^^ «fej |«i«»# y HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY LiBEARY or SAMUEL GARMAN 7 r y^ML%, /u^. ip-^, JUNB 1929 HISTOIRE NATURELLE; GÉNÉRALE ET PARTICULIERE. DES POISSONS. TOME HUITIEME. ON SOUSCRIT A PARIS, DuFART, Imprimeur-Libraire et éditeur, rue (les Noyers , N" 22 : Bertrand, Libraire , quai des Auguslms, N° 35. A ROUEN, Chez Vallée , frères, Libraires , rue Beffroi , N° 22, A STRASBOURG, Chez Levrault, frères , Imprimeurs-Libraires, A LIMOGES, Chez B A R G E A s , Libraire. A MONTPELLIER, Chez Vidal, Libraire. A M O N S , Chea H o Y o I s , Libraire. Et chez les principaux Libraires de l'Europe. HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, DES POISSONS; Ouvrage faisant suite à l'Histoire naturelle, générale et particulière, composée par Leclerc de Buffon , et mise dans un nouvel ordre par C. S. Sonmim, avec des Notes et des Additions. PAR C. S. SONNINI, MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES ET LITTÉRAIRES. TOME HUITIÈME. A P A ïl I s , DE L'IMPRIMERIE DE F. DUFART. AN XL HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS. SUITE DES CARANX. LE CARANGUE (i), LE CARANX CARANGUE (2), PAR LACÉPÊDE. DIXIEME ESPECE. JN o u S avons conservé à ce caranx le nom spécific{iie de carangue , qu'il a porté à la Martinique, suivant Plumier. La première" (i) L'on donne ce nom de carangue à d'autres espèces , telles que le guara et le maquereau bâtard. S ON NI N I. (2) Caraiix carangua, Carangue. Peintures sur vélin, faites d'après les dessins de Plumier , et déjà citées. A 3 6 HISTOIRE nageoire du dos est soutenue par sept ou huit aiguillons. Deux aiguillons paroissent au devant de celle de l'anus. La ligne laté- rale est courbe et rude; la partie supérieure du poisson bleue; l'inférieure argentée, et piesque toutes les nageoires resplendibsent de l'éclat de Tor. rrx xxi^r. s../" 7- 1.1. K VEUDIKll . (^' f^tn/iurr,/ . DES CARANX. LE SCOMBRE A BANDES (i),, LE VERDIER (2), PL xxxiv, fig, 1. LE CRUMENOPHTHALME (3), LE MAQUEREAU DE PLUMIER (4) , LE AVALIN-PAREI (5), LE SCOMBRE ROUGE (6). LE CARANX FASCÉ (7), LE CARANX CHLORIS{8), LE CARANX CRUMENOPHTHALME (9), LE CARANX PLUMIER (lo), LE CARANX KLEIN (11), ET LE CARANX ROUGE (12), PAR LACÉPÈDE. 11% 12<^, i5®, 14% l5e ET 16^ ESPECES. j\. E M A R Q u E z les petites écailles qui revê- tent le corps et la queue du fascé; les dents pointues qui garnissent ses mâchoires, sa (i) Scomhre à bandes , nom que ce poisson porte ordinairement en français. En anglais , streaksd mackrel. En allemand , handirte mahrele. Scombre à bandes , scomber fasciatus. Bîocli , Hist.- nat. des poissons , genre 42, Sonmni. , A 4 s HISTOIRE langue et son palais; la coatbuie de la partie antéiieure de sa ligne luLérale ; les nuances de sa couleui- générale et argentée; les taches (2) Le verdier. En aWemdUCià ^ grunzling. En ani^Iais, grecn mackrei. Verdier, scomher chloris. Blocîi , Hist. nat. des poissons, genre 42» Sonnini. (3) Le crumenophtalme. En anglais, hag eye. En allemand , hentelauge. Crumenophtalme , acomher crumenophtalmus* Bloch , ihid. Son n 1 n 1. ^4) Maquereau de Plumier , scomher Plumiarî, Bloch, ièïf/. SoNMNi. (5) Walin-parei, nom de cette espèce chez les ta m oui s. Le maquereau de K.]ein j scomher Klein iL Bloch, ihid. S o N N 1 N 1. (6) Le scomhre rouge ; c'est ainsi qu'on le nomme pour l'ordinaire en français. En anglais, red mackreL En allemand , rothe mahrele. Scomhre rouge , scomher ruher» Bloch , ihid. S o N N 1 N 1, (7) Caranxfasciatus, Bloch , pi. cccxli. (8) Caranx chloris. Le verdier. Bloch , pi. cccxxxix. (9) Caranx crumenophthalmus. Bloch , pi. cccxLiii. (10) Caranx Plumieri. Bloch, pi. cccxLiv. (11) Caranx Kleinii. Walen parey par les tamules. — Bloch, pi. cccxiiYii, fig. 2. (12) Caranx ruher. Bloch , pi. cccxlii. D E s C A R A N X. 9 brunes de sa tête et de plusieurs de ses nageoires; le jaune et le violet de ses thora- cines ; le bleu de ses dorsales , de sa caudale et de sa nageoire de Fanus (1) (2) : (i) 6 rayons à la membrane branchiale du caranx fascé. 18 rayons à chaque pectorale. 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque ihoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l'anus. 19 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du caranx chloris. 16 rayons à chaque pectorale. 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 2 ra.yons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l'anus. 25 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du caranx cruménophthalme. 20 rayons à chaque pectorale. 8 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. lo H I s T O I R E L'absence de petites écailles sur la tête çl les opercules du chloris,* la surface lisse 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l'anus. i8 rayons à la nageoire de la queue. j5 rayons à chaque pectorale du caranx plumier. 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale. 6 rayons à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l'anus, i4 rayons à la caudale. 5 rayons à la membrane branchiale du caranx klein. i6 rayons à chaque pectorale. 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l'anus. 9.2 rayons à la nageoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du caranx rouge. i5 rayons à chaque pectorale. 7 rayons à la première dorsale. 6 rayons à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l'anus. J7 rayons à la caudale. (?) Dix bandes brunes sur le corps ont valu à ce DESCARANX. ii de sa langue ; l'orifice unique de chacune de ses narines; le peu de distance qui sépare son anus de sa gorge ; la longueur de ses pectorales, qui atteignent au delà du com- mencement de la nageoire de Tanus, et sont, comme la caudale, rougeâtres à la base et violettes à l'extrémité; la nature de sa chair grasse, molle et très-agréable aux habilans des rivages africains voisins d'Acara, auprès desquels on le trouve (i) : Les dimensions de la mâchoire supé- rieure du cruménophthalme , qui est plus courte que Tinférieure; la surface unie de poisson la dénomination de scomhre à bandes, La pi anelle de l'œil est noire et l'iris jaune. La ligne latérale est plas près du dos que du ventre, et elle forme un arc sur la partie antérieure du corps. On ne connoît pas les mers qui nourrissent le scombre à bandes. Le seul individu de cette espèce , qui ait été observé par les naturalistes , a élé acheté par Bloch dans la vente d'un cabinet d'histoire natu- relle en Hollande. Sonnini. (i) Les couleurs de ce poisson , semblables à l'oiseau que l'on appelle verclier , ont engagé le docteur Bloch à lui imposer le même nom. L'iris de l'œil est blanc et rouge. La largeur du corps du verdier, et sa mâchoire inférieure avancée , sont deux de ses attributs dis- liuclifs. S O N JN 1 M I. 32 HISTOIRE sa langue et de son palais; les deux orifices de cliacïiDe de ses narines; les lames larges et p. (| liant es qui gaïuisseut la partie posté- rieure de sa ligne latérale; la couleur grise de ses nageoij es , et la blancheur ainsi que la délicatesse de la chair de ce poisson qui vit auprès de la côte de Guinée (j) : La têle du plumier, qui est dénuée de peiiles écailles; foriPice double de chacun de ses oj ganes de Fodorat; la saillie en poinle de la partie postérieure de ^es opercules; le bleu argenté de sa couleur générale que relèvent des taches jaunes ; Fazuré des pec- torales et des thoracines de ce caranx que nourrit la mer des Antilles (2) : (?) On le trouve en grande quantité sur la côte àe Guinée, vers Acnra. Le dt)S de ce pt>is.son esl bleuâtre ; son ventre et ses flancs sont arisetitins. 11 a le corps alongé , gros et arroixJJ^ la iêtc comprimée; les uiàchoires garnies dû dents pointues et si fines qu'on ne les apcrçt)it qu'à la loupe j i'iris de l'œil aryentiu et la prunelle noire. S O K N I N I» (2) Les nageoires dans cette espèce sont jaunes ; ses mâchoires ont une loni^ueur éijaie ; l'anus est du double plus éloigné de la nageoir* de la queue que de la têle-, la lii^nc lalésaîe s'iibai>se depuis la nageoire pectorale j l'iris est jaune vi la prunelle verdâlre» S ON N I N î> DESCARANX. i3 La langue unie , îe devant du palais rude^ et Fanièie-palais lisse, du caranx klein de Coromandel ; les nuances grises de ses na- geoires ; sa longueur qui n'excède guère trois décimètres (environ onze pouces),* le goût peu agréable et le tissu presque toujours trop maigre de sa chair (i) : Les dents qui hérissent le })alais du rouge que l'on pèche auprès de file de Sainte- Croix,* sa langue très-lisse et un peu libre dans ses mouveniens; les deux ouvertures de chacune de ses narines," la facililé avec laquelle il perd les écailles qui recouvrent son corps et sa queue; les reflets ai génies qui brillent sur ses côtés, et le jaune mêlé de violet qui se montre sur ses nageoii es {2). (i) Ce poisson a le dos brun , les côtés argentins, l'iris Jaune et la prunelle noire. l\r. Klein, médecin de la misssion de Trnnquebar , 3e qui M. Bloch a reçu le walien - parei, rapporte que ce poisson n'entre point dans les rivières , et qu'on le prend en plus grande abondance en février et mars. S o K ^ i N r. (2) Tl a le corps alonqé et cliarnu; les mâchoires d'égale longueur et garnies de petites dents aii^uës ; la ligne latérale plus éloignée du ventre que du dos , et s'inclinant en bas vers la partie postérieure ; le dos et les côtés rouges jusqu'à la ligne latérale -, l'iris de l'oeil d'une belle couleur d'or , et la chair de bon goût. 14 HISTOIRE LE FERDAU (i), LE GMZZ (2), LE SANSUN (5), LE KIRM (4). J^E CARANX FERDAU (5), LE CARANX G .E S S (6), LE CARANX SANSUN (7), iT LE CARANX KORAB (8), PAR LACÉPÈDE. 17®, 18^5 19® ET 20^ ESPECES. Vy E S quatre caranx composent un sous- genre particulier et distingué du premier (i) Ferdauj nom que ce poisson porte dansl'yeinen. Scomber ovali - ohlongus , argenteus , gutlis aut'eis lateralibus ; fasciis transvsrsis fuscis quinque , obso' letis scomber fer dau. Forskoel , Faun. ^gypt. Aiab. p. 55, n^ 71. — Artedi; Gen. pisc. gcn. 25, n^ 17. S o N N I N I. (2) Gœzz , nom arabe de ce poisron. Scomber pinnulâ ante pinnam ani solitarid bira- diatâ. . . scomber falvo-gatiatas. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170, sp. i5. Scomber glauco - cœruleus ; guttis aureis ppr latera seqiientibus , . . . scomber fulvo-guttatus. Artedi. Gen. pisc. edit. Walbaum , gen. 25 , n® 18. additament. S ON N IN K D E s C A E. A N X. i5 sous - genre par la présence d'an aiguillon isolé placé entre les deux nageoires dorsales. (3) Sansun ou ahou sensun y nom de ce poisson en Arabie-, on l'y appelle encore ahou lœsla j haghe , dheirah , et à Lolieia , bûchas. Scomber argenteo - niiena , immaculatus ; caudœ carinâ elatâ scomber sansum. Forskoel , Faun. iEgypl. Arab. p. 56, n'' 74. Scomber argenteo nitens , immacLclatus ; caudœ carinâ elatâ , œquall scomber sansun. Artedi , Gen. pisc. gen. 25 , sp. 11. additam. Soisnini. (4) Kirm , vrai nom de ce poisson en Arabie ; ce sont les petits de l'espèce que l'on y appelle korah. Les grands se nomment aussi djim , djarni , ou girb. ScomJjer argenteus ; dorso cœrulescente : pinnispeù- toralibus et ventralibus rufescentibus scomber ignohilis kirm. Forskoel , Faun. ^gypt. Arab. p. 55 , n^ 72. — Artedi, Gen. pisc. gen. 25, n^ i4- addilam. S G N K 1 N 1. (5) Car aux fer dau. Scomber ferdau. Lin. édit. de Gmel. — Forskœl , Faun. Arab. p. 55, n'' 71. Scombre ferdau. Bonalerre , pi. de l'Encyc. mcth. (6) Caranx gœss. Scomber fuluo guttatus. Lin. édit. de Gmelin. — Forskœl , Faun. Arab. p. 56, n° 75. Scomber gœss. Bonaterre, pi. de l'Encyc. mélb. (7) Caranx sansun, Scomber sansun. Lin. édit. de Gmelin. — Forskoel , "Faun. Arab. p. 56, n^ 74. Scombre bockos, Bonaterre , pi. de l'Encyc. mélb. if> HISTOIRE Ou les trouve tous les quatre dans la mer Rouge ou mei d'Arabie : ils y ont été ob- serves par Foiskœl. Le tableau méthodique du genre caraiix ex[)ose les différences qui les séparent l'un de l'autre ; il nous suffira maintenant d'ajouter quelques traits à ceux que présente ce lableau» Le ferdau montre un grand nombre de dents petites 5 déliées et flexibles; le sommet de la tête est dénué d'écailîes piopjement dites, et osseux dans son milieu; Fopercule est écailleux ; la ligne latéiale presque droite ; la nageoire caudale fourchue efc glauque. Les pectorales, dont la forme res- seuible à celle d'une faux, sont blanchâîi'es; et une variété de l'espèce que nous décri- vons les a transparentes ( 9 ). On voit au (8) Caranx horah. Scomber ignohilis. Lin. édit. de Gmel. — Forskœl j, Faun. Arab. p. 55 , n° 72. Scomhre horah. Bonaterre, pi. de l'Encyc. mélh. (9) Celte variété est nommée en arabe , selon Forskoel , ajad , abou sœnsun ou hœlj. Scomber pinnis pectoralibus hyalinis. Lin. Syst. nat. edit Gmel. grn. 140 , sp. i7,var. b. Scomber b a] ad. Artedi , Gen. pisc. edit. Walbaum, geu. 25 , n^ 17. var. a. devant D E s C A R A N X. 17 flevant des narines un petit barbillon co- nique (1) (2). Le gaess , qui ressemble beaucoup au ferdau , a une petite cavité sur la tête ; il peut baisser et renfermer dans une fossette longitudinale sa première nageoire dorsale ; sa nageoire caudale est très-fourchue, et sa ligne latérale est courbe vers la tête et droite vers la queue (5) (4). ■~ ■ ■ - . . ^ (i) 6 rayons aiguilloanés à la première nagéoir* dorsale. 21 rayons à chacune des pectorales. î rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. î5 ou i6 rayons à celle de la queue. (2) La couleur du ferdau est celle de l'argent, plus foncée et mêlée de bleuâtre sur le dos -, des points dorés sont clair - semés sur les côtés; cinq larges bandes brunes et courbées en arc , descendent de chaque côté depuis le dos jusqu'au ventre. Les yeux ®nt l'iris de couleur blanche. Sonnini. (3) 7 rayons aiguillonnés h la première nageoire dorsale. J rayon aiguillonné et 20 rayons articulés à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. ï8 ou 19 rayons à celle de la queue. (4) Les taches dorées sont plus nombreuses sur les, Foiss. T0MJ15 VIII, E i8 HISTOIRE Le sansun, qui a beaucoup de rapports avec le gsess et avec le ferdau , présente des ramifications sur le sommet de la tête; une rangée de dents arme chaque mâchoire ; la mâchoire supérieure est d'ailleurs garnie d'une grande quantité de dents petites et flexibles , placées en seconde ligne. Les na- geoires pectorales et les thoiacines sont blanches; celles de l'anus et le lobe infé- rieur de la caudale sont jaunes ; le lobe supérieur de cette même caudale est brun comme les dorsales^ qui d'ailleurs sont bor- dées de noir (i). Le korab a chaque mâchoire hérissée d'une rangée de dents courtes et comme renflées ; la ligne latérale est ondulée vers la nuque , et droite ainsi que marquée par ■ ■ . , ,^. -.1 . ■ côtés du gaîzz que sur le ferdau, mais elles sont placées sans ordre. Du reste , la couleur générale du poisson est un verd bleuâtre et brillant } l'iris est doré. Son N I N I. (i) 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire dorsale du sansun. I rayon aiguillonné et 20 rayons articulés à chacune des peiîtorales. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 17 ou 18 rayons à celle de la queue. D E s C A R A N X. i^ 3es écailles particulières auprès de la queue. Les nageoires pectorales et les thoraciues soutroussâtres; les dorsales glauques; l'anale transparente et comme bot dee de jaune ; le lobe inférieur de la caudale jaune , et le supérieur d'un bleu verdâtre (i). (r) 8 rayons à la membrane branchiale du korab. 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire dorsale. 1 rayon aiguillonné et 20 rayons articulés à chacnne des pectorales. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoraciues. 17 ou 18 rayons à celle de la queue. t,^^'. B ?o HISTOIRE SOIXANTE -TROISIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. LES TRACHINOTES. JL/Eux nageoires dorsales; point de petites? nageoires au dessus ni au dessous de la queue; les côtés de la queue relevés lon- gitudinaîement en carène , ou une petite nageoire composée de deux aiguillons et d'une membrane au devant de la nageoire de l'anus ; des aiguillons cachés sous la peau, au devant des nageoires dorsales. ESPÈCE. Le trachinote favcubvr; trachinofi/3 falcatus, — La seconde nageoire du dos , et celle de l'anus représentant la forme d'une faux» DES TRACHINOTES. si LE FAUCHEUR (i). LE TRACHINOTE FAUCHEUR (2), PAR LACÉPÊDE. I^'est dans la mer cV Arabie qu'habite c^ poisson, que Forskœl, en le découvrant, crut devoir comprendre parmi les scom- bres, mais que Fétat actuel de la science ichthyologique et nos principes de distribu- tion méthodique et régulière nous obligent à séparer de ces mêmes scombres , et à inscrire dans un genre particulier. Nous donnons à cet osseux le nom générique de trachinote, qui veut dire aiguillons sur le dos y pour désigner l'un des traits les plus distinctifs de sa conformation. Cet animal (i) Le faucheur. A Dsjidda , hogeL A Ljheia , de] mal. Scomber falcatus. Artedi, Gen. pisc. gen. 25, n** i5» àdditament. Sonnini. (2) Trachinotus falcatus. Scombre falcatus. Lin. édit. de Gmelin. Scomber rhomhoïdalis ypinnâ secundâ dorsi et ani ^ falcatis. Forskœl , Faun. Arab. p. 57 , 11° 76. Scom,bre hogel, Bouaterre , pi. de VEncyc. méth. B 3 %2 HISTOIRE d toujours en effet , auprès de Ja nuque , des aiguillons cachés sous la peau, et au devant desquels un piquant très-fort , couché hori- sontalement , est tourné vers le museau , et quelquefois recouvert par le tégument le plus extérieur du poisson. La première nageoire dorsale , dont la membrane n'est soutenue que par des rayons aiguillonnés, et dont la peau recouvre quelquefois le premier rayon , peut se baisser et se coucher dans une fossette. La seconde nageoire dorsale et celle de l'anus (i) ont la forme d'une sorte de faux; et voilà d'où vient le nom spécifique que nous avons conservé au trachinote que nous décrivons. Ce faucheur, dont la hauteur égale sou- vent la moitié de la longueur, est revêtu, sur le corps et la queue, d'écaillés minces et fortement attachées ; on ne voit pas (i) 5 rayons aiguillonnés à la première nageoire dorsale. I rayon aiguillonné et 19 rayons articulés à la. seconde. 18 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. I rayon aiguillonné et 17 rayons articulés à celle de l'anus. 6 rayons à celle de la q^ueue , c[ui est fourchue. DES TRACHINOTES. â3 d'écaillés proprement dites sur les opercules; on n'aperçoit pas de dents aux mâchoires , mais on remarque des aspérités à la mâ- choire inférieure ; la lèvre supérieure est extensible; la ligne latérale est un peu on- dulée; les thoracines, plus longues que les pectorales , sont comme tron(juées oblique- ment; il y a au devant de l'anus une petite nageoire à deux rayons. La couleur générale de ce trachînote est argentée , avec une teinte brune sur le dos. Une nuance jaunâtre paroît sur le front. La nageoire caudale est peinte de trois couleurs; elle montre du brun , du glauque et du jaune : les thoracines sont blanchâtres en dedans et dorées ou jaunâtres en dehors ; ce qui s'accorde avec les principes que nous avons exposés au sujet des couleurs des poissons, et même du plus grand nombre d'animaux , et les pectorales ne présenient qu'une nuance brune. Il paroit , par une note très-courte que j'ai trouvée dans les papiers de Commerson , que ce naturaliste avoit vu, auprès du fort Dauphin.de Madagascar, notre trachinote faucheur, qu'il regardoit comme un caranx, et auquel il attribuoit une longueur d'ua demi-mètre ( un pied et demi ). B 4 H HISTOIRE SOIXANTE - QUATRIÈME GENRE. PAR LACÉPÊDE. LES CARANXOMORES, Une seule nageoire dorsale; point de petites nageoires au dessus ni au dessous de la queue; les côtés de la queue rele- vés longitudinalement en carène , ou une petite nageoire composée de deux aiguil- lons et d'une membrane au devant de la nageoire de l'anus, ou la nageoire dorsale très-prolongée vers celle de la queue ; la lèvre supérieure très-peu extensible, ou non extensible,* point d'aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. PREMIERE ESPECE. Le caranxomore pélagique ; caranxù-^ morus pelagicus, — Quarante rayons à la nageoire du dos. SECONDE ESPÈC E. Le caranxomore plumiérien; caran^ xomorus plumierianus. — Les pectorales une DES CARANXOMORES. 25 fois plus longues que les thoi acines ; la dor- sale et l'anale en forme de faux. TROISIÈME ESPÈCE. Le caranxomore pil.it schei ; caranxo^ morus pilitschei, — Huit rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à celle de Fanus; la mâ- choire inférieure plus avancée que la supé- rieure ; un seul orifice à chaque narine ; la couleur générale d'un violet argenté. 2^ HISTOIRE LE CARANXOMORE PÉLAGIQUE (i) (2), PAR LACÉPÉDE. PREMIÈRE ESPÈCE. JLiES caranxomores diffèrent des caranx en ce qu'ils n'ont qu'une seule nageoire dorsale; ils leur ressemblent d'ailleurs par un très-grand nombre de traits , ainsi que leur nom l'indique. Le nombre des rayons de la nageoire du dos distingue le pélagique , auquel on ne ( I ) Caranxomorus pelagicus. Scomher pelagicus. Lin. édit. de Graelin. — Mus. Ad. Frid. i , p. 72 , tab. 3o, fig. 3. Scombre monopthe. Daubenton , Encyc. métbod. — Bonaterre, pi. de l'Encycl. métbod. (2) Scomber pinnâ dorsali unie a. Lin. Mus. Adolp. Frid. loco supra citato. Scomber pinnulis pinnâque dorsali coadunatis in- unum scomber pelagicus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170, sp. 10. — Artedi, Gen. pisc. gen. 25; n^ 20. additameiit. S o n n 1 n 1. DES CARANXOMORES. 27 doit avoir donné le nom qu'il porte que pour désigner l'habitude de se tenir fré- quemment en pleine mer (1). (i) A la nageoire dorsale du péla- gique 40 rayons. A chacune des pectorales .... ig A chacune des tlioraci nés. ... 5 A celle de l'anus 22 A celle de la queue, qui est très- fourchue. 20 ^H HISTOIRE -a LE CARANXOMORE P L U M I î] R I E N (i), PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPÈCEc Jtarmi les peintures sur vélin du muséum d'histoire naturelle se trouve l'image de ce poisson, dont on doit le dessin au voyageur Plumier. Ce caranxomore parvient à une grandeur considérable 5 et n'est couvert que d'écailîes très-petites. La nageoire dorsale ne commence que vers le milieu de la longueur totale de Fanimal; elle ressemble presque en tout à celle de l'anus, au dessus de la- quelle elle est située. La nuque présente un enfoncement qui rend le crâne convexe; la ligne latérale est courbe et rude ; trois lames composent chaque opercule ; les mâ- choires sont aussi avancées Tune que l'autre^ le dessus du poisson est bleu , et le dessous d'un blanc argenté et mêlé de rougeâtre. (i) Caranxomorus plumier lanu s. Trachurus maximus ^ scjuainis minutis&imù. Manus- crits de Plumier. DES CARANXOMORES. ^g LEPILITSCHEI (i). LE CARANXOMORE PILITSCHEI (2), PAR L ACÉPJÈDE. TROISIEME ESPÈCE. LiEs écailles qui revêtent le corps et la queue de ce poisson sont minces et se dé- tachent facilement ; sa ligne latérale suit d'assez près la courbure du dos ; sa caudale est fourchue; il ne parvient que très- rare- ment à la longueur de deux décimètres { environ sept pouces) ; ses thoracines et la nageoire de sa queue sont jaunes ou dorées; sa chair est grasse et d'un goût agréable ; on >■ I — ■ ■ ' ■ ■ ' ■•■ "• (i) Pilitschei , nom de cette espèce en langue ma- labare. Par les français qui fréquentent les Indes , pelit maquereau. En allemand , klein mahrele. Ea anglais , little makrel. Son ni ni. (2) Caranxomorus pilitschei. En langue malabarc;^ pilitschei. Scomkre minulust DIoch , pi, ccccxxix , %. 2., 3o HISTOIRE le trouve souvent en très-grand nombre dans la mer et dans les embouchures des fleuves qui arrosent la côte de Malabar (i). (i) 7 rayons à la membrane branchiale du caranxo- more pilitschei. 16 rayons à cbaqae pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons arliculés à chaque thoracine. 24 rayons à la caudale. DESC^SIO. 3i SOIXANTE - CINQUIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. LES C^SIO, Une seule nageoire dorsale ; point de petites nageoires au dessus ni au dessous de la queue; les côtés de la queue rele- vés longitudinalement en carène, ou une petite nageoire composée de deux aiguil- lons et d'une membrane au devant de la nageoire de Tanus, ou la nageoire dorsale très-prolongée vers celle de la queue; la lèvre supérieure très- extensible ; point d'aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. PRE MI ÈRE ESPÈCE. liE c^sio AZUROR ; ccBsio cœrulaureus, — ^ L'opercule branchial recouvert d'écaillés semblables à celles du dos, et placées les unes au dessus des au 1res. SECONDE ESPÈCE. Le c^sio poulain ; cœsio equulus, -~« Une fossette calleuse et une bosse osseuse au devant des nageoires thoracines. 5a HISTOIRE LE C^SIO AZUROR (i), PAR LACÉPÈDE, PREMIERE ESPECE. V>iESio est le nom générique donné par Commerson au poisson que nous désignons par la dénomination spécifique ù'azuror ^ laquelie annonce Téclat de For et de l'azur dont il est revêtu. Le naturaliste voyageur a tiré ce nom de cœsio , de la couleur bleuâtre , en latin cœsius , de Tanimal qu'il avoit sous ses yeux. En reconnoissant les grands rapports qui lient les caesio avec les scombres, il a cru cependant devoir les en séparer. Et c'est en adoptant son opinion que nous avons établi ]e genre particulier dont nous nous occupons, que nous avons cherché à circonscrire dans des limites pré- cises, et auquel nous avons cru devoir rap- porter non seulement le ca^sio azuror décrit ■ ■ ' ■ .1 I 1^ ■ (i) Cœsio cœrulaureus. Cœsio dorso cœruleo , tœniâ lineœ laterali super^ ductâ ,Jlavescente deauratâ^ corpore subteriore argenteOf caudœ marginibus undiq^ue rubentibus. Commerson, manuscrits déjà cités. pai; DESC^SIO. 33 par Commerson , mais encore le poulain placé par Forskœl , et d'après lui par Bona- terre, au milieu des scombres, et inscrit par. Gmeîin parmi les centrogastères» L'azuror est très- beau. Le dessus de ce poisson est d'un bleu céleste des plus agréa- bles à la vue , et qui, s'étendant sur les côtés de l'animal, y encadre, pour ainsi dire, une bande longitudinale d'un jaune doré , qui règne au dessus de la ligne latérale , suit sa courbure, et en parcourt toute Fétendue. La partie inférieure du caesio est d'un blanc brillant et argenté. Une tache d'un noir très-pur est placée à la base de chaque nageoire pectorale, qui la cache en partie, mais en laisse paroître une portion , laquelle présente la forme que l'on désigne par le nom de chei^ron brisé, La nageoire de la queue est brune, et bordée dans presque toute sa circonférence d'un rouge élégant. L'anale est peinte de la même nuance que cette bordure. On re- trouve la même teinte au milieu du brun des pectorales,- la dorsale est brune, et les thoracines sont blanchâtres. L'or, l'argent, le rouge, le bleu céleste^ le noir sont donc répandus avec variété et magnificence sur le c£esio que nous consi- Poiss. Tome VIIL C 54 HISTOIRE dérons; et des nuances brunes sont distri- buées au milieu de ces couleurs brillantes, comme pour les faire ressortir , et terminer l'effet du tableau par des ombres. Cette parure frappe d'autant plus les yeux de l'observateur, qu'elle est réunie avec un volume un peu considérable, l'azuror étant à peu près de la grandeur du maquereau , avec lequel il a d'ailleurs plusieurs rapports. Au reste, n'oublions pas de remarquer que cet éclat et cette diversité de couleurs que nous admirons en tâchant de les peindre, - appartiennent à un poisson qui vit dans l'aichipel des grandes Indes , particulière- ment dans le voisinage des Moluques , et par conséquent dans ces contrées où une heureuse combinaison de la lumière, de la chaleur , de l'air et des autres élémens de la coloration donne aux perroquets , aux oiseaux de paradis , aux quadrupèdes ovi- pares, aux serpens , aux fleurs des grands arbres et à celles des humbles végétaux , l'or resplendissant du soleil des tropiques , et les tons animés des sept couleurs de l'arc céleste. L'azuror brilloit parmi les poissons que les naturels des Moluques apportoient au vaisseau de Commerson , et le goût de sa chair étoit agréable. D E s C ^ s I O. 55 Le museau de ce cœsio est pointu; la lèvre supérieure très-extensible; la mâchoire inférieure plus avancée que celle de dessus, lorsque la bouche est ouverte; chaque mâ- choire garnie de dents si petites que le tact seul les fait distinguer; la langue très-petife, cartilagineuse, lisse et peu mobile; le palais aussi lisse que la langue; l'œil ovale et très- grand; chaque opercule composé de deux lames, recouvert de petites écailles, excepté sur ses bords, et comme ciselé par des rayons ou lignes convergentes; la lame postérieure de cet opercule conformée en triangle; cet opercule branchial placé au dessus du rudi- ment d'une cinquième branchie ; la conca- vité des aies osseux qui soutiennent les branchies dentée comme un peigne; la na- geoire dorsale très -longue, et celle de la queue profondément échancrée (i). (i) 7 rayous à la membrane l)rancliialc. 9 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés à la nageoire du dos. 24 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 2 rayons aiguillonnés et i3 rayons articulés à celle de l'anus. 17 rayons à celle de ta queue. C 2 36 HISTOIRE LE POULAIN (i). LE C^SIO POULAIN (2), PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPECE. V^ E poisson a une conformation peu com- mune. Sa tête est relevée par deux petites saillies alongées qui convergent et se réunissent sur le front; un ou deux aiguillons tournés vers la queue sont placés au dessus de chaque œil; les dents sont menues, flexibles, et, pour ainsi dire , capillaires ou sétacées ; (i) Le poulain. Rw arabe, a&oi^ irz^rse, littéralement père de la selle , c'est-à-dire , qui porte la selle. Sconiber pinnulis pirinâque dorsi connatis scomher equula. Forskœl , Faim. ^Egypt. Arab. p. 58, 11^ 77. — ArtecTi , Gen. pisc. gen. 25 ,n° 19. additani. Centrogaster pinnulis pinndque dorsi connatis centrogaster equula. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170 bis , sp. 5. Sonîjini. (2) Cœsio œquulus, Centrogaster equula. Lin. édit. de Gmclin. — Forskœl , Faun. Arabie, p. 58 , n^ 77. Scombre petite Jument. Bonat. pi. de l'Enc. mcth. DES C /î: S I o. 57 Topercule est comme collé à la membrane branchiale; on voit une dentelure à la pièce antérieure de ce même opercule; une mem- brane lancéolée est attachée à la partie su- périeure de chaque nageoire thoracine; la dorsale et la nageoire de Tanus s'étendent jusqu'à celle de la queue, qui est divisée et présente deux lobes distincts; et enfin au devant des nageoires thoracines paroît une sorte de bosse ou de tubercule osseux, aigu, et suivi d'une petite cavité linéaire, et également osseuse ou calleuse. Ces deux callosités réunies , cette éminence et cet enfoncement ont été comparés à une selle de cheval; on a cru qu'ils en rappeloient vaguement la forme; et voilà d'où viennent les noms de petit cheval , de -petite jument^ de poulain et de pouline , donnés au poisson que nous examinons (1). m - • , I. . I 1^ (î) 4 rayons à la membrane des brancliies. 8 rayons aiguillonnés et 16 rayons articulés à la nageoire du dos. 18 rayons à chacniie des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés à celle de l'anus. 17 rayons à celle de la queue. c 3 58 HISTOIRE Au reste , ce csesio est revêtu d'écaillés très - petites , niciis brillantes de l'éclat de l'argent. Il parvient à la longueur de deux décimètres (sept pouces environ). Forskœl l'a vu dans la nier d'Arabie , où il a observé aussi d'autres poissons (i) presque entière- inent semblables au poulain, qui n'en dif- fèrent d'une manière très-sensible que par un ou deux rayons de moins aux nageoires dorsale , pectorales et caudale , ainsi que par la couleur glauque et la bordure jaune de ces mêmes nageoires, des thoracines et de celle de l'anus , et que nous considérerons, qiianfc à présent et de même que les natu- ralistes Gmelin et Bonaterre , comme une simple variété de l'espèce que nous venons de décrire (2). ( I ) Scomher pinhis glaucis , viargine jiavis. Forskœl, Faun. Arab. p. 58.. Scomhre meillet. Bonaterre, pi. rie l'Enc. mélh. (?.) Forskœl présente le poisson nommé meillet à Dsjidda et berbis à Lolieia, comme une simple variété du poulain. Sonnini. DES CiESIOMORES. 39 SOIXANTE - SIXIÈME GENRE. PAR LACÉPÈDE. LES C^SIOMORES. XJ N E seule nageoire dorsale ; point de petites uageoires au dessus ni au dessous de la queue; point de carène latérale à la queue , ni de petite nageoire au devant de celle de l'anus ,• des aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. PREMIÈRE ESPÈCE. Le c^siomore bâillon; cœsiomorus JBaillonii. — 'Deux aiguillons isolés au devant de la nageoire dorsale; le corps et la queue revêtus d'écaillés assez grandes. SECONDE ESPÈCE. Le ciEsioMORE bloch; cœsiomorus Blochii. — Cinq aiguillons isolés au devant de la nageoire dorsale ; le corps et la queue dénués d'écaillés facilement visibles. C 4 4o HISTOIRE LE C.ESIOMORE BAILLON (i), PAR LACÉPÈUE. PREMIÈRE ESPÈCE. xNous allons faire connoître deux cœsio-, mores ; aucune de ces deux espèces n'a en- core été décrite. Nous en avons trouvé la figure dans les manuscrits de Conimerson. Nous dédions Tune de ces espèces à Bâillon, l*un des plus zélés et des plus habiles cor- responclans du muséum national d'histoire naturelle, qui rend chaque jour de nou- veaux services à la science que nous culti- vons, par ses recherches, ses observations, et les nombreux objets dont il enrichit les collections de la république , et dont Bu /Ton a consigné le juste éloge dans tant de pages de cette Histoire naturelle. Nous consacrons l'autre espèce à Ja mé- moire du savant et célèbre ichthyologiste , le docteur Bloch de Berlin , comme un nouvel hommase de l'estime et de l'amitié qu'il nous avoit Hispirees. ., ... r . (i) Cœsiomorus BailloniL DES C^SIOMORES. 41 Le ca9siomore bâillon a le corps et la queue couverts d'écaillés assez grandes , ar- rondies , et placées les unes au dessus des ' autres. On liQXi voit pas de semblables sur la tête, ni sur les opercules, qui ne sont revêtus que de grandes lames. Des dents pointues et un peu séparées les unes des autres gainissent les deux mâclibires, dont rinférieure est plus avancée que la supé- rieure. On voit le long de la ligne latérale, qui est courbe jasques vers le milieu de la longueur totale de l'animal , quatre taches presque rondes et d'une couleur très- foncée. Deux aiguillons^ forts, isolés, et tournés en arrière, paroissent au devant de la nageoire du dos, laquelle ne commence qu'au delà de l'endroit où le poisson montre la plus grande hauteur, et qui, conformée comme une faux, s'étend presque jusqu'à la nageoire caudale. ' La nageoire de l'anus, placée au dessous de la dorsale, est à peu près de la même étendue et de la même forme que cette der- nière, et précédée de même de deux aiguil- lons assez grands et tournés vers la queue. La nageoire caudale est très -fourchue ; les thoracines sont beaucoup plus petites que les pectorales. 42 H I s T O I 11 E LE CESIOMORE BLOCH (i), PAR LACÉPÈJDE. SECONDE ESPÈCE. I^'E poisson a beaucoup de ressemblance avec le bâillon : la nageoire dorsale et celle fie Tan us sont en forme de faux dans cette espèce, comme dans le csesiomore dont nous venons de parler; deuxj aiguillons isolés hérissent le devant de la nageoire de fanus; la nageoire caudale est fourchue , et le$ thoracines sont moins grandes que les pec^ torales dans les deux espèces : mais les deu:?^ lobes de la nageoire caudale du bloch sonf beaucoup plus écartés que ceux de la naj geoire de la queue du baillpn ; la nageoire dorsale du bloch s'étend veis la tête fns^ qu'au di^k du plus grancl djainètre vertical .cie Tanin ja^ ; cinq aiguillons isolés et très- forts sont placés au devant de cette mêmi^ nageoire du dos. La nuque est arrondie; la (i) Cœsiomonts Bloch IL -^ - DES C^ESIOMORES. 43 tête grosse et relevée; Ja mâchoire supé- rieure terminée eu avant, comme Tiufé- rieure, par une por f ion très-haute , très-peu courbée et presque verticale; deux lames au moins composent chaque opercule ; on ne voit pas de tache sur la ligne latérale, qui de plus est tortueuse; et enfin les tégumens les plus «Xitéi^ieurs du bloch ne sont recou- verts d'aucune écaille facilement visible. 44 PECHES là — — ~ ' '. PÈCHES DES SCOMBRES. Pèche du Thon» San ancienneté. JLiA pêche des thons re- monte au moins au siècle d'Aristote ; au rap- port de ce philosophe, les fameuses pèches de ces poissons éloient celles qui se faisoient à îa porte de Bysance , aujourd'hui Consrau- tinople y qui , pour cette raison , porioit le nom de Corne d'or. Au second siècle de noire ère , Oppiea a composé un poëme sur la pêche, si estimé de l'empereur Caracalla, que ce prince fit donner un écu d'or pour chaque vers. On y remarque ce passage curieux : « Les thons , dit le poëte , se jettent en foule dans les filets qu'on leur a préparés , et dans cette espèce de labyrinthe d'où ils ne peuvent plus sortir. îls sortent du grand Océan et viennent au prinlems dans nos mers , lorsque le mâle e! la femelle sont agités des mêmes désirs. Les fiers espagnols les attendent au délroit et les enlèvent les premiers; ils sont ensuite la proie des pê- cheurs celtes qui sont à Tembouchure du DES SCOMBRES. 45 Rhône , et des marseillais , anciens habitans de Pkocée; enûn ils tombent clans les filets de ceux qui habitent File de Sicile et les bords de la mer Thyrrénienne. » Eorsque cette armée printannière est entrée par le détroit, c'est une grande nou- velle pour les pêcheurs. Ils choisissent, pour les attendre, un lieu du rivage qui ne soit ni trop resserré, ni trop exposé au v^nt, mais qui forme une retraite commode. Là, sur la cime d'une montagne voisine, est assis celui qui veille à la pêche; aussitôt qu'il voit venir les thons , il appelle ses compagnons. Tous les filets sont tendus, et forment des appai/temens dans la mer; car on y voit un vestibule , des chambres , des portes et un corps-de-logis enfoncé ». (Liv. 5, v. 856.) Voilà l'origine des madragues , dont je par- ierai dans la suite de cet article. c( Il ne faut pas être surpris, dit Athénée, qui écrivoit , dans le même siècle , si les béotiens sacrifient aux dieux des grosses anguilles , puisque nos pêcheurs , dans le tems où ils prennent les thons , après avoir retiré leurs filets , immolent un de ces pois- sons à Neptune. Ils avoieut aussi coutume de lui offrir un pareil sacrifice, avant la pêche , pour le prier d'éloigner de leurs filets 46 PECHES le xipliias ( Fespadon ) qui les déchîroit». (Liv. 17 , chap. 297). Tems de la pêche du thon. Selon le même historien on ne pêehoit ce poisson dans THellespont , la Pi opontide et lePont-Euxin, que depuis ]e commencement du printems jusques vers la fin de Tautomne. Du tems de Rondelet , écrivain du seizième siècle , c'étoit au priotems, en automne, et quel- quefois en élé , qu'on prenott une grande quantité de thpns, près des cotes d'Espagne, et sur-tout vers le détroit de Gibraltar. Quoique depuis le tremblement de terre de 1744, les thons se jettent en plus grand nombre vers ki côte d'Afrique, il n'en est pas moins vrai qu'à l'issue de Thy ver , ces poissons abondent près des» rivages d'Espagne et dans toute la largeur du détroit. On en pêche en Irès-grande quantité à Conil , vil- lage à sept lieues de Cadix, et au mois de mai une affluence de spectateurs jouit de ce singulier coup d'œil. (c On m'a assuré, dit Guys, qu'autrefois le duc de Médina Sido- nia s'étoit fait, à Conil , une rente annuelle de quatre -vingt niille ducats en thons; cependant ce poisson n'est pas recherché chez ce peuple; il est communément pkis gros et beaucoup moins délicat en Espagne DES SCOMBRES. 47 et en Portugal qu'en Provence)). (Lettres sur Ja Grèce. ) Sur plusieurs rivages de France et d'Es- pagne, voisins de l'extrémité occidentale de la chaîne des Pyrénées , on s'occupe de la pêche des thons depuis les derniers jours d'avril jusqu'en octobre; et dans les auti^s parties du territoire français on est assuré que l'arrivée des maquereaux annonce celle des thons qu'ils poursuivent pour en faii-e leur proie. L'avidité du thon pour les maquereaux est si marquée et si connue que, pour les attirer dans un piège, il suffit de leur pré- senter un leurre qui imite même grossiè- rement la forme de ce poisson. Sa voracité le porte aussi vivement sur plusieurs autres espèces, et particulièrement sur les sar- dines , au point que le simulacre iujparfait de ces petits animaux devient, entre les mains du pécheur , un appât assuré qui entraîne le thon avec la plus grande faci- lité. Dans les environs de Bayonne sur- tout, on fait im très-heureux usage de ce moyen; un bateau allant à la voile traîne des lignes dont les haims ou hameçons sont recouverts d'un morceau de linge, ou d'uu petit sac de toile en forme de sardine, et il 48 PECHES ramène ordinairement plus de cçnt cin- quante thons. Manière de pécher le thon. On pêche ce poisson au doigt , à la canne , au libouret , au grand couple^ au thonaire et à la ma- drague. Pêche au doigt, La principale différence qu'il y a entre cette façon de pécher et celle qui se fait avec une ligne au bout d'une perche, ligne ou canne, dans un petit bateau, consiste en ce que la ligne tient à un de ces trois instruniens , et elle ne peut être que d'une longueur médiocre, au lieu que celle qu'on tient à la main peut avoir douze ou quinze brasses de longueur. Lorsqu'on ap- plique cette méthode à la pêche du thon, il est nécessaire que la corde qui sert de Wgue et rhaim soient proportionnés au poids et à la grosseur du poisson; quant à l'appât , ce qu'on vient de dire, il n'y a qu'un moment, ne laisse rien à désirer. La nuit paroît le tems le plus propre à cette espèce de pêche. Alors deux hommes s'embarquent dans un léger bateau , ayant chacun à la main une ligne au bout de la- quelle sont des haims amorcés. Ils la tirent à bord dès qu'ils sentent qu'il y a quelque chose de pris. Pêche DES SCOMBRES. % Pèche à la canne. Cette pêche consiste à attacher au bout d'une perche une Hgne garnie d'un haini, qu'on retire prompte- nient 5 en soulevant la perche, lorsque le poisson a mordu à l'appât. Le terme de canne peut venir de ce qu'au lieu de perche on se sert d'un roseau , canna, ou de ce qu'on dispose quelquefois les gaules ou perches pour cette pêche, de manière que, quand on ne les emploie pas à cet usage, on s'en sert comme de canne à la promenade. Les pêcheurs ont coutume de faire leurs perches ou cannes d'un bois élastique et léger , de coudrier ou de saule : celui de mi- cocoulier , qu'on tire de Perpignan pour en faire des baguettes de fusil, seroit très-propre à cet usage , parce qu'il est léger et plie beaucoup sans se rompre. Ici, comme dans le paragraphe précédent, la ligne sera proportionnée au volume du poisson ,• sa matière demande quelques ob- servations. Des pêcheurs, qui n'y regardent pas de fort près, composent leur hgne d'un fil retors , bien travaillé et formé de plusieurs brins. Il paroît que, pour la pêche du thon, cette ligne ne suiïiroit pas et risqueroit de se rompre : le plus sûr est d'employer une Pqîss. Tome VIII. D 5o PECHES corde assez forte , vu sa longueur , pour résister aux bonds et aux efforts d'un thoa d'une certaine grosseur. Un assemblage dô crins bien choisis , et sur-tout bien noués, tant entre eux qu'à la canne et au haim , semble à quelques pêcheurs préférable à l'usage des cordes. Quelques-uns poussent l'attention jusqu'à vouloir que la ligne soit teinte en gros verd pour mieux imiter la couleur des eaux de la mer. Il est facile de donner cette teinle au chanvre ; voici la méthode pour la faire prendre au crin. Il faut ))rendje une pinte, mesure de Paris , de petite bierre , et une de mi -livre d'alun; mettre l'un et l'autre, ainsi que les crins , dans un ])ot de terre , qu'on fera bouillir doucement une demi-heure. Il s'y formera une écume jaune; alors on ajoutera une demi-livre de couperose concassée avec le crin; on fera doucement bouillir le tout jusqu'à réduction de moitié , et trois ou quatre heures après le refroidissement on retirera le crin , qui se trouvera de la cou- leur désirée. La ligne destinée à la pêche du thon, longue de plusieurs brasses , ne pouvant être formée de crins d'une seule pièce , il faut nécessairement assembler des mor- DES SCOMBRES; 5ï ceaux séparés, puis les unir solidement et les nouer ensemble pour qu'ils puissent donner une longueur totale suffisante. Pour cela on met deux de ces sections de manière qu'elles entament un peu Tune sur lautre; on les unit ensuite , par un nœud , en faisant faire deux révolutions aux bouts des crins. Quand on a serré le nœud , les crins ne peuvent plus se séparer, et Ton coupe avec des ciseaux ce qui excède le nœud. On en réunit ainsi un nombre suffisant pour faire une ligne de Ja longueur nécessaire. Quelques pêcheurs prétendent que , pour la pièce qui fait le bout de la ligne du côté de riiaim , il ne faut pas commettre les crins, et qu'il vaut mieux se contenter de les tendre à côté Tun de l'autre; parce qu^alors, disent- ils, les crins paroissent moins dans l'eau et n'effarouchent pas les poissons. Cependant l'usage le plus commun est de les tordre ensemble l'un sur l'autre, pour leur donner plus de consistance et de force. Lorsque de légers mouvemens imprimés à la ligne avertissent que le poisson com- mence à attraper l'appât , il faut se modérer et lui donner le tems de lavaler; mais dès qu'on s'aperçoit qu'il y tient bien , on donne une secousse pour piquer le poisson, pour D 2 3â PECHES l'engager à faire entrer la pointe de Fhaim dans le gosier; c'est à ce moment que les thons se tourmentent beaucoup; alors loin de tirer la ligne, il faut la lâcher peu à peu et les laisser se promener de côlé et d'autre, jusqu'à ce que jugeant qu'ils sont fatigués , et que leurs forces commencent à manquer, on puisse doucement et sûrement les tirer à bord. Quelques pêcheurs , employant de gros liaims et des lignes très-fortes, ont coutume, avant de metti e le poisson à l'air , de saisir la ligne à la main , et tenant la tête de l'ani- mal élevée, ils lui font avaler de l'eau et perdre ainsi bientôt ses forces. Mais , comme en conviennent tous les gens du métier, les grosses lignes et les liaims renforcés effa- rouchent les poissons, et il ny a que les affamés qui approchent. Pêche au libouret. Le libouret est uu instrument composé d'une corde ou ligne principale , à l'extrémité de laquelle est sus- pendu un poids de ploaib; la corde passe au travers d'un morceau de bois d'une cer- taine longueur , nommé avaleite. Ce mor- ceau de bois est passé dans l'un de ses bouts, de manière à pouvoir tourner librement autour de la corde. Cette avalette est d'ail-: DES SCOMBRES. 