HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE Muséum of Comparative Zoology utC27î928 '71,'.-^'/ i ( ^4 ) « 159. L'Art de faire des gareoiis (par P. Couteau). Londres , 1779,m-I2, V. m. 160. Des Hermaphrodites, accouchement des femmes, et traitement qui est requis pour les relever en santé et bien élever leurs enfants; par Jacq. Duval. Houen^ Dav. Geuf- fery ^ 161*2, pet. in-8, fig., v. 161. Du Régime alimentaire des anciens, et des résultats de la dilïérence de leur nourriture avec celle des mo- dernes , par Virey. Paris, 1813, br. in-8. 162. L'Art de conserver sa santé, composé par l'école de Salernc; trad. en vers (par B. de La Martinière). Paris , 1777, in-12, br. 163. Dix livres de la chirurgie, avec le magasin des in- struments nécessaires à icelle, par Ambroise Paré. Paris^ Jean Le Roijer, 1564, pet. in-8, fig., parch. 164. Traitté des Arcbusades, divisé en trois parties, avec plusieurs autres traittés concernant ceste matière , par Laur. Joubert. Lyon^ Jean de Tournes, 1581, pet. in-8, parch. JII. SCIENCES PHILOSOPHIQUES, MORALES, ETC. 165 Aristotelis Opéra, gr. etlat. Aureliœ-AIL, 1607, in-8, 2 vol., V. 166. L. Ann. Senecae phi 1. Opéra. Lugd.Bat.^Elzev., 1640, pet. in-12, 3 vol., v. — J. Frid. Gronovii ad L. et M. Annaeos Senecas notœ. Lugd. Bat., tx off. Elzev.^ 1649, pet. in-12 , v. 167. Histoire des causes premières, et Ocellus Lucanus, publ. par l'abbé Batteux. Paris ^ 1769, in-8, 2 vol., V. éc. 168. Johannis Saresberiensis Policraticus de nugis curia- lium et vestigiis philosophorum continens libros octo. S. /., 1513, pet. in-8, v. î69. La méthode d'étudier et d'enseigner la philosophie, par le P. Thomassin. Paris, 1685, in-8, v. br. 170. OLuvres philosophiques et politiques de Th. Hobbes. Neufcltùtel, 1787, in-8, 2 vol., bas. V ^ « HISTOIRE NATURELLE DES SALAMANDRESDE FRANCE. Ji «- • ^a-^-ii.^ j±j. DEC 27 1928 HISTOIRE NATURELLE DES SALAMANDRES DE FRANCE, PRÉCÉDÉE d'un Tableau méthodique des autres reptiles indigènes : AVEC FIGURES COLORIÉES: Par P. A. Latreille , membre associé de l'Institut National : des Sociétés Philomatique et d'Histoire Naturelle de Paris , de celle des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Bordeaux. DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET» A P A R I S , Chez ViLLiER, Libraire, rue des Mathurins , u* 596, AN VII I zrz 1800, (^ f / Njv ■ili .r:srfr ANTOINE-JEAN COQUEBERT, Membre des Sociétés Philomatique et d'Histoire Naturelle de Paris. Qu'il m'est doux de te payer le foible tribut de mon estime et de mon amitié ! P. A. Latrbille. a 5 PRÉFACE. Je fis hommage à la classe des Sciences mathématiqu es et physiques de l'Institut, en Pan V (1797) , d'un Mémoire sur les Salamandres de France , reptiles fameux par les propriétés singulières qu'on leur avoit attribuées , mais plus jiistement célèbres par les belles découvertes dont ils ont été le sujet. Mon travail fut ac- cueilli favorablement, et l'illustre Socié- té à laquelle je l'avois présenté arrêta que mon Mémoire seroit imprimé avec ceux des savans étrangers. Un tel encou- ragement m'anim-ant d'un nouveau zèle pour l'étude des Sciences naturelles , je me suis livré à de nouvelles recherches sur les mêmes objets, et j'ai senti mieux que jamais combien mon premier travail étdît insuffisant. Le Muséum National , celieuoùnousso.mgies comme stupéfaits a la vue de cette ^mmensite de conquêtes a 4 Viij PRÉFACE. faites sur la Nature, qui , par Tordre de leur disposition , semblent réfléchir les lumières de leurs dépositaires , et plu- sieurs autres collections, m'ont fourni de nombreux matériaux. C'est le fruit des recherches qui en ont été la suite, et l'exposé de mes observations, que je publie aujourd'hui. L'aridité , l'ennui même , accompagnant souvent la des- cription des espèces, j'ai cru qu'il ne falloit pas, pour inspirer plus d'intérêt , me borner à de pures discussions sur la nomenclature des Salamandres. Cette partie de mon ouvrage sera donc pré- cédée d'une Histoire de ces animaux , présentant l'extrait des découvertes qui leur sont relatives , et le tableau de leur vie. Dans la détermination des espèces , soit en Zoologie , soit en Botanique , un bon dessin est le juge , au tribunal du- quel on est souvent contraint d'appeler. Les meilleures descriptions ne vous mè- nent pas toujours au but , et cette route P R É' V ACE. ix est fatigante par sa longueur. Je me sers de ce puissant auxiliaire , et je donne la figure de chaque espèce de Salamandre que je fais connoître. Les individus fe- melles ne différant ici des mâles que par l'absence de quelques caractères , ou par la présence de quelques-uns de peu de valeur, je n'ai pas voulu multiplier inu- tilement les dessins, et les mâles sont ordinairement les seuls de figurés. Je mets à la tête de cette Histoire des Salamandres de France , l'exposition méthodique des autres reptiles indigènes qui me sont connus (*). Il est important de fixer l'attention des Naturalistes , de ceux qui habitent spécialement les pays méridionaux , sur une branche de la Zoologie peu cultivée , celle qui traite des reptiles. Son étude nous est cepen- dant commandée par le besoin le plus impérieux de tous , celui de conserver f^) Je suis les divisions du citoyen A. Bron- gnig^rt. Ballet, des Sciences ^ rf, 35. r X : PRÉFACE. notre propre existence. Nous sommes saisis d'effroi, et l'idée terrible de la mort vient nous troubler lorsqu'un Ser- pent s^offre à nos regards. Il n'est que trop vrai que plusieurs de ces animaux sont des ministres de la mort ; mais ras- . surons-nous : ces reptiles dangereux sonf^ en petit nombre, et d'un, signalement facile. Saisissons avec avidité les traits qui leur sont propres ; nos alarmes dimi- nueront, et notre défense aura désor- mais un motif raisonnable, A i\ ?.v- .0. , TABLEAU MÉTHODIQUE «C.^t t) E s R E P T I L E S D E F R A N C K SECTION PREMIÈRE. t!orps renfermé sous une carapace y ou couvert cf écailles , ou annelé. Des pattes à doigts onguiculés ^ ou point de pattes» PARAGRAPHE PREMIER. CORPS POURVU DJÇ PATTES. ORDRE PREMIER. CHÉLONIEN$. Chelonii, ( Brongn. ) Corps renfermé sous une carapace. Gen-s cives cornées et tranchantes. Genre, Tortue. Testudo, Linn. ( Xij TABLEAU A. Doigts longs, inégaux, réunis par des membranes , servant à nager. Plastron , dans celles qui en sont pourvues , ayant plus de deux rangs d'écaillés, I. Les Tortues de mer. 1. La Tortue luth. T. coriacea. Linn. Carapace recouverte d'une peau, à cinq arêtes , et finissant en pointe à son ex- trémité postérieure. Le Luth. Lacép. Hist. Nat. des Quad. ovip. tom. I , pag. 111 , pi. III. ^ B. Doigts très-courts , presque égaux , ser- vant ordinairement à marcher. Plastron n'ayant que deux rangs d'écaillés. II. Les Tortues d'eau douce ou de terre, 2. La Tortue bourbeuse. T, lutaria, Linn. Carapace ovale, noire. Queue étendue et alongée. La Bourbeuse. Lacép. Hist, Nat. des Quad. ovip, tom, I, pag. ii8,pZ. IV. Dans les départemens les plus méridionaux, 5. La Tortue grecque. T, grœca, Linn. Carapace oLlongue et très-bombée, mélan- gée de noir et de jaune ^ les bords larges, 0::Jl DES REPTILES. xiij peu courbes. Doigts recouverts par une membrane. La Grecque. Lacép. Hist. Nat. des Quad. ovip. tom. I , pag. i42 , pi. VIII. Dans les départemens lesplus méridionaux, ORDRE SECOND. SAURIENS. Saurii. ( Brongn.) Corps couvert d'écaillés. . Genre, Lézard. Lacerta, Linn. ■fà'^'Pattes dont la longueur est proportion^ """^ ^""jielle à celle du corps. Cinq doigts, ^.rXEcailles du dessous du ventre plus gran- ^-^f'^' des. Queue longue, 1. Le Lézard vert. h. viridis. Lacép. Un collier d'écaillés plus grandes sous le '^- r. cou. Dessus du corps d'un vert bleuâtre. Le Lézard vert. Lacép. Hist. Nat. des Qaad, ovip, le ventre , outre les deux marginaux plus courts ; ceux du milieu presque de la largeur des auti^es. '.ÎIO. \ XiV •" TABLEAU a. D*un vert bleuâtre en dessus, picoté et finement marbré de noir. Jaunâtre en dessous. Treize tubercules calleux sur chaque cuisse postérieure, ji -^i Ohserv. Cette belle variété , dont on devroit peut- être former une espèce , si on étoit d'ailleurs sûr que le nombre des rangs d'écaillés abdominales et celui des tubercules des cuisses , offrissent un caractère constant , ne se trouve que dans les départemens les plus chauds delà France (la ci-devant Provence). Elle ressemble assez à la variété d , ou le Lézard vert Ordinaire",' mais celle-ci a deux rangs d'écaillés abdominales et infé?» rieures de moins. Sa tête est plus lisse ^ et tachetée de points blancs , ocellés. Le corps est aussi plus petit. Le Lézard Àmeiva paroît encore , au premier eoiip- d'œil , différer peu de cette variété o. ïl s'en éloigne cependant par l'extrême petitesse des écailles qui re- couvrent le dessus de son corps , et en ce qu'il n'en a pas de plùs^ grandes sous le cou. Le dessous du corps de notre même variété a, n'est point picoté de noir. b. Bleuâtre , picoté de noir en dessus. La tête et le dos d'un vert bleuâtre pâle. Dessous du corps pointillé de npir. .Queue rayée. Onze à treize tubercules calleux sur clia- que cuisse postérieure. Envirojis daParis, Ci.) DES K-EPTIIiES. .XV c. D^un gris verdâtre en dessus , avec des rangs de taches brunes , et deux lignes plus remarquables de points blnncs ocel- lés. Dessous du corps pointillé de noir. Onze à treize tubercules calleux sur cha- que cuisse postérieure. , Observ. Tête tachetée de brun. ■ iLnvirons de taris, "i.rne ,' ^f-}- Six rangs longitudinaux d'écaillés sous -:..^l.e ventre, outre les deux marginaux, - rr£'icplus courts j les deux du juilieu ordinai- -., rement plus étroits, :.uc'l d. D\m vert bleuâtre en dessus, picoté de •'noir. Des points blancs , bordés de brun , .\\r^.fur la tête. Dix-sept tubercules calleux, ou environ, sur chaque cuisse posté- "'' '^'"rieure "^-â ^^-^W ' ' ^^^-'-"J b lyii^ 'B.em, C'est le Lézard vert ordinaire des départeraens du midi. e. Vert en dessus , pointillé de noir , avec une \'' bande dorsale brune marquée âfe, petites ^ lignes blancTies. Pesions du corps picoté ' " de noir. Treize tubercules calleux, ou environ , sur chaque cuisse postérieure. Environs de Paris, ' XVJ TABLEAU f. D'un vert bleuâtre en dessus , avec des lignes blanches longitudinales , et des taches noirâtres dans l'intervalle des lignes dorsales. Seize tubercules calleux , ou environ , sur chaque cuisse posté- rieure. Environs de Paris» g. D'un gris cendré en dessus. Dos plus foncé, avec des petites taches blanches envi- ronnées de noir. Trois lignes de taches *■ - semblables de chaque côté du corps. Des- seins du ventre d'un jaune souvent oran- gé. Douze à treize tubercules calleux sur chaque cuisse postérieure. ^^ Environs de Paris, 2. Le LÉZARD DES MURAILLES. L. murolis. Un collier d'écaillés , plus grandes, sous le cou. Dessus du corps d'un gris brun , tacïiété de noir. - - a. Six rangs longitudinaux d'écaillés sous le ventre. Dessus du corps marbré. Gorge , cotés du ventre et queue mouchetés de noiV. Dix-sept tubercules calleux à cha- que cuisse postérieure. Lacérta agilis. Linn. Le V DES REPTILES. Xvij Le Lézard gris. Lacé?. Hist. Nat. des Quad. ovip, tom. l , pag. 298. Le Lézard gris. Hist. Nat. du Jorat , tom.l, pi, ï, fig. 2 a.b. h. Huit rangs longitudinaux d^écailles sous le yentre, les marginaux non compris. Des- sus du corps d^un gris brun , avec des raies plus pâles , longitudinales , alternative- ment plus larges ; des taches noires sur les unes , et des points blanchâtres sur les autres. Vingt-quatre à vingt-six tu- bercules calleux , peu saillans , à chaque cuisse postérieure. Ohserv. Tête plus alongée et plus pointue que dans l'espèce précédente. Habitation dans les murailles, ^^ Ecailles du dessous du ventre de la gran^ deur des autres. Queue courte ou moyenne, 5» Le LÉZARD GECKOTTE. L. mauritanica. Linn. Doigts courts, presque égaux , comme ailés latéralement , à écailles embriquées en dessous. Ongles courts. Point de tuber- cules calleux aux cuisses postérieures. Le Geclcotte. Lacép. Hist. Nat. des Quad, ovip. tom. I,pag. 420. Dans les départemens qui répondent à V ancienne Provence, Xviij TABLEAU B. Pattes très-petites. Trois doigts. Corps fort alongé, . 