, PI. 3^, lig. 2. — Roux, Salicoques, p. 27. (2) Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV. p. g5 , etc. — Des- marest, ^Consid. sur les Crust. p. 227. — Roux, Salicoques, p. 37’ DES CnUSTACtS. g43 caractère le plus remarquable de ce genre est tiré de la cou- foi mation des jiieds; ceux de la première paire sont termi- nés par un long crocliet, bilide au bout, et à divisions très- courtes; les deux suivans sont fort grands; leurs mains et enr doigt mobile sont dilatés, membraneux et comme fo- laces; les pieds des trois dernières paires sont monodac- tyles. Les pates-mâchoires externes sont foliacées , et recou- vrent la bouche. Enfin les antennes supérieures se terminent par deux filamens, dont le supérieur est membraneux di- late et foliacé. L’espèce unique, d’après laquelle Latreille a établi ce genre, avait été trouvée dans les mers d’Asie, et faisait partie de la collection du Muséum ; mais elle paraît avoir été per- due depuis plusieurs années, car je ne l’y ai jamais vue.| Genre ALPHÉE. — Alpheus (1). Le genre Alphée, établi par Fabricius, mais assez mal connu jusqu’ici, est très-remarquable parla manière dont le bord antérieur de la carapace s’avance au-dessus des yeux , en formant au-dessus de chacun de ces organes un petit bou- clier voûté (2). Le rostre est très-petit et manque quelquefois; la carapace ne présente du reste rien de particulier. Les an- tennes supérieures petites; leur premier article est court, et armé en dehors d’une lame ordinairement spini- forme; les deux articles suivans sont cylindriques, et les fi- lets terminaux sont au nombre de deux, dont le supérieur plus gros et plus court que l’inférieur, et présentant des traces d une division en deux filamens vers le bout. Les antennes Yerieures s’insèrent en dehors et en dessous des précé- entes ; leur palpe lamelleux est de grandeur médiocre ou @ (0 , Fabricius , Entom. Syst. -- Palemon , Olivier.-, ^^W.babricius, Suppl. Eut. Syst. _ Latreille, Hist. nat. des On'** a’ ^***^*'' ; Régne auim. etc. — Desmarest, biousid. sur les Crust. etc. ’ (a) PI. 24, lig. Il et 12, 35o HISTOIRE NATURELLE même quelquefois petit et pointu , et leur filet terminal ne présente rien de particulier, si ce n’est qu’il est souvent un peu comprimé Les mandibules f,Qnt pourv ues d’un appendice pal- piforme court, large et aplati. La forme Aes pates-mdchoires externes varie un peu ; tantôt elles sont grêles et alongées , d autres fois de longueur médiocre, et terminées par un ar- ticle élargi et presque foliacé. Les pâtes des deux premières paires sont didactylcs ; les antérieures sont fortes , et se ter- minent par une grosse main renflée , dont la forme et les dimensions different beaucoup des deux côtés du coi’ps ; celles de la seconde paire sont, au contraire, grêles et fili- formes ; leur main est rudimentaire et leur carpe multi-arti- culé. Les pâtes des trois dernières paires sont monodactyles et de longueur médiocre. Enfin V abdomen est grand , et ses fausses pâtes alongées. Ce genre paraît être propre aux mers des pays chauds ; on en trouve ijuelques espèces dans la Méditerranée , mais la plupart viennent des mers des Antilles ou de l’Océan indien. Le genre Crjptophthalmus de RalBnesque ne peut être distingué des Alphées. {f^oyez Précis des découv.Somolog.) § . Espèces ayant un rostre pointu. A. Point d’épine au côté externe de l’article basilaire des antennes externes. I. Alphée iîreyiuosibe. — d. brevirostris (i). Rostre court et se continuant en arrière avec une petite crête simple ; bord anterieur des voûtes orbitaires arrondi et sans épine. Deuxième article des antennes internes plus de 2 Jbis aussi long (1) Palemon brevirostris, Olivier, Encycl. t. VIII, p. 664, PI. Sig. fig. 4- — Asphalius brevirostris. Roux, Méra. sur les Salicotjues, p. 22. l.e genre Asphaiivs de M Roux , établi seulement d’après la mauvaise Rgure de f Encyclopédie que nous venons de citer, peut être conservé. DES CRUSTACÉS. 35 j que le premier. Appendice lamelleux des antennes externes se re'- trécissant graduellement vers le bout, pointu, et dépassant nota- blement le pédoncule des antennes supérieures. l’ates-màclioires externes grêles , et dépassant de beaucouj) l’appendice lamelleux des antennes externes. Pâtes antérieures grandes et comprimées. La grosse main , située à gauche , garnie en dessus de deux petites cretes; sans crêtes sur la face externe , ayant le bord inférieur presque tranchant , et terminé par un doigt immobile , pointu , à la base duquel est une cavité circulaire qui reçoit un tubercule du doigt mobile ; ce dernier doigt très-comprimé et très-obtus au bout. Doigts de l’autre main longs, étroits, ponctués, un peu courbes, garnis de poils sur leur bord préhensile , et laissant entre eux un espace vide. Point d’épine sur le bord supérieur du bras, SI ce n’est tout à fait à son extrémité. Longueur, environ deui^ pouces. Il me paraît probable que cette espèce est la même que celle décrite par Fabricius sous le nom A'Jlpheus avarus{i). Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (G. M.) 2. Alphée houge. — ji. ruber{i). Espèce très-voisine de la précédente, mais ayant le corps très- svelte ; la grosse main garnie de quatre crêtes longitudinales , ob- tuses, dont 2 sur sou bord supérieur, et 2 sur sa face externe : son bord inKiieur obtus; le doigt mobile beaucoup plus court que le doigt immobile; une épine sur le bord supérieur des deux bras, à quelque distancé de sa terminaison. Longueur, i5 lignes. Habite la Méditerranée. (G. M.) Cruit P- batreille, Hist. des San? ? P- 2-i4.-Lainarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 204. (a) Cette espece me paraît être la même que U Cryptophthalmm uüer de Ralhiiesque (op. cit. et Desm. op cit. p 2i5). Peut-être audrait-il y rapporter aussi le Cencer d'Olivi (Zool. adriat, • d, lig. 4) , qui du reste ressemble aussi beaucoup à la Ponto- thyrheuienne. 352 HISTOIRE NATURELLE 3. Alphée d’Edwabds. — A. Edwardsii ii). Espèce très -voisine de la préce'dente, mais sans crête sur la région stomacale ; hord antérieur des voûtes orbitaires armé d'une épine , de façon que le front présente trois dents à peu près égales : deuxième article des antennes supérieures environ une fois et demie aussi long que le premier; appendice lamclleux des antennes ex- ternes un peu dilaté en dedans vers le bout , et ne dépassant pas le pédoncule des anteimes supérieures. Pates-mâchoires très- étroites vers le bout , et ne dépassant pas le pédoncule des an- tennes. Pâtes antérieures à peu près de même forme que dans l’es- pèce précédente , mais plus renflées , et ayant les pinces plus dilTormes; celle d’un côté grêle et alongée. Longueur , environ i8 lignes ; couleur rougeâtre. Habite la Méditei-ranée. /,. Alpbée DENiipÈDE. — A. dentipes (2). Espèce très-voisine de la précédente, ayant de même les voûtes sus-orbitaires prolongées en pointes ; mais ayant les deux pâtes antérieures presque de même grosseur , et les pinces de la moins grande grosses à leur base , mais extrêmement rétrécies vers le bout. Troisième article des pâtes de la deuxième , troisième et quatrième paire , armé d’une dent pointue vers sou tiers ex- terne. Habite la Méditerranée. 5. Alphée ymn'E, — A. ventrosus. Corps très-court, gros et trapu; rostre aplati et triangulaire ; une très-petite épine de chaque côté de sa base sur le bord antérieur (1) Athanasus Edwardsit , Kxiàovàn , Planches delà Description de l’Egypte , par M. Savigny, Crust. PI. lo, lig. i. (2) Guérin, Expéd. scientiGque de Morée, par M. Bory de Saint- Vincent, partie zoologique, p. 3g, PI. 27, fig. 3. DES crustacés; 353 des eoâtes orbitaires, deuxieme article des antennes supérieures gueresplus long que le premier. Pates-mâthoircs externes larges et obtuses au bout, courtes , mais cependant dépassant le pédoncule des antennes. Pâtes antérieures très-fortes, à peu près de même orme , mais de grosseur inégale ; mains renflées, arrondies, et ne présentant ni sillons ni nodosités. Doigt mobile de la grosse main court , presque droit et arrondi. Longuem-, 2 pouces. Habite les côtes de l’Ile-de-France. ( G. M. ) L’ALPnÉR DE LOTTIH (i) dont il a été publié une bonne figure , mais dont la description n’a pas encore paru, paraît être très- voisine de 1 espèce précédente. fi. AlPhÉE BIDENTÊ. — J. bidens (l). (Planche 24, fig. xi et 12.) Rostre asse^ grand, se continuant en arrière , avec une crête ocie qm occupe plus de la moitié de la longueur de la cara- pace, et qm estdMsée en deux moitiés par rme échancrm-c ; de chaque cote, de celle-ci une petite crête .erminée par une dent si- tuce au-dessus de la hase des yeux. Point d’épine sur le bord anté- rieur des Toutes orbitaires. Second article des antennes supérieures gros, plus court que le premier et gueresplus long que le troisième: une petite épine à la face inférieure de l’article basilaire des an- tennes externes. Pates-mSchoires externes larges et aplaties vers le bout , ne dépassant pas le pédoncule des antennes. Pâtes anté- rieures tres-grosses et ü-ès-renllées ; bras de la grosse pâte très- court et arme de deux épines au bout; mains arrondies en des- sus e po, ues; doigt mobile arqué. Longueur, 3 pouces. Habite les mers d’Asie. ( G. M.) Alphée rapace de Pabricius (2) paraît être assez semblable à RLS fig^Ï“" Guérin, Voyage de , (a) Palemon bidens, Olivier, Encycl. t, VIII . (.0) Alpheus rapax , Fabricius, Suppl, p. éjoS.' CRUSTACÉS, tome U. Coquille, Grust. CG3. a3 354 HISTOIRE NATURELLE l’espèce précédente , mais s’en distingue par sa petite pince, dont les doigts laissent entre eux un espace vide. 7. Alrdée goutteuse. — chiragricus. Rostre court et point de crête ni de dents à la hase des voûtes or- bitaires , ni d’épines à leur bord antérieur. Antennes supérieures comme dans VA. bidentée. l'ates-mâchoires externes étroiles et courtes. Pâtes de la première paire arrondies ; bras très-courts et sans épines ; la main de droite bosselée en dessus et en dessous, grosse et ayant la pince un peu comprimée; la petite main bosse- lée , et ayant le doigt mobile difforme et contourné sur lui-même. Longueur, environ 3 pouces. Habite les mers d’Asie. (G. M.) 8. AlphÉe a brasselets. — A. armillatus. Espèce très-voisine de la précédente , dont elle se distingue par la forme de la petite main, qui est cylindrique, pointue, et n'a pas le doigt mobile contourné ni difforme. La forme de la grosse main est aussi un peu différente ; on y remarque une forte dépression circulaire plus régulière que dans l’espèce précédente. Longueur, I pouce. Habite les Antilles, B. Une grande épine fixée sur le bord externe de l'article ba- silaire des antennes externes et dirigée en avant. g. Alpbék velue. — A. villosus (i). Corps couvert d’un duvet assez serré ; une petite crête médiane armée d'une épine médiane à la base du rostre , qui est un peu infléchi ; une épine rudimentaire sur le bord antérieur des voûtes orbitaires. Second article des antennes internes ayant une fois et demie la longueur du premier article. Appendice lamelleux des (:) Palemon villosus , Olivier, Encycl. t. VIU, p. 664' DES CRUSTACÉS, 255 antennes externes très-étroit et dépassant à peine le pédoncule de ces organes .• ep.ne latérale de larticle basilaire très-longue Pates-maoho.res externes grandes, fortes, larges vers le bout ‘ garnies de gros faisceaux de poils longs et raides. Pâtes anté- eures ren ees tres-mégales ; la grosse main à droite , granu- ense et tres-po.lue en dessus, un peu contournée sur elIelêZ _ Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. Le Paee.mon divehsi-hane d’Olivier CO «o de «U “r,"‘ ,r d t ™j«cr, ,„e P„ de. p,i,. „„ ^ JO. AlphÉe front ÉPINEDX. _ spinifrons. “"r" éP™. eo„|. . de uiMne longueur, dont la médiane for «Sr'e "C- “ d»™ i ».U»g..n.,,„à ...,«.„ppré.,-„„é„i,g,„ pédondrS mSelΔ™’ '“"•‘"‘''■■«i'ie précédent 11, édioere. Paie,. '•nrnéo , ni .'n'' ''T T'” “ •rqué et tranchant. "'r‘ ■"Pd™" d» doigt mobile *rie.p„„g„r::g„^„t Habite les côtes du Chili, (c. M.) (I) VaUmç^ dhersimanus, Olivier, Encycl. t. VII, p, 663. ai. HISTOIRE HATÜEELLE 356 L’Alphée hétéhochyi-e. — Alpheiis hctcrochœîis de Say (i), ap- partient à cette division du genre Alpliée, et nous paraît distinct de toutes les espèces precedentes ; mais nous ne savons s’il doit prendre place dans la subdivision A ou dans la subdivision B . Voici les principaux caractères que M. Say lui assigne. Carapace glabre et sans épines. Rostre caréné au milieu, et terminé par une pointe aiguë qui atteint presque l’extrémité du premier article pédonculaire des antennes internes. Voûtes orbitaires , saillantes et arrondies au bout, l’ates-mâchoires externes , atteignant l’ex- trémité du pédoncule des antennes externes , et ayant leur pre- mier article bicanaliculé , et leur pointe aiguë et ciliée. Pâtes antérierues très-difformes et inégales ; la grosse main presqu’ aussi grande que le thorax , comprimée et brusquement rétrécie de chaque côté près de la base des pinces , qui sont très-grosses. Longueur, environ i pouce iy2. Habite les côtes de la Floride. L’Alphée mitîime. — Jlpheus minus du même auteur, a le front armé de trois dents subégales , comme chez l’Alphée. Front épi- neux , la carapace glabre , les pates-mâchoires externes obtuses au bout et très-épineuses, et la grosse main obovalaire et point comprimée. Elle n’a qu’un pouce de long, et se trouve parmi les éponges , sur les côtes de l’Amérique septentrionale. §§ Espèces dépourvues d'un rostre spiniforme. ti. AtPHÉE raoNTAi.. — A. fronlalis (2). Carapace légèrement carénée à sa partie antérieure. Tront ir'es- avancé, presque triangulaire ; voûtes orbitaires très-saillantes ; se- cond article des antennes internes grêle et alongé. Appendice lamelleux des antennes externes moins long que leur pédon- cule ; point d’épine latérale à la base de ces organes, Pates-mâ- ' (I) Say, Crustacea of the United States Journ. of the Acad, Philadelphia, vol. I, p. 243. (2) Say, loc. cit, p- 343' DES CRUSTACÉS. 35^; choires externes très-courtes, mais assez larges vers le bout. Pâ- tes antérieures lisses et très-inégales ; la grosse main renflée , la petite plus ou moins comprimée. Longueur , environ 20 lignes. Trouvée sur les côtes de la Nouvelle - Hollande par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) 12. Aiphee émarginée. — A. cinarginatus. Front droit tronqué et à peine saillant ; voûtes orbitaires égale- ment à peine saillantes. Second article des antennes gros et très- court. Appendice lamelleux des antennes externes assez large , mais atteignant à peine l’extrémité du pédoncule situé au-des- sous ; point d'épine latérale à la base de ces organes. Pâtes mâ- choires externes médiocres et très-étroites vers le bout. Pates-an- térieures médiocres et peu différentes entre elles ; mains lisses et Un peu comprimées. Habite? (C. M.) Le Grangon .monopode (i) de Pose est bien certainement un Alphée , mais il est si mal figuré par cet auteur qu’il nous paraît impossible de savoir a quelle espèce il appartient. L’Alphée tamule (3) et I'Alphée de Malabar (3} , décrites par Fa- bricius, nous paraissent être également trop imparfaitement con- nues pour être déterminables. (1) Crangon mouopodium, Bosc, Hist. nat. des Crust. t. II , p. 96, 1 1. IJ, fig. 2 Alpheus monopodium , Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 204. — Desm. Gonsid. sur les Grust. p. 228 (2) Alpheus lamulus, Fabricius, Suppl, p. 4o5. — Latreille , Hist. des Crust. t. VI, p. 244. (3) Alpheus Malabaricus, Fabricius, Suppl, p. 4o5. — Latreille, ist. des Grust. t. VI, p. 245. — Desm. Gonsid. sur les Grust. p. 222. 358 HISTOIhE NATUIiELLE Genre POINÏONIE. — Pontonia (1). Les Macroures , dont Latreille a formé cette division générique, ressemblent aux Alpliées par la forme générale de leur corps ; mais n’ont pas les yeux cuirassés comme chez ces animaux , et les grosses pâtes didactyles qu’on leur re- marque sont celles de la seconde paire au lieu d’être celles de la première paire. Par leur organisation ils se i-appro- chent beaucoup des Palémons. La carapace des Pontonies est courte et renflée ; le front est armé d’un rostre court , mais robuste et infléchi ; les yeux aont cylindriques , saillans et très-mobiles. Les rostre atteignant presqu'à l’extrémitc de l’appendice lamelleux des antennes extei’ncs. Mains de la seconde paire , très- grosses et presque cylindriques. Longueur, i pouce. Trouvée à Ceylan , par M. Regnaud, sur les côtes de Yanicoso, par MM. Quoy et Gaimard. ( G. M. ) 4. PoETONiE lyRRnÉruENNE. — P. tyrrhciia (i). Espèce très-voisine de la P. armée , mais qui s’en distingue par la grandeur des pâtes de la seconde paire, qui sont plus longues que le thorax , et très-grosses ( la carapace au moins de la lon- gueur du corps). Rostre court, courbe en bas , atteignant à peine le milieu du troisième article des antennes internes , et garni en dessous , près de son extre'mité , d’une petite dent peu visible. Longueur, enviro 18 lignes ; couleur rose paie. Se trouve dans la Méditerranée , et se loge entre les valves de la pinne-marine , à la manière des Pinnollièrcs. G’est probable- ment ce Grustacé dont Aristote a voulu parler, quand il dit qu’on trouve une petite Squille aussi bien qu un pctilC^crabe dans la coquille de ces mollusques. (i) Cancer custos, Forskael , Descript. anim. p. 94- — Aslacus iyrrheiius? Petagna, Eut. PL 5, Rg. 5. ( Cité d après M. Risso. ) — (r'rrèenws , Risso, Crust- de Nice ; PI. 3, lig. 2, Gnato. phyllumtyrrheims, Bcsiaaiest, Consid. sur les Crust. p. 229. — Al- pheus pinnophylax , Otto , Blém-. de l’aead. des cur. de la nat. de Bonn. t. XIV, PL 21 , lig. et 2. ' — Pontonia tyrrhena, Latreillc, Encycl. Pi- SuG, fig. 10 ( d’après Risso) , Règne anini. de Cuvier, 2'. édit. t. IV , p. gC. — CalUaiiassa ihyrrhenus , Piisso, Hist. nat. de l'Europe inérid. t. V, p. 54. — Pontonia custos, Guérin , Expéd. de Morée de M. Rory de Saint Vincent, partie zool. p. 3G, PL 27, fig. 1. G’est probablement à cetti’ espèce que se rapporte le Ponlo- nia parasytica mentionné par Roux dans sou Mémoire sur la clas- silication des Salicoques. DES CEUSÏACES. 36 1 Genhe AUTONOMÉE. — Aulonomea (1). Le genre Antonomée, établi par M. Risso , et adopté par Latreille et par M. Desmarest, paraît avoir beaucoup d’ana- logie avec les Pontonies , dont il se distingue par l’absence de pinces aux pâtes de la seconde paire. M. Desmarest, qui a eu l’occasion de l’observer, en donne la desci’iption sui- vante : « Antennes intermédiaires ou supéi'ieures terminées par deux filets, dont un est beaucoup plus long et plus épais que l’autre; les externes ou inférieures, plus lon- gues que le corps, sétacées. Pédoncules des premières inarticulés, ayant leur pièce inférieure renflée et armée d’un aiguillon,’ l’intermédiaire longue et cylindrique, et la dernière courte et arquée. Ceux des secondes bi-articu- lées, sans écailles, leur deuxième pièce étant velue à son exti’émité. Pieds - mâchoires externes , non foliacés. Pieds de la première paii-e seulement didactyles, très-grands, épais, inégaux; les autres très -courts, très -minces, et finissant par des crochets simples. Coips alongé, glabre. Carapace un peu renflée, terminée en avant par une pointe aiguë au rostre , qui dépasse à peine les yeux. Ceux-ci glo- buleux, portés sur des pédoncules très-courts. Les trois lames natatoires intermédiaires de l’exti'émité de l’abdomen tronquées au sommet avec une petite pointe de chaque côté ; les deux latérales]arrondics et ciliées. » Aijtonomêe d’oiivi. — A. Olivii{pi). ■I Quinze lignes de longueur : formes générales des’Nikas et des Alphées. Carapace glabre, demi-transparente , jaimâtre, légère- CO Risso, Crust. de Nice, p. 166. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. aSi. — Latreille, *.ègne anim. de Cuvier, 2'’. édit. t. iv,p. 96. ■ (a) Risso, Crust. de Nice, p. 166. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 332. histoire naturelle ment Tariée de teintes rougeâtres. Pâtes de la première paire d'un assez beau rouge en dessus, et d’un jaune clair en dessous ; an- tennes extérieures blanchâtres. » Habite l’Adriatique et les environs de Nice. Les auteurs que nous venons de citer rapportent à cette espèce le Cancer glabcr d’Olivi ( Zool. Adriat. PI. 3 , flg. 4 ), qui nous paraît être la Pontonie tyrrhe'nienne. Genre CARIDINE. — Caridina. Cette petite division générique établit le passage entre les Pontonies et les Atycs , et paraît avoir de l’analogie avec les Hyinénocères. La carapace{i) ne présente rien de particu- lier, et se termine par un rostre lamellcux, dont la longueur varie. Les yeux sont saillans. Les antennes internes sont très-longnes, et terminées par deuxgrands filets multi-articn- Ics , dont 1 un est renflé a sa base j les antennes externes sont conformées comme chez les Palémons. Les pates-mâ- ohoires externes sont longues, grêles et pédif’ormes. Les pâtes des deux premières paires sont didactyles ; les ante- rieures sont très-courtes, et présentent une disposition très-remarquable. Le carpe est à peu près triangulaire, et se termine antérieurement par un bord concave, qui reçoit la base de la main lixée à son angle inférieur ; enfin la main est courte , et terminée par deux doigts lamelleux jirofondément creuses en cuiller (2). Les pâtes de la seconde paire sont plus longues et plus grêles ; le cai-pe est de forme ordinaire , mais la main est conformée comme celle de la pâte précédente. Les pâtes des trois dernières paires sont grêles, et à peu près de même longueur ; enfin Y abdomen est conformé comme chez les Palémons. (1) PI. 25 bis, lig. 4. (2) PI. 25 bis, fig. 5. DES CRUSTACÉS. 363 Caiîimne tïpe. — C. if pus. ( PI. 25 bis , fig. 4 et 5. ) Rostre aigu, droit, médiocre , n'atteignant pas l'extrcmité du deuxième article des antennes internes , et arme en 'dessous de trois petites dents. Pâtes antérieures moins longues que lespates- mâchoires extérieures. Extrémité des pinces garnie de beaucoup de poils. Longueur, environ lo lignes. Habite? (G. M.) Caridine loncirostre. — c. longirosiris. Rostre très-long, dépassant le pédoncule des antemies externes, un peu relevé vers le bout et arméde plus d’une douzaine de dents, qui en occupent les deux tiers postérieurs , et d’une autre dent près de sa pointe ; une douzaine de dents sur son bord inférieur. Carpe des pâtes antérieures moins gros que dans l’espèce précé- dente. Longueur, environ G lignes. Trouvée dans la rivière de la Macta , près d’Oran , par M. Roux. (G. M.) Genre NIKA. — Nika (1). Les Nikas sont remaquables par le défaut de symétrie dans la conformation dos deux premières paires de pâtes. Par leur forme générale ils ressemblent aux Palémons , ou plutôt aux Athanases, car leur rostre est très-petit. Leurs antennes internes sont grêles, et terminées, comme chez ces dernièi-es, par deux filets assez longs. Les pates-mâ- c/îozres externes sont pédiformes, longues et grosses ; l’arti- cle qui les termine est pointu au bout. Les ^ates antérieures (i) Nikuy Risso, Crust. delMice. — Lamarck, Hist. des anim. sans Vert. t. V, p. 202. — Processa, Leach. Trans, of tlie Linn. soc. ; Vol. XI; et Malac. Pod. — Latreille,Règ. anim. t. IV, Cours Entomologie , etc. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés. mSTOIKE NATURELLE 364 sont plus fortes que les suivantes , mais de longueur mé- diocre ; celle du Coté droit porte une main didactyle bien formée, tandis que celle du côté opposé est monodactyle, et conformée à la manière des pâtes ambulatoires. Les pâtes de la seconde paire sont filiformes , et terminées par une petite pince presque rudimentaire ; leur carpe est multi-articulé, et leur longueur très-dilFérente ; celle de gauche a presque deux fois la longueur des pâtes antérieures, et celle de droite près de deux fois la longueur de son congénère. Les pâtes sui- vantes sont monodactyles , et terminées par un tarse sty- liforme non épineux ; celles de la quatrième paire sont plus longues que celles de la troisième paire. Quant à \ abdomen , sa conformation est la même que chez les Pa- lémons. Nikx comestible. — N. edulis (i). Rostre légèrement infléchi , et à peu près de la longueur des yeux. Une petite dent de chaque côté, sur le bord antérieur de la carapace , en dessous de l'insertion des yeux. Pates-mâchoires antérieures très-grandes^ leur antépénultième article dépassant la lame des antennes externes. La pâte monodactyle de la pre- mière paire moins grosse que la pâte didactylq/ Lame médiane de la nageoire caudale creusée d’un sillon longitudinal , et garnie en dessus de deux paires de petites épines. Longueur, environ 2 pouces. Habite la Méditerranée et la Manche. (G. M.) l^a Nika canauculée (2) est extrêmement voisine de la précé- (1) Rissn, Crust. de îîice, p. 85 , PL 3 , lig. 3 : et Hist. nat. de l’Eur. mérid. , t. V, p. 72. — Lamarck, llist. des anim. sans vert, t. 'V, p. 2o3. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 23o. — Processa edulis , Latreille , Règne anim. de Cuvier, 2'. édit. t. IV, p. g5. — Nika edulis. Roux, Salicoques, p, 3l, et Crust. de la Méditerranée, PL 45. (2) Processa canaliculata , Leach , Malac. PL 4t- — Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat. ; et Encyclop. PL 822, lig. j5-25 ( d’après Leach ). — Nika canaliculata , Desmarest , Consid. p. 23l , PL 3g, hg- 4- DES CRUSTACÉS. 365 dente. Suivant Leach , elle présente une dent à la base du ros- tre ; mais , dans la figure qu’il en a donnée , on ne retrouve pas ce caractère , et nous sommes porté à croire que c’est par erreur qu’il a été indiqué. M. Risso a déci’it , sous les noms de Nika vabiée (i) , et de Nika SINUEUSE (2), deux autres Crustacés , qu’il croit appartenir à ce genre et devoir etre distingués des précédents ; mais les descrip- tions qu il en a données ne sont pas suflisamment détaillées pour que nous puissions nous former une opinion à cet égard. Genre ATHANASE. — (3). Par leur forme generale, les Athanases ressemblent assez à de petites éci’evisses ; mais , par leur organisation , elles se rapprochent davantage des Lysmates, dont elles ne dif- ferent guère que par la petitesse de leur rostre , la grosseur de leurs pâtes antérieures et la conformation de leurs man- dibules. Ea carapace de ces petits Crustacés ne s’élève pas en ca- rène à la base du rostre, comme chez les Palémoniens, et ce prolongement n’est pas dentelé sur les bords. Les yeux sont peu saillans , mais cependant ne sont pas recouverts par la carapace comme chez les Alphées. Les antennes internes sont assez gi’andes, et ’se terminent par trois filets multi-articulé.s, disposés comme chez les Palé- mous. Les antennes externes sont également disposées comme chez ces derniers Crustacés. Les mandibules sont robustes , et portent un appendice palpiforme , court , mais tres-lai'ge, et composé de deux articles. Les pates-mâ- choires externes sont grêles et courtes. Les pâtes la pre- (1) Nika viegata , Risso, Crust. de Nice , p. 86. — Lesmarest, op. cit. p. 23 1. (a) Nika siiiuolala , Risso , Crust. de Nice, p. 87 ; et Hist. nat. de l’Europe mérid. , t. V. p. 72 — Desmarest, loc. cit. O) Astacus , Montagu, Palemon , Leach, dthanaS, Leaeh, — Latteillç ; Desmavest , Roux , etc. 366 HISTOIRE NATURELLE niière pAi, e sont au contraire longues et très-fortes ; elles sont inégales entre elles, et se terminent par une gi'osse main didactyle , dont les pinces sont courtes et robustes. Les pâtes de la seconde paire sont filiformes , et ordinaire- ment rcployées en deux ; leur carpe est très-alongé et multi- articulé, et elles se terminent par une main didactyle très- petite et très-faible. Les pieds des trois paires suivantes sont monodactyles, et ne présentent rien de remarquable. L’flZ»- domen n’est point gibbeux, et les fausses pâtes, portant chacune deux grandes lames de forme lancéolée. Enfin les lames externes de la nageoire caudale présentent une articu- lation transversale comme chez les Astaciens. Athanase luisant. — Athanas nitescens (i). Rostre aigu , moins long que le pédoncule des antennes inter- nes ; une épiue de chaque côté de sa base , sur le bord antérieur de la carapace. Mains inégales, renflées, et à doigts courts et obtus. Carpe des deuxièmes pâtes divisé en cinq ou six articles. Lame médiane de la nageoire caudale portant sur sa face supérieure quatre épines ; bord postérieur dos quatre pièces latérales dentelé. Longueur, environ i pouce. ^ Habile les côtes de la France et de l’Angleterre. (C. M.) Nous somme portés à croire que le Crustacé fossile , figui’é par Schlothein sous le nom de Macrourües modes- tiformis (2), est une Salicoque appartenant à cette tribu, ou (1) Palemon nitescens, Leach, Edinb. Encyclop. — Athanas niles- cens , Ejusd. IVIalac. Pod. Brit. tab. 44- — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. Brebisson , Cat. des Crust. du Calvados , p. ad. — Latreille , Règne anini. t. IV , p. 99. — Roux, class. des Sali- coques, p. ly. — Guérin, Iconographie du règne animal, Crustacés, PI. 22, fig. 2. (2) Nachtrâge zur petrefactenkunde , PI. 4, fig. 3. DES CRUSTACÉS. 36j du luoius in terxnédiaire entre les Alpliéeiis et les Crangonéeiis . Il paraît se rapprocher de ces derniers par sa carapace rude et inégalé, et parla conformation de l’abdomen; mais, de même que chez les Alphéens , les pâtes de la première ou de la seconde paire sont très-grandes, de grosseur inégale, et terminées par une pince didactyle bien formée. TRIBU DES PALÉMONIENS. La tribu des Palémoniens comprend un assez grand nombre de Salicoques , dont le corps est comprimé latéralement, mais dont n’est jamais tran- chant en dessus comme chez les Penées. Leur thorax est grand, et leur carapace est armée en avant d’un grand rostre^ qui ressemble assez à une lame de sabre P acée de champ, et qui est presque toujours denté en essus (i). Les antennes sont placées comme dans la tribu précédente, mais sont plus longues, et celles de la première paire portent souvent trois filets termi- naux. Les^ate^ sont toutes grêles , et celles des deux premières paires sont en général didactyles , tandis que celles des trois dernières paires ne le sont jamais. Enfin, Y abdomen est grand, mais est loin de présen- ter les dimensions que nous rencontrons chez la plu- part des Penéens. On peut distinguer entre eux les genres réunis dans cette division à laide des caractères suivans : (i) PI. 25, fig. 8 et 10. Pates-mâchoires externes foliacées Gnathophïlie. 368 HISTOIRE NATUREtLE DES CRUSTACÉS. 369 Genre GNATJIOPHYLLE. — Gnathophyllum (!)■ Les Salicoques, désignés j)ar Latreille sous le nom de Gna- tliophylles, et flont M.Risso a formé ensuite son genre Drimo, icssemJjlent beaucoup aux llippolytes , mais s’en distinguent pai la forme élargie de leurs pales-mâchoires externes. Leur rostre est court, mais comprimé, lamelleux, et dentelé sur le bord supérieur. Deux filets très-courts terminent les a7z^e72- 7zei supérieures, et la lame des antennes inférieures est assez gij^ude et ovalaire. Jjch pâte. s-mâchoires externes sont folia- ce'es et conformées à pou près comme chez les Callianasscs leurs deuxième et troisième articles sont élargis de façon à former un grand opercule , qui recouvre toute la bouche , et qui porte en avant une petite tige grêle formée des deux derniers articles Les pâtes des deux premières paires sont médiocres, et terminées par une nuiin didactylc ; leur carpe n est pas annclé. Celles des trois dernières pah-es sont mono- dactyles , de longueur médiocre , et terminées par un petit tarse denté. Enfin Vabdomen ne présente rien de remar- quable. On ne connaît encore qu’une seule espèce de ce genre. Gnathophïlle élégant. — G. elegans (2). Carapace renflée ; rostre oblique et armé en dessus de six à sept dents ; pâtes de la seconde paire un peu plus longues et plus grosses que celles de la première paire; lames terminales de l’ab- domen ovalaires. Longueur, environ 20 lignes. Habite les côtes de Nice. ( G. M. ) (1) Latreille , Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 06.— DcsmarèS Gonsid. sur les Cru.st. p. 228, — Drimo, Risso, Hist. nat. de l’Earcpe merid., t. V, p. "ji. (2) Alphcus Risso, Crust. de Nice , p. Pi. 3 , fig. 4. Gnatophyllum elegans , Latreille, Règne anim. t, IV, p. 96- — Pes- marest , Gonsid. sur les Crust. p. 228T— X>,v>«o elegans , Risso, Hist ! nat. de l’Eur. mérid. t. V, p. 71, PI. j {{g, 4._P,ou.x, Salicoques, p. 38. * CRUSTACÉS, TOME II. 3^0 HISTOIRE MATURELRE Genre HltPOLYTË. — Hippoljte (1). Le genre Ilippolyte , établi par Leach; renferme un grand nombre de petits Crustacés , qui ressemblent aux Palémons par la forme générale de leurs corps , si ce n’est que presque toujours leur abdomen ne peut se redresser complètement, et paraît en quelque sorte bossu (PI. 25, fig. 8 ). Ils ont aussi un rostre très-grand, comprimé, et presque toujours fortement denté. Mais leurs antennes internes sont petites, et terminées seulement par deux filamens multi-articulés à peu près d’égale longueur, dont un foi't grand et fortement cilié. Les antennes externes s’insèrent sous les précédentes, et ne présentent rien de remarquable. Les pates-niâchoires externes sont grêles et alongées. Les pâtes sont conformées à peu près de la même manière que chez les Lysmates , si ce n’est qu’elles n’offrent pas d’appendice à leur base ; celles de la première paii’c sont courtes , mais assez grosses ; celles de la seconde paire sont filiformes, et terminées par une main didactyle extrêmement petite , et ont le carpe multi- articulé ; les pâtes des trois dernières paires sont assez lon- gues , et eu général très-épineuses au bou4- Enfin les lames terminales des fausses pâtes natatoires de Y abdomen sont lancéolées, dentelées sur les bords, et ciliées tout autour. Pans les espèces dont j’ai examiné l’organisation intérieure , les branchies étaient au nombre de sept de chaque côté. Les Hippolytes sont de petite taille, et sont répandus dans toutes les mers ; on en trouve aussi dans les eaux douces. (;) Cancer, Otlioii Fabricius; Muller, etc. — Palemon, Olivier. Bippolyte, Leach, Uesmarest , Latreille , Roux, etc. — Alpheus, Lamarck , Risso , Sabine. «ES CRUSTACÉS. 371 § I . Especes dont le rostre naît du front , et ne se continue pas en arriéré, avec une crête élevée occupant la ligne médiane de la carapace. I. Hippolyte vabuble. — JT. varians. Rostre dépassant le pédoncule des antennes internes, droit , grêle et armé de deux dents en dessus (une située à sa base et l'antre prés de son extrémité ) et de deux en dessous ( situées un peu en arrière de la dernière dent supérieure) ; une petite épine de chaque côté de la base du rostre , au-dessus de l’insertion des yeux. Premier article des antennes internes armé en dehors d’une épine de gran- deur médiocre. Appendices lamelleux des aniennes externes grands , dépassant un peu le rostre , et ovalaires ou plutôt tronqués obliquement de dedans en dehors et d’avant en arrière à leur extré- mité. Pâtes -mâchoires externes courtes , pe dépassant que de peu le pédoncule des antennes, et terminées par un article court , aplati, tronqué et épineux en dedans. Pâtes antérieures très-cour- tes, ne dépassant guère l’article basilaire des antemies externes; celles de la seconde paire médiocres , moins longues que celles de la troisième paire, et ayant le carpe divisé en trois ou quatre seg- mens peu distincts. Lame médiane de la nageoire caudale portant sur sa face supérieure deux paires de petites épines. Longueur, 4 ou 5 lignes. Habite la Manche et les côtes de la Vendée. 