ÉÉl^ Y m "^.Ù: ^M^^- mM, ¥ M ^ m'tm ^.,. v>J&,- :j^ip# ^w:-^^- .%..v^. :.*'%»-'^'^ 4 O ■ t^W^*^^ )r^:«^ri i't'H^: î^ ,yv«! 'T*' 7 %^ ^3fc^ • .^ k:^^*^ ..^ 'is^^^'^' \ . ■:,^ y * ,^ < kl . > ^ X t \ HISTOIRE NATURELLE DES k "^ LÉPIDOPTÈRES HETEROCÈRES SPHINGIDES, SÉSMDES. CASÎNIDES BAR-SUR-SEINE. — IMP. SAILLARD. %b 0 O HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES SPECIES GENERAL dp:s LÉPIDOPTÈRES HÉTÉROCÈRES Par MM. BOISDCVAL et GUÉNÉE. TOME PREMIER SPHINGIDES, SÉSIIDES, CASTNIDES Par m. le D' J.-A. BOISDUVAL Chevalier de la Légioa-d'Honneiir, OiBcier de l'Académie , Membre honoraire des Sociétés Entomologinues de France, de Belgique, de Russie et de Stettin, Vice-Président de la Société centrale d'Horticulture de France, Memhre honoraire de la Société royale d'Horticulture de Londres, Membre de la Société de Botanique de France, Membre de l'Académie impériale des Naturalistes de Moscou, de l'Académie des Georgophiles de Florence, etc. OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES PARIS LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET RLE hai;tefeuille, 12 1874 AU SAVANT M. JOHN EDWARD GRAY DinKCTFUU nr. la PAP.TIK zoologique au CRITISH MUSEUM HOMMAGE DE RECONNAISSANCE DE LA PART DE L'AUTEUR AVERTISSEMENT DE L'AUTEIJK Le volume que nous offrons aujourd'hui au public est commencé depuis plus de vingt années et totalement terminé depuis six ans. Inutile de dire que les tristes événements survenus en France n'ont pas peu contribué à retarder sa publication. Malgré l'état encore lan- guissant des affaires, l'éditeur, M. Roket, n'a pas voulu différer davantage l'impression d'un ouvrage annoncé et attendu depuis longtemps. Répondra-t-ii à l'attente des Entomologistes? That is Ihe question. Nous avons fait pour cela tout notre possible. Pendant nombre d'années, nous avons rassemblé dans notre cabinet tous les Sphin- gides que nous avons pu nous procurer. D'un autre côté, nous avons obtenu des principaux Musées, les plus obligeantes communications. En Angleterre, M. John Edward Gray, directeur de la partie zoologi- que du British Mûseum, nous a permis, avec la meilleure grâce, d'étu- dier et de décrire tous les Sphingides de cet étabhssement hors ligne. M. le D'' Horsfield a mis à noire disposition les collections du Mu- séum de la Compagnie des Indes, et nous a permis, en outre, de prendre des notes sur les beaux" et nombreux dessins de chenilles peintes par lui-même, pendant un long séjour à Java. M. W.-W. Saunders nous a accueilli avec la même faveur, et nous a autorisé à décrire tout ce qu'il y avait d'intéressant dans sa riche collection. M. Preud'homme de Borre nous a envoyé, sans la moindre excep- tion, la nombreuse série de Sphinx que possède le Musée royal de Belgique. M. Hopffer nous a fait aussi de précieuses communications, princi- palement sur les Castnides du Musée impérial de Berlin, l'un des plus riches de l'Europe en entomologie. En Autriche, M. G. Felder nous a fait connaître, avec l'obligeance qui le caractérise, les rares Sphingides et Castnides de sa nombreuse collection. Enfin, le Musée national de France a également mis à notre discré- tion les espèces qu'il possède. D'autre part, feu notre savant et à jamais regrettable collaborateur, John Leconte et l'habile artiste John Abbot, nous ont envoyé dans le temps, la plupart des Sphingides des Etats-Unis d'Amérique, avec les dessins des chenilles exécutés par Abbut lui-même. Beske nous a fourni beaucoup d'espèces du Brésil, avec quelques chenilles dans de l'alcool. II AVERTISSEMENT DE L AUTEUR. Plus récemment Lorquin qui, dans ses divers voyages, s'était, sur notre recommandation, occupé particulièrement de cette famille;, nous a envoyé toutes les nouveautés recueillies ou élevées par lui en Ca- lifornie, en Chine, aux îles Philippines, aux Moluques et dans l'ar- chipel d' Arrow. Malheureusement, cet ami plein de zèle et de dé- vouement était, en botanique, d'une ignorance complète, de sorte qu'il nous a été presque toujours impossible de reconnaître sur des débris informes, les plantes qui avaient servi de nourriture aux che- nilles. Le capitaine Shervill, l'un des officiers distingués de l'armée an- glaise dans l'Inde, nous a confié, avec une grande obhgeance, un album dans lequel il a pfint, à Darjeeling, avec un talent d'artiste, les chenilles de plusieurs Sphingides propres au Bengale ; il nous a offert, en outre, plusieurs espèces élevées par lui dans ses moments de loisir. Nous ne devons pas ometire non plus feu le général Brunet, qui nous a procuré de précieux renseignements sur les espèces de la Mar- tinique, ni notre excellent ami Hornebeck, qui nous a généreusement donné celles qu'il avait prises ou élevées à l'île Saint-Thonuis. Nous devons encore des obligations à feu Goudot, qui nous a cédé les es- pèces qu'il avait trouvées à Madagascar; au D'' Coquerel, qui nous a offert celles qu'il avait recueillies à Nosi-Bé; à feu R. Marchai, qui nous a offert également les espèces de Maurice et de Bourbon; à Du- molin, qui nous a fourni quelques documents sur deux ou trois es- pèces de la Sénégambie; enfin, à Adulphe Delegorgue, le célèbre chasseur d'éléphants, d'hippopotames et de rhinocéros, qui a enrichi notre collection de tous les Sphingides pri-s par lui aux environs de Natal, dans le pays des Araazoulous et de Masilicatsy. Malgré tous ces matériaux, nous ne nous dissimulons pas qu'il res- tera encore bien des lacunes à combler. Nous n'avons certainement pas vu tout ce qui peut exister dans des collections particulières. Il n'y a pas, a dit Lacordaire « de petite collection qui ne renferme quelque espèce intéressante. » Notre species, ainsi que nous l'avons dit plus haut, étant achevé depuis longtemps, nous n'avons presque rien changé à notre ma- nuscrit. Nous avons laissé subsister les noms tels que nous les avions donnés en 1853 aux Sphingides de la collection du British Muséum, où chaque espèce porte encore aujourd'hui une étiquette écrile de noire main. Deux savants, MM. Wa'ker et Moore ont, dans leurs écrits, respecté et adopté ces mômes nums. Il y a sans doute plu- sieurs espèces qui ont été décrites depuis dans des travaux que nous n'avons pas été à même de nous procurer, ou dont nous n'avons pu consulter que des tragmcnls détachés. Les Américains du nord, qui élargissent tous les jours le corset AVEUTISSEMEiNT DE L AUTEUH. 111 des Etats-Unis, et qui regardent maintenant le Mexique et les Antilles comme annexés scientiliquement à leur immense territoire, ont, pa- Pcvît-il, publié beaucoup de choses sur les Lépidoptères. Malheureu- sement, il n'y a pas encore, que nous sachions, un seul ouvrage consacré à une faune locale, ou à la monographie d'une famille, mais des descriptions d'espèces isolées et éparpillées dans divers re- cueils. Nous devons en excepter, toutefois, une excellente monogra- phie des Sphinx de l'île de Cuba, par le savant M. Groîe. Les Entomologistes de l'Union américaine, animes du feu sacré de la science, travaillent avec zèle : s'ils continuent de la sorte, avec les matériaux qui abondent chez eux, ils pourront, dans un avenir rap- proché, rivaliser avec les Entomologistes du continent Européen. Il y a aujourd'hui en Amérique plusieurs jeunes sociétés savantes, où l'on s'occupe activement de toutes les branches des sciences natu- relles. La société de Butïalo, par exemple, et surtout la société Euto- mologique de Philadelphie; dans cette dernière on s'est partagé la besogne, chacun selon ses goûts ou son aptitude. M. John Leconto privius inler pares, ûls de notre savant collaborateur, est à la tète des Coléoptéristes; M. E. T. Cresson s'occupe spécialement des Hymé- noptère.s; M. Scudder, des Orthoptères et des Lépidoptères de la Nouvelle-Ecosse; le baron Osten Sackcn, des Diptères; M. Reakirt Tryon, des Lépidoptères diurnes ; M. Grote se voue en partie à l'étude des Hétérocères, qu'il poursuit avec zèle; M. Dlackenridge Clemens s'applique particulièrement à l'histoire des Sphingides américains; nous en passons et des plus capables; enfin, M. W. H. Edwards de Coalburg publie en ce moment une magnifique Iconographie des- criptive des Rhop.'ilocères, ouvrage hors ligne. Il est regrettable que parmi cet essaim d'Entomologistes, il n'y en ait pas un qui se livre exclusivement à i'élude et à l'éducation des che- nilles, base de toute bonne classiiJ cation, comme le faisait Abbot aux environs de Savauah. Jamais cet observateur patient ne représentait un insecte parfait, qu'après l'avoir peint suus ses diverses phases évolutives. Cependant, M. Lintner, d'Albany, semble entrer un peu dans celte voie. La triste maladie dont nous sommes atteints depuis plusieurs an- nées, la Génésonianie, a traversé l'Océan, et fait en ce moment des progrès si rapides chez nos collègues américains, que si l'épidémie ne rencontre pas un obstacle, il y aura bientôt autant de genres que d'espèces. C'est un véritable déluge. Nous ne saurions approuver davantage les noms empruntés aux CuUus de Hubner, et appliqués par certains Entoniobigistes à leurs soi-disants genres nouveaux. Hubner, le plus consciencieux de nos Iconographes, n'a jaujais vu e7i nature la sixième partie des Lépi- doptères qu'il a essayé de grouper d'après des images. Il no donne. IV AVERTISSEMENT DE L AUTEUR. d'ailleurs, aucun caractère positif à ses Coitus, où les espèces sont souvent associées au hasard. Nous en pourrions même citer plus d'un, où une variété n'est pas placée dans le même groupe que l'espèce type. Que dirait-on d'un botaniste qui donnerait pour caractères de genres, la couleur des fleurs, la marbrure ou la découpure des feuilles? C'est par ces diverses raisons, qu'à l'exemple d'Ochsenheimer, de La- treille, de Godart, de Treitschke, de Duponchel, de Guénée, etc., nous rejetons ces sortes de genres et les considérons comme non avenus. On remarquera que dans beaucoup de cas, nous nous sommes ab- stenu, pour les espèces les plus communes, de citer toute la série des auteurs qui en ont parlé. Ce luxe de synonymie aurait allongé inuti- lement le texte de notre volume et dépassé la limite qui nous est assignée. On verra aussi que nous avons modifié le genre Macrosila, que nous avions proposé pour un groupe de Sphingides à taches la- térales jaunes, qui ne diffèrent en rien des Sphinx proprement dits. La seule espèce que nous ayons conservée dans ce genre est le Telrio de Linné. Nous avons aussi supprimé le sous-genre Calliomma, créé par nous pour le Sph. Licastus de Cramer qui, malgré sa tache argentée, n'offre aucun caractère suffisant pour motiver sa séparation des Eu- cheryx. Nous pourrions arrêter ici notre travail, mais comme les anciens auteurs ont donné le nom de Sphinx aux Sésies, Thyris et groupes voisins, et que les Entomologistes modernes les placent toujours à côté des Macroglosses, nous n'avons voulu rien innover à une clas- sification admise jusqu'à présent. C'est pour cette raison que nous avons suivi leur exemple. Nous avons même été plus loin, en ajou- tant à la suite de ces Pseudo-Sphinx, la famille des Castnides appelées Hesperies-Sphinx par l'illustre Latreille, quoiqu'elles n'aient pas plus de rapports avec les Hespéries qu'avec les Sphinx. Ce sont des insectes d'une créalion à part, qui sous leurs premiers états, ont à la fois les habitudes des Sésiides et des Zeuzérides, mais auxquels il est difficile d'assigner une place. Nous n'avions pas à nous occuper des Agaris- tides, Aganaïdes, Zygénides, Glaucopides, etc., etc., qui par leurs chenilles velues appartiennent à l'immense série des Trichophorides et conduisent presque insensiblement aux Lithosides, Chélonides, etc. Nous terminerons en priant les personnes qui ont bien voulu nous venir en aide, de recevoir ici un témoignage public de notre recon- naissance. Paris, mars 1874, D^ J.-A. BOISDUVAL. HISTOIRE NATURELLE INSECTES LÉPIDOPTÈRES FAMILLE DES SPHINGIDES Généralement, dans les classifications zoologiqiies, on commence la série par les êtres les plus complets et les plus fortement constitués. Si l'on suivait la même marche pour les Lépidoptères, on devrait mettre en tête les Sphingides, dont Forganisation robuste rem- porte sur tous les insectes du même ordre; mais comme ce n'est pas ici le lieu de faire une classifica- tion nouvelle, nous suivrons dans cet ouvrage les errements de nos devanciers, en retranchant de la famille des Sphingides, les Zygénides, qui n'ont aucun rapport avec les Lépidoptères dont il va être ques- tion. La nombreuse famille des Sphingides, répandue sur tout le globe, moins les régions polaires, se com- posait, au temps de Linné, de deux groupes bien dis- tincts : Sphingcs légitimée- et Sj^hinges adscitœ. Fabri- cius, qui vint ensuite, en retrancha avec raison les adscitse, et laissa le nom de Sphinx aux legilimœ, dont il ne détacha que les espèces dont l'abdomen se Lépidoptères. Tome I. 1 2 SPHINGIDES. termine par une brosse, pour en former le genre Sesia, qu'il ne faut pas confondre avec les véritables Sesia, de Laspeyres et des auteurs modernes. Latreille vint à son tour : il conserva le grand Sjjhinx en y réunis- sant de nouveau les espèces à brosse anale ; mais il créa le genre Smerinthus, déjà indiqué par Fabricius, sous le nom de Laothoe. Depuis lors, chaque auteur a essayé de faire des genres nouveaux, dont les ca- ractères très-oscillants ne sont pas to-ujours bien sai- sissables. Nous n'osons nous flatter d'avoir mieux réussi : beaucoup de nos soi-disant genres ne sont, à proprement parler, que des divisions dans lesquel- les nous avons tâché de grouper les espèces aussi na- turellement qu'il nous l'a été possible. CARACTÈRES DES SPHINGIDES. Chenilles : glabres, cylindriques, allongées, légère- ment renflées postérieurement, munies généralement d'une corne sur l' avant-dernier segment, ou quelque- fois d'un petit écusson lenticulaire qui en tient lieu. Chrysalides : coniques, lisses, pourvues d'unepointe anale plus ou moins prononcée et plus ou moins ru- gueuse. Les chenilles des Sphingides vivent solitairement, tantôt sur les arbres ou les arbustes, et tantôt sur les plantes basses. Insecte parfait : Antennes linéaires, prismatiques, terminées à l'extrémité par une petite pointe velue, en crochet plus ou moins prononcé, plus fortes chez les mâles oii elles sont scabres en dessous, ou même SPHINGIDES. 3 quelquefois un peu dentées; plus simples chez les femelles. Palpes larges, contigus, appliqués exacte- ment sur le front, et couverts de poils écailleux très- serrés ; leur troisième article à peine distinct dans la plupart des genres. Gliapei'on saillant, recouvert do poils écailleux très-denses. Ailes supérieures étroites, elliptiques, allongées, marquées ordinairement vers leur milieu, sous la côte, d'un stigmate plus ou moins apparent, lorsqu'il n'est pas absorbé par la couleur du fond. Ailes inférieures beaucoup plus courtes que les supérieures, pourvues généralement d'un crin(re- tinacuhcm) . Corselet très-robuste pour recevoir l'in- sertion des muscles alaires. Abdomen très-gros, al- longé, cylindro-conique, terminé quelquefois par un petit pinceau de poils ou par une brosse étalée en queue d'oiseau. Ces insectes, doués d'un vol puissant et soutenu, peuvent se transporter souvent à des distances con- sidérables, et former, par des migrations, des colo- nies momentanées loin de leur patrie. Les Sphingides constituaient, avec les Sésides, les Zygénides, les Castniaires, les Agaristides, les Glauco- pides, etc., une partie des soi-disant crépusculaires dans la méthode du célèbre Latreille. Pour là détermination des espèces, les seuls carac- tères distinctifs n'existent pas seulement dans la cou- leur et le dessin des ailes, comme chez la plupart des Lépidoptères Rhopalocères. Chez les Sphingides, il en est autrement; il faut tenir un grand compte de ceux que peuvent fournir le corselet et l'abdomen. ACHÊRONTIDES. TRIBU DES ACHÊRONTIDES Celte tribu se compose seulement du genre Acheron- tia. Chenilles : très-grosses, cylindriques, chevronnées sur le dos, marquées latéralement de bandes obliques, et munies sur l'avant-dernier segment d'une espèce de queue plus ou moins grenue. Insecte parfait. Antennes relativement très-courtes, roides, recourbées à leur extrémité en un petit crochet. Corselet très-robuste, portant sur son milieu l'empreinte plus ou moins nette d'une tête de mort. • Palpes un peu écartés, trompe roulée en spirale aussi longue que le corps. Yeux gros et saillants, très-brillants pendant la vie. Abdomen cylindroïde-obtus. Pattes robustes, avec les cuisses épineuses et les jambes terminées par une griffe très-prononcée. Genre ACHERONTIA. ochsenh. Boisd. Brachyglossa, Latreille, Boisd. Dup. oUm. Latreillc, frappé de la différence qui existe entre VAt7'0' pos et les autres Sphingides, avait proposé d'en faire un genre propre sous le nom de Brachyglossa, lequel aurait compris, en outre, les triangularis et australasiœ de la Nouvelle-Hollande. Nous avons cru qu'il était préférable d'appliquer le nom d'Acherontia, donné par Ochsenheimer aux espèces suivantes, et de laisser le nom de Brachyglossa h celles de l'Australie, dont la trompe est très-courte, comme dans les Smérinthes. Les Acherontia sont exclusivement propres aux régions chaudes de l'ancien continent. Quoique lourds en apparence, ils peuvent se transporter à de grandes distances. ACHERONTIA. 0 1. A. Atropos. Sphinx idem, Linn. — Fab. — Esp. — Ochs. — Hubner, — God. etc. Sphinx à tête de mort, Engr. P. d'Europ. — Geoffr. Hist. des Ins. H. Cette espèce est parfaitement connue de toutes les personnes qui s'occupent d'entomologie. Si nous en donnons ici la descrip- tion, c'est pour établir la comparaison entre elle et les deux es- pèces suivantes qui en sont très-voisines. Il a environ 14 centimètres d'envergure. Ses ailes supérieures sont d'un brun plus ou moins intense, avec deux raies blanchâ- tres, transversales, courtes et ondulées, dont la première, qui est rapprochée de la base, est divisée par une ligne noirâtre, prin- cipalement vers la côte; l'autre, qui est placée entre le sommet et le miheu, est double, suivie en dehors d'un espace mélangé de grisâtre et de ferrugineux. Outre cela, l'origine du bord in- terne offre une petite touffe de poils fauves; le milieu de l'aile est traversé par des lignes noirâtres et marqué, à l'extrémité de la cellule discoïdale, d"un point blanc; les nervures de l'extré- mité sont ferrugineuses. Le dessus des ailes inférieures est d'un jaune-d'ocre assez vif, avec deux bandes transversales noires, dont l'antérieure plus étroite forme un coude, la seconde est presque terminale et se prolonge sur les nervures. Le dessous des quatre ailes est jaune d'ocre, avec deux bandes transversales noires. Le corselet est d'un brun-noir sablé de bleuâtre, avec une grande tache médiane d'un gris plus ou moins blanchâtre, mar- quée de deux points noirs, ce qui lui donne une certaine ressem- blance avec une tête de mort. L'abdomen est d'un jaune foncé, avec une large bande dorsale, longitudinale, d'un bleu pâle, cou- pée par six anneaux noirs qui font le tour du corps. Les anten- nes sont brunes avec le bout d'un beau blanc. La chenille, que l'on trouve en Europe, depuis la mi-juillet jusqu'à la fm d'août, sur la pomme de terre, Solanmn tubero- sum, la tomate, Solanum lycopersicum, l'alkekenge, Physalis al- keLengi, le lyciet, Lycium Europœum, la douce-amère, Solanum dulcamara, le lilas, le jasmin, l'olivier, etc., est d'un beau jaune citron ou d'un jaune-vert, avec sept bandes obliques vertes ; son dos est en outre marqué de sept chevrons bleus, piqués de noir. 6 ACHÉRONTIDES. La corne du onzième segment est très-granuleuse, scabre, re- levée à son extrémité en queue de chien. On rencontre quelque- fois, mais rarement, une variété entièrement d'un brun noirâtre dont les premiers anneaux sont marbrés de blanc. La chrysalide est d'un brun-marron clair. L'insecte parfait parait vers la fin de septembre ou dans la première quinzaine d'octobre. Les chrysalides, provenant de chenilles métamorphosées trop tard, se dessèchent pendant Thiver et n'éclosent jamais. Ce Sphingide n'est pas indigène de l'Europe comme on le croit généralement : dans les années chaudes il nous est apporté par les vents du sud et du sud-est. C'est alors qu'il s'accouple dans notre climat et nous donne une génération en automne , tandis qu'en Afrique et dans l'Asie, il paraît sans interruption. Ce migrateur est souvent fort commun dans le midi et le centre de l'Europe, et s'avance même quelquefois jusqu'en Angleterre. Cet Acherontia a joui autrefois d'une certaine célébrité. Dans quelques contrées de la France, on le regardait comme un avant- coureur de la mort, et il inspirait aux gens superstitieux une sorte de terreur, à cause de l'empreinte qu'il porte sur son cor- selet et du cri qu'il fait entendre lorsqu'il pénètre le soir dans les appartements, ou qu'on le saisit avec les doigts. Plusieurs savants ont cherché la cause de ce bruit sinistre, chacun a émis une théo- rie différente. Mais cette question n'est pas encore parfaitement tirée au clair. A l'île de la Réunion, où il est excessivement commun pen- dant toute l'année, il porte le nom dî Aille. Les gens du peuple et beaucoup de créoles le 'regardent comme un insecte fort dange- reux; ils croient que lorsqu'il entre dans une chambre, il peut aveugler les personnes qui s'y trouvent. Aussi emploient-ils tous les moyens possibles pour le faire sortir. On s'étonne que Ber- nardin de Saint-Pierre ait pu se faire l'écho d'une pareille fable. 2. A. Styx. Westwood, Cabin. orient, ent. pi. 42, f. 3. — Moore, Lepid. of the east ind. Comp. p. 266, 614. Acherontia atropos, var. Walker, Het. Lepid. Brit. mus. pt. VIII, p. 234, 1. Ariel, Boisd. M. Il a le port de V Atropos, mais il est beaucoup plus petit, avec ACHERONTIA. 7 les ailes supérieures beaucoup plus nuancées de ferrugineux; les deux raies blanches transversales sont remplacées par du ferru- gineux ; le point blanc est remplacé par un point roussâtre plus petit; les antennes sont brunâtres, avec la pointe d'un gris rous- sâtre et non d'un beau blanc. L'empreinte de la tète de mort est plus allongée, bien nette, souvent un peu vineuse ; la bande dor- sale bleue est de moitié plus étroite; les anneaux noirs qui la coupent sont moins larges et ne se continuent pas sous le ventre comme chez VAtropos; les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre plus pâle, avec les bandes transversales plus étroites. Les antennes sont plus longues et plus grêles, avec l'extrémité moins blanche. La chenille, d'après un dessia fait à Darjeeling par le capitaine Shervill, vit sur presque toutes les plantes de la famille des So- lanées, mais plus souvent encore sur le lilas. Elle est d'un brun noirâtre, avec les chevrons plus obscurs ainsi que les traits obli- ques; elle est rayée de blanc sur les premiers anneaux; ses stig- mates sont noirs, cerclés de blanc; sa queue est rugueuse, pointue et relevée en l'air. Ce Sphingide est beaucoup plus commun au Bengale que le véritable Atropos. Malgré sa taille plus petite, il fait entendre un cri plus aigu. Aux environs de Madras, sa chenille dévore dans les jardins les aubergines, Solanum melongena, et le lilas, Syringa persica. 3. A. Satanas. Boisd. Spec. gen. des Lep. pi. 16, fig. \. — Moore, Lep. of the east ind. Comp. I, p. 367. Acherontia lethe, Wesiwooâ, Cabin. orient. Ent. pi. 42, f. 2. — Wal- ker, Heter. p. 235, 2. Sphinx atropos, var. Cram. Pap. exot. 237, f. A. Un peu plus grand que VAtropos. Ses ailes supérieures sont presque semblables, sauf que le point blanc est plus petit, que l'espace qui suit la double ligne blanche est plus blanchâtre, et que le long du bord terminal il y a une ligne blanchâtre en fes- ton. Les ailes inférieures out les deux bandes noires transversales beaucoup plus larges, la seconde va jusqu'au bord extérieur et ofire seulement quelques crénelures jaunes, la première ou celle du milieu est précédée, du côté de la base, d'une grosse tache noire un peu triangulaire. 8 SMÉRINTHTDES. La tête de mort du corselet est bien marquée, un peu vineuse, avec les taches imitant les orbites grandes et cerclées de gris blanchâtre. La bande dorsale bleue de l'abdomen est plus large que dans VAtropos, les anneaux noirs qui la coupent font le tour du corps. Les antennes sont plus minces et plus longues que dans VAtropos, avec la pointe blanche ; le dessous des ailes est beaucoup plus varié de noir entre les deux bandes transversales. La chenille, d'après un beau dessin fait dans l'hide par le ca- pitaine Shervill, qui a eu l'obligeance de nous le communiquer, est verte ou d'un vert un peu jaune, pointillé de brun, avec sept traits obliques jaunes. Elle n'a pas de chevrens sur le dos. Sa queue, peu granuleuse, est presque comme chez notre Sph. liguslri. Les stigmates sont blancs, cerclés de noir. Elle vit sur le tabac, Nicotiana tabacum. Il se trouve dans l'Inde, à Java, Bornéo et aux îles Philippines. Il est moins commun que le Slyx. Le Sphinx Lachesis de Fabricius, qui a aussi une tache noire vers la base des ailes inférieures, pourrait bien être le même que notre Satanas. La description qu'il donne conviendrait assez à notre espèce, s'il ne disait pas que, dans son Lachesis, l'abdo- men est noir, avec des bandes jaunes, abdomine nigro flavo-fas- ciato. C'est peut-être une espèce voisine que nous ne connaissons pas. TRIBU DES SMÉRINTHIDES Cette tribu est composée d'un certain nombre de gen- res dont les chenilles ont les habitudes des autres Sphin- gides; elles sont de même munies d'une petite queue ou plutôt d une espèce de corne sur le onzième segment. Mais ce qui les distingue particulièrement, c'est d'avoir le plus ordinairement la tête triangulaire et la peau cha- grinée et rugueuse. Le papillon à l'état parfait semble faire le passage aux Sericaria, aux Endroynis, etc., particulièrement les Smé- rinthes proprement dits, dont les antennes sont grosses, fortement dentées dans les mâles, et dont la trompe, BRACHYGLOSSA. » dans les deux sexes, est généralement trop peu dévelop- pée pour servir à ralimenlation. Genre BRACHYGLOSSA. Latr. Boisd. Cœquosa, Walker. Ce genre, dont nous ne connaissons encore que trois es- pèces, a pour types les Sphinx triangularis et Australasiœ de Donovan. Les chenilles des Brachyglossa sont très-grosses, presque cylindriques ; elles ont la peau chagrinée et la tête trian- gulaire, comme celles des Smérinthes. Elles vivent sur les arbres et donnent deux générations chaque année. L'insecte parfait est lourd, paresseux, et offre les carac- tères suivants : Antennes longues, assez grêles, un peu at- ténuées vers l'extrémité et recourbées en crochet. Palpes non ascendants, ne s'appUquant pas sur le front , presque dirigés horizontalement, écailleux, avec le second article dilaté et élargi à Fextrémité. Trompe très-courte. Yeux gros et saillants. Pattes peu épineuses. Corps gros, cylin- drico-conique, obtus. Ailes larges, les supérieures sinuées à l'extrémité, les inférieures colorées en jaune plus ou moins intense. Les Brachyglosses sont propres à la Nouvelle-Hollande. 1. B. Triangularis. Donov. Epitom. of the Ins. of New. Holl. pi., fig. 2. Boisd. Voy. de l'Astrolabe, p. 181, 1. — Spec. gêner, pi. IC, ± Walker, Heterocera, p. !257, 1. II a de 12 à 15 centimètres d'envergure. Ses ailes supérionres sont d'un brun soyeux très-clair, lavé d'un peu de l)lanc, avec quelques poils fauves à leur l)ase et une grande tache triangu- laire, d'un brun marron, sur le milieu de la cùte; cette grande tache ne dépasse guère inférieurement le milieu de l'aile et est entourée d'une éclaircie blanche principalement en dehors; l'an- gle interne offre aussi un petit espace blanchâtre, le bord interne est liseré de blanc. iO SMÉRINTHIDES. Les ailes inférieures sont d'un beau jaune fauve à leur base, avec la moitié postérieure d'un brun marron, et un espace d'un cendré blanchâtre à l'angle anal. Le corselet est d'un brun clair; l'abdomen est d'un gris bru- nâtre avec une petite ligne dorsale brune. Les antennes sont d'un beau blanc. Le dessous des ailes est grisâtre avec le disque des supérieures lavé de fauve. La chenille, d'après un dessin fait à la Nouvelle-Hollande par feu Jules Verreaux, est verte, chagrinée avec des gros traits obli- ques et la tête parfaitement triangulaire. Elle est très-commune sur plusieurs espèces de Protéacées des genres Banksia et Embo- thrium. 2. B. AUSTRALASI^. Donov. Epit. of Ins. of New. HoU. pi., fig. 1. Boisd. Voy. de l'Astrolab. p. 181, 2.— Walker, Heterocera, pi. 257, 2. 11 est de la taille du triangularis, mais ses ailes supérieures sont tronquées au sommet ; leur base est d'un gris-soyeux très- pâle tirant sur le gris tourterelle ; cette partie pâle forme une espèce de tache irrégulière en dehors, se prolongeant en pointe au-dessous de la nervure médiane pour séparer deux taches brunes, l'une en carré oblong sur le bord interne, et l'autre sous- costale, beaucoup plus grande, et d'une forme un peu triangu- laire ; cette dernière tache est marquée d'un point central brun ; l'extrémité des ailes est d'un gris soyeux, nuancé d'une teinte un peu plus obscure avec deux raies brunes parallèles, interrompues. Les ailes inférieures sont d'un rouge-capucine aurore avec l'angle anal d'un gris cendré, surmonté d'une tache noire et suivi, en dehors sur le bord marginal, d'une bande courte de la même couleur. Le corselet est d'un gris tourterelle avec une raie longitudi- nale brune. L'abdomen est d'un gris un peu brun avec une petite ligne dorsale très-fine, obsolète, brune. Le dessous des ailes est grisâtre avec tout le disque des supé- rieures d'un fauve aurore. La chenille, selon M. Jules Verreaux qui l'a élevée plusieurs fois, se trouve sur différentes Protéacées du genre Banksia, prin- cipalement sur le Banksia serrata. On trouve fréquemment ce Sphingide accouplé. METAGASTES. 11 3. B. Banksi^e. Boisd. Il est de la taille du précédent; ses ailes supérieures sont de même tronquées au sommet ; elles sont d'un brun rougeàtre avec des raies transversales plus foncées, dont la plus rapprochée de l'extrémité est la mieux marquée ; le bord marginal au-dessous de la troncature est bordé d'un peu de brun qui se fond avec la teinte générale. Les ailes inférieures sont d'un jaune pâle avec une raie longi- tudinale de poils d'un fauve vif, située entre le milieu et la gouttière abdominale; il y a en outre quelques poils fauves disséminés sur plusieurs points de la surface ; Tangle anal est d'un cendré blanchâtre surmonté d'une petite tache lirune al- longée ; la bordure est brune et se rétrécit insensiblement en remontant vers l'angle externe. Le corselet est d'un gris foncé avec une raie longitudinale brune ; l'abdomen est d'un gris jaunâtre sur ses premiers an- neaux et ensuite d'un brun grisâtre avec une petite ligne dorsale très-fine, de couleur brune. Le dessous des ailes est d'un gris un peu vineux avec une raie brune, commune, dentée en scie, et le disque des supérieures d'un fauve assez vif. Cette espèce est la plus rare des trois. Sa chenille vit sur le Banksia ericœfolia. Coll. Bd. Genre METAGASTES. Boisd. — Sphinx auctorum. Cœquosa, Walker. Ce genre a un certain rapport avec les Brachyglosses ; mais comme nous ne connaissons pas les chenilles, nous ne som- mes pas parfaitement sûr qu'il appartienne véritablement à la tribu des Smérinthides. Insecte parfait : Antennes assez longues, relativement grêles, recourbées en crochet à leur extrémité. Front nu. Palpes ascendants, légèrement écartés, appliqués sur la tête, avec le second article large, cylindroïde, aplati, cou- verts de petits poils serrés, écailleux. Trompe large, apla- 12 SMÉRINTHIDES. tie, de longueur très-moyenne. Yeux grands et saillants. Corps robuste, comme dans notre populi et notre quercus. Ailes larges sans dentelures. Les deux seules espèces que nous connaissons sont pro- pres aux Indes orientales. 1. M. Phalaris. Cram. 149, A. — cœquosa ? phalmis, Walker, Heterocera, p. 2S8, 3. Il a le port et la taille du Brachyglossa triangularis. Ses ailes supérieures sont entières avec le bord interne et un espace vers le sommet d'un cendré bleuâtre ; outre cela, elles sont marquées d'une espèce de bande oblique, brune, assez large, allant du tiers antérieur de la côte à l'angle interne, et de quatre à cinq raies transversales de la même couleur; celle de ces raies qui est la plus rapprochée de la base est peu indiquée, les quatre autres sont parallèles et placées entre le milieu et l'extrémité. Les ailes inférieures sont d'un rouge un peu brun avec un es- pace d'un gris cendré à l'angle anal. Le corps et le corselet sont d'un brun clair; ce dernier est marqué d'une raie longitudinale noire assez étroite. Le dessous des ailes est d'un brun rougeàtre. Chez le mâle, qui est un peu plus petit, les lignes brunes sont beaucoup moins bien marquées que chez la femelle figurée par Cramer. Indes orientales. Coll. Bd. 2. M. NiCOBARENSIS. Schwarz, Beytr. Suppl. à Klem. et Rœs. I, 1. Il est à peu près de la taille du B. triangularis. Ses ailes supé- rieures sont bien entières, d'un gris roussâtre, lavé d'incarnat, avec le bord interne d'un gris plus ou moins clair; elles ont en outre, à partir du milieu de la côte, une large tache plus claire que le fond, s' étendant obliquement jusqu'à l'extrémité sans dé- passer le second rameau de la nervure médiane; cette même tache est traversée par trois raies, tiès-obsolètes, un peu obscures, et est marquée au sommet d'un espace brunâtre. Les ailes inférieures sont d'un roux ferrugineux, avec tout leur bord costal beaucoup plus pâle et presque blanchâtre. CALYMNIA.. 13 Le corselet est de la couleur des premières ailes; l'abdomen est d'un gris roussàtre. Les antennes sont d'un brun clair. Le dessous des ailes est d'un jaunâtre pâle, avec le disque des supérieures un peu ferrugineux. La femelle est plus grande que le mâle, d'une couleur plus blanchâtre, non lavée d'incarnat; ses ailes supérieures sont tra- versées par six raies plus obscures que le fond, un peu ondulées, dont trois entre la base et le milieu, et les trois autres dans la grande tache oblique. Schwarz a figuré un mâle que son ami Esper avait reçu de l'île de Nicobar. Nous possédons un mâle et une femelle, mais nous ignorons dans quelle partie de l'Inde ils ont été trouvés. Rare. Genre CALYMNIA. Bolsd. Walker, Moorc. Ce genre est établi sur un très-beau Sphingide javanais, figuré par Cramer sous le nom de Panopus. La chenille, qui, selon Horsfield, vit sur le Mamjifera in- diùa, est chagrinée, un peu rugueuse, avec la tête triangu- laire et sept bandes latérales obliques. Insecte parfait : Antennes assez longues, grêles, recour- bées en crochet. Front presque nu. Palpes ascendants, appliqués fortement sur la tête, couverts de poils serrés, courts et écailleux, avec le second article aplati et dilaté. Trompe peu allongée. Yeux de grandeur ordinaire. Corps très-robuste, avec l'abdomen très-gros, raccourci, cylin- droïde-pointu. Ailes larges. 1. C. Panopus. Cram. Pap. cxot. pi. 224, A,B. — Smerinthus? panopus, Westwood, Cabin. orient. Ent. p. 13, pi. IG, fig. 2. — Walker, Hist. lep. Brit. mus. het. pi. VIII, p. 124. — Moore, Catal. of Lep. in the mus. of east ind. Comp. I, p. 266. — La chenille, pi. VIII, fig. 6, Ga. Ce grand Sphingide, dont Cramer et surtout M. Westwood ont donné une très-bonne ligure, a environ 15 centimètres d'enver- gure. Ses ailes supérieures entières ont le sommet un peu échau- cré; elles sont d'un gris luisant avec une grande tache basilairc 14 SMÉRINTHIDES. d'une brun olivâtre, et une bande transversale, droite, de la même couleur, située sur le tiers postérieur; entre la tache basi- laire et cette bande, il y a quelques ondes obscures, et à l'extré- mité de la cellule discoïdale une tache un peu réniforme d'un brun olive; le bord terminal est bordé par une bande brune élargie dans son milieu, précédée, en dedans, de quelques lignes obsolètes et d'un petit sablé de couleur brune; outre cela, on voit sur l'angle interne une belle tache oculaire, noire, sans pu- pille, liserée en dedans par un croissant blanc. Les ailes inférieures sont roses à la base, noires à l'extrémité, traversées par plusieurs bandes obscures, dont celle da milieu est plus large et lavée de rouge-brun. Le corselet est entièrement d'un brun olive, bordé de blanc rosâtre à son point de jonction avec l'abdomen. Celui-ci est d'un gris un peu bleuâtre avec l'extrémité dorsale brune. Les antennes sont blanches. Le dessous des ailes est mélangé de brun et de jaune d'ocre. La chenille, dont nous avons vu un très-beau dessin chez M. Horstield au Muséum de la Compagnie des Indes, est verte, très-rugueuse, pointillée de blanc avec sept bandes obliques blan- châtres, s' étendant de la base des pattes jusqu'à une raie latérale de la même couleur; la tète est fortement triangulaire et la queue très-longue ; les stigmates sont blancs cerclés de noirâtre. Elle vit sur le manguier {mangifera indica). La chrysalide est d'un brun foncé. Cette grande et belle espèce se trouve à Java, à Bornéo, à Cé- lèbes, à Ceylan et dans le nord de l'Inde. Genre EUCLEA. Boisd. Smerinthus, Boisd. olim. — Felder, Walker. Nous avons fait figurer l'espèce unique, sur laquelle nous établissons ce nouveau genre, sur une planche des Familles naturelles de Latreille, comme un Smcrèithus ; mais l'ayant étudiée depuis avec soin, nous nous sommes aperçu que, par la conformation singulière de ses palpes, elle devait constituer un genre à part. Sa chenille, selon M. Dumolin, qui en a élevé deux EUCLEA. 15 exemplaires, est verte et rugueuse, avec des bandes laté- rales obliques. Insecte parfait. Front couvert de poils très-serrés. Palpes horizontaux, nullement ascendants, de longueur moyenne, velus et écailleux , avec le dernier article se terminant par une petite pointe nue, bien distincte. Trompe courte. An- tennes assez longues, un peu grêles, finissant en crochet. Yeux grands. Corps assez robuste, avec Tabdomen cylin- droïde-obtus. Ailes dentelées, assez larges. 1. E. DUMOLINII. Boisd. Boisd. in Latr. Fam. nat. — Felder, Reise der freg. Novara Band. II, abth. 2, tab. LXXXII, Og. 2. — Smerinthus Dumolinii, Walker, Heteroc. p. 250, 12. Ce magnifique Sphingide, dont nous avons donné une bonne figure sur les planches qui accompagnent le second volume des Familles naturelles de Latreille, a environ 11 centimètres d'enver- gure. Ses ailes supérieures, régulièrement dentelées, sont d'un gris brillant; leur milieu est marqué d'une large tache triangulaire, transversale, d'un brun brillant, expirant avant d'arriver au bord interne; cette tache est sinuée et denticulée des deux côtés et un peu liserée de blanc; elle est en outre marquée d'un gros point blanc arrondi, précédé en dehors d'une tache trifide de la même couleur; entre la base et la tache brune dont il s'agit, il y a deux raies blanchâtres, et en dehors de cette même tache, il y a aussi deux autres raies blanchâtres ; sur l'angle apical existe une tache brune, et au-dessous, sur le bord terminal, une tache cunéiforme plus grande, de la même couleur. Les ailes inférieures sont d'un gris un peu brun. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec une large tache médiane brune, et une bande transversale de la même couleur â son point de jonction avec l'abdomen; celui-ci est d'un gris foncé. Les antennes sont blanches. Le dessous des quatre ailes est d'un gris blanchâtre, avec une tache brune assez grande sur leur bord costal. Cette belle espèce a été élevée à Galam, par feu Dumolin, qui a trouvé la chenille sur le baobab, Adansonia digitata. Elle est, nous a-t-il dit, verte, très-rugueuse, avec sept bandes obliques 16 SMÉRINTHIDES. d'un blanc jaunâtre; la tête forme un triangle bordé de jaune; elle a, sur le onzième anneau, une corne arquée (Dumolin). Deux individus lui sont éclos, l'un fait partie de notre collec- tion, et l'autre a été acquis par feu Robyns, de Bruxelles. Le British Muséum possède un exemplaire pris à Natal. Genre NYGERYX. Boisd. — Ambulyx. Felder. Ce genre, que nous avons établi sur un Sphingide de la Colombie, semble être une contrefaçon de certaines espè- ces d' Ambulyx de la même contrée, auxquels il ressemble beaucoup, au premier coup-d'œil, par les ailes inférieures ; mais lorsqu'on l'examine en détail, on voit que sa véritable place est dans la tribu des Smérinthides. Chenille : Inconnue. Insecte parfait. Tête retirée sous le corselet, comme dans nos Smérinthes. Antennes des mâles assez fortes, dentelées. Palpes très-velus, à articles confondus. Trompe épaisse et très-courte. Yeux assez gros. Corselet gros, très-velu. Abdomen du mâle cylindroïde obtus, offrant, de chaque côté, près de l'extrémité anale, une petite dilatatfon très-visible. Abdomen de la femelle conique. Ailes supé- rieures pointues au sommet. Ailes inférieures dépourvues de crin. 1. N. Hyposticta. Felder, Novara, exp. Zool. theil. Bnd. 12, abth. 2, tab. 77, f. 2. — Nyceryx Vega, Boisd. M. Il est d'un quart plus grand que le S. ocellatus. Ses ailes su- périeures sont aiguës au sommet, avec le bord terminal ondulé et presque anguleux ; leurs deux tiers antérieurs sont d'un gris violàtre luisant, traversés par six bandes brunes, parallèles, dont les trois postérieures n'atteignent pas la côte ; l'autre partie est brune avec quelques raies transverses plus obscures et quatre points blancs transparents, dont les trois supérieurs sont alignés longitudinalement. Les ailes inférieures sont d'un rose un peu briqueté, traversées par quatre bandes parallèles noires ainsi que les nervures; outre SMERINTHUS. 17 cela, on voit entre la première bande qui est très-courte, et la seconde une lunule également noire. Le corselet est d'un gris violàtre foncé et porte une petite crête médiane, l'abdomen est un peu plus obscur et est fascié latéra- lement de quatre bandes rougeâtres. Le dessous des ailes supérieures est brun, marqué dans ses deux tiers antérieurs d'une quinzaine de taches jaunes. Le ventre est ferrugineux ainsi que les ailes inférieures; ces dernières sont traversées par des bandes, un peu maculaires, plus claires que le fond. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a au-dessus de l'angle anal deux points blancs transparents, superposés et alignés trans- versalement. Colombie. Rare. Genre SMERINTHUS Lat. Ochsenh. Boisd. Dup. Walk., etc. Ce genre, le plus nombreux de la tribu , habite les deux continents ; mais il est plus répandu dans les régions tem- pérées que sous les zones inter tropicales. Les chenilles des Smérinthes vivent toutes sur les ar- bres, principalement sur ceux de la famille des SaUcinées. Elles ont la peau chagrinée, rugueuse, la tête triangulaire, et l'avant-dernier segment pourvu d'une corne; outre cela, elles sont un peu amincies antérieurement et ornées de bandes latérales obliques. La métamorphose a lieu dans la terre. Les chrysalides sont cylindrico-coniques, avec une pointe anale simple. Insecte parfait : Tête retirée sous le corselet. Palpes très- courts, velus, écailleux, ne dépassant pas les yeux. Trompe courte. Antennes Unéaires, un peu flexueuses, plus fortes et dentées chez les mâles. Ailes inférieures généralement dépourvues de crin [retinamlum). La forme des ailes supé- rieures varie passablement chez les Smérinthes : elles sont dentées, sinueuses, ou quelquefois entières. Ces Lépidoptères forment véritablement un trait d'union entre les Sphinx et les Borabycites. Comme ces derniers, Lépidoptères. Tome I. 2 18 SMÉRINTHIDES. on les trouve souvent accouplés en pleine liberté, ou même lorsqu'on les élève en captivité. f 1. S. Basalis. Walker, Heterocera, 7XXV, Suppl. p. 1858, Il a de 42 à 48 lignes anglaises, environ 10 centimètres. Le mâle et la femelle sont d'un gris-cendré blanchâtre. Les antennes sont fauves. Les ailes inférieures ont à leur base une large tache rose. La femelle a les ailes supérieures saupoudrées de brun pâle, et offre les caractères suivants : un stigmate noir à l'extrémité de la cellule discoïdale ; une ligne brune, transverse, près de la base; une autre ligne brune qui traverse la base de la cellule discoï- dale et qui se continue le long de la quatrième nervure infé- rieure; une autre ligne brune le long de la seconde nervure inférieure; deux autres lignes obliques, brunes, allant de la côte au bord extérieur, entre lesquelles il y a un zigzag très-peu li- sible. Les ailes inférieures sont moins saupoudrées des mêmes atomes que les supérieures, avec la tache basilaïre plus foncée. Rivière de Zambèse. — M. Walker a décrit ce beau smérinthe sur un mâle et une femelle appartenant à sa propre collection. 2. S. QUERCUS. Smerinthus quercus, God. Dup. Boisd. Sphinx quercus, Ochs. — Esp. — Wien. vez. — Fab. — Hubner, etc. La chenille, Hubn. Larv. Sph. III, D, — B, fig. \, a, b. Le Sphinx du Chêne, Eng. pap. d'Europe, t. III, pi. 120, f. 165. Ailes supérieures dentées irrégulièrement, d'une couleur noi- sette, marquées de trois lignes transversales dont la plus rap- prochée de la base est ombrée de brun en dedans, la seconde et la dernière située à l'extrémité sont, au contraire, ombrées de brun en dehors. Outre cela, l'angle interne offre un trait marginal brun surmonté d'un gros point noir. Ailes inférieures d'un roux clair, offrant vers l'angle anal un espace irrégulier d'un blanc jaunâtre, suivi d'une petite tache brune. Corps de la couleur des ailes. SMERINTHUS. 19 Chenille verte ou quelquefois d'un vert jaunâtre, avec sept bandes obliques jaunâtres. Bord de la tête liseré de jaune orange. Stigmate et pattes écailleuses d'uu jauue d'ocre. Queue d'un vert bleuâtre pâle avec un chevron postérieur d'un blanc jaunâtre. Chrysalide d'un brun cuivreux avec la pointe anale bien pro- noncée. La chenille vit sur les quercus robur,Austriaca, ilex, etc. Le papillon éclôt en juillet après trois semaines de métamorphose. La chenille reparaît en septembre et les chrysalides provenant de cette génération éclosent en mai. Le Smérinthe du Chêne passait autrefois pour un insecte rare. Aujourd'hui, on le reçoit assez communément de la Hongrie et de l'Autriche. On le trouve aussi dans les parties méridionales de la France. 3. S. Gaschkevitsghii. Bremer, Beitr. zur Schmett. Fauna des nôrdl. China's, p. 13, n» 58. Ménétriés, Cat. de la Coll. CDt. de l'Acad. t. XIII, f. 4. Il a le port et presque la taille de notre quercus. Ses ailes sont dentées très-régulièrement avec la frange blanchâtre dans les échancrures. Les ailes supérieures sont d'un gris cendré avec trois bandes transversales, sinuées, d'un gris brun, dont une un peu avant le milieu, précédée du côté de la base d'une petite ligne irrégulière, l'autre plus large, précédée en dehors sur le bord interne d'un gros point noir ; la dernière couvre l'extrémité et est à peine séparée d'une petite ligne ondulée d'une couleur plus foncée. Ailes inférieures d'un roux un peu briqueté, olfrant vers l'angle anal, une petite bande noire s'appuyant en arrière sur un espace cendré et précédée en avant de deux taches blanches. Dessous des ailes avec l'extrémité brunâtre; celui des supérieures lavé de rougeâtre sur le disque ; celui des inférieures grisâtre. Tête et corselet de la couleur des ailes de devant. Abdomen d'un gris plus obscur. Il a été élevé de chenille aux environs de Pékin par M. Gasch- kevitsch. 4. S. Sperchius. Ménétriés, Enum. corp. animal Mus. Acad. petropolit. pars II, pi. 13, f. 5. Nous avons confondu à tort ce smérinthe avec notre Dryas : 20 SMÉRINTHIDES. en examinant avec plus d'attention la figure donnée par Méné- triés, nous sommes convaincu aujourd'hui que son Sperchius forme une espèce parfaitement caractérisée. Il a le port et la taille du Dnjas, mais ses ailes supérieures sont dentées régulièrement comme dans le populi et n'ont nul- lement le sommet arrondi et marqué d'une tache semi-lunaire brune; elles sont d'un brun clair avec des raies transversales géminées, presque comme dans notre quercus. Vers l'extrémité du bord interne, il y a comme chez les espèces voisines une pe- tite tache noire. Les ailes inférieures sont d'un brun roussâtre avec les ner- vures plus claires ; elles offrent, vers l'angle anal, deux taches noires comme dans Dryas, surmontées d'une éclaircie d'une teinte ochracée. Corps de la couleur des ailes avec une ligne dorsale noire s'étendant depuis la tête jusqu'à l'extrémité anale. An- tennes brunes. Décrit sur la figure donnée par Ménétriés d'après un exem- plaire unique rapporté du Japon par M. Gaschkevitsch, pour le musée de Saint-Pétersbourg. 5. S. Dryas. Boisd. Walker, Hist. Lepidopt. Brit. mus. Het. pt. VIII. Moore, Cat. of Lep. of the east ind. Comp. I, p. 264, 608. Nous avons décrit en 1853, sous le nom de Dryas, ce smérinthe sur des exemplaires appartenant au British Muséum; par suite d'un lapsus calami, quelques auteurs ont écrit Dyras. Il a le port et la taille des plus grands individus de quercus avec les mêmes dentelures. Les ailes supérieures sont ordinai- rement d'un brun-clair tirant sur le violàtre, marquées de lignes transversales d'un brun foncé, dont une près de la base; les deux suivantes, à peu près parallèles, sont précédées en dehors de deux lignes réunies en V qui en renferment une troisième très-courte; les deux dernières sont moins accusées et convexes en dedans. Outre cela, on voit, au sommet, une large tache semi-lunaire d'un brun foncé et vers le bord interne une petite tache de la même couleur. Les ailes inférieures sont d'un roux châtain et offrent vers l'angle anal deux taches brunes, précédées d'un petit espace d'un blanc sale. Le corps participe de la couleur des ailes avec une raie dorsale noire qui s'étend depuis la tête jusqu'à l'extrémité anale. SMERINTHUS. 21 Les antennes sont brunes. Le dessous des ailes est couleur noi- sette avec la tache semi-lunaire des premières d'un roux châtain. Il a été élevé de chenille à Java par le D"' Horsfield. 11 liahite aussi le Bengale et la Chine. Deux des exemplaires que nous pos- sédons viennent de Sylhet. British Muséum. Coll. Bd. 6. S. ECHEPHRON. Boisd. Plus petit que notre quercus, avec les ailes supérieures beau- coup plus étroites, pointues au sommet, et dentées régulièrement comme dans le populi. Elles sont, en dessus, d'un gris roussâtre foncé, avec le milieu du bord interne et l'extrémité largement d'un brun violâtre ; elles sont en outre traversées par des raies géminées, parallèles, brunes, à intervalles ombrés, et marquées d'une petite tache noire située, comme dans les espèces voisines, près du bord marginal. Les ailes inférieures sont d'un roux-testacé clair, avec l'extré- mité rembrunie et l'angle anal marqué de deux points noirs. Corps de la couleur des ailes supérieures. Antennes d'un brun- roux. Dessous des ailes d'un brun violâtre, avec le disque un peu rougeâtre. La femelle est plus grande que le mâle, ses ailes supérieures sont plus larges, avec les raies ou bandes transversales plus accusées. Ses ailes inférieures sont d'un roux plus clair. Collect. Bd. — Décrit sur un mâle et une femelle rapportés du Japon par un officier de marine qui les avait pris accouplés. 7. S. Amboinicus. Felder, Novara, exp. Zoolog. Tlieil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 78, f. 1. Nous n'avons jamais vu cette espèce qui n'existe, à notre con- naissance, que dans la collection de M. Felder, à Vienne en Au- triche. Elle a le port de notre Dryas; mais elle est plus grande, et ses ailes supérieures sont plutôt sinuées que dentées. Le fond de leur couleur est d'un gris roussâtre, avec sept raies transver- sales brunes, dont les deux, du milieu se réunissent en bas, en une sorte de V, et n'arrivent pas tout à fait jusqu'au bord in- terne, comme la suivante qui est un peu oblique. Outre cela. 22 SMÉRINTHIDES. l'extrémité terminale est largement brune, avec une éclaircie pâle au sommet; l'angle anal est marqaé de deux taches noires situées sur un espace plus obscur que le fond de l'aile, limité par une ligne tortueuse. Les ailes inférieures, bien entières, sont largement jaunâtres à leur base, rembrunies à l'extrémité, avec une large liture anale, transversale, noirâtre. Décrit sur la figure donnée par M. Felder, dans son ouvrage sur Texpédition de la frégate la Novara. 11 a été rapporté de l'île d'Amboine. 8. S. Meander. Boisd. Un peu plus petit que notre quercus. Ailes supérieures sinuées à l'extrémité, mais non dentées ; leur dessus est d'un gris-rous- sàtre pâle, avec des lignes transversales brunes, dont les inter- valles sont d'une couleur plus obscure que le fond; les deux dernières lignes ou raies sont convexes en dedans, et la plus ex- térieure plus large, d'un gris blanchâtre, est suivie d'un espace presque semi-lunaire plus obscur que la teinte générale. Outre cela, il y a près du bord interne, vers l'angle anal, un petit œil noir entouré de grisâtre et cerclé légèrement de brun. Ailes inférieures d'un jaune orange, avec l'extrémité d'un roux fer- rugineux, et un grand œil anal noir, appuyé en arrière sur un espace grisâtre, et lié à une petite liture de sa couleur. Corps de la couleur des ailes supérieures, avec une petite ligne longitudi- nale noire s'étendant depuis la tête jusqu'à l'extrémité. Dessous des ailes d'un brun-ferrugineux clair, avec le disque des supérieures d'un jaune orangé. Antennes brunes. Ce beau smérinihe, dont nous ne connaissons qu'un individu unique appartenant à notre collection, a été trouvé à Madagascar sur le tronc d'un manguier [Mangifera indica) par feu Goudot; il fait le passage aux espèces de la division de Vocellatus. n 9. S. POPULICOLA. Boisd. S. princeps ? Walker, Heterocera, p. 257, 21. — S. modesta^ Harris. Am. Journ. se. XXXV, 192. Ce grand et beau smérinthe, dont nous n'avons jamais vu SMERINTHUS. 23 d'autres exemplaires que les deux individus de notre collection, a tout à fait le port de notre populi, mais II est de moitié plus grand. Ses ailes supérieures très-régulièrement dentées sont d'un gris-brun, avec dos bandes plus obscures, presque brunes, dont celle du milieu est très-large, un peu sinuée sur les côtés, peu rétrécie inférieurement, et marquée, à l'extrémité de la cellule discoïdale, d'un petit trait transversal blanc. Les ailes inférieures sont d'un rouge-obscur tirant sur le pour- pre, principalement vers la base; le reste de leur surface est un peu plus clair, avec le bord marginal grisâtre. Outre cela, il y a à leur angle anal une grande tache d'un noir bleuâtre, plus foncée antérieurement, précédée d'une raie transversale grisâtre, obso- lète. Le corps est de la couleur des ailes supérieures. Le dessous des ailes est d'un gris couleur de terre d'ombre, avec le disque des supérieures d'un rouge violâtre. Les antennes sont rousses. Nous avons reçu ce smérinthe du Canada, oia peut-être il n'est pas beaucoup plus rare que notre populi ne l'est en Europe. M. Lorquin en a vu un individu pris en Californie, et il en a lui-même trouvé une chenille sur un peuplier, mais cette der- nière n'est pas arrivée à bien. Il est très-probable que le Smerinthus princeps Walker, dont cet auteur ne connaît pas la patrie, est une simple variété de notre populicola. Comme Fabricius a déjà donné le nom de mo- desla à un autre Sphingide, nous n'avons pas cru devoir adopter le nom proposé par Harris pour l'espèce que nous venons de dé- crire. 10. S. Populi. Linné, — Ochs. — Hubn. — God. etc. — Sphinx du peuplier, Engr. pap. d'Europe. Ce smérinthe est très-commun et parfaitement connu de tous les entomologistes. Il varie pour la couleur qui est tantôt d'un brun grisâtre ou d'un gris un peu roussâtre, tantôt d'un gris lilas ou d'un gris-blanc, avec des bandes plus foncées, dont celle qui occupe le milieu des ailes supérieures est marquée, sur l'extré- mité de la cellule discoïdale, d'un point blanchâtre. Les ailes inférieures ont, vers la base, un large espace d'un roux ferrugineux. Les femelles sont ordinairement plus pâles que les mâles. i4 SMÉRINTHIDES. La chenille varie aussi : tantôt elle est d'un vert pâle, et tantôt d'un vert blanchâtre, à peau chagrinée comme les espèces con- génères, avec sept raies latérales obliques; ses stigmates sont blancs, cerclés de fauve ; la corne est jaunâtre, avec la base un peu bleuâtre; la tête est bordée de jaune. Dans quelques varié- tés, il y a sur le corps plusieurs rangées longitudinales de taches d'un rouge ferrugineux. Cette chenille vit indistinctement sur les Populus nigra, faati- giata, tremula, alba, etc. Celles que l'on trouve sur le peupUer blanc, par une sage prévoyance de la nature, prennent la cou- leur des feuilles de cet arbre. Le smérinthe du peuplier se trouve dans toute l'Europe. On le rencontre même en Baskirie et dans le pays des Kirghis. Nous possédons dans notre collection un magnifique individu hermaphrodite qui nous a été donné dans le temps par M. Mar- tin-Pacard, de Chalon-sur-Saône. Les Allemands ont fait accoupler en captivité le S. populi avec Vocellatus, et ont obtenu un hybride qui tient de l'un et de l'autre. 41. S. Tremul/E. Fischer, Oryctog. du gouvernera, de Mosc. tab. X, fig. 1, 2, 2 ô. Treitschke, Schm. von europ. X, p. 140. God. — Dup. Lep. de France, Suppl. pi, II, f. 2, p. 29. Ménétr. Enum. corp. animal. Mus. acad. petropol. p. II, p. 138. Ce smérinthe n'existe dans aucune de nos collections fran- çaises. Le très-petit nombre d'exemplaires que l'on connaît pourrait faire supposer que cette rareté n'est peut-être qu'une modifica- tion locale de notre populi. Nous ne l'avons jamais vu en nature. Notre description est faite d'après un dessin exécuté au musée de Vienne, sur un exemplaire femelle, sous les yeux de feu notre collègue Alexandre Lefebvre, et d'après les figures qu'en a donné Fischer, dans son Oryctographie. 11 est beaucoup plus petit que \e populi; l'extrémité de ses ailes supérieures est plutôt ondulée que dentée; la bande de leur mi- lieu est étranglée avant d'arriver au bord interne; le stigmate que l'on voit dans le haut de cette même bande n'est pas un point allongé comme chez le populi, mais un trait étroit, allongé de haut en bas. Toutes ces ditférences sont bien minimes; mais le caractère le plus notable est l'absence complète de la tache SMERINTHUS. 25 d'un brun marron qui existe toujours sur les ailes inférieures dans le populi. La chenille, selon M. Fischer, ressemble beaucoup à celle du populi. Elle est verte, chagrinée, et offre de même des traits la- téraux obliques. Elle vit exclusivement snr le tremble {Populus tremula). La description qu'en a donné Treitschke est absurde. Selon son correspondant, elle aurait la peau lisse et non chagri- née, avec la tête arrondie et non cordiforme, les traits obhques seraient remplacés par des rudiments de lignes bleuâtres, et la queue serait d'une longueur insolite. Ce smérinthe a été découvert aux environs de Moscou par Zetter. M. Bremer en a élevé un individu dont il a trouvé la chenille près de Jâmbourg, dans le gouvernement de Saint-Pé- tersbourg. Cet exemplaire fait partie du musée de l'Académie. Il y en avait deux à Vienne, l'un appartenant au musée impé- rial , et l'autre à la collection de Treitschke. Nous ignorons où sont passés ceux qui ont été figurés dans l'ouvrage de Fischer. ttt 12. S. Dentatus. Cramer, Pap. exot. pi. 125, f. 6. — Walker, Hist. lep. Brit. mus. het. pi. Vin. — Moore, Cat. of the Lep. ins. in. th. Mus. of east ind. Comp. I, p. 2G1. Sphinx Timesius, StoU. Suppl. a Cram. pi. 40, f. 1. — Sph. dentata, Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 361, 19. Il est de la taille de notre populi ; ses ailes sont à peu près dentées de la même façon, mais elles sont notablement plus étroites ; les supérieures, dont l'extrémité apicale se prolonge en pointe, sont d'un gris-cendré plus ou moins clair, avec trois li- gnes transversales brunes, dont les intervalles sont souvent rem- pUs par une teinte brunâtre plus ou moins foncée; entre les deux premières lignes, il y a un trait transversa! plus ou moins indiqué, se réunissant quelquefois à la seconde ligne vers son tiers inférieur ; entre la seconde et la troisième, il y a aussi quel- quefois, principalement chez les femelles, une quatrième ligne ; le bord terminal, vers le sommet, est largement brun. La frange est blanche dans les dentelures. Les ailes inférieures sont brunes ou d'un brun grisâtre, avec la base plus claire et la trace d'une raie transversale d'un gris blanchâtre. 26 SMÉEINTHIDES. Le corps est de la couleur des ailes. Le dessous des quatre ailes est d'un gris mélangé de blanchâ- tre, et offre, un peu avant le bord terminal, une raie commune brunâtre liserée de blanchâtre. La chenille, que nous ne connaissons que par un tfès-beau dessin fait dans l'Inde par le capitaine Shervill, vit au Bengale sur un arbre portant dans le pays le nom de Lussorah trie. Elle est extrêmement rugueuse, d'un vert clair, avec des raies obli- ques jaunâtres, très-obsolètes; elle a sur le dos deux raies lon- gitudinales d'un jaune- ver dâtre pâle ; la corne est de cette der- nière couleur. Ce smérinthe se trouve au Bengale. Selon M. Shervill, il n'est pas rare dans certains districts. CoUect. Bd. 13. S. Grâ-Yi. Boisd. WaJker, Heterocera, p. 249, 11. Il a le port du dentatus, mais il est plus petit et d'un gris cen- dré plus blanchâtre. Ses ailes supérieures sont dentées, avec un point central blanc ; elles ont en outre, près de la base, un point brun, et sont traversées par trois raies de la même couleur, dont la plus rapprochée du bord terminal est fortement dentée en scie ; le sommet est marqué d'une tache semi-lunaire de couleur également brune. Les ailes inférieures sont traversées par une bande médiane, assez obsolète, plus obscure que le fond, devenant un peu noire vers l'angle anal. Le corselet et l'abdomen sont d'un gris cendré. Nous avons décrit ce smérinthe au British muséum sur un in- dividu unique rapporté de Port-Natal par M. Guienzius. Nous avons dédié cette nouvelle espèce à M. Edward Gray, comme un faible témoignage de notre reconnaissance, pour l'o- bligeance parfaite qu'il a mise à nous communiquer, lors de notre dernier voyage en Angleterre, tous les Lépidoptères du riche éta- blissement qu'il dirige avec autant de zèle que de talent. SMERINTHU3. ^ 27 tfft 14. S. JUGLANDIS. Smith-Abbot, Lep. ins. of Georgia, I, pi. 29. — Hubn. Saml. eiot. Schmett. — Walker, Heterocera, p. 247, 9. Il est d'un tiers plus petit que notre populi, avec les ailes moins profondément dentées ; les supérieures sont d'un gris plus ou moins foucé^ traversées par quatre lignes brunes, savoir : une un peu arquée, assez obsolète, vers la base, une seconde avant le milieu, suivie sur l'extrémité de la cellule discoïdale, d'un arc de sa couleur, la troisième et la quatrième assez rapprochées l'une de l'autre. Outre cela, l'extrémité est brune, avec une éclaircie près du sommet. Dans les mâles, les lignes transversales sont beaucoup plus épaisses, ombrées de brun. Les ailes inférieures sont d'un brun-gris, avec deux raies trans- versales obsolètes, plus obscures. Le corselet et le corps participent de la couleur des ailes. Le dessous des ailes est d'un brun rougeâtre, avec deux petites lignes transversales brunes. La chenille, d'après des dessins d'Abbot que nous avons sous les yeux, varie pour la couleur : tantôt elle est d'un vert un peu jamiâtre, et tantôt presque fauve. Elle est atténuée antérieure- ment comme celle de notre tiliœ, et ses côtés sont marqués de sept bandes obliques jaunes j la corne est assez développée et un peu arquée. Cette chenille vit sur une espèce de noyer ( Juglans alba). La chrysalide a une forme singulière; la pointe anale est très- courte, et l'avant-dernier segment présente deux petites dilata- tions en forme d'oreillettes ; elle est en outre d'un noir mat. Nous en avons reçu plusieurs d'Abbot, mais une seule nous a produit un insecte parfait, en mai, les autres se sont desséchées. Nous croyons que ce smérinthe n'est pas très-rare en Géorgie. Collect. Bd. tfttf 15. S. ADANSONIiE. Boisd. Il est de la taille du Juglandis et il a à peu près le port de notre populi. Ses ailes sont sans dentelures j les supérieures, dont le 28 SMÉRINTHIDES. sommet est un peu aigu et comme falqué, sont d'un cendré bru- nâtre, avec des raies ou bandes transversales olivâtres. Les ailes inférieures sont brunâtres, avec deux raies parallèles, transversales, plus obscures que le fond. Le corselet et l'abdomen sont d'un cendré brunâtre. Le dessous des ailes est d'un brun clair, avec deux bandes trans- versales d'une teinte plus foncée. Nous avons décrit, il y a une vingtaine d'années, ce smérinthe sur un individu unique que le baron Feisthamel avait reçu de l'intérieur du Sénégal. Son correspondant lui disait qu'il l'avait trouvé sur le tronc d'un baobab ; mais cela ne prouve pas qu'il ait réellement vécu sur cet arbre. Cette espèce intéressante a été vendue comme toute la collec- tion de Feisthamel; nous ignorons dans quelles mains elle a passé, attendu que la vente s'est faite boîte par boîte. 16. S. AlLANTI. Boisd. Il a le port de notre populi ; mais ses ailes sont légèrement si- nuées sans l'apparence de la moindre dentelure. Les supérieures sont d'un gris cendré un peu luisant, avec des bandes brunes j celle de ces bandes qui est placée un peu avant le milieu est lé- gèrement dentée en dehors, très-dilatée en dedans dans sa moi- tié supérieure, où elle forme une espèce de V irrégulier éclaircl dans son centre ; celle qui la suit paraît composée de deux petites lignes dentées en scie, lesquelles constituent sur le bord margi- nal, vers l'angle interne, une large tache brune marquée d'une espèce d'oeil oblique de couleur blanchâtre; outre cela, le bord terminal est rembruni et précédé de deux petites lignes parallèles dentées en scie. Les ailes inférieures sont d'un gris roussâtre, avec une bordure un peu obsolète d'un brun ferrugineux; leur angle anal ofTre un très-petit espace blanchâtre s'appuyant en arrière sur un peu de noir, et précédé sur la gouttière abdominale d'un peu de brun roussâtre. Le corps participe de la couleur des ailes. Les antennes sont rousses avec le rachis blanc. Le dessous des ailes est d'une teinte un peu ferrugineuse, avec des raies transversales brunes ; celui des supérieures présente sur le milieu de la bordure un petit espace blanc. SMERINTHUS. 29 Décrit sur un individu mâle unique dans notre collection. Ce bel exemplaire d'une pureté remarquable a été obtenu par M. Lor- quin d'une chrysalide déterrée par lui à Hong-Kong, au pied d'un Ailantus glandulosa, vulgairement vernis du Japon, ce qui nous fait supposer que la chenille de ce joli smérinthe doit vivre sur cet arbre. ffff+f 17. S. OCULATA. Boisd. Il est de la taille de notre tiliœ, avec les ailes entières, un peu pointues au sommet. Les supérieures sont grises, avec quelques lignes transversales brunes très-peu indiquées ; la base ofï're uno tache d'un gris blanchâtre, séparée de la teinte générale par uno ligne très-anguleuse ; outre cela, il y a sur le bord interne, en tirant vers l'angle anal, une tache oculaire jaunâtre, pupilléo dans sa partie inférieure d'un peu de roussâtre. Les ailes inférieures sont grisâtres, avec un petit espace d'un blanc cendré à Tangle anal, suivi d'un peu de brun sur le bord marginal. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes. Le dessous des ailes est d'un brun rougeâtre, avec plusieurs petites lignes transversales brunes ; celui de l'abdomen est d'un rouge brique, ainsi que la partie antérieure de la poitrine. Décrit sur un individu mâle que nous avons reçu du Mexique, en assez mauvois état. Au reste, on reconnaîtra facilement cette espèce à la tache oculaire jaunâtre de ses ailes supérieures. CoUect. Bd. tftfftf 18. S. PSEUDAMBULYX. Ce smérinthe a le port de VAmbulyx Ganascus, dont il paraît être une contrefaçon. Ses ailes supérieures sont sinuées, un peu anguleuses, avec le sommet échancré; elles sont d'un gris cen- dré, avec des raies et taches d'un brun olivâtre, savoir : un petit point près de la base, puis une bande olive, élargie inférieure- ment et interrompue par la nervure médiane ; vient ensuite une ligne transversale très-peu marquée, suivie sur la cellule discoï- dale d'un arc brun, puis enfin d'autres lignes parallèles se termi- nant au bord interne dans une bande longitudinale très-courte 30 SMÉRINTHIDES. d'un brun olivâtre ; outre cela, le bord terminal est un peu rem- brunij, et l'avant-dernière ligne est marquée dans sa partie infé- rieure d'un gros point olivâtre. Les ailes inférieures sont roses, avec deux bandes transversales noires, dont une au milieu et l'autre un peu avant le bord mar- ginal ; entre ces deux bandes parallèles, les nervures sont noirâ- tres, et la première bande est en outre précédée d'un petit stig- mate de sa couleur ; leurs dentelures sont liserées de blanc. Le corselet est d'un brun olive, avec une tache médiane trian- gulaire d'un gris cendré ; la tête est d'un brun olive avec les an- tennes blanchâtres. L'abdomen est gris, avec la partie dorsale plus foncée. Le dessous des ailes est d un gris pâle presque blanchâtre, avec quelques raies obsolètes plus foncées ; le disque des supérieures est d'un rose un peu vineux, avec une bande longitudinale noire interrompue. Décrit sur un exemplaire femelle qui nous a été donné par feu Becker comme venant du Mexique. CoUect. Bd. ftiftfff 19. S. COMPLACENS. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 40. Il a au moins 10 centimètres, et il est d'une couleur cendrée brunâtre en dessus et rose en dessous ; les antennes sont dentées, d'un jaune testacé pâle. Le corselet est marqué d'une raie noire. La base de l'abdomen est d'un brun-noir. Les ailes supérieures sont dentées et traversées par sept li- gnes noirâtres, savoir : la première un peu ondulée, la seconde très-ondulée, la troisième et la quatrième un peu denticulées, la cinquième dentelée et presque double, la sixième fiexueuse infé- rieurement, et la septième un peu ondulée ; outre cela, il y a près du bord interne une raie et une tache noires, et vers ce même bord une bande longitudinale d'un cendré noirâtre. Les ailes inférieiires sont roses à la base, avec une large liture noire à l'angle anal. Trouvé en Chine, aux environs d'Amoy. — British muséum. SMERINTHUS. 31 20. s. OCELLATUS. Linné, — Fabr. — Ochsenh. — God. — etc. Sphinx salicis, Hubn. Eur. Schm. Sphing. 73. Le Sphinx demi-paon. Engram. pap. d'Europ. — Geoffroy. Hist. des Ins. t. II, p. 79. Il a de 6 à 6 centimètres et demi d'envergure. Il varie pour le fond de la couleur des ailes supérieures, qui sont tantôt d'un gris rougeàtre et tantôt d'un gris violâtre, avec des ondes plus obscu- res et trois espaces bruns irréguliers, dont deux sur le milieu de la surface et le troisième couvrant une partie du bord terminal : le premier est précédé, du côté de la base, par une raie brunâtre, sinuée, plus ou moins prononcée ; il offre une éclaircie en remon- tant vers la côte, où il est marqué d'un stigmate grisâtre ; le second, qui forme une tache oblongue sur le milieu du bord interne, est séparé du précédent par une ligne oblique de la couleur du fond; enfin la portion terminale est divisée par des raies irrégulières grisâtres plus ou moins nettes. Outre cela, il existe sur l'angle interne une tache noire et une autre tache plus petite au milieu du tiers postérieur de ces mêmes ailes, qui ne sont nullement dentées, mais qui offrent seulement une échancrure vers leur angle anal. Les ailes inférieures sont d'un rouge-rose plus ou moins vif, avec l'extrémité lavée de brun ; elles sont marquées d'un grand œil bleu, arrondi, à prunelle noire assez grande ; près de cet œil est un cercle noir, lié à l'angle anal par une liture également noire. Le corselet est de la couleur des premières ailes, marqué dans son milieu d'une large tache brune un peu en forme de T. L'abdomen est d'un gris brunâtre. Le dessous des ailes supérieures est d'un rouge-violet sur le disque, et ensuite brun jusqu'au bout, avec des raies trans- verses blanchâtres. Le dessous des secondes ailes est d'un brun marron, traversé par deux lignes parallèles, dentées de couleur blanche. La chenille est tantôt verte sur le dos avec les côtés et le ven- tre un peu bleuâtres, et tantôt entièrement d'un blanc verdâtre glauque. Elle a sur les côtés sept traits obliques blancs. La queue est bleue à sa base, avec l'extrémité verte ou blanchâtre. On trouve quelquefois, mais rarement, des individus qui sont mar- qués, sur les côtés, de deux rangs de gros points d'un rouge fer- 32 SMÉRINTHIDES. rugineux. Dans tous les cas, la tête est liserée de jaune, et les stigmates sont blancs cerclés d'orangé. Cette chenille a l'habi- tude, lorsqu'elle attaque un rameau, de dévorer les feuilles jus- qu'à l'extrémité. La chrysalide est légèrement chagrinée d'un brun-roux foncé, avec la pointe anale un peu obtuse. Cette espèce éclôt en juin lorsque les chrysalides ont passé l'hiver. Dans les années chaudes et dans le midi, il y a une se- conde éclosion à la fin d'août, et l'on retrouve des chenilles en septembre. Ce smérinthe est commun dans une grande partie de l'Europe. On trouve sa chenille sur l'osier, le saule ordinaire, le saule pleu- reur, le pommier, l'amandier et même sur l'aubépine. M. Lucas nous a communiqué un exemplaire un peu plus grand que les individus ordinaires, pris par lui en Algérie, qui ne dif- fère de notre ocellatus que par un plus grand développement. 21. S. Argus. Ménétriés, Enum. corp. animal, academ. petrop. p. 11, pi. 13, f. 3. Nous ne connaissons pas ce smérinthe, dont Ménétriés a donné une figure qui doit être très-exacte. Il a la plus grande ressem- blance avec notre ocellatus, dont il peut bien n'être qu'une variété un peu plus grande. Ce que nous en dirons est extrait de l'ou- vrage précité. « Les ailes supérieures présentent un dessin plus simple que chez Yocellatus, l'espace brun qui occupe le milieu de la surface de ces ailes est traversé par un trait longitudinal oblique bien prononcé d'un gris-rosé ûlair. Ce trait part du tiers basai de l'aile, interrompt largement la ligne noire qui limite en dedans l'espace brun du milieu de l'aile, et vient atteindre la petite tache noire du bord interne de l'aile. L'espace brun du milieu est en outre traversé extérieurement par une large ligne noire, bien indiquée, bien droite, qui part du bord antérieur de l'aile et arrive jusqu'au bord interne, après avoir été un peu interrompue par le trait longitudinal rosé. En dehors de cette ligne noire, on remarque deux ou trois lignes parallèles fortement dentées, et non flexueuses comme chez Yocellatus. La petite tache noire de l'angle interne est bien marquée, mais celle qui se trouve vers le milieu du bord extérieur est assez peu indiquée. Les ailes inférieures sont lavées SMERINTHUS. 33 de rose à la base et d'un rouge-vineux brillant autour de la par- tie supérieure de la tache oculaire. Cette teinte est brusquement interrompue un peu au-dessus de l'œil et laisse tout le bord an- térieur d'un gris blanchâtre. La tache ocellée est très-grande, surtout chez la femelle ; elle est entourée d'un cercle d'un noir profond, très-large; l'iris est d'un bleu grisâtre, avec une grosse pupille ronde d'un noir grisâtre. Le dessous des ailes diffère de celui de Yocellatus, en ce que les lignes transversales sont moins tranchées. Le corselet participe de la couleur des ailes supérieures comme chez Yocellatus, mais la tache brune en forme de T est plus étroite. Décrit d'après un mâle rapporté des bords de l'Amour par M. Schrenck, et deux femelles prises par M. Maack vers l'em- bouchure de rOussouri. » (Ménétriés.) Nous lui trouvons de grands rapports avec notre ocellatus, dont il n'est peut-être qu'une grande variété analogue à celle que M. Lucas a mentionnée dans les Annales de la Société entomo- logique de France, 18S6. Bulletin, p. XCIL 22. S. Planus. Walker, Heterocera, p. 234, 18. Nous ne connaissons pas cette espèce qui a quelque analogie avec l'argus de Ménétriés. Selon M. Walker, il a le port de Yocellatus. Ses ailes supérieu- res sont d'une teinte fauve, traversées par une très-large bande d'un brun pâle, renfermant une tache discoïdale blanche et di- visée par une ligne d'un brun plus foncé. On voit en outre, vers l'extrémité, deux lignes transversales ondulées d'un brun foncé, et vers le bord terminal une raie irrégulière dilatée d'un brun obscur. Les ailes inférieures sont roses en avant de l'œil anal ; celui-ci est grand, noir, entouré de bleu, avec un cercle d'un noir profond. Il a été rapporté du nord de la Chine par M. Cuming, et fait partie du British muséum. 23. S. Ophtalmigus. Boisd. Lepid. de la Calif. part. II, p. 67, 72. Il a le port et la taille de notre ocellatus. Ses ailes supérieures. Lépidoptères. Tome 1. 3 34 SMÉRINTHIDES. qui offrent seulement deux sinus, sont d'un gris-cendré clair, quelquefois lavé d'un peu de rose; elles sont marquées sur leur milieu d'une large bande transversale brune, offrant sur son côté interne un angle aigu très-prononcé, coupée presque droite sur son côté interne, très-éclaircie dans toute sa partie supérieure, avec la nervure médiane et un trait à l'extrémité de la cellule discoï- dale d'un gris cendré. L'extrémité de l'aile est rembrunie, et on y distingue à peine, deux raies brunâtres obsolètes, fondues dans la teinte brune. On voit en outre deux petites taches noires si- tuées comme dans Vocellatus, mais bien moins distinctes. Les ailes inférieures sont roses, avec l'extrémité lavée de rous- sâtre; elles sont marquées d'un œil bleu à pupille noire assez pe- tite, et entouré d'un cercle d'un noir profond qui envoie un petit prolongement vers l'angle anal. Les antennes sont d'un gris pâle. Le corselet offre au milieu une tache brune s'élargissant en ar- rière ; les ptcrigodes sont d'un gris cendré, bordées de blanchâ- tre dans la partie qui limite la tache brune; le corps est d'un gris roussâtre. Le dessous des ailes supérieures est d'un rouge-violet avec un stigmate blanc, en croissant, sur l'extrémité de la cellule discoï- dale ; leur extrémité est d'un brun-tanné clair, avec deux lignes transversales plus obscures. Le dessous des secondes ailes est d'un brun-tanné très-clair, avec deux raies transversales, obsolètes, pa- rallèles, brunâtres ; elles offrent en outre un petit croissant blanc à l'extrémité de la cellule discoïdale et un espace marron près de l'angle anal. La chenille, selon M. Lorquin qui l'a élevée souvent en Cali- fornie, se trouve sur un saule très-commun, à feuilles épaisses d'un beau vert en dessus et blanches en dessous; elle a tout à fait le port de la chenille de notre ocellatus, mais elle est plus ra- massée ; sa couleur varie du vert au blanc verdâtre, ses côtes sont marquées de sept traits obliques blanchâtres, partant de chaque côté d'une raie longitudinale ; la corne du onzième anneau est verdâtre. Cette chenille n'a pas l'habitude, comme sa congénère do l'Europe, de dépouiller les branches jusqu'à l'extrémité, mais elle les ronge par en bas, ce qui rend sa recherche plus difficile. La chrysaUde est noire et très-rugueuse. L'insecte parfait paraît à deux époques; les chenilles, qui se métamorphosent à la fin de l'été, donnent leur papillon en mai de l'année suivante, tandis que celles que l'on rencontre à la fin 8MERINTHUS. 35 de juin le produisent à la fin de juillet ou au commencement d'août. Décrit sur une demi-douzaine d'exemplaires provenant de M. Lorquin. M. Lorquin nous a écrit en outre qu'il a trouvé en Sonora, en 4866, une chenille à peu près semblable, sur un saule à feuilles d'un vert pâle en dessus et en dessous. Malheureusement il n'a pas pu en faire l'éducation. Cette dernière était peut-être celle de la saliceti, espèce très-voisine qui habite le Mexique. 24. S. Saliceti. Boisd. Cette espèce est voisine de Vophthalmicus. Elle en diffère par les caractères suivants : ses ailes supérieures sont sensiblement plus étroites, dentées à V extrémité, presque comme dans Yexce- catus et non sinuées; l'angle formé par le sinus, du côté interne de la bande brune, est plus obtus; le stigmate placé à l'extrémité de la cellule discoïdale est plus court et moins marqué; l'œil des ailes inférieures est plus petit ; la pupille est plus grosse et la par- tie bleue forme un petit anneau un peu interrompu, le cercle noir qui l'entoure est beaucoup plus mince; en dessous, le disque des premières ailes est d'un rouge vineux, complètement dépourvu d'arc blanc à l'extrémité de la dellule discoïdale. Décrit sur deux individus très-purs que nous avons reçus du Mexique. CoUect. Bd. 25 S. Cerisyi. Kirby, Fauna boreali-americana, pi. IV, fig. 4. Nous ne connaissons pas ce smérinthe, dont nous donnons la description d'après Kirby. Il a le port et la taille du geminatus de Say et de notre ophlhalmicus. Ses ailes supérieures sont grossiè- rement dentées, de couleur brune avec les nervures blanches; elles ont, un peu avant le milieu, une raie transverse, blanche, courbe, un peu sinuée, et avant l'extrémité, une bande trnnsverse égale- ment blanche, suivie, vers le bord terminal, de deux raies ondu- lées d'un brun un peu violâtre. Les ailes inférieures sont roses, principalement dans leur moi- tié antérieure, plus pâles et d'uu rose un peu grisâtre dans l'autre moitié. Elles offrent en outre à l'angle anal une tache arrondie, noire, marquée d'un cercle bleu pupille de noir. 36 SMÉRINTHIDES. Le corselet est d'un gris blanchâtre, avec une large tache brune qui occupe presque tout le milieu. L'abdomen est brun, avec quelques taches latérales blanchâ- tres. Kirby dit qu'il a été pris au nord des Etats-Unis, sans désigna- tion de locahté. Ce célèbre auteur a dédié cette espèce à Cerisy, ingénieur de la marine à Toulon, qui avait dans le temps rassemblé de nom- breux matériaux pour une monographie des Sphinx, que des cir- constances en dehors de sa volonté l'ont empêché de terminer. 26. S. Jamaicensis. Drury, Ins. II, pi. XXV, f. 2-3, — S. geminatus, Walker, Heterocera, p. 246, 7. Il est, comme Yophthalmicus, notablement plus petit que notre ocellatus. Ses ailes supérieures offrent à l'extrémité deux sinus, dont un grand vers le milieu et un beaucoup plus petit près l'an- gle interne ; outre cela, le sommet a une petite échancrure. Le fond de la couleur de ces mêmes ailes est d'un gris-clair lavé de rose, avec une large bande médiane brune, offrant sur son côté interne un sinus en angle aigu comme dans Yophthalmicus. Cette bande est un peu éclaircie dans le haut où elle est marquée d'un stigmate brun ; vers le bord extérieur, il y a deux raies obscures brunâtres, et sur la grande échancrure une belle tache semi-lu- naire d'un brun foncé, et une petite lunule de la même couleur sur la petite échancrure du sommet. Les ailes inférieures sont d'un gris-rosé très-clair, avec le mi- lieu rouge ; elles sont marquées, comme dans les espèces voisi- nes, d'un œil bleu cerclé de noir, à la différence que la partie bleue remplit entièrement l'anneau et qu'il est dépourvu de pu- pille. Ce corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec une tache médiane brune échancrée en arrière. Le corps est d'un gris brunâtre. Le dessous des ailes supérieiu'es a le disque d'un rouge vineux, sans stigmate blanc ; leur extrémité est brune, avec des raies pa- rallèles blanchâtres qui se continuent sur les ailes inférieures dont le fond est brun et le bord antérieur marqué d'un petit arc blanc. SMERINTHUS. 37 Nous n'avons jamais vu ce smirinthe, nous ne savons même pas s'il existe dans quelque collection. La description que nous en donnons est faite d'après Drury, qui le dit de la Jamaïque. 27. S. Pavoninus. Boisd. Sphinx pavonina, Hubn.-Geyer, Zut. 333-336. Il a le port de Yexcœcatus, mais ses ailes supérieures sont sen- siblement moins dentées, et offrent, vers le milieu de leur bor- dure, une petite échancrure plus profonde que l'intervalle exis- tant entre chaque dent. Leur dessus est mélangé de gris jaunâtre, avec quatre raies transversales d'un brun-noir; elles ont en outre, près du bout, une raie jaunâtre obsolète, et à l'angle api- cal deux petites lunules allongées placées comme dans Vexcce- calus. Les ailes inférieures sont d'un rose foncé sur le disque, beau- coup plus pâles à l'extrémité, et rembrunies sur leur angle ex- terne; elles sont marquées d'un œil bleu sans pupille, entouré d'un cercle noir. Le corselet participe de la couleur des premières ailes; il est marqué sur son milieu d'une raie noire qui se continue tout le long de l'abdomen. Le dessous des ailes supérieures a le disque lavé de rose, et l'extrémité marquée de deux rangées de points noirâtres, lunu- les; celui des inférieures est traversé par une bande médiane blanchâtre, bordée de noir, et suivie de points allongés de la même couleur. La femelle a le cercle de l'œil plus large que le mâle. La chenille, d'après un dessin d'Abbot, est d'un vert un peu jaunâtre, pointillée de ferrugineux; elle a en outre sur le dos une rangée de points ferrugineux et une raie en feston de la même couleur au-dessus des stigmates; ceux-ci sont blancs, cer- _ clés de ferrugineux ; la corne est de longueur moyenne, d'un vert jaunâtre, avec l'extrémité bleuâtre. Elle vit sur plusieurs espèces de prunus. La chrysalide est d'un brun-noir. Ce smérinthe nous est éclos à la fin de mai, de chrysalides en- voyées de New-York par feu John Leconte, en même temps que le dessin de la chenille. Il se trouve en Géorgie et en Pensylvanie. 38 SMÉRINTHIDES. 28. S. ExCiECATUS. Sphinx excœcata, Smith-Abbot, Lepid. of Georg. vol. I, tab. 25. — Harris, Am. Journ. se. XXXVI, 290, 1. — Walker, Heterocera, p. 247, 8. Il est généralement un peu moins grand que notre ocellatus; ses ailes sont dentées comme dans notre populi. Les supérieu- res sont d'un gris roussâtre avec des bandes et des ondes bru- nes, dont la plus prononcée s'étend obliquement du milieu de la cote à l'angle interne, où elle est précédée de deux petites taches noires; le stigmate, placé à l'extrémité de la cellule dis- coïdale, est petit et très-noir; le bout des ailes est brun, et dans les deux premières échancrures apicales il y a une lunule allon- gée d'un brun plus foncé. Les ailes inférieures sont roses sur le disque, beaucoup plus pâles à l'extrémité, rembrunies sur leur angle externe; elles sont marquées d'un œil bleu sans pupille, entouré d'un cercle noir assez large. Ce corselet est de la couleur des ailes supérieures, marqué sur son milieu d'une tache brune très-étroite. L'abdomen est d'un gris brunâtre, avec une ligne dorsale noire. Le dessous des ailes est traversé, un peu avant l'extrémité, par une bande fauve dentée. Leur disque est lavé de rose. La chenille, dont nous possédons plusieurs dessins faits par Abbot, varie passablement : tantôt elle est d'un beau vert, et tantôt d'un vert jaunâtre avec sept traits obliques jaunes. Le plus ordinairement elle offre, sur les côtés, une ou deux rangées de gros points ferrugineux, la tête est bordée de jaune; la corne est également jaune et assez petite; les stigmates sont blancs cerclés de noir, lia chrysalide est chagrinée d'un brun marron. Le papillon éclôt deux fois par an, en mai pour la première époque, et à la fin de juillet pour la seconde. La chenille n'est pas très-rare; on la trouve,"dans plusieurs parties de l'Amérique du Nord, sur différentes espèces de rosiers sauvages et sur plusieurs autres arbrisseaux de la même famille. Nous avons obtenu un certain nombre d'insectes parfaits de chrysalides que nous avait envoyées notre savant et zélé collabo- rateur feu John Leconte. ' '\ .'.^ ' CoU. Bd. SMERINTHUS. 39 29. S. Geminatus. Say. Sm. geminata, Harris, Am. Journ. se. XXXVI, 291, 4. — Walker, Heterocera, p. 246, 7. Il a le port de notre ocellatus, mais il est peut-être un peu plus petit. Ses ailes supérieures, simplement sinuées, sont d'un gris-cendré plus ou moins rosé, avec des bandes brunes dont les deux du milieu réunies au-dessous de la nervure médiane, for- ment une espèce de V marqué dans son centre, qui est de la cou- leur du fond, d'une petite tache blanche ; au-dessous de ces deux raies confluentes, il y a sur le bord marginal deux autres raies courtes divergentes, liées aux deux précédentes par un gros trait longitudinal de la même couleur ; l'extrémité des ailes offre plu- sieurs raies brunâtres, obsolètes, plus ou m.oius distinctes, et sur l'angle apical une petite lunule brune bien marquée, liserée de blanc en dedans. Les ailes inférieures ont le disque rose, avec les contours d'un cendré rose; l'œil est oblong de bas en haut, bleu, cerclé de noir, coupé en deux parties par un trait transversal du môme noir. Le corselet participe de la couleur des ailes supérieures; et est marqué au milieu d'une tache brune. L'abdomen est d'un gris obscur. Le dessous des ailes supérieures a le disque rose et l'extrémité brune, avec la lunule apicale comme sur la face supérieure; celui des inférieures est brun, traversé au-delà du milieu par une bande blanchâtre; il est en outre marqué d'un arc blanc au bout de la cellule disco'idale. Chez les femelles, les bandes qui forment un V, ont le centre rembruni, et non de la couleur du fond. La chenille vit sur les drupacées et sur les saules ; elle est d'un vert très-glauque, pointillée de vert et de blanc avec sept bandes obliques blanches et une raie latérale de la même couleur, s'é- tcndant sur les trois premiers anneaux et assez rapprochée du dos; la corne est assez forte, d'un vert glauque, bordée de blanc par la dernière bande oblique qui remonte presque jusqu'à la pointe; les stigmates sont blancs cerclés d'orangé. La chrysalide est d'un brun-marron clair. Nous avons obtenu trois insectes complets, en mai, de chrysa- 40 SMÉRINTHIDES. Mes que nous avait envoyées feu John Leconte, en môme temps que le dessin de la chenille. Coll. Bd. 30. S. COECUS. Ménétriés, Enum. corpor. animal, academ. petrop. part. II. pi. 13, f. 2. Il a le port de notre ocellalus et surtout du geminatus. Ses ailes supérieures sinuées sont d'un gris-cendré plus ou moins rosé avec des bandes et des ondes brunes presque comme dans Y ocellatus ; l'angle du sommet oflre de part et d'autre dans une petite échancrure une lunule brune, allongée comme dans le ge- minatus, entourée d'un peu de blanc lilas; au-dessous de cette lunule, sur le bord terminal, on voit quatre autres petites lunules alignées de couleur plus pâle. Les ailes inférieures sont roses avec les contours plus pâles; elles sont marquées d'un œil transversal, allongé, noir, coupé par deux traits bleus qui le divisent dans le sens de sa longueur et qui lui font des espèces de paupières. Le dessous des ailes est à peu près comme dans notre ocel- latus. Le corselet est d'un gris cendré avec une grande tache brune évasée dans sa partie supérieure. Le corps est d'un gris bru- nâtre. Nous ne connaissons pas cette espèce en nature. Notre des- cription est faite d'après une excellente figure qu'en a donné Ménétriés. Cet auteur dit dans sa description que le Musée de l'Académie de Saint-Pétersbourg en possède trois exemplaires parfaitement semblables, l'un de la Daourie et les deux autres des bords de l'Amour. 31. S. ASTYLUS. Drury, Ins. II, pi. 26, fig. 2. — Walker, Heterocera, 243, 6. — Sme- rinthus tntegerrima, Harris, Am. Joiirn. scient. XXXVI, p. 290, 2. — Variété Smerinthus lo, Boisd. in Guerin, R. anim. pi. 84, f. 2. Il a le port des espèces précédentes, mais il s'en éloigne beau- coup par le dessin. Ses ailes supérieures entières, pointues au sommet, sont d'un brun ochi'acé pâle, avec une ligne brune, droite, oblique, commençant avant le milieu de la cote et finissant vers SMERINTHUS. 41 l'angle interne; l'extrémité de ces mêmes ailes offre quelques petites lignes noirâtres très-peu distinctes, suivies avant le bord terminal, d'une raie transversale blanche, bien indiquée, pré- cédée vers le sommet de deux ou trois petits arcs de la même couleur, séparés de la bande en question par un petit espace fauve ; on voit aussi sur l'angle interne une tache fauve. Les ailes inférieures sont fauves avec le bord antérieur plus obscur; elles sont marquées d'un œil bleu sans pupille forte- ment cerclé de noir. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec une tache longitudinale plus obscure sur le milieu. L'abdomen est d'un brun ochracé avec une petite raie dorsale brune. Le dessous des ailes supérieures a le disque fauve avec l'ex- trémité brune et la même bande blanche que sur la face opposée; celui des inférieures est brun à sa base et à l'extrémité avec une double raie médiane blanche suivie d'une bande fauve. La femelle est semblable au mâle. La chenille, d'après un dessin grossier de M. John Leconte, est d'un vert tendre avec une rangée de points fauves sur les der- niers anneaux et sept bandes obliques jaunes ; les stigmates sont blancs cerclés de roux; la corne n'est qu'esquissée; elle vit sur les rosacées. Décrit sur plusieurs individus mâles et femelles que nous avons reçus de John Leconte comme provenant des environs de New- York. L'individu que nous avons prêté à M. Guérin sous le nom d7o, pour son Iconographie du Règne animal, est une variété dont les ailes inférieures sont d'un fauve un peu rougeâtre. 32. S. Myops. Smith-Abbot, Lepidopt. ins. of Georgia, vol. I, tab. 2G. — Walker, Heter. p. 245, 3. — Harris, Amer. Journ. se. XXVI, p. 201, 3 — Variété Sm. rosacearum, Boisd. Il est plus petit que notre ocellatus dont il a le port, mais il est plus voisin de Vastylus que d'aucune autre espèce. Ses ailes supérieures ont le bord un peu anguleux avec la pointe apicale un peu échancrée; elles varient pour la couleur qui est un mé- lange plus ou moins confus de grisâtre avec des bandes et des ondes brunes; près de l'extrémité, on aperçoit dans toutes les 42 SMÉRINTHIDES. variétés une raie blanchâtre, ou d'un blanc lilas, interrompue, plus ou moins bien écrite ; dans la petite échancrure du sommet, il y a une lunule brune, liserée en dedans d'un arc d'un blanc lilas, séparée de quelques traits blanchâtres par une tache fauve ; l'angle interne est aussi marqué d'une petite tache fauve. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, tirant un peu sur le fauve dans certaines variétés, avec le bord antérieur et le bord externe très-rembrunis ; l'œil est bleu, petit, sans pupille, en- touré d'un cercle noir, assez épais. Le dessous des ailes est d'un jaune d'ocre, avec l'extrémité brune et des raies blanches vers le bord terminal des premières et sur le milieu des secondes. Le corselet participe de la couleur des ailes supérieures. L'ab- domen est roussâtre avec une petite raie dorsale brune. La chenille, qui vit sur une infinité de Rosacées, varie passa- blement, à en juger par plusieurs dessins d'Abbot que nous avons sous les yeux. Tantôt elle est d'un vert glauque, tantôt d'un vert jaunâtre et quelquefois d'un vert bleuâtre, avec des bandes obliques jaunes, dont le nombre varie de cinq à sept; généra- lement, il y a sur les côtés deux rangs de gros points ferrugi- neux dont ceux de la rangée inférieure entourent les stigmates, qui sont blancs; la corne est d'une longueur moyenne, verte, bordée de blanc. Dans la variété appelée Rosacearum par feu John Leconte, la chenille est verte sans aucune trace de points ferrugineux. La chrysalide est luisante, d'un brun-marron, très-légèrement chagrinée. L'insecte parfait des deux variétés nous est éclos en mai 1832 de chrysalides que nous avions reçues de John Le- conte en même temps que les dessins des chenilles. Décrit sur une dizaine d'exemplaires. — Coll. Bd. Nous avons aussi reçu de notre collaborateur, sous les noms de Cerasi,Sorbi et Tiliastri,\e dessin de trois chenilles de smérinthes avec leurs chrysalides vivantes, malheureusement ces dernières se sont desséchées. Les deux premières n'étaient peut-être que des variétés de Myops. Quant à la troisième, elle est telleifient différente des espèces du groupe d'ocellatus qu'elle appartient peut-être à une espèce Géorgienne encore inconnue en Europe. SMERINTHUS. 43 tttfffttt 33. S. Tatarinovii. Bremer, Etud. Entom. de Motschulsky, p. 62. — Idem, Beitr. zur Schmett. Fauna des Nordl. China's, p. 13, n» 57. Variété, stnerinthiis Eversmannii, Popoff, Eversm. Bullet. de la Soc. des nat. de Mosc. 11° part. pi. I, f. 5, p. 182. Ce beau smérinthe, rare dans nos collections françaises, varie beaucoup pour le fond de la couleur des ailes supérieures, qui tantôt est d'un vert olivâtre, et tantôt d'un gris rosé plus ou moins intense. Il est un peu plus grand que notre ocellatus. Le dessus de ses ailes supérieures dans le type est d'un gris-vert marqué sur le milieu d'une grande tache deltoïde, un peu ir- ïéguîière, d'un vert olive, et sur le bord interne d'une petite tache quadrangulaire de la même couleur. L'extrémité de l'aile offre en outre deux taches de la même teinte, dont l'une trian- gulaire placée sur la pointe apicale et l'autre sinuée sur le bord marginal, se terminant, tout à fait en bas, par un gros point jioir. Ailes inférieures d'un rouge-rose un peu plus pâle sur le disque avec une liture anale noire. Corselet de la couleur des ailes supérieures ayant sur le milieu une grande tache d'un brun olive qui s'étend jusque sur la tète et une bande transversale de la même couleur à son point d'in- sertion avec l'abdomen. Ce dernier est d'un vert olivâtre avec les incisions d'un gris blanchâtre. Dessous des ailes lavé d'un peu de verdâtre avec une tache blanche en triangle allongé vers le sommet des supérieures. La variété Eversmannii ne diffère que parce que le fond de la couleur est d'un gris un peu rosé avec le dessin d'un brun châ- tain au lieu d'être d'un vert olive. Nous rencontrons dans notre Tilice des variations analogues. Il a été élevé de chenille aux environs de Pékin par M. Ta- tarinoff, médecin de la mission russe, et aux environs de Kiachta par M. Popoff, qui lui a donné le nom à' Eversmannii. Nous ne savons rien des premiers états de ce smérinthe. Collect. Bd. — Mus. N. 44 SMÉRINTHIDES. 34. S. TlLI^. Sphinx tiliœ, Linn. — Fab. — Hubn. — Ochsenh. etc. Le Sphinx du tilleul, Geoffr. — Engr. — God. etc. Ce smérinthe est bien connu de tous les entomologistes, et nous pourrions parfaitement nous dispenser d'en donner ici la description. Il varie beaucoup pour la couleur du fond des ailes supérieures, qui est tantôt d'un gris blanchâtre ou d'un gris ro- sâtre, tantôt chamois ou d'un fauve un peu rosé, ou même d'un rouge briqueté. Dans toutes les variétés, l'extrémité est olivâtre, liserée de ferrugineux: il y a sur le milieu deux taches d'un vert- olive foncé ou bien d'un brun roux ; ces deux taches, dont la su- périeure est la plus grande, sont placées l'une au-dessus de l'autre ; dans quelques variétés, elles sont réunies ; outre cela, il y a tou- jours vers le sommet une tache en forme de doloire. Le dessus des ailes inférieures est d'un brun-roux plus ou moins clair, avec une bande transversale noirâtre. Le corselet est de la couleur du fond des premières ailes avec une raie dorsale, et les ptérygodes olives ou brunes, selon les variétés. Nous possédons des variétés chez lesquelles les deux taches du milieu ont disparu, et sont remplacées par un gros point olivâtre placé à l'extrémité de la cellule discoïdale. La chenille vit sur le tilleul, mais principalement sur l'orme {ulmus campestris) et quelquefois sur le catalpa. Elle est atté- nuée antérieurement, d'un vert plus ou moins clair, marquée sur chaque côté de sept traits obliques blanchâtres, liserée anté- rieurement de vert foncé ou de rougeâtre ; la corne est bleuâtre avec la pointe verdâtre. Lorsque cette chenille est pour se méta- morphoser, elle change de couleur et devient d'une teinte un peu vineuse. La chrysalide est matte, d'un brun-noir. L'insecte parfait éclôt depuis la fin de mai jusqu'à la fin de juin; il est commun dans toute l'Europe, principalement dans les parties tempérées. Nous avons reçu dans le temps, de feu John Leconte, un in- dividu comme ayant été trouvé dans le nord des Etats-Unis, mais nous pensons que c'est une erreur à'habitat, et que le smérinthe en question aura été envoyé d'Europe à quelque amateur de l'A- SMERINTHUS. 43 mérique septentrionale. Dans la famille des Sphingides, nous ne connaissons que le D. Galii qui habite le nord des deux conti- nents. fttttttttt 3o. S. Maackii. Bremer, Neue Lep. aus-ost. Siber. und. d. Amour-Lande, Gesam. von Radde und Maack, p. 537, 25. Nous n'avons jamais vu ce Smérinthe qui, comme le dit fort bien M. Bremer, paraît être assez voisin de VIndicus que nous avons décrit au British Muséum. Ses ailes sont dentées et échancrées de la même façon; les supérieures sont d'un gris olivâtre, avec des raies et des bandes transverses plus obscures; elles ont en outre, vers l'angle in- terne, une tache brune bilobée, et près du bord postérieur un ombre d'un brun olivâtre. Les ailes inférieures sont d'une couleur ochracée, avec le bord interne grisâtre et une petite bande brune vers l'angle anal. Le corselet est d'un blanc olivâtre, avec une raie dorsale d'un vert olive, s'élargissant en arrière; les palpes et la poitrine sont de couleur jaunâtre; l'abdomen est d'un gris olivâtre avec des anneaux d'une teinte plus claire. Le dessous des ailes est d'un jaune ochracé; celui des supé- rieures avec deux bandes blanchâtres liserées de brun ; celui des inférieures avec trois raies brunes. Cette rare espèce a été trouvée en juin sur les bords de l'Us- suri par M. Maack, et parfaitement bien décrite par le savant M. Bremer. 36. S. Indicus. Boisd. Il est de la taille des petits individus de notre Tiliœ. Ses ailes supérieures sont dentées, d'un brun-tanné plus ou moins clair avec des bandes mal définies, un peu obsolètes, d'une teinte oli- vâtre; elles ont en outre, à l'extrémité, une tache semi-lunaire également olivâtre. Les ailes inférieures sont d'une teinte roussâtre pâle, avec un trait brun vers l'angle anal. Le corselet et le corps participent de la couleur des ailes. Décrit au British Muséum. Himalaya. 46 SMÉRINTHIDES. 37. S. PUDORINUS. Boisd. Ce petit smérinthe est à peu près de la taille du précédent, mais ses ailes sont très-faiblement dentées ; les supérieures sont d'un gris-tanné très-clair, traversées par des bandes brunâtres. Les ailes inférieures sont rougeâtres^ sans raie transversale, avec l'angle anal d'un gris cendré. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes. Décrit au British Muséum. Inde centrale. 38. S. PUSILLUS. Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 82, fig. 1. Il est très-petit; il n'a que 4 centimètres 1/4 d'envergure. Ses quatre ailes sont dentelées, avec les échancrures liserées de blanc; les supérieures sont d'un gris cendré, marquées entre la base et le milieu de trois petites raies transverses brunes, un peu ondu- lées, légèrement liserées de blanchâtre, suivies d'un petit arc de même couleur; au-delà de celui-ci, il y a une bande transver- sale brune assez régulière, suivie en dehors d'une raie sinueuse de la même teinte, se prolongeant un peu sur les nervures; outre cela, la tranche du bord terminal est brune. Les ailes inférieures sont d'un roux-cannelle vif, avec l'angle anal brun, coupé par une petite Ugne blanchâtre. Le corselet est varié comme les ailes supérieures. . L'abdomen est gris avec les articulations blanchâtres et trois rangées de taches brunes, dont une dorsale et deux latérales. Décrit sur la ligure donnée par M. Felder. Il a été rapporté de ? Genre EURYPTERYX. Felder. Le Sphingicle qui a servi à M. Felder pour établir ce genre est tellement différent de toutes les espèces connues, qu'il nous est impossible, malgré la belle figure que nous avons sous les yeux , de dire à quelle tribu il appartient. C'est peut-être même à tort que nous le plaçons provisoi- rement avec les Smérinthides. BASIANA. 47 Il a les yeux saillants, les antennes assez fortes, le corps long et grêle terminé par une brosse comme chez les Ma- croglosses. Les ailes sont entières, très-larges ; les supé- rieures, un peu pointues au sommet, ont l'angle interne fortement arqué. Nous ne pouvons rien dire des palpes ni de la trompe que nous ne pouvons voir. M. Felder, lorsqu'il publiera le texte des planches qu'il a eu la bonté de nous envoyer, ne manquera pas de compléter les caractères que nous n'avons fait qu'ébaucher. E. MOLUCCA. ■ Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bad. II, Abth. 2, pi. 76, fig. 1. Il a environ 8 centimètres d'envergure. Ses ailes sont très- larges ; les supérieures un peu aiguës au sommet et fortement arquées à l'angle interne, sont d'une teinte violette depuis la base jusqu'au milieu, puis ensuite d'un brun marron; sur cette partie foncée, il y a sur la côte vers le tiers postérieur, deux taches blanches, superposées, très-rapprochées, un peu quadrangulaires, séparées par une simple nervure ; sur ie bord terminal, il y a, en outre, une longue lunule d'un brun-noir, Umitée en dedans par une teinte d'un blanc bleuâtre. Les ailes inférieures sont d'un brun marron avec la base lar- gement d'un gris verdâtre. Le prothorax et le corselet sont d'un brun marron. Le corps est mince, allongé, cyhndrique, d'un gris verdâtre sur le dos avec les côtés blancs; la brosse anale est d'un brun marron. Cette rare espèce a été prise à Ternate et fait partie de la col- lection de M. Felder. Genre BASIANA. waiker. Ce genre a été établi par M. Waiker sur un Sphingide que nous avons décrit au British muséum sous le nom de Deucalion, et que nous avions rapproché provisoirement des Smérinthides avec lesquels il a plus d'aflinité qu'avec aucune autre tribu. M. Waiker lui adjoint, dans son supplément, d'autres 48 SMÉRINTHIDES. espèces que nous ne connaissons pas. En conséquence, nous ne pouvons pas affirmer qu'elles appartiennent véritable- ment au même sous-genre que le Beucalion, qui offre les caractères suivants : Corps épais avec la tête courte non saillante. Trompe as- sez courte, mais distincte. Palpes courts, bien développés, appliqués fortement sur le front. Antennes du mâle dente- lées en scie et pubescentes. Antennes de la femelle un peu sétacées, un peu plus longues que le corselet. Pattes robus- tes, avec les jambes postérieures munies de quatre éperons de longueur moyenne. Ailes longues, assez larges; les su- périeures à peine convexes le long de la côte, un peu poin- tues au sommet ; les inférieures arrondies avec le bord ex- térieur entier. 1. B. Deucalion. Boisd. Walkec, Heterocera, p. 236, 1. — Smerinthus? Deucalion^ Boisd. M. Il est de la taille d'un Ch. Equestris. Ses ailes supérieures sont d'un brun-tanné clair, avec six raies transverses, parallèles, brunes, ondulées; on n'y voit point de stigmate. Les ailes inférieures sont d'un brun-tanné assez foncé, mar- quées à leur base d'une grande tache noire. Le corselet et Tabdomen participent de la couleur des ailes. Ce dernier a les côtés un peu testacés. Le dessous des ailes est beaucoup plus pâle que la face oppo- sée, traversé par deux raies brunâtres peu marquées; on voit, en outre, à la base des supérieures une bandelette noire un peu velue. Himalaya. — Décrit au British Muséum sur un exemplaire unique. 2. B. Cervina. Walker, Heterocera, p. 237, 2. — Moore, Cat. of Lepid. of ind. Com- pan. p. 265,611. Nous ne connaissons pas ce grand Sphingide qui, cependant, ne paraît pas être aussi rare que le précédent, puisque le British Muséum eu possède trois exemplaires et le Muséum de la com- pagnie des Indes un pareil nombre. BASIANA. 4» Il est d'un cinquième plus grand que le Ch. equestris. 11 est d'un brun tanné pâle. La tète est marquée d'une bande d'un gris brunâtre. Les ailes supérieures sont traversées par quelques lignes on- dulées un peu plus obscures que le fond; leur disque et une tache apicale sont d'une teinte brunâtre. Les ailes inférieures sont roussâtres, avec la base et l'angle anal testacés. Nord des Indes. — British Muséum. 'Walker. 3. B. SUBMARGINALIS. Walker, Helerocera, XXXI, p. 37. Il est notablement plus petit que Deucalion, et sa couleur est d'un tauve un peu grisâtre. Les ailes supérieures falquées au sommet et marquées vers leur base d'un petit anneau noir mal écrit, sont traversées par deux lignes noirâtres, diffuses, denticulées et ont en outre des points marginaux noirs. Les ailes inférieures sont ochracées vers le sommet de leur bordure. Il se trouve à Sierra Leone. — British Muséum. Selon M. Walker, cette espèce est bien distincte du Postica par ses ailes inférieures. 4. B. Canescens. Walker, Heterocera, XXXI, p. 38. Il est aussi grand que le Deucalion et sa couleur est d'un brun ochracé. La tête est d'un gris ochracé, marquée d'une large bande brune. Les palpes sont roux avec le sommet cendré. L'ab- domen offre vers l'extrémité deux taches brunes allongées. Les ailes supérieures falquées sont traversées par cinq lignes anguleuses, noirâtres, ainsi que les raies basilaires; outre cela, elles ont une bande cendrée marcjuée d'un point noir, une tache costale brune et un espace apical brun, sablé de jaunâtre et, en plus, vers le bord extérieur une large tache feriugineuse. Les ailes inférieures ont quelques litures d'un testacé pâlo vers l'angle anal . Lépidoptères. Tome I. 4 50 SMÉRINTHIDES. Cette grande espèce, que nous n'avons jamais vue, a été rap- portée du Camboge et fait partie de la collection de M. Saun- ders. 5. B. Semifervens. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 38. Il est plus petit que le précédent et sa couleur est d'un brun fauve. La tète est d'un gris ochracé, marquée d'une large bande brune. Les palpes sont roux avec le sommet gris. L'abdomen offre vers son extrémité deux taches brunes allongées. Les ailes supérieures un peu falquées sont traversées par trois bandes obliques, irrégulières, plus obscures, bordées par du gris purpurescent ; la seconde bande renferme une tache noire ; la seconde et la troisième sont réunies près de la côte; cette der- nière est marginale, précédée près de la côte, d'une tache brune bordée de gris et de deux petits anneaux connexes également gris. Les ailes inférieures sont marquées de trois raies obscures, très-obsolètes. Décrit sur un exemplaire unique pris à Ternate et appartenant à la riche collection de M. Saunders. 6. B. POSTICA. Walker, Heterocera, p. 237, 2. Cette espèce est plus petite que les précédentes et d'une cou- leur teytacée. Les antennes sont d'un brun tanné. La tête et le corselet sont marqués d'une raie noirâtre. L'abdomen est en grande partie d'un roux fauve avec une tache noirâtre à sa base. Les pattes sont ferrugineuses. Les ailes supérieures ont une tache noire à la base. Les ailes inférieures sont jaunes, avec un espace basilaire, et une bandelette étroite, un peu ondulée, extérieure, de couleur noire. Décrit sur un exemplaire recueilli à Natal. — British Muséum. Ce Sphingido est-il bien à sa place à côté de notre Deucalion ? 7. B. BiLINEATA. Walker, Heterocera, XXXY, 1857. Il est au moins aussi grand que le Deucalion. Sa couleur est DAPHNUSA. SI roussâtre en dessus et ochracée en dessous. La tête est brune antérieurement. Les ailes supérieures falquées sont marquées de lignes trans- verses, indéterminées, d'une teinte plus obscure, et de deux au- tres lignes extérieures obliques, en zigzag, plus pâles que le fond de l'aile; elles ont, en outre, sur le milieu de la côte, une large tache triangulaire de couleur pâle. Les ailes inférieures sont d'un brun-roussâtre avec la base noi- râtre et le bord extérieur roux. Le dessous des ailes offre deux lignes ondulées, obliques, ob- solètes, obscures; celui des supérieures a, près de la base, une raie noire et une espèce de tache velue qui longe la côte dans sa partie voisine du sommet; cette même tache est bordée en arrière par une ligne oblique brune. Darjeeling. — British Muséum. Genre DAPHNUSA. waiker. M. Walker a établi ce genre sur des Sphingides que nous ne connaissons pas, mais qui, d'après les caractères expo- sés par ce savant entomologue, nous paraissent être à leur véritable place dans la tribu des Sraérinthides , à côté des Basiana. Chenilles : Inconnues. Insecte parfait : Corps robuste. Trompe rudimentaire. Palpes courts, robustes et recourbés sur la tête. Abdomen oblong-lancéolé, plus du double de la longueur du corselet. Pattes robustes, assezcourtes, avec les jambes postérieures sans éperons. Ailes de largeur moyenne, peu allongées ; les supérieures à peu près droites le long de la côte , à peine pointues au sommet, avec le bord terminal presque droit. Les ailes inférieures arrondies avec le bord extérieur en- tier. — Walker. 1. D. OCELLARIS. Walker, Heterocera, p. 238, 1. Il a 34 lignes anglaises et sa couleur est d'un gris cendré en dessus et roussâtre en dessous. Le corselet est marqué antérieu- 52 SMÉRINTHIDES. rement d'une bande fauve. L'abdomen offre des bandes brunes interrompues, avec des taches intermédiaires plus obscures. Les ailes supérieures ont quelques lignes transversos, ondu- lées, brunes, avec une bande d'un brun foncé près de la base; elles ont, en outre, à l'angle interne une large tache jaune ac- compagnée d'une raie testacée. Les ailes inférieures sont d'un cendré brunâtre, traversées par deux bandes obsolètes, obscures, avec les nervures roussàtrçs. Bornéo. — British Muséum. 2. D. COLLIGATA. Walker, Heterocera, p. 238, 2. 11 est de la même taille que l'espèce précédente et d'un fauve roux. Le corselet, plus pâle dans sa partie postérieure, est marqué de chaque coté d'une tache brune. Les ailes supérieures, en partie d'un gris cendré, sont blan- châtres le long de la cote, avec une bandelette discoïdale brune et une bande transverse, oblique, arquée, blanche; outre cela, elles ont une tache apicale blanche et un stigmate argenté. Les ailes inférieures sont brunâtres, plus pâles vers l'angle anal oià elles sont marquées d'une raie d'un brun obscur; leur bord marginal est d'un fauve roussàtre. Nord de la Chine. — British Muséum. Décrit sur un exemplaire unique. Genre CYPA. Waiker. Nous ne connaissons ce genre que par les caractères que lui assigne M. Walker. D'après cet a^iteur, il a les plus grands rapports avec les smérinlhes. Insecte parafait : Corps épais, très-velu. Trompe presque nulle. Antennes épaisses. Abdomen en cône allongé, n'étant pas moitié plus long que le corselet. Pattes courtes, robustes, avec les jamlies postérieures armées de deux éperons très- courts. Ailes supérieures pointues, un peu falquées, avec le bord extérieur un peu ondulé et un peu échancré au sommet. CERATOMIA. 33 C. Ferruginea. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. l± Il a 7 centimètres et sa couleur est ferrugineuse. Les antennes sont blanchâtres en dessus. Le dessous de l'abdomen et la partie postérieure de la poitrine sont d'un rose cendré. Les jambes et les tarses sont d'un brun noirâtre en dessus. Les ailes supérieures ont un stigmate noir^ suivi en dehors de deux lignes obliques, obscures, obsolètes. Décrit sur une femelle unique rapportée de Ceylan. — British muséum. Genre CERATOMIA. Harris. Chenille très-fortement chagrinée, pourvue d'une queue rugueuse de médiocre longueur, peu arquée; une paire d'épines courtes, obtuses, raboteuses sur le second et le troisième anneau. Chrysalide comme dans les smérinthes. Insecte parfait : Palpes courts à peu près horizontaux, non ascendants, très-fortement ciliés, ne dépassant pas le front. Trompe roulée, assez courte. Front proéminent en avant. Antennes dentées dans les mâles, plus grêles et fai- blement denticulées chez les femelles, terminées dans l'un et l'autre sexe par une petite pointe. Corselet ordinaire. Ailes entières, à frange entrecoupée. Corps rayé longitudi- nalement de noir. Le seul Sphingide appartenant à ce genre a le port du Sphinx ligustri et autres espèces voisines. C. Amyntor. Hubn. Exot. Saml. — Ceratomia quadricornis, Harris, Descr. Cat. p. 13. —Walker, Heterocera, p. 258, 1. Sphinx ubni, Leconte. Il a le port et la taille de notre S. ligustri. Ses ailes ont la frange entrecoupée de blanc j'iunâîre. Les supérieures sont bru- nes, avec la base et presque toute la côte assez largement d'un blanc-gris; le stigmate est blanc, grand et placé à l'extrémité an- térieure du brun, sur un fond noisette ; outre cela, il y a, au 54 LEUCOPHLÉBIDES. sommet, des raies longitudinales noires et, avant le bord ter- minal, une double ligne blanchâtre, courbe, sinuée, divisée dans le sens de sa longueur par une ligne noirâtre; la bordure est d'un brun-marron clair. Les ailes inférieures sont d'un blanc-jaunâtre sale, avec la bor- dure noire chez la femelle ; chez le mâle, la bordure est de la cou- leur du fond avec une bande anté-marginale noirâtre; dans l'un et l'autre sexe, on voit la trace d'une bande, transverse obscure. Le corselet est brun, avec les côtés blancs, ainsi que la tête et le collier. L'abdomen est d'un gris roussâtre, avec une ligne dorsale noire et une raie latérale de la même couleur uia peu dilatée transver- salement dans toutes les incisions. Le dessous des ailes est brun, beaucoup plus clair sur les infé- rieures, avec deux raies noirâtres fortement dentées en scie. La chenille est d'un vert pâle, très-fortement chagrinée, avec six traits obliques blancs, dont le premier et le dernier sont plus longs que les autres; la corne est rugueuse, d'un vert blanchâ- tre, de longueur moyenne, peu arquée; les stigmates sont blancs cerclés de noir; mais ce qui distingue cette chenille de toutes les autres, c'est qu'elle porte quatre cornes courtes, obtuses, très-ra- boteuses, disposées sur le second et le troisième anneau. La chrysalide est d'un brun clair. Trois individus sont éclos chez nous, à Paris, à la fin de mai. TRIBU DES LEUCOPHLÉBIDES. Cette tribu, assez aberrante dans la grande famille des Sphingides, est établie sur des Lépidoptères très-inté- ressants qui semblent, au premier coup-d'œil, se rap- procher un tant soit peu des Notontides. La chenille du Luxeri, qui a été élevée et peinte dans rinde par M. Frith, est verte, un peu chagrinée, avec deux raies latérales d'un blanc verdâlre, dont l'inférieure, moins indiquée, porte les stigmates; elle est munie, sur le onzième anneau, d'une petite corne droite médiocre- ment longue. LEUCOPHLEBIA. 85 Cette chenille ne vit pas sur les arbres. C'est, à notre connaissance, la seule dans la famille qui se nourrisse de graminées. M. Frith Ta trouvée sur le Saccharum cy- Undricum, plante assez commune dans une grande par- tie de l'Asie, de l'Europe et même de l'Amérique. Insecte parfait : Antennes des mâles assez longues, doublement dentées, recourbées en crochet à l'extrémité, plus simples et plus courtes chez les femelles. Palpes ascendants, couverts de poils courts, écailleux, appliqués sur le front, dépassant un peu les yeux. Ceux-ci assez grands, arrondis. Trompe très-courte. Ailes elliptiques, lancéolées, parfaitement entières. Abdomen mince, al- longé, pointu à l'extrémité comme chez la plupart des Chœrocampa. On voit, d'après les caractères ci-dessus, que l'insecte dont il s'agit se rapproche beaucoup plus des Smérin- thides que de tout autre groupe, ainsi que l'illustre M. Westwood, qui n'avait aucun renseignement sur la chenille, l'avait déjà soupçonné dans son « Oriental Ca- binet. » Nous trouvons que M. Moore l'a bien mis à sa place ; mais nous ne pouvons partager l'opinion du sa- vant M. Walker, qui en fait une Noctuélide dans le groupe des Leucanides. Genre LEUCOPHLEBIA. westwood. Mêmes caractères que ceux de la tribu. 1. L. LUXERI. Boisd. Lineata, Westwood, Cabin. orient. Ent. pi. 22. — Walker, List. Lepid. Brit. mus. Heter. pt. IX, 136. — Moore, Cat. of Lepid. of east india Comp. I, pi. 265, 610. — La chenille, pi. VIIL Rusphele Luxeri, Ed. M. Ce joli Sphingide, que nous avons reçu de Java il y a une tren- 56 LEUCOPHLÉBIDES. taine d'années, et que nous avions dédié à feu M. de Luxer, pré- sident du tribunal de Nancy, a environ 7 centimètres d'enver- gure ; son corps est plus grêle que dans aucune autre espèce delà même famille; ses ailes sont bien entières; les supérieures sont d'un rose tendre, avec deux bandelettes longitudinales d'un jaune doré, dont l'antérieure, située un peu au-dessous de la côte, est longuement cunéiforme et s'étend, en se rétrécissant, du bord marginal jusqu'à la base; la seconde, beaucoup plus étroite, moins bien marquée, est placée enlre le milieu et le bord in- terne; entre ces deux bandes, les nervures sont un peu lavées de blanc. Les ailes inférieures sont entièrement d'un jaune-d'ocre fauve. Le corselet est d'une teinte rosée avec le milieu d'un jaune roussâtre; l'abdomen est d'un roux tirant sur le brun. Le dessous des ailes est un peu jaunâtre, avec le disque des supérieures largement d'un fauve ochracé. Le dessous de l'ab- domen est rose, avec la poitrine et la tète de couleur brune. La chenille, d'après un dessin de M.' Frith, reproduit par M. Moore, est verte, chagrinée, avec deux raies latérales plus obscures; les stigmates sont blancs cerclés de noir. La queue est droite, peu allongée. Elle vit sur le Saccharum cylindiicum. Il est assez rare. On le reçoit de temps en temps de Java et de l'Inde centrale. M. Westwood en a donné une très-bonne figure. CoUect. Bd. C'est avec regret que nous avons changé le nom donné à cetle espèce par M. Westwood. Nous ne Tavons fait que parce qu'il y a déjà un Sphingide qui porte le nom de lineata. 2. L. Emittens. Walker, Heterocera, XXXV, Suppl. p. 1858. Quelque hétéromorpho que soit un insecte, rarement, et peut- être jamais, la nature n'a fait une espèce seule. Tôt ou tard, on est tout étonné de voir que l'on en découvre une seconde et quelquefois une troisième. C'est ce qui est arrivé pour le genre Leucophlebia , dont pendant longtemps on n'a connu que le Luxeri [lineata Westwood). L'es|jêce dont il s'agit est du la même taille et elle a le même LEUCOPHLEBIA. 57 port. Sa couleur est d'un brun obscur. L'abdomen est d'un fauve roux. Les ailes supérieures ont une large bandelette longitudinale blanche, donnant naissance à quatre rayons de sa couleur, lon- geant les nervures. Les ailes inférieures sont d'un jaune-d'ocre un peu obscur, avec une ligne marginale brune qui s'élargit un peu vers l'angle anal. Décrit sur un exemplaire femelle rapporté de l'Hindostan. — British muséum. 3. L.? Beuglini. Smerinthus Beuglini, Feld. Novara, Exp. Zool. Theil.Bnd. II, Abtli.2, pi. 78, fig. 2. M. Felder fait de ce Lépidoptère un véritable Smérintbe. Nous croyons qu'il est mieux à sa place dans le genre Leucophlebia, quoique ses ailes supérieures soient moins arrondies au sommet et qu'il soit d'une stature plus grêle. 11 a environ 6 centimètres d'envergure. Ses ailes sont bien en- tières; les supérieures sont blanchâtres lavées de rose, avec une bordure grisâtre, assez large, précédée d'une petite ligne de sa couleur; leur sommet est marqué d'une lunule rousse bordée en dedans par un croissant blanc; outre cela, il y a, sur la partie d'un blanc rosé, une bande brune bien marquée, partant de la côte et se contournant pour retourner à la côte en formant une espèce de V très-ouvert. Les ailes inférieures sont d'un violet-lilas clair, avec une tache centrale noirâtre et une bordure grisâtre. Le corselet est mince, d'un blanchâtre lavé de rose, avec une raie dorsale brune. L'abdomen est très-grêle, effilé et d'un blanc rosé. Cette jolie petite espèce a été envoyée d'Abyssinie à M. Foldcr. 11 est très-probable que si nous avions pu examiner ce Sphin- gide sur la nature, nous en aurions fait un sous-gcnrc à part ]^vès des Leucophlebia. 88 EURYGLOTTIDES. TRIBU DES EURYGLOTTIDES. Cette tribu, l'une des plus nombreuses de la famille des Sphingides, est presque entièrement composée du grand genre Sphinx des anciens auteurs. Les chenilles ont la tête arrondie; leur peau est lisse, jamais chagrinée. Elles sont généralement pourvues d'une corne sur le onzième segment, et le plus souvent ornées de taches latérales obliques. Les Euryglottides sont remarquables par la longueur de leur trompe qui dépasse souvent de beaucoup celle de leur corps, et aussi par leur forte organisation. Ils sont doués d'un vol puissant à l'aide duquel ils peuvent se transporter à des distances considérables. Ils ne se montrent que le soir vers le coucher du soleil. Genre MEGANOTON. Boisd. — Macrosila. Boisd. oiim. Walker. — Moore. La chenille nous est inconnue, quoique celle du Discis- triga ait été élevée plusieurs fois aux îles Philippines par M. Lorquin sur une plante grimpante qu'il ne connaît pas. La chrysalide qu'il nous a envoyée, s'il ne s'est pas trompé, ressemble plutôt à la chrysalide d'un Deilephila qu'à celle d'un Sphinx. Insecte parfait : Antennes longues, assez minces, termi- nées par un crochet grêle très-prononcé. Palpes avancés, obtus, couverts de poils très-serrés, à articles indistincts. Trompe un peu plus longue que le corps. Yeux gros et saillants. Corselet robuste. Abdomen allongé, de grosseur moyenne, très-conique. Ailes bien développées, un peu den- tées, de couleur sombre. Pattes assez grêles. Ce genre est très-voisin des Sphinx proprement dits. Les MEGANOTON. 59 deux espèces que nous connaissons habitent les Indes orien- tales. 1. M. Nyctiphanes. Boisd. Walker, List. Lepid. Brit. mus. het. pt. VIII, p. 209. — Moore, Cat. of Lep. of east ind. Comp. p. 208, 618. — Ménétr. Enum. corp. anim. Mus. petr. p. 89, 1469. Il est un peu plus grand que le convolvuli. Ses ailes sont den- telées avec les échancrures blanchâtres ; le fond de la couleur des supérieures est brun avec des nuances plus claires; elles sont traversées par des lignes noirâtres et par des lignes grisâtres, ondulées ; le stigmate est petit, blanc, cerclé de noir, précédé en dedans d'un point également noir; avant le sommet, vers le tiers supérieur, on voit, entre deux lignes noires, une raie blanchâtre presque droite qui ne dépasse guère le niveau de la principale nervure; cette raie blanche est suivie de deux ou trois tâches noirâtres ; tout près de la frange, existe, en outre, une raie ma- culaire, formée de petites taches noires inégales, dont la seconde, à partir de la pointe apicale, est un peu cordiforme, bordée de blanchâtre en dedans. Les ailes inférieures sont noires avec une bande maculaire d'un blanc sale, formée de quatre à cinq taches. Le corselet est brun, bordé de noir en arrière et sur les épau- lettes. L'abdomen est d'un gris un peu jaunâtre avec les trois pre- miers anneaux d'un noir profond et les incisions blanches. Le dessous des ailes est d'un blanc jaunâtre jusqu'au-delà du milieu, ensuite brun jusqu'à la frange ; celui des inférieures a une bande transverse brune, appuyée sur une bande blanchâtre dentée en scie. Il habite le nord des Indes; nous ne le croyons pas très-rare. Coll. Bd. 2. M. DiSCISTRIGA. Walker, List. Lep. Brit. mus. het. pt. VIII, p. 209. — Moore, Cat. of Lepid. of ind. Compan. p. 268, 618. — Macrcsila Darius, Boisd. M. Ménélriés, Enum. corp. animal. Mus. petropol. p. 89, 1470. Il est de la taille d'un grand exemplaire de convolvuli; ses ailes ont la frange entrecoupée de blanc; les supérieures sont d'un gris sombre avec un assez grand espace brun, au-dessous 60 EURYQLOTTIDES. du milieu de la cùte; cet espace porte un petit stigmate blanc, et est limité en dehors par une double raie noire, dentée, commen- çant à la côte et descendant perpendiculairement jusqu'au milieu de l'aile pour se replier presque en angle aigu au-dessous de la nervure médiane: ce même espace est coupé par un gros trait noir longitudinal; il y a, en outre, des raies transversales un peu effacées, principalement vers la base; le sommet offre une grande tache noirâtre, un peu longitudinale, bordée de noir; au-dessous de cette grande tache, existe près du bord terminal une espèce de bande maculaire brune, et sur l'extrémité des nervures une série de taches brunes, plus ou moins nettes. Les ailes inférieures sont d'un noir profond avec un espace d'un gris-blanchâtre sale vers l'angle anal. Le corselet est brun, bordé de noir latéralement et en arrière. L'abdomen est grisâtre avec une ligne dorsale noire bien mar- quée, et une raie latérale de la môme couleur. Le dessous des ailes est d'un gris brunâtre. Ce Sphinx n'habite pas seulement le nord des Indes; M. Lor- quin a trouvé et élevé la chenille dans l'île Luçon. Col!. Bd. Genre MACROSILA. Boisd. — Sphinx auctorum. Nous ne connaissons qu'une seule espèce appartenant véritablement à ce genre tel que nous l'avons réduit : c'est le Sphinx Hasdrubal de la plupart des auteurs. Chenille allongée, cylindrique, un peu rugueuse, noire, annelée de jaune, munie d'une corne très-longue et tout à fait fihforme. Insecte parfait : Antennes longues, un peu recourbées à l'extrémité, légèrement dentées chez les mâles, plus grêles et plus simples chez les femelles. Palpes à articles indis- tincts, appliqués sur le front, recouverts de poils serrés écailleux. Trompe à peu près de la longueur du corps. Yeux de grandeur moyenne. Corps très-robuste, avec l'ab- domen gros, conique, un peu obtus. Ailes larges, bien dé- veloppées, variées de gris et de noirâtre. MACROSILA. 61 M. Tetrio, Linné, Mantissa, 1, 538. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 366-32. — Sphinx Asdrubal, Cram. ^-46, F, etc. — Poey, Centurie de l'Ile de Cuba. Le mâle a de il à 12 centimètres et la femelle de 14 à lo d'en- vergure. Ses ailes supérieures, un peu dentées, sont d'un gris blanchâtre, variées de brun ; elles ont toujours à la base une tache costale brune qui s'arrête à la ligne médiane; il y a tou- jours aussi sur le milieu de la côte un trait transversal noirâtre, qui, dans le mâle, vient se réunir en angle aigu à une espèce de bande noirâtre mal définie. Les ailes inférieures sont d'un brun- noir avec un espace cendre vers l'angle anal divisé par deux traits noirâtres. Le corselet est brun mélangé de gris. L'abdomen est d'un gris plus ou moins foncé, avec des bandes noires interrompues sur le dos. Les antennes sont longues, assez grêles, de couleur blanchâtre. Le dessous des ailes est d'un gris foncée avec deux raies com- munes noires un peu dentées en scie. Le dessous de l'abdomen est d'un gris blanchâtre avec quatre points noirs. Ce Sphingide est l'une des espèces les plus communes. La fe- melle est généralement d'un tiers plus grande que le mâle. 11 est beaucoup plus connu sous le nom. à' H asdrubal que sous celui de Telrio, oublié depuis longtemps. La chenille est assez bien représentée par M. Poey, dans sa Cen- turie de l'île de Cuba. Nous en possédons également un très-beau dessin, fait sur nature aux Antilles par feu notre ami le général Brunet. Voici sa description exacte d'après cet observateur. « Cette chenille, remarquable entre toutes, vit sur le jasmin du Para (Plumieria rubra). Lorsqu'elle est parvenue à toute sa grandeur, elle est longue de 12 à 13 centimètres. Elle est un peu rugueuse, d'un noir mat. Tous ses anneaux, excepté le premier et le der- nier, offrent une bande transversale d'un jaune citron. Sur les deuxième, troisième et onzième anneaux, cette bande jaune est interrompue sur le dos. Les pattes, la partie dorsale du premier anneau, une tache semi-lunaire sur le onzième, et tout le der- nier segment sont rouges tiquetés de noir. Sur le milieu de la tache du onzième anneau s'élève ime espèce de queue noire très- grêle, filiforme, longue de près de 3 centimètres. Cette queue bZ EURYGLOTTIDES. est très-mobile et se casse souvent. La tête est d'un rouge de corail. Les stigmates sont noirs. Cette chenille^ pour peu qu'on l'inquiète, agite vivement toute la partie antérieure de son corps^ eu relevant et abaissant al- ternativement sa queue comme si elle voulait se défendre, ce qui ne l'empêche pas d'être très-sujette à être piquée par les ichneu- mons. )) (Brunet.) Cette chenille vit probablement sur d'autres espèces de 2>lu- mieria et peut-être même sur d'autres apocynées. Nota. Fabricius rapporte au Sph. Tetrio de Linnée, un grand Sphingide à abdomen marqué latéralement de taches orangées, figuré par M"^ de Mérian sur la pi. V. La chenille, quoique re- préseutée d'une manière très-grossière sur le Jatropha manihol, nous paraît en effet appartenir à l'espèce en question; mais il n'en est pas de même de l'insecte parfait, q\ii nous paraît être une femelle de VAmphonyx jatrophœ. Genre AMPHONYX. voey. — Macrosila. Waiker. — Sphinx auctorum. Chenilles très-fortes, allongées, pourvues d'une queue ar- quée. Insecte parfait : Antennes longues, terminées par un petit crochet. Palpes un peu écartés, fortement recouverts de poils écailleux, avec le dernier article saillant, formant une pointe aciculaire, piquante. Trompe plus longue que le corps. Yeux gros. Corselet robuste. Abdomen conique, marqué de taches latérales jaunâtres. Ailes bien développées. Sauf une espèce qui a été trouvée sur la côte d'Afrique, les Amphonyx sont propres aux contrées intertropicales de l'Amérique. 1. A. Cluentius. '/ Cram. ^, F, et 126, A. Il a de 46 à 20 centimètres d'envergure. C'est le plus grand Sphingide que nous connaissions. Ses ailes supérieures sont d'un brun noirâtre, avec des bandes transversales irrégulières, un peu maculaires, d'une couleur plus obscure que la teinte générale. AMPHONYX. 63 Entre le bord interne et la nervure médiane, il y a une espèce de bande roussâtre, loagitudinale, marquée de quelques gros points noirs. A partir de la cellule discoïdale jusqu'à l'extrémité, il y a aussi une bande longitudinale roussâtre. Les ailes inférieures sont noires, avec deux taches orangées à peu près rondes, dont une, beaucoup plus grande, située vers la base, et l'autre, plus petite, placée plus bas, dans le voisinage de la gouttière abdominale; outre cela, ces mêmes ailes ont, vers le milieu, au-dessous des deux taches orangées, une bande trans- versale d'un jaune plus pâle, coupée en taches cunéiformes par les nervures ; la gouttière abdominale est jaune ainsi que les échancrures. Le corselet et la tète sont mélangés de noir et de brun ; les antennes sont blanchâtres, longues et grêles. L'abdomen est brun ou d'un brun légèrement grisâtre; il offre de chaque côté une rangée de cinq grosses taches jaunes arrondies; en dessous, il est d'un blanc jaunâtre. La chenille, que nous ne connaissons pas, doit être fort grosse; nous supposons qu'elle doit vivre sur quelque espèce de Jatropha. Le Cluenlius se trouve à Cayenne et dans quelques-unes des grandes Antilles. Il est assez répandu dans les collections. CoU. Bd. 2. A. Beelzebuth. Boisd. Il est un peu plus grand que le Duponchelii. Ses ailes supé- rieures sont brunes avec des traits longitudinaux noirs, dont le plus accentué se trouve au-dessous de la nervure médiane; le stigmate est blanc, surmonté d'un point de la même couleur; outre cela, il y a, vers la base, l'angle interne, aux environs du sommet et en dehors du stigmate , un espace d'un vert d'herbe. Les ailes inférieures sont noires, avec une tache orangée à la base et une bande transversale, médiane du même jaune, di- visée en cinq taches oblongues par des nervures noires; cette bande s'arrête vers le milieu de l'aile et est loin d'atteindre le bord abdominal; la gouttière abdoraincile est bordée de jaune et les échancrures sont liserées de blanchâtre. Le corselet est brun avec une raie noire sur les épaulettes. L'abdomen est d'un brun un peu roussâtre, marqué de chaque 64 EURYGLOTTIDES. côté d'une tache blanche basilaire et de trois taches orangées encadrées de noir. Le dessous des ailes est brun ; celui des inférieures offre à peu près le même dessin qu'en dessus, mais celui des supérieures est rayonné de jaune à la base. Le ventre est d'un blanc un peu jaunâtre avec trois grosses taches noires; les palpes sont d'un blanc jaunâtre. Brésil. — Décrit sur un très-bel individu mâle unique que nous devons à la munificence de M. Emile DeyroUe. 3. A. Jatroph^. Sphinx idem, Fab. Ent. Syst. III, p. 1, pag. 162, 22. Sphinx Medor, Cram. 394, A. Sphinx Antœus, Drury, Ins. II, pi. 23, f. 1. Variété Sphinx Hydaspes, Cr. 118, A. Un peu moins grand que le Cluentius, il a de 12 à lo centi- mètres d'envergure. Le fond des ailes supérieures est d'un brun- clair tirant sur le roussâtre, avec des ligues noires, transversales, doubles, ondulées, un peu irrégulières; vers la cellule discoïdale, il y a un point blanchâtre réniforme. Les ailes inférieures ont la base largement d'un jaune orangé; leur milieu est marqué d'une grande tache transparente, divisée par des nervures noirâtres ; l'extrémité est bordée de noir. Les échancrures de toutes les ailes sont blanchâtres. Le corselet et la tète sont bruns avec les ptérigodes bordées de noir. L'abdomen est également brun, marqué sur chaque côté de trois grosses taches jaunes arrondies, bordées du côté du dos par une raie noire un peu ondulée qui se prolonge jusqu'à l'extré- mité anale. Les antennes sont très-longues et de couleur brune. Le dessous de l'abdomen est d'un blanc jaunâtre, ainsi que les palpes et le milieu de la poitrine. Le dessous des ailes inférieures est à peu près semblable au dessus ; celui des supérieures est brun avec une bande médiane, longitudinale, orangée. Cramer figure, pi. 118, sous le nom d' Hydaspes, une variété que nous n'avons jamais vue. Elle diffère du type ordinaire, en ce que les trois taches latérales jaunes sont suivies de trois ta- ches blanches de môme grandeur et de même forme. On rencontre quelquefois des individus dont la base et l'ex- AMPHONYX. 65 trémité des ailes supérieures sont plus ou moins panachés de blanc, aussi bien chez les mâles que chez les femelles. La chenille, dont Merian a donné une figure assez grossière, vit sur les Jatropha. Elle est d'un vert clair avec sept bandes obliques noirâtres ; la corne du onzième anneau est arquée et raboteuse. La chrysalide est d'un brun marron avec la gaine de la trompe détachée en forme d'anse. Ce Sphingide habite une grande partie de TAmévique méri- dionale et les Antilles. Coll. Bd. 4. A. GODARTII. Boisd. Il est de la taille des individus moyens de jatrophœ, et il est intermédiaire entre cette espèce et le Duponchelii. Ses ailes supérieures sont d'un gris obscur, saupoudrées d'a- tomes verdâtres bien indiqués ; elles sont marquées d'un stig- mate très-blanc et de raies obliques noirâtres, partant de la côte, ne dépassant guère la nervure médiane ; elies offrent, en outre, avant le bord terminal, une raie transversale noirâtre, sinuée, doublée en dedans d'une raie blanchâtre, un peu obsolète, de même forme, et au sommet, un trait noir irréguiier, bifide du coté de la frange. Les ailes inférieures sont noires avec une tache basilaire jaune, et un espace diaphane, comme chez les espèces du même groupe. La tête et le corselet sont fortement saupoudrés de ver- dâtre comme les ailes supérieures : sur chaque épaiilettf, il y a une raie noire. L'abdomen est lavé de verdâtre en dessus avec trois taches latérales orangées, encadrées de noir. Le dessous du corps est blanc comme dans le Duponchelii. Il se trouve à Minas Geraes, au Brésil. Nous avons dédié cette espèce à feu Godart, le savant auteur de l'article Papillon dans l'Encyclopédie et de l'Histoire des Pa- pillons de France continuée par Duponchel. 5. A. Duponchelii. Poey, Centurie de l'Ile de Cuba. 11 est à peine de la taille d'un exemplaire moyen de notre con- volvuli. Ses ailes sont un peu dentelées et Userées de blanchâtre dans les échancrures. Les supérieures sont d'un gris brunâtre Lépidoptères. Tome 1. 5 66 EURYGLOTTIDES. fortement lavées de vert ; elles sont traversées par des raies noi- râtres, ondulées ; elles ont en outre un petit stigmate blanc, ponctiforme, surmonté vers la côte d'un point semblable. Les ailes inférieures sont noires avec une tache basilaire bi- fide, d'un jaune orangé, puis ensuite elles offrent une tache transparente, transversale, coupée en cinq par des nervures de la couleur du fond. Le corselet, la tête et le dessus de l'abdomen sont fortement lavés de vert- Ce dernier est marqué de chaque côté de trois taches d'un jaune orangé encadrées de noir. Le dessous de l'ab- domen, la poitrine et les palpes sont blancs. Il se trouve dans l'île de Cuba. Coll. Bd. 6. A. MORGANII. Boisd. Walker, Heterocera, p. 206, 12. Il est au moins de la taille du jatrophœ. Ses ailes sont dente- lées avec les échancrures liserées de blanchâtre. Les supérieures sont d'un gris jaunâtre, lavées d'un peu de verdâtre, principale- ment dans leur tiers basilaire; elles sont marquées, au-delà du milieu, d'une raie transversale double, noire, ondulée, coupée par des traits longitudinaux de la même couleur, et d'un point discoïdal blanchâtre; elles ont en outre, sur la côte, deux raies courtes, réunies inférieurement, et vers le bout, des traits irrégu- liers également noirs. Les ailes inférieures sont noires, avec une tache basilaire bi- fide d'un jaune orangé, puis elles offrent ensuite une tache trans- versale, transparente, coupée en quatre par des nervures noires; le bord marginal est un peu roussâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes, lavé d'un peu de vert, avec les ptérigodes bordées de noir sur leur côté infé- rieur. L'abdomen est d'un gris-roux, marqué de chaque côté de cinq taches jaunes arrondies encadrées de noir. La tête est de la couleur du corselet avec les antennes longues et grêles. Le des- sous de l'abdomen est blanc, ainsi que la poitrine et les palpes. Le dessous des quatre ailes est rayonné de jaune orangé à la base. Décrit sur un très-bel individu femelle élevé de chenilles à Sierra Leone, que nous devons à l'obligeance de feu notre ami Edward Doubleday. AMPHONYX. 