4. Le Lézard seps, h, seps, Linn. Ecailles arrondies et sans ordre. Le Seps. Lacép. Hist. Nat. des Quad ovip. tom^ I? pag. 433 , pi. XXXI. Le Lézard chalcide a les écailles verticillées et quar- rées. Vans les départemens les plus chauds, §, I L P O ï N T DE PATTES. ORDRE TROISIÈME. OPHIDIENS. Ophidii. ( Broî^gN. ) Genre I. Couleuvre. Coluber. Linn. Des plaques transversales sous le ventre , et de plus petites sous la queue, formant deux rangées. A. Une gaine membraneuse , saillante , re- jetée ordinairement en arrière , de cha- que côté de la mâchoire supérieure , et DES REPTILES. xix renfennant une dent au moins ^ plus grande , mobile ^ distillant un venin (*). Caractères secondaires. Tête large , presque en cœur, ou triangulaire , dont le dessus est recouvert , du moins à sa partie antérieure ( excepté trois ou quatre espèces exotiques ) , de petites écailles très-nombreuses. Museau épais , plan en dessus , et dont le bord supérieur est relevé ou aigu. Face antérieure ( ou lèvre supérieure ) plane , haute , et dont la plaque terminale est aussi haute que large. FAMILLE PREMIÈRE. VIPÈRES, f^iperœ, ( Couleuvres venimeuses.) 1. La Couleuvre aspic. C aspis. Lacép. Ecailles supérieures de la tête semblables à celles du dos , et relevées par une arête. Corps d'un gris roussâtre, avec trois rangs tle taches brunes bordées de noir , arron- (* ) Cette dent , désignée aussi sous le nom de crochet , est conique , arquée , tubulée ; elle a sur la courbure du dos un sillon qui n'atteint pas les deux extrémités , et percé; dans son milieu ^ d'un trou servant de passage au v£nia. ba XX TABLEAU dies ou oblongues. Plaques abdominales i55. — Subcaudales 57 paires. L'Aspic. Lacép. Hist. Nat. des Quad. os^ip. iom. Il , pag.53j pi. Il, fig. 1. Linné donne à son Aspic 1 46 plaques abdo- minales, neuf de moins par conséquent que dans cette espèce. Il dit que son dos a des taches noirâtres, alternes et confîuentes de manière à former une bande étroite , maculis dorsalibusfuscis y alternis , conjluentïbus in vittam, ce qui ne convient pas à notre espèce. Il lui trouve des rapports avec le coluber CHERSEA , et celui-ci en diffère certainement par., la,; bande dorsale et la disposition de ses taches. Le reptile de Linné est celui que les Français' appellent Aspic ^ or, Ton désigne j)lus communément sous ce nom une vipère répandue dans le ci-devant Poitou , dans le ci-devant Dauphiné , que Ton trouve même à Fontainebleau ; Vipère que je regarde comme une variété du coluber berus, ainsi qu^on le verra plus bas. Notre Aspic n'est donc pas celui de Linné : et dès qu^on trouvera des caractères suffisans pour faire une espèce vé- jilableiJe ce dernier , on devra nécessairement changerladénominationderespècej à laquelle DES REPTILES. xxj je conserve le nom à^^spic , que lui à imposé le citoyen Lacépède, sur la croyance que ce Serpent étoit le coluber aspis du Naturaliste suédois. . Ne seroit-il cependant pas plus A propos de ne donner ce nom qu'à Ja Vipèi^e d^Egypte, que les anciens, d'aiprés la remarque du citoyen Lacépède , nommoient ^spic , et. que la mort dé Cléopatre a rendue si célèbre ? J^ai commencé par cette espèce , soit à rai-^ son de sa grande renommée , soit parce qu'elle est, de toutes les Vipères indigènes connues y la jolus grande, et probablement la plus dan- gereuse. Elle a 0,974^^' (trois pieds) de long. Son caractère spécifique est aussi très-distinct; Le citoyen Lacépède a remarqué^ avec sa justesse ordinaire, que les écailles du dessus de la tête étoient semblables à celles du dos ; mais il attribue ce caractère à d'autres Vipères ^ notamment la conunune , beru^. En exami-r nant avec attention le sommet de la tête dé cette espèce , de sa variété ( PAspic de Linné) , du CHERSEA, on distinguera uue ou trois écail^ .les un peu plus grandes, se rapprochant de celles déjà observées, par le même Naturaliste, sur la tête de la couleuvre noire, coluber PRESTEB. . , , h ho f^ Xxij TABLEAU L^Aspic est d'un gris roussâtre, avec quel- ques taches obscures sur la tête , et la bande latérale qui traverse les yeux dans toutes les Vipères indigènes et dans la Couleuvre lisse, brune. Les écailles ont une arête longitudinale. Le dessous du corps est brun , avec les bords des plaques blancs ; ceux des mâchoires sont tachetés de noirâtre. L'auteur de l'Histoire Naturelle du Jorat , tom. I , pag. 284 , parle assez au long de l'As- pic j mais il me paroît, d'après sa description , que son Aspic n'est pas celui du citoyen Lacé- pède, quoiqu'il lui donne 1 55 plaques abdo- minales. «Il a , dit-il , tout le long du dos y une bande semblable à celle de la Vipère , mais moins bien prononcée > et qui quelque- fois dégénère en larges taches transversales )) . Ce caractère et les autres qu'il assigne ne peu- vent s'appliquer qu'au coluber uiSPis de Linné. C'est effectivement à cette espèce que Fauteur de l'Histoire Naturelle du Jorat rap- porte son Aspic. Le nôtre paroit être la Vipère tachetée de Laurenti, comme le soupçonne le citoyen Lacépède. Ne seroit-elle pas aussi la Vipère d'Aldrovande ? Cette espèce ne se trouve probablement que dans les départemens les plus méridionaux ; DES REPTILES. xxiij la grandeur de sa taille , le silence des Natu- ralistes du nord sur elle , le dénotent. L^Aspic de TEncyclopédie méthodique , Hist. Nat, tom. II, part. II, pag. 706 , est un serpent très-différent de celui-ci. Voyez la COULEUVRE LISSE , 11° 9. 2. La COULEUVRE VIPÈRE. C J^lpera. De petites écailles sans arête sur la tête ; quelques-unes à son sommet légèrement plus grandes , et n'occupant pas son éten- due. Une ligne noire derrière les yeux , et allant jusqu^au cou. Bande noirâtre sur le dos, anguleuse ou dentée. Plaques abdominales i46. — Subcaudales 59 paires. a. Bande dorsale dentée. Deux rangs de tâches de la même couleur, répondant aux an- gles rentrans. Corps cendré. Coluber berus. Linn. La Vipère commune, Lacép. Hist. Nat. des Quad. ovip. tom. II j pag. 1 , pi. l jfig- !• b. Une raie en zigzag sur le dos , souvent in- terrompue et n'offrant que des lignes transversales. Point de rangs distincts de taches sur les côtés. Corps roussâtre. b4 XXIV TABLEAU Coluber Aspis. Linn. Charas. Nouv. eccpér. sur la Vipère , tah. i. Je comprends sous une même espèce la Vipère ordinaire , coluber berus de Linné, et sa Couleuvre aspic. Elles ont Fuue et l'autre le même nombre de plaques , les taches de la tête semblables Q^) , et elles ne différent que par le fond de la couleur du corps , et la manière dont le dos est tacheté. Le COLUBER BERUS , la Vipère des bou- liques la plus estimée , est communément grise ou d'un cendré bleuâtre , avec une bande le long du dos , formée de grandes taches trian- gulaires, alternativement écartées, contiguës les unes aux autres par les angles des extré- mités 5 quelquefois libres , et deux rangs très- prononcés de taches noires , un de chaque côté, répondant aux angles rentrans de la bande dorsale. Cette vipère se trouve plus particulièrement dans le nord , dans les mon- tagnes. Elle est décrite dans le Fauna suecica de Linné, dans le premier volume des Améni- (*) La Vipère a sur la tête dimx taches noires^ diver- gentes , formant un V ouvert aux deux bouts, outre d'autres plus petites. DES REPTILES. XXV tés Académiques, pag. iio, coluberberus ; mais on observera qu'on y a compris aussi le COLUBER PRESTER de Linné. Cette dernière Vipère y est décrite sous la variété et, et le BERirs sous la variété i2. Le COLUBER ^spis de Linné est à-peu-près de la même taille que le berus (environ 20 pouces) ; le fond de sa couleur est roussatre, avec une suite de lignes ou de taches alongées et étroites , noirâtres , alternes , obliques , quelquefois libres et transversales, quelquefois réunies , et formant moins une bande qu'une ligne en zigzag, un peu rameuse. On ne voit point sur les côtés du corps les deux rangs de taches noires que nous avons observés dans le berus , ou ces taches sont rares et peu sen- sibles. C'est par le défaut de taches latérales que cette variété s'éloigne de l'espèce pri- ' mitive. Elle est très-commune dans les départe- mens qui composoient anciennement le Poi- tou , le Dauphiné. Elle habite aussi la foret de Montmorenci , celle de Fontainebleau, où elle est même connue sous le nom vulgaire Cette variété a été l'objet des recherches anatomiques de Charas. Noup, expér. sur la XXVJ TABLEAU Vipère, Ayant trop fortifié dans ses figures le caractère qu'offre le museau de ce reptile (celui d'être retroussé), l'éditeur du Sjs- tema Naturœ a faussement avancé que son nez avoit une verrue : Naso verruca erecta terminato. Linné donne 46 paires de plaques à la queue du Coluber aspis ; mais il y a probablement de l'erreur , et il en faut être d'autant moina çurpris , qu'on donne aussi 49 paires de pla- ques à la queue de la vipère commune , dans l'Encyclopédie méthodique, tandis qu'il n'y en a que 09, Le dessous de la tète et des premières pla- ques est jaunâtre, mélangé et picoté de noir ; les autres plaques sont noirâtres, avec les bords et ceux des écailles qui les avoisinent d'un jaune pâle , ou blanchâtres. Le dessous du corps est plus foncé dans le coluber berus. Les bords des mâchoires sont tachetés. Les écailles ont une arête dans celle-ci comme dans sa variété. La Couleuvre ammodyte, qui se trouve dans plusieurs contrées d'Italie , et peut-être dans les départemens les plus méridionaux de la France , est grise , avec une bande dorsale , brune et dentée. Elle est sur- tout très-distin- DES REPTILES. XXvij guée de la précédente par une éminence mo - bile et deux tubercules qu^elle a sur le mu- seau. Ses plaques abdominales sont au nombre de i42. Les subcaudales sont composées de 55 paires. Voyez sa figure dans la Faune d'Allemagne de Sturm , les amphibies , a® cahier. Ses écailles y sont représentées ayec une arête. 5. La Couleuvre chersea. C. chersea. Linn. Dessus de la tête couvert d'écaillés sembla- bles à celles du dos ; une simplement plus grande au milieu du sommet. Trait noi- râtre, peu distinct et très-court, derrière chaque oeil. Bande dorsale et longitudi- nale brune, avec des taches noirâtres, arrondies , alternes , sur les bords. Plaques abdominales i4t). — Subcaudales 55 pai- res environ. La Vipère chersea. Lacép. Hîst. Nat. des Quad. ovip . tom. I , pag. 49 . La Vipère rouge. Hist. Nat. du Jorat , tom. I , pag. 118. jéct. Stockh. 1749 ^pag. 24Ô, tab. 6. Cette espèce, connue en Suède sous le nom d^^sping y diffère des précédentes par une taille constamment plus petite , n'ayant guère XXviij TABLEAU que 0,578"^ ( i4 pouces) , et souvent moins ^. par le peu d'étendue de la bande latérale si- tuée derrière les yeux, et par la disposition de celle du dos. Le corps est en dessus d'un gris roussâtre. La tête a deux taches alongées et divergentes , et l'espace qui est entre elles est plus clair. Les bords des mâchoires, le dessous de la tête jusqu'au cou, sont blan- châtres. Les cotés du corps n'ont pas de taches noires , comme dans la Vipère commune 5 ils sont marqués d'une ligne pluspâle. Les écailles contigués aux plaques ont leur extrémité noi- râtre, et le reste des bords blanchâtre. Les plaques abdominales sont lavées et pointillées d'un brun noirâtre, avec les bords entrecoupés de blanc. Les écailles dorsales ont une arête. Cette Vipère est rare. On la trouve aux en- virons de Montpellier et dans les Pyrénées , d'où elle a été apportée par le citoyen Alexan- dre Brongniart. Je l'ai décrite d'après l'indi- vidu de sa collection. 4. La Couleuvre PRESTER. C.pj-ester.LiiN^. Dessus delà tête garni, en devaiit, d'écaillés semblables à celles du dos. Trois petites plaques occupant son sommet. Corps noirâtre , avec des taches plus obscures , DES R E P T I Ij E S. Xxix disposées en bandes , sur le dos. Dessous du corps couleur d'acier très - luisant. Plaques abdominales i45 — 152. Subcau- dales 28 — 02 paires. La Vipère noire. Lacép. Hist. Nat. des Quad. ovip* tom. II , pag. 56. Le Dipsade. Encyclop. méthod. r • r - ^ • -, Cette espèce commence à se rapprocher desi vraies Couleuvres , par les plaques qu^elle a sur le sommet de la tête. Elle est bien décrite dans le premier volume des Aménités aca- démiques , pag. 115, CoLUBEK BERUS, var. et. Les bords des mâchoires «ont blancs. Les écailles ont une arête. . ; .;. j.;rj. .j;:riijl Elle habite les départemens du nord. Le citoyen Beauvois Fa trouvée aux envi- rons d'Arras. ^ ' / . . ::;oîrrvrn f; ' -■•■ - ^» Mâchoire supérieure n^ ayant point de dents plus grandes , mobiles j. et venfex-^ mées dans une gaine membraneuse et saillante. Point de venin^ sensible » Caractères secondaires* ' I i < i Tête ovale , doni! la largeur n'excède guère celle du corps. Plan supérieur courbe ','." formé de neuf XXX TABLEAU plaques. Museau arrondi , peu épais ; sa face anté- rieure ( ou lèvre supérieure ) ayant une plaqua courte , large , demi-circulaire. FAMILLE SECONDE. COULEUVRES ( proprement dites). Colubres, 6. La Couleuvre a collier. C. natrix. Linn. 5i D'un gris bleuâtre en dessus. Une tache blanchâtre ou jaunâtre de chaque côté du cou. Ecailles ayant une arête. Quatre rangées de taches noirâtres, dont les laté- rales plus grandes. Dessous du corps mé- langé. Plaques abdominales 170. — Sub- caudales 53 paires. La Couleuvre à collier. LAcép. Hist. NaU des Quad, ovip. tom. II fpag, i^kj , pi. Yïffig- 2. Elle est très-commune dans toute la France, et elle y est désignée sous les noms à! anguille de haie , de Serpent d^eau* 6. La Couleuvre d'Esculape. /C. £5c^//<3^^ï. Lacép. D'un gris brun ou roussâtre en dessus , avec une large bande d'un noir bleuâtre, et une suite de petites taches blanches^ voi- DES REPTILES. XXX) sine des plaques abdominales , de chaque côté du corps. Plaques abdominales 175, — Subcaudales 6 i paires. Le Serpent d'Esculape. LAcép. Hist. Nat, des Qaad, ovip. tom. Il ypag. i65 , pi. Yïl y fig. a. Coluber Esculapii. Stur^i. Deutschland fauna. 