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DÉDIÉE AU CITOYEN LACEPEDE, MEMBRE DE L'INSTITUT NATIONAKL.

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OISEAUX.

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À LA LIBRAIRIE STÉRÉ OTY Fee DE P. DIDOT L’AÎNÉ, GALERIES DU LOUVRE, 3, ET Firmin DIDOT, RUE DE THionviLLe , 116.

AN VII 1790.

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LES OISEAUX-MOUCHES.

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HISTOIRE NATURELLE

LOIS Le U- MOUCH We

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ARTE

D: tous les êtres animés, voici le plus élégant pour la forme , et le plus bril- lant pour les couleurs, Les pierres et les métaux polis par notre art ne sont pas comparables à ce bijou de la Nature; elle l’a placé, dans l’ordre des oiseaux , * Les Espagnols le nomment fomineios; les Péruviens , quinti, selon Garcilasso ; selon d’au- tres, quindé, et de mÊtRE au Anal les Mexi- Cain, huitzitzil, à suivant Ximenès 5 Dottzitzil -dans Hernandès; ourissia (rayon du soleil), sui- vant Nieremberg ; les Bresiliens, guaimunbi (ce nom est générique, et comprend dans a a les FNBr avec les oïseaux- one: c’est appa-

} ss]

6 HISTOIRE NATURELLE

au dernier degré de l'échelle de grandeur: maximè miranda in minimis. Son chef- d'œuvre ést le petit oiseau -mouche; elle la comblé de tous les dons qu'elle n’a fait que partager aux autres oiseaux : légéreté , rapidité, prestesse, grace et riche parure, tout appartient à ce petit favori. L'émeraude , le rubis , la topaze, brillent sur ses habits ; il ne les souille jamais de la poussière de laterre, et, dans sa vie tout aérienne, on le voit à peine toucher le gazon par instans : il est tou- jours en l'air, volant de fleurs en fleurs; il a leur fraîcheur comme il a leur éclat ; il vit de leur nectar, et n’habite que les. climats sans cesse elles serenouvellent.

C’est dans les contrées les plus chaudes du nouveau mondequese trouvent toutes

remment. ce même nom corrompu que Léry et “Thevet rendent pre gonambouch , et que les rela- tions portugaises écrivent guanimibique ); gua- chichil à la nouvelle Espagne, c’est-à-dire, suce- fleurs , suivant Gemelli Carreri ; en anglois, Aum- _ming bird (oiseau bourdonnant) ; en latin moderne de nomenclature, Ter (Besson Je trochilus

( Linu. ).

DU | DES OISEAUX-MOUCHÈES. les espèces d’oiseaux-mouches. Elles.sont assez nombreuses et paroisseut confinées entre les deux tropiques ; car ceux qui s'ayancent en été dans les zones tempé- rées, n'y font qu’un court séjour : ils semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer avec lui, et voler sur l'aile des zéphirs à la suite d’un printemps éternel. Les Indiens, frappés de l'éclat et du feu que rendent les couleurs de ces brillans oiseaux, leur avoient donné les noms de rayons , cheveux du soleil. Les Espa- gnols lesont appelés tomineios, mot relatif à leur excessive petitesse : le tomine est un poids de douze grains. J'ai vu, dit Nieremherg, peser au trébuchet un de ces oiseaux, lequel, avec son nid, ne pesoit que deux tomines. Et pour le volume, les petites espèces de ces oiseaux sont au- dessous de la grande mouche asile (/e faon) pour la grandeur , et du bourdon pour la grosseur. Leur bec est une aiguille fine, et leur langue uu fil délié ; leurs petits yeux noirs ne paroissent que deux points brillans ; les plumes de leurs ailes sont si

délicates, qu’elles en paroissent transpa-

de

TROT Ne CNT LATE

8 ‘HISTOIRE NATURELLE rentes. À peine appercoit-on leurs pieds > tant ils sont courts et menus : ils en font peu d'usage ; ils ne se posent que pour passer la nuit, et se laissent, pendant le jour , emporter dans les airs. Leur vol est continu , bourdonnant et rapide. Marcgrave compare le bruit de leurs ailes à celui d’un rouet, et l’exprime par les syllabes Zour, hour, Aour. Leur battement est si vif, que l'oiseau, s’arrétant dans les airs, paroît non seulement immobile , “mais tout-à-fait sans action. On le voit s'arrêter ainsi quelques instans devant une fleur , ét partir comme un trait pour. aller à une autre. IL les visite toutes, . plongeant sa petite langue dans leursein , les flattant de ses ailes, sans jamais s’y fixer , mais aussi sans les quitter Jamais ; il ne presse ses imconstances que pour mieux suivre ses amours et multiplier ses” | Jouissances innocentes : car cet amant léger des fleurs vit à leurs dépens sans les -flétrir ; il ne fait que pomper leur miel, et c’est à cet usage que sa langue paroît uniquement destinée. Elle est- composée . de deux fibres creuses , formant un petit

Re a DES OISEAUX-MOUCHES. 9 canal, divisé au bout en deux filets: elle a la forme d’une trompe, dont elle fait les fonctions : l'oiseau la darde hors de son bec , apparemment paf un mécanisme de l'os hyoïde, semblable à celui de la langue des pics ; il la plonge jusqu’au fond du calice des fleurs pour en tirer les sucs. Telle est sa manière de vivre , d’a- près tous les auteurs qui en ont écr nt. Ils n ‘ont eu qu’un contradicteuür ; c’est M.

Badier , qui, pour avoir trouvé dans F One e d’un orseau-mouche quelques débris de petits insectes , en conclut qu’il vit de ces animaux, et non du suc des fleurs. Mais nous ne croyons pas devoir faire céder une multitude de témoignages authentiques à une seule assertion , qui même paroît prématurée. En effet, que l’oiseau-mouche avale quelques insectes, s’ensuit-1l qu'il en vive et s’en nourrisse toujours ? et ne semble-t-il pas inévitable qu’en pompant le miel des fleurs , ou re- cuecillant leurs poussières , il entraîne en même temps quelques uns des petits in- sectes qui s’y trouvent engagés ? Au reste, la nourriture la plus substantielle - est |

-

10 HISTOIRE NATURELLE nécessaire pour suffire à la prodigieuse vivacité de l'oiseau-mouche, comparée avec son extrême petitesse; 1l faut bien des molécules organiques pour soutenir tant de force dans de si foibles organes, et fournir à la dépense d’esprits que fait un mouvement perpétuel et rapide : un aliment d'aussi peu de substance que quelques menus insectes y paroît bien peu proportionné ; et Sloane , dont les observations sont ici du plus grand poids, dit expressément qu'il a trouvé l'estomac de l’oiseau-mouche tout rempli des pous- sières et du miellat des fleurs. Rien n’égale en effet la vivacité de ces petits oiseaux , si ce n’est leur courage, ou plutôt leur audace : on les voit pour- suivre avec furie des oiseaux vingt fois -plus gros qu'eux , s'attacher à leur corps, et, se laissant emporter par leur vol, les becqueter à coups redoublés, jusqu’à ce qu'ils aient assouvi leur petite colère ; quelquefois même ils se livrent entre eux de très-vifs combats. L’impatience paroît

être leur ame ; s'ils s’approchent d’une fleur et qu'ils la trouvent fanée, ils lui

[

/

DES OISEAUX-MOUCHES. 1x arrachent les pétales avec une précipita- tion qui marque leur\dépit. lis n’ont point d’autre voix qu’un petit Cri, screp, Screp, fréquent et répété ; ils le font entendre dans. les bois dès l’aurore , jusqu’à ce qu'aux premiers rayons du soleil, tous prennént l'essor et se Qispersent dans les campagnes.

Ils sont solitaires, et il seroit bite qu'étant sans cesse emportés dans les airs, ils pussent se reconnoître et se joindre : néanmoins l’amour , dont la

puissance s'éténd au - delà de celle des

élémens , sait rapprocher et réunir tous les êtres dispersés : on voit les oiseaux-

mouches deux à deux dans le temps des

nichées. Le nid qu'ils construisent répond à la délicatesse de leur corps; 1l est fait d’un coton fin ou d’üne bourre soyeuse

recuüuéillie sur des fleurs : ce nid ést forte-

ment tissu ét de la consistance d’une peau douce et épaisse. La femelle se charge de l'ouvrage, et laisse au mâle le soin d’ap-

porter les matériaux : on la voit, empres-

sée à ce travail chéri, chercher, choisir, employer brin à brin les fibres propres à

|

r2 HISTOIRE NATURELLE Former le tissu de ce doux berceau de sa progéniture ; ellé en:polit les bords avec sa gorge, le dedans avec sa queue; elle le revét à l'extérieur de petits morceaux | d’écorce de gommiers qu’elle colle alen- tour pour le défendre des injures de l'air, autant que pour lerendre plus solide : le tout est attaché à deux feuilles ou à un seul brin d'oranger, decitronnier, ou quel- quefois à un fétu qui pend de la couver- ture de quelque case. Ce nid n’est pas plus gros que la moitié d’un abricot, et fait de même en demi-coupe : on y trouve deux œufs tout blancs , et pas plus gros que de petits pois ; le mâle et la femelle les couvent tour-à-tour pendant douze jours ; les petits éclosent au treizième jour , et ne sont alors pas plus gros que des mouches. « Je n'ai jamais pu remar- « quer , dit le P. du Tertre, quelle sorte « de becquée la mère leur apporte, sinon- « qu’elle leur donne à sucer sa langue « encore tout emmiellée du suc tiré des « fleurs. »

On conçoit aisément qu'il est comme impossible d'élever ces petits volatiles;

_ DES OISEAUX-MOUCHES. 13 |ecux qu’on a essayé de nourrir avec des . sirops, ont dépéri dans quelques semaines. re alimens, quoique légers , sont encore

ien différens du nectar déhiéit qu'ils recueillent en liberté sur les fleurs, et peut-être auroit-on mieux réussi en leur offrant du miel.

La manière de les äbattre est de les tirer avec du sable ou à la sarbacane. Ils sont si peu défians, qu'ils se laissent approcher jusqu’à cinq ou six pas *. On peut encore les prendre en se plaçant de un buisson fleuri, une verge enduite d’une gomme Cha bte à à la main ; on en touche aisément le petit oiseau lorsqu'il bourdonne devant une fleur. Il meurt aussitôt qu’il est pris, et sert après sa mort à parer les jeunes Indiennes, qui portent en pendans d’o- reilles deux de ces charmans oiseaux. Les Péruviens avoient l’art de composer avec leurs plumes des tableaux dont les anciennes relations ne cessent de vanter la beauté. Marcgrave, qui avoit vu de

* Ils sont en si grand nombre, dit Marcgrave,

qu'un chasseur en un jour en prendra facilement. . soixante.

2

GPA sa) 14 HISTOIRE NATURELLE ces ouvrages, en admire l'éclat et la délicatesse. |

Avec le lustre et le velouté des fleurs, on a voulu encore en trouver le parfum à ces Jolis oiseaux; plusieurs auteurs ont écrit qu'ils sentoient le musc. C’est une erreur dont l'origine est apparemment dans le nom que leur donne Oviedo , de passer mosquitus, aisément changé en celui de passer moscatus. Ce n’est pas la seule petite merveille que l'imagination. ait voulu ajouter à leur histoire : on a dit qu’ils étoient moitié oiseaux et moitié mouches, qu’ils se produisoient d’une mouche; et un provincial des Jésuites affirme gravement, dans Clusius , avoir été témoin de la métamorphose. On a dit qu'ils mouroient avec les fleurs, pour renaître avec elles; qu'ils passoient dans un sommeil et un engourdissement total toute la mauvaise saison, suspendus par le bec à l'écorce d’un arbre. Mais ces fictions ont été rejetées par les natura- listes sensés , et Catesby assure avoir vu, durant toute l’année, ces oiseaux à Saint- Domingue et au Mexique, il n'y a

1

4: | ÿ

DES OISEAUX-MOUCHES. 15 pas de saison entièrement dépouillée de fleurs. Sloane dit la même chose de la Jamaïque, en observant seulement qu'ils y paroissent en plus grand nombre après

ty

la saison des pluies , et Marcgrave avoit

déja écrit qu’on les trouve toute l’année en grand nombre dans les bois du Bresil.

Nous connoissons vingt-quatre espèces dans le genre des oiseaux-mouches, et il

est plus que probable que nous ne les connoissons pas toutes. Nous les désigne-

rons chacune par des dénominations dif-

férentes , tirées de leurs caractères les plus

apparens, et qui sont sufhisans pour ne les pas confondre.

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16 HISTOIRE NATURELLE

| DeeLUS PET OISEAU-MOUCHE#*.

Première espèce.

Crest par la plus petite des espèces qu'il - convient de commencer l'énumération du plus petit des genres. Ce très-petit oiseau-mouche est à peine long de quinze lignes, de la pointe du bec au bout de la queue. Le bec a trois lignes et demie, la queue quatre , de sorte qu'il ne reste qu'un peu plus de neuf lignes pour la tête, le cou et le corps de l'oiseau ; di- mensions plus petites à celles de nos grosses mouches, Tout le dessus de la tête et du corps est verd doré brun chan- geant et à reflets rougcâtres ; tout le des- sous est gris blanc. Les plumes de l'aile

* Vovez les planches enlumintes, 276, fic. 5. y P ? 70; ë

DES OISEAUX-MOUCHES, 17 sont d’un brun tirant sur le violet; et cette couleur est presque généralement celle des aïles dans tous les oiseaux-mou- ches , aussi-bien que dans les colibris. Ils ont aussi assez communément le bec ef les pieds noirs ; les Jambes sont recou- vertes assez bas de petits duvets effilés, et les doigts sont garnis de petits ongles aigus et courbés. Tous ont dix plumes à la queue , et l’on est étonné que Marc- grave n’en compte que quatre ; c’est vrai-

semblablement une erreur de copisie. La

couleur de ces plumes de la queue est, dans la plupart des espèces, d’un noir bleuâtre , avec l'éclat de l’acier bruni. La femelle a généralement les couleurs moins vives ; on la reconnoît aussi, sui- vänt les meilleurs observateurs , à /ce qu’elle est un peu plus petite que le mâle.

Le caractère du bec de l’oiseau-mouche

est d’être égal dans sa longueur, un peu

renflé vers le bout,comprimé horizontale-

ment , et droit. Ce dernier trait distingue les oiseaux - mouches des colibris, que plusieurs naturalistes ont confondus, et que Marcgrave lui-meme n’a pas séparés.

18 HISTOIRE NATURELLE

Au reste, cette première et très-petite espèce se trouve au Bresil et aux An- tilles. L’oiseau nous a été envoyé de la Martinique sur son nid, et M. Edwards l'a recu de la Jamaïque.

DES OISEAUX-MOUCHES. 19

PUR UBIS.

Seconde espèce.

Ex observant l’ordre de grandeur , ou plutôt de petitesse , plusieurs espèces Pourroient tenir ici la seconde place. Nous la donnons à l’oiseau-mouche de la Caroline , en le désignant par le nom de rubis. Catesby n’exprime que foible- ment l'éclat et la beauté de la couleur de sa gorge, en l’appelant wn émail cra- moisi : c’est le brillant et le feu d’un rubis; vu de côté , il s’y mêle une couleur d’or ; et en dessous, ce n’est plus qu’uñ grenat sombre. On peut remarquer que ces plumes de la gorge sont taillées et placées en écailles , arrondies , détachées ; dispo- sition favorable pour augmenter les re- flets, et qui se trouve, soit au coù , soit sur la tête des oiseaux-mouches, dans toutes leurs plumes éclatantes. Celui-ci

2 HISTOIRE NATURELLE ‘a tout le dessus du corps d’un verd doré chéngeant en couleur de cuivre rouge; Ja poitrine et le devant du corps sont mèê- lés de gris blanc et de noirâtre ; les deux plumes du milieu de la queue sont de la couleur du dos, et les plumes latérales sont d’un brun pourpré , Catesby dit couleur de cuivre ; Vaïle est d’un brun teint de violet, qui est, comme nous l’avons déja observé , la couleur commune des ailes de tous ces oiseaux : ainsi nous n’en ferons plus mention dans leurs descrip- tions. La coupe de leurs ailes est assez remarquable ; Catesby l’a comparée à celle de la ame d'un cimeterre turc. Les quatre ou cinq premières pennes exté- rieures sont très-longues; les suivantes le sont beaucoup moins, et les plus près du corps sont extrêémement courtes ; ce qui, Joint à ce que les grandes ont une courbure en arrière , fait ressembler les deux ailes ouvertes à un arc tendu : le petitcorps de l'oiseau est au milieu comme la flèche de l'arc. Le rubis se trouve en été à la Caroline, et jusqu'à la nouvelle Angleterre , et c'est

aie

4 (

(DES OISEAUX- MOUCHES.

11 buts espèce d’oiseau-mouche qui s'a- 'vauce dans ces terres septentrionales. | Quelques relations portent. cet oiseau-

mouche jusqu’en Ke et le P. Char- levoix prétend qu'on le voit au Canada: mais il paroît l'avoir assez mal connu,

quand il dit que le fond de son nid ét

tissu de pelits brins de bois, et qu’il pord | jusqu’à cinq œufs; et ailleurs, qu’i/ a les

pieds, comme le bec, fort He L'on ne

peut rien établir sur de pareils témoi- gnages. On donne la Floride pour retraite en hiver aux oiseaux - mouches de la Caroline ; en été, ils y font leurs petits, et partent quand les fleurs commencent à se flétrir en automne. Ce n’est que des

fleurs qu’il tire sa nourrilure, ef je n'ai

jamais observé, dit Catesby , qu’il se nour-- rit d'aucun insecte, ni d'autre chose que du nectar des fleurs.

22 HISTOIRE NATURELLE

L’AMÉTHYSTE*.

Troisième espèce.

Cr petit oiseau-mouche a toute la gorge et le devant du cou de couleur améthyste brillante. On n’a pu donner cet éclat à la figure enluminée ; c’est même la diffi- culté de rendre le lustre et l'effet des cou- leurs des oiseaux -mouches et des coli- bris, qui en a fait borner le nombre dans . nos planches enluminées , et discontinuer un travail que tous les auteurs recon- moissent également être l’écueil du pin- ceau. L'oiseau améthyste est un des plus petits oiseaux-mouches ; sa taille et sa figure sont celles des rubis ; il a de même la queue fourchue ; le devant du corps * Voyez les planches enluminées, 672, fig. 1, _gous la dénomination de petit oiseau-mouche & queue fourchue de Cayenne.

Re

x] ALL

DES OISEAUX-MOUCHES. 23

* est marbré de gris blanc et de brun ; le

dessus est verd doré; la couleur amé- _thyste de la gorgese change en brun pour- , pré, quand l’œil se place un peu plus bas que l’objet; les ailes semblent un peu plus courtes que dans les autres oiseaux-

_ mouches, et ne s'étendent pas Jusqu’aux

deux plumes du milieu de la queue, qui sont cependant les plus courtes, et ren- dent sa coupe fourchue. |

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24 HISTOIRE NATURELLE.

L’'ORVERT.

| _ Quatrième espèce.

É. E verd et le jaune doré brillent plus ou moins dans tous les oiseaux mouches ; mais ces belles couleurs couvrent le plu- mage entier de celui-ci avec un éclat et des reflets que l'œil ne peut se lasser d’ad- mirer : sous certains aspects, c’est un or brillant et pur ; sous d’autres, un verd glacé qui n’a pas moins de lustre que le métal poli. Ces couleurs s'étendent Jusque sur les ailes; la queue est d’un noir d’a- cier bruni; le ventre blanc. Cet oiseau- mouche est encore très-petit, et n’a pas deux pouces de longueur. C’est à cette espèce que nous croyons devoir rapporter le petit oiseau-mouche entièrement verd ( all green humming bird ) de la troisième partie des G{anures d'Edwards, planche

DES OISEAUX-MOUCHES. 25

CCCXVI, page 360, que le traducteur . donne mal-à-propos pour un colibri: mais Ja méprise est excusable , et vient de la

P

langue angloise elle-même, qui n’a qu’un nom commun , celui d'oiseau bourdon-

nant (/umming bird), pour désigner les æ £

cohbris et les ciseaux-mouches.

Nous rapporterons encore à cette espèce la seconde de Marcgrave ; sa beauté sin- gulière, son bec couûrt , et l'éclat d’or et de verd brillant et glacé ( ransplendens ) du devant du corps , le désignent assez. M. Brisson, qui fait de cette seconde espèce de Marcgrave sa seizième , sous le nom d'oiseau-mouche à queue fourchue du Bre- sil, n'a pas pris garde que, dans Marc- grave, cet oiseau n’a la queue ni longue ni fourchue ( cauda similis priori, dit cet auteur ) : or la première espèce n’a point la queue fourchue, mais droite, longue seulement d’un doigt, et qui ne dépasse pàs l'aile. |

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en,

6 HISTOIRE NATURELLE

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LE HUPPE COL"

Cinquième espèce.

Cyr nom désigne un caractère fort sin gulier , et qui suflit pour faire distinguer l'oiseau de tous les autres : non seulement sa tête est ornée d’une huppe rousse assez longue , mais de chaque côté du cou, au-dessous des oreilles , partent sept ou huit plumes inégales. Les deux plus longues , ayant six à sept lignes, sont de couleur rousse, et étroites dans leur longueur ; mais le bout un peu élargi est marqué d’un point verd ; l’oiseau les re- lève en les dirigeant en arrière : dans l'état de repos, elles sont couchées sur le cou, ainsi que sa belle huppe; tout cela se dresse quand il vole, et alors l’o1- seau paroît tout rond. Il a la gorge et le

* Voyez les planches enluminées, n°640, fig, 3e

af DES OISEAUX-MOUCHES. 27 devant du cou d’un riche verd doré ( en - tenant l’œil beaucoup plus bas que l’ob- jet, ces plumes si brillantes paroissent _ brunes ); la tête et tout le dessus du corps est verd avec des reflets éclatans d'or et de bronze , jusqu'à une bande blanche qui traverse le croupion; de jusqu’au bout de la queue règne un or luisant sur un fond brun aux barbes ex- térieures des pennes, et roux aux inté- rieures ; le dessous du corps est verd doré brun ; le bas-ventre blanc. La grosseur du huppe-col ne surpasse pas celle de Pa- méthyste. Sa femelle lui ressemble, si ce n’est qu'elle n’a point de huppe ni d’o-. reilles , qu’elle a la bande du croupion roussâtre , ainsi que la gorge; le reste du dessous du corps, roux, nuancé de ver- dâtre; son dos et le dessus de sa tête sont, comme dans le mâle, d’un verd à reflets d’or et de bronze. |

La

28 HISTOIRE NATURELLE

“LE RUBIS-TOPAZE*-

Sivième espèce.

D E tous les oiseaux de ce genre , celui-

c1 est le plus beau , dit Marcgrave, et le plus élégant : il a les couleurs et jette le feu des deux pierres précieuses dont nous Jui donnons les noms ; il a le dessus de Ja tête et du cou aussi éclatant qu'un ru- bis; la gorge et tout le devant du cou , jusque sur la poitrine , vus de face,

brilleut comme une topaze aurore du

Bresil; ces mêmes parties vues un peu en dessous, paroiïissent un or mat , et vues de plus bas encore, se changent en verd sombre ; le haut du dos et le ventre sont

d’un brun noir velouté ; l’aile est d’un

brun violet ; le bas-ventre blanc ; les cou-

* Voyez les planches enluminées, 227, fis. 2, sous la dénomination d’oiseau-mouche à gorge

dorée du Bresil.

*

COR | Nr x * ù 1.4

vertures inférieures de la queue et ses pennes (sont d’un beau roux doré et . teint de pourpre; elle est bordée de brun au bout; le croupion est d’un brun relevé de verd doré; l’aile pliée ne dépasse pas la queue, dont les pennes sont égales. Marcgrave remarque qu’elle est large, et que l’oiseau l'étale avec grace en vo- lant. Il est assez grand dans son genre : sa longueur totale est de trois pouces quatre à six lignes; son bec est long de sept à huit, Marcgrave dit d'un demi-pouce. Cette belle espèce paroît nombreuse, et elle est devenue commune dans les cabi- nets des naturalistes. Seba témoigné avoir recu de Curaçao plusieurs de ces oiseaux. On peut leur remarquer un caractère que portent plus ôéu moins tous les oiseaux- mouches et colibris , c'est d’avoir le bec bien garni de plumes à sa base, quelque- fois jusqu’au quart ou au tiers de sa lon- gueur.

La femelle n’a qu’ un trait d’or ou de . sur la gorge et le devant du cou:

DES OISEAUX-MOUCHES. 29

%

le reste du Cesu de son corps est gris

blanc.

30 HISTOIRE NATURELLE \

Nous croyons que l'oiseau- mouche re- présenté 640, figure 1, de nos planches euluminées, est d’une espèce très-voi- sine , Ou diutiètme de la même espèce que celui-ci ; car il n’en diffère que par la huppe, qui n’est pas fort relevée : du reste, les ressemblances sont frappantes ; et de la comparaison que nous avons faite des deux individus d’après lesquels ont été gravées ces figures, il résulte que ce dernier, un peu pius petit dans ses dimen- sions, est moins foncé dans ses couleurs, dont les teintes et la distribution sont -essentiellement les mêmes. Ainsi lun pourroit être le jeune, et l’autre l'adulte; ou bien c’est uñe variété produite par le climat. Comme l’un est de Cayenne et l’autre du Brésil, cette différence peut se trouvér dans l'espèce, de l’une à l’autre région. L'oiseau - mouche à huppe de rubis (ruby crested humming bird), donné plauche CCCXLIV, page 280 de la troi- sième partie des Glanures d'Edwards, se rapporte parfaitement à notre figure en- luminée, 640, figure 1. Et c’est en- core la tête de cet ciseau-mouche, que

*. SE AI. Prisch a déMnée , table 24, et sur la- quelle M. Brisson use sa sobaile espèce, en prenant pour sa femelle l’autre cc donnée au même endroit de Frisch, qui représente un petit neue ne verd doré. Mais la femelle de l'oiseau - mouche à gorge topaze, dont le corps est brun , n’a certainement pas le corps verd, aucune femelle en ce genre, comme dans tous les oiseaux, n'ayant jamais les cou- leurs plus Gatait ss que le mâle. Ainsi nous rapporterons beaucoup plus vrai- | semblableiment à notre orvert ce second oiseau-mouche au corps tout s'erd, donné

par M. Frisch.

. 32 HISTOIRE NATURELS

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L'OISEAU-MOUCHE HUPPÉ *.

Septième espèce.

Car oiseau est celui que du Tertre et Feuillée ont pris pour -un colibri : mais c'est un oiseau-mouche, et même l’un des plus petits ; car il n’est guère plus gros que le rubis, Sa huppe est comme une émeraude du plus grand brillant; c'est ce qui le distingue : le reste de son plumage est assez obscur; le dos a des reflets verds et or sur un fond brun; l'aile est brune; la queue noirâtre et luisante comme l'acier poli ; tout le devant du corps est d’un brun velouté, mélé d’un peu de verd doré vers la poitrine et les épaules : laile pliée ne dépasse pas la

. queue. Nous remarquerons que, dans la

figure enluminée, la teinte verte du dos

* Voyez les planches enluminées, 227, fie. 1

v

DES OISEAUX-MOUCHES. 33

est trop forte et trop claire, et la huppe f ‘un peu exagérée et portée trop en arrière. Dans cette espèce, le dessus du bec est couvert de petites pires vertes et bril- lantes presque jusqu’à la moitié de sa lon- sueur. Edwards a dessiné son nid. Labat remarque que le mâle seul porte la huppe, et que les femelles n’en ont pas.

34 HISTOIRE N ATU RELLE

L’OISEAU-MOUCHE AR LOUETTES. c

Huitième espèce.

Dsvx brins nuds, partant des deux plumes du milieu de la queue de cet oiseau , prennent à la pointe une petite houppe en éventail; ce qui leur donne la forme de raquettes. Les tiges de toutes les pennes de la queue sont très-grosses, et d’un blanc roussâtre; elle est, du reste, brune comme l’aile : le dessus du corps est de ce verd bronzé qui est la couleur commune parmi les oiseaux - mouches ; Ja gorge est d’un riche verd d’émeraude. Cet oiseau peut avoir trente lignes de la pointe du bec à l’extrémité de la vraie queue ; les deux brins l'excèdent de dix lignes. Cette espèce est encore peu con- nue, et paroît très - rare, Nous lPavons

DES OISEAUX-MOUCHES. 35 décrite dans le cabinet de M. Mauduit : elle est une des plus petites, et, non compris la queue, l'oiseau n’est pas plus gros que le huppe-col.

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» JA

36 HISTOIRE NATURELLE

L'OISEAU-MOUCHE POURPRÉ. .

Neuvième espèce.

Tour le plüimage de cet oiseau est un mélange d’orangé, de pourpre et de brun, et c’est peut-être, suivant la remarque d'Edwards, le seul de ce genre qui ne porte pas ou presque pas de ce verd doré qui brillante tous les autres oiseaux - mouches : sur quoi il faut remarquer que M. Klein a donné à celui-ci un caractère insuffisant,en l'appelant suce-fleurs à ailes brunes (mellisuga alis fuscis), puisque la couleur brune plus ou moins violette, ou pourprée, est généralement celle des ailes des:oiseaux - mouches. Celui-ci a le bec long de dix lignes ; ce qui fait presque le tiers de sa longueur totale.

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DES OISEAUX -MOUCHES. 35

#”

LA CRAVATE DORÉE *.

‘à Dixième espèce.

L'oeat donné sous cette dénomination

. dans les planches enluminées paroît être

celui de la première espèce de Marcgrave,

en ce qu'il a sur la gorge un trait doré;

caractère que cet auteur désigne par ces mots, /e devant du corps blanc, mélé au-

_ dessous du cou de quelques plumes de couleur

éclatante, et que M. Brisson n’exprime pas dans sa huitième espèce, quoiqu'il en fasse la description sur cette première de Marcgrave. Sa longueur est de trois pouces cinq ou six lignes : tout le dessous du corps, à l'exception du trait doré du

. devant du cou, est gris blanc, et le dessus

verd doré. Et de plus, nous regarderons

* Voyez les planches enluminées, 672, fig. 3. Oiseaux, XI, 4

33 HISTOIRE NATURELLE

comme la femelle dans cette espèce, l'oiseau dont M. Brisson fait sa neuvième espèce, n'ayant rien qui la distingue assez pour l'en séparer. F |

4 COR)

k

DES OISEAUX-MOUCHES. 3

LE SAPHIR.

Onzième espèce.

)

Cr oiseau-mouche est, dans ce genre, un peu au-dessus de la taille moyenne : il a le devant du cou et la poitrine d’un xiche bleu de saphir, avec des reflets violets ; la gorge rousse ; le dessus et le dessous du corps verd doré sombre; le bas-ventre blanc; les couvertures infé- ricures de la queue rousses, les supé- rieures d’un brun doré éclatant; ies. pennes de la queue d’un roux doré, bordé de brun ; celles de l'aile brunes: le bec blanc, excepté la pointe qui est noire.

4 HISTOIRE NATURELLE

LE SAPHIR-ÉMERAUDE.

Douzième espèce.

Lxrs deux riches couleurs qui parent cet oiseau, lui méritent le nom des deux pierres précieuses dont il a le brillant : un bleu de saphir éclatant couvre la tête et la gorge, et se fond admirablement avec le verd d’émeraude glacé, à reflets dorés, qui couvre la Hbiteitie ; l’éstétnac, nl le tour du cou et le dos. Cét oiseau - mouche est de la moyenne taille; il vient de la Guadeloupe, et nous ne croyons pas qu'il ait encofe été décrit. Nous en avons vu un autre venu de la Guiane,

et de la même grandeur; mais il n OS que la gorge saphir, et le reste du corps d’un verd glacé très-brillant : tous deux sont conservés avec le premier dans le beau cabinet de M. Mauduit. Ce dernier nous paroît être une variété, ou du moins

DES OISEAUX-MOUCHES. 4r une espèce très-voisine de celle du pre- mier. Ils ont également le bas - ventre blanc : l'aile est brune, et ne dépasse pas la queue, qui est SR der également et arrondie ; elle est noire à reflets bleus. Leur bec ‘est assez long : sa moitié infé- rieure est blanchätre, et la supérieure est noire.

EN 1 8

4 HISTOIRE NATURELLE

L’ÉMERAUDE AMÉTHYSTE.

Treizième espèce.

Cr T oiseau - mouche est de la taille moyenne approchant de la grande : il æ près de quatre pouces, et son bec huit lignes. La gorge et le devant du cou sont d’un verd d’émeraude éclatant et doré; la poitrine, l’estomac et le haut du dos, d'un améthyste bleu pourpré de la-plus srande beauté ; le bas du dos est verd doré, sur fond brun ; le ventre blanc; di noirâtre. La queue est d’un noir

velouté luisant comme l'acier poli ; elle est fourchue et un peu plus longue que l'aile. On peut rapporter à cette espèce celle qui est donnée dans Edwards, planche XXXV (74e green and blue hum- ming bird), et décrite par M. Brisson sous le nom d'oiseau- mouche à poitrine bleue

\

DES OISEAUX-MOUCHES. 43 de Surinam, qui est le même que repré- sentent nos planches euluminées , n°227, figure 3. La teinte pourpre dans Fa bleu

n'y est point ässez sentie, et le dessin | paroît tiré sur un petit individu : effecti- _ vement il est figuré un peu plus grand dans Edwards. Ces petites différences ne nous empêchent pas de reconnoître que: es oiseaux ne forment qu’une même espèce. ;

44 HISTOIRE NATUREELE

L'ÉSCARBOUDCLE

Quatorzième espèce.

Üx rouge d’escarboucle de ‘rubis foncé est la couleur de cet oiseau sur la gorge, le devant du cou et la poitrine; le dessus de la tête et du cou sont d’un rouge un peu plus sombre; un noir ve- louté enveloppe le reste du corps’; l'aile est brune, et la queue d’un roux doré * foncé. L'oiseau est d’une grandeur un peu au-dessus de la moyenne dans ce genre: le bec, tant dessus que dessous, est garni de plumes presque jusqu'à moitié de sa longueur. Il nous a été envoyé de Cayenne, et paroît très-rare. M. Mauduit, qui le possède, seroit tenté de le rappor- ter à notre 7ubis-topaze comme variété : mais la différence du jaune topaze au rubis foncé sur la gorge de ces deux oiseaux, nous paroît trop grande pour

»“

DES OISEAUX-MOUCHES. 45 les rapprocher l’un de l’autre ; les ressem- blances, à la vérité, sont assez grandes dans tout le reste. Nous remarquerons que les espèces précédentes, excepté la treizième, sont nouvelles , et ne $e trou- vent décrites dans aucun naturaliste.

/

46 HISTOIRE NATURELLE

VEND OOOR ES

" Quinzième espèce.

/

C'r sT la neuvième espèce de Marcgrave.

Cet oiseau, dit-il, a tout le corps d’un verd brillant à reflets dorés; la moitié

supérieure de son petit bec est noire, linférieure est rousse; l’aile est brune;

la queue, un peu élargie, a le luisant de

l'acier pôli. La longueur totale de cet

oiseau est d’un peu plus de trois pouces: : il est représenté 276, figure 3, de nos

planches enluminées; et l’on doit remar-

quer que le dessous du corps n'est pas. ‘pleinement verd comme le dos, et qu’il

n’a que des taches ou des ondes de cette

couleur. Nous n’hésiterons pas à rappor- ter la figure 2 de la même planche à la

* Voyez les planches enluminées, 276, fo.

DES OISEAUX-MOUCHES. 47 femelle de cette espèce, presque toute la différence consistant dans la grandeur, _qu'ou : sait être généralement moindre dans les femelles de cette famille d’oi- seaux. M. Brisson soupconne aussi que. sa cinquième espèce pourroit bien n'être que la femelle de la sixième , qui est celle-ci; en quoi nous serons volontiers de son avis. Mais il nous paroît, au sujet de cette dernière , qu'il a cité mal-à- propos Seba, qui ne donne, à l’endroit indiqué , aucune espèce particulière d’oi- seau-mouche, mais y parle de cet oiseau en général, de sa manière de nicher et de vivre. Il dit, d’après Mérian , que les grosses ar Mbhées de la Guiane fout sou- vent leur proie de ses œufs et du petit _ oiseau lui-même, qu’elles enlacent dans leurs toiles et froissent dans leurs serres : mais ce fait ne nous a pas été confirmé ; _et si quelquefois l’oiseau-mouche est sur- pris par l’araignée, sa grande vivacité et sa force doivent le faire échapper aux embüches de l'insecte.

4 HISTOIRE NATURELLE

L’OISEAU-MOUCHE |A GORGE TACHETÉE.

_ Seizième espèce.

Cxrrrr espèce a les plus grands rapports avec la précédente et les figures 2 et 3 de la planche enluminée, 276, excepté qu’elle est plus grande; et sans cette dif-

férence , qui nous a paru trop forte, nous

n’eussions pas hésité de l'y rapporter. Elle a , suivant M. Brisson, près de quatre

pouces de longueur, et le bec onze lignes.

_ Du reste, les couleurs du plumage pa- roissent entièrement les mêmes que celles de l’espèce précédente.

Ci Hits ne

k ( ui S 4%, | DES OISEAUX-MOUCHES. 49

LE RUBIS ÉMERAUDE *

\ Di v-septième espèce,

Csr oiseau - mouche, beaucoup plus grand que le petit rubis de la Caroline, a quatre pouces quatre lignes de lon- gueur : il a la gorge d’un rubis éclatant ou couleur de rosette, suivant les aspects ; la tête, le cou, le devant et le dessus du corps, verd d’émeraude à reflets dorés ; la queue rousse. On le trouve au Bresil

de même qu’à la Guiane.

Æ Voyez les planches enluminées, 270 , fig. 4

_ So HISTOIRE NATURELLE

LOISEAU-MOUCHE A ORETELES,

1 Dix-huitième espèce.

Nous. nommons ainsi cet oiseau- mouche, tant à cause de la couleur re- marquable des deux pinceaux de plumes qui s'étendent en arrière de ses oreilles, que de leur longueur, deux ou trois fois plus grande que celle des petites plumes voisines dont le cou est garni : ces plumes paroissent être le prolongement de celles qui recouvrent dans tous les oiseaux le méat auditif; elles sont douces, et leurs barbes duvetées ne se collent point les unes aux autres, Ces remarques sont de M. Mauduit, et rehtrent bien dans la belle obsérvation que nous avons déja

employée d’après lui; savoir, que toutes les plumes qui paroissent dans les oiseaux

1

du LA D VOLS

DES OISEAUX-MOUCHES. 5%

. surabondantes, et, pour ainsi dire, para- «sites, ne sont point des productions par-

ete

ticulières, mais de simples prolongemens et des accroissemens développés de parties communes à tous les autres. L’oiseau- mouche à oreilles est de la première gran-

deur dans ce genre : il a Quatre pouces.

et demi de longueur; ce qui n'empêche pas que la dénomination de grand oiseau- mouche de Cayenne, que lui attribue

M: Brisson, ne paroisse mal appliquée,

quand, quatre pages plus loin (espèce 17), on trouve un autre oiseau -mouche de Cayenne aussi grand, et beaucoup plus, si on le veut mesurer jusqu'aux pointes de la queue. Des deux pinceaux qui gar- assent l'oreille de celui-ci, et qui sont

composés chacun de cinq ou six plumes, lun est verd d’émeraude et l’autre violet

améthyste : un trait de noir velouté passe

sous l’œil; tout le devant de la tête et

du corps est d’un verd doré éclatant, qui

devient, sur les couvertures de la queue,

un verd clair des plus vifs ; la gorge et le dessous du corps sont d’un beau blanc ; des pennes de la queue, les six latérales

52 HISTOIRE NATURELLE

PRET SE ho

sont du même blanc, les quatre du mi: lieu d’un noir tirant au bleu foncé; Paile

est noirâtre , et la queue la dépasse de près du tiers de sa longueur. La femelle de cet oiseau n’a ni ses pinceaux, ni le trait noir sous l'œil aussi distinct ; dans le reste elle fe ressemble.

HN

| DES PR UCENONNRHES. 58

| L’OISEAU-MOUCHE A COLLIER, |

Cr

piT LA JACOBINE *.

#

Dix-neuvième espèce.

Cr oiseau-mouche est de la première grandeur : sa longueur est de quatre pouces huit lignes; son bec a dix lignes.

Il a la tête, la gorge ct le cou, d’un beau

bleu sombre changeant en verd; sur le

derrière du cou, près du dos, il porte un demi-collier blanc; le dos est verd doré;

la queue blanche à la pointe, bordée de noir, avec les deux pennes du milieu et _ les couvertures verd doré; la poitrine et Je flanc sont de même ; le ventre est blanc : c'est apparemment de cette distribution

* Voyez les planches enluminées, 640, fig. 2. | 5

HISTOIRE NATURELLE.

. dans son plumäge qu'est venue / l'idée de l'appeler jacobine. Les deux À plumes intermédiaires de la queue sont un peu plus courtes que les autres; l'aile pliée ne la dépasse pas.: cette espèce se trouve à Cayenne ét à Surinam. La figure qu’en donne Edwards paroît-un peu trop pétite dans toutes ses dimensions , et il se trompe quand il conjecture que la se- conde figure de la même planche XXXV est le mâle ou la femelle dans la même espèce ; les différences sont trop grandes : la tête daus ce second oiseau - mouche _m’est point bleue; il-n’a point de collier, ni la Queue blanche, et nous l'avons rap- porté, ävec beaucoup plus de vraisem- blance, à notre treizième espèce. .

|. DES OISEAUX:MOUCHES. 55

wi

L’'OISÉAU-MOUCHE A LARGES TUYAUX *

V'inglième espèce.

Go oiseau et le précédent sont les deux plus grands que nous connoissions dans _ le genre des oiseaux -mouches : celui-ci a quatre pamces huit lignes de longueur. Tout le dessus du corps est d’un Don doré foible, le dessous gris; les plumes du milieu de la queue sont comme le dos; les latérales, blanches à la pointe, ont le reste d’un brun d’acier poli. Il est aisé de le distinguer des autres par l’élargisse- ment des trois ou quatre grandes pennes de ses ailes, dont le tuyau paroît grossi - et dilaté, courbé vers son milieu; ce qui ; donne à l'aile la coupe d’un large sabre.

* Voy yez les planches eiées, 672, fig. 2

à

56 HISTOIRE NATURELLE : Cette espèce est nouvelle, et paroît être rare ; elle n’a point encore été décrite : c’est dans le cabinet de M. Mauduit, qui l’a reçue de Cayenne, que nous l'avons fait dessiner. , . d'u

\

DES OISEAUX-MOUCHES. 57

L'OISEAU-MOUCHE A LONGUE QUEUE, COULEUR D'ACIER BRUNI.