67 Nous possédons aussi les débris d'un mâle que Feisthamel avait reçu de la Cazamance. Nous avons dédié ce bel Amphonix au Rév. D. F. Morgan, qui en a fait la découverte à Sierra Leone. 7. A. Walkeri. Boisd. Il est de la taille du Cluentius. Ses ailes supérieures sont d'un gris verdâtre pâle avec des raies sinueuses, irrégulicres, noirâtres, dont les deux principales se courbent pour se diriger longitudi- nalement du côté du bord extérieur. Les ailes inférieures sont noires, avec une tache un peu trian- gulaire, d'un jaune d'ocre, placée près de la base, et suivie sur le milieu de l'aile d'une raie tranverse obsolète d'un jaune ochracé, surmontée vers l'angle anal d'une tache jaune ; la gouttière ab- dominale est d'un jaune d'ocre ; outre cela, on voit sur le bord marginal, du côté de l'angle interne, deux ou trois taches formées d'atomes grisâtres. Le corselet est de la couleur des ailes, encadré de noir sur les côtés et en arrière. L'abdomen est brunâtre en dessus avec quatre raies dorsales d'un jaune d'ocre interrompues aux articulations; il offre en outre, de chaque coté, une bande maculaire d'un jaune d'ocre formée de taches oblongues. Le ventre et la poitrine sont jau- nes. Le dessous des ailes est brun; celui des supérieures est marqué près de la base d'une bandelette ochracée; celui des inférieures est rayonné de la même couleur avec la bande transversale plus prononcée que sur la face opposée. Décrit sur un très-bel individu mâle pris sur les bords de TOya- pock, dans la Guyane française. Nous avons dédié cette nouvelle espèce à M. Francis Walker, auteur de nombreux travaux entomologiques. Nota. Cet Amphonyx est le seul, jusqu'à présent, qui ait des taches latérales oblongues, disposées en forme de bande inter- rompue, au lieu d'avoir des taches jaunes arrondies. 68 EURYGLOTTIDES. Genre EURYGLOTTIS. Boisd. — Macrosila. Herrich- Schseff. — Walker, — Boisd. olim. Chenille : Inconnue. Insecte parfait : Antennes longues, terminées en crochet. Trompe plus longue que le corps. Palpes rapprochés, hé- rissés de poils raides, très-saillants. Yeux de grandeur moyenne. Corselet robuste, hérissé de poils roides formant une sorte de crinière. Abdomen cylindrico-conique, marqué de taches latérales jaunes ou blanches. Pattes terminées par une griffe assez prononcée. Le seul Sphingide appartenant à ce genre habite la Nou- velle-Grenade. E. Aper. Boisd. Boisd. in Herricli-SchcefTer, 4"7. — M. Aper, Walker, Heterocera, p. 204, 10. Il est de près d'un tiers plus grand que le ruslica. Ses ailes sont dentelées avec les échancrures blanches; les supérieures sont d'un brun-noir, très-faiblement sablé d'un peu de jaunâtre; elles ont un stigmate blanc assez grand, bien marqué, encadré de noir, et quelques raies noires transversales, peu visibles, fon- dues avec la teinte générale; elles ont en outre vers la base une ligne blanchâtre obsolète, et au-delà du milieu, une double raie transversale, arquée, de la même couleur. Dans la plupart des individus, il existe entre la ligne blanchâtre de la base et la raie double dont il vient d'être question, un long trait oblique gri- sâtre; sur le bord terminal, on voit une belle raie fnlgurale, blanche, formée par une suite de V, dont la pointe est tournée en dehors, et tout à fait au sommet, une raie oblique, un peu tortueuse du même blanc. Les ailes inférieures sont noires avec la base, la gouttière ab- dominale et une bande transversale d"un blanc grisâtre, décur- rente vers l'angle anal. Le corselet et la tête sont brunâtres, hérissés de poils raides et mélangés de quelques poils fauves. Les antennes sont brunes et les palpes roux. L'abdomen est noir avec cinq taches d'un jaune orange; le SPHINX. 69 dos est marqué dans les incisions de deux points blancs disposés par paires. Le dessous du corps est brun avec la base garnie de poils roussâtres et une série latérale de taches blanches. Le dessous des ailes est noirâtre avec des bandes transversales plus obscures. Ce beau Sphinx a été élevé de chenille aux environs de Bo- gota, par Lebas, sur une plante dont il ne nous a pas fait connaître le nom. Il est toujours rare dans les collections. Coll. Bd. Nous possédons un individu mâle chez lequel les taches oranges sont remplacées par des taches blanches. Nous avons prêté ce Sphinx h M. Herrich-SchœfFer pour son bel ouvrage sur les papillons exotiques ; la figure qu'il en a donnée ne laisse rien à désirer. Il est regrettable qu'une aussi belle iconographie soit encore si peu connue des entomologistes. Genre SPHINX. — Sphinx auctorum. Chenilles : Cylindroïdes, peu atténuées antérieurement, de couleur verte ou quelquefois brunâtre, à tête arrondie, marquées ordinairement de bandes latérales obliques, et munies généralement d'une corne sur le onzième segment, offrant quelquefois en outre, mais très-rarement, une petite crête épineuse sur les premiers anneaux. C^ry.sa/i'c^e.-Cylindrico-conique, de couleur obscure, ter- minée par une pointe plus ou moins rugueuse. Insecte parfait : Antennes fortes dans les mâles, plus fai- bles chez les femelles, terminées par un crochet assez petit. Palpes velus, écailleux, appliqués sur le front. Trompe au moins aussi longue que le corps. Yeux gros. Corselet très- robuste. Abdomen conique, presque toujours fascié trans- versalement ou marqué de taches latérales jaunes. Les Sphinx proprement dits sont répandus sur les deux continents. Leurs chenilles vivent sur les arbres ou sur les plantes basses. PREMIER GROUPE. Abdomen marqué de taches latérales jaunes. 70 EURYGLOTTIDES. i. S. Caroltna. Linné, — Fabricius, — Drury, Ins. I, pi. 25, fig. i. — Smith- Abbot, Lepidopterous ins. of Georgia, I, pi. XXXIII, etc. Ce Sphinx américain est très-commun, il s'étend du midi des Etats-Unis jusqu'au Brésil; mais il existe un certain nombre d'es- pèces voisines avec lesquelles il est facile de le confondre au premier coup-d'œil. Le Sphinx Caroltna a le port et la taille de notre convolvuli ; ses ailes sont très-légèrement dentelées avec les échancrures blanches ; le fond des supérieures est d'un brun plus ou moins clair, quelquefois varié de roussâtre ; elles ont un petit point discoïdal grisâtre, cerclé de noir ; elles sont traversées par des lignes doubles, ondulées, noirâtres, séparées l'une de l'autre par un peu de blanchâtre ; celle de ces lignes qui est la plus rappro- chée de l'extrémité est en feston, toujours assez bien indiquée, et elle s'anastomose vers le sommet avec un trait tortueux de la même couleur qui part de la pointe apicale. Les ailes inférieures sont d'un blanc grisâtre dans leur tiers antérieur avec une bande noire un peu arquée; elles ont ensuite une bande médiane noire divisée longitudinalement par une pe- tite raie obsolète grisâtre; puis vient une bande étroite blan- châtre ; l'extrémité est assez largement noirâtre, souvent un peu saupoudrée de gris. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec une tache latérale blanchâtre qui s'étale à la base de ces mêmes ailes. L'abdomen est d'un gris brunâtre avec six taches latérales, arrondies, d'un jaune orangé, encadrées de noir, dont la dernière est beaucoup plus petite que les autres ; la première de ces ta- ches est précédée, comme dans les espèces du même groupe, d'une touffe de poils qui forment une tache d'un noir profond ; outre cela, il y a sur le dos, dans les articulations, deux points blancs et un trait de la même couleur dans les incisions laté- rales. Le dessous des ailes est grisâtre, plus ou moins blanchâtre sur les inférieures, avec deux raies noire?, communes, parallèles, dentées en scie. La chenille, qui est une véritable calamité dans les plantations de tabac, vit non-seulement sur cette plante, mais encore sur toutes SPHINX. 71 les espèces de Capsicum. D'après les dessins que nous avons reçus . d'Abbot, elle est d'un beau vert avec sept bandes obliques blan- ches, bordées en dessus d'une série de petits points d'un vert- noir; la corne du onzième anneau est rose ou un peu violette; les stigmates sont noirs cercles de blanc. La chrysalide est d'un brun marron avec la gaine de la trompe détachée en forme d'anse. L'insecte parfait paraît presque sans interruption pendant toute l'année dans les régions équinoxiales. Il habite aussi les Antilles. Nous ne l'avons jamais reçu de la Guyane. La figure donnée par Drury est grossière et assez mauvaise ; il n'a pas indiqué la sixième petite tache jaune de l'extrénnté de l'abdomen. Nous croyons que c'est à tort qu'on a rapporté au Carolina le Sphinx figuré grossièrement par mademoiselle de Merian, pi. 57 de son ouvrage sur les insectes de Surinam. Hubner place ce Sphinx dans son genre Manduca. 2. S. Lycopersici. Bolsd. Ce Sphinx pourrait bien être une modification très-accentuée du Carolina aucpiel il ressemble par l'abdomen; mais par ses ailes supérieures, il est très-différent de cette espèce ; elles sont d'un gris noirâtre, plus panachées et plus marbrées de blanchâtre que dans le mâle de notre convolvuli. Elles ont sur un espace d'un gris blanchâtre, un stigmate bien marqué d'un blanc pur, et près du bord terminal, une raie sinueuse blanchâtre que l'on ne voit pas dans le Carolina. Les ailes inférieures sont d'un gris blanchâtre, traversées par deux bandes noires qui se réunissent à l'angle anal; la seconde de ces bandes est plus étroite que dans le Carolina, jamais di- visée par une raie blanchâtre; l'extrémité marginale est grisâtre, bordée en avant par \me raie étroite, ondulée, noirâtre, et divisée dans son milieu par une raie obsolète de la même couleur. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec une tache médiane blanchâtre en V renversé. L'abdomen est marqué à sa base de deux grosses taches noires, comme chez les espèces du môme groupe. Pour le reste, il ressemble à peu près à celui du Carolina. 72 EURYGLOTTIDES. Le dessous des ailes est d'un gris blanchâtre, traversé sur les supérieures par trois raies noires, parallèles, bien marquées et dentées en scie; la bande qui traverse les inférieures est à peu près comme dans les espèces voisines. La chenille, selon M. Lorquin, vit en CaUfornie, sur la tomate, Lycopersicum esculentum, les Capsicum et sur la pomme de terre. Elle est verte avec sept bandes obliques d'un vert noirâtre et une corne arquée noirâtre. Décrit sur 20 individus des deux sexes élevés de la chenille. Coll. Bd. 3. S. Paphus. Cram. 216, B. — Walker, Heterocera, 221, 13. Il a le port et la taille du Carolina. Le fond de ses ailes supé- rieures est beaucoup plus noirâtre, avec les raies transversales plus pâles, d'un gris un peu bleuâtre: le point discoïdal est d'un gris bleuâtre un peu cerclé de noir. Les deux raies les plus rap- prochées de l'extrémité sont formées de croissants dont la con- vexité pour la pénultième est tournée en dedans, et en dehors pour la dernière. Les ailes inférieures sont à peu prè§ comme dans le Carolina, sauf que sur la partie blanchâtre de la base, elles ont deux bandes noires au lieu d'une seule. Le corselet est d'un brun obscur. L'abdomen est obscur avec une rangée latérale de six taches égales, d'un jaune orangé, séparées, dans les incisions, par du noir bleuâtre; sur le milieu du dos il y a en outre, dans chaque articulation, deux points d'un cendré bleuâtre. Le dessous des ailes est d'un blanc sale, avec une double raie noirâtre, commune,- dentée en scie. Il se trouve à la Guyane. Nous en avons reçu un exemplaire de Cayenne, élevé de chenille par M. Année, sur le piment, Cap- sicum annuum. Beaucoup moins répandu que la Carolina. — Coll. Bd. 4. S. Cestri. Boisd. Sphinx idem, Blanchard in Gay, Historia fisica de Chili, Zool. Il est plus petit que le Carolina. Ses ailes n'offrent pas la moindre dentelure. Les supérieures sont d'un gris-roussâtre pâle, SPHINX. 73 ou plutôt d'un gris terreux avec un stigmate blanc cerclé de brun; elles sont traversées par des raies noirâtres, ondulées, géminées, les unes vers la base et les autres au-delà du stigmate ; avant le bord terminal, il y a une ligne noirâtre en feston qui s'anasto- mose avec un trait apical tortueux de la même couleur. Les ailes inférieures sont noirâtres, avec deux bandes trans- versales d'un blanc un peu sale et une petite tache basilaire de la même couleur. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est aussi à peu près de la même couleur, marqué, sur chaque côté, de cinq taches d'un orangé pâle, dont la der- nière est très-petite. Le dos n'offre pas de points blanchâtres gé- minés. Le dessous des ailes est d'un gris uniforme, ainsi que le ventre; les inférieures sont traversées par deux bandes d'un blanc un peu sale, dont l'antérieure est beaucoup moins marquée. M. Isabelle, du Havre, a élevé la chenille au Paraguay sur une solanée appelée Cestrum parqui. Ce même Sphinx habite aussi le Chili. Coll. Bd. Nous avons prêté cette espèce, en 18S1, à M. Emile Blanchard, pour compléter l'ouvrage qu'il a publié avec M. Gay sur les in- sectes du Chih. 5. S. Pétunia. Boisd. Il a le port et la taille du Carolina, avec les ailes dentelées, bordées de blanc dans les échancrures. Les supérieures sont d'un gris brunâtre, avec un stigmate blanc bien indiqué, cerclé de noir, émettant un petit trait oblique noirâtre dirigé vers la côte ; elles sont traversées par des raies d'un brun noirâtre, ondulées et géminées; mais ce qui caractérise surtout cette espèce, c'est que les deux raies doubles placées en dehors du stigmate, au lieu d'être arquées comme dans la plupart des espèces voisines, descendent obliquement du bord costal pour former une sorte d'angle aigu, avant d'atteindre le bord interne; avant l'extrémité, il y a deux lignes ondulées renfermant dans leurs intervalles quel- ques traits blanchâtres un peu sagittés. Les ailes inférieures sont noires avec deux bandes blanches. 74 EURYGLOTTIDES. dont une vers la base et l'autre au-delà du milieu; l'extrémité est un peu sablée de jaunâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est d'un gris roussâtre en dessus, marqué de chaque côté de cinq taches orangées encadrées de noir; le dos n'offre pas de points géminés. Le dessous des ailes est grisâtre avec deux raies noirâtres, gé- minées, dentées en scie. Beske a élevé très-communément cette espèce au Brésil sur le tabac et sur les piments, Capsicum, qu'elle dévore dans les cul- tures. C'est, d'après cet observateur, un fléau pour les jardins. Nous avons reçu de Buenos-Ayres des exemplaires un peu plus petits, mais dont les caractères sont les mêmes. Coll. Bd. 6. S. LUCETIUS. Cram. 301, B. — Walker, Heterocera, p. 221, 14. Il a le port et la taille de notre convolvuli. Ses ailes ont la frange noire, entrecoupée de blanc; les supérieures sont d'un brun-noir avec le bord interne largement lavé de roussâtre ; le stigmate est blanc, et le milieu de l'aile où il est placé, offre un espace un peu luisant, d'une teinte plus foncée que le reste de la surface; elles sont traversées par des lignes noires, doubles, ondulées, dont les deux qui limitent en dehors, l'espace en ques- tion, sont dentées en scie; outre cela, il y a, avant le bord ter- minal, une hgne noire en zigzag qui vient envelopper vers l'angle anal une éclaircie d'un blanc grisâtre. Les ailes inférieures sont noires, avec trois taches basilaires et une bande transversale blanche. Le corselet est brun avec les côtés gris. La tète est également grise avec les antennes brunes. L'abdomen est brun mélangé de quelques poils jaunâtres, avec six taches latérales d'un jaune orangé, encadrées de noir en des- sous et dans les incisions; on voit aussi sur le dos la trace d'une petite ligne longitudinale noirâtre ; la première tache orangée est précédée d'une tache blanche à la base du corselet. Le dessous des ailes est d'un gris obscur, avec une double raie noirâtre dentée en scie. La chenille que Beske trouvait assez communément sur les piments, Capsicum, est verte, avec sept bandes obliques, blanches. SPHINX. 75 dont la première est peu indiquée ; sa corne est arquée de cou- leur rougeâtre; les stigmates sont noirs cerclés de jaune. La chrysalide est d'un brun marron, avec la gaine de la trompe détachée en forme d'anse. Brésil, Cayenne. — Coll. Bd. Nous sommes presque certains que la chenille dont Mérian a donné une figure grossière, pi. 57, et qu'elle représente sur une branche de Capsicum, appartient à cette espèce, et non au Caro- lina, comme l'ont cru certains auteurs. 7. S. NlCOTIAN^. Boisd. Il est de la taille des plus grands individus de VA. jatrophœ. Ses ailes sont un peu dentelées, avec les échancrures blanchâtres. Les supérieures sont d'un brun-clair un peu grisâtre, varié de blanchâtre, avec la base et le stigmate blancs ; elles sont tra- versées par des lignes doubles, noirâtres, ondulées, ou dentées en scie, dont les deux qui précèdent le stigmate se dilatent vers la côte, pour former une sorte de nodus ; les deux qui suivent ce même stigmate sont dentées en scie, et le côté externe de la dernière s'appuie sur quelques traits sagittés blancs, plus ou moins accusés ,• avant le bord terminal, il y a une ligne noire en feston, s'anastomosant avec le trait tortueux du sommet; avant la frange, on voit en outre ime ligne blanche ondulée. Les ailes inférieures sont noires avec une tache basilaire et trois bandes transversales d'un blanc sale, dont la postérieure est très-obsolète. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est d'un brun roussàtre, avec six taches latérales d'un jaune orangé, encadrées de noir. Il y a sur le dos une petite ligne longitudinale noire. Le dessous des ailes est grisâtre avec trois bandes communes, noirâtres. Nous avons acquis ce Sphinx de feu Becker qui nous a dit l'avoir reçu de la Colombie. Coll. Bd. C'est par analogie que nous lui avons donné le nom de Nico- tianœ, car nous ne savons pas sur quelle plante vit sa chenille. 76 EURYGLOTTIDES. 8. S. QUINQUEMACULATA. Haworth, L. B. 59. — Stephens, H. I. 119. — Sphinx Carolina, Don. B. I. XI, t. 361. — Sphinx Celeus, Hubn. Exot. Saml. — Grcat tobacco Sphinx, Abbot in litteris. Il est un peu plus grand que le Carolina; ses ailes ont la frange entrecoupée de gris et de blanchâtre ; les supérieures sont d'un gris cendré avec des traits longitudinaux et une ombre transver- sale de couleur brune ; il y a vers le bord terminal une ligne noire bien marquée, un peu sinueuse, précédée d'une autre pe- tite ligne interrompue de la même couleur, et suivie près de la frange, d'une raie blanchâtre; sur le bord interne, on voit, en outre, le comm.encement de raies brunes, transversales, rappro- chées, mais qui ne remontent pas plus haut que le tiers de l'aile. Les ailes inférieures sont d'un blanc sale avec l'extrémité grise ; elles ont cinq bandes noires, savoir : deux très-courtes vers la base, deux au milieu fortement dentées en scie et la cinquième qui est plus large et régulière, entre le milieu et l'extrémité. Le corselet est gris avec deux lignes noires transversales sur le collier; les ptérigodes sont également bordées de noir des deux côtés. L'abdomen est grisâtre sur le dos avec une ligne dorsale brune; les côtés sont marqués de cinq taches d'un jaune orangé, cerclées de noir profond ; au point de son insertion avec le corselet, il y a deux taches très-uoires, suivies de toufF'js de poils blancs qui cachent un peu la première tache orangée ; on voit encore au- dessous de la rangée des taches orangées, dans les incisions une série de taches blanches. Le dessous des quatre ailes est gris avec deux bandes noires, communes, dentées en scie. La chenille, d'après un beau dessin d' Abbot que nous a envoyé notre regretté collaborateur M. John Leconte, est verte avec une bande blanche longitudinale le long des pattes et sept traits obli- ques de la même couleur, tordes de vert foncé ; son premier anneau est marqué d'une tache transversale ronssâtre ; la corne de l'extrémité est droite, un peu violâtre, non arquée comme chez le Carolina; les stigmates sont noirs, cerclés de jaune. La chrysalide a la gaine de la trompe détachée comme dans les espèces du même groupe. SPHINX. 77 11 habite plusieurs contrées des Etats-Unis, mais il ne se trouve pas ailleurs. Coll. Bd. Ce Sphinx a été compris par llaworth et Stephens, dans leur Catalogue, comme se trouvant en Angleterre. Ces deux auteurs ont été trompés sur son origine, aussi bien que sur celle du Cin- gulata; car il est bien positif que ces deux Sphinx n'ont jamais vécu sur l'ancien continent. Hubner, dont les soi-disant genres ne sont pas nés viables, place cette espèce dans le genre Phlegetonius ! ! ! 9. S. Afflicta. Grote, Proced. of Ent. sociel. of Pliilad. vol. V, n" 1, p. 71. Il est de la taille du Lucetius, dont il a le port; ses ailes sont faiblement dentelées ; les supérieures sont d'un gris jaunâtre -légèrement lavé de verdàtre ; elles sont traversées par des lignes noires, parallèles, régulièrement dentées en scie ; le stigmate est blanc, faiblement cerclé de noir. Les ailes inférieures sont noires, traversées par deux bandes blanchâtres, sinuées, dont l'antérieure est un peu interrompue dans son milieu; leur extrémité est d'un gris jaunâtre de la même teinte que les ailes supérieures. Le corselet est de la couleur des premières ailes, marqué en arrière de deux taches noires comme dans les espèces du même groupe. L'abdomen est jaune sur le dos avec les incisions entrecou- pées de blanc; les côtés sont marqués de cinq taches jaunes en- cadrées de noir. Le dessous des ailes est d'un gris brunâtre, beaucoup plus clair sur les ailes inférieures, traversé par trois bandes noirâtres. Le ventre esi un peu blanchâtre. Il se trouve à Cuba et à Ha'iti. Il est probable que l'individu qui a servi à M. Grote pour sa description, était un peu décoloré, sans cela, il ne l'aurait pas considéré comme pouvant être ime variété du Pamphilius de Cramer. 78 EURYGLOTTIDBS. 10. S. Tabaci. Boisd. Il est de la taille du Lucetius de Cramer. Ses ailes sont d'un joli gris cendré avec la frange entrecoupée de blanc; les supé- rieures ont un stigmate blanc cerclé de noir, et sont traversées par des lignes noires, géminées, dentées un peu en scie ; avant l'extrémité, il y a une autre ligne noire en zigzag, un peu inter- rompue avant d'arriver au sommet. Les ailes inférieures sont d'un blanc sale avec l'extrémité cendrée; elles sont traversées par quatre bandes noires dont deux vers la base, une plus large vers le milieu et la quatrième entre celle-ci et le bord terminal. Le corselet est d'un gris cendré, un peu hérissé. L'abdomen est grisâtre sur le dos avec deux taches noires à son point d'insertion au corselet et une rangée latérale de six taches d'un jaune orangé encadrées de noir ; la première de ces taches est un peu cachée par des poils blancs. Le dessous des ailes est d'un gris blanchâtre, principalement sur les inférieures qui sont traversées par une bande noire for- tement dentée en scie. Chili, Paraguay. — Coll. Bd. Nous ne savons pas si c'est cette espèce ou bien le nicoliance qui, au Paraguay, dévore les plantations de tabac. 11. S. Hannibal. Cram. 216, A. — Walker, Heterocera, p. 220, 13. Il est à peu près de la taille de notre ligustri. Ses ailes supé- rieures sont d'un gris-jaunâtre pâle, avec un petit point dis- coïdal blanc, cerclé de noir ; entre ce point et la base, il y a trois petites raies noires, transversales, sinuées, surtout inférieurement, et très-rapprochées les unes des autres; sur le tiers postérieur, il y a une large bande brune, qui se réunit par en bas, à une bande longitudinale de la même couleur, mais qui ne touche pas le bord interne ; cette même bande est limitée en haut et en de- hors par une double ligne noirâtre, sinuée, arrivant jusqu'au bord interne ; le sommet de l'aile oiïre une ligne noire tortueuse, et le bord marginal une bande presque régulière d'un blanc gri- sâtre. SPHINX. 79 Les ailes inférieures sont noires avec trois tacties basilaires et une bande longitudinale d'un blanc grisâtre. Le corselet est brun avec la tête et une partie des ptérigodes de la couleur du fond des premières ailes, bordées inférieure- ment de grisâtre pâle. Les antennes sont d'un brun clair. L'abdomen est d'un gris brunâtre sur le dos avec une petite ligne dorsale noire, interrompue ; il est marqué de six taches latérales d'un jaune orangé encadrées de noir, dont la première est précédée à la base du corselet, d'une tache très-noire et d'une petite touffe de poils blancs. Le dessous des ailes est d'un gris brunâtre avec une double raie noirâtre dentée en scie. Brésil, Cayenne. — Coll. Bd. Feu Année a élevé à Cayenne ce Sphinx, sur des piments sau- vages, Capsicum. 12. S. Hamilcar. Boisd. Aussi grand que l'Amphonyx jatrophœ. Ce Sphinx n'est peut- être qu'une grande variété locale du Sphinx Hannibal. Il a le même port, mais le fond de ses ailes est brun avec le bord in- terne un peu roussâtre, et la bordure blanche; le point blanc discoïdal est semblable ; le dessin, quoique plus confus, est à peu près comme chez Hannibal, sauf qu'il n'y a pas, vers le sommet, cette éclaircie pâle, si tranchée dans le premier. Les ailes inférieures offrent les mêmes taches et la même bande transversale. Le corselet est brun avec la tête et une partie des ptérigodes d'une teinte roussâtre. Les antennes sont blanchâtres. L'abdomen est d'un gris roussâtre sur le dos, avec une petite ligne longitudinale noire, et deux points blancs géminés dans les incisions; il est marqué comme chez Hannibal, de six taches d'un jaune orangé encadrées de noir. Le dessous des ailes n'offre aucun caractère particulier. Ce Sphinx a été élevé de chenille par Beske, à la colonie de la Nouvelle-Friboufg, au Brésil. 11 nous a également envoyé //o?i- nibal typique. ColL Bd. 80 EURYGLOTTIDES. 13. S. Pellenia. Boisd. in Herrich-Schœffer, 103. Il est de la taille d'un grand Carolina, et se rapproche beaucoup pour le dessia à'HannibaU à'Hamilcar et de Capsici. Ses ailes supérieures sont grisâtres, avec un point blanc, un peu transversal, fortement encadré de noir, constituant le stigmate; entre ce point et la base, il y a deux raies noires, ondulées, doubles, bien marquées vers le bord interne; sur le tiers postérieur de l'aile il y a un large espace transversal brun, sinué en dedans, très- droit en dehors dans sa moitié supérieure, puis se dilatant vers l'angle interne en s'avançant presque jusqu'à l'extrémité; le som- met, dont le fond est d'un gris pâle, est strié longitudinalement de noir; il y a en outre, le long du bord terminal, une ligne blanche très-sinueuse qui limite une tache blanchâtre oblongue, située sur l'angle anal. Les ailes inférieures sont noirâtres avec trois taches basilaires et une bande transversale d'un gris blanchâtre. Le corselet est brun avec les ptérigodes bordées de blanchâtre inférieurement. L'abdomen est d'un brun clair sur le dos, avec une ligne dor- sale noire; il est marqué de six taches latérales jaunes encadrées de noir, dont la première est précédée vers la base d'une tache très-noire. Le dessous des ailes est d'un brun grisâtre, avec une double raie noirâtre. Colombie. — Coll. Bd. 14. S. Capsici. Boisd. 11 est de la taille du Macrosila Tetrio femelle, et très- voisin du Pellenia. Ses ailes ont la frange entrecoupée de blanc jaunâtre, principalement en dessous; les supérieures sont marquées d'un stigmate assez grand, d'un blanc légèrement roussâtre, cerclé de noir; le fond de la couleur est brun vers le centre, varié de gris roussâtre, dans leur tiers basilaire et vers l'extrémité; elles sont traversées par des raies noires, sinuées, doubles pour la plupart, dont celle qui est eu dehors du stigmate est simple, plus large que les autres et très-prononcée; vers l'extrémité il y a une ligne SPHINX. 81 noire tortueuse, suivie près de la frange de quelques petits arcs noirâtres. Les ailes inférieures sont noires avec deux bandes transver- sales blanchâtres, l'une près de la base et l'autre au-delà du rai- lieu. La tète et le corselet sont bruns, avec les ptérigodes largement bordées de blanchâtre du côté de la base de l'aile. L'abdomen est noirâtre sur le dos, avec une petite ligne longi- tudinale noire, et deux points blancs géminés dans les incisions ; il est, en outre, marqué sur un fond noir de six taches d'un jaune orange, dont la première est précédée d'une tache très-noire; les incisions latérales sont d'un beau blanc, ainsi que le ventre et la poitrine. Le dessous des ailes est d'un gris brunâtre sur les supérieures, d'un bianc grisâtre sur les inférieures, avec une bande plus obs- cure, dentée en scie. Ce beau Sphinx, dont nous possédons deux exemplaires, a été élevé de chenilles par Lebas, aux environs de Bogota, sur le poivre long, probablement un Capsicum. 15. S. Lefebvrei. Guérin, Magaz. de Zool. — Macrosila incisa, Walker, Heterocera, p. 205, 11. Il est à peine de la taille de notre convolvuli. Ses ailes supé- rieures sont d'un cendré blanchâtre, avec une bande oblique brune, allant du milieu de la côte au tiers inférieur du bord ter- minal. Cette bande est m.arquée d'un petit stigmate blanc, et reçoit perpendiculairement une raie courte, double, de la même couleur qui part de la côte; entre la bande oblique et la base on voit la trace de raies noirâtres doubles; l'angle interne, plus blanchâtre que la teinte générale, offre dans son centre une pe- tite tache noirâtre; au sommet, il y a en outre une petite ligne noire tortueuse. Les ailes inférieures sont noires, avec un espace cendré vers l'angle anal. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les ptérigodes l)ordées de noir dans leur partie inférieure. L'abdomen est gris, avec trois taches latérales d'un jaune d'ocre cerclées de noir. Lépidoptères. Tome l. 6 82 EURYGLOTTIDES. Le dessous des ailes est d'un brun roussâtre, avec des bandes transversales un peu plus obscures. On reçoit ce Sphinx, de temps en temps, du Brésil. Beske rele- vait de chenilles aux environs de la colonie de la Nouvelle-Fri- bourg. L'exemplaire qui a servi à M. Guérin, pour sa description, venait de la Bolivie. Coll. Bd. 16. S. OcHUS. Klug, Neue Schmett. pi. III, fig. 2. — Boisd. Consid. sur les Lép. du Guatemal. p. 74. Cette espèce est la plus facile à distinguer de toutes celles qui ont des taches latérales jaunes. Ses ailes ont la frange entrecoupée de noir et de jaunâtre; les supérieures, d'une couleur noisette, offrent, sur le miUeu de la côte, une large tache d'un noir luisant, laquelle se prolonge, en se rétrécissant fortement, jus- qu'à la base ovi elle se dilate pour arriver presque jusqu'au bord interne; vers le sommet, il y a aussi sur la côte une tache assez grande, également d'un noir luisant; il y a encore, vers le bord terminal, deux ou trois petites taches noires. Les ailes inférieures sont noires, avec des bandes d'un blanc roussâtre. Le corselet est roux, avec la tête noire. L'abdomen est grisâtre sur le dos, avec deux points blancs dans chaque incision; chacun des côtés est en outre marqué de quatre taches d'un jaune orangé encadrées de noir. Le dessous des ailes est d'un gris brunâtre, plus blanchâtre sur les inférieures avec deux bandes brunes. Décrit sur un très-bel exemplaire que nous avons reçu du Mexi- que. M. de L'Orza a aussi reçu cette espèce de Honduras, mais dans un état très-défectueux. 17. S. RUSTICA. Cramer, 301, A. — Sulzer, t. 20, f. 2, — Fab. Ent. S. t. III, p. 366, 33. Sphinx chionanthi, Smith-Abbot, Lepid. of Georgia, 1. 1, pi. 24. Il est d'un tiers plus grand que notre convolvuli. Ses ailes ont la frange entrecoupée de blanc; le fond des supérieures est, tan- SPHINX. 83 tôt d'un brun noir et tantôt d'un brun roussâtre ; elles ont un gros stigmate blanc^ et des raies transversales, ondulées ou den- tées en scie, d'un blanc assez pur, Kserées de noir; près de leur base il y a quelques traits confus blancs, un peu plus loin une double raie blanche, suivie d'une raie noire, ondulée; le milieu oii se trouve le stigmate, forme un large espace d'un brun noir ou d'un brun roux, marqué en dehors d'une raie noirâtre ondulée; puis viennent ensuite, sur le tiers terminal, des raies blanches et des lignes noires, ondulées. Les ailes inférieures sont noires avec une tache basilaire et deux bandes interrompues de couleur blanche, plus ou moins bien indiquées. Le corselet et la tête sont de la couleur des premières ailes avec les épauiettes et la partie postérieure panachées de blanc ; sur le front, entre les antennes, il y a aussi un diadème blanc. L'abdomen est d'un brun roussâtre ou d'un brun noir marqué, de chaque côté, de trois taches d'un jaune orange encadrées de noir; sur le dos il existe une ligne noire interrompue et des points blancs dans les incisions. En dessous le ventre est blanc ainsi que les palpes. La chenille de ce grand Sphinx vit sur plusieurs arbrisseaux de la famille des jasrainées, principalement sur les Chionanlhus. On la trouve également sur des arbustes de la même famille, introduits de l'ancien continent, tels que les Iroënes et les lilas. Elle est verte avec le dos Jaunâtre, marqué de traits verdâtres; sur ces côtes il y a sept bandes obliques, violettes, bordées de blanc en dessous ; ses stigmates sont blanchâtres cerclés de jaune; la corne de l'extrémité est jaunâtre, arquée et granuleuse. La chrysalide est d'un brun marron avec la gaine de la trompe détachée en forme d'anse. L'insecte parfait se trouve depuis la Géorgie d'Amérique jus- qu'au Brésil. Coll. Bd. Mérian, sur la planche 5 de l'Histoire des Insectes de Surinam, a donné une figure qui représente assez bien le rustica; mais la chenille que cette demoiselle donne comme produisant ce Sphinx ne lui appartient certainement pas. Elle dit dans sa description, qu'elle est anuelée de jaune et de noir avec la tête et l'extrémité d'un rouge sanguin. Fabricius a répété de confiance la descrip- 84 EURYGLOTTIDES. tion de cette chenille, qui se rapporte évidemment au Macrosila Tetrio. Hubner, dans son Catalogue des Lépidoptères conaus, place le rustica de Cramer, dans son genre {Coitus) Cocytius et le chionanthiàe Smith-Abbot, qui est identiquement la même espèce avec Yatropos ! 18. S. Albiplaga. Walker, Heterocera, p. 20, 2, 7. — Sph. valida, Boisd. M. 11 a le port du rustica, mais il est au moins de la taille de la femelle du Macrosila Tetrio. Ses ailes supérieures sont brunes avec deux grandes taches blanches, l'une entre la base et le stig- mate, et l'autre vers le sommet; le stigmate est blanc, bien marqué, surmonté d'une tache costale de la même couleur; sur la partie brune il y a des hgnes transversales ondulées noirâtres ; la base est entièrement brune; sur la grande tache blanche, extra-basilaire, il y a aussi quelques traits noirs ; la grande tache apicale est coupée par une raie noire fulgurale, et par quelques lignes très-obsolètes, d'un gris brunâtre; la frange est un peu entrecoupée de blanchâtre, mais beaucoup moins que dans le rustica. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, avec une bande trans- versale blanche, étroite, s'éteignant avant d'arriver à l'angle ex- terne; cette bande est précédée en avant de deux lignes noires surmontées d'une tache blanche, située un peu au-dessus de l'angle anal. Le corselet est brun avec tout le dessus de la tête blanc. L'ab- domen est brun avec la base largement blanche ; il est marqué latéralement de trois taches d'un jaune pâle, cerclées de noirâtre, et en outre, sur le dos, de deux petits traits blancs dans chaque articulation, comme chez le rustica. Le dessous des ailes est brun avec deux raies brunâtres qui ne ressemblent nullement par la forme et par leur direction à celles beaucoup plus marquées que l'on observe dans le rustica. Le ventre est blanc. Les antennes sont roussâtres. Ce grand Sphinx habite le Brésil. Coll. Bd. SPHINX. 85 19. S. SOLANI. Boisd. Boisd. Faune de Madag. pi. H, fig. 2. — Herrich-Schœffer, 100. Macrosila solani, Walker, Heterocera, p. 206, 13. Il est un peu plus grand que notre convolvuli. Ses ailes ont la frange entrecoupée de blanc ; les supérieures sont brunes, avec un petit stigmate blanc et des raies noirâtres transversales, ondulées; l'extrémité est assez largement blanche, ou d'un blanc roussâtre avec tout le sommet brunâtre ; cette partie blanche qm souvent est interrompue vers le milieu du bord terminal est parcourue par des petites Hgn«s noirâtres en zigzag. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, traversées au milieu par une bande noirâtre qui forme un sinus près de l'angle anal ; la bordure de l'extrémité est également noirâtre; entre la base et la bande transverse il existe ordinairement une raie noirâtre. Dans certaines variétés de Natal, les ailes inférieures sont d'un brun noir, avec la base de la gouttière abdominale et une bande interrompue d'un jaune d'ocre, suivie un peu au-delà du milieu, d'une raie transversale de la même couleur, tantôt très-nette, tantôt plus ou moins obsolète. Le corselet est d'un gris brunâtre ou d'un brun roussâtre, et présente en arrière des faisceaux de poils noirs. L'abdomen est roussâtre sur le dos avec une rangée latérale de trois ou quatre taches d'un jaune orange, encadrées de noir. Le dessous du corps est blanc. Le dessous des ailes est tantôt d'un gris foncé et tantôt brunâtre, avec la base lavée de jaune d'ocre dans les exemplaires de Natal, et deux bandes transversales noirâtres. La chenille qui a été découverte par feu Romarin Marchai, vit dans les îles Maurice et Bourbon sur la Bringelle, Aubergine, Solarium melongena. Elle est grisâtre, tachetée de noir avec la tète marquée de six raies noires, longitudinales, dont les deux du milieu se réunissent en V renversé ; les trois premiers anneaux sont munis d'une crête dorsale formée de pointes assez dures. La corne du onzième segment est d'un gris clair, lisse, elDlée et longue de six hgnes. Les pattes écailleuses sont noires, les autres offrent trois anneaux dont l'intermédiaire est d'un jaune clair, et les deux autres noires. La chrysalide ressemble à celle du convolvuli, sauf que la 86 EURYGLOTTIDES. gaine de la trompe n'est pas détachée en forme d'anse (Mar- chai). Ce Sphinx se trouve à Maurice, à Bourbon, à Madagascar et à Natal. Coll. Bd. 20. S. ASTAROTH. Boisd. Il a le port et la taille du solani. Ses ailes supérieures sont grisâtres avec des raies transversales, ondulées, d'un brun noi- râtre; le stigmate est petit, blanchâtre, un peu ovale, cerclé de noir; entra celui-ci et l'extrémité il y a de gros traits noirs lon- gitudinaux, dont deux, au-dessous de la côte, sont coupés par une raie blanche sinueuse, dont deux autres, au-dessous du sommet, sont suivis, sur l'angle apical, d'une tache blanchâtre sinueuse; outre cela, l'angle interne est marqué de gros traits noirâtres, séparés des deux traits du sommet par une large éclair- cie d'un gris blanchâtre, parcourue par une petite ligne obscure, sinueuse. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre avec une large bordure noire, précédée d'une raie médiane et d'un trait basi- laire de la même couleur. Le corselet est mélangé de grisâtre et de brun; le colUer est séparé de la tête par une ligne blanchâtre. L'abdomen est d'un brun pâle avec trois taches latérales jaunes; il offre, en outre, en dessus, à son insertion au corselet, deux touffes de poils noirs, et dans chacune des incisions, deux points blancs. Le dessous des ailes est d'un brun assez pâle avec le bord ab- dominal des inférieures presque blanc. Le ventre et les palpes sont blancs. Décrit sur un individu assez défectueux appartenant à la col- lection de M. E. Deyrolle, où il est noté comme venant du Brésil. Est-ce bien là sa patrie ? Sa grande parenté avec le solani nous inspire quelques doutes à cet égard et nous ne serions pas éloi- gné de croire qu'il n'en est peut-être qu'une modification. DEUXIÈME GROUPE. Abdomen annelé alternativement de noir, de blanchâtre ou de rose. Rarement sans bandes latérales. ' SPHINX. 87 21. S. Menephron. Cram. 283, A.»— Macrosila Menephron, Walker, Heterocera, p. 210, 18. Nous n'avons jamais vu ce Sphinx; notre description est faite sur la figure qu'en a donnée Cramer dans sa remarquable Icono- graphie. Il est de la taille du rustica, avec les ailes plus larges et plus arrondies; leur frange est entrecoupée de noir et de blanc; les supérieures sont d'un brun obscur, avec de gros traits noirs longitudinaux placés sur leur moitié postérieure, en dehors du stigmate, qui est blanchâtre et situé lui-même sur un gros trait noir; sur le tiers postérieur de la côte il y a une grosse tache blanche, bien nette, un peu bilobée, limitée en dehors par un gros trait noir se dirigeant vers le sommet; outre cela, ces mêmes ailes paraissent très -légèrement sablées d'un peu de blanc et ont, avant le bord terminal, une raie noire inter- rompue. Les ailes inférieures sont entièrement noirâtres. Le corselet est de la couleur des premières ailes, bordé latéra- lement de blanc grisâtre. L'abdomen est brun avec une raie dorsale noire ; les incisions sont grisâtres et séparent assez nettement les anneaux. Le dessous des ailes, selon Cramer, est d'un gris cendré. Il se trouve à Amboine. 22. S. LUGENS. Walker, Heterocera, p. 219, 10. — Sph. Merops. Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guatemala, p. 73. Il est de la taille des plus grands individus de notre convof,vuU, et voisin du justiciœ. Ses ailes supérieures sont couleur de bois mort, striées et veinées de noir; elles ont un stigmate blanchâtre surmonté, vers la côte, d'un peut point de la même couleur; sur le bord interne, en tirant vers l'angle anal, elles ont un point également blanchâtre; sur les deux tiers inférieurs du bord ter- minal, on remarque, en outre, une raie noire, un peu sinueuse, séparée de la frange par une bande d'un blanc jaunâtre. Les ailes inférieures sont noires avec deux bandes blanches 88 KUaYGLOTTIDES. transversales sinueuseç, dont la première se fléchit en demi- cercle pour gagner la gouttière abdominale. La frange est d'un gris jaunâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, bordé de blanc jaunâtre vers la base des ailes; les épaulettes sont large- ment bordées de brun en dessus; les antennes sont blanchâtres. L'abdomen a le dos sablé d'atomes d'un jaune brillant, divisé par une petite ligne longitudinale noire, obsolète ; les côtés sont alternativement et régulièrement annelés de noir et de blanc jusqu'à l'extrémité. Le dessous des ailes supérieures est brun avec l'angle interne taché de noir. Le dessous des ailes inférieures est blanchâtre avec une grosse tache vers la base, et une bande transversale dentée en scie, bi- fide antérieurement, noires; l'extrémité est également de couleur noire. Décrit sur deux individus, l'un du Mexique et l'autre de Hon- duras. Coll. Bd. 23. S. JUSTICI^. Boisd. Walker, Heterocera, p. -2^0, 1:2. Sph. Anteros, Ménétriés, Enum. corpor. anim. mus. PetropoL part. II, pL 12, f. 1. Nous avons décrit ce Sphinx sous le nom de justiciœ, qui a été adopté par M. Walker antérieurement à celui d'Anteros proposé par Ménétriés. Il est à peu près de la taille de notre convolvuli. Ses quatre ailes sont un peu dentelées avec les échancrures d'un blanc jau- nâtre; les supérieures sont d'un gris trè'S-obscur, striées et va- riées de noirâtre et largement rembrunies vers l'angle interne et vers le sommet; elles ont un stigmate blanchâtre cerclé de brun, coupant ime veine noire, et surmonté vers la côte, un peu à drohe, d'un point de la même couleur; il y a, en outre, près du bord terminal, une raie blanchâtre un peu sinuée, suivie près de la frange d'une poussière grisâtre. Les ailes inférieures sont noires, avec une petite tache basi- laire et deux bandes sinuées d'un blanc sale ; la première de ces bandes est coupée par un crochet noir récurrent; la frange est grisâtre en dessus. SPHINX. 89 Le corselet est brun cntremôlé de poils grisâtres, bordé de blanchâtre â la base des ailes et plus haut d'un peu de noir. Les antennes sont brunes avec le rachis blanchâtre. L'abdomen est noirâtre avec une ligne dorsale noire, accom- pagnée transversalement, dans chaque incision, d'atomes d'un jaune orangé; les côtés sont annelés de noir et de blanc, mais les anneaux blancs se rétrécissent et disparaissent avant l'extré- mité ; tout à fait à la base il y a deux taches noires comme dans les espèces du même groupe. Le dessous des ailes supérieures est brunâtre ; celui des infé- rieures est blanchâtre avec l'extrémité et une double raie flexueuse, dentée en scie, de couleur noire. Beske élevait communément ce Sphinx sur une espèce de Justicia, arbre de la famille des Acanthacées. Il nous a envoyé la chenille dans du rhum, mais tellement détériorée qu'il est im- possible de la décrire. Elle a l'aspect de celle ànligustri. Coll. Bd. La figure que Ménétriés a donnée de ce Sphinx est très-mé- diocre; par les ailes supérieures on pourrait presque croire qu'il a voulu représenter le Chersis. 1k. S. Andromède. John Leconte m Utteris. Boisd. Consid. sur les Lép. du Guatemala, p. 74. Il est de la taille de notre ligustri et a quelques rapports avec YEremitus de Hubner. Ses quatre ailes ont la frange entrecoupée de blanc pur; les supérieures sont variées confusément de noir et de blanc ; elles ont un stigmate blanc, un peu réniforme, sur- monté à droite près de la côte, d'un très-petit point de la même couleur; elles ont, en outre, à partir de leur angle interne, sur le bord terminal, une espèce de bande blanchâtre sinuée, obso- lète, qui ne remonte pas jusqu'au sommet. Les ailes inférieures sont noires avec deux bandes blanches dont la seconde est étroite et sinuée. Le corselet est d'un brun-noir, bordé de blanc à la base des ailes; les épaulettes sont bordées de noir en dehors et en dedans. Les antennes sont noirâtres. l/abdomen est noirâtre sur le dos avec une petite ligne noire 90 EURYGLOTTIDES. interrompue, peu indiquée ; il offre à sa base, deux taches noires, et de chaque côté, cinq incisions blanches qui se rétrécissent suc- cessivement en approchant de l'extrémité; les anneaux entre ces incisions sont d'un noir profond. Le dessous des ailes est brun avec une bande noire, commune, dentée en scie, suivie sur les inférieures, d'une bande blanche. Nous devons cette belle espèce à la munificence de notre col- laborateur, John Leconte (1), qui l'avait reçue d'Abbot comme ayant été élevée aux environs de Savanah, sur une espèce à'An- dromeda. Nous possédons un individu semblable venant d'Oaxaca, et M. de L'Orza en a reçu un autre de Honduras. r 25. S. Eremitus. Hubn. Saml. Exot. Schmett. — Walker, Heterocera, p. 221, 16. Il est à peu près de la taille àupinastri. Ses ailes ont la frange entrecoupée de gris jaunâtre ; les supérieures sont d'un gris un peu roussàtre avec un stigmate d'un blanc terne qui coupe une ligne noire, et qui est surmonté à droite, vers la côte, par un point semblable cerclé de noir ; elles sont, en outre, striées et fasciées de brun noirâtre et marquées dans la moitié inférieure de leur bord terminal, d'une raie noire un peu obsolète, bordée de blanchâtre en dehors. , Les ailes inférieures sont noires avec une petite tache basi- laire et deux bandes transversales d'un blanc un peu terne, dont la postérieure assez large est à peine sinuée. Le corselet est d'un gris roussàtre avec les épaulettes bordées de noir. Les antennes sont fauves. (1) John Leconte descendait d'une famille française de la Picardie, naturalisée depuis de longues années aux Etats-Unis. Savant aussi modeste que distingué, il était véritablement le Linné du Nouveau- Monde; il avait abordé et étudié avec un égal succès toutes les bran- ches de l'histoire naturelle : botanique, zoologie générale, entomo- logie, etc., rien ne lui était étranger. Sa mort a été un grand malheur pour la science et un deuil profond pour ses amis ; car il était bien Vamicus cerius et le vir probus de Cicéron. Heureusement le goût des sciences est héréditaire dans la famille Leconte. Comme un autre Linné, il a laissé un fils qui marche dignement sur les traces de son père, et qui aujourd'hui est l'un de nos plus savants entomologistes : Talis pater qualis filius. SPHINX. 91 L'abdomen est d'un gris un peu jaunâtre sur le dos avec une petite ligne noire; les côtés sont annelés alternativement de noir et de gris blanchâtre. Le dessous des ailes est noirâtre avec une bande commune blanchâtre, ainsi que toute la base des inférieures. Nous avons reçu ce Sphinx de M. John Leconte sans indica- tion de localité. La figure du mâle donnée par Hubner est très- exacte. Selon M. Lintner qui en a décrit la chenille, Proced. Entom. Soc. Phil. m, p. 652j il se trouve dans l'état de New-York. Coll. Bd. 26. S. GoRDius. Cram. 247, B. — Walker, Heterocera, p. 218, 9. Sphinx pœcilo, Stephens. Il est un peu plus petit que notre ligustri. Ses quatre ailes ont la frange entrecoupée de blanc; les supérieures sont brunes, fortement lavées de blanc, avec des stries noires longitudinales ; le stigmate est d'un beau blanc, bien indiqué; le bord interne, et les deux tiers du bord terminal sont bruns, la partie brune est précédée de deux lignes ondulées, parallèles, de la même couleur. Les ailes inférieures sont d'un blanc un peu grisâtre, avec une bande transversale médiane et l'extrémité noires. Le corselet est brun, bordé latéralement et postérieurement de blanc grisâtre. L'abdomen est grisâtre sur le dos avec une ligne noire ; ses côtés sont annelés alternativement de noir et de blanc grisâtre. Le dessous des ailes est brun sur les supérieures, blanchâtre sur les inférieures avec une bande commune noirâtre. Nous ne savons rien sur sa chenille. Nous en possédons un très-bel exemplaire que nous a envoyé M. John Leconte sans indication de localité. L'individu figuré par Cramer avait été envoyé de la Virginie. Coll. Bd. 27. S. Kalmi^. Smith-Abbot, Lepid. of Georgia, I, tab. XXXVIL — Harris, Descrip. Cat. p. 15, 4. — Walker, Heterocera, p. 218, 8. Il a le port et la taille de notre ligmtri. Ses ailes ont la frange 92 EURYGLOTTIDES. entrecoupée de blanc ; les supérieures sont d'un roux trfts-clair, avec des stries longitudinales d'un brun-roux et une petite ligne terminale blanche, précédée d'une série de petites taches cunéi- formes, brunes ; le bord interne est en outre assez légèrement noirâtre. Les ailes inférieures sont blanchâtres avec une bande trans- versale assez étroite et le bord marginal noirs. Le corselet est roux, largement bordé de blanc. L'abdomen est roux sur le dos avec une ligne longitudinale, noire, bien marquée; les côtés sont alternativement annelés de noir et de blanc. Le dessous des ailes est roussâtre avec les contours noirâtres. La chenille vit non-seulement sur le Kalmia, mais aussi sur le Chionanlhus, les lilas et les troènes. Elle est tantôt d'un vert gai, et tantôt d'un vert un peu jaunâtre, avec sept bandes obli- ques jaunes, bordées de vert obscur en dessus;- les stigmates sont orangés ; la corne est bleuâtre, arquée. La chrysalide est d'un brun marron avec la gaine de la trompe détachée comme dans le ligustri. Amérique septentrionale, état de New-York. — Coll. Bd. 28. S. SORDIDA. Harris, Amer. Journal scient. XXXVI, 296, 7. — Walker, Hetero- cera, p. 219, 10. Nous n'avons jamais reçu cette espèce de l'Amérique septen- trionale. Voici ce qu'en dit M. Walker, qui en a vu plusieurs exemplaires au British-Museum. Il est d'un brun grisâtre en dessus, plus pâle en dessous. Le corselet est marqué de quatre lignes noires. L'abdomen otfre deux lignes dorsales parallèles, testacées, et des bandes transverses blanchâtres interrompues. Les ailes supérieures ont des bandes incomplètes brunes et des traits discoïdaux noirs. Les ailes inférieures sont noires, traversées par deux bandes d'un blanc grisâtre; la frange est d'un gris cendré. Il habite les Etats-Unis. Walker. Il nous paraît être bien voisin de VEremitus. British Muséum. SPHINX. 93 29. S. Canadensis. Boisd. 11 est un peu plus petit que le Chersis, dont il se rapproche un peu. Ses ailes supérieures sont d'un gris assez foncé, fortement veinées et striées de brun; elles offrent en outre, près du bord terminal, une ligne noire, ondulée, bordée de blanc en dehors, et tout près de leur base, une petite touffe de poils noirâtres. Les ailes inférieures sont d'un gris blanchâtre, avec la base, une bande médiane et l'extrémité noires. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les épaulettes bordées de blanc latéralement. L'abdomen est gris avec une ligne dorsale noire, et les côtés annelés alternativement de noir et de blanc grisâtre. Le dessous des ailes est gris, plus clair sur les inférieures, avec une bande commune, noirâtre, dentée en scie. Nous ne savons rien de ses premiers états. Décrit sur un exemplaire unique, que le général Feisthamel avait reçu de Québec. Coll. Bd. 30. S. Chersis. Hubner, Exot. Saml. Sphinx cinerea, Harris, Descript. Cat. — Walker, Heterocera, p. 217, 6. 11 a la taille et le port de notre ligustri. Ses ailes supérieures sont entièrement d'un gris cendré, avec des stries longitudinales noires et une ligne sinuée de la même couleur, près du bord terminal; on voit en outre, tout à fait à sa base, une petite touffe de poils noirs. Les ailes inférieures sont noirâtres, avec la base et une bande transversale blanchâtres. Le corselet est de la couleur des allés supérieures, bordé laté- ralement d'un peu de blanchâtre. L'abdomen est cendré sur le dos avec une ligne longitudinale noirâtre; les côtés sont noirs avec une bande blanche très-courte sur chaque anneau. Le dessous des ailes est grisâtre avec une bande noire dentée en scie, s'appuyant en arrière sur un peu de blanchâtre. Décrit sur deux individus que nous avons reçus des États- Unis. 94 EURYGLOTTIDES. La figure donnée par Hiibner est exacte, mais d'un gris un peu trop foncé. Coll. Bd. 31. S. CONVOLVULI. Linné, — Fabr. — Hubner, — Ochs. — God. — etc. Le Sphinx à cornes de bœuf, Geoff. Hist. des Ins. t. II, 86, 9. Le Sphinx du liseron, Engram. Ce Sphinx est tellement connu des entomologistes que nous pourrions nous abstenir d'en donner ici la description. Les ailes supérieures, dans les mâles, sont d'un gris cendré, veiné de noirâtre avec le milieu, autour du stigmate, l'angle apical et l'angle anal fortement rembrunis. Chez les femelles, ces mêmes ailes sont d'un gris cendré avec des petites veines noi- râtres sur leur milieu, et quelquefois une traînée blanchâtre sur leur tiers terminal. Les ailes inférieures sont grises avec trois bandes noires, dont la première qui est vers la base, est coudée, la seconde divisée par une Ugne grisâtre, et la troisième parallèle au bord mar- ginal. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est alternativement annelé de noir et de rouge ; le dos est gris, divisé par une petite ligne noirâtre. Le premier anneau noir est un peu bordé de jaune et couvert de poils d'un gris bleuâtre ; le premier anneau rouge est bordé de blanc en avant. * Le dessous des ailes est d'un gris cendré avec une double raie transversale noirâtre. La chenille vit sur presque toutes les convolvulacées; en Eu- rope, on ne la trouve guère que sur le liseron des champs, Con- volvulus arvensis. M. Horsfield Ta trouvée à Java sur le Phaseolus maximus, espèce de haricot. Elle varie pour la couleur depuis le vert jusqu'au brun. En Europe, la variété la plus ordinaire est d'un beau vert avec deux rangées de points noirs sur le dos et sept bandes blanches obliques; on rencontre quelquefois une autre variété d'un vert foncé avec deux raies dorsales noires et sept bandes obliques de cette même couleur; plus rarement, elle est brune avec les premiers anneaux rayés de blanchâtre. La chi'ysaîide est d'un brun marron avec la gaîne de la trompe très-détachée en forme d'anse. SPHINX. 95 Ce Sphinx, dans notre climat, se montre dans les années chaudes depuis la fin de juillet jusqu'à la fin de septembre. Il est très- commun dans toute l'Afrique ainsi qu'aux Indes orientales, oîi il paraît toute l'année sans interruption. Il habite aussi Taïti et la Nouvelle-Zélande oii il vit sur les patates, Convolvulus ba- tatas; mais les exemplaires de ces deux localités sont très-pe- tits ; c'est à peine s'ils atteignent la taille du pinastri. Ce Sphinx, de même que VAcherontia Atropos, n'est pas, à pro- prement parler, une espèce européenne; il nous arrive avec les vents du sud et nous donne une ou deux générations. Les chry- salides de l'arrière-saison, que l'on garde pendant l'hiver, n'éclo- sent jamais, dans le nord ni dans le centre de l'Europe; il parait cependant qu'en Espagne, en Italie et même quelquefois dans le midi de la France, les chrysalides ne périssent pas toutes et que de temps en temps, on en voit éclore en mai et juin. 32. S. CiNGULATA. Fab. Ent. System. III, p. I, p. 373, 56. Sphinx convolvuli, Cram. 2:2S, D. — Drury, Exot. Ins. I, pi. 25, f. 4. — Smith-Abbot, Lepid. Ins. of Georgia, pi., tab. XXIII. Sphinx Drurœi, Donov. — Steph. Cramer, Drury et Smith-Abbot ont regardé à tort ce Sphinx américain comme une variété de notre convolvuli. Mais ce que nous comprenons moins, c'est que Fabricius, après avoir rap- porté les figures de Cramer et de Drury à notre espèce euro- péenne, ait dans le même ouvrage décrit l'espèce américaine sous le nom de cingulata ! Il a le port et la taille du convolvuli. Ses ailes supérieures sont d'un brun-grisàtre foncé, dans les deux sexes, avec des raies noi- râtres, sinuées, et un large espace obscur vers le milieu, bordé extérieurement, par une raie noire ondulée, doublée de blanc en dehors; le stigmate est blanc, pupille de noir; dans quelques individus de l'un et de l'autre sexe, le dessin de l'extrémité des ailes forme des espèces d'anneaux noirs, liserés de blanc. Les ailes inférieures sont roses avec la racine de la base et trois bandes noires dont la première est en demi-cercle, et les deux autres parallèles au bord extérieur qui est d'un brun grisâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures bordé de grisâtre. 96 EURYGLOTTIDES. L'abdomen est annelé de noir et de rose. La chenille est tantôt verte, et tantôt brune ; la variété brune a une bande rose et une raie dorsale rouge, qui se dilate et devient double sur le milieu de chaque anneau; les traits obli- ques sont jaunes et se lient inférieurement à une raie de la même couleur qui longe les pattes. Cette chenille vit sur le Convolvulus batatas et sur plusieurs plantes de la même famille. Dans les variétés vertes, les raies latérales et dorsales ainsi que les traits obliques sont d'un brun ferrugineux bordés de blanc ; il n'y a pas de raie jaune le long des pattes ; les stigmates sont blancs, pupilles et cerclés de ferrugineux; la corne est arquée de couleur brune. La chrysalide est d'un brun marron avec la gaine de la trompe en forme d'anse. Ce Sphinx est commun depuis la Géorgie d'Amérique jusqu'au Brésil ; il habite aussi les Antilles. C'est par erreur que Cramer le dit de la côte de Coromandel. C'est également d'après de fausses indications que l'on a dit qu'il se trouvait en Angleterre. 33. S. LiGUSTRI. Linné, — Fabric. — Hubn. — Ochs. — God. etc. Sphinx du troëne, Geoff. Hist. des Ins. t. II, 8-i, 7. Sphinx du troëne, Engram. 83, fig. 115 c-^'. Nous ne pouvons que répéter ici ce que nous avons dit à pro- pos du convolvuli, attendu qu'il est au moins aussi connu des entomologistes. Ses ailes supérieures sont d'un gris lavé de rougeàtre, veiné de noirâtre avec le bord interne et le milieu d'un brun assez foncé; outre cela, le bord terminal offre deux lignes blanches flexueuses, réunies près du sommet. Les ailes inférieures sont roses avec trois bandes noires, trans- versales, dont l'antérieure est rapprochée de la base et les deux autres parallèles au bord postérieur. Le corselet est d'un brun-noir avec le milieu grisâtre et les côtés d'un blanc rosé. L'abdomen est brunâtre sur le dos avec les côtés annelés alter- nativement de noir et de rose. Le ventre est blanchâtre avec trois lignes noirâtres, longitudinales. SPHINX. 97 Le dessous des ailes est d'un gris roussâtre, avec une bande noirâtre commune. Esper a figuré sous le nom de Spireœ, pi. 4i2, cont. il, f. l, une variété qui ne diffère de l'espèce typique, que parce que sa taille est plus petite, et qu'il y a à la base des premières ailes mie espèce de tache blanchâtre. La chenille du ligustri vit en juillet et août, sur le troëne, Liguslrum vulgare, les lilas, Syringa vulgaris et Persica, les frê- nes, Fraxinus excelsior et ornus, et même, dit-on, sur le sureau, Sambucus nigra. Nous l'avons trouvée aussi sur les pousses ten- dres du houx, Ilex aquifolia, et même dans les bois, sur le Vibur- num lantana. Esper l'a rencontrée sur le Spirea chamœdrifolia. Elle est d'un beau vert gai avec sept bandes obliques, violettes antérieurement, et blanches postérieurement; la corne du onzième anneau est longue, arquée, d'un noir luisant en dessus et jau- nâtre en dessous; les stigmates sont d'un jaune orangé. Cette chenille est commune à Paris, sur les lilas dans les parcs et les jardins. La chrysalide est d'un brun marron avec la gaîne de la trompe détachée, moins cependant que dans celle du con- volvuli. EUe passe l'hiver en terre et l'insecte parfait se déve- loppe au mois de juin de l'année suivante. Quelques individus n'éclosent que la seconde année. 34. S. Drupiferarum. Smith-Abb. Lepid. of Georgia, t. XXXVI. — Walker, Heterocera, etc. Il a tout à fait le port de notre ligustri, mais il est plus grêle. Ses ailes supérieures sont d'un gris blanchâtre, tout le long de la côte et du bord terminal, avec tout le milieu occupé, de la base au sommet, par un large espace longitudinal brun, strié de quelques veines noires. Les ailes inférieures sont blanchâtres avec deux bandes noires, dont l'une médiane, et l'autre avant le bord marginal ; celui-ci est grisâtre. Le corselet est brun, bordé de blanc un peu grisâtre; la tête est de cette dernière couleur avec les antennes d'un brun clair. L'abdomen est brunâtre avec une ligne dorsale noire; les côtés sont marqués de cinq taches blanches, encadrées de noir. Le dessous est d'un brun grisâtre avec une bande noirâtre. La chenille de ce Sphinx, d'après les dessins que nous possé- Lépidoptères. Tome l. 7 98 EURYGLOTTIDES. dons et d'après la figure donnée par Âbbot, est tellement sem- blable à celle de notre ligustri qu'on ne pourrait peut-être pas les séparer facilement. Dans le drupiferariim, la corne est noire en dessus et violette en dessous. Cette chenille vit aux Etats-Unis sur plusieurs espèces de Prunus et sur le micocoulier, Celtis occidentalis. La chrysalide ressemble tout à fait à celle de notre ligustri. Un individu mâle nous est éclos à Paris à la fin de mai. Coll.. Bd. 35. S. Dryneus. Hubn. Zut. fig. 463, 464. Il est de la taille de notre Ch. Porcellus. Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré, un peu striées de blanc vers la base, avec une espèce de bande blanche, un peu sinuée, légèrement coupée par les nervures, commençant au sommet pour arriver oblique- ment au milieu du bord interne ; elles ont, en outre, un stigmate blanc et une petite tache plus claire que le fond entre le milieu de la côte et le sommet. Les ailes inférieures sont d'un gris blanchâtre, surtout vers la base, avec l'empreinte d'une bande transversale blanchâtre : elles sont légèrement dentelées avec les échancrures liserées de blanc. Le corselet est brun, bordé de blanc en avant et sur les côtés. La tête est brune avec les antennes d'un brun roussâtre. L'abdomen est noir avec une petite ligne dorsale, très-obsolète, plus foncée; sur les côtés, toutes les incisions sont blanches, ainsi qu'une raie latérale sous-jacente, suivie près du ventre d'une raie noire ; le ventre est entièrement blanc. Le dessous des ailes supérieures est grisâtre; celui des infé- rieures est plus ou moins blanchâtre, principalement vers l'ex- trémité. Décrit sur un individu que nous avons reçu de Pernauabuco. Coll. Bd. 36. S. Hyl^us. Drury, Ins. II, pi. 36, fig. 3. — Cram. 107, C. — Fab. Ent. IV, 373. Sphinx prini, Smith-Abbot, tab. XXXV. — Dolba Hylœus, Walker, Heterocera, p. 230, 1. Il est de la taiile d'un petit exemplaire à'Elpenor. Ses ailes supérieures otlrent en petit le même dessin que celles du rustica, SPHINX. 99 c'est-à-dire que le fond de leur couleur est tantôt noir et tantôt d'un brun roux, avec un stigmate blanc et des raies transversales de la même couleur, divisées par des lignes noires dentées en scie. Les ailes inférieures sont noires, avec deux bandes blanches plus ou moins marquées, l'une vers la base et l'autre un peu au- delà du milieu. Le collier est entièrement brun. Le corselet est de la même couleur, un peu bordé de blanc. L'abdomen est brun, avec une ligne dorsale noirâtre, et les in- cisions blanches. Le dessous des ailes est brunâtre. La chenille, dont nous possédons plusieurs dessins, est d'un vert plus ou moins foncé, avec six bandes obliques violettes bordées de blanc en dedans: la queue est violette, peu arquée; les stigmates sont noirs cerclés de jaune. Elle vit dans une grande partie des Etots-Unis sur les Prinos, genre d'arbustes de la famille des Célastrinées, voisins de nos houx. La chrysalide est d'un brun-marron clair, avec la gaine de la trompe très-peu détachée. Deux individus nous sont éclos en mai, de chrysalides que nous avions reçues de New-York. Très-commun dans l'Amérique du Nord. Nous croyons qu'il habite aussi les Antilles. Smith a changé le nom de ce Sphinx en disant que celui de prini, qui indiquait la nourriture de sa chenille, était plus con- venable que celui d'Hylœus, qui était le nom d'un chien. J'en demande pardon à la mémoire de ce savant naturaliste : Hylœus était, selon la fable, le nom de deux centaures, l'un qui fut tué par Atalanle et l'autre par Hercule. Ce fut aussi le nom d'un prince grec qui se trouva à la chasse du sanglier de Calydon. 37. S. Plebeja. Fab. Ent. Syst. III, p. 367, 36. — Anceryx plebeja, Walker, Hetero- cera, p. 224, 3. Il est plus petit que notre pinaslri. Ses ailes paraissent un peu dentelées avec les échancrures blanches; elles sont veinées de noir, et offrent, à partir du sommet, une double ligne noire, dentée, qui arrive obliquement presque au milieu du bord interne ; le stigmate est blanc cerclé de noir. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, largement 100 EURYGLOTTIDES. bordé de blanchâtre près de la base des ailes, avec le collier et le bords des épaulettes marqués d'une raie noire. Les antennes sont blanches en dessus. L'abdomen est gris, avec une raie dorsale, et deux raies laté- rales, de couleur noire ; entre les deux raies latérales, il y a de chaque côté, une série de taches grisâtres à peine séparées les unes des autres par des incisions noirâtres. Le dessous des ailes est noirâtre, avec deux raies transversales rapprochées, dentées en scie, d'une teinte plus noire. La chenille, d'après un très-beau dessin original l'ait en Géorgie par Abbot, est verte avec le dos un peu jaunâtre; elle a sept bandes obliques jaunes, bordées en dessus de vert obscur; les stigmates sont blancs cerclés de noir; la corne est très-peu arquée et d'un vert bleuâtre; la tête et toutes les pattes sont vertes. Elle vit sur les Bignonia radicans et capreolata, et sur la Passiflora lutea. La chrysalide est d'un brun-marron très-clair, avec la gaine de la trompe appliquée sur la poitrine. Ce Sphinx se trouve en Géorgie et dans la Floride. Fabricius dit qu'il habite aussi les Antilles. CoU. Bd. 38. S. Strobi. Boisd. Lepid. de la Californ. 2° partie, p. 67, 71. II est un peu plus petit que notre pinastri, dont il a le port. Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré avec quelques stries longitudinales noires, dont une vers le sommet, et deux un peu plus petites, parallèles au-dessous de la nervure médiane, sui- vies en dehors d'une double ligne transversale, oblique, de la même couleur ; on voit encore vers le miheu de la côte quel- ques taches d'un brun noirâtre; le stigmate est oblitéré par du noirâtre. Les ailes inférieures sont d'un gris blanchâtre, avec la partie postérieure noirâtre et l'angle anal marqué d'une tache cendrée. Le corselet est gris avec une raie latérale noire à la base des ailes. L'abdomx.en est gris avec une raie dorsale noire et une raie la- térale de la même couleur. Le dessous des ailes est d'un gris obscur. SPHINX. dOl M. Lorquin, qui avait envoyé ce Sphinx à Becker, croit se rap- peler en avoir trouvé dfiux ou trois exemplaires au pied d'un arbre vert, pin ou sapin, dans la chaîne de la Juba. Coll. Bd. Nous craignons qu'il n'y ait là une erreur d'habitat, 39. S. Séquoia. Boisd. Lepid. de la Calif. part. 2, p. 66, 70. II a le port de notre pinastri, mais il est plus petit. Ses ailes paraissent un peu dentelées avec les échancrures blanches; les supérieures sont d'un gris cendré avec quelques petites veines noires; elles ont, en outre, un trait apical oblique, de la màme couleur, et une ligne transversale également noire, vers les deux tiers inférieurs du bord terminal; entre cette ligne et la frange, la couleur grise paraît être un peu blanchâtre ; le stigmate est très-petit, blanchâtre et très-peu visible. Les ailes inférieures sont brunâtres. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est gris avec une raie dorsale noire; il est, en outre, marqué sur les côtés de bandes transversales noires. Le dessous des ailes est d'un brun un peu gris avec l'empreinte légère d'une bande transversale brunâtre. M. Lorquin a trouvé un seul individu appliqué sur le tronc d'un arbre dans une forêt de Séquoia ou Willingtonia; ce qui lui fait croire que sa chenille vit sur ces gigantesques coni- fères. Coll. Bd. — Très-rare. 40. S. JUNIPERI. Boisd. in Delegorgue. Voy. dans l'Afriq. austr. p.595, 112.— /ïncert/x jimiperi, Walker, Heterocera, p. 229, 12. 11 a le port de notre pinastri, mais il est plus petit. Ses ailes supérieures sont d'un cendré blanc avec des stries noirâtres plus ou moins accusées; le sommet est marqué d'un trait noir, oblique, interrompu; l'extrémité offre, dans sa moitié inférieure, une li- gne double de la même couleur; le stigmate est blanchâtre, cu- néiforme, surmonté vers la côte de quelques petits traits noirs. 102 EURYGLOTTIDES. Les ailes inférieures sont brunes, un peu plus pâles vers la gouttière abdominale. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec les épaulettes bordées de noir. Les antennes sont brunes. L'abdomen est d'un gris blanchâtre avec une ligne dorsale noirâtre et une série de taches latérales de la même couleur. Le dessous des ailes est d'un brun uniforme avec la frange blanchâtre, légèrement entrecoupée de brun. Port-Natal et pays des Hottentots. — Selon Delegorgue, on voit voltiger le soir ce Sphinx, en bourdonnant, sur plusieurs fleuxs infondibuliformes; il recherche surtout les cucurbitacées. Il en a pris un individu très-pur, venant d'éclore, sur le tronc d'un arbre résineux. Ménétriés, dans son Catalogue, écrit juniperœ, ce qui est un barbarisme imputable à Becker, à qui il arrivait souvent d'estro- pier les noms qu'il venait prendre sur notre collection. 41. S. CuPRESSl. Boisd. Leconte in litteris. Il a le port du juniperi, mais ses ailes supérieures sont un peu plus allongées et un peu plus pointues; elles sont d'un cendré- blanc, comme dans le juniperi, avec des stries brunes, principa- lement vers la base et l'angle interne; le sommet est marqué, comme dans les espèces voisines, d'un trait oblique de la même couleur; le stigmate et très-petit et à peine visible. Les ailes inférieures sont d'un brun un peu roussâtre, avec la base plus claire. Le corselet est d'un gris blanchâtre, avec les épaulettes rous- sâtres, bordées de blanchâtre à la base des ailes. L'abdomen est d'un brun un peu roussâtre, comme les ailes inférieures, avec une raie dorsale noire, qui se dilate et devient presque maculaire sur les derniers anneaux. Les côtés sont mar- qués d'une série de taches noires séparées par les incisions. Le dessous des ailes est d'un gris brunâtre avec une bande transversale mal écrite. La chenille, selon Abbot, qui nous en a envoyé un magnifi- que dessin, vit sur le Cupressus thuioides. Elle est fort jolie : elle est verte, pointillée de jaune avec une raie dorsale purpurine, se dilatant un peu dans chaque incision des six derniers anneaux; SPHINX. 103 cette raie dorsale est bordée de chaque côté par des traits d'un blanc pur, qui forment une espèce de bande interrompue, à cha- que anneau; immédiatement au-dessous sont des traits obli- ques du même blauc, mais qui au lieu d'être au nombre de sept existent sur tous les anneaux; la corne est droite, purpurine à la base et noire à l'extrémité; les pattes sont d'un violet purpu- rin; la tête est jaunâtre, rayée de rose et de noir; les stigmates sont noirs bordés de fauve. La chrysalide est d'un brun marron; la gaîne de la trompe n'est pas détachée. Géorgie. — Très-rare. Coll. Bd. 42. S. Catalpa. Leconte. Il a le port de notre ligustri, mais il est plus petit. Ses ailes sont un peu dentelées avec les échancrures lisérées de blanchâ- tre; les supérieures sont d'un brun grisâtre avec un stigmate blanc cerclé de noir ; entre ce stigmate et la base, elles ont trois lignes noirâtres ondulées, dont la première nulle ou obsolète; de l'autre côté du stigmate, il y a une autre ligne noire, courbe, dentée en scie, puis une raie d'un jaune blanchâtre, suivie d'une petite ligne maculaire noirâlre; le sommet offre une tache api- cale brunâtre séparée d'un trait noir, oblique, par un peu de blanc jaunâtre. Les ailes inférieures sont presque de la même couleur que les supérieures avec une bande transverse plus pâle. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, bordé de jaunâtre latéralement, avec une raie noire sur les épaulettes; il est, en outre, bordé de blanc en arrière. L'abdomen est de la couleur des secondes ailes avec une ligne dorsale noire, précédée de deux taches de la même couleur; les côtés sont marqués d'une série de taches noires; le ventre est d'un blanc jaunâtre. La chenille de ce Sphinx est très-singulière, elle n'a aucun rapport avec celles de la même tribu. Son dos, largement d'un noir-violet foncé, est marqué, à partir du quatrième anneau, sur chaque segment, de deux taches blanches allongées, tendant à se réunir en forme de bandes; cette même partie offre sur ses bords, de chaque côté, une série de points blancs alignés et très- rapprochés; immédiatement au-dessous de ceux-ci il y a une 104 EURYGLOTTIDES. raie blanche marquée de quelques points noirs alignés; plus bas les côtés sont jaunes ainsi que le ventre; les stigmates sont noirs; la tète est noire avec deux lignes blanches; la corne est longue, cylindrique, très-grèle, relevée en l'air et un peu recourbée du côté de la tête; elle est noire et implantée sur un espace blanc. Cette chenille vit en Géorgie sur le Catalpa cordifolia. Il paraît qu'elle n'est pas très-rare, car les pêcheurs qui habitent les bords du Swampy la recherchent, nous écrit Abbot, comme le meilleur appât pour prendre le poisson. La chrysalide est d'un brun-marron clair. Nous n'avons jamais vu ce Sphinx en nulnre, notre description est faite sur un beau dessin d'Abbot et d'après une note de John Leconte. Nous devions en recevoir une paire, m^ais la mort d'Abbot (1) a empêché cette promesse de se réaliser. 43. S. PiNASTRI. Linné, — Fabricius, — Hubn. — Ochs. — God. etc. Sphinx du pin, Engr. P. d'Eur. pi. 88, fig. IIS a-f. Ce Sphinx, connu de tous les entomologistes, a les ailes supé- rieures d'un joH gris blanchâtre, avec un groupe de traits noirs vers leur milieu, et souvent, dans les mâles, une tache noirâtre entre la pointe apicale et le milieu de la côte; il y a aussi au sommet un trait longitudinal noir. Les ailes inférieures sont d'un brun clair. La frange est entrecoupée de blanc sur les quatre ailes. Le corselet est gris avec un bande noire sur chaque épau- lette. L'abdomen est gris avec une raie dorsale noire; les côtés sont alternativement annelés de noir et de blanc. (1) John Abbot, peintre d'histoire naturelle fort habile et profes- seur particulier, était établi à Savanah; il passa une partie de son existence à observer et à peindre avec une vérité scrupuleuse les divers animaux de la Géorgie, principalement les Lépidoptères, sous leurs différentes phases, les Névroptères, quelques Hyménoptères et un certain nombre de larves de Coléoptères. Le British Muséum pos- sède une belle série des dessins de cet artiste. Les Lépidoptères seuls ont été publiés avec le concours de James Edward Smith. Depuis la publication de ce splendide ouvrage, Abbot a exécuté sur le même sujet, un grand nombre de dessins encore inédits. SPHINX. i05 Le dessous des ailes est d'un brun pâle. La chenille, dans sa jeunesse, est d'un vert jaunâtre; après les premiers changements de peau elle est verte avec tout le dos brun et trois lignes longitudinales jaunes sur chacun des côtés ; le corps est, en outre, strié transversalement de noirâtre; les stigmates sont orangés, cerclés de noir; la tête est fauve bordée de noir luisant ; la corne est également noire, arquée en ar- rière. La chenille vit exclusivement sur les conifères, spécialement sur les Pinus strobus, marilima, picea, sylvestris, rubra, Hale- pensis et laricio. Depuis quelques années elle n'est pas rare au bois de Boulogne. La chrysalide est d'un brun marron avec la gaîne de la trompe un peu détachée en forme d'anse ; elle passe l'hiver en terre ; réclusion a lieu au commencement de juin. Le Sphinx du pin est commun dans une grande partie de l'Eu- rope. 44. S. CONIFERÂRUM. Smith-Abbot, tab. 42. — Anceryx coniferarum, Walker, Heterocera, p. 224, 2. Il est à peu près de la taille de notre pinastri, dont il rappelle grossièrement le faciès, mais ses ailes sont plus arrondies au sommet, plus larges, et n'ont nullement la frange entrecoupée de blanc; les supérieures sont d'un gris foncé et ont, vers le mi- lieu, un gros trait noir longitudinal assez court, s'appuyant ordi- nairement sur une ou deux très-petites taches de sa couleur; vers le milieu de la côte, il y a une espèce de macule brunâtre plus ou moins sensible, et vers le bord terminal une ligne noirâtre, courbe et ondulée; entre cette ligne et la frange le fond devient plus obscur; l'extrémité des nervures est un peu dilatée et brune. Les ailes inférieures sont d'un brun roussâtre avec la base un peu plus claire. Le corselet est gris avec les épaulettes un tant soit peu plus obscures. L'abdomen est entièrement d'un gris roussâtre, sans ligne dor- sale. Le dessous des ailes est d'an brun clair. Nous avons reçu d'Abbot plusieurs très-beaux dessins de la che- nille, mais pas un ne ressemble à celui qu'il avait envoyé primi- 106 EURYGLOTTIDES. tivement, et tel qu'il est reproduit dans l'ouvrage de Smith. Cette chenille, qui n'a pas de corne, est ordinairement d'un vert plus ou moins clair, avec une raie dorsale blanche liserée de rose; elle a le long des pattes une raie semblable, et entre celle-ci et la raie dorsale une raie latérale jaune; Textrémité anale se termine par deux petites pointes roses ; la tête est jaune rayée de noire; les stigmates sont jaunes cerclés de noir. Dans l'ouvrage de Smith elle a la même forme, mais elle est grise avec deux bandes latérales entrecoupées alternativement de noir et de gris presque blanc; la tête est semblable. Elle vit en Géorgie sur le pinus palustris, et probablement sur plusieurs autre espèces du même genre. La chrysalide est d'un brun marron; elle n'a point la gaine de la trompe détachée. Coll. Bd. 45. S. HâRRISII. Clemens. Hyloicus Hnrrisii, Grote, Trans. americ. Entomol. Soc. vol. II, p. 115. — Ellema Harrisii, Lintner, Entomol. Contrib. pi. 8, fig. 8, 9, 10, 11, page 37. Il a le port d'un pinaslri, mais il est d'un tiers plus petit, à peu près de la taille du Dryneus figuré par Hubner. Il est d'un gris-cendré légèrement brunâtre. Ses ailes supérieures faiblement dentelées, ont les petites dentelures liserées de blanc-grisâtre, séparées par une série de très-petites taches cunéiformes d'un brun-noirâtre, placées sur l'extrémité de chaque nervure; vers la base il y a deux raies transversales noirâtres, sinuées, et vers l'extrémité une espèce de bande maculaire transverse, formée par des taches cunéiformes noirâtres, dont la pointe est dirigée en dedans; cette bande est précédée d'une raie de la même cou- leur. Les ailes inférieures sont d'un gris-cendré avec l'extrémité plus obscure. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec le col- lier et le bord des épaulettes bordés d'un peu de brun. Le dessous des ailes est d'un gris-cendré, traversé, dans le mâle, sur le tiers terminal par une raie obscure. La chenille, comme celle du coniferarum, est dépourvue de corne sur le onzième segment. Elle est verte, un peu amincie aux extrémités avec une raie dorsale un peu interrompue en ar- SPHINX. 107 j'ière, d'un brun-rougeâtre, et avec une raie latérale jaune et une bande sous-stigmatale blanche; outre cela, ses pattes écailleuses sont roses ainsi qu'une raie ventrale. On trouve cette chenille dans le courant de septembre aux en- virons de New- York. La chrysalide conique, d'un brun foncé, est dépourvue de gaîne détachée sur la poitrine; elle passe l'hiver en terre et éclût l'année suivante. 46. S. PiNEA. Ellema pineum, Lintner, Entomol. Contrib. p. 37, pi. 12, 13. Il a tellement le port et la taille du précédent, qu'on le pren- drait volontiers pour une variété dont le dessin serait effacé. Il est d'un gris-cendré plus foncé. Ses ailes supérieures offrent, dans la cellule discoïdale, une espèce de tache obscure en forme d'ombre, et vers l'extrémité une bande transverse courte, mal écrite, formée par des taches obsolètes un peu cunéiformes; outre cela, le bord terminal est plus rembruni que dans Har- risii. Les ailes inférieures sont d'un blanc sale avec l'extrémité bru- nâtre et la base un peu blanchâtre. Le corselet est grisâtre avec le collier et le bord des épau- lettes un peu plus obscurs. L'abdomen est grisâtre, sans bandes transversales. La femelle est d'un ton plus clair que le mâle. La chenille a une si grande ressemblance avec la chenille de Harrisii, que M. Lintner a confondu ensemble les premières qu'il a trouvées. Les deux espèces vivent à la même époque sur le Pinus strobus, dans l'Etat de New-York. M. Lintner a créé pour cette espèce, pour Harrisii et proba- blement pour le coniferarum, un genre propre sous le nom à.' Ellema, auquel il assigne pour caractères le défaut de bandes transversales sur l'abdomen de l'insecte parfait et l'absence de gaîne détachée sur la poitrine de la chrysalide. Ces caractères nous paraissent un peu trop légers pour justifier la création d'un genre nouveau; car chacun sait que les sphingides à trompe très-longue, ont la gaîne plus ou moins détachée en forme d'anse. Ainsi, ce fourreau est bien plus développé dans le convol- vuli et le cingulata que dans le Ligustri, tandis qu'il l'est beau- coup moins dans le pinastri dont la trompe est plus courte. Chez 108 EURYGLOTTIDES. certaines espèces de Chœrocampa, dans VActeus,])SiV exemple, la gaîne est au moins aussi détachée que dans le convolvuli, etc. Les caractères donnés par M. Lintner à son genre Ellema, constituent, à la vérité, un petit groupe, mais nous ne les croyons pas suffi- sants pour que nous osions retirer du genre Sphinx proprement dit les insectes dont il s'agit. N'ayant pas encore reçu ces deux Lépidoptères figurés par M. Lintner, notre description est extraite du travail de cet ento- mologiste. L'Amérique du Nord est la patrie par excellence des Sphinx. Nous n'avons que trois espèces pour l'Europe entière, tandis qu'il y en a plus de vingt dans les Etats-Unis, stins compter tous ceux qui restent à découvrir dans les régions encore inexplorées de ce vaste territoire. 47. S. Abietina. Boisd. Cette grande espèce, qui a 10 à 16 centimètres d'envergure, ressemble, par la forme et la couleur, à notre pinastri; ses quatre ailes ont la frange entrecoupée de hlanc, elles sont de la même teinte que dans le pinastri; elles ont un petit stigmate hlanc, sous lequel existent deux longs traits noirs longitudinaux parallèles, suivis, du côté du bord terminal, de quelques petites taches de la même couleur, formant presque une raie transver- sale ; la côte offre aussi trois ou quatre taches noirâtres, et le sommet une raie presque droite, de la même couleur, se réu- nissant à la dernière tache costale. ^ Les ailes inférieures sont noires, avec la gouttière abdominale plus pâle, et deux petites taches cendrées vers l'angle anal. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, bordé laté- ralement de noir et marqué, en arrière, de deux taches de la même couleur. L'abdomen est gris avec une raie dorsale noire, et sur chacun des côtés une raie latérale de la même couleur, mais moins nette. Le dessous des ailes est brunâtre, plus pâle sur les inférieures où Ton voit l'empreinte de deux bandes plus obscures. La femelle est notablement plus grande que le mâle. Décrit sur deux très-beaux individus que nous avons reçus de l'Himalaya. Quoique nous ne connaissions pas la chenille de ce SPHINX. 109 Sphinx, nous croyons pouvoir assurer, qu'en raison de sa grande analogie avec le pinastri, elle doit vivre sur quelque espèce de conifères propre aux montagnes de l'Inde. 48. S. Lanceolata. Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Band II, Abth. 2, pi. 78, Hg. 3. — Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guatemala, p. 73. Sphinx œquinodialis, Boisd. M. Ce grand Sphinx a de -12 à 16 centimètres d'envergure. Ses ailes supérieures un peu allongées, sont d'un gris blanchâtre comme dans notre finasiri; elles ont sur le milieu deux traits noirs longitudinaux parallèles, au-dessous d'un stigmate blanc assez petit; entre ces deux raies et le bord extérieur, existe une ligne noire sinuée, plus ou moins distincte , et au sommet un long trait flexueux, presque horizontal, de la même couleur. Les ailes inférieures sont noires avec deux bandes d'un blanc sale, dont l'une vers la base et l'autre vers le milieu; le bord extérieur est d'un gris un peu cendré ainsi que l'angle anal. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec une bande noire sur les épaulettes. L'abdomen a une raie dorsale noire très-peu accusée, et c]iacun de ses côtés est alternativement annelé de noir et de blanc grisâtre. Le dessous des ailes est d'un brun pâle avec la trace de deux bandes un peu plus obscures. Décrit sur deux individus mâle et femelle ex larva. Mexique. Coll. Bd. — M. de L'Orza en a reçu un exemplaire très-défectueux de Guatemala. Nous supposons que la chenille de ce beau Sphinx doit vivre au Mexique sur quelque espèce de ces nombreux conifères pro- pres à cette contrée équinoxiale. 49. S. Casuarin^. Boisd. Macrosila casuarinœ, Walker, Heterocera, p. 210, 19. Il est à peu près de la taille du convolvuli. Ses ailes ont la frange entrecoupée de noir et de blanc ; les supérieures sont d'un gris cendré avec quelques petits espaces maculaires blancs; elles sont marquées au milieu d'une large tache noire, un peu arron- die, qui va jusqu'à la côte, mais qui n'arrive pas jusqu'au bord 110 EURYGLOTTIDES. interne ; en dehors de cette tache on aperçoit une ligne transver- sale, courbe, de la même couleur, dentée en scie ; en arrière de celle-ci, on voit encore dans les individus bien frais, la trace d'une autre raie noirâtre, interrompue ; outre cela, il y a vers le sommet un trait noir longitudinal qui se lie à un autre trait transversal venant de l'extrémité de la côte; le stigmate est obli- téré par la grande tache noire. Les ailes inférieures sont noires avec deux taches cendrées vers l'angle anal, dont la plus interne est surmontée d'un petit espace blanchâtre. Le corselet est gris comme les premières ailes, avec une bor- dure blanche surmontée d'une bande noire. L'abdomen est gris sur le dos, avec une raie dorsale noire ; les côtés sont d'un brun-noir avec les anneaux un peu plus foncés. Le dessous des ailes est d'un brun pâle avec une tache noi- râtre sur la côte des supérieures, et deux bandes communes ob- solètes de la même couleur. La chenille, dont nous n'avons aucune description, est, selon M. Jules Verreaux, assez commune à la Nouvelle-Hollande, sur les CasuannUf genre d'arbres que Jussieu avait placé dans les conifères, mais qui constitue aujourd'hui la famille des Casua- rinées. 50. S. COLLARIS. Macrosila id., Walker, Heterocera, p. 201, 5. Nous ne connaissons pas ce Sphinx qui, selon M. Walker, est très-voisin du lichenea. Il est d'un gris blanchâtre en dessus et blanc en dessous. Le corselet est d'un brun foncé en avant, avec quelques mar- ques brunes sur les côtés. L'abdomen offre une raie dorsale brune fortement interrompue, et de chaque côté une rangée de taches transversales noirâtres. Les ailes supérieures ont un stigmate blanc et des lignes obliques, transverses de couleur brune; outre cela elles offrent une raie roussâtre qui s'étend de la base à une bande transverse ondulée de la même teinte. Les ailes inférieures sont brunes avec la base blanchâtre et deux bandes transverses d'un blanc grisâtre. Les ailes sont brunes eu dessous. Saint-Domingue, Jamaïque. Walker. SPHINX. 111 51. S. Analis. Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 78, f. 4. Il a le port et la taille du Sphinx lichenea. Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré, avec des bandes transverses, ondulées, noirâtres, bordées par des raies blanchâtres, dentées en scie; le stig- mate est blanc placé sur une bande très-noire partant de la côte; cette bande coudée brusquement au niveau de la nervure mé- diane, se prolonge en coupant l'aile un peu obliquement, jusqu'à la frange du tiers terminal inférieur ; outre cela, il y a au som- met de l'aile, une autre bande noire qui part de la côte et se replie pour gagner la pointe apicale, en limitant un espace elliptique d'un gris cendré; la frange est entrecoupée de noir et de blanc. Les ailes inférieures sont noires et offrent vers l'angle anal deux taches un peu oblongues, d'un blanc grisâtre, surmontées d'un double zigzag de la même couleur. Le corselet est d'un brun grisâtre, marqué postérieurement d'une tache noire en fer à cheval. L'abdomen est gris, avec la première articulation, une ligne dorsale et une bande latérale en feston d'un noir foncé. M. Felder l'a reçu de Shangaï. Est-ce bien là sa patrie ? 52. S. Lichenea. Boisd. Ménétriés, Enum. corp. anim. Mus. petrop. p. 89, n° 1471. Macrosila lichenea, Walker, Heterocera, p. 204-9. Il est de la taille du convolvuli. Ses quatre ailes ont la frange entrecoupée de blanc et de brun; les supérieures, chez les indi- vidus bien frais, sont lavées de verdâtre; le fond de leur cou- leur est d'un brun grisâtre, avec des raies transversales blanches, courbes, sinuées ; sur la portion du milieu qui supporte un stig- mate blanc, bien tranché, existe un espace assez large, presque nu, parcouru par quelques petites lignes noirâtres, très-peu sen- sibles, limité en dedans par une double raie blanche, et en dehors, par une ligne de la même couleur dentée en scie ; vers l'extrémité terminale, on voit trois taches noires, alignées, un peu ovales, plus ou moins bien écrites, un peu entourées do 112 EURYGLOTTIDES. blanchâtre; il y a, en outre, vers le sommet, une raie noire courte, qui se lie à une liture apicale de la même couleur. Les ailes inférieures sont noires, un peu plus claires vers la base, marquées vers la région anale d'un espace blanchâtre, coupée en deux par une nervure, la partie interne de cette tache offre ordinairement une petite macule noirâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, bordé de blanc latéralement. L'abdomen est aussi de la couleur des premières ailes, avec une petite ligne dorsale noirâtre, interrompue et peu indiquée ; les premières articulations latérales sont noires, et limitées en dessous par une bande longitudinale de la même couleur, un peu interrompue sur les derniers anneaux. Le dessous des ailes supérieures est brun ; celui des inférieures a le disque blanchâtre avec deux bandes noirâtres. Brésil. Coll. Bd. Beske élevait cette espèce très-communément aux environs de la Nouvelle-Fribourg. Il ne nous a rien dit des premiers états de ce Sphinx, de sorte que nous ignorons si sa chenille vit sur les arbres ou sur les plantes basses. 53. S. FORESTAN. Cram. 394, B. —Macrosila Forestan, Walker, Heterocera, p. 203, 8. Il est presque de la taille du Macrosila Hasdrubal. Ses ailes ont la frange entrecoupée de noir et de blanc. Les supérieures sont presque blanches, avec des lignes transversales, les unes sinuées, les autres dentées en scie, d'un gris brunâtre; sur le milieu de ces mêmes ailes, existe sous la côte, un espace obscur, coupé en avant par quelques traits bruns et lavé de ferrugineux sur son côté externe; ce même espace est marqué d'un stigmate blanc; vers l'extrémité terminale on voit quatre ou cinq taches alignées, plus obscures que la teinte générale, de forme ovale, plus ou moins effacées; il y a, en outre, vers le sommet, une ligne noire tortueuse qui remonte sur la côte. Les ailes inférieures sont noires, et offrent vers l'angle anal un petit espace blanchâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec une bande latérale noire. SPHINX. 113 L'abdomea est gris, avec une ligne dorsale noirâtre, interrom- pue; ses côtés sont marqués de trois taches blanches encadrées de noir profond. Le dessous des ailes est brun; celui des inférieures a le disque largement blanchâtre avec deux bandes brunes. Brésil. Coll. Bd. Ce Sphinx doit être commun aux environs de la Nouvelle- Fribourg. Beske relevait chaque année, en grande quantité, si l'on en juge par les envois qu'il faisait en Europe. La figure donnée par Cramer sur un exemplaire de Surinam, n'est pas de ces plus correctes, de même que le nom qui devrait être Florestan. M. S. Nestor. Boisd. Macrosila obliqua ? Walker, Heterocera, p. 208, IS. Il a près de 13 centimètres d'envergure. Ses ailes supérieures sont blanchâtres, avec des raies transversales ondulées, noirâ- tres ; sur le milieu de leur surface, au-dessous de la côte, existe un large espace trapézoïde d'un brun un peu marron, coupé par une bande oblique, noire, qui va du bord terminal au milieu de la côte; le stigmate est petit, blanchâtre, oblitéré en partie par l'espace brun. Un peu avant l'extrémité marginale, il y a une ligne noirâtre; on voit en outre, tout à fait au sommet, une pe- tite ligne noire anguleuse. Les ailes inférieures sont noires, avec un espace cendré assez grand à l'angle anal, surmonté, dans la gouttière abdominale, d'une tache blanche. Le corselet est d'un gris un peu blanchâtre avec les épaulettes largement brunes. L'abdomen est brun avec une raie dorsale noire; il est marqué de chaque côté d'une série de taches blanchâtres, encadrées de noir. Le dessous des ailes est entièrement brun. Décrit sur un très-bel exemplaire femelle que nous avons reçu de l'Himalaya. Nous pensons que le Macrosila obliqua, décrit brièvement par M. Walker, pourrait bien être une variété de notre Nestor. Lépidoptères. Tome L 114 EURYGLOTTIDES. 55. S. Jasmini. Boisd. Il est de la taille dnpinastri. Ses ailes ont la frange entrecoupée de blanc et de noir par le bout des nervures j les supérieures sont d'un gris blanchâtre, avec des traits horizontaux et des raies trans- versales noirs; le stigmate est cendré. Vers le sommet il y a un trait noir horizontal accolé à une petite liture apicale. Les ailes inférieures sont noires, avec la base largement d'un beau jaune orangé et l'angle anal marqué d'un petit espace d'un gris cendré. Le corselet est gris et offre en avant une raie noire en forme d'Y renversé ; les épaulettes sont bordées de blanc à la base des ailes et marquées d'une bande brune longitudinale; sa partie postérieure est également limitée par une raie transversale de la même couleur. L'abdomen est grisâtre, avec une Ugne dorsale noire et une raie de la même couleur sur chacun de ses côtés. Le dessous des ailes est gris, avec une bande commune brunâ- tre et la base des supérieures jaune. Décrit sur un individu unique très-pur, dont M. Goudot nous a dit avoir élevé la chenille sur un jasmin, à Madagascar, aux environs de Tananarive. Mais était-ce bien un véritable jasmin? On a donné si souvent ce nom à des plantes appartenant à d'au- tres familles ! Coll. Bd. 56. S. Jasminearum. Boisd. Boisd. in Guérin, Iconograpli. du Règne animal de Cuvier, pi. 84, fig. 1 et 1 a. Il est à peu près de la taille d'un ligustri, peut-être un peu plus petii. Ses ailes ont la frange entrecoupée de brun; les su- périeures ont, à partir du milieu, un gros trait noir longitudinal qui s'étend de la cellule discoïdale à la frange ; elles ont en outre des raies noirâtres, transversales, courbes, ondulées, dont celles de la base sont un peu obsolètes, tandis que celle qui précède le stigmate est au contraire très-prononcée et semble finir sous le trait longitudinal par un trait plus court. Outre les trois raies parallèles, un peu effacées, qui suivent le stigmate, il y en a une quatrième plus accusée, un peu interrompue, formant, dans sa SPHINX. 115 partie inférieure, des espèces d'anneaux oblongs ; le stigmate est de la couleur du fond, placé sur un espace roussâtre. Les ailes inférieures sont noirâtres, avec l'apparence d'une bande transversale plus pâle. Le corselet est gris, entouré par une ligne noire. L'abdomen est brunâtre, avec une ligne dorsale noire inter- rompue et une raie latérale de la même couleur. Le dessous des ailes est d'un brun grisâtre. La chenille, d'après un beau dessin que nous avons entre les mains, est verte, avec des traits blancs sur le dos et six bandes obliques peu prononcées de la même couleur; la septième bande qui va gagner la base de la corne est un peu roussâtre; celle-ci est verte, légèrement chagrinée; la tête et les pattes membraneu- ses sont vertes; les pattes écailleuses sont ferrugineuses; les stig- mates sont blancs cerclés de noir. Selon John Leconte, elle vit sur diverses espèces du genre Fraxinus. La chrysalide est d'un brun marron. Décrit sur un individu mâle unique, éclos à Paris à la fin de mai d'une chrysalide que nous avions reçue de John Leconte, en même temps que le dessin de la chenille. Amérique septentrionale. Coll. Bd. 57. S. Pamphilus. Cramer, SQi, E. — Dolba Pamphilus, Walker, Heterocera, p. 230, 2. Nous n'avons jamais vu ce Sphinx dans aucune collection. Notre description est faite sur la figure qu'en a donnée Cramer. Il est un peu plus petit que notre ligustri. Ses ailes supérieures sont d'un blanc-sale roussâtre, principalement dans leur moitié postérieure; elles sont marquées de raies noires, transversales, sinueuses ; le stigmate est de la couleur du fond, cerclé de noir, lié à la côte par une petite ligne pareillement noire; la raie qui précède le stigmate est divisée, dans le sens de sa longueur, par une ligne blanchâtre ; la pénultième est aussi divisée par une raie blanche ; celle qui précède la frange est flexueuse, se liant vers le sommet à une Ugne noire, tortueuse, apicale, surmontée de trois traits de la même couleur. 11 y a en outre, près de l'an- gle interne, deux points blanchâtres, alignés transversalement; la frange est entrecoupée par de petits traits noirs. 116 EURYGLOTTIDES. Les ailes inférieures sont noires, avec trois petites taches d'un blanc roussâtre, un peu triangulaires, alignées, presque margi- nales. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec les épau- lettes bordées de noir. L'abdomen est d'un gris roussâtre avec les articulations noires. Surinam. Malheureusement on ne reçoit plus rien de la Guyane hollan- daise. Il y a un certain nombre d'espèces, que Cramer a figurées de cette localité, que nous n'avons jamais reçues de Cayenne. 58. S. Brontes. Drury, Ins. II, pi. 29, fig. 4. — Boisd. Sp. Gêner, pi. 15, fig. 6. Il est de la taille de notre ligustri. Ses ailes ont la frange noire entrecoupée de blanc; le fond de la couleur des supérieures est gris, avec des raies noires, doubles, transversales, com-bes et on- dulées; le stigmate est d'un blanc pur, assez grand; il y a, en outre, au sommet une ligne noire, tortueuse, presque horizon- tale, et trois ou quatre petites taches blanches plus ou moins bien indiquées, dont une entre le stigmate et l'extrémité terminale, et une ou deux vers le bord interne. Les ailes inférieures sont brunâtres, avec la base et deux ban- des transversales d'un gris blanchâtre. Le corselet est gris, entouré de noir avec un peu de blanc à la base des épaulettes ; la partie noire, située en arrière, est aussi bordée de blanc en dedans. L'abdomen est brunâtre, avec quelques taches obsolètes grisâ- tres sur le dos et une raie médiane noire; il est marque de chaque côté d'une rangée de taches d'un blanc grisâtre, entourées de noir, principalement du côté du dos. Le dessous des ailes supérieures est brunâtre, celui des infé- rieures blanchâtre, avec deux bandes noirâtres communes. La chenille, dont nous possédons de beaux dessins, est d'un vert plus ou moins pâle, avec sept bandes obliques, blanchâtres, om- brées de vert foncé ; la tète est verte avec deux petites lignes rouges; la corne est assez forte, peu arquée, d'un vert lavé de rose. Elle vit sur presque toutes les espèces de frênes, particuliè- rement sur les Fraxinus americana, simplicifolia et platycarpos. La chrysalide est d'un brun-marron foncé. SPHINX. 117 Les individus que nous possédons sont éclos à Paris, vers la fin de mai, de clirysalides que JohnLeconte nous avait envoyées de New- York. La figure de ce Sphinx, dans l'ouvrage de Drury, est fort mau- vaise. Si cet auteur consciencieux n'avait pas dit que l'exemplaire qui lui a servi venait de New-York, nous n'aurions pas osé y rap- porter l'espèce que nous venons de décrire. M. Grote dit, dans son mémoire sur les Sphingides de Cuba, que le Sphinx que nous avons figuré n'est pas le Brontes de Drury, mais bien le Repentinus de Clemens. Comme Drury est très-exact en fait de localités, et qu'il dit positivement que l'exemplaire qu'il a eu sous les yeux a été envoyé de New-York à Fothergill, nous persisterons dans notre opinion jusqu'au moment oiî l'on nous aura montré un Sphinx des Etats-Unis semblable en tout à la figure donnée par Drury. M. Grote figure, comme le véritable Brontes, un Sphinx de Cuba que nous n'avons pas vu, et qui constitue peut-être une espèce nouvelle ; mais il oublie que Drury n'a pas connu un seul Lépidoptère de ce pays, et que dans la figure donnée par cet en- tomologiste, l'abdornen n'offre aucune tache, tandis que dans ce- lui qu'il représente, il y a une raie dorsale noire interrompue et des taches latérales de la même couleur. Si c'est une espèce par- ticulière, nous engageons le savant M. Grote à lui laisser le nom de Cubensis, comme il le propose. Cette espèce est commune dans plusieurs états de l'Amérique du Nord; elle varie beaucoup pour la teinte et pour l'intensité du dessin noir. Malheureusement elle est très-sujette à tourner au gras, de sorte que les taches de l'abdomen disparaissent. Tel était peut-être le cas de l'exemplaire qui a servi de modèle à Drury. 59. S. Inexagta. Macrosila inexacta, Walker, Heterocera, p. 208, 14. Nous ne connaissons pas ce Sphinx qui, selon M. Walker, est de taille moyenne. Il est en dessus d'un brun-obscur ferrugineux, et blanchâtre en dessous. Le corselet a les épaulettes blanchâtres, avec deux lignes blanches qui se réunissent en avant. L'abdomen otfre trois rangées de taches d'un brun noir, dont une dorsale. 118 EURYGLOTTIDES. Les ailes supérieures, en grande partie ferrugineuses, ont des bandes transverses, obliques, ondulées, noirâtres, avec un stig- mate blanc et une raie blanchâtre en zigzag près du bord ter- minal. Les ailes inférieures sont brunes. Il habite le nord des Indes. Walker. — British muséum. 60. S. FUSIMACULA. Pergesa fusimacula, Feld. Novara, Exped. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 76, f. 4. 11 est un peu plus petit que YAmphonyx Duponchelii. Ses ailes supérieures un peu aiguës au sommet, d'une teinte brunâtre fortement nuancée de vert, offrent les caractères suivants : près de la base un groupe de cinq à six petites taches noires ; un peu au-delà du milieu, entre les deux principales nervures, une tache noire, suivie de raies parallèles dentées, un peu interrompues, et près du sommet, deux raies plus courtes pareillement noires; il y a encore, sur Tangle interne, une tache noire. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre un peu sale, prin- cipalement sur le disque, aveo une bande médiane noire, assez large, n'atteignant pas le bord abdominal. Le corselet et le prothorax sont presque entièrement d'un vert d'herbe. L'abdomen est roussâtre, avec deux Ugnes dorsales parallèles, brunes, médiocrement indiquées. Ce Sphinx habite l'intérieur du Brésil. — Collect. Felder, à Vienne. 61. S. Sesquiplex. Felder, Exped. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 78, f. 3. — Sphinx StriXy Boisd. M. Il est aussi grand que le Macrosila Hasdrubal. Ses ailes ont la frange entrecoupée de blanc ; les supérieures sont grises avec des raies transversales, noirâtres, doubles et ondulées; le stigmate est d'un blanc pur, entouré de noir, et surmonté d'une petite ligne également noire remontant jusqu'à la côte. Les ailes inférieures sont d'un gris blanchâtre, avec une grosse tache noire à leur base, et deux raies parallèles de la même couleur ; la tache noire de la base vient se réunir à la première. ANCERYX. 119 le long de la gouttière abdominale; la bordure est également noirâtre avec l'extrémité un peu grisâtre. Le corselet est entièrement de la couleur des ailes supérieures sans aucune marque. L'abdomen est gris, avec une raie dorsale interrompue, noirâtre, peu distincte; chacun des côtés est, vers la base, marqué de trois ou quatre taches noires bordées d'un peu de blanc. Le dessous est d'un gris brunâtre, avec deux bandes transver- sales plus obscures. La femelle est d'un tiers plus grande que le mâle, d'un gris blanchâtre, avec les raies des ailes supérieures plus confuses, formant des bandes transversales. Nous avons reçu ce grand Sphinx du Mexique et de Guatemala. Genre ANCERYX. Boisd. — Walker. — Grote. — Sphinx auctorum. Chenilles : Encore assez imparfaitement connues. Celles dont nous avons vu le dessin ou la Dgure sont pourvues d'une corne sur le onzième segment, et offrent sur le mi- lieu du troisième une plaque écailleuse en forme de collier ou d'œil. M''" de Merian a donné plusieurs figures grossiè- res de ces sortes de chenilles, dont l'une semble appartenir à YAlope et une autre peut-être au Scyron de Cramer, ou à notre Papayœ. Ces chenilles paraissent avoir une préférence marquée pour les plantes acres, vénéneuses et lactescentes, telles que les Euphorbiacées , les Rutacées et les Apocy- nées. Quelques espèces sont, selon feu le général Brunet, M. Hornbeck et Beske, une sorte de fléau pour les planta- tions de manioc. Les chrysalides sont cylindrico-coniques et ne présentent aucun caractère particulier. Insecte parfait : Antennes assez longues, de grosseur moyenne, terminées par un crochet bien prononcé. Palpes très-velus et écailleux, avec le second article très-développé, replié au-dessus du chaperon. Trompe au moins aussi lon- gue que le corps. Yeux gros et saillants. Corselet robuste. Abdomen cylindrico-conique, fascié de noir transversale- i 20 EURYGLOTTIDES. ment ou quelquefois unicolore. Ailes supérieures dentées ou dentelées; ailes inférieures ordinairement d'un jaune d'ocre ou d'un roux ferrugineux, avec une bordure noire ou noirâtre plus ou moins large. Les Anceryx ont entre eux une grande affinité, et il faut une certaine attention pour bien séparer les espèces. Ils habitent exclusivement l'Amérique centrale et méridionale, ainsi que les Antilles. 1. A. Ello. Cramer, 301, D. — Linné, — Fabric. etc. Abdomen avec des anneaux noirs ou bruns. Cette espèce est la plus commune du genre : elle est un peu plus grande que le D. euphorbiœ. Ses a.iles sont dentelées; les supérieures sont d'un cendré-blanchâtre uniforme dans la femelle, avec quelques ondes transversales, mal écrites, d'un gris un peu plus foncé ; dans le mâle elles sont un peu plus obscures, et elles olFrent, dans leur milieu, une bande longitudinale brune, qui, de la base, va gagner le sommet. Les ailes inférieures sont d'un rouge ferrugineux, avec une bordure noire assez étroite, et une petite tache blanchâtre à l'angle anal. Le corselet, dans la femelle, est entièrement d'un cendré blan- châtre; chez le mâle il est marqué d'une raie médiane brune. L'abdomen est régulièrement annelé, sur les côtés, de blanc cendré et de noir profond. Le dessous des ailes est ferrugineux sur le disque, avec les contours grisâtres ; le ventre est entièrement blanc. La chenille, dont nous croyons que Mérian a voulu donner une figure sur sa pi. 61, serait d'un brun obscur, striée transversale- ment de noirâtre, avec une raie dorsale noire; la corne, de lon- gueur médiocre, serait assez fortement arquée, violâtre ainsi que la tète. Elle est un fléau dans les plantations de manioc. On dit qu'elle vit aussi très-communément sur plusieurs espèces de goyaviers, Psidium. Ce Sphingide est commun dans l'Amérique intertropicale et aux Antilles. , fNGERYX. 421 2. A. Alope. Cramer, 301, G. — Drury, I. pi. 27, f. 1, etc. — Sph. fasciuta, Svvains, Zoolog. illustr. part. I, pi. 15. 11 est à peu près de la taille du Sph. ligustri. Ses ailes sont dentelées avec les échancrures un peu jaunâtres; les supérieures sont d'un brun três-foncé, avec de petites veines noires, longi- tudinales, plus ou moins bien marquées; elles ont en outre, vers leur angle anal, une éclaircie grisâtre imitant grossièrement une aile d'oiseau. Les ailes inférieures sont d'un beau jaune orange, avec une large bordure noire. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est brun en dessus, avec des anneaux latéraux, al- ternativement et régulièrement d'un noir profond et d'un blanc légèrem.ent cendré; le ventre est grisâtre. Le dessous des ailes est grisâtre avec des lignes transversales plus obscures, et toute la région anale des inférieures d'un jaune orange. La chenille, d'après un très-beau dessin exécuté à la Guade- loupe, par feu le général Brunet, est d'un brun grisâtre sur le dos, un peu plus pâle sur le ventre et les côtés ; ces deux teintes sont séparées par une bande longitudinale noire, interrompue; le troisième anneau est marqué, sur son milieu, d'une plaque écailleuse ronde, en forme d'œil, cerclée de fauve et un peu pointillée de blanc dans son milieu; la corne est très-courte, un peu arquée. On trouve communément cette chenille sur le manioc; lors- qu'elle est tourmentée, elle fait entendre une sorte de cri sem- blable à celui d'un criquet. La chrysalide est d'un brun marron. Ce sphingide habite les grandes et petites Antilles, la Guyane, le Brésil, etc. Il est assez commun, moins cependant qn Ello. 3. A. SCYRON. Cram.?301,E. 11 a un peu le port d' Alope, mais ses ailes sont plus larges et peut-être un peu plus courtes et plus fortement dentées, avec les échancrures d'un gris jaunâtre. 122 EURYGLOTTIDES. Les supérieures sont d'un brun noirâtre avec quelques gros points irvéguliers plus obscurs, plus ou moins fondus avec la teinte générale; outre cela, le bout des nervures est un peu gri- sâtre chez les individus bien frais. Les ailes inférieures sont d'un jàune-fauve vif avec une bor- dure noire assez large. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures , sans au- cune tache. L'abdomen a, sur chacun de ses côtés, cinq à six taches noires transversales, coupées par des anneaux étroits d'un gris pâle, placés dans les incisions. Le dessous des ailes est brun avec le disque d'un jaune un peu fauve. Nous l'avons reçu de Cayenne. Mérian donne, pi. 62, fig. 2, une figure grossière qui pourrait bien appartenir à ce Sphingide. Elle représente la chenille sur le Carica papaya. Celle-ci paraît être brunâtre avec les côtés variés de blanchâtre; la queue est très-arquée, blanchâtre; sur le troisième anneau, elle a une plaque écailleusc noire trans- versale. 4. A. Cahuchu. Boisd. Il a le port et la taille de i'Alope, mais ses ailes sont un peu moins fortement dentelées. Les supérieures sont brunâtres vers leur bord interne et vers la région anale, d'un gris loussâtre vers l'extrémité ainsi que du côté antérieur et basilaire; outre cela, elles ont, avant le bord terminal, des raies ou stries longitudinales courtes, parallèles, plus claires que le fond, et marquées chacune de deux petits points noirs allongés; tout à fait près de la frange il existe aussi quelques traits noirs; il y a encore sur la côte deux ou trois ta- ches brunes qui sont les rudiments de bandes transversales. Les ailes inférieures sont d'un beau jaune d'ocre avec une bordure noire, plus étroite que dans Alope, marquée à l'angle anal de deux petits traits grisâtres obsolètes. Le corselet participe de la couleur des premières ailes. L'abdomen est gris avec deux petites lignes dorsales noirâtres, parallèles; sur les côtés, le milieu des anneaux est un peu brun avec les intervalles grisâtres. Le ventre est d'un blanc légère- ment vineux. ANCERYX. 123 Le dessous des ailes est brun avec le bord interne des supé- rieures et toute la région abdominale des inférieures d'un jaune d'ocre. Nous ne connaissons pas la chenille qui, selon Beske, vit sur le caoutchou, probablement le Siphonia elastica, qui a pour sy- nonyme le Siphonia cahuchu. L'insecte parfait est rare. — Coll. Bd. 5. A. Caricle. Linn. Mus. lud. Ulric. p. 330, 10. — Clerck, Icon. tab. 47, f. 1. — Fab. Ent. Syst. part. I, p. 378, 67. — Sphinx Cacus, Cram. 46, E. — Fab. Ent. Syst. 361, 18. Linné a donné le nom de caricœ au Sphingide dont il va être question, en y rapportant, à tort, comme type, une mauvaise figure de l'ouvrage de M"" de Mérian, qui ne représente nulle- ment l'espèce décrite par lui dans son Mus. Lud. Ulric, et figurée par Clerck avec les ailes assez fortement dentées. Le Sphinx re- présenté avec sa chenille, par Mérian, sur le Carica papaya, n'a aucune ressemblance avec le Cacus de Cramer, qui est bien iden- tique avec le caricœ de Linné. Il est de la taille d'un petit Ach. Atropos. Ses ailes sont un peu dentelées; les supérieures sont d'un brun-noirâtre brillant, avec des raies courbes, transversales, bien écrites , un peu on- dulées, de couleur noire ; à la place du stigmate il y a une petite tache annulaire de la même couleur; on voit en outre, tout à fait à la base, près du bord interne, un faisceau de poils blancs. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec des rayons noirs qui s'étendent depuis la frange jusqu'au-delà du milieu; l'angle anal est noir, coupé par deux petites lignes grisâtres. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est gris en dessus, annelé sur les côtés, alternati- vement de noir et de blanc grisâtre ; outre cela, il offre à sa base, sur le dos, une petite bande noire transversale, suivie d'une pe- tite raie étroite de la même couleur; on voit encore sur chaque côté une petite touffe de poils blanchâtres. Le dessous des ailes est grisâtre, avec le disque largement d'un jaune d'ocre. La chenille, dont nous n'avons vu aucun dessin, a été élevée à Cayenne par M. Lacordaire et par M. Année, sur des Apocy- 124 EURYGLOTTIDES. nées du genre Plumieria. Nous ne savons pas si elle vit sur le Carica. Le caricœ habite Cayenne et Surinam. — On le reçoit bien moins souvent que les espèces congénères. — Coll. Bd. Fabricius a décrit deux fois ce Sphingide; une première fois sous le nom de Cacus, d'après Cramer, et une seconde, sous celui de caricœ, en copiant la phrase de Linné. 6. A. Pedilantht. Boisd. Il est un peu plus petit qu'un Ch. elpeyior. Ses ailes supé- rieures sont d'un brun-grisâtre brillant, avec des nuages noirâ- tres à la base et sur la côte; il existe en plus, au-dessus de l'an- gle anal, une bande longitudinale noire, courbée en quart de cercle; outre cela, la plupart des nervures, principalement vers l'extrémité, sont blanches, très-pointillées de noir. Les ailes inférieures sont d'un joli' jaune d'ocre, avec une bande noire marginale, marquée à l'angle anal de deux petits traits grisâtres. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec deux petites crêtes relevées sur sa partie antérieure ; les épaulettes sont un peu bordées de noir. L'abdomen est gris, avec des anneaux noirs coupés par la raie dorsale. Le dessous des ailes est grisâtre, avec tout le disque des infé- rieures et le bord interne des supérieures jaune d'ocre. Feu Année a élevé la chenille de cette jolie pethe espèce, à Cayeune, sur une Euphorbiacée du genre Pedilanlhus, dont il ignorait le nom spécifique. Cayenne. — Rare. — Coll. Bd, 7. A. Menechus. Boisd. Ménétriés, Enum. corp. anim. mus. Petrop. p. 91, 1497. 11 est plus petit qu'£//o. Ses ailes supérieures un peu arron- dies au sommet, sont panachées de blanc et de brun; cette dernière couleur forme à la base, près de la côte, une grosse tache oblongue, au milieu, deux espèces de bandes confondues inférieurement, et, enfin, un peu avant le sommet, une autre ANCERYX. 125 bande un peu effacée avant d'arriver au bord interne ; les ner- vures de l'extrémité sont blanches, coupées par cette dernière bande. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec une très- large bordure noire, marquée à l'angle anal d'un espace cendré, coupé par un petit trait noirâtre. Le corselet est d'un blanc grisâtre, avec le collier brun. L'abdomen est gris, avec des anneaux bruns, non interrompus. Le dessous des ailes est brun avec le bord interne des supé- rieures et le bord abdominal des inférieures d'un jaune d'ocre. Cette petite espèce a été élevée de la chenille, à Cayenne, par Année. Coll. Bd. 8. A. Leaghii. Swains, Zoolog. illustr. part. I, pi. 13. Il est de la taille d'Alope, et très-voisin du Menechus, dont il n'est peut-être qu'une grande variété Brésilienne. Ses ailes su- périeures offrent le même dessin. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre avec la bordure de moitié moins large; l'espace cendré de l'angle anal est coupé par deux petits traits noirs pa- rallèles. Le corselet est marqué sur les épaulettes de deux pe- tites lignes noires. Le collier est brun comme dans le Menechus; les anneaux de l'abdomen sont noirs et non brunâtres, un peu interrompus par la raie dorsale. Le dessous des ailes est largement d'un jaune d'ocre sur leur disque jusqu'à la côte. Beske élevait cette espèce de la chenille; car presque tous ses envois renfermaient quelques beaux individus de cet Anceryx. Coll. Bd. 9. A. RiMOSA. Grote, Procedings of the Entoœol. Society of Philad. vol. V, n» 1, p. 71, pi. II, f. 1. — Andœ, Boisd. M. Il a le port et la taille du Leachii et du papayce. Ses ailes sont dentées, avec les échancrures alternativement brunes et blanches; les supérieures sont blanches, variées et panachées de brun noir; cette couleur forme à la base, près de la cote, une grosse tache, et vers le centre, des bandes irréguhères réunies au milieu et en bas par un gros trait également d'un brun noirâtre ; on voit J26 EURYGLOTTIDES. encore, à l'extrémité vers le milieu du bord terminal, une bande transversale, noire, très-courte. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec une bordure noire, qui se prolonge un peu en petits rayons sur les nervures; l'angle anal est cendré, coupé par une ligne noire. Le corselet participe tout à fait de la couleui* des premières ailes ; le collier est brun L'abdomen est d'un gris-cendré blanchâtre, avec des anneaux d'un noir profond interrompus par la raie dorsale. Le dessous des ailes est d'un jaune d'ocre, avec la côte et les contours d'un brun pâle. 11 se trouve à Cuba, à Haïti et au Brésil. — Coll. Bd. 10. A. Papaye. Boisd. Il est de la taille d'un Alope et assez voisin du Menechus, par sa couleur. Comme ses ailes sont assez fortement dentées, il serait possible que ce fût cette espèce que Mlle de Mérian a voulu représenter sur sa pi. 64, au lieu du caricœ de Linné. Les ailes supérieures sont d'un blanc un peu grisâtre, panachées, et comme fasciées de noirâtre ; cette couleur forme, vers le milieu de la base, un gros trait court, longitudinal ; près du milieu du bord terminal il y a en outre quelques taches alignées en forme de bande courte, également noirâtres. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre avec une large bordure noire, marquée à l'angle anal d'un espace cendré coupé par deux petits traits noirs parallèles. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. Il n'y a pas de collier brun. L'abdomen est gris, avec des anneaux bruns, interrompus par la raie dorsale. Le dessous des ailes est d'un brun grisâtre, avec la moitié ab- dominale des inférieures d'un jaune d'ocre. Le ventre est d'un gris-blanchâtre un peu vineux. Nous sommes redevable de cette espèce à Année, qui en a élevé la chenille à Cayenne sur le Carica papaya. 11. A. PelopS. Boisd. Il a le port du Menechus. Ses ailes ne sont que faiblement ANCERYX. 127 dentelées; les supérieures sont variées de gris et de brun; cette dernière couleur forme trois taches sur la côte, dont celle placée près de la base et la troisième, sont plus grandes et plus foncées ; la tache intermédiaire est réunie à une raie transversale qui n'en est que la continuation ; entre cette raie, il y a aussi à l'angle interne trois ou quatre petites lignes transversales, noires, ondu- lées, parallèles; on voit encore au-dessous de la troisième tache costale un espace longitudinal roussâtre, que l'on n'observe dans aucune des espèces voisines; les nervures de l'extrémité sont blanches pointillées de noir, comme chez les Anceryx du même groupe. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec une très-large bordure noire et un petit espace cendré à l'angle anal. Le corselet participe de la couleur des premières ailes ; il offre une petite ligne noire transversale sur le prothorax. L'abdomen est gris, avec des anneaux noirs interrompus par la raie dorsale. Le dessous des ailes est brun, avec le dessous des inférieures de couleur jaunâtre. Nous ignorons la patrie de cette espèce qui nous a été généreu- sement offerte par M. de l'Orza. Nota. Les sept espèces qui précèdent ont toutes les ailes supé- rieures mélangées et comme panachées de blanc et de noir, avec les ailes inférieures d'un jaune d'ocre, ce qui, au premier coup d'oeil, leur donne une certaine ressemblance. Pour arriver à leur détermination exacte, nous recommandons d'examiner avec soin les caractères que nous avons exposés. Nous avons essayé de le faire du mieux qu'il nous a été possible. Nous nous estimerons heureux si nous y sommes parvenu. 12. A. EXCELSIOR. Cette grande espèce est au moins de la taille d'un Sph. rustica. Ses ailes supérieures très-faiblement dentelées sont d'mi brun obscur, depuis la base jusqu'au-delà du milieu, ensuite blanches, variées de noirâtre; entre la base et le milieu, il y a une réunion de traits blancs, irréguliers, qui forment une espèce de tache blanche mélangée de brun; le stigmate et noir, suivi d'une grosse tache costale blanche, marquée d'un point noirâtre; la partie blanche de l'extrémité est variée et sablée de brunâtre; elle 128 EURYGLOTTfDES. offre en outre, non loin du sommet, une raie noirâtre, oblique, qui va de la côte au milieu du bord terminal. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec une large bor- dure noire, marquée à l'angle anal d'un petit espace cendré, coupé par deux petites lignes noires. La tète et le corselet sont entièrement bruns. L'abdomen est gris, avec des anneaux noirs interrompus par la raie dorsale; outre cela, les incisions sont liserées de blanc; le ventre est blanc marqué de six points noirs. Le dessous des ailes est brun, avec le bi)rd interne des supé- rieures, et les trois quarts des inférieures jaune d'ocre. Nous avons eu cette espèce de feu Becker, qui ne savait pas ou qui ne se rappelait plus de quelle partie de l'Amérique méri- dionale il l'avait reçue. 13. A. Merian^. Grote, Proced. of the Ent. Soc. of Philad. vol. V, n" 1, p. 75, pi. II, f. 2. Anceryx omphaleœ, Boisd. Consid. sur les Lép. du Guatemala, p. 72. Il est de la taille de V Anceryx Ello. Ses ailes supérieures sont dentées, d'un brun noirâtre avec des taches d'un gris blanchâ- tre, disposées ainsi : une petite à la base, appuyée en arrière sur un faisceau de poils blanchâtres, une autre petite sur le milieu de la côte, une allongée, elliptique, au sommet, et enfin, la qua- trième, assez grande, située sur le milieu du bord interne, se terminant à l'angle anal, en forme d'aile d'oiseau. Los ailes inférieures sont d'un roux ferrugineux avec une bor- dure brune de médiocre largeur, et l'angle anal un peu cendré. Le corselet est d'un brun noirâtre bordé largement, jusqu'à l'insertion des secondes ailes, par du gris blanchâtre; l'écusson est de cette dernière couleur. L'abdomen est d'un gris cendré avec des anneaux noirs, inter- rompus par la raie dorsale. Le dessous des ailes est grisâtre avec le disque ferrugineux et la région abdominale des inférieures blanche. Ce beau Sphingide a été élevé de chenille par Beske, sur un Omphalea, mais nous ignorons si c'est sur le laclescens ou une autre espèce Brésilienne. Il est rare. M. de L'Orza en a reçu un très-mauvais exem- ANCERYX. 129 plaire dans un envoi de Nicaragua. M. Poey l'a aussi découvert à Cuba, Coll. Bd. 14. A. Lassauxii. Boisd. Il est un peu plus grand que VAnceryx Ello et a tout à fait le port du Merianœ. Ses ailes supérieures sont dentées, d'un brun-noir enfumé , avec des taches grisâtres disposées ainsi : une petite très-obsolète sur le milieu de la côte ; une allongée, el- liptique au sommet, comme dans Merianœ, et une troisième assez grande, située sur le milieu du bord interne, se terminant en forme d'aile d'oiseau à l'angle anal, comme nous en voyons un exemple dans notre Noctua pinastri. Les ailes inférieures sont entièrement noires avec un espace cendré à l'angle anal. Le corselet est brun, bordé jusqu'à l'insertion des secondes ailes, par du gris. L'abdomen est d'un gris obscur avec des anneaux très-noirs, interrompus par la raie dorsale; les intervalles qui les séparent sont plutôt blancs que gris. Le dessous des ailes est brmi avec la région abdominale des inférieures blanche. Décrit sur une espèce unique que nous avons reçue du nord du Brésil, de M. Lassaux (1). Ce naturaliste avait trouvé la chenille sur une espèce de Rutacées qui croît au bord des eaux. C'est la seule espèce à'Anceryx, à notre connaissance, dont les ailes inférieures ne soient ni d'un jaune d'ocre ni ferrugineuses. Abdomen sans anneaux noirs. Ailes inférieures ferrugi- neuses. 15. A. Œnotrus. Cramer, 301, C. — Grote, Proced. of Ent. Soc. of Philad. p. 77, pi. II, f,3. Il est à peu près de la taille à'Ello, mais ses ailes sont plus (1) Lassaux, élève du jardin des Plantes, était un naturaliste plein d'avenir qui a enrichi le Muséum d'Histoire naturelle de plusieurs animaux très-rares et les serres de plantes d'un haut intérêt. Victime, comme tant d'autres, de son zèle pour les sciences, la mort l'a enlevé il y a peu d'années dans la force de l'âge, à sa famille et à ses amis. Lépidoptères. Tome I. 9 130 EURYGLOTTIDES. fortement dentelées avec les échancrures grisâtres; les supé- rieures sont d'un brun noirâtre varié d'un peu de grisâtre avec quelques raies transversales plus obscures, fondues avec la teinte générale; elles ont, en oatre, vers l'angle anal, une espèce de tache grisâtre mal définie, imitant grossièrement une aile d'oi- seau comme dans Alope. Les ailes inférieures sont d'un roux ferrugineux avec une bor- dure noirâtre, de moyenne largeur, qui se prolonge un peu, sous forme de rayons, sur les nervures, quelquefois jusqu'au milieu du disque. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, marqué de deux lignes brunes, parallèles, qui se font sentir légèrement jus- qu'à l'extrémité de l'abdomen; celui-ci est gris avec les incisions d'un cendré blanchâtre, très-peu indiquées. Le dessous des ailes est brunâtre avec le disque des supérieures ferrugineux, et deux petites raies transversales ondulées, noi- râtres. Cayenne, Antilles, Brésil. — Plus rare qu.'Ello. Beske l'élevait de chenille sur le manioc. Coll. Bd. 16. A. Melangholiga. Grote, Procedings of Ent. Soc. of Philadelph. vol. V, p. 77, pi. II, f. 4. Il a tout à fait le port de ïOEnolrus, dont il est, en outre, très- voisin, mais ses ailes supérieures sont sensiblement plus étroites et plus pointues au sommet. Elles sont d'un brun obscur chez le mâle et un peu plus grisâtres dans la femelle; elles offrent, comme dans OEnotrus et espèces voisines, sur leur angle in- terne, une espèce de tache grisâtre en aile d'oiseau. Les ailes inférieures sont aussi d'un ferrugineux rougeâlre avec une bordure noirâtre, assez étroite, précédée par de courtes nervures noires un peu obsolètes. Le corselet est d'un brun noirâtre avec une raie blanchâtre sur les épaule ttes. L'abdomen est d'un gris brunâtre, marqué de deux lignes dorsales parallèles, bien distinctes, d'une couleur plus foncée. Le dessous des ailes ressemble beaucoup à celui à'OEnotrus, il est de même brunâtre avec le disque rougeâtre. Cette espèce paraît être assez commune à Haïti, elle se trouve aussi à Cuba et au Brésil. — Coll. Bd. ANGERYX. 131 17. A.. Janiph^. Boisd. Il est à peu près du port du Ch. Celerio. Ses ailes supérieures dentelées, sont allongées, un peu étroites, d'un brun noir avec des taches d'un gris roussâtre, dont deux petites, mal arrêtées et presque nulles sur la cote, une bien marquée et assez grande vers le sommet, et enfin, une autre un peu en forme d'aile d'oiseau, située vers l'angle anal, comme dans plusieurs autres espèces du même genre. Les ailes inférieures sont d'un roux ferrugineux avec une bor- dure brunâtre assez étroite, marquée à l'angle anal d'un petit espace cendré. Le corselet est brun, bordé latéralement de blanc. L'abdomen est gris avec deux lignes dorsales brunes, paral- lèles. Le dessous des ailes est ferrugineux sur le disque avec les contours brunâtres. La poitrine est blanche ainsi que le ventre, qui est marqué de huit petits points noirs. Décrit sur un individu mâle que nous avons reçu d'Haïti. Nous avons donné à cette espèce le nom de janiphœ, dans la supposition que sa chenille pouvait vivre sur le manioc, dont Humboldt et Bonpland on fait le genre Janipha. Coll. Bd. 18. A. Rh^bus. Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guatemala, p. 72. H est un peu plus petit que le Ch. Celerio, et un peu plus grand que Yobscura. Ses ailes supérieures simplement denticulées, sont d'un gris cendré, striées de brun, avec deux taches costales et une bande longitudinale d'un brun noir; cette bande commence un peu au-dessous du milieu et s'étend de la base à l'extrémité, où elle devient un peu rameuse. Les ailes inférieures sont d'un roux-ferrugineux vif, avec une petite bordure brune du côté de l'angle anal. Le corselet est brun, largement bordé par une bande blanche qui commence au-dessus des yeux. L'abdomen est d'an gris très-légèrement vineux, avec deux lignes dorsales, parallèles, brunes. 432 eurVglottides. Le dessous des ailes est ferrugineux sur le disque, et grisâtre à l'extrémité; la région abdominale des inférieures est blanche; le ventre estblanc, marqué de chaque côté de quatre petits pointsnoirs. Décrit sur des individus ex larva, que nous avons reçus du Mexique et de Honduras. C'est l'espèce la plus élégante du genre. Coll. Bd. 19. A. PiPERiS. Boisd. Sphinx Penœus? Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 360, IS. C'est peut-être cette espèce que Fabricius a décrite sur la col- lection du D'' Hunter ; nous sommes assez porté à le croire, mais en fussions-nous certain, que nous n'adopterions pas pour cela le nom de Penœus, appliqué antérieurement par Cramer, à un autre Sphingide du genre Zonilia. Il est à peu près de la taille d'un petit exemplaire d'Ello. Ses ailes supérieures assez fortement dentées, sont striées de brun sur un fond d'un cendré blanchâtre; elles ont, à partir du mi- lieu de la côte, une bande oblique noire, un peu irrégulière qui va se terminer à l'angle anal, puis en dehors, également sur la côte, une grosse tache du même noir. Les ailes inférieures sont d'un rouge ferrugineux avec une bordure brunâtre assez large, marquée vers l'angle anal d'un espace cendré. Le corselet est grisâtre, marqué de quelques lignes blanches longitudinales. L'abdomen est d'un gris vineux, avec les anneaux un peu plus foncés, et une double ligne dorsale brune. Le dessous des ailes est ferrugineux, avec les contours brunâtres; la région abdominale des inférieures est blanche. Brésil. — Rare. — Coll. Bd. Beske, qui a élevé cette espèce, nous a dit avoir trouvé sa chenille sur le poivre. Mais qu'entendait-il par ce mot : Pfeffer? était-ce véritablement une des nombreuses espèces du genre Piper ou bien un Capsicum ? 20. A. Obscura. Fab. Ent. Syst. III, p. I, p. 361, 17. — Sphinx Stheno, Hubn. Exot. Saml. Fabricius n'a connu que la femelle. 11 est un peu plus petit ANCERYX. 133 que notre Ch, Porcellus. Ses ailes supérieures sont d'un gris blanc comme dans la femelle à'EUo ; elles olTrent, principalement sur la côte, les traces de bandes transversales brunâtres, très- effacées. Dans le mâle, au contraire, qui est beaucoup moins blanchâtre, les bandes brunes sont très-accusées ; chez le mâle comme chez la femelle il y a un très-petit point noir vers le milieu de la côte. Les ailes inférieures sont d'un rouge un peu ferrugineux, sans bordure dans le mâle, avec une petite bordure brunâtre chez la femelle ; chez l'un et l'autre sexe on voit un petit espace cendré à l'angle anal. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est entièrement gris sans trace d'anneaux. Le dessous des quatre ailes est ferrugineux. Le ventre est blanc, et marqué, comme le dit Fabricius, de chaque côté de quatre petits points noirs. Ce petit Anceryx est très-commun aux Antilles. M. Hornbeck relevait en quantité à Saint-Thomas sur le Jatropha ma7iihoL Commun. Coll. Bd. Les figures de ce Sphingide dans l'ouvrage d'Hubner, sont d'une exactitude parfaite. 21. A. GUTTULALIS. Walker, Heterocera, VIII, p. 227. ~ H.-Schœff. Corresp. Blatt, p. 60. — Grote, Proced. of the Ent. Society of Phllad. p. 79. Nous ne connaissons qu'un seul exemplaire de cette espèce qui est à peu près de la taille de Yobscura. Ce petit Anceryx est gris en dessus et blanchâtre en des- sous. La tête et la partie antérieure du corselet sont marquées d'une ligne médiane brune, un peu obsolète. L'abdomen est d'une teinte très-légèrement lilacée, avec une ligne dorsale blanche, très-peu marquée. Les ailes supérieures offrent une ligne médiane, longitudinale, noirâtre, et plusieurs petites taches de la même couleur, assez peu indiquées. Les ailes inférieures sont brunes, avec la base légèrement fer- rugineuse. 1 34 EURVaLOTTIDES . Le dessous des ailes est d'un brun pâle; celui des inférieures est blanc à la base et le long du bord interne. La frange est blanche. Saint-Domingue. Walker. British muséum. — Cuba. Muséum Nation. 22. A. Pallida. Grote, Proced. of Ent. Societ. of Philad. vol. V, n" 1, p. 78, pi. I, f. 6. — il.? Suillus, Boisd. M. Nous ne sommes pas très-certain que cette espèce soit ici par- faitement à sa place, quoique nous l'ayons toujours mise d-ans notre genre Anceryx. Elle est à peu près de la taille de ïobscura {Stheno Hubn.). Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré uniforme, avec une strie longitudinale, obsolète, noirâtre, et quelques petites taches brunâtres très -peu indiquées à l'extrémité des nervures. Les ailes inférieures sont brunes, un peu plus obscures à l'ex- trémité, avec la région anale assez largement blanchâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un blanc cendré, avec l'apparence de deux raies dorsales un peu plus foncées. Le dessous des ailes supérieures est cendré ; celui des infé- rieures est presque entièrement blanc. Décrit sur un individu mâle que nous devons à l'obligeance de feu Sommer d'Altona, qui l'avait reçu de la Havane. Rare. — CoU. Bd. Nous lui trouvons de grands rapports avec le guttulalis, et ce n'est qu'avec doute que nous le décrivons comme une espèce propre. Genre PAGHYLIA. Boisd. - Ménétriés. — Sphinx auctorum. Chenilles : A peu près inconnues, sauf celle du ficus, qui est verte, striée transversalement de jaune, avec la tête et l'extrémité anale noires, ainsi que la corne du onzième seg- ment, qui est arquée de longueur moyenne. Insecte parfait : Antennes longues, un peu grêles, termi- nées par un crochet très-prononcé. Palpes couverts de poils PAGHYLIA. 135 serrés; leur second article bien distinct, fortement appliqué sur le front. Trompe au moins aussi longue que le corps. Yeux gros et saillants. Corselet très-robuste. Abdomen cy- lindrico-conique, terminé dans le mâle par un petit pinceau anal. Ailes larges sans dentelures ; les supérieures toujours un peu arquées à leur angle anal. Les Pachylia sont propres aux régions intertropicales de l'Amérique. 1. P. ROBUSTA. Oryba robusta, Walker, Heterocera, p. 197, 1. Ce Sph'ngide est l'un des plus beaux de la création. Il a 14 centimètres 1/2 d'envergure. Ses quatre ailes sont larges, sans dentelures, d'un vert olive; les supérieures ont sur leur milieu un grand espace trapézoïde d'un vert olive très-foncé, s'éten- dant de la côte au bord interne ; cet espace est limité, du côté de la base, par une raie droite d'un blanc-violàtre, et en dehors par une bande transversale de la même couleur, plus large du côté de la côte, et suivie elle-même d'une ligne noire trans- versale, très-peu ondulée; avant l'extrémité de l'aile, il y a une bande brune, arquée, dont la convexité est tournée en dedans, qui s'étend de l'angle apical à l'angle interne; le fond compris entre la concavité de cette bande et la frange est d'un gris-olive clair. Les ailes inférieures sont traversées par deux bandes noires, dont l'antérieure plus étroite et la postérieure sablée de gris- violâtre du côté de l'angle interne; la frange de la gouttière ab- dominale et celle de l'angle anal sont d'un jaune-orangé vif. Le corselet est d'un beau vert-olive, ainsi que l'abdomen; celui-ci est court, un peu obtus , marqué vers la base, sur cha- cun de ses côtés, de deux gros traits noirs longitudinaux, puis de deux taches d'un beau jaune, séparées par un trait noir trans- versal; outre cela, xm peu avant l'extrémité, sur l'antépénul- tième anneau, il existe une large ceinture d'un brun-marron foncé ; les côtés, près du ventre, sont d'un rouge minium avec une rangée de petits fascicules jaunes. Le dessous du corps et des ailes sont d'un rouge brique avec des raies transversales noires. Décrit sur un individu femelle ex larva que nous avons reçu 136 EURYGLOTTIDES. du Brésil. Nous nous rappelons en avoir vu un second exem- plaire dans la collection de M. Marchand, à Chartres, provenant, nous a-t-il dit, d'un achat qu'il avait fait chez M. Buquet. — Très-rare. Ce beau Sphingide, avec ses quatre ailes concolores, pourrait à la rigueur former, avec YAchetnenides, un sous-genre parti- culier. 2, P. ACHEMENIDES. Cramer, 22S, F. C. Nous n'avons jamais vu cette espèce; notre description est faite sur la figure qu'en a donnée Cramer. Il est de la taille des plus petits individus de ficus. Ses ailes supérieures ont le bord terminal un peu concave; elles sont brunes, couvertes de poils verdàtres, avec deux raies transver- sales noirâtres, droites, dont une entre la base et le milieu, et l'autre vers le bout de la cellule discoïdale; outre cela, l'extré- mité est largement noirâtre et nettement coupée, près de la frange, par une large bordure d'un brun roux, un peu en crois- sant. Les ailes inférieures sont de la couleur des supérieures avec un bout de bande noirâtre sur leur angle externe. Le corselet est tout à fait de la couleur des premières ailes. L'abdomen est raccourci, obtus, brunâtre, avec trois taches latérales d'un blanc-grisâtre, coupées transversalement de cha- que côté par deux bandes noires. Le dessous des ailes, selon Cramer, est d'un jaune-brunâtre, avec deux bandes transverses plus obscures et une teinte olivâtre vers leur bord extérieur. Surinam. 