Pot Ck Te. Cdt: «Fe à LIBRARY OF af | Illinois State Laboratory of Natural History & CHAMPAIGN, ILLINOIS, REZ OR PR { ' = = A \ | [7 = UE. |: = 11 [LUS CET | sn NATURAL HISTORY SURVEY HISTOIRE NATURELLE DES FOURMIS. RENTAL : val LL qu to FLE + à no} PAR PA | ÉTRER LE Me Is À “ts K 9 Hop A HISTOIRE NATURELLE. DES FOURMIS, Et recueil de Mémoires et d'Observations sur les ABEILLES, les ARAIGNÉES, les FAUCHEURS, et autres insectes. PAR P. A LATREILLE, Associé de l’Institut national de France , et des Sociétés philomatique , histoire naturelle de Paris, sciences et. belles-lettres de Bordeaux , et linnéenne de Londres. AVEC FIGURES. Et üs Reipublicæ ratio, memoria , cura. Puis. Hist. nat. lib. x1, cap. 30. DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET. A PARIS, Chez TaéoPmiLe Barroïs père, Libraire, rue Haute- feuille , n° 22. AN À — 19609. si à a Lu ss A ERA: dy à 4 2e ad Lie CR nr \ 4 - Se rorAgeLo RAA x a : RE on ist hub 00 DENT PE PRÉFACE. Quorque dans l'immense série des êtres, la fourmi ne soit qu’un point qui sans sa mobilité échapperoit presque à nos regards, il n’en est pas moins vrai que cet atome animé est digne d’être l’objet de nos méditations. C’est ici qu’il © convient de dire que l’Auteur de la nature n’est £ jamais plus lui-même que dans ce qu’il y a de , plus petit. < Onadmire, depuis une infinité de siècles, l’ac- tivité, l’ardeur pour le travail, le génie indus- “ trieux, la prévoyance de la Fourmi. On n’a cessé, et on ne cesse encore de se plaindre de ses ra- Jpines, du dégât qu’elle nous fait; et cependant À homme s’est borné, pour ainst di jusqu’à nos + jours à lui déclarer la guerre ; il n’a pas voulu À prendre la peine de rechercher la cause de cette ‘funeste industrie. Rougissant néanmoins de son + ignorance , il a voulu la pallier en chargeant sa : seule imagination de faire l’histoire ou plutôt le r roman de cet insecte. Peu accoutumés à rece- - voir aveuglément les fables et les opinions po- = pulaires, des savans ont entrepris d'étudier les - Fourmis, n'ayant d’autres guides que leurs yeux “ét une raison profonde, exempte de préjugés. ls ont pénétré dans les habitations de ce peuple - si mal connu; ils l’ont suivi dans son origine, a 5 . di (ESS ro 4h + PRÉFACE dans ses progrès ,ils ont dévoilé ses institutions sociales , leurs fondemens ; et ces véritables his- toriens des Fourmis sont Leeuwenhæœk,Swam- merdam, Linnée, De Géer. La route étoit ainsi tracée, Conduit par de tels maîtres, je me suis hasardé d'aller en avant. Jai glané où d’autres plus habiles que moi dans Part d'observer au- roient encore fait une abondante récolte. Une monographie très-abrégée des Fourmis de la France, un prodrome des insectes indigènes de ce genre, tel a été le premier résultat de mes travaux. Les circonstances m’avoient favorisé. J’habitois un département méridional. Placé bien plus avantageusement que les Naturalistes fixés à Paris, je n’avois qu’un pas à faire, et je me voyois tout-d’un-coup au milieu de la nature, environné de ces sociétés nombreuses dont je cherchoiïs à connoitre les loix et les mœurs, et dans un pays vierge pour l’Entomologiste. Aussi un grand nombre d’espèces inédites vinrent s’of- frir à ma vue. La différence qui se remarque presque toujours entre les individus des deux sexes , arrête perpétuellement la marche du bon Naturaliste : je devois donc m’efforcer de suivre mes Fourmis, non-seulement dans leur enfance, mais encore à cet instant de leur vie où elles donnent l’existence à d’autres, Mes courses, mes visites assidues auprès de ces insectes, n’ont pas été infructueuses , et j'ai souvent trouvé les P:RÉ FA CE: vi individus des trois castes qui composent les so- ciétés de nos fourmis. | Ramené par l’amour de l’étude dans cette fa- meuse cité, qui est pour nous, et je peux dire pour l’Europe, le centre des Lettres et du bon goût, j'ai résolu de donner plus d’étendue à mes observations ; car tout s’agrandit ici. Ma bonne fortune ne m’a pas abandonné :ilsemble, au con- traire, qu’elle a pris plaisir à me combler de faveurs nouvelles. Le célèbre professeur La- marck, plein d'amitié pour moi, s’est empressé de m’associer à une partie de ses travaux zoolo- giques. Sa recommandation auprès de ses col- lègues m'a introduit d’une manière spéciale dans le beau temple que ces dignes héritiers de la gloire de Buffon continuent d’élever à la Nature. J’aiquitté son parvis, et mesuis rapproché de so sanctuaire. D’un auire côté, Beauvois , et d’au- tres Savans que je considérerai toujours comme mes anciens maîtres , Olivier et Bosc, m'ont ou- vert tous les trésors de la science qu’ils pos- sèdent. Un ami précieux, Sonnini, éditeur de Buffon, avoit recueilli, comme pour moi,et dans ses courses lointaines entreprises dans les vues d'accélérer les progrès de l'Histoire naturelle, et dans une lecture très-étendue des voyages, plusieurs notes intéressantes sur les fourmis , qu’il m'a communiquées. On conçoit qu'avec tous ces moyens, il m’étoit permis de prendre a 4 viÿ PRÉFACE un vol plus élevé, et que, d’une simple no- menclature des fourmis dela France ,je pouvois ‘arriver au point de devenir l’historiographe de la nation entière. J’ignore si j'en ai rempli la tâche ; ce n’est pas à moi à prononcer. Quoi qu’il en soit, je présente une histoire qui pique la eu- riosité du savant comme celle de l’homme du monde, une histoire consacrée à la peinture des mœurs singulières d’un petit peuple , qui s’est déclaré notre ennemi, dont tous les agriculteurs ont à se plaindre, des Fourmis, en un mot. 1°, Je rassemble dans un même tableau les faits recueillis jusqu’à ce jour sur ces insectes ; mes idées relatives à leur organisation générale, et les particularités historiques que je dois à mes propres observations. J’indique ensuite différens. moyens pour détruire ces fourmis; les recher- ches des Chimistes sur l’acide qu’elles produisent terminent ce coup-d’œil général. | 2°. Je donne en français et en latin , un tableau analytique et comparé des coupes que j'ai faites dans le genre de Fourmi. On sait combien il est important desubdiviser les groupes nombreux, si l’on veut s’y reconnoître. On a décrit près de cent fourmis, sans y faire la moindre scission. Je partage ce genre en neuf familles, qui ont elles-mêmes plusieurs coupures. 3°. Succède lanomenclature des espèces. J’in- dique toujours en tête à quelle sorte d'individus PRÉFACE." ix convient la phrase qui signale cette espèce; je donne sa synonymie revue avec le plus grand soin, la grandeur de l’insecte, mesures moderne et ancienne, et sa description, demême que celle des différens sexes, lorsqu’ils me sont connus. Je ne crois pas qu’on puisse citer aucun ouvrage d’'Entomologie aussi étendu ét aussi complet sous ce rapport. Oudinot, peintre, des talens duquel on fait déja l’éloge en disant qu’il est attaché au Muséum d'Histoire naturelle, a dessiné dans le plus grand détail la meilleure partie des espèces que jai vues. | 4°, Je joins à cette histoire plusieurs Mémoires que jai lus à la classe des seiences physiques de l'Institut, ou dans d’autres Sociétés littéraires de France, et qui ont pour objet la connoissance de différens insectes inédits , ou des observations nouvelles et curieuses sur les mœurs , lorgani- sation de quelques autres insectes décrits pré- cédemment, ou des points importans relatifs ala méthode. Je crois pouvoir citer parmi ces Mé- moires , celui qui concerne l’abeille tapissière, Vinsecte qui nourrit ses petits de mouche à miel, mes observations sur les faucheurs, sur leur génération , sur celle du iule applati, et mes di- visions des arachnides et des abeilles. Cette histoire, telle que je la publie, est sans doute encore bien imparfaite, et c’est un aveu x PRÉFACE. qui ne coûte pas beaucoup à l’amour-propre. Mais j'ai essayé de remplir quelques lacunes ; jai montré les autres, en invitant les amis de ja Nature à suppléer à mon silence. N’ai-je pas payé à lascience,et en proportion de mes forces, le tribut que je lui devois? TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES. MAG. . LC PR TU, ins HISTOIRE NATURELLE DES FOURMIS. Intérêt de cette histoire , page 1.— Idées des anciens sur ces insectes, 3. — Observations de Leeuwenhœk, 6 ;, — de Swammerdam, 8 ; — de Linnée, 9; —de Geoffroi, 11; — de De Géer , 12.— Vicesde la nomenclature des four- mis , 15. — Plan de cette Histoire , 17.— Caractères du genre , 19. — Organisation générale des fourmis, 23.— Celle de leurs instrumens nourriciers , 32.— Des trois ordres des sociétés de ces insectes , 34. Leur industrie et leurs mœurs , 37. — Trait singulier de sensibililé des fourmis à l’égard de leurs semblables, 41. — Variétés de leurs nids, 42.— Découverte d’une espèce dont le mulet est aveugle, 43. — Observations du capitaine Stedman et de Mérian, 45; — de Bonnet, 49. — Mé- tamorphoses des fourmis , 67.— Dégâts que ces insectes causent , 76.— Moyens de les détruire, 81. TABLEAU analytique des familles du genre de Fourmi. DESCRIPTION DES ESPÈCES. PREMIÈRE FAMILLE. Les fourmis arquées. . . . 88 Fourmi ronge-bois , 88. — Fuscoptère , 96.— Variété : F. de Pensylvanie, 97.— Ethiopienne, 102. — Bor- dée, 103. — Sylvatique, 105. — Géante, :bid. — Pici- pède , 107. — Rufipède, 110.— Jaunâtre, 111. — Com- primée , ibid. — À pattes rouges, 112. — Longues an- - tenncs, 113. — Charbonnière , 114, — Dorée, ibid. — Xi} TABLE ANALYTIQUE Ensanglantée, 116. — Soyeuse ,117.— Marron, 118.— Cylindrique , 121. — Bicolor , 123. — Militaire » 124. — | Six-épines, 126.—A deux crochets, 127.—Australe, 128. ss Porte-pique , 129.— A rateau,130.—Reluisante, 131. — Ammon, 132.— Biépineuse , 135. SECONDE FAMILLE. Les fourmis chameaux... p. 138 F. Jaïet, 138. Fuligineuse , 140.— Fauve, 143.— San- guine, 150.—Mineuse, 151. — Noire, 156. — Noir- cendrée , 159. — Echancrée, 163. — Jaune, 166. — Brune, 168. — Rubigineuse, 170. — À ventre noir, 171. — Latérale , 172. — Coureuse , 173.— Fauve-pâle , 174. — Ventrue, 175.— Smaragdine, 176.— Bident, 1 7Te TROISIÈME FAMILLE. Les fourmis atomes.. . . 179 _F. Quadriponctuée, 179.— Errante, 182.— Pygmée, 183. — Long- -nœud , 184. . QUATRIÈME FAMILLE. Les fourmis big: - 166 F. Roussâtre » 186. CiNQUiÈME FAMILLE. Les fourmis porte-pince. . 188 F. Chélifère, 188. — Hématode, 192.—Uni-épineuse , 193. SIXIÈME FAMILLE. Les fourmis étranglées... . 195 F. Resserrée, 195.— Noœud-épais, 198.— Tarsière , 200. — Flavicorne , 202. — Apicale, 204.— Fétide , 206. — Nœud - épineux , 207. — Tuberculée , 210.— À quatre dents , 213. — Goulue, 215. — À pinces, 216. — Noucuse , 217. SEPTIÈME FAMILLE. Les fourmis bossues. . . . 219 F, Souterraine , 219. —Céphalote , 222.— Six-dents, 228. _— Porc-épi,230.—Mégacéphale , 232.—Longipède, 233. — Grosse-tête , 234. — Maçonne, 256. — Baie, 258. — Bituberculée', 239. — Molestante, 241. — Jâune- pâle, ibid. | “ti ; a, DES MATIÈRES. xij FUITIÈME FAMILLE. Les fourmis piquantles... 242 F, à crochets, 242.— Vagabonde, 243.— Armigère, 244. — Rouge, 246.— Des gazons, 251.— Graminicole, 255. — Unifasciée, 257. — Tubéreuse, 259. — Scutellaire, 261.— Barbaresque, 262. — Naine, 263.— Puante, 264, — Fugace, 265.— Rougeâtre, 267. — Déprimée, 258, — Mélanocéphale, 269. — Dents-courbées , 1bid.—Aveu- gle, 270. NEUVIÈME FAMILLE. Les fourmis chaperonnées. 272 F. Noircie, 272. — Granulée, 275.— Hémorrhoïdale, 276. Espèces inconnues à l’auteur. F. Erytrocéphale , 277. — Didyme, 278. — Ailes - Blan- ches, 1bid.— Verdâtre , 279. — Mange -sucre ,. 280. — Cendrée, 1bid.— Alongée, 281.— Six-mouchetée, ibid. — Anale, 282.— Tachetée, 283. — Conique, ibid. — Pallipède, 284. — Egyptienne , :bid. — D’Antigoa , 285. — De Guinée , :hbid. — À deux nœuds, ibid. — Omni- vore, 286. — Double-ésaille , 287. — Attélaboïde , 288. — Des sables, ibid. — Muselière, 289. — Maxillaire, 290. —De Pharaon, ibid. — De Salomon, 291.— Effacée ,1bid. Espèces dont il est parlé dans l’Histoire naturelle de la France équinoxiale , de Barrère.. . . . . . 292 — Dans l'Histoire naturelle de Surinam , de Fer- ML ins 6 > MANN Se Met ee + 209 OBSERVATIONS sur l Abeille tapissière de MÉRRNRRS An. 14 ue lele Moine » te 297 Abeille du pavot , 302. MÉMOIRE sur un insecte qui nourrit ses petits d’abeilles domestiques. . ,,.,....,.. 507 Philante apivore, 317. - xiv TABLE ANALYTIQUE MÉMOIRE sur une nouvelle éspèce de Psylle.. 521 Psylle des joncs, 322. DESCRIPTION du Xermées mâle de l’orme. . . 326 MÉMOIRE sur une nouvelle distribution métho- dique des Ænairnées. … 2 5e sa ao 392% Famille des Ærachnides... . . …. ... . . . .. 345 Genre I. Mygale, 345. — Genre II. Araïgnée , 347. PREMIÈRE FAMILLE. Araignées vagabondes. . . 547 Ar. loups, 347. — Sauteuses, ibid. SECONDE FAMILLE. Âraignées {apissières à pattes MOYENNES. - + + « os ue» + + 0 à + ee ee 548 Ar. tubicoles , 348. — Incluses ; 349. TROISIÈME FAMILLE. Araïignées lapissières à pattes très-longues . . .. . . . + e + + + « n.e:s 349 Ar. tisserands, 350.— Filandières, #bid. QUATRIÈME FAMILLE. ÂAraignées tendeuses. . . 551. CINQUIÈME FAMILLE. Âraignées crabes ou latéri- grades... . . . + +. +. +. + + « . + + + + 1bid. Dispositions générales des yeux des araignées. . 352 MÉMOIRE pour servir de suite à l’histoire des in- sectes connus sous le nom de Faucheurs.. . . 554 ARTICLE PREMIER. Des organes de la bouche. . 356 ARTICLE SECOND. Des parties sexuelles des fau- Cela iaue. abat aÿe el clabe ARIANE ee à: RES ARTICLE TROISIÈME. Autres observations sur l’ana- tomie des faucheurs , leurs organes de la respira- tion en particulier, sur leurs habitudes, et sur leurs ennemis parasites. . «+ + + « « « + o » » « + + 307 DES MATIÈRES. xv Tableau des espèces observées en France... . . 574 Fauc. à bec (1), 374. — A crête, 375.— Epineux, cbid. — Porc-épi, 376.— Bimaculé , :b1d.— Des murailles, 377. — Des mousses, ibid. — Mantelé , 378.— Annelé, ibid. —Rond, 379. De la génération des faucheurs. . . . . . . . . . 580 OBSER V ATIONS sur les organes sexuels du Zule APMRIE à à Fes UMie NE he ie Ga A Ce AR OBSERVATIONS sur le genre Ricin, et surl’espèce qui vit sur le paon, pediculus pavonis, Lin. . 389 MÉMOIRE sur un nouvean genre d’insecies, précédé de quelques observations sur les genres qui l’avoi- Sinent .. ice + mia ee Un of de energie Elmis , caractères génériques , 398. — Espèce , 400. ORDRE naturel des insectes désignés généralement sous le nom d’ Abeille. ee. = .., . + + >» #Oo1 Division naturelle des insectes désignés généralement sous Le nom d’ABEILLE. Fax des Andrenètes. . . . . sx «kw. + 422 Genre hylée, 422. — G. collète, 423. — G. andrène, ibid, — G. dasypode , 424. FAMILLE des Apiaires. . . . . . . . , . . . . . . 425 I. Les Apiaires parasites. . . . . , 4 . . . . . 426 Genre nomade , 426.— G. épéole , 427. — G. Melecte, ibid. (1) Je me suis spperçu, après l'impression du Mémoire, que cette espèce, que j’avois regardée comme inédite, avoit été dé- crite par Scopoli, sous le nom d’acarus nepeformis. { Entomol, Carniol. n° 1070.) xvj TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES. IL: Les Apiaires eucèresssede a... 16949} Genre eucère, 428. . IIT. Les Apiaires podaliries. . . . . . . Pre 429 Genre podalirie. Les Cuba 430.— Les pariétines, zbid.— Les crassipèdes , 431. IV. Les Apiaires xilocopes. . FR PARA EPL Genre xilocope. Les mélanides , id Les ochracéés, ibid. V. Les Apiaires chavidécest 1 0 CONCOURS Genre clavicère, 433. , ; VI. Les Apiaires mégachiles.. . . . .. . . . 455 Genre mégachilé. Les cylindriques, 434. — Les coniques, ibid. — Les cardeuses , ibid. — Les rases, ibid. — Les coupeuses ,435:— Les maçonnes, 5bid. VIL.- Les Abiaires ÉURLOBSES. 0 € « à e eu2/ SENS Genre euglosse ; 456. | VIIT. Les Apiaires boürdons. APE: a © (TS Genre bonrdom 439. * 440 60h du Hoi IX. Les Apiaires domestiques. - RENTE Genre abeille’, 438: AT EXPLICATION des planches. . : . . .... .. + 459 ne FIN DE LA TABLE. CD) — 0 [LOU nsU HISTOIRE HISTOIRE NATURELLE DES FOURMIS.. Lrs animaux dont je vais présenter l’histoire, n’attireront pas vos regards par l'éclat et la ri- chesse du coloris, l'élégance des formes, la gran- deur de la taille. Ils ont été, sous ce rapport, entièrement disgraciés de la nature. Les teintes les plus sombres, du noir ou du brun, des for- mes bizarres, des disproportions , en apparence ridicules, entre plusieurs parties de leur corps, une tête énorme, de grandesdents, de petits yeux, de longues pattes, un ventre petit et étranglé, une stature telle que ces animaux sont devenus un terme de comparaison pour indiquer ce qu'il y a de plus petit; voilà ce que ces êtres ont à vous offrir. Ce tableau n’est.pas agréable à la vue; mais les objets peuvent être considérés sous plusieurs fa- ces; souvent tout se compense. Comme historien fidèle, je n’ai pu embellir, aux dépens de la vé- rité, le sujet que je traite. Il m'a fallu dépeindre la fourmi telle qu’elle est. J'ai commencé par pré- venir mon lecteur; si je lui fais éprouver un sen- timent pénible, je lui préparerai une jouissance plus délicieuse. Il n’en sera que plus étonné de voir, dans un insecte aussi petit, aussi difforme à À 2 HISTOIRE NATURELLE ‘ses yeux, autant d'esprit et d'intelligence. Ce peu- ple de Pygmées, de Troglodytes, est ; en effet, digne de toute notre admiration. Peut-on voir une société dont les membres qui la composent aient plus d'amour public? qui soient plus désin- téressés? qui aient pour le travail une ardeur plus opiniätre et plus soutenue? Quel singulier phé- nomène | Je ne vois dans la très-grande majorité de ce peuple que des êtres sourds à la voix de l'amour , incapables même de se reproduire, et qui goûtent néanmoins le sentiment le plus ex- quis dela maternité , quien ont toute la tendresse, qui ne pensent, n'agissént, ne vivent en un mot que pour des pupilles dont la Nature les fit tu- teurs et nourriciers. Cette république n’est pas su- jette à ces vicissitudes de formes, à cette mobilité dans les pouvoirs, à ces fluctuations perpétuelles qui agitent nos républiques, et font le tourment des citoyens. Depuis que/la, fourmi est fourmi, elle a toujours vécude même; elle n’a eu qu’une seule volonté, qu'une'seule loi, et cette volonté, cette loi ont constamment pour base l’amour de ses semblables. Laissons le vulgaire ne s'occuper que de ce qui émeut puissamment son ame, de ce qui parle à ses sens grossiers. Lorsqu'un sage nous a renvoyés, depuis plusieurs siècles, à l’é- cole de la fourmi, allons entendre ses leçons. Ce n’est pas que je veuille perpétuer ici l'erreur po- pulaire sur laquelle est établi l'avis que nous DES FOURMIS. 3 donne ce sage , et qu’on n’a cessé de reproduire. N'’aitribuons pas à la fourmi une prévoyance inu- tile : engourdie pendant l'hiver, pourquoi forme- roit-elle desgreniers pour cette saison? Mais en étu- diant laeonduite de ce petit animal, nous n’en pro- fiterons pas moins ; sa vie laborieuse sera égale- mentun vrai modèle ,etnousdironsencore, péné- trés d’admiration : Ÿ’ade ad formicem, 6 piger ! De tous les insectes les plus intéressans et les plus dignes de nos recherches, ce sont ceux qui vivent en société. J’appelle telle , non une réunion fortuite, ou un assemblage pur et simple d'un grandnombre d'êtres de la même espèce , maisune réunion organisée et régie par des loix. Une telle civilisation nécessite chez les insectes, comme chez tous les autres animaux, une industrie par- ticulière que l’on ne remarque point dans ceux qui sont nomades. Plus ces sociétés sont nombreuses , plus les loix naturelles , sous les auspices des- quelles elles se soutiennent, doivent piquer la curiosité, plus les ouvrages qui. résultent de cette multitude d'ouvriers sont singuliers. Certes, je m’extasie davantage à la vue de l’intérieur d’une ruche, qu’en portant mes regards sur la cabane que le castor a construite. Les fourmis, ainsi que les abeilles, ont, sous le point de vue de l’industrie, fixé l'attention des Naturalistes, tant anciens que modernes. Mais l'amour du merveilleux dont tant d'hommes sont À 2 A HISTOIRE NATURELLE épris, l’inexactitude dans les premières observa- tions , le desir de suppléer au silence de la nature ; enfantèrent d’abord romans sur romans. Les fa- bles les plus ridicules ont été débitées sur le compte des fourmis. Ce n’est qu'après âne lon- gue suite d'erreurs que la lumière de la vérité a enfin brillé à nos yeux, et que nous ‘avons eu une histoire véritable de ces petits animaux, Les ouvrages de ce profond génie qui le’ pre- mier écrivit “quelques lignes de l’histoire de la Nature, qui le premier établit sur l’organisation intérieure des ‘animaux, le sdb des divi- sions zooloÿiques, dont les observations concor- dent, en trés-grand nombre, avec celles des meil- leurs anatomistes modernes, les ouvrages d'Aris- tote ne nous apprénnent sur les fourmis, qué tout ce que le monde pouvoit savoir : qu'elles vi-. vent en société, qu’elles travaillent sans reläche, qu'elles élèvent des habitations, qu'elles produi- sent des petits au printemps; ce ne sont pas là des connoissances qui aient éxigé des méditations particulières , et que la multitude n’aitpu recueil- lir. Aristote paroit même avoir adopté une de ces erreurs qui prennent leur source de l'ignorance populaire. Il suppose que les fourmis travail- lent la nuit lorsque la lune est dans son plein. Pline ne sera pas non plus pour nous d’une grande ressource dans l’étude des fourmis ; ik aa presque rien vu par lui-même. C’est un écho: DES FOURMIS. 5 très-sonore qui répète indistinctement les sons qui l'ont frappé. Peu de vérités, beaucoup de fables remplissent ses #uvres. La lune, suivant lui, exerce encore ici Son influence sur nos insectes : cen’est que pendant le temps que cet astre est en opposition avec lesoleil, qu'ilsselivrent auxsoins de la république. Il eüt été bien curieux de voir avec le Naturaliste de Rome, les cornes de cette fourmi indienne qui avoient été miraculeuse- ment attachées aux murs du temple d'Hercule, élevé à Crythre (aujourd'hui Crethri, vis-à-vis de Scio). Combien nous serions heureux d’avoir, comme de son temps, de ces fourmis extraordi- naires de l’Inde septentrionale , qui étoient de la grandeur des loups d'Egypte, de la couleur du chat, et qui alloient chercher l’or dans les en- trailles de la terre! Métal que les Dardes où ha- bitans de cescontrées, enlevoient à#nos mineurs pendant l'hiver. I nous arriveroit , ainsiqu’à eux, ilest vrai, d'être quelquefois poursuivis par ces animaux, jaloux de leurs propriétés; la célérité des chameaux qui nous serviroient de eoursiers ne nous mettroit pastoujours à l'abri d'étreatteints et d'être ensuite déchirés à belles dents, comme du temps de Pline ; mais. la fouille de cet er, la soif mortelle de ce métal ne feroit pas périr dans le sein déchiré de la terre tant de victimes de notre cupidité. Des siècles presque nuls pour l'histoire des ix- À 3 <. 6 HISTOIRE NATURELLE sectes s’écoulent* Nous touchons à une époque mémorable dans les fastes de la Nature, le mo- ment où Leeuwenhoek , Swammerdam se livrent à l'étude de ses merveilles. Le premier démontre que ce que le vulgaire appeloit œuf de fourmi étoit la larve d’une autre fourmi semblable. Il voit cette larve sé renfer- mer dans une coque pour se préparer à d’autres transformations. Il découvre les véritables œufs de la même espèce de fourmi, la noire de Linnée. Ces œufs aussi petits qu’un grain de sable, mis sous la lentille du microscope > ne paroissent ‘qu'une enveloppe , au milieu de laquelle est ren- fermée la larve qui va éclore. Des figures rendent la chose plus sensible. Cette première espèce de fourmi, dont Leeu- wenhoek vient de nous exposer l'origine, n'a pas” d’aiguillon. Notre observateur en trouve une, la fourmi rouge, vivant, comme la précédente, dans la terre, mais armée d’un dard qui distille dans les blessures qu’il produit une liqueur empoi- sonnée , de la nature de celle qu'ont les abeilles, plus foible seulement. Leeuwenhoek avoit vu des individus ailés dans les fourmilières dela première espèce. Il en avoit même remarqué, parmi eux, quelques-uns de beaucoup plus grands ; mais il ne pousse pas plus loin ses observations , et ne dit rien de la desti- nation des sexes. DES FOURMIS. 