2. Hippolyte ventru. — H. ventricosus. Espèce extrêmement voisine de l’H. variable, mais dont le rostre ne porte en dessus qu'une seule dent située près de sa base , et dont lesprolongemens latéraux des trois premiers amieaux de (1) Hippolyte varians , Leach , Mahicost , Pod. Prit. PL 38 , bg. 6-16. — Desmarets, Cousid. sur les Crust. p. aai, PL 89, ug. 2. 24. 372 HISTOIRE NATURELLE l’abdomen présentent des dimensions très -considérables. Lon- gueur, environ /, lignes. Trouvée par M. Dussumier dans les mers d’Asie. ( G. M. ) 3. Hippoltie de Prideadx. — -ff. Prideauxiana (i). Espèce très- voisine de Tllippolyte variable , mais ayant le rostre simple, avec une seule dent en dessous près de son extrémité. Lon- gueur, Clignes. Habite la Manehe. L’Hippolyte varié de M.Risso (2) paraît se rapprocherbeaucoup de l’Hippolyte de Prideaux, mais s’en distingue par la grosseur et la forme des pâtes de la première paire. M. Risso y a observé six aiguillons sur la lame médiane de la nageoire caudale , et assure que cette petite Salicoque a l’habitude de faire entendre un bruit semblable à un petit cri produit par le frottement des doigts de sa première paire de pâtes ; particularité qui lui a valu , sur les côtes de Nice, le nom vulgaire deCrillet. 4. Hippoltte de Moor. — P. Moorii (3). Paraît être extrêmement voisine de l’espèce précédente, mais ayant le rostre armé en dessous de deux dents; n’est peut-etre qu’une variété de \'II. Prideauxiana. 5. IItppoltte VERDATRE. — ff. vifidis (4). Corps svelte ; rostre droit , dépassant l’appendice lamelleux des antennes externes , 'sans dents en dessus , et armé en dessous de trois dents. Pates-mâchoires externes très-courtes et assez larges vers le (1) Leach, Malac. Pod. Brit. tab. 38, fig. i, 3-5. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p, 221. (2) llippolyte varicgalus , Risso, Hist. nat. de l'Europe mérid. t. V, p. 78, PL 3, %. ï3. (3) Leach, op. cit. tab. 38, flg. 2. — Desmarets, loc. cit. (4) Atphens viridis , Otto , Mém. de l’Ac. des cnr. de la nat. de Bonne, t. XW, PL 20,fig. 4. DES CaUSTACÉS. 3 j 3 bout. Pâtes antérieures très-courtes et assez grosses. Pâtes de la deuxième paire grêles et de longueur médiocre ; leur carpe divisé en trois articles. Lame médiane de la nageoire caudale garnie en dessus de deux paires d’épines. Longueur, environ 20 lignes. Habite la Méditerranée et les côtes de la Vendée. (G. M.) La Salicoque, désigné par M. Risso sous le nom d’ALPnÉE D Olivier (i) , ne me paraît pas différer de l’espèce précédente ; M. Roux le range cependant dans son genre Relias. 6. UirpoLTTE de Brüllé. — JI. Bmllei (2). Rostre presque droit, dépassant la lame des antennes externes, et armé en dsssous de trois ou quatre dents , dont une très-petite située presqii'à son extrémité. Deux épines assez fortes de chaque coté sur la partie antérieure de la carapace. Pales-mâchoires ex- ternes , larges et troiupiées au bout ; dépassant un peu le pédon- cule des antennes externes. Pâtes antérieiu-es très - courtes et grosses ; celles de la seconde paire un peu plus longues , et ayant le carpe biarticulé. Pieds des trois paires suivantes fortement den- telés tout le long de leur boi'd interne. Lame médiane de la na- geoire caudale armée eu dessus de trois paires d’épines, et terminée par quatre épines marginales. Couleur verdâtre. 7. Hippolyte boréal. — H. horealis (3). Espèce très-voisine de l’Hippolyte verdâtre , mais beaucoup plus grande, et qui s'en distingue par la longueiu’ des pates-mdchoires cjclcrnes , qui sont grêles et dépassent l’appendice lamelleujc des an- tennes externes; l’abdomen est gibbeux , et la lame médiane de la nageoire caudale est armée de huit à dix paires de petites épines. Trouvée à Igloolik, par le capitaine Ross. (1) Hist. nat. de l’Eur. mérid. t. V, p. 75, PL 4 , fig. 17- —Roux, Salicoques , p. 9.6. (2) Guérin , Expédit. scientifique de Morée , par Bl. Rory Saint- Vincent, etc. Zool. p. 4i> DE 27, fig. 2. (3) Ovven, appendice au voyage du capitaine Ross. PL 1, fig. 3. 3^4 HISTOIRE NATURELLE 8. HirpoLYiE ENSiFÈiiE. — E. ensiferus. Corps grêle et faiblement coudé. Carapace arrondie en dessus. Rostre très -grand , lamellcux , faiblement arqué, se rétrécissant fort peu vers l'extrémité, dépassant notablement l'écaille des an- tennes externes , et armé d’une petite épine située au-dessus de sa base, et trois ou quatre petites dentelures « son extrémité. Une petite épine au côté externe de l’article basilaire des antennes in- ternes. Appendice lamelleux des antennes externes tout-à-fait triangulaire ( sans dilatation du côté interne ). Pates-mâchoires très-courtes, ne dépassant pas le pédoncule des antennes externes, et terminées par un petit article assez large , tronqué et épineux vers le bout. Pâtes antérieures extrêmement courtes , atteignant à peine la base des antennes ; celles de la deuxième paire beau- coup moins longues que celles de la troisième paire , et ayant leur carpe divisé en deux articles bien distincts. Deux paires d’épines sur la face supérieure de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, G lignes. Trouvée par M. Reynaud, en haute mer, près desAçores. (C. M.) g.. Hippolyte tencirostre. — E. tenifirostris. Rostre long, mais très-grêle , presque styUforme , droit et armé en dessus d’une épine située sur la partie antérieure de la région stomacale , et en général d'une seconde vers la moitié de la lon- gueur , et en dessous de deux ou trois petites épines. Article basi- laire des antennes internes présentant en dehors une dilatation lamelleuse , qui se termine par une grosse épine ; appendice la- melleux des antennes externes alongé', mais ovalaire ( son bord interne étant arrondi). Pates-mâchoires et nageoires caudales comme dans 1 espece précédente. Longueur, environ 6 lignes. Trouvée dans les mêmes parages que l’espèce précédente- (G. M.) DES CRUSTACÉS. 375 10. Hippolïte de Qdot. — n. Quoyanus. Espèce très-voisine de l'H. tenuirostre , mais dont le rostre est plus large, plus infléchi; armé en dessous de quatre dents assez grosses , et en dessus d'une seule épine vers la moitié de la lon- gueur. Abdomen très-gibbeux. Longueur, environ 10 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Guinée. (G. M.) § 2. Espèces dont le rostre forme une crête élevée sur la partie antérieure de la région stomacale , mais ne se prolonge pas sur la partie postérieure de la earapace. 1 1, Hippolyte cnAssicoBNE. — H, Crassicornis. Carapace arrondie en dessus. Rostre très-petit , assez élevé à sa hase , mais prenant naissance tout prés de l’insertion des j-eux , et n atteignant pas l'extrémité de ces organes , d’ahord infléchi, puis droit , hifide au bout , et armé en dessus de deux ou trois dentelures. Yeux très-grands. Antennes internes remarquable- ment grosses , lem' article basilaire dilaté et lainelleux en dessous : les deux articles Buivans épineux, et le filament terminal supé- rieur extrêmement gros et garni tout autour do longs poils touf- fus. Appendice lamelleux des antennes extei-ncs court et ova- laire. Pâtes -mâchoires externes longues ( dépassant l'appendice lamelleux des antennes externes) , et ayant le dernier article grêle et cylindrique. Pâtes antérieures ne dépassant pas le pé- doncule des antennes externes ; celles de la deuxième paire de la longueur de celle de la troisième paire , et ayant le carpe divisé en plusieurs segmens. Quatre paires d’épines sur la face supé- rieure de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, 4 lignes. Trouvé dans la r^de de fiaint-Malo. (G, M.) 3^6 HISïOir.E NATURELLE 12. IIippoLïiE de Cbanch, — //. CraticliU (i). Cette espèce, que nous ne connaissons que par la description et les figures qu’en a donne'es Leach , a le rostre avance , légère- ment infléchi , et armé en dessus de trois dentelures à sa base , et de deux pointes au bout , dont la supérieure est la plus forte. Les pates-niâcboires antérieiu’es sont tle longueur médiocre ; les pâtes antérieures très-courtes , et la lame médiane de la nageoire caudale, garnie en dessus de quatre paires d’épines. Longueur, environ lO lignes. Habite les côtes de l’Angleterre. i3. Hippolyte de DESMiHEST. — S. DesmareslU (2). Rostre droit, lancéolé, dépassant les appendices lamelleux des antennes externes , garni en dessus de vingt-cinq à trente dents , et en dessous de sept à huit. Pâtes des deux premières paires très- courtes. Corps hyalin , avec des points verts ou rougeâtres. Lon- gueur, 12 à i5 lignes. Habite les eaux do plusieurs rivières du département de Maine- et-Loire. i., 14. Hippollïte POLAIRE. — IL polaris (3). Carapace gibbeuse; rostre concave, relevé vers le haut, grêle; n’atteignant pas l'extrémité de l'appendice lamelleux des antennes externes, et armé de huit à dix dents en dessus et de deux ou trois en dessous. Pates-mâchoires externes assez longues , et styliformes vers le bout. Lame médiane de la nageoire caudale garnie de cinq paires de petites épines. Longueur, environ 2 pouces. Habite les mers Arctiques. (i) Leach , Malac. Pod. Brit. tab. 38, fig. 17-ai. — Desraarest, op. cit. p. 22a. (a) Millet, Ann. des sc. nat. ire, série, t. XXV, p. 46i> ® ' fig. I et 2. (3) Alpheus polaris , Sabine , app. au voyage du capitaine Parry. PI. a, fig. 5-7. DES CRUSTACES. 377 i5. Hippolyte denté. — H. serralus. lioslre naissant vers le milieu de la région stomacale, dépassant de beaucoup l appendice lamellcux des antennes externes , et armé, en arrière du front , de deux grosses dents , suivies de deux autres situées près des yeux, se recourbant ensuite un peu, et présentant, près de l extrémité de son bord supérieur, quatre ou cinq grandes dents pointues. Son bord inférieur, armé de onze dents pointues , remarquablement longues et fortes. Appendice lamellcux des an- tennes externes sc rétrécissant beaucoup vers le bout , et dépas- sant à peine les pates-mâchoires externes, qui sont très-longues et terminées par un grand article stylifornie. Pâtes antérieures mé- diocres ; celles de la deuxieme paire fortes, de la longueur de celles de la troisième paire, et n’ayant pas le carpe distinc- tement annelé. Abdomen de forme ordinaii-e ; quatre paires d’é- pines sur le septième anneau ou lame médiane de la nageoire cau- dale. Longueur, 2 pouces. Habite la baie de Jarvis. (G. M.) 16. PIippoDïTK iKoni Épineux. — H. spinifrons. Rostre naissant vers le milieu de la région stomacale , court ( dépassant a peine le premier article des antennes internes ) , presque droit, grêle, sans dents en dessous, et armé en dessus de cinq dents ; les épines suborbitaires extrêmement grandes et fortes (dépassant les yeux et atteignant le tiers antérieur du rostre). Pates-mâchoires externes très-longues , terminées par un article cylindrique qui dépasse notablement la lame des antennes ex- ternes. Pâtes de la première paire médiocres , ne dépassant pas le pédoncule des antennes externes ; celles de la deuxième paire, de la.longueur de celles de la troisième paire , et ayant le carpe divisé en un grand nombre d’articles. Abdomen point coudé; lame mé- diane do la nageoire caudale armée de deux paires de fortes épi - Dos. Longuem-, environ i pouce. Habite les côtes de la Nouvelle-Zélande. ( G. M. ) 378 HISTOIRE NATURELLE I J . Hippolyte queue épineuse. — H. tpinicauduSé Corps alongé ; rostre très-long , styliforme , naissant vers le mi- lieu de la région stomacale par une dent , mais du reste ne différant quefortpeu de celui de l'H. tenuirostre. Appendice lamelleax des antennes externes comme chez l’II. variable. Pates-mâchoires ex- ternes médiocres et styliformes vers le bout. Pâtes de la première paire filiformes et longues, mais n’atteignant pas l’extrémité de la lame pédonculaire des antennes externes ; celles de la seconde paire à peu près de même longueur , mais plus grosses , et ayant le carpe divisé en trois ou quatre articles. Tarse des pâtes suivan- tes à peine épineux. Lame médiane de la queue armée de six ou sept paires d'épines (celles qui en occupent le bord postérieur non comprises). Longueur, environ 20 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. ( C. M. ) 18. Hippolyte be Gm.mxrd. — //. Gaimardii, Rostre droit naissant vers le milieu de la carapace , très-peu éle- vé, et s'étendant jusqu'à l'extrémité de ï appendice lamelleux des antennes externes, peu élargi en dessous, et armé en dessus de six dents très-cspacées , dont trois sur la carapac^ trois dents sur son bord inférieur. Appendice lamelleux des antennes externes long et ovalaire , dépassant de beaucoup les pates-mâchoires externes, dont le dernier article est cependant long et styliforme. Pâtes comme dans l’H. de Sowerby. Troisième anneau de l’abdomen moins fortement denté; quatre paires d’épines sur le septième an- neau. Longueur, environ 18 lignes. Habite les mers d’Islande. ( G. M.) § 3. Esp'ece dont la base du rostre s'élève en crête et se prolonge jus- que vers le bord postérieur de la carapace. 19. Hippolyte eossu. — H. gibberosus. Rostre naissant vers le tiers postérieur de la carapace , très-arque cl armé de quatre ou cinq dents o sa base , puis se recourbant for- DES CRUSTACÉS. 3^9 temeni en haut , et ne présentant qu'une petite épine vers le niveau de l'extrémité dcsjecux , et deux ou trois dentelures à sa pointe ; son bord inférieur descendant très-bas à sa base, et armé de six ou sept dents, dont les postérieures sont très-fortes. Épine latérale des antennes internes très-grande. Appendice lamelleux des antennes externes presque triangulaire. Pales-mdchoires externes courtes et tronquées au bout. Pâtes antérieures très-petites , et dépassant à peine le pédoncule des antennes externes , celles de la deuxième paix’e plus longues que celles de la troisième paire, et ayant la partie inférieure du carpe divisée en un grand nombre d’articles. Abdomen à peu près comme chez l’H. de Sowerby. Longueur, en- vii’on i8 lignes. Habite les côtes de la Nouvelle-Hollande. (G. M.) 20. Hippolyte marbré. ■ — H. marmoratus (i). (Planche 25 , fig. 8.) Forme générale à peu prés la même que dans l'ospccc précé- dente; crête basilaire du rostre naissant prés du bord postérieur du rostre, qui est très-relevé vers le haut, fort large et atteint l’ex- trémité de l’appendice des antennes externes ; une petite épine en dessus prés de son extrémité, et cinq dents très-grandes sur sa partie postérieure ; enfin sept grandes dentelures siu’ son bord infé- rieur. Pates-mâchoires externes extrêmement lons;uess leur dernier article cylindrique , et dépassant de beaucoup l’appendice lamel- leux des antennes externes. Pâtes antérieures très-grandes, aussi longues que celles de la troisième paire. Carpe des secondes pâtes divisé en une douzaine d’articles. Abdomen très-gibbeux , armé en dessous d’épines entre l’insertion des fausses pâtes , qui sont tres-courtes. Deux paires d’épines sur la lame médiane de la na- geoire caudale. Longueiu-, environ 3 pouces. Habite les mers de l’Océanie. (G. M. ) (l) Palemon marmoratus, Olivier, Encyclop. t. VIII, p- , atlas, PI. 5ig, fig. 3. — Alpheus marmoratus, Laraarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 2o5. , 38o HISTOIRE NATURELLE 21. IIiproLTTE HÉRISSÉ. — II. aculeatus (l). Carapace très-bombcc en dessus ; rosire grêle , ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes supérieures , et se continuant en arrière avec une crête qui est très - élevée , et se pi’olonge jusque vers le bord postérieur de la carapace; quatre 'ou cinq grosses dents sui’ la crête basilaire du rostre ; enfin trois ou quatre dents très-petites sur le bord supérieur de sa portion antérieure , et trois sur son bord inférieur. Pâtes - mdclioires longues , dé- passant l'appendice lanielleux des antennes externes , larges et tronquées au bout. Pales antérieures grosses et de longueur mé- diocre. Cinq paires d’épines sur la lame médiane de la nageoire caudale. Habite les mers polaires. 2 2. Hippolyte de Sowerey. — II. Sovoerbj'i (2). Rostre naissant de la partie postérieure de la carapace , sur la- quelle il forme une grande caréné arquée , très-large dans sa por- tion antérieure , tronqué au bout , armé en dessus de quatre ou cinq grosses dents situées sur la carapace, et de seplvu huit dents très- petites situées sur sa portion libre, et en dessous de deux dents , dont une presque aussi avancée que la dent terminale , et en étant quel- quefois séparée par de petites dentelures. Lame spiniforme du pédoncule des antennes internes très-longue ; filets terminaux de ces organes extrêmement eourts. Appendice lanielleux des anten- nes externes grand, ovalaire et dépassant le rostre. Pates-mdchoires (1) Cancer acideatus, Othon, Fübricius, Fauna Groenlaudica , p. aSg. — Alpheus aculeatus, Sabine , appendice to Parry's, voyage, tab. 2 , fig. 9. (2) Cancer spinus, Sowerby, Brit- miscel. tab. 21. — Alpheus spi- nus , Leacli, Trans. of tlie Linn. soc. vol XI, p. 247, et Edinb. Encyclop. Supplém. t. VII, p. /jai. — Hippolyte Sowerbyi, Leacii , Mala. Pod. Brit. PI. Sg. — Desmarest. Consid. sur les Crust. p. 223, PI. 39, fig. I. UES CRUSTACÉS. 38 i exlcrnes médiocres, terminées pai- un article arrondi au haut et atteignant 1 extrémité de l’appendice lamelleux des antennes ex- ternes. Pâtes antérieures dépassant à peine le pédoncule de ces antennes ; celles de la deuxième paire plus longues que celles de la troisième paire, et ayant le carpe divisé en sept ou huit articles bien distincts. Abdomen très-gibbeux ; son troisième anneau se piolongcant en une grande dent croebue qui ressemble un peu à un bec de seiche et qui avance au-dessus de l’anneau suivant. Lame médiane de la nageoire caudale garnie en dessus de quatre paires de petites épines. Longueur , environ % ponces. Habite les mers d’Islande et du Groenland. Le Cancer nactilator de Herbst (i) appartient à ce genre, et parait avoir beaucoup d analogie avec l’Ilippolyte boréal, dont il été question ci-dessus (n“...). Il en est de même des deux Salicoques figurés par Miiller , et rapportés avec un point de doute par cet auteur à XAslacus cari- natus (2) et à XAslacus varias (3) de Fabricius. Lnfin il est probable que plusieurs des espèces décrites par M. Risso , sous le nom générique d’Alphées , devront y rentrer lorsqu’on les connaîtra mieux ; XAlphcus elongaius (4) , XAlpheus ensiferus (5) et XAlpheus Cougneti (fi). Le genre Pélias de Roux (7) paraît être intermédiaii'e entre les Pontonies et les Hippolytes, mais se rapproche da- vantage de ces derniers. De même que chez les Hippolytes , les antennes supérieures se terminent par deux filets , et les pâtes (I) Op. cit. PI. 43, fig. 4. (12) Fabricius, Eutom. syst. t. II, p. 483. — Millier, Fauna Da- nica, t. 4, P- j5, PL iSa, fig. a. (3) Fabricius , Entorn. syst. t. II , p. 484. — Millier , Fauna Da- nica , t. 4 1 P- i5, PL iSa , fig. 3. (4) Risso, Ilist. nat. de l’Europe mérid. t. V, p. 77. (5) Risso, op. cit, p. 76. (6) Risso, loc. cit. (7) Roux Mém. suc les Salicoques , p, 25. icistoihe naturelle 382 des deux premières paires sont didactyles ; mais la main des secondes pâtes n’est guère plus grosse que celle des premiè- res, et le carpe n’est pas multi-articulé. Nous ignorons si ces caractères coïncident avec d’autres particularités d’organi ■ sation; M. Roux range dans cette division générique l’^Z- pheus amethysta à&'ÿl. Risso (1), VAlpheus Olivieri (2), YAlphcus scriptus (3) et VAlpheus punclulatiis (4) du même auteur ; mais toutes ces Salicoques sont trop impar- faitement connues pour qu’il nous paraisse utile d’en repro- duire ici la description. Genre RHYNCHOCINÈTE. — Rhynchocinetes (5). Ce genre est très-voisin de celui des Hippolytes , mais se distingue de tous les autres Macroures par la conformation singulière du rostre qui , au lieu d’être un simple prolongc- men t du front , est une lame distincte de la cai-apace , et ar- ticulée avec le front, de manière à être très-mobile et à pou- voii- s’abaisser au-dessus des antennes , ou s’élever verticale- ment ; du reste , cet appendice ressemble beaucoup par sa forme au rostre des Hippolytes. Il est très-gi’and, en forme de lame de sabre placée de champ et dentelée sur les deux bords, hes yeux sont saillans , et lorsqu’ils se reploicnt en avant, ils se logent dans une excavation du pédoncule des an- tennes supérieures, dont l’article basilaire est grand et armé en dehors d’une lame spiniforme. Les filets terminaux de ces appendices sont au nombre de deux, et offrent la même con- formation que chez les Hippolytes. L’appendice lamelleux des antennes externes est grand et triangulame. Les pates- (1) Risso, Hist. nat. de l'Ear. mér. t. V, p. 77, PI. 4> — Roux, op. cit. (2) Foyez ci-dessus , p (3) Risso, Hist. liât, de l’Europe mér, t. V, p. 78. — Roux , loc. cit. (4) Risso, Journal de physique , octobre 182a. — Roux, loc. cit. (5) Edwards, Ann. des sciences natuv. a' série, Zool. t. VU. DES CnUSTACÉS. 383 mâchoires externes sont pédifonnes et alongées ; leur der- nier article est grêle, cylindrique et épineux au bout. Les pâtes sont semblables à celles des Hippolytes, si ce n’est qu on trouve , au côté externe de la base de chacune d’elles, un petit appendice palpiformé rudimentaire, et que le tarse de celles de la seconde paire n’est pas niulti-aiticulé. \Jab- domen ne présente rien de remarquable. Enfin les bran- chies sont au nombre de neuf de chaque côté. RHTKOnOCINÉTE TTFE. — R. ifpus (l). Front arme de trois épines, dont la médiane, pl.aeée au-dessus de la base du rostre , est suivie d’une autre épine médiane. Rostre très-grand , plus long que la lame des antennes externes , armé en dessus de deux épines situées près de la base , et de sept on huit dentelures situées à son extrémité ; son bord inférieur garni d’une vingtaine de dents très-grandes. Rates-mâchoires externes de la longueur du rostre. Rates antérieures plus grosses que les autres , et dépassant un peu le pédoncide des antennes externes ; pinces courtes et creusées en cuiller; doigt mobile dentelé. Rates de la deuxième paire de la longueur de celles de la première paire , mais beaucoup plus courtes que celles de la troisième paire. Trois paires de petites épines sur la face supérieure de la lame médiane delà nageoire caudale. Longueur, environ 2 pouces 1/2. Habite l’océan Indien. (G. M. ) Genre PANDALE. —Pandalus (2). Les Crustacés , dont Leach a formé le geni'e Pandale , ressemblent extrêmement aux Palémons par la forme géné- lale de leurs corps ; mais s’en distinguent par la conforma- tion de leurs pâtes, dont les deux antérieures sont mouodac- (1) Edwards, Ann. des sciences nat. 2e série, t. VII, PI. 4, G. (2) Astacus, Fabricius, Herbest, etc. — Pandatus , Leach, Des- Daarest, Latreille, Lamarck. — PontophUius, Risso, 384 HISTOIfiE NATURELLE tyles. Leur carapace est armée en avant d’un rostre très- long , comprimé , relevé vers le bout, et dentelé en dessus et en dessous, hes, yeux sont gros, courts et libres. Les antennes supérieures sont conformées à peu près comme chez les Palémons, si ce n’est qu’ils ne portent que deux filets terminaux. Les pates-mâchoires extei'iies sont grêles et pédifbrmes. Les pâtes sont grêles , celles de la pre- inièi-e paire sont les plus courtes et se terminent par un ar- ticle styliforme ; celles de la seconde paire sont filiformes , et se terminent par une main didactyle très-petite ; leur carpe est multi-articulé. Les pâtes suivantes ne présentent rien de remarquable. La disposition de l’abdomen est la même que chez les Palémons. Enfin le nombi-e des bran- chies (1) est de douze de eliaque côté du corps. Pandale annulicorne. — P. annulicornis (2). Rostre de la longueur de la carapace , armé en dessus d’une dizaine de dents qui occupent la région stomacale et la moitié postérieure de sa partie libre ; une petite dent près de la pointe du rostre , séparée des précédentes par un espace lisse assez long. Bord intérieur du rostre armé de sept à hu^ dents tres-grosses vers sa base, et dont les dernières demeurent vers l’extrémité. Pâtes assez fortes et de longueur médiocre ; celles de la première paire n’atteignant pas l’extrémité de l’appendice lamelleux des antennes extei’nes. Les pâtes des trois dernières paires armées d’épines. Longueur du corps, environ 2 pouces. Habite les côtes de l’Angleterre et de l’Islande. (l) Cliez le P. narwat. (•2)Leacli, Malac. Pod. Biit. tab. 40. — Latreille, Encyclopi métliod. PI. Saa , lig. i à 4 ( d’après Leach). — Lamarck, Hist. des animaux sans vert. t. V, p. 2o3. — Desmarest, Consid. p. 220, PL 38 , lig. 2. DES CnUSTACÉS. 385 Partiale narval, — jP, nar^pctl (i). Rostre beaucoup plus long que la carapace , et finement den- telé en dessus dans toute sa longueur ; les dents de sa base ne se prolongeant que fort peu sur la région stomacale ; son bord in- ferieur armé de dents très-fines qui disparaissent peu à peu vers sa base. Pâtes très-longues et très-grèles ; celles de la première paire dépassant de beaucoup l’appendice lamelleux des antennes externes; celles des deux dernières paires plus grêles que celles de la troisième paire, et sans épines. Longueur du corps, environ 4 pouces. Habite la Méditerranée. (G. M.) (aenbe LYSMATE. — Lysniata (2). Les Lysmates ressemblent beaucoup aux Palémons et éta- blissent le }wssage entre ees Crustacés et les Hippolytes ; ils en ont la lorme générale , et leur carapace est également armée d un i-ostre aloiigé, comprimé et dentelé (PI. 25, lig. 10). Leurs antennes internes se terminent aussi par trois lllamens multi- articulés, dont deux fort longs et un très-court. Les antennes externes sont insérées sous les premières , et ne présentent rien de remarquable. Les nzÆn- rizi-zt/ej sont dépourvues d’appendice palpilbrme (fig. H) Les pâtes -mâchoires des deux premières paires portent à leur base une vésicule membraneuse formée par l’appen- dice flabelliforme modifié. Les pâtes - mâchoires externes sont grêles , et ne présentent rien de remarquable. Le.s ’ Rabricius, MaïUissa , t. Il, p. 33i. — , r ’ T}' pristis , fûsso , Crust. de Nice , ^ P Latreille, Règne unim. t. iV, p. 97. etc. Desmarets , Consul, sur les Crust. p. Lo. — Pontophilns imstis , ^ Z l’Lurope mérid. t. 3, p. Ga, PL 4 , üg. 14. (a) e imziî Risso, Crust. de Nice. — Lysnmla , ej usdem, on. cit. errata. — Latreille, Desmarets, Roux , etc. CnuSTACÉS, TOME U. 25 386 HISTOIBE NATURELLE paies portent , de même que les pates-mâclioires , une pe- tite lame cornée , fixée à leur article basilaire , et représen- tent le fouet , qui chez les Écrevisses est situé de la même manière , mais acquiert des dimensions très-considérables. Les pâtes de la première paire sont de longueur médiocre , assez robustes , et se terminent par une petite main didac- tyle; celles de la seconde paire sont également didactyles; mais elles sont filiformes et très-longues. Leur main est ru- dimentaire; et leur cai-pc , extrêmement long, est divise en une multitude de petits articles. Les pâtes des trois paires suivantes sont monodactyles, et conformées de la maniéré ordinaire , si ce n’est qu’on trouve à leur base un vestige de fouet. La disposition de Y abdomen est la meme que chez les Palémons. Enfin les branchies sont au nombre de sept de chaque côté ; les cinq dernières sont assez grandes, et sont fixées au thorax, au-dessus des cinq pâtes thoraciques ; mais les deux antérieures sont placées, l’une sur l’autre, au-dessus de la pâte - mâchoire externe , et sont réduites a un état rudimentaire. Un tubercule, situé à la base des pates- mâchoires de la deuxième et de la troisième paire, pour- rait bien être aussi un vestige de branchie. On ne sait rien de particulier sur les niœurs de ces Sali- coques , dont on ne connaît qu’une seule espèce. Lysmate queue soyeuse. — L. sclicaudata (i). ( PI. 2.5, fig. lO. ) Postre naissant vers le milieu de la carapace , un peu infléclii vers le bout, n’altcignaut pas l’extrémité du pédoncule des an- tennes internes , et arme de six dents en dessus et de deu.x en des- sous. Deux des filainens des antennes supérieures aussi longs que (l) MIelicerla sclicaudata et Lysmata seticaudatu, Risso , Crust. de Nice n. 110 , PI. 2, tig. i. — Desmarest, Consid. sur les Crus- tacés,"p. aSg. — Latr. Règne aiiim. t. IV, p- — Roux, Crust- de la Méditer. PI. 3j ; et Mcm. sur les Salicoques , y. 17. BES GRUSTACÉS. 3gy le corps. Pates-mâchoires externes dépassant l’appendice lamel- leux des antennes externes, et à peu près de la longueur des pâtes ante'rieures, dont la main est petite. Pâtes de la seconde paire à peu près deux fois aussi longues que les précédentes , et habituel- lement reployées en deux ; leur carpe extrêmement long. Lon- gueur, environ 2 pouces; couleur, rougc-brun, rayé longitudina- lement de blanc. Habite la Méditerranée. ( G. M. ) Genbe PALEMON. — Palemoii (1). Le genre Pîilémon a e'té établi par Fabricius pour rece- voir un asseü, grand nombre de Décapodes Macroures , re- marquables en général par la grandeur de leui' rostre , et caractérisés par la conformation de leurs antennes et de leurs pales. Le corps de ces Crustacés est peu comprimé, et en géné- ra 1 aondi en dessus. La carapace est de grandeur médiocre, et présente, vers son tiers antérieur, une crête médiane , qui est l’origine du rostre ; celui-ci s’avance au-dessus de la base des yeux et des antennes , et présente presque toujours une longueur très - considérable ; il est très -courbé en haut vcis le bout, et fortement dentele sur scs bords supérieur et inférieur. Les yeux sont gros et saillans, Les antennes internes s’insèrent au-dessus des externes ; le premier ar ticle de leur pédoncule est très-grand, déprimé, excavé à sa face supérieure pour loger les yeux , et armé en dehors dune forte épine qui en occupe l’angle antérieur. Les deux articles pédonculaires suivaiis sont gros et cylindri- ques ; enfin les filets inulti-articulés , qui terminent ces 01- (1) Squilla f Baster. ^stacus ^ Pennaut , Sloane , etc. - — L. 'e* mon, Fabricius, Suppl. Eut. Syst — Bosc, Hist. des Crust.— üliv t, Encycl. meth. t. FUI. — Latreille, Hist. des Crust. et des 1 is. t. VI : Nouv. Dict. dhist. nat. ; Règne anim. etc. — Lamarck, Hist. des auim. sans vert. — Leach, Mal. etc. — Desmavest , Consid. Ilisso. — Roux, etc, 25. HISTOIRE NATURELLE 385 ganos, sont an nombre de trois, dont deux en général extrêmement longs, et un fort court et accolé par sa base à l’iin des précédens. Les antennes externes s’insèrent au-dessous et un peu en dehors des antennes internes ; le palpe lamellcux qui en recouvre la base est très-gixind , ovalaire, aiTondi et cilié au bout , et armé d’une épine vers l’extrémité de son bord externe. Les mandibules portent un petit appendice palpiforme cylindrique, et les pates-mâ- choires externes sont de longueur médiocre , grêles , et tan- tôt onguiculées au bout , tantôt terminées par un petit ap- pendice multi-articulé. hcs,pates de la première paire sont grêles, terminées par une petite main didactylc, et pi'ésentant près de leur base, du côté interne, une petite dilatation qui recouvre la bouche et agit à la manière des pates- mâchoircs. Les pales de la seconde paire sont beaucoup plus longues et plus fortes ; elles se terminent également par une main didactylc bien formée , et ont le carpe entier et conformé de la manière ordinaire. Les pâtes des trois paires suivantes sont grêles et monodactyles ; leur longueur diminue progressivement , et on ne trouve à leur base aucun vestige de fouet ni de palpe. L’a Wo/ne/î est très-^rand, et se ré- trécit graduellement vers le bout ; sa face supérieure est régulièrement arquée , et il peut se redresser et s’étendre presque complètement sans devenir bossu , comme chez les Hippolytes. Le septième segment, qui forme la pièce médiane de la nageoire caudale , est triangulaire et moins long que les lames latérales; en général, il est arme de quel- ques épines à son extrémité , et on remarque sur sa face su- périeure cinq petites épines , dont l’antérieure est située sur la ligne médiane , et les autres latéi'alement. Les lames laté- rales de la nageoire caudale sont très-grandes , ovalaires, et à peu près d’égale grandeur. Les fausses pâtes abdominales sont très-grandes ; celles de la première paire portent une grande lame ciliée, et une seconde beaucoup pus petite; les autres sont pourvues de deux lames ciliées , à peu près de même grandeur, dont l’intérieure porte vers la base un petit appemiiee cylindrique. DES CllUSTACÉS. 38c) Le système nerveux des Paléinoiis présente une concen- tration plus grande que celui des Écrevisses, car tous les ganglions thoraciques en sont rapprochés au point de se toucher presque (1). Enfin les branchies sont au nombre de huit de chaque côté du corps. Les Palemonssont fort l’echerehés à cause de la délicatesse de leur chair f la plupart habitent les fonds sablonneux, voisins des cotes ; mais d’autres remontent l’embouchure des rivières. On en a trouvé sur nos côtes plusieurs espèces, qui sont toutes comestibles, et qui sont connues sous les noms vulgaires de Crevettes , Salicoques ^ Bouquet , etc. -, par la cuisson elles deviennent rouges. Le nombre des espèces est très-considérable , et plusieurs de celles propres aux pays chauds atteignent une taille assez grande. § I, Espèces aprant le bord antérieur de la carapace arme de clia- (Jiie côte de deux épines situées l’une au-dessus , Vautre au- dessous de l'insertion des antennes externes. I. Palémon scie. — P. serralas (2). Rostre dépassant de beaucoup l’appendice lamcllcux des an- tennes externes-, très - relevé vers le bout, et bifide à son ex- trémité ; son bord supérieur lisse dans près de sa moitié antérieure , et arme , dans le reste de son étendue , de sept à huit dents ■ la crête, qui en occupe le bord inférieur, très -large è son extrémité postérieure, et armé de cinq à six dents. Le petit filet (1) Voyez 1. 1 , P- i jo. (2) Jstacus serratus, Pennant, Prit. zool. t. IV, PI. 16, lig. 28.— Cancer squilla , Hcrbst, t. H,p, 55, pp 27, fig. i.— Palenwn lerra- niî, Fabricius, Suppl. Entom. syst. p. 604. — Pose. Hist. uat. des Crtist. t. Il, p. io5.— Latreille, IHst. des Crust. et des Ins. t. VI, p. 256 ; Encycl. PI- 294 > ÜS- 3 ( d'après Herbst ). ; Règne anira. de Cuvier, t. IV, jd. 98, etc — Leach, Malacostr. Pod. Brit. PI. 43, iig. i-io. — Desinarest , Consid. sur les Crust. p. 23'), PI. 4o, (ig. 1. HISTOIRE NATURELLE 3c ) •y te’''.