F'ingtunième espèce.

»-

Ls beau bleu violet qui couvre la tête; la gorge et le cou de cet oiseau-mouche, sembleroit lui donner du rapport avec le saphir, si la longueur de sa queue ne fat- soit une trop grande différence ; les deux pennes extérieures en sont plus longues de deux pouces que les deux du milieu ; les latérales vont toujours en décroissant, . ce qui rend la queue très-fourchue ; elle est d’un bleu noir luisant d’acier re tout le corps , dessus et dessous, est d’un verd doré éclatant ; il y a une tache _ blanche au bas-ventre : l'aile pliée n’at- teint que la moitié de la longueur de la | queue, qui est de trois pouces trois lignes ;

4 : RE bat L'AL QUE A LNOR ? { à h. l )

58 HISTOIRE NATURELLE | le bec en a onze. La longueur totale de l'oiseau est de six pouces. La ressemblance entière de cette description avec celle que Marcgrave donne de sa troisième espèce, nous force à la rapporter à celle-ci, contre l’opinion de M. Brisson, qui en a fait sa vingtième; mais il paroît certain qu'il se trompe. En effet, la troisième espèce de Marcgravé porte uhe queue longue de plus de trois pouces : celle du vingtième oiseau-mouche de M. Brisson n’a qu'un pouce six lignes ; différence trop considérable pour se trouver dans la’ même espèce. En établissant donc _éelle-ci pour la troisième de Marcgrave, nous donnons, d’après M. Brisson, la

suivante.

DES OISEAUX-MOUCHES. 59

L

© L'OISEAU-MOUCHE VIOLET A QUEUE FOURCHUE.

V'ingt-deuxième espèce.

s | EE

Over la différence de grandeur, comme nous venons de l’observer, il y a encore, entre cette espèce et la précédente, de la différence dans les couleurs. Le haut de la tête et du cou sont d’un brun chan-

.geant en verd doré, au lieu que ces par-

ties sont changeantes en bleu dans le

troisième oiseau-mouche de Marcgrave:

dans celui-ci, le dos et la poitrine sont d’un bleu violet éclatant; dans celui de Marcgrave, verd doré, ce qui nous force de nouveau à remarquer l’inadvertence

cui a fait rapporter ces deux espèces l’une ‘q P

à l’autre. Dans celle-ci, la gorge et le bas du dos sont verd doré brillant; les petites couvertures du dessus des ailes

,#

6 HISTOIRE NATURELLE d’un beau violet, les grandes verd doré;

leurs pennes noires ; celles de la queue

de même; les deux extérieures sont les.

plus longues, ce qui la rend fourchue.

Elle n’a qu’un pouce et demi de longueur : l'oiseau entier en a quatre.

UE À RO * A mn : 3 n” ARTE « Tv 4

DES OISEAUX-MOUCHES. 6

L'OISEAU-MOUCHE AN LONGUE QUEUE, RON Vi L D 2 BLEU | ingt-troisième espèce.

Lis deux plumes extérieures de laqueue de cet oiseau -mouche sont près de deux fois aussi longues que le‘corps, et portent plus de quatre pouces. Ces plumes, et toutes celles de la queue, dont les deux . du milieu sont très-courtes et n’ont que ‘huit lignes, sont d’une admirable beauté, mêlées de reflets verd et bleu doré, dit Edwards : le dessus de la tête est bleu ; le- corps verd ; l'aile est d’un brun pourpré.

Cette espèce se trouve à la Jamaïque. :

6 HISTOIRE NATURELLE

L’OISEAU-MOUCHE A LONGUE QUEUE NOIRE.

V'ingt-quatrième espèce.

Cxr oiseau - mouche a la queue plus

Jongue qu'aucun des autres ; les deux grandes plumes en sont À Ces à fois aussi

longues que le corps, qui à peine a deux

pouces : ce sont encore les deux plus ex- térieures ; «elles ne sont barbées que d’un duvet effilé et flottant ; elles sont noires comme le sommet de la tête ; le dos est verd brun doré; le devant du corps verd ;

l'aile brun pourpré. La figure d’'Albin est

trè ès-mauvaise , et il a grand tort de don-

. her cette espèce comme Îa plus petite du genre. Quoi qu'il en soit, il dit avoir

trouvé cet oiseau-mouche à | Ja Jamaïque, dans son nid fait de coton. Nous trouvons dans l'Æssai sur l’his-

DES OISEAUX-MOUCHES. 63

ioire naturelle de la Guiane, l'indication

d’un petit oiseau - mouche à Æuppe bleue

_{ page 169). Il ne nous est pas connu, et

la notice qu’en donne l’auteur, aïnsi que de deux ou trois autres, ne peut suflire pour déterminer leurs espèces, mais peut servir à nous convaincre que le genre de ces jolis oiseaux, tout riche et tout nombreux que nous venions de

le représenter , l'est encore plus dans la

Nature, )

LE COLIBRI*

< Pa

5

pl » /

L Nature, en prodiguant tant de beau- tés à l’oiseau - mouche , n’a pas oublié Je colibri son voisin etson proche parent; elle l’a produit dans le même climat, et formé sur le même modèle. Aussi brillant, aussi léger que l’oiseau-mouche, et vivant comme lui sur les fleurs , le colibri est paré de même de tout ce que les plus riches couleurs ont d’éclatant, de moel- leux, de suave; et ce que nous avons dit de la beauté de l’oiseau-mouche, de sa vivacité, de son vol bourdonnant et rapide, de sa constance à visiter les fleurs, de sa manière de nicher et de vivre, doit s’appliquer également au colibri : un même instinct anime ces deux charmans oiseaux ; et comme ils se ressemblent presque en tout, souvent on les a con- : fondus sous un même nom. Celui de

* En laun de nomenclature, po/ythmus, faloi= nellus ; trochilus, et mellisuga.

LES COLIBRIS .

Î #? auquet” se

M Li 454 : Be

+ HISTOIRE NATURELLE 65

colibri est pris de la langue des Caribes. . Marcgraÿe ne distingue pas les colibris

des oiseaux-mouches, et les appelle tous indifféremment du nom bresilien , guai- nuimbi *. Cependant ils diffèrent les uns des autres par un caractère évident et. constant : cette différence est dans le bec. Celui dés colibris, égal et filé, légèrement renflé par le bout, n'est pas droit comme dans D hu! mais courbé dans toute sa longueur : A est aussi plus long à proportion. De plus, la taille svelte et : légère des colibris paroît plus alongée que celle des oiseaux-mouches ; ils sont aussi généralement plus gros : cependant il y a de petits colibris moindres que les grands oiseaux-mouiches. C’est au- dessous de la famille des grimpereaux que doit être placée celle des eolibris, quoiqu'ils dif- fèrent des grimpereaux par la forme et la longueur du bec | par le nombre des

ci Quelques Matin (confusion qui leur est moins pardonnable) parlent aussi indistincte-

_ ment de l’oiseau-mouche et du colibri; M. Saïerne, par exemple : le colibri ou ps , ditil, qu s’appelle autrement l’oiseau-mouche,

6

66 HISTOIRE NATURELLE plumes de la queue, qui est de douze | dans les grimipereaux , et de dix dans les cohibris, et enfin par la structure de la langue, simple dans les grimpereaux , et dttinde en deux tuyaux demi-cylin- driques dans le colibri comme dans l'oi= seau-mouche. |

Tous les naturalistes attribuent avec raison aux colibris ét aux oiseaux-:mou- ches la même manière de vivre, ét l’on a également contredit leur opinion sur ces deux points ; mais les mêmes raisoirs que nous avons déja déduites nôus y font tenir, et la ressemblance de ces deux oiseaux en tout le reste garatittt té- moignage des auteurs qui feu attribuent le même genre de vie.

Îl n'est pas plus facile d'élever les pétits du colibri que ceux de l’oiseau-mouche ; aussi délicats, ils périssent de même en captivité. On a vu le père et la mère, par audace de tendresse, venir Jusque dans les mains du ravisseur ,; porter de la nourriture à leurs petits. Labat nous en fournit un exemple assez intéressant pour étre rapporté.

,

9

DES COLIBRIS 67

*

: « Je montrai, dit-il, au P. Môntdidier un nid de colibris qui étoit sur un appen-

tis auprès de la maison ; il l'emporta avec les petits , lorsqu'ils eurent quinze

vingt jouis, et le mit dans uhe cage à

la fenêtre de sa chambre, le père et la mère ne manquèrent pas de vénir don- ner à mänger à leurs enfans, et s’ap- privoisèrent tellèment , qu’ils ne sortoient presque plus de la chambré, où, sans cage et sans contrainte, ils venoient manger ét dormir avec leurs petits. Je les ai vus souvent tous quatré Sur le doigt du P. Montdidier, chantant comme s “is

eussént été sur uné branche d’arbre. Il les

nourrissoit avéc une pâtée très-fine ét presque claire , faité avec du biscuit,

du vin d'Espagne et du sucte. Ils pas-

soient leur langue sur cette pâte; et quand ils étoient rassasiés , ils voltigeoient ct chantoient. ....... Je n’ai rién vu de plus aimable que ces quatre petits oi-. Seaux , Qui voltigeoient de tous côtés dedans et dehors de la maison, et qui révenoient dès qu ils ONE Ja voix de leur père noujTricier, »

66 HISTOIRE NATURELLE

Marcgrave , qui ne sépare pas les coli

bris des oiseaux-mouches, ne donne à

tous qu'un même petit cri, et nul des voyageurs n’attribue de chant à ces oi- seaux. Les seuls Thevet et Léry assurent de leur gorambouck, qu'il chante de ma- nière à le disputer au rossignol ; car ce n’est que d’après eux que Coréal et quel- ques autres ont répété la mème chose : mais 1l y a toute apparence que c’est une méprise. Le:gonambonck ou petit oiseau de Last: à plumage blanchätre et luisant ,

et à voix claire et neite, est le sucrier ou

quelque autre , et non le colibri; car la

voix de ce dernier oiseau, dit Labat,

n’est qu’une espèce de petit bourdonne-

ment agréable.

Il ne paroît pas que les eolibris s’a- vancent aussi loin dans l'Amérique sep- tentrionale que les oiseaux-mouches ; du moins Catesby n’a vu à la Caroline qu’une seule espèce de ces derniers oiseaux; et Charlevoix , qui prétend avoir trouvé un oiseau-mouche au Canada, déclare qu'il n'y a point vu de colibris. Cependant ce n'est pas le froid de cette contr ée qui les

L'

Re "2 2 D'Rd-0-0 L re RES GO empêche d' Y fréquenter en été; car ils se portent assez haut dans les Andes pour _y trouver une température déja froide. M. de la Condamine n’a vu nulle part des colibris en plus grand nombre que dans les jardins de Quito, dont le climat n’est * pas bien chaud. C’est donc à 20 ou 21 de- grés de température qu'ils se plaisent ; c’est que, dans une suite non inter- rompue de jouissances et de délices , ils volent de la fleur épanouïie à la fleur nais- sante, et que l’année, composée d’un cercle entier de beaux jours, ne fait pour eux qu’une seule saison constante d’a- mour et de fécondité.

MATRA TNT (4? ÉCRAN à 401 pr Ÿ

no HISTOIRE NATURÊLLE

RUE :

LE COLIBRI TOPAZE *.

Première espèce.

* °

Couwr la petitesse est le caractère le plus frappant des oiseaux-mouches, nous ayons commencé l’énumération de leurs espèces nombreuses par le plus petit de tous ; mais les colibris n’étant pas aussi pétits, nous avons cru devoir rétablir ici l’ordre naturel de grandeur, et commen- cer par le colibri-topaze, qui paroît être, même indépendamment des deux longs brins de sa queue, le plus grand dans ce genre. Nous dirions qu'il est aussi le plus beau , si tous ces oiseaux brillans par leur beauté n’en disputoient le prix, et ne sembloient l'emporter tour-à-tour à mesure qu’on les admire, La taille du colibri-topaze , mince, svelte, élégante,

* Voyez les planches enluminées, 599, fig. £«

æst un peu a essous de celle de notre grimpereau. La longueur de l'oiseau,

prise de la pointe du bec à celle de 1 vraie queue , est de près de six pouces ; les deux longs brins l’excèdent de deux pouces et demu. Sa gorge et le devant du cou sont enrichis d’une plaque topaze du plus grand brillant; cette couleur ; vue de côté, se nee en verd doré,

et, vue en-dessous , elle paroît d’un AE ut : ; une coiffe: ri noir velouté couvre la tête ; un filet de ce même noir encadre la plaque topaze; la poitrine, le tour du cou et le haut du dos, sont du plus beau pourpre foncé ; le ventre est d’un pourpre encore plus riche, et brillant de reflets rouges et dorés; les épaules et le bas du-dos sont d’un roux aurore ; les grandes penmes de laile sont d’un brun violet ; les petites pennes sont roussés; la couleur des couvertures supérieures et inférieures de la queue est d’un verd doré ; ses pennes latérales sont rousses, et les deux intermédiaires sont d’un brun _pourpré : elles portent les deux longs brins, qui sont garnis de petites barhes

js La Mrs. in naturelle ces longs brins est de se croiser un peu au-delà de l'extrémité de la queue, et de s’écarter ensuite en divergeant. Ces brins tombent dans la mue; et dans ce temps, le mâle, auquel seul ‘ils appartiennent, ressem- _bleroit à la femelle, s’il n’en différoit par d’autres caractères. La fémelle n’a pas la gorge topaze, mais seulement mar- quée d’une légère: trace de rouge ; de même, au lieu du beau pourpre et du roux de feu du plumage du mâle, presque tout celui de la femelle n’est que d’un _ verd doré. Ils ont:tous deux les pieds blancs. Au reste, on peut remarquer dans. ce qu'en dit M. Brisson, qui n’avoit pas . vu ces oiseaux,combien fn défectueuses des cart Rome faites sans l'objet :; sil donne au mâle une gorge verte, : parce" que. la planche d'Edwards la représente ainsi ,.n ayant pu rendre l’or éclatant Lin À Ja colore. :: AC LAPMEL.

sx

DS COLIBRDS : 73

LE GRENAT.

- Seconde espèce.

2 L

Cx colibri a les joues jusque sous l'œil : les côtés et le bas du cou et la gorge jus-

_ qu'à la poitrine, d’un beau grenat bril-

lant ; le dessus de la tête et du dos , et le dessous du coïps, sont d’un noir velouté ; la queue et l’aile sont de cetté même cou- leur , mais enrichies de verd doré. Cet

: via a cinq pouces de longueur, et son

; bec dix ou douze ligues.

Oiseaux. X I. ù 7

LEE 4

/ +

74 HISTOIRE NATURELLE

LE BRIN BLANC*.

Troisième espèce.

D: tous les colibris, celui - ei a le bec le plus long; ce bec a jusqu’à vingt lignes. 11 est bien représenté dans la planche en- luminée ; mais le corps de l’oiseau y pa- roît un peu trop raccourci, à en Juger du moins par l'individu que nous avons sous les yeux. La queue ne nous paroît pas assez exactement exprimée; car les plumes les plus près des deux longs brins sont aussi les plus longues : les latérales vont en décroissant jusqu'aux deux exté- rieures, qui sont les plus courtes ; ce qui donne à la queue une coupe pyramidale. Ses pennes ont un reflet doré sur fond gris et noirâtre, avec un bord blanchätre à la pointe, et les deux brins sont blancs

\

* Voyez les planches enluminées, 6oo, fig. 3.

4 ti ELA LE PORT » À è- PA! nn sh : 500 Et + Fe

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D pes cocimrts s

dans toute la longueur dont ils la dé- passent ; caractère d’après lequel nous avons dénommé cet oiseau. Il a tout le dessus du dos et de la tête de couleur d’or, sur un fond gris qui festonne le bord de chaque plume, et rend le dos comme ondé de gris sous or ; l’aile est d’un brun violet , et le dessous du corps gris blanc.

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HISTOIRE NATURELLE

76

F'EVRNT EE. O Ù f LA COLIBRI PIQUET É.

Quatrième espèce.

Liirzix est fait par contraction de hoitzitsil, qui est le nom mexicain de cet oiseau : c’est un assez grand colibri d’un verd doré , aux ailes noirâtres, marquées de points blancs aux épaules et sur le dos; la queue est brune et blanche à la pointe. C’est tout ce qu’on peut recueillir de la description en mauvais style du rédac- teur de Hernandès *. Il ajoute tenir d’un

* Hernandès donne ailleurs les noms de plu- sieurs oiseaux-mouches et colibris, dont 1l dit les espèces différentes en grandeur et en couleur, sans en caractériser aucune : ces noms sont, guetzal hoitzitzillin, zochio hoitzitzillin, xiullus Aoitss

{ à

certain Fr. Aloaysa, que les Péruviens

nommoient ce même oiseau pilleo, et

que , vivant du suc des fleurs , il marque de la préférence pour celle dés végétaux épineux.

zitzillin , tozcacoz hottzitzillin, yotac hoïtzit- zillin , tenoc hoitzitzillin, et hottzitzillin ; d’où il paroît que le nom “ta est: hoitaits il hortzitsziblin. ;

(DES COLIBRIS

K

LL]

8 HISTOIRE NATURELLE

AE nd NAPAR à VA

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Cinquième espèce.

S UIVANT Seba, d’après lequel MM. Klein et Brisson ont donné cette espèce de colibri, les deux longs brins de plumes qui lui ornent la queue, sont d’un beau bleu ; la même couleur , plus foncée, couvre l’estomac et le devant de la tête; le dessus du corps et des ailes est verd clair ; leventre cendré. Quant à la taille, il est un des plus grands et presque aussi gros que notre bec-figue ; du reste, la figure de Seba représente ce colibricomme un grimpereau , et cet auteur paroît n’a- voir jamais observé les trois nuances dans la forme du bec, qui font le caractère des trois familles des oiseaux-mouches, des colibris et des grimpereaux. Il n’est pas plus heureux dans l'emploi de son érudition, et rencontre assez mal quand

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APR

DES COL FBRELS. ] il prétend appliquer à ce colibri le nom mexicain d’yayauhguitototl ; car , dans l'ouvrage de Fernandès, d’où il a tiré ce nom (chap. 216, page 55), l’yayauhqui- tototl est un oiseau de la grandeur de l'étourneau , lequel par conséquent n’a rien de commun avec un colibri. Mais ces erreurs sont de peu d'importance , en comparaison de celles ces faiseurs de collections , qui n’ont pour tout mérite que le faste des cabinets , entraînent les naturalistes qui suivent ces mauvais gui- des. Nous n'avons pas besoin de quitter notre sujet pour en trouver l’exemple; Seba nous donne des colibris des Mo- luques , de Macaçar, de Bali, ignorant que cette famille d'oiseaux ne se trouve qu’au nouveau monde, et M. Brisson pré- sente en conséquence trois espèces de colbris des Indes orientales. Ces préten- dus colibris sont, à coup sûr, des grim- pereaux , à qui le brillant des couleurs, les noms de fsioei, de kakopit, que Seba interprète petits rois des fleurs, auront suffi pour faire mal-à-propos appliquer le nom de colibris. En effet, aucun des voyageurs

4

Bo HISTOIRE NATURELLE

naturalistes n’a trouvé de colibris daus

l’ancien continent , et ce qu’en dit Fran-

cois Cauche est trop obscur pour mériter attention *.

* Dans sa relation de Madagascar, empruntant _le nom et les mœurs du colibri, il les attribue à un petit oiseau de cette île. C’est apparemment par un semblable abus de nom qu’on trouve celui d'oiseau-mouche dans les Voyages de Ja com- pagnie, appliqué à à ‘un oiseau de Coromandel, à fa vérité très- petit, et dont le nom d’ailleurs est tati.

ki ul gi 1 À

DA PCOLIRRES: et

LE COLIBRI VERD #r NOIR.

Sixième espèce.

P

Csrrr dénomination caractérise mieux cet oiseau que celle de colibri du Mexique que lui donne M. Brisson , puisqu'il y a au Mexique plusieurs autres colibris. Celui-ci a quatre pouces ou un peu plus de longueur; son bec a treize lignes : la tête, le cou, le dos, sont d’un verd doré et bronzé; la poitrine, le ventre, les côtés du corps et les jambes, sont d'un noir luisant, avec un léger reflet rougeûtre ; une petite bande blanche traverse le bas- ventre, et une autre de verd doré chan-

geant en un bleu vif coupe transversale-

ment le haut de la poitrine; queue est d’un noir velouté, avec reflet changeant en bleu d'acier poli. On prétend distin- guer la femelle dans cette espèce, en ce qu'elle n'a point de tache blanche au

/

62 HISTOIRE NATURELLE bas-ventre : on la trouve également au Mexique et à la Guiane. M. Brisson rap- porte à cette espèce l'avis auricoma Mexi- cana de Seba, qui est, à la vérité, un coli- bri, mais dont il ne dit que ce qui peut convenir à tous les oiseaux de cette fa- mille, et mieux même à plusieurs autres qu’à celui-ci; car il n’en parle qu’en gé- néral, en disant que la Nature, en les peignant des plus riches couleurs, voulut

faire un chef-d'œuvre inimitable au plus brillant pinceau.

ñ ;

DES COLIBRIS. 83

LE COLIBRI HUPPÉ.

Septième espèce.

C’rsr encore dans le recueil de Seba que M. Brisson a trouvé ce colibri : ce m'est Jamais qu'avec quelque défiance que nous établissons des espèces sur les notices souvent fautives de ce premier auteur; néanmoins celle-ci porte des caractères assez distincts pour que l’on puisse, ce semble, l’adopter.

« Ce petit oiseau, dit Seba, dont le « plumage est d’un beau rouge, a les « ailes bleues; deux plumes fort longues dépassent sa queue; et sa tête porte une « huppe très-longue encore à proportion «de sa grosseur, et qui retombe sur le « cou; son bec long et courbé renferme « une petite, de bifide, qui lui sert à. « sucer les fleurs. » . M.Brisson, en mesurant la figure don- née. par Seba , sur laquelle il faut peu compter, lui trouve près de cinq pouces six ligues jusqu'au bout de la queue.

4 / À h. 84 HISTOIRE NATURELLE |

s

LE COLIRRT A QUEUE VIOLETTE *.

Huitième espece.

à : £

Lx violet clair et pur qui peiut la queue de ce colibri, le distingue assez des autres. La couleur violette fondue, sous des re- fiets brillans d’un Jaune doré, est celle. des quatre plumes du milieu de sa queue; les six extérieures vues en dessous, avec la pointe blanche, offrent une tache violette qu’entoure un‘espace bleu noir d'acier bruni; tout le dessous du corps vu de face est richement doré, et de côté paroît verd ; l'aile est, comme-dans tous ces oiseaux, d’un brun tirant au violet; les côtés de la gorge sont blancs, ‘au milieu est un trait longitudinal de

* Voyez les planches enluminées , 671, fig. 2.

{ L à:

Ln DES CO LTBRIS. 85 “brun mêlé de verd ; les flancs sont colorés de même; la poitrine et le ventre sont blancs. Cette espèce assez grande est une de celles qui portent le bec le plus long ; il a seize lignes; et la longueur totale de l'oiseau ést de cinq pouces.

+

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86 HISTOIRE NATURELLE EE LE COLIPET

A CRAVATE VERTE *.

Neuvième espèce.

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Ü » trait de verd d’émeraude très - vif : tracé sur la gorge de ce colibri, tombe en s’élargissant sur le devant du cou: 1l a une tache noire sur la poitrine; les côtés de la gorge et du cou sont roux mélé de blanc; le ventre est blanc pur; le dessus du corps et de la queue est d'un verd doré sombre; la queue porte en dessous les mêmes taches violettes, blanches et acier bruni, que /e colibri à queue violette : ces deux espèces paroissent voisines ; elles sont de même taille : mais dans celle-ci l’oiseau a le bec moins long. Nous avons vu dans le cabinet de M. Mau-

* Voyez les planches enluminées, 671, fig.

DES COLIBRIS. 87

duit un colibri de même grandeur avec le dessus du corps foiblement verd et doré sur un fond gris noirâtre, et tout le de-

vant du corps roux, qui nous paroît être la femelle de celui-ci.

O0 HISTOIRE NATURELLE

FE, & CO Lis R:1I A GORGE CARMIN.

Dixième espèce.

Æspwanps a donné ce colibri, .ques M. Brisson, dans son supplément , rap- porte mal-à-propos au colibri violet, comme on peut en juger par la compa- raison de cette espèce avec [a suivante. Le colibri à gorge carmin a quatre pouces et demi de longueur : son bec, long de treize lignes, a beaucoup de PR et par-là se rapproche du bec du grimpe- reau , comme l’observe Edwards; il a la gorge, les joues et tout le devant du cou, d’un rouge de carmin, avec le brillant du rubis; le dessus de la tête, du corps et de la queue , d’un brun noirâtre velouté, avec une légère frange de bleu au bord des plumes ; un “ie doré foncé lustre les ailes; les couvertures inférieures et supérieures de la queue sont d’un beau

bleu. Cet oiseau est venu de Surinam en Angleterre,

DES COLIBRIS!

20)

4 $

LE COLIBRI VIOLET *.

Onzième éspèce. :

L, description que donne M. Brisson de ce colibri, s'accorde entièrement avec la figure qui le représente dans notre planche enluminée : il a quatre pouces et deux ou trois lignes de long ; son bec, onze lignes; il a toute la tête, le cou, le dos , le ventre, enveloppés de violet pourpré, brillant à la gorge et au-devant du cou, fondu sur tout le reste du corps dans un noir velouté; l’aile est verd doré; la queue de même, avec reflet changeant en noir. On le trouve à Cayenne. Ses couleurs le rapprochent fort du colibri grenat; mais la différence de grandeur est trop considérable pour n’en faire qu’une seule et même espèce,

* Voyez les planches enluminées, 600 , fa. 2

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C7

9 HISTOIRE NATURELLE

LE HAUSSE-COL VERD.

4

Douzième espèce.

Cs colibri , de taille un peu plus grande que le colibri à queue violette, n’a pas le bec plus long : il a tout le devant et les côtés du cou, avéc le bas de la SOrSe ,

d'un verd ébrciande ; le haut de la gorge, c'est-à-dire, cette petite partie qui est sous le bec, bronség: la poitrine est d’un noir fonte. teint de bleu obs- cur; le verd et le verd doré reparoît sur les flancs, et couvre tout le dessus du corps; le ventre est blanc; la queue, d’un bleu pourpré à reflet A'abier bruni , ne dé- passe point l'aile. Nous iéndtdéns comme sa femelle un colibri de inêine grandeur,

avec méme distribution de couleurs, ex- cepté que le verd du devant du cou est coupé par deux traits blancs, et que le noir de la gorge est moins large et moins

“:

DES COLIBRIS. ot fort. Ces deux individus sont de la belle suite de colibris et d'oiseaux mouches qui se trouve dans le cabinet de M. le docteur Mauduit.

92 HISTOIRE NATURELLE

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LE COLLIER ROUGE *.

Treizième espèce.

Cr colibri, de moyenne grandeur, est long de quatre pouces cinq ou six lignes. IL porte au bas du cou, sur le devant, un Joli demti-collier rouge assez large; le dos, le cou, la tête, la gorge et la poi- trine, sont d’un verd bronzé et doré; les deux plumes intermédiaires de la queue sont de la même couleur, les huit autres sont blanches; et c’est par ce caractère 7 qu'Edwards a désigné cet oiseau.

* Voyez les planches enluminées, 600, fig. 4.

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DES COLIBRIS. 5 )

LE PLASTRON NOIR *.

Quatorzième espèce. |

L, gorge, le devant du cou, la poitrine et le ventre de ce colibri, sont du plus beau noir velouté ; uni trait de bleu bril- lant part des coins du bec, et, descendant sur les côtés du cou, sépare le plastron noir du riche verd doré dont tout Île dessus du corps est couvert; la queue est d’un brun pourpré hote en violet luisant , et chaque penne est bordée d’un bleu d’acier bruni. À ces couleurs on re- connoit la cinquième espèce de Marc- grave : seulement son oiseau est un peu plus petit que celui-ci, qui a quatre pouces de longueur; le bec a un pouce,

et la queue dix-huit lignes. On le trouve également au Bresil, à Saint-Domingue

* Voyez les planches enluminées, 680, fig. 3, sous la dénomination de colibri de la Jamaïque.

/

04 HISTOIRE NATURELLE

et à la Jamaïque. L'oiseau représenté figure 2 de la planche enluminée, 680, . sous la dénomination de colibri du Mexi-

que, ne nous paroît être que la femelle de ce colibri à plastron noir.

"PROTAFE

DES COLIBRIS 93

)

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LE PLASTRON BLANC *.

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Quinzième espèce.

Tour le dessous du corps, de la gorge au bas-ventre, est d’un gris blanc de perle ; le dessus du corps est d’un verd doré : la queue est blanche à la pointe; ensuite elle est traversée par une bande de noir d’acier bruni, puis par une de brun pourpré, et elle est d’un noir bleu d’acier près de son origine. Cet oiseau a quatre pouces de longueëur, et son bec est long d’un pouce. |

* Voyez les planches enluminées, 680, fo. x, sous ladénomination de cofibrt de Saint-Domingue.

86 HISTOIRE NATURELLE

LE COLIBRI BLEU.

Seizième espece.

Ox% est étonné que M. Brisson, qui n’a pas vu ce colibri, n’ait pas suivi la des- cription qu’en fait le P. du Tertre, d’après laquelle seule il a pu le donner, à moins qu'il n'ait préféré les traits équivoques et _ infidèles dont Seba charge presque toutes ses notices. Ce colibri n’a donc pas les ailes et la queue bleues, comme Île dit M. Brisson, mais noires, selon le P. du Tertre, et selon l’analogie de tous les oiseaux de sa famille. Tout le dos est couvert d'azur; la tête, la gorge, le devant du corps jusqu’à la moitié du ventre, sont d’un crämoisi velouté, qui, vu sous différens jours, s'enrichit de malle beaux reflets. C’est tout ce qu’en dit le P. du Tertre, en ajoutant qu’il est environ /a moitié gros comme le petit roi- telet de France. Au reste, la figure deg Seba, que M. Brisson art adopter i ici ne pré qu'un grimpercau,.

| DES COLIBRIS 9 LE VERD-PERLÉ.

Dix-septième espèce.

Cr colibri est-un des plus petits, et n’est guère plus grand que l'oiseau - mouche huppé : il a tout le dessus de la tête, du corps et de la queue, d’un verd tendre doré , qui se mêle , sur les côtés du cou, et de plus en plus sur la gorge, avec du gris blanc perlé ; l’aile est, comme dans les autres, brune, lavée de violet; la queue est blanche à la pointe , et en- dessous couleur d'acier poli.

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( 98 HISTOIRE NATURELLE

/ \ LE CO LT RAI A VENTRE ROUSSATRE. Diy-huitième espèce.

Nous donnons cette espèce sur la qua- irième de Marcgrave ; cet ce doit être une des plus petites, puisqu'il la fait un peu moindre que sa troisième , qu’il dit déja la plus petite ( quarta PO mninor lertid..… tertia minor reliquis omnibus, page 197). Tout le dessus du corps de cet oiseau est d’un verd doré, tout le dessous d’un bleu roussâtre ; la queue est noire avec des reflets verds, et la pointe en est blanche ; le demi-bec fe ou est jaune à l’origine, et noir Jusqu'à l'extrémité ; les pieds sont blanc jaunâtre. D'abord il nous paroît, d’après ce que nous venons de transcrire de Marcgrave, que M. Brisson donne. à cette espèce vs trop g “ass dimensions |

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DES COLIBRIS. 99 en général ; et de plus , il est sûr qu'il fait le bec de ce colibri trop long, en le supposant de dix-huit lignes ( Brisson, page 671 ) : Marcgrave ne dit qu’un demi: pOouee, | |

200 HISTOIRE NATURELLE.

LE PETIT COLIBRI*. :

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Dix-neuvième espèce. ha

; à

Vorer le dernier et le plus petit de tous les colibris.: il n’a que deux pouces dix lignes de longueur totale; son bec a onze lignes, et sa queue douze à treize. Il est tout verd doré, à l'exception de l'aile , qui est violette ou brune. On remarque une petite tache blanche au bas-ventre, et un petit bord de cette même couleur aux plumes de la queue, plus large sur les deux extérieures, dont il couvre la moitié. Marcgrave réitère ici son admiration sur la brillante parure : dont la Nature a revêtu ces charmans oiseaux. Tout le feu et l'éclat de la lu- mière , dit-il en particulier de celui-ci, semblent se réunir sur son plumage ; il _rayonne comme un petit soleil : Zz summa splendet ut sol.

* Voyez les planches enluminées, 600 , fig, 1

LE PERROQUET *.

Ls animaux que l’homme a le plus admirés, sont ceux qui lui ont paru par- ticiper à sa nature; il s’est émerveilié toutes les fois qu’il en a vu quelques uns faire ou contrefaire dés actions humaines: le singe par la ressemblance des formes extérieures, et le perroquet par l'imita- tion dela ont lui ont paru des êtres pri- vilégiés, intermédiaires entre l’homme et la Bite faux Jugement produit par la première apparence, mais bientôt détruit par l'examen et la FRET Les sauvages, très-insensibles au grand spectacle de la Nature , très-indifférens pour toutes ses

* En latin, psitracus : en allemand, sirtich, sickust, pappengey (le nom de sittich marque proprement les perruches, celui de pappengey les grands perroquets); en anglois, popinjay ou popingey (les perroquets), maccaws (les aras), perrockeets (les'perruches) ; en espagnol, popagio ;

en italien, papagallo {les perroquets), a 0 |

(les perruches). 9

EN

102 HISTOIRE "NATURELLE - -- . ner veilles , n'ont, été saisis d’étonnerient qu'à la vue de perroquets et des singes ; ce sont les seuls animaux qui aient fixé leur stupide attention. Ils arrêtent leurs canots pendant des heures entières pour considérer les cabrioles des SapaJous, et les perroquets sont les seuls oiseaux qu'ils se fassent un plaisir de nourrir, d'élever, et qu'ils aient pris la peine de chercher, à perfectionner ;; car ils ont trouvé le petit. art , encore inconnu parmi nous, de varier et de’ rendre plus riches Ke belles couleurs qui parent le plumage de ces oiscaux *. ne

L'usage de la main , la marche à à. deux pieds, la RES en Ie , quoique gros- .sière , de la face , le manque de queue,

* On appelle perroquets tapirés ceux auxquels les sauvages donnent ces couleurs artificielles: c’est, dit-on, avec du sang d’une grenouille, qu'ils laissent tomber goutte à goutte dans les petites plaies qu'ils font aux jeunes perroquets en leur-arrachant des plumes ; celles qui rebaissent changent de couleur , ei de vertes ou jaunes qu’elles étoicnt, deviennent oranpgées , couleur. de’ rose ou panachées , selon les drogues qu ’1ls emploient.

s

"DESPERROQUETS xo3 les fesses nues, la similitude des parties sexuelles, ‘la situation des mamelles , l'écoulement périodique dans les femelles, l’ämour passionné des mâles pour nos fémimes, tous les actes qui peuvent ré- sulter de cette conformité d'organisation, ont fait donner au singe le nom d’4orrme _ sauvage par dés homines à la vérité qui

l'étoient à demi , et qui ne savoieut com- parer que les rapports extérieurs. Que- scroit - ce Si, ‘par une combinaison de nature aussi possible que toute autre,

le singe eût eu la voix du perroquet, et, comme lui, la faculté de la parole ! le singe parlant eût rendu muette d’éton- nement l'espèce humaine entière , et l’au- roit séduite au point que le philosophe auroit eu grande peine à démontrer qu’a- vec tous ces beaux attributs humains, le singe n’en étoit pas moins une bête. Il est donc heureux pour notre intelligence , que la Nature ait séparé et placé dans deux espèces très - différentes l’imitation de la parole et celle de nos gestes, et qu'ayant doué tous les animaux des inçmes sens , et quelques uns d’entre eux

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104, HISTOIRE NATURELLE

de membres et d'organes semblables & ceux de l’homme, elle lui ait réservé la faculté de se perfectionner; caractère : unique et glorieux qui seul fait notre prééminence, et constitue l'empire de l'homme sur tous les autres êtres : car il faut distinguer deux genres de perfectibi- lité ; l'un stérile et qui se borne à l’éduca- tion de l'individu; et l’autre fécond, qui se répand sur toute l'espèce, et qui s'étend autant qu'on le cultive par les'institutions de la société. Aucun des animaux n’est susceptible de cette perfectihilité d’es- | pèce ; ils ne sont aujourd’hui que ce qu'ils ont été, que ce qu'ils seront toujours, et jamais rien.de plus, parce que leur édu- cation étant purement individuelle, ilsne peuvent transmettre à leurs petits que ce | qu'ils ont eux-mêmes reçu de leurs père et mère, au lieu que l’homme recoit l’édu- cation de tous les siècles, recueille toutes les institutions des autres hommes, et peut, par un sage emploi du temps, pro- fiter de tous les instans de la durée de son espèce pour la perfectionner toujours de plus en plus. Aussi quel regret ne devons-

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D MDESPERROQUETS. roi nous pas avoir à ces âges funestes la barbarie a non seulement arrêté nos pro- grès , mais nous a fait reculer au point d'imperfection d’où nous étions partis ? Sans ces malheureuses vicissitudes , l’es- pèce humaine eût marché et marcheroit encare constamment vers cette perfection glorieuse, qui est le plus beau titre de sa supériorité, et qui seule peut faire son bonheur.

Mais l'homme purement sauvage qui se refuseroit à toute société, ne recevant qu'une éducation individuelle, ne pour- roit perfectionner son espèce, et ne seroit pas différent, même pour l'intelligence, de ces animaux auxquels on a donné son nom, il n’auroit pas même la parole, s’il fuyoit sa famille et abandonnoïit ses enfans peu de temps après leur naissance. C'est donc à la tendresse des mères que sont dus les premiers germes de la société ; c'est à leur constante sollicitude et aux soins assidus de leur tendre affection qu’est le développement de ces germes pré- cieux : la forblesse de l'enfant exige des attentions continuelles, et produit la né-

un...

AT À PANIER; LE Le 0 L PAU AS ui, { Ds,

106 HISTOIRE NATURBBLE, ) | cessité de cette durée d'affection pendant laquelle les cris du besoin et les réponses de la tendresse commencent à former une langue dont les expressions deviennent constantes et l'intelligence réciproque, par la répétition de deux ou trois ans d'exercice mutuel , tandis que dans les animaux, dont l'accroissement est bien plus prompt, les signes respectifs de be- soins et de secours , ne se répétant que pendant six semaines ou deux mois, ne peuvent faire que des impressions légères, fugitives, et qui s’évanouissent au mo- ment que le Jeune animal se sépare de sa imèrc. Il ne peut donc:y avoir de langue, soit de paroles, soit par signes, que dans l'espèce humaine, par cette seule raison que nous venons d'exposer ; Car l'on ne doit pas attribuer à la structure, particulière de nos erganes la formation de notre parole, dès que le perroquet peut la prononcer comme l’homine : mais jaser n’est pas parler, et les paroles ne font langue que quand elles expriment l'intelligence et qu’elles peuvent la com- muniquer. Or ces oiseaux, auxquels rien

DÉS PERROQUETS. 107 he manque pour la facilité de la parole, manquent de cette expression de l'intelli- gence, qui seule fait la haute faculté du langage ; ils en sont privés comme tous les autres animaux, et par les mêmes causes, c’est-à-dire, par leur prompt ac- croissement dans le premier âge, par la courte durée de leur société avec leurs parens , dont les soins se bornent à l'édu- cation corporelle , et ne se répètent nine se continuent assez de temps pour faire des impressions durables et réciproques, ni même assez pour établir lPunion d’une famille constante , premier degré de toute société, et source unique de toute intel- ligence.

La faculté de lise on de la parole

ou de nos gestes ne donne donc aucune

prééminence aux animaux qui sont doués de cette apparence de talent naturel. Le singe qui gesticule, le perroquet qui répète nos mots, n’en sont pas plus en état de croître en intelligence et de per- fectionner leur espèce : ce talent se borne,

dans le perroquet , à le rendre plus inté-

xessant pour nous ; mais ne suppose eu

Vi ARR Re LS TR nee DURS D TA LUN. VORYNRRE

{ + 7] S ; ; ; $ at

108 HISTOIRE NATURELLE

lui aucune supériorité sur les autres oi-

seaux, sinon qu'ayant plus éminemment.

qu'aucun d'eux cette facilité d’imiter la parole , il doit avoir le sens de l’ouïe et les organes de la voix plus analogues à ceux de l’homme; et ce rapport de con- formité, qui dans Île el pe Lure est au plus haut degré, se trouve, à quelques nuances près , dans PPT autres O1- seaux dont la langue est épaisse, arron- die, et de la même forme à peu près que celle du perroquet : les sansonnets, les merles, les geais, les choucas, etc. peu- vent imiter la parole. Ceux qui ont la langue fourchue, et ce sont presque fous nos petits oiseaux, sifllent plus aisément qu’ils ne jasent. Enfin ceux dans lesquels cette organisation propre à siffler se trouve

réunie avec la sensibilité de l'oreille et la!

réminiscence des sensations récues par cet organe , apprennent aisément à répé- ter des airs, c’est-à-dire ; à siffler en ‘musique : le serin, la linotte, le tarin,

le bouvreuil, semblent être naturelle- nent musiciens. Le perroquet, soit par imperfection d'organes défaut de.