2® cahier , pi. XI et XII. Anguis Esculapii vulgaris. Jonston. rept. tab. V. ((Nous ne donnerons le nom de Serpent d'Esculape y dit le citoyen Lacépède, ni à la Couleuvre que M. Linné a appelée ainsi , ni à plusieurs autres espèces nommées de même , et nous croyons d'autant plus que la description que nous allons faire concerne le Serpent d'Esculape des anciens Romains , que Findividu qui en a été le sujet a été envoyé des environs de Rome au jardin dû Roi )). Ce Serpent a i,244°* ( ou 5 pieds 10 pouc. ) de long , et quelquefois plus. On voit une tache brune sur la tête, et un sillon sur les écailles dorsales. On le trouve dans les départemens du midi. Il n'est pas rare aux environs de Bordeaux. 7. La CouLEuvREQUADRiRAYÉE. C. QuadriU- neatUrS, D'un gris roussâtre ou jaunâtre en dessus. XXXlj TABLEAU Deux raies brunes de cliaque côté, dont une paire partant du museau, passant par les yeux, et s'élargissant postérieu- rement. Ecailles avec une arête. Dessous du corps jaunâtre. Plaçjues abdominales 218 — 2 24. Subcaudales 70. — Longueur du précédent , beaucoup plus grande quelquefois. Elle se trouve dans les départemens qui répondent à l'ancienne Provence* La Quatre-raies. LAcép. Hist. Nat. des Quad. ovîp* tom. Il ,pag. i65 , pl.Yllffig. 1. Coluber elaphs , Jonston. Rept, tab. V. y 8. La Couleuvre commune. C vulgaris, ( Encyclop. méthod. ) D'un vert noirâtre en dessus , avec une multitude de traits ou de lignes jaunes, plus courts antérieurement , formant en- suite de petites raies interrompues , dont les latérales plus remarquables. Ecailles lisses. Dessous du corps jaunâtre , avec une rangée de points noirs de chaque côté , excepté vers la queue. Plaques abdominales 206. — Sulxiaudales 107 paires. La '« *» b E s 1\ E ? T I L E S. XXXlij La Couleuvre commune. Encyclop. méthod. La Couleuvre verte et jaune, h Aciv. Hist. Nat.des Quad. ovip, totn. Il , pag. l'àj , pi. VI , fig. i. ^nguis Esculapii niger. Jonston. Rept. tab. V. Longueur cotnmune 1,299™ (quatre pieds)» , Elle est commune dans les départemens du milieu et du midi de la France, g. La Couleuvre lisse. Lœvis. Lacé?. ' ": Corps très-luisant et fort lisse, d^un gris verdâtre ou rougeâtre en dessus , avec . V/ lime ligne derrière les yeux, une bande • i .transversale sur le derrière de la tête, et . . .,uideux rangs de taches dorsales et alternes , brunes ou noirâtres. Plaques inférieures n^occupant guère que le tiers de la cir- conférence, d'un brun noirâtre dans le milieu , jaunâtres sur les côtés. Plaques abdominales 172 — 178. — Subcaudales 46 paires environ. La liisse. liACÉp. Hist. Nat. des Quad. ovip, totn. II j pag. i58. Coronella austriaca. Laurenti, Spécimen medicum , tah. 5 yfig. 1, Coluher austriacus. Deutschlands fauna, Sturm. 2.^ cahier , pi. VII et VIII. Longueur, 0,596™ ( 1 pied lo pouces). c XXXlV TABLEAU J'ai comparé avec attention la description de cette espèce avec celle d^ la Couleuvre chatoyante de l'auteur de l'Histoire Naturelle du Jorat , tom. /, pog- 122,7?/. ^^ ffiS' ^ ) ^^ il m'a paî'u que ces deux reptiles se ressem- bloient tellement par les rapports essentiels , que je ne doute pas que ce ne soit la même espèce. Une légère différence dans le nombre des plaques j que l'on sait varier , ne peut dé-' truire l'identité qui résulte du parallèle établi entre les autres caractères. Les trois profonds sillons du dessous de la mâchoire , observés par cet auteur , dans sa Couleuvre cha- toyante , se retrouvent parfaitement dans notre Couleuvre lisse. Je remarquerai cepen- dant à ce sujet, qu'on voit aussi dans plu- sieurs Couleuvres précédentes les mêmes sil- lons. Lie citoyen Lacépède a regardé la Cha- toyante comme une espèce distincte. Hist, Nat. des Quad. opip, tom. Il , pag. 3s4;. Je pense qu'il faut encore placer ici l'Aspic de l'Encyclopédie méthodique. Il ne diffère de la Lisse que par le défaut numérique de quel- ques plaques abdominales. Elle se trouve dans toute la France. DES R E r ï I ii E S. xxxr lo. La Couleuvre tétragone.^Ç,; tetrago^ nus-. •-i> Corps tétragone, fort lisse et très-lui'saîit. Dos d^un gris veidâtre ou cendré, avec une ligne de points noirs au milieu. Cotés d'un gris roussâtre. Dessous jaunâtre, avec une ligne de points noirs de chaque côté. Plaques abdominales 126 — • 128. Subcaudales 4o paires. Longueur 0,189"" ( 7 pouces ). On a pris cette Couleuvre pour une variété d'âge de la précédente ^ jnais sa forme , la disposition de la coul eur de sa robe , paroissent tellement différer de celles de l'autre , que j'ai de la peine à croire que l'âge ait une influence assez forte pour dénaturer totalement cette espèce. Je ne vois ici aucun principe de ces caractères qui devront se développer , et que ï'œil accoutumé aux observations saisit dès leur origine, quoiqu'ils soient peu prononcés. Les rapports delà longueur du corps jusqu'à l'anus et de celle de la queue , sont dans la liisse comme 2 est à 1 3, ou environ, dans la Couleuvre tétragone comme 5 est à i5. La largeur des plaques abdominales n'est que le quart de la circonférence du corps. On c 2 XXXVJ TABLEAU voit par~là et par quelques autres rapproche- mens , que cette espèce est peu éloignée des reptiles qui forment le genre anguis. La bande. rQussâtre qui règne sur les côtés a trois lignes plus fQucées. Environs de Paris. . f! r-\ / . • 1 , "Genre lî. A'Sgvis.^^?! guis. Linn. Ecailles du dessous, du ventre semblables aux autres. 1. L^ Anguis orvet. ^. fragilis. Linn* f D^un brun roussâtre en dessus, avec quatre ... /r raies étroites, fauves, ou tirant sur le \ C\ noir. Dessous du ventre d'un brun foncé. Gorge variée. ■ is')\' ' L'Orvet. liAcÉp. Hist. Nat. des Quad. ovip. toiti. Il , pag 43o ; pL XIX , )îg. 1. La tête est étroite _, avec les yeux petits , d'où il a été nommé par plusieurs , Serpent aveugle. Les écailles sont lisses , bordées de "blàncliâtre. La queue est aussi (ou plus) longue que le corps. Celui- ci est d'une subs- tance très-fragile. On le trouve dans toute la France, où il est encore connu sous les noms à^^iii^oje ^ de Serpent de verre i etc. BES REPTITiES. XXXVl] J'ai VU sortir du ventre d'un Orvet femelle que j'avois tué , plusieurs petits vivans. SECTION I I. : Corps dont la peau est nue et sans a\i- neaux. Des pattes à doigts mutiques ou sans oncles, -r » « ^V I l ■ J ORDRE Q U A T R I E M Ë. BATRACHIENS. Batrachii. ( Brongn. ) A. Point de queue. Langue libre à son ex-^ trémité antérieure, , . Genre I. Grenouille. JRana. Linn. Mâchoires dentées. Corps lisse , rétréci pos- térieurement. Pattes postérieures très- sensiblement plus longues que le corps. Point de plaque visqueuse au bout des doigts. 1. La Grenouille rousse. R, temporaria^ Linn. 'ivn / mit h ( l'i ». Terdâtre ou roussâtre en dessus.' Tache noire derrière les yeux. c S XXXVllj T A 5 li E A I^ La Rousse. Lacép. Hist. Nat. des Qaad. (wip.' tom, I, pag. 628. RoEsEL. tab. 1 — 8. Elle est commune , et vit à terre ( excepté Phiver). 2. La Grenouille commune. H, esculenta. Verte et tachetée de noir en dessus. Trois lignes dorsales; une au milieu, fauve, en sillon, les deux autres latérales , jau- nâtres et saillantes. La Grenouille commune. Lacép. HUh Nat. des Quad. oi^ip. tom. I , pag. 5o3. RoEs. tab, i3 — 16. Genre II. Raine. Hyla. Rana. Linn. Mâchoires dentées. Gorps lisse, rétréci pos- térieurement. Pattes postérieures sensi- blement plus longues que le corps, me- nues. Plaque visqueuse aubout des doigts. 1. La Raine verte. Rana arborea. Linn. D'un vert gai en dessus. Une raie jaune bordée de violet de chaque coté du corps,. La raine verte ou commune. LacÉp. Hist. Nat. des Quad, ovip. tom. I, pag. 55c. Rots. tab. 9 — 11. DES REPTILES. XXXix Elle est très-commune, et vit hors de l'eau la majeure partie du temps. Genre III. Crapaud. Bujfo, Rana. Linn. Mâchoires sans dents. Corps arrondi , à tubercules glanduleux et à parotides sail- lantes. Pattes postérieures de la longueur du corps au plus. 1 . Le Crapaud commun. Hana huffo, Linn. Gris , ou d^un roux obscur en dessus. Tu- bercules nombreux et rougeâtres. Paro- tides très-saillantes, réniformes. Dessous du corps blanchâtre. Pattes postérieures demi-palmées. Le Crapaud commun. Lacép. 'Hhu Nat. des Quad:. ûvip. tom. 1 ,pag. 568. Buffo cinereus. Schn. Hist. amph. i , pag. 3 85- RoES. tab, 2o, 21. Il est commun. 2. Le Crapaud sonnant. Rana bombina. Linn. D^un gris obscur en dessus , avec des verrues nombreuses. D'un jaune orangé en des- sous , avec des taches ou marbrures bleuâ- tres. Pli sous la gorge. Pattes postérieures demi-palmées. c4 Xl T A B li É'a V La Grenouille sonnante. Lacép. Hist. Nat. des Quad, ovip. tom. I , pag. 555 , pi. XXXVII. Buffo igneus. Schn. Hist. amph. i , pag. i8i. "RoES. tab. 22 et 23. Il est commun dans le midi de la France , et très-rare aux environs de Paris. 5. Le Crapaud accoucheur. B, abstetricans. Laur. D^un gris verdâtre en dessus, avec quelques verrues brunes. Des grains blancs sur les côtés et sous l'anus. Dessous du corps blanchâtre. Pattes postérieures demi-pal- mées. "' Variété du Crapaud commun. Lacép. Hist. Nat. des Quad. ovip, tom. Ijpag. 579. Demours. Mémoires de VAcad. des Scienc. an. 1741, On le trouve sous les pierres aux environs de Paris^ 4- Le Crapaud brun. B. fuscus, Laur. Presque lisse. D'un brun jaunâtre ou gri- sâtre , avec des taches plus foncées , noi- râtres sur leur bord. Une raie au milieu du dos, formée par le défaut de taches* Pattes postérieures demi-palmées. DES R. E P T I li E S. xlj Le Crapaud brun. Lacép. Hist.Nat, desQuad. ovip, tom. I , pag. 590. "RoiLs'jtab. 17 — ig. Il habite dans le midi de la France. 5. Le Crapaud calamité. B. calamita, Laur, Olivâtre en dessus, avec des verrues nom- breuses et rouges. Une ligne jaune au milieu du dos , et deux autres d'un jaune roux, une de chaque côté. Pattes posté- " rieures sans membrane, ou à membrane très-courte. Le Crapaud calamité. Lacép. Hist. Nat. des Quad, ovip. tom. I,pag. 5^2, Baffo cruciatus. Schn. Hist. amph. i , pag. ic|5. RoEs. tab. 24. Il vit à terre , et habite dans le midi de la France plus particulièrement, 6. Le Crapaud vert. B. viridis. Laur. D'un blanc livide, tacheté ou marbré de vert, avec des verrues rougeâtres. Faites postérieures à membrane très-courte. Le Crapaud vert. Lacép. Hist. Nat. des Quad. ovip^ tom. I , pag. 586. Le rayon vert, ibid.pag. 588, Xlij TABLEAU Buffb viridis. Schn. Hkt. amph. s, ]pag. aoo. Buffo çiridis, ") ^ •^ , , . } Laur. scnrebenanus. J Rana variabili&, Sturm^ Deutschlands fauna. 