ïiinal des antennes supérieures très-court , n’atteignant pas l’f Jrcmité du rostre quand il est dirigé en avant, ni le bord ai érieur de la carapace lorsqu’il est dirigé en arrière. Pates- ni ;hoires externes ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes externes ; leur palpe très -court. Pâtes antérieures n’atteignant pas le bout de l’appendice lainelleux des antennes externes; celles de la seconde paire ne dépassant que de peu cette lame, et celles des trols dernières paires, lorsqu’elles sont reployées en avant , ne la dépassant pas. Mains des deuxièmes pâtes à peine renflées ; leurs pinces à peu près de la longueur du carpe. Lon- gueur, 3 ou 4 pouces. Couleur grisâtre ; avec des rangées de petits points rouges et bruns. Habite nos côtes. (C. M.) 2. PalÉMON SQIIILLE. — P. squlUa (i). Espèce très-voisine de la précédente , mais ayant le rostre beaucoup moins long , ne dépassant pas l’appendice lamelleux des antennes externes , presque droit et denté jusqu’au haut ; sept à huit dents en dessus et trois ou quatre en dessous ; antennes supérieures comme dans le P. squille. Pâtes de la seconde paire un peu plus longues , et terminées par des piiiies beaucoup plus courtes que la portion palmaire de la main ; les pâtes suivantes comme chez le P. scie. Longueur, environ 20 lignes. Habite nos côtes. (C. M.) (i) Crevette? Helon, de la nat. des poissons, p. 364- — CaramotOM Squilla gihbal Piondelet, t. II, p. SgS. — Squillajusca? Baster, Opus. subs. PI. 3, (ig. 5. — Klein, Obs. sur les Crust. p. 86, lig. A. — Cancer squilla, iAn. Syst. nat. — C. jjjdWn ? Othon Fabricius , Fauna groëlandica, p. 231-. — Astacus squilla, Fabricius , Entom. syst. t. II, p. 485- — Palemon squilla , ejusdem , Supplém. Entom. syst. p. 4o3. — Bosc. t. II, p. io5. — Latreilie , Ilist. des Crust. et des Ins. t VI, p. 2.37. — Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 98, etc. — Olivier, Encycl. métli. t. VIII, p. 662. — Lamarck , Ilist. des anim. sans vert. t. V, p - 207. — Leach, Malacostr. pod. Britau. PI. Isfi, fig. n-i3. — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 235. — Roux , Salicocpies, p. i5. — Guérin, Iconogr. du règ. anim. Crnst.lPL 22. DES CRUSTACES. Le petit Palémon , figviré par M. Savigny dans l’ouvrage sur l’Égypte (i), et rapporté par M. Aiidouin à l’espèce précédente, y ressemble en effet extrêmement ; mais nous sommes porté à croire qu'il n’y appartient pas, caria disposition du palpe des pates- mâchoires , et quelques autres particularités de forme , nous pa- raissent l’eu distinguer. 11 existe aussi , dans les mers voisines de la Nouvelle-Zélande , un petit Palémon qui ressemble extrêmement au P. squille , dont il ne paraît différer que par ses pâtes de la seconde paire , beau- coup plus courtes. Dans la collection du Muséum , je l’ai désigné sous le nom do Palémon ajfinis; mais il n’est pas assez bien conserve pour que je puisse en donner une description com- plète. 3. Palé.mon ViUi.iBLE. — P. yaHans (2). Suivant M. Leach. cette espèce se distingue de la précédente par son rostre très-court , et armé de quatre à six dents en dessus, et seulement deux ou trois en dessous, et par sa taille, de moitié plus petite. Habite les côtes de l’Angleterre et de la France. 4. Palémon antennaire. — P. aniennarius. Espèce très-voisine du P. squille , mais dont le petit filament des antennessupérieuresest uni à l’un des longs filamens dans pres- que toute son étendue. Rosire droit, point bifide au bout, de la longueur de l’écaille des antennes externes , et armé de quatre à cinq dents en dessus et de ti-ois en dessous. Longueur, environ I rtnnpf» (1) Crustacés de l’Égypte, PI. 10 , fig. 2. (2) Leacli, Malacost, PI. 43, tig. 14-16. — Desmarest , Consid. p. i35. 392 mSTÜlKE KATUREEEE 5. I’aiÉmon long-nez. — P. long iras Iris, Cette espèce ressemble extrêmement au r. sciuille, mais s’eu distingue facilement par ses pâtes beaucoup plus grêles et plus longues ; celles de la dernière paire, lorsqu’elles sont reployées en avant, dépassent de beaucoup l’extrémité de l’appendice lamel- leux des antennes externes. La forme de la main est également différente. Longueur, environ 2 pouces. Trouvé a 1 embouchure de la Garonne, prés de Bordeaux. (C. M.) Le Palémon sautebelle , dont Latreille (i) parle comme se pê- chant dans la Garonne , nous paraît devoir se rapporter à l’espèce précédente ; mais nous hésitons à le considérer comme identique avec l’espèce désignée sous le même nom par Fabricius ; car ce dernier auteur dit expressément que le rostre est dentelé en des- sus et lisse en dessous , tandis que dans notre Palémon long-nez il existe des dentelures au bord inférieur du rostre, aussi bien qu’à son bord supérieur. (i. Palé.iion de Latheille. — P. Treillianus (3). Cette espèce est extrêmement voisine duPZscie, dont elle me paraît cependant devoir être distinguée. Le corps est plus grêle ; la crête tranebante , qui occupe le bord inférieur du rostre , des- cend bien moins bas entre la base des antennes internes , et le petit filament terminal de ces derniers organes est beaucoup plus long que leur portion podonculaire. Les pâtes ont à peu près les (i) Pahmon locusta , Latreille, llist. des Crust. et des Ins. t. VI, (2) Aslacus locusla , Fabricius, Ent. -ytt t TT p locusta. Lin. Syst. not — C. Pentiaceus'i ejum. mnsc. ad, tred. p. 85. — Palémon locusta, Fabricius, Suppl, p. 4^4* — Bosc, t. II, p. lo5. — Olivier, Lneycl. t. VIII, p. (jgs. (3) Mehcerta'i'reilliana, Risso, Crust. de Nice, p. 1 1 1, PL 3, fig. 6. — Palémon Treillianus, Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 235. — Risso , Hist. nat. de l'Eiir. mérid. t. VIII , p. fit. — Roux , Crust. de la Méditer. PL Sg. « ••-• F mêmes proportions que chez le P. scie. Longueur , environ 2 pouces. Habile la Méditerrane'e. (G. M.) .Te ne %'ois aucime raison suffisante pour séparer de l’espèce pré- cédente le Palémon décrit par MM. Risso et Roux , sous le nom de P. xtphias (i); les différences qui l’en distinguent ne paraissent consister que dans des variations de couleur. Il paraît que le Palemon crenulatus de M. Risso (2) ne diffère pas de son P, xiphias (3); 7 . Palémon de Quoy. — P. Quoiams. Espèce tres-voisinc du P. sqnille. Rostre droit, roluste , de la longueur de l’écaille des antennes externes, armé de six dents en dessus et de trois en dessous, et point hijide à t extrémité , mais terminé par une seule pointe , à la base de laquelle sont placées, immédiatement au-dessus l’une de l’autre de la première dent de la rangée'supcrienre et celle de la rangée inférieure ; deux épines de chaque côté sur le bord antérieur de la carapace. Pâtes de la seconde paire courtes, cylindriques , grêles, et dépassant à peine l’appendice lamelleux des antennes^; mains de la longueur du carpe, à peine renflées ; pinces très-courtes. Longueur, 1 pouce. Trouvé , sur les côtes de la Nouvelle-Zélande , par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) 8. Palémon nageub. — P. natator. Rostre de la longueur de l'appendice lamelleux des antennes ex- ternes , étroit vers sa base , mais très-large vers le haut , ayant à peu jsr'es^la forme d un fer de lance , et garni de onze à douze dents en dessus et à peine denté en dessous ; deux épines de cha- (1) Palemon xtphias, Risso, Ci'ust. de Nice , p. loa , et llist. nat. de i’Eur. mérid. t. V, p. 60. — Roux, Crust. de la Méditer. PL 38. (2) Risso , Hist. nat. de l'Eiu-, mévid. t. V, p- 60. (3) Payez Roux , Crust. de la Méditerr. Texte de la PL 38. que côté de la carapace. Pâtes de la seconde paire de longueur mé- diocre, très-grêles vers la base, mais se rétrécissant vers le bout; mains ovoïdes ; pinces grêles et droites jusque vers le bout. Der- nier segment de l’abdomen terminé par trois épines et deux gros poils assez longs. Trouvé dans l’océan Indien, sur àn fucus natans. (G. M.) Le Palemon facorum de Fabricius (i), qui se trouve aussi sur le fucus natans , paraît être très-voisin de l’espèce précédente ; mais s’en distingue par le nombre des dents duuostre, dont le som- met , dit Fabricius , est armé de cinq dents. /--■ Z/ - g. Palémow LONGiaosTEE. — r. longHVSlris (2). Rostre extrêmement long, dépassant l'appendice lamelleux des antennes externes d'environ la moitié de sa longueur styliforme , ra- levé, surmonté à sa base d’une crête sexdentée, mais à peine dentelce dans le reste de son bord supérieur ; enfin armé en dessous de neuf ou dix dents. Pâtes de la deuxième paire longues et filiformes, si ce n'est vers le bout ; mains renflées et ovo’ides ; pinces greles , longues et droites jusque vers le bout, qui est crochu ; dernier segment de l’abdomen pointu. Longueur, environ 3 pouces. Habite l’embouchure du Gauge. (G. ’M.) Le Palemon vulgaris (3) des côtes de l’Amérique septentrionale, appartient aussi à cette division , et paraît avoir la plus grande analogie avec le P. squille de nos mers ; la plupart des caractères que M. Say lui assigne sont également applicables ,à ce dernier. Mais quoique la description que cet auteur en donne soit très- longue , on n’y trouve pas de renseigneinens sur la forme du ros- tre et la longueur des pâtes, qui auraient été nécessaires pour se (1) Fabricius , Suppl. Eutom. syst. p. — Bosc, t. II, p. io5. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 207. — Olivier, Encycl. inétli- t. VIII, p. 6Ô6. (2) Say, Grustacea of the United-States. Journ. of Sc. of tlie Acad, of Philadelphia, vol. V, p. 2.48. (3) Say, op. cit. p. 249. nES CRÜSTACÉS. SgS former une idée exacte de cette Salicoque. Le rostre est aigu, de la longueur de la lame des antennes externes , cilié et armé de huit ou neuf dents en dessus, et de trois ou quatre en dessous ; la main des pâtes anterieures est ovalaire , alongée et environ moitié aussi longue que le carpe , qui est un peu plus long que l’article précé- dent , et est armé d une épine a son angle interne. Sa longueur est d’environ i5 lignes. Le Palèmon tenuiroslre , du même auteur, présente également deux épines de chaque côté, sur le bord antérieur de la carapace, et ressemble beaucoup à l’espèce précédente ; mais il a le rostre, armé de onze ou douze dents en dessus , et de six ou sept en des- sous. Le carpe des pâtes antérieures sans épine , et à peine plus long que la main et les antennes très-grêles. H se trouve sur les bords de Terre-Neiive. § 2. Especes ayant le bord anterieur de la carapace armé decha que côté d’une seule épine. A. Une seconde épine située en arrière de la précédente, à peu près sur la même ligne horizontale. K". Bords préhensiles des pinces à peu près droits , et se t • touchant dans toute leur longueur. lo. Palémon cahcin. — • Paletnon carcinus (t). Rostre très-long , dépassant de beaucoup les appendices lamel- leux des antennes externes, fortement recourbé c ers le haut dans sa moitié anterieure , et armé de douze ou quatorze dents sur son bord supérieur, et de onze ou douze sur son bord inférieur. Une dent ti es-forte au bord antérieur de la carapace , près de l’inser- tion des antennes externes, suivie d’une seconde dent moins grosse. {!) Palemon carcinus, Fabricius. -E-Jstacus'xarcinus, Herbst, t. p. 11.28, fig. I, — Palemon carcinus, Olivier, Fncyclop. t. Yllt, p. SSg. — Bosc. Ilist, mit. des Crust. t. II, p. 104. — Latreille, Hist. desCrust. et t. VI, p- 260. — Lamarck , Hist. des anim. sans Eert. t. V , p. 207. — Desmarest, Consid. p. zS;. dgo IIISTOIUE KAÏUHELLE située un peu au-dessous de sa base. Pates-mâchoires externes très- courtes , dépassant à peine la portion pédonculaire des antennes externes. Pâtes de la première paire atteignant l’extrémité du rostre ; celles de la seconde paire , cylindriques , couvertes , chez le mâle , de petites épines courtes : chez le mâle adulte, elles sont plus longues que le coi-ps , et leur troisième article dépasse 1 ap- pendice lamolleux des antennes externes ; carpe à peu près de la longueur de la portion palmaire de la main. Finces cylindriques im peu crochues au bout ; le doigt immobile garni d'une petite ci’ête cornée qui est reçue dans un sillon du doigt mobile, lequel est plus gros que le premier , et couvert d’un duvet hrundire ir'es- serré. Pâtes des trois paires suivantes un peu rugueuses en des- sus ; leur tarse court et presque triangulaire. Dernier segment de l’abdomen terminé par une pointeaiguë , à la hase de la- quelle se trouve de chaque côté une épine rudimentaire. Taille quelquefois près d’un pied de long. Se trouve dans la mer des Indes et dans le Gange. (G. M.) II. PalÉmox orné. — Palemon ornatus (i). Rostre presque droit , n atteignant pas, ou du moins ne dépas- sant pas le bout de l' appendice lamelleux des^ntennes externes , et armé de huit à dix petites dents sur son bord supérieur , et de deux ou trois sur son bord inférieur. Pâtes de la seconde paire très-longues, grêles, et comme chagrinées; carpe à peu près de la longueur de la portion palmaire de la main ; pinces cylindriques , et un peu crochues au bout , et armees d une dent sur le doigt mo- bile, et de deux pris de la base du doigt immobile. Dans les jeunes individus, ces dents sont peu visibles ; mais, par les progrès de (i) Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 660. — Latreille , atlas de l’Encyclop. PI- 3i8, tig. i. Je ne vois aucune raison pour distin- guer cette espèce du Palemon longimanus ( Suppl, p. 40a. — Oliv- Op. cit. p. 6()t, etc.); mais n’ayant pas vu l’individu ainsi noimne par Fabricius, et ayant au contraire sous les yeux ceux qui ont servi à Olivier pour la description de son P. ornatus , j’ai préféré ce der- nier nom , dans la crainte d’embrouiller la synonymie. DES CRUSTACÉS. 3917 1 âge, elles deviennent très-fortes. Pâtes suivantes presque lisses , et ayant le tarse extrêmement court. Dernier segment de l’abdo- men obtus au bout , terminé par un bord semi-circulaire , armé de chaque côté d’une épine. Du reste , très-semblable à l’espèce précédente. Taille , à peu près 6 pouces. Se trouve a Amboiue , à Waigou , et dans diverses autres parties de l’océan Indien. Le Palémon Lab, de Fabricius (i) , ne me paraît être qu’une variété de l’espèce précédente ; il ii’cn diffère que par la brièveté de son rostre, dont l’extrémité n’atteint pas le bout des appen- dices lamelleux des antennes externes. 12. Palé.\ion fobceps. — Palemon forceps. Corps trapu; rostre droit, de la grandeur de l’appendice lamellaire des antennes extei-nes, et arme de huit à dix dents en dessus , et de cinq ou six en dessous; épines latérales de la carapace comme dans l’espèce précédente. Pâtes de la seconde paire assez longues , grêles, cylindriques, et armées de plusieurs rangées longitudi- nales de petites pointes; carpe à peu près de la longueur de la portion palmaire de la main ; pinces grosses, cylindriques , de la longueur de la portion palmaire de la main, et entourées d'un duvet jcrré. Pâtes suivantes courtes et presque entièrement lisses. Der- nier segment de l'abdemen terminé par trois épines , dont la médiane assez forte. Longueur, environ 5 pouces. Habite Rio-Janeiro. ( G. M.) t3. Palémon de Lamabre. — P. Lamarrei, Rostre grand , dépassant de beaucoup l'appendice lamelleux des antennes externes ; relevé, armé en dessus de six ou sept dents qui en occupent les deux tiers postérieurs ; et en dessous de six ou Sept petites dents. Paies de la deuxieme paire filiformes dans toute (1) Supplém. Eut. Syst. p. — Oliyier , Encyclop. t. 8 , p. 65g. •— Bosc. op. cit. t. II, p. 104. ^9^ HISTOIRE NATURELLE leur longueur ; main très-courte et à peine renflée ; carpe environ deux fois aussi long que la main. Dernier anneau de l'abdomen grêle, et terminé par trois épines. Longueur, environ 2 pouces. Trouvé sur les côtes du Bengale, par M. Lamarre - Picot. (C.M.) "Le Palemon iranquebaricus de Fabricius(i) pourrait bien ne pas différer de l’espèce précédente ; mais n’a pas été décrit avec assez de détails pour que nous puissions l’assurer. Le Palémon, figuré par M. Savigny ( Crust. de l’Égyp., PL lo , fig. 3 ) , et désigné par M. Audouin sous le nom de Palemon Petitthouarsii, me paraît appartenir à cette division ; mais se dis- tingue des espèces précédentes par la forme des secondes pâtes , et surtout la brièveté de leur carpe. Le Palemon Beaupresii , Audouin , également figuré par M . Sa- viguy ( op. cit. Crust., PL 10, üg. 4 ) , a beaucoup d’analogie avec l’espèce précédente ; mais s’en distingue par la forme des pinces, qui sont fortement dentelées , et par quelques autres ca- ractères. i4. Pai.Émon de la .Iamaïque. — P. Àtmaicensis (2). Corps trapu. Rostre court, ne dépassant pas le pédoncule des antennes internes , im peu aigu , et armé de dix à douze dents (1) Suppl. Eut. Syst. p. 260. — Bo.sc, t. Il , p. io5. — Lalreille, Hist. des Crust. et des lus. t. V, p. 260. — Olivier, Encycl. t. VIII, p. 6()2. (2) Seba Thés. t. III, PI. 21, fig. — Aslacus Jluviatilis . Sloan , Jamaica , 12 , tab. 245 , fig. 2. — Camaron de agita dulce , Parra, Descripcioii de differentes pieceas de f Hist. natural , PI. 55, fig. 2. — C.(Aslaeus\Jamaicciisis , Herbst , t. II , PI. 25 , fi. 2. — ' P. carciuiis , Latreille , atlas de 1 Encyclop. PL 292 , üg. 2. — Pu- lemoa Jamaicensis , Olivier , Encyclop, t. VIII , p. — Lamarck , Hist. des anim. sans vertèbres , t. V, p. 207. — Leach , Zool-Mé- nel , vol. 2, tab. 92. — Desrnarest , Gousid. p. 287. — Fabricius , confond cette espèce avec le P. Carciuus. DES CRUSTACES. S 399 serrées en dessus, et de trois à quatre en dessous. Pates-md- choires externes très-longues , dépassant de beaucoup la portion pédonculaire des antennes externes, et atteignant presque au haut de l’écaille de ces organes, qui est plus courte que chez la plupart des Palémons. Pâtes de la deuxieme paire assez longues , fortes , presque cylindriques, et finement granulées; mains un peu ren- flées ; pinces presque cylindriques, se joignant dans toute leur longueur , un peu inflccliics , et armées d’un bord coimé , tran- chant , dispose en ciseaux comme chez le P. carcin , etc. ; chez les très-gros individus les pâtes deviennent épineuses, et il se déve- loppe deux à trois grosses dents sur le bord préhensile des doiajts. Les pâtes suivantes courtes et assez grosses. Dernier segment de 1 abdomen assez large au bout, terminé par un bord semi-circu- laire garni de poils, et de deux épines latérales. Longueur , 10 à 12 pouces. Habite les Antilles. (G. M.) A Bords préhensiles des pinces concaves de façon à laisser entre elles un espace vide. i5. PalÉmon spiximane. — P. spinimanus. Piostre presque droit, moins long que le pédoncule des an- tennes internes , et armé de treize ou quatorze petites dents en dessus et de trois ou quatre en dessous. Pâtes de la seconde paire grosses , inégales et très-épineuses ; une rangée de grandes épines courbes et très-rapprochées sur le bord supérieur de la main , et un grand nombre de longs poils flexibles sur sa face interne ; pinces courtes , grosses et arquées , de manière à laisser entre elles un grand espace vide garni de poils. Longuem’ , environ 4 pouces. Habite les Antilles et les côtes du Brésil. (G. M.) 4oo HISTOIKE NATUEELLE i6. PalÉmon hietimane. — P. hirlhnanus (i). Rostre très-court et très-grêle , presque droit , n’atteignant pas à beaucoup près rextréraité du pédoncule des antennes internes , et armé de neuf ou dix dents en dessus, et de deux ou trois en dessous. Pâtes de la seconde paire grandes , renflées , très-inégales, et hérissées d’une multitude d’épines assez grosses; mains renflées , sans bord supérieur distinct et sans poil à leur surface interne; pinces grêles , dentées à leur base , et très-courbes , de manière à laisser entre elles un grand espace vide , qui dans la petite pâte est rem- pli de longs poils. Longueur , environ 4 pouces. Habite les cotes de l’Ile-de-France , et peut-être l’Océan indien (G. M.) AA. Point de seconde épine située à la hase ou en arriére de celle ' dont le bord antérieur delà carapace est armé de chaque côté. 17. Palêmon de CAUDicHArD. — P. GaudichaudU. Corps gros et trapu. Rostre extrêmement court , ne dépassant pas le premier article basilaire des antennes internes, incurve et arme de sept à huit dents fort petites en dessus , e(,de deux ou trois en dessous , tout près de son extrémité. Uue seule dent de chaque côté de la carapace. Appendice lamelleux des antennes externes très-court. Pales de la seconde paire renflées , très-inégales, et hé- rissées de pointes courtes chez les petits individus, mais devenant après longues par les progrès de l’âge ; pinces grosses et aussi lon- gues que la portion palmaire de la main. Pâtes suivantes tres- courtes. Dernier segment de l’abdomen très-court, arrondi au bout , et sans épines notables. Longueur, 4 à 5 pouces. Trouvé [au Chili , par M. Gaudichaud. (G. M.) (i) Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 633. — Latreille , atlas de l’Encyclop. PL 3i8, hg. 2 (la grosse main est représentée a gauche, tandis que dans tous les individus du Muséum elle est à droite). Lamarck , llist.' du auim. sans yertèb. t. V » p- 207. DES CnüSTACÉS. ^01 Fabricius mentionne deux Palo'mons de l'Inde qui me parais- sent être distincts des espèces précédentes, mais qui ne sont que très-imparfaitement connus , ce sont : Le Palkmon erévjmane (i), qui est de taille médiocre et qui a le rostre recourbé en haut , comprimé , dentelé sur les deux bords , et plus long que l'écaille des antennes ; les pâtes filiformes , lisses, et un peu plus longues que les pâtes suivantes ; les pinces plus courtes que la main , et la carapace lisse et bidentelée de chaque côté antérieurement. Le Palémon de Coeomahdel (2), qui a le rostre et les pinces plus courts que chez le précédent , dont il n’est peut-être , dit Fabri- cius, qu'une simple variété. Le Cancer armiger de Flerbst (3) ressemble beaucoup aux Palé- mons , mais est représenté avec les pates-mâchoires externes , greles , pédiformes , de la longueur des pâtes antérieures. Enfin le Palcmon pnrvus d'Olivier (4)» lo Palemon microrampJios et le Palcmon triselacciis deM. Risso iW) , sont de très-petites Sali- coques , dont les caractères n'ont pas été indiqués avec assez de détail pour que nous puissions décider si elles appartiennent à ce genre ou à quelqu’autre division. Le Palémon jadnatre d’Olivier (G), qui se voit dans la collection du Muséum , n appartient certainement pas à ce genre ; mais il est (i) Palcmon hrevimauus , Fabricius, Suppl, p. 4o3. — Bosc, t. il p. 104. — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. aSu.— Olivier, EncvcL méth. p. 66i. (3) Palcmon Coromanilaliniis, Fabricius, Suppl, p. 4o3. — lîosc , t. II, p. 104. Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. aSo. — Olivier, loc. cit. (3) Krabben, etc. t. II, p. loq, PI. 34, lig. â. — Palemon armiger Olivier, Encycl.t. VI, p.6G3. t’ 6 ^ (4) Encycl. t. VI , p. 666. — . Olivier rapporte à cette espèce le Squillaparva de Rondelet, Pois. t. II, chap. IX, p. 3g6. (5) Hist. nat. de l’Europe mér. t. V, p. Sp et Co. (6) Palemonjlavescens , Olivier , Eucyclop. méth. t. VIII , p. 667. CRUSTACÉS, TOME II. 26 /Joî lIISTOir. E NATURELLE si mal conservé , qn'il me paraît impossible de déterminer avec quelque cerlitiido la place qu’il doit occuper. Le Palémon rÉLACiQL'E (i) de Dose est aussi un Macroure , qui ne peut être conservé dans ce genre , et qui me paraît avoir été mal observé; Bosc dit que toutes ses pâtes sont garnies de petites pinces. Il a été trouvé dans la haute mer sur les fucus nageans. fLe Crustacé fossile, désigné par M. Desmarest sous le nom de Palémon spmiPf.nE (2) , nous paraît devoir constituer le type d’un genre particulier, intermédiare entre les Paie mous , les Paiidalcs et le.s Sergestes ; le corps de cette Salico qu^ est comprimé latéralement, et l’aLdomcn parait eti’e un peu caréné comme chez les Penecs ; la carapace se termine en avant par un gi’and rostre droit, comprimé et cultriforme. Les antenn^ supérieures sont pourvues de trois longs lilets multi-articulés comme chez les Palémoiis. Les pâtes des deux ou trois dernières paires sont grêles, nionodactyles , taudis'que celles des deux premières pair^ sont plus grosses et paraissent didactyles. Eiilin les membres qui nous parais- sent être les pates-mâchoires externes , présentent des di- mensions très-considérables, et sont convertis en organes de la locomotion comme cliQz les Sergestes ; de même que les quatre pâtes antérieures, ils sont garnis sur le boid in- férieur de longs poils spinilormcs, et ils se terminent pai* un article aplati. Ce fossile curieux se trouve assez fréquemment (i) Pakmon pelasgiais , Bosc. Hist. des Grust. t. II, p io5, PL i4, %) Locusla hrachiis coKd-aca's, Walch et Knorr, Monum. du Dé- luge , t. 1, PI. i3, hg. 1 : PI. i3 lis , [lig. I : PI- i6, fig. ^ 2. — Baier, Oryctographia norica, PL 8, lig. 9. —Palemoa spUiipes, Des- mavest, Ci'ust. fos. p- i34i PI- JD bS' 4- DES CEUSTACÉS. ^o3 dans k; calcaire litliographique de Solenhofen et de Pajj- penheim. Les Macrourites tipularius de Schlotlieim (1) est une Sa licoque , voisine de l’espèce précédente ; mais qui en est Lien distincte. Elle nous paraît devoir être rangée dans le même genre et présente , à un degré encore plus marqué , le caractère déjà si remarquable dans le fossile précédent, et qui consiste dans l’existence d’une paire de membres ambu- latoires , très-grands et monodactyles au devant des pâtes didactyles ; ces derniers sont de longueur médiocre, et au nombre de deux paires. Dans la figure donnée par Schlo tlieim , elles ne paraissent être suivies que de deux paires de pâtes monodactylcs ; mais , dans un échantillon appartenant au Muséum, on voit qu’il y en a trois paires ; ces six pâtes pos térieures sont très-grêles et très-longues. La forme générale du corps est à peu près la même que dans l’espèce pi'écédente ; mais le rostre est beaucoup plus court, et on distingue fort bien un appendice laïuclleux situé au-dessus de la base des antennes externes ; les antennes internes ne paraissent être terminées que par deux filets. Enfin les membres antérieurs, que nous considérons comme les analogues des pate.s-mâ- choires externes des Sergesles , sont si grands que leur an- tépénultième article dépasse de beaucoup l’extrémité du ros- tre , ainsi que le pédoncule des antennes. TRIBU DES PENÉENS. Nous réunissons dans cette tribu les Salicoques , dont l’abdomen est en général extrêmement alongé , et dont les pâtes portent souvent à leur base un ap- pendice palpiforme plus ou moins développé. Le (i) Knorr, op. cit. t. I. PI. I.ÎC, £ig, .j. — Sclilotheim, Naclitriige zur Petrefaetenkunde, PI. 2, lig. i. 26. HISTOir.E NATCREIiLE rostre est-court ou presque nul , et les antennes infe- rieures, sinon celles des deux paires, presque tou- jours très- longues. La conformation des pâtes varie beaucoup, mais en général ces organes deviennent, pour la plupart , si grêles et si longues, qu elles ne peuvent servir qu’à la nage , et quelquefois celles des dernières paires deviennent rudimentaires ou dispa- raissent. Le carpe des pâtes de la quatrième | ^ et cinquième paire multi-articulé. j ^ DES CRtJSTACEâ. 4o5 W O “ AJ ^ t/5 S a> QJ '(î> na «.Si 9 O ' i; a n 0/ 45 0/ 5 *« ^ B U « 1-^ a.'^ en 'V « 'S i-J S tn O S S =* VS a *ü s M 0.3° « “«.S « J2 « fi a .s;3 CS v «f U 04*^ eu O t/5 ' îe; b} ‘W fis pâtes thoraciques de la cinquième paire rudimentaires Sergeste. 4o6 HISTOIRE NATURELLE Genre STÉNOPE. — Sienopus {i). Les Ste'nopes ressemblent aux Penées par l’existence de pinces didactyles aux pâtes des trois premières paires , mais en diffèrent par la forme générale de leur corps , et par le grand développement des pâtes de la troisième paire. Leur corps (PI. 25, fi g. 13) n’est pas comprimé latéralement, et leurs tégumens offrent peu de dureté. La carapace se ter- mine antérieurement par un petit rostre , et les yeux sont courts et disposés de la manière ordinaire. Le pédoncule des antennes supérieures est grêle , et ne poi*te pas d’ap- pendice lamclleux , comme chez les Penées ; les filets termi- naux de ces organes sont longs et cylindriques, et au nombre de deux. Les antennes inférieures ne présentent rien de re- marquable. Les mandibules sont fortes , et garnies d’un palpe peu élargi, et semblable à celui des Palémons plutôt qu’à celui des Penées. Les pates-rndchoires externes sont grêles, alongées, et pourvues d’un palpe pi’esque rudimen- taire. Les pâtes des trois premières paires sont didactyles , et augmentent progressivement de longueur ; celles de la troisième paire sont beaucoup plus grosses que les autres , et très-épineuses. Les pâtes des deux dernières paires sont éga- lement très-longues , mais elles sont filiformes , et leurs deux derniers articles sont divisés en une multitude de petits an- neaux, disposition qui ne se voit ni chez les Penées ni chez les Sicyonics , et qui rappelle ce qu’oujremarque aux pâtes tic Va deuxième paire chez les llippolytcs, etc. Il est aussi à noter que les pâtes ne portent pas d’appendice lamellcTix , comme chez les Penées. \I abdomen est de gi’andeur médio- cre , et ne présente rien de remarquable. (i) Cancer, Herbst. — Palemon , Olivier, Encycl. — Stenopus Latrcille, Kègne anitn, etc. — Desmarest. — Roux, etc. DES CRUSTACÉS. 407 Stêkope mspiDE. — s. làspidus (i). (Planche 25, fig. rt ) J Carapace et abdomen couverts de petits piquans et de quel- ques poils; rostre pointu, grêle, relevé, et ne dépassant pas l’arti- cle basilaire des antennes supérieui'cs. Filets des aiitennes très- longs. Pâtes de la première paire moins longues que celles de la seconde paire, mais dépassant do beaucoup fappeadice lamol- leux des antennes inférieures ; lisses comme les secondes. Pales de la troisième paire plus longues que le corps entier , garnies de plusieurs rangées longitudinales do dents pointues. Tarse des pâtes des deux dernières paires bifide. Lame médiane de la na- geoire caudale sillonnée au milieu, et garnie en dessus de deux rangées d’épines. Longueur , environ 2 pouces et demi. Habite l'Océan indien. Le SquiUa grounlandica de Seba (2) , appelé Cancer aslacus lon- gipes (3) par Ilerbst, et rangé par Olivier dans ce gem e Paléinon , meparaîletreun individu mutilé de l'espèce précédente. En effet, il ressemble exactement à un Sténope hispide , dont les deux grosses pâtes auraient été cassées ; accident qui arrive tros-l’acilement. Latreille a désigné , sous le nom de Palemon ? asper, l’uno des figures de la Squilla groenlandica de Seba , l'cproduit dans l’at- las de l’Encyclopédie méthodique (4). Enfin c’est encore la même figure qui est reproduite par Latreille dans son Histoire naturelle des Crustacés et des Insectes, sous le nom do Crangon horèah dans la PL 53, fig, 3 ; et sous le nom de Penée boréal dans le texte (t. VI, p. 25o). (1) Seba , Mus. 1. 111,. PL 21, üg. 6 et 7 (individu mutilé). — Pa- lemon hispidus , Olivier, Encyclop. t. VllI, p. 666. — Sienopus bispidus, Latreille; Règne anira. de Cuvier, 2. édit. t. IV, p-P^- Desmarest, Consid. sur les Cvnst. p. 227. — Roux, Salicoques, p. 2.3. — Edwards, Piègr.e anira. de Cuvier, 3”. édit. Crust. PL bo, fig. 2. (2) Thesaur, t. III, p. 54, PL 21, fig. 6 et 7. (3) Krabben, t. Il, p. 90, PI. 3i, fig. 2 ( d'après Seba , fig. 7). Palemon longipes , Olivier, Encycl. t. Vlll, P* 666 , PL 29 , fig. 3 ( d’après Seba ). (4) PI. 293 , fig. 3, explication, p. 3. mSTOiriE NATURELLE 408 I.e StÉnope Épineux, Stenopus spinosiis de M. Kisso(i) paraît différer de l’espèce précédente par l’absence d’une rangée mé- diane , d’cpincs sur la face externe de la main. Il habite la Méditerranée. Il paraît probable que c’est d’après un Crustacé voisin des Sténopes que M. Raffinesquc a établi son genre Byze- Kus, caractérisé de la manière sui\ ante ; « Ecailles de la base des antennes extérieures sans dents ; les deux paires de pâtes antérieures pincifères , mais très-courtes ; la troisième pinci- fère, chéliforme, très-grosse. » Il ajoute que son B. scaber est entièrement couvert de tubercules aigus , a le rosti'C ser- rcté en dessus et en dessous , bidenté latéralement , et plus court que les écailles des antennes, et a les doigts tridentés intérieurement (2). Genre SICYONIE. — Sicyonia (3). Les Sicyonics sont très-voisins des Penées , auxquels ils ressemblent par la forme comprimée de leur corps, par la terminaison de leurs antennes antérieui’es , par la main di- dactyle qui termine les pâtes des trois premières paires, etc. ; mais elles s’en distinguent par la conformation des fausses pâtes natatoires , et par plusieurs autres caractères. Leur enveloppe tégumentaire est beaucoup plus dm-e (jue chez la plupart des Salicoques ; leur corps est un peu com- primé , et leur carapace est surmontée d’une crête médiane qui est dentelée , et qui se continue en avant par tm rostre assez grand. On remarque aussi de chaque côté de la carapace, vers son tiers antérieur, une épine dirigée en (1) Risso , Hist. nat. de l’Europe mérid. t. V, p. 66 , PI. 3 , fig. 8. (2) Précis de découvertes somiologiques. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 216. (3) Palemon , Olivier. — Sicyonia , Edwards , Ann. des Sc. nat. t. XIX. — Latreille, Cours d’entomologie , p. îSj. — Roux, Sa- licoques, p, 2t. DES CRUSTACÉS. ^00 avant, ha yeux .sont gros, cylindriques et à découvert. Les antennes supérieures sont très-courtes ; leur pédoncule est gros, et ne présente pas, comme chez les Penées, un appendice lamelleux recourbé au-dessus des yeux; leurs filets terminaux , au nombi’e de deux , sont extrêmement courts. Les antennes externes s’insèrent au-dessous des pré- cédentes , et n’oiïrent rien de particulier. Les pales-mâ- choires des deux dernières paires sont conformées à peu près de même que chez les Penées , si ce n’est qu’elles sont dépourvues de palpes. Les pâtes des trois premières paires sont terminées par une petite main didactyle, et s’alongent d’avant en arrière comme dans le genre précédent ; celles des deux dernières paires sont monodactyles , et les dernières sont beaucoup plus longues que les avant-dernières. Aucun de ces organes n’est multi- articulé comme chez les Sté- nopes, ni pourvu d’un appendice flabcllifonne ou d’un paljie , comme chez les Penées. \I abdomen est caréné en dessus, et pi’ésente divers sillons qui le font paraître comme s’il était sculpté ; il porte en dessous cinq paires de fausses pâtes, qui ne sont pourvues chacune que d’une seule lame natatoire ; la lame médiane de la nageoire caudale est poin- tue et sillonnée en dessus. Enfin \es,branchies ne sont qu’au nombre de onze de chaque côté. I. SiCYOKIE SCULPTÉE. S. SCUpllU (l). Rostre de la longueur du pédoncule des antennes supérieures ; six grosses dents situées tant sur son bord supérieur, que sur la crête dorsale de la carapace ; mie seule dentelure en dessous, près de la pointe du rostre; filament terminal des antennes inférieures grêle et cylindrique. Pates-màchoires externes, médiocres. Longueur, environ 2 pouces, Habite la Méditerranée. (G. M.) (1) Cancer carinatus? Oliv. Zool. Adriat. PL 3 , iig. 2. — Sicyo- nia sculpta, Edw. Ann. des sciences naturelles , l'®. sérié , t. [XIX, p. 339, PL 9, %. 1-8. HISTOIRE NATURELLE 4io Le Cancer pulchellus de Ilerbst(i) ressemble beaucoup à l’es- pèce précédente, et pourrait bien s’y rapporter. 