N D CA DES PERROQUETS. r@ mémoire, ne fait entendre que des cris où. des phrases très-courtes, et ne peut ni chanter ni répéter des airs modulés : néanmoins 1l imite tous les bruits qu'il entend, le miaulement du chat , l’aboie- ment du chienet les cris des oiseaux, aussi facilement qu'il contrefait la parole. IL peut donc exprimer et même articuler les sons , mais non les moduler ni les soute- nir Me des expressions cadencées ; ce qui prouve qu'il a moins de mémoire, moins _ de flexibilité dans les organes, et le gosier aussi sec, aussi agreste, que les oiseaux chanteurs l'ont moelleux et tendre. D'ailleurs il faut distinguer aussi deux sortes d'imitation : l’une réfléchie ou sentie , et l’autre machinale et sans inten- tion; la première acquise, et la seconde, pour ainsi dire, innée. L’une n’est que le résultat de l'instinct commun répandu dans l'espèce entière, et ne consiste que dans la similitude des mouvemens et des . opérations de chaque individu , qui tous semblent être induits ou contraints à faire ‘les mêmes choses; plus ils sont stupides, plus cette imitation tracée dans l'espèce Oiseaux, XI. | 19

*

Le

110 “HISTOIRE NA TURELLE

6 parfaite : un mouton ne faitet ne fera. . jamais qué qu'ont fait et font tous les autres moutons ; la première cellule d’une abeille ressemble à la dernière. 1? espèce

entière n’a pas plus d'intelligence qu'un

seul individu, et c’est en céla que consiste la différence l'ésprit à l'instinct : ainsi limitation naturelle n’est dans chaque éspèce qu'un résultat de similitude, une nécessité d'autant moins intelligente et plus aveugle, qu’elle ést plus également répartie. L'autre imitation , qu’on doit regarder comme artificielle, ne peut ui se répartir ni se communiquer à l'espèce; elle n'appärtient qu'à l'individu qui la recoit, qui la possède sans pouvoir la donner : le perroquet le mieux instruit ne transméttra pas le talent de la parole à ses petits. Toute initation communi- quée aux animaux par l'art et par les

soins de l'homme reste dans l'individu

qui en a recu l’empreinte ; et quoique cette imitation soit, comme la première, entièrement dépendante del’organisation, cepeudant elle suppose des facultés partt- culières quisemblent tenir à lintelligence,

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F

DES PERROQUETS. CE

telles que la sensibilité , l'attention , la. mémoire ; en sorte que les animaux as sont capables de cette imitation, et:qui peuvent recevoir des impressions durables et quelques traits d'éducation de la part de l’homme , sont des espèces distinguées. dans l’ordre des êtres organisés; et si cette éducation est facile, et que l’homme puisse la donner aisément à tous les indi- vidus , l'espèce, comme celle du chien, de réellement supérieure aux autres espèces d'animaux, tant qu’elle conserve ses relations avec Phone. car le chien abandonné à sa seule nature retombe au niveau du renard ou du loup, et ne peut de lui-même s'élever au-dessus. Nous pouvons donc anoblir tous les êtres en nous approchant d'eux ; mais nous n’apprendrons jamais aux animaux à se perfectionner d'eux-mêmes. Chaque individu peut emprunter de nous sans que l'espèce en profite, et c’est toujours faute d'intelligence entre eux : aucun ne peut communiquer -aux autres ce qu'il a recu de nous : mais tous sont à peu près éga- lement susceptibles d'éducation indivi-

12 HISTOIRE NATURELLE

duelle ; car, quoique les oiseaux , par les proportions du corps et par la forme de leurs membres, soient très-différens des animaux quadrupèdes , nous verrons néanmoins qüe, comie ils ont les mêmes sens, ils sont susceptibles des mêmes degrés d'éducation. On apprend aux aga- mis à faire à peu près tout ce que font nos chiens; un serin bien élevé marque son affection par des caresses aussi vives , plus innocentes et moins fausses que celles du chat. Nous avons des exemples frap- pans * de ce que peut l'éducation sur les

* On m'apporta, dit M. Fontaine, en 1763, une buse prise au piége : elle étoit d’abord extrê- inement farouche et même cruelle ; j'entrepris de l'apprivoiser , et j’en vins à bout en la laissant jeû- ver et la contraignant de venir prendre sa nourri- iure dans ma main ; je parvins par ce moyen à la rendre très- familière ; et, après l'avoir tenue en- fermée pendant environ six semaines, je commen- çai à lui laisser un peu de liberté, avec la précau- ton de lui lier ensemble les deux fouets de l’aile : daus cet état elle se promenoit dans mon jardin, et revenoit quand je l’appelois pour prendre sa nour- nture. Au bout de quelque temps , lorsque je me crus assuré de sa fidéhté, je lui Otai ses liens et

nn à à | j | HN ' |

DES PERROQUETS. 113 oiseaux de proie , qui de tous paroissent être les plus farouches et les plus difi-

je lui attachai un grelot d’un pouce el demi de dia- mère au-dessus de la serre, et je-lui appliquai une plaque de cuivre sur le bots Étoit gravé mon nom :avec cette précaution je lui donnai toute hiberté; et elle ne fut pas long-temps sans en abu- ser, car elle prit son essor et son vol jusque dans la forèt de Belesme. Je la crus perdue ; mais,

quatre heures après, je la vis fondre dans ma salle qui étoit ouverte , poursuivie par cinq autres buses qui lui avoient donné la chasse , et qui Pavoient contrainte à venir chercher sou asile .... Depuis ce temps elle m'a toujours gardé fidélité , venant tous les soirs coucher sur ma fenêtre : elle devint s1 fa- milière avec moi, qu’elle paroïssoit avoir un singu- lier plaisir dans ma compagnie; elle assistoit à tous mes dîners sans y manquer, se mettoit sur un Coin de la table, et me caressoit très-souvent avec sa tête et son bec, en jetant un petit cri algu, qu'elle Savoir pourtant quelquefois adoucir. Il est vrai que j’avois seul ce privilége : elle me suivit un jour, étant à cheval, à plus de deux lieues de chemin en plu- nant.... Elle n’aimoit ni les chiens ni les chats ; elle ne les redoutoit aucunement : elle a eu souvent vis-à-vis de ceux-ci de rudes combats à soutenir» elle en sortoit toujours victorieuse. J’avois quatre chats Lrèsmorls que je faisois assembler dans mon

à

_x14 HISTOIRE NATURELLE ciles à domter. On connoît en Asie Te: petit art d'instruire le pigeon à porter et

jardin en présence de ma buse; je leur jetois un. morceau de chair crue ; le chat qui étoit le plus prompt s’eu saisissoit, les autres couroient après: inals l’oiseau fondoit sur le corps du chat qui avoit le morceau , et avec son bec lui pinçoit les oreilles , et avec ses serres lui pétrissoit les reins de telle force que le char étoit forcé de lâcher sa proie. Souvent un autre chat s’en emparoit dans le même instant; mais il éprouvoit aussitôt le même sort. jusqu’à ce qu’enfin la buse, qui avoit toujours Pa- vantage, s’en saisit pour ne pas la céder ; elle savoit si bien se défendre, que quand elle se voyoit as saillie par les quatre chats à la fois, elle prenoït son vol avec sa proie dans ses serres, et anuoncoit par. son cri le gain de sa victoire. Eufin les chais,, dégoütés d’être dupes, ont'refusé de se prêter au. combat. | Cette buse avoit une aversion singulière ; elle n°a Jamais voulu souffrir de bonnet, rouge sur Ja tête d'aucun paysan ; elle avoit l'art de le leur enlever si adroltement, qu’ils se trouvoiemt'tête nue sans sa. voir qui leur avoit enlevé leur bonnet : elle enlevoit aussi les perruques sans faire aucun mal, et portoit ces bonnets et ces perruques sur Parbre le plus élevé d’un parc voisin , qui étoit le dépôt ordinaire. de tous ses larcins. ,. Elle ne souffroit aucun autre- \

DES. PERROQUETS. x15

: rapporter des billets à cent lieues de dis- _ tance. L'art plus grand et mieux connu

oisean de proie dans le canton ; elle les attaquoit avec beaucoup de bardiesse, et les metioit en fuite. Elle ne faisoit aucun mal dans ma basse-cour : les. volailles, qui, dans lacommencement, la ou pis s’accoutumèrent insensiblement avec elle ; les pou- lets et les petits canards n’ont jamais éprouvé de sa part la moindre insulte: elle se baignoït au milieu de ces derniers. Mais ce qu'il y a de singulier, c’est qu’elle n’avoit pas cette même modération chez les voisins; je fus obligé de faire publier que je paierois les dommages qu’elle pourroit leur causer : cependant elle fut fusillée bien des fois, et a recu plus de quinze coups de fusil sans avoir aucune frac- ture. Mais un jour 1} arriva que, planant , dès le grand maun , au bord de la forêt , elle osa attaquer un renard ;' le garde de ce bois, Fa voyant sur Îes épaules du agrée. leur tira ds coups de fusil : le renard fut tué, et ma buse eut le gros de Paile cassé; malgré cette fracture , elle s’échappa des yeux du chasseur, et fut perdue pendant sept jours. Cet homme, s'étant appercu, par le bruit du grelot, que c'étoit mou oiseau , vint le lendemain men avertir : j'envoyai sur les lieux eu faire la recherche; on ne put le trouver, et ce ne fut qu'au bout de sepl Jours qu’il se retrouva, J’avois coutume de Vappcler tous les soirs par un coup de sifflet, auquel

E

116 HISTOIRE NATURELLE |, de la fauconnerie nous démontre qu'’eti dirigeant l'instinct naturel des OISEAUX ,

on peut le perfectionner autant do des autres animaux. Tout me semble prouver que si l’homme vouloit donner autant de temps et de soins à l'éducation d’un oiseau ou de tout autre animal

\

F=

elle ne répondit pas pendant six Jours ; mais, le septième, j'entendis un jetit cri dans le lointain, que Je crus être celui de ma buse : je le répétai ‘alors une seconde fois, et j’entendis le même eri ; J'allai du côté je l’avois entendu, et je trouvai enfin ia pauvre buse qui avoit l'aile cassée, et qui avoit fait plus d’une demi-lieue à pied pour regagner son asile, dont elle n’étoit pour lors éloignée que de cent vingt pas. Quoiqu’elle fût extrêmement exté- nuée, elle me fit cependant beaucoup de caresses ; elle fut près de six semaines à se refaire et à se guérir de ses blessures; après quoi elle recommenca à voler comme auparavant , el à suivre ses anciennes allures peudant environ un an; après quoi elle dis-

parut pour toujours. Je suis re -RÉReA qu’elle.

fut tuée par méprise; elle ne m'auroit pas aban= donné par sa propre volonté.

Letire de M. Fontaine, curé de Saint-Pierre

V fn!

de Belesme, à M. le comte de D > En date =

du it M 1er 1770

| DES PERROQUETS. 7:17 qu’on en donne à celle d'un enfant, ils feroient par imitation tout ce que celui- ci fait par intelligence ; la seule diffé- rence seroit dans le produit : l’intelli- gence, toujours féconde , se comimu- nique et s'étend à l'espèce entière, tou- jours en augmentant , au lieu que Pimi- tation , nécessairement stérile , ne peut ni s tébeénilée ni même se transmettre par ceux qui l'ont reçue.

Et cette éducation par laquelle nous rendons les animaux, les oiseaux, plus utiles ou plus aimables pour nous, semble les rendre odieux à tous les autres, et sur-tout à ceux de leur espèce. Dès que Voiseau privé prend son essor et va dans la forét, les autres s’assemblent d’abord pour l’admirer, et bientôt ils le mal- traitent et le poursuivent comme s’il étoit d’une espèce ennemie : on vient d’en voir un exemple dans la buse. Je l'ai vu de même sur la pie, sur le geai : lorsqu’on leur -donne la liberté, les sauvages de leur espèce se réunissent pour les assaïl- lir et les chasser ; ils ne les admettent dans leur compagnie que quand ces oi-

118 HISTOIRE NATURELLE seaux privés ont perdu tous les signes de leur affection pour nous, et tous les ca= ractères qui les rendoient différens de leurs frères sauvages, comme si ces mêmes caractères rappeloient à ceux-ci le sentiment de la crainte qu'ils ont de l'homme leur tyran, ét la haine que méritent ses suppôts ou ses esclaves.

Au reste, les oiseaux sont de tous les êtres de la Nature les. plus indépendans et les plus fiers de leur liberté, parce qu'elle est plus entière et plus étendue: que celle de tous les autres animaux. Comme 1l ne faut qu’un instant à l’oiseau pour fréchir tout obstacle et s'élever au-dessus de ses ennemis, qu'il leur est | Supérieur par la vîtesse du mouvement

et par l'avantage de sa position dans un . élément ils ne peuvent atteindre , il voit tous les animaux terrestres comme: des. êtres lourds et rampans, attachés à la. terre ; 1l n’auroit même nulle crainte de l'homme, si la balle et la flèche ne leur avoient appris que, sans sortir de sa place, ÿ peut atteindre , frapper et porter la mort au Join. La Nature, en donnant

DES PERROQUETS. rr9 des ailes aux oiseaux , leur a départi les . attributs l'indépendance et les instru- mens de la haute liberté : aussi n’ont-1ls de patrie que le ciel qui leur convient ; ils en prévoient les vicissitudes et changent de climat en devancant les saisons; ils nes’y établissent qu'après en avoir pres- senti la température ; la plupartn’arrivent quequand la douce haleine du printemps” à tapissé les forêts de verdure, quand elle fait éclore les germes qui doivent les nourrir, quand'ils peuvent s'établir, se gîter, se cacher sous l’ombrage, quand enfin, la Nature vivifiant les puissances de l'amour , le ciel et la terre semblent réunir leurs bienfaits pour combler leur bonheur. Cependant cette saison de plai- six devient bientôt un temps d'inquié- tude ; tout-à-l'heure ils auront à craindre ces mêmes ennemis au-dessus desquels ils planoient avec mépris : le chat sauvage, Jamarte, labelette, chercheront à dévorer ce qu'ils ont de plus cher ; la couleuvre rampante gravira pouravalerleursœufs et détruire leur progénitute : quelqu’élevé, quelque caché que puisse être leur nid,

| £ î RC

1:0 HISTOIRE NATURELLE

ils sauront le découvrir , l’atteindre, le dévaster ; et les enfans, cette aimable! portion du genre humain | mais toujours malfaisante par désœuvrement, violeront sans raison ces dépôts sacrés du produit de l'amour. Souvent: la tendre mère se sacrifie dans l'espérance de sauver*ses petits ; elle se laisse prendre plutôt que de les abandonner ; elle préfère de parta-

ger et de subir le malheur de leur sort à celui d’aller seule l’annoncer par ses Cris

à son amant, qui néanmoins pourroit seul la consoler en partageant sa douleur.

‘L'affection maternelle est donc un':sen-

timent plus fort que celui de la crainte,

et plus profond que celui de l'amour ,-

puisqu'ici cette affection l’emporte sur les

deux dans le cœur d’une mère, et lui fait

oublier son amour, sa liberté, sa vie. Pourquoi le temps des grands plaisirs

est-il aussi celui des grandes sollicitudes ?

pourquoi les Jouissances les plus déli-

cieuses sont-elles toujours accompagnées . d'inquiétudes cruelles, même dans les. êtres les plus libres et les plus innocens ? | n'est-ce pas un reproche qu’on peut faire

-

ss

AN AUTOS ; DES PERROQUETS. :12r à la Nature, cette mère commune de tous les êtres ? Sa bienfaisance n’est jamais pure, ni de longue durée. Ce couple heu- reux qui s’est réuni par choix, qui.a établi de concert et construit en com- mun :son domicile d'amour ,.et prodi- - gué les soins les plus tendres à sa famille naissante, craint à chaque instant qu'on ne la lui ravisse ; et s’il parvient à l’éle-. ver, c’est alors que des ennemis encore plus redoutables viennent l’assaillir avec plus d'avantage : l'oiseau de proie arrive -comme la foudre , et fond sur la famille entière ; le père et la mère sont souvent ses premières victimes , et les petits, dont les ailes ne sont pas encore assez exercées, me peuvent lui échapper. Ces oiseaux de carnage frappent tous les autres oi- seaux d'une frayeur si vive; qu'on les voit frémir à leur-aspect; ceux même qui sont en sûreté dans nos basses-cours, quel qu’éloigné: que soit l'ennemi, tremblent au moment qu'ils lappercoivent ; et ceux de la campague, saisis du même effroi, le marquent par des cris et par leur fuite précipitée vers les lieux ils peuvent se 11

* Ÿ

122 HISTOIRE NATURELLE cacher. L'état le plus libre de la Nature a donc aussi ses tyrans , et malheureuse- ment c’est à eux seuls qu'appartient cetté suprème liberté dont ils abusent, et cette indépendance absolue qui les rend les plus fieis-de tous les animaux. L’aigle méprise le Hon et lui enlève impüunément sa proie ; il tyrannise également les habi- tans de l'air et ceux de la terre, et'il au- roit peut-êtreenvahilempired’unegrande portion dela Nature, si les armes de l'homme ne l’eussent relégué sur le som- inmcet des montagnes, ét répousséqusqu'aux lieux inaccessibles, il jouit encore sans trouble et: pa rivalité de tous les avantages de sa domination tÿrannique.

Le coup d’œil que nous venons de jeter rapidement sur les facultés des oiseaux, suffit pour nous démontrer que, dans la chaîue du grand ordre des êtres ;' ils doivent être, après l’homme, placés au premier rang. La Nature à ‘rassemblé, concentré dans le petit volume de leur corps plus de force qu'elle n’en a dé- parti aux grandes masses des animaux les plus puissans; elle leur a donné plus

. DES, PERROQUETS. 123 _ de légéreté sans rien, ôter à la solidité de Jeur organisation ; elle leur a cédé un empire plus étendu sur les habitans de

l'air, de la terre et des eaux ; elle leur a livré les pouvoirs d’une domination

exclusive sur le genre entier des insectes,

qui ne semblent tenir d’elle leur existence que pour maintenir et fortifier celle de

leurs destructeurs auxquels ils servent . de pâture. Ils dominent de même sur les reptiles, dont ils purgent la terre sans re- douter leur venin ; sur les poissons, qu'ils enlèvént hors de leur élément pour les dévorer ; et enfin sur les animaux qua- drupèdes, dont ils font également des victimes : on a vu la buse assaillir le re: nard , le faucon arrêter la gazelle, l'aigle enlever la brebis, attaquer le chien comme le lièvre, les mettre à mort et les emporter dans son aire ; et si nous ajoutons à toutes ves prééminences de force et de vitesse celles qui rapprochent les oiseaux de la nature de l'homme, la marche à deux © pieds, l’imitation de la parole, la mé- _ moire musicale, nous les verrons plus près de nous que leur forme extérieure

124 HISTOIRE NATURELLE ne paroît l'indiquer, en même temps que; | par la prérogative unique de l’attribut ‘des ailes et par la prééminence du vol sur la course, nous reconnoîtrons leur supé- riorité sur tous les animaux terrestres. Mais descendons de ces considérations générales sur les oiseaux à l'examen par- ticulier du genre des perroquets : ce genre, plus nombreux qu'aucun autre, ne lais- sera pas de nous fournir de grands exem- ples d’une vérité nouvelle; c’est que dans les oiseaux |, comme dans les animaux quadrupèdes , il n’existe dans les terres méridionales du nouveau monde aucune ‘des espèces des terres méridionales de l’ancien continent, et cette exclusion est réciproque ; aucun des perroquets de PAfrique et des grandes Indes ne se trouve dans l'Amérique méridionale, et récipro- quement aucun de ceux de cette partie du nouveau monde ne se trouve dans l’ancien continent. C’est sur ce fait gé- néral que J'ai établi le fondement de la nomenclature de ces oiseaux, dont les espèces sont très-diversifiées et si multi- pliées, qu’indépendamment de celles qui

DES PERROQUETS. |. 293 nous sont inéonnues , nous en pouvons ‘compter plus de ant: : et de ces cent es- pèces , il n’y en a pas une seule qui soit commune aux deux continens. Y a-t-1l une preuve plus démonstrative de. cette vérité générale que nous avons exposée dans l’histoire des animaux quadrupèdes ? Aucun de ceux qui ne peuvent supporter la rigueur des climats froids, n’a pu passer d’un continent à l’autre, parce que ces continens n’ont Jamais été réunis que dans les régions du Nord. Il en est de même des oiseaux qui, comme les perro- quets, ne peuvent vivre et se multiplier que dans les climats chauds : ils sont, malgré la puissance de leurs ailes ,: de- meurés confinés, les uns dans les terres méridionales du nouveau monde, et les autres dans celles de l’ancien ; et ils n'occupent dans chacun qu’une zone de vingt-cinq degrés de CPAS côté de l'équateur. |

Mais, dira-t-on, puisque les éléphans et les due animaux quadrupèdes de l'Afrique et des grandes Indes ‘ont pri-

mitivement occupé les terres du Nord ae

6e % Ni N FRS

*(

126 HISTOIRE NATURELLE

dans les deux continens, les perroquets kakatoes, les loris et les autres'oiseaux de ces mêmes contrées méridionales de notre continent, n’ont-ils pas se trouver aussi primitivement dans les parties septentrionales des deux mondes? Comment est-il donc arrivé que ceux qui habitoient jadis l'Amérique septentrio- nale, n'aient pas gagné les terres chaudes de l'Amérique méridionale ? car ils n’au- ront pas été arrètés, comme les éléphans,

par les hautes montagnes n1 par lés terres

étroites de l’isthme ; et la raison que vous avez tirée de ces obstaclés, ne peut s ’ap-

pliquer aux oiseaux, qui peuvent aisé-

ment franchir cés montagnes. Ainsi les différences qui se trouvent constamment entre les’ oiseaux de l'Amérique méri- dionale et ceux de l'Afrique , supposent quelques autres causes que cellé de votre système sur le refroidissement de la terre et sur la migration de tous les RPMANX du Nord au Midi. 11 Cette objection, qui d’ dB td paroît fon- dée, n’est cependant qu’une nouvelle question. qui, de quélque manière qu'on

: DES PERROQUETS, 127 cherche à la faire valoir, ne peut ni s'op- poser ni nuire à l'explication des faits généraux de la naissance primitive des animaux dans les terres du Nord, de leur © migration vers celles du Midi, et de leur exclusion des terres de l'Amérique méri- dionale. Ces faits, quelque difficulté qu’ils puissent présenter, n’en sont pas moins constans , et l’on peut , ce me semble, répondre à la question d’une manière satisfaisante sans s'éloigner du système; car les espèces d'oiseaux auxquelles il faut une grande chaleur pour subsister et se multiplier, n’auront, malgré leurs ailes, pas mieux franchi que les éléphaus les sommets glacés des montagnes ; jamais les perroquets et les autres oiseaux du Midi ne s'élèvent assez haut dans la ré- gion de lair pour être saisis d’un froid contraire à leur nature, et par conséquent ils n'auront pu pénétrer dans les terres de l'Amérique méridionale, mais auront péri comme les éléphans dans les contrées septentrionales de ce continent, à mesure qu'elles se sont refroidies. Ainsi cette oh- jection, loin d@’ébranler le système, ne

l

128 HISTOIRE NATURELLE

fait que le confirmer et Île rendre plus générat, puisque non seulement les ani- maux hate mais même les oi- seaux du Midi de notre continent, n’ont pu pénétrer ni s'établir dans le continent isolé de l'Amérique méridionale. Nous conviendrons néanmoins que cette exclu- sion n'est pas aussi générale pour les oiseaux que pour les quadrupèdes, dans

lesquels 1l n’y a aucune espèce commune

à l'Afrique et à l'Amérique, tandis que, dans les oiseaux, on en peut compter un petit nombre dont les espèces se trouvent également dans ces deux continens ; mais c’est par des raisons particulières, et seu- lement pour de certains genres d'oiseaux qui, joignant à une grande puissance de vol la faculté de s'appuyer et de se re- poser sur l’eau , au moyen des larges membranes de leurs pieds, ont traversé et traversent encore la vaste étendue des mers qui séparent les deux continens vers le Midi. Et comme Îles perroquets n’ont ni les pieds palmés ni le vol élevé et long- temps soutenu , aucun de ées oiseaux n’a

pu passer d’un continent à l’autre, à moins

DES PERROQUETS. 12 d'y avoir été transporté par les hommes : on en sera convaincu par l’exposition de 1eur nomenclature, et par la comparaison des descriptions de chaque espèce , aux- quelles nous renvoyons tous les détails de leurs ressemblances et de leurs diffé- rences, tant génériques que spécihiques ; et cette nomenclature étoit peut-être aussi difficile à déméler que celle des singes, parce que tous les naturalistes avant moi avoient également confondu les espèces et même les genres des nombreuses tribus de ces deux classes d'animaux, dont néan- moins aucune espèce n'appartient aux deux continens à la fois. . Les Grecs ne connurent d’abord qu’une espèce de perroquet, ou plutôt de per- ruche : c’est celle que nous nommons aujourd'hui grande perruche à collier, qui se trouve dans le continent de l’Inde. Les premiers de ces oiseaux furent apportés de l’île Taprobane en Grèce par Onésicrite, commandant de la flotte d'Alexandre : ils yétoient si nouveaux et si rares, qu'Aris- _tote lui-même ne paroît pas en avoir vu, æt semble n’en parler que par relation.

4 :

Pr:

[4

x30 HISTOIRE NATURELLE Mais la beauté de ces oiseaux et leur

talent d’imiter la parole en firent bientôt un objet de luxe chez les Romains : le sévère Caton leur en a fait un reproche. Ils logeoient cet oiseau dans des cages d'argent, d’écaille et d'ivoire ; et le prix d’un perroquet fut quelquefois plus grand chez eux que celui d’un esclave.

On ne connoissoit de perroquets à Rome que ceux qui venoient des Indes, jusqu’aw temps de Néron, des émissaires de ce prince en trouvèrent dans une île du Nil, entre Syène et Méroé; ce qui revient à la Jimite de vingt-quatre à vingt-cinq degrés que nous avons posée pour ces oiseaux , et qu’il ne paroït pas qu'ils aient passée.

Au reste, Pline nous apprend que le nom psittacus, donné par les Latins au perro- quet, vient de son nom indien psitiace sittace.

Les Portugais, qui les premiers ont doublé le cap de Bonne - Espérance et reconnu les côtes de l’Afrique, trou- vèrent les terres de Guinée:et toutes les îles de l'Océan indien peuplées; comme le continent, de diverses espèces de per-

DES PERROQUETS. «13% roquets , toutés'inconnues à l'Europe, et en si grand nombre, qu'à Calicut, à Ben- gale et. sur les côtes d'Afrique, les Indiens et les Nègres étorent obligés de se tenir dans leurs champs de maïs et de riz vers le temps de la maturité, pour en éloigner ces oiseaux qui viennent les dévaster. Cette grande multitude de perroquets, dans toutes les régions qu'ils habitent, semble prouver qu'ils réitèréent leurs pontes , «puisque chacune est assez peu nombreuse : mais rien égale variété d'espèces d'oiseaux de ce genre qui s’of- frirent aux navigateurs sur ‘toutes les _ plages-méridionales du nouveau monde, lorsqu'ils en firent la découverte ; plu+ sieurs îles recurent le nom d'f/es dès Per roquets. Ce furent les seuls animaux que Colomb trouva dans la première il aborda, et ces oiseaux serVirént d’ob- jets d'échange dans le premier commércé qu’eurent les Européens avec les Améti- _cains. Enfin on apporta dés perroquets Amérique et d'Afrique en si grand nombre , que le perroquet des anciens fut oublié : on ne le connoissoit plus dut

| “4 a

132 HISTOIRE NATURELLE temps de Belon que par la description qu'ils en-avoient laissée ; et cependant, dit Aldroyande, nous n'avons encore vu qu'une partie de ces espèces dont les îles et les terres, du nouveau monde nour- rissent une si grande multitude, que, pour exprimer leur incroyable variété , aussi-bien que le brillant de leurs ceu- leurs et toute leur beauté , ‘il faudroit quitter la plume et prendre le pinceau. C'est aussi ce que nous ayons .fait «en donnant le portrait de toutes les espèces remarquables et nouvelles dans nos planches :coloriées. | | Maintenant, pour suivre, autant qu'il est possible, Lord que la Neil a Mis dans.cette multitude d'espèces, tant par la distinction des formes que par la divi- sion, des climats, nous partagerons le. genre entier de ces oiseaux d’abord en deux grandes classes , dont la première contiendra tous les perroquets de l’an- cien continent, et la seconde tous ceux. du nouyeau monde : ensuite nous subdi-. viserons la première en cinq grandes fa- iilles; savoir, les kakatoes, les perroquets

\ ie

fs | | (DES PERROQUETS 133 proprement dits, les loris, les perruches à longue queue, et les tee à queue courtej: et! de même nous subdiviserons ceux du nouveau continent en six autr es . familles ; savoir, les aras, les amazones, les cricks, les papegais, les perriches à queue agit et. enfin les perriches à Queue courte. Chacune de ces-onze tribus ou familles est désignée par des caractères distinctifs, ou du moins chacune porte quelque livrée particulière qui les rend reconnoissables ; et nous allons présenter celles de l’ancien continent les premières.

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134 HISTOIRE NATURELLE

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PERROQUETS.

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ANCIEN CONTINENT,

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Lss plus gtands perroquets de l'ancien continent sont les kakatoes ; ils en sont tous originaires, et paroissent être na-

__ turels aux climats de l’Asie méridionale.

Nous ne savons pas s’il y en a dans les

terres de l'Afrique ; mais il est sûr qu'il

ne s’en trouve point en Amérique. Ils paroissent répandus dans les régions des Indes méridionales et dans toutes les îles de l'Océan indien, à Ternate, à Banda,

à Céram, aux Philippines, aux îles de la

Sonde. Leur nom de #a/kafoes, catacua et

* DES'PERROQUETS. 135 vacatou,. vient:de la ressemblance de ce mot à leur cri.-On les distingue aisément des autres 1 5e leur plumage blanc et par leur bec plus crochu et plus arrondi. ,. et) particulièrement par une huppe de longues plumes dont leur tête est ornée, et qu'ils élèvent'et abaissent à

volonté * | . Ces perr troc kakatoes apprennent rent à parler; il y a même des espèces qui ne parlent jamais : mais on en est dédommagé par la facilité de leur éducation. On les apprivoisé tous aisé- . ment : ils semblent même être devenus domestiques en quelques -endroits des Indes, car ils font leurs nids sur le toit des maisons; et cette facilité d'éducation vient du degré de’ leur intelligence, qui paroît supérieure à celle des autres perro- quets; ils écoutent, entendent et obéissent mieux, : mais c’est vainement qu'ils font les mêmes efforts pour répéter ce qu’on _Jeur dit; ils semblent vouloir ÿ suppléer * Le sommet de la tête, qui est recouvert par

les longues plumes couchées en arrière de la huppe,

est absolument chauve.

136 HISTOIRE NATURELLE

par d'autres expressions de sentiment et

par des caresses L ectueuses. Ils:ont dans tous leurs mouveémens une douceur et une grace qui ajoutent encore à leur

beauté: On en a vu deux, l’un mâle et

l’autre femelle , au Mois ds mars 1779;

à la foire Saint-Germain à Paris, qui obéissoient avec beaucoup de docilité, soit pour étaler leur huppe, soit pour saluer les personnes d’un signe de tête ; soit pour toucher les objets de leur bec ou de leur langue, ou pour répondre aux questions de leur maître, avec le signe d’assentiment qui exprimoit parfaitement un oui muet. Ils indiquoient aussi par des signes réitérés le mombre des per- sonnes qui étoient dans la chambre ; l'heure qu'il étoit, la couleur des ha- bits, etc. Ils se baisoient en se-prenant le

bec réciproquement ; ils se caressoient

#

ainsi d'eux-mêmes : ce prélude marquoit l'envie de s’apparier ; et Le maître assura qu’en effet ils s’apparioient souvent, même dans notre climat, Quoique les kakatoes se servent, comme les autres perroquets, de leur bec pour monter e4

LE Ni? DES PERROQUETS . 137 descendre , .ils n’ont pas leur démarche lourde et désagréable; ils sont au con- traire très-agiles, et marchent de bonne grace, en trottant et par petits sauts vifs.

_—

® \

_:3 HISTOIRE NATURELLE

" LA

LE RISATOES A HUPPE BLANCHE*-

Première espèce,

Cx kakatoes est à peu près de la gros- seur d’une poule : son plumage est entiè- rement blanc, à l'exception d’une teinte jaune sur le dessous des ailes et des pennes latérales de la queue; il a le bec et les pieds noirs. Sa magnifique huppe est très- remarquable, en ce qu’elle est composée de dix ou douze grandes plumes, non de l'espèce des plumes molles, mais de la mature des pennes, hautes et largement barbées ; elles sont implantées du front en arrière sur deux lignes parallèles, ét forment un double éventail.

* Voyez les planches enluminées, 263, sous la dénomination de kakatoes des Moluques.

14

ATEN

?1 8.2

70

LE KAKATOERS.

] Suquet: R.

{

DES PERROQUETS. 1% LE KAKATOES A HUPPE JAUNE *.

Seconde espèce.

\

Dss cette espèce l’on distingue deux races qui ne diffèr ent.entre elles que par la grandeur. La planche enluminée repré- sente la petite : dans l’une et Pautre le plumage est blanc avec une teinte jaune sous les ailes et la queue, et des taches de la mème couleur alentour des yeux. La huppe est d'un jaune ‘citron ;elle est composée de longues plumes molleset effilées, que l'oiseau relève et jette en avant: le bec et les pieds sont noirs: C’est unkakatoes de cette éspèe, ét'vrais semblablement le ‘premier qui ait: été vu en Italie, que _ ciné ‘4

15 bu les planches hante no r4

Ps.

x40 HISTOIRE NATURELLE admire l'élégance et la beauté de cet oi- Seau, qui d’ailleurs est aussi intelligent,

aussi doux et aussi docile que celui de te

première espèce.

Nous avons vu nous - mêmes ce beau kakatoes vivant; la manière dont il té- moigne sa Joie, est de secouer vivement la tête plusieurs fois de haut en bas, fai- Sant un peu craquer son bec et relevant

sa belle huppe; il rend caresse pour ca-

_resse; il touche le visage de sa langue et

semble vous lécher; il donne des baisers

doux et savourés : mais une sensation particulière est celle qu’il paroît éprouver lorsque l’on met la main à plat dessous son corps, et que de l’autre main on le touche sur le dos, ou que simplement

on approche la bouche pour le baiser ; » . e D e \ alors il s'appuie fortement sur la main

qui le soutient, il bat des aiïles, et , le bec à demi ouvert, il souffle en haletant, et semble: jouir de la plus grande volupté : on: lui fait répéter ce petit manége autant que l’on veut. Unautre de ses plaisirs est de se faire gratter ; il montre sa tête avec la patte; il soulève l’aile pour qu’on la fui

(DES PERROQUETS. 145

| frotte : : il aiguise souvent son bec en ron- geant-et-cassant le bois: 1l-ne PERS sup= porter d’être en cage; mais il n’use de sa liberté que ‘pour $e mettre à portée de son maître, qu'il ne perd pas de vue: il viént! lorsqu'on l'appelle, et s'en va lorsqu'on le lui commande; il témoigne alors la peine‘que cet ordre lui fait en se retournant souvent, et regardant si on ne lui fait pas signe de revenir. Il est de la

plus grande propreté : tous ses mouve- mens sont pleins de graces, de délicatesse et de mignardise. Il mange des fruits, des légumes, toutes les graines Pt de la pâtisserie, des œufs, du lait, et de tout ce qui est doux sans être trop sucré. Du reste ce kakatoes avoit le plumage : d’un plus beau blanc qué celui de notre planche enluminée *.

* Cet oïseau est à présent à Nanci, chez une dame belle et aimable, qui en fait ses délices. (Note communiquée par M, Sonini de Manon- eourt.)

142 HISTOIRE NATURELLE 7. Rue " HORS:

LE KAKATOES.

4 H UP PE ROUGE *,

Troisième espèce.

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C EST un des plus grands de ce genre ; ayant près d'un pied et demi de pe ; le dessus de sa huppe; qui se rejette en arrière, est en plumes blanches, et couvre une gere de plumes rouges.

4

* Voyez les AU bnluminées, 498.

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: DESPERR OQUETS:: 243

<% L'$ + (Es U:% 1 e gyi h ant M RMI C9 : OI )

ÎLE. PETIT KAKATOES D BEC COULEUR. DE, CHAIR *,

| Quatri ième espèce. )

Tour sôn plumage est blanc, à l'excep: tion de quelques teintes de rouge pâle sur Ja tempe et aux plumes du dessous de la ; huppe; cette teinte de rouge est plus forte aux couvertures du dessous de la queue: on voit un peu de jaune clair à l’origine «des plumes scapulaires , celles de la _huppe, et au côté intérieur des pénñnes de l’aïle et de la plupart de celles de la quéue.Les pieds sont noirâtres : le bec est brun rougeâtre; ce qui est particulier à cette espèce, les autres kakatoes ayant tous le:bec noir: C’est aussi le plus petit que nous connoissions .däns ce genre. M. Brisson le fait de la grandeur du per- * Voyez les planches enluminées, 191, sous Ja domination de petit kakatoes des Philippines.

14 HISTOIRE NATURELLE roquet de Guinée : : cependant celui-ci est beaucoup plus petit; il est coiffé ‘d'une huppe qui se coùche en arrière, et.qu'il relève à volonté.

“Nous dis ab que Poiseau ap- rouges ne RCE pas re un kakatoes, puisqu'il ne fait aucune, mention de Le huppe, qui est cependant le caractère | distinctif de ces perroquets.: d’ailleurs: il ne parle: de.cet oiseau que d’après Aldro- vande:;-qui s ES pRÉ ne les termes . SUIVARSE 25 96110: 9D 9} 99 SOU

« Ce RP dôit Eté eptée parmi « les plus grands; ilest de la grosseur d'un « chapoti.: tout son plumage ‘est! blanc «cendré; sen bec est noir, et fortement « recoufbé; de bas du dos, le croupion, « toute la quèue et les pennes. Ide:laile « sont d'un. rouge de vermillou, » |

Tous ces . caractères : conviendroient assez à un 'kakatoes, si:lon: yiajoutoit celui de la huppes.ét ce grand-perroquet rouge et blanc d'Aldrovande; quine nous est pas connu, féroit dans ce cas une cin- quième espèce vos kakatoes, ou une variété de quelqu’une des DrétAeNte

a A

DÉS PERROQUETS 14

LE KAKATOES NOIR.

Cinquième espèce.

M. Edwards, qui a donné ce kakätoes ; dit qu’il est aussi gros qu’ un ara. Tout son plumage est d’un noir bleuâtré , plus foncé sur le dos et les ailes que sous le corps ; la huppe est brune ou noirâtre, et l'oiseau a , comme tous les autres ka- katoes, la faculté de la relever très-haut, et de la coucher presque à plat sur sa tête: les joues au-dessous de l'œil sont garnies d’une peau rouge, nue et ridée, qui en- _ veloppe la mandibule inférieure du bec, dont la couleur , ainsi que celle des pieds, est d’un brun noirâtre ; l’œil est d'un beau noir, et l’on peut dire que cet oiseau est le nègre des kakatoes, dont les espèces sont généralement Haichbs. Il a la queue assez longue et composée de plumes éta- gées. La figure, dessinée d’après nature, Oiseaux, & Le Me

Le

145 HISTOIRE NATURELLE en à été envoyée de Ceylan à M. Edwards, : et cenaturaliste croit reconnoître le même kakatoes dans une de ces figures publiées par Vander -Meulen à à Amsterdam, en 1707,

“et donnée par] Pierre Schenk sous le nom

de corbeau des Indes.

SL + SR CE Non "FOR

NN, 'M'ESBERROQUEFS y

LES PERROQUETS PROPREMENT DITS.

Nous laisserons le nom de perroquets

. proprernent dits à ceux de ces oiseaux qui

appartiennent à l’ancien continent, et

qui ont la queue Courte et composée de peunes à peu près d’égale longueur.

On leur donnoit Jadis le. nom de pape- gauls , et celui de perroquet s’appliquoit aux perr uches : l'usage contr aire a préva-. lu ; et commie le nom de papegaut ou pape- gai a été oublié , nous l'avons transporté à la famille des perroquets de l'Amérique qui n’ont point de rouge dans les ailes,

afin de les distinguer par ce nom ne rique des perroquets amazones, dont le

caractère principal est d'avoir du rouge

sur les ailes. Nous connoissonshuitespèces de ces perroquets proprement dits, toutes originaires de l'Afrique et des grandes Indes, et aucune de ces huit espèces ne se trouve en Amérique.

A

É : k À e ; A 1487 HIS F OIRE NATURELLE st

LE JACO, Oo U PERROQUET CENDRÉ*. nié Bobine isbBoeté ni,

C'esr l'espèce que l’on apporte le plus communément en Europe aujourd’hui,

et qui s’y fait le plus aimer, tant par la

douceur de ses mœurs que par son talent

et sa docilité, en quoi il égale au moins le perroquet verd, ‘sains avoir ses cris désagréables, Le mot de jaco qu’il paroît se plaire à prononcer , est le nom qu'’or- dinairement on lui donne. Tout son corps est d’un beau gris de perle ét d'ardoise , plus foncé sur le manteau , plus clair au-dessus du corps, et blanchissant au ventre; une queue d'un rouge de ver: millon termine et relève plumage usa

Rd Voyez les planches enluminées, SIT.

DES PERROQUETS. 49 tré, moiré, et comme poudré d’une blan- cheur qui le rend toujours frais; l'œil est placé dans une peau blanche , nue et farineuse | qui couvre la joue; le bec est noir ; les pieds sont gris ; l'iris de J'œil.est couleur d’or: La longueur totale de l'oi- seau est d’un pied.

La plupart de ces perroquets nous sont apportés de la Guinée : ils viennent de l’intérieur des terres de cette partie de l'Afrique. On. les trouve aussi à Congo et sur la côte d’Angole, On leur apprend fort aisément à parler , et ils semblent imiter de préférence la voix des enfans, etrecevoir d’eux plus facilement leur Pa cation à cet égard, Au reste, les anciens ont remarqué que tous les oiseaux sus- ceptibles de limitation des sons de la voix humaine écoutent plus volontiers et rendent plus aisément la parole des enfans, comme moins. fortement articu- lée, et plus analogue, par ses sons clairs, à la portée de leur organe vocal. Néan- moins ce perroquet uniteaussiletongrave d’une voix adulte ; mais! cette imitation semble pénible: et les paroles qu’il pro:

| 15

59 HISTOIRE NATURELLE

monce de cette voix sônt moins dis:

tinctes. Un de ces perroquets de Guinée , _endoctriné en route par üh vieux HAMEDE,

avoit pris $a voix dei et toux, mais

si parfaitement, qu'on pouvoit s’y mé-

prendre. Quoiqu'il eût été donné ensuité

à une Jeune personne , êt qu'il n’eût plus entendu que sa voix , il n’oublia pas les lecons de son premier ait < et rien n'E- toit si plaisant que de l'efiténdse passer d’une voix douce et gracieuse à son vieux enrouemérnt et à son ton, de marin.

av

Non seulement cet diseau à la facilité

d'imiter la voix de l’homme, il semble encore en avoir le désir: il le manifesté

par son attention à écouter, par l'éfort qu'il fait pour répéter, et cet Mort se

réitère à chaque instant ; car il gazouille ,

sans cesse quelques unes des syllabes qu'il vient d'entendre , ét il cirérche à prenüre le dessus de toutes les voix qui frappent son oreille, en faisant éclater la sienne. Souvent on est étonné lui entendre répéter des mots ou dés sons que l'on n’avoit pas pris la péiné lui apprendre,

et qu’on ne le soupconnoit pas même d’a-

DES PERROQUETS. 15 voir écoutés !. H semble se fairedés tâches et chercher à retenir sa leçon chaque jour ?; il: éh est oceupé jusque dans le sommeil, et Marcsïave dit qu'il jase en- ‘core en 'févant 5. C'est sur-tout dans ses premières années qu'il montre cette faci- lité, qu “la plus de mémoire, et qu’on le trouve plus intelligent et plus douilé, Quel- quéfois cette faculté de mémoire, culti- vée de bonne heure, devient étonnante, comme dans ce pettütuet dont parle Rho- diginus, qu’un cardinal acheta cent

1 Témoin ce perroquet de Henri VITI, dont Aldrovande fait l’histoire, qui, tombé ss la Tamise, appela les Mtcbore à à son secours, comme il avoit entendu les papsaece les appeler du rivage.