2* cah, pi. I «^ II. Le citoyen Bosc l'a observé dans la ci-de- vant Bourgogne. Je^nig coimois point le Grapmid que Linné appelle rubeta. Ne seroit-ce pas un jeune in- dividu du Crapaud commun , dont ce Natu- raliste auroit fait vuxm espèce ? B. Une queue. Langue collée dans toute sa longueur. Genre IV, Salamandre. Salamandra, Lacerta. Linn. Voyez le Tableau qui est à la page 26, Histoire des Salamandres, Ayant suivi', dans cette exposition des reptiles de France, la série des ordres du citoyen Brojigniart, j'ai pensé qu'on verroit avec plaisir l'extrait de sou travail sur cette partie de la Zbologie. DES REPTILES. xliij Essai d'une Classification naturelle des Reptiles y parle citoyen A. Brongniart. Les Naturalistes qui s'étoient occupés de cette classe d^animaux, avoient eu presque tous plus d^égard, dans leur classification, à des caractères extérieurs tranchés, mais de peu d'importance , qu^à ceux pris dans For- gauisation et les habitudes de ces animaux. Ils avoient donc négligé d'employer les carac- tères que peuvent donner les différences prises dans le mode de génération et dans celui du développement, pour ns considérer que la présence de la queue et des pattes. Le citoyen Brongniart a cherché à prouver par quelques réflexions préliminaires, que, pour ne point heurter Tordre naturel dans les distributions méthodiques , il ne falloit avoir recours aux caractères des degrés inférieurs , tels que ceux pris dans les organes du mou- vement et dans les tégumens, que quand on s'étoit assuré que les organes des degrés supé- rieurs n'offroient plus aucune différence im- portante. En suivant ces loix , on doit rap- procher l'ordre des Tortues et celui des Camé- léons, Iguane, Gecko, etc. de celui des Ser- y}iv TABLEAU pens , et faire un ordre à part des Grenouilles,^ Crapauds, Salamandres. Il a donc divisé les reptiles en quatre ordres, qui sont distingués par des caractères aussi nombreux qu'impor- tans. ORDRE PREMIER. LES CHÉLONIENS. ( Il reyiferme les Tortues. ) Ces reptiles n'ont point de dents enchâssées, înais leurs mâchoires sont enveloppées de gen- cives cornées, tranchantes. Leur corps est cou- vert d'une carapace; il est bombé. Ils ont deux oreillettes au coeur , un estomac plus volumi- neux que les autres reptiles, un canal intestinal garni d'un cœcum. Ils s'accouplent, et pon- dent des oeufs à coquille calcaire solide. Ils se nourrissent, en grande partie , de végétaux. ORDRE SECOND. LES SAURIENS. (Renfermant les Crocodiles, Iguane, Dra- gon, Stellion^ GecJoo, Caméléon, Lézards, Scinque , Chalcide. ) Tous ces animaux ont des dents enchâssées , deux oreillettes au coeur , des cotes et un ster- DES REPTILES. xtvr iium. Le mâle a un organe extérieur de géné- ration. Us s'accouplent réellement, pondent à terre des œufs à coquille calcaire, d'où sortent des petits qui ne subissent pas de métamor- phoses. Us ont des plaques écailleases ou de^ écailles sur le corps. ORDRE TROISIEME. LES OPHIDIEN^S. (Renfermant les genres connus sous le nom^ : .... général de Serjpeus. ) Us se rapprochent plus des reptiles des pre^ miers ordres que de ceux du troisième j comme, eux ils ont de longues côtes arquées. Le mâle a un organe extérieur de génération. Ils s'ac- couplent réellement , et pondent des œufs à coquille calcaire , d'où naissent des petits en tout semblables à leurs parens^ mais ils dif- fèrent des Sauriens, parce qu^ils n'ont qu'une oreillette au cœur, point de sternum 5 que les mâles ont une verge double 5 qu'ils pondent des œufs à coquille calcaire, molle, et qu'ils» TL^oni point de pattes. xlvj TABLEAU ORDRE QUATRIÈME. LES BATRACHIENS. ( Contenant les Crapauds , les Haines y les. Grenouilles et les Salamandres, ) Ces animaux diffèrent autant des trois pre- miers ordres qu'ils se conviennent entre eux , et l'auteur prouve que les Salamandres , qu'il a placées dans cet ordre, n'ont d'autre analo- gie avec les Lézards, parmi lesquels on les avoit mises, que d'avoir comme eux le corps alongé, des pattes et une queue. Tous ces reptiles ont d'ailleurs une seule oreillette au coeur , point de cotes , ou seule- ment des rudimens de ces os, la peau unie et des pattes. Le mâle n'a aucun organe exté- rieur de génération , et il n'y a point d'ac- couplement réel; la plupart du temps les oeufs sont fécondés hors du corps de la femelle. Ces œufs sont sans coquille et pondus dans l'eau. Les petits qui en sortent ont des branchies à la manière des poissons , et diffèrent de leurs parens pendant les premiers momens de leur vie 3 ils se rapprochent par cela même des DES REPTIIiÈS. Xlvij poissons. Ces, animaux doivent donc être pla- cés , dans l'ordre naturel , à la fin de la classe des reptiles , et immédiatement avant celle des poissons. Extrait du Bulletin des Science^ de la Société Philomatique , tz**. 3S, V HISTOIRE HISTOIRE NATURELLE DES ir» V SALAMANDRES DE FRANGE. Xi' A M o u R du merveilleux s'est plu à tirer les Salamandres de l'obscurité à laquelle elles semblent avoir été condamnées par l'Auteur -de la nature. Considérées comme des êtres pri- -vilégiés qui bravoient la puissance du plus ac- tif des élémens , elles fournirent à l'amour des ■emblèmes souvent plus brillans que fidèleé. Le temps a dissipé les prestiges de^cette fausse gloire : tout le monde sait aujourd'hui que les -Salamandres 5 exposées à l'action du feu, y .trouvent un principe destructeur qui les réduit en cendres. Mais si leur réputation a perdu d'un côté, elle a gagné de l'autre. Une histoire pleine de recherches et de faits les plus cu- rieux, a remplacé un roman. Laissant derrière nous les pères de la Zoolo- gie, Belon, Rondeletj Gesner, etc. arrêtons A 2 HISTOIRE NATURELLE seulement notre vue sur les Naturalistes de c© siècle qui nous ont parlé des Salamandres. Nous verrons Dufay déchirer le voile qui couvroit leurs métamorphoses j Duverney in- terrompre un instant ses méditations sur la nature du premier des êtres vivans, pour étu- dier l'organisation de ces animaux. Que nos alarmes sur les dangers dont elles paroissent nous menacer se dissipent ! Maupertuis nous rassurera par ses belles expériences. Demours^ Spallanzani , nous expliqueront le mystère de leurs amours. Ce dernier nous fera de plus parcourir successivement tous les âges, tous les périodes de leur vie. Une étonnante décou- verte lui est encore réservée, celle de la fa- culté reproductrice de leurs membres , que l'illustre Bonnet confirmera ensuite de la ma- nière la plus décisive. Il ne s'agira plus désor- mais que de rassembler les lambeaux épars de cette histoire. L'héritier du pinceau et de la gloire du Pline Français, le citoyen Lacépède, nous offrira les scènes variées de la vie des Salamandres. Mais les savans qui se sont consacrés à leur étude , dépeignirent plutôt leurs habitudes que leurs caractères physiques. On ne pou- voit les envisager , il est vrai , sous un point DES SALAMANDRES. 5 de vue plus intéressant 5 mais a-t-on rem- pli toute notre attente ? Ne se demande-t-on pas : Quelle est la forme particulière de ces différentes sortes de quadrupèdes ovipares ? En quoi se rapprochent ou s^éloignent-ils les uns des autres ? Car il est naturel de désirer voir les traits de la physionomie d'un objet inconnu , pour lequel on a conçu de Fin- térêt. Ces questions se présentent d'elles-mêmes. Vous appelez à votre secours les nomencla- teurs , et vous vous empressez de leur deman- der les renseignemens qu^ils peuvent avoir sur les diverses espèces de Salamandres. Ils essaient de répondre à vos désirs 5 mais y ont-ils satis- fait? Percez-vous Fobscurité qui enveloppe les indications dont ils vous offrent le tableau? A Taide de ces portraits dont le dessin est inexact ou peu correct , qui ne présentent les objets que grossièrement et presque sans dé- tail , distinguerez-vous les originaux ? D^inu- tiles efforts vous convaincront de TinsufEsance de ces moyens. Cette incertitude tombe principalement sur la détermination des Salamandres aquatiques . car pour les espèces terrestres , n^en connois- sant qu'une d^indigène, et ses caractères étant A2 '4 HISTOIRE NATURELLE bien^tranchés, la méprise est moins à redouter. Il n'en est pas ainsi des espèces qui font leur séjour habituel dans Teau : il est d'autant plus facile de s'égarer dans leur reclierclie , que l'âge , le sexe modifient singulièrement les formes , les couleurs de ces animaux. Ces diffi- cultés entravent à chaque instant la marche pénible du méthodiste. Nous porterons donc une attention spéciale sur les Salamandres aquatiques. Exposons brièvement l'état et la vicissitude de la nomenclature j nous chercherons ensuite à la débrouiller. Dufay a distingué trois espèces de Sala- mandres aquatiques ( Mém. de F^cad, des Scienc. de Par. 1729), et toutes les trois des en- virons de Paris. Linné en a vu le même nombre en Suède, lacerta vulgaris , lacerta PALUSTRIS y LACERTA AQUATICA, Les Salamandres de ces deux Naturalistes ont paru au citoyen Lacépède ne faire qu'une seule et même espèce , mais formée de plu- sieurs variétés : la queue plate ( Hist. Nat. des Quadrup, opip. tom. I^pag, 472 etsuip,^, Laurenti , moins circonspect^, a suivi une route diamétralement opposée. Conservant le nom du genre à la Salamandre terrestre , il IXES SALAMANDRES. 6 clécrit sous les autres noms génériques de TRITON et de PROTEUS ^ une douzaine d'es- pèces de Salamandres aquatiques. Houttuyn ne parle que de cinq, en y comprenant même la terrestre. Ajoutant ses propres recherches à celles de ces hommes célèbres et de plusieurs autres ^ tels qu'Hermann , Blumenbach , Camper , etc. Schneider vient de publier dans le premier fascicule de son Histoire des Amphibies , celle des Salamandres , dont il énumère neuf es- pèces. Mais quoiqu'il ait répandu un grand jour sur la nomenclature de ces animaux , on ne peut cependant la regarder comme totale- ment éclaircie. L'état de fluctuation où nous sommes, relativement aux Salamandres de Linné, est une preuve convaincante que bien des nuages interceptent encore la lumière propre à dissiper ces ténèbres. J'ai tenté de suivre aussi la même carrière y et j'ai cherché à recueillir quelques faits échap- pés à la perspicacité de ces illustres natura- listes. Mais repoussant la folle idée de ne sui- vre que mes propres connoissances, j^ai choisi pour mon guide le digne continuateur de Buffon, le citoyen Lacépède. La voix ami- cale de ce savant interprète de la Nature , ses A5 6 HISTOIRE NATURELLE sages conseils m'ont fortement encouragé, et un premier travail sur les Salamandres a été le fruit de mes tentatives. Bulle t. des Scienc. de la soc. Philomat. de Par, ^oût 1 797, n". 5. Trop précipité, restreint au petit nombre d'objets qui m'étoient tombés sous la main, ce travail a dû être informe et très-incomplet. Mes amis , le citoyen Alexandre Brongniart sur-tout, m'ont offert avec empressement les matériaux propres à combler une partie du vide que j'avois laissé, et à rectifier mes pre- mières idées. J'en ai profité, et ce mémoire sera le dépôt de toutes mes reclierches. Avant de donner la série méthodique des Salamandres, ne me sera-t-il pas permis d'in- téresser en leur faveur, en esquissant avec ra- pidité les traits principaux de leur vie ? Aux belles observations des Spallanzani , des Bon- net, ne pourrai-je point en ajouter quelques- unes des miennes? bien loin cependant de vou- loir qu'on place celles-ci au même degré de mérite que les autres. Il est d'autant plus important de concilier aux Salamandres la bienveillance de mes lec- teurs , qu'on ne se pique guère de con- noître le détail d'une famille , si elle n'excite d'avance notre estime par des actes recom- DES SALAMANDRES. rj mandables de vertu , ou par une renommée quelconque. . , ^ .>. . . , - Les Grenouilles et les Salamandres sont de tous les reptiles les moins favorisés. Elles ont eu jusqu^ici le pas sur les Serpensj mais sou- mises à un examen plus rigoureux , elles n'ont pu soutenir la concurrence ; et ceux-ci , tout hideux qu'ils sont, et malgré nos préven- tions , doivent reprendre dans nos méthodes le rang supérieur que la Nature leur assigne. Comparant entre eux les organes, les facultés , les mœurs des animaux de la classe des rep- tiles, le citoyen Alexandre Brongniart a prou- .vé que les Grenouilles et les Salamandres de- . voient la fermer, étant placées sur les liinites qui séparent les quadrupèdes ovipares des -poissons. b oi --yi a^u - ' -De tous les reptiles , les Serpens , les Gre- -nouillés et les Salamandres paroissent être les seuls qui n'ont qu'une oreillette ali coeur : les premiers ont une- peau couverte d'écaillés, sont dépourvus de pattes , et s'accouplent réellement, au lieu que les Grenouilles et les Salamandres ont la peau nue avec des pattes, et n'ont pas leurs organes sexuels disposes pour nne jonction ordinaire. Elles sont d'ail- leurs lés seiils reptiles sujets à métamorphoses , A4 s HISTOIRE NATURELLE les seuls marclieurs dont les doigts n'ont pas . d'ongles, et les seuls ayant de fausses cotes très- courtes. La langue des Salamandres est attachée par toute sa face inférieure, caractère qui les distingue de tous les autres reptiles du même crdre y et les rapproche des poissons : remarque ingénieuse que nous devons au citoyen Bron- ^niart. Elles sont encore distinguées des Gre- nouilles dans le même ordre, désigné sousle nom de BATRACHiENs , par la présence d'une queue. Ayant la' peau nue,, incapables de se défen- dre, peu variées dans leurs formes et dans leui's couleurs , disgraciées dans un grand nombre par rapport à l'organe de l'ouie, différant, comme je l'ai dit, des êtres qui les précèdent dans l'échelle naturelle , et par la manière dont elles remplissent le devoir de l'amour , et p^r les destinées singulières de leur pos- térité , les Salamandres forment avec les Gre- nouilles une tribu très -distincte. Comparons les avantages physiques, les facultés morales des animaux qui la composent, avec celles des autres reptiles ; nous verrons qu'ils doivent encore occuper le dernier rang , par leur état obscur et ignoble. Les Tortues ont une enveloppe écailleuse qui leur sert et de cuirasse et de retraite!. Leur DES SALAMANDRES. 