3. P. Ficus. Clerck, 40, f. 2. — Linné, Mus. lud. ulr. 353. — Cramer, 246, E, — Drury, Ins. II, 26, 1. — Fabr. etc. — Variété Crameri, Ménétr. Enum. corp. animaL Mus. Petr. Part. II, p. 133. — Ficus femelle, Cram. 394. Var. Il varie beaucoup pour la taille; il y a des individus de cer- taines provenances qui n'ont pas plus de 9 centimètres d'enver- gure, tandis que très-souvent, dans d'autres régions, ils attei- gnent jusqu'à 14 centimètres. PACHYLIA. 137 Le Ficus est très-commun, il fait partie des collections les plus modestes, et a été figuré et décrit par une foule d'auteurs. Ses ailes supérieures sont d'une teinte olivâtre tirant sur le jaunâtre, avec des lignes transversales ondulées noirâtres, plus ou moins distinctes, ou presque fondues dans la teinte générale; le stigmate est noir, à peine pupille de jaunâtre; l'extrémité de la côte, vers le sommet, est toujours marquée d'une tache pres- que ovalaire, ou triangulaire, blanchâtre, bien tranchée. Les ailes inférieures sont d'un jaune sale^ terreux, avec l'ex- trémité et une bande médiane noires; ce qui distingue surtout ce Sphingide de toutes les espèces connues, c'est une petite saillie de l'angle anal marquée, dans toutes les variétés, d'une petite tache d'un blanc de neige. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes supé- rieures; celui-ci offre quelquefois, sur le côté des premiers an- neaux, les traces de bandes transversales noirâtres. La chenille, dont nous n'avons vu aucun dessin, quoiqu'elle soit fort commune sur plusieurs espèces de figuiers, est, d'après Mérian,de couleur verte striée transversalement de jaune, avec la tête, le premier anneau et la partie anale noirs; la corne est courte et arquée. On rencontre souvent une variété de Ficus dont les deux sexes sont entièrement d'un brun-noirâtre sur le corps et sur les quatre ailes; mais cette variété conserve toujours sa tache blanchâtre au sommet des ailes supérieures et la petite tache blanche sur la pointe anale des inférieures. Cramer l'a figurée pi. 394, comme Ficus femelle; Hubner, dans son Catalogue, lui donne le nom de Syces et le place dans sou Coitus Enxjo à côté de Japix, de Pylas, tandis qu'il met le Ficus typique dans son Coitus Pholus avec Crantor etstrigilis !! Ménétriés en a fait, aussi sans raison, une espèce sous le nom de Chœrocampa Crameri, et M. Grote sous celui d'inoniata. Ce Sphingide est commun dans toute l'Amérique méridionale et aux Antilles. 11 varie beaucoup pour la couleur, chez les deux sexes. Beske, qui l'a élevé souvent au Brésil, a obtenu de la même chenille, tantôt des individus olivâtres et tantôt des indi- vidus noirs et quelquefois des exemplaires complètement inter- médiaires. 138 EURYGLOTTIDES. 4. P. TrISTIS. Boisd. Ménétriés, Catal. corp. anim. Mus. Petrop. Part. I, p. 91, 1510. Pachylia resumens, Walker, Heterocera, p, 190, 2. 11 est de la taille des plus petits individus de Ficus, dont il a le port. Ses ailes supérieures sont grisâtres avec quelques lignes brunâtres ondulées, plus ou moins bien marquées, et quelques ombres olivâtres dont une s'étend sous forme de bande oblique, du milieu de la côte à l'angle interne, près duquel on remar- que deux ou trois points noirs; le stigmate est très-petit et noir; outre cela, le bord terminal est un peu d'un gris-blanchâtre. Les ailes inférieures sont d'un gris-jaunâtre terreux avec une large bande médiane noire ainsi que la bordure , depuis l'angle externe jusqu'au milieu, où elle s'éteint bien avant l'angle anal. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est grisâtre avec les côtés légèrement rosés chez les exemplaires très-frais; les incisions des trois premiers anneaux sont noires, principalement sur les côtés. Dans les femelles, le dessin du dessus des ailes supérieures est moins accusé, et les incisions noires de l'abdomen sont moins bien accentuées sur le dos. Le dessous des ailes est d'un gris-roussâtre avec trois lignes obsolètes, transversales, noirâtres, très -fines et très-ondulées sur les inférieures; il y en a quatre sur les supérieures, dont la der- nière, très-anguleuse, est précédée en dedans d'une teinte un peu rougeâtre. La chenille, selon Beske, vit sur les Ficus. L'insecte parfait est très-commun au Brésil et à Cuba. 5. P. Inconspicua. Walker, Heterocera, p. 190, 3. Nous ne connaissons pas cette espèce, qui est à peu près de la taille du tristis. 11 est brun en dessus et testacé en dessous. L'abdomen est marqué de deux rangs de taches noires, et en plus, vers la base, de deux bandes interrompues de la même couleur. Les ailes supérieures offrent trois lignes obliques ondulées. ZONILIA. 139 noirâtres ; outra cela, la couleur du fond est un peu plus intense entre la troisième ligne et le bord extérieur. Les ailes inférieures sont un peu plus pâles que les supérieures avec deux raies d'un brun foncé, l'une sur le disque et l'autre sur le bord marginal; il y a encore entre ces deux raies une li- gne ondulée obscure. Jamaïque. — Collection de M. Saunders. — Walker. Genre ZONILIA. Boisd. — Walker. — Ménétrlés, — Moore. — Sphinx auctorum. Chenilles : Atténuées antérieurement, de couleur verte ou brune, pointillées , munies d'une corne sur le onzième anneau, et marquées de quelques traits obliques sur les côtés. Insecte parfait : Antennes de longueur moyenne, termi- nées par une petite pointe légèrement recourbée en cro- chet. Trompe de la longueur du corps. Palpes ascendants, couve*:'ts de petits poils fins, très-serrés, avec leur second article recourbé et collé sur le front. Abdomen pointu, le plus ordinairement fascié de noir et d'une couleur pâle. Ailes supérieures sans dentelures, à bord interne droit, gé- néralement marquées, au moins dans l'un des sexes, d'un stigmate double ou triple, d'un blanc d'argent, ou d'une bande transversale blanchâtre située au-delà du milieu. Les Zonilia sont propres au continent indien, aux îles de l'Afrique et à la côte de Guinée. Leur couleur est le vert- ohve foncé, le vert bronzé ou le marron. 1. Z. MORPHEUS. Sphinx idem. Cramer, 149, D. — Zonilia Morpheus, Walker, Hist. Lepid. Mus. Heter. VIII, p. 194. — Moore, Catal. of Lepid. of Ind. Comp. p. 269, 619. Sphinx Hespera, Fab. Ent. S. III, part. 1, 372. — Deilephila Morpheus, Boisd. Faun. de Madag. p. 75. Il est d'un tiers plus petit que le Ch. FApenor. Ses ailes supé- rieures sont d'un brun olivâtre plus ou moins foncé avec les 140 EURYGLOTTIDES. ondes transversales plus obscures ; elles ont, en outre, vers le bord terminal, une espèce de bande marginale, plus claire que le fond, élargie dans son milieu, pointue à ses deux extrémités, limitée en dedans par une ligne sinueuse obscure. Les ailes inférieures sont entièrement d'un brun roussâtre. Le corselet est de la même nuance que les ailes supérieures. L'abdomen est olivâtre sur le dos, d'un gris rosé sur les côtés avec chaque anneau marqué latéralement d'une bande noire transversale. Le dessous des ailes est brunâtre avec deux lignes parallèles plus obscures. Chez la femelle et quelquefois chez le mâle, on voit à l'extré- mité de la cellule discoïdale deux points inégaux d'un blanc ar- genté. La chenille, d'après un beau dessin exécuté au Bengale par le capitaine Shervill, est tantôt verte et tantôt brunâtre; elle est très-atténuée antérieurement, marquée de chaque côté d'une bande, commençant au milieu du corps, devenant bifide à sa partie postérieure pour se perdre à la base de la corne et dans les pattes anales ; outre cela, il y a quelques traits obliques sur les anneaux qui précèdent la bande blanchâtre. Elle vit très-communément sur des arbres qui portent au Ben- gale les noms de Kurounda et d'Epi-tree. La chrysalide est brune. Le Zonilia Morpheus est commun au Bengale, à Ceylan, sur la côte de Coromandel, etc. Goudot l'a aussi trouvé à Madagascar. 2. Z. Pendus. Cram. 88, D. — Hopffer, in Pelers Reise nacli. Mozambiq. ? tab. 27, f. H. Z. Penœus, Walker, Heter. 193, 2. Le mâle Sphinx funebris, Fab. Ent. Syst. III, part. I, p. 371. — La femelle Sphinx didyma, Fab. p. 371, 48. il est un peu plus grand que le Morpheus. Ses ailes sont moins arrondies au sommet. Les supérieures sont d'un brun-bronzé oli- vâtre, comme dans le Morpheus, mais les ombres brunes, quoique peu distinctes, sont disposées obliquement de dedans en dehors. Les ailes inférieures sont verdâtres avec l'extrémité noirâtre. Le corselet est de la même couleur que les ailes supérieures. ZONILIA.. 141 L'abdomen est olivâtre sur le dos, marqué de chaque côté de larges anneaux noirs séparés par des incisions blanches très- étroites. Le dessous des ailes est brunâtre avec des hgnes transversales plus obscures, dont la dernière va se terminer à l'angle apical des supérieures. Chez la femelle dont le dessin est beaucoup plus marqué, il y a deux ou trois petits points blancs argentés à l'extrémité de la cellule discoïdale. Nous avons reçu mâle et femelle de M. Westermann, de Co- penhague, qui nous les a envoyés comme les véritables funebris et didyyna typiques de Fabricius. Ils viennent tous les deux de la côte de Guinée, quoique Fabricius donne l'Amérique pour patrie à son didyma. Nous avons vu deux exemplaires pris aux environs de Port-Natal. La figure donnée par Cramer est exagérée; celle de la plan- che 27, dans le voyage de Peters, est faite d'après un individu qui avait perdu un peu sa couleur olivâtre. Il ne nous est pas bien démontré d'ailleurs, qu'elle appartienne au Penœus. Nous la rapporterions plus volontiers au tridyma. 3. Z. Tridyma. Van der Hoeven, Beschijving neeuwe Lepid. pi. 3, f. 2. Cette belle espèce est de la taille d'OEnopion. Ses ailes supé- rieures sont panachées de brun, de gris et de rougeàtre; la base est rougeâtre, séparée de la partie brune qui occupe le miUeu de la surface, par une raie transversale blanchâtre, fortement anguleuse, doublée de noir; au-delà de l'espace brun, il y aune double ligne noire, fine, ondulée, précédée sur la côte et au bord interne d'un espace grisâtre; cette double ligne est suivie d'une bande rougeâtre interrompue, puis vient une raie noire sinueuse qui va du sommet à l'angle interne, et enfin le bord marginal qui est largement noirâtre, et marqué entre les nervures de quelques taches rougeâtres, cunéiformes, obsolètes; outre cela, on voit vers l'extrémité de la cellule discoïdale trois petites ta- ches d'un blanc argentin disposées en triangle, surmontées sur la côte d'un espace d'un gris blanchâtre. Les ailes inférieures sont d'un brun-clair, un peu olivâtre avec l'extrémité noire. 142 EURYGLOTTIDES. Le corselet est olivâtre avec les épaulettes un peu bordées de noir. L'abdomen est olivâtre en dessus, avec des anneaux larges, d'un noir profond et les incisions blanches, étroites, principale- ment sur le dos. Le dessous des ailes est brun avec trois petites ligues noirâ- tres, parallèles, anguleuses. Décrit sur un individu ex larva que M. Westermann avait reçu de la côte de Guinée et dont nous sommes redevable à sa générosité. La ligure que M. Van der Hoeven a donnée de ce Zonilia ne laisse rien à désirer. Très-rare. — Coll. Bd. 4. Z. COMMA. Hopffer, in Peters Reise nach. Mozamb. pi. 27, 12. 11 a environ 7 centimètres et demi. Ses ailes supérieures al- longées comme dans le tridyma sont d'un vert-olivâtre pâle avec cinq ou six lignes transversales, ondulées de couleur brune, et une tache d'un blanc d'argent en forme de virgule renversée à l'extrémité de la cellule discoïdale ; le bord terminal est gri- sâtre, et cette teinte est séparée de la couleur générale par une bande brune ; outre cela, il part de la côte, en dehors de la tache argentée, une autre bande oblique brune, mal définie, qui vient se réunir à la précédente. Les ailes inférieures sont verdâtres avec l'extrémité noirâtre principalement vers l'angle apical. La tête et le corselet sont d'un vert olivâtre. L'abdomen est d'un grisâtre un peu rosé sur le dos; il est, en outre, marqué entre chaque articulation, d'une tache noire trans- versale un peu liserée de blanchâtre. Le dessous des ailes est d'un gris verdâtre avec deux lignes brunes transversales. Décrit sur un individu mâle que nous avons reçu de Natal. Nous ne savons pas si la femelle a une tache argentée comme chez le mâle ou si elle en est dépourvue, comme cela a heu or- dinairement dans la femelle de Penœus. ZONILIA. 143 5. Z. Vau. Walker, Heterocera, p. 197, 11. Il est d'un vert olivâtre en dessus et roussâtre en dessous. Le corselet a les côtés d'un gris cendré. L'abdomen est gris, avec des bandes noires interrompues. Les ailes supérieures ont la base, une tache costale et le bord extérieur nuancés de violâtre ; elles sont, en outre, marquées sur le disque, d'une tache d'argent en forme de V. Les ailes inférieures ont la base violâtre. Le dessous des ailes est ferrugineux. Décrit par M. Walker au British Muséum, sur un individu dont la patrie est inconnue. 6. Z. Subvaria. Walker, Heterocera, p. 196, 9. — Zonilia Antipoda, Boisd. M. Il a tout à fait le port et la taille du Morpheus. Ses ailes supé- rieures sont d'un gris- jaunâtre, traversées par des lignes gémi- nées, ondulées, parallèles, noirâtres; elles ont, à l'extrémité de la cellule, deux petites taches d'un blanc argentin, dont la supé- rieure ponctiforme, est quelquefois réunie avec celle qui est au- dessous; leur extrémité est brune, et cette partie obscure est sé- parée de la couleur du fond par une espèce de raie sinuée. Les ailes inférieures sont entièrement d'un rouge-ferrugineux. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures , mais un peu plus olivâtre. L'abdomen est d'une teinte olivâtre avec les anneaux fasciés latéralement de noir. Le dessous des ailes est grisâtre avec le disque des supérieures ferrugineux ; elles sont traversées par deux lignes noirâtres un peu ondulées. Il se trouve à la Nouvelle-Hollande. Les deux exemplaires de notre collection viennent de Swan-River. — Rare. 7. Z. Metapyrrha. Walker, Heterocera, p. 196, 10. Il a tout à fait le port du subvaria. Ses ailes supérieures, un 144 EURYGLOTTIDES. peu bronzées, sont traversées par des lignes noirâtres, obliques et ondulées; outre cela, elles ont la côte d'un brun tanné, et l'extrémité de la cellule discoïdale marquée d'une petite tache blanche. Les ailes inférieures sont d'un rouge-ferrugineux comme dans l'espèce précédente. Le corselet est d'un brun-verdàtre, marqué de deux lignes blanches. L'abdomen est d'un brun-roussâtre avec les anneaux fasciés latéralement de noir. Le dessous des ailes est d'un brun-grisâtre traversée par deux lignes obscures; la poitrine et les palpes sont blancs. Nous ne savons pas au juste de quel point de la Nouvelle- Hollande vient l'unique individu que nous possédons. 8. Z.? BUBASTUS. Cramer, li9, E. — Cai/JowmaBMbasfMS, Walker,Heterocera, p. 112,6. Encore une espèce que nous n'avons jamais vue en nature. Elle est un peu plus grande que le Morpheus, dont elle diffère au premier coup-d'œil, par ses ailes supérieures un peu tronquées au sommet et sinuées sur leur bord terminal. Leur couleur est le brun-olivâtre, plus obscur au milieu, avec des bandes trans- verses d'un vert-olive pâle ; sur l'espace brun du milieu, il y a, vers l'extrémité de la cellule discoïdale, deux points d'un blanc- argentin ; la base de l'aile offre une tache semi-lunaire bordée, en dehors, par une petite ligne verte et marquée d'un point jaune. Les ailes irrférieures sont verdàtres avec une bande transversale et l'extrémité d'un noir foncé. Le corselet est verdâtre. L'abdomen est également verdâtre, marqué seulement de quatre taches noires sur les derniers anneaux. De la côte de Coromandel, selon Cramer. Est-il bien des Indes orientales? 9. Z. FuMOSA. Boisd. Walker, Heterocera, p. 193, 3. A peine de la taille d'un Ch. Porcellus, il est entièrement d'un ZONILIA. 148 brun olive ; ses ailes supérieures offrent quelques ondes un peu plus obscures, un peu obliques de dehors en dedans; elles ont pour caractère essentiel, \e sommet échancré; cette échancrure est précédée d'un petit espace grisâtre marqué de deux petites lignes noires parallèies. Les ailes inférieures ont l'exlrémité plus noire que la base- Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est jaunâtre, sans anneaux noirs; les incisions sont légèrement blanches sur les côtés. Le dessous des ailes est jaunâtre avec le disque des supérieu- res noir. Décrit sur un individu unique, que nous avons reçu de la côte de Guinée. Le British Muséum possède un exemplaire pris au Congo. 10. Z. ACUTA. Walker, Heterocera, p. 195, 7. 11 est un peu plus petit que le Morpheus, et d'une couleur fer- rugineuse en dessus. Les ailes supérieures de couleur sombre du côté de la base, sont un peu glauques vers l'extrémité terminale; elles sont, en outre, traversées par quelques lignes noires, maculaires. Les ailes inférieures sont brunes avec la trace d'une bande roussâtre. Le corselet est marqué d'une ligne blanche sur chaque épau- lette. L'abdomen offre deux rangs de taches dorsales noires; il est plus pâle sur les côtés avec une rangée latérale de traits noirs. Le dessous des palpes et la poitrine sont blanchâtres. Hindostan. — Coll. de M. Saunders. — Walker. Nous n'avons jamais vu cette espèce. H. Z. Chiron. Cramer, 137, E. — Walker, Heter. p. 196, 8. Nous n'avons jamais vu cette espèce, que quelques auteurs rapportent, avec doute, au Morpheus comme variété. Ses ailes supérieures sont d'un brun-olivâtre obscur avec quelques bandes transverses plus foncées; leur base est jaunâtre. Lépidoptères. Tome I. lO 146 EURYGLOTTIDES. Les ailes inférieures sont d'un brun-noir. Le corselet est jaunâtre. L'abdomen est également jaunâtre en dessus avec des an- neaux noirs bien prononcés sur les cotés, très-étroits sur le dos. Côte de Coromandel. Décrit d'après Cramer. Si la figure de cet iconographe est exacte, comme nous le supposons, ce Zonilia doit constituer une espèce à part. 12. Z. Argentifera. Walker, Heterocera, p. 194, 4. Il a le port et la taiile du Rhadama. Ses ailes supérieures sont d'un vert-olive avec deux bandes transverses légèrement argen- tées, convergentes; entre ces deux bandes elles sont, en outre, marquées vers l'extrémité de la cellule discoïdale, d'une tache lancéolée d'un blanc-d'argeut brillant. Les ailes inférieures sont d'un vert olivâtre avec une bordure noirâtre. Le corselet est d'un vert olivâtre avec une ligne blanchâtre sur chaque épaulette. L'abdomen est marqué de bandes blanches dilatées sur les côtés et séparées par des taches noires carrées. Le dessous du corps est d'un blanc sale. Port-Natal. — Collection de M. Saunders. Walker. 13. Z. Rhadama. Boisd. Il a le port et la taille de VOEnopion; ses ailes supérieures sont d'un vert-olivâtre obscur; elles ont, au-delà du miUeu, une bande droite régulière, comme chez OEnopion, mais d'un blanc- verdâtre sale; cette bande est précédée, vers l'extrémité de la cellule discoïdale, de trois points d'un blanc argentin, disposés obliquement, et dont celui du milieu est plus gros que les deux., autres; cette même bande est suivie, vers l'angle interne et le sommet, d'une éclaircie de sa couleur; on voit encore, à certain jour, près de la base, la trace d'une bande d'un gris-verdâtre, un peu oblique. Les ailes inférieures sont d'un vert olivâtre avec l'extrémité noire, comme chez OEnopion et tridyma. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. ZONILIÀ. 147 L'abdomen est olivâtre en dessus avec des anneaux d'un noir profond et des incisions blanches, très-rétrécies sur le dos oil elles s'éteignent en partie. Le dessous des ailes est brun avec tout le disque des inférieu- res d'un gris-jaunâtre. Madagascar. Décrit d'après un individu unique qui nous a été offert par feu Marchai (1). 14. Z. Malgassica/ Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 76, f. 2. Il est d'un tant soit peu plus petit qn' OEnopion. Ses ailes supé- rieures sont d'un vert-olivâtre avec deux bandes transverses d'un gris-blanchâtre, dont la première, entre la base et le milieu, est. un peu courbe, sinuée et interrompue par une raie courte, obli- que, venant de la côte ; la seconde bande, qui est entre le milieu et l'extrémité, est droite, régulière, un peu élargie au sommet; elle est suivie, en dehors, d'une ligne noire dentée en scie. Les ailes inférieures sont grisâtres avec la bordure noire et l'empreinte d'une bande transverse noirâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est grisâtre sur le dos avec des taches latérales noires, séparées par des articulations blanches. Le dessous des ailes est brun avec le disque des inférieures un peu roussâtre. Nous devons ce Zonilia à feu le D"^ Coquerel, qui l'a trouvée à Nossi-Bé, près de Madagascar. 15. Z. Fo. Boisd. Walker, Heterocera, p. 19o, 6. II est un peu plus petit que le Morpheus, et il a presque le port du Sphinx hylœus. Ses ailes supérieures, dont la frange est (1) Marchai (Romarin) était un excellent observateur qui a résidé pendant quinze années à l'île Maurice. Il s'est occupé plus spéciale- ment des Lépidoptères que des autres ordres. La science entomolo- gique est redevable à cet ami regretté, de la découverte de plusieurs espèces nouvelles qui avaient échappé aux recherches de M, Des- jardins. 148 EURYGLOTTIDES. entrecoupée de brun et de blanchâtre, sont d'une teinte olivâtre tirant un peu sur le jaunâtre, avec des raies transversales ondu- lées d'un brun-noirâtre; le stigmate est assez prononcé, d'un blanc-jaunâtre. Les ailes inférieures sont d'un brun-noirâtre avec la base moins foncée et la frange jaunâtre. Le corselet est un peu plus olivâtre que les ailes supérieures. L'abdomen est olivâtre avec des anneaux noirs, bien prononcés sur les côtés, mais peu indiqués sur le dos. Décrit au British Muséum, sur un individu unique venant des Indes orientales. 16. Z. Zebu. Boisd. Pachylia œquivalens ? Wa.\\i.er, Heterocera, p. 191, 3. Il est à peu près de la taille de VOEnopion. Ses ailes supérieures sont d'un brun-olivâtre avec des raies irrégulières transversales, mal écrites, un peu brunâtres; elles ont, en outre, comme ca- ractère essentiel, une bande étroite brune, parfaitement régu- lière, s'étendant obliquement du milieu de la côte à l'angle in- terne. Les ailes inférieures sont d'un brun-noirâtre. Le corselet est de la couleur des ailes ainsi que l'abdomen. Le dessous des ailes est d'un gris-brunâtre avec des raies trans- versales plus obscures. Décrit au British Muséum sur un individu unique que ce ri- che établissement avait reçu de Sierra Leone. Nous croyons que le Pachylia œquivalens de M. Walker est la même espèce que le Zonilia Zebu, que nous avons décrit au British Muséum. Probablement que l'étiquette a été égarée, car il est à remarquer que ce savant entomologue a conservé tous les noms que nous avions donnés aux sphingides du British Mu- séum. 17. Z. Ardenia. Lewin, Prodrom. Ent. pi. 2. — Cizara Ardeniœ, Walker, Heterocera, p. 120, 1. Il est un peu plus petit que le Morpheus. Ses ailes supérieures sont d'un brun olive avec la côte, le bord externe et le bord in- terne entourés par une ligne d'un blanc un peu lavé de rougeâ- tre ; outre cela, elles ont, un peu au-delà du milieu, une bande- ZONILIA. 149 lette transversale blanche, droite, très-régulière, transparente à son sommet, se réunissant à la ligne blanche de la côte et à celle du bord interne; elles ont encore à la base, près l'origine de la côte, une petite tache d'un blanc rosé marquée d'un point noir. Les ailes inférieures sont noires avec la gouttière abdominale et une liture anale d'un blanc-rougeàtre. Le corselet est d'un brun-olivâtre avec les épaulettes largement bordées de blanc rosé sur chacun de leurs deux côtés. L'abdomen est olivâtre en dessus, un peu blanchâtre à sa base sur les côtés; les derniers anneaux sont plus pâles. Le dessous des ailes est roussâtre avec des lignes transversales dentées en scie. La chenille , d'après la figure qu'en a donnée Lewin, a tout à fait la forme de celle de Morpheus. Elle est verdâtre sur le dos, pointillée de blanc; son ventre est ferrugineux, et cette couleur est séparée de celle du dos par une raie longitudinale blanche qui ne va pas jusqu'à la corne; celle-ci est un peu arquée, fer- rugineuse en dessous, verdâtre et pointillée de blanc en dessus; outre cela, il y a de chaque côté, seulement au-dessus des quatre premières paires de pattes membraneuses, des bandes obliques blanches. Cette chenille vit aux bords des torrents, dans les fo- rêts, sur le Grevillea sericea. La chrysalide est d'un brun obscur. Nous avons reçu cette curieuse espèce de M. Laglaize, artiste de premier ordre, qui l'a trouvée aux environs de Sydney, où il était alors en représentation extraordinaire. Rare. — Coll. Bd. 18. Z. Œnopion. Hubn. Exot. Saml. — Deileiphila Œnopion, Bolsd. Faun. de Mad. p. 75. — Philampelus Œnopion, Walker, Hete,rocera, p. 182, 14. 11 est un peu plus petit qu'un Sphinx ligustri. Ses ailes^upé- rieures sont d'un brun-marron avec deux bandes blanches trans- versales, parfaitement droites et régulières, dont une près de la base et l'autre un peu au-delà du milieu; sur le côté externe de cette dernière, la couleur du fond forme un sinus qui limite un espace d'un brun-grisâtre luisant, s'étendant jusqu'à la frange. Les ailes inférieures sont olivâtres avec l'extrémité d'un brun- noir. 150 EURYQLOTTIDES. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est olivâtre, marqué latéralement d'une tache noire sur chaque anneau. Le dessous des ailes est brun. Il se trouve à Madagascar, aux îles Maurice et Bourbon et à Natal. Coll. Bd. Genre MADORYX. Boisd. — Sphinx auctorum. Caliomrna, Walker. Chenilles : Encore peu connues. Celles sur lesquelles nous avons quelques renseignements ont certains rapports avec celles des Philampelus ; elles sont cylindriques ou un peu aplaties ; leur tête est petite, un peu rétractile sous le premier anneau ; elles n'ont pas de cornes, au moins dans Tâge adulte, mais le onzième anneau est un peu relevé en bosse. Elles vivent sur les vignes, les plantes de la famille des Onagraires et quelquefois sur les figuiers. Quand elles sont arrivées à leur croissance, elles ne descendent pas en terre pour se chrysalider, elles filent, entre les feuilles ou dans les gerçures des écorces, une coque légère comme certaines espèces de Bombicites (Chavannes). Chrysalides : Coniques, terminées par une pointe peu prononcée. Insecte parfait : Antennes assez longues, grêles, termi- nées par un crochet assez prononcé. Trompe aussi longue que le corps. Palpes un peu divergents, ayant le second article bien distinct, dilaté et collé sur le front. Yeux de grandeur moyenne. Corselet robuste. Abdomen cylindri- que, obtus, terminé, chez les mâles, par une petite brosse ou par un pinceau de poils. Ailes supérieures échancrées et dentées, marquées sur le disque d'une ou de deux petites taches d'un blanc argentin. Les Madoryx sont propres aux régions équinoxiales de l'Amérique. Nous ne connaissons encore qu'un petit nombre d'espèces. MADORYX. 151 1. M. OiCLUS. Cramer, 216, C. Il est à peu près de la taille du Zonilia Morpheus. Ses ailes supérieures sont sinuées et échancrées avec le sommet prolongé, obtus et falçué ; le fond de leur couleur est brun, avec des raies transverses noirâtres, courbes, sinuées, dont les intervalles sont occupés par du gris blanchâtre; la partie qui avoisine le bord terminal est variée de cendré et d'un peu de noirâtre, avec une ligne oblique, brune qui va du sommet au bord interne; cette raie est suivie d'une ligne noire, courte, flexueuse qui ne descend pas jusqu'au milieu; sur la pointe apicale, il y a une petite lu- nule noire; outre cela, le stigmate est d'un blanc argenté sur- monté d'un point semblable; on voit encore à la base, tout près de l'origine de la côte, un très-petit point argenté. Les ailes inférieures sont d'un brun-noir avec une bande trans- verse cendrée. Le corselet est d'un gris cendré, marqué de deux points très- noirs à la base des épaulettes. L'abdomen est gris avec les anneaux bruns; il est, en outre, marqué à sa base, de deux taches très-noires. Le dessous des ailes est d'un brun cendré avec deux petites lignes noirâtres dentées en scie, et un petit point blanc sur le disque des supérieures. Le ventre est ferrugineux avec deux rangées de petits points blancs. Il se trouve à Cayenne et à Surinam. Selon Année, il vivrait sur une vigne sauvage. Coll. Bd. Mlle de Merian a donné, pi. 39, la figure grossière d'un Ma- doryx qui nous paraît appartenir à un grand exemplaire femelle d'Oiclus. Elle représente la chenille sur une plante de la famille des Onagraires du genre Jussiœa. 2. M. Lyncus. Boisd. Il a tout à fait le port et la taille de VOiclus. La dentelure des ailes est semblable. Les supérieures sont d'un vert-olivâtre pâle avec quelques lignes transversales, plus obscures, à peine visi- bles ; elles ont sur la côte, tout près de la base, une tache d'un 152 EURYGLOTTIDES. vert-olive foncé, marquée d'un petit point blanc argentin et cir- conscrite en partie, par une petite ligne blanchâtre; le disque offre une tache argentée, surmontée d'un point de la même couleur; leur angle interne est marqué de deux petits points noirs. Les ailes inférieures sont d'un gris-blanchâtre sale avec une grosse tache médiane noire, ainsi qu'une bande marginale sur leur angle externe. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, marqué à sa base de deux points noirs. L'abdomen est grisâtre avec le dos un peu roussâtre, et une bande latérale noire sur chaque anneau. Le dessous des ailes est d'un blanc brunâtre avec une raie transversale, brune, très-obsolète, et un petit point blanc sur le disque des supérieures. Le ventre est d'un gris jaunâtre. Cette belle espèce a été élevée à Cayenne par le capitaine Catherneau, qui l'a envoyée à son ami le général Feisthamel. Elle fait aujourd'hui partie de notre collection. Nous n'en connaissons pas d'autre exemplaire. 3. M. Pluto. Cramer, 216, E. — Linné, Mus. Lesk. 93, 184. — Calliomma PlutOy Walk. Heter. p. 111, 3. 11 est à peu près de la taille d'un liyieata. Ses ailes supérieures sont dentées et échancrées avec le sommet un peu falqué ; elles sont brunes avec des raies noirâtres, transverses, un peu fondues avec la teinte générale; sur le quart antérieur de la côte, elles ont une raie bien marquée d'un blanc un peu cendré, qui se courbe en demi-cercle pour gagner le milieu basilaire ; l'espace compris entre cette bande et le corselet est marqué de deux pe- tits traits jaunes; avant le bord terminal, on voit une ligne ful- gurale noire, commençant au-dessous d'un trait transverse, blanc, perpendiculaire, pour aller se perdre le long du bord interne; cette raie fulgurale est environnée de cendré-blanchâtre; il y a, en outre, sur le disque deux petites taches argentées dont la supérieure est un peu plus petite; le sommet est largement d'un gris cendré ; dans les exemplaires bien frais, on remarque en- core entre le bord terminal et la raie fulgurale deux points blancs pupilles de noir. Les ailes inférieures sont d'un brun clair avec une grosse tache MADORYX. 153 noire vers le milieu de la gouttière abdominale; le bord ter- minal est largement noir avec toute la région anale d'un gris cendré, marquée d'une tache brune. Le corselet est brun avec les épaulettes cendrées. L'abdomen est gris; il offre à sa base quatre taches noires un peu transversales et à l'extrémité quatre taches d'un brun-mar- ron. Le dessous des ailes est brunâtre pointillé de noir. Le ventre est ferrugineux ponctué de blanc. Cayenne, Surinam. M. Chavannes l'a élevé de chenille au Brésil. Coll. Bd. — Rare. 4. M. Faunus. Boisd. Il a un peu le port de Pluio, mais ses ailes supérieures sont moins échancrées et comme un peu tronquées au sommet; elles sont d'un gris cendré avec le disque et le sommet un peu rous- sâtres ; leur base offre, sous la côte, une tache brune luarquée d'un très-petit point d'un jaune doré ; les lignes transversales sont très-obsolètes, visibles seulement vers le bord interne; de la tache roussâtre triangulaire du sonunet, descend obliquement vers l'angle interne, une ligne droite, d'un brun rougeâtre; la partie comprise entre cette ligne et la frange est grisâtre avec une petite tache brune près de l'angle anal. Outre cela, il y a comme dans Pluto, au-dessous du milieu de la côte, une petite tache d'un blanc un peu doré, surmontée d'un point de la môme couleur. Les ailes inférieures échancrées à l'angle anal, sont d'un gris rougeâtre, avec une tache médiane noirâtre et une bande mar- ginale de la même couleur, précédée d'une petite ligne trans- versale également noirâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, marqué à sa base de deux petites taches ferrugineuses. L'abdomen est grisâtre avec deux des derniers anneaux mar- qués chacun de deux petites taches ferrugineuses. Le dessous des ailes est d'un gris rougeâtre avec trois petites lignes transversales, dentées en scie, peu indiquées; celui des supérieures offre comme dans Plulo un point discoïdal blanc. Le ventre est un peu ferrugineux. i 54 EURYGLOTTIDES . Décrit sur un individu unique pris à Cayenne par feu le sa- vant entomologiste Lacordaire (1) de très-regrettable mémoire. Très-rare. — Coll. Bd. 5. M. Triptolemus. Cramer, 216, F. — Caliomma Triptolemus, Walker, Heterocera, p. 111,4. Il a le port et la taille de Pluto; ses ailes sont échancrées et dentées, mais non falquées au sommet. Elles sont nuancées de gris et de brun avec quelques petites lignes ondulées, noirâtres; elles ont, près de la base, une petite ligne transverse blanche, ne dépassant pas le milieu, précédée du côté du corselet d'un arc noir; sur la partie la plus rembrunie du milieu, il y a une tache d'un blanc argentin, en forme d'Y couché, et vers le bord terminal une ligne angulaire noire, se liant, près du sommet, à un trait noir un peu oblique; outre cela le bord interne est liseré de blanc. Les ailes inférieures sont noires, marquées au-delà du milieu d'une bande grisâtre ; la bordure est d'un brun grisâtre, qui de- vient tout à fait cendré en approchant de l'angle anal. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les épaulettes brunes, liserées de blanc en dessus; il offre aussi une raie médiane brune, et deux taches de la même couleur à sa base. (1) Théodore Lacordaire, professeur d'anatomie comparée à l'uni- versité de Liège et doyen de la faculté des sciences, s'était occupé dès sa jeunesse de différentes branches de l'entomologie, soit pendant ses voyages dans l'Amérique du Sud, soit en France; mais sentant qu'à notre époque il était impossible à un seul homme d'embrasser à la fois l'étude de tous les ordres, il finit par consacrer ses heures de loisir, spécialement à celle des Coléoptères. C'est alors qu'il entreprit ce travail gigantesque, ce Gênera, qu'à force de persévérance il était à peu près arrivé à mener à bonne fin. Cet ouvrage hors ligne, publié dans la Collection des Suites à Buffon, était sur le point d'être achevé, lorsque, le 18 juillet 1870, il fut enlevé à sa famille, à ses nombreux amis, à ses collègues et aux sciences naturelles par une affection incu- rable. Sa mort est un deuil pour les savants de tous les pays, mais principalement pour moi qui, depuis quarante années, étais lié avec lui de la plus étroite amitié. C'était mon aller ego. Bd. MADORYX. 185 L'abdomen est grisâtre, avec les trois premiers anneaux noirs, séparés par des incisions d'un jaune citron. 11 y a aussi sur le dos une bande longitudinale grise; les derniers anneaux sont en outre marqués de chaque côté de la bande dorsale, d'une petite tache noire allongée. Le dessous des ailes est brun, avec un petit point discoïdal blanc, et deux raies communes, brunâtres ; leur extrémité offre une bande briquetée, irrégulière, bordée de grisâtre, près de la frange. Le ventre est ferrugineux avec deux rangées de petits points blancs comme dans Pluto. Nous possédons une variété femelle dont l'abdomen n'a nulle- ment les incisions jaunes, mais qui a sur le milieu du dos deux bandes blanches transversales. Cette belle espèce a été élevée de chenille au Brésil par M. Chavannes ; nous l'avons aussi reçue de Cayenne. Rare. — Coll. Bd. 6. M. Deborrei. Cette magnifique espèce est d'un tiers plus grande que le Triptolemus. Ses ailes supérieures sinuées et non dentées sont d'un cendré-obscur satiné ; elles sont traversées obliquement du tiers antérieur de leur bord interne, presque jusqu'à la côte, par une large bande d'un brun noir, précédée sur la côte, non loin du sommet, par une tache triangulaire de la même couleur; la bande oblique est marquée vers l'extrémité de la cellule dis- coïdale d'un gros trait allongé d'un blanc d'argent, surmonté de deux points également argentés, dont l'un est excessivement petit et peu indiqué; outre cela, on voit à la base de l'aile, une tache brune, arrondie en dehors, ne descendant pas jusqu'au bord in- terne, et sur la moitié inférieure du bord terminal, une espèce de bande marginale brune assez large. Les ailes inférieures sont dentées d'un gris cendré, avec la base et la moitié extérieure du bord terminal d'un brun noir. La tète est grise ainsi que le corselet, avec une raie médiane, brune, qui se termine en arrière en forme d'Y. L'abdomen est d'un gris un peu violâtre avec un cercle brun sur l'avant-dernier segment, interrompu sur le dos. Le dessous des ailes est d'un brun tanué, avec une petite tache blanche sur le disque des supérieures. 156 EURYGLOTTIDES. Décrit sur un individu femelle ex larva, élevé au Brésil par Beske. — Mus. de Bruxelles. Nous avons dédié cette espèce à M. Deborre, l'un des conser- vateurs du musée royal de Bruxelles, et secrétaire de la Société entomologique de Belgique. 7. M. Pan. Cramer, 216, D. Nous ne connaissons cette espèce que par la figure qu'en a donné Craraer. Elle est à peu près de la taille de notre porcellus. Ses ailes sont découpées comme dans Plulo; le fond de leur cou- leur est brunâtre, avec de petites lignes transverses noirâtres, et quelques taches grisâtres mal arrêtées sur la côte; près de leur base on voit deux petites raies d'un cendré bleuâtre; il y a aussi au milieu du bord terminal un assez grand espace marginal de cette dernière couleur, traversé par deux petites lignes noires; outre cela, il existe sur le disque dans la partie la moins rem- brunie de l'aile, au lieu du stigmate, un gros point d'un blanc d'argent, et sur le bord interne près de la base une tache oblongue d'un jaune d'ocre foncé. Les ailes inférieures sont fauves dans leur moitié antérieure, d'un noir brunâtre dans la moitié postérieure avec la frange jaunâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec les épau- lettes liserées de noir en dessus. L'abdomen est d'un gris-brunâtre obscur, avec six petites taches noires disposées deux par deux sur les anneaux du milieu. Le dessous des ailes est d'un brun rougeâtre, avec deux lignes communes ondulées, noirâtres. Le ventre est rougeâtre. Décrit d'après Cramer qui le dit de Surinam. 8. M. PSEUDOTHYREUS. Hemerophanes Pseudothyreus, Grote, Proced. of the Eat. Soc. of Phi- lad, vol. 3, n» 1, p. 46, pi. 1, Qg. 1. Nous croyons avoir aperçu cette espèce à l'exposition de M. Gundlach, en 18G7; malheureusement nous n'avons pas eu l'occa- sion de l'examiner en détail; en conséquence, nous ne garantis- sons pas qu'elle appartienne véritablement à notre genre Madoryx. Au premier coup d'oeil, elle a un certain rapport avec les Sphinx MADORYX. 157 du groupe de Lugubris, mais comme il n'y a pas de carène sur le corselet et que d'ailleurs, selon M. Grote, le mâle est dépourvu de la brosse en éventail, il ne faut pas songer à la placer dans le même genre. Notre description est extraite du mémoire de M. Grote. Il est à peu près de la taille du Sphinx lugubris dont il a la den- telure anguleuse. Ses ailes supérieures sont d'un brun pâle, tra- versées par plusieurs raies ondulées, noirâtres, dont trois entre le milieu et la base, et une quatrième très-anguleuse près de l'ex- trémité du bord terminal; outre cela, il y a au-dessous de la côte, sur un espace rembruni, deux taches blanches dont l'inférieure plus grande ressemble un peu à une L renversée, et dont la supé- rieure plus petite' est oblongue ovalaire; on voit encore, à partir du sommet, sur le bord marginal quelques traits noirs. Les ailes inférieures sont brunâtres traversées par une bande médiane noire, derrière laquelle le fond est plus pâle et marqué d'une fine ligne ondulée, noirâtre; le bord marginal est égale- ment noirâtre. Le corselet est brun, avec une ligne noire sur la tète et le col- lier, et de petits traits de la même couleur sur les épaulettes. L'abdomen est un peu plus obscur que le corselet, avec deux taches latérales noires près de sa base. Le dessous des ailes est plus pâle que la face opposée, traversé par une ligne noirâtre ondulée. Il se trouve à Cuba, et fait partie du muséum de Philadelphie. Nous croyons que cette espèce est bien la même que le Cal- liomma? Oiclus, mentionné par le savant M. Herrich-ScliaelTer, Corresp. Blatt. p. S7, Si le mâle, ainsi que le dit M. Grote, est dépourvu de pinceau anal, ce sphingide serait mal placé avec les autres Madoryx; miais il faut tenir compte que ce pinceau terminal est quelquefois assez caduque : nous avons vu des Triptolemus mâles chez lesquels il avait disparu. 158 DÉILÉPHILIDES. TRIBU DES DÉILÉPHILIDES. Cette tribu, extrêmement nombreuse, mériterait cer- tainement d'être séparée en deux ou trois, si les premiers états de toutes les espèces nous étaient connus. Malheu- reusement, en dehors de celles qui habitent l'Europe, plus des trois quarts des chenilles qui vivent sur des vé- gétaux exotiques nous sont encore totalement inconnues. Celles que nous avons vues, soit en nature, soit sur des dessins qui nous ont été communiqués, sont lisses avec la tête globuleuse ; elles sont souvent ornées de couleurs assez vives et fréquemment de taches ocellées. Celles de ces chenilles qui pourraient constituer une tribu particu- lière ont les trois premiers anneaux plus minces que les autres, très-rétractiles et susceptibles de s'allonger en manière de trompe. Les unes et les autres sont ordinai- rement pourvues d'une corne sur le onzième segment. Cette corne, dont l'usage nous est inconnu, est excep- tionnellement remplacée, dans quelques espèces, par une petite plaque verruqueuse. Chez quelques autres, la corne n'existe qu'au premier âge et disparait complè- tement lorsqu'elles sont adultes. La métamorphose a lieu dans la terre ou sous les dé- bris de végétaux comme pour les autres Sphingides. L'insecte parfait a pour caractères : des antennes droi- tes ou presque droites; une trompe qui ne passe pas or- dinairement la longueur du corps. Cette tribu est répandue sur les deux continents. Genre DEILEPHILA. Ochsenheimer. — Sphinx. Fab. — Latreille.— Godard, etc. — Sphinges Légitimée. Linné. Chenilles : Cylindriques, à peu près d'égale grosseur dans DEILEPHILA. 159 toute leur longueur, de couleur assez vive, avec la tête ar- rondie, assez petite, non rétractile ; à une seule exception près, pourvues d'une corne sur le onzième segment. Méta- morphoses presque à la surface du sol, dans une coque in- forme composée de débris de végétaux ou de molécules de terre réunis par quelques fils de soie. Chrysalides cylindri- co-coniques, avec la pointe anale assez prononcée. Insecte parfait : Antennes droites, de la longueur de la tête et du corselet réunis, légèrement dentelées, presque d'égale grosseur dans les deux sexes, terminées par un pe- tit crochet. Trompe un peu plus courte que le corps. Palpes épais, dépassant le chaperon , recouverts de poils courts, très-serrés. Corselet large avec les épaulettes bien distinc- tes. Abdomen conique, marqué de taches latérales noires et blanches. Ailes supérieures bien entières ; ailes inférieu- res roses avec des bandes noires. Les Deilephila constituent l'un des plus beaux genres dans la famille des Sphingides. Les espèces sont souvent très-voisines les unes des autres, mais bien distinctes par leurs chenilles. Ces Lépidoptères habitent les parties tem- pérées de l'ancien et du nouveau continent. L'Europe est la partie du monde la mieux partagée à cet égard. 1. D. HiPPOPHAES. Esper, Schmett. II. Th. tab. 38, Cont. 13, flg. 1, 2.— Hubner, Sphing. tab. 22, f. 109. — God. etc. Ochsenheimer, Schmett. von europ. Eur. 3, p. 221, 3. Il a le port et la taille de YEuphorbiœ. Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré, avec le bord terminal longé par une large bande olivâtre, très-légèrement sinuée en dedans; le stigmate est noir, petit et placé sur une légère traînée olivâtre; la base est d'un noir profond avec le bord interne lavé de blanc. Les ailes inférieures sont roses, avec deux bandes noires dont l'antérieure plus large couvrant la base, la postérieure étroite, parallèle au bord terminal et suivie tout près de la frange, de gris lavé de rose; outre cela, entre les deux bandes noires, le bord abdominal olfre une tache blanche. 160 DÉILÉPHILIDES. Le corselet est d'un vert olivâtre, avec les épaulettes bordées de blanc latéralement (1). L'abdomen est également olivâtre, avec deux taches latérales noires, entrecoupées de blanc. Le dessous des ailes est d'un gris rosé. Ce Sphiogide, ou plutôt sa chenille, n'est pas rare au bord des torrents dans les départements de l'Isère et des Basses-Alpes. Godart dit que de son temps il se vendait encore à Genève deux cents francs la pièce ; aujourd'hui on peut s'en procurer facile- ment une paire pour trois francs. La chenille dont nous avons donné la figure dans notre Icono- graphie, Sphingides pî. 9, fîg. 3, 4, est d'un vert un peu obscur en dessus et d'un vert blanchâtre en dessous. Son corps est cou- vert de petits points blancs disposés par séries transverses. 11 y a sur le dos deux raies longitudinales qui s'arrêtent au premier anneau, et vont se terminer sur les côtés de la corne par une dilatation d'un fauve orange; près des pattes existe une raie blanche ; au-dessus d'elle sont les stigmates d'un jaune fauve bordés de noir; elle vit en juin et juillet, puis en septembre et octobre, exclusivement sur YHippophae rhamnoïdes. 2. D. BiGUTTATA. Walker, Heterocera, p. 172, 13. — D. eleagni, Boisd. M. Il est d'un tiers plus grand que notre hippophaes, dont il a le port et un peu le faciès. Ses ailes supérieures sont d'un gris- cendré obscur avec le bord terminal longé par une large bande olivâtre, nullement sinué en dedans. Le stigmate est noir, assez petit; outre cela, il existe le long de la côte quatre taches olivâ- tres mal définies, qui se fondent un peu avec la teinte gé- nérale. Les ailes inférieures sont noires, traversées par une large bande rose fortement sinuée antérieurement, dentelée en arrière et S8 terminant vers le bord abdominal par une tache blanche; le bord terminal est d'un gris-rosé. Le corselet est d'un vert-ohve foncé, bordé de blanc latérale- ment. (1) Bordé latéralement signifie seulement à la base près de l'inser- tion des ailes; des deux côtés : c'est lorsque le bord de l'épaulette est aussi plus ou moins liseré de blanc du côte de la ligne médiane. DEILEPHILA. l6l L'abdomen est également d'un vert-olive foncé avec deux ta- ches latérales noires, entrecoupées de lilanc. Les antennes sont roussâtres et non blanches comme dans Vhippophaes. Le dessous des ailes est d'un gris-brunâtre avec une infinité de petites hachures noirâtres; elles offrent, en outre, l'apparence d'une bande transversale d'un gris rose ; le ventre est gris. Décrit sur un exemplaire unique, très-pur, que nous devons à l'obligeance de M. Lucien Buquet. Il nous l'a offert comme ayant été pris dans les Indes orientales ou à l'île Maurice. Il est très- probable qu'il vient de cette localité, car le British Muséum pos- sède un exemplaire recueilli à Madagascar. Nous lui avions donné le nom à'Elœagju à cause de son ana- logie avec notre hippophaes. 3. D. Annei. Guérin, Mag. de Zool. 1839, Ins. pi. 2. — Walker, Heterocera, p. 171, 14. Il a le port de notre hippophaes, mais il est près de moitié plus grand. Ses ailes supérieures sont d'un gris blanchâtre avec le bord terminal longé par une large bande olivâtre, nullement si- nuée en dedans; le stigmate est nul; outre cela, il existe sous le milieu de la côte une tache oblongue olivâtre. Les ailes inférieures sont roses avec doux bandes noires, dont l'antérieure, large et dentée, couvre la base, et la postérieure, assez étroite, est parallèle au bord terminal, lequel est d'un rose grisâtre. Le corselet est d'un vert olive, avec les épaulettes bordées de blanc latéralement. L'abdomen est également d'un vert olive; il offre de chaque côté quatre taches transversales noires, alternant avec des ta- ches blanches de la môme grandeur. Le dessous des ailes est d'un gris-brunâtre avec une bande médiane, commune, d'un rose pâle, et une tache très-noire à l'angle anal des inférieures. Le ventre est d'un gris-jauuâtre un peu rosé. Nous avons reçu un mâle du Chili, et une femelle beaucoup plus grande, du Pérou. Rare. — Coll. Bd. Lépidoptères. Tome I. H 462 DÉILÉPHILIDES. 4. D. EUPHORBI^. Linné, — Fabricius, — Hubner, — Esper, — Ochs. — God. — etc. Le Sphinx du tiihymale, Geoffroy, Engramelle, etc. Il n'y a pas une collection, si mince soit-elle, qui ne renferme cette espèce. Ses ailes supérieures sont d'un gris rougeâtre avec trois taches orbiculaires et une bande sinueuse d'un vert-olive obscur. Le dessus des ailes inférieures est d'un rouge rose avec deux bandes noires, dont l'antérieure est placée à la base et la posté- rieure parallèle au bord terminal; entre ces deux bandes il existe, en outre, une tache blanche arrondie, au milieu du bord abdominal. Le corselet es t d'un vert-olive foncé, bordé latéralement de blanc. L'abdomen est également d'un vert olive; il offre de chaque côté cinq bandes blanches, transversales, dont les deux premières, plus larges et plus courtes, sont bordées de noir en avant. Le dessous des ailes est rouge avec un gros point noir sur le disque des supérieures. L'euphorbiœ varie beaucoup; certains exemplaires ont le des- sus des ailes supérieures rose ou lavé de rouge; d'autres ont les ailes inférieures d'un rouge ochracé; enfin, nous en avons vu chez lesquels la seconde bande noire avait disparu, etc. La chenille est ordinairement d'un noir luisant lorsqu'elle est adulte, pointiliée de jaune. Chacun de ses côtés est marqué de deux rangées longitudinales de taches rondes, jaunes ou blan- ches, ou même quelquefois rougeàtres. Il règne le long du dos et au bord des pattes, une raie rouge. Les pattes, la tète, l'anus et la base de la corne sont d'un rouge foncé. Nous avons trouvé une variété entièrement rouge avec les taches blanches cerclées de nuir, sans aucun autre dessin. Dans sa jeunesse la chenille est verte avec la raie dorsale et la raie latérale jaunes. On trouve cette chenille communément à la fin de juin et au commencement de juillet, dans presque toute l'Europe, sur plu- sieurs espèces i'Euphorbia, principalement sur les E. cyparissias, Esula, Gerardiana et paraiias. Dans les années chaudes la chry- salide éclôt après trois semaines de métamorphoses; dans le cas contraire, l'insecte parfait ne paraît qu'au commencement de juin de l'année suivante. DEILEPHILA. 163 5. D. EsuL^. Boisd. Icônes II, pi. SO, f. 1, p. 2o.— Duponch. Supplcm. pi. 2, p. 18. Voici une espèce sûr l'auUienticité de laquelle il s'est élevé bien des doutes chez les Entomologistes allemands. Us préten- dent, peut-être ont-ils raison, qu'elle a été jabriquée par un ha- bile artiste avec certaines variétés obscures d'euphorbiœ. Dans tous les cas, l'auteur de cette coupable falsificaiion, si falsifica- tion il y a, a su tirer un bon parti de sa mauvaise foi, car cha- que exemplaire a été vendu très-cher en France. Nous-mêmes nous avons payé 40 francs pour une paire. 11 se rapproche beaucoup, par la taille, de Vhippophaes, cepen- dant, en l'examinant bien, on y trouve à peu près les mêmes caractères que dans Veuphorbice. Ses ailes supérieures sont d'un gris-ardoisé blanchâtre avec une tache basilaire, une tache dis- coïdale et une bande transverse sinuée, d'un vert-olivâtre obscur; la partie du fond qui borde intérieurement la bande transverse est plus ou moins blanchâtre. La tache discoïdale est précédée, comme dans euphorbiœ et Nicea, entre le sommet et la côte, d'une petite tache olivâtre plus ou moins marquée. Les ailes inférieures sont noires avec une bande trausverse à peu près du même ronge que dans hippophaes. Cette bande of- fre, comme dans les espèces du même groupe, une tache blanche près du bord abdominal. Le corselet est d'un vert-olivâtre foncé, bordé de blanc latéra- lement. L'abdomen est plus obscur que le corselet et il a sur chacmi de ses côtés quatre bandes blanches, dont les deux premières plus larges, plus courtes, sont bordées antérieurement par une bande noire. Le dessous des ailes est d'un rouge plus pâle que dans Y eu- phorbiœ. Cette soi-disant espèce nous a été vendue comme venant du midi de l'Italie. Nous en avons vu huit exemplaires parfaitement semblables, chez M. Buquet, naturaliste à Paris. Duponchel était assez porté 'à la regarder comme un hybride de Veuphor- bice et de Vhippophaes, opinion inadmissible, par la raison que Vhippophaes ne se trouve pas en Italie. 164 DÉILÉPH1LIDE8. 6. D. Nic^A. Depruner, Lep. pedemont. p. 85, n» 173. — God. Pap. de France, III, pi. 17 ter, f. 1. Sphinx cypnrissiœ, Hubn. Sph. tab. 24, f. Ho. — Sphinx Nicœa, Hubn. Sph. 149, 150. Cette grande espèce ressemble à un euphorbice, d'une taille très-exagérée. En effet, elle approche presque, pour l'envergure, d'un Sph. convolvuli. Ses ailes supérieures offrent à peu près le même dessin que dans Y euphorbice. Le fond de leur couleur est d'une teinle plus pâle; les bandes olivâtres sont à peu près les mêmes, sauf que celle de la base offre, au milieu de l'insertion de l'aile, un faisceau de poils blancs bien indiqué. Les ailes inférieures sont beaucoup moins rouges et plus roses; leur extrémité est toujours d'un gris cendré. Le corselet et l'abdomen n'offrent aucune différence notable. En dessous, le corps et les aiies sont simplement d'un gris- rosé, jamais rouges. Il est toujours assez rare. Il se trouve en Languedoc et en Pro- vence. Collect. Bd. La chenille que nous avons figurée dans notre Iconographie (Sphingides, pi. 1, fig. 3, 4, et pi. XI, fig. 1), est la plus belle que nous connaissions; elle n'a pas le moindre rapport avec celle de Yeuphorbiœ. Lorsqu'elle est adulte, elle est d'un rose incarnat plus ou moins foncé ou un peu vineux; elle n'est nullement poinlillée; elle a sur le dos deux rangées de taches orangées renfermées chacune au milieu d'un gros cercle noir; ces taches sont disposées au commencement de chaque anneau, mais sur les deux premiers les cercles noirs sont incomplets et n'entourent pas entièrement la tache jaune; sur le premier, la partie noire est presque en forme de 7 et s'avance jusqu'au milieu de la tête. Au-dessus des pattes il y a également une rangée de triches jaunes, un peu plus petites, bordées en dessus et en dessous par un aie noir, dont l'arc supérieur porte les stigmates, qui sont blanchâtres; au-dessus de chaque patte membraneuse il y a, en outre, un petit Irait noir; la corne est rugueuse, eniièrement d'un noir profond; la tête est d'un giis de perle avec la bouche noire. Dans sa jeunesse, la petite chenille est verte avec des ta- DEILEPHILA. 165 ches blanches entourées de noir. Elle vit quelquefois de connpa- gnie avec celle de Yeuphorbice sur les Eupliorbia peplis, pilosa, Nicœensis et serrata. Selon M. Gustave D.mbe, qui a eu l'obli- geance de nous envoyer cetle magnifique chenille, elle est très- rare aux environs de Montpellier; les montagnes des Cevennes, les territoires du Vigan, Alais, Anduze et Uzès, sont des localités où l'on est à peu près sûr de la rencontrer en juillet et en sep- tembre. 7. D. Lathyrus. Boisd. Walker, List. Lepid. Brit. Mus. Het. pt. VIII, p. 172. — Moore, Catal. of Lep. of Ind. comp. p. 274, 632. Il a le port et la taille de notre euphorbiœ, mais il est bien moins brillant. Ses ailes supérieures, qui offrent à peu près le même dessin que dans Veuphorbiœ, sont beaucoup plus ternes, finement sablées d'atomes olivâtres; la bande, d'un vert-olive, de l'extrémité est moins nette et moins sinuée en dehors. Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane rose, assez étroite, se fondant vers le bord abdominal avec une tache blanche; le bord terminal est d'un gris rosàtre. Le corselet est comme dans notre euphorbiœ; les antennes sont brunes et non blanches, comme dans notre espèce. L'abdomen est marqué de chaque côté, dans sa moitié anté- rieure, de deux taches noires entrecoupées par deux taches blan- ches de grosseur égale. Le dessous des ailes est d'un gris faiblement rosé avec deux raies communes noirâtres, se réunissant vers le bord abdominal des inférieures, et précédées sur le disque des supérieures, d'une petite tache obscure. Le ventre est entièrement grisâtre. Il est très-rare dans les collections. 11 habite le nord des Indes. Collect. Bd. 8. D. Dahlii. Boisd. Ind. métli. 1^» édit. p. 33.— Hubn. Suppl. tab. 36, f. 161-164. — Treitsclilie, suite d'Oclisenh. t. X, Suppl. p. 132. — Boisd. Icônes, pi. 50, f. 2-3. — Dup. Suppl. à God. Crep. II, pi. 1, f. 1. Il est intermédiaire entre Veuphorbiœ et le lineata. Ses ailes supérieures sont d'un vert olivâtre avec une bande transverse sinuée d'un blanc plus ou moins lavé de jaunâtre, marquée près de la côte d'une tache ovale, olivâtre, précédée en dedans d'un 166 DÉILÉPHILIDES. petit point noirâtre ; leur extrémité postérieure est longée par une bande d'un gris de perle un peu rosé, divisée par des ner- vures blanches presque comme dans le lineata. Les ailes inférieures sont rouges avec deux bandes noires, dont l'antérieure large occupe la base, et la postérieure est parallèle au bord terminal; entre ces deux bandes, il existe comme dans les espèces du même groupe une tache blanche sur le bord abdominal. Le corselet est d'un vert olivâtre avec les épaulettes bordées de blanc des deux côtés. L'abdomen est du m.ême vert que le corselet, marqué de cha- que côté de trois taches noires. Les incisions sont blanches, in- terrompues sur le dos; les trois premières sont en dessus d'an beau violet, lorsque l'insecte est vivant. Le dessous des ailes est comme dans Veuphorbiœ. Il varie un peu. Il y a des individus qui ont la bande blanche divisée dans le sens de sa longueur par une raie obscure ; dans d'autres, les nervures blanches sont peu prononcées; mais on reconnaîtra toujours facilement cette espèce à ses trois taches latérales noires et à ses épaulettes bordées de blanc en dehors et en dedans. Il remplace en Sardaigne et en Corse notre euphorbiœ. Il est aujourd'hui répandu dans toutes les collections. Nous avons figuré la chenille dans noire Iconographie, Sphin- gides, pi. 5, fig. 1, 2. Le fond de sa couleur est noirâtre ou d'un brun foncé, piqué de points d'un blanc jaunâtre beaucoup plus petits que chez Veuphorbiœ, jilacés de môme en séries transverses; de chaque côté du corps, on voit sur chaque anneau, une tache plus noire que le fond, portant deux taches oblongues d'un blanc jaunâtre, dont l'inférieure est un peu rousse; il y a sur le mi- lieu du dos une raie longitudinale, un peu sinuée, d'une couleur orangée légèrement obscure. Les côtés ofï'rent une bande jaune, sur laquelle on voit à chaque anneau une tache orangée ; dans quelques variétés, la bande disparaît, mais les taches restent. La tête est d'un rouge obscur ainsi que la région anale; la corne est rouge, cbagrinée et arquée ; les stigmates sont blancsbordés de noir. On trouve cette chenlllH assez communément en mai et juin, puis en septembre et en octobre, au bord de la mer, sur les Eu- phorbia paralies et myrsiniles. On ne la rencontre jamais dans l'intérieur des terres ni dans les montagnes. DEILEPHILA. 167 9. D. TiTHYMALI. Boisd. Icônes, pi. 51, fig. 1. — Dup. Suppl. à God. pl.X, f. 1 et 1 b. Il est intermédiaire entre le Dahlii et le Zijgophylli. Ses ailes supérieures sont d'un vert olivâtre, avec une bande transverse, sinuée, d'un blanc plus ou moins jaunâtre, un peu plus étroite que dans le Da/i/iJ, mais marquée de mêm^e près de la côte d'une tache ovale olivâtre, précédée en dedans d'un petit stigmate noi- râtre; le bord po!^térieur est longé par une bande d'un gris de perle, saupoudrée d'atomes ou de hachures et divisée comme dans le Dahlii par des nervures blanchâtres. Les ailes inférieures sont rouges avec deux bandes noires, dont l'anlérieure plus large occupe la base, et la postérieure paral- lèle au bord terminal; i! y a, en outre, sur le bord abdominal une tache blanche arrondie. Le corselet est d'un vert olivâtre avec les épaulettes bordées de blanc latéralement et en dessus. L'abdomen est du même vert, marqué de chaque côté de deux taches noires comme dans Veuphorbiœ; les incisions sont blan- ches interrompues sur le dos. Le dessous des ailes est beaycoup plus grisâtre que dans Veu- phorbiœ et le Dahlii, couvert de hachures noires. Il se trouve dans le sud de l'Andalousie? M. Lucas l'a pris en Algérie; il est très-commun aux îles Canaries oii, selon MM. Ber- thelot et Webb, l'on rencontre fréquemment la chenille sur VEu- phorbia piscaloria. Coll. Bd. Il diffère de Veiiphorbice par ses épaulettes bordées de blanc des deux côtés, par la bande blanche transverse plus étroite et par ses nervures blanches. Il se distingue du Dahlii en ce que les côtés de l'abdomen n'ont que deux taches noires. Godart a connu notre tithymali, car il dit, vol. III, p. 177 : « M. Ochsenheiraer donne, sous le nom de Zygophylli, un Sphinx très-abondant à Ténériffe. » Si cet auteur, de regrettalde mé- moire, avait vu en nature le Zygophylli, il n'aurait certainement pas commis cette erreur. 168 DÉILÉPHILIDES. 10. D. Calverleyi. Grote, Proced. of the Ent. Soc. of Philadelphia, vol. V, n° 1, p. 56, pi. 1, fig. 4. Nous n'avons jamais vu cette espèce que nous considérons comme l'une des plus remarquables de l'île de Cuba. Notre description est faite d'après la figure qu'en a donnée le savant M. Grote. Il a le port de Veuphorbiœ et du galii. Ses ailes supérieures, dont les nervures sont un peu blanchâtres, sont d'un brun légè- rement olivâtre avec une bande d'un blanc un peu jaunâtre, sinuée des deux côtés ; cette bande élargie, dans sa partie infé- rieure, commence assez près de la base et va se terminer au sommet; elle est surmontée vers la côte d'une éclaircie de sa couleur; le bord postérieur offre une bande terminale comme dans Daucus et galii, mais plus large. Les ailes inférieures sont noirâtres avec une bande médiane d'un rouge terne, un peu coupée par les nervures, se terminant, sur la gouttière abdominale, comme dans les espèces congénères, par une tache blanche; le bord terminal est rougeâtre. Le corselet est d'une couleur olivâtre, plus foncée sur les épau- lettes qui sont bordées de blanc des deux côtés. L'abdomen est d'un brun olivâtre ; ie premier segment est marqué de chaque côté d'une tache noire et les deux suivants d'une tache latérale blanche. Cuba. — Décrit par M. Grote sur un exemplaire unique faisant partie de la collection de M. Poey, laquelle appartient aujour- d'hui au Musée de Philadelphie. Cette rare espèce semble former un trait d'union entre notre tilhymali et notre galii. 11. D. Zygophylli. Ochsenheimer, III, p. 226, 3. — Hubner, Sphing. tab. 27, f. 12S. — Boisd. Icônes, pi. 51, fig. 2. — Dup. Suppl. II, pi. 3, flg. 1. Il est plus petit que notre euphorbiœ, et il se rapproche un peu davantage du galii. Ses ailes supérieures sont d'un vert- olivâtre un peu terne avec une bande transverse, comme dans le galii. Cette b&nde est très-étroite, presque linéaire, amincie dans DEILEPHILA. 169 son milieu, sinuée et dentée sur son côté interne, d'un blanc un peu jaunâtre; cette même bande envoie, en outre, vers l'extré- mité de la cellule discoïdale, un petit prolongement linéaire en arrière d'un petit stigmate noir. Le bord postérieur est longé par une bande d'un gris olivâtre. Les ailes inférieures sont d'un rouge rose avec deux bandes noires, dont l'antérieure assez large occupe la base, et la posté- rieure est parallèle au bord terminal qui est un peu plus pâle que le disque; le bord abdominal offre entre les deux bandes une tache blanche arrondie, coupée antérieurement par un peu de noir. Le corselet est d'un vert olive avec les épaulettes bordées de blanc des deux côtés. L'abdomen est aussi d'un vert olive, marqué de chaque côté de deux taches noires comme dans Veuphorbiœ et le galii; les anneaux suivants sont bordés de blanc sur les côtés dans les in- cisions. Le dessous des ailes et le ventre sont d'un gris jaunâtre avec des atomes plus obscurs. On dit que la chenille de cette rare espèce vit en Tauride sur le ZygophijUum fabago, plante de la famille des Rutacées assez commune dans quelques localités de l'Algérie. Coll. Bd. — Nos iudividus viennent de Kislar. 12. D. Galii. Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 268, 38. — Hubn. Sphing. tab. 12, f. 61. — Ochsenh. Schmett. von Europ. III, p. 217, 2. — God. etc. — Sphinx Euphorbiœ, Linn. Mus. ulr. 356, 16. Sphinx Chamœnerii, Harris, Cat. Le Sphinx de la Garance, Engram. Deilephila intermedia? Kirby, Faun. boreali-americana, p. 302, i23. Il a tout à fait le port et la taille de Veuphorbiœ. Ses ailes su- périeures sont d'un vert-olive foncé, avec une bande blancljâtre ou d'un blanc un peu jaunâtre, bidentée en avant et sinuée en arrière; cette bande commence un peu avant le milieu du bord interne et va se terminer en pointe au sommet; le bord terminal est d'un gris-cendré luisant. Les uiles inférieures sont d'un rose terne avec deux bandes noires, dont l'antérieure large, occupe la base, et la postérieure d70 DÉILÉPHILIDES. est parallèle au bord terminal; l'espace compris entre ces deux bandes offre, au bord abdominal, une tache blanche arrondie accolée par son côté extérieur à une tache d'un rouge-brique. Le corselet est d'un vert olive comme dans Veuphorbiœ. L'abdomen est également d'un vert olive, avec une série de points blancs sur le dos. Le dessous des ailes est nuancé de gris et de verdàtre, avec un point noir à l'angle anal des inférieures. La chenille est ordinairement d'un vert bronzé, avec une raie dorsale jaune; elle offre de chaque côté une rangée longitudinale de taches arrondies d'un jaune soufre, bordées de noir; la tête et l'anus sont d'un rouge obscur. On trouve quelquefois une variété d'un vert plus clair chez laquelle la raie dorsale et les taches latérales sont presque blanches ; chez cette même variété, la tête et l'anus sont de couleur rose. La corne est arquée, verdàtre ou rosée. Cette chenille se trouve en juillet sur le caille-lait jaune, Ga- lium veruni, la garance, Rubia tinctorum, et souvent dans le nord de la France sur l'épilobe des marais. Nous l'avons trouvée une année dans le jardin d'un horticulteur à Paris, sur un Esca- lonia. Dans l'Amérique septentrionale on trouve aussi le galii, qui ne diffère en rien du type européen. Sa chenille vit dans le nord des Etats-Unis sur les épilohes, ainsi que l'indique le nom de Chamœnerii que Harris lui a donné. M. Clemens le réunit avec raison au galii. Linné a connu le galii, mais il l'a regardé comme une variété de Veuphorbiœ. Voy. Mus. Lud. ulricœ. Le D. intermedia de Kirby nous paraît être une simple variété Canadienne de notre galii, cependant il dit que la bande des ailes supérieures est lavée de rose. 13. D. Celeno. Boisd. Il a le port de notre galii, mais il est beaucoup plus grand. Ses ailes supérieures sont d'un vert olivâtre, avec une bande oblique d'un blanc un peu jaunâtre ; cette bande, qui s'étend du sommet au bord interne, offre, sur le côté qui regarde la base, des dents aiguës qui se prolongent sur les nervures ; le bord termi- nal est longé par une bande grise ; outre cela, il existe à la base, près du bord interne, une tache noire. DEILEPHILA. 171 Les ailes inférieures sont d'un rouge un peu terne, avec deux bandes très-noires, dont l'antérieure large sinuée occupe la base, et la postérieure assez étroite est parallèle au bord terminal, lequel est d'un gris rosâtre; l'espace compris entre ces deux bandes est marqué près de l'angle anal, sur le bord abdominal, d'une tache blanche. Le corselet est d'un vert olivâtre, avec épaulettes bordées de blanc des deux côtés, mais assez faiblement en dessus. Les an- tennes sont brunâtres avec la massue plus pâle. L'abdomen est de la couleur du corselet, avec une raie dorsale blanchâtre un peu obsolète; il est en outre marqué, de chaque côté, de trois ou de quatre taches noires alternant avec autant de taches blanches. Le dessous des ailes est grisâtre, pointillé de brun, avec la trace d'une bande commune, un peu rougeâtre; celui des inférieures offre deux taches noires, l'une à l'angle anal et l'autre vers le milieu de la gouttière abdominale ; celui des supérieures est mar- qué au-dessous du milieu de la côte d'une tache ovale noirâtre. Cette espèce habite les environs de Buenos-Ayres, l'Uruguay et le Chili. Coll. Bd. 14. D. Opheltes. Cramer, 285, B. Nous n'avons jamais vu ce Sphingide qui, selon Cramer, habi- terait à la fois le cap de Bonne-Espérance et la côte de Cororaan- del. D'après la figure de cet iconographe, il a le port et la taille du lineata. Ses ailes supérieures sont d'une couleur olivâtre, avec une bande oblique d'un jaune blanchâtre, qui se prolonge du sommet jusqu'à la hase qu'elle envahit totalement; la partie an- térieure de cette bande oQ're des taches noires dont une arrondie près de la base, et les autres allongées, se fondant en partie dans la couleur olive ; la côte est jaunâtre, et le bord terminal est longé par une bande marginale grise, comme dans les espèces du môme groupe. Les ailes inférieures sont rouges, avec deux bandes noires, dont une assez large occupe la base, et dont l'autre assez étroite est parallèle au bord terminal, laquelle est suivie d'une raie grise bordée de jaunâtre près de la frange; l'espace compris entre ces 172 DÉILÉPHILIDES. deux bandes est marqué sur le bord abdominal d'une tache jau- nâtre. Le corselet est olivâtre, bordé latéralement de jaunâtre. L'abdomen est d'un olivâtre pâle sur le dos, un peu blanchâtre latéralement; il est marqué de chaque côté, près de la base, d'une grosse tache noire. 15. D. LiNEATA. Fab. Ent. Syst. III, i, p. 368, 39. — Ochsenh. — Panzer, — Rossi, — God. etc. — Sphinx Livornica, Hubn. Sphing. tab. 23, f. 112. — Le Livournien, Engram. — Kœchlini, Fuesly. 11 a le port et la taille de Veuphorbiœ. Ses ailes supérieures sont d'un brun olivâtre, avec sept nervures blanches; l'extréuiité ter- minale est bordée de gris cendré luisant; elles sont en outre tra- versées du sommet au milieu du bord interne, par une bande étroite d'un blanc jaunâtre, et marquées près de la cote d'une petite tache blanche. Les ailes inférieures sont roses, avec deux bandes noires, dont l'antérieure plus large et la postérieure presque marginale, bordée de gris; la tache blanche abdominale est un peu transversale au lieu d'être arrondie comme dans les espèces du même groupe. Le corselet est d'un brun olivâtre, avec les épaulettcs bordées de blanc des deux côtés. L'abdomen est également d'un brun olivâtre, avec la partie latérale antérieure marquée de deux tacl;es noires, entrecoupées par du blanc; les anneaux suivants ont les incisions blanches, coupées par des points noirs. Dans quelques individus les points du dos se réunissent pour former une ligne continue. Le dessous des ailes est d'un gris brunâtre, avec une tache noirâtre discoïdale sur les supérieures, et un petit point obscur vers l'angle anal des inférieures. La chenille dont nous avons donné deux figures dans notre Iconographie (Sphingides, pi. 5, f. 3, et pi. II, f. 2), varie pour la couleur : le plus ordinairement elle est d'un brun noirâtre ou un peu bronzé en dessus, avec une raie dorsale d'un rouge obs- cur, plus ou moins verdâtre dans son milieu; au-dessous de cette ligne il y a de chaque côté, une série de taches noires marquées chacune d'une tache jaune arrondie; ces taches jaunes sont réu- nies ensemble par une ligne sous-jacente de la même couleur; DEILEPHILA. 173 au-dessous de cette ligne et sous le ventre on voit quelques points noirâtres. Les stigmates sont verdàtres, un peu bordés de noir. La tête est d'un rouge obscur ainsi que le dessus de l'anus. La corne est rouge, plus longue que dans ses congénères. On la rencontre assez souvent d'un vert clair, pointillée de blanc avec la raie dorsale, les taches latérales, la tète, l'anus et la base de la corne d'un rose incarnat. Cette chenille est ti-ès-polyphage, on la trouve au bord des chemins et dans les champs sur beaucoup de plantes de familles assez éloignées. Le lineata n'est pas très-rare dans les parties méridionales do l'Europe; il est très-commun en Algérie. 11 se trouve aussi fort avant dans l'Orient, nous en avons reçu des exemplaires du Ca- chemire et de Darjeeling. M. Daube nous a écrit dans le temps, que d'après ses propresobser- vations, cette espèce ne serait point indigène du midi de la France, mais qu'elle nous arrivait de la côte nord de l'Afrique ou du midi de l'Espagne, attendu que chaque année il en avait vu en plein jour, un grand nombre traverser la Méditerranée. Selon cet entomologiste, elle nous donne, comme lé Celerio, une et quel- quefois deux générations dans les années chaudes, mais jamais, dit-il, les chrysalides qui n'ont pas eu le temps d,'éclore à l'au- tomne n'ont produit leur papillon l'année suivante. — Gustave Daube. 16. D. Dâucus. Cramer, 12S, D. — Ljne«/a, Srailli-Abbot, Lep. ins. of Georgia, pi. 39. — Fabricius, Ent. Sjst. III, 1, p. 308, 3[). — Deilephila Daiicus, Boisd. Lép. de la Californie, p. 65, 68. Fabricius a décrit cette espèce américaine comme le lineata d'Europe. ïl cite à la fois comme synonymes le Kœchlmi de Fuesly et le Daucus de Cramer, puis il dit dans sa description : « Thorax virescens slriis tribus albis duplicalis, » ce qui s'ap- plique parfaitement à l'espèce des Etats-Unis qui a toujours six lignes ))lanches sur le cSi^elct, tjBjdis que la nôtre n'en a que quatre. Il ajoute en outre : Habitat in Europœ gallio vero, in america. Il a tout à fait le port et le faciès de notre Lineata dont il ne diffère guère que par les caractères suivants : le corselet est tou- ours marqué de six lignes blanches longitudinales; l'abdomen 174 DÉILÉPHILIDES. offre de chaque côté une série de quatre à cinq taches noires aUernant avec des taches blanches ; au-dessous de ces taches, les cotés sont d'un rose un peu roux ; enfin, il y a sur le dos une petite ligne médiane, très-étroite, d'un Idanc argentin, bordée d'un peu de noir dans chaque incision. Le dessus des ailes est à peu près semblable. En dessous, la tache anale des inférieures est beaucoup plus noire et mieux: marquée. Les antennes sont brunes et n'ont jamais le bout de la massue blanc comme chez le lineaia. La chenille dont nous possédons plusieurs dessins exécutés par Abbot, est verte, elle a de chaque côté du dos une rangée de taches oblongues-allongées, jaunes ou d'un fauve roux, bordées en dessus et en dessous par un croissant noir; quelquefois ces taches tendent à se réunir presque en une bande continue; les stigmates sont de la couleur des taches, liserés de noir; la eoine est assez longue, jaune on d'un fauve roux, ainsi que les pattes. Cette chenille est, cumme sa congénère, assez polyphage ; ou la trou^^e sur une foule de plantes basses. Le Deilephila Daucus est commun en Géorgie, en Virginie, etc. Coll. Bd. 17. D. Vespertilio. Fab. Ent. Syst. III, 1, 369, 40. — Hubn. Sphing. tab. II et tab. 21. — Ochs. Schraett. von Europ. III, p. 228, 6. — God. Pap. de France, III, pi. XVIHer, etc. Il est de la taille de l'euphorbiœ. Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré avec un stigmate blanc, suivi de deux lignes transverses, un peu plus obscures que le fond, peu marquées, dont l'antérieure est légèrement arquée et la postérieure flexueuse. Les ailes inférieures sont d'un roage fleur de pêcher avec la base et le bord terminal noirs; la frange est blanche. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est également d'un gris cendré avec les côtés de la moitié antérieure blancs et coupés par deux taches noires transversales. ' ^ Le dessous des ailes est gris avec une bande rosàtre sur le disque des supérieures. Cette espèce n'est pas rare dans les régions sous-alpines de la Suisse, des départements de l'Isère et des Basses-Alpes. Ehe se trouve aussi en Italie et dans les montagnes du Lyonnais. DEILEPHILA. 175 La chenille que nous avons figurée dans notre Iconographie (Sphlngides, pi. 1, f. 6), est en dessus d'un cendré noirâtre avec une multitude de petites lignes transversales plus obscures. Elle a, de chaque côté, une rangée de taches incarnates, entourées de gris et cerclées de noir; ces taches sont quadrangulaires, arron- dies à leurs angles; les stigmates sont jaunes bordés de noirâtre; le onzième anneau est dépourvu de corne ; le dessous du corps est d'un gris un peu incarnat avec les pattes roses. On la trouve en juillet et à la fin de septembre sur l'épilobe à feuilles de romarin, Epilobium angiisti(olium. Elle ne mange guère que la nuit; pendant la chaleur du jour, elle se tient ca- chée sous les pierres ou sous lus herbes qui entourent la plante. Fabricius, dans sa Manlissa, avait donné à ce Sphingide le nom de Vampyrîis, mais dans son Entomologie systématique, il a adopté le nom de VesperLilio que lui avait imposé Fuesly et Esper. Nous avons de la peine à comprendre que Fabricius ait pu rapporter comme synonyme du Vespertilio, le Chcerocampa Thyelia figuré par Cramer, pi. 22G ! 18. D. Vespertilioides. Sphinx Vespertilioides, Boisd. Ann. de la Soc. Linn. de Paris, 1827, vol. VI, pi. 6, f. 4. — Boisd. Icônes, pi. 49, f. 3, p. 22. Ce Sphingide n'est certainement qu'un hybride du Vespertilio et de l'kippophaes ; la chenille aussi bien que l'insecte parfait offrent la fusion complète des caractères propres à l'un et à l'au- tre. Ces sortes d'accouplements sont très-rares dans la nature. Le Vespertilio est peut-être la seule espèce eu Europe qui se prête à ces mariages adultérins. Treitschke nous a écrit dans le temps, à propos d'hybrides, qu'il avait trouvé accouplées des Zygèues d'espèces différentes. Cet hybride a les ailes supérieures d'un gris-cendré un peu blanchâtre, avec le bord postérieur longé par une bande oblique, beaucoup plus foncée et d'une couleur ardoisée à son extrémité près de la frange ; le côté interne de cette bande est un peu sinué; la côte est d'un gris olivâtre; la base et une partie du bord interne sont garnis de poils blancs, divisés par une touffe de poils noirs, formant une bande courte; outre cela, il y a un petit stigmate noirâtre suivi dune tache elUplique de la même couleur, médiocrement marquée. 176 DÉILÉPHILIDES. Les ailes inférieures sont d'un rouge fleur de pêcher avec la base et le bord postérieur noirs à peu près comme dans le Ves- pertilio. Le corselet est cendré avec les épaulettes bordées latéralement par une raie blanche. L'abdomen est de la couleur des ailes supérieures avec les côtés entrecoupés par deux bandes alternativement noires et blanches. La chenille que nous avons figurée dans notre Iconographie et que nous avons trouvée nous-même sur VEpilobium angustifo- lium, au bord du Drac, près de Grenoble, offre dans ses couleurs et son dessin, un mélange des caractères que l'on remarque dans celles de V hippophaes et du Vesperlilio. La partie antérieure de son corps est un peu moins renflée que dans celle-ci. Comme teinte générale, elle est d'un vert plus obscur que celles de l'Iiip- pophaes el de même pointillée de blanc, mais les points sont plus rares, plus gros, à peine indiqués en dessus sur la partie antérieure des anneaux. Les deux lignes dorsales sont à peine sensibles, marquées comme dans le Vesperlilio d'une série de taches rougeàtres, mais plus petites ; ces taches sont enveloppées d'une teinte obscure, et au-dessous d'elles, il y a un espace qui n'est pas marqué de petits points blancs. Les deux taches à côté de la corne sont comme dans VHippophaes; celle-ci est très-pe- tite, presque nulle; les côtés offrent une bande longitudinale blanche. Elle s'est chrysalidée à la fin de juillet; le papillon nous est éclos à la fin de septembre. Il paraît que le Vesperlilio mâle s'accouple aussi quelquefois avec Y hippophaes femelle, car on a trouvé des chenilles hybrides sur Vhippophae rhamnoides qui différaient un peu de celles que nous avons trouvées sur l'épilobe. C'est une de ces chenilles de Yhippophae qui a produit à Feislhamel le Sphinx Amelia qui, à l'état d'insecte parfait, est complètement semblable à notre Vesperlilioides. Le Vesperlilioides est, en raison de son origine, très-rare dans les collections ; nous n'en possédons que deux exemplaires. Jus- qu'à présent, il n'a été observé qu'aux environs de Grenoble et dans quelques localités du département des Basses-Alpes. DKILEPHILA. 177 19. D. EPILOBII. Boisd. Icônes, pi. 51, fig. 3, p. 24. — Duponch. Suppl. t. II, pi. XI, f. 1. Voici une autre hybride au moins aussi rare que le Vesperti- lioides; c'est le fruit de Faccouplement du Vespertilio femelle avec le mâle de Veuphorbiœ. Il ne présente aucun caractère spécial. Ses ailes supérieures sont grisâtres; elles ont, à leur base, une tache d'un brun-olivâ- tre bordée des deux côtés par des poils blancs; dans la cellule discoïdale elles ont une tache irrégulière, mal écrite, de la même couleur; sur le côté externe de cette tache, on voit une raie obli- que, un peu plus pâle, descendant de la côte au bord interne; enfin, vers le bord terminal, on remarque une bande oblique d'un brun-olivâtre, très-légèrement sinuée sur son côté interne; la portion située entre cette bande et la frange est d'un cendré obscur. Les ailes inférieures sont d'un rouge fleur de pêcher avec la base et la bordure noires. L'angle anal est d'un blanc très-faible- ment rosé ; entre la frange et la bordure noire, la couleur est d'un cendré pâle. Le corselet est olivâtre bordé latéralement de blanc. L'abdomen est d'un cendré un peu olivâtre avec deux taches latérales noires entrecoupées de blanc. Nota. Il ne se distingue du Vespertilioides que par les carac- tères suivants : corselet olivâtre au lieu d'être d'un gris-cendré; bandes des ailes plus obscures, plus prononcées, dont celle qui longe le bord terminal plus anguleuse et moins fondue avec la teinte de l'extrémité; le rose des ailes inférieures occupant moins d'espace et le dessous des ailes supérieures offrant sur le disque une tache noire ovale comme chez euphorbiœ et Dahlii. Cet hybride est extrêmement rare. Nous en avons reçu un exemplaire de feu Merk. Il n'eu existait alors qu'un second dans la collection de Donzel. La chenille que nous avons figurée dans notre Iconographie, Sphingides, pi. 9, fig. 2, a la même forme que celle de Veuphor- biœ, elle est de même d'un noir foncé, mais les petits points ten- dent à disparaître et ne sont jias visibles en dessus; les trois premiers anneaux offrent seulement les rudiments d'une raie dor- Lépidoptères. Tome I. 12 178 DÉILÉPHTLIDES. sale rouge. Sur les côtés du dos II y a une série de taches jaunes arrondies, au-dessous desquelles il en existe une ou deux autres très-petites; les côtés près des pattes sont marqués d'une raie rouge interrompue, tendant à disparaître. Le ventre olTre aussi des traces rougeâtres en dedans; la corne du onzième anneau est noire et très-petite. Cette chenille, qui nous a été envoyée par Merk, Lépidopté- riste plein de zèle et d'ardeur, a été trouvée par lui aux envi- rons de Lyon, sur YEpilobium angustifolium. Genre ELIBIA. walker. — Chœrocampa. Bcisd. oiim. Chenilles : Inconnues. Insecte parfait : Antennes longues, grêles, amincies in- sensiblement en pointe oncinée. Palpes obtus, épais, cou- verts de poils serrés, remontant au-dessus du chaperon. Yeux gros et très-saillants. Trompe plus longue que le corps. Corselet médiocre. Abdomen assez mince, allongé, conique. Ailes larges. Les Elibia, dont nous ne connaissons encore que quatre espèces, sont propres aux Indes orientales. Ils se distin- guent de toutes les autres espèces par leurs ailes très-larges proportionnellement à leur corps relativement assez grêle. Ces quatre espèces ont sur le dos une raie longitudinale blanche. 1. E. RUBIGINOSA. j4m'pelophaga rubiginosa, Bremer, Beitr. zur Schmett. Faun. des Nôrdl. China's, tab. IV, f. 1. — Ménétriés, Enum. corp. animal. Mus. Petr. Part. II, pi. 12, f. 2. Nous n'avons jamais vu cette espèce qui, d'après les figures données par M. Bremer et par Ménétriés, nous paraît appartenir au genre Elibia. Elle est d'un tiers plus petite que le Dolichus, avec le sommet des ailes supérieures un peu pointu. Ces ailes sont un peu ferrugineuses, traversées par des raies brunes, cour- bes, parallèles, dont celle qui est située un peu au-delà du mi- lieu, est beaucoup plus large que les autres; outre cela, celle de l'extrémité, qui est très-fine, part de la pointe apicale, et de- vient flexueusô. ELIBIA. 479 Les ailes inférieures sont noirâtres avec îe bord abdominal un peu ferrugineux. Le corselet est de la couleur des premières ailes, bordé latéra- lement de blanc. L'abdomen est brun avec une ligne dorsale, longitudinale, d'un blanc pur, s'étendant de la base de la tète jusqu'à l'extrémité anale. Le dessous des ailes est d'une couleur ferrugineuse claire ; celui des inférieures est traversé par deux petites lignes noirâtres. Selon M. Bremer, il se trouve aux environs de Pékin. — Dé- crit d'après les figures données par M. Bremer et par Ménétriés. 2. E. DOLICHUS. Boisd. Chœrocampa Dolichus, Westwood, Cabin. orient. Ent. pi. 30, f. 1. — Elibia Dolichus, Walker, List. Lep. Brit. mus. Het. pt. VIII, p. 149. — Moore, Cat. of Lepid. of india Comp. p. 273-631. Il a de 12 à 13 centimètres d'envergure. Ses ailes supérieures sont' d'un gris olivâtre, traversées obliquement par une dizaine de lignes brunes parallèles, dont celle du milieu et celle qui part du sommet sont plus larges et plus obscures; outre cela, il y a un petit stigmate blanchâtre entouré d'un espace brunâtre un peu oblong, mal défini. Les ailes inférieures sont noires avec la moitié antérieure d'un vert-bleuâtre; leur bord extérieur est dentelé avec les échan- crures blanches. Le corselet est bordé latéralement d'un peu de gris-blan- châtre. L'abdomen est un peu verdàtre avec une large raie dorsale blanchâtre, qui s'étend de la base des antennes jusqu'à l'extré- mité anale. Le dessous des ailes inférieures est un peu rougeâtre avec deux raies maculaires, parallèles, noirâtres; celui des supérieures est brun avec l'extrémité grise, précédée d'une espèce de bande rougeâtre. Le ventre et la poitrine sont d'un blanc rougeâtre. Ce grand sphingide, très-bien figuré par M. Westwood, habite le nord des Indes. Décrit sur deux individus frais. — Coll. Bd. 180 DÉILÉPHILIDB3. 3. E. DOLICHOIDES. Philampelus Dolichoides, Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bnd. Abth. 2, tab. 76, f. 8. Il est un peu plus petit que notre Dolichus. Ses ailes supérieu- res, un peu sinuées au-dessous du sommet, sont d'une couleur olivâtre avec trois "bandes transverses étroites, presque droites, parallèles, équidistantes, noirâtres, bordées de blanchâtre sur leur côté interne, allant de la côte au bord interne; outre cela, elles ont, avant le bord terminal, une raie sinueuse de la même couleur. Les ailes inférieures sont entièrement brunâtres avec la frange d'un blanc grisâtre. Le corselet est d'un vert olivâtre. L'abdomen est un peu plus grisâtre avec une raie dorsale blanche, qui s'étend du sommet de la tète jusqu'à l'extrémité anale, comme dans le Dolichus. Décrit d'après la figure donnée par M. Felder. Il se trouve dans l'Himalaya. 4. E. LiNIGERA. Boisd. Il a le port de Dolichus, mais il est de moitié plus petit. Ses ailes supérieures sont d'un gris olivâtre avec trois raies obliques parallèles, d'un brun-olive, dont celle de la base un peu plus large ; entre celle-ci et la suivante, il y a un petit stigmate blan- châtre entouré de brun; entre la dernière bande et la frange, la couleur devient un peu plus obscure. Les ailes inférieures sont noires avec la moitié antérieure d'un vert-bleuâtre; leur bord extérieur est dentelé avec les échan- crures blanches. Le corselet est d'un ferrugineux olivâtre, bordé de blanc laté- ralement. L'abdomen est d'un brun-olivâtre tirant sur le verdâtre avec une raie dorsale blanche s'étendant de la base de la tète à l'ex- trémité anale. Le dessous des ailes est rougeâtre. Elevé de chenille, à Manille, par M. Lorquin, sur une planté AMBULYX. 181 envoyée en débris, dont il nous a été impossible de reconnaître la nature. Décrit sur un individu unique. — Coll. Bd. Genre AMBULYX. Boisd. - Westwood. •- Walker. — Moore, etc. — Sphinx auctorum. Les chenilles des Ambulyx sont encore très-imparfaite- ment connues. Beske nous a envoyé dans de Falcool celle du Striyilis, mais elle nous est arrivée dans un tel état de décomposition, qu'il nous est impossible d'en rien dire. Nous ne savons même pas si elle vit sur des plantes her- bacées ou sur des arbres. Il devait nous faire connaître celle de VEurycles et du Lycidas, si une mort inattendue ne l'a- vait empêché de tenir sa promesse. Insecte parfait : Antennes grêles, de longueur moyenne, terminées par un très-petit crochet. Palpes couverts de poils serrés, avec les deux premiers articles bien séparés, bien distincts. Trompe à peine de la longueur du corps. Yeux de grandeur moyenne. Corselet a?sez robuste. Abdomen co- nique ou un peu obtus à l'extrémité. Ailes longues sans dentelures ; les supérieures pointues au sommet ou offrant souvent une petite échancrure à l'angle apical. Ailes in- férieures colorées en jaune ou en rouge, traversées par plusieurs bandes noires. Les Ambulyx habitent les Antilles, l'Amérique méridio- nale, les Indes orientales et Madagascar. Toutes les espèces offrent pour caractère accessoire d'avoir à l'extrémité des ailes supérieures en dessous, une bande terminale pâle, et presque toujours en dessus un gros point ou une tache à leur base. f Ailes supérieures échancrées au sommet. 1. S. Ailes inférieures rouges. 1. A. Palmeri. Boisd. Il e.st à peu près de la taille d'un D. lineata. Ses ailes supé- 182 DÉILÉPHILIDES. rieures, à peine échancrées au sommet, sont d'un gris-blanchâtre luisant, marquées de plusieurs taches d'un brun noir, savoir : un petit point tout à fait à la base sur une partie blanchâtre, suivi de deux grosses taches superposées, liserées de blanchâtre, dont une un peu échancrée en dedans sur le bord interne, et l'autre sur la côte; après ces deux taches vient une ligne transverse, oblique, droite ; outre cela il y a également sur la côte quatre autres tâches brunes, dont la dernière, située vers l'angle apical, est beaucoup plus grande, plus foncée, et un peu liserée de blan- châtre ; il y a encore, non loin de l'angle interne, une partie un peu plus obscure que la teinte générale précédée d'une tache brune. Les ailes inférieures sont d'un rouge carmin, traversées par deux bandes parallèles, noirâtres, dont la postérieure est très- étroite et un peu obsolète ; la bordure est large, d'un brun noir j l'angle anal est blanchâtre marqué de deux points noirs. Le corselet est grisâtre, largement encadré latéralement, et en arrière, par du brun noir. L'abdomen est d'un gris blanchâtre, un peu plus obscur sur le dos. Le dessous des ailes est d'une teinte roussâtre pâle, avec la base des supérieures largement rougeâtre. Cette charmante espèce habite le Brésil, oii elle a été élevée de la chenille par M. Palmer. Décrit sur un individu unique faisant partie de notre collection. 2. A. Crethon. Boisd. Il a le port des espèces suivantes, mais l'individu mâle que nous avons sous les yeux est plus petit. Ses ailes supérieures sont d'un brun pâle, avec des ombres plus foncées et des lignes trans- verses ondulées; la base est marquée d'un petit point noir sur un fond blanchâtre, suivi, en dehors, d'une double raie oblique, brune, allant du bord interne à la côte; outre cela, on voit sur la côte, vers le sommet, une tache quadrangulaire allongée, d'un brun noirâtre, et deux autres petites taches de la même couleur, dont l'une est située au dessous du second rameau de la nervure médiane et l'autre vers l'angle anal. Les ailes inférieures sont roses, traversées par deuxbandcs noires, dont la postérieure est étroite et la bordure largement noirâtre. Le corselet est de la même teinte que les ailes supérieures, avec les épauiettes brunes. AMBULYX. 183 Le dessous des ailes supérieures est d'un jaune roussâtre, avec des raies noirâtres, très-sinueuses, et un stigmate noirâtre pu- pille de jaunâtre qui reparaît un peu en-dessus; la base est lar- gement rose sans aucune trace de bande noire; celui des infé- rieures et d"un gris blanchâtre, marqué vers la région anale d'une tache jaune entourée de brunâtre. Décrit sur un individu défectueux envoyé du Pérou ou de la Bolivie, dans un livre. Coll. Bd. 3. A. Gannascus. StoU, Suppl. à Cramer, pi. 3o, fig. 3 et 3 B. Il est à peu près de la taille du Strigilis. Ses ailes supérieures sont d'un brun-grisâtre à reflet luisant, traversées par des lignes ondulées, noirâtres ; outre cela, elles ont à la base un petit point noir suivi d'une bande transverse, oblique, d'un brun noir, un peu interrompue au-dessus de la nervure médiane, légèrement liserée de blanchâtre; on voit encore sur la côte, en tirant vers l'angle apical, une tache d'un noir brun très-bien marquée, et non loin de l'angle anal deux autres taches brunes, liserées d'un peu de blanchâtre, dont la supérieure arrondie et beaucoup plus grosse. Les ailes inférieures sont d'un rouge carmin, traversées par trois bandes noires dont l'intermédiaire plus étroite; les nervures sont également noires; ce qui rend les ailes comme quadrillées; l'angle anal est grisâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec les épau- lettes largement d'mi brun noir. L'abdomen est d'un gris lavé de rose avec le dos plus obscur. Le dessous des ailes est d'un brun-pâle lavé de rose; celui des supérieures, dont la base est largement carminée, est marqué dans sa partie antérieure de trois bandes noires et sur la côte, près du sommet, d'une tache brune bien marquée, correspondant à celle de la surface opposée. Nous avons eu cette espèce de Becker, sans indication de loca- lité. StoU la dit du Cap de Bonne-Espérance, mais elle est si voi- sine des autres, que nous la regardons positivement comme indi- gène de quelque point de l'Amérique centrale. 184 DÉILÉPHILIDES. 4. A. ROSTRALIS. Felder, Novara, Eïp. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 77, fig. 6.— Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guatemal. p. 68.-^4. Janus, Boisd. M. Il a le port et la taille du Strigilis et du Gannascus. Les ailes supérieures sont d'un brun-cendré clair, luisant, avec une partie de la région apicale lavée de blanchâtre ; elles sont marquées à la base, sur une partie blanche, d'un point noir; un peu plus loin d'une bande transverse, oblique, de la même couleur, irré- gulière sur ses bords, allant sans interruption, du bord interne à la côte; outre cela elles ont plusieurs petites ligues transversales ondulées, plus obscures que le fond, et sur la côte, non loin du sommet, et aussi au-dessus du milieu du bord interne, une tache arrondie d'un brun un peu olivâtre. Les ailes inférieures sont roses, avec les nervures et trois bandes transverses noires, ce qui les rend tessellées. Le corselet est cendré, largement encadré de brun en arrière et sur les côtés. L'abdomen est grisâtre, marqué sur le dos, dans la plupart des individus, de trois points noirs alignés. Le dessous des ailes est jaunâtre, avec la base des supérieures largement rose tachetée de noir. Nouvelle-Grenade, Nicaragua. — Coll. Bd. 5. A. Daphne. Boisd. Ambulyx Gannascus, Walker, Heteroceia, p. 121, 2. — Ménétriés, Catal. Cette belle espèce a le port et la taille du Strigilis et des espèces précédentes. Ses ailes supérieures sont d'un brun-violâtre pâle, avec uue nuance plus obscure vers l'extrémité; elles sont mar- quées près de la base d'un point d'un brun noir entouré de blan- chàlre, suivi en dehors, d'une bande transverse, oblique, droite, liserée de jaunâtre, légèrement irrégulière sur ses bords, allant le plus ordinairement sans interruption, du bord interne â la côte; outre cela eUes offrent deux taches d'un brun noir, placées comme dans les espèces précédentes, l'une sur la côte non loin du sommet, l'autre au-dessus du bord interne, en tirant un peu du côté de l'angle anal; on voit encore, tout à fait sur ce même AMBULYX. 185 angle, une petite tache brune bordée d'un peu de blanc jau- nâtre. Les ailes inférieures sont d'un joli rose, avec trois bandes trans- versales, noires; les nervures sont également noires, mais moins dilatées que dans les espèces précédentes. Ce qui fait que dans celle-ci le rose occupe une plus grande surface et qu'elles sont moins tessellées; outre cela, la gouttière abdominale et l'angle anal sont d'un cendré grisâtre ; ce dernier est marqué d'une liture noire faiblement liserée de jaunâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes, fortement en- cadré de brun noirâtre sur les côtés et en arrière. L'abdomen est aussi de la couleur des ailes supérieures, marqué sur le dos d'une rangée de trois ou quatre gros points bruns alignés. Le dessous des ailes est roussâtre; celui des supérieures a la moitié basilaire rose, marquée de trois bandes noires comme dans les trois espèces précédentes. Décrit sur deux individus très-purs élevés de chenilles au Bré- sil, par Beske. Coll. Bd. Nota. Ménétriés a pris cette espèce pour le Gannascus de Stoll, qui ditfère du Daphne par le dessin de ses ailes supérieures^ et par la tache noire du dessous de ces mêmes ailes qui est bien marquée, et placée sur la côte près du sommet, par ses ailes in- férieures et par son corselet qui n'est pas encadré de brun en ar- rière, etc. 6. A. EURYSTHENES. Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abtheil. 2, pi. 77, f. 5. Il est presque de la taille du Gannascus et du Rostralis, avec les ailes supérieures un peu plus étroites, un peu plus pointues et un peu moins échancrées au sommet; elles sont d'une teinte blanchâtre jusqu'au-delà du milieu, et ensuite rembrunies jusqu'à l'extrémité; tout près de la base elles offrent deux très-petits points d'un vert olive, séparés par une nervure; ceux-ci sont suivis d'une bande transverse, allant de la côte au bord interne, bien entière, sinuée en dedans, très-droite au contraire sur son côté externe; à l'extrémité de la cellule discoïdale on voit une espèce d'oeil oblong, cerclé de brun, tenant Ueu de stigmate; outre cela, ces mêmes ailes sont marquées de lignes brunes, dentées et on- 186 DÉILÉPHILIDES. dulées principalement sur la partie rembrunie de l'extrémité; elles ont sur la côte, près du sommet, une tache d'un vert olive, un peu oblongue, plus grande que dans les espèces du même groupe. Les ailes inférieures sont roses, avec une bordure noire assez large, précédée de deux lignes pareillement noires, dont la pos- térieure est dentée en scie. Le milieu du corselet est blanchâtre, avec les épauîettes large- ment d'un vert olive ainsi que le prothorax. L'abdomen est gri- sâtre. Cet Ambulyx habite la Colombie et fait partie de la collection de M. Felder. S. Ailes inférieures jaunes ou fauves. 7. A. Strigilis. Sphinx idem, Linné, Mantissa, I, 538. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 364, 26. — Cramer, 106, B. — Drury, Ins. I, tab. 28, f. i, etc. Il a de iO à 13 centimètres d'envergure. Ses ailes supé- rieures, un peu échancrées à l'angle apical, sont d'un gris-bru- nâtre pâle, à reflets souvent un peu violàtres, avec quelques stries transverses plus obscures; elles sont en outre marquées de plu- sieurs taches d'un brun olivâtre, dont quatre le long de la côte et deux le long du bord interne; il y a encore un point à la base et quelques hachures de la même couleur sur l'angle anal. Les ailes inférieures sont d'un roux fauve, avec trois raies trans- versales brunes, étroites, et un peu obsolètes, dont la postérieure est un peu coudée ; la bordure est brune et assez étroite. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec les épauîettes d'un brun olivâtre, ainsi que les deux premiers seg- ments de l'abdomen; celui-ci est d'un jaune grisâtre, avec des raies latérales obliques un peu plus foncées. Le dessous des ailes est d'un fauve un peu roux, avec des lignes transverses d'une couleur plus intense. Cette espèce est la plus commune ; on la trouve aux Antilles et dans une grande partie de l'Amérique méridionale. Coll. Bd. AMBULYX. 187 8. A. TlGRINA. Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 77, f. i. Il a le port du Strigilis. Ses ailes supérieures sont un peu plus obscures, avec la tranche du bord terminal d'une couleur bru- nâtre; elles sont marquées près de la base, d'un point brun, suivi d'une bande de la môme nuance, montant du bord interne à la nervure médiane et surmontée, un peu en dehors, d'une petite tache un peu ocellée, de la même couleur; outre cela, on voit, comme dans les espèces du même groupe, des raies transversales sinuées, plus obscures que le fond, et sur la côte près du sommet une tache brune. Les ailes inférieures sont d'un jaune un peu orangé, traversées par trois bandes parallèles noires, coupées par des nervures de la même couleur; la bordure est noirâtre. Le corselet est jaunâtre au milieu, avec les épaulettes large- ment d'un brun olivâtre. L'abdomen est d'un jaune roussâtre. Il se trouve à Venezuela et probablement dans une grande partie de l'ancienne Colombie, 9. A. EURYGLES. Boisd. in Herrich-Schaeff. 102. Il a le port et la taille du Strigilis. Ses ailes supérieures sont d'un blanc un peu grisâtre dans le mâle, et d'un brun-violâtre très-pâle dans la femelle; elles sont traversées» par plusieurs lignes sinueuses, ondulées, olivâtres, et marquées de bandes et de taches de la même couleur, mais d'une teinte plus intense, disposées ainsi : trois le long de la côte, dont la première, dans la plupart des individus, se prolonge obliquement du milieu de la côte au bord terminal, et la troisième, placée non loin du sommet, est un peu quadrangulaire; il y a, en outre, une bande longitudinale le long du bord interne, précédée en dedans d'un gros trait oblique; le bord terminal offre aussi une espèce de bande de la même cou- leur. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, traversées par trois bandes noires, dont les deux postérieures sont très-étroites et coudées ; ces trois bandes sont coupées par des nervures éga- lement noires ; la bordure est brune et aussi étroite que dans le Strigilis. 488 DÉILÉPHILIDES. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec les épau- lettes brunes. L'abdomen est roussâtre avec des traits obliques plus foncés. Le dessous est d'un jaune d'ocre, avec des lignes brunes trans- versales, ondulées sur les ailes. 11 se trouve à Cayenne et au Brésil. Beske relevait de chenille. Coll. Ed. Nota. Cette espèce varie un peu pour le dessin des ailes supé- rieures. 10. A. ASTYGONUS. Boisd. Il est plus petit que YEurycles. Ses ailes supérieures sont un peu plus blanchâtres, mais elles offrent à peu près le même dessin. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre plus pâle, traver- sées seulement par deux bandes brunes parallèles, dont la pos- térieure, très-étroite, n'est nullement coudée. Ces deux bandes sont coupées par des nervures de la même couleur; la bordure est brune et assez étroite. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épau- lettes d'un vert-oUve foncé, ainsi que les deux premiers segments de l'abdomen; celui est d'un jaune d'ôcre un peu grisâtre avec des traits obliques plus foncés. Le dessous est d'un jaune-d'ocre tirant un peu sur le vert. Décrit sur un individu mâle, que M. Lucien Buquet nous a donné, comme venant du Brésil. Coll. Bd. f Ailes supérieures non échancrées au sommet. §§ Ailes inférieures jaunes ou fauves. H. A. SUBSTRIGILIS. Westwood, Cabinet orient. Ent. pi. 30, f. 2. — Walker, List. Lepid. Brit. mus. Het. pt. VIII, p. 122. — Moore, Cat. of Lepid. of Ind. Com- pany, p. 266, 612. —Variété? ^. Moorei, Boisd. M. — Var.? Schauffel- bergeri, Bremer, Beit. zur Schm. Nord. Cliina's, p. 33. Il a presque le port du s'trigilis. Ses ailes supérieures sont d'un gris-jaunâtre pâle avec cinq raies transverses ondulées, noirâtres; outre cela, elles ont, près de la base^ un gros point AMBULYX. 189 arrondi d'un fauve-brun, surmonté, près de la côte, d'un trait brun; leur extrémité est pointillée de gris noirâtre avec une raie anté-terminale brune, allant du sommet à l'angle interne; entre cette raie et la frange la couleur devient fauve. Les ailes inférieures sont d'un jaune fauve, un peu pointillées de brun, avec trois bandes transverses noires, parallèles, dont la deuxième est crénelée et la dernière courte. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec les épaulettes d'un brun ferrugineux. L'abdomen est d'un gris jaunâtre. Le dessous des ailes est fauve avec des irrorations brunes et une raie anté-terminale noirâtre, comme en dessus. Sylhet. — Décrit sur un individu appartenant au British mu- séum. Nota. L'exemplaire que nous avons décrit chez M. Horsfîeld sous le nom de Moorei, et dont nous possédons un individu fe- melle recueilli à Java, forme peut-être une espèce particulière; ses ailes supérieures sont brunâtres, à reflet un peu violâtre; elles sont. marquées, au lieu de stigmate, d'une tache réniforme; les lignes ondulées sont un peu plus distantes; la raie anté-margi- nale est doublée, en dedans, par une raie d'un jaune-verdâtre; les ailes inférieures sont d'un jaunâtre obscur, très-fortement pointillées de brun entre les deux dernières bandes; elles ont, en outre, une tache d'un brun-noirâtre à leur base. Il est probable que le Schauffelbergeri de la Chine, décrit par MM. Bremer et Grey, n'est qu'une variété locale du substrigilis. 12. A. SUBOCELLATA. Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, tab. 76, fig. 3. Il a le port et la taille du substrigilis, particuhèrement de la variété Moorei. Ses ailes supérieures sont d'un brun-grisâtre obscur, traversées au milieu par une large bande d'un gris-jau- nâtre pâle; elles ont, près de la base, trois ou quatre gros points noirâtres, cerclés de blanchâtre, alignés transversalement, et sur la bande transverse, un stigmate blanchâtre, suivi, en dehors, d'un ou deux points noirâtres; outre cela, le bord terminal offre Hiie raie noirâtre transverse suivie d'une bande marginale d'un gris-jaunâtre. 190 DÉILÉPHILIDES. Les ailes inférieures sont d'un jaune testacé, traversées par deux raies brunes assez étroites, dont la postérieure crénelée; leur bordure est étroite et de la même couleur. Le corselet est brunâtre. L'abdomen est plus pâle, principalement sur les côtés. Le dessous des ailes inférieures est d'un fauve testacé avec quelques irrorations brunes. Décrit sur un individu défectueux, trouvé par M. Lorquin en Cochinchine. Il paraît qu'il varie un peu pour la couleur des ailes supérieu- res, car un individu de Java, figuré par M. Felder, est d'une teinte roussâtre. Coll. Bd. 13. A. RUBRIGOSA. Walker, Heterocera, p. 122, 4. Nous ne connaissons pas cette espèce qui, d'après M. Walker, s'éloigne plus du strigilis que les autres espèces, par ses ailes su- périeures comparativement plus larges avec le bord terminal plus droit et moins oblique. Il a S8 lignes anglaises d'envergure. Il est ferrugineux en dessus et jaune en dessous. La tête est blanchâtre avec une bande testacée. Les antennes et les palpes sont blancs. Le corselet est blanchâtre en avant avec les côtés cendrés. L'abdomen est d'un brun tanné, fascié de gris sur le bord des segments. Les ailes supérieures sont grises à la base avec trois bandes jaunâtres, dont la première, située près de la base, s'étend le long de la côte pour se réunir à la seconde , qui est oblique, et dont la troisième, qui est sous-apicale, va presque jusqu'à la côte. Les ailes inférieures sont d'une teinte rosée avec la côte tes- tacée; la base est d'un brun roussâtre ainsi qu'une bande trans- verse. Le dessous des ailes est traversé par des lignes obliques, fer- rugineuses, ondulées. Hindostan. — Coll. de M. Saunders. — Walker. ÀMBULYX. 491 14. A. COQUERELII. Boisd. Il est près de moitié plus petit que les espèces précédentes. Ses ailes supérieures sont d'un blanc-jaunâtre lavé d'un peu de violet, avec des taches et des bandes d'un brun-olive ; elles ont, près de la base, deux taches assez grandes, dont l'une sur le bord interne et l'autre sur la côte ; ces deux taches sont suivies d'une très-petite ligne tortueuse peu indiquée, puis d'une raie transversale, un peu sinuée, dilatée sur la côte; outre cela, elles ont deux bandes longitudinales de la même teinte, dont une plus courte sur l'extrémité du bord interne, et dont l'autre plus longue, cunéiforme, située dans la première bifurcation de la nervure médiane, va rejoindre une bande marginale et reçoit de la côte un trait transversal. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre gai, traversées par deux très-petites lignes, peu marquées, d'une teinte brunâtre; la bordure est brunâtre, médiocrement large, un peu cendrée en arrière. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épau- lettes et la base de l'abdomen d'un brun-olive. L'abdomen est grisâtre. Le dessous est d'un jaune d'ocre très-clair. Décrit sur un individu unique, qui a été pris à Nossi-Bé, près do Madagascar, par feu le docteur Coquerel (1), qui a eu l'obli- geance de s'en dessaisir en notre faveur. 15. A. Lycidas. Boisd. Il est d'un tiers plus petit que le strigilis, avec ses ailes supé- rieures très-aiguës et presque falquées; leur couleur estlebrun- (1) Le docteur Charles Coquerel, chirurgien de la marine, entomo- logiste très-distingué et excellent observateur, a publié dans les An- nales de la Société entomologique des notes fort intéressantes sur les insectes de Madagascar et sur les métamorphoses de plusieurs Co- léoptères. Il nous a aussi fait connaître certaines espèces de Diptères dont les larves vivent à Cayenne aux dépens de l'homme et détermi- nent quelquefois la mort. Ce jeune docteur, regretté de tous ses col- lègues, a succombé à l'île de la Réunion, il y a trois ans. C'est pour perpétuer le souvenir de ce savant enlevé à la fleur de l'âge, à ses par«nts «t à ses amis, que nous lui avons dédié ce Sphingide. 192 DÉILÉPHILIDES. roux avec cinq taches ou gros points d'un brun-olive liserées de blanc et disposées ainsi : à la base une grosse tache oblique al- lant du bord interne à la nervure médiane; plus haut, sous les irervures costales, un point ovoïde; au milieu, une petite tache; sur la côte; en tirant vers le sommet, une tache arrondie bien nette; enfin, sur l'angle anal, une tache oblongue coupée par deux petites stries transversales blanches. Les ailes inférieures sont fauves, marquées, vers l'angle anal, d'une tache d'un blanc jaunâtre, environnée d'un peu de brun, et suivie de deux petits points noirs légèrement cerclés de blan- châtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec les épaulettes olives bordées d'un peu de blanc inférieurement. L'abdomen est roux avec le premier anneau d'un roux-oli- vâtre. Le dessous est fauve avec une lunule noire sur le disque des supérieures, correspondant à la tache du dessus. Décrit sur un mâle et une femelle élevés de chenille, au Brésil, par Beske. Coll. Bd. Genre PHILAMPELUS. Harr. — Sphinx auctorum. Chenilles : Grosses, cylindriques, presque d'égale gros- seur aux deux extrémités, avec la tête petite, globuleuse, un peu rétractile sous le premier anneau. Ces chenilles, dans leur jeunesse (au moins celles que nous connaissons), sont pourvues, sur leur onzième segment, d'une petite corne grêle, allongée. Elles perdent cet appendice lorsqu'elles sont tout à fait adultes. Chrysalides : Grosses, assez allongées, munies d'une pointe anale assez saillante. Insecte parfait : Tête un peu proéminente ; antennes as- sez longues, assez grêles, terminées par un crochet très- prononcé. Palpes épais, entièrement couverts de poils ser- rés. Yeux gros et saillants. Trompe assez développée, de longueur moyenne. Corselet très-robuste. Corps gros, cy- lindrico-conique. Ailes bien développées, sans échancrures PHILAMPELUS. 193 ni dentelures; les inférieures avec une bande anlé-termi- nale noire, précédée, vers le milieu de la gouttière abdo- minale, d'une tache également noire de forme variable. Les Philampelus sont propres au nouveau continent. Leurs chenilles, ainsi que le nom l'indique, vivent sur di- verses espèces de vignes ou sur quelques plantes de la fa- mille des Onagraires. 1. P. Labrusce. Linné, Mus. Lud. ulr. 352. - Syst. nat. 2, 800, 14. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 377, 66. — Clerck, Icon. 47, f. 3. — Cram. 184, A, — etc. Envergure, environ 12 centimètres. Ailes supérieures d'un beau- vert pistache, offrant sur leur milieu un triangle d'un vert plus foncé, suivi en dehors d'une tache ferrugineuse ; il y a en outre, près du bord terminal, un petit point brun sur chaque nervure. Ailes inférieures d'un jaune pâle à l'extrémité, d'un noir bleu au milieu, avec une taclie centrale d'un bleu pâle; cette partie d'un noir bleu s'appuie en arrière sur une bande d'un bleu pâle, suivie elle-même' d'une bande noire; entre le bord abdominal et la tache du milieu, il y a une tache d'un rouge ferrugineux qui se prolonge en pointe jusqu'à l'angle interne. Le corselet et l'abdomen sont d'un beau-vert pistache. Le dessous des ailes est jaune, traversé par deux lignes brunes; le disque des supérieures est vert. Le ventre est également jau- nâtre, marqué de cinq points blancs de chaque côté. La chenille qui vit sur plusieurs espèces de vignes et de Cissus, est encore mal connue. Selon Mérian, elle est brune sur le dos, avec les côtés panachés de blanc et une plaque mobile blanche sur le onzième anneau. 11 est probable que dans le premier âge elle est pourvue d'une corne caduque, remplacée plus tard par la plaque dont il s'agit. Le labruscœ habite la Guyane, le Brésil et les grandes An- tilles; il est très-répandu dans les collections. 2. P. Phorbas. Cramer, 55, B. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 365, 30. — Walker, Ilote- rocera, p. 179, 10. — Panàion, Cram. 321, A. Il a le port et la taille du labruscœ. Ses ailes supérieures sont Lépidoptères. Tome L 13 194 DÉILÉPHILIDES. d'un vert obscur, marquées de traits bleuâtres, dont un tout à fait transversal avant le milieu; les autres sont assez courts, grou- pés vers le milieu du bord interne et près de l'extrémité de la côte; en outre, il y a une raie oblique bleuâtre qui descend de la pointe apicale en se courbant dans son milieu, mais n'arrivant pas jusqu'au bord inférieur; le stigmate est brun, plus ou moins large. Les ailes inférieures sont d'un jaune orange avec deux larges bandes noires, dont celle du milieu est comme déchiquetée siu? ses bords, tandis que la postérieure forme une très-grosse tache sur l'angle externe; quelquefois celle-ci s'allonge pour se réunir à la première vers l'angle anal; c'est ce qui arrive dans le Phor- bas de Cramer. Le corselet est vert. L'abdomen est vert en dessus, jaunâtre sur les côtés, marqué de deux larges raies noires parallèles s'étendant depuis les yeux jusqu'à l'extrémité anale. Le dessous des ailes est d'un jaune verdâtre, avec deux petites raies transversales brunes. Décrit sur un individu appartenant au Muséum national. Cette espèce est toujours très-rare. Sa patrie semble être seu- lement la Guyane hollandaise. On ne la reçoit jamais de Cayenne, 3. P. Capronnieri. Boisd. Il a le port du Phorbas, mais, outre qu'il est d'un tiers plus petit, ses ailes supérieures sont pointues au sommet. Le fond de leur couleur est d'un gris un peu violacé, avec une tache basi- laire, deux bandes transverses et une tache costale anté-apicale, d'un vert-pistache foncé; la tache basilairo est un peu noirâtre, arrondie et située près du bord interne ; la bande qui la suit est sinuée en dehors et comme étranglée dans son milieu, terminée inférieurement par une dilatation extérieure d'un vert clair; la troisième, élargie sur la côte, forme un triangle renversé et ne traverse pas l'aile entièrement. Outre cela, il y a quelques petites lignes ondulées, transverses, un peu obsolètes, et une raie obli- que brunâtre allant se perdre dans la pointe apicale. Les ailes inférieures sont d'im jaune orangé, avec une large bande noire traversant l'aile verticalement, et une large bordure PHILAMPBLUS. 495 de la même couleur à peu près comme chez le Phorbas ; l'angle anal est un peu cendré, coupé par deux lignes noires. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec une raie médiane brune; les épaulettes sont largement bordées en dessus par une bande verte et brune. L'abdomen est grisâtre et offre de chaque côté une bande lon- gitudinale d'un brun roussâtre, allant des épaulettes jusqu'à l'a- vant-dernier segment. Cette bande offre deux dilatations infé- rieures très-prononcées à son extrémité. Le dessous des ailes est d'un gris roussâtre, avec deux raies transverses noirâtres; celui des supérieures présente en plus une raie obUque, brune, vers la pointe apicale, correspondant à celle do la face opposée ; celui des inférieures a la gouttière abdomi- nale d'un jaune d'ocre. Décrit sur un individu femelle élevé de chenille sur les bords de l'Oyapock. — Coll. Bd. Cette belle espèce vient se placer tout près du Phorbas, dont elle est très-voisine. Nous l'avons dédiée à notre collègue M. Ca- pronnier, président de la Société entomologique de Belgique, comme un faible témoignage de notre estime. 4. P. Anchemolus. Cramer, 224, C. Envergure 13 à 14 centimètres. Cette grande espèce est voisine du Satellitia. Ses ailes sont variées de brun foncé luisant et de gris violâtre ; elles sont traversées par de nombreuses raies bru-^' nâtres, sinuées, plus ou moins nettes; la moitié antérieure est largement brune vers le bord interne ; la partie postérieure est également beaucoup plus foncée que la teinte générale, dont elle est séparée par une raie oblique de couleur pâîe qui va du mi- lieu de la côte aboutir à la première nervure médiane pour ga- gner le bord interne. Outre cela, il y a une tache brune sur la côte près du sommet et une tache semblable sur l'angle interne, laquelle est surmontée d'un gros point de sa couleur ; le stigmate est noirâtre, ordinairement accompagné d'un ou de deux petits points de sa couleur. Les ailes inférieures sont d'im blanc verdàtre à' la base, avec l'extrémité largement d'un brun noir et une grosse tache égale- ment noire en face le milieu du bord abdominal; outre cela, il 196 DÉILÉPHILIDES. y a à l'angle anal une petite bande transversale d'un gris rosâtre, marquée de deux ou trois petites lunules noires plus ou moins visibles. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les épaulettes et une large raie médiane brunes. L'abdomen est brun en dessus, grisâtre sur les côtés, avec les incisions un peu blanchâtres; outre cela, il offre sur le dos une suite de taches triangulaires de la même couleur que les côtés, et à sa base une tache latérale brune. Le dessous des ailes est rougeâtre, traversé par deux lignes noi- râtres. Cette grande espèce n'est pas très-rare au Brésil et à la Guyane. Année a trouvé plusieurs fois sa grosse chenille, à Cayenne, sur une vigne sauvage, probablement un Cissus. Coll. Bd. En examinant bien ce grand Sphingide, on y retrouve presque les mêmes caractères que dans le Salellitia, mais ce n'est pas une raison pour les réunir. Notre eupkorbiœ et notre Nicœa, et plu- sieurs espèces du même groupe, offrent aussi presque les mêmes caractères, et cependant les chenilles qui les produisent sont très- différentes. 5. P. Satellitia. Linné, Mantiss. I, 539. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 370, 42. — Drury, Ins. I, tab. 29, f. 1,2. — Licaon, Hubn. Exot. Saml. Envergure 11 à 12 centimètres. Les ailes supérieures sont d'un gris-blanchâtre plus ou moins lavé d'olivâtre ; elles sont traver- sées par des raies brunâtres, sinuées, ordinairement très-obsolè- tes. Sur le milieu du bord interne, il y a une grosse tache d'un brun olive, carrée lorsqu'elle est isolée, mais se prolongeant quel- quefois jusqu'à la base; le stigmate est très-noir, accompagné d'un ou de deux points de la même couleur, que Linné a com- parés aux satellites qui accompagnent la lune. Un peu au-delà de ces points noirs, il y a une hgne oblique de couleur pâle qui va du milieu de la côte, aboutir à la première nervure médiane pour gagner le bord interne ; la partie comprise entre cette ligne et l'extrémité est souvent plus obscure que la teinte générale; outre cela, il y a une tache d'un brun olive, triangulaire, sur la côte, près du sommet, et une tache semblable sur l'angle interne, laquelle est surmontée d'un gros point de sa couleur. PHILAMPELUS. 197 Les ailes inférieures sont d'un gris-blanchâtre pâle à la base, avec une grosse tache noire en face le milieu du bord abdomi- nal et une bande transversale de la mùme couleur, devenant tout à fait maculaire en arrivant à l'angle anal. Celui-ci est rose dans la gouttière abdominale; la bordure est d'un gris rosé. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec une raie médiane et les épaulettes d'une couleur olive foncée. L'abdomen est olivâtre en dessus, grisâtre sur les côtés, avec les incisions liserées de blanchâtre ; outre cela, il offre sur le dos une suite de taches triangulaires grises. Le dessous des ailes est d'un brun clair, traversé par deux pe- tites lignes noirâtres. 11 se trouve aux Antilles. Nous ne savons pas s'il habite le con- tinent américain. M. Hornebeck a élevé plusieurs fois sa chenille sur des vignes sauvages. Coll. Bd. La figure de ce Sphingide, donnée par Hubner, no laisse rien à désirer. 6. P. Pandorus. Hubner, Exot. Saml. f. 3, 4. — Ampelophaga, Leconte. Envergure 9 centimètres environ. Ailes supérieures sinuées à l'extrémité, d'un gris-blanchâtre lavé de rose ; elles ont depuis le milieu du bord interne jusqu'à la base une large bande d'un vert olive, coupée carrément, et vers l'angle anal une tache de la même couleur j le stigmate est noir accompagné de deux points semblables ; la seconde nervure est rose, et partage obliquement la couleur du fond, de la couleur oUve qui occupe le restant de la surface ; cette partie foncée s'éclaircit un peu vers l'extrémité où elle est divisée par quelques petites lignes transverses, on- dulées, un peu plus obscures, très-obsolètes; outre cela, on voit le long de la côte deux ou trois petits traits verdâtres et vers le sommet, comme dans les espèces voisines, une tache d'un vert olive. Les ailes inférieures sont d'un blanc verdâtre à la base, avec une grosse tache noire en face le milieu du bord abdominal et une bande transverse de la même couleur, se terminant vers l'angle interne par quatre taches très-noires surmontées d'une 198 DÉILÉPHILIDES. petite ligne ondulée brunâtre peu marquée ; au-dessus des pe- tites taches noires, il y a un espace rose qui se prolonge jusqu'à l'angle anal; la bordure est olivâtre, assez pâle. Le corselet est d'un gris légèrement verdâtre, avec les épau- lettes d'un vert-olive foncé ainsi que la trace d'une petite ligne médiane, très-peu indiquée. L'abdomen est d'un vert-olive foncé à sa base, d'un vert pâle en dessus avec les côtés d'un gris blanchâtre j outre cela, il offre sur le dos une bande grisâtre. Le dessous des ailes est jaunâtre avec deux lignes communes, transverses, plus obscures ; le disque des supérieures est plus ou moins noirâtre. Cette espèce n'est pas rare aux Etats-Unis, car il y en avait toujours un certain nombre d'exemplaires dans tous les envois de feu John Leconte et d'Abbot. Nous avons aussi reçu le dessin de la chenille; malheureuse- ment il a été égaré, de sorte que nous ne pouvons rien en dire, si ce n'est qu'elle vit sur une espèce de vigne. Hubner place ce Philampelus à côté du nerii dans son Coilus Daphnis, tandis qu'il met son Licaon qui en est si voisin dans son Coitus Pholus à côté de /^CMS et de Strigilis ! ! 7. P. Eacus. Cramer, 285, E. Nous ne connaissons cette espèce que par la figure de Cramer. Elle a le port et la taille du Pandorus dont elle est assez voisine. Ses quatre ailes sont d'un vert pâle; les supérieures sont tra- versées par un grand nombre de petites raies courbes, brunes ; ces mêmes ailes ont, surtout pour caractère distinctif, une bande oblique d'un jaune une peu testacé, s' étendant entre la première et la seconde nervures médianes depuis le milieu presque jus- qu'à l'extrémité; au-dessous de cette bande, il y a sur le bord interne une grosse tache d'un brun ohve qui va presque jusqu'à la base ; cette même bande est bordée en dessus par une autre d'un brun olivâtre qui remonte vers la côte pour se dilater en un grand triangle de sa couleur ; il y a, en outre, au sommet, vers le bout de la côte, une tache brune allongée. Les ailes inférieures ont une grosse tache noire en face le milieu du bord abdominal et une bande transversale de la même couleur, dentée en arrière et suivie d'une bordure grisâtre. PHIIW^MPELUS. 199 Le corselet est d'un gris blanchâtre avec les épaulettes brunes et une petite ligne médiane de la même couleur, assez courte ; il olfre aussi en arrière deux petites taches brunes, triangulaires. L'abdomen est gris avec des anneaux bruns dilatés sur le mi- lieu du dos. Il est de Surinam. 8. P. PlSTAGINA. Boisd. Cette espèce ne ressemble h aucune autre. Elle est de la taille d'un petit nerii. Ses ailes supérieures légèrement falquées et un peu évidées au-dessous du sommet, sont d'un gris blanchâtre, légèrement lavées de verdâtre; le stigmate est noirâtre; entre celui-ci et la base, il y a trois bandes transverses sinuées, d'un vert olive ; au-delà de ce même stigmate, on voit une bande courbe d'un vert-olive clair, sinuée en dehors, et avant l'extré- mité, une bande irrégulière de la même couleur. Les ailes inférieures sont d'un jaune blanchâtre avec une bor- dure d'un noir assez foncé, ainsi que les nervures et une tache basilaire obsolète. Le corselet est d'un vert olive avec les épaulettes bordées la- téralement de blanchâtre. L'abdomen est roussâtre. Le dessous des ailes est ochracé, sablé de noir; le disque des supérieures est noirâtre, marqué en dehors d'une tache beaucoup plus noire. Décrit sur un exemplaire unique que nous avons reçu de Minas Geraes, au Brésil. Nous plaçons provisoirement ce Sphingide dans le genre Phi- lampelus, d'oii peut-être on devra le retrancher un jour. 9. P. Crantor. Cramer, 104, 3-i8. — Fab. Ent. S. III, 1, p. 375, 5H. — Smith-Abbot, vol. I, pi. il. — Sph. Achemon, Drury, Ins. II. tab. 29, f. l. Les ailes supérieures sont d'un gris un peu roussâtre faible- ment rosé; elles sont marquées sur le milieu du bord interne d'une grosse tache carrée brune, d'une autre im peu triangu- laire vers le sommet et d'une troisième plus petite, géminée près de l'angle interne, également brunes; outre cela, le fond est un î200 DÉILÉPHILIDES. peu rembruni dans son tiers postérieur, et l'on voit sous la côte quelques petits traits bruns obsolètes. Les ailes inférieures sont roses, avec une bande anté-margi- nale étroite, noire, maculaire dans la moitié qui va gagner l'angle interne, suivie d'une bordure d'un gris brunâtre rosé; outre cela, vers le tiers inférieur de la gouttière abdominale, il y a un espace d'un rouge vineux qui se fond plus ou moins avec la couleur rose. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les épaulettes marquées d'une tache brune triangulaire. L'abdomen est grisâtre. Le dessous des ailes est roussâtre, avec le disque des supé- rieures d'un rouge rose. La chenille, dont nous possédons un fort beau dessin et en outre une description détaillée par M. Lorquin, est verte dans sa jeunesse avec six bandes obliques jaunes, et une corne ou plutôt une queue filiforme, très-grêle, très-longue, arquée du côté de la tête ; cet organe est toujours en mouvement et oscille dans tous les sens comme pour écarter les parasites importuns. A la dernière mue, cet appendice disparait ; la chenille prend une couleur bru- nâtre, plus pâle sur le dos, avec deux raies longitudinales obscures; son corps est pointillé de noir, avec six bandes obliques jaunes liserées de noir; la queue est remplacée par une plaque écail- leuse qui ressemble à un œil. Elle vit en Virginie, en Géorgie, dans le sud de la Californie et à la Jamaïque sur plusieurs espèces de vignes sauvages. L'insecte parfait n'est pas rare dans les collections. C'est d'après un renseignement inexact que Cramer indique cette espèce comme des Indes orientales. 10. P. VlTIS. Linné, Mus. Lud. ulr. p. 334, il. — Cramer, 268, E. — Merlan, Surin. 47. [1 est d'un tiers plus grand que le lineata. Ses ailes supérieures sont d'un brun-olive foncé, avec quatre nervures blanches ; elles ont une bande longitudinale blanche, quelquefois faiblement rosée, qui part du milieu de la base pour aboutir au sommet; celte bande est coupée transversalement et obliquement par une bande semblable qui, du bout de la côte oiî elle est un peu arquée, arrive vers le milieu du bord interne; outre cela, il y a un stig- PHILAMPELUS. 201 mate blanc entouré d'un ou deux points uoirs, et un peu avant le milieu, sur le bord interne, un trait transversal blanc sur- monta près de la côte, au-dessus de la bande longitudinale, d'une tache de la même couleur; la bordure est d'un gris ardoisé. Les ailes inférieures sont d'un gris verdâtre, avec une grosso tache noire, presque carrée, vers le milieu du bord abdominal ; de la partie inférieure de cette tache part une raie noirâtre, transverse, qui va gagner le bord interne; la bande antémargi- nale est également noire, précédée d'une petite ligne transver- sale brune; la bordure est grise; outre cela, la gouttière abdo- minale est marquée d'un large espace d'un rouge carmin. Le corselet est gris, avec les épaulettes et une -raie médiane d'un brun olive. L'abdomen offre à sa base une bande transversale d'un brun olive, bordée en arrière par une petite ligne blanche, et sur chaque côté une tache très-noire; il est gris sur les côtés, avec le dessus des anneaux d'un brun olive, coupé par une bande longitudinale grise, assez étroite; toutes les incisions sontliserées de blanc. Le dessous des ailes est grisâtre, avec l'angle anal des infé- rieures rose. Il se trouve dans une grande partie de l'Amérique méridio- nale. Année l'a élevé de la chenille, à Cayenne, sur une vigne sau- vage; Beske l'a également élevé au Brésil sur une plante du même genre. Coll. Ed. 11. P. HORNEBECKIANA. Harris, Dcscrip. Catal. p. 19 (nota). Nous avons eu de fréquents rapports avec noire ami, M. Hor- nebeck, mais nous n'avons jamais reçu de lui cette espèce, que nous ne connaissons que par la description qu'en a fait Harris. D'après cet entomologiste, elle a le port et la taille du Jussiœœ. Ses ailes supérieures sont d'un brun-olivâtre avec les nervures et le bord marginal blancs ; elles ont, en outre, deux bandes en sautoir d'un blanc argentin, et sur le milieu, au bout de la cel- lule discoïdale, deux points noirs très-rapprochés. Les ailes inférieures sont d'un cendré-olivâtre avec la bordure plus obscure, et une bande transversale noirâtre; outre cela. 202 DÉILÉPHILIDES. elles sont marquées, vers l'angle anal, d'une tache carrée d'un brun-olivâtre. Le corselet est d'un brun-grisâtre avec une raie frontale, les épaulettes et le premier anneau do l'abdomen d'un brun-olivâ- tre; le dos est olivâtre avec une raie longitudinale grisâtre. Envoyé de l'île de Saint-Thomas, à Harris, par M. Horne- beck. Nota. D'après la description de Harris, nous lui trouvons une si grande ressemblance avec le vitis de Linné, que nous sommes presque certain que c'est la même espèce, ou tout au plus une variété insignifiante. 12. P. JussiEiE^. Hubn. Exot. Saml. — Sphinx vitis, Cramer, 267, C. — Drury, I, 28, f. 1. — Smith-Abbot, Lepid. of Georg. pi. 40. — Sph. fascinius, Sulzer, Gesch. 20, 1. La plupart des auteurs ont pris cette espèce pour le vitis de Linné, et l'ont décrite ou figurée comme telle. Au premier coup- d'œil, en effet, elle lui ressemble passablement, mais on l'en dis- tingue bien facilement par les caractères suivants : La bordure des ailes inférieures est d'un beau rose et non grise; la bande anté-marginale n'est point précédée d'une ligne brune ; la tache noire est beaucoup plus petite, appuyée en arrière sur une bande rose ; la raie transversale noirâtre qui se réunit à cette ta- che n'existe nullement dans le Jussiceœ. Sur les ailes supérieures il y a un petit stigmate noir renfermé dans un petit triangle blanc; il n'y a pas de tache sur le tiers antérieur de la côte ; l'abdomen est dépourvu, à sa base, de la bande transversale d'un brun-olive bordée de blanc en arrière ; les incisions ne sont pas liserées de blanc, au contraire, le corps est d'un gris-rosâtre avec une bande olivâtre longitudinale de chaque côté du dos, etc. 11 est beaucoup plus commun que le précédent. Il se trouve dans une grande partie de l'Amérique méridionale, aux Antilles et dans les Etats du Sud de l'Amérique du Nord. La chenille, lorsqu'elle est petite, est verte avec des bandes obliques blanchâtres, et une petite queue grêle, caduque, comme dans l'espèce précédente. Lorsqu'elle est adulte, elle est d'une couleur jaunâtre, striée transversalement de noir et fasciée sur chaque anneau de rouge-vineux ou de rouge pâle; elle a, en PHILAMPELUS. 203 outre, une raie dorsale blanche et sept bandes obliques laté- rales, de la même couleur; la tête, la région anale et les pattes membraneuses sont d'un rouge-vineux; les stigmates sont blancs cerclés de noir; le onzième anneau, où était la petite queue du premier âge, est un peu relevé en bosse. — Lorquin. Cette chenille vit sur plusieurs espèces de vigne, mais de pré- férence sur le Jussiœa decurrens, plante très-commune dans les lieux marécageux. Il faut que les chenilles, par un instinct particulier, trouvent une certaine analogie entre les Vinifères, les Onagraires et les Rubiacées, car celles de plusieurs espèces vivent indistinctement sur l'une ou l'autre de ces familles. Coll. Bd. 13. P. Strenua. Ménétriés, Enum. corp. animal, mus. Petrop. Part. II, pi. 12, f. 3. Nous n'avons jamais vu cette grande et belle espèce, qui fait le passage du vitis de Linné au Typhon de Klug. Notre descrip- tion est faite sur la figure qu'en a donné Ménétriés. Les ailes supérieures sont d'un brun-olivâtre avec toutes les nervures blanches ; elles sont traversées dans leur tiers basilaire par une bande blanche assez large, un peu arquée; au-delà du milieu il y a une bande courbe transversale, également blan- che, un peu plus large que la précédente; vers le sommet on voit une bande oblique d'un gris-blanchâtre, qui ne se réunit pas, comme dans vitis et Jussiœœ, à celle qui la précède; le stig- mate est noir, placé sur un petit espace blanchâtre; il n'y a pas de bande longitudinale. Les ailes inférieures ont l'angle externe aigu; elles sont d'un blanc verdâtre dans leur moitié antérieure; le reste de leur sur- face est brun à reflet violâtre; la gouttière abdominale est d'un rose-carmin vif, qui touche à une grosse tache carrée, noire ap- puyée en arrière sur deux taches cunéiformes blanches, suivies près de la frange d'une ligne noire en zigzag. Le corselet est brunâtre avec les épaulettes d'un brun olive, et une raie médiane de la même couleur. L'abdomen est brunâtre avec une raie dorsale grise, et les in- cisions liserées de blanc. Le dessous est d'un rouge brique ; celui des supérieures, dont 204 DÉILÉPHILTDES. le disque est un peu verdâtre, offre, vers le sommet, une raie oblique d'un rose-blanchâtre. Ce Philampelus, probablement unique dans les collections eu- ropéennes, a été envoyé d'Haïti au musée de Saint-Pétersbourg, par M. Sievers. 14. P. Typhon. Klug, Neue Schmett. Envergure de 12 à 13 1/2 centimètres. Les ailes supérieures sont d'un gris-blanchâtre un peu rosé; elles ont, près de la base, une ligne transversale brune, à peu près droite, puis trois au- tres lignes qui, delà côte, vont aboutir à une grosse tache carrée d'un brun-olive, placée sur le milieu du bord interne; au-delà du milieu il y a, au-dessous de la côte, un espace presque trian- gulaire d'un brun-olivâtre, marqué en haut d'une tache costale blanche; au-delà de cet espace on voit une ligne transversale blanchâtre, courbe, un peu ondulée, accolée extérieurement à une bande brune irrégulière, étranglée dans son milieu; le bord terminal est largement brunâtre avec le sommet d'un gris- blanchâtre; toutes les nervures de l'extrémité sont blanches comme dans les trois espèces précédentes. Les ailes inférieures sont d'un blanc rosé vers la base, ensuite d'un rouge-violet pourpre avec une bande anté-marginale noire, étroite, maculaire, bordée de blanc et surmontée de trois ou quatre petites taches cunéiformes d'un blanc bleuâtre. Le corselet est gris avec les épaulettes brunes. L'abdomen est gris avec les incisions plus pâles, et les côtés des anneaux lavés de rose-violet. Le dessous des ailes est rougeâtre avec une ligne transversale brune. Mexique. Très-rare. — M. N. et British Muséum. Décrit sur un individu très-pur, appartenant au British Mu- séum. C'est très-probablement le plus bel exemplaire qui existe dans les collections. Genre ÂLEURON. Boisd. -— Tijlognathus. Felder. — Emjo. Walker. Chenilles : Totalement inconnues. Insecte parfait : Tête avancée en une sorte de museau ALEURON. 205 pointu. Antennes longues, assez grêles, terminées par un crochet recourbé. Palpes très-contigus, couverts de poils écailleux, très-serrés. Trompe de la longueur du corps. Yeux de grandeur moyenne. Corselet relevé en carcne sur le dos comme dans le genre Epistor. Abdomen conique, assez allongé. Ailes supérieures dentées, échancrées et ar- quées à l'angle interne ; ailes inférieures sinuées, à bordure noire. Les Aleuron sont propres à rAmérique méridionale. Au premier coup-d'œil, ils se rapprochent un peu du genre Tylo(jnathus de Felder. Leurs ailes anguleuses leur donnent aussi un peu le faciès de certains Smérinthes. t Abdomen avec des anneaux noirs. 1. A. Orophilos. Boisd. Il est de la taille d'un grand exemplaire du Smerinthus iiliœ. Ses ailes supérieures, fortement dentées et un peu échancrées^ sont d'an gris olivâtre, avec des bandes olives un peu roussâtres, non ondulées, disposées ainsi : une très-large à la base, une se- conde, élargie et un peu bifide près de la côte, se rétrécissant in- sensiblement pour arriver au bord interne ; le stigmate est petit et noir, suivi d'une raie également olivâtre, étroite, un peu coudée sur la côte ; l'extrémité offre en. outre quelques lignes ondulées, brunâtres, coupées obliquement de l'extrémité du bord costal au milieu du bord terminal par une bande oblique olivâtre. Les ailes inférieures sont d'un blanc-roussâtre sale, avec une bande transversale noire, très-dilatée du côté du bord abdomi- nal ; la bordure est noire, élargie du côté de l'angle externe, pré- cédée d'une petite ligne noirâtre, très-obsolète. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est d'un gris-blanchâtre sale, avec quatre anneaux dorsaux noirs qui descendent très-peu sur les côtés, et dont les deux premiers sont plus grands que les deux suivants. Le dessous des ailes est d'un brun grisâtre, avec trois lignes parallèles, communes, ondulées, de couleur brune. Le ventre est d'un blanc rosé. Brésil. — Coll. Bd. — Très-rare. 206 DÉILÉPHILIDES. 