? Cardan va jusqu'à lui attribuer la méditation et l’étude intérieure de ce qu'on vient de lui en- seigner > «et cela, ditil, par émulation et par « amour: de: la gloire. Sat EI font que lamour du merveilleux soit bien puissant sûr le philosophe, pour lui faire avancer de pareilles absurdités.

3 Marcgrave l’assure au sujet de la question qu’'Aristote laisse indécise, savoir, si les animaux qui naissem d’un œuf ont des songes. T'esior... de mec psittaco quem Lauram vocabam, quod SŒ=

pius ‘de nocte seipsum ÉTPETSISCENS Semisomnus locutus este

152 HISTOIRE- NATURELLE

écus d’or, parce qu'il. récitoit, correctement

le LATE des apôtres *, - mais , plus âgé ail devient rebelle et n’apprend Mt ne 4

ment. Au reste , Olina conseille de choi- sir l'heure du soir , après Le repas des per- _roquets, pour leur donner lecon, parce qu'étant alors plus satisfaits ils devien- nent plus dociles et plus.e attentifs. s _ On a comparé l'éducation du perr oquet à celle de l'enfant : il y auroit souvent plus de raison de comparer l'éducation. de l'enfant à celle du perroquet. A Rome, celui qui dressoit un perroquet, tenoit à la main une petite verge, et l'en frappoit sur la tête. Pline dit qué son crâne est très-dur, et qu'à moins de le frapper for- tement ntse on lui donne lecon, il.ne sent rien des petits coups dont on1veut le punir. Cependant celui dont nous par- lons craignoit le fouet autant et plus qu’un enfant qui l’auroit souvent senti. Après avoir resté toute la journée sur sa perche, l'heure d'aller dans le jardin approchant, * M. de la Borde nous dit en‘avoir vu un qui

servoit d’aumônier dans un: vaisseau : 11 récitoit la prière aux matelots, ensuite le rosaire.

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D Er CAE

| ge” : nr FN

DES PERROQUETS. 153 si par M à il la devancoit et descen- doit trop tôt (ce qui lui arrivoit rare- ment ), la menace et la démonstration du fouet suffisoient pour le faire remonter à son juchoir avec précipitation. Alors il né. descendoit plus, mais marquoit son ennui et son impatience en battant des ailes et en jetant des cris.

. Le

“ie Ïl est naturel de ctoive que le perro- quet ne s'entend pas parler, mais qu’il croit cependant que quelqu'un lui parle: om l’a souvent entendu se demander à lui-même la, pattes et il ne manquoit jamais de répondre à sa propre question en. tendant effectivement la patte. Quoi- qu'il aimât fort le son de la voix: des enfans, il montroit pour eux beaucoup de haine ; il les, poursuivoit, et, s'il pouvoit les attraper, les pincoit jusqu’au sang. Comme.il avoit des objets d’äver- sion , 1l en avoit aussi. de grand attache- ut : son goût ,.à la:vérité, m’étoit pas fort délicat ;, mais il a toujours été soute- nu. Il aimoit, mais aimoit avec fur eut ; Ja. fille de cuisine ; il la suivoit partout,

f. }

154 HISTOIRE NATURELLE la cherchoit dans les lieux elle pou: voit être, et presque jamais en vain. S'il y avoit Para temps qu'il ne l’eût vue, il grimpoit avec le bec et les pattes jusque sur sés épaules, lui faisoit mille caresses et ne la quittoit plus, quelque effort qu’elle fit pour s’en débarrasser : Pinstant d’a- près, elle le retrouvoit sur 'ses pas: Son attachement avoit toutes les marques de l'amitié la plus sentie. Cetté fille eut un mal doist considérable :et très-long ; douloureux à lui arracher des cris : tout le temps qu’elle se plaigunit | le perroquet ne sortit point de sa CHAbre il avoit Pair de la plaindre en'se plaignant lui- même. mais aussi douloureusément que s'il avoit souffert en effet. Chaque jour , sa première démarche étoit de lui aller rendré visite. Son tendre intérêt soutint pour elle tant que dura son mal; et dès qu’ellé en fut quitte, il devint tranquille avec . Ja même affection , qui n’a jamais changé. Cependant son goût excessif pour cette fille paroissoit être inspiré par quelques circonstances relatives à son service à la cuisine plutôt que par sa personne; caf

DES PERROQUETS. 155 cette fille ayant été remplacée par une autre, l'affection du perroquet ne fit que Changer d'objet, et parut être au même degré dès le premier jour pour cette nouvelle fille de cuisine , et par consé- quent avant que ses soins n’eussent pu inspirer et fonder cet attachement *. »

‘Les talens dés perroquets de cette espèce ne se bornent pas à l’imitation de la pa- role ; ils apprennent aussi à contrefaire certains gestes et certains mouvemens. Scaliger en a vu un qui imitoit la danse des Savoyards eu répétant leur chanson. Celui-ci aimoit à entendre chanter ; et lorsqu'il voyoit danser, il sautoit aussi, mais de la plus mauvaise grace du monde, portant les pattes en dedans etretombant lourdement : c'étoit sa plus grande gaieté. On lui voyoit aussi une Joie folle et un babil intarissable dans l'ivresse ; car tous les perroquets aiment le vin, particulièrement le vin d’Espagne «et Île muscat, et lon avoit déja remarqué du

‘* Note communiquée par madame Nadault ma sœur, à lquelle appartenoït ce perroquet.

356 HISTOIRE NATURELLE temps de Pline les accès de. (ait és que leur donnent les fumées de cette liqueur. L'hiver il cherchoit le feu : son grand plaisir , dans cette saison , étoit d'être sur. la cheminée; et dès qu'il s’y étoit réchauf- 46, il marquoit son bien-être par plu- sieurs signes de Joie: Les pluies d'été lui faisoient autant de plaisir; il s’y tenoit des heures entières ; et pour que l’arrose- ment pénétrât mieux , il étendoit ses ailes et ne demandoit à rentrer que lorsqu'il étoit mouillé jusqu’à la peau. De retour sur sa perche, il passoït toutes ses plurnes dans son bec les unes après les autres. Au défaut de la pluie, il se baignoit avec plaisir dans une cuvette d’eau, y rentroit plusieurs fois de suite, mais avoit tou- jours grand soin que sa tête ne fût pas mouillée. Autant il aimoit à se baigner en été, autant il le cräignoit en hiver : en - lui montrant dans cette saison un vase plein d’eau, on le faisoit aix et mémo Grier. ; tu

| ENS, on Je voyait hâüler, ; et ce signe étoit presque toujours celui .de l'ennui. Il siffoit avec plus de force. et

|

DÉS PÉRROQUETS. r57 de netteté qu’un homme ; mais, quoi- qu'il donnât plusieurs tons, il n’a jamais pu apprendre à siffler un air. Il imitoit parfaitement les cris des animaux sau+ vages et domestiques, particulièrement celui de la corneille, qu'il contrefaisoit à s’y méprendre.ll ne Jasoit presque Jamais dans une chambre il ÿ avoit dumonde: mais seul dans la chambre voisine , il parloit et crioit d'autant plus qu’on Loi plus de bruit dans l’autre; il paroissoit même s’exciter et répéter de suite et pré- cipitamment tout ce qu'il savoit, et il m’étoit jamais plus bruyant et plus animé. Le soir venu, il se rendoit volontaire- ment à sa cage, qu'il fuyoit le jour: alors, une patte retirée dans les plumes ou ac- crochée aux barreaux de la cage, et la tête sous l’aile, 1l dormoit jusqu’à ce qu'il revît. le jour du lendemain. Cependant il veilloit souvent aux lumières; c’'étoit le temps il descendoit sur sa planche pour aiguiserses pattes, en faisantlemêémemou- vement qu’une poule qui a gratté, Quel- quefois il lui arrivoit de siMer ou de parler la nuit lorsqu'il voyoit de la clarté ; mais

14

158 HISTOIRE NATURELLE dans l'obscurité il étoit tranquille et muet !. - L'espèce de société que le perroquet con- tracte avéc nous par le langage, est plus étroite et plus douce que celle à laquelle le singe peut prétendre par son imitation ca- pricieuse de nos mouvemens et de nos gestés. Si celles du chien, du cheval ou de l'éléphant, sont plus sitetéeanée par le sentiment et par l'utilité, la société de l'oiseau parleur est quelquefois plus atta- chante par l'agrément; îl récrée, il dis- trait, il amusé: dans la solitude il est compagnie, dans la conversation il est interlocuteur ; il répond, il appelle, ïl accueille, il Jette l'éclat des ris, 1l ex- prime l'accent de l'affection, il joue la gravité de la sentence; ses petits mots tombés au hasard égaient par les dispa- rates, ou quelquefois surprennent par la justesse?. Ce jeu d’un, langage sans.

_ 1 Suite de la note mm par madame Nadault.….

2 Willagkby par! le, d’après Clusius, d’un per- roquet qui, lorsqu'on Jui disost,,. rleZ Tree fiez , TO eectivement, et Pivstant d après S'é-

DES PERROQUETS.' :5g idée a je ne sais quoi ‘de bizarre "et de grotesque; et; säns être plus vide que tant d’autres propos, il est toujours plus amusant. Avec cette imitation de nos ‘paroles, perroquet semble prendre quelque chose de nos inclinations et de nos mœurs ; il aime et il hait; il a des attachemens, des Jalousies, des préfé- rences, des caprices ; il s'admire , s’ap- _pleudit, s’encourage ; il se réjouit et s’at- triste:;:2l semble s'émouvoir et s'attendrir aux caresses ; il donne des baisers affec- tueux ; dans une maison de deuil il ap- prend à gémir *, et, souvent accoûtumé à crioit avec un grand éclat : O Le grand sot qui me fait rire ! Nous avons Vu un autre qui avoit vieilli avec son maître, et parfageoit avec lui les anfirmités du grand âge : accoutumé à ne plus guère entendré que ces mots, je suis malade, lorsqu'on lui demandoit, gw#’as-tu, perroquet ? qw'as-tu ? Je suis malade , répondoit-il d’un ton douloureux en s’étendantsur le foyer, je suis malade.

* Voyez, dans les Annales de Constantin Ma- nassès , l’histoire du jeune prince Léon , fils de Pein- pereur Basile | condamné À la mort par: ce père impitoyable, que les gémissemens de tout ce‘ qui l'environnoit ne pouyoieut toucher, et dont les

160 HISTOIRE NATURELLE répéter le nom chéri d’une personne re- grettée , il rappelle à des cœurs sensibles et leurs plaisirs et leurs chagrins *. L’aptitude à rendre les accens de la voix articulée |, portée dans le perroquet au plus haut degré, exige dans l’organe une structure particulière et plus parfaite. La sûreté de sa mémoire, quoiqu’étran- gère à l'intelligence , suppose néanmoins un degré d'attention et une force de rémi- niscence mécanique dont nulwoiseau n’est autant doué : aussi les naturalistes ont tous remarqué la forme particulière du bec , de la langue et de la tète du perro- quet. Son bec, arrondi en dehors , creusé et concave en dedans, offre en quelque manière la capacité d’une, bouche dans laquelle la langue se meut librement ; le son venant frapper contre le bord cirou-

accens de l’oiseau qui avoit! appris à sdéblente la destinée du jeune prince, émuren£ enfin le cœur barbare. |

-* Voyez dans Aldrovande une re pracieuse ef touchante , qu'un poite qui pleure sà' maîtresse : adresse À son LEA qui en | Fépétoit sans cesse le nom,

DES PERROQUETS: 16r faire de la mandibule inférieure, s’y mo- difie comme il feroit contre une file de dents, tandis que, de la concavité du bec supérieur , 1il'se réfléchit comme d'un palais : ainsi le‘son ne s'échappe nine fuit pas en sifflement ; mais se remplit et s'ar- rondit en voix. van reste ,:c’est'la langue qui-plie en tons articulés les sons vagues qui ne seroïient que des chants ou des cris. Cette langue est ronde et'épaisse, plus grosse même dans le perroquet à propor- tion que dans l’homme ; elle seroit plus hbre pour le mouvement , si elle n’étoit d’une substance plus dure que la chair, et recouverte d’une membrane forte et comme cornée. | |

Mais cette'organisation si. ihgénieuse: ment préparée le cède encore à lart qu'il a fallu à la Nature pour rendre le demi-bec supérieur du perroquet mobile, pour donner à ses mouvemens la force et la facilité, sans nuire en même temps à son ouverture, et pour muscler puis- samment un organe auquel on n’apper- coit pas même elle a pu attacher des

tendons. Ce n’est ni à la racine de cette 14

162. HISTOIRE NATURELLE

| pièce , ils eussent été sans force, à ses côtés, ils eussent fermé son ou- verture, qu'ils pouvoient ètre placés : la Nature a pris un autre moyen ; elle à at- taché au fond du bec deux os qui, des deux côtés et sous les deux joues, for- ment, pour ainsi dire, des prolongemens de sa substance, semblables pour la forme ‘aux os qu'om nomine pférygoides dans l'homme, excepté qu'ils ne sont point, par leur extrémité postérieure , implantés * dans un autreos, mais libres de leurs mou- vemens ; des faisceaux épais de muscles partant de l’occiput et attachés à ces os les meuvent et le bec avec eux: Il faut voir avec plus de détail dans Aldro- vande:lartifice et l'assortiment de toute cette mécanique admirable. ! Ce maturaliste fait remarquer , avec raison , depuis l’œil à la mâchoire infé- rieure ; un espace qu'on peut ici plus proprement appeler une joue que dans tout autre oiseau, il est occupé par la coupe du bec. Cet espace représente encore mieux dans le perroquet une vé- : ritable joue par les faisceaux des muscles

\

de, RES (bi

DES PERROQUETS 163 qui le traversent et servent. à fortifier Le mouvement. du bec autant qu’ à faciliter l'articulation.

Ce bec est très-Fort : le perroquet casse aisément les noyaux des fruits rouges; il ronge le bois., et même il fausse avec son bec et écarte les barreaux de sa cage,

pour peu qu'ils soient foibles et qu'il soit

las d'y être renfermé. Il s’en sert plus que de ses pattes pour se suspendre et s’aider en montant; il s'appuie dessus en des-

cendant , comme sur un.troisième pied

qui affermit sa démarche lourde, et se présente, lorsqu'il s’abat, pour soutenir le premier choc de la chüte. Cette partie est

pour lui comme un second organe du

toucher, et lui est aussi utile que ses doigts pour grimper ou pour saisir.

IL doit à la mobilité du demi-bec supé- xieur la faculté que n’ont pas les autres oiseaux , de mâcher ses alimens. Tous les oiseaux granivores et carnivores n'ont dans leur bec, pour ainsi dire, qu’une main avec Éucil. ils ds ANA leur. nourriture et la jettent daus le gosier, ou une arme dont ils la perceut ct la

44 A Lu

164 HISTOIRE NATURELLE

déchirent : le bec du perroquet est une bouche à laquelle il porte les alimens avec les doigts ; 1l PrEURE le morceau de côté, et le ronge à l’aise *. La maächoire infé- rieure a peu de mouvemens; le plus mar- qué est de droite à gauche.: souvent l’oi- seau se le donne sans avoir rien à man- ger, et semble mâcher à vide; qui a fait imaginer qu'il ruminoit. Il y 4 plus d'apparence qu'il aiguise alors la tranche de cette moitié du bec qui lui sert à cou- per et à ronger. | | Le perroquet appète à peu près égale- ment toute espèce de nourriture. Dans son pays natal, il vit de presque toutes

* On doit remarquer que le doigt externe de der- rière est mobile, et que l’oiseau le ramène de côté et en devant, pour saisir et manier Ce qu'on lui donne ; mais ce n’est que dans ce cas seul qu'il fait usage de cette. faculté, et le reste du temps, soit qu #1 marche ou qu'il se perche, 11 porte.constam- ment deux doigts. devant et deux derrière. Apulée et Solin PHONE de pérroquets à cinq doigts; mais cest en se méprenant sur un passage de Pline, ce naturaliste attribue à une race de pies cette sin- gularité.

NE. \ DES PERROQUETS. 7165 les sortes de fruits et de graines. On a remarqué que de perroquet de Guinée s’engraisse de celle de carthame , qui néan- moins est pour l’homme un purgatif vio- lent*. En domesticité, il mange presque. de tous nos alimens : mais la viande, qu'il préféreroit , /lui est extrèmement contraire ; elle lui donne une maladie qui est une espèce de pica ou d’appétit contre mature, qui le force à sucer: , à ronger ses plumes et à lés arracher brin à brin par- tout son: bec peut atteindre. Ce perro- quet cendré de Guinée est particulière- ment sujet à cette maladie; il dééhire ainsi les plumes de son corps, et: même celles de sa belle queue ; et lorsque celles- ci sont une fois tombées, elles ne re- naissent: pas avec le. rouge vif qu’elles avoientauparavant. FX Quelquefois on voit ce perroquet deve- nir, après une mue, Jaspé de blanc et de cétiteut de rôse, soit que ce changement ait pour cause quelque maladie ou les progrès de l’âge. Ce sont ces accidens que

* Les Espagnols ont nommé cette graine , feme le papagey (graine de perroquet)...

We: 1] FU RES ns, ét

à l s A cu

166 HISTOIRE NATURELLE |

M. Brisson indique comme variétés, sous

les noms de perroquet de Guinée à ailes rouges, et de perroquet de Guinée varié de rouge. Dans celui que représente Edwards (tome IV, planche CLXIIL), les plumes rouges sont mélangées avec les grises au hasard et comme si l'oiseau eut été tapiré. Le perroquet cendré eft ,comine plusieurs autres espèces de ce genre, sujet à l’épi- lepsie et à la goutte ; néanmoins 1l est très-vigoureux et vit long-temps !. M. Sa- ferne assure en avoir vu un: à Orléans, âgé de plus de soixante ans, et encore vif et gai.

Il est assez rare de voir des perroquets produire dans nos contrées tempérées ; il ne l’est pas de leuï voir pondre des œufs

clairs et sans germe. Cependanton a quel-

ques exemples de perroquets ‘nés en

1 J'en ai connu un au Cap, à Saint-Domingue, qui étoit âgé de quarante-six ans bien avérés. (Vote communiquée par M. de la Borde.)

2 Vosmaer dit qu’il connoît dans une famille un perroquet qui depuis cent ans passe de père en fils Mais Olima, plus cro;able et plus instruit, n'attri= Due que vingt ans de vie moyenne:au perroquet.

#

(DES PERROQUETS. 167 France : M. de la Pigeonière a eu un per- roquet mâle et une femelle dans la ville

- de Marmände en Agénois , qui, pendant

cinq ou six années, n'ont pas manqué chaque printemps de faire une ponte qui

a réussi et donné des petits, que le père

et la mère ont élevés. Chaque ponte étoit de quatre œufs, dont il y en avoit tou- jours trois de bons et un de clair. La ma- nière de les faire cou ver à leur aise fut de les mettre dans une chambre il ny avoit autre chose qu’un baril défoncé ‘par un bout et rempli de sciure de bois; des bâtons étoient ajustés en dedans et en dehors du baril, afin que le mâle pût y

. monter également de toutes facons, et couclier auprès de sa compagne. Une at-

tention nécessaire étoit de n’entrer dans cette chambre qu'avec des bottines , pour garantir les jambes des coups de du pérroquet Mist qui déchïroit tout ce

qu'il voyoit approcher de sa femelle. Le

P. Labat fait aussi l’histoire de deux per-

roquets qui eurent plusieurs fois des petits à Paris.

per

168 HISTOIRE NATURELLE

LE PERROQUET VERD *

Seconde espèce.

NL. Eawards a donné cet oiseau comme venant de la Chme : il ne s’en trouve ce- peudant pas dans la plus grande partie des provinces de ce vaste empire ; il n’y a guère que les plus méridionales , comme Quanton et Quangsi, qui approchent du tropique; limite ordinairé du climat des perroquets, l’on trouve ces oiseaux. Celui-ci est apparemment un de ceux que desvoyageurs sesont figuré voir lesmêmes en Chine et en Amérique ; mais, cette idée, contraire à l’ordre réel de la Na- ture, est démentie par la comparaison de chaque espèce en détail. Celle - ci en particulier n’est analogue à aucunedes perroquets du nouveau monde. Ce perro:

* Voyez les planches enluminées, 514

Le gent ef de 2 2 UE AL PRES MARS TERMS LM ie À Ÿ à

DES PERROQUETS. 169 quet verd est de la grosseur d’une poule

moyenne: il a tout le corps d’un verd vif . et brillant ; les grandes pennes de l'aile et les épaules bleues ; les flancs et le dessous du haut de l’aile in rouge éclatant; les pennes des ailes et de la queue sont FE blées de brun. (L'échelle a été omise par oubli dans la planche enluminée qui le | représente ; ; il faut y suppléer en lui figu- rant quinze pouces de longueur.) Edwards le dit un des plus rares. On le trouve aux Moluques et à. la nouvelle Guinée, d’où il nous a été envoyé.

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13

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La sh è lu ?

1799 HISTOIRE NATURELLE

LE PERROQUEM VARIÉ.

Troisième espèce.

F

Cr perroquet est le même que le psirtacus elegans de Clusius, et le perroquet à téte de faucon d'Edwards. Il st de la grosseur d’un pigeon. Les plumes du tour ‘du cou, qu'il relève dans la colère, mais qui sont _ exagérées dans la figure Clusius, sont de couleur pourprée , bordées de bleu ; la tête est couverte de plumes mêlées par traits de brun et de blanc comme le plu- mage d’un oiseau de proie, et c’est dans ce sens qu'Edwards l’a nommé perroquet à téle de faucon. 11 y a du bleu dans les grandes pennes de l'aile et'à la pointe des latérales de la queue, dont les deux inter- médiaires sont vertes, ainsi que le reste des plumes du LAN:

Le perroquet maillé de nos planches enluminées , 526, nous paroît être le

(DES PERROQUETS. 172

même que le perroquet varié dont nous _ venons de donner la description , et nous présumons que le très-petit nombre de ces oiseaux qui sont venus d'Amérique en France , avoient auparavant été trans- portés des grandes Indes en Amérique, et que si on en trouve dans l’intérieur des terres de la Guiane, c’est qu'ils s’y sont naturalisés comme les serins, le cochon d'Inde, et quelques autres oiseaux et ani- maux des contrées méridionales de l’an- cien continent qui ont été transportés dans le nouveau par les navigateurs ; et ce qui semble prouver que cette espèce n'est point naturelle à l'Amérique, c’est qu'aucun des voyageurs dans ce con- tinent n’en a fait mention, quoiqu'il soit comnu de nos oiseleurs sous le nom de perroquet. maillé, épithète qui indique la variété de son plumage : d’ailleurs il a la voix différente de tous les autres per- roquets de l'Amérique: son cri est aigu et perçant. Tout semble prouver que cette espèce , dont il est venu quelques indivi- dus d'Amérique, n’est qu’accidentelle à ce continent, et y a été apportée des grandes Indes.

4

À Et | 572 HISTOIRE NATURELLE VA ZT O ÜU

PERROQUET NOIR.

Quatrième espèce.

L: quatrième espèce des perroquets pro prérene dits est le vaza, nom que celui. éi porté à à Madagascar, ‘suivant Flaccourt,

qui ajoute que ce perroquet imite voix de: l'hotñme: Rennefort én fait aussi metition ; et c’est le mème que François Cauché appelle Woùres - meintè, ce qui veut dire oiseau noir, le nom de POUTOUL, en langué madégasse sigifiant oiseau'eh général. Aldrovande place aussi des per- roquets noirs dans l'Éthiopie. Le vaza est Sn bi grosseur du perroquet cendré de

* Voyez lés planches énllirnifléess 500.

1 auquel” À

11 tt J Pa %

DESIPERROQUETS:: 173:

Guinée ; il “SCT À également : noir dans tout

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son ji pluurage , non d’un noir épais et pro- fond , mas run et comme obscurément teint Fo violet: La petitesse de son bec est. remarquable sd a, au contraire la queue assez longue. M. Edwards, qui l’a vu vi- vant, dit que c’étoit un. En fort fami- lier et fort aimable.

*. » e Li À; JD LE 22 r{ Re LLGARMON LG à : PAT LE. } FAT AT f | #1 À + D Ê * Pare k LA FRE: LA 4 { Ni « à n { Fat” )i DE % + j : ii NE à 3 1. s À 3 à & fe , D AL » » À db ) ji 16 ) EC à \ * D ris lrNreri sa » Î + Fa te PR | [A ci ARENISS f Lu r #3 » 7 AE | K. ÿ x birvr'e 1 / DE *r 2: CSA NS Û î bu ! , $ Ps # à | à (TPE V4 Ce } » $ QE _ ve & Le ErR NEVERS pa! ; L 3 [ES } Î e 1€ j \ i 15 4 À \

174 HISTOIRE NATURELLE

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est ainsi nommé, parce qu'il a autour du bec une sorte de masque noir qui en- gage le front, la gorge et le tour de la face. Son bec est ronge; une coïfle grise couvre le derrière de la tête et du cou ; tout le corps est brun ; les pennes -de la queue, brunes aux deux tiers de leur longueur, sont blanches à l’origine. La longueur totale de ce perroquet est de treize pouces. M. lesvicomte de Querhoent nous assure qu’on le trouve à l’île de Bourbon, probablement il a été trans- porté de Madagascar. Nous avons au Cabinet du roi un individu de même grandeur et de même couleur, excepté qu’il n’a pas le masque noir ni le blanc de

* Voyez les planches enluminées, 35.

Zom.1. LC. S Lag 174.

177 17 aprés EPA «| S

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LE MASCARIN.

JPauguetS

| DES PERROQUETS.: #5 la queue , et que tout le corps est égale- ment brun; le bec est aussi plus petit, et par ce caractère il se rapprôche plus Fe vaza, dont il paroît être une variété, s’il ne We pas une espèce DURE LR. entre celle-ci et celle du mascarin. C'est à cette espèce ou à cette variété que nous rapporterons le ie brun de M. Br 1S- son. sn

176 HISTOIRE NATUR ELLE

LE el PERROQUET. A BÈC COULEUR DE SANG: "

LR xiènte espèce.

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c": non se trouve à la nouvelle, Guinée : il est remarquable par sa gran- deur ; il l’est encore par son bec couleur de sang, plus épais et plus large à pro- portion que celui de tous les autres per- roquets, et même que celui des aras d'Amérique. Il a la tête et le cou d’un verd brillant à reflets dorés ; le devant du corps est d’un Jaune ombré de verd ; la queue, doublée de jaune, est verte en dessus; le dos est bleu d’aigue-marine; l'aile paroît teinte d’un mélange de ce- bleu d'azur et de verd, suivant différens aspects ; les couvertures sont noires, bor-

dées et chamarrées de traits Jaune dorés Ce perroquet a quatorze pouces de lon- sueur. |

* Voyez les planches ealuminées , 713. | |

L

LE GRAND PERROQUET VERD

‘A TÉTE BLEUÉ*.

Septième ‘espèce.

C> perroquet, qui $e trouve à Amboine, est un'des plus grands; il à près de seize: pouces de longueur, quoique sa queue soit assez coùtte. 11 a le front 'et le dessus de la/tète bleus ; tout son manteau est d’un verd de pré, suréliargé ét mêlé de bleu? suf Llés ‘grandes peñnes ; tout le dessous du corps est d’un: verd'olivâtre ; Ja quete ést verte en ee et FDA] jaune terne en dessous. | J

* Voyez les planches enluminées, 862

À pK 0 J'A DIS Dati JAJedii !

78 HISTOIRE NATURELLE

ÿ

LE PERROQUET AMÉTEUGRESER

_ Huilième espèce:

ELLES LIGA ART APTE LÉSS

Czroiseau a été nommé dans la planche enluminée petite perruche du Sénégal, Mais ce n’est point une perruche. proprement dite, puisqu'il n’a pas la queue. longue, et qu’au contraire 1l l’a très-courte; il n’est pas non plus un moineau. de Guinée ou petite perruche à queue courte, étant deux ou trois, fois plus gros.que cet oi- seau : il doit donc être placé parmi. des perroquets, dont c’est véritablement.une espèce, quoiqu'il nait que, sept pouces | et demi de longueur ; mais dans sa taille ramassée il est gros et épais. Il a la tête et la face d’un gris lustré bleuâtre ; l'estomac

* Voyez les planches enluminées , 268,

Î

DES PERROQUETS. 179 et tout le dessous du corps d’un gros jaune souci, quelquefois mêlé de rouge aurore; la poitrine et tout le manteau verds, ex- cepté lés pennes de l'aile, qui sont seule- ment bordées de cette couleur, autour d’un fond gris brun. Ces perroquets sont assez communs au Sénégal ; ils volent par petites bandes de cinq ou six : ils se perchent sur le sommet des arbres épars dans les plaines brûlantes et sablonneuses de ces contrées, ils font entendre un cri aigu et désagréable; ils se tiennent serrés l’un contre l’autre, de manière que lon en tue plusieurs à la fois; il arrive même assez souvent de tuer la petite bande. entière d’un seul coup de fusil. Lemaire assure qu'ils ne parlent point : mais cétte espèce peu connue n’a peut être pas encore recu de soins ni d’édu- cation.

f

180 HISTOIRE NATURELLE

#

LL SR OIL ES

Ca!

Ox a donné ce nom dans les Indes orien- tales à une famille de perroqüets , dont le cri exprime assez bien‘le: mot /or2.'Ils me sont guère distingués des autres oi- seaux de ce genre que par leur plumage, dont la couleur dominante est un rouge plus ou moins foncé. Outre cette diffé- rence principale ;: on peut aussi rérhar- quer que les loris ont en général Le’ bec plus petit, moins courbé et plus aigu que les autres perroquets. Ils ont de’plus le regard vif, la voix perçante et les mou- vemens:prompts. Ils sont, dit Edwards, les plus agiles de tous les perroquets , êt les seuls qui sautent sur leur bâton jus- qu’à un pied de hauteur. Ces qualités bien constatées démentent la tristesse si- Jlencieuse qu’un voyageur leur attribue. ls apprennent très-facilement à siffler gt à articuler des paroles : on les appri-

Zon.n. P1.6. Lay 180.

de _J 4

VAE SSSR

de. L'

e [auquel S

DÉS PERROQUETS. 3:68 | ÿoise aussi fort aisément, et, ce qui est assez rare dans tous les animaux, ils con: servent! dela gaieté dans la captivité ; maisils sont en général très-délicats et très: difficiles à transporter et à nourrir dans nos climäts tempérés, ils ne peuvent vivre long-temps. Ils 7 sujets, mème dans leur pays natal, à des accès épilep- tiques , comme les aras et autres perro-

quets; mais il est probable que les uns

et les autres ne ressentent cette maladie que dans la captivité.

« C’est improprement, dit M. Sonnerat,

que les ornithologistes ont désigné les

loris par les noms deloris des Philippines, des Indes orientales, de la Chine, etc. Les oiseaux de cette espèce ne se trouvent qu'aux Moluques et à la nouvelle Guinée; ceux qu'on voit ailleurs en ont tous été transportés. » |

Mais c’est encore plus improprement, ou, pour mieux dire, très-mal-à-propos,

que ces mêmes nomenclateurs d'oiseaux

ont donné quelques espèces de loris Oiseaux, AT. : 16

\

8x HISTOIRE NATURELLE comme originaires d'Amérique puisqu'il m'y en existe aucune ,et que si-quelques voyageurs y On Ont, VU, CE 16) peuvent Btre que quelques individus qui aÿoient été tramsportés.des îles-erientales de FAkié: M. Sonnerat, ajoute, qu’il a trouvé :les espèces de, loris constamment différentes d'une île à l'autre, quoiqu’à peu. de-dis- tance. On a-fait.une.observation ‘toute semblable. dans! nos îles de l'Amérique 3 chacune de ces îles nourrit assez oidi= nairement des espèces différentes de per-

roquets.

HDESPERROQUETS. 193

pe 't ro me 6 LU . HNre { LE» Se 40% be

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MHMNL'ODR IN O TR A HE

Première espèce. | VE) : Mi

tort est représenté, dans les planchts enluminéés , sous la dénomination dori des Moluques; mais cetté dénômina- tion est trop vague , puisqué , Comme nous venons de voir; presque toutes les espèces de loris viennent ces îles.’ Celuiici se trouve à Teérnate, à Cérami'ét à Java. Le nom de #oira est celui que tes Hollañidois lui dofnent, et sous lequér . 1 est connu dans ces îles. HORO NX

Cette espèce est si recherchée dans les Indes, qu’on donne volontiers jusqu’à dix réaux de huit pour un noira. On lit dans les premiers voyages des Hollandois à Java, que pendant long-temps on avoit tenté inutilement de transporter quelques

* Voyez les planches enluminées, 216.

184 HISTOIRE NATURELLE

uns de ces beaux oiseaux en Europe; ils périssoient tous dans la traversée : cepeu- dant les Hollandois du second voyage.en apportèrent un à Amsterdam. On en a vu plus fréquemment. depuis. Le noira marque à son maître de l’attachement et même de la tendresse ; il le caresse avec son bec, lui passe les cheveux brin à brin avec une douceur et une familiarité sur: prenantes ; et en même temps il ne peut souffrir les étrangers , €t.les mord avec une sorte de raies Les Indiens de Java uourrissent. un grand nombre de ces .oi- seaux. En général, ;il paroît que la cou- tume de nourrir, et d’élever .des : perro- quets.. en domesticité .est très-ancienne chez les. Indiens, _puisqu'Élien en, fait mention.

DES PÉRROQUETS 185

Le Den . «sr = PRE TT OR ARS Le

VARIÉTÉS DU NOIRA.

À

LL C'esr apparemment au noira que se rapporte ce que,dit Aldrovande du perro- quet de Java que les insulaires appellent nor, c’est-à-dire, brillant. Il a tout le corps + d’un rouge Eur l'aile et la queue d’un verd aussi foncé, une tache }; Jaune sur le dos, et un petit a de cette même cou- EE à l'épaule. Entre les plumes de l'aile,

qui , étant pliée, paroît toute verte, ie couvertures seulement et les petites pennes sont de cette couleur jaune, et Les grandes sont brunes. |

“Al, lori déotit par M. Briisüd sous le nom dej/ori Céram ; etauquel il'attribue tout ce que nous’avons appliqué au noirà, n'en estien effet qu’uné variété! ‘ét: gi ne diffère de notre noira “qu’en cé'qü'il’à les plumes des ÿämbes de: couleur’ verte ; "ce que le‘noira les a rouges comme le reste

du corps. 9 16

186 HISTOIRE NATURELLE

LE.LORI,A COLLIER *.

Seconde espèce.

) Ut

Cuars É sécondé espèce ne lori est repré- sentée, ‘dans les planches enluminées, sous

la Lénonabot de lori ‘mêle des nes orientales : nous n ‘adoptons pas cette dé-

nomination, parce qu'elle est trop vague,

et que dailléurs les Joris ne sont pas réel- lement répandus dans les grandes Indes,

imais plutôt confinés à la nouvelle Guinée et aux- Moluques. Celui-ci a tout le corps avéc la dücuede rouge foncé de sang qui est proprement la livrée des loris ; l'aile est verte; le haut;de la tête est d'un noir terminé de violet sur nuque iles jambes et le pli de l'aile, sont-d’un beat blew; ile bas du,cou: ept,gafni d’un demi.- collierjaune; et'e: "est-par: ce dernier cafac- tère-que, nous. avons cru dexoir désignés

cette espèce. auot $ 291 nrniorm'sE sp

D sde

* Voyez les planches enluminées, n°.1F9.

DES PERROQUETS. r87 L'oiseau représenté dans les planches enluminéés, 8%, sous la dénomina- tion de Zori.des Indes orientales, et que M. Brisson à donné sous méme no, paroît être la femelle de celui dont il 4e ici question; car il n’en diffère qu’en ce qu'il n’a pas le collier jaune, ni la tache bleue du sommet de laile si grande : il est aussi un peu plus petit; apparemment le mâle seul dans, cette espèce porte le collier. Ce Lori est, comme tous les autres, très-doux et. Ehilite mais aussi ir Îicat et difficile à era: Il n’y en a point qui apprenne plus facilement à parler et qui parle aussi. distinctement. J’en ai vu un, dit M. Aublet ; qui répétoil tout ce qu'il entendoit dire à es première fois. Fout étonnante que cette faculté puisse pa- roître ,, on ne peut g guère, en, douter ; 1

sévible même qu "elle: appar tienne à tous les loris. Celui-ci en particuker est très- -C8- timé : Albin dit qu'il l’a vu vendre. vingt guinées, Au reste, on doit regarder eommé une variété de. cette espèce. le. lori 6) collier des Indes donné par À. Brissou,

188 HISTOIRE NATURELLE

LE LORI TRICOLOR*

À 4 : 4 9 di

Troisième espèce.

Li beau rouge, l'azur et le verd d MA à 48 frappent les yeux dans le plumage de ce lori, et le coupent par grandes masses, nous ont déterminés à it donner le nÔmr de éricolor. Le devant ét les côtés du cou, les flancs avec le bas du dos, le SOUL pion et la moitié de la queue Ont FO piele a le dessous du corps, les jarnbes et 1e haüt du dos sont bleus; l'aile est verte, et pointe de la queue bleue : une ‘calôtte noire couvre le sommet de la tête. Lx longueur de cet oiseau est près! ‘dé dix pouces. Ïl en est peu d'aussi beatx par l'éclat, la netteté étila br illante oppü- sition des tte : sa gentillesse écile sa beauté. Edwards, qui l'a vw vivait;

* À y

* Voyez les planches enluminées, ne 165.

de #

DESPERROQUETS. 189 et qui le nomme perf lori, dit qu'il sifoit joliment, prononcoit distinctement diffé- rensmots, ‘ét, sautant gaitément sur son juchoir ou sur le doigt, crioit d’une voix douce et claire, loi, Lori. Il jouoit avec la main qu'on lui présentoit, couroit après les personnes én Sautillant comme un moincau. Ce charmant oiseau vécut peu de mois en Angleterre. Il est désigné, dans nos HQE enluminées, sous le nom:de ‘a des Philippines. M. Sonnerat l’a trouvé à l'île d'Yolo, que les Espagnols

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i 4 | ï Hi HISTOIRE NATURELLE

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LE LORI CRAMOISI *: : À Quatrième éspèce.

2

C: loni 2 près de onze ni de (pes sueur. Nous le: nommons:cramoisi, parce que, son rouge, la face exceptée.. est beaucoup moins éclatant: que. celui des autres loris, et paroît. terni et. comme bruui sur l’ “hp Le bleu, du baut du. cou et de l'estomac est foible et tirant au vio- let; mais au pli de l’aile il est vif et azur ec, et au bord des grandes.pennes il se perd dans leur fond noirâtre. La queuc est par-dessous d’un rouge enfumé, et en dessus du même rouge tuilé que le dos. Cette espèce n’est pas la seule qui soit à Amboine, et il paroît par le témoignage de Gemelli Carreri que la suivante s’y trouve également.

* Voyez les planches enluminées, br8.

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DES PERROQUETS. x

Ne OT PE AR PP EN LCR Ÿ 24 Lun À

LE LORI ROUGE* Cinquième espèce. 2

Quoreur dans tous les loris.le rouge soit la couleur dominante, celui-ci mé- rite, entre tous les autres, le nom que nous lui donnons : il est entièrement rouge , à l'exception de la pointe de Paile, qui est noirâtre; de deux taches bleues sur le dos, et d’une de même couleur aux couvertures du dessous de la queue. Il a dix pouces de longueur. C’est une espèce qui paroît nouvelle. Nous corri- geons la dénomination de Lori de la Chine qui lui est dounée dans la planche enlu- minée, parce qu'il ne paroît pas, d’après les voyageurs, qu’il se trouve des loris à la Chine, et que lun de nos meilleurs observateurs, M. Sonnerat, nous assure

* Voyez les planches enluminées, 519, sous la dénomination de /erë de la Chine.

4 * 4 "M Y

192 HISTOIRE: NATURELLE à

au contraire qu’ils sont tous habitans des

Moluques et de la nouvelle Guinée; et en effet de Lori de Gilolo de.cet observateur :

nous paroît être absolument le même que celui-ci. À î Fe SE »

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DES PER ROQUET Si, 194

pur 7

A 8 OR AP ÉAR

LE LORI ROUGE #r VIOLET *.

Sixième espèce.

C5 lori ne's’est trouvé jusqu’à présent qu'à Gueby; et c’est par cette raison qu'on: la nommé /ori de Gueby dans nos planches: enluminées. 11 a tout le corps d’un rouge éclatant, régulièrement écaillé de brun violet depuis l’occiput, en pas- sant par les côtés du cou, jusqu'au ventre ; l'aile est coupée de rouge et de noir, de facon que'cette dernière couleur termine toutes les pointes des pennes, et tranche une partie de leurs barbes; les petites pennes et leurs couvertures les plus près du corps sout d’un violet brun; la queue est d’un rouge de cuivre. La longueur to- tale de ce lori est de huit pouces,

* Voyez les planches enluminées, 684:

ag

ïyg HISTOIRE NATURELLE;

22 mnt AT fo à

LE-GRAND EORI * :

Septième espèce.

1 C'ssr le plus grand des loris; il a treize pouces de longueur. La tête et le cou sont d’un beau rouge; le bas du cou tombant sur le dos est d’un bleu violet; la poitrine est richement nuée de rouge, de bleu ,'de violet et de verd;le mélange de verd et de beau rouge continue sur le venire ; les | grandes pennes et Le bord de l’aile Éerixis : l'épaule sont d’un bleu d’azur; le reste du manteau est rouge sombre ; la moitié de la queue est rouge, sa pointe estjaune.