53 leurs maintenue, à une petite distance du plomb, par deux nœuds que l'on fait à la corde, l'un au dessous et l'autre au dessus de ce morceau de bois. Au bout de Tavalette, opposé à celui que la corde traverse , on attache une ligne garnie de plusieurs em- piles ou petites lignes, qui portent des haims, et qui sont de différentes longueurs, pour ne point se mêler les uns dans les autres. Cet instrument sert communément pour les pèches sédentaires , le poids du plomb por- tant toujours sur le fond de la mer. D'après cette description on conçoit que quand la maîtresse corde est tendue par le plomb, l'avaîette a la liberté de se mou- voir autour de cette corde, et les piles où sont attachés les haims se dirigent sans s'em- barrasser l'un dans Tautre , suivant le cours de l'eau. Il peut donc se prendre autant de poissons qu'il }'• a de haims, parce que les piles étant, ainsi qu'il a été dit , de différentes longueurs, les haims ne se rencontreront pas les uns vis-à-vis des autres. Avec cette espèce d'instrument (Voyez- en la figure, planche XXXIV, fig. 2.), la pêche se fait à l'ancre : E est la barque de grès; F le cable de l'ancre ; G la corde du libouret. Le poids doit porter sur le fond. D 3 54 PECHES Pour mettre à la nier ce libourel , les trois pêcheurs se rangent sur un bord ,* une partie de la maîtresse corde est levée auprès d'eux sur un banc, où elle est roulée sur une espèce de châssis que les pécheurs nomment traillet. fls n'ont pas coutume de jeter le plomb à la mer, comme le pratiquent ceux qui pèchent à la balle, c'est-à-dire, à une mul- titude de haims suspendus dans toute la longueur d'une ligne 5 ils niellent d'abord à la mer les piles ou lignes garnies d"appât, en les posant doucement avec les mains; on met aussi doucement le plomb et l'ava- lette ; et la corde se file jusqu'à ce qu'on sente que le plomb repose sur le fond. Si on vouîoifc entreprendre cetle pèche du bord d'un bateau qui fût fort élevé au dessus de l'eau , il y auroit à craindre que la maîtresse corde venant à se déloidre, il en arrivât une confusion et un mélange des ligues les unes avec les aulres, et il n'en pourroit résulter qu'une assez mau-. vaise pèche. En amorçant les haims du libouret, il faut bien avoir soin que les appâts pendent à ces haims, afin que, se mouvant et comme fré- tillant dans l'eau, ils soient plus propres à DES SCOMBRES. 55^ attirer Tattenlioa du poisson, sur-tout lors- qu'on fait une pêche sédentaire , comme celle dont il s'agit ici. Lorsqu'il est question de relever le libou- ret, chaque pêcheur tire sa maîtresse corde à petites brasses ; et quand Ta Valette paroi t hors de l'eau , le matelot le plus près de lui tire, le plus promptement qu'il peut, la ligne, les empiles et le poisson , tandis que l'autre continue à amener la maîtresse corde. Au moment où le poisson pris est dans la cor- beille , chaque matelot s'empresse de re- mettre des appâts à son avalette, et il tend, de nouveau , avec les mêmes précautions que je viens de détailler. Pêche au grand couple. Les basques font la pêche du thon avec un instrument assez approchant du libouret, et qu'ils appellent le grand couple. On attache au bout d'une ligne un mor- ceau de fil d'archal, d'une ligne de diamètre, d'un ou deux pieds de longueur , et un peu courbé en arc; le milieu est fortifié au moins par deux petites jumelles de bois , assu- jetties par les révolutions d'un fil retors; au Centre de l'intérieur de la courbe, on pra- tique une petite anse ronde , de corde , à laquelle tient un poids d'une demi -livre; D 4 56 PECHES ^ et au point correspondant dans la partîe convexe , on forme une autre anse ovale destinée à attacher la ligne qui porte le couple. Les deux extrémités de ce fil d'archal sont aplaties comme le bout du corps des haims, et on y attache plusieurs fils de lon- gueurs inégales, en sorte que les plus courtes aient au moins une brasse. Sur la côte de Normandie , les pécheurs , en se servant de cet appelet pour d'autres espèces de poissons, ne montent qu'une chaloupe ; au lieu que les basques , accou- tumés à l'appliquer en grand à la pêche du thon , se mettent huit ou dix hommes dans une barque ; chacun jette son couple à la mer, et le retire lorsqu'il croit avoir pris quelque chose. Comme on tient les lignes qui répondent aux couples plus longues les unes que les autres , les haims occupent une grande étendue de mer , dans laquelle se dévelop- pant comme un vaste éventail, il se pré- sente toujours des poissons à diflerentes profondeurs et à des rayons fort étendus. Cette pêche se fait tantôt à l'ancre, et tantôt en portant peu de voile. Pèche au thonaire. Le thonaire, espèce de DES SCOMBRES. Sy filet destiné en Provence à la pêche du thon , est ou sédentaire , et alors dans le pays il se nomme thonaire de poste; ou il est dérivant, et il s'appelle coumntille ^ dans la plupart des endroits de la Provence. Le thonaire de poste est composé de trois pièces de filet, jointes les unes au bout des autres; chacune ayant quatre-vingts brasses, le filet entier est de deux cent quarante,* sa chute est de six brasses, mais on la double en joignant deux pièces l'une au dessus de l'autre. Le bas du filet n'est pas plombé, mais on attache , de dix en dix brasses , à la corde qui le borde, des cablières, chacune du poids de dix à douze livres. La tête du filet est soutenue par cent soixante nattes ou flottes de liège , distribuées à une brasse et demie ou deux les unes des autres. Le filet s'établit, un bout à la côte et l'autre au large, d'abord en ligne droite, ensuite on lui fait décrire un crochet. Le bout qui tient à la terre est fixé par un grapin , ou ampin de fer, qui pèse environ un quintal ; le reste flotte au gré du cou- rant. Comme les thons suivent ordinaire- ment les côtes , lorsqu'ils rencontrent le filet, ils le côtoient dans sa longueur; et 58 PECHES quand ils sont parvenus au contour de Fex- tréniité, ils s'effarouchent , s'agitenl et s'em- barrassent eux-mêmes dans le filet, où quel- quefois viennent aussi se prendre d'autres gros poissons. L'autre espèce de thonaire , nommée cou- rantilley est abandonnée à elle-même et dé- rive au gré du courant. Ce second filet , com- posé comme le précédent et avec les mêmes mailles, est communément plus long, étant formé de trois ou quatre pièces; sa chute est de six à sept brasses. La tête est garnie de quelques nattes de liège, pour se soutenir , ainsi que d'un quarteron de liège distribué en six pièces sur chaque brasse ; mais on ne met point de cabîières au pied. Un seul liband d'auffe, long de trente brasses, fait descendre le filet dans la mer, en soi te qu'ail y en ait une partie qui flotte , pen- dant que l'autre est à quelque distance du fond. Ce filet devant faire une panse ou bourse , les mailles ne sont attachées à la monture que de quatre en quatre. La courantille se jelle en ligne droite, au gré des courans , en faisant attention qu'ils puissent la prendre de plein et Fentraî- iier. Un bateau monté par quatre hommes s'attache à un bout du filet et le laisse déri-r DES S C O M B R E S. 59 ver et emporter par les coiirans, de manière qu'ion relève quelquefois, à deux ou trois lieues de l'endroit où Ton avoit calé; c'est ordinairement la nuit qu'on cale et on re- lève le matin. Il faut observer qu'en Pro- vence, comme dans le golfe de Messine, cette pêche n'est permise que depuis le milieu de juin jusqu'au commencement d'avril. La pèche de la couran tille se pratique aussi à Leucatte, près de Narbonne. Le filet est composé de huit pièces , chacune de trente à quarante brasses de longueur. Dans le bateau il y a toujours un pêcheur de veille , qui tient la corde à laquelle le filet est attaché. Lorsqu'il s'aperçoit que les thons ont donné dedans, il éveille ses cama- rades ; alors tous saisissant la tête du filet , ils se halent dessus , jusqu'à ce qu'ils sentent les efforts des poissons pour se dégager ; c'est le moment de soulever le filet pour prendre les thons ,• dès que le filet est débar- rassé , on le replonge , on va reprendre son amarre , et la pêche continue. Pêche à la madrague. C'est ici le mode solemnel de la pêche du thon , et un des spectacles le plus curieux de l'industrie des hommes. 11 n'est plus question d'un simple 6o PECHES filet à prendre un certain nombre de ces poissons , ce sont des parcs entiers , des appartemens , des chambres de mailles , enfoncés au fond de la mer pour prendre des quantités incroj^ables de thons. Les cloi- sons qui forment ces chambres sont soute- nues par des flotles de liège étendues au moyen d'un lest de pierres maintenues par des cordes, dont une extrémité est attachée à la tête du filet, et l'autre amarrée à une ancre. Comme les madragues sont destinées à arrêter les grandes troupes de ces poissons au moment où ils abandonnent les rivages pour voguer en pleine mer, on établit entre la rive et la grande enceinte une de ces longues allées qu'on appelle chasses ,• les thons suivent cette allée , arrivent k la ma- drague 5 passent de chambre en chambre , parcourent quelquefois , de compartiment en compartiment , une longtieur de plus de mille brasses , et parviennent en^in k la dernière chambre que Ton nomme chambre de la mort y corpon ou corpou. Pour forcer les thons à se rassembler dans ce corpou, qui doit leur devenir si funeste , on les pousse et on les presse par un filet long de plus de vingt brasses, tendu DES SCOMBRES. 6î derrière ces poissons , au moyen de deux bateaux, dont chacun soutient un des angles supérieurs du iilet , et que Ton fait avancer vers la chambre de mort. Quand les pois- sons sont rassemblés et entassés dans ce corpou , plusieurs barques chargées de pê- cheurs s'en approchent ; on soulève les filets qui forment cette enceinte particulière , ou fait monter les thons très-près de la surface de feau , on les saisit à la main , ou on les enlève avec des crocs. On peut bien imaginer que tous les voya- geurs qui vont en Provence sont infiniment curieux de voir une madrague, et combien ils sont satisfaits s'ils sont assez heureux pour être témoins d'une pêche abondante. « C'est un spectacle admirable , dit le célèbre Duhamel , que de voir quelquefois sept à huit cents poissons, dont quelques- uns pèsent cent cinquante livres , rassemblés dans un compartiment qu'on nomme le corpou , dans lequel on en aperçoit qui font des efforts considérables pour s'échapper ou pour se défendre contre ceux qui veulent les prendre Le combat qui se fait entre les pêcheurs et les poissons , les cla- meurs des spectateurs, où se mélo souvent rharmonie de plusieurs cors de chasse. 62 PECHES joint à la légèreté et à Tactivité des pêcheurs provençaux, sont un spectacle très -amu- sant, et qui ne sort point de la mémoire des voyageurs qui l'ont vu ». a On accourt à ces madragues , ajoute le docte Lacépède , comme à une fête on s'entoure d'instrumens de musique : et quelles sensations fortes et variées ne font pas , en effet , éprouver l'inimensité de la mer , la pureté de Tair , la douceur de la température , l'éclat d'un soleil vivifiant , que les flots mollement agités réfléchissent et multiplient , la fraîcheur des zéphirs , le concours des bâtiniens légers , l'agilité des marins, l'adresse des pêcheurs, le courage de ceux qui combattent contre d'énormes animaux , rendus plus dangereux par leur rage désespérée , les élans rapides de l'im- patience, les cris de joie, les acclamations de la surprise, le son harmonieux des cors, le retentissement des rivages , le triomphe des vainqueurs et les applaudissemens de la multitude ravie » ! Tous ces détails et ces tableaux font naître dans l'esprit du lecteur un désir ardent de connoître à fond tous les procédés de cette espèce de pêche; je vais mettre sous ses yeux la description extrêmement exacte qu'en a // xmcv . y. S./'(K^ J)e J'epc ,fc/ J A MADUAGliE . rfn,r,:'n: DES SCOMBRES. 65 donnée Broquier 5 ingénieur et constructeur de vaisseaux , au département de Toulon ; telle que la présente le Traité des pêches , édition de Lausanne. Madrague de Toulon, La madrague copiée par cet officier, après avoir été témoin de tout, éloit placée au nord de la montagne des signaux , c'est-à-dire , au midi de ren- trée de la rade de Toulon. Elle étoit tendue à deux cents brasses de la côte ; ainsi sa chasse ou sa queue devoit avoir une pareille étendue. La longueur de cette madrague est de cent vingt - deux brasses , savoir ; la chambre F, seize brasses ; celle P, vingt-sept brasses ; celle O , vingt brasses ; celle Q , vingt - huit brasses, et la cinquième, Y, trente et une brasses. (Voyez la pi. XXXV, figure 1. a Les difFérens compartimens ont chacun leur nom particulier , dit le savant ingénieur dont je viens de parler, très- différent de ceux que j'ai pris à Bandol , et que j'emploîrai pour l'explication de la grande madrague». La première chambre, F, fig. i , se nomme à Toulon, bourdonnoro ; la seconde , P , qui forme la grande entrée , s'appelle le farati; la troisième , O , le gardy ; la quatrième , Q, le pichou; la cinquième, Y, est composée 64 PECHES de trois parties qui ont aussi leur nom parti- culier: la première, g h i k^ longue de dix- huit brasses, s'appelle le gradou; la seconde , ^ i k op, \e gravicheli ou gravichelli; sa lon- gueur est de huit brasses; enfin la troisième, o /? T T5 qui a cinq brasses, se nomme le coriwii. La grande entrée , a ^ , est de toute la longueur du. farati; cette partie n'est point garnie de filets et ne se ferme jamais. La largeur de la madrague en ut, en a dy et en e f ^ est de viogl-huit brasses. Elle en a vingt-cinq en 6 c , dix-huit en g h , qui est l'entrée du gradou , et elle se réduit à cinq brasses à l'extrémité du corpou, T T. Quoique cette madrague ne soit établie qu'à quinze brasses de profondeur , les filets qui en forment les murailles ont vingt-une brasses de hauteur , pour leur donner du jeu; on fait ordinairement ce jeu du tiers de la hauteur du filet, c'est-à-dire, que, pour un fond de seize brasses, le filet des murailles doit avoir vingt - trois à vingt- quatre brasses de hauteur. Les mailles de ce filet sont de onze à la brasse , qui est de cinq pieds trois pouces. Les filets qui forment l'enceinle des ma- dragues sout desimpies nappes, dont le pied esi DES SCOMBRES. 65 est assujetli au fond de la mer par des pierres^ et la lête retenue à la surface de Teau par des nattes de liège. Ainsi , il n'y a point de filet tendu sar le fond de la mer d'une muraille à l'autre. Les libands ou ralingues qui bordent le filet , haut et bas , doivent avoir beaucoup de force ; ceux des murailles ont six pouces de grosseur. Le bourdonnoro F , et le gctrdy O ne sont séparés de la grande entrée P, que par une demi - cloison ^ a q , e in; de sorte que la partie cl q ^ el celle f m , sont tout à fait ouvertes. L'ouverture b n ^ dapichou Q, est fermée par un fiiet dont les mailles ont environ dix-huit pouces en carré; il doit être exacte- ment tendu ; on ne le laisse jauiais tomber, les poissons traversant librement ses mailles. Enfin la porte de la dernière chambre Y est terminée par un filet dont les mailles sont environ onze à douze à la brasse. On le fait tomber quand on veut faire passer le poisson dans le corpou. L'arrangement de cette porte étant très-ingénieux , il con- vient de s'y arrêter un moment. A chaque coin h et g*, on place une pièce de filet triangulaire R, ^g. 2 et 3 , nommé giron , et dont les trois côtés qui sont égaux Foiss. Tome VIIL E 66 PECHES ont chacun dix-huit brasses. Le côlé G L est cousu perpendiculairement au filet de la muraille, à l'endroit où est la porte, en sorte que la pointe L est tout à fait au fond de la mer; et le côlé L S est cousu avec le côté vertical du filet de la porte, de ma- nière que , lorsqu'on laisse tomber celle-ci , les })ointes S des girons l'accompagnent jusqu'au fond de la mer; et quand on veut la fermer en halant sur les cordes X X, les girons se replient sur les côtés, et servent à joindre exactement la porte avec la muraille; ce qui empêche que le poisson ne puisse s'échapper entre-deux. La porte Y, planche XXXVI , est fermée ; et les girons plies sur les côtés sont marqués par M //ï , N/z. Il reste à faire connoître dans la pi. XXXV la dernière chambre Y , qui est celle de la mort du poisson, et par là devient la plus intéressante. Nous avons déjà dit qu'elle étoit composée de trois parties formées de trois sortes de filets, joints bout à bout les uns aux autres, par des nœuds qui en réunissent les mailles. Le premier de ce filet Y, nommé \egradou^ fig. 4 , a des mailles de quinze à la brasse. Il est arrêté par un de ses côtés B au fond de la mer, au moyen d'une corde à chaque bout J>e Jet>e . 8o PECHES j i • lasje j ce o 1 w ;2; ■^ ^ 0 '^ o i~i '/■' c r3 e , M CO •^ M OJ H P^ [ [ * p ci M . . ' * es c "5 o re < -H 2 é g ^ i S -:: Q M P? P^ ce '« ^ <1 co CO - 1 -f "2 .. <1 0 — '.J .2 .^ § p^ '^ 'c E ^ '^ ''^ c *o o o pi P^ P^ ce Pj. J2 « o « - ::i de ne montrer qu'un demi-cercle. De plus, on voit auprès de la base de cette nageoire , et de chaque côté de la queue , deux plaques osseuses , que Com- nierson nomme de petits boucliers, dont chacune est grande, dit ce voyageur, comme î'ongle du petit doigt de l'homme , et com- posée d'une lame un peu relevée en carène et échancrée par devant. DES NASONS. 119 On doit apercevoir d'autant plus aisé- ment ces deux pièces, qui forment un ca- ractère remarquable, que la longueur totale de l'animal n'excède pas quelquefois trente- cinq centimètres (un pied un pouce ou environ). Alors le plus grand diamètre ver-* tical du corps proprement dit, celui que l'on peut mesurer au dessus de l'anus , est de dix ou onze centimètres (quatre ou cinq pouces environ); la plus grande épaisseur du poisson est de quatre centimètres (dix-* neuf lignes environ); et la partie de la corne frontale et horisontale, qui est entiè- rement dégagée du front, a un centimètre de longueur (quatre lignes et demie environ). Commerson a vu le licorùet auprès des rivages de l'île de France; et si les dimen- sions que nous venons d'indiquer, d'après le manuscnt de ce naturaliste , sont celles que ce nason présente le plus souvent dans les parages que ce voyageur a fréquentés, il faut que cette espèce soit bien })lus favo- risée pour son développement dans la mer Rouge ou mer d'Arabie. En effet, Forskœl, qui l'a décrite, et qui a cru devoir la placer parmi celles de la famille des chétodons, au milieu desquels elle a été laissée par le sa- vant Gmelin et par Bonaterre , dit qu'elle H 4 120 HISTOIRE parvient à la lougueur de cent dix -huit centimètres ( une aune ou environ ). Les licornets vont par troupes nombreuses dans cette même mer d'Arabie; on en voit depuis deux cents jusqu'à quatre cents ensemble; et l'on doit en être d'autant moins surpris, que Ton assure qu'ils ne se nourrissent que des plantes qu'ils peuvent rencontrer sous les eaux. Quoiqu'ils n'aient le besoin ni l'ha- bitude d'attaquer une proie, ils usent avec courage des avantages que leur donnent leur grandeur et la conformation de leur tête ; ils se défendent avec succès contre des ennemis dangereux; des pêcheurs arabes ont même dit avoir vu une troupe de ces thoracins entourer avec audace un aigle qui s'étoit précipité sur ces poissons comme sur des animaux faciles à vaincre, opposer ie nombre à la force , assaillir l'oiseau car- nassier avec une sorte de concert, et le combattre avec assez de constance pour lui donner la mort, DES NASONS. 121 LE NASON LOUPE (1), PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPECE. V^ETTE espèce de nason, observée, décrite et dessinée , comme la première , par Com- merson, qui l'a vue dans les mêmes contrées, ressemble au licornet par la compression de son corps et de sa queue , et par la nature de sa peau rude et chagrinée ainsi que celle des squales. Sa couleur générale est d'un gris plus ou moins mêlé de brun, et par conséquent très- voisine de celle du licornet ; mais on distingue , sur la partie supérieure de ranimai, sur sa nageoire dorsale et sur la nageoire de la queue , un grand nombre de taches petites , lenticulaires et noires. Celles de ces taches que Ton remarque au- près des nageoires pectorales sont un peu plus larges que les autres ; et entre ces (i) Naso tuherosus. Licorne à loupe. Coramerson, manuscrits déjà cités, Naseus , naso ad rostrum connato , tuberiformU Id. ibid. îè« HISTOIRE^ riiémes nageoires et les orifices des branchies on voit une place noirâtre et très- rude au toucher. La tête est pkis grosse , à proportion du reste du corps , que celle dti licornet. La proiubéjance nasale ne se détache pas du museau autant que la corne de ce dernier nason : elle s'étend vers le haut ainsi que vers les côtés ; elle représente une loupe ou véritable bosse. Un sillon particulier, dont la couleur est très- obscure , qui part de Fangle antérieur de Foeil, et qui règne jus- qu'à rextrémité du museau , circonscrit cette grosse tubérosité ,• et c'est au dessus de l'origine de ce sillon , et par conséquent très- près de Toçil, que sont situés, de chaque côté^ deux orifices de narines, dont l'anté- rieur est le plus sensible. Les yeux sont grands et assez rapprochés du sommet de la tète; les lèvres sont co- riaces ; la mâchoire supérieure est plus avancée que l'inférieure, la déborde, l'em- brasse, n'est point du tout extensible , et montre, comme la mâchoire d'en bas, un contour arrondi, et un seul rang de dents incisives. Le palais et le gosier présentent des pla- ques hérissées de petites dents. DES N A S O N S. 125 Chaque opercule est composé de deux lames. Les arcs des branchies sont tuberculeux et dentelés dans leur concavité. Les aiguillons de la nageoire du dos et des thoracines sont très-rudes (i) ; le premier aiguillon de la nageoire dorsale est d'ailleurs très-large à sa base ; la nageoire caudale est en forme dp croissant, mais peu échancrée. On n'aperçoit pas de ligne latérale ; mais on trouve , de chaque côté de la queue , deux plaques ou boucliers analogues à ceux du licornet. Le nason loupe devient plus grand que le licornet; il parvient Jusqu'à la longueur de cinquante centimètres (un pied et demi environ). ■■ ' ' ■ — ■ 1 ■« ' (i) 4 rayons à la membrane 5esl)rancbies. 5 raj'-ons aiguillonnés et 5o rayons articulés à la nageoire du dos. ly rayons à ebacnne des pectorales. 2 aiguillons et 28 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 16 rayons à la nageoire de la queue. 124 HISTOIRE SOIXANTE -DIXIÈME GENRE. PARLACÈPÉDE. LES KYPHOSES. Xje dos très -élevé au dessus d'une ligne tirée depuis le bout du museau jusqu'au milieu de la nageoire caudale; une bosse sur la nuque; des écailles semblables à celles du dos sur la totalité ou une grande partie des opercules qui ne sont pas den-. télés. ESPÈCE. Le kyphose double -bosse; Jcyphosus hîgibbus, — Une bosse sur la nuque ; une bosse entre les yeux ; la nageoire de la queue fourchue. DES KYPHOSES. ia5 LE KYPHOSE DOUBLE-BOSSE (i), ^ PAR LACÉPÈDE. VjOMMErson nous a transmis la figure de cet animal. La bosse que ce poisson a sur la nuque est grosse, arrondie et placée sur une partie du corps tellement élevée que, si on tire une ligne droite du museau au milieu de la nageoire caudale, la hauteur du sommet de la bosse au dessus de cette ligne horisonlale est au moins égale au quart de la longueur totale de ce thoracin. La seconde bosse, qui nous a suggéré son nom spécifique , est conformée à peu près comme la première, mais moins grande, et située entre les yeux. La ligne latérale suit la (i) Kyphosus higibbus» Nota. Le nom générique hyphose , kyphostts , que nous avons donné à ce poisson, vient du mot kyphos , qui en grec signifie bosse, aussi bien que kyrtos , expression dont Blocli a fait dériver le nom d'ua genre de jugulaires, ainsi ^ue nous l'avons vu. 126 HISTOIRE courbure du dos, dont elle est très- voisine; Les nageoires pectorales sont alongées et terminées en pointe. La longueur de la na- geoire de l'anus n'égale que' lai moitié ou environ de celle de la nageoire dorsale. La nageoire de la queue est très-fourchue. Des écailles semblables à celles du dos recouvrent au moins une grande partie des opercules (i). m < • • •< •• ■ ' ...... » (i) i3 aiguillons et 12 rayons articulés à la nageoire dorsale. i5 ou 14 rayons à chacune des pectorales. 5 ou 6 rayons à chacune des thoracines, 14 ou i5 à celle de l'anus. DES OSPHRONEMES. 127 SOIXANTE -ONZIEME GENRE, P A B. L A C É P È D E, LES OSPHRONEMES. vyiNQ OU six rayons à chaque nageoire thoracine ; le premier de ces rayons aiguil- lonné , et le second terminé par un fila- ment très-long. PREMIERE ESPJÈCE. L'osPHRONÈME GORAMY ; osphroTiemus goramj, — La partie postérieure du dos très- élevée ; la ligne latérale droite; la na- geoire de la queue arrondie. SECONDE ESPECE. L'osPHRONÈME G AL.; ospJironemus gallus: •—La lèvre inférieure plissée de chaque côté ; les nageoires du dos et de l'anus très-basses; celle de la queue fourchue. 128 HISTOIRE L'OSPHRONÈME GORAMY (i), PAR LACÉPÈDE. PREMIERE ESPÈCE. JN o u S conservons à ce poisson le nom générique qui lui a été donné par Coni- merson , dans les manuscrits duquel nous avons trouvé la description et la figure de ce thoracin. Cet osphronème est remarquable par sa foime , par sa grandeur , et par la bonté de sa chair. Il peut parvenir jusqu'à la lon- gueur de deux mètres (environ six pieds); et comme sa hauteur est ti-ès-grande à pro- portion de ses autres dimensions, il four- nit un aliment aussi copieux qu'agréable. ■ I II 11 . (i) Osphronemus goramy. Osphronemus olfax» Commerson , manuscrits déjà cités. Poisson frouramie y ou gouramy. (11 faut observer que ce nom de poisson gouramie ^ ou gouramy y ou goramy , a été aussi donné , dans le grand Océan , au trichopode mentonnier. ) Commersoa DES OSPHRONEMES. 129 Comnierson Ta observé clans File de Fi ance , en féviier 1770 , par les soins de Seré, com- mandant des Uoupes nalionales. Ce poisson y avoit été apporté de la Chine , où il est indigène, et de Batavia, où on le trouve aussi , selon Festiniable Cossigny ( 1 ). On Tavoit d'abord élevé dans des viviers, et il s'étoit ensuite répandu dans les rivières , où il s'étoit multiplié avec une grande facilité, et où il avoit assez conservé toutes ses qua- lités pour être , dit Commerson , le plus recherché des poissons d'eau douce. Il seroit bien à désirer que quelque ami des sciences naturelles , jaloux de favoriser Faccroisse- ment des objets véritablement utiles , se donnât le peu de soins nécessaires pour le faire arriver en vie en France , Yy accli- mater dans nos rivières , et procurer ainsi ( 1 ) Devectiis è Sina , educatusprimîim in piscinis, etc. Manuscrits de Commerson. « Le poisson n'est pas extrêmement commun dans le Bengale. Il y a beaucoup d'élangs dans le paysj on pourroit en former des viviers. 11 î;eroit à propos d'y transplanter le goramy ^ cet excellent poisson que nous avons transporté de Batavia à î'île de France , et qui s'y est naturalisé ». (Voyage au Bengale, etc. par Charpentier-Cossigny , tom. I , p, i^i.) Poiss. Tome vin. I i5o HISTOIRE à notre patrie une nourriture peu chère , exquise, salubre et très-abondante. Voj^ons quelle est la conformation de cet osplironènie goramy. Le corps est très-comprimé et très-haut. Le dessous du ventre et de la queue et la partie postérieure du dos présentent une. carène aiguë. Cetle même extrémité posté- rieure du dos montre une sorte d'échan- crure , qui diminue beaucoup la hauteur de ranimai, à une petite distance de la nageoire caudaie ,• et lorsqu'on n'a sous les yeux qu'un des côtés de cet osplironème , on voit faci- lement que sa partie inférieure est plus arrondie, et s'étend au dessous du diamètre longitudinal qui va du bout du museau à la iin de la queue, beaucoup plus que sa partie supérieure ne s'élève au dessus de ce même diamètre (i). ) 6 rayons à la membrane des branchies. i3 aisnillons et 12 rayons articulés à la nageoire du dos. 14 aiguillons à chacune des pectorales, î aiguillon et 5 rayons articulés à chacune à^s thoracincs. 10 aiguillons et 20 rayons articulés à la nageoire de l'anus. î*j rayons à celle de la queue. DES OSPHRONEMES. iSi De larges écailles couvrent le corps, là queue, les opercules et la tête; et cVaulres écailles plus petites revêtent une portion assez considéiable des nageoires du dos et de l'anus. Le dessus de la tète, incliné %^ers le museau, offre d'ailleurs deux légers en- foncemens. La mâchoire supérieure est ex- tensible; l'inférieure plus avancée que celle d'en haut : toutes les deux sont garnies d'une double rangée de dents; le rang extérieur est composé de dents courtes et un peu recouibées en dedans; l'intérieur n'est formé que de dents plus petites et plus serrées. On aperçoit une callosité au palais; la langue est blanchâtre, retirée, pour ainsi dire, dans le fond de la gueule, auquel elle est attachée; les orifices des narines sont doubles; chaque opercule est formé de deux lames , dont la première est excavée vers le bas par deux ou trois petites fossettes, et dont la seconde s'avance en pointe vers les nageoires pectorales, et de plus est bordée d'une membrane. On aperçoit dans l'intérieur de la bouche, et au dessus des branchies , une sorte d'os ethmoïde, labyrinthiforine , pour employer l'expression de Coinmerson, et piacé dans une cavité particulière. L'usage de cet os a I 2 î32 HISTOIRE paru au voyageur que nous venons de citer très-digne d'être recherché, et nous nous en sommes occupés dans notre Discours sur les parties soUdes des poissons. La nageoire du dos commence loin de la nuque, et s'élève ensuite à mesure qu'elle s'approche de la caudale, auprès de laquelle elle est très-arrondie. Chaque nageoire thoracine renferme six rayons. Le premier est un aiguillon très- fort; le second se termine par un filament qui s'étend jusqu'à l'extrémité de la nageoire de la queue; ce qui donne à l'osphronème un rapport très -marqué avec les tricho- podes : mais, dans ces derniers, ce filament est la continuation d'un rayon unique , au lieu que, dans l'osphronème, chaque thora- cine présente au moins cinq rayons. L'anus est deux fois plus près de la gorge que de l'extrémité de la queue : la nageoire qui le suit a une forme très-analogue à celle de la dorsale j mais , ce qui est particulière- ment à remarquer, elle est beaucoup plus étendue. On ne compte au dessus ni au dessous de la caudale, qui est arrondie, ^ucun de ces rayons articulés, très-courts et très-inégaux, qu'on a nommés faux rayons ou rayons DES OSPHRONEMES. i33 bâtards, et qui accompagnent la nageoire de la queue d'un si grand nombre de poissons. Enfin la ligne latérale, plus voisine du dos que du ventre , n'offre pas de courbure très -sensible. Au reste, le goramy est brun, avec des teintes rougeâtres plus claires: sur les na- geoires que sur le dos; et les écailles de ses côtés et sa partie inférieure, qui sont argentées et bordées de brun , font paroitre ces mêmes portions comme cx)uverles de mailles. ;V1 k*#4'>l;'Hi I 3 m HISTOIRE L E, ^G A L (i) «-[, -.fI,'OSP«|î.aNEME GAL. (2), P A R L A C É P,i; J> E. 5 ■- ' " - SECONDE ESPECE. X^oRSKCEL a VU sur les côtes d'Arabie cet osphronème, qn'il a inscrit parmi les scares, et que le pt ofesseur Griielin a ensuite trans- (\) Le gai. En arabe , dik el hahr on mogharred, Scarus obscure- viridis , capitis abdominisque lineis piolaceis , pinnâ cnudœ hifurcâ scarus gallus. Forskœl , Faun. ..^gypt. Aiab p. 26 , n" 1 1. — Artedi ^ Gen. pisc. edit. Walbaum, nov. gen. For.sk. 11" i5. Labrus pinnâ caudali medio truncatà , dorfiali ani- que linearibus basl violaceis , labio inferiore utrinque uniplicato labrus gallus. Lin. Syst. nat. cdit, Gmel. gen. 166, sp. 42. Sonmm. (2) Osphronemus gallus. Scarus gallus. Forskœl , Faun. Arab. p. 26 , n" 11. Labrus gallus. Lin. édit. de Gmelin. DES OSPHRONÉMES. i35 porté parmi les labres , mais dont la véri- table place nous })aroîl: être à côté du goramy. Ce poisson est regardé comme très- venimeux par les habitans des rivages qu'il fréquente (i); et dès-lors ou peut présumer qu'il se nourrit de mollusques, de vers et d'autres animaux marins, imprégnés de sucs malfaisans ou même délétères pour l'homme. Mais 5 s'il est dangereux de manger de la chair du gai, il doit être très - agiéable de voir cet osphronème : il offre des nuances gracieuses , variées et brillantes ; et ces hu- meurs funestes , dérobées aux regards par des écailles qui resplendissent des couleurs qui émaillent nos parterres , offrent une nouvelle image du poisson que la Nature a si souvent placé sous des fleurs. ^ ,i Le gai est d'un verd foncé ; et chacune de ses écailles étant marquée d'une petite ligne transversale violette ou pourpre, l'os- phronème paroit raj^é de pourpre ou de violet sur presque toute sa surface. Deux bandes bleues régnent de plus sur son abdo- ('^ Si venimeux , rlisent les pêclieurs de la n^er Rouge , t^u'il snfEt de le toucher légèrement pour éprouver des ats^i^ens graves. Sonmni. 1 4 336 HISTOIRE naen. Les nageoiies du dos et de l'anus sont: violettes à Jeur base , et bleues dans leur bord exférieur ; les peciorales bleues et vio- lettes dans leur centre; les tlioi acines bleues; la caudale est jaune et aurore dans le mi- lieu , violette sur les côtés , bleue dans sa circonférence ; et Firis est rouge autour de la prunelle, et verd dans le reste de son disque. Le rouge , Torangé , le jaune , le verd , le bleu , le pourpre et le violet . c'est-à-dire , les sept couleurs que donne le prisme so- laire , et que nous voyons briller dans l'arc- eu-ciel , sont donc distribuées sur le gai , qui les montre d'ailleurs disposées avec goût, et fondues les unes dans les autres par des nuances très-douces. Ajoutons, pour achever de donner une idée de cet osphronème, que sa lèvre infé- rieure est pîissée de chaque côté; que ses dents ne forment qu'une rangée ; que celles de devant sont plus grandes que celles qui les suivent, et un peu écartées l'une de l'autre ; que la ligne latérale se courbe vers le bas , auprès de la lin de la nageoire dorsale ; et que les écailles sont striées , foiblement attachées à l'animal, et niem- DES OSPHRONEMES. î37 braneuses dans une grande partie de leur con lotir (i). _ . ■ . .. . ■ ■ ■ - (i) 5 ra3"ons à la membrane des branchies. 8 aiguillons et 14 rayons articulés à la nageoire du dos. 14 rayons à cbacune des pectorales. 1 aiguillon et 5 rayons articulés à cliacune des thoracines. 5 aiguillons et 12 rayons articulés à celle de l'anus. i5 rayons à celle de la queue; i58 HISTOIRE SOIXANTE - DOUZIÈME GENRE. PAR LACÉPÈDE. LES TRICHOPODES. Un seul rayon beaucoup plus long que le corps à chacune des nageoires thoracines,* une seule nageoire dorsale. PUE M 1ÈRE ESPÈCE. Le TPacHOPODE mentoi^ishbr ;trichopodiis mentum, — La bouche dans la partie supé- rieure de la tête; la mâchoire inférieure avancée de manière à représenter une sorte de menton. SECONDE ESPÈCE. Le trichopode trichoptère ; ^A/c/io/7o-' dus trichopterus, — La tête couverte de petites écailles ; les rayons des nageoires pectorales prolongés en très-longs filamens. DES TRICHOPODES. iSg LE TRICHOPODE MENTONNIER (i), PAR L A C É P É D E. PREMIÈRE ESPÈCE. Vj ' E S T encore le savant Commerson qui a observé ce poisson , dont nous avons [rouvé un dessin fait avec beaucoup de soin et d'exaclilude dans ses précieux manuscrits. La tête de cet animal est extrêmement remarquable; elle est le produit bien plutôt singulier que bizarre d'une de ces combinai- sons de fortnes plus rares qu'extiaordinaires que l'on est surpris de rencontrer, mais que l'on devroit être bien plus étonné de ne pas -avoir fréquemment sous les yeux, et qui, n'étant que de nouvelles preuves de ce grand principe que nous ne cessons de cher- cher à établir, tout ce qui peut être existe, méritent néanmoins notre examen le plus (i) TricJiopodus nientum. Gouramy y ou gouramie. i4o HISTOIRE attentif et nos réflexions les plus profondes.' Elle présente d'une manière frappante les principaux caractères de la plus noble des espèces , les traits les plus reconnoissables de la face auguste du suprême dominateur des êtres ; elle rappelle le chef-d'œuvre de la création ; elle montre en quelque sorte un exemplaire de la figure humaine. La conformation de la mâchoire inférieure , qui s'avance , s'arrondit , se relève et se re- courbe , pour représenter une sorte de men- ton; le léger enfoncement qui suit cette saillie; la position de la bouche et ses dimen- sions ; la forme des lèvres ; la place des yeux et leur diamètre ; des opercules à deux lames, que Ton est tenté de comparer à des joues ; la convexité du front; l'absence de toute écaille proprement dite de dessus l'ensemble de la face, qui, revêtue uniquement de grandes lames, paroît comme couverte d'une peau ; toutes les parties de la tête du men- tonnier se réunissent pour produire cette image du visage de lliomme, aux yeux de ceux sur -tout qui regardent ce trichopode de profil. Mais cette image n'est pas corn- plette. Les principaux linéajiiens sont tra- cés : mais leur ensemble n'a pas reçu de la Justesse des proportions une véritable res- DES TRICHOPODES. 141 semblance ; ils ne produisent qu'une copie grotesque , qu'un portrait chargé de détails exagérés. Ce n'est donc pas une tête humaine que rimagination place au bout du corps du poisson mentonnier ,- elle j suppose plu- tôt une tête de singe ou de paresseux ; et ce n'est même qu'un instant qu'elle peut être séduite par un commencement d'illu- sion. Le défaut de jeu dans cette tête qui la frappe, l'absence de toute physionomie, la privation de toute expression sensible d'un mouvement intérieur, font bientôt dispa- roître toute idée d'être privilégié , et ne laissent voir qu'un animal dont quelques portions de la face ont dans leurs dimensions les rapports peu communs que nous venons d'indiquer. C'est le plus saillant de ces rap- ports que j'ai cru devoir désigner par le nom spécifique de mentonnière de même que j'ai fait allusion par le mot trichopode ( pieds en forme de filamens) au caractère de la famille particulière dans laquelle j'ai pensé qu'il falloit l'inscrire. Chacune des nageoires thoracines des poissons de cette famille, et par conséquent du mentonnier, n'est composée en efi'et que d'un rayon ou filament très-délié. Mais cette prolongation très-molle, au lieu d'éti^e très- jzi2 H I S T G I R E courte et à peine visible , comme dans les nionodactjles, est si étendue, qu'elle sur- passe ou du moins égale en longueur le corps et la queue réunis. Le mentonnier a d'ailleurs ce corps et cette queue très compiiiiiés, assez hauts vers le milieu de la longueur totale de l'animal; la nageoire dorsale et celle de Fanus basses et presque égales Tune à l'autre; la caudale rectiligne, et les pectorales courtes, larges et arrondies (i). (i) A la nageoire dorsale 18 rayons. A chacune des tlioracincs i A la nageoire de l'anus 18 DES TRICHOPODES. i45 LE CRIN (i). LE TRICHOPODE TRICHOPTERE (2), PAU LACEPEDE. SECONDE ESPÈCE. V^E trichopode est distingué du précédent par plusieurs traits que Ton saisira avec faci- lité en lisant la description suivante. Il en diffère sur-tout par la forme de sa tête qui ne présente pas cette sorte de masque que nous avons vu sur le mentonnier. Cette (i) Le crin. En anglais , hair-finned wrasse. En allemand , borstenjlosser. Au Japon , ikan inarate djantan , pangay , kapirat. Sparus duabus utrinque maculis notatus ; primo pinnarum venlrallum radio longissinio , aslaci anten- nam referente. Kœlreuter , Icco infrà citato. Lahrus pinnis ventralihus uniradiatis lahrus triclwpterus. Lin. Syst. nat. éd. Gmel. gen, i66 , sp. 47. Lahrus trichopterus, Arledi , Gen. pisc. g^n, 27, n^ 10. addilament. S o n n 1 n 1. (2) Trichopodus trichopterus. 144 HISTOIRE partie de raîiiiiial est petite et couverte d'écailies semblables à celles du dos. L'ou- verture de la bouche est étroite, et située vers la porliou supérieure du tnuseau pro- piiement dit. Les lèvres sont extensibles. La nageoire du dos est courte, pointue, ne commence qu'à l'endroit où le corps a le plus de hau- teur , et se termine à une grande distance de la nageoire de la queue. 11 est à remar- quer que celle de l'anus est, au contraire, très - longue ; qu'elle renferme, à très -peu près , quatre fois plus de rayons que la dorsale; qu'elle touche presque la caudale; qu'elle s'étend beaucoup vers la tête, et que, par une suite de cette disposition , l'orifice de l'anus , qui la précède , est très-près de la base des thoracines. Ces dernières nageoires ne consistent cha- cune que dans un rayon ou filament plus haïras trlcJiopterus. Lin. édit. de Gmel. — Pallas , Spicil. zool. 8 , p. 4^* Lahrus trichopterus. Bloch , pi. ccxcv, fig. 2. Spams , etc. Kœliculer , riov. Connu. Petrop. IX, p. 4^2, \\^ 7 j tab. lo. Labre crin, Bonaterre , pi. de l'Encyc. mélh. long DES TRICHOPODES. i45 long que le corps et la queue considérés ensemble (x); et de plus chaque pectorale, qui est très-étroite , se termine par un autre filament très-aiongé, ce qui a fait donner au poisson dont nous parlons le nom de trichoptère ou d'aile à filament. Nous lui avons conservé ce nom spécifique ; mais au lieu de le laisser dans le genre des labres ou des spares, nous avons cru, d'après les principes qui nous dirigent dans nos distri- butions méthodiques, devoir le comprendre dans une petite famille particulière , et le placer dans le même genre que ie men- tonnier. Le trichoptère est onde de diverses nuances de brun. On voit de chaque côté sur le corps et sur la queue une tache ronde, noire, et bordée d'une couleur plus claire. Des taches brunes sont répandues sur la tête dont la (i) 4 aiguillons et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. 9 rayons à chacune des pectorales. I rayon à cliacune des thoracines. 4 rayons et 58 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 16 rayons à celle de la queue, qui est fourchue» Poiss. Tome VIII. K J46 HISTOIRE teinte est , pour ainsi dire , livide ; et la nageoire de la queue, ainsi que celle de l'anus, sont pointillées de blanc. Ce trichopode ne parvient guère qu'à un décimètre ( trois pouces et demi ) de lon- gueur. On le trouve dans la mer qui baigne les grandes Indes. DES MONODACTYLES. 147 SOIXANTE - TREIZIÈME GENRE. PAR LACÉPÈDE. LES MONODACTYLES. Un seul rayon très-court et à peine visible à chaque nageoire tlioracine; une seula nageoire dorsale. ESPÈCE. Le monodactyle falciforme; mono-' dactylus falciformis , — La nageoire du dos et celle de Tan us en forme de faux ; celle de la queue en croissant. j& â 148 HISTOIRE LE MONODACTYLE F A L C I F O R M E (i) , PAR LACÉPÈDE. IN O u s donnons ce nom à une espèce de poisson dont nous avons trouvé la descrip- tion et la figure dans les manuscrits de Coinnierson. Nous l'avons placé dans un genre particulier ai^pelé monodactyle , c'est- à-dire, à un seul doigt , parce que chacune de ses nageoires thoracincs, qui représentent en quelque sorte ses pieds, n'a qu'un rayon très-court et aiguillonné , ou , pour parler ie langage de plusieurs naturalistes, n'a qu'un doigt très-petit. Le nom spécifique par lequel nous avons cru devoir d'ailleurs distinguer cet animal , nous a été indiqué par la forme de ses nageoires du dos et de l'anus, dont la figure ressemble un peu à celle d'une faux. Ces deux nageoires sont ( I ) Monodactjlusfiilclformis. Psettus spinis pinnarum venlralium loco duohus, Çommeison ; manuscrits déjà cités. DES INIONODACTYLES. 