7 La même fourmi rouge devient le sujet des bel- les observations de Swammerdam. Son œuf n’est autre chose que la larve, sous une enveloppe membraneuse. Sa surface est unie, lustrée, ét sansla moindre division annulaire. Il est si petit, qu'à peine le peut-on distinguer. La larve res- semble à un petit ver sans pieds, dont le corps est composé de douze anneaux, et dont la tête est ordinairement penchée vers la poitrine. Cette larve, arrivée à son entier accroissement, se change en une nymphe , presque semblable sous - cette forme , à l’animal parfait ; cette seconde transformation s'opère. par un simple change- ment de peau; les larves ne filent pas de coque. Swammerdam dit avec justesse, que l’œuf, le ver oulalarve, lanymphe et la fourmi, nesont qu’un seul et même animal sous quatre diverses for- mes, et dont les différences ne sont qu’acciden- telles. La nymphe de la fourmi rouge est d’abord blanche et très-molle. Elle brunit peu à peu, se dur- cit ; sesmembres se consolident, et la voilà déchi- rant enfin la pellieule qui la revêt pour paroître adulte , parfaite , et telle qu'elle est au derniercom- plément de son existence. Swammerdam donne la description de la fourmi neutre. IL passe en- suite à celle du mâle, en observant que celui-ci a les dents plus petites, les yeux plus.gros non- seulement que le mulet, mais que la femelle mé- me; que le sommet de sa tête a les trois petits À 4 8 HISTOIRE NATURELLE yeux lisses. Comme on ne trouve des mâles que dans un certain temps de l'année, il suppose que lesouvrières les tuent dès que la propagation de l'espèce est assurée. Les nymphes de ces mäles diffèrent, suivant lui, de celles des autres indi- vidus , par la présence des rudimens de leurs ai- les. Cela supposeroit qu'il regarde aussi les fe- melles comme étant aptères, et en effet, il ne dit pas un mot de leurs ailes dans la description qu'il fait de ces individus. Swammerdam, pour être plus à portée de sui- vre la fourmi dans les divers périodes de sa vie, - avoit logé une fourmilière dans un grand plat de terre , autour duquel il avoit formé avec de la cire une espèce de gouttière, qu'il remplissoit d’eau, afin d'empêcher les fourmis de sortir. Il observa, par le moyen de ce nouveau genre d’é- ducation, que lorsque la terre de la fourmilière étoit trop sèche, les larves étoient portées à une plus grande profondeur, et que lorsque. cette terre étoit, au contraire, trop détrempée, on montoit ces mêmes larves à.un étage supérieur , à la partie sèche de l’habitation. Notre Natura- liste à fait tous ses efforts pour les élever, indé- pendamment deleursnourrices naturelles ; maisil n’a pu les remplacer dans leurssoins etleurs bons offices. Il a aussi remarqué que les fourmis, atten- tives à suivre le cours du soleil, transportoient les larves aux différens points du nid exposés plus * DES FOURMIS. 9 directement aux rayons de cet ASE Swammer- dam parle ensuite d’une fourmi du Cap de Bonne- Espérance et de cinq autres qu’il avoit vues en Hol- lande. Sa troisième espèce me paroit être celle que j'ai appelée fuligineuse, et que j'ai pareillement trouvée sur des saules. Sa sixième pourroit bien _être la fourmi échancrée. Elle est ,en effet, comme celle-ci, remarquable par sa hardiesse à pénétrer dans les maisons, et par le dégât qu'elle y fait. Linnée publia dans les Mémoires de l’Académie royale des Sciences de Suède, année 1741, des observations sur cinq espèces de fourmis de ce royaume. La première et la plus grande est er- ranteet vagabonde. Elle vit dispersée çà etlà dans les bois. Linnée soupçonne cependant qu'elle vit aussi en société : elle n’a pas d’aiguillon. La se- conde espèce, rufa, bätit ses nids en pain de sucre, composés de morceaux de petites bran- ches, de feuilles sèches, de paille, de terre, et que l’on rencontre souvent dans les forêts de pins et de sapins. Des chemins battus et prolongés à une grande distance partent de la fourmilière, comme d'un centre; ce sont les grandes routes qui facilitent les excursions de ces fourmis, et le transport de leurs convois. Agacées, elles éja- culent une liqueur spiritueuse , d’une odeurtres- pénétrante , d'un goût acide, et d'une qualité corrosive. Cette liqueur plait à quelques persen- nes; employée dans des crêmes, elle leur donne 10 HISTOIRE NATURELLE un goût de citron. On trouve dans les nids de cette espèce de fourmi, des morceaux de résine de gené- vrier, formantune espèce de mastic ,et répandant, jeté sur des charbons ardens , une Dis agréable. Linnée dit que cette fourmi pique ; mais elle n’a certainement pas d’aiguillon , comme l’observe très-bien de Geer. La troisième espèce est la fourmi noire, Si commune dans tous nos jardins, et qui y construit ces inégalités, ces trainées de terre, ressemblant, en petit , aux galeries formées par les taupes. La quatrième espèce est la fourmi rouge, déjà étudiée par Leeuwenhoek et Swam- merdam. Elle a un aiguillon qui produit une sen- sation assez douloureuse. La cinquième sorte est la plus petite de toutes. Elle habite dans l’inté- rieur de la terre , et ne pique point. Linnée réduit les fonctions des fourmis sans ailes à celles d'ouvrières etde simples ménagères, établit, le premier, d’une manière certaine, la distinction des mâles et des femelles, en donnant aux uns comme aux autres, des ailes, en faisant observer que les mäles sont plus grands du double que les ouvrières, ét que les femelles, dont le nombre est beaucoup plus petit, excède encore en grandeur ces mâles. Là il ne trouve dans lin- térieur de l'abdomen aucune apparence d'œufs: il n'y voit que la liqueur prolifique; ici, ou dans, le ventre des femelles, il découvre une grande quantité d'œufs. ‘\ DES FOURMIS. 17 Quinzejours après leur développement parfait, les individus ailés abandonnent pour toujours la fourmilière , se dispersent, perdent leurs ailes, et meurent. Linnée dit que les deux sexes vaquent librement à leurs amours dans des galeries voü- tées que les ouvrières ont pratiquées pour eux, et que la femelle pond sesœufs dans le nid , avant de prendre sont essor. Ces œufs n'éclosent que l’année suivante. | Le célèbre historien des insectes des environs de Paris avance’, que les mâles des fourmis sont les individus les plus petits; ce qui est contraire à toutes les observations : qu'on ne rencontre guère dans les fourmilières que les mulets et les femelles ; que les mäles volent aux environs de l'habitation sans s’en approcher de bien près, qu'on les trouve plus aisément le soir ,enété, ac- couplés avec les femelles , et voltigeant ensemble, et que celles-ci se rendent au nid pour y déposer leurs œufs.Cetillustre entomologisten’a pas trouvé dans les fourmilières de coques filées :il est cepen- dant bien certain que les environs de Paris of- “frent quatre à cinq espèces de fourmis, et très- communes, dont les nymphes sont renfermées dans des coques. Olivier remarque, au sujet de cette habitude des mâles, de se tenir à une cer- | taine distance de l'habitation, qu'on y en a ce- pendant souvent trouvé. Nous répondrons, pour justifier Geoffroy, que les mâles n'habitent le 12 HISTOIRE NATURELLE , séjour où ils prirent naissance, qu’un temps assez court, celui qu'exigent les premiers actes d'une nouvelle vie; mais qu'une fois sortis de leurs lieux pénates, ils n’y rentrent plus. Quant aux femelles , il est très-constaté qu’elles perdent leurs ailes. On en rencontre souvent ainsi muti- lées, même dans les nids, ou cachées sous des pierres et solitaires, à quelque distance de Phabi- tation. Mais toutes les observations précédentes ne peuvent être comparées, pour le détail, à celles dont le baron de Geer nous a fait part dans ses Mémoires sur les Insectes. Tout y est d’ailleurs marqué au coin de l'exactitude la plus sévère et la plus scrupuleuse. Je les ai presque toutes vé- rifiées, ef je n’ai pu refuser au Naturaliste sué- dois, ici comme ailleurs, le tribut d’admiration que méritent ses belles recherches. Ne voulant pas nous répéter, il est inutile de donner ici un extrait long et détaché deces observations. Ilsera, avec quelques remarques, la base de notre tra- vail général surles fourmis. Pour ne pas confon- dre cependant ce qui lui est propre avec nos* vues particulières , analysons très-rapidement les Mémoires du Réaumur suédois concernant ces animaux. : il divise ces insectes en deux familles. Dans ja première , le pédicule du ventre est surmonté d'une écaille verticale : dans l’autre, cette écaïile DES FOUR MIS. 13 est remplacée par deux nœuds. La fourmi que Linnée appelle rufa ; appartient à la première di- vision. De Geer décrit cette espèce d’une manière très-détaillée, on pourroit dire minutieuse. Il fait même connoitre l’organisation des parties de la bouche; car, soit dit en passant, ce Natura- liste en avoitremarqué, depuis long-temps, l’im- portance. Nousdonnérons à l’article de la Fourmi fauve ce qü'il a vu de plus essentiel par rapport aux habitudes, aux métamorphoses de cette es- pèce. Les individus des deux sexes sont dépeints aussi longuement que le mulet. De l’histoire et de la description de quelques espèces de cette famille , de Géer passe à la ‘seconde. La fourmi rouge de Linnéeest l'espèce à laquelle il s’arrétédavantage. Il fait sentir, à l’aidé d’une description très-com- plète , les différences qui existent entre cette fourmi et celles de la famille précédente. Il cher- che en. vain sur le süinmèt de la tête du‘mulet ou de Pouvrière les trois petits yeux lisses que Lin- née disoit exister chez toutes les éspèces décou- vertes en Suède! Isuit la larve; ilivoit la nym- phe nue’ et se dépouillant d’une péllicule très mince qui couvroit les parties de soh corps , afin de paroître sous la forme qu’elle gardera jusqu’à sa mort. La différence singulière des deux sexes néluiéchappe pas! ILest letémoinde leurs amours qui se passent hors de l'habitation. En términant cetté courte analyse, g'oublièns pasde rapporter 14 HISTOIRE NATURELLE deux faits extraordinaires recueillis par ce Natura- liste. Le premier est relatif à des fourmis ouvriè- res, qui, renfermées dans un poudrier avec dés nymphes de la même espèce, déchirèrent les co- ques qui enveloppoiént celles-ci ,etdévorèrent en- suite cesmêmesnymphes. Cettecruauté avoit-elle pour cause la disette? Le second fait nous pré- sente cette singularité : dans une même espèce , une partie des larves se file une coque pour s’y changer en nymphes;, et l’autre se transforme à nu. | Nous nous sommes bornés, ainsi que l’a fait Olivier, aux observations les plus générales et les plus essentielles relatives aux fourmis. Quant à celles qui inspirent un intérêt moins général, nous en rendrons compte, à mesure que le sujet s’en présentera. Tel est à-peu-près l’état où se trouve l’histoire de ces insectes. Elle n’a fait presqu’aucun pas de- puis l’illustre de Geer : je dis presqu’aucun pas; car la nomenclature peut avancer, sans que la plus intéressante partie de la science des insectes, celle que l’on doit étudier avant tout , la connoissance de l’organisation mtérieure, celle des mœurs, des habitudes de ces animaux, fasse quelques pro- grès. On aura beau éntasser espèces sur espèces : les fondemens de toutes les méthodes n'auront point de solidité, tant qu'ils n'auront pas été cr- mentés par les observations que je viens d’indi- DES FOURMIS. 15 uer.Je meglorifierois bien plus d'avoir fait quel- ques mémoires à la Réaumur , à la de Geer , que des systèmes qu'on doit considérer comme de sim- ples magasins d'entomologie. Mon ami Olivier, a présenté dans l'Encycio- pédie méthodique , à l'article Fourmi, un rap- prochement très-bien fait de tout ce qu'on avoit écrit jusqu’à ce jour sur ce genre d'insectes. Mais comme il n’avoit pas été le maître de se livrer à des recherches particulières , il n’a rien publié de neuf à cet égard. Exceptez-en les descriptions de cinq a six espèces inédites, vous n'y trouverez que les anciennes découvertes, point d’autres par- ticularités. Si cessant de nous plaindre du peu de progres qu'a fait l’histoire des fourmis, nous jetons un coup-d'œil sur la nomenclature , nous verrons que cette partierepose encore, malgré son agran- dissement, sur des bases vicieuses. Point de di- visions générales , point de caractères tranchans dans la détermination des espèces, point de distinc- tion de sexes , mais quantité de doubles emplois, suite nécessaire de ses oublis ; les descriptions ne sont pas assez étendues pour empècher de con- fondre les uns avec les autres des objets qui ne dif- férent souvententr’eux que par des caractères mi- nuütieux , et qu'il estimpossible de saisir sans une comparaison scrupuleuse. Au surplus, les fourmis assont pasles seuls insectes qui soient dans le cas 46 . HISTOIRE NATURELLE -de pouvoir adresser des reproches aux entomo- logistes. | Afin donc de fixer nos doutes sur une matière aussi sujette à erreur, il ne falloit pas se res- treindre à un examen attentif des individus dé- signés sous les noms d'ouvriers, de mulets, de neutres, et que l’on rencontre plus communé- ment. Il étoit indispensable encore de s’attacher à connoître les individus ailés de chaque sorte de fourmis. Ces trois ordres qui composent ces sociétés , sont si peu ressemblans dans la même famille, qu'on les croiroit étrangers les uns aux autres. On a fait dans la détermination des espèces un. grand usage de la partie en forme d’écaille que porte le pédicule de l'abdomen; mais elle ne peut fournir de caracteres certains, si on n'observe les sexes; car j'ai remarqué que sa forme n’étoit pas toujours la même dans les différens indivi- dus. Les mâles l’ont constamment plus courte, plus épaisse; de sorte que sa forme semble sé loigner de celle de l’écaille des autrés individus. Dans la femelle , cette écaille est souvent «plus échancrée. Posons ce principe incontestable : on ne doit établir les signalemens d'espèces que sur des rapports constans , invariables, propres aux individus de tous les ordres. IL seroit du moins nécessaire, si cela étoit possible, d’avoir, lors: qu'on décrit ces animaux, l’ouvrière et un des DES FOURMIS. 17 des individus ailés, le mâle principalement. L'incertitude où je me trouvai relativement à tant d'espèces de fourmis, augmenta le desir na- turel que j'avois d'approfondir leur histoire. Des recherches de plusieurs années m'ont acquis une vingtaine d'espèces nouvelles indigènes, procuré la plupart des individus des trois ordres, dévoile plusieurs faits relatifs aux mœurs , aux habitudes de ces êtres si intéressans. Je tenois un registre des lieux où j'avois découvert leur habitation. IL ne se passoit guére dé semaine que je ne les vi- sitasse. Je voulois me familiariser avec eux, les forcer par mon assiduité d’être moins sauvages et moins discrets à mon égard, de me permettre d'étudier leurs coutumes , leurs loix, leur police, en un mot, leur genre de vie. J'ai cherché à -m'instruire des mœurs d'un peuple bien singulier par la forme des ‘sujets qui le composent, par leur variété, leur multitude, leur industrie; d’un peuple que nous comptons au nombre de nos plus incommodes ennemis, qui vit avec nous, et dont nous connoissons à peine l’histoire. J'ai re- cueilli quelques faits nouveaux. N’aurois-je pas le droit de raconter ce que j'ai vu ou ce que j'ai cru voir? de publier une relation de mes voya- ges? Si je viens à dire ce que d’autres ont dit avant moi, ce sera succinctement, et pour offrir une série de faits liés ensemble. J’accompagnerar cette monographie d'un grand nombre de figures, B #8 HISTOIRE NATURELLE moyen si puissant pour suppléer au langage de l'esprit. Toutes les espèces n'ont pas été dessi- nées; celles-ci, parce que je n’ai pu me les pro- curer; celles-là, parce qu’elle se rapprochoient _ tellement de quelques autres déjà figurées, qu'il étoit presqu'inutile de les représenter. Ici les dif- férences ne tiennent souvent qu’à des légères di- .versités de teintes, de couleurs; et les habitudes dirigent plus le méthodiste, que des caractères fondés sur la différence de formes. Puisse ce tra- vail, tout imparfait qu'il est, servir à rectifier ce que les observations sur la même matière peu- vent avoir d'inexact , et préparer la voie à de nouvelles découvertes! Je présenterai d’abord mes vues sur l’organisa- tion générale des fourmis : de ces connoissances physiques , je passerai à celles qui inspirent plus d'intérêt, les connoissances qui roulent sur les mœurs de ces animaux, oule tableau deleur vie po- litique ; je terminerai par la description très-éten- due de toutes les espèces connues. Des cireons- tances heureuses m'ont facilité les recherches préparatoires. J'ai parcouru plusieurs départe- mens au nord et au midi. Leur différence de tem- pérature devoit produire une variété dans leurs richesses entomologiques. J’insiste moins, cepen- dant, sur ines courses, sur mes travaux, que sur les recherches de mes amis. Il m'est si agréable de dire que toutes leurs collections m'ont été DES FOURMES. 19 ouvertes ! Les savans Olivier et Bosc sont , depuis long-temps, en communication avec moi de tout cequ'ils possèdent. Des Naturalistesde Bordeaux, Dargelas'et Rodrigues, n’ont pas été moins géné- reux. Plusieurs Entomologistes de l'Angleterre, car les vrais amis des Lettressont toujours en paix, se sont empressés de m'envoyer et leurs fourmis indigènes et des espèces exotiques; permettez-moi, chers collègues Marclay et Kirby : d'épancher ici les sentimens de cette gratitude qui m’anime envers vous, et de dire à ceux qui iront cette his- toire : Vous êtes au-dessus des rivalités nationa- des, vous êtes mes amis. On conçoit qu’avec tant de moyens, il est possible de donner sur l’histoire des fourmis un mémoire plus complet que ceux qu’on a publiés jusqu’à ce jour. Entrons en matière. Les fourmis appartiennent à l’ordre des hy- ménoptères dans la méthode Linnéenne, à celui des piézates dans le système de Fabricius. Quelquesgenres , tels que ceux de Typhie , Mu- tille, Doryle, ont évidemment les plus grands rapports avec celui de Fourmi. On peut tous les rassembler dans une même famille qui aura les caractères suivans : Æntennes filiformes ou un peu renflées à leurextrémité, souvent brisées, de douze à treize articles. Æntennules filiformes ou sétacées (antérieures longues dans le plus - grand nombre et de six articles , dont les derniers différens, postérieures de quatre). Langue courte, L 2 20 HISTOIRE NATURELLE en cuiller, entière , ou simplement unidentée de chaque côté, à gaine conique. Un aiguillon ou des glandes vénénifères dans les femelles et les mulels. Mais les fourmis ont ces deux caractères qui les isolent de tous les insectes du même ordre : Trois sortes d'individus : des mâles, des femelles ailés, et des mulets aptères. Æntennes brisées : second article plus grand que les suivans , obco- nique (1).., y On me dira peut-être que le premier de ces caractères repose sur une Connoissance qu'on ne peut pas toujours acquérir simultanément, savoir, l'existence de trois individus dansla même espèce. Ici, je ne vois la Nature qu’en grand. L'espèce , en Zoologie, est un tout qui résultede l'individu mâle , de l'individu femelle, et de tout autre en faisant partie, sous une modification quelconque sortant des loix ordinaires. Dans la Botanique, la détermination des plantes dioïques est fondée sur la présence simultanée des différentes sortes d'individus. Nous devons,partir des mêmes prin- cipes en Zoologie. La marchenaturelle nese prète pas toujours à nos idées systématiques. Les hyménopteres à aiguillon ont tous, à l’ex- ception des fourmis, le second article de leurs antennes très-petit, paroissant presqu'arrondi; {1} Cône dont la pointe est en-bas. DES FOURMIS. 23 ce second caractère supplée à l'impossibilité où l'on peut être de faire usage de celui que nous venons d’énoncer. Les mutilles peuvent seules embarrasser le Na- ‘turaliste qui s'occupe de la détermination des genres : leurs femelles n’ont pas d’ailescomme les fourmis; leurs antennes sont également brisées. Cependant la Nature ne s’écarte pas autantici de la route générale qu’elle nous a tracée. On ne trouve que deux sortes d'individus. La femelle, il est vrai, est aptère ; mais ses antennes sont dif- férentes de celles de la fourmi. Elles sont vibra- tiles. Le premier article ne fait pas, à beaucoup près, comme dans ces derniers insectes, la moi- tié de Ta longueur totale de l'antenne. Le second , commenous l'avons ditplus haut, n’a nila forme, mi les proportions de celui de Fantenne des four- mis. Le corcelet des mutilles femelles est pres- que cubique , de l'épaisseur environ de l’extré- mité postérieure de l+ tête : eelui des fourmis est ovoide , tronqué , comprimé vers Fabdomen, bossu ou du moins plus élevé en devant, ordi- nairement plus étroit que la tête : mais l'abdo- men des mutilles s'éloigne sur-tout par’ $4 forme de celui des fourmis. Son premier anmeau est tout au plus distingué des suivans par une figure en poire ou en demi-globe; le premier segment du ventre des fourmis ressemble à une écaille ou à un nœud très-séparé de l'anneau suivant. Ainsi BE à 22 . HISTOIRE NATURELLE les difficultés et les équivoques disparoïissent. La fourmi se trouve toute isolée. Un dernier carac- tère que j'appelle habituel vient donc frapper les yeux des moins clairvoyans : Pédicule de l’ab- domen alongé ; noduleux , ou muni d’une écaille droite élevée. Les Naturalistes n'ont pas fait attention que cetteécaille ou ces nœuds du pédicule de l’abdo- men des fourmis ne sont que les premiers an- neaux figurés de la sorte. Plusieurs guêpes ont aussi le premier segment de l’abdomen en forme d’une espèce de nœud. Pour décider parfaitement la chose, comptons le nombre des anneaux dont le ventre des fourmis est composé. Noussavons, et c’est une règle constante dans les insectes de cet ordre, que ce ventre a sept anneaux dans les mâles, et six dans les femelles, Il faut examiner maintenant si, abstraction faite de l’écaille ou desnœuds du pédicule , nous trouverons cemême nombre. Point du tout: le ventre des femelles et des ouvrières qui a une écaille ou un seul nœud en devant , n’a que cinq anneaux; celui de leurs males n'en a que six. Le ventre des fourmis dont le pédicule est formé de deux nœuds, aura en- core un anneau de moins, c'est-à-dire quatre dans les uns, et cinq dans les autres. Une autre observation qui a échappé aux Na- turalistes, et qui vient à appui de la précédente, est que cette écaille est pourvue de deux stigma- DES FOURMIS. 