Il paroît que c’est cette espèce que M. Vosmaér a décrite sous le nom de /ori de _ Ceylan. 11 avoit été apporté vraisembla- blement de plus loin dans cette île, et de cette île en Hollande; mais il y vécut peu, et mourut au bout de quelques mois:

# Voÿez les planches enluminées, 683.

LES LORIS PERRUCHES.

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re L à \ . M" FR PER A vai À F FA. ñ ï ñ

Les espèces quisuivéntsofit des oiseaux presque entièrement rouges comme les loris; mais leur queuc-est plus longue, et cependant plus courte que celle des per- ruches:; ét l’on doit les considérer conime faisantila nuance entre les Loris et les per: ruches de l’ancien continent. Nous les appellerons; : par cute FaisOn , doris ne Re] loue 891 199..-10e.. son 891 0 0h

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196 HISTOIRE NATURELLE

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LE LORI PERRUCHE ROUGE.

Première espèce.

Lr plumage de cet oiseau est presque entièrement rouge, à l'exception de quel- ques couverturés:et des extrémités: des pennes de l’aile et des pennes de la queue, dont les ünes sont vertes, et quelqnes autres sont bleues. La longueur totalé de l’oiseau est de huit pouces et demi. Edwards dit qu'ilest très-rare, et qu’un voyageur le donna à M. Hans Sloane, comme venant de Bornéo.

NpES PERRUCHES/: 07

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LE LORT PERRUCHE

VIOLET ET ROUGE*.

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Seconde--espèce.

L, couleur dominante de:cet oiseau est lerouge-mêlé!de bleu violet. Sa:longueur totale est de dix pouces ; la queue fait près du,tiers de cette longueur : elle est toute d’un, gros. bleu, de même que les flancs, l'estomac, le ue du’ dos et dela tête ; vis TS pennes de l'aile. sont jaunes; tout le reste du plumage est d'un beau. rouge bordé de noir en festons: sux les ailes. |

* Voÿez les planches enluminées, n°. 143, sous la dénomination de perruche des Tndes orientales.

198 HISTOIRE NATUREL&GE

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LE LORIPERRUCEHE TH Û OLO R. *,

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Ox peut nommer-ainsi cet oiseau, le rouge, le verd et le bleu turquin ocCu- pant par trois grandes"mässés tout son plumage : le rouge couvre la tête, cou et tout le dessous du corps; l’ailé‘ést d’un verd foncé» ke dos ‘et la quéüe sont d’un gros bleu j'méelleux: et veloiuté: La queué est loñgüe de sept porices ; l’oiséau entier de quinze et demi , et de la grosseut d’une _tourtérellé. La queue, dans ces trois der- nières espècés , quoique plus lorigie quié me l’est communément celle des loris ét des perroquets, proprement dits, n'est néanmoins pas étagée comme celle des perruchées à à longue queue , maïs compo- sée de pennes égales et coupées à peu près quarrément.

+ Voyez les planches enluminées, 240, sous la dénoniinauon de perruche rouge &' Amboine.

“DE S1 PERRUC IDE GI H t9ÿ

L'ANCIEN CONTINENT.

D wr RU

\ PERRUCHES

A queue longue et également étagée.

$

Novs séparerons en deux familles Îles perruches à longue queue : la première sera composée de celles qui ont la queue également étagée; et la seconde, de celles qui l’ont inégale, ou plutôt inégalement étagée , c’est-à-dire, qui ont les deux e) _ 9 pennes du milieu de la queue beaucoup plus longues que les autres pennes , et qui paroissent en même temps séparées l’une de l’autre. Toutes ces perruches sont plus

200 HISTOIRE NATURELLE

grosses que les perruches à queue courte; dont nous donnerons ci-après la des- cription ; et cette longue queue les dis-

tingue aussi de tous les perroquets à queue courté.

DES’ HÉRAUCRES 261” Fr Qui ei ti 251) VEFIRITE his To ES 9 TT

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LA GRANDE PRRRUCHE.

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A COLLIER

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Première ide à queue longue 4 égale.

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s > 4. —_

Prrxe et Solin ont également: décrit le perroquet verd° à ‘volliersf ‘qui de leur temps étoit Île :séul connu } et'qui venoit de l'Inde. A pulée lodépéinit: avec l’élésgarice qu’il à cowtume d'affecter , et dit que som plumage est d’ancverd naïf et brillant. Le seul tait qui tranche ; dit Pline; dans le verd de‘ce plüimage, eut un : A d’un rouge ‘vif appliqué’ sur le haut du cou. Aldroyande!, ‘qui à recueilli tous les traits de oes‘idesériptions | ne: nous per- met ÿ Fa Re mans ce Lédieier à

: NE Ps 2.1 3 k 423 ARS, NT DER RA Li

* Mur les planches ie die n°642

202. HISTOIRE NATURELLE collier et à longue queue des anciens ne soitnotre grande perruche à collier rouge. Pour le prouver, il suffit de deux traits de la description d’Aldrovande : le pre- mier est la largeur du collier, qui, dit-il,

st, dans son milieu, de /’épaisseur du petit doigt ; l’autre est la tache rouge qui marque le haut de l'aile. Or, de toutes les perruches qui pourroient ressembler à ce. perroquet des anciens, celle-ci seule porte ces deux caractères; at n’ontpoint de rouge à l'épaule, et leur collier n’est qu'un cordon-sans largeur. Au reste ; cette perruche rassemble tousles, traits de beau des oiseaux de son genre: plumage d'un verd clair: et gai SUX Ja tèté plus foncé sur-les ailes et le dos; -demi- collier. éou- leur de rose ;.qui:, entourant -le-derriète du cou, se rejoint sur les côtés à la:bande noire qui-enveloppe la gorge ;;.beë d’un rouge vérmeil , et tache pourprée au SOni- met de laile. : ajoutez une:belle queue, plus longue que.le; coxps:!mélée,de.verd et de bleu d’aigue-mayrine en!dessus ,.et doublée de jaune tendre, vous aurez toute la figuré.simple.à la!fois «et parée

DES PERRUCHES 203 de cette grande et belle perruche qui a été le premier perroquet connu des anciens. Elle se trouve non seulement dans les terres dwcontinent de l’Asieméridionale, mais aussi dans les îles voisines et à Cr lan ; car 1l paroît que c’est de cette der- nière île que les navigateurs de l’armée d'Alexandre la rapportèrent en Grèce, l'on ne connoissoit encore aucune espèce de perroquets *:

* Voyez, sur le perroquet des anciens, la fin du discours qui précède les perroquets.

Sc %:

204 HISTOIRE NATURELLE

A DOUBLE COLUTER *

ec"

Seconde: espèce d ; queue longue et. PR

ÿ late

1) EU,x petits rubans, l’un rose.et l’autre bleu, entourent le cou en-entier de cette perruche, qui est de la grosseur d’une tourterelle ; du reste, tout son plumage est verd , Re sur le dos, jaunis- sant sous le corps, et, dans plusieurs de ses parties, rembruni d’un trait sombre sur le milieu de chaque plume; sous la queue, un frangé jaunâtre borde Le gris- brun tracé dans chaque penne. La moitié supérieure du bec est d’un beau rouge; l'inférieure est brune. Il est probable que cette perruche, venue de l’île de Bour- bon, se trouve aussi dans le continent on ou de l'Afrique ou des

Indes. * Voyez les planches enluminées, 215, sous le nor de perruche de l'ile de Bourbon.

* 4

{

n DES PERRUCHES: 1 205

CR Lu } } / \

LA PERRUCHE

x T ÊTE ROUGE *

Troisième espèce à queue longue. et égale,

DEEE EEE ENTS 10

Csrrr perruche , qui a onze pouces de longueur totale, et dont la queue est plus longue qüé le corps , en a tout le dessus d’un veïd sombre, avec une tache pourpr e dans le haut de Taile ; la face est d’un rouge pourpré,, qui sur la tête se fond dans du bleu, et se coupe sur.la nuque “par un trait Müldagé du noir qui couvre la gorge; le dessous du corps est d’un - jaune terne et sombre; le bec est rouge.

* Voyez les planches enluminées , 264.

38

06 HISTOIRE NATURELLE

LA PERRUCHE

A TÈTE BLEUE * Quatrième espèce à queue longue et égale.

/

Csrre perruche, longue de dix pouces, a le bec blanc, la tête bleue, le corps verd , le devant du cou Jaune, et du jaune mêlé dans le verd sous le ventre et la queue, dont les pennes intermédiaires | sont en dessus teintes de bleu ; les pieds sont bleuâtres.

* Voyez les planches enluminées, 192, sous le nom de perruche à tête bleue des Indes orien= lales.

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LA PERRUCHE LORI*.

Cinquième espèce à queue longue et égale.

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Nous adoptonsile nom qu'Edwards æ donné à cette espèce, à cause du beau rouge qui semble la rapprocher des loris. Cerouge, traversé de petites ondes brunes,

teint la gorge, le devant du cou et ne côtés de la face Jusque sur l’occiput qu'il entoure ; le haut de la tête est pourpré , Edwards le marque bleu ; le dos, le des- sus du cou, des ailes , et l’estomac, sont d’un verd d’'émeraude ; du Jaune orangé tache irrégulièrement les côtés du cou et les flancs ; les grandes pennes de l'aile sontnoirätres , frangées au bout de jaune; la queue , verte en dessus, paroît doublée de rouge et de jaune à la pointe ; le bec et les pieds sont gris blanc. Cette perruche

* Voyez les planches enluminées, 552, sous le nom de perruche variée des Indes orientales

28 HISTOIRE NATUREËLE

est de moyenne grosseur , et n’a que sept. pouces et demi de longueur. C’est une des. plus, J jolies par l'éclat et assortiment des couleurs, Ce n’est point l’avis paradi- siaca de Scba, comme le croit M. Brisson,, püisque, sans compter d’autres diffé rences, cet oiseau deSeba , très-difficile d’ailleurs à rapporter à sa véritable espèce, est à queue BE ni

# d CE * , : j gi ie 2 NE Na NEUE PEUR ° + UN CAEN ra \ LESC % À ty f Æ ; ; Pa mtra 147 ADR = # PFAES | J L'EN Y DE + TRACE RFA REPARTI ru ; LA + N : À 5 db TE Li $ ? 14 è t a : . f 2% x \ F , Pa { À » AA. » FIST m3 U LE dis A À 1 1 f » DAT #3 à t4 RTE RTE. { L CPE 71 « k k î j 1 e J De \ 1] i n Pa. [ER +

LA! PERRUCHE JAUNE. Sixième aspièée & quete DT vue el on,

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NL. Brisson donne-eette espèce sous la dénomination de perruche jaune d Angola, et la décrit d’après Erisch. Tôtt Son rpluk _ mage est/jaune ,: excepté le ventre et: le tour: de l'œil qui sont: rouges , : et: leb pennes des ailes ave une partie cells | de li queuequi sont bleues, Les premières sont traversées :dans leur ‘milieu : d’uñé bande: jaunâtre. Au ireste | la queue est représentée. dans! Frisch : duré inanidre équivoque et peu distincte. Albin, qui décrit aussi cette perruche, assure qu’elle apprend à parler ; et quoiqu'il l'appelle perroquet d’ Angola , il dit qu’elle vient des Indes occidentales.

18

10 HISTOIRE NATURELLE

LA PERRUCRHE:

À AGE TR TY AZUR. Ce

Septième espèce à queue longue et égale.

soon tb sauvt showtion sb noie aimorrn Ù Cure g perruche, qui est de grosseur .

d’un pigeon ; a-toute la tête; la face et lai gorge d'un: beau: blew céleste ; un per dé'jJauñe:sur Jlesrailes; la: queue bleue; également-étagée ét aussi: longuer qué ‘le corps ; le reste duplumage-est verd Cette perruche vient des gramides Indes suivant M. Edwards, qui nous la faitcconnoîtres

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DES PERRUCHES. rt

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LA PÉRRUCHE SOURIS *

Huitième espèce à queue longue et égale.

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Csrrs espèce paroït-nouvelle, et nous ignorons son pays natal ; peut-être pour- roit-on lui rapporter l'indication suivante, tirée d’un Voyage à l’île de France : « La « perruche verte à capuchon gris, de la « grosseur d’un moineau, ne peut s’ap- « privoiser ». Quoique cette perruche soit considérablement plus grosse que le moi- neau, nous lui avons donné le nom de souris, parce qu’une grande pièce gris-de- souris lui couvre la poitrine, la gorge, le front et toute la face ; le reste du corps est verdd’olive, excepté les grandes pennes de l'aile, qui sont d’un verd plus fort; la queue est longue de cinq pouces, le corps

* Voyez les planches enluminées, n°768, sous Ja dénomination de perruche à poitrine grise.

212 HISTOIRE NATURELLE

d'autant ; les pieds sont gris-; le bec est gris piste Tout le plumage pâle et déco- loré de cette perruche lui donne un air triste, et c'est la moins brillante de toutes celles de sa D VEN

| IBÉSIPERRUCHES 21}

M TE

Neuvième espèce à queue longue et égale.

CADRE FANS DS LE RS DD -/272 | Le)

no LE SIERRA AT and

Ux trait noir passe d’un oil à l’autre sur Je front de cette perruche, et deux gr osses ioustaches de la même. couleur partent du bec inférieur 5 CT 'élargissent sur les côtés de la gorge ; le reste de la face est blanc EE bleuâtre ; ; a queue : verte. en dessus , est jaune paille en dessous ; Îe dos est, “verd foncé ; 5 il ya du jaune dans les couvertures de l’aile,, ‘dont les grandes pennes sont d’un verd d’ eau foncé : : l’es- tomac. et. la poitrine sont de couleur de las. Cette perruche a près de onze pouces; sa HR ait la moitié de cette longueur. Cette espèce est encore, douvelle, ou du | moins n’est indiquée | par aucun natura- | liste.

its 28:08 à d x Voyez ca anne énlüminées, a Érol sous la dénomination de perruche de Pondichéry.

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14 HISTOIRE NATURELGE | F

LA PERRUCHE A FACE BLEUE 3

Dixième espèce à queue Longue et égales |

C> TTE belle pétruche a de manteau verd, et la tête peinte de trois couleurs , d’ Rs sur la face et la gorge ; de verd brun à l'occiput , et de jaune en ‘des- sous ; le bas du cou et la poitrine sont d'un mordoré rouge, tracé de verd brun; le ventre est verd , br bas- ventre rhêlé de jaune et de verd, la queue doublée de jaune. Edwards a déja donné cette espèce : mais elle paroît avoir été représentée d’'a- près un oiseau mis dans lesprit- -de-vin ,

et les couleurs en sont flétries. Celui que | représente notre planche enluminée, étoit mueux conservé. Cette perruche : trouve à Amboine. Nous lui rapporterons comme

* Voyez les planches enluminées, 6x; sous le nom de perruche d_Amboine.

D ES PER ROCMESZS simple variété, ou du moins comme es= pèce très-voisine , la perruche des Moluques, 743, dont la RME ét les principales couleurs sont les mêmes, à cela près que la tête entière est indigo , et qu’il ya une tache de cette couleur au ventre. Le

rouge aurore de la poitrine n’est point

_ondé, mais mêlé de jaune. Ces différences

sont trop légères pour constituer deux espèces. distinctes. La queue de ces pers ruches est aussi longue que le corps : la longuëur totale est de dix pouces. Leur bec est blanc rougeñtre.

216 HISTOIRE NATURELLE

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, : : TU "y LRhRE AR Ey" LS Cy

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LA PERRUCHE

AUX, (AILES CHAMARRÉES +.

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EYE CNT tés: {

| Onaième espèce: < a, queue | Jongue 122 “égale |

CPE £ Ca 7 RES LE | roy, à EI ET + TE RG RE]

Le O1SE AU : à Aa dns la émis is minée,. n°287, sous le nom de perroquet de Eucon,, doit plutôt être ‘appelé: per- ruche, puisqu'il a la queue longue et éta- gée, Il a les ailes chamarrées de bleu, de jaune et d’orangé ; la première de ces cou- leurs occupant le milieu des plumes , les deux autres s'étendent sur la frange ; Îles grandes pennes sont d’un brun olivâtre. Cette couleur est celle de tout le reste du corps, excepté une tache bleuâtre der- xière la tête. Cette perruche a un peu plus de onze pouces de longueur ; la queue fait plus du tiers de cette longueur to- tale. Cependant l’aile est aussi très-longue,

* Voyez les planches enluminées, 287. \

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DES PERRUCHE 2 S 217

et couvre près de la moitié la queue ; ce qui ne se trouve pas dans les autres perruches , qui ont généralement les ailes beaucoup plus courtes.

Passons maintenant à l'énumération des pertuches de l’ancien continent, qui ont de même la queue longue , (mais iné- galement étagée.

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Oiseaux, K Te iq

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18 HISTOIRE NATURELLE

PERRUCHES A QUEUE LONGUE ET INÉCALE

D E

L'ANCIEN CONTINENT.

LA PERRUCRE A COLLIER COULEUR DE ROSE+.

e \ Première espèce à queue longue et inégale.

Loix que cette perruche paroisse propre au nouveau continent, comme le dit M. Brisson , elle lui est absolument étran-

* Voyez les planches enluminées, 551.

| NDESPERRUOCHES,. 219 : gère. On la trouve dans plusieurs parties de l'Afrique : on en voit arriver au Caire en grand nombre par les caravanes

d'Éthiopie. Les vaisseaux qui partent du

Sénégal ou de Guinée, cette perruche

se trouve aussi communément, en portent

eh quantité avec les nègres dans nos îles de l'Amérique. On ne rencontre point de ces perruches dans tout le continent du nouveau monde; on ne les voit que dans les habitations de Saint-Domingue, de

la Martinique, de la Guadeloupe, etc., les vaisseaux d'Afrique abordent con-

tinuellement, tandis qu’à Cayenne, il ne vient que très-rarement des vais- seaux négriers, l’on ne connoît pas ces perruches *. Tous ces faits, qui nous sont assurés par un excellent observateur, prouvent que cette perruche n’est pas

* La grande ressemblance entre la perruche 550 des planches enluminées, qui est le scin-

cialo, et celle-ci, nous eût portés à lui appliquer

les mêmes raisons, et à regarder ces deux espèces comme très-voisines ou peul-ètre la inême; mais ? a 2 -

l'autorité d’un naturaliste tel que. Marcgrave ne

*

220 HISTOIRE NATURELLE

du nouveau continent, comme le die M. Brisson. rs

Mais ce qu'il y a de plus singulier, c’est qu’en méme temps que cet auteur place cette perruche en Amérique, ül l& donne pour le perroquet des anciens, le psitiacus iorquatus maCrourus pur d’Aldrovande ; comme si les anciens , Grecs et Romains, étoient allés core leur perroquet au nouveau monde. De plus, il y a erreur de fait : cette per- ruche à collier n’est point le perroquet des anciens décrit par Aldrovande; ce perroquet doit se rapporter à notre grande perruche à collier, première espèce à queuc longue et également étagée, comme nous l’avons prouvé dans l'artiélé il en est FE |

La perruche à collier que nous décri- vons ici, a quatorze pouces de long ;

] * l

nous permet pas de croire HE 1l ait donné comme naturelle au Bresil ure espèce qui n ) auroit Été qu apportée, et nous force à régarder, malgré leurs POPOtIss le scincialo comme différent de la per- ruche à collier couleur de TE et çes espèces comme séparées.

DES PERRUCHES. 24

mais de cette longueur, la queue et ses deux longs brins font près des deux tiers : ces brins sont d’un bleu d’aigue-marine; tout le reste du plumage est d’un verd clair et doux, un peu plus vif sur les pennes de l'aile, et mêlé de jaune sur celles de la queue; un petit collier rose ceint le derrière du cou, et se rejoint au noir de la gorge; une teinte bleuâtre est jetée sur les plumes de la nuque, qui se rabattent sur le collier ; le bec est rouge brun *

* M. Brisson fait une seconde espèce de perruche à collier des Indes (tome IV, page 326), appa- remment parce qu’il s'est trompé sur le pays de la première, et sur une simple figure d’Albin, dont on peut croire que les inexactitudes font toutes les différences. Nous n’hésiterons pas de rapporter cette espèce à la précédente.

4 l NT à 222 HISTOIRE NATURELLE

LA PETITE PERRUCHE A TÊTE COULEUR DE ROSE, A LONGS BRINS *.

Seconde espèce à queue longue et inégale.

Crrre petite perruche, dont tout le corps n’a pas plus de quatre pouces de ns pi re ati si on a mesure jusqu’à la pointe des deux longs brins par lesquels s’effilent les deux plumes du milieu de la queue : ces longues plumes sont bleues; le reste de la queue, qui n’est long que’de deux pouces et demi, est verd d'olive, et c’est aussi la couleur de tout le dessous du corps et même du dessus, elle est seulement plus forte et plus chargée; quelques petites plumes rouges percent sur le haut de l’aile. La

* Voyez les planches enluminées, 000, sous. la dénomination de perruche de Mahé.

)

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if Lu

DES PERRUCHES. 223 tête est d’un rouge de rose mêlé de lilas, coupé et bordé par un cordon noir, qui, prenant à la gorge, fait tout le tour du

cou. Edwards, qui parle avec admiration de la beauté de cette perruche, dit que les Indiens du Bengale, elle se trouve, Vappellent fridytutah. I] relève avec raison les défauts de la figure qu’en donne Albin, et sur-tout la bévue de ne compter à cet oiseau que quatre plumes à la queue.

J

24 HISTOIRE NATURELLE

LA GRANDE PERRUCHE

A LONGS BRINS *.

Troisième espèce & queue longueet inégale.

Les: ressemblances dans les couleurs sont

assez grandes entre cette perruche et la

précédente, pour qu'on les püt regarder

comme de la même espèce, si la diffé- rence de grandeur n’étoit pas considé- rable : en effet, celle-ci a seize pouces de longueur, y compris les deux brins de la

queue, et les autres dimensions sont plus

grandes à proportion. Les bri ins sont bleus comme dans l’espèce précédente ; la queue est de meme verd d'olive, mais plus foncé

et de la même teinte que celle des ailes ;

il paroît un peu de bleu dans le milieu de l’aile; tout le verd du corps est fort délayé dans du jaunûâtre : toute la tête

* Voyez les planches enluminées, 867:

38

Us . DES PERRUCHES. 25 n’est pas couleur de rose, ce n’est que la région des yeux et l’occiput qui sont de cette couleur; le reste est verd, et il n’y a pas non plus de cordon noir qui borde la coiffe de la tête. TONER |

226 HISTOIRE NATURELLE

LA GRANDE PERRUCHE À AILES ROUGEATRES *.

Quatrième espèce à queue longue et inégale.

Csrrs perruche a vingt pouces de lon- gueur depuis la pointe du bec jusqu’à l'extrémité des deux longs brins de la queue : tout le corps est en-dessus d’un verd d'olive foncé, et en-dessous d’un verd pâle mêlé de jaunâtre; il y a sur le fouet de chaque aile un petit espace de couleur rouge, et du bleu foible dans le milieu des longues plumes de la queue; le bec est rouge, ainsi que les pieds et les ongles,

* Voyez les planches enluminées, 239, sous la dénomination de perruche de Gingie

PRET) v

PAS RM OS CURE En RAS

DES PERRUCHES. 22

LA PÉRRUCHE

A GORGE ROUGE. 1 2

Cinquième espèce à queue longue et inégale.

10 WARDS, qui décrit cet oiseau, dit

que c’est la plus petite des pérruches à longue queue qu'il ait vue. Elle n’est pas plus grosse en effet qu’une mésange; mais la longueur de la queue sufpasse celle de son corps. Le dos et la queue sont d’un gros verd; les couvertures des ailes et la gorge sont rouges ; le dessous . du corps est d’un verd jaunâtre; l'iris de l'œil est si foncé, qu’il en paroît noir, au contraire de la plupart des perro- quets, qui l’ont couleur d’or. On assura M. Edwards que cette perruche venoit. des grandes Indes.

28 HISTOIRE NATURELLE

LA GRANDE PERRUCHE A BANDEAU NOIR. Pl

Sixième espèce à queue longue et inégale.

L'orsrau que M. Brisson donne sous le mom d’ara des Moluques, n’est bien cer- tàinement qu’une perruche : on sait qu'il n’y a point d’aras aux grandes Indes ni dans aucune partie de l’ancien continent. -Seba de son côté nomme ce même oiseau Lori. Ce n’est pas plus un lori qu’un ara; et les longues plumes de sa queue ne laissent aucun doute qu’on ne doive le * compter au nombre des perruches. La longueur totale de cet oiseau est de quatorze pouces, sur quoi la queue en a près de sept. Sa tête porte un bandeau noir, et le cou un collier rouge et verd ; la poitrine est d’un beau rouge clair; les # ailes et le dos sont d’un riche bleu tur- # quin; de ventre-est verd foncé, parsemé

DES PERRUCHES. 229 de plumes rouges ; la queue, dont les pennes du milieu sont les plus grandes,

est colorée de verd et de rouge avec es bords noirs. Cet oiseau venoit, dit Seba, des îles Papoe; un Hollandois d'Amboine l’avoit acheté d’un Indien cinq cents flo- rins. Ce prix n’étoit pas au-dessus de la beauté et de la gentillesse de l'oiseau : il prononcoit distinctement plusieurs mots de diverses langues, saluoit au matin et chantoit sa chanson. Son attachement égaloit ses graces : ayant perdu son mai- tre , il mourut de regret *.

* Le traducteur de Seba lui donne cinq doigts, de quoi le texte ne dit,ymot; mais la figure repré- sente mal les pieds d'une autre facon, en mettant les doigts trois en avant et un en arrière.

l

23o HISTOIRE NATURELLE

LA PERRUCHE VERTE Tr ROUGE.

Septième espèce à queue longue et inégale.

C ETTE espèce a été donnée par M. Bris- son sous la dénomination de perruche du Japon : mais on ne trouve dans cette île, non plus que dans les provinces sep- tentrionales de la Chine, que les perro- quets qui y ont été apportés ; ; et vraisem- blablement cette perruche prétendue du Japon , dont Aldrovande n’a vu que la figure, venoit de quelque autre partie plus : méridionale de l'Asie. Willughby remar- que même que cette figure et la descrip- tion qui y est Jointe, paroissent suspectes. Quoi qu'il en soit, Aldrovande repré- sente le plumage de cette perruche comme un mélange de verd, de rouge et d’un peu de bleu : la première de ces couleurs do- amine au-dessus du corps; la seconde teint

f

DES PERRUCHES. 23r: Je dessous et la queue, excepté les deux dongs brins qui sont verüs ; le bleu colore les épaules et les pennës de laile, et il ‘y a deux taches de cette même couleur de chaque côté de l'œil.

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232 HISTOIRE NATURELLE

F 2

LA PERRUCHE HUPPÉE.

Huitième espèce à queue longue et inégale.

C: LLE-Cr est le petit perroquet de Bon- aus, duquel Willughhy vante le plumage pour l'éclat et la variété des couleurs, dont le pinceau, dit-il, rendroit à peine le brillant et la beauté : c’est un composé de rouge vif, de couleur de rose, mêlé de jaune et de verd sur les ailes, de verd et de bleu sur la queue, qui est très-longue, passant l’aile pliée de dix pouces; ce qui est beaucoup pour un oiseau de la gros- seur d’une alouette. Cette perruche relève les plumes de sa tête en forme de huppe, qui doit être très-élégante, puisqu'elle est comparée à l’aigrette du paon dans la notice suivante, qui nous paroît appar- tenir à cette belle espèce.

« Cette perruche n’est que de la gros- « seur d’un tarin; elle porte sur la tête

|

| DES PERRUCHES. 233 « une aigrette de trois ou quatre petites plumes, à peu près comme l’aigrette du « paon. Cet oiseau est d’une gentillesse « charmante *. »

Ces petites perruches se trouvent à Java, dans l’intérieur des terres : elles volent en troupes en faisant grand bruit; elles sont Jaseuses ; et quand elles sont privées, elles répètent aisément ce qu’on veut leur apprendre.

* Willughby, Ornithol. p. 81.

2% HISTOIRE NATURELLE

LES PERRUCHES. A COURTE QUEUE

D E

L'ANCIEN CONTINENT.

Ir y a une grande quantité de ces perru- ches dans l'Asie méridionale et en Afrique: elles sont toutes différentes des perruches de l'Amérique ; et s’il s’en trouve quelques ‘unes dans ce nouveau continent qui res- semblent à celles de l’ancien, c’est que probablement elles y ont été tr aManot its Pour les distinguer par un nom générique, nous avons laissé celui de perruches à celles de l’ancien continent, et nous appellerons perriches celles du nouveau. Au reste, les espèces de perruches à queue courte sont bien plus nombreuses dans l’ancien con- tinent que dans le nouveau : elles ont

DES PERRUVCHES:) "23 de même quelques habitudes naturelles aussi différentes que le sont les climats ; quelques unes, par exemple, dorment la tête en\ bas et les pieds en haut, accro- chées à une petite branche d’arbre, ce que ne font pas les perriches d'Amérique.

En général, tous les perroquets du nouveau monde font leurs nids dans des creux d'arbre, et spécialement dans les trous abandonnés par les pics, nommés aux îles c'arpentiers. Dans l’ancien conti- nent, au contraire, plusieurs voyageurs nous assurent que différentes espèces de perroquets suspendent leurs nids tissus de jones et de racines, en les attachant à la pointe des rameaux flexibles. Cette diversité dans la manière de nicher, si elle est réelle. pour un grand nombre d'espèces, pourroit être suggérée par la différente impression du climat; en Amé- rique, la chaleur n’est jamais exces- sive, elle doit être recueillie dans un petit Leu qui la concentre; et sous la zone tor- xide d'Afrique, le nid suspendu recoit des vents qui le bercent, un rafraîchissement peut-être nécessaire. | :

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36 HISTOIRE NATURELLE LA PERRUCHE À TÊTE BLEUE *.

Première espèce & queue courle.

Cx x oiseau a le sommet de la tête d'un beau bleu, et porte un demi-collier oran- sur le cou; la poitrine et le croupion sont rouges, et le reste du plumage est verd.

Edwards dit qu’on lui avoit envoyé cet oiseau de Sumatra. M. Sonnerat l’a trouvé

à l’île de Lucon, et c’est par erreur qu’on l’a étiqueté pe ruche du Pérou dans les planches enluminées; car il y a toute raï- son de croire qu elle ne se trouve point en Amérique.

Cette espèce est de celles qui dorment la tête en bas. Elle se nourrit de ca/lox, sorte de liqueur blanchequel'on tire, dans

* Voyez les planches enluminées, 100, fig. 2, sous la dénomination de petite perruche du Pérou.

}

DES PERRUCHES. 23 les Indes orientales, du cocotier, en cou- pant les bourgeons de la grappe à laquelle tient le fruit. Les Indiens attachent un bambou creux à l'extrémité de la branche, pour recevoir cette liqueur, qui est très- agréable lorsqu'elle n’a pas fermenté , et qui a à peu près le goût de notre cidre nouveau.

Il nous paroît qu'on peut rapporter à cette espèce l'oiseau indiqué par Aldro- vande , qui a le sommet de la tête d’un beau bleu , le croupion rouge, et le reste du plumage verd. Mais comme ce natura- liste ne fait mention ni du colliér ni du rouge sur la poitrine, et que d’ailleurs il dit que ce perroquet venoit de Malaca , il se pourroit que cet oiseau fût d’une autre espèce , mais très-voisine de celle-cx.

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»3 HISTOIRE NATURELLE

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LR E RAR UC hi: A TÊTE ROUGE, .. À O U.: LE MOINEAU DE GUINÉE*+.

Seconde espèce à queue courte.

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Crrorr perruche.est connue par les oï4 seleurs soûs le nom de moëneau de Guinée. Elle est fort commune dans cette contrée d’où on l’apporte souvent en Europe , à cause de la beauté de son plumage, de sa familiarité et de sa douceur ; car elle n’ap- prend point à parler, et n’a qu’un cr£ assez désagréable. Ces oiseaux périssent en grand nombre dans le transport ; à peine en sauve-t-on un sur dix dans le passage de Guinée en Europe, et néan-

* Voyez les planches enluminées, 60, sous la _ dénomination de petite perruche mâle de Guinéa

ke

Tom. z. LU 7. Lag 238.

zLE MOINE AU DE GUINEE.

2LE COULACISSI.

1 Paugrt.S

DES PERRUCHES. 23 moins ils vivent assez long-temps dans mos climats en les nourrissant de graines de panis et d’alpiste, pourvu qu’on les mette par paire dans leur cage : ils y _ pondent même quelquefois* ; mais on a peu d'exemples que leurs œufs aient éclos. Lorsque l’un des deux oiseaux appariés vient à mourir, l’autre s’attriste et ne lui survit guère. Ils se prodiguent récipro- quement de tendres soins : le mâle se tient d'affection à côté de sa fexuelle , lui dé- gorge de la graine dans le bec; celle-ci marque son inquiétude si elle en est un ‘moment'séparée : ils charment ainsi leur captivité par l’amour et la douce habi- tude. Les voyageurs rapportent quete Guinée ces oiseaux, par leur grand

* On ne peut douter qu'avec quelques soins om ne parviendroit à propager plus communément ces oiseaux en domesticité. Quelquefois la force de la Nature seule, malgré la rigueur du climat et de la saison, prévaut en eux. On a vu chez S. A. S. de Bourbon de Vermandois, abbesse de Beatimont- lès-Tours, deux perruches de Gorée faire éclore deux petits au mois de janvier, dans une chambre sans feu ; le froid Les fit bientôt périr,

A

240 HISTOIRE NATURELLE - nombre, causent beaucoup de dommage: aux grains de la campagne. Il paroît que

*espèce en est répandue dans presque tous les climats méridionaux de l’ancien con- tinent; car on les trouve en Éthiopie, aux Indes orientales , dans l’île de Java, aussi-bien qu’en Guinée.

Bien des gens appellent mal-à-propos cet oiseau moineau du Bresil, quoiqu'il ne soit pas naturel au climat du Bresil; mais comme les vaisseaux y en trans- portent de Guinée, et qu'ils arrivent du Bresil en Europe, on a pu croire qu'ils appartenoient à cette contrée de l’Amé= rique. Cette petite perruche a le corps tout verd , marqué par une tache d’un beau bleu sur le croupion, et par un masque rouge de feu mêlé de rouge au- rore qui couvre le front, engage l'œil , descend sous la gorge, et au milieu du- quel perce un bec blanc rougeâtre ; la queue est très-courte , et paroît toute verte étant pliée : mais, quand elle s’é- tale, on la voit coupée transversalement de trois bandes, l'une rouge, l’autre noire, et la troisième verte, qui en borde et ter=

|

DES PERRUCHES. 24€

mine l'extrémité ; le fouet de l’aile est _ bleu dans le mâle, et jaune dans la fe- melle , qui diffère du mâle en ce qu’elle a la tête d’un rouge moins vif.

Clusius a parfaitement bien décrit cet oiseau sous le nom de psiftacus minimus. MM. Edwards, Brisson et Linnæus l’ont confondu avec le petit perroquet d'Amé- rique peint de diverses couleurs, donné par Seba : mais il est sûr que ce n’est pas le même oiseau ; car ce dernier auteur dit que non seulement son perroquet a un collier d’un beau bleu céleste, et la queue magnifiquement nuancée d’un mé- lange de cinq couleurs, debleu, dejaune, de rouge, de brun et de verd foncé , mais encore qu'ilest tout aimable par sa voix et la douceur de son chant, et qu’enfin il apprend très-aisément à parler. Or il est évident que tous ces caractères ne con- viennent point à notre moineau de Gui- née ; et cet oiseau de Seba qu'il a eu vi- vant, est peut-être une sixième espèce dans les perruches à queue courte du nou- veau continent. 6

Une variété, ou peut-être une espèce

21

(hi an C2

»2 HISTOIRE NATURELLE très-voisine de celle-ci ; est l'oiseau doné par. Edwards, sous la dénomination de très-petit perroquet verd et rouge, qu'il dit venir des Indes orientales, et qui ne dif- fère de celui-ci qu’en ce qu'il a lecroupion rouge.

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LE COULACISSI*.

Troisième espèce de perruche à queue courte.

A) $

Cio MME nous adoptons toujours de pré- férence les noms que les animaux portent dans leur pays natal, nous conserverons à cet oiseau celui de colacissi qu’on lui

donne aux Philippines et particulière-

ment dans l’île de Lucon. Il a le front, la gorge et le croupion rouges; un demi- collier orangé sur le dessus du cou : le reste du corps et les couvertures supé- rieures des ailes sont vertes ; les grandes pennes des ailes sont d’un verd foncé sur leur côté extérieur, et noirâtres sur le côté intérieur ; les pennes moyennes des ailes et celles de la queue sont vertes en dessus et bleues en dessous; le bec, les pieds et les ongles sont rouges.

* Voyez les planches enluminées , 520, fig. 7, le mâle; et fig, 2, la femelle, sous la dénomina- tuôn de perruche des Philippines.

DÉS/PERRUCHES 242

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244. HISTOIRE NATU RELLE

La femelle diffère du mâle en ce qu ‘elle a une tache bleuâtre de chaque côté de la tête, entre le bec et l’œil; qu’elle n’a point de demi-collier sur le cou, ni de rouge sur la gorge, et que la couleur rouge du front est in ut et moins étendue.

MM. Brisson et Linnæus ont conti cet oiseau avec la perruche couronnée de saphir, donnée par Edwards, qui est notre perruche à tête bleue, première espèce à queue courte. |

| DES PERRUCHES 245

PAT

LA PERRUCHE AUX AILES D'OR.

NC:

Quatrième espèce à queue courte:

C'esr à M. Edwards que l’on doit la connoissance de cet oiseau : il dit que vraisemblablement il avoit été apporté des Indes orientales, mais qu'il n’a pu s’en assurer. Il a la tête, les petites cou- vertures supérieures des ailes et le corps entier, d’un verd seulement plus foncé sur le corps qu’en-dessous ; les grandes couvertures supérieures des ailes sont orangées ; les quatre premières pennes des ailes sont d’un bleu foncé sur leur côté extérieur, et brunes sur leur côté intérieur et à l'extrémité; les quatre sui- _vantes sont de couleur orangée; quelques unes des suivantes sont de la même cou-

leur que les premières, et enfin celles qui | 21

246 HISTOIRE NATURELLE sont près du corps sont entièr ement vertes, ainsi que les pennes de la queue; le bee

est blanchâtre; les pieds et les ongles sont de couleur de CHE pâle.

| DES PERRUCHES. 24

: À by LA PERRUCHE A TÈTE GRISE*.

Cinquième espèce & queue courte.

' b

ML. Brisson a donné Ae premier cet oi- seau, qu'il dit se trouver à Madagascar. Il a la tête, la gorge et la partie inférieure du cou, d’un gris tirant un peu sur le verd ; le corps est d’un verd plus clair en- dessous qu’en-dessus; les couvertures su- Dérieures des ailes et les pennes moyennes sont vertes ; les grandes pennes sont brunes sur leur côté intérieur, et vertes sur leur côtés extérieur et à l'extrémité ; les pennes de la queue sont d’un verd clair, avec une large bande transversale noire vers leur extrémité; le bec, les pieds et les ongles sont blanchâtres.

* Voyez les planches enluminées, 707, fig. 2, sous la dénomination de petite perruche de Ma- dagascar.

248 HISTOIRE NATURELLE

LA PERAUCHT AUX AILES VARIÉES#*

Sixième espèce à queue courte:

Crrrs perruche est un peu plus grande que les précédentes. Elle se trouve à Ba- tavia et à l’île de Lucon. Nous en devons la description à M. Sonnerat. |

« Cet oiseau , dit-il, a la tête, le cou « et le ventre d’un verd clair et jaunâtre :

« 1l a une bande jaune sur les ailes; mais _ «chaque plume qui forme cette bande, « est bordée extérieurement de bleu : les « petites plumes des ailes sont verdâtres ; « les grandes sont d’un beau noir velouté « (en sorte que les ailes sout variées de «Jaune, de bleu, de verd et de noir):

* Voyez les planches enluminées, 701, fig. I,

sous la dénomination de petite FARTHEES de Ba- tavias

_ . ! DES PERRUCHES. 2% «la queue est de couleur de lilas clair; « il y a près de son extrémité une bande « noire très-étroite : les pieds sont gris; « le bec et l'iris de l’œil sont d’un jaune « rougeâtre. » | |

250 HISTOIRE NATURELLE

ps

LA PERRUCHE AUX: ATLES BLEUES *.

Septième espèce à queue courte.

Csrrs espèce est nouvelle, et nous a été envoyée du cap de Bonne-Espérance,

mais sans aucune notice sur le climat ni sur les habitudes naturelles de l'oiseau. Il est verd par-tout, à l'exception de quel- ques pennes des ailes qui sont d’un beau bleu ; le bec et les pieds sont rougeûtres. Cette courte description suffit pour la faire

distinguer de toutes les autres perruches à queue courte.

/ Ê _—

* Voyez les planches enluminées, 455, fig. 7, sous la dénomination de perruche du cap de Bonne-Espérance.

. DES PERRUCHES. 126

LA PERRUCHE A COLLIER. ÿ Huitième espèce à queue courte.

}

Le encore à M. Sonnerat que nous devons la connoissance de cet oiseau, qu’il décrit dans les termes suivans :

« Il se trouve aux Philippines, et parti- culièrement dans l’île de Lucon. Il est de la taille du moineau Bresil (de Guinée); tout le corps est d’un verd gai et agréable, plus foncé sur le dos , éclairci sous le ventre et nuancé de Jaune. Il a derrière le cou, au bas de la tête, un large col- lier; ce collier est composé, dans le mâle, de plumes d’un bleu de ciel : mais dans

l'un et l’autre sexe les plumes du collier

sont variées transversalement de noir. La queue est courte, de la longueur des ailes, et terminée en pointe; le bec, les pieds, l'iris, sont d’un gris noirâtre. Cette espèce

n’a pour elle que sa forme et sox coloris;

elle est d’ailleurs sans agrément, et n’ap- prend point à parler» 7

252 HISTOIRE NATURELLE

LA PERRUCHE “A AILES NOIRES.

Neuvième espèce à queue courte.