149 3e plus assez égales en étendue, et touchent presque la nageoire de la queue , qui est en croissant. L'anus est presque au dessous des nageoires pectorales, qui sont pointues; La ligne latérale suit la courbure du dos, dont elle est peu éloignée. L'opercule des branchies est composé de deux lames, dont la postérieure paroît régulièrement feston- née. Les jQUX sont gros. L'on ver! ure de la bouche est petite,* la mâchoire supérieure présente une forme demi-circulaire et des dents courtes , aiguës et serrées ; elle est extensible et embrasse Finférieure. La langue est large , arrondie à son extrémité , amincie dans ses bords, rude sur presque toute sa surface. On voit, de chaque côté du mu- seau, deux orifices de narines, dont Tanié- rieur est le plus petit et quelquefois le plus élevé. La concavité des arcs osseux qui sou- tiennent les branchies, présente des protu- bérances semblables à des dents, et plus sen- sibles dans les trois antérieurs. Le coips et la queue sont très - comprimés , couverts d'écailies petites, arrondies et lisses, que l'on retrouve avec des dimensions plus petites encore sur une partie des nageoires du dos et de l'anus, et respîendissans d'une cou- K 5 ï5o HISTOIRE leur d'argent, mêlée sur le clos avec des teintes brunes. Ces mêmes nuances obscures se montrent aussi sur la portion antérieure de la nageoire de l'anus et de celle du dos, ainsi que sur les pectorales, qui néanmoins offrent souvent une couleur incarnate. Le monodactyle falciforme ne parvient ordi- nairement qu'à une longueur de vingt -six centimètres ( dix pouces environ ) (i). (îj 7 rayons à la membrane des branchies. 55 ra3'"ons à la nageoire du dos. 17 rayons à chacune des pectorales. I rayon aiguillonné à chacune des thoracines. 5 aiguillons et 3o rayons à celle de l'anus. DES PLECTORHINQUES. i5i SOIXANTE-QUATORZIÈME GENRE. PAR LACEPÉDE. LES PLECTORHINQUES. Une seule nageoire dorsale; point d'ai- guillons isolés au devant de la nageoire du dos, de carène latérale, ni de petite nageoire au devant de celle de l'anus; les lèvres plissées et contournées ; une ou plusieurs lames de l'opercule branchial dentelées. ESPÈCE. Le plectorhinque chétodonoïde;/?/^'^- torJûnchus chœtonoïdes, — Treize aiguillons à la nageoire du dos; de grandes taches irré- guîières, chaigées de taches beaucoup plus foncées, i «égales et presque rondes. K 4 152 HISTOIRE LE PLECTORHINQUE C H É T O D O N O I D E (i), PAR LACÉPÈDE. Xje mot plectorhinque désigne les plis extraordinaires que présente le museau de ce poisson , et qui forment , avec la dentelure de ses opercules , un de ses prin- cipaux caractères génériques. Nous avons employé de plus , pour cet osseux, le nom spécifique de chétodonoïde , parce que V en- semble de sa conformation lui donne de très-grands raj^ports avec les chétodons y dont l'histoire ne sera pas très- éloignée de la description du plectorhinque. Ce dernier animal leur ressemble d'ailleurs parlabeauté de sa parure. Sur un fond dune couleur très-foncée , paroissent en eiTct . de chaque côté , sept ou liuit taches très-étendues ^ inégales , irrégulières , mais d'une nuance claire et très-écîaiante , variées par leur contour , agréables par leur disposition ^ (i) PlectorJlinchus chœiodojioïdes» DES PLECTORHINQUES. i53 relevées par des taches plus petites, foncées, et presque toutes arrondies , qu'elles ren- ferment en nombre plus ou moins grand. Il résulte un bel effet de leur figure , de leur ton, de leur distribution, d'autant plus qu'on aperçoit des taches qui ont beaucoup d'analogie avec ces premières , à l'extré- mité de toutes les nageoires , et sur-tout de la partie postérieure de la nageoire du dos. Cette nageoire dorsale montre une sorte d'échancrure arrondie qui la divise en deux portions très-contiguës , mais faciles à dis- tinguer , dont l'une est soutenue par treize rayons aiguillonnés , et l'autre par vingt rayons articulés (]). Les thoracines et la nageoire de l'anus présentent à peu près la même forme et la même surface l'une que l'autre : les deux premiers rayons qu'elles comprennent sont aiguillonnés; et le second de ces deux piquans est très-long et très- fort. La nageoire caudale est rectiligne ou arrondie. Il n'y a pas de ligne latérale ■ ■ (i) i5 rayons à cbacune des naîTcoires pecforales, 2 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés à celle de l'iinus. 18 rayons à celle de la queue. î54 HISTOIRE sejasibïe. La tête est grosse , comprimée camnie le corps et la queue, et revêtue ^ ainsi que ces dernières parties ^ d'écaiîles petiies et placées les unes au dessus des autres. Des écailles semblables recouvrent des appendices charnues auxquelles sont attachées les nageoires thoracines, les pec- torales , et celles de l'anus. L'œil est grand ; l'ouverture de la bouche petite; le niuseau un peu avancé , et comme caché dans les plis et les contours charnus ou membraneux des deux mâchoires. Nous avons décrit cette espèce encore inconnue des naturalis-les , d'après un indi- vidu delà collection hollandaise donnée à la France. DES POGONIAS. i55 SOIXANTE -QUINZIÈME GENRE. PAR LACÉPÊDE. LES POGONIAS. Une seule nageoire dorsale; point d'ai- guillons isolés au devant de la nageoire du dos , de carène latérale , ni de petite nageoire au devant de celle de Fanus ; un très-grand nombre de petits barbillons à la mâchoire inférieure. ESPECE. Le POGONIAS FASCÉ ; pogonias fasciatus. — - Les opercules recouverts d'écailles sem- blables à celles du dos ; quatre bandes trans- versales, et d'une couleur très-foncée ou très-vive. i56 HISTOIRE LE POGONIAS F A S C É (i). PAR L A C É P È D E. iM ous donnons ce nom de pogonias à un genre dont aucun inciividu n'a encore été connu des naturalistes. Cette dénomination signifie barbu , et désigne le grand nombre de barbillons qui garnissent la mâchoire inférieure, et, pour ainsi dire, le menton de l'animal. Nous avons décrit l'espèce que nous distinguons par Fépithèle de fascé , d'après un poisson très-bien conservé, qui faisoit partie de la collection du stathouder (t) Pogonîas fasciatus. * Chœlodon percatus ; spinis dorsalihus novem , analihus duo ; corpore eloiigato ^fasciafo ; menio har^ bato. Hahilat in mari Carolinam alluente. Notes manuscrites que Bosc a bien voulu me communiquer, et dans lesquelles ce savant zoologue a très -bien indiqué les traits distinctifs de ce poisson qu'il a observé , décrit et dessiné pendant son voyage dans les Elats-u nis de l'Amérique. DES POGONIAS. 167 à la Haye , et qui se trouve maintenant dans celle du Muséum national d'histoire uatui-elle. Ce pogonias a la tête grosse ; les yeux grands; la bouche large ; les lèvres doublas; les dents des deux mâchoires aiguës , égales , et peu serrées; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure ; l'opercule com- posé de deux lames et recouvert d'écaillés arrondies comme celles du dos , auxquelles elles ressemblent d'ailleurs en tout ; la seconde lame de cet opercule branchial terminée en pointe ; la nageoire du dos étendue depuis l'endroit le plus haut du corps jusqu'à une distance assez petite de l'extrémité de la queue; et presque partagée en deux portions inégales par une soite d'échancrure cependant peu profonde; un aiguillon presque détaché au devant de cette nageoire dorsale et de celle de l'anus ; cette dernière nageoire très-petite et inférieure même en surface aux ihoracines, qui néan- moins sont moins grandes que les pectorales; la caudale rectiligne ou arrondie ; les côtés dénués de ligne latérale ; la mâchoire infé- rieure garnie de plus de vingt filamens déliés j assez courts ; rapprochés deux à i58 HISTOIRE deux , ou trois à trois, et représentant asse^ bien une barbe naissante (i). Quatre bandes foncées ou vives, étroites, mais très-dislinctes, régnent de haut en bas de chaque côté du pogonias fascé ; de petits points sont disséminés sur une grande partie de la surface de Fanimal. ■ .11 — . . ■■ ■ ' ta (2) A la nageoire dorsale 55 rayons. A chacune des pectorales ... i3 A chacune des thoracines. ... 6 A celle de l'anus 8 A celle de la queue ...... 19 DES BOSTRYCHES. i5^ SOIXANTE -SEIZIÈME GENRE. PAR LACÉPÊDH LES BOSTRYCHES, l_j E corps aloiigé et serpenti forme ; deux nageoires dorsales; la seconde séparée de celle de la queue ; deux barbillons à la mâchoire supérieure ; les yeux assez grauds et sans voile. PREMIÈRE ESPÈCE. Ee bostryche chinois; bostrychus sinensis, — La couleur brune. seconde espèce. Le bostryche lAQUi^Ti,; bostrychus macula tus. — De très- petites taches vertes sur tout le corps. i6o HISTOIRE LE BOSTRYCHE CHINOIS (i), PAR LACÉPÉDE. PREMIÈRE ESPÈCE. I^'est dans les dessins chinois, dont nous avons déjà parlé , que nous avons trouvé la figure de ce bostryclie , ainsi que celle du bostryclie tacheté. Les barbillons que ces poissons ont à la mâchoire supérieure , et qui nous ont indiqué leur nom géné- rique (2), les distingueroient seuls des gobies 5 des gobioïdes, des gobiomores et des gobiomoroïdes , avec lesquels ils ont cepen- dant beaucoup de rapports par leur confor- mation générale. Nous ne doutons pas que ces osseux n'aient des nageoires au dessous du corps, et ne doivent être compris parmi (i) Bostrychus sinensis. (2) Bo:itrychos en grec veut dire filament , har^ hillon , etc. Ie5 DES BOSTRYCHES. i6i les Ihoracins , quoique la positioa dans la- quelle ils sont représentés ne permette pas de distinguer ces nageoires. Au reste , si de nouvelles observations apprenoient que les bostryches n'ont pas de nageoires infé- rieures , ils n'en devroient pas moins for- mer un genre séparé des autres genres déjà connus ,* il suliiroit de les retrancher dé M colonne des thoracins, et de ies porter sur celle des apodes. On les y rapproclieroit des murènes , dont il seroit néanmoins facile de les distinguer par la forme de leurs yeux et les dimensions , ainsi que la position de leurs nageoires. Ajoutons que cette re- marque , relative à l'absence de nageoires inférieures et au déplacement qui en seroit le résultat, s'applique au genre des bostry- choïdes dont nous allons parler. Le bostiyche chinois est d'une couleur brune. On voit de chaque côté de la queue, et auprès de la nageoire qui termine cette partie , une belle tache bleue , entourée d'un cercle jaune vers le corps et rouge vers la nageoire. L'animal ne paroi t revêtu d'aucune écaille facile à voir. Sa tète est grosse; l'ouverture de sa bouche arrondie; l'opercule branchial d'une seule pièce ; la Foiss. Tome VJII. L iGâ HISTOIRE première nageoire dorsale très-courte re- lativement à la seconde ; celle de Fanus , semblable et presque égale à la première dorsale , se montre au dessous de la se- conde nageoire du dos j celle de la queue est lancéolée. Les mouvemens et les habi- tudes du bostryche chinois doivent ressem- bler beaucoup à ceux des murènes. DES BOSTRYCHES. i63 LE BOSTRYCHE TACHETÉ (i), PAR LACEPEDE. SECONDE ESPÈCE. l^E bostryche diffère clu chinois par quel- ques - unes de ses proportions , par plu- sieurs de ces traits vagues de conforma- tion que l'œil saisit et que la parole rend difficilement, et par les nuances ainsi que par la disposition de ses couleurs. Il est , en effet , parsemé de très - petites taches vertes. *■ ■ — ■'■■■'■ I i ■ I II !< (z) Rostrychus inaculatus„ L 3 î64 HISTOIRE SOIXANTE-DIX-SEPTIÉME GENRE, PAR L A C Ê PÈ D E. LES BOSTRYCHOIDES. Aje corps aloiigé et serpentiforme ; une seule nageoire dorsale ; celle de la queue séparée de celle du dos; deux barbillons à la mâchoire supérieure; les yeux assez grands et sans voile. E i? p È c E. Le bostrychoïde ŒiiiLÉ ; bostrychoïdes cculatus. — La nageoire de Fanus basse et longue ,• celle du dos basse et très-lon- gue ; une tache verte entourée d'un cercle rouge, de chaque côté de rextréniité de la queue. DES BOSTRYCHOIDES. i65 LE BOSTRYCHOIDE (SîLLÉ (i), PAÏILACÉPÈDE. Oe poisson est figuré clans les dessins chi- nois, arrivés par la Hollande au muséum d'histoire naturelle de France. Sa tête, sofi corps et sa queue sont couverts de petites écailles ; sa tête est moins grosse que la partie antérieure du corp.«?. Les nageoires pector^levS àoftt petites et arrondies ; celle de la queue est lancéolée. La couleur de l'animal est brune, avec des bandes trans- versales plus foncées , et un très - grancî nombre de petites taches vertes. Une tache verte plus grande , placée dans un cercle rouge , et semblable à une prunelle en- tourée de son iris , paroît de chaque côté de l'extrémité de la queue. La conforma- tion générale de ce poisson doit faire pré- sumer que sa manière de vivre, ainsi que celle des bostrj^ches , a beaucoup de rap- ports avec les habitudes des murènes. (i) Bostrichoïdes oculatus» L 3 166 HISTOIRE SOIXANTE-DIX-HUITIÉME GENRK PAR LACÉPÈDE. LES ÉCHÉN El S. Une plaque très - grande , ovale , com- posée de lames transversales , et placée sur la tête , qui est déprimée. PREMIÈRE ESPÈCE. L'ÈCHÉNÈis REMORA ; echeueis rémora. —- Moins de vingt et plus de seize paires de lames, à la plaque de la tête, SECONDE ESPÈCE. L'ÈCHÈNÈis NAUCRATE ,* ccheneis nau" crates, — Plus de vingt - deux paires de lames à la plaque de la tête. TROISIÈME ESPÈCE. L'ÈCHÈNÈis RAYÉ; echeneis lineata, — Moins de douze paires de lames à la plaque de la tète. xxxvu "/ s.fièy. De .rené ifel. ILE REMORA. :î.]ÊtE du IIEMORA. 3-MACROURE . Bi.^.mt S. DES ECHENEIS. 167 LE REMORA (i) L'ÉCHÉNÉIS RÉMORA (2), PAR LACÉPÈDE. PREMIERE ESPECE. Voyez la planche XXXVII ,fig. \ -^ et la tête de ce poisson j fi g, 2. -Li'HiSTOiRE de ce poisson présente un phénomène relatif à Fespèce humaine, et que la philosophie ne dédaignera pas. Depuis le tems d'Aristote jusqu'à nos (1) Le rémora ou sucet. En allemand, ansauger , schiffshalter. En suédois , stillsugare. En norvégien , styris-fishur. Aux Indes , koeto , koutouneuw , lacet. Par les hollandais qui habitent les Indes, zee-luys ^ coupangi'isch , schiffkemmer y kemmfisch , zuygerfish. .Echeneis caudd bifurcà striis capitis octodecim. . . echeneU rémora. Lin. Sj'st. nat. edit. Gmel. gen. 167, sp. I. So N N I N I. {j>}: Echeneis reTuora, Rémore , sucet , arrête - nef ^ pilote , i\uneligo, Lji Angleterre, suching-fish. Dans L 4 i68 H I S T O I R E jours, cet auimaî a été Tobjef; d'une atten- tion constante ; on l'a examiné clans ses formes, observé dans ses babil udes, consi- déré dans ses effets : on ne s'est pas contenté plusieurs endroits çTe la Beli^ique et de la Ilollaiido ,, sugger. En Portugal , piexe pogador ^ piexe pioltho, Echetieis rémora. Lin. édil. de Gmelin. Echène rémore. Daubenton , Eneyclop. niétlîod. ~' Bonaterre , pi. de rEncyc!. mélbod. Echeneis rémora. Commersou , raanuscrifs déjà cités. — Forskœ! , Fauii. Arabie, p. i(). — Bloch ^ pi. CLxxii. — Artedi , gen. î5 , syn. ?8. Sucet ou rémore. Duhamel , Traité des pêches , seconde partie , quatrième section , chap. 4 > art. 6, p. 5G , pi. IV, fig. 5. Rémore ou rémora, Valmont de Bomare , Dict. d'hist. nat. Echeneis. Arist. 11b. 2, cap. 14. — iElian , lib. 2 , cap. i7, p. 95. — Oppian. Hal. lib. 1 , p. 9. Echeneis. Plin. lib. 9 , cap. :>5 ; et lib. 32 , cap. î. — - Wotton , lib. 8 , cap. j66 , fol. 149, «. Echineis, Cuba , lib. 5 , cap. 24* Achandes, 3d. lib. 5, cap. 1 , fol. 71 , «• Echeneis. Gcsner , Aqaat. p. 44^^- Rémora. Aldrov. lib. 3 , cap. 22 , p. 556. — Bav , p. 71. — Rondelet, Hist. dos poissons, part, i, lib. i5j chap. 17. Echeneis rémora. Appendix du Voyage à la Nou- velle-Galles méridionale; par Jean White , premier chirurgien de l'expédition commandée par le capitaine DES ECHENEIS. 169 de lui attribuer des propriétés merveilleuses, des fficultés absurdes, des forces ridicules; on Ta regardé comme un exemple frappant des qualités occultes départies par la Nature à ses diverses productions ; il a paru une preuve convaincante de Fexistence de ces qualités secrettes dans leur origine et incon- nues dans leur essence. Il a figuré avec honneur dans les tableaux des poêles, dans les comparaisons des orateurs, dans les récits des voyageurs , dans les descriptions des naturalistes; et cependant à peine, dans le moment où nous écrivons, Timage do ses traits, de ses mœurs, de ses effets, a-t-elle été tracée avec quelque fidélité. Ecoutons, par exemple, au sujet de ce rémora, Vun Philipp , p. 296 , pi. 1.X1V, fig. 5. — Willughby, TcmIIi. append. p. 5 , tab. 9, fig. 2. Echeneis. Amsen. academ. i, p. 6o5. — Gronor. Mus. I , p. 12 , n"* 55 -, et Zooph. p. 70 , n^ 256. Echeneis cœrulescens , ors retuso, Klein , Miss. pisc. 4 j P- 5i , ri^ I. Rémora carpore tereti, Peliver , GazopL. 1. 44 , tab. 12. — Adam Olearii , Gottorfisclie kunslkammer, p. 42 î tab. 25. — Belon , Aquat. p. 4zjo. — Sloan. Jamaïc. i , p. 8. — Catesb. Carolin. 2 , tab. 26. — Du- tertre , Antill. 2 , p. 209 , 222. Rémora. Edwards , lab. 210 , fig. infer. KO H î S T O ï R E des plus beaux géu'ws cle 1 antiquité. (cL'écM- iiéis, dil Plioe, est nia petit poissoo aceou- tamé à vivre au milieu des rochers : oo eroit que lorsqu'il s'attache à la carène des vaisseaux, il en relarde îa marche; et de là vient le nom qu'il porte, et qui est formé de deux mots grecs ^ dont l'un signifie je retiens ^ et Fautre na^im. Il sert à composcF des poisons capables d'amortir et d'éteindre les feux de i'araouro Doué (ïune puissance bien plus étoirnante, agissant par une fa- culté morale, il arrête l'action de la justice et la marche des tribunaux : campensant cependant ces quahlés funestes par des pro- priétés utiles, il déiii^re les femmes enceintes des accidens qui pouiToient trop hâter la naissance de leurs enfans; et lorsqu'on îe conserve dans du sel, son approche seule suffit pour retirer du fond des puits les plus profonds For qui peut y être tombé (i))î. Mais îe naturaliste romain ajoute, avant îa fin de la célèbre histoire qu'il a écrile, nue peinture bien plus étonnante des atlTi- buls du rémora ; et voyons comment il s'exprime au commencement de son trei>te~ deiixième livre» (s) F'.iii'^, i■^^ g , dir.p 2.5. DES ECHENEIS. 171 c( Nous voici parvenus au plus haut des forces de la Nature, au sommet de tous les exemples de son pouvoir. Une immense manifestation de sa puissance occulte se présente d'elle-même; ne cherchons rien au delà, n'en espérons pas d'égale ni de semblable : ici la Nature se surmonte elle- même, et le déclare par des effets nombreux. Qu'y a-t-il de plus violent que la mer, les vents, les tourbillons et les tempêtes? Quels plus grands auxiliaires le génie de Thomme s'est-il donnés que les voiles et les rames ? Ajoutez la force inexprimable des flux al- ternatifs qui font un fleuve de tout l'Océan. Toutes ces puissances et toutes celles qui pourroient se réunir à leurs efforts, sont, enchaînées par un seul et très- petit poisson qu'on nomme échénéls. Que les vents se précipitent , que les tempêtes bouleversent les flots, il commande à leurs fureurs; il brise leurs efforts ; il contraint de rester immobiles des vaisseaux que n'auroit pu retenir aucune chaîne, aucune ancre pré- cipitée dans la mer, et assez pesante pour ne pouvoir pas en être retirée. Il donne ainsi un frein à la violence, il dompte la rage des élémens, sans travail, sans peine, sans chercher à retenir, et seulement en 17^2 HISTOIRE adhérant : il Ini suffît, pour surmonter tant d'inipétuosité , de défendre aux navires d'avancer. Cependant les flottes armées pour la guerre se chargent de tours et de rem- parts qui s'élèvent pour que l'on combatte au milieu des mers comme du haut des murs. O vanité humaine ! un poisson très- petit contient leurs éperons armés de fer et de bronze, et les tient enchaînées! On rapporte que, lors de la bataille d'Aciium, ce fut un échénéis qui, arrêtant le navire d'Antoine au moment où il alloit parcourir les rangs de ses vaisseaux et exhorter les siens, donna à la flotte de César la supé- riorité de la vitesse et l'avantage d'une attaque impétueuse. Plus récemment , le bâtiment monté par Caïus lors de son retour d'Andura à Antium , s'arrêta sous l'efFort d'un échénéis : et alors le rémora fut un augure ; car à peine cet empereur fut - il rentré dans Rome, qu'il périt sous les tiaits de ses propres soldats. Au reste , son éton- nement ne fut pas long, lorsqu'il vit que, de toute sa flotte, son quinquéième seul n'avançoit pas : ceux qui s'élancèrent du vaisseau pour en rechercher la cause, trou- vèrent l'échénéis adhérant au gouvernail , et le montrèrent au prince indigné qu'un ]>ES ECHENEIS. 173 tel animal eût pu l'emporter sur quatre cents railleurs, et très-surpris que ce poisson, qui dans la mer avoit pu retenir son navire, n'eût plus de puissance jeté dans le vaisseau: Nous avons déjà rapporté plusieurs opinions , continue Pline , au sujet du pouvoir de cet échénéis , que quelques latins ont nommé rémora. Quant à nous , nous ne doutons pas que tous les genres des habitans de la mer n'aient une faculté semblable. L'exemple célèbre et consacré dans le temple de Gnide ne permet pas de refuser la même puissance à des conques marines (1). Et de quelque nicinière que tous ces effets aient lieu, ajoute plus bas l'éloquent naturaliste que nous citons, quel est celui qui , après cet exemple de la faculté de retenir des navires, pourra douter du pouvoir qu'exerce la Nature par tant d'effets spontanés et de phénomènes extraordinaires» ? Combien de fables et d'erreurs accumulées dans ces passages, qui d'ailleurs sont des chef-d'œuvres de style! Accréditées par un des romains dont on a le plus admiré la supériorité de l'esprit, la variété des con- (i) Voyez , au sujet de ces coq^uillea , le cliap. 25 du liy. 9 de Pline. 174 HISTOIRE uoissances et la beauté du talent, elles ont été presque universellement accueillies pen- dant un grand nombre de siècles. Mais l'on n'attend pas de nous une mythologie; c'est l'histoire de la Nature que nous devons tâcher d'écrire. Cherchons donc uniquement à faire connoître les véritables formes et les habitudes du rémora. Nous allons réunir, pour y parvenir, les observations que nous avons faites sur un grand nombre d'individus conservés dans des collections , avec celles dont des individus vivans avoient élé l'objet, et que Commerson a consignées dans les manuscrits qui nous ont été confiés dans le tems par Buffon. La longueur totale de l'animal égale très- rarement trois décimètres (onze pouces en- viron). Sa couleur est brune et sans tache; et ce qu'il faut remarquer avec soin , la teinte en est la même sur la partie inférieure et sur la partie supérieure de l'animal. Ce fait est une nouvelle preuve de ce que nous avons dit au sujet des couleurs des poissons, dans notre Discours sur la nature de ces animaux : en effet, nous allons voir, vers la fin de cet article, que, par une suite des habitudes du rémora, et de la manière donE cet échénéis s'attache aux rochers, aux vais- BES ECHENEIS. 175 seaux ou aux grands poissons , son ventre doit être aussi souvent exposé que son dos aux rayoias de la lumière. Les nageoii'es présentent quelques nuances âe bleuâtre. L'iris est brun , et montre d'ail- leurs un cercle doré„ Une variété que Ton rencontre assez fré- queimnent, suivant Commerson, et que Foiî voit souvent attachée au même poisson . et, par exemple , au même squale que les in- dividus bruns, est distinguée par sa couleur blanchâtre. Le corps et la queue sont couverts d\ine peau molle -et visqueuse, sur laquelle on 136 peut apercevoir aucune parcelle écail- leuse qu'après la moil de l'animal , et lorsque les téguuiens sont desséches ,* et i'enseinble, formé par la queue et le coips proprement dit , es! d'ailleurs très - alongé et presque conique. La iète est très- volumineuse, très- aplatie, et chargée dans sa partie supérieure d'une SOI le de bouclier oiï de grande plaque. Cefte plaque est alongée, ovale, amincie et jueinbraneuse dans ses bords. Son disque e>t ^arni ou plulôt armé de petites lames pincées transversalement, et attachées des deux côtes d'une arête ou saillie longitudi- 376 HISTOIRE nale, qui partage îe disque en deux. Ces lames tiansvei sales, et arrangées ainsi par paires, sont orduiairement au nombre de trente-six, ou de dix-huit paires ; leur lon- gueur diminue d'autant plus qu'elles sont siluées plus près de Fune ou de l'autre des deux extrémités du bouclier ovale. De plus, ces lames sont solides , osseuses , presque parallèles les unes aux autres, très-aplaties, couchées obliquement, susceptibles d'être im peu relevées, hérissées, comme une scie, de très- petites dents, et retenues par une sorte de clou articulé. Le museau est très-arrondi, et la mâchoire inférieure beaucoup plus avancée que celle d'en haut , qui d'ailieuis est simple , et ne peut pas s'alonger à la volonté de l'animal : Tune et l'autre ressemblent à une lime, à cause d'un grand nombre de rangs de dents très-petites qui y sont attachées. D'autres dénis également tiès-petites sont placées autour du gosier, sur une éminence osseuse faite en forme de fer à cheval et attachée au palais, et sur la langue, qui est courte , large , arrondie par devant , dure, à demi- car t ilagineuse , et retenue en dessous par un frein assez court. Au reste , l'intérieur de la bouche est dun DES ECHENEIS; 17^ d'un incarnat communément très - vif, et Fou vert ure de cet organe a beaucoup de rapports, par sa forme et par sa grandeur proportionnelle , avec l'ouverture de la bouche de la lophie baudroie. L'orifice des narines est double de chaque côté. Les yeux, placés sur les côtés de la têtej et séparés par toute la largeur du bouclier, ne sont ni voilés ni très-saillans. Deux lames composent chaque opercule des branchies, et une peau légère le re- couvre. La membrane branchiale est soutenue par neuf rayons (1). Les branchies sont au nombre de quatre de chaque côté , et la partie concave de leurs arcs est denticulée. Les nageoires thoracines offrent la même longueur, mais non pas la même largeur (1) A la nageoire du dos 22 rayons. A cliacane des pectorales .... 25 A chacune des thoracines .... 6 A celle de l'anus 22 A celle de la queue ..,♦.. 17 Vertèbres dorsales , 12. Vertèbres caudales, i5. Foiss. Tome VI IL M ijrj^ HISTOIRE' que les pectorales : elles com prennent cha- cune six raj^ons; le plus extérieur cepen- dant touche de si près le rayon voisin , qu'il est très-difficile de l'apercevoir. La nageoire du dos et celle de Tanus présentent à peu près la même figure , la îîiéme étendue et le même décroissement en hauteur, à mesure qu'elles sont plus près de celle de la queue, qui est fourchue. L'orifice de Tanus consiste dans une fente dont les bords sont blanchâtres. La ligne latérale est composée d'une série de points saillans ; elle part de la base des nageoires pectorales , s'élève vers le dos , descend auprès du milieu du corps, et tend ensuite directement vers la nageoire de la queue. Telle est la figure du rémora , tracée d'après le vivant par Commerson, et dont j'ai pu vérifier les traits principaux , ea examinant un grand nombre d'individus de cette espèce conservés avec soin dans diverses collections (i). (i) Ajoutez que l'estomae a une longueur remar- quable et de grands plis , et que le foie , attaché au diaphragme et placé sous les intestins , se divise en deux lobes. So anini. DES ECHËNEIS. 179 Ce poisson présente les mêmes formes dans les diverses parties, non seulement de la Méditerranée , mais encore de l'Océan , soit qu'on l'observe à des latitudes élevées, ou dans les portions de cet Océan comprises entre les deux tropiques. Il s'attache souvent aux cétacés et aux poissons d'une très -grande taille, tels que les squales , et particulièrement le squale requin. Il y adhère très - fortement par le moyen des lames de son bouclier, dont les petites dents lui servent, comme autant de crochets, à se tenir cramponné. Ces dents, qui hérissent le bord de toutes les lames , sont si nombreuses, et multiplient à un tel degré les points de contact et d'adhésion du rémora, que toute la force d'un homme très - vigoureux ne peut pas suffire pour arracher ce petit poisson du côté du squale, sur lequel il s'est accroché, tant qu'on veut l'en séparer dans un sens opposé à la direction des lames. Ce n'est que lorsqu'on cherche à suivre cette direction eT?^'à s'aider de l'inclinaison de ces mêmes lames , qu'on parvient aisément à détacher l'échénéis du squale , ou plutôt à le faire glisser sur la surface du requin, et à l'en écarter ensuite, M 3 i8o HISTOIRE Commerson rapporte (i) qu'ayant voulu appi'ocher son pouce du bouclier d^'un ré- mora vivant qu'il observoit, il éprouva une force de cohésion si grande , qu'une stupeur remarquable et même une sorte de para- lysie saisit son doigt , et ne se dissipa que loug-tems après qu'il eut cessé de toucher i'échénéis. Le même naturaliste ajoute, avec raison, que , dans cette adhésion du rémora au squale , le premier de ces deux poissons n'opère aucune succion , comme on l'avoit pensé ; et la cohérence de I'échénéis ne lui sert pas immédiatement à se nourrir, puis- qu'il n'y a aucune communication propre- ment dite entre les lames de la plaque ovale et l'intérieur de la bouche ou du canal alimenlaire , ainsi que je m'en suis assuré, après Commerson, par la dissection attentive de plusieurs individus. Le rémora ne s'attache 5 par le moyen des nombreux crochets qui hérissent son bouclier , que pour naviguer sans peine , profiter , dans ses déplacemens, de mouvemens étrangers, et se nourrir des restes de la proie du (i) Manuscrits déjà cités. DES ECHENEIS. 181 requin, comme presque tous les marins le disent , et comme Commeison lui - même Ta cru vraisemblablement (1). Au reste, il demeure collé avec tant de constance à soa conducteur, que lorsque le requin est pris, et que ce squale, avant d'être jeté sur le pont, éprouve des frottemens violens contre les bords du vaisseau , il arrive très-souvent que le rémora ne cherche pas à s'échapper^ (i) Un très-savant naturaliste, Bosc , pense, comme on l'a toujours dit, que le rémora s'attache aux gros animaux marins et à d'autres corps par une sorte de succion. «J'ai aussi observé, écrit- il , des jéchcnéis (rémora) vivans ; cependant je reste persuadé que c'est principalement par la succion, c'est-à-dire, en faisant le vuide , que i'ccliénéis se fixe. Je n'ai pas fait des expériences directes j mais j'ai saisi un de ce^; poissons sur uae ancre qu'on relevoit, et j'en ai vu sur un navire doublé en cuivre, ce qui semble prouver mon opinion, mieux que tous les raisonnemens possibles. Je puis , déplus, arguer contre Commerson lui-même, des mots qu'il emploie , car il dit : Qiûayant voulu appro^ cher son pouce du bouclier d'un échénéis vivant qu^il observoit , il éprouva une force de cohésion si grande , qu'une stupeur remarquable , et même une sorte de pa- ralysie en fut la suite , et ne se dissipa que long - tems après n. Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle j Paris, Déterville, article d*e V échénéis rémora, S G N N I N I* M 3 382 HISTOIRE mais qu'il demeure cramponné au corps de son terrible compagnon jusqu'à la mort de ce dernier et redoutable animal. Commerson rapporte aussi que , lorsqu'on met un rémora dans un récipient rempli d'eau de mer plusieurs fois renouvelée en très-peu de tems , on peut le conserver en vie pendant quelques heures, et que Ton voit presque toujours cet échénéis , privé de soutien et de corps étranger auquel il puisse adhérer , se tenir renversé sur le dos 5 et ne nager que dans cette position très-extraordinaire. On doit conclure de ce fait très-curieux , et qui a été observé par un naturaliste des plus habiles et des plus dignes de foi, que, lorsque le rémora change de place au milieu de l'Océan par le seul effet de ses propres forces , qu'il se meut sans appui , qu'il n'est pas transporté par un squale , par un cétacé ou par tout autre moteur analogue, et qu'il nage véritable- ment , il s'avance le plus souvent couché sur sou dos, et par conséquent dans une position contraire à celle que presque tous les poissons présentent dans leurs mouve- mens (i). L'inspection de la figure générale (i) « Un autre fait également rapporté par Com- DES ECHENEIS. i85 •des rémora, et particulièrement la consi- dération de la grandeur 5 de la forme , de la nature et de la situation de leur bou- clier doivent faire présumer que leur centre de gravité est placé de telle sorte qu'il les détermine à voguer sur le dos plutôt que sur le ventre; et c'est ainsi que leur partie inférieure étant très-fréquemment ex])osée,' pendant leur natation, à une- quantité de lumière p]us considérable que leur partie supérieure, et d'ailleurs recevant également un très-grand nombre de rayons lumineux, lorsque l'animal est attaché par son bou- clier à un squale ou à un cétacé, il n'est pas surprenant que le dessous du corps de ces échénéis présente une nuance aussi fon- cée que le dessus de ces poissons. Lorsque les rémora ne sont pas à portée de se coller contre quelque grands habitaris des eaux , ils s'accrochent à la carène desr vaisseaux ; et c'est de cette habitude que merson, c'est que l'échénéis nage sur le dos , et celui- là , je le confirme ; j'en ai vu deux ou trois fois se séparer du navire que je moutois pour courir aprè» des haricots cuits que j'avois jetés dans la mer, et toujours ils nageoient sur le dos». (Bosc, ouvrage, cilé à la note précédente.) Sonmni. M 4 à84 HISTOIRE sont née tous les contes que Tantiquité a imagmés sur ces .animaux , et qui ont été transmis avec ibeaucoup de soin, ainsi que tant d'au très -absurdités , au travers des siècles d'ignorance (3). Du milieu de ces suppositions ridicules , il jaillit cependant une vérité : c'est que dans les instans où la carène d'un vaisseau est. hérissée, pour. ainsi dire , d'un très-grand nombre d'écîiénéis , elle éprouve , en cin- glant au milieu des eaux, une résistance seuibiable à celle que feroient naître des animaux à coquille très-nombreux et atta- chés également à sa surface, qu^elle glisse avec moins de facilité au travers d'un fluide .que choquent des aspérités, et qu'elle ne présente plus la même vitesse. Et il ne faut pas croire que les circonstances où les éché- néis se trouvent ainsi accumulés contre la charpente extérieure d'un navire, soient extrêmement rares dans tous les parages : il est des mers où Ton a vu ces poissons nager en grand nombre autour des vais- seaux , et les suivre ainsi en troupes pour (r) Il n'est pas rare de voir des rémora collés à des tortues , à de vieux morceaux de bois , et à d'autres substances ^jue la mer entraîne. Sownini. DES ECHENEIS. i85 saisir les matières animales que l'on jette hors du bâtiment, pour se nourrir des subs- tances corrompues dont on se débarrasse, et même pour recueillir jusqu'aux excré- mens. C'est ce qu'on a observé particulière- ment dans le golfe de Guinée ; et voilà pour- quoi, suivant Barbot (i), les hollandais qui fréquentent la côte occidentale d'Ahique, ont nommé les rémora poissons d'ordures (2). Des rassemblemens semblables de ces éché- 'néis ont été aperçus quelquefois autour des grands squales, et sur -tout des requins, qu'ils paroissent suivre, environner et pré- céder sans crainte, et dont on dit qu'ils sont alors les pilotes ; soit que ces poissons redou- tables aient, ainsi qu'on Fa écrit, une sorte d'antipathie contre le goût ou l'odeur de leur chair, et dès-lors ne cherchent pas à les dévorer ; soit que les rémora aient ass®z d'agilité, d'adressé ou de ruse, pour échap- per aux dents meurtrières des squales, en (i) Hist. génér. des vo5''ages , liv. 5, p. 242. (2) S'il arrive qu'une rémore -vienne autour d'un vaisseau , elle le quitte rarement , parce qu'elle vit des ordures qu'on jette, ou même des excrémens. (Voyage autour du inonde , par Dampier , tome I , pag. 86. ) S o N N 1 N I. 186 HISTOIRE cherchant , par exemple , un asyle sur la surface même de ces grands animaux , à laquelle ils peuvent se coller dans les ins- tans de leur puis grand danger, aussi bien que dans les momens de leur plus grande fatigue. Ce sont encore des réunions ana- logues et par conséquent nombreuses de ces échénéis , que Ton a remarquées sur des rochers auxquels ils adhéroient conmie sur la carène d'un vaisseau , ou le corps d'un requin, sur-tout Jorsque l'orage avoifc bouleversé la mer, qu'ils craignoient de se livrer à la fureur des ondes, et que d'ailleurs la tempête avoit déjà brisé leurs forces (i). (i) De dessus les vaisseaux que suivent les rémora, on peut prendre ces poissons avec des hameçons garnis de morceaux de viande. Ils ont la cîiair maigre et sèche, et ils passent assez généralement pour mauvais à manger. Ce n'est pas néanmoins le sentiment de Dampier ; ce navigateur assure que les rémora sont de fort bons poissons. Sonkini. DES ECHENEIS. 187 LE RÉMORA NAUCRATE (1). L'ÉCHÉNÉIS NAUCRATE (2), PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPÈCE. \Jn trouve dans presque toutes les mers/ et particulièrement dans celles qui sont (1) Le rémora naucrate ^ naucrate ou sucet. En allemand , schiffshalter. En liol landais , zuigervisch, looismanniiie,^n anglais, suching-fish. En portugais, piexe-pogador , piexe-piolibo. En Islande, styris-fishur. Par les hollandais qui habitent les Tndcs , coupangvisvh. En arabe, à Lolieia , keda , à Dsjidda , keide ou knml el Jcersch , ce qui signifie pou du requin , parce que ce rémora s'attache souvent à différentes parties du corps du requin. Au Brésil, iperaquiba et piraquiha. Echeneis caudâ intégra , striis capitis vigiiiti qua^ tuor echeneis neucrates. Lin. Syst. nat. edit» Gmel. gen. 167, sp. 2. — Artedi , Gen. pisc. nov. gen. II, n^ 2. addilament. Sonnini. (2) Echeneis naucrates. Idem. Lin. édit. de GmeHn. Echène succet. Danbenton , Encyclop. méthod. — > Bonaterre , pi. de TEncyc. mélh, — Bloch , pi. cwtxi. i88 HISTOIRE comprises entre les deux tropiques, cette espèce cl'échénéis , qui ressemble beaucoup au rémora, et qui en diffère cependant non seulement par sa grandeur , mais encore par- le nombre des paires de lames que son bouclier comprend , et par quelques autres traits de sa conformation. On lui a donné le nom de naucrate ou de naacrates , qui en grec signifie pilote ou conducteur de vais- seau. Les individus qui la composent par- viennent quelquefois jusqu'à la longueur de vingt-trois décimètres (sept pieds environ), suivant des Mémoires manuscrits cités par le professeur Bloch , et rédigés par le prince Echeneis caudâ intégra , striis capitls viginti-qua^ tuor. Hasselquist , It. Palest, 524 j n^ €iS. — Gronov. Zooph. p. yS , n*^ 262 -, et Mus. i , p. i5 , n^ 54- Echeneis fuscus , pinnls posterioribus alho margl" naiis. Brown , Jamaïc. p. 445- Echeneis , capite striis viginti- quinque , etc. Com- merson , manuscrits déjà cités. Echeneis in extremo subrotunda, Seba , Mu«. 5 , taL. 35 , fig. 2. Echeneis vel rémora. Aldrov. de Piscib. p. 355. — Jonst. de Piscibus , p. 16 , tab. 4 > fig* 5. Iperuquiba et piraquiba.'M.a.xcgTiiY. Brasil. p. l8o» — Willugliby, Iclith. p. 119, tab. G , 8, fig. 2. Rémora imperafi. Ray, Pisc. p. 7 , n° i'2. Rémora, Petiv. Gazopli. tab. 44 ,fig. 12* DES ECHENEIS. i8cj Maurice de Nassau , qui avoit fait quelque séjour dans plusieurs contrées maritimes de l'Amérique méridionale. Le bouclier placé au dessus de leur tête présente toujours plus de vingt-deux et quelquefois vingt-six paires de lames transversales et dentelées. D'ailleurs la nageoire de la queue du nau- crate , au lieu d'être fourchue, comme celle du rémora, est arrondie ou rectiligne. De pluS; les nageoires du dos et de l'anus, plus longues à proportion que sur le rémora , montrent un peu la forme d'une faux (i). La figure de Tune de ces deux nageoires est semblable à celle de l'autre. L'ouverture de l'anus est alongée, et située à peu près vers le milieu de la longueur totale de l'échénéis; et la ligne latérale, composée de points très-peu sensibles, s'approche d'abord du dos, change ensuite de direction, et tend vers la queue , à Textrémité de laquelle elle parvient. (i) A la membrane des branchies 9 rayons. A la nageoire du dos . . » . . 40 A chacune des pectorales . . . . 20 A chacune des Ihoracines. . . 4 ou 5 A celle de l'anus . 40 A celle de la queue . 16 jgo HISTOIRE Le naucrate offre des habitudes très-ana-» logues à celles du rémora; ou le rencontre de même en assez grand nombre autour des requins. Ses mouvemens ne sont pas toujours faciles : mais, comme il est plus grand et plus fort que le rémora, il se nourrit quel- quefois d animaux à coquille et de crabes; et lorsqu'il adhère à un corps vivant ou inanimé, il faut des efforts bien plus grands pour l'en détacher que pour séparer un rémora de son appui. Commerson , qui Ta observé sur les rivages de l'île de France, a écrit que ce poisson fréquentoit très-souvent la côte de Mozam- bique, et qu'auprès de cette côte on em- ployoit, pour la pêche des tortues marines, et d'une manière bien remarquable , la faci- Hté de se cramponner dont jouit cet éché- néis. Nous croyons devoir rapporter ici ce que Commerson a recueilli au sujet de ce fait très- curieux, le seul du même genre que Ton ait encore observé (i). On attache à la queue d'un naucrate (i) M. Midleton avoit déjà rapporté ce fait dans son Nouveau système de géographie , dont un extrait de l'article Cafrerie est inséré à la suite de la traduction française du Voyage au cap de Bonne-Espérance , par DES ECHENEIS. 191 vîvant un anneau d'un diamètre assez large pour ne pas incommoder le poisson, et assez étroit pour être retenu par la nageoire cau- dale. Une corde très - longue tient à cet anneau. Lorsque réchénéis est ainsi préparé, on le renferme dans un vase plein d'eau salée, qu'on renouvelle très-souvent; et les pêcheurs mettent le vase dans leur barque. Ils voguent ensuite vers les parages fré- quentés par les tortues mannes. Ces tortues ont l'habitude de dormir souvent à la sur- face de l'eau sur laquelle elles flottent ; et leur sommeil est alors si léger que l'ap- Sparrman , tom. III, in-8", pag. 557- Voici comment M. Midlelou s'exprime sur ce sujet : « La mer et les rivières de la Cafrerie fournissent du poisson 5 cependant les habitans en prennent rare- ment , excepté des tortues de mer , et cela principa- lement lorsqu'elles viennent au, rivage dans la nuit, déposer leurs œufs. Ils ont pourtant une autre mé- thode fort singulière de pêcher les tortues. Ils prennent vivant un poisson nommé rémora , et fixent deux Cordes , l'une à sa tête , l'autre à la queue ; ensuite ils le plongent au fond de l'eau , à l'endroit où ils jugent qu'il doit y avoir des tortues , et lorsqu'ils sentent que l'animal s'est attaché à une tortue , ce qu'il fait bientôt, ils tirent à eux le rémora y et avec lui la tortue. Cette manière de pêcher est aussi, dit-on, en jusage à Madagascar ;;. S o 27 24 1 if i» 192 HISTOIRE proche la moins bruyante crun bateau pê- cheur suiEroit pour les réveiller et les faire fuir à de grandes distances , ou plonger à de grandes profondeurs. Mais voici le piège que l'on tend de loin à la première tortue que l'on aperçoit endormie. On remet dans la mer le naacrate g^arni de sa longue corde : l'animal , délivré en partie de sa cap- tivité , clierche à s'échapper en nageant de tous les côtés. On lui lâche une longueur de corde égale à la distance qui sépare la tortue Diarine de la barque des pécheurs. Le nau- crate, retenu par ce lien, fait d'abord de nouveaux eifoi'ts pour se soustraire à la main qui le maitrise; sentant bien cepen- dant qu'il s'agite en vain , et qu'il ne peut se dégager, il parcourt tout le cercle dont la corde est en quelcjue sorte le rayon, pour rencontrer un point d'adhésion , et par conséquent un peu de repos, il trouve cette sorte d'asyle sous le plastron de la tortue flottante, s'y attache très-forlenient par le moyen de son bouclier, et donne ainsi aux pécheurs, auxquels il sert de crampon, le moyen de tirer à eux la tortue en retirant la corde. On voit tout de suite la différence remar- quable qui sépare cet emploi du naucrate de DES ECHENEIS. 