2. A. Carinatum. Boisd. Perigonia carinata, Boisd. M. olim. — Enyo carinata, Walker, He- terocera, p. 117, 9. Il a le port et la taille du Stnerinthoides. Il est brun en dessus et plus pâle en dessous. Ses ailes supérieures ont un reflet luisant, un peu violâtre; elles sont traversées par des lignes brunes très-ondulées et assez nom- breuses. Les ailes inférieures sont d'un brun foncé avec des espaces plus clairs. La crête du corselet est saillante. L'abdomen a, vers la base, des bandes transversales noires in- terrompues sur le dos et alternant avec des bandes d'un gris cendré. Décrit au British Muséum sur un exemplaire venant du Para. Cette espèce se place naturellement à côté de VOrophilos. 3. A. Chloroptera. Enyo chloroptera, Walker, Heterocera, p. 118, 10. — Sph. id. Perty, Del. anim. pi. 31, f. 3. — Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guatemala, p. 71, Il est de la taille d'un Smerinthus tiliœ. Ses ailes supérieures, dentées et écliancrées, sont d'un ton olivâtre, avec deux larges bandes transversales, beaucoup plus obscures que la teinte géné- rale, située entre la base et le stigmate ; celui-ci est noir, très- petit, suivi, en tirant vers l'extrémité, d'une large bande un peu oblique, d'une couleur olivâtre foncée, descendant jusque sur l'angle anal ; le sommet est plus pâle, légèrement d'un gris-vio- lâtre luisant. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, avec la base garnie de peils verts, et une bande transversale assez large d'un ton gri- sâtre sale, assez obsolète. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est un peu roussâtre, avec quelques poils vers sa base et deux anneaux noirs, interrompus sur le dos. Le dessous des ailes est d'un gris roussâtre, avec quatre petites lignes noirâtres, parallèles, dentées en scie. Le ventre est d'un blanc rosé. ALEURON. 207 Cayenne. Coll. Bd. — Nous avons décrit, grâce à l'obligeance de M. E. Gray, cette espèce au British Muséum, sur deux indi- vidus parfaitement purs, l'un de Honduras et l'autre du Para. a Abdomen unicolore. 4. A. SMERINTH0IDE3. Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 82, f. 5. Aleuron Disis, Boisd. M. De la taille d'un petit individu du Smerinlhus tilice. Les ailes supérieures, dentées et échancrées, sont d'un brun rougeâtre, avec des lignes transversales ondulées, les unes plus obscures et les autres plus pâles que le fond; le stigmate est très-petit et noir; sur le bord terminal, il y a en outre une espèce de bande mar- ginale grisâtre, sinuée et bordée sur son côté interne par une li- gne noirâtre, ondulée. Les ailes inférieures sont rougeâtres, avec une bande margi- nale noire, qui s'éteint insensiblement avant d'arriver à l'angle anal. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est rougeâtre sans aucunes taches. Le dessous des ailes est d'un gris rougeâtre, avec des petites lignes transversales, ondulées, plus obscures; l'extrémité est bor- dée par une bande brunâtre, commune, sinuée en dedans; le disque des supérieures est d'un brun-noir. Nous possédons deux individus dont nous ne savons pas au juste la patrie, probablement le Brésil. La figure que donne de cette espèce M. Felder est très-exacte. 5. A. PUDENS. Boisd. Il a le port et la taille du Smerinthoides, mais ses ailes supé- riem-es sont plus longues et plus étroites. Elles sont d'un brun- olivâtre tirant un peu sur le rougeâtre, dentées et échancrées, avec des lignes transversales, ondulées, plus obscures que le fond. Le stigmate est très-petit et noir ; sur le bord terminal, il y a en outre une bande marginale d'un brun-noir, sinuée et anguleuse sur son côté interne. Les ailes inférieures sont rougeâtres, avec une bande margi- 208 DÉILÉPHILIDES. nale noire qui s'amincit en arrivant à l'anglo anal, et qui offre une petite dent saillante dans sou tiers supérieur. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un brun roussàtre. Le dessous des ailes est rougeâtre, avec quelques lignes trans- versales, obsolètes, et une bordure brunâtre mal arrêtée. Nous avons reçu cette espèce du Brésil. 6. A. Philampeloides. Tylognathus phila7npeloides,Teïder,No\aTa,, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 75, 11. Au premier coup-d'œil on prendrait ce Sphingide pour un Philampelus voisin du Pandorus, mais par ses ailes supérieures anguleuses dentées, avec l'angle interne arqué, etc., sa véritable place nous paraît être dans le genre Aleuron. Ses ailes supérieures sont d'un gris-luisant un peu violàtre,, avec une bande basilaire et des raies transverses d'un vert-oli- vâtre sombre, au nombre de six ou sept; vers l'extrémité, la teinte olivâtre devient plus intense et coupe obliquement l'aile, de la côte au milieu du bord terminal, de manière qu'il reste au sommet un espace triangulaire gris, divisé par une petite ligne obsolète. Les ailes inférieures sont dentelées, d'un jaunâtre sale, couleur de terre d'ombre, avec une bordure noire rétrécie vers l'angle anal, précédée d'une raie transversale noirâtre; la frange est en- trecoupée de blanc. Le corselet est d'un vert olivâtre. L'abdomen est grisâtre. Le dessous des ailes est jaunâtre, avec des raies transversales noirâtres. Amazone. Cayenne. — Coll. Bd. Genre EVERYX. Boisd — Sphinx auctorum. Chenilles : Lisses, non chagrinées, à tête petite, arrondie, rétractile dans le repos comme chez notre Smerinihus po- puli, pourvues d'une corne sur le onzième anneau et mar- quées de bandes latérales obliques. Insecte parfait : Antennes assez longues, un peu plus fortes et un peu denticulées dans les mâles, terminées par EVERYX. 209 une pointe assez longue repliée en crochet. Tête un peu retirée sous le corselet. Palpes à articles indistincts, recou- verts de poils écailleux. Trompe plus courte que le corps. Yeux assez petits. Ailes supérieures sinuées à rextréraité et un peu pointues au sommet ; leur bord interne sinué avec l'angle anal arqué. Abdomen non fascié, épaulettes se con- fondant avec la couleur du corselet. Les deux espèces les plus connues habitent TAmérique septentrionale, une autre le nord de ITnde. Quant aux deux autres, nous ne connaissons leur patrie que d'une manière vague. Les Everyx ont plus ou moins de faciès de certains Smé- rinthes avec lesquels ils ont, du reste, quelques points de contact par la forme de leurs ailes et la brièveté de leur trompe ; mais leurs chenilles lisses, à tête petite, globu- leuse, indiquent suffisamment qu'ils ne peuvent être placés dans la même tribu. 1. E. Myron. Cramer, 247, C. — Sphinx Pampinatrix, Smith-Abbot, Lepid. of Georg. pi. 28. 11 a le port et la taille d'un Smerinthus liliœ. Ses ailes supé- rieures sont d'un gris-jaunâtre ou d'un gris faiblement lavé de verdàtre; elles sont traversées par deux bandi's d'un vert olive, l'une entre la base et le stigmate, et l'autre entre celui-ci et l'ex- trémité; la première, de largeur moyenne, est régulière, la se- conde, plus large, se dilate inférieuremcnt et s'étend jusque sur l'angle anal; cette dernière est souvent divisée dans sa partie inférieure par une raie ou une éclaircie de la couleur du fond; le stigmate est d'un vert-olive. Les ailes inférieures sont entièrement d'un fauve-roux avec l'angle anal un peu grisâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épaulettes d'un vert olive bordées latéralement de gris jaunâtre. Le corps est entièrement grisâtre. Le dessous des ailes est d'un roux clair avec deux petites li- gnes transversales plus obscures. Lépidoptères. Tome I. 14 210 DÉILÉPHILIDES. La chenille, assez bien figurée par Abbot, est d'un vert-jaunâtre sur le dos, marquée sur les côtés de taches triangulaires blan- ches, séparées de chaque côté, de la couleur du dos, par une raie d'un vert obscur; les taches blanches sont bordées par des traits obliques d'un vert assez foncé; les trois premiers anneaux sont d'un vert pâle avec des lignes longitudinales vertes; la tète est d'un vert roussâtre ; les pattes et le dessous du corps sont d'un vert pâle; la région anale et la corne sont blanches; les stigmates sont orangés. Cette chenille vit en Virginie, en Géor- gie et dans quelques autres parties des Etats-Unis, sur plusieurs espèces de vignes, ce qui lui a fait donner par Smith le nom de Pampinalrix. Il parait qu'elle varie passablement; nous avons des dessins où les côtés sont entièrement blanchâtres avec des traits obliques roussâtres; les pattes et la corne du onzième an- neau, ainsi que la tête sont d'un rose terne. La chrysalide ressemble à celle de notre Smerinthus tilice. Plusieurs individus sont éclos chez nous, à Paris, au mois de mai, de chrysalides reçues d'Amérique. Harris, Clemens et Walker décrivent ou mentionnent sous le nom de Versicolor une espèce voisine que nous ne connaissons pas, mais que nous croyons assez distincte. 2. E. Choerilus. Cramer, 247, A. — Sphinx azaleœ, Smith-Abbot, Lep. of Georg. pi. 27. Il est un peu plus grand que Myron. Ses ailes supérieures, sen- siblement moins sinuées, ont le sommet un peu plus aigu; elles sont d'un gris-violàtre, traversées par des bandes brunes et mar- quées d'un très-petit stigmate de la même couleur; entre la base et celui-ci, il y a deux bandes brunes, dont l'antérieure plus étroite et moins marquée; entre le stigmate et l'extrémité, il y a d'abord une bande brune, régulière, assez large, puis une raie ondulée de la même couleur; l'intervalle qui les sépare est sou- vent plus clair que la teinte générale, ou même un tant soit peu jaunâtre, divisé par une petite ligne obscure, interrompue, pres- que ponctiforme; on voit encore, avant le sinus, la trace d'une raie brunâtre flexueuse. Les ailes inférieures sont d'un roux-testacé ferrugineux avec l'angle anal très-légèrement grisâtre. EVERYX. 211 Le corselet est d'un roux ferrugineux. L'abdomen est d'une teinte roussâtre. Le dessous des ailes est ferrugineux avec trois lignes transver- ses plus obscures, très-obsolètes. La chenille est d'un vert blanchâtre, striée longiludinalement de vert plus foncé ; ses côtés sont plus pâles avec des traits obli- ques d'un vert foncé; les stigmates sont orangés; le ventre et les pattes sont d'un blanc verdâtre ainsi que la tète; la corne du onzième anneau est un peu violette. Elle vit sur plusieurs es- pèce d'Azalea en Géorgie, Virginie, etc. La chrysalide ressemble à celle de notre Smerinlhus liliœ, mais elle est d'une couleur plus claire. L'insecte parfait nous est éclos plusieurs fois, à Paris, en mai, de chrysalides envoyées par Abbot; nous ne le regardons pas comme très-rare. 3. E. ASTYANOR. Boisd. Il est de la taille des plus grands exemplaires du Smerinlhus tilice. Ses ailes supérieures sont d'un brun un peu violacé, lui- sant, avec des taches ou bandes plus obscures, se fondant un peu avec la teinte générale; il y a au milieu du disque une ta- che brune assez grande, précédée, du côté de la base, de deux bandes étroites, et suivie du côté du bord terminal d'une large bande brune, interrompue, formant une grosse tache vers le sommet, appuyée sur la côte, et une tache semblable sur l'angle interne; outre cela, il y a sur la pointe apicale une tache égale- ment brune. Les ailes inférieures sont ferrugineuses avec l'extrémité rem- brunie. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est d'un brun un peu roussâtre. Le dessous des ailes est d'un rouge ferrugineux; celui des supérieures ofTre, à l'extrémité, une bande marginale brune, bien nette, crénelée en dedans, et sur le tiers postérieur de la côte, deux traits transverses également bruns. Le ventre est d'un brun ferrugineux. Décrit sur un individu unique que nous avons eu de Bccker, sans pouvoir obtenir un renseignement positif sur sa provenance. Son analogie avec Myron nous indique suffisamment qu'il est d'origine américaine, probablement du Mexique. 212 DÉILÉPHILIDES. 4. E.? Pholus. Cramer, 87, B. Nous rapportons au genre Everyx une espèce de sphingides que nous n'avons jamais vue, et qui pourrait bien appartenir à un autre groupe. Voilà sa description d'après la figure donnée par Cramer : Il est à peu près de la taille du Chœrilus dont il a un peu le port, mais ses ailes supérieures sont plus aiguës au sommet: elles sont brunâtres depuis la base jusqu'au-delà du milieu, avec une éclaircie grisâtre; elles sont ensuite traversées dans leur tiers postérieur par trois bandes parallèles d'un brun-noir, dont les intervalles sont, jusqu'à la frange, d'un rouge-incarnat un peu obscur. Les ailes inférieures, profondément échancrées vers l'angle anal, sont d'un rouge incarnat à leur base et ensuite d'une cou- leur brunâtre. Le corselet est brunâtre. L'abdomen est d'un brun grisâtre. Selon Cramer, le dessous des ailes est semblable, pour la cou- leur, au-dessus des inférieures. Des Indes occidentales (Cramer). 5. E. Orneus. Sphinx Orneus, Westwood, Cabinet orient, pi. 6, fig. 3. Nous ne connaissons pas cette espèce qui, d'après l'excellente figure qu'en a donné M. Westwood, semble devoir se placer à côté du Myron, dont elle a le port et presque la taille. Les ailes supérieures, moins sinuées à l'extrémité que dans Myron, sont d'un gris-roux un peu fauve avec deux bandes transversales d'un cendré blanchâtre, bordées de brun; le stig- mate est brun; la première bande est placée entre la base et le stigmate, la seconde entre celui-ci et le bord terminal; outre cela, le bord interne est d'un cendré-blanchâtre, coupé par cinq petits traits noirs. Les ailes inférieures sont d'un rose un peu testacé avec l'angle anal marqué d'une tache d'un gris bleuâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est roussâtre. EUCHLORON. 213 Le dessous des ailes est d'un rouge briqueté avec des lignes transversales brunâtres, dont trois sur les inférieures et une seule sur les supérieures (Westwood). Il habite l'Asie centrale et fait partie de la collection de M. Hearsay. 6. E. Marginata. Darapsa marginata, Walker, Heterocera, p. 18S, 5. Comme nous n'avons pas vu cette espèce africaine , nous ne sommes pas certain qu'elle appartienne véritablement à notre genre Everyx. 11 est de la taille du Ch. porcellus, d'une couleur ferrugineuse avec les antennes testacées. Les ailes supérieures sont nuancées de violâtre, sauf une tache triangulaire située sur le milieu, et un espace près du bord ex- térieur ainsi qu'une raie le long du bord terminal, qui sont bruns. Les ailes inférieures sont d'un brun nébuleux avec la frange roussâtre. L'abdomen est marqué de bandes violâtres, courtes. On rencontre une variété dont le fond des ailes supérieures est grisâtre et dont les ailes inférieures ont une bordure brune. Port-Natal. — British Muséum. — Walker. Ce sphingide a les ailes supérieures moins pointues et moins sinueuses que le type américain. Walker. Genre EUCHLORON. Boisd. — Philampelus. Walker. Nous établissons ce sous-genre sur une espèce unique qui tient à la fois des Chœrocampa et des Philampelus. La chenille nous est inconnue. Insecte parfait : Antennes assez longues, un peu grêles, principalement dans la femelle, terminées par un très-pe- tit crochet. Palpes écartés, écailleux, courts, n'arrivant pas à la hauteur du front. Trompe aussi longue que le corps. Yeux assez grands. Corselet bombé. Abdomen long et co- nique. Ailes bien entières; les supérieures un peu arquées à l'angle anal, de couleur verte. 214 DÉILÉPHILIDES. La seule espèce que nous connaissions habite les parties intertropicales de F Afrique. E. Meg^ra. Linné, Mus. Lud. ulr. p. 3S8, 18. — Clerck, Icon. tab. 47, f. 2. — Lacordairei, Boisd. Faun. de Mad. pi. II, f. 1. — Philampelus Megœra, Walker, Heterocera, p. 170, 11. Il est un peu plus grand que le nerii. Ses ailes supérieures sont d'un beau vert avec un petit stigmate noir; leur base est noire près du bord interne avec quelques petits faisceaux de poils grisâtres; l'extrémité est d'un ton un peu plus pâle que le reste de la surface et offre quelques oudes brunes ; sur le bord interne près de l'angle anal, il y a une tache brune. Les ailes inférieures sont d'un beau jaune orangé, avec une tache noire à leur base et une bande courte, transversale, de la même couleur, n'atteignant pas le bord externe; elles ont, en outre, une bande marginale sinuée également noire, rétrécie et fortement teintée de gris noirâtre du côté du bord abdominal. La tête et le corselet sont d'un vert brillant. L'abdomen est aussi d'un beau vert en dessus; il est d'une teinte jaunâtre sur les côtés, où il offre une rangée de petites taches d'un blanc doré, formées par de petits faisceaux de poils écailleux. Le dessous des ailes est d'un rouge briqueté avec une bande verte vers l'extrémité des supérieures. Cette belle espèce, dont nous ignorons les premiers états, se trouve à la côte de Guinée, à Madagascar et à Bourbon. , Collection Bd. — Toujours assez rare. Genre ACOSMERYX. Boisd. — Philampelus. Moore. — Emjo. Walker. Chenilles : Non ocellées, à tête rétractile, pourvues d^une corne sur le onzième anneau. Insecte parfait : Antennes de longueur moyenne, un peu plus fortes dans les mâles, terminées par un petit crochet. Palpes ne dépassant pas le chaperon, fortement appliqués sur le front, couverts de poils écailleux, très-serrés. Trompe AGOSMERYX. 215 aussi longue que le corps. Yeux de grandeur moyenne. Cor- selet assez robuste, sans épaulettes bien distinctes. Abdo- men assez développé, conique dans les mâles, un peu obtus chez les femelles. Ailes dentelées ou ondulées avec le som- met échancré, de couleur peu brillante, variées de brun et de grisâtre. Les Acosmeryx sont propres aux Indes orientales et aux îles de TArchipel indien ; ils se rapprochent beaucoup des Chœrocampa du groupe de nerii. M. Moore réunit ce sous- genre aux Philampelus de Harris. Hubner place VAnceus de Cramer dans son Coitus Enyo avec le lugubris et le ficus de Linné!! \. A. Anceus. Sphinx Anceus, Cr. 35S, A. — Enyo Anceus? Walker, List. Lepid. Brit. mus. Heter. pt. VIII, p. 119. — Philampelus Anceus? Moore, Cat. of Lepid. of ind. Compan. I, p. 270, GM. Nous ne sommes pas certain que VAnceus de MM. Walker et Moore soit bien l'espèce figurée par Cramer dont nous possé- dons un très-bel exemplaire pris à Amboine par Lorquin. II a juste 7 centimètres et demi d'envergure. Ses ailes supé- rieures, un peu sinuées, nullement dentelées, sont d'un gris-vio- lâtre un peu luisant; elles ont, entre la base et le milieu, trois bandes transversales, brunes, arquées, dont l'antérieure est courte, et la postérieure beaucoup plus prononcée, réunie à la seconde vers le bord interne ; le point discoïdal est jaune entouré d'un peu de brun; en dehors de ce point, il y a une large bande brune, obUque de dedans en dehors, divisée par en bas en quatre raies sinueuses descendant sur le bord interne; le bord apical est brun, précédé d'une tache transversale de la même couleur, précédée elle-même sur la côte, d'un espace d'un gris blanchâtre divisé par deux ou trois traits brunâtres un peu sinués. Les ailes inférieures sont brunes avec l'extrémité largement noirâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un gris violâtre avec des raies obliques plus obscures. Le dessous des ailes est d'un brun violâtre sur les intérieures avec deux raies géminées noirâtres; celui des supérieures est 216 DÉILÉPHILIDES. d'un brun tanné avec l'exlrémité plus obscure et quelques mar- ques blanchâtres sur la côte en avant du sommet. La chenille, d'après un dessin fait à Java par Horsfield, a la tête rétractile. Elle est verte avec une tache brune sur le dos, à la base de chaque articulation ; elle a, en outre, une bande laté- rale blanche, qui va du deuxième anneau à la base de la corne ; les stigmates sont noirs cerclés de blanc ; entre ceux-ci et les pattes membraneuses, on voit des traits obliques d'un blanc ver- dâtre. Elle vit sur une espèce de Cissus. Est-ce bien la chenille du véritable Anceus ? ou n'est-ce pas plutôt celle de l'espèce suivante ? Notre exemplaire vient d'Amboine. M. Moore l'indique comme de Java et du Bengale. 2. A. Anceoides. Boisd. Philam'pelus sericeus? Walker, Heterocera, p. 181, 13. Envergure 8 centimètres. Cette espèce, malgré ses quatre ailes dentées, a bien plutôt le port des Chœrocampa du groupe de nerii que du véritable Anceus. Ses ailes supérieures sont un peu luisantes, variées de gris violàtre et de brun noirâtre ; cette dernière couleur forme deux bandes transverses, entre la base et le stigmate, dont l'antérieure étroite et incomplète, et la seconde large; en dehors du stigmate qui est petit et jaune, il y a une raie noirâtre, droite, transver- sale, se fondant extérieurement avec une bande oblique de de- dans en dehors, mal définie, de la même couleur; l'extrémité est variée de gris violàtre et de brun noirâtre. Les ailes inférieures sont brunes dans le mâle ; dans les fe- melles, elles offrent ordinairement nue bande transversale tes- tacée plus ou moins bien indiquée. Le corselet participe de la couleur des premières ailes. L'ab- domen est d'un grisâtre obscur, fascié obliquement de brunâtre. Le dessous des ailes inférieures est presque enlièrement fauve, avec la côte brunâtre, entrecoupée de blanchâtre ; celui des su- périeures est brun, avec une bande fauve, très-étroite du côté du sommet et très-lorge dans sa partie inférieure. Le ventre est fauve avec les articulations plus obscures. Chez les femelles, on voit souvent en dessus une tache jau- ACOSMERYX. 217 nâtre située un peu au-dessus de l'angle interne des ailes supé- rieures. Nous avons reçu cette espijce de Bornéo, des îles Philippines et du nord des Indes. Plusieurs entomologistes la confondent avec VAnceus de Cramer. Nota. Nous ne connaissons pas le Sericeus de M. Walker qui n'est peut-être qu'une variété de l'espèce que nous venons de décrire. 3. A. Nagâ. Moore, Catal. of the Lepid. of ind. Comp. p. 271, Q2Q.— Shervillii, Boisd. M. Il a le port et la taille d'un nerii. Ses ailes supérieures sont variées de noir sur un tond cendré ; entre la base et le milieu, il y a quatre raies brunes courtes, partant de la côte pour venir se terminer sur une bande oblique de la même couleur; celle-ci est suivie de plusieurs raies noires, surmontées antérieurement par une bande noire, oblique, bien marquée, partant de la côte pour se diriger vers le milieu du bord terminal qu'elle n'atteint pas; entre cette seconde bande oblique et le sommet, le fond est gris avec deux ou trois raies et une bande anguleuse noires; le milieu du bord terminal est noirâtre ainsi que la petite lunule placée sur l'échancrure de la pointe apicale. Les ailes inférieures sont d'un gris blanchâtre, avec une bande transversale et la bordure d'un brun noirâtre. Le corselet est gris. L'abdouien est également gris avec des chevrons bruns. Le dessous des ailes est varié de rouge et de gris cendré. La chenille de cette espèce unique, dans notre collection, a été élevée à Darjeeling par le capitaine Shervill, sur des vignes sau- vages. D'après la description qu'il a eu l'obligeance de nous donner, elle a des rapports avec celle du nerii, mais elle est dé- pourvue de tache oculaire sur le quatrième anneau. Coll. Bd. 4. A. Shervillii. Boisd. Il est à peu près de la taille de l'espèce précédente, mais ses ailes ne sont pns dentelées, seulement les supérieures ont le sommet un peu échancré ; ces dernières sont d'un gris cendré, marquées, entre la base et le stigmate, de trois ou quatre petites 218 DÉILÉPHILIDES. raies transverses, brunes ; celui-ci est noirâtre, assez petit, suivi d'une bande oblique d'un brun foncé, qui va du milieu de la côte à l'angle interne; entre cette bande et le bord interne, on voit trois raies obscures, un peu ondulées, et quelques raies sem- blables entre le sommet et cette même bande ; le bord extérieur offre vers le milieu, une espèce de bordure noirâtre ; la petite échancrure apicale est aussi bordée de noirâtre. Les ailes inférieures sont brunes avec la base largement gri- sâtre; il y a aussi vers l'angle anal un espace grisâtre. Le corselet est d'un gris cendré. L'abdomen est gris avec les articulations un peu brunâtres. Le dessous des ailes est d'un gris un peu roussâtre, avec des l'aies communes, ondulées, un peu brunâtres; les supérieures offrent, en outre, près du bord terminal, une ligne noire angu- leuse, précédée d'une espèce de bande testacée. Décrit sur un individu très-pur, élevé de chenille à Darjeeling, sur un laurier rose, Nerium, ou sur une vigne sauvage, par le capitaine Shervill. 5. A. Daulis. Boisd. Il est à peu près de la taille d'un Anceus. Ses ailes supérieures un peu échancrées et évidées vers le sommet, sont d'un gris un peu violacé, avec le stigmate jaune ; entre celui-ci et la base, il y a trois bandes courbes, de couleur brunâtre, dont l'antérieure étroite est peu accusée, et la troisième est plus large et mieux mar- quée; au-delà du stigmate, on voit une bande en forme d'ombre, oblique, allant du milieu de la côte à l'angle interne; au-dessous de cette dernière, il y a quatre raies brunes, aboutissant au bord interne; toute la région apicale, en dehors de la bande oblique, est variée de brun et de gris; le bord terminal est brun ainsi que le liseré de l'échancrure; il y a encore entre la bande obli- que et le bord interne un point jaune. Les ailes inférieures sont d'un brun ferrugineux. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un brun grisâtre. Le dessous des ailes est d'un brun ferrugineux, avec deux raies doubles, plus obscures sur les inférieures, et un espace d'un blanc un peu grisâtre sur la côte des supérieures, avant l'extrémité apicale. EUCHERYX. 219 Décrit sur un individu unique et dont nous ignorons la pa- trie. CoU. Bd. 6. A. SOCRATES. Boisd, Il est à peu près de la taille d'un Ch. Elpenor. Ses ailes supé- rieures sont d'un gris violàtre, avec un petit stigmate jaune, pré- cédé, du côté de la base, de trois raies brunes, courbes, plus ou moins bien écrites; de l'autre côté du stigmate, il y aune bande oblique, brune, en forme d'ombre, qui va du milieu de la côte aboutir à l'angle interne j de cette bande partent deux ou trois lignes de la même couleur, obsolètes, arrivant sur le bord interne ; toute la partie comprise entre la bande oblique et le sommet offre deux bandes brunâtres ; le milieu du bord terminal est de la même couleur jusqu'à la pointe apicale. Les ailes inférieures sont grisâtres avec une large bordure noi- râtre. Le corselet et l'abdomen participent de la couleur des ailes. Le dessous des ailes est d'un brun un peu ferrugineux ; celui des supérieures offre au sommet une tache ferrugineuse, bordée en dedans par une tache blanche, un peu triangulaire. Décrit sur une espèce unique élevée de chenille, à Manille, par M. Lorquin, sur une plante laiteuse dont il ignore le nom et la famille. Coll. Bd. Genre EUCHERYX. Boisd. — Sphinx et Chœrocampa auctorum. Chenilles : Cylindriques, à tête petite, globuleuse, rétrac- tile sous les premiers anneaux, pourvues d'une petite corne sur le onzième segment. Ces chenilles, selon M.Hornebeck, vivent sur plusieurs plantes de la famille des Onagraires, telles que Jussiœa, Isnardia, etc., et sur les vinifôres. La métamorphose a lieu presque à la surface du sol, dans une coque légère formée de débris de végétaux ou de petites molécules de terre. Chrysalides : Coniques, un peu comprimées antérieure- ment, terminées par une pointe assez longue. 220 DÉILÉPHILIDES. Insecte parfait : Antennes moyennes, un peu plus fortes dans les mâles, terminées par un petit crochet. Palpes en- tièrement recouverts de petits poils très-serrés, à articles indistincts. Trompe un peu moins longue que le corps. Yeux de grandeur moyenne. Corselet assez robuste. Ab- domen conique, terminé, dans les mâles et quelquefois dans les femelles, par un petit pinceau de poils. Ailes su- périeures sans dentelures, mais avec un sinus à Textré- mité qui leur donne au sommet une forme un peu falquée; leur bord interne sinué profondément. Les Eucheryx sont propres aux Antilles et à l'Amérique méridionale. 4. E. LiCASTUs. Cramer, 381, A, B. — Sphinx Parce, Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 372, 30. Il est à peu près de la taille du lineata. Ses ailes supérieures varient pour la couleur du fond, qui est quelquefois grise, mais le plus ordinairement d'un roux testacé, avec trois ou quatre ta- ches d'un blanc grisâtre sur la côte, et une sur le bord interne ; leur disque est marqué d'une belle tache argentée, envoyant vers la côte un petit rameau bifide en forme d'Y ; outre cela , il y a toujours à la base, près de l'insertion de l'aile, un petit point blanc, et à l'extrémité, près du sinus, une éclaircie grisâtre mar- quée d'un croissant noir. Les ailes inférieures sont d'un roux-ferrugineux vif, avec l'an- gle anal noirâtre en avant, et grisâtre en arrière. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec de belles épaulettes d'un joli-brun ferrugineux. L'abdomen est d'un gris roux, et offre sur le milieu du dos deux ou trois petites taches, un peu plus foncées, à peine indiquées. Le dessous des ailes et le ventre sont ferrugineux. Ce beau Sphingide habite les grandes et les petites Antilles, la Guyane et le Brésil. Les individus de cette dernière provenance ont les ailes supérieures et l'abdomen d'un gris cendré. C'est ce type Brésilien que Fabricius a décrit sous le nom de Parce. Il y a (les localités oii il ne paraît pas être très-rare : M. Horne- beck trouvait chaque année sa chenille à Saint- Thomas, sur la vigne ou sur des plantes de la famille des Onagraires. Il n'en est EUCHERYX. 221 pas de même au Brésil , où Beske ne la rencontrait que très-ra- rement sur une espèce de Cissus. Coll. Ed. 2. E. NOMIUS. Boisd. Il est un peu plus grand que les précédents. Ses ailes supé- rieures sont d'un beau brun, avec une tache semi-elliptique, d'un blanc carné ou un peu violâtre, disposée longitudinal émeut sur le milieu de la cùte ; elles ont, en outre^ près de la base, une pe- tite ligne courbe, blanche, très-fine, très-peu marquée, et sur le tiers postérieur du bord interne, une tache d'un cendré blanchâ- tre, marquée d'un point blanc ; le sinus est bordé par une bande d'un brun marron, liserée de blanc sur sa convexité. Les ailes inférieures sont d'un blanc roussâtre dans leur moitié antérieure, et d'un noir brunâtre dans leur moitié postérieure, avec l'angle anal d'un gris cendré. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les épaulettes d'un beau brun, un peu lisérées en dessus de blanc argentin à un certain jour. Le dessous des ailes est d'un brun un peu violâtre ; celui des supérieures offre, le long de la côte, deux taches allongées d'un blanc violâtre, et à l'extrémité terminale, la même bande brune que sur la face opposée. Décrit sur deux individus élevés de chenille au Brésil , dont l'un nous provient d'un envoi fait à Becker par M. Palmer, et l'autre d'un envoi de Beske. Rare. — Coll. Bd. 3. E. Croesus. Dalman (1), Anal. Entomolog. p. 48, 2:2. — Sphinx Thorates, Hub. Zut. f. 523-526. Pergesa Thorates, Walker, Heterocera, p. 151, 2. Il a le port du Licastus, mais il est généralement un peu plus petit. Ses ailes supérieures, chez les individus mâles, bien frais, (1) Le profe.^seur W. Dalman, naturaliste suédois, inspecteur de l'Académie de Stockholm, est mort eu 1828, à l'âge de 41 ans. C'étai l'un de nos plus savants entomologistes. On peut juger par les quel- ques travaux qu'il a laissés, ce que la science aurait pu attendre d'un el homme. 222 DÉILÉPHILIDES. et qui n'ont pas été ramollis, sont d'un beau vert pistache, avec deux bandes transversales blanchâtres, l'une près de la base et l'autre un peu avant le miheu, suivies en dehors d'une raie d'un noir verdàtre; outre cela, on voit, près du sinus de l'extrémité, une raie blanchâtre, doublée de noirâtre sur sa convexité. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, traversées par une bande d'un jaune fauve. Le corselet est vert, bordé latéralement de blanchâtre, avec les épaulettes paraissant, à un certain jour, saupoudrées d'atomes dorés. L'abdomen est verdàtre en dessus, avec les côtés entièrement dorés. Le dessous des ailes est varié de jaune et de vert, avec trois raies transversales brunes, et le disque des supérieures d'un brun roux. Le ventre est entièrement d'un jaune doré. La femelle a les ailes supérieures et le corselet d'une couleur roussâtre, mais non d'un beau vert pistache ; elle offre le même dessin que le mâle ; son abdomen est d'un gris un peu roussâtre, marqué sur le dos de trois points alignés d'un jaune doré. Cette jolie espèce se trouve aux Antilles. Nous ne savons pas si elle habite aussi le continent. M. Hornebeck relevait de la che- nille à Saint-Thomas, et en a rapporté en France un certain nom- bre d'exemplaires d'une pureté remarquable. Coll. Bd. A. E. Depuiseti. Boisd. Il est un plus grand qu'un Ch. porcellus. Ses ailes supérieures sont falquées et les inférieures sont denticulées. Les premières, arquées à l'angle interne, sont d'un vert-olivâtre foncé,avec trois lignes transverses, brunes, presque régulières, dont une, entre le stigmate et la base et les deux autres, parallèles entre celui-ci et l'extrémité; on voit encore chez quelques individus l'appa- rence d'une ligne sinueuse, obsolète, près du bord terminal; le stigmate est noir. Les ailes inférieures sont brunes, avec la frange entrecoupée de blanc et l'angle anal un peu roussâtre. Chez la femelle, l'angle interne des premières ailes est bru- nâtre, et les ailes inférieures ont une espèce de bande transver- sale, peu marquée, d'un gris-sale ochracé. CHOEROCAMPA. 223 Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec une ligne blanche au-dessus des yeux. L'abdomen est aussi d'un vert olivâtre, avec deux rangées de taches d'un jaune un peu doré sur chacun de ses côtés. Le dessous des ailes est jaunâtre, avec deux bandes transverses brunes, et le disque des supérieures noirâtre. M. Depuiset a reçu ce Sphingide du Brésil, où il ne paraît pas être très-rare, mais d'oii il nous arrive toujours en assez mauvais état, comme les espèces prises au vol par des personnes inhabiles. Coll. Bd. Ce Sphingide, avec sa parure modeste, fait un assez triste effet à côté des espèces congénères. Genre CHOEROCAMPA. Duponchei oUm. — Deilephila. Ochs. — Duponchei. — Boisd. oiim — Chœwcampa^ PhUam- pelus, Darapsa^ Unzela, Daphis. Walker. Le genre Chœrocampa a été créé par feu Duponchei pour certains Sphingides dont les chenilles ont les premiers an- neaux rétractiles. Peu de temps après, ce même auteur supprima ce genre et réunit les Lépidoptères qui en fai- saient partie aux Deilephila; mais le trouvant sufflsam- ment caractérisé sous ses divers états, nous l'avons adopté pour notre propre compte, et la plupart des entomologistes ont suivi notre exemple. Chenilles : Lisses, pourvues ordinairement, sur le qua- trième segment, d'une tache en forme d'oeil, et quelquefois de taches semblables des deux côtés du corps; leur couleur est, en général, verte ou brune, souvent, dans la même es- pèce, avec les trois premiers anneaux plus minces que les autres, très-rétractiles et susceptibles de s'allonger en forme de trompe ou de museau comme le groin d'un cochon, d'oii le nom de Chœrocampa. Leur onzième segment est pourvu d'une corne, remplacée quelquefois par une petite plaque cornée. Chrysalides : Cylindrico-coniques, atténuées et comme comprimées antérieurement, quelquefois avec la gaine de la trompe un peu détachée. 224 DÉILÉPHILIDES. Insecte parfait : Antennes linéaires, droites ou presque droites, de la longueur de la tête et du corselet réunis, terminées par un petit crochet. Trompe rarement plus longue que le corps, souvent un peu plus courte. Palpes épais, séparés à leur extrémité, dépassant un peu le cha- peron. Yeux généralement assez gros et assez saillants. Front large et proéminent. Corselet robuste avec les épau- lettes bien indiquées. Abdomen allongé, conique. Ailes su- périeures ordinairement entières, rarement un peu dente- lées ou un peu échancrées au sommet. Les Chérocampes sont très-nombreux et doués, comme les Sphinx, d'un vol puissant et soutenu qui leur permet de se transporter à de très-grandes distances. Ils habitent les deux continents. Nous les partageons en douze groupes dans chacun des- quels nous avons essayé de réunir les espèces qui ont entre elles le plus d'affinité. PREMIER GROUPE. UAPHIVIS et DARAPiSA. Moore. — Walker. — Felder. 1. C. Nerii. Linné, Syst. nat. 1, 2, p. 798, — Fab. — Cram. — Hubn. — Ochs. — God. etc. — Le Sphinx du Laurier rose, God. — Le Sphinx du Nérion, Engr. Cette belle espèce est tellement connue des Entomologistes de tons les pays, qu'il est presque superflu d'en donner ici aucune description. Ses ailes supérieures sont agréablement marbrées de vert- olive, de rose et de blanc. Les ailes inférieures sont noirâtres depuis la base jusqu'au- delà du milieu, et ensuite d'un brun-vcrdàtre jusqu'à l'extré- mité; ces deux couleurs sont séparées par une raie blanche sinuce. Le corselet est d'un gris-verdâtre un peu rosé, avec les épau- lettes et le collier d'un vert-olive foncé. L'abdomen est, en dessus, d'un vert-olive avec les trois pre- CHOEROCAMPA. 225 miers anneaux bordés de blanc; sur les anneaux suivants il y a des bandelettes olivâtres obliques^-bordées de blanc. Le dessous des ailes est verdâtre avec une raie commune blanche, commençant au sommet des supérieures pour aboutir à l'angle anal des inférieures. La chenille est ordinairement d'un beau vert, plus rarement d'un vert-grisâtre, pointillé de blanc, avec les anneaux d'un vert- jaunâtre; elle offre de chaque côté, sur le quatrième segment, un grand œil bleu bipuUé de blanc, cerclé de noir, et le long du corps, à partir du quatrième anneau, une bande latérale blanche, qui va se perdre à la base de la corne ; celle-ci est courte, d'un vert-jaunâtre et peu arquée; les stigmates sont noirs cerclés de jaune. Cette chenille vit en Europe exclusivement sur les lauriers-rose, Nerium. Nous l'avons rencontrée plusieurs fois dans les jardins de Paris, mais presque toujours sur le laurier à fleurs doubles, Neriuni odorum, dont les feuilles sont moins coriaces. On en trouve ordinairement plusieurs sur le même nied. En 1842, qui était une année fort chaude, nous en avons élevé une demi- douzaine provenant d'oeufs que nous avions découverts sur une feuille de laurier-rose dans notre jardin, au commencement de juillet. Nous avons entouré tout l'arbuste d'une immense gaze, et à la fin de septembre nous avons obtenu six très-beaux exem- plaires. Nous aurions été plus heureux si les fourmis n'étaient pas venues enlever une partie des jeunes chenilles au moment de leur sortie de l'œuf. Cette magnifique espèce est très-commune aux Indes orien- tales et dans une grande partie de l'Afrique, pendant presque toute l'année. En France, on ne la voit que de temps en temps, dans les années chaudes, lorsque les vents du sud ou du sud- est nous en apportent quelques individus. Ces individus trou- vant chez nous une nourriture assurée pour leur progéniture, donnent une et quelquefois deux générations, mais les chrysali- des provenant de cette seconde génération n'éclosent plus, si les froids précoces arrêtent leur évolution. Toute chrysalide qui passe l'hiver n'éclôt jamais. Il faut donc, pour que l'espèce repa- raisse chez nous, une nouvelle migration. Nous croyons donc que ce joli sphingide n'est pas plus indigène de la France que les Atropos, convolvuU et Celerio. Le nerii est doué d'un vol sou- Lépidoptères. Tome l. 15 226 DÉILÉPHIUDES. tenu et puissant; il s'est avancé quelquefois jusqu'en Angleterre et même au-delà. Selon MM. Sherwill et Lorquin, la chenille ne vit pas exclusi- ment, dans l'Inde, sur le Nerium oleander, mais encore sur d'autres espèces de Nerium. A l'île Maurice, selon Marchai, on trouve la chenille en février, avril, juin, septembre et décem- bre. La chrysalide éclôt au bout de vingt jours. 2. C. Protrudens. Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. Il, Abth. 2, pi. 76, f. 7. — C. neriastri, Bd. M. Il est un peu plus petit que le nerii, dont il a le port. Ses ailes supérieuros sont d'un gris-violâtre brillant; elles ont à la base une tache brune précédée d'un point basilaire de la même cou- leur; puis, ensuite, une raie transversale drohe, se fondant avec une grande bande brune, profondément sinuée en dehors, oix elle forme deux angles très-saillants; entre ces deux angles, vers l'angle interne, ii y a un espace un peu plus clair, d'un bruu- violàtre; vers le tiers apical, le fond de la couleur est plus clair, séparé d'une partie un peu plus obscure par une raie courbe un peu blanchâtre ; il y a aussi au sommet une lunule brune. Les ailes inférieures sont d'un gris-blanchâtre, lavé de jau- nâtre, avec la bordure brune. Le corselet est d'un brun un peu violâtre. L'abdomen est d'un gris-brunâtre avec les anneaux un peu plus obscurs, et la base du premier segment d'un brun noir en dessus. Le dessous des ailes est grisâtre; celui des supérieures est bordé de noir; et il y a une tache de la même couleur vers l'angle anal des inférieures. Cette charmante espèce, dont nous ne possédons qu'un seul exemplaire, a été élevée à Hahneira par M. Lorquin, sur un laurier-rose sauvage [sic). 3. C. Hypothous. Cramer, 285, D. — Darapsa Hypothous, Walker, List. Lep. Brit. mus. Het. pt. VIII, p. 18G. — Moore, Calai, of Lepid. of ind. Comp. p. 271, 627. 11 a le port et la taille d'un grand nerii. Ses ailes supérieures CHOEROGA.MPA. 227 sont marbrées de brun-olivâtre et de gris-violâtre ; vers leur base elles offrent une grande tache arrondie d'un brun-olivâtre liserée de blanc, précédée d'un point de la même couleur; au- delà de cette tache ; il y a une bande transverse, d'un blanc vio- lâtre, divisée par une ligne brune qui s'élargit vers la côte ; puis vient une large bande d'un brun olivâtre, fortement si- nuée en dehors, suivie d'une bande d'un gris-violâtre, bordée, en dehors, par une ligne oblique blanchâtre; entre cette der- nière ligne et le sommet, le fond est olivâtre; l'extrémité apicale est marquée d'une luniile brune surmontée d'une tache blanche; l'angle anal est, en outre, d'un gris-violâtre marqué d'une tache olivâtre. Les ailes inférieures sont brunes avec une bande transversale et le bord abdominal d'un blanc grisâtre. Le corselet est d'un gris violâtre avec les épaulettes d'un brun olive, liserées de blanc. L'abdomen est d'un brun un peu olivâtre en dessus, avec la base plus obscure et une bande blanche transversale sur le se- cond anneau. Le dessous des ailes est d'un gris un peu briqueté avec une raie blanchâtre oblique, allant du sommet des supérieures à Tangle abdominal des inférieures; outre cela, l'angle anal des quatre ailes est marqué d'une grosse tache ferrugineuse et leur disque d'un point blanc. M, Lorquin a trouvé la chenille aux îles Philippines et à Cé- lèbes, sur plusieurs arbustes, dont l'un, à en juger par des dé- bris difficiles à déterminer, nous paraît être une Apocynée? Cette chenille est d'un vert obscur sur le dos avec une bande latérale blanche, qui se contiuue jusqu'à la base de la corne; au-dessous de cette bande il y a, à partir du quatrième segment, sur chaque anneau, une tache elliptique brune, marquée de trois petites taches ocellées; la corne est arquée, d'un vert-blanchâtre avec l'extrémité noirâtre. Ce spliingide se trouve aux Moluques, aaï îles PhiUppines et à Java. Hoi'sfield a élevé plusieurs fois sa chenille dans cette dernière localité, sur le Guettarda speciosUy Linn. CoU. BJ. 228 DÉILÉPHILIDES. 4. C. Angustans. Daphnis angustans, Feld. Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 76, fig. 6. Il est d'un tiers plus petit que le nerii. Ses ailes supérieures, dont 1g fond est d'un gris très-faiblement lavé de violâtre, pré- sentent les caractères suivants : tout-à-fait à la base, il y a un gros point noirâtre suivi d'une tache de même couleur, un peu bilobéej un peu avant le milieu, une raie noire droite, allant de la côte à la nervure médiane; la dernière moitié de l'aile, qui est noirâtre, offre trois raies un peu plus obscures, et, avant l'extrémité, un espace de la couleur du fond, de forme un peu ovoïde, s'appuyant sur la côte; l'extrémité apicale est marquée, comme dans les espèces du même groupe , d'une lunule brune, et plus bas, près de la frange, de deux autres lunules plus pe- tites; ces diverses lunules sont liserées de gris-blanchâtre. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, traversées, un peu au-delà du milieu, par une raie tortueuse blanche. Le corselet est varié comme les premières ailes. L'abdomen est d'un gris obscur avec le premier segment noir bordé de blanc en arrière. Il se trouve à Amboine. Décrit sur l'ouvrage de M. Felder. 5. C. Hesperus. Boisd. Il est d'un tiers plus petit que le nerii. Ses ailes supérieures sont d'un gris-luisant un peu violâtre, avec une tache basilaire brune, précédée d'un petit point de la même couleur et suivie d'une petite ligne courbe, également brune; au-delà du stigmate on voit une large bande brunâtre transversale, sinueuse en de- hors, et vers la région du sommet, qui est un peu obscur, une ligne courbe blanchâtre ; il y a aussi à rextrémité apicale une lunule brune. Les ailes inférieures sont blanchâtres avec une bande mé- diane et la bordure d'un brun-noir. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épaulettes d'un brun-olive foncé, liserées de blanc latéralement. L'abdomen est roussâtre en dessus. Le dessous des ailes est d'un gris ferrugineux avec une raie CHOEROa-lMPA. 229 plus claire allant du sommet des supérieures à l'angle anal des inférieures. Décrit sur un individu un peu. avorté, élevé de chenille, aux îles Philippines, par M. Lorquin, sur une plante qui nous pa- raît être le Guettarda microphylla ? DEUXIÈME GROUPE. 6. C. Alecto. Linné, Mus. Lud. ulr. p. 357. — Fab. Ent. S. III, 1, p. ISl. — Cram. pi. 137, D. — Drury, Ins. exot. 11, pi. 27, fig. i. — Var. Deilephila Crelicu, Boisd.Icones, pi. 20.— Duponchel, Suppl.pl. 1, f. 3.— Treitsch. Suppl. 1, p. 138. Il est au moins de la taille du lineaia. Ses ailes supérieures sont d'un gris-olivâtre pâle, plus foncées à l'extrémité, avec six lignes ohliques légèrement olivâtres, dont la première et la qua- trième, qui va ahoutir au sommet, sont généralement plus mar- quées que les autres; le stigmate est noir et très-petit; outre cela, il y a une petite touffe de poils noirs à la base de l'aile. Les ailes inférieures sont rouges, avec une grande tache très- noire à la base, qui vient se perdre à l'angle anal dans un es- pace d'un blanc-rosé; la bordure est brunâtre et étroite. Le corselet est de couleur olive, bordé latéralement de blanc. L'abdomen est d'un gris olivâtre en dessus, avec les côtés plus pâles, sans traînée d'atomes dorés; il est, en outre, marqué de chaque côté, vers sa base, d'une tache très-noire, précédée d'une touffe de poils blancs. Le dessous des ailes est rougeâtre. La chenille, d'après un très-beau dessin fait à Darjeeling, par le capitaine Shervill, ressemble presque complètement, dans son premier âge, à celle de Clotho. Lorsqu'elle est adulte, elle est le plus ordinairement verte, et quelquefois d'une couleur vineuse; elle a sur le troisième segment, de chaque côté, une tache ocu- laire noire, cerclée de jaune et pupillée de blanc, s'alignant avec six taches ovalaires d'un jaune pâle. Elle est commune dans l'Inde sur différentes espèces de vignes. h'Alecio est assez commun à Java et au Bengale. Il a été trouvé en Europe, par feu l'amiral d'Urville, dans les îles de l'archipel grec; à Conslantinople, par M. de Rivière; dans les 230 DÊILÉPHILIDES. îles de la Grôce^ par le D' Bartels, médecin de la flotte russe dans la Méditerranée, et au Caucase, par Ménétriés. Quoi qu'il en soit, cette espèce n'est pas plus indigène de l'Europe que le Celerio. Quelques individus apportés par les vents de l'Est don- nent, sur quelques points de l'Europe orientale, une ou peut- être deux générations, puis disparaissent sans continuer de se reproduire. Le nom de Cretica donné par nous à une variété prise en Eu- rope, qui ne diffère des exemplaires de l'Inde que par des lignes parallèles plus marquées, doit être rayé de la famille des Sphin- gides. Quant à l'individu que nous avons représenté depuis, comme le mâle de ce Cretica, pi. 49, fig. 2, il n'est lui-même qu'une variété mâle de Clotho. L'un est l'autre avaient été élevés de chenilles sur des vignes par M. de Rivière, dans le jardin de l'ambassade, à Constantinople, et envoyés par lui au célèbre Latreille, comme mâle et femelle. Il n'est pas très-éton- nant que notre ambassadeur, qui était peu versé dans l'étude des Lépidoptères, ait pu confondre deux espèces qui ne diffèrent guère que par la couleur des ailes inférieures, surtout lorsque les chenilles de ces deux espèces se ressemblent presque com- plètement dans leur jeunesse. 7, C. SUFFUSA. Walker, Heterocera, p. 146, 32. — Moore, Catal. of Lepid. of ind. Comp. p. 373, 636. — Ch. Hector, Boisd. M. Il a le port à'Alecto, seulement il est un peu plus grand. Ses ailes supérieures sont d'une couleur olivâtre luisante, avec une bande blanche brillante, assez large , allant du milieu du bord interne au sommet; cette bande, divisée par deux très-petites lignes parallèles, de la couleur du fond, est bordée en avant par une bande olivâtre, surmontée d'une éclaircie longitudinale blanchâtre ; en arrière de la bande blanche, toute la partie olivâ- tre est divisée par deux raies plus foncées; le bord terminal est d'un gris-rosé luisant. Outre cela, la côte et le bord marginal sont liserés de blanc. Les ailes inférieures sont d'un rose carmin avec une grosse tache noire à leur base et une bordure d'un brun noir. Le corselet est olive ainsi que le dessus de l'abdomen avec une bande dorsale, grise ou d'un gris-rosé clair, allant du mi- CHOEROCAMPA. " 231 lieu des épaulettes à l'extrémité anale. Les côtés sont d'un gris un peu rosé. Le dessous des ailes est d'un rouge brique, avec le bord mar- ginal un peu grisâtre. Décrit au British Muséum sur deux très-beaux exemplaires ve- nant de Hong-Kong. Nous avons reçu cette même espèce d'As- sam, mais nos exemplaires sont beaucoup moins splendides que ceux du British Muséum; ces derniers sont tellement frais qu'on croirait qu'ils ont été élevés dans un des jardins de Lon- dres. Nous l'avions décrit sous le nom d'Hector, mais probablement notre étiquette aura été perdue, ce qui est cause que M. Walker lui a substitué le nom de Suffusa. 8. C. Thyelia. Linné, Mus. Lud. ulr. 360, 20? — Cramer, 226, E, F. — Clerck, Icô- nes, tab. 46, f. 4? ~ Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 378, 70? — Sphinx Boerhaviœ, Fab. Op. cit. 46. — Sulzer, Gesch. tab. 20, f. 3. — Ch. Eson, var. Walker, Heterocera, p. 137, 17. Nous ne sommes pas parfaitement certain que l'espèce que nous décrivons ici, soit bien le véritable Thyelia décrit par Linné dans son Muséum, Ludovicœ ulricce^ et figuré par Clerck. L'exem- plaire du célèbre naturaliste suédois est décrit et figuré avec les ailes inférieures entièrement noirâtres, et non rouges avec une petite bordure noirâtre. Celui dont il va être question est tout-à-fait identique avec l'individu figuré par Cramer; il répond au Boerhaviœ de Fabri- cius et de Sulzer. 11 est de la taille d'un Porcellus. Ses ailes supérieures sont d'un gris-olivâtre pâle, tirant quelquefois sur le gris-roussâtre, avec une bande oblique d'un brun-olive, plus ou moins marquée, commençant vers le tiers antérieur du bord interne, et allant s'éteindre vers la côte à quelque distance du sommet; en arrière de cette bande il y a plusieurs petites' lignes parallèles, olivâtres plus ou moins accusées, dont la principale va gagner la pointe apicale; le stigmate est très-petit et à peine visible. Les ailes inférieures sont rouges avec une bordure brune très- étroite, expirant avant d'arriver à l'angle anal qui est d'un rouge un peu grisâtre. 232 • DÉILÉPHILIDES. Le corselet est d'une couleur olivâtre, bordé latéralement de blanc. L'abdomen est d'un gris roussâtre avec les derniers anneaux marqués d'une bande latérale dorée. Le dessous des ailes est rougeâtre avec deux lignes Iransverses brunes, et le disque des supérieures rouge. Ce petit Chœrocâmpa est très-commun aux Indes orientales. Nota. Fabricius, p. 369, n" 40, le rapporte comme variété au Vespertilio. Plus tard, p. 371, il le décrit sous le nom de Boerha- viœ. Enfin, p. 378, n° 70, il le décrit de nouveau, d'après Cramer, sous celui de Thyelia. 9. C. EsoN. Cramer, 226, C. — Boisd. Faun. de Mad. p. 71, 2. — Chœrocâmpa Thyelia, var. Moore, Catal. of Lepid. of ind. Comp. p. 276, 638. — Walker, List. Lepid. Mus. Brit. Het. pt. VIH, p. 137. C'est à tort, selon nous, que MM. Moore et Walker regardent cette espèce comme la même que Thyelia, ils sont trop bons ob- servateurs pour les avoir réunies, s'ils avaient eu sous les yeux le véritable Eson. 11 est à peine plus petit qn' Alecto avec les ailes proportionnel- lement plus étroites. Les supérieures sont d'un gris-olivàtre ti- rant un peu sur le jaunâtre, avec une bande oblique d'un brun- olivâtre, plus ou moins nette, commençant vers le tiers antérieur du bord interne et allant s'éteindre vers la côte, à quelque dis- tance du sommet; cette bande est suivie, en arrière, de cinq à six petites lignes parallèles, d'une teinte olivâtre, dont une ou deux, plus foncées et plus accusées que les autres, vont expirer dans la pointe apicale; le stigmate est noir et très-petitj outre cela, il y a à la base de l'aile une tache noire. Les ailes inférieures sont rouges avec la base très-noire, et une petite bordure brune n'allant pas jusqu'à l'angle anal, qui est un peu jaunâtre. Le corselet est de couleur olive, bordé latéralement de blanc. L'abdomen est d'un gris jaunâtre avec les côtés couleur d'or. Le dessous des ailes est d'un rouge jaunâtre, sablé de noirâtre, avec le disque des supérieures noirâtre, limité en dehors par une raie noire. Cette espèce est commune à Maurice, à Bourbon et à Madagas- car. Cramer le dit de la côte de Coromandel, ce qui n'est pas CHOEROGA.MPA. 233 très-certain, car dans plus d'une circonstance il a donné la côte de Coromandel pour patrie à des Lépidoptères d'une toute autre contrée. Nous croyons nous rappeler eu avoir reçu un ou deux individus de la côte orientale d'Afrique. La chenille, selon Marchai qui l'a élevée fréquemment à l'île Maurice, est d'un noir violâtre ou couleur lie de vin et comme marhrée. La tête et les premiers anneaux sont d'un jaune rous- sàtre, avec une tache oculaire noire de chaque côté du troisième segment; le long des pattes elle est marquée d'une raie noire anguleuse; la corne est blanche avec la base d'un noir foncé. Elle vit indifféremment sur la vigne et sur les balsamines, Im- patiens balsamina. 10. C. ECHECLUS. Boisd. Il a tout-à-fait le port à'Eson dont il est extrêmement voisin, et dont il ne diffère que par les caractères suivants : Le corselet est plutôt jaunâtre qu'olivâtre, mais il est marqué sur le milieu d'une bande d'un gris un peu rose; les ailes supérieures n'ont pas de tache noire à leur base; les ailes inférieures sont à peu près semblables. L'abdomen n'offre pas de différences notables; le dessous des ailes est de la même teinte, sauf que le disque des supérieures est rouge au lieu d'être d'un brun noir. Il se trouve aux îles Philippines. Feu Lorquin a trouvé la che- nille aux environs de Jalajala, sur une plante dont il ignore le nom. Quatre Chérocampes de ce groupe sont assez voisins les uns des autres, mais bien distincts par les caractères suivants : 1° Thyelia a les ailes inférieures entièrement rouges avec une petite bordure brune; il est de moitié plus petit que les trois autres. 2° Eson a une tache noire à )a base des ailes supérieiires avec la base des inférieures largement d'un noir profond. 3" Echeclus a une large bande d'un gris-rosé sur le corselet et point de tache noire à la base des ailes supérieures. 4° Alecto a de chaque côté une tache noire à la base de l'ab- domen, et point de traînée d'atomes dorés sur les côtés. 234 DÉILÉPHILIDES. H. C. KOTSCHYI. Deilephila Kotschyi, Kollar, Ueber den Charakter der Insecten-Fauna von Sùdpersien, p. 12, no 11. Nous ne connaissons pas ce Chérocampe, que M. Kollar a dé- crit sur un très-mauvais exemplaire unique. Voici ce qu'il en dit : Il a le port et la taille du Capensis; ses quatre ailes sont d'un jaune-ochracé livide; les supérieures so-nt marquées d'une raie obsolète qui va obliquement du sommet au milieu du bord interne. Les antennes et le corps sont également d'un jaune-ochracé livide. Il a été pris en Perse par M. Kotschy. — Kollar ajoute que l'exemplaire rapporté par ce voyageur avait été très-détérioré par suite d'un long voyage. 12. C. Capensis. Linné, Mus. Lud. ulr. p. 349, 17. — Hubner, Exot. Saml. — Walker, Heterocera, p. 139,21. — Sph. Eas, Cram. 226, F. Il est de la taille à'Alecto. Ses ailes supérieures sont d'un vert- pâle assez frais dans le mâle, et d'un brun olivâtre chez la fe- melle, avec une raie droite plus obscure que le fond, bifide vers la côte, située sur le tiers postérieur de l'aile ; outre cela, elles sont marquées dans les deux sexes, sous le milieu de la côte, en de- hors du stigmate, d'une grosse tache obscure mat arrêtée. Les ailes inférieures sont rouges avec le bord marginal de la couleur des premières ailes. Le corselet et l'abdomen sont dans chacun des sexes, de la couleur des ailes supérieures; celui-ci oflre, latéralement à sa base, une ou deux touffes de poils roses. Les épauiettes sont bor- dées latéralement de blanc ou de blanc-rosé, mais cette couleur ne s'étend pas jusqu'aux yeux. Le dessous des ailes est d'un brun-tanné clair chez la femelle, et d'un blanc verdàtre chez le mâle, avec le disque des supé- rieures rose, dans l'un et l'autre sexe. Il se trouve assez fréquemment au cap de Bonne-Espérance, à Natal, etc. Coll. Bd. CHOEROCAMPA. 235 43. C. Cegrops. Cramer, 226, B. — Walker, Heterocera, p. 143, 30. Cramer a figuré sous le nom de Cecrops, une espèce, ou peut- être une variété du Capensis, que nous n'avons jamais vue. Elle diffère du Capensis de Linné, en ce que la ligne placée sur le tiers postérieur des premières ailes est courbe vers la côte, au lieu d'être bifide, en ce que la base est ombrée par une tache semblable à celle qui existe sous le milieu de la côte, et enfin, en ce que les ailes inféxieures ont une petite bordure noirâtre, pré- cédée d'une raie maculaire de la même couleur. Pour le reste le Cecrops ressemble au Capensis. Il est à regretter que M. Trimen (1) qui a fait tant d'observa- tions intéressantes sur les Lépidoptères du Cap, n'ait pas élevé une certaine quantité de chenilles du Capensis, pour s'assurer s'il n'y avait qu'une seule espèce ou s'il en existait une deuxième, comme le dit Cramer. 14. C. SCROFA. Boisd. Faun. de l'Océanie, p. 185, 3.— Walker,Heterocerajp.l47,35. 11 est un peu plus grand que notre Porcellus. Il varie pour la couleur, qui est tantôt d'un gris cendré, comme dans le Vesper- tilio, et tantôt d'un gris-brunàtre. Dans la variété cendrée, on aperçoit un stigmate noirâtre extrêmement petit, suivi d'une ombre transversale un peu plus obscure que la teinte générale, et un peu avant l'extrémité, une rangée oblique de petits points bruns. Dans la variété brunâtre, les ailes supérieures sont poin- tillées de brun, l'ombre transverse est bien indiquée et le bord terminal, en dehors de la rangée de petits points bruns, est pres- que de la couleur de la bande transverse. (1) M. Roland Trimen a résidé pendant un certain nombre d'années au Cap de Bonne-Espérance. Entomologiste distingué et excellent ob- servateur, il a étudié et recueilli la plupart des Lépidoptères Rho- palocères de cette contrée où. il a découvert un certain nombre d'es- pèces nouvelles. Avec les matériaux qu'il a réunis, il a publié en deux parties la Faune des Lépidoptères diurnes de cette partie de l'Afrique australe; ouvrage plein de remarques intéressantes et d'une critique judicieuse. 236 DÉILÉPHILIDES. Dans l'une et l'autre variété, les ailes inférieures sont rouges avec une petite bordure noire. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épau- lettes bordées latéralement de blanc. L'abdomen est de la couleur du corselet; les antennes sont blanches et courtes. Le dessous des ailes est gris dans la variété cendrée avec le dis- que des supérieures rouge ; il est entièrement rougeàtre dans l'autre variété. Ce joli petit sphingide rappelle un peu notre Vespertilio; il se trouve à la Nouvelle-Hollande. Coll. Bd. TROISIÈME GROUPE. 15. C. ChariS. Boisd. Walker, Heterocera, p. 136, 15. — Ménétriés, Enum. corp. anim. Musée Petrop. p. 93, 15-40. Il est d'un tiers plus petit que le Celerio avec les ailes moins allongées; les supérieures sont d'un brun-roux légèrement olivâ- tre, avec une bande oblique blanche ou blanchâtre, s'étendant du milieu du bord interne, oià elle est accolée intérieurement à une tache très-blanche, à l'angle apical. Cette bande est divisée, dans le sens de sa longueur, par deux petites lignes peu marquées de la couleur du fond. A partir du ccté interne de cette même bande, les nervures sont blanches jusqu'au milieu de la surface ; le stig- mate est noir; la bordure terminale est d'un gris-luisant faible- ment rosé, divisée par une petite ligne brune. Les ailes inférieures sont rouges avec une bordure brune assez étroite et la frange blanche. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec les épau- lettes bordées latéralement de blanc. L'abdomen est d'un brun un peu roussâtre, avec deux petites lignes dorsales, blanches, parallèles; les côtés offrent une bande d'atomes dorés. Le dessous des ailes est d'un jaune rougeàtre, avec le disque des supérieures presque rouge. Port-Natal. Nous avons reçu de MM. Delegorgue et Walhberg des individus très-purs, probablement élevés de la chenille. CHOEROCAMPA. 287 Becker en avait aussi reçu quelques exemplaires de l'Angle- terre. Coll. Bd. — Cette jolie petite espèce n'est peut-être pas plus rare à Natal que le Celerio. 16. C. OSYRIS. Dalman, Analect. Ent. p. 48, 21. — Boisd. Icônes, pi. 49, fig. 1. — Duponchel, Suppl. II, pi. X, fig. 2. — Walker, Heterocera, p. 13b, 14. 11 ressemble un peu au Celerio par ses ailes supérieures, mais il est d"un tiers plus grand; elles sont d'un brun olivâtre, avec une bande médiane oblique, d'un blanc-argentin rosé, s'étendant de la base à la pointe apicale, divisée dans le sens de sa longueur par une petite raie très-fine, plus foncée. En avant de cette bande, il y en a une autre moins prononcée, partant du milieu de la base pour s'unir, vers le sommet, avec la précédente, précédée vers la côte d'un petit stigmate noir; en arrière de la raie médiane, le bord interne est liseré de blanc argentin; le bord terminal de l'aile est d'un gris-rosé blanchâtre, divisé par une petite ligne brune ; la base de Taile offre une petite touffe de poils noirs qui se prolonge un peu, comme dans le Celerio, sur la nervure mé- diane. Les ailes inférieures sont d'un joli rose carmin avec deux ban- des noires, dont la supérieure interrompue forme une tache quadrangulaire vers le bord abdominal ; la postérieure est plus étroite, anté-marginale, suivie d'une bordure d'un gris rosé. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec une raie latérale et une raie médiane d'un gris-blanchâtre rosé; les épau- lettes sont divisées longitudinaloment par une raie d'un jaune d'or. L'abdomen est d'un gris olivâtre en dessus, avec deux lignes d'un blanc rosé, parallèles, très-rapprochées sur le milieu du dos; les côtés sont d'un gris rosé, marqués vers leur base de trois bandes transversales noires, et sur les anneaux suivants d'une ligne dorée un peu interrompue. Le dessous des ailes est à peu près comme dans le Celerio. Cette superbe espèce a été élevée de la chenille sur une vigne, aux environs de Cadix, en 1822, pendant l'occupation de cctto ville par l'armée française. Dans la collection d'Auguste de Bor- 238 DÉILÉPHILIDES. deaux, il y en avait un exemplaire venant du Maroc. L'individu décrit par Dalman avait été rapporté de la côte d'Afrique. Cette espèce est d'origine africaine; ce n'est qu'accidentelle- ment qu'elle a été prise dans le midi de l'Espagne. Elle est tout aussi exotique que le Celerio. Très-rare. Coll. Bd. 17. C. Celerina. Boisd. Walker, Heterocera, p. 136, 16. Cette charmante petite espèce, qui est tout au plus de la taille d'un Porcellus, a tout à fait le port du Celerio. Ses ailes supé- rieures sont d\m brun-olivâtre luisant, marquées, comme dans le Celerio, d'une bande oblique argentée qui arrive jusqu'à la pointe apicale, et de petites lignes blanches, parallèles aux ner- vures ; le stigmate est blanc. Les ailes inférieures sont d'un rose carmin avec une bordure brune assez étroite. Le corselet est bordé latéralem.ent de blanchâtre, avec les épati- lettes sablées d'atomes dorés. Les antennes sont brunâtres. L'abdomen est olivâtre avec une raie dorsale blanche, divisée longitudinalement par une ligne brune; les côtés sont jaunâtres, ornés d'une bandelette longitudinale dorée. Le dessous -des ailes est d'un jaunâtre testacé, avec une bordure mal arrêtée, brunâtre, et des atomes épars de la même couleur. Le ventre est marqué d'une raie longitudinale blanche. Ce rare et beau Chœrocampa est du Congo; il fait partie de la belle collection du British muséum, où nous'avons pris sa des- cription, grâce à l'obligeance de M. E. Gray. 18. G. Celerio. Linné, Syst. nat. Il, p. 800, 12. — Fab. — Esp. — Hubn. — Ochsench. — God. — etc. — Le Phénix, Engr. — Sph. Tisiphone? Linn. Mus. lud. ulr. p. 359. 11 est parfaitement connu de tous les entomologistes, et il a été figuré par beaucoup d'auteurs. Une longue description devient presque superflue. Les ailes supérieures sont d'un brun olivâtre avec une bande oblique d'un blanc argentin, qui commence sur le tiers antérieur du bord interne et finit en pointe à l'angle api- CHOEROCAMPA. 239 cal; près de la frange, il y a une autre bande d'un blanc un peu argentin et quelques traits longitudinaux de la même cou- leur, parallèles aux nervures ; le stigmate est très-petit et noir. Les ailes inférieures sont d'un rouge carmin vers leur base, ensuite noires, avec une bande trausverse, rose, divisée par des nervures noires ; la frange est liserée de blanc. Le corselet est olivâtre, bordé latéralement de blanc, avec le milieu d'un gris blanchâtre ; sur le milieu de chaque épaulette, il y a une petite ligne longitudinale d'un jaune doré. L'abdomen est olivâtre avec une raie dorsale, argentée, divi- sée longitudinalement par une petite ligne noire, très-fine, un peu interrompue; il y a en outre, sur chaque côté, à partir du troisième anneau, une série de petits trai[s géminés d'un blanc argentin ou doré. Le dessous des quatre ailes est brunâtre, lavé de rougeâire vers l'extrémité. La chenille, dont nous avons figuré deux variétés dans notre Iconûgraphie,Sphiugide,pl.l3, fig. 1-3, est tantôt brune et tantôt verte; elle est marquée, sur le quatrième et le cinquième seg- ment, de deux yeux noirs à iris jaune, pupilles de blanc; outre cela, son corps est longé de chaque côté par deux lignes jaunâ- tres, dont la supérieure s'étend du sixième anneau jusqu'à la base de la corne, et l'inférieure, formée par des espèces de pe- tits croissants, va de la tète à l'anus; la corne est droite, de lon- gueur moyenne. La chrysalide est d'un brun-roussàtre pâle, avec les stigmates et l'enveloppe des ailes d'un brun noirâtre. La chenille vit sur la vigne en juillet et en septembre. Le Celerio se montre, en Europe, dans le commencement de juillet et à la fin de seplembre. Dans certaines années, il remonte quelquefois au-delà de Pari.«. Nous ne regardons pas pour cela cette espèce comme indigène, attendu qu'elle ne peut se perpétuer chez nous. Elle nous arrive, dans les années chaudes, apportée par les vents de l'Afrique ou de l'Orient. Les chrysalides, surprises par le froid de l'automne, n'édosent pas en Europe, tandis qu'en Afrique et dans l'Inde, ce Sphingide paraît presque sans interruption. Le Celerio est commun sur la côte orientale et occidentale de l'Afrique, au cap de Borme-E^pérance, à Natal, à Madagascar, aux îles Maurice et Bourbon, dans l'Inde, dans les iles de l'Archipel 240 DÉILÈPHILIDES. indien et même à la Nouvelle-Hollande. Les exemplaires de cette dernière provenance sont les plus beaux que nous ayons vus. Nous sommes à pou près certain que le Sphinx Tisiphone de Linné, Mus. lud. ulricce, est le même que le Celerio, du Syst. natur. du même auteur. 19. C. SiLHETENSIS. Boisd. Walker, List. Lep. Brit. Mus. Het. pt. VIII, p. 143. — Chœrocampa Bisecta, Moore, Catal. of Lepid. of ind. Comp. 278. Il est à peu près de la taille de VOldenlandiœ, ou même un peu plus petit. Ses ailes supérieures sost d'un gris jaunâtre, avec une bande oblique, d'un brun olive, allant de l'origine de la base à la pointe apicale. Cette bande est bordée en dessous par une li- gne blanche, suivie de plusieurs petites lignes Irès-obsolètes, oli- vâtres; le bord terminal, qui est un peu plus pâle, offre aussi quelques petites lignes brunâtres, très-fines, visibles seulement chez les exemplaires très-frais; le stigmate est noir et très-petit; outre cela, toute la partie comprise entre la bande oblique et le bord interne est beaucoup plus pâle que celle qui regarde la côte. Les ailes inférieures sont brunâtres, avec une bande transverse d'un gris jaunâtre plus ou moins prononcée. Le corselet est olivâtre, avec les épaulettes bordées légèrement de blanc sur les côtés, au point d'insertion des ailes. L'abdomen est aussi olivâtre en dessus, avec une raie dorsale blanche, qui commence au milieu du corselet pour se terminer à la région anale. C'est à cause de cette raie unique que le savant zoologiste Horsfield lui avait donné le nom de bisecta (coupé en deux). Le dessous des ailes est rougcâtre ou jaunâtre, avec le disque des supérieures plus obscur. La chenille, selon M. Lorquin, varie pour la couleur. Le plus ordinairement elle est brune, avec le ventre d'un gris incarnat; d'autres fois elle est presque verte avec le ventre blanchâtre; elle a tout le long du corps, à partir du troisième anneau, une ran- gée d'ocelles ovalaires, dont le premier est le plus grand et pu- pille de brun; les suivants sont surmontés de deux points noirs géminés; les stigmates sont blancs, cerclés de noir; la corne du onzième segment est très-courte, presque nulle. Elle vit sur plu- sieurs plantes de la famille des Nyctaginées. CHOEROGAMPA. 241 Les exemplaires élevés à Célèbes par M. Lorquin sont plus pe- tits et beaucoup plus foncés que ceux de l'Inde, de Java et de Manille. Coll. Bd. 20. C. Japoniga. Boisd. in Lorza, Lepid. du Japon à l'Exposit. universelle, p. 36, 79. Il a le port et la taille de YOldenlandiœ de Fabricius, dont il est assez voisin. Ses ailes supérieures sont d'un gris-olivâtre obs- cur, avec une bande oblique d'un blanc-grisâtre terne, s'étendant du milieu du bord interne à la pointe apicale. Cette bande est divisée par une très-petite ligne brune et bordée en avant par une bande d'un brun olivâtre; elle est suivie en arrière d'une raie brune et de deux petites lignes plus pâles que le fond. Les ailes inférieures sont brunes, traversées un peu au-delà du milieu par une bande rougeâtre, se dilatant vers le bord abdo- minal. Le corselet et la tète sont olivâtres, avec les épaulettes légère- ment bordées de 'blanc latéralement. L'abdomen est olivâtre sur le dos, avec les côtés largement d'un jaune doré. Lg dessous des ailes est rougeâtre, avec le disque et l'extrémité des supérieures de couleur brunâtre. Décrit sur un individu unique dans notre collection, lequel nous a été envoyé, il y a plus de trente ans, par M. Dehaan (1). Les chenilles de cette rare espèce avaient été élevées au Jupon par M. Siebold. 21. C. Geryon. Boisd. Il est d'un tiers plus grand que le Celer io, dont il a le port; il ■ a tout à fait la taille de VOsyris. (1) Willem Dehaan, naturaliste hollandais, conservateur de la col- lection entomologique du Musée de Leyde, est mort en 1835. Il a donné dans divers recueils plusieurs travaux intéressants sur les métamorphoses des insectes, sur les Orthoptères et sur les Lépidop- tères. En dernier lieu, il a publié, avec notre concours, un volume posthume complétant les recherches anatomiques de Lyonet, ouvrage que Tauteur n'avait pu terminer entièrement, mais dont toutes les planches étaient gravées par lui-même. Lépidoptères. Tome I. 16 242 DÉILÉPHILIDES. Ses ailes supérieures sont d'un brun-olive foncé, avec une bande blanche un peu argentine, s' étendant du tiers antérieur du bord interne à la pointe apicale. Cette bande est divisée, dans le sens de sa longueur, par deux petites ligues extrêmement fines de cou- leur jaunâtre; la bordure de Textrémité est d'un blanc grisâtre, divisée par une ligne brune; le stigmate est noir et très-petit; outre cela, il y a sur le disque deux ou trois stries longitudina- les d'un blanc argentin, et à la base une tache grisâtre. Les ailes inférieures sont noires, avec une tache d'un gris blan- châtre à la base et une bande anté-marginale, étroite, de la même couleur. Le corselet est d'un brun olive, bordé légèrement de blanc la- téralement, avec une bande médiane grise; les épaulettes sont divisées par un filet d'or. Les antennes sont d'un beau rose. L'abdomen est blanchâtre jusqu'au milieu, marqué à sa base, sur chacun de ses cotés, d'une grosse tache noire, il est ensuite roussâtre sur le dos. Il a dans toute sa longueur deux petites li- gnes parallèles blanches, séparées l'une de l'autre par une ligne roussâtre; les côtés sont blanchâtres avec une j'aie d'argent sur les derniers anneaux. Le dessous des ailes est brunâtre sur les supérieures et un peu rougeâtre sur les inférieures. Cette belle espèce est encore fort rare dans les collections. Deux des individus que nous possédons ont été élevés de chenilles à Madagascar, aux environs de Tananarive, sur une espèce de vigne sauvage, par Goudot, Feu notre regretté confrère le D"" Coquerel nous a rapporté de Nos-Bé un exemplaire un peu plus petit. 11 est probable que ce beau Chœrocampa habite aussi la côte orientale d'Afrique, comme cela a lieu pour la plupart des Sphin- gides de Madagascar, que Ton retrouve à Natal, Mozambique, Zanzibar et même quelquefois au Sénégal. 22. C. Oldenlandi^. Fab. Ent. S. III, 1, p. 370, 44. — Lewin, Prodrom. Ent. pi. 3. — Walker, List. Lepid. Brit. Mus. Het. pt. VIII, p. Ui, 20.— Moore, Cat. of Lep. of ind. Comp. p. 278, 044. — Gortys, Hubner, Exot. Saml. Il a le port et la taille d'un Celerio de moyenne grandeur. Ses ailes supérieures sont d'un gris-oiivâtre plus ou moins foncé avec CHOEROCAMPA. 243 une bande blanche, oblique, un peu argentine, s'étendant du milieu du bord interne à la pointe apicale. Cette bande, parfai- tement régulière, est bordée en dessus par une bande d'un brun olivâtre, et en dessous par une raie d'un brun olivâtre, divisée, dans le sens de sa longueur, par une petite ligne blanche ; le stig- mate est noir et très-petit ; le bord extérieur est d'un cendré lui- sant, divisé par une très-petite ligne brunâtre. Les ailes inférieures sont noirâtres, avec la base et une raie anté-marginale d'un gris jaunâtre. Le corselet est de la couleur des ailes, bordé latéralement de gris cendré et marqué d'une raie médiane de la même couleur ; les épaulettes sont coupées par une bande d'un jaune doré. L'abdomen est ohvâtre, avec deux lignes dorsales d'un blanc argentin, parallèles et un peu tremblées; les côtés sont d'un jaune doré. Le dessous des ailes est rougeâtre avec des atomes et une raie transversale brunâtres. La chenille, figurée par Lewin et par feu le D"* Horsfield (1), est d'un noir brun avec les incisions largement bordées de jaune et les côtés marqués de gros points de la môme couleur. Sur (1) Le docteur Thomas Horsfleld, conservateur du Muséum de la compagnie des Indes, botaniste et zoologiste connu de tous les sa- vants, a, à l'imitation des auteurs du Catalogue de Vienne, classé les Lépidoptères d'après des caractères tirés de leurs premiers états. A cet efTet, pendant un long séjour à Java, il a amassé de nombreux matériaux; il dessina et peignit avec une exactitude minutieuse les métamorphoses d'un grand nombre de chenilles, dont la connaissance contribue puissamment aujourd'hui à coordonner les genres d'une manière plus naturelle. Lors de notre voyage à Londres, il a rais à notre disposition avec une obligeance parfaite, VAlbum des dessins qu'il avait exécutés à Java, ainsi que la précieuse collection de Lépidoptères de l'honorable compagnie des Indes. En 1828 et 18"29, il donna le catalogue descriptif des Diurnes de Java, avec des planches coloriées représentant leurs métamorphoses. Depuis lors, il a publié avec le concours de M. Fred. Moore, en 1857 et en 1858, peu de temps avant sa mort, le catalogue général des Lé- pidoptères appartenant à cette riche compagnie avec la description dos espèces inédites. Ce dernier ouvrage, d'une utilité incontestable, est devenu indispensable à tout entomologiste qui s'occupe des Lé- pidoptères de l'Inde. 244 DÉILÉPHILIDES. chacun de ses côtés, il y a en outre une rangée de sept taches oculaires fauves, cerclées de blanc et coupées par un petit trait jaune; le ventre est blanchâtre, pointillé de noir; la tête et la queue sont noires. Selon M. Horsfield, elle vit à Java sur une espèce de Cissus. M. Lorquin l'a élevée sur une plante qui, à en juger par les dé- bris, semble appartenir aux Rubiacées. Cette espèce habite Java, Sumatra, Manille, Celèbes, la Nou- velle-Hollande et la Chine. Dans une note à l'ouvrage de Lewin, il est dit : « Nous croyons avoir vu cette même espèce venant du cap de Bonne-Espérance. » C'est une erreur, l'auteur confond VOldenlandiœ de Fabricius avec notre Epicles {Gordius Cramer), qui est une espèce voisine propre au Cap. Ce Sphingide n'est pas très-rare dans les collections. M. Walker décrit, sous le nom de Firmata, un chérocampe de la Nouvelle-Hollande, qui, pour nous, n'est qu'une variété plus brillante de VOldenlandiœ. 23. C. Epicles. Bolsd. Gordius, Cramer, 367, A. — Ch. Gordius, Walker, Heterocera, p. 138, 19. Il a le port et la taille du Celerio. Ses ailes supérieures sont d'un gris-cendré olivâtre, avec une bande blanche oblique, s'é- tendant du milieu du bord interne à la pointe apicale; cette bande, parfaitement régulière, est bordée en dessus par une bande d'un brun olivâtre, et en dessous par deux lignes de cou- leur olivâtre; le stigmate est noir et très-petit; le bord terminal est d'un gris-cendré luisant, avec une tache noire bien marquée sur l'angle anal. Les ailes inférieures sont d'un gris-roussâtre sale, avec trois bandes transversales brunâtres, dont une au milieu assez large et les deux autres très-étroites, linéiformes, vers l'extrémité. Le corselet est de couleur olive, bordé latéralement de gris cendré et marqué d'une bande médiane assez large, de la même couleur, s'étendant jusqu'au troisième anneau du corps; les épau- lettes sont coupées par une raie d'un jaune doré. L'abdomen est olivâtre en dessus, avec deux lignes dorsales d'un blanc argenté paraissant être tressées; les côtés sont un peu CHOEROCAMPA. 245 jaunâtres; cette couleur est séparée de celle du dos par une raie tressée d'un blanc argenté. Le dessous des ailes est d'un brun ferrugineux, avec des raies trausverses obscures. Il se trouve au cap de Bonne-Espérance et en Caffrerie. M. Drège a élevé les chenilles de cette espèce; il les a trouvées sur une plante qui porte le nom d'hedijotis caffra. Décrit sur deux individus très-purs. — Coll. Bd. Cramer ayant figuré antérieurement, pi. 247, un Sphinx sous le nom de Gordius, nous avons, pour éviter la confusion, substi- tué, à celui dont il est ici question, le nom d'Epicles. 24. C. Cajus. Cramer, 146, F. — Walker, Heterocera, p. 139, 20. Il a le port et la taille de l'Oldenlandice. Ses ailes supérieures sont d'un gris-cendré un peu olivâtre, avec une bande longitu- dinale, oblique, se dirigeant du milieu du bord interne vers le sommet; cette bande est bordée, de chaque côté, par une large raie noire, divisée par une hgne d'un jaune testacé; outre cela, il y a tout le long de la côte une raie d'un blanc jaunâtre bordée de noir en dehors, et à la base une tache également d'un blanc un peu jaunâtre, bordé de jaune testacé. Les ailes inférieures sont noires à la base, ensuite d'un blanc grisâtre, avec une raie transversale noire, très-étroite, sinuée; la bordure est d'un gris brunâtre. Le corselet est olivâtre. L'abdomen est également d'une couleur olivâtre, avec une raie dorsale d'un jaune testacé ; les côtés sont d'un blanc testacé avec quelques atomes dorés. Le dessous des ailes est d'un gris brunâtre, un peu plus clair sur le disque des supérieures. Décrit sur un individu unique, rapporté de la Caffrerie par M. Drège. Très-rare. — Coll. Drège. M. Walker Te regarde comme pouvant être une variété de l'Ol- dcnlandiœ; il sait cependant aussi bien que nous, que ce Chéro- campe ne se trouve pas eu Afrique. 246 DÉILÉPHILIDES. 25. C. Phoenyx. Boisd. in Herrich-Schaeffer, 478. Il a le port et la taille du Celerio. Ses ailes supérieures sont d'un gris-olivâtre très-pâle, avec des stries longitudinales brunes, et trois ou quatre des premières nervures d'un blanc un peu ar- gentin; le stigmate est blanc marqué d'un petit point noir; outre cela, il y a, sur le tiers postérieur de l'aile, une bande transverse, oblique, un peu sinueuse, d'un gris couleur de bois, commen- çant au milieu du bord interne pour aboutir au sommet; cette bande est divisée, dans le sens de sa longueur, par trois petites lignes rousses parallèles, et bordée en dedans par une raie blan- che, principalement dans sa partie inférieure ; outre cela, le bord terminal est d'un gris-tanné clair, avec une tache noire sur l'angle anal. Les ailes inférieures sont entièrement noirâtres, avec la gout- tière abdominale grisâtre. Le corselet est d'un brun olive, avec les épaulettes bordées de blanc latéralement, et de jaune doré en dessus. L'abdomen est olivâtre en dessus, avec une raie dorsale dorée un peu tressée; les côtés sont jaunâtres, et offrent, à partir du quatrième anneau, une rangée de petites taches argentées dis- posées deux par deux. Le dessous des ailes est d'un brun rougeâtre pointillé de noir. Il se trouve à Java. Notre exemplaire vient de Samarang. 26. C. ViGiL. Guérin, in Delessert, Souven. Voy. dans l'Inde, pi. 23, f. 1. — Pa- nacra Vigil, Moore, Cat. ot'Lepid. of ind. Comp. p.:270, 6:22. — Panacra Lignaria, Walker, Lepid. Heter. of Brit. M. p. 156. Il est presque de la taille d'un Celerio. Les ailes supérieures ont toute la moitié costale d'un brun olivâtre, avec quelques lé- gères éclaircies grisâtres et un petit stigmate noir environné de blanc grisâtre ; l'autre moitié est d'un blanc un peu grisâtre, et forme une large bande terminale, sinuée.près du sommet^ com- mençant sur le tiers inférieur du bord marginal; cette large bande terminale offre quelques petites lignes très-peu marquées, flexueuses, légèrement obscures; elle est marquée en outre, près CHOEROCAMPA. !247 de l'angle anal, d'une tache noirâtre, et vers le sommet, d'un trait oblique de la môme couleur. Les ailes inférieures sont noirâtres, avec une bande transver- sale d'un gris-jaunâtre sale. Le corselet est d'un brun olivâtre, bordé latéralement de blanc. L'abdomen est d'un brun olivâtre en dessus, strié de noirâtre, d'un gris plus pâle sur les côtés, avec les derniers anneaux mar- qués chacun de deux taches géminées d'un blanc argentin. Le dessous des ailes est d'un brun rougeâtre pointillé de noir. Nous possédons quatre exemplaires de cette espèce, achetés successivement chez Becker, qui nous a dit, tantôt qu'elle venait de Chine, tantôt de Java, et une autre fois de Ceylan; de sorte que nous ignorons s'il se trouve ailleurs que dans cette dernière localité. 27. C. Orpheus. Boisd. Boisd. in Herrich-Schaeffer, lOi. Il a un peu le port du Celerio, mais il est au moins d'un tiers plus petit avec les ailes plus arrondies au sommet. Les supé- rieures sont variées d'olivâtre et de jaunâtre, avec une raie blanche, oblique, sinueuse, commençant sur le tiers antérieur du bord interne pour se terminer, en s'arrondissaut, sur la côte, un peu avant le sommet; cette raie est coupée dans les sens de sa longueur par une ligne noire, et bordée en arrière, par une autre ligne de la même couleur; elle limite vers le milieu du bord interne une grosse tache noire ; outre cela, le stigmate est noir, très-petit, précédé du côté de la base de quelques traits transverses, noirâtres; l'extrémité terminale est blanchâtre, lavée d'un peu de jaunâtre avec une petite ligne noire interrompue, placée tout près de la frange. Les ailes inférieures sont noirâtres avec quelques éclaircies grisâtres. Le corselet est olivâtre avec deux petites lignes noires sur les épaulettes. L'abdomen est d'un gris olivâtre avec cinq raies parallèles, noirâtres, dont la dorsale est moins marquée que les autres. Le dessous des ailes est d'un brun jaunâtre avec une double raie noirâtre, commune. Le ventre et la poitrine sont blan- châtres. Nous ne savons pas au juste d'où vient l'individu que nous 248 DÉILÉPHILIDES. possédons. M. Hemch-Scheeffer,qui a donné une excellente figure de cette espèce, dit que celui qu'il a figuré d'après un exemplaire de la collection de Stuttgard, a été rapporté du Cap de Bonne- Espérance. QUATRIÈME GROUPE. 28. C. YORKIT. Boisd. Il est à peu près de la taille de VOldenlandiœ de Fabricius. Ses ailes supérieures sont d'une couleur brunâtre assez claire, rayées longitudinalement de brun plus foncé, avec une bande anté-api- cale, sinuée, blanchâtre, argentée ; leur bord terminal est cendré avec une tache noire vers l'angle anal. Les ailes inférieures sont brunâtres. Le corselet est d'un brun faiblement olivâtre, bordé latérale- ment de blanc. L'abdomen est d'un brun olivâtre en dessus, avec les côtés marqués de petites taches argentées, alignées et disposées deux par deux comme dans le Brennus de Cramer. Cette espèce assez différente des autres Chérocampes a été rap- portée du cap York et fait partie du British muséum où nous l'avons décrite sur un exemplaire unique. C'est le seul individu que nous aj^ons vu jusqu'à présent. Très-rare. 29. C. Brennus. Cramer, 398, B. — Walker, Heterocera, 144, 29. 11 est de la taille du Crœsus {Thorates Hubn.). Ses ailes supé- rieures sont grisâtres, fasciées de brun; la bande la plus large est placée au milieu, en avant du stigmate, et suivie d'une pe- tite ligne noirâtre anguleuse; avant le bord terminal, il y a une autre bande brune, sinueuse, bifide à son extrémité supérieure. Les ailes inférieures sont d'un ferrugineux vif avec une bor- dure d'un brun noir. Le corselet est olivâtre bordé latéralement de blanc, avec une raie médiane grise. L'abdomen est olivâtre sur le dos, rougeâtre sur les côtés, marqué de chaque côté, à partir du milieu de sa longueur, de taches d'argent, alignées, disposées deux par deux ; chaque angée se compose de quatre taches géminées. CHOEROCAMPA. 249 Décrit sur un individu unique qui nous a été rapporté des îles Arrow par feu l'amiral d'Urville (i). L'individu figuré par Cramer avait été pris à Amboine. Cette espèce doit être rare, car M. Lorquin ne l'a trouvée ni aux îles Moluques ni à Arrow. CINQUIÈME GROUPE. 30. C. Caicus. Cramer, 125, F. — Fab. Ent. Syst. III, Part. I, 37S, 57. — Anceryx Caicus, Walker, Heterocera, p. 228, 10. Voici une espèce que nous ne plaçons qu'avec doute dans le (1) L'amiral Jules Dumont d'Urville, notre compatriote, notre ami, dont nous avons été le collaborateur pour la partie entomologique du voyage de l'Astrolabe, n'était pas seulement un grand navigateur; mais, il était en môme temps botaniste distingué et zoologiste plein de zèle. Il a recueilli, dans ses voyages de circumnavigation, une foule de matériaux scientifiques d'une grande valeur. Il a publié plusieurs mémoires remarquables, entre autres une flore des îles Malouines. A la suite d'une expédition dans la mer Noire et dans les îles de la Grèce, il a rapporté en France la célèbre Vénus de Milo. Il a fait trois fois le tour du monde : une première fois comme second de Duperrey, surMa Coquille, de 1822 à 1823; une seconde comme commandant l'ex- pédition de l'Astrolabe, avec mission d'explorer l'Océanie. Dans ce pénible et dangereux voyage au milieu des récifs et des bancs de co- raux, il reconnut dans File de Vanikoro, le lieu où avait péri l'in- fortuné Lapérouse; il découvrit plusieurs petites îles encore inconnues et nous fit même l'honneur de nous en dédier une. Enfin, dans son troisième voyage également sur l'Astrolabe, qu'il appelait sa vieille barque, il s'avança fort avant dans les glaces du pôle antarctique, en affrontant les plus grands périls, et découvrit dans ces tristes régions quelques terres nouvelles, entre autres la terre Adélic, à laquelle il donna le nom de sa femme. Après avoir échappé en mer à mille dan- gers, il périt avec sa femme et son fils unique dans l'épouvantable catas- trophe qui eut lieu sur le chemin de fer de Versailles, le 8 mai 1842. M. d'Urville possédait aux environs de Toulon, à la Juliade, lieu où il avait l'intention de se retirer un jour, une précieuse collection, en beaux exemplaires, des insectes et des plantes recueillis dans ses di- vers voyages. Nous ne pouvons citer sans regret trois ou quatre in- dividus magnifiques du rare Orniihopterœ Durvillii. Hélas 1 le tout est tombé entre les mains des ignorants et a été perdu pour la science. Margaritas 250 DÉILÉPHILTDES. genre Chœrocampa, quoique Lacordaire, qui a élevé la chenille à Cayenne, nous ait dit que d'après ses souvenirs elle avait la tête rétractile et des taches oculaires. Si elle n'avait pas les ailes par- faitement entières, on serait tenté de la réunir aux Anceryx. Elle a le port et la taille d'an Celerio. Ses ailes supérieures, sans la moindre dentelure, sont d'un hlanc jaunâtre, avec les stries longitudinales noirâtres entre les nervures du bord ter- minal ; elles ont, en outre, vers le milieu, sur la nervure mé- diane, deux ou trois raies longitudinales d'un blanc argentin, fortement ombrées de brun en arrière ; le stigmate est blanc et peu visible. Les ailes inférieures sont d'un roux-ferrugineux vif, marquées à l'extrémité d'une série de petites taches noires oblongues. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épau- letles iiserées de blanc latéralement,, marquées, chacune sur leur milieu, d'une raie d'un brun olivâtre. L'abdomen est grisâtre avec six bandes noires, transversales, séparées sur le dos par une bande longitudinale de la couleur du fond. Le dessous des ailes est d'mi rouge brique avec les contours un peu plus pâles. Cayenne, Cuba, Surinam. — Coll. Bd. — Assez rare. SIXlÈxME GROUPE. 31. C. Erotus. Cram. 104, B. — Fab. Eat. S. III, 1, p. 363, 28. — Ch. Erotus, Wal- ker, Heterocera, p. 146, 34. — Var. Eras, Boisd. Faune de l'Océanie, p. 185, 4. — Felstham. Voy. de la Favorite, pi. 5, f. 2. — Variété mâle, Sapor, Boisd. M. 11 est un peu plus grand que les plus grands exemplaires du lineata. Ses ailes supérieures sont d'un brun un peu clair dans le mâle et d'un brun un peu violâtre dans la femelle, avec des bandes nuageuses, transversales, mal arrêtées, d'une couleur plus foncée ; le stigmate est blanc et très-petit. Les ailes inférieures sont d'un beau-jaune orange avec une bordure d'un brun noirâtre, assez étroite, se prolongeant très- légèrement sur les nervures, principalement chez le mâle. Les antennes sont d'un jaune roussàtre. CHOEROGAMPA. 251 Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, largement bordé de blanc jaunâtre latéralement- L'abdomen est d'un roux jaunâtre chez le naâle et d'un brun vineux chez la femelle. Le dessous des ailes est d'un jaune fauve dans le mâle, et rou- geâtre chez la femelle. Il habite surtout la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Calé- donie. Nous en avons reçu aussi un exemplaire de Taïti. Cramer a dit qu'il ignorait la patrie de l'individu qu'il a figuré. Depuis quelques années, on le reçoit assez fréquemment de la Nouvelle-Hollande. 32. C. Pallicosta. Boisd. Walker, List. Lep. Brit. mus. Het. pt. VIII, p. 445. — Moore, Cat. of Lepid. of ind. Comp. p. 276, 637. Il est de la taille d'un grand exemplaire de lineala. Ses ailes supérieures sont d'un brun-clair luisant avec un stigmate blanc, et l'empreinte de deux bandes transversales, un peu plus ob- scures que le fond ; outre cela, le bord de la côte et une partie du bord interne sont liserés de blanc. Les ailes inférieures sont d'un rouge ferrugineux avec la frange liserée de blanc. Le corselet est de la couleur des premières ailes, bordé de blanc latéralement. L'abdomen est d'un brun rougeâtre. Le dessous des ailes est d'un rouge un peu ferrugineux. Nord des Indes. — Coll. Bd. Becker, qui n'y voyait pas très-clair, a mal lu le nom de cette espèce sur notre collection, et lui a substitué celui de Callicosta, sous lequel il l'a envoyé à quelques-uns de ses correspondants. SEPTIÈME GROUPE. 33. C. Saclavorum. Boisd. Faun. de Madag. pi. 10, f. 6. Il est un peu plus grand que le Thyelia. Ses ailes supérieures sont un peu luisantes, d'un gris olivâtre, un peu plus pâles vers l'extrémité avec deux raies brunes obliques dont l'antérieure est 252 DÉILÉPHILIDES. peu prononcée ; la seconde qui va, du tiers postérieur du bord interne, à la cote est beaucoup mieux indiquée; entre ces deux raies, on aperçoit, mais difficilement, des petites lignes paral- lèles; le stigmate est noir et petit, environné d'une ombre un peu plus foncée que la teinte générale. Les ailes inférieures sont noires avec la frange plus pâle, et une éclaircie d'un gris incarnat vers la région anale. Le corselet est olivâtre avec une raie latérale d'un gris blan- châtre. L'abdomen est olivâtre en dessus avec une traînée latérale, peu apparente d'un jaune roux qui offre à peine quelques atomes dorés. Le dessous des ailes est couleur de terre d'ombre avec le dis- que des supérieures noirâtre. Décrit sur deux individus pris à Madagascar par feu Sganzin, capitaine d'artillerie de marine. Coll. Bd. 34. C. Balsamin^e. Boisd. Walker, Heterocera, p. 138, 18. Ménétriés, Enum. corp. animal. Mus. Petrop. p. 92, 1333. Il a le port d'un Celerio, mais il est d'un tiers plus petit. Ses ailes supérieures sont grisâtres, faiblement lavées d'olivâtre chez les exemplaires très-frais, avec une bande oblique d'un brun oUve, commençant près de la base du bord interne et allant finir sur la côte en avant du sommet. Cette bande est suivie de cinq à six petites lignes parallèles, transverses, obliques, qui vont jus- qu'à la pointe apicale ; le stigmate est petit et noir. Les ailes inférieures sont couleur de terre d'ombre, traversées au miheu par une bande noire qui n'atteint pas le bord abdo- minal. Le corselet est olivâtre avec les épauiettes faiblement bordées latéralement, de gris blanchâtre. L'abdomen est grisâtre avec des petites stries longitudinales plus obscures; les côtés sont dorés, médiocrement brillants. Cette teinte métallique est coupée par une raie longitudinale obscure. Le dessous des ailes est d'un gris jaunâtre avec des raies noi- râtres interrompues. Cette espèce a été élevée à Madagascar par Goudot sur des Bal- samines. Elle se trouve aussi assez fréquemment à Natal. Nous CHOEROGAMPÂ. 253 en avons également reçu deux exemplaires de la Cazamance. Nous la croyons répandue dans une grande partie de l'Afrique. 35. C. Clotho. Drury, Ins. Exot. II, pi. 28, f. 1. — Walker, List. Lepid. Brit. mus. het. pt. VIII, p. 1-41. — Moore, Cat. of Lep. of ind. Comp. p. 277, 6-M. — Variété Crelica mâle, Boisd. Icônes, pi. 49, f. 2. — Varietas Cyrene, Westwood, Orient. Cab. pi. 6. f. 1. 11 varie un peu pour la tailie, qui est de 8 à 10 centimètres. Il a le port à'Aleclo. Ses ailes supérieures sont d'un vert-olive plus ou moins clair, avec une raie transversale oblique, brune, commençant sur. le tiers postérieur du bord interne pour aller aboutir à la pointe du sommet; le stigmate est noir, suivi en dehors d'une ombre olivâtre, obscure, en forme de tache mal ar- rêtée; outre cela, il y a une tache noire à la base, et la côte est plus ou moins d'une teinte olivâtre, plus obscure que le fond de l'aile. Les ailes inférieures sont noiçes, avec un espace jaunâtre très- faiblement incarnat, en forme de bande sur la région anale. Le corselet est d'un vert olive, bordé de blanc latéralement. L'abdomen est d'un vert olive, avec les côtés d'un gris jau- nâtre; outre cela, il offre de chaque côté, vers sa base, une ta- che noire aussi marquée que dans Aleclo. Le dessous des ailes est d'un jaune grisâtre, sablé d'atomes noirâtres, avec le disque des supérieures noir. La chenille, d'après les beaux dessins du capitaine Shervill, est ordinairement d'un vert tendre, avec un œil à iris ferrugi- neux sur le quatrième segment; outre cela, elle a une bande blanche latérale, qui s'étend jusqu'à la base de la corne; celle-ci est d'un rouge vineux; les stigmates sont ferrugineux. Dans sa jeunesse, elle est d'une teinte vineuse qu'elle conserve quelque- fois jusqu'à sa métamorphose; lorsqu'elle est encore petite, il est difficile de la distinguer de celle d' Aleclo. Après sa seconde mue, sa queue devient beaucoup plus courte. Il est facile de comprendre que M. de Rivière ait pu confondre ensemble ces deux chenilles dans son jardin de Constantinople. Elle est, dit M. Shervill, très-commune dans l'Inde sur diffé- rentes espèces de vignes. L'insecte parfait habite Java et le Bengale. M. Lorquin l'a aussi 254 DÉILÉPHILIDES. pris aux îles Philippines et en Chine. Ce n'est qu'accidentelle- ment qu'il a été trouvé à Constantinople. Notre Cretica mâle de Turquie, au lieu d'avoir une seule raie oblique, en a cinq ou six parallèles, toutes d'un léger-brun oli- vâtre et peu prononcées; chez ce même individu, il y a très-peu de jaunâtre vers l'angle anal; mais à l'exception des ailes supé- rieures qui sont presque comme dans Alecto, il offre les mêmes caractères que le Clotho de l'Inde. Le Cyrene de M. Westwood est un individu décoloré et devenu jaunâtre. 36. C. Rhésus. Boisd. Il est presque d'un tiers plus petit que le Clotho. Ses ailes supé- rieures sont d'un gris-olivâtre luisant, avec six raies obliques, dont la première et la quatrième sont plus larges et plus fortement marquées que les autres ; cette dernière commence au milieu du bord interne, et va aboutir à la pointe du sommet; le stigmate est noir, et la côte est longée par une raie olive. Les ailes inférieures sont noires avec l'angle anal jaunâtre, précédé en dehors d'une tache un peu arrondie de la même cou- leur. Le corselet est d'un vert olivâtre, bordé latéralement de blan- châtre avec cinq lignes vertes qui se continuent jusqu'à l'extré- mité anale. L'abdomen est d'un gris un peu olivâtre; les côtés sont d'un gris pâle et marqués, près de la base, d'une tache noire précédée d'une autre tache d'un blanc jaunâtre. Le dessous des ailes est d'un gris-rougeâtre pâle. Ce chérocampe a été élevé aux îles Philippines par M, Lorquin, qui a trouvé la chenille sur une plante grimpante dont il ignore le nom. Décrit sur deux individus très-frais. Coll. Bd. 37. C. LucASi. Boisd. Walker, List. Lepid. Brit. mus. Het. pt. VIII, p. lil. — Moore, Catal. of Lepid. of ind. Comp. p. 277, 613. Il est un peu plus petit qn Alecto, dont il a tout à fait le port. Ses ailes supérieures sont olivâtres, à peu près comme chez le Clotho, avec une raie obscure, oblique, transversale, commen- chOerogampa. 255 çant sur le tiers postérieur du bord interne pour finir à la pointe apicale. Cette raie est précédée, en avant, par plusieurs lignes obscures, empâtées, au-dessous du stigmate, par une teinte olivâ- tre foncée, formant une espèce de bande courte; elle est suivie de très-petites lignes un peu plus obscures que la teinte générale, très-peu visibles et très- obsolètes; le stigmate est noir. Les ailes inférieures sont d'un brun noirâtre, avec toute la ré- gion anale lavée de jaunâtre sale. Le corselet est olivâtre, bordé latéralement de blanchâtre un peu rosé. L'abdomen est olivâtre en dessus avec des stries dorsales, lon- gitudinales, légèrement obscures et très-peu accusées. Le dessous des ailes est rougeâtre avec le disque des supérieu- res noir. Selon M. Lorquin, la chenille est ordinairement brune sur le dos ou d'un brun un peu vineux, avec les côtés plus pâles, poin- tillés de noir et marqués de traits obhques noirâtres; la couleur du dos est séparée de celle des côtés par une raie blanchâtre qui va se perdre à la base de la corne; les stigmates sont noirs cer- clés de blanc; outre cela, il y à do chaque côté, sur le quatrième anneau, une tache oculaire noire à iris d'un blanc jaunâtre; la corne est assez forte et très-arquée. Dans sa jeunesse, cette che- nille est verte. Elle vit, dit M. Lorquin, aux îles Philippines sur une plante qui ressemble un peu à une vigne sauvage, mais dont il ignore le nom. Ce Chérocampe parait être assez commun dans l'île Luçon; il habite aussi File de Java et le nord des Indes. Coll. Bd. 38. C. BuTUS. Cramer, 152, A. — Gnoma?? Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 376, 61. Nous n'avons jamais vu en nature le Butus de Cramer. Il a quelques rapports avec le Lucasi, mais ses ailes supérieures, fal- quées au sommet, sont d'un gris légèrement verdâtre, avec le bord terminal plus pâle ; le stigmate est petit et noir, appuyé en dehors sur une espèce d'ombre obscure; elles sont en outre tra- versées par une raie brune qui s'étend du tiers postérieur du bord interne à la pointe apicale; outre cela, la côte est un peu ver- dâtre. 256 DÉILÉPHILIDES. Les ailes inférieures sont entièrement noires avec une bordure grise. Le corselet est d'un vert assez clair, bordé de blanc latérale- ment. L'abdomen est verdâtre sur le dos, avec les côtés d'un gris pâle sans aucune marque. Décrit d'après l'ouvrage de Cramer. Nous croyons que Fabricius s'est trompé en rapportant son Gnoma au Butus de Cramer, car il dit que l'abdomen est marqué, de chaque côté, d'une tache noire, et que les ailes inférieures sont grises, traversées par une large bande noire. 11 n'y a rien de pareil dans l'espèce que Cramer figure conrnie venant de la côte de Coromandel. 39. C. JUGURTHA. Boisd. 11 est au moins de la taille de Clotho. Ses ailes supérieures sont verdâtres, avec trois raies obliques d'une couleur plus obscure, dont la première, qui est près de la base, est peu marquée, tandis que les deux autres, situées au-delà du milieu, sont mieux indi- quées. Entre la première de ces deux bandes et le stigmate, on voit, près de la côte, une ombre un peu plus obscure que la teinte générale. Les ailes inférieures sont d'un brun-pâle, un peu verdâtre, avec l'empreinte d'une bande transversale, grisâtre, à peine sensible. Le corselet et l'abdomen sont entièrement d'une couleur ver- dâtre comme les ailes supérieures, sans aucune marque. Le dessous des ailes est d'un gris jaunâtre avec deux raies com- munes, noirâtres, un peu maculaires, peu prononcées. Décrit sur un individu femelle, unique, pris à Bakel, dans le haut du fleuve du Sénégal. Coll. Bd. 40. C. Plagidâ. Darapsa placida, Walker, Heterocera, p. 186, 8. Il est un peu plus petit que le Clotho. Sa couleur est roussâtrc en dessus et d'un blanc roussâtre en dessous. Le corselet est blanchâtre avec les épaulettes ferrugineuses, triangulaires. Les ailes supérieures ont à la base une tache ferrugineuse, et CHOEROCAMPA . 257 elles sont traversées par deux larges bandes grises, interlignées, dont Tinterne est mieux marquée que l'extérieure, qui devient obsolète dans sa partie inférieure. Les ailes inférieures sont brunes, traversées par une bando étroite, ondulée, de couleur jaune. Sumatra. — Collections de M. Saunders. Walker. HUITIÈME GROUPE. PEBCiESA. Walker. 41. C. Castor. Boisd. Pergesa Castor, Walker, List. Lepid. Brit. Mus. Het. pt. VIII, p. 153. — Moore, Catal. of Lep. of ind. Cornp. p. 273, 630. Il est à peu près de la taille d'un Celerio. Ses ailes supérieures sont de couleur olivâtre, avec un stigmate noirâtre, un peu pu- pille do blanchâtre. En dehors de ce stigmate, elles sont traver- sées par une ombre plus obscure que le fond. Près du bord ter- minal, on voit une bande blanche plus ou moins bien marquée, crénelée et un peu interrompue par les nervures; outre cela, il y a çà et là quelques points brunâtres peu prononcés, disposés en lignes transverses. Les ailes inférieuressontnoires,avecune bande transversale d'un jaune légèrement testacé, un peu interrompue par les nervures. Le corselet est de la couleur des premières ailes, bordé de blanc latéralement . L'abdomen est olivâtre en dessus, marqué, sur chacun de ses côtés, de deux rangées de poils d'un fauve doré. Le dessous des ailes est d'un rouge brique, avec une bando mar- ginale cendrée, sinuée, et deux raies communes brunes, dentées. Il se trouve à Darjeeling et en plusieurs autres lieux du nord des Indes. Nous en avons reçu un exemplaire, pris en Cochin- chine par Lorquin, qui ne diffère eu rien de ceux du Bengale. Coll. Bd. 42. C. AcTEUS. Cramer, 248, A. — Pergesa Acteus, Walker, List. Lepid. Brit. Rct. pt. VIII, p. 133. — Moore, Catal. of Lep. of ind. Comp. I, p. 272, 629. Il est de la taille d'un Elpenor, mais ses ailes supérieures aont Lépidoptères. Tome 1. 17 258 DÉILÉPHILIDES. un peu échancrées au dessous du sommet; elles sont d'un jau- nâtre tirant sur le gris roussâtre, traversées obliquement du som- met au bord interne par une large bande verte, d'une couleur plus intense dans sa partie antérieure ; le stigmate est petit et noirâtre; outre cela, il y a sur le bord terminal une bande bru- nâtre, irrégulière, élargie du côté du sommet. Les ailes inférieures sont d'un noir brunâtre, avec une bando anté-marginale ochracée, plus ou moins marquée, élargie à l'an- gle anal. Le corselet et l'abdomen sont verts en dessus, avec une bando longitudinale, grisâtre ; les épaulettes sont bordées latéralement de grisâtre ; les côtés de l'abdomen sont d'un gris jaunâtre. Le dessous des ailes est d'un jaune rougeâtre avec des raies transverses brunes. La chenille, selon Horsfield qui l'a élevée à Java sur une plante de la famille des Aroides, est d'un vert plus ou moins clair, avec une tache oculaire sur le quatrième anneau et une série de six taches semblables, moitié plus petites, non pupillées, sur les an- neaux suivants ; la corne du onzième segment est très-courte. Ce Sphingide se trouve à Java et au Bengale. Lorquin Va aussi élevé aux îles Philippines sur une plante qu'il ne cottnaît pas. CûlL Bd. — Nous ne le regardons pas comme très-rare. NEUVIÈME GROUPE. 43. C. Helops. Boisd. Philampelus Helops, Walker, Heterocera, p. 180, 12. Il a le port et la taille d'un grand Equestris. Ses ailes supérieures sont olivâtres, traversées par des ligues obliques, parallèles, peu indiquées; le stigmate est noirâtre, assez grand et transverse; vers la base de l'aile, le fond est d'un gris blanchâtre, marqué d'une grande tache olivâtre, arrondie, cerclée de blanc, se réu- nissant à une autre tache située tout près de la base ; outre cela, le bord terminal est d'un gris-cendré luisant, teinté d'olivâtre vers le sommet. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, avec une bande courte, d'un gris jaunâtre, vers l'angle anal. CHOEROCAMPA. 259 Le corselet est olivâtre avec une tache scutellaire blanchâtre, et les épaulettes bordées latéralement de la même couleur. L'abdomen est eu dessus de couleur olivâtre, plus foncé vers la base ; il est marqué, sur chacun de ses côtés, d'une grosse ta- che noire, et ensuite d'une bande d'un jaune doré qui se pro- longe jusqu'à l'extrémité anale. Le dessous des ailes est d'une couleur briquetée, fascîé et bordé de brun. Cette rare espèce se trouve à Moulmein, dans les hides orien- tales, d'après l'indication qui nous a été donnée au British Mu- séum. Selon M. Waiker, qui a décrit le même exemplaire, elle se trouverait, au contraire, à Natal. Très-rare. — British Muséum. 44. C. Orientalis. Philampelus Orientalis, Feld. Novara, Exp. Zoolog. Theil, Bnd. II, Ablh. 2, pi. 77, f. 1. M. Felder place ce grand Sphingide dans le genre Philampelus; mais, d'après la figure, qui est fort bien faite, nous croyons qu'il ne peut pas être séparé des Chœrocampa. Il est de la taille des plus grands individus d'Equestris. Ses ai- les supérieures^ dont le sommet est un peu pointu et légèrement arqué, sont d'une teinte pâle un peu violacée, et offrent les ca- ractères suivants : près de la base, une grosse' tache noire arron- die ; au-dessous de celle-ci, tout à fait à la naissance du bord in- terne, une toufle de poils noirs ; sur le disque, un petit stigmate noir et des lignes transverses, ondulées, obsolètes, plus ou moins ponctiformes, de couleur olivâtre; près du sommet, une bande courte d'un brun noir, commençant à la côte et finissant brus- quement ; en dedans de cette bande, trois taches blanchâtres, ali- gnées transver-salement et limitées en dedans par un espace oli- vâtre ; outre ces caractères, le milieu du bord interne est assez largement blanchâtre, et la frange est entrecoupée de blanc jau- nâtre aux quatre ailes. Les ailes inférieures sont d'un noir profond, avec une tache anale blanche, un peu triangulaire, et l'extrémité de la gouttière abdominale d'un blanc jaunâtre. La tête, le prothorax et le corselet sont d'un vert olive, avec les épaulettes bordées de blanc inférieurement. L'abdomen est rous- 260 DÉILÉPHILIDES. sâtre, marqué de chaque côté, à sa base, d'une tache noire, et sur chaque anneau de deux points noirâtres, et enfin d'une tache dor- sale noire à son extrémité. Nous n'avons jamais vu cette belle espèce que M. Felder a reçue de Java. 4S. C. Equestris. Fabric. Ent. Syst. III, 1, p. 363, 29. — Nessus, Cram. 226, D. — Drury, Ins. II, pi. 27, fig. 1. — Walker, Hcterocera, p. 140, 22. Ce beau Sphingide varie pour la taille, qui, chez le mâle, est ordinairement de 9 à 10 centim. et de 43 à 14 dans la femelle. Les individus bien frais ont les ailes supérieures d'une couleur olive avec une large bande oblique plus ou moins blanche , un peu diffuse sur ses bords et s' étendant du tiers antérieur du bord interne au sommet, on elle se termine par une tache un peu plus blanche. Cette large bande blanchâtre est divisée, dans son mi- lieu, par deux petites lignes noires, parallèles et bordées en ar- rière par une bande d'un olivâtre aussi foncé que la région cos- tale ; outre cela, il y a à la base de l'aile une tache noire offrant une petite touffe de poils blancs. Les ailes inférieures sont noires avec l'angle anal blanchâtre, précédé en dehors, d'une petite bande jaune composée de trois taches. Le corselet est d'un vert olive foncé, bordé latéralement de blanc. L'abdomen est d'un vert olive en dessus, marqué près de la hase, sur chacun de ses côtés, d'une tache noire suivie d'une large bande d'un jaune doré, divisée longitudinalement par une petite ligne brune. Le dessous des ailes est rougeâtre avec deux raies communes, noirâtres. La chenille a été élevée aux îles Philippines par Lorquin. Elle varie un peu pour la couleur. Ordinairement elle est verte ou vi- neuse sur le dos, avec les côtés marbrés de blanc et de noirâtre, et sept bandes obliques d'un blanc verdàtre; elle offre en outre, sur le quatrième segment, une tache oculaire pupillée de noir, et sur le cinquième une autre petite tache arrondie de la même couleur (Lorquin). Selon feu Horsfield, qui a élevé souvent cette espèce à Java, elle vit sur le Dioscorea oppûsitifolia. Coll. Bd. CHOEROCAMPA. 261 Nous avons adopté pour ceUe espùce le nom que lui a donné FabriciuSj attendu que Cramer avait figuré précédemment, pi. 107, sous le nom de Nessus, un autre Splilngide de l'Amérique du Nord. 46. C. LiNEOSA, Walker, Heterocerà, p. 144, 28. Il est de la taille du Clotho et a, selon M. Walker, une certaine ressemblance avec le Crotonis. Il est d'une teinte roussâtre en dessus, La tète est blanchâtre en avant, marquée de chaque côté d'une raie testacée. Le corselet est légèrement purpurescent avec une raie mé- diane testacée. L'abdomen offre six raies parallèles, testacées. Les ailes su'périeures sont d'un vert olivâtre, traversées pa,r des lignes parallèles un peu obliques, assez nombreuses, de couleur testacée; le stigmate est brun. Les ailes inférieures sont noires avec une bande transverse et le bord marginal testacés. Le dessous des ailes est varié de jaunâtre et de blanchâtre. Silhet. — British Muséum. — Walker. 47. C. POLLUX. Boisd. Cette grande et belle espèce est à peu près de la taille à'nnSph. convolvuli. Ses ailes supérieures, chez les individus bien frais, sont plutôt d'un vert pistache que d'un vert olive, avec trois raies obliques, transverses, d'un vert plus foncé, dont l'intermédiaire qui est la plus large et la plus prononcée est bordée de blan- châtre en avant ; la première précède un petit stigmate noir et est également un peu bordée de blanchâtre ; la troisième qui est la plus rapprochée du bord terminal est moins prononcée que les autres et quelquefois bordée aussi de blanchâtre; outre cela, il y a une petite touffe de poils noirs à la base de l'aile. Les ailes inférieures sont noires, un peu plus pâles à l'extré- mité, avec une bande transversale d'un jaune orange, un peu sinuée en avant. Le corselet et l'abdomen sont du même vert que les premières ailes avec les épaulettcs bordées de blanc latéralement, et une 262 DÉILÉPHILIDES. raie médiane blanchâtre qui devient bifide en arrière pour se continuer de chaque côté de l'abdomen jusqu'à l'extrémité anale; il y a, en outre, sur le dos deux autres petites raies parallèles, peu prononcées, plus claires que la teinte générale; les côtés sont blanchâtres, marqués, près de la base, sur chacun de leurs côtés, d'une tache noire, au-dessous de laquelle règne longitudi- nalement une bande d'un jaune un peu doré. Le dessous des ailes est jaunâtre pointillé de noir. Il se trouve à Java. Lorquin Ta élevé de chenille aux îles Philippines en même temps que VEquestris sur une plante grim- pante dont il ignore le nom. Lorsque cette espèce a été ramollie ou qu'elle a vieilli long- temps en collection, elle perd sa belle couleur et devient d'un jaune olivâtre. Coll. Bd. 48. C. Lycetus. Cramer, 61, D. — Chœrocampa Lycetus, Walker, List. Lep. Brit. Mus. Het. pt. VIII, p. 143. — Moore, Cat. of Lep. of ind. Comp. p. 277, 643. Nous n'avons jamais vu cette espèce en nature. D'après le Catalogue de M. Moore, elle serait assez commune dans l'Inde, puisque le Muséum do la compagnie des Indes en possède trois exemplaires, et que M. Walker l'indique de son côté, comme fai- sant partie de la riche collection de Lépidoptères du British Mu- séum. D'après la figure de Cramer, il est de la taille d'un Celerio et il a le port de Voldenlandiœ. Ses ailes supérieures sont d'un gris- luisant, légèrement lavé d'olivâtre, avec la côte assez largement d'une couleur olive, et plusieurs raies ou lignes obliques, d'un brun olive, dont trois parallèles vers le milieu, commençant sur le bord interne, assez près de la base, allant finir sur le tiers pos- térieur de la côte ; une autre commençant au milieu du bord interne, pour aboutir à la pointe apicale; cette dernière est suivie de plusieurs autres petites lignes très-fines, plus obscures que la teinte générale. Les ailes inférieures sont noires avec une bande d'un jaune orange, élargie vers le bord abdominal et se terminant en pointe vers le milieu de l'aile; la frange est orangée. Le corselet est olive, bordé latéralement de blanc; les épau- lettes sont bordées en dessus par une raie couleur d'or. CHOEROCAMPA.. 263 L'abdomen est d'un brun olivâtre, avec deux lignes dofôales blanches; il offre, en outre, sur chacun de ses côtés deux lignes d'un jaune doré. Cramer le dit de la côte de Coroinandel et de Ceylan. Selon • MM. Walker et Moore, il se trouve au Bengale. Nous soupçonnons que le Lycetus de MM. Walker et Moore n'est pas l'espèce figurée par Cramer, mais peut-être une va- riété de notre Polliix. -49. C. Drancus. Cramer, 132, F. — Walker, Heterocera, p. 133, 9. Nous ne connaissons pas cette espèce que M. Moore considère avec un point de doute, comme une variété du Lycelus, dont il a tout à fait le port. Ses ailes supérieures sont d'un gTis olivâtre, avec six raies ou lignes parallèles, obliques, brunâtres, dont les trois antérieures se réunissent vers la base pour former une es- pèce de tache noirâtre allongée. Les ailes inférieures sont entièrement d'un brun noirâtre sans aucune tache. Le corselet est olivâtre avec les épaulettes bordées de blanc latéralement et de jaune doré en dessus; outre cela, il est mar- qué d'une raie médiane blanche qui s'étend jusqu'à l'extrémité de l'abdomen ; celui-ci offre sur chacun de ses côtés une bande longitudinale jaune qui ne monte pas jusqu'à la base. Cramer le dit des Indes orientales. — M. Walker ne l'a jamais vu. 50. C. OCHRACEA. Calliomma Ochracea, Walker, Heterocera, p. 112, 5. Il est à peu près de la taille du Tersa. II est d'une teinte fer- rugineuse en dessus, et d'un jaune doré en dessous. La tête et les côtés du corselet sont gris. L'abdomen est marqué de chaque côté sur le bord des anneaux de bandes grisâtres avec les côtés dorés. Les ailes supérieures sont d'un ro\j^ ferrugineux avec quelques bandes obliques blanchâtres et cinq lignes transverses plus ob- scures, dont deux sont droites et trois ondulées. 1264 DÉILÉPHILIDES. Les ailes inférieures sont jaunes avec la base noire et le bord marginal brun. Sumatra. — Collection de M. Saunders. — Walker. Nous ne connaissons pas cette espèce qui n'existait pas encore dans les collections anglaises, à l'époque où nous prenions nos notes pour notre travail sur les Sphingides. DIXIÈME GROUPE. 51. C. Tyndarus. Boisd. Il est d'un tiers plus grand que le Tersa. Ses ailes supérieures sont d'un joli vert gai, traversées au-delà du milieu, de la côte au bord interne, par une raie droite d'un vert plus foncé, om- brée en dehors par une teinte un peu plus obscure que le fond ; le stigmate est peu indiqué; il est précédé, du coté de la base, par deux petites lignes courbes très-obsolètes, d'un vert légère- ment obscur; outre cela, il y a, entre le sommet et la raie trans- versale, l'apparence d'une ou deux bandes d'un vert un peu bru- nâtre. Les ailes inférieures sont d'un brun noir avec une bande trans- verse anté-marginale d'un blanc verdàtre. Le corselet est vert bordé latéralement de blanc. L'abdomen est entièrement vert en dessus avec le ventre blanc. Le dessous des ailes est d'un gris verdàtre avec deux lignes transversales brunes. Chez la femelle, la partie comprise entre la raie transversale et le sommet est plus largement obscurcie par du vert foncé. Beske a élevé de chenilles cette espèce au Brésil. Collect. Ed. 52. C. Ceratomioides. Grote and Robins. Ann. Lyc. nat. hist. vol. VIII, pi. 14, f. 3. — Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guatemal. p. 70. — Minos, Boisd. M. — Méûétr. Enum. corp. anim. Mus. Petrop. I, p. 93, 1540. 11 est de la taille d'un Sph. convolvuli. Le fond des ailes supé- rieures est d'une teinte jaunâtre couleur de bois avec une grande tache basilaire noire, sinuée éift dehors et marquée, près de la base, d'une tache blanche; le stigmate est noir et petit, suivi d'une bande noire, commençant sur le tiers antérieur du bord interne CHOEROGAMPA. 1^65 et allant expirer avant le sommet. Cette bande noire est accom- pagnée en dehors, d'une autre bande sinuée, irrégulière, de la même couleur, avec laquelle elle linit par se confondre; outre cela, on voit sur la côte, avant la pointe apicale, une tache noire bien marquée. Les ailes inférieures sont noires avec deux grosses taches blan- ches vers leur base et une bande transversale de la même cou- leur. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épau- lettes d'un brun olivâtre. L'abdomen est brun avec trois lignes dorsales, longitudinales, noires; il est en outre marqué, près de la base, d'une tache noire, précédée d'une touffe de poils blancs. Le dessous des ailes est panaché de jaunâtre et de brun ferru- gineux. Celte espèce ne nous paraît pas être fort rare. Nous l'avons reçue de Cayenne, du Brésil, de la Colombie, du Guatemala et du Mexique. 53. C. L^vis. Grote and Robins. Lepid. Contributions, pi. 14, f. 1. — Miradoris, Bd. M. Uq peu plus petit quAnubus; il a tout à fait le port de notre Alcides, dont on le prendrait volontiers pour une variété. Ses ailes supérieures sont d'un gris lavé d'olivâtre, avec une tache noire à leur base et plusieurs stries transversales plus obscures, dont la plus marquée s'étend du tiers postérieur du bord interne à la pointe du sommet; celle-ci est précédée de trois petites li- gnes olivâtres très-peu indiquées; le stigmate est noir et très- petit, précédé, du côté de la base, de quelques ombres olivâtres peu marquées, en forme de bandes transverses. Les ailes inférieures sont comme dans Alcides. Le corselet est grisâtre avec le dessus des épaulettos un peu olivâtre. L'abdomen est grisâtre sai.ns- lignes dorsales; il offre à sa base, sur chacun de ses côtés, une tache noire. Le dessous des ailes est rougeâtre, pointillé do brun, avec le disque des supérieures noirâtre. Décrit sur des exemplaires très-frais venant du Mexique. Cette espèce, fort rapprochée de notre /1/cù/cs, en diffère prin- 266 DÉILÉPHILIDES. cipalement par ses ailes supérieures falquées et par son abdo- men dépourvu de lignes dorsales brunes. Coll. Bd. 54. C. Algides. Boisd. Il est d'un tiers plus grand que le D. lineata et il a tout à fait le port de YAnubus. Ses ailes supérieures sont d'un gris faiblement olivâtre avec une tache noire à leur base ; elles sont traversées par cinq ou six raies parallèles d'une couleur plus foncée, dont la quatrième, qui est beaucoup plus large et plus obscure, s'é- tend du milieu du bord interne à la pointe apicale, et est sépa- rée de celle qui la précède par une raie pâle; les deux dernières, près du bord terminal, sont ponctiformes et peu accusées; le stigmate est noir, placé au-dessus d'une éclaircie blanchâtre et accompagné, en dehors, d'une espèce d'ombre peu tranchée. Les ailes inférieures sont noires avec une rangée de taches blanches cunéiformes, dont les deux anales sont réunies. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec les épaulettes largement bordées d'olive en dessus. L'abdomen est d'un gris-olivâtre en dessus avec trois lignes parallèles, noires, dont la médiane est la plus marquée ; outre cela, il offre vers la base, sur chacun de ses côtés, deux taches noires séparées par un espace d'un gris blanchâtre. Le dessous des ailes est ferrugineux, sablé de brun, avec le disque des supérieures noirâtre. Les individus que nous possédons nous ont été envoyés do Cayenne par feu le professeur Lacordaire. 55. G. Anubus. Cram. 128, C. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 376, 62. — Walker, Hete- rocera, p. 134, 13. Il est de moitié plus grand que le Tersa avec les ailes falquées au sommet. Les supérieures sont d'un gris-vineux lavé d'olivâtre, traversées obliquement par sept ou huit petites lignes parallèles, qui s'étendent du bord interne vers l'extrémité de la côte près du sommet : le milieu de ces lignes parallèles est occupé par une large tache brune arrondie; la base est marquée d'une tache noire un peu oblongue ; le stigmate est noir et très-petit. Les ailes inférieures sont d'un noir profond avec une rangée CHOEROCAMPA. 267 anté-marginale de sept petites taches blanches j la bordure est d'un gris-olivâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures bordé de blanc latéralement. L'abdomen est de couleur olive, avec une ligne dorsale brune; il oifre, en outre, de chaque côté, près de sa base, une tache très-noire. Le dessous des ailes est d.'unjaunàire terreux, pointillé de brun, avec le disque des supérieures noirâtre et leur extrémité grisâtre. Il a été trouvé à Cayenne par MM. Leprieur et Lacordaire. Coll. Bd. — Assez rare. 56. C. Epaphus. Boisd. Il a le port et la taille du Chiron de Drury. Ses ailes supé- rieures sont d'un brun-roux un peu olivâtre, avec une raie blan- châtre oblique, commençant vers le tiers antérieur du bord interne, pour aboutir sur la côte, un peu avant le sommet; le stigmate est noir, suivi, en dehors, d'une tache obscure en forme d'ombre ; en avant de cette raie blanche, on voit un petit point noirâtre sur les nervures supérieures ; en arrière de cette même bande le fond est d'un brun-roux un peu plus intense, avec le bord terminal grisâtre et un petit point noir sur chaque nervure. Les ailes inférieures sont d'un noir obscur, traversées au-delà du milieu, par une bande d'un blanchâtre tirant sur le rouge, dentée antérieurement, comme si elle était formée de taches cunéiformes réunies. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épau- lettes bordéeè de blanc latéralement. L'abdomen est d'un gris brunâtre, marqué en dessus de deux petits points noirs sur le bord de chaque anneau. Le dessous des ailes est rougeâtre, pointillé de noir, avec le disque des supérieures noirâtre. Décrit sur un individu unique trouvé à Cayenne par feu La- cordaire. 57. C. Druryi. Boisd. Chiron, Drury, Ins. vol. I, pi. 26, f. 3. — Ch. Chiron, Wallier, Hete- roccra, p. 132, 7. 11 a le port et la taille du Tersa de Linné. Ses ailes supérieures 268 DÉILÉPHILIDES. sont d'un roux-olivâtre avec l'extrémité verdàtre marbrée de brun; la partie antérieure est marquée, sous la côte, de trois ta- ches brunes alignées, dont l'antérieure très-petite; la couleur, d'un roux-olivâtre, est limitée par une petite ligne noirâtre on- dulée, suivie d'une autre ligne légèrement sinuée, de la mémo couleur. Les ailes inférieures sont d'un noir foncé, comme chez Tersa, avec six petites taches cunéiformes presque marginales, d'un jaune-soufre un peu blanchâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les épaulettes bordées de blanc latéralement. L'abdomen est roussâtre en dessus, plus pâle ^ur les côtés. Le dessous des ailes est d'un jaunâtre sale avec le disque des supérieures brunâtre; leur extrémité est panachée de jaune et de roux. Le ventre est d'un jaune terreux. Il y en avait un individu dans la collection d'Auguste, de Bor- deaux, achetée par M. de l'Orza. Il était étiqueté comme venant de Cuba. Cramer ayant déjà figuré un autre Sphingide sous le nom de Chiron, nous avons été obligé, pour éviter toute confusion, de changer le même nom appliqué par Drury à une espèce améri- caine. Nota. M. Walker rapporte à cette espèce le N échus de Cramer, opinion que nous ne pouvons pas admettre. 58. C. Tersa. Linné, — Fabricius, -- Drury, Ins. 1, 28, f. 3. — Cram. 397, C. — Smith-Abbot, Lepid. of Georg. I, tab. XXXVIII. Cette espèce, très-commune dans les collections, est presque de la taille d'un Celerio, avec les ailes plus étroites et plus pointues ; les supérieures sont d'un gris-olivâtre luisant, avec une bande oblique d'une couleur foncée, plus ou moins fortement indiquée, suivie en arrière de cinq à six petites lignes parallèles, obscures; entre la bande brune et les lignes en question, le fond est ordi- nairement un peu clair; le stigmate est noir et extrêmement pe- tit. Les ailes inférieures sont d'un noir profond, avec six petites taches alignées, cunéiformes, et l'angle anal d'un jaune-soufre pâle ; la frange est aussi de cette couleur. CHOEROCAMPA. 269 Le corselet est de couleur olive avec les épaulettes bordées la- téralement de blanc grisâtre. L'abdomen est aussi de couleur olive sur le dos avec les côtés largement d'un roux-doré clair. Le dessous des ailes est rougeâtre avec le disque des supérieu- res noirâtre. Il se trouve dans toute l'Amérique, depuis la Géorgie jusqu'au sud du Brésil. La chenille, dont nous possédons plusieurs dessins exécutés par Abbot, est d'un vert plus ou moins foncé, avec quelques pe- tites stries dorsales, noirâtres, obsolètes, formant quelquefois des petites lignes longitudinales ; elle est marquée, sur le quatrième anneau, d'une tache o(îulaire noire, cerclée de blanc, suivie d'une rangée de six taches semblables, mais plus petites. Ces taches oculaires sont limitées par une bande longitudinale blanche qui s'étend jusqu'à l'origine de la corne ; celle-ci est d'un brun vio- let; les stigmates sont d'un blanc jaunâtre, cerclés de noir. Cette chenille est représentée sur une Rubiacée du genre Spermacocce. 59. C. ROBINSONII. Grote, Procedings of the Entom. soc. of Philadelph. p. 54, pi. I, f. 3. 11 est d'un tiers plus petit que le Tersa, dont il est voisin. Ses ailes supérieuresont la même forme, le même dessin et la même coloration , sauf que la bande oblique du milieu est largement brune et fortement indiquée. Les ailes inférieures sont d'un noir un peu moins profond que ' chez le Tersa, avec une bande anté-marginale d'un blanc un peu jaunâtre, coupée par les nervures, mais ne formant pas, comme dans le Tersa, des petites taches cunéiformes. Le corselet est un peu grisâtre, avec les épaule Ites olivâtres bordées de blanc latéralement. L'abdomen est d'un brun pâle en dessus, avec deux raies lon- gitudinales plus obscures; les côtés sont d'une couleur testacée, mélangée de quelques atomes dorés. Cuba. — Mus. nat. Nous en avons vu deux mauvais exemplaires dans la collec- tion de feu M. Auguste, de Bordeaux, achetée par M. de TOrza. 270 DÊILÉPHILIDES. Ils étaient étiquetés comme venant de la Havane, et confondus avec des Tersa. 60. C. Aristor. Boisd. Considérât, sur les Lépid. du Guatemal. p. 69. Il est d'un tiers plus grand que le Tersa. Ses ailes supérieures sont d'une teinte olivâtre assez pâle, avec le stigmate noir, tra- versées obliquement, entre le milieu et l'extrémité, par sept raies ou lignes parallèles plus obscures, dont la première et la qua- trième sont plus larges et plus accusées. Les ailes inférieures sont d'un noir profond, avec une série anté-marginale de sept taches cunéiformes, d'un jaune-soufre pâle; outre cela, elles ont vers la base lui peu de jaune, surmonté d'une tache noire qui s'étend un peu sur les supérieures. Le corselet est d'un vert olive, avec une raie médiane et le bord des épaulettes d'un jaune très-pâle. L'abdomen est en dessus d'un vert olive avec une raie dorsale grise; les côtés sont d'un jaune un peu doré, avec une tache noire située vers la base, et précédée d'une tache jaune. Le dessous des ailes est ferrugineux. 11 se trouve au Guatemala et en Colombie. Coll. Bd. 61. C. Crotonis, Boisd. Considérât, sur les Lépid. du Guatemala, p. 70. — Walker, Heterocera, p. 133, 10. Il est d'un tiers plus grand que le Tersa. Ses ailes supérieures sont d'un vert pistache, avec une petite touife noire à leur base; elles sont traversées obliquement, du milieu du bord interne au sommet, par une raie d'un vert plus foncé, suivie d'une ou deux lignes à peine visibles, légèrement obscures; le stigmate est noir, précédé en dehors par l'apparence d'une raie très-obsolète, pres- que nulle. Les ailes inférieures sont d'un noir profond, avec sept taches submarginales, cunéiformes, d'un jaune-soufre pâle. Le corselet est d'un vert pistache, avec les épaulettes bordées latéralement de blanc grisâtre, et une petite raie dorsale de la même couleur. L'abdomen est d'un vert pistache en dessus, avec une bande CHOEROCAMPA. 271 latérale jaune, interrompue, près de la base, par une tacho très- noire. Dessous des ailes d'un rouge ferrugineux avec le disque des supérieures noirâtre. Nicaragua, Colombie. — Coll. Bd. Rare. 62. C. Nechus. Cramer, 178, B. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 377, 63. Cette charmante espèce est à peu près de la taille de Tersa. Ses ailes supérieures sont d'un beau-vert pistache, avec une tache noirâtre à leur base et une petite tache allongée d'un blanc jaunâtre à la naissance du bord interne ; outre cela, elles sont traversées obliquement, du sommet à l'angle interne, par une bande ferrugineuse, irréguliôre, sinuée, élargie inférieurement où elle est bordée en dedans par une tache noire. Les ailes inférieures sont d'un noir profond avec une série anté-marginale de taches cunéiformes d'un blanc soufré. Le corselet est d'un vert pistache, bordé de blanc latérale- ment. L'abdomen est d'un beau vert sur le dos, avec les côtés d'un roux doré. Le dessous des ailes est panaché de brun, de ferrugineux et de jaune ochracé. Il se trouve aux Antilles, à St-Domingue, Cuba, St-Thomas, la Guadeloupe, etc. Coll. Bd. 63. C. Hystrix. Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 76, flg. 3. Ce singulier Chérocampe ne ressemble à aucune autre avec ses ailes supérieures très-fortement dentées; mais par ses ailes inférieures, il appartient évidemment au groupe de Tersa et es- pèces voisines. Il est de la taille d'un grand exemplaire de Celerio. Ses ailes supérieures d'un roux couleur de bois présentent les caractères suivants : à partir de la base, elles ont des raies longitudinales brunes; elles ont, en outre, entre le milieu et l'extrémité deux raies transverses, sinuées, dentées d'un jaune pâle, bordées de 272 DÉILÉPHILIDES. brun, dont l'antérieure se coude dans son milieu pour se pro- longer en une raie droite, parallèlement au bord interne; le bord terminal est un peu grisâtre avec les échancrures liserées de blanc. Les ailes inférieures sent noires, marquées au-delà du milieu d'une rangée de six taches cunéiformes, jaunes. La tête, le prothorax et le corselet sont variés de roux et de brun noirâtre comme les premières ailes. L'abdomen offre une double ligne dorsale jaune en forme de chaînette et les côtés une rangée de taches brunes elliptiques. Nous n'avons pas vu cette espèce que M. Felder a reçue de l'Amazone. 64. C. EUMEDON. Boisd. Il a le port de Tersa, mais il est un peu plus grand. Ses ailes supérieures sont d'une teinte olivâtre obscure, avec quelques nervures un peu blanchâtres ; elles sont traversées obliquement du milieu du bord interne au sommet, par une bande d'un blanc sale ; cette bande est divisée' dans le sens de sa longueur par une ligne noirâtre, et bordée en avant, par une autre bande d'un brun un peu olivâtre; en arrière, cette même bande blanchâtre est limitée par une r;de brunâtre, suivie de trois petites lignes parallèles de la même couleur; le stigmate est noir et très-petit. Les ailes inférieures sont noires avec une bande anté-margi- nale d'un jaune pâle du côté abdominal, et d'un jaune un peu roussâtre vers l'angle externe. Dans cette espèce, les taches cu- néiformes sont presque réunies, celles qui se rapprochent de Tangle anal sont les seules nettes et bien détachées. Le corselet est d'un brun olive avec les épaulettes bordées de blanc latéralement et divisées par une très-petite ligne jaune; le milieu est marqué d'une bande grisâtre. L'abdomen est d'un brun olivâtre avec deux petites lignes dorsales blanches, parallèles ; les côtés offrent une bande longitu- dinale jaune à reflet un peu doré. Le dessous des ailes est varié de jaune et de ferrugineux. Nous avons reçu cette espèce du Mexique. 60. C. ISAON. Boisd. ; Ménétriés, Enum. corp. animal. Mus. Petrop. p. II, p. 92, 1331. Il est de la taille d'un Imeata. Ses ailes supérieures sont d'une CHOEROCAMPA. 273 couleur olivâtre, avec des raies obliques, parallèles, les unes plus claires et les autres plus foncées; le stigmate est noir placé sur une bande pâle; il est suivi, en arrière de cette partie claire, d'une bande d'un brun olive, limitée en arrière par une bande blanchâtre divisée longitudinalement par une ligne de la couleur du fond; cette dernière est bordée par une bande olivâtre divisée dans le sens de sa longueur par une teinte pâle; le bord terminal est un peu grisâtre avec une petite ligne noirâtre, sinuée. Les ailes inférieures sont noires, avec une bande transverse d'un jaune ochracé. Le corselet est d'un brun olive, avec les épaulettes bordées de blanc latéralement, et une petite raie médiane de la même cou- leur. L'abdomen est olivâtre sur le dos, avec une raie longitudi- nale brune; les côtés sont plus pâles avec une bande olivâtre près de leur base. Le dessous des ailes est rougeâtre, sablé de noir, avec une bande transverse noirâtre. Décrit sur deux individus que nous avons reçus du Brésil. 66. C. Amadis. Cramer, 394, C. — Walker, Heterocera, p. 134, 11. Il est un peu plus grand que le Tersa. Ses ailes supérieures sont d'un vert-olive luisant, avec le bord terminal d'un gris jau- nâtre; elles sont traversées obliquement par une bande blanche, étroite, commençant sur le tiers du bord interne pour aller abou- tir au sommet; le stigmate est noir, environné d'un peu de brun olivâtre; la côte est d'un bianc jaunâtre. Les ailes inférieures sont noires avec l'angle anal et une bande transversale d'une couleur jaunâtre sale. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les épau- lettes bordées latéralement de blanc rougeâtre, et une raie mé- diane peu prononcée, également d'un blanc rougeâtre. L'abdomen est noir à sa base avec le dos d'un vert olive et les côtés d'un gris jaunâtre sale. Le dessous des ailes est d'un jaune terreux sablé de noirâtre avec l'extrémité grisâtre. Décrit sur un individu envoyé de Cayenne au général Feistha- mcl par le capitaine Catherneau. Lépidoptères. Tome L ' 18 274 DÉILÉPHILIDES. 67. C. Maculator. Boisd. 11 a le port et la taille de Tersa. Ses ailes supérieures sont d'un gris-sale un peu olivâtre, marquées sur la côte, en dehors du stig- mate, d'une grosse tache d'un brun noirâtre. Cette tache est sui- vie en dehors de quatre lignes obliques, parallèles, brunes, dont une plus large et plus marquée; le stigmate est noir; outre cela, il y a encore vers le bord terminal une ligne transverse, noirâ- tre, obsolète, et sur le tiers antérieur du bord interne une tache en losange d'un gris blanchâtre. Les ailes inférieures sont noires avec une bande transverse d'un jaune terreux. Le corselet est grisâtre avec trois raies olivâtres, dont une mé- diane et une sur chacune des épaulettes. L'abdomen est grisâtre en dessus avec trois raies dorsales, pa- rallèles, noirâtres. Le dessous des ailes est ferrugineux, sablé de noir avec les bords grisâtres et le disque des supérieures noirâtre. Décrit sur un individu unique que nous avons reçu de Vene- zuela. 68. C. FuGAX. Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guatemala, p. 70. Il est de la taille d'un grand Sph. ligustri. Ses ailes supé- rieures un peu falquées sont d'un gris-blanchâtre assez pâle avec le stigmate noir; elles sont traversées obhquement, du sommet au milieu du bord interne, par une bande brune assez large, suivie de cinq à six petites lignes parallèles de la même couleur ; il y a, en outre, près de la base, sur le bord interne, une bande courte d'un noir brun. Les ailes inférieures sont d'un blanc grisâtre, plus pâle, anté- rieurement, avec une bande médiane et la bordure d'un brun noirâtre. Le corselet est olivâtre avec une petite raie dorée sur chaque épaulette. L'abdomen est également d'une couleur olivâtre en dessus avec une bande latérale de poils dorés. Le dessous des ailes est d'un gris un peu testacé, pointillé de brun. 11 se trouve au Mexique et à Honduras. Coll. Bd. CHOEROCAMPA. 275 69. C. Falco. Walker, Heterocera, p. 132, 8. 11 nous paraît très-rapproché du Fugax,auqne\ il ressemble par le port et par ses ailes supérieures, un peu falquées au sommet. Il est d'une teinte roussâtre en dessus, d'un blanchâtre testacé en dessous. La tête et le corselet sont bordés latéralement de blanchâtre ; celui-ci a le disque d'un brun grisâtre. L'abdomen est brun, marqué de chaque côté d'une bande la- térale rousse, et sur le dos d'une ligne blanche géminée. Les ailes supérieures ont un stigmate noir et plusieurs lignes postérieures obliques, ainsi que quelques mouchetm'es de cou- leur noirâtre. Les ailes inférieures sont traversées par deux bandes noirâtres. British Musemn. — Walker. Comme on peut s'en rendre compte par cette description un peu concise, il est très-voisin do notre Fugax. 70. C. Aglaor. Boisd. Il est de la taille du Tersa , avec les ailes supérieures étroites et pointues au sommet; elles sont d'un gris un peu couleur de bois, avec une bande brune, oblique, allant du sommet au mi- lieu du bord interne, précédée de trois ou quatre petites lignes parallèles de la même couleur, et suivie de deux petites raies brunâtres ; le stigmate est petit et noir; il y a en outre, comme ca- ractère spécifique, un point très-noir sur la côte, près du sommet. Les ailes inférieures sont noirâtres avec une bande transver- sale ochracée. Le corselet est grisâtre avec les épaulettes bordées en dessus de brun olivâtre. L'abdomen est roussâtre sur le dos avec trois lignes longitu- dinales noirâtres, dont la médiane est assez accentuée et les deux autres obsolètes, interrompues ; les côtés près du ventre sont d'un jaune doré. Le dessous des ailes est d'un jaune roussâtre, pointillé de noir. Décrit sur deux exemplaires très-frais que nous avons reçus de Beske. 