9 empire est d'ailleurs étendu ; c'est , pour le grand nombre , un fleuve , TOcéan lui-même. Les Lézards , remarquables par Félégance de leur robe, leurs formes variées, la distribution et les compartimens des écailles dont plu- sieurs sont protégés , étonnent sur-tout par la promptitude de leur course , moyen de subsis- tance et de salut. Outre ces mêmes rapports , les Serpens nous contraignent à fixer sur' eux notre vue , par la célérité effrayante de leur marche ondulatoire, par leurs ruses et leurs fureurs , par les terribles armes de mort que porte un trop grand nombre. Ils nous glacent d'effroi , et ils nous inspirent cependant un malheureux intérêt; mais il s'éteint à l'aspect des Salamandres. Le bien comme le mal leur est étranger. L'Auteur de tous les êtres les re- lègue, pour cacher leurs disgrâces , dans des décombres inaccessibles à la lumière du jour , ou dans les domaines les plus circonscrits de Tempire des eaux, un fossé, un réservoir. L'autorité des Salamandres ne s'étend que sur .les habitans les plus chétifs de ces lieux. Quel- ^ ques insectes, quelques vermisseaux , quelques mollusques testacés , satisfont leurs besoins , et même ces victimes ne doivent souvent leur perte qu'à leur imprudence. lO HISTOIRE NATURELLE Comparées avec les Grenouilles , les Sala- ïîiandres se trouvent encore inférieures : plus éloignées qu'elles de la voie ordinaire dans l'union des deux sexes, pesantes, s'accrochant avec peine, elles sont forcées de céder le rang à celles-là. Je n'expose ici , et sans détail , que les diffé- rences les plus capables de frapper j je n'ai même fait qu'indiquer les plus importantes, celles qui sont fondées sur la comparaison res- pective des organes intérieurs de ces reptiles ; mais elles seront développées soit dans l'ou- vrage que prépare sur ces animaux le citoyen Brongniart, soit dans les belles Leçons d'Ana- tomie comparée du citoyen Cuvier , recueillies et augmentées par le citoyen Duméril , si digne d'être son organe. Ce tableau comparatif des Tortues , des Lé- zards et des Serpens d'un coté , des Grenouilles et des Salamandres de l'autre, m'a paru né- -cessaire pour faire sentir que laisser les Sala- mandres av«c les Lézards , à l'exemple de Linné, seroit une violation de l'ordre naturel, et qu'il est indispensable de faire de ces qua- drupèdes ovipares un genre particulier. Les Salamandres aquatiques viennent à la surface des eaux pour y respirer. Je les consi- I)rS SALAMANDRES. 11 dère ici dans toute la perfection de leur exis- tence j car nous verrons plus bas que pour écarter les périls qui menacent leur enfance , la Nature, comme pour nous annoncer la classe qui suit, celle des poissons, fait respirer les jeunes Salamandres à la manière de ces derniers. Pour leur donner le moj^en de na- ger facilement, elle les favorise d^une espèce de rame : leur queue est cet instrument, qui, par sa forme comprimée , ses mouvemens prompts, réglés et sinueux, concourt, avec les pattes , à frapper le fluide dans lequel vivent ces animaux , et à trouver dans la résistance de ce milieu un point d^appui nécessaire pour l'action des muscles qui font mouvoir le corps. Quoique ces reptiles aient établi leur de- meure exclusive dans les eaux stagnantes ou qui ont peu de courant, ils veulent néanmoins qu'elles soient claires et limpides. J'ai vu des puits abandonnés devenus l'asyle de plusieurs Salamandres, notamment de l'espèce que j^ap- pelle marbrée. Les Salamandres prennent leur quartier d'hiver dès que les premiers froids les invitent à la retraite, vers le milieu de l'automne ordi- nairement. Fentes de vieux murs , trous dans \ Ï-S HISTOIRE NATURELLE la terre , creux d'arbres, tels sont les appartc— mens qu'elles doivent occuper pendant cette? triste saison^ c'est là qu'elles vont se tapir pour se mettre à l'abri de ses rigueurs. Autant se sont-elles hâtées de nous annon- cer, par leur disparition, l'arrivée de l'hiver, autant sont-elles promptes à nous prévenir que nous touchons à des jours plus doux et plus sereins ; tout est même encore hiver pour nous , que le printemps renaît pour elles : ce n'est pas qu'elles n'aient quelquefois à se re- pentir de cette diligence : les glaces deviennent leur prison , et il faut qu'elles y attendent pa- tiemment qu'un rayon bienfaisant du soleil brise les liens de leur captivité. Soit cependant qu'elles puissent communiquer avec l'air ex- térieur, soit qu'elles aient dans leurs poumons une quantité abondante de ce fluide, elles soutiennent cette épreuve et y résistent fort souvent. Rappelées de leur léthargie, elles n^écou- teront que la voix de l'amour ; et l'objet cons- tant de leurs désirs sera de donner l'existence à une grande postérité. Mais je dois prévenir qu'en traitant de la génération des Salaman- dres , je ne parlerai que des espèces aquatiques. Ce qu'on nous a dit de la Salamandre terres- DES SALAMANDRES. l5 tre ne me paroît pas avoir assez de certitude et assez d'étendue pour satisfaire notre curio- sité 5 elle attend qu'un Demours ^ mais sur- tout qu'un Spallanzani nous révèle des mys- tères qui n'ont d'autres témoins que le silence et l'obscurité des lieux où ils s'opèrent. Ce n'est que par de tels hommes que la Nature se laissera arracher son secret presque invio- lable. Si l'on en croit l'observateur dont parle le citoyen Lacépède dans les Supplémens de son Histoire des Quadrupèdes ovipares, les foetus de la Salamandre terrestre seroient renfermés dans cinq espèces de sacs ou de poches , au nombre de huit environ dans chacune , et ces foetus auroient une forme d'autant plus dis- tincte, qu'ils se rapprocheroient davantage de l'ouverture qui doit leur livrer passage^ ils seroient apodes et pourvus de branchies ; cet ensemble de matrices seroit enfin précédé d'une suite d'oeufs disposés en grappes. D'au- tres observateurs prétendent avoir trouvé dans le corps de la Salamandre terrestre femelle , une cinquantaine de petits, qui ressemblent à leurs parens , à la taille près. C'est à cela que se réduisent nos connoissances, ou plutôt nos incertitudes sur la reproduction de la Sala- l4 HISTOIRE NATURELLE mandre terrestre. Résumons à présent les observations de Dufay, de Demours et de Spallanzani, relatives aux Salamandres aqua- tiques. Ces animaux commencent à se montrer un mois environ avant l'équinoxe du printemps 5 mais ils ne se livrent entièrement aux plaisirs de Famour qu'après cette époque, lorsque la chaleur de l'atmosphère est assez forte , soit pour écarter un froid qui seroit nuisible à leur postérité , soit pour en développer les germes par sa douce influence. Ce n'est donc que vers cette époque, ou même un peu plus tard, que les deux sexes se réunissent ; et quel singulier phénomène , quel écart de la voie ordinaire nous présente cette union ! Des agaceries , des feintes réciproques ont préludé au terme des dernières jouissances. Le mâle redresse, agite sa crête , un des apanages distinctifs de son. sexe 5 il place sa tête au-dessus de celle de sa compagne , ou il rapproche son museau du sien, s'amarant même, s'il est nécessaire, aux herbes du rivage, qui favorisent leurs amours; sa queue, dans une agitation conti- nuelle, se plie tortueusement , et bat avec la douceur de la volupté les flancs de sa femelle ; les deux corps, réunis antérieui^ement , s'écar- DES SALAMANDRES.' 1$ tent vers le bas , et forment ainsi un angle plus ou moins aigu. Un jet abondant d'une liqueiu* blanche et épaisse s'élance des organes de la génération du mâle, et atteint ceux de la femelle j ils sont très-gonflés dans l'un et dans Fautre. Telle est l'espèce de frai, le seul mode d'accouplement observé entre ces ani- maux. Il tient le milieu entre celui des reptiles ou amphibies qui précèdent, et celui des pois- sons. Il ne reste plus aucun doute sur un fait aussi extraordinaire , depuis que Demours d'un côté, le célèbre Spallanzani de l'autre, en ont été les témoins. De semblables autorités doivent suffire, et il est inutile d'avancer que le même fait s'est renouvelé sous mes yeux , à l'occasion de la Salamandre marbrée. D'un regard plus perçant que le Naturaliste français, Spallanzani a porté sa vue bien au- delà ; il a prouvé par des expériences nom- breuses , et que la critique la plus sévère ne sauroit affoiblir , que la liqueur séminale vivifie simplement les œufs situés près de l'ouverture extérieure du canal d'où ils doivent s'échap- per. Ces oeufs ou ces germes adhèrent aux parois internes de ce canal, sont très-petits, et d'un blanc jaunâtre. Rassemblés dans les ovaires, qui forment de chaque côté, dans .?!< l6 HISTOIRE NATURELLE Fintérieur du corps de la femelle , un paquet Volumineux, ils remontent dans les trompes, et coulent ensuite vers l'anus à mesure qu'ils mûrissent. Ces trompes consistent en deux tuyaux blancs, fort longs et très-plissés ^ qui prennent leur origine vers la région du foie , et qui aboutissent à l'ouverture de l'anus. Spallanzani a fécondé avec la liqueur sémi- nale , soit celle qu'il avoit exti'aite des pre- miers réservairs, soit celle qu'il avoit fait sortir par les voies ordinaires , les deux tiers des oeufs soumis à cette opération , et qui n'avoient pas encore été vivifiés par l'appro- che du mâle. Ces tentatives n'ont eu aucun effet toutes les fois que la semence n'a pas été mêlée avec un peu d'eau. Dilférens essais ten- dant à féconder des embryons d'animaux d'un autre genre, quoique voisin, avec la même matière, et réciproquement, n^ont pas été heureux. La totalité des œufs des Salamandres ne pou- vant être vivifiée par un seul acte , l'union des j deux sexespersévèrelong-temps, vingt à trente jours. Spallanzani a vu leur espèce d'accou- plement se réitérer plusieurs fois dans une heure. La ponte se fait en deux manières : les oeufs sortent i DES SALAMANDRES. I7 sortent ou nus et plus ou moins détachés , ou liés les uns aux autres par une matière gluti- neuse , ou une sorte de frai , et disposés sur deux lignes , formant chacune un cordon long de six à sept centimètres (près de deux pouces et demi), renfermant dix embryons. A ce frai sont adhérentes des petites bulles d'air, qui se dilatent peu à peu, en augmen- tent le volume, et l'entraînent sur la surface des eaux. Les bulles crèvent, et les oeufs gagnent le fond du fluide sur lequel ils sur- nageoient en masse. Observons actuellement leurs métamorphoses ou leurs changemens de formes. Vous les verrez , dans Fespace de sept jours, sous les ligures d'un sphéroïde alongé , d'un sphéroïde échancré d'un côfé ou ressemblant à un rein, d'un têtard renflé et arrondi à un bout , aminci et terminé en queue à l'autre , devenir enfin une petite Salamandre , à la- quelle on distingue des vertèbres , de petites nageoires, deux petits boutons, rudimens des bras, une tête, deux yeux. Vous les verrez dans toutes ces métamorphoses , se mouvoir avec une vivacité extrême, comme impatientes de jouir d'une vie plus libre. L^espèce de glu qui environnoit l'embryon a disparu^ on n'ap- B l8 HISTOIRE NATURELLE perçoit autour de lui qu'un petit cercle , le limbe de l'amnios où repose la jeune Sala- mandre. Plus longue que le diamètre de ce cercle , elle s'y tient dans une situation ar- quée. Quatre jours s'écoulent, et la voilà par- faitement dégagée de toute entrave , et mor- dillant les plantes qui sont à sa portée. Les bras sont pointus et repliés vers le derrière du corps ; ses nageoires sont très-sensibles. Nous sommes au quinzième ou au seizième jour, à dater de la ponte , et les doigts des mains de nos jeunes Salamandres commencent à poin- ter. Ceux des pieds ne paroissent pas encore ; mais six à huit jours suffiront pour leur entier développement. Il est un fait sur lequel je ne me suis pas étendu , et qui mérite cependant une atten- tion particulière : je veux parler des ouies ou branchies que les Salamandres aquatiques ont dans leur première jeunesse. Elles forment de chaque côté du cou une houppe frangée , une espèce de panache composé de trois à quatre tiges inégales , garnies , à ce qu'il m'a paru , sur deux rangs , d'appendices mem- braneuses et laciniées. Ces ouies , suivant Dufay, sont recouvertes et garanties par un opercule. Arrive une époque à laquelle ces DES SALAMANDRES. 