5. SicroNiE CARÉNÉE. — S. carinala (2). Rostre moins long que le premier article des antennes supé- rieures ; deux petites dents sur son bord supérieur, près de son extrémité ; et deux autres plus foi’tes sur la crête dorsale. Tige terminale des antennes externes très-grosse et aplatie. Pates- màclioires externes très-grandes. Longueur, environ 3 pouces. Habite Rio-Janeiro. 3. SiCYONiE LANCiFÉRE. — S. 'Jancifer (3). Cette espoco ne nous est connue que par la description et la figure qu’en a données Olivier, mais nous paraît différer des deux espèces précédentes par le nombre de dentelures de la cai’ène dorsale de la carapace. On en compte cinq ou six en arrière du niveau de l’origine des yeux , tandis que chez les précédentes il n’en existe que deux ou trois. Le Crustacé fossile, désigné par Schlotheim sous le nom de Macrourites faciformis (4) , nous parak être intermé- iliaire entre les Sicyonies, les Palémons et les Tlippolytés, mais devoir prendre place dans la tribu des Penéens. La carapace est très-courte, et surmontée d’une crête médiane dentelée qui en occupe toute la longueur, et qui se termine antérieurement par un petit rostre infléchi et dentelé en dessus. L’abdomen paraît être également caréné en dessus : enfin , les pâtes des trois premières paires sont didactyles ; mais celles de la première et de la troisième paire sont grêles. (i) Krabben, t. II, p. 1^5, PL 43, fig, 3. pi) Palemoti cannatiis ^ Olivier, Encyclop. t. VIII, p. 66^. — Sicy oniacarinala, Edwards, Annales desscien. nat. l‘“. série, t. A.IX, p. 344, PL ç), üg. 44- (3) Palemon lancifcr, Olivier, Encycl. t. VI, p. G64, PL Si';, lig. 2’ (4) Petrefactenkunde , PL 2 , fig. 2. DES CRUSTACÉS. tandis que celles de la seconde paire sont très-grosses , quoi- que de longueur médiocre. Il devra probablement foi'mer le type d’un genre particulier. Genre PENÉE. — Penœus (1). LesPenées sont remarquables par la forme comprimée de leur corps (2) , par la brièveté de leurs antennes internes, et par la conformation de leurs pâtes. Leur carapace est garnie en dessus tl’une crête médiane plus ou moins longue , qui se continue en avant avec un rostre à peu près droit, lamelleux et dentelé ; ou y l’emarque de chaque coté, près de l’insertion des antennes supé- rieures, une grosse dent et un sillon longitudinal, courbe, qui circonscrit latéralement la région stomacale, et donne naissance, vers son milieu, à un autre sillon oblique qui descend le long de la partie antérieure de la région stomacale ; presque toujours il existe aussi une épine au point de jonc- tion du sillon stomacal et du sillon de la région branchiale , et quelquefois on voit lUie petite crête entre le premier de ces sillons et la crête basilaire du rostre. Les yeux sont gros et arrondis Le premier article des antennes supérieures est très-grand et excavé en dessus, de manière à former une ca- vité qui loge les yeux ; son bord externe est armé d’une dent, et son bord interne porte un petit appendice lamelleux et cilié qui se recourbe en haut et en dehors (3) . Les deux derniers articles du pédoncule sont cylindriques et très-courts ; enfin ces organes se terminent par des fiiamcns dont la longueur varie. Les antennes externes ne présentent rien de remar- (1) Squilla, Rondelet. — ^stacus ^ Seba. — Cancer^ Forstael , Hefbst, Linné.— PcnÆKs, Fabricius, SuppL Ent. .syst. — Rose, t. II. — Palemon, Olivier, Encycl. méth. Penœus, Latreille , Lamarck, Leach, Desmarest, Roux, etc. (2) PoyezVl. 25, lie;- l- (3) PI. 25, lig. 2. histoire naturelle quable. Les mandibules sont pourvues d’un palpe lamel- leux très-large (1). Les pates-mdchoires des deux dernières paires portent un palpe foliacé très-long et multi-articulé , et sont pourvues aussi d’un appendice flabelliforme qui re- monte entre les branchies (2) ; les pates-mâchoires externes sont longues, grêles et pédiformes. Les pâtes thoraciques des quatre premières paires sont également pourv ues d’un fouet qui remonte dans la cavité branchiale comme chez les Écrevisses, et à la base de toutes les pâtes on trouve un petit appendice lamelleui , analogue au palpe des pates- mâchoires (3) ; mode de conformation qui rappelle celui propre à la plupart des Stomapodes. Les pâtes des trois premières paires sont terminées par une petite main didac- tyle, et augmentent progressivement de longueur d’avant en arrière. Les pâtes des deux dernières paires sont mo- nodactyles et de longueur médiocre, l^abdomen est ex- trêmement grand et très-comprimé ; sa moitié postérieure est surmontée d’une crête médiane plus ou moins marquée. Les fausses pâtes sont plus encaissées par les lames latérales de l’abdomen , et se terminent par deux lames ciliées d’iné- gale grandeur. La nageoire caudale est gi'ande, sa lame médiane est triangulaire, et creusée en dessous d’un sillon médian. Enfin les branchies sont disposées en faisceaux comme chez le Homard ; elles sont au nombre de dix-huit de chaque côté , et entre chaque faisceau sc trouve l’appendice flabelliforme de la pâte située au-dessous. (1) PI. 25, fig. 3. (2) PI. 25, lig. 4 et 5. (3) ri. 25, fig. 6. DES CRUSTACÉS. 4i3 g I . Espèces ayant les antennes teiminées par des filets très-courts. ^ Un sillon médian s'étendant de la hase du rostre au bord postérieur de la carapace. I. PenÉe ciRAMOTE. — P. caramote (i). (Planche 25, fig. i. ) Rostre moins long que le pédoncule des antennes supérieures, un peu recourbé en haut , armé en dessus d’une douzaine de dents assez fortes, en dessous d’une seule si tuée un peu audevantdes yeux, enfin garnie de chaque côte d une crete qui se continue en arriéré jusque vers le bord postérieur de la carapace, et forme ainsi de cha- que coté de la crête médiane un sillon longitudinal très-profond ; un troisième sillon moins large , mais plus élevé , sépare ces deux sillons dans la moitié postérieure de la carapace , et fait suite à la base du rostre. Une dent très-forte sur le bord antérieur de la carapace au-dessus de l’insertion des antennes , une seconde beaucoup plus petite entre celle-ci et le rostre, et une troisième en arrière du sillon latéral situé à la base de la pr’cmière. Yeux très-gros et très-courts. Filets terminaux des antemies supérieures extrêmement petits , moins longs que les deux derniers articles du pédoncule. Base des pâtes des trois premières paires armée de fortes épines. Lame médiane de la nageoire caudale armée a son extrémité de trois épines dont la médiane est la plus forte. Lon- gueur , environ 7 pouces. Habite la Méditerranée. (G. M.) Le Penée a trois sielons , Penceus irisulcaius de Leach (2) ne (1) Caramote, Rondelet, Poissons, t. II, p. 3f)4, PB ^5, fig. 1. — Cancer kerathurus, Forshacl , Descrip. anim. quæ imtinere obseï^. p. gS.—Palemon sulcaius, Olivier, Encycl. t. VIII, p. 661. — Penœus sulcatus, Lamarck, Hist.desanira. sans vert. t. V, p. 206. — Latreille, Encycl. l. X, p. 5i, et Règne anim. de Cuvier, t. IV, p- 92. jilpheus caramote , Risso, Crust. de Nice, p. 90. — Penceus caramote, Desm. Consid. sur les Crust. p. aaS. — Risso, Ilist. nat. de lEur. t. V, p. 57 — Edwards, Règ. anim. de Cuv. atlas Crust. PI. 5o, fig. i. (2) Malacostr. Pod. Britan. PL 42. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. aaS, PL Sg, fig. 3. HISTOIRE NATURELLE 4'4 paraît différer que fort peu de l’espèce précédente , dont il pour- rait bien être une simple variété. Voici , du reste, les seuls carac- tères qui y sont assignés ; i< Carapace marquée de trois sillons en arrière, les deux qui bordent la carène du rostre, et cehij qui est placé dans la bifurcation supérieure ; crête supérieure du rostre multidentelée , l’inférieure bidentelée ; sa pointe assez aiguë , comprimée et dirigée en bas. » Trouvé sur les côtes d’Angleterre. 2. PenÉe cannelï, — P. canaliculaius (i). Espèce extrêmement voisine du P. caramote , mais qui s’en distingue par son rostre , moins élevé vers la b.ase et plus cilié sur le bord supérieur , par l’absence d'épines à la base des pâtes de la troisième paire, et à l’extrémité de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur , environ 5 pouces. Trouvée aux îles Célèbes et à l'Ile-de-France , par MM. Quoy et Gannard. (G. M.). Le Penée brasilien (2) de Latreille ne paraît différer que fort peu de cette espèce , mais s’en distingue par l’existence de trois dents sur le bord inférieur du rostre. Poin t de sillon médian entre la hase du rostre et le bord pos- térieur de la carapace. 3. Penée sÊtifère. — P. setiferus (3). Rostre de la longueur de la lame des antennes externes , droit , styliforme au bout , armé de deux épines en dessous et de neuf (1) Olivier , Encyclop. méth. p. 660. (2) Penecus brasitiensis , Latreille, Nouv. dict. d’hist. nat. XXV , p. 154. (3) Astacus Jluviatilis americanuSy Seba. — Tliesaur, t. III, PL 17, fig. 2. Cancer setiferus. Linné, Syst. nat. — Cancer pemareltns seli- feruSj Ilerbst, t. IL P- I06, FL 34, lig. 3. — Palcmon setfe rus, Oli- vier, Encyclop. t. VIII, p, 660, PI. 291 ( d’après la figure de Seba). —Penœus fluvtatilis , Say. Jouru. of the Acad, of Philadelphia , ?ol. 1, p. 336 DES CRUSTACÉS. ,|t5 à dix dénis en dessus , se continuant en arrière avec une crête mince, qui occupe la moitié postérieure de la carapace , et garni sur les côtés d’une petite crête qui ne se prolonge pa* nu delà de la région stomacale. Point de petite dent au-dessus de la base des yeux , qui sont très-gros , et portés sur des pédoncules assez longs. (Dépassant de toute la longueur de la cornée le bord latéral de la lame des antennes externes lorsqu’ils sont dirigés en dehors.) Fi- lets lamelleux des antennes supérieurs ayant environ la moitié de la longueur du pédoncule qui les porte. Filet multi-articulé des antennes externes excessivement long. Point d’épines à l’extré- mité de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur, envi- ron 7 pouces. Se trouve souvent en nombres très-considérables à l’embou- chure des fleuves de la Floride. (Gv M.) Le Pcnceus Orbignyanus de Latrcille (i) ne me paraît pas dif- férer spécifiquement du sétifer. 4. Penée momocekos. — P. monoeeros (2). Kostre droit, un peu relevé, cilié en dessous, et armé en dessus de neuf à dix petites dents , dont la dernière se trouve sur le mi- lieu de la région stomacale; crête rostrale à peine marquée; yeux courts et gros. Filets terminaux des antennes supérieures extrê- mement courts (moins longs que les deux derniers articles du pédoncule). Pâtes courtes , point d’épines sur les bords de la lame médiane de la nageoire caudale. Longueur , environ 3 pouces. Habite les cotes de l’Inde. (G. M.). S. Penée indien. — P. indicus. Rostre droit , dépassant le pédoncule des antennes supérieures, styliforme vers le bout , et surmonté en arrière d’une crête qui se (1) Nouveau dict. d'histoire naturelle , t. XXV , p- i5.4. Des- marest, Gonsid. sur les Crust. p. 226. (2) Penœus monoeeros , Fahricius , Suppl. Eut- sys, p. 4o9' “ ba- treille, Hist. des Crust. et des Ins, t. VI, p. 249- 4l6' HISTOIRE NATURELLE continue jusque vers le tiers postérieur de la carapace ; huit ou neuf dents sur son bord supérieur et quatre ou cinq en dessous. Filets terminaux des antennes supérieures grêles et un peu plus longs que le pédoncule de ces organes. Mains plus grêles et pinces plus longues , mais du reste très-semblable au P. sétifère. Longueur, environ G ponces. Habite les côtes de Coromandel. (G. M.). Le Palemon longicorne d’Olivier (i) est un Penée appartenant a cette division , et qui paraît être très-voisin de l’espèce précé- dente ; mais qui ne nous est connu que par une description très- incomplète. G. Penée monodoh. — P. monodon (2). Espèce extrêmement voisine de la, précédente , mais dont le le rostre ne présente en dessous que trois dents , et dont les filets des antennes supérieures sont beaucoup plus courts. Suivant Fabri- cius elle serait de très-grande taille , mais tous les individus que j’ai vus n'avaient pas plus de 3 pouces de long. Habite les côtes de l’Inde. (C. M.) 7. Penée VOISIN. — P. affinis. Cette espèce ne diffère que fort peu du P. indien , dont elle se distingue cependant facilement par l’absence de dents sur le bord inférieur du rostre , la brièveté des yeux (qui reployés en dehors dépassent à peine le bord extérieur de la lame des antennes externes) , et la forme du dernier article des pâtes postérieures , qui est extrêmement grêle, et pas sensiblement aplati. Longueur, 5 pouces. Habite la côte de Malabar. (C. M.) (1) Palemon longicornis, Olivier, Encycl, métli. t. X, p. 6G2. (2) Fabricius, Suppl. Entom. syst. p. 408. — Latreille, Hist. des aniiu. et des lus. t. VL p. a49' — Lamarck, Hist des anim. sans vert. t. V, p. ao5. — üssraarest, Consid. sur les Crust. p. 225. DES CRDSTACÉS. 4*7 s. Pjjkée erÉvicoeke. — P. hrencornis. Rostre très-court , ne dépassant pas les yeux , lamelleux , très- élevé près de sa base , aigu , armé en dessus de six dents , et ter- mine en dessous par un bord droit. Point de crête médiane sur la partie postérieure de la carapace. Sillons des régions branchiales à peine marques. Mets terminaux des antennes supérieures greles, et à j peu près de la longueur du pédoncule. Longueur, environ 3 pouces. Habite les côtes de l’Inde. ( C. M. ) Le Penœus planicornis de Fabricius (i) appartient aussi à cette division , et paraît se rapprocher beaucoup du P. affmis , Penée voisin décrit ci-dessus ; il est caractérisé par ses antennes supé- rieures , courtes et comprimées , par son rostre court et dentelé eu dessus , et par scs pâtes qui sont toutes liliformes. § 2. Pspècesaj-ant les antennes supérieures terminées parties filets plus longs que la carapace. g. Pexee membraneux. — P. membranaceus (i). Carapace légèrement carence dans toute sa longueur j rostre un peu reievé , lamelleux , très-court ( ne dépassant pas les yeux), armé en dessus de cinq ou six dents assez grosses , et cilié en des- sous. Yeux gros et courts. Filets terminaux des antennes supé- rieures beaucoup plus longs que la carapace ; l'im grêle et cylindrique , l’autre gros , aplati et cilié en dedans. Anteimes ex- ternes médiocres. Pâtes courtes ; celles de la troisième paire ne dépassant qu a peine le pédoncule des antennes supérieures. Lame (1) Sapplém. Êntom syst. p. i{og. (2) Risso, Crast. de Nice , p. 98 , et Hist, nat. de l’Europe luér. t. V, p.68. CRUSTACÉS, TOME II. 27 4l8 HISTOIRE NATÜREELE jnédiane de la nageoire caudale alongée et armée d une paire d’épines latérales près de sa pointe. Longueur, environ 3 pouces. Habite la Méditerranée. (G. M.) 10. PenÉe caiSSicoRNE. — P. crassicornis. Espèce très-voisine du P. membraneux, mais dont le rostre est droit et armé en dessus de dix à douze dents très-petites, dont les pâtes sont extrêmement longues ( celles de la troisième paire dé- passant le pédoncule des antennes supérieures, dans une longueur égale à celle de ce pédoncule ) , et dont la lame médiane de la nageoire caudale n’est pas épineuse sur les côtés. Longueur, en- viron 3 pouces. Habite les côtes de l’Inde. (C. M.) II. PenÉe sttlifÊrE. — P. slyliferus. Rostre styliforme , long, dépassant notablement le pédoncule des antennes supérieures , relevé vers le haut , et armé en dessus de six ou sept petites dents qui en occupent la moitié postérieure; ni dents ni cils sur son bord inférieur. Enfin une petite crete médiane qui s'étend de sa hase vers la partie supérieure de la ca- rapace. Yeux gros et courts ; filets terminaux des antennes supé- lieures grêles, cylindriques, à peu près de même grosseur, et un peu plus longs que la carapace (le rostre non compris). Pâtes grêles et de longueur médiocre ; celles de la troisième paire ne dépassant que de peu le pédoncule des antennes externes , et beaucoup moins longues que celles de la cinquième paire. Lame médiane de la nageoire caudale alongée et armée de quelques épines très-petites sur ses bords latéraux. Longueur , environ 4 pouces. Habite les environs de Eombay. (G. M.) Le Pesée FOLIACÉ de M. Risso (i) paraît être une espèce bien distincte de toutes les précédentes , à en juger d’après la figure (i) Penæus foUaccus , Hist. natur. de l’Europe mér. t. V, p. Cpi PL 2, iig. 6. BES CRUSTACÉS. qu il en a donnée. Cette Salicoque aurait le rostre plus long que le thorax, multidenté en dessus et lisse en dessous ; les antennes in- ternes terminées par un filet très-long, et un second rudimen- taire ; le palpe des pates-mâchoires externes en forme de plume et excessivement long , et la lame médiane de la nageoire caudale fortement dentée dans toute la longueur de ses bords latéraux ; mais de nouvelles observations nous paraissent nécessaires pour fixer 1 opinion des zoologistes relativement à cette espèce , qui , suivant M. Risso, habite les cotes de Nice. Le PEwiE TRÈs-poNCTüi de Bosc (i) a été trop mal observé pour mériter de fixer l’attention ; c’est probablement quelque espèce de Palémon. Le Penek mars de M. Risso (2) me paraît avoir été mal observé ; cet auteur y assigne pour caractère : un cartilage eu forme de crête charnue , d’un bleu céleste fixé au sommet , d’un rostre pe- tit et bidentelé; disposition qui semble devoir être attribuée plutôt à quelque circonstance accidentelle qu’à la conformation normale de l'animal. Le Pexée en crête, que M. Risso (J>) décrit dans son dernier ou- vrage comme une espèce nouvelle , est évidemment le même ani- mal auquel il avait donné précédemment le nom de l’euée mars. 11 nous parait difiicile de se former une idée exacte du Penée AUX LONGUES antennes du mêiiic auteur (/î), soit par la description qu'il en donne , soit par la figure bizarre qui s’y rapporte ; d'après celle-ci , le palpe des pates-mâchoires externes serait plus long que U) Penœus pimctatissimus , Bosc, Ilist. des Cvust. t. II, p. 109, 1 1. 14, hg. 3 _ Latreille, Ilist. iiat. des Ciust. et des lus. t. VI, p. 247, PL 54, %. 1 (d'après Rose). (2) Penœus mars, Risso , Crust. de Nice , p. 97 , PL 2 , fig. 5. — Desmarest, Coiisid. p. 229. (3) Penœus cristatus , Risso, Ilist. nat de l'Europe mérid. t. V, p. Ü7. (4) Peuœus anlennarius, Risso, Crust. de Kice, p. yG , PI. 2, fig. 6, et Ilist. nat. de l’Europe mérid. t. V, p. 68. — Ilesmarest! Coiisid- sur les Crust. p, 226, - Roux, Salkoques, p. ai. ^._,0 HISTOIP.i; NATUUELLE le thorax, et les lames externes des appendices latéraux de la na- geoire caudale seraient à peu près trois fois aussi longues que les lames internes. Le cenre Melicertus , de Raftinesque (1) , parait différer peu de celui des Penées ; il y assigne les caractères sui- vans : ^ Tête rostrée; antennes intérieures très-courtes; les ex- ternes très-longues, simples, avec l’écaille de leur base lisse. Les trois premières paires de pâtes didactyles, lantéiieuie étant la plus longue. Le Melicertus tigrinus, qu’il cite comme type de ce genre , est glabre, a le rostre court , dentelé en dessus , non dentelé en" dessous , et la queue comprimée et carénée en dessus (2). Gehee EUPHÈME. — jEuptotût. Dans ce nouveau genre les pâtes paraissent , comme chez les Mysis , complètement bifides par l’effet de l’alongement considérable du palpe lamellcux, dont tous ces organes sont pourvus à leur base. La forme générale du corps se rapproche beaucoup de celle des Hippolytes. La carapace se termine antérieurement par un rostre très-long, et l’abdomen est coudé vers le milieu ; son second anneau se prolongeant postérieui-enicnt en une longue épine , qui se dirige horizon- talement en arrière, comme le fait le rostre en avant. Les yeux sont gros et courts. La disposition des antennes ne présente rien de remarquable ; celles de la première paire ont, comme de coutume, leur premier article excavé en (i) Précis de découvertes somiologiques. — Desmarest, Coiisid. sur les Crustacés , p. ai5. (■2) Voyes Desmarest, Consid. sur les Crust. p. aïo. DES CflUSTACliS. 4‘2i dessus pour loger les yeux, et elles se tenniiient par deux filets imdti-articulés. Les antennes de la seconde paire s’in- sèrent au-dessous des précédentes. Les mandibules sont courtes, grosses, peu dentelées et pourvues d’une tige palpi- f’orme , courte , lai’gc et bi-articulée. L’appendice valvidaire des mâchoires de la seconde paire est ovalaire , et ne se pro- longe que très-peii en arrière. Les pates-màchoires des deux dernières paires sont médiocres, pédilbrmes, et pourvues d’un palpe lamellcux, presque aussi longque leur tige interne ; elles portent aussi à leur liasc un appendice qui représente le fouet, mais qui est membraneux et vé.sicideux, à peu près comme chez les amphipodes. Les pales thoraciques des trois premières paires sont terminées par une petite main impar- faitement didactyle; et celles des deux dernières paires sont monodactyles et fortement ciliées, de manière à être plutôt natatoires qu’ambulatoires; toutes portent à leur base un petit fouet très-coui-t, aussi bien qu’un palpe lamellcux. Les appendices des cinq premiers anneaux de abdomen sont composés d’un pédoncule cylindrique et de deux articles ter- minaux , comme chez les Salicoques ordinaires ; seulement les lames ne sont pas ciliées. La nageoire caudale ne pré- sente rien de remarquable. Enfin les branchies sont la- melleuses et fixées sur plusieurs rangs de chaque côté du thorax. Cette division générique ne comprend encore qu’une seule espèce. EupuÉme abmÉ. — E. armala. Rostre de la longueur de la carapace , horizontal , armé d une dent à sa base , et légèrement denticiilé le long de son bord supé- rieur ; une petite épine de chaque côté sur le bord antérieur de la carapace. Antennes internes moins longues que le rostre. Pâtes de la première paire les plus courtes. Épine dorsale du second anneau abdominal longue et acérée ( dépassant 1 anneau suivant ) ; ime épine très-petite sur le milieu du bord postérieur de chacun des quatre seginens suivans. Lame médiane de la na- IIISTOIKE NATURELLE 422 gcoire caudale étroite , pointue , et terminée par deux petites épines; lames latérales étroites et ciliées. Longueur, environ 8 lignes. Trouvé en mer, dans Toccan Atlantique austral , par M. Rey- naud. Genre ÉPHYRE. — Ephyra (1). La petite division générique, établie par M. Roux sous le nom d’Ephyre, n’est encore que très- imparfaitement connue, mais paraît devoir prendre place entre les Penées et les Oplopliores. M. Roux nous apprend que ses Ephyres ont le corps comprimé latéralement ; la carapace lisse , l’abdo- men caréné et le rostre denté ; les pates-mâclioires sont très- alongées et les pâtes thoraciques portent à leur base un appendice palpiformc ; mais ne paraissent pas avoir de point comme dans le genre suivant ; les pâtes des deux premières paires sont petites , plus courtes que les suivantes , et didac- tyles ; enfin les carpes sont simples. M. Roux ne donne pas d’autres détails sur leur organisation , et rapporte à ce nou- veau genre deux Salicoques déjà décrits parM. Risso comme étant des Pandales , savoir : 1. ÉravRE PÉLAGIQUE. — E. pelagica {i). M. Risso décrit cette espèce de la manière suivante : o Ckirps arqué, comprimé , d’un rouge corail vif ; son corselet est alongé , orné sur les côtés d’une suture courbe, avec quatre aiguillons et un rostre cannelé , quinquedenté en dessus , bidenté et cilié en dessous. L’œil est grand , bleu noirâtre ; les antennes intérieures longues , placées sur un pédicule tri-articulé , les pièces latérales striées , avec un aiguillon. Les pieds-mâchoires triangulaires; les (i) Roux, Mémoire sur les Salicorjnes, p. (0 Pandalus pelngicus, Risso, Hist. liât, de l’Europe mérid. t. V, p. ^9, PL 3 , iig. 5. — Ephyra pelagica , Roux, Salicoques, p. 24. DES CRUSTACÉS. 4^3 deux premières paires de pâtes courtes , minces ; les autres un peu plus larges ; l’abdomen à six segmens comprimés , terminé par des écailles caudales ovales , oblongues , ciliées ; la plaque du milieu courte, solide , bombée et aigue. » Habite les grandes profondeurs de la Méditerranée. 2. Éphyre poinhw.é. — E. punciulata {i). Rostre armé de six dents en dessus et d’une en dessous , et tra- versé à sa base par un sillon profond ; antennes supérieures très- courtes. Pâtes de la seconde paire plus courtes ([ue celles de la première ; abdomen très-long ; lame médiane de la nageoire cau- dale munie de sept pointes à son extrémité. Longueur , environ 4 pouces; coideur, blanc livide, avec des points rouges-brnns , disposés par lignes transversales. Habite la Méditerranée. S (Lenee OPLOPHÜllE. — Oy>/o/j/i07m. Le Crustacé d’après lequel j’ai établi cette nouvelle divi- sion générique ressemlile beaucoup aux Ephyres et aux Pasi- phées par les points les pins iinportans de sa structure , mais a uu i'acies tout-à-fait difféi ent (tJ) . Le corps n’est pas compri- mé. La carapace se termine par uu rostre styldornie très-long, et dentelé sur ses fieux bords. Le pédoncule des antenrws su- périeures est trè.s-cnnrt, et l’iiu de.s filets terminaux est très- gros et pyrilbrme à sa base , mais devient bientôt grêle et cylindrique comme l’autre. L’appendice lamcllcux des an- tennes externes dill'ère beaucoup de celui de toutes les autres Salicoques; il est grand, sc rétrécit graduellement depuis sa base, .se termine par une pointe très-aiguë, et présente une série d’épines sur son bord externe. Les pates- (i) Paudalus puiiclulatus , Risso , Hist. nat. de l’Europe inérid, t. V, p. 8o, Pl. 2, lig. 7, — Roux, op. cit. (a) Pl. 25 bis i fig. HISTOIRE NATÜREELE 4-24 mâchoires externes sont courtes, et portent en dehors un palpe lamellenx extrêmement large. Les pales des deux première.s paires sont ti’ès-courtes , terminées par une main tres-petite, et pourvues à leur base d’un appendice lamel- leux très-grand et cilié. Les pâtes des trois paires suiv antes sont médiocres et monodactyles; l’appendice fixé à leur base est petit I et enfin le tarse de la troisième et de la quatrième paire est styliforme et assez grand, tandis que celui des pâ- tes postérieures est arrondi et extrêmement 'court. Il y a aussi à la base de chaque pâte un petit appendice llabelli- forme qui remonte entre les branchies , et le nombre de ces derniers organes est de neuf. Quant à V abdomen , sa con- formation ne présente rien de remarquable, et ne diffère que peu de celle de l’abdomen des Hippolytes. ' Oplophore tîpe. — O. fypus. (Planche 25, fig. 6.) liostre de la longueur de l’appendice lamelleux des antennes externes grêle, relevé et garni de sept ou huit petites dents sur chacun de ses bords . Une crctc médiane s’étendant delà base du rostre au bord postérieur de la carapace, et deux petites crêtes latérales sur la région stomacale ; enfin, deux épines de chaque côté sur le bord antérieur de la carapace , et une à son angle pos- léi’ieur. Une dent acérée très-forte, et dirigée en arrière, nais- sant de la face supérieure des trois anneaux abdominaux qui pré- cédent le pénultième. Lame médiane de la nageoire caudale pointu et beaucoup plus longue que les lames latérales. Lon- gueur , environ 20 lignes. Trouvée à la Nouvelle -Guinée par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) Genre PASIPHEE. — Pasipheea (1). Le genre Pasiphéc, établi par M. Savigny, comprend des Crustacés qui établissent à plusieurs égards le passage (i) , Risso, Crnst. de Nice. — Pasiphœa, Saviguy. Mé- DES CRUSTACÉS. 4'25 entre les Penées et les Sergestes, et qui sont remarquables par l’aplatissement latéral de leur corps. Leur rostre est très-court ou même rudimentaire , et la carapace beaucoup plus étroite en avant qu’en arrière. Les yeuoc sont médio- cres et dirigés en avant. Le pédoncule des antennes internes est grêle, et teniiiné par deux filets multi-articulés, dont l’un est assez long ; les antennes externes sont insérées au-des- sous des précédentes et n’ofTrcnt rien de remarquable. Les mandibules sont fortement dentées et dépourvues de tige palpiforme. Les patas-mdchoires externes sont très-longues , grêles et pédifbrmes; à leur base se trouve un palpe lamclleux et cilié, semblable à celui des Penées. hes pales thoraciques portent aussi suspendu au coté externe de leur article basi- laire un appendice lamclleux assez long et de même forme , mais membraneux et peu ou point cilié. Les pâtes des deux premières paires sont assez grosses , :i peu près de même lon- gueur, armées d’épines sur leur troisième article, et terminées par une main dldactyle , dont les pinces sont gi’êles et gar- nies d’une série d’épines acérées sur le bord préhensile. Les pâtes des trois paires suivantes sont très-grêles , monodac- tyles , et plus ou moins natatoires; en général, sinon tou- jours, celles de l’avant-dernière paire sont de beaucoup les plus courtes. \1 abdomen est très-long et fort comprimé. Les fausses pâtes du premier anneau se terminent par une seule lame, mais celles des quatre paires suivantes portent chacune deux lames natatoires courtes et peu ciliées. Le sixième an- neau abdominal est très-long, et le septième court et trian- gulaire; enfin les lames externes de la nageoire caudale sont grandes , et rétrécies vers le bout. moires sur les anim.vux sans vertèbres , note de la page 5o. — Des- marest, Consid. sur les Crnst. p. 241. Latreille, Piègne anim. de Cuvier, t. IV, p. 99. — Risso , Hist. nat. de l’JEurope mér. t. V. — Roux , Ealicoques. HISTOIRE NATURELLE 426 t. Pasiphée sivado. — Pasiphœa sivado (i). Cette espèce se distingue des suivantes par sa nageoire cau- dale, dont les lames sont égales, et par la conformation du rostre, qui est aigu, légèrement courbé , et infléchi vers la pointe. Si la figure que M. Risso en a donnée est exacte , elle aurait aussi les pâtes des trois dernières paires d’égale longueur. Habite les côtes de ISice. 2. Pasimée de Savigav. — P. Savignyi (2). Rostre rudimentaire, et représenté seulement par une petite épine qui ne dépasse pas le bord antérieur de la carapace ; pâtes de la deuxième paire notablement pins longues que celles de la première, et étant armées, sur le bord inférieur, de cinq ou six épines acérées et éloignées entre elles ; pâtes de la deuxième paire beaucoup plus courtes que celles des deux paires voisines , et ayant leur pénultième article garni sur le bord interne d’une espèce de brosse composée de poils raides et crochus ; celles de la cinquième paire terminées par un article ovalaire très-court, et cilié tout autour. Lames externes de la nageoire caudale beau- coup plus longues que celles de la paire interne , qui à leur tour dépassent de beaucoup la pièce médiane. Patrie inconnue. 3. Pasiphée bbevirostre. — P. hrevirostns. Celte espèce ne s’éloigne que fort peu de la précédente, dont elle se distingue par une différence dans la forme du front , par ses pâtes de la seconde paire de la même longueur que celles de la première paire, par la brosse qui garnit le dernier article et non (O -dlpheus sivado , Risso , Crust. de Nice , p 94 ’ P'- ^ , fig- 4- — Desniarest , Coiisid. sur les Crustacés , p. a^o. — Latreille, Ré- gne aniin. de Cuvier, t. ÏV , p . 99. — Risso, liist. nat. de 1 Europe mérid. t. ’V, p. 81. — Roux, Salicoques. (3) Leach, Musée britannique de Londres. DES CEL'STACÉS. 4^7 l’avant-dernier article des pâtes de la quatrième paire , et par la forme du dernier article des pâtes postérieures, qui n’est pas ci- lié. Longueur , deux pouces et demi. Patrie inconnue. (C. M.) Le Crustacé figuré par M. Guérin , sous le nom de Pasiphrra simdo (i) , se rapproche de la Pasiphée de Savigny beaucoup plus que de l’espèce dont il porte le nom , mais paraît s’en distinguer par la brièveté extrême des pâtes de la quatrième paire , par les dentelures en scie du troisième article des pâtes des deux pre- mières paires , et par quelques autres particularités. Genre SERG-ESTE. — Sergestes (2). Les Sergestes .sont remarquables par Fétat presque rudi- mentaire de leurs pâtes postérieures , et le grand développe- ment de leurs patcs-mâchoires externes, qui constituent de véritables pâtes ambulatoires. Le corps de ces Crustacés est grêle et un peu aplati ; la carapace présente antérieurement une petite épine ques, p. 37. HISTOIRE NATDRELLE 43o nières qui existent , on distingue encore un segment tho- racique portant des branchies comme les précédens , niais sans appendices locomoteurs. L’abdomen ne pré- sente rien de remarquable ; les fausses pâtes natatoires se terminent toutes par deux lames étroites et pointues , qui sont d’abord à peu près de même longueur , mais dont l’in- terne devient plus courte sur les derniers segmens. Le pé- doncule de CCS appendices présente des modifications tout opposées ; car, sur les premiers anneaux de l’abdomen , il est long et étroit , tandis que sur les derniers il devient gros et court. La nageoire caudale est semblable à celle des Ser- gestes. AcÈte indiem. — A. indiens (i). Corps comprimé latéralement ; crête rostrale armée de trois on quatre dentelures. Les pâtes postérieures plus longues que celles des deux paires précédentes , mais un peu plus courtes que les pates-màchoires externes. Antenne inférieure environ quatre fois aussi longue que le corps. Longueur, environ i pouce. Habite l’embouchure du Gimge. Suivant M. Raffinesque , il existerait sur les côtes de la Sicile une Salicoque qui ne serait pourvue que de trois paires de pâtes, dont la seconde chéliforme. Il en a formé le genre Alciope (1) ; mais il ne donne pas sur la structure de ce Crustacé des détails suffisans pour inspirer grande confiance dans l’exactitude de ses observations , et , en at- tendant plus ample informé , on ne peut adopter ce genre singulier. (i) Edwards, Ann. des sc. nat. i'® série, t. XIX, p. PI. n. (i) Précis de découvertes somiologiques , etc. Palernie , lüm. — Uesraavest, Consid. sur les Crust. p. a8. — Iloux, SalicoqueSi p. 38. DES CRUSTACÉS. 