276 DÉILÉPHILFDES. 71. C. Neoptolemus. Cramer, 301, F. — Walker, Heterocera, p. 134, 12. 11 est à peu près de la taille d'un Celerio.Ses ailes supérieures, pointues au sommet, sont olivâtres, avec une bande blanchâtre commençant au tiers antérieur du bord interne pour gagner le sommet; cette bande, divisée par deux lignes parallèles de la couleur du fond, est surmontée d'une ligne obscure et suivie par trois autres lignes parallèles d'un brun-olivâtre, dont une est plus marquée que les autres; le stigmale est noir. Les ailes inférieures sont noires dans leur moitié antérieure, ensuite d'un rouge assez peu brillant, avec une petite bordure brunâtre. Le corselet est olive, faiblement bordé de blanc latérale- ment. L'abdomen est olivâtre en dessus avec une ligne dorsale plus obscure, très-peu indiquée, et les côtés d'un gris un peu rou- geâtre marqués chacun d'une série de cinq petits points noirs. Le dessous des ailes est rougeâtre. Nous avons reçu cette espèce de Cayenne, où elle parait être très-rare. Selon Ménétriés elle se trouverait aussi au Brésil. La figure donnée par Cramer n'est pas des plus correcte. Il a représenté un mâle avec les ailes trop pointues et le corps trop allongé. Ce Chérocampe américain semble faire le passage au groupe qui renferme Alecto, Eson, Thyelia, etc. 72. C. Rhodoceea. Varapsa Rhodocera, Walker, Heterocera, p. 184, 4. Il est à peu près de la taille de Tersa. Sa couleur est brunâtre avec la tète et les épaulettes blanchâtres. Les antennes sont ro- ses en dessus. L'abdomen est marqué de chaque côté d'une tache basilaire noire. Les ailes supérieures sont lavées de gris, traversées oblique- ment par une ligne extérieure; le stigmate est brun; il y a en outre, sur ces mêmes ailes, deux taches diffuses ferrugineuses, l'une en avant, l'autre en arrière. CHOEROCAMPA. 277 Les ailes inférieures sont noirâtres avec l'angle anal blan- châtre. Saint-Domingue. — British Muséum. — Walker. ONZIÈME GROUPE. 73. C. GUNDLACHII. Herrich-Schceffer, Corresp. Blatt. p. 149. — Grote, Procedings of Entom. Society of Philadelph. vol. V, n° 1, p. 51. Nous ne possédons point ce sphingide;mais nous l'avions remar- qué à la grande exhibition de 18G7, ainsi qu'une foule d'autres espèces d'un haut intérêt propres à l'île de Cuba, exposées par M. Gundlach, sur lesquelles nous aurions volontiers pris des notes si nous avions eu l'autorisation du propriétaire, autorisation qu'il nous aurait sans doute accordée, si nous avions été assez heureux pour le rencontrer. La description que nous en donnons ici est extraite d'un mémoire de M. Grote sur les sphingides de la collection de M. Poey. Il est plus petit que le Nechus, mais ses ailes ne sont nulle- ment falquées; les supérieures sont d'un gris-oUvâtre avec la base ombrée d'un peu de noirâtre ; le milieu, qui est d'une cou- leur uniforme, porte un petit stigmate blanchâtre ombré de noi- râtre en dehors; on voit en outre, vers l'extrémité postérieure, une raie oblique noirâtre, régulière, allant du bord interne presque jusqu'à la côte oij elle se termine d'une manière obso- lète ; cette raie est plus fortement indiquée vers le bord interne; le bord terminal est d'un vert-olivâtre avec la frange brunâtre. Les ailes inférieures sont entièrement brunâtres avec la frange plus pâle. Le corselet est d'un vert obscur avec les épaulettes bordées de blanc iuférieurement. L'abdomen est vert sur sa partie antérieure, ensuite d'une cou- leur plus claire, avec les 4° et 5° segments marqués d'une es- pèce do tache brunâtre. Le dessous des ailes est d'un vert olivâtre avec une ligne ter- minale commune, de couleur brune; celui des supérieures est fortement nuage de brunâtre vers la base avec une ombre ob- scure sur le disque. Cuba. — Musée de Philadelphie. 278 DÉILÉPHILIDES. 7-4. C. Irrorata. Grote, Proced. of Entomol. Society of Philadelph. vol.V, nol,p. 52, pi. II, f. 2. ,11 est un peu plus grand que le Gundlachii, dont il a tout à fait le port. Ses ailes supérieures sont d'un brun-fauve rougeàtre, très-finement sablées de noirâtre, avec la base, le' disque et le bord costal plus ou moins rembrunis ; le stigmate est petit et de couleur obscure et environné de brunâtre; outre cela. Ton remarque sur la partie postérieure, comme dans le Gundlachii, ime raie oblique régulière d'un brun foncé, s'étendant du bord interne au bord costal où elle s'efface insensiblement; cette même raie oblique est bordée, en dedans, par une ombre plus pâle. Les ailes inférieures sont d'un brun-roussâtre, plus pâle vers l'angle anal. Le corselet est d'un beau brun-rougeâtre avec les épaulettes bordées de blanc inférieurement. L'abdomen est moins foncé que le corselet. Le dessous des ailes est rougeàtre avec la base des supérieures noirâtre. Cuba. — Mus. de Philadelphie et Mus. nat. Par. 75. G. PoRGUS. Hubner, Exot. Saml. — Ménétriés, Enum. corp. animal. Mus. Pe- tropol. I, p. 92, 1534. 11 est de la taille d'un Celerio. Ses ailes supérieures, beaucoup plus pointues, sont de couleur olive avec le bord marginal et le bord costal d'un blanc rosé; outre cela, elles offrent deux ban- des transversales doubles, un peu plus foncées que la teinte gé- nérale; le stigmate est noir et petit; le bord terminal est un peu grisâtre. Les ailes inférieures sont noirâtres avec une petite tache Jau- nâtre à leur base, et l'angle anal un peu grisâtre. Le corselet est olive avec les épaulettes bordées de blanc la- téralement. Les antennes sont roses. L'abdomen est, en dessus, de la couleur du corselet, un peu plus pâle sur les cotés, sans aucune marque particulière. CHOEROCAMPA. 279 Le dessous des ailes est grisâtre avec le disque des supérieu- res noirâtre. 11 se trouve à Haïti, à Cuba et au Brésil. Beske nous a envoyé un exemplaire ex larva, sans nous dire sur quelle plante il avait trouvé la chenille. La figure donnée par Hubner est très-exacte. DOUZIÈME GROUPE. 76. C. Elpenor. Linné, Syst. nat. 801, 17. — Esp. — Fab. — Hubn. — Ochs. — God. etc. — Le Sphinx de la vigne, Engr. V Elpenor est une espèce commune, bien connue des amateurs. Ses ailes supérieures sont d'un vert olive, avec la côte, la bor- dure et deux bandes roses, dont la première plus large ne re- monte guère au-delà du milieu, et la seconde, étroite, oblique, s'étend du tiers postérieur du bord interne à l'angle apical; le stigmate est blanc et très-petit; outre cela, il y a une petite tache noire à la base de l'aile, et une partie du bord interne est garnie d'une petite frange blanche. Les ailes inférieures sont d'un rose foncé, avec la base large- ment noire. Le corselet est rose avec des raies d'un vert olive et les épau- lettes bordées latéralement de blanc. L'abdomen est d'un vert olive en dessus, avec une bande dor- sale rouge; ses côtés sont roses, marqués chacun d'une tache noire précédée d'une petite touffe de poils blancs. Les antennes sont d'un blanc rose. Le dessous des ailes est rose avec le bord antérieur et le mi- lieu d'un jaune olivâtre ; le ventre est rose. La chenille est verte lorsqu'elle est jeune; après sa seconde mue, elle est d'un brun plus ou moins obscur {couleur de radis noir), finement entrecoupée de noir, avec six raies obliques gri- sâtres. Elle a sur les quatrième et cinquième anneaux deux taches ocuiaires, marquées chacune d'une lunule d'un blanc violâtre. La corne est arquée, noire, avec la pointe blanchâtre. Chez quel- ques-unes de ces chenilles, la couleur reste verte avec le même dessin que dans la variété brune. Elle vit, en juillet, sur les Epilobium hirsulum, angustifolium 280 DÉILÉPHILIDES. et roseum, sur les Galium, verum et palustre, et quelquefois sur la vigne. Nous l'avons trouvée plusieurs fois dans les jardins, sur des fuchsias, et une fois très-communément dans les bois de Sa- tory, près Versailles, sur la Circœa luleLiana. La chrysalide passe l'hiver, et le papillon éclôt vers le milieu de juin de l'année suivante. II est commun dans une grande partie de l'Europe; on le trouve jusqu'en Chine. 77. C. RiVULARIS. Boisd. Quoique la chenille de cette espèce, d'après un dessin du ca- pitaine Shervill, soit marbrée de brun et de blanchâtre, ce n'est qu'avec doute que nous la séparons de VElpenor, dont elle n'est prubablement qu'une variété indienne. Au premier coup-d'œil, il diffère de VElpenor, en ce que toutes les parties roses sont d'un rose-violâtre obscur; en ce que la seconde bande oblique des ailes supérieures se termine, sur le bout de la côte, avant la pointe apicale; en ce que le stigmate est plus marqué; en ce que les antennes n'ont rien de rose, et enfin en ce que le corselet est presque entièrement oHvâtre, mar- qué de très-peu de rose. Pour tout le reste, il offre à peu près les mêmes caractères que VElpenor. Nous en avons reçu un exemplaire venant de Simlah, et un second élevé de la chenille à Darjeeling par M. Shervill. Nous en avons vu aussi plusieurs dans la collection du British Muséum. 78. C. PORCELLUS. Linné, Syst. nat. 801, 18. — Fab. — Esp. — Hubn. — Ochs. — God. etc. — Le petit Sphinx de la vigne, Engram. — Le Sphinx à bandes rouges dentelées, Geoffr. 11 est très-connu des entomologistes et fait partie des plus humbles collections. Le plus ordinairement ses ailes supérieures sont d'un jaune olivâtre, avec la côte, la bordure et une bande transversale plus ou moins complète, de couleur rose. Les ailes inférieures sont dentelées, noirâtres antérieurement, d'un jaune olivâtre au milieu avec la bordure rose et la frange entrecoupée de blanc. Le corselet est entièrement rose avec les épaulettes bordées de blanc latéralement. CHOEROCÂMPA. 281 L'abdomen est rose avec le dos un peu verdâtre. Le dessous des ailes est rose, avec une bande transversale jaunâtre. Le ventre et la poitrine sont roses, La chenille est verte dans sa jeunesse, couleur qu'elle conserve rarement jusqu'à sa métamorphose. Le plus ordinairement, après sa seconde mue, elle devient brune, avec trois taches oculaires noires, pupillées de blanc et cerclées de roussâtre, placées sur les quatrième, cinquième et sixième anneaux; la corne du on- zième segment est à peine rudimentaire. On la trouve, en juillet, sur le caille-lait jaune, Galiumverum. La chrysalide passe l'hiver, et le papillon éclôt en juin de l'année suivante. 11 habite une grande partie de l'Europe. TREIZIÈME GROUPE. 79. D. SUCCINCTA. Cornipalpus succinctus, Felder, Novara, Exp. Zool. Tlieil. Bnd II, Abth. 2, pi. 82, fig. 6. Cette charmante petite espèce a tout à fait le port et la taille du D. scapidaris, sauf que ses ailes sont \m tant soit peu plus dentelées; les supérieures sont d'un ton olivâtre, avec deux es- paces noirs, dont l'un un peu triangulaire au bout de la cellule discoïdale, et l'autre sur l'angle interne ; outre cela, elles ont sur le milieu une petite bande transverse, rose, droite et géminée, et, en dehors de la tache triangulaire, une autre bande courbe, géminée, du même rose; la tache triangulaire dont il vient d'être question est un peu liserés de blanc; la frange est aussi entre- coupée de blanc. Les ailes inférieures sont d'un brun noir avec une liture rose en avant de l'angle anal. Le corselet est olivâtre, bordé latéralement par une ligne rose qui prend naissance sur le front; le bord interne des épaulcttes est aussi liseré de rose. L'abdomen est d'un vert olive avec les côtés roses ; il offre à sa base une bande transversale noire, bor- dée de rose en avant et en arrière. Décrit sur une très-belle figure donnée par M. Felder dans l'ou- vrage précité. 282 DÉILÉPHILIDES. 80. C. Idrieus. Drury, III, pi. 2, f, 2. — Boisd. Faun. de Madag. pi. 10, f. 5. — Sph. Clio, Fab. Ent, Syst. III, i, p. 377, 63.— Sph. Medea? Fab. op. cit. 23. Quoique Fabricius ne cite pas la figure de Drury, il nous sem- ble qu'il ne peut y avoir de doute sur l'identité de son Sphinx Clio avec VIdrieus. Nous pensons même que le Medea du même auteur doit probablement aussi être rapporté à VIdrieus. Il est d'un tiers plus petit que notre Porcellus. Ses ailes supé- rieures sont vertes, avec un petit stigmate noir, .surmonté d'un petit trait blanchâtre, plus ou moins marqué; entre le stigmate et le bord terminal, elles sont traversées par trois ou quatre pe- tites lignes obsolètes d'un vert un peu plus obscur que le fond. Les ailes inférieures sont denticulées, d'un fauve ferrugineux, avec une bordure noirâtre qui remonte un peu sur l'angle in- terne des supérieures. La tète, le corselet et l'abdomen sont du même vert que les premières ailes. Ce dernier est marqué, sur les derniers anneaux, de deux rangées latérales de trois ou quatre points dorés. Le dessous des ailes est verdàtre avec le disque des supérieu- res fauve ; le ventre est vert. Cette petite espèce se trouve à Madagascar, Maurice, Bourbon, Natal, à la côte de Guinée et au Sénégal. Coll. Bd. 81. C. SCAPULARIS. Horsfield. Panacra scapularis, Walker, List. Lepid. Brith. Mus. Het. pt. VIII, p. 157. — Moore, Cat. of Lepid. of ind. Comp. p. 269, 621. — Jasion, Boisd. M. — Eleganiulus, Herrich-Scliaeff. 479. — Var. Arachtus. — Var. Mydon, Boisd. Il est de la taille d'un Porcellus avec les quatre ailes dente- lées. Le fond des supérieures est grisâtre dans le mâle, et d'un gris violâtre dans la femelle. Ces ailes sont traversées oblique- ment, du milieu du bord interne au tiers postérieur de la côte, par une bande brune; sur le bord terminal, on voit au milieu une tache triangulaire brune; près de l'angle anal, une tache semi-lunaire, et au sommet une autre petite tache également de couleur brune ; le stigmate est noir et excessivement petit, précédé en dedans de quelques litures transverses brunâtres. CHOEROGAMPA. 283 Les ailes inférieures sont brunes, marquées, à partir de l'angle anal, d'une éclaircie ochracée en forme de bande transverse, ob- solète. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avec les épaulettes d'un brun olive, marquées d'un trait oblique doré. L'abdomen est un peu brunâtre, avec une très-petite ligne dor- sale plus obscure ; les côtés sont marqués, près du ventre, d'une raie dorée, avec un trait oblique de la même nuance sur chaque anneau. La poitrine et les palpes sont blancs. Le dessous des ailes est varié de gris et de ferrugineux, avec un point blanc sur le disque des inférieures. La chenille a été élevée à Java par Horsfield. Elle a une tache oculaire sur le quatrième anneau, avec la queue fortement ar- quée. Elle vit sur une plante de la famille des Aroides. Cette charmante petite espèce se trouve à Java et dans le nord des Indes. Les indi\'idus de cette dernière provenance, vendus par Becker sous le nom d'Arachtus, sont d'une couleur noirâtre enfumée, beaucoup moins brillants que ceux de Java. Notre Mij- don, décrit au British Muséum, n'est lui-même qu'une variété indienne du Scapularis. 82. C? Irregularis. Pergesa irregularis, Walker, Heterocera, p. 152, 4. Il est de la taille du Tersa. Il est d'un brun roussâtre en dessus, et d'un blanchâtre testacé en dessous. La tête et les côtés du corselet sont d'un blanc testacé. L'abdomen est brun, avec une rangée latérale de taches brunes. Les ailes supérieures sont d'un brun roussâtre, avec le stig- mate noir et une ligne trausverse, postérieure d'un noir brun; elles ont en outre, près du bord terminal, des petites taches noires. Les ailes inférieures sont brunes. Le dessous des premières ailes est grisâtre, traversé par une bande obUque jaunâtre. Le dessous des secondes ailes est en grande partie jaunâtre. Côte occidentale d'Afrique. — British Muséum. Walker. Nous ne connaissons pas cette espèce que M. Walker place dans le même genre que notre Porcellus et le Crœsus. 284 DÉILÉPHILIDES. 83. C? Variolosa. Panacra variolosa, Walker, Heterocera, p. 156, -i. Il est de la taille du Scapularis, roussâtre en dessus et testacé en dessous. L'abdomen est sablé de noir, avec trois raies d'un jaune tes- tacé, dont celle du milieu plus distincte et bordée de blanchâtre. Les ailes supérieures sont sablées de noir, avec le stigmate de la même couleur; outre cela, elles ont à la base quelques mar- ques noirâtres, et avant l'extrémité, une bande transverse d'un brun foncé, composée de quatre lignes parallèles, un peu arquées avant d'arriver au sommet. Les ailes inférieures sont brunes, avec le bord interne d'un jaune testacé et une bande transversale incomplète de la même couleur. Silhet. — Collection de M. Saunders. — Walker. TT 84. C? Versicolor. Harris, Am. Jonrn. se. XXXVI. — C? Versicolor, Walker, Hetero- cera, p. 131, G. Nous n'avons jamais vu cette espèce, et M. Walker n'a pas été plus heureux que nous. La description que nous en donnons ici est extraite de l'ouvrage de Harris. 11 est d'une teinte légèrement olivâtre , panachée de blanc et de vert olive. Le dernier article des palpes est blanc, ainsi qu'une ligne qui passe sous les yeux; les bords du corselet sont blancs, de même qu'une ligne dorsale qui se prolonge jusqu'à l'extré- mité. L'abdomen a, de chaque côté de la ligne dorsale, les anneaux teintés de roux chamois. Les ailes supérieures sont traversées par des raies arquées blan- ches et d'un vert olive; elles ont, en outre, vers le sommet, une ligne blanche en zigzag. Les ailes inférieures sont ferrugineuses, avec la bordure d'un vert olive. Amérique du Nord. — Harris. PANACRA. 285 Ce sphingide que nous avons mentionné, p. 210, nous paraît plutôt appartenir à notre genre Everyx qu'aux véritables Ché- rocampes. Genre PANACRA. Walker. Chenilles : Ocellées. Insecte parfait : Antennes de longueur moyenne, plus grosses et un peu scabres en dessous dans les mâles, un peu moins fortes chez les femelles, terminées, dans l'un et l'autre sexe, par un petit crochet. Palpes obtus, ne s'appli- quant pas exactement sur le chaperon, garnis de poils ser- rés. Trompe de la longueur du corps. Yeux de grosseur moyenne. Corselet médiocrement robuste. Abdomen coni- que, allongé, terminé dans les mâles par un très-petit pin- ceau de poils, presque nul. Ailes supérieures échancrées au sommet, sinuées, dentelées et un peu anguleuses. Les Panacra sont très-voisins des Chœrocampa, ils en diffèrent au premier coup-d'œil par leurs ailes supérieures échancrées au-dessous du sommet. i. P. BUSIRIS. Boisd. Panacra Busiris, Walker, List. Lepid. Brit. Mus. Het. pt. VIII, p. 158. — Moore, Catal. of Lepid. of ind. Comp. 270, 6±2. II est à peu près de la taille d'un Celerio, mais il a, comme les espèces du même groupe, les ailes supérieures fortement échancrées au-dessous de leur pointe apicale. Toute leur partie antérieure, depuis la base jusque près de l'extrémité, est cou- verte par une large bande longitudinale d'un vert pistache, for- tement sinuée et bordée de brun en arrière; cette même bande offre, vers sa base, une espèce de tache brunâtre, irrégulièro, sinuée, maillée d'un peu de grisâtre et appuyée inférieurement sur une tache blanche; l'autre portion de l'aile est grise, variée de brun vers le sommet, et marquée, près de l'échancrure, d'un petit zigzag blanc. Les ailes inférieures sont noirâtres, avec le bord antérieur blan- châtre et une petite raie marginale grisâtre vers la région anale. Le corselet est vert, avec les épauletlcs brunâtres. 286 DÉILÉPHILIDES. L'abdomen est vert en dessus, avec une bande dorsale grise et les côtés jaunâtres. Le dessous des ailes est brunâtre, avec l'angle anal des infé- rieures noir; celui des supérieures offre, au-dessous de l'échan- crure, un grand espace terminal d'un fauve testacé. Il se trouve au nord des Indes. Coll. Bd. — Rare. 2. P. AUTOMEDON. Boisd. Panacra Automedon, Walker, List. Lepid. Brit. Mus. Heter. pt. VIII, p. 134. — Moore, Catal. of Lepid. of ind. Comp. p. 269, 620. Il est un peu plus petit qu'un Porcellus. Ses ailes supérieures sont d'un gris faiblement roussâtre, coupées en deux par une bande oblique brune, qui s'étend du milieu du bord interne au sommet; cette bande est divisée, dans le sens de sa longueur, par plusieurs petites lignes parallèles un peu plus claires, plus ou moius marquées; sous la côte on voit une quantité de petits traits brunâtres, irréguliers, formant une sorte de pointillé ; en arrière de cette même bande, il y a une petite tache brune sur l'angle anal, et une tache de la même couleur sur l'échancrure de l'extrémité, précédée d'une petite ligne blanche en zigzag; outre cela, il y a encore deux petits points noirs vers le bout de la côte. Les ailes inférieures sont roussâtres, avec une bordure brune et la trace d'une bande médiane un peu plus obscure que le fond. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est roussâtre, avec des hgnes dorsales brunes et les côtés dorés. Le dessous des ailes est rougeâtre pointillé de noir. Décrit au British Muséum sur des individus très-frais venant de Silhet. Nous possédons un exemplaire femelle de la même localité. 3. P. TiRIDATES. Boisd. Il est plus grand que V Automedon, dont il a le port. Outre l'é- chancrure du sommet, ses ailes sont dentelées. Les supérieures sont d'un gris très-faiblement lavé de verdàtre, avec une bande PANAGRA. 287 oblique brune, commençant au milieu du bord interne et allant, en s'atténuant insensiblement, expirer sur la côte, avant le som- met; cette bande est suivie, en arrière, de quatre à cinq petites lignes parallèles de la même couleur; près du bord terminal, on voit une autre petite ligne obscure, un peu sinuée, terminée sur l'angle anal par une raie blanche, tlexueuse, et au sommet par une raie en zigzag du même blanc; le stigmate est noir, très-petit, précédé vers la base de l'aile, de quelques petites li- gnes transversales brunâtres, très-obsolètes; l'extrémité de la côte est marquée de deux taches noires, dont l'extérieure petite, ponctiforme. Les ailes inférieures sont brunâtres avec le bord abdominal grisâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec les épaulettes bordées en dessus de brun-roussâtre, qui s'étend la- téralement sur l'abdomen. L'abdomen est gris avec une petite ligne dorsale brune, à peine visible; les côtés sont marqués de deux raies longitudi- nales couleur d'or. Le dessous des ailes est gris avec une double raie noire, dentée en scie, et une petite tache blanche sur le disque des infé- rieures. Cette jolie petite espèce, que nous décrivons d'après trois exemplaires ex larva, a été élevée de chenille aux lies Philip- pines par M. Lorquin. La chenille, nous a-t-il écrit, a des taches oculaires comme celle du Porcellus. Quant à la plante dont un débris accompagnait une chrysalide éclose, elle nous semble ap- partenir au genre Hedyotis? 4. P. ASSAMENSIS. Boisd. Walker, Heterocera, p. 160, 9. Il est de la taille d'un Porcellus, mais plus grêle. Ses ailes supé- rieures, dentées et anguleuses, sont d'un cendré grisâtre traver- sées par des bandes brunâtres, obsolètes, interrompues; outre cela, la bordure de l'extrémité apicale est également brunâtre. Les ailes inférieures sont d'un brun-rougeùtre avec des atomes et la bordure plus obscurs. Le corselet est d'un gris cendré avec les épaulettes olivâtres. L'abdomen est d'un gris roussâtre. 288 DÉILÉPHILIDES. Lo dessous des ailes est d'un brun rougeâtre avec la bordure brune. Décrit au British Muséum sur un individu unique, noté comme venant d'Assam. 5. P. Truncata. Boisd. Walker, Heterocera, p. 160, 8. Cette petite espèce a un singulier faciès, on croirait, au pre- mier coup-d'œil, que ses ailes supérieures ont été mutilées j elles sont dentées et tronquées à l'extrémité, ce qui les fait pa- raître relativement très-courtes. Leur couleur est d'un gris- cendré, saupoudré d'atomes brunâtres; elles sont, en outre, tra- versées obliquement par une bande brunâtre, constituée par la réunion de petites lignes parallèles. Les ailes inférieures sont brunâtres avec une bande obsolète un peu plus pâle. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est roussâtre avec les côtés d'un jaune doré. Décrit au British Muséum sur mi individu venant de Sylhet. Nous n'en connaissons aucun autre exemplaire. 6. P. LiGNARIA. Walker, Heterocera, p. 166, 3. Nous ne connaissons pas cette espèce qui est à peu près de la taille du Tersa, Elle est brune en dessus et d'un testacé pâle en dessous. La tête et le corselet sont bordés de blanc rosé, celui-ci est marqué de trois raies de la même couleur, dont la médiane est la plus longue. L'abdomen est grisâtre avec une raie dorsale noire, interrom- pue, et des taches obliques, blanchâtres sur les côtés. Les ailes supérieures sont pointues au sommet, roussâtres le long de la côte, variées de blanchâtre sur le disque, avec le stig- mate noir; outre cela, leur partie postérieure est blanchâtre, traversée par des lignes brunes, avec une tache noirâtre sur l'an- gle interne, et une raie apicale de la même couleur. Les ailes inférieures sont brunes avec le bord marginal rous- sâtre. Ceylan, Australie ? — British Muséum. TEMNORA. 289 TRIBU DES MAGROGLOSSIDES. Les chenilles des Macroglossides, au moins celles que nous connaissons, sont généralement de couleur verte, plus ou moins pointillées, paraissant même quelquefois comme un peu chagrinées. Elles sont atténuées antérieu- rement avec la tête globuleuse. Elles sont en général pourvues d'une corne plus ou moins développée, droite ou arquée, sur le onzième segment. Les unes ont des lignes longitudinales, les autres ont en outre des raies obliques ; quelques-unes offrent des taches latérales ferrugineuses. Les chrysalides sont coniques avec l'enveloppe de la tête saillante. Insecte parfait : Taille petite ou au-dessous de la moyenne. Abdomen raccourci, très-souvent terminé, au moins dans l'un des sexes, par une brosse étalée. Anten- nes de forme et de longueur variables. Trompe aussi longue que le corps. Yeux de grandeur moyenne. Ailes entières ou anguleuses. Cette nombreuse tribu est répartie sur une grande partie du globe. Genre TEMNORA. Boisd. — Panacra. Walker. Ce genre se compose d'un très-p^it nombre de Sphin- gides propres à FAfrique, dont les premiers états nous sont inconnus, ^n.nî'ÇtouvlQ Rhadamistus deFabricius, dont la chenille, pourvue d'une petite corne sur le onzième an- neau, a été élevée au Séaégal par Dumolin. Les insectes à l'état parfait ont les ailes très-dentées et un peu sinuées, ce qui leur donne un peu le /aaVs de petits Smérinthes; mais leurs antennes, qui rappellent celles des Chœrocampa, et leur trompe aussi longue que le corps, les Lépidoptères. Tome I. 19 290 MACROGLOSSIDES. en éloignent complètement. Leur parure est assez modeste ; leurs ailes supérieures, d'un cendré blanchâtre, sont variées de noirâtre, et leur abdomen est dépourvu de taches ou de bandes transversales, ainsi que de raies longitudinales ; mais, dans les mâles, il se termine par un petit pinceau peu indiqué. 4. T. Rhadamistus. Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 359, H. Il est plus petit qu'un Smerinthus tiliœ. Ses ailes supérieures sont dentées, d'un blanc très-légèrement cendré; elles ont, près de la base, deux ou trois petites lignes noirâtres, anguleuses et très-fines, au milieu, un stigmate blanchâtre, cerclé de brun; entre le stigmate et le bord terminal, il y a plusieurs lignes trans- verses fines et noirâtres; outre cela, on voit sur l'angle interne une tache d'un brun noirâtre assez grande, bien marquée, une autre près de la frange au milieu du bord interne, et une troi- sième sur la pointe apicale. Les ailes inférieures sont d'un gris blanchâtre avec une lé- gère bordure brunâtre et une liture anale cendrée, coupée par deux petites lignes noires. Le corselet est de la couleur des premières ailes avec le mi- lieu brunâtre et une raie longitudinale, noire, sur le prothorax. L'abdomen est gris avec le premier anneau noir en dessus. Le dessous des ailes est d'un gris blanchâtre avec une petite ligne terminale noire en feston. La chenille de cette rare espèce a été élevée au pays de Galam par Dumolin, qui n'a pu se rappeler s'il l'avait trouvée sur des jeunes pousses de Baobab {Adansonia digitata) ou sur une plante basse très-commune, le long du fleuve depuis Saint-Louis jus- qu'à Bakel. Décrit sur deux individus. — Coll. Bd. 2. T. Natalii. Boisd. Panacra Natalii, Walker, Heterocera, p. 104, 1. Il a le port du Rhadamistus. Ses ailes supérieures sont dentées et échancrées au-dessous du sommet; le fond de leur couleur est d'un cendré blanchâtre avec des marques d'un brun noirâtre. LAPARA. 291 savoir : trois taches assez grandes, mal définies le long de la côte, dont les deux postérieures plus marquées ; deux ou trois raies vers la base, et une petite ligne en zigzag, très-fine; le stigmate est blanchâtre; outre cela, toute la région de l'angle anal et la partie voisine de l'échancrure sont plus ou moins d'un brun-noir. Les ailes inférieures sont noirâtres avec l'angle anal cendré et liseré de noir. , Le corselet participe de la couleur des premières ailes. L'abdomen est gris, marqué à sa base de deux taches noires; les derniers anneaux sont brunâtres. Le dessous des ailes est d'un brun un peu grisâtre ; celui des inférieures est traversé par trois raies parallèles, noirâtres, très- anguleuses. Delegorgue a pris un exemplaire de cette espèce à Port-Natal. Walhberg en a aussi rapporté un ou deux ; mais depuis la mort de Delegorgue, on en a reçu quelques individus en Angleterre. Coll. Bd. 3. T. Andosa. Boisd. Panacra Andosa, Walker, Heterocera, p. 159, 7. Il a le port et la taille des deux précédents. Ses ailes supé- rieures sont d'un cendré grisâtre, avec trois raies brunâtres ob- solètes irrégulières; outre cela, la base offre deux ou trois points de la même couleur; le milieu du limbe est aussi plus ou moins brunâtre. Les ailes inférieures sont ferrugineuses avec l'angle anal cen- dré, tacheté de brun. Le corselet est d'un gris cendré. L'abdomen est d'un gris un tant soit peu roussâtre. Le dessous des ailes est d'un gris cendré avec deux lignes transversales, obscures; celui des supérieures a le disque ferru- gineux. Décrit sur un individu unique envoyé de Sierra-Leone au British Muséum. Genre LAPARA. Waiker. Nous ne connaissons pas ce genre que nous mentionnons comme mémoire, d'après M. "Walker. 292 MACROGLOSSIDES. Insecte parfait : Corps assez grêle. Tête petite, raccourcie, Trompe de longueur moyenne. Palpes très-courts. Anten- nes grêles, un peu en massue, à peine plus longues que le corselet, atténuées au sommet et terminées par un crochet très-petit. Abdomen linéaire, moitié plus long que le cor- selet. Pattes minces avec les jambes postérieures munies de quatre éperons de longueur moyenne. Ailes assez étroi- tes, peu allongées ; les supérieures ayant la côte à peu près droite, ainsi que le bord interne. Ailes inférieures arron- dies. Ce genre semble faire le passage à certaines espèces de Bombycites. Walker. L. BOMBYCOIDES. Walker, Heterocera, p. 233, 1. 11 est à peu près de la taille d'un Macroglossa. Il est de cou- leur cendrée. Ses ailes supérieures ont une ligne oblique noire en zigzag et plusieurs taches lancéolées de la même couleur. Les ailes inférieures sont brunâtres, un peu plus pâles vers la base avec la frange blanche. Décrit sur un insecte unique envoyé du Canada à M. Saunders. Walker. Comme nous n'avons jamais vu ce sphingide, qui n'existe que dans la collection de M. Saunders, ce n'est que provisoirement et avec doute que nous le plaçons dans notre tribu des Macroglos- sides. Genre ARCTONOTUS. Boisd. Chenille : Inconnue. Insecte parfait ;Tête petite, retirée sous le corselet, très- velue. Palpes courts, peu ascendants. Trompe un peu plus courte que le corps. Antennes fortes, de longueur moyenne, dentées dans les mâles, terminées par un crochet très-pro- noncé. Yeux petits. Corselet très-velu à ptérigodes non in- diqués. Abdomen court et très-velu. Ailes très-entières. TYLOGNATHUS. 293 A. LUCIDUS. Boisd. Lépid. de la Calif. I, p. 47, 85. — Walker, Heterocera, p. 365, 1 . Il est à peu près de la taille de notre Pt. œnotherce. Ses ailes supérieures sont d'un gris-jaunâtre à reflet brillant, marquées de deux ou trois bandes transverses, plus obscures, assez obsolètes, dont la plus tranchée est sinuée et placée près de l'extrémité. Les ailes inférieures sont violettes, avec l'extrémité d'un pour- pre obscur et la frange plus pâle. Le corselet est très-velu, de la couleur des premières ailes. L'abdomen est également velu et très-court. Le dessous des ailes est d'une teinte grisâtre, avec le disque des supérieures ferrugineux. Nous possédons un individu de conservation très-médiocre qui nous a été donné par feu notre excellent ami Edward Doubleday, qui l'avait reçu de San-Francisco. Notre description est faite sur un magnifique exemplaire de la même provenance appartenant à la riche collection du British Muséum. — Très-rare. Genre TYLOGNATHUS. ¥e\der. — Euryops. Boisd. M. Premiers états inconnus. Insecte parfait : Palpes épais, très-velus et écailleux, dé- passant le chaperon, fortement appliqués et comme collés sur le front. Trompe aussi longue que le corps. Yeux grands et saillants. Antennes longues, se terminant par une longue pointe recourbée. Corselet convexe, à épau- lettes non indiquées. Addomen cylindrico- conique, ter- miné, dans les mâles, par un pinceau fortement comprimé latéralement, et non étalé comme dans les Perignnia. Ailes sinuées, anguleuses, arquées à leur bord interne. Nous ne connaissons que quatre espèces appartenant à ce petit groupe. i. T. Japyx. Cramer, 87, C. — Unzela? japyx, Walker, Heterocera, p. 162, 2. Il est de la taille de notre Porcellus. Ses ailes supérieures dentées i294 MACROGLOSSIDES. et anguleuses sont d'un gris un peu rosé; elles sont traversées au milieu par une large bande brune, très-fortement sinuée extérieu- rement, très-droite sur son côté interne et liserée des deux côtés par une petite ligne blanche ; outre cela, il y a sur l'angle interne, une grosse tache brune, marquée d'une petite tache pâle ; le bord terminal offre aussi, au-dessous du sommet, un petit espace brun. Les ailes inférieures sont noires, avec l'angle anal d'un rose cendré, coupé par une ligne noirâtre. Le corselet est brun. L'abdomen est d'un brun clair ; il offre près de sa base une raie transversale blanche ; la brosse anale n'existe que dans le mâle. Le dessous des ailes supérieures est brun , avec l'extrémité et l'angle anal plus pâles; celui des intérieures est d'un gris jaunâ- tre avec trois raies transverses, noirâtres, ondulées, un peu in- terrompues. Le ventre, la poitrine et les palpes sont d'un blanc un peu grisâtre. 11 se trouve au Brésil et à Surinam. — Coll. Bd. — Rare. 2. T. Emus. Boisd. Il est aussi de la taille d'un C. Porcellus. Ses ailes supérieures ont la moitié antérieure d'un vert olive. Cette couleur est séparée nettement de l'autre moitié, qui est plus pâle, principalement dans son milieu ; leur bord terminal offre une espèce de bande marginale brunâtre, irrégulière ; on voit en outre, sur cette por- tion de l'aile, sous la côte, une grosse tache olivâtre. Les ailes inférieures sont brunes, traversées un peu au-delà du milieu par une bande testaoée. Le corselet est d'un verl olive. L'abdomen est un peu roussâtre, principalement sur les côtés. Le dessous des ailes est d'un ferrugineux rougeâtre, avec un espace brunâtr-e sur le disque des supérieures. Feu Becker nous a donné cette espèce comme venant de Sylhet; mais comme il lui arrivait souvent de mélanger des objets de dif- férentes provenances, nous croyons qu'il l'a plutôt reçue de quel- que point de l'Amérique méridionale. Ti'LOGNATHUS. 3. T. Iphis. Boisd. 295 Enyo [phis, Walker, Heterocera, p. U6, 8. — Tylognathus Scriptor. Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, tab. 82, f. 4. Il est à peu près de la taille du C. Porcellus. Ses ailes supé- rieures sont d'un jaune roussàtre, traversées obliquement, dans leur milieu, par une bande brune très-droite, un peu dilatée vers la côte. Cette bande est lisérée en dedans par deux petites lignes blanches, géminées, très-fmes, et en dehors par des petites lignes noires qui se fondent avec elle ; outre cela, il y a, en tirant vers le sommet, un espace obsolète un peu plus pâle que la teinte gé- nérale. Les ailes inférieures sont d'un jaune roussàtre, traversées par une bande brunâtre ; leur angle externe est marqué d'une large bande noire qui ne descend pas au-delà de l'échancrure, dont la frange est faiblement liserée de noir. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes supérieu- res ; ce dernier offre vers sa base, une raie transverse d'un blanc pur. Le dessous des ailes est roussàtre, avec le disque des supérieu- res d'un brun marron. Décrit sur un bel individu mâle pris à Cayenne par Lacor- daire. L'individu figuré par M. Felder est une femelle. 4. T. Ypanem^. Boisd. û^ X.Vi« ^,-V\i Il est un peu plus petit que VEpistor Lugubris. Ses ailes su- périeures, dentées et anguleuses, sont grises avec une raie obli- que, brune, médiane, très-régulière, précédée, du côté de la base, d'une petite ligne anguleuse de la même couleur ; outre cela, il y a vers le tiers postérieur de la côte, sur un fond rem- bruni, une tache triangulaire d'un blanc transparent, et au-des- sous de celle-ci une autre très-petite tache oblongue de la même couleur; au-dessous de ces deux taches transparentes, on voit une espèce de bande oblique, brunâtre, qui va se perdre, vers le milieu du bord extérieur, dans un large espace rembruni qui s'étend jusqu'à l'angle anal. Les ailes inférieures sont brunes avec une espèce de bande 296 MACROGLOSSIDES. transversale ferrugineuse; l'angle anal et une partie de la gout- tière abdominale sont également de couleur ferrugineuse. Le corselet est de la teinte des ailes supérieures. Les antennes sont fauves. L"abdomen est d'un brun grisâtre, avec le pinceau anal du mâle un peu comprimé latéralement. Le dessous des ailes est d'un brun clair, avec de petites raies transversales, ondulées, interrompues, plus obscures. Le ventre est grisâtre. Décrit sur individu mâle très-frais que nous avons reçu d'Ypa- néma. Genre EPISTOR. Boisd. — Sphinx autorum. EnyOy Walker. — Triptogon, Ménétriés. — Thyreus, Boisd. olim. Nous ne connaissons que la chenille du Lugubris. Elle ressemble à celles des Macroglosses. Elle a des raies laté- rales obliques, avec une corne sur le onzième anneau. La chrysalide est atténuée antérieurement et comme com- primée. Insecte parfait : Tête assez grosse. Antennes de longueur moyenne, se renflant insensiblement à partir de la base, et se terminant par un crochet très-recourbé. Yeux gros. Palpes fortement appliqués sur le front, avec le second ar- ticle long, couvert de poils courts. Trompe un peu plus longue que le corps. Corselet robuste, relevé en carène sur la ligne médiane. Abdomen conique, terminé, dans les mâles, par une petite queue en éventail, avec une petite pointe au milieu. Abdomen des femelles obtus, sans brosse anale. Ailes dentées ou sinuées. Pattes assez grêles, ter- minées par une très-petite griffe. Les Epistor sont peu nombreux. Ils habitent les régions chaudes de l'Amérique. Hubner a formé avec ce genre son coitus Enyo, dans lequel il place en outre, les Sphinx Japyx, Pylas et Anceus de Cramer, et même la variété noire du ficus, qui sont sans doute assez étonnés de se trouver réunis. Si quelqu'un voulait adopter le nom Enyo, à quelles espèces EPISTOR. 297 devrait-il l'appliquer? Est-ce au Japyx, h VAnceus, h. la variété de ficus ou au Lugubris et espèces voisines? Il ne faut pas se dissimuler cependant que Hubner a dû passer beaucoup de temps et se donner de la peine pour grouper d'une manière plus ou moins naturelle des espèces dont, pour plus des quatre cinquièmes, il ne connaissait que les figures. 1. E. Lugubris. Sphinx Lugubris, Linn. Mantiss. S37. — Drury, Ins. I, tab. 28, f. 2. — Smith-Abbot, Lepid. of Georg. pi. 30. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 356, 5, etc. Il est de la taille d'un C. Porcellus. Ses ailes sont dentées et an- guleuses ; les supérieures^ d'un brun grisâtre ou d'un brun foncé, ont un stigmate noir à iris jaunâtre bien indiqué ; en dedans de ce stigmate ocelliforme, elles sont traversées, un peu oblique- ment, par une ligne d'un blanc jaunâtre doublée d'un peu de brun; en dehors de ce même stigmate, on voit un assez grand espace d'un brun plus ou moins foncé, limité, vers le sommet, par une petite ligne blanchâtre, arquée, plus ou moins bien écrite. Les ailes inférieures sont brunes avec l'extrémité plus foncée, et offrent une petite tache noire sur la dent qui précède l'angle anal. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdom.en est d'un brun plus ou moins roussâtre, terminé par une petite brosse en éventail chez le mâle. Le dessous des ailes est d'un brun plus ou moins clair, avec un petit point blanc sur le disque de chacune d'elles, et une pe- tite tache costale de la même couleur sur les supérieures. La chenille, dont nous possédons plusieurs dessins, est tantôt entièrement verte, et tantôt d'un vert blanchâtre; mais le plus ordinairement elle est verte avec tout le dos blar châtre, marqué de trois lignes parallèles brunâtres; outre cela, elle a sur chacun de ses anneaux une bande oblique d'un jaune citron; les stig- mates sont orangés. Cette chenille vit sur les vignes sauvages et sur Y Ampélopsis hederacea. Ce Sphingide est très-répandu : il se trouve depuis la Virginie jusqu'au Brésil et dans la plupart des Antilles. 298 MACROGLOSSIDES. 2. E. LUCTUOSUS. Boisd. Il est voisin du Lugubris, mais ses ailes sont plus larges. Les supérieures sont d'un gris obscur, marquées d'une tache pâle, ronde, faiblement pupillée de brun, placée un peu plus bas que le stigmate ocellé dans l'espèce précédente ; en dedans de cette tache, il y aune petite ligne transversale brune; la moitié postérieure de l'aile, en tirant vers le sommet, est occupée par un large espace brun un peu triangulaire, limité en dedans par la petite ligne transversale et en dehors, au-dessous de la pointe apicale, par une tache semi-lunaire de la couleur du fond. Les ailes inférieures sont d'un gris obscur, avec l'extrémité antérieure lavée de noir; elles offrent, comme chez l'espèce pré- cédente, une petite tache noire sur la dent qui précède l'angle anal. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes. Le dessous des ailes est d'un brun tanné, avec une petite tache blanche sur la côte des supérieures. Chez le mâle, la brosse anale est en éventail avec une petite pointe médiane, comme dans les espèces du même groupe. Brésil. — Coll. Bd. Cette espèce, dont les premiers états nous sont inconnus, se distingue du lugubris par ses ailes plus larges, par l'espace brun de l'extrémité des supérieures qui est plus étendu et marqué d'une tache lenticulaire blanchâtre pupillée de noir, et par son stigmate beaucoup plus gros, noir à iris jaune. 3. E. Camertus. Cramer, 225, A. — Enyo Camertus, Walker, Heterocera, p. 114, 2. Il a tout à fait le port du lugubris. Ses ailes présentent les mêmes dentelures. Les supérieures ont tout le milieu d'un brun noir avec une ou deux raies plus obscures, et un gros stig- mate noir à iris jaunâtre; la base est de couleur grisâtre ainsi qu'ime tache semi-lunai're située à l'extrémité. Les ailes inférieures sont noirâtres avec le sommet plus pâle; elles ont aussi une petite tache noire sur la dent qui précède l'angle anal. EPISTOR. 299 Le corselet est d'un brun foncé avec le milieu largement d'un gris rougeâtre. L'abdomen est noirâtre avec une raie dorsale grise ; outre cela, il y a sur le second anneau une bande transversale d'un noir pro- fond. Le dessous des ailes est brun, traversé par deux raies com- munes, noires, parallèles, dentées en scie. Il habite la Guyane, la Colombie et les Antilles. — Coll. Bd. — Assez rare. On distinguera au premier coup-d'œil cette espèce du lugubris, h la bande transversale noire du second anneau de l'abdo- men, etc. 4. E. Fegeus. Cramer, SaSyB. Il a le port du lugubris, mais il est un peu plus grand, avec les ailes proportionnellement plus larges et les dents moins pro- noncées; les supérieures sont brunes, avec le m.ilieu beaucoup plus foncé et divisé par quatre à cinq lignes transversales plus obscures; dans la portion basilaire il y a, comme dans les espè- ces voisines, une ligne oblique de couleur pâle; le bord termi- nal est d'un brun clair, divisé par une petite raie noirâtre ob- solète. Les ailes inférieures sont brunes avec l'extrémité plus pâle, divisée par une raie noirâtre dans la femelle. Le corselet est brun strié de noirâtre. L'abdomen est d'un brun clair, marqué de chaque côté du dos de deux raies longitudinales noires. Le dessous est d'un brun clair avec deux raies communes den- telées, d'un brun noirâtre. Brésil, Cayenne. — Coll. Bd. M. Walker, qui probablement n'a pas vu cette espèce en na- ture, la rapporte à tort au lugubris. 5. E. Danum. Cramer, 223, B. — Enyo Danum, Walker, Heterocera, p. 118, 12. Il a tout à fait le port et la taille du lugubris. Ses ailes supé- rieures sont d'un noir brun, marquées, un peu au-delà de la 300 MACROGLOSSIDES. base, d'une ligne transverse, et à l'extrémité d'une tache semi- lunaire grisâtre. Les ailes inférieures sont d'un noir brun avec la gouttière ab- dominale d'un blanc un peu jaunâtre ou quelquefois un peu verdâtre. Le corselet et l'abdomen sont d'un brun noirâtre. Le dessous est brun avec un petit point blanc sur le disque de chaque aile. Guyane, Colombie, Cuba, Haïti. — Coll. Bd. — Beaucoup plus rare que le lugubris. Cette espèce est suffisamment distincte par l'espace d'un blanc verdâtre qui couvre toute sa gouttière abdominale. 6. E. Lyctus. Cramer, 225, E. — Thyreus Lyctus, Boisd. ia Herrich-Schaeff. f. 108. — Enyo Lyctus, Walker, Heterocera, p. H5, S. 11 est notablement plus grand que les autres espèces congénè- res. Ses aiies supérieures, arquées à la base comme chez plusieurs Torlrix, sont sinuées, avec le sommet tronqué, au lieu d'être dentées; elles sont d'un brun-marron foncé, avec une large lu- nule terminale d'un blanc grisâtre ; outre cela, toute la région costale, depuis la base jusqu'au milieu, est d'un brun pâle. Les ailes inférieures sont d'un brun marron avec l'extrémité un peu plus pâle. Le corselet est brun avec les épaulettes et la carène médiane d'un brun-marron foncé. L'abdomen est d'un brun marron avec la brosse anale en éventail, dans les mâles. Le dessous des ailes est d'un brun clair, avec deux raies noires, parallèles, et un petit point blanc sur le disque des inférieures. Le dessous de l'abdomen est également d'un brun clair, avec une raie ventrale plus pâle. Nous avons reçu cette espèce de Cayenne et de la Colombie. Nous croyons qu'elle se trouve aussi au Brésil. 7. E. GORGON. Cramer, 142, E. — Enyo Gorgon, Walker, Heterocera, p. 114, 3. Il est plus grand que le lugubris. Ses ailes supérieures sinuées TRICHOLON. 301 avec le sommet tronqué, sont d'un gris rosé, marquées, à partir du milieu, d'un large espace d'un brun noir, portant un gros stigmate lenticulaire blanc, ou blanchâtre, un peu pointillé de brunj la partie brune est séparée de la couleur grise de la base par une ligne tortueuse d'un blanc rosé; cette même partie brune offre, en outre, à l'extrémité, une lunule d'un gris rosé, et s'appuie, vers l'angle anal, sur une éclaircie d'un blanc gri- sâtre. Les ailes inférieures sont grisâtres avec le disque rembruni. Le corselet et l'abdomen sont d'un gris brunâtre. Le dessous des ailes est d'un brun tanné, avec une tache cos- tale blanche, sur le tiers postérieur des supérieures. La brosse anale est étalée en éventail dans les mâles. Cette espèce est assez rare. Elle habite la Guyane et le Brésil. Beske l'a élevée de chenille sur une espèce de vigne sauvage. Quid ? Coll. Ed. 8. E. ? Prominens. Enyo prominens, Walker, Helerocera, p. H5, i. Nous n'avons jamais vu cette pspèce. Nous la décrivons d'après M. Walker. Elle est d'un ferrugineux verdàtre. Ses ailes supé- rieures sont traversées par plusieurs lignes obliques, brunes, on- dulées et marquées d'un stigmate noir. Les ailes inférieures sont d'un fauve sale, avec l'extrémité et l'angle apical d'un brun foncé. Le dessous des ailes est d'un roux testacé. Brésil. Collection de M. Saunders. Genre TRICHOLON. Boisd. Chenille. Elle nous est inconnue. Insecte parfait : Tête assez petite, offrant une carène de poils serrés. Antennes longues, fortement dentées dans le mâle, se terminant insensiblement en une pointe recourbée en crochet. Palpes très-velus, un peu écartés, ne dépassant pas le front. Trompe de la longueur du corps. Yeux petits, arrondis. Corselet assez robuste, avec les ptérigodes dis- 302 MAGROGLOSSIDES. tinctes. Abdomen conique, terminé, dans les mâles, par une petite brosse offrant, dans son milieu, une petite pointe bien indiquée. Ailes dentées, les supérieures anguleuses, avec l'angle interne un peu arqué. Ce genre semble faire le passage aux Epistor. Nous ne possédons qu'une seule espèce, La chenille, sur laquelle nous n'avons aucuns renseignements , doit être parfaitement connue des entomologistes des Etats-Unis. T. Inscriptum. Harris, Descript. Catal. — Thyreus ? inscriptum, Walker, Heterocera, p. 104. 11 a le port et la taille du Nessus figuré par Cramer, pi. 107. Ses ailes fortement dentées et anguleuses sont grises, avec des bandes transversales brunes, dont une près de la base, une se- • conde bifide, ou même double, un peu avant le milieu, et enfin, la troisième située entre le stigmate et l'extrémité, est plus large et se prolonge extérieurement, en formant une espèce d'angle qui va presque jusqu'au bord terminal; ce dernier a les échancrures bordées de brun ; près du sommet, il existe encore dans les deux sexes un zigzag blanc, qui dans la femelle se prolonge un peu le long de la bordure brune. Les ailes inférieures sont d'un roux un peu ferrugineux, avec l'extrémité un peu brunâtre. Dans la femelle, on voit, en outre, au-delà du milieu, une bande transverse, étroite de couleur brune. Le corselet est varié de gris et de brun. L'abdomen est d'un gris brunâtre et offre sur chacun des côtes une rangée de petites taches noires. Le dessous des ailes inférieures est d'un gris blanchâtre avec des raies transversales brunes; celui des supérieures est un peu brunâtre, avec l'extrémité bordée de ferrugineux et de brun. Décrit sur deux individus mâle et femelle, élevés de chenilles, que nous devons à l'obligeance de feu Lederer, de Vienne. Coll. Bd. OCYTON. 303 Genre OCYTON. Boisd. — Lophura. Boisd. olim.— Walker. Premiers états : Inconnus. Insecte parfait : Palpes velus, écailleux, avec le second article très-obtus. Trompe plus courte que le corps. An- tennes un peu denticulées dans les mâles, de longueur moyenne, terminées par une petite pointe, plus grêles et presque cylindriques chez les femelles. Yeux relativement grands. Corselet sans épaulettes distinctes. Abdomen cy- lindrico-conique, terminé, chez les mâles, par un petit fais- ceau de poils. Ailes peu brillantes; les supérieures sans dentelures, seulement un peu sinuées au-dessous du som- met, avec l'angle anal un peu arqué ; les inférieures un peu échancrées vers l'angle anal. Nous avons établi ce petit genre sur une espèce unique de l'Afrique australe ; elle se lie évidemment avec le genre Aspledon , dont elle diffère par ses ailes supérieures sans dentelures. 1. 0. Tyrrhus. Boisd. Lophura Tyrrhus, Boisd. in Delegorgue, Voy. dans l'Afriq. austral, p. 594, 103. Dans l'appendice à l'ouvrage de Delegorgue^ nous avions placé provisoirement cette espèce dans notre genre Lophura. Mais elle s'en éloigne suffisamment pour motiver la création d'un sous-genre propre. Elle est un peu plus petite qu'un C. Porcellus. Ses ailes supé- rieures un peu sinuées au sommet sont d'un gris-cendré plus ou moins clair, traversées par quelques lignes doubles, ondulées, très-peu distinctes, d'une couleur un peu plus obscure ; outre cela, elles offrent à partir de la côte, au-delà de la cellule dis- coïdale, une ombre brunâtre, courbe, transversale, et vers l'angle apical, un commencement de bordure de la même couleur. Les ailes inférieures sont ferrugineuses avec une petite bor- dure brune. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des premières ailes. 304 MACROGLOSSIDES. Le dessous des ailes est d'un ferrugineux pâle, avec la bor- dure uu peu brunâtre. Port-Natal, CafFrerie. Nous avons vu, dans la collection re- cueillie par M. Drège dans l'Afrique australe, des individus tel- lement purs que nous avons pensé qu'ils avaient été élevés de chenilles. Coll. Bd. 2. 0. MURINA. Diodesma murina, Walker, Heterocera, p. 163, i. Il est de la taille du Tyrrhus dont il paraît être voisin. Il est d'un cendré ferrugineux. Le corselet est sans taches. L'abdomen offre une ligne dorsale, noirâtre, interrompue, très-peu indi- quée. Les ailes supérieures sont cendrées, un peu luisantes, avec deux taches noirâtres, dont l'une sous-costale et l'autre sous- apicale ; outre cela, il y a, en arrière de la tache sous-costale, une raie ferrugineuse, peu marquée, et les nervures du bord ter- minal sont un peu noirâtres. Les ailes inférieures sont ferrugineuses avec la bordure brune. Comme on le voit par cette description concise, il a de grands rapports avec notre Tyrrhus. Port-Natal. — British Muséum. 3. 0. CONFUSUM. Panacra confuso, Walker, Heterocera, p. 161, 10. 11 a le port et la taille du Tyrrhus dont il nous paraît être assez voisin. Il est d'un brun cendré. La tête et le corselet sont marqués d'une ligne plus obscure. L'abdomen oifre en dessous une double série de points noirs. Les ailes supérieures ont des lignes ondulées, obliques, un peu plus obscures que le fond; le stigmate est brun ainsi qu'un es- pace assez grand situé sous la côte. Les ailes inférieures sont ferrugineuses avec le b.ord terminal un peu plus obscur. Port-Natal. British Muséum. Walker. ('.omme on le voit par cette courte description, il a un certain * ASPLEDUN. ^)05 rapport avec le Tyrrhus; mais chez ce dernier, il n'y a ni stig- mate distinct, ni une double série de points noirs sur le ventre. ' Genre ASPLEDON. Boisd. — Lophura. Boisd. oiim. Chenilles : Inconnues. Insecte parfait : Tête un peu retirée sous le corselet. Palpes rapprochés, couverts de poils très-serrés, ne dépas- sant pas le chaperon. Yeux gros et arrondis. Antennes as- sez fortes, de longueur moyenne, terminées par un très- petit crochet, un peu plus grosses et un peu scabres chez les mâles. Trompe à peu près de la longueur du corps. Corselet convexe, assez robuste, à épaulettes indistinctes. Abdomen cylindrico-conique, terminé, dans les mâles, par un petit pinceau de poils. Ailes dentées et anguleuses ; les supérieures arquées vers l'angle anal. Les Asplédons sont propres à l'Afrique australe. Ils ont un certain air de parenté avec les Ptérogons et les Lophura. Selon Delegorgue, ils viennent le soir butiner sur les fleurs. Dans certaines localités, ils sont communs et on pourrait en prendre une certaine quantité. f 1. A. DoRus. ' Boisd. in Delegorgue, Yoy. en Afriq. austral, p. 594, 10:2. Il est de la taille d'un Porcellus. Ses ailes supérieures, profon- dément dentées à Textrémité et fortement sinuées le long du bord interne, sont d'une teinte olivâtre, avec l'oxlrémité apicale marquée d'une tache triangulaire, d'un blanc grisâtre, coupée par quelques petites lignes brunâtres, obsolètes; il y a aussi un peu de grisâtre sur l'angle anal. Les ailes inférieures sont brunâtres avec l'angle anal gri- sâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est un peu plus clair avec les deux premiers seg- ments un peu velus et de la couleur du corselet. Le dessous des ailes est d'uu brun roussâtre. Lépidoptères. Tome 1. 20 306 MACROGLOSSIDES. Il se trouve en Caflrerie et à Natal. Les individus que l'on fait ramollir pour les étaler perdent leur couleur verdâtre et devien- nent brunâtres. Coll. Bd. 2. A. Zanthus. Boisd. in Herrich-SchaefTer, 105. Il est fort possible que notre Zanthus ne soit qu'une altération du Dorus dont la couleur verte a disparu par l'effet de l'humi- dité. 11 a tout à fait le même port, la même taille et les mêmes dentelures. Ses ailes supérieures sont brunes avec une grande tache triangulaire d'un gris cendré, vers l'extrémité apicale; cette grande tache, séparée nettement et obliquement de la cou- leur brune, est marquée sur la côte d'une petite tache brune; on voit encore près de l'angle anal une petite tache grisâtre. Les ailes inférieures sont brunes, un peu plus claires anté- rieurement, avec l'angle anal cendré. Le corselet et l'abdomen participent de la couleur des ailes; la brosse anale est assez prononcée dans les mâles. Le dessous des ailes est d'un brun-ferrugineux clair. Catfrerie. Coll. Bd. — On voit par cette description que le Zanthus ne diffère guère du Dorus que par la couleur du fond. 3. A. BriSvEus. Boisd. in Delegorg. Voy. dans l'Afrique austr. p. 594, 100. — Wal- ker, Heterocera, p. 106, 2. Il est un peu plus petit qu'un Porcellus, et ses ailes anguleuses lui donnent presque le faciès d'un petit Sraérinthe. Les supérieu- res sont grises ou d'un gris un peu violâtre; elles sont marquées entre la base et l'extrémité de trois bandes courbes, transverses, brunes, plus ou moins divisées dans le sens de leur longueur, par une petite ligne obsolète, de la couleur du fond; le stigmate est blanc, très-petit, cerclé de brun; l'extrémité, vers le sommet, est brune ainsi que l'angle anal; la partie brune apicale est pré- cédée sur la côie, en dedans de la troisième bande, d'une tache de la même couleur, et suivie vers le milieu du bord terminal, d'une petite lunide également de couleur brune. ASPLEDON. 307 Les ailes inférieures sont d'un jaune-d'ocre un peu fauve avec une large bordure d'un brun roux. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un brun teinté de ferrugineux. Le dessous des ailes et du corps est entièrement ferrugineux. Il se trouve en Caffrerie oii il a été élevé de chenille par M. Drège. Delegorgue a retrouvé abondamment cette espèce dans le pays des Amazoulou*», voltigeant le soir au bord d'un lac fréquenté par des hippopotames. Coll. Bd. 4. A. DicANUs. Boisd. in Delegorg. Voy. dans l'Afriq. austr. p. S94, 101. — Tem- nora plagiata, Walker, Heterocera, p. 103, 2. Il est de la taille d'un Porcellus. Ses ailes supérieures sont d'un gris un peu roussâtre, avec une grande tache brune presque triangulaire^ située sur la côte, un peu en dehors du stigmate; celui-ci est noir pupille de blanchâtre; au-dessous de la tache les premières nervures sont jaunâtres; outre cela, on voit sur les ailes l'apparence de quelques bandes obsolètes, et près du sommet, sur la côte, une tache brunâtre; lemiUeu du bord in- terne et l'angle anal offrent aussi des espaces d'un brun plus obscur que la teinte générale. Les ailes inférieures sont d'un brun roussâtre, avec la bordure plus obscure; celle-ci est précédée chez la femelle d'une raie brune obsolète. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un brun roussâtre. Le dessous des ailes est d'un brun noirâtre. Cette espèce, qui touche d'assez près aux Ptérogons, a été trouvée en Caffrerie par M. Drège, et dans le pays des Amazou- ious par Delegorgue. Coll. Bd. S. A. Marginatum. Darapsa marginata, Walker, Heterocera, p. 18S, 5. Il est de la taille du Dicanua, dont il nous parait se rappro- cher beaucoup, autant qu'on en peut juger par la courte des- cription de M. Walker. 308 MACROGLOSSIDES. Il est de la taille du Dicanus. Sa couleur est ferrugineuse. L'abdomen est légèrement fascié de bandes un peu lilacées. Les ailes supérieures sont légèrement lilacées, ou un peu blan- châtres avec une large tache brune, triangulaire vers le milieu, et une bande de la mèine couleur près du bord terminal. Les ailes inférieures sont ombrées de brunâtre, ou quelque- fois avec une bordure brune. Natal. — Britisli Muséum. — Walker. Si cette espèce n'est pas la même que notre Dicanus, elle en est très-voisiue et doit, dans tous les cas, prendre place dans notre genre Aspledon. fi 6. A. Pylas. Cramer, 206, A. — Lophura Pylas, Walker, Helerocera, p. 106, 1. Nous ne connaissons ce petit sphingide que par la figure qu'en a donné Cramer. Selon cet iconographe, ses ailes supérieures sont d'une couleur violâtre avec deux petites raies géminées, noires, placées entre la base et le milieu du disque. Outre cela, elles offrent, un peu au- delà du milieu, une bande transversale, courbe, d'un jaune-doré pâle; au-dessous de l'échancrure du sommet il y a aussi une ta- che lunulaire rousse, précédée de deux points duu gris bleuâtre. Les ailes inférieures sont échancrées comme dans Brisœus et espèces voisines; elles sont d'un jaune fauve vers la base, avec une large bordure d'un brun ferrugineux. Le corselet et l'abdomen sont d'un brun roussâtre. Le dessous des ailes, selon Cramer, est d'un rouge brun avec la base un peu jaune. Cramer le dit de Surinam, mais nous sommes porté à croire qu'il y a là une erreur d'habitat. Son analogie avec les autres espèces à'Aspledon, semble indiquer que sa patrie serait plutôt le cap de Bonne-Espérance. fit 7. A.? Sardanus. Boisd. Enyo Sardanus, Walker, Heterocera, p. 116, 7. Du pou plus petit que VEpistor lugubris, et d'un brun noir. LOPHURA. 309 Ses ailes supérieures, très-aiguës au sommet, sont variées d'un peu de gris. Les ailes inférieures sont à peine plus pâles 'que les supé- rieures. Le dessous est d'un brun noirâtre. L'abdomen est marqué de trois rangs de taches jaunâtres très- obsolètes. Nous ne savons trop oiî placer ce petit sphingide qui s'éloigne un peu des autres espèces par ses ailes supérieures aiguës au sommet et fortement arquées à l'angle interne. On devra peut-être en faire un sous-genre à part. M. Walker le met dans son genre Enyo près de L ictus, lugubris, etc.; c'est ce que nous avions fait aussi autrefois, mais nous croyons aujourd'hui, qu'il appartieni plutôt à notre genre Aspledon, qui se compose uniquement d'es- pèces africaines. Nous avons décrit cette espèce au British Muséum, sur un exemplaire unique envoyé de Sierra-Leone, par le révérend D. F. Morgan. — Très-rare. Genre LOPHURA. Boisd. - Walker. — Moore. La Chenille, selon M. Lorquin, qui l'a élevée à Manille, est très-petite, allongée, atténuée antérieurement, avec une petite tête globuleuse et une corne très-courte sur le on- zième segment. Chrysalide : Cylindrico-conique, non comprimée anté- rieurement. Insecte parfait : Tête de grosseur moyenne. Antennes peu allongées, un peu dentées dans les mâles, assez raides, se terminant insensiblement en un crochet grêle. Palpes très-velus, rapprochés, ne dépassant pas le front. Trompe de la longueur du corps. Yeux petits, arrondis. Corselet bombé, assez robuste, avec les ptérigodes non indiquées. Abdomen relativement assez fort, conique dans les femel- les, terminé chez le mâle, par un pinceau de poils étalés en queue d'oiseau. Ailes supérieures sinuées, avec l'angle interne arqué. M. Herrich-Schseffer observe que le mot de Lophura a 310 MACROGLOSSIDES. déjà été employé pour un genre d'oiseaux et un genre de poissons ; mais comme il ne l'a jamais été en entomologie, nous ne voyons pas le moindre inconvénient à ce qu'il soit appliqué à un genre de Sphingides. Ce petit genre, composé jusqu'à présent de deux espèces propres à l'Asie, se lie intimement avec les Ptérogons. 1. L. Hyas. Boisd. Walker, List. Lep. Brit. Mus. Het. pt. VIII, p. 107. — Moore, Cat. of Lep. of india Comp. p. 263, 607. 11 n'est guère plus grand qu'une Zygœna transalpina. Ses ailes supérieures sont d'un brun-pâle un peu violacé, marquées au-dessous du milieu de la côte, d'une tache noire, coupée obli- quement par un trait blanc; elles offrent, en outre, vers le bord interne et l'extrémité, des espaces noirâtres, sans compter quel- ques petites lignes transverses ondulées, situées entre la tache costale et le bord terminal. Les ailes inférieures sont un jaune orangé avec la bordure noire. Le corselet et l'abdomen sont relativement robustes, de cou- leur brune ; ce dernier est terminé chez le mâle par une brosse étalée en queue d'oiseau. Le dessous des ailes inférieures est jaune, avec la bordure et quelques petites lignes lirunes ; celui des supérieures est brun, marqué d'un peu de jaune. Le ventre est ferrugineux avec qua- tre points blancs placés sur les derniers anneaux. La chenille de cette petite espèce a été élevée aux îles Philip- pines par M. Lorquin sur une plante qui nous semble appartenir à la famille des Rubiacées, mais en trop mauvais état pour pouvoir être déterminée. Cette chenille, d'après une de ses notes, ressemble pour la forme à celle de notre stellatarum; elle est verte ou d'un vert roussâtre, pointillée de noirâtre, avec une raie latérale de la même couleur sur les premiers anneaux, surmon- tant une raie blanchâtre qui s'étend jusqu'à l'origine de la corne. Horsfield a aussi élevé cette même chenille à Java sur un Pœderia. Le Lophura Hyas se trouve à Sylhet, à Java et aux îles Phi- lippines. Coll. Bd. PTEROGON. 311 2. L, PUMTLIO. Boisd. Il n'est pas plus grand qu'une Zygœna Irifolii. Ses ailes su- périeures sont brunâtres, avec quelques espaces plus obscurs, un peu ferrugineux, vei'S l'extrémité et sur le bord interne; ce der- nier est marqué d'un petit arc blanc; on voit, en outre, sur le milieu, entre les deux principales nervures, une rangée longitu- dinale de trois ou quatre points noirâtres. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec une bordure d'un brun un peu ferrugineux. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un brun un peu jaunâtre. Le dessous des ailes est un. peu roussâtre, pointillé de brun. Ce petit Sphingide, le plus petit de toutes les espèces connues, se trouve à Sylhet. — Très-rare. Coll. Bd. Genre PTEROGON. Boisd. Macroglossn, Ochs. — Sphinx auctorum. — Proserpinus et Lophnra, Walker. Chenilles :'L\s?>e?>, avec une petite tôte globuleuse; pour- vues ordinairement d'une plaque lenticulaire sur le onzième segment, ou d'une petite corne peu saillante. Chrysalides : Cylindrico-coniques. Insecte parfait : Antennes raides, assez courtes, minces à leur base, presque claviformes, striées transversalement ou crénelées dans les mâles. Palpes velus, séparés du front et dépassant le chaperon. Trompe de la longueur du corps. Yeux ronds, couverts en partie par des cils. Corselet large avec le collier et les ptérigodes bien marqués. Abdomen court, sub-conique, terminé en brosse à l'extrémité, princi- palement dans les mâles. Ailes dentées plus ou moins an- guleuses avec le bord interne arqué. Les Ptérogons volent le soir après le coucher du soleil et restent cachés pendant le jour. Leurs chenilles, au moins celles que l'on connaît, vivent de plantes basses : Onagraires ou Rubiac^es. ;^12 MACROGLOSSIDES. 1. P. Œnother^. Esper, Schm. II, Th. tab. XX, Suppl. II, S. 167, tab. XXVI. — Hub. Sphing. tab. 9, f. S8. — Ochs. — Borkh. Fabr. God. etc. — Le Sphinx de l'Epilobe, Engr. pi. 121, fig. 166. Cette espèce, bien connue des entomologistes, existe dans toutes lescoUections. Ses ailes supérieures sont d'un blanc grisâtre avec l'extrémité olivâtre et le milieu traversé par une large bande courbe, d'un vert olive ; cette bande s'élargit vers la côte où elle est marquée d'un stigmate noir, cerclé de blanchâtre. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre avec une bordure noire et la frange blanche. Le corselet est d'un gris verdâtre avec les épaulettes d'un vert- olive foncé. L'abdomen est d'un gris verdâtre avec les incisions plus pâles. Le dessous des ailes est d'un vert-olivâtre avec une bande transversale blanchâtre. La chenille est verte, mouchetée de noirâtre dans son premier âge. Après la seconde mue, elle devient brune avec le ventre et les côtés blanchâtres; ces derniers offrent sur chacun des an- neaux un trait noir oblique ; ses stigmates sont ferrugineux, cerclés de noir; le onzième anneau présente au lieu de corne un écusson lenticulaire qui en tient lieu. Cette chenille que nous avons fait figurer dans notre Icono- graphie, Sphingidcs, pi. 18, flg. i, vit sur l'épilobe à feuilles de romarin, Epilobium angustifolium, dans les lieux rocailleux ex- posés au soleil. Nous l'avons trouvée communément aux envi- rons de Grenoble, vivant de compagnie avec celle du Vespertilio. Pendant le jour, elle se cache et ne se montre que le soir. On l'a trouvée quelquefois aussi, mais rarement, aux environs de Paris, au bord des étangs sur ï Epilobium hirsutum. Le plus géné- ralement la chrysalide passe l'hiver et éclôt en mai, 2. P. PUMILUM. Boisd. in Delegorg. Voy. dans l'Afriq. aust. II, p. 394, 99. Il est à peu près de la taille du Gorgoniades, peut-être même un peu plus petit. Ses ailes supérieures sont d'un gris blanchâtre, marquées vers le milieu do la côte, d'une tache triangulaire PTEROGON. 31 H brune, liserée de blanc sur son côU'. interne ; elles ont, en outre, vers la base une petite raie longitudinale, et sur le bord interne une tache de la même couleur; le bord terminal près de la frange est aussi un peu entrecoupé de brun. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre avec la bordure noirâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est brunâtre avec une rangée de petits points blancs sur chacun de ses côtés. Le dessous des ailes inférieures est d'un jaune sale, avec la bordure plus obscure ; celui des supérieures est brunâtre avec un petit arc blanc au-dessous du milieu de la côte. 11 a été trouvé en Caifrerie par M. Drège et au pays des Ama- zoulous par Delegorgue. Coll. Bd. — Très-rare. 3. P. GORGONIADES. Hubn. Verz. — Boisd. Ind. meth. — Boisd. Icônes, pi. 48, fig. 6. — Duponch. Suppl. pi. 3, f. 2. — Sphinx Gorgon, Esp. II, Th. tab. 47. — Hubn. Sphing. f. 102. Il est d'un tiers plus petit que Yœnotherœ. Ses ailes supérieures sont d'un gris blanc, avec deux bandes obliques brunes, dont une vers la base, un peu interrompue, et l'autre vers le milieu, un peu sinuée, formant en dehors un angle aigu; près de la côte, le côté interne de cette bande est précédé d'une petite tache noire encadrée de blanc; l'extrémité est variée de blanc grisâtre et de brun ; on remarque, en outre, sur la côte, avant le sommet, une petite tache noirâtre. Les ailes inférieures sont brunâtres, avec l'empreinte d'une petite raie transversale, un peu plus pâle. Le corselet est d'un gris blanchâtre varié de brun. L'abdomen est gris, marqué de trois points blancs sur chacun de ses côtés. Le dessous des ailes inférieures est blanchâtre, avec deux raies transverses et la bordure brunes; celui des supérieures est brun avec quelques taches blanchâtres. La femelle ressemble au mâle, sauf qu'elle est dépqurvuc d'un pinceau anal. Il habite les bords du Volga, :^14 MACROGLOSSIDES. La chenille vit au bord du Volga sur plusieurs espèces de Ga- lium. Dans sa jeunesse elle est verte^ avec des raies blanches longitudinales. Lorsqu'elle est adulte, elle devient d'un gris bru- nâtre avec des raies parallèles noirâtres, dont une dorsale et deux latérales. L'avaat-dernier anneau est muni d'une petite corne d'un gris noirâtre. Décrit sur deux individus ex larva que nous avons reçus dans le temps de Kindermanu père. — Toujours très-rare dans les collections. A l'exemple de Hubner, nous avons changé le nom de Gorgon en celui de Gorgoniades, attendu que Cramer a déjà figuré, pi. 142, un Sphinx sous le nom de Gorgon. 4. P. Nanum. Boisd. in Delegorg. Voy. dans l'Afriq. austr. II, p. 394, 98. — Lo- jjhura nana, Walker, Heterocera, p. 107, 4. Il est de la taille d'une Zxjgœna fitipendulœ, mais son corps est relativement fort gros. Ses ailes supérieures sont d'un brun clair, marquées au-dessous du milieu de la côte d'une tache triangu- laire d'un brun foncé, coupée par un petit trait blanchâtre et suivie en dehors d'un petit point costal brun ; on voit, en outre, vers le milieu du bord interne, une petite tache carrée de la même couleur, suivie en dehors d'un petit point brun non loin de l'angle anal; à la base sur ie bord costal, il y a aussi une pe- tite tache oblongue brune ; ie bord terminal près de la frange oifre également quelques espaces bruns. Les ailes inférieures sont d'un brun roussâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est roussâtre. Le dessous des ailes est d'un brun ferrugineux. Décrit sur deux individus pris par Delegorgue dans le pays des Amazoulous. — Coll. Bd. Genre POGOCOLON. Boisd. — Sphinx aiœtorum. — Pterogon. Boisd. olim. — Thyreus. Walker. Chenilles : Amincies antérieurement avec la tête petite, globuleuse, et le onzième segment pourvu d'une petite corne semblable à celle des Macroglosses. POGOCOLON. 315 Chrysalides : Cylindrico-coniques. Insecte parfait : Tête assez grosse ; antennes assez lon- gues, légèrement dentelées dans les mâles, terminées par un crochet très-prononcé. Palpes très-velus, très-rappro- chés, ne dépassant pas le front. Trompe de la longueur du corps. Yeux ronds de grosseur moyenne. Corselet robuste, très-velu, avec les ptérigodes peu distinctes. Abdomen dé- primé en dessus et terminé en brosse comme dans les Macroglosses. Ailes dentées, anguleuses, avec l'angle in- terne arqué. Les Pogocolons volent en plein jour sur les fleurs sans s'arrêter, comme notre stellatarum. Les deux espèces que nous connaissons sont propres aux Etats-Unis. Leurs che- nilles vivent sur les Onagraires et sur les Rubiacées. Ce genre diffère essentiellement des Ptérogons par la forme des antennes. 1, P. GrAUR^. Smith- Abbot, Lepid. of Georg. vol. I, tab. 31. — Thyreus Gaurœ, Walker, Heterocera, p. 100, 3. Il est plus petit qu'un Ch. Porcellus. Ses ailes supérieures sont d'un gris-blanchâtre un peu rosé, traversées au milieu par une large bande d'un vert olive, marquée près de la côte d'un stigmate noir encadré de blanchâtre; outre cela, on voit, près de l'origine de l'aile, une tache olivâtre, et à l'extrémité une bordure de la même couleur. Les ailes inférieures sont d'un roux-ferrugineux vif, avec une petite bordure brune et une bande transversale un peu plus obs- cure que le fend, principalement dans la femelle. Le corselet est de couleur olive. L'abdomen est d'un gris brunâtre, avec la brosse anale étalée, d'un brun roussâtre. Le dessous des ailes est ferrugineux, sabié de brun. La chenille, dont nous possédons deux dessins exécutés par Abbot en Géorgie, varie un peu pour le fond de la couleur qui est tantôt d'un vert clair et tantôt d'un vert obscur. Elle est mar- quée sur le dos d'une bande noire, interrompue sur chaque an- ^il6 MACROGLOSSIDER. neau, où elle forme une tache oblongue liserée de blanc; elle offre en outre, le long des côtés, une rangée de taches obliques, ferrugineuses, bordées de blanc, et séparées de la bande dorsale par une rangée de points noirs; la corne est courte et droite; le ventre et les pattes membraneuses sont d'un roux ferrugineux. Elle vit sur plusieurs espèces de plantes de la famille des ona- graires et sur quelques Rubiacées. Abbot en a donné un dessin sur le Gaura Hennis. Géorgie d'Amérique. Coll. Bd. — Rare. 2. P. Clarki^. Boisd. Lep. de la Calif. l^' part. p. 40, 84. 11 a tout-à-fait le port et la taille du Gaurœ de la Géorgie. Ses ailes supérieures sont d'un vert olive, avec l'extrémité lavée de blanc verdâtre, et une bande transverse, blanchâtre, assez étroite. Les ailes inférieures sont du même jaune que dans le Pierogon œnolherœ, avec une petite bordure a'un brun noirâtre. Le corselet et l'abdomen-sont d'un vert olivâtre. Le dessous des ailes est d'un vert olivâtre, avec une bande blanchâtre sur les inférieures. Californie. — Coll. Bd. — Très-rare. Nous avions donné à cette jolie petite espèce le nom de Clar- kiœ, à cause de son analogie avec le Gaurœ, supposant que sa chenille devait vivre sur quelques Onagraires CaUforniennes ; cette supposition a été confirmée par Lorquin, qui l'a découverte sur le Clarkia pulchella, au bord de la rivière de la Plume. 3. P. Nessus. Cramer, 107, D. — Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 335, 2. — Thyreus Nes- sus, Walker, Heterocera, p. 99, 2. 11 est presque de la taille d'un Ch. PorceUus. Ses ailes supé- rieures, dentées et très-anguleuses, sont d'un brun un peu gri- sâtre, traversées, un peu obliquement au milieu, par une bande d'un brun-noir, un peu bifide sur la côte; outre cela, elles of- frent, avant le bord terminal, une bande un peu sinuée de la même couleur. ANGONYX. 317 Les ailes inférieures sont d'un roux ferrugineux, avec une bor- dure d"un brun noirâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est noirâtre, avec un anneau d'un jaune soufre sur le dos. La brosse anale est noire. Chez la femelle, il y a souvent deux anneaux d'un jaune soufre. Le dessous des ailes est ferrugineux avec la bordure brune. La chenille, d'après un beau dessin d'Abbot, a la même forme que celle de notre M. slellatorum. Elle est d'un vert un peu jau- nâtre, avec une bande longitudinale allant de chaque côté se terminer à la base de la corne; celle-ci est d'un rouge un peu rose; les stigmates sont blancs cerclés de noir. Elle vit sur les Rubiacées et quelquefois sur les vignes. Il habite les Etats-Unis. Rare. Le British Muséum en possède deux très-beaux exemplaires élevés de chenilles. Coll. Bd. Genre ANGONYX. Premiers états : Entièrement inconnus. Insecte parfait : Antennes longues, terminées par une pointe amincie. Palpes très-épais, larges, très-obtus, un peu écartés, recouverts de petits poils très-serrés. Trompe de la longueur du corps. Yeux grands. Corselet cylindroïde, convexe; épaulettes confondues avec les poils du thorax. Abdomen cylindroïde, peu conique, terminé par une petite brosse, offrant dans le mâle vers la région anale des pinces génitales extrêmement saillantes. Ailes supérieures larges, relativement assez courtes, fortement sinuées, avec le bord interne saillant. Ailes inférieures un peu échancrées vers l'angle anal. L'insecte unique, sur lequel nous établissons ce sous- genre, appartient évidemment à la tribu des Macroglossides. Selon M. Lorquin, il butine en plein jour sur les fleurs et va de temps en temps se reposer sur un tronc d'arbre. Son vol est rapide, ce qui fait qu'on le perd de vue et que c'est à force de patience et après une peine infinie qu'il a pu saisir un individu. 318 MAGROGLOSSIDES. A. Emilia. Boisd. Ce singulier Sphingide est à peu près de la taille d'un Cli. Por- cellus. Ses ailes supérieures sont d'un vert-pistache foncé, tra- versées au milieu par une bande blanche, droite, limitée, près de la côte, par une tache d'un vert plus obscur, un peu sinuée en dedans; toute la région apicale est d'un vert un peu plus clair que le fond, et coupée obliquement, de dehors en dedans, par une petite raie noire, un peu anguleuse. Les ailes inférieures sont brunes, avec le bord costal blanchâ- tre et une bande transversale, mal écrite, d'un roux testacé; l'angle anal est un peu grisâtre. Le corselet est vert comme les premières ailes. L'abdomen est roussâtre. Le dessous des ailes est d'un jaune ochracé, avec le disque des supérieures un peu brun. Le ventre, la poitrine et les palpes sont blancs. Décrit sur un individu unique que nous devons à la munifi- cence de Lorquin. Cette rare et nouvelle espèce, que nous avons dédiée à M"" Emi- lie Lorquin, a été prise par son mari sm' le tronc d'un arbre dans l'île de Ternate. Genre (ENOSANDA. Wa.\ker. ^ Brœssia. Boisd. M. Nous ne savons trop où placer ce genre, dont les pre- miers états nous sont complètement inconnus. Nous le rapprochons provisoirement des Perigonia avec lesquelles il a un peu d'analogie par la couleur de ses ailes infé- rieures. Insecte parfait : Palpes très- velus, un peu écartés, assez développés, ne dépassant pas le front. Yeux gros, arrondis. Antennes grêles, relativement longues, à peu près d'égale grosseur dans toute leur longueur, terminées par un long crochet. Trompe aussi longue que le corps. Corselet con- vexe à épaulettes non distinctes. Abdomen court, obtus dans les mâles, cylindroïde et un peu pointu chez les fe- melles. Ailes entières; les inférieures jaunes avec une large OENOSANDA. 319 bordure noire, comme dans les Noctuélides du genre Tri- phœna. Nous ne connaissons que deux espèces. 1. Œ. NOCTUIFORMISI Walker, Cat. Brit. Mus. part. VIII, p. 322. — Grote, Proced. of the Entomol. Society of Philadelphia, vol. V, ii° 1, p. 79. — Brœssia Tri- phœnoides Boisd. M. Ce petit Sphingide est d'un grand tiers moins grand que le M. stellatarum ; il a 3 centim, 1/2 d'envergure. Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré, avec quelques ondes transver.^es plus obs- cures et une très-petite ligne noirâtre ondulée, un peu interrom- pue, près du bord terminal; outre cela, il y a une petite éclaircie blanclie à la place du stigmate, et la frange est entrecoupée de noir. Los ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec une large bordure noire comme dans notre Triphœna Janthina. Le corselet est entièrement d'un gris cendré. L'abdomen est aussi d'un gris cendré, avec l'apparence de deux raies dorsales plus obscures. Le dessous des ailes est brun, avec la base des inférieures jaune. Le ventre, la poitrine et les palpes sont d'un blanc un peu lavé de jaunâtre. 11 se trouve aux Antilles. — Coll. Bd. 2. (E. Spuria. Boisd. Il est notablement plus grand que le précédent. Ses ailes su- périeures sont noirâtres, variées do blanc dans leur milieu et à l'extrémité. Sur la partie blanchâtre du milieu, on aperçoit deux lignes noires, ondulées, et sur celle de l'e.xtrémité, une ligne on- dulée noirâtre ; le stigmate est blanc ; la frange est noire entre- coupée de blanc. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec une large bordure noire. Le corselet est brun avec le collier blanchâtre mélangé de quel- ques écailles brunes. L'abdomen est brun avec les anneaux du milieu d'un brun plus clair. 320 " MACROGLOSSIDES. Le dessous des ailes est d'un noir brunâtre, avec la base des inférieures jaune. Le ventre est d'un gris blanchâtre dans sa moi- tié antérieure. La poitrine et les palpes sont d'un blanc cendré. Décrit sur un individu très-pur que nous avons reçu du Mexi- que. Genre PERIGONIA. Boisd. Premiers états : Inconnus. Insecte parfait : Palpes épais, très-courts, ne dépassant pas le chaperon, couverts de poils serrés. Trompe un peu moins longue que le corps. Antennes allongées, assez grêles dans les femelles, plus grosses et dentées chez les mâles, terminées par un petit crochet bien indiqué. Corselet assez robuste. Abdomen cylindroïde, obtus, terminé dans les mâles par une brosse de médiocre longueur, étalée en queue d'oiseau, et dan» les femelles par un élargissement tronqué, cilié. Ailes supérieures un peu sinuées, ou angu- leuses, toujours arquées à leur angle interne. Les Périgonies sont toutes propres aux contrées inter- tropicales de l'Amérique ; elles semblent faire le passage des Epistor aux Macroglosses. Elles se rapprochent sur- tout de ces derniers, par leurs ailes inférieures ordinaire- ment marquées de jaune. Nous ne savons pas si elles volent en plein jour ou bien si elles ne se montrent que le soir comme les Fpistor et les Pterogon. Ailes dentées et anguleuses. \. P. Magna. Felder, Novara, Exped. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pL 75, f. 12. C'est la plus grande des Perigonia connues. Elle a 7 centim. d'envergure. Ses ailes supérieures sont d'une teinte brunâtre violacée, lavée de blanchâtre. Entre la base et le milieu, elles sont traversées par quatre raies brunes. Le stigmate est blanc, très-petit, et limite une sorte de grande tache presque triangulaire d'un brun noirâ- tre, marquée, au-dessous du sommet, d'une lunule marginale assez grande d'un blanc grisâtre. PERIGONIA. 321 Les ailes inférieures ont la partie antérieure d'un fauve vif, avec une petite lunule discoïdale noire ; la bordure est noire, très-large et occupe plus de la moitié de la surlace; elle est mar- quée, vers l'angle anal, de trois traits superposés d'un gris blan- châtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes, avec les épau- lettes bordées inférieurement d'un peu de fauve. L'abdomen est brun en dessus, avec les côtes un peu grisâtres et la base marquée d'un anneau fauve à son insertion au corse- let; outre cela, il existe, sur le premier et le deuxième segment, une tache dorsale fauve, el tout à fait à l'extrémité, trois taches semblables, dont une de chaque côté du dernier segment, et la troisième à la base de la brosse anale. Elle se trouve au Para. 2. P. Stulta. Boisd. Perigonia Stuita, Boisd. in Herrich-Schgeff. 106. Cette belle espèce est un peu plus grande que YEpistor Lu- gubris. Ses ailes supérieures, très-anguleuses, sont d'un brun olivâtre, avec des bandes transversales grisâtres, mal définies ; l'angle apical, qui est aigu et un peu falqué, est marqué d'une lunule brune. On pourrait également dire que ces mêmes ailes sont d'un gris un peu violâtre, avec des bandes ou ondes brunes mal définies. Les ailes inférieures sont jaunes dans leur moitié antérieure, avec une large bordure noire, sinuée en dedans ; outre cela, la partie jaune est marquée, au-dessous de la côte, d'une petite lu- nule noire; l'angle anal offre une petite tache jaune, précédée en dehors, d'un espace grisâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est un peu plus pâle avec la brosse anale brune. Le dessous des ailes est ferrugineux, avec des bandes noires transversales; celui des supérieures offre à l'extrémité, une bande sinuée d'un blanc-ferrugineux luisant. La poitrine et les palpes sont de couleur brune. Nous avons reçu cette joUe périgonie de Beske, qui de temps en temps rélevait de chenille à la Nouvelle-Fribourg. La figure de cette espèce est assez exacte dans l'ouvrage de M. Herrich-SchaifTer, mais elle est faite d'après un exemplaire Lépidoptères. Tome !. 21 322 MACROGLOSSIDES. très-petit. Ceux que nous possédons sont de beaucoup plus grands. L'honorable M. Walker, ne l'ayant jamais vue, l'a considérée à tort comme identique avec la P. Lusca, dont cependant elle est fort diiférente, car elle n'appartient pas au même groupe. 3. P. COFFE^. Boisd. Walker, Heterocera, p. 101, 2. Elle est à peu près de la taille de la Stulta. Ses ailes supérieu- res, anguleuses, sont panachées et fasciées de brun olivâtre, et de gris un peu incarnat. Les ailes inférieures ont le disque d'un jaune d'ocre coupé, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande noire; la bor- dure est également noire, assez large, sinuée en dedans, et mar- quée, vers l'angle anal qui forme une petite saillie anguleuse, d'un espace d'un gris incarnat, rayé transversalement de noirâtre. Le corselet est nuancé comme les premières ailes. L'abdomen est gris. La brosse anale est grisâtre et assez courte. Le dessous des ailes est ferrugineux, sablé de brun, avec une bordure irrégulière, d'un gris-violâtre luisant. Le ventre et la poi- trine sont également ferrugineux. Décrit sur un individu femelle unique, envoyé à Becker par Beske, qui avail élevé la chenille, à la Nouvelle-Fribourg, sur un arbuste du genre Coffea, dont, à la vérité, plusieurs espèces sont indigènes du Brésil. Coll. Bd. 4. P. NiCTITANS. Boisd. Elle a le port et la taille de la Lusca. Ses ailes supérieures, for- tement anguleuses, sont d'un brun un peu grisâtre, avec un grand espace triangulaire d'un brun ferrugineux, situé entre le sommet et le milieu; vers le bord terminal, il y a une bordure irrégulière d'un gris-brun-violâtre, séparée de l'espace ferrugineux par une raie noire, sinueuse. Les ailes inférieures sont d'un fauve testacé, avec deux ou trois petites lignes transversales, noirâtres, plus ou moins bien indi- quées, et une bordure d'un brun noirâtre, un peu sinuée inté- rieurement, surmontée, du côté de la gouttière abdominale, d'un empâtement de sa couleur. PERIGONIA. 323 Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est brun, marqué sur le dos de deux ou trois points noirâtres alignés, et latéralement sur chacun des deux derniers segments, d'une petite tache ferrugineuse. La brosse anale est brune. Le dessous des ailes est ferrugineux, fascié de brun. Le ventre est ferrugineux avec deux petites lignes noirâtres parallèles. Il se trouve au Brésil, dans la province de Minas. — Rare. — Coll. Bd. 5. P. Nephus. Boisd. Variété Perigorda Alophus, Boisd. M. Elle est aussi grande que la Stulta, mais ses ailes sont plus étroites et paraissent un peu plus allongées ; les supérieures sont anguleuses, d'un gris légèrement roussâtre, fasciées de brun, avec un stigmate noir, surmonté d'un point de sa couleur; le tiers pos- térieur est fortement rembruni et traversé par quelques petites lignes ondulées blanchâtres. Cette couleur est limitée en dedans, vers l'angle interne, par une ligne blanchâtre courbe plus ou moins bien indiquée; l'angle apical, qui est un peu tronqué, est marqué d'une lunule brune. Les ailes inférieures sont d'un jaune un peu fauve, avec une large bordure d'un brun noir, marquée, vers l'angle anal, d'une petite raie sinueuse, d'un gris cendré. Sur la partie jaune, au- dessous de la côte, il y a, comme chez les P. Stulta et Magna, une petite lunule noire. Le corselet est panaché comme les premières ailes. L'abdomen est brun avec la brosse anale courte. Le dessous des ailes est brun, panaché de ferrugineux, avec quelques taches ochracées au som.met des supérieures. Brésil. — La chenille, selon Beske, est presque semblable à celle de YEpistor Lugubris. — Coll. Bd. Nous avons reçu de Bahia des individus plus petits, dont les ailes supérieures sont moins panachées de brun et qui diffèrent du type, en ce que la bordure des ailes inférieures est interrom- pue, à l'angle anal, de manière à former une tache noire isolée. Nous en avions fait une espèce sous le nom à' Alophus; mais ayant eu l'occasion de pouvoir comparer plusieurs exemplaires des deux provenances, nous sommes convaincu aujourd'hui que notre ^4/0- phus n'est qu'une modification locale du Nephus. 324 MACROGLOSSIDES. 6. P. Continua. Lophura continua, Walker, Heterocera, p. 108. — Perigoniadislans, Boisd. M. Nous avions eu cette espèce de Becker; malheureusement elle a été détruite dans notre cabinet par le bombardement^ en même temps que d'autres Hétérocères, que nous ne remplacerons pro- bablement jamais. Elle est de la taille de coffeœ, ferrugineuse en dessus et rous- sâtre en dessous. Le corselet est marqué de deux raies d'un noir brun, liserées de blanchâtre en dedans. Les ailes supérieures sont traversées par des raies brunâtres, et marquées d'un double stigmate noir comme dans Nephus; outre cela, elles ont le long du bord terminal, une large bande noirâtre irrégulière, interrompue, et un espace triangulaire de la même couleur sur le bord interne. Les ailes inférieures sont jaunes avec une large bordure noi- râtre, divisée vers l'angle anal, par une bande ferrugineuse. Brésil. — British Muséum. Comme nous ne possédons plus cette Périgonie, dont Becker avait envoyé plusieurs exemplaires en Angleterre, nous repro- duisons ici la description qu'en a donné M. Walker. Ailes un peu sinuées non anguleuses. 7. P. Caliginosa. Pachygonia id. Felder, Novara, pi. 75, 10. — Perigonia Nimrod, Bd. M. T- Grandis, Lucas, M. — Perigonia subhamata? Walker, Heterocera, p. 102, 4. Cette espèce est très-grande et a presque le port d'un Smé- rinthe. Ses ailes supérieures, aiguës au sommet et un peu sinuées, sont d'un brun-terreux plus ou m.oins clair avec des bandes et des raies transversales irrégulières, d'un brun obscur; outre cela, le stigmate est d'un gris blanchâtre, et l'on remarque vers Tangle apical une petite tache lenticulaire bien indiquée, plus pâle que le fond. Les ailes inférieures sont brunes avec l'extrémité noirâtre, di- visée par deux raies parallèles d'un brun-grisâtre pâle. PERIGONIA. 325 Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes ; la brosse anale est brune, large et très-courte chez la femelle. Le dessous des ailes et du corps est d'un brun-roussâtre pâle. La femelle de cette Périgonie est d'un tiers plus grande que le mâle. Nous avons reçu cette espèce du Mexique et de Honduras. M. Felder en a fait un genre particulier sous le nom de Pachy- gonia. Nous croyons que la Perigonia subhamata de M. Walker n'est qu'une légère variété de la Caliginosa. 8. P.? Tenebrosa. Sienolo'phia tenebrosa, Feld. Novara, Exped. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 8% f. 3. Nous ne connaissons pas cette espèce, que nous décrivons sur la figure qu'en adonné M. Felder; aussi, ce n'est qu'avec doute que nous la plaçons dans notre genre Perigonia. Elle est un peu plus grande que le M. Tanialus. Ses ailes su- périeures sont brunes avec la base d'un gris violâtre; elles sont traversées, entre la base et le milieu, par deux raies noires, dont la seconde forme une large bande, suivie de deux raies noirâtres, ondulées, courbes; outre cela, il y a sur le bord terminal une bande marginale, noirâtre, elliptique. Les ailes inférieures sont entièrement noires avec un espace lunule d'un blanc grisâtre en dehors de l'angle anal. Le corselet est un peu olivâtre. L'abdomen est d'un noir olivâtre avec des anneaux blanchâtres mal définis, sauf celui qui avoisine la base qui est mieux indi- qué. La brosse anale paraît être très-peu développée, ce qui sem- ble éloigner un peu cette espèce des Perigonia. Nous ne connaissons pas sa patrie. 9. P. LuscA. Walker, Cat. B. Mus. part. VIII, p. 101. — Grote, Proced. of the Entom. Society of Philadelph. p. 47. — Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guateœala, p. 67. — Sphinx Lusca, Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 356, 6. Elle est un peu plus grande que le M. stellatarum. Ses ailes supérieures, un peu sinuées, sont d'un gris brunâtre, marquées 326 MACROGLOSSIDES, .au milieu d'une bande transversale, assez large, d'un brun oli- \S-iTe, ordinairement précédée, en dehors, d'un petit stigmate de sa couleur; l'extrémité de l'aile est plus ou moins brune avec une raie courbe d'un brun-noir, suivie en dehors d'une grande lunule grisâtre, divisée par une hgne plus obscure. Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane d'un jaune d'ocre, commençant à la côte et finissant brusquement avant le bord abdominal; l'angle anal oiTre une petite tache jaune précédée extérieurement d'un espace cendré. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un brun pâle avec une espèce de bande transversale grise sur le milieu du corps. La brosse anale est brune. Le dessous des ailes inférieures est roussâtre avec deux petites lignes noirâtres, obsolètes. La poitrine, les palpes et les pattes sont d'une couleur roussâtre. Elle se trouve communément à Cuba, à Haïti, et probable- ment dans d,' autres Antilles. Nous l'avons reçue aussi de Cayenne et du Guatemala. 10. P. Ilus. Boisd. Consid. sur les Lép. du Guatemala, p. 66. Elle a le port et la taille de la Perigonia Lusca, mais ses ailes supérieures sont notablement plus sinuées. Elles sont d'un brun un peu grisâtre, avec quatre à cinq petites bandes transverses brunes; la dernière de ces bandes limite, près de l'extrémité, une espèce de lunule de la couleur du fond. Les ailes inférieures sont d'un brun noir avec une bande mé- diane jaune, assez large, commençant sur le bord costal et se terminant brusquement bien avant le bord abdominal; l'angle anal est marqué d'une tache jaune bien nette, précédée en de- hors d'un espace grisâtre un peu obsolète. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes supérieures. Le dessous des ailes inférieures est d'un ferrugineux très- clair, avec trois petites lignes transversales, parallèles, noirâtres, dentées en scie; la gouttière abdominale est jaune. L'extrémité des ailes supérieures est variée de ferrugineux sur un fond brun. La poitrine et les palpes sont grisâtres. Elle se trouve au Mexique, au Guatemala et aux Antilles. — Coll. Bd. PERIGONIA. 327 On distinguera facilement cette espèce de la Lusca, par ses ailes supérieures beaucoup plus sinuées, marquées de quatre à cinq petites bandes transverses, par la tache anale d'un jaune d'ocre beaucoup plus indiquée, par l'absence de bandes grisâtres sur l'abdomen, par le dessous des ailes, etc. 11. P. Iloides. Boisd. Macroglossa Lefehvrii, Lucas, Lépid. et Hyménopt. de l'île de Cuba in R. de la Sagra. — Perigonia Lefebvrii, H.-Schœff. Corresp. Blatt. 147. — Grote, Proced. of Entomol. Societ. of Philadelph. p. 48. Elle a tout à fait le port de Lusca et à'Ilus, mais elle est un peu plus petite. Ses ailes supérieures sont d'un brun grisâtre avec trois bandes brunes, dont la basilaire peu indiquée, la médiane droite, suivie d'un petit stigmate noir et dont la postérieure est limitée, en dehors, par une espèce de lunule de la couleur du fond. Les ailes inférieures ^sont noires avec une bande médiane jaune, se terminant brusquement bien avant d'atteindre le bord abdominal. L'angle anal est assez largement grisâtre et n'offre aucune apparence de tache jaune. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes supé- rieures. La petite brosse anale est comme chez Lusca etilus. Le dessous des ailes est d'un brun un peu roussâtre avec deux petites lignes transverses plus obscures. Il se trouve dans l'île de Cuba, d'où il a été rapporté par le docteur Gundlach. Nous n'avons pas cru devoir conserver à cette espèce le nom de Lefebvrei, attendu que M. Guérin a décrit antérieurement sous le même nom. un Sphingide de la Bolivie. 12. P. PaSSERINA. Boisd. Elle a le port et la taille de la P. Lusca. Ses ailes supérieures sont d'un gris un peu violâtre avec trois bandes transversales brunes, dont celle du milieu est plus large et plus prononcée, tandis que la suivante est presque rudiraentaire ; l'extrémité de l'aile est rembrunie, coupée, avant le bord terminal, par une raie courbe qui limite une tache lunulaire de la couleur du fond. 328 MACROGLOSSIDES. Les ailes supérieures sont noires, avec une large bande d'un jaune orangé qui n'arrive pas tout à fait jusqu'au bord abdominal; l'angle anal est également d'un jaune orangé à l'extrémité de la gouttière abdominale, précédé en dehors d'un espace grisâtre. Le corselet et l'abdomen sont entièrement brunâtres; la brosse anale est d'un brun noir. Le dessous des ailes est d'un rouge ferrugineux, traversé par deux lignes noires un peu sinueuses. La poitrine et les palpes sont grisâtres. Nous possédons deux exemplaires de cette espèce que nous avons acquis de Becker. Malheureusement, il ne se rappelait plus d'où ils provenaient, de sorte que nous ignorons s'ils ont été pris sur le continent ou aux Antilles. 13. P. Undata. Boisd. Walker, Heterocera, p. 103, 6. — Macroglossa undata, Boisd. M. Nous avons ébauché chez M. Saunders la description de cette espèce sur un individu incomplet. Nous ne la mentionnons que comme mémoire. Elle est de la taille de la Lusca. Ses ailes supérieures sont d'un gris-cendré hiisant, avec une raie noire et une tache blan- che à la base ; outre cela, elles ont sur le disque une tache noire coupée par une raie transverse blanche, et vers l'extrémité deux bandes ferrugineuses assez larges, irrégulières, bordées de noir. Les ailes inférieures et l'abdomen ayant été détruits, nous ne pouvons rien en dire. La tête et la poitrine sont blanchâtres. Le corselet est brunâtre marqué de deux raies parallèles noires. M. Saunders Ta reç\ie de la Jamaïque. Les ailes supérieures de cette Périgonie sont tellement carac- térisées que, malgré notre description fort imparfaite, on pourra facilement reconnaître l'espèce. 14. P. Glaucescens. Walker, Heterocera, p. 103, S. Cette Périgonie n'existait pas au British Muséum, lorsque nous avons étudié la collection des Sphingides de cet établlssem.ent, qui depuis notre voyage s'est enrichi do plusieurs espèces que MICROLOPHIA. 1 329 nous n'avons pas vues, mais qui ont été décrites par M. Walker, Notre description est une simple traduction extraite de l'ouvrage de cet auteur. Elle est un peu moins grande que la Caliginosa. Ses ailes su- périeures sont d'un brun un peu glauque avec deux bandes transversales, dont la plus interne est d'un brun foncé, et l'ex- térieure ferrugineuse et bordée extérieurement de brun obscur. Les ailes inférieures sont d'un brun foncé avec une tache jaune vers l'angle anal et un peu de blanc le long de la côte près de la base. Le dessous des ailes est d'un roux testacé. La tête est marquée de deux stries blanches. Le corselet est brun à reflet verdâtre. L'abdomen est d'un ferrugineux un peu glauque avec le cinquième segment blanc, et les sixième et sep- tième marqués chacun d'un petit faisceau latéral de poils blan- châtres. Le pinceau anal est noirâtre. Décrit sur un individu unique envoyé de St-Domingue au British Muséum par M. Tweedie. — Walker. 15. P.? Testacea. Walker, Heterocera, p. 102, 3. Nous n'avons pas vu cette espèce que M. Walker met dans le genre Perigonia. Si elle est véritablement de Ceylan comme il l'indique, nous croyons difficilement qu'elle soit bien à sa place dans un genre essentiellement américain. Elle est plus petite que la Lusca. Elle est de couleur fauve ; les ailes supérieures sont ferrugineuses le long du bord extérieur, et ont au milieu, une bande oblique, testacée, mal arrêtée; le bord terminal est un peu ondulé, avec l'angle anal arqué ; les ailes inférieures sont ferrugineuses, traversées par une bande testacée, très-effacée ; le bord marginal est un peu échancré. Envergure 24 lignes anglaises. — Walker. — Ceylan. D'après cette description, il nous semble que ce petit Sphingide est fort rapproché des Lophura. Genre MICROLOPHIA. Feider. N'ayant jamais vu en nature ce rare Sphingide, nous ne saurions dire au juste, quels sont les caractères que M. Fel- 330 MACROGLOSSIDES. der assigne à son genre Microlophia. Autant que Ton peut en juger par une excellente figure, que nous avons à notre disposition, il appartient évidemment à nos Macroglossides. Par ses ailes supérieures anguleuses, il se rapprocherait beaucoup de nos Perigonia de la première section, si leur angle interne était arqué ; mais par ses antennes un peu plus courtes et par son abdomen tacheté de jaune latérale- ment et terminé par une petite brosse, il semble former un trait d'union entre les Périgonies et les Macroglosses pro- prement dits. M. Sculpta. Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 73, f. 9. 11 est de la taille d'un petit Smerinthus tiliœ. Ses ailes supé- rieures un peu arquées au sommet et anguleuses sont d'un vert olive jusqu'au-delà du milieu, et ensuite d'un gris violâtre jus- qu'à la frange. Sur la partie olive, il y a au lieu de stigmate, une petite tache blanche, réniforme, placée immédiatement au- dessus d'une raie droite, bien nette, du même blanc, descendant jusqu'au bord interne ; outre cela, cette même partie olivâtre est très-anguleuse à son extrémité et liserée de blanc. Les ailes inférieures sont d'un jaune-d'ocre vif, avec une grande tache noire marginale, formant comme une large bor- dure, finissant bien avant l'angle anal ; on voit sur cette même tache noire, du côté du bord abdominal, un ou deux petits crois- sants grisâtres. Le corselet est d'un vert olivâtre, bordé latéralement par une petite ligne blanche qui s'étend du bout des palpes à la base de l'abdomen; celui-ci est d'un gris violâtre avec une grande tache dorsale, d'un vert olive, bordée de jaune d'ocre de chaque côté; la brosse anale est brunâtre, peu étalée. Ce joli Sphingide a été rapporté de Siam et fait partie de la collection de M. Felder. Genre THYREUS. Swains. — Brachynota. Boisd. M. Chenille : Très-lisse, un peu atténuée antérieurement, dé- pourvue de corne sur le onzième anneau, comme celle de notre Œnotherœ. THYREUS. 331 Chrysalide : Comprimée antérieurement. Insecte parfait : Tête assez grosse, un peu relevée en ca- rène sur la ligne médiane. Antennes longues, dentées dans le mâle, terminées par une pointe recourbée dans les deux sexes. Yeux ronds, un peu cachés par des cils. Palpes contigus, obtus, très-velus, remontant très-peu sur le front. Trompe aussi longue que le corps. Corselet convexe, ro- buste. Abdomen très-court, un peu aplati en dessous, garni latéralement de petits faisceaux de poils et terminé par une brosse anale, étalée en queue d'oiseau. Ailes supérieures allongées, très-anguleuses. Ailes inférieures sinuées. Pattes assez grêles, terminées par une petite griffe. Ce genre, dont nous ne connaissons qu'une seule espèce, se rapproche par la chenille des Pterogon et par la forme du corps chez l'insecte parfait, des Macroglosses. T. Abbotii. Thyreus abbotii, Swains. Zool. illustr. part. III, pi. S6. — Harris, Descrip. Catal. p. 27, 2. Walker, Heterocera, p. 99, 1. Il est à peu près d'an tiers pins grand que notre Porcellus. Ses ailes supérieures, fortement anguleuses, sont d'un brun-violâtre pâle, avec des raies transverses courbes, ondulées, d'un noir- brun; outre cela, le stigmate est noir et petit, et le bord ter- minal est longé par une large bande brune sinuée en dedans. Les ailes inférieures ont la base et le bord externe jaune et l'extrémité noire, avec un ou deux traits plus clairs vers l'angle anal. Le corselet est varié comme les premières ailes. L'abdomen, qui est très-court, est d'un brun violâtre avec deux anneaux d'un gris blanchâtre sur le milieu. Le dessous des ailes est brun avec une raie transverse noirâ- tre en zigzag; le disque des supérieures est un peu varié de jaunâtre, et la base des inférieures offre, près du bord abdomi- nal, une tache d'un jaune soufre. La chenille, dont nous possédons plusieurs dessins, est verte dans sa jeunesse; lorsqu'elle est adulte, elle est d'un brun plus ou moins pâle, avec trois raies longitudinales, brunes, dont uue 332 MACROGLOSSIDES. dorsale. Elle n'a pas de corne; celle-ci est remplacée sur le on- zième segment, de chaque côté, par une tache oculaire noire, cer- clée de jaune. Les stigmates sont blanchâtres, bordés de noir, ap- puyés sur une petite raie oblique, brune. Cette chenille vit en Géorgie et en Virginie sur plusieurs es- pèces de vignes sauvages. Coll. Bd. — Toujours assez rare dans les collections. Genre MACROGLOSSA. Ochs.,etc. Chenilles : Pointillées, presque finement chagrinéesfavec la tête globuleuse et une corne sur le onzième anneau. Chrysalides : Allongées avec la partie antérieure un peu comprimée. Insecte parfait : Tête peu saillante. Antennes droites, roides, minces à leur base, se renflant ensuite insensible- ment et se terminant par un crochet peu prononcé. Yeux un peu ovales, de grandeur médiocre. Palpes se terminant en pointe obtuse, rapprochés à leur sommet et dépassant de beaucoup le chaperon. Trompe de la longueur du corps. Corselet robuste, ovoïde, peu bombé, très-velu, avec les épaulettes peu indiquées. Abdomen court, aplati en dessous, à peu près de largeur égale dans toute sa longueur, muni de petites brosses latérales et terminé dans les deux sexes par un faisceau de poils étalés en queue d'oiseau. Ailes courtes, bien entières, le plus souvent opaques ou quelque- fois vitrées. Les Macroglosses sont répandues dans toutes les parties du monde. Ils volent en plein Jour avec une grande vélo- cité à l'ardeur du soleil. Quelques espèces cependant sem- blent préférer un ciel un peu couvert et les allées des bois. On en connaît un certain nombre dont les ailes sont trans- parentes ; toutefois ces organes ne deviennent ainsi qu'après que ces Lépidoptères en ont fait usage. Au moment de l'éclosion, toutes les ailes sont opaques, mais au moindre frémissement les écailles du disque s'envolent comme de MACROGLOSSA. 333 la poussière, et il ne reste que la bordure dont les écailles sont au contraire très-adhérentes. Fabricius, qui ne connaissait pas cette particularité, a fait le genre Sesia avec les espèces dont les ailes sont vitrées. Les Anglais et les Américains continuent toujours d'ap- pliquer le nom de Sesia aux Macroglosses à ailes transpa- rentes. f 1. M. ? Caudata. Sph. caudata, Breim. zur Schmett. Faunades Nordi. China's, p. 13, p. 56. — Thyreus caudata, Ménétr. Catal. de la Coll. Ent. de l'Aca- démie, tab. 12, f. 4. Nous n'avons jamais vu cet insecte, qu'au premier coup- d'œil on prendrait volontiers pour une seconde espèce de Thy- reus; mais, par ses ailes entières, il se rapproche bien plus des Macroglosses que de tout autre genre. Ses ailes supérieures sont allongées, d'un brun-violàtre pâle, avec des bandes transverses, ondulées, noirâtres; l'extrémité offre en outre, vers le sommet, un espace longitudinal de la même couleur. Les ailes inférieures sont jaunes avec une bordure noire assez étroite, marquée vers l'angle anal d'un ou deux traits grisâ- tres. Le corselet participe de la couleur des premières ailes. L'abdomen est gros, aplati, de couleur brune avec de petits faisceaux latéraux de poils bruns; la brosse anale est jaune, di- visée en deux faisceaux. Le dessous des ailes inférieures est à peu près semblable au- dessus; celui des supérieures est d'un brun un peu vineux, prin- cipalement du côté de la base. Il habite les environs de Pékin. — Breimer. Décrit d'après la figure donnée par Ménctriés, sur un individu unique appartenant au musée de Saint-Pétersbourg. Nous croyons que ce Sphingide vole enplein jour sur les fleurs, comme les véritables Macroglosses. 334 MACROGLOSSIDES. fi 2. M. BOMBYLANS. Boisd. Il est de la taille du stellatarum. Ses ailes supérieures sont brunes avec deux bandes transversales, noires, assez larges, pres- que doubles. Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane, transversale, d'un jaune fauve. Le corselet et la moitié antérieure de l'abdomen sont d'un jaune verdâtre. L'autre moitié de l'abdomen est noire, ainsi que la brosse anale; outre cela, il y a sur les côtes, vers la base, trois taches d'un jaune fauve. En dessous, les palpes, la poitrine et la base des ailes sont blancs et les bords de l'abdomen sont entrecoupés par des petits faisceaux de poils blancs. Asie centrale. — Coll. Bd. — British Muséum. Cette espèce varie un peu pour la bande des ailes inférieures. Nous avons vu au British Muséum des individus chez qui elle était presque nulle. 3, M. AVICULA. Boisd. Il est de la taille du Trochilus. Ses ailes supérieures sont d'un brun très-obscur avec des bandes transverses noires, assez lar- ges, mais un peu fondues avec la teinte générale. Les ailes inférieures sont entièrement noires. Le corselet est d'un vert jaunâtre, et cette couleur s'étend jus- qu'au-delà du milieu de l'abdomen; ce dernier est marqué sur les premiers anneaux de trois taches d'un jaune -fauve; l'extré- mité du corps est noire avec l'articulation de l'avant-dernier an- neau bordée de jaune; la brosse anale est brune avec l'extré- mité un peu roussàtre. Le dessous est noir avec la base des quatre ailes, la poitrine et les palpes blancs. Ce Macroglosse se trouve dans plusieurs contrées de l'Inde centrale. — British Muséum et Coll. Bd. Nous en avons reçu aussi un petit individu dans un envoi de Java. MACROGLOSSA. 335 4. M. Trochilus. Hubner, Exot. Saml. — Walker, Heterocera, p. 90, 8. — M. Lysi- thous, Klug, M. S. Il est notablement plus petit que le stellatarum. Ses ailes su- périeures sont d'un gris roussàtre, avec la base, l'extrémité et une bande médiane ondulée, transverse, d'un brun olivâtre. Les ailes inférieures sont fauves avec la base rembrunie et l'extrémité assez largement d'un brun ferrugineux. Le corselet est d'un jaune olivâtre. L'abdomen est d'un gris jaunâtre sur le dos avec les côtés lar- gement fauves. La brosse anale est d'un brun noir. Le dessous des ailes est ferrugineux avec la base jaunâtre. Les palpes et la poitrine sont blancs. Le ventre est noir avec de petits faisceaux latéraux de poils blancs. Cette espèce est très-commune à Natal. Delegorgue l'a trouvée jusque dans le pays de Mazilicatzy. Elle paraît pendant une grande partie de l'année. Elle se trouve aussi au cap de Bonne- Espérance. La figure de ce Macroglosse est très-exacte dans l'ouvrage de Hubner. Les premiers individus que nous avons possédés nous ont été envoyés sous le nom de Lysithous, par le docteur Klug qui les avait reçus du Cap. 5. M. Regulus. Boisd. 11 est d'un tiers plus petit que le Trochilus dont il est assez voi- sin. Ses ailes supérieures sont d'un gris roussâtre, fasciées de brun comme chez le Trochilus. Les ailes inférieures sont entièrement d'un roux ferrugineux et n'ont rien de fauve. Le corselet est d'un jaune olivâtre. L'abdomen est d'un gris jaunâtre sur le dos avec les côtés fauves depuis la base jusqu'au-delà du milieu. Les derniers an- neaux sont noirs ainsi que la brosse anale. Le dessous des ailes est ferrugineux avec la base des inférieu- res d'un jaune pâle. Le ventre est noir avec quelques petits faisceaux latéraux de poils blanchâtres. La poitrine et les pal- pes sont blancs. 336 MACROGLOSSIDES. Décrit sur un individu unique pris par Pérotet sur la côte de Coromandel. Coll. Bd. 6. M. GyranS. Boisd. Walker. List. Lepid. Brit. Mus. Heter. pt. VIII, p. 92.— Moore,Catal. of Lep. of ind. Comp. p. 262, 601. Un peu plus petit que le stellatarum. Ses ailes supérieures sont d'un gris obscur, avec des bandes transversales, brunâtres. Les ailes inférieures sont entièrement d'un roux ferrugineux, avec l'extrémité un peu plus foncée. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est brun en dessus, avec les côtés largement ferru- gineux depuis la base jusqu'au-delà du milieu; l'avant-dernier anneau est noir et le dernier est traversé par une bande d'un blanc pur, interrompue sur le dos par une petite tache noire. La brosse anale est noire. En dessous, les palpes et la poitrine sont blancs et les ailes d'un brun un peu ferrugineux. Il se trouve aux Indes orientales, oià il ne paraît pas être très- rare. Coll. Bd. — Le British Muséum en possède une belle série. 7. M. MiLVUS. Boisd. Faun. deMadag. pi. 10, f. 3. — Walker, Heterocera, p. 90, 10. Il a le port et la taille du stellatarum. Ses ailes supérieures sont fasciées irrégulièrement de grisâtre et de brun-olivâtre foncé, avec un petit stigmate noirâtre. Les ailes iuférieures sont ferrugineuses, sans bordure ; leur base est d'une couleur un peu fauve qui se fond insensiblement avec la couleur ferrugineuse. Le corselet est d'un brun olivâtre. L'abdomen est d'un brun olivâtre sur le dos, avec les côtés fasciés de jaune-fauve assez vif; la brosse anale est noire et éta- lée. Le dessous des ailes est ferrugineux, avec des lignes transver- ses plus obscures; le ventre est aussi d'une couleur ferrugineuse et offre, chez les individus très-frais, sur les côtés, une rangée de trois ou quatre points blancs. MACROGLOSSA. 337 ^ 11 se trouve dans les îles Bourbon et Maurice; mais, selon Mar- chai, il est fort rare dans cette dernière île, tandis qu'il est com- mun dans la première. 11 butine sur les fleurs des Balsamines, pendant le jour par un temps couvert , et surtout après le cou- cher du soleil, dans les mois d'avril, de mai, d'août, de décem- bre et de février. Coll. Bd. 8. M. Stellatarum. Linné, — Fab. — Esp. — Hubn. — Ochs. — God. — etc., etc. Le Moro-SphinXy Geoff. Il a environ 5 centim. d'envergure. Ses ailes supérieures sont d'un brun-cendré luisant, traversées par trois raies noires ondu- lées, dont les deux antérieures plus marquées; le stigmate est noir ponctiforme. Les ailes inférieures sont d'un fauve ferrugineux, avec l'extré- mité plus obscure. Le corselet et l'abdomen sont d'un brun cendré. Ce dernier offre latéralement, vers le milieu, une tache jaunâtre, suivie d'une tache noire. La brosse anale est étalée, d'un brun noir. En dessous, les quatre ailes sont jaunâtres à la base et ferru- gineuses au milieu; la poitrine et les palpes sont blancs; les côtés du ventre sont noirâtres, entrecoupés par des petits faisceaux de poils blancs. La chenille est verte, pointillée de blanc, avec quatre lignes longitudinales, dont les deux supérieures blanchâtres et les deux inférieures jaunes ou d'un jaune blanchâtre; la corne est peu arquée de couleur verdâtre; les stigmates sont noirs. Lorsqu'elle est prête à se métamorphoser, elle devient souvent d'un gris bru- nâtre. On trouve cette chenille assez communément sur le Galium mollugo, mais plus souvent, cependant, sur le Galium verum. Ce macroglosse est très-commun en Europe, depuis le prin- temps jusqu'au milieu de Tautomne. 11 se trouve aussi sur toute la côte de Barbarie, en Egypte, aux îles Canaries et même en Chine. 9. M. Zena. Boisd. Il a tout à fait le port du stellatarum. Ses ailes supérieures sont d'un gris-cendré obscur, avec deux bandes transversales doubles. Lépidoptères. Tome I. 22 338 MAGROGLOSSIDES. brunes, dont une courbe, un peu sinuée non loin de la base, et dont l'autre, située un peu au-delà du milieu, est profondément sinuée ; outre cela, on voit, vers le sommet, une liture de la même couleur. Les ailes inférieures sont d'un roux ferrugineux avec l'extré- mité plus foncée. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est d'un brun noirâtre en dessus, avec les trois pre- miers anneaux d'un jaune fauve latéralement; la partie posté- rieure du dos est un peu plus obscure, avec les articulations pres- que noires. La brosse anale est noire. En desseins, les palpes et la poitrine sont blancs, avec les ailes d'un brun un peu ferrugineux, plus claires à la base des premiè- res et sur le bord abdominal des secondes. Cette espèce a été élevée de la chenille sur une espèce de Ga- lium, à Simlah, par le capitaine Sherwill. Coll. Bd. ftf 10. M. Pyrrhula. Boisd. Peut-être est-il le même que le Belis de Cramer, auquel il res- semble parfaitement par ses ailes inférieures. Il a le port et la taille du slellatarum. Ses ailes supérieures sont grisâtres, avec des bandes tvausverses d'un brun un peu oli- vâtre, dont les deux du milieu sont sinueuses, et renferment, au- dessous de la côte, dans leur intervalle, un espace rembruni; outre cela, on voit, près du sommet, trois traits bruns parallèles, séparés par les nervures. Les ailes inférieures sont d'un fauve un peu ferrugineux, avec une large bordure d'un brun noir, se rétrécissant insensiblement vers l'angle anal. Le corselet est grisâtre. L'abdomen est d'un gris brunâtre, marqué latéralement, de- puis la base jusqu'au milieu, d'une bande fauve, formée de ta- ches confluentes ; outre cela, le dos offre six petites taches noires. La brosse anale est d'un brun grisâtre, avec quelques poils blancs dans l'articulation du dernier segment. Le dessous des ailes est d'un brun roussàtre, avec des raies transverses, communes, plus obscures; celui des inférieures est MACROGLOSSA. 339 assez largement fauve vers la région anale. La poitrine et les palpes sont d'un blanc grisâtre. M. E. Deyrolle nous a communiqué cette espèce comme venant des Indes orientales sans désignation de localité. CoU. Bd. 11. M. CORYTHUS. Boisd. Walker, List. Lep. Brit. Mus. Het. pt. VIII, p. 92. — Moore, Catal. of Lepid. of ind. Comp. p. 262, 599. 11 est de la taille du stellatarum, avec les ailes supérieures moins arrondies au sommet, comme cela a lieu, du reste, dans presque toutes les espèces de l'Inde. Les ailes supérieures sont d'un gris-bruii un peu violâtre ; elles ont, près de la base, une bande courte d'un brun olivâtre, suivie d'une bande transversale de la même couleur, plus large et beau- coup plus marquée; au-delà du milieu, il y a plusieurs lignes sinueuses également d'un brun olivâtre, un peu empâtées près de la côte; outre cela, on voit au sommet, près de la frange, une petite tache cunéiforme noire, et au-dessous de celle-ci une tache noire en forme de carré très-allongé. Les ailes inférie\ires sont noires, avec une bande transversale d'un jaune fauve, de largeur moyenne. Le corselet est d'un brun un peu olivâtre. L'abdomen est brun en dessus, mélangé de quelques poils roux; sur les côtés, il est marqué de deux taches d'un jaune fauve ; la brosse anale est noire, et l'avant-dernier anneau, chez les individus bien frais, est un peu liseré de blanc. Le dessous des ailes est d'un ferrugineux clair, avec des raies transverses plus obscures ; la base des quatre ailes et le bord ab- dominal des inférieures sont jaunes. Le ventre est ferrugineux avec des petits points blancs latéraux, peu marqués. Il se trouve à Java, aux îles Philippines et au nord des Indes. Il n'est pas très-rare. La chenille, selon M. Lorquin, qui l'a trouvée plusieurs fois aux environs de Manille, et, selon Horsfield, qui l'a élevée à Java, est d'un vert plus ou moins foncé, pointillée de vert noirâtre; ses côtés sont plus pâles, et séparés de la couleur dorsale, qui est plus obscure, par une raie blanchâtre; outre cela, elle est mar- quée de Landes obliques blanchâtres. Ce macroglosse vole pendant une grande partie de la journée. 340 MACROGLOSSIDES. et surtout le soir, un peu avant le coucher du soleil, sans jamais s'arrêter. (Lorquin.) 12. M. SiNiCÂ. Boisd. Il est à peu près de la taille du stellatarum. Ses ailes supé- rieures sont d'un brun grisâtre avec trois bandes noirâtres, dont l'une entre la base et le milieu, est élargie vers le bord interne, dont la seconde placée un peu au-delà du milieu, est fortement sinuée, et dont la troisième située avant le bord terminal, est limitée près du sommet, par deux taches noires parallèles en forme de parallélogramme. Les ailes inférieures sont d'un jaune fauve avec une large bordure et une petite partie de la base de couleur noire. Le corselet est d'un brun noirâtre. L'abdomen est en dessus d'un brun noirâtre avec les articu- lations un peu roussâtres, la brosse anale est d'un brun -noir. Le dessous des ailes est d'un brun ferrugineux, avec la base et le bord abdominal des inférieures largement lavés de jaune d'ocre. Le ventre est noirâtre. La poitrine et les palpes sont d'un blanc grisâtre. Décrit sur un individu pris à Hong-Kong par Lorquin. — Coll. Bd. 13. M. Aquila. Boisd. Il est de la taille du slellatarum. Ses ailes supérieures sont d'un brun grisâtre, avec une bande brune à la base et des raies transversales, ondulées de la même couleur; elles ont, en outre, sur le bord terminal, près du sommet, deux taches noires, dont l'anlérieure plus petite, un peu cunéiforme, et la seconde plus grande en forme de parallélogramme. Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane, d'un jaune fauve, étranglée dans son milieu. Le corselet est d'un brun olivâtre. L'abdomen est d'un brun grisâtre en dessus, avec trois taches latérales d'un jaune fauve, séparées par des articulations noires qui se coutinuent un peu sur le dos. La brosse anale est d'un brun noirâtre. Le dessous est un peu ferrugineux avec une tache noire sur le bord interne des ailes supérieures; le bord abdominal des in- MACROGLOSSA. 341 férieures est lavé de jaune fauve. La poitrine est d'un gris blan- châtre avec les palpes blancs. Le ventre est d'un roux ferrugi- neux avec les trois premiers anneaux marqués d'une large tache blanche et les côtés d'une série de trois ou quatre points blancs. Il se trouve en Cochinchine et à Sylhet. Coll. Bd. — Rare. 14. M. Bengalensis. Boisd. Il a le port du Gilia, mais il est d'un tiers plus grand. Le fond de ses ailes supérieures est d'un brun olive, avec trois bandes d'un gris blanchâtre, dont une peu indiquée du côté de la base ; une seconde à peu près droite, vers le milieu, et une troisième, un peu sinuée, avant le bord terminal; cette dernière est pré- cédée en dedans, près de la côte, de deux traits noirs, réunis, dont l'antérieur beaucoup plus gros. Les ailes inférieures sont d'un jaune fauve, avec une large bordure d'un brun noirâtre et quelques traits basilaires de la même couleur. Le corselet est d'un brun olivâtre. L'abdomen est d'un brun roussâtre sur le dos, marqué de cha- que côté, à partir de la base, de trois ou quatre taches d'un jaune fauve. La brosse anale est brune, précédée, à sa base, d'un petit faisceau de poils très-noirs. Le dessous des ailes est de couleur cannelle, avec la base des supérieures et tout le bord abdominal des inférieures d'un jaune fauve; la poitrine et les palpes sont d'un blanc grisâtre; le dessous de l'abdomen est un peu ferrugineux avec une série latérale de trois points blancs. Décrit sur un individu très-frais, reçu de Pondichéry par le baron Feisthamel. Coll. Bd. 15. M. Gilia. Boisd. Walker, Heterocera, p. 93, 15. — Herrich-Schseff. Lep. exot. f. 107. 11 est un peu plus grand que le Trochilus, dont il a le port. • Ses ailes supérieures sont d'une teinte grisâtre, avec des bandes ' d'un brun olivâtre, dont une à la base, une seconde plus étroite, un peu avant le milieu, et une troisième, sinuée en dehors et très- 342 MACROQLOSSIDES. élargie vers la côte; outre cela, il y a sur la côte tout près du sommet une tache brune bien indiquée. Les ailes inférieures sont d'un brun noirâtre, avec une bande médiane d'un jaune fauve. Le corselet est olivâtre. L'abdomen est en dessus d'un gris-olivâtre obscur, marqué de chaque coté vers sa base, de trois taches un peu confluentes, d'un jaune fauve; la brosse anale est noire. Le dessous est brun avec la poitrine et les palpes d'un blanc grisâtre. Il se trouve à Java et aux îles Philippines. Selon Lorquin, il n'est pas très-rare, mais comme il vole sans jamais s'arrêter, il est fort difficile à prendre. Quand la pluie est abondante, on le rencontre quelquefois appliqué sur le tronc d'un arbre ou abrité sous les feuilles. La chenille, d'après Horsfield qui l'a élevée à Java, sur une Rubiacée, Morinda citrifolia^ ressemble pour la forme à celle de notre stellatarum. Ordinairement, elle est de couleur verte très- fortement pointillée de noir verdâtre, avec une bande latérale blanche qui va se perdre à l'origine de la corne. Les stigmates sont noirs précédés d'une tache brune. Coll. Bd. — British Muséum. — Nous en avons vu une assez belle série au Muséum de la compagnie des Indes, que feu le D'' Horsfield a mis à notre disposition avec une obligeance parfaite, ainsi que les nombreux dessins de chenilles qu'il avait exécutés pendant son séjour à Java. 16. M. Nycteris. Kollar, in Hugel's Kaschmir, IV, pt. II, pi. 19, fig. 5. — Volucris, Boisd. — Walker, List. Lepid. Mus. Het. pt. YIII, p. 94. Il est tout à fait de la taille du Trochilus, c'est-à-dire d'un tiers plus petit que notre stellatarum. Ses ailes supérieures sont d'im gris obscur, fasciées de noirâtre. Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane d'un jaune-d'ocre pâle. Le corselet participe de la coulçur des premières ailes. L'abdomen est brun en dessus avec deux taches latérales d'un jaune d'ocre, suivies de deux faisceaux de poils très-noirs. La brosse anale est noire ; avec la dernière articulation bordée par MACROOLOSSA. 343 un petit anneau blanc, interrompu, au milieu, par du noir pro- fond. Le dessous des ailes est d'un brun ferrugineux, avec le bord abdominal des inférieures d'un jaune-d'ocre pâle. Le ventre est d'un brun noir avec une série latérale de petits points blancs. La poitrine et les palpes sont gris. Sylhet, Kaschmir, Darjeeling, — Coll. Bd. 17. M. Belis. Linn. Syst. nat. II, p. 803, 27. — Cramer? 94, C. Nous ne connaissons ni le Be-lis de Linné, ni celui de Cramer. Ces deux auteurs ont-ils vu la même espèce? c'est ce que nous ignorons. Linné regarde son Belis comme une variété chinoise du stellalarum. Quant à celui de Cramer, il nous parait, d'après la figure qu'il en donne, n'appartenir à aucune des espèces que nous connaissons. M. Moore le rapporte au Passalus de Drury avec lequel il n'a pas la moindre ressemblance. Voici sa description, d'après la figure précitée. Les ailes supé- rieures sont brunes fasciées de cendré obscur. Les ailes inférieures sont noires avec ime bande médiane d'un jaune fauve. Le corselet et l'abdomen sont d'un jaune-verdàtre foncé; ce dernier offre sur les anneaux les plus rapprochés de la base, de chaque côté, trois taches jaunes; outre cela, les anneaux sui- vants sont marqués d'une série latérale de petits faisceaux de poils jaunes. La brosse anale est brune. Cramer le dit de la Chine. 18. M. SiTIENS. Boisd. M. Sitiene, Walk. List. Lepid. Brit. Mus. Het. VIII, 92. — Moore, CataL of Lepid. of ind. Comp. p. 262, 602. Il est probable que sur l'étiquette écrite de notre main au Bri- tish Muséum, les lettres n'étaient pas parfaitement bien formées, puisque MM. Walker et Moore ont lu SUiene, qui ne signifie rien, au lieu de Sitiens ! Il est de la taille du steUatarum. Ses ailes supérieures sont d'un brun-olivâtre pâle avec des bandes transverses et deux ta- ches apicales d'un brun obscur. 344 MACROQLOSSIDES. Les ailes inférieures sont noires, traversées par une bande mé- diane d'un jaune d'ocre. Le corselet est olivâtre. L'abdomen est plus pâle en dessus, marqué près de la base, sur les côtés, de deux et quelquefois presque de trois taches jaunes. La brosse anale est brune, préeédée d'une tache médiane noire. En dessous, le bord abdominal des ailes inférieures est jaune; le ventre est d'un ferrugineux sale, avec deux ou trois petits points latéraux blancs, plus ou moins indiqués; la poitrine et les palpes sont de couleur grisâtre. Cochinchine. — Coll. Bd. — Bengale, Assam, Sylhet. — Bri- tish Muséum. 19. M. Troglodytus. Boisd. II a le port du Corythus, mais il est d'un tiers plus petit. Ses ailes supérieures, dont le fond est un peu grisâtre, sont traver- sées par des bandes géminées d'un brun olivâtre, dont l'anté- rieure convexe en dehors, et la suivante sinuée en S; outre cela, il y a sur le bord terminal, près du sommet, quelques traits noirs, dont l'un, beaucoup plus prononcé, forme un carré très- allongé. Les ailes inférieures sont noires avec une bande transverse assez large, d'un jaune fauve. Le corselet est mélangé de gris olivâtre. L'abdomen est brun en dessus, mélangé de quelques poils roux; il offre en outre, de chaque côté, à partir de la base, trois taches fauves, dont l'antérieure peu marquée. La brosse anale est étalée, d'un brun noir. Le dessous des ailes est d'un roux ferrugineux, avec des lignes transversales bfunes, ondulées; celui des inférieures est jaune dans toute la partie voisine du bord abdominal. Le ventre est brun avec une série latérale de points blancs. La poitrine et les palpes sont d'un gris blanchâtre. Assam, Darjeehng. — Rare. — Coll. Bd. — British Muséum. 20. M. TiNNUNCULUS. Boisd. Il a le port et la taille du stellatarum. Le fond des ailes supé- MACROGLOSSA. 345 rieures est d'un grisâtre obscur, avec des lignes transversales, brunes, et une bande médiane, oblique de dedans en dehors, bien indiquée, de la même couleur; la ligne qui précède l'extré- mité est dentée régulièrement; le bord terminal est brun et précédé sur la côte, un peu avant le sommet, d'une tache triangulaire également brune. Les ailes inférieures sont noires, traversées par une bande assez large, d'un jaune fauve. Le corselet est d'un gris olivâtre. L'abdomen est d'un gris brunâtre sur le dos, avec les articula- tions bordées de noir et trois taches latérales jaunes. La brosse anale est d'un brun noirâtre. Le dessous des ailes est ferrugineux avec le bord abdominal des inférieures d'un jaune fauve. Le ventre est ferrugineux avec deux ou trois petits points blancs sur les côtés. La poitrine et les palpes sont d'un blanc légère- ment grisâtre. Décrit sur un individu pris par Lorquin aux environs de Saigon. Nous croyons nous rappeler en avoir vu un second exemplaire entre les mains de Becker. Ce Macroglosse est bien distinct des autres par la bande ou raie oblique qui traverse ses ailes supérieures. 21. M. Opis. Boisd. Il est d'un quart plus grand que le stellatarum. Ses ailes su- périeures sont d'un gris sombre, avec une bande extra-basilaire et des raies ondulées doubles, d'un brun-noir. Les ailes inférieures sont noires à la base, traversées au mi- lieu par une bande d'un fauve vif, terminées par une large bordure brune à reflet roui. Le corselet est d'un brun olivâtre. L'abdomen est brun avec les second et troisième anneaux marqués chacun, latéralement, d'une tache fauve; les deux an- neaux suivants offrent, sur chaque côté, une tache noire, dont la dernière, beaucoup plus transverse, tend à former une cein- ture interrompue sur le dos; la brosse anale est noire et étalée. Le dessous des ailes est d'un roux-ferrugineux clair avec des raies transversales plus obscures et le bord abdominal des infé- 346 MACROGLOSSIDES. rieures d'un jaune fauve. Le ventre est roussâtre, fascié de gris transversalement, avec deux petits faisceaux latéraux de poils blancs; le dessous de la brosse anale est ferrugineux. La poitrine et les palpes sont d'un blanc grisâtre. Cette espèce nous parait être assez commune dans l'Inde. On la reçoit fréquemment de Sylhet, de Darjeeling, etc., mais rare- ment en bon état. Coll. Bd. — Le British Muséum en possède une nombreuse série. 22. M. Phlegeton. Boisd. Il a de grands rapports avec Opis. Ses ailes supérieures sont brunes avec des raies transverses, sinuées, plus obscures. Les ailes inférieures sont brunes avec une bande médiane fauve. Le corselet est brun ainsi que l'abdomen; ce dernier est dé- pourvu de taches jaunes sur les côtés, mais il offre sur l'anté- pénultième anneau deux points noirs, et à la base de la brosse anale une petite tache de la même couleur; celle-ci est noire et étalée, marquée de chaque côté d'une petite tache blanche ponc- tiforme. Le dessous du corps est ferrugineux ainsi que les ailes, avec les palpes, la poitrine et des points latéraux sur le ventre, de couleur blanche ; outre cela, la base des quatre ailes et le bord abdomi- nal des inférieures est d'un jaune fauve. Nouvelle-Guinée. — Coll. Bd. 23. M. HiRUNEO. Boisd. Voy. de l'Astrolabe, p. 188, 1. Il est un peu plus grand que notre stellatarum. Ses ailes supé- rieures sont brunes, avec une bande médiane, blanche, transverse, droite, assez étroite, un peu coupée par les nervures, touchant le bord interne, mais n'atteignant pas tout à fait le bord costal; outre cela, il y a, avant le bord terminal, dans les exemplaires bien frais, une ligne transversale, courbe, obsolète, de couleur pâle. Les ailes inférieures sont noires, avec une bande transversale d'un jaune fauve, élargie et s'arrondissant vers l'angle anal. Le corselet est brun. MACROGLOSSA. 347 L'abdomen est brunâtre sur le dos, avec trois bandes latérales fauves sur les premiers anneaux; l'extrémité du corps est plus noire, avec les deux derniers anneaux bordés de poils fauves. La brosse anale esl brune, bordée de poils roux. Le dessous des ailes est ferrugineux, avec deux bandes trans- verses plus obscures, et le bord abdominal des inférieures d'un jaune fauve; la poitrine et les palpes sont d'un gris blanchâtre. Il se trouve à Otahiti. — Coll. Bd. — Mus. nat. Nous possédons un individu un peu plus petit qui nous a été rapporté de Tonga-Tabou par l'amiral d'Urville. 24. M. Alcedo. Boisd. Faun. de l'Océanie, p. 188, 2. Il est de la taille de notre slellatarum. Ses ailes supérieures sont d'un brun pâle, avec des raies transversales ondulées, plus obscures. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, avec une bande trans- verse d'un jaune fauve. Le corselet est brun. L'abdomen est brunâtre sur le dos, avec les premiers segments marqués de taches latérales fauves, et les suivants de petits fais- ceaux latéraux, mélangés de noir et de fauve. La brosse anale est noire. Le dessous du corps est ferrugineux ainsi que les ailes, avec la poitrine et les palpes de couleur grisâtre. Pris à Dorei, daus la Nouvelle-Guinée, par l'amiral d'Urville, pendant le voyage de la Coquille. Notre description n'est peut-être pas fort exacte, attendu que l'unique exemplaire que nous possédons laisse beaucoup à dési- rer sous le rapport de la fraîcheur. Coll. Bd. 23. M. MOTACTLLA. Boisd. Il a tout à fait le port et la taille à'Opis. Ses ailes supérieures sont d'un brun obscur, avec des bandes transverses plus foncées, très-peu distinctes et presque nulles. Les ailes inférieures sont fauves, avec une large bordure, la base et trois nervures noires. 348 MACROGLOSSIDES. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est brunâtre sur le dos, avec le bord des articula- tions fauve et des petits faisceaux de poils latéraux de la même couleur. La brosse anale est brune, mélangée de quelques poils fauves. Le dessous du corps est ferrugineux, avec la poitrine et les palpes d'un gris cendré. Le dessous des ailes est plus obscur, avec un peu de fauve à la base des supérieures, et un espace plus grand, de la même cou- leur fauve à la base des inférieures. Ce macroglosse a été pris aux environs de Dorei, dans la Nou- velle-Guinée, par feu l'amiral d'Urville. Coll. Bd. fftt 26. M. Faro. Moore, Catal. of Lepid. of ind. Comp. p. 263, 606. — Sphinx idem, Cr. 285, C. — M. Passalus, Walker, Heterocera, 92, 12, Ce Macroglosse est l'un des plus grands du genre. Ses ailes supérieures sont d'un brun olivâtre, traversées, un peu avant le milieu, par une bande d'un gris violàtre, divisée par une pe- tite raie brune ; outre cela, il y a, avant le bord terminal, deux autres raies brunes, un peu ondulées, dont la postérieures est beaucoup plus large et en forme d'ombre. Les ailes inférieures sont noires, avec une bande médiane, régulière, d'un jaune orange. Le corselet est olivâtre. L'abdomen est d'un brun olivâtre tirant un peu sur le rous- sâtre, avec les articulations bordées de noir, et trois taches laté- rales d'un jaune orange; la brosse anale est noire, mélangée de poils fauves, surtout à l'extrémité. Le dessous des ailes est d'un brun ferrugineux, avec le bord abdominal des inférieures jaune d'ocre. Le ventre est ferrugi- neux, avec la poitrine et les palpes d'un gris blanchâtre. Décrit sur un individu élevé de chenilles à Java, par Wester- mann. Selon Cramer, il se trouverait aussi à la côte de Coromandel. • Coll. Bd. — Rare. MA.CROGLOSSA. 349 27. M. Passalus. Drury, Ins. II, pi. 29, f. 2. — Moore, Catal. of Lep. of ind. Comp. p. 26â, 603. — Walker, Heterocera, p. 92, 12. Il est assez grand et à peu près de la taille du Faro. Ses ailes supérieures sont d'un gris-rougeâtre obscur, avec une large bande basilaire d'uu brun olive et quelques raies transversales obsolètes de la même couleur; outre cela,, la région terminale est plus ou moins rembrunie. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, avec une large bande d'un jaune fauve qui s'étend presque jusqu'à la base qu'elle en- vahit quelquefois entièremenl. Le corselet est olivâtre, tirant un peu sur le rouge, avec une raie longitudinale noirâtre, seulement sur sa partie antérieure. L'abdomen est d'un brun rougeâtre en dessus, avec trois ta- ches latérales d'un jaune fauve, la brosse anale est étalée, de cou- leur brune. Le dessous des ailes est ferrugineux, avec la base des supé- rieures et le bord abdominal des inférieures d'un jaune d'ocre. Le ventre est roussâtre. La poitrine est d'uu gris saie, avec les palpes blancs. Indes orientales. — Cofl, Bd. Nous ne pouvons adopter l'opinion de M. Moore, qui le consi- dère comme la même espèce que le Belis figuré par Cramer. 28. M. Sturnus. Boisd. Il a le port et la taille du Passalus de Drury, dont il se rap- proche beaucoup. Ses ailes supérieures sont d'un gris rougeâtre avec une largo bande basilaire, d'un brun foncé, et deux autres bandes transversales un peu en forme d'ombre, dont l'une vers le milieu et l'autre un peu avant l'extrémité. Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane, assez étroite, d'un jaune fauve. Le corselet est d'un brun un peu rougeâtre avec une raie lon- gitudinale noirâtre, seulement sur sa partie antérieure. L'abdomen est brunâtre en dessus, avec troisi taches latérales d'un jaune fauve. La brosse anale est noirâtre. Le dessous des ailes est d'un brun ferrugineux, avec le bord 350 MACROGLOSSIDES. abdominal des inférieures d'un jaune d'ocre. Le ventre est rous- sâtre, varié de blanc sur les premiers anneaux. La poitrine est grisâtre avec les palpes blancs. Décrit sur un individu unique pris en Cochinchine. — Coll. Bd. Comme on le voit par notre description , il est fort voisin du Passalus, dont il ne diffère guère que par ses ailes inférieures, et dont peut-être il n'est qu'une variété locale. 