23 tes, situés sur le bas de la face postérieure; ils sont assez sensibles dans les fourmis ronge-bois, pubescente, fauve, &c. De Geer n’en avoit apperçu que deux sur Le corcelet, savoir, ceux qui sont les” plusreculés, et placés, un de chaque côté, au-des- sus de l’origine des hanches des dernières pattes. Nous en découvrirons deux autres, comme on le verra ensuite. Ceux-ci sont à la vérité très-peu apparens dans les individus ayant des ailes, les attaches de ces dernières parties empêchant de distinguer ces stigmatés. Le Réaumur suédois est entré dans un grand détail sur l’anatomie des organes extérieurs des fourmis. Je vais aussi rendre compte de mes ob- servations générales sur la forme'du corps de ces insectes. Elles auront plus d’universalité que eel- les de de Geer, et seront plus comparatives. La tète des fourmis présente, en y comprenant les mandibules, une coupe presque triangulaire ou presque ovale. Elle est à son extrémité postc- rieure plus large que le corcelet dans les mulets, de sa largeur environ dans les femelles, plus étroite, plus eonvexe dans les mâles. Lesantennes des ouvrières et des femelles, dont le ventrex une écaille, pl. E, fg. r D, sont fili- formes ou d’une forme qui en approche, une fois plus longues que la tête, et n’atteignant pas tout- à-fait l'extrémité postérieure du corcelet. Elles. sont de douze artcles; le premier fait environ B & 2/ HISTOIRE NATURELLE. la moitié de la longueur de l'antenne, est pres- que cylindrique , s’amincissant insensiblement vers sa naissance ; lesecond estun peu plusalongé ‘que les suivans, obconique , avec la pointe insé- vée sur le premier article; le troisième et les sui- vans jusqu'au dixième, sont ordinairement égaux, cylindriques ; le dernier est un peu plus long, et va en pointe; quelquefois aussi les précédens sont un peu plus longs que ceux qui se rapprochent du coude.L’insertion est placée vers le milieu du front ou un peu plus bas : l'intervalle qui est entre les deux antennes paroïît un peu élevé, et cette partie a ordinairement de chaque côté une rainure lon- gitudinale de laquelle l'antenne prend son ori- gine. Dans les mâles, les antennes sont un peu plus longues, plus menues et de treize articles, caractèré numérique qui, dans tous les hymé- noptères armés d'un véritable aiguillon , différen- cie très-bien les deux sexes. Les antennes des mulets et des femelles dont l'abdomen a deux nœuds antérieurement, sont in- sensiblement renflées vers leur extrémité : le troi- sième article et les suivans sont beaucoup plus courts : le dixième et onzième sont évidemment plus gros, et le dernier encore plus; celui-ei est ovalaire. L'insertion se rapproche davantage de la bouche ou du bord antérieur de la tête; Les antennes des mâles de la même section ont leurs articles presque grenus; le premieriei ne fait sou- DES FOURMIS. s5 vent que le tiers de la longueur totale, ou est même bien plus court. Sa forme est presque co- nique. Les mandibules sont, le plus communément, triangulaires, un peu amincies en pédoncule à leur base. On peutles comparer en quelque sorte à une main dontles doigts seroient coupés oblique- ment près deleur naissance. Ellessont d’uné con- sistance écailleuse, fortes, un peu plus courtes que latète, quelquefois avancées, linéaires, écar- tées , quelquefois très-longues, coniquestet cro- chues dans les mulets du moins, souvent striées et velues en dessus , dentelées au côté intérieur , terminées en pointe souvent courbée; souvent aussi les deux extrémités se croisent. Les man- dibulestdes femelles sont à-peu-près égales à cel- les des mulets, ou un peu moins fortes; mais celles des mâles sont beaucoup plus petites et moins ou presqué pas dentelées. Les deux yeux desouvrières etdes femellessont situés vers le milieu des côtés dela tête, plus près des mandibules dans les espèces à aiguillon , rare- ment plus reculés. Ils sont petits , presque ronds, #peu saillans , à facettes. Je n'en ai point appercçu dans les ouvrières de deux espèces. Les mâles, pro- portions gardées , lesont plus gros et plussaillans. Les trois petits yeux lisses sont presque tou- jours apparens dans les femelles , plus gros 'et plus saillans dans les mâles, disposésen triangle u 26 HISTOIRE NATURELLE sur le sommet de la tête ; mais le plus grand nombre des ouvrières n’en a pas. La partie antérieure de la tête est souvent nn peu renflée et carénée au milieu. Nous décrirons à part les organes de la man- ducation accessoires aux mandibuies. Le corcelet des mulets forme presqu’un ovoïde tronqué, com- primé obliquement de chaque côté. L’extrémité antérieure est plus grande et arrondie; l'opposée est plus étroite, tronquée obliquement ou très- obtuse. Le dos est arqué et continu, ou inter- rompu au milieu parun enfoncement ; ce qui lu donne deux espèces de bosses. Le corcelet est aussi quelquefois presque conique et tronqué. Il a qua- ire stigmates, dont deux dans une légère impres- sion latérale qui paroït diviser le corcelet, un de chaque côté, et les deux autresprès de l'extrémité postérieure, un aussi de chaque côté. Quelques espèces, notamment celles dont l’alilomen a deux nœuds, ontle corcelet armé d’épines oude pointes. Le corcelet est ovoide ou presque rond dans les femelles, un peu comprimé sur les côtés, de la largeur de la tête. Il est plusconvexe etun peu plus petit dans les mâles. Li Le premier segmentoula partie à laquelle sont attachées les deux pattes antérieures estenfoncé , très-court, et ne paroissant presque pas dans les ouvrières; 1l est apparent et ceiniré dans les indi- vidus ailés. DE S -FO-URMIS.: ; 27 Les ailes sont au nombre de quatre, inégales, grandes relativement au corps. Les supérieures l'excèdent un peu en longueur, et dépassent da beaucoup le ventre, du moins dans le grand nom- bre. Elles ont un point plus épais appelé aussi sugmate, versie milieu dela côte; à partir, à-peu- prés de ce point, et gagnant le bout de laile, les nervures forment près du bord deux cellules; dont la première est triangulaire, etl’autre ést ouverte, en forme d'angle. Nous ne parlons pas de la cellule marginale , celle qui vient immédiatement apres le stigmate , et qui. est le longde la côte, en allant vers l'angle apical de l'aile, mais des cellules situées immédiatement au-dessous. . L'’abdomen des mulets et des femelles est de six anneaux ; celui des mâles de sept. Le premier est figuré en forme d’écaille lenticulaire, ou res: semble à un nœud pyramidal ou presque cub:- que, ow en coin pédiculé en devant. Le second inneäu est ou continu avec le: troisième, ou. sé- paré de lui par un étranglement plus:ou moins profond, ou même tout-à-fait distinct et nodu- leux. La forme de:ces deux anneaux est, en gé- néral ; commune aux individus des trois ordres? La, masse: de l'abdomen des ouvrières et des fe- melles est ovoide ou globuleuse ; ou paroissant presque carrée , avec les angles arrondis. * Dans les espèces qui n’ont pas d’aiguillon, le ventre des femelles est plus grand que celui des 28 HISTOIRE NATURELLE individus du même sexe qui en sont armés. Il est toujours beaucoup plus volumineux que celuides mâles. | L’anus, dans les ouvrières et les femelles, est Sans. aiguillon , ou armé de cette défense. Les espèces qui ont. une écaille lenticulaire n’en ont ordinairement pas; elles éjaculent une liqueur acide. Les espèces qui ont le pédiculede l'abdomen formé de deux nœuds, ont toujours un aiguil- lon. | L'abdomen des mâles est dans les espèces qui n'ont pas d’aiguillon , ovoide ou conique , mais tri- gone; c'est-à-dire comprimé latéralement et plan sur le dos. Dans les autres , il ressemble à celui de la femelle ; ses proportions sont plus petites. Lex- trémité est ordinairement courbée et arquée. Les organes du sexesont souvent saillans. Nous allons les décrire ; disons auparavant un mot de x dispo- sition de l'anus des ouvrières et des femelles. Les parties qui caractérisent le sexe des femel- les ne sauroient être vues sans une pression assez forte. Elles sont situées à l'extrémité du sixième et dernier anneau , formé, comme touslesautres ; de deux bandes demi-circulaires , réunies , de cha- que côté, par une membrane qui sert à leur ex- pansibilité ou à leur‘contraction. La bande infé- rieure à au milieu de son bord antérieur une échancrure arrondie, relevée un peu tubulaire- ment dans son contour. Toute la partie saillante DES FOURMIS.., 29 hors de l'anus est molle et blanchâtre. On y voit, 1°. un peu au-dessus de l’ouverture marginale, dont je viens de parler, une autre qui sert de pas- sage aux excrémens, aux œufs, et par laquelle sont introduits les orgänes fécondateurs du mâle. 2°. Se présente ensuiteÿ en remontant, une pièce assez avancée, arrondie dans son contour, en’ forme d’un petit segment , ayant deux espèces de rameaux qui s'élèvent, et qui sont presque cylin- driques, obtus et échancrés, et placés un de cha- que côté. 3°. Succède une pièce plus grande, en chaperon, avecun sinus au milieu, etsurmontée d’un mamelon rétractile , et ressemblant à une es- pèce de petit tube. 4°. On observe dans la jonction latérale des membranes musculaires, de chaque côté , une pièce percée à son extrémité, d’un trou circulaire, et accompagnée d'une tige presque écailleuse, alongée, terminée en bouton. Ces deux tiges doivent répondre aux deux petites pie- ces que l’on remarque à la base de l’aiguillon des fourmis qui en sont pourvues. Ces observations ont été faites sur la fourmi ronge-bois femelle. Il existe les plus grands rapports entre ces oy- ganes extérieurs des individus femelles et ceux des ouvrières. Laressemblance est telle , que l’exa- men le plus sévère n'a pu me faire appercevoir de différences sensibles. Je pense donc qu'il en est des fourmis ouvrières comme des abeilles des- tinées au travail. Je regarde les unes et Les autres 30 HISTOIRE NATURELLE comme des femelles impuissantes, les organes dé la génération n'ayant pas eu chez elles un entier et parfait développement. C’est à des yeux plus accoutumés quelles miens aux observations déli- cates d'anatomie qu'il convient de pénétrer ce mystère. La solution de cette difficulté physiolo: -giqueest au-dessus de mes forces. J’ajouterai, pour confirmer mon opinion, qu'on observe aussi dans les antennes, la tête, le nombre des anneaux de l'abdomen des fourmis ouvrières et des individus femelles une grande conformité. Voilà , certes, des inductions favorables à mon sentiment. L’aiguillon , dans les espèces qui en sont mu- nies, consiste en une pièce courte, écailleuse , droite, conique , formée de deux soies, et ac- compagnée de deux autres petites pièces, coni- ques , glabres , comprimées , une de chaque côté. Ces accessoires sont plus sensibles et velus dans les abeilles et les guêpes. L'organe sexuel du mäle de la fourmi que Lin- née appelle fwsca, est représenté pl, vr, fig. 32. G, H. On voit au-dessus, à l'extrémité etde cha- que côté du dernier anneau de l'abdomen , une pièce en forme d’écaille, demi-circulaire G, b, b. L’intervalle est occupé par deux autres pièces €, e qui sont écailleuses , trés-comprimées , cultrifor- mes, appliquées l’une contre l’autre dansleur hau- teur, voûütées en dessus à la base , avec les parois internes de cette partie concave plus dilatées. Le DÉS FOURMIS. fr milieu du dos de ces pièces offre un espace arrondi et comme membraneux. L'extrémité de chacune d'elles est un peu courbée. Du dessous de cha- cune des pieces demi-circulaires que nous avons considérées en premier lieu, part une tige écail- leuse d, d, un peu velue , renforcée à sa base ét au côté interne d'une pièce e , e servant de support à un crochet 7, f,f Hart qui s'applique sur la face intérieure de la tige. Au-dessus de chacune des mêmes pièces demi- circulaires est G, a, a une petite pointe velue, cylindrique, courte , insérée au bord du dernier anneau de l'abdomen. À Dansle male de la fourmi Céphalote, ces pièces en forme d'écailles sont plus petites et triangu- laires. Les deux tiges latérales et extérieures qui prennent naissance au-dessous d'elles, sont alon- gées , trigones , diminuant un peu degrosseur vers l'extrémité, et tronquées. Les deux pièces inter- médiaires sônt larges , chambrées, se repliant chacune , en forme de crochet, au côté externe. Leur bord supérieur-est denticulé. Les pattes du mulet, de la femelle sont plus ou moins fortes. Les hanches sont grandes, sur-tout les antérieures. Les cuisses sont presque cylin- driques, très-comprimées. Les jambes sont pres- que coniques et pareillement comprimées. Celles de devant ont près de leur extrémité, et en des- sous, un éperon fort, courbe et conique ; les au- 32 HISTOIRE NATURELLE tres n’ont qu’une ou deux petites épines , à peine sensibles dans plusieurs. Les tarses sont cylindri- ques , assez longs, de cinq pièces, dont la pre- mière plus grande, velue, et courbe aux anté- rieurs; la seconde , la troisième et la quatrième presqu'égales, et la dernière conique, terminée par deux petits crochets avec un empattement au milieu. | Les pattes des*mäles sont plus menues, un peu pluslongues, d’ailleurs faites à-peu-près de même. Venons maintenant aux organes de la mandu- cation. La forme des mandibules ayant déjà été décrite, nous n’avons plus qu'à parler des pièces que Fabricius appelle lèvre supérieure , mâchoi- res , lèvre inférieure et palpes. La lèvre supérieure est si petite, si impercep- tible, qu'on peut supposer , sans inconvénient, qu'il n’y en a pas. : Les mâchoires pl. I, fig. 1 F sont au nombre de deux, coriacées, petites. Leur tige est com- primée , creuse ou concave en dedans, dilatée ex- térieurement et vers le milieu ; leur extrémité est terminée par une pièce a moins coriacée , presque membraneuse, rejetée un peu sur un côté, cour- bée, large et arrondie, ou triangulaire. Le palpe maxillaire ou l’antennule antérieure D, est inséré sur le dos de la tige de la mächoire, vers l’exirémité, sous la naissance de la pièce ter- minale. N + Dans DES FOURMIS. 33 Dans les fourmis qui n’ont pas d’aiguillon, ce palpe est bien plus long que la mâchoire , de six articles distincts, dont le premier petit et cylin- drique ; le second de longueur moyenne, le plus gros et conique ; le troisième un peu moinsgros, plus alongé , rétréci à sa base, courbe ou arqué au côté interne ; le quatrième de la même forme, mais plus petit; les deux derniers plus menus, cylindriques , presqu'égaux, assez longs. Cette différence dans la grosseur et la figure des articles fait paroître ces palpes un peu sétacés. Mais dans les fourmis à aiguillon, spécialement dans les es- pèces nommées cephalotes , atrata , ces palpes maxillaires sont à peine de la longueur de la mi- choire, ou même moitié plus courts. On ne leur distingue souvent bien que cinq articles ; et ces articles sont presqu’égaux , de manière que l’an- tennule paroït filiforme, j | La lèvre inférieure, pl. I, fig. 1, G, est formée 1°. d’une gaîne conique, coriacée , élevée un peu en carène au milieu , du moins dans quelques es- pèces, et dont l'extrémité supérieure estla base de sa coupe triangulaire, et présente une pointe ou un petit angle saillant au milieu. 2°. D’une lan- gue b ou portion membraneuse, reçue inférieu- rement dans la gaine précédente , et formant en- suite une espèce de cuilleron, ou terminée par une pièce voûtée, arrondie et entière. Cette lèvre inférieure porte deux palpes, pl. T, C 34 HISTOIRE NATURELLE fig. 1,G,e, c. Ils ont leur insertion au-dessus de l'extrémité supérieure de la gaine , un de chaque côté. Leur longueur n'excède pas celle de leur support. Ils sont filiformes, de quatre articles, dont les trois premiers presque coniques et à-peu- pres égaux, et le dernier ovalaire. Dans la fourmi céphalote, les palpes labiaux paroissent n'avoir que deux pièces, dont la der- uière oblongue. Les mächoires, la lèvre inférieure et les palpes dont nous donnons ici la figure , ont été pris de la fourmi ronge-bois. Ces parties sont semblables dans la fourmi fauve. Les sociétés des fourmis sont, ainsi que nous l'avons dit, composées de trois ordres d'indivi- dus : de mâles , de femelles, d’ouvrières ou de mu- lets. L'égalité semble avoir été bannie de ces répu- bliques. Les derniers sont, en quelque manière, des ilotes, auxquels la Nature a imposé tout le fardeau des affaires pénibles de l’état ; et de cfainte quelles plaisirs de l'amour ne contrariassent, chez eux , le plan qu'elle s’étoit proposé ,;elle leur en a interdit les douces jouissances. Ce n'est pas.assez : les individus des deux autres castes sont pourvus d'ailes, et l'empire des airs leur est ouvert ; nos ilotes sont misérablement , et pour toujours, atta- chès. à la glèbe; ils ne quitteront jamais leur lieu natal , ou leurs voyages pénibles ne s’étendront pas au-delà des environs de l'habitation. DES FOURMIS. 39 Mais tout est compensé : l'autorité, la puis- sance , la force résident essentiellement dans ces petits êtres qui nous semblent si disgraciés. fls sont les nôurriciers, les tuteurs d’une famille au berceau. L'existence d’une nombreuse postérité est confiée à leurs soins. L'éducation de ces en- fans adoptifs est sans doute pour eux la source d'un vrai bonheur, et cette participation à la ma- ternité leur procure des plaisirs qui les dédom- magent de la privation des autres. Chacun de ces trois ordres a un air , un extérieur qui lui est propre. Nous avons peint leur physio- nomie, ie connoître les traits qui les distin- guent en particulier. Disons un‘mot de leur gran- deur respective. Les femelles sont toujoursles plus fortes. Les ouvrières ont un tiers ou un quart de moins de longueur. Les mäles surpassent à peine ces dernières, sous le rapport de cette dimension ; mais comme leur corcelet et leur abdomen sont plus larges, commeils ont des ailes, ils doivent pa- roître supérieurs en taille aux fourmis ouvrières ; le mâle de la fourmi noire, celui de la fourmi échan- crée , semblent être proportionnellement plus pe- tits , tandis que les mâles de la fourmi ronge-bois, pubescente, fauve , paroissent excéder de beau- coup en grandeur les muletsde leurespèce relative, Les individus de ce dernier ordre sont, en gé- néral , presque tous de la même taille. Il y a ce- pendant plusieurs espèces, dans les mulets des- Ca 36 HISTOIRE NATURELLE quelles j'ai observé une variété constante , for- mée d'individus plus petits que les autres, et dont la tête étoit sur-tout plus alongée et plus étroite. La fourmi rorge-bois, la fourmi pubescente m'en ont fourni des exemples; mais cette différence qui se voitentre les muletsest bien plus frappante dans la fourmi maçonne. La disproportion de la taille est si forte entre ces deux sortes de mulets, qu’on ne les croiroit pas de la même espèce. Les uns nesont que la moitié des autres. On prendroit les nymphes des plus grands pour celles des fe- melles. Ces mulets différens de ceux qui compo- sent le gros della société , auroïent-ls n 3 fonction particulière ? je lignore : maisce qu'il y a desür, c'est que les individus plus petits doivent avoir moins de forces. . On rencontre souvent dans la fourmilière ou à lécart, et courant cà et là, des femelles qui ont perdu leurs ailes. On ne les confondra pas avec les ouvrières, si on fait attention à la forme de leur corcelet et à la grandeur de leur abdomen. Le cor- celet de ces femelles est ovoide ou rond, avec le dos uni et large. On y distingue encore les cica- trices formées par l'insertion des ailes, et des ves- tiges de leur point d’attache. Les nids des fourmis ont souvent dans leur in: térieur des tas de ces ailes que les femelles ont per dues. Des individus de ce sexe y passent même l'hiver, 3 DES FOURMIS. 37 À ces détails sécs et arides, mais dofit l'exposi- Uon étoit nécessaire , faisons succéder un tableau qui nousrécrée , et dissipe par ses agrémens l’es- pèce d’ennui dont les descriptions anatomiques sont presque toujours accompagnées. L'industrie, tes mœurs et lesmétamorphoses des fourmis vont fixer nos regards. Soyons spectateurs de leur vie politique ; combien elle inspire d'intérêt! Les premiers soins des hommes qui veulent fon- der une colonie sont de choisir un local favorable pour y former des habitations, et s’y livrer ou à la culture des terres, ou au genre d'industrie con- forme aux vues des associés. Dirigées par la sax gesse de leur instinct, nos fourmis pensent aussi à se mettre d'abord à l'abri des intempéries de l'air et des divers accidens qui pourroient me- nacer leurs j Jours. Les espèces étant très-multi- pliées, et chacune étant. réunie en une: société particulière , il est facile de concevoir qu’il y a de la diversité dans les plans d'exécution. Cette so- ciété veut s'établir dans un vieux trone d'arbre, celle-ci sous une pierre, eette autre dans des ca- vités souterraines; mais ne disputons pas des goûts. Elles s'accordent toutes en ce point : un. lonie ne soit pas exposée aux inondations, qu’elle reçoive, autant qu'il est possible, la bénigne in- fluence de l’astre du jour, que le sol oùelles vont jeter les fondemens de leur ville se prête facile- ment aux travaux, afin qu’on y puisse creuser C à ACO 38 HISTOIRE NATURELLE profondément , et pratiquer aux environs diffé- rens grands chemins, partant comme des rayons du centre de la colonie ou de la nouvelle cité. N'allez cependant pasconcevoir une idée brillante du succès de tant de travaux. Nos fourmis ne nous offriront pas dans leurs constructions un genre d'architecture comparable à celui des abeil- les. L’habitation des premières diffère autant de celle des secondes , que la hutte d’un Lapon d'un louvre. Ne leur demandez pas non plus, ainsi qu'aux abeilles , un fluide précieux, un agréable combustible. Je m’attends, au contraire, à vous woir maudire la funeste industrie denos fourmis; mais oubliez, du moins un instant, leurs rapi- nes, leurs brigandages commandés par le devoir le plus impérieux , la nécessité de secourir une fa- mille nombreuse quileur demande du pain, pour admirer leur tendresse , leur sollicitude à l'égard de ces pupilles chéries, et venez les contempler dans la persévérance etl’opiniätretédeleur travail. De longues files d'animaux presqu'impercepti- bles, charriant, les uns un brin de paille, une feuille , un Ehstén de bois , les autres un grain de Me, une molécule de terre, le tout pour ser- vir de matériaux à la construction d’une petite ville, étonnent vos regards. Icice sont des archi- tectes et des maçons à leurs ordres; là des vivan- diers qui portent un grain de blé, une parcelle de fruit ; j'en vois ailleurs qui traînent une chenille, DES FOURMIS. 39 un hanneton, tout colosse qu'ils sont pour eux. Voyez donc ce squelette de lézard , de souris, et admirez le fruit de l’habileté de nos ostéologistes : mais en voyant nos fourmis accumuler tant de denrées les unes sur les âutres, ne vous laissez pas prévenir, et n'allez pas adopter les erreurs que l'antiquité nous à transmises sur le compte de nos ouvrières si intelligentes. Ne leur donnez pas plus d'esprit, plus de prévoyance qu’il ne faut. Voudriez-vous aussi leur prêter l’idée de former des magasins , des greniers , tout exprès pour l'hi- ver ? Edoufdiée par le froid , sommeillant alors avec la Näture , dites-moi, qu’auroient besoin nos fourmis de ces provisions? Si elles en font une st grande récolte, c’est pour agrandir leur édifice, c'est pour le consolider , lui donner une telle épais- seur, que les pluies hivernales ne puissent péné- trer dans l’intérieur ; c’est pour se garantir, Le plus qu'il leur sera possible , des rigueurs du froid , et conserver sur-tout les germes d’une postérité du soin desquelleseiles furentchargées. Peut-être ces récoltes ne leur sont pas inutiles dans les pays qui ne connoissent pas d'hiver ,mais où cette sai- son est remplacée par des pluies continues et de longue durée. » Malgré la multitude des travailleurs, tout se passe , dans ces sociétés, avec ordre et intelligence: point de trouble. Un même esprit les anime et fixe parmi eux l'union etla paix. Ce n'est pas que C 4 A0 HISTOIRE NATURELLE le sentiment de la colère leur soit étranger. Un petit animal, d’autresinsectes, des fourmismême, mais d’une espèce différente, se glissent témérai- rement, par méprise si vous voulez, dans une habitation où ils n’ont pas acquis le droit de ci- toyens. L’alarme se répand aussi-tôt; après quel- ques momens de tumulte, d'irrésolution, on prend son parti, on se rallie, on en vient aux mains, et l'imprudent étranger se sauve rare- ment ; ous’ilen échappe, ce n’est qu'après avoir recu autant d'attaques ou de blessures qu'il y a de points sur la surface de son corps. L'affaire n’est souvent que partielle, et le gros de la répu- blique n’y prend pas de part. Toutes jalouses que sont nos fourmis de leurs droits, elles sont ce- pendant hospitalières avec quelques animaux. J'ai trouvé dans les nids de la fourmi fauve de jeunes cloportes qui s’y promenoient , sans recevoir le moindre outrage, et près de celui de la fourmi noir- cendrée , la larve d’un hanneton ou d’une cétoine Quelque courte que soit la vie de ces travail- leurs, elle n’en est pas moins sujette à quelqu’ac- cident. Mais dans une société bien ordonnée, les malheureux sont toujours secourus, et c'est ce que j'ai vu arriver dans,celle de nos fourmis. Le fait suivant, trait singulier dont j'ai été le témoin, et que j'atteste avec la certitude d'un homme qui a pris toutes les précautions capables d’écarter la surprise ou l'erreur , semblera prouver quele sen- DES FOURMIS. 4r timent de lacommisération est naturel à ces ani- maux, dusmoins dans leur espèce. Je n'ai point recours à la fiction ; la vérité a ici asseZ de char- mes, pour n'avoir pas besoin des illusions de la première. Si l’on passe , à plusieurs reprises, le doigt sur la route que suiventles fourmis, ondivisele cou- rant des émanations qui leur servent de guides. On leur oppose un obstacle qui les arrête sur le champ, les oblige à rebrousser chemin , ou à se détourner ; ce n’est qu’à la longue qu’elles fran- chissent la barrière.-Le sens de l’odorat se mani- festant d’une manière aussi sensible, je voulois profiter de cettegemarque pour en découvrir le siége. On a soupconné depuis long-temps qu'il résidoit dans les antennes. Je les arrachai à plu- sieurs fourmis fauves ouvrières , auprès du nid desquelles je me trouvois. Je vis aussi-tôt ces pe- tits animaux que j'avois ainsi mutiléstomberdans un état d'ivresse ou une espèce de folie. Ils er- roient çà et là, et ne reconnoissoient plus leur chemin. Ils m'occupoient; mais je n'étois pas le seul. Quelques autres fourmis s’approchèrent de ces pauvres affligées , porterent leur langue sur leurs blessures , et y laissèrent tomber une goutte de liqueur. Cet acte de sensibilité se renouvela plusieurs fois; je l’observai avec une loupe. Ani- maux compatissans |! quelle leçon ne donnez-vous pas aux hommes ? L2 HISTOIRE NATURELLE Continuonsd’examiner leurs habitudes etleurs travaux. Appercevez cette fourmi accrochée à une autre , etse faisant traîner par elle ; celle-ci arré- ter une voyageuse comme elle, et lui demander ; en quelque sorte, des nouvelles de sa bonne où mauvaise fortune. Mélons-nous avec ces travail- leurs, introduisons-nous dans leur demeure ; et pour mieux connoître le génie de ces différens peuples, passons d’une cité à une autre. Tous les matériaux sont voiturés, et déjà ils sont mis'en œuvre. Ici s'élève une pyramide con- trastant par sa grandeur avec la petitesse de son architecte : différens corps la composent, et chacune des parcelles des atomes qui sont les pierres de l'édifice , a été, isolément , le sujet d’une corvée. J'ai vu la fourmi maçonne tenir, entreses dents, un éclat de matière siliceuse assez gros , grimper sur un mur, tomber plusieurs fois sans _abandonnersa trouvaille. Patience, ardeur d’au- tant plus incroyables, que ces peines, ces fatigues ne sont presque pas interrompues pendant sept ou huit mois de l’année. La sagesse a conduit l'exécution de l'édifice ; établi sur un terrein incliné, les eaux ne pourront y séjourner. Différentes avenues, dont les entrées sont des ouvertures circulaires, aboutissent à la nourrisserie ou au dépôtdes provisions. Lafourmi noire creuse à fleur de terre des galeries, mar- chant ainsi, sans être apperçue, sous une voûte DES FOURMIS. 