19 organes , devenus inutiles par le développe- ment et Faccroissement des sacs pulmonaires, ne reçoivent plus de nourriture , disparoissent avec la mue ou s'oblitèrent. Nous devons au Naturaliste que je viens de citer la découverte de ces branchies. On en aura une idée par la figure 4 D de la planche V. Les Salamandres aquatiques ont probable- ment toutes de semblables organes dans les premiers jours de leur vie. Je Fai d'abord ob- servé sur les petites espèces, celles que je dé- crirai les dernières , et que je soupçonne ne quitter guère Feau, leur séjour habituel 5 elles conservent même long-temps ces branchies: mais je présume , avec quelque fondement, comme on le verra lorsque je parlerai de la Salamandre marbrée , que les plus grandes espèces les perdent à un terme plus rappro- ché de leur naissance que celui des autres. On rencontre souvent celles-ci hors de Félément où elles virent le jour. Les jeunes Salamandres terrestres ont-elles des branchies ? Voilà une question que je mets encore au rang des problêmes, ou que je ne vois pas du moins entièrement résolue. Des Naturalistes du plus grand poids ont avancé qu'elles en avoient, qUe les mères se 20 HISTOIRE NATURELLE rendoieiit à l'eau pour y donner naissance à leurs foetus. Je me soumettrois docilement à une telle assertion, si je savois qu^elle fût éta- blie sur un fait bien observé , et non sur une induction tirée de l'analogie. J'ai étudié les Salamandres dans un pays )Oii la terrestre est très-commune. Je n'en ai jamais rencontré soit d'adultes , soit en état de larve , dans l'eau ou sur ses bords. Elles Tivent dans des lieux frais et humides , mais souvent à une distance considérable des eaux stagnantes. Elles habitent fréquemment des masures dans l'intérieur des villes, souvent même en familles assez nombreuses. Or, se rendre à un marais, à un fossé, pour y choisir le berceau de sa postérité , me semble être pour elles, dans cette circonstance, un parti néces- saire , et sujet à des difficultés insurmontables. J'éprouve, je l'avoue, une grande répugnance à croire la possibilité d'une telle émigration. Nous avons vu que la fécondation des oeufs et la durée de la ponte se faisant par intervalles assez distans les uns des autres , prolongent la durée des amours des Salamandres. Les mâles dcATont donc accompagner les femelles dans leur voyage ; et n'est-ce pas une autre diffi- culté ? Ce sera sans doute aussi à la faveur de* DES S A L A î;I A N D R E S. 21 ténèbres qu^ils exécuteront leur marche péril- leuse ; car la Salamandre terrestre craint la lumière du jour. Observez encore que sa queue, conformée d'une autre manière que celle des Salamandres aquatiques, lui refusera ses services lorsqu'il sera question de nager. Mais quelles que soient ces réflexions, je ma soumettrai avec la confiance la plus entière ^ dès qu'un Naturaliste éclairé me dira : a J'ai vu la Salamandre terrestre déposer ses^ oeufs ou ses foetus dans le sein des eaux. C'est un fait, et non une induction qui en a pris les formeâ et les couleurs». Si les jeunes Salamandres terrestres ont des branchies, je verrai ici une prévoyance de plus de l'Auteur dé la Nature; il aura étendu sa sagesse conservatrice à tous les cas , à celui particulièrement où l'objet de sa tendre solli- citude vien droit à rencontrer une quaîftité d'eau suffisante pour menacer ses jours. Dé'5 branchies lui seroient, dans son naufrage , imé pïànche salutaire qui l'aidérbît à se sauver. '^La Salamandre ne peut croître sans se trou- Ver à l'étroit dans sa peau , et sans en changer. Ces mues arrivent presque tous les dix jours, è l'époque des chaleurs. Konnet a observé que B5 522 HISTOIRE NATURELLE ces animaux ne se débarr assoient de leur vieille robe que par lambeaux, et que ces pièces , examinées au microscope , paroissoient réti- culées. Dufay a vu une portion de cette peau collée quelquefois au bout d^une des pattes, et celle- ci tomber de pourriture sans que l'animal donnât des signes d'altération ou de souf- france. Spallanzani a découvert dans les Salaman- dres une faculté bien extraordinaire, celle de régénérer les membres qu'elles ont perdus. Bonnet a confirmé cette belle découverte par un grand nombre d'expériences très-curieuses, et pour le détail desquelles je renvoie au on- zième volume de ses œuvres. Leurs bras et leurs pieds , taillés , coupés de quelque manière que ce soit , sont essentiellement réparés , sur- tout dans les jeunes Salamandres et dans les temps chauds, au bout de trois mois. Ces mem- bres sont régénérés sous le même nombre de parties ou d'organes. Les pieds seuls éprouv,eî|Lt quelques anomalies. Cette reproduction ne consiste primitive- ment que dans un mamelon conique et entier, qui s'alonge et se bifurque ensuite, jusqu'à ce qu'enfin toutes les parties qui remplacent DES SALAMANDRES. ^2ù les anciennes se soient complètement dévelop- pées. La queue se renouvelle par le moyen d^une peau qui vient remplir le vide qu'on a formé , et laquelle s'épaissit et se fortifie peu à peu. L^expérience a été faite non-seulement sur les bras et sur les pieds , mais même sur les yeux. Bonnet a vu une Salamandre recouvi'er, aubout d^un an, un œil qu'il lui avoit arraché. Blumenbach a réitéré la même observation. Cette faculté a été constatée d'une autre manière , et qui interdit le moindre doute. On a coupé ou mutilé plusieurs fois les mêmes par- ties , et elles se sont toujours régénérées. Teïs sont les traits les plus piquans de l'his- toire des Salamandres, et ils ont été puisés dans les meilleures sources, ou fondés sur mes propres recherches. Encore quelques observa- tions , et je termine. L'acte de la reproduction est consommé ; une nouvelle famille vient de naître ; et cette Providence , qui prend tous les êtres sous sa tutelle, veillera désormais à sa conservation. Les liens qui tenoient le mâle attaciié à celle qui partagea ses plaisirs , sont rompus: comme s'il n'avoit plus besoin de lui plaire , il se dé- pouille insensiblement d'un des ornemens de B4 24 HISTOIRE NATURELLE son sexe, de cette créte qui flottoit ou se lié- rissoit sur son dos , au gré de ses passions. Linné, Hermann ont rapporté ce fait, que le citoyen Duméril a eu occasion de vérifier. Au défaut de cette crête, les mâles seront distingués des femelles par les caractères sui- vans : Les organes de la génération occupent dans ce sexe un volume plus considérable que dans l'autre ', mais ils ne forment de saillie ex- térieure que lorsqu'ils sont adultes ou sur le point de l'être. Ces mêmes parties ont , chez les femelles, plusieurs rangs longitudinaux ^e tubercules ou de grains élevés. Leurs pattes postérieures sont presque égales à celles de devant , tandis qu'elles sont respectivement plus fortes dans les mâles. Ces remarques don-- lieront la facilité de prévenir les erreurs où peut entraîner la diversité de formes et de couleurs que ces animaux éprouvent dans leur premier âge. Enfin les Salamandres ne sont pas totale- ment privées de l'organe de la voix 5 mais la Nature , que nous avons vue avare à leur égard, n'est pas ici plus généreuse j elle semble même nous annoncer qu'elles senties derniers animaux doués de la faculté de tirer quelques sons du gosier. Un cri rauque , ou une espèce DES SALAMANDRES. 2.5 de sifïïement , qui se fait entendre à la surface des eaux, est le dernier accent d'une voix ex- pirante : nous touchons à des classes d'ani- maux muets pour nous. Je ne parlerai point des qualités bonnes ou mauvaises attribuées aux Salamandres ; le temps des fables est passé : pourquoi le ferois-je revivre? Il suffira d'apprendre que Mauper- tuis , faisant l'office de médiateur pour ces animaux , les a réconciliés avec nous j que néanmoins, d'après les expériences de Lau- renti , la liqueur qu^ils éjaculent, sans être un poison pour les grands animaux , ne laisse pas d'être dangereuse aux petits. Nous dirons encore que le crédit des Salamandres en Mé- decine est tout-à-fait ruiné , et que le feu les consume, ainsi que la plupart des autres corps soumis à son action. 26 HISTOIRE NATURELLE TABLEAU METHODIQUE DES SALAMANDRES DE FRANCE. CLASSE. QUADRUPÈDES OVIPARES. ORDRE. BATRACHIENS. Caractère naturel. Cœur à une seule oreillette. Peau nue. (Organe de Fouie occulte dans plusieurs. ) Des pattes dont les doigts n'ont pas d'ongles. — Point d'accouplement réel. Des métamorphoses. G E N R E. SALAMANDRE. Caractère naturel. Quatre pattes. Une queue. Langue fixée dans toute sa longueur. DES SALAMANDRES. 27. TABULA METHODICA SALAM ANDRARUM GALLI^, C L A S S I S. QU A D RU P E D ES O TIP A RI. O R D O, B A T ît A c H I I. Caracter naturalis. Cor auricula unica. Cutis nuda. ( Organum auditus occultum in multis,) Pedati : pe- des digitis adactylis. — Copulatio nuUa. Métamorphoses. G E N U S. SALAMANDRA. Caracter naturalis. Pedes quatuor* Cauda, Lingua per totam longitudinem affîxa* 28 HISTOIRE NATURELLE ESPÈCES. Caractère spécifique commun. Quatre doigts aux pieds antérieurs, cinq aux postérieurs, A. Queue -presque arrondie y sans aucune^ tranche membraneuse, 1. Salamandjeie terrestre. Noirâtre. Deux bandes jaunes dorsales, souvent interrompues. B. Queue très-comprimée y^ et dont les bords sont tranchans et membraneux ( dans les adultes^ et particulièrement dans les mâles). 2. Salamandre marbrée. Le dessus vert, marbré, de brun. Le dessous d^un rouge 'obscur , picoté de blanc. ■ ' '' ■ \r*'y traînant fort lourdement. Laurenti a fait une remarque à peii'près semblable sur line Salamandre qu'il appelle ëxîguà _, et qui lié diffère presque pas d'aillëffidelanôtre. ... La Salamandre marbrée s'éloigne de l'eau de tëmpé en temps, et se trouve quelquefois, dàn^' ses écarts , avec celle que nous Gérions d'examiner. L'ensemble de ces observations ne me per- îiiet-il pas de conjecturer que le dernier rep- tile petit bien n'être qu'un jeune individu de C3 58 HISTOIRE NATURELLE la Salamandre marbrée ? Comme il a cepen- dant de grands rapports avec la Salamandre abdominale, et qu^il est très-facile de prendre le change lorsqu^on tire des inductions sans le seçour,$ d^un grand nombre d'autorités, je propose mon opinion avec ces craintes et. ces doutes qui réclament de nouveaux éclair- cissemens. Tout ce que j'ai dit à ce sujet dans Textrait de mon premier Mémaire, Bullet. des Séanci, de la Soc. Philom,^ n'a pas plus de^ certitude , et doit se prendre avec les mê- mes modifications. De ce que je n'ai pas apperçu de brancliies à ce5 animauà, je n'en conclus pas qu'ils n'en ont pas eu, mais seulement qu'elles s'obli- tèrent chez eux plutôt que dans plusieurs autres espèces. ^ hiri J'avois soupçonné que ces jeunes Salaman- dres étoient peut-être le lacerta vulgaris de Linné , tel qu'il est décrit dans la première édition de sa Faune suédoise. Il est évident que ce Naturaliste a parlé d'une Salamandre^ ouena^ énoncé les caractères, puisque l'ani- mal dont il parle a les doigts mutiques ou sans ongles , que ces doigts sont au nombre de quatre aux mains, de cinq aux pieds, et qu'en outre sa larve vit dans l'eau. Sa çou-^ DES SALAMANDRES; ^Ç) leur livide , ses deux lignes noimtres , se re- trouvent dans nos jeunes Salamandres. Ce ïi-étoit donc pas sans quelque fondement que je les prenois pour le lacerta vulgaris de Linné. J'ai trouvé, depuis la publication de Fex- traif de mon premier Mémoire, une espèce de Salamandre , I'abdominale , qui paroît avoir encore mieux les traits caractéristiques del'am- phibie peu connu du Pline suédois. La Sala- mandre marbrée n'ayant pas été découverte^ à ce que je saclie, en Suède, si celle que je regarde comme n'en étant qu'une variété d'âge , est telle que je le présume, il est bien probable que cette dernière ne peut être le LACEFTA VULGARIS^ commun dans ces con^ trées. Mais laissons là ces incertitudes. A mesure que cesSalamandrescroissoient,jô ' voyois leurs couleurs prendre une autre teinte j elles se rpmbrunissoient. Une espèce de cave abandonnée , située à un des angles du jardin dont j'ai parlé, et le théâtre de mes observa- lions , en recéloit une grande quantité. Jepen- sois qu'il étoit plus commode d'aller les y étudier que de les transporter chez moi. Je me privai cependant d'un moyen- de constater les changemens de couleur sur le» C4 40 HISTOIRE N AT U R E L L E mêmes individus , en les isolant et les voyant muer. Ces Salamandres fauves ou à^mn fauve rem- bruni 5 me paroissoient diminuer de nombre j mais elles étoient rempla'cées par d'autres Salamandres dont la robe étoit d'un vert ten- dre, tacheté et marbré de noir. La queue avoit la même forme que celle des premières y sa tranche inférieure étoit orangée , ainsi que Taréte du dos. Leur longueur approchoit d^un décimètre ( près de trois pouces huit lignes)» En ayant trouvé plusieurs dans cet état autour de la marginelle d'un puits, vers la lin de Fautomne, j'en ouvris quelques-unes, d'après le conseil du citoyen Lacépède. Je m'étois d^ abord apperçu que les parties qui caractérisent les sexes n'étoient point sail-» lantes comme dans les adultes. La dissection du corps me lit ensuite voir d'autres faits à l'appui de celui-ci , et qui prouvoient évidem- ment que ces Salamandres étoient de jeunes individus dont les organes de la génération n'étoient pas développés. Les testicules des mâles étoient moins gros que dans les indivi- dus pai'fàits. Les trompes de Fallope étoient vides. Quelques Salamandres marbrées , fe- melles, et parvenues à leur dernière crois- D r, s SALAMANDRES. 