A vrrs espèce qui se tibia à l'île de Lucon, et dont M. Sonnerat donne la description suivante :

« Cet oiseau est un peu plus petit que le précédent : il a le dessus du cou, le dos , les petites plumes des ailes si la queue, d’un verd foncé; le ventre, d’un _verd clair et jaunâtre. Le sommet de la tête du mâle est d’un rouge très-vif. Les plumes qui entourent le bec: en-dessus dans la femelle, sont de ce même rouge vif; elle a de plus une tache jaune au milieu du cou, au-dessus. Le mâle a la gorge bleue; la femelle l’a rouge. L’un et l’autre sexe a les grandes plumes des ailes noires; celles qui recouvrent la queue en-dessus sont rouges; le bec, Les

44 us

|

VD CDESCPERRUUOMES, 253

| pieds et l'iris sont jaunes. Je donne,

dit M. Sonnerat, ces deux perruehes comme mâle et femelle, parce qu'elles me semblent différer très-peu , se con- venir par la taille, par la forme, par les couleurs , et parce qu'elles habitent le

_ même climat : je n'oserai cependant affr-.

mer que ce ne soient pas deux espèces distinctes. L’ane et l'autre ont encore de commun de dormir suspendues aux. branches la tête en bas, d’être friandes du suc qui coule du régime des cocotiers fraîchement coupés. »

Oiseaux, XIe 22

254 HISTOIRE NATURÉLLE.

L’ARIMANON*

Dixième espèce de perruche à queue courte.

Cor oiseau se trouve à l’île d’Otahiti, j

et son nom, dans la langue du pays,

signifie oiseau de coco, parce qu’en effet il

habite sur les cocotiers. Nous en devons la description à M. Commerson.

Nous le placons à la suite des perruches à courte queue, parce qu’il semble appar- tenir à ce genre ; cependant cette perruche a un caractère qui lui est particulier, et qui n'appartient ni aux perruches à courte queue, ni aux perruches à queue longue : ce caractère est d’avoir la langue pointue et terminée par un pinceau de poils courts et blancs. SFA

Le plumage de cet oiseau est entière- ment d’un beau bleu, à l'exception de la

* Voyez les planches enluminées , 455, fig. 2, sous la dénomination de verte perruche & Otahit). L

A + [4

F4 À LANDES PERRUCHES 25 2 gorge et de la partie inférieure du cou, _ qui sont blanches ; le bec et les pieds nt rouges. Il: est très - commun dans ile d’Otahiti, on le voit voltiger par-tout et on l’entend sans cesse piailler; il vole de compagnie, se nourrit de bananes. Mais il est fort difficile à conserver en domesticité ; il se laisse mourir d’ennui, sur-tout quand il est seul dans la cage: on ne peut lui faire prendre d’autre nour- riture que des Jus de fruits ; il refuse cons- tamment tous les alimens plus solides.

\

PERROQUETS

DU

[]

NOUVEAU CONTINENT.

\

LES ARAS

D: tous les pérr oquets, l’ara est le plus grand et le plus magnifiquement paré ; le pourpre, l'or et l’azur brillent sur son plumage. Il a l’œil assuré, la contenance ferme, la démarche grave, et même l'air désagréablement dédaigneux , comme s’il sentoit son prix et connoissoit trop sa beauté ; néanmoins son naturel paisible le rend aisément familier et même sus- ceptible de quelque attachement. On peut le rendre domestique sans en faire un esclave, 1l n’abuse pas de la liberté qu’on lüi one: la douce habitude le rappelle auprès de ceux qui le nourrissent, etait

HISTOIRE NATURELLE. 257

_ revient assez constamment au domicile

[1 UN ol. DUR GX |

à qu'on lui fait adopter.

Tous les aras sont naturels aux climats du nouveau monde situés entre les deux tropiques , dans le continent comme dans les îles; et aucun ne se trouve en Afrique ni dans les grandes Indes. Christophe Co- lomb, dans son second voyage, en tou- chant à [a Guadeloupe, y vit des aras auxquels il donna le nom de guacamayas. On les rencontre jusque dans les îles dé- sertes; et par-tout ils font le plus belorne- ment de ces sombres forêts qui couvrent la terre abandonnée à la seule Nature.

Dès que ces perroquets parurent ex Europe, ils y furent regardés avec admi-

ration. Aldrovande, qui pour la première fois vit un ara à Mantoue en 1572, re-

marque que cet oiseau étoit alors absolu- ment nouveau et très-recherché, et que les princes le donnoient et le recevoient comme un présent aussi beau que rare. Il étoit rare en effet ; car Belon , cet obser- vateur si curieux, n’avoit point vu d’aras, puisqu'il dit que les perroquets gris sont les plus grands de tous. #3

f FE

258 HISTOIRE NATURELLE

Nous connoissons quatre espèces d’arass savoir, le rouge, le bleu, le verd et le noir. Nos nomenclateurs en ont indiqué six es- pèces , qui doivent se réduire par moitié, c’est-à-dire, aux trois premières, comme nous allons le démontrer par leur énumé- ration successive. 14

Les caractères qui distinguent les aras des autres perroquets du nouveau monde, sont, la grandeur et la grosseur du : corps, étant du double au moins plus gros que les autres ; la longueur de la queue, qui est aussi beaucoup plus longue, même à proportion du corps ; la peau nue et d’un blanc sale qui couvre les deux côtés de la tête, l’en- toure par-dessous , et recouvre aussi la base de la mandibule inférieure du bec; caractère qui n'appartient à aucun autre perroquet. C’est cette même peau nue, au milieu de laquelle sont situés les yeux, qui donne à ces oiseaux une physiono- mie désagréable : leur voix l’est aussi, et n’est qu’un cri qui semble articuler ara, d’un ton rauque, grasseyant, et si fort, . qu'il offense l'oreille,

: DES PERROQUETS. 59

a:

L’ARA ROUGE*.

Première espèce.

Ox a représenté cet oiseau dans deux différentes planches enluminées , sous:la dénomination d’ara rouge et de petit ara rouge : mais ces deux représentations ne nous paroissent pas désigner deux espèces réellement différentes; ce sont plutôt deux races distinctes, ou peut-être même de simples variétés de la même race. Ce- pendant tous les nomenclateurs, d’après Gesner et Aldrovande, en ont fait deux espèces, quoique Marcgrave et tous les voyageurs, c’est-à-dire, tous ceux qui les ont vus et comparés, n’en. aient fait, avec raison, qu’un seul et même oiseau, qui se trouve dans tous les climats chauds de l'Amérique, aux Antilles, au Mexique,

* Voyez les planches enluminées, nos 12:ct 64te

nt TRUE * "| Le ARNE, LAS LEE UE | ja * AR

Z CEA

260 HISTOIRE NATURELLE aux terres de l’isthme, au Pérou, à la Guiane, au Bresil, nn. et cette espèce, très - hot euse et très -répandue en Amérique, ne se trouve nulle part dans l’ancien continent. Il doit donc paroître bien singulier que quelques auteurs aient, d’après Albin, appelé cet oiseau perroqueé

de Macao, et qu'ils aient cru qu'il venoit !

du Japon. Il est possible qu'on y'en ait transporté quelques uns d'Amérique ; mais il est certain qu'ils n’en sont pas originaires, et il y a apparence que ces auteurs.ont confondu le grand lon rouge des Indes orientales avec l’ara FOR es Indes occidentales.

Ce grand ara rouge a près de trente pouces de longueur; mais celle de la queue en fait presque moitié. Tout le corps, excepté les ailes, est d’un rouge

vermeil; les quatre plus longues plumes.

de la queue sont du même rouge; les

grandes pennes de l’aile sont d’un bleu |

turquin en-dessus, et en-dessous d’un rouge de cuivre sur fond noir; dans les

pennes moyennes, le bleu et le verd sont

à

r

alliés et fondus d'une manière admirable;

REx=

à | Ï ke )8 :

| DES PERROQUETS 261

es grandes couvertures sont d’un jaune

doré, et terminées de verd; les épaules sont du même rouge que le dos; les cou- vertures supérieures et) inférieures de la queue sont bleues ; quatre des pennes

Fr { latérales de chaque côté sont bleues en-

dessus, et toutes sont doublées d’un rouge de cuivre plus clair et plus métailique sous les quatre grandes pennes du milieu; un toupet de plumes veloutées, rouge

mordoré, s'avance en bourrelet sur le

front; la gorge est d’un rouge brun; une peau membraneuse, blanche et nue, entoure l'œil, couvre la Joue et enve- loppe la mandibule inférieure du bec, lequel est noirâtre, ainsi que les pieds. Cette description a ét£ faite sur un de ces oiseaux vivant, des plus grands et des plus beaux. Au reste, les voyageurs remarquent des variétés dans les couleurs, comme dans la grandeur de ces oiseaux, selon les différentes contrées, et même d’une île à une autre : nous en avons vu qui avoient la queue toute bleue,

d’autres rouge €t trrminée de bleu. Leur

grandeur varie autant et plus que leurs

Li

c62 HISTOIRE NATURELLE couleurs; mais les petits aras rouges sont plus rares que les grands.

En général, les aras étoient autrefois très-communs à Saint-Domingue. Je vois, par une lettre de M. le chevalier Des- hayes, que depuis que les établissemens. francois ont été poussés Jusque sur le sommet des montagnes, ees oiseaux y sont moins fréquens. Au reste, les aras rouges et les aras bleus, qui font notre seconde espèce, se trouvent dans les mêmes climats , et ont absolument les mêmes habitudes naturelles : ainsi ce que nous allons dire de celui-ci peut s'appliquer à l’autre.

. Les aras habitent les bois dans les terrains humides plantés. de ‘palmiers, et ils se nourrissent principalement des fruits du palmier-latanier , dent il y a de grandes forêts dans les savanes noyées : ils vont ordinairement par paires et rare- ment en troupes; quelquefois néanmoins. ils se rassemblent le matin pour crier tous ensemble, et se font entendre de très-loin. Ils jettent Les mêmes cris lorsque queique objet les effraie ou les surprend,

*

DES PERROQUETS. 263 _Îls ne manquent jamais aussi de crier en volant; et de tous les perroquets, ce sont ceux qui volent le mieux : ils traversent les lieux découverts , mais ne s’y arrêtent pas; ils se perchent toujours sur la cime ou sur la branche la plus élevée des arbres. Ils vont le jour chercher leur nourriture au loin; mais tous les soirs ils reviennent au même endroit, dont ils ne s'éloignent qu'à la distance d’une lieue environ, pour chercher des fruits muürs. Du Tertre dit _ que quand ils sont pressés de la faim, ils mangent le fruit du mancenillier, qui, ‘comme l’on sait, est un poison pour l’homme et vraisemblablement pour la plupart des animaux. Il ajoute que la chair de ces aras qui ont mangé des pommes de mancenililier, est mal-saine et même vénéneuse : néanmoins on mange tous les ‘ours des aras à la Guiane, au Bresil, etc. sans qu’on s’en trouve incom- modé , soit qu’il n’y uit pas de mancenii- _ lier dans ces contrées, soit que les aras

trouvant une nourriture plus abondante et qui leur convient mieux, ne mangent point les fruits de cet arbre de poison.

_

264 HISTOIRE NATURELLE

‘Il paroît que les perroquets dans le nouveau monde étoient tels à peu. près qu'on a trouvé tous les animaux dans les terres désertes , c’est-à-dire, confians et familiers, et nullement intimidés à l’as- pect de l’homme, qui, mal armé et peu nombreux dans ces régions, n’y avoit point encore fait connoître son empire. C’est ce que Pierre d’Angleria assure des premiers temps de la découverte de l’A- mérique : les perroquets s’y laissoient prendre au lacet et presque à la main du chasseur ; le bruit des armes ne les cHrayoit guère, et ils ne fuyoient pas en voyant leurs compagnons tomber morts. Ils préféroient à la solitude des forêts les arbres plantés près des maisons : c’est que les Indiens les prenoient trois ou quatre fois l’année pour s'approprier leurs belles plumes, sans que cette espèce de violence parüt leur faire déserter ce do- micile de leur choix; et c’est de qu’Al- drovande, sur la foi de toutes les pre- mières relations de l'Amérique , ra dit que ces oiseaux s’y montroient naturellement amis de l'homme, ou du moins ne don-

DES PE RROQUETS. 265

noient.pas des signes de crainte : ils s’ap- prochoiïent des cases en suivant les [n- diens lorsqu'ils les y voyoient rentrer, et paroissoient s’affectionner aux lieux ha- _bités par ces hommes paisibles. Une par- tié de cette sécurité reste encore aux per- roquets que nous avons relégués dans les bois. M. de la Borde nous le marque de ceux de la Guiane; ils se laissent appro- cher de très-près sans méfiance et sans crainte; et Pison dit des oiseaux du Bresil

ce qu’on peut étendre à tout le nouveau

monde, qu’ils ont peu d’astuce et donnent

dans tous les piéges. Les aras font leurs nids dans des tete

de vieux arbres pourris, qui ne sont pas.

rares dans leur pays natal, il y a plus d'arbres tombant de vétusté que d’arbres

jeunes et sains : ils agrandissent le trou *

avec leur bee lorsqu'il est trop étroit; ils en garnissent l’intérieur avec des plumes. La femelle fait deux pontes par an, domme tous les autres perroquets d'AHecacs

ct chaque ponte cst ordinairement de deux œufs, qui, selon du Tertre, sont gros comme des œufs de pigeon, et tachés

23

{

Ne 4

266 HISTOIRE NATURELLE. comme ceux de perdrix Il ajoute que les jeunes ont deux petits vers dans les” narines, et un troisième dans un petit bubon qui leur vient au-dessus de la tête, et que ces petits vers meurent d’eux- mêmes lorsque ces oiseaux commencent à se couvrir de plumes. Ces vers dans les narines des oiseaux ne sont pas particu- liers aux'aras; les autres perroquets, les cassiques et plusieurs autres oiseaux, en. ont de même tant qu'ils sont dans leur . nid. Il y a aussi plusieurs quadrupèdes, et notamment les singes, qui ont des vers dans le nez et dans d’autres parties du corps. On connoît ces insectes en Amé- rique sous le nom de vers macaques; ils s'insinuent quelquefois dans la chair des hommes, et produisent des abcès diffi- ciles à guérir. On a vu des chevaux mou- rir de ces abcès causés par les vers ma- caques ; ce qui peut provenir de la négli- sence avec laquelle on traite les chevade dans ce pays, on ne les ni ne les panse. : Le mâle et la femelle ara couvent alter- mativement leurs œufs et soignent les

LA

| DES PERROQUETS. 267 petits; ils leur apportent également à manger : tant qu'ils ont besoin d’éduca-

tion, le père et la mère, qui ne se quittent

de leur nid. "

Les jeunes arâs s’apprivoisent aisément; et dans plusieurs contrées de l'Amérique on ne prend ces oiseaux que dans le nid,

‘et on ue tend point de piéges aux vieux,

. guère , ne les abandonnent point; on les - voit toujours ensemble perchés à portée

parce que leur éducation seroit trop difi-

cile et peut-être infructueuse : cependant du Tertre raconte que les sauvages des Antilles avoient une singulière manière de prendre ces oiseaux vivans; ils épioient

le moment ils mangent à terre des

fruits tombés ; ils tâchoient de les envi- ronner, et tout-à-coup ils Jetoient des

_ cris, frappoient des mains et faisoient

un si grand bruit, que ces oiseaux , subi-

tement épouvantés, oublioient l'usage de

leurs aïles, et se renversoient sur le dos pour se défendre du bec et des ongles; les sauvages leur présentoient alors un

bâton, qu'ils ne manquoient pas de saisir,

et dans le moment on les attachoit avec

-

268 HISTOIRE NATURELLE une petite liane au bâton. Il prétend de plus qu’on peut les apprivoiser, quoiqu’a- _ dultes ét pris de cette manière violente; mais ces faits me paroissent un peu sus- pects, d'autant que tous les aras s’en- fuient actuellement à la vue de l’homme, et qu’à plus forte raison ils s’enfuiroient au grand bruit. Waffer dit que les Indiens de l’isthme de l’Amérique apprivoisent , les aras comme nous apprivoisons les pies; qu’ils leur donnent la liberté d’aller se p'omenér le jour dans les bois, d’où ils ne manquent pas de revenir le soir; que ces oiseaux imitent la voix de leur maître et le chant d’un oiseau qu'il ap- pelle czicali. Fernandès rapporte qu’on peut leur apprendre à parler, mais qu'ils ne prononcent que d’une manière gros- sière et désagréable; que quand on les tient dans les maisons, ils y élèvent leurs petits comme les autres oiseaux domes- tiques. Il est très-sûr en effet qu'ils ne parlent jamais aussi bien que les autres perroquets, ét que quand ils sont appri- voisés, ils ne cherchent point à s'enfuir. Les Indiens se servent de leurs plumes

Ve | DES PERROQUETS 269 pour faire des bonnets de fêtes et d’autres | parures; ils se passent quelques unes de ces belles plumes à travers les joues, la cloison du nez et les oreilles. La chair des aras, quoiqu’ordinairement dure et noire, n’est pas mauvaise à manger, elle fait de bon bouillon; et les perroquets en général sont le gibier le plus commun des terres de Cayenne, et celui qu’on mange ‘le plus ordinairement.

L’ara est peut-être plus qu'aucun autre oiseau sujet au mal caduc, qui est plus violent et plus immédiatement mortel dans les climats chauds que dans les pays tempérés. J’en ai nourri, un des plus grands et des plus beaux de cette espèce, qui m'avoit été donné par madame la marquise de Pompadour en. 1701 : il tomboit d’épilepsie deux ou trois fois par mois , et cependant'il n’a pas laissé de vivre plusieurs années dans ma campagne en Bourgogne , et il auroit vécu bien plus long-temps si on ne l'avoit pas tué. Mais dans l'Amérique méridionale ces oiseaux meurent ordinairement de ce même mal

caduc, ainsi que tous les autres perro- 23

‘270 HISTOIRE NATURELLE quets, qui y sont également sujets dans l'état de domesticité. C’est probablement, comme nous l’avons dit dans l’article des serin: , la privation de leur. femelle et la surabondance de nourriture qui leur causent ces accès épileptiques , auxquels les sauvages, qui les élèvent dans leurs carbets pour faire commerce de leurs plumes , ont trouvé un remède bien simple : c’est de leur entamer l'extrémité d’un doigt et d’eu faire couler une goutte de sang ; l'oiseau paroît guéri sur-le- champ; et ce mème secours réussit éga- lement sur plusieurs autres oiseaux qui sont, en domesticité, sujets aux imêmes accidens. On doit rapprocher ceci de ce que j'ai dit à l'article des serins qui tombent du mal caduc, et qui meurent lorsqu'ils ne jettent pas une goutte de sang par le bec : il semble que la Nature cherche à faire le même remède que les sauvages ont trouvé.

On appelle crampe, dans les colonies, cet accident épileptique , ét on assure qu'il ne manque pas d'arriver à tous les perroquets en domesticité, lorsqu'ils se

DES PERROQUETS. 27E ‘perchent sur un morceau de fer, comme sur! un clou ou sur une a etc. ; en sorte qu'on a grand soin de ne leur permettre de se poser que sur du bois. Ce fait, qui, dit-on, est reconnu pour ‘vrai, semble indiquer que cet accident, qui n’est qu’une forte convulsion dans les nerfs, tient d’assez près à l’électri- cité, dont l’action est, comme l’on sait, ous plus violente Lu le fer que He le bois. |

mi ANT UNE 272 HISTOIRE NATURELLE

L’ARA BLÉTE

Seconde espèce.

Lss nomenclateurs ont encore fait ICI deux espèces d’une seule ; ils ont nommé la première ara bleu et jaune de la Ja- maïque, et la seconde, ara bleu et jaune du Bresil : mais ces deux oiseaux sont non seulement de la même espèce, mais encore des mêmes contrées dans les cli- mats chauds de l'Amérique méridionale. L’erreur de ces nomenclateurs vient vrai- semblablement de: la méprise qu'a faite Albin , en prenant le premier de ces aras bleus Dons la femelle de l’ara rouge ; et comme on a reconnu qu'il n’étoit pas de cette espèce, on a cru qu'il pouvoit être différent de l’ara bleu commun : mais c'est certainement le même oiseau. Cet

* Voyez les planches enluminées , 36, sous la dénomination de l’ara bleu et jaune du Bresil.

\

DES PERROQUETS. 273 ara bleu se trouve dans les mêmes en- droits que l’ara rouge ; il a les mêmes habitudes naturelles, et il est au moins aussi commun.

Sa description est aisée à faire; caril est entièrement bleu d’azur sur le dessus du corps, les ailes et la queue , et d’un beau jaune sous tout le corps : ce jaune est vif et plein, et le bleu a des reflets et un lustre éblouissant. Les sauvages ad- mirent ces aras et chantent leur beauté; le refrain ordinaire de leurs chansons est: Oiseau jaune, oiseau jaune, que tu es beau !

Les aras bleus ne se mêlent point avec les aras rouges, quoiqu'ils fréquentent les mêmes lieux, sans chercher à se faire la guerre. Ils ont quelque chose de diffé- rent dans la voix : les sauvages recon- noissent les rouges et les bleus sans les voir , et par leur seul cri; ils prétendent que ceux-C1 ne prononcent pas si distinc- tement a7a.

)

LR

274 HISTOIRE NATURELLE

L’ARA VERDY*.

Troisième espèce.

L

| L'ana verd est bien plus rare que l’ara rouge et l’ara bleu ; il est aussi bien plus . petit, et l’on n'en doit compter qu’une espèce, quoique les nomenclateurs en aient encore fait deux, parce qu'ils l'ont confondu avec une +. ne verte qu'on a appelée perruche ara, parce qu’elle pro- nonce assez distinctement le mot ara, et qu'elle a la queue beaucoup plus longue que les autres perruches : mais ce n’en est pas moins une vraie perruche, très- connue à Cayenne et très-commune, au lieu que l’ara verd y est si rare, que les habitans mêmes ne le connoissent pas, et que lorsqu'on leur en parle, ils croient que c’est cette perruche, M. Sloane dit

* Voyez les planches enluminées, 383, sous

la dénomination de l’ara verd du Bresil.

1 Î f- uquet. P

y” *., A dde pe

D'VDENPERROQUETS. 275 que le petit macao, ou petit ara verd , est fort commun Rules bois dela Jamaïque: : mais Edwards remarque , avec raison ,

qu’il s’est trompé, parce que, quelques recherches qu'il ait faites, il n’a jamais pu s’en procurer qu’un seul par ses cor- respondans; au lieu que s’il étoit com- mun à la Jamaïque, il en viendroit beau- coup en Angleterre. Cette erreur de Sloane vient probablement de ce qu'il a, comme hos nomenclateurs, confondu la perruche verte à longue queue avec l’ara verd. Au reste, nous avons cet ara verd vivant ; il nous a été donné par M. Sonini de Manoncourt, qui l’a eu à Cayenne des

sauvages de l'Oyapok, il avoit été pris dans le nid.

= Sa longueur , depuis l'ttiétité du bec jusqu’à celle de la queue, est d’environ

seize pouces ; son corps, tant en-dessus qu’en-dessous , est d'un verd qui, sous les différens aspects, paroît ou éclatant et doré, ou olive foncé; les grandes et petites pennes de l’aile sont d’un bleu d’aigue-ma- rine sur fond brun doublé d’un rouge de cuivre; le dessous de la queue est de ce

276 HISTOIRE NATURELLE même rouge, et le dessus est peint de bleu d’aigue-mariné fondu dans du verd d'olive; le verd de la tête est plus vif et moins chargé d’olivâtre que le verd du reste du corps ; à la base du bec supérieur , sur le front , est une bordure noire de petites plumes eflilées quiressemblent à des poils; la peau blanche et nue qui environne les yeux, est aussi parsemée de petits pinr ceaux rangés en lignes des mêmes poils noirs ; l'iris de l'œil est jaunâtre.

Cet oiseau aussi beau que rare est en- core aimable par ses mœurs sociales et par la douceur de son naturel: il est bien- tôt familiarisé avec les personnes qu il voit fréquemment; il aime leur accueil, leurs caresses , et semble chercher à.les, leur rendre : mais il repousse celles des étrangers , et sur-tout celles des enfans, qu'il poursuit vivement, et sur lesquels il se Jette ; il ne connoît que ses amis. _ Comme tous les perroquets élevés en do- mesticité , il se met sur le doigt dès qu’on le lui présente ; il se tient aussi sur le bois : mais en hiver, et même.en été, dans les temps frais et pluvieux ; 1l pré-

tt Î

\

ji Ne EDOBIPERROQUETS y 1 Ftre d'être sur les bras ou sur l’épaule :

sur-tout si les habillemens sont de laine ; car en général il semble se plaire beau- coup sur le drap ou sur les autres étoffes de cette nature qui garantissent le mieux du froid; il se plaît aussi sur les four- neaux de la cuisine, lorsqu'ils ne sont

pas tout-à-fait refroidis , et qu'ils con-

servent encore une chaleur douce. Par la même raison 1l semble éviter de se poser sur les corps durs qui communiquent du froid , tels que le fer , le marbre, le verre, etc., et mème, dans les temps froids et pluvieux de l'été , il frissonne et tremble si on lui jette de l’eau sur Le corps ; cepen-

dant il se baigne volontiers pendant les grandes chaleurs , et trempe souvent sa

tête dans l’eau.

Lorsqu’on le gratte lésèrement , ilétend les ailes en s'accroupissant, et il fait alors entendre un son désagréable, assez sem- blable au cri du geai, en soulevant les” æies et hérissant ses plumes, et ce cri habituel paroît être l'expression du plaisir comme celle de l’ennui : d’autres fois xl

fait un cri bref et aigu qui est moins équi-

24

/

278 HISTOIRE NATURELLE voque que le premier, et qui exprime la _ joie ou la satisfaction ; car il le fait ordi-

nairement entendre lorsqu'on lui fait ac- eueil, ou lersqu'il voit venir à lui les per-

_sonnes qu'il aime. C’est cependant par ce

même dernier cri qu'il manifeste ses petits momens d’impatience et de mauvaise hu- meur. Au reste, il n’est guère possible de rien statuer de positif sur les différens cris de cet oiseau et de ses semblables, parce qu'on sait que ces animaux, qui sont organisés de manière à pouvoir con- trefaire les sifflemens, les cris, et méme la parole, changent de voix presque toutes les fois qu'ils entendent quelques sons qui leur plaisent et qu’ils peuvent imiter. Celui-ci est jaloux ; il l’est sur-tout des petits enfans qu'il voit avoir quelque part

-aux caresses ou aux bienfaits de sa mai-

tresse ; s’il en voit un sur elle, il cherche aussitôt à s’élancer de son côté en étèn- dant les ailes : mais comme il n’a qu'an vol court et pesant, et qu'il semb'e craindre de tomber en chemin, il borne à lui témoigner son mécontent- ment par des gestes et des mouvemens

PONNNE 2 1 PATES 5 34 We” MAR: RE ST GT, \ k <

DES PERROQUETS. 27% inquiets, et par des cris perçcans et re- doublés, et il continue ce tapage jusqu'à ce qu'il plaise à sa maîtresse de quitter l'enfant et d'aller le reprendre sur son doigt ; alors il lui en témoigne sa Joie par un murmure de satisfaction , et quelque- fois par une sorte d'éclat qui imite parfai- tement le rire grave d’une personne âgée. Il n’aime pas non plus la compagnie des autres perroquets ; et si on en met un dans la chambre qu'il habite , il n’a point de bien qu'on ue l'en ait débarrassé. Il semble donc que cet oiseau ne veuille partager avec qui que ce soit la moindre caresse ni le plus petit soin de ceux qu'il aime, et que cette espèce. de jalousie ne lui est inspirée que par l’attachement : ce qui le fait croire , c’est que si un autre que sa maîtresse caresse le même enfant contre lequel il se met de si mauvaise humeur ; il ne paroît pas s’en soucier, ct. n’en témoigne aucune inquiétude.

Il mange à peu près de tout ce que nous mangeous : le pain, la viande de bœuf, le poisson frit, la pâtisserie, et le sucre sur-tout, sont fort de son gout; néan-

Pan

PÉTIRT NX

: 280 HISTOIRE NATURELLE moins il semble leur préférer les pommes cuites, qu’il avale avidement, ainsi que les noisettes, qu'il casse avec son bec et épluche ensuite fort adroitement entre ses doigts, afin de. n’en prendre que ce qui estmangeable. Il suceles fruits tendres au lieu de des mâcher, en les pressant avec sa langue contre la mandibule supé- rieure du bec ; et pour les autres nourri- tures moins tendres, comme le pain, l& pâtisserie, etc., il les broie ou les mâche, en appuyant l'extrémité du demi - bec inférieur contre l'endroit Le plus concave- du supérieur: mais, quels que soient ses. alimens , ses excrémens ont toujours été d’une couleur verte , etmélée d’une espèce de craie blanche, comme ceux de ia plu-

É \ {

‘part des autres oiseaux , excepté les temps

il a été malade, qu'ils étoient d’une couleur orangée, ou jannâtre foncé.

Au reste, cet ara, comme tous les autres perroquets , se sert très-adroite: ment de ses pattes ; il ramène en avant le doigt postérieur pour saisir et retenir les fruits et les autres morceaux qu’on lui donne ; et pour les porter ensuite à

A baben tro TES. 285

son bec. On peut donc dire que les per- roquets se servent de leurs doigts, à peu près comme les écureuils ou les singes ; ils s'en servent aussi pour se suspendre et s’accrocher. L’ara verd dont il est ici question dormoit presque toujours ainsi accroché dans les fils de fer de sa cage. Les perroquets ont une autre habitude commune que nous avons remarquée sur plusieurs espèces différentes ; ils ne mar- chent, ne grimpent ni ne descendent ja- mais sans commencer par s’accrocher ou s’aider avec la pointe de leur bec; ensuite als portént leurs pattes en avant pour.ser- wir de second point d'appui. Ainsi ce n’est que quand ils marchent à plat qu'ils ne font point usage de leur bec pour chau- ser de lieu.

_ Les narines, dans cetara, nesont point visibles, comme celles de la plubart des autres perroquets; au lieu d’être sur la corne apparente du bec, elles sont ca- chées dans les premières petites plumes qui recouvrent la base de la mandibule spépiiné: qui s'élève et forme une cavité

à sa racine. Quand l'oiseau fait cHort 24

282 HISTOIRE NATURELLE pour imiter quelques/sons difficiles, ont remarque aussi que sa langue se replie | alors vers l’extrémité; et lorsqu'il mange, il la replie de méine; faculté refusée aux oiseaux qui out le bec droit et la langue pointue, et qui ne peuvent la faire mou voir qu'en la retirant ow en l’avancant dans la direction du bec. Au reste, ce pe- tit ara verd est aussi et peut étre plus robuste que la plupart des autres perro- quets ; il apprend bien plus aisément à parler, et prononce bien plus distincte- meut que l’ara rouge et l’ara bleu; üïl écoute les autres perroquets et s’instruit avec eux. Son cri est presque seinblable à celui des autres aras ; seulement il n’a pas la voix si forte à beaucoup près , et ne prononce pas si distinctement a7a.

On prétend que les amandes amères fout mourir les perroquets; imais Je ne m'en suis pas assuré : Je sais seulement que le persil, pris meme en petite quan- tité , et qu'ils semblent aimer beaucoup, leur fait grand mal; dès qu’ils en ont mangé , il coule de leur bec une liqueur épaisse ct gluante, et ils meurent ensuite en moins d’une heure ou deux.

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GE 7 "AU EN F4

DES PERROQUETS. 283

I paroît qu'il y a dans l'espèce de l’ara verd la meme variété de races ou d'indi- vidus que dans celle des aras rouges ; du moins M. Edwards a donné Pare verd sur ün individu de la première grandeur, puisqu'il trouve à l’aile pliée treize pouces de longueur , et quiuze à la plume du milieu de la queue. Cet ara verd avoit le front rouge; les pennes de l'aile étoient bleues, ainsi que le bas du dus et le crou- pion. M. Edwards appelle la couleur du dedans des ailes et du dessous de la queue un orangé obscur. C’est apparemment ce rouge bronzé sombre que nous avons vu à la doublure des ailes de notre ara verd.

Les plumes de la queue de celui d’'Edwards

étoient rouges en-dessus et terminées de bleu. : à

JS VONT ER FA

284 HISTOIRE NATURELLE :

LA RAIN OR

Quatrième espèce.

Cr ara à le plumage noir avec des reflets d’un verd luisant , ét ces couleurs. mélangées sont assez semblables à celles du plumage de l’ani: Nous ne pouvons - qu’indiquer l'espèce de’cet ara, qui est connue des sauvages de la Guiane , mais que nous n'avons pu nous procurer; nous savons sculement que cet oiseau ditére

des autres aras par quelques babitudes naturelles : il ne vient jamais près des ha bitations, et ñe se tient que sur les som- mets secs et stériles des montagnes de roches et de pierres. Il paroît que c’est de cet ara noir que de Laet a parlé sous le nom d’araruna ou machao, et dont il dit que le plumage est noir, mais si bien mêlé de verd , qu’aux rayons du soleil il brille admirablement. Il ajoute que cet

M CAT'M rt PI GA à 2 UE * * S ñ , ii LA 1 30 ; ri Mn L Ÿ

oiseau a les pieds Jaunes , le bec et les

veux rougeâtres . et qu'il ne se tient que. ki ) ) | te

dans l’intérieur des terres. | M. Brisson a fait eucore un autre ara

d’une perruche, et il l’a appelé ara varié des Moluques. Mais, comme nous l'avons

dit, il n’y a point d’aras dans les grandes Indes , et nous avons parlé de cette per- ruche à l’article des perruches de l’ancien continent. |

| DES PERROQUETS. 285

*

MARS

386 HISTOIRE NATURELLE

LESAMAZONES | BUT :

LL

LES CRLES

de

Nous appellerons perroquets amazones tous ceux qui ont du rouge sur le fouet de l’aile : ils sont connus en Amérique sous ce nom, parce qu'ils viennent originaire- ment du pays des Amazones. Nous don- uerons le nom de cris à ceux qui n’ont pas de rouge sur le fouet de l'aile, mais seulement sur l’aile : c’est aussi le nom que les sauvages de la Guiane ont donné à ces perroquets, qui commencent même à étre counus en France sous ce.même noin. Ils diffèrent encore des amazones : 1°. en ce que le verd du plumage des ama- zones est brillant et méme éblouissant, tandis que le verd des criks est mat et

Ÿ "

DES PERROQUETS 2% | jaunâtre ; °°. en ce que Îles amazones ont la tète couverte d’un beau jaune très-vif, au lieu que, dans les criks, ce jaune est obseur et mélé d'autres couleurs; 3°. en ce que les criks sont un peu plus petits que les amazones , lesquels sont eux- mêmes beaucoup plus petits que les aras; 4°. les amazones sont très-beaux et très-

rares, au lieu que les criks sont les plus

communs des perroquets et les moins beaux ; ils sont d’ailleurs répandus par- tout en grand nombre , au lieu que les amazones ne se trouvent guère qu’au Para et dans quelques autres contrées voisines de la rivière des Amazones.

Mais les criks ayant du rouge dans les ailes, doivent être ici rapprochés des ama- zones, dont ce rouge fait le caractère prin- cipal ; ils ont aussi les mèmes habitudes naturelles ; ils volent également en troupes nombreuses, se perchent en grand nombre dans les méimes endroits, et jettent tous ensemble des cris qui se fout entendre fort loin ;ils vont aussi dans les bois, soit sur les hauteurs , soit dans les lieux bas, et jusque dans les savanes noyées, plantées

53 2 :

288 HISTOIRE NATURELLE

de palmiers common et d'avouara , dont

ils aiment beaucoup les fruits , ainsi que

ceux des gormmiers a dtbn des bana-.

aiers, etc. Ils mangent donc de beaucoup

plus d'espèces de fruits que les aras, qui

ne se nourrissent ordinairement que de ceux du palmier-latanier ; et néanmoins ces fruits du latanier sont si durs, qu'on a peine à les couper au couteau : ils sont ronds et gros conime des pommes de rai- mette. ]

Quelques auteurs ont prétendu que la chair de tous les perroquets d'Amérique contracte l'odeur et la couleur des fruits et des grains dont ils senourrissent , qu'ils ont une odeur d’ail lorsqu'ils ont mangé du fruit d’acajou , une saveur de muüis- cade et de girofle lorsqu'ils se nourrissent du fruit de géripa, dont le suc , d’abord clair comme de l’eau, devient en quel- ques heures aussi noir que de l'encre. Ils ajoutent que les perroquets deviennent très-sras dans la saison de la maturité des goyaves,, qui sont: en effet fort bons à manger ; enfin que la graine de coton les enivre au poiut qu’on peut les prendre avec la zuin.

DES PERROQUETS. 289

Les amazones, les crikset tous les autres perroquets d’ Dune font, comme les aras , leurs nids dans des trous de vieux arbres creusés par les pics ou charpentiers, et ne pondent également que deux œufs deux fois par an , que le mâle et la fe- melle couvent he ativement. On assure qu'ils ne renoncent jamais leurs nids, que quoiqu'’on ait touché et manié Le œufs, ils ne se dégoüûtent pas de les cou- ‘ver, comme font la plupart des autres oiseaux. Ils s’attroupent dans la saison de leurs amours, pondent ensemble dans le même quartier , et vont de compagnie chercher leur nourriture. Lorsqu'ils sont rassasiés , 1ls font un caquetage continuel et bruyant, changeant de place sans cesse, allant et revenant &’'un arbre à l’autre, jusqu’à ce que l’obscuri ité de la nuit et 4 fatigue du mouvement les forcent à se reposer et à dormir. Le matin on les voit sur les branches dénuées de feuilles, dès que le soleil commence à paroître ; ils Y resteft tranquilles jusqu’à ce que la rosée qui a humecté leurs plumes soit dissipée, et qu'ils soient réchauffés : alorsils partent

One, À Es | 20 |

290 HISTOIRE NATURELLE

‘tous ensemble avec ün bruit semblable à celui des corneilles grises, mais plus fort. Le temps de leurs nichées est la sai- .son des pluies.

D'ordinaire les sauvages prennent les perroquets dans le nid , parce qu'ils sont plus aisés à élever ét qu'ils s’'apprivoisent mieux : cependant les Caraïbes , selon le -P. Labat, les prennent aussi FARTTER ils sont gr Ru ls observent, dit-il , les arbres sur lesquels ils se perchiènt en grand nom- bre le soir et quand la nuit est venue ; ils portent aux environs de l'arbre des char- bons allumés , sur lesquels ils mettent de la gomme avec du piment verd : cela fait une fumée épaisse qui étourdit ces oiseaux et les fait tomber à terre; ils les prennent alors, leur lient les pieds, et les font reve- nir de leur étourdissement en leur jetant de l’eau sur la tête. Ils les abattent aussi, sans les blesser beaucoup ,; à coups de flèches émoussées.

Mais lorsqu'on les prend ainsi vieux, ils sont difficiles à priver. Il n’y a qu'un seul moyen de les rendre doux au point de pouvoir les manier ; c'est de leur souf-

À ut ; D

ludo A,

DES PERROQUETS. 29£. fler de la fumée de tabac dans le bec : ils en respirent assez pour s’enivrer à demi, et ils sont doux tant qu'ils sont ivres ;. après quoi on réitère le même camouflet ‘s'ils deviennent méchans , et ordinaire- ment ils cessent de l'être en peu de jours. Au reste, on n'a pas l’idée de la méchan- ceté des perroquets sauvages ; ils mordent cruellement et ne démordent pas, et cela sans être provoqués. Ces perroquets pris. vieux n’apprennent Jamais que très-im-. parfaitement à parler. On fait la même opération de la fumée de tabac pour les empêcher de cancaner ( c'est le mot dont se servent les François d'Amérique pour exprimer leur vilain cri), et ils cessent en effet de crier lorsqu'on leur a donné un grand nombre de camouflets.

Quelques auteurs ont prétendu que les. femelles des perroquets n’apprenoïient point à parler; mais c’est en même temps une erreur et une idée contre nature: on les instruit aussi aisément que les mâles / à et même elles sont plus dociles et plus douces. Au reste, de tous les perroquets de l'Amérique, les amazones et les criks.

292 HISTOIRE NATURELLE

sont ceux qui sont les plus susceptibles d'éducation et de l’imitation la parole, sur-tout quand ils sont pris jeunes. Comme les sauvages font commerce entre eux des plumes de perroquets , ils s'emparent d’un certain nombré d’arbres sur lesquels ces oiseaux viennent faire leurs nids ; c’est une espèce de propriété

dont ils tirent le revenu en vendant les

perroquets aux étrangers , et commer- cant des plumes avec les autres sauvages.

Ces arbres aux perroquets passent de père

en fils, et c’ést souvent le meilleur im- meuble de la succession. :

ONE ME

INDES PERROQUETS.: 699.

LES PERROQUETS

AMAZONES.

|

Nous en connoissons cinq espèces , in- dépendamment de plusieurs variétés : la première est l’amazone à tête jaune ; et la’ seconde, le tarabé, ou l’amazone à tête rouge; la troisième , l’amazone à tête blanche; la duweriene, l'amazone jaune ; pi et la cinquième, l’aourou-couraou. |

25

14

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© 204 HISTOIRE NATURELLE

L’AMAZONE A TÊTE JAUNE.

Première espèce.

Cr oiseau a le sommet de la tête d’un beau jaune vif; la gorge, le cou, le des- sus du dos et Les couvertures supérieures des ailes. d’un verd brillant ; la poitrine et le ventre d’un verd'un peu Jaunûâtre ; le fouet des. ailes est d’un rougè vif; les pennes des ailes sont variées de verd, de noir , de bleu violet et de rouge ; les deux pennes extérieures de chaque côté de la queue ont leurs barbes intérieures rouges

à l’origine de la plume, ensuite d’un verd.

foncé jusque vers l’extrémité, qui est d’un. - As. L 9 verd jaunâtre ; les autres pennes sont d’un verd foncé, et terminées d’un verd jau- nâtre; le bec est rouge à la base, et cen- dré sur le reste de son étendue ; l'iris des yeux est jaune ; les picds sont gris, et les. ongles noirs.

}

DES RERROQUETS. 295 Nous devons observer ici que M. Lin- næus a fait une erreur en disant que ces. oiseaux ont les joues nues ( psiftacus genis nudis); ce qui confond mal-à-propos les perroquets amazones avec les aras, qui seuls ont ce caractère, lesamazonesayant au contraire des plumes sur les joues, c'est-à-dire, entre le bec et fes yeux, et n'ayant, comme tous les autres perro- quets, qu’un très-petit cercle de peau mue autour des yeux.

4

296 HISTOIRE NATURELLE

/

VARIÉTÉS

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ESPÈCES VOISINES DE L'AMAZONE | À TÊTE JAUNES

1F y a encore deux autrés espèces voi- sines de celle que nous venons de décrire, et qui peut-être n’en sont que des va- riétés.