193 de l'usage analogue auquel ou fait servir plusieurs oiseaux d'eau ou de rivage , et particulièrement des cormorans , des hérons et des butors. Dans la pêche des tortues que l'on fait par le moyen d'un échénéîs, on n'a sous les yeux qu'un poisson contraint dans ses niouvemens, mais conservant la même tendance , faisant les mêmes efforts , répé- tant les mêmes actes que lorsqu'il nage en liberté , et n'étant qu'un prisonnier qui cherche à briser ses chaînes; tandis que les oiseaux élevés pour la pêche sont altérés dans leurs habitudes , et modifiés par l'art de rhonime, au point de servir en esclav^es volontaires ses caprices et ses besoins. On a pu entrevoir , dans deux de nos Discours gé- néraux (1) , la cause de cette différence, qui mérite toute l'attention des physiciens (2). (i) Discours sur la nature des poissons, et Discours sur la durée des espèces. (2) La chair de ce rémora est moins bonne eacor«5 g^ue celle de l'espèce précédente. S o n n i n i. Poiss. Tome VIII. N 194 HISTOIRE LE RÉMORA RAYÉ (i). L^ÉCHÉNÉIS RAYÉ (2), PAR L A C É P É D E. TROISIÈME ESPÈCE. J_iE naturaliste anglais Archibald Menzies a donné , dans le premier volume des Tran- sactions de la société linnéenne de Londres, la description de ce poisson, qui dilîère des deux échénéis dont nous venons de parler par le nombre des lames qui composent sa plaque ovale. En efTet cet osseux n'a que dix paires de stries transversales, dans l'es- pèce de bouclier dont sa tête est couverte. D'ailleurs sa nageoire caudale, au lieu d'être fourchue comme celle du rémora, ou rec- tiligne , ou arrondie comme celle du nau- çrate, se termine en pointe. Sa mâchoire (1) Echeneis lineata. Idem. Archibald Menzies , Transact. de la société linnéeune de Londres , voî. I. DES E C H E N E I S. icj5 inférieure est plus longue que la supérieure. Les dents des deux mâchoires sont petites, ainsi que les écailles qui revêtent l'animal. La couleur générale est d'un brun foncé, et relevée de chaque côté par deux raies blanches qui s'étendent depuis les yeux ;usques vers le bout de la queue. L'échénéis rayé se trouve dans le grand Océan , connu sous le nom de mer Pacifique : on Vy a vu adhérer à des tortues. L'individu décrit par l'auteur anglais avoit treize centimètres (à peu près cinq pouces) de long (i). (i) A la membrane brancliiale , lo rayons. A la nageoire dorsale .... . 55 A chacune des pectorales . . . . 18 A chacune des ihoracines. . . . 5 A celle de l'anus .55 A celle de la queue . 14 N 3 196 HISTOIRE SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME GENRE. PAR LACEPÈDE. LES MACROURES. XJeux nageoires sur le clos; la queue deux fois plus longue que le corps. ESPÈCE. Le macroure berglax; macrourus herglax, — Le preniiei- rayon de la première nageoire dorsale dentelé par devant ; les écailles aiguillonnées et i^elevées en carène. DES MACROURES. 197 LE MACROURE (1). LE MACROURE BERGLAX (2), PAR LACÉPÈDE. Voyez la planche XXXVII ^fig. 3. .A.UPRÉS des rivages du Groenland et de rislande habite ce macroure, que Bloch efc Gunner ont cru, avec raison, devoir placer dans un genre particulier. La longueur de sa queue sépare sa forme de celle des autres poissons thoracins , et donne un caractère particulier à ses habitudes , en accroissant (i) Le macroitre f ou poisson à longue queue. En allemand , herglachs. En norvégien , berg-lax. Coryphœna dorso dipterygio , radio pinnœ dorsalis primœ rétro dentato coryphœna rupestris. Oth. Fabricius , Faun. Groenland, p. i54 , n° m. — Lin. Sj'^st. nat. edit. Gmeî. gen. i58 , sp. 19. Macrourus rupestris. Artedi , Gen. pisc. édit. ^Walbaum , nov. gen. Blochii, u*^ i. Son>'ini. (2) Macrourus herglax. Macrourus rupestris. Bloch , pi. clxxvii. Coryphoinoïdes rupestris, Gunner, Act. Nidros. 3, N 3 298 HISTOIRE l'étendue de son principal instrument de natation , et en douant cet osseux d'une force particulière pour se mouvoir avec vitesse au miiieu des mers liyperboréennes. Long d'un mètre (trois pieds) ou environ, il fournit un aliment utile et quelquefois même abondant aux peuplades de ces côtes groenlandaises et islandaises, si peu favori- sées par la Nature , et condamnées pendant une si grande partie de l'année à tous les eifels d'un froid excessif. Son nom de derg- lax vient des rapports qu'il a paru présenter avec le saumon que l'on nomme lachs ou lax dans plusieurs langues du nord , et des rochers au milieu desquels il séjourne fré- quemment. Sa tête est grande et large; ses yeux sont ronds et saillans ; les ouvertures des narines doubles de chaque côté ; et les deux mâchoires proprement dites à peu près égales. Cependant le museau est très- p. 45 , tab. 5 , fig. i.-^Muller, Prodrom. zool. Danic. p. 4^ 1 >^° 563. Coryphœna rupestris. Lin. édit. de Gmelin. — Oth. Fabric. Fann. Groenland, p. 164 , n^ 1 1 1. Insrminfjoak. Id. ibid. Fifikligen brosme. Ingminniset. Cranz , Groenland p. 140. Berglax. Strom. Sondm. 1 , p. 267. DES MACUOURES. 199 avancé au dessus de la mâchoire supérieure, qui est armée ordinairement de cinq ran- gées de dents; ef: la mâchoire inférieure., qui n'en montre que trois rangées , est garnie d'un filament ou barbillon semblable, par sa forme , sa nature et sa longueur , à celui de plusieurs gades. La langue est courte , épaisse , cartilagineuse , blanche , et lisse comme le palais. Un opercule d'une seule pièce couvre une grande ouverture branchiale. L'anus est plus près de la tète que de l'extrémité de la queue. La ligne latérale se rapproche du haut du corps dans une grande partie de sa direction. Deux nageoires s'élèvent sur le dos; la seconde est réunie avec celle de la queue , qui touche aussi celle de l'anus (1); et les écailles qui recouvrent ce macroure , ou , ce qui est la même chose , ce poisson à longue queue , sont relevées par wwq arête qui se termine en pointe ou en aiguillon. (i) A la membrane des brancliies . 6 rayons. A la première nageoire du dos . 1 1 A la seconde 124 A chacune des pectorales .... ip A chacune des thoracines . . ^ 7 A celle de l'anus .,,*... i4^ N4 ^oo HISTOIRE Présentant d'ailleurs un éclat argentin , ces écailles donnent une teinte très-brillante BM berglax, dont la partie supérieure montre néanmoins une couleur plus foncée ou plus bleuâtre que Tinférieure ; et les nageoires ajoutent quelquefois à la parure de Tanimal, en offrant une nuance d'un assez beau jaune, et une bordure bleue qui fait res- sortir ce fond presque doré. ' Le berglax fraie assez tard. On le pèche avec des lignes de fond : lorsqu'il est pris, il se débat violemment, agite avec force sa longue queue, anime ses gros yeux, et se gonfle d'une manière assez analogue à celle que nous avons observée en parlant des tétrodons (i). (i) Le rnacroure , selon Ollion Fabricins , se plaît dans les profondeurs de plusieurs golfes des côtes du Groenland , et principalement dans celui de Tunnud- liorbick. Le même observateur a trouvé au mois de mai, dans l'ovaire de quelques femelles, des œufs très-petits, d'où il conclut que le tems du frai est l'automne ou le commencement de l'hyver. Son n in i. DES CORYPHENES. 201 QUATRE - VINGTIEME GENRE. PAR LACÉPEDE. LES CORYPHENES. Xje sommet de îa tête très -comprimé et comme tranchant par le haut , ou très- élevé, et finissant sur le devant par un plan presque vertical , ou terminé anté- rieurement par un quart de cercle, ou garni d'écaillés semblables à celles du dos; une seule nageoire dorsale , et cette na- geoire du dos presque aussi longue que le corps et la queue. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue fourchue. PREMIERE ESPECE. Le coryphène hippurus ,* coryphœna Jiippuriis. — Soixante raj^ons ou environ à la nageoire du dos ; plus de six rayons à la membrane des branchies ; pkis d'un rang de dents à chaque mâchoire ; une seule 203 HISTOIRE lame à chaque opercule; des taches sur la plus grande partie du corps et de la queue. SECONDE ESPECE. Le coryphéne doradon ; corjphœna aurata. — Cinquante rayons ou environ à la nageoire du dos,* six rayons à la mem- brane branchiale ; des taches bur la partie supérieure du corps et de la queue. troisième espèce. Le CORYPHENE CHRYSURUs; coîyphœua chrysLtrus. — Cinquante -huit rayons à la nageoire du dos ; six rayons à la membrane des branchies ; la langue osseuse dans le milieu et cartilagineuse dans les bords; xva. seul rang de dents à chaque mâchoire ; deux lames à chaque opercule ; des taches sur la plus grande partie du corps et de la queue. QUATRIÈME ESPECE. Le coryphène scombéroïde; coryphœna scomberoïdes, — Cinquante-cinq ra3^ons ou environ à la nageoire du dos; cette nageoire dorsale très-festonnée au dessus de la queue; la langue bisanguleuse par devant, osseuse dans son milieu et cartilagineuse dans ses bords; point de dents sur le devant du DES CORYPHENES. isoS palais ; point de taches sur le corps ni sur la queue. CINQUIÈME ESPÈCE. Le coryphéne onde ; coryphœna undu- lata. — Cinquante-quatre rayons ou environ à la nageoire du dos ; la ligne latérale droite ; des bandes transversales placées sur la nageoire dorsale et s'etendant sur le dos et les côtés où elles ondulent et se réunissent les unes aux autres. SIXIÈME ESPÈCE. Le coryphéne voislfiIjE; coryphœna pompilus. — Trente-cinq layons ou envi- ron à la nageoire du dos; la mâchoire infé- rieure plus avancée que la supérieure; la ligne latérale courbe ; des bandes transver- sales et étroites. SECOND SOUS-GENRE. La nageoire de la queue en croissant. SEPTIÈME ESPÈCE. Le coryphéne bleu; coryphœna cœru- lea. — Y^hs. - neuf rayons ou environ à la nageoire du dos; les écailles grandes; toute la surface du poisson d'une couleur bleue. 204 HISTOIRE HUITIEME ESPÈCE. Le coryphene plumier ; coryphœna Plumieri. — Quatre-vingts rayons ou en- viron à ]a nageoire du dos; un grand nombre de raies étroites , courbes et bleues, situées sur le dos. TROISIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue rectiligne. NEUVIEME ESPÈCE. Le coryphène rasoir; coryphœna nova^ cula. — La partie supérieure terminée par uwQ arête aiguë; des raies bleuâtres et croi- sées sur la tête et les nageoires. DIXIÈME ESPÈCE. . Le caRYPHÈNE perroquet; corjrp/zcPTza psittacus, — La nageoire dorsale commen- çant à l'occiput, composée de trente rayons ou environ et très-basse , ainsi que ceWe de l'anus; la ligne latérale interrompue; des raies longitudinales et vivement colorées sur les nageoires. ONZIÈME ESPÈCE. Lé coryphène camus ; coryphœna sbna. — Trente -deux raj^ons à la nageoire du dos ; la lèvre inférieure plus avancée que la supérieure. DES CORYPHENES. so5 QUATRIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue arrondie. DOUZIÈME ESPÈCE. Le coryphène rayé; coryphœna lineata, — L'extrémilé antérieure de chaque mâ- choire garnie de deux dents aiguës , très- longues et écartées Fune de l'autre ; les écailles grandes, la tête dénuée d'écailles semblables à celles du dos , et présentant plusieurs bandes transversales. TREIZIÈME ESPÈCE. Le CORYPHÈNE chinois; coryphœna sinensis. — La nageoire du dos très-longue; celle de l'anus assez courle ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure et relevée; de grandes écailles sur le corps et sur les opercules; la couleur générale d'un verd argentin. CINQUIÈME SOUS'GENRE. La nageoire de la queue lancéolée. QUATORZIÈME ESPÈCE. Le coryphène pointu; coryphœna acuta, — Quarante-cinq rayons à la nageoire du dos; la ligne latérale courbe. 2o6 HISTOIRE Espèces dont la forme de la nageoire de la queue ri est pas encore connue. QUINZIÈME ESPÈCE. Le coryphéne verd; coryphœna çiridis, — La nageoire du dos, celle de Faiius et les thoracines garnies chacune d'un long fila- ment. SEIZIÈME ESPÈCE. Le coryphène casque; coryphœna ga- leata. — Trente-deux rayons à la nageoire du dos ; une lame osseuse sur le sommet de la tête. /Y.x XXJŒI . ^y^8./^2oy. J û ^ '^ \ ^ ^ De Jcve édition de Lyon , i558. Hippurus, Id. ibid. — Gesner , p. 5oi et 4^5. — ■ (Germ. ) fol. 44 > ^* — Icon. anim. p. 75. — Aldrov. liv. 3, cap. 17, p. 3o6. — Jonston , lib. i, tit. i, cap. 1 , a. 6 , tab. i. — Charlet. p. 124. — Willughby, Icbth. p. 2i5 , tab. O , i , iig 5. — Ray, p. 100 , n° i» Equisele. Gaz. x^rist. libi 4> cap. 10; et lib. 8, cap. i5. Equiselis. Id. ibid. Hippurus pinnis branchiallhus deauratis , etc» Klein, Miss, pisc 5 , p. 55 , n^ i ; 2. ciel •DES CORYPHENES, 209 cîel sans nuages , de légers zéphii s com- mandent seuls aux ondes; qu'ils nagent fré- quemment à la surface des eaux ,* qu'on les voit, en quelque sorte, sur le sommet des vagues; que leurs mouvemens très- agiles et très-répétés multiplient sans cesse les aspects sous lesquels on les considère , ainsi que les reflets éclatans qui les décorent; et que, voraces et audacieux , ils entourent en grandes troupes les vaisseaux qu'ils ren- contrent , et s'en approchent d'assez près pour ne rien dérober à Toeil du spectateur de la variété ni de la richesse des nuances qu'ils étalent. C'est pour indiquer cette prééminence des coryphènes dans l'éclat et dans la diversité de leurs couleurs, ainsi que dans la vélocité de leur course et la rapidité de leurs évolulions, et pour faire allusion d'ailleurs à la hauteur à laquelle ils se plaisent à nager, que, suivant plusieurs écrivains , ils ont reçu le nom générique qu'ils portent, et qui "vient de deux mots grecs, dont l'un, koryphe^ veut dire sommet, et l'autre , neo , signifie je nage. On a égale- ment prétendu que la dénomination de coryphène ^ employée dès le tems des anciens naturalistes, désignoit une des formes les plus remarquables des poissons dont nous Poks, Tome VI IL O 210 HISTOIRE parlons , c'est - à - dire , la position de leiif nageoire dorsale , qui commence très-près du haut de la tête. Quelque opinion que Ton adopte à cet égard, on ne peut pas douter que le nom particulier dihippurus ^ ou de queue de cheval , donné à Tune des plus belles espèces de coryphène, ne vienne de la conformation de cette même nageoire dorsale, dont les rayons très-nombreux ont quelques rapports avec les crins du cheval. Cet hippurus, qui est l'objet de cet article, parvient quelquefois jusqu'à une longueur d'un mètre et demi ( quatre pieds et demi ). Son corps est comprimé aussi bien que sa tête; l'ouverture de sa bouche très-grande; sa langue courte; ses lèvres sont épaisses, ses mâchoires garnies de quatre rangs de dents aiguës et recourbées en arrière. Un opercule composé d'une seule pièce couvre une large ouverture branchiale (i); la ligne latérale est fléchie vers la poitrine, et droite (i) A la membrane des branclnes . lO rayons. A la nageoire du dos 6o A chacune des pectorales, ... 20 A chacune des ihoracines ... 6 A celle de l'anus 26 A" celle de la fjucue 2C> DES CORYPHENES. 211 ensuite jusqu'à la nageoire caudale, qtiest fourchue,- les écailles sont minces, mais tor- tement attachées (1). A l'inJicalion des formes , ajoutons l'ex- position des nuances , pour achever de doimer utie idée de ce superbe corypliène. Lorsqu'il est vivant, dans Feau, et en mou- vement, il brille sur le dos d'une couleur d'or très-écidtante , mêlée à une belle teinte de bleu ou de verd de mer, qui relèvent des taches dorées et le jaune doré de la ligne latérale. Le dessous du coips est ar- genté. Les nageoires pectorales et ihoracines présentent un jaune très-vif, à la splendeur duquel ajoute la teinte brune de leur base; la nageoire caudale, qui offre la même nuance de jaune, est d'ailleurs bordée de verd,* celle de l'anus est dorée ; et une dorure des plus riches tait remarquer les nombreux rayons de la nageoire dorsale, au milieu de la mcinbrane d'un bleu céleste qui les 1 éunit. C'est ce magnifique assortiment de cou- leurs d'or et d'azur qui trahit de loin le cor3^phène hippurus, lorsque, cédant à sa (i) Ce poisson a l'estomac mince et aloni^é ; vinj^t vertèbres à l'épine do» sale, et sept côtes de chaque côté. S o j^ ^' i N 1. o 2 512 HISTOIRE voracité naturelle, il poursuit sans relâche les trigles et les exocets, dont il aime à se nourrir, contraint ces poissons volans à s'é- lancer hors de Teau , les suit d'un regard assuré, pendant que ces aniuiaux eiïrayés parcourent dans Fair leur demi-cercle, et les reçoit , pour ainsi dire, dans sa gueule, à l'instant où , fatigués d'agiter leurs nageoires pectorales , et ne pouvant plus soutenir dans l'atmosphère leur corps trop pesant , ils retombent au milieu de leur fluide natal «ans pouvoir y trouver un asyle (i). Non seulement les hippurus cherchent ainsi à satisfaire le besoin impérieux de la faim qui les presse, au milieu des bandes nombreuses de poissons moins grands et plus foibles qu'eux; mais encore, peu diffi- ciles dans le choix de leurs alimens, ils voguent en grandes troupes autour des vais- seaux , les accompagnent avec constance , et saisissent avec tant d'avidité tout ce que les passagers jettent dans la mer, qu'on a trouvé dans l'estomac d'un de ces poissons (i) Les dorades s'élancent souvent hors de l'eau pour saisir leur proie. On en a vu s'élever en Tair de U hauteur d'une brasse , on de cinq pieds. 3 o N ïf 1 M. DES CORYPHENES. 2i3 Jusqu'à quatre clous de fer, dont un avoit plus de quinze cenlimètres (cinq pouces et demi) de longueur (i). On profite d'autant plus de leur glouton- nerie pour les prendre , que leur chair est ferme et très-agréable au goût. Pendant le tems de leur frai, c'est-à-dire, dans le prin- tems et dans l'automne , on les pèche avec des filets auprès des rivages, vers lesquels ils vont déposer ou féconder leurs œufs; et dans les autres saisons, où ils préfèrent la haute mer, on se sert de lignes de fond, que la voracité de ces coryphènes rend très-dan- gereuses pour ces animaux (2). Ce qui fait d'ailleurs que leur recherche est facile et avantageuse, c'est qu'ils sont en très-grand (i) Un navigateur lioUandais rapporte que son équipage pécha une dorade longue de cinq pieds, dans l'intérieur de laquelle on trouva un poisson volant de quinze pouces de longueur. ( Voyage de Van den Broeck aux Indes orientales. ) Sonnini. (2) Le meilleur appât dont on puisse se servir pour prendre les dorades est le poisson volant; lorsque l'on n'a pu s'en procurer , il suffit de le représenter gros- sièrement avec un morceau de bois ou de liège , auquel on attache des plumes blanches en forme d'ailes. En pleine mer on laisse traîner cet appât à l'arrière du vaisseau. S o n n i n 1. o 3 214 histoire: nombre dans les parties de la mer qui leur couvienneiit; parce qu'indépendaniment de lem- fécondité , ils croissent si vîîe , qu'on les voit grandij' d'une ujanière tiès - prompte dans les nasses où on les renferme après les avoir pris en vie. Ils vivent dans presque tontes les mers chaudes el me^-nie tempérées. On les hou va non seulement dans le grand Océan équa- toriaJ, improprement appelé mer Pacifique^ mais encore dans une grande portion de Tocéan Allantique et jusques dans la Médi- tenanee (i). (T; C't'st dans les mrrs des climats chauds , et par- ticulièrement dans celles de l'Amérique méridionale que la d(»r»de esl r>Ius commune; de là .sa dénomina- tion de durade d' /tmér'Kfue , afin de la distinguer de plusieurs poissons auxquels ou a donné aussi le nom de dorade» S o n i^ i M i. DES CORYPHENES. 2i5 LE DORADON (t). LE CORYPHÈNE DORADON (2); PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPÈCE. IN o u S conservons ce nom de doradon à un coryphène qui a plusieurs traits com- (1) Le doradon. Au Brésil , guaracapema. Par les hollandais , draador. Coryphœna bifurca , radiis dorsalibus quînquaginta tribus coryphœna equiselis. Lin. Syst. nat. edit, Gmel. gen. i58, sp. 2. — Artedi , Gen. pisc. gcn. 12 > n° i4' additament. S o n n 1 n 1. (2) Coryphœna aurata, Coryphœna equiselis. Lin. édit. de Gmclin. Coryphène doradon. Daabenton , Encyc. métliod. — Bonaterre , pi. de l'Encycl. méthod. Dorado. Osbeck , ït. 3o8. Guaracapema. Marcgrav. Brasil. p. 160. — Piso, Ind. p. 160. — Willaghby, Ichtii. p. 214. — Ray, Pisc. p. 100, n^ 2. O 4 5i6 H I s T O I R E muns avec l'hippnrus (i), mais qui en diffère par plusieurs autres. Il en est séparé par le nombre des rayons de la nageoire dorsale, qui n'en renferme que cinquante ou environ, par celui des rayons de la membrane des branchies, qui n'en comprend que six, pen- dant que la membrane branchiale de Thip- purus en présente sept ou quelquefois dix, et de plus par la disposition des taches cou- leur d'or qui ne sont disséminées que sur la partie supérieure du corps et de la queue. D'ailleurs, en jelant les yeux sur une pein- ture exécutée d'après les dessins coloriés et originaux du célèbre Plumiex, laquelle fait partie de la belle collection de peintures sur vélin déposées dans le muséum d'histoire naturelle , et qui représente avec autant d'exactitude que de vivacité les brillantes nuances du doradon, on ne peut pas douter que ce dernier coryphène n'ait chacun des opercules de ses brancliies composé de deux lames, pendant que l'opercule de l'hippurus (i) Marcgrave pensoit que le doradon ctoit le mâle clans l'espèce de la dorade. ( Hist. nat. Bras, loco suprà citato» ) / S o N N 1 K 1. DES CORYPHENES. 517 est formé d'une seule pièce (1). Au reste, Tagililé , la voracité et les autres qualités du doradon, ainsi que les diverses habitudes de ce poisson , sont à peu près les mêmes que celles de Thippurus ; et on le trouve également dans un grand nombre de mers chaudes ou tempérées (2). (i) A la membrane des branchies . 6 rayons. A la nageoire dorsale 55 A chacune des pectorales. ... 19 A chacune des thoracines. ... 6 A celle de l'anus 25 A celle de la queue 20 (2) Le doradon nage avec une extrême vitesse et comme par bonds. Sa chair a bon goût, quoique sèche. S G N N I N I. 2i8 HISTOIRE LA DORADE DE LA MER DU SUD. LE CORYPHENE CHRYSURUS (i), PAR LACÉPÈDE. TROISIÈME ESPÈCE. (U'est dans la mer Pacifique, on plutôt dans le grand Océan équatorial , que ce superbe coryphène a été vu par Conimerson , qui accompagnoit alors notre célèbre navi- gateur BoLigainville. 11 Ta observé sur la fin d'avril de 1768, vers le 16° degré de lati- tude australe, et le 170® de longitude. Au premier coup d'œil , on croiroit devoir le rapporter à la même espèce que l'hippurus; mais en le décrivant d'après Comnierson, (i) CorypJiœna chrysuru-s» Coryphus cîirysw'us, — Undique deauratus ; dorso , pinnis , guitulisque lateralibus , cœruleis , caudâ ex auro jiaveacente. Commcrson , manuscrits déjù cilés. Dorât dô la mer du Sud. Id. ibid. DES CORYPHENES. 219 nous allons montrer aisément qu'il en diffère par nn grand nombre de caractères. Tonle la surface de ce coryphène , et particulièrement sa queue , biillent d'une couleur d'or Uès-éclatante. Quelques nuances d'argent sont seulement répandues sur la gorge et la poitrine; et quelques teintes d'ua bleu céleste jouent, pour ainsi dire, au milieu des reflets dorés du sommet du dos. Une belle couleur d'azur paroît aussi sur les nageoires , principalement sur celle du dos et sur les pectorales : elle est relevée sur les thoracines par le jaune d'une partie des rayons, et sur celle de l'anus, par les teintes dorées avec lesquelles elle y est mêlée; mais elle ne se montre sur la na- geoire de la queue que pour y former un léger liseré, et pour y encadrer, en quelque sorte, For resplendissant qui la recouvre et qui a indiqué le nom du corjqoîiène (1). Ajoutons, poiir achever de peindre la magnifique parure du chrysurus, que des taches bleues et lenticulaires sont répan- dues sans ordre sur le dos, les côtés et la partie inférieure du poisson , et scintillent au (i) Chrysurus signifie queue d'or. 220 HISTOIRE * milieu de For , comme autant de sapliirs enchâssés dans le plus riche des métaux. L'admirable vêtement que la Nature a donné au chrysurus , est donc assez différent de celui de Fhippurus, pour qu'on ne se presse pas de les confondre dans la même espèce. Nous allons les v^oir séparés par des caractères encore plus constans et plus remarquables. Le corps du chrysurus , très - alongé et très -comprimé, est terminé dans le haut par une sorte de carène aiguë qui s'étend depuis la tête jusqu'à la nageoire de la queue; et une semblable carène règne en dessous 5 depuis cette mêine nageoire caudale jusqu'à l'anus. La partie antérieure et supérieure de la tête représente assez exactement un quart de cercle, et se termine dans le haut par une sorte d'arête aiguë. La mâchoire inférieure, qui se relève vers la supérieure, est un peu plus longue que cette dernière. Toutes les deux sont composées d'un os qu'hérissent des dents très-petites, très-courtes, très-aiguës, assez écartées Tune de l'autre, placées comme celles d'un peigne, et très - différentes , par DES CORYPHENES. Q2i leur forme, leur nombre et leur disposition, de celles de Thippurus. On voit d'ailleurs deux tubercules garnis de dents très- menues et très-serrées auprès de Tangle intérieur de la mâchoire supé- rieure, trois autres tubercules presque sem- blables vers le milieu du palîûs , et un sixième tubercule très -analogue presque au dessus du gosier. La langue est large , courte , arrondie par devant , osseuse dans son milieu , et carti- lagineuse dans ses bords. L'ouverture de la bouclie est peu étendue : on compte de chaque côté deux orifices des narines j une sorte d'anneau membraneux entoure l'anté- rieur. Les opercules des branchies sont , comme la tête , dénués de petites écailles ; ils sont de plus assez grands, et composés chacun de deux pièces , dont celle de devant est arrondie vers la queue, et dont celle de derrière se prolonge également vers la queue , en appendice quelquefois un peu recourbée. Six rayons aplatis soutiennent de chaque côté une membrane branchiale, au dessous de laquelle sont placées quatre branchies très-rouges, formées chacune de deux ran- gées de fîlamens aloagées : la partie concave 222 HISTOIRE de Tare de cercle osseux de Ici première et de la seconde est garnie de longues dénis arraagées comme celles crun peigne ; ]a concavité de l'arc de la troisième el de la qualrième ne présente que des aspérités. La nageoire du dos, qiri commence au dessus des yeux, et s'étend presque jusqu'à celle de Ja queue, comprend cinquante-huit rayons (i) : les huit premiers sont d'autant plus longs qu'ils sont situés plus loin de la tète , et la longueur des autres est au con- traire d'autant moindre, quoiqu'avec des différences peu sensibles, qu'ils sont plus près de la nageoire caudale. L'anus est placé vers le milieu de la lon- gueur totale de Fanimal; et l'on voit entre cet oriiice et la base des nageoires thoracines , un petit sillon longitudinal. La nageoire de la queue est fourchue, comme celle de tous les coryj^hènes du pre- mier sous-genre ; la ligne latérale serpente (i) A la membrane des brancbics . G rayons. A la nageoire clii dus 53 A cliacune des pecloiales .... 20 A chacune de^ llioricines ... 5 A la nageoire de l'anus .... 28 A celle de la finene i5 DES CORYPHENES. 225 depuis le haut de l'ouverture branchiale, où elle prend son origine, jusqu'auprès de rextrémité des nageoires pectorales , et at- teint ensuite la nageoire de la queue en ne se fléchissant que par de légères ondulations; et en^^n les écailles qui recouvrent le poisson sont alongées, arrondies à leur sommet, lisses, et fortement attachées. On a donc pu remarquer sept traits prin- cipaux par lesquels le chrysurus diffère de Iliippurus : premièrement , le nombre des rayons n'est pas le même dans la plupart des nageoires de ces deux coryphènes; se- condement 5 la membrane branchiale du chrysurus ne renferme que six rayons, il y en a toujours depuis sept jusqu'à dix à celle de l'hippurus; troisièmement, le dos du premier est caréné, celui du second est convexe; quatrièmement, l'ouverture de la bouche est peu étendue dans le chrysurus, elle est très-grande dans l'hippurus; cinquiè- mement, les dents du chrysurus sont con- formées et placées bien différemment que celles de l'hippurus; sixièmement, l'oper- cule branchial du chrysurus comprend deux lames, on ne voit qu'une pièce dans celui de l'hippurus; et septièmement, nous avons déjà montré une distribution de couleurs 5224 HISTOIRE bien peu semblable sur l'un et sur l'autre de ces deux corypliènes. Ils doivent donc constituer deux espèces différentes, dont une , c'est-à-dire , celle que nous décrivons , est encore inconnue des naturalistes; car elle est aussi très - distincte du corypîiène doradon, ainsi qu'on peut facilement s'en convaincre en comparant les formes du do- radon et celles du clirysurus. Au reste , les habitudes du coryphène qui fait le sujet de cet article , doivent se i^approcher beaucoup de celles de Thippurus. En effet , Commerson ayant ouvert un clirysurus qui avoit plus de sept décimètres (deux pieds deux pouces environ) de lon- gueur , il trouva son estomac qui étoit alongé et membraneux, rempli de petits poissons volans, et d'autres poissons très-peu volu- mineux. Il vit aussi s'agiter au milieu de cet es- tomac, et dans une sorte de pâte ou de chyme, plusieurs vers filiformes, et de la Jongueur de deux ou trois centimètres (neuf à treize lignes environ). Ce voj^ageur rapporte d'ailleurs dans les manuscrits qui m'ont été confiés dans le tems par Buffon, que lorsque les matelots exercés à la pêche ont pris un clirysurus, ils DES CORYPHENËS. 225 ils rattachent à une corde, et le suspendent à la proue du vaisseau , de manière que ranimai paroît être encore eu vie et nager à la surface de la mer. Ils attirent et réu- nissent , par ce procédé , un assez grand nombre d'autres chrysurus, qu'ils peuvent alors percer facilement avec une fouine (j). Commerson ajoute que les chrysurus l'em- portent sur presque tous les poissons de mer par le bon goût de leur chair, que l'on prépare de plusieui^ manières , et par- ticulièrement avec du beurre et des câpres. (i) La fouine est un peigne de fer attaché à un long manche. On donne aussi ce nom , ainsi que celui de foène et de fouanne , à une broche terminée par un dard. Quelquefois on ajuste ensemble deux , trois, ou un plus grand nombre de lames , pour former une fouanne , ou. foène , ou fouine. D'autres fois on em- ploie ces noms pour désigner une simple fourcher On attache l'instrument au bout d'une perche, et Ton s'en sert pour percer les poissons que l'on aper- çoit au fond de l'eau , ou qui sont cachés dans la vase, les enfiler et les retirer. Poiss, Tome VIIL 226 HISTOIRE LA PETITE DORADE, LE CORYPHÈNE SCOMBÉROÏDE (i), PAR LACÉPÈDE. QITATRIJÈME ESPECE. ,W o u S avons trouvé dans les manuscrits de CoQinierson la description de cette es- pèce de coryphène, que ce savant voyageur avoit vue 5 au mois de mars 1768, dans la mer du Sud, ou, pour mieux dire, dans le grand Océan équatorial, vers le 18^ degré (i) Coryphœna scomheroïdes. Coryphus argenteus. — Coryphiis pinnâ dorsali longissi?nâ racUorum quinquaginta-quinque , osse qua- dratulo in média lingua, — Et coryphus argenteus , imrnaculatus , pinnis fuscis , dorsali radiorum quin- quagiiita - quinque , anali viginti - quinque , caudâ hifurcâ fascescente. Commerson , manuscrits déjà cités. Osteoglossur. , osfJoglosse , ou langiiosseux de la mer du Sud.' Id. ibid. Petite dorade. Id. ibid. DES CORYPHENES. 227 de latitude australe, et le i34*^ degré de longitude, et par conséquent à une distance de Ja ligne très-peu différente de celle où il observa , un ou deux mois après , le co- ryphène clnysurus. Le scombéroïde est d'une longueur inter- médiaire entre celle du scombre maquereau et celle du hareng. Sa couleur totale est argentée et brillante ; mais elle n'est pure que sur les côtés et sur le ventre. Une teinte brune mêlée de bleu céleste est ré- pandue sur le dos ; cette teinte s'étend aussi sur le sommet de la tête, où elle est plus foncée, plus noiiâtre, et mêlée avec des reflets dorés que l'on voit également autour des yeux et sur les lames des opercules. Toutes les nageoiies sont entièrement brunes, excepté les thoracines, dont la partie extérieure est blanche, et les pectorales, qui sont un peu dorées. La mâchoire supérieure est plus courte que l'inférieure. Les os qui composent l'une et l'autre sont hérissés d'un si grand nombre de petites dents tournées en arrière , qu'ils montrent la surface d'une lime, et qu'ils tiennent l'animal facilement suspendu à un doigt, par exemple, que l'on introduit dans la cavité de la bouche. '"^ P 2 528 HISTOIRE La langue a une figure remarquable; elle ressemble en quelque sorte à un ongle hu- main : elle est large, un peu arrondie par devant, et néanmoins terminée par un angle à chaque bout de son arc antérieur; de plus, elle présente dans son milieu un os presque carré, et couvert de petites aspérités dirigées vers le gosier ; sa circonférence est formée par un cartilage qui s'amincit vers le bord , et un frein large et épais la retient par dessous. La voûle du palais est entièrement lisse ,^ excepté l'endroit le plus voisin du gosier, où l'on voit de petites élévations osseuses et denticulées. Deux lames arrondies par derrière , grandes et lisses , composent chaque opercule ; six rayons soutiennent la membrane branchiale; et les branchies sont assez semblables, par leur nombre et par leur conformation , à celles du chrysurus. La ligne latérale offre plusieurs sinuosités, qui décroissent à mesure qu'elles sont plus voisines de la nageoire caudale. Les nageoires thoracines sont réunies à leur base par une membrane qui tient aussi à un sillon longitudinal placé sous le venire, et dans lequel le poisson peut coucher à DES CORYPHENES. 229 volonté ces mêmes nageoires. Elles renfer- ment chacune cinq ou six rayons. Le dessous de Ja queue est terminé par une carène très-aiguë. La nageoire dorsale règne depuis l'occiput jusques vers Textrémité de la queue; elle est festonnée dans sa pariie postérieure , de manière à imiter les très-peliles nageoires que Ton voit sur la queue des scombres : la nageoire de l'anus offre une conforma- tion analogue ; et ces traits particuliers aii poisson que nous décrivons, ne seivant pas peu à le rapprocher des scombres , avec lesquels d'ailieurs on peut voir, dans cette histoire , que les coryphènes ont beaucoup de rapports, j'ai cru devoir nommer scom- héroïde l'espèce que nous cherchons , dans cet article, à faire connoître des natura- listes (1). Commerson vit des milliers de ces scom- béroïdes suivre les vaisseaux français avec 1) A la membrane des branchies . 6 rayons. A la nageoire du dos 55 A cliacune des pectorales . ... 18 A cliacune des tlioracincs. ... 6 A celle de l'anus 2 5 A celle de la queue , qui eat fourchue 1 5 p 3 200 HISTOIRE assiduité , et pendant plusieurs jours. Ils vivoient de très-jeunes ou très-petits pois- sons volans, qui, pendant ce tems, volti- geoient autour des navires comme des nuées de papillons, qu'ils ne surpassoient guère en grosseur; et c'est à cause de la petitesse de leurs dimensions, qu'ils pouvoient servir de proie aux scombéroïdes , dont la bouche étroite n'auroit pas pu admettre des animaux plus gros. En effet l'un des plus grands de ces coryphènes, observés par Commerson, n'avoit qu'environ trois décimètres (onze pouces environ) de longueur. Cet individu étoit cependant adulte et femelle. Au reste, les ovaires de cette femelle, qui avoient une forme alongée, occupoient la plus grande partie de l'intérieur du ventre, comme dans les cyprins, et contenoient une quantité innombrable d'œufs; ce qui prouve ce que nous avons déjà dit au sujet de la grande fécondité des coryphènes. DES CORYPHENES. aSi LE CORYPHÈNE ONDE (t)(2), PAR LACÉPÈDE. CINQUIÈME ESPÈCE. i ALLAS a décrit le premier cette espèce de coryphène. L'individu qu'il a observé, et qui avoit été pêclié dans les eaux de j'iîe d'Amboiiie, n'étoit long que de cinq centi- mètres (22 pouces) ou environ. Les formes et les couleurs de cet animal étoient élé- gantes : très-alongé et un peu comprimé, il montroit sur la plus grande partie de sa surface une teinte agréable qui réunissoit la blancheur du lait à l'éclat de l'argent ; (i) Coryphœna undulata. Coryphœna fasciolata. Lin. édit. de Gmelin. — Pallas , Spicil. zool. 8 , p. 25 , lab. 5 , fig. 2. Coryphène ondoyant, Bonatcrre, pi. de l'£nc. mélh. (2) Coryphœna laçteo-argentea , circulis transt^ersis fuscis à fasciis pinnœ dor salis dejluentihus , in dorso passim cohœrentibus , in ventre evanidis cory- phœna fasciolata, Liii. Syst. nat. éd. Gmel. gen. i58, sp. 16. Coryphœna fasciolata. Artedi , Gen. pisc. gcn.'i2, n" i5. addi taillent. SoMKim. P4 û3<2 HISTOIRE une nuance grise varioit son dos ; la na- geoire dorsale et celle de Tanus étoient dis- tinguées par de petites bandes transversales brunes ; les bandelettes de la première de ces deux nageoires s'étendoient sur la partie supérieure de Tanimal , y onduloient , pour ainsi dire , s'y réunissoient les unes aux autres, disparoissoient vers la partie infé- rieure du poisson ; et la nageoire de la queue , qui étoit fourchue , préseutoit un croissant très-brun. D'ailleurs ce coryphène avoit des yeux assez grands ,* l'ouverture de sa bouche , étant très-large , laissoit voir facilement une langue lisse , et arrondie par devant ; un opercule composé de deux lames non dé- coupées couvroit de chaque côté un grand orifice branchial ; la ligne latérale étoit droite et peu proéminente (i). (i) A la membrane des brancîiies . 6 rayons. A la nageoire du dos 64 A chacune des pectorales .... j() A chacune des ihoracines .... 5 A celle de l'anus ....*.. 27 A celle de la queue 17 DES CORYPHENES. 233 LE POMPILE (i). LE CORYPHENE POMPILE {2), PAR LACEPÈDE. SIXIÈME ESPÈCE. JL) e tous les coryphènes du premier sous- genre , le pompile est celui dont la na- geoire caudale est la moins fourchue ; et voilà pourquoi quelques naturalistes , et (i) Pompile , nom que les anciens donnoieat à ce poisson. Coryphœna dorso siiprà lineam lateralem curvam fasciolis Jlavescentibus picto . . . . coiyphœna pompilus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i58 , sp. 5. S o N N 1 N 1* (2) CorypJiœna pompilus. Idem. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène lampuge. Daubenton , Encycl. métb. — Bonaterre , planches de l'Encyclop. méthod. Coryphœna lineâ laterali curuâ. Artedi , gen. i6 , syn. 29. Pompilos. JElian. lib. 2, cap. iSj et lib. i5 , cap. 25. i254 HISTOIRE particulièrement Artedijle comparant sans doute à riiippurus , ont écrit que cette nageoire de la queue n'étoit pas échancrée. Cependant , lorsqu'on a sous les yeux un individu de cette espèce , non altéré, on s'aperçoit aisément que sa nageoire cau- dale présente à son extrémité un angle rentrant. Les anciens ont nommé pompile le coryphène dont nous traitons dans cet article , parce que , se rapprochant beau- coup par ses habitudes de l'hippurus et du doradon , on diroit qu'il se plaît à accom- pagner les vaisseaux , et que pompe signifie en ^Mec pompe ou cortège. Au reste, il ne faut pas être étonné qu'ils aient assez bien connu la manière de vivre de ce poisson osseux, puisqu'il habite dans la Méditer- ranée, aussi bien que dans plusieurs portions — Alhen. lib. 7 , p. 282 , 283 et 284- — Oppiaii. Hal. lib. I , p. 8. Pompilus. OviJ. Pompiliis. Plin. Hist. mundi , lib. 52 , cap. ii. Pompile. Rondelet , prcm, part. liv. 8 , chap. i5. Chrysophrys par plusieurs anciens auteurs. — Gesn. p. 881 , 755 5 et (Germ.) fol. 60 , « , b. — Aldrovand. lib. 3 , cap. 19, p- 325. — Joriston, lib. i, tit. i, cap. 2, a. 1 , tab. 5 , fig. 5. — Charlct. p. 124. — Willugliby , p. 2i5. — Ray, p. loi. DES CORYPHENES. 235 chaudes ou tempérées de rocéan Atlantique et du grand Océan. L'ouverture de la bouche du pompile est très-grande ; sa mâchoire inféiieure plus avancée que la supérieure , et un peu rele- vée ; les côtés de la tête présentent des dentelures et des enfoncemens ; la ligne latérale est courbe ; les nageoires pectorales sont pointues (i); des bandes transversales, étroites, et communément jaunes , régnent sur les côtés. La dorure qui distingue un si grand nombre de corj^phènes , se manifeste sur le pompile au dessus de chaque œil; et voilà pourquoi on Fa nommé sourcil cTor , en grec chrysophrys, (i) A la nageoire dorsale ..... 26 rayons. A cliacune des pectorales ... 14 A chacune des tlioracines. ... 6 A celle de l'anus 24 A celle de la queue 16 i3S HISTOIRE LE RASOIR BLEU (i). LE CORYPHENE BLEU (i), PAR LACÉPÊDE. S E P T I É ISÏ E ESPECE. Voyez la planche XXXVIIT ^fig. 2. JLi'oR , l'argent et Tazar brillent sur les coryphènes que nous venons d'examiner ; la parure de celui que nous décrivons est plus simple , mais élégante. Il ne présente ni argent ni or ; mais toute sa surface est d'un bleu nuancé par des teintes agréa- blement diversifiées , et fondues par de (i) he rasoir bleu. En allemand , hlaujîsch , hlauer stutzhopf. En anglais , hleu-Jî^h, Coryphœna tota cœrulea coryphœna cœrulea. Lin. S3^';t. nat.edit. Gmel. gen. i58, sp. i5. — Artedi> Gen. pisc. 2;àn. 12 , n^ 8. additameiit. Sokmm. (2) Coryphœna cœrulea. Idem. Lin. édit. de Graeîin. — Bloch , pi. clxxvi. Noî^acula cœrulea. Catesby ^ CaroL lab. 18. Corjphène rasoir bleu. DES CORYPHENES. 257 douces dégradations de clarté. On le trouve dans les mers tempérées ou cbandes qui baignent les rivages orientaux de l'Amé- rique (1). Ses écailles sont grandes ; celles qui revêtent le dessus et les côtés de sa tête sont assez semblables aux écailles du dos. Une seule lame compose l'opercule des branchies , dont l'ouvert uie est très-large; la ligne latéi-ale est plus proche du dos que de la partie inférieure de l'animal ; hs yeux sont ronds et grands , et une rangée de dents fortes et pointues garnit chaque mâchoire {2). I ' ' ■■ ■ ■ ■ ' i< (i) Catesby a vu le rasoir bleu près de Bail a m a , et le père Plumier dans la mer des Atililles. S O N N I N I. {2) A la membrane des branchies . 4 layons. A la nageoire du dos ig A cliacnne des pectorales .... i4 A chacune des thoracines ... 5 A celle de l'anus ....... ii A celle de la queue. ..... 19 238 HISTOIRE LE PAON DE MER (i), LE CORYPHENE PLUMIER {2), PAR LACÉPÈDE. HUITIEME ESPÈCE. Oe coryphène, que le docteur Bloch a fait connoître, et qu'il a décrit d'après un ma- nuscrit de Plumier, habite à peu près dans les mêmes mers que le bleu : on le trouve (i) Le paon de mer ^ nom que les français de l'Amé- rique donnent à ce poisson. En allemand , meerpfau, Coryphœna pinnœ analis radiis quinquaglnta quin- que coryphœna Plumieri. Lin. Syst. uat. edit. Gmel. gen. i58 , sp. 14, — Artedi , Gen. pisc. gen. 12 , n° 17. additament. Araneus non aculeatus caudâ fascinulatâ vulgo vives. ( Plnmier , M. S. C. ). S o n n 1 N 1. (2) Coryphœna Plumieri. Idem. Lin, édit. de Gmelin. — Bloch , pi. clxxv. Coryphène paon de mer. Bonaterre , pi. de l'Encyc. méthod. DES CORYPHENES. 239 particulièrement , ainsi que le bleu , dans le bassin des Antilies. Mais combien il diffère de ce dernier poisson par la magni- ficence et la variété des couleurs dont il est revêtu ! C'est un des plus beaux habitans deTOcéan. Tâchons de peindre son portrait avec fidélité. Son dos est brun ; et sur ce fond, que la Nature semble avoir préparé pour faire mieux ressortir les nuances qu'elle y a distribuées , on voit uu grand nombre de petites raies bleues serpenter, s'éloigner les unes des autres, et se réunir dans quelques points. Cette espèce de dessin est comme encadré dans l'or qui resplendit sur les côtés du poisson , et qui se change en argent éclatant sur la partie inférieure du cor}^- phène. La tête est brune ,• mais chaque œil est situé au dessous d'une sorte de tache jaune , au dessus d'une plaque argentée , et au centre de petits rayons d'azur. Une bordure grise fait ressortir le jaune des nageoires pectorales et thoracines ; la na- geoire de la queue, qui est jaune comme celle de l'anus , présente de plus des teintes rouges et un liseré bleu ; et enfin une longue nageoire violette règne sur la partie 24a HISTOIRE supérieure du corps et de la queue (i). Le coryphène plumier est d'ailleurs couvert de petites écailles ; il n'a qu'une lame à chacun de ses opercules ,* il parvient oïdinairement à la longueur d'un demi -mètre ( un pied sept pouces), et sa nageoire caudale est en croissant comme celle du bleu. (i) A la membrane des branchies . 4 rayons, A la nageoire du dos 'J'j A chacune des pectorales ... n A chacune des thoracines. ... 6 A celle de Tanus 55 A cello de la queue i6 LE DES CORYPHENES. s4i: LE R A S O N (i). LE CORYPHENE RASOIR (2); PAR LACÉPÈDE. NEUVIÈME ESPECE. V^ E poisson a sa partie supérieure termi- née par une arête assez aiguë, pour qu'on n'ait pas balancé à lui donuer le nom que nous avons cru devoir lui conserver. Il (1) Le rason, nom que ce poisson porte en Espagne, et qui signifie rasoir. A Malte, il janfru. Coryphœna capite pinnisque cancellatis lineis cœru- lescentihus coryphœna nouacula. Lin. Syst. nat. ediU Gmel. gen. 1 58 , sp. 4. S o n n 1 n 1. (2) Coryphœna nouacula. Sur les côtes de laLigurie^ pesce petline. Sur plusieurs côtes d'E.«}>agne , rason. Coryphœna nouacula. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène rason. Daubenton , Encycl. méthod. — • Bonaterre , planches de l'Encycl. méthod. Coryphœna palmaris pulchrè parla , dorso acuto^ Artedi , ^en. i5 , syn. 29. Noi^aculapiscis. Plin. Hist. mundi , lib. 32 , cap. 2, Rason. Rondelet , prem. partie , lib. 5^ chap. 17. Foiss. Tome VIII. Q 345 HISTOIRE habite dans la Méditerranée ; et voilà pour- quoi il a été connu des anciens , et parti- culièrement de Pline. 