4^1 Il nous paraît également difficile d’adopter dansl 1 état actuel de la science , le geni’e Syméthus du même auteur (l)j Caractérisé de la manière suivante par M. Roux : l’une des pâtes de la pi-emière paire didactyle , l’autre seulement pin- ciforme ; les cjuatre autres paires simples. Ecailles des anten- nes extérieures alongées. Pieds-mâchoires extérieurs chcli- formes (?) alongés. Rosti’c comprimé, tle moyenne longueur. Abdomen arrondi (2). L’espèce qui a servi de type à ce genre se trouve dans les eaux douces de la Sicile, et a été nommée Symeüms Jliiviatilis , Raff. APPENDICE. DÉCAPODES DOUTEUX. La plupart des zoologistes rangent dans l’ordre des Décapodes quelques Crustacés , qui , dans l’état actuel de la science , ne sont pas encore assez bien connus pour pouvoir prendre place dans aucune des divisions na- turelles dont ce groupe se compose, et sur les affinités desquels il nous paraîtrait prématuré de nous pro- noncer. Nous avons donc pensé qu’il serait préférable de les reléguer , jusqu’à plus ample inibrmé , dans une division des /nce/tu? Parmi ces Crustacés dou- teux ou mal connus, les plus remarquables sont les Zoés et les Cératespes. Genre ZOE. — Zoea. Il n’est peut-être aucun Crustacé sur lequel les zoolo- gistes aient cmis des opinions aussi divergentes que sur le petit animal à forme bizarre, découvert par Rose en haute (i) Raffinesque , op. cit. — Desmarest , op. cit. p. 2i6. — Roux , Salicoque, p. 35, HISTOIRE NATURELLE 4Ô2 Tiier, entre l’Europe et l’Amérique, et nommé par cet auteur Zoé (1). Bosc le rangea dans la division des Sessiliocles de Lamarck, entre les Branchiopodcs et les Crevettes ; Lati-eille , dans la première édition du Règne animal de Cuvier, le relègue à la fin de sou ordre des Branchiopodes , entre les Polyphèmes et les Cyclops , tout en émettant l’opinion qu’il pourrait bien appartenir à la tribu des Décapodes sebizo- podes. Cette dernière opinion est aussi celle du docteur Leach, qui a eu l’occasion d’étudier des Zoés recueillies par M. Crank pendant le voyage du capitaine Tuckey au Zaïre; il les place à la fin de la légion des Podophthalmes, à côté des Nébalies ; mais il ne fait pas connaître les raisons qui l’y ont déterminé ; aussi son exemple n’a pas entraîné les zoologistes, et M. Desmarest a continué à ranger les Zoés dans l’ordre des Braucliiopodes à côté des Branchippes, et Latreille, dans la seconde édition du Règne animal , les place dans la divi- sion des IMonocles. Enfin , à cette incertitude sur la place que les Zoés doivent occuper dans la série naturelle des Crustacés, sont venues s’ajouter de nouvelles difficultés, car un naturaliste anglais , M. Thompson , a annoncé , il y a quelques années, que ces singuliers animaux ne sont autre chose que des espèces de larves du Crabe commun de nos côtes , dont les jeunes éprouveraient de véritables méta- morphoses avant (jue de parvenir à l’état parfiiit (2), opi- nion qui a été repoussée par la plupart des zoologistes , et fortement combattue par M. Westwood (3). Ces petits Crustacés ont le corps presque transparent et divisé en deux portions distinctes ; l’une , céphalothoraci- ques, est recouverte comme chez les Décapodes, certains Stomapodes , les Apus, les Nébalies, etc., d’une gi’ande (1) Hist. nat. des Crnst. t. II, p. i35. (2) Zoological researches, vol. I, Corck, i83o. (3) Voyez notre article Zoé du Dictionnaire classique d’histoire naturelle, t. XVI, p. 719(1830); Latreille, Cours d’entomologie, p. 385 ; et Westwood , Transactions of tlie Pliil. society , i835. nES CRUSTACÉS. carapace, et a une forme presque globuleuse; la seconde étroite et alongée, représente l’abdomen, et se compose d’une série de sept segmens articulés bout à bout. La forme de la cai'apacc et des autres parties varie un peu suivant les individus ; dans ceux que nous sommes portés à regarder comme les plus jeunes, il existe sur la ligne médiane deux prolongemens spiniformes d’une longueur démesurée , ter- minés chacun par un petit renflement. L’un de ces prolon- gemens se dirige en avant et occupe la place du rostre, l’autre est tourné en arrière, et sc porte au-dessus de l’ab- domen. Enfin de chaque côté de la carapace, vers la partie postérieure, on voit aussi une épine latérale plus ou moins longue. Sur les côtés de la base du rostre se trouvent^ les yeux, qui sont très-gros, et portés sur des pédoncules mobi- les ; enfin , au-dessous de la carapace , on distingue la sci’ie des membres qui constituent les antennes, les organes mas- ticateurs et les pâtes. Les antennes, au nombre de quatre, sont placées au-dessous des yeux et à peu près sur la même ligne. Celles de la pi-emièrc paire sont courtes, assez gi-osses, et conformées à peu près comme chez les Mégalopes. Les an- tennes externes sont petites , grêles et styliformes ; tantôt elles sont simples, tantôt elles portent près’de leur base un appendice lamelleux. Immédiatement en arrière de la base des antennes internes , on aperçoit l’ouverture buccale dont le bord antérieur est occupé par un labre ovalaire , de cha- que côté duquel se trouvent les mandibules. Ces derniers organes sont très - développés ; on y distingue des dente- lures , un gros tubercule molaire et une petite tige palpi- forme très-courte ; la languette est lamelleuse et bilobée. Les deux paires d’appendices qui y font suite, et qui cor- respondent évidemment aux deux paires de mâchoires pro- prement dites des autres Crustacés , sont peu développés ; les mâchoii’cs antérieures présentent une portion basilaire dont le bord interne est bilobé et garni de poils , et une petite tige terminale ; celles de la seconde paire portent en dehors une grande lame ov alaire en forme de valvule, et res- CRUSÏACÉS, TOAIE II. 28 HISTOIRE BATORELLE semblent beaucoup aux mâchoires extérieures des Bi'achyu- res. Les membres des deux paires suivantes qui correspon- dent aux pates-mâchoires antérieures et moyennes, sont au contraire très-développés et s’étendent sur les cotés du corps en Ibrme de rame ; chacun d’eux présente un article basilaire à peu près cylindrique , portant à son extrémité deux tiges qui se dirigent en dehors ; aux pates-mâchoires antérieures, ces branches ont à peu près la meme longueur ; l’interne se compose de cinq petits articles , et l’externe d’un ou de deux articles, dont le dernier est garni de poils. La branche externe des pates-machoires de la seconde paire piesente la même disposition, mais la branche interne est beaucoup plus courte. Dans les individus que j’ai eu l’occasion d’exa- miner, et dont j’ai publié une description détaillée il y a quelques années (1), on voyait en arrière de ces appendices, de chaque côté du sternum, un tubercule pililere formé de deux articles , et assez semblable à l’espèce de bourgeon qu’on voit apparaître sur le moignon de la pâte d’un Crabe, lorsque ce membre a été cassé et se reproduit ; cette paire d’appendices m’a paru représenter les pates-mâchoires ex- ternes, et dans les Zoés, dont M. Westwood a donné ré- cemment une description , on voit à la même place une paire d’appendices grêles et très-petits , composés chacun de deux branches. Enfin, à la suite des divers organes dont nous venons de parler , et toujours à la face inferieure du tb.orax , sc trouve une série de cinq paires de membres qui sont très-faibles, très-peu tiéveloppés, et habituellement ca- chés sous la carapace ; la première présente à son extrémité une petite piuce didactylc ; les autres se terminent par un petit article conique. L’abdomen présente aussi en dessous une double série de membres composés chacun d’une lame ovalaire portée sur un petit pédoncule ; le premier anneau de l’abdomen n’en oftre pas ; enfin le corps se termine par (O Dictionnaire classique d'histoire n.iturelle, t. X'VI , p. 7®* (i83o). DES CRUSTACÉS. une grande nageoii’e caudale formée par le septième seg- ment abdominal, qui est bifurqué postérieurement, et qui recouvre les fausses pâtes de l’anneau précédent. Nous avons constaté aussi qu’il existe de chaque côté du thorax une cavité particulière renlérmant des branchies comme chez les autres Décapodes. D’après ces détails, on voit que c’est évidemment à la classe des Crustacés Décapodes que les Zoés doivent être rapportées ; mais faut-il les considérer comme des animaux parfaits et en former un genre particulier, ou les regarder comme de jeunes animaux dont les formes ne sont pas sta- bles ; et , dans ce cas , peut-on admettre avec M. Thompson que ce sont les jeunes du Tourteau de nos côtes? Pour éclairer ce point intéressant , nous avons comparé entre eux un assez grand nombre de ces petits animaux, et nous nous sommes assurés qu’ils présentent des dilférences assez considérables. Chez un certain nombre de Zoés , pris avec celles dont nous venons de donner la description, es épines latérales de la carapace avaient disparu ; le rostre était devenu très-court , et la grande pointe qui se prolon- geait au-dessus de l’abdomen avait perdu les trois quarts de sa longueur ; les pates-mâchoires des deux premières paires étaient proportionnellement plus petites, et les vestiges de celles de la troisième paire plus développés ; les pâtes tho- raciques dépassaient de beaucoup la carapace ; enfin la lame terminale de l’abdomen était bien moins alongéc. En un mot, ils ressemblaient bien plus à certains Crustacés de la section des Décapodes Anomoures, et surtout aux Méga- lopes. La consistance de l’enveloppe tégumentaire des Zoés, l’aspect do leurs membres, l’absence d’ai’ticulations bien nettes aux antennes, et plusieurs autres caractères, sem- blaient être aussi des motifs pour penser que ces petits animaux sont de jeunes Crustacés dont le développement n’est pas encore terminé, et c’est en elfet l’opinion à la- ^36 HISTOIRE NATURELLE t|uelic nous nous sommes. avretes (1). TjCS obsei\ntion5 que nous a-s ons faites plus récemment sur les jeunes Drouues , fournissent de nouveaux argumeiis en laveur de cette ma- nière de voir, et à cet égard nous nous rangeons tout a-faitde l’avis de M. Thompson ; mais nous avons bien de la peine à, croire que ces petits êü’es puissent devenir des Tourteaux. Il est vrai que M. Thompson dit a’s oir vu naître des Zoés des œufs de ce Cancérien ; mais cette observation n est pas relatée avec assez de détails pour que l'on y puisse ajouter une grande conliance sur les résultats que ce naturaliste dé- duit de ce qu’il a vu. Nous avons eu l’occasion d’examiner un assez grand nombre de jeunes Crustacés Brachyurcs, dont la taille était moindre que celle des Zoés, et nous leur avons toujours trouvé à peu près les mêmes formes que chez les animaux adultes. M. Westwood a observé aussi des laits analogues (2) . La position des branchies, qui manquent sur les deux derniers anneaux du thorax, comme cela a lieu chez les Brachyures et chez plusieurs Anomourcs, nouspoite à croire que ce n’est pas à quelque Décapode Macroure que ces êtres singuliers doivent être rapportés ; mais tous les carac- tères que nous avons énumérés ci-dessus nous semblent in- (i) Voyez l’article Zoé du Dictionnaire classique d’histoire natu relie, publié en i83o. Par une erreur singulière, M. Thompson, dans son dernier mémoire inséré dans les Transactions philosophe ques(i835), me prête des opinions que je n’ai jamais professées : il dit que, chargé par l'académie des sciences d’examiner la question du développement des Crustacés , j’ai passé un été à l’île de Ré , et que le résultat de mes observations a été que les Crustacés naissent avec les formes qu’ils doivent toujours conserver- M. Thompson critique nécessairement celte conclusion; mais il aurait pu s'eu épargner la peine , car il n’y a pas un mot de vrai dans tout ce qu’il dità°ce sujet. Je n’ai jamais été à l'île de Ré, et tout ce que j’.ii écrit à ce sujet tend à établir que certains Crustacés subissent après la naissance des changemens considérables , bien que tous ne soient pas dans ce cas. J’espéïe que M. Thompson ne porte pas dans ses observations autant de légèreté que dans ses citations. (3) Voyez ses observations sur les petits d’une espece de Gecar- ïinien; Pliilosophical transactions, i835, PI. 4i B. DES en ESTA CES. 43; diquer que c'est ii la section des Anomoures qu’ils appartien- nent , et , si l’on fait abstraction des épines monstrueuses de la carapace, parties sans aucune importance anatomique, on verra en efl'et que les Zoés ne dillèrent que fort peu des jeunes Dromics, et que, pour devenir des animaux sembla- bles à ceux-ci, ils n’ont en aucune façon à subir de véritables métamorphoses : il suffira que la partie céphalotboracique de leur corps croisse plus rapidement que l’abdomen , et que les appendices du pénultième anneau abdominal se le- duisent à un état rudimentaire. Ainsi , il nousparaît bien probable que les Zocs, de meme que les Mégalopes et les Monolepis, ne sont pas des animaux parfaits , mais le jeune âge de quelque Décapode Ano- moure. Nous sommes portés à croire aussi que tous les Crustacés déci’its sous ce nom n’appartiennent pas à la meme espece , ni peut-être au même genre. Le premier qui ait fixé l’attention des zoologistes est le ZoÉ PÉLAGTOOE de Bosc (i), dont les prolongemens spiniformes de la carapace sont médiocres et pointus. Le docteur Leach a donné le nom de Zoé a masse (2) à un au- tre Crustacé peu différent du précédent , mais dont les prolou- gemens spiniformes de la carapace se terminent par un bouton arrondi. M. Thompson en a décrit et figuré avec soin plusieurs indi- vidus dans son intéressant mémoire sur les métamorphoses des (1) Zoea pclasgica, Bosc, llist. nat. des Crust. t. H, p. . PI. i5, fig. 3 et 4. — Latr. Ilist. des Crust. et des Ins. t. IV, p. 289, PL 35 , tig. I ( d’après Bosc ) , et Règne anim. de Cuvier , t. IV , p. i52. — Lamarck , Ilist. des anim. sans vert. t. V, p. Desmarest, Consid. sur les Crust. p. SpS. — Thompson , Zoo ogica researches, PI. i > f'g- 3 { d après Bo.se). . (2) Zoea clavata, Leach, appendice au Voyage du capitaine l uc- kev, Ph fig- 5; et Journal de physique, 1818, p' 3o4, ng- 4- Latreillc , En'cyclop. Pb 354, Hg- 5 (d’après Leacli )• — Desma- rest, Consid. sur les Crust. p. SgS. — Thompson, op. cit. Pt. 1 , fig- 5„ 438 HISTOIRE NATURELLE Ci'ustacés ( I ). et dans un travail plus récent, dans lequel il assure que les jeunes du Garcin inœnade passent par la forme des Zoés et des Mégalops avant que d’arriver à l’état parfait (2). M. Westwood a donné te nom de Zoea gigas (3) à un autre animal très-voisin des précédons. Enfin, c’est avec raison que Eatreille rapproche de ces Crustacés la Fuce aquatique ou Taureau , figuré depuis long-temps par Slab- ber (4), et il est à noter que ce dernier naturaliste avait déjà en 1778 signalé la disparition des cornes de la carapace par les pro- grès de l’âge et l’existence de changemens considérables chez l’a- nimal soumis à ses observations. Le Cancer germanas de Fabricius (.3) paraît être aussi un Zoé. Genre CÉRATASPE. — Cerataspis. Le genre Cérataspe de M. Gray, qui ne diffère pas du genre Crj'ptope de Latrcille , a été rangé par ce dernier na- turaliste dans une division particulière de la section des Macroures, mais pourrait bien appartenir à l’ordre des Sto- mapodes plutôt qu’à celui des Décapodes; car, parla forme générale de leur corps, les petits Crustacés dont il est ici question ressemblent un peu aux Ericthes , et on ne sait pas s’ils sont pourvus ou non de branchies thoraciques. Leui’ carapace est grande, subovo’idc , renflée sur les cotés, et prolongée inférieurement, de façon à pouvoir cacher tout (.1) Zoological rcse.'iï’ches , i vol (in-8“. CorcL, iSlo), PI. I et 3. (2) On tlic double Metamorphosis in the Decapodous Crustacea , Transs. of the phil. soc. i835 , 2'. partie, p- 35i) , 11. 5, lig i, 2- (3) On the supposed cxi.stcnce of metamorphosis in Crustacea. Trans.of the Philos, soc. i835, part. 2, p. 3i2, PI. 4> ô- (j) Mouoculus taurus , Slahber. Amas naturels et observ. micros (en hollandais , Harlem , 1778) , PI. 5, ligures reproduites par La- treille dans son Ilist. nat. des Crust. t. l'V, PI. 35 , fig. 2 , 34 , et de l’Encyclop méthod. PL 333, lig. i-4, sous le nom Zoé Slahberi-, et par Thompson (op. cit. PI. r, fig. i). (5) Mantissa Insect. t- I , p. Sali. — Linn. com. (Syst. nat. t. U, p. 2981). — Latreille, Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. i5a. DES CRÜSTACÉS. 4^0 le corps de l’animal , ainsi que ses pales et ses antennes, et à ne laisser au-dessous qu’une fente longitudinale ; ce bou- clier est armé de cinq cornes , dont une s’avance entre les yeux et constitue un rostre , deux occupent les angles laté- raux du front , et les deux autres sont situées au dehors de ces dernières et dirigées en bas ; sur le milieu , il est garni d’une série longitudinale de tubercules , et de chaque côté présente six ou sept côtes verticales tuhei’culeuses. L’alîdc- men se compose de sept segmens, et sc termine par une na- geoire caudale. Les yeux sont pédoncules ; les antennes sont longues et sétacées , et celles do la deuxième paire portent à leur base un appendice lamcllcux comme les Salicoques ; enfin les pieds , au nombre de six ou sept paires, sont longs, grêles et pourvus d’un appendice latéral. On ne connaît qu’une seule espèce de ce genre, savoir : le Ce- ratœspis monstruosus de M. Gray (i), qui ne paraît pas différer du Crj'piopus Defrancil de Latreille (2). Genre MULCIOIN. — Miilcion. Latreille range à côté du genre précédent , à la fin de l’ordre des Décapodes, une autre division générique, qui est également trop imparfaitement connue pour que l’on puisse en déterminer les allinités naturelles. Voici les caractères que ce célèbre entomologiste y assigne : Corps mou et thorax ovoïde ; yeux cachés ; antennes in- ternes coniques , inarticulées et iort courtes ; les latérales composées d’un pédoncule et d’un filet sans articulations distinctes, et sans écaille saillante à leur base. Pieds en forme de lanières, et pour la plupart, au moins, pourvus d’un ap- pendice à leur base ; ceux de la quatrième paire les plus larges. (1) Spicilegia zoologica, p. 8 , PI. 6 , fig. 5. (2) Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. 100. 44o HISTOIRE NATUREERE » .le n en connais qu’une espèce , le Mulsion de Lesueur , dit » Latreille (i), elle a été recueillie parce zélé naturaliste dans les » mers de l’Amérique septentrionale. Feu Olivier avait trouvé » dans la pinne marine un Crustacé très-analogue au premier » coup d’œil , mais dont les individus étaient tellement défor- » niés , qu’il ne m’a pas été possible d’en étudier les caractères. » Genre POSYDON. — Posydon (2). Fabricius a établi, sous ce nom, un genre qui paraît avoir de l’analogie avec les Macroures, mais qui est caractérisé d’une manière tout-à-fait insulfisante pour pouvoir prendre place dans une classification naturelle. Voici tout ce que cet auteur en dit : « Palpes extérieurs foliacés et onguiculés à leur sommet ; quatre antennes sétacées à pédoncule simple ; les inférieures courtes et bifides. » . Il y range deux especes : le Posïdon nÉPRiMÉ (3) , dont la queue a sept lames avec celle du milieu transversale et tronquée ; et le Posi'DOH CYUNBHiQTJE (4) , doiit la qucuc a cinq lames avec celle du milieu triangulaire. Les deux proviennent de l’Océan indien. (1) Règne anim. de Cuvier, t. IV, p. loo. (2) Fabricius, Suppl. Ent. syst. p. /fiy. (3) Posydon depressus , Fabricius, Suppl, p. 417. — Latreille, Hist. desCrust. t. YI, p. 269. (4) Aslacus cylindricus , Fabricius , Entom. syst. t. II, p. 483. — Polydon cylindricus^ ejusd. Suppl- p. 4*8. — Latreille, Ilist. des Crust t. YI, p. 271. DES CRUSTACES. 44. ORDRE DES SÏOMAPODES. Nous comprenons dans l’ordre des Stomapodes tous les Crustacés Podophthalmes dépourvus de branchies thoraciques logées dans des cavités intérieures. Cette division se compose entièrement de Crus- tacés nageurs , dont le corps est alongé , et dont la forme générale se rapproche souvent beaucoup de celle des Décapodes Macroures ; mais , chez ces animaux , la concentration des anneaux de la tête et du thorax est portée moins loin. Chez la plupart des Stomapodes, les anneaux ophthalmiques et an- tennulaires ne se confondent pas avec le reste de la tête , et ils acquièrent même quelquefois un déve- loppement remarquable (i). De même que chez les autres Podophthalmes , il existe toujours une ca- rapace (2) qui est formée par l’élargissement de l’arceau dorsal des anneaux antennaire ou mandi- bulaire ; mais les dimensions de ce bouclier va- rient beaucoup. Quelquefois il recouvre la presque totalité du thorax , et ne laisse à découvert qu’une portion du dernier anneau de cette partie du (i) PI. I. lig. i, a, b, et PI. a, fig. j et 2. (a) ri. 1, fig. I, c; PI. 2i fig. 3. 44» HISTOIRE NATURELLE corps (i). D’autres fois , tout en se prolongeant au- dessus delà plupart des anneaux thoraciques, il n’adhère qu’à ceux qui sont voisins de la bouche , et laisse les autres libres et complets sous sa face inférieure (2). Enfin, d’autres fois encore, il n’at- teint pas les quatre ou cinq derniers anneaux du thorax, qui ressemblent alors à ceux de l’abdo- men (3). Quant à sa forme, elle varie trop pour que nous puissions en rien dire de général. Le thorax est en général alongé , et composé en entier de segmens mobiles les uns sur les autres (3). Quelquefois cependant tous les anneaux de cette partie du corps sont réunis en une seule pièce (4). La conformation de \ abdomen varie encore da- vantage ; en général cette portion du corps présente à peu près la même disposition que chez les Déca- podes Macroures, et se termine par une grande nageoire caudale, composée des appendices du sixième anneau et du segment suivant lui-même(5}; mais chez quelques Stomapodes l’abdomen est rudimentaire (6). La disposition des membres varie également dans cet ordre. 'Les jeux sont toujours portés sur une première paire d’appendices mobiles , dont la longueur est (1) PI. 26, tig. I, 7. 10. (2) PI. 28, üg. (3) PI. I, lig. I : Pt 2S, fig. Il; PI. 27, fig. I, etc. (4) PI. 28, fig. I. (5) PI. 26, üg. I, 9, etc -, PI. 27, fig. : PI. 28. fig. 8. (6) PI. 28, fig. 1. DES CRUSTACES. 343 souvent très-considérable, et dont la disposition est essentiellement la même que chez les Décapodes Macroures (i). Les antennes de la pi’emière paire sont assez longues, et se terminent par deux ou trois filets multi-ai’ticulés ; leur pédoncule est toujours cy- lindrique , et ils ne peuvent jamais se reployer sous le front comme chez les Décapodes Bracliyures. Enfin elles s’insèrent au-dessous des yeux, près de la ligne médiane, ou en dehors delà base du pé- doncule de ces organes (2). Les antennes de la seconde paire varient davan- tage; en général, cependant, leur conformation se rapproche beaucoup de ce que nous avons déjà vu chez les Salicoques; presque toujours l’article basilaire de leur pédoncule porte en dessus une grande lame ciliée , et elles se terminent par un long filament multi-articulé. Chez la plupart des Stomapodes, elles s’insèrent en dehors de celles de la première paire , à peu près sur la même ligne transversale. La distance qui sépare la bouche des trois paires d’appendices dont nous venons de parler, est en général très -considérable ; et la carapace ne se re- courbe jamais en dessous , de manière à former atitour de cette ouve.ture un cadre bien déterminé servant à loger les pates-màchoires, comme cela a lieu chez la plupart des Décapodes. Chez la plu- (1) PI. 26, PI. 27 et PI. 28, fig. 2. (2) PI. 27, fig. 2, etc. HISTOIRE NATHREEEE 444 part des Stomapodes, l’appareil buccal est aussi beaucoup plus simple que dans l’ordre précédent, et ne se compose que d’une lèvre supérieure, d’une paire de mandibules , d’une lèvre inférieure , de deux paires de mâchoires , d’une seule paire de pates-mâchoires; souvent ces derniers organes man- quent ou sont transformés en pâtes natatoires , et presque toujours les membres des sept paires sui- vantes sont tous conformés de manière à constituer des pâtes natatoires ou préhensiles. 11 est aussi à noter que, chez les Stomapodes, les mâchoires de la seconde paire ne portent jamais à leur base un appendice lamelleux analogue à la valvule, qui chez les Décapodes remplit des fonctions si im- portantes dans le mécanisme de la respiration , et cette modification de structure est une conséquence naturelle de l’absence d’une cavité respiratoire ren- fermant des branchies thoraciques, comme il en existe dans l’ordre précédent. Les pâtes sont en général au nombre de sept ou même de huit paires , et présentent souvent toutes le même mode de conformation. Presque toujours elles sont pourvues d’un appendice qui peut être considéré comme l’analogue d’un palpe (i). Sou- vent on trouve aussi , à la base de plusieurs des pâtes antérieures , un autre appendice mou et vésiculaire, qui a quelquefois la forme d’une galette, et qui représente le fouet (2); organe qui, chez la plupart (1) PI. 26, fig. 8, H; PI- 2^ et 28. (2) PI. 27, fig. i3 et DES CRUSTACES. 445 (les Décapodes , est lamelleux et d’une consistance cornée ; mais cpi , chez certaines Salicoques , pré- sente une structure semhlahle à ce cjuenous voyons ici. Trois , ou un plus grand nombre des dernières paires de pâtes sont toujours natatoires ; celles de la première paire, ou même des quatre premières paires , sont souvent préhensiles , mais elles ne se terminent jamais par une pince didactyle comme chez les Décapodes; elles sont subchéliformes, c’est- à-dire seulement d’une grifî'e mobile qui se rabat sur l’article précédent. Souvent la plupart de ces organes sont rapprochés de la bouche, ou même appliqués contre elle (i); disposition qui a valu à toute la division le nom de Stomapodes. Quant aux membres abdominaux , ils ne présentent rien de particulier ; leur nombre est presque toujours de six paires. Les branchies des Stomapodes sont toujours ex- térieures, et présentent en général une structure plus compliquée que celles des Décapodes ; au lieu d’être composées de lamelles ou de ülamens simples, elles sont formées de cylindres ran- gés parallèlement , donnant naissance à d’autres cylindres plus petits , lesquels à leur tour sont également frangés (2). Quelquefois ces branchies rameuses sont fixées à la base des pâtes thoraciques, et suspendues sous le thorax ; mais en général elles naissent de l’article basilaire des fausses pâtes de (1) PI. 27, fig. 2. (2) PI. 10, fig. 3 et 4’ histoire naturelle rahdomen(i); chez certains Stomapodes elles sont réduites à un état rudimentaire , et chez d’autres on ne voit rien qui puisse etre considéré comme un organe spécial de respiration , et il y a tout lieu de croire qu’alors c’est par la surface générale des tégumens que cette fonction s exerce. L’appareil de la circulation clilfère beaucoup de ce que nous avons vu chez les Décapodes. Chez lesSquilles, qui sont les seuls Stomapodes où on l’ait examiné anatomiquement, le cœur, au lieu d’être à peu près quadrilatère, et d’être situé vers le milieu du thorax, a la forme d’un long vaisseau cylindrique qui s’él end dans toute la lon- gueur de l’abdomen (2); les artères qui naissent de ce cœur tubulaire se distribuent aussi dune manière particulière, ainsi que nous 1 avons déjà exposé ailleurs; et les principaux sinus veineux, au lieu d’être situés dans le thorax, occupent l’abdomen. L’estomac de quelques Stomapodes présente en" core des vestiges de la charpente solide, qui, chez les Décapodes, est armée de dents servant à broyer les alimens dans l’intérieur de la cavité digestive; mais, en général, ou ne voit rien de semblable. La structure du foie varie aussi; et, dans les espèces chez lesquelles on a examiné les organes de la géné- ration, on y a vu dans leur disposition des particu- larités assez remarquables. Le système nerveux (l) PI. ‘iG, fig. !!■ (a) PI. 9, % 2. B£S CRUSTACÉS. 447 présente aussi dans cet ordre des modifications que nous n’avons pas rencontrées chez les Décapodes ; mais sa disposition varie trop pour que nous puis- sions en rien dire de général. Cet ordre est beaucoup moins nombreux que celui des Décapodes , mais renferme des Crustacés, qui diffèrent beaucoup entre eux, soit par la forme générale de leur corps, soit par la structure parti- culière de leurs principaux organes. A 1 exemple de Latreille , nous le diviserons en trois familles caractérisées de la manière suivante : 448 HISTOIRE NATURELLE f iToutes les pa- ttes de même for- |tne et disposées Thorax épais et] comprimé latéra- lement. Carapace! reployée en des- J sous contre la ba- se des pâtes, et re-l couvrant la près- ' que totalité du / thorax. Articlel basilaire des pa-l les très - court. Abdomen très- ’ développé. Thorax déprimé | et laraellenx. Ca- Division de l’Ordre des STOMAPODES( peu ou distincts point entre trois Familles. ] Garioioïues- I -- .—r~~ — et ïameiieux. Lia- Inour la natation. / rapace foliacée , Les divers an-( horizontale , ne . neaux du tliorax\ s’appliquant pas j contre la base des pâtes, etcngéné ral ne recouvrant] qu’une petite por- tion du thorax Article basilaire des pâtes grêle |et extrêmement long , de façon <ïue le palpe naît très-loin de l'in- sertion de ces membres. Abdo- men en général très - peu déve- loppé. Pâtes de formes diverses ; celles de\ la première paire ( correspondant aux secondes pates-màchoires des Décapodes ) très-grandes , et con- stituant des pâtes ravisseuses ; celles des trois paires suivantes ^BicniBASsés. courtes, et terminées par une pe-NcNicciBASSÉs. tite main snbchéliforme ; enfin celles des trois dernières paires grêles et natatoires. La plupart des anneaux du thorax complets et distincts. Abdomen très-déve- \Ioppé. j DES CRUSTACÉS. 449 FAMILLE DES CARIDIOIDES. Les Crustacés que nous plaçons ici ressemblent extrêmement, par leur forme générale, aux Ma- croures (le la famille des Salicoques; aussi jusqu^’en ces derniers temps les avait- on rangés dans l’ordre des Décapodes , où ils constituaient une petite famille particulière sous le nom de Sebizopodes (i); mais les recherches anatomiques que nous avons faites sur la disposition des organes de la respiration chez ces animaux, et la découverte d’espèces nouvelles qui établissent un passage entre les premières et les Phyl- losomes, nous ont conduits à proposer de nouvelles limites entre les Décapodes et les Slomapodes, et à placer les Schizopodes dans le second de ces grou- pes (2). Cette innovation a été adoptée par Latreille dans son dernier ouvrage (3) , et ce savant naturaliste a donné à la nouvelle division de l’ordre des Stoma- podes, créé pour recevoir les Crustacés Podophthal- mes dépourvues de branchies thoraciques intérieures, mais semblables à certaines Salicoques par leur forme extérieure , le nom de Cavidioïdes , dont l’élymolo'^ie rappelle cette ressemblance. De même que chez les Salicoques, le corps est épais et un peu comprimé latéralement (4) ; la tête est con- (i) Latreille, Règne anim. de Cuvier , i*® édit. t. III, p. 28; etc.’ (*2) Mém. sur une nouvelle disposition de l’appareil branchial des Crustacés, Annales des sciences naturelles, ire. série, t. XIX. (3) Cours d’Entoniologie, p, 386. (4) PI. a6, lig. I, 7, 10. CRUSTACÉS ^ TOME H. 20 45o HISTOIRE NATUREWE fondue avec le thorax , et tous les anneaux dont cette dernière partie se compose sont, à l’exception quel- quefois du dernier ou des deux derniers, complètement unis entre eux et soudés en dessus avec la carapace. L’hbdomen présente un développement considérable et se termine par une grande nageoire composée de cinq lames, disposées en éventail comme chez les Dé- capodes Macroures. La carapace descend de chaque côté contre la base des pâtes et recouvre la totalité ou la presque totalité du thorax ainsi que la tête, et ne présente en avant qu’un rostre rudimentaire ; on ne trouve pas à la place de ce prolongement frontal , une plaque mobile comme chez les Squilles , et l’anneau ophthalmique est en général très-court et à nu. La disposition des yeux, des antennes et des pièces de la bouche varie. Les pâtes thoraciques sont toutes grê- les, natatoires et semblables entre elles; mais leur nombre varie beaucoup. L’abdomen se compose, comme d’ordinaire, de sept anneaux, dont les cinq pre- miers portent de fausses pâtes natatoires, et dont le septième forme, avec les appendices du sixième seg- ment, la nageoire caudale ; cesderniers appendices con- sistent chacun en un petit article basilaire très-court, et en deux grandes lames terminales , disposées comme chez les Décapodes Macroures. Enfin la conformation de l’appareil respiratoire varie; tantôt les branchies n’existent pas, tantôt on en trouve des vestiges aux fausses pâtes abdominales, et d’autres fois elles sont , au contraire, Irès-cléveloppées et suspendues sous le thorax. On peut diviser les Caridioïdes en Jeux petites tri- bus, d’après les caractères suivans ; DES CRUSTACÉS. 45i CARIDIOÏDES ayant les pâtes thoraciques au nombre de six à huit paires , et pourvues d’un palpe très-développé qui les fait paraître doubles. Bouche située près de la base des antennes. au nombre de quatre paires , et dépourvues de palpe et de fouet Bouche très-éloignée de la base des antennes. Mïsiehs. LECClFÉaiENS. TRIBU DES MYSIENS. Les Mysiens ressemblent tellement à des Salicotjues, que jus(|u à ces derniers temps on a rangé toutes les es- peces, connues alors, dans la section des Décapodes Ma- croures, où il s formaient la famille particulière désignée sous le nom de Schizopodes. Leur carapace ( i ) s’étend jusqu a la base des pédoncules oculaires, et présente en général , au milieu du front , un rostre rudimen- taire. Les antennes sont insérées sur deux lignes et conformées comme chez les Salicoqucs , si ce n’est que l’appendice lamelleux de celles de la seconde paire est moins grand. La Louche est située tout près de la base de ces derniers , et sc compose essentiellement d’un labre , d une paire de mandibules garnies d’une lige palpiforme , d’une lèvre inférieure et de deux paires dernâchoireslamelleuses (?.); quelquefois toute la série des membres, qui font suite à ces appendices , appar- tient à l’appareil de la locomotion ; mais d’autres fois une ou même deux paires de ces organes constituent des pates-machoires, sans toutefois que leur forme différé beaucoup de celle des pâtes thoraciques. Ces Ci) Voyez PI. i 017. (a) Pl, a6, fig. 2, 3, 4 5, 29. HISTOIRE NATURELLE 4^2 pâtes présentent chacune deux branches très-dévelop- pées , et portées sur un article basilaire très - court , de manière quelles paraissent être bifides dès leur base. Enfin, l’abdomen est de longueur médiocre, et les fausses pâtes , fixées à ses premiers anneaux, sont quelquefois rudimentaires. Cette tribu renferme trois genres bien caractérisés , qu’on peut distinguer de la manière suivante : Point de branchies thoraciques. Une ou deux paires de pâtes -mâchoires ; Tribu des I pâtes postérieures I complétés. ivnsiENs./ Fausses pâtes ab-\ dominales très-pe- i tites et dépourvues JiMysis. 