43 formée deséclats dela mine. La fourmi maçonne construit des espèces de tourelles au- dessus de l'entrée de son nid. La fourmi rousse des prés de de Geer,se cave dans laterre des boyaux longs et tor- tueux. Cette pierre estle toit d'une maison habitée par une famille innombrable. De simples monti- cules , composés d’uneterre pulvérisée, signalent la demeure simple de plusieurs autres. Les fourmis ronge-bois, pubescente, quadri-ponctuée, ont for- mé dans ces troncs d'arbres de vrais labyrinthes. J'ai souvent pris plaisir àconsidérer cette dernière avançant sa tête horsde l’entréede son habitation, tenant un fragment ligneux qu'elle laissoit tom- ber , et courant vite en chercher un second. J'ai pesé ceque lesouvrières des espècesmoyennes por- toient , et ce fardeau m'aparu être du poids d'envi- ron deux grains. Aussi quelle grandeur dans leurs mandibules ! quelle puissance dans leurs muscles! Les fourmis que nous venons de suivre dans leurs courses , dansleurs ateliers, travaillent sou- vent à découvert, sous vos yeux, et forment des sociétés infiniment peuplées. Mais il n’en est pas ainsi de toutes les espèces. Je viens d’en découvrir deux dont le genre de viedoitêtre extraordinaire. Les ouvrières de ces espèces sont aveugles, ou leurs yeux sont si petits qu’ils échappent aux n6- tres, quoique leur force soit augmentée par le se- coursdu microscope. Existassent-ils , ces yeux , ils ne seroient guère plus utiles à ces fourmis que ne LUN HISTOIRE NATURELLE le sont à la taupe ceux qu’elle reçut de la Nature. Les fourmis resserrée et aveugle, voilà les noms de ces deux espèces anomales. La manière de vivre de celle-ci m'est totalement inconnue. Relégué dansles forêts de la Guiane , ce petit animal n’aura probablement pas encore de long-temps son his- torien. Quant àla fourmi resserrée , il ne faut pas entreprendre, pour l’étudier , un voyage si loin- tain. Elle est parmi nous, au milieu d’une grande cité, de Paris. Je l’ai trouvée sous des pierres au jardin du Luxembourg, dans l’ancien jardin des chartreux , &c. Condamnée à passer ses jours dans des retraites obscures , inaccessibles à la lumiere, vous ne la verrez point courant, au grand Jour, avec les autres. Si elle sort de son antre ténébreux, c'est, certes, bien rarement,ou tout au pluslanuit. Je n'ai rien apperçu qui annoncçât chez elle la pré- Voyance que nous avons admirée dans les autres espèces. Il paroît qu’elle se contente de ce qu’elle peut trouver dans les environs de sa retraite ; au surplus ,rien de surprenant : sa société n'est com- posée que d’une deuzaine d'individus, La Nature a proportionné ses travaux à ses forces. Ayantun sens de moins, il ne falloit pas lui imposer Ia même tâche qu'aux autres fourmis plus avanta- gées. Le temps ne m’a pas permis de pousser plus loin mes observations sur cette singulière espèce. J'ai vu la femelle. Elle est pourvue d’yeux ; l’a- mour sollicitoit pour elle cette faveur. O Nature! DES FOURMIS. 45 quelle harmonie, quelle sage combinaison dans tous tes plans! Si l’histoire de nos fourmis d'Europe présente de grandes lacunes , celle des espèces exotiques est bien moins avancée , elle est totalement à faire. Irai-je puiser dans les récits crédules de la plupart des voyageurs(1) quelques faits menson- gers, ou vagues ou mal vus? Croirois-je des hom- mes qui ne surent jamais distinguer une fourmi d'un autre insecte, pour qui tout petit animal fut souvent une fourmi? Nous lisons ainsi dans mademoiselle Mérian , qu'une espèce de ce genre voyagearit en troupe, se forme en chaîne d’une branche à une autre, et que tout le corps de l’ar- mée passe ensuite sur ce pont temporaire. Elle prétend que cette même armée va une fois par an de maison en maison, et qu'elle ytue tous les insectes , tous les petits quadrupèdes rongeurs et incommodes qu’elle rencontre dans sa visite. Le capitaine Stedman dit formellement qu'il n’a pas eu la moindre connoissance de ces faits sur les mêmes lieux qu'il a parcourus (2). Je vais extraire L (1) Je suis bien éloigné de vouloir déclarer la guerre à tous les voyageurs. Il en est pour lesquels j'ai l'estime la plus sincère et la vénération la plus profonde : ce sont ceux qui ont vu en philosophes eten naturalistes ; tels sont mes amis Sonnimi et Olivier. ch (2) Une lettre que Homberg lut en 1701. à l’Académie des Sciences, et qu’il avoit reçue de Paramaribo, de la province 46 HISTOIRE NATURELLE de latraduction française de son voyage, donnée par Henri, deux passages curieux relatifs aux fourmis ; car pourroit-on s’imaginer que si je me plains des voyageurs, c'est pour m’épargner la peine de les consulter. « Pendant le jour nous étions continuellement assaillis par des armées entières de petites four- mis, appelées ici fourmis de feu , à cause de la douleur que fait leur morsure. Ces insectes sont noirs et des plus petits ;. mais ils s’amassent en tel nombre, que souvent , par leur épaisseur, leurs fourmilières nous obstruoïient , en quelque sorte, le passage, et que si ; par malheur, on passoit dessus, aussi-tôt on avoit les jambes et les pieds couverts de ces animaux, qui saisissent de Surinam, est cependant d’accord avec une partie. des observations de Mlle Mérian. Ily a en ce pays-là des four- mis que les Portugais appellent fourmis de visite, et avec vaison. Elles marcheñt en troupe, et comme une grande armée. Quand on les voit paroître, on ouvre tous les coffres et toutes les armoires des maisons; elles entrent et extermi- nent rats, souris, kackerlacs, qui sont des insectes du pays, enfin, tous lesanimaux nuisibles, comme si elles avoient une mission particulière de la Nature, pour les punir et pour en défaire les hommes. Si quelqu'un étoit assez ingrat pour les ficher ,ellés se jetteroient sur lui, et mettroient en pièces ses bas et ses souliers. Le mal est qu’elles ne tiennent pas, pour ainsi dire , leurs grands jours assez souvent : on voudroit les voir tous les mois, et elles sont quelquefois trois ans sans paroître. | 2200 nt \ DES LE OUR MIS. 47 la peau si vivement avec leurs pinces , qu’on leur sépareroit plutôt la tête du corps , que de leur faire lâcher, prise. L'espèce de cuisson qu'ils occasionnent, ne peut, à mon avis, pro- venir seulement de la forme très-acérée de leurs pinces : je pense qu'elle doit être produite par quelque venin qu’elles font couler dans la blés- sure, ou que celle-ci attire. Je puis assurer que jeles ai vues causer un tel tressaillement à toute une compagnie de soldats, qu'on eût dit qu'ils venoient d'être échaudés par de l’eau bouillante ». Tom. 2, pag. 259. 3% « Après avoir passé le Cormoetibo-rique , nous allâmes au sud-ouest par sud , jusqu’à la Cottica, sur les bords de laquelle nous campâmes. Nous ne vimes rien de remarquable , le premier jour de notre marche, qu'un grand nombre de four- mis d’un pouce au moins de longueur , et parfai- tement noires, Les insectes de cette espèce-ci, dé- pouillent un arbre de ses feuilles en très-peu de temps, et ils les découpent en petits morceaux de la forme d'une pièce de six sous (à-peu-près de celle d’une pièce de douze sous de France), pour les emporter sous terre. Il étoit fort plaisant de voir cette armée de fourmis, chacune avec son morceau de feuille verte 1 suivre perpétuellement la même route. On est tellement porté à croire le merveilleux , que quelques personnes ont pré- tendu que cette dévastation sefaisoit au profit d’un 48 HISTOIRE NATURELLE serpent aveugle, La vérité est que ces feuilles ser- vent de nourriture aux petits des fourmis qui n'ont pas la force de s’en precurer eux-mêmes, etqui, quelquefois, sont logés en terre à six pieds de profondeur ». Tom. 2, pag. 323. Nous ne serons pas , relativement à l'emploi de. ces morceaux de feuilles que ces fourmis vont chercher sur les arbres, de l'avis du capitaine Stedman. S'il avoit connu l’organisation deslarves de ces insectes , ilauroit vu qu'il leur est impossi- ble de ronger des feuilles ; que leur bouche ne peut recevoir qu'une très-petite portion d'un aliment liquide ou mollasse; que les ouvrières leur donnent la becquée. Il auroit parlé plus vrai, en disant que ces fourmis emportoient ces feuilles pour les faire entrer dans la composition de leurs nids. - La fourmi biépineuse est plus recherchée dans le choix des matériaux. Elle s'empare , à ce qu’il paroît, de la partie cotonneuse des semences d’un fromager de Cayenne , ou de celle du tococo du même pays, hache ce duvet, l’empile , et en forme un lit très-douillet et presqu'imperméable à l’eau. Cette matière ainsi préparée est très-propre à ar- réter le sang, à servir d’amadou. Le philosophe Bonnet nous à fait connoître le procédé industrieux d’une petite fourmi qui s'é- toit logée dans une tête de chardon à foulon. Son récit agréable perdroit dans ma bouche. Enten- dous-le parler lui-même : le passage sera un peu | long ; DES FOURMIS. 49 long ; maisil n'ennuiera pas. Nous le ferons suivre. de ses autres observations sur les fourmis. 11 nous _confirmera ce que nous avons dit sur la manière dont ces insectes se dirigent dans leurs courses, et nous serons frappés d'un exemple touchantde la tendresse des ouvrières pour leurs nourrissons, que ce Naturaliste nous racontera comme témoin oculaire. D . ; OBsERVATION sur de petites Fourms qui. s’étoient établies dans la tête d'un chardon à bonnetier. Par CHARLES BONNET (1). « Au commencement d'août 1739, tandis que je chassois aux insectes le long d’une baie, à l’expo- sition du midi, je rencontrai tout auprès quel- ques pieds de chardon à bonnetier de l’année pré- cédente, et qui s’étoient desséchés sur la place. Comme j'avois commencé à observer la petite che- nille qui vit dans la cavité de la tête de ce char- don , et dont j'ai donné l’histoire, je me mis en devoir d’'entr'ouvrir quelques-unes des têtes des _chardons que j’avois sous les yeux; mais dans là première que j'entr'ouvris, je ne fus pas mé- diocrement surpris de trouver , au lieu de la che- nille, une petite fourmilière très-bien peuplée (1) Œuvres complètes ; tom. 1 , pag. 523, éd. in-4°, D 5o HISTOIRE NATURELLE de petites fourmis rouges et de leurs vers. Charmé de la découverte, je me hâtai de refermer la tête du chardon , et je projetai aussi - tôt de profiter de cet heureux hasard pour me procurer une fourmilière portative, dont je pourrois disposer à mon gré. Je coupai donc la tige du chardon à sept ou huit pouces de la tête, et je portai ma {ourmilière dans mon cabinet.Je songeai d’abord au moyen de l’y établir de la manière la plus con-" venable, soit pour l'observateur, soit pour les fourmis elles-mêmes. Il m'importoit sur-tout de faire en sorte qu'elles ne pussent point m'échap- per pendant tout le temps que je continuerois à les suivre. Le premier expédient qui me vint dans l'esprit , me parut également simple et commode. Je remplis de terre de jardin un verre à boire : je plantai latige du chardon dans cette terre, et Et posài le pied du verre au milieu d’une cuvette pleine d’eau. C’étoit un petit lac au milieu du- quel s’élevoit l’île aux fourmis. Je pensois avoir pourvu à tout, et je n’imaginois pas qu'aucun ci- toyen de la petite république püt être assez amou- reux de la liberté pour oser entreprendre de tra- verser le lac à la nage, car il me sembloit un im- mense amas d’eau pour de si petites fourmis. Je im’abusois néanmoins, et Je ne présumois point assez de l'amour de la liberté. Bientôt je vis plu- sieurs de mes fourmis qui entreprenoient de tra- verser le petit lac, au risque .de se noyer. Averti DES FOURMIS, 5t par cette tentative que je n'avois point prévue, je cherchai quelqu’autre expédient qui füt plus pro- pre à prévenir l'évasion de mes fourmis. Après y avoir rêvé quelque temps, je me déterminai pour le moyen que je vais décrire. » Au lieu de poser le pied du verre à boire dans la cuvette pleine d'eau, je le fis entrer dans un grand poudrier , à-peu-près cylindrique , et dont le diamètre de l'ouverture étoit tant soit peu plus grand que celui du pied du verre à boire : mais comme le poudrier ne conservoit pas par-tout le même diamètre , et qu'il diminuoit un peu à deux ou trois pouces de l'ouverture, le pied du verre à boire s'arrêta à cette hauteur. Je remplis de terre de jardin toute la partie du poudrier, comprise entre le pied du verre à boire et l’ouverture de cé même poudrier. Le verre fut ainsi assujetti dans le poudrier d'une manière plus solide. Toute la partie inférieure du poudrier étoit donc vide, et la terre qui en remplissoit la pañtie supérieure sembloit être en l'air; car le pied du verre tou- chant de toutes parts aux parois intérieures du poudrier, retenoit la terre, et l’empéchoit de tomber au fond du vase. Tout étant ainsi disposé, je posai le pied du poudrier au milieu de la cu- vette pleine d’eau. J’avois donc pratiqué pour mes fourmis deux espèces de petites terrasses cons- truites l’une au-dessus de l’autré : le verre à boire formoit la terrasse supérieure ; le poudrier, l’in- D à U, OF ILL, LIB, 5 HISTOIRE NATURELLE férieure. Je voulus ménager une communication facile de l’une à l’autre, pour donner un peu plus de liberté aux citoyens de la petite république, et multipler leurs plaisirs. Dans cette vue, j'ajustai sur les bords du verre à boire de menues tiges de tithymale à feuilles de cyprès, que j'avois dé- pouillées de leurs feuilles. Une des extrémités de ces tiges reposoit sur la terre du verre, l’autre sur celle du poudrier. J° avois préféré à dessein les tiges du tithymale , parce qu'elles sont garnies de petites aspérités qui me paroissoient très-propres à faire pour les fourmis l'office d’échelons ou de degrés. Je pourvus ensuite la petite république de provisions de bouche et de matériaux conve- nables. Je distribuai çà et là sur la surface de la terre des deux vases ou des deux terrasses, du su- cre pilé, et des brins de paille ou de foin hachés. » L’attention que j'avois éue de ménager une oommunication facile entre les deux terrasses ne futpoint inutfle àmes fourmis : ellesavoient peine à se cramponner contre le verre, et elles surent bien profiter des tiges du tithymale pour passer commodément de l’une à l’autre terrasse. Il est vrai qu’en facilitant ainsi les promenades de mes fourmis, je courois le risque de faciliter en même © temps leur évasion : mais d'un autre côté, je ne voulois pas les resserrer trop, ni les mettre dans des circonstances qui différassent trop de celles où elles avoient vécu jusqu'alors. DES FOUR M IS: 53 Elles ne sortoient pas fréquemment de la four- milière; ét quand elles en sortoient, c’étoit tou jours en petit nombre , et ordinairement une, deux ou trois à la fois. L'ouverture que 4'avois faite à la tête du ehardonen l’entr'ouvrant ,et que J'avois refermée en très-grande partie , leur ser- voit de porte. Elles descendoient le long de la tige du chardon, etalloientse promener surlasurface de la terre dans laquelle elle étoit plantée. Lors- qu’elles venoient à rencontrer le sucre que je leur avois servi, elles s'arrétoient auprès, et parois- soieñten manger ; mais elles n'en transportoient point dans la fourmilière. J'en voyois d’autres qui saisissoient avee leurs dents des grains de terre où des brins de paille, qu'elles transportoient dans la fourmilière. Celles qui s'étoient chargées d’un brin de paille avoient de la peine à l’introduire dans le logement : la porte en étoit si étroite, que e’étoit chose très-amusante que de voir tous les mouvemens que se donnoit la fourmi pour faire passer par l'ouverture te brin de paille dont elle étoit chargée. Elle le présentoit à l'ouverture , tantôt dans un sens, tantôt dans un autre : enfin, elle parvenoit à rencontrer le sens convenable , et le brin de paille étoit introduit. Je crus que j'irois au-devant des besoins de mes fourmis, si j'entr'ouvrois un peu plus la tête du chardon : ce fut done ce que j'exécutai; mais ce n'étoit point su tout ce qu'elles souhaitoient. Je n'eus pas plu- D 3 5 HISTOIRE NATURELLE tôt agrandi l'ouverture de la porte, qu’elles tra- vaillèrent avec ardeur à la rétrécir. Elles se mi- rent à charrier de la terre, de la paille, du foin, * qu’elles assemblèrenten dedans et autour de l’ou- verture , et qui la rétrécirent au point , qu’elle ne fut plus qu’une très-petite fente oblongue , qui suffisoit à peine à laisser passer de front deux fourmis. | » Le 19 d'août , remarquant que, depuis plu- sieurs jours, mes fourmis ne sortoient point de la fourmilière , il me vinten pensée de l’exposer au soleil. Je l’avois tenue jusqu’alors'sur une des fenêtres de mon cabinet, où le soleil ne donnoit qu'une partie de la matinée. Dès qu'il eut com- mencé à échauffer la tête du chardon , je vis pa- raître à l'ouverture de la porte plusieurs fourmis. Bientôt elles sortirent en foule, et s’attroupèrent en grand nombre autour de laporte : elles avoient même été si empressées à sortir, qu'elles avoient fait sauter toutes les petites barricades qui en ré- trécissoient l’ouverture. Le soleil étoit ardent , et les fourmis paroissoient très-émues. J'en vis un bon nombre qui descendoient le long de la tige, portant chacune entre leurs dents un ver ou une nymphe qu'elles alloient cacher dans la terre. » Maïs ce qui éxcita le plusmon attention , ce fu- rent d’autres fourmis qui sembloient porter sur leur dos une de leurs compagnes. Je crus d’abord que c'étoient des cadavres qu'elles alloient enter- * DES FOURMIS. bis rer. Une petite observation que j'avois faite peu. de jours auparavant , me sembloit confirmer cette idée : j’avois observé une de mes fourmis qui trans- portoit hors de la fourmilière une fourmi morte, et qui, après avoir rôdé long-temps sur la terrasse supérieure , avoit déposé le cadavre dans une pe- tite fosse qu’elle avoit rencontrée à la surface de la terre. J'étois encore affermi dans ma pensée , par l’immobilité constante de la fourmi qui étoit ainsi transportée , et je commençois à m'affliger de la grande mortalité survenue dans la petite ré- publique. Mais m'étant avisé de prendre délica- tement entre mes doigts une de ces fourmis qui en portoit une autre , je ne fus pas peu surpris de: les voir se séparer à l'instant l’une de l’autre , et courir toutes deux avec une grande vitesse. Je ré- pétai plusieurs fois l'expérience, et toujoursavec le même succès. Toutes les fourmis que Javois. prises pour des cadavres, étoient pleines de vie. ». Après avoir vu et revubien des fois cette ma- nœuvre singulière de mes petites'fourmis, je fus très-embarrassé de m'en rendre: raison à moi-mé- me. Je formai diverses. conjectures : je présumai d’abord que e’étoitquelque bon office que les four- mis se rendoient les unes aux autres : car il étoit assez naturelde présumer de tels offices entre des insectes‘qui vivent en société, et qui sont appe- lés à s’entr’aider mutuellementdansleurs travaux. Mais une observation que je fis alors ne me parut . D 4 56 HISTOIRE NATURELLE point favorable àcette conjecture. J’avois pris en- tre mes doigts une de ces fourmis qui en portoit | une autre sur son dos : elles ne s’étoient point séparées l’une de l’autre , et les ayant mises à part dans une boîte, la porteuse avoit continué à cou- rir de tous côtés avec sa charge. Cela avoit duré un temps; les deux fourmis s’étoient enfin sépa- rées , et J avois remarqué que chaque fois qu’elles venoient à se rencontrer dans la boîte, elles s’at- taquoient l’une l’autre, et se mordoient forte- ment. J'avois même cru appercevoir que l’une des deux faisoit mine de vouloir monter sur le dos de l’autre. Elles étoient si semblables que je ne pou- vois reconnoitre celle qui avoit porté l’autre sur son dos. | » Je continua à suivre cette étrange manœuvre de mes foûrmis, et je m'attachai sur-tout à ob- server l’attitude de celle qui étoit portée, ou pour parler plus juste, qui se faisoit porter. Je recon- nus, à ne pouvoir m'y méprendre , qu'elle saisis- soit fortement avec ses dents le dessus du cou de celle qui la portoit, et que, le ventre recourbé contre le dos de cette dernière qu’elle embrassoit avec ses jambes, elle s’y tenoit cramponnée dans une immobilité parfaite. La fourmi quiétoit ainsi forcée à en porter uneautresurson dos, neparois- soit point souffrir de cette contrainte : elle alloit et venoit de tous côtés avec une grande aisante, et-courait souvent avec beaucoup de vitesse, DES FOUR M1. 