11 est très-beau ; on voit , sur sa tête et sur plusieurs de ses na- geoires , des raies qui se croisent en diffé- rens sens , et qui montrent cette couleur bleue que nous avons déjà observée sur les coryphènes : mais il est le premier poisson de son genre qui nous présente des nuances rouges éclatantes, et relevées par des teintes dorées. Ce rouge resplendissant est répandu sur la plus grande partie de la surface de ranimai , et il y est réfléchi par des écailles très-grandes. La chair du rasoir est tendre, délicate, et assez recherchée sur plusieurs rivages de la Méditerranée (i). Sa ligne latérale suit à peu près la courbure du dos, Novacula, Gesner , p. 628 , 629 et 721 -, et (Gerin.) fol. 52 , a. Pesce pettlne. Sal vian , fol. 217. Pecten Romœ , nouacula Rondeletil. Aldrovaud. îîb. 2 , cap. 27 , P 2o5. Pecten Romanorum, Jonâton , iib. i , tit. 0 , cap. I > ^' i5. ^ Pesce peUine Sahiani .noPacuîa Rondelet. Gesner, Paralipom. p. 24. - WiUughby, Ickthyo p. 214. - Ray,p. loi. (i) C'est principalement près des rivage es îlei DES CORYPHENES. 24-7 dont elle est très-voisine ,• chacun de ses opercules est composé de deux lames ,* et sa nageoire caudale étant rectiligne , nous l'avons placé dans le second sous-genre des coryphèues. Au reste , Thistoire de ce poisson nous fournit un exemple remarquable de Fintluence des mots. On Ta nommé rasoir long-tems avant le siècle de Pline : à cette époque , où les sciences physiques étoient extrêmement peu avancées , cette dénomi- nation a suffi pour faire attribuer à cet animal plusieurs des propriétés d'un véri- table rasoir , et même pour faire croire, ainsi que le rapporte le naturaliste romain, que ce coryphène donnoit un goût métal- lique , et particulièrement un goût de fer à tout ce qu'il touchoit. àe Rhodes , de Malte , de Majorque et de Minorque , que Ton prend les rasoirs les plus estimés j leur chair «st tendre et délicate. S o n n i k i. Qa ^44 HISTOIRE LE CORYPHÈNE PERROQUET (i) (2) , PAR LACÉPÈDE. DIXIÈME ESPÈCE. La forme recfciligne que présente la na- geoire caudale de ce poisson détermine sa place dans le troisième sous-genre des cory- phènes. Sa ligne latérale est interrompue; et sa nageoire dorsale , assez basse et composée de trente rayons ou environ, commence à Tocciput (o). (i) Coryphœna psittacus. Idem. Lin. édit. (le Gmelin. Coryphène perroqueL Daubentou, Encyc. mélh. — Bonaterre , planches de rEncycl. mélliod. (2) Coryphœna lineâ laterali interruptâ , pinnis Ion- gitudlnalibus colore llneatls . . . . coryphœna psittacus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i58 , sp. 6. — Avtedi , Gen. pisc. gen. 12 , n^ 12. additameal. Sonnim. (5) A la nageoire du dos 5o rayons. A chacune des pectorales. ... 11 A chacune des tlioracines. ... o A celle de l'anus i^ . A celle de la queue . ^4 DES CORYPHENES. 246 Il a été observé par le docteur Garden dans les eaux de la Caroline. La beauté des couleurs dont il brille, lorsqu'il est animé par la chaleur de la vie , ainsi que par les feux du soleil, a mérité qu'on le comparât aux oiseaux les plus distingués par la va- riété de leurs teintes, la vivacité de leurs nuances, la magnificence de leur parure, et particulièrement aux perroquets. Les lames qui recouvrent sa tête montrent la diversité des reflets des métaux polis et des pierres précieuses; son iris , couleur de feu , est bordé d^azur ; des raies longitudinales relèvent le fond des nageoires; et l'on aper- çoit vers le dos, au milieu du tronc, une tache remarquable par ses couleurs, aussi bien que par sa forme, faite en losange, et présentant en quelque sorte toutes les teintes de l'arc en ciel , puisqu'elle offre du rouge , -du jaune , du verd, du bleu et du pourpre (1), (i) Aussitôt que ce poisson a perdu la vie, ses belles couleurs s'évanouissent. S o n n i n i. Q 5 246 HISTOIRE LE CORYPHÉNE CAMUS (i)(2), PAR JLACÉPÈDEo ONZIEME ESPECE. X-j E nombre des rayons de la nageoire dor- sale, et la prolongation de la mâchoire infé- rieure plus avancée que la supérieure , servent à distinguer ce coryphène, qui ha- bite dans les mers de F Asie, et qui, parla forme rectiligne de sa nageoire caudale , appartient au troisième sous-genre des pois- Sons que nous considérons (5). (i) Coryphœna sinia. Idem. Lin. édition de Gmelin. Coryphène réchignée. Bonaterre , pi. de rEncyçl. Hiéthod. (2) Coryphœna caudâ intégra , labio inferiore lon^ giore, ... coryphœna sima. Lîri. Syst. nàt. edit. Gmel. gen. i58, sp. 6. — Artedi, Gferi. pisc. gen. 12 , n** i3. additament. S o n n i n i. (3) A la nageoire dorsale 52 rayons. A chacune des pectorales .... iQ A chacune des Ihoracines. ... 6 A celle de l'anus , . 9 A celle de la queue .••»... 16 DES CORYPHENES. S47 LE CORYPHENE RAYÉ {i)(2); PAR LAGÉPÉDE. DOUZIÈME ESPÈCE. J_iE docteur Garden a fait connoître ce poisson^ qui habite dans les eaux de la Ca- roline. Ce coryphène a la tête rayée trans- versalement de couleurs assez vives : d'autres raies très-petites paroissent sur la nageoire du dos , ainsi que sur celle de l'anus (5). Les écailles qui revêtent le corps et la queue (i) Coryphœna lineata. îdem. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène rayée. Bonaterre , pl.de FEnc. méth. (2) Coryphœna capite picto lineis transuersis eolo" ratls. . . . coryphœna lineata. Lin. Syst. nat. éd. Gmel, gen. i58, sp. i3. — Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n® 4» additam. S o n n 1 n 1. (3) A la nageoire du dos . . A chacune des pectorales. A chacune des thoracines. A celle de l'anus .... A celle de la queue . . • 21 rayon». II 6 i5 12 Q4 S48 HISTOIRE sont très-grandes. La tête n'en présente pas de semblables; elle n'est couverte que de grandes lames. L'extrémité antérieure de chaque mâchoire est garnie de deux dents aiguës , très - longues et écartées l'une de l'autre ; et la forme de la nageoire caudale , qui est arrondie , place le rayé dans le qua- trième sous-genre des coryphènes. DES CORYPHENES. 249 LE CORYPHÈNE CHINOIS (1), P A R L A C É P É D E. TREIZIÈME ESPÈCE. Oe corypliène n'a pas encore été décrit. Nous en avons trouvé une figure coloriée et faite avec beaucoup de soin, dans ce -i^ecueil de peintures chinoises qui fait partie des collections du muséum d'histoire natu- relle , et que nous avons déjà cité plusieurs fois. Nous lui avons donné le nom de coiy- phène chinois , pour désigner les rivages auprès desquels on le trouve, et l'ouvrage précieux auquel nous en devons la connois- sânce. Sa parure est riche , çt en même tems simple , élégante et gracieuse. Sa couleur est d'un verd plus ou moins clair, suivant les parties du corps sur lesquelles il paroît; mais ces nuances agréables et douces sont mêlées avec des reflets éclatans et argentins. Au reste, il n'est pas inutile de remar- quer qu'en rapprochant par la pensée les (i) Çoryphœna sinensis» û5o HISTOIRE diverses peintures chinoises que l'on peut counoître en Europe , de ce qu'on a appris au sujet des soins que les chinois se donnent pour Téducation des animaux, on se con- vaincra aisément que ce peuple n'a accordé «ne certaine attention, soit dans ses occu- pations économiques ^ soit dans les produc- tions de ses beaux arts , qu'aux animaux utiles à la nourriture de l'homme, ou pro- pres à charmer ses yeux par la beauté de leurs couleurs. Ce trait de caractère d'une nation si digne de l'observation du philo- sophe , ne devoit-il pas être indiqué , même aux naturalistes ? Le 'beau coryphène chinois montre une très-longue nageoire dorsale, mais celie de Fanus est assez courte. La nageoire caudale -est arrondie. De grandes écailles couvrent îe corps, la queue et les opercules. La mâ- choire inférieure est relevée et plus avancée que la supérieure; ce qui afoute aux rap- ports du chinois avec le coryphène camus. DES CORYPHENES. 261 LE CORYPHÈNE POINTU (1) (2), PAR LACÉPÊDE. QUATORZIÈME ESPECE. XJE nom Ae pointu, que Linnênus a donné h ce coryphène^ vient de la forme lancéolée de la nageoire caudale de ce poisson ; et c'est à cause de cette même forme que nous avons placé cet osseux dans un cinquième sous-genre. Cet animal, qui habite dans les mers de l'Asie, a quaranle-cîaq rayons à là nageoire du dos, et sa ligne latérale est courbe (3). (i) Coryphœna acuta. îdem. Lin. édit. de Gmeîin. Coryphene jjoîntue. Bouaterre, pi. cle l*^nc. méth» (2) En danois, spitzschwanz. Coryphœna caiidà acuminàta , Uneà laterali cofi'^ vexa. . . . coryphœna acuta. Lin. Syst. nat. edit. GmeL gen. i58 , sp. y. — Artedi , Gen. pisc. gen. 12 , n" 5. additament. Sonnini. (3) A la nageoire du dos 45 rayons. A chacune des pectorales. .. • • i& ' , A chacune des thoracines. •.,.*, 6 A celle de l*anus . . i . . . . 16 A celle de la queue 14 s53 HISTOIRE LE CORYPHENE VERD (i)(2), E T LE CORYPHENE CASQUÉ (5) (4), PAR LACÉPÈDE. l5® E T 16^ ESPECES. JNous avons divisé le genre que nous exa- minons en cinq sous-genres; et nous avons placé les coryphènes dans Fun ou l'autre de ces groupes 5 suivant le degré d'étendue rela- ( 1 ) Coryp hœna viridis. Coryphœna virens. Lin. édit. de Gmelin. Corypkène verte. Bonatene , pi. de l'Encyc. mclh. (2) Coryphœna pinnis appendiculis filiformibus. . . . coryphœna virens. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i58, sp. 9. — Artedi , Gen. pisc. gen. 12 , sp. 10. additam. S ON NIN 1. (3) Coryphœna galeata. Coryphœna clypeata. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène à bouclier. Bonat. pi. de l'Encyc. méth. (4) Coryphœna lamina osseâ inter oculos. . . . cory- ph œnaclypeata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i58, sp. 12. — Artedi , Gen. pisc. ^en. 12 , n^ 9. additam. Son NI NI. DES CORYPHENES. 255 tive , et par conséquent de force propor- tionnelle donnée à leur nageoire caudale, ou, ce qui est la même chose, à un de leurs principaux instrumens de natation , par la forme de cette même nageoire , ou fourchue, ou en croissant, ou rectiligne, ou arrondie, ou pointue. Nous n^avons vu aucun individu de l'espèce du coryphène verd, ni de celle du coryphène casqué; aucun naturaliste n'a décrit ou figuré la forme de la nageoire cau- dale de l'un ni de l'autre de ces deux pois- sons : nous avons donc été obligés de les pré- senter séparés des cinq sous-genres que nous avons établis; et de nouvelles observations pourront seules les faire rapporter à celle de ces petites sections à laquelle ils doivent appartenir. Tous les deux vivent dans les mers de l'Asie , et tous les deux sont faciles à distinguer des autres coryphènes : le pre- mier, par un long filament que présente chacune des nageoires du dos et de l'anus, ainsi que des thoracines (i); et le second. (i) A la nageoire du dos 26 rayons. A chacune des pectorales . ... i5 A chacune des thoracines .... 6 A celle de l'anus i5 A celle de la queue ...... 16 ^54 HISTOIRE par une lame osseuse située au dessus des yeux, et que l'on a comparée à une sorte de bouclier ou de casque. On ignore la cou- leur du casqué; celle du verd est indiquée par le nom de ce coryphène (i). (i) A la nageoire du dos ..... 32 rayons. A chacune des pectorales. , . . i4 A chacune des thoracines .... 5 A celle de l'anus la DES HE]\nPTERONOTES. 266 QUATRE-VINGT-UNIÈME GENRE. PAR LACÉPÊDE. LES HÉMIPTÉRONOTES. iiE sommet de îa tète très- comprimé, et comme tranchant par le haut , ou très- élevé, et finissant sur le devant par un plan presque vertical , ou terminé anté- rieurement par un quart de cercle, ou garni d'écaiiles semblables à celles du dos; une seule nageoire dorsale ; et la longueur de cette nageoire du dos ne surpassant pas, ou surpassant à peine, la moitié de la longueur du corps et de la queue pris ensemble. PREMIÈRE ESPECE. L'hémiptéronote cinq-taches; hemipteronotus quinque-maculatus. —Vingt rayons ou environ à la nageoire du dos ; l'opercule branchial composé de deux lames; cinq taches de chaque côté. seconde ESPECE. L'hémîptéronot.e gmelin ; hemiptero-^ notas Gmelini, — Quatorze layons à la na- geoire du dos; huit rayons à cliacunb des thoracines. 258 HISTOIRE LE RASOIR A CINQ TACHES (i). HEMIPTÉRONOTE CINQ TACHES (2), PAR LACÉPÈDE. PREMIÈRE ESPÈCE. Voyez la plap,che XXXIX jfig' i. JLja brièveté de la nageoire dorsale et sa position à une assez grande distance de l'oc- ciput , distinguent le cinq - taches et les • ' ' ■ (i) Le rasoir àcinq taches» Enailemand, sechsauge j fùnffingerfisch. En hollandais , rivier dolfyn , banda^^ che kabbelaaw. Coryphœna maculis nigris quinis versus caput lon- gitudinalihus coryphœna pentadactyla. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gea. i58,sp. 5. — Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° ii. addilament. Sonnini. (2) Hemipteronotus quinque-inaculaùns, Coryphœna pentadactyla. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène cinq-taches. Daubenton , Encycl. mélli, — Bonateri e , pi. de l'Encycl. méthod. Coryphœna caiidâ œquali , pinnâ dorsi , radiis uno et viglnti, Bloch , pi. clxxhi, autres f/.x, XXXTX.. 9'.c*IJ]2â'7. J)e Je PC ife^ . 1. llASOm a Ô.tacAej ^. COTTE arme . 3.k J/ie/iw vu i'/i i/ejsouj. Jf" r,zrifitm DES HEMIPTERONOTES. 257 autres poissons qui appartieunent au genre que nous décrivons, des corj^phènes propre- ment dits. Le nom générique à'hémiptéro' note (1) désigne ce peu de longueur de la nageoire dorsale , et son rapport avec la nageoire du dos des coryphènes, qui est presque toujours une fois plus étendue. Les osseux que nous examinons maintenant res- semblent d'ailleurs, par beaucoup de formes et d'habitudes , à ces mêmes coryphènes avec lesquels on les a confondus jusqu'à Blennius , maculis quinque utrinque versas caput nigris. Act. Stockh. 1740 , p. 460 , tab. 3 , fig. 2. Ikan handan Jang awangi. Valent. Amboin. 5 , p. 3o8 , fig. 67. BandascJie cacatoeha. Id. ibicl. p. 588, fig. 123. Rievier dolfyn, Id. ibid. p. 435 , fig. 292. Oranje visch met uier vlakken. Renard, Fisc, i, p. 23. Banda. Id. i , tab. 14 > fig* 84* Ican banda. Id. 2 , tab. 2 , fig. 6. Ican potou banda. Id. tab. 25 , fig. 1 12. Ican banda. Ruysch , Theatr. animal, p. 4^ ? n" 8, tab. 20 , fig. 8. f^iif venger visch , id est , piscis pentadactylos. Willugbby, Append. p. 7, tab. 8, fig. 2. — Ray, Fisc. i5o , n® 25. (i) Hémiptéronote vient de trois mots grecs, qui signifient moitié , nageoire et dos, Poiss, Tome VI IL R ^58 HISTOIRE présent. Le cinq-taches , le poisson le pluâ connu (les hémi ptéronotes , habile dans les fleuves de la Chine , des Moluques et de quelques autres îles de l'archipel Indien. Il y parident communément à la longueur de six décimètres (vingt-deux pouces environ); sa tête est grande ; ses yeux sont rapprochés l'un de l'autre, et par conséquent placés sur le sommet de la tête; l'ouverture de la bouche est médiocre; les deux mâchoires sont garnies d'une rangée de dents aiguës, et présentent deux dents crochues plus lon- gues que les autres; l'orifice branchial, qui est très-grand, est couvert par un opercule composé de deux lames ; la ligne latérale s'éloigne moins du dos que du ventre; l'anus est plus près de la gorge que de la nageoire caudale , qui est fourchue (i); des écailles très-petites couvrent les joues, et d'autres écailles assez grandes revêtent presque tout le reste de la surface du cinq-taches. (i) A la membrane des branchies . 4 l'ayons. A la nageoire du dos 21 A cliacLine des pectorales .... i5 A cliacune des llioracines. ... 6 A celle de l'anus i5 A celle de la ({ueiie ....,, la DES HEMIPTERONOTES. aSg Voici maintenant les couleurs dont la Nature a peint ces diverses formes. La partie supérieure de Tanimal est brune; les côtés sont blancs, ainsi que la partie intérieure ; une raie bleue règne sur la tête ; l'iris est jaune : des cinq lâches qui paroissent de chaque côté du corps, la première est noire, bordée de jaune, et ronde; la seconde est noire, bordée de jaune, et ovale; les trois autres sont bleues et plus petites. Une belle couleur d'azur distingue la nageoire caudale et celle du dos , qui d'ailleurs montre un liseré orangé ; et deux taches blanches sont situées à la base des nageoires thoracines, lesquelles sont, comme les pec- torales et connue celle de l'anus , orangées , et bordées de violet ou de pourpre. Du brun , du blanc, du bleu, du jaune, du noir , de Torangé et du pourpre ou du violet , composent donc l'assortiment de -nuances qui caractérise le cinq- taches, et qui est d'autant plus brillant qu'il est animé par le poli et le luisant argentin des écailles. Mais cette espèce est aussi féconde que belle : aussi va-t-elle par très-grandes troupes; et comme d'ailleurs sa chair est agréable au goût, on la pêche avec soin; on en prencj R 2 âGo HISTOIRE même un si grand nombre d'individus, qu'on ne peut pas les consommer tous auprès des eaux qu'ils habitent. On prépare de diverses manières ces individus surabondans ; on les fait sécher ou saler ,* on les emporte au loin; et ils forment, dans plusieurs contrées orientales , une branche de commerce assez analogue à celle que fournit le gade morue dans les régions septentrionales de l'Europe et de l'Amérique. DES HExMIPTERONOTES. 261 L^HÉMIPTÉRONOTE GMELIN (i)(2), PAR LACÉPEDE. SECONDE ESPÈCE. Cj E T hémipfcéronote a la nageoire dorsale encore plus courte que le cinq -taches; ses mâchoires sont d^ailleurs à peu près égale- ment avancées. On le pêche dans les mers d'Asie; et nous avons cru devoir lui donner un nom qui rappelât la reconnoissance des naturalistes envers le savant Gmelin , auquel ils ont l'obligation de la treizième édition du Système de la Nature par Linn^us. (i) Hemipteronotus Gmelini. Coryphœna heiniptera. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène à demi- nageoire. Bonaterre , planch. de rjEncyc. métliod. (2) En danois , halbjlosser. Coryphœna maxillis subœqualihjis , pimiâ dorsali hrevi, . . . coryphœna heiniptera. Lia. Sy.st. nat. edit. Gniel. gen, i58, sp. lo. — Artedi, Gen. pisc. gen. i2, n® 6. additament. Coryphœna hemiptera. MuUer , Lin. Syst. nat. Yoi. IV, p. 124. S o N N I î{ I. R 5 362 HISTOIRE QUATRE-VINGT-DEUXIÈME GENRE PAR LÀCÉPÈDE. LES CORYPHÉNOIDES. J_JE sommet de la tête très-comprimé, et comme tranchant par le haut , ou très- éJevé, et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ou terminé anté- rieurement par uu quart de cercle, ou garni d'écaillés semblables à celles du dos; une seule nageoire dorsale ,* l'ouverture des branchies ne consistant que dans une fente transversale. ESPÈCE. Le coryphénoïde iïottuynien ,• cory- phœnoïdes Hottuynii. — Vingt - quatre rayons à la nageoire du dos. DES CORYPHENOIDES. 263 LE CORYPHÉNOIDE HOTTUYNIEN (i) (a)^ PAR LACÉPÈDE. On trouve dans la mer du Japon, et dans d'autres mers de l'Asie, ce poisson que Ton a inscrit parmi les coryphènes ; mais qu'il faut en séparer , à cause de plusieurs dilFé- l'ences essentielles, et particulièrement à cause de la forme de ces ouvertures bran- chiales , qui ne consistent chacune que dans ■" ' %* (i) Coryphœnoïdes Hottuynii. Coryphœna branchiostega. Lin. édit. de Gmelin. Coryphœna japonica. Ibid. — Hottuyn , Act. Haarl. 20 , 2 , p. 5i5. Coryphène branchiostège. Bonat. pi. del'Enc. mélh.* (2) En danois, kiemendechel. En hollandais , japanse ovanje-vlsch. Coryphœna lutea , branchiarmn aperturâ rima transversâ coryphœna japonica. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i58, sp. 18. — Arledi , Gen. pisc. gcn. 12 , n"" 7. addilament. Coryphœna branchiostega. Muller, Lin. Syst. nat* vol. IV; p. 124. SOI^NIM. R 4 264 HISTOIRE une fente transversale. Nous le nommons corjphénoïde pour désigner les rapports de conformation qui cependant le lient avec les coryphènes proprement dits; et nous lui donnons le nom spécifique àihottuynien , parce que le naturaliste Hottuyn n'a pas peu contribué à le faire connoître. Il n'a communément que deux décimètres ( sept pouces ) de longueur ; les écailles qui le revêtent sont minces; sa couleur tire sur le jaune (i). » I ■ 111,1,1 I I - ■ (i) A la nageoire du dos .... 24 layons. A chacune des pectorales ... 14 A chacune des tJioracines. ... 6 A celie de l'anus ....... 10 A celle ds la queue i6 DES ASPIDOPHORES. 265 QUATRE-VINGT-TROISIÈME GENRE PAR LACÉPÉDE. LES ASPIDOPHORES. JLj e corps et la queue couverts d\ine sorte de cuirasse écailleuse; deux nageoires sur le dos ; moins de quatre rayons aux na-. geoires thoracines. PREMIER SOUS-GENRE. Un ou plusieurs barbillons à la mâchoire inférieure. PREMIERE ESPÈCE. L'aspidophore armé; aspidophorus ar^ matus, — Plusieurs barbillons à la mâ- choire inférieure; la cuirasse à huit pans; deux verrues échancrées sur le museau. SECOND SOUS-GENRE. Point de barbillons à la mâchoire infé- rieure. SECONDE ESPÈCE. L'aspidophore lisiza; aspidophorus II-* siza. — La cuirasse à huit ou plusieurs pans, et garnie d'aiguillons. 266 HISTOIRE LE COTTE ARMÉ (i), L'ASPIDOPHORE ARMÉ (2), - PAR L A C É r È D E. PREMIERE ESPECE. Voyez la planche XXXIX , fig. i\etle même poisson vu en diissous,fig. 3. JNous avons séparé des cottes les poissons osseux et thoracins dont le corps et la queue sont couverts de plaques ou boucliers très- (i) Le cotte armé. En allemand , gepanzerte groppe, A Hambourg et dans le Holstein, steinpicher ^ miller, twsshull. En suédois , hotn-mus , bensimpa. En danois, hotn-mus. En islandais , sexranding. En hollandais , lianias-mannetje. En anglais ,pogge , armed bultJiead». Au Groenland , kaniordluk , kaniornak. Cottus loricatus y rostre verrucis binis bifidis , capite suhtàs cirroso, , . . cottus cataphractus. Lin. Syst. nat, edit. Gmel. gen. i6o, sp. i. Sonniîji. (2) AspidopJiorus armatus. Dans le nord de l'Angle- terre , à pogge. Cottus cataphractus. Lin. édit. de Gmelin. Cotte armé, Daubcnton , Encycl. mcthod. — Bona-* DES ASPIDOPHORES. 267 durs disposés de manière à former un grand nombre d'anneaux solides, et dont l'en- semble compose une sorte de cuirasse ou de fourreau à plusieurs faces longitudinales. Nous leur avons donné le nom générique à^ aspido phore ^ qui veut dire porte-bouclier , et qui désigne leur conformation extérieure. Ils ont beaucoup de rapports, par les traits extérieurs qui les distinguent, avec les syn- gnathes et les pégases. Nous ne connoissons encore que deux espèces dans le genre qu'ils terre , pi. de l'Encyc. méthocl. — Bloch, pi. xxxviii, fig. 3 et 4. Cottus cirris plurlmis , corpore octogono, Artedî , gen. 49, spec. 87 , syn. 77. Cottus cataphractus. Schonev. p. 3o. — Jonstan , lib. 2 , til. 1 , cap. 9 , tab. 46 , fig. 5 et 6. — Charlet. Onom. p. i5sï. — Willugliby, Icîith. p. 211. — Ray, p. 77. — Faun. Suce. 524- — Brunn. Fisc. Massil. p. 5i , n** 4^- — Mlill. Prodrom. zool. Danic. p. 44 > n^ 45. — G. Fabric. Faun. Groenland, p. i55 , n" 1 12. — IVIus. Adolpli. Frid. i , p. 70. — Gronov. Mus. i , p. 46 , n*^ 1 o5 ; et Zoopli. p. 79 , n° 27 1 . — Act. Helv. 4> p. 262 , u" 140. Cottus cataphractus, rostre resimo j etc. Klein, Miss. pisc. 4 ) P' 42 > n'^ 1 . Cottus cataphractus, Seba, Mus. 5 , p. 81 , tab. 28, fig. 6. ■Pogge. Pennaiit,Bnt.zool. 3,p. i-j8,n° 2 , tab.n, 5()8 HISTOIRE forment ; et la plus anciennement ainsi que la plus généralement connue des deux , est celle à laquelle nous conservons le nom spéci- fique d'arme\ et qui se trouve dans Tocéan Ailantique (i). Elle y habite au milieu des rochers voisins des sables du rivage ; elle y dé- pose ou féconde ses œufs vers le piintems; et c'est le plus souvent d'insectes marins, de mollusques ou de vers , et particulièrement de crabes qu'elle cherche à faire sa nourri- ture, La couleur générale de l'armé est brune par dessus et blanche par dessous. On voit plusieurs taches noirâtres sur le dos ou sur les côtés ; d^'autres taches noirâlres et presque carrées sont répandues sur les deux na- geoires du dos, dont le fond est giis; les nageoires pectorales sont blanchâtres et ta- chetées de noir , et cette même teinte noire occupe la base de la nageoire de Fan us. Une sorte de bouclier ou de casque très- solide, écailleux, et même presque osseux, creusé en petites cavités irrégMlières et relevé par des pointes où des tubercules , garantit (i) Sur-tout vers le nord ; on la voit sur les côtes d'Irlande , de l'Angleterre , de la Hollande , aux cmbonchares de l'Elbe et de l'Eyder , dans la mer Baltique , etc. j elle n'est pas fort commune au Groenland. S o k n i w i. DES ASPIDOPHORES- 269 le dessus de la tête. Les deux mâchoires et le palais sont hérissés de plusieurs rangs de dents petites et aiguës ; un grand nombre de barbillons garnissent le contour arrondi de la mâchoire inférieure qui est plus courte que la supérieure; l'opercule branchial n'est^ composé que d'une seule lame; un piquant recourbé termine chaque pièce des anneaux solides dont se forme la cuirasse générale de l'animal ; cette même cuirasse présente huit pans longitudinaux, qui se réduisent à six autour de la partie postérieure de la queue; la ligne latérale est droite ; Fanus situé à peu près au dessous de la première nageoire du dos ; la nageoire caudale arrondie ; les pectorales sont grandes ^ et les thoracines longues et étroites (1). L'aspidophore armé parvient communé- ment à une longueur de deux ou trois déci- mètres (neuf à onze pouces) (2). (i) 5 rayons non articulés à la première nai^eoire^ du dos. 7 rayons articulés à la seconde. i5 rayons à chacune des pectorales. 3 à chacune des thoracines. 6 à celle de l'anus. 10 à celle de la queue. (2) On prend ce poisson dans les filets destinés à k 270 HISTOIRE Nous pensons que Ton doit rapporter S cette espèce le poisson auquel Olafïen et Millier ont donné le nom de cotte bro- dame (i), et qui ne paroît différer par aucun trait important du thoracin qui fait le sujet de cet article (2). pêclie d'aulres espèces. On lui conpe la tête et on lo dépouille de ses boucliers avant de l'apprêter j ce n'est pas un fort bon mets , et les groenlandais , si pea délicats en d'aulres occasions, n'en mangent jamais. S ON N I N I. (i) Cottus hrodamus, Olaffen , Isl. tom. I, p. 689. • — Miill. Zool. Danic. Prodrom. Cotte brodame. Bonaterre , pi. de l'Enc. métli. (2) Tous les ichthyologistes ont pensé que ces deux poissons étoient les mêmes, Sonnini. DES ASPIDOPHORES. 271 LE L I S I Z A (1), L'ASPIDOPHORE LISIZA (2), PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPÈCE. JL ALLAS a fait counoîlre ce poisson, qui vit. auprès du Japon et des îles Kuriles, et qui a beaucoup de rapports avec l'armé. (i) Lisiza, nom que les russes donnent à ce poisson. Cottus cirris carens , corpore octogono , squamis osseis strlatis , in med'io ohtuso aculeo extante armatis; scu, cottus corpore octogono , squamis osseis aculeatis. Steller , cité par Pallas, Spicil. zool. fasc. 7, p. 5o, fig. tab. 5 , n"* I , 2 et 5. Nota, que le seul individu de cette espèce qui existe au cabinet de l'académie de Pétersbourg , ainsi que dans les autres collections connues, a été apporté des îles Kuriles par Steller. Cottus corpore octogono , squamis osseis aculeatis loricato , cirris nullis, . , . cottus japonicus. Lin. Syst. nat. edit, Guiel. gen. 160 , sp. 7. — Artedi , Gen. pisc. gen. 54 > n^ 7. additament. SOxNmni. {2) Âspidophorus lisiza, Cottus japonicus. Pallas, Spicil. zool. 7 , p. 5o. — lÂn^ édit. de Graelin. Cotte lisiza. Daubenton, Encycl. méth. — Bona- terre , pi» de l'Encycl, méthod., 272 HISTOIRE La tête de cet aspidophore est alongée, comprimée et aplatie dans sa partie supé- rieure, qui présente d'ailleurs une sorte de gouttière longitudinale. De chaque côté du museau, qui est obtus et partagé en deux lobes 5 on voit une lame à deux ou trois échancrures , et garnie sur le devant d'un petit barbillon. Les bords des mâchoires sont hérissés d'un grand nombre de dents; les yeux situés assez près de l'extrémité du museau , et surmontés chacun par une sorte de petite coi^ne ou de protubérance osseuse , et les opercules dentelés ou dé- coupés. Une pointe ou épine relève presque toutes les pièces dont se composent les anneaux et par conséquent l'ensemble de la cuirasse, dans lesquels le corps et la queue sont renfermés. Ces pièces oifrent d'ailleurs des stries disposées comme des rayons autour d'un centre ; et les anneaux sont conformés de manière à donner à la cuirasse ou à l'étui général une très-grande ressemblance avec i:ine pyramide à huit faces ou à un plus grand nombre de côtés , qui se réduisent à cinq, six ou sept vers le sommet de la pyramide. La première nageoire du dos correspond à peu DES ASPIDOPHORES. 27? peu près aux pectorales et aux llioracines, et: la seconde à celle de Tanus. Chacune des tboracines ne comprend que deux rayons; ceux de toutes les nageoires sont en général forts et non articulés , et Torifice de l'anus est un peu plus près de la gorge que de la nageoire caudale. Le fond de la couleur de Faspidopbore que nous décrivons est d'un blanc jaunâtre; mais le dos, plusieurs petites raies placées sur les nageoires ( 1 ) , une grande tache rayonnante située auprès de la nuque , et des bandes distribuées transversalement ou dans d'autres directions sur le corps ou sur la queue, offrent une teinte brunâtre (2). La longueur ordinaire du lisiza est de tiois ou quatre décimètres (onze à treize pouces,) (i) A la membrane des branchies . 6 rayons. A la première nageoire du dos . 6 A la seconde nageoire dorsale . . 7 A chacune des nageoires pectorales 1 2 A chacune des thoracines .... 2 A celle de l'anus 8 A celle de la queue 12 (2) Les yeux ont la prunelle noire et l'iris argenté, avec quelques nuances dorées. S o n n i n i. Poiss, ToMï. VIIL S 274 HISTOIRE QUATRE-VINGT-QUATRIÈME GEN. PAR LACÉPÉDE. LES ASPIDOPHOROIDES. Ju E corps et la queue couverts d'une sorte de cuirasse écai lieuse; une seule nageoire sur le dos; moins de quatre rayons aux nageoires thoracines. ESPÈCE. L'aspidophoroïde tranquebar ; aspi- dophoroïdus tranquebar. — Quatre layons à chacune des nageoires pectorales , et deux à chacune des thoracines. DES ASPIDOPHOROIDES. ayS LE CHABOT DE L'INDE (i). t L'ASPIDOPHOROIDE TRANQUEBAR (2), PAR lacépede: Jljes aspidophoroïdes son!: séparés des aspî« dophores par plusieurs caractères, et par- ticulièrement par Funité de la nageoire dorsale. Ils ont cependant beaucoup de rapports avec ces derniers; et ce sont ces ressemblances que leur nom générique in- dique. Le tranquebar est d'ailleurs remar- quable par le très-petit nombre de rayons que (r) Cottus dorsi pinnâ unicâ , capite inermi cottus mono p ter y glus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gcn. 160 , sp. lo. — Artedi , Gen. pisc. gen. 34 , n^ 6. additament. Sonnini. (2) AspidopJioroïdes tranquebar. Blocli ,pl. CLXXViii, fia. I et 2. o Cottus monopterygius. Lin. édit. de Gmelin. Cotte, chabot de l'Inde. Bonat. pi. de l'Enc, méth. s 3 276 H I s T O I R E renferment ses diverses nageoires ; et ce trait de la conformation de ce poisson est si sen- sible 5 que tous les rayons de la nageoire du dos, de celle de Tanus, de celle de la queue, des deux pectorales et des deux thoracines, ne montent ensemble qu'à trente-deux. Cet aspidophoroïde vit dans les eaux de Tranquebar (j) , ainsi que l'annonce son nom spécifique. Sa nourriture ordinaire est composée de jeunes cancres et de petits mol- lusques ou vers aquatiques. Il est brun par dessus, gris sur les côtés; et l'on voit sur ces mêmes côtés des bandes transversales et des points bruns , ainsi que des taches blanches sur la partie inférieure de l'animal, et des taches brunes sur la nageoire de la queue et sur les pectorales (2). Sa cuirasse est à huit pans longitudinaux, (i) Et (le plusieurs autres contrées des Indes orien- tales. Comme il a peu de chair, on ne le mange pas , et il ne sert que d'amorce pour les lignes des pêcheurs. S o N N I N I. (2) A la membrane des branchies . 6 rayous^ A la nageoire du dos 5 A chacune des pectorales .... 14 A chacune des thoracines. ... 2 A celle de l'anus ....... 5 A celle de lu queue 6 DES ASPIDOPHOROIDES. 277 qui se réunissent de manière à nen former que six vers la nageoire caudale; les yeux sont rapprochés du sommet de la tête; la mâchoire supérieure, plus longue que l'in- férieure , présente deux piquans recourbés en arrière ; une seule lame compose l'oper- cule des branchies, dont l'ouverture est très - grande ; on aperçoit sur le dos une sorte de petite excavation longitudinale; la nageoire dorsale est au dessus de celle de l'anus, et celle de la queue est arrondie. syS HISTOIRE QUATRE-VINGT-CINQUIEME GEN. PAR LACÉPÈDE. LES COTTES. l_j A têle plus large que le corps ; la forme générale un peu conique; deux nageoires sur le dos ; des aiguillons ou des tubercules sur la tête ou sur les opercules des bran- chies ; plus de trois raj'^ons aux nageoires thoracines. PREMIER SOUS-GENRE. Des barbillons à la mâchoire inférieure. PREMIERE ESPÈCE. Ee COTTE grognant; cottus grunniens. — Plusieurs baibillons à la mâchoire infé- rieure ; cetfe mâchoire plus avancée que la supérieure. DES COTTES. 279 SEC ON D SOUS-GENRE. Point de barbillons à la mâchoire infé- rieure, SECONDE ESPÈCE. Le cotte scorpion; cottus scorphis, — Plusieurs aiguillons sur la télé,* le corps parsemé de petites verrues épineuses. TROISIEME ESPÈCE. Le COTTE QUATRE-coRNES ; cottus qua- dricornis. — Quatre protubérances osseuses sur le sommet de la tête. QUATRIÈME ESPECE. Le COTTE RABOTEUX ; cottus scaber. — La ligne latérale garnie d'aiguillons. CINQUIÈME ESPÈCE. Le COTTE AUSTRAL.; cottus austniUs. ■— Des aiguillons sur la tête; des bandes trans- versales et des raies longitudinales. SIXIÈME ESPÈCE. Le COTTE IN3IDIATEUR ; cottus insidiator. Deux aiguillons de chaque côté de la tête ; des stries sur Cv-^tte même partie de l'animaL S ^ 28o HISTOIRE SEPTIÈME ESPECE. Le cotte madégasse ; cottus madagas^ cariensis. — Deux aiguillons recourbés de chaque côté de la tête; un sillon longitu- dinal, large et profond entre les yeux; des écailles assez grandes sur le corps et sur la queue. HUITIÈME ESPÈCE. Le COTTE noir; cottus niger, — Un ai- guillon de chaque côté de la tête; Ja mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; le corps couvert d'écaillés rudes; la couleur générale noire ou noirâtre. ^ NEUVIÈME espèce. Le cotte chabot ; cottus gobio. — Deux aiguillons recourbés sur chaque opercule; le corps couvert d'écaillés à peine visibles. ^"7^. S.J^^âi. J)e J'i'iH' (/,'/ l.LE G1\0NDEUR . 3. LE SCOIU>IO^ Ji' ffwr. c^.LE COTTE t/uii/rc^ccr/HK' nf" TiTriâtT/ ./: D E s C O T T E s. 281 LE GRONDEUR (1). LE COTTE GROGNANT (2), PAR LACÉPÈDE. PREMIÈRE ESPÈCE. Voyez la planche 'Kléjjig. i. Itresque tous les cottes ne présentent que des couleurs ternes, des nuances obs- cures, des teintes monotones. Enduits d'une (i) I^e grondeur^ nom sous lequel ce poisson est généralement connu. En allemand , brummer. En hollandais , pictermann , horrhaan. Au Brésil , nigui, Cottus alepidotus varius , maxillâ inferiore longiorQ Tnultuin cirratâ. Gronov. locis infrà citatis. Cottus gulâ rarnentis villosây corpore nudo cottus grunniens. Lin. Syst. nat. eJ. Gmel. gen. 160, sp. 5. — Artedi , Gen. pisc. gen. 34 , n° 9. additam. So NN IN I. (2) Cottus grunniens. Idem. Lin. édit. de Gmelin. — Blocli , pi. clxxix. Cotte grognard. Daubenton , Encyclop. méthod. — Boaaterre, pi. de FEncyc. méth. — Mus. Ad. Frid. 2, 282 HISTOIRE Jiqueur onctueuse qui retient sur leur sur-* face le sable et le limon ; couverts le plus souvent de vase et de boue ; défigurés par cette couche sale et irrégulière; aussi peu agréables par leurs proportions apparentes que par leurs tégumens , qu'ils diffèrent , dans leurs attributs extérieurs , de ces magoifiques coryphènes sur lesquels les feux des dianians^ de l'or, des rubis et des saphirs scintillent de toutes parts, et' au- près desquels on diroit que la Nature les a placés pour qu'ils fissent mieux ressortir l'éclatante parure de ces poissons privilégiés; on pourroit être tenté de croire que, s'ils ont été si peu favorisés lorsque leur vête- ment leur a été départi , ils en sont , pour ainsi dire , dédommagés par une faculté remarquable et qui n'a été accordée qu'à im petit nombre d'iiabitans des eaux, par celle de proférer des sons. Et en effet, plu- p. 65. — Gionov. Mus. i , p. 46, n° io6; et Zoopli. p. 79 , n" 269. — Seba , Mus. 5 , p. 80 , n*^ 4 , tab. 23 , iig.4. Corystion capite crasso , ore ranœ amplo , etc. Klein , Miss. pisc. 4 , p. 46 , n'^ 8. — Marcgr. Brasil. p. jS. — Willughby, Ichth. p. 289, lab. S , 1 1 , fig. 1 j AppencL p. 3, tab. 4, fig. I. NiguL Ray, Pisc. p. 92 , n'* 7 ; et p. i5o , n^ 7. D E s C O T T E s. 583 sieurs cottes , comme quelques balîstes , des zées, des tiigles et des cobites font entendre, au milieu de certains de leurs mouvemens, une sorte de bruit particulier. Qu'il y a loin cependant d'un simple bruissement assez foible , très -monotone, très-court et fié- quemment involontaire , non seulement à ces sons articulés dont les nuances variées et légères ne peuvent être produites que par un organe vocal très-composé, ni saisies que par une oreille très -délicate, mais encore à ces accens expressifs et si diversifiés qui appartiennent à un si grand nombre d'oi- seaux, et même à quelques mammifères! Ce n'est qu'un frôlement que les cottes, les cobites, leszées, les balistes, font naître. Ce n'est que lorsque, saisis de crainte, ou agités par quelque autre affection vive, ils se con- tractent avec force, resserrent subitement leurs cavités intérieures , chassent avec vio- lence les dilTérens gaz renfermés dans ces cavités, que ces vapeurs sortant avec vitesse, et s'échappant principalement par les ouver- tures branchiales , en froissent les opercules élastiques, et , par ce frottement toujours peu soutenu, font naître des sons, dont le degré d'élévation est inappréciable , et qui , par conséquent , n'étant pas une voix et ne 284 HISTOIRE formant qu'un véritable bruit , sont même au dessous du sifflement des reptiles (i). Parmi les cottes , Fun de ceux qui jouissent le plus de cette faculté de frôler et de bruire, a été nommé grognant^ parce que fenvie de rapprocher les êtres sans discernement et d'après les rapports les plus vagues , qui la si souvent emporté sur l'utilité de com- parer leurs propriétés avec convenance, a fait diie qu'il y avoit quelque analogie entre le grognement du cochon et le bruissement un peu grave du cotte. Ce poisson est celui que nous allons décrire dans cet article. On le trouve dans les eaux de l'Amérique méridionale, ainsi que dans celles des Indes orientales (a). Il est brun sur le dos et mêlé de brun et de blanc sur les côtés. Des taches brunes sont répandues sur ses nageoires, qui sont grises, excepté les pectorales et les (i) Voyez le Discours sur la nature des poissons. (2) Les équipages de M. de la Pérouse prirent beaucoup de grondeurs, avec plusieurs autres espèces de poissons également abondantes à la baie de Ternai , sur la côte de Tartarie , à quarante - cinq dégrés treize minutes de latitude nord. (Voyez les Voyages de la Pérouse, tome III, in - 8", pag. 52.) So NK 1 M 1. D E s C O T T E s. 285 thoracines , sur lesquelles on aperçoit une teinte rougeâtre (i). La surface du grognant est parsemée de pores d'où découle cette humeur visqueuse et abondante dont il est enduit , comme presque tous les autres cottes. Malgré la quantité de cette malière gluante dont il est imprégné, sa chair est agréable au goût; on ne la dédaigne pas : on ne redoule que le foie, qui est regardé comme très-mal-faisant, que l'on considère même comme une espèce de poison; et n'est-il })as à remarquer que, dans tous les poissons, ce viscère est la por- tion de l'animal dans laquelle les substances huileuses abondent le plus? La tête est grande, et les yeux sont petits. L'ouverture de la bouche est très-large; la langue lisse ainsi que le palais; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure, et hérissée d'un grand nombre de barbil- lons , de même que les côtés de la tête ; les lèvres sont fortes; les dents aiguës, recour- (i) A la première nageoire du dos . 5 rayons. A la seconde 20 A chacune des nageoires pectorales 22 A chacune des thoracines. ... 4 A celle de l'anus 16 1288 HISTOIRE bées 5 éloignées l'une de l'autre , et disposées sur plusieurs rangs. Les opercules , com- posés d'une seule lame , et garnis chacun de quatre aiguillons, recouvrent des orifices très-étendus. L'anus est à une disUmce pres- que égale de la gorge et de la nageoire cau- dale , qui est arrondie (i). (i) Le grondeur se cache sur le sable près du rivage, et il blesse de ses morsures ceux qui marchent sur la pîage. S o N N 1 N I. D E s C O T T E s. 287 LE SCORPION DE MER (i). LE COTTE SCORPION (2), PAU LACÉPÊDE. SECONDE ESPÈCE. Voyez la planche ^Hu^fig^ 2. v^^'est dans l'océan Atlantique, et à des distances plus ou moins grandes du cercle [y) Le scorpion de mer. A Hambourg, wallJcutze ^ huurpage.. Dans le Ditlmare , hulosse. A Heiligehmd, sturre. En Poméranie , seemurre , knurrJiahn , hurhahn* Ea Norvège, outre les deux noms cités dans la note saivdiite , torsk ,riobenharns , mar-iilke. Au Groenland, indépendamment des noms communs à l'espèce en- tière , cités dans la note de Larépède , le mâle se distingue par celui de kii^ate , et la femelle pir celui de nariksûk. Cottus capite splnis pluribus , maxillâ superlore paulo longiore. . . , cottus saorpius. Lin. Sj^st. nat. edit. Gmel. gen. i6o, sp. 5. Cottus capite spinis pluribus validis cottus scorpius. Oth. Fabric. Faun, Groenl. p. 164, n° ii5. S o N N 1 N 1. 288 HISTOIRE polaire , que Ton trouve ce col te remar- quable par ses armes, par sa force, par son agilité. Il poursuit avec une grande rapidité, (2) Cûttus ëcoi'pîus. A l'emboucliure de la Seine , caraniassou. Dans plusieurs provinces de P'rance , scorpion de mer. En Suède, rofsimpa , shrabba , sk'jalryta , shialryta ^ skiolrista ^puiulha. En Norvège, Jisksymp j vid-kieft , soe scorpion. Dans le Groenland, kaniok , haniuinah. Dans la Poméranie , kurhahn. Dans la Livonie , donner krote. Dans la Sibérie, hamscha. En Danemarck , î^/^, 7^/^a. Dans quelques contrées du nord de l'Europe , wulk. En Hollande , donderpad. Dans la Belgique , posthoest , po&thoofdt. Sur plusieurs côtes d'Angleterre , father - lasher. A Terre-Neuve , scolpijig. Cottiis scorpius. Lin. écîit. de Gmclin. Cotte scorpion de mer. Daubenton , Encyc. mélli.— Bonaterrc , pi. de l'Encycl. méthod. Autre espèce de scorpion marin. Valniont de Bomare, Dict. d'hist. nat. — Fauu. Suec. 523. Ulka. It. Scan. 525. Cottus alepidotus , capite polyacantlio , etc. Mus. Adolpb. Frid. i , p. 70. Cottus alepidotus , cnpite polyacantho , etc. Artedi , gen. 49 , sp. 86 , syn, 77. Scorplo marinas , vel scorpius nostras. Scbonev. pag. 67. Scorpius marinus. Jonston , tyb. 47 ? fig* 4 ^^ ^• Cottus scorpœnœ BeLonii similis. Willughby, p. i58; et ^\})pend. p. 25 , tab. X , i5. Jd. et scorpius virginius, Ray, p. 14^ ; n^ 12 j et 142 , et D E s C O T T E s. 289 et par conséquent avec un grand avantage , la proie qui fuit devant lui à la surface de la mer. Doué d'aue vigueur très - digne d'attention dans ses muscles caudaux, pourvu par cet attribut d'un excellent instrument de natation, s'élançant comme un trait, très - vorace , hardi , audacieux nième , il attaque avec promptitude des bJennies, des gades, des dupées, des saumons; il les combat avec acharnement, les frappe vive- ment avec les piquans de sa tête , les ai- guillons de ses nageoires , les tubercules aigus répandus sur son corps, et en triomphe le plus souvent avec d'autant plus de facilité, qu'il joint une assez grande taille à l'impé- tuosité de ses mouvemeus, au nombre de ses dards et à la supériorité de sa hardiesse; En effet, nous devons croire, en comparant n^ 5. — Aldrovand. lib. 2, cap 27 (pro 25) p. 202. — Oronov. Mus. i , p. 4^, n** io4j ^^^- Helvet. 4, p. 262, n<^ 139; et Zooph. p. 78, n'' 268. — Bloch, p], XXXTX. Corystion capite maximo , et aculels valdè Jiorrido^ Klein , IVIiss. pisc. 4 > p- 4" > "^ i ^ > *'^b- '5 , fig. 2 et 3. Fisk synipen. Act. Nidros. 