I. LA première, que nous avons fait représenter dans nos planches enlumi- nées , 312, sous la dénomination de perroquet verd et rouge de Cayenne, n’a été indiquée par aucun naturaliste , quoique cet oiseau soit connu à la Guiane sous le nom de bélard amazone ou de demi-ama- zone : l’on prétend qu'il vient du mélange d’un perroquet amazone avec un autre perroquet. Il est en effet abâtardi si on veut le comparer à l'espèce dont nous venons de parler ; car il n’a point le beau

| DES PERROQUETS. 207 jaune sur la tête , mais seulement un peu de jaunûâtre sur front, près de la racine du bec ; le verd de son plumage n’est pas

aussi brillant , il est d’un verd jaunâtre, et il n’y a que le rouge des ailes qui soit

semblable et placé de même ; il y a aussi uue nuance de jaunûâtre sous la queue; son bec est rougeâtre , et ses pieds sont

gris ; sa grandeur est égale. Ainsi l’on ne peut guère douter qu’il ne tienne de très- près à l’espèce de l’amazone.

IT. La seconde variété a été première- ment indiquée par Aldrovande, et, sui- vant sa description, elle ne paroît diffé- rer de notre premier perroquet amazone que par les couleurs du bec, que cet auteur dit être d’un Jaune couleur d’ocre sur les côtés de la mandibule supérieure , dont le sommet est bleuâtre sur sa lon- gueur , avec une petite bande blanche vers l'extrémité ; la mandibule inférieure est aussi Jaunâtre dans son ‘milieu, et d’une couleur piombée dans le reste de son étendue : mais toutes les couleurs du plumage , la grandeur et la forme du

298 HISTOIRE NATURELLE corps étant les mêmes que celles de notre perroquet amazone à tête jaune, il ne

nous paroît pas douteux que ce ne soit. uue variété de cette espèce.

DES PERROQUETS. 299

LUTARABE, * Oo U AMAZONE A TÊTE ROUGE.

conde espèce.

C E perroquet, décrit par Marcgrave comme naturel au Bresil, ne se trouve point à la Guiane. Il a la tête, la poitrine, le fouet et le haut des ailes, rouges ; et c’est par ce caractère qu'il doit être réuni avec des perroquets amazones. Tout le reste de son plumage est verd ; le bec et

les pieds sont d’un cendré obscur.

ERA ; Pie 300 HISTOIRE NATURELLE

L’AMAZONE

A TÊTE BLANCHE +

Troisième espèce.

Jr seroit plus exact de nommer ce perro- quet à front blanc, parce qu'il n’a guère que cette partie de la tête blanche : quel- quefois le blanc engage aussi l'œil et s’é- tend sur le sommet de la tête, comme ‘dans l'oiseau de la planche énluminée * 549; souvent il ne borde que le front, * Voyez les planches, enluminées, 549, sous la dénomination de perroquet de la Martinique ; et 335, sous celle de perroquet à front blanc du Sénégal. Ces deux oiseaux n’en font qu’un ; et s’il est doublé , c’est parce que nos dessinateurs ont élé trompés par l'indication du climat. Il est sûr que çe perroquet est d'Amérique, eten même temps très-. probable qu’il ne se trouve point en Afrique.

Zl'9 Leg . 500.

ag ! Paiquer- af.

DES PERROQUETS. 3% comme dans celui du 355. Ces deux individus, qui semblent indiquer. une va- riété dans l'espèce , diffèrent encore par le ton de couleur, qui est d'un verd plus foncé et plus dominant dans celui-ci, et moins ondé de noir, plus clair, mêlé de jaunâtre dans le premier , et coupé'de festons noirs. sur tout le corps ; la gorge ct le devant du cou sont d’un beau rouge. Cette couleur a moins d’étendue et de brillant dans l’autre ; mais il en porte encore une tache sous le ventre. Tous deux ont les grandes pennes de lPaile bleues ; celles de la queue sont d’un verd jaunâtre , teintes de rouge dans leur pre- mière moitié. On remarque dans le fouet de l’aile la tache rouge qui est, pour ainsi dire , la livrée des amazones. Sloane dit qu'on apporte fréquemment de ces perroquets de Cuba à la Jamaïque, et . qu'ils se trouvent aussi à Saint-Domingue. . On en voit de même au Mexique; mais on ne les rencontre pas à la Guiane. M. Brisson a fait de cet oiseau deux espèces, et son erreur vient de ce qu'il a cru que le perro- . quet à tête blanche, donné par Edwards, 26

302 HISTOIRE NATURELLE

étoit différent du sien. On s’assurera, en comparant la planche d'Edwards avec la nôtre, que c’est le même oiseau. De plus, le perroquet de la Martinique , indiqué par le P. Labat , qui a Le dessus de la tête couleur d’ardoise, avec quelque peu de rouge, est, comme l'on voit, différent de notre perroquet amazone à tête blanche, et c’est sans fondement que M. Brisson a dit que c’étoit le même que celui-ci.

Zom.21. PL 10. Log. 308.

L'AMAZONE JAUNE-

ou PERROQUET D'OR.

DES PERROQUETS. 303

Ds F > à eu l 11 ÉUSNRS

L’AMAZONE JAUNE *.

Quatrième espèce.

Cr perroquet amazone est probablement du Bresil, parce que Salerne dit qu'il en a vu un qui prononcoit des mots portugais. Nous ne savons cependant pas positive- ment s1 celui dont nous donnons la figure est venu du Br esil ; mais il est sûr qu'il est du nouveau continent, et qu’il appar- tient à l’ordre des amazones par le rouge qu'il a sur le fouet des ailes.

IL a tout le corps et la tête d’un très- beau jaune, du rouge sur le fouet de l'aile, ainsi que sur lés grandes pennes de raie et sur les pennes latérales de la queue ; l'iris des yeux est rouge ; le bec et Les pieds sont blancs.

* Voyez les planches enluminées 09 14

304 HISTOIRE NATURELLE \ t à A Le 8

L'AOUROU-COURAOU *. Cinquième espèce.

L'iourou-couraou de Marcgrave est un bel oiseau qui se trouve à la Guiane

et au Bresil. Il a le front bleuâtre avec une bande de même couleur au - dessus des yeux ; le reste de la tête est jaune; les plumes la gorge sont Jaunes et bor- dées de verd bianatre ; le reste du corps est d’un verd clair qui prend une teinte de jaunâtre sur le dos et sur le ventre ; le fouct de l'aile est rouge ; les couvertures supérieures des ailes sont, vertes ; les pennes de l’aile sont variées de verd, de noir, de jaune, de bleu violet ét de rouge : la queue est verte ; mais lorsque les pennes en sont étendues, elles pa-

* Voyez les planches enluminées, 547, sous Ja dénomination de perroguet amazone.

DES PERROQUETS. 305

La, voissent frangées de noir, de rouge et de bleu : l'iris des yeux ni de couleur d’or; le bec est noirâtre , et les pieds sont

és. j |

36 HISTOIRE NATURELLE

VARIÉTÉS

DE L’AOUROU-COURAOU.

é *

15 y à plusieurs variétés qu'on doit rap- porter à cette espèce.

I. L’orseAuU indiqué par Aldrovande sous la dénomination de psiftacus viridis. mnelanorynchos, qui ne diffère presque en rien de celui-ci, comme on peut le voir en comparant la description d'Aldrovande avec la nôtre.

TL UXxXE seconde variété est encore un i perroquet indiqué par Aldrovanude, quia le front d’un bleu d’aigue-marine, avec une bande de cette couleur au-dessus des yeux ; ce qui, comme l’on voit, ne s’é- loigne que d’une nuance de l'espèce que nous venons de décrire. Le sommet de la tête est aussi d’un jaune plus pâle; la

DES PERROQUETS. 37 mandibule supérieure du bec est rouge à sa base, bleuâtre dans son milieu, et noire à son extrémité; la anni à in- férieure est blanchâtre. Tout le reste de la - description d’Aldroyvande donne des. couleurs absolument semblables à celles de notre cinquième espèce, dont cet oi- seau par conséquent n'est qu’une variété. On le trouve non seulement à la Guiane, au Bresil, au Mexique, mais encore à la ARE Fun -et il faut qu'il soit bien com- mun au Mexique , puisque les Espagnols lui ont donné un nom particulier , cafhe- zina. Il se trouve aussi à la Guiane, d’où on l’a probablement transporté à la Ja- maïque ; car les perroquets ne volent pas assez pour faire un grand trajet de mer. Labat dit même qu'ils ne vont pas d’une île à l’autre, et que l’on connoît les per-. roquets des. différentés îles. Ainsi les per- roquets du Bresil, de Cayenne et du reste de la terre ferme d'Amérique, que l’on voit dans les îles du vent et sous le vent, y ont été transportés, et l'on n’en voit point ou très-peu de ceux des îles dans la terre ferme, par la difficulté que les cou-

k LE NIUE Li

308 HISTOIRE NATURELLE rans de la mer opposent à cette traversée; qui peut se faire en six ou sept Jours de- puis la terre ferme aux îles , et qui de- mande six semaines ou deux mois des îles à la terre ferme.

TITI UNE troisième variété est celle que Marcgrave a indiquée sous le nom de aiuru-curuca. Cet oiseau a sur la tête une espèce de bonnet bleu mélé d’un peu de noir , au milieu duquel il y a une tache jaune. Cette indication, comme l’on voit, ne diffère en rien de notre description. Le bec ést cendré à sa base, et noir à son extrémité : voilà {la seule petite différence qu’il y ait entre ces deux perroquets. Ainsi l’on peut croire que celui de Marc- grave est une variété de notre cinquième espèce. |

IV. UNE quatrième variété indiquée de même par Marcgrave, et qu'il dit être semblable à Îa précédente, a néanmoins été prise, ainsi que les oiseaux que nous venons de citer et beaucoup d’autres, par nos nomenclateurs , comme des espèces

DES S PERROQUETS. 309 | différentes . , qu ils ont même doublées sans aucune raison. Mais, en comparant les descriptions de Marcgrave, on n’y voit d’autres différences, sinon que le jaune s’é- tend un peu plus sur le cou ; ce qui n’est pas, à beaucoup près, suffisant pour en faire une espèce diverse , et encore moins pour la doubler, comme l’a fait M. Bris- son en nbant le perroquet d'Albin comme différent de celui d Edwards, tan: dis que ce dernier auteur dit que son per- roquet est le même que celui d'Albin.

V.ENFIN une cinquième variété est le perroquet donné par M. Brisson sous le nom de perroquet amazone à ‘front jaune, qui ne diffère de celui-ci que parce qu'il a le front blanchäâtre ou d’un jaune pâle, tandis que l’autre l’a bleuâtre ; ce qui est bien loin d’être suffisant pour en faire une espèce distincte êt séparée.

310 HISTOIRE NATURELLE

f

L'E S'CRLK'S.

s :

Qvorov” IL y ait un très- “grand. nombre d'oiseaux auxquels on «doit déniier ce nom , on peut néanmoins les réduire à sept CÉDUEES dont toutes les autres ne sont que des variétés. Ces sept espèces sont , 1°. le crik à gorge Jaune; 2°. le meu- nier, ou le crik poudré; 3°, le crik rouge et bleu ; 4. Le crik à face bleue; 5°. le crik proprement dit ; 6°, le crik à tête bleue; 7°. le crik à tête violkiié

1

Tom 11. LU n.Lag 510.

LE PERROQUET TAPIRE.,

J Fugue SF.

DES PERROQUETS. 3xr

HE CRIK A TÊTE sr À GORGE JAUNES.

_ Première espèce.

{

Cr crik a la tête entière, la gorge et le bas du cou d’un très-beau jaune ; le des- sous du corps d’un verd brillant, et le dessus d’un verdun peujaunâtre; le fouet de l’aile est jaune , au lieu que dans les amazones le fouet de l'aile est rouge ; le premier rang des couvertures de l'aile est rouge et Jaune ; les autres rangs sont d’un beau verd; les pennes des ailes et de la queue sont variées de verd, de noir, . de bleu violet, de jaunâtre et de rouge; l'iris des yeux est jaune ; le bec et les pieds sont blanchâtres. Ce crik à gorge Jaune est PAT vivant chez le R. P. Baugot, qui nous à

J

3r2 HISTOIRE NATURELLE ;

donné le détail suivant sur son naturel et ses MŒUIS.

«Il se montre!, dit-il, très-capable d’at- tachement pour son maître ; il l'aime , mais à condition d’en être souvent ca- ressé. Il semble être fâché si ou le néglige, ( et vindicatif si on le chagrine ; ila des accès de désobéissance ; il mord dans ses caprices, et rit avec éclat après avoir mordu , comme pour s’applaudir de sa méchanceté. Les châtimens'ou la rigueur des traitemens ne font que le révolter, l'endurcir et Le rendre plus opiniâtre ; on ne le ramène que par la douceur.

L’envie de dépecer , le besoin de ronger, en font un oiseau destructeur de tout ce qui l’environne ; il coupe les étoffes des meubles , entame les boïs des chaises, et déchire le papier et les plumes, etc. Si on l’ôte d’un endroit , l'instinct de con- tradiction , l'instant d après , l'y ramène. I rachète ses mauvaises qualités par des agrémens ; il retient aisément tout ce qu'on veut lui faire dire. Ayant d’artieu- ler, il bât des ailes, s'agité etse joue suc |

N

DES PERROQUETS. 313

-sa perche... La cage l’attriste et le rend muet; ilne parle bien qu’en liberté : du reste , il cause moins en hiver que dans la belle saison, où, du matin au soir, il ne cesse de} jaser, ent: #4 il en, oublie la nourriture. . Dans ces.Jjours de gaieté . il estiaFec- tueux ; il recoit et rend les caresses, obéit et écoute, ; mais. un Caprice interrompt souvent et fait cesser cette belle humeur. Il semble être affecté des changemens de temps; il devient alors silencieux. Le moyen de le ranimer est de chanter près de lui ; il s’éveille alors et s'efforce de. “surpasser par ses éclats et par'ses cris la voix qui l’excite. Il aime les enfans, et en cela il diffère du naturel des nee -per- Yoquets : il en affectionne quelques uns de préférence ; ceux-là ont droit de le prendre et de le transporter impunément ; il les caresse ; et si quelque grande per- sonne le touche dans ce moment, il la mord très-serré. Lorsque $es amis enfans le quittent , il s’afllige , les suit et les rap- pelle à haute voix. Dans le temps de la mue, il paroît souffrant et abattu, et

27

_3r4 HISTOIRE NATURELLE cet état de forte mue dure environ trois mois. Le On lui donne pour nourriture _ordi- naire du chènevis, des noix, des fruits de toute espèce, _ du pain Tébnipe dans du vin. Il préféreroit la viande si on vou- loit lui en donner ; ‘mais on a éprouvé que cet aliment le rend lourd ettriste , et lui fait tomber les plumes au bout de quelque temps. On a aussi remarqué qu'il conserve son manger dans des poches ou abajoues, d’où il le fait sortir ensuite par ‘une sspège de rumination *

ii Note communiquée par le R. P. Bougot, gar- dien des Capucins de Semur, qui a fait pendant long- -Lemps son plaisir de l’éducation des perro- quets. | |

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DES PERROQUETS.. 315

LE MEUNIER, OU L'ÉCRTESP'O Ù DR É*

Seconde espèce.

À veux naturaliste n'a indiqué ni dé- crit cette espèce d’une manière distincte ; il semble seulement que ce soit le grand perroquet verd poudré de gris, que Barrère . a désigné sous le nom de perroquet blan- chäire. C’est le plus grand de tous les per- roquets du nouveau monde , à l’excep- tion des aras. IL a été appelé meunier par les habitans de Cayenne, parce que son plumage , dont le fond est verd, paroît saupoudré de farine. 1l a une tache jaune sur la tête; les plumes de la face supé-

er

* Voyez les planches enluminées, 667.

fr. ga 316 HISTOIRE NATURELLE. ricure du cou sont légèrement bordées de brun ; le dessous du corps est d’un verd moins foncé que le dessus , et il n’est pas saupoudré de blanc ; les pennes ‘exté- rieures des ailes sont noires, à l'exception d’une partie des barbes extérieures qui sont bleues; 1l a une grande tacherouge sur les ailes ; les pennes de la queue sont de la même couleur que le dessus du corps, depuis leur origine jusqu'aux trois quarts de leur longueur, et le reste est d’un verd jaunâtre. | Ce perroquet est un des plus estimés ; tant par sa grandeur'et la singularité k ses couleurs , que pat la facilité qu'il a d'apprendre à parler, et par la douceur de son naturel. Il n’a qu’un petit trait déplaisant; c’est son bec qui est cou- eur de corne blanchâtre. |

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DES PERROQUETS. 317

LE CRIK ROUGE sr BLEU.

Troisième espèce.

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Cr perroquet a été indiqué par Aldro- vande , et tous Les autres naturalistés ont copié ce qu'il en a dit; cependant ils ne s’accordent pas dans la description qu'ils en donnent. Selon Linnæus il a la queué verte, et selon M. Brisson il l’a couleur de rose. Ni l’un ni l’autre ne l'ont vu, et voici tout ce qu’en dit Aldrovande.

« Le nom de varié (one) lui convien- droit fort, eu égard à la diversité et la richesse de ses couleurs. Le bleu et le rouge. tendre ( roseus ) y dominent ; le bleu colore le cou , la poitrine et la tête, dont le sommet porte une tache jaune ; le croupion est de même couleur; le ventre est verd ; le haut du dos bleu clair ; les

_ pennues de l’aile et de la queue sont toutes (97

(A + ‘a f

319 HISTOIRE NATURELLE

couleur de rose ; les couvertures des pre- imières sont nait de verd, de Jaune et de couleur de rose ; celles de la queue sont vertes ; le bec est noirâtre ; les pieds sont gris rougeâtre.

Aldrovande ne dit pas de ALES pays est venu cet oiseau; mais comme il a du rouge dans les ailes, et d’ailleurs une tache jaune sur la tête, nous avons cru devoir le mettre au nombre des criks d’A- mérique.

Il faut remarquer que M. Brisson. l’a confondu avec le perroquet violet indi- qué par Barrère , qui est néanmoins fort différent , et qui n’est pas de Pordre des amazones ni des criks, n’ayant point de rouge sur les ailes. Dans la suite, nous parlerovs de ce perroquet violet. : , :

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DES PERROQUETS. 319

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LE CRIK A FACE BLEUE *. : À Quatrième espèce.

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C, perroquet nous a été envoyé de la . Havane, et probablement il est commun au Mexique et aux terres de l’isthme ; mais il ne se trouve pas à la Guiane. Il est beaucoup moins grand que le meu- nier ou crik poudré , sa longueur n'é- tant que de douze pouces. Entre les pennes de l'aile, qui sont bleu d'indigo, il en perce quelques unes de rouges. Il a la face bleue, la poitrine et l’estomac d’un petit rouge tendre ou lilas, ondé de verd; tout le reste du plumage est verd , à l’ex- ception d’une tache jaune au bas du ventre. ! à He

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* Voyez les planches enluminées, 360.

3% HISTOIRE NATURELLE VAT y / LE CRuRe

Cinquième espèce.

Cris ainsi qu'on appelle cet oiseau à Cayenne, il est si commun, qu'on a donné son nom à tous les autres criks. Il est plus petit que les amazones : mais néanmoins il ne faut pas, comme l'ont {fait nos nomenclateurs , le mettre au nombre des perruches ; ils ont pris ce crik pour la perruche de la Guadeloupe , parce qu'il est entièrement verd comme elle; cependant il leur étoit aisé d'éviter de tomber dans cette erreur, s'ils eussent consulté Marcgrave , qui dit expressé- ment que ce perroquet est gros comme un poulet. Ce seul caractère auroit sufli pour leur faire connoître que ce n’étoit pas la perruche de la Guadeloupe, qui est aussi petite que les autres perruches.

* Voyez les planches enluminées , 839.

DÉS $ PERROQUETS. ei : On a aussi confondu ce pérroquet crik avec le’ perroquet idhua qu'on prononce tavoua } ét qui cepéndant: en'diffère par un. grand nombre de caractères; car le tavoua n’a point de rouge dans les ailes, et’ west, par conséquent, ni de l’ordre des amazones ni de celui dés criks, mais” plutôt de celui des papegais, dont nous parlerôns dans l’article suivant. : " Le crik que nous décrivons ici a près d’un pied de longueur , depuis la pointe du bec jusqu'à l’extrémité de la queue, et ses ailes pliées s'étendent un peu au- delà de la moitié de la PARENT de la queue. Ilest, tant en dessus qu’en des- _sous, d’un AE verd assez clair, et parti- met ment sur le ventre et le cou, le verd est très-brillant ; le front et le som- met de la tête sont aussi d’un assez beau verd; les joues sont d’un jaune ver- dâtre ; il y a sur les ailes une tache rouge ; les pennes en sont noires, terminées de bleu ; les deux pennes du milieu de la queue sont du même verd que le dos; et les pennes extérieures, au nombre de cinq de chaque côté, ont chacune une

322 HISTOIRE NATURELLE grande tache oblongue rouge. sur les barbes intérieures, laquelle s’élargit de. plus en plus de la penne intérieure.à la penne extérieure; l'iris des yeux est FausR 4 le bec et les pieds sont blanchâtres. -Marcgrave a indiqué une variété dans cette espèce qui n’a. de différence que la grandeur , ce perroquet étant seulement un peu plus petit que le précédent ; il appelle le premier aëuru-catinga, et le se- cond aiuru-apara. | u

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DES PÉRROQUETS. 33

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LE CRIK À TÊTE BLEUE. | Sixième espèce. |

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| ES sixième espèce de ces perroquets est celle du crik à tête bleue, donnée par Edwards ; il se trouve à la Guiane, ainsi que les précédens. IL a tout le devant de la tête et la gorge bleus, et cette couleur est terminée sur la poitrine par une tache rouge ; le reste du corps est d’un yerd plus foncé sur le dos qu’en-dessous ; les cou- vertures supérieures des ailes sont vertes; leurs grandes pennes sont bleues, celles qui suivent sont rouges , et leur partie supérieure est bleue à l'extrémité; les pennes qui sont près du corps sont vertes; les pennes de la queue sont en-dessus vertes jusqu’à la moitié de leur longueur, et d’un verd Jaunâtre en-dessous ; les pennes latérales ont du rouge sur leurs barbes extérieures ; l'iris des yeux est de

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(324 HISTOIRE NATURELLE

couleur orangée ; ; le bec est d’un cendré noirâtre, avec une tache rougeâtre sur les côtés de Ja mandibule supérieure ; les pieds sont de couleur de chair, et les

“ongles noirâtres.

DÈS PERROQUETS., 325

VARIÉTÉS

DU CRIRATETÉE BLEUE.

N ovs devons rapporter à cette sixième espèce les variétés suivantes.

I. LE perroquet coco, indiqué par Fernandès, qui ne paroît différer de celui- ci qu'en ce qu'il a la tête variée de rouge et de blanchâtre , au lieu de rouge et de bleuâtre ; mais du reste il est abso- lument semblable et de la même gran- deur que, le crik à tête bleue, qui est un peu plus petit que les criks de la première et de la seconde espèce. Les Espagnols l’appellent catherina, nom qu'ils donnent aussi au perroquet de la seconde variété de l'espèce de l’aouarou-couraou ; et Fer- nandès dit qu'il parle très-bien.

IT. Le perroquet indiqué par Edwards , qui ne diffère du crik à tête bleue qu'en Oiseaux. XX, 28

,

* 1: 0 LUE de:

326 HISTOIRE NATURELLE

ce qu'il a le front rouge et les joues oran- gées : mais comme il lui ressemble par tout le reste des couleurs, ainsi que par la grandeur , on peut le regarder comme une variété dans cette espèce.

IT. ENCORE une variété donnée par Edwards , qui ne diffère pas, par la gran- deur , du crik à tête bleue , mais seule- ment par la couleur du front et le haut de la gorge qui est d’un assez beau rouge, tandis que l’autre a le front et le haut de la gorge bleuâtres : mais comme il est sem- blable par tout le reste , nous avons Jugé que ce n’étoit qu’une variété. Nous ne voyons pas la raison qui a pu déterminer M. Br'sson à Joindre à ce crik le perroquet de la Dominique, indiqué par le P. Labat; car cet auteur dit seulement qu'il a quel- ques plumes rouges aux ailes, à la queue et sous la gorge , et que tout le reste de son plumage est verd : or cette indication n’est pas suffisante pour le placer avec celui-ci , puisque ces caractères peuvent convenir également à plusieurs autres perroquets amazones ou criks.

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| DES PERROQUETS. 327

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LE CRIK A TÊTE VIOLETTE.

Septième espèce.

C’ssr le P. du Tertre qui le premier a indiqué et décrit ce perroquet qui trouve à la Guadeloupe. « IL est si beau, dit-il , et si singulier dans les couleurs de ses plumes , qu’il mérite d’être choisi entre tous les autres pour le décrire. Il est presque gros comme une poule ; il a le bec et les yeux bordés d’incarnat ; toutes les plumes de latête, du cou et du ventre, sont de couleur violette, un peu mélée de verdet de noir, et changeantes comme laéorge d’un pigeon; tout le dessus du dos est d’un verd fort brun; les grandes peunes des ailes sont noires ; toutes les autres sont jaunes , vertes ct rouges, et il a sur les couvertures des ailes deux taches en forme de roses des mêmes couleurs. Quand il hérisse les plumes de son cou,

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328 HISTOIRE NATURELLE

il s'en fait une belle fraise autour de la tête, dans laquelle il semble se mirer comme le paon fait dans sa queue’; il a la voix forte, parle très-distinctement, et apprend promptement, pourvu qu'on le prenne Jeune.

Nous n'avons pas vu ce perroquet , et il ne se trouve pas à Cayenne :il faut même qu'il soit bien rare à la Guade- loupe aujourd’hui; car aucun des habi- tans de cette île ne mous en a donné connoissance :mais cela n’est pas extraor- dinaire ; car depuis que les îles sont fort habitées, le nombre des perroquets y est fort diminué ; et le P. du Tertre re- marque en particulier de celui-ci, que les colons françois lui faisoient une terrible guerre dans la saison les goyaves, les cachimans, etc. lui donnent uüne graisse extraordinaire et suceulente. 1] dit aussi qu'il est d’un naturel très-doux , et facile à priver. « Nous en avions déc ajoute-t-il, qui firent leur nid-à cent bas de notre case, dans un grand arbre. Le mâle et la femelle couvoient alternative-

ment, et venoient l'un après l’autre cher-

DES PERROQUETS 329 cher à manger à la case, ils amenèrent leurs petits dès is ils furent én état de sortir du nid. > d

Nous se observer que comme les criks sont les perroquets les plus com- muns , et en même temps ceux qui parlent le mieux, les sauvages se sont amusés à les barils et à faire des expé- _ riences pour varier leur plumage : ils se servent, pour cette opération , du sang d'une petite grenouille, dont l'espèce est : bien différente de celle de nos grenouilles d'Europe; elle est de moitié plus petite, et d’un beau bleu d'azur, avec des bandes _ longitudinales de ooAleuE d’or; c'est la

plus Jolie grenouille du monde; ellé se tient rarement dans les marécages , mais toujours dans les forêts éloignées des ha- bitations. Les sauvages commencent par prendre un jeune crik au nid, et lui ar- rachent quelques unes des plinés scapu- laires et quelques autres plumes du dos ; ensuite ils frottent du sang de cette gre- nouille le perroquet à demi plumé : les plumes qui renaissent après cette opéra- ton , au lieu de vertes qu'elles étoient ,

| è À AN er" | M

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339 HISTOIRE NATURELLE deviennent d’un beau jaune ou d'un très-beau rouge; c’est ce qu’on appelle en France perroquets tapirés. C’est un usage ancien chez les sauvages , car Marcérave en parle. Ceux de la Guiane, comme ceux de l’Amazone, pratiquent cet art de tapi- rer le plumage des perroquets. Au reste, l'opération d’arracher les plumes fait beaucoup de mal à ces oiseaux ; et même ils en meurent si souvent, que ces per- roquets tapirés sont fort rares, quoique les sauvages les vendent beauccup plus cher que les autres.

_ Nous avons fait LED PAARIEE dans les planches enluminées, 120, un de ces perroquets tapirés * ; et on doit lui rap- porter le perroquet indiqué par Klein et par Frisch , que ces deux auteurs ont pris pour un perroquet naturel, duquel ils ont en conséquence fait une descrip- tion qu'il est inutile de citer 1c1.

* 11 y est nommé Der oil ama£ons varié du

| Bresil.

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LES PAPEGAIS,

Lss papegais sont, en général, plus petits | que les amazones ; et ils en diffèrent, ainsi que des criks, en ce qu'ils n’ont pores de rouge dans be ailes : mais tous les pape- gais, aussi-bien que les amazones, les criks et les aras, appartiennent au nouveau continent, et ne se trouvent point dans l’ancien. Nous connoissons onze espèces -de papegais , auxquelles nous ajoute- _xons ceux qui ne sont qu'indiqués par les auteurs , sans qu'ils aient désigné les couleurs des ailes ; ce qui nous met hors d'état de pouvoir prononcer si ces perro- quets dont ils ont fait mention, sont, ou non, du genre des amazones, sp col ou

des papegais.

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332 HISTOIRE NATURELLE

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LE PAPEGAI DE PARADIS *. Première espèce.

Cirrses a appelé cet oiseau perroquet de paradis : il est très-Joli, ayant le corps jaune , et toutes les plumes bordées de rouge mordoré ; les grandes pennes des ailes sont blanches, et toutes les autres jaunes comme les plumes du corps; les deux pennes du milieu de la queue sont jaunes aussi ; et toutes les latérales sont rouges depuis leur origine jusque vers _ les deux tiers de leur longueur , le reste est jaune ; l'iris des yeux est rouge; le bec et les pieds sont blancs. 219 . Il semble qu'il y ait quelques variétés dans cette espèce de papegai; car celui de Catesby a la gorge et le “us eli-

* Voyez les planches para ù 236 sous la dénomination de perroquet de Cuba.

1

M At HORDEUGRE EPAUUMANnENtS es rT < à dE

DES PERROQUETS. 333 tièrement rouges, tandis qu'il y en a. ‘d’autres qui ne l’ont que jaune, et dont les plumes sont seulement bordées de

rouge ; ce qui peut provenir de ce que les bordures sont plus ou moins larges, suivant l’âge ou le sexe,

On le trouve dans l’île de Cuba ; et c’est. par cette raison qu'on l’a étiqueté perro- |

quet de Cuba dans la planche enluminée.

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34 HISTOIRE NATURELLE

LE PAPEGAI MAILLÉ *.

Seconde espèce.

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Cr perroquet d'Amérique paroît être même que le perroquet varié de l’ancien continent; et nous présumons que quel- ques individus qui sont venus d'Amérique en France , y avoient auparavant été transportés des grandes Indes , et que si l’on en trouve dans l’intérieur des terres de la Guiane, c’est qu'ils s'y sont natu- ralisés comme les serins et quelques autres oiseaux et animaux des contrées méridionales de l’ancien continent, qui ont été transportés dans le nouveau par les navigateurs ; et ce qui semble prouver que cette espèce n’est point naturelle à l'Amérique , c’est qu'aucun naturaliste, ni aucun des voyageurs au nouveau con- tinent , n’en ont fait mention, quoiqu'il

* Voyez les planches enluminées, 526.

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Plza Lag 584.

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DES PERROQUETS 335

du connu de nos oiseleurs sous le nom de perroquet maillé, épithète qui indique Ja variété de son plumage. D’ailleurs 1l a la voix différente de tous les autres per- roquets de l'Amérique; son cri est aigu et percant. Tout cela semble prouver que cette espèce n'appartient point à ce con- tinent , mais nt originairement de l'énéiesit | ge ed

Il a le haut de la tête et la face entourés de plumes étroites et longues, blanches et rayées de noirâtre, qu'il relève quand ilestirrité, et qui lui forment alors une belle fraise comme une crinière; celles de la nuque et des côtés du cou sont d'un beau rouge brun, et bordées de bleu vif, les plumes de la poitrine et de l'estomac sont nuées, mais plus foible- ment , des mêmes couleurs, dans les-. quelles on voit un mélange de verd; un plus beau verd soyeux et luisant couvre le dessus du corps et de la queue , ex- cepté que quelques unes de ses pennes latérales de chaque côté paroissent en dehors d'un bleu violet |, et que les grandes de l'aile sont brunes, ainsi que le dessous de celles de la queue.

3936 HISTOIRE NATURELLE Î .

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LE TAVOUA*.

Troisième espèce.

(OS encore une espèce nouvelle, dont M. Duval a envoyé deux individus pour le Cabinet. Ce perroquet est assez rare à la Guiane; cependant il approche quel-

Joe quefois des habitations. Nous lui conser-

vons le nom de fasoua, qu’il porte dans la langue galibi, et nos oiseleurs ont aussi adopté ce nom : ils le recherchent beau- coup, parce que c'est peut-être de tous les perroquets celui qui parle le mieux, même mieux que le perroquet gris de Guinée à queue rouge; et il est singu- lier qu'il ne soit connu que depuis si peu de temps : mais cette bonne qualité, ou plutôt ce talent est accompagné d’un, défaut bien essentiel ; ce tavoua est traître ki # *’Voyez les planches enluminées, 840:

1 !

Loue D. | DES PERROQUETS. 339

M néchane au point de mordre cruelle- ment lorsqu'il fait semblant de caresser ; il a même l'air de méditer $es méchan< cetés ; sa physionomie, quoique vive, est équivoque. Du reste, c’est un très-bel oiseau, plus agile et plus ingambe qu’au- cun du ue perroquet.

Il a le dos et le troupion d’un très-beau rouge ; il porte aussi du rouge au front, et le dessus de la tête est d’un bleu clair; le reste du dessus du corps est d’un beau

verd plein, et le dessous d’un verd plus clair ; les pennes des ailes sont d’un beau AC noir avec des reflets d’un bleu foncé, en

sorte qu’à de certains aspects elles parois- sent en entier d’un très-beau bleu foncé; les couvertures des ailes sont variées de ‘bleu foncé et de verd.

Nous avons remarqué que MM. Brisson et Browne ont confondu ce papegai ta- voua ayec le crik, cinquième espèce.

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MEL: 568

538 HISTOIRE NATURELLE

LE PAPEGAI A BANDEAU ROUGE*.

Quatrièmeespèce.

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| C E perroquet se trouve à Saint-Domin- gue, et c’est par cette raison que, dans les planches enluminées, on l’a nommé per- roquet de Saint-Domingue. 1] porte sur le front , d’un œil à l’autre, un petit ban- deau rouge ; c’est presque le seul trait. avec le bleu des grandes pennes de l'aile, qui tranche dans son plumage tout verd, assez sombre, et comme écaillé de noi- râtre sur le cou et le dos, et de rougeûtre sur l’estomac. Ce papegai a neuf pouces et demi de longueur.

* Voyez les planches euluminées ,n° 792,

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D H D.AP EC I A VENTRE POURPRE "

Cinquième espèce.

O+ trouve ce perroquet à la Martinique ; mais il n’est pas si beau que les précé- dens. Il a le front blanc; le sommet et les côtés de la tête d’un cendré bleu ; le ventre varié de pourpre et de verd, mais le pourpre domine; tout le reste du corps, tant en-dessus qu’en-dessous, est verd ; le fouet de l’aile est blanc ; les pennes sont variées de verd, de bleu et de noir; les deux pennes du milieu de la queue sont vertes ; les autres sont variées de verd, de rouge et de Jaune; le bec est blanc; les pieds sont gris, et les ongles bruns.

* Voyez les planches enluminées , 546,

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340 HISTOIRE NATURELLE

LEP A P EG AN A TÈTE gr GORGE BLEUES *.

Sivième espèce.

Cr papegai se trouve à la Guiane, cependant il est assez rare; d’ailleurs on le cherche peu, parce qu’il n’apprend point à parler. Il a la tête, le cou, la gorge et la poitrine, d’un beau bleu, qui seule- ment prend une teinte de pourpre sur la

poitrine; les yeux sont entourés d’une

membrane couleur de chair, au lieu que, dans tous les autres perroquets, cette membrane ést blanche ; de chaque côté de la tête on voit une tache noire; le dos, le ventre et les pennes de l’aile sont d’un _ assez beau verd; les couvertures supé-

* Voyez les planches enluminées, 384, sous

la dénomination de perroquet à tête bleue de -

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: DES PERROQUETS 34 rieures des ailes sont d’un verd jaunâtre ; les couvertures inférieures de la queue sont d’un beau rouge ; les pennes du mi- lieu de la queue sont entièrement vertes; les latérales sont de la même couleur verte, mais elles ontune tache bleue qui s’étend d'autant plus que les pennes deviennent plus extérieures ; le bec est noir avec une

tache rouge des deux côtés de la mandi-

bule supérieure ; les pieds sont gris. Nous avons remarqué que M. Brisson a confondu ce perroquet avec celui qu’Ed- wards a nommé /e perroquet verd facé de bleu, tandis que ee perroquet facé de bleu d'Edwards est notre crik à tête bleue.

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33 HISTOIRE NATURELLE

| LE PAPEGAI VIOLET *.

Septième espèce.

Ox 1e connoît tant en Amérique qu’en France, sous la dénomination de perro- quet violet : il est assez. commun à la Guiane; et quoiqu'il soit joli, il n’est pas * trop recherché, parce qu’il n’apprend

point à parler. : | |

Nous avons déja remarqué que M. Bris- son l’avoit confondu avec le perroquet rouge et bleu d’Aldrovande , qui est une variété de notre crik. Il a les ailes et la queue d’un beau violet bleu ; la tête et tour de la face de la même couleur, ondée sur la gorge, etcomme fondue par nuances dans du blanc et du lilas; un petit trait rouge borde le front; tout le dessus du corps est d’un brun obscurément teint de violet : toutes ces teintes sont trop brunes

* Voyez les planches enluminées, 408, sous la dénomination de perroquet varié de Cayenne.

DES PERROQUETS 34% et trop peu senties dans la planche enlu- minée. Le dessous du corps est richement mué de violet bleu et de violet pourpre; les couvertures inférieures de la queue sont couleur de rose, etcette couleur teint en dedans les bords de pennes extérieures de la queue dans leur première moitié.

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344 HISTOIRE NATURELLE

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Huilième espèce.

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Ovrspo est le premier qui ait indiqué ce papegai sous le nom de vaxbés ou sas- sebé. Sloane dit qu'il est naturel à la Ja- maique. Il a la tête, le dessus et le des- sous du corps verds ;‘la gorge et la partie inférieure du cou d’un beau rouge; les peunes des ailes sont les unes vertes et les autreé noirâtres. Il seroit à desirer qu’O- viedo et Sloane, qui paroissent avoir vu cet oiseau, en eussent donné une descrip- tion plus détaillée.

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LE PAPEGAI BRUN.

Neuvième espèce.

Cr oiseau a été décrit, dessiné et co- Jorié par Edwards; c’est un des plus rares et des moins beaux de tout le genre des perroquets; il se trouve à la nouvelle _ Espagne. Il est à peu près de la grosseur d'un pigeon commun; les joues et le des- sus du cou sont verdâtres; le dos est d’un brun obscur ; le croupion est verdâtre; la queue est verte en-dessus et bleue en- dessous ; la gorge est d’un très-beau bleu sur une largeur d’environ un pouce; la poitrine, le ventre et les jambes sont d’un brun un peu cendré; les ailes sont vertes, mais les pennes les plus proches du corps sont bordées de jaune; les couvertures du dessous de la queue sont d'un beau rouge ; le bec est noir en-dessus, sa base est Jaune, et les côtés des deux mandibules sont d'un beau rouge; l'iris des yeux. est d'un brun couleur de noisette.

à PTE #! 346 HISTOIRE NATURELLE

LE PAPEGAI À TÊTE AURORE. Dixième espèce.

Érrprérusvasnemmensones

M. 1e Page Dupratz est le seul qui ait parlé de cet oiseau.

« Il n’est pas, dit-il, aussi gros que les perroquets qu’on apporte ordinairement en France. Son plumage est d’un beau verd céladon ; mais sa tête est coiffée de couleur aurore, qui rougit vers le bec, et se fond par nuances avec le verd du côté du corps. Il apprend difficilement à par- ler; et quand il le sait, il en fait rarement usage. Ces perroquets vont toujours en compagnie; et s'ils ne fout pas grand bruit , étant privés, en revanche ils ‘en font beaucoup en Pair, quiretentit au loin de leurs cris aigres : ils vivent de pacanes, de pignons, de graines du laurier-tulipier et d’autres petits fruits. »

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DES PERROQUETS. 347

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Onzième espèce.

Cr oiseau décrit par Maïcgrave paroït _se trouver au Bresil. Il est en partie noir et plus grand que l’amazone ; il a la poi- trine et la partie supérieure du ventre, ainsi que le dos, d’un très-beau rouge ; l'iris des yeux est aussi d’un beau rouge; le bec, les jambes et les pieds sont d’un cendré foncé. |

Par ses belles couleurs rouges, ce per- roquet a du rapport avec le lori : mais : comme celui-ci ne se trouve qu'aux grandes Indes, et que le paragua est pro- bablement du Bresil, nous nous abstien- drons de prononcer sur l'identité ou la di- versité de leurs espèces, d'autant qu’il n'y a que Marcgrave qui ait vu ce perroquet, et que peut-être il laura vu en Afrique, ou qu'on l'aura transporté au Bresil, parce

CESR

348 HISTOIRE NATURELLE: qu'ilne lui donne que le nom-simple paragua, sans dire qu'il est du Bresil; en sorte qu’il est possible que ce soit en effet un lori, comme l’a dit M. Brisson. Et ce qui pourroit fonder cette présomption, c'est que Marcgrave a aussi donné un perroquet gris comme étant du Bresil, et que nous soupconnons être de Guinée, parce qu'il ne s’est point trouvé de ces perroquets gris en Amérique, et qu’au contraire ils sont très-communs en Gui- née, d’où on les transporte souvent avec. les nègres. La manière même dont Marc- grave s'exprime, prouve qu'il ne le regar- doit pas comme un perroquet d'Amérique: Avis psitfaco planè similis."

US PDERRICHES

Avaxr de passer à la grande tribu des

perriches , nous commencerons par en séparer une petite famille qui n’est ni de cette tribu, ni de celle des papegais, et qui paroît faire la nuance pour la gran- deur entre les deux. Ce petit genre n’est composé que de deux espèces; savoir, le maïpouri et le caïca; et cette dernière m'est que très-nouvellement connue.

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en 3%o HISTOIRE NATURELLE

LE: M'ATPOURIS.

Première espèce.