57 » Non-seulement je vis des fourmis qui descen- doient le long de la tige du chardon portant une autre fourmi sur leurs épaules; mais j'en vis en- core d'autres qui remontoient le long de la même tige avec une semblable charge, et dont la marche n'en paroissoit pas moins dégagée (1). » Maintenant, si l’on réfléchit un peu sur ces faits, onsera sans doute porté à présumeravee moi, que les fourmis n'en usent ainsi les unes à l'égard des autres, que lorsqu'ellessontirritées, ouqu’une trop grande chaleur les tire de leur état naturel. . Elles se jettent alorsles unes sur les autres; elles se livrent des combats singuliers, et l’un des cham- pions saisissant l’autre sur le dessus du cou, se cramponne sur son dos, et s'obstine à ne point lâcher prise. L'autre champion, qui ne peut se débarrasser de son adversaire , est réduit à le souf- _frir sur ses épaules, et à le porter çà et là, pen- dant un temps plus ou moins long. On sait que les fourmis sont fort colères , et l’on a pu voir cent fois des fourmis auxquelles on présentoitle doigt (1) Quelque temps après, j'observai la même manœuvre a grandes fourmis des prairies , dont la fourmilière se fait de brins de bois, de paille, etc. Une fourmilière de cette narquer par une élévation hémisphérique , composée espèce que j'avois transportée dans un jardin pour être plus à portée d’en suivre les fourmis , me donna lieu de revoir cefait singulier que les petites fourmis du chardon m'avoient offert les premières. b& HISTOIRE NATURELLE après les avoir un peu excitées, saisir la peaw avec leurs dents, ets’y tenir cramponnées opinià- trément , le ventre recourbé contre le doigt. » Je continuai à observer assidüment mes four- misjusqu'au mois d'octobre. De temps en temps , j'exposois la fourmilière au soleil, et chaque fois que je l'y exposois, je voyois les fourmis retirer leurs vers ou leurs nymphes de l'inte- rieur du chardon, pour les transporter dans la terre ; mais dès que le soleil cessoit de darder ses. rayonssur la fourmilière, ellesemportoient leurs petits dans l’intérieur du logement. Il faut à ces. petits une certaine humidité, qu'ils trouvent dans. la terre. Ils ne sauroient être exposés quelque temps à l’ardeur du soleil, sans en souffrir plus ou moins. Les fourmis ouvrières qui le savent ow paroissent le savoir, ont grand soin de les trans- porter au besoin dans le lieu qui leur est le plus convenable. Ils redoutent également l'excès de 1x chaleur et de l'humidité. Swammerdam s’en étoit assuré par une expérience qui avoit bien du rap- port avec celle que je décris. Il avoit même cru voir que le ver de la fourmi suçoit l'humidité de la terre. » Plus d’une fois j'observai que , lorsqu'une fourmi rapportoit un ver ou une nymphe dans la fourmilière , et qu’elle se présentoit à la porte, une autre fourmi , qui étoit prête à sortir, ten- toit de se saisir du ver ou de la nymphe, qu'elle DES FOUR MIS. 59 le prenoit entreses dents , et s'efforçoit de le tirer à elle , et de l'enlever à sa compagne. Celle-ci ré- sistoit de tout son pouvoir, et faisoit les mêmes efforts en séns contraire : le ver étoit ainsi tiraillé quelque temps par les deux fourmis, sans néan- moins qu'il parût en souffrir. De pareilles con- testations choquent un peu ce merveilleux accord qu'on a supposé entre les fourmis, et qu'on a trop exalté. On voit tous les jours des fourmis se dis- puter , pendant un temps plus ou moins long, un grain d'orge ou de blé, un brin de bois, ou une carcasse d’insecte. Mais il faut convenir que nous sommes bien mal placés pour juger des dif- férends qui s'élèvent parmi ce petit peuple ; et ce que nous prenons pour un différend pourroit bien être toute autre chose. | » Je ne saurois dire de quoi mes fourmis vécu- rent depuis que je les eus transportées de lacam- pagne dans mon cabinet. Elles ne paroissoient faire que peu d'usage du sucre que j'avois mis à leur portée, et ce n’étoit que de temps à autre que quelques-unes sembloient y toucher ; ellesne touchèrent point du tout à des grains de blé que j'avois placés à dessein sur l’une et l’autre terrasse. Jamais elles ne transportèrent dans la fourmi- lière que des grains de terre, des brins de paille, ou des brins de foim. » Comme je ne voyois aucune de mes fourmis descendre le long du poudrier pour gagner la 60 HISTOIRE NATURELLE cuvette , et tenter de s'échapper du petit enclos dans lequel jeles avois renfermées , j'avoisnégligé de tenir toujours la cuvette pleine d’eau , et j’étois. venu à penser que cette précaution n'étoit plus nécessaire. Je me trompois dans moñ jugement. Au commencement d'octobre, je découvris plu- sieurs de mes fourmis qui se promenoient le long d'un des montans de la fenêtre, et qui s’éloi- gnoient beaucoup de la fourmilière. Je ne déses- pérai pourtant pas de leur retour. Je n’ignorois point que les fourmis qui vivent en pleine cam- pagne, font souvent de trés-longs voyages, et qu'elles savent toujours retrouver leur domicile. Je ne perdis point de vue celles de mes petites fourmis qui s’étoient mises en course. J'en vis une qui descendoit le long de la fenêtre, et qui paroissoit vouloir regagner la fourmilière. Je la suivis de l'œil ; je la vis arriver sur la tablette de- la fenêtre , gagner le pied de la cuvette, monter le long de ses parois extérieures, descendre dans l’intérieur, diriger sa course vers le pied du pou- drier, grimper le long de ses parois, traverser les deux terrasses, et rentrer enfin dans la”four- milière. Au même instant, j'appercus deux au- tres fourmis qui sortoient de la tête du chardon, et qui descendoient ensemble le long de la tige. Je jugeai qu'elles alloient en course, et je les sui- vis de l'œil avec la même assiduité que la précé- dente. Elles firent en sens contraire précisément. \ UN) Ÿ: jé sci * DES FE OU RM IT S$S. Gr le même chemin que celle-ci venoit de faire, et en assez peu de temps elles parvinrent au mon. tant de la fenêtre, le long duquel elles grim- pérent. » J'étois fort curieux desavoirce qu'elles alloient faire vers le haut de la fenêtre : je tâchai de le découvrir , il ne me fut pas difficile d'y parvenir. Le cadre de la fenêtre étoit d’un bois vieux que la carie avoit attaqué ; elle y avoit creusé çà et là de petits trous, et c'étoit dans ces trous que mes fourmis s’introduisoient. Elles paroissoient s’oc- cuper à les agrandir : avec leurs dents elles déta- choient de petits fragmens de bois; elles les pul- vérisoient , et sembloient vouloir se préparer là un nouveau domicile. » J'ignorois si toutes mes fourmis’s’étoient mi- ses en campagne; je tentai de m'en instruire en entr'ouvrant un peu-la tête du chardon : aucune fourmi ne parut à l'ouverture : j'en conclus que toutes, ou presque toutes , avoient abandonné la fourmilière pour aller s'établir ailleurs. Mais vers le milieu d'octobre, le temps étant devenu froid et pluvieux, je ne découvris plus de fourmis au- tour de la fenêtre, et je remarquai que l’ouver- ture que j'avois faite à la tête du chardon avoit été rebouchée avec des grains.de terreet des brins de paille. C'étoic un indice bien sûr que les four- mis avoient regagné leur ancien domicile. »Je ne quittaila campagne que dans le milieu E> HISTOIRE NATURELLE de décembre. Je retirai la fourmilière dans mon cabinet, dont je fermai exactement les fenêtres et les volets. Je revins à la campagne au mois d'avril 1740, et mon premier soin fut de rendre visite à mes fourmis. Elles étoient toutes renfer- mées dans la tête du chardon. J'en examinai l’ou- verture , et je reconnus que les fourmis l’avoient bouchée en entier avec beaucoup d’exactitude. » On n’a pas oubliéle froid si long etsi rigoureux de l'hiver de 1740 : il avoit presque égalé en in- tensité celui de 1709, etl’avoit surpassé en durée. Le retour du printemps avoit été retardé d’envi- ron six semaines. J'en eus plus d'une preuve, dont une entr'autres me fut fournie par les pa- pillons d’une espèce de chenille qui entre en terre pour sy métamorphoser. A l'ordinaire, ces pa- pillons commencent à paroiïtre vers La mi-avril; et en 1740, ils ne parurent qu'au commencement de juin. On peut consulter sur cet hiver mémo- rable l’histoire intéressante que M. de Réaumur en a publiée dans les Mémoires de l’Académie des Sciences. J’avois lieu de craindre qu'un hiver si long et si rigoureux n'eût été fatal à la petite ré- publique; car l’eau de la cuvette avoit gelé dans mon cabinet dès le mois de novembre. Je n’y fai- sois point de feu. Cependant mes petites fourmis étoient encore pleines de vie, et je ne tardai pas à en voir paroitre à la porte de la fourmiliere. » Pendant les mois d'avril et demai , et jusqu'au D 4 DES FOURMIS 63 | commencement de juin, elles sortirent fort peu -de leur retraite. Mais toutes les fois que j'expo- sois la fourmilière au soleil, elles s’attroupoient en grand nombre au-dehors de la porte. Il y en avoit très-peu néanmoins qui descendissent le long de la tige du chardon pour s'y promener sur la terrasse supérieure. Celles-ci couroient avec une grande vitesse , et paroissoient fort émues. » Jerenouvelai en partiela terre des deux vases, et je servis à mes fourmis de la nouvelle nourri- ture et de nouveaux matériaux. Ce fut encore du sucre que je leur donna : les fourmis en sont friandes ; mais au lieu de le distribuer sur la terre des vases , je le renfermai dans une petite boite , où je pratiquai deux petites portes à l’op- posite l’une de l’autre. C’étoit un petit magasin de provisions de bouche. Je le couvris d’une pla- que de verre qui lui servoit de toit. Ce magasin fut placé sur la terrasse supérieure. Quelques-unes des fourmis le découvrirent bientôt, et ne man- quèrent pas d'y entrer. Elles y restèrent quelque temps, et sans doute qu'elles y prenoient une nourriture qui leur étoit devenue bien nécessaire après un si long jeûne. » Pl nie étant entrées un jour dans le magasin, je remarquai qu'elles n’en ressortoient point : curieux de voir ce qu’elles y faisoient , je m'en approchai; je les trouvai rassemblées les unes auprès des autres sur la surface du sucre ; 64 HISTOIRE NATURÉLLE les ayant regardées de fort près , j'apperçus un de leurs vers qu'elles avoient transporté là, etqu’une d'elles emporta hors du magasin dès qu’elle m'eut découvert. Le sucre s’étoit un peu ramolli dans la boîte; il y avoit contracté une sorte d'humidité qui étoit favorable aux petits. » J'essayai un jour de mettre la fourmilière en plein air , et j’observai que chaque fois qu’il pleu- voit, les fourmis se retiroient dans leur logement, -dont la porte se refermoit en entier. Ce n'étoit point une précaution que prissent les fourmis pour se mettre plus à abri de la pluie , la Na- ture la prenoit pourelles, et elles n’enétoient que mieux défendues. En pénétrant l'écorce du char- don, l’hümidité la gonfloit, et ce gonflement res- serroit de plus en plus l'ouverture de la porte. »Je regrette dene pouvoir donner la fin de l’his- toire de mes petites fourmis; mais elle manque dans mon journal, et ma mémoire ne sauroit me la rappeler au bout de trente-sept ans. Je suis au moins bien sûr qu'aucune de ces fourmis ne prit des ailes dans la tête du chardon. | » Je supprime les observations que je fis à-peu- près dans le même temps sur de‘petites fourmis noires qui s’étoient logées dans la terre, et sur les grandes fourmis des prairies. Ces Observations que je trouve consignées dans mon journal de 1739, n’auroient rien d'assez intéressaht pour le public. Mais je ne puis passer sous silence un pro- cédé DES ŒMOURMIS: 65 cédé que j'ai vu pratiquer à de petites fourmis qui s'étoient établies dans le voisinage de mes ruches vitrées. On sait que les abeilles excitent autour d'elles une chaleur douce qui élève la liqueur du thermomètre bien plus haut qu’on ne l’auroit pensé. Les fourmisdont je veux parler sembloient avoir reconnu que cette chaleur convenoit à leurs | petits. Chaque jour elles apportoient leurs vers ou leurs nymphes près des carreaux de verre d’une des ruches. Ces carreaux étoient recouverts d’un volet de bois garni de flanelle. C’étoit entre ce vo- let et le chässis de verre qu’elles plaçoient leurs petits ; elles les empiloient contre le verre, quel- quefois à la hauteur de plus de deux pouces. Quand je venois à ouvrir le volet, c’étoit toujours une grande désolation pour les fourmis : elles se saisissoient aussi-tôt de leurs petits , et se met- toient à courir de tous côtés avec beaucoup de vitesse. En continuant de les suivre, je les voyois se rendre toutes , par la même route, vers le haut du pavillon sous lequellesruches étoient placées. Il y avoit là une fente qui pénétroit dans l’inté- rieur de la paroi, etotùles fourmis se précipitoient avec leur charge. Au bout de quelques quarts- d'heure , on ne découyroit plus ni fourmis, ni vers, ni nymphes près de la ruche. Mais le len- demain ou les jours suivans, j étois très-sür d’en retrouver bien des centaines contre les verres de la ruche ». E 66 HISTOIRE NATURELLE Autre Observation de Bonnet sur un procédé des Fourmis (1). ». « J'ai fait connoître le procédé, au moyen du- quel quelques espèces de chenilles républicaines savent retrouver leur nid lorsqu'elles s’en sont éloignées. Il m'a paru que les fourmis avoient un. moyen analogue pour regagner leur fourmilière , dont elles s’éloignent bien plus encore que les chenilles ne s'éloignent de leur nid. Un jour que j observois un grand nombre de petites fourmis qui montoient à la file et une à une le long d’un mur, je remarquai qu'elles suivoient constam- ment la même ligne. Cette ligne étoit à-peu-près droite. En mème temps qu'un grand nombre de fourmis montoient le long du mur en suivant cette ligne , j'en voyois d’autres qui descendoient , en suivant aussi constamment la même route. Ces processions de fourmis me rappelèrent celles des chenilles républicaines, et il me vint sur-le champ en pensée que ces fourmis que j'avois sous les yeux laissoient, comme les chenilles, une trace qui les dirigeoit dans leurs courses. Je n’ignorois pas néanmoins que les fourmis ne filent point; mais je savois qu’elles ont une odeur assez péné- trante, qui pouvoit adhérer plus où moins aux corps qu'elles touchent, et agir ensuite sur leur (1) Œuvres in-4°. tom, I, pag. 535. - ” DES FOURMIS. 6; edorat. Jecomparois ces traces invisibles aux pas- sées des bètes fauves, qui agissent sur l'odorat du chien. Il m'étoit bien facile de vérifier mon soup- çon : je n avois qu'à m'y prendre comme je my étoispris pour arrêter ou dérouter dansleur mar- che les chenilles qui vivent en société. Je passai donc le doigt rudement sur la ligne que suivoient lesfourmis. Je rompis ainsi le chemin sur une largeur égale à celle demon doigt , et je vis pre- cisément le même spectacle que celui que les chenilles m'avoient offert : les fourmis furent dé- routées, leur marche fut interrompue , et leur embarras m'amusa quelque temps. Je répétai plusieurs fois l'expérience avec le mème succts , ou un succes équivalent ». « Je placerai ici une observation d'un autre genre , qui prouvera à quel point les fourmis sont attachées à leurs nourrissons. Une fourmi que j'avois partagée transversalement par le milieu du corps, et à qui il n'étoit resté que la tête et le corcelet , transporta sous mes yeux, avec la plus grande activité , huit ou dix vers ou nymphes de son espece > Les fournis ont, en élevant ces édifices, ces habitations que nous venons de visiter , un autre but que celui de se mettre à couvert. Us mouf plus grand et plus désintéressé est l'ame de toutes leurs actions : c’est l'éducation de leurs enfans adoptifs; c'est le soin de leur postérité, la con- E 2 * 4 65 HISTOIRE NATURELLE servation de la race. Les différens changemens qu'éprouvent les fourmis avant d'acquérir leur dernière forme ou leurs métamorphoses, doivent donc être l'objet de nos :méditations actuelles. Prenons- les au berceau , et suivons-les danstous leurs âges jusqu’à ce qu'elles aient cessé d'exister. Les œufs qui sont déposés dans l’arrière-saison , et c’est, je crois , le plus grand nombre, n’églo- sent ordinairement qu'au printemps, à moins que des circonstances particulières ne hâtent le moment de la naissance des larves, comme seroit une automne plus chaude que d'ordinaire. Mais les œufs pondus par les femelles qui paroissent au commencement de l’été ou vers son milieu, éclosent avant les mauvais temps. La fourmi fauve , la fourmi des gazons , &c. me paroissent être dans ce cas. | Ces œufs sont très-petits, ronds, d’un blanc jaunâtre , et rassemblés par tas. Les larvesquien sortent ressemblent à de petits vers blancs; sans pattes > gros, courts et d'une forme presque co- nique. Leur corps est composé de douze anneaux. Sa partie antérieure est plus menue et courbée. On remarque à sa tête : 1°. deux petites pièces écailleuses qui sont deux espèces de crochets, trop écartés l’un de l’autre pour être considérés comme de véritables dents. 2°. Au-dessous de ces crochets, quatre petites pointes ou cils, deux de chaque côté, et un mamelon presquecylindrique, mou, DES FOURMIS. 69 rétractile, par lequel la larve reçoit la becquée. La fourmi ouvrière dégorge dans cé canal les sues nourriciers que son estomac à auparavant élabo- rés êt appropriés au tempérament du nourrisson. Cés alimens doivent être d’une consistance fluide ou très-molle. La liqueur mielleuse que les four- mis recueillent auprès des pucerons, les parties sucrines qu’elles retirent des végétaux, &c. en ‘sont, je présume, la base principale. L'espèce qu'Olivier a nommée échancrée est sur-tout très -friande de sucre ét de confitures. Plus hardie que les autres elle pénètre par bandes dans l’intérieur des armoires situées même au haut de la maison , et y exerce, souventavec trop de succès, ses pirateries : elle sent le musc. D’au- tres espèces , dont est la fourmi noire à ce que je crois, se glissent dans les ruches pour s'y rem- plir de miel. Elles y nuisent non-seulement sous le rapport de leurs déprédations, mais par l'odeur qu'ellés répandent, l'abeille ne pouvant, à ce que m'a assuré un bon ägriculteur , la supporter. De Gecr à vu Ces nourrissons être dévorés par les fourmis même qui les soignoient si tendrement. Elles désespéroient' peut-être de pouvoir con- ‘duiré l'éducation de leurs pupilles jusqu’au bout, ou elles étoient pressées par La faim. Comment justifier autrement cet acte barbare! Eés soins d’une mière ne se bornent pas à pour- voir à la nourriture de ses enfans. Il faut éloigner EE 70 HISTOIRE NATURELLE d’eux les périls, les accidens auxquels ils sont ex- posés à un âge aussi tendre, et dont ils ne peu- vent se garantir eux-mêmes. Nos fourmis ou- vrières, ces secondes mères, remplissent ce de- voir avec une prévoyance et une tendresse à toute épreuve. La température intérieure d’ une folérs ; tant pour la chaleur que pour l'humidité, ne peut étre constamment la même. Elle dépend de celle de l'atmosphère. Nos fourmis ont dans leur ins- tinct ou dans leur esprit d'observation, un ther- momèêtre et un hygromètre qui leur indiquent le degré de température qui convient à l’intérieur de leur habitation, et à l’état de leur jeune famille. Occupées sans cesse de sa prospérité, elles trans- portent leslarves, lesnymphes, quele vulgaire ap- pelle œufs de fourmis, aux étages de l'habitation où ils ne peuvent être saisis par une trop grande humidité, et où ils reçoivent une chaleur conve- nable. C’est sur-tout dans les premiers jours du printemps qu'elles ont plus de peine, et qu'elles sempressent d'exposer leurs nourrissons aux douces influences du soleil qu’elles n’avoient presque pas encore ressenties. | Découvrez un peu l’intérieur de ce nid ; voyez avec quelle promptitude , avec quelle inquiète affection ces fourmis ouvrières saisissent le dépôt sacré qu'elles tiennent des mains de la Nature! Il est dérobé sur-le-champ à vos yeux. Les individus l DES FOURMIS. "MT 4 _ailés, s’il s’y en trouve déjà, sont aussi entraînés dans les retraites les plus cachées de l'habitation. Une légion de ces animaux vient vous assaillir. Ils vous reprochent , en vous pinçant de toutes leurs forces, en enfonçant dans votre chair une flèche empoisonnée , d’avoir violé leur asyle , et semé parmi eux l'alarme et l’effroi. | La fourmi des gazons m’a paru avoir un esprit d'ordre plusétonnant. Je me rappelle d'avoir une fois trouvé les larves et les nymphes de cette es- pèce, séparées à raison de la diversité des indi- vidus. Ceux de la même sorte étoient ensemble. Leslarves desfourmis qui n'ont pas d’aiguillon se renferment dans une coque ovalaire , d’un blanc jaunâtre où roussâtre , marquée à un bout d’une tache noirâtre qui répond à l'extrémité de l’ab- domen dela nymphe, et qui est produite par quel- ques pièces rassemblées au fond , la dépouille peut-être de la larve. Cette coque est formée d’une pellicule très-mince. Favois d’abord cru qu’elle n'étoit point soyeuse, n’appercevant point dans sa trame d’apparence de fils ; mais le témoignage de Leeuwenhoeck est trop formel à cet égard, pour révoquéer en doute la nature de cette enve- loppe.' Ce grand observateur a vu la larve se filer sa coque. L’écaille du pédicule est cachée par une peau très-fine qui se prolonge du corcelet sur l'ab- domen. Vers le temps du dernier passage, les ouvrières. j E 4 72 HISTOIRE NATURELLE déchirent la coque pour délivrer les nymphes qui y sont comme emmaillotées, mais presque sem- blables.à l’insecte parfait. Il ne leur reste plus qu'à se débarrasser d’une pellicule qui enveloppe toutes lés parties extérieures de leur corps. Les antennes , les pattes que la nymphe.portoitserrées contre le corps, sont en action. Les ailes qui ne consistoient que dans des moignons ovales, se développent ; la peau se durcit et se colore. Les larves des espèces qui sont armées d’un'ai- guillon ne s’ensevelissent pas ainsi dans un tom- beau.Lanymphe estentièrement nue, semblable d’ailleurs à celles des espèces précédentes. Sa cou- leur devient plus foncée à mesure quele moment de l’entier développement de l’insecte approche. La fourmi noir-cendrée semble offrir un exem- ple de cette double métamorphose. Plusieurs de ses nymphes sont nues, tandis que les autressont dans une coque. Mais il seroit possible qne les premières eussent été mises à découvert quelque tempsavantlesautres,et que cela m'en eut imposé. . Les mâles naissent les. premiers; ils ne tardent pas à quitter leur berceau; obscur, pourse rendre à la lumière ; mais une fois dehors , ils nerentrent guère dans leur ancienne demeure. Leur présence y devient inutile. Ils ont rempli les vœux de la Nature, ceux de l'amour, et ils ne sont déjà plus. il en est des fourmis comme des abeilles. C’est ordinairement dans les beaux jours , lorsque le DES" FOURMIS. 73 temps est chaud , que les essaims des unes et des autres abandonnent leur patrie. à Les fourmis nourricières tiraillent en vain par les ailes, par les pattes; les individus qui pren- nent l'essor. Quelques-uns peuvent bien d'abord être forcés de rentrer; mais le nombre de ceux qui veulent émigrer devenant à chaque imstant plus considérable , la garde est forcée; tous sor- tent en foule, et les environs de l'habitation sont couverts d'un peuple immense de fourmis quise sera dispersé au bout de quelques heures. Linnée croyoit que l’'accouplement des fourmis s’opéroit dans l'intérieur de la fourmilière. Mais à en juger d'après celui de quelques espèces, ilse passe au-dehors, et même dans les airs. Geoffroi avoit dit que l’on irouvoit souvent dans les soi- rées d'été les deux sexes réunis. Bosc m'a, en effet, garanti Le fait relativement à l'espèce la plus commune, la fourmi noire, La terre est quelque- fois, couverte de ces couples formés par l'amour. Si l’on voit les ouvrières faire tous. leurs efforts afin d'empêcher les mâles de sortir, ce n’est donc probablement que pour les obliger d'attendre que les femelles soient presque toutes écloses. Ausur- plus, il est bien difficile de pénétrer tous les mo- tifs de la conduite de ces animaux. Plusieurs: in- dividus doivent aussi s’accoupler à peu de dis- tance de l'habitation ; car les femelles auroieñt autrement beaucoup de peine ,à regagner leurs " HISTOIRE NATURELLE foyers pour y déposer leurs œufs, si l’on fait prin- cipalement réflexion qu’elles perdent prompte- ment et très-aisément leurs ailes. . Les mâles de la fourmi que j'ai appelée fugace, s’assemblent en grand nombre , en quittant leur première habitation, et étant ainsi rassemblés, exécutent en l'air une espèce de danse, à la façon des tipules et de plusieurs diptères : c’est un mou- vement côntinuel et commun d’ascension et d’a- baissement. La fourmi des gazons , qui est une ‘espèce très-voisine , offre la même observation. Ces essaims de fourmis sont quelquefois très- considérables, et ressemblent à un nuage ; té- moin celui que Dorthes remarqua aux environs de Montpellier , et qui appartenoit à la fourmi noire de Linnée. (Journ. de Physig. novemb. 1790.) S'établit-il de vraies colonies? l’affirmative me paroït certaine ; l'apparition d’une fourmilière dans un lieu où il n'en existoit pas auparavant, celles sur-tout quise forment et s’accroissent in- sensiblement auprès de la primitive ou de la imé- tropole , la difficulté de concevoir que l’mstinet ramène toujours à la même habitation les indi- vidus que l'amour peut avoir entraïnés au loin, l'immensité de population qui devroit résulter de cette unité de société, sont des raisons qui me paroissent être concluantes en faveur de ce sen- timent. , On voit les premieres fourmis ailées au com- DES FOURMIS. 75 mencement de thermidor ; ou à la fin du mois suivant. La fourmi ronge-bois , la fourmi pubes- cente, celle des gazons, ouvrent ordinairement la scène. De Geer‘a trouvé des individus ailés dès le mois de floréal ; ceux des fourmis noire, échan- crée, ne paroissent que vers la fin de l'été. La fourmi rouge, la fourmi fugace sont encore plus tardives. Leur naissance est reculée jusqu à l’é- quinoxe d'automne, et même au-delà. J'ai ren- contré à cette même époque les sexes de la fourmi jaune, quoique j'en eusse vu aussi au commen- cement de l'été. Quinze jours environ après apprit des mâles et des femelles , les ouvrières commencent à éclore. Les premiers instans de leur vie sont des actes de dévoûment au salut de la république, et de ce sacrifice qui ne finira qu'avec leurs jours. Combien de temps vivent-elles? je l’ignore; mais leur carrière füt-elle de moins de deux années, ce qui n'est pas probable, est toujours une car- rière honorable et glorieuse pour elles. Après avoir admiré des êtres si intéressans , faut-il que nous nous occupions des moyens de les détruire} Leur étude a été pour nous, 1l est: bien vrai, une source de plaisirs; mais leurs ra- pines , leurs brigandages sont aussi une source de peines. En vain voudroient-ils réclamer le droit * d'habitation qu'ils ont acquis par une preserip- tion immémoriale sur notre terrein. Ils n’en sont La 76 HISTOIRE NATURELLE que des voleurs plus dangereux et plus redouta- bles. Un prémier mouvement dezèle pourl'obser- -vation m'avoit attendri sur leursort. Tout entier àla Nature, etne songeant plus à l’agriculteur , à mes plus chers intérêts, je m'étois écrié, dans ma monographie sur ces insectes : Peuple in- dustrieux , vivez en paix ; je n’étendrai point sur vous; une main aussi barbare. Une juste cen- sure à réprimé cette excessive sensibilité. Ma fausse compassion s’est éteinte, et je vais faire la guerre à ces animaux. Ils sont les premiers aggres- seurs, et nous ne ferons qu’user du droit de re- présailles. Les fourmis sont un vraï fléau pour nos jar- dins, sur-tout dans les départemens méridionaux. Elles gâtent les fruits, les entament avant”leur maturité, ou les rongent lorsqu'ils sont bons à manger. Elles leur, communiquent aussi une odeur désagréable. Les jeunes pousses des arbres se sentent souvent de leurs atteintes. Les racines de plusieurs de nos plantes économiques ônt à souffrir du travail de cesanimaux qui se creusent des galeries’ sans nombre dansl#terre. Le labou- “reur leur voit encore enlever une partie de son grain; mais les dégâts! que: font les fourmis d Eu- rope ne sont rien en comparaison de ceux: des espèces de l'Inde et des contrées équatoriales. Elles ravagent d'une manière inconcevable les plantations des cannes'à:sucre: L'extrait des ob- \ DES FOURMIS. 