29. M. Sylvia. Boisd. Il est au moins aussi grand que le Faro figuré par Cramer. Ses ailes supérieures sont d'un gris obscur avec la base, une large bande médiane en forme d'ombre transverse et l'extrémité au- dessous du sommet, d'un brun obscur un peu olivâtre. Les ailes inférieures sont noires avec une bande transversale, assez large, d'un jaune fauve. Le corselet est d'un brun-olivâtre obscur. L'abdomen est olivâtre en dessus, mélangé de quelques poils roux, avec les côtés marqués de trois taches fauves; outre cela, l'anté-pénultième et l'avant-dernier segment sont d'un noir foncé, largement interrompus sur le dos. La brosse anale est brune mé- langée de quelques poils grisâtres. Le dessous des ailes est brun avec la base des supérieures et le bord abdominal des inférieures d'un jaune fauve. Le ventre est noir avec des grosses taches d'un gris jaunâtre sur le milieu des premiers anneaux. La poitrine est grise; les palpes sont blancs. Célèbes, Ternate. — Coll. Bd. Selon M. Lorquin, il n'est pas très-rare dans le voisinage du lac de Tondano, mais il vole avec tant de vitesse, qu'il disparaît tout à coup et que ce n'est pas sans peine qu'il a pu en saisir un individu. Il en a pris un second exemplaire un peu plus petit dans l'Ile de Ternate. 30. M. Cyniris. Boisd. Il a le port du Syluia, dont il se rapproche beaucoup. Ses ailes supérieures sont d'un brun noirâtre, avec trois bandes trausver- ses un peu giisàlres, dont une non loin de la base, une autre vers le milieu et la troisième avant le bord terminal. MAGROGLOSSA. 3S1 Les ailes inférieures sont noires, avec une bande médiane d'un jaune fauve, élargie vers le bord abdominal. Le corselet est d'un brun noirâtre. L'abdomen est, en dessus, de couleur noirâtre, mélangée de quelques poils roussâtres, avec trois taches latérales d'un jaune fauve, suivies jusqu'à rextrémité d'une série de petits faisceaux de poils d'un fauve un peu roux. La brosse anale est un peu noire à sa base et ensuite d'uu fauve roussâlre. Le dessous des ailes est noirâtre avec la base et le bord abdo- minal des inférieures d'un jaune d'ocre. Le ventre est noir avec des plaques jaunâtres sur les premiers anneaux. La poitrine est d'un blanc jaunâtre avec les palpes blancs. Halmeira. — Lorquin. — Coll. Bd. ftttt 31. M. MiTCHELLII. Boisd. Il est de la taille du Passalus. Ses ailes supérieures sont d'un brun olive depuis la base presque jusqu'au milieu; ensuite elles sont coupées par une bande transversale bien nette, droite, d'un blanc violâtre; entre cette bande et l'extrémité il y a une autre bande d'un brun olive, dont le côté externe se prolonge en un angle aigu jusqu'au sommet; le bord terminal est d'un gris vio- lâtre, divisé par une petite ligne courbe, très-peu marquée, et d'une couleur un peu plus claire. Les ailes inférieures sont noires, traversées au milieu par une bande assez étroite, d'un jaune fauve. Le corselet est d'un gris violâtre, avec une bande longitudinale et le bord inférieur des épaulettes d'un brun-olive. L'abdomen a les deux premiers anneaux d'un brun olivâtre; les deux suivants sont d'un gris violâtre, marqués chacun d'une tache latérale jaune et de deux taches dorsales noires; les autres anneaux sont bruns, interrompus sur le milieu du dos par du grisâtre; l'avant-dernier semble être tronqué carrément; il est suivi d'une brosse anale brune, étalée, précédée à sa base d'une tache noire; outre cela, les articulations sont un peu liserées de blanchâtre. Le dessous des ailes est ferrugineux avec le bord abdominal des inférieures d'un jaune d'ocre. Le ventre est également fer- 352 MACROGLOSSIDES. rugineux, bordé par des faisceaux de poils noirs étalés latérale- ment et terminés par du blanc. Les palpes sont blancs. Décrit sur un individu très-pur, que nous avons reçu comme venant de Java. Nous avons dédié ce remarquable Macroglosse à la mémoire de feu notre excellent ami W. Mitchell, mort à Paris, après avoir résilié ses fonctions de directeur du Zoological garden, de Lon- dres. 32. M. Errans. Boisd. Walker, Heterocera, p. 96, 20. 11 est à peu près de la taille du stellatarum. Ses ailes supé- rieures sont d'un brun grisâtre avec des bandes transversales et une tache apicale d'un brun olivâtre; elles sont marquées, en outre, dans leur milieu, d'une bande transverse, droite, d'un blanc un peu luisant. Les ailes inférieures sont jaunes avec la base et la bordure noires. Le corselet et la tète sont un peu olivâtres avec les épaulettes liserées de blanchâtre près de la base de l'aile. L'abdomen est un peu grisâtre sur le dos, marqué de six pe- tites taches noires carrées, disposées sur deux rangs; sur les côtés on remarque vers la base deux taches jaunes, et ensuite des taches noires, séparées par des incisions blanches. En dessous il est d'une couleur obscure avec le bord abdomi- nal des inférieures de couleur jaune d'ocre. Décrit au British Muséum sur un individu venant de la Nou- velle-Hollande. 33. M. Fringilla. Boisd. 11 a tout-à-fait le port de ï errans, dont il est très-rapproché. Ses ailes supérieures sont brunes, fasciées de noir, avec une bande médiane transverse, droite, de couleur blanche. Les ailes inférieures sont noires, traversées au milieu par une bande d'un jaune d'ocre. La tète et le corselet sont d'un brun olivâtre avec une ligne frontale plus obscure. L'abdomen est brun en dessus, marqué de chaque côté'de trois taches jaunes ; il y a sur le milieu du dos une incision transver- MACnOGLOSSA- 353 sale noire, se liant à deux points d'un brun obscur; la brosse anale est noire, précédée d'un point de la même couleur, situé sur le milieu de l'avant-dernier segment. En dessous, le bord abdominal des ailes inférieures est jaune; le ventre est ferrugineux, marqué de points blancs sur les côtés. Décrit sur un individu recueilli dans l'Inde, par feu Duvancel, voyageur du Gouvernement. M. N. 34. M. Rectifascia. Rhamphoschisma rectifascia, Feld. Novara, Exped. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 75, fig. 7. Il a le port et la taille du Faro et du Passalus. Ses ailes supé- rieures sont d'un brun olivâtre, traversées, dans leur milieu, par une bande droite, très-nette, d'un blanc violacé, un peu élargie dans sa partie inférieure. Les ailes inférieures sont noires, traversées par une bande mé- diane, d'un fauve vif, mais un peu plus pâle vers l'angle anal. La tête et le prothorax sont d'un brun grisâtre. Le corselet a les épaulettes de la couleur des premières ailes. L'abdomen est brun, fascicule sur les côtés de petites touffes de poils d'un brun noirâtre, entrecoupées, sur chacun des anneaux, par un point blanchâtre. Les articulations sont un peu plus claires que la teinte générale; la brosse anale est brune; outre cela, il y a sur le dos une double rangée de petites taches noires dispo- sées deux par deux sur chaque anneau. Nous ne connaissons pas cette belle espèce qui exceptionnelle- ment est dépourvue de taches latérales jaunes. Elle se trouve à Ceylan et fait partie de la collection de M. Fel- der(1). (1) Le docteur Cajetan Feldcr, à Vienne, en Autrictie, est possesseur d'une très-riche collection de Lépidoptères de tous les pays, pour la- quelle il a fait de très-grands sacrifices. Les travaux qu'il a publiés sur cet ordre d'insectes, sont nombreux et très-estimés. Les planches qui accompagnent le texte sont d'une exécution parfaite. Le plus re- marquable de ces ouvrages est sans contredit, la publication des es- pèces recueillies ou censées recueillies pendant l'expédition zoologique de la Novara. Il a été aidé dans ses travaux par son fils Rudolf que nous avons eu la douleur de voir enlever à la fleur de l'âge, à sa fa- mille, à la science et à ses nombreux amis. Lépidoptères. Tome I. 23 354 MAGROGLOSSIDES. 35. M. Sgottiarum. Rhamphoschisma Scottiarum, Feld. Novara, Exped. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abtli. 2, pi. 75, 8. Cette charmante espèce a le port et la taille du Bombylans. Ses ailes supérieures sont d'un cendré obscur, traversées, au milieu, par une bande blanche, droite, très-nette et très-régulière; on voit en outre, vers la base, deux petites lignes sinuées, blanches, et avant l'extrémité, dont le fond est plus pâle, une autre petite ligne dentelée, transversale, blanchâtre, un peu obsolète. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre,avec un peu de noir à la base, et une large bordure de la même couleur, s'atténuant pour arriver à l'angle anal. Le corselet est d'iiu gris obscur avec les épaulettes légèrement liserées de blanc en dedans. L'abdomen est gris, avec une double rangée dorsale de petites taches noires, disposées deux par deux, sur chacun des anneaux ; outre cela, il y a un point latéral jaune sur le second segment. La brosse anale est noire. Ce joli macroglosse habite l'Australie. Nous ne l'avons jamais vu. Notre description est faite sur la figure qu'en a donnée M. Felder. 36. M. Heliophila. Boisd. Il est à peu près de la taille du Corythus, mais ses ailes supé- rieures sont un peu plus pointues au sommet et très-légèrement sinuées. Le fond de leur couleur est le brun olivâtre, avec une bande médiane, droite, transversale, d'un blanc-grisâtre un peu violacé; la partie brune qui suit cette bande est fortement siauée en dehors, et précédée, vers le sommet, de deux traits longitu- dinaux noirs, dont l'inférieur beaucoup plus grand. Entre ces deux traits et la partie olivâtre, on voit, sur la côte, une éclair- cie arrondie d'un gris blanchâtre. Les ailes inférieures aont noires avec une bande transversale d'un jaune d'ocre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est d'un fauve roussâtre en dessus, marqué, sur le milieu du dos, de deux taches noires parallèles. La brosse anale est brune, précédée d'une tache noire allongée. MACROGLOSSA. 355 Le dessous des ailes est d'un roux cannelle, avec le bord abdo- minal des inférieures largement fauve. La poitrine et les palpes sont blancs. Le ventre est ferrugineux, avec une série latérale de deux ou trois petits points blancs ; on voit encore sur les côtés, vers la base, des taches jaunes qui se fondent en dessus avec la couleur du dos. Selon M. Lorquin, ce macroglosse vole au milieu du jour, à l'ar- deur du soleil, avec une rapidité telle que l'œil ne peut le suivre. Halraeira. — Coll. Bd. 37. M. DiVERGENS. Walker, Heterocera, p. 94, 17. — Moore, Catal. of ind. Company, p. 268, 604. — M. Prometheus, Boisd. M. Il est un peu plus grand que le stellatarum. Ses ailes supérieu- res, un peu pointues, sont fasciées d'olivâtre sur un fond grisâtre; elles ont en outre, vers le sommet, une tache d'un brun olivâtre. Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane d'uu jaune d'ocre. Le corselet est olivâtre avec une raie médiane plus obscure commençant sur le front; les épaulettes sont distinctes, légère- ment liserées de blanc en dessus. L'abdomen est d'un brun un peu violâtre, marqué, sur le mi- lieu du dos, de quatre taches noires disposées en carré ; la brosse anale est large, étalée, de couleur noire: outre cela, on voit sur les côtés, près de la base, deux taches jaunes et le commence- ment d'vme troisième. En dessous, la poitrine et les palpes sont blancs; les ailes sont d'un brun cannelle, avec le bord abdominal des inférieures jaune. Cette belle espèce, que nous décrivons sur un individu très- pur, a été élevée de chenille à Java par M. Westermann. Nous l'avions décrit dans nos notes sous le nom de Prometheus. CoU. Bd. Il n'existait pas encore au British Muséum à l'époque on nous faisions notre travail. ffffft 38. M. Westermannii. Boisd. Il est presque de la taille du Faro et du Passalus, mais il ne ressemble à aucune des espèces connues. Ses ailes supérieures 3B6 MACROGLOSSIDES. sont d'un gris violàtre, avec la base d'un vert légèrement jaunâ- tre ; elles sont marquées, un peu au-delà de la base, d'une bande transverse assez large, d'un brun olivâtre, et un peu avant l'ex- trémité, d'une raie de la même couleur, fortement ombrée de brun intérieurement, en remontant vers la côte. Entre ces deux bandes, on voit une double ligne noirâtre ondulée. Les ailes inférieures sont d'une couleur d'olive, avec une bor- dure brune et le bord de l'angle anal d'un jaune-ochracé grisâtre. Le corselet est d'un vert olive. L'abdomen est noir en dessus, avec les deux premiers anneaux d'un jaune ochracé, interrompus sur le dos; les anneaux suivants sont marqués de jaune fauve; la brosse anale est peu étalée, de couleur jaunâtre. Le dessous des ailes est ferrugineux , avec le bord abdominal des inférieures d'un jaune d'ocre. Le ventre est lavé de jaunâtre. La poitrine est d'un jaune pâle avec les palpes blancs. Il a été élevé de chenille à la côte de Guinée, dans la colonie danoise, par les frères moraves, et envoyé à M. Westermaun, à Copenhague. Coll. Bd. tftftff 39. M. MiGACEA. Walker, Heterocera, p. 96, 21. — M. Ethus, Boisd. M. 11 est de la taille du slellatarum. Ses ailes supérieures sont brunes fasciées de noirâtre, à reflet un peu verdâtre ou bleuâtre. Les ailes inférieures sont d'un noir foncé, avec le bord costal et l'angle anal de couleur blanche ou un peu testacée. Le corselet est brun. L'abdomen est brunâtre, avec les articulations plus obscures et deux ou trois petites taches latérales blanches ; les trois derniers anneaux sont roussâtres latéralement, et le dernier se termine par une brosse noire étalée. - Le dessous est noirâtre avec l'angle anal des ailes inférieures blanc. Le ventre est nuancé de ferrugineux sur le milieu des premiers anneaux, et bordé sur les côtés, de petits faisceaux de poils blancs. La partie antérieure de la poitrine et les palpes sont d'un blanc un peu grisâtre. Nouvelle-Hollande. — Coll. Bd. — Il est assez répandu dans les collections. MACROGLOSSA. 3^7 ttftifft 40. M. ^DON. Boisd. Il est à peu près de la taille du Ceculus. Ses ailes supérieures sont d'un brun-noir olivâtre, traversées par trois raies blanches, dont une, entre la base et le milieu très-droite, une seconde, égale- ment droite, un peu au-delà du milieu, et la troisième flexueuse, un peu maculaire, entre celle-ci et l'extrémité. Les ailes inférieures sont entièrement noires. Le corselet est d'un noir olivâtre, avec une raie longitudinale blanche sur chaque épaulctte. L'abdomen est d'un gris jaunâtre, avec deux anneaux du mi- lieu coupés transversalement par une bande noire, interrompue, maculaire. La brosse anale est d'un brun noir. Les antennes sont roussâtres, avec la massue blanche. Le dessous des ailes supérieures est plus pâle que la face op- posée; celui des inférieures est un peu jaunâtre, avec une petite tache blanchâtre vers leur angle externe. Le ventre est bru- nâtre, avec une série latérale de petits points blancs. La poitrine et les palpes sont blancs. Décrit sur un individu unique, reçu de l'île de Cuba par M. Em. Deyrolle. Coll. Bd. 41. M. CoMMASi^. Boisd. . Walker, Heterocera, p. 90, 9. Il est à peu près de la taille du Trochilus. Ses ailes supérieures sont fascié«s de brun un peu olivâtre, et offrent, vers le sommet, deux taches noires assez mal indiquées. Les ailes inférieures sont entièrement noires. Le corselet est d'un brun noir. L'abdomen est d'un noir obscur sur le. dos, avec deux anneaux d'un blanc de neige, tirant légèrement sur le bleu; le premier de ces deux anneaux est un peu interrompu, et le second est suivi d'une tache de sa couleur. Le dessous du corps est brun, avec la poitrine, les palpes, les pattes et deux petits faisceaux latéraux, blancs; la base des ailes est d'un blanc légèrement bleuâtre. 358 MACROGLOSSIDES. Ce rare et joli Macroglosse se Irouve à Commasia, près de Sierra-Leone. Nous l'avons décrit au British Muséum sur un individu uni- que. 42. M. Tantalus. Cramer, 68, E, F. — Walker, Heterocera, p. 88, 4. — Zonata, Drury, Ins. I, 26, S. — Ixton? Fab. Mantiss.2,98, 2. — Tantalus? Linn. Mus. Lud. ulr. 21. Linné, dans son Systema naturœ et dans son Muséum Lud. ulricœ, p. 361, décrit sous le nom de Tantalus, un Macroglosse qui n'est probablement qu'une variété de celui dont il est ques- tion ici. Selon ce célèbre savant, ses ailes sont brunes sans au- cunes taches, son corps est également noirâtre, avec une cein- ture d'un blanc pur sur le troisième segment abdominal. Le Tantalus figuré par Cramer est de la taille du stellalarum. Ses ailes supérieures sont d'un brun-olivâtre obscur avec une bande transverse, obsolète, plus pâle; outre cela, elles sont mar- quées un peu avant l'extrémité d'une série transversale de trois petites taches blanches. Les ailes inférieures sont noires avec le bord antérieur un peu plus clair. Le corselet est d'un noh' olivâtre. L'abdomen est noir antérieurement, marqué ensuite d'une bande transversale d'un blanc de neige ; les anneaux suivants sont un peu grisâtres ou ferrugineux, plus ou moins tachetés de brun ou de roussâtre. La brosse anale est noire. Les ailes sont noirâtres en dessous avec le bord abdominal des inférieures blanc. Le ventre est d'un brun un peu ferrugineux, avec une série latérale de petits points blanchâtres. La poitrine est d'un blanc grisâtre avec les palpes blancs. Il se trouve communément aux Antilles et sur plusieurs points du continent américain. Nous avons vu des variétés de la Guadeloupe chez lesquelles les ailes supérieures sont d'une teinte un peu ferrugineuse. 43. M. Titan. Cram. 142, F. Il est près de moitié plus grand que le Tantalus, dont il est très-voisin. Il s'en distingue au premier coup-d'œil par ses ailes MACROGLOSSA. 359 supérieures traversées par deux bandes blanches étroites, un peu maculaires, formées par de petites lunules et divisées par une petite ligne obsolète de la couleur du fond. Son corselet est plus \.k\e, plus olivâtre. L'abdomen est également traversé par une bande d'un blanc de neige, mais sa partie postérieure est plus noire. La brosse anale est noire et très-étalée avec le der- nier anneau d'un gris olivâtre. Le dessous des ailes est un peu plus pâle que la face opposée, avec le bord abdominal des Inférieures blanc; le ventre est brun avec quelques points latéraux blancs. La poitrine et les palpes sont d'un blanc grisâtre. 11 se trouve assez communément au Brésil et à la Guyane. 44. M. Fadus. Cramer, 61, C. — Fab. Ent. S. III, 1, p. 379, 4. Nous ne connaissons pas ce Macroglosse. Nous supposons même que Fabricius ne l'a jamais vu non plus. La phrase diagnosti- que qu'il donne est évidemment faite sur la figure de Cramer. 11 ressemble complètement au Titan, dont il ne diffère que par Tabsence d'anneau blanc sur le dos. Nota. Nous pensons que les Macroglossa Tantalus, Titan et Fadus ne sont que des variétés d'une même espèce. Nous avons eu sous les yeux un grand nombre d'individus de différentes lo- calités. Nous avons vu des Tantalus qui n'avaient plus qu'iui ou deux points blancs. Nous avons également vu des Titan qui étaient dépourvus de la raie blanche médiane. Quant au Fadus, c'est un Titan sans anneau blanc. Cette dernière variété, si ce n'est pas un individu tourné au gras, se trouve à Surinam. ttfffttfi- 45. M. Ceculus. Sph. idem, Cramer, 146, G. — M. Ceculus, AValker, Heterocera, p. 88, 5. — M. annutosum, Swains. Illustrât. III, pi. 132, f. 2. Il a le port du stellatarum, mais il est un peu plus petit que les individus ordinaires. Ses ailes supérieures sont d'un brun- violâtre clair, avec des bandes transversales un peu ondulées d'un brun noir. 360 MACROGLOSSIDES. Les ailes inférieures sont noires, traversées par une bande mé- diane étroite, d'un jaune d'ocre, qui s'élargit un peu pour ar- river au bord abdominal. Le corselet est brunâtre. L'abdomen est également brunâtre sur le dos; il offre latéra- lement vers la base deux taches fauves, dont la première moins indiquée et quelquefois nulle; l'avant-dernier anneau est quel- quefois marqué d'un peu de blanc jaunâtre sur les côtés. La brosse anale est noire. Le dessous des ailes est noir avec la base, la poitrine et les palpes d'un blanc tirant un peu sur le vert. Le ventre est noir avec quelques petits points latéraux, blancs. 11 se trouve à Cayenne, au Brésil et en Colombie. Coll. Bd. 46. M. Sagra. Poey, Centurie de l'île de Cuba. — Walker, Heterocera, p. 89, 6. — Eiipyrrhoglossum sagra, Grote, Proced. of Ent. Soc. of Philad. Il est un peu plus grand que le stellatarum. Il se distingue de tous les autres par ses ailes légèrement sinuées. Les supé- rieures sont d'un brun-grisâtre luisant avec des bandes et des raies transversales irrégulières, brunes; outre cela elles offrent, non loin de la base, une petite ligne transversale blanchâtre, un stigmate noir sous la côte, et au milieu de la bande postérieure brune une petite lunule blanche. Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane li- néaire, très-étroite, d'un jaune d'ocre, ainsi que la frange. Le corselet est d'un gris un peu violâtre avec une raie mé- diane plus obscure et les épauleltes brunes. L'abdomen est antérieurement d'un brun grisâtre, rayé lon- gitudinalement de noirâtre, mar(juo latéralement dans son mi- lieu d'une tache jaune, suivie de trois ou quatre petites taches delà même couleur, plus ou moins accusées; outre cela, les ar- ticulations du quatrième et du cinquième segment sont ferrugi- neuses, et celle du sixième est marquée de deux points jaunes. La brosse anale est brune. Le dessous des ailes est brun avec la base des inférieures lar- gement d'un blanc jaunâtre; l'extrémité des supérieures est pa- nachée de jaune testacé. La poitrine et les palpes sont d'un blanc MACROGLOSSA. 361 jaunâtre. Le ventre est ferrugineux avec de petits points lalé- raux blancs. II se trouve dans l'île de Cuba. Nous en avons reçu aussi deux exemplaires de Rio-Grande. Coll. Bd. M. Poey, qui a dédié cette espèce au savant Ramon de la Sagra, en a donné, en 1833, une excellente figure dans ses Centuries de l'ile de Cuba. 47. M. CoRvus. Boisd. Consid. sur les Lépid. du Guatemala, p. 66. Il est un peu plus grand que le Titan, avec les ailes supérieures plus aiguës au sommet et très légèrement sinuées; ces der- nières sont d'un brun-luisant un peu violacé avec trois bandes transversales d'un brun plus obscur. • Les ailes inférieures sont noires avec une bande médiane jaune, de médiocre largeur , qui se prolonge largement le long de la cùte et qui se dilate un peu pour gagner l'angle anal, près duquel elle est coupée par une veine noire. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures avec les épaulettes et une raie médiane brune. L'abdomen est court, noir sur le dos, marqué antérieurement de taches latérales jaunes. La brosse anale est noire. Le dessous des ailes est brun avec l'origine des supérieures et toute la partie interne des inférieures d'un jaune d'ocre. La poi- trine, les palpes et une grande partie du ventre sont de cette dernière couleur. Nous en avons reçu un très-bel exemplaire pris par Goudotsur les bords de la Magdalena, en Colombie. M. de l'Orza en a éga- lement reçu un individu dans un envoi de Nicaragua. ftftfttttt 48. M. Triopus. Westwood, Orient. Cabin. pi. 6, fîg. 4. — Walker, Heterocera, p. 95, 18. Il est un peu plus grand que le Titan avec les ailes plus larges. Les supérieures sont d'un brun-jaunâtre assez clair, avec des bandes transversales d'un brun noirâtre, ainsi que la bordure; 362 MACROGLOSSIDES. elles offrent, en outre, sur le milieu, une tache un peu quadran- gulaire, d'un blauc légèrement nacré. Les ailes inférieures sont brunes avec une tache d'un blanc nacré sur leur bord externe, et une ou deux raies obsolètes, d'un brun pâle, vers le bord terminal ; outre cela, le bord abdo- minal est liseré de rouge-carmin. Le corselet est d'un brun pâle. L'abdomen plus obscur avec les articulations noirâtres, est marqué, sur le milieu, d'un large anneau d'un beau rouge car- min, interrompu sur le dos; la brosse anale est noirâtre. En dessous les ailes inférieures sont d'un rouge un peu rose, traversées par deux raies noires. La figure que M. Westwood a donnée de ce Macroglosse dans son Oriental Cabinet est fort exacte, sauf que la couleur est moins brillante que chez deux individus que nous avons décrits sur nature au British Muséum. Ils sont tellement purs et intacts qu'on pourrait croire qu'ils ont été élevés de la chenille. Cette rare espèce habite Assam. — British Muséum. fftittttttt 49. M. Phaeton. Euproserpinus Phaefon, Grot. et R. Cat. of american Sph. Proceed. of Ent. S. of Phil. p. 30. M. Eraio, Boisd. Lépid. de la CaUforn. part. II, p. 65, 67. Cette charmante petite espèce ne ressemble à aucune autre. Elle est un peu plus petite que notre Bonibyliformis. Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré, avec une large bordure noi- râtre, précédée d'une petite ligne obsolète de la même couleur ; on voit en outre à leur base quelques petits traits et sous la cote un stigmate oblique noir. Les ailes inférieures sont blanches avec une bordure noire as- sez large; la frange est également blanche. Le corselet est d'un noir grisâtre ainsi que l'abdomen. La brosse anale est noirâtre. Le dessous ressemble au dessus, sauf que les ailes supérieures, au lieu d'être grises, sont presque blanches avec la bordure noi- râtre. La poitrine est d'un blanc grisâtre avec les palpes blancs. La découverte de ce rare et curieux macroglosse appartient à MÂCROGLOSSA. 363 Lorquin, qui en a pris deux individus dans la Sonora, aux environs de Los Angelos. Nous avons prêté cette rareté à MAL Grote et Robinson, ainsi que plusieurs autres Lépidoptères hétérocères pour qu'ils puis- sent, selon leur désir, les faire figurer dans un ouvrage qu'ils ont entrepris sur les Lépidoptères Hétérocères des Etats-Unis d'Amé- rique. Nous ne savons pas par quel hasard ces messieurs ont changé notre nom d'Erato pour lui substituer celui de Phaeton. iftftttttfif 50. M. Croatica. Ochs. Schraett. von Europ. III, p. 191, 3. — Boisd. Ind. meth. p. 32. — Icônes, Sphing. pL 48, f. 3, p. 13. — Duponch. SuppL pi. lïl, f. 3. — Sphinx idem, Esp. Schm. tab. 43, Cent. 20, fig. 2. — Sphinx Sesia, Hubn. Sphing. fig. 89. 11 est à peine plus grand que le Bombyliformis. Chez les indi- vidus bien frais, élevés de chenilles, les ailes supérieures sont d'un beau vert olive, avec une large bordure brune, divisée par des nervures un peu plus claires. Dans les individus qui ont volé, le vert olive est moins brillant. Les ailes inférieures sont entièrement d'un roux ferrugineux. Le dessous des quatre aiîes est roux avec la base un peu plus pâle. La tête, le corselet et les premiers anneaux de l'abdomen sont du même vert que les ailes supérieures; les deux anneaux du milieu sont d'un brun marron; les deux suivants sont jaunes et l'antérieur est coupé par une tache d'un brun marron ; la brosse anale est aussi d'un brun marron avec l'extrémité noirâtre. En dessous, la tête, la poitrine et les premiers anneaux de l'ab- domen sont blancs ; le reste du corps est d'un brun marron. Ce macroglosse, toujours assez rare dans les collections, habite la Dalmatie, l'Illyrie, la Croatie et la Morée. Parreyss et Dahl ont découvert et élevé la chenille sur YAspe- rula Calabrica. Kindermann l'a trouvée sur une espèce de sca- bieuse et Ta envoyée à M. Freyer, qui en a donné la figure sur une Centaurea! T. II, pi. 188. Elle est d'un beau vert, finement pointillée de vert obscur, avec une raie latérale blanche; la tète est d'un brun verdâtre; la corne et les pattes antérieures sont 364 MACROGLOSSIDES. rougeâtres. Les stigmates sont orangés, placés entre deux points blancs. Aux environs de Salzbourg, elle donne deux générations par an. Coll. Bd. ■H-ftfttftftfff 51. M. Flavofasciata. Bamston. Walker, Heterocera, p. 87,3. — Clemens,Synop. N. ara. Sphing. 13i. Lepisesia flavofasciata, Grote, Proc. of the Ent. Soc. of Philad. V, p. 39. Cette jolie petite espèce est à peu près de la taille du Diffinis. Ses ailes supérieures sont d'un brun noirâtre, avec l'extrémité plus pâle ; elles sont en outre traversées obliquement par une bande un peu transparente. Les ailes inférieures sont noires, avec une bande jaune, trans- versale, rétrécie vers le bord abdominal. L,e corselet est d'un jaune verdâtre. L'abdomen est de cette dernière couleur avec le dos noirâtre; la brosse anale est jaune et offre dans son milieu un faisceau de poils noirs. Le dessous du corps est noir avec les palpes jaunes. Ce rare macroglosse habite le voisinage de la baie d'Hudson. Nous l'avons décrit sur deux individus appartenant au British Muséum : les seuls probablement qui existent dans les collections européennes. tffttttttttttt 52. M. SiEBOLDI. Boisd. in L'Orza, les Lepid. japonais à l'exp. de 1867, p. 35, 76. Il a tout à fait le port de notre fuciformis, dont il se rappro- che beaucoup. Ses ailes supérieures sont transparentes avec une bordure noirâtre régulière, assez large, et un petit trait de la même couleur sur la cellule discoïdale; la base est aussi d'une teinte noirâtre. Les ailes inférieures sont également transparentes avec une très-petite bordure brune; leur bord abdominal est d'un jaune ochracé. Le corselet est d'un vert olive. L'abdomen est noir avec quelques poils jaunes clair-semés sur MACROGLOSSA. 36S les côtés; les deux derniers anneaux sont d'un jaune pâle, inter- rompus sur le dos et sous le ventre, qui est entièrement noir. Cette espèce, prise au Japon par Siebold, nous a été envoyée de Leyde par Dehaan. Coll. Bd. 53. M. FUCIFORMIS. Linné, S. nat. 2, 803, 28. — Fauna suecica, p. 289, 1092. — Ochs. Schmett. von Europ. III, p. 183, 1. — Boisd. Ind. meth. — Duponch. Catal. — Bombyliformis, Fab. — Hubner, — Borkh. — Esp. — God. — etc. La plupart des entomologistes ont rapporté l'espèce n° S5 au véritable fuciformis de Linné. C'est le D"" Illiger qui a tiré cette question au clair. Nous avouons en toute humilité que sans l'au- torité de cet auteur et sans celle de Laspeyres, nous eussions agi de même, d'autant plus que, dans sa phrase diagnostique, Linné dit, en parlant des ailes supérieures : « Margine nigro atro-purpu- rascente, » ce qui s'applique mieux au Bombyliformis de Hubner qu'à notre fuciformis, dont l'extrémité des ailes en question est plutôt noire que tirant sur le pourpre. Peut-être Linné, de même que les auteurs du Catalogue systématique devienne, a-t-il con- fondu ensemble les deux espèces. Ses quatre ailes sont transparentes avec les nervures, une bande terminale, la base et un petit trait oblique sous la côte des supé- rieures d'un brun noir. Le corselet est plutôt jaunâtre qu'olive, surtout sur les épau- Jettes et à sa partie postérieure. L'abdomen est d'un jaune un peu verdàtre à sa base, noir sur les anneaux suivants, ensuite d'un jaune orange, avec les côtés garnis de petits faisceaux de poils d'un jaune pâle; la brosse anale est d'un jaune pâle dans son milieu et noire sur les côtés. En dessous, la base des quatre ailes est d'un jaune un peu orangé. La chenille, que nous avons figurée dans notre Iconographie, Sphingides, pi. 10, fig. 3 — 4, est d'un vert foncé plus ou moins pointillé de vert obscur; elle a de chaque côté une raie blanche commençant sur le premier anneau et expirant à la base de la corne. Dans la plupart des individus, cette raie est bordée en dessus, à partir du second anneau, par une rangée de traits d'un rouge ferrugineux ou d'un violet pourpre. Plus bas, sur les côtés. 366 MACROGLOSSIDES. on voit huit traits obliques, ferrugineux, portant chacun un stig- mate blanc. La corne est ferrugineuse sur les côtés. Lorsque cette chenille est jeune, elle a simplement une raie blanche, et ressem- ble beaucoup à celle du stellalarum. Elle vit généralement dans les allées herbeuses des bois, sur la Scabiosa succisa, à la fin de juin et en septembre. Lorsque l'on veut se donner la peine de la chercher, on la trouve assez communément, plus facilement même que celle du Bombyliformis. L'insecte parfait paraît, pour la première époque, dans la pre- mière quinzaine de mai, et, pour la seconde fois, à la fin de juil- let. Lorsqu'il vient d'éclore, il est entièrement noirâtre, mais dès qu'il a agité ses ailes, les écailles s'envolent comme de la pous- sière et il devient transparent. Il est probable que les espèces du même groupe sont dans le même cas. Il se trouve dans toute l'Europe, dans les mêmes lieux que le fuciformis, dont il a toutes les habitudes. 54. M. DiFFiNis. Boisd. Sp. pi. 15, II, B, fig. 2. — Walker, Heterocera, p. 81, 3. — Sphinx fuciformis, Smith-Abbot, Ins. Lepid. of Georgia, tab. 43. Il a le port et la taille du Fuciformis. Ses quatre ailes sont transparentes avec les nervures noirâtres ; les supérieures ont la base et la bordure brunes, et ea outre un petit trait oblique de la même couleur à l'extrémité de la cellule discoïdale. Les ailes inférieures offrent sur le bord abdominal quelques poils jaunes clair-semés. Le corselet est d'un jaune à peine olivâtre avec le milieu un peu plus foncé. L'abdomen est jaunâtre à sa base, marqué ensuite, dans son milieu, d'une large bande transverse, noire, interrompue plus ou moins, sur le dos, par des poils jaunâtres; celle-ci est suivie d'une ceinture jaune, plus claire sur les côtés et presque roussâtre en dessus; outre cela, on remarque de chaque côté sur la bande noire et même quelquefois sur le dos, un ou deux points bleuâ- tres. La brosse anale est roussâtre avec le dessous et les côtés noirs. Eu dessous, la poitrine et les palpes sont d'un jaune pâle; l'ab- domen est noir avec deux petits faisceaux latéraux de poils jaunes. MACROGLOSSA. 367 Il n'est probablement pas plus rare dans certains districts des Etats-Unis d'Amérique que notre Fuciformis ne l'est en Europe. La clienille, qui vit sur les Amsonia angustifolia et lalifolia, et peut-être sur d'autres Apocynées, est d'un vert blanchâtre, poinlillée de vert obscur avec une raie dorsale brunâtre et une raie latérale blanche placée au-dessus des stigmates; ces derniers sont blancs, cerclés de noir; le premier anneau est liseré d'un peu de rouge briqueté ; la corne est brune, un peu arquée d'ar- rière en avant. Dans une variété, dont Abbot nous a envoyé un autre dessin, il règne entre les pattes et les stigmates une bande longitudinale d'un jaune soufre. Dans l'une comme dans l'autre, le dessous du ventre est ferrugineux. Nous ne sommes pas très-surpris que Smith, qui n'y regardait pas de très-près pour la détermination des espèces dessinées par Abbot,ait rapporté ce Macroglosse au Fuciformis de Linné; mais ce qui nous étonne, c'est qu'un Lépidoptérologue de la valeur d'Ochsenheimer soit tombé dans la même erreur. Evidemment, il n'avait jamais vu la chenille de notre Fuciformis. 55. M. BOMBYLIFORMIS. Ochs. Schm. von Europ. III, p. 189, 2. — Boisd. Ind. meth. — Duponchel, Catal. p. . — Sphinx fuciformis, Fab. — Esp. — Hubn. — God. etc. Ses quatre ailes sont transparentes dans l'état ordinaire, avec les nervures noires et une bande marginale d'un noir un peu fer- rugineux ; outre cela, les supérieures ont près du milieu de la côte, une tache de la même couleur; leur base est olivâtre. Le corselet est d'un beau vert-olive. L'abdomen est de la même couleur, avec les derniers anneaux un peu plus clairs, bordés, sur chacun de leurs côtés, de petits faisceaux de poils jaunes; il est. en outre, traversé au milieu, par une large ceinture d'un brun ferrugineux; la brosse anale est jaune avec les côtés noirs et le dessous ferrugineux. Le dessous des ailes supérieures est jaune à la base. La chenille vit exclusivement sur le chèvrefeuille et non sur les Galium, comme l'ont dit quelques auteurs. Nous l'avons trouvée de temps en temps; nous en avons même élevé d'œufs une ponte entière. Lorsque cette chenille est toute petite, elle est d'un vert jaunâtre ; plus tard, elle devient d'un 368 MACROGLOSSIDES. vert plus ou moins clair, chagrinée, ordinairement sans aucun dessin; cependant chez quelques individus, on aperçoit l'appa- rence d'une raie pâle. Dans toutes les variétés, le dessous du corps et les pattes membraneuses sont d'un brun ferrugineux ainsi que la corne. Les stigmates sont noirs, pupilles de blanc et cerclés de roux. Ce Macroglosse paraît deux fois par an : 1° dans la première quinzaine de mai; 2° dans le courant de juillet. Il butine en plein jour dans les allées des bois sur les fleurs de la Bugle, ajuga replans ; dans les prairies, sur celles de la sauge des prés, Salvia pratensis, quelquefois dans les jardins de campagne sur celles du lilas. Lorsqu'il vient d'éclore, s'il n'a point agité ses ailes, il est en- tièrement noir. Il se trouve dans une grande partie de l'Europe. 56. M. Affinis. Bremer, Neue Lepid. aus ost-siberien und dem Amur Lande, p. 539, 27. Ses ailes supérieures sont transparentes comme chez les es- pèces du même groupe. Elles ont la base et une largo bordure noire; la côte est aussi bordée étroitement de noirâtre. Les ailes inférieures sont transparentes avec la gouttière ab- dominale largement noire et une légère bordm'e de la même couleur. Le corselet est d'un vert olivâtre avec des raies latérales jaunes. L'abdomen est d'un vert olive avec le troisième et le quatrième segment de couleur noire ; les derniers anneaux sont garnis la- téralement de petits faisceaux de poils jaunes; la brosse anale est noire mélangée de quelques poils jaunâtres. Cette espèce, que nous n'avons jamais vue et que nous décri- vons d'après l'ouvrage de M. Otto Bremer, a été découverte par M. Maack, entre Noor et l'embouchure de l'Ussuri. 57. M. Thetis. Boisd. Boisd. Lepid. de la Calif. pt. II, p. 64, 66. Il a le port et la taille de notre Bombyliformis. Ses ailes sont transparentes avec les nervures noirâtres, comme dans les es- MACROGLOSSA. 369 pèces du même groupe; les supérieures ont une petite bordure noire qui s'élargit insensiblement en arrivant au sommet. Les inférieures ont la base et le bord interne noirs. La tête et le corselet sont olivâtres. * L'abdomen est noir avec une ceinture jaune sur les deux der- niers anneaux, mais seulement en dessus. En dessous le corps est noir avec la poitrine jaune. Lorquin a découvert cette espèce en Californie, butinant en plein jour sur les fleurs dans les clairières des bois. Nous avons prêté ce Macroglosse à MM. Grote et Robinson, ainsi que plusieurs autres espèces rares ou uniques de la Californie, afin qu'ils puissent, selon leur désir, les faire figurer dans un ouvrage qu'ils ont entrepris sur les Lépidoptères des Etats-Unis d'Amérique. Ces deux savants entomologistes n'ayant point encore pu, jus- qu'à ce jour, trouver une occasion favorable pour nous retourner ces divers objets, il en résulte que la description du Thelis, que nous n'avons plus sous les yeux, est peut-être un peu trop suc- cincte. 58. M. Thysbe. Sesia Thysbe, fâh. Ent. Syst. 111,1, p. 351,10.— WaIker,Heterocera, p. 82, 3. — Sesia Pelasgus, Harris, Am. Journ. XXXVI. — Sph. Pelasgus, Cram. 248, B. — Sph. Ctmbiciformis, Steph. 111. Brit. Haustell. 1, p. 13S, 3. Il est de moitié plus grand que notre Bombyliformis. Ses quatre ailes sont transparentes ; les supérieures ont la base assez large- ment ferrugineuse; cette couleur longe la côte presque jusqu'au milieu, en absorbant le petit trait oblique que l'on voit dans les espèces voisines ; la bordure de l'extrémité est brune, assez large et un peu denticulée en dedans ; outre cela, la base est garnie de poils olivâtres. Les ailes inférieures sont largement ferrugineuses à leur base et le long du bord abdominal; leur bordure est brune et étroite. Le corselet est d'un jaune olive ainsi que la base de l'abdomen; le reste du corps est brunâtre, avec des éclaircies jaunâtres sur le dos; le bord des anneaux est noirâtre dans les incisions, prin- cipalement sur les côtés ; la brosse anale est entièrement noirâtre en dessus et ferrugineuse en dessous. Lépidoptères. Tome l. 24 370 MÂCROGLOSSIDES. Ea dessous, le contour des ailes est d'un brun ferrugineux ainsi que l'abdoraen, avec la poitrine et les paipes jaunes. Cette grande espèce habite la Géorgie d'Amérique et la Jamaï- que. La chenille, d'après un beau dessin d'Abbot, est d'un vert pres- que jaune, pointillée de vert foncé avec une raie dorsale, inter- rompue, d'un rouge vineux, et des lignes latérales, obsolètes, un peu verdâtres ; les stigmates sont blancs et placés chacun sur une tache d'un rouge vineux, renfermant un autre point blanc; la corne est droite, ferrugineuse et assez courte; les pattes et le con- tour de la tête sont de cette dernière couleur. Cette chenille vit en juin et en août sur plusieurs espèces de Cratœgus. 59. M. Etolus. J. Leconte. m. Nous n'avons jamais vu cette espèce; notre description est faite d'après un beau dessin que nous avons reçu de feu John Le- conte. Ce Macroglosse est presque de la taille du Thysbe, mais il a un peu le port d'un Bombyliformis. Ses ailes supérieures sont brunes avec une bande transverse, oblique, transparente, coupée par les nervures, sinuée sur son côté antérieur et dentée sur le côté qui regarde la base de l'aile. Les ailes inférieures sont largement ferrugineuses à la base, marquées, un peu au-delà du milieu, d'une tache transparente oblongo-arrondie, coupée par les nervures; la bordure est brune. La tête, le corselet et l'abdomen sont d'un vert olive; ce der- nier est marqué, un peu au-delà du milieu, de deux anneaux bruns, dont le dernier est accolé à une tache de la même couleur qui se prolonge jusqu'à la naissance de la brosse anale; celle-ci est roussâtre, coupée par deux faisceaux de poils noirs. Nous ne pouvons rien dire du dessous. La chenille, d'après le dessin que nous avons sous les yeux, est verte, pointillée de vert plus obscur, avec une raie latérale couleur lie de vin, qui se prolonge de chaque côlé, depuis le deuxième anneau jusqu'à la base de la corne; celle-ci est verte et peu arquée ; les stigmates sont ferrugineux ainsi que le milieu du ventre et les pattes membraneuses. Selon John Leconte, elle vit sur plusieurs espèces de Vibur- MACROGLOSSA. 371 7inm, arbustes de la famille des Caprifoliacées. Nous ignorons si elle se trouve dans les Etats du nord ou dans ceux du sud. Cette espèce forme un trait d'union entre Thysbe et Pyramus. 60. M. Gracilis. Hœmorrhagia gracilis, Grote, Proceedings of the Ent. Suc. of Philad. vol. V, p. 174, pi. 3, fig. 1-2. — Macrogl. Ruficaudis, Walker, Hete- rocera. Selon M. Grote, cette espèce n'est pas le véritable Ruficaudis . de Kirby et c'est à tort que M. Walker l'a considérée comme telle. 11 a le port de Thysbe et la taille de notre Bombylifonnis. Ses ailes sont vitrées, avec une bordure d'un roux foncé ; outre cela, la base des ailes supérieures et le bord abdominal des inférieures sont d'un brun-obscur légèrement olivâtre; les premières sont marquées à l'extrémité de la cellule discoïdale d'un trait oblique noir. Le corselet est olivâtre ; l'abdomen est également olivâtre dans sa moitié antérieure ; il est ensuite brun, mélangé de quelques poils olivâtres. Le dessous des ailes est plus pâle que la face opposée. La poi- trine est blanche ; le dessous de l'abdomen est marqué de cha- que côté d'une rangée de petits points d'un blanc jaunâtre. Il se trouve dans les états du Nord de l'Amérique septentrio- nale. 61. M. Ruficaudis. Kirby, Faun. boréal, americ. IV, p. 303. — Hœmorrhagia Ruficaudis^ Grote, op. oit. p. 173. Nous ne connaissons pas ce Macroglosse. Est-ce une espèce par- ticulière et bien caractérisée ? nous n'en savons rien. M. Grote ne la connaît pas plus que nous. Voici sa description d'après Kirby : Corps d'un jaune olive en dessus, d'un jaune pâle en dessous. Antennes noires. Ailes supé- rieures d'un brun rougeâtre, avec le disque vitré, divisé par un trait oblique sous-costal; la base couverte d'écaillés d'un jaune olive. Dessous de ces mômes ailes avec la côte, le bord postérieur et les nervures d'un ferrugineux obscur. Ailes inférieures vitrées sur le disque, avec la partie extérieure de la base et la côte de couleur jaune ; la portion interne de cette même base ferrugineuse. 372 MACROGLOSSIDES. En dessous, les parties foncées de la surface opposée sont ici ferrugineuses avec la base d'un jaune pâle. L'abdomen a les deux premiers anneaux d'un jaune olive, les deux suivants noirs et les autres ferrugineux, avec des taches la- térales d'un jaune pâle. Canada. — Selon Kirby, ce Macroglosse représenterait en Amé- rique le Fuciformis de l'Europe (notre Bombyliformis). 62. M. Pyramus. Boisd. Il est un peu plus grand que notre Bombyliformis, dont il a tout à fait le port. Ses quatre ailes sont transparentes, coupées, comme dans les espèces du même groupe, par des nervures noi- râtres; les supérieures ont la base noire, garnie de quelques poils olivâtres ; la bordure est assez large, et d'un brun ferrugi- neux ; il y a en outre un petit trait oblique de la même couleur à l'extrémité de la cellule discoïdale. Les ailes inférieures sont largement ferrugineuses du, côté du bord abdominal; leur bordure est étroite, d'un brun noirâtre. Le corselet est d'un vert olivâtre ainsi que l'abdomen; celui-ci est traversé au milieu par deux anneaux noirs, dont le dernier est accolé, en arrière, à une tache dorsale de la même couleur; la brosse anale, d'un vert olivâtre en dessus, est bordée de noir latéralement. En dessous, tout le contour des ailes est d'un rouge ferrugi- neux, avec la poitrine et les palpes blancs ; le ventre est ferrugi- neux avec de très-petits faisceaux de poils jaunâtres dans les in- cisions. 11 habite le nord des Etats-Unis d'Amérique. La chenille, selon John Leconte, se trouve à deux époques, en juin et en septembre, sur les Viburnum et plusieurs autres ar- bustes de la famille des Caprifoliacées. Nous n'en possédons pas le dessin. 11 nous paraît être bien voisin du Ruficaudis de Kirby. 63. M. FUSCICAUDIS. Boisd. Walker, Heterocera, p. 83, 7. Au premier coup-d'œil, on le prendrait pour un Pyramus., mais il en est bien distinct par les caractères suivants : 1" les cinq der- MACROGLOSSA. 373 niers anneaux de l'abdomen et la brosse anale sont d'un brun roux ; 2° la couleur brune est séparée, sur le dos, de la couleur olivâtre, par une ligne transversale d'un blanc pur; 3° la base des ailes supérieures est, comme dans Thtjsbe, plus largement noire, de sorte que cette couleur absorbe la petite raie transver- sale qui existe chez Pyramus. Décrit au British Muséum sur un exemplaire unique venant de Géorgie. 64. M. Venata. Mge venata, Feld. Novara, Exped. Zool. Theil. Bod. II, Abth. % pi. 75, f. 6. Il est à peu près de la taille à'Hylas, et il a tout à fait le port du Curtisii. Ses ailes sont transparentes avec les nervures noires; les supérieures ont la base, et la bordure d'un brun noir comme dans Curtisii. Les ailes inférieures ont aussi la base d'un brun noir, ainsi que la bordure et le bord abdominal. Les antennes sont noires. Les palpes sont d'un noir verdâtre en dessus et un peu roussàtre en dessous. Le corselet et l'ab- domen sont entièrement d'un vert foncé. La brosse anale est noire, et offre dans son milieu, un pinceau d'une belle couleur fauve. Le dessous du corps et les pattes sont d'un brun roussàtre. Nous en avons reçu un exemplaire de M. Lorquin, mais il ne se rappelait pas s'il l'avait pris à Ternate, à Célèbes ou aux îles Philippines. L'individu figuré par M. Felder vient d'Amboine. 65. M. Radians. •S'esta Radians, Walker, Heterocera, p. 84, 8. Il a le port de notre Bombyliformis. Les quatre ailes sont transparentes, avec la base d'un brun roussàtre; les supérieures ont la bordure large, d'un brun roux, ainsi que les nervures qui vont de la base à travers le disque. Le corselet est un peu roussàtre en dessus. L'abdomen est noirâtre, avec le milieu ferrugineux ; il est en outre iTiarqué, près de l'extrémité, de deux bandes jaunes, uu peu testacées sur 374 MACROGLOSSIDES. les côtés. Le pinceau anal est noir, avec le milieu roux en des- sus. Le dessous du corps est de couleur testacée. Il a été rapporté de Shangaï par M. Fortune. — British Mu- séum. 66. M. Saundersii. Boisd. Walker, Heterocera, p. 83, f. 7. Il est un peu plus grand que le Bombyliformis, dont il a le port. Ses quatre ailes sont transparentes. Les supérieures ont la base roussàtre, couverte de poils olivâtres; la côte est de cette dernière couleur; la bordure du limbe est de largeur moyenne, et d'un noir un peu roux. La tête est noirâtre. L'abdomen est d'un brun verdâtre, avec une ceinture d'un rouge ferrugineux; son extrémité est jaune, et les côtés sont marqués de taches latérales d'un roux testacé. Le pinceau anal est roussàtre, mélangé de poils noirs et de poils jamies. Le dessous du corps est d'un blanc roussàtre. 11 se trouve au nord des Indes. — British Muséum. Nous avons dédié ce joli Macroglosse à l'aimable M. William Wilson Saunders, auteur de plusieurs Mémoires sur les insectes des Indes et de l'Australie, et d'une Monographie du genre Ery- cina, comme un faible témoignage de reconnaissance pour l'ac- cueil bienveillant qu'il nous a fait en Angleterre. 67. M. CuRTiSii. Boisl. Il a le port des espèces précédentes. Ses quatre ailes sont dia- phanes, avec la côte et le sommet assez largement noirs. Le corselet est d'un jaune verdâtre , avec l'abdomen un peu plus obscur en avant, et d'un jaune gai en arrière, où il est mar- qué de deux anneaux noirs, dont le dernier est accolé à une tache carrée de la même couleur. La brosse anale, est entière- ment noire. Le dessous du corps est d'un jaune blanchâtre, avec le ventre d'un brun ferrugineux. Cette espèce, avec la bordure noire de ses ailes plus large que dans les espèces précédentes, rappelle un peu notre Bombyli- formù. MACROGLOSSA. 375 Nous avons dédié ce Macroglosse à, feu notre excellent ami John Curtis. Cochinchine. — Coll. Bd. — Sylliet. — British Muséum. 68. M. Apus. Boisd. Faune de Madagascar, pi. 10, f. 4. Il a le port et la taille à'Hylas. Ses quatre ailes sont vitrées de même, avec la côte et le bout du sommet des supérieures d'un brun noir ; leur bord interne est noirâtre, couvert de poils ver- dâtres. La tête et le corselet sont verts, avec un reflet bleuâtre. Les antennes sont noires. L'abdomen est jaunâtre en dessus, avec deux anneaux du mi- lieu, d'une belle couleur ferrugineuse, dont le postérieur est quelquefois incomplet. La brosse anale est également ferrugi- neuse. Le dessous du corps est d'un jaune roussâtre. 11 habite les îles Maurice et Bourbon. La chenille, selon Marchai, est verte, avec des taches ferrugi- neuses. Elle vit sur le lilas. L'insecte parfait butine en plein jour sur les fleurs, en janvier, maa's et août. Coll. Bd. — Assez rare. 69. M. CUNNINGHAMI. Boisd. Walker?Heterocera, p. 83, 10. 11 a le port et la taille à'Hylas. Ses ailes sont transparentes ; les supérieures ont le sommet beaucoup plus largement noir que dans Hylas; la côte de ces mêmes ailes est également noire. Le corselet et la base de l'abdomen sont d'un vert-olive un peu jau- nâtre; le dos est d'un beau jaune, principalement en arrière; il est en outre marqué, au milieu, de deux anneaux d'un noir pro- fond, dont le dernier est accolé à une petite tache carrée de la même couleur. La brosse anale est noire. En dessous, le corps est d'un beau jaune, avec les palpes blan- châtres, la poitrine plus pâle et le ventre marqué d'une ceinture noire. Décrit sur un individu unique, pris sur la côte occidentale de 376 MAGROGLOSSIDES. la Nouvelle-Hollande, par feu l'amiral d'Urvilie, qui nous a ma- nifesté le désir qu'il portât le nom de son ami Cunningham. Coll. Bd. -- Très-rare. Nota. Tous les individus qui nous ont été communiqués sous le nom de Cunninghami, étaient des M. Yunx, qui ne sont peut- être qu'une modification locale d'Hylas. 70. M. CONFINIS. Boisd. Il est très-voisin à'Hylas, dont il n'est peut-être qu'une mo- dification locale. Il est plus petit, de la même couleur, ou plu- tôt un peu plus jaunâtre; les deux anneaux de l'abdomen sont plus étroits, la brosse anale est beaucoup moins étalée, mélangée, en dessus, de quelques poils verdâtres; les côtés de l'abdomen offrent une rangée de petites taches blanches. Il se troiàve au Sénégal, à la Cazamance et à Natal. Le British Muséum en possède plusieurs exemplaires venant de Sierra Leone et d'Ashantee. Coll. Bd. 71. M. YuNX. Boisd. Il est aussi très-voisin à'Hylas, mais il est encore plus petit que le Confinis. Il est d'un jaune à peine verdàtre. L'abdomen a un seul anneau ferrugineux, lequel est accolé en arrière à une petite tache obsolète de la même couleur; la brosse anale est jaune en dessus avec les côtés et le dessous noirs. Le ventre est d'un ferrugineux vif, avec trois séries de petites taches blanches. Australie. — Coll. Bd. — British Muséum. C'est cette espèce que nous avons vue au British Muséum sous le faux nom de Cunninghami. Le vrai Cunninghami n'existait pas alors dans ce riche musée. 72. M. Hylas. Linn. Mant. I, p. 539.— S. Pîcus, Cra^ra. 148, B. — M. Ficus, Kollar, in Hugel's Kaschmir. IV, 11, p. 458. — Sesia Hylas, Fab. Ent. S. III, 1, p. 379, 3. — Walker, — Meore, etc. Il est un peu plus grand que notre Bombyliformis. Ses quatre ailes sont transparentes avec la côte et l'extrémité des supérieu- res d'un brun noirâtre. SATASPES. 377 Le corselet est d'un vert jaunâtre. L'abdomen est également d'un vert jaunâtre, marqué sur le milieu du dos de deux anneaux ferrugineux, dont le second est accolé à une petite tache carrée de la même couleur. En dessous, les palpes et la poitrine sont de couleur blanche ainsi que deux taches interrompues, sur chaque côté de l'abdo- men. La brosse anale est noire. La chenille de cette espèce, selon le capitaine Shervill, vit dans l'Inde sur un arbuste qui ressemble un peu à un chèvre- feuille. Elle est d'un vert clair, avec trois raies plus obscures, dont une dorsale. Ce Macroglosse est commun aux Indes orientales. Le British Muséum en possède une belle série provenant de différentes lo- caUtés. Lorquin ne l'a pas trouvé aux îles Philippines ni dans les Moluques. Genre SATASPES. vioore. — Myodezia. Boisd. M. oiim. Macroglossa. Walker. Nous ne savons rien des premiers états des deux espèces qui constituent ce genre que nous avions établi sous le nom de Myodezia, mais que M. Moore a publié depuis sous celui de Sataspes que nous nous empressons d'adopter. L'insecte parfait rappelle tout à fait, par son faciès, cer- tains grands Hyménoptères des mêmes contrées, voisins des Xylocopes. Tête courte, un peu retirée sous le corselet. Palpes rap- prochés, non velus, rugueux, collés sur le front. Trompe de la longueur du corps. Yeux ronds, de grosseur moyenne. Antennes courtes, raides, droites, dentées en scie dans les deux sexes, mais plus fortement dans les mâles, terminées par un très-petit crochet. Corselet bombé, à épaulettes non indiquées. Abdomen large, très-court, très-déprimé et pres- que concave en dessous, muni de petits faisceaux latéraux de poils et d'une brosse anale courte, étalée. Ailes entières ; les supérieures longues et très-étroites. Selon Lorquin, les Sataspes sont très-difficiles à prendre ; ils volent en plein jour d'une fleur à l'autre sans s'arrêter. 378 MACROGLOSSIDES. 1. S. Infernalis. Moore, Catal. of Lepidopt. of ind. Comp. I, p. 261, 597. — Sesia Infernalis, Westwood, Cabin. orient. Ent. p. 61, pi. 30, fig. 3. — Ma- croglossa Infernalis, Walker, List. Lepid. Brit. Mus. Heter. pt. VIII, p. 93. Ce curieux Sphingide, quoique appartenant évidemment à la tribu des Macroglossides, n'a aucun rapport avec les autres es- pèces connues. On le prendrait plutôt pour un grand Hyménop- tère que pour un Lépidoptère. Ses ailes supérieures, longues et très- étroites, sont brunes, marquées près de la base de traits transverses, noirs; elles ont, en outre, au-delà du milieu, ime espèce de bande mal arrêtée, d'un vert bronzé se fondant avec la teinte générale. Les ailes inférieures sont noires avec le bord costal blanc. Le collier et le dessus du corselet sont d'un jaune d'or. L'abdomen est d'un brun luisant, avec les incisions noires. Le dessous des ailes est noir avec le milieu bronzé et la base un peu blanche. Le ventre ainsi que la brosse anale sont entièrement noirs. Nous possédons une femelle venant de Java et un mâle de Sylhet. Coll. Bd. — British Muséum. — Rare. 2. S. Tagalica. Boisd. La nature a rarement produit une seule espèce dans un genre. Nous avons observé que, quelle que soit la forme plus ou moins ex- traordinaire de cette espèce, on en rencontrait toujours une se- conde, sinon un plus grand nombre. C'est ce qui est arrivé pour VInfernalis. Lorquin a découvert aux îles Philippines une es- pèce voisine. Elle a le port de la précédente. Ses ailes supérieures offrent à peu près le même dessin. Les inférieures, qui n'ont pas le bord costal blanc, sont d'un vert bronzé sur la majeure partie de leur bord extérieur. Le collier et le corselet sont d'un jaune d'or tirant un peu sur le vert; mais le dessus des quatre derniers anneaux de l'abdomen est d'un jaune d'or. DASYSPHINX. 379 En dessous il n'y a pas de blanc à la base des ailes et les quatre derniers anneaux de l'abdomen sont entièrement d'un jaune-soufre pâle. Décrit sur un individu unique très-pur, pris par M. Lorquin dans l'île de Bourias. Coll. Bd. Genre DASYSPHINX. Feider. Ce genre, établi par M. Feider sur un insecte dont il a simplement donné une excellente figure, mais dont il n'a pas encore publié les caractères, nous paraît, d'après un très-bel exemplaire que nous avons sous les yeux, se ratta- cher plutôt à la tribu des Macroglossides, surtout aux es- pèces du dernier groupe, dont les ailes sont diaphanes, qu'à celle des Glaucopides. Premiers états : Inconnus. Tête petite, retirée sous le corselet. Palpes assez longs, grêles, cylindriques, pointus au sommet. Trompe aussi longue que le corps. Yeux assez gros. Antennes fusiformes, assez longues, un peu renflées à leur sommet. Pattes pos- térieures munies de deux ergots. Corselet globuleux, très- velu. Abdomen court, très-velu, à anneaux peu distincts sur le dos. Ailes transparentes. D. MUCESCENS. Feider, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 102, f. 25. Envergure 6 1/2 centimètres. Ce singulier Lépidoptère a les ailes plus arrondies et proportionnellement plus larges que chez les Macroglosses à ailes transparentes. La tète est petite, un peu retirée sous le corselet, couverte d'un duvet d'un vert bleuâtre. Les antennes sont brunes, assez longues, un peu claviformes. Le corselet est convexe, recou- vert d'un duvet épais, d'un vert bleuâtre. L'abdomen est obtus, garni en dessus d'un semblable duvet, ce qui rend les anneaux peu distincts. Le dessous du corps est noir avec les pattes un peu brunâtres. 380 MACROGLOSSIDES. Les quatre ailes sont transparentes avec la base assez large- ment noire, mélangée d'un léger duvet verdâtre, principale- ment sur les supérieures. La côte, le liseré marginal et un gros stigmate à l'extrémité de la cellule discoïdale des premières ailes sont également de couleur noire. Outre cela, il existe à l'angle anal des ailes inférieures une tache marginale noire surmontée d'un espace blanc. Décrit sur un individu femelle, que nous devons à l'obligeance de M. de l'Orza, qui s'en est dessaisi en notre faveur, quoiqu'il fût unique dans sa collection. L'exemplaire figuré par M. Felder est aussi une femelle, de sorte que nous ne pouvons rien dire du mâle. ENDOPHYTIDES Cette division, que nous plaçons à la suite des Sphingides pour compléter notre volume, se compose de Lépidoptères, dont les chenilles, à peu près gla- bres, vivent, ainsi que le nom l'indique, dans l'inté- rieur des végétaux. Les anciens auteurs ont mis les uns à la suite des Macroglosses, et les autres parmi les papillons de jour, à cause de leurs antennes en massue; mais nous les regardons comme des créa- tions à part qui n'ont avec les Sphingides que des rapports assez éloignés. Quant aux Zygénides appelés jadis Sphinx Béliers, aux Glaucopides, aux Agaris- tides, etc., etc., elles en sont encore plus loin. Leurs chenilles velues indiquent suffisamment qu'elles ren- trent dans l'immense série des Trichophorides en faisant le passage aux Bombycidées. FAMILLE DES SÉSIIDES Herrich-Schaeffer. Sésiades, Latreille. — Sésiaires, Boisd. — Latr. — Séséides, Du- ponchel. — Sésioides, Lederer. — Sphinges, Linné. — Trochilium, Scopoli. — Sesia et JEgeria, Fab. Cette famille, que les anciens auteurs, en ne con- sidérant que la forme des antennes, avaient réunie aux Sphinx, en diffère complètement par ses meta- 382 SÉSIAIRES. morphoses qui ont les plus grands rapports avec celles des Gastnides, des Zeuzérides et des Hépialides. Leurs chenilles sont de même endopliytes, c'est-à-dire qu'elles vivent de la même manière dans l'intérieur des végétaux. Elles sont pâles, étiolées, presque gla- bres, sans la moindre apparence de cornes sur le on- zième anneau. /Les insectes parfaits ont des antennes fusiformes, le plus souvent simples, terminées par une petite houppe soyeuse. Leurs palpes inférieurs sont grêles, étroits, composés de trois articles distincts, dont le dernier finit en pointe. Leurs pattes postérieures ont, à l'extrémité, des ergots très-forts, ou ont quelque- fois les pattes postérieures garnies dans leurs lon- gueur de faisceaux de poils très'-prononcés. Leurs ailes sont en toit et le plus ordinairement vitrées. Leur abdomen est terminé, au moins dans la plupart des espèces, par une petite brosse. Nous partageons cette famille en trois Tribus. TRIBU DES SÉSIAIRES. Mêmes caractères que ceux de la famille. Genre BEMBECIA. Herrich-Schœffer, Staudinger. — Sesia, Laspeyres, — Ochsenhei- mer, — Boisd. etc. Le nom de Bembecia a été emprunté à un coitus de Hubner, dans lequel cet habile et scrupuleux iconographe réunit la majeure partie de nos sésies européennes, telles que Tipuliformis, Spheciformis, Chrysidiformis, Philanti- formiSy Tenthrediniformis, etc., etc. Il n'y avait donc pas de BEMBEGIA. 383 raison pour l'appliquer plutôt à Yffy/œiformis qu'à toute autre espèce. On connaît notre manière de voir, relative- ment aux coitus de cet auteur, où l'on trouve souvent grou- pées les espèces les plus disparates, comme, par exemple, la RhirKjiœformis et VAsiliformis avec la Tineiformis. C'est pour ce motif que nous n'en faisons jamais usage pour nos noms de genre. Si cela nous est arrivé quelquefois, c'est qu'ils avaient été employés par de véritables entomologis- tes dont le nom fait autorité et leur donne une sorte de consécration. Chenilles semblables en tout à celles des Sésies propre- ment dites. Insecte parfait : Palpes velus, peu ascendants, à articles indistincts. Trompe assez courte. Antennes non renflées à l'extrémité, ciliées dans les mâles, fortement arquées dans les deux sexes, de dedans en dehors. Corselet ordinaire. Abdomen allongé, cylindrique, d'égale grosseur dans toute sa longueur. Brosse anale large, étalée. Ailes étroites, al- longées. Les Bembecia ont tout à fait les mœurs des Sésies. 1. B. Hyl^iformis. Laspeyres, S. Europ. p. 14. — Ochs. Schm. von. Europ. II, p. 138. — Staudinger, Beitrag. p. 333, 54. — Sph. Apiformis, Hubn. Sphing. f. 108. Elle est presque aussi grande qu'une S. Apiformis, mais un peu plus grêle. Elle a la tête noire avec les yeux bordés d'un peu de blanc. Le collier est jaune. Les palpes sont noirs avec le somMiet d'un jaune fauve. Les antennes sont noires. Le corselet est d'un noir brillant, marqué à la base de chaque aile d'une tache jaunâtre. La poitrine est d'un noir brun et immaculée. L'abdomen est d'un noir luisant, avec tous les anneaux bordés de jaune. Le pinceau anal est étalé, d'un jaune un peu plus terne. Les cuisses sont noires avec les jambes et les tarses d'un jaune un peu lauve. Les ailes supérieures sont brunâtres ainsi que les nervures et la petite bande transverse, avec deux taches vitrées, dont l'auté- 384 SÊSIAIRES, rifiure cunéiforme très-étroite, etla postérieure arrondie, divisée en trois rayons ; outre cela, le bord interne est un peu fauve àsa base. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures bru- nes et la bordure noire. Elle habite le nord de la France et de l'Allemagne. Elle n'est pas très-rare. Sa chenille, figurée par Hubner, vit dans les tiges du fram- boisier, Rubus idœus, et dans celle de la ronce, Rubus fruti- cosus. 2. B. EUGHERIPENNIS. Envergure 30 millimètres. Cette espèce est un peu plus grande que l'HylcEiformis. La tête est d'un brun ferrugineux ainsi que les antennes. Les palpes? Le corselet est entièrement ferrugi- neux. L'abdomen est cylindrique, d'un noir violet, avec tous les anneaux cerclés de ferrugineux, sauf les deux premiers, qui sont bordés de jaune postérieurement; outre cela, il existe à la base de l'abdomen un arc d'un jaune un peu ferrugineux. Le pin- ceau anal? Les pattes sont d''un fauve vif avec la partie supé- rieure des jambes noires. Les ailes supérieures sont transparentes avec le sommet lar- gement brun ; la bordure est étroite et aussi de couleur brune ; la petite bande transveise est brune, bordée de roux-ferrugi- neux en dehors; l'espace transparent de la base est très-allongé et divisé en deux par une nervure ferrugineuse ; le bord interne est aussi lavé d'un peu de ferrugineux. Les ailes inférieures sont transparentes avec une bordure assez étroite et de fines nervures de couleur noire. Nous avons reçu cette espèce du Mexique. Notre exemplaire est incomplet, mais en raison de ses anten- nes fortement arquées de dedans en dehors et de son abdomen cylindrique, nous croyons devoir le placer dans le même genre que notre Hylœiformis. Genre SESIA. Fab. — Lalr. — Laspeyres. — Ochsenheimer. — Treitschke.— God. — Boisd. — Duponcli., etc. — MgeHa. Fab. Sijst. Glossat. — Trochilium, Scopoii. — Sph. Legitim. Linné. Le genre Sesia a été établi par Fabricius qui lui associa dans le principe les Macroglosses de Scopoli, qui sont de SESiA. 385 véritables Sphingides par leurs caractères essentiels et par leurs métamorphoses. Plus tard, dans son Systema Glossa- tarum, ouvrage qui n'a jamais été imprimé et que nous ne connaissons que par l'extrait que nous en a donné lUiger, en 1807, il adopta cette nouvelle coupe, lui conserva Ja dé- nomination de Sesia et créa celle d'yîJgeria pour le genre auquel on avait appliqué la précédente, si bien circonscrite et si bien définie par Laspeyres, Latreille, Ochsenheimer et la plupart des auteurs. On a senti les inconvénients ré- sultant de ce renversement de noms génériques, et c'est pour cette raison que les entomologistes ont continué de donner celui de Sesia aux Lépidoptères appelés ainsi dans l'excellente monographie de Laspeyres. Chenilles : Décolorées, d'un blanc livide ou d'un blanc un peu rougeâtre, vermiformes, munies^ de deux fortes mâchoires et de deux plaques écailleuses, l'une su^jle pre- mier segment, l'autre sur le dernier. Elles ont en outre quelques petits poils très-clair-semés, implantés chacun sur un très-petit tubercule. Elles vivent et se transforment dans l'intérieur des végétaux. Les chrysalides ont, sur le bord des segments abdomi- naux, des petites dents à l'aide desquelles elles accomplis- sent une sorte de progression lorsque le moment de l'éclo- sion est arrivé. Insecte parfait : Antennes fusiformes, toujours simples dans les femelles. Quelquefois ciliées, dentées ou même un peu pectinées dans les mâles, terminées chez l'un et l'autre sexe par une très-petite houppe soyeuse, bien visible à la loupe. Palpes de trois articles, comprimés, velus à leur base, presque nus dans le reste de leur longueur; le der- nier article aigu à son extrémité. Trompe de longueur moyenne. Corselet ovoïde, convexe, plus large que l'abdo- men. Abdomen cylindrique, allongé, le plus ordinairement terminé par une petite brosse. Ailes étroites, allongées en toit dans le repos; les inférieures généralement vitrées. Pattes longues avec les crochets des tarses très-aigus et très-petits. Lépidoptères. Tome I. 2o 386 SÉSIAIRES. Les Sésies volent en plein jour à l'ardeur du soleil ; elles aiment à se reposer sur les fleurs, sur les feuilles ou sur Je tronc des arbres. Elles sont de petite taille et ressemblent plus ou moins à certains Hyménoptères ou Diptères, ce qui leur a fait donner les noms d'Apiformis, MutiUœformis, J chneumoniformis ^ Anthraciformis, etc. La plupart des espèces connues habitent l'Europe, l'Asie- Mineure, le nord de l'Afrique et l'Amérique du Nord. Nous n'en connaissons que peu des régions équatoriales, non pas qu'elles y soient plus rares, mais parce que leur exiguïté les dérobe aux yeux des entomologistes voyageurs qui les confondent peut-être avec de petits Hyménp*p,tères.'. Outre les figures publiées par Esper, Hubner, Godart, Freyer, Herrich-Scheeffer, etc., quelques entomologistes ont étudié les S^ésies d'une manière toute spéciale, el iious ont do|é de -très-bonnes monographies, entre autres Las- peyres et plus récemment M. Staudinger. Ce dernier en décrit, pour l'Europe et l'Asie-Mineure, 56 espèces, et ce n'est pas tout, il en reste encore un certain nombre à dé- couvrir. Nous suivrons la classification de ce dernier auteur que nous trouvons très-naturelle, quoiqu'il ait fait un certain bouleversement dans les noms employés par Laspeyres, Ochsenheimer, Hubner, Godart, Herrich-Schseffer et par nous-même. On verra que, dans plus d'un cas, il en a ex- humé d'autres, donnés antérieurement par des auteurs ou- bliés ou peu connus en France, tels que Assmann, Rot- tenburg, etc. Il a voulu en cela rétablir le droit de priorité qui, suivant une règle presque généralement admise, ne doit jamais être prescrit. PREMIER GROUPE. TROCIII£.IUIIl. Scopoli. — Herrich-Schaefl. — Staudinger. On pourrait, à la rigueur, à l'exemple de M. H.-SchaefFer, adopter ce genre pour les espèces à antennes et trompe plus courtes, dont fabdomen ne se termine pas par une brosse et dont les ailes supérieures n'ont qu'un petit arc discoïdal. SEsiA. 387 Le nom de Trochilium a été donné par Scopoli [Introd. ad hist. nalur, sislens gênera Lepid. plant, et animalium) pour tout le genre Sesia. Pour conserver quelque chose à ce savant professeur, les auteurs précités l'ont appliqué à quelques grandes espèces dont l'abdomen est dépourvu de brosse anale. 1. S. Apiformis. Linné, Faun. suecica, p. 289. — Clerck, Icon. tab. IX, f. 2. — Las- peyres. Ses. Europ. p. 7, — Ochs. Schm. t. II, p. 121. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, tig. 1. — Sp. Crabroniformis, W. verz. p. 44, 2. — Trochilium Apiforme, Stauding. Beitrag. p. 194, 1. — Variété Sph. Sireciformis, Esp. t. II, tab. 29, f. 4, o. — S. Sireciformis, Lasp. Ses. Europ. p. 7. Cette espèce est la plus grande, la plus grosse et la plus com- mune de toutes celles que l'on connaît. Elle est d'un noir un peu brun, avec le collier et deux grandes taches jaunes sur le corse- let ; l'abdomen est jaune avec le premier et le quatrième anneau noirs. Les ailes ont les nervures et le croissant discoïdai des su- périeures d'une teinte un peu ferrugineuse. Elle habite le nord et le centre de l'Europe. On la trouve pres- que toujours sur le tronc des arbres; elle vole peu. Sa chenille vit dans le tronc du Populus nigra et espèces voisines. Le nom de Crabroniformis, qui lui a été donné par les auteurs du Cata- logue de Vienne, lui conviendrait mieux que celui à' Apiformis, car elle ressemble beaucoup plus à un frelon qu'à une abeille. La Sireciformis d'Esper et de Laspeyres est une variété très- rare. Nous ne l'avons rencontrée qu'une seule fois. Son corps est entièrement d'un brun noir, avec deux grandes taches jaunes sur le corselet. C'est à tort que Godart a cru que c'était une Apifor- mis dont l'abdomen avait tourné au gras. 2, S. BEMBECIFOR^iIS. Ochsenh. Schmett. t. II, p. 126. — Sph. Bembeciformis, Hubn. Sph. tab. 20, f. 98. — Sph. Crabroniformis, Lewin, Trans. of the Lin. S. vol. III, tab. 1, Sg. 6-10. — Trochilium Uembeciforme, Herrich-SchaetT. t. II, p. 61, f. 1. — Staudinger, Beitrag. p. 194, 2. Elle est un peu plus petite que Y Apiformis ; elle n'a que 30 à 40 milhmètres d'envergure. Elle est d'un noir brunâtre avec le collier jaune. Le corselet est sans tache. L'abdomen est jaune. 388 SÉSIAIRES. avec le quatrième anneau brun et le premier noir, bordé anté- rieurement d'un peu de jaune. Les ailes sont vitrées avec les nervures et l'arc discoïdal des supérieures ferrugineux. Les pal- pes sont jaunes. Les pattes sont d'un roux vif; les postérieures ont les cuisses fortement garnies de poils d'un fauve roux. Cette belle espèce a été longtemps fort rare dans les collections. Sa véritable patrie est l'Angleterre. Ochsenlieimer dit qu'elle a été trouvée en Belgique et en Hollande. La chenille vit dans le Salix caprœa. Coll. Bd. 3. S. PlMPL^FORMIS. Boisd. Elle a le port et la taille de l'Apiformis, mais son corps est un peu moins gros et parait un peu plus allongé. Elle est noire avec le collier jaune; le prothorax est marqué de deux taches jaunes; le corselet en offre quatre de la même couleur, une sur chaque épaulette et deux en arrière ; les deux premiers anneaux de l'ab- domen sont d'un noir bleU;, fasciés de jaune seulement sur les côtés; les anneaux suivants sont jaunes, marqués chacun, sur le dos, d'une tache transversale noire ; l'extrémité anale est un peu fauve. Les ailes sont vitrées, avec les nervures et l'arc discoïdal des supérieures d'une teinte légèrement ferrugineuse. Elles ont en outre un point jaune sur la côte, à leur point d'insertion au corselet. Les palpes sont jaunes. Les pattes sont d'un roux ferru- gineux avec les genoux noirs ; les pattes postérieures sont garnies de poils d'un fauve roux. Cette belle et nouvelle espèce a été prise par M. Th. Deyrolle, â Thartoum, dans le Caucase. Il n'en a trouvé qu'un seul exem- plaire. Nous ne connaissons aucune des trois espèces que M. Walker rapporte à ce groupe. 4. S. Repanda. Sphecia repanda, Walker, Heterocera, p. H, 3. Elle est d'un noir-bleu. La tête est variée de blanc avec les palpes jaunes. Les antennes, beaucoup plus longues que le cor- selet, sont d'un jaune fauve avec le sommet d'un noir bleu. Le corselet est marqué, de chaque côté, de deux taches jaunes. L'abdomen a les segments bordés de jaune avec le sommet de la même couleur. 3ESIA. 389 Les pattes sont jaunes, avec les jambes en partie brunâtres j les jambes postérieures sont garnies de poils assez épais. Les ailes sont diaphanes avec la frange un peu ferrugineuse ; les supérieures ont la base d'un noir purpurescent. Nord des Indes. — British Muséum. — Walker. — La femelle seulement. 5. S. Contracta. Sphecia contracta, Walker, p. H, 4. Elle est un peu plus petite que la précédente et de couleur noire. La tête a les yeux entourés de jaune, et est bordée, en ar- rière, de fauve testacé. Les antennes ne sont guère plus longues que le corselet, de couleur roussâtre, plus pectinées que dans les espèces européennes. Le corselet est marqué, de chaque côté, de deux taches jaunes et de deux raies de la même couleur. L'abdomen, un peu plus long que dans nos espèces européen- nes, a chaque segment bordé de jaune; il a en outre, près do l'extrémité, une tache dorsale jaune, et sur les côtés, des poils de la même couleur. Les pattes sont jaunes, striées de noir, avec les jambes moins velues que dans l'espèce précédente. Les ailes sont diaphanes, plus étroites que dans l'espèce précé- dente, avec la frange et les nervures ferrugineuses ; les supérieures ont la côte d'un noir purpurescent et le sommet ferrugineux. Hindostan. — Coll. de M. Saunders. — Walker. — Le mâle seulement. Cette espèce que nous n'avons jamais vue serait peut-être mieux placée dans le deuxième groupe. 6. S. Dasypodiformis. Walker, Heterocera, p. 11, 6. Elle est encore un peu plus petite que la précédente et de cou- leur noire. Les palpes sont jaunes en dessous, avec le sommet ferrugi- neux. Le collier est borde de jaunâtre. L'abdomen a les segments bordés de jaune. Les pattes sont jaunes, avec les cuisses noires et les jambes postérieures garnies de poils serrés. 390 SÉSIAIRES. Les ailes sont diaphanes, avec les nervures ferrugineuses ; les supérieures ont la côte d'un noir pourpré. British Muséum. — Patrie inconnue. — Walker. Le mâle seu- lement. Harris a décrit une Sésie que nous n'avons jamais vue, qui ap- partient peut-être au même groupe. 7. S. Marginata. Trochilivm marginatum, Harris, Cat. north. am. Sph. 29, i. Elle est noire, avec les palpes jaunes. Les yeux sont bordés de jaune. L'abdomen a les anneaux bordés de jaune. Les ailes sont diaphanes; les supérieures ont les bords, le som- met et une bande d'un brun pâle; les inférieures ont une lon- gue frange noire. Les pattes sont jaunes, avec la base noire. New-Hampshire. — Harris. DEUXIÈME GROUPE. Antennes pectinées dans les mâles ou fortement dentées. 8. S. Lâphri^formis. Wimmer. Treitschke, Schm. t. X, Abth. 1, p. H8.— Boisd. Icônes, pi. 48,f.3-4. — Trochilium Laphriœfurme, Herrich-Schaeff. t. II, p. 6:2. — Staudinger, Beitrag. p. 195, 3. — Sphinx Laphriœformis, Hubn. Spliing. tab. 33, f. 156-159. » MM. Herrich-SchaefFer et Staudinger mettent cette espèce dans leur genre Trochilium, dont elle s'éloigne notablement par ses antennes. Elle se rapproche davantage de VAsilipennis des Etats- Unis, qui cependant a les antennes encore plus pectinées. Elle a de 30 à 40 millimètres. La tête est noire avec les palpes et les orbites d'un jaune citron. Les antennes sont d'un jaune fauve ainsi que les palpes. Le corselet est noir avec les épaulettes liseréesde jaune. L'abdomen est noir avec le bord postérieur des anneaux bordé de jaune citron, à l'exception du quatrième qui est le plus souvent dépourvu de cercle jaune. La petite brosse anale est noire, mélangée de quelques poils jaunâtres. Les pattes SESIA. 391 et les antennes sont d'nn jaune fauve. Les ailes sont transpa- rentes avec les contours noirâtres et les nervures d'un brun un peu ferrugineux, ainsi que le bord interne et le petit arc dis- coïdal. Cette espèce encore peu répandue, se trouve aux environs de Berlin et en Poméranie. La chenille vit dans le tremble, Populus tr émula. 9. S. ASILIPENNIS. Boisd. in Guérin, Règne animal, pi. 84, f. 3. Cette belle espèce, d'un tiers plus grande que Scoliœformis, est surtout remarquable par les antennes des mâles qui sont très- fortement pectinées. Elle est noire avec le collier ferrugineux. Les antennes sont rousses. Le corselet est noir avec les épaulettes d'un fauve bri- queté. L'abdomen est luisant, d'un brun noirâtre, avec tous les an- neaux cerclés de jaune dans les articulations. Outre cela, le second segment de l'anneau jaune est bordé de fauve antérieurement, et celui qui touche à la base est interrompu sur le dos. Les ailes supérieures sont transparentes avec les nervures et une petite bordure noires. La nervure médiane est lavée de rouge fauve dans ses deux tiers antérieurs. La tache discoïdale transverse est d'un rouge un peu brun. Les ailes inféricm'es sont transparentes avec un petit arc discoïdal rouge. En dessous les palpes sont blanchâtres; les pattes sont ferru- gineuses; la paire antérieure a les cuisses garnies de poils fau- ves; le ventre offre des anneaux jaunes comme en dessus; les ailes supérieures ont les nervures et la bordure de couleur fer- rugineuse. La femelle ressemble au mâle, sauf que ses antennes sont à peine dentelées. Nous avons reçu cette Sésie de feu John Leconte, en même temps que le dessin de la chenille, fait en Géorgie par Abbot; celle-ci vit dans le tronc du Populus monilifera. CoU. Bd. TROISIÈME GROUPE. Ailes supérieures opaques. Genre Sciapteron, Staudin- gep. 392 SÉSIAIRES. 10. s. ASILIFORMIS. Fab. Ent. S. III, p. 383,16.— Wien, verz. p. 305, 11.— Ochs. Schmett. t. II, p. 123, 3.— Laspeyres, Ses. Europ. p. 10, n" III. — Hubn. Sphing. tab. 7, f. 44. — Esp. Schm. tab. 29, Cont. IV, f. 1. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 2. — L'Asiliforme, Engr. Pap. d'Europe, t. III, pi. 90, f. 119 a-b. — Tabaniformis, Rottenb. Naturforsch. VII, p. 110, 4. — Sciapteron Asiliformi.t, Staudinger, Diss. de S. a B. p. 43. — Sciapteron Tabaniforme, Stauding. Beitrag. p. 195, 4. M. Staudinger, qui avait adopté primitivement pour cette es- pèce le nom à'Asiliformis, sous lequel elle est connue de tous les Entomologistes, lui a substitué dans son Beitrag. celui de Taba- niformis, de Rottenburg. Ne voulant pas trop bouleverser la sy- nonymie déjà trop embrouillée dans le genre Sesia, nous lui conservons le nom à'Asiliformis, d'autant plus qu'elle ressemble plutôt à un Asilus qu'à un taon [Tahanus). La tète est d'un noir bleu avec le collier jaune. Les yeux sont cuivreux, précédés d'une tache blanche. Les antennes sont d'un noir bleu en dessus. Les palpes sont noirs avec le dernier arti- cle jaune. Le corselet est d'un noir bleu avec un petit arc jaune sur chaque côté, et un point de cette couleur à l'insertion des ailes supérieures. L'abdomen est d'un noir bleu avec trois an- neaux jaunes. La petite brosse anale est d'un noir obscur, mar- quée de deux petites lignes jaunes. Les cuisses sont d'un noir bleu; les postérieures ont la hase d'un jaune testacé. Les ailes supérieures sont opaques, d'un noir brunâtre. Les inférieures sont transparentes. Cette Sésie éclôtdans la première quinzaine de juin; elle n'est pas très-rare dans le nord et le centre de l'Europe. Sa chenille, que nous avons élevée plusieurs fois, vit à la base des jeunes peupliers {Populus fastigiala et nigra), à IS ou 20 centimètres au-dessus de la racine. Cette chenille était, il y a quelques années, si commune dans la forôt de Bondy, au bord du canal de l'Ourcq, qu'elle fit périr une partie des petits peupliers d'Italie qu'on y avait plantés. 11. S. Anthracipennis. Boisd. Elle est de la taille d'un très-petit individu d'Asiliformis. La tête et les antennes sont noires. Les palpes sont jaunes en SESiA. 393 dessous avec le dernier article noir au sommet. Le corselet est d'un noir brunâtre. Les pattes sont d'un brun noir. L'abdomen est d'un noir foncé, avec quatre anneaux jaunes. Le petit pin- ceau anal est noir, mélangé à peine de quelques poils jaunes sur les côtés. Los ailes supérieures sont brunes, marquées d'un petit point fauve sur l'endroit où se trouve la seconde tache, transparente dans la plupart des espèces. Les ailes inférieures sont transparentes avec une large bordure, les nervures et la lunule sous-costale d'un noir foncé. Elle se trouve en Géorgie où , selon Abbot, elle vit dans une espèce de Salix. Nous l'avons reçue de John Leconte. 12. S. PANORPiEFORMIS. Boisd. Elle est de la taille de VAsiliformis, mais ses ailes supérieures sont notablement plus étroites. La tête est noirâtre avec le collier d'un fauve ferrugineux. Le corselet est noirâtre avec xuie bande longitudinale d'un fauve ferrugineux sur les épaulettes. Les pattes et les antennes sont également d'un fauve ferrugineux. L'abdomen est noir, fascié de fauve ferrugineux sur les côtés des premiers segments; il est marqué, en outre, de trois an- neaux de la même couleur; le pinceau anal est fauve. Les ailes supérieures sont d'un noir fuligineux avec un point d'un fauve vif près de leur insertion au corselet. Les ailes inférieures sont transparentes avec la frange et une petite bordure noires. L'ab- domen est entièrement d'un fauve ferrugineux en dessous. Décrite sur deux individus parfaitement frais, pris par M. Lor- quin dans les forêts de l'île de Lucon. Coll. Bd. 13. S. Vespipennis. Boisd. in Herrich-Schœff. Samml. Aussereurop. Schm. 217. Envergure, 40 à 45 millimètres. Cette belle espèce est presque de moitié plus grande que noire Asiliformis. La tète est brune avec le coUier fauve. Les antennes sont roussâtre:-. Les palpes sont jaunes. Le corselet est brun avec les épaulettes bordées de fauve, et une petite tache de cette couleur à l'insertion des ailes supérieures. L'abdomen est brun avec deux petites Hgnes jaunes, transversales, sur le premier segment, surmontées d'un arc de 394 SÊSIAIRES. la même couleur à la base du corselet. Le deuxième et le troi- sième anneau sont bordés de jaune; les suivants sont bordés de ferrugineux vif. Le petit pinceau anal est brun, mélangé de quelques poils fauves. Les ailes supérieures sont opaques, d'un brun noirâtre, avec une petite tache cunéiforme transparente, située vers leur angle anal ; elles ont, en outre, une petite tache discoïdale d'un rouge ferrugineux. Les ailes inférieures sont transparentes avec l'arc cellulaire noir, et un trait fauve à la base de la gouttière abdominale. Les pattes sont d'un jaune fauve avec les jambes jaunes. Cette belle Sésie se trouve en Chine, où elle remplace proba- blement notre Asiliformis. Coll. Bd. 14. S. Rhingleformis. Laspeyres, S. Europ. p. H, n" IV. — Ochsenh. Schm. t. II, p. 130, 4. — Hubner, Sphing. tab. 7, fig. -41. — Rossi, Faun. etrusc. Maotiss. t. II, p. 141. — Boisd. Ind. melh. M. Staudinger confond cette espèce avec Y Asiliformis, dont elle diffère cependrint énormément. Quant à nous, nous la con- sidérons avec Laspeyres, Ochsenheimer et Hubner comme une espèce parfaitement caractérisée. Elle est un peu plus petite que la précédente; elle a environ de 20 à 28 millimètres. La tête est noire avec le collier jaune. Les yeux sont bruns, bordés inférieurement d'un peu de blanc. Les antennes sont d'un roux ferrugineux dans les deux sexes. Les palpes sont noirs avec le dernier article jaune. Le corselet est noir, avec un petit arc jaune et un point de cette couleur à l'in- sertion des ailes supérieures. L'abdomen est noir avec six an- neaux jaunes, dont l'antérieur est interrompu et le dernier moitié plus large que les autres. La petite brosse anale est noire mélangée de poils jaunes. Les pattes sont ferrugineuses. Les ailes supérieures sont opaques, d'un gris-ferrugineux luisant. Les ailes inférieures sont transparentes. Elle habite le midi de la France et l'Italie. Elle n'est pas très- rare aux environs de Montpellier, d'oii nous en avons reçu un certain nombre d'exemplaires. Rambur l'a aussi prise en Anda- lousie. M. Daube croit que sa chenille vit dans le saule ou dans le Fraxinus ornus. Coll. Bd. SESiA. 395 QUATRIÈME GROUPE. M. Staudinger réunit ce groupe au précédent, quoique les ailes supérieures ne soient pas entièrement opaques. Nous n'a- vons jamais vu les quatre espèces suivantes, qui sont toutes de l'Asie-Mineure. 15. S. Stiziformis. Herrich-Schaefrer, fig. 58, t. VI, p. 47. — Sciapteron stiziforme, Bei- trag. p. 197, 5. — Lederer, Ann. de la S. Ent. de Belg. pi. 6. Elle a, d'après la figure de Herrich, environ 32 millimètres. Elle est d'un noir verdàtre. L'abdomen a le i^, le 5* et le 6* an- neau d'un jaune citron. Les ailes supérieures ont la base, le bord postérieur et la côte de couleur briquetée. Elle a été rapportée d'Amasia par Kinderaia,nn. M. Staudinger ne l'a jamais vue en nature. Lederer (Ann. de la Société Entom. de Belgique, i870, pi. i, fig. 6) donne la figure d'un mâle ou d'une variété mâle qui n'a que 22 millimètres. ■ Ses ailes supérieures, presque entièrement opaques, ont à la base un trait longitudinal rouge et une petite lunule discoïdale de la même couleur. Ses ailes inférieures sont noirâtres avec la base transparente. L'abdomen est représenté d'un noir-bleu unicolore. Cet individu a été pris à Hankynda, dans l'Asie-Mineure, par Haberhauer. Est-ce bien véritablement le mâle de la Stizi- formis figurée par Herrich-Scha3ffer, laquelle a trois anneaux d'un jaune citron. Nous croyons que cette espèce serait mieux placée à côté de Chalcidiformis. 16. S. Gruneri. Sciapteron Gruneri, Staudinger, Beitrag. p. 197, 6. M. Staudinger a vu un exemplaire femelle que lui a commu- niqué M. Gruner, Il a 34 millimètres. Il est d'un bleu noir. Ses ailes supérieures sont saupoudrées de noirâtre, avec l'arc trans- versal plus obscur et marqué d'un point orangé. Les ailes infé- rieures sont transparentes. L'abdomen est d'un noir bleu, avec une bande jaune, interrompue sur le second anneau; le quatrième est, au contraire, presque entièrement jaune. La tète et la poi- trine sont d'un noir bleu. 396 SÉSIAIRES. Celte Sésie a été trouvée dans l'Asie-Mineure, aux environs d'Amasia, par Kindermann. 17. S. Fervida. Lederer, Verh. d. z.-bot. ver. 18S5, Quartal II, p. 182, pi. 4, fig. 10. — Scîapteron fervidum, Stauding. Beitrag. p. 198, 7. M. Gruner a aussi conrimuniqué un exemplaire femelle de cette espèce à M. Staudinger. Il offre quelques légères différences avec celui décrit et figuré par feu Lederer de Vienne. Elle a 31 millimètres. Elle est d'un bleu noir, avec le corselet d'un rouge minium ainsi qu'une partie des ailes supérieures. L'abdomen a le quatrième, le cinquième et le sixième armeau jaunes en dessus ; la petite brosse anale est jaune de part et d'autre. Cette Sésie a été découverte aux environs d'Amasia par Kin- dermann. 18. S. Sanguinolenta. Lederer, Verh. d. z.-b. Ver. p. 81. — Sesia Tingyrœformis, Herrich- Sch. fig. S9. — Scîapteron sanguinolentum, Stauding. Beitrag. p. 199,8. M. Staudinger n'a point connu cette espèce en nature. Elle a, d'après la figure de M. H.-Schaelfer, 27 millimètres. Elle est d'un bleu noir, avec les ailes supérieures d'un rouge minium, sauf la bande externe. La petite brosse anale est également, en dessus, d'un rouge minium. Elle a été découverte dans l'Asie-Mineure par Kindermann. CINQUIÈME GROUPE. Ailes transparentes. Abdomen annelé de jaune. 19. S. SCOLI^FORMIS. Laspeyres, Ses. Europ. p. 13, n" VI, f. 1. — Hubn. Sphing. tab. 23, f. III. — Ochsen. — Schmett. t. III, p. 137, 7. — Stauding. Beitrag. 199, 9. — God. Pap. de France, pi. 21, f. i. M. Staudinger rapporte à cette espèce, à la vérité, avec doute, la Sesia Emphytiformis de M. Herrich-Schaeffer. Comme nous ne l'avons jamais vue, nous n'exprimerons aucune opinion à cet égard. SEsiA. 397 Cette Sésie a de 28 à 36 millimètres. La tête est d'un noir bleu, avec une ligne très-blanche en avant des yeux et un collier jau- nâtre. Les palpes sont noirs, avec les deux premiers articles d'un jaune foncé en dessous. Les antennes sont d'un noir bleu jus- qu'au-delà du milieu, ensuite blanches. Le corselet est d'un noir bleu, marqué de deux lignes jaunes. L'abdomen est d'un noir bleu, avec le bord postérieur du second et du quatrième anneau jaune en dessus; la brosse anale est d'un rouge fauve dans le mâle, mélangé de quelques poils noirâtres dans la femelle. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures, la bor- dure et une grande tache discoïdale d'un noir bleu. Les ailes in- férieures sont transparentes, avec une petite lunule noire sur le milieu du bord antérieur. Cette Sésie habite le nord et le centre de l'Europe, mais elle n'est nulle part très-commune. Nous avons plusieurs fois trouvé sa chenille aux environs de Paris, dans de jeimes bouleaux, qui en éprouvaient un certain dommage par suite de la déperdition de la sève. 20. S. Sphegiformis. Laspeyres, Ses. Europ. p. 12, n" V.— Ochs. Schmett. t. III, p. 134, 6. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 3. - Hubn. Sphing. tab. 116, fig. 77-78. — S. Sphegiformis, Staud. Beitrag. p. 200, 10. — Fab. Eut. S. 111,1, 383, 15. Elle a de 24 à 30 millimètres. La tète est d'un noir bleu, avec les palpes jaunes en dessous. Les antennes sont d'un noir bleu. Le corselet est d'un noir-bleu luisant, avec une ligne jaune sur chaque épaulette. L'abdomen est également d'un noir-bleu lui- sant, avec un point basilaire et le bord du troisième anneau jau- nes. Le petit pinceau anal est d'un noir bleu, trilobé. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les bords, les nervures et la tache discoïdale d'un noir bleu ; les inférieures sont, transparentes, avec les nervures, le bord postérieur et l'arc de la cellule d'un noir bleu. En dessous, les pattes sont d'un noir bleu, avec la base des cuisses antérieures un peu jaune en dehors. La poitrine est mar- quée d'une tache jaune sur chacun de ses côtés. On trouve cette Sésie dans le nord et le centre de l'Europe, principalement dans les bois plantés d'aunes {Alnus viscosa) et de bouleaux. Nous avons quelquefois trouvé sa chenille daus do 398 sÉsiAiRES. jeunes aunes. Elle ressemble complètement à celle de l'Asilifor' mis. Coll. Bd. 21. S. Mesi^formis. Herrich-Schaeffer, t. II, fig. 17-18. — Stauding. Beitrag. p. 200, 11. Nous ne connaissons pas cette Sésie qui paraît être voisine de la Spheciformis, mais elle est moins grande. Elle est d'un noir bleu, avec deux litures d'un blanc d'argent en avant des yeux; outre cela, le second et le quatrième anneau sont bordés de jaune. Selon MM. Herricht-SchcBffer et Staudinger, elle n'a encore été trouvée que dans la Russie méridionale. 22. S. Anthraciformis. Esper, Sch. II, Th. tab. 44, fig. 42. — Stauding. Beitrag. p. 201, 12. — Sesia Andrenœfor7nis, Lasp. S. Europ. f. 7-8, p. 20, n° 12.— Ochs. Schm. von Eur. t. II, p. 156, lo. — Boisd. Ind. metii. p. 43. — Yar. S. Monedulœformis, Boisd. Ind. rneth. p. 43. M. Staudinger a restitué à cette Sésie le nom qu'Esper lui avait imposé, quoiqu'elle soit généralement connue sous celui d'Andre- nœformis. Envergure 48 à 22 millimètres. La tète, le corselet et l'abdo- men sont d'un noir bleu; celui-ci a le second et le quatrième an- neau bordés de jaune en dessus et de blanc en dessous; le petit pinceau anal est d'un noir bleu avec le milieu jaune. Les anten- nes sont d'un noir bleu. Les palpes sont noirs en dessus et blancs en dessous. La poitrine est marquée, de chaque côté, d'une tache jaune, assez grande. Les pattes sont d'un noir bleu. Les ailes su- périeures sont transparentes, avec la bordure et la petite bande discoïdale d'un brun-noirâtre à reflet légèrement violâtre. Les ailes inférieures sont diaphanes, avec la bordure d'un noir bru- nâtre et les nervures lavées d'un peu de roussâtre. Elle se trouve eu Hongrie et dans la Russie méridionale. La variété Monedulœformis, qui a les deux anneaux moins jau- nes et le pinceau anal d'un blanc jaunâtre, a été prise en Anda- lousie par Rambur. CoU. Bd. SESiA. 399 23. S. CONOPIFORMIS. Staudinger, Beitrag. p. 202, 15. — Sph. Conopiformis, Esp. Schm. II, Th. lab. 31, f. 1, 2. — Sesia Nomadœformis, Laspeyres, S. Europ. p. 27, n» 18. — Ochs. Schm. von Europ. t. II, p. 167, no21. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 14. — Boisd. Ind. meth. p. 43. — Sph. Syrphiformis, Hubn. Sph. tab. 8, f. 50. Celte Sosie, bien connue de la plupart des entomologistes sous le nom de Nomadœformis, reprend le nom qu'Esper lui avait donné. Elle est d'un tiers plus grande que la Tipuliformis. Son enver- gure varie de 18 à 23 millimètres. La tète est noire, avec une liture blanche devant les yeux et un collier jaune. Les palpes sont noirs en dessus, jaunes eu dessous. Les antennes sont d'un noir bleu. Le corselet est d'un noir bleu, avec une ligne longi- tudinale jaune sur chaque épaulette. La poitrine est d'un noir bleu, marquée, de chaque côté, d'une tache jaune allongée. L'ab- domen est d'un noir-bleu luisant, avec le bord du troisième, du cinquième et du septième anneau jaune. Au-dessus du premier anneau, on voit en outre une ligne transversale jaune. Le petit pinceau anal est noir. Les cuisses sont noires, les jambes sont de la même couleur, avec les épines de la paire postérieure d'un jaune sale. Les ailes supérieures sont transparentes, avec le sommet d'un fauve doré, coupé par de fines nervures. Les nervures, la bordure et la petite bande transverse sont d'un noir violàtre. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, les bords et une toute petite lunule d'un noir violet. Chez le mâle, il y a un quatrième anneau sur le septième seg- ment. Cette Sésie est assez commune dans une grande partie de l'Eu- rope. Aux environs de Paris, on la trouve assez fréquemnaent, en juin, sur le bois-mort et sur l'écorce des vieux chênes. Sa chenille vit sous les écorces'dos chênes. 24. S. N0MAD.(EPENN1S. Boisd. Lepid. de la Californ. Part. II, p. 03, 63. Elle est de la taille de la Conopiformis {Nomadœformis, Las- peyres). La tête est noire avec le collier jaune. Les palpes sont 400 SÉSIAIRES. jaunes. Le corselet est d'un noir bleu sans taches. L'abdomeji est également d'un noir bleu avec trois anneaux jaunes. Les ailes supérieures sont transparentes avec des nervures for- tement, la bordure, l'extrémité et la petite bande transverse d'un noir profond; outre cela le bord interne est lavé de ferru- gineux et l'extrémité apicale rayonnée d'un peu de fauve; la pe- tite bande transverse est aussi bordée d'un peu de ferrugineux sur son cùté externe. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et la petite lunule sous-costale noires. Cette Sésie a été trouvée sur les fleurs en Californie, par Lorquin. 25. S. Cephiformis. Ochs. Smett. von Europ. t. II, p. 169, 2-2. — Herrich-Schaefr. t. II, fig. 32. — Stauding. Beitrag. 201, 13. Elle est un peu plus petite que la précédente, et elle a tout-à- fait le port de la Conopiformis. La tète est noire avec deux pe- tites lignes blanches en avant des yeux. Le collier est jaune. Les palpes et les antennes sont d'un noir bleu. La poitrine est mar- quée de chaque côté d'une tache jaune. Le corselet est noir avec une ligne jaune sur les épaulettes et un petit croissant posté- rieur de la même couleur. L'abdomen est d'un noir bleu avec le deuxième, le quatrième et le sixième anneau jaunes. Le petit pinceau anal est jaune avec le milieu noir. Les ailes supérieu- res sont transparentes, avec la bordure, l'extrémité et la petite bande transversale, noires. Les ailes inférieures sont transpa- rentes, avec la bordure et un petit point cellulaire noirs. Les cuisses sont noires entrecoupées de jaune. Nous ne possédons que des femelles. Il paraît que chez le mâle le septième anneau est jaune. Elle habite l'Autriche et plusieurs parties de l'Allemagne. Selon Ochsenheimer, la chenille vit dans le sapin, Pinus abies. 26. S. TiPULIFORMIS. Sph. Tipuliformis, Linn. Faun. S. p. 289, 1096. — Clerck, Icon. tab. IX, f. 1. — Sesia id. Lasp. S. Europ. p. 28, n» 19. — Ochs. Schm. von Eur. t. II, p. 172, 23. — Hubner, Sphing. tab. 8, f. 49. — God. Pap. de France, III, pi. 21, f. 13. — Staudinger, Beitrag. 202, H, — etc. Cette Sésie est beaucoup plus petite que la Cotiopiformis, dont SESIA. 401 elle est fort voisine. La tête est noire avec deux petites litures blanches en avant des yeux, et un petit collier jaune. Les palpes sont noirs en dessus et jaunes en dessous. Le corselet est d'un noir bleu, avec une petite ligne jaune sur les épaulettes. La poi- trine est aussi d'un noir bleu, avec une tache jaune, allongée de chaque côté. L'abdomen est d'un noir bleu avec le deuxième, le quatrième et le sixième anneau jaunes; ce dernier est double dans le mâle. Le petit pinceau anal est noir. Les pattes sont d'un brun noirâtre avec les jambes plus pâles. Les ailes supérieures sont vitrées, avec le sommet strié de fauve doré de part et d'autre ; la bordure et la petite bande transverse sont noires. Les ailes inférieures sont transparentes avec la bor- dure noire. Cette Sésie est l'une des plus communes ; elle se trouve pres- que dans toute l'Europe. Sa chenille n'est pas rare dans les tiges du groseiller rouge. Rites rubrum; on la rencontre aussi dans le noisetier, Corylus avellana. 27. S. Cynipiformis. Ochs. Schmett. von Eur. t. II, p. 151, 13. — Sph. Vespiformis, Esp. Schm. II, Th. tab. 31, f. 3-4. — Hubo. Sphing. tab. 19, f. 9o. — La femelle Sph. Œstriformis,Eu\). Sph. f. 43. — Sesia Vespiformis, La.sp. Ses. Europ. p. 17, n» 10. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 8. — Sph. Vespiformis? Linn. Faun. suecica, n" 1093. — Sph. Asiliformis et Œstriformis, Rottenb. in Nalurforsch. VII, S. 108, 2, S. 109, 3. — Sesia Asiliformis, Stauding. Beitrag. 203, 16. Beaucoup d'auteurs, y compris le savant Laspeyres, ont rap- porté celle espèce au Sphinx Vespiformis de Linné, dont il est impossible aujourd'hui de constater l'identité, la phrase de l'au- teur suédois pouvant s'appliquer à plusieurs espèces voisines. M. Staudinger lui a restitué le nom (V Asiliformis donné au mâle par M. Rottenburg, dans le Naturforscher, nous avons préféré lui laisser celui qui lui a été imposé par Esper et Ochsenheimer, et sous lequel elle est généralement connue. Envergure, IG à 24 millimètres. La tête est noire, avec un col- lier jaune, et une double liture blanche, en avant des yeux. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont d'un noir bleu. Le corse- let est d'un noir bleu, avec deux lignes longitudinales jaunes. La poitrine est d'un noir bleu, marquée de chaque côté d'une tache jaune. L'abdomen est d'un noir bleu, avec une petite ligne trans- Lépidoplères. Tome L 26 402 SÉSIAIRES. versale à la base, et les deuxième, quatrième et sixième anneaux jaunes. Le petit pinceau anal est jaune avec le milieu très-noir dans le mâle, et jaune chez la femelle {OEstriformis). Les cuisses sont noires. Les jambes sont jaunes avec un anneau d'un noir bleu. Les tarses sont entièrement jaunes. Les ailes supérieures sont transparentes avec les nervures et l'extrémité brunes, et une lunule transversale d'un rouge mi- nium, bordée en dedans par une ligne noire. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, le bord postérieur et un petit arc sous-costal d'un brun-noir. Chez le mâle, le septième anneau est jaune. On trouA^e cette Sésie en juin et juillet dans une grande partie de l'Europe. Elle est assez commune aux environs de Paris, dans les bois, sur les fleurs du cornouiller sanguin. Cornus san- guinea et du Rhamnus frangula. 28. S. Mellinipennis. Leconte. Boisd. Spec. General, pi. 14, 10 B, fig. 12. Elle est d'un tiers plus grande que la Cynipif orrais d'Ochsen- heimer. La tête est noire avec les antennes d'un noir bleu. Les palpes sont jaunes. La poitrine est marquée de chaque côté d'une tache jaune. Les pattes postérieures sont jaunes entrecoupées de noir. Le corselet est noir avec le collier et une raie sur chaque épaulette, jaunes. L'abdomen est d'un noir bleu avec cinq an- neaux jaunes, dont deux sur le premier et le deuxième segment sont interrompus, et dont les trois derniers sont situés à l'extré- mité. Le pinceau anal est jaune avec le milieu noir. Les ailes supérieures sont transparentes avec le sommet, les bords et la petite bande transverse d'un noir-brunâtre pâle; outre cela, la petite bande transverse est marquée d'un peu de rouge dans son milieu. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures et une petite bordure d'un brun pâle. Cette Sésie habite l'Améri- que septentrionale. Nous n'avons vu que deux mâles, lesquels ont été anéantis avec plusieurs autres espèces américaines, par l'explosion de la poudrière du Luxembourg. Sauf quelques Sésiaires, notre collec" tion n'a pas éprouvé de très-grands dégâts. S£SiA. 403 29. S. Melliniformis. Laspeyres, Ses. Europ. p. 19, f. 3, 6. — Ochs. Schm. von Europ. t. II, p. 134, U. — Stauding. Beitrag. 203, 17. Envergure, 16 à 25 millimètres. Elle est très-voisine de la Cy- nipiformis. La tête est d'un noir bleu avec les yeux bordés par uœ ligne d'un blanc pur. Les palpes sont jaunes, avec le dessus des denix premiers articles noir. Les antennes sont noires. Le corselet est d'un noir-bleu luisant, sans taches. La poitrine est d'ui} noir bleu, marquée sur chaque côté, d'une tache jaune. L'abdomen est noir avec le bord des premier, quatrième, cin- quième (et du sixième dans le mâle) anneaux jaune. Los cuisses sont d'un noir bleu ainsi que les jambes. Les tarses sont jaunes avec l'extrémité noirâtre. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures et les bords d'un noir bleu ; la lunule transversale est noire en de- dans et rouge en dehors; le sommet est d'une teinte dorée pâle. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et un petit arc sous-costal noirs. On trouve cette Sésie à la fin du printemps dans le midi de la France ; Rambur l'a aussi rencontrée en Espagne. 30. S. Chrysidipennis. Boisd. Lep. de la Californ. Part. II, p. 64, 64. Elle a le port et la taille de VUroceriformis. La tête et les an- tennes sont noires. Les palpes sont d'un blanc jaunâtre en des- sous et bruns en dessus. Le collier est d'un jaune paille avec le corselet noir. L'abdomen est d'un noir foncé, avec six anneaux jaunes de part et d'autre. Le petit pinceau anal est noir, avec le milieu jaune. La poitrine est marquée de chaque côté d'une ta- che jaune. Les pattes sont jaunes avec les genoux noirs. Les ailes supérieures sont transparentes avec le bord interne d'un ferrugineux fauve, ainsi que les nervures apicalfis ; la côte est brune; la petite bande transversale est d'un fauve rougeâtre sur les côtés et brune au milieu. Les ailes inférieures sont transparentes avec le bord'antérieur un peu ferrugineux; la bordure, les nervures et le petit arc sous-costal sont d'un brun noirâtre. Prise par Lorquin à Los Angeles. ^ 404 SÉSIAIRES. SIXIÈME GROUPE. Un anneau rouge sur Tabdomen. 31. S. Myop^formis. Stauding. Beitrag. p. 204., 18. — Herrich-Sch. t. II, p. 80. — Sph. Myopœformis, Borkh. Schm. t. II, p. 169. — Sph. Culiciformis, Hubn. Sphing. f. 45, — Sesia Mutillœformis, Laspeyres, Ses. Europ. p. 26, fig. 15-17. — Ochs. Schm. von Europ. p. 162, 18. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 13. Envergure, 15 à 22 millimètres. La tête est d'un noir bleu, avec une petite liture blanche au bord interne des yeux. Les palpes sont d'un noir bleu ainsi que les antennes. Le corselet est entiè- rement d'un noir-bleu luisant. La poitrine est d'un noir bleu, avec une tache dorée sur chacun de ses côtés. L'abdomen est d'un noir bleu, avec le quatrième anneau rouge en dessus, noir et bordé de blanc en dessous. Le pinceau anal est entièrement d'un noir bleu. Les pattes sont noires. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et une bande transverse assez large, d'un noir bleu en dessus et d'un fauve doré en dessous. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, les bords et une petite lunule sous-costale noirs en dessus et d'un fauve doré en dessous. Le mâle diffère de la femelle, en ce que tout le dessous du qua- trième anneau et le pourtour de l'anus sont blancs ainsi que le dessous des palpes. Elle se trouve dans une grande partie de l'Europe centrale. Elle n'est pas très-rare aux environs de Paris. Cette espèce porte, dans la plupart des collections, le nom de Mutillceformis. 32. S. Typhi^formis. Laspeyres, Ses. Europ. p. 25, fig. 13-14. — Ochs. Schm. von Europ. t. II, p. 163, 19. — Stauding. Beitrag. p. 205, 19. — God. Pap. de France, t. JII, pi. 21, f. 12. — Sph. Typhiœformis, Bork. Schm. t. II, S. 174, n» 13, fig. 4, 5. — Hubn. Sphing. fig. 42. — Sph. Culiciformis, Fab. E. S. III. 1, p. 384, 19. — Sph. TipuUformis, Var. Esp. tab. 37, f. 7. Elle a le port etfla taille de la Myopœformis. La tête est d'un SESIA. 405 bleu d'acier, avec une petite liture blanche au bord interne des yeax. Les palpes sont noirs, avec le dessous roussâtre. Les anten- nes sont d'un noir bleu, marquées d'une tache blaache en des- sus avant leur sommet. Le corselet est d'un bleu d'acier. La poi- trine est de cette dernière couleur, marquée, de chaque côté, d'une tache d'un rouge fauve. L'abdomen est d'un noir bleu, avec le bord du second et du quatrième anneau d'un rouge fauve en dessus; celui du quatrième et celui du cinquième sont blancs en dessous chez les individus frais. Le petit pinceau anal est d'un noir bleu, avec le milieu un peu blanchâtre en dessous. Les pattes sont d'un noir bleu. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure ainsi que la bande transversale d'un noir violet, et le som- met d'un fauve doré en dessous. Les nervures et la bordure sont aussi d'un fauve doré. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et une petite lunule sous-costale d'un noir violet en des- sus et d'un fauve un peu doré en dessous. Cette Sésie est beaucoup plus rare que la précédente aux envi- rons de Paris, où elle n'a été trouvée qu'une fois ou deux. Elle habite de préférence le midi de la France et l'Italie. 33. S. PiPIZIFORMIS. Lederer, Verh. d. z.-bot. ver. Quartal II, p. 193, pi. II, f. 2. — Stauding. Beitrag. p. 206, 20. Envergure, M millimètres. Elle est d'un noir bronzé, avec le dessous des palpes, le sommet des antennes blancs. Le quatrième segment est seulement d'un rouge orange en dessus. Les suivants sont de cette couleur en dessus et en dessous. Ni M. Staudinger, ni moi n'avons vu cette espèce. La diagnose qu'il en donne est faite d'après Lederer. Cette Sésie a été prise à Beirouth, en Syrie. 34. S. CULICIFORMIS. Laspeyres, Ses. Europ. p. 33, f. 9, 10. — Ochs. Schmet. von Europ. p. 159, 17. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 10. — Stauding. Beitrag. p. 206, 21. — Sph. Culiciformis, Linn. Faun. suecica, p. 289, n» 1094, — etc. Cette Sésie est une de celles dont la synonymie n'a jamais été 406 SÉSIAIRES. embrouillée. Tous les auteurs, à l'exemple de Linné, l'ont appe- lée Culiciformis. Envergure de 22 à 26 millimètres. La tête est d'un noir bleu, avec une liture blanche au bord des yeux. Les palpes sont noirs en dessus et fauves en dessous. Les antennes sont d'un noir bleu. Le corselet est d'un bleu noir. La poitrine est d'un bleu-noir lui- sant, marquée, de chaque côté, d'une grande tache d'un fauve minium. L'abdomen est d'un noir-bleu brillant, avec le quatrième anneau entièrement d'un fauve minium en dessus, et d'une cou- leur plus pâle en dessous. Le pinceau anal est entièrement d'un noir bleu. Les cuisses sont d'un bleu noir, avec les épines des jambes un peu testacées. Les ailes supérieures sont transparentes avec la base miniacée; les nervures, les bords et la petite bande transverse sont d'un bleu noir en dessous. Ces mêmes ailes ont le sommet violàtre, avec les bords lavés de fauve et un point miniacé sur le côté ex- terne de la bande transverse. Les ailes inférieures sont transparentes avec la base miniacée; les nervures, les bords et le petit arc sous-costal sont noirs. Oji rencontre souvent une variété chez laquelle le cinquième segment de l'abdomen est bordé d'un peu de rouge fauve. Cette espèce est l'une des plus communes dans les bois des en- virons de Paris. Elle se trouve dans presque toute l'Europe tem- pérée. Sa chenille vit probablement sous les écorces du bouleau, Belula alba, car on ne rencontre guère l'insecte parfait que dans les bois où cet arbre est abondant. 35. S. Thynniformis. Laspeyres, p. 21. — Stauding. Beitrag. p. 206, 23. — Zellér, Isis, 1840, p. 142. — Herrich-Sch^f. t. VI, p. 50. Nous n'avons jamais vu cette Sésie. La description que nous en donnons ici est la traduction littérale de celle donnée par Las- peyres dans sa remarquable monographie. Envergure, 26 millimètres. La tête est noire avec une liture blanche en avant des yeux. Les yeux sont noirâtres. Les palpes sont jaunes, marqués, en dehors, d'une ligne noirâtre. Les an- tennes sont d'un brun noir, saupoudrées de blanc en dessus et de ferrugineux en dessous. Le corselet est d'un noir bleu. La poi- trine est également d'un noir bleu , avec des irrorations jaunà- SESIA. 407 très et une grande tache latérale jaune. L'abdomen est d'un bleu- noir saupoudré de jaune, cilié de jaune sur les côtés; il est en outre marqué, vers la base, d'un point et de deux litures jaunes. Le quatrième anneau est entièrement jaune (orangé, selon Stau- dinger), tandis que les suivants n'ont que les bords jaunes. Le pinceau aaal est allongé, jaune sur les côtés et noir dans son mi- lieu. Les cuisses antérieures sont d'un bleu noir, avec le côté ex- térieur jaune ; les jambes sont brunâtres avec les tarses jaunâtres. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et une bande transverse assez large, noires ; le bord de la côte et celui du bord interne sont un peu jaunes, avec le sommet saupoudré d'un peu de jaune. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les ner\aires, la bordure et une petite lunule sous-costale noires. Laspeyres a décrit cette espèce d'après un mâle unique pris par Hess aux environs de Darmstadt. 11 suppose que la couleur avait été altérée, et que l'anneau du milieu du corps pouvait être d'une couleur safranée lorsque l'insecte était frais. M. Staudinger pense que cette Sésie pourrait bien être une simple variété de la Culiciformis. 36. S. Stomoxyformis. Ochsenh. Schm. von Europ. t. II, p. 157, 16. — Schrank, Faun. Boic. 2, B. 1, Abth. p. 234, 1399. — Stauding. Beitrag. p. 208, 23. — Sph. Stomoxyformis, Hub. Sptiing. f. i7. Envergure, 28 à 33 millimètres. Elle est de la taille de la Sphe- ciformia et elle a tout à fait le port de la Culiciformis. La tête, les antennes, les palpes et la poitrine sont d'un bleu noir. Le cor- selet est également d'un bleu noir, avec les épaulettes bordées de rouge miniacé. L'abdomen est d'un noir-bleu luisant, avec le quatrième anneau d'un rouge minium, et deux ou trois petites taches latérales de la même couleur sur les anneaux suivants. Le pinceau anal est noir. Le ventre es-t marqué sur le quatrième et le sixième segment d'un anneau rouge. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et la bande transversale d'un bleu noir ou d'un noir bronzé. Les ailes inférieures sont transparentes, avec la bordure, les nervui'es et la petite lunule sous-costale noires de part et d'autre. 408 SÉSIAIRES. Elle se trouve en Allemagne et dans presque tout le midi de la France et en Espagne. M. Staudinger mentionne, sous le nom à'Amasina, une variété qui, selon lui, a l'anneau du quatrième segment d'un jaune orangé en dessus, et d'un jaune sale eu dessous. Cette variété a été prise dans l'Asie-Mineure par Kindermann. 37. S. FORMICiEFOrtMIS. Laspeyres, S. Europ. f. H, 12, p. 24. — Ochsenh. Schm. von Europ. Il, p. 163, 20. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 11. — Standing. Beitrag. p. 209, 24. — Sphinx Formicœformis, Esper, Schm. tab. 32, Cent. VII, fig. 3, 4, et Sphinx Tenlhrcdiniformis , Esp. tab. 30, Cent. Y, f. 3. — Sphinx Nomadœformis, Hubner, Sphing. fig. 90. Enverg. de 15 à 25 millimètres. La tête est d'un noir-bleu lui- saut, avec une liture blanche en avant des yeux. Les antennes sont noires en dessus et fauves en dessous. Le corselet est d'un noir bleu. La poitrine est également d'un noir bleu sans aucune tache. L'abdomen est d'un bleu-noir luisant, avec tout le qua- trième segment d'un rouge minium et quelques écailles de la même couleur sur le cinquième. Le pinceau anal est noir, avec des poils blancs ou jaunes en dessous et sur les côtés. Les cuisses et les jambes sont noires. Les ailes supérieures sont transparentes, avec le sommet d'un fauve doré; les nervures, les bords et la bande transverse sont noirs; le bord costal est fauve vers la base. Ces mêmes ailes ont, en dessous, le bord costal et le bord interne fauves. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et une très-petite lunule sous-costale, noires de part et d'autre. Le mâle est un peu plus petit que la femelle. Il s'en distingue, en ce que le cinquième segment est d'un fauve minium comme le quatrième. Celte Sésie se trouve dans une partie de l'Europe tempérée et méridonale. Elle est beaucoup plus rare aux environs de Paris que la Culiciformis. La chenille, dont Hubner donne une flgure, vivrait, d'après cet iconographe, dans les tiges du saule, Salix alba. SES! A. 409 SEPTIÈME GROUPE. Ailes supérieures opaques. Corps annelé de rouge fauve. 38. S. XlPHI^FORMIS. Boisd. Envergure de 3o à 38 millimètres. Cette grande et belle Sésie s'éloigne un peu de nos espèces européennes. Elle est le type d'un petit groupe à côté des Myopœformis, Culiciformis, etc. La tête et les antennes sont d'un noir bleu. Les yeux sont d'un brun roussâtre. Les palpes sont noirs ainsi que toutes les pattes. L'abdomen est d'un noir bleu, marqué dans son milieu d'un large anneau, ou plutôt de deux anneaux réunis, d'un rouge fauve. Le pinceau anal est noir, précédé, dans le mâle, d'un trait longi- tudinal, fauve, qui n'arrive pas jusqu'à l'extrémité de la brosse. Les ailes supérieures sont entièrement d'un brun noir avec la frange d'un brun clair. Les ailes inférieures sont transparentes, avec la bordure et les nervures noires; outre cela, le bord antérieur est largement d'un noir profond. Nous avons reçu cette remarquable Sésie de feu John Leconte, sans aucune indication sur la localité qu'elle habite aux Etats- Unis. HUITIÈME GROUPE. Abdomen annelé de jaune ou de blanchâtre. 39. S. LOMATIiEFORMIS. Lederer, Verh. d. z.-b. Ver. 1852, p. 89. — Staudinger, Beitrag. p. 210, 25. Nous ne connaissons pas cette Sésie asiatique. Elle a 31 milli- mètres. Elle est d'un bleu noir, avec le dessus de la tête et du cor- selet couverts d'un duvet blanchâtre. Les ailes supérieures sont dépourvues de bande terminale, mais la petite bande transverse est bordée de jaune en dehors; le bord interne de l'aile est éga- lement jaune. L'abdomen est d'un noir bleu avec le second, le quatrième et le sixième anneau jaunes. Les autres anneaux sont aussi bordés d'un peu de jaune. Cette espèce a été prise aux environs d'Amasia et dans le Diarbekir, par Kindermann, qui n'a trouvé que deux ou trois in- dividus mâles. 410 SÉSI AIRES. 40. S. ICHNEUMONIFORMIS. Laspeyres, f. 3, i, p. 16. — Ochs. Schm. von Europ. t. II, p. 148, 12. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 7. — Staudinger, Beitrag. pi. 210, 26. — Sph. Ichneumoniformis, Fab. Ent. S. III, 1, p. 385, 22. — Sph. Vespiformis, Esp. Schm. t. II, tab. IS, f. 3. — Hubner, Sphing. f. 39, 40. — Statuiformis, Freyer, tab. 182, f. 4. — Var.? S. Ophioni- formis? Boisd. Ind. meth. p. 43, 3S1. — Duponchel, Pap. de France, Suppl. t. II, pi. 9, f. 1. — Variété MegiUœformis ? Herrlch-Sch. — Hub- ner, Sphing. 114. Plusieurs auteurs ont rapporté cette espèce à la Vespiformis, décrite par Linné dans sa Fauna suecica, mais, comme l'a dit Laspeyres, cela est d'autant moins certain que notre Ichneumo- niformis ne se trouve pas en Suède. Envergure de IS à 25 millimètres. La tête est noire avec le front blanc, et le collier Jaune. Les palpes sont d'un jaune foncé, avec le sommet brunâtre, et une ligne noire sur leur côté in- terne. Les antennes sont noires à la base et à l'extrémité, un peu jaunâtres dans leur partie moyenne, et ferrugineuses en dessous. Le corselet est d'un noir luisant, marqué d'une liture et de deux traits longitudinaux jaunes. La poitrine est sans taches, L'abdo- menest d'un noir brun, avec deux traits obliques jaunes, près de sa base, et six anneaux également de couleur jaune, visibles de part et d'autre. Le pinceau anal est noir avec des poils jaunes au milieu et sur les côtés. Les cuisses sont d'un noir brun avec une ligne jaunâtre sur le côté extérieur des deux premières paires. Les jambes sont d'un jaune roussâtre. Les ailes supérieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et une petite bande transverse d'un noir brun. Le som- met est d'un jaune un peu roussâtre; il existe en outre un point jaune à la base, et une petite tache fauve sur le bord externe de la petite bande transverse. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et une petite lunule sous-costale d'un noir brun. Dans le mâle, on voit ordinairement un petit anneau jaune de plus. Nous ne sommes pas bien convaincu, malgré l'opinion de M. Staudinger, que notre Ophioniformis, qui est bien la môme que celle de Hubner, ne soit qu'un Ichneumoniformis. Nous n'admettons pas non plus, contrairement à l'opinion du savant SESIA. 411 que nous venons de citer, que la Megillœformis de Hubner, qui n'a que quatre anneaux jaunes, soii une simple variété de l'Ich- neumoniformis. Cette Sésie habite une grande partie de l'Europe ; elle est assez rare aux environs de Paris, mais elle est très-commune dans le Midi de la France. 41. S. Urocertformis. Treits. Schm. von Europ. X, Abth. 1, p. 121. — Herrich-Schaeff. t. II, fig. 20, 21. — Stauding. Beilrag. p. 212, 27. — Sph. Crabroniformis, Fab. Ent. S. t. III, p. 383, n» 17. — Var.? S. Doryceriformis, Leder. Verh. d. z.-b. ver. 1852, p. 87, var.? Aihaliœformis. Elle a le port de l'Ichneumoniformis, mais elle est un peu plus petite. Elle est d'un noir bleu. La tète est jauae ainsi que le collier. Les palpes sont jaunes, garnis de poils noirs. Les an- tennes sont noires. Le corselet est d'un noir bleu, avec les épau- lettes marquées de jaune. L'abdomen est d'un noir bleu, avec six anneaux jaunes, dont le premier, le second et le quatrième étroits et quelquefois un peu obsolètes; le troisième, le cin- quième et le sixième plus larges et bien marqués. Le petit pin- ceau anal est noir mélangé de quelques poils fauves. Les pattes sont d'un jaune pâle avec la base et l'extrémité des cuisses noires. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures et le bord costal noirs, ainsi que la petite bande transverse qui est ac- colée en dehors à une petite tache fauve ; le bord interne est fauve et le sommet est lui-même plus ou moins lavé de fauve. En dessous toutes les nervures sont fauves. Les ailes inférieures sont transparentes, avec une petite bor- dure et les nervures noires. Nous avons reçu de Kindermann ou de Frivaldsky, sous le nom à' Athaliœformis, un individu mâle beaucoup plus petit, dont les ailes supérieures, presque opaques, sont presque entiè- rement d'un fauve doré, avec la côte, la bordure et la petite bande transverse noires. M. Staudinger, qui a été à même de voir un grand nombre d'individus de diverses provenances, rapporte, à la vérité avec mi point de doute, à VUroce-riformis, comme variété, la Doryce- riformis de Lederer, qui a trois lignes jaunes sur le corselet, et le bord costal des ailes supérieures jaune. 412 SÉSIAIRES. Cette espèce n'a pas encore été trouvée aux environs de Paris, mais elle n"est pas très-rare dans le midi de la France et dans la région méridionale de l'Europe. 42. S. Parthica. Lederer, Ann. de la Société Entom. de Belg. t. XIII, — 1869-1870, pi. 1, f. 4-5. Nous n'avons jamais vu cette espèce en nature. Notre descrip- tion est faite d'après la ligure qu'en a donnée Lederer. Elle a le port et la taille de la Cynipiformis, et surtout deVUroceriformis. La tête est brune avec le collier grisâtre. Les palpes sont d'un blanc grisâtre. Les antennes sont noires. Le corselet est d'un noir bleu, sans taches. L'abdomen est d'un noir bleu, avec le quatrième et le sixième anneau d'un jaune citron. Le pinceau anal est d'un jaune citron dans son milieu, et noir sur les côtés. Les ailes supérieures sont transparentes, avec une bordure brune, très-étroite ; la petite lunule discoïdale ne dépasse pas la nervure médiane, elle est brune et accolée en dehors à une pe- tite tache ferrugineuse. Le bord interne, le bord costal et l'ex- trémité de l'aile sont lavés de jaune citron. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et le petit arc sous-costal de couleur brune. La femelle a presque le port d'une Culiciformis : elle diffère du mâle en ce que l'abdomen n'a que le quatrième anueau jaune, avec le pinceau anal entièrement noir, en ce que les ailes supérieures sont presque entièrement d'un brun noir, avec deux taches transparentes, assez petites, l'une cunéiforme et l'autre arrondie; le bord costal est un peu lavé de jaune, comme dans le mâle. Cette Sésie a été trouvée par Aberhauer aux environs de Han- kinda dans la Transcaucasie. 43. S. Hymenopteriformis. Bellier, Ann. de la Soc. Ent. de France, 1860, pi. 12, f. 3-4. Elle a le port et la taille de YUroceriformis ; comme dans l'espèce précédente, les deux sexes diffèrent notablement l'un de l'autre. Le mâle est d'un brun noirâtre. Les palpes sont noirs en de- SE6IA. 413 hors et d'un blanc grisâtre en dedans. Les antennes sont noires avec plusieurs articles fauves dans leur milieu. Le corselet est d'un brun noir, sans taches. L'abdomen est d'un brun roussâtre, avec les deuxième, quatrième et sixième anneaux cerclés de blanc en dessus. Le pinceau anal est noirâtre, blanc en dessous et sur les côtés. Les cuisses et les jambes sont brunes annelées de blanc intérieurement. Les ailes supérieures sont d'un brun fauve, plus clair vers le sommet, avec la petite bande transverse précédée et suivie de deux espaces vitrés, dont le premier est cunéiforme et l'extérieur arrondi. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et la petite lunule sous-costale d'un brun noirâtre. La femelle diffère du mâle par ses ailes entièrement d'un brun foncé avec la cellule légèrement éclairée en dehors, par son ab- domen d'un noir luisant, cerclé de blanc vif, par son pinceau anal d'un noir bleuâtre, ainsi que les deux dernières paires de pattes, et enfin par ses palpes d'un jaune ochracé, bordés de noir sur les côtés. Cette Sésie a été prise accouplée, en Sicile, sur des tiges do graminées, par notre collègue, M. Bellier. 44. S. Masariformis. Ochs. Schm. von Eiirop. t. II, p. 173, 21. — Staudinger, Beitrag. p. 214, 28. — AllantiformiSy Eversm. Faun. volg.-ural. p. 104. — Var.? S. Empiformis, Dup. Siippl. t. II, pi. 9, f. 7. Var. mâle Sphmx Banchi forints, Hubn. Sphing. fig. 126. — Var.? Sesia Odyneriformis, Herrich-Schaefr. t. II, fig. 41. Envergure de 16 à 28 millimètres. La tête est d'un noir bleu, avec le collier jaune. Les palpes sont jaunâtres en dessus et d'un beau blanc de neige en dessous. Les antennes sont d'un noir bleu. Le corselet est d'un noir-bleu luisant, avec les épaulettes rayées de jaune. La poitrine est marquée, de chaque côté, d'une tache jaune. L'abdomen est d'un noir-bleu luisant, avec cinq anneaux jaunes assez' larges, et les troisième et cinquième plus étroits. Ces anneaux existent de part et d'autre. Le pelit pinceau anal est jaune, avec les côtés et le des.^ous mélangés de poils noirs. Les cuisses sont jaunes, avec l'extrémité noire. Les jambes sont entrecoupées de jaune et de noir. 414 SÉSl AIRES. Les ailes supérieures sout transparentes, avec un point jaune à la base et un encadrement noirâtre ; le sommet offre un espace semi-lunaire plus ou moins bien marqué d'un roux doré. En des- sous ces mêmes ailes sont ochracées. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, les bords et une petite lunule sous-costale noirs. Nous avons reçu d'Italie un très-bel exemplaire semblable en tout au Banchiformis figuré par Hubner. Chez cet individu, tou- tes les parties jaunes sont d'un fauve-orangé vif; Tabdomen n'a que trois anneaux orangés et le rudiment d'un quatrième à son point d'insertion avec le corselet. M. Staudinger, qui l'a vu dans notre collection, l'a considéré comme une variété de la Masari- formis. Nous pensons que VEmpiformis, figuré par Duponchel, doit être rapporté aussi au Banchiformis de Hubner. Enfin M. Staudinger, qui a eu à sa disposition un grand nom- bre d'individus de diverses contrées, rapporte à la Masariformis, avec doute, à la vérité, VOdyneriformis de M. H.-Schaeffer, dont la couleur jaune est pl-us foncée, dont les ailes supérieures ont les taches transparentes plus petites et les franges jaunes. Nous ne l'avons jamais vue. La Masariformis habite le midi de la France, l'Italie, l'Espa- gne, la Turquie et la Hongrie. 45. S. Annellata. Zeller, Isis, 1847, p. 415. — Stauding. Beitrag. 219, 29. — S. Mus- cœformis, H.-SchaeCf. t. II, fig. 12-li. — Var. ? Oxybeliformis, H.-SchœfT. fig. 36. — Var.? Masariformis, H.-SchaefT. t. II, p. 70, f. 6. — Var. a. Ceriœformis, Led. d. z.-b. ver. 1852, p. 85. — Ortalidiformis, Led. Yerh. d. z.-b. ver. 1852, p. 85. Elle a tout à fait le port de la Tentkrediniformis, avec laquelle on pourrait facilement la confondre au premier coup-d'œil. La tète est noire, avec les palpes jaunes ainsi que le collier. Les an- tennes sont brunes, avec le dessous roussâtre. La poitrine est bru- nâtre, avec des poils jaunâtres. Le corselet est d'un noir bleuâtre marqué de trois ligues jaunes. L'abdomen est d'un noir bleu, avec tous les anneaux jaunes, sauf les articulations, qui sont noires. Le petit pinceau anal est noir avec le milieu jaune. Les ailes supérieures, qui ont un point blanchâtre à la base^ sont transparentes, avec la bordure et la petite bande transver- SESIÀ. 415 sale d'un brun noirâtre; à un certain jour, la partie transparente paraît couverte d'écaillés argentées. La frange est luisante et mé- langée de gris blanchâtre. Les ailes inférieures sont transparentes, légèrement pulvéru- lentes, avec la bordure et la petite lunule sous-costale d'un brun noirâtre. Elle se trouve en Hongrie, en Turquie, dan-s la Russie méri- dionale et dans l'Asie-Mineure. Les quatre exemplaires que nous possédons nous ont été envoyés par Kindermann. Nous ne connaissons pas VOxybeliformis ni la Masariformis de M. H.-Schaeffer. Nous ne connaissons pas davantage la Ceriœformis de Ledercr, qui est plus obscure avec les anneaux de Tabdomen blancs, ni VOrtalidiformis du même auteur, plus grande que les individus ordinaires et entièrement saupoudrée de jaune. 46. S. Tenthrediniformis. Laspeyres, S. Eur. fig. 18, 19, 20 et 21. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 16. — H.-Schaeff. t. II, fig. 7-9. — Stauding. Dissert, de S. a. B. p. 55. — Sph. idem, Hubn. Sphing. fig. 52. — Sph. Empiformis, Esp. Schm. t. II, tab. 32, f. 1, 2. — S. Empiformis, Stauding. Beitrag. p. 222, 30. Dans sa dissertation sur les Sésies des environs de Berlin, M. Staudinger avait, avec tous les Lépidoptéristes, donné à cette espèce le nom de Tenthrediniformis, mais dans son Beitrag. pu- blié deux ans plus tard, poursuivi par l'amour de l'exhumation des noms oubliés (l) il lui a substitué celui à'Ernpiformis. Pour (1) M. Staudinger pousse peut-être un peu trop loin son amour pour la résurrection des noms anciens. L'excès en tout devient un abus. D'ailleurs, nous ne sommes pas parfaitement certain que l'E»n- piformis d'Esper soit bien la même que la Tenthrediniformis, qui varie beaucoup et dont on connaît aujourd'hui plusieurs espèces très-voi- sines. D'un autre côté, quel est l'entomologiste qui, à l'exemple de M. Staudinger, supprimera le nom de Podalirius donné par Linné à l'un de nos plus beaux papillons européens pour lui substituer celui de Sinon? Quel est celui qui changera le nom de Ligniperda donné par Fabricius à notre Cossus pour le remplacer par celui de Cossus cossus? Nous respectons autant la propriété d'autrui que M. Stau- dinger, mais s'il fallait remonter jusqu'aux temps les plus reculés, combien d'individus et de localités perdraient leur nom à l'exemple 416 SÉSIAIRES. ne pas occasionner inutilementdeperturbationdans la synonymie, nous lui laissons, avec la plupart des auteurs et le savant Las- peyres, le nom qu'elle porte dans les collections. Envergure, 12 à 21 millimètres. La tête est noire, avec le front et le collier jaunes. Les palpes sont jaunes de part et d'autre. Les antennes sont noires, avec la base jaune et le côté externe fer- rugineux. La poitrine est noire, luisante, avec une tache latérale jaunâtre. Le corselet est d'un noir luisant, marqué de trois lignes jaunes, dont une médiane. L'abdomen est noir, garni à sa base de quelques poils jaunâtres et sablé d'atomes de la même cou- leur; le troisième, le cinquièaie et le septième segment sont en outre bordés de blanc ou de blanc un peu jaunâtre. Le pinceau anal est noir en dessus, avec deux raies latérales jaunes; en des- sous, il est jaune au milieu. Les cuisses antérieures sont jaunes; les postérieures sont d'un noir bleu. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et deux bandes transverses noires, saupoudrées de jaune; en dehors de la seconde bande, le sommet est strié de fauve-jau- nâtre doré. Ces mêmes ailes ont en dessous tous les bords d'un jaune roussâtre. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et la petite lunule sous-costale noires. Le mâle est un peu plus petit que la femelle que nous venons de décrire; son corselet est dépourvu de la ligne médiane, jaune, et le dernier anneau de l'abdomen est double; le milieu du pinceau anal est jaune en dessus et en dessous. On rencontre quelquefois une variété chez laquelle le cinquième et le septième aimeau sont seuls bordés de blanc. Nous avons pris aux environs de Nîmes, sur ['euphorbia cha- racias, une variété plus grande et plus obscure que les individus ordinaires. de nos villes de la Lorraine qui vont reprendre leur nom le plus ancien. M. Staudinger ne viendra plus à Paris, il viendra à Lutèce et se logera quai des Morfondus ou de la Feraille : « Rien n'est éternel ici bas. » Heureusement que M. Staudinger ne s'occupe pas de botanique, il aurait bouleversé toute la nomenclature admise aujourd'hui ; mais il aurait vu que très-souvent des noms spécifiques de Linné étaient devenus des noms génériques, comme c'est le cas pour le mot Cos- sus. SESIA. 417 Cette Sésie, assez rare aux environs de Paris, est commune dans le midi de la France et dans le sud de l'Allemagne. Al. S. ASTATIFORMIS. Staudinger, Beitrag. p. 258, 31. — H.-SchœfT. t. II, fig. 5, G. — La femelle S. Thyreiformis, H.-ScliœfF. t. II, fig. 15, 16. — S. Tenthredi- nifurmis, var. Tengyrœformis, Boisd. Ind. meth. p. 42, 330. Nous possédons cinq exemplaires de cette Sésie; ils sont tous d'un tiers plus grands que la Tenthrediniformis. M. Staudinger réunit sous le même nom, comme mâle et femelle, ÏAstaliformis et la Tfujreiformis de M. Herrich-Scha-ffer. Il considère en outre, comme variété, avec un point de doute, notre Tengyrœformis de l'Andalousie, laquelle nous serions plutôt disposé à regarder comme une variété de la Tenthrediniformis. Cette Sésie se distingue facilement de toutes les espèces voi- sines par le reflet jaunâtre luisant de ses ailes supérieures. La tête est jaune, ainsi que les palpes et le collier. Les antennes sont noires. Le corselet est noir, avec une raie d'un jaune-paille sur les épaulettes. La poitrine est garnie de poils jaunes. L'abdomen est noir, grêle, allongé, saupoudré de jaunâtre, avec le deuxième, le quatrième, le sixième et le septième segment annelés de blanc ou de blanc jaunâtre; outre cela, le troisième et le cinquième anneau sont sablés de jaunâtre, chez deux de nos exemplaires. Le petit pinceau anal est d'un noir brunâtre, avec le milieu et les côtés d'un jaune pâle. Les ailes supérieures sont transparentes, avec la bordure et deux bandes transverses noires, saupoudrées de jaune; l'espace situé en dehors de la seconde bande, près du sommet, est jau- nâtre, coupé par les nervures. Les franges sont d'un gris luisant. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et la petite lunule sous-costale noires. Elle se trouve en Hongrie, dans la Russie méridionale, en Es- pagne et en Portugal. Elle n'a pas encore été prise en France. 48. S. Braconiformis. H.-Sch.-Bir. t. II, fig. 35. — .Slaudingel^ Beitrag. p. 261, 32. — S. Triannuliformis, Fieyer, lab. iOi, f. 2. — Philanthiformis, Lcderer, Verh. d. z.-b. ver. 1852, p. 69. Elle est de la taille de la Tenlhrediniformis, dont elle est très- Lépidùptères. Tome I. 27 418 SÉSIAIRES. voisine, et avec laquelle Ochsenheimer semble l'avoir confondue. La tête est d'un brun noirâtre, avec les palpes blanchâtres et le collier fauve. Les antennes sont noires, le corselet est noir, mar- qué de trois lignes d'un jaune fauve, dont une médiane. L'ab- domen est d'un brun noir, avec une ligne dorsale blanche ou d'un jaune blanchâtre, interrompue ; lés deuxième, quatrième et sixième anneaux sont blancs. Le petit pinceau anal est brun, avec le milieu d'un blanc roussâtre. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les bords et la bande transverse noirs ; le sommet est marqué de quelques rayons d'un jaune-roussâtre luisant. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et la petite lunule sous-costale noires. Elle se trouve dans le midi de la France et dans presque tout le sud de l'Europe. Kindermann nous a envoyé un individu pris par lui à Amasia, dans l'Asie-Mineure. 49. S. EUCER^FORMIS. Ochs. Schm. von Europ. p. 171, 22. — Sesia Icteropus, H.-Schaeff. t. VI, p. '66. — S. Herrichii, Staudinger, Beitrag. p. 264, 34. M. Staudinger a changé le nom d'Icteropus, donné à cette es- pèce par M. Herrich-Schaiffer, parce qu'il avait été appliqué pré- cédemment à la Doryiiformis, par Zeller. Nous avons acheté cette espèce de Bjecker, qui l'avait reçue de Kindermann. Envergure, 24 millimètres. La tête est noire, avec le collier jaune. Les palpes sont noirs en dessous et jaunâtres en dessus. Les antennes sont d'un noir bleu en dessus, et jaunes en dessous vers leur sommet. Le corselet est noir, marqué de deux lignes jau- nes. L'abdomen est allongé, d'un noir bleu, légèrement saupoudré de jaune, avec une ligne dorsale interrompue, d'un jaune pâle; il est, en outre, marqué de chaque côté, de deux taches jaunes, et d'un anneau blanchâtre, obsolète, sur le quatrième segment. Le pinceau anal est noir, mélangé de quelques poils d'un jaune paille, bordé latéralement de jaune; en dessous, il est complè- tement jaune dans son milieu. Les hanches sont d'un noir bleu. Les jambes sont noires, annelées de jaune. Les tarses sont jaunes. Les ailes supérieures sont transparentes , avec les bords et la SESIA. 419 bande transversale d'un noir brillant; le sommet est marqué d'un petit espace d'un fauve doré coupé par les nervures. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et la petite lunule sous-costale noires. Becker nous a dit qu'elle venait de la Turquie. 50. S. Mannii. Lederer, Verh. d. z.-b. ver. 1832, p. 88. — Staudinger, Beitrag. 263, 33. Nous ne connaissons pas cette Sésie que M. Staudinger place à côté de la précédente. Elle est plus petite que la Tenthredinifor- mis; elle est d'un noir bleu, avec l'abdomen marqué d'une ligne dorsale jaune, interrompue, et les deuxième, quatrième et sixiè- mes anneaux bordés de blanc; le sommet des ailes supérieures est en outre strié de jaune doré. Elle a été découverte aux environs de Brousse, dans l'Asie- Mineure, par Mann. Elle paraît être voisine de la Braconiformis. M. Staudinger en a vu un exemplaire pris par Kindermann aux environs de Constantinople. 51. S. C'OLPIFORMIS. Staudinger, Beitrag. 267, 33. — S. Doleriformis, Led. Verh. d. z.-b. ver. 1832, 86. — S. Polisiiformis, Boisd. Ind. meth. p. 41, 324. Elle a le port et la taille de la Tenthrediniformis, dont elle se rapproche un peu. Elle est d'un brun noir, comme VAgrilifor- mis. L'abdomen est marqué de taches latérales d'un jaune sale. Chez les individus frais, le quatrième et le sixième anneau sont bordés de blanc. Le pinceau anal est noir, bordé de poils jaunâ- tres. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures, une bordure assez large et la bande transversale noires. En de- hors de la seconde tache diaphane, le sommet est strié de fauve 'doré. Nous avons reçu du midi do la France, des individus chez les- quels les taches latérales existaient à peine et chez qui les anneaux blancs étaient très-peu indiqués. Nous avions réuni à tort à notre Polisiiformis, comme variété, une autre espèce que M. Staudinger a examinée dans notre col- lection; cette dernière, selon cet auteur, qui a eu entre les 420 SÉSIAIR.ES. mains presque toutes les Sésies qui existent dans les collections européennes, est sa Chalcocnemis. Elle habite les environs de Montpellier. S2. S. BiBIONIFORMIS. Staudinger, Beitrag. p. 270, 36. — S. Philanthiformis, H.-Schaeff. t. II, f. 2o-27. — Sp/t. Bibioniformis, Esp. Schm. t. II, tab. 44, f. 3, 4. — Var. S. Mysiniformis, Boisd. lad. meth. p. 42, 327. Elle a le port et la taille de la Tenthrediniformis. Elle est d'un brun noirâtre avec le collier et les palpes blancs. Les an- tennes sont noires. Le corselet est noir avec une raie blanche sur chaque épaulette. L'abdomen est d'un brun noir, un peu pointillé de blanc, avec un anneau blanc, de part et d'autre sur les deuxième, quatrième et sixième segments. Le pinceau anal est brun, mélangé de quelques poils d'un blanc grisâtre. Les cuisses de la première paire sont blanches comme les palpes. Les autres sont brunes avec les jambes entrecoupées de blanc. Les ailes supérieures, qui ont un point blanc à la base, sont assez largement bordées de noir, avec une grande tache cunéiforme transparente, allant de la base au-delà du milieu, coupée par une nervure, puis, vers l'extrémité, une autre un peu ovalaire, divisée par quatre nervures noires; elles ont, en outre au sommet, une troisième petite tache transparente plus obscure, rayonnée par les nervures. Les ailes inférieures sont transparentes avec de fines nervui'es, la bordure et la lunule sous-costale noires. Dans notre Mysiniformis, que M. Staudinger considère comme une variété, les ailes supérieures sont plus largement bordées de noir, avec les cuisses de la première paire bordées de noir en dehors. Hongrie, Andalousie. Ochsenheimer, selon M. Staudinger, paraît avoir confondu cette Sésie avec sa Tenthrediniformis. Nous le croyons sans peine, car toutes les espèces dont nous venons de parler ont entre elles une si grande ressemblance, qu'il fiiut y regarder de très-près pour bien les distinguer les unes des autres. Pour peu que l'ab- domen ait un peu tourné au gras., on ne peut plus les détermi- ner d'une manière bien positive. SESIA. 421 53. S. BiBIONIPENNIS. Boisd. Lépid. de la Californ. Part. II, p. G4, 65. Elle a le port et la taille de la Tenlhrediniformis. La tête et les antennes sont noires. Les palpes sont d'un gris blanchâtre en dessous et noirs en dessus. Le corselet est noir. Les pattes sont brunâtres avec les jambes un peu roussâtres. L'abdomen est noir avec deux, amieaux d'un blanc légèrement jaunâtre. Le pinceau anal est noir^ mélangé de quelques poils jaunâtres, pré- cédé dans le mâle d'un petit anneau blanc. Les ailes supérieures sont noires avec deux taches transpa- rentes, dont l'antérieure cunéiforme, entière et la postérieure ar- rondie, divisée en cinq rayons par les nervures. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et une petite lunule sous-costale noires. Lorquin a trouvé cette Sésie assez voisine de notre Bibioni- formis, dans les allées des bois en Californie. 54. S. Philantiformis. Laspeyres, Ses. Europ. fig. 23-28. — Ochs. Schm. von Europ. t. II, p. 180. — Godart, — Stauding. Beitrag. p. 273, 37. — S. Muscœfurmis, Hufnag. tab. Verz. Heft. I, p. 48. — Sph. Muscœfurmis, Esp. Schm. t. II, tab. 32, f. S. — Var. Meriœformis, Boisd. Ind. meth. p. 42. — Var. Leucometœna, Zeller, Isis,1847. — Var. Therevœfofmis, Led. 1832, p. 83. Elle a le port et la taille de la Tenthrediniformis, c'est-à-dire de 15 à 24 millimètres. La tète est noire avec le front et le collier jaunes. Les yeux sont noirâtres, précédés d'une liture blanche. Les palpes sont blancs avec la pointe et une ligne extérieure noires. Les antennes sont noires avec une petite tache blanche vers leur sommet. Le corselet est noir avec trois lignes jaunes, dont une médiane. La poitrine est d'un brun noir, avec une tache latérale jaunâtre. L'abdomen est d'un noir luisant, sablé d'un peu de jaunâtre, avec les troisième, cinquième et septième anneaux bordés de blanc; les autres sont plus ou moins bordés de jaune. Le pinceau anal est noirâtre avec les côtés jaunâtres. Les cuisses antérieures sont blanches; les postérieures sont noires, variées de jaune. Les jambes sont noirâtres, garnies de quelques poils blanchâtres. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les nervures. 422 . SÊSIAIRES. "k deux petites bandes transverses et la bordure d'un brun noir ; le sonimet est grisâtre et la cote est blanchâtre vers le sommet. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et une petite lunule sous-costale noires. Cette Sésie varie un peu; on rencontre des individus dont les antennes des mâles sont dépourvues de tache blanche au som- met; ou en rencontre d'autres qui sont sablés de blanc et non de jaune. Nous avons reçu sous le nom de Corsica, de petits individus beaucoup plus noirs, avec la tache blanche du sommet des an- tennes plus accusée. Ces petits exemplaires nous paraissent iden- tiques, à la taille près, avec la Mericeformis d'Andalousie. La Sesia PhUanthiformù habite l'Europe méridionale et tem- pérée, et l'Asie-Miueure. Elle n'est pas très-rare en France. M. Bellier a pris en Sicile la Therevœformis de Lederer que M. Staudinger considère comme une variété de la Philanthifor- mis. Elle diffère du type en ce que le quatrième et surtout le sixième segment ont chacun un anneau d'un blanc pur. Cette soi-disant variété est exactement la même que la Mericeformis de Rambur. Nous sommes porté à la regarder comme une espèce propce. 55. S. Affinis. Standing. Beitrag. p. 278, 38. — S. Meriœformis, Rambur, Boisd. Ind. meth. p. 42. — S. Leucospidiformis, Led. Verh. d. z.-b. ver. 18S2, p. 84. M. Staudinger a vu dans notre collection cette Sésie que nous confondions avec notre Mericeformis. Il en a fait une espèce particulière sous le nom à' Affinis. Elle a tout à fait le port, la taille et le faciès de la Philanthi- formis. Elle est de même d'un brun noir avec une liture blan- che en avant des yeux. Le corselet est marqué de deux lignes jaunâtres. Les antennes sont noires. L'abdomen est d'un noir luisant avec les quatrième, sixième et septième anneaux blancs de part et d'autre. Le pinceau anal est noirâtre, mélangé sur les c(^tés et dans son milieu de poils blanchâtres. Nous en avons reçu deux exemplaires, l'uu d'Andalousie et l'autre des environs de Montpellier; chez ce dernier, on aperçoit la trace d'une ligne dorsale jaune. SESIA- 4:23 56. S. Albiventris. Lederer, Verh. d. z. ver. 18S-2, p. 82. — Slaudinger, Beitrag. p. 279, 39. Nous ne connaissons pas cette Sésie décrite par Lederer, elle nous paraît très-voisine des espèces précédentes. Elle est d'un noir bleu avec le front bronzé et le collier mé- langé de quelques poils fauves. L'abdomen est noir, saupoudré de quelques atomes jaunes, comprimé postérieurement et mar- qué de deux anneaux blancs, l'un plus large sur le quatrième segment et l'autre plus étroit sur le sixième. Elle a été trouvée aux environs de Brousse, dans l' Asie-Mi- ne are. 57. S. Aérifrons. Zeller, Isis, 1847, p. 415. — Staudinger, Beitrag. p, 281, 40, — S. Mcriœformis, Boisd. Ind. meth. p. 42. Encore une espèce que, selon M. Staudinger, Rambur et moi avons eu le tort de réunir à notre Merùeformis. Elle a de 15 à 18 millimètres au maximum. Elle est très-voi- sine de la Philanthiformis. La tète est d'un brun noir avec le front bronzé. Les antennes sont noires. Le corselet est d'un noir brunâtre avec deux raies jaunes, bien indiquées. L'abdomen est noir avec les deuxième, quatrième et sixième segments bordés de blanc. Le pinceau anal est noirâtre, mélangé de quelques poils jaunes. Les palpes et les cuisses de la première paire sont blancs chez les individus bien frais. Les ailes supérieures ont les taches transparentes, assez petites, et celle du sommet est divisée seulement en trois rayons par les nervures. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et la petite lunule sous-costale-noires. Cette Sésie n'est pas très-rare aux environs de Montpellier sur les fleurs du thym. Rambur l'a prise aussi en Corse et en Andalousie. 58. S. Leucospidiformis. Stauding. Dess. d. S. a. B. p. 57. - Beitrag. p. 282, 41.— H.-Scha3ff. t. VI, fig. 53. — Spn. Leucopsifurmis, E.sp. Schm. tab. 42, fig. 6. Elle est plus grande que la précédente; elle a de 18 à 23 mil- 424 SÉSIAIRES. limètres. Elle a la tête noire avec le front bronzt''. Les palpes sont blancs en dessous, noirs en dessus. Les antennes sont noires on dessus et d'une teinte ferrugineuse en dessous. Le corselet est d'un brun noir, avec trois raies blanchâtres, dont une médiane qui se prolonge sur tout le corps. L'abdomen est d'un brun noir, avec une raie ventrale et une autre, sur chacun des côtés, d'un blanc pulvérulent; outre cela, le quatrième segment est bordé de blanc. Le pinceau anal est noirâtre. Les pattes sont noirâtres avec les cuisses de la première paire garnies de poils blan- châtres. Les ailes supérieures sont noires avec deux taches vitrées, dont la cunéiforme assez étroite et l'externe petite, divisée en trois rayons. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et la lunule sous-costale d'un noir profond. Cette Sésie se trouve en Hongrie et en Prusse. Nous en avons reçu une paire de Kindermann et une seconde que nous devons à l'obligeance de M. de L'Orza. Nota. La couleur blanche est très-caduque; elle s'enlève avec la plus grande facilité. 59. S. Alysoniformis. Herrich-SchiîefF. t. II, fig. 46- — Led. Verh. d. z.-b. ver. 1882, p. 68. — Staudinger, Beitrag. p. 282, 42. — S. 'Iriviitnia, Zeller, Isis, 1847, p. 13. Nous n'avons jamais vu cette petite Sésie qui a de 13 à 15 niil- li mètres. Selon M. Staudinger, elle est d'un noir violet avec le corselet marqué de trois lignes longitudinales jaunes. Les deuxième, qua- trième et sixième anneaux sont bordés de jaune. Les ailes supé- rieures ont les taches vitrées très-petites. Cette petite Sésie n'a encore été trouvée que dans l'Asie-Mi- neure. 60. S. Fenusiformis. staudinger, Beitrag. p. 283, 43.— Lederer, Verh. d. z.-b. ver. 1832, p. 34. — S. Leucopsiformis, Herricli-Schaetr. t. II, fig. 4. Elle est, selon M. Staudinger, au moins aussi petite que la précédente. Nous ne la connaissons pas. SESiA. 425 Elle est (l'un noir verdâtre ou bleuâtre. Ses ailes supérieures sont un peu brunâtres, très-étroites, avec des taches vitrées très- petites, dont la postérieure est formée seulement de deux rayons. Les ailes inférieures ont la petite lunule sous-costale très-étroite. L'abdomen a les deuxième, quatrième et sixième anneaux bordés de jaune soufre. Cette petite Sésie a été trouvée dans rAsie-Mineure et dans l'île de Candie. Selon M. Staudinger, M. Herrich-Schœlïer a représenté cette espèce sous le nom de Leucopsiformis. 61. S. Stelidiformis. Freyer, N. B. pi. 18^2, f. 2. — Staudinger, Beitrag. p. 284, 44.— Uni- cinctu, Herrich-Schgeff. t. VI, fig. 37. Elle a environ de 18 à 28 millimètres. Elle est d'un brun noir. Les antennes sont noires en dessus et un peu ferrugineuses en dessous. Les palpes sont un peu blanchâtres en dessous, prin- cipalement chez la femelle. Le corselet, dans les exemplaires bien frais, est marqué de trois lignes jaunâtres. La poitrine est d'iin brun noir avec des taches latérales jaunes. L'abdomen a le qua- trième segment marqué d'un anneau blanc, élargi sur les côtés. Le pinceau anal est brun en dessus; en dessous, il est jaunâtre au milieu et sur les côtés. Dans la femelle, ou voit, en outre, quelques points latéraux blancs. Les ailes supérieures sont transparentes, avec la bordure et la bande transverse noires; la tache transparente cunéiforme de la base est coupée par une nervure pour former une tache radiale; la tache transparente externe est arrondie et divisée en cinq rayons par les nervures; le sommet offre, eu outre, (iuol(|ues petits rayons jaunâtres un peu obsolètes. Les ailes inférieures sont transparentes avec la bordure et la lunule sous-costale noires. Nous avons reçu d'Italie un mâle et une femelle en bonne condition. Elle se trouve aussi en Hongrie, en Dalmatie et dans l'Asie-Mineure. Dans la ligure qu'a donnée M. Freyer de cette Sésie, la tache transparente externe n'est pas très-correcte. 42G SÉSIAIRES. 62. s. OSMIIPORMIS. Herrich-Schseff. fig. 52. — Staudinger, Beitrag. p. 287, 43. — Snsia Stetidiformis y ZeWer, Isis, 1847, p. 406. — S. Zelleri, Led. Verh. d. z.-b. ver. 1832, p. 87. Nous avons eu de feu Becker un exemplaire très-médiocre de cette petite Sésie; elle est presque d'un tiers moins grande que l'espèce précédente, dont elle nous semble si voisine qu'il est difficile de l'en distinguer. Elle est de même d'un brun noirâtre avec trois lignes jaunâtres, obsolètes, sur le corselet, et un an- neau blanc sur le quatrième segment, dilaté sur les côtés, comme dans la Stelidiformis ; mais les ailes supérieures ont la tache transparente externe notablement plus étroite; elles sont marquées, en outre, à la base de la côte, d'un point jaunâtre. Nous ignorons de quelle localité Beeker l'avait reçue. Selon M. Staudinger sa patrie serait l'Italie et la Sicile. 63. S. Chalgocnemis. Staudinger, Beitrag. p. 289, 46. — Sesia PoUstiformis, Boisd. Ind. mcth. p. 41, 324. — Duponch. Catal. 46. M. Staudinger a changé le nom de PoUstiformis que nous avons donné à cette Sésie, parce qu'il a cru que nous y avions rapporté, Rambur et moi, comme variété, l'espèce qu'il appelle Colpi- formis. Elle est de la taille d'une Tenthrediniformis. Elle est d'un noir bronzé un peu verdâtre. Les yeux sont bruns. Les antennes sont d'un noir bronzé. Les palpes sont noirs. Le corselet a un reflet un peu bleuâtre. Les pattes sont noires avec les éperons des jambes et le côté interne des tarses de couleur jaunâtre. L'ab- domen est d'un noir un peu verdâtre, avec le quatrième seg- ment bordé de blanc; on voit en outre, chez les individus bien frais, deux ou trois petites taches dorsales, obsolètes, un peu fauves. Les ailes supérieures sont transparentes avec la bande trans- verse, la bordure et l'extrémité noires; la tache transparente ex- terne est divisée en cinq rayons par les nervures; la petite bande transverse est accolée, en dehors, à une tache d'un fauve orange; en dehors de la tache transparente externe, le sommet offre un petit espace rayonné de fauve luisant. SESiA. 427 Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la bordure et la petite lunule sous-costale noires. Nous avons reçu plusieurs fois cette Sésie de M. Gustave Daube, de Montpellier. Rambur l'avait trouvée aussi en Espagne. Cette espèce est bien véritablement celle que nous avions dé- signée, Rambur et moi, sous le nom de Polistiformis. NEUVIÈME GROUPE. 64. S. AzoNOS. Lederer, Verh. d. z.-b. ver. 1855, Quart. II, pi. 2, f. 1. — Staudinger, Beitrag. p. 324, 47. Nous ne connaissons pas cette espèce qui a 21 millimètres, se- lon M. Staudinger, qui a eu sous les yeux l'individu unique dé- crit par Lederer. Cette Sésie est d'un bleu noir avec la partie postérieure do la tête jaune. Le corselet est d'un noir à reflet verdâtre. L'abdomen est immaculé, d'un bleu noir. Le pinceau anal est noir en des- sus et jaune en dessous; le milieu des jambes est pareillement jaune. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les ner- vures, la bordure et la petite bande transverse noires. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures et la bordure noires. Elle a été trouvée en Syrie aux environs de Beyrouth. 65. S. Agriliformis. Walker, Heterocera, p. 16, 7.— S. Joppiformis, Staudinger, Beitrag. p. 325, 48. — Sesia Anthracifortnis, Rambur, Ann. de la Soc. Ent. de Fiance, t. I, pi. VII, Jig. 7. — Boisd. Icônes, pi. 48, f. 4. — Du- ponch. Suppl. t. II, pi. 9, fig. 4. — Nigeria Agriliformis, Walker, He- terocera, p. 16, 7. MM. Walker et Staudinger ayant rétabli le nom à' Anthraci- fortnis donné par Esper à 1'^ ndrenœformis des auteurs modernes, ils ont été obligés de changer celui que Rambur et moi avions donné à cette Sésie. Elle est grande de 20 millimètres, c'est-à-dire de la taille de la Formicceformii. Elle est d'un noir bleu ou d'un noir un peu verdcàtre. La tète, le corselet, les antennes, les pattes et l'abdo- men sont entièrement d'un noir à reflet bleuâtre. 428 SÉSIAIRES. Les ailes supérieures sont d'un noir bleuâtre, marquées de deux taches vitrées, dont l'extérieure presque carrée est coupée par deux, et souvent par trois nervures, et la seconde, allongée, conique, divisée par une seule nervure. Les ailes inférieures sont transparentes, avec la frange et les nervures noires. Elle a été découverte en Corse, par Rambur, sur les feuilles de VEuphorbia myrsinites, dans des lieux où cette plante croît à peu près seule; ce qui lui a fait supposer que sa chenille devait vivre dans les tiges de cette plante. Quelques années plus tard Ghiliani l'a retrouvée en Sardaigne sur la même Euphorbiacée. DIXIÈME GROUPE. 66. S. DORYLIFORMIS. Ochs. Schm. von Europ. t. II, p. 141. — Herrich-Schœirer, t. II, fig. 44. — Stauding. Beitrag. p. 325, 49. — Mâle Eucerœformis, H.- Schœff. t. II, f. 28. — Mâle Icleropus, Zeller, Isis, 1847, p. 403. — La femelle Schmidtii, Zeller, 408. — Braconiformis, Ghiliani, Elenco, 1852, p. 85. Cette espèce varie beaucoup du mâle à la femelle. C'est au point que si M. Staudinger n'eût déterminé lui-même cette Sésie dans notre collection, nous ne l'aurions pas reconnue dans l'ouvrage d'Ochsenhoimer. Il est vrai que nous no possédons que deux femelles prises en Sicile par Langelent. Elle est à peu près de la taille d'une Culiciformis, c'est-à-dire qu'elle a de 20 à 22 milhmètres. Elle est d'un noir un peu bronzé. La tète est noire avec une ligne Jaune ou orangée en ar- rière des yeux. Les palpes sont jaunes ou d'un jaune orange. Le corselet est d'un noir luisant, avec deux lignes jaunes, ou d'un jaune safrané. Les antennes sont noires. L'abdomen est d'un noir bronzé avec les deuxième, quatrième et sixième segments fauves, bordés d'un peu de blanc,, ou simplement liserés de blanc. Le pinceau anal est brun de part et d'autre avec les côtés bordés de poils jaunes ou orangés. Les pattes antérieures sont noires avec les jambes bordées de jaime, ou d'orangé, sur leur partie antérieure. Les pattes postérieures sont jaunes ou d'un jaune safrané avec les taches noires. Les ailes supérieures sont brunes avec deux taches vitrées, dont celle de la base est allongée, cunéiforme, sans nervure, et SESiA. 429 celle de l'extrémité un peu transversale, divisée en cinq rayons; la petite bande transverse est accolée, en dehors, à une tache orangée, et l'extrémité apicale est un peu rayonnée de fauve; outre cela, tout le bord interne de ces mêmes ailes est longé par une raie jaune ou orangée. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures et le petit arc sous-costal noirs; la frange est brune, sauf du côté du bord abdominal oii elle est orangée. Cette belle Sésie n'a encore été trouvée qu'en Portugal, en Sicile, en Sardaigne et en Corse. Selon M. Dellier elle est très- commune en Sicile aux environs de Palerme. 67. S. Chrysidiformis. Laspeyres, Ses. Eur. p. 15. — Ochs. Sclim. von Eur. t. II, p. 143. — Herrich-Schœff. fig. 47. — God. Pap. de France, t. III, pi. 21, f. 5. — Staudinger, Beitrag. p. 329, 50. — Sph. Chrysidiformis, Esp. Schm. t. II, tab. 30, f. 2. — Hubner, Sphing. fig. 53. — Var. ? S. Miniacea, Led. Vcrli. d. z.-b. ver. 1832, p. 80. — S. Minianiformis , Freyer, N. B. tab. 404, f. 3. Elle a de 16 à 26 millimètres. La tête est noire avec le front blanc et le collier jaunâtre. Les palpes sont noirs avec le som- met légèrement fauve. Les antennes sont d'un brun r^oii* avec la base blanche. Le corselet est d'un noir-bleu luisant avec quelques poils jaunes clair-semés, et un point blanc à la base des ailes. La poitrine n'offre aucune tache. L'abdomen est d'un noir bleu avec le cinquième et le dernier segment bordés de blanc en dessus seulement. Le pinceau anal est noir sur les côtés et fauve dans son milieu. Les pattes sont noires avec les cuisses antérieures bordées de blanchâtre, et les jambes d'un rouge fauve. Les ailes siipérieures sont d'un rouge miniacé avec les bords et la tache transversale noirs ; la tache transverse, dont la lar- geur varie, est comprise entre deux taches vitrées, dont l'anté- rieure allongée et cunéiforme, et la postérieure arrondie. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et une petite lunule noires; cette petite lunule est bordée de rouge minium. Cette Sésie habite une grande partie de l'Europe. 11 y a des années où elle est commune aux environs de Paris sur lis Ileurs de la carotte sauvage, Daucus carota, et autres fleurs des prai- ries. 430 6ÉSIA1RES. Nous avons trouvé sa chenille plusieurs fois dans les racines de différentes espèces de liumex au bord de la Seine. Elle varie beaucoup : quelquefoki le quatrième anneau est bordé de blanc. Chez d'autres individus, les parties fauves pas- sent au jaune ou au blanchâtre ; sauf la couleur des ailes qui reste la même. Nous avons reçu de Kindermann, sous le nom deMiniacea et de Minianiformis, des individus pris à Amasia^ chez lesquels les deuxième, quatrième et sixième anneaux sont bordés de jaune soufre. Ces mêmes individus constituent peut-être une espèce dis- tincte propre à l'Asie-Mineure. 68. S. Chalcidiformis. God. Pap. de France, pi. 21, f. 6. — Staudinger, Beitrag. p. 330, 51. — Sph. Chalciformis, Esp. Sclim. t. II, tab. 47, fig. 1-2. — Hubn. Sphing. f. 93. — S. Prosopiformds , Ochs. Schm. von. Europ. t. II, p. 14G. — S. Schmidtiiformis, Frayer, N. B. t. II, tab. 182, f. 1. — Prosopiformis, HeiTich-SchaBff. f. 33. Elle est généralement d'un tiers plus petite que la précédente avec laquelle on pourrait la confondre au premier coup-d'œil. Elle en diffère par sa couleur bronzée, par ses palpes, dont le sommet n'est pas fauve, par l'absence du point blanc à la base des premières ailes, par son abdomen dépourvu d'anneaux blancs et tout à fait unicolore, par ses cuisses antérieures, qui sont entiè- rement d'un noir bleu, par ses ailes supérieures, dont la tache transparente extérieure est presque nulle, etc. Cette petite Sésie est très-rare en France; sa véritable patrie parait être la Hongrie, d'où nous l'avons reçue plusieurs fois de Kindermann. M. Staudinger rapporte à cette espèce, comme variété, celle que M. Freyer a figurée, tab. 182, sous le nom de Schmidtii- formis. Nous ne l'avons pas vue en nature, mais d'après la figure précitée, elle diffère du type ordinaire en ce qu'elle a le qua- trième anneau de l'abdomen blanc. M. Herrich-Schœlïer en fait une espèce particulière sous le nom de Prosopiformis. PARANTHRÈNA. 431 69. S. Elampiformis. Henich-Schceff. t. YI, fig. 54. — Staudinger, Beitrag. p. 332, 32. Nous ne connaissons pas cette Sésie qui vient d'Amasia. M. Staudinger, qui ne l'a pas vije en nature, est très-porté à la regarder comme une variété de l'espèce précédente. Elle est plus petite que la Chalcidiformis ; elle n'a que i 5 mil- limètres. Elle est de même d'un bleu bronzé. Les palpes sont d'un rouge fauve. L'abdomen est immaculé. Le pinceau anal est d'un rouge fauve. Les ailes supérieures sont en grande partie d'un rouge fauve, sauf le bord costal. Elle n'a pas encore été prise en Europe. 70. S. FOENIFORMIS. Herrich-Schaeff. t. II, fig. 11. — Staudinger, Beitrag. p. 333, 53. *' Môme observation que pour la précédente. M. Staudinger, qui ne la connaît pas, se demande si cette Sésie ne serait pas une variété de la Doryliformis. D'après la figure qu'en a donnée M. H.-Schseffer, elle a 24 millimètres. Elle est d'un noir un peu bronzé. L'abdomen est d'un bronzé luisant, avec le quatrième et le sixième segment d'un fauve orangé. Le pinceau anal est de cette dernière couleur. Les ailes supérieures, sauf le bord costal, sont d'un fauve orangé. Selon M. Herrich-Schaeffer, elle se trouve dans le midi de l'Europe et fait partie de la collection de M. Kaden. Genre PARANTHRENA. staudinger. - Herrich-ScliœfFer. — Sesia auctorum. Nous conservons ce f^onre, adopté par MM. Herrich- SchœfTer et Staudinger, quoique ces messieurs l'aient em- prunté à un coitus de Hubner, dans lequel il place en tète la Sesia Rhingiœformis ! Antennes trcs-grcles, presque filiformes. Palpes velus, écartés; le dernier article obtus. Trompe courte. Pattes 432 SÉSIAIRES. munies de forts ergots. Ailes supérieures opaques. Ailes inférieures transparentes. Abdomen des femelles très-ren- flé au milieu. Les Paranthrènes sont de très-petits Lépidoptères qui ressemblent au premier coup-d'œil à des Tinéides. On ne sait rien de leurs métamorphoses, quoique feu Adrien de Villiers nous ait dit que les chenilles vivaient très-proba- blement dans les tiges de VEchium violaceum. \. P. TlNEIFORMIS. Staudinger, Beitrag. p. 334, 53. — Herrich-Schaeff. t. II, p. 58. — S. Tineiformis, Ochs. Schm. von Europ. t. II, p. 132. — 5. Tineiformis, Esp. Schm. tab. 38, fig. 4. — Hubner, Sphing. 46. — S. Brosiformis, Duponch. Pap. de France, Suppl. t. II, pi. 9, fig. G. Elle est très-petite, elle a de 12 à 16 millimètres. La tète est jaunâtre avec les palpes brunâtres. Le corselet est brun. L'ab- domen est également brun, avec les articulations bordées laté- ralement d'un peu de blanc ou de blanc un peu jaunâtre. Le pinceau anal est d'un brun roussàtre. Les pattes postérieures sont brunes, garnies de poils d'un blanc jaunâtre dans leur milieu. Les ailes supérieures sont brunes, avec le sommet strié d'un peu de fauve. Les ailes inférieures sont transparentes avec une bordure brune assez large. Cette petite espèce dont la chenille, selon Adrien de Villiers, vivrait dans les tiges de la vipérine, est assez commune aux en- virons de Montpellier. On la rencontre souvent le matin sur les fleurs des Composées, où elle se tient immobile. 2. P. Brosiformis. Ochs. Schm. von Europ. IV, p. 175, 28. — Sph. Brosiformis, Hubn. Sphing. f. 116. — Parnnthrena Brosiformis, Led. Verh. d. zooL-bot. vereins 1852, p. 81. — Herrich-Schaeff. t. II, p. 58. Cette Sésie est encore plus petite que la précédente; elle n'a guère que 10 millimètres. La tête est noire avec une liturc jaune en avant des yeux. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont également jaunes en avant et un peu plus obscures en arrière. Le corselet est brun et sans MYRSILA, 433 tache, de même que la poitrine. Les cuisses sont noires, avec les jambes, et les tarses postérieurs jaunes. L'abdomen est brun, marqué à sa base de deux litures blanches; les articulations des premiers anneaux sont aussi bordées de blanc. Le pinceau anal est d'un jaune d'ocre dans le mâle, et mélangé de noir et de jaune chez la femelle. Les ailes supérieures sont d'un noir brun avec le sommet rayonné de fauve ferrugineux. Les ailes inférieures sont transparentes avec la bordure assez large. Cette petite Sésie a été trouvée dans le midi de la France et en Espagne par Rambur. Elle est beaucoup plus raie que la pré- cédente. Les Sesia Tineiformis et Brosiformis, souvent confondues en^ semble, sont assez difficiles à bien distinguer lorsqu'elles ne sont pas très-fraîches, parce qu'elles tournent facilement au gras et qu'elles perdent alors leurs caractères. Genre MYRSILA. Boisd. Nous établissons ce genre sur une charmante espèce de FAmazone qui a le corps d'un Pompile et les ailes d'une grande Tinéide. Premier état : Inconnu. Insecte parfait : Antennes presque filiformes, sans le moindre renflement à l'extrémité. Palpes nus, longs, écar- tés, très-pointus ; le dernier article aciculaire. Trompe peu développée. Pattes très-longues, pourvues d'éperons longs et assez forts. Abdomen pointu comme dans un Pompile. Ailes allongées, étroites, à nervures très-saillantes; frange bien développée. M. AURIPENNIS. Boisd. •. Envergure* 24 millimètres. La tête, les palpes et les antennes sont d'un noir luisant. Le corselet est d'un fauve ferrugineux avec le milieu noir. L'abdomen a toute la moitié antérieure fauve et la moitié terminale noire. Les ailes sont noires, luisantes comme si elles étaient vernies. Lépidoptères. Tome L 28 434 SÉSIAIRES. avec un reflet doré, et la base d'un fauve ferrugineux ; outre cela, elles sont marquées de quelques points blancs, clair-semés. Les ailes supérieures ont les principales nervures très-sail- lantes; leur frange est noire sans reflet. Les ailes inférieures sont seulement pointillées de blanc sur la frange. En dessous, la poitrine, la base des quatre ailes et les deux tiers aulérieurs du ventre, sont d'un fauve ferrugineux. Les pattes sont noires. Elle se trouve au Para. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. Nous n'avons, à notre disposition, aucune des es- pèces suivantes. Nous possédions une certaine partie de celles des États-Unis d'Amérique, et quelques autres du Sénégal et de Natal, mais, ainsi que nous l'avons déjà dit, elles ont été détruites pendant le régime de la Com- mune. Nous nous trouvons très-heureux, à la suite des désastres de Paris, que notre collection et notre bibliothèque aient été pre:^que entièrement sauvées. Dans ces circonstances, les descriptions que nous donnons ici sont extraites des ouvrages de Harris, de M. Wahier et de M. Felder. 1. S. Bassiformis. Walker, Heterocera, p. 39, 64. Elle est nuire. La tète est couverte d'un duvet roussâtre. Les palpes sont roux avec quelques poils nuirs. Les antennes sont rousses, un peu pectinées. Le corselet semble être marqué de deux lignes testaoées. L'abdomen offre des taches dorsales tes- SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 435 tacées. Les pattes antérieures sont rousses ainsi que les tarses. Les pattes postérieures sont coupées par une bande testacée. Les ailes supérieures sont purpurescentes, marquées vers la base d'une bandelette longitudinale transparente, et en avant d'une raie roussâtre. Les ailes inférieures sont d'une transparence un peu sombre. Le mâle seulement. Etats-Unis. — Britisb Muséum. 2. S. Denudata. Trochilium? Denudatum, Harris, Àm. Journ. Se. 36. Elle est d'un brun châtain, avec le contour des yeux, le bord du collier, les incisions de l'abdomen, les jambes et les tarses d'un jaune foncé. Les antennes sont brunâtres en dessus avec le sommet et leur dessous ferrugineux. Les ailes supérieures sont opaques avec une large tache trans- parente triangulaire, touchant l'angle externe de l'aile; outre cela, elles ont une tache ferrugineuse à la base et une tache de la même couleur près du milieu. Les ailes inférieures sont transparentes avec la bordure et la frange brunes; l'arc costal est ferrugineux. Amérique du nord. — Harris. 3. S. Pyramidalis. Bamston. Walker, Heterocera, p. 40, 65. Elle est noire. La tête est garnie d'un duvet jaune autour des yeux. Les antennes sont ferrugineuses en dessous. Les palpes sont jaunes en dessous. Le corselet est marqué de quatre taches jaunes de chaque cùté, dont l'une en avant et l'autre à la base des ailes. L'abdomen a les anneaux marqués d'une bande jaune plus distincte et plus large en dessous. Pattes rayées de blanchâtre. Ailes transparentes avec la frange d'un noirâtre cuivreux; les supérieures avec les bords d'un noirâtre cuivreux ainsi que la petite bande transverse, laquelle est légèrement bordée de ferru- gineux. Elle se trouve à St.-Martin's Falls, Hudson's Bay, d'où elle a été envoyée au BritisU Muséum par M. Barnston. 436 SÉSIAIRES. 4. s. Plegi^formis. Walker, Heterocera, p. 40, 66. Elle est de la taille de la précédente et d'un noir foncé. La tête est garnie en arrière d'un petit duvet blanchâtre. Le corselet est marqué de chaque côté d'une ligne jaune. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont d'un bleu noir, légèrement pectinées dans le mâle. L'abdomen a les segments bordés de jaune en ar- rière. Les pattes sont jaunes avec les cuisses noires. Les jambes sont rayées de noir. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont la côte, l'ex- trémité marginale et la petite bande transverse d'un noir un peu cuivreux. Nouvelle-Ecosse. — British Muséum. — On ne connaît que le mâle. 5. S. Tricincta. Harris, Amer. Journ. Se. 37. Elle est d'un bleu noir avec les palpes jaunes à leur sommet. Les antennes sont noires et courtes. Le corselet est marqué en avant, d'une bande jaune et de deux taches humérales de la même couleur. L'abdomen a trois anneaux jaunes. Le petit pinceau anal offre deux lignes jaunes. Les jambes postérieures sont fas- ciées de jaunâtre; les tarses sont jaunes. Les ailes supérieures sont opaques. Les ailes inférieures sont transparentes, avec la bordure et le petit trait transversal de couleur noire. Massachusetts. — Harris. 6. S. Syring^. Harris, Am. Journ. Se. 36. Elle est brune avec les palpes, les a,ntennes, le prothorax, le milieu des jambes intermédiaires et les tarses antérieurs, ferru- gineux. Les pattes postérieures ont le miheu des jambes et les tarses jaunes. Les ailes supérieures ont une raie basilaire transparente. Les ailes inférieures sont transparentes avec la bordure et le petit arc sous-costal d'un brun noirâtre. Massachusetts. — Harris. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 437 7. S. EXITIOSA. Harris, New Engl. Farmer vol. 33. — Am. Journ. Se. 36. — Mgeria id. Say, Entomol. H. Elle est d'un bleu d'acier avec les palpes, le prothorax et le bord des épaulettes d'un jaune pâle. Le bord des segments ab- dominaux, et deux bandes sur les jambes sont du même jaune, ainsi que les tarses antérieurs. Le petit pinceau anal est noir avec les côtés jaunâtres. Les ailes sont transparentes ; les supérieures ont la bordure et la petite bande transverse d'un bleu d'acier. La femelle diffère du mâle en ce que l'abdomen est fascié de jaune orangé. Elle se trouve aux Etats-Unis. — Harris. 8. S. Caudata. Harris, Americ. Journ. Scient. 35. — Mgeria Fulvicornis, Harris, Cat, ins. Massach. Elle est brune avec les palpes, les antennes, le prothorax et les tarses d'un jaune fauve. L'abdomen se termine, dans le mâle, par une queue très-longue d'un jaune fauve. Les pattes postérieures sont jaunes, avec l'extrémité des jambes et le méta- tarse d'un jaune fauve. Les ailes supérieures sont transparentes jusqu'au milieu, et en- suite opaques jusqu'à l'extrémité. La femelle a la queue très-courte et les ailes supérieures en- tièrement opaques. Massachusetts. 9. S. Odyneripennis. Bembecia id. Walker, Heterocera, p. 42, 47. Elle est d'un brun foncé à reflet cuivreux, avec le tour des yeux blanchâtre. Les palpes sont jaunes et les antennes d'un noir bleu. Le corselet est marqué de chaque côté, de trois taches jaunes. L'abdomen a les anneaux bordés de jaune en arrière. Les pattes sont jaunes avec les cuisses rayées de brun. Les ailes sont transparentes j les supérieures ont la côte, la 438 SÉSIAIRES. bordure terminale et la petite bande transverse d'un brun cui- vreux. Nouvelle-Ecosse. — British Muséum. Feu Ed. Doubleday nous avait donné cette espèce. 10. S. Emphytiformis. Walker, Helerocera, p. 43, 72. Elle est d'un noir pourpré. La tête est garnie en avant de poils blancs. Les palpes sont garnis en dessous de poils serrés, les uns bruns, les autres fauves. Les antennes sont ferrugineuses et mar- quées antérieurement d'une bande jaune et de trois taches de la même couleur. L'abdomen a les anneaux bordés de jaune, avec le pinceau anal mélangé de quelques poils jaunes. Les pattes sont d'un jaune roux, avec les cuisses noires et les jambes rayées de jaune. Les ailes sont d'une couleur cuivreuse; les supérieures sont d'un jaune roux sur le disque; les inférieures sont striées de roux avec la base transparente. La femelle diifère du mâle en ce que la tête est bordée de jaune, en ce que les pattes sont jaunes, garnies de poils roux, en ce que les antennes sont rousses avec le somme', noirâtre, en ce que le pinceau anal est jaune, avec les côtés noirs, en ce que les pattes sont entièrement rousses et, enfin, eu ce que les ailes supérieures ont le disque roux, ainsi que la bordure des ailes in- férieures. Elle habite les Etats-Unis d'Amérique. — British Muséum. Cette espèce, que nous avions reçue de feu E. Doubleday, et dont il ne nous reste rien, que la poussière, doit être placée dans le groupe des Sésies à ailes supérieures opaques. 11. S. Hylotomiformis. Walker, Heterocera, p. 43, 73. Elle est d'un ferrugineux obscur. La tête est garnie de poils d'un jaune blanchâtre. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont noires à l'extrémité. Le corselet est garni de chaque côté, à la base des ailes, d'une petite toutfe de poils d'un jaune pâle. L'abdomen offre sur chaque segment une bande testacée. Les pattes sont brunes. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 439 Les ailes sont transparentes avec la frange un peu cuivreuse ; les supérieures ont la bordure et la petite bande transverse d'un pourpre cuivreux; les inférieures ont le petit arc sous-costal de la même couleur, Nouvelle-Ecosse. — British Muséum. i2. S. Pyralidiformis. Walker, Heterocera, p. 44, 74. Elle est d"un tiers plus petite que la précédente, et d'un brun cuivreux. La tête est garnie de poils jaunes autour des yeux. Les palpes sont grêles et jaunes. Les antennes sont minces et un peu en massue. La poitrine a une raie jaune de chaque côté. L'abdomen a un seul anneau jaune, placé sur le milieu du dos. Les pattes postérieures sont en grande partie jaunes avec les tarses blanchâtres. Les ailes supérieures sont d'un brun cuivreux, marquées en dessous d'une raie basilaire jaunâtre. Les ailes inférieures sont transparentes avec la frange d'un brun cuivreux. Etats-Unis. — British Muséum. Cette espèce appartient au môme groupe que VEmphytilormis. 13. S. FULVIPES. Harris, Cat. ins. Massach. Am. Journ. Se. 36. Elle est d'un bleu noir. Les palpes sont d'une couleur ochra- cée en dessous. Les antennes sont jaunâtres à l'extrémité. Le corselet est marqué de chaque côté, 'à la base des ailes, d'une tache ochracée. L'abdomen a sa moitié antérieure d'un jaune ochracé en dessous. Les jambes postérieures et les tarses sont de cette dernière couleur. Les ailes sont transparentes avec les bords, et la petite Lande transverse des supérieures, d'un bleu noir. Massachusetts. — Harris. 14. S. SCITULA. Harris, Am. Journ. Se. 36. Elle est d'un noir pourpré. La tète est garnie d'un duvet ar- 440 SÉSIAIRES. gentin. Les palpes, le collier, le bord des épaulettes et les côtés de la poitrine sont d'un jaune d'or. L'abdomen est marqué à sa base d'une bande étroite, d'une tache dorsale et au milieu d'un large anneau d'un jaune brillant. Le pinceau anal est de la même couleur. Les cuisses antérieures, les jambes et les tarses sont d'un jaune d'or. Les ailes sont transparentes avec la bordure d'un jaune doré; les supérieures ont la petite bande transverse d'un pourpre noir ainsi que le sommet qui est, en outre, strié de jaune d'or. Cette jolie Sésie habite l'état de Massachusetts. — Harris. 15. S. Pyri. Harris, New Engl. Farmer, IX, 2. — Amer. Journ. Se. 36. Elle est d'un pourpre noir, avec le dessous des palpes, le col- lier, le bord des épaulettes et les côtés de la poitrine d'un jaune d'or. L'abdomen est marqué à sa base d'une raie transverse et de deux anneaux, dont le postérieur plus large, d'un jaune bril- lant. Les pattes et la moitié postérieure du dessous de l'abdomen sont également d'un jaune brillant. Les ailes sont transparentes avec la bordure d'un pourpre noir ; les supérieures ont, en outre, la petite bande transverse striée de jaune bronzé. Etats-Unis. — Harris. 16. S. SAPYGiEFORMIS. "VValker, Heterocera, p. 45, 78. Elle est d'un noir bleu. La tète est garnie de poi!s roux. Les palpes sont roux avec la base noire en dessus. Les antennes den- telées en scie sont un peu pubesccntes. L'abdomen est marqué de deux anneaux ferrugineux, dont le postérieur très-large. Les jambes antérieures sont fauves, les postérieures sont rousses avec les tarses testacés. Les ailes supérieures sont, d'un bleu pourpré, avec deux raies sur le disque, dont l'une est ferrugineuse et l'autre transpa- rente. Les ailes inférieures sont entièrement diaphanes. Etats-Unis. — British Muséum. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 441 17. S. Geliformis. Walker, Heterocera, p. 47, 79. Elle est noire avec les côtés de la tête blancs. Les antennes sont ferrugineuses en dessous. L'abdomen est ferrugineux avec la base noire. Le pinceau anal est d'un bleu noir un peu ferru- gineux à sa base. Les ailes supérieures sont d'un noir bleu. Les ailes inférieures sont diaphanes avec le sommet et la bor- dure noirâtres. Etats-Unis. — British Muséum. Les Sésies que nous venons de décrire ne sont pas les seules qui habitent l'Amérique septentrionale, il en reste certainement un bien plus grand nombre à découvrir. Nous sommes même persuadé que ce vaste territoire fournira un jour beaucoup plus d'pspôces que toute l'Europe. Le British Muséum est îrès-riche en Sésies exotiques, et il est bien regrettable pour l'étude, que notre Muséum national en soit presque totalement dépourvu. Nous n'avons vu aucune des espèces suivantes recueillies dans l'Amérique centrale par le savant M. Bâtes. Ces espèces, très- rares pour la plupart, font aujourd'hui partie du British Mu- séum. 18. S. MYRMOSiEPENNIS. Walker, Heterocera, p. 46, 80. Elle est d'un noir bleu. La tête est garnie d'un duvet argen- tin autour des yeux. Les palpes sont blancs, rayés de noir. Les antennes sont pubescentes en dessous. Le corselet est marqué de chaque côté de deux raies jaunes. Le métathorax est jaune. Les segments de l'abdomen sont également bordés de jaune en ar- rière. Les jambes et les tarses sont fasciés de blanchâtre. Le pin- ceau anal est assez long. Les ailes sont transparentes; les supérieures onl la bordure et la petite bande Iransverse d'un noir bleu. Trouvée au Para, par M. Bâtes. — British Muséum. 442 SÉSIAIRES. 19. s. BUPRESTIFORMIS. Walker, Heterocera, p. 47, 81. Elle est bleue et assez grande. La tête est bordée de blanc de chaque côté en avant. Les palpes sont noirs, très-velus. Les an- tennes sont noires, assez grêles. Le corselet est marqué de cha- que côté d'une raie ferrugineuse. Les côtés de la poitrine sont de cette dernière couleur. L'abdomen est marqué vers sa base d'un large anneau ferrugineux. Les pattes sont garnies d'un duvet blanchâtre. Les ailes supérieures sont d'un noir pourpré, avec une raie ba- silaire transparente, et une large bande anté-apicale mal arrêtée d'un jaune doré. Les ailes inférieures sont transparentes avec la bordure d'un noir pourpre. Cette belle Sésie a été prise dans la vallée de l'Amazone et fait partie de la riche collection de M. Saunders. 20. S. Anomaliformis. Walker, Heterocera, p. 47, 82. Elle est d'un noir pourpré, avec la tête argentée en avant. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont d'un jaune testacé, sim- ples dans les mâles, quelquefois un peu noirâtres. Le corselet est marqué de trois lignes jaunes. La poitrine est jaune. L'ab- domen a les segments bordés de jaune testacé en arrière. Les pattes sont testacées. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont la bordure, et la petite bande transverse, d'un pourpre cuivreux. Elle a été prise par M. Bâtes, assez communément, à Tapayos et à Villa Nova. — British Muséum. 21. S. DlNETIFORMIS. Walker, Heterocera, p. 48, 83. On ne connaît que le mâle qui est assez voisin de l'espèce pré- cédente. Sa couleur est d'un brun tanné. La tête est blanche en avant. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont noires en des- sus et ferrugineuses en dessous. Le corselet est marqué d'une SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 443 ligne dorsale noire avec les côtés jaunâtres. Les segments de l'abdomen sont bordés de jaune avec le petit pinceau anal de longueur ordinaire. Les pattes sont jaunâtres. Les ailes sont transparentes avec la bordure d'un pourpre cui- vreux; les supérieures ont la petite bande bordée d'une ligne ferrugineuse. Décrit sur un individu unique pris à Pernambuco par M. John- son. — British Muséum. 22. S. Tryphoniformis. Walker, Heterocera, p. 48, 84. Elle est un peu plus grande que l'espèce précédente et d'un noir cuivreux. La tète est d'un blanc argentin en avant. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont noires en dessus et ferru- gineuses en dessous. Le corselet offre quatre lignes jaunes avec les côtés et la poitrine du même jaune. L'abdomen a les an- neaux bordés de blanchâtre avec les côtés testaeés et le ventre blanchâtre. Le pinceau anal est mélangé de quelques poils jau- nes. Les pattes sont testacées avec le dessus des cuisses et la base des jambes de couleur noirs. Ailes transparentes un peu irisées avec une petite frange cui- vreuse. Les femelles ou les individus que M. Walker regarde avec doute, comme telles, ont les anneaux de l'abdomen bordés de jaune testacé, ainsi que le ventre, les pattes d'un jaune testacé; les ailes supérieures ont l'extrémité purpurescente striée de jaunâtre. Cette Sésie a été prise assez communément par M. Bâtes, au Para et aux environs de Yilla Nova. — British Muséum. 23. S. Plegticiformis. Walker, Heterocera, p. 49, 85. Elle est un peu plus petite que la précédente et de couleur pourprée. La tète est verte avec le front verdâtre. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont noires en dessus et ferrugineuses en dessous. Le corselet est marqué de chaque côté de deux lignes d'un jaune testacé. L'abdomen a chacun des anneaux bordés de 444 SÉSI AIRES. jaune d'ocre. Le petit pinceau anal est mélangé de quelques poils jaunâtres. Les pattes sont jaunes striées de noir. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont la côte et le sommet pourpres, striés de jaune. Prise au Para par M. Bâtes. — British Muséum. . 24. S. SCIOPHIL^FORMIS. Walker, Heterocera, p. 49, 86. On ne connaît que la femelle. Elle est d'un pourpre foncé. La tête est d'un jaune d'or avec un peu de blanc autour des yeux. Les palpes sont noirs en dessus et blancs en dessous. Les anten- nes sont noires avec la base ferrugineuse. Le corselet a les côtés un peu fauves. Les anneaux de l'abdomen sont bordés de jaune d'ocre. Le petit pinceau anal est d'un jaune pâle. Le haut des jambes et les tarses sont d'un jaune d'or. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont la côte d'un pourpre foncé et le sommet doré. M. Bâtes en a pris un seul exemplaire au Para. — British Mu- séum. 2o. S. Cerceriformis. Walker, Heterocera, p. 49, 87. Elle est un peu plus petite que la précédente, de couleur pour- pre. La tète est d'un noir bleu, avec le front d'un blanc argentin. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont fauves en dessous. Le corselet est d'un noir bleu en avant et sur les côtés, avec la poi- trine d'un blanc argentin. L'abdomen a les anneaux bordés de jaune. Le petit pinceau anal est d'un jaune d'ocre mélangé de quelques poils bruns. Les pattes sont d'un jaune testacé avec les hanches et les cuisses jaunes. Les ailes sont transparentes; les supérieures, dont le sommet est doré , ont la côte et la petite bande transverse d'une couleur pourpre. 26. S. Rhyss^formis. Walker, Heterocera, p. 50, 88. Elle a, comme les précédentes, environ 8 lignes anglaises d'en- vergure. Elle est d'un bleu verdâtre. La tête est de couleur cui- vreuse avec le contour des yeux blanc. Les palpes sont blancs SÉ9IES SUPPLÉMENTAIRES. '145 avec le sommet noir. Le corselet est marqué d'une raie jaune sur chaque épaulette. L'abdomen a les anneaux bordés de blanc. Le ventre est de cette dernière couleur. Le petit pinceau anal offre sur les côtés quelques poils testacés. Les pattes sont entre- coupées de blanc. Les ailes sont transparentes ; les supérieures ont la côte, l'ex- trémité et la petite bande transverse, un peu purpurines. L'individu que M. Walker suppose pouvoir être le mâle, dif- fère de celui dont il vient d'être question, par sa couleur d'un bleu noir, par ses palpes noirs en dessus, par ses antennes fili- formes et par ses ailes supérieures dont l'extrémité est assez lar- gement opaque. L'un et l'autre ont été pris au Para par M. Bâtes et font partie du British Muséum. Nota. Il est probable que l'individu que M. Walker suppose être le mâle de sa Rhyssœformis appartient aune autre espèce; car ce serait le premier exemple d'un mâle ayant les antennes filiformes, lorsque la femelle les a, au contraire, renflées à l'extrémité. 27. S. Cladiiformis. ■Walker, Heterocera, p. 51, 89. Elle est un tant soit peu plus petite que les précédentes et d'un noir bleu. Les yeux sont entourés de blanc argentin. Les antennes sont ferrugineuses avec la base et le sommet noirs. L'ab- domen offre de chaque côté à sa base, iin petit faisceau blanc. Le petit pinceau anal est mélangé de quelques poils blancs. Les pattes sont assez robustes avec les tarses et le dessous des jambes blancs. Les ailes sont transparentes avec les nervures noirâtres; les supérieures sont un peu ternes depuis la base jusqu'à l'arc dis- coïdal. M. Bâtes en a pris un seul exemplaire aux environs de San- tarem. — British Muséum. 28. S. Glypt^ëformis. Walker, Heterocera, p. 51, 90. Elle est encore un peu plus petite que la précédente et d'im pourpre cuivreux. La partie antérieure de la tète est d'uu blanc -446 SÉSI AIRES. argentin. Les palpes sont jaunes. Les antennes sont coupées au- delà du milieu par un large anneau jaune. Le corselet est marqué eu avant de deux taches jaunes. L'abdomen est jaune en dessous avec les anneaux également bordés de jaune. Le petit pinceau anal est jaune en partie. Les pattes sont jaunes avec le sommet cuivreux. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont la côte, le sommet et la petite bande trausverse d'un pourpre cuivreux. M. Bâtes en a pris un seul exemplaire à Yilla-Nova. — British Muséum. 29. S. Opiiformis. Walker, Heterocera, p. bl, 91. Elle est très-petite et d'un bleu noir.Xa tête a les yeux en- tourés de blanc argentin. Les palpes sont blancs en dessous. Les antennes sont grêles. Les segments abdominaux sont bordés de blanc. Le petit pinceau anal est d'un jaune d'or. Les pattes sont annelées de blanc argentin. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont la côte et la petite bande transverse d'un noir pourpré. Un seul exemplaire trouvé au Para par M. Bâtes. — British Muséum. 30. S. Pellastiformis. Walker, Heterocera, p. S2, 92. Elle a 8 lignes anglaises et elle est noire. La tête est d'un blanc argentin en avant, et garnie de poils jaunes en arrière. Les palpes sont d'un jaune testacé, garnis en dessous de poils noirs. Les antennes sont en massue, ferrugineuses en dessous. La poitrine est marquée de quatre taches jaunes. L'abdomen a les segments bordés de jaune. Le petit pinceau anal offre en dessous quelques poils noirs sur les côtés. Les cuisses sont rayées de jaune. Les jambes et les tarses antérieurs sont d'un jaune testacé. Les jambes intermédiaires sont annelées de jaune et les jambes postérieures sont hérissées de quelques poils jaunes, ainsi que les tarses. Les aik'S sont transparentes, mais assez ternes. Un seul individu femelle pris à Villa-Nova par M. Bâtes. — British Muséum. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 447 31. S. Ceropaliformis. Walker, Heterocêra, p. 52, 93. D'un quart plus petite que la précédente et de couleur noi- râtre. La tête est blanche en avant. Les palpes sont blancs. Les antennes sont sétacées, mais linement pectinées. La poitrine est blanche. L'abdomen est ferrugineux. Les pattes sont ferrugi- neuses avec les cuisses antérieures blanches. Les jambes posté- rieures sont garnies de cils épais. Les ailes sont transparentes; les supérieures sont ferrugineuses le long de la côte. M. Bâtes a pris plusieurs exemplaires de cette Sésie au Para et à Villa-Nova. — British Muséum. 32. S. Croesiformis. Walker, Heterocêra, p. S3, 94. Elle est un peu plus grande que la précédente, assez robuste et de couleur cuivreuse noirâtre. Les palpes sont blancs avec le sommet noirâtre. Les antennes sont ferrugineuses en dessous. L'alidomen a le quatrième segment liseré de blanc. Les pattes sont d'un bleu foucé, avec les jambes ciliées. Les jambes posté- rieures sont garnies au sommet de poils ferrugineux. Les ailes sont transparentes, avec la frange et la côte des su- périeures d'une temte cuivreuse. M. Bâtes en a pris un exemplaire au Para et l'autre à Villa- Nova. — British Muséum. 33. S. ISCHNIFORMIS. Walker, Heterocêra, p. 53, 95. Elle est un peu plus petite que la Crœsiformis et de couleur pourpre. La tête est blanche autour des yeux et d'un jaune tes- tacé en arrière. Les palpes sont jaunes, à peine velus. Le corselet est bleu. L'abdomen a les anneaux bordés de jaune testacé. Le ventre est de cette dernière couleur. Le petit pinceau anal est jaunâtre en dessous. Les pattes sont testacées avec les hanches de la première paire blanchâtres. Les jambes postérieures et les tarses sont entrecoupés de pourpre. 448 SÉSIAIRES. Les ailes sont transparentes ; les supérieures ont la bordure, le sommet et la petite bande transverse d'un pourpre doré. Trouvée au Para par M. Bâtes, — British Muséum. 34. S. PORIZONIFORMIS. Walker, Heterocera, p. 5i, 96. Elle a 6 lignes anglaises et elle est de couleur pourpre. La tête est d'un noir bleu. Les palpes sont blancs eu dessous. Le corselet est marqué de trois lignes blanches. Les segments de l'abdomen sont bordés de blanc; le cinquième et le sixième ont en dessous un anneau de la même couleur. Les pattes sont an- nelées de blanc. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont la bordure^ le sommet et la petite bande transverse d'un jaune doré. M. Baies l'a prise assez communément au Para, à Tapayos et à Yilla-Nova. — Le British Muséum en possède six exemplaires, 35. S. Panurgiformis. Walker, Heterocera, p. 5-i, 97. Elle est un peu plus grande que la précédente et d'un pour- pre noir. La tête est blanche, garnie en arrière de quelques poils jaunes. Les palpes sont blancs, un peu obscurs au sommet. Les antennes sont en massue, ferrugineuses en dessous. Le corselet est marqué de trois lignes jaunes. La poitrine est jaunâtre. Les anneaux de l'abdomen sont bordés de jaune. Le ventre est mar- qué d'une ligne longitudinale de la même couleur. Le petit pin- ceau anal est mélangé sur les. côtés de quelques poils jaunes. Les pattes sont coupées par des bandes jaunes avec les jambes pos- térieures assez fortement velues. Les ailes sont transparentes, avec la bordure et la petite bande des supérieures, d'un noir cuivreux. Recueillie assez communément par M. Bâtes au Para, à San- tarem, à Tapayos et à Villa-Nova. — British Muséum, 36. S. Panisciformis. Walker, Heterocera, p. 5S, 98. Elle a 8 lignes anglaises et elle est d'un jaune testacé pâle. Le SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 449 sommet de la tête est vert avec les côtés blancs. Les antennes sont noires en dessus et fauves en dessous. Le milieu du corselet est vert. L'abdomen est vert à sa base et à l'extrémité. Le petit pinceau anal est assez long et noir en grande partie. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont le sommet et la petite bande transverse d'une couleur cuivreuse. Elle a été trouvée dans la vallée de l'Amazone et fait partie de la riche collection de M. Saunders, 37. S. Blaciformis. . . Walker, Heterocera, p. 55, 99. Elle est d'une ligne plus grande que la précédente et de cou- leur verte. La tête est blanche en avant. Les palpes sont blancs en dessous, ainsi que la poitrine. Le petit pinceau anal est noir et très-long. Les pattes sont entrecoupées de blanc. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont le sommet et la petite bande transverse pourpres. Elle a été trouvée, comme la précédente, dans la vallée de l'Amazone et fait de môme partie de la collection de M. Saun- ders. 38. S. Producta. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 4. Elle a 8 lignes anglaises; et est d'une stature assez grêle et d'un pourpre noir. La poitrine est blanche. L'abdomen est assez mince avec le premier et le troisième segment bordés de blanc et deux séries ventrales de points du même blanc. Le pinceau anal est très-long et blanc à son extrémité. Les pattes sont variées de blanc. Les ailes sont transparentes avec les nervures, une ligne mar- ginale et la frange noires; les supérieures ont la côte, le sommet et la petite bande transverse noirs. Elle a été trouvée au Mexique aux environs d'Oajaca. — Bri- tish Muséum. Selon M. Walker, cette espèce est voisine de la Rhys&œfor- mis. Lépidoptères. Tome l. 29 450 SÉSIAIRES. 39. S. Basalis. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 6. Elle a 12 lignes anglaises^ et sa couleur est d'un jaune d'ocre. La tète est argentée autour des yeux. Les antennes sont robustes, longues et noires. Le disque du corselet est cuivreux, marqué de trois lignes d'un jaune testacé. L'abdomen est un peu en massue, d'une couleur pourpre en dessus, avec les anneaux bor- dés de blanc argentin. Le pinceau anal est très-long, noir en ma- jeure partie. Le ventre est d'un blanc d'argent vers sa base, avec deux petits faisceaux de poils de la même couleur. Les pattes sont robustes avec les cuisses postérieures noirâtres. Les ailes sont transparentes avec les nervures pourpres; les supérieures ont la côte et la petite bande transverse pourpres. La femelle a les antennes plus courtes, les palpes plus longs et le corselet marqué de deux larges raies, cuivreuses. Trouvée à Ega et à Villa Nova par M. Bâtes. — British Mu- séum. Selon M. Walker, cette Sésie est assez voisine de VAnomalilor' mis et de la Dinetiformis. 40. S. Fasciculipes. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 5. Elle est de moitié plus petite que la précédente et de couleur noire. La tête est d'un blanc d'argent autour des yeux. Les palpes sont saillants en avant, d'un blanc pur en dessous. La poitrine est d'un blanc argentin. L'abdomen est pourvu d'un petit pin- ceau d'un noir cuivreux. Les pattes soat garnies de poils serrés, avec les tarses argentés à leur base. Les ailes sont transparentes avec les nervures et la frange noires, ainsi que la petite bande transverse des supérieures. Prise à Ega, par M. Bâtes. — British Muséum. Ai. S. PULCHRIPENNIS. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 6. Elle a 10 ligues anglaises, et elle est d'un bleu obscur. La par- tie antérieure de la tète est d'un blanc d'argent. Les palpes sont SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 451 ascendants, d'un blanc argentin en dessous. Les antennes sont noires. L'abdomen est pourvu d'un pinceau anal, très-long. Les pattes antérieures sont d'un blanc d'argent en dessous ainsi que les hanches de la même paire. Les jambes postérieures sont entrecoupées de blanc argentin et garnies à leur sommet de pe- tits faisceaux de poils ; les tarses de ces mêmes pattes sont aussi frangés de poils serrés. Les ailes supérieures sont bleues avec la base vitrée et le som- met pourpre. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, une ligne marginale et la frange noires. Décrite suï un seul individu trouvé à Ega, par M. Bâtes. — British Muséum. 42. S. RuPiCAUDis. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 6. Elle a 10 lignes anglaises et elle est d'un bleu-métallique varié de nuances pourpres et cuivrées. La tête est blanche antérieure- ment et d'un jaune d'or en arrière. Les palpes sont avancés et d'un jaune d'or. Les antennes sont noires. L'abdomen est atté- nué, d'un jaune d'or en dessous et d'un roux ferrugineux à son extrémité. Les pattes sont d'un jaune d'or avec les tarses posté- rieurs, le sommet des jambes et les cuisses d'un pourpre cui- vreux. Les ailes sont transparentes avec les nervures et les franges pourpres. Les supérieures ont aussi la côte, le sommet et la pe- tite bande transverse de couleur pourpre. Trouvée à Ega par M. Bâtes. — British Muséum. 43. S. Crassicornis. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 7. Elle a 13 lignes anglaises (environ 3 centimètres) et elle est très-robuste et d'un noir pourpre. Les palpes sont avancés, avec le second article velu. Les antennes sont fortes, un peu en massue et de couleur noire. L'abdomen est un peu fusiforme avec les deux derniers segments et le ventre d'un gris légèrement doré. Les pattes sont robustes; les jambes postérieures sont velues avec l'extrémité des tarses d'un gris un peu doré. 452 SÉSIAIRES. Les ailes supérieures sont d'un pourpre obscur, un peu ar- rondies au sommet. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, la bordure et la frange d'un pourpre foncé. Elle a été trouvée à Ega par M. Bâtes. — British Muséum. Cette Sésie appartient à la section des espèces à ailes supé- rieures opaques. 44. S. Plumipes. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 8. Elle a 8 lignes anglaises et elle est proportionnellement très- large. Elle est noire en dessus et d'un noir pourpre en dessous. La partie antérieure de la tète est d'un blanc argentin. Les palpes sont redressés, d'un blanc argentin, avec la pointe noire. Les antennes sont un peu testacées en dessous. Les pattes- sont robustes, bleues ou pourpres; les jambes postérieures sont frangées de noir avec le sommet garni de petits faisceaux de poils jaunes et les tarses dorés. Les ailes sont transparentes avec la frange purpurescente; les supérieures sont un peu ternes vers leur bord interne, elles ont, en outre, la bordure et la petite bande transverse de cou- leur pourpre. Elle a été découverte à Ega par M. Bâtes. — British Muséum. 45. S. Apicalis. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 8. Elle a d4 lignes anglaises (plus de 3 centimètres) et elle est verte avec des nuances pourpres et cuivreuses. Les palpes sont ascendants, blancs en avant. Les tarses sont d'un blanc sale. Les ailes ont la frange pourpre; les supérieures ont le sommet blanc; les inférieures sont marquées de deux lignes d'un pour- pre noir. Décrite sur un individu femelle pris à Nanta par M. Bâtes. — British Muséum. Cette espèce, avec ses quatre ailes opaques, n'appartient ù. au- cun des groupes européens. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 4o3 46. s. yEguALis. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 9. Elle a 10 lignes anglaises et elle est d'un noir cuivreux. La tête est blanche, avec le contour des yeux jaune. Les palpes sont obliquement ascendants, blancs en dessous. Les antennes ont le sommet jaune en dessous. L'abdomen est marqué en avant d'une petite tache jaune et de quatre lignes de la même couleur; outre cela les anneaux sont bordés de jaune. Le petit pinceau est aussi long que la moitié de l'abdomen et jaune sur les côtés. Les jambes, les genoux et les articles des tarses sont aussi de cou- leur jaune. Les ailes sont transparentes avec la frange pourpre; les supé- rieures ont la côte, le sommet et la petite bande transverse pourpres. Trouvée au Para par M. Bâtes. — British Muséum. Selon M. Walker, cette Sésie vient se placer à côté des Rhys- sœformis et Pellasliformis. 47. S. Unicolor. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 9. Elle a 8 lignes anglaises et elle est d'un noir cuivreux. Les palpes sont avancés et blancs en dessous. L'abdomen est linéaire, avec le pinceau anal coupé carrément. Les pattes postérieures sont assez robustes. Les ailes sont d'un noir cuivreux, nuancées d'un peu de vert. Décrite sur un individu mâle, pris à Ega, par M. Bâtes. — Bri- tish Muséum. Cette espèce avec ses quatre ailes opaques appartient au même groupe que VApicalis. Les espèces qui suivent sont africaines et ont un certain rap- port avec nos sésies européennes. Nous en possédions plusieurs, dont quelques-unes, du Sénégal et la Casamance, étaient peut- être nouvelles, mais elles ont toutes été détruites. Nous emprun- terons comme pour les précédentes leur description à Touvrago de M. Walker. 454 SÉSIA.IRES. 48. s. DOLERIPORMIS. Walker, Heterocera, p. S6, 100. Elle a 10 lignes anglaises (à peine 3 centimètres), et elle est noire. La tête est variée de poils blancs. Les palpes sont d'un jaune pâle en dessus et blancs en dessous. Les antennes sont roussâtres, un peu pectinées. Le corselet est garni en avant de quelques poils jaunes et marqué de chaque côté d'une raie fer- rugineuse. L'abdomen a les anneaux bordés de jaune, mais le plus rapproché de la base est interrompu. Le petit pinceau anal est testacé à son extrémité. Les pattes sont rayées de jaune'tes- tacé. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont le bord posté- rieur et le sommet ferrugineux; la petite bande transverse est aussi bordée de ferrugineux. Port-Natal. — British Muséum. 49. S. Mesochoriformis. Walker, Heterocera, p. 56, 101. Elle est un peu plus petite que la précédente et d'un vert foncé. Les antennes sont un peu en massue, fauves, avec le som- met noir. Le corselet est marqué de deux lignes pâles. La poi- trine est également pâle. L'abdomen offre aussi des bandes pâles. Le petit pinceau anal offre de chaque côté quelques poils blancs. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont le sommet et la petite bande transverse d'un pourpre doré. Port-Natal. — Coll. de M. Saunders. 50. S. Hilartformis. Walker, Heterocera, p. 57, 102. Elle est de la taille de la précédente et d'un vert foncé. Les palpes sont testacés, avec la pointe noire. Le corselet est marqué de deux lignes blanches. La poitrine est blanchâtre. L'abdomen offre de chaque côté, près de sa base, une ligne blanche. Les pattes sont annelées de blanc. Le petit pinceau anal est blanchâtre. Les ailes supérieures sont vertes chez le mâle, avec une raie transparente interrompue. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 455 Les ailes postérieures sont diaplianes. Chez la femelle les antennes offrent un anneau blanc avant le sommet, l'abdomen est marqué d'un anneau blanc, et les ailes inférieures ont une large bordure, et le petit arc discoïdal de cou- leur pourpre. Port-Natal. — Coll. de M. Saunders. 51. S. Platyuriformis. Walker, Heterocera, p. 57, 103. Elle est de la taille de la précédente dont elle est voisine, et elle est d'un noir cuivreux, les palpes sont blancs à leur base et en dessous. Les antennes un peu filiformes sont assez robustes, pubescentes et dentelées en dessous. Le corselet est marqué de trois lignes d'un jaune testacé. L'abdomen est traversé par un anneau blanc sur le bord du quatrième segment. Le petit pinceau anal est mélangé à son extrémité de quelques poils blancs. Les pattes sont variées de blanc. Les ailes supérieures sont d'un pourpre cuivreux, avec une bandelette discoïdale, transparente, interrompue. Les ailes inférieures sont diaplianes, avec la frange cuivreuse. Port-Natal. — Britisb Muséum. 52. S. EXOCHIFORMIS, Walker, Heterocera, p. S8, 104. Elle est à peine plus petite que la précédente, et d'un vert bleuâtre. La tête est d'un blanc argentin en avant. Les palpes sont blanchâtres en dessous. La poitrine est d'un blanc argentin. Les pattes sont robustes, avec les tarses longs. Les ailes sont transparentes. Sierra-Leone. — British Muséum. Nota. M. Walker a décrit cette espèce si brièvement que nous supposons qu'il n'a pas eu sous les yeux un individu parfaite- ment pur. 53. S. OCHRÂCEA. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 10. Elle a 9 lignes anglaises, et elle est d'un jaune ochracé en dessus et d'un jaune doré en dessous. Les antennes sont noires. 436 SÉSIAIRES. et un peu en massue. Les segments abdominaux sont bordés de pourpre noir. Le petit pinceau anal est d'un jaune roussâtre. Les ailes sont transparentes, avec les nervures et la frange d'un pourpre cuivreux; les supérieures ont également le sommet d'un pourpre cuivreux. Port-Natal. Décrite sur deux exemplaires. — British Muséum. Le British Muséum, dont les relations sont si étendues sur toute la, surface du globe, possède, outre les espèces américaines et africaines que nous venons de décrire, d'autres sésies propres aux Indes orientales et à l'Australie que nous n'avons jamais vues. Les descriptions que nous en donnons ci-après sont comme celles des précédentes, extraites de l'ouvrage de M. Walker. 54. S. LeI/Eformis. Elle a 8 lignes anglaises, et elle est d'un bleu noir : la tète est blanche en avant et en dessous. Les palpes sont blancs, assez grêles. Les antennes sont grêles, à peine plus longues que le corselet. Le corselet est marqué de deux lignes jaunes. L'abdo- men offre trois bandes jaunes. Le petit pinceau anal est jaune, avec les côtés et l'extrémité noirs. Les hanches sont blanches. Les pattes ^intérieures sont testacées avec les tarses noirs. Les jambes postérieures et leurs tarses sont coupés par une bande blanche. Les ailes sont très-étroites; les supérieures sont unicolores, d'un pourpre cuivreux; les inférieures sont transparentes. Décrite sur un individu femelle pris dans le nord de la Chine, par M. Cuming. — British Muséum. 55. S. Alterna. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 10. Elle est grande, elle a 13 lignes anglaises. Elle est robuste et d'un vert obscur. La tète est dorée en avant. Les palpes, un peu redressés, sont d'un jaune doré. Les antennes sont fortes. Le cor- selet est marqué de trois taches d'un jaune d'or, une sur chaque épaulette et une sur l'écusson. L'abdomen est nuancé de bleu et de pourpre; il est, en outre, marqué d'une bande courte, d'une autre bande interrompue, d'une liture postérieure et d'un petit espace apical d'un jaune d'or. Les pattes sont robustes SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 457 avec les jambes antérieures frangées et les postérieures annelées de jaune. Les ailes sont transparentes avec les nervures, la frange et une ligne marginale pourpres; les supérieures ont la côte verte, la base et une petite ligne oblique de couleur pourpre, et un petit espace extérieur un peu ochracé; les ailes inférieures ont un trait transversal vert. Du Sud de l'Hindostan. — British Muséum. 56. S. CUPREIPENNIS. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 11. D'un tiers plus petite que la précédente. Elle est noire et assez large. Les palpes sont jaunes. La partie postérieure du corselet et la poitrine sont d'un jaune d'or. L'abdomen a le bord des segments d'un jaune d'or. Le petit pinceau anal est jaunâtre à son extrémité. Les pattes sont un peu dorées avec les jambes in- termédiaires garnies de deux petits faisceaux de poils. Les tarses postérieurs sont jaunes avec leur base noire en dessus. Les ailes supérieures sont cuivreuses avec une ligne médiane vitrée. Les ailes inférieures sont diaphanes avec le bord extérieur, la frange et les nervures un peu irisés. Sud de l'Hindostan. — British Muséum. 57. S. Gravis. Walker, Heterocera, XXXI, SuppL p. 12. Elle a 16 lignes anglaises et elle est d'un noir de poix, nuancée de vert et de pourpre. La tète offre en dessous une pubescence blanclie. Les palpes sont avancés, blancs en dessous. Les anten- nes sont noires. Le corselet est terne, marqué de deux lignes d'un noir de poix, et antérieurement de deux taches d'un jaune d'or. L'abdomen a des points latéraux d'un jaune d'or et les anneaux bordés du même jaune. Les pattes sont d'un noir roiis- sâtre. Les ailes supérieures sont de couleur pourpre. Les ailes inférieures sont transparentes mais un peu ternes, avec les nervures pourpres et la base d'un jaune pâle. 458 SÉSIÂIRES. Décrite sur un individu unique rapporté du nord de la Chine par M. Fortune. — British Muséum. Cette Sésie est voisine de notre Vespipennis, mais ses ailes sont notablement plus longues. 58. S. BiCINGTA. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 12. Un tant soit peu plus grande que la précédente, robuste et d'un vert métallique, nuancé de pourpre. La tête est d'un blanc argentin en avant. Les palpes sont ascendants, d'un jaune d'or avec leur base noire. Les antennes sont robustes, de couleur pourpre. La poitrine est marquée de deux litures d'un jaune d'or. L'abdomen olTre deux bandes d'un jaune d'or, l'une près de la base et l'autre au-delà du milieu. Les pattes postérieures sont un peu velues et les jambes sont cendrées. Les ailes supérieures sont pourpres nuancées de bleu. Les ailes inférieures sont vitrées avec la bordure, la frange et une ligne transverse d'un pourpre bleu. Pris»; dans le nord de la Chine par M. Fortune. — British Muséum. Cette Sésie appartient au même groupe que la Vespipennis. 59. S. Phasi^formis. Felder, Sitz. Akadem, Wiss. XLIII, 26. Elle se rapproche un peu de ISiTipuliformis. Ses ailes sont vitrées; les supérieures sont extérieurement d'un bleu luisant avec la côte et la petite bande transverse noires ; leur limbe extérieur est brun eu dessus et strié de jaune doré en dessous. Chez le mâle, les pattes sont jaunâtres en dedans, et en dehors d'un bleu noir, annelées de jaune. L'abdomen est noir, à reflet bleu, annelé de jaune. Le petit pinceau anal est noir, entrecoupé de jaune longitudinalement. Chez la femelle, les pattes sont presque entièrement fauves et le pinceau anal est presque entièrement d'un jaune orangé. Araboine. — Felder. SÉSIE5 SUPPLÉMENTAIRES. 459 60. S. AURIPLENA. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 13. Elle a H lignes anglaises et elle est d'un doré brillant. La tète est d'un blanc argentin avec le sommet d'un pourpre verdâtre. Les antennes sont noires avec la base jaune. Le corselet a le dis- que d'un pourpre bleu. Les cuisses sont d'un bleu pourpre, avec les tarses postérieurs fasciés de pourpre. Les ailes sont transparentes ; les supérieures ont la côte, le sommet et la petite bande transversale de couleur pourpre. Décrite sur un individu femelle pris à la Nouvelle-Guinée. — Collect. de M. Saunders. 61. S. Claviformis. r Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 14. Elle est de la taille de la précédente, assez robuste et d'un bleu à reflet vert. Les palpes sont d'un jaune testacé, avec la base d'un pourpre bleu. Les antennes sont fortes et en massue. Le corselet a le bord antérieur, deux lignes longitudinales et l'écusson d'un jaune doré. L'abdomen est marqué de trois ban- des d'un jaune d'or. Les pattes sont fasciées de jaune, avec les jambes postérieures garnies de petits faisceaux de poils vers leur sommet. Les ailes supérieures sont opaques, d'un bleu pourpre. Les ailes inférieures sont vitrées. Décrite sur un individu mâle pris à Batchian. — Collect. de M. Saunders. 62. S. L^ta. Walker, Heterocera, p. 59, 107. Elle a 10 lignes anglaises; elle est assez robuste et d'un noir foncé. Les antennes sont blanches au sommet. Le corselet est marqué de deux lignes blanches. Les côtés de la poitrine sont également blancs. L'abdomen est noir à sa base et marqué de deux taches blanches; il offre, en outre, des taches dorsales noires. Les pattes sont blanches avec le sommet des jambes et les cuisses d'un bleu noir. 460 SÉSIAIRES. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont le sommet d'un noir cuivreux et la petite bande transverse noire. Patrie inconnue. — British Muséum. 63. S. Cryptiformis. Walker, Heterocera, p. 59, 108. Elle a 9 lignes anglaises et elle est de couleur noire. La partie postérieure de la tète est garnie de poils jaunes. Les antennes sont filiformes, dentelées et pubescentes en dessous. Les éperons des jambes sont fauves. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont le sommet brun avec la côte et la petite bande transverse d'un pourpre noir. Patrie inconnue. — British Muséum. 64. S.? LONGIFES. Teinotarsina Longipes, Feld. Novara, Exp. Zool. Tlieil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 73, 2. — Sitz. Akadem. Wisscn. XLIII,.26. Cette espèce devra nécessairement former un genre propre en raison de ses pattes postérieures d'une longueur tout à fait inso- lite. Nous ne l'avons jamais vue, et notre desci'iption est faite d'après la figure qu'en a donnée M. Felder. Elle a près de 3 centimètres d'envergure. La tête est noire, avec les palpes d'un jaune orangé. Le thorax est noir, avec les épau- lettes largement d'un jaune orangé. L'abdomen est d'un jaune orangé, avec six taches dorsales noires, transversales. Les pattes postérieures d'une longueur démesurée sont d'un fauve orangé, avec les jambes un peu velues, trois fois plus longues que la cuisse. Les tarses sont très-longs, un peu noirâtres à leur extrémité. Les ailes supérieures sont transparentes, légèrement jaunâtres, avec l'extrémité un peu plus obscure, à reflet bleuâtre. Les ailes inférieures sont transparentes. La frange des quatre ailes est noirâtre. Elle se trouve à Amboine, et fait partie de la collection de M. Felder. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. 461 65. s.? RUPICINCTA. Eublepharis ruficincta, Feld. Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 73, f. 3. Nous ne garantissons pas que cette espèce soit une véritable Sesia; si ses pattes postérieures étaient fasciculées nous n'iiésite- rions pas à la placer dans le genre Meiiltia. Elle est d'un tiers plus grande que la Melittia Cucurbitce de l'Amérique septentrionale. La tète est brune, avec le collier orangé. Le corselet est pareil- lement brun, avec les épauiettes liserées de jaune orangé en dedans. L'abdomen est d'un fauve orangé, avec une suite de sept taches dorsales noires, transversales. Les pattes sont d'un brun noirâtre. - Les ailes supérieures sont opaques, entièrement brunes, avec une petite ligne terminale orangée, placée tout près de la frange. Les ailes inférieures sont diaphanes avec les nervures, un petit arc sous-costal et une légère bordure noirâtres. Décrite d'après l'ouvrage de M. Felder. Nous ignorons sa patrie. 66, S. Insularis. Pseudosefia insularis, Feld. Novara, Exp. Zool. Tlieil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 75, f. 3. Elle a tout à fait le port de notre Scoliœformis, et elle appar- tient évidemment à notre genre Sesia. La tête et les palpes sont noirs, avec les yeux liserés de blanc en arrière. Le corselet et l'abdomen sont noirs, avec les épau- iettes légèrement bordées de blanc en dedans. Les ailes supérieures sont transparentes, avec les bords et Tex- trémité noirs; la partie transparente de la base forme une tache longitudinale, cunéiforme, coupée par une nervure noire; à son extrémité il y a une bande transversale noire, suivie d'un espace transparent, coupé en cinq par les nervures. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, un arc sous-costal et une légère bordure noirs. Les pattes postérieures sont noires. Décrite d'après la ligure qu'eu a donnée M. Felder. Nous ignorons sa patrie. 462 SÉSIAIRES. 67. S. Candescens. Trochilina candescens, Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 82, fig. 23. Elle est au moins aussi grande que VAsiliformis. Ses palpes sont jaunes. Le collier est rouge. Les épaulettes sont brunes, bordées de jaune en dedans. Le milieu du corselet est noir. Les cuisses et les jambes sont entrecoupées de jaune, avec les tarses jaunâtres. L'abdomen est noir, avec cinq anneaux jaunes, dont celui de la base est un peu interrompu. La brosse anale est jaune, avec quelques poils noirs sur les côtés. Les antennes sont brunes et plus longues que dans nos espèces européennes. Les ailes supérieures sont transparentes, lavées de rouge, avec les bords et les nervures noirâtres; outre cela, elles sont mar- quées de deux bandes transverses noires, dont une à l'extrémité de la cellule discoïdale, et l'autre vers le bord terminal. Les ailes inférieures sont diaphanes, avec la bordure et les nervures noires. Elle se trouve... Cette espèce pourrait être placée dans le voisinage de la Sco- liœformis. 68. S. Semirufa. Austroseiia semirufa, Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 82, f. 22. Cette espèce forme évidemment uu genre propre. Mais comme M. Felder n'a pas encore publié le texte de ses belles figures, nous ne connaissons pas les caractères qu'il assigne à son genre Aus- trosetia. Elle est de la taille de la Spheciformis. Les palpes nous pa- raissent avoir le dernier article très-pointu. La tête est d'un rouge fauve, avec les yeux noirs. Les antennes sont un peu briquetées, assez fortes. Le corselet est d'un brun noir, avec les épaulettes bordées en dedans par une ligne blanchâtre. Les pattes sont brunes, avec les tarses blanchâtres. L'abdomen est noir, avec deux anneaux blancs, l'un au commencement du sixième seg- ment et l'autre sur le dernier. La brosse anale est noire. Les ailes supérieures sont rougeâtres, avec les nervures et la bordure noires ; outre cela, la nervure médiane se dilate en ar- TARSA. 463 rivant à l'extrémité de la cellule discoïdale, pour former une espèce de tache cunéiforme noire, allongée; il y a aussi, près de l'extré- mité, une petite tache de la même couleur. Les ailes inférieures sont entièrement d'un roux fauve, avec une bordure noire assez large. Cette curieuse espèce n'a aucun rapport avec nos espèces eu- ropéennes. Elle habite... N'ayant pas eu sous les yeux les sésies que nous venons de décrire d'après MM. Walker et Felder, nous n'avons pas osé les intercaler parmi nos espèces européennes, dans la crainte de ne pas leur assigner leur véritable place. Nous avons pensé qu'il était préférable de laisser aux entomo- logistes qui pourront les recevoir un jour, le soin de les grouper • d'une manière naturelle.' A la suite de ses jEgeria {Sesia nobis), M. Walker décrit plu- sieurs genres nouveaux appartenant à la même famille, dont nous ne possédons en France aucun des types. C'est sous la propre responsabilité de ce savant distingué que nous allons en parler. Genre TARSA. Waiker. Corps robuste. Trompe longue. Palpes forts, arqués, ascendants ; leurs deux premiers articles poilus en dessous; le troisième lancéolé, moitié de la longueur du second. An- tennes robustes, largement pectinées, un peu plus longues que le corselet. Pinceau anal allongé. Pattes robustes, un peu velues. Ailes transparentes; les supérieures étroites; les inférieures assez larges. T. BOMBYCIFORMIS. Walker, Heterocera, p. 61, 1. Elle a IG lignes anglaises, et elle est de couleur noire. La partie postérieure de la tête est garnie de poils ferrugineux. Les palpes sont ferrugineux, avec quelques poils jaunes à leur base. Les antennes sont de cette dernière couleur. Le collier est ferrugi- neux. Le corselet est en grande partie testacé, avec une bande à sa partie antérieure et deux lignes d'un roux ferrugineux. 464 SÉSIAIRES, L'abdomen a les anneaux bordés de jaune testacé. Le petit pin- ceau anal est jaune. Les pattes sont également jaunes avec les cuisses presque entièrement noires. Les ailes sont transparentes, avec la frange d'un pourpre noir; les supérieures ont la côte, la bordure et la petite bande trans- verse d'un pourpre noir. Patrie inconnue. — Britisli Muséum. Genre SINCARA. Walker. Corps assez robuste. Tête large. Trompe courte, rudi- mentaire. Palpes ascendants, garnis en dessous de longs poils serrés ; leur troisième article court et conique. An- tennes simples, filiformes, assez fortes, éloignées à leur base, de la longueur du corselet. Abdomen fusiforme, à peine plus long que le corselet, rétréci à sa base, un peu fascicule à son extrémité. Pattes assez longues et assez fortes. Jambes antérieures fasciculées. Ailes étroites. S. EUMENIFORMIS. Walker, Heterocera, p. 62, 1. Elle a 14 lignes anglaises, et est d'un ferrugineux obscur, avec un léger duvet blanc sur sa partie antérieure. La tète est noirâtre. Les palpes sont garnis en dessous de poils serrés d'une couleur testacée. Les antennes sont d'un bleu noir. L'abdomen est rous- sâtre, avec le premier segment d'un brun noir, et le ventre blanchâtre. Les pattes sont noirâtres, rayées de jaune testacé, avec les épe- rons blancs. Les ailes supérieures sont légèrement brunâtres, demi transpa- rentes. Les ailes inférieures sont diaphanes. Trouvée au Para par M. Bâtes. — British Muséum. Genre ALONINA. Walker. Corps assez grêle. Trompe de longueur moyenne. Palpes robustes, ascendants, assez longs ; leur premier et leur SAUNINA. 465 second article poilus en dessous; leur troisième article lancéolé, moitié plus court que le second. Antennes fortes, légèrement pectinées, à peine plus grosses au sommet, beaucoup plus longues que le corselet. Abdomen un peu cylindrique, beaucoup plus long que le corselet, un peu fascicule à son extrémité. Pattes robustes. Jambes posté- rieures velues. Ailes assez étroites. A. Rygchiformis. Walker, Heterocera, p. 63, 1. Elle a 13 lignes anglaises et elle est ferrugineuse. Les palpes sont fauves. Les antennes sont roussàtres. Les pattes sont roussàtres avec les hanches et les cuisses noires. Les jambes postérieures sont noires avec un trait roussàtre à la base. Le petit pinceau anal est fauve en grande partie. Les ailes sont transparentes, un peu ternes; les supérieures ont la côte roussàtre, le sommet un peu purpurescent ainsi que la petite bande transverse qui est, en outre, bordée de roux en dehors. Port-Natal. — British Muséum. Genre SAUNINA. Waiker. Corps assez robuste. Trompe à peine visible. Palpes grêles, arqués, acuminés, un peu obliquement ascendants ; leur troisième article très-grêle, pas moitié plus court que le second. Antennes simples, filiformes, assez grêles, pointues au sommet, à peine moitié plus longues que le corselet. Pattes grêles. Jambes postérieures longues, fortes, velues. Ailes étroites, opaques ; les inférieures diaphanes à leur base. 1. S. Urogeripennis. Boisd. s. Uroceriformis, Walker, Heterocera, p. 64, i. Elle a 14 lignes anglaises et elle est d"un bleu nuir. La tête est ferrugineuse en arrière. Les palpes sont d'un ferrugineux obscur Lépidoptères. Tome I. 30 466 SÉSIAIRES. vers leur sommet. Le corselet est un peu ferrugineux. L'abdo- men offre sur le quatrième segment une large bande orangée. Ailes d'un vert métallique, A reflets bleus et pourpres, avec la frange cuivreuse; les inférieures vitrées à la base. Les individus que M. Walker regarde comme pouvant être des femelles, ont la tête et les palpes noirs, les antennes blan- châtres à leur base et les ailes inférieures transparentes avec la base d'un noir bleu. Etats-Unis. — British Muséum. Nous possédions autrefois cette espèce de Sésiaire, que nous avions reçue de feu John Leconte; mais elle a été anéantie avec les autres. Nous avons un peu modifié le nom diUroceriformis, donné à cet insecte par M. Valker, pour éviter toute confusion, attendu qu'il y a déjà une Sésie européenne qui porte le même nom d'Urocerifortnis. 2. S. Cambodgialis. Walker, Heterocera, Suppl. p. 13. Elle est grande, elle a 18 lignes anglaises et elle est d'un noir pourpre. La tête est marquée en avant de deux lignes argentées. Les palpes sont jaunes en dessous. Le corselet est marqué, de chaque côté, d'une tache d'un jaune doré, tirant sur le jaune d'ocre, précédée de quelques poils blancs. Le petit pinceau anal . est jaunâtre en dessous. Les pattes ont les cuisses et les jambes frangées; les tarses antérieurs sout blancs, les postérieurs sont seulement variés de blanc. Les ailes supérieures sont vertes, un peu nuancées de pourpre vers le sommet. Les ailes inférieures sont vitrées avec le bord costal d'uu bleu pourpre. Elle se trouve au Cambodge et fait partie de la collection de M. Saunders. Selon M. Walker, cette espèce est très-rapprochée de la Pul- chripennis de Bornéo, mais chez cette dernière il n'y a pas de taches jaunes sur le corselet et les palpes ne sont pas jaunes en dessous. suRA, 467 Genre TOOSA Waiker. Corps assez robuste. Trompe assez longue. Palpes avan- cés, longs, robustes ; leur troisième article long, conique, à peine plus court que le second. Antennes simples, pres- que filiformes, beaucoup plus longues que le corselet. Ab- domen un peu linéaire, beaucoup plus long que le corselet. Pinceau anal très-petit. Pattes fortes. Ailes opaques de largeur moyenne. T. Glaucopiformis. Waiker, Heterocera, p. 63, i. Elle a 14 lignes anglaises, et elle est noire avec quelques écailles d'un vert doré. L'abdomen offre, près de l'extrémité, une bande d'un jaune d'ocre. Les jambes postérieures sont d'un jaune d'ocre avec la base et le sommet noirs. Les ailes inférieures sont bleues avec le bord costal poui'pre. Pays des Amazoulous. — British Muséum. Genre SURA. Waiker. Corps assez grêle. Trompe rudimentaire. Palpes assez longs, ascendants ; leur premier et leur second articles velus en dessous ; le troisième article lancéolé, de moitié plus long que le second. Antennes simples, presque fili- formes. Abdomen presque cylindrique, de moitié plus long que le corselet. Pattes pubescentes, assez fortes. Ailes opa- ques, assez étroites. S. Xylocopiformis. Waiker, Heterocera, p. 63, 1. Elle a 14 lignes anglaises et elle est d'un bleu-verdâtre foncé. Les palpes et les antennes sont noirs. L'abdomen a les segments de couleur pourpre. Les jambes ont les éperons blanchâtres. Les ailes sont de la couleur du corps ; les inférieures ont une tache transparente près de leur base. Port Natal. — British Muséum. 468 SÉSIAIRES. Genre MELITTIA. Wa\keT. — Trochilium. Westwood. — Sphinx. Drury. Cramer. — Poderis. Boisd. M. Ce genre a presque tous les caractères des Sesia. Les antennes sont plus courtes, plus fortement en massue à l'extrémité. Les palpes sont plus velus, un peu plus courts, avec le dernier article lancéolé, à peine moitié plus court que le second. La trompe est un peu plus courte. Les pattes postérieures sont beaucoup plus longues que le corps, gar- nies de longs poils fascicules, très-serrés, qui remplacent les éperons. Le pinceau anal est souvent peu développé et presque nul. Les Melittia sont reconnaissables au premier coup-d'œil à leurs longues pattes postérieures, garnies de longs poils, ce qui leur donne une certaine analogie avec quelques es- pèces de Glaucopides de notre genre Copœna, telles que Moja, Corynthia, etc., dont les pattes postérieures sont rémiformes. Elles sont propres à l'ancien et au nouveau con- tinent. Leur vraie patrie parait être l'Inde. Aucune espèce ne se trouve en Europe. Ailes supérieures opaques. 1. M. ASHTAROTH. Westwood, Orient. Cabinet, pi. 6, f. 3, p. 14. — Lenyra id. Walker, Heterocera, p. 71, 1. Cette grande et splendide espèce a 44 millimètres d'envergure. Ses antennes sont d'un noir bleu, renflées à leur sommet comme chez les Zygènes. Les palpes et la tête sont noirs. Les yeux sont roussàtres. Le corselet est d'un pourpre cuivreux. L'abdomen est aussi d'une belle couleur cuivreuse. La brosse anale est noirâtre, peu développée. Les ailes supérieures, relativement assez étroites, sont très- brillantes, d'un vert-doré un peu cuivreux. Les ailes inférieures sont bleuâtres, à retlet légèrement pur- purin, avec la base plus obscure. Les pattes postérieures sont garnies de longs poils noirs, serrés. MELITTIA. 469 Nous avons reçu cette belle espèce de l'Inde, sans indication de localité, mais M. Westwood dit que l'exemplaire dont il donne la figure vient d'Assam, et que le British Muséum en pos- sède un individu de la même contrée. M. Walker a créé pour cette espèce le genre Lenyra. 2. M. TiBIALIS. Sph. Tibialis, Drury, Ins. TI, pi. 28, fig. 5. — Zygœna tiUalis, Fab. Ent. S. III, 1, p. 40.i, '62. M. idem, Walker, Heterocera, p. 68, 5. Envergure 30 à 32 millimètres. La tète est brune. Les yeux sont bruns avec une liture blanchâtre. Les antennes sont noires. Les palpes sont jaunâtres. La poitrine est jaunâtre ainsi que le ventre. Les pattes antérieures sont noirâtres; les pattes posté- rieures sont très-poilues, rouges sur leur côté externe, noires en dedans et en dessous, entrecoupées d'un peu de blanc. Le corselet est d'un brun verdâtre. L'abdomen est brunâtre, avec le pinceau anal de la même couleur, et peu saillant. Les ailes supérieures sont d'un brun uu peu verdâtre, sans aucune tache. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures et la bordure d'un brun noirâtre. Selon Drury elle se trouve à Sierra Leone. Feu le baron Feis- thamel nous en a communiqué deux individus pris dans la Ca- samance. 3. M. CUCURBIT.E. Harris, Catai. descrip. — Trochilium Ceto, Westw. Orient. Cabin. pi. 30, f. 6, pi. 62. — M. Ceto, Walker, Heterocera, p. 66, 1. Cette espèce américaine est confondue à to-rt par plusieurs en- tomologistes avec la précédente, dont elle aie port et la taille. La tète est brune. Les yeux sont roussâtres avec une petite liture blanche. Les antennes sont noires. Les palpes sont entière- ment d'un rouge un peu fauve. La poitrine est cendrée ainsi que le ventre. L'abdomen est d'un rouge un peu fauve en dessus, avec les incisions liserées de blanchâtre, et marquées d'un trait transversal noir. Le pinceau anal est peu prononcé. Les pattes antérieures sont noires, entrecoupées d'un peu de blanc. Les pattes postérieures sont très-poilues, d'un rouge un peu fauve sur 470 SÉSIAIRES. leur côté externe, mélangé de deux ou trois touffes de petit poils blancs; elles sont noires en dedans ainsi que les tarses. Les ailes supérieures sont d'un brun verdâtre, avec une petite ligne médiane, longitudinale, transparente à leur base. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures, une lunule sous-costale et la bordure d'un noir foncé. La chenille dont nous avons reçu d'Âbbot un très-beau dessin, est blanchâtre, étiolée comme la plupart des espèces endophytes. Elle vit en Géorgie dans les tiges des Cucurbitacées. Cette espèce ne doit pas être très-rare, car nous l'avons reçue trois ou quatre fois de l'Amérique du nord. C'est d'après une fausse indication de M. Harrington que M. Westwood l'a figurée, à la vérité avec doute, comme se trou- vant dans l'Inde, car il ajoute avec raison qu'il a vu au Bristish Muséum un exemplaire semblable provenant des Etats-Unis d'Amérique. 4. M. PULCHRIPES. Walker, Heterocera, p. 67, 3. Elle a 2 centimètres i/2. Elle est d'un vert doré. La tète est blanche eu arrière et autour des yeux. Les palpes sont blancs en grande partie. Le corselet est garni de poils blancs des deux côtés. L'abdomen a deux raies rousses et le ventre jaune. Les pattes sont noires, fasciées de blanc; les postérieures sont garnies, sur leur côté externe, de longs poils roux. Les ailes supérieures sont d'un vert doré. Les ailes intérieures sont transparentes. Walker. — Le British Muséum possède deux exemplaires de cette brillante espèce, l'un de Venezuela et l'autre du Para. 5. M. Andr/En^pennis. Walker, Heterocera, p. 69, 7. — Sesia Andrœnœpennis, Boisd. M. Nous avons décrit autrefois cette espèce sur la collection de M. Drège. Elle est un peu plus petite que la Cucurbitœ, elle n'a guère que deux centimètres. Ses ailes supérieures sont opaques, roussâtres, saupoudrées de brun noirâtre, avec le sommet et le bord terminal noirâtres. MELITTIA. 471 Les ailes inférieures sont transparentes. Les antennes sont brunes, annelées de blanc. Le corselet est testacé, pointillé de noir. L'abdomen est noir avec les segments bordés de gris blanchâtre. Les pattes postérieures sont garnies, sur leur coté externe, de poils roussâtres. Cette Melittia a été prise au cap de Bonne-Espérance par M. Drège, et fait aujourd'hui partie de la collection du British Muséum. 6. M. Satyriniformis. Hubner, Zut. 453, 454. Elle est d'un tiers plus grande que la Cucurbitce de Harris, dont elle a le port. La tète est brune ainsi que les antennes. Les yeux sont d'un brun roussâtre. Les palpes sont fauves. La poi- trine est noire. Les cuisses et la partie supérieure des jambes sont fauves extérieurement, marquées de quelques points blancs, avec les tarses noirâtres, un peu entrecoupés de poils blancs. Les pattes postérieures sont frangées en dehors de poils fauves, et en dedans de poils noirs. Le corselet est brun, un peu luisant. L'abdomen est noir avec les articulations liserées de blauchà- tre. Les côtés du corps sont un peu roussâtres ea dessous. Le pinceau anal est presque nul. Les ailes supérieures sont entièrement brunes, marquées vers la base d'une petite raie médiane, longitudinale, transparente. Les ailes inférieures sont transparentes comme chez la Cucur- bitce, avec les nervures et la Irange d'un brun noirâtre. Nous l'avons reçue de la Géorgie d'Amérique. Elle est très-voisine de la Cucurhilœ. 7. M. RUTILIPES. Walker, Heterocera, p. 67, 5. Elle a M lignes anglaises et elle est d'un pourpre noir. La tête est ferrugineuse. Les palpes sont ochracés, pointillés de noir. Les antennes sont noires en dessus et d'un roux ferrugineux en dessous. Le corselet offre, de chaque côté, une tache d'un jaune d'ocre. Les segments abdominaux sout bordés de jaune. Les pattes sont variées de jaune; les postérieures sout amplement garnies de poils fascicules. 472 sÉsiÂiRES. Les ailes supérieures sont opaques, d'un jaunâtre doré avec la base et la côte d'un pourpre noir. Les ailes inférieures sont transparentes, teintées de jaunâtre. Elle.se trouve à Batchian. — Collect. de M. Saunders. Selon M. Walker, cette Melitlia se rapproche de i' Amboinensis de Felder, mais elle en est bien distincte par la couleur de ses premières ailes. Au reste, nous ne la connaissons pas; il en est de même de la Fasciata de Bornéo. 8. M. Mysolica. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 18. Elle a 14 lignes anglaises et elle est d'un pourpre noir. La tête a les orbites d'un blanc argentin. Les antennes sont filifor- mes, roussâtres en dessous. La poitrine est d'un gris argenté. L'abdomen est long, lancéolé, avec des écailles d'un jaune doré. Les jambes postérieures sont garnies d'une large frange de poils. Les ailes supérieures sont d'un pourpre noir. Les ailes inférieures sont d'un jaunâtre hyalin, avec les ner- vures noires et la frange pourpre. Elle se trouve à Mysol et fait partie de la collection de M. Saun- ders. 9. M. ASTARTE. Trochilium Astartc, Westwood, Orient. Cabia. pi. 30, f. 4, p. 61. Walker, Heterocera, p. 70, 10. Elle a tout-à-fait le port et la taille des trois espèces précé- dentes. La tête et le collier sont d'un rouge-fauve orangé. Palpes? Les antennes sont noires. Les pattes antérieures sont fauves, entrecoupées de noir. Les pattes postérieures sont tiès- velues, d'un fauve orangé en dehors, mélangé de quelques pe- tites touffes de poils blancs, et d'un noir foriCé en dedans. Le corselel est d'un vert bronzé. L'abdomen est également d'un vert bronzé, avec un anneau d'un fauve orangé, sur le second segment. Le pinceau anal est peu saillant, d'un rouge fauve. Les ailes supérieures sont d'un vert-bronzé obscur, sans ta- ches, avec la frange d'un fauve orangé. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures et la frange d'un fauve orangé. Elle se trouve dans l'Inde centrale. MELITTIA. 473 Nous n'avons jamais vu cette espèce : notre description est faite sur la figure qu'eu a donnée M. Westwood, in The Cabinet of oriental Entomology. Ailes supérieures vitrées. 10. M. BOMBYLIPENNIS. Boisd. Sph. Bombyliformis, Cram. 400, C. Nous n'avons jamais vu cette belle espèce. Notre description est faite sur la figure qu'en a donnée Cramer. Elle a4S millimè- tres. La tète est d'un fauve roussâtre. Les antennes sont noires avec le sommet roux. Les pattes antérieures sont d'un fauve fer- rugineux. Les pat-tes postérieures sont très-velues, d'un fauve roux en dehors et noires en dedans. Tout le corselet est large- ment d'un fauve roux. L'abdomen est brun avec les incisions un peu fauves. Les ailes supérieures sont bruues avec deux taches transpa- rentes, dont l'une cunéiforme à la base, divisée par une ner- vure, et dont l'autre, arrondie, est partagée en trois rayons par deux nervures; outre cela, ces deux taches transparentes sont bordées de ferrugineux. Les ailes inférieures sont transparentes avec les nervures et la bordure d'un brun noirâtre. Le dessous du corps est blanc. De la côte de Coromandel, selon Cramer. 11. M. Phorcus. MeîitHa Bombyliformis, Walker, Heterocera, p. 69, 8. Trochilium Phorcus, Westwood, Orient. Cabinet, pi. 30, fig. 7, p. G-2. Cette espèce, à en juger par la figure qu'en a donnée M. West- wood, est très-voisine de la Bombylipennis , mais elle est d'un quart plus petite. La tète est d'un jaune un peu fauve avec les antennes noires. Le collier est d'un jaune fauve. Les pattes an- térieures sont variées de fauve et de noir. Les pattes posté- rieures sont très-velues, d'un jaune fauve en dehors, d'un brun noir en dedans, ainsi que les tarses. Le corselet est d'un jaune fauve. L'abdomen est noir avec les incisions d'un jaune un peu fauve. Les ailes supérieures sont noires avec deux taches transpa- 474 SÉSIAIRES. rentes, dont la première, cunéiforme , coupée en deux par une forte nervure, et dont la seconde, transversale, est divisée en cinq rayons par les nervures; outre cela, le bord interne est lavé de jaune. Les ailes inférieures sont transparentes avec de fines nervures et la bordure noires; l'angle anal est d'un jaune fauve. Nous n'avons pas vu cette espèce qui, selon le colonel Hearsey, habite l'Asie centrale. M. Walker la regarde comme une variété de la Bombyli- pennis. M. Lorquin nous a envoyé de Ternate un individu mutilé, un peu plus petit, qui est peut-être une variété locale de la Phorcus de M. Westwood. 12. M. EURYTION. Trochilium Eurytion, Westw. Orient. Cabinet, pi. 30, f. 5, p. 62. Walker, Heterocera, p. 70, 9. Elle a environ 30 millimètres. La tête est brune avec les an- tennes noires. Le collier est d'un vert bronzé ainsi que le corselet. Les pattes antérieures sont noires, variées de gris plombé. Les pattes postérieures sont très-velues, d'un gris cendré, mélangé de poils noirs sur leur côté externe, et d'un brun noirâtre sur leur côté interne. L'abdomen est noir avec les incisions blanchâtres. Les ailes supérieures sont noires avec deux taches transpa- rentes, dont l'antérieure est divisée par les nervures en trois li- gnes parallèles, et la postérieure, un peu transverse, est coupée en quatre rayons. Les ailes inférieures sont transparentes avec de fines nervures et la bordure noires; l'angle anal est d'un cendré argentin. Elle se trouve à Sylhet, d'où elle a été envoyée au British Muséum et à M. Harrington. 13. M. BOMBIFORMIS. Desmopoda Bombiformis, Feld. Novara, Exped. Zool. Theil. Bnd. Abth. 2, pi. 75, f. 5. Elle est aussi grande que la Bombyliformis figurée par Cramer. La tète, les palpes et les antennes sont brunâtres. Le thorax est noir au miheu, avec les épaulettes brunes garnies en dedans d'un duvet jaunâtre. MÉLITTIA. 475 L'abdomen est brun, avec une tache basilaire et toutes les in- cisions jaunes. Les pattes postérieures sont extrêmement velues, garnies en dedans de poils très-denses, d'un fauve roux, et, en dehors, de poils jaunes. Les tarses sont également jaunes. Les ailes supérieures sont noires, avec trois raies longitudi- nales diaphanes, allant de la base jusqu'à la cellule discoïdale, sauf la costale, qui est plus grêle et plus courte; outre cela, elles offrent, entre la cellule et l'extrémité, une tache transparente coupée en six par les nervures. Les ailes inférieures sont diaphanes, avec la frange noirâtre. Décrite sur la figure donnée par M. Felder. M. Felder l'a reçue de Bogota. 14. M. LaGOPUS. Boisd. Elle est de la taille de la Sesia Ichneumoniformis. Les antennes sont noires, dentées dans les mâles. Les palpes sont Viancs, ainsi que la poitrine. Le collier est garni de quelques poils blancs. Les pattes sont brunes, annelées de blanchâtre près des articulations. Les pattes postérieures sont fasciculées de poils noirs. Le corselet est brun. L'abdomen est noir, un peu luisant, avec le second segment hseré de blanc. La brosse anale est noire. Les ailes supérieures sont noirâtres, avec deux taches transpa- rentes, dont une longitudinale, allant de la base au-delà du mi- lieu, est coupée en deux, par une nervure, et dont la seconde un peu arrondie, placée près de l'extrémité, est divisée en quatre par trois nervures. Les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures, la frange et un petit arc sous-costal de couleur noire. Elle a été prise à Cayenne, sur les bords de l'Oyapock. 15. M. Ursipes. Walker, Heterocera, p. 68, 6. Poderis Hirtipes, Boisd. M. Elle est de la taille des précédentes, de couleur roussâtre. La tête est blanche en avant, avec les yeux entourés de blanchâtre. Les antennes sont fauves et les palpes blanchâtres en dessus. Le corselet est marqué de deux lignes blanches, avec le collier 476 SÉSIAIRES. également blanc. L'abdomen est d'un noir un peu violacé, avec les anneaux liserés de blanc; le ventre est d'un gris blanchâtre. Les pattes antérieures sont un peu ferrugineuses. Les pattes postérieures sont très-velues, comertes de longs poils noirs et fer- rugineux. Les ailes sont transparentes , avec la bordure et les nervures roussâtres. Décrite sur deux individus que le général Feisthamel avait reçus de la Casamance. L'exemplaire décrit par M. Walker a été envoyé de Natal au British Muséum. 16. M. Cyaneifera. Walker, Heterocera, p. 67, 4. Nous ne connaissons pas cette espèce. Selon M. Walker elle est noire, avec les conlours des yeux lestacés. Les palpes sont tes- tacés, avec le sommet noir. Les antennes sont ferrugineuses à l'extrémité. Le corselet et l'abdomen sont couverts d'un léger duvet roussâtre. Le ventre est testacé. Les pattes antérieures sont testacées, pubescentes. Les pattes postérieures sont très-velues, garnies de longs poils serrés, noirs en dehors et ferrugineux en dedans. Les ailes sont transparentes ; les supérieures ont la bordure et la bande transverse d'un noir un peu violâtre. Elle habite les environs de Rio-Janeiro. — British Muséum. 17. M. Productalis. Walker, Heterocera, XXI, Suppl. p. 19. Elle a IG hgnes anglaises; elle est d'un pourpre noir, grêle et un peu cylindrique. La tête est d'un blanc argentin en avant. Les antennes sont filiformes, un peu dentées en scie, avec une petite houppe soyeuse à l'extrémité. L'abdomen est garni en des- sous de petits faisceaux do poils blancs. Les pattes sont longues, avec les jambes frangées de longs poils et les tarses antérieurs argentés. Les ailes supérieures sont d'un bleu pourpre, avec une raie médiane vitrée, suivie en dehors d'une grande tache également vitrée. MELITTIÂ. 477 Les ailes inférieures sont transparentes , avec la frange, les nervures et un trait transversal pourpres. Elle se trouve à Célèbes, et fait partie de la collection de M. Saunders. 18. M. SlAMICA. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 18. Elle a 14 lignes anglaises, et elle est d'un fauve doré. La poi- trine et le dessous de la tète sont d'un blanc argentin. Les an- tennes sont fortes, un peu en massuç, et roussâtres en dessous. L'abdomen est marqué, sur chaque segment, d'une petite bor- dure d'un blanc bleuâtre. Les pattes sont frangées, avec les poils mélangés de jaune doré et de blanc argentin. Les ailes sont vitrées, avec la frange pourpre ', les supérieures sont marquées d'une petite bande transverse purpurescente, et, vers le sommet, de quelques points blancs. Elle a été rapportée de Siam, et fait partie de la collection de M. Saunders. 19. M. Strigipennis. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 17. Elle a 10 lignes anglaises, et elle est d'un pourpre noir. La poi- troine est d'un blanc argentin, ainsi que le contour des yeux. Les palpes sont striés de blanc argentin. Les antennes, un peu en massue, sont ferrugineuses en dessous. Le corselet est marqué, de chaque côté, d'une tache d'un brun jaunâtre. L'abdomen a les segments bordés de b!anc argentin. Les pattes postérieures sont trcs-plumeuses, pointillées de blanc. Les ailes supérieures sont d'un noir pourpre, avec une bande- lette longitudinale, vitrée et interrompue. Gilolo. — Collection de M. Saunders. 20. M. ChRYSOG ASTER. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 16. Elle est très-grande, elle a 18 lignes anglaises; sa couleur est d'un pourpre noir. Les palpes sont marqués de deux lignes blan- ches. Les antennes sont d'un roux ferrugineux en dessous. Le corselet offre, de chaque cote, une tache d'un blanc d'argent. 478 SÉSI AIRES. L'abdomen est d'un jaune ochracé en dessus, et d'un jaune d'or en dessous. Le dessous des tarses est d'un jaune pâle. Les ailes sont d'un jaune ochracé à la base; les supérieures sont d'un pourpre noir^ avec une bandelette vitrée interrompue. Les inférieures sont transparentes. Elle se trouve à Célèbes. — Collection de M. Saunders. 21. M. Staudingeri. Boisd. Elle a de 28 à 30 millimètres. La tête est brune. Les yeux sont d'un brun roux. Les antennes sont d'un brun roussàtre. Les palpes sont jaunâtres en dessous, noirâtres au sommet et en dessus. La poitrine est garnie de quelques poils jaunâtres. Les pattes anté- rieures sont velues, roussâtres. Les pattes postérieures sont d'un noir roussàtre, très-poilues avec une crête de poils jaunâtres à la base de leur côté externe. Le corselet est d'un roux brunâtre. L'abdomen est brun, avec les incisions un peu blanchâtres. Le pinceau anal est peu développé. Les ailes supérieures sont transparentes avec les bords, le som- met et les nervures noirs. L'espace longitudinal antérieur est coupé en deux par une nervure; l'espace postérieur, qui est assez grand, est divisé en cinq rayons. Les ailes inférieures sont transparentes avec de fines nervures et la frange noires ; l'angle anal est pourvu d'une longue frange noire. Nous avons obtenu cette espèce de feu Becker qui nous l'a donnée comme venant de Sylhet. Nous l'avons dédiée à M. Stau- dinger (1). (1) M. Otto Staudinger, docteur en philosophie à Dresde, est un de nos Lépidoptéristes distingués. Il a fait des excursions entoraologi- ques en Norwège, en Islande, en Espagne, en Sardaigne, etc. Il a publié, principalement dans la Gazette entomologique de Stettin, di- vers mémoires, ainsi que la relation de ses voyages. A l'exemple du savant Laspeyres, il s'est occupé spécialement des Sésies. Le premier ouvrage qu'il a publié à ce sujet, a pour titre « De Sesiis agri Beroli- nensis, dissertatio entomologica » brochure de 65 pages, ornée de deux planches. Ce travail fort estimé n'était que le prélude de son « Beitraege zur Feststellung der bisher bekannten Sesien-arten Eu- ropa's und des Angrensenden Asien's » qui comprend la classification des Sésies propres à l'Europe el à l'Asie-Mineure avec la description des espèces nouvelles et une sage critique sur la synonymie. STYGIÀ. 479 22. M. Flavitibia. Walker, Heterocera, p. 67, 2. — Trochilium Tibiale, Harris, Am. Journ. Se. 36. Nous ne connaissons pas celte espèce dont nous donnons la description d'après Harris. Elle est d'une couleur brunâtre. Elle a les yeux bordés de jaune. Les antennes sont noires. Le cor- selet est marqué de deux raies jaunes. Les anneaux de l'abdomen sont bordés de jaune. Les pattes sont jaunes; les postérieures sont garnies de poils serrés de la même couleur. Les ailes sont transparentes; les supérieures ont la bordure et une bande courte d'un brun pâle. Harris. — New Hampshire. Nous supposons avec M. Walker, que cette espèce, que nous n'avons vue ni l'un ni l'autre, appartient probablement au genre Melittia, sans pouvoir l'affirmer d'une manière positive. TRIBU DES STYGIDES. Antennes bipectinées dans les mâles et q.uelquefois dans les deux sexes. Palpes cylindriques, très-velus, dé- passant le chaperon. Pattes pourvues d'ergots. Abdomen assez allongé, conique dans les femelles. Trompe très- courte. Ailes sans taches diaphanes. Vol diurne. Genre STYGIA. LatreiUe.— Draparn.— Boisd.— Treitschke. — Dup., etc. — Chimcera. Ochs. Chenilles : Etiolées vivant à la manière des Sésies et des Hépiales dans l'intérieur des végétaux. Insecte parfait robuste : Antennes bipectinées dans les deux sexes. Palpes cylindriques, obtus, entièrement garnis d'écaillés et dépassant un peu le chaperon. Trompe très- courte, presque nulle. Tête et corselet couverts de poils squammeux. Abdomen allongé, gros, velu, garni de crêtes sur les côtés et sur le dos, terminé par un bouquet de poils 480 STYGIDES. dans le mâle et en pointe obtuse dans la femelle. Pattes postérieures munies de très-longs ergots. S. AuSTRALlS. Draparnaud.— Latr. — God.— Boisd.— Treisch. — Duponch. Bombyx Terebellum, Hubn. B, 244. — Chimœra Leucomelas, Ochs. Schmet. von Europ. t. III, p. 6, 4. Ce Lépidoptère, très-rare autrefois, fait aujourd'hui partie de la plupart des collections. Le mâle et la femelle diffèrent l'un de l'autre par la taille et par la couleur de l'abdomen et du corselet. Chez le mâle, les palpes, les antennes et le corselet sont grisâtres. Les pattes sont d'un gris noirâtre. L'abdomen est gris avec les incisions un peu plus obscures; il est garni latéralement de petites crêtes d'un gris un peu roussâtre et terminé par un bouquet de poils étalés de la même couleur. Les ailes supérieures sont d'un gris blanchâtre, avec des mou- chetures brunes, irrégulières; leur frange est d'un gris blan- châtre, entrecoupée de brun noirâtre. Les ailes inférieures sont blanches avec la bordure noire et la frange grisâtre. La femelle est plus grosse et plus grande que le mâle ; chez eUe, la tête, les palpes et le corselet sont d'un fauve ferrugineux; le fond des ailes supérieures est lavé de fauve. Les ailes infé- rieures sont d'un noir funcé, avec une tache médiane, blanche, presque quadrangulaire. L'abdomen est entièrement noir de part et d'autre, obtus à l'extrémité oii il se termine par une petite brosse noire. La Stygia n'a encore été trouvée que dans deux ou trois de nos départements méridionaux, principalement aux environs de Montpellier. Elle vole en jour à l'ardeur du soleil, particulière- ment dans la matinée. Le mâle est très-vif, il tourbillonne au- tour de la femelle qui, beaucoup plus paresseuse, ne se montre guère que dans la soirée. La chenille de ce curieux Lépidoptère a été découverte dans les lieux arides par M. Gustave Daube aux environs de Mont- pellier, dans les tiges et les racines de plusieurs Borraginées, entre autres dans celles des Echium violaceum, italicum et vulgare. Elle est d'un blanc sale, pourvue à peine de quelques tièî^-petits ATYGHIA. 481 poils courts et clair-semés. La tète, les pattes écailleuses et le dessus des trois premiers anneaux sont d'un brun roussâtre. La chrysalide a le bord des anneaux muni de petites aspérités comme dans les espèces qui vivent et se transforment dans l'in- térieur des végétaux. Feu Adrien de Villiers dont les renseignements ne sont pas toujours très-exacts, prétendait que la chenille de la Stygia vivait dans les tiges du mûrier blanc, Morus alba. Nota. La Stygie australe, par sa trompe assez courte, forme une sorte de trait d'union entre les Sésiaires et les Zeuzérides. Il paraît que l'on a découvert dans l'Asie-Mineure deux es- pèces nouvelles de Slygia, mentionnées dans les Catalogues, sous les noms de Colchica et de Ledereri. Comme il nous a été im- possible de nous les procurer à Paris, nous ne pouvons rien en dire. Nota. M. Felder [Novara, Exp. Zool.) a figuré pi. 83, f. 12, sous le nom de Pachylepis Limacodina, le mâle d'un petit Lépi- doptère qui nous parait appartenir à la tribu des Stygides. Voilà sa description d'après la figure précitée. Les antennes sont assez fortes, dentées. La tête et le collier sont blancs. Le corselet est d'un roux légèrement brun, avec une tache médiane blanche. L'abdomen est noir avec les articulations blanches et un très-petit pinceau anal d'un blanc un peu jaunâtre. Les ailes supérieures sont d'un roux un peu brun, parsemées de petites taches blanches, avec la frange et la côte tachetées de blanc. Les ailes inférieures sont noires avec la frange d'un blanc un peu jaunâtre, principalement en tirant vers la région anale. Genre ATYGHIA. Hoffmansegg, — Latreille, etc. Chimœra, Ochsenh. — Boisd. — ^Sphinx, Esper, Pyralis, Fab. Noctua, Hubn. — BorkhausoD. Tête petite, pourvue de stemmates. Antennes pectinées dans les mâles, ciliées ou presque filiformes dans les fe- melles. Palpes très-velus, dépassant un peu le chaperon et se terminant en pointe. Faites pourvues d'ergots. Corselet convexe. Abdomen allongé, conique et terminé chez les fe- Lépidoptères. Tome I. 31 482 STYGIDES. melles par un oviducte saillant. Ailes en toit dans le repos ; les supérieures assez courtes ; les inférieures arrondies. Les Atychia sont peu nombreuses ; chez la plupart des espèces, les ailes supérieures des mâles sont à peu près semblables. Elles volent au soleil sur les fleurs comme les Sésies. Les premiers états de ces petits Lépidoptères nous sont inconnus, mais il y a lieu de croire que leurs chenilles vi- vent dans l'intérieur des végétaux. Nota. Ce genre pourrait très-bien devenir le type d'une petite tribu particulière. i. A. Appendiculata. Latreille. Chimœra Appendiculata, Ochs. Schmet. von Europ. 3, p. 4, i. — Boisd. Icônes, pi. S6, f. 5, 6. — Sph. Appendiculata, Esp. Schm. 35, Cent. X, f. 3, 6. — Sph. Chimœra, Hubn. Sph. f. 1. — Noctua Chimœra, Hubn. Noct. f. 314-315. — /'j/raZw VaMiaHa,¥a.h. Ent. S. III, 2, p. 245, 10. — Nociua lineti, Borkh. Schm. IV, p. 70, 26. Elle est d'un quart plus petite que la Procris infausta. Ses ailes supérieures sont d'un vert jaunâtre^ avec une raie médiane, longitudinale, d'un blanc un peu jaunâtre, s'étendant depuis la base jusqu'au-delà du milieu. La frange est un peu plus pâle et entremêlée de quelques poils blancs. Les ailes inférieures sont noires, avec la frange blanche et une tache discoïdale tvansverse de la même couleur. Le dessous des quatre ailes est noir, avec la frange et les con- tours blancs, ainsi qu'une tache de la même couleur sur le dis- que de chacune. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est noirâtre un peu luisant, avec les incisions jaunâtres. Les antennes sont brunâtres, garnies çà et là de quelques écailles verdâtres. Les palpes sont garnis de poils d'un jaune verdâtre. La femelle est plus petite que le mâle et entièrement noire de part et d'autre. Cette espèce est la plus commune du genre. Ou la trouve en Hongrie, en Autriche et en Italie. ATYCHIA. 483 2. A. PUMILA. Duponch. Suppl. — Chimœra Pumila, Ochs. Schm. von Europ. III, p. 3, 1. — Boisd. Icônes, pi. 36, fig. 7, 8. — Noctua Chimœra, Hubn. Noct. f. 403. Elle a tout à fait le port et la taille de V Appendiculata. Les ailes supérieures du mâle sont presque de la même couleur : tantôt elles ont une petite raie longitudinale, médiane, jaunâtre, peu marquée, et deux points de la même couleur formant une espèce de bande transverse, et tantôt elle ont quatre points jau- nâtres, mal écrits, formant deux bandes transversos. Les ailes inférieures sont noires avec la frange blanche, et une bande transverse presque basilaire de la même couleur, plus étroite que dans Appendiculata, paraissant quelquefois formée de deux taches contiguës. Le dessous des quatre ailes est noirâtre, dans les deux sexes, avec la frange blanche et une bande transverse de la même cou- leur, interrompue sur les inférieures, et surmontée, près du sommet des supérieures, d'un point blanc. Le corselet, l'abdomen et les pattes sont à peu près comme chez Y Appendiculata. La femelle est un peu plus petite que le mâle. Ses ailes sont d'un brun noirâtre. Les supérieures sont marquées de deux pe- tites bandes blanches, transverses, dont l'externe est interrompue. Les inférieures sont à peu près comme dans le mâle. Le corselet est noirâtre, mélangé de poils écailleux jaunâtres. Elle habite la Hongrie. On la trouve aussi quelquefois aux en- virons de Montpellier. Elle est plus rare que la précédente. 3. A. Radiata. Chimœra Radiata, Ochs. Schmett. von Europ. III, p. 3, 3. Nous ne connaissons pas cette espèce qu'Ochsenheimer a décrite d'après un exemplaire unique, faisant partie de la collection de l'abbé Mazzûla. Elle a tout à fait le port et la taille de Y Appendiculata et de la Pumila. Les palpes sont blancs ainsi que la poitrine et le ventre. Le corselet est d'un gris verdâtre. L'abdomen est brun avec les articulations jaunes et l'extrémité anale noire. 484 STYGIDES. Les ailes supérieures sont d'un gris verdàtre, avec une raie obscure, médiane, qui s'étend jusqu'au milieu de leur surface ; le bord extérieur offre quelques petites taches blanches. Les ailes inférieures sont noires avec deux rayons jaunes, allant de la base jusqu'à la frange qui est également jaune. Le dessous des premières ailes est jaunâtre, pointillé de noir. Le dessous des secondes ailes est jaune avec une large bordure noire. Cette description est extraite de l'ouvrage d'Ochsenheimer. Cette Atychie'a été prise dans les environs de Vienne en Au- triche. Nous ne savons pas si elle a été retrouvée depuis par quelque entomologiste. 4. A. Orbonata. Freyer, tab. 331, f. 4, p. 108. Elle a le port et la taille de V Appendiculata. Les ailes supé- rieures sont d'un gris jaunâtre, à reflet un peu doré, avec la côte et le bord interne fortement saupoudrés de noirâtre, et la frange d'un blanc pur; outre cela, elles ont une raie médiane, longitu- dinale, allant de la base au-delà du milieu. Les ailes inférieures sont blanches avec une bordure noire assez large, et la frange entièrement blanche; la base et le bord ab- dominal sont noirâtres. Le dessous des ailes supérieures est blanc avec la base et le sommet noirs; la frange est blanche. Le dessous des ailes inférieures est blanc ainsi que la frange, avec la base et la bordure noirâtres. Les palpes et les pattes sont d'un blanc grisâtre. Le ventre est d'un gris-noirâtre luisant. Le corselet est brun, garni de poils jaunâtres. L'abdomen est d'un noir luisant, avec les articulations d'un blanc argentin. Cette espèce, dont nous avons reçu deux mâles, a été décou- verte par Kinderman fils, aux environs de Sarepta. Nous ne con- naissons pas la femelle qui sans doute diffère beaucoup du mâle. S. A. CONFINIS. Eversmann. M. Nous avons reçu de feu Eversmann un très-bel individu mâle, de cette espèce qui pourrait bien n'être qu'une simple variété ATYCHIA.* 485 de VOrbonata. Elle est un peu plus grande. Ses ailes supérieures sont un peu plus brillantes, un peu plus saupoudrées de noirâtre sur leur bord interne. Leur frange est blanche. Les ailes inférieures sont entièrement d'un blanc pur, sans la moindre trace de bordure; elles ont, comme dans l'espèce pré- cédente, la base et le bord abdominal noirâtres. Le dessous des premières ailes est blanc, avec la base noirâtre, Le dessous des secondes ailes est semblable au dessus. Le corselet et l'abdomen sont à peu près comme dans VOrbonata, Les palpes et les pattes sont presque noirâtres. Elle se trouve dans le gouvernement de Saratow. Nous ne connaissons pas la femelle. 6. A. MiNUTULA. ErschofF, Lépid. de la Perse, pi. 6, fig. 105. Elle est un peu plus petite que V Appendiculata, avec les ailes plus allongées. Les quatre ailes sont d'un brun noirâtre ; les su- périeures ont sur le milieu une bande longitudinale, cunéiforme, d'un blanc un peu jaunâtre; les inférieures ont une bande trans- versale médiane de la même couleur, coupée par de fines ner- vures. Outre cela, les quatre ailes ont la frange ciliée de blanc. Elle a été prise dans la vallée de Sarafschan sur les bords du fleuve Ulus. Nous n'avons jamais vu cette espèce que M. ErschofF a décrite et figurée d'après un individu unique, sans antennes. 7. A. FULGURITA. Fischer, Lepid. rarior. rossiae, Observ. quinque, pi. 21, f. 5, p. 360. Elle a le port de Y Appendiculata ; ses ailes supérieures sont d'un blanc grisâtre, à reflet jaunâtre ; elle sont traversées, un peu au-delà du milieu, par une petite bande noirâtre, coudée en angle aigu; la bordure est brunâtre, assez large, avec les cils blancs. Les ailes inférieures sont blanchâtres, avec la bordure noirâtre et la frange blanche. Les antennes sont grises, assez barbues, avec le sommet bru- nâtre. Les palpes sont bruns. La tête est noire. Le corselet est également noir, avec les côtés et la partie postérieure garnis d'un duvet d'un gris jaunâtre. 486 STYGIDES. L'abdomen est noir, annelé de gris jaunâtre. Nous n'avons jamais vu cette espèce, qui n'a encore été trouvée que dans le désert des Kirghises. 8. A. Nana. Treitsch. 10, Bd. 1, Abth. p. 97. — Freyer, tab. 351, fig. 2.— Noctm Pumila, Hubn. Noct. fig. 678-679. La Pumila de Hubner n'est pas la même que celle décrite sous le même nom par Ochsenheimer et figurée dans notre Icônes. Cette Pumila est, selon M. Freyer, le mâle de l'espèce que Treits- chke a fait connaître sous le nom de iVana. Quant à nous, nous ne l'avons jamais vue en nature. Elle est un peu plus petite que YAppendiculata. Les ailes su- périeures sont bronzées, saupoudrées de brunâtre, principale- ment vers la base, avec une bordure d'un brun noir. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, avec une petite frange plus claire et une strie allongée, jaunâtre, entre la base et le bord abdominal Les antennes sont brunâtres. Les palpes sont très-noirs au sommet. Le corselet est d'un brun terreux. L'abdomen est un peu plus obscur, avec les incisions grisâtres, La femelle est plus obscure et plus noirâtre que le mâle. Dans le mâle figuré par Hubner, les ailes inférieures sont noires avec deux petites taches allongées, blanchâtres, situées près de la base. Le dessous des secondes ailes est marqué d'une petite bande blanche discoïdale. Le dessous des premières ailes est d'un brun noirâtre, avec le bord interne blanchâtre. Cette espèce a été découverte en Sicile par Dahl. Kindermann l'a trouvée depuis, aux environs de Raguse. Elle est toujours fort rare. 9. A. FUNEBRIS. Chimœra Funebris, Feisthamel, Ann. de la Soc. Ent. de France, 1833^ pi. 9, fig. D, p. 239. - Boisd. Icônes, pi. 56, f. 4, p. 86. L'individu décrit par Feisthamel et par nous est un peu plus grand que la femelle de Pumila. Les ailes supérieures sont d'un brun noir, mélangé de quel- ATYCHIA. 487 ques poils jaunâtres clair-semés. A leur base elles sont marquées d'un point blanchâtre, obsolète, et au-delà du milieu, de deux petites raies blanchâtres, transverses, interrompues, formées chacune de deux points peu apparents. Les ailes inférieures sont d'un noir brun, avec une petite tache ou éclaircie blanchâtre, sur le milieu, près du bord abdominal. La frange des quatre ailes est d'un brun plus pâle que le fond. Le corselet est noirâtre. L'abdomen est de cette dernière cou- leur, avec les incisions blanchâtres. Les antennes sont noires. Le dessous des quatre ailes est brun. Les palpes sont blanchâ- tres, avec l'extrémité du dernier article noirâtre. Le ventre est grisâtre.. On ne connaît que la femelle. — Coll. Bd. Feisthamel avait reçu cette espèce de Barcelone. M. Daube a pris, aux environs de MontpeUier, un autre exemplaire femelle. 10. A. PustLLA. Boisd. Atychia Funebris ? Duponch. Suppl. pi. 8, f. 3. Elle est de moitié plus petite que l'espèce précédente avec la- quelle elle a quelques rapports. Ses ailes supérieures sont d'un brun noirâtre, traversées par deux petites raies blanches, bien nettes, dont l'une au miheu, et l'autre entre celle-ci et l'extrémité. La bordure est un peu rous- sâtre. Les ailes inférieures sont d'un brun noirâtre, avec la frange tachetée de blanc sur le bord externe. Le dessous des ailes est d'un gris-brunâtre luisant. Les pattes antérieures sont d'un gris blanchâtre; les autres sont noirâtres ainsi que les antennes. Le ventre est brun. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est brun avec les incisions bordées de blanchâtre, principale- ment sur les côtés. Décrite sur une femelle. Celte petite Atychie a été prise en Andalousie par Lorquin, qui n'a trouvé qu'un seul exemplaire. Coll. Bd. Nûla. V Atychia Funebris, figurée et décrite par Duponcliel, et prise par lui aux environs d'Aix, nous paraît être la môme que notre Fusilla. 488 THYRIDES. TRIBU DES THYRIDES. Chenilles : Vermiformes, assez épaisses, d'une couleur pâle, étiolée, garnie de petits tubercules plus colorés, pourvus chacun d'un petit poil. Chrysalides courtes, co- niques, un peu renflées au milieu, avec de petites aspé- rités peu saillantes sur le bord des anneaux. Insecte parfait : Palpes s'élevant au-delà du chaperon, cylindrico-coniques, velus avec le dernier article presque nu et terminé en pointe. Antennes fusiformes, presque sétacées, un peu renflées au milieu, principalement dans les mâles. Abdomen conique. Jambes postérieures mu- nies d'ergots assez développés. Ailes concolores, hori- zontales, courtes, denticulées. Les insectes appartenant à cette tribu sont peu nom- breux. A l'état de chenilles, ils vivent comme les Sesia dans l'intérieur des végétaux. Les Thyrides volent à l'ardeur du soleil, sur les fleurs, comme des mouches. Genre THYRIS. lUiger, — Latreille, etc. Mêmes caractères que ceux de la tribu. \. T. Fenestrina. Ochsenh. Schm. von Europ. t. III, p. H3, 1. — God. Pap. de France, t. III, pi. 2i2, lig. 1. — S2)h. Fenestrina, Fab. Ent. S. IH, 1, p. 357, 8. — Esp. Schm. II, tab. 23, Suppl. V, f. 1. — Sph. Pyralidiformis, Hubn. Sphing. f. 16. Ce petit Lépidoptère est fort connu des Entomologistes et fait partie des phis modestes collections. Le corps est brun, lavé de roussàtre. L'abdomen a le qua- trième et le dernier anneau liserés de blanc en dessus et entiè- renient blanc en dessous. Les antennes sont noirâtres. Les pattes THYRIS. 489 sont brunes avec le côté interne des cuisses antérieures, les er- gots et les tarses blanchâtres. Les quatre ailes sont, de part et d'autre, d'un noir brun, ponc- tuées et striées transversalement de fauve-ferrugineux doré; elles sont marquées chacune de deux taches centrales blanches, demi- transparentes, un peu plus grandes et plus rapprochées sur les ailes inférieures que sur les supérieures. Les premières ailes sont un peu denticulées, m_ais elles le pa- raissent davantage, parce que la frange noire est entrecoupée de blanc en deux endroits. Les secondes sont dentelées avec la frange entrecoupée de noir et de blanc. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est un peu plus grande, plus brillante avec les anneaux blancs de l'abdomen plus ou moins effacés. Les exemplaires de l'Espagne et de l'Italie sont généralement d'un ton plus noir que ceux que nous trouvons en France. La chenille, que nous avons trouvée plusieurs fois en Nor- mandie, est d'un blanc livide, avec deux lignes latérales de pe- tits points noirs. La tète, les pattes écailleuses et la plaque du premier anneau sont d'un noir brun. La Thyris Fenestrina se trouve en juin dans une grande partie de l'Europe, particulièrement sur les tleurs en ombelles. Nous avons reçu de feu notre ami John Leconte, deux exem- plaires, comme ayant été pris dans l'Amérique septentrionale, qui ne nous paraissent différer en rien de ceux que l'on trouve en France. 2. T. VlTRINA. Walker Heterocera, p. 72, 2. Boisd. Monograph. des Zygénides, pi. 1, f. 5, p. 19. — Icônes, pi. 48, f. 1. Elle est presque d'un tiers plus grande que la Fenestrina. La tête et le corselet sont brunâtres. L'abdomen est d'un rouge rutilant en dessus et grisâtre en desous. Les pattes et les antennes sont brunes. Les ailes supérieures sont d'un brun uniforme, avec doux taches rouges, situées vers l'extrémité, dont la plus inférieure est près de l'angle interne, et une tache centrale, très-étroite, d'un blanc transparent. 490 THYRIDES. Les ailes inférieures sont brunes avec la base et le bord ab- dominal rouges, et une large tache presque carrée, d'un blanc transparent, placée sur le milieu du disque. Le dessous des premières ailes est d'un gris-violâtre luisant, avec la tache blanche du disque ocellée de noir. Le dessous des secondes est aussi d'un gris violâtre avec les taches rouges du dessus dessinées en jaunâtre. Cette Thyris nous a été donnée par Goudot, comme ayant été prise par lui dans le midi de l'Espagne. Nous avons reçu de la Géorgie d'Amérique des individus par- faitement identiques. La chenille, d'après un dessin d'Abbot, est d'un blanc-roussâtre étiolé, avec deux rangées de petits points noirs et une bande dorsale verdâtre, qui s'étend du cinquième anneau jusqu'au dixième. La tête, la plaque du premier segment et les pattes écailleuses sont d'un brun clair. Selon Abbot, elle vit dans les tiges des haricots [Phaseolus), et quelquefois même entre les feuilles de cette plante. Nota. Nous possédions deux autres espèces de Thyris voisines de celles que nous venons de décrire, l'une de Java et l'autre des Etat-Unis. Elles étaient dans une boîte laissée sur notre table de travail avec une vingtaine de Sésies de l'Amérique du nord de l'Afrique, lorsque l'explosion de la poudrière du Luxembourg, en lançant cette boîte au loin. Ta réduite en poussière avec tout son contenu. 3. .T. LUGUBRIS. Boisd. Spec. General, pi. 14, 10, B, fig. 11. — Walker, Heterocera, p. 74, 3. — Var. Th. Sepulchralis, Boisd. in Guérin, Règne animal, pi. 84, f. 1. D'un tiers plus grande que la Feneslnna, elle est d'un noir profond. Les antennes sont noires. Les palpes sont blancs. Les pattes sont noires, avec les genoux blancs. Le collier est blanc. Le corselet offre une tache blanche sur chaque épaulette. L'abdo- men est marqué sur le dos de deux taches blanches. Les quatre ailes sont traversées au milieu par une bande blanche, interrompue, et formée de deux taches sur les supé- rieures; outre cela les premières ailes ont le long de la côte une rangée de points blancs; elles ont encore avant l'extrémité, une PACHYTHYRIS. 491 série commune de points semblables, mais moins accentués sur les ailes inférieures. La frange des quatre ailes est entrecoupée de blanc. Cette jolie Thyris habite les Etats-Unis, principalement la Caroline. Nous en avons reçu quatre exemplaires; il nous en reste encore deux. Notre Thyris Sepulchralis est une variété dont la bande blanche est un peu plus large et les points marginaux plus marqués. 4. T. Maculata. Harris, Catal. Descript. N. Amer. Sphing. 33. — Walker, Heterocera, p. 74, 5. Nous ne connaissons pas cette espèce, M. Walker ne l'a jamais vue non plus. Notre description est une traduction de celle qu'en a donnée Harris. Elle est d'un noir brunâtre avec des irrorations d'un jaune roussâtre; le bord des ailes est fortement échancré avec les den- ticulations liserées de blanc. Chacune des ailes est en outre mar- quée d'une tache blanche, transparente, qui, sur les premières ailes est presque ovale, un peu rétréci dans son milieu; la tache des secondes ailes est plus large, réniforme et presque partagée en deux. En dessous les palpes sont blancs ainsi qu'une tache à la par- tie antérieure des cuisses; l'extrémité des articulations tarsiennes, et le bord de trois ou quatre segments abdominaux sont blan- châtres. Massachusetts. — Harris. Genre PACHYTHYRIS. Feider. Quoique nous n'ayons aucun renseignement sur les pre- miers états des deux insectes qui font partie de ce petit genre, nous pensons que leur véritable place est à côté des Thyris. Insecte parfait : Tête de grosseur moyenne. Yeux sail- lants. Palpes velus, écailleux, ascendants, avec le dernier article pointu et assez long. Antennes assez longues, de 492 THYRIDES. grosseur moyenne, atténuées à leur sommet. Trompe pres- que aussi longue que le corps. Pattes assez longues ; les postérieures (au moins dans le mâle) pourvues à l'extré- mité de la jambe, d'une grosse brosse de poils serrés, du milieu de laquelle sort un ergot. Corps et corselet robustes. Ailes assez larges, sinuées, et un peu anguleuses comme les Thyris. 1. P. Rajah. Boisd. Elle est notablement plus grande et de beaucoup plus robuste que les Thyris. Elle est entièrement d'un fauve-roux tiès-vif avec les quatre ailes traversées au milieu par une bande assez étroite, plus fon- cée que la teinte générale. Les supérieures ont vers la base une seconde bande et quelques traits irréguliers de la même couleur; elle ont en outre, près de la côte, sur le côté externe de la bande médiane, un point blanc transparent, et vers l'extrémité, des petites lignes ondulées, un peu ferrugineuses; indépendamment de ces caractères, on voit sur le bord de la côte quatre à cinq petites hachures blanches. Le bord terminal est sinué avec la frange un peu entrecoupée de blanchâtre. Les ailes inférieures ont le même dessin que les supérieures; elles sont marquées près de la côte de deux points d'un blanc transparent, placés l'un au-dessus de l'autre. La tète a un reflet légèrement violàtre. Le corselet est de la couleur des ailes ; mais l'abdomen est plus rougeâtre et sans taches. Le dessous des ailes est d'une teinte obscure, avec le même dessin que sur la face opposée. Décrite sur un très-bel exemplaire que Becker nous a donné comme venant de l'Inde centrale. 2. P. SiCULOIDES. Felder, Novara, Exped. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 73, f. \. Elle a tout-à-fait le port et la taille de la P. Rajah. Les ailes supérieures sont d'une teinte ochracée grisâtre, tra- versées par trois bandes brunes, dont la plus accusée est placée PACHYTHYRIS. 493 un peu au-delà du milieu ; outre cela, il y a, entre ces bandes, mais surtout à l'extrémité, des petites lignes ondulées brunâtres. Le bord terminal est sinué avec la frange un peu entrecoupée de blancliâtre. Les ailes inférieures sont d'un roux vif, traversées par plu- sieurs raies ferrugineuses, irrégulières, ondulées, dont une plus indiquée au-delà du milieu. La tête et le corselet sont d'un gris ochracé. L'abdomen est de cette dernière teinte, marqué de deux lignes dorsales parallèles, de couleur brunâtre. Chez cette espèce, il n'y a pas de points blancs transparents. Décrite d'après une très-belle ligure donnée par M. Felder. La patrie n'est pas indiquée, mais on peut assurer à priori, qu'elle habite, comme sa congénère, quelque partie des Indes orientales. FAMILLE DES CASTNIDES Cette famille, entièrement propre aux régions tro- picales de l'Amérique et à l'Australie, est, sans con- tredit, l'une des plus intéressantes, elle constitue une création à part, sans analogues sur l'ancien conti- nent. Chenilles endophytes, armées de fortes mâchoires, vivant, à la manière des Sésiaires et des Zeuzérides, dans l'intérieur des végétaux, de couleur rougeâtre étiolée, ou blanchâtre, munies de petits tubercules portant chacun un petit poil très-court, peu apparent, et d'une plaque cornée écailleuse sur le premier et dernier segment. Chrysalides : Gylindrico-coniques, garnies de petites épines sur le bord des anneaux. Insecte jjarfait : Antennes en massue, amincies à la pointe et terminées par une petite houppe visible à la loupe. Palpes un peu divergents, de trois articles, montant à peine au milieu du front. Tête relative- ment petite, pourvue de deux stemmates. Ailes lar- ges ; les inférieures munies d'un frein. TRIBU DES CASTNIAIRES. Mêmes caractères que ceux de la famille. Celte tribu se compose seulement des genres Caslnia, Ceretes, Orthia et Gazera. CASTNIE. 49S Genre CASTNIE. Castnia. Fab. Syst. Glossat. in Illiger, Magaz. — Latreille, Gênera. — Godart, — Boisd. — G.-R. Gray, Trans. Ent. Soc. London, 1838, t. II. — Wal- ker. — Papî'to, Fabricius, Eat. Syst. — Pap. Cram. — Drury, — Herbst. Les chenilles des Castnies vivent dans l'intérieur de di- verses espèces de Bananiers [Musa sapientium, paradisiaca, etc.), dans les bulbes des Orchidées, dans les Broméliacées, dans les Cactus, etc., vers la racine ou dans les tiges. Lorsqu'arrive l'époque de réclosion,la chrysalide se meut à l'aide des petites pointes qui garnissent le bord de ses anneaux, en avançant sa partie antérieure pour faciliter la sortie de l'insecte parfait. Insecte parfait : Palpes divergents, de trois articles, écail- leux, montant à peine au niveau du front ; le dernier article petit et conique. Trompe moins longue que le corps. An- tennes en massue, cylindriques, jamais ciliées, ou scabres, terminées par une très-petite houppe soyeuse. Pattes écail- leuses, avec les jambes munies de deux ergots. Corselet robuste, écailleux. Abdomen conique, un peu plus court que les ailes inférieures. Ailes larges sans dentelures, re- couvertes d^écailles grossières, beaucoup plus larges que dans aucun autre genre de Lépidoptères. Les inférieures munies d'un crin comme dans les Sphinx. Les Castnies volent en plein jour à l'ardeur du soleil avec une grande rapidité ; elles aiment à se reposer à plat sur la terre ou sur le tronc des arbres comme des Caiocala. A certaines heures, elles butinent sur les fleurs comme les Sphingides. Linné ne paraît pas avoir vu de Castnies. La Licus dont Séba et Mérian ont donné chacun une très-mauvaise figure est la première espèce connue. Quelques auteurs se sont occupés spécialement de ce genre, Dalman a publié, en 18^5, une excellente Mono- graphie dans laquelle il mentionne dix-sept espèces. En 1838, G.-R. Gray nous a donné « Trans. Ent. Society » un 496 CASTNIAIRES. synopsis des Castnies, dans lequel il a décrit plusieurs es- pèces nouvelles. Nous-même nous en avons réuni depuis une trentaine d'années un certain nombre. Mais qui sait ce qu'il en reste encore à découvrir dans les vastes forêts de l'Amérique centrale ? 1. C. Geron. Kollar, Lepid. Bras. Ann. Wien. pi. 13, f. 1. — Walker, Heterocera, p. 20, 12. Cette Castnie est très-grande, elle a environ 14 centimètres. Ses ailes sont d'un brun grisâtre à reflet vert ou violet, selon les aspects; elles sont traversées par deux bandes blanches. Les ailes inférieures sont également d'un brun grisâtre avec la base et le disque garnis de longs poils, et le bord terminal divisé par une rangée de taches jaunâtres. Le dessous des premières ailes offre à peu près le même dessin qu'en dessus, mais elles ont leur disque garni de longs poils. Le dessous des secondes est marqué de deux séries terminales, de taches blanchâtres, obsolètes. Le corselet et l'abdomen participent de la couleur des ailes. Nous ne l'avons jamais vue en nature. Kollar, en lui donnant le nom de Geron, l'a comparée à la barbe d'un vieillard. Elle habite le Brésil. 2. C. Rutila. Felder, Novara, Exped. Zoolog. Theil. Bad. II, Abth. 2, pi. 79, f. 1. Cette grande et belle Castnie a de 13 à 14 centimètres d'en- vergure. Ses ailes supérieures, un peu plus arrondies que dans Japix, sont d'un ton beaucoup plus rouge j elles offrent sur le milieu de la côte, une tache de couleur brune, en forme de pince, et avant l'extrémité, une rangée mal alignée, de gros points plus obscurs que le fond, dont le supérieur est noir, pupille de blanc. Les ailes inférieures sont entièrement d'un rouge brique, tra- versées entre le milieu et l'extrémité, par une série bien alignée, de huit petites taches noires; outre cela, il y après de la frange, une ligne marginale noire, qui se prolonge un peu sur les ner- vures en petites taches cunéiformes. On voit aussi sur le bord CASTNIE. 497 terminal des premières ailes, entre les nervures, une rangée de taches cunéiformes obsolètes. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes supé- rieures. Elle a été rapportée de l'Amazone et fait partie de la collec- tion de M. Felder, à Vienne. Cet entomologiste distingué en a donné une très-belle figure, sur laquelle nous avons fait notre description. 3. C. Japyx. Hubn. Exot. Samml. — Castnia Fonscolomhe, God. Enc. meth. IX, p. 709, 13. — • Grav, Synops. 144, 12. — Walker, Hetei'ocera, p. 20, 10. Godart a dédié cette grande Castnie à M. le comte Boyer do Fonscolombe, Entomologiste à A.