1 d’appendices bran- | Ichiaux. I Fausses pâtes ab- domiualcs gran- des, et portant des I appendices bran- cliiaux en formel de cylindre con- i tourné en spirale. CïNTHIE. Des brancliies thoraciques en forme \ de panaches suspendues à la base des ] pâtes thoraciques j point de pâtes- f mâchoires proprement dites; pâtes IThyS-Inopode, postérieures dépourvues de leur bran- [ che interne. l Genre MYSIS. — Mysis (1). Le genre My.sis se compose de quelques petits Crustacés nageurs, qui par la forme générale de leur corps ressem- blent extrêmement aux Salicoques, et qui, à raison de cette analogie, ont été rangés, par la plupart des auteurs, parmi (t) Cancer, Muller: Othon, Fabricius. — Mysis, Latreille, La- marck, Leach, Desmarest, Thompson, etc. les Décapodes ; mais l’absence complète de branchies et la conformation des membres seml)lent les ra]ipro etii. treille , do. ,:^68 HISTOIRE NATURELLE cipalemeiit par l’anneau antennaire; une petite carapace recouvre toute la portion postérieure du céphalo-thorax , et présente à peu près lu meme forme ([ue chez les Mysis. Les yeux sont gros , et portés à l’extrémité de pédoncules cylindriques extrêmement longs. Les antennes de la pi’e- mière paire sont grêles , courtes , et terminées par une ti- gelle multi-articulée , rudimentaire ; celles de la seconde paire s’insèrent au-dessous, tout près des précédentes, et sont également grêles ; on voit près de leur base un petit ap- pendice lamelleux, mais on ne connaît pas leur mode de ter- minaison. La bouche est saillante , et située en arrière de la hase du prolongement qui porte les yeux, etc. On y trouve des mandibules fortes et dentées , mais dépourvues de tige palpiforme ; deux paires de mâchoires portant chacune deux lames; deux paires de pâtes - mâchoires courtes et lamel- leuses, et une paire de pates-mâchoires externes, qui sont longues, pédiformeset reployées contre la bouche. A la suite de ces organes on voit quatre paires de pâtes natatoires lon- gues et grêles , qui s’amincissent graduellement vers le bout, et sont garnies de poils épars. Nous n’avons pu trouver au- cun vestige de palpe ni de fouet à la hase de ces pâtes , et nous n’avons aperçu aucune trace de l’existence de la der- nière paire de inembi-es qui manquent ici pour compléter le nombre normal des pâtes thoraciques ; mais dans la ligure que M. Thompson a donnée on voit à la partie postérieure du thorax un tubercule qui est peut-être un vestige de ces appendices. AJ abdomen est très -étroit, et se compose, comme d’ordinaire , de sept anneaux , mais acquiert un dé- veloppement toiit-à-fait anormal , car chacun de ces segmens est au moins aussi long que toute la portion céphalo-thora- cique du corps , où sont situées la bouche et les pâtes. Les cinq premiers anneaux sont à peu près égaux entre eux , et portent chacun une paire de fausses pâtes très - longues , composées d’un article basilaire cylindrique , et d’une ou deux lames natatoires alongées, multi-articulécs et ciliées ; chez les individus que nous présumons être des mâles , les DES CRUSTACES. 469 fausses pâtes de la premièi-e paire présentent A'ers le milieu de leur article basilaire un appendice charnu d’une formebi- zarre. Le sixième anneau est comprimé, très-long, et denté en dessous. Enfin l’abdomen est terminé par une nageoire caudale, composée, comme d’ordinaire, de cinq lames dis- posées en éventail. Nous n’avons trouvé aucun vestige de bj-anchies thoraciques. 1. Leccifeii de Keïnadu. — L. liej-naudii. (PI. 2G , fig. 10.) Extrémité antérieure de la carapace distincte du prolongement oculifère. Pièce médiane de la nageoire caudale très-petite , com- primée , et échancrée en dessous ; laines latérales beaucoup plus longues que les mitoyennes. Longueur , environ 4 pouces. Trouvé dansl’ücéan indien , par M. Keynaud. (G. M.) 2. Lel'Oifer ïvpe. — Leucijer tj'-piis (i). Cette espèce diffère de la précédente par la forme de la pièce médiane de la nageoire caudale, qui est lamelleuse et sans échan- crure en dessous , par la longueur plus considérable des lames mitoyennes , et par l’absence apparente d’une séparation entre la carapace et le prolongement oculilère. Les deux Crustacés figurés par Krusentern sous les n®*. 9 et 10 dans l’atlas de l’édition russe de son Voyage appartiennent à ce genre. (I) Leucifer, Thompson, Zoological Researches, p. PL 7, fig. a. 470 HISTOIRE NATURELLE FAMILLE DES BICUIRASSÉS. Les Crustacés , dont cette famille se compose , sont très-remai’quabies par leur forme arrondie et par la transparence de leurs tégumens. Leur carapace est grande, lamelleuse, et semblable à une feuille qui s étendrait liorizontalement au-dessus de la base des antennes, dune portion plus ou moins considérable du tborax et de l’origine de plusieurs des pâtes (i). Le thorax est egalement déprimé au point de ressembler à une lame mince, placée horizontalement, et c’est à cause de l’existence des deux espèces de boucliers for- més ainsi par la carapace et le thorax que La treille a donné à ces Crustacés le nom de Bicuirassés. L’an- neau ophtalmique n’est que peu au point distinct du bord antérieur de la carapace , et c’est également de ce bord que naissent les antennes. Les jeux sont très-gros et saillans. Les antennes naissent au-des- sous et en arrière de leur pédoncule, sur une même ligne transversale , et se dirigent en avant; celles de la première paire sont bifides au bout, et la conformation de celles de la seconde paire varie {'/.). La bouche est située très-loin de la base des antennes^ et se trouve vers le tiers antérieur ou le milieu de la face infé- rieure de la carapace ; elle a la forme d’un tubercule arrondi, et se compose essentiellement d’une crosse Icui’c supérieure , d une paire de mandibules crochues (i; PI. 28, fig. 1 et fig. 8. (2) Pt. 28 , tig. 2 et 9. DES CUUSTACÉS. ^rjX dépourvues de tii^e palpiforme , d’une lèvre inférieure membraneuse et bilobée , et d’une paire de mâchoi- rei(i); quelquefois on trouve aussi une seconde paire de mâchoires et même des pates-mâcboires appliquées contre la bouche, maisen généralces organes sont rudi- mentaires et rejetés assez loin en arrière. La irrande lameaplatie, qui constitue le ibonix, commence immé- diatement derrière la ijoucbe , et ne présente iras de divisions annulaires; en général elle dépasse de beau- coup la carapace , et elle donne insertion aux pâtes par ses bords latéraux , de façon que ces organes sont très-éloignés de la ligne médiane. Le nombre des pâtes est de sept ou de huit paires , mais celles de la première paire, et quelquefois celles de la dernière paire, sont très-courtes, tandis que les autres sont fort longues; toutes sont très-grêles, et portent vers le tiers de leur longueur à un grand appendice flabelli- forme, qui est analogue à la branche externe des pâtes thoraciques des Mysiens , mais qui naît beaucoup plus loin du corps. Vahdomen est grêle et quel- quefois rudimenlairc; ( n gi'néra! , cependant , il est ter- miné par une nageoire composée de cinq lames dis- posées en éventail, comme dans la famille précédente. Quant aux fausses pâtes, elles sont toujours plus ou moins rudimentaires. Ces Crustacés ne présentent pas d’organes qui puis- sent être considérés comme des branchies; quelques naturalistes donnent ce nom à l’appendice cilié qui représente le palpe des pâtes thoraciques, mais sans fonder cette détermination sur aucun fait, et nous (ï) Pt. 28 , fig. 3 , 4 > 5 , 6 et 9. HISTOIRE NATURELLE 472 sommes disposé à croire que la respiration se fait par la surface générale du corps. On ne connaît encore que deux genres appartenant à cette famille , saToir : les Phyllosomes et les Am- phions. Les Phyllosomes sont faciles à reconnaître par leur carapace foliacée , qui laisse à découvert la majeure partie du thorax, qui est également lamelleux. Chez les Amphions la carapace cache le thorax en entier. Genre PHYLLOSOME. — Phyllosoma (1). Le genre Plijllosome, établi par Leach, est un des plus lemarquables que l’on connaisse. Il se compose d’animaux dont tout le corps est tellement aplati, qu’il existe à peine un intervalle entre les tégumens des surfaces supérieures et inferieures , et qu’on comprend difficilement comment des viscères peuvent s’y loger. Ce corps lamelleux se divi.se en trois parties distinctes : la tête , le thorax et l’abdomen (2) . La tête a la forme d’un disque mince ou d’une feuille ordinairement ovalaire, et n’adhère au thorax que par sa portion centrale , de laçon que ses bords sont libres tout autour. Cette espèce de bouclier est large et horizontale ; à son extrémité antérieure elle donne insertion aux yeux et aux antennes. Les yeux naissent près de la ligne médiane et sont globuleux, ils sont portés sur des pédoneules grêles, cy- (i) Cancer^ Forster, IVaturforscher, n'’. i^, l'jSa. — Phyllosoma^ Leach , Journal de physique et Voyage du capitaine Tuchey. — Latreille , Nouv. Dict. d’hist. nat. Encyclop. mélhod. t. X , Règne animal , t. IV , etc- — Desmarest , Consid. sur les Crust. — Guérin, Monographie des Phyllo.somes ; Mag. de Zool. — Roux , Crust. de la Méditerr. — Crysoma , Risso, Uist. nat. de l'Eur. mérid. t. V. (3) PI. 28, fig. 1. DES CRUSTACÉS. 4y3 lindriques et très-longs (1). Les anlennes internes naissent également du bord de la carapace, immédiatement en dehors des pédoncules oculaires ; elles sont très-petites et présentent un pédoncule composé de trois articles cylindriques , et de deux petits filets terminaux. Les antennes de la seconde paire naissent en dehors des précédentes , et varient beau- coup par leur forme ; tantôt elles sont très-longues , grêles, cylindriques , et composées de plusieurs articles distincts ; d autres fois elles sont courtes , larnelleuses , sans divisions apparentes , et ne semblent être que des prolongemens de la carapace (2) . La bouche est située vers le milieu ou même vers le tiers postérieur de la carapace , et ne se compose que d’un labre, d’une paire de mandibules , d’une lèvre inférieure et d’une paire de mâchoires. 1x0?, mandibules sont grandes, ai-- rondies en dehors, et armées en dedans de deux bords tran- chans et d’une petite dent. La levre inférieure est grande , très-apparente et profondément bilobéc ; enfin , les mâ- choires sont petites , membraneuses , et terjniué(!s chacune par deux lobes ou lames dirigées en dedans , et armées de quelques épines vers leur sommet. Les appendices qui re- présentent les mâchoires de la seconde paire , et les pre- mières pates-mâchoires, sont rudimentaires, et n'entrent pas dans la composition de l’appareil buccal ; on les trouve re- jetés plus ou moins loin en arrière, et fixés au boi’d du bouclier thoracique comme les pâtes (3). Les mâchoires de la seconde paire sont représentées par une lame qui est quel- quefois assez grande et ovalaire , d’autres fois tout-à-fait ru- dimentaire. Enfin une paire de tubercules , située un peu en arrière de ces derniers appendices , sont les seuls vesti- ges des membres, qui d’ordinaire constituent les pates- mâchoires de la première paire. Le thorax c.st lamelleux comme la carapace, et constitue (0 l'I. 28 , fig. 2. (2) PI. 28 , fig. 3, 4 , 5 , 6. (3) PI. 28 , fig. 3 , c , rf. HISTOIRE naturelle 4^4 un second bouclier , dont la portion antérieure seulement est couverte par le premier de ces deux disques foliacés. Il est en général plus large que long , et strié en travers , mais ne présente aucune trace de division en anneaux. Les pâtes s’in- sèrent tout autour de ce disque. Celles de la première paire ( b, fig. 3) sont très-petites et cachées sous la carapace; elles sont grêles, cylindriques et onguiculées au bout; tantôt elles sont dépourvues d’appendices, d’autres fois elles donnentnais- sance, par l’extrémité de leur premier article, à un palpe fla- belliforme. Les pâtes des cinq ou meme des six paires suivan- tes sont très-longues et assez semblables entre elles ; de même que les précédentes , elles sont cylindriques et très-grêles, et elles naissent chacune sur un prolongement cylindrique du bord de la grande lame thoracique. Leur premier article est très-long , et porte à son extrémité un palpe flagelliforme , composé d’un article cylindrique et d’une tigelle multi-arti- culée, garnie de poils nombreux. Les articles suivans delà branche principale des pâtes ne pré.sententrien de remarqua- ble , mais se détachent très-facilement , de façon qu’en gé- néral on ne les trouve pas, et que les pâtes paraissent ter- minées par l’appendice cilié dont nous venons de parler. Les pâtes de la première paire se terminent par un article grêle et alongé , tandis que celles des quatre ou cinq paires suivantes sont terminées par un ongle assez fort; celles de la dernière sont tantôt semblables aux précédentes , d’au- tres fois rudimentaires, et dépoum ues depalpi; flabelliforme. Enfin on trouve souvent à la base des pâtes antérieures , ou même de tous ces organes , de petits appendices vésiculaires qui paraissent être des x'cstiges du fouet (ou branche ex- terne ) de ces membres. La disposition de V abdomen varie , tantôt il est alongé , divisé en anneaux bien distincts, et parfaitement séparé du thorax, qui en recouvre la base ; d’autres fois il est con- fondu avec ce bouclier, et semble n’en être qu’un prolonge- ment. Dans ce dernier cas il varie encore, car tantôt il est très-large à sa base, et occupe tout l’espace compris entre les pâtes postérieures ; tandis que d’autres fois il est rudimen- taire et logé au fond de l’angle rentrant, formé par le bord de la lame thoracique. Presque toujours on peut cependant y distinguer six ou sept anneaux , dont le dernier forme avec les appendices du segment suivant une nageoire cau- dale plus ou moins développée. Quant aux fausses pâtes , fixées sous l’abdomen , leur nombre varie, et elles sont en général rudimentaires. Le système nerveux des Phyllosomcs présente un mode de conformation remarquable ; la masse formée par les gan- glions céphaliques est située tout près de la base des an- tennes , et communique avec les ganglions thoraciques par deux cordons d’une longueur extrême. Les ganglions thora- ciques ne sont pas réunis sur la ligne médiane , mais com- muniquent entre eux par des commissures transvei-sales ; leur nombre est de neuf paires. Eniin , les ganglions abdo- minaux sont très-petits et au nombre de six paires. L’intes- tin paraît être di'oit , et dans l’intérieur du bouclier cépha- lique on aperçoit un grand nombre de vaisseaux qui diver- gent latéralement. M. Guérin pense que ces vaisseaux poui- raient bien appartenir à l’appareil de la circulation ; mais cette opinion ne nous paraît pas urlmissiblc , et nous pen- sons que cet appareil est l’analogue du foie. Nous ne sa- vons rien sur les organes générateurs de ces Crustacés, et leurs moeurs n’ont jias été étudiées. On les rencontre dans les mers des pays chauds; et, si ce n’était parleurs yeux d’un beau bleu, on ne les apercevrait pas lorsqu’ils flot- tent à la surface de l’eau , tant leur eorps est transparent. On connaît un nombre as.se7, considérable dcPhyllosomes, et on remarque dans leur organisation des différences si grandes , qu il faudra probablement dans la suite établir dans ce genre plusieurs divisions génériques ; mais jusqu’à ce que l’on sache quelles sont les modifications de structure dépendantes du sexe et de l’ûge , on ne peut bien appré- cier la valeur de ces différences , et il nous a paru préférable de les prendre seulement pour base de simples sous-genres. 476 histoire naturelle Les Phyllosomes forment , à raison de ces différences, trois groupes naturels, qu’on peut distinguer aux caractères suivans : PHTLLOSOMES ayant l’abdomen bien distinct du thorax, grand, i divisé en anneaux, et terminé > Phyllosomes par une nageoire caudale assez 1 ordibaihes- développée. / intimement uni au thorax, sans divisions bien distinctes etter- minéparuiiena- geoire caudale très-petite. Abdomen en gé- néral rudimen- taire et logé au milieu d'une grande échancru- re du bord posté- rieur du thorax. Abdomen grand, triangulaire , et occupant toute la longueur du bord postérieur de la carapace. PllïLLOSOMES BREVtCAÜDES. Phyllosomes LATICACDES. SOUS-GEKEE DES rUYLLOSOMES ORDINAIEES. Les Phyllosomes de cette division se rapprochent plus que les autres des Caridioïdes et des Amphions ; car leur abdo- men, quoique aplati, ressemble beaucoup à celui des Sali- coques. Le bouclier céphalique est ovalaire et très-alongé. Les antennes externes sont sétacées, très-longues, en géné- ral divisées en plusieurs articles et sans dilatation , enferme d’oreille au côté externe de leur base. Les pâtes des deux premières paires , qui correspondent aux pates-mâchoires de la seconde et de la troisième paire chez les Décapodes, por- tent un palpe llabelliforme. La lame thoracique est à peu près circulaire, et son fond postérieur est étroit et peu ou point échancré. Les pâtes postérieures sont rudimentaires. Enfin l’abdomen est assez grand , ne se réti’éeit pas notable- ment en arrière , se compose d’anneaux bien distincts, et se termine par une nageoire caudale , dont les quatre lames latérales sont presque aussi longues que la lame médiane. DES CRUSTACÉS. 477 I. PHïi.tosoME COMMUN. — P. commiinis (i). Lame céphalique moins lai’ge que la lame thoracique , recou- vrant la base des pâtes de la deuxième paire ( ou pates-mâchoires externes ) , alongée et rétrécie en avant. Antennes externes styli- formes , notablement plus longues que les pédoncules oculaires , et composées de cinq articles ( non compris le pédoncule qui les porte , et qui est seulement un prolongement du bord de la cara- pace ) , dont le troisième est très-petit , le quatrième moins long que le pédoncule oculaire , et le dernier à peu prés moitié de la longueur du précédent, et point renflé. Bouche située vers le tiers postérieur de la carapace et très-près des mâchoires de la seconde paire , qui ont la forme de grandes lames ovalaires. Pates-mâ- choires représentées par un petit appendice cilié, porté sur un tubercule plus large. Pâtes antérieures ( ou pates-mâchoires de la seconde paire ) dépassant la bouche , et ayant à leur base, comme les pâtes suivantes, une petite vésicule. Abdomen guère plus de moitié aussi long que le thorax. Longueur, environ i pouce. Flabite les mers d’Afrique et des Indes. (C. M.) 2. PiiTLtosoME sttlifère. — P. stylifera. Lame céphalique moins large que la thoracique , et recouvrant la base des pâtes de la seconde paire. Antennes externes plus lon- gues que les internes , mais un peu moins longues que les yeux , droites, simples, styliformes, et sans divisions bien marquées. Lame thoracique , ovalaire transversalement, et à bord postérieur à peu près di-oit. Abdomen étroit. Les lames externes de la na- geoire caud.ale plus grandes que les mitoyennes. Premier article (i) Leach,.lournal de physique 1818, p. 807, lig. ii, et Appendice du voyage du capitaine Tuckey au Zaïre , p. 19 , PL 18, lig. 6. — Latreille , Notiv. Dict. d’hist. nat. et Encyclop. méthod. t. X, p. ng, PL 304, hg. I- — Desmarest , Consid. sur les Crustacés , p. 255, PL 44 , lig. 5. — Guérin, Magaïin zoologique, cl. VII, PL 8, fig. 1 HISTOIRE NATURELLE 478 des pales des quatre premières paires portant à son extrémité' une forte épine dirigée en arrière. De l’Océan indien. 3. Phyllosome semblable. — P. ajjfinis {i). Cette espèce ne paraît différer que fort peu du Phyllosome commun , dont elle n’est peut-être qu’une variété d’âge ou de sexe ; elle en diffère en ce que ses antennes sont seulement de la longueur des pédoncules oculaires ; les pates-mâchoires antérieu- res ne sont représentées que par un tubercule sans lobe cilié ; la lame thoracique est plus étroite que la carapace , et la lame mé- diane de la nageoire caudale est plus large que longue. Longueur, environ 10 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Guinée. 4. Phyllosome clavicobhe. — P. clavicornis (3). Carapace ou lame céphalique régulièrement ovalaire , à peu près de même largeur que la lame thoracique , et recouvrant en partie la base des pâtes de la troisième paire. Antennes externes presque trois fois aussi longues que les pédoncules oculaires , com- posées de cinq articles distincts , et renflées au bout , leur dernier article étant plus gros que le précédent. Pâtes - mâchoires anté- rieures représentées par un tubercule , comme dans les espèces précédentes. Pâtes antérieures dépassant la bouche, qui est située, comme dans les espèces précédentes , vers le tiers postérieur de la carapace. Abdomen presqu’ aussi long que le thorax. Longueur, un peu plus d’un pouce. Trouvé dans les mers d’Afrique et d’Asie. (1) Guérin, op. cit. PL 8, fig. 2. (2) Leacli, Voyage du capitaine Tiickey, Append. , et Journal de Physique, 181S, p. So^, fig, jj. — Latreille, Encycl. t. X, p. Il, etc. — Desmarest, Cousid. sur les Grust. p. 264, PL 44> fig. 4- — Guérin, loc. cit' PL j. eES CRUSTACÉS. 479 5. PaytiosoME a iongues cornes. — P. longicornis (i). Carapace alongée, un peu rétrécie en avant, un peu plus large que la lame thoracique , et recouvrant en partie la base des pâtes de la troisième paire. Antennes externes beaucoup plus longues que le corps , et légèrement renflées vers le bout. Bouche placée comme dans les especes précédentes; mâchoires externes égale- ment lamelleuses; pates-mâchoires antérieures représentées par une lame trilobée , à bords ciliés. Pâtes portant à leur base deux petites lamelles membraneuses ; celles de la troisième paire dé- passant un peu la bouche , et celles de la dernière paire armées à leur base d’un petit appendice conique, qui pourrait bien être 1 organe male. Abdomen à peu près de la longueur du thorax. Lame interne des fausses pâtes de l’abdomen bilobé du côté in- terne. Lame médiane de la nageoire caudale étroite et alongée. Longueur, i5 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle- Hollande et de la Nouvelle-Guinée. (G. M.) Ce Phyllosome pourrait bien être le mâle de l’espèce précé- dente. 6. Phyllosome de Freycinet. — P, Freycinetii (2) Gai*apace ovalaire peu rétrécie en arrière , et dépassant à peine la base des pâtes de la seconde paire. Antennes externes un peu plus longues que les pédoncules oculaires, styliformes, et compo- sées de cinq articles , dont le dernier est très-grêle. Bouche située vers le milieu de la face inférieure de la carapace, et très -éloi- gnée des mâchoires de la seconde paire , qui sont représentées, comme dans les espèces précédentes , par mie lame ovalaire asseï grande. Pates-mâchoires antérieures représentées par une lame (1) Guérin, voyage de la Coquille , et Magaz. zoologique , cl. 7 , PI. 6, üg. I. (2) Guérin, voyage de la Coquille, PI, 5 , %• 3i 6t Mag. zool. cl. 7, PI. 9, Kg. I. 48® HISTOIRE NATURELLE trilobée. Thorax plus large que dans les espèces précédentes, et ayant son bord postérieur légèrement concave. Pâtes antérieures atteignant à peine la bouche. Abdomen presque aussi long que le thorax, étayant les lames extérieures de sa nageoire caudale un peu plus longues que la lame médiane. Longueur , environ 17 lignes. Trouvé par M. Lesson dans les mers de la Nouvelle -Guinée, (G. M.) Le Phyllosome a front échancré (i) de Latreille appartient à cette division du genre Phyllosome , mais il a été décrit d’après un individu trop mutilé pour qu’on puisse y assigner des carac- tères précis. SoUS-GENRE DES PhYLLOSOMES BRÉVICAUDES. Dans ce groupe l’abdomen présente à peu près la même forme que dans la division précédente , mais est en général presque rudimentaire, et est toujours logé au milieu d’un angle rentrant formé par le bord postérieur de la lame tho- racique; les fausses pâtes sont ordinairement réduites à l’état de vestiges, et la nageoire caudale est en général très-in- complète. La confonnation des antennes externes est égale- ment caractéristique ; ces appendices sont moins longs que les antennes internes, et ont la foime d’une lame sans divi- sions transversales , qui présente en dehors un prolongement articuliforme ou une pointe, et qui semble être elle-même un simple prolongement du bord. Les pâtes- mâchoires anté- rieures sont presque toujours réduites à un état encore plus rudimentaire que dans le sous-geni’e précédent, et les pâtes des deux premières paires manquent de palpe flagelliforme. (i) Phyllosoma lunifroas , Latreille, Nouv. Dict. d’hist- naturelle, t. XVI, p. 36; et Eiicyclop. méthod. t. X, p. 119. — Phyllosoma litnifrons , Desraarest, Consid. sur les Crust. p. 255. — Phyllosoma lunifrons, Guérin, Mag. zool. cl. Vil, PI. l3, fig. 3 DES CRUSTACÉS. 48 1 7. Phtllosome LATicoRNE. — P. lalicornis (i) . + Carapace ovalaire plus large en avant qu’en arrière et recou- vrant la base des antennes externes. Antennes externes plus lon- gues que le pédoncule des antennes internes , très-larges , et présen- tant en dehors un grand lobe auriculiforme . Mâchoires de la seconde paire conformées comme chez les Phyllosomes de la section précédente , et portant, outre la grande lame ovalaire ter- minale , un petit lobe antérieur. Pates-mâchoires antérieures re- présentées par une lame trilobée. Laine thoracique deux fois plus large que longue. Pâtes postérieures semblables aux précédentes. Abdomen assez grand, presque aussi long que le thorax , et divise en anneaux bien distincts , mais n’occupant qu’environ le tiers de la longueur de la grande échancrure semi-circulaire formée par le bord postéiâeur de la lame thoracique. Nageoire caudale grande , et ayant ses cinq lames à peu près de même longuem’. Longueur, plus de 2 pouces et demi. Trouvé dans les mers de l’Inde. ( C. M. ) 8. Phvllosome indien. — P. indica (2). Carapace recouvrant la hase des pâtes de la seconde paire, et no- tablement plus large que la lame thoracique. Antennes externes de même forme que chez les Phyllosomes brévicornes, mais plus larges à leur base. Mâchoires exteruies représentées par un tuber- cule bilobé. Pâtes de la dernière paire presque aussi grandes que les précédentes, et conformées de même. Abdomen élargi vers sa base , et dépassant un peu le niveau de la lame thoracique. (1) Cancer cassideus, Forster, Nachtricht von einen neaer In- sekten, Natnrforscher, n“. ij, 1782, PL 5. — Phyllosoma laticornis, Leach, voyage du capitaine Tuckey, Suppl, p. 20, PI. 18, fig- 10, et Journal de physique, 1818 Latreille, Encycl. niétli. t. X, p. iip, PL 354 , fig. 4- — Desmarest , Considérations sur les Crustacés , p. 255, PL 44, % 7- — Guérin, voyage de la Coquille, Crustacés, PL 5, %. I , et Magazin zoologique, cl. VII , PL 9, fig. 2. (2) Edw. Bulletin des sc. nat. de Férussac, t. a3 , p. 148. crustacés, tome II. 3l HISTOIHE NATUriELLE 48a Fausses pâtes des quatre premières paires rudimentaires, mais distinctement bilobe'es ; celle du pe'nultième article dépassant de chaque côté et en ai’rière la lame caudale médiane. Longueur , environ 3 pouces. Trouvé dans l'Océan indien par M. Reynaud. (G. M.) Le ravLLOsoME AüSTRAi. de MM. Quoy etGaimard (i)rcssemble beaucoup à l’espèce précédente , mais paraît en diflerer par un développement bien plus considérable de l’abdomen. f). PiiyiLosoME BRÉviooRNE. — P. hrevicomis (2). Carapace ovalaire, et ne s’étendant pas au-dessus de la base des pâtes de la seconde paire. Antennes externes minces, ne dépns~ sont que de peu le second article des antennes internes, et ne pré- sentant au coté externe qu'un lobe rudimentaire. Mâchoires de la deuxième paire réduites à de simples tubercules sans lobe ter- minal, et assez éloignées, à leur base, des tubercules qui représen- tent les pates-màchoircs. Laine thoracique grande et beaucoup plus large que longue. Putes de la dernière paire presqu aussi grandes que les autres, et conformées de la même manière. -Abdo- men extrêmement petit, mais atteignant presque le niveau des angles latéro-postérieurs de la lame thoracique , et à peine élargi à sa base. Fausses pâtes rudimentaires , mais celles de la dernière paire obscurément brilobées, et dépassant latéralement le dernier segment abdominal, qui est large et très-court. Longuem*, envi- ron 20 lignes. Trouvé dans les mers d’Afrique et d’Asie. (G. M.) (1) Phyllosoma australis, Quoy et Gaiiuard , voyage de l’Uranie , partie zoologique , PL 82 , tig. 1, M, Guérin pense que ce Phyllo-- some doit être rapporte au P. brêvicorne , mais cela ne nous paraît pas probable. (2) Leacli , voyage du capitaine Tuckey, Supplém. PL 20 , fig. 9, et Journal de physique , t. LXXXVI (1818). — Latreille , Nouv. Dict. d hist. nat. et Lncyclop. méthodique, t. X, p. 119, PL 354 • fig. 3. . — Desmarest , Considérations sur les Crustacés , p. a55. — Guérin , iVlagazin zoologique , cl. YU , PL 10 et H , fig. I. DES crustacés. 483 10. Phyllosome styucorne — P. slylicornU. (Planche 28 , fig. t-7.) Carapace ovalaire , un peu rétrécie postérieurement , et ne s’c- tendant pas au-dessus des pales de la deuxieme paire. Antennes externes plus courtes et plus grêles que dans l’espèce précédente. Mâchoires de la seconde paire représentées par un tubercule portant à son sommet un lobe ovalaire bien distinct. Vestiges des pates-machoires anterieures situées contre la base des mâchoires externes. Lame thoracique plus large que la carapace. Pâtes pos- térieures semblables aux autres. Abdomen réduit à un petit tu- bercule aplati , qui n’occupe qu’environ ta moitié de la longueur de l’échancrure postérieure du thorax , et se termine par une lame arrondie, plus longue que large. Fausses pâtes encore plus rudimentaires que dans l’espèce précédente ; celles du pénul- tième anneau simples et complètement cachées sous la lame ter- minale de 1 abdomen. Longueur , environ 2 pouces. Trouvé dans l’Océan indien par M. Reynaud. II. Phyllosome xRONgiiÉ. — P. delruncala. Carapace un peu rétrécie en avant , et recouvrant la base des pâtes de la seconde paire. Pédoncules oculaires très-longs. An- tennes externes un peu plus larges que chez le P. brévicot ne, mais de meme loriiic. Lame thoracique beaucoup moins large que la carapace, et tronquée en arrière de façon que le point le plus reculé corresponde à l’insertion des pales de l’avant- dernière paire. Pales postérieures rudimentaires. Abdomen rudimentaire et ne présentant que des vestiges de fausses pâtes. Longueur , 18 ligues Trouvé dans l’Océan atlantique par M. Reynaud. (G. M.) Sous-genre des Phyllosomes laticaudes. Les Phyllosomes de cette division sont rcmai’quablcs par la grande largeur de leur carapace , et surtout par la 3t. con- HISTOIRE NATURELLE 484 Ibnnation de leur abdomen, qui est triangulaire, et occupe tout l’espace compris entre la iDase des pâtes postérieures, et se continue sans interruption avec le thorax , de façon à former avec lui une seule lame. Les antennes externes sont courtes , lamelleuses , et garnies eu dehors d’un prolonge- ment auriculiforme, comme dans le sous-genre précédent. La disposition des mâchoires externes et des pates-mâchoires antérieures est la même que chez les Phyllosomes ordinaires ; tandis que les pâtes des deux premières paires manquent de palpe flahelliforme comme chez les Phyllosomes brévicaudcs. Les pâtes postérieures sont rudimentaires. Enfin l’abdomen se termine par une nageoire à cinq lames assez grandes ; mais les fausses pâtes des anneaux précédents sont rudi- mentaires. 12. Phyllosome Épineux. — P. spinosa (i). Carapace beaucoup plus large que longue , un peu pointue en arrière, et recouvrant la base des pâtes de la troisième paire. Lobe externe des antennes externes beaucoup plus petit que la lame interne. Yeux sphériques. Pâtes de la seconde paire courtes, mais dépassant la carapace dans plus de la moitié de leur longueur ; celles de la troisième paire plus longues que celles de la quatrième. Une épine assez grosse à l’extrémité du second article des pâtes de la troisième , de la quatrième, de la cinquième et de la sixième paires. Pâtes postéi'ieimes beaucoup moins longues que l'abdomen. Abdomen court ; son dernier segment grand , plus long que large, et terminé par deux petites cornes séparées par un bord arrondi ; les quatre lames latérales de la nageoire caudale ne dépassant pas la base de ces cornes ; fausses pâtes bifides, mais sans articulations, et très-coiu'tes. Longueur, environ i5 lignes. Trouvée près des Açores par M. Reynaud. (G. M.) (i) Edw. Bulletin de Férussac, sc. r.at. t, aS , p. 148- DES CliUSTACKS. ' J 3. I’hïelosome de la MÉDrTERnANÉE. — P. Mediterranen (i^ Cette espèce est extrêmement voisine de la précédente, dont elle ne se distingue guère que par la forme ùesjreux qui , au lieu d'être sphériques , sont alongc’s et rétrécis vers le bout , de manière à res- sembler à une poire renversée. Le second article des pâtes ( celui qui suit 1 insertion du [lalpe flabelliforrae ) paraît manquer d’é- pnie a sou cxtrémilc. Enfin les pâtes de la seconde paire sont au moins aussi longues que celles de la troisième , et ces dernières sont notablement plus courtes que les suivantes. Habite la Méditerranée. 14- Phylloso.me de Dulekhev. — P. Duperreyi (a). Carapace presque circulaire , écbanerde en arrière , et dé- passant de beaucoup la base des pâtes de la quatrième paire. An- tennes externes très-largos, ajaut leur lobe externe pi-esque aussi grand que la portion terminale de leur lame interne, l'ates de la seconde, de la troisième et de la quatrième paires à p u; près de même longueur ; celles de la septième paire dépassant l'abdcmen. Lame médiane de la nageoire caudale plus large que longue , qua- drilatère, et aj'ant ses angles latéro -postérieurs moins saillans que le milieu de son bord postérieur. Lames externes plus longues que la médiane. Longueur, iC ligues. Trouvé au port .Tackson par M. Lesson. 