4l sance, se trouvèrent avec elles, et leur res- > sembloient , à cela près qu'elles étoieiit pleines . d'oeufs. .;, Je ne dissimulerai cependant pas que^ pour éloigner tout soupçon et mettre la chose à un plus grand jour d'évidence, il auroit fallu que j'eusse été témoin des différentes mues, de ces animaux, que j^eusse vu passer les mêmes in- dividus d'un état à un autre ; mais je n'ai eu que ces données, et je les crois assez plau- sibles. ^ ' ' Ces Salamandres avoient presque acquis, lors de mes dernières observations, la taille naturelle de la Salamandre marbrée, et elles étoient à la veille de prendre leur quartier d'hiver. J'en ai souvent trouvé rassemblées de en tas .dans les cavités des troncs d'arbres pourris. ;. jti^ .éitoyen Alexandre Brongniart a ob- servé un jeune individu semblable à ceux-là danade foret de Fontainebleau, aune distance considérable de FeaUrf - Le mode de s'accoupler est le même dans cette espèce que celui dont j'ai déjà parlé ; j^èii ai. été le témoin. :Les organes de la généi*ation du mâle con- sistent eu deux pièces creusées en cuilleron, ^^ HISTOIRE NATURE LBE contiguës à un des bouts , et s'écartant ensuite ^. renfermant une pièce charnue, platte, presque- triangulaire, percée à son extrémité. Une fente longitudinale , dont les deux lèvres renflées ont plusieurs rangs de tuber- cules , tel est l'appai^eil qui caractérise le sexe de la femelle. Je ne dirai rien de l'organisation interne de ces Salamandres, parce qu'elle ne diffère pas. sensiblement de celle de l'espèce suivante, que je ferai connoître. Tous les individus ique j'ai observés avoient une odeiur assez fétide. La peau du cou, exa- minée à la loupe, m'a laissé entrevoir des points où elle étoit plus foible. Ce sont pro- bablement les ouvertures qui donnent passage à l'humeur laiteuse que ces animaux font sortir lorsqu'on les inquiète. Je crois que cette espèce est la première des Salamandres aquatiques deLaurent-i: triton^ GeSNERI y NlGERyPUNCTlS ALBISLN JtBDO^ MINE. Schneider présume qu'il l'a indiquée- d'après Wurfbain. Schneider Hist. amph. fasc. i ,pag. J9..nob h: .3 Elle est très-commune dans le midi, de la France. Le citoyen. Pupohchel , bon obser- vateur^ et qui m'a fait 1 Amitié de. dessiner DES SALAMANDRES.' 45 plusieurs Salamandres de ce Mémoire , l'a trouvée à Fontainebleau. 5. La Salamandre crêtée, pi. 111, Ji g. 5. A. ( le mâle ). J'ai déjà énoncé quelques caractères qui éloignent cette espèce de la précédente , dont elle a le port et la taille. Sa description nous en fournira d'autres qui ne seront pas moins tranchans. Son corps est , en dessus , d\in cendré noi~ râtre , parsemé , sur-tout latéralement , de petites taches arrondies plus ou moins noires. Mais ce qui lui est propre , est d'avoir : i°. tous les bords des mâchoires , les côtés de la tête, les flancs , et le dessus des pattes à leur nais- sance 5 couverts de petits grains blancs ; d'avoir 2°. le dessous du corps et des pattes d'un jaune safran , avec des plaques ou taches noires, quelquefois moins nombreuses, ou manquant tout-à-fait au milieu , et la gorge d'un brun livide , picotée de blanc. Les doigts sont tachetés de noir, et les pattes ont en outre chacune une verrue au-dessous de l'ori- gine du doigt extérieur, que Schneider avoit observée sur une autre espèce , mais qui pa~ roît exister dans le plus grand nombre. 4 i HISTOIRE N A T U R Tî L 1. R Le mâle diffère de la femelle par sa gratide crête, laciniée ou divisée inégalement, et qui n'est point entrecoupée, comme dans le mâle de la Salamandre marbrée, de taches d'un blanc verdâtre. Les organes sexuels sont plus volumineux que ceux de la femelle, noirâtres ^ tandis qu'ils, sont d'un rouge jaunâtre dans le sexe précédent. Sa gorge est encore d'un brun plus foncé, à points blancs plus nombreux. Les bords des mâchoires sont mieux granulés , et les pattes de derrière sont supérieures pour îa force à celles de devant : caractère moins prononcé dans les femelles. Sa queue a une bande d'un blanc luisant, qui se voit à peine dans la femelle, et elle est encore moins ta- chetée. Ses deux tranches et l'arête du dos sont orangées. J'ai vu dans la collection du citoyen Bron- gniart , deux Salamandres que je soupçonne ^ é cette espèce et de différens sexes. Ils sont d'un tiers plus petits que l'animal adulte, plus chagrinés, et d'une couleur plus foncée, noirâtre. L'individu que j,e prends pour la femelle a la gorge d'un jauna safrané, comme le ventre, qui est tacheté de noir sur les cotés. L'arête clu dos et les deux bords de la queue sont orangés. Il n'y a que DES SALAMANDRES. 45 la tranche inférieure de cette couleur dans le mâle présumé. L'individu femelle de cette variéie d'âge , ousoupçonnée telle, ne seroit-ilpas le riîiTOiV" CJRNiFEX de Laurenti ? Tous les synonymes, notamment la ligure de Séba toin. I y tab. 89 , fig. 4,5, cités par Linné, à l'article de son lacerta palustris, conviennent fort bien à la Salamandre crêtée. On apperçoit dans les figures de Séba jusqu'à la dijfFérence des couleurs, de la gorge et du ventre. L'animal représenté est indiqué, il est vrai, comme originaire de FAmérique^ mais sans examiner si cette note d'habitation est bien exacte , le même animal peut être commun aux deux Mondes. Je le croirois d^au- tant plus volontiers , que j'ai trouvé cette Salamandre dans un bocal rempli exclusive- ment d'objets d'histoire naturelle venant des Indes occidentales, qui est entre les mains de mon ami, le citoyen Antoine Coquebert. Au surplus, Linné ayant apperçu une grande con- formité de ressemblance entre son i^acerta BALUSTRis et la Salamandre de Séba, qu'il lui donne pour synonyme, nous devons nous servir de ce moyen secondaire pour recon- noître l'espèce qu'il a eu en vuej et puisque 46 HISTOIRE NATURELLE ses autres citations conviennent à notre Sala- mandre, nous serions d'abord fondés à croire que le LACERTyi pjlustris est la Salamandre crétée. Cependant Fespèce du Naturaliste sué- dois ayant la gorge marquée de petits traits ou de lignes noires , plus prononcés dans les mâles, les pieds de ceux-ci étant palmés, il est plus vraisemblable que le lacertj pa- jMSTRis est la Salamandre que je décrirai sous le nom ào ponctuée ^ et que la synonymie que Linné a donnée à cette espèce doit être ré- formée. J'ai employé pour nom spécifique celui de crê té e y mot peu en usage, mais qui me semble pouvoir être appliqué avec raison , dans cette circonstance, à toutes les Salamandres aqua- tiques mâles , ayant une crête ; peut-être au- roit - il mieux valu encore le supprimer. Schneider Fayant déjà consacré à cette espèce, j'ai craint de le changer, la A^ersatilité delà nomenclature étant très-contraire aux pro- grès de la science. Schneider , Hist. ajnph. fasc. 1 y pag. 5'j. Du Fay a désigné cette espèce sous le nom de grosse Salamandre noire _, et il en donne la figure. Mém. de F^cad. des Scienc. de Far, 1729^ tah, \b^fig, 1. DES SALAMANDRES. 47 Il faut aussi lui rapporter la Salamandre «aquatique de l'Histoire Naturelle du Jorat , avec toutes ses yariétés, tom, I , pag, 109 La Salamandre que Schneider appelle prui- If ATA ^ pourroit bien n'en être qu'une variété. Nous avons dans Blasius et dans la collection académique, l'anatomie d\ine Salamandre, publiée par Jacobeus ; mais les figures qui vien- nent à son appui n'étant pas assez correctes , j'ai cru devoir y suppléer par une autre, dont la Salamandre que je viens de décrire a été le sujet. L*e citoj'^en Cuvier m'a communiqué , non- seulement les objets tout préparés, mais en- core ses propres dessins avec les notes qui servent à leur intelligence. Un autre ami m'a secondé en me prêtant le secours de son pin- ceau, le citoyen Antoine Coquebert : heu- reuses facilités dont je m^applaudis avec une gratitude bien sincère. Je me bornerai cependant à une légère es- quisse , à un foible apperçu ; et la désignation des principaux organes qui se présentent à l'ouverture de la Salamandre crêtée , sera le seul traité anatomique de ce genre que j^ex- poserai aux yeux des lecteurs. Mettre sur la I HS HISTOIRE NATURELIiE voie de Fétude est tout mon but ; aller au-delà dans une matière aussi délicate, seroit pour moi une témérité. Explication de îa figure 5 B , pi. IV. Salamandre crêtée , femelle , ouverte sur îe ventre. a. Le coeur avec son oreillette. Il est marqué de petits traits noirâtres , ainsi que le péritoine. b. Le foie. — 1.2. Ses lobes. — 1. Lobe plus large, arrondi à son extrémité^ avec trois petites divisions latérales. c. La vésicule du fiel. d. L^estomac. e. Le pylore. f,f. Intestins grêles. g. Le rectum , ayant une forme spliéroïdale. h. Lieu où est située la rate, entre Festomac et le sac pulmonaire : elle est oblongue, comprimée , d'un rouge noirâtre. i. 't. Portion de mésentère , voisine de l-inser- tion du canal cholédoque, traversée par cinq à six branches rayonnées d'une ma- tière blanche et adipeuse. j.j. 7/.//Z S r litir-/xif',jftiV lÙ/. Vff.7 letn>re tfi'u/x'. y l'/.lV. Fùf.3.^ Z,u Sa/anui/iare C/'e^e, /-è/tief/e^ ûin>erfe ^■J . J. CjJuePet't (/el . ^Valc-Uifr-e Sci^i'. J; i) E s SALA M A N D R E S. 49 j.j. Sacs (Fuiic substance très-molle et jau- nâtre, pleins d'une matière huileuse, tenant aux ovaires. On en voit de sem- blables dans les Grenouilles ( Consultez Swammerdam ). /. /. Les ovaires. m.m. Les trompes, s'élevant en serpentant jus- qu'à la naissance du foie. n.TZ. Sacs pulmonaires, ressemblant chacun à une vessie, d'abord cylindrique, droite, alongée , et se terminant ensuite par un renflement ellipsoïde et pointu. Un vais- seau sanguin rampe sur toute sa lon- gueur; arrivé au renflement, il s'y divise de chaque côté en cinq ou six branches. o, La vessie , fourchue à son extrémité supé- rieure. P'P. Place des reins; ils sont cachés par le rec- tum , alongés, et presque en fuseau. q. L'anus. Je ne donnerai point de ligures an atomiques de la Salamandre crétée mâle. Il sera facile d^y suppléer par le moyen de ces considéra- tions : 1°. Les trompes de la femelle sont ici remplacées par les vaisseaux spermatiques , qui sont aussi très-repliés. 2^. Vers la région répondant aux ovaires, sont de chaque coté D ÔO HISTOIRE NATURELLE deux testicules , gros , presque égaux , arron- dis, marqués chacun d'un sillon ou d^un en- foncement transversal, et à ces testicules adhè- rent les deux sacs^^ que nous avons vus dans la femelle. Ces sacs ont leur origine vers l'extré- mité inférieure du foie , et descendent un peu au-delà du rectum, qui paroît moins renflé que celui de l'autre sexe. La Salamandre crêtée est très-commune en France , en Allemagne. Elle se trouve en abondance dans les bassins de Meudon , aux environs de Paris. «i 4. La Salamandre ABDOMINALE, j?/.V,^^.^ A , (le mâle). Il Cette espèce peut avoir six à huit centi- mètres de longueur ( près de trois pouces ). Tout le dessus du corps est d'un jaunâtre obs- cur , ou d'un brun foncé , avec deux lignes noi- râtres qui partent du cou , une de chaque côté du dos , et se perdent vers l'extrémité de la queue. Les flancs ^ont parsemés, dans les adultes , de petits grains blanchâtres. Le des- sous du corps est d'un blanc jaunâtre ou orangé. La gorge, le dessous des pattes, la région de l'anus et le bord inférieur de la queue , sont d'un rouge orangé plus vif La DES SALAMANDRES. 5l "ort^e et le ventre sont parsemés de traits nombreux et noirâtres, dont les latéraux for- ment de chaque côté, par leur réunion, une ligne qui gagne la queue. Au-dessus de cette ligne est un intervalle plus pâle et blanchâtre, traçant ainsi une espèce de bande qui part des yeux, et s'étend jusqu^à l'extrémité du corps. Le dos est déprimé dans la femelle, avec une espèce d'arête de chaque côté. Son milieu est occupé, dans les mâles, par une petite saillie membraneuse, qui augmente insensi- blement et se prolonge sur la tranche supé- rieure de la queue 5 celle-ci a quelques rides transversales plus ou moins sensibles , suivant les sexes. La figure 4 D de la planche V représente une jeune Salamandre avec ses branchies, et que je crois appartenir à cette espèce. Ces bran- chies m^ont paru formées de trois à quatre tiges courtes, inégales f garnies, sur les côtés, d'appendices laciniées ou foliacées , ponctuées de noir , vues à la loupe. Les figures4 B, 4 C de la même planche, sont aussi , à ce que je crois, celles d^un jeune indi- vidu de cette espèce , trouvé sous des pierres par le citoyen Antoine Coquebert. Les adultes vont quelquefois hors de Feau , et le citoyen D 2 52 HISTOIRE NATURELLE Daudin , membre des sociétés d'Histoire Natu- relle et Philomatique de Paris , en a rencontré un individu dans une serre, près de Beauvais. La Salamandre abdominale a tous les carac- tères que Linné assigne à son lacekta palus- tris. Je crois que Schneider l'a décrite sous le nom de Salamandre des marais, Salaman^ DRA PALUSTRis ( Hist, ^mjpJi. fasc, I y pag, 60 ). Le PROTEUS TRiTOKis de Laurenti, tab. II, fig. y, n'est probablement qu'un jeune indi- vidu de cette espèce, ayant des branchies. Il me semble avoir désigné l'animal adulte sous le nom de triton palustp^is, ■ On trouve cette Salamandre dans les eaux stagnantes de la France. 