2 , p. 54^ , tab. i5, 14. Sea-scorpion. Edw. Glan. tab. 248. — Seba , Mus. 3. p. 81 , tab. 28, fig. 5. Father-lasher. Brit. zool. 3 ; p. 179, w^ 3. Foks. Tome VllL T ^9u HISTOIRE tous les témoignages 5 et malgré l'opinion de plusieurs habiles naturalistes, que dans les mers où il est le plus à l'abri de ses ennemis , le coite scorpion peut parvenir à une longueur de plus de deux mèUes (six pieds deux pouces environ ) : ce n'est qu'au- près des côtes fréquentées par des animaux marins dangereux pour ce poisson , qu'il ne montre presque jamais des dimensions très-considéiables. L'homme ne nuit guère à son entier développement , en le faisant périr avant le terme naturel de sa vie. La chair de ce cotte, peu agréable au goût et à l'odorat, n'est pas recherchée par les pê- cheurs ; ce ne sont que les habitans peu dé- licats du Groenland, ainsi que de quelques autres froides et sauvages contrées du Nord , qui en fout quelquefois leur nourriture^ et tout au plus tire-t-on parti de son foie pour en faire de l'huile , dans les endroits où , comme en Norvège, par exemple, il est très-répandu (i). (i) « On ne mange pas ce poisson dans nos contrées, tlit Blocii , ovi le donne aux cocbons ; peut-être par un préiagé qui fait croire <|u'il est venimeux. Cette opinion vient sans doule do ce que la piquure de ses pointes cç. été dangereuse dans certains cas. En Dane- DES COTTES. nca Si d'ailleurs ce poisson est jeté par quelque marck , où il passe pour indigeste , il n'y a que les pauvres qui le mangent : cependant on y croit, en même tems , que sa chair est un remède efficace contre les maladies de la vessie. En Norvège on ne fait usage que du foie, avec lequel on fait de l'huile. liCs groenlandais, au contraire, le trouvent fort bon, et le donnent à leurs malades comme une nourriture très-saine. On le mange chez eux bouilli ou séché, et quelques-uns le mangent même crû \ ils se nourrissent aussi de ses œufs. On voit par là combien les goûts et les préjugés des nations sont souvent contradictoires ». (Histoire naturelle des poissons, genre 24, article du scorpion de mer» ) Quelques pêcheurs russes, qui vont pêcher habi- tuellement tous les étés le long de la côte des Sanroïèdes dans la mer Glaciale , y prennent assez souvent dans leurs filets le scorpion marin , qu'ils nomment kaiiischa , et dont ils ne tirent aucun profit, ( Voyaijes de M. Pallas en Russie et dans l'Asie septentrionale , traduction française , tome IV, pag. 40 et 41.) Au Groenland, où le scorpion de mer est un aliment fort en usage , on le pêche avec des lignes de mé- diocre grosseur , auxquelles on ajoute quatre hameçons disposés en croix; il suffit d'y fixer pour toute amorce quelque chose de blanc ou de coloré. Ce poisson sert lui-même d'appât pour prendre d'autres espèces, et dans les pièges que les groenlandais tendent aux isatis, (Olh. Fabricius, Fauq. Groenland, loco suprà citato.) S o N N I N r. T 2 ^92 HISTOIRE accident sur la grève, et que le retour des f agues 5 le reflux de la marée , ou ses propres efforts ne le ramèoent pas pronipiement au milieu du fluide nécessaire à son existence, il peut résister pendant assez long-tems au défaiiL d'eau ^ la nalure et la conformalion de ses opercules et de ses membranes bran- cliiales lui donnant la faculté de clore presque entièrement les orifices de ses or- ganes respiratoires , d'en interdire le contact à Fair de l'atmosphère, et de garantir ainsi ses organes essentiels et délicats de rinfli:}enc& trop active, trop desséchante, et par con- séquent trop dangereuse, de ce même fluide atmosphérique. C'est pendant Tété que la plupart des cottes scorpions commencent à s'approcher des rivages de la mer ; mais communément l'hyver est déjà avancé , lorsqu'ils déposent leurs œufs, dont la couleur est rougeâtre. Tout leur corps est parsemé de petites verrues en quelque sorte épineuses, et beau- coup moins sensibles dans les femelles que dans les mâles. La couleur de leur partie supérieure varie; elle est ordinairement brune avec des laies et des points blancs : leur parlie infejieure est aussi très-fréquemment mêlée de blanc D E s C O T T E s. 295 et de brun. Les nageoires sont ronges avec des taches blanches ; on distingue quelque- fois les femelles par les nuances de ces mêmes nageoires, qui sont alors blanches et rayées de noir , et par le blanc assez pur du dessous de leiir corps (1). La tète du scorpion est garnie de tuber- cules et d'aiguillons; les yeux sont grands, alongés, rapprochés l'un de Tautre , et placés sur le sommet de la tête; les mâchoires sont extensibles , et hérissées , coanne le palais , de dents aiguës; la langue est épaisse, courte et dure ; l'ouverture branchiale tiès- large ; l'opercule composé de deux lames . la ligne latérale droite , formée communé- ment d'une suite de petits corps écailleux faciles à distinguer malgré la peau qui les i-ecouvre , et placée le plus souvent au (i) À la première nageoire du dos. lo rayons. A la seconde i6 A chacune de^ pectorales .... 17 A chacune des ihoracines. ... 4 A celle de l'anus . 12 A celle de la queue. ..... 18 Vertèbres dorsales , 8. Vertèbres lombaires, a. Vertèbres caudales , i5. T y 294 HISTOIRE dessous d'une seconde ligne produite par les pointes de pelites arêtes : la nageoire caudale est arrondie , et chacune des tho- racines assez longue (i). m n I ' Il I . I. (i) Ce poisson a l'œsophage large et plissé, l'estornac long , le canal intestinal ne faisant qu'une seule sinuosité, et accompagné de quatre appendices, le foie grand et partagé en deux lobes inégaux , ti ente- cinq verlcbres à l'épine du dos , et dix côtes de chaque côté. S G N N I N I. D E s C O T T E s. 295 LE COTTE QUATRE-CORNES (1) (2), PAR L A C É P È D £. TROISIÈME ESPÈCE. Voyez la planche XL , j^^. 3. \^ u A T R E tubercules osseux , rudes , po- reux, s'élèvent et forraeni: un carré sur le sommet de la tête de ce cotte; ils y repré- sentent, en quelque sorte, quatre cornes,' dont les deux situées le plus près du museau sont plus hautes et plus arrondies que les deux postérieures. (i) Cottus quadricornis. En Suède , horn simpa. Cùttus quadricornis. Lin. édit. de Gmelin. Cottus scaber tuherculis quatuor cor ni for mih us y etc, Artedi , gen. 48 , sp. 84. Cotte quatre - cornes. Daubentou , Encycl. mélli. — Bonaterre, pi. de l'Encycl. méth. — Faim. Suec. 32 1- — Mus. Adolph. Frid. i , p. 70 , tab. 52 , fig. 4. Cottus scorpioïdes. Oth. Fabric. Faun. Groenland. p. iSy, n® 114. (2) Le cotte quatre- cornes. Eu allemand , seebolle j seehulle. En Livonie, meerocJis y meerholle , meerasche, T4 ^96 HISTOIRE Plus de vingt apophyses osseuses et pi- quantes, mais recouvertes par une légère pellicule , se font aussi remarquer sur diffé- rentes portions de la tête ou du coips : on en distingue sur-tout deux au dessus de la raembiane des bjanchies ; trois de chaque côté du cane foinié par les cornes; deux auprès des narines; deux sur la nuque, et ime au dessus de chaque nageoire pectorale» Le quatie-cornes ressemble d'ailleurs par un très - grand nombre de traits au cotte scorpion : il présente presque toutes les ha- bitudes de ce dernier; il habite de même clans l'océan Atlantique septentrional , et particulièrement dans la Baltique et auprès du Groenland; également armé, fort, vo- race, audacieux, imprudent (i), il nage Chez]e!^\cltes , /urewersch. En Hussie ,podkamen.sc7iik. Au Groenland ,pokudlek , igarsoh , akulîikitsoh. Cottus verrucis capilîs quatuor osseis cottus quadricornis. Lin. Syst. nat. éd. Gmel. gen. i6o , sp. 2. Cottus capite aculeis brevioribus , oculis approxi- tnatis , pirinls pectorallhus maxiniis . . . . cotliis quadri- cornu. Olli. Fabric. Fann. Groenland, p. 167; n*" 114, S O N N 1 M ï. (i) Othoii Fabricius dit que le quatre- cornes est moins vivace , moins glouton , moins audacieux , mais tout aussi imprudent que le scorpion de mer. S O K N I N I. D E s C O T T E s. 297 avec d'aïUant plus de rapidité , qu'il a de très - grandes nageoires pectorales ( 1 ) , et qu'il les remue très -vivement : il se tient quelquefois en embuscade au .milieu des fucus et des autres plantes marines, où il dépose des œufs d'une couleur assez pâle (2) ; et dans certaines saisons il remonte les fleuves pour y trouver avec plus de facilité les vers , les insectes aquatiques et les jeunes poissons dont il aime à se nourrir (3). On dit , au reste , que sa chair est plus agréable à manger que celle du scorpion (4); (1) A la première nageoire dorsale . 9 rayons. A la seconde i4. A chacune des pectorales. ... 17 A chacune des tlioracines. ... 4 A celle de l'anus 14 A celle de la queue, qui estarrondie 12 (2) Retzius , dans sa nouvelle édition de la Faun. Suecic. de Linnœus , assure que les femelles de celte espèce n'abandonnent pas leurs œufs , et qu'elles les couvent , ce qui est, ajoute ce naturaliste, un phéno- mène singulier dans la classe des poissons. Op'a sua incubât , nec deserit : singalare a^ud pinces pliœno- Tnenon. S o n n 1 î; 1. (5) Ce poisson préfère les fonds limoneux et les embouchures des fleuves, où l'eau de la mer perd de sa salure par le mélange de l'eau douce. Somsini. (4) Othon Fabricius; que j'ai déjà cité , dit préci- 298 HISTOIRE il ne parvient pas à une grandeur aussi con- sidérable que ce dernier cotte; et les couleurs brunes et nuageuses que présente le dos du quatre- cornes sont plus foncées, sur-tout lorsque l'animal est femelle , que les nuances distribuées sur la partie supérieure du scor- pion. Le dessous du corps du coite que nous décrivons est d'un brun jaunâtre. Lorsqu'on ouvre un individu de cette espèce, on voit sept appendices ou cœcum auprès du pylore; quarante vertèbres à l'é- pine dorsale; un foie grand, jaunâtre, non divisé en lobes, situé du côté gauche plus que du côté droit, et adhérant à la vésicule du fiel qu'il recouvre ; un canal intestinal recourbé deux fois; un péritoine noirâtre, et les poches membraneuses des œufs sont de la même couleur. sèment le contraire , et il prétend que la chair du quatre-cornes est moins bonne que celle du scorpion de mer. Elle est, selon M. Bloch , maigre et dure , et il n'y a que les pa,uvres qui en mangent. Le princi- pal usage qu'on f^ fait, est de l'employer en appâts pour la pêche. On prend les quatre-cornes en grand nombre , avec des filets , dans le Du no en Livonie , et près de Dalerow en Suède. Son>^ini. DES COTTES. 299 LE COTTE RABOTEUX (i)(2), PAR LACÉPÈDE. QUATRIÈME ESPECE. v^ E poisson habite dans le grand Océan , et particulièrement auprès des rivages des Indes orientales, où il vit de mollusques et de crabes. C'est un des cottes dont les couleurs sont le moins obscures et le moins monotones : du bleuâtre règne sur son dos ; ses côtés sont argentés,* six ou sept bandes rougeâtres forment comme autant de cein- tures autour de son corps; ses nageoires sont bleues (3),- on voit trois bandes jaunes sur (i) Cottus scaher. Idem, Lin. édit. de Gmelin. Cotte raboteux. Daabenton , Encyclop. méthod. — Bonalerre , pi. de l'Encyc. méth. — Rlocli, pi. ci.xxx. (2) Cottus capite striis corporisque squainis serratis, lineâ laterali elevatâ, . . . cottus scaher. Lin. *>yst. nat. edit. Gmel. gen. 160, sp. 4. — Artedi , Gen. pisc, gen. 54 ^ n"* 8 . addilament. Sonkxni. (3) A la membrane des branchies . 6 rayons. A la première nageoire du dos . 8 A la seconde •....,,,. 12 3oo HISTOIRE les thoraciiies, et les pectorales présentent à leur base la même nuance jaune. Les écailles sont petites, mais fortement attachées^ dures et dentelées,* la ligne laté- rale offre une rangée longitudinale d'aiguil- lons recourbés en arrière ; quatre piquans également recourbés paroissent sur la tête; et indépendamment des rayons aiguillonnés ou non articulés qui soutiennent la première nageoire dorsale, voilà de quoi jiisîifîer Té- pithète de raboteux donnée au cotte qui fait le sujet de cet article. D'ailleurs la tête est alongée, la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure^ la langue mince , Fouverture de la bouche très-grande , et Forifice branchial très-large. A chacune des pectorales ... 18 A chacmie des ihoracines. ... 6 A celle de î'amis ....... J2 A celle de la queue ..,«.. iS DES COTTES. Soi LE COTTE AUSTRAL (i), PAR LACÈPÈDE. CINQUIÈME ESPÈCE. JNous plaçons ici la notice d'un cotte obsei*vé dans le grand océan Equinoxial, et auquel nous conservons le nom spécifique à'austral, qui lui a été donné dans FAp- pendix du voyage de l'anglais Jean White à la nouvelle Galles méridionale. Ce poisson est blanchâtre ; il présente des bandes trans- versales d'une couleur livide , et des raies longitudinales jaunâtres; sa tête est armée d'aiguillons. L'individu de cet le espèce , dont on a donné la figure dans le Voyage que nous venons de ciler, n'avoit guère qu'mi d^^cimètre (trois pouces et demi environ) de longueur. (i) Cottus australis. Idem. Appemiix du Voyage à la nouvelle Galles nirridlonale , par Jeati White, premier chirurgien de l'ex-péililion commandée par le capitaine Philipp , p. 265; pi. LU, fîg. i. 3oâ HISTOIRE LE COTTE INSIDIATEUR (i)(2), PARLACÉPÉDE, SIXIÈME ESPÈCE. V^E cotte se couche dans le sable; il s'y tient en embuscade pour saisir avec plus de facilité les poissons dont il veut faire sa proie; et de là vient le nom qu'il porte. On le trouve en Arabie; il y a été observé par Forskoel, et il y parvient quelquefois jusqu'à la longueur de six ou sept décimètres (deux pieds deux pouces environ). Sa tète «'1 ' - ' — ■ * (i) Cottus insidlator. Idem.'L'm, édit. de Gmelin. — Forskoel, Faun. Arab, p.25,n<' 8. Cotte raked. Bonaterre, pi. de l'Encyc. mélh. (2) En arabe , ragede , rogad , raked. Cottus rogad ; insidiator, Foiskœl , Faun. iEgypt, Arab. p. 25 , n« 8. Cottus capite supra lineis acutîs , ad latus spinis duabus scahro cottus insidiator. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 160 , sp. 8. — Artedi , Geii. pisc. gen. 54 , n^ H* additament. species adhuc dubiœ. S o N N 1 N 1. D E s C O T T E s. 5o3 présente des stries relevées , et deux aiguil- lons de chaque côlé. Il est gris par dessus et blanc par dessous; ]a queue est blanche (i) : Ton voit d'ailleurs sur cette même portion de ranimai une tache jaune et échancrée, ainsi que deux raies inégales , obliques et noires; et de plus le dos est parsemé de taches et de points bruns (2). (i) A la membrane des branchies . 8 rayons. A la première nageoire dorsale . 8 A la seconde i5 A chacune des pectorales . ... 19 A chacune des thoracines .... 6 A celle de l'anus j4 A celle de la queue i5 (2) Lorsqu'on marche sur les rivages sablonneux ^ où les poissons de celte espèce se plaisent à se cacher, on les force à sortir de leurs retraites. S o ÎT K I N I, 5o4 HISTOIRE LE COTTE MADÉGASSE (i) , PAR L A C É P È D E. SEPTIÈME ESPÈCE. JLJA description de ce cotte n'a point en- core été publiée ; nous en avons trouvé une courte notice dans Jes manuscrits de Coin- merson , qui Ta observé auprès du fort Daupiiin de File de Madagascar , et qui nous en a laissé deux dessins très - exacts , Tun représentant î^aninial vu par dessus , et l'antre le montrant vu par dessous. Ce poisson , qui parvient à quatre déci- mètres (quatorze pouces environ) de lon- gueur, a la tête armée, de chaque côté, de deux aiguillons recourbés. De plus, cette tète, qui est aplatie de haut en bas, pré- sente dans sa partie supérieure un sillon profond et très-large, qui s'étend longitu- dinalement entre les yeux, et continue de (i) Coftiis spinis quatuor lateralihus retroversis ^ çaudâ variegatâ ; vel capite retrorsum tetracantho ^ aulco inter oculos longitudinnli lato et profundo. Coin- merson , manuscrits déjà cités. s^avancer D E s C O T T E s. 5o5 S^avancer entre les deux opercules, en s^ rétrécissant cependant. Ce trait seul suffi- roit pour séparer le madégasse des autres cottes. D'ailleurs son corps est couvert d'écaillés assez grandes; son museau arrondi, et la mâchoire inféi-ieure plus avancée que la supérieure. Les yeux , très-rapprochés Tua de l'autre, sont situés dans la partie supé- rieure de la tête ; les opercules sont pointillés ; la première nageoire du dos est triangu- laire ( 1 ) ; l'anus plus proche de la gorge que de la nageoire caudale; et cette der- nière nageoire paroît, dans les deux figures du madégasse réunies aux manuscrits de Comraerson , doublement écliancrée, c'est- à-dire , divisée en trois lobes arrondis ; ce qui donneroit une conformation extrême- ment rare parmi celles des poissons non élevés en domesticité. (i) 8 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. i5 rayons articulés à la seconde. 12 rayons articulés à chacune des pectorales. 5 ou 6 rayons articulés à chacune des thoracines» TeB. nageoire de l'anus est très-étroite. Poiss. ToUM VIIL 5o6 HISTOIRE LE COTTE NOIR, (i) , PAR LACÉPÈDE. PI U I T I È M E ESPÈCE. Voici le précis de ce que nous avons trouvé dans les manuscrits de Commerson au sujet de ce cotte, qu'il a observé, et qu'il ne faut confondre avec aucune des espèces déjà connues des naturalistes. La grandeur et le port de ce poisson sont assez semblables à ceux du gobie noir; sa longueur ne va pas à deux décimètres (sept pouces environ). La couleur générale est noire, ou d'un brun noirâtre : la seconde nageoire du dos , celJe de Fanus et celle de la queue sont bordées d'un liseré plus foncé, ou pointillées de noir ; la première nageoire dorsale présente plusieurs nuances de jaune , et deux bandes longitudinales noirâtres , et le noir ou le noirâtre se retrouve encore sur l'iiis. , (i) Cottus niger, — Le petit cabet noir» Cottus nigricans, squamosus ^scaber ^aculeo ohscuro in capite utrinque. Commerson, manuscrits déjà cités. D E s C O T T E s: 5o7^ La tête épaisse, plus large par derrière que la partie antéiieure du corps , et armée dua petit aiguillon de chaque côlé, paroît comme gonflée à cause des dimensions et de la figure des muscles situés sur les joues, c'est - à - dire , au dessus de la région des branchies. Le museau est arrondi ; l'ouver- ture de la bouche très-grande,- la mâchoire inféiieure plus avancée que la supérieure; celle-ci facilement extensible; chacune de ces deux mâchoires garnie de dents courtes, serrées et semblables à celles que l'on voit sur deux éminences osseuses placées auprès du gosier; le palais très-lisse, et tout le corps revêtu, de même que la queue, d'écaillés très-rudes au toucher. V 2 8oS HISTOIRE LE CHABOT (i). LE COTTE CHABOT (2), PAR. LACÉPÈDE. NEUVIÈME ESPÈCE. Voyez la planche I^IA yfig. i. vJn trouve ce cotte dans presque tous les fleuves et tous les ruisseaux de l'Europe et de l'Asie septentrionale dont le fond est (i) Le chabot. En Autriche , koppen. En Prusse et en Silcsîe , niuller ^ kaulkopf. En Franconie et en Tliuringe, rotzkolhe. En^V esi^hoWe ,kauhquappe,'Eïl Danemarck et dans le duché de Schlesvig, steinpicker ^ turshidl. En Hollande , govie , gohichen. En Angle- terre , bullhead^ cull , mullersthumh. Au Groenland, itekivdlek , kanikitsok , ujarangenio. En Pologne , glonnaez. En Sibérie , schirokalopka , pisdaha. En Esclavonie , glausche. Dans le pays de Vaud et le long du lac de Neucliatel ,chasot , chassct, Cottus lœvis y capite apinis duahus. . . . coitus gobio, Xiin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 160 , sp. 6. S o N N I N I. (2) Cottus gobio. En Suède , sten simpa , sten lake* 2>e tfeve p. 75, lab. 24 , fi.^. 2. Bidl-head. Bril. Zool. 5, p. 177, t. 11. Rolz-kolbe. Meyer , Thierb. 2 , p. 4 7 lab. 12. (i) A la nienibraiie des branchies . 4 rayons. A la première nageoire du dos . . 7 A la seconde 17 A chacune des pectorales ... 14 A cliacune des ihoracines. ... 4 A celle de l'anus 12 A celle de la queue l5 (2) Ce poisson esl si vorace que , selon Gesner , il n'épargne pas même sa propre espèce. SonNim. D E s C O T T E s. 3ii est trop éloignée de pouvoir compenser les effets de la petitesse de sa taille , de ses mauvaises armes et de son peu de force ; et il succombe fréquemment sous la dent des perches, des saumons, et sur -tout des brochets. La bonté et la salubrité de sa chair, qui devient rouge par la cuisson comme celle du saumon et de plusieurs autres poissons délicats ou agréables au goût, lui donnent aussi l'homme pour en- nemi. Dès le tems d'Aristoie, on savoit que , pour le prendre avec plus de facilité , il falloit frapper sur les pierres qui lui ser- voient d'abri, qu'à l'instant il sortoit de sa retraite , et que souvent il venoit , tout étourdi par le coup, se livrer lui-même à la main ou au filet du pécheur. Le plus souvent ce dernier emploie la nasse (j), pour être plus sûr d'empêcher le chabot de s'échapper (2). Il faut saisir ce cotte avec précaution lorsqu'on veut le retenir avec (i) Voyez la description cle la nasse dans le troisième volume de cette Histoire naturelle des poissons , pag. 35. S o N M 1 N 1. (2) On le pêclie aussi à la ligne , et à la main pen- dant la nuit , lorsqu'il est ébloui par le clair de la lune ou la lumière du feu. S o n n i n i. V 4 Si2 HISTOIRE la main : sa peau très- visqueuse lui donne en effet la faculté de glisser rapidement entre les doigts. Cependant, malgré tous les pièges qu'on lui tend, et le grand nombre d'ennemis qui le poursuivent , on le trouve fréquemment dans plusieurs rivières. Cette espèce est très-féconde. La femelle, plus grosse que le mâle , ainsi que celles de tant d'autres espèces de poissons, paroît comme gonflée dans le tems où ses œufs sont près d'être pondus. Les protubérances formées par les deux ovaires, qui se tuméfient, pour ainsi dire, à cette époque , en se remplissant d^uu très-grand nombre d'œufs, sont assez élevées et assez arrondies pour qu'on les ait com- parées à des mamelles ; et comme une com- paraison peu exacte conduit souvent à une idée exagérée , et une idée exagérée à une erreur, de célèbres naturalistes ont écrit que la femelle du chabot avoit non seule- ment un rapport de forme, mais encore uu i^apport d'habitude , avec les animaux à mamelles, qu'elle couvoit ses œufs et qu'elle perdoit plutôt la vie que de les abandonner. Four peu qu'on veuille rappeler ce que nous avons écrit (i) sur la manière dont les m"< ... i ^ (i) Voyez le Discours sur la nature des poiasoûs. D E s C O T T E s. 3i3 poissons se reproduisent , on verra aisément combien on s'est mépris sur le but de quel- ques actes accidentels d'un petit nombre d'individus soumis à l'influence de circons- tances passagères et très-particulières. On a pu observer des chabots femelles et même des chabots mâles se retirer , se presser , se cacher dans le même endroit où des œufs de leur espèce avoient été pondus, les cou- vrir dans cette attitude et conserver leur position malgré un grand nombre d'eiïorts pour la leur faire quitter. Mais ces ma- nœuvres n'ont point été des soins attentifs pour les embryons qu'ils avoient pu pro- duire; elles se réduisent à des signes de crainte, à des précautions pour leur sûreté, et peut-être même ces individus auxquels on a cru devoir attribuer une tendresse constante et courageuse , n'ont-iîs été sur- pris que prêts à dévorer ces mêmes œufs qu'ils paroissoient vouloir réchauffer, ga- rantir et défendre. Au reste , les écailles dont la peau mu- queuse du chabot est revêtue , ne sont un peu sensibles que par le moyen de quelques procédés ou dans certaines circonstances : mais si la matière écailleuse ne s'étend pas 3i4 HISTOIRE sur son corps en laines brillantes et facile- ment visibles, elle s'y réunit en petits tuber- cules ou verrues arrondies. Le dessous de son corps est blanc : le mâle est, dans sa partie supérieure , gris avec des taches brunes, et la femelle brune avec des taches noires. Les nageoires sont le plus souvent bleuâtres et tachetées de noir ; les thora- cines de la femelle sont communément variées de jaune et de brun. Les yeux sont très - rapprochés l'un de l'autre. Des dents aiguës hérissent les mâ- choires, le palais et le gosier; mais la langue est lisse. Chaque opercule ne présente qu'une seule pièce et deux aiguillons recourbés. La nageoire caudale est arrondie. On voit de chaque côté les deux branchies intermédiaires garnies , dans leur partie concave, de deux rangs de tubercules. Le foie est grand, non divisé, jaunâtre et situé en grande partie du côlé gauche de l'animal; l'estomac est vaste. Auprès du pylore sont attachés quatre cœcum ou appendices intes- tinales; le canal intestinal n'est plié que deux fois; les deux laites se réunissent vers l'anus et sont contenues dans une membrane dont la couleur est très -noire, ainsi que D E s C O T T E s. 3i5 celle du péritoine ; les reins et la vessie iirinaire sont très -étendus et situés dans le fond de Fabdonien. On compte dans la charpente osseuse du chabot trente-une vertèbres; et il y a environ dix côtes de chaque côté. 5i6 HISTOIRE QUATRE-VINGT-SIXIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. LES SCORPÉNES. Xja tête garnie cVaigiiillons, ou de protu- bérances, ou de barbillons , et dépourvue de petites écailles ; une seule nageoire dorsale. PREMIER SOUS-GENRE. Point de barbillons, PREMIÈRE ESPÈCE. La scorpène horrible; scorpœna îior^ rida. — Le corps garni de tubercules gros et calleux. SECONDE ESPÈCE. La SCORPÈNE AFRICAINE ,* scorpœna afri- cana. — Quatre aiguillons auprès de chaque œil ; la nageoire de la queue presque rec- tiligne. TROISIÈME ESPÈCE. La SCORPÈNE ÉPINEUSE ; scorpœna spi- nosa. — Des aiguillons le long de la ligue latérale. DES SCORPENES. 5i7 QUATRIÈRE ESPECE. La scorpéne aiguillonnée ; scorpœna aculeata, — Quatre aiguillons recouibés et très-forts au dessous des yeux; les deux laines de chaque opercule garnies de piquans. CINQUIÈME espèce. La scorpéne marseillaise ; scorpœna massiliensis. — Plusieurs aiguillons sur la téta ; un sillon ou enfoncement entre les yeux. sixième espèce. La scorpéne double-filament ,* scor- pœna bicirrata. — La mâchoire inférieure repliée sur la mâchoire supérieure ; un fila- ment double et très -long à l'origine de la nageoire dorsale. SEPTIÈME espèce. La SCORPÉNE rrachion ; scorpœna bra- chion. — La mâchoire inférieure repliée sur la supérieure; point de filament; ]es na- geoires pectorales basses, mais très-larges 5 attachées à une grande prolongation char- nue, et composées de vingt-deux rayons. 3i8 HISTOIRE SECOND SOUS- GENRE. Des barbillons. HUITIÈME ESPÈCE. La scorpéne barbue; scorpœna barhata, «— Deux barbillons à \^ mâchoire inférieure ; des élévations et des enfoncemens sur la tête. NEUVIÈME ESPÈCE. La scorpène rascasse; scorpœna ras- cassa, — Des barbillons auprès des narines et des yeux ; la langue lisse. DIXIÈME ESPÈCE. La SCORPÈNE MAHÈ; scorpœna mahe. — Cinq ou six barbillons à la mâchoire supé- rieure 5 deux barbillons à chaque opercule. ONZIÈME ESPÈCE. La SCORPÈNE TRUIE ; scorpœna scrofa, — Des barbillons à la mâchoire inférieure et le long de chaque hgne latérale ; la langue hérissée de petites dents. DOUZIÈME ESPÈCE. La SCORPÈNE PLUMIER ; scorpœna Plu- mierii, — Quatre baibillons fraiigés à la mâchoire supérieure j quatre autres entie DES SCORPENES. 519 les yeux; d'autres encore le long de chaque ligne latérale ,* des piquans triangulaires sur la tête et les opercules. TREIZIÈME ESPÈCE. La scorpène américaine ; scorpœna americana, — Deux barbillons à la mâchoire supérieure ; cinq ou six à l'inférieure ; la partie postérieure de la nageoire du dos, la nageoire de l'anus , celle de la queue et les pectorales très-arrondies. quatorzième espèce. La scorpène didactyle; scorpœna di-- dactyla. — Deux rayons séparés l'un de l'autre auprès de chaque nageoire pectorale. quinzième espèce. La scorpène antennÈe; scorpœna anien-- nata, — Des appendices articulées, placées auprès des yeux ; les 1 ayons des nageoires pectorales de la longueur du corps et de la queue. SEIZIÈME ESPÈCE. La SCORPÈNE volante; scorpœna poli- tans. — Les nageoires pectorales plus lon- gues que le corps. 520 HISTOIRE LA SCORPÈNE CRAPAUD (i). LA SCORPÈNE HORRIBLE (2), PAR LACÉPÊDE. PREMIÈRE ESPÈCE. Voyez la planche XLI jfig- 2. On diroit que c'est dans les formes très- composées, singulières, bizarres en appa- rence, monstrueuses 5 horribles, et, pour (i) La scorpène crapaud , ou la pytJionisse. En allemand, zanberfinch. Eq hollandais, ^roo/e /oor-'er- visch , affcliiiwelyhe seescorpiœn. Aux Indes , ikan swangi touwa , ihan swangi bezar. Scorpœna tuberculis callosis adspersa. , . scorpœna Jiorrida. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i6i,sp. 5. ~ Artedi,Gen. pisc. gen. 55, n^ 3. additament. S O N N 1 N 1. (2) Scorpœna horrida. Scorpœna horrida. Lin. édit. de Ginelin. — Blocli, pi. CLXXXlll. Scorpène cmpawc?. Daubenton , Encycl. méthod. — • Bonaterre , pi. de TEncycl. méthod. Perça alepidota , dorso monopterygio , capite caver- ainsi DES SCORPENES. 321 miisi dire, menaçantes de la plupart des scor- pênes, que les poètes, les romanciers, les mythologues et les peintres ont cherché les modèles des êtres fantastiques, des larves, des ombres évoquées et des démons, dont ils ont environné leurs sages enchanteurs, leurs magiciens redoutables et leurs sorciers ridicules ; ce n'est même qu'avec une sorte de peine que Timagination paroit être par- venue à surpasser ces modèles, à placer ces productions mensongères au dessus de ces réalités , et à s'étonner encore plus des ré- sultats de ses jeux que des combinaisons par lesquelles la Nature a donné naissance au genre que nous examinons. Mais si en façon^ nant les scorpènes la Nature a donné un exemple remarquable de l'infinie variété que ses ouvrages peuvent présenter, elle a montré d'une manière bien plus frappante combien sa manière de procéder est tou- jours supérieure à celle de l'art,* elle a nato luherculato , etc. Gronov. Zoopli. p. ^^ , n^ 292, tab. II, 12 , i5 , fig. I. Ikan swangi hezar , de groote tovervisch. Valent, ïnd. 5 , p. 599 , fig. 170. Ikan swangi touwa. Renard , Poiss. i , pi, xxxix , fig- 199- Poiss. Tome VIII. X 522 HISTOIRE imprimé d\me manière éclatante, sur ses scorpènes comme sur tant d'autres produits de sa puissance créatrice, le sceau de sa prééminence sur l'intelligence humaine : et celte considération n'est-elle pas d'une haute importance pour le philosophe? Le génie de riiomme rapproche ou sépare, réunit ou divise, anéantit, pour ainsi dire, ou repro- duit tout ce qu'il conçoit : mais de quelque manière qu'il place à côté les uns des autres ces êtres qu'il transporte à son gré, il ne peut pas les lier complettement par celte série infinie de nuances iissensibles , ana- logues et intermédiaires, qui ne dépendent que de la Nature ; le grand art des transi- tions appartient par excellence à cette Na- ture féconde et merveilleuse. Lors même qu'elle associe les formes que la première vue considère comme les plus disparates, soit qu'elle en revête ces monstruosités passa- gères auxquelles elle refuse le droit de se reproduire, soit qu'elle les apphque à des sujets constans qui se multiplient et se perpétuent sans manifester de changement sensible, elle les coordonne, les groupe et les n-iodifie d'une telle manière, qu'elles mon- trent facilement à une attention un peu soutenue une sorte d'air général de famille. DES SCORPENES. 523, et que d'habiles dégradations ne laissent que des rapports qui s'attirent, à la place de nombreuses disconvenances qui se re- pousseroient. La scorpène horrible oiFre une preuve de cette rnamère d'opérer, qui est un des grands secrets de la Nature. On s'en con- vaincra aisément , en examinant la descrip- tion et la figure de cet animal remarquable. Sa tête est très -grande et très -inégale dans sa surface : creusée par de profonds sinus, relevée en d'autres endroits par des protubérances très -saillantes, hérissée d'ai- guillons , elle est d'ailleurs parsemée sur les côtés de tubercules ou de callosités un peu arrondies , et cependant irrégulières et très- inégales en grosseur. Deux des plus grands enfoncemens qu'elle présente sont séparés, par une cloison très-inclinée, en deux creux inégaux et irréguliers , et sont placés au dessous des yeux, qui d'ailleurs sont très- petits, et situés chacun dans une proémi- tience très -relevée et un peu arrondie par le haut,* sur la nuque s'élèvent deux autres protubérances comprimées dans leur partie supérieure, anguleuses, et qui montrent sur leur côté extérieur une cavité assez pro- fonde ; et ces deux éminences réunies avec X 2 3^4 HISTOIRE celles des yeux forment , sur la grande tête de riiorrible , quatre sortes de cornes très- irrégulières , très-frappantes, et, pour ainsi dire, hideuses. Les deux mâchoires sont articulées de manière que , lorsque la bouche est fermée , elles s'élèvent presque verticalement , au lieu de s'étendre horisontalement : la mâ- choire inférieure ne peut clore la bouche qu'en se relevant comme un battant ou comme une sorte de pont-levis, et en dé- passant même quelquefois en arrière la ligne verticale , afin de s'appliquer plus exacte- ment contre la mâchoire supérieure ; et quand elle est dans cette position, et qu'on la regarde par devant, elle ressemble asse25 à un fer à cheval : ces deux mâchoires sont garnies d'un grand nombre de très- petites dents, ainsi que le gosier. Le palais et la langue sont lisses ; cette dernière est de plus large , arrondie et assez libre. On la découvre aisément, pour peu que la scor- pène rabatte sa mâchoire inférieure et ouvre sa grande gueule ; Forilice branchial est aussi très-large. Les trois ou quatre premiers rayons de la nageoire du dos, très-gros, très- diiïor mes , très-séparés l'un de l'autre, très- inégaux , DES SCORPENËS; 525 très-irréguliers, très-dénués d'une véritable membrane, ressemblent moins à des piquans de nageoire qu7i des tubérosités branchues, dont le sommet néanmoins laisse dépasser la pointe de l'aiguillon (i); la ligne latérale suit la courbure du dos. Le corps et la queue sont garnis de tubercules calleux semblables à ceux qui sont répandus sur la tête; et Ton en voit d'analogues, mais plus petits, non seulement sur les nageoires pectorales , qui sont très- longues, mais encore sur la membrane qui réunit les rayons de la nageoire dorsale. La nageoire de la queue est arrondie et rayée; la couleur générale de l'animal est variée de brun et de blanc ; et c'est dans les Indes orientales que l'on rencontre cette espèce, qui se nourrit de crabes et de mol- lusques, sur laquelle, au milieu des rap- prochemens bizarres en apparence et ce- ■ ■ .11 I I I : ■ (i) 5 rayons à la membrane des branchies. i3 rayons non articulés et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. 16 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 3 rayons non articulés et 6 articulés à celle de l'anus. 12 rayons à celle de la f^uene. X 5 526 HISTOIRE pendant merveilleusement concertés, des foi'mes très-disparates au premier coup d'œil se liant par des dégradations intermédiaires et bien ménagées , montrant des parties semblables où Ton n'avoit dabord soup- çonné que des portions très - différentes , paroissent avoir élé bien plutôt préparées les unes pour les autres que placées de ma- nière à se heurter, pour ainsi dire , avec violence, niais dont l'ensemble, malgré ces sortes de précautions , repousse tellement le premier regard , qu'on n'a pas cru la dégra- der en la nommant horrible , en l'appelant de plus crapaud de mer, et en lui don- nant ainsi le nom d'un des animaux les plus hideux. DES SCORPENES. 327 LA SCORPÈNE AFRICAINE (i)(5), PAR LACÉPÉDE. SECONDE ESPÈCE. On rencontre, auprès du cap de Bonne- Espérance et de quelques au 1res contrées de l'Afrique , cette scorpène dont la lon- gueur ordinaire est de quatre décimètres ( à peu près quinze pouces ) ; elle est revéïue d'écaillés petites, rudes, et placées les unes au dessus des autres comme les ardoises des toits (3). (i) Scorpœna af ricana. Scorpœna capensis. Lin. édit. de Gmel. — Gronov. Zoopli. p. 88 , n*' 293. (2) Scorpœna capite utrinque siiprci oculos quadri^ dentato , caudà suhœquali scorpœna capensis. Lin. Syst. nat. eclit. Gaiel. gen. i6i , sp. 7. — Artedi , Gen. pisc. gen. 33, n^ S. addilament. Perça dorso monopterygio ; capite utrinque suprà oculos quadridentato ; operculis diacanthis , squamosis; caudâ suhœquali, Gronov. Zooph. Sonnini. (5) 6 rayons à la membrane des branchies. 14 rayons non articulés et 12 rayons articulés à la naijeoire du dos. X 4 . 528 HISTOIRE Les yeux sont situés sur les côtés de la tête, qui est grande et convexe : une pro- longation de l'cpidernie les couvre comme tui voile transparent ; l'ouverture de la bouche est très -large; les deux mâchoires sont également avancées; deux lames com- posent chaque opercule; quatre pointes gar- nissent la supérieure; Tinférieure se termine en pointe du coté de la queue ^ et le dos est arqué ainsi que caréné. i8 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon non articulé et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 5 rayons non articulés et 6 rayons arLiculés à celle de l'anns. ï2 rayons à celle de la queue. ^ V DES SCORPENES. 529 LA SCORPÈNE ÉPINEUSE (i) (2) , PAR LACÉPÉDE. TROISIÈME ESPÈCE. X-i E corps de ce poisson est comprimé ; des aiguillons paroissent sur sa téta ; sa ligne latérale est d'ailleurs hérissée de pointes , et sa nageoire dorsale, plus étendue encore que celle de la plupart des scorpènes , lègue depuis l'entre -deux des yeux jusqu'à la nageoire caudale. (i) Scorpœna spinosa. Id. Lin. édit. deGiïiel. — Ind. Mus. Linck i,p. 41- (2) Scorpœna capite spinoso , pinnâ dorsali super oculos incipiente et per totum dorsum exoarrente, lineâ laternli spinosa , compressa corpore. Index Musîei Linckiari , pag. /^i. Scorpœna lineâ laterali spinosa scorpœna f^pi^ nosa. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen, 161 , sp. 8. JVota j que Gmelin doute que ce soit une espèce par- ticulière. — Artedi, n^ i3. Scorpœna. Belon, Aquat. p. 148. (i) Lorsqu'on prend la rascasse , il faut presser fortement la nageoire dorsale conlre le corps , afin Y 3 042 HISTOIRE înais orcliDaiiemeiir elle est nii peu dure ( l). Sa. longueur ne dépasse guère quatre déci=° tnètres , (à peu près quinze pouces). Les écailles qui la recouvrent sont rudes et petites* La couleur de sa partie supérieure est brune , avec quelques taches noires ; du blanc mêlé de rougeâtre est répandu sur sa partie inférieure. Les nageoires sont d'un rouge ou d'un jaune foibie et tacheté de brun ^ excepté les thoracines , qui ne pré- sentent pas de taches , et les pectorales qui sont grises* La tête est grosse ; les yeux sont grands d'empêcher le poisson de la lever et de la mouvoir, X.a piquure des aiguillons occasionne souvent de rinflammation et une grande douleur. « J'ai vu , dit ÏLondelet (Hist. des poissons , liv. 6, chap. 19) , un enfant bien fort blessé de ce poisson le voulant cacher dartâ son sein , lequel je guéris en lui mettant dessus îa plaie un surmulet fendu en deux , et le foie du scoipeno même, d'où par expérience j'ai connu être Vrai ce que les anciens ont écrit des remèdes contre la blessure du scorpeno ». S on n 1 n i. (i) Là rascasse est exclue des bonnes tables, comme ayant la chair sèche et coriace. On pêche ordinaire- Wiértf ce poisson au filet ou à la ligne , dont ou amorce riiatiiéçoii avec un morceau de cancre. Son K iFi. DES SCORPENES. 343 et très-rapprochés ; l'iris est doré et rouge; Touverture de la bouche très-large ; chaque mâchoire hérissée, ainsi que le palais, de plusieurs rangs de dénis petites et aiguës; la langue courte et lisse ; l'opeicule bran- chial garni d'aiguillons et de filaniens, et la partie antérieure de la nageoire doisale soutenue par douze piquans très -forts et courbés en arrière (i). Huit appendices intestinales sont placées auprès du pylore; Feslomac est vaste; le foie blanc; la vésicule du fiel verte; le tube intestinal large. Du tenis de Rondelet on croyoit encore , avec plusieurs auteurs anciens, à la grande vertu médicinale du vin dans lequel on avoit fait mourir une rascasse ; et Ton ne paroissoit pas douter que ce vin ne pro- duisît des effets très -salutaires contre les douleurs du foie et la pierre de la vessie. (i) 12 aiguillons et 9 rayons articulés à la uageoire du dos. 16 rayous à chacune des pectorales. I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés â chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 5 rayons articulés à celle de l'anus. 18 rayons à la nageoire de la queue. Y 4 244 HISTOIRE LA SCORPÈNE MAHÉ (i), PAR LACÉPÊDE. DIXIÈME ESPÈCE." V^OMMERSON" a laissé dans ses manuscrits une description de ce poisson. Toutes les nageoires de cette scorpène sont variées de plusieurs nuances ; et le corps ainsi que la queue présentent des bandes transversales , qui ont paru à Comnierson jaunes et brunes sur l'individu que ce voyageur a observé; Mais cet individu étoit mort depuis trop long-tems , pour que Commerson ait cru pouvoir déterminer avec précision les cou- leurs de ces bandes transversales. Le rnahé est revêtu d'écaillés petites , finement dentelées du côté de la nageoire caudale, serrées et placées les unes au dessus des autres comme les ardoises qui recouvrent (i) Scorpœna mahe. Scorpœnci cirris pluribits ori circumpositis , corpore iransuersim fasoiaio , pinnls omnibus variegatis. Com- merson , manuscrits déjà cités. DES SCORPENES. 545 les toits. La tête est grande et garnie d'un grand nombre d'aiguillons. Les orbites rele- vées et dentelées forment comme deux crêtes au milieu desquelles s'étend un sillon longitudinal assez profond. Les deux mâchoires ne sont pas parfai- tement égales; l'inférieure est plus avancée que la supérieure, qui est extensible à la volonté de l'animal , et de chaque côté de laquelle on voit pendre trois ou quatre bar- billons ou filamens molasses. Des dents très- petites et très-rapprochées les unes des autres donnent d'ailleurs aux deux mâchoires la forme d'une lime. Un filament marque , pour ainsi dire, la place de chaque narine. L'opercule branchial est composé de deux lames : la première de ces deux pièces montre vers sa partie inférieure deux bar- billons , et dans son bord postérieur , deux ou trois piquans ; la seconde lame est triangulaire , et son angle postérieur est très-prolongé. Le dos est arqué et caréné ; la ligne laté- rale se courbe vers le bas. La nageoire dorsale présente des largeurs très-inégales dans les diverses parties de sa longueur. Les pectorales sont assez longues pour atteindre jusqu'à l'extrémité de cette 546 HISTOIRE nageoire clorsalco Celie de îa qoeue est arrondie (î). Commerson a vu cette scorpène dans les environs des îles M a hé , dont nous avons cru devoir donner le nom à ce poisson ; et c'est vers la fin de 1768 qu'il l'a observé. (i) 7 rayons à la membrane des brancliies, i3 rayons aiguillonnés et 1 1 rayons articaîêa à I« nageoire du dos. ij rayons à cliacune des pectorales. 1 aiguillon et 5 rayons artictdés à chacuBe de» ihoracinrs, 5 aiguiîlons et 9 rayons articulés à celle de l'anus. 12 rayons à celle de îa quewe- t)ES SCORPENES. 347 LA SCORPÈNE TRUIE (i)(2), PAR LACÊPÈDE. ONZIÈME ESPÈCE. vy E T T E scorpène est beaucoup plus grande que la rascasse ; elle parvient quelquefois jusqu'à une longueur de plus de quatre mètres ( douze pieds ) : aussi aftaque-t-elle (i) Scorpcena scrofa. Crabe de Biaritz. Dans la Ligarie, bezugo , pesce cappone. Dans d'autres con- trées de l'Italie, svrofano. Scorpcena scrofa. Lin. édit. de Gmelin. Scorpène truie, Daubenton , Encyclop. métbod. — Bonaterre , pi. de l'Encyc. métliod. Scorpœna tota ruhens^ cirris plurimis ad os. Artedi , gen. 4? , syn. 76. Scorpio , et scorpio marlnus. Salvian.fol. 197, a. ad iconeni , et fol. 199 , 200. Scorpius major. Gesner (Germ. ) fol. 44 , b. — Wil- lugli b}-, p. 33 1 . — Ray, p. 1 4 2 , n^ 2. Scorpio. Charlet. p. 142. —- Bloch , pi. clxxxii. u4utre .scorpion de mer , etc. Valmont de Jiomare , Dictionn. d'iiist. nat. Perça dorso monopterygio , capite subcavernoso , aculeato alepidoto , etc. Gronov. Zoopli. p. ^^ , n° 297. 34B HISTOIRE avec avantage non seulement des poissons assez forts , mais des oiseaux d'eau foibles et jeunes , qu'elle saisit avec facilité parleurs pieds palmés, dans les momens où ils nagent au dessus de la surface des eaux qu'elle habite (3). On la trouve dans l'océan Atlan- Scorpœna corpore rubro , etc. Brlinn. Fisc, massil. p. 52 , n^ 45. Trigla snhfusca nebulata , etc, Brown , Jamaïc. p. 454 , n^ 5. Cottus squamorais , varius , etc. Seba , Mus. 5 , p. 79, n° 2 , tab. 28 , fig. 2. Scorpiiis major. Jonston , de Piscibus , p. 74 ? tab. 19, fig. 9. (2) La truie , crahe de Biaritz , et quelquefois sa- tarailla de Saint-Jean-de-Luz. En Provence , acorpi , Scorpone j rascasse rouge. En allemand , grosschup^ pigte drachenkopf. En hollandais , groote scorpiœn. En sarde , scorpena. En maltais , mazzone. A la Jamaïque , poissonned grooper. Scorpœna cirris duobus ad lahium inferius scorpœna scrofa. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. geu. 161 , Sp. 2. S O N N I N I. (3) Celte scorpène est sur - tout l'ennemie des moueUe». Elle est peinte dans Oppien comme ïia poisson d'une très-grande voracité. jit bis lucinam labrax , toto invocat anno , Quatuor adpartus liorrendus scorpius edit. Hœliet. lib. i. S o N N 1 N I. DES SCORPÉNES. 549 tique et dans d'autres mers, particulière- ment dans la Méditerranée , sur les bords de laquelle elle est assez recherchée ( 1 ). Les écailles qui la couvrent sont assez grandes ; elle présente une couleur d'un rouge blan- châtre 5 plus foncée et même presque brune sur le dos , et relevée d'ailleurs par des bandes brunes et transversales. La mem- brane des nageoires est bleue, et soutenue par des rayons jaunes et bruns. (2) La tête est grande; les yeux sont gros; l'ouverture de la bouche est très-large ; des dents petites , aiguës et recourbées hérissent la langue, le palais, le gosier et les deux mâchoires , qui sont également avancées ; (1) Sa chair est , généralement parlant , maigre et sèche; elle ne laisse pas néanmoins d'être assez recher- chée , sur-tout lorsque le poisson a été pris , ou en pleine mer, ou sur des côtes pierreuses. Au nord ce* poissons ne sont point estimés, et les norvégiens n'en mangent jamais ) ils se contentent de tirer de l'huile du foie. Les pêcheurs de Biaritz prennent des scorpènes avec des haims , jusqu'à six lieues au large, depuis le mois de juillet jusqu'au commencement de l'hyver. S o N N 1 N 1. (2) La prunelle noire de ses yeux est entourée d'un iris jaune et rougeâtre. S o n' n i m i. S5o HISTOIRE des barbillons garnissent les environs des yeux , les joues , la mâchoire inférieure et la ligne latérale qui suit la courbure du dos ; deux grands aiguillons et plusieurs petits piquans arment , pour ainsi dire , chaque opercule , et l'anus est plus près de la na- geoire caudale que de la gorge, (i) (i) 6 aiguillons à la membrane des branchies. 