10. Phylloso.me de Reynacd. — P. Rep-naudii (3). Espèce très-voisine du P. épineux , mais dont les pâtes de la (1) Chrysoma Mediterranea, Risso , Hist. nat. de l’Europe raéri- dion. t. Y , p. 88, PI. 3, fig. g. — PhyUosoma Medilerrama, Gué- rin, Magazin zoologique , cl. VII, PI. i3, fig- a- — Roux, Crus- tacés de la Méditerranée, PI. aâ. (2) Guérin , Voyage de la Coquille, Crust. PI. 5, fig. 2, et Mag, zool. cl. VU , PL 13. (3) Guérin, Mag. zool. cl. VII , PI. i3 , fig. 1. HISTOIRE NATURELLE 486 seconde paire sont si courtes , quelles dépassent à peine le bord de la carapace, et dont l’abdomen est beaucoup plus étroit. Peut- etre n’en est-ce qu’une variété d’âge ou de sexe. Trouvé sur les côtes de l’Inde par M. Reynaud. Le Phyllosome ponctué (i) 8e Lesson devra former le type d’un sous-genre , ou même d’un genre distinct , si la figure qui en a été publiée est exacte ; ce qui , au reste , nous paraît peu pro- bable. Genre AMPHION. — Amphioii (2). Les Crustacés que j’ai désignés sous le nom à’ Amphion , se rapprochent des Phyllosomcs plus que tous les auti’es Stoinapodes ; mais , sous certains rapports , ils ressemblent aussi aux Alimes et aux Mysis , et ils établissent naturelle- ment le passage entre ces animaux. Leur bouclier céphali- que ou carapace est foliacé comme celui des Pbyllosomes, mais est étroit, alongé et bombé comme chez les Alimes; les divers appendices de la portion céphalo-Ütoracique du corps diffèrent à peine de ceux des Pbyllosomes ; enfin la forme de l’abdomen et de la nageoire caudale est celle des IVIysis. Le bouclier céphalique (3) est très-développé et tout-à-f'ait lamelleux ; il s’étend jusqu’à l’origine de l’abdomen et cache la base des pâtes ; son diamètre longitudinal est plus du double de son diamètre transversal , et de chaque côté il se recourbe un peu en bas ; son bord antérieur est presque droit, et laisse à découvert l’anneau qui porte les yeux. Il n’y a pas de trace do rostre ; mais de chaque côté l’angle , formé par la réunion de ce bord avec le bord latéral , se pro- longe en avant en maniéré d opine. Enfin le bord postéiieur de la carapace, -qui est court et presque droit, se continue avec les bords latéraux sans former d’angles bien marqués. (i) Gaérin , Mag. zool. cl. VU, PI. n, fig a. (a) Edwards, Annales de la société entomologique, t. I, p. 336. (3) PI. a8, fig. 8. i>Es cnrSTACÉs. ^8^ Les yeux sont très-gros ; leur portion terminale a la même forme que celle des Phyllosomes : mais la tige étroite qui les supporte , au lieu d’être très-longue comme chez ces Crusta- cés, est extrêmementcourte. Les qualrc antennes {\) s’insèrent sur la même ligne, immédiatement au-dessous et en arrière des pédoncules oculaires. Celles de la première paire ont la même forme générale que elle/, les Phyllosomes ; leur portion basilaire se compose de trois articles grêles et cylindriques , dont le premier et le dernier sont les plus longs, et elles se terminent chacune par deux petites tiges fiiiibrmcs , dont rinterue est trè.s-courtc , et l’externe à peu près de la lon- gueur de la portion basilaire. Les antennes externes sont beaucoup plus développées, et ne ressemblent pas du tout à celles des Phyllosomes ; elles se rapproclicnt beaucoup , par leur forme générale, de cellesdesAlimcs; mais, au lieud’être dirigées en bas et en dehors , elles se portent directement et en avant. Leur premier article, qui n’est pas bien distinct, donne insertion en dedans à une tige cylindrique, et en dehors à un grand appendice lamelleux cette lame, ii peu près ovalaire , dépasse de beaucoup le ni\ eau de la por- tion basiliaire des antennes internes ; ses bords interneet an- térieur sont ciliés, et son bord externe se termine par une epine. La tige est composée de deux petits articles basilaires très-courts , et d’nii long article tenuhial légèrement renflé vers le bout; sa longiu'ur est d’environ le double de celle de la lame qui en recouvre la l/ase. La disposition de la bouche est à peu près la même que chez les Phyllosomes j elle est très-éloignée des aiitcnues , et forme, vers le tiers antérieur du bouclier céphalique, un petit tubercule arrondi , de la partie postérieure de laquelle naît le thorax. Les parties qui entrent dans sa composition sont: un labre, deux mandibules, une languette, deux paires de mâchoires et deux paires de pates-mâchoires. Le labre est transversal et peu développé. Les mandibules ne (i) PI. a 8, üg. g. 488 HISTOIRE NATURELLE portent pas de palpe, et sont eu grande partie cachées par la languette, qui est bilobée. Les mâchoires de la première paire sont presque rudimentaires, et ne m’ont paru consis- ter que dans une petite lame cornée , dont le bord est cilié. Celles de la seconde paii'c se composent de deux articles, dont le premier présente en dedans un prolongement garni d’é- pines. Les pâtes mâchoires de la première et de la seconde paire, qui chez les Pbyllosomes n’existent qu’à l’état de ves- tiges, et n’entrent pas dans la composition de l’appai-eil buc- cal, sont au conti'aire ici très-développécs et appliquées sur les mâchoires. Celles de la première paire présentent au de- dans plusieiu's languettes garnies de poils à leurs extrémités et au côté externe de leur base un grand appendice foliacé et ovalaire. Les pates-mâchoires de la seconde paire sont beau- coup plus déx eloppées que les précédentes ; leur article basi- laire est lamellenx , et porte à sa partie antérieure, 1“ une tige cylindrique composée de trois articles ; 2o un appendice flabclliforrae , ou une espece de palpe qui s’axance au côté externe de la tige, et la dépasse. Le thorax est aplati comme chez les Phyllosomes, mais plus étroit et complètement caché sous la carapace. Il donne attache à six paires de pâtes ayant absolument la même disposition que chez ces derniers Crustacés ; toutes sont grêles et cylindriques , et à l’extrémité de leur deuxième article naît un appendice palpilbrme, composé d’un article cylindrique terminé par une soie mul- ti-ai'ticulée et ciliée. Les pâtes de la première paire , celles qui correspondent aux pates-mâchoircs externes des Décapo- des , s’insèrent très-loin de la bouche, et sont beaucoup plus courtes que les autres ; leur deuxième article se termine en avant par une épine aiguë. Les pâtes des trois paires sui- vantes deviennent de plus en plus longues, et ont au bord leur troisième article, une, deux ou trois épines semblables à celle qui existe à l’extrémité du second article. Les pâtes de la cinquième paire, qui sont un peu moins longues que celles de la quatrième paire , présentent la même disposition ; en- fin celles de la dernière sont beaucoup plus courtes que les DES CRUSTACES. 489 précédentes, et ne présentent pas d’épines bien distinctes. L’ abdomen est presque aussi long que la portion céphalo- thoracique du corps, et se compose de sept segmens. Sa forme est la même que celle de l’abdomen des Salicoques, et il se termine par une nageoire en éventail , dont la pièce mé- diane (formée par le septième anneau) est lancéolée, et dont les pièces latérales sont ovalaires. Quant aux appendices fixés sous les cinq premiers anneaux de l’abdomen , ils sont presque rudimentaires. On ne connaît qu’une seule espèce appartenant à cette di- vision générique. l’Amphion de Reymabd. — A. Refnaudii (i). (Pl.^t8,fig.8.) Sa longueur est d’environ i pouce ; et ses tégumens , à l’ex- ception de ceux de l’abdomen , sont diaphanes. Ce crustacé a été recueilli en haute mer, dans l’Océan indien , par M. Reynaud , chirurgien de la marine. (G. M.) FAMILLE DES UNICUIRASSÉS. Les Crustacés de cette famille sont pourvus d’une carapace assez grande , mais néanmoins ils se rap- prochent des Edriophthalmes par la conformation de leur thorax , car la plupart des anneaux de cette por- tion moyenne du corps sont complets, mobiles et nus, ou simplement recouverts par le bouclier dorsal sans contracter avec lui aucune adhérence. L’indépen- dance des premiers segmens du corps est même portée plus loin chez ces Crustacés c[ue chez aucun autre. (I) Edwards , Annales de la société entomogique , t. I , p. 336 , PI. 13, A, fig. i-io. ItlSTOinE KATUHELLE 490 car chez la plupart d’entre eux , non-seulement l’an- neau ophtalmique, mais aussi l’anneau anlennu- laire , restent libres (i), et dans quelques-uns on voit à la base des antennes de la seconde paire une pièce transversale qui semble devoir être le représentant de l’arceau inférieur du troisième anneau céphalique , et qui ne serait pas soudée comme d’ordinaire avec l’an- neau suivant, dont la cnra pace est une dépendance. Sou- vent tous les anneaux thoraciques et céphaliques situés en arrière de ce dernier sont également distincts entre eux et plus ou moins mobiles, mais, à l’exception des quatre derniers , ils sont incomplets en dessus , et re- présentés seulement par leur arceau sternal. L’ab- domen est toujours très-développé , et se compose de sept segmens mobiles, dont le dernier constitue une lame caudale très-grande, hesyeux sontgros et renflés vers le bout (2) ; les antennes de la première paire (3) s’insèrent au-dessous et en arrière de leur iiédoncule, et se composent d’un pédoncule cylindrique formé de trois articles, et terminé par trois filamens ordinaire- ment miilti-articulés. Les antennes de la seconde paire s’insèrent en arrière et en dehors des précédentes, et sont pourvues d’un grand appendice laraelleux fixé sur un article gros et cylindrique, à l’extrémité du premier article de leur pédoncule , qui porte aussi en avant un filament ordinairement multi -articulé (4). La bouche est assez éloignée des antennes et portée sur une éminence à peu près triangulaire, dont la base (1) PI. I, fig. 1 1 a, b , fig. 1 et 2; PI. 26 , fig. 11; PI. 27 , tig. (2) PI. 1 , fig. I : PI. 27, fig. I et 9: PI 28, fig. 10. (3) PI. 27, fig. 2 et lü. (4) Pi- 2;^ , iig. 2 et 10 ; PI. 28, fig. li, etc. DES CRUSTACÉS. correspond à l’insertion des pâtes préhensiles ( i ). La lèvre supérieure est grande , saillante et semi-circu- laire. Les mandibules (a) sont dirigées en bas et se terminent par deux branches dentées, dont l’une re- monte dans 1 arrière-bouche vers l’estomac; la tige palpiforme que porte ces organes est toujours petite, et quelquefois rudimentaire ou nulle. La lèvre infé- rieure est grosse, et recouvre en partie l’extrémité des mandibules. Les mâchoires sont très -petites et ap- pliquées exactement contre la bouche (3) ; celles de la première paire se terminent par une espèce de cro- chet dirige en dedans, et sont armées d’épines le long’ du bord interne de leur second article ; on v remar- que aussi un ]>elit appendice palpiforme rudimen- taire. Les mâchoires de la seconde paire sont lamel- leuses,àpeu jnès triangulaires, et composées de quatre ou cinq articles placés bout à bout; on n’y voit rien qui ressemble à un appendice llahelliforme. Les mem- bres qui appartiennent au septième anneau cépha- lique, et (|ui constituent d’ordinaire \es pates-mâ- choires anterieures, ne paraissent pasappartenir àl’ap- pareil buccal (4); ils sont trè.s-:dongés , et constituent une paire de pâtes grêles, et généralement élaraies vers le bout , dont les usages ne sont pas connus. Les mem- bres thoraciques de la première paire, qui sont les analogues des secondes pâtes -mâchoires des Déca- pOiles et des pâtes antérieures des Edriopbtbalmes , présentent un très-grand développement, et consti- tuent de grandes pales dites ravisseuses , dont le der- (1) PI. 27, fig. 2 et 10. (2) PI. 27, fig. 3 et !i; PI. 26, fig, jj. (3) PI. 27, fig. JO,./, k; fig. 5, (i, etc. (4) Fl. 27, fig. 2, g. 49^ IIISTOUIE NATURKtLE nier article se reploie comme une grille le long du bord interne de l’article précédent (i), et forme de la sorte une espèce de pince dont l’animal se sert , tant pour sa défense que ptour saisir sa proie. Les pâtes des trois paires suivantes sont beaucoup plus petites, et en quel- que sorte refoulées en avant, de façon à occuper d’ordi- naire une ligne courbe transversale , et à se placer entre la base des pâtes ravisseuses (2); en général elles sont appliquées sur la bouche , et ne paraissent servir qu’à la préhension des alimens ; elles se terminent toutes par une espèce de main ovalaire , armée d’une grille mobile , disposée de manière à se reployer contre son bord interne. Ces cinq paires de membres portent à leur base , du côté externe , un appendice mem- braneux , vésiculaire , aplati en forme de disque et pédiculé, qui est l’analogue du fouet, et qui, d’a- près quelques auteurs , serait un organe de respira- tion. Les pâtes thoraciques des trois dernières paires sont assez éloignées entre elles et dirigées en bas (3) ; elles soxit grêles , cylindriques , et pxresque tou- jours garnies d’un appendice styliforme qui naît à l’extrémité de leur secoird article. Les membres ab- dominaux sont au nombre de six paires ; ceux des cinq premières paires sont conformés à peu près comme chez les Décapodes Macroures, si ce n’est que leur pédoncule est beaucoup plus large, et qu’en gé- néral ils donnent insertion à des branchies (4). Les ap- pendices du sixième anneau abdominal concourent à former la nageoire caudale ; elles sont dirigées en (1) PI. 27, fig. 2, h. (2) PI. 27 , fig. 2, i,j, fig. l3, 14, etc. (3) PI. 26, fig. I ; PI. 27, fig. 9 et fig. 2,7. (4) Pt. 26, fig. n , et PI . 27, fig. 7. B ES CnUSTACÉS. ^9^ deliors, et terminées par deux lames ciliées, entre les- quelles on remarque un grand prolongement lamelleux de l’article basilaire; la branche externe de ces fausses pâtes est ordinairement com|)osée de deux articles (i). Enfin il existe quelcjuefois sur le bord postérieur du dernier segment de l’abdomen une paire d’épines mo- biles, qui peuvent être considérées comme des ves- tiges d’une septième paire de membres abdominaux. Les è/’nnc/n'ex sont rameuses , et composées d’un grand nombre de petits cylindres, portés sur des tigelles , qui à leur tour naissent d’une tige plus grosse (2) ; quelquefois ces organes manquent complè- tement ou n’existent qu’à l’état de vestiges , mais en général ils sont très-développés. Ils sont suspendus sous l’abdomen , à la base de la lame externe des faus- ses pâtes des cinq ])remières paires, et flottent libre- ment dans l’eau. On n’a encore examiné la structure interne que d’un seul genre appartenant à ce groupe , par consé- quent nous ne pouvons rien dire de général relative- ment à leur anatomie. Cette famille , quoique peu nombreuse , peut être divisée en deux petites tribus reconnaissables aux caractères suivants : 'Ayant la carapace sans divisions etj armée d'un rostre stvliforme ; point f r. STOMAPODES Lie plaque rostrale mobile et des ( ) lirancliics en général rudimentaires. 1 UNICÜIRASSÉS \ ^ J f Ayant lu carapace divisée en trois'! [lobes, une plaque rostrale mobile ISquilhens. \et des brancbie.s très-développées. J (1) PI. 27, lig. 8 et 9, etc. (2) PI. 10, fig. .'j, et PI. 27, lig. 7. ë 494 HISTOIRE NATUREELK TRIBU DESERIGHTHIENS. La tribu des EriclitLiens se compose d’un certain nombre de petits Crustacés assez voisins des Squilles, mais qui n’ont en général que des branchies rudi- mentaires, et qui en sont souvent complètement pri- vés. On les reconnaît facilement à la conformation de leur carapace , qui est grande, lumelleuse , en général trans|jarenle , sans sillons longitudinaux ni lobes dis- tincts et toujours armés d’un rostre styliforme qui s avance au-dessus des anneaux ophlhalmique et an- tennulaire (i). Ces deux premiers anneaux de la tête sont moins distincts entre eux que chez les Squilles , mais coniormés à peu près de même, et mobiles sur le segment céphalique suivant. Les antennes internes s’insèrent au-dessous et en arrière des pédoncules oculaires; elles sont assez écartées entre elles, et leur pédoncule, grêle et cylindrique , se compose de trois articles, et porte à son extrémité trois filets multi- arliculés (2). Les antennes externes sont insérées à quelque distance en arrière des précédentes et se di- rigent en dehors ; leur pédoncule est gros et formé de deux articles^ dont le premier donne naissance, par le bord antérieur de son extrémité, à une tige grêle et courte, composée de deux articles pédonculaires et d’un filet multi-articulé , et dont le second porte à son extrémité une grande lame ovalaire à bords ci- liés (3). L épistome nest pas saillant et renflé comme (i) PI. 27 , fig. 1 , et PI. a8 , lig. 10 et n. (2; PI. 27 , Kg. 2 d. (3; PI. 27, Kg. 2 J et PI. ‘28, fig. n. DES CRUSTACÉS. 4g5 chez les Squilles , et la bouche ressemble à un tuber- cule pyriforme situé vers le milieu ou vers le tiers postérieur de la face inférieure de la carapace. La lèvre supérieure a la forme d’un triangle dont la base serait arrondie et dirigée en arrière. Les mandibu- les (() sont verticales, renflées à leur base, et armées de deux branches à bords dentelées, dont la supé- rieure s’élève dans l’intérieur du pharynx; leur tige palpiforme est rudimentaire ou nulle. La lèvre infé- rieure (2) est grosse et composée de deux lobes ren- flés. Les mâchoires (3) sont petites et conformées de la même manière que chez les Squilles, si ce n’est que celles de la seconde paire sont plus étroites. Les membres qui représentent les pates-màchoires anté- rieures, les pales ravisseuses, les trois paires de pâ- tes subchéliformes appliquées contre la bouche , et les trois paires de pâtes natatoires qui terminent la série des membres thoraciques, sont conformés et dispo- sées de la même manière que chez les Squilles (4) , et ont déjà été sulEsamment décrits dans les généralités sur cette famille ; il est seulement à noter que souvent les trois paires de jiates subchéliformes sont moins rapprochées de la Louche que chez les Squilles, et que celles des trois dernières paires sont quelquefois ru- dimentcaires. La carapace (5) se prolonge plus ou moins loin au-dessus des derniers anneaux du thorax, ou même au-dessus des premiers segmens de l’abdomen , mais sans y adhérer. \J abdomen est alongé ; son der- (1) PI 27, fig. 3. (2) PI. 27, tig. 4. (3) PI. 27, fig. 3 et 6. (4) P*- 27, fig. 2. (5) Pl. 27, fig. I et 2 ; PI. 28, fig. 10 et 12. 496 HISTOIRE NATURELLE nier segment est très-grand , et recouvre en entier les appendices de l’anneau précédent, qui sont courts, mais conformés de la même manière que chez les Squilliens (i). Enfin les fausses pâtes suspendues aux cinq premiers anneaux de l’abdomen sont plus grêles et plus allongées que dans l’autre division de cette famille, et, comme nous l’avons déjà dit, ne présentent en général que des vestiges de branchies. Les Ericbtbiens ne se rencontrent guère que dans la haute mer, et n’ont été trouvés jusqu’ici que dans les régions tropicales. On peut reconnaître aux ca- ractères suivans les trois genres dans lesquels nous les répartissons : Genres. ayant la grille et s’étendant en des pâtes ravis- arrière plus ou senses droite et moins loin au- sans dents ; les dessus de l’abdo- branchiesnuUes men. ayant la grille des pâtes ravis- seuses droite et sans dents; les branchiesnuUes on rudimentai- res. Carapace recou- i vrant l’anneau 1 ophthalmique etj la base des yeux, \j;„.caTHE. Erichthe. ERICTHIENS Carapace ne re- couvrant pas Van- neau oplithalrai- que ni la base des) Alime. yeux et ne s’éten- dant pas au-des- sus de l’abdomen. (0 PI. 27, lig. 8. DES CRUSTACÉS. 497 Genre SQUILLERIGHTHE. — Squillerichthus . Nous proposerons de désigner sous le nom générique de Squillerichthe certains Stomapodes qui établissent le passage entre les Squilles et les Érichtlies, et se lient d’une manière très-étroite à ces deux genres. De meme que che* les Erichtlics , la carapace est armée deprolongcmcns spinilbrmeset recouvre la base des an tenues internes, mais eu arrière , elle ne dépasse pas (les épines non comprises) le dernier anneau du thorax (PI. 27, fig. j). Le rostre est stiliforme et très-long. Les yeux sont gros , pyri- formes et articulés, à angle droit , sur un pédoncule cylindri- que tres-grclc et assez long. L anneau oplithalmique n’est pas distinct de l’anneau autennulaire comme chez les Squilliens, mais le mode d’insertion des antennes est le même que chez ces animaux et chez les Erichthes (PI. >27, fîg. 2). Les an- tennes de la première paire sont dirigées en avant et ne présentent rien de remarquable. Les antennes externes sont dirigées en dehors , comme chez les Erichthes, et présentent aussi un gros pédoncule portant à son extrémité une grande lame ovalaire , ciliée tout autour et donnant insertion , par SOI. bord antérieur, à une tigelle très-eourte , et com- posée de deux articles pédonculaires et d’un filet termi- nal. La bouche est peu éloignée de la base des antennes, et situee vers le milieu de la cai'apace. La l'ei>re supérieure est grande, demi-circulaire et saillante. Les mandibules sont dirigées en bas comme chez les Squilles ; on y remarque aussi une grosse dent dentieulée , et un prolongement égale- ment dentelé sur le bord, qui remonte vers l’estomac (fig. Il) ; mais la tige palpiforme est nidle ou rudimentaire. En arrière des mandibules on trouve une grosse lèvTe inférieure bilobce (fig. 4) ; puis deux paires de mâchoires, dont la forme est la même que chez IcsSquilliens (fig. 5et6). Les apjiendices qui correspondent aux pates-mâchoires de la première paire ne présentent rien de remarquable, ils ont la forme d’une tige CRUSTACÉS, TOME H. 32 HISTOIRE NATURELLE longue et gi’êle, et, de même que les autres Crustacés de cette famille j ne pavaissent pas faire partie de l’appareil buccal ( fig. 2 ) . Les membres de la paire suivante sont très-grands, et constituent des pâtes t'avisseitses exactement semblables à celles des Squilles j leur pénultième article est élargi et épineux vers la base j leur grillé terminale est courte et armée de dents spiniformes sur le bord préhensile. Les pâtes des trois paires suivantes s’insèrent sur Une ligne transversale coui’be , im- médiatement en arrière des pâtes ravisseuses , et sont habi- tuellement appliquées contre la bouche , exactement comme chez les Squilliens (fig. 2) ; chacune d’elles porte à sa base une vésicule aplatie en forme de disque, et se termine par une main chélifère ovalaire. Les trois derniers anneaux thoraciques sont complets et libres au-de.ssous de la carapace, qui en recouvre les deux premiers. Les trois paires de pate.s correspondantes sont de grandeur médiocre, et confor- mées comme chez les Squilliens, scidement leur dernier ar- ticle n’est pas sétifère. l! abdomen est grand , et ressendile beaucoup à celui des Squilles, si ce n’est que son dernier segment est beaucoup plus gi-nnd et recouvre habituelle- ment les membres du pénultième anneau (fig. 1). Ges der- niers organes se composent , comme chez les Squilles , d’un article pédoneulaire qui se prolonge inférieurement eu une grande lame , et porte deux appendices insérés sur scs boi-ds près dosa base (PI. 27, fig. 8) ( l’appendice interne consiste en une grande lame ciliée , l’externe se compose de deux articles , dont le dernier est ovalaire, et le pénultième armé d’épines sur le bord externe. Les yuitsses pâtes suspen- dues aux cinq premiers anneaux de l’abdomen , sont grandes et formées d'un article pédoneulaire presque carre , et de deux grandes lames ovalaires , à bords ciliés ; la lame interne porte sur son boi’d interne un petit appendice rudimentaire, et l’externe donne insertion près de sa base à une grande bmnehie mineuse (fig- 7). Ces Crustacés sont de petite taille , et n’ont été encore trouvés que dans les mers d’Asie, DES CRUSTACÉS. 499 J. Squillebichthe type. s. Ij'pus. (PI. 37, fig. 1-8. ) Rostre dépassant le pédoncule des antennes internes ; une grande épine horizontale sur le milieu du bord postérieur de la carapace ; et de chaque côté un autre prolongement spiniformo plus long , naissant de l’angle de la carapace j enfin une pointe assez forte vers le milieu du bord latéral de la carapace , et un autre au-dessus de la base des antennes externes. Griffes des pâtes ravisseuses, armées de quatre dents (y compris la pointe termi- nale). Le dernier anneau thoracique n’est pas recouvert par la carapace, et l’abdomen est très-grand. Son dernier segment est beaucoup plus long que large , et armé de trois paires de dents marginales. Longueur, environ 16 lignes. Trouvé dans les mers d’Asie. (G. M.) 2. SouiLLERICHTHE ÉPINEUX. — S. SpinosUS. Carapace armée de longs prolongemens spiniformes comme dans l’espèce précédente, et ayant à peu prés la même fonne ; mais ayant en outre son bord latéral garni en dessous d'une série d'é- pines assez fortes. Dernier anneau thoracique recouvert par la carapace. Griffes des pâtes ravisseuses armées de deux dents seu lement. Abdomen de longueur médiocre , et ayant son dernier segment presqu aussi large que long. Longueur, 6 lignes. Trouvé par M. Dussumier dans le golfe du Bengale. (G. M.) Genre ERICHTHE. — Erichthus (1). Le genre Erictbe de La treille se compose de quelques Crusta- cés de haute mer, qui ressemblent beaucoup par leur organisa- (i) Squilla, Fabricius, Suppl. Eut. fàjst.—Srichthus, Latreille, Règ. anim. de Cuvier, prédit, t. III. _ Smerdis, Leacli, Voyage deTuc- key, etc. — Erichthus , Lainarck , Anim. sans vert. t. V, p. i85. Desmarest , Consid, sur les Crust. p. a.*)!.— Latreille, Encyc. t. X, p. 474. etc. 32. 500 HISTOIRE NATtIREI.I.E tionaux Alimes, mais qui n’ont pas le corps alongé comme ces derniers(Pl. 28,fig 10). Leur carapace est très-grande, bom- Lée et armée de prolongemens spiniformes ; elle recouvre en entier la base des pédoncules oculaires, ainsi que des antennes, et s’étend en an’ière plus ou moins loin au-dessus de l’abdomen , qui est court et gros. Les yeux sont gros , pyriformes , et ne sont pas portés sur une tige grêle et alon- gée, comme chez les Squillerichthesetles Alimes. anten- nes ne présentent rien de remarquable, si ce n’est que la tigelle de celles de la seconde paire est souvent rudimentaire, et que celles de la première paire sontassez courtes. Laioaefee est conformée de la mêmemanière que chez les Squillerichtlies, seulement les mâchoires externes sont extrêmement petites et plus étroites. Les pâtes-mâchoires de la première paire sont extrêmement grêles et de longueur médiocre ; elles ne s’élargissent qu’à peine vers l’extrémité , et portent au bout un ongle rudimentaire. Les pâtes ravisseuses sont peu développées ; leur griffe est presque droite et sans dentelures, et le pénultième article est grêle , alongé , droit et dépourvu d’épines. Les pâtes des trois paires suivantes sont conformées de la même manière que chez les Squillerichthes, mais s in- sèrent les unes à la suite des autres ; la vésicule aplatie , fixée à la base de chacun de ces organes, ainsi que des membres des deux paires précédentes, est très-grande. Les pâtes tho- raciques des trois dernières pah’es sont conformées de la même manière que chez les Squilles et les Squillerichthes , mais sont peu développées, et manquent quelquefois de 1 ap- pendice styliforme ; d’autres fois elles sont tout-a-fait rudi- mentaires, et lie se composent que d’un petit pédoncule, terminé par deux articles, à peu près comme les fausses pâtes abdominales, mais beaucoup plus petites. Vnbdomen est large et court ; la nageoire caudale qui le termine est dispo- sée comme chez les Squillerichthes , et les fausses pâtes des premières paires sont gi’osses et terminées par deux grandes lames ovalaires, sur l’une desquelles on trouve une branchie ixidimentaire. DES CRUSTACES. 00 t § Espèces dont le rostre est très-long et dépasse sensiblement l’ex- trémité des antennes internes. I. Ébichthe \ïibé. — E. vitreus (i). Carapace courte , faiblement bombe'e , renflée latéralement en avant, et armée, i». d’un rostre styliforme et droit qui n’a pas une fois et demie la longueur des antennes internes ; 2“. de deux poin- tes latéro- antérieures très-petites; S", d’une pointe médiane très- courte, située près du bord postérieur; 4". d’une petite dent très- courte , située vers le milieu de chacun des bords latéraux , et dirigée en dedans; S", d’un long stylet occupant chacun des angles latéro-postërieurs , et se prolongeant jusqu’au niveau du dernier anneau abdominal ; 6“. enfin d’uns petite pointe située au-dessous de chacun de ces derniers stylets. Dernier segment de l’abdomen terminé par un bord épineux, et par deux cornes un peu inflé- chies en dedans ; deux dents marginales de chaque coté sur le bord latéral de celte lame caudale. Prolongement lamelieux de l’article basilaire des fausses pâtes du sixième anneau abdominal triangulaire , et armé d’une petite dent sur son bord externe ; lame externe de ces appendices à peine épineuse sur le bord. Point d’épines sur le segment dorsal du sixième anneau abdomi- nal. Branchies rudimentaires. Longueur, environ G lignes. Trouvé en haute mer dans l’Océan atlantique austral. ( C. M. ) 3. Erichtiie hérissé. — E. aculeatus, ( PI. 28 , fig. 10. ) Carapace courte, renflée postérieurement, ainsi que sur les cotés , et armée comme dans l’espèce précédente , si ce n’est que (ï) Squilla vitrea, Fabricius, Suppléin. Entora. syst. p. 17. — Erichlhus vitreus, Latreille, Règne aiiim. de Cuvier, 1''=. édit. t. III, p. 43, et ae.édit. t. IV, p. — Lamarck, Hist. des anim. sans vert, t. V, p. tSiQ.— Smerdis vnlgaris .heacli , Voy. du cap Tuckey, App. PI. 18, fig. 6, et Journal de physique, t. LXXXVI , p. 3o5, fig. 6. — Latreille, Encyclop. Méth. Pt. 354, fig. 7 — Erichthus vitreus, Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p. 262, PL 44, fig. 2. 003 HISTOIRE NATURELLE le rostre est un peu plus long et relevé vers le bout , que l’épine médiane de son bord postérieur est très-grande , et constitue un gros stylet presque vertical , que les stylets latéro-postérieurs sont un peu plus courts, et que les dents situées vers le milieu du bord latéral prennent un très-grand développement , et constituent des stylets diriges en bas et aussi longs que le rostre. Pâtes thoraciques des trois dernières paires rudimentaires. Dernier segment de l'ab- domen arrondi au bout , et garni de trois paires de petites dents marginales à peu près égales. Branchies milles. Longueur, envi- ron 4 lignes. Trouvé en haute mer dans l’Océan atlantique austral , par M, Reynaud. ( G. M.) 3. ÉiiiCHTiiE LOKCicoRNE. — E. lotigicornis. Carapace alongée , renflée ni en dessus ni sur les côtés ; rostre droit, et plus de deux fois aussi long que les antennes externes ; dents latéro-antérieures de la carapace assez grandes ; épine mé- diane du bord postérieur représentée seulement par un petit tu- bercule ; cornes latéro-postérieures médiocres , ne dépassant pas le quatrième anneau abdominal î la dent située au-dessous de ces cornes médiocre , et celle placée vers le milieu du bord latéral mé- diocre et séparée delà precedente par une série d’environ dix-huit petites pointes rudimentaires rangées sur une ligne droite. Pâtes thoraciques dos trois dernières paires assez grandes. Abdomen grand ; son dernier segment de même forme qucchez l’Erichthe vitré ; deux petites épines sur lebord postérieur de l’arceau dorsal du sixième anneau abdominal -, lame externe des appendice^de ce segment très-épineuse sur le boi-d. Des branchies rudimentaires sur les fausses pâtes des cinq premiers anneaux de l’abdomen. Longueur, i pouce. Trouvé dans le canal Mozambique par M. Dussumier. (G. M.) 5. ÉbichthE tBiangulaire. — E. triangularis. Carapace grande, déprimée, tiès-élargie en arrière , et parais- sant triangulaire lorsqu’on la regarde en dessus. Rostre droit, lé- DES CRUSTACÉS. 5o3 gèrement inflcchi et de longueur médiocre. Front grand et trian- gulaire. Stylet médio-postérieur vertical et très- grand ; les doux stylets laléro-postérieurs également grands, et se continuant an- térieurement avec une crête horizontale et légèrement courbée , au-dessus de laquelle la carapace s’infléchit brusquement en des- sous ; bord latéral de la carapace arrondi , et sans épine vers sa partie moyenne. Bord postérieur do la carapace droit et situé au- dessus du quatiième anneau de l’abdomen ; les épines qui le ter- minent de chaque côté , situées assez loin de la base des stylets latéro-postcrieurs. Pédoncules oculaires gros et courts. Pales thora- ciques des trois dernières paires biendéveloppées. Dernier segment de l’abdomen plus large que long , mais de même forme que chez l’Éricbthc vitré ; deux petites épines sur la face supérieure du pé- nultième anneau , dont les appendices dépassent la seconde paire d'épines du septième segment. Des branchies rameuses, rudimen- taires sur toutes les fausses pâtes. Longueur, lo lignes. Habite la mer de l’Inde. (G. M.) ti. Erioutue couverte. — E. teclus. Carapace à peu près de même forme que dans l’espèce précé- dente , mais plus grande, s’étendant jusque sur le cinquième an- neau de l’abdomen, et armée d’une épine styliformc assez forte sur le milieu de son bord latéral. Pâtes thoraciques des trois dernières paires l udiinenlaires. Abdomen très-large ; appendices du sixième anneau très-courts. Point de branchies. l’i-ouvée dans les mers de l’Inde, par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) 7. Érichthe pyramidal. — E . pj-ramidaius . Carapace petite , trés-élargie en arrière , très-élevéa , et ayant la forme d’une pyramide à trois pans, dont chaque angle serait armé d’une longue épine styliforme. Épines latérales du front grandes et dirigées en dehors. Point d’épines vers le milieu du bord latéral de la carapace; bord postérieur écliancré. Pâtes ra- visseuses courtes et grosses. Abdomen à peu près de mêmc'forme Oo4 HISTOIRE NATURELLE que dans l'espèce précédente. Point de branchies. Longueur, 4 lignes. Trouvé près de l’île de Sainte - Hélène , par M. Dussumier. ( C.M. ) L’Érichtue narval , figuré par M. Guérin dans la partie zoologi- que du Voyage de la Coquille (i), se fait remarquer par la largeur du rostre, qui est à peu près de même longueur que la carapace, mesurée sur la ligue médiane , et qui est un peu dentée en des- sous. La carapace est alongée , droite en dessus , sans dents mé- dio-postérieures et terminée de chaque côté par un prolongement styliforme qui s’étend jusqu’à l'avant-dernier segment abdominal. Les yeux sont médiocrement saillans. L’abdomen est entièrement à découvert ; son pénultième segment porte en dessus deux pe- tites épines, et le dernier segment est beaueoup plies long que large , et armé de quatre dents marginales , dont les deux pos- térieures très-grandes et divergentes ; enfin la branche externe des appendices du sixième anneau est dentelée sur le bord ex- terne. Le Crustacé , figuré par le même entomologiste sous le nom d’ÉnicuTHE deLatreille (2), ale rostre et le stylet postéx'ieur delà carapace beaucoup plus courts; le pénultième anneau abdominal est également pourvu de deux petites dents ; mais ce qui parait surtout la distinguer, c’est la forme du dernier segment de 1 abdo- men, qui est carré, et aussi large que long. § B. Espices dont le rostre est de longueur médiocre , et dépassé le pédoncule des antennes internes sans atteindre a l extrémité de ces appendices . 8. ÉRicHTnE ARMÉ. — E. armotus (3). D’après la figure que Leach a donnée de cette espèce , on voit (1) Crustacés, PL 4i ^'4' (2) Voyage de la Coquille, Crustacés , PL 4» ^ (3) Smerdis armata, Leach, Voy. du cap. Tuckey, App. PI. 18, fig. 7 ; Journal de physique, t. VllI, p. 3o5, fig. 6. — Enchthus or- DES CRUSTACES. 5o5 que l’épine médiane du bord postérieur de la carapace est extrê- mement grande et relevée en forme de corne ; de chaque côté du bord postérieur on remarque aussi deux prolongemens dcnti- formes et il ne paraît pas y en avoir sur le bord latéral. Le dernier segment de l’abdomen est plus large que long , et Vanneau précé- dent porte en dessus deux petites épines. Longueur, environ 5 lignes. Trouvé sur les côtes d’Afrique. § C. Espèces ayant le rostre extrêmement court (ne dépassant pas le pédoncule des antennes internes ). ÉnicHTHE DE Ddvaucel. — E, DuvauceUii (i). Carapace très-large , bombée , et se prolongeant très-bas de chaque côté. Front avancé, recouvrant complètement les anneaux ophtalmique et antenuulairc , triangulaire, et armé de chaque côté d’mie épine très-forte ; un petit tubercule médian près du bord postérieur de la carapace ; cornes latéro-postérieures grosses, mais très-courtes, et ayant sous leur base une épine rudimentaire ; la portion du bord latéral située entre cette épine et celle du milieu de ce bord , courbe et presque verticale. Abdomen très- large , et ayant ses deux premiers anneaux cachés sous la cara- pace ; son dernier segment au moins aussi large que long , et ar- rondi en arrière. Fausses pâtes grandes , et garnies de branchies assez développées. Longueur, environ i5 lignes. Trouvé au golfe du Bengale , par M. Uussumier. (G. M.) Genre ALIME. — Alima (2). Les Alimes ressemblent extrêmement aux Ericlithes, mais ont toujours le corps beaucoup plus alongé et les formes niatus, Latreille, Encyclop. Méthod. PL 35/), fig- 6.