77 sèrvations de M. J. Castles, inséré dans le qua- tre-yingtième volume des Transactions philoso- phiques, nous en fournira une preuve malheu- reusement trop évidente. Nous puisons cet extrait dans l'Encyclopédie méthodique. (Æist. natur. tom.6, pag. 485.) « Ces insectes, dit l'observateur, parurent pour la première fois, il y a environ vingt ans, à la Grenade : on croit qu'ils venoient de la Martini- que. Ils détruisirent bientôt les cannes à sucre et toutes les autres productions végétales; leur mul- tiplication fut si prodigieuse , et leurs ravages de- vinrent si alarmans , que le Gouvernement offrit, mais en vain, un prix de la valeur de vingt mille louis pour 1 découverte d’un mdgen propre à opérer leur destruction. Ce n’est qu'en connois- sant parfaitement l’économie de ces petits ani- maux, et leur manière de vivre, qu’on pourra parvenir à porter un remède efficace à leurs rava- ges. Ces fourmis sont de grosseur moÿenne, alon- gées, d’un rouge foncé, et remarquables par la | vivacité de leurs mouvemens. On les distingue sur-tout par l’impression particulière qu’elles font sur la langue, par leur nombre infini, ét le choix qu’elles font d’endroits particuliers pour construire leurs nids. Toutes les autres espèces de fourmis qu’on trouve à la Grenade, ont un gout musqué, amer; celles-ci, au contraire , sont acides au plus haut degré; et lorsqu'on en éçrase 73 HISTOIRE NATURELLE plusieurs entre les mains, on sent.une odeur sul- phureuse très-forte. Leur nombre est prodigieux. M.J.Castles a vu des chemins de plusieurs milles de longueur couverts de ces insectes. Ils étoient si nombreux dans quelques endroits, quela trace des pieds des chevaux étoit marquée pendant quelques instans, c’est-à-dire jusqu’à ce que les” fourmis qui,se trouvoient autour eussent pris la place de celles qui avoient été écrasées. Les four- mis noires communes font leurs nids autour des fondemens des maisons ou des vieux murs, quel- ques-unes dans des troncs d'arbres creux : une grosse espèce choisit lessavannes , et y entre dans la terre par une petite ouverture; les' fourmis des cannes à sucre, dont il est question, placent leurs nids entre les racines des cannes , des citron- niers et des orangers. C’est en faisant leurs nids entre les racines des plantes, que ces insectes deviennent nuisibles. Il paroït certain , selon M. J. Castles, que les cannes ou les arbres ne ser- vent aucunement à leur nourriture. Il est plusque probable qu'ils se nourrissent seulement de sub- stances animales; car ilsenlevent en un instant les insectes morts, ou toute sorte de matière animale qu'ils rencontrent. On a beaucoup de peine à garantir les viandes froides de leurs attaques. Les plus gros animaux morts ne tardoient pas à être enlevés dès qu’ils commençoient à entrer en pu- tréfaction. Les nègres qui avoient des ulcères en DES FOURMIS. 79 défendoient avec peine l'approche à ces fourmis. Elles avoient détruit entièrement tous lesinsectes, et sur-toutiles rats, des plantations de cannes : il y a tout lieu de croire que c’étoit en dévorant les petits de ces animaux." Ce n’étoit qu'avec la plus grande difficulté qu'on pouvoit élever des volail- les ; les yeux, le nez de ces oiseaux, dès qu'ils étoient mourans ou morts, étoient, en un ins- tant, couverts de ces insectes. Deux moyens ont été employés pour détruire ces fourmis : le poi- son et le feu. L’arsenic, le sublimé corrosif mêlé avec des substances animales , comme les pois- sons salés, les crabes, &tc. étoient enlevés aussi- tôt. On en détruisoit de cette manière des mil- liers ; on avoit même remarqué que ceux de ces insectes qui avoient touché au sublimé corrosif, entroient , avant de mourir, dans une espèce de rage, et tuoient les autres; le contact de leur corpssuffisoitencore pour en faire périr plusieurs; mais Ces poisons ne pouvoient pas être répandus assez abondamment pour faire disparoïître une portion sensible de ces.insectes. L'emploi du feu parut d’abord devoir être plusefficace; on observa que du boistbrülé en'charbon , mais qui ne don- noit plus de flamme, placé sur leur passage, les attiroit aussi-tôt, et qu'en s'y précipitant par milliers, elles ne fardoient pas à l’éteindre. J’ai fait moi-même cette expérience, continue M. J. Castles; jai mis des charbons ardens dans un 80 HISTOIRE NATURELLE endroit où il y avoit d’abord un petit nombre de ces insectes; en un instant, j'en vis arriver des milliers qui $e jetèrent dessus, et il ep vint jus- qu’à ce que le feu füt éteint parles fourmis mortes qui couvroient totalement les charbons. On dis- posa en conséquence, de distance en distance, des creux en terre, dans lesquels on fit du feu; les fourmis s'y jetoient aussi-tôt, et lorsque le feu étoitéteint , la masse de ces insectes qui avoient péri de cette manière étoit telle, qu’elle formoit un monticule qui s'élevoit au-dessus du niveau du sol. Quoiqu’on détruisit ainsi un nombre pro- digieux de ces insectes, 1ls ne paroissoient pas cependant sensiblement diminuer. Ce fléau qui avoit résisté à tous les efforts des planteurs , dis- parut enfin , et fut remplacé par un autre j l’ou- ragan de 1750. Sans cet accident qui détruisit efficacement ces fourmis, on auroit été obligé d'abandonner, au moins peñdant quelques an- nées, la culture de la canne dans les meilleures parties de la Grenade. M.J.Castles explique com- ment ces heureux effets furent produits ; les nids de ces fourmis furent dérangés, la pluie sur-tout y parvint; car il paroît que ces insectes ne peu- vent multiplier que sous terre ou sous les raci- nes, qui les mettent à l'abri des pluies et des moindres agitations. L'auteur pense , d’après ce qui s’est passé, que si on étoit encore exposé à cette prodigieuse multiplication de ces insectes, le D ES; FOUR MIS. 85 le meilleur moyen d'y remédier seroit d'arracher ‘aussi-tôt les citroniers qui forment les haies, les vieilles cannes à sucre, &c.et au lieu de laisser les cannes pendant plusieurs années, de,les replan- ter chaque année, au moins pendant quelque temps. Les dépenses nécessitées par cessurcroit de travail..seroient, d'ailleurs compensées par l’augmentation du produit, qui seroit la consé- quence nécessaire de la perfection du labour ». | On lit, dans un très-grand nombre de voya- geurs le détail des ravages que font les fourmis dans les pays chauds ; mais je pense qu'on en a # trop mis surleur compte. Il est plusieurs autres insectes différens de ceux-ci, et pareillement des- tructeurs 5 notammentles termèés , ou communé- ment fourmis blanches. Il est injuste de faire Sup: porter aux ,seuleset vraies fourmis tout le poids denotreindignation.et denotre vengeance. La mé- me impartialiténous oblige égalementde leur re- fuser le talent de produire la lacque ducommerce. Les,Agronomes ont indiqué différens moyens pour détruire les fourmis. Leur nombre et leur variétéest, en général, une preuve de leur ; in- faffisance. Nous allons pa connoître les prin- cipaux ,, cenx que les estimables Auteurs du Dic- tionnaire de lT. ndustrie ont recueillis : RY . «L'usage ordinaire, connu de tous les jardiniers, est de mettre simplement, dans une bouteille de l'eau et du miel , et de lasuspendre auxarbres que Fr + 82 MISTOÏRE NATURELLE les fourmis attaquent. L’odeur du miel les attires elles entrent dans la bouteille, et s'y noïent en grand nombre ; mais comme le miel, par. sa ‘pe- santeur, dépose, et que l’eau froide qui le sur- nage ne peut que comprimer les corpuscules qu’il éxhale "on prendra la précaution de les mêler parfaitement, en les faisant bouillir ensemble avant de les mettre dans la bouteille que l’on ne doit remplir qu’à moitié. Les fourmis en seront beaucoup plus puissaimment attiréés, et on les détruira plus promptement en multipliant le nombre des bouteilles selon le besoin ». « Un Agronome allemand , pour détruire des fourmilières qui faisoient chez lui beaucoup dé ravage , frotta de syrop l’intérieur de plusieurs vases ou pots à fleurs; après avoir bouché le trou du fond, il plaça ces pots au-dessus des fourmi lières; chaque jour iléloïgnoit lés pots d’un pied et demi ; l'odeur du syrop attiroit les fourmis ; elles suivoient le pôt, et en peu de jours il trou voit dans son piége plusieurs milliers de ces in- sectes, qu'il détruisoit en versant dessus de l’eau bouillante, et replaçoit ensuite le pot surles four- milières jusqu à ce qu il n’en vit plus Bien de fourmis ; par ce moyen, il est, LE à déli- vrer es jardins de ces insectes ». « Il y a diversité d'opinions died re aux fourmis; les uns penSent qu’elles nuisent à nos srbres fruitiers par le dégât qu’elles y causent; DES FOURMIS. 83 d’autres sont d'avis qu'elles ne peuvent qu'être utiles en détruisant les pucerons. Quoi qu'il en soit, ceux qui conseillent leur destruction , in- diquent de transporter dans les jardins un grand nombre de grosses fourmis qu'on trouve ordi- mairement dans les bois : celles-ci ne cessent de combattre les petites fourmis que lorsqu'elles les ont entièrement détruites ou chassées. On a re- marqué que dans les jardins où il n’habite que de grosses fourmis , les arbres viennent très-bien. Ce procédé, annoncé dans la gazette d’Agricul- ture , a, dit-on, tres-bien réussi dans le Mise de Montpellier : on ajoute même que cette pe- tite guerre est très-intéressante aux Fer d'un observateur curieux ». s« Ces 1ñsectes, qui marchent par légion lors- ais ont fait découverte de quelque sucrerie , confitures, ou autre chose propre à flatter leur goût, empêchent de faire usage quelquefois de cer- taines armoires; l’odeur du marc de café bouilli et séché, ou celle de l'huile de genièvre, les chasse, dit-on, et les empêche d'aborder; mais comme elles s'évaporent, ‘il faut renouveler le marc ou l'huile. Voici un autre moyen certain de détruire toutes ces légions : il ne s’agit que de mêler de l’arsenic en poudre avec du sucre, ou quelqu’au- tre chose dont les fourmis sont friandes : on les verra toutes périr , et on pourra mettre alors dans ces armoires avec sécurité tout ce que l’on voudra F à 8/ HISTOIRE NATURELLE conserver. De la glu mise tout autour et au pied d'un arbre le garantit des rävages des fourmis et des chenilles: On dit quela suie de cheminée mise au pied.des arbres, les empèche d'approcher ». «Plusieurs chanudronnées d’eau bouillante ver- sées pendant plusieurs jours sur leur fourmilière , avant que,leuts œufs éclosent, les font périr ». « On peut aussi avoir remarqué que l’on ne voit point de! fourmilières dans les terreins labourés : : ainsi le labour fait au pied dés. arbres, peut écar- ter les fourmis qui quelquefois les font périr».. « OR peutaussi, au commencement d'une ge- lée, enlever les mottes des fourmilières, les jeter dans l’eau: les fourmis qui y sont ramassées pé- rissent; l’eau et la pluie qui pénètrent dans la fourmilière détruisent le reste », Fish. « Une eau, chargée, d'une forte décoction de. feuilles de noyer, versée Le la fourmilière , les fait périr ». tit | . «En Russie, l’on RE, To dans ces fourmilières des entrailles de poisson, et l'on frotte les arbres avec un morceau de drap ou-un linge imbibé de suc de poisson: les fourmis fuient, cette odeur, et périssent en la respirant de trop près »..!* «.Si l’on veut se procurèr pour l'usage de:la médecine, un grand nombre de fourmis, lb n°y a qu'à placer auprèsde la fourmilière , à lasurface de la terre, un vase où.il y aitun peu d’esprit-de- vin; les fourmis, accoutumées à tenir la même 7% DEUST JE OUR MTS : : 85 route , rôdent autour du perfide vaisseau ; l'odeur de l'esprit-de-vin les enivre, et les fait tomber au fond du vase; en moins d'une heure, une four- milière est détruite ». « Prenez du tabac à fumer coupé par petits morceaux; distribuez-les dans les buffets et ap- partemens trop fréquentés par les fourinis; vous les verrez peu à peu disparoïître , parce qu’elles ont une aversion singulière pour l'odeur pt tabac; ou bien faites bouillir de la rue, jetez-en la dé- coction sur la fourmilière; lavez les planches et les armoires où les fourmis ont coutume de se trouver; vous en serez totalement débarrassés en très-peu de temps. Peut - être l'huile de laurier produiroit-elle cet effet ». L’eiu bouillante versée sur les fourmilières ne les détruit pas toujours radicalement. Un de mes amislui a substitué, après divers essais , de l'urine, et ce moyen lui a parfaitement réussi. + Le point important est de découvrir avant tout l'habitation de ces insectes. On y parvient aisé- ment en suivant le fil de la route que tient le-plus grand nombre. | Si l'on: frotte avec de la craie et circulairement _le tronc des arbres, les fourmis ne pourront y grimper, ou ce ne sera du moins qu’à la longue. Les petites parcelles de cette craie ayant peu d’ad- hérence entr'elles,. se détachent par le poids de l'insecte, et tombent avec lui. F 3 86 HISTOIRE NATURELLE La piquüre des fourmis à aiguillon produit une petite inflammation, accompagnéc d’une douleur assez aiguë. L'huile mêlée avec un peu de miel, les dissipe. 1 Nous avons dit que les fourmis, et plus parti- culièrement l'espèce que Linnée appelle rufa , ré- pandoientun acide très-sensible lorsqu'on remuoit les fourmilières, et qui pouvoit même occasion- ner une inflammation. Cet acide qu'on a dé: signé par l’épithète de formique , a, depuis Sa- muel Fisher , exercé les plus habiles chimistes. Deyeux parminous, Margraff, Ardwison etOchrn parmi les étrangers, ont publié à ce sujet d'ex- cellentes observations. On peut en voir le résumé dans lessavans ouvrages de chimie deFourcroy et Chaptal. Je me contenterai de dire que l'acide formique est jugé voisin de l’acide du vinaigre ou de l’acide acéteux, et qu’on l'obtient de deux manières : 1°. par la distillation : on introduit les fourmis dansune cornue de verre ou dans une cucurbite garnie de son chapiteau; on distille à une chaleur douce, et on trouve l’acide formi que dans le récipient. Il fait environ moitié du poids dés fourmis; 2°. par la lixiviation : on lave ces animaux à l’eau froide, on les étend sûr un linge, et on y passe de l'eau bouillante qui se charge de la partie acide. « On peut même, dit Bouillon Lagrange (Manuel d'un Cours de Chi- mie, tom. 3, pag. 6o9), exprimer légèrement ces” DES FOURMIS.. 87 insectes dans le linge, et l'acide en est plus fort. On l’obtient puret concentré, en le rectifiant, et en en séparant le phlegme par la gelée ». Du sucre mis dans une fourmilière se charge aussi beaucoup de cet acide, par la quantité des fourmis qui viennent s’y déposer pour le ramol- lir et en détacher de petites parcelles. On peut composer ensuite avec ce sucre un SyYTOP très- agréable. Ces dernières observations m'ont été communiquées par Bosc. Il m'est bien doux de terminer cette histoire , en citant un Naturaliste dont l'amitié, les con- noissances, les richesses entomologiques m'ont été si utiles. Agréable souvenir ! quel heureux répos tu me prépares au bout de la carrière pénible que j'ai parcourue! F4 - 88 HISTOIRE NATURELLE DESCRIPTIONS DES FOURMIS. PREMIÈRE FAMILLE. Familia prima. Les FOURMIS ARQUÉES. Fort arcuatæ. * Corcelet et écaille sans épines. _* Thorax squamaque inermia. . Espèces indigènes. Species indigenæ. La FOURMI rowGr-Bois. Formica ligniperda. $ Mulet, pl I, fig. 1, A,B. | Noire , corcelet et cuisses d'un rouge sanguin foncé, Nigra ; thorace femoribusque obscure sanguineis, Formica herculanea , nigra , abdomine ovato, femori- bus Jerrugineis. Lin. System. nat. ed. 12°. tom. 1. pag. 962. n° 12? — Faux. Suec. ed. 22. n° 1721? — Iter. Goettl. 232 ? Formica herculanea? Fas. System. entom. pag. 391. n° 1. — Spec. Insect. tom. 1. pag. 488. n°,1. — Mant. Insect. tom. 1. pag. 307. n° 1. — Entom. System. emend. tom. 2. pag. 349. n° 1. Formica herculanea. Scor. Entom. Carn. n° 832. Formica herculanea. ScaraAnx. Enumer. Insect. Aust. n° 831. Formica herculanea. Oxiv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6. pag. 490. Scuærr. Element. entom. pl. 64. fig. 4 et 5. — Icon. Insegt. pl. 5. fig. 3. m Long. o, 012. — cinq à six lig. Line a décrit quelques insectes d'une ma- EE v Mascul; feminæque ala- lt ; operariæ apteræ ; ab- dominis basis Squamifor- mis vel nodulosa > ANO Ope- rariarum féminarumque liquorem acidum eJaculan- le, vel aculeato. x FORMICA. Antennæ filiformes, vel apice subcrassiores , me- dio fractæ, 12 aut 13 arti- culis; secundo conico , se- jquentium longitudine. Lingua cochleariformis, integra. Labium superius obsole- tum. Palpi filiformes, inæ- quales ; antici articulis 6-5; postici 4. ————— Masculi feminæque ala- li ; operariæ apteræ; ab- dominis basis squamifor- mis vel nodulosa, ano ope- rariarum feminarumque liguorem acidum ejaculan- te, vel aculeato. TABULA ANALYTICA ENERIS FORMICEÆ Antennæ intervalli Squama Jenticularis, ad perpendiculum erecta, ‘ cem, tertiam partem ultra F4: rte, Squama lenticularis Abdominis segmentum se- vel cuneata in operariis femi- cundum terliumque conti- nua , Coarctalione nulla in- termedia. Antenncæ, numero, tnler- Squama , sabcuneata,elon- i à capi- tis margine antico ad verti- nisque, Aculeus nullus, | sata. Antennæintervalli à capi- tis margine antico ad verti- Squama subnodifor mis, an-| valli à capitès margine antico |[cem tertiam partem non ul-{tice posticeque compressa. tra inserlæ. Squama fere nodiformis, ad verticem tertianr partem ultra insertæ, ice posticeque compressa, à Ancopee 1 I Squama laleraliter com- vel lateraliter et acumiuale _ fpressa, acuminate assurgens. assurgens. Mares feminæque aculeati. Abdominis segmentum se- poslice latitudine terlii, coarctatione tantum intermedia. cundum Abdomen elongatum, cy- lindrico-conicum, Thorax operariarum an- Abdominis segmentum se- cundum à tertio distinctum coarctalione , vel disjunc- tum. Antennæ semper totæque pra impressus. exsertæ. Abdominis segmen- tum terlium sequentia non vbtegens. Antennæ intervalli à ca- itis margine antico ad s'erti- cem , ultra tertiam partem numquam mnserlæ. Abdominis segmentum se- cundum tertio multo angus- tius, disjunctum, nodiforme, | Thoracis dorsum altitudi- nis fere æqualis , continuum, Antennæ articulus capitis in cavitate laterali | ceptus. Abdominis segmen- tum terlium sequentia obte- gens. Dorsum continuum, arcuatum. 1. F. Dorsum interruplum..,...,.. II. Fe se IV. EF, AMBIGUÆ. Maleieloleleiolos sie ste «ecclee sc Ve ECO LRCMAT AL. . 2 tice gibbosus, medioque su-lvyrr. F. cr1BBOSXx.,...., VIII. F. PUNCrOR1Iz,., Re NP elle store noiaie due 5 Von ee LOTO C{PERATÆ. g. . irancals. Vis-à-vis du Tableau FAMILIARUM. * ARCUATÆ rss. [thorax squamaque mutica. # * Thorax squamaque vel ambo spinosa, * CAMELINÆ....,, ftiorex muticus. * * Thorax spinosus. ATOMARIÆ, CHELATZÆ, + Mandibulæ capite breviores, trigonæ; squama subeubica. * * Mandibulæ capite breviores, tigonæ: ; Squama subpyramidalis, antice subsessilis, k + * Mandibulæ capite breviores, trigonæ ; squama| nodiformis, rotundata, antice petiolata. XX x + Mandibulæ ad minus longitudine capitis, an- gustæ, lineares. * F ( Caput thoraxve operariarum vel ambo spinosa. CE. d Caput thoraxque mutica. * Mandibulæ operariarum angustæ, clongatæ, lineares. * x Operariæ mandibulis latis, brevibus aut medio- cribus, trigonis ; thorace postice bispinoso. kXxkx* Operariæ mandibulis basi latis, brevibus ant mediocribus, trigonis; thorace postice mu- # co ; oculis mediocribus aut magnis. k # * * Operariæ mandibalis basi latis, brevibus aut mediocribus , trigonis ; thorace postice mu- tico; oculis uullis aut parvis. DU ATQUÉ » » » e enfoncén Fe Second anneau de l’abdo- men parfaitement continu avec le lroisième; point d’é- tranglement sensible entre | eux. Antennes insérées dans le ; © plus grand nombre, à plus d'un liers de distance du bord FOURMI. Ÿ antérieur de la téle à son som- met. Point d'aiguillon dans Antennes filiformes ou un peu renflées à leur ex-# rémité, brisées au milieu, 4 le plus grand nombre des in- dividus quelconques. Nym- q q J |de douze àtreizearticles:le lecond conique, aussilong Î?/es rer/érmées dans une | : UE que les suivans. coque Langue en cuilleron, en- | tière. Lèvre supérieure obso- lète, Palpes filiformes iné- gaux; antérieurs de cinq à six articles; postérieurs de pures Second anneau de l’abdo- men, séparé du troisième par e | un étranglement sensible, ou Des mâles et des femelles À tout-à-fait distinct. \ales; desouvrières aptères. Pédicule de l'abdomen sur- monté d’une écaille, ou no- Ÿ à un tiers au plus de distance à du bord antérieur de la téte au duleux ; anus des ouvrières fl ctdesfemelles éjaculantun ÿ sommet. Un aiguillon dans les mulets et les femelles du acide, ou armé d’un aiguil- lon plus grand nombre. Nym- Antennes insérées toujours À phes ordinairement nues. Antennes insérées au-delà du tiers de la distance du bord antérieur de la tèle au som- met, Ecaille lenticulaire ou en forme de coin, dans les mulets et les femelles. Point d’aiguillon dans tous les in- dividus. Antennesinsérées à un tiers au plus de distance du bord antérieur de la tête au som- met, Ecaille presque en forme de nœud comprimé aux faces antérieure et postérieure ; ou comprimé sur les côtés, s’éle- vant en pointe. Un aiguillon dansles mulets et les femelles. ä Antennes toujours décou- vertes et en totalité. Troi- sième anneau de l’abdomen ne couvrant pas les suivans. Première pièce des anten- nes reçue dans une rainure latérale de la tête. Troisième anneau de l'abdomen cou- vrant les derniers. Ecaille lenticulaire, à faces perpendiculaires, Ecaille presqu’en forme de | coin, alongée. Ecaille presqu’en forme de nœud, comprimé aux faces antérieure et postérieure. Ecaille comprimée sur les À côtés, s’élevant en pointe. Second anneau de l’abdo- men aussi large au bord pos- térieur que le troisième, dont il nest séparé que par un étranglement. Abdomen alongé, cylin drico-conique, J + Second anneau de l’abdo- men , beaucoup plus étroit que le troisième, très-séparé de lui, en forme de nœud. TABLEAU ANALYTIQUE DES FAMILLES DU GENRE FOURMI. Dos continu, arqué....,.... Dos ayant des enfoncemens. those nn eo sors eos ess us Corcelet des mulets beau- coup plus élevé en devant, enfoncé vers le milieu , en dessus, Corcelet des mulets, pres- que de la mème hauteur par- tout , et également continu dans sa longueur supérieure. + OPEN ECOLES ICE EEE SOC * 1. Les F./RQUÉES, .... | Corcelet, écaille sans épines. # * Corcelet ou taille, ou tous les deux épineux, * 11. Les F. CHAMEAUX.... | Corcetet sans épines, * | Corcelet épineux. ur. Les F, 4TOmESs. IV. Les F, 4MBIGUES. v. Les F, PORTE-PINCE. #2 ‘ MandibuleS plus courtes que la tête, triangu- laires ; écæille presque cubique. = # * Mandibules plus courtes que la tête, triangu- laires; écaille presque pyramidale; point ou peu pédiculée en devant, F,22Q it Mandibules plus courtes que la tête, triangu- laires; écaille en nœud arrondi, pédiculé en devant. *X #4 x * Mandibules de la longueur de la tête au moins, étroites , linéaires. * Des épines sur la tête ou sur le corcelet, ou sur les deux dans les mulets, *x * L Tête et corcelet des mulets sans épines. vi. Les F. ÉTRANGLÉES. vir. Les F. BOSSUES, .... * Muletsà mandibulesétroites, alongées,linéaires. * Mulets à mandibules larges à leur base, courtes ou moyennes, triangulaires; à corcelet biépi- neux postérieurement, RO RLA Muletsà mandibuleslargesà leur base, courteson moyennes, triangulaires; à corcelet mutiqne postérieurement ; yeux moyens ou grands. *x # * x Mulets à mandibules larges à leur base, conrtes ou moyennes, triangulaires; à corcelet mu- tique postérieurement, à yeux nuls ou fort pelits, vit. Les F. PIQUANTES, 1x. Les F. CHAPERONNÉES, 4 DES FOURMIS. | 89 nière si légère, qu’on est obligé de se mettre l’es- prit à la torture pour les reconnoitre. Souvent même n’y parvient-on pas, ou il vous reste du moins encore des doutessur la détermination de Fobjet. La fourmi hercule du Naturaliste suédois est du nombre de ces. insectes qui peuvent exer- eerla patience des critiques. D'abord les carac- tères de la:phrase spécifique peuvent s'appliquer à plusieursespèces : Nigra, abdomine ovato, fe- moribus ferrugineis. On pourroit en dire autant des fourmis fauve, mineuse , échancrée, &c. de ma monographie. Sinous en venons à la des: cription, mous trouverons qu'elle convient éga- lement à la fourmi fauve, rufa. Celle-ci a, en effet , la tête noirâtre , à l'exception de sa partie antérieure ; trois petits yeux lisses, caractère rare dans les mulets; in occipite puncta tria; le cor- celet: ferrugineux avec le dos noirâtre dans le grand nombre d'individus, et l'abdomen d'un noir brun , fuscum. Linnée dit que l'écaille’est très- entiere, ovale, terminée en pointe mousse; mais n'avance-t-il pas aussi que l’écaille de la fourmi fauve est très-entière et pointue; tandis qu’elle ressemble à un cœur, comme l’a fort bien vu de Geer? : : 17e Recourons à la synonymie. Le passage de Raï ne peut guere s'entendre que de la fourmi fauve ; car cette grande fourmi, formica maxima hip- pomyrmex , construit au rapport du Naturaliste 99 HISTOIRE NATURELLE | anglais, pag. 70, de grands nids formés de pe- tits fragmens de bois, de fétus de paille, &c. sur terre ; dans les bois, le long des haies. Cette ha- bitude n’est propre qu’à la fourmi fauve. Les gran- des fourmis de Linnée habitent, suivant lui, les troncs creux des arbres, elles ne forment pas de société comme les autres; on les trouve dis- persées çà et là. Ces renseignemens puisés dans un second synonyme , auquel il nous renvoie, les Actes de Stockholm, 1741, pag. 39, ne s'ac- cordent pas trop avec ce que nous dit Raï. Si Je porte un jugement d'après ces dernières bases, je croirois volontiers que la fourmi hercule de Linnée est celle que nous allons décrire sous le nom de ronge-bois. Cette dernière se pratique une demeure dans l’intérieur des parties mortes des vieux arbres, sous leur écorce.On ne la trouve pas dans les champs, etelle vit en société peu nom- breuse ; mais elle n’a pasles troispoints de l’oc- ciput dont parle le Pline suédois, .