5. La Salamandre ceinturée, pl.V y fig» ^ ( le mâle ). Son corps , long d'environ huit centimètres ( près de trois pouces ) , est _, en dessus , d'un gris verdâtre foncé ou jaunâtre, avec quel- ques marbrures sur la tête et sur le dos, d'une couleur plus sombre. Les cotés du corps sont moins foncés, et marqués, depuis un bout jusqu'à l'autre, de points noirs ou noirâtres^ DES SALAMANDRES. 55 qui forment unebande OU ceinture. Les doigts, la queue , sont également ponctués 5 mais les points de celle-ci sont disposés quelquefois sur deux lignes. Sa tranche inférieure et le dessous du corps sont safranés. Le mâle n'a pour crête qu'un feuillet très-court , entre- coupé de noir et de jaune. Sa queue a , de chaque côté , une bande longitudinale d'un blanc luisant , mais qui n'est pas toujours bien prononcée. Ses organes sexuels ont des taches noires. La femelle a le bord supérieur de la queue et Tarète dorsale jaunâtres. Cette espèce me paroit être une de celles que Spallanzani a soumises à ses recherches ^ et qu'il désigne par une taille plus petite , et par une petite bande d'un jaune doré, placée^ au bord de la queue dans l'un des sexes , le long du dos dans l'autre. Elle est le triton sal3IJndroides wurf- BJNi de Laurenti , et peut-être la seconde espèce de Du Fay. Elle est commune en France» 6. La Salamandre ponctuée ,/>/. Wyfig, 6k (le mâle), 6^6 (la femelle). Je présume que cette espèce est le lacert4 PALUSTRis de Linné, en observant cependant, D3 64 HISTOIRE NATURELLE ainsi que je l'ai dit plus haut , que les syno- nymes conviennent plutôt à notre Salamandre crétée , tandis que ceux de son Lézard aqua- tique , sur-tout la figure de Séba, tom. II, lab. 1 2 5 fig. 7 , s'appliquent très-bien à celle-ci. Le corps de la Salamandre ponctuée est long de sept centimètres ( 5i à 52 lignes ) , d'un gris verdâtre foncé en dessus, d'un blanc tirant sur le rouge en dessous, entièrement parsemé de taches noires , arrondies et de dif- férentes grandeurs, qui forment même sur la gorge des lignes ou des caractères d'écriture. La tête a cinq raies noires , qui se rendent au museau, trois entre les yeux , et les deux autres latérales. La mâchoire inférieure est bordée de noir. Le dos est parcouru , dans sa longueur et au milieu , par une saillie qui forme , dans le mâle, une crête très-distincte , dentelée et tachetée, se prolongeant, dans les deux sexes , sur la tranche supérieure de la queue. Celle-ci a deux rangs de taches , ou même plus , sur les côtés, et elle a encore, dans les individus mâles, une ligne blanche laté- rale. Son bord inférieur est d'un rouge vif. Les pattes postérieures, dans le même sexe, sont grandes, avec les doigts élargis, comme palmés. t) E s SALAMANDRES. 55 Cette Salamandre est la troisième espèce de Du Fay j le triton p.^risinls de Laurenti, tab. IV , fig. 2 , et la Salamandre appelée par Schneider t^nIuIta , n°. 5. Elle est commune dans les eaux stagnantes. 7. La. Salamandre palmipède, j[)/. VI ^ fis-/^ A , 7 B (le mâle). J^a\ois déjà parlé de cette espèce dans le Bulletin des Sciences de la Société Philoma- tique de Paris _, thermidor an 5 ^ n°, â , et j^ignorois alors que le mâle, si singulier par la conformité de ses pieds, eût été décrit et figuré par Tauteur de THistoire Naturelle du Jorat_, tom.I,pag. 111, tab. II, fig. 5, (Sala- mandre suisse). Cette espèce ne seroit-elle pas le LACERTA AQUATiCA de Linné? Il seroit possible que ce grand Naturaliste n'eût pas observé la singularité de la forme des pieds du mâle, et avec d'autant plus de fondement, que cette disposition particulière s'eiFace avec l'âge : c'est une remarque faite par M. Sparmanu au citoyen Bosc. La fig. 7 A de la planche VI représente un individu dans lequel la mem- brane des pieds n'existe presque pas. Cette Salamandre a beaucoup de rapj)orts avec la précédente^ mais elle est constamment D4 5'0 HISTOIRE N A TU R E L 1/ É plus petite; ses taches sont moins marquées. La tête est pareillement rayée de noir , et les yeux sont spécialement traversés par une ligne plus grande, une espèce de bande. Ils sont vifs 5 avec l'iris doré. Le dessous du corps est blanc 5 presque sans taches, excepté vers Tanns J avec une ligne rougeâtre , qui par- court toute la longueur du ventre , et dans son milieu. Ce défaut de taches abdominales, la couleur blanche du dessous du -corps, sont des caractères qui séparent cette Salamandre de la précédente. La queue a de chaque côté deux rangs longitudinaux de taches noirâtres, dont] es supérieures sont plus rapprochées. Elle est très-comprimée , et mince sur les bords ; le supérieur est un peu arqué dans le maie. Les individus de ce sexe sont très-remar- quables: 1°. par la forme de leur dos, qui a trois arêtes aboutissant à la queue , et dont celle du milieu n'est que l'épine dorsale ; 2°. par la figure de leurs pattes postérieures , dont les doigts sont réunis par une membrane noirâtre , qui paroît cependant s'oblitérer avec l'âge ; 5\ les mâles ont encore cette particula- rité , que leur queue se termine brusquement en un petit filet cylindrique, court et noi- râtre. DES S Ali AM A NDRE S. ^^J Lorsque les individus mâles nagent, leurs pieds ressemblent, en petit, à ceux d'un Ca- nard. La membrane est évasée à angle aigu, dans chaque intervalle des doigts. J'ai ouvert plusieurs de ces Salamandres , et j'ai trouvé leur estomac rempli de petits buccins. Du Fay avoit observé des branchies aux jeunes Salamandres de l'espèce précédente, J^en ai vu de semblables aux jeunes indivi- dus de celle-ci. Schneider désigne aussi cette espèce sous le nom de palmipède ( Hist. amph. fasc. I , pag.;2). Cette espèce est très-commu ne dans les envi- rons de Brive. Le citoyen Bosc Fa aussi trou- vée dans les environs de Paris, mais elle y est rare. On ne peut guère bien distinguer le mâle de la femelle qu'au printemps. Mon travail ne doit pas être regardé comme une histoire complète des Salamandres de la France ; ce titre ne pourroit lui être assuré qu'après des recherches bien plus multipliées et bien plus générales. Les départemens méri- dionaux nous sont encore peu connus. J'ai parlé uniquement des objets que j'ai pu étu- dier, et leur petit nombre n'en est pas moins 58 HISTOIRE NATURELLE, etc. Un chaos , sur lequel je n^ ai jeté qu'une foîble lumière. Puissent de nouvelles observations en augmenter l'éclat , nous montrer la Nature à découvert j et telle qu'elle est en elle-même ! FIN. TABLE DES MATIERES. 1 ABLEAUMÉTHODIQUE DES REPTILES DE FrAKCE, p. xj Divisions générales. . ibid,' ORDRE PRECHER , . . . ibid, CHÉLONIENS ibid. Genre. Tortue. ibid. La T. luth ; i i xij La T. bourbeuse ibid. La T. grecque , ibid. • • » ORDRE SECOND XllJ SAURIENS » ibid» Genre. Lézard. ibid. Le L. vert , et ses variétés principales .... ibid. Le L. des murailles, et ses variétés xvj Le L. geckotte xvij Le L. seps . xviij ORDRE TROISIÈME ibid. OPHIDIENS ibid. Genre I. Couleuvre ibid. Famille première. Vipères xix La Couleuvre aspic ibid. La Coul. vipère xxiij La Coul. chersea xxvij La Coul. prester , xxviij 6o TABLE Famille seconde. Couleuvres ( proprement dites), xxx La Couleuvre à collier ibid, La Coul. d'Esculape ibid, La Coul. quadrirayée xxxj La Coul. commune ibid, La Coul. lisse. xxxij La Coul. tétragone xxxv Genre II. Anguis xxxvj L'Anguis orvet ibid. ORDRE QUATRIÈME XXXvij, BATRACHIENS ibid* Genre I. Grenouille ibid. La Grenouille rousse ibid. La Gren. commune xxxvii; Genre II. Raine . ibid. La Raine verte ibid. Genre III. Crapaud xxxix Le Crapaud commun ibid. Le C. sonnant ■. ibid. Le C accoucheur xl Le C. brun. ., ., ibid. Le C. calamité xlj Le C. vert ibid. Genre IV. Salamandre xlij Essai d'une classification naturelle des reptiles , par le citoyen Brongniart y xliij HISTOIRE NATURELLE DES SALAMANDRES DE FRANCE. 1 Naturalistes modernes qui en ont parlé , j>age 2. la- DES MATIÈRES. 6l certi^des dans la nomenclature des Salamandres ^ p. 3 — 5. Leur place dans l'ordre naturel; leur organisation et leurs habitudes comparées avec celles des autres reptiles , p. 7 — 10. Habitations des Salamandres , leur retraite et leur apparition, p. 11 et 12. Eîat de nos connoissances sur la gé- nération delà Salamandre terrestre, p. i3. Amourâ; et accouplement des espèces qui sont aquatiques, p. i4 et 15. Disposition des oeufs et de leur ponte, p. i5 — 17. Leur développement et celui des têtards , p. 1 7 et i 8. Des branchies des feunes Sa- lamandres, p^ 18;— ^21. Mues de ces animaux, et de leur faculté de régénérer les membres qu'ils peuvent perdre j p. 21 — 23. Remarques sur la différence- des sexes des Salamandres-, sur leur organe de la voix et sur leurs qualités, p. 23 — 25. r iif . Tableau méthodique des salamandres de France , *■ français et latin. ','::' 26 La Salamandre fet't'é^tï'ë ,■..'.. 3» La Sal. marbrée.. , 33 La Sal. crêtée 43 Explication de ta pi. IV, relative aux organes inté- rieurs de cette espace - 48 La Sal. abdominale 5o La Sal. ceinturée,,., , . . ., , . , ;t^ii,-;;.;ii ..;; 52 La bal. ponctuée. •,; f:''*fiî:>iî*-»:7 fii^^*/>w^ PP La Sal. palmipède. .^ 55 FIN de la table. EXPLICATIONDES FIGURES (^). PLANCHE I. Fig. 1. À. La Salamandre terrestre. PLANCHE II. Fig. 1 . B. Son squelète. C. La main. D. Le pied. PLANCHE II L Fig. 2. La Salamandre marbrée, mâle. -Fig. 3. A, La Salamandre crêtée, mâle. PLANCHE IV. B. La Sal. crêtée , femelle , ouverte sur le ven- tre. Voyez-en V explication jp a g. 48 et 49. PLANCHE V. *•.*■- Fig. 4. A. La Sal. abdominale, mâle. ^''^' B." Jeune individu d^ la précédente ? C. Le même vu en dessous, *-•*• D.' Individu plus jeune ^ avec des branchies. Fig. 5. La Sal. ceinturée , mâle. (*) Les numéros des figures correspondent à ceux des espèces. PLANCHÉ Vï. Fig. 6. A. La Salamandre ponctuée, mâle. B. LaSal. ponctuée, femelle. Fig. 7. A. La Sal. palmipède , mâle. Pieds légèrement palmés, B. La même à pieds plus palmés. lono:] î>i. ' -li^^ liOd .h'?j eJ. Al ■^'r Fm. 4 A Za iJ\i/a/na/ic//'e aSc/o/ni/nx/e, /na/e Z,e /?ieme 2>u en cCexfd^odo' ■'■il..'' '■'^vji- Jncùpic^ r/uo" /ezcne açfev ae*)^ aroMvnxe^' . Za Sa/a/fUTc/uifre Cet'néu/^ee, nutie . r/.f DitsioncAe/ iXt'/ . .Jftal^ui^re Scui^. ^ 777/ Fiç.iK A. »Si^ •• ;,*, ifk .-^<:i^'-Ç'-"-' ..^^\^^' Z^ Sa/a/?ianc/re zJo/ic^cee,/e/ne//e J^./.A ^"f/ixy'ecAa/ i/e/ . Jfîa/euv're i.>'cu/y>. S:: 4 •* ( ''^ ) ^8. Novum Testamcnlum ,, lingua urmenica conscripY|%^IQ^v^^ 1705, pet. in-S, v. f. Ir. dor. 39. Sanctus Marcus , syriace , ebr., grœce , lat., gern bohemice, ital., bisp., galL, angl., danice polo ex dispositioue et adornationfe Ehœ HuUen. S. /. r in-fol., parcb. 40 Joh. Alb. Fabricii Codex pseudepigraphus Veteris tamenti. Hamburgi, 1713, pet. in-S, v. — Joh. Alb bricii Codex apocrypbus Novi Testamenti. Hamb 17 1703, pet. in-8, cart. 41 . Sacrorum Bibliorum viilg. editionis coiicordantia^^^ ^^.^^^ ^^^ censitae a Fr. Luca. Lugd., 1687, m-4, v. ^ 42. Concordantiae grœco-latinœ Testament! Novi. GenO. ...... 1624, in-fol., V. »«>^al^^ ^^^ ^^ 43 Histoire critique du Vieux Testament , par le P. : 81 Simon.P»o«erd.,l685,in-4,Y.-^ïléponsedeP.Am ^^1 ù l'bi^toire critique du Vieux Testameut. Rotterd., \ in.4 V. — Histoire critique du texte du INouveau 1 0 ; ment, par Rich. Simon. Rotterd., 1689, in-4, v. {Moi — Histoire critique des principaux commentateuisiques, elc 126 Non veau Testament, par le même, iîo/reré/., 1693, m^ .^^^ 44. Jésus-Christ et sa doctrine, histoire de la na|ssan l'Eglise; par J. Salvador. Paris, 1839, m- 8, '2 vol.iles 105 45 Vie de Jésus, ou Examen critique de son histoire . j. Strauss; trad. par Littré. Pans, 1839, in-8, 4 vol ^^^ 200 46 Le Grand Dictionnaire de la Bible , ou Explicatioj ^24 térale et historique de tous les mots propres du Vie* ' • • • • du Nouveau Testament, etc., par Simon. Lyon, tic 2W in-fol. , 2 vol., V. 47. Répertoire universel et analytique de l'Ecriture sa^^ ^^ dictionnaires. 252 par l'abbé Matalène. Parh , 1837, 2 vol. gr. m~b, 1^ ^^^ 48. Hierozoicon,sivebipartitumOpusdeanimalibusj -^ .^ ^ Scriptural, auct. Sam. Bocharto. Londim , 1663, in^ ^^lUque dUO 2 vol., V. 338 49. Sam. BochartiGeographiasacra.Cadomi, 1646, in-fçe et dialectes. . . 3V0 50. Sam. Bocharti Geographia sacra, seu Phaleg et 359 naan. Lugd. Bat., MOI, in-fol., v. ^ ^^^ 6 t '€ 'iti. i-i. ■^ . \' f M 'Vie ^r,;', ! ■'( ■i- ■•■■ *. •;•» ■^B:^W' '^'^e:iP