C E nom convient très-bien à cet oiseau,

parce qu'il siffle comme le tapir, qu'on

appelle à Cayenne z7aïpouri; et quoiqu'il y ait une énorme différence entre ce gros quadrupède et ce petit oiseau, le coup de sifflet est si semblable, qu’on s’y mépren- droit. Il se trouve à la Guiane, au Mexique et jusqu'aux Caraques; il n’approche pas des habitations et se tient ordinairement

dans les bois entourés d’eau, et mème sur

les arbres des savanes noyées ; 1l n’a pas d'autre voix que son sifllet aigu, qu'il ré- pète souvent en volant, #, il n’apprend point à parler.

* Voyez les planches enluminées, 527, sous Ja dénomimauon de petite maïpourt de Cayenne.

DES PERRICHES. 35% Ces oiseaux vont ordinairement en pe- tites troupes , mais souvent sans affection

les uns pour les autres, car 1ls se battent

fréquemment et Sul nt Lorsqu ’on en prend quelques uns à la chasse, il n’y a pas moyen de les conserver; ils refusent la nourriture si constamment, qu'ils se laissent mourir; ils sont de si mauvaise humeur, qu’on ne peut les adoucir même avec les camouflets de fumée de tabac,

dont on $e sert pour rendre doux les per=+

roquets les plus revêèches. Il faut, pour élever ceux-ci, les prendre Jeunes, et ils ne vaudroient pas la peine de leur éduca- tion , si leur plumage n’étoit pas beau et leur figure singulière ; car ils sont d’une forme fort différente de celle des perro- quets et méme de celle des perriches : ils ont le corps plus épais et plus court , la téte aussi beaucoup plus grosse, le cou et ‘queue extrémement courts, en sorte qi ils ont l air massif et lourd. Tous leurs niouvemens répondent à à leur figure, Leurs plumes méme sont toutes différentes de celles des autres perroquets ou perruches ; 3 elles sont courtes, très-serrées et collées

352 HISTOIRE NATURELLE contre le corps, en sorte qu'il semble qu'on les ait en effet comprimées et col- _lées artificiellement sur la poitrine et sur toutes les parties inférieures du corps. Au reste, le maïpouri est grand comme un petit papegai ; et c’est peut-être par cette raison que MM. Edwards , Brisson et Lin- næus l’ont mis avec les perroquets : mais il en est si différent, qu'il mérite un genre à part, dans lequel l'espèce ci-après est aussi comprise. l Le maïpouri a le dessus la tête noir; uue tache verte au-dessous des yeux; les côtés de la tête, la gorge et la partie in- férieure du cou sont d’un assez beau jaune; le dessus du cou, le bas-ventre et les jambes, de couleur orangée; le dos, le croupion, les couvertures supérieures des ailes et les pennes de la queue, d’un beau verd; la poitrine et ventre blan- châtres no l'oiseau est jeuné, et jau- nâtres quand il est adulte ; les grandes pennes des ailes sont Muies à l'extérieur en-dessus, et noires à l’intérieur, et par- dessous elles sont noirâtres ; les suivantes sont vertes et bordées extérieurement de

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354 HISTOIRE NATURELLE

/ bi à 2 , 4 Ê 7 Ds - }

Seconde espèce.

Novs avons adopté, pour cet oiseau, le mot caïca de la langue galibi, qui est le nom des plus grosses perriches , parce qu'il est en effet aussi gros que le précé- dent: il est aussi du même genre; car il lui ressemble par toutes les singularités de la forme, et par la calotte noire de sa tête. Cette espèce est non seulement nou- velle en Europe; mais elle l’est même à Cayenne. M. Sonini de Manoncourt nous a dit qu’il étoit le premier qui l’eût vue en 1775 ; avant ce temps il n’étoit Jamais venu de ces oiseaux à Cayenne, et l’on ne sait pas encore de quel pays ils vien- nent : mais depuis ce temps on en voit

* Voyez les planches enluminées, 944, sous la dénomination de perruche à 1ête noire de Cayenne.

un *% LPEAR fi. L: > 4, x)

DES PERRICHES: 355 tous les ans arriver par petites troupes dans la belle saison des mois de septembre et d'octobre, et ne faire qu’un petit sé- jour ; en sorte que, pour Île climat de la Guiane, ce ne sont que des oiseaux de passage. |

La coiffe noire qui enveloppe la tête du caïca, est comme percée d’une ouver- ture dans laquelle l'œil est placé ; cette coiffe noire s’étend fort bas et s’élargit en deux mentonnières de même couleur; le tour du cou est fauve et jaunâtre; dans le beau verd qui couvre le reste du corps, tranche le bleu d'azur qui marque le bord de l'aile presque depuis l'épaule, borde ses grandes pennes sur un fond plus sombre, et peint les pointes de celles de la queue, excepté les deux intermédiaires, qui sont toutes vertes et paroissent un peu plus courtes que les latérales, :

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356 HISTOIRE NATURELLE |

LES PERRICHES “ie

NOUVEAU CONTINENT.

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d. y à dans le nouyeau continent,

comme dans l’ancien, des perriches à Jlongüe et à courte frange : dans les pre- mières, les unes ont la queue également

_ étagée , et les autres l'ont inégale : nous

ions donc le même ordre dans leur distribution en commençant par les per- riches à queue longue et ‘égale, que nous ferons suivre des perriches à queue longue et inégale, et nous finirons par les is riches à queue courte.

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FR UT LE dr ne à M:

DES PERRICHES. 357 MIPERRICHES

A queue longue et également étagée.

LA PERRICHE PAVOUANE *.

Première espèce à queue longue et égale.

Csrre perriche est une des plus Jo-

lies; elle est représentée Jeune dans la planche 407, et tout-à-fait adulte, c’est-

à-dire dans sa beauté, planche 1:67: nous observerons seulement que son bec. n’est pas rouge, et que le verd de son plu- mage n'est pas aussi foncé qu’on le voit dans cette dernière planche. La pavouane est assez commune à Cayenne; on la trouve également aux Antilles, comme

# Voyez les planches enluminées, 407, sous de dénomination de perruche de Cayenne ; ef 167 sous celle de perruche de la Guiane.

7.

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la \

- 358 HISTOIRE NATUR ELLE.

nous l’assure M. de la Borde, et c’est de toutes les perriches du nouveau conti- nent celle qui apprend le plus facilement à parler : néanmoins elle n’est docile qu’à cet égard; car , quoique privée depuis long-temps, elle conserve toujours un naturel sauvage et farouche: elle a mème l'air mutin et de mauvaise humeur: mais comme elle a l'œil très-vif et qu'elle est leste et bien faite, elle plaît par sa figure. Nos oiseleurs ont adopté le nom de pa- vouane qu'elle porte à la Guiane. Ces “perriches volent en troupes, toujours criant et piaillant ; elles parcourent les | savanes et Les bois, et se nourrissent , de. préférence, du petit fruit d’un grand arbre qu'on norme dans le pays /’immortel, et que Tournefort a désigné sous la déno- mination de corallodendron *.

Elle a un pied de longueur ; la queue a. près de six pouces, etelle est régulière- ment étagée ; la tête, le corps entier, le dessus des ailes et de la queue, sont d'un

* On a remarqué que les perruches ne font au- cune société avec les perroquets, mais vont tou jours ensemble par srandes troupes:

DES PERRICHES. 359 tr s-beau verd. À mesure que ces oiseaux | prennent de l’âge, les côtés de la tête et du cou se couvrent de petites taches d’un rouge vif, lesquelles deviennent de plus en plus nombreuses, en sorte que, dans ceux qui sont âgés, ces parties sont pres. . {ue entièrement garnics de belles taches rouges : on ne voit aucune de ces taches dans l'oiseau jeune, et elles ne commen- cent à paroître qu’à deux ou trois ans d'âge. Les petites couvertures inférieures des ailes sont du même rouge vif, tant dans l'oiseau adulte que dans le jeune; seulement ce rouge est un peu moins éclatant dans le dernier. Les grandes cou- vertures inférieures des ailes sont d’un beau jaune; les penres des ailes de la queue sont en-dessous d’un jaune obscur; le bec est blanchâtre, et les pieds sont gris,

CEE EEE EEE

LA PERRICHÉ

(D A GORGEBRUNE

Seconde espèce à queue longue ef égale.

NE. Edwards a donné le premier cette perriche qui se trouve dans le nouveau continent. M. Brisson dit qu’elle lui a été envoyée de la Martinique.

Elle a le front, les côtés de la tête, la gorge et la par tie iure du cou, d ui gris brun ; Le sommet de la tête ee verd

bleuâtre ; tout le dessus du corps d'un verd jaunâtre ; les grandes couvertures supé-

rieures des ailes bleues : toutes les pennes des aïles sont noirâtres en-dessous ; mais en-dessus les grandes pennes sont bleues, avec une large bordure noirâtre sur leur côté inférieur; les moyennes sont d’un même verd que le dessus du corps : la queue est verte en-dessus, et Jaunâtre en- dessous ; l'iris des yeux est de couleur de noisette ; le bec et les pieds sont cendrés-

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‘! DES PERRICHES. 361

LA PERRICHE A GORGE VARIÉE *,

Troisième espèce à queue longue et égale.

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Crrrs perriche est fort rare et fort jolie; _ on ne la voit pas fréquemment à Cayenne, et l’on ne sait pas si on peut l’instruire à parler; elle n’est pas si grosse qu’un merle. La plus grande partie de son plumage est d'uu beau verd: mais la gorge et le de- vant du cou sont d’un brun écaillé et maillé de gris roussâtre; les grandes pen- nes de l’aile sont teintes de bleu; le front est verd d’eau ; on voit derrière le cou, au bas et près du dos, une petite zone de vette même couleur; au pli de laile sont quelques plumes d’un rouge clair et vif; * Voyez les planches enluminées, 144, sous

Ja dénomination de perruche à gorge tachetée de Cayenne,

Discute, X Le 51

2

La

362 HISTOIRE NATURELLE

la queue, partie verte en-dessus et partie rouge brun, avec reflets couleur de cui- vre, est en-dessous toute de cette dernière couleur ; la même teinte se marque sous le ventre. |

DES PERRICHES. 363

LA PERRICHE A AILES VARIÉES *.

Quatrième espèce à queue longue et égale.

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C ETTE espèce est celle que l’on nomme à Cayenne la perruche commune ; elle n’est pas si grande qu’un merle, n’ayant que huit pouces quatre lignes, y compris la queue, qui a trois pouces et demi. Ces per- riches vont en grandes troupes, fréquen- tent volontiers les lieux découverts, et viennent même jusqu'au milieu des lieux habités. Elles aiment beaucoup les bou- tons des fruits de l’arbre immortel, et frrivent en nombre pour s’y percher dès que cet arbre est en fleurs : comme il ya un de ces grands arbres planté dans la nouvelle ville de Cayenne, plusieurs per- * Voyez les planches enluminées, 359, sous

la dénomination de petite perruche verte de Cayenne.

364 HISTOIRE NATURELLE sonnes y ont vu arriver ces perriches, qui se rassembloient sur cet arbre tout voisui des maisons. On les fait fuir en les tirant; mais elles reviennent peu de temps après. Au reste, elles ont assez de facilité pour ee à parler.

Cette perriche a la tête, le corps entiers la queue et les couver te supérieures des ailes, d’un beau verd; les pennes des ailes sont variées de jaune , de verd bleuâtre , de blanc et de verd ; les pennes de la queue sont bordées de jJaunâtre sur leur côté intérieur ; le bec, les pieds et les ongles sont gris.

La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu’elle a les couleurs moins vives.

Barrère a confondu cette perruche avec l’anaca de Marcgrave ; mais ce sont deux oiseaux d'espèces différentes, quoiqu tous deux du genré des D rnul es.

/ |: DES PERRIQHES. 365

L A NA C A.

Cinquième espèce à queue longue et égale.

L'ixaca est une très-Jolie perriche qui se trouve au Bresil : elle n’est que de la grandeur d’une alouette. Elle a le sommet de la tête couleur de inarron ; les côtés de la tête bruns; la gorge cendrée ; le dessus du cou et les flancs verds ; le ventre d'un brun roussâtre; le dos verdavecune tache brune; la queue d’un brun clair; les pen- nes des ailes vertes, terminées de bleu, et une tache ou plutôt une frange d'un rouge de sang sur le haut des ailes : le bec _est brun ; les pieds sont cendrés.

M. Brisson a placé cette perruche aveo celles qui ont la queue courte : cependant Maregrave ne le dit pas; et comme il ne manque pas d’averuixr dans ses descrip- tions qu'elles ont la queue courte, et qu'il

a imis celle-ci entre deux autres qui ont ë1

366 HISTOIRE NATURELLE

la queue longue, nous présumons, avec fondement , qu’elle est en effet de l’ordre des perriches à queue longue. Il en est de même de l’espèce suivante, donnée par Marcgrave sous le nom de jerdaya, et dontil ne dit pas que la queue soit courte.

DES PERRICHES. %y

LA

LES JENDAYA

Sixième espèce à queue longue et égale.

CP) bilan ét della grandeur d'un merle. Il a le dos, les ailes, la queue et . le croupion d’un verd bleuâtre tirant sur l’'aigue-marine; la tête, le cou et la poi- trine sont d’un jaune orangé; l'extrémité des ailes noirâtre ; l'iris des yeux d’une belle couleur d’or; le bec et les pieds noirs. On le trouve au Bresil ; mais personne ne d'a vu que Marcgrave, ct tous les autres auteurs l'ont copié. |

368 HISTOIRE NATURELLE

LA PERRICHE ÉMERAUDE *,

Septième espèce à queue longue et égale.

Lr verd plein et brillant qui couvre tout le corps de cette perruche, excepté la queue, qui est d’un brun marron, avec la pointe verte, nous semble lui rendre propre la dénomination de perriche éme- raude : celle de perruche des terres Magella- niques qu’elle porte daus les planches en- Juminées, doit être rejetée , par la raison qu'aucun perroquet ni aucune perruche n'habitent à de si hautes latitudes; il y A peu d'apparence que ces oiseaux frau- chissent le tropique du Capricorne pour aller trouver des régions qui, comme l’on sait, sont plus froides, à latitudes égales, dans l'hémisphère austral que dans le nôtre. Est-il probable d'ailleurs que des * Voyez les planches enluminées, 85, sous

Ja dénomination de perruche des terres Magella-. Piques, ;

DES PERRICHES. 36

oiseaux qui ne vivent que de fruits ten- dres et succulens, se transportent dans des terres glacées qui produisent à peine quelques chétives baies? telles sont les terres voisines du détroit, l’on sup- pose pourtant que quelques navigateurs ont vu des perroquets. Ce fait, consigné dans l'ouvrage d’un auteur respectable, nous eût paru étonnant, si, en remontant à la source, nous ne l’eussions trouvé fondé sur un témoignage qui se détruit de lui-même : c’est le navigateur Spitberg qui place des perroquets au détroit de Magellan, près du méme Heu un peu auparavant il se figure avoir vu des au- truches ; or, pour un homme qui voit des autruches à la pointe des terres Ma- gellaniques , il n’est point trop étrange d'y voir aussi des perroquets. Il en est peut-être de même des perroquets trouvés dans la nouvelle Zélande, et à la terre de Diémen, vers le 45° degré de latitude aus- trale. |

Nous allons maintenant faire l'énumé- ration et donner la description des per- riches du nouveau contincut à queue Jonugue et inégalement étagée,

350 HISTOIRE NATURELLE

PERRICHES À QUEUE LONGUE

ET INÉGALEMENT ÉTACÉE. pe

LE SINCIAL O *.

Première espèce à queue longue et inégale.

C'rsr le nom que cet oiseau porte à Saint-Domingue. Il n’est pas plus gros qu'un merle ; mais il paroît une fois plus long , ayant une queue de sept pouces de Ba longueur, et Le corps n'étant que de cinq. Il est fort causeur; il apprend aisément à parler , à siffler et à contrefaire la voix

* Voyez les planches enluminées, 550, sous Ja dénomination de perrucke. |

DES PERRICHES. 3?

ou le cri de tous les animaux qu'il en< tend. Ces perriches volent en troupes et se perchent sur les arbres les plus touflus et les plus verds ; et comme elles sont vertes elles-mêmes, on a beaucoup de peine à les appertevoir:.elles font grand bruit sur les arbres , en criant, piaillant et jabotant plusieurs ensemble ; et si elles entendent des voix d'hommes ou d'animaux, elles æ’en crient que plus fort. Au reste, cette habitude ne leur est pas particulière ; car presque tous les perroquets que l’on garde dans les maisons, crient d'autant plus fort que l'on parle plus haut. Elles se vourrissent comme les autres perroquets; mais elles sont plus vives et plus gaïes. On les apprivoise aisément : elles parois- sent aimer qu'on s'occupe d'elles, et il est rare qu'elles gardent le silence ; car, dès qu'on parle, elles nemanquent pas decrier ct de jaser aussi. Elles deviennent grasses et bonnes à manger dans la saison des graines de bois d'Inde, dont elles font alors leur principale nourriture.

Tout le plumage de cette perriche est d'un verd jaunâtre ; les couvertures infé-

372 HISTOIRE NATURELLE rieures des ailes et de la queue sont pres- que Jaunes; les deux pennes du milieu de la queue sont plus longues d’un pouce neuf lignes que celles qui les suivent im- imédiatement de chaque côté, etlesautres pennes latérales vont également en dimi- nuant de longueur par degrés jusqu'à la plus extérieure, qui est plus courte de cinq pouces que les deux du milieu ; les veux sont entourés d’une peau couleur de chair ; l'iris de l’œil est d’un bel oran- ; le bec est noir avec un peu de rouge à la base de la mandibule supérieure; les pieds et les ongles sont couleur de chair. Cette espèce cest répandue dans presque tous les climats chauds de l’A- anérique.

La perriche indiquée par le P. Labat en est une variété, qui ne ldiffère que parce qu'elle a quelques petites plumes rouges sur la tête, et le bec blanc ; dif- férences qui ne sont pas assez grandes pour en faire deux espèces séparées. Nous soinnmes obligés de remarquer que M. Bris- son a confondu ce dernier oiseau avec l'aiuru-catinga de Marcgrave, qui est un de nos criks. |

DES PERRICHES. 373

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VA DERRICHE A FRONT ROUGE *.

Seconde espèce à queue longue et inégale.

C: T oiseau se trouve, comie.le pré- cédent, dans presque tous les climats chauds de l'Amérique, et c’est M. Edwards qui l’a décrit le premier. Le front est d'un rouge vif; le sommet de la tête d’un beau bleu ; le derrière de la tete , le des- sus du cou, Îles couvertures supérieures des ailes et celles de la queue , sont d’un verd foncé ; la gorge et tout le dessous du corps, d’un verd un peu jaunûtre; quelques unes des grandes couvertures des ailes sont bleues ; les grandes pennes sont d'un cendré obscur sur leur côté in- térieur , et bleucs sur leur côté extérieur et à l'extrémité ; l'iris des yeux est de:

/ 2 Voyez les planches enluminées, 767. 2.

ex]

34 HISTOIRE NATURELLE couleur orangée; le bec est cendré ; les pieds sont rougeûtres. R |

Nous devons observer qu'Edwards, et .Linnæus qui l’a copié, ont confondu cette perriche avec le fvi-aputé-juba de Marcgrave, qui néanmoins fait une autre espèce, de laquelle nous allons donner la description.

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Zom11.

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DES PERRICHES. 375

IPARQUTE-JUBA*%

Troisième espèce à queue longue et inégale,

Core perriche a le front , les côtés de la téte et le haut de la gorge, d’un beau Jaune ; le sommet et le derrière de la tête, le dessus du cou et du corps , les ailes et la queue, sont d’un beau verd ; quelques unes des grandes couvertures supérieures des ailes et les grandes pennes sont bor- dées extérieurement de bleu ; les deux _peunes du milieu de la queue sont plus longues que les latérales, qui vont toutes en diminuant de longueur jusqu’à la plus extérieure, qui est plus courte d’un pouce neuf lignes que les deux du milieu; le bas- ventre est jaune ; l'iris des yeux est

orangé foncé ; le bec ct les pieds sont cendrés, k

* Voyez les planches enluminées, 526, sous la dénomination de perruche illinoise,

{ ï 376 HISTOIRE NATURELLE

Par la seule description, on voit déja que cette espèce n’est pas la même que la précédente ; elle en est meme fort diffé- rente : mais d’ailleurs celle-ci est très- commune à la Guiane , tandis que la pré- cédente ne s’y trouve pas. On l’appelle vulgairement à laGuiane, perruche poux- de-bois, parce qu’elle fait ordinairement son nid dans les ruches de ces insectes. Comme elle reste pendant toute l’année dans les terres de la Guiane, elle fré- quente les savanes et autres lieux décou- verts, 1l n’y a guère d'apparence que l’es- pèce s’'étende ou voyage jusqu’au pays des lilinois, comme l’a dit M. Brisson, d’après lequel on a donné à cet oiseau le nom de perruche illinoise dans les planches enluminées. Ce que nous disons ici est d'autant mieux fondé, qu'on ne trouve aucune espèce de perroquet ni de per- ruche au-delà de la Caroline, et qu'il n'y en a qu'une seule espèce à la Louisiane, que nous avons donnée ci-devant.

2

DES PERRICHES. 37

L 4

LA PERRICHE COURONNÉE D'OR.

Quatrième espèce à queue longue et inégale.

Crsr ainsi qu'Edwards a nommé cette perriche , et il l’a prise pour la femelle dans l’espèce précédente. C’étoit en effet une femelle qu'il a décrite, puisqu'il dit qu'elle a pondu cinq ou six œufs en An- gleterre , assez petits et blancs, et qu’elle a vécu quatorze ans dans ce climat. Néan- moins on peut être assuré que l'espèce est diflérente de la précédente ; car toutes deux sont communes à Cayenne, et elles ne vont Jamais ensemble , mais chacune en grandes troupes de leur espèce; et les mâles ne paroissent pas différer des fe- melles, ni dans l’une ni dans l’autre de ces deux espèces. Celle - ci s'appelle à la Guiane perruche des savanes; elle parle

supérieurement bien ; elle est très-cares #2

om,

378 HISTOIRE NATURELLE »: sante et très-intelligente , au lieu que la Û précédente n’est nullement recherchée et ne parle que difficilement.

Cette jolie perriche a une grande tache orangée sur le devant de la tête ; le reste de la tête, tout le dessus du corps, les ailes et la queue, sont d’un verd foncé; la gorge et la partie inférieure du cou sont d’un verd jaunâtre, avec une légère teinte de rouge terne ; le reste du déssous du corps est d'un verd pâle ; quelques unes des grandes couvertures supérieures des ailes sont bordées extérieurement de bleu ; le côté extérieur des pennes du milieu des ailes est aussi d’un beau bleu, ce qui forme sur chaque aile une large bande longitudinale de cette belle couleur ; l'iris des yeux est orangé vif, le bec et Le pied sont noiràatres.

DES PERRICHES 3% LE GUAROUBA, O ÙU

PERRICHE JAUNE #*.

Cinquième espèce à queue longue et inégale.

Min CGRAVE et de Laet sont les pres miers qui aient parlé de cet oiseau, qui se trouve au Bresil, et quelquefois au pays des Amazonés , néanmoins il est rare, et on ne le voit jamais aux environs de Cayenne. Cette perriche, que les Brasi- liens appellent gviaruba, c’est-à-dire, oiseau janue, n'apprend point à parler ; elle est triste et solitaire : cependant les sauvages en font grand cas; mais il paroît que ce n’est qu'à cause de sa rareté, et parce que son plumage est très-différent de celui des autres perroquets , et qu’elle

* Voyez les planches enluminées, 525, sous | Ja dénomination de perruche jaune de Cayenne.

38o HISTOIRE NATURELLE s'apprivoise aisément. Elle est presque toute jaune : il y a seulement quelques taches vertes sur l'aile, dont les petites pennes sont vertes, frangées de Jaune ; les grandes sont violettes, frangées de bleu , ét l’on voit le même mélange de couleurs dans celles de la queue , dont la pointe est d’un violet bleu ; le milieu, ainsi que le croupion, sont d’un verd bordé de Jaune ; tout le reste du corps est d’un jaune pur et vif de safran d’o- rangé. La queue est aussi longue que le corps, et a cinq pouces; elle est forte- ment étagée, en sorte que les dernières pennes latérales sont de moitié pluscourtes que les deux du milieu. La perruche jaune du Mexique, donnée par M. Brisson d’a- près Seba, paroît être une variété de celle- ci, et un peu de rouge pâle que Seba met à la tête de son oiseau cocko, et qui n'é- toit peut-être qu'une teinte orangée, ne fait pas un caractère suffisant pour indi- quer une espèce particulière.

|

DES PERRICHES. 38%

LA PERRICHE A TÉTDE JAUNE *.

Sivième espèce a queue longue et inégale.

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Cr TE perriche paroïît être du nombre de celles qui voyagent de la Guiane à la Caroline , à la Louisiane , et jusqu’en Virginie. Elle a le front d’un bel orangé ; tout le reste de la tête, la gorge, la moi- tié du cou et le fouet de l'aile, d’un beau jaune ; le reste du corps et les couver- tures supérieures des ailes, d’un verd clair ; les grandes pennes des ailes sont brunes sur leur côté intérieur; le côté extérieur est jaune sur le tiers de sa lon- gueur , il est ensuite verd et bleu à l’ex- trémité ; les pennes moyennes des ailes et celles de la queue sont vertes ; les deux pennes du milieu de la queue sont plus

* Voyez les planches enluminées, 499, sous la dénomination de perruche de la Caroline.

32 HISTOIRE NATURELLE. lougues d’un pouce et-demi que celles _ qui les suivent immédiatement de chaque côté ; l'iris des yeux est Jaune; le bec est. d’un blanc jaunâtre , et les pieds sont gris. ? | Ces oiseaux, dit Catesby, se nourrissent de graines et de pepins de fruits, et sur- tout de graines de cyprès et de pepins de pommes. Il en vient en automne à la Caroline de grandes volées dans les ver= gers , ils font beaucoup de dégâts, He les fruits pour tes pe de pins , la seule partie qu’ils mangent; ile s’avancent Jusque dans la Virginie, qui est l'endroit le plus éloigné au nord, ajoute Catesby , j'aie ouï dire qu’on ait vu de ces oiseaux. C’est, du reste, seule espèce de perroquet que l’on voit à la Caroline : quelques uns y font leurs. petits ; mais la plupart se retirent plus aw sud dans la saison des nichées, et re: viennent dans celle des récoites. Ce son# les arbrès fruitiers et les cultures qui les attirent dans ces contrées. Les colonies du sud éprouvent de plus grandes in- yasions des perroquets dans Jeurs plantas

DES PERRICHES. 383 tions. Aux mois d'août et de septembre des années 1750 et 1751, dans le temps de la récolte du café, on vit arriver à Surinam une prodigieuse quantité de per- xoquets de toutes sortes, qui fondoient en troupes sur le café, dont ils maugeoient l'enveloppe rouge sans toucher aux féves, qu'ils laissoient tomber à terre. En 1760 ;: vers la même saison , on vit de nouveaux essaims de ces oiseaux qui se répandirent tout le long de la côte et y firent beau- coup de dégât , sans qu’on ait pu savoir d'où ils venoient en si grand nombre. Er général, la maturité des fruits, l'abon- dance ou la pénurie des graines, dans les différens cantons, sont les motifs des excursions de certaines espèces de per- roquets, qui ne sont pas proprement des oiseaux voyageurs , mais de ceux qu’on peut nommer e77atiques.

84 HISTOIRE NATURELLE

t

LA PERRICHE-ARA *.

Septième espèce à queue longue et inégale.

M. Barrère est le premier qui ait parlé de cet oiseau ; on le voit néanmoins fré- quémment à Cayenne , il dit qu’il est de passage. Il se tient dans les sayanes noyées comme les aras, et vit aussi comme eux des fruits du palmier-latanier. On l'appelle perruche - ara, parce que d’abord elle est plus grosse que les autres perriches; qu’ensuite elle a la queue très- longue , ayant neuf pouces de longueur, et le corps autant. Elle a aussi de com- mun avec Îles aras la peau nue depuis les angles du bec jusqu'aux yeux, et elle prononce aussi distinctement le mot a7a, mais d'une voix moins rauque, plus lé- gère et plus aiguë. Les naturels de la Guiane l'appellent #aka-vouanne.

# Voyez les planches ealuminées , 864,

DES PERRICHES. 385

Elle a les pennes de la queue inégale- ent étagées; tout le dessus du corps, des ailes et de la queue , est d’un verd foncé un peu rembruni , à l'exception des grandes pennes des ailes , qui sont bleues, bordées de verd, et terminées de brun du côté extérieur ; le dessus et les côtés de la tête ont leur couleur verte, mêlée de bleu foncé, de facon qu’à certains aspects ges parties paroissent entièrement bleues ; la gorge , la partie inférieure du cou et Je haut de la poitrine, ont une forte teinte. de roussâtre ; le reste de la poitrine , le ventre et les côtés du corps, sont d’un verd plus pâle que celui du dos ; entin il y a sur Le bas-ventre du rouge brun qui s'étend sur quelques unes des couvertures inférieures de la queue; les pennes des ailes et de la queue sont en-dessqus d’un verd Jaunûâtre. À

Il ne nous reste plus qu’à donner la des- cription des perriches à queuc courte du nouveau continent , auxquelles on a don- le nom générique de rouis; et c’est en etfet celui qu’elles portent au Bresil.

Edré 49

LES TOUT

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PERRICHES A QUEUE COURTE:

Lxs touis sont les plus petits de tous les perroquets et rhème des perriches du nouveau continent, Ils ont tous la queue courte, et ne sont pas plus gros que le moineau ; la plupart semblent aussi dif: férer des perroquets et des perriches , en ce qu'ils n’apprennent point à parler. De cinq espèces que nous connoissons , il n’y en a que deux auxquelles on ait pu donner ce talent. Il paroît qu’il se trouve des touis actuellement dans les deux con- tinens , non pas absolument de la même espèce, mais en espèces analogues et voi- sines probablement, parce qu’elles ont été transportées d’un continent dans l'autre, : par les raisons que j'ai exposées au com- inencement de cet article ; néanmoins Je

Le

HISTOIRE NATURELLE. 387

pencherois à les regarder toutes comme originaires du Bresil et des autres parties méridionales de l'Amérique | d’où elles auront été transportées en Guinée et aux

Philippines.

33 HISTOIRE NATURELLE

LE TOUI À GORGE JAUNE *.

Première espèce de perriche à queue courte.

C: petit oiseau a la tête et tout le dessus du corps d’un beau verd ; la gorge d’une. belle couleur orangée ; tout le déssous du corps d’un verd jaunâtre; les couvertures supérieures des ailes sont variées de verd,. de brun et de jaunâtre; les couvertures, inférieures sont d'un beau jaune ; les pennes des ailes sont variées de verd, de jauuâtre et de cendré foncé ; celles de la queue sont vertes et bordées à l'intérieur de jaunâtre ; Le bec, les pieds, les ongles, sont gris,

À

* Voyez les planches enluminées, 100, fis. x, sous la dénomination de petite perruche à gorge jaune d'Amérique.

DES TOUIS.. 384

\

LE SOSOVÉE*=.

Seconde éspèce de toui ou perriche à queue

courte. ,

Sosové est le nom galibi de ce char-

mant petit oiseau , dont la description

est bien aisée ; car il est par-tout d’un

verd brillant, à l'exception d’une tache

d’un Jaune Fee sur Îles pennes des aïles

et sur les couvertures supérieures de la

queue ; il a le bec blanc, et les pieds gris._

L'espèce en est commune à la Guiane,

sur-tout vers l’'Oyapok et vers l’'Amazone.

On peut les élever aisément, et ils ap-

prenuent très-bien à parler. Ils ont une voix fort semblable à celle du polichi- nel des marionnettes ; et lorsqu'ils sont instruits , ils ne cessent de jaser.

* Voyez les planches bras 406, fig», sous la dénomination de petite perruche de

Cayenne 33

390 HISTOIRE NATURELLE

{ ILE; FEREC'A: Troisième espèce de toui ou PE a queue courte.

Maincerave est le premier qui ait indiqué cet oiseau. Son plumage est en- tièrement verd; il a les yeux noirs, le bec incarnat, et les pieds bleuâtres. Il se prive très-aisément, et apprend de même. à parler; il est aussi très-doux et se laisse . manier facilement. | Nous croyons qu’on doit rapporter au tirica la perruche représentée, 837 des planches enluminées , sous le nom de petite jaseuse : elle est, comme Îe tirica , entièrement verte ; elle a le bec couleur de chair, et toute la taille d’un toui. Nous remarquerons que le tuin de Jean de Laet ne désigne pas une espèce particu- lière , mais toutes les perriches en géné- yal : ni on ne doit pas rapporter,

DES DOUES. _ 99 comme l’a fait M. Brisson , le tuin de Laet au tui-tirica de Marcgrave.

M. Sonnerat fait mention d’un oiseau qu'il a vu à l’île de Lucon, et qui res- semble beaucoup au tui-tirica de Marc- grave ; il est de la même grosseur et porte les mêmes couleurs, étant entièrement verd , plus foncé en-dessus et plus clair en-dessous : mais il en diffère par la cou- leur du bec qui est gris, au lieu qu'il est incarnat dans l’autre, et par les pieds qui sont gris, tandis qu'ils sont bleuâtres dans le premier. Ces différences ne seroient pas assez grandes pour en faire une espèce, si les climats n’étoient pas autant éloi-* gués ; mais il est possible et même pro- bable que cet oiseau ait été transporté de l'Amérique aux Philippines , il pour- yoit avoir subi ces petits changemens.,

82 HISTOIRE NATURELLE

L'ÉTÉ, ou TOUI-ÉTÉ.

Quatrième espèce de toui ou perriche à queue. courte.

C'rsr encore à Marcgrave qu'on doit la connoissance de cet oiseau qui se trouve au Bresil, Son plumage est en général d’un verd clair : mais le croupion et le haut des ailes sont d’un beau bleu ; toutes les pennes des ailes sont bordées de bleu sur ‘leur côté extérieur, ce qui forme une longue bande bleue lorsque les ailes sont pliées ; le bec est incarnat, et les pieds sont cendrés.

On peut rapporter à cette espèce l’oir- seau donné par Edwards sous la déno- miuation de /a plus: petite des perruches, qui n’en diffère que parce qu’elle n’a pas les pennes des ailes bordées de bleu , mais de verd jaunâtre , et qu’elle a le bec et les pieds d’un beau jaune; ce qui ne fait pas des différences assez grandes pour en faire une espèce séparée,

DES MOUrIS : ! 39

LE TOUI A TÊTE D’OR.

Cinquième espèce de perriche à queue courte.

L

ET oiseau se trouve encore au Bresil. Il a tout le plumage verd, à l'exception de ja tête, qui est d’une belle couleur Jaune ; etcomme il a la queue très-vourte, il ne faut pas le confondre avec une autre perriche à longue queue, qui a aussi la tête d'un très-beau jaune.

Une variété ou du moins une espèce très-voisine de celle-ci, est l'oiseau qu’on a représenté daus la planche enluminée, 456, fig. 1, sous la dénomination de petite perruche de l'ile Saini-Thormas, parce que M. l'abbé Aubry, curé de Saint-Louis, dans le cabinet duquel on en a fait le des- sin , à dit lavoir recu de cette île : mais il ne diffère du toui à tête d’or qu’en ce ‘que le jaune de la tête est beaucoup plus pâle; ce qui nous fait présumer, avec

394 HISTOIRE NATURELLE. beaucoup de fondement, qu'il est de la méme espèce.

Nous ne connoissons que ces cinq es- pèces de touis dans le nouveau continent, et nous ne savons pas si les deux petits perroquets à quéue courte, le premier donné par Aldroyande , et le second par Seba , doivent s’y rapporter , parce que leurs descriptions sont trop imparfaites. Celui d’Aldrovande seroit plutôt un petit kakatoes , parce qu'il a une huppe sur la tête , et celui de Seba paroît etre un lori , parce qu'il est presque tout rouge. . Cependant nous ne connoissons aucun _ kakatoes ni aucun lori qui leur ressem- blent assez pour pouvoir assurer qu'ils sont de ces genres.

Fin du tome onzième.

AC NUE

Papi E Des articles contenus dans ce volume;

L'orsrav-moucze, page 5. Le plus petit oiseau-mouche , 16. Le rubis, 10. L’améthyste, 22. L’orvert, 24. Le buppe-col, 26. Le rubis-topaze , 26: L’oiseau-mouche huppé; 32. . L’oiseau-mouche à raquettes, 34: L’oiseau-mouche pourpré., 36. La cravate dorée, 37. Le saphir; 309. \ Le saphir-émeraude ; 40. L’émeraude améthyste, 42: L’escarboucle , 44: Le verd-doré, 46. L’oiseau-mouche à gorge tachetée, 48, Le rubis émeraude, 49. L’oiseau-mouche à oreilles, 50. L'oiseau-mouche à collier, dit la jacobine, 53,

306 TABLE.

L’oiseau-mouche à larges tuyaux, 55.

L'oiseau-mouche à longue queue, copieur d'acier bruni, 57.

L’oiseau-mouche violet à queue fourthue , 59.

L'oiseau-mouche à longue queue, or, verd et bleu, 61.

L’oiseau-mouche à longue queue noire, 62.

© Le colibri, 64.

Le colibri topaze, 7o.

. Le grena, 73. Le brin blanc, 74. Le zitzil, ou colibri piqueté, 76. Le brin bleu, 76. Le cohbri verd et noir, 81. Le colibri huppé; 83. Le colibri à queue violette, 84. Le colibri à cravate verte, 66. Le colibri à gorge carmin , 66. Le colibri violet, 8. - Le hausse-col verd, go.

%’Le collier rouge, 92. Le plastron noir , 93. Le plasiron blanc, 95.

. Le colibri bleu, 96. Le verd-perlé, 97. Le colibri à ventre roussâtre , 98% Le petit colibri, 100.

4 1) |

OR TARDE y: À (Le perroquet, 1 IT. EN CR

Perroquets | de l’ancien conlinent , 134

Les kakatoes, 14:44

Le kakatoes à huppe blanche , 138. Le Hihince à huppe ; jaune , 139. |

Le kakatoes à buppe rouge, 142 Le petit kakatoes à bec couleur de chair, 143: Le kakatoes noir, 145.

Les perroquets proprement dits, 147:

Le jaco, ou perroquet cendré, 148.

Le perroquet verd, 168.

Le perroquet varié, 170.

Le vaza, ou perroquet noir, 172.

Le mascarin, 174.

Le perroquet À bec couleur de sang, 176. Le grand Prin ee verd à tête bleue » 177 Le perroquet à tête grise, 178,

Les loris, 180. Le lori-noira, 183, - Variétés du noira, 185, : A M Le lori à collier, 186. Le lori tricolor , 188. Le lori eramoisi, 190: Le lori rouge, 107. e lori rouge et violet, 193. | Fe Le grand Lori, 194. a FT oo Oiseau, Ke 54

TABLE

Les loris perruches , 105. FAURE, Le lori perruche rouge ; 196... lip Le lori perruche violet et rouge 197: ai _ Le Lori perruche tricolor , 18e. NF CU

Perruches de V'ancien continent, PC |

Perruches à queue Jongue el cms égée ; 1bid.

La grande perruche à AE. d un rouge vif; 207 ;

La perruche à double collier, Énrit : |

* La perruche à tête rouge, 2 205.

La perruche à tête bleue, 2c6.

La perruche lori, 27e

1

La perruche ; jeune, 209. La perruche à tête d'azur , 210." rs La perruche souris, 217. ka

La perruche à ee, 213.

La perruche à face bleue, 214.

La perruche : aux ailes chamarrées , 216.

: Perruches à queue longue eL inégale de F ancien con tvent, 210. ; : La perruche } collier couleur ‘de rose , Abd.

La petite perruche à tête couleur de rose, 222. . La grande perruche à longs brins, 224.

La grande perruche à ailes rougeâtres , 226.

La perruche à gorge rouge, 227.

La grande perruche à bandeau noir, 228. La perruche verte et rouge, Ne VE Tr pa

La a Pape: 6 232.

rs he à courte queue de Pancien contis

nent, 234.

La Deihe à à têle bleue > 236.

La perruche à tête rouge, ou le moineau de Guinée, 236. Le coulacissi, 243.

La perruche aux ailes d'or, 245 D:

La perruche à tête grise, 247

La perruche aux ailes variées, 248 »

La perruche aux ailes bleues, 250, | La perruche à collier, 251. La perruche à aïles noires, 252,

L’arimanon, 254.

LU

Perroquets dn nôuveau continent, 296: | Les aras, 1b1d. L’ara rouge, 250. L’ara bleu, 272. L’ura verd, 274. L’ara noir, 284.

Les amazones et les criks, 286.

Les perroquels amazonucs 9 293

hp)

#

#0. .. HSE an (N

r

L'amazone À tête jaune, 294.

Variétés ‘ou espèces voisines de l'amazone 3

tête jaune, 206.)

Le tarabé, ou amazone à tête rouge, 299: we L’amazone à tête blanche, 300. L’amazone jaune, 303 L’aourou-couraou, 304.

Variétés de l’aourou-conraou, 306.

Les criks, 310:

Le crik à tête et à gorge jaunes, 31Ta Le meunier , ou le crik poudré, 319. Le crik rouge et bleu, 317. Le crik à face bleue, 319. Le crik, 320. Le crik à tête bleue, 923.

Variétés du crik à tête bleue, 3252 Le crik à tête violette, 327.

Les papegais, 331.

Le papegai de paradis, 332.

Le papegai maillé, 334

Le tavoua, LR | Le papegai à bandeau rouge, 338. Su Le papegai à ventre pourpre, 330.

Le papegai à tête et gorge bleues, 340. : Le papegai violet, 342 ;

_ Le sassebé, 344« | D TLe papegai ] brun, 345.

_ Le papegai à tête aurore, 346-

4 Le PT IA 47:

Le perriches, 340! - Le maipouri, 350 Le caica, 354.

Les perriches du nouveau continent, 356.

Perrriches à queue longue et également étagée, 357:

La perriche pavouane, 1h14.

La perriche à gorge brune, 360.

La perriche à gorge variée, 36r. La perriche à ailes variées, 363. L’anaca, 365.

Le jendaya, 367.

La perriche émeraude, 368.

Perriches à queue longue et inégalement étagée, 370

Le sincialo, :hid.

. La perriche à front rouge, 373. L’aputé-juba, 375. La perriche couronnée d’or, 377. Le guarouba, ou perriche jaune, 3794 La perriche à tête jaune, 381. La perriche-ara, 384.

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. * PE GR NUE et Te Ve Pr.

és Le a à gorge es 3. LA Fu Au SOSOVÉ, 389: * LM sub LORS en urica, ; 390 Le or ; _ L'été, ou toui-été, 392% ‘ab k à. à Le toui à 1ête d'or, 393. |

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