à moins qu'on ne veuille regarder comme tels, et d’une ma- nière moins rigoureuse , quelques petits enfon- cemens que l’on distingue, avec la loupe , sur la tête de notre fourmi ronge-bois. Il se présente une autre difficulté. Cette der- nière espèce paroit propre au midi. Elle est très- rare autour de Paris, et je ne crois pas qu'elle se trouve en Angleterre. J'ai reçu de M. Kirby une collection nombreuse DES FOURMIS.. Of des fourmis de ce royaume, et cette espèce n’en faisoit point partie, quoique, d’après l’autorité de Rai, la fourmi hercule y soit commune. On ne peut donc confondre celle-ci avec notre fourmi ronge-bois. | Je ne puis dès-lors affirmer si cette dernière a. été connue de Linnée. Sa fourmi hercule n’est peut-être qu’une variété de la fourmi fauve, àcor- celet noirsur le dos. * La fourmi ronge-bois est la plus grande de toutes nos espèces indigènes. On en trouve des indivi- dus qui ont jusqu’à sept lignes de longueur. Ne seroit-ce pas plutôt à elle qu’il faudroit rapporter l'Aippomyrmex des Grecs, l'herculana de Pline? Les antennes du mulet de la fourmi ronge-bois, «sont noirâtres, avec le premier article d’un noir luisant, et l'extrémité du dernier , d’un brun rou- geâtre. Elles ont leur insertion un peu au-des- sous du milieu du front , dans une fossette et sous les bords d’une partie un peu plus élevée que le reste de la tête, qui est plane , marquée d’un léger sillon au milieu , et rebordée sur les côtés. La tête est grande, beaucoup plus large que le corcelet dans le grand nombre, d’une figure pres- que triangulaire, considérée avec les mandibules, convexe en dessus, un peu coneave postérieure- ment, d’un noir luisant, glabre , ou très-peu ve: lue. Les mandibules sont courtes, mais épaisses ; larges , triangulaires, striées en dessus , dentelées O2: HISTOIRE NATURELLE au côté interne. L'espace qui se, trouve entre le bord antérieur de la tête et l'insertion des an- tennes est un peu renflé dans le milieu. Les yeux sont petits, ronds, très - peu saillans. Le cor- celet est assez court, plus large antérieurement, insensiblement et fortement comprimé vers son extrémité postérieure , d'un rouge sanguin plus ou moins foncé suivant les individus, luisant avec quelques poils. Le dos est arqué, et n'offre point d'interruption. L’écaille estétroite, presque ovale, plane à sa face postérieure, un peu convexe à celle de devant, de la hauteur de la portion ter- minale du corcelet , et de sa couleur. L’abdomen est court, mais gros, d’une forme tenant le mi- lieu entre l’ovalaire et la globuleuse, noir, lui- sant, avec le devant du premier anneau d’un rouge sanguin, et plusieurs rangs transversaux * de poils jaunâtres, écartés et parallèles. Les han- ches et les cuisses sont de la couleur du corcelet. Les jambes et les tarses tirent sur le brun marron foncé. Les jambes ont près de leur extrémité, et en dessous, un fort éperon. Les. tarses sont garnis en dessous. de quelques poils rougeûtres , courts et serrés, et leurs derniers articles sont aussi de cette couleur. | On trouve des individus qui sont d’un tiers plus petits, et dont la tête est beaucoup plus étroite ct plus alongée. DES FOURMIS. 93 Femelle, pl. F1, fig. 1, K, L.: HU Scnærr. Elem. entom. “ 64. fig. VERT — Icon. É pl. 5. TA ruvhols 7 sh Ep — pysde Elle diffère du mulet par sa tête, proportion+ nellement moins forte, de la largeur du corcelet, pourvue de trois He yeux lisses; par son çor- celet ovalaire, . Moins comprimé « sur. les côtés , noir en dessus, et d'un rouge sanguin plus foncé ailleurs ; par son écaille un peu plus grande 1 et dont F extrémité est obtuse et paroït même avoir un léger SiNUS ; par ; son abdomen beaucoup plus alongé, moins velu ,get par ses ailes enfin , qui sont fort grandes ,,obscures, excepté à leur Res postérieur, et dont les nervures , ainsi que le stigmäte des: supérieures, sont d'un) annare ebrun ; 2 Lt SRB CEE nie 1; fig. 1, H;T ” | Lace, 0,000. —4 lip. | Ilest d’un noir luisant. Les antennes sont plus menués que dans les mulets et les femelles , d’un brun rougeâtre foncé, “avec le premier article noir. La tête est petite , ovalaire, arrondie posté- rieurément , avec trois-petits yeux lisses, bril- lans , sur: le:sommet. Les mandibules sont bien moins fottes que dans les précédens,' d’un brun rougeñtre, foncé. Le corcelet paroît plusconvexe, à raison de la différence de grandeur de la tête 94 HISTOIRE NATURELLE L’écaille est courte , beaucoup plus épaisse que dans la femelle , sur-tout à sa base, presque car- rée, un peu velue. Le bord supérieur est un peu aminci, et échancré au milieu. L’abdomen est _ d'une figure ovée, petit, assez plan sur le dos, luisant , un peu velu au bout ; les organes du sexe sont saillans. Les pattes sont noires ou noirâtres , avec les genoux, l'extrémité des jambes et les tarses d’un brun rougeûtre. Les ailes, les supé- rieures sur-tout , sont d’un jaunâtre obscur. ‘J'ai trouvé fréquemment cette espèce dans les bois de châtaigniers, aux environs de Brive. Les individus ailés paroissent vers la _ de messidor. M. Fabricius a décrit , sous le nom de ferrugi- ñea, dans le supplément de son Entomologie sys- tématique , pag. 279 , une fourmi très-voisine de celle dont nous venons de parler: Je crois même qu'elle n'en est qu'une simple variété. Voici la dription qui en à RSS : Formica : férraginea nigTa, thorace ,;abdominis primo segmento femoribusque ferrugineis. Fas. Suppl. e en- tom. ee pag 279- Elle a le! ook de la fourmi fauve ; mais elle est une fois plus grande. La tête est forte , noire, sans poils. Le corcelet est comprimé, de couleur ferrugineuse. L’écaille est tres-entière ; vale. L'abdoméen est hérissé de ‘poils noirâtres, avee i DES FOURMIS. 05 le premier segment de la couleur du corcelet, Les pattes sont noires , avec les cuisses ferrugi- neuses.Cescaractéres se retrouvent parfaitement dans môtre fourmi ronge-bois. Lenaturaliste Beauvois aobservé, dansles Etats- Unis, une fourmi que je crois être cette fourmi ferruginmeuse de M. Fabricius. Elle ne s'éloigne de la précédente que par un noir terne, par la couleur de la partie antérieure ét supérieure du corcelet, qui ést noire ou noirätre, et parce que le premier anneau de l'abdomen est rougeätre en entier, tandis que c'est le devant seul qui l'est dans la fourmi ronge-bois. _ L'individu femelle, recueilli dans le méme pays par le naturaliste Beauvois , aégalement le ton des couleurs moins vif. L'’äbdomen , sur-tout , est dus nôir un peu brun et peu Huisant. Son premier amneau est totalement rougeätre. Son bord postérieur est d'un rouge plus prononcé. Je n'ai point vu les ailes. On .peut caractéfiser cette variété Ou cette espèce par la Pr à vante : Fourmi noire , à corcelet, le dos , en devant , excepté le premier segment de FES en entier et les paîtes d’an rouge de sang obscür. Formica nigra, thorace , dorso antico excepto , abdo- minis toto primo segmerdo pedibusque obscure san- * guineis < 06 HISTOIRE NATURELLE La F OURMI PURESCENTE! Formica pubescens: Muler, pl. I, fig. 2, À, B. Pilièrement noire 5 nor plus obscur et pubes- cent. | cast Nigra tota ; abdomine obscuriore , pubéscente: Formica atra ;abdomine puibescenté. FAr. Sÿystern. en- tom. pag. 392. n° BE. = Spec: Insect: tom. 1. page 480, n° 7. — Mant. Insect. tom. 1. pag: ‘308: n°: 8. — Entom. . System. tom. 2. pag. 352. n° 9. | J'ormica vagas. Scor. Entom. tés n° 855. Formica vagas SCHRANK. Enum. Ins. Aust. n° 835. Lormicavaga. Vi. Entom. tom. 3. P- 339. tab. 8. fig. 32? F ormica pubescens. Oxxv. Eneyel méthod. Hist. nat. - ‘tom. 6. pag. #97. " Long. o, 010. Lu 5 em "or fourmi a la forme,,:les. Libspndiit et presque la taille de:la fourmi ronge-bois; mais elle est entièrement d’un noir, peu luisant j: des tarsés seuls tirent quelquefois; et très-peu ; sur le brun noirâtre ; la tête, le corcelet,, sont légère: ment pubescens. L’écaille et l’abdomen le sont davantage. Ces poils s sont gris et couchés sur l ab- domen ; les derniers ; où ceux ‘dé l'anus, ‘sont plus longs, et couronnent le bord postérieur des anneaux. Le corps étant exactement fait comme celui de la fourmi ronge- bois, nous nous dispen- serons de le décrire. Scopoli parle de deux tu- _ bercules situés à l'extrémité postérieure et laté- rale DES ÆOUR MIs. 97 rale du corcelet; ce sont les bourrelets de deux stigmates. L’écaille me paroît être un peu plus petite que celle de la fourmi ronge-bois. Elle est ovale , plane du côté de l’abdomen, assez con- vexe à la face opposée. L'abdomen n’est pas, en dessus, d'un si beau noir que le reste du corps; il est aussi plus obscur en dessous. Les pattes sont assez luisantes , et composées de même que cel- les de la fourmi précédente. Femelle, pl. I, fig. 2, H,8 , Formica nigra, alarum dimidio fusco. Grorr. Hist, des Ins. de Paris, tom. 2. p. 427. n° 1. La grande Fourmi à ailes à moitié brunes. 78. Formica fuscoptera. Fourc. Entom. Paris. 2 part. pag. A52n° 1. Formica fuscoptera. Oxiv. Encycl. méth. Hist, nat. tom. 6. pag. 491. ; Long. 0,012. — 5-6 lig. Ezre a beaucoup de rapports avec le mulet, excepté pour la forme du corcelet. Elle est en- tiérement noire, un peu luisante, et légèrement pubescente. La tête a de très-petits yeux lisses. Sa largeur postérieure n’excède guère celle du cor- celet, dont la forme est un ovalaire comprime latéralement, tronqué et un peu concave à une extrémité, celle qui sert de base à l'abdomen. L’écaille est presque carrée, s’élargissant un peu et s’aminçissant vers le haut, dont les angles (ee 98 HISTOIRE NATURELLF sont arrondis; le milieu du bord supérieur est un peu concave , sur-tout dans quelques individus. L'abdomen est ovalaire et alongé. Les ailes sont grandes. Les antérieures ont une teinte d’un brun noirâtre, sur un peu plus de leur moitié infé- rieure , avec les nervures et un fort stigmate d'un brun noirûtre ; l'extrémité est d’un blanc transparent, de même que les ailes inférieures. Celles-ci ont seulement quelques pese nervures un peu brunes. Mâle, pl. 1, fg.2, D, FE. Long. 0,040. — 4-5 lig. IL ressemble singulièrement au mäle de la four- mi ronge-bois, et n'en est distingué que par ses pattes entièrement noires, et ses ailes, dont le fond est, presqu’en totalité, d’un blanc transpa- rent; les nervures et la partie qui avoisine le stigmate étant seules jaunâtres. L'écaille est un peu plus échancrée. Cetteespèce fait son habitation dans l’intérieur des vieux arbres qu’elle perce de mille manières différentes. Le temps de l'apparition des indivi- dus ailés est au mois de thermidor. On la trouve en France, et plus particulière- ment dans les départemens méridionaux , en Allemagne, et même dans la Caroline, où mon ami Bosc l’a observée. J'ai comparé avec soin la fourmi pubescente D'E'S"B10' UR'M IS. 09 de cette partie de l'Amérique septentrionale avec celle d'Europe, et voici les seules différences que J'ai apperçues ; elles sont très-légères. Le mulet, pl. I, fig. 3, Z, paroïît être d’un noir plus mat. Les antennes, à prendre du coude, et les derniers articles des tarses sont un peu bruns. L’abdomen est plus velu. L’écaille est un peu émoussée à son extrémité. ; La femelle, même pl. et même fig. B,C, D, offre les mêmes caractères dans les antennes et les tarses. Les ailes supérieures sont teintes, pres- que jusqu’au bout , d’un jaunâtre enfumé. Le point marginal est plus petit que dans les indi- vidus d'Europe. L’écaille à un sinus plus pro- noncé au bord supérieur. Sous le rapport des dimensions, la fourmi pu- bescente de la Caroline seroit légèrement Je grande. Cette variété de la fourmi pubescente a été; je soupconne , connue du Réaumur suédois , l'illustre de Geer. C’est sa fourmi de Pensylva- nie. Il la décrit ainsi : Fourmi de Pensylvanie, noire, à pattes brunes, À grande tête ovale, à écaille lenticulaire sur Hé HS du ventre. Mem. Ins. tom. 3. pag. 603. pl. 31. 6g. 9 et 10. Formica Pensylvanica nigra , pedibus fuscis , capite magno, ovato, gibbo, squamula petiolari, lenticu- lari. Ibid. G 2 100 HISTOIRE NATURELLE « Les fourmis de cetteespèce, qui, selon le rap+ port de M. Acrélius, sont fortcommunesen Pen- sylvanie, sont de la grandeur de nos fourmisdes bois. Leur couleur est entièrement noire , mais le noir du ventre tire plus sur le brun, et il est couvert de poils gris, couchés à plat. Les pieds et une partie des jambes sont d’un brun marron. La tête est grande, ovale et, convexe en devant, avec deux yeux à réseau, placés aux côtés vers le milieu , mais elle manque d’yeux lisses. L’écaille du filet du ventre est ovale et applatie par-devant et par-derrière, comme une lentille très-plate, et le ventre même, qui est de la grandeur de la tête, est ovale et un peu applati en-dessous. | « Les fourmis ailées de cette même espècesont semblables à celles des fourmis des bois de nos contrées, et leur couleur est entièrement noire et luisante, mais les pieds sont d’un brun un peu roussâtre. Sur la tête on voit les trois petits yeux lisses qui manquent aux fourmis non ailées. L’é- caille du filet du ventre est ovale, et les ailes sont transparentes, un peu jaunâtres , avec des ner- vures jaunes ». Le naturaliste Olivier mentionne la même fourmi et sous le même nom. Fourmi pensylvaine noire, sans épines ; pattes obs- cures, tête ovale, renflée. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6. pag. 490 et 501. Formica pensylvanica nigra,mutica pedibus Jusciss capite ovato, gibbo. Ibid. “DES FOURMIS. :: 10 La FOURMI ÉrmIOPIENNE. Ft ormica æthiops. Mulet, pl. IL, fig. 4, À, B. + Long. 0,009. — À lig. Corps d’un noir très-luisant et lisse; mandibules et antennes, à partir du coude, d’un brun foncé; pattes longues, de cette couleur , avec le bout des jambes et les tarses d’un brun rougeñtire. Nigra, nitidissima , lœævis; mandibulis, antennis- que, articulo primo excepto , obscure brunneis ; pe- dibus elongatis concoloribus , tibiarum apice tar- sisque rubescente-brunnetis. Fourmi *thiopienne. Larrmzze, Ess. sur l'Hist, des Fourmis de la France , pag. 56. Le mulet est d’un noir très-luisant, lisse, un peu poilu ; les antennes sont d'un brun foncé, avec le premier article noir, et les derniers d’un brun un peu plus clair. La tête est plus large que le corcelet, triangulaire. Les mandibules ont la même figure, sont d'un brun'foncé et ponctuées. Le devant de la tête est ponctué et paroît avoir, au milieu , une petite carène. Les yeux sont petits. Le corcelet est arqué , comprimé postérieure- ment. L’écaille est petite, épaisse , ‘ovée. E’ab- domen est ovalaire, poilu. Les pattes sont lon- gues , d’un brun foncé, avee les articulations, le bout des jambes, et les tarses, d’un brur rougeâtre foncé, ou plus clair que le reste. G à 102 HISTOIRE NATURELLE Femelle, » Pl IL, fig. 4,G, H. Long. 0,011, — près de 5 lig. Ere est presque semblable au mulet. La tête est proportionnellement plus courte. Le corcelet est arrondi. Les ailes sont blanches; les supérieures ont les nervures brunes, et un petit point mar- ginal épais, noirâtre. L’écaille est moins épaisse, mais un peu plus large que dans le mulet; le mi- lieu du bord supérieur forme un peu la pointe. Les mandibules, les antennes et les pattes sont colorées de même que dans le mulet. Mâle, pl. II, fig. 4, D. Long. 0,00$: — 2 lig. 2 d IL est noir et luisant. Les antennes, à l’excep- tion du premier article, sont d'un brun noirâtre. L’écaille est petite, triangulaire , comprimée, un peu échancrée. Les pattes sont presqu'aussi noires que le corps, avec les articulations brunes. Les ailes sont blanches avec le stigmate des supé- rieures noirâtre. | J'ai trouvé cette espèce sous des pierres, dans des terreins calcaires et élevés, aux environs de Brive. Je représente, planche IT, fig. 5, la fourmi que j'ai décrite dans mon Essai sur l'Histoire des fourmis de la France, page 34, sous le nom de RETRÉCIE, angustata. Je crois que ce n’est qu'une variété plus petite de la précédente. \ DES FOURMIS. 103 Le mulet Z à la tête plus étroite et plus alon- gée, et sans concavité au bord supérieur ; mais on trouve de semblables variétés dans les indi- vidus mulets des espèces que nous venons de décrire. La femelle est sous la lettre F. | Le mäle C ressemble à celui de la fourmi éth1o- pienne. Son écaille est fortement échancrée. Cette variété est des environs de Brive. La FOURMI BORDÉE. Formes marginata. Las Ess. sur l'Hist. des Fourm. de la France, p. 35. Formica glabra ? Mus. Lesk. n° 536. id Mulet. m. Long. 0,006. — près de 3 lig. Noire, luisante, lisse; mandibules, antennes et pattés dun brun marron. Nigra , nitida, lœvis ; mandibulis antennis pedi- busque castaneo-brunneis. LE mulet a le facies de celui de la fourmi éthio- pienne. Le corps est noir, luisant, lisse, avec quel- ques poils clair-semés. Les antennes sont d’un brun rougeâtre, tirant sur le marron ; les man- dibules de même. Le devant de la tête a une pe- tite carène longitudinale au milieu. L’écaille est ovale , assez épaisse, avec l'extrémité retuse, rx G 4 10/ HISTOIRE NATURELLE peu concave. Les bords des anneaux de l’abdo- men sont plus luisans. Les pattes sont d’un brun rougeûtre. On trouve une variété à tête plus grande , à écaille n'offrant pas de sinus ou de concavité. J'en ai aussi une autre à tête plus étroite et plus alongée que dans les mulets ordinaires, et à pattes d'un brun jaunatre. , Femelle. Long. 0,007. — 3 lig. 7. Ezxe ressemble au mulet pour les couleurs, et même pour la forme, à l'exception du corcelet, qui est ovalaire. L'écaille paroït échancrée , ou du moins son extrémité est droite et un peu con- cave. Les ailes supérieures ont une teinte jau- nâtre, excepté à leur extrémité; les nervures sont d’un brun jaunätre; et le stigmiate est pres- que noir. : | Je ne connois pas le mâle: J'ai rencontré cette espèce au bas des arbres, dans les environs de Brive, Elle se loge , à ce qu’il me paroît, dans des trous , près des racines. DES FOURMIS. 105 La FOURMI SYLVATIQUE. Formica sylvatica. Femelle. Noire ; tête ferrugineuse ; écaille du pédicule simple. Nigra, capite ferrugineo ; squama petiolari sim- plici. Ovrv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6. pag. 491. « Elle ressemble, pour la forme et la gran- deur , à la fourmi ronge-bois. Les antennes sont noires. La tête est d'un rouge brun, avec les yeux noirs. Tout le corps est noir et sans taches. Les ailes sont transparentes et veinées de noir. Je l'ai trouvée dans les forêts des provinces méridionales de la France ». Orrv. fbid. Espèces exotiques. Species exoticæ. La FOURMI Géante. Formica gigas. Mulet , pl. IT, fig. 6. Noire; tête fort grande ; abdomen d’un brun marron foncé. Nigra; capite maximo ; abdomine ghacure castarieo- brunneo. ° Long, 0,029. — 13 lig. ILést facile de juger, d’après le nom spécifique de cette fourmi , qu’elle est une des plus grandes de ce genre. Je n’en connois pas, en effet, dont la taille soit aussi forte. Je ne parle même que du mulet ; car il est probable que la femelle est encore plus grande. 106 HISTOIRE NATURELLE Sa forme est la même que celle de la fourmi ronge-bois. Sa tête est cependant, et proportions gardées, plus considérable que la tête de l'espèce précédente. - - Le corps est noir , assez luisant, avec quelques poils clair-semés sur la tête etsurle corcelet , plus. abondans sur l'abdomen. Les antennes sont in- sérées de la même manière que dans la fourmi ronge-bois ; la tête est presqu’en cœur , et offre au milieu, en devant, une petite arête longitu- dinale. Les mandibules sont convexes en dessus , concavesen dessous, et forment presqu'un trian- gleisocèle, dont deux côtés en dedans. L'un d'eux, ou celui qui est le plus éloigné de l’attache des mandibules, a cinq ou six crénelures; la termi- nale est la plus forte. Les yeux sont petits. Le-cor- celet est court, rétréci etcomprimé en carène pos- térieurement. L’écaille est ovée, étroite, épaisse à sa base, diminuant ensuite et insensiblement d'épaisseur vers la pointe qui est un peu échan- crée. L’abdomen est court, ové ou globuleux, d’un brun marron foncé , velu , avec une ou deux bandes noirâtres sur les premiers anneaux , qui sont fort grands. Les pattes sont assez fortes, et ont les jointures des hanches et des cuisses brunes. Cette belle espèce a été apportée des Grandes- Indes, par feu Riche si regretté des savans. DÉS FOURMIS. 10 — La FOURMI pPiciPène. Formica picipes. Mulet, pl. UT, fig. 16. Noire , avec les pattes brunes ; tête grande. ira, Mmutica, squama petiolari ovata, compressa , pedibus piceis. Oxxv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6. pag. 5o1. ” Long, 0,012. — 5 lig. =. Le corps est d’un noir un peu brun et presque mat. La tête est grande; les antennes sont d’un brun ferrugineux , avec le premier article noir; leur insertion est la même que celle de la fourmi ronge-bois. L” espace qui est entr ‘elles est égale- ment un peu élevé, marqué d’un sillon, et le devant de la tête a aussi, dans son milieu , une petite carène longitudinale; les yeux sont petits, ronds, situés vers le milieu des côtés de la tête. Il n’y a point de petits yeux lisses, comme dans les fourmis mulets, en général. Le corcelet est court, et a la forme de celui de la fourmi ronge- bois ; il est légèrement velu. L’écaille est presque ovale, un peu convexe en devant, et d'une hau- teur un peu inférieure à celle de la base de l’ab- domen ; ses bords sont tranchans. Le bord supé- rieur est droit, un peu concave. L’abdomen est court, ové, avec quelques poils; les bords de ses anneaux sont comme scarieux. Les pattes sont brunes, ou d'un brun noïrâtre , assez longues, 105 HISTOIRE NATURELLE avec les cuisses comprimées , et leur naissance plus pale. Les tarses ont quelques petites épines. Cette fourmi a été observée à Cayenne. Le naturaliste Olivier n’a pas connu la femelle de cette espèce. Je crois pouvoir regarder comme un individu de ce sexe, une fourmi que j'ai vue dans la collection de mon ami Bosc, sous le nom de rufipes de Fabricius, dont elle se rapproche en effet. La longueur de cette fourmi femelle est de 0":,00, ou sept lignes environ. Le facies est sem- blable à celui des individus du même sexe des espèces précédentes. Les antennes sont d’un roux jaunâtre pâle, avec la première articulation noire. La tête estnoire , un peu velue, et ressemble par- faitement, quant à la forme, à eelle de la fourmi ronge-bais femelle. Le corcelet estnoirâtre, lisse, poilu, avec les côtés et l'extrémité postérieure, d’un brun rougeatre obscur. Les ailes antérieures sont d’un jaunâtre enfumé, avec les nervures:et le stigmate jaunätres. L’écaille est presque car- rée, comprimée ; le bord supérieur est fortement échancré au milieu , et à angle aigu. L’abdomen est gros, ové, obtus, noirâtre, luisant et poilu. Le bord postérieur des anneaux est un peu sca- rieux.. Les hanches et les cuisses sont d’un jau- nâtre pâle et livide; les jambes et les tarses sont d'un brun un peu clair. | Cet individu femelle avoit été également ap- DES FOURMIS. 