— Desmarest, Consid. sur les Crust. p. aôa , H. ^ gw, 3. (1) Guérin, Iconographie du Uégneauimal , Crust. PL 24, fig. 3. (2) Leach , append. au voyage du capitaine Tuckey et Journal de physique 1818. • — Latreille , Encyclop. t. X , p. 475 , Règne anim. t. IV , etc Desmarest, Consid. sur les Crust. p. 202. HISTOIBE naturelle 5o6 sveltes. La carapace (PL 28, fig. 12) est étroite, droite en dessus , si ce n’est tout-à-fait en arrière , où elle pi-é- sente souvent une élévation subite , et disposée en manière de toit ; le rostre est droit et stylifbrme , et les angles anté- rieurs de la carapace constituent deux épines acérées, diiâ- gées en avant j les angles postérieurs se prolongent aussi en forme de stylets dirigés eu arrière de chaque coté de l’ab- domen. Enfin les bords latéraux de la carapace sont pres- que droits. Les anneaux ophtalmique et antcnnulaLre ne sont pas cachés sous la carapace comme chez les Erichthes, mais se voient à découvert sous le rostre ; les yeux sont portés sur des pédoncules cylindriques grêles , longs, et di- rigés en «ichors. Les antennes ne présentent rien de par- ticulier. La bouche est située très -loin du front, vers le tiers postérieur de la face inférieure de la carapace ; la Ihi’re supérieure, les mandibules, la lèvre inférieure et les deux paires de mâchoires ont la même forme que chez les Erichthes et Squillerichthes. Les, pales thoraciques sont également conformées de la même manière que chez les Erichthes, mais les trois paires de membres qui suivent les pâtes ravisseuses sont plus rapprochées de la bouche, à peu près comme chez les Squilles. Le bord postérieur de la ca- rapace est ordinairement éehancré , de manière à laisser à découvert les deux derniers anneaux thoraciques , et V ab- domen est étroit etalongc. Les fausses pâtes sont grandes , mais sont en général complètement dépourvues de bran- chies ; quelquefois on trouve des vestiges de ces organes sur les membres abdominaux de la prcmiei’e paire , et d’au- ti'cs fois ils sont représentés par un petit tubercule pédiculé fixé à la lame externe de ces appendices. Enfin la confor- idation de l’espèce de nageoire caudale formée par le der- nier segment abdominal, et les fausses pâtes du sixième anneau , est tout-à-fait la même que chez les Erichthes. On ne sait rien sur les mœurs de ces petits Crustacés. DES CRUSTACÉS. 5o;7 § Espèces floni la main des pales ravisseuses ricsl pas armée d'épines. Ali-me hvalim. — J. hyalina (i). Rostre moins long que le pédoncule des antennes internes ; ca- rapace brusquement relevée au-dessus de la partie postérieure du thorax , et ayant ses angles latéraux médiocrement prolongés. Abdomen long et grêle; son dernier article très-grand. Lon- gueur, i3 lignes. Trouvé près du cap Vert. §§ Espèces ayant la main des paies ravisseuses armée de dents ou d’épines sur le bord préhensile. 2. Alime laticaude. — jd. taiicauda. Rostre dépassant en général le pédoncule des antennes in- ternes. Carapace très-large , et présentant , près de son bord su- périem-, un renflement médian très-élcvé , surmonté d’une épine ; son bord postérieur presque droit , et recouvrant ravaut-dernier anneau thoracique. Stylets postérieui’s atteignant le niveau de l’antépénultième amieau abdominal. Une douzaine d’épines sur le côté interne du bord latéral de la carapace. Main des pâtes ravis- seuses étroite , et armée de deux épines sur la portion de son bord interne, situé entre le carpe et la pointe de la griffe quand celle-ci est reployée. Abdomen très-étroit , si ce n’est à son extré- mité , où il s'élargit tout à coup ; son dernier segment pres- que aussi large que long. Fausses pales des cinq j emicres paires grandes, et portant chacune une vésicule ovalaire à la place occu- pée d’ordinaire par mie branchie. Appendice du sixième anneau. (i) Leach, expédition du capitaine Tucltey au Zaïre , Append. Fl. |8, lig 8, et Journal de physique , i8i8*, p 3o5, fig. 7. — Des- marest, Coiisid. sur les Crnst. p. 9,53, PI. 44 > ^'S- ^ ■ — Latreille, Encyclop. méthod. t. X, p. 475, Fl. 354, 5o8 HlSTOiriE NATURELLE dépassant à peine la' première paire d’épines du bord latéral de l’anneau suivant. Longueur, environ lignes. Trouvé près de la Nouvelle-Guinée, par MM. Quoy et Gaimard. (G. M.) 3. Ahme échanc&é. — A. incisa. Carapace à peu prés de même forme que dans l’espèce précé- dente , mais plus étroite et plus profondément échancrée en ar- rière , ne recouvrant pas le pénultième anneau thoracique , et armé en arrière de stylets médiocres qui ne dépassent pas le deuxième anneau abdominal; son bord inférieur armé en dedans de quinze à seize épines , dont la plupart sont très-petites. Main des pâtes ravisseuses élargie en dehors, et armée en dedans de deux grosses épines vers sa base , et d’une série de petites épines tout le long de son bord préhensile. Abdomen s'élargissant gra- duellement vers le bout, et armé sur les côtés d’épines assez fortes formées par un prolongement de l’angle postérieur de chaque anneau. Dernier segment beaucoup plus long que large , et ayant les épines marginales de la troisième paire droites et assez écartées entre elles. Fausses pâtes de la dernière paire , grandes, et attei- gnant la seconde paire d’épines du bord latéral de l’anneau sui- vant. Des vestiges de branchies rameuses. Longueur, environ i8 lignes. Des mers de la Nouvelle-Guinée. (G. M.) 4. Alime tenaille. — A. Jorceps. Carapace étroite , médiocrement renflée en ai’rière , et échan- crée de manière à laisser à découvert les trois derniers anneaux du thorax. Stylets postérieurs médiocres. Pâtes ravisseuses comme dans l’Alinielaticaude. Abdomen long, grêle, et conformé comme l’Alime échancré , si ce n’est que le dernier segment est plus large, et que les appendices de l’anneau précédent sont trop petits pour atteindre la première paire de ses épines marginales ; les dents de son bord postérieur {celles de la troisième paire) grandes. DES CRUSTACES. 609 tris-rapprûcliées à leur hase , el recourbées dedans comme des le- nailles. Longueur, environ i pouce. Des mers de l’Inde. (G. M.) 5. Alime grêle. — A. gracilis. Carapace de même forme que chez les précédentes , mais ayant les stylets postérieurs plus courts, les épines du bord inférieur plus grosses, et n’atteignent pas en dessus l’antépénultième anneau thoracique. Pâtes ravisseuses , comme dans l’espèce précédente. Abdomen très-grêle. Son dernier segment plus de trois fois aussi long que large, et naj-ant que des dents très-petites, disposées comme dans V Alime èchancré. Appendice du sixième anneau n’atteignant pas à beaucoup près la première paire de ces dents. Des vestiges de branchies tuberculiformes. Longueur, 2 2 lignes. Habite la mer des Indes. (C. M.) L’espèce figurée par M. Guérin, sous le nom dlAlima triacan- ihura (i), appartient à cette division , et paraît se distinguer des espèces précédentes par la brièveté du rostre , le peu de longueur des lames latérales de la nageoire caudale, etc. VAlima longirostris du même naturaliste, figuré dans l’Icono- graphie du régne animal , n’a pas encore été décrit, mais paraît être très-voisin de l’espèce précédente (2). TRIBU DES SQÜILLIENS. Cette division correspond au genre Squilla de Fa- Bricius et delà plupart des auteurs, et comprend les trois groupes génériques établis par Latreille sous les noms de Squilles proprement dites, de Gonodac- tyles et de Coronis. Tous les Crustacés dont elle se compose ont entre eux la plus grande ressemblance. (i) Voyage de la Coquille , Crust. PL 4, fig. 8-i3. (z) Iconogr. Crust. PL 24, fig. 4- HISTOIRE NATURELLE 5ro et les (lillérences d’après lesquelles ces genres sont éta- blis n’ont peut-être pas autant d’importance qu’on l’a- vait d’abord pensé. Les Squilliens sont de tous les Crustacés Podopb- thalmes ceux dont les divers anneaux constituans du corps sont les plus également développés et les plus indépendans les uns des autres. A l’exception de ceux qui entourent immédiatement la bouche, tous ces an- neaux sont plus ou moins mobiles les uns sur les au- tres, et la plupart sont complets. La carapace (i) ne re- couvre ni les deux premiers anneaux de la tête ni les quatre derniers anneaux du thorax , et constitue un bouclier horizontal , à peu près quadrilatéral, qui est divisé longitudinalement en trois lobes plus ou moins distincts, par deux sillons longitudinaux. Au devant de ce bouclier se trouve une petite plaque triangulaire et mobile (2), qui paraît en être une dépendance, et qui recouvre l’anneau antcnnulaire ; sa forme varie, et comme on peut se servir des caractères qu’elle four- nit pour la distinction des espèces, nous la désignerons Sous le nom de plaque frontale. L'anneau qui porte les yeux est petit , à peu près quadrilatère, et mobile sur le segment suivant (3) ; les sont gros, courts et renflés. L’anneau antennulaire (4) est aussi à peu près quadrilatère et mobile , mais plus grand, et donne in- sertion aux antennes internes par son bord antérieur de chaque côté de l’anneau ophtalmique. Ces ap- pendices sont dirigés en avant; leur pédoncule est gt’êle, et composé de trois articles cylindricjues , (1) PI. 1, tig. l; PI. 2, tig. 3 i PI. 26, tig. II,; PI. 27, %. 2. (2) PI. I, lig. 1,0, et PI. a, (ig. 3, ti. (3) PI. 2 , lig. I. (4) PI. 2, Hg. 3. UÉS CRUSTACÉS. 5i I enlin ils se terminent par trois lîlainens mnlti-nrliculés, PI 26. (2) Squilla arcuaria , Rumph, tah. 4, fig- E. — Cancer { mantls ), arcnarius, Ilerbst, t. II , P- 96 . PL 33 , fig. 2. — Latreille, Encycl. t. X , p. 4^0 ,P1. 323 Squilla maculatus , Lamarck, Hist. des aiiim. sans vert. t. V , p. 188. — Desmarest , Consid. sur les Crust. p. 260. DES CRUSTACÉS. 5l() forme et très-pointue. Antennes internes très-courtes, leur second article de'passant à peine les yeux, et le troisième guères plus long que le second. l'ates ravisseuses très-grandes ; leur pénultième ar- ticle ayant son bord interne très-finement denticulé , et armé à sa base do quatre épines mobiles ; la griffe armée de neuf ou de dix dents. Les premiers anneaux qui suivent la carapace très-étroits , les autres s’élargissant graduellement jusque vers l'antépénultième anneau de l’abdomen. Septième segment arrondi , etarme sur le bord postérieur, de trois petites dentelures obtuses de chaque côté d’une petite échancrure médiane. Lame interne des appen- dices latéraux de la nageoire caudale ovalaire , plus grande que la lame externe , et dépassant la grande épine de l'article basi- laire. Longueur, lo ou 1 2 pouces. Couleur jaunâtre , avec trois bandes bleuâtres sur la carapace et une bande transversale sem- blable sur l'articulation des anneaux de l’abdomen. Habite les mers d’Asie. (C. M.) 3. Souille hulannée. — S. viltata {i). Espèce exlrêmcment voisine de la S. maculée , mais c[ui s’en distingue par le nombre des dents des griffe: , qui est de cinq ou de six seulement. Les bandes bleues sont plus larges et indistinc- tement divisées en trois portions , une médiane et deux latérales. La Souille glabbiuscule de Lamarck (2) me paraît être la inême que la précédente. 3. Souille a oueue bube. — S. scahricauda (3). Espèce très-voisine de la S. maculée, mais dont les deux der- niers amicaux de l’abdomen sont finement granulés 5 une rangée (i) Latreille, Collect. du Muséum. (a) Lahiarck , Hist. des auim. sans vertèbres , t- V , p. 188. — Latreille , Encyclop. t. X , p. 470. (3) Tamara guacu , Maregrave. — Galera, Parra, Descript. etc. PI. 54, fig. 3. — Squ ilia scahricauda , Latreille, Encyclop. t. X, p. 471 , PL 325 , fij- 1- — Lamarck, Hist. des aiiira. sans vert, t. V , p. 118. — Coiisid. sur lesCrust. p. 261, PL HISTOIRE NATURELLE 520 de petites ëpines sur le bord postérieur de l’antépénultième an- neau, et ime rangée de pointes encore plus petites sur te bord postérieur de l’anneau suivant. Septième segment garni en dessus d’une espèce d’écusson alongé , et armé sm- le fond postérieur, de trois dents grosses et obtuses. Longueur, environ 8 pouces. Habite les mers des Antilles. § Espèces dont l'abdomen présente en dessus plusieurs crêtes longi- tudinales, ou de gros tubercules alongés , et a son dernier seg- ment en général à peu près aussi long que large. ^ Plaque rostrale ne reeouvrant pas Vanneau opbthalmique. 4. Sqcille 3IANTE. — S. manlis (i). Carapace trcs-dlargie, et alongée postérieurement; ses angles antérieurs spiniformes, mais peusaillans, et n’atteignant pas le niveau du bord qui sépare la carapace de la plaque frontale, Sur la face supérieure de ce bouclier une crête médiane qui se bifur- que en avant , et se termine en arriére par un petit tubercule qui ne dépasse pas le bord j)ostérieur. Sillons qui séparent la portion médiane de la carapace des régions latérales très-profonds ; ces dernières régions , garnies chacune de deux lignes longitudinales saillantes, dont l’intérieure est interrompue par un espacelissevers son tiers postérieur. Point d' échancrures vers l'angle postérieur de la carapace ! portion médiane de son bord postérieur droit. Plaque frontale obtuse. Grill'os armées de six dents, y compris la pointe terminale; bord préhensile de la main finement denticulé , et (I) dada. Selon, de aquatilibus , c.hap. 3 , p. 353. — Squilla mantis. Rondelet, Poissons, t. Il, p. 897. — Aldrovande, de Crns- taceis,p. i58. — Gesner, de aquatilibus , p.908 — Degeer, Mem. pour servir à l'hist. des Insectes, t. VII, p. 533 , PI. 34 , fig. i-io. — Cancer {manlis) digilalis, llerbst, t. II, p, 92, PI. 33, fie-, i. — Latrcille, Hist. des Crust* t- VI, p. 2^8, PI. 55, fig. 3, . — Encyc. t. X, p. 471, PL agS, lig. i et 7, PI. 324, — Règne anim. l. IV, p. 108, etc. Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 118 (en ex- cluant la variété B). — Desmarest, Consid. sur les Crust. p. aSo, PI. 41, lig. 2. — Risso, Hist. nat. de l’Eur. mérid. t. V, p, 85. Linné confond cette espèce ayec la S. maculée, etc. DES CRUSTACÉS. 5a 1 garni vers sa base de trois grandes épines mobiles. Abdomen s’é- largissant vers le bout , et présentant en dessus huit rangées longi- tudinales de petites crêtes saillantes (y compris celles formées par- les bords latéraux de l’arceau dorsal ) , dont les deux supérieures sont très - prés de la ligne médiane ; vers la partie postérieure de l’abdomen chacune de ces petites crêtes se termine par une épine dirigée en arrière. Dernier segment abdominal plus long que large , garni en dessus d’une crête médiane qui se termine postérieiu'ement par une petite pointe, et entouré d’une sorte de bordure tuberculeuse formée par labase renflée d’ungrand nombre de dents marginales , dont trois paires sont très-grandes et aiguës ; trois paires de denticules entre l’échancrure marginale médiane et la paire postérieure de ces grandes dents ; neuf ou dix denti- cules arrondies entre chacune de celles-ci et la grande dent latéro- postérieure ; une petite denticule entre la base de cette dei'nière et la grande dent suivante ; enfin une grande dent obtuse entre cette dernièi-e et l’angle latéro-antérieur. Un grand nombre de petites dépressions rangées par lignes courbes qui se dirigent de la crête médiane vers la bordure sur la face supérieure de ce seg- ment. Enfin le prolongement lamelleux de l’article basilaire des appendices latéraux de la nageoire caudale dépasse la lame ovalaire interne, et se termine par deux cornes pointues. Le premier article de la branche externe de ces appendices est grand , et armé sur le bord externe d'environ neuf épines , dont les dernières grandes et mobiles ; et le dernier article de cette branche est h peu près de même longueur que l’article précédent. Couleur, gris jaimâtre très-pâle. Longueur, environ 6 ou 7 pouces. Habite la Méditerranée. (G. M.) 5. Souille armée. — S. armata. Cette espèce est extrêmement voisine de la S. mante, dont elle se distingue par 1 absence de crêtes sur la carapace, et par 1 exi- stence de deux dents spiniformes sur la face supérieure de l’anneau ophthalmique. Les grifles ont sept dents. Longueur, 3 pouces et demi. Habite les côtes du Chili. (G. M.) 523 HISTOIRE NATÜREtLE 6. Sqcille néfe. — s. nepa (i). Espèce extrêmement voisine de la Squille mante. Plaque ros- trale serai - ovalaire ; carapace très-retirée en avant , élargie et arrondie on arrière , et garnie en dessus de cinq crêtes longitu- dinales ( une médiane , et de chaque côté deux branchiales ) ; ses angles latéro-antérieurs spiniformes et très-avancés, dépassant la portion médiane du bord frontal. Son bord posléricur, garni d'une dent médiane dirigée en arrière cl de forme triangulaire. Abdomen et pales chéliformos comme dans la Squille mante , si ce n’est ejue la griffe est plus com'tc , un peu coudée et armée de six dents. Longueur 3 pouces. Habite les côtes de l’Inde et du Chili. (C. M.) 7. SyeiLLE sco.snoN. — S. scorpion (2). Cette espèce, très-voisine de la précédente , s’en distingue par la disposition de l’abdomen ; les deux crêtes dorsales sont à peine marquées; le pénultième anneau est garni en dessus do six émi- nences arrondies, qui ressemblent à de gros tubercules alongés plutôt qu’à des crêtes. La crête médiane du dernier segment est très- grosse et obtuse; les six grosses dents marginales sont sur- montées chacune d’un renflement pyriforme et obtus ; enfin il n existe que quatre petites dentelures entre les grosses dents moyen- nes , et trois ou quatre dentelures entre chacune de celle-ci et les suivantes. 11 est aussi à noter que la portion médiane du bord pos- térieur de la carace est droite et dépourvue do dents, et que les griffes ne sont armées que de cinq dents. Longueur, s pouces et demi. Habite les côtes de l’Inde. (C. M.) 8. SoriELE DOUTEüSE. — S. duhia. Cette Squille a la plus grande ressemblance avec la précédente. (1) Latreille , Encyclop. méthodique, t. X , p. (2) Latrcille , Encyclop. t. X, p. 472. 523 DES CRUSTACÉS, et n’en est peut-être qu’une variété ; elle s’cn distingue néanmoins par sa carapace plus rétrécie en avant, les crêtes abdominales plus fortes, et surtout par le nombre des dents des griffes , qui est ici de six. Longueur, 4. pouces. Habite les côtes d’Amérique. (G. M.) 9. Sqcilie miokophthalme. — S. microphihalma. Forme générale à peu près la même que celle de la S. scorpion ; seulement la carapace est plus rétrécie antérieurement , et les crêtes longitudinales de l’abdomen sont à peine visibles. La plaque rostrale est plus alongcc et plane. Les pédoncules oculaires, au lieu d’être plus larges à leur extrémité qu’à leur hnso, sont retenus vers le iout ,et la cornée transparente est presque hémisphérique. Les grif- fes sont armées de quatre dents , et la main conformée comme dans la S. scorpion. Le dernier segment de l’abdomen est très-bombé , beaucoup plus large que long , garni en dessus d’une crête mé- diane obtuse, d’un grand nombre de petits tubercules arrondis. Enfin , les grosses dents de son bord postérieur sont à peine sail- lantes. Longueur, 2 pouces et demi. Habite les côtes de l’Indc. (G. M.) La Squilla (cAnrumon (i) de Fabricius paraît être semblable à l’espèce précédente. 10. Souille de Desmaiiest. — S. Desmarestii (2). (PL 1, fig. I.) Garapace moins rétrécie en avant que chez la S. mante , et of- frant à peine quelques traces de crêtes longitudinales. Plaque ros- trale alongée et arrondie antérieurement. Yeux, antennes et (i) Squilla mantis, Fabricius , Suppl, p. Pose ,p. 122. (.2) iffisso, Grustacés de Nice , p. ii^., PL 2 , fig- 8. et Hist. nat. de l Europe méridionale , t. V , p. 86. — Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. ’V , p. 188. — Desmarest , Gonsidérations sur les Crustacés , p. aSi. — Latreiile , Ëncyclop. t. X, p. 47*’ “ Houx , Crustacés de la JVléditerranée , PL 40- HISTOlUE NATUllELLE Sa/J pâtes comme chez la S. mante, si ce n’est que la griffe n’est ar- mée que de cinq dents. Abdomen lisse et bombé au milieu (excepté vers le bout ) , et présentant de chaque coté trois crêtes longitu- dinales. Les deux derniers segmeus de l’abdomen conformés comme chez la S. mante , si ce n’est que les petites dentelures marginales sont plus fines et frès-aigucs. Longueur , environ 3 pouces et demi. Couleur jaimâtre, piquetée de brun , quelque- fois d’un rose tendre. Longuem.’, 4 pouces. Habite la Méditerranée et la Manche. (G. M.) II. SoriLLE RiPHiDiENHE. — S.vaphidea (i). Cette espèce , qui ressemble beaucoup à la S. mante, mais est plus alongée , se distingue de toutes les autres Squilles connues par la forme de la carapace, dont le bord latéral, au lieu d'être régulièrement arrondi en arrière ou droit , présente au devant de l'angle postérieur une échancrure très-large , précédée d’une dent triangulaire. Le bord postérieur de ce bouclier est concave , et dépourvu de dent médiane ; les angles antérieurs sont spiniformes, mais beaucoixp moins saillans que le front ; sa face supérieure est gai-nie de crêtes longitudinales ; enfin la plaque rostrale est très- longue et graduellement rétrécie en pointe. Les pâtes ravisseuses sont trcs-aplaties ; le bord supérieur de la main est armé , dans toute sa longueur, de longues épines immobiles, séparées entre elles par une ou deux épines plus petites ; et la griffe est armée de huit longues dents. La forme de l’abdomen est à peu près la même que chez la Squille mante , si ce n’est que le dernier anneau est garni d’une bordure renflée. Longueur, environ 8 pouces. Habite les mers de l’Inde. (G. M.) (i) Squilla arenaria, Seba , Thés. t. III, p. 5o, PL 20 , fig. 2. — Squilla raphidea, Fabricius , Supplém p. 416. — Pose, t. II, p. 122. — Squilla mantis , Var, B. Lamarck , Hist. des anim. sans vert. t. V, p 187. — Squilla raphidea , Latreille, Encyclop. t. X, p. 47I) et5. /Tîaati'r, ejusdem, atlas, PI. 324. j, i;,,. DES CRUSTACÉS. SaS hs. Sfjuillit empusn de Say(i) paraît se rapprocher de cette espèce par la forme de )a carapace qui « présente de chaque côté un an- gle bien distinct au devant do sa terminaison arrondie » ; mais ressemble , par le reste de sa conformation , à la S. mante. ** Plaque roslrale cachant en entier Vanneau ophthalmique. 12. Souille de Fércssac. — S. Ferussaci (2). Cette espèce se rapproche beaucoup de la Squille mante par Sa forme générale ; mais paraît se distinguer de toutes les espèces précédentes par la disposition de la laracrostralc, qni est très-large, et recouvre en entier l’anneau ophthalmique. La carapace est ar- rondie eu arrière , et l’abdomen présen te en dessus une crête mé- diane aussi bien que des crêtes latérales disposées comme chez la S. mante ; caractère qui ne se voit pas dans les espèces précé- dentes. Le dernier segment de l’abdomen est armé de quatre paires de grandes dents marginales , entre lesquelles il n’y a point de denticules. Enfin la griffe mobile n’est armée que de trois dents. Longueur, 4 pouces. Couleur purpurine , lavée de ver- dâtre. Habite les côtes de la Sicile. La Squilla phalangium de Fabricius (3) paraît appartenir à cette subdivision ; mais n’est que très-imparfaitement connue. Sous-GEKRE DES SqUILLES TRAPUES. Le corps de ces Squlllcs est très-bombé , tout d’une ve- nue , sans rétrécissement notable en arrière de la carapace. La portion postérieure du thorax est aussi large que l’abdo- men , et la carapace arrive d’ordinaire jusque sur l’antépé- nultième anneau thoracique. La plaque rostrale recouvre (1) Journ of Sc. of Philadelphia, vol- I, P- 35o. (2) Roux , Crustacés de la Méditerranée , PI . 28. (3) Fabricius , Suppl, — Latreille, Hist. des Crust. t. VI, p. 280. Ifté HISTOIRE NATUREEEE 626 en entier l’anneau oplitlial mique. Entin les deux dents posté- rieures du dernier anneau de l’abdomen portent, chacune à leur extrémité, une épine mobile.] i3. SüBiLtE STTLiFÈRE. — S. styüjcra (l). Carapace lisse et sans crêtes en dessus , ovalaire et sans rétré- cissement notable en avant; plaque frontale, ovalaire transversa- lement. Antennes internes, grêles et extrêmement courtes ( moins longues que les externes , leur second article dépassant à peine les yeux ). Pâtes ravisseuses ti-és-alongées et aplaties ; bord interne de la main non dentelé , mais armé de doux ou trois épines mobiles; grillé grêle et année de trois dents acérées. Abdomen bombé et lisse jusqu'à l’avant-dernier article , qui est armé de six dents spi- niformes. Dernier segment de l’abdomen garni en dessus de sept crêtes minces, armé de chaque côté de deux fortes dents pointues, et de deux épines mobiles insci'ées près de la ligne médiane. Lon- gueur, environ 3 pouces. Habite l’ile-dc -France. (C. M.) 14. SuEiLLE NABVAL. — S. monoccros. Carapace lisse, rétrécie en avant et arrondie en arrière; les angles latéro-antérieurs obtus. Plaque rostrale très-large, et ter- minée en avant par une longue poiute aiguë qui dépasse les yeux. Antennes internes ircs-grosscs ci excessivement longues yéAon- culeplus long que les pâtes ravisseuses. Celles-ci très-fortes ; le bord interne de la main finement dcnticulé , et garni de quelques épines mobiles. Grifl’e garnie de trois dents, dont deux très-courtes, et présentant à la base de son bord externe un tubercule saillant. Pénultième anneau de l’abdomen bosselé ; dernier segment garni d’onze crêtes obtuses et de huit dents obtuses , dont les deux mé- (1) Lamarck , Hist. des aiiini. sans vertèbres , t. V , p. 189. — — Latreille , Encyclop. t. X , p. 472. — Guérin , Iconogr. Crust. PI. 24, lig. I. — Latreille pense que le Squitla ciliala dcFabricius ( Suppl, p. ) pourrait bien être la même que celle-ci. DES CRUSTACÉS. 5?.7 dianes portent chacune à leur extrémité une petite épine mobile. Longueur, environ 5 pouces. Couleur verdâtre. Habite les côtes du Chili. (C. M.) i5. SoDiLLE DE Cekisy. — S. Cerisü (i). Cette espèce est extrômemont voisine de la précédente , mais cependant se rapproche davantage des Squilles fines- tailles , car le corps est notablement rétréci en arrière de la carapace, et le bord de celle-ci u'ai’rive pas sur l’antipénultième anneau thoracique. Du reste , elle sc distinguo de la .S. narval par sa ca- rapace beaucoup plus retirée en avant, par ses antennes internes médiocres, et dont le pédoncule est moins long que les antennes externes, par l’acuité des dents du dernier segment abdomi- nal , etc. Longueur, 3 à 4 pouces. Habite la Méditerranée. (C. M.) LaSoEiELA Lessonii, dont m. Guérin 'a donné une figure dans la partie zoologique du voyage du capitaine Duperrey(2); mais dont la description n’est pas encore publiée , est intermédiaire entre les deux e.spèces précédentes : elle ne paraît meme düFérer de notre Squille narval que parce que ses antennes internes sont beaucoup plus petites , et que sa carapace est plus courte et plus large en avant ; peut-être n’en est-ce qu’une variété. Dans une publication récente (3), M. Guérin émet l’opinion que cette Squille, trouvée dans les mers de l'Australasie, est de la même espèce que celle découverte dans la Méditerranée par M. Roux , et nommée Squille de Cerisy ; mais nous doutons beaucoup de l’exactitude de ce rapprochement. (1) Roux, Crast.de la Méditerranée, PL 5. — Squilla Broadhenti, Cocco, Descrizion di alcui Crast. di Messina, Giorn. di scienze di Sicilia, nov. i833, PL 3 , lig. a. (2) Voyage de la Coquille, Crustacés, PL 4, fig. i. (3) Expédition scientifique de Morée, par M. Bory Saint-Vin- cent. 528 HISTOIRE NATURELLE CGenrb GONODACTYLE. — Gonodactylus (1). Les Squillicns , dont Latreille a formé le genre Gonodac- tyle , ressemblent extrêmement aux Squilles trapus ; le principal caractère qui les en distingue consiste dans le mode de conformation de leurs pâtes ravisseuses. Le dernier article de ces organes , au lieu d’avoir la forme d’une griffe lamelleuse et fortement dentelée , est droit, styliforme, plus ou moins renflé à sa base, et ne présente au plus que des vestiges de dents sur son bord préhensile , qui est élargi (1*1. 27, fig. 9). En général, le renflement de la portion basi- laire de cet article est très-considérable , et suffit pour faire reconnaître ces Crustacés au premier coup d’œil. lYous ne“savons rien sur les mœui’s des Gonodactyles. ^ Plaque rostrale armée sur la ligne médiane d'une longue dent spiniforme. t. Gonodacttle GOL'TTErx. — G. chiragra (2). Carapace alongée , à bords latéraux , droits et parallèles. Pla- que rostrale quadrangulaire , armée d’mie grosse dent médiane , spiniforme , et recouvrant l’anneau ophtbalmique. Yeux pyrifor- mes. Doigt des pâtes ravisseuses très-renflé à sa base, légèrement com-bé au bout , et dépourvu de dents sur son bord interne. Tarses des pâtes des trois dernières paires lamelleux, mais étroits. Abdomen lisse, un peu rebordé latéralement , son dernier article surmonté de six gros tubercules alongés , et son dernier segment (1) Squilla, Fabricius , Latreille, Laraarck, Desmarest, etc. — Gonodactyle , Latreille, Encyclop. t. X; Règne anira. t. IV, etc. (2) Mantislmarina barbadensis, Petiver, Petrigraphia americana, tab. 20, lig. 10. — Squilla chiragra, Fabricius, Supplém. Entom. syst. p. — Cancer chiragrus , Herbst, t. II, p. loo, PI. 34 , fig- 2. . — Squilla chiragra, Desmarest , Consid. p. 25i, PI. 43' — Gono- dactylus chiragrus , Latreille , Encyclopédie méthod. t. X, p. 4?^ i PI. 3a5 , üg. 2, DES CRUSTACÉS. 629' renflé en dessus , portant trois ou cinq tubercules alongés, très- arrondis , et armé de dents marginales , courtes , larges' et ren- flées. Dernier article de la branche externe des appendices du sixième anneau extrêmement petit ; l’article précédent long , et armé en dehors d’épines triangulaires très-courtes. Longueur, environ 3 pouces et demi. Cette espèce paraît habiter toutes les mers des pays chauds ; le Muséum en a reçu de la Méditerranée , des côtes de l’Amérique , des îles Séchelles , de Trinqucmalay et de Tongatabou ; du moins je n’ai pu découvrir aucune particularité constante pour^distin- guer entre eux les individus venant de ces parages éloignés. ** Plaque rosirale arrondie , ou à peine pointue en avant. 2. Gonodactyle scvLiARE. — G. scj-îlurus (i). Carapace presque carrée , et s’étendant jusque sur l’antépénul- tième anneau du thorax ; plaque rostrale beaucoup plus large que longue, et recouvrant en entier l’anneau ophthalmique. Yeux courts et sphériques. Griffe extrêmement renflée a sa base, et 'ar- mée en dedans de deux petites dents. Tarses des pâtes des trois dernières paires styliformes. Abdomen offrant sur les côtés des vestiges de crêtes latérales , et ayant les angles laléro-postérieurs des quatrième , cinquième et sixième anneaux spiniformes ; ce dernier aimcau , garni de quatre ou cinq paires de tu- bercules alongées ou de crêtes obtuses , dont trois terminées’ par des épines. Dernier segment portant une crête médiane très- élevée , et terminée par mie pointe acérée de chaque côté de la- quelle se voient trois crêtes obtuses. Les dents marginales très- larges, acérées, et garnies en dessus d’une crête longitudinale ar- rondie. Pénultième article de la branche externe des appendices du sixième anneau très-long , armé sur le bord externe d’une (I) Squilla lutaria, Rumph , Amb. PL 3, fig. F. — Squilla are- naria , Seba , T. III , PI. 2 , fig. 6. Cancer mirabilis , Lin. Mus. — Squilla scyllarus, Fabricins , Supplém. p. — Cancer {mantis) scyllarus, Herbst, t. II , p. 99, PI. 34, fig- i- — Squilla scyllarus', Lamarck, Hist. des anim. sans vert. t. V, p. 189 Gonodactylus scyllarus , Latreille, Encyclop. t. X, p. 472' CRUSTACÉS, TOME H. 34 53o HISTOIRE NATURELLE rangée d’épines très-longues et lamelleuses , qui à leur base se recouvrent les unes et les autres. Le dernier article médiocre , aussi large que long. Longueur, environ 4 pouces et demi. Habite les mers de l’Inde et les côtes de l'Ile-de-France. (G. M.) 3. Gonodactyle STYLiFÉnE. — G. styliferus. (P. 27, fig. 9-14.) Garapace courte et beaucoup plus large en arrière qu’en avant. Plaque rosirale étroite, alongée , et atteignant à peine l’anneau ophthalmique. Yeux alongés et pyriformes. Griffe des pâtes ravis- seuses , à peine dilatée à sa base. Tarses des pâtes des trois der- nières paires lainelleux et très-larges. Abdomen lisse ; les angles latcro-postérieurs de tous les anneaux arrondis. Pénultième an- neau garni de crêtes obtuses, à peu près comme dans l’espèce précédente , mais sans épines. Septième segment très-large , et garni en dessus de trois crêtes obtuses , à peu près également éle- vées, et très-écartées entre elles. Les dents marginales grosses et renflées. Avant-dernier article de la branche externe des appen- dices du sixième anneau très-court , et armé d’épines médiocres ; l’article suivant grand, et beaucoup plus long que large. Lon- gueur, environ h pouces. Habile les côtes du Ghili. (G. M.) Genre CORONIDE. — Coronis (1). Les Crustacés auxquels Latrcille a donné ce nom ne nous semblent pas différer des Squilles proprement dites par des caractères assez importaus pour autoriser leur sé- paration générique ; mais comme nous n’avons pas eu l’oc- casion de les obserx'cr par nous-même , et que nous ne pou- x ous en juger que par le peu de mots qu’en a ditLatreille, et par une figure puliliée récemment par M. Guérin , nous nous abstiendrons de toute innovation à cet égard , et nous continuerons à conserver la division des Coronides au rang (I) Lalieille , Familles naturelles, p. i83 ; Encyclop. métliod. t. X, p. /|74. — Règne aniin. de Cuvier, t. IV , p.iog, et Cours d'entomologie p. SSy. 53i DES CRUSTACÉS, des genres. Voici, du reste, les seuls caractères que La- treille y assigne (1) : « Appendice latéral et postérieur du troisième article des six derniers pieds ( les adactyles et thoraciques ) , en forme de lame ( ou de palette ) membraneuse, presqu’orbiculaii-e, et un peu rebordée. » CoBOKiDE scoi.orENj)RE. — C. scolopendro (2). « .le n’ai vu , dit Latreille , qu’un seul individu , et en mauvais état, de ce Crustacé ; sa l’oruie est plus étroite et plus déprimée que celle des Squilles. Ses antennes et ses pieds sont plus courts. Le corps est d’un brun foncé, généralement imi avec (juelques petites lignes élevées en forme de stries fines et longitudinales, .sur une dépression du milieu du dos de la plupart des scgmens. Le bouclier du support anlennaire est presque triangulaire et pointu au bout. Le dernier segment e.s( presque carré , un peu tronqué obliquement à cbaque extrémité latérale et postérieure, d’ailleurs entier et sans dentelures ni épines distinctes. Les deux serres sont blaucliâtres et pointillées de brun. L’avant-dernier article , ouïe poing est ovale ; caractère qui distingue encore ce genre des pré- cédons , très-comprimé, mais en même temps un peu plus convexe sur l’une de ses faces, avec le bord interne garni de cils très- petits. nombreux, spinuliformes , et armé à sa base de trois à quatre épines mobiles. Le ponce ou la grifl’e est semblable à celui des Squilles , comprimé en faux, ou arqué , et m’a olfert à son côté interne une douzaine de dents aiguës; celle qui termine est la plus forte. Ce Crustacé fait partie de la collection d’histoire naturelle , formée au Brésil par M. Delalandc fils. Comme il a de grands rapports avec la Squille pieuse , Squille eusehia de M. Risso (1) , Je soupçonne qu’il a été pris surles côtes de l’îlc de Madère, où ce voyageur s’est aiTcté (pielques jours, et où il a pris divers animaux réunis ensuite avec ceux du Brésil (3). » (1) Article Squille de l’Eucyclop. méthodique , t. X , p. 4ç4. (2) Latreille, Encyclop. t. X , p. — Guérin, Iconographie, Cuv. t. PI. 24 , fig. 2. (3) Ce Crustacé curieux et unique qui appartenait au Muséum ne se trouve plus dans la collection de cet établissement , et il m’a été impossible d’avoir aucun renseignement sur ce qu’il était devenu. ERRATA. Page Q02. Dans le tableau en tête de la page , substituez le mot ALBUNÉE à RÉMipÈDE , et vice versa. Page 212. Dans le tableau, au lieu de « dépassant de beaucoup le pédoncule des antennes internes, » lisez : dépassant de beaucoup le pédoncule des antennes externes. f