\k, en Provence , mais comme le nom de Japyx donné à cette espèce, par Hubner, nous paraît avoir l'antériorité, nous l'adoptons de préférence. Le mâle a 10 et la femelle il 1/2 centimètres. Ses aiies supé- rieures sont d'un roux olivâtre, très-chatoyantes, marquées sur leur tiers postérieur d'une raie oblique brune, allant de la côte au bord interne; elles ont, en outre, au-dessous de la côte, une tache blanchâtre, arrondie, un peu obsolète, et sur la bande brune oblique, un petit point blanc. Les ailes inférieures sont d'un fauve-orangé vif avec la base d'un brun olivâtre; l'extrémité est d'un rouge ferrugineux, avec une rangée de gros points, d'un brun un peu roussàtre, vers l'angle externe seulement. L'extrémité des nervures offre aussi sur un fond assez intense, des taches d'un brun roux. Le dessous des premières ailes est d'un rouge brique avec la bande transverse assez obsolète. Le dessous des secondes ailes est jaune d'ocre, avec trois raies noirâtres incomplètes, dont les deux premières sinuées et la der- nière maculaire et un peu effacée. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen estd'un jaune un peu fauve. La femelle a les ailes supérieures moins pointues au sommet^ d'une couleur plus ferrugineuse, avec cinq taches blanches, dont quatre alignées sur la bande transversale brune, et une plus grosse sous la côte. Ses ailes inférieures sont marquées sur leur Lépidoptères. Tome \. 32 498 CASTNIAiRES. bord terminal de deux rangées de taches d'un brun-roux ferru- gineux. Cette espèce n'est pas très-rare; on la reçoit souvent du Brésil. Godart n'a connu que la femelle. 4. C. Grâyi. Boisd. Elle est un peu plus grande que Japyx. Ses ailes sapéridures sont d'un brun lai peu ferrugineux, à reflet verdàtre; elles ont entre le milieu et le sommet une raie oblique, d'un blanc pur, allant de la côte au bord interne, précédée en dehors d'un petit point de sa couleur. Les ailes inférieiires sont d'un brun olivâtre à la base, marquées au milieu d'une large tache blanche, transversale, atteignant le bord abdominal; ensuite le contour est rouge, divisé en arrière par un cordon de taches noires, assez grosses et bien marquées. Le dessous des premières ailes est d'un fauve ferrugineux, avec cinq taches blanches, dont une ronde, sous-costale, une plus grosse, presque carrée, sur le bord interne, et trois alignées sur la place occupée en dessus par la raie blanche. Le dessous des secondes ailes est blanc, avec les contours d'un gris-pâle un peu rosé; l'angle anal est marqué d'une grosse tache brunâtre. Le corselet est de la couleur des premières ailes. L'abdomen est blanc de part et d'autre, avec l'extrémité anale ferrugineuse. Cette belle espèce, voisine de Japijx, a été reçue du Brésil par Becker qui nous l'a offerte comme une rareté de premier ordre. Nous avons dédié cette grande et belle espèce à feu George Robert Gray du British Muséum, qui a publié en J838 uu sy- nopsis des Castnies, et en outre un certain nombre de mémoires sur les Lépidoptères de l'Inde et sur plusieurs insectes très- curieux de la Nouvelle-Hollande. George Gray était le frère du célèbre naturaliste Edward Gray, directeur de la partie zooiogique au British Muséum. La reconnaissance nous fait un devoir de déclarer hautement ici que nous n'iivons eu qu'à nous féliciter de l'accueil cordial que ces deux messieurs nous ont fait en Angleterre, et de l'obligeance parfaite avec laquelle ils ont mis à notre disposition les immenses riclies.ses confiées à leurs soins. CASTNiK. 499 5. C. DiEDALUS. D.alm. Monog. p. 7, 1. — Walker, Heterocera, p. 16, 1. — Castnia Cyparimas, God. Enc. t. IX, p. 797, 1. — Gray, Synops. 14:2, 1. — Pap. Cyparissias, Fab. Ent. S. III, 1, p. 39, H5. — Pap. Dœdatus, Cram. pi. 1, fig. A. B. Cette grande espèce a de 15 à 19 centimètres. Le corselet est noir avec un reflet vert. L'abdomen est d'un brun noirâtre. Les ailes supérieures sont d'un brun foncé, avec un reflet vert; elles sont marquées de deux bandes blanches, obliques, de dedans en dehors, dont la première plus longue, atténuée inférieure- ment, se termine par un point de sa couleur, et dont la seconde, plus rapprochée du sommet, est courte, sinuée, paraissant formée de trois taches ; elle est suivie en dehors de deux gros points également blancs. Les ailes inférieures sont un peu plus obscures que les supé- rieures ; elles offrent, entre le milieu et le bord marginal, deux séries de taches d'un blanc un peu jaune, dont celles de la pre- mière rangée sont plus petites et moins bien indiquées, quelque- fois même un peu obsolètes dans les mâles. Le dessous des ailes supérieures offre le même dessin que la face opposée, mais le sommet et l'extrémité sont d'un brun plus pâle. Le dessous des ailes inférieures est d'un brun roux, avec les deux séries de taches moins bien marquées qu'en dessus. La femelle est plus grande que le mâle. Ses ailes sont plus noires; la bande blanche de Textrémité est suivie de trois taches blanches alignées parallèlement au bord terminal; sur les ailes inférieures les deux séries de taches sont entièrement blanches, plus grosses et bien marquées ; en dessous ces mêmes taches sont cerclées de noir. Cette Castnie est toujours extrêmement rare. JNous la devons à l'obligeance de Messieurs Bar, qui en ont découvert les Chry- salides à Cayenne dans le tronc d'un Bananier. Godard et Dalman ne l'ont jamais vue en nature. Leur descrip- tion est faite sur la figure de la femelle représentée par Cramer, qui du reste est fort exacte, sauf qu'elle est un peu trop noire. Coll. Bd. 500 CASTNIAIRES. 6. C. Papilionaris. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 42. Nous ne connaissons pas cette grande Castnie que M. Walker compare pour la taille à notre Cacica. Elle est d'un brun-ferrugi- neux foncé, k reflet vert ou doré selon les difTérents aspects. La poitrine et le dessous de l'abdomen sont d'un jaune d'ocre. Les ailes supérieures ont un stigmate discoïdal jaune, et sont marquées à l'extrémité d'une bande oblique d'un jaune pâle. Le dessous de ces mêmes ailes offre une large bande qui traverse un espace irrégulier d'un jaune ochracé. Les ailes inférieures sont noirâtres, traversée par une bande bleue, dentée. Cette belle Castnie a été rapportée des environs de Bogota. — Briti&h Muséum. 7. C. SCHREBERSII. Mikan, Delectus Florfe et Faunse Brasiliensis, 1820. — C. Lafreillei, God. Enc. metii. IX, p. 799, 9. — G.-R. Gray, Synops. 142, 2. — Wal- ker, Heterocera, p. 17, 2. — Castnia Actor, Dalman, Monogr. p. 8, 2, pi. 1, f. 1. — Eupalamides Ctesiphon, Hubn. Exot. Sclimett. Cette belle Castnie a été décrite ou figurée presque simultané- ment par quatre auteurs sous des noms difierents. Il est même assez difficile de dire auquel appartient la priorité. Mikan en a donné une bonne figure en 1820, et l'a dédiée au savant direc- teur du Muséum de Vienne. En 1824, Godard, de son côté, la dé- dia à Latreille, surnommé à juste titre le prince des Entomolo- gistes. En ISâj, Dalman l'a décrite sous le nom d' Actor. Nous ne savons si c'est avant ou vers la même époque que Hubner l'a fi- gurée sous celui de Oesiphon. Le titre de son ouvrage porte la date de 480(5, mais les planches ont été publiées successivement jusqu'en 4825. Ce qu'il y a de positif, c'est qu'il ne la connaissait pas en 1816 puisque son catalogue ne mentionne que les espèces représentées dans l'ouvrage de Cramer. Ce n'est qu'en 1826, l'année même de la mort de ce célèbre iconographe, que les planches, contenant plusieurs espèces de Castnies, nous sont parvenues. Elle a de 14 à 15 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un CASTNIE. oOl brun-grisâtre enfumé, chatoyant en vert olivâtre, avec le milieu occupé par une large bande oblique, indéterminée, d'un blan- châtre sale; outre cela, l'angle interne et le sommet offrent un grand espace rembruni. Les ailes inférieures sont noires, et ordinairement marquées sur le disque, un peu en arrière de la cellule discoïdale, d'une grande tache, longitudinale, bleue, allongée, dilatée antérieure- ment ; en arrière de cette tache il y a, vers le bord marginal, un cordon de trois à cinq gros points de la même couleur. Le dessous des ailes supérieures est brun, sans reflet, avec une bande bifide, blanche, ou d'un blanc lavé de violâtre. Le dessous des ailes inférieures est brun, et offre, entre le mi- lieu et l'extrémité, une série transverse de points bleuâtres. Cette Castnie varie pour la forme de la tache des secondes ailes. On rencontre môme des individus mâles, chez lesquels elle disparait complètement, comme dans l'exemplaire figuré par Dalman. Elle habite les environs de Rio-Janeiro, mais surtout la province de Minas. Elle n'est pas très-rare aujourd'hui. 8. G. Pylades. God. Enc. meth. 9, p. 707, 2. — Dalman, Monograph. p. 9, 3. — G.- R. Gray, Synops. 142, 4. — Walker, Heterocera, p. 17, 4. — PapUio Pylades, Cr. 397, A. B. Cette belle et rare espèce est au moins aussi grande que Dœ- dalus- Ses ailes sont d'un noir-brun chatoyant en vert, selon les aspects, comme, du reste, cela a lieu dans la plupart des espèces du même genre. Les ailes supérieures ont deux larges bandes transverses, si- nuées, d'un blanc sale, saupoudrées d'atomes obscurs, dont la première est située un peu au-delà du milieu, et la seconde plus courte, entre celle-ci et le sommet. Les ailes inférieures sont d'un noir plus foncé, et offrent, paral- lèlem^ent au bord postérieur, une large bande rouge, ou d'un rouge légèrement fauve, dentée en dedans, et divisée dans le sens de sa longueur par une rangée de taches noires orbicu- laires, dont les trois dernières sont confluentes. Le dessous des ailes supérieures est brun, avec les bandes du dessus d'un fauve rougeâtre ainsi que le bord interne; ces 502 CASTNIAIRES. mêmes ailes ont entre les nervures, des espèces de taches oblon- gues ou éclaircies longitudinales, demi-transparentes. Le dessous des ailes inférieures est d'un noir brun saupou- dré d'atomes d'un gris jaunâtre; la bande terminale a la même forme qu'en dessus, mais elle est obscure et à peine rougeâtre. La femelle, qui est énorme, difiere du mâle en ce que ses ailes supérieures ont, entre la base et le milieu, une large bande mal déiinie, d'un blanc sale. Cette espèce est fort rare dans les collections. Nos individus proviennent de chrysalides trouvées par hasard, à Cayenne, par le capitaine Cathernault, dans le tronc d'un bananier. Godart et Dalman l'ont décrite sur la figure de Cramer. 9. C. Cacica. Boisd. in Herrich-Schaelïer, 141 (1). Elle est presque aussi grande que la Pylades. Elle est d'un noir brun avec la frange des quatre ailes blanches. Les ailes supérieures ont un point blanc discoïdal bien indi- qué, et entre celui-ci et Textrémité, une raie transversale étroite, droite, du même blanc. Les ailes inférieures offrent, un peu au-delà du milieu, une bande transversale de largeur moyenne, d'un rouge orange, dentée en dehors, et dilatée à l'angle anal ; entre cette bande et l'extrémité, il y a une série de cinq gros points de la même cou- leur. Le dessous des ailes est d'un brun un peu roussâtre avec le même dessin qu'en dessus, sauf que le point discoïdal des pre- mières est beaucoup plus gros. La femelle figurée par M. Herrich-Schœffer diffère du mâle en ce que la bande et la rangée de points des secondes ailes sont rouges au lieu d'être d'un rouge orange. Le corps, dans les deux sexes, est d'un brun noirâtre en des- sus avec le dessous de l'abdomen rougeâtre. Nous avons reçu cette rare espèce de Goudot aîné, qui a (1) Nous avons prêté au savant entomologiste Herrich-SchsefTer toutes les Castnles figurées dans son remarquable ouvrage (Sammlung Aussereuropâescher Schmetterlinge), moins cependant la Cronides et VEndesmia qui n'appartenaient pas à notre collection. CASTNIE. 503 trouvé accouplés le mâle et la femelle sur les bords de la Mag- dalena, en Colombie. 10. C. Proceua. Boisd. Si (îoudot ne nous avait pas dit qu'il avait trouve accouplés le mâle et la femelle de la Cacica, nous n'aurions pas hésité à con- sidérer comme le mâle de cette Castnie, la grande et belle espèce mexicaine dont il va être question. Elle a le même port et la même taille que la Cacica, c'est-à- dire 13 centimètres d'envergure. Elle est de même d'un noir brun à reflet verdâtre. Les ailes supérieures, dont la frange est blanche, sont traversées, sur leur tiers postérieur, par une raie blanche, droite, régulière, ne touchant pas tout-à-fait à la côte. Les ailes inférieures offrent un peu au-delà du milieu, une bande transverse, assez étroite, rouge, un peu crénelée, et dilatée à l'angle anal. Entre cette bande et l'extrémité il y a, en outre, une série de quatre gros points de la même couleur. Le dessous des ailes est brun avec le même dessin qu'en des- sus, sauf qu'il est beaucoup moins indiqué sur les inférieures que sur la face opposée. Le corps est d'un noir brun de part et d'autre. Cette belle espèce diffère de la Cacica par ses ailes supérieures un peu pins pointues au sommet, par l'absence de la petite tache blanche discoïdale, par ses ailes intérieures dont la bande transversale est moitié plus étroite, et enfi.n par le dessous des ailes qui est entièrement d'un brun uniforme ainsi que le corps. M. de rOrza a reçu cette belle espèce du Guatemala, et nous a fait don de l'unique exemplaire qu'il possédait. 11. C. ICARUS. God. Enc. metli. IX, p. 798, S. — Dalm.ui, Monograp. p. 10, t. — G.-R. Gray, Synops. 144, !». — Boisd. Consid. sur les Lépid. du Gua- temala, p. 75. — Walker, Heteroc. p. 19, 8. — P. Icarus, Cram. 18, A. B. Elle a de dO à 12 centimètres. Elle est d'un gris brunâtre très- chatoyant en vert. Ses ailes supérieures sont traversées par deux bandes blanches, obliques, dont la première, plus étroite, s'étend du tiers anté- rieur de la côte jusqu'à l'angU; anal, et la seconde plus cuurte et 504 CASTNI AIRES. un peu plus large, située sur le tiers postérieur^ n'atteint pas les bords. Les ailes inférieures sont rouges, traversées par deux bandes noires n'arrivant pas jusqu'au bord abdominal; la première de ces bandes est très-courte ; le seconde est séparée, le plus ordi- nairement, de la bordure, par de grosses nervures noires; la bordure est noire, assez large, divisée par un cordon de taches de la couleur du fond, dont les trois premières sont souvent lavées de blanc. Les ailes supérieures ont en dessous trois bandes obliques blanches, la base rouge, avec un point discoïdal et une grosse tache vers l'angle anal, également rouges. Le dessous des ailes inférieures est rouge avec une bande an- guleuse, blanche; les taches de la bordure sont également pres- que blanches. Le mâle est d'un tiers plus petit que la femelle que nous ve- nons de décrire; ses ailes inférieures sont entièrement rouges avec trois bandes maculaires noires; outre cela, on voit entre le milieu et l'angle externe deux ou trois taches blanches corres- pondant à la bande anguleuse du dessous. Ces taches blanches existent même quelquefois chez certaines femelles. L'abdomen du mâle est presque d'un rouge briqueté ; celui de la femelle est lavé de rouge sur les côtés. Nous l'avons reçue de Cayenne, du Brésil et de Guatemala. 11 paraît que cette espèce était fort rare dans les collections du temps de Godart et de Dalman, car les descriptions qu'ils en donnent sont faites d'après l'ouvrage de Cramer. 12. C. Amycus. Dalman, Monograph. p. 19, 1:2. — G.-R. Gray, Synops. liS, 15. — God. Enc. meth. IX, p. 798, 6. — AValker, Heteiocera, p. 27, 29. — Pap. Amycus, Cram. 227, D. E. Elle a environ 8 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un brun noir, sablées de quel(jues atomes blanchâtres; elles sont traversées un j>eu au-delà du milieu, par une bande blanche, courbe, un peu sinuée en dedans, très-fortement sablée de noi- râtre, allant de la côte à l'angle interne; entre cette bande et la base il y a sur la côte le commencement d'une autre petite bande blanche; on voit encore, un peu avant d'arriver au sommet, deux CASTNIE. 505 petites taches blanches superposées, ou réunies comme clans la figure (le Cramer. Les ailes inférieures sont noires à la base, ensuite rouges avec une bande transverse noire; le bord terminal est noir, divisé par un cordon de taches rouges. Le dessous des premières est largement rouge à la base avec la bande transverse entièrement blanche. Le dessous des secondes ailes est complètement rouge, avec l'apparence de deux bandes parallèles, d'un ronge plus obscur; outre cela, il y a sur la première de ces deux bandes, non loin de l'angle externe, deux points blanchâtres cerclés de brun. Décrite sur deux exemplaires mâle et femelle que nous avons reçus de Surinam. Les descriptions données par Godard et Dalman sont faites d'après Cramer, aucun de ces deux auteurs n'ayant vu en nature cette rare espèce. Coll. Bd. 13. C. Meditrina. HopEfer, Neue Schm. Heft. II, tab. V, f. 4. Cette espèce a un peu le port d'Amycus, mais outre qu'elle est un peu plus petite elle a le sommet plus arrondi. Ses ailes supé- rieures d'un noir un peu verdâtre, ont le bord interne forte- ment sinué; elles sont marquées d'un point blanc sur la cote et ensuite d'une bande transverse également blanche, sinuée, ré- trécie inférieurement, allant de la cùte presque à l'aiigle anal; on voit, en outre, entre cette bande et le sommet, tout près de la côte, deux petites taches blanches superposées. Les ailes inférieures sont noires avec un reflet bleu, sans au- cune tache; la frange est blanche. Le dessous de ces mêmes ailes est en tout semblable au dessus. Le dessous des premières ailes a la base d'un jaune rou- geàtre. Le corselet et l'abdomen sont de la même couleur que les> ailes. Cette Castnie, d'une tenue assez modeste, est fort rare. Le musée de Berlin n'en possède qu'un individu unique pris au Brésil par M. Chavannes. 506 GASTNIATRES. 14. C. MORPHOIDES. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 43. Elle est de la taille de VIcarus', et elle est d'un brun ferrugi- neux à reflet d'un vert doré. La poitrine et l'abdomen sont d'un jaune d'ocre un peu doré. Les ailes supérieures sont traversées par trois bandes brunes, dont la première n'atteint pas la côte, dont la seconde, plus large, arrive jusqu'à la côte en s'atténuant et en s'interrompant un peu inférieurement, et enfin dont la troisième est près du bord extérieur. Le dessous de ces mêmes ailes est d'une teinte ocliracée avec des bandes noires. Les ailes iûférieures sont d'un jaune d'ocre, un peu purpures- centes, avec l'extrémité très-noire, divisée par deux bandes ar- quées, d'un jaune d'ocre, dont la première est sub-maculaire et la seconde maculaire. Leur dessous est traversé, sur la partie noire, par trois bandes brunes, dont la première est marquée de quelques points blancs de grosseur inégale. Brésil. — Britisb Muséum. 15. C. Zerynthia. G.-R. Gray, Synops. iu Trans. of the Entom. Soc. of London, p. 144, H.— Walker, Heterocera, p. 18, 6. — Castnia Langsdorfii, Ménétr. Enum. corp. anira. mus. Petrop. pi. XI, f. 1. Cette espèce est l'une des plus belles et des plus grandes du genre; la femelle a jusqu'à i4 centimètres. Les ailes supérieures sont brunes à reflet verdâtre; elles ont, sur le milieu de la côte, une tache noire triangulaire, bordée et entourée de blanc à peu près comme dans la Schrebersii; elles ont, plus loin, en tirant vers le sommet, un espace d'un brun noir, marqué de deux petites taches d'un blanc transparent; il existe en outre, une bande oblique, noirâtre, liserée de blan- châtre, en dedans, allant de la principale nervure au milieu du bord interne. Les ailes inférieures sont brunes à la base, noires dans leur tiers postérieur, traversées au milieu par une large bande d'un blanc pur, n'atteignant pas le bord antérieur; la partie noire est divisée par deux rangées de taches d'un jaune d'ocre, dont celles CASTNIE. 507 de la première série sont plus grosses vers l'angle externe, et beaucoup plus petites et presque confluentes du côté de l'angle anal; celles de la seconde série sont, au contraire, ponctiformes et presque nulles vers l'angle externe. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est brun à la base, ensuite d'un blanc pur départ et d'autre, avec l'anus d'un brun roussâtre. Le dessous des premières ailes est fascié irrégulièrement de blanc et de noir, avec les deux petites taches transparentes comme en dessus. Le dessous des secondes ailes est d'un gris brunâtre à la base et à l'extrémité, avec le milieu blanc et une bande noire sinuée à l'angle anal. Décrite sur quatre individus très-frais que nous avons reçus du Brésil. Cette Castnie nous arrive généralen)ent en très-bon état, ce qui pourrait faire supposer qu'on l'obtient de Chrysalides. 16. C. Pallasia. EschschoUz in Kotzebue ilinere, III, pi. 6, fig. 17, p. 217. — Castnia Ardalus, Dalman, Monogr. p. 17, 10. — Gray, Synops. 147, 2:2. — Wal- ker, Heterocera, p. 24, 20. — Castnia Brécourt. God. Enc. meth. IX, p. 798, 7. Celte belle espèce a de 9 à 12 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un noir olivâtre à reflet vert ou violàtre, traversées au milieu, et obliquement, par une large bande très-difforme, d'un blanc grisâtre, sinuée des deux côtés; il y a en outre vers le sommet, sur la côte, une tache noire, semi-lunaire, suivie en dehors d'une petite liture blanche. Les ailes inférieures sont noires, traversées dans leur milieu par une large bande blanche, suivie d'une raie maculaire, d'un rouge vermillon, dont les taches se dilatent et deviennent plus ou moins confluentes vers l'angle anal; cette bande est suivie elle-même, sur le bord marginal, d'une rangée de points d'un blanc pur. Le dessous des premières ailes a la bande diff'orme beaucoup plus blanche qu'en dessus, et le bord marginal divisé par une rangée de gros points blancs; outre cela, l'origine de la côte est rouge. 508 CASTNIAIRES. Le dessous des secondes ailes est presque semblable à la face opposée. L'extrémité de l'abdornen est d'uu rouge minium. Elle se trouve dans l'intérieur du Brésil, mais elle est toujours rare. Coll. Bd. Nota. Dalman a changé sans raison le nom de Pallasia donné à cette Castnie par Eschscholtz, pour lui substituer celui de Ar- dalus, sous le prétexte qu'il était d'usage de donner aux Lépidop- tères des noms mythologiques. 47. G. JuTURNA. Hopffer, Neue Schm. pi. IV, f. 3. Castnia Lorzœ, Boisd. M. Elle est à peu près de la taille de la Licus, c'est-à-dire qu'elle a environ 7 1/2 centimètres. Ses ailes supérieures sont brunes à reflet olivâtre, marquées de quatre bandes d'un blanc sale, dont les deux premières obli- ques, un peu sinuées, partent de la côte, mais n'arrivent pas tout à fait au bord interne, et dont les deux dernières, placées vers le sommet, sont très-courtes, transverses, coupées par les nervures et un peumfculaires. Les ailes inférieures ont à la base une tache d'un rouge san- guin marquée d'un gros point noir, au milieu une bande blan- che sinuée des deux côtés, et vers l'extrémité une bande d'un noir profond, élargie vers l'angle anal, bordée des deux côtés, mais surtout en dehors, par une raie d'un rouge sanguin; la bor- dure est noire, très-étroite, avec la frange blanchâtre. Le dessous des premières est blanc avec la base d'un rouge vermillon, et deux grosses taches sous -costales noires ainsi que le bord terminal. Les ailes inférieures sont blanches, marquées, près de la base, d'une grosse tache noire et d'un peu de rouge vers le bord ab- dominal ; la bande noire du bord postérieur est largement bordée de rouge sanguin en dehors, et très-faiijlement en dedans. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est brunâtre en dessus et blanc en dessous avec l'extrémité anale rouge. Elle se trouve au Brésil dans la province de Minas. CASTNIE. 509 iNous nous faisions un véritable plaisir de dédier cette belle et rare Castnie à M. de l'Orza, à qui nous sommes redevable de l'unique exemplaire que nous possédons, lorsque nous nous sommes aperçu, à notre grand regret, qu'elle était figurée et décrite par le savant M. Hopffer, de Berlin, sous le nom de Juturna, que nous avons dû adopter. 18. C, Orestes. Boisd. Walker, Calai, of the Heterocera, p. 26, 27. — C. Umbrata. Ménétriés, Enum. corp. anim. Mus. Petrop. pi. XI, f. 2. Elle est à peu près de la taille de la Licus. Ses ailes supérieures sont d'un brun plus ou moins foncé, ou plus ou moins clair, cha- toyant en vert, avec la base et des bandes noires, savoir : une bande oblique partant du milieu de la côte pour gagner l'angle interne où elle s'anastomose en dedans, avec un demi-cercle de la même couleur, une bande courte, bifide, située près du sommet, renfermant dans sa fissure trois petites taches blan- châtres. Les ailes inférieures sont d'un noir profond, traversées au mi- lieu par une large tache blanche, s'élargissant vers le bord ab- dominal; l'extrémité postérieure est marquée d'une double série de points d'un rouge vif, dont ceux du premier rang sont beau- coup plus gros, et en forme de taches vers le bord externe. Le dessous des premières ailes est d'un jaune rougeâtre avec les bandes noires bien nettes et bien marquées. Le dessous des secondes ailes est roussàtre avec la tache blan- che transversale un peu bleuâtre; les deux séries de points rouges sont un peu effacées et bien moins apparentes que sur la face opposée. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est noir à la base et ensuite blanc, avec l'anus rougeâtre. La femelle ne diffère pas sensiblement du mâle. Cette jolie Castnie se trouve dans la province de Rio-Janeiro, d'oii nous l'avons reçue plusieurs fois de Beske. La figure donnée par Ménétriés est assez bonne quoique un peu grossière. 510 CASTNIAIRES. 19. C. BoiSDUVALll. Becker. Walker, Heterocera, p. 27, 28. — La femelle Castnia Herrichii, Boisd. in Herrich-Schœffer, Samml. Aussereurop. Scbm. fig. -444. Le mâle Castnia Beskei, Ménétr. Enum. corp. auimal. Mus. Petrop. pi. XI, f. 3. Ménétriés a figuré le mâle de cette Castnie sous le nom do Beskei, en disant avec raison, p. 129, qu'il lui trouve une grande ressemblance avec Herrichii Boisd. Le mâle a 8 centimètres au iilus. Ses ailes supérieures sont d'un brun noirâtre, à reflet vert très-prononcé^ avec la base plus obscure ; elles ont, en outre, une bande transversale noire, lar- gement bifide, dont le rameau extérieur s'étend obliquement du bord interne au sommet, où il se dilate en formant un espace triangulaire, marqué de trois petites taches transparentes, allon- gées; le rameau interne beaucoup plus court, un peu moins ac- centué, se termine sur la côte. Les ailes inférieures sont noires, avec le milieu très-largement d'un rouge sanguin; la bordure est sinuée en dedans, divisée par une rangée de taches, mal alignées, du même rouge, suivies, tout près de la frange, de deux ou trois points de la même cou- leur. Le dessous des premières ailes est d'un rouge briqueté, avec quelques taches noires sur le disque, et les petites taches trans- parentes comme en dessus. Le dessous des ailes inférieures est aussi de couleur rouge avec Tempreinte de deux raies parallèles, brunâtres. Le corps est de la couleur des ailes supérieures. La femelle diftere beaucoup du mâle par la taille et par la cou- leur : tout ce qui est rouge dans le mâle est d'un jaune pâle chez elle. Son abdomen, au lieu d'être brun, est d'un blanc jaunâtre. Nous l'avons reçue de Bahia et de Pernambuco. La figure du mâle, dans l'ouvrage de Ménétriés est bonne. Celle de la femelle, dans l'Iconographie de M. Herrich-Schaeffer, ne laisse rien à désirer. Nous avions pris la femelle pour une es- pèce nouvelle, que nous avions dédiée au savant auteur de tra- vaux nombreux sur les Lépidoptères. CASTNIE. 511 20, C. Menetriesi. Boisd. Elle est à peu près de l;i taille de la famelle de l'espèce pré- cédenle, dont elle a le port, ainsi que de la Dalmani. Ses ailes supérieures sont pointues au sommet, comme dans ces deux espèces; elles sont d'un brun-noir assez obscur, avec deux bandes transveises d'un noir plus foncé, dont l'antérieure bifide et la postérieure sinuée ; outre cela, ces deux bandes pa- raissent réunies par un rameau latéral; le long de la côte, on voit aussi deux taches plus pâles que la teinte générale. Les ailes inférieures sont noires, marquées vers leur milieu d'une grande tache jaune, transversale, sinuée en avant, suivie en arrière, du côté de l'angle externe, de quatre à cinq points orangés, alignés et d'un autre point semblable rejeté en dehors. La gouttière abdominale est blanche. \jii dessous des premières ailes est noir, lavé de fauve vers l'angle interne, avec trois taches d'un blanc jaunâtre, bien mar- quées, dont deux en forme de bandes courtes, sous la côte. Le dessous des secondes ailes est en grande partie de couleur blanche, avec l'extrémité d'uu gris violàtre, l'angle anal est bru- nâtre et marqué d'une liture noire, qui s'éteint insensiblement le long de la portion violàtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est noir à sa base et ensuite entièrement blanc. L'anus est fer- rugineux. Nous ne connaissons que la femelle, nous l'avons reçue du Brésil. Le mâle en dilfère peut-être beaucoup par la couleur. Nous avons dédié cette espèce à. feu notre ami Ménétriés, di- recteur et conservateur des collections entoraologiques de l'A- cadémie de Saint-Pétersbourg. Ménétriés était élève du Muséum de Paris. Il en est parti pour accompagner M. Langsdorff au Brésil. A son retour en Europe il se fit naturaliser Russe. Il a aussi voyagé dans le Caucase et sur les frontières de la Perse, oii il a fait des découvertes fort intéressantes. Excellent obser- vateur, il a doté l'Entomologie de plusieurs mémoires très-re- marquables sur les Lépidoptères et sur les Coléoptères, publics pour la plupart dans des recueils scientifiques. 512 CASTNIÂIRES. 21. C. Galinthias. Hopffer, Neue Schm. tab. IV, fig. 4. Elle est un peu plus grande que l'Orestes. Ses ailes supérieu- res, pointues au sommet, sont d'un brun un peu grisâtre, mé- langé de teintes roussàtres à reflet verdâtre, marquées entre les nervures, de petites taches allongées, d'un blanc légèrement jau- nâtre, divisées dans le sens de leur longueur par des traits noirs de même forme. Les ailes inférieures sont noires, traversées dans leur milieu par une bande d'un blanc un peu jaunâtre, coupée par les ner- vures. Cette bande est suivie de trois ou quatre points plus ou moins bien accusés, de sa couleur. En avant de la frange il y a, en outre, une bande terminale très-étroite, un peu maculaire, ferrugineuse. Le dessous de ces mêmes ailes a, comme sur la face opposée, un reflet d'un vert bleuâtre, mais ici la bande médiane blanche s'étend presque jusqu'à la base. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est d'un brun grisâtre en dessus, et d'un gris jaunâtre en des- sous. Cette Castnie a été rapportée du Brésil par M. Langsdorf, et fait partie aujourd'hui de la riche collection du Musée de Berlin. 22. C. Dalmanii. G.-R. Gray,Synops. in Entom. Societ. of London, 145, 13. — Walker, Heterocera, p. 26, ^o. Elle a de 8 à 9 centimètres. Ses ailes ferrugineuses, pointues au sommet, sont d'un brun roussâtre à reflet violâtre, avec des bandes transverses plus obscures, dont la postérieure se dilate à son extrémité près de l'angle apical en forme de tache triangu- laire. Les ailes inférieures sont noires à la base, avec une grande tache transversale jaune devenant blanche vers le bord abdomi- nal; cette tache est entourée par une large bande terminale d'un rouge un peu orangé, liserée d'un peu de noir en dedans, et divisée, un peu avant la frange, par une raie noire, un peu ma- culaire, dilatée à l'angle anal. CASTNIE. 51 ;^ Le dessous des premières ailes est rouge, avec les bandes d'une couleur plus intense et une tache noire sur le bord interne. Le dessous des ailes est blanchâtre jusqu'au-delà du milieu, et ensuite d'un brun rougeâtre, avec une grosse tache beaucoup plus foncée sur l'angle anal. Le corselet participe de la couleur des ailes supérieures. L'ab- domen est très-noir à sa base, et ensuite complètement blanc, avec l'anus rougeâtre. La femelle a les ailes supérieures un peu moins pointues que le mâle et d'un ton plus clair, avec les bandes plus distinctes, mais chez elle, la bande postérieure est ordinairement inter- rompue. Ses ailes inférieures ont une bande transversale d'un blanc de neige, et non jaune; la bande rouge terminale est bordée en dedans par une raie noire dentée, et la raie transverse qui la divise est beaucoup plus accentuée. Cette belle Castnie a été dédiée à Dalman par G.-R. Gray. Nous l'avons reçue de plusieurs contrées du Brésil. Elle est toujours rare. 23. C. Palâtinus. God. Encycl. meth. IX, p. 799, 12. — Dalman, Monograph. p. 18, 11. — G.-R. Gray, Synops. U7, 24. — Walker, Heterocera, p. 2o, 23. — Papilio Pulatinus, Cram. 159, B. C. Elle a environ 8 centimètres. Ses ailes supérieures, un peu al- longées, sont d'un brun un peu roussâtre, à reflet verdâtre, avec la base, une grosse tache sous-costale et une raie oblique transverse un peu plus obscure; la ligne oblique va du bord interne auprès du sommet, où elle se dilate, et où elle est marquée d'un point blanc transparent. Les ailes inférieures sont noires, traversées au milieu par une large bande, bien nette, d'un blanc jaunâtre, sauf vers l'angle externe, où elle est d'un fauve orangé; le bord marginal est marqué d'une rangée de cinq à si.x points d'un jaune orange. Le dessous des premières ailes est blanchâtre, lavé de fauve avec une tache annulaire noire sous le milieu de la côte; le sommet est brunâtre, avec le même point transparent qu'en dessus. Le dessous des secondes ailes est blanchâtre, avec une petite bande noire, très-courte, sur le milieu du bord externe; le bord terminal offre une bande brunâtre, devenant noire en arrivant à Lépidoptères. Tome L 33 ol4 GASTNIAIRES. l'angle anal; les points marginfiux de la face opposée reparais- sent en gris blanchâtre. Le corselet est brun, l'abdomen est noir à la base, et ensuite d'un bianc faiblement jaunâtre. L'anus est d'un roux brun. Cette espèce est toujours fort rare dans les collections. Nous l'avons reçue de Cayenne où elle a été prise par M. Bar. Godart l'a décrite d'après la ligure de Cramer qui, du reste, est assez exacte. Dalman, plus heureux, en a vu un exemplaire dans la collection de Schœnherr. 24. C. Hegemon. Kollar, Lepid. Brasil. Ann. Wien. pi. 13, f. 2. — Walker, Heterocera, p. 26, 26. Elle a de grands rapports avec la Dalmanii. Ses ailes supé- rieures sont d'un brun obscur à reflet A^ert, avec la base et une bande médiane, transverse, bifide en dehors, d'une couleur plus obscure. Les ailes inférieures sont rouges, avec une tache noire à leur base et deux raies du même noir vers l'angle anal; outre cela, elles sont traversées par une bande médiane jaune. Le dessous des quatre ailes est ferrugineux, avec la base blan- che ; celui des inférieures a également le bord interne blanc. Elle habite la province de Rio-Janeiro. — British Muséum. Nous n'avons pas vu cette espèce, mais nous lui trouvons de grands rapports avec le mâle de Dalmanii. 25. C. EVALTHE. Dalman, Monog. p. 14, 8, fig. 3. — God. Enc. meth. IX, p. 797, 4. — G.-B. Gray, Synops. 113, 7. — Walker, Heterocera, p. 21, 14. — Pap. Evalthe, Fab. Eut. S. III, p. 45, 136. — Papilio Dardanus, Cv. 17, E. F. — C. Eu^hrosyne, Perty, Delect. animal, pi. 31, fig. 1. Elle varie poiu- la taille depuis 7 jusqu'à 10 centimètres. SfS ailes supérieures sont d'un brun-noir, chatoyant en vert selon les aspects; elles sont marquées de deux Ijandes parallèles, très- neltes, d'un jaune citron, dont la première très-légèrement courbe, commence un peu avant le milieu de la côte, pour arriver à l'angle interne; et dont l'autre très-étroite, linéaire, est située entre celle-ci et le sommet. CASTNIE. 515 Les ailes inférieures sont noires comme les supérieures, tra- versées au milieu par une bande étroite, un peu maculaire, d'un jaune citron, suivie sur le bord terminal d'une rangée de taches rouges arrondies. Le dessous des premières ailes est semblable au dessous, sauf que la côte et le sommet sont un peu lavés de rouge. Le dessous des secondes ailes est entièrement rouge, avec une bande maculaire, jaune, correspondant à celle de la face op- posée. Telle est la description de VEvalthe d'après des exemplaires que nous avons reçus de Cayenne, et parfaitement conformes à la ligure donnée par Cramer sur un individu de Surinam. L'Evalthe du Brésil qui répond à la figure donnée par Dalman et à l'Euphrosyne de Perty, diffère notablement du type par ses ailes inférieures. Elle constitue une race particulière ou peut- être même une espèce propre. La petite bande transverse est remplacée par un espace jaune semi-lunaire, et les taches rouges du bord marginal deviennent confluentes et s'étalent jusqu'à la partie jaune, eu dessous on retrouve l'espace semi-lunaire jaune- Outre cela, la frange des ailes supérieures est d'un blanc jaune dans ses deux tiers inférieurs. L'extrémité de l'abdomen est rouge ou rougeàtre dans les in- dividus des deux provenances. Coll. Bd. 26. C. ViRYi. Boisd. Elle est un peu plus grande que VEvalthe typique, dont elle a le port et le faciès. Ses quatre ailes sont d'un brun noir, chatoyant en vert, selonles aspects ; les supérieures sont traversées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande oblique, régulière, d'un blanc à peine soufre. Les ailes inférieures sont marquées, un peu au-delà du milieu, d'une bande maculaire jaune, formée de quatre taches séparées par les nervures, dont la plus interne de ces taches se fond vers l'angie anal avec un espace d'un rouge brique. Outre cela, il y a comme chez Evallhe, près du bord ter- minal, une série de cinq à six points du même rouge. La frange des ailes est brune. Le dessous des ailes supérieures est brun avec la même bande qu'en dessus, et le somm*'t ij^yé de rouge brun. 516 CASTNIAIRES. Le dessous des secondes ailes est d'un rouge pâle comme dans Evallhe et Euphrosyne, avec les mêmes taches qu'en dessus. Le corps est brun en dessus avec le ventre et l'anus rouges. Cette nouvelle espèce ne pourra pas être confondue avec Evalthe ni avec Euphrosyne qui ont chacune deux bandes jaunes sur les ailes supérieures. M. de rOrza qui s'est défait généreusement eu notre faveur du seul exemplaire qu'il possédait dans sa collection, lui avait im- posé le nom de Viryi, comme témoignage de son amitié pour M. Viry, entomologiste distingué à Nancy. C'est avec plaisir que nous nous somme empressé de l'adopter. La Castnia Viryi habite le Mexique. 27. C. HUBNERI. Boisd. Latr. Cuv. Règne anim. III, pL 20, fig. 2, p. 439. — Gray, Synops. 146, 19. — Walker, Heterocera, p. 30, 36. — Castnia Sternbergii, Kol- lar, Lepid. Bras. ann. Wien. pi. 12, f. 4. Nous avons prêté à M. Latreille cette Castnie, dédiée à Hubner, pour être figurée dans son Règne animal. C'est une des plus petites espèces, elle n'a pas plus de 5 cen- timètres. Ses ailes supérieures sont d'un brun roux, avec deux bandes blanches un peu maculaires, parallèles, de largeur égale, dont la première s'étend du milieu de la côte presque jusqu'à l'angle interne, et dont la seconde, plus courte, est située entre celie-ci et le sommet. Les ailes inférieures sont d'un rouge un peu briqueté, tra- versées au milieu par une bande très-noire, marquée d'une rangée de points blancs mal alignés ; la partie rouge de l'extré- mité est divisée en taches cunéiformes par les nervures ; le bord abdominal est d'un brun roussâtre. Le dessous des premières ailes est d'un rouge ferriigineux avec les mêmes bandes blanches qu'en dessus, mais ici la posté- rieure est bordée en dehors par une ligne très-noire. Le dessous des secondes ailes est semblable à la face opposée, seulement les points blancs sont un peu plus gros. Elle se trouve au Brésil, d'où on la reçoit très-rarement. Coll. Bd. CASTNIE. 28. C. EUDESMIA. ;i7 G.-R. Gray, Synops. in Trans. of the Ent. Soc. p. 143, n« U. — Her- rich-Scba^ffer, liO, lil. — Gay, Historia fisica y politica de Chile, pi. S, f. 8, p. 47. — Walker, Heterocera, p. 19, 7. Elle a de 9 à M centimètres. Ses ailes supérieures sont grisâ- tres, un peu plus obscures à l'extrémité, à reHet vert; elles sont marquées de deux bandes blanches parallèles, dont la première, un peu sinuée, commence au milieu de la côte et s'atténue en pointe, bien avant d'arriver à l'angle anal, et dont l'autre plus courte, plus étroite, est située entre celle-ci et le sommet; la frange est blanche. Les ailes inférieures sont noires, saupoudrées de quelques atomes bleus et traversées, un peu au-delà du milieu, par une bande rouge, assez étroite, sinuée, marquée entre chaque ner- vure, d'un point d'un blanc rosé; le bord marginal est divisé par une série de points rouges, dont le centre est d'un blanc rosé; la frange est d'un rose roussâtre. Le dessous des premières ailes est d'un blanc lavé de roux avec la base et une bande oblique noires ; cette dernière offre au sommet quelques écailles bleues. Le dessous des secondes ailes diffère du dessus, en ce que l'ex- trémité est grise, et que les points du bord marginal sont d'un blanc rosé, cerclés de rouge. L'abdomen se termine par une petite brosse rouge. Nous avons reçu plusieurs fois cette Castnie du Chili. Il pa- raît quelle n'y est pas fort rare, car Lorquin en a pris plu- sieurs exemplaires usés, butinant sur des chardons, en plein soleil. M. Herrich-Schaeffer en a donné une figure parfaite. 29. C. CocHRUs. God. Enc. meth. IX, p. 798. — Gray, Synops. p. 147, 25. — Walker, Heterocera, p. 20, 11. — Pap. Cochrus, Fab. Ent. S. ITI, 1, p. 42, 12a. — Donov. Nat. repos, pi. 150. — Castnia Maris, Dalman, Monog. p. 16, 9. — Prometheus Casmilus, Hubn. Exot. Samml. Gndart, qui ne connaissait ni les dessins de Joncs, ni l'ou- vrage de Donovan, « The Naturalists repository » est le premier 518 CASTNIAIRES. auteur qui ait reconnu que le Papilio Cochrus de Fabricius, était une Castnie. Elle a environ 11 centimètres. Ses ailes ont les nervures plus saillantes que dans aucune autre espèce, et sont proportionnel- lement plus allongées. Les supérieures sont d'un noir brun, tra- versées obliquement, au-delà du milieu, par une bande d'un blanc sale, coupée par les nervures, bordée en dedans par une raie noire très-faiblement sinuée. Les ailes inférieures sont d'un noir obscur, marquées dans leur milieu d'une tache blanche assez grande, transversale, coupée par des nervures de la couleur du fond. Le dessous des ailes est semblable au dessus. Le corselet est d'un noir brun. La base de l'abdomen est noire; les cinq anneaux suivants sont rouges, avec les articulations noires, liserées par des écailles blanches. La poitrine est ponc- tuée de rouge. La femelle ressemble complètement au mâle. Cette belle Castnie se trouve au Brésil, d'oti on la reçoit de temps en temps. Elle est encore assez rare. 30. C. MiMiCA. Felder, Novara, Exp. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 79, f. i. Cette belle espèce est la plus extraordinaire de toutes celles que l'on connaît; par ses ailes noires et par son abdomen mar- qué de taches rouges sur les côtés, elle rappelle certains Papilio de l'Amérique centrale. Elle est de la taille de Cochrus, dont elle a un peu le port. Ses ailes supérieures sont noires, sans reûet, avec l'extrémité un peu grisâtre, coupée par les nervures. Les ailes inférieures, d'un noir profond, sont marquées, un peu au-delà du miUeu, d'une tache d'un jaune soufre, un peu transversale et un peu crénelée postérieurement. La tête est noire avec les yeux bordés de blanc. Le corselet est également noir, marqué de chaque côté, vers l'insertion des ailes supérieures, d'un gros point d'un rouge sanguin. L'abdomen est noir, avec une bande latérale d'un rouge san- guin, dentée régulièrement sur son côté dorsal. Elle a été rapportée de l'Amazone et fait partie de la riche collection de M. Felder. CASTNIE. 519 Nous ne disons rien du dessous, attendu que notro description est faite sur l'excellente figure donnée par M. Felder dans srm bel ouvrage (Expédition %oolo(iique de la Novara). 31. C. Decussata. God. Enc. meth. IX, p. 799, 10. — Walker, Heterocera, p. 29, 32. — G.-R. Gray, Synops. p. 146, 18. — Hubn. Zutr. fig. 639, 6i0. Elle a de G à 6 1/2 centimètres. Elle est d'un noir-olivùtre chatoyant. Les ailes supérieures ont deux bandes blanches en sautoir, dont l'inférieure, qui se prolonge presque jusqu'au bord termi- nal, s'appuie, vers l'angle interne, sur deux croissants blancs disposés transversalement, outre cela, il y a près du sommet nne bande courte, blanche, sinuée, composée de quatre taches de la même couleur. Les ailes inférieures ont, un pen au-delà du milieu, une bande transverse, macnlaire, blanche, formée de cinq taches dont la seconde est rejetée en dehors. Le dessous des premières ailes ressemble au-dessus, sauf que le rameau inférieur de la bande en sautoir ne reparait pas Le dessous des secondes ailes est d'une teinte roussâtre avec la bande maculaire, bordée en avant, par une raie sinueuse brune. Nous l'avons reçue plusieurs fois du Brésil. Cette Castnie est très-bien représentée par Hubner. 32. C. Strigata. Walker, Heterocera, p. 30, 35. — Caslnia Godarni, Ménélriés, Enum. corp. animal. Mus. petropol. pi. M, f. 4, p. 130, 1462. Elle a de r; à 6 -1/2 centimètres. Ses quatre ailes sont noires, légèrement chatoyantes avec des taches et des bandes blanches à reflet nacré opalin, selon les aspects. Les supérieures ont du côté de la base deux grosses raies Idr- gitudinales, une bande oblique de dedans en dehors, allant de la côte à la nervure médiane, puis deux rangées terminales de taches arrondies, dont la postérieure est presque interrompue dans son miheu, par deux ou trois très-petits points de sa couleur; elle se termine au sommet par deux petites taches; la rangée interne 320 CASTNIAIRES. est tout à fait interrompue dans son milieu et terminée, près de la côte, par un groupe de trois petites taches allongées. Les ailes inférieures offrent, un peu au-delà du milieu, deux rangées de taches, dont celles de la première série sont un peu plus grosses, oblongues et précédées vers le bord externe de deux petites taches fauves; l'angle anal et l'extrémité de la seconde rangée, vers l'angle externe, sont un peu fauves; la frange est roussàtre. Le corselet et l'abdomen sont d'un brun noirâtre. L'anus est un peu ferrugineux. Le dessous des premières ailes ofTre à peu près le même dessin qu'en dessus, sauf que les deux bandes longitudinales sont réunies et que l'origine de la côte est d'un rouge ferrugineux. Le dessous des secondes ailes est blanc avec deux bandes trans- verses ferrugineuses, entre lesquelles sont placées les deux rangées de taches blanches correspondant à celles de la face opposée. Nous en avons reçu une paire du Brésil d'une pureté remar- quable, où sa chenille, nous a-t-on dit, vit dans les Buli^es des Orchidées. Nous regrettons beaucoup que M. Walker ait décrit cette espèce avant Ménétriés. Car nous aurions été bien heureux de lui con- server le nom de Godartii, qui rappelle celui de l'auteur de l'ar- ticle Papillon de l'encyclopédie : ouvrage que nous considérons comme un véritable monument scientifique, surtout si on se re- porte à l'époque où il a été écrit, et le peu de matériaux que feu notre ami Godart avait à sa disposition. 33. C. ACTINOPHORUS. Kollar, Lepid. Brasil. ann. Wien. pi. \3, f. 2. — Walker, Heterocera, p. 20, 32. Elle a environ 7 centimètres. Ses ailes supérieures sont noires, rayonnées de vert obscur, avec la base et une bande courte près du sommet, d'un jaune clair. Les ailes inférieures sont d'un rouge terne, avec des rayons et le limbe terminal noirs; ce dernier est en outre marqué d'une rangée de taches jaunes. Décrite d'après Kollar qui l'indique comme habitant la pro- vince de Rio-Janeiro. CASTNIE. 521 34. C. Mygdon; Dalman, Monograph. p. 20, fig. 13. Elle est à peu près de la taille de Licus, avec les ailes peu arrondies au sommet; elle a tout à fait le port de la Phalaris. Ses ailes supérieures sont d'un brun olivâtre, à reflet verdâtre, avec une bande oblique d'un brun obscur, allant du milieu do la côte presque jusqu'à l'angle interne. Entre celle-ci et le som- met il y a une bande courte, bifide, de la même couleur, ren- fermant trois taches blanches sous-costales, séparées par les ner- vures ; la base de l'aile est aussi assez largement d'un brun noi- râtre, ainsi que le bord terminal. Les ailes inférieures sont noires, marquées au-delà du milieu, de deux rangées de petites taches un peu oblongues, d'un jaune d'ocre, dont celles de la première série sont mal alignées. Le dessous des premières ailes est d'un blanc jaunâtre avec les bandes noires bien détachées. Le dessous des secondes ailes est d'un brun roux avec les deux rangées de taches comme en dessus, mais moins nettes. Nous l'avons reçue du Brésil où elle est beaucoup moins ré- pandue que la Phalaris. Dans quelques individus on voit quelquefois deux ou trois points jaunes sur le disque des ailes inférieures. La figure donnée par Dalman est très-exacte. 35. C. Phalaris. God. Enc. meth. IX, p. 799, H. — Dalman, Monogr. p. 2-2, 13. — G. Gray, Synopsis.— Castnia Mygdon, MénéUlés, Enum. corp. animal, mus. petrop. p. 88, li53. — C. Mygdon, Gray, Synops. 143, 1(5. — Waiker, Heterocera, p. 28, 30. — Pap. Phalaris, Fab. Ent. S. III, I, p. 45, 138. — Pap. Mirnon, Hubn. Ex. Samml. Elle a de 8 à 12 centimètres. Sus ailes supérieures sont d'un gris obscur, ou d'un gris un peu blanchâtre, à reflet verdâtre; leur base est noirâtre; elles sont, en outre, marquées de deux bandes brunes, dont l'une se dirige du milieu de la cote vers l'angle anal, et dont l'autre, assez rapprochée du sommet, est bi- fide, oblique en sens inverse, et coupe la première pour arriver au milieu du bord interne. 522 CASTNIAIRES. Les ailes inférieures sont d'un gris brunâtre jusqu'au-delà du milieu, ensuite plus ou moins noires, divisées par deux rangées parallèles de taches blanches, ou plutôt blanchâtres, dont celles de la première série sont plus grosses et un peu oblongues. Le dessous des premières ailes est blanc avec les bandes noires bien détachées; la bande bifide renferme une tache blanche, et l'autre est marquée près de la côte, d'une tache annulaire plus ou moins nette, également de couleur blanche. Le dessous des secondes ailes est grisâtre avec les taches moins bien indiquées qu'en dessus: le milieu de l'aile est traversé par une petite ligne noire flexueuse. Cette espèce est la plus commune de toutes celles que l'on reçoit du Brésil. Dalman ne Tavait pas vue, il la mentionne seulement d'après Fabricius. Ménétriés, qui ne connaissait pas la Mygdon, y a rapporté à tort la Mimon de Hubner qui est bien la même que la Phalaris de Fabricius. 36. C. Argus. Boisd. Elle a environ 12 centimètres. Ses ailes supérieures, pointues au sommet, sont d'une teinte brune obscure, qui oblitère en partie des bandes d'une couleur plus foncée, disposées comme dans les espèces précédentes, mais beaucoup moins distinctes; cependant on voit toujours dans la fissure de la bande bifide, trois petites taches blanches plus ou moins marquées, un peu confluentes. Les ailes inférieures sont noires avec trois rangées parallèles de taches mal alignées, dont celles des deux premières séries sont blanches, plus ou moins cerclées de roux vif, et celles du bord marginal, qui sont presque ponctiformes, d'un fauve orangé, ainsi que la fi'ange de l'angle anal. Le dessous des ailes supérieures est d'un blanc un peu jau- nâtre avec les bandes du dessus bien détachées en noir, et une tache blanche transversale dans la fissure de la bande bifide; la base et le bord terminal sont d'un roux brunâtre. Le dessous des ailes inférieures est d'un gris brunâtre à reflet vert, avec les taches du dessus obsolètes, reparaissant en blanc; la première rangée est précédée d'une raie maculaire très- noire. CASTNIE. )23 Le corps ost brun avec l'anus rougeàtre. Chez la femelle, on voit sur les secondes ailes, une tache fauve, entre le disque- et la base. Décrite sur deux individus très-purs, mâle et femelle, élevés ou pris au Brésil par Beske. 37. C. DlON^A. Hopff. Neue Schm. pi. 5, (Ig. 3. Castnia Klugii, Boisd. M. Elle a le port et la taille de la Phalaris. Ses ailes supérieures sont d'un brun plus ou moins foncé, chatoyant en vert, avec des bandes plus obscures, disposées comme dans la Phalaris et au- tres espèces du même groupe, mais se détachant assez mal du fond. Les ailes inférieures sont noires à reflet verdâtre, avec une bande terminale d'un rouge orangé, couvrant tout le tiers pos- térieur de l'aile; celte bande est crénelée en avant et comme di- visée en taches cunéiformes; en dehors elle est suivie d'une rangée marginale de points de sa couleur, renfermés entre deux petites lignes noirâtres. Le dessous des premières ailes est rougeàtre avec les bandes noires bien indiquées, et une tache sous-costale blanchâtre, dans la fissure de celle qui est bifide. Le dessous des secondes ailes est presque semblable à la face opposée, sauf que les deux tiers basilaires sont d'un brun rou- geàtre, au lieu d'être noirs comme en dessus. L'anus est d'un rouge briqiie. Cette Castnie est très-rare jusqu'à présent; nous n'en avons vu qu'un seul exemplaire, qui nous a été envoyé de l'intérieur du Brésil. Nous avions dédié cette espèce à la mémoire du célèbre Ento- mologiste Friedrich Klug, de Berlin, dont la longue carrière scientifique a été si bien remphe. Ses travaux sur les Hyménop- tères sont très-appréciés par tous les savants du monde, et ser- viront longtemps de modèle aux personnes qui s'occuperont de cet ordre. Klug s'est également occupé avec succès de Coléop- tères, de Lépidoptères, etc. 524 CASTNIAIRES. 38. C. Subvaria. Walker, Catal. of the Lepid. Heterocera, p. 25, 24. Elle a le port et la taille de la Dionœa, dont elle se rapproche un peu. Ses ailes supérieures sont brunes à reflet vert, avec quelques grandes taches plus pâles que le fond, et deux ou trois petits points un peu transparents dans le voisinage du sommet. Les ailes inférieures sont d'un l.irun-noirâtre chatoyant, avec une bordure fauve précédée d'une rangée de petites taches brunes un peu confluentes. Le dessous des premières ailes est d'une couleur testacée, avec la base et le sommet brunâtres; on voit, en outre, sur le disque, deux bandes irrégulières noires. Le corselet est brun. L'abdomen est également brun avec l'anus ferrugineux. Elle habite le Brésil et fait partie de la collection du British Muséum. 39. C. Inca. Boisd. in Herrich-Scha?ff. Samml. Aussereup. Schm. fig. 488, 489. — Walker, Heterocera, p. 24, 2L — Hopffer, Neue Schm. II, Heft, tab. IV, fig. 2. Elle a de 9 à 10 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'une teinte brunâtre, plus ou moins foncée, avec des nuances et des taches plus obscures; elles sont traversées obliquement, du sommet au milieu du bord interne, par une ligne noirâtre, précédée, vers la côte, de trois petites taches transparentes, dont la première et la troisième sont ponctiformes ; outre cela, elles offrent près de la côte, deux taches blanchâtres obsolètes, l'une ronde et l'autre irrégulière, vers l'origine apicale de la ligne transverse. Les ailes inférieures sont noires , traversées dans leur milieu par une bande assez large, d'un orangé vif, coupée par des ner- vures noires, et marquée sur le bord externe d'une tache noire; le bord postérieur est divisé par un cordon de taches d'un blanc jaunâtre, sauf les deux premières, qui sont orangées; en avant de ces taches ou voit, dans le mâle, une série de cinq à six points bleus. CASTNIE. 528 Le dessous des premières ailes est fauve du côté de la base, avec deux taches jaunâtres sous-costales; à l'extrémité de la partie fauve, il y a trois ou quatre points noirs, alignés trans- versalement, dont un plus gros, pupille de bleu. Le dessous des secondes est d'un fauve grisâtre , marqué, vers la base, d'une tache elliptique d'un gris jaunâtre, environnée de brunâtre ; les taches blanches du cordon terminal sont ternes, et précédées d'une rangée de gros points d'un bleu cendré. La femelle a les ailes supérieures plus pâles, avec les carac- tères plus hsibles; la bande orangée des secondes ailes est plus large, non divisée par des nervures noires; les taches du cordon terminal sont orangées, excepté les deux dernières, qui sont plus ou moins d'un blanc un peu jaunâtre; ces taches ne sont point précédées, comme dans le mâle, d'une série de points bleus, ni en dessus ni en dessous. Cette jolie Castnie se trouve au Mexique aux environs d'Oajaca. C'est par erreur que M. Herrich-Schaeffer lui donne le Brésil pour patrie, peut-être sur notre indication. 40. C. Harmodius. Dalman, Monog. p. 11,5. — G.-R. Gray, Synops. 143, 6. — Walker, Heterocera, p. 21, 13. — Pap. Harmodius, Cram. 223, C- D. — Papilio Syphax, Fab. E. S. III, 1, p. -43, 135. — Custnia Licas, Var. God. Enc. melh. IX, p. 797, 3. A l'époque oià Godart publiait le nouveau volume de VEncij- clopédie méthodique, les Musées et les Collections pailiculières étaient bien pauvres en Castnies. 11 n'est donc pas trcs-étoimaut que ce savant auteur, qui n'avait guère à sa disposition que les figures de l'ouvrage de Cramer, ait pris l'espèce dont il s'agit pour une variété de la Liens, à laquelle elle ressemble par ses ailes supérieures. Elle a environ 10 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un brun noirâtre, avec la frange blanche et un léger retlet vcrdâtre; elles sont marquées de deux bandes blanches, dont la première presque droite, un peu atténuée inférieurement, descend du mi- lieu de la côle à l'angle interne, et dont la seconde, courte, si- nuée, maculaire, composée de cinq taches, est située vis-à-vis du sommet. Les ailes inférieures sont brunes, avec une large bande 1er- 526 CASTNIAIRES. minale rouge, coupée par les nervures, un peu sinuée en dedans, et dilatée vers l'angle anal; la frange est brune. Le dessous des premières ailes est brun; il diffère du dessus en ce que la bande flexueuse, maculaire, descend plus bas et est composée de huit taches. Le dessous des secondes ailes est d'un brun pâle, traversé au miUeupar une bande noirâtre, obsolète; la bande terminale rouge est beaucoup moins tranchée qu'en dessus, plus étroite et un peu maculaire. Décrite sur un très-bel exemplaire pris à Cayenne par Année. Ni Dalman, ni Godart n'ont vu cette espèce. 41. C. Licus. Dalman, Monog. p. 13, 7. — G.-R. Gray, Synops. 143, 5. — Walker, Heterocera, p. 18, 5. — Cuv. Règne anim. Ins. pi. 145, f. 1. — Pap. Licus, Cram. 223, A. B. — Drury, Ins. I, pi. 145, f. 1-2. — Papilio Liens, Fab. Ent. S. III, 1, p. 47, 137.— Custnia Licas, God. Enc. meth. IX, p. 397, 3. Elle a do 7 à 11 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un uoir-brun plus ou moins clair, chatoyant en vert selon les aspects, avec deux bandes blanches ou d'un bianc un peu enfumé, dont la première, presque droite, un peu atténuée inférieurement, descend du milieu de la côte à l'angle interne, et dont la seconde, courte, sinuée, un peu maculaire, composée de six taches, est située vis à vis du sommet ; la frange est un peu blanche du coté de l'angle interne. Les ailes inférieures sont d'un brun noir, traversées dans leur . milieu par une bande blanche, rétrécie antérieurement et s'élar- gissant insensiblement pour gagner l'angle anal; en arrière de cette bande, près du bord terminal, il y a une rangée de cinq à six taches rouges, dont les trois du milieu sont plus grosses; la frange est blanche dans ses deux tiers extérieurs. Le dessous des ailes supérieures est d'un brun pâle à la base et au sonnnet, avec les deux bandes blanches comme en dessus, mais ici la bande sinuée n'est plus maculaire; il y a en outre en dehors de cette bande, un peu plus bas, une rangée de trois points blancs dont l'inférieur est quelquefois pupille d'un peu do rouge. Le dessous des ailes inférieures est d'un gris légèrement bru- CASTNIE. 827 nâlre avec la bande blanche comme en dessus; les taches rouges du dessus reparaissent à peine et sont très-obsolètes. On rencontre quelquefois des femelles, dont les ailes supé- rieures, d'un brun grisâtre, sont presque dépourvues en dessus de la bande sinuée de l'extrémité. Cette espèce est l'une des plus communes, elle habite presque toute l'Amérique intertropicale. Sa chenille n'est pas très-rare dans les bulbes des Orchidées. Cramer a donné la figure d'un individu de Surinam qui est dépourvu, en dessus, de la bande blanche sinuée du sommot, il lait le passage à Tespôce suivante. C'est bien la Castnia Licus que M"'^ de Merian Ins. Surin, a représentée sur la table 36, mais la chenille qu'elle donne comme produisant cette espèce est une chenille de fantaisie qui appar- tient peut-être à quelque espèce de Pavonides. 42. C. LicoiDES. Licus, Hubn. Exot. Schm. Elle a tout à fait le port et la taille de l'espèce précédente, dont elle est très-voisine, mais la massue de ses antennes est jaune. Ses ailes supérieures sont de même d'un brun-noir cha- toyant en vert, avec une bande linéaire blanche dentée en dehors, allant du milieu de la côte à l'angle anal. U n'y a pas de bande sinuée à l'extrémité; la frange est blanche. Les ailes inférieures sont d'un noir brun, traversées dans leur milieu par une bande blanche, à reflet un peu violet, déniée en dehors, s'élargissant insensiblement pour arriver à l'angle anal; le bord terminal est divisé par un cordon de seft taches rouges dont l'anale est double et plus petite. Le dessous des ailes supérieures est brun avec la bande blanche sinuée dans sa partie antérieure ; on retrouve sur cette face la bande flexueuse de Licus, mais elle est plus étroite et plus éloi- gnée du sommet; les trois ou quatre petites taches blanches du bord marginal sont comme chez les espèces voisines. Le dessous des ailes inférieures est à peu près comme dans Licus, sauf que les taches rouges du bord terminal sont à peu près aussi indiquées qu'en dessus. Elle habite la province de Sainte-Catherine au Brésil. Plus rare que l'espccc précédciilc. — Coll. Bd. 02b CASTNIAIRES. 43. C. Atymnius. Dalman, Monograph. p. 12, 6. — Gray, Synops. p. 142, 3. — Walker, Heterocera, p. 17, 3. — Boisd. Cons. sur les Lépid. du Guatemala, p. 75. — C. Spixii, Perty, Delect. pi. 31, f. 3. Elle est un peu plus grande que la Licus dont elle a le port. Ses antennes ont toute la massue d'un jaune testacé. Ses ailes sont d'un noir foncé, à reflet d'un vert olive. Les supérieures sont traversées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande blanche à peu près comme dans Licus ; elle sont toujours dépourvues de la bande maculaire, sinuée, qui existe chez les espèces voisines. Les ailes inférieures sont traversées dans leur milieu par une bande d'un blanc pur, qui s'élargit insensiblement pour arriver à l'angle anal. Le dessous des ailes supérieures est noir au milieu, brun à la base et à l'extrémité, avec la bande blanche comme en dessus; l'exlrémité est marquée d'une raie flexueuse, maculaire, égale- ment blanche, composée de deux gros points, puis de trois autres beaucoup plus petits; en dehors de ceux-ci, près du bord termi- nal, il y a, comme dans les espèces du même groupe, trois ou quatre points alignés. Le dessous des ailes inférieures est d'un gris légèrement bru- nâtre, avec la même bande blanche qu'en dessus. Cette espèce et les deux suivantes sont dépourvues de taches rouges à l'extrémité des ailes inférieures. Elle se trouve au Brésil. M. de l'Orza nous eu a communiqué un individu comme venant du Guatemala. 44. C. HUMBOLDTI. Boisd. Elle est un peu plus grande que YAlymnius avec les ailes plus pointues au sommet. Les supérieures sont d'un brun noirâtre, avec un reflet olivâtre très-prononcé; elles sont traversées, du milieu de la côte à l'angle anal, par une bande blanche, atténuée inférieurement; elles ont, en outre, du côté du sommet, une bande courte, flexueuse, maculaire, bien nette, composée de cinq taches un peu oblongues. Les ailes inférieures sont d'un brun roux à leur extrémité, traversées par une bande d'un blanc pur, sinuée en dedans, et CASTNIE. S29 s'élargissant insensiblement pour arriver à l'angle anal; leur frange est entièrement blanche. Le dessous des premières ailes offre le même dessin qu'eu dessus, mais la bande sinueuse qui précède le sommet est un peu moins maculaire qu'en dessus, et les trois points situés près du bord terminal sont plus gros que d;uis les espèces voisines. Le dessous des secondes ailes est d'un gris brun avec la bande blanche comme sur la face opposée; il y a, en outre, sur le disque, un petit œil blanchâtre, cerclé de brun : caractère que nous n'avons observé dans aucune autre espèce. Les antennes ont la massue ferrugineuse. Cette belle espèce que nous dédions à la m.émoirc du célèbre Alexandi-e de Humboldt, a été trouvée à la Nouvelle-Grenade. Coll. Bd. Très-rare. 45. C. Salasia, Boisd. Elle est de la taille de VAtymnius, avec les ailes plus pointues au sommet. Les supérieures sont d'un noir brunâtre, à reflet verdàtre; elles sont marquées d'une bande linéaire très-étroite, ou plutôt d'une raie enfumée, allant du milieu de la côte à l'angle interne ; on voit, en outre, vers le sommet, mais très-faiblement, l'empreinte de la bande sinuée du dessous. Les ailes inférieures sont noires vers la base, avec un reflet vert, brunes à l'extrémité à reflet rougeàtre; elles sont traversées, comme dars les espèces du même groupe, \).iv une bande d'un blanc pur, mais à reflet viulàtre, légèrement sinuée en dedans, et s'élargissant insensiblement pour gagner l'angle anal. Le dessous des premières ailes est marqué d'une bande blan- che bien indiquée, ainsi que la petite bande sinuée du sommet; dans cette espèce, la série de points manque le long du bord terminal; l'angle interne a un reflet rougeâtre. Les secondes ailes ont la même bande blanche qu'en dessus, coupée par les nervures; leur extrémité est très-chatoyante. La frange des quatre ailes est entièrement noire. Décrite sur un bel exemplaire unique que nous avons reçu du Mexique. Coll. Bd. Lépidoptères. Tome L 3i 530 CASTNIAIRES. 46. C. Invaria. Walker, Heterocera, p. 23, 19. Elle est d'un brun noirâtre, avec un reflet d'un bleu verdâtre. Ses ailes supérieures sont marquées de trois bandes transpa- rentes, dont deux obliques et la troisième courte, verticale, si- tuée près du sommet. Les ailes inférieures sont ferrugineuses avec la base blanchâ- tre; elles sont traversées par une bande maculaire, transparente, assez courte, formée de taches oblongues, et suivie d'une bande noire plus courte encore; la bordure est noire, marquée de deux ou trois taches ferrugineuses. L'abdomen est d'un jaune testacé. Cette rare Castnie habite le Brésil et fait partie du British Muséum. 47. C. Chelone. Hopffer, Neue, Schm. II, Heft, tab. IV, fig. 1-2. Le mâle a 7 centimètres et la femelle 9 centimètres d'enver- gure. Chez le premier, les ailes supérieures sont grises, à reflet ver- dâtre, avec deux bandes transversales assez larges, d'un gris plus clair, tirant un peu sur le jaunâtre; la première de ces bandes est sinuée, placée vers le milieu, élargie inférieurement, ne tou- chant ni le bord costal ni le bord interne; la seconde, beaucoup plus courte, est située entre la première et le sommet, et ne des- cend pas pluD bas que la nervure médiane. Les ailes inférieures sont noires avec la base et le bord mar- ginal grisâtres; elles sont traversées par deux raies blanches ir- régulières. Chez la femelle, les deux bandes des ailes supérieures sont d'un blanc lavé de grisâtre, bien indiquées; sur ses ailes infé- rieures, l'intervalle entre les deux raies transverses irrégulières, est d'un blanc grisâtre. Le dessous des ailes, dans les deux sexes, est traversé par des bandes grises et par des bandes noires. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures et a de même un reflet d'un vert bleuâtre. L'abdomen est gris avec les articulations noirâtres. CASTNIE. 531 Cette belle espèce a été rapportée du Mexique et fait partie du musée de Berlin. 48. C. Tricolor. Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2. — C. Diva, But- ter, Lepid. exotica, pi. 17, f. 1, 2. M. Butler a figuré sous le nom de Diva, le mâle de la C. Tri- color de M. Felder. Ce dernier sexe a environ 8 1/2 centimètres d'envergure; le mâle est d'un tiers plus petit. Ses ailes supé- rieures, un peu aiguës au sommet, sont brunes, traversées obli- quement, du milieu de la côte au bord interne, par une large bande irrégulière, d'un roux ferrugineux, un peu interrompue; cette même bande est coupée, dans sa partie supérieure, par une rangée de quatre petites taches d'un blanc un peu transpa- rent, il y a, en outre, dans la cellule discoïdale, un gros point de la même couleur; on voit encore deux taches d'un jaune pâle près de l'angle anal, et une petite liture ferrugineuse près de la côte, vers le sommet. Les ailes intérieures sont noires avec un très-beau reflet bleu, et une bordure d'un fauve orangé, un peu crénelée en dedans; la frange est d'un brun noir. Le dessous des ailes supérieures offre un reflet bleu à la base; ici la bande oblique est beaucoup plus nette et le bord margi- nal varié de ferrugineux. Le dessous des ailes inférieures est d'un brun roussâtre, avec une tache discoïdale d'un fauve ferrugineux, et la bordure plus terne qu'en dessus, mais divisée par une rangée de cinq à six taches jaunâtres. Chez la femelle, la bande ferrugineuse des premières ailes est plus nette, non interrompue, avec les taches blanches plus nom- breuses. Nous l'avons reçue de l'Amérique centrale. — Coll. Bd. M. Felder en a donné une très-belle figure. 49. C. Hécate. Boisd. in Herrich-Schseff. Samml. Aussereurop. Schm. fig. 439. Elle a près de 8 centimètres. Se.s ailes supérieuies sont d'un brun uniforme, un peu roussâtre, chatoyant, avec deux bandes 532 CAStNIAIRES. blanches, dont l'une, oblique, part presque du sommet pour ar- river au bord interne, avant lequel elle devient biûde; cette bande commence par trois petites taches transparentes, et se con- tinue en formant des petits anneaux réunis en chaînettes; la se- conde bande, qui est oblique en sens inverse, prend naissance au milieu de la côte et se termine en s'anastomosant avec l'autre. Les ailes inférieures sont d'un fauve-orangé vif, traversées, un peu au-delà du milieu, par une bande noire, uu peu sinuée en avant, dentelée en arrière et se prolongeant sur ies nervures jusqu'à la bordure, qui est brunâtre et très-étroite. Le dessous des premières ailes est fauve, avec le sommet noirâtre et l'empreinte des bandes de la face opposée; les trois petites ta- ches transparentes sont aussi bien indiquées qu'en dessus. Le dessous des secondes ailes est d'un brun-grisâtre pâle, avec une bande transversale, plus obscure, correspondant à celle du dessus. Nous ne savons pas au juste de quelle contrée de l'Amérique méridionale provient Tunique exemplaire qui existe dans notre collection. M. Herrich-SchaefFer eu a donné une excellente figure. 50. C. ClELA. Boisd. in Herrich-Schaefrer, Samml. Aussereurop. Schm. fig. 486-487. Elle a environ 8 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un gris-blanchâtre chatoyant en vert ou en violet, avec la base, le bord terminal, une grosse tache sous-costale et une bande trans- versale de couleur brune; la bande transversale située sur le tiers postérieur est sinuée; elle se dilate sur la côte et sur le bord interne, de sorte qu'elle est un peu étranglée dans son mi- lieu. Les ailes inférieures sont d'une belle couleur orange, avec un arc discoïdal noir; leur tiers postérieur est marqué d'une rangée de taches, un peu oblongues, un peu plus pâles que le fond, séparées par des nervures noires et renfermées entre deux li- gnes ondulées, d'un noir foncé. Le dessous des premières ailes est d'un jaune un peu fauve, avec les bandes et taches du dessus dessinées en blanc lavé de jaune. CASTNIE. o33 Le dessous des secondes est d'un brun-grisâtre pâle; la moitié postérieure est blanchâtre, avec les mômes taches que sur la face opposée, sauf qu'ici elles sont d'un blanc grisâtre. Cette espèce est encore assez rare. Nous l'avons reçue de Ba- hia et de Pernambuco. La figure donnée par M. Herrich-Schaeffer est parfaite. 51. C. Satrapes. Kollar, Lepid. Bras. ann. Wien. pi. 13, f. t. — Walker, Calalog. of Heterocera, p. 33. Elle a 7 1/2 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'une «ou- leur olivâtre foncée, à reflet verdâtre, marquées de deux bandes d'un blanc un peu violâtre, légèrement saupoudrées d'atomes olivâtres; la première de ces bandes couvre le bord interne; elle est un peu semi-lunaire, divisée transversalement par une raie interrompue de la couleur du fond; la seconde bande est obli- que, sinuée et se dirigeant, du tiers postérieur de la côte, au milieu du bord terminal qu'elle n'atteint pas complètement. Les ailes inférieures sont d'un jaune d'ocre, avec les nervures noires ; le bord terminal est largement d'un noir profond, divisé près de la frange, par une série de petites lunules d'un jaune d'ocre. Le dessous des ailes supérieures offre sur un fond brun les mêmes taches qu'en dessus, mais d'un jaune d'ocre, avec l'ori- gine de la côte d'un rouge un peu ferrugineux. Le dessous des ailes inférieures diffère du dessus, en ce que la bordure est ferrugineuse en avant dans toute sa longueur, et divisée par deux rangées de lunules dont les antérieures sont bleuâtres et plus petites, et les autres d'un jaune d'ocre corres- pondant à celles de la face opposée. Le corselet est d'un brun olivâtre. L'abdomen est d'un jaune- d'ocre pâle, avec le dos un peu grisâtre. Nous devons cette Castnie à la munificence de M. Deyrolle qui l'avait reçue du Brésil. Elle est rare, nous n'en avons vu que deux exemplaires. 534 CASTNIAIRES. 52. C. Cronis. Dalman, Monograph. p. 23, 16, — God. Enc. meth. IX, p. 801, 17. — Gray, Synops. 146, 21. — Walker, Heterocera, p. 30, 36. — Papilio Cronis $ Cram. 178, A. Nous n'avons jamais vu cette espèce de Surinam, qui n'existe, à notre connaissance, dans aucune collection en France. 11 y en a un exemplaire en Angleterre, éclos, nous a dit Ed. Doubleday, dans une serre chaude où l'on cultivait des plantes tropicales. Il n'est pas douteux dans ce cas, que la chenille ou la chrysalide n'ait été transportée de la Guyane en Europe avec quelque ba- nsftiier ou autres plantes. D'après la figure 178 de Cramer, les ailes supérieures sont noires avec des taches blanches disposées ainsi : une très-grande, longitudinale, sur le disque, une beaucoup moins grande vers le milieu de la côte, et les autres beaucoup plus petites disposées sur trois rangées, dont la première est incomplète, formée de trois taches, dont la seconde est composée de neuf taches bien alignées, et enfin dont la troisième, placée presque sur la frange, est formée de points. Outre cela, l'origine de la côte est rouge. Les ailes inférieures sont d'un blanc jaunâtre, avec une très- petite bordure noirâtre, crénelée. Le dessous, selon Cramer, est semblable au dessus; ce qui est d'autant plus probable que dans la Cronida qui en est très-voi- sine, les deux faces se ressemblent. Le corselet est noir marqué de deux points rouges. L'abdomen est de la couleur des secondes ailes. Cramer a donné pi. 60, fig. C, la figure d'un individu qu'il dit être le mâle, et que Godart a décrit sous le nom de Pieris Cronissa, et nous-méme, dans notre species, sous celui de Pieris Cronis. 11 est bien évident que par les antennes et les ailes inférieures, cet individu est une véritable Piéride, tandis que ses ailes supé- rieures ont tous les caractères de la Castnia Cronis; c'est ce qui nous fait croire aujourd'hui que Cramer a été victime d'une mys- tification. Voilà selon nous ce qui est arrivé : un mâle de la Castnie dont il s'agit a eu la tête et la partie postérieure dé- truites par un accident, et un amateur, sans y attacher la moin- dre importance, l'a réparé en lui substituant la tête et la partie postérieure d'une Piéride. CERETES. S35 Dalman et Godart n'ont pas été plus heureux que nous, ils n'ont jamais vu la C. Cronis. 83. C. Cronida. Herrich-Schaefifer, Samml. Aussereurop. Schm. fig. 142. Le mâle a 8 1/2 et la femelle 10 1/2 centimètres. Elle est voi- sine de la Cronis de Cramer. Ses ailes supérieures sont noires avec des taches blanches dis- posées à peu près comme dans la Cronis, savoir : une très-grande longitudinale sur le milieu, une médiocrement grande sur la côte, et les autres plus petites à l'extrémité ; ces dernières sont alignées, au nombre de quatre ou de cinq seulement, et sont pré- cédées vers le sommet de trois autres taches blanches allon- gées j il y a, en outre, sur les nervures, une série de petits points blancs, très- peu indiqués; l'origine de la côte est rouge comme dans la Cronis. Les ailes inférieures sont d'un blanc un peu jaunâtre avec une large bordure noire, divisée par un cordon de gros points d'un blanc un peu jaunâtre. Le dessous des ailes est semblable au dessus, sauf que la tache discoïdale des ailes supérieures occupe plus d'étendue. Le corselet est noir, marqué de deux points rouges, avec le collier blanc, interrompu. L'abdomen est d'un blanc jaunâtre de part et d'autre, avec l'extréndté anale d'un jaune d'ocre. La femelle ne diffère du mâle que par sa taille plus grande et par la bordure des ailes inférieures plus large avec les points plus gros. M. Herrich-Schaeffer a figuré le mâle sur un exemplaire de Surinam appartenant au Muséum de Stuttgard. Nous devons à l'obligeance de M. Depuiset une très-belle femelle prise dans la Guyane française. Nous regardons cette Castnie comme fort rare. Genre CERETES. Castnia, Dalman, Godart, Gray, Walker, Papilio, Fabricius. Chenilles : Inconnues. Insecte parfait : Tête petite, pourvue de deux stemmates. S36 CASTNIATRES. Antennes de longueur moyenne, ayant une longue massue fusiforme, se terminant en pointe. Palpes très-velus, ap- pliqués fortement sur le front, non divergents, à articles indistincts. Corselet assez robuste. Abdomen assez fort, cylindrico-conique, ne dépassant pas les ailes inférieures. Ailes larges ; les supérieures un peu sinuées sur leur bord extérieur, avec le sommet un peu poîntu ; les inférieures ayant les deux nervures médianes très-rapprochées et cou- dées en sens inverse, mais ne se joignant pas pour former une cellule fermée. Les espèces de ce petit groupe ont en dessous, sur une bande discoïdale, quelques points blancs. Elles sont toutes du Brésil. i. C. Chrêmes. Walker, Heterocera, p. 31, 37. — Papilio Chrêmes, Fab. Ent. S. III, 1, 47, 144. — Castnia Nicon, Gray, Synops. p. 148, 38. — Nicon, Hubn. Exot. Schm. — Casinia Thalaira, God. Enc. meth. IX, p. 800, 14. Quoique cette Castnie soit assez bien décrite par FabriciuSj personne, jusqu'à présent, ne l'avait reconnue, d'autant plus que cet auteur lui donne l'Afrique pour patrie. M. Walker, qui a eu la bonne fortune de pouvoir consulter les Icônes de Jones, est le premier qui lui ait restitué son véritable nom. Godart la prenant pour la Thais de Drury, lui a donné le nom de Thalaira, parce que Fabricius, dans sa Mantissa, avait déjà donné le nom de Thais à un Lépidoptère diurne ! Le mâle a 8 et la femelle 9 centimètres. Le premier est d'un noir-bleuâtre chatoyant en vert, avec des bandes transverst-s obscures, alternant avec des bandes d'un grisâtre un peu in- carnat. Les ailes inférieures sont d'un noir bleu très-chatoyant, avec une bordure rouge commençant à l'angle externe, et se termi- nant brusquement, bien avant d'arriver à l'angle anal. Le dessous des premières ailes est brun à reflet violet, avec une bande orangée, très-largement biflde. Le dessous des secondes ailes est d'un roux brunâtre très-cha- toyant, avec deux bandes ferrugineuses un peu obsolètes, situées au-delà du milieu, dont la première est précédée d'un ou do deux points blancs. CERETES, 537 Le corselet et l'abdomen participent de la couleur des ailes. La femelle {Thalaira Godart) a les ailes supérieures d'un bruu- olivâtre chatoyant en vert, avec la base et deux bandes obliques d'un gris incarnat. Les ailes inférieures sont rouges, avec doux bandes et le bord marginal noirs; la première de ces deux bandes est sinuée; il y a en outre, entre toutes les deux et le bord marginal, des ner- vures noires. Le dessous des premières ailes est rouge à la base, ensuite d'un rouge orangé, avec deux bandes noires et l'extrémité brune. Le dessous des secondes ailes est d'un rouge briquelé, avec deux bandes brunâtres, obsolètes, dont l'antérieure est marquée de quatre à cinq points blancs. Nous avons reçu du Brésil plusieurs exemplaires des deux sexes parfaitement frais. Fabricius et Godart n'ont connu que la femelle. 2. C. Thaïs. rapilio Thaïs, Drury, III, pi. 16, f. 4. Elle a de 5 à 5 i/2 centimètres. Au premier aspect, elle ofTi-e un gi-and rapport avec la femelle de Fabricii. Les ailes supé- rieures sont à peu près du même ton, mais les bandes trans- vei'ses ont une toute autre forme. Celle du milieu, au lieu d'être droite, est courbe, sinuée, anguleuse, interrompue, et couvre quelquefois une partie de la base, la suivante est un peu courbe, très-régulière, allant du tiers postérieur de la côte à l'angle anal ; le bord terminal a la bordure d'un brun ferrugineux comme les bandes transverses. Les ailes inférieures sont d'un rouge-briqueté vif, avec deux bandes noires, étroites, dont l'antérieure un peu coudée, et la seconde non interroiupue ; le bord terminal est un peu noir près de la frange, ainsi que les nervures. Le dessous des premières ailes est d'un rouge-briquelé pâle, avec la première bande du dessus, on peu sinuée et obsolète, tandis que la seconde est noire, bien marquée, très-régulière, non bifide et interrompue comme dans la Fabricii. Le dessous des secondes ailes est d'un fauve orangé, avec la trace de deux bandes transverses un peu plus obscures, dont l'an- térieure est marquée de deux petits points blancs. 538 CASTNIAIRES. Le corps est brun en dessus et rougeâtre en dessous. Nous possédons seulement une femelle ; nous ignorons com- ment est le mâle, qui offre peut-être une toute autre couleur, La figure donnée par Drury est très-exacte. Du Brésil. 3. C. Fabricii. God. Enc. meth. IX, p. 800, 15. — Le mâle Castnia Marcelserres, God. Enc. meth. IX, p. 800, 16. — Hubn.? Zut. fig. 711-712. — La femelle Thais, Gray, Synops. 148, 20. Godart a décrit la femelle de cette espèce sous le nom de Fa- bricii, et dans le n" suivant le mâle sous celui de Marcelserres. Elle a 6 à 7 d/2 centimètres. Le mâle est d'un gris-violàtre obscur, chatoyant, avec des bandes transverses brunes au nombre de trois, l'une vers la base peu marquée, la seconde à peu près droite, allant du milieu de la côte au bord interne, la suivante courbe, anguleuse, souvent un peu interrompue et formant une espèce de tache isolée qui tend à se réunir à la bande précé- dente. Les ailes inférieures sont peut-être un peu plus obscures que les supérieures, traversées, au-delà du milieu, par deux bandes brunes, dont l'antérieure souvent peu indiquée, et la seconde maculaire, placée sur une rangée de taches cunéiformes renver- sées, d'un blanc sale; la bordure est noirâtre, avec la frange blanchâtre. Le dessous des premières ailes est d'un gris chatoyant en violet, avec l'extrémité d'un brun noir, divisée par une bande bifide, maculaire, blanchâtre. Le dessous des secondes ailes est d'un gris légèrement rou- geâtre, avec trois lignes transversales, ondulées, noirâtres, un peu obsolètes, dont l'antérieure est marquée d'un point blanc ; outre cela il y a toujours un point noir vers le milieu de la côte. Le corps est brunâtre en dessus et d'un gris blanchâtre en dessous. La femelle, C. Fabricii Godart, est tantôt de la taille du mâle et tantôt un peu plus petite. Le dessus de ses ailes supérieures est d'un gris-roussâtre un peu incarnat, avec les mêmes bandes brunes que chez le mâle. Le dessus des ailes inférieures est d'un rouge-brique un peu orangé, traversé uu peu au-delà du milieu, par deux bandes ORTHIA. 539 noires, plus eu moins maculaires; elles ont en outre une bordure crénelée noire. Le dessous des quatre ailes est d'un rouge brique pâle, avec l'empreinte plus ou moins nette des bandes du dessus. Celui des inférieures offre sur le milieu de la côte, comme dans le mâle, un point brun, et sur la raie transversale anté- rieure, un point blanc; la frange et le dessous du corps sont d'un rouge-orangé sale. Nous avons reçu mâle et femelle de la province de Minas Ge- raes au Brésil. La figure du mâle donnée par Hubner d'après un exemplaire de la collection de Franck est très-mauvaise. Godart a pris la femelle de cette Castnie pour l'espèce figurée par Swainson sous le nom de Fabricii, laquelle doit èîre rappor- tée à la Nicon de Hubner. M. Gray réunit à tort comme femelle la Thais de Drury à la Marcelserres de Godart. Ménétriés fait à sou tour une autre erreur, en supposant, que probablement, la Thais de Drury ap- partient à la Thalaira de Godart. 11 ignorait sans doute que cette Thalaira n'est rien autre que la femelle de Chrêmes, et que la Thais de Drury est une toute autre espèce. Pour la Castnie en question nous avions à choisir entre deux noms de naturalistes; nous avons opté pour celui du plus célèbre. Genre ORTHIA. Castnin, Dalman, Godart, Gray, Walker, Boisd. olim. Chenilles : Ayant les mêmes mœurs que celles des Cast- nia, vivant de même dans Tintérieur des végétaux. Insecte parfait : Tête petite, pourvue de deux stemmates. Antennes proportionnellement assez longues, en massue fusiforme, terminée par une petite pointe. Palpes très- velus, très-courts, à articles indistincts. Corselet peu dé- veloppé. Abdomen cylindroïde, peu robuste, ne dépassant pas les ailes inférieures. Ailes allongées, assez étroites ; les inférieures ayant près de la base une petite cellule ellip- tique fermée. 540 CASTNIAIRES. f i. 0. Therapion. Kollar, Lepid. Bras. Ann. Wien. 13, f. 3. — C, Paradoxa. Boisd. in Herrich-Schaeffer, Samml. Aussereurop. Schm. f. 16, 17. Elle a 7 4/2 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un roux ferrugineux, traversées obliquement, du tiers antérieur du bord interne jusque vers le sommet, par une ligne brune bien écrite; cette ligne se courbe un peu en arrivant à la côte et est pré- cédée en dedans, sous le milieu de la côte, de deux taches trans- verses, de sa couleur ; outre cela, le milieu du bord interne est un peu rembruni, et on voit près du sommet un très-petit point blanc ocellé. Les ailes inférieures sont d'un rouge un peu fauve, avec une bordure noire de largeur moyenne. Le dessous des quatre ailes est d'un rouge fauve : celui des supérieures offre la trace du dessin du dessus; celui des infé- rieures a la bande noire terminale, divisée par une rangée de taches d'un jaune d'ocre, coupées transversalement par une très- petite ligne noire. La femelle, que nous avons prêtée à M. Herrich-Schaeffer qui en a donné une très-bonne figure, diffère seulement du mâle en ce que la bande marginale des secondes ailes est divisée en dessus, par une série de petites taches d'un jaune d'ocre. Elle se trouve au Brésil où elle paraît être assez rare, car de- puis plus de trente années nous n'en avons obtenu que trois in- dividus. 2. 0. ACR^OIDES. Boisd. Spec. gen. pi. U, f. 1. — G.-R. Gray, Synops. 148, 27. — Walker, Heterocera, p. 32, 40. Elle a de 6 à 7 centimètres. Cette espèce ressemble par le port et par le faciès à l'Acrœa Thalia. Ses ailes supérieures sont d'un fauve-roussâtre terne, depuis la base jusqu'au-delà du milieu, et ensuite brunâtre jusqu'au bout, avec toutes les nervures noirâtres et bien marquées; outre cela, elles ont sur la partie brunâtre, comme dans l'Acrœa Thalia, une bande transverse, d'un jaune d'ocre, assez courte, coupée par les nervures. Les ailes inférieures sont fauves, avec les nervures noires, un ORTHIA. 541 peu dilatées ; la bordure est également noire, divisée par une rangée de points jaunâtres plus ou moins indiqués. Le dessous des ailes supérieures diffère du dessus en ce qu'il y a à la base, près de la côte, un espace plus fauve que la cou- leur du fond. Le dessous des ailes inférieures est comme la face opposée, sauf que les points qui divisent la bande marginale sont beau- coup mieux marqués, plus gros et presque en forme de petites lunules. Le corselet et l'abdomen sont bruns en dessus; le ventre a les anneaux jaunâtres avec les articulations noires. Nous avons vu plus d'une fois, dans certaines collections, cette Castnie confondue avec l'Acrœa Thalia. Elle n'est pas très-rare au Brésil, où sa chenille vit, dit-on, dans certaines espèces de Broméliacées, tt 3. 0. Pelasgus. Dalman, Monograp. p. 21, 14. — God. Enc. meth. IX, p. 801, 18. — G.-R. Gray, Synop. 146, 20. — Walker, Heterocera, p. 22, IG. — Papilio Pelasgus, Fab. Ent. Syst. III, 1, p. 46, 139. Elle a 6 centimètres. Ses ailes sont noires avec un beau reflet bleu, ou d'un bleu tirant sur le vert. Les supérieures sont traversées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande d'un jaune d'ocre, un peu dilaiée dans son milieu et un peu recourbée à son extrémité inférieure. Les ailes inférieures sont sans taches. Le dessous des quatre ailes a le même reflet bleu qu'en des- sus; la bande jaune est comme en dessus, mais un peu plus large. Le corselet et l'abdomen sont d'un noir bleuâtre. Les pattes sont rougeàtres. Nous en avons reçu une paire très-fraîche de la Guyane. Jusqu'à présent, la plupart des auteurs qui avaient parlé de cette espèce, y compris Fabricius, ne l'avaient jamais vue en na- ture. Leurs diagnoses et leurs descriptions sont faites d'après la ligure qu'en a donnée Cramer. 542 castniaires. 4. 0. Unifasgiata. Felder, Novara, Exped. Zoolog. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 79, f. 5. Elle est un peu plus petite que Pelasgus, dont elle a tout à fait le port. Ses ailes supérieures sont noires, à reflet d'un noir bronzé; elles sont traversées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande un peu arquée, d'un blanc pur, à peu près semblable pour la forme à la bande jaune de Pelasgus; la frange est blan- châtre. Les ailes inférieures sont sans taches, d'un noir à reflet bleu. Le dessous des quatre ailes est semblable à la face opposée. Le corselet et l'abdomen sont d'une teinte bronzée. Les pattes sont noirâtres. Elle se trouve dans l'Amazone, où elle est très-rare. 5. 0. AUGIAS. Boisd. in Herrich-SchaefF. Samml. Aussereurop. Schm. f. 18. Elle a à peine 5 centimètres. Ses quatre ailes sont noires sans aucun reflet. Ses ailes supérieures, dont les nervures forment des stries gri- sâtres longitudinales, sont traversées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande d'un jaune d'ocre, très-droite. Les ailes inférieures sont sans taches avec les nervures un peu plus claires. Le dessous des quatre ailes est comme le dessus, sans le moin- dre reflet, avec les nervures plus claires que le fond, et la bande jaune comme en dessus, mais un peu plus large. Le corselet et l'abdomen sont noirs. Les cuisses de la première paire de pattes sont garnies de poils jaunes. Nous en avons reçu une paire de la province de Rio-Janeiro. M. Herrich-Schaeirer n'a jamais vu en nature la véritable Pe/as- gus de Cramer, car s'il l'avait connue, il n'y aurait pas, dans son Index, rapporté, par correction, VAugias, dont les ailes sont beau- coup plus étroites, sans le moindre reflet, avec des nervures d'un brun grisâtre, comme dans plusieurs espèces de Limnas. GAZERA. 543 6. 0. Nexa. Boisd. Elle a le port et la taille de l'espèce précédente. Ses quatre ailes sont d'un noir terne, sans aucun reflet, avec l'extrémité des nervures grisâtre, comme chez Augias. Les ailes supérieures sont traversées, du milieu de la côte à l'angle interne, par une bande d'un jaune-d'ocre très-pâle, un peu recourbée à son extrémité, comme dans Pelasgus. Les ailes inférieures sont sans taches. Le dessous des quatre ailes est semblable au dessus, seulement les supérieures sont piquées de grisâtre le long de la cote. Le corselet et l'abdomen sont noirs; les cuisses de la pre- mière paire de pattes sont garnies de quelques poils jaunes, comme dans l'espèce précédente. Nous ne possédons qu'un seul individu femelle, dont nous ignorons la provenance. Cette espèce pourrait bien être une variété femelle à'Augias. Elle n'en diffère que par la bande des ailes supérieures, notable- ment plus pâle, formant un tant soit peu le crochet à son ex- trémité inférieure, et par le dessous des ailes supérieures, dont la côte est piquée de gris. Genre GAZERA. Castnia, Godart, — Dalman, Gray, Walker. Les chenilles ont les mêmes habitudes que celles des Castnies. Selon M. Burmeister, celle de V Heliconides vit dans les Broméliacées. Insecte parfait : Antennes en massue allongée, terminées par une petite houppe soyeuse, à peine visible. Palpes courts, arrivant à peine au milieu du front, de trois arti- cles, dont les deux premiers confondus et le troisième très- distinct, nu et pointu. Tête assez petite, pourvue de deux stemmates. Ailes allongées, Héliconiibrmes, à écailles moins grossières que dans les Castnia proprement dites ; les infé- rieures munies d'un frein et ayant la cellule discoïdale, étroite, fermée en angle aigu. Abdomen cylindroïde, un peu plus long que les ailes inférieures. 544 CASTNIAIRES. Dalman,qui n'avait jamais vu le Papilio Linus de Cramer, dit dans sa Monographie, que cet insecte lui paraît sin- gulier et assez différent des espèces congénères. S'il l'avait connu en nature, il en aurait probablement fait un genre propre. 4. G. Linus. Dalman, Monogr. p. 24, 17.— Gray? Synops. p. 47, 26. — Walker ? Heteroceia, p. 32, 39. — Papilio Linus, Cr. 257, A. Cette espèce a le port d'un Héliconide, notamment du Xan- thodeis psidii, dont elle a à peu près la livrée. Elle a dO centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un noir profond, avec trois bandes d'un jaune pâle, demi-transparent, disposées ainsi : une longitudinale à la base, divisée en quatre par des nervures noires, une autre oblique, partant du milieu de la côte, pour se diriger vers l'angle interne, coupée en deux taches inégales, dont la supérieure, presque ronde, est plus pe- tite, l'autre, plus grande, est divisée par des nervures noires en quatre rayons inégaux; enfin, la troisième bande est oblique, située un peu avant le sommet; outre cela, elles ont une série marginale de sept poiuts, d'un blanc pur. Les ailes inférieures sont noires; le disque est d'un jaune pâle, demi-transparent, avec les nervures de la même couleur; vers Taugle externe le limbe est divisé par deux ou trois taches d'un jaune pâle. Le dessous dos premières ailes ressemble au dessus, sauf que la rangée de points blancs monte jusqu'au sommet. Le dessous des secondes ailes a le disque comme la face op- posée, avec tous les contours largement noirs; le limbe est di- visé, en tirant vers l'angle externe, par une rangée de quatre taches d'un jaune pâle, s'alignant du côté de l'angle anal, avec trois points blancs très-petits. La tète, le corselet et la poitrine sont ponctués de blanc comme chez la X. Psidli. L'abdomen est brun en dessus avec les quatre premiers anneaux jaunes sur les côtés. Le ventre est noir avec deux rangées de taches jaunes. Les antennes sont noires avec la massue jaune. La femelle ressemble au mâle. Cette espèce est très-rare. Nous n'en possédons que deux GAZERA. 545 exemplaires pris, tous les deux, aux environs de Cayeune, l'un par Lacordairo et l'autre par Leprieur. La figure de la Linus est très-exacte dans l'ouvrage de Cramer. Godart et Dalman n'ont jamais vu cette espèce. 2. G-. PIeliconides. Boisd. in Herrich-SchaefF, Exot. Schm. fig. 15. Quelques auteurs qui n'ont probablement jamais vu la véri- table Linus de la Guyane, y rapportent l'espèce du Brésil qui s'en rapproche assez, au premier coup-d'œil, quoique très-diflërente par les caractères suivants : 1" Elle est un peu plus grande, avec les ailes plus larges; 2" les bandes ont un reflet un peu roussâtre et non d'un jaune très- pâle comme dans le X. Psidii; 3° la bande longitudinale de la base a une toute autre forme; A" les rayons de la grande tache située près de l'angle interne sont plus longs, et les deux infé- rieurs s'unissent aux deux premiers points blanrs marginaux; b° les ailes inférieures sont d'un jaune demi-transparent h reflet roussâtre, traversées, au-delà du milieu, par une bande élroite, noire, un peu étranglée dans sa partie supérieure ; 6" le disque est coupé par des nervures noires et non par des nervures de la couleur du fond; 7" la bordure est noire, précédée d'une rangée de six taches cunéiformes renversées, s'alignant avec une sep- tième plus petite et deux points blancs à l'angle anal; 8" le des- sous des ailes inférieures est d'un jaune à reflet presque doré, avec une bande noire, un peu maculaire dans son milieu, presque demi-circulaire, commençant au-dessous de la côte pour arriver à l'angle anal ; 9" la cote est largement jaune et non noire comme dans la Linus; enfin, en arrière de la bande transversale nuire, la couleur jaune du fond forme une bande dentée en scie, à grosses dents obtuses, blanches à leur sommet. Elle se trouve au Brésil d'où on la reçoit assez souvent. C'est cette espèce que nous avons vue dans toutes les collections sous le nom de Linus. La figure du mâle est très-bonne dans l'ouvrage de M. Her- )'ich-Scba3lfer. Lépidoptères. Tome I. 3o 546 CASTNIAIRES. 3. G. Personata. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 43. Elle a le port et la taille de Linus. Elle est brune à reflet vert ou doré selon les aspects. Le dessous du corps est jaune. Les antennes sont jaunes à l'extrémité. L'abdomen a un reflet doré, et est marqué, de chaque côté, d'une bande longitudinale d'un jaune ochracé. Les ailes supérieures, assez étroites, ont des litures noires et une bande marginale, marquée de jaune pâle; outre cela, ces mêmes ailes ont une bande transverse discoïdale, donnant nais- sance à quatre rayons de la même couleur. Les a'ies inférieures sont traversées par deux bandes paral- lèles, qui n'atteignent pas l'angle externe. * Guayaquil. — British Muséum. — Walker. 4. G. COLUMBINA. Boisd. Elle est très-grande, elle a 12 centimètres. Ses ailes supérieu- res sont d'un noir foncé; elles ont à la base, deux bandes longi- tudinales d'un roux un peu enfumé, dont l'inférieure se termine par deux rayons blanchâtres; outre cela, il y a sur le milieu de la côte un petit trait blanc, et au-dessous de celui-ci, près de la principale nervure, une tache blanche arrondie, plus bas et plus en dehijrs deux lâches blanches cunéiformes; l'extrémité posté- rieure offre deux rangées parallèles de taches blanches inégales, les unes rondes, les autres allongées. Les ailes inférieures sont d'un fauve vif, avec une bordure noire crénelée, et une rangée de points blancs; outre cela, elles offrent au-delà du milieu, deux ou trois points noirâtres disposés transversalement. Le dessous des premières ailes présente les mômes caractères que le dessus, sauf que les deux bandes de la base sont fauves. Le dessous des secondes ailes diffère de la face opposée en ce qu'il y a au-dessous de la côte une bande transversale noire, et en ce qu'il existe sur le bord terminal une rangée de taches cu- néiformes blanches dont la pointe se perd dans la couleur fauve. Le corselet est noir avec le coUier blanc et des points de la GAZERA. 547 même couleur. L'abdomen est brun sur le dos dans la moitié an- térieure, et ensuite entièrement blanc de part et d'autre. Les antennes sont d'une couleur testacée. Nous devons cette espèce à l'obligeance de M. de l'Orza, qui en avait reçu une paire de la Nouvelle-Grenade. 5. G. Zagr^a. Feld. Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi, 79, f. 2. Elle est UQ peu moins grande que la Columbina dont elle a tout à fait le port. Ses ailes supérieures sont noires, avec une bande longitudinale fauve, sinuée, un peu irrégulière, coupée par les nervures, partant du milieu de la base et se prolongeant vers le bord postérieur; outre cela, il y a sur le milieu de la côte un petit trait, et au-dessous de celui-ci une tache un peu triangu- laire de la même couleur, divisée par les nervures; l'extrémité postérieure offre deux rangées parallèles de taches blanches, la- vées de jaune; mais la première rangée ne descend pas au-delà du milieu de l'aile. Les ailes inférieures sont fauves avec une rangée transversale de six ou sept taches noires ; la bordure est noire, divisée inté- rieurement par une série de longues dents appartenant à la cou- leur du fond. Le corselet est brun avec le collier et des points fauves. L'ab- domen est d'un jaune fauve, avec une bande dorsale brune un peu dilatée à son extrémité. Décrite d'après la figure donnée par M. Felder. Elle a été prise à Panama. — Coll. Felder. M. Felder compare avec raison celte espèce au P. Zagrœus, car elle en a véritablement le port et un peu le fades. 6. S. SiMULANS. Boisd. Cette curieuse espèce a le port et la taille du Lycorœa Ceres, Les ailes sont bien entières, sans dentelures ; les supériem'es sont d'une teinte roussàtre enfumée, depuis la base jusqu'au-delà du milieu, a\ec une tache oblique d'un brun noirâtre à l'extrémité de la cellule discoïdale ; la partie postérieure de ces mêmes ailes est d'un brun noir, coupée par une bande oblique, droite, partant de la côte et n'arrivant pas jusqu'au bord externe; outre cela, il 548 SYNÉMONIDES. y a, à partir de l'angle interne, une rangée de trois ou quatre points jaunâtres qui ne remonte pas jusqu'au milieu du bord ex- térieur; le bord interne, la nervure médiane et la côte sont plus ou moins brunâtres. Les ailes inférieures sont d'un fauve roussâtre, traversées au- delà du milieu par une bande noire maculaire ; elles ont en outre à l'extrémité une espèce de bordure noirâtre formée de taches cunéiformes; cette même bordure offre vers l'angle anal deux points jaunâtres et un point semblable vers l'angle externe. Le dessons des ailes supérieures est fauve depuis la base jus- qu'à l'angle interne ; il est, en outre, marqué de deux b.indes obliques d'un jaune d'ocre, dont l'antérieure très-courte, et la seconde correspondant à celle de la surface opposée. Le dessous des ailes inférieures diffère du dessus en ce qu'il y a entre les dents de la bordure une rangée de taches jaunâtres et une raie longitudinale, noirâtre, située entre la base et le mi- lieu. Le corselet est brunâtre. Le dessus de l'abdomen est d'un brun pâle, avec une ligue dorsale d'un blanc-sale, obsolète. Le dessous du corps est fauve avec une bande latérale noire, longitudinale. La poitrine est tachetée de jaune. Les antennes sont brunâtres avec la massue jaune. On prendrait volontiers cette castniaire pour une héliconide du genre Lycorcea, dont elle parait presque une contrefaçon. Décrite sur un exemplaire unique que nous a offert M. Dey- rolle. Cette espèce, dont nous ne connaissons que la femelle, habite là Colombie. TRIBU DES SYNÉMONIDES. Les Lépidoptères dont il va être question constituent un centre de création à part, dont le cercle louche par sa circonférence, un peu aux Hespérides et aux Agaris- lides, mais principalement aux Castniaires, dont ils sont les véritables représent.inls à la Nouvelle-Hollande. Nous ne savons encore rien de leurs premiers états, cependant Tabdomen des femelles terminé par un ovi- SYNEMON. o49 ducte assez prononcé, semble indiquer que les chenilles doivent vivre dans l'intérieur des végétaux à la manière des Sésies et des Castnies. Insecte parfait : Tête arrondie. Yeux grands. Front large. Trompe assez longue. Palpes courts, couverts de poils écailleux, assez épais ; leur premier article court; le second beaucoup plus long, atténué au sommet ; le troisième de la longueur du second, aigu à son extrémité. Antennes terminées par une massue assez courte, bien prononcée, plus ou moins mucronée à l'extrémité, la- quelle est, en outre, garnie d'une très-petite houppe soyeuse, plus ou moins indiquée. Corselet assez robuste. Abdomen de grosseur moyenne, cylindrico-conique, garni dans les mâles d'un petit pinceau anal et terminé chez les femelles par un oviducte saillant. Pattes anté- rieures courtes, avec les jambes munies d'une épine aiguë. Tarses épineux, avec le premier article très-long. Ailes entières, garnies d'écaillés assez grossières ; les in- férieures pourvues d'un frein comme dans les Castnies. Cette tribu ne renferme que le genre suivant. Genre SYNEMON. Doubleday, Append. to Lort's discov. in Austral ia. — Walker, — Klug, — Felder. — Hesperia ? White. Mêmes caractères que ceux de la tribu. La première espèce connue est le Synemon Sophia, rap- porté par Grey de son expédition scientifique en Aus- tralie et décrit par White avec un point de doute, comme un Hesperia. Quelque temps après, feu notre ami Ed. Dou- bleday, ayant été à même d'examiner d'autres espèces rap- portées de la Nouvelle-Hollande, reconnut avec la sagacité dont il était doué, que ces sortes de Lépidoptères avaient tous les caractères des Hétérocères et créa pour eux le genre Synemon adopté par Klug, Walker et Felder. 550 SYNÉMONIDES. Les Synémons sont encore peu nombreux. Il y en a en- viron une dizaine de décrits ou de figurés, mais on est loin sans doute, de connaître toutes les espèces répandues sur rimmense espace qui constitue la Nouvelle-Hollande. Toutes celles connues jusqu'à présent ont les ailes infé- rieures jaunes, fasciées de noir. 1. S. SOPHIA, Doubleday, Lort's discov. austr. Append. pi. 3, f. S. — Walker, Heterocera, p. 34, 1. — Klug, Abhandl. d. Kônigl. Akad. d. Wissensch. zu Berlin, f. 1, 2. — Hesperia? Sophia, White, Grey's Exp. austral. Append. f. 7. Il a environ S centimètres. Ses ailes supérieures sont brunes, nuagées de noirâtre et de gris avec les nervures un peu grisâ- tres; leur base est ombrée de noirâtre ainsi que le disque, qui ofi're une tache blanche à l'extrémité de la cellule discoïdale. Les ailes inférieures sont noires, marquées, vers leur base, d'une tache ovale d'un jaune orangé et, un peu au-delà du mi- lieu, d'une bande maculaire de la même couleur, suivie, tout à fait en arrière, d'une rangée de taches inégaies, également jaunes. Le dessous des ailes est d'un jaune un peu fauve, avec des bandes transverses noires. Le corselet est grisâtre. L'abdomen est noirâtre à la base, et ensuite un peu blanchâtre. La femelle aies ailes supérieures presque noires, ombrées de gris légèrement bl-^uâtre, avec une série marginale de petites ta- ches noires, et une bande maculaire blanche. Ses ailes inférieures ont la tache jaune delà base plus grande que dans le mâle. Nouvelle-Hollande, aux environs du port du Roi-Georges. Nous devons cette espèce à l'obligeance de M. Doubleday. 2. S. Parthenoides. Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, tab. 79, f. 7-8. Il a le port et la taille du précédent, dont il est très-voisin. Ses ailes supérieures sont brunes avec des ombres plus obscures; elles sont traversées par deux bandes blanches un peu maculaires. SYNEMON. 3^1 coupées par les nervures d(jnt la première, située un peu au-del.^ du milieu, se dirige de la côte vers l'angle anal, et dont la se- conde plus courte, bifide, est située entre celle-ci et le sommet. Les ailes inférieures sont noires, avec une tache arrondie d'un jaune orangé vers la base, et deux rangées parallèles de taches de la même couleur, placées entre le m.ilieu et la frange. Le dessous des ailes est fauve avec des bandes noires. Celui des supérieures offre, en outre, avant le sommet, une bande blanche correspondant à celle du dessus, et une rangée margi- nale de taches fauves. Le corselet est brunâtre. L'abdomen est noirâtre à la base et ensuite d'un jaune pâle à reflet doré. Nouvelle-Hollande. Décrit sur un individu femelle que nous avons eu de Becker. 3. S. Catocaloides. Walker, Heterocera, XXXI, Suppl. p. 44. Il a environ 5 centimètres et sa couleur est d'un cendré noi- râtre en dessus et blanche en dessous. Les antennes sont annelées de blanc. L'abdomen est marqué, près de l'extrémité, de deux petites taches fauves, avec les segments bordés de blanc en dos- sous. Le petit pinceau anal est blanchâtre chez le mâle, seul sexe connu. Les ailes supérieures ont quelques écailles d'un gris pâle et une tache discoïdale d'un noir ferrugineux. Leur dessous est noir avec deux larges bandes obliques, irrégulières, d'un roux ferrugineax; il y a, en outre, près de l'extrémité, une bande composée de six taches^ dont la première et la seconde sont blanches, et les autres ferrugineuses. Les ailes inférieures, garnies de quelques poils fauves à la base, sont traversées par deux bandes un peu connexes, de la môme couleur^ suivies d'une série marginale de trois taches fer- rugineuses. Leur dessous a la première bande limitée par une tache rousse, la seconde est interrompue, avec des taches margi- nales blanches, au nombre de six, dont la troisième est de beau- coup plus petite que les autres. 11 a été trouvé à Swan-Rlver. — British Muséum. 552 SYNÉM0NIDE3. 4. S. Theresa. Doubleday, Lort's Discov. austr. Append. pi. 3, f. 6. — Walker, He- lerocera, p. 35, 2. — Klug, Abhandl. d. Konigl. Akad. d. Wissensch. zu Berlin, pi. 3, f. S, 6. Il a 4 centimètres. Ses ailes supérieures sont d'un gris un peu brunâtre, striées longitudinalement de blanchâtre, et mar- quées à l'extrémité de la cellule discoïdale d'une petite tache blanche ; outre cela, avant le bord terminal, on voit une rangée de taches oblougues noires, terminées en dehors par une série de points blanchâtres. Les ailes inférieures sont d'un jaune fauve, avec la base noi- râtre, marquée d'une petite tache fauve, et une bande noire, transverse, maculaire, entre le milieu et l'extrémité. Le dessous des premières ailes est d'un jaune-orangé pâle, avec trois ou quatre taches noires, alignées transversalement vers le sommet. Le dessous des secondes rappelle à peu près les caractères de la face opposée. Nouvelle-Hollande. Décrit sur un individu femelle de notre collection. 5. S. MopsA. Doubleday, Lort's Discov. austr. Append. pi. 3, f. 7. — "Walker, Heterocera, p. 35, 3. Il a de 3 à 3 1/2 centimètres. Ses ailes sont brunâtres avec la base et une raie transversale courbe, au-delà du milieu, de couleur blanchâtre; le Risque est assez obscur et marqué, à l'extrémité de la cellule discoïdalç, d'un point blanc bien indi- qué ; outre cela, on voit avant lo bord terminal, une rangée de petites taches oblongues, de couleur noirâtre. Les ailes inférieures sont d'un fauve terne avec la base noi- râtre, marquée d'une petite tache fauve ; outre cela il y a, avant l'extrémité, une rangée de trois ou quatre petites taches noires. Le dessous des premières ailes est fauve avec la base et deux bandes noirâtres. Le dessous des secondes ailes est d'un brun-pâle luisant, avec une rangée de taches marginales obsolètes, un peu blanchâtres. Nouvelle-Hollande. — Coll. Bd, SYNEMON. 533 6. S. Selene. Klug, Abhandl. d. Konigl. Akad. d. Wissensch. zu Berlin, pi. 2, f. 3, 4. Elle a le port des précédentes. Ses ailes supérieures sont d'un gris brunâtre, avec le milieu beaucoup plus obscur, et le bord terminal marqué de petites taches brunes; outre cela elles ont, un peu avant le milieu, une bande maculaire blanche et une lunule de la même couleur. Les ailes inférieures sont noires , traversées par trois bandes jaunes inégales. Dessous des ailes d'un jaune testacé pâle, fascié de noir. Corselet brun en dessus avec la poitrine blanchâtre. Abdomen grisâtre. Nouvelle-Hollande. Décrit d'après Klug. 7. S. Nais. Klug, Abhandl. d. Kunigl. Akad. d. Wissensch. zu Berlin, pi. 4, f. 7. Il est de la taille des plus petits individus de Mopsa. Ses ailes supérieures sont d'un gris brunâtre, traversées un peu avant le milieu, par une bande sinuée d'un gris pâle, et mar- quées à l'extrémité de la cellule discoïdale, d'une lunule d'un blanc grisâtre. Les ailes inférieures sont d'un jaune orangé, traversées par une bande noire profondément sinuée dans son milieu et mar- quée vers le bord marginal de taches également noires. Le dessous des ailes est d'un jaune orangé, fascié de noir. Le corselet et l'abdomen sont grisâtres. Nouvelle-Hollande. Décrit d'après Klug. 8. S. L^TA. Walker, Heterocera, p. 3G, 4. Elle a le port et la taille de Sophia, mais ses ailes sont plus étroites; les supérieures sont brunes, saupoudrées d'atomes blanchâtres, avec deux grandes taches noirâtres irrégulières, sur le disque, et une bande maculairo d'un brun foncé, le long du bord terminal. 554 SYNÉMONIDES. Les ailes inférieures sont d'un jaune orangé, avec une tache noire vers la base, et deux bandes transverses de la même cou- leur, dont la première, située sur le disque, est courbe et irré- gulière, et dont la seconde est marginale, divisée par un cordon de taches orangées. Le dessous des premières ailes est d'un jaune orangé, avec des taches noires correspondant à celles du dessus. Le dessous des secondes ailes est marqué de taches blanches et de bandes noires correspondant à celles de la face opposée. Le e(>rps est brun eu dessus et blanchâtre en dessous. Les an- tennes sont annelées de blanc. Nouvelle-Hollande. Décrit d'après M. Walker. 9. S. Plana. Walker, Heterocera, p. 37, 5. Il a le port et la taille de Mopsa. Ses ailes supérieures sont d'un gris obscur, avec deux grandes taches brunes sur le disque, et une rangée de petites taches d'un brun noir, le long du bord terminal. Les ailes inférieures sont jaunes avec quatre petites taches noires disposées en une sorte de bande très-interrompue, sur le milieu du disque; la bordure est étroite et de couleur brune. Le dessous des premières ailes est blanc avec deux taches noires sur le disque, et une petite bande terminale testacée. Le dessous des secondes ailes est blanc, avec des taches bru- nâtres plus ou moins distinctes. Le corps est brun eu dessus et blanchâtre en dessous. Nouvelle-Hollande. — Décrit d'après M. "Walker. 10. S. ICARIA. Felder, Novara, Exp. Zool. Theil. Bnd. II, Abth. 2, pi. 79, f. 6. Cette espèce a le port de Sophia, mais elle n"est guère plus grande que Mopsa. Ses ailes supérieures sont nuancées de gris blanchâtre, avec des bandes transverses brunes, dont une assez large sur le milieu, deux plus courtes et un peu obliques vers le sommet. Les ailes inférieures sont d'un jaune orangé, traversées au SYNEMON. 555 milieu par une bande sinueuse, noire, interrompue ; la bordure est également noire, assez étroite, divisée par une série de pe- tites taches d'un jaune orangé. Le dessous des ailes supérieures est fascié de noir et de blan- châtre. Le dessous des ailes inférieures offre à peu près les mêmes caractères qu'en dessus. Nouvelle-Hollande, environs de Swan-River. Coll. Bd. Nota. M, Felder a figuré [Novara Exp. zool.) pi. 82, fig. 12, sous le nom de Synemon hesperioides, un Lépidoptère entièrement d'un brun noir, coname notre Thanaos tages et Marloyi, n'ayant d'autre dessin que deux petits anneaux blanchâtres très-obso- lètes, sur les ailes supérieures, et une petite ligne terminale de la même couleur. D'après sou faciès, nous ne pensons pas qu'il appartienne à la grande division des Hétérocères, mais plus pro- bablement à la famille des Hespérides. FIN. ERRATUM. Page 2, 4^ ligne : on a oublié à l'impression le mot genre entre grand et Sphinx. Il faut lire : grand genre Sphinx. SUPPLÉMENT, Pendant l'impression de notre Species , nous avons reçu de M. Erschoff son Mémoire sur les Lépidoptères de la Perse, dans lequel nous trouvons une très-bonne figure du Smerinthus Kin- dermannii que nous ne connaissions que de nom. 29 bis. S. KlNDERMANNlI. Lederer, Zool. bot. Verh. B. II. 1832. p. 28. — Erschofï. Lépid. de la Perse. Tab. II. fig. 19. Il a le port et la taille du Geminatus de Say. Ses ailes supé- rieures, sinuéos comme dans VOcellatus, sont d'un g-ris-violâtre rosé, traversées par deux raies brunes, dont la première forme, au-dessous de la nervure médiane, un angle profond en forme de V, et dont la seconde courbe, sinueuse, bien indiquée, tra- verse l'aile dans son tiers postérieur; il y a, en outre, entre ces deux raies quelques ondes brunâtres, assez obsolètes, et sur la pointe apicale, une tache brune cunéiforme placée sur un es- pace blanchâtre. Les ailes inférieures sont d'un rouge rose, un tant soit peu plus obscur à l'extrémité; elles sont marquées à l'angle anal d'une tache noire transversale, allongée, étroite, divisée dans le sens de sa longueur par une ligne bleue. Le dessous des ailes supérieures est d'un rouge pâle jusqu'au- delà du milieu, et ensuite brunâtre, avec le sommet marqué de la même petite tache cunéiforme qu'en dessus. Le dessous des ailes inférieures est d'un gris blanchâire avec l'extrémité brune et des bandes transverses de la même couleur. Le corselet est de la couleur des premières ailes, marqué dans son milieu d'une grande tache brune en forme de V renversé. L'abdomen est grisâtre. Ce Smérinthe est très-distinct par sa tache anale et presque linéaire, des espèces du même groupe. — Il se trouve en Perse. Spliingides que nous ne connaissons que de nom et dont peut- être quelques-uns font double emploi avec des espèces décrites dans notre ouvrage. FABRICIUS. Sp. modesta. Indes orientales. — IN'tst probablement qu'une va- riété du Sm. dentatus, quoiquu l'auteur décrive plus loin, 11" in, le véritable dentatus d'après Cramer. 558 SUPPLÉMENT. Sph. AsiLiFORMis. Indes orientales. — Nous paraît être une pe- tite espèce près de notre Lophura Hyas, nui eadem. Sph. apulus. — Est une espèce de Bombycite qui n'a aucun rapport avec les Sphingides. Nous en possédons plusieurs exemplaires des deux sexes. Sph. pagana. Indes orientales. — Quid ? Sph. hespera. Indes orientales. — Très-probablement une variété du Zonilia Morpheus. Sph. batus. Indes orientales. — Nous paraît appartenir au groupe américain A'Anubus, de tersa, etc. Il doit y avoir une erreur d'habitat. Sph. velox. Indes orientales. — Pourrait bien être le même que Lucasi. CLEMENS TRYON, Synopsis. Deileph. oxybaphi. Am. sept. — L'insecte à l'état parfait est en- core inconnu. M. Clemens a trouvé sur VAllionia nyctaginea appelé aussi par Swett oxybaphus nyctagineus, une chenille qu'il suppose devoir produire un Deilephila. Choekoc. THALASSiNA. Patrie inconnue. Choeroc. procne. Californie? Choeroc. nitidula. Mexique. — Pourrait bien être le même que le crotonis. Sph. LEucoPHiEATA. Texas. Sph. lucitiosa. Wisconsin. Sph. instita. Honduras. M. GROTE, Ann. N.-Y. Lyc. Hyloicus PoEYi. Quid ? Sph. congratulans. Etats-Unis? Sph. cinerosa. Am. sept. Cramer a figuré pi. 287, llg. B, sous le nom de Sphinx pyrac- mon, un Cossus de Surinam, dont on a remplacé la tête par une tête de Sphinx ! Nous avons cité l'ouvrage de M. Walker à propos du Sphinx coniferarum. Selon M. Grote, ce serait le Sphinx Harrisii, qui existerait au British Muséum sous le nom de conijerarum. TABLE DES MATIÈRES DES FAMILLES, TRIBUS, GENRES, GROUPES ET ESPÈCES. FAMILLE DES SPHINGIDE9. Pages. Tribu des AcHÉRONTiDES 4 Genre Achebontia -4 Esp. 1. A. Atropos li — 2. A. Styx 6 — 3. A. Satanas. '. . . . 7 Tribu des Smérinthides 8 Genre Brachyc.lossa.. . . î> Esp. 1. B. Triangularis. . . 9 — 2. B. Australasise.. . . 10 — 3. B. Banksiae 11 Genre Meta castes 11 Esp. 1. M. Phalaris 12 — 2. M. Nicobarensis. . . 12 Genre Calymnia iS Esp. C. Panopus -. 13 Genre Euclea M Esp. E. Dumolinii 13 Genre Niceryx 16 Esp. N. Hyposticta 16 Genre Smerinthls il Esp. 1. S. Basalis 18 — 2. S. Quercus 18 — 3. S. Gaschkevitschii.. 19 — 4. S. Sperchius. ... 19 — 5. S. Dryas 20 — 6. S. Echephron. ... 21 — 7. S. Amboinicus. . . 21 — 8. S. Meander 22 — 9. S. Populicola. ... 22 — 10. S. Populi 23 — 11. S. Trcmulae 24 Esp. 12. S. — 13. S. — 14. S. — 13. S. — 1«. S. — 17. S. — 18. S. — 19. S. — 20. S. — 21. S. — 22 S — 23! s! — 24. S. — 23. S. — 26. S. — 27. S. — 28. S. — 29. S. — 30. S. — 31. S. — 32. S. — 33. S. — 34. S. — 33. S. — 36. S. — 37. S. — 38. S. Dentatus. . Grayi. . . Juglandis. Adansonise Ailanti. . . Oculata.. . Pseudambulyx Complacens. Ocellatus. . Argus. . . Planus. . . Ophthalmicus. Saliceti. . Cerlsyi . Jamaicensis. Pavoninus. Excaecatus. Geminatus. Cœcus. . . Astylus. . Myops.. . Tatarinovii Tiliaî. . . Maackii. . Indlcus.. . Pudorinus. Pusillus. . Genre Eurypteryx. Esp. E. Molucca. . . Genre B.vsiana. . . Esp. 1. B. Deucalion. — 2. B. Cervina. . — 3. B. Submarginalis — 4. B. Canescens. — 5. B. Semifervens — 6. B. Postica. . — 7. B. Bilineata.. Pages. 25 26 27 27 28 29 29 30 31 32 33 33 35 35 36 37 38 39 40 40 41 43 44. 45 43 46 40 40 47 47 48 48 49 49 50 50 50 5G0 TABLE DES MATIÈRES. Genre Daphnusa 51 Esp. 1. D. Ocellaris. . . . 51 — 2. D. CoUigata.. . . 52 Genre Cypa S2 Esp. C. Ferruginea. . . . 53 Genre Ceratomia. . . . 53 Esp. C. Amyntor 53 Tribu des Leucophlé- BIDES f)4 Genre Leucophlebia. . . 55 Esp. 1. L. Luxeri 55 — ± L. Emittens.. . . 56 — 3. L. Beuglini. . . . 57 Tribu des Euryglotti- DES î)8 Genre Meganoton. . . . 58 Esp. 1. M. Nyctiphanes. . 59 — 2. M. Discistriga. . . 59 Genre Macros ila 00 Esp. M. Tetrio 61 Genre Amphonyx G2 Esp. 1. A. Cluentius. . . . 62 — 2. A. Beelzebuth.. . 63 — 3. A. Jatrophfe.. . . 64 — A. A. Godartii. . . . 65 — 5. A. Duponchelii. . 65 — 6. A. Morganii.. . . 66 — 7. A. Walkeri. . . . 67 Genre Ecryglottis. . . 68 Esp. E. Aper . 68 Genre Sphinx 69 l'"' Groupe O'I Esp. l.^S. Carolina. . . . 70 — 2. S. Lycopersici.. . 71 — 3. S. Paplius . 72 — i. S. Ccstri 72 — 5. S. Petunise. . . . 73 — 6. S. Lucetius. . . . 74 — 7. S. Nicotianae. . . 75 — 8. S. Quinquemaculat a. 76 — 9. S. Afllicta 77 — 10. S. Tabaci 78 — 11. S. Hannibal.. . . . 78 — 12. S. Hamilcar.. . . 79 — 13. S. Pellenia. . . . 80 — 14. S. Capsici 80 — 15. S. Lefebvrei.. . . . 81 Esp. 16. S. Ochus. . . — 17. S. Rustica.. . — 18. S. Albiplaga, — 19. S. Solani. . . — 20. S. Astaroth. . 2* Groupe Esp. 21. S. Menephron. — 22. S. Lugens.. . — 23. S. Justicise. . — 24. S. Andromède — 25. S. Eremitus.. — 26. S. Gordius. . — 27. S. Kalmiae. . — 28. S. Sordida. . — 29. S. Canadensis. — 30. S. Chersis.. . — 31. S. Convolvuli. — 32. S. Cingulata.. — 33. S. Ligustii. . — 34. S. Drupiferaru — 35. S. Drvneus. . — 36. S. Hylaeus. . — 37. S. Plebeja. . — 38. S. Strobi. . . — 39. S. Sequoise. . — 40. S. Juaiperi. . — 41. S. Cupressi. . — 42. S. Catalpa:;. . — 43 S. Pinastii. . — 44. S. Coniferarum — 45. S. Harrisii. . — 46. S. Pinea. . . — 47. S. Abietina. . — 48. S. Lanceolata. — 49. S. Casuarinee. — 50. S. Collaris. . — 51. S. Analis. . . — 52. S. Lichenea. . — 53. S. Forestan. . — 54. S. Nestor. . . — 53. S. Jasmini. . — 56. S. Jasminearu — 57. S. Pamphilus. — 58. S. Brontes. . — o9 S. Inexacta. . — 60. S. Fusimacula — 61. S. Sesquiplex. Genre Anceryx.. . . Esp. 1. A. Ello. . . . 2. A. Alope. . . 3. A. Scyron.. . 4. A. Caiiuchu. . 5. A. Caricae. . . 6. A. Pedilanthi. 7. A. Menechus. TABLE DKS MATIERES. 5(il Esp. 8. A. Leacliii.. . — 9. A. Rimosa. . — 10. A. Papayœ. . — 11. A. Pelops. . — 1:2. A. Excelsior.. — 13. A. Merianav . — li. A. Lassauxii.. — 15. A. Œnotrus. . — 16. A. Melancholica — 17. A. Janiphaî. . — 18. A. Rha?biis. . — 19. A. Piperis.. . — :20. A. Obscura. . — 21. A. Guttnlalis. — 2± A. Pallida.. . Genre Pachylia. . Esp. 1. P. Robusta. — 2. P. Achemenides — 3. P. Ficus, . . — 4. P. Tristis. . . — 5. P. Inconspicua Genre Zonilia. . . . Esp. 1. Z. Morpheus. — 2. Z. Penfeus. . ~ 3. Z. Tridyma. . — i. Z. Corama. . — 5. Z. Vau. . . . ^ 6. Z. Subvaria.. — 7. Z. Melapyrrha — 8. Z. Biibastus.. — 9. Z. Fumosa. . — 10. Z. Acuta. . . — 11. Z. Chiron.. . — 12. Z. Argentifera. — 13. Z. Rhadama. . — 14. Z. Malgassica. — 15. Z. Fo — 16. Z. Zebu.. . . — 17. Z. Ardenia. . — 18. Z. Œnopion.. Genre Madoryx. . . Esp. 1. M. Oiclus. . . — 2. M. Lyncus. . — 3. M. Pluto. . . — 4. M. Faunus. . — 5. M. Triptolemu — 6. M. Debonei.. — 7. M. Pan. . . . — 8. M. Pseudotlivreus 12u 125 126 126 127 128 12!) 129 130 131 131 132 132 133 13i 13i 135 136 1.36 138 138 139 139 140 141 142 143 143 143 144 144 145 145 146 146 147 147 148 148 149 VÔO 151 151 152 153 154 155 1.5() 156 Genre Deilephila. Esp. 1. D. — 2. D. — 3. D. — 4. D. — 5. D. — 6. i). — 7. D. — 8. D — 9. D. — 10. D. — 11. D. — 12. D. — 13. D. — 14. D. — 15. D. — 16. D. — 17. D. — 18. D. — 19. D. Hippophacs. Bigutta'ta.. . Annei. . . . Eupliorbia3.. EsuliB. . . . Nicœa. . . . Lathyrus. . Dahlii. . . . Tithymali. . Calverleyi. . Zyffophvlli.. Galii.. . . . Celeno. . . . Opheltes. , , Lineata. . . Daucus.. . . Vespeitilio.. Vespertilioide Epilobii. . . Genre Elibia. Esp. 1. E. Rubiginosa.. — 2. E. Doliciui.s.. . — 3. E. Dolichoides. — 4. E. Linigeia. . . Genre 7\mbulyx. . . . Esp. 1. A. Palmeii. . . — 2. A. Crethon. . . — 3. A. Ganiiascus. . — 4. A. Rostralis.. . — 5. A. Daphne. . . — 6. A. Eurystlienes. — 7. A. Slrigilis . . — 8. A. Tigrina. . . — 9. A. Eurycle?-. . — 10. A. Astygonus, . — 11. A. Substrigilis. — 12. A. Suboceflala. — 13. A. Rubi'icosa. . — 14. A. (loqiicrelii. . — 13. A. Lycidas. . . Genre Puil.uipeus Esp Tribu des Déilépiuli- i)i:s lo8 Lépidopières. Tunio 1. 1. P. Labrusca;. . 2 P. Pliorbas. . . 3. P. Capronnieri. 4. P. Anchemolus. 5. P. Satellitia.. . 6. P. Pandorus. . 7. P. Eacui. . . . 8. P. Pislacina.. . 9. P. Crantor. . . 158 159 160 161 \&2 163 164 165 165 167 168 168 169 170 171 172 173 174 175 177 178 178 179 180 180 JSl 181 182 183 184 184 185 186 187 187 188 188 189 190 191 191 192 193 193 194 195 196 197 198 199 199 36 562 TABLE DES MATIÈRES. Esp.lO. P. Vitis — H. P. Hornebeckiana. — 12. P. Jussieaeœ.. . . — 13. P. Strenua. . . . — 14. P. Typhon. . . Genre Aleuron Esp. i. A. Orophilos. . . — i2. A. Carinatum. . . — '6. A. Chloroptera. . — -i. A. Sraerinthoides. — H. A. Pudens. . . . ■— 6. A. Philampeloides. Genre Everyx Esp. 1. E. Myron. .... - 2. E. Chœrilus.. . . — 3. E. Âslyanor.. . . — 4. E. Pholus 5. E. Orneus — 6. E. Marginata. . . Genre Euchloron Esp. E. Megsera. . - . . . , Genre Ac.osmerix Esp. 1. A. Anceus , — 2. A. Anceoides. . . . — 3. A. Naga — 4. A. Shervillii — 5. A. Daulis. . . . . — 6. A. Socrates 200 201 202 203 204 204 205 206 206 207 207 208 208 209 210 211 212 212 213 213 214 21 i 216 217 217 218 219 Genre Eucheryx Esp. 1. E. Licastus — 2. E. Noœius — 3. E- Crœsus — 4. E, Depuiseti., • . . Genre Chœrogamfa. . . . 1" Groupe. Dapimis et Da- rapsd Esp. 1. C. Nerii — 2. C. Protrudcns. . . . — 3. C. Hypothous. . . . — 4. C. Angustans. . . . — 5. C. Hesperus. . . . 2« Groupe Esp. 6. C. Alecto — 7. C. Suffusa — 8. C. Thyelia — 9. C. Eson — 10. C. Echeclus. . . . — 11. C. Kotsrhyi.. , . . — 12. C. Capensis 2J9 220 221 221 222 223 22 i 224 he 226 228 228 229 229 i:30 231 232 233 234 234 ! Esp. 13. C. Cecrops 235 i — 14. C. Scrofa 235 i 3« Groupe 236 i Esp. 15. C. Charis 236 — 16. C. Osyris 237 — 17. C. Celerina 238 — 18. C. Celerio 238 I — 19. C. Silhetensis. ... 240 I — 20. C. Japonica 241 — 21. C. Gervon 241 — 22. C. Oldènlandiœ. . . 242 — 23. C. Epicles 244 — 24. C. Cajus 245 — 25. C. Phœnyx 246 — 26. C. Vieil.' 246 — 27. C. Orpheus 247 4<= Groupe 2-48 Esp. 28. C. Yorkii 248 — 29. C. Brennus 248 .j" Groupe 24!) Esp. 30. C. Caicus 249 6" Groupe 250 Esp. 31. C. Erotus 250 — 32. C. Pallicosta. . . . 251 76 Groupe 2ol Esp. 33. C. Saclavorum. . . 251 — 34. C. Balsarninai. . . . 252 — 35. C. Clotho 253 — 36. C. Rhésus 254 — 37. C. Lucasi 254 — 38. C. Butus 255 — 39. C. Jugurtha . ... 256 ~ 40. C. Placida 256 , 8" Groupe. Pergcsa. ; Esp. 41. C. Castor. . > — 42. C. Acleus. . 2.^i7 257 257 9'-' Groupe 2o(S Esp. 43. C. Helops 258 — 44. C' Orientalis. . . . 259 — 45. C. Equestris. ... 260 — 46. C. Lineosa 261 — 47. C. Pollux 261 — 48. C. Lycetus 262 — 49. C. Drancus 263 — 50. C. Ochracea 263 iÙ'' Groupe 264 Esp. 51. C. Tyndarus. . . . 264 — 52. C. Ceratomioides. . 264 TABLE DES MATIERES. 5(Î3 Esp.S3. C. — Si. C. — S5. C. — 56. C. — 57. C. — 58. C. — 59. C. — 60. C. — 61. C. — 62. C. — 63. C. — 6i. C. — 65. C. — 66. C. — 67. C. — 68. C. — 69. C. — 70. C. — 71. C. — 72. C. Lœvis. . . . Alcldes.. . . Anubus. . . Epaphus. . . Driiryi. . . . Tersa. . . . Robinsonii. . Aristor. . . Crotonis. . . Nechus. . . Ilystrix. . . Eumedon.. . Isaon. . . . Amadis.. . . Maculator. . Fugax. . . . Falco. . . . Aglaor. . . . Neoptolemus. Rhodocera. . 265 266 -266 267 267 268 269 270 270 271 271 272 273 274 274 275 275 276 276 11'= Groupe Esp.73. C. Gundlacliii. — 74. C. Irrorata. . — 75. C. Porcus.. . 12« Groupe Esp.76. C. Elpenor. . — 77. C. Rivularis.. — 78. C. Porcellus.. / / 13'' Groupe Esp.79. C. Succincta. . — 80. C. Idrieus.. . . — 81. C. Scapulaiis. , — 82. C. Irregiilaris. . — 83. C. Variolosa. . — 84. C. Vei'sicolor. . 277 278 279 279 280 280 281 281 282 282 283 28i 284 Genre Panacra 285 Esp. 1. P. Busiris. . . — 2. P. Automedon.. — 3. P. Tiridates.. . — 4. P. Assamensis.. — 5. P. Truncata. . , — 6. P. Lignaria. . . Tribu des Magroglossi- DES Genre Temnora Esp. 1. T. Rhadamistus. . — 2. T. Natal ii — 3. T. Aiidosa. ... 283 286 286 287 288 288 289 289 290 290 291 Genre Lapara 291 Esp. L. Bombycoides. . . . 292 Gonre Arctonotus 292 Esp. A. Lucidus 293 Genre Tvlognathus. . . . 293 Esp. 1. T. Japyx 293 — 2. T. Emus 294 — 3. T. Iphis 295 — 4. T. Ypanemai. ... 295 Genre Epistor 296 Esp. 1. E. Lugubris. ... 297 — 2. E. Luctuosus. . . . 298 — 3. E. Caraertus. . . . 298 — 4. E. Fegeus 299 — 5. E. Daïium 299 — 6. E. Lyctus 300 — 7. E. Gorgnn 300 — 8. E. Prominens. . . . 301 Genre Tricholon 301 Esp. T. Inscriptum 302 Genre Ocyton 303 Esp. 1. G. Tyrrhus 303 — 2. G. Murina 304 — 3. 0. Confusum. . . . 304 Genre Aspledon 305 Esp. 1. A. Dorus 303 — 2. A. Zanthus 306 — 3. A. Biisaeus 306 — 4. A. Dicanus 307 — 5. A. Harginatum. . . 307 — 6. A. Pylas 308 — 7. A. Sardanus 308 Genre LopnvRA 309 Eso. 1. L. Hyas 310 — 2. L. Pumilio 311 Genre Pterogon 311 Esp. 1. P. Œnothera?. . . . 31 — 2. P. Pumilum S\f — 3. P. Gorgoniades. . . 31y — 4. P. Nanum 31* Genre Pogocolox 314 Esp. 1. P. Gaura? 313 — 2. P. Clarkiœ 316 — 3. P. Nessus 316 Genre Angonyx 317 5ôi TABLE DES MATIÈRES. Esp. A. Emilia. Genre Œnosanda. Esp. 1. Œ. Noctuiformis, — 2. Œ. Spuria. . . Genre Perigonia. Esp. 1. P. Magna. . . . — ± P. Stulta. . . . — 3. P. ColTeaî. . . . — 4. P. Nictitans.. . — 5. P. Neplnis. . . — 6. P. Continua.. . — 7. P. Caliginosa. . — 8. P. Tenobrosa. . — 9. P. Lusca. . . . — 10. P. Ilus — 11. P. Iloides. . . . — 12. P. Passerina. . — 13. P. Undata.. . . — 14. P. Glaucescens. — 15. P. Testacea. . . Genre Microlophia. Esp. M. Sculpta.. . Genre Thtrkus.. . Esp. T. Abbotii. . . Genre Mâcroolossa. Esp. 1. M. — 2. M. — 3. M. — 4. M. — 5. M. — 6. M. — 7. M. — 8. M. — 9, M. — 10. M. — 11. M. — 12. M. — 13. M. — 14. M — 15. M. — 16. M. — 17. M. — 18. M. — 19. M. — 20. M. — 21. M. — 22. M. — 23. M. — 24. M. Caudata. . . Bombylans.. Avicula. . . Trochilus. . Begulus. . . Gyrans. . . Milvus.. . . Slellalarum. Zena Pynliula.. . Corythus.. . Sinica. . . . Aquila.. . . Bengalensi.<. Gilia. . . . Nvcteris. . . Bèlis. . . . Siticns.. . . Troglodytus. Tinnunculus. Opis. . . . Plilegeton. . Hiruiido. . . Alredo. . . . 318 318 319 319 320 320 321 322 322 323 324 324 325 326 327 327 328 328 329 3-29 .330 Esp 330 331 332 333 334 334 335 335 336 336 337 337 338 3;;9 3-iO 340 341 341 342 343 343 344 344 345 346 316 347 25. M. 26. M. 27. M. 28. M. 29. M. 30. M. 31. M. 32. M. 33. M. 34. M. 35. M. 36. M. 37. M. 38. M. 39. M. 40. M. 41. M. 42. M. 43. M. 44. M. 45. M. 46. M. 47. M. 48. M. 49. M. 50. M. 51. M. 52. M. 53. M. 54. M. 55. M. 56. M. 57. M. • 58. M. 59. M. ■ 60. M. 61. M. ■ 62. M. 63. M. ■ 64. M. 65. M. 66. M. - (i7. M. - 68. M. - m. M. - 70. M. - 71. M. - 72. M. Motac.il la Faro Passalus Sturnus Sylvia Cyniris. . . . . Mitcliellil. . . . Errans Fringilla.. . . Rectifascia. . . Scottiarum.. . Heliophila. . . Divergens. . . Westermannii. Micacea. . . . JEdon Commasiae. . . Tantalus.. . . Titan Fadus Ceculus. . . . Sagra Cor vus Triopus. . . . Phaeton. . . . Croatica. . . . Flavofasciata.. Sieboldi. . . . Fuciformis.. . Diffinis. . . . Bombyliforrais. AfDnis Thetis Thysbe. . . . Etolus Gracilis. . . . Ruficaudis. . . Pyranous. . . . Fuscicaudis. . Venata Radians. . . . Saundersii. . . Curlisii. . . . Apus Cunninghami. Confinis. . . . Ynn.v Hylas 347 348 349 349 350 350 351 352 352 353 354 355 355 355 356 337 357 358 358 359 359 360 361 361 362 363 364 364 365 ;')66 367 368 368 369 370 371 371 372 372 373 373 374 374 375 375 376 376 376 Genre Sataspks. Esp. 1. S. Infernalis.. — 2. S. Tagalica. . Genre Dasîsphinx. Esp. D. Mucescens. 378 378 370 379 TABLE DES MATIÈRES. oGl FAMILLE D£S SÉSIIDES. Tribu des SÉsiAiRES.. . 382 Genre Bembfx.ia Esp. 1. B. Hylaeiformis. . — !2. B. Eucheripennis. Genre Sesia i" Groupe. Trochilium. , Esp. 1. S. Apiformis. . . — 2. S. Bembeciformis. — 3. S. Pimplaeformis.. — i. S. Repanda. . . . — 5. S. Contracta. . . — 6. S. Datjypodiformis. — 7. S. Marginata. . . 2'' Groupe Esp. 8. S. Laphriaeformis. — 9. S. Asilipennis. . . 3= Groupe Esp. 10. S. Asiliformis. . . — 11. S. Anthracipennis. — 12. S. Panorpaeformis. — 13. S. Vespipennis. . — 14. S. Rhingiaeformis. 4* Groupe Esp.lo. S. — 1(>. S. — 17. S. — 18. S. 5" Groupe Esp. 19. S. — 20. S. — 21. S. — 22. S. — 23. S. — 24. S. — 2fî. S. — 26. S. — 27. S. — 28. S. — 29. S. — 30. S. Stiziformis. . . Gruupii. . . . Fervida. . . . Sanguinolenta. Scoliaeformis. . Spheciformis. , Mesiœformis. . Anthraciformis. Conopiformis. . Nomada?pennis. Cephifoimis. Tipnliformis. . Cynipiformis. . Mellinipennis.. Melliniformis.. Chrysidipennis. 6" Groupe. Esp. 31. S. — 32. S. — 33. S. — 3t. S. Myopseformis. . Typhiœformis. Pipiziformis. . Culiciformis. . 382 383 384 384 386 387 387 388 388 389 3l-i9 390 390 390 391 391 392 392 ;'.!)3 393 394 395 39o 39f> 396 396 396 396 397 398 398 399 399 400 400 401 402 403 403 404 404 404 405 405 Esp.35. S. Thynniformis.. . 40G — 36, S. Stomoxyfnrmis. . 407 — 37. S. Formicœformis. . 408- 7" Groupe 409 Esp. 38. S. Xiphiaeformis.. . 409 8« Groupe. Esp. 39. S. — 40. S. — 41. S. — 42. S. — 43. S. — 44. S. — 45. S. — 46. S. — 47. S. — 48. S. — 49. S. — 50. S. — 51. S. — 52. S. — 53. S. — 54. S. — 55. S. — 56. S. — .57. S. — 58. S. — .59. S. — 00. S. — (il. s. — 62. S. — 63. S. 409 Lomatiseformis.. 409 Iclineumoniformis 410 Uroceriformis. . 411 Paithica 412 Hymenopterifor- mis 412 Masariforrais.. . 413 Annellata. . . . 414 Tenthrediniformis 415 Astati t'orrais. . . 417 Braconiforrais. . 417 Euceraeformis. . . 418 Mannii 419 Colpiformis.. . . 419 Bibioniformis. . . 420 Bibionipennis.. . 421 Philantiformis. . 421 Affinis 422 Aibiventris. . . . 423 Aerifrons 423 Leucospidiformis 423 Alysoniformis.. Fenusiformis. Slelidiformis. Osmiiformis. Chalcocnemis. 424 424 425 426 426 9'" Groupe 427 Esp. 64. S. Azonos 427 — 65. S. AgrJliformis. , . 427 10= Groupe 428 Esp. 66. S. — 67. S. ~ 68. S. — 69. S. — 70. S. Dorylitormis. . (iliiAsidiformis. r.lialcidiformis. Elampiformis.. Fœnit'ormis.. . 428 429 430 431 431 Genre Pauanthuen'a. . . . 431 Esp. 1. P. Tineiformis. — 2. P. Brosiformis. 432 432 Genre Myrsiia 433 Esp. M. Auripennis 433 566 TABLE DES MATIÈRES. SÉSIES SUPPLÉMENTAIRES. Esp. 1. — 3.' — 4. — 5. — 6. — 7. — 8. — 9. — 10. — 11. — 1^2. — 13. — 14. — 15. — 16. — 17. — 18. — 19, — 20. — 21. 22. — 23. — 24. — 25. — 26. -'- 27. — 28. — 29. — 30. — 31. — 32. — 33. — 34. — 35. — 36. — 37. •- 38. — 39. — 40. — 41. — 42. — 43. — 44. — 45. — 46. — 47. — 48. — 49. — 50. — 51. — 52. — 53. S. Bassiformis. . S. Denudata. . . S. Pyramidalis. . S. Pleciaeformis. . S. Tricincta. . • . S. Syringae. . . , S. Exitiosa. . . . S, Caudata. . . . S. Odyneripennis. S. Emphytiformis. S. Hylotomiformis. S. Pyralidiformis. S. Fùlvipes.. . . S. Scitula S. Pyri.. ... S. Sapygaeformis. S. Geliformis. . S, Myrmosa3pennis S. Buprestiformis. S. Anomaliformis. S. Dinetiforrais. . S. Tryphoniformis S. Plecticiformis.. S. Sciophilfeformis S. Cerceriformis.. S. Rhyssaeformis. S. Cladiiformis. . S. Glyptaeformis. S. Opiiformis. , . S. Pellastiformis. S. Ceropaliformis. S. Crœsiforrnis. . S. Ischniformis. . S. Porizoniformis S. Panurgiformis. S. Panisciformis, . S. Blaciformis.. , S. Producta.. . . S. Basalis S. Fasciculipes. . S. Pulchripennis. S. Ruficaudis. . . S. Crassicornis. . S. Plumipes.. . . S. Apicalis. . . . S. jEcjualis. . . . S. Unicolor. . . . S. Doleriformis. . S. Mesochoriformis S. Hilariformis. . S. Platyuriformis. S. Exochiformis.. S. Ochracea.. . . 434 435 435 436 436 436 437 437 437 438 438 439 439 439 440 440 441 441 442 442 442 443 443 444 444 444 445 445 446 446 447 447 447 448 448 448 449 449 450 450 430 431 451 452 452 453 453 455 455 455 Esp.54. S. Leiaeformis.. . . 456 — 55. S. Alterna 456 — 56. S. Cupreipennis. . . 457 — 57. S. Gravis 457 — 58. S. Bicincta 438 — 59. S. Phasiœformis.. . 458 — 60. S. Auriplena. ... 459 — 61. S. Claviformis.. . . 459 — 62. S. Lœta 459 — 63. S. Cryptiforrais.. . 460 — 64. S. Longipes 460 — 65. S. Ruficincta. ... 461 — 66. S. Insularis 461 — 67. S. Candescens. ... 462 — 68. S. Semirufa 462 Genre Tarsa 463 Esp. T. Bombyciformis. . . 463 Genre Sincara 464 Esp. S. Eumeniformis.. . . 464 Genre Alon^a 464 Esp. A. Rygchiformis. . . . 465 Genre Sauxixa -465 Esp. 1. S. Uroceripennis. . 465 "- 2. S. Cambodgialis.. . 466 Genre Toosa 467 Esp. T. Glaucopiformis. . . 467 Genre Sura 467 Esp. S. Xylocopiformis. . . 467 Genre Melittia 468 Esp. 1. M. Ashtaroth. . . . 468 — 2. M. Tibialis 469 — 3. M. Cucurbita?.. . . 469 — 4. M. Pulchripes.. . . 470 — 5. M. Andrsenœpennis. 470 — 6. M. Satyriniformis. . 471 — 7. M. Rutilipes. ... 471 — 8. M. Mysolica 472 — 9. M. Astarte 472 — 10. M. Bombylipennis.. 473 — 11. M. Phorcus 473 — 12. M. Eurytion. . . . 474 — 13. M. Bombiformis.. . 474 — 14. M. Lagopus 475 — 15. M. Ursipes 475 TABLE DES MATlIiRES. 5«) Esp.l6. M. Cyaneifera.. . . 476 — 17. M. Productalis. . . 476 — 18. M. Siamica 477 — 19. M. Strigipennis. . . 477 — 20. M, Chrysogaster.. . 477 — 21. M. Staudingeri. . . 478 — 22. M. Flavitlbta. . . . 479 Tribu des Stygides. . . 479 Genre Stygia 479 Esp. S. Australis 480 Genre Atycuia 481 Esp. 1. A. Appendiculata. . 482 — 2. A. Pumila 483 — 3. A. Radiata 483 — 4. A. Orbonata. . . . 484 Esp. 5. A. Confmis 484 — 6. A. Minutula 485 — 7. A. Fulgurita. . . . 485 — 8. A. Nana 486 — 9. A. Funebris 486 — 10. A. Fusilla.. ..... 4«7 Tribu des Thyuides. . . 488 Genre Thyris 488 Esp. 1. T. Fenestrina. ... 488 Esp. 2. T. Vilrina 489 — 3. T. Lugubris 490 — 4. T. Maculata 491 Genre Pachytiiyris. . . . 491 Esp. 1. P. Rajah 492 — 2. P. Siculoides. . . . 492 FAMILLE DES GASTNIDES. Tribu des Castniaires. Genre Castnie. Castnia Esp. 1. C. — 2. C. — 3. C. — 4. C. ~ 5. C. — 6. C. — 7. C. — 8. C. — 9. C. — 10. C. -- 11. C. — 12. C. — 13. C. — 14. C. — 15. C. 16. C. — 17. C. — 18. C. — 19. C. ~ 20. C. -- 21. C. "• 22. C. — 23. C. — 24. C. — 25. C. -• 26. C. — 27. C. ~ 28. C. — 29. C. Geron. . Rutila. . Japyx. . Gravi . . Dœdalus. . Papilionaris Schrebersii. Pylades. . Cacica. . . Procera. . Icarus. . . Amycus. . Meditrina. Murplioides Zerynlhia. Pallasia. . Jiiturna. . 0 restes. . Boisduvalii. Menetriosi. Galinthias. Dalmanii. . Palatinus. Hegemon. Evallhc. . Vii'yi. . . Hubiieri. . Eudesmia. Coclmus. . 494 49") 496 496 497 498 499 500 500 501 502 503 503 504 505 506 500 507 508 509 510 511 512 512 513 514 514 515 516 517 517 Esp.30. C. Mimica.. . . . . 518 - 31. G. Decussata. . . . 519 — 32. C. Strigata. . . . . 519 -. 33. C. Actinophorus . . 520 — 34. C. Mygdon . . 521 — 33. C. Phalaris. . . . . 521 - 36. C. Argus. . . . . . 522 - 37. C. Dion;ea. . . . . 523 - 38. c. Subvaria. . . . . 524 — 39. c. Inca . . 521 - 40. G. Harmodius . . . 525 — 41. C. Licus . . . . . 526 — 42. G. Licoides. . . . . 527 — 43. G. Atymnius. . . . 528 - 44. G. Humboldti.. . . 528 - 45. G. Salasia. ^ . . . . 529 — 46. G. Invaria. . . . . 530 - 47. G. Chelone. . . . . 530 -.. 48. G. Tricolor. . . . . 531 - 49. G. Hécate.. . . . . 531 — 50. C. Ciela . . 532 — 51. -- 52. C . . 533 G. Cronis.. . . . . 534 — 53. G. Gronida. . . . . 535 Genre Ceretes . . 533 Esp. 1. G. Ghremes.. . . . 530 - 2. G. Thais. . . . . . 537 - 3. G. Fabricii. . . . . 538 Genre Outhia . . 539 Esp. 1. 0. Therapion. . . . 540 568 TABLE Dt;S MATiEPiES. Esp. 2. 0. Acrœoides. — 3. 0. Pelasgus.. — 4. 0. Unifasciata. — 5. 0. Aiigias.. . — 6. 0. Nexa.. . . G( lire Gazera. . . . sp. 1. G. Lions. . . 2. {'•. Kcliconides 3. G. Pcrsonata. i. G. Columbina. 5. G. Zagnm. . 6. G. Simulans. 5i0 oM 54-2 543 543 IHl 54:> 5f0 54() 547 547 Tribu des Synémomdes Genre Syn'emon.. . . Esp. 1. S. Sophia. . . . — 2. S. Parthenoicles — 3. S. Catocaloides — 4. S. Theresa — 5. S. Mopsa. — 6. S. Selene — 7. S. Nais. . — 8. S. Lfeta. . — 9. S. Plana. — 10. S. Icaria. 548 5i0 550 550 55! 552 552 553 553 553 554 554 Erkatum. .... 556 SUPPLÉMliM 558 UN Di; LA TABLL DIS MATIERES. BAR-Sl'K-SElMi. — IMI'. SAI-'^LARP. '^ J \ ffL Tt ?>^^^ y-'.r SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES 3 ^Dôâ DDaflbDDT \n nhent QL542 B68 Histoire naturelle des insectes: ^^^4 '«f- :/J^^p^,s ^"%,V*r**: rv- rJl