12 aiguillons et lo rayons articulés à la nageoire du dos. 19 rayons à chacune des pectorales. 1 aiguillon et 5 rayons articulés à chacune des tlioracines. 5 aiguillons et 5 rayons articulés à la nageoire de Tanus. 12 rayons à celle de la queue. DES SCORPENES. 35i LA SCORPÈNE PLUMIER (i), PAR LACÉPÈDE. DOUZIEME ESPÈCE. J_iES manuscrits de Plumier , que Ton conserve dans la bibliothèque nationale de France , renferment un dessin fait avec soin de cette scorpène , à laquelle j^ai cru devoir donner un nom spécifique qui rappelât celui du savant voyageur auquel on en devra la connoissance. Le dessus et les côtés de la tête sont garnis, ainsi que les opercules, de piquans triangulaires , plats et aigfis. Quatre barbillons ou appendices frangées s'élèvent entre les yeux ; quatre autres barbillons d'une forme semblable , mais un peu plus petits , paroissent au dessus de la lèvre supérieure : un grand nombre d'appendices également frangées sont placées le long de la ligne latérale ; les écailles ne présentent (i) Scorpœna Plumierii. SvorpiuH ni^er cornutus. Manuscrits de Plumier , déposés à la bibliothèque nationale. @ 553 HISTOIRE qu'une grandeur médiocre. La première partie de la nageoire dorsale est soutenue par des rayons non articulés , et un peu arrondie dans son contour supérieur; celle de la queue est aussi arrondie ; on voit quelques taches petites et rondes sur les tlioracines. La couleur générale est d'un brun presque noir , et dont la nuance est à peu près la même sur tout l'animal, (i) (i) 13 rayons ai-guillonnés et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. C) rayons à chacune des pectorales. 5 ou 6 rayons à cliacune des tboraclnes. 2 aiguillons et 5 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 10 rayons à celle de la queue. LA DES SCORPENES; 353 LA SCORPÈNE AMÉRICAINE (i), PARLACÈPÊDE. TREIZIÈME E S r È C E. JLiA tête de ce poisson présente des pro-' tubérances et des piquans; d'ailleurs on voit deux barbillons à la mâchoire supérieure, et cinq ou six à la mâchoire inférieure. Les quinze derniers rayons de la nageoire dor- sale forment une poition phi s élevée que la partie antérieure de cette même nageoire ; cette portion est , de plus , très-îinondie , semblable par la figure ainsi qu'égale par rétendue k la nageoire de Fanus, et située précisément au dessus de ce dernier instru- ment de natation. Les nageoires pectorales (i) Scorpœna americana. Diable de mer. Duhamel , Traité des pêches, t. 5, part. 2 , p. 99 , n'' 7 , pi. ii , fig. 5. Foiss. Tome VIII. Z S54 HISTOIRE et la caudale sont aussi très -arrondies (i). Ixîrsque la femelle est pleine , son ventre paroît très-gros; et c'est une suite du grand nombre d'œufs que Fon compte dans cette espèce, qui est très - féconde, ainsi que presque toutes les autres scorpènes. s«_ •■ im (i) A la nageoire dorsale .... 33 rayons. A chacune des pectorales. . . . i3 A celle de l'anus ....... 16 A celle de la queue ...... i3. DES SCORPENES. 355 LA SCORPÈNE DIDACTYLE (i) (2), PAR LACÉPÈDE. QUATORZIÈME ESPECE. JLja tête de cet animal, que Pallas a très- bien décrit , présente les formes les plus singulières que Ton ait encore observées dans les poissons ; elle ressemble bien plus à celle de ces animaux fantastiques dont l'image fait partie des décorations bizarres auxquelles on a donné le nom ai arabesques y qu'à un ouvrage régulier de la sage Nature. Les yeux gros, ovales et saillans , sont placés au sommet de deux protubérances très- (i) Scorpœna didaetyla. Pallas , Spioil. zool. 7 , p. 26, tab. 4 , fig. I , 3. Scorpœna didaetyla. Lin. édit. de Gmeliii. Scorpène à deux doigts. Boriaterre , pi. de l'Encye. méthod. (2) Scorpœna digitis duobus distinctls ad pinnas pectorales scorpœna didaetyla. Lin. Syst. iiat. edit. Gmel. gen. i6x , sp. 6. — Artedi , Gea. pisci ^en. 35 , n** 6. additament. Su.nmni. z 2 356 HISTOIRE rapprochées; on voit deux fossettes creusées euti e ces éminences et le bout du museau ; des rugosités anguleuses paroissent auprès de ce museau et de la ba?e des opercules. Des barbillons charnus, découpés, aplatis et assez larges, sont dispersés sur plusieurs points de la surface de cette léte , que Ton est tenté de considérer comme un produit de fart; deux de ces fî'amens, beaucoup plus grands que les autres , pendent , l'un à droite, et l'autre à gauche de la mâchoire inférieure : cette mâchoire est plus avancée que celle d'en haut ; l'une et l'autre sont garnies de dents , ainsi que le devant du palais et le fond du gosier ; la langue montre des raies noires et de petits grains jaunes t on aperçoit de plus, auprès de chaque na- geoire pectorale , c'est-à-dire , de chacune de ces nageoires que l'on a comparées à des bras, deux rayons articulés, très-longs, déuués de membranes, dans lesquels on a trouvé quelcjue analogie avec des doigts; et voilà pourquoi la scorpène dont nous par- lons a été nommée à deux doigts ou dl^ dactyle. La nageoire de la queue est arrondie ; toutes les auli'es sont grandes; celle du dos règne le long d'une ligne très-étendue; plu-, DES se OR PENE S. 357 sieurs de ses rayons dépassent la membrane proprement dite, et sont garnis de lambeaux membraneux et déchirés ou découpés. La peau de ce poisson, dénuée d'écailles facilement visibles, est enduite d'une hu- meur visqueuse. Cette scorpène parvient d'ailleurs à une longueur de trois ou quatre décimètres (onze à quinze pouces). Elle est brune avec des raies jaunes sur le dos, et des taches de la même couleur sur les côtés, ainsi que sur sa partie inférieure. Des bandes noires sont distribuées sur la nageoire de la queue, ainsi que sur les pectorales. Cet animal remarquable habite dans la mer des Indes (i). (i) i6 rayons aiguillonnéi et 8 rayons articulés à la nageoire da tlos. lo rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des ihoracines. 12 rayons à celle de l'anus. 12 rayons à celle de la queue. z 5 558 HISTOIRE ■ ■ ■ - • ■■■■■a* LA SCORPÉNE ANTENNÉE (i)(2), PAR LACÉPÉDE. QUINZIÈME ESPECE, Un pêche ^ dans les eaux douces de l'île d'Amboine, une scorpène dont Bloch a pu- blié la description , et dont voici les prin- cipaux caractères. La tête est hérissée de filamens et de piquans de diverses grandeurs; au dessus des yeux, qui sont grands et rapprochés, s'élèvent deux barbillons C3dindriques, ren- flés dans quatre portions de leur longueur par une sorte de bourrelet très-sensible, et qui, paroissant articulés et ayant beaucoup de rapports avec les antennes de plusieurs (i) Scorpœna antennata. Bloch , pi. clxxxv. Scorpœna antennata. Lin. édit. de Gmelin. Scorpèn,e à antennes. Bonaterrc, pi. de l'Enc. métb. (2) Scorpœna fasciâ oculari scorpœna anten-^ nata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 161 , sp. 5. — Artedi, Gen. pisc. geii. 33 ^ 11° 5. addilamcnt. S o N m N r» DES SCORPENES. 359 insectes, ont fait donner à ranimai dont nous parlons le nom de scorpène antennée: Au dessous de chacun des organes de la vue , on compte communément deux ran- gées de petits aiguillons. Chaque narine a deux ouvertures situées très-près des yeux. Les mâchoires , avancées l'une autant que l'autre , sont garnies de dents petites et aiguës. Des écailles semblables à celles du dos revêtent les opercules. Les onze ou douze premiers rayons de la nageoire du dos sont aiguillonnés , très-longs , et réunis uniquement, près de leur base, par une membrane très-basse, qui s'étend oblique- ment de l'un à l'autre, s'élève un peu contre la partie postérieure de ces grands aiguillons, et s'abaisse auprès de leur partie antérieure/ La membrane des nageoires pectorales ne s'étend pas jusqu'au bord antérieur de la nageoire de l'anus ; mais les rayons qui la soutiennent la dépassent, et se prolongent la plupart jusqu'à l'extrémité de la nageoire caudale, qui est arrondie. Une raie très-foncée traverse obliquement le globe de l'œil. On voit d'ailleurs des taches assez grandes et irrégulières sur la tête, de petites taches sur les rayons des nageoires, Z 4 36o HISTOIRE et des bandes transversales sur le corps, ainsi que sur la queue. La scorpène antennée vit communément de poissons jeunes ou foibies. Le goût de sa chair est exquis (i) (2). (i) 6 rayons à la membrane des branchies. 12 aiguillons et 12 rayons articulés à la nageoire du dos. 17 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 3 aiguillons et 7 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 12 rayons à la nageoire de la queue. (2) On prend ce poisson au filet et à l'hameçon, S o N N 1 N 1. /'/. ^J.JI . .v.s.r. 3o' De Se tu- n® I , tab. 3 , fig. 1. Louw. Renard , Poissons , i , pi, vi , fig. 41 > P- 12; pi. XLUl, n^ 2i5. Kalkoeven visch. Valent. Ind. 5 , p. 41 5 , fig. 21 5. Amhoynsche visch. Nieuh. Ind. 2 , p. 268 , fig. 4- — "NYillugbby, Iclith. append. p. i , tab. 2 , fig. 5. Perça amboiiiensis. Ray, Pisc. p. 98 , n" 26. (2) La scorpène volante. En allemand , Jliegender 56â HISTOIRE pectorales éleudues ou conformées de ma- nière à lui donner ]a faculté de s'élever à quelques toises dans ralmosphère , à &'y soutenir pendant quelques instans, et à ne retomber dans son fluide natal qu'en par- courant une courbe très -longue. Ces na- geoires pecîojales sont assez grandes dans la scorpène volante pour dépasser la longueur du corps; et d'ailleurs la membrane qui en réunit les rayons est assez large et assez; drachenhopf , fliegender stichling. En hollandaîs , vticgende stackel- baars , kalkcci^enviach , kalkantje y amboynischevisch. Aux Indes, ikan suangi y louti^. Purca dorso monopterygio capite cavernoso, maxillâ superiore cirris quatuor , caudâ suhrotandâ utrinque aculeatâ. Gronov. Mus. 2, p. 55 , n^' 191. Perça dorso monopterygio : operculis diacantJiîa squamosLS , cilils maxillàque superiore cirrosis , caudà rotundatâ utrinque aculeatâ, Gronov. Zooph. i y p. 89 , n^ 294. Pseudopterus colore suh-ohscuro ant fusco îineis sub-cœruleis , etc. et Pseudopterus Iineis croceis , etc, Klein , Miss. pisc. 5 , p. 76 , n"* i et 2 , tab. 4 , fig. 6. Scorpœna pinnis dorsalibus tredecini , cirris senia prnnis pectoralibus corpore longioribus scorpcena volitans. Lin. Sysl. nat. edit. Ginel. gen. 161 , s\i. 4* Scorpœna pinnis pectoralibus , trunco longioribus , , . scorpœna uoliûans. Artedi,Gen. pisc. edit. Walbaum > gen. 55, u^ 4* addilament. Soi^Kii^i» DES S C O R P E N E S. 305 souple entre chacun de ces longs cylindres, pour qu'ils puissent être écartés et rappro- ehés Tun de Fautre très-sensiblement; que l'ensemble de la nageoire qu'ils composent s'étende ou se rétrécisse à la volonté de ranimai ; que le poisson puisse agir sur l'air par une surface très-ample ou très-resserrée; qu'indépendamment de l'inégalité des efforts de ses muscles , la scorpène emploie une sorte d'aile plus développée , lorsqu'elle frappe en arrière contre les couches atmos- phériques, que lorsque, ramenant en avant sa nageoire pour donner un nouveau coup d'aile ou de rame, elle comprime également en avant une partie des couches qu'elle traverse ; qu'il y ait une supériorité très- marquée du point d'appui qu'elle trouve dans la première de ces deux manœuvres, à la résistance qu'elle éprouve dans la se- conde ; et qu'ainsi elle jouisse d'une des conditions les plus nécessaires au vol des animaux. Mais si la facilité de voltiger dont est douée la scorpène que nous décrivons, lui fait éviter quelgiiefois la dent meurtrière des gros poissons qui la poursuivent, elle ne peut pas la mettre à l'abri des pêcheurs qui la recherchent , et qui s'efforcent d'au- 5G4 HISTOIRE tant plus de la saisir, que vsa chair est dé- licieuse (i); elle la livre même quelquefois entre leurs mains, en la faiianl donner dans leurs }iièges , ou tomber dans leurs filets , loiS |u'attaquée avec trop d'avantage, oa menacée de trop grands dangers au milieu de l'eau, elle s'élance du sein de ce fluide dans celui de Tatmosphère. C'est dans les rivières du Japon et dans cellps d'Atnboine que Ton a particulièrement observé ses précautions heureuses ou fu^ nestes, et ses autres habitudes (2). 11 paroît qu'elle ne se nouriit communément (jue de poissons très -jeunes, ou peu redoutables pour elle. Sa peau est revêtue de petites écailles placées avec ordie les unes au dessus des autres. Elle présente d'ailleurs dv^s bandes transversales alternativement orangées et blanches, et dont les unes sont larges et les autres étroiles. Les rayons aiguillonnés (i) Ou la compare pour le goût à celle tle notre perche. S o n n i n i. (2) Cetle espèce nV.sl pas très-commune , peut-être à CrTuse de la bonté de sa chair qui provoc[ue à sa destruction. Son n i£f u DES SCORPENES. 56$ de la nageoire dorsale sont variés de jauue et de brun; les autres rayons de la même nageoire noirs et tachés de jaune (i), et les pectorales et les thoracines violettes , et ta- chetées de blanc. Des points blancs marquent le cours de la ligue latérale. L'iris présente des rayons bleus et des rayons noirs. Et quant auK formes de la scorpène volante, il suffira de remarquer que la tête , très- large par devant, est garnie de barbillons et d'aiguillons; que les deux mâchoires > également avancées, sont armées de dents petites et aiguës; que les lèvres sont exten- sibles; que ia langue est petite, pointue, et un peu libre dans ses mouvemens; que de petites écailles sont placées sur les opercules; et que la membrane, qui réunit les rayons aiguillonnés de la nageoire du dos , est trè^- (i) 6 rayons à la membrane des branchies. 12 aiguillons et 12 rayons arliculés à la nageoire dorsale. 14 rayons à cbacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 3 rayons aigîiillonnés et 7 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 12 rayons à la nageoire de la queae , qui est arrondie. 566 HISTOIRE basse, comme la membrane analogue de la scorpène autennée (i). (i) Bloch a fait sur les parties internes de la scorpène Volante les observations qui suivent: Le foie est grand, divisé en deux lobes oblongs ,et d'un jaune foncé. L^ vésicule du fiel et la rate sont petites. L'estomac épais a la forme d'un sac. Le canal intestinal commence à la partie supérieure de l'estomac ; il descend vers la partie inférieure , forme une courbure , remonte en- suite jusqu'au diaphragme, d'où il redescend, forme ensuite une seconde courbure , et va se terminer à l'anus; la vésicule d'air est courte, large et épaisse j elle s'étend depuis le diaphragme jusqu'au milieu de la cavité du ventre. Les reins sont placés le long du dos. (Hist. nat. des poissons, genre 26^; article de la scorpène volante. ) Soj^nini* DES SCOMBEROMORES. SG; QUATRE-VINGT-SEPTIEME GENRE. PAR LACÉPÈDE. LES SCOMBEROMORES. Une seule nageoire dorsale; de petites nageoires au dessus et au dessous de la queue; point d'aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. ESPECE. Le scombéromore plumier; scnmhero- morus Plumierii, — Huit petites nageoires au dessus et au dessous de la queue ; les (deux mâchoires également avancées. 568 HISTOIRE LE SCOMBÉROMORE PLUMIER (i), PAR L A C É P Ê D E. J_jES peintures sur vélin qui font partie de la collection du muséum d'histoire natu^ relie , renferment la figure d'un poisson î'eprésenté d'après un dessin de Plumier, et qui paroît avoir beaucoup de rapports avec la bonite. Le savant voyageur que nous venons de citer l'avoit même appelé bonite ou pélamis, petite et tachetée , vul- gairement tézard. Mais les caractères géné- riques que montrent les vrais scombres, et particulièrement la bonite, ne se retrouvant pas sur le ptiisson plumier, nous avons dti 4e séparer de cette famille. Les principes de distribution méthodique que nous suivons (i) Scomberomorus Plumieril. Il nous paroît que l'ou doit regarder, comme une variété de notre scombéromore plumier, le poisson que Blocli a décrit sous te nom de scomber regalis ou tassard j et dont il a donné la figure pi. cccxxxiii (*). (^) Voyez rarticie du tassard à la suite de celui-ci. S 0 N H I N I. nous DES SCOMBEROMORES. SGg nous ont même engagés à Tinscrire dans un genre particulier que nous avons nommé scumhéromore , pour désigner les ressem- blances qui le lient avec celui des scombres, et dont nous aurions placé la notice à la suite de Thistoire de ces derniers , si quelques circonstances ne s'y étoient opposées. Le scombéromore plumier vit dans les eaux de la Martinique. Sa nageoire dorsale présente deux portions si distinctes par leurs figures, que Ton croiroit avoir sous les yeux deux nageoires dorsales très - rapprochées. La première de ces portions est triangulaire et composée de vingt rayons aiguillonnés,- la seconde est placée au dessus de celle de l'anus , à laquelle elle ressemble par son étendue, ainsi que par sa forme comparable à celle d'une faux. Huit petites nageoires paroissent au dessus et au dessous de la queue. Les couleurs de ranimai sont d'ail- leurs magnifiques : Tazur de son dos et Fargenté de sa partie inférieure sont relevés par les teintes brillantes de ses nageoires, et par l'éclat d'une bande dorée qui s'étend le long de la ligne latérale, et règne entre deux rangées longitudinales de taches irré- gulières et d'un jaune doré. Pow*, Tome VI IL A a 370 HISTOIRE LE TASSARD (i), PAR LE DOCTEUR BLOC H. V_>E poisson se distingue par sa rayure d'or latérale qui va le long du corps. Le manuscrit du P. Plumier m'en a fourni le dessin , qui n'annonce point le nombre des rayons de la membrane bran- chiale. La nageoire pectorale porte seize rayons ; la ventrale six; celle de l'anus dix; celle de la queue vingt-un ; la première dorsale dix- huit, et la seconde treize. Le dessin représente encore sept petites nageoires derx^ière celle de l'anus, et huit autres derrière la dorsale. La tête est comprimée, alépidote et ter- »i»i ■ ' ''' ' ... I (i) £,6 tassard f on tazard. En allemand ,hœnigsr- fisch. En anglais , huig-fish. Par les hollandais établis aux Indes , conings-visch , magelange-conings-visch. A Ceilan, aracola. Par les lamouls de Tranq[ae])ar ? M>olra7nin. Scomher regalls ; le tassard. DU T A S S A R D. Syî minée en pointe obtuse. Les mâchoires sont de longueur égale , et armées de dents poin- tues et isolées. Les os des lèvres sont larges; les narines doubles,- celles du devant sont rondes,* les autres ovales et tout près des yeux , dont la prunelle noire est placée dans un iris doré. L'ouverture des ouïes est grande 5 le troiic est alongé , charnu et sans écailles. La ligne latérale, à peine percep- tible, commence à la pro^^imité du dos, dont elle s'éloigne derrière la nageoire pec- torale jusqu'à la rayure dorée susmention- née , dans laquelle elle s'étend en droite ligne jusqu'à la nageoire de la queue. Au dessus et au dessous de cette rayure se trouvent des taches ovales de la même cou- leur. Le ventre est rond, court, et l'anus est au milieu du corps. Tout le corps est couvert d'une belle peau argentée , à ïex^ ception des nageoires, qui sont jaunes. La première nageoire dorsale, qui n'est séparée de la seconde que par un très-petit inter- valle, compte dix -huit rayons durs, qui vont en diminuant; tous les autres rayons> hormis le premier de la ventrale, sont mous et ramifiés. Nieuhof et Val en tin placent ce poisson A a 2 572 HISTOIRE aux Incles orientales; Plumier et Dutertre Y ont encore vu aux Indes occidentales près des Antilles. Le dernier, qui le prend pour une espèce de brochet, rapporte qu'il fait son séjour ordinaire entre les iles où le cou- rant est le plus rapide,* qu'il est très-vorace; qu'il mord à rhameçon garni soit de lard, soit d'un crabe ou d'un morceau de bois ; qu'il nage d'une vitesse qui le fait atteindre un vaisseau dqnt il aperçoit l'hameçon de loin. Il nous dit encore qu'il déchire la ligne, dès qu'elle est foible et sans fil d'ar- chal ; que l'on en avoit pris par fois avec deux ou trois crochets d'hameçon dans le corps. Cet auteur leur attribue encore une chair blanche et de bon goût , mais moins digeslive que celle du brochet. Nieulîof raconte que ce poisson est estimé pour le plus délicat aux Indes , et qu'il doit son nom de kœnigsjîsch (poisson royal) à sa délicatesse. Je reçus une variété du tassard de New- Yorck, sous le nom de maquereau d'Es^ pagne. Il avoit des écailles petites, minces et rondes , qui se détachoient facilement ; mais les écailles des côtés étoient oblongues et fortement attachées à la peau. Les taches D U T A s s A R D. 573 jaunes étoient rondes, et la ligne latérale étoit un peu serpentée en arrière : la na- geoire pectorale étoit aussi un peu plus longue et en forme de faucille. John m'écrit de Tranquebar que ce poisson ne s'y trouve pas en grand nombre , et qu'il est un des mets les plus délicats à cause de sa chair tendre et grasse. On le mange ou frais, ou salé, ou ma- riné : on en prend en grand nombre , parce qu'ils se tiennent ensemble. La mer en est le séjour ordinaire ; il y fraie aussi. Cepen- dant il fait aussi des émigrations dans les rivières. Nieuhof lui donne sept pieds de long. C'est sur les côtes de l'Afrique , près de Maroc , sur-tout dans la petite baie près de Pamara et de S te. -Croix en Barbarie , qu'on le prend en grande quantité, et qu'on en fliit un trafic assez important. Les nègres en font la pêche; ils le salent, et les français' l'exportent aux îles Canaries et Açores. Dans ces contrées il est du nombre des poissons de passage ,* il arrive vers la fin de juin, époque de sa pêche, qui dure jusqu'en août. On en prend le plus dans les courans. Les plus petits ont cinq à six livres, et les gros pèsent quinze à vingt livres. 11 a la A a 3 574 HISTOIRE chair molle dans ces régions, maïs cette mollesse se perd par la salaison. L'on se sert du sel de mer d'Afrique , faute de l'espagnol, que Ton préfère, parce que le poisson s'y conserve mieux. Les bâtimens français , construits pour le commerce de cette espèce de poissons, sont d'ordinaire de soixante à quatre-vingts ton- neaux. Dès qu'un bâtiment arrive, le maître de la cargaison se rend chez le gouverneur ou Talcayde , le seul personnage à qui il ait à faire. Celui-ci commande les pêcheurs, qui vont à la pêche avec des bateaux gar- nis chacun de cinq nègres , dont quatre rament et le cinquième tend les filets. Au retour de ces bateaux, on donne les poissons par centaine au capitaine , et l'on en compte deux pour ceux qui n'ont pas le poids de dix livres. Pour lors le matelot les fend depuis la tête jusqu'à la queue, en sort les entrailles et en coupe la tête; l'épine du dos reste; après on les rince dans l'eau de la mer , on les met sur une planche en pente pour faire découler l'eau, et on les sale à l'instant même. Si la pêche est assez forte , au point que les bateliers ne suffisent pas à l'ouvrage , l'on paye des nègres pour aider. D U TA S S A R D. SyS Souvent la cargaison d'un de ces bâtimens s'achève en deux jours, preuve que ces con- trées ont une grande abondance de ces poissons. Les français qui font ce commerce son€ eu partie provençaux, en partie établis à Cadix. Le même commerce attire aussi quelques bâtimens anglais vers les côtes de Fez et de Maroc. Willughb}^, Ray, Jonston et Ruysch sont dans Terreur , en prenant ce poisson pour le guarubucu de Marcgrave, celui-ci n'ayant point de taches jaunes, et sa dorsale étant courte. Nous devons la connoissance de notre poisson à Nieuhof; mais son dessin est très- défectueux, le représentant sans ventrale, sans écailles , sans ligne latérale , et avec une seule dorsale courte. AVillughby Fa copié, et nous en a fourni un dessin qui n'est pas tout à fait si mauvais, à moins qu'il n'ait prétendu nous rendre le guaru- bucu de Marcgrave, qui est le thon. Valentin Fa encore mal dessiné , mais Renard l'a un peu mieux représenté. Le nouveau dessin de Duhamel n'a pas donné la juste longueur à la dorsale anté- rieure. Aa 4 376 HISTOIRE Tous les auteurs systématiques ont exclu ce poisson ; mais il faut s'étonner que Bona- terre ne Tait point admis dans son Ency- clopédie ichlhyologique ,* tandis que son compatriote Didiamel en a fait récemment la description et le dessin. J'ignore par quel motif Boddaert a mis notre poisson au nombre des labres. DES GASTEROSf EES. 577 QUATRE -^^NGT- HUITIÈME GEN. PAR L A C É P È D E. LES GASTÉROSTÉES. Une seule nageoire dorsale; des aiguillons isolés ou presque isolés au devant de la Dageoire du dos; une carène longitudinale de chaque côté de la queue; un ou deux rayons au plus à chaque nageoire thora- cine; ces rayons aiguillonnés. PREMIÈRE ESPÈCE. Le gastérostée evinocue ; gasterosleiis teracLileatus . — Trois aiguillons au devant de la nageoire du dos. SECONDE ESPÈCE. Lé gastérostée épinociiette; gaste- rosteus pungUiiis. — Dix aiguillons au devant de la nageoire du dos. troisième espèce. Le gastérostée ^visacbie; gasterosteus spinackia. — Quinze aiguillons au devant de la nageoire du dos. 378 HISTOIRE L'ÉPINOCHE (i), LA PETITE ÉPINOCHE (2), LA GRANDE ÉPINOCHE (3). LE GASTEROSTÉE EPINOCHE (4), LE GASTEROSTÉE EPINOCHETTE (5), ET LE GASTEROSTÉE SPINACHIE (6), PAU L A C É P É D E. 1^, 2® ET S'^ ESPÈCES. Lj'est dans les eaux douces de l'Europe que vit répinoche. Ce gastérostée est un des plus petits poissons que Ton connoisse : à peine parvient -il à la longueur d'un déci- mètre (trois pouces et demi environ); aussi (i) L'épinoche , épinarde et escïiarde. En allemanc! , stichling y stachelfisch ^ wolf. En Prusse , stechbuttel, atechling. En Norvège , stihling ^ hornsille , lille , tind , oure y hundstigler , hundstage. E»i Suède , spigg , shit- ^/'^rtsT j "lot que les personnes qui se piquent de bien parler leur langue prononcent shœttspigg. En Hol- lande, steckel-baars. En Danemark, hunde-stpyle ^ gund-sttchel y hund-atigel ^ tind-oret. Au Groenland , DES GASTEROSTEES. 679 a-t-on voulu qu'il occupât dans l'échelle de la durée une place aussi éloignée des poissons kakllisak. En Islande , hornsille. En Italie , strat- zarlgla. Gasterosteus spinis dorsalihus tribus gasfe- rosteus aculeatus. Lin. Syst. nat. cdit. Gmel. gen. 169, sp. I. So N N 1 N 1. (2) L* épinochette , petite épinoche. A Hambourg , stichling , stlchbuttel. En Livonie , seesstlcJiling , steckerling , stachelfisch. En Estonie , oggalick y oggalunck. En différentes provinces du royannie de Suède, benunge , gaddfur ^ gorqieadd , hundstagg , shinnaling. En Hollande , steckelbaars. En Italie , spinarola. Gasterosteits spinis dorsalibus decem gaste^ rosteus pungitius. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 8. S o N N 1 N I. (5) La grande épinoche. E\\ Danemarck , trangs- narre , erskraber. En Suède , tenckantiga spiggen. En Norvège , store, tind-oure. En Angleterre , sticklebacky great pricklehack. Gasterosteus spinis dorsalibus quindecim, . . . gaste- rosteus spinachia. Lin. Syst. nat. çdit. Gmel. gen. 169, sp. 10. S o N N 1 N I. (4) Gasterosteus teraculeatus. En Suède , skittspigg, r,kittbâr den stôrre. En Ani^leterre , steckle back , banslïckle , sharpling. Dans quelques provinces méri- dionales de France, épinarde. Gastré trois épines. Daubenton , Encycl. çiétli. — Bonaterrc ,pl. de TEnc, méth. — Bloch,pl. i.iii, fig. 3. 58o HISTOIRE les plus favorisés que sur celle des grandeurs. On a écrit qu'il ne vivoit tout au pi us que trois Gasterosteun aculeatus. Lin. édit. de Gnielin. — Faun. Siiec. 556. Gasterosteus in dorso tribus. Artedi , gen. 62 , sp. 26, syn. 80. — MlUler, Prodroni. Z(iol. Datiic. p. 4? j^i" 5. — Gron. Mus. i , p. 49, n^ 1 1 1-, Zoopli. p. i54 j n"4o5' Centriscus duobus in dorso arraato aculeis ^ totidem in ventre. Klein , Miss. pisc. 4 j P- 4'^ > ^^^ 2 , tab. 14 f fig. 4 et 5. Spinarella. Belon , Aquat. p. 527. — Brit. Zool. 5 > p. 217, n^ I. — Willuglib}»- , Iclithyol. 541 • — Ray, Pisc. 145. Epinoche. Rondelet , des Poissons de rivière , chap. 27. Stichling et staclielftsch. "Wulff , Ichtîi. Epinoche. Valmont de Bomare , Dicl. d'hist. nat. (5) Gasterosteus pungitius. En Suède , skittspigg den mindre. En Angleterre, ihe lesser sticklebach y the lesser sharpling. Gasterosteus pungitius. Lin. édit. de Gmclin. Gastré epinoche. Daubenton , Encycl. méthod. — Bonalcrre, pi. de PEncycl. méth. — Bloeh , pi. lui, fig 4- — Faun. Snec. 557. Gasterosteus aculeis in dorso tribus. Artedi , g^A-\, 52, sp. 97, nyn. 80. — Gronov. Mus. i , p. 5o , n^ 112 ; Zoopli. p. i54) n** 4^6. Centriscus spinis decem vel undeciin , etc. Klein, Miss. pisc. 4 , p- 48 > ï^^ 4- Spinarella pusillus. Bclon , Aquat. p. 227. — Gesn. Aquat. p. 8; !con. anim. p. -i^/^-^ Tliierb. p. 1^0, a. DES GASTEROSTEES. 58i ans. Quelque sûres qu'aieni: pu paroître les observations sur lesquelles on a fondé cette assertion, nous croyons qu'elles ont porté sur des accideus individuels plutôt que sur des faits généraux ; et nous regardons comme bien peu vraisemblable une aussi grande brièveté dans la vie d'un animal qui , dans ses formes, dans ses qualités, dans son séjour, dans ses mouvemens , dans ses autres actes, Pungitius , alterum geniis. AIdrov. Fisc. p. 628. —^ Ray, Fisc. p. 145 , n^ 4. Lesser stlckleback. Willugliby , Iclitli. p. 542. Ten spined sticklebach. Brit. Zool. 5 , p. 2 19 , n'' 2. (6) Gasterosteus spinachia. Dans plusieurs contrées de l'Allemagne , steinbicker» Dans plusieurs pays du Nord , ersskraper. G a&tré quinze- épine s. Daubenton , Encyc. niétli. — Bonalerre , pi. de TEncycl. mélliod. Gasterosteus spinachia. Lin. édit. de Gmelin. — Faun. Suecic. 358. — Gronov. Mus. 1 , p. 5o , n*^ 1 13 j Zoopli. p. ï54> n*^4^7' — Bloch , pi. lui, fîg. i. Gasterosteus pentagonus. Mus. Ad. Frid. p. 54» Centriscus aculeis quindecim in dorso. Klein , Miss, pisc. 4 , p. 48, n° I. Aculeatus vel pungitius marinus longus. Willughby, Iclitli. p. 540 , tab. X , i3 , fîg. 2 ; Append. p. 25. — Ray, Pisc. p. 145 , n*^ i5. Fifteen spined stickleback, Brit. Zool. 3 ; p. 220, n° 3. 382 HISTOIRE dans sa nourriture , ne présente aucune différence très -marquée avec des poissons qui vivent pendant un très-grand nombre d'années. Et d'ailleurs ne reconnoît-on pas dans répinoche la présence ou Tintluence de toutes les causes que nous avons assignées à la longueur très -remarquable de la vie des liabitans des eaux, et particulièrement des poissons considérés en général? C'est dans le printems que ce petit osseux dépose ses œufs sur les plantes aquatiques, qui les maintiennent à une assez grande proximité de la surface des lacs ou des ri- vières, pour que la chaleur du soleil favorise leur développement. Il se nourrit de vers, de chrj^salides , d'insectes que les bords des eaux peuvent lui présenter, d'œufs de pois- sons ; et , malgré sa foiblesse , il attaque quelquefois des poissons à la vérité extrê- mement jeunes, et venant, pour ainsi dire, d'éclore. Les aiguillons dont son dos est armé , et le bouclier ainsi que les lames dont son corps est revêtu, le défendent mieux qu'on ne le croiroit au premier coup d'œil, de l'attaque de plusieurs des animaux qui vivent dans les mêmes eaux que lui : mais ils ne le garantissent pas de vers intestinaux DES GASTEROSTEES. 583 dont il est fréquemment la victime (1)5 ils ne le préservent pas non plus de la recherche des pêcheurs. On ne le prend pas cependant^ au moins le plus souvent , pour la nourri- ture de l'homme, parce que son goût est rarement très-agréable : mais, comme cette espèce est grasse et féconde en individus , il est plusieurs contrées où Ton répand les épinoches par milliers dans les champs, sur lesquels elles forment en se corrompant un excellent fumier; ou bien on les emploie à engraisser, dans les basse-cours voisines des lacs qui leur ont servi dliabitation , des canards, des cochons et d'autres animaux utiles dans réconomiç domestique (2). On peut aussi exprimer de milliers d'épi- noches une assez grande quantité d'huile bonne à brûler ,* et nous ne devons pas (1) Il est aussi tourmenté par une espèce de binocle , qui s'attache fortement à son corps pour le sucer , et que Geoffro)'^, dans sou Histoire des insectes des en- virons de Paris , a nommée binocle du gastérote. S O N N I N T. . (2) On peut, dit Blocli , s'en servir encore plus utilement , en y joignant de la glaise, pour engraisser les jeunes canards et pour nourrir les porcs. ( Hist. bat.' des poissons , s^^ti. 4r , article de Vépinoche. ) S.o N N 1 N 1. 584 HISTOIRE oublier de faire remarquer qu'il est un grand nombre d'espèces de poissons, dédai- gnées à cause du goût peu agréable de leur chair, dont on pourroit tirer , comme de Tépinoche, un aliment convenable à plu- sieurs animaux, un engrais très- propre à fertiliser nos campagnes , ou une huile très- utile à plusieurs arts. Les yeux de i'épinoche sont sailîans, et ses mâchoires presque aussi avancées Tune que l'autre : chaque ligne latérale est mar- quée ou recouverte par des plaques osseuses placées transversalement, plus petites vers la têle ainsi que vers la queue , et qui , au nombre de vingt-cinq , de vingt-six ou de vingt-sept, forment une sorte de cuirasse assez solide. Deux os a longés , durs , et affer- mis antérieurement par un troisième , cou- vrent le ventre comme un bouclier ; et de là vient le nom générique de gastérostée que porte Tépinoche. Chaque thoracine est composée de deux rayons : le premier , grand, pointu, et presque toujours dentelé j frappe aisément la vue; le second, blanc, très - court , très - mou , est difficilement aperçu. Trois aiguillons alongés, et séparés Tun de l'autre , s'élèvent au devant de la nageoire DES GASTEROSTEES. 585 nageoire du dos : les deux premiers sont den- telés des deux côtés,- le troisième Test quel- quefois, mais il est presque toujours moins haut que les deux premiers. On compte trois lobes au foie, qui est très-étendu , et dont le lobe droit est par- ticulièrement très-long. On ne voit pas de cœcum auprès du pylore; et le canal intes- tinal se recourbe à peine vers la tête, avant de s'avancer en ligne droite vers l'anus; ce qui doit faire présumer que les sucs diges^ tifs de Tépinoche sont très-actifs. La vésicule natatoire est épaisse, simple, grande, et attachée à l'épine du dos, dont cependant on peut la séparer avec facilité. Au reste, l'iris, l'opercule branchial et les côtés de l'épinoche brillent de l'éclat de l'argent,* ses nageoires, de celui de l'or, et sa gorge , ainsi que sa poitrine , montrent souvent celui du rubis (i) {2). (j) A la membrane des branchies de l'épinoche 3 rayons. A la nageoire du dos I2 A chacune des pectorales . ... lo A chacune des thoracines. ... 2 A celle de l'anus 9 A celle de la queue , qui est recti- ligne 12 Poiss, Tome VIII, Bb 586 HISTOIRE L'épinochette vit en troupes nombreuses dans les lacs et clans les mers de l'Europe; on la voit pendant le printems auprès des embouchures des fleuves; et, suivant Noël, on la pêche dans la Seine ^ jusqu'au dessus de Quilleboeuf (3). La spinachie ne se trouve ordinairement que dans la mer. Elle est plus grande du double , ou environ , que Fépinoche, pendant que répinochette ne parvient communément qu'à la longueur d'un demi-décimètre (vingt lignes environ). (2) L'épi noclie se trouve plus communément dans les eaux stagnantes et dans les rivières dont le cours est lent ; on le voit aussi quelquefois dans la mer, et à l'embouchure des rivières où se mêlent les eaux salées. Il y a une grande quantité de ces poissons aux environs de Dantzick , et l'on s'ea sert pour faire de l'huile. Ils sont fort communs dans la rivière de Bièvi e €t dans quelques autres des environs de Paris. On les voit nager continuellement en bandes et avec beau- coup de vitesse , sur- tout quand le tems est beau et serein *, lorsque le ciel est couvert , ils se tiennent eu repos et se laissent prendre aisément. Sonninj. (5) La petite épinoche se trouve fréquemment dans la mer du Nord, dans la Baltique , de même que dans les lacs et les lagunes qui communiquent à la mer. Elle est très - difficile à prendre, parce qu'elle passe entre les filets ; au reste les pêcheurs n'en font aucun rn$ et la rejettent coaime inutile. Soni^iki. DES GASTEROSTEES. 687 Cette épinochette est d'ailleurs dénuée de lames osseuses et même d'écaillés facilement visibles; sa couleur est jaune sur son dos, et blanche ou argentée sur sa partie infé- rieure (1) (2). La spinachie offre à peu près le même ton et la même disposition dans ses nuances que l'épinochette ; mais ses côtés sont garnis de lames dures. Elle a de plus le museau avancé en forme de tube, l'ouverture de (i) A la nageoire du dos de l'épino- chette 11 rayons. A chacune des pectorales .... lo A chacune des thoracines, dont la membrane est très-blanche . . 2 A la nageoire de Tanus . • . • 11 A celle de la queue i3 (2) Selon les observations du docteur Bloch , le cœur de la petite épinoche est à peine aussi gros qu'un grain de chenevis et de forme triangulaire. Son foie a beaucoup de grosseur , proportion gardée j il est divisé en trois lobes, dont l'un est fort long. La rate est très- petite et triangulaire ; l'estomac alongé ; le canal intestinal court , sans appendices et à une seule sinuosité ; la vessie d'air simple et épaisse ; enfin le péritoine blanc et pointillé de noir. Son NiNi. Bb a 388 HISTOIRE la bouche petite, et Topercule ciselé en rajoiis (j) (ii). (i) A la nageoire du dos de la spi- nacliie 6 ou 7 rayons. A chacune des pectorales . . lo A chacune des thoracines. . . 2 A celle de l'anus 6 ou 7 A celle de la queue , qui est arrondie 12 (2) Le foie de la grande épinoche se divise en quatre lobes, dont le droit est fort long. L'estomac a la forme d'un sac ; le canal intestinal a deux sinuosités, et sa partie supérieure est large. L'ovaire consiste en deux C3'^liudres qui se réunissent au trou ombilical; Bloch y a trouvé cent quatre -vingt -huit œufs d'un jaune pâle et de la gi'osseur d'un grain de millet ; la peau de la vessie d'air est très-mince. Le même observateur que je viens de citer a compté qnaranle-une vertèbres à l'épine du dos , et dix-sept côtes de chaque côté. . La mer du Nord et la Baltique nourrissent beaucoup de grandes épinoches ; il y en a sur -tout une grande quantité sur les côtes de la HoUancTe; mais ils n'entrent pas dans les eaux douces , ni même dans les embou- chures des fleuves. Ces poissons vivent de vers , d'in- sectes , de petits crustacés et du frai des autres poissons. On peut en prendre un grand nombre en l'attirant dans les filets par la lueur des fcUx qu'on allume sur la côte ou dans des bateaux. Les pauvres ne dédaignent pas de s'en nourrir-, mais l'usage le plus ordinaire est d'en tirer de l'huile ou de fumer les terres. Sonnini. DES CENTROPODES. 089 QUATRE-VINGT-NEUVIÈME GEN. PARI.ACÉPÈDE. LES CENTROPODES. JJeux nageoires dorsales; un aiguillon et cinq ou six rayons articulés très-petits à chaque nageoire thoracine; point de piquans isolés au devant des nageoires du dos , mais les raj^ons de la première dorsale à peine réunis par une membrane ; point de carène latérale à la queue. ESPECE. Le centropode rhomboïdal ; centro- podus rhombeus, — Le corps revêtu de petites écailles. Bh 3 Sgo HISTOIRE L'ABOU-TABAK (i), LE CENTROPODE RHOMBOIDAL (2), PAR liACÉPÈDE. J_j A conformation de ce poisson nous oblige à le placer dans un genre particulier. 11 a été observé par Forskœl dans la mer Rouge. Les petites écailles dont il est re- vêtu brillent comme des lames d'argent. Les nageoires sont blanches, excepté celle (i) Abou-tahak j ahou garr , noms arabes de ce poisson. Centrogaster pinnis ventralibus uni-radiatis i centrogaater rhombeus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170 bis, sp. 4. — Artedi , Gen. pisc. nov. gen. varioruni auctorum , n° 4- Sconiber pinnis ventrallbas uni-radiatis» ., scomber rhombeus. Forskœl , Faun. jËgypt. Arab. p. 58 , n*^ ']^» Se N N 1 N 1. (2) Centropodus rhombeus. Forskœl , Fann. Arab. p. 58 , n^ 78. Centrogaster. Lin. édit. de Gmelin. Scpmbre tabak, Bonaterre , pi. de TEnc. jnéth. DES CENTROPODÊS. 591 de la queue, qui est d'un verd bleuâtre; et la seconde dorsale est noire dans sa partie la plus élevée. Cette seconde nageoire du dos est d'ailleurs triangulaire et écailleuse dans sa partie antérieure , comme celle de l'anus, et basse, ainsi que transparente, dans le reste de son étendue. Les cinq rayons articulés qui , réunis avec un aiguillon , com- posent chacune des nageoires thoracines, sont à peine visibles (1). Une membrane assez peu large soutient les quatre ou cinq piquans qui forment la première dorsale. Les dents sont déliées et nombreuses; et au dessus du bout de la laùgue on voit une callo- sité ovale et rude. La queue proprement dite est très-courte ; ce qui donne à chaque côté de l'animal une figure rhomboïdale. (1) A la membrane Ses branchies . 6 rayons. A la première nageoire du dos . 4 on 5 A la seconde 32 A chacune des pectorales . ... i5 A chacune des thoracines .... 6 A celle de Tanus 54 A celle de la cjucue, qui est un peu arrondie , , 16 Bb 4 Sga HISTOIRE QUATRE-VINGT-DIXIEME GENRE, PAR LACÉPÈDE. LES CENTROGASTÈRES. 1^ u A T R E aiguillons et six rayons articulés à chaque nageoire thoracine, PREMIÈRE ESPÈCE, Le centrogastère brunâtre; centro- gaster fuscescens. • — La nageoire dorsale très -longue; celle de la queue très -peu fourchue; la couleur du dessus du corps brune. SECONDE ESPÈCE. Le CENTROGASTÈRE ARGENTÉ; centw- gaster argentatus, — > La nageoire de la queue fourchue; la couleur du dessus du corps argentée. DES CENTROGASTERES. SgS LE CENTROGASTERE BRUNATRE (i) (2) , ET LE CENTROGASTERE ARGENTÉ (5) (4) , PAR LACÉPÈDE, le ET 2^ ESPÈCES. . Les mers qui arrosent le Japon nour-- rissent ces deux centrogastères , dont on doit la connoissance au savant Houttuyn , (1) Centrogaster fuscescens. Idem. Lin. édit. de Gmelin. -^ Houttuyn , AcL Haarl. XX , 2 , p. 353 , n" 21. (2) En hollandais , hruinachtige doornbuik. Centrogaster fuscus , suhtus albicans caudâ suh- hifurcâ centrogaster fuscescens. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170 bis, sp. 1. — A rledi , Gen. pisc nov. gen. Houttuyiii, n*^ i. Sonî^imi. (5) Centrogaster argentatus. Idem. Lin. édit. de Gmelin. — Houttuyn, Act. Haarl. XX , 2 , p. 354 , n^' 22. (4) En hollandais , versilverde doornhuih. Centrogaster argenteus , nuchœ guttâ magna fuscà^ 394 HISTOIRE et dont le nom générique vient des aiguil- lons que l'on voit au dessous de leur corps, et qui composent une partie de leurs na- geoires inférieures. Ces poissons ne par- viennent qu'à une k»jgueur très-peu con- sidérable : le brunâtre n'a pas ordinairement deux décimètres (sept pouces) de long, et Fargenté n'en a qu'un. La mâchoire supé- rieure du premier est garnie de dents ai- guës; le second a sur la nuque une grande tache brune, et com.munément arrondie. Les notes suivantes (i) et (2) et le tableau de leur genre indiquent leurs autres traits principaux. pinnœ dorsalis nigricante , , . centrogaster argentatus. Lin. Sysl. nat. edit. Gmel. gen. 170 bis, sp. 2. — - Ailedi , Gen. pisc. nov. g«ii. HouUuyiii , n^ 2. S O N N I N I. (i) i5 aiguillons et 11 rayons articulés à la nageoire du dos du brunâtre. ï6 rayons à chacune des pectorales, 7 aiguillons et 9 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 20 rayons à la nageoire de la queue. {2) 8 aiguillons à la partie antérieure de la nageoire dorsale de l'argenté. 2 aiguillons et 12 rayons à la nageoire de l'anus. DES CENTRONOTES. Z^S QUATRE-VINGT-ONZIÈME GENRE. PAR LACÉPÊDE. LES CENTRONOTES. Une seule nageoire dorsale; quatre rayons au moins à chaque thoracine; des piquans isolés au devant de la nageoire du dos; une saillie longitudinale sur chaque côté de la queue, ou deux aiguillons au de- vant de la nageoire de l'anus. PREMIERE ESPÈCE. Le centronote pilote ,• centronotus conductor. — Quatre aiguillons au devant de la nageoire du dos; sept rayons à la membrane des branchies; vingt-sept rayons au moins à la nageoire dorsale. SECONDE espèce. Le CENTRONOTE ACANTHiAs; centwnotus acanthias, ■ — Quatre aiguillons au devant de la nageoire dorsale ; trois rayons à la membrane des branchies. TROISIÈME ESPÈCE. Le centbonote glaycos; centronotus 59^ HISTOIRE glajcos, «— Cinq aigoiiloos au devant de îa Bageoire du dos ; le premier tourné vers le museau , et les autres inclinés vers la queue; la ligne latérale ondulée par petits traits. QUATRIÈBIE ESPECE. Le centronote argenté; centronotus argenteus, — Sept aiguillons au devant de la nageoire du dos; onze rayons k cette nageoire. CINQUIEME ESPÈCE. Le centronote oy aï,b; centronotus ovalis, ~ Sept aiguillons au devant de la nageoire du dos ; vingt layons à cette nageoire ; six rayons à la membrane des branchies, SIXIÈME ESPÈCE. Le centronote lyzan; centronotus fyzan. ~ Sept aiguillons au devant de la nageoire du dos; vingt -un rayons à cette nageoire; huit rayons à la membrane àes branchies. s E P T I È I^î E ESPÈCE. Le centronote carolinin; centronotus carolinus, — Huit aiguillons au àeYîïnî de la nageoire du dos ; vingt - six rayons à cette nageoire dorsale ; la ligne latérale droite. \ DES CENTRONOTES, 397 HUITIÈME ESPÈCE. Lecentronote gardénien; centronotus Gardenii. — Huit aiguillons au devant de la nageoire du dos; trente -trois rayons à cette nageoire dorsale; point d'aiguillons au devant de celle de Fanus; deux rayons seu- lement à chacune des pectorales. NEUVIÈME ESPÈCE. Le centronote vadigo ; centronotus padigo, — Huit aiguillons au devant de la nageoire du dos; plus de deux rayons à chacune des pectorales ; la ligne latérale tortueuse. DIXIÈME espèce. Le centronote éperon ; centronotus calcar, — Quatre aiguillons au devant de la nageoire du dos; six rayons à la mem- brane des branchies; vingt-un rayons à la nageoire dorsale. ONZIÈME espèce. Le centronote nègre; centronotus niger, — Huit aiguillons au déviant de la nageoire du dos ; trente- trois rayons à cette nageoire ; douze rayons à chaque pectorale ; six rayons à chaque thoracine; la ligne latérale droite; la couleui' générale noire. 398 HISTOIRE LE PILOTE (1). LE CENTRONOTE PILOTE (2), PAR LACÉPÈDE. PREMIÈRE ESPÈCE. Jl R E S Q u E toutes les espèces du genre des centronotes, ainsi que celui des gaslé- rostées et des centropodes , ne renferment (1) Le -pilote. En hollandais, lootmanties , viif- vinger-uisck. En anglais, /)i7o^-^a7z. En suédois, looiis. En allemand , lootsmann, A Marseille ,fanfre. Oasterosteus spinis dorsallbus quatuor membranâ hranchiostegâ septem radiatâ .... gasterosteus ductor. liin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 2. Gasterosteus spinis dorsalibus quatuor gaste- rosteus ductor, Artedi , Gen. pisc. gen. Sy , n° 4* — Brunnich , Icîitli. massil. p. Qt'j , n^ 83. Sonnini. (2) Centronotus conductor, Gasterosteus conductor. Lin. édit. de Gmelin. Gastrè pilote. Daubent m , Encyclop. métliod. — Bonaterie , pi. de TEncycl. métliod. — Mus. Adolph. Frid. 2 , p. 88 , *. Pilotfish, Willugliby, Iclith. tab. append. 8, fig. 2. DES CENTRONOTES. 399 que d'assez petits individus. Le oentronote dont nous traitons dans cet article parvient très-rarement à la longueur de deux déci- mètres (sept pouces). Malgré les dards dont quelques parties de son corps sont hérissées , il ne pourroit donc se défen.dre avec succès que contre des ennemis bien peu redou- tables, ni attaquer avec avantage qu'une pi^oie presque invisible. Son espèce n'existe- roit donc plus depuis long-tems, s'il n'avoit reçu l'agilité en partage : il se soustrait par des mouvemens rapides aux dangers qui peuvent le menacer* D'ailleurs sa petitesse fait sa sûreté , et compense sa foiblesse. Il n'est recherché ni par les pêcheurs , ni par Glaucus aculeatus , fasciatus , etc. Klein , Miss, pisc. 5, p. 5i , n° 5. Le pilote, Duhamel, Traité des pêches , pari. 2 , sect. 4, chap. 4^ ^iM;. 5, p. 55, pi- iv, fig. 4, et pi. IX ^ fig. 3. Scomber ductor. Hasselqaist , It. 556. — Osbeck , It. 75 , tab. 12, fig. 2 \ et Act. Stockli. lyôS ,71. Scomber fasciis quatuor cœruleo argenteis , aculeis quatuor ante pinnam dorsalem, Laîfl. It. Scomber dorso monopterygio , jnnnuli^ nullis j etc» Gronov. Zooph. 309. Pilote piscis. Ray , Pisc. i56. Lootsinannekens. Briinn. It. 525 , tab. 190. Scomber duçtor^SQQmhï:Q pilote. (Bl. pi. cccisxTiii.) 40O HISTOIRE ]es grands habitans des mers; l'exiguïté de ses membres le dérobe souvent à leur vue ; le peu de nourriture qu'il peut fournir empêche qu'il ne soit l'objet des désirs des marins, ou des appétits des squales. 11 en est résulté , pour cette espèce , cette sorte de sécurité qui ^dommage le foible de tant de privations. Pressée par la faim, ne trouvant pas faciiement à certaines distances des rivages les œufs, les vers, les insectes, les mollusques qu'elle pourroi;t saisir, elle ne fuit ni le voisinage des vaisseaux , ni même la présence des squales , ou des autres tyrans des mers; elle s'en approche sans défiance et sans crainte; elle joue au devant des bâlimens , ou au milieu des terribles poissons qui la dédaignent ; elle trouve dans les alimens corrompus que Ton rejette des navires ou dans les restes des victimes im- molées par le féroce requin , des fragmens appropriés par leur ténuité à la petitesse de ses organes ; elle précède ou suit avec constance la proue qui fend les ondes , ou des troupes carnassières de grands squales; et frappant vivement l'imagination par la tranquillité avec laquelle elle habite son singulier asyle , elle a été bientôt douée, par les amis du merveilleux, d'une intelli- gence DES CENTRONOTES. 401 gence particulière ; on lui a attribué un instinct éclairé , une prévoyance remar- quable, un attachement courageux; on Ta revêtue de fonctions très - extraordinaires ; et on ne s'est arrêté qu'après avoir voulu qu'elle partageât avec les échéuéis le titre de conducteur du requin , de pilote des i^ais~ seaux. Nous avons été bien aises de rappeler cette opinion bizarre par le nom spécifique que nous avons conservé à ce centronote avec le plus grand nombre des auteurs modernes. Celui qui écrit l'histoire de la Nature doit marquer les écueils de la raison , comme l'hydrographe trace sur ses cartes ceux où ont péri les navigateurs. On voit sur le dos de ce petit animal, dont on a voulu faire le directeur de la route des énormes requins , ces aiguillons qui appartiennent à tous les poissons com- pris dans le quatre-vingt-onzième genre, et dont la présence et la position sont in- diquées par le nom de centronote ( 1 ) que nous avons cru devoir leur donner : mais on n'en compte que quatre au devant de la nageoire dorsale du pilote. Les côtés de (1) Kentroriy en grec , signifie aiguillon; ci notas signifie dos. Poiss. Tome VI IL Ce 402 HISTOIRE la queue de ce poisson sont relevés longl- tuclinalement en carène. La ligne latérale est droite. Plusieurs bandes transversales et noires font ressortir la couleur de sa partie supérieure, qui présente des teintes brunes et des reflets dorés. 11 paroît que le nombre de ces bandes varie depuis quatre jusqu'à sept. Les mâchoires , la langue et la partie antérieure du palais sont garnies de très-petites dents (i). (i) A la nageoire du dos 28 rayons. A chacune des pectorales .... 20 A chacune des thoracines .... 6 A celle de l'anus \j DES CENTRONOTES. 4o5 CENTRONOTE ACANTHIAS (i) (2), E T LE CENTRONOTE GLAYCOS (3), PAR LACÉPEDE. 2® ET 3® ESPECES. JUes mers qui arrosent le Danemarck; nourrissent, selon Pontoppidan, racaulhias; et la Méditerranée est la patrie du glaycos. Nous avons conservé ce nom grec glaycos (i) Centronotus acanthias, Pontoppid. Naturg. Danaem, p. 188 , n° 5. Gasterosteu<> acanthias» Lin. édit. de Gmelin. (2) Gasterosteus spinulis quatuor antè pinnam doV'» valent , membrana branchiostega radiin tribus , gasterosteus acanthias» l.in. Syst. nat. edit Gmel. gen. 169, sp. 12. — Artedi, Gen. pisc. gen. 37 , additament. species adhuc dubiœ , n** 14. S O N N I N I. (3) Centronotus glaycos. Troisième espèce de glaucus. Rondelet, des Poissons^ lib. 8; chap. 17. Ce 2 404 HISTOIRE qui veut] dire glauque ( d'un bleu de mer) , à un centronote décrit et figuré par Ron- delet 5 et auquel , suivant ce naturaliste , les anciens avoient donné cette dénomina- tion. Cette espèce a le corps alongé, les dents très-pointues , la ligne latérale ondée à petits traits; la partie supérieure du corps d'un bleu obscur, l'inférieure très-blanche ; la chair grasse , ferme , et de bon goût. DES CENTRONOTES, 4o5 LE L Y Z A N (i). LE CENTRONOTE ARGENTÉ {2) (3); LE CENTRONOTE OVALE (4) (5), ET LE CENTRONOTE LYZAN (6),> PARLACÉPÈDE. 4® 5 5® ET 6^ ESPÈCES. kJ n pêche auprès des côtes de FAmérique équinoxiale l'argenté, dont la couleur est Il ' -1 (1) Le lyzan , nom arabe de ce poisson. A Dsjidda on l'appelle myssiaf. A Lolieia , obri, Scomher albido-maculatus ; spinis dorsaîihus septem prlmis separatis. . . . scomher lyzan, Forskoel , Fa un. iEgypl. Arab. p. 54, n° 69. Gasterosteus suprà fusco - cœrulescens spinis dorsa" llbus septem analibus duabus. . . . gasterosteus lyzan, liin. Syst. nat. eclit. Gmel. gen. 169 , sp. i3. — Artedi, Gen. pisc. edit. Walbaum , gen. Sy , n" i5. specieB^ adhuc duhiœ. S o n n i N 1. (2) Centronotus argenteus. Gasterosteus occidentalis. Lin. édit. de Gmelin. Gastré saure. Daubenlon , Encyclop. méthod. — * Bonaterre , pi. de l'Encycl. raétliod. Sauras argenté us caudâ longltudinaliter striatâ^ Browne , Jam. 452 , tab. 46 , fig. 2. Ce 3 4o6 H I S T O I R E désignée par le nom spécifique que nous avons cru devoir lui donner (7), pendant que c'est dans les mers de l'Asie que vit l'ovale ( 8 ) , dont l'aiguillon dorsal le plus (5) Gasterosteus spinis dorsalihus septem ,, duàbus- que ante pinnam analem. . . . gasterosteus occidentalis, X-in. Syst. nat. eclit. Gmel. gen. 169, sp. 3. — Artedi, Gen. pisc. gen. 37 , n** 3. additameiit. Sonuim. (4) Centronotus ovalis. Gasterosteus ovatus. Lin. édit. de Gmelin. Gastré ovale. Daubenton , Encyclop, mélhod. — Bonaterre, pi. de l'Encyc. métbod. (5) Gasterosteus spinis dorsalibus septem , prima recumbente , corpore owato gasterosteus ovatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gan. 169 , sp. 4. — Artedi , Gen. pisc. gen. 3; , n*^ 6. additameiit. Sonkini. {S) Centronotus Lyzan. Gasterosteus lyzan. Lin. édit. de Gmelin. Scomhre lyzan. Bonaterre , pi. de l'Encyc. mélh, Amia. Salvian , fol. iii , 122. — Forskœl , Faun. Arab. p. 54, n*^ 69. (7) 7 layons à cbacune des nageoires pectorales de l'argenté. 6 rayons à chacnne des tlioracines. 2 aiguillons au devant de la nageoire de l'anus. 1 aiguillon et 6 rayons articulés à la nageoire anale. 16 rayons à la nageoire de la queue. (8) 16 rayons à chacune des nageoires pectorales do l'ovale. DES CENTRONOTES. 4o7 antérieur est couché vers la tête, dont les mâchoires sont hérissées de petites dents , et dont le corps très - comprimé , comme celui des chétodons, a indiqué par sa figure la dénomination spécifique de ce centronote. Forskœl a vu le lyzan sur les côtes de l'Arabie. Ce poisson est couvert d'écaillés petites, lancéolées , et resplendissantes comme des lames d'argent; ses lignes latérales sont ondées vers l'opercule et droites auprès de la queue ,* son dos est d'un brun mêlé de bleu (i). 6 rayons à chacune des thoracines. 2 aiguillons au devant de la nageoire anale, I aiguillon et i6 rayons à la nageoire de l'anus. 20 rayons à la nageoire caudale. (i) 17 rayons à chacune des pectorales du lyzan. 1 aiguillon et 5 rayons à chacune des thoracines. 2 aiguillons au devant de la nageoire de l'anus. I aiguillon et 18 rayons à celte même nageoire de l'anus. Ce 4 4o8 HISTOIRE LE CREVALLE (i) , LA LICHE (2). LE CENTRONOTE CAKOLININ (5), LE CENTRONOTE GARDENIÉN (4) (5) , isï LE CENTRONOTE VADIGO (6), PAR LACÉPÈDE. 7®, 8® ET (f ESPÈCES. JLiE carolinin et le gardénien habitent la Caroline : le nom du premier indique leur (1) Crevalle , nom que les habitans de la Caroline donnent à ce poisson. Gasterosteus spinis dorsalibus octo , analibus tri^ bus,.., gasterosteus car olinus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel, gen. 169, sp. 5. — Ailedi , Gen. pisc. gen, 87, n^ 7. additament. Sonnini. (2) Liche y nom sous lequel ce poisson est connu en Provence. Les languedociens Fappellent pélamyde ^ et les marseillais lampuga. En italien ^ luzia. Par les pêclicnrs des environs de Rome, mella. En allemand, spanischer reiter. En anglais , cross - apine. A la Jamaïque , leather-coat. A la Havane , quietra-acha, S G N N I N r. (5) Centronotus carolinus, Gasterosteus carolinus. Lin. éJit. de Gmelin. Gastré crevalle. Daubenton , Encyel. méthod» — Bouaterre , pi. de l'Encycl. mélhod. DES CENTRONOTES. 4of) pays; celui du second, l'observateur qui les a fait connoître. C'est en effet le docteur Garden qui eu envoya, dans le tems, la description à Linn^eus. Ces deux poissons, et le vadigo , qui se trouve dans la Mé- diterranée , se ressemblent par la forme de leurs nageoires du dos et de Tanus, qui présentent la figure d'une faux, et parcelle de la nageoire de la queue, qui est four- chue : mais , indépendamment des dissem- blances que nous n'avons pas besoin d'énu- mérer, le carolinin n'a que vingt-six rayons à la nageoire du dos (7), et le gardénieii (4) Centronotus Gardenii. Gasterosteus canadus. Lin. érlit. de Gmelin. Gastré canade, Daubenton , Eiicy.clop. raéthod. — Bonaterre , pi. de l'Encycl. méthod. (5) Gasterosteus spinis dorsalihus octo , analihus nuUis, . . . gasterosteus canadus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169 , sp. 6. — Artedi , Gen. pisc. gen. 87 , n° 7. additament. S o n n i n i. (6) Centronotus vadigo. Dans plusieurs provinces méridionales de France , liche , pélamide» Liche , ou seconde espèce de glaucus. Rondelet , des Poissons ; part, i , liv. 8 , chap. 16. Scombre liclie , scomher aculeatus. (Bl. pi. cccxxxvi, fig. I. (7) 18 rayons à cbacune des pectorales du caroliiiinj 5 rayons à chacune des ihoracines. 410 HISTOIRE y en a trente - trois (i); celui-ci n'a que deux rayons à chacune des pectorales, et le vadigo y en présente un nombre bien plus grand , pendant que ses lignes latérales sont tortueuses et courbées vers le bas, au lieu d'être droites comme celles du caro- linin. Au reste, l'aiguillon dorsal le plus antérieur du vadigo est incliné vers le museau (2). 3 aiguillons et 24 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 27 rayons à celle de la queue, (i) 7 rayons à la membrane des branchies du gar- dénien. 2 rayons à chacune des nageoires pectorales. 7 rayons à chacune des thoracines. 26 à la nageoire de l'anus. 20 à celle de la queue. (2) Ce dernier poisson, c'est-à-dire, la liche, de- vient grand j on en a vu qui pesoit quarante - deux livres. Ou le pêche dans la Méditerranée et vers les Antilles j sa chair est préférable à celle du thon. S O N N 1 N 1. DES CENTRONOTES. 411 L'EPERON (1), LE NÈGRE, LE CENTRONOTE ÉPERON (2) , E T LE CENTRONOTE NEGRE (3), PAPi. LACÉPÈDE. 10® E T 11^ ESPECES. JLiE corps et la queue de l'éperon paroissent dénués d'écaillés. La mâchoire inférieure dépasse celle de dessus. La langue est mobile , lisse et large. Chaque narine ne montre qu'un orifice. La ligne latérale est presque droite. Les thoracines peuvent être couchées (i) h' éperon. En allemand, sporri. En anglais, spur^ back. SoNNiNi. (2) Centronotus calcar. Scombre éperon , scomber calcar, (Bl. pi. cccxxxvi, fig. 2. (5) Centronotus niger. Sur les côtes d'Afrique , sefser. Au Brésil , ceixupira. Par les allemands , stachlicher blauling. Par les anglais , negro mackrel. Scombre nègre, Bloch , pi. cccxxxvii. 412 HISTOIRE dans une sorte de sillon. La couleur géné- rale est argentée : des teintes noires régnent sur le dos; les nageoires sont bleuâtres. On trouve une grande quantité de centronotes éperons sur la côte de Guinée. Ils y pré- sentent la grandeur du scombre maque- reau, et leur chair n'est pas désagréable au goût. Le centronote nègre habite dans la partie de l'océan Atlantique qui sépare l'Afrique de l'Amérique méridionale. Barbotl'a trouvé auprès de la côte d'Or ; et Marcgrave , Pisou et le prince Maurice de Nassau l'ont vu dans les eaux du Brésil. 11 parvient à une grandeur remarquable. Suivant Barbot , il après de deux mètres (six pieds) de long; et Marcgrave lui attribue une longueur de plus de trois mètres (neuf pieds environ). Sa chair est d'ailleurs grasse, blanche et ferme : aussi est-il très-recherché, et pré- paré pour être envoyé au loin. Lorsqu'il est frais, on compai-e son goût à celui de Fanguille, et lorsqu'il est séché, à celui du saumon fumé. Il séjourne ordinairement dans la haute mer : mais de tems en tems on voit des troupes nombreuses d'individus de celte espèce s'approcher des terres, pré- férer les fonds pierreux, et y chercher les DES CENTRONOTES. 4i3 crustacés et les animaux à coquille , qui doivent servir à leur nourriture. Les nègres les prennent sur ces bas fonds, et les pèchent à la lueur de brandons allumés (i). Le centronote nègre a la tête lisse , aplatie et dénuée de petites écailles; le museau arrondi ,• l'ouverture de la bouche assez grande; les dents petites; la langue large et mobile ; deux orifices à chaque narine : les écailles qui revêtent son corps et sa queue, sont petites, lisses et minces. Sa couleur noire est relevée par le gris de la base et du milieu de ses thoracines , ainsi que par les nuances blanches et argentées qui resplendissent sur ses côtés. *»' * ' . ' ■ I .1 ■■ (i) i4 rayons à chaque pectorale du centronote éperon. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. ,1 rayon aiguillonné et 2o rayons articulés à l'anale , au devant de laquelle on voit deux aiguillons réunis par une membrane. i3 rayons à la nageoire de la queue. 21 rayons à la nageoire de l'anus du centronote nègre. 1 7 rayons à la caudale. %ii HISTOIRE QUATRE-VINGT-DOUZIÈME GEN. PAR I. A C E P È D E. LES LÉPISACANTHES. JL E s écailles du dos grandes , ciliées , et terminées par un aiguillon; les opercules dentelés dans leur partie postérieure , et dénués de petites écailles; des aiguillons isolés au devant de la nageoire dorsale, ESPÈCE. Le lépisacanthe japonais; lepisacan- ihus japonicus. — Quatre aiguillons au de- yant de la nageoire du dos. i DES LEPISACANTHES. '^i5 LE LÉPISACANTHE JAPONAIS (i)(2), PAR LACÉPÊDE. JLiE nom générique de cet animal désigne la forme particulière de ses écailles (3); et sa dénomination spécifique, les mers dans lesquelles on l'a vu. Houttuyn la fait con- noître, et nous avons cru devoir le séparer des centronotes et des autres poissons avec lesquels on l'avoit placé dans le genre des centrogastéres , afin d'être fidèles aux prin- cipes de distribution méthodique que nous ( I ) Lepisacanthua japonicus. Gasterosteus japonicus. Lin. édit. de Gmeîin. Gastré du Japon. Bonaterre , pi. de l'Encyc. méth. — Houttuyn , Act. Haarl. XX ,2 , p. 329. (2) En hollandais , Japanse stechelbaars. Gctsterosteus spinis dorsalibus quatuor membranâ hranchiostegâ quinque radiatâ, . . , gasterosteus japo- nicus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 9. — Artedi, Gen. pisc. edit. Walbanm , gen. Sy. species adhuc dubiœ , n° 16. Sonnimi. (5) Zéepis signifie écaille , et akanthos , aiguillon. 4i6 HISTOIRE avons préférés. Le museau de cefc osseux est arrondi ,• ses mâchoires sont hérissées de petites aspérités, plutôt que garnies de dents proprement dites. Une fossette longitudinale reçoit et cache, à la volonté de Taninial, les piquans épais, forts, inégaux et isolés, que Ton voit au devant de la nageoire du dos. Les rayons de chacune des thoracines sont réunis et alongés de manière à former tin aiguillon peu mobile , rude , et égal en longueur aux trois dixièmes, ou à peu près, de la longueur totale du poisson. Le japo- nais ne parvient d'ailleurs qu'à de très-petites dimensions ; il n'a pas un double décimètre ( sept pouces environ ) de long, et sa couleur est jaune (i). (i) A la membrane des branchies . 5 rayons. A la nageoire du dos lo A chacune des pectorales . . . • 12 A celle de l'anus 9 A celle de la queue 22 QUATRE- DES CEPHALACANTIIES. 417 QUATRE -VINGT-TREIZIÈME GEN. PAR LACÉPÊDE. LES CÉPHALACÀNTHES. Xje derrière de la iête garni, de cliaque côté, de deux piqaans dentelés el très- longs; point d'aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. ESPÈCE. Le céph al acanthe spinareele; cepha- îacanthus spinarella. — QiKitre rayons à chacune des. thoracines. Foiss. Tome VIIL Dd 4j8 histoire LE CEPHALACANTHE SPINARELLE (i)(2), PAR LACÈPÉDE. Kj E cépbalacante ne présente qu'une petite longueur. Sa tête, plus large que le corps, est striée sur toute sa surface , et garnie par derrière de quatre grands aiguillons. Les deux supérieurs sont plus dentelés , plus larges et plus courts que les deux inférieurs. La spinarelle 5 qui vit dans l'Inde, a été placée dans le même genre que les gasté- ^ , m (i) CepJinlacanthus spinarella, (Nota. Kephalos veut dire tête ^ et ahanthos ^ aiguillon on piquant. ) Gasterosteus spinarella. Lin. édit. de Gnielin. Pungitius pusillus. Mus. Adolph. Frid. i , P' 74i tab. 32 , fig. 5. G astre spinarelle, Daubenton , Eucycl. métliod, — Boriaterre , pî. de l'Encycl. méthod. (2) Gasterosteus capitis posticè spinis quaternii çerrulatis lateralihus longitudine abdominis , . . gaste^ rosteus spinarella. Lin. S5^st. nat. edit. Gmel. gen. 169, «p. i I. — Artodi, Gen. piso. gen. 57 , n** 1 1. additam. S ON Kl NI. DES CEPHALACANTHES. 419 restées et les centronotes : mais elle en diffère par trop de traits pour que nous n'ayons pas dû l'en séparer. L'absence d'aiguillons isolés au devant de la nageoire dorsale au- roit suffi pour l'éloigner de ces osseux. Nous l'avons donc inscrite dans un genre particulier qui précède immédiatement celui des dactyloptères , parmi lesquels on compte la pirapède dont la tète ressemble beaucoup à celle de la spinarelle (1). (i) A la membrane des branchies . 5 rayons. A la nageoire du dos i6 A chacune des pectorales. ... 20 A chacune des tlioracines ... 4 A celle de l'anus 8 Dd 2 420 HISTOIRE QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME G. PAR L A CÉP ÈD E. LES DACTYLOPTÈRES. vJ N E petite nageoire composée de rayons soutenus par une membrane, auprès de la base de chaque nageoire pectorale. PREMIjÈRE ESPÈCE. Le dactyloptère pirapède ; dactylop^ ierus pitapeda, — Six rayons réunis par une membrane auprès de chaque nageoire pectorale. seconde espèce. Le dactyloptère japonais; dactylop- ierus japojiicus, — Onze rayons réunis par une membrane auprès de chaque nageoire pectorale. DES DACTYLOPTERES. 42i LE DACTYLOPTÈRE PIRAPÉDE (i)(2), PAR LACÉPÉDE. P R E M 1 È R E X ESPECE. Ir^ARMi les traits remarquables qui dis- tinguent ce grand poisson volant et les autre* (i) Dactylopterus pirapeda. En Espagne, volodor. Aox environs de Rome , rondire. Sur les bords de ]'Adriatic[ue , rondola , ou rondela. A Malte et en Sicile , /a/coTze. ^^^\\^à.^ ^ jiygande fink. ^n kw^ç,- Xcrve jSwallowfish , kitefish. Dans plusieurs provinces méridionales de France, arondelle y rondole y chauve- souris y ratepenade. Trigla voUtans. Lin. édit. de Gmelin. Trigle pirapède. Daubenton , Encycl. mctîiod. — Bonalerre , pi. de l'Encyc. mélh. — Blocli , pi. cccli. Trigla capite paruni aculeato , pinnirld singiitari ad pinnas ventrales. Arledi , gen. 44 , syn. 73. — Gronov, Mus. 1 , n*^ 102. Trigla capite quatuor spondylis armato. lirowne , Jam. 455. — Scba , Mus. 5 , tab. 28 , fig. 7. Milivîpira , et pirahelle. Marcgr. lîisl. Bras. lib. 4? cap, 1 1 , p. 162. Dd 3 42i2 HISTOIRE osseux qui doivent appai'tenir au même genre, il faut compter particulièrement les dimensions de ses nageoires pectorales. Elles sont assez étendues pour qu'on ait dû les désigner par le nom d'ailes; et ces instru- mens de natation, et principalement de vol, étant composés d'une large membrane sou- Hirundo. Plin. Hist. mundi , lib. 9 , cap. 45 y edit. de Deux-Ponts. Milvus cirratus. Sloan. Jamaïc. vol. If , p. 288. Mugil alatus Rondeletii. Jacob. Mus. reg. p. i > fii^. 5 , de Piscib. parag. 39, tab. 2 , n^ 39. Uligende vise. Valent. Amboin. pisc. tom. III , tab. 52 , E. Omopteros. Klein , Miss. pisc. 4 > p- 44 > '^^ * '* Ilirando aquatica. Bont. Ind. orient, p. 78. Hlrundo Plinii. Worm. Mus. 1 , p. 266. — Gesner, p. 454 > 5i4', (Germ.) fol. ij ,b. — Belon , Aquat. 192. — Salvian , fol. 187. — Aldrovand. lib. 2 , cap. 5 , p. 141 • — Jonston , lib. i , tit. 3 , cap. i, «. 3 , tab. 17 , fig. 12. — Willugliby, p. 285, tab. S, fig. 6. — Pvay , p. 89. Chelidon. Arist. lib. 4 , eap. 9. Arondelle de mer. Rondelet, prem. part. liv. 10, cliap. I. Hirondelle dà mer j ou rondole. Val mont de Bomare, Dicl. d'hist. nat. (2) Trigla digitis uicenis memhranâ palmatis trigla volitans. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 172, sp. 9. S o N N 1 K 1. DES DACTYLOPTERES. 420 tenue par de longs rayons articulés, que l'on a comparés à des doigts comme les rayons des pectorales de tous les poissons , les ailes de la pirapède ont beaucoup de rapports dans leur conformation avec celles des chauve - souris , dont on leur a donné le nom dans plusieurs contrées; et nous avons cru devoir leur appliquer la déno- mination générique de dactjloptère , qui a été souvent employée pour ces chauve- souris , aussi bien que celle de cheiroptère y et qui signifie aile attachée aux doigts, ou formée par les doigts (1). La pectorale des pirapèdes est d'ailleurs double, et présente par conséquent un ca- ractère que nous n'avons encore vu que dans le lépadogastère gouan. A la base de cette aile, on voit en effet un assemblage de six rayons articulés réunis par une mem- brane , et composant par conséquent une véritable nageoire qu'il est impossible de ne pas considérer comme pectorale. De plus, Faile des poissons que nous exa- minons offre une grande surface ; elle montre , lorsqu'elle est déployée , une figure assez semblable à celle d'un disque , et elle (i) hahfylos veut dire doigt , et pteron , aile, Dd 4 424 HISTOIRE atteint le pins souvent au delà de la na- geoire de l'anus et Irès-près de celle de la queue. Les raj^ons qu'elle renferme étant assez écartés Fun de l'autre lorsqu'elle est étendue, et n'étant liés ensemble que par nne membrane souple qui permet facile- ment leur rapprochement, il n'est pas sur- prenant que l'animal puisse donner aisément et rapidement à la surface de ses ailes, cette alternative d'épanouissement et de contrac- tion , ces inégalités successives, qui, pro- duisant des efforts alternativement inégaux contre l'air de l'atmosphère, et le frappant dans un sens plus violemment que dans un autre, font changer de place à l'animal lancé et suspendu , pour ainsi dire , dans ce fluide, et le douent véritablement de la faculté de voler (i). Voilà pourquoi la pirapède peut s'élever au dessus de la mer , à une assez grande hauteur , pour que la courbe qu'elle décrit dans l'air ne la ramène dans les flots que lorsqu'elle a franchi uu intervalle égal, sui- vant quelques observateurs , au moins à une trentaine de mètres (quinze toises); et voilà pourquoi encore , depuis Aristole jusqu'à (i) Vo5'ez le Discoiiîs sur la nalure des poissons. DES DACTYLOPTERES. 4^5 nous , e]]e a porté le nom de faucon de la mler, et sur-tout à' hirondelle marine. Elle traverseroitau milieu de l'atmosphère des espaces bien plus grands encore , si la membrane de ses ailes pou voit conserver sa souplesse au milieu de Tair chaud et quelquefois même brûlant des contrées où on la trouve : mais le fluide qu^e Ile frappe avec ses grandes nageoires les a bientôt des- séchées, au point de rendre très - difficiles le rapprochement et Fécartement alternatifs des rayons; et alors le poisson que nous décrivons , perdant rapidement sa faculté distinctive , retombe vers les ondes au dessus desquelles il s'étoit soutenu, et ne peut plus s'élancer de nouveau dans l'atmosphère que lorsqu^il a plongé ses ailes dans une eau réparatrice, et que , leirouvant ses attributs par son immersion dans son fluide natal, il offre une sorte de petite image de cet Antée que la mythologie grecque nous re- présente comme perdant ses forces dans j'air, et ne les retrouvant qu'en touchant de nouveau la terre qui l'avoit nourri. Les pirapèdes usent d'autant plus souvent du pouvoir de voler qui leur a été départi, qu'elles sont poursuivies dans le sein des eaux par un grand nombre d'ennemis. 426 HISTOIRE Plusieurs gros poissons , et parliculièrement les dorades et les scombres, cherchent à les dévorer; et telle est la malheureuse desti- née de ces animaux qui, poissons et oiseaux, sembleroient avoir un double asj^le, qu'ils ne trouvent de sûreté nulle part , qu'ils n'échappent aux périls de la mer que pour être exposés à ceux de l'atmosphère , et qu'ils n'évitent la dent des habitans des eaux que pour être saisis par le redoutable bec des frégates 5 des phaétons, des mauves et de plusieurs autres oiseaux marins. Lorsque des circonstances favorables éloi- gnent de la partie de Tatmosphère qu'elles traversent, des ennemis dangereux, on les voit offrir au dessus de la mer un spectacle assez agréable. Ayant quelquefois un demi- mètre (un pied et demi) de longueur, agi- tant vivement dans l'air de larges et longues nageoires, elles attirent d'ailleurs l'attention par leur nombre, qui souvent est de plus de mille. Mues par la même crainte , cédant au même besoin de se soustraire à une mort inévitable dans l'Océan , elles vs'envo- lent en grandes troupes ; et lorsqu'elles se sont confiées ainsi à leurs ailes au milieu d'une nuit obscure, on les a vues briller d'une lumière phosphorique, semblable à^ DES DACTYLOPTERES. 427 celle dont resplendissent plusieurs autres poissons, et à Féclat que jettent, pendant les belles nuits des pays méridionaux, les insectes auxquels le vulgaire a donné le nom de i^ers luisans. Si la mer est alors calme et silencieuse , on entend le petit bruit que font naître le mouvement rapide de leurs ailes et le choc de ces instrumens contre les couches de l'air; et on distingue aussi quelquefois un bruissement d'une autre nature , produit au travers des ouvertures branchiales par la sortie accélérée du gaz que Fanimal exprime, pour ainsi dire, de diverses cavités intérieures de son corps, en rapprochant vivement leurs parois. Ce bruissement a lieu d'autant plus facilement, que ces ouvertures branchiales étant très- étroites, donnent lieu à un frôlement plus considérable ; et c'est parce que ces orifices sont très -petits, que les pirapèdes, moins exposées à un dessèchement subit de leurs organes respiratoires, peuvent vivre assez long-tems hois de l^eau (1). On rencontre ces poissons dans la Médi- terranée et dans presque toutes les mers des climats tempérés; mais c'est principalement (1) Discours sur la nature des poissons. 428 HISTOIRE auprès des tropiques qu'ils habitent. C'est sur -tout auprès de ces tropiques qu'on a pu contempler leurs manœuvres et observer leurs évolutions. Aussi leur nom et leur histoire ne sont -ils jamais entendus avec indifférence par ces voyageurs courageux qui, loin de l'Europe, ont affronté les tem- pêtes de l'Océan et ses calmes souvent plus funestes encore. Ils retracent à leur sou- venir leurs j>eines , leurs plaisirs , leurs dan- gers, leurs succès. Cependant quelles sont les formes de ces poissons ailés? La tête de la pirapède ressemble un pea à celle du cépbalacanthe spinarelle. Elle est arrondie par devant et comme renfermée dans une sorte de casque ou d'enveloppe osseuse à quatre faces, terminée par quatre aiguillons larges et alongés, et chargée de petits points arrondis et disposés en raj^ons. La mâchoire supérieure est plus avancée que rinférieure. Plusieurs rangs de denjs irès-petites garnissent Tune et l'autie de ces deux mâchoires; et l'ouverture de la bouche est très -large, ce qui donne à la pirapède un rapport de plus avec une hirondelle. La langue est courte , épaisse et lisse comme le palais. Le dessous du corps présente une DES DACTYLOPTERES. 4^0 surface presque plate. Les écailles qui cou- vrent le dos et les côtés sont relevées par une arête longitudinale. Le rougeâtre domine sur la partie supé- rieure de l'animal, le violet sur la tête, le bleu céleste sur la première nageoire du dos et sur celle de la queue , le verd sur la seconde nageoire dorsale; et pour ajouter à cet élégant assortiment de bleu très -clair, de violet, de verd et de rouge, les grandes ailes ou nageoires pectorales de la pirapède sont couleur d'olive , et parsemée de taches rondes et bleues, qui brillent, pour ainsi dire, comme autant de saphirs, lorsque les rayons du soleil des tropiques sont vivement réfléchis par ces larges ailes étendues avec force et agitées avec vitesse (i). On compte plusieurs appendices ou cœ- ;) A la membrane branchiale. . . 7 rayons, A la première nageoire du dos . 6 A la seconde 8 A chacune des grandes nageoires pectorales 20 A chacune des petites 6 A chacune des thoracines ... 6 A celle de l'anus 11 A ««lie de la queue 12 45o H I S T O I R E cums auprès du pylore ; et les œufs que renferment les doubles ovaires des femelles sont ordinairement très-rouges. La chair des pirapèdes est maigre ; elle est aussi un peu dure, à moins qu'on ne puisse la conserver pendant quelques jours. DES DACTYLOPTERES. 45i LE DACTYLOPTÈRE JAPONAIS (i)(2), PAR LAC;ÉPÉDE. SECONDE ESPECE. On trouve dans les mers du Japon ce dac- tyloptère, qui, de même que la pirapède, a été inscrit jusqu'à présent dans le genre des trigles. Il a été décrit par Houttuyn. Il ne parvient guère qu'à la longueur d'un déci- mètre et demi (près de cinq pouces). On voit deux aiguillons longs et aigus à sa mâchoire inférieure et au bord postérieur de ses opercules. On compte onze rayons (i) Dactylopterus Japonicus. Ilouttuyn , Act. Haarl. XX , 2 , p. 556 , n" 25. Trigla alata,lÀn. édit. de Gmelin. (2) Trigla digitis underJs memhranâ pahnatis trigla alata. Lin. Syst. nal:. edit. Gmel. gen. 172, sp. i5. — Artedi , Gen. pisc. gc?n. 52 , a" 20. additam. speciàs adhus dinbio$. S o n N 1 n 1. 432 HISTOIRE à chacune de ses petites nageoires pecto- rales (i). (i) A la première nageoire du dos. 7 rayons. A chacune des petites nageoii'cs pectorales 11 A cliacune des Ihoracines. ... 6 A celle de l'anus ....... 14 A celle de la queue 14 QUATRE DES P RIO NO TES. 435 QUATRE-VINGT-QUINZIÈME GEN, PAU L A C É P È D E. LES PRIONOTES. i) E S aiguillons dentelés entre les deux nageoires dorsales ; des rayons articulés et non réunis par une membrane auprès de chacune des nageoires pectorales. ESPÈCE. Le prionote volant ; piionotus evolans. — Trois rayons articulés et non réunis par une membrane auprès de chacune des na- ge(..ires pectorales. Poiss. Tome VIIL Ee 434 HISTOIRE LE PRIONOTE VOLA_NT (i)(2), PAR L A C É r Ê D E. JJjn comparant les caraclères génériques des dactyloplères et des prionotes , on voit qu'ils diffèreut assez les uns des autres })onr que nous ayons dû les séparer; et cependant ils se ressemblent assez pour qu'on ait placé (i) PrionotiLS euolans» Trigla volitans minor, Browne , Jamaïc. 4^-^ » tab. 47 , fig. 5. Trigla evolans. Lin. édit. de Gmclin. Trlgle le volant. Daubenlôri , Encycl. métliod. — • ^onaterre, pi. de rEiicycl. métbod. (2) En anglais ,^rm^^wnz«rc/. Trigla dlgltls ternis , mucronihus trlhus serratis pinnis dorsallbus interpositis .... trigla e\^olans. Lin^ Syst. nat. edit. Grael. gen. 1 72 , sp. 8. — Artedi , Gen. pisc. gen. 32, n^. 11. addilament. Soni^ini. DES PRIONOTES. 435 les prioïiotes , ainsi que les clactyloptères , parmi les trigles dont nons allons nous occu- per. Ils sont liés particulièreiuent par la forme de leur tête et par une habitude remarquable. Le prionote que nous décri- vons a la surd'ice de sa tête ciselée de ma- nière à représenter des rayons ; et de plus il a la faculté de s'élever dans ratmosplière et de s'y soutenir pendant quelque tenis comme les dactyloptères. C'est cette der- nière faculté qui lui a fait donner le nom spécifique de volant; et nous avons cru d'autant plus devoir le désigner par le nom générique de prionote (i), qu'indépendam- ment de trois aiguillons dentelés qui s'élè- vent entre les deux nageoires de son dos, le premier rayon de la seconde dorsale et les deux premiers de la première sont un peu dentelés par devant. Les pectorales sont assez longues pour atteindre à la moitié de la longueur du corps ; et étant d'ailleurs très-larges, elles forment des ailes un peu étendues, que leur couleur noire fait sou- vent distinguer à une grande distance. (i) Prion signifie scie ^ et notos vent dire dos, Ee 2 456 HISTOIRE, etc. La nageoire de la queue du piionote vo- lant est fourchue (i); (i) A la membrane des branchies A la première nageoire du dos A la seconde A chacune des pectorales . A chacune des thoracines A celle de l'anus .... A celle de la queue. . . 8 rayons. 8 II i5 6 II i5 Fin du huitième J^olume, TABLE Des matières contenues dans ce huitième Volume. ^iriTE des caranx. Le caranx carangue ^ dixième espèce y par Lacépède. P^S^ 5 Le scomhre à hajides , le verdier , pi, XXXIV. Le cruménophthalme , le maquereau de Plumier , le fPaUn-parei , le scomhre rouge. Le caranx fascé ^ le caranx chloris , le caranx cruménophthalme , le caranx plumier ^ le caranx klpiuy le caranx rouget II®, 12*', i5®, 14^, 15* et 16* espèces , par le même. 7 Le ferdau y le gœzz , le sansun, le kirm. Le caranx ferdau y le caranx gœss , le caranx sansun, et le caranx korab y ly®, 18®, 19* et 2o*^ espèces y par le même. 14 Soixante - troisième genre. Les trachinotes , par le même. 20 Le faucheur. Le trachinote faucheur y par le même. 21 Soixante-quatrième genre. Les caranxomores y par le même. 24 Le caranxomore pélagique y première espèce y par le même. ^ 26 plfuniérien y seconde espèce , par le même. 28 Ee 3 438 TABLE. Le piJitscJiei. Le caranxomore pilltschei , troisième espèce , par le même. 29 Soixante- cinquième genre. Les cœsio ,par le même. 3 r Le cœsio azur or ^ première espèce , par Lacèpède. 52 Le poulain. Le cœsio poulain j secofide espèce j par le même. 3G Soixante-sixième genre. Les cœsiomores , par le même. Le cœsiomore bâillon , première espèce j par le même. hlocli , seconde espèce , par le même. 42 Pêches des scomhres. Pêclie du thon. 44 Pêche du maquereau. 81 Suite du tableau du dix-neuvième ordre de la classe entière des poissons , par Lacèpède. 90 Soixante-septième genre. L^s coris , par le même. io5 Le coris aigrette y première espèce , par le même. 104 anguleux y seconde espèce y par le même.. 107 Soixante-huitième genre. Les gomphoses j par le même. 108 I^e gQmphose hleu , première espèce ^ par le même.^ . . 109 varié , seconde espèce , par le même. - 1 1 5 Soixante-neuvième genre. Les nasons , par le même. Le licornet. Le nason licornet , première espèce j par le même. 1 1 5 TABLE. 4^9 Le nason loupe , seconde espèce ^ par le même. 12.1 Soixanie-dixième genre. Les Jsyphoses , par le même, 124 Le kyphose double-bosse , par le même, ii5 Soixante - onzième genre. Les osphronèmes , par le même, 127 L^osphronème goramy , première espèce , par le même. 128 Le gai. L'osphronème gai , seconde espèce , par le même, i34 Soixante - douzième genre,. Les trichopodes , par le même, 1 58 Le tric/iopode menfonnier , première espèce , par le même. 139 Le crin. Le trichopode tricJwptère y seconde espèce, par le même. i43 Soixante-treizième genre. Les monodactyles y par le même. i^J Le monodactyle falciforme , par le même. 148 Soixante-quatorzième genre. Les plectorhinques , par le même, i5i Le pie et or hin que chétonoïde ^ par le même. iSa Soixante-cinquième genre. Les pogojiias , par le même. i55 Le pogonias fascè y par le même. i56 Soixante- seizième genre. Les bostryches , par le même. i59 Ee 4 440 TABLE. Le bostryclte chinois ^première espèce ,pftr le même. \Go Le bostryche tacheté , seconde espèce , par le même. i65 Soixante-dix- septième genre. Les bostrychoïdes , par le même. jg/ Le bostrychoïde œiHé ,par le même, i65 'Soixante-dix-huitième genre. Les échénéis , par le même. 2 56 X-? rémora. L'échénéis rémora, planche XXXVII, première e^ipèce , par le même. \^n Le rémora naiicrate. L* échénéis naucrate , seconde espèce , par le même. 187 Le rémora rayé. L' échénéis rayé ^ troisième espèce^ par le même. jg^ Soixante - dix- fienuième genre. Les macroures, par le même. iq6 Le macroure. Le macroure berglax , pi. XXXVII, par le même. ig^ Qualre^uÎTigtième genre. Les coryphènes , par le même. 201 Le dorade d* Amérique. Le coryphène hippurus , pi. XXXVÎII ^première espèce ,par le même. 207 Le doradon. Le coryphène doradon , seconde espèce , par le même. 2 i5 La dorade de la mer du Sud. Le coryphène chrysurus , troisième espèce , par le même. 218 La petite dorade. Le coryphène scombéroïde , quatrième espèce , p^r le même, 226 TABLE. 441 Le eoryphene onde , cinquième espèce , par le même, Le pompile. Le coryphène pompilè , sixième espèce , par le même, 23!) Le rasoir bleu. Le coryphène bleu j pi. XXXVllI, septième espèce, par le même, ^56 Le paon de mer. Le coryphène plumier , huitième espèce, par le même, 258 Le rason. Le coryphène rasoir , neuvième espèce , par le même. 24 1 Le coryphène perroquet , dixième espèce y par le même. 244 — — cnmus y onzième espèce , par le même. ^4^ ■ rayé , douzième espèce , par le même, 247 chinois , treizième espèce , par le même, 249 — — pointu , quatorzième espèce , par le même, 25 1 -_ — verd et le coryphène casqué , quinzième et sei- zième espèces , par le même, 25?. Quatre-vingt-unième genre. Les hémiptéronotes , par le même. 255 Le rasoir à cinq taches. L'hémiptéronote cinq-taches y pi. XXXIX , première espèce , par le même. 25^ X/hémiptéronote gmelin , seconde espèce y par le même. 261 Quatre- vin. cet 'deuxième genre. Les coryphénoîdes ^ par le même. 262 Le coryphénoïde hottuynien jpar le m.ême. 265 443 T A B L E. Quatre-vingt-troisième genre. Les aspidopJiores , par le même, 265 he cotte armé. IJaspidophore armé , pL XXXIX , première espèce , par le même. o.^^ Le lisiza. L'aspidopJiore lisiza , seconde espèce ,par le même. 271 Quatre-vingt-quatrième genre. Les aRpidopJioroïdes, par le même. 274 Le chabot de VInde. U aspidophoroïde tranquehar.f par le même. 27$ Quatre-vingt-cinquième genre. Les cottes j par le même, 278 Le grondeur. Le cotte grognant , pi. XL , première espèce, par le même, 281 Le scorpion de mer. Le cotte scorpion , pi. XL., seconde espèce , par te même. 287 Le cotte quatre-comes j troisième espèce, planche XL, par le même. 295 — — raboteux , quatrième espèce , par le même. 299 — — austral, cinquième espèce , par le même. 3oi •—— insidiateur , sixième espèce , par le même. 3o2 madégasse j septième espèce , par le même. 5o4 noir, huitième espèce , par le même. 3û6 Le chabot. Le cotte chabot , pi. XLI , neui>ième espèce , par le même. 3o8 Quatre-vingt-sixième genre. Les scorpènes , par le même, 5 10 TABLE. 443 La scorpène crùpaitd. La scorpène Jiorrihle.pl. XLT, première espèce , par le même. 5 20 .— — africaine y seconde espèce, par le même, 527 -: épineuse , troisième espèce , par le même» 529 , aiguillonnée , quatrième espèce , par le même» 55o • marseillaise , cinquième espèce, par le même. 552 '^ douhle-filament , sixième espèce, par le même. 554 — — hrachion , septième espèce, par le même. 555 barbue , huitième espèce , par le même. 558 La rascasse. La scorpène rascasse, pi. XLII , neu^ vième espèce , par le même. 5% La scorpène mahé , dixième espèce, par le même. 344 — — truie , onzième espèce , par le même. 547 » plumier, douzième espèce , par le même. 55l r américaine , treizième espèce , 'par le même. 555 — didactyle , cj^uatorzième espèce , par le même. 355 ' antennée , quinzième espèce , far le même. 558 —7;; — volante, pi. XLII, seizième espèce, par le même. 56 1 (Quatre-vingt-septième genre. Les scombéromeres , par le même. 067 Le scombéromore plumier ^ par le même. 568 444 TABLE. Le tassard , par le docteur Blocîii ^fjo Quatre-vingt-huitième genre. Les gastérostées ^ par • Laeépède, 't^^'j Uépinoche , la petite épinoche , la grande épinoche: Le gastérotée épinoche ^ le gastérostée épinochette^ et le gastérostée spinochie , i^ , 2® et 5® espèces ^ par le même. 5/8 Quatre-vingt- neuvième genre. Les centropodes , par te même. 38gr L^ahou-tahah.Le cenlropode rhoniboïdal ^parle même. 390 Quatre-vingt-dixième genre. Les centrogastères , par le même. 592 Le centre gastère hrunâtre , et le centrogastère argenté, 1® et 2.^ espèces , par le même. 3<)5 Quatre-i^ing't- onzième genre. Les centronctes , par le même. ' 3<)5 Le pilote. Le centronote pilote y première espèce, par te mène, 598 Le cenlronole acanihias , et le centronote glayca^\ 2^ et 5^ espèces , par h même. 4o5 Le lysan. Le centronote argenté , le centronote ovale , et le centronote lyzan, 4% 5* et 6^ espèces , par le même. 4*''^ Le crevai! e , la liche. Le centronote carolinin , le ceny tronote gardénicm , et le centronote vadigo, y*', 8^ et 9® espèces , par le même, 4^^ TABLE. 445 U éperon y le nègre. Le centronote éperon et le centronote nègre, lo^ et 1 1^ espèces y par le même. /^i i Quatre vingt-douzième genre. Les lépisacanèhes , par le même, 41^ Le lépisacanthe japonais , par le même, ^iS Quatre-vingt-treizième genre. Les céphalacanthes , par le même. /^,ij Le céphalacanthe spinarelle , par le même. 4 '8 Quatre-vingt-quatorzième genre. Les ductytoptères , par le même. ^20 Le dactyloptère pirapède , première espèce , par la même. ^21 Le dactyloptère japonais y seconde espèce , par le même, 45 1 Quatre-vingt-quinzième genre. Les prionofeSj par le même. 453 Le prionote volant . par le même, 454 Fin de la Table. \ Jaei»:. i^d