109 ! porté de Cayenne. J'en ai vu un autre que le capitaine Baudin avoit eu des Antilles. Nous donnons pl. IT, n° 7, la figure d’une fourmi mulet que nous présumons n’être qu’une variété du picipes. La tête a, il est vrai, une autre figure ; mais cela ne nous doit pas surpren- dre , ayant vu des exemples d’une telle différence de variétés dans les fourmis ronge-bois et pubes- cente. L'observation est même applicable à un très-grand nombre d'espèces. Cet insecte a 0,011, ou cinq lignes de lon- gueur. Il est d’un noir brun et mat. Sa tête est alongée , et de la largeur du corcelet à son extré- mité postérieure. Elle a le sillon frontal et la carène antérieure des fourmis de cette famille et de plu- sieurs autres. Les antennes sont assez longues , w brun clair , avec le premier article plus foncé. Les mandibules sont, courtes, brunes, triangulaires et dentées. Le corcelet est très-com- primé postérieurement et en carène. L’écaille est épaisse , ovale , arrondie , convexe en devant. L’ab- domen est ové; les pattes sont d’un brun clair. Cette fourmi est de l'Amérique méridionale, et fait partie de la collection du cabinet du sa: vant naturaliste Olivier. FL) HISTOIRE NATURELLE La FOUR MI rurIPÈDE. Formica rufipes. Mulet. Très-noire , hérissée de poils ; pattes fauves. Hirta, atra, pedibus rufis. Fas. Syst. Entom. p. 391. n° 2. — Spec. Insect. tom. 1. pag. 488. n° 3. — Mant. Insect. tom. 1. pag. 307. n° 4. — Entom. System. emend. tom. 2. pag. 350. n° 4. Æormica rufipes. Ozxv. Encycl. méth. Hist. nat, tom. 6, pag. 491. . CerTe espèce, décrite par M. Fabricius, de la collection de M. Banks, diffère peu de la pré- cédente. | Elle est grande ; sa tête est forte , ovale, presque didyme postérieurement , tres-noire , hé- rissée de poils ferrugineux. Les antennes ont leur extrémité noirâtre. Le corcelet est hérissé de pôils noirs, comprimé postérieurement. L’abdomen est ovale , hérissé de poils noirs. L'écaille du pétiole est ovale et obtuse. Les pattes sont noires avec les tarses fauves. F Elle habite le Brésil. DES FOURMIS. Jar La FOUR MI sauNaATRE. Formica flavescens. Muket, pl M, fig. 15. Jaunâtre pâle, étroite; écaille épaisse , terminée en pointe arrondie ; une ligne noirâtre sur le milieu ; . de l'abdomen , en dessus; tarses un peu bruns. Flavescens ; abdomine obscuriore , linea dorsal: ni- gra. Fas.Entom. System. emen. tom. 2. pag. 353. no 12, Long. 0,006. — 3 lig. Erxe est étroite, d'un jaunâtre pâle, avec les yeux noirs. La tête est un peu plus large que le corcelet; l’écaille est épaisse, ovée , ou se termi- nant en pointe obtuse. L'abdomen est court, ové, avec une ligne noirâtre au milieu, en dessus, et du brun noirâtre de chaque côté en dessous. Les tarses sont un peu bruns. Elle se trouve à Cayenne. La FOURMI compkiImée. Formica compressa. Mulet, Noire ; seconde pièce des antennes et cuisses di rouge-brun; tête très-grande ; mandibules avan- cées, bifides. . Nigra; thorace compresso, antennis apice femori- busque rufis, capite maximo. Fas. Mant. Insect. tom. 1. pag. 307. n° 2. — Entomol. System. emend. tom. 2. pag. 350. n° 2. F'ormica compressa. Oziv. Encycl. méthod. Hist. nat. tom. 6. pag. 491. La tête est très-grande et d’un noir très-foncé, | '#r2 HISTOIRE NATURELLE mat. Les antennes sont d’un rouge brun, à l’excep- tion du premier article , quiest noir etfortgrand. Les mandibules sont avancées et bifides à leur extrémité. Le corcelet estcomprimé, noir et sans taches. L'abdomen est ové et noir. L’écaille est ovale, entière. Les pattes sont noires, avec les cuisses d’un rouge brun. Elle vient de Tranquebar. La FOURMI 4 PATTES ROUGES. Formica rubripes. Mulet. Brune ,avec la têtenoire et les pattes d’un rouge-brun. Brunnea , capite nigro, pedibusque brunneo-rubris. Drury. Insect. tof. 2. pl. 38. n° 3. Long. 0,020. — 9 lig. Quorque je n’aie point vu cet insecte en nature, je ne puis douter , d’après le dessin qu’en a donné Drury, qu'il n’appartienne à cette famille. Le corps est brun; la tête est d’un noir sale, très- grande, presque triangulaire. Les yeuxsont petits. Le corceletestcourt, de même que dans la fourmi ronge-bois, &c. L'écaille est petite et entière, à ce qu'il paroît. L’abdomen estovale, plus petit en volume que la tête. Les pattes sont d’un rouge brun. Drury avoitrecu cette fourmi de Sierra-Lione, en Afrique. La fourmi de Barbarie de Linnée, à laquelle : il DES FOURMIS.. 113 i renvoye pourcomparer, esttrès-différente , son abdomen ayant deux nœuds. La FOURMI LowcuEss ANTENNES. F. longicornis. Mulet. Rougeâtre obscur ; antennes plus pâles, longues; écaille entière ; abdomen presque globuleux. Obscure Pimr antennis dilutioribus , elongatis ; squama integra ; : abdomine subgloboso. x Ko 0,02 près d’une lig. CETTE dite qui vient du Sénégal, est extré- mement petite. Elle à 1e forme de la État éthio- pienne. Le corps est d’un brun rotigé: “obscur , un peu plus foncé sur l’ibdomen ; ‘vec’ quelques “poils. Les antennes sônt°d'üun brun pâle, plus alongées que dans les congénères. Lés mandibules sontcourtes ét m'ont pari sé' croiser. La tête est un peu plus large qué Le éortelet , en carré long, convexe’t arrondié postériéurement. Le Sérclot est alongéet n’est pas plusétroit postérieurement, comme dans les autres espèces de cette famille ; on le eroiroit même: plus large: en cet endroit. L’écaille est courte , épaisse , et sans échancrure, autant que j'ai pu voir. L'abdomen est presque ‘globuleux: L° individu que j'ai décrit n’avoit que les pattes de devant; elles étoient assez longues, avec le bout des jambes et des tarses plus pâle. De la collection du naturaliste Bosc. ul 114 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI cHARBONNIÈRE. Formica carbonaria. Mulet, pl. TITI, fig. 8. Très-noire, avec le milieu des antennes rougeâlre. Atra , antennis medio rubescentibus. : m. PRE 0,010. — Le de:4 ur re chagrinée, vue à la loupe et un peu cn Les antennes sont noires, avec les S'ILS OS 6° articles rougeàtres. La tête esticarrée , guère plus large que le;corcelet. Les yeux sont petits. Les mandi- bules sont dentées, et d'une grandeur au-dessous de la moyenne. Le corcelet est plus large en de- vant, et tronqué obliquement à l'extrémité pos- térieure. L’écaille est ovée, assez épaisse ; ets ‘’ap- + plique dans une.légère cavité, creusée au bout du corcelet.L'abdomen est court, ové-globuleux, avec quelques poils.-Les pattes sont d'un.noir luisant,,avee l'extrémité des tarsesun peu brune. Elle a;été, ppRpntAe: des: Grandes-Andes par feu Riche: 5b és eetliss eol euxsb La FOU RMI DORE: ASE 56 atrileñta” ‘Femelle, Pl I, 8e. 9. : ; nt [= . vai .Noire; autennés etiète rouges; abdomen pile doré. Nigra ; antennis capiteque rubris ; abdomine sericeo N auralo. ” m. «1 Long. 0,012. — 5-6 lig. FLre est d'un noir mat. Les antennes sont d'un DÉS FOUR MIS. T15 rouge marron. La tête est un peu plus large que le corcelet , d’un rouge de sang obscur , presque triangulaire , un peu cilié au bord antérieur. Les mandibules sont fortes, épaisses, triangulaires , très-dentées au côté interne, d’un rouge plus foncé que le reste de la tête. Les yeux sont noirs. Je n’ai point vu de sillon sur le milieu du front. L’écaille est épaisse, basse ; presque carrée , comprimée } échancrée au milieu du bord supérieur.iL’abdo- men est assez grand , présque carré, avec’ lès an- gles arrondis, couvert d’un duvet doré. Les pattes sont d’un brun rougéñtre, avec lés cuisses. tirant sur le noir. Les ailes sont obscures, avec ‘les netr- vures d'un brun noirâtre. d: | Cette espèce est, à ce que je crois, pe Sénéssl, et se voit dans la collection du muséum national d'histoire naturelle. | | Je n’ai vu que l'individu femelle, et jene puis être assuré si cette espèce appartient réellement à cette famille. La forme de la tête, celle de l’ab- domen, pourroient peut-être la faire rapporter à la troisième. H 2 r16 HISTOIRE NATURELLE La F sb ; MI ENSANGLANTÉE. F' ormica cruëntatla, Mulet, pl. I, fig. 10. Core d'u un noir mal; PU AL ‘entières bla men hérissé de poils, d’un gris jaunâtre. Obscure. nigra 3 squama, brunnea; integra: abdo- mine hürto » ilis lutescente-crisers. Foi a crins fauves , noire, opaque, à écaille sur Je filét du ventre qui est couvert'de crins fauves? DE Grer.Mém.. ins, om. z 2 par. pag. 612. pl. 45. bg: 13 et 14. Formica fulvo- PE nigræ, opaca ; abdomine pi- lis fulois : : petiolo squama erecta ? Ibid. F'ormica pilosa, TgTQ , opaca ; abdomine ovalo , fulvo , lurto; squama petiolari , erecta ? Onry. En- cyel. méth. Hist. nat. tom. 6. p. 498: n° 39: us | Tibte M — 3 lig. :, | Erxx ressemble, pour la forme, àlafourmiéthio- pienné. Le corps est noir, alongé. Les antennes sont longues ,insérées un peu en dessous du milieu : du front, d’un noir brun, avec le premier article noir. La tête est un peu plus large que le corce- let, en carré long , un peu velue. Les mandibules sont courtes, mais assez fortes , triangulaires , ponctuées, dentées du côté interne ; la dent api- cale est plus forte ; les yeux sont petits, ronds et noirs. Le corcelet est alongé, velu , à poils iné- gaux et d'un gris jaunâtre, très-comprimé } et ayant du rouge sanguin à son extrémite posté- DES FOURMIS. 117 rieure. L’écaille est étroite, brune , ou d’un rouge sanguin foncé, d’une figure sx entière ; le plan antérieur est oblique. L’abdomen est court, ové, ou presque rond, avec des poils, dont a ques-uns plus longs , d’un gris jaunâtre. Les deux premiers anneaux sont, en dessus, d’un rouge de sang foncé, excepté à leur bord postérieur ; le noir domine davantage sur ke second , et em- piète à son milieu. Les pattes sont d’un noir brun, avec les cuisses rougetres. Les tarses sont gar- ais de petites épines ou de poils courts, gros et. roides. L'habitation est inconnue. Je soupçonne qu’elle est d'Afrique. Du muséum national d'histoire naturelle, La FOUR MI soyeuse. Formica sericea. Mulet, pl. TT, fig. 17. Corps d’un noir mat; antennes d’un brun rougeûtre ; trois points imprimés sur le vertex;abdomen cen- dré , soyeux. Atra;,abdomine cinereo , sericeo , thorace postice bi- dentato. F4Az. Suppl. entom. System. pag 279. Long. œoti. — 5 lg. Jr ne eonnoisgque le mulet de cette espèce que j'ai décrit, ainsi que M. Fabricius, d’après un individu de la collection du naturaliste Bosc. Cette fourmi se rapproche, pour la forme, de Ki-fourmi-ronge-bois. Le corps est noir, un pew H 3 118 HISTOIRE NATURELLE velu. Les antennes sont d’un brun rougeûtre et insérées comme dans la précédente. Les mandi- bules sont de grandeur moyenne, presque trian- gulaires , un peu velues, et garnies de cinq à six dentelures au côté interne. La tête est grande, épaisse , presque triängulaire, convexe. On dis- üingue sur le vertex trois petits points enfoncés. Les yeux sont oblongs et noirâtres. Le corcelet est comprimé sur les côtés. Le dos est marqué de deux lignes, profondes, transversales ; l’extré- mité postérieure, ou la partie qui vient apres la seconde ligne, est comme taillée cubiquement. L’écaille est épaisse, convexe en devant, arron- die, entière, poilue au bord supérieur, un peu moins haute que la base de l’abdomen. L’abdo- men est presque rond , assez gros, d'un noir un peu brun, avec un duvet soyeux cendré. Les pattes sont assez fortes , un peu velues, avec io tarses un peu bruns. Cette fourmi a été trouvée au Sénégal. La FOURMI MARRON. Formica castanea. Muiet, pl. IT, fig. 12, A. Marron; mandibules noirâtres ; écaille entière. Castanea ; mandibulis fuscis: sqwama integra. Long. 0,010. — près de 4lig. . Ezrx a le port de la fourmi ronge-bois, etsa cou- leur est d'un marron terne plus foncé sur la tête DES FOURMIS. | TO} et surle corcelet. La tête:est grosse , beaucoup: plus largeique le corcelet, un peu concave posté- rieurement. Les mandibules sont courtes, larges, d’un brunnoirâtre, ponctuées, triangulaires, avec quatre où einq dents au côté interne: Le bord antérieur de la tête est cilié; on: voit un:sillon dans lemilieude l’espacequiestentre les antennes, et une foible carène au-dessous. Les yeux sont noirs, ronds , petits, très-peu saillans. L’écaille est assez épaisse, ovale, arrondie sur ses bords. L'abdomen est court, presqu'ové, un peu sca- rieux et un peu jaunâtre sur le bord postérieur des anneaux: Les pattes sont de la couleur du corps , avec les cuisses plus pâles , un peu jau- nâtres. Les jambes ont une épine- assez. forte à leur extrémité. | J'ai vu une variété un peu plus pétite, à tête guère plus large que le corcelet,, ayant le corps. d'un marron jaunâtre , avec. la tête, lesantennes, les derniers anneaux de Pabdomen; lés pattes, excepté les cuisses , d’un marron terne. : Femelle, pl. IL, fig. 12,D Long. 0,014. — 6 lig. Erxe est d'un marron clair, luisant ,;-un pew velue. La tête est un peu plus large que le cor- celet , dont la forme:est un ovoide ; comprimé sur les côtés, tronqué postérieurement.Les ailes sont grandes; les antérieures paroissent être lé- H 4 1950 HISTOIRE NATURELLE gèremeñt lavées de jaunâtre à leur base. Lesner- vurés et le :stigmate sont d'un brun roussätre. L’écaille est basse, presque carrée ; s’amincis- sant, s’élargissant un peu et insensiblement vers le bord supérieur qui est droit, ou très-peu con- cave ‘au milieu: L’abdomen a quelques anneaux plus foncés, d’un brun noiràtre ; leur bord pos- térieur est plus clairet plus luisant. Les hanchés et les cuisses ontune teinte un peu plusclaireque les -jambes et les tarses. ss Me, pl. IE, fig. 12, C. m: ÿ Long. 0,009. — près de 4 lig. IL est d’un marron elair ; les mandibules sont petites , en spatule tronquée, peu dentées. La tête est fort petite , convexe , avec les yeux gros et bruns. Le devant est relevé au milieu dans sa longueur. Il y a un sillon sur la pièce qui est entre les antennes. L’écaille est courte , épaisse ; sur:tout à sa naissance ; les faces antérieure et postérieure sont formées , chacune , d’un plan triangulaire, ayant la base en haut. L’abdomen est ové, et d’une couleur un peu plus foncée que le reste du corps. Les pattes sont assez lon- gues- Les ailes sont blanches, avec quelques ner- vures ferrugineuses aux antérieures. Cette espèce a été observée dans la Caroline par mon ami Bosc , et dans la Pensylvanie: par le naturaliste Beauvois. Je dois à ce dernier la D'ES:FOURMIS. I21 connoissance de la fourmi que nous avons figu- rée pl. IT, n° 11. Elle se trouve à Saint-Domin- gue , et-ne me paroit être qu'une variété de la précédente. Je ne vois pas, du moins, de carac- teres suffisans peus l'en séparer d une maniere tranchée. Le mulet de cette variété est presqu'entière- ruent d’un marron clair jaunâtre, avec quelques poils clair semés. La tête forme uncarré long, dela largeur du corceletà sa partiepostérieure. L’abdo- men a quelques endroits plus obscurs. Les cuisses sont jaunâtres. L’abdomen de l'individu femelle, A ,est d'un marron plus clair que celui de l’indi- vidu femelle de l'Amérique septentrionale. L'é- caille est presque droite, un peu échancrée au bord supérieur. Le mâle a le milieu de l'abdomen plus terne. L'écaiile est un peu concave au milieu du bord supérieur. La FOURMI cyrinoriQuE. Formica cylindrica. Femelle, pl. IV, fig. 19. D'un noir luisant, tète rouge, fort alongée, presque cylindrique. Lucide nigra, capite rubro, valde eau , Jere cylindrico. F'ormica atra, capite cylindrico rufo , ore atro. Fas. Suppl. entom. System, emend. pag. 230. m. dl Long. 0,012. — 5 lig. Le corps est alongé, presque cylindrique, d'un 122 HISTOIRE NATURELLE noir luisant et un peu pubescent. La tête est fort alongée , légèrement plus large que le corcelct , presque cHhnrique ; d’un rouge cerise ; elle fait à elle seule le: cinquième de la lon totale. Le devant est marqué d'une impression noirâtre, demi-circulaire , et allant en biais. Lesmandibules sont courtes, presque coniques, écartées au côté intérieur , et ponctuées. Ce côté intérieur a cinq ou six dents presqu'égales. Les yeux sont petits, ovales, d'un rougeitre foncé. Les trois petits yeux lisses sont très-apparens. Le corcelet est étroit, presque cylindrique, aminci un peu et insénsi- blement, aux extrémités, mais sur-tout posté- rieurement un peu comprimé sur les côtés. Le premier segment est fort long , ‘très-distinct , presque carré; le bord antérieur est d’un brun rougeûtre. L’écaille est épaisse, presque carrée, un peu velue, avec le bord supérieur droit, et de niveau avec le haut de l'abdomen. L’abdomen est court, conico - cylindrique, luisant, avec le bord postérieur des derniers anneaux un peu sca- rieux. Les pattes sont assez fortes. Les ailes sont noirâtres, avec un réflet doré , et des nervures d’un brun noirûtre. Elle vient de l'Ile-de-France. DE SU'FLOU RIM IS. 123 La FOURMI mcocor. Formica bicolor. Male. : ; Fauve; corcelet noir , avec une tache dorsale fauve. Nigra, scutello abdomine pedibusque ferrugineis. Fas. ns: System. Fur tom. 2. pag. 351. n° 5. Long. 010) — 4 lig. Je n’ai vu que le mâlé de cette espèce ; il a été apporté des côtes de Barbarie par le célèbre pro- fesseur Desfontaines, et décrit par M. Fabricius. Cet individu ressemble , quant au facies, aux mâles des fourmis ronge-bois, fauve , &c. Le corps est de cette dernière couleur. Les antennes sont d’un rouge plus obscur , à partir du quatrième article. La tête est petite. Lesenvirons de la bou- che et:les yeux sont noirâtres. Le corcelet est noir , comprimé, avec une tache carrée sur le milieu du dos; cette tache est prolongée poste- rieurement , et occupe tout l’écusson qui est pro- minule. Les côtés inférieurs et postérieurs du corcelet ont aussi du rouge. L'écaille est petite, épaisse, presqu’en forme de coin, arrondie en devant et entière. Les organes sexuels sont très- saillans , et paroissent plus gros que dans les mâles de nos espèces indigènes. Les styles de d anus sont alongés. Les pattes sont rouges, et les hanches noires, excepté leur jonction avec la cuisse, Les ailes ontles nervures bruncset le point marginal plus foncé. 124 HISTOIRE NATURELLE ** Corcelet ou écaille, ou sous les deux épineux, T'horax Nr aut ambo jé fe Fenielle. pt IV, fig. 22. D'un noir mat; quatre pointes an corcelet , deux em devant et deux derrièré; écaille à deux pointes ; P très fortes, et une dent sous chaque. Abdomen globuleux. | Obscure nigra ; thorace antice posticeque Hp: ps0 ; squama spinis duabus validis dentibusque duobus znferts ; . abdomine globoso. : Formica thorace antice bispinoso, squama petiolar A quadrispinosa. Fas. Spéc. ‘insect. tom. 1. pag. 493. n° 30. — Mant. insect. tom. 1. pag. 310. n° 37. —En- tom. System. emend. tom. 2. pag. 362. no 5o. F'ormica militaris, Ouxv.Encycl. méth. Hist, nat. tom. 6, | pag- 499. L Long. 0,019. — 5 lig. :. Eire a presque la forme de la fourmi à six épi- nes.Lecorps est d’un noir mat, avec un léger duvet gris et soyeux sur la tête, et sur Le corcelet princi- palement. Ces deux parties sontexactement appli- quées l’une contre l’autre , et de la même largeur. La tête paroiît d'une fur carrée ; elle est con- vexe en dessus, arrondie aux angles postérieurs, et dans une position verticale. Les mandibules ‘sont courtes, triangulaires , striées , avec cinq ou six dents au côté interne. Le Rega de la têté est peu élevé. Les yeux sont petits, globuleux , assez: M... - + coton EE DES FOURMTS. 12) _saillans,, le corcelet est presque rond , très-con- vexe. Le premier segment, ou la partie à laquelle est attachée la premiere paire de pattes , est armé c* à cha épaule, d'une pointe courte , conique, dirigée én avant. L extrémité postérieure du. cOr- celet est aussi munie, de chaque coté, et infé: rieurement, d'une petite pointe. L'écaille. est d’une figure presque triangulaire , concave au bord supérieur, avec deux prolôngemensen forme d'épine , dirigés un peu en arrièré , situés à cha- que angle latéral; on voit aussi sôus chacune de’ ces épines , une petite dent ou pointe ‘irès- courte. L'abdomen est globuleux. Les pattes ne sont presque pas épineuses. Les ailes sont d’un brun jäunâtre. Les nervures et Fe point marginal des'supérieurés sont noiratres.: VT. Je ne connois point les aütres individus de cette espèce ; où la trouve en Afrique , dans lès contrées qui avoisinént la ligne. Ma description a été faite sur uñ ‘individu que Beauvois m'a com- muniqué , et AP avoit PME des” côtes dé tx Guinée. 7 1960 HISTOIRE NATURELLE La FOUR MI 4 six ÉPINEs. Formica sex-spinosa. | If Mulet, pl. IV, fig. 27. | Noire, avec un duvet soyeux d’un cendré jaunâtre ; ‘ tête rétrécie postérienrement ; quatre épines. au corcelet, deux à l’écaille. | Nigra, lutescente-cinerea sericea ; capite postice at- tenualo ; NE EH quatuor , squama duabus. Long. 0, Eu ce 7 Lg. 3 | _Le corps.e «estnoir , tout couvert d’un duvet fin, soyeux, d'un cendré jaunâtre , paroïissant même doré, sur-tout à l'abdomen ,.et luisant. Les an- tennes sont longues, d’un noir cendré, un peu brun sur la seconde pièce; le second et troisième articles sont presqu'égaux en longueur. La tête est oblongue , un peu plus étroite que le corcelet, d’abord carrée, puis alongée et rétrécie postérieu- rement. Les angles postérieurs sont saillans, en forme d’épine. Les mandibules sont courtes, lar- ges, triangulaires, avec trois ou quatre dents, dont celle du bout plus grosse , obtuse. Les yeux sont globuleux, saillans, petits et bruns. On dis: tingue très-bien les petits yeux lisses. Le corcelet est oblong, convexe, avec quatre fortes épines, dont deux en devant, droites, coniques, une à chaque angle huméral, et deux autres à l’extré- mité opposée , dirigées du côté de l'abdomen. L’écaille est assez épaisse, arrondie en devant , en talus postérieurement, et armée en dessus de Er D ES: FOUR MIS. 127 deux épines, presque aussi fortes que les deux précédentes, et tournées dans le même sens. L’abdomen est court, ové-conique; le premier anneau.est plus grand , avec des nuances plus foncées qui le font paroître mélangé. Les pattes sontlongues, d’un noir cendré, avec les cuisses un peu brunes. Les jambes ont de petites épines à leur extrémité; l'éperon des antérieures est roussâtre. Le premier article des tarses de la pre- mière paire de pattes est doré en dessous. Labillardière a recueilli cette espèce dans son voyage aux Indes orientales. La FOURNI x DEUX CROCHETS. F, Bihamata. gas sé ta Mulet, Noire; corcelet d’un brun rougeâtre à quatre épines en dti : écaille très-élevée, avec deux épines arquées. L51] Nigra; thorace ferrugineo , antice quadrispinoso; squama altissima , spiris duabus arcuatis. Formica thorace quadrispinoso, squama petiolari spinis duabus arcuatis. Fas. System. entom. pag. 39. n° 21. — Spec. Insect. tom. r. pag. 493. n°29. — Mant. Insect. tom. 1. pag. 310. n° FU —— Faq System. emend. tom. 2. pag. 367. n° LT F'ormica bihamata. Drury.Insect. tom. 2. pl.38.fig.7ets. Suzz. Hist. Insect. tab. 27. fig. 19. L'ormica bihamata. Ouiv. Encycl. méthod. Hist. na. _toin. 6. pag. 499. Long. 0,013. 5 lig. à Le corps est noir. Les antennes sont presque 128 HISTOIRE NATURELLE dela longueur du corps. Latêteest petite /ovale, armée de fortes mandibules. Les yeux sont petits. Le corcelet est d’un brun rougeätre, avec deux épines alongées , arquées en dehors, à sa/partie antérieure , une de chaque côté, et deux ‘aütres sur le dos, près de celles-ci, s’inclinantdu côté de l'abdomen. L’écaille est très-élevée, cylindrique à sa base, de la couleur du corcelét, fourchué à ‘son extrémité, et se divisant en deux pointes ou épines très-arquées et sur les côtés. L’abdomen est presque globuleux, noir, avec sa base d'un brun rougeûtre. Les pattes sont alongées , noires, avec les cuisses d’un brun rougeàtre. Drury l’avoit reçue de l'ile de Sainte-Jeanne, près de Madagascar. La FOURMI avsrrare. Formica australis. Mulet. Noire , corcelet sans épines, écaille en ayant deux. Nigra, thorace inermi, squama petiolari bispinosa. Fas. System. entom. pag. 393. n° 16. — Spec. insect. tom. 1. pag. 492. n° 23.— Mant. Insect. tom. 1. pag: Sog. n°.28.— Entom. System. emend. tom. 2. pag. 359. n° 41. Formica australis. Oz1v. Encyel. méth. Hist. nat, tom. 6. pag. 497. | ELLE est de grandeur moyenne , entièremént noire, avec un duvet cendré, un peu luisant. L’écaille est épaisse, obtuse, et a deux fortes épi- nes courbées. | On l’a trouvée dans la Nouvelle-Hollande. £a DES FOURMIS. 129 La FOURMI PORTE-PIQUE. Formica hastata. Mulet, pl. IV, fig. 25. ‘Très-noire ; corcelet cubique, quadriépineux; écaille ayant deux fortes épines au bord supérieur, et une petite dent de chaque côté , au-dessous. Aira ; thorace cubico ,quadrispinoso ; squama spins duabus validis ad apicem, et utrinque dente parvo et infero. m. - Long. 0,009. — près de 4 lig. Ezre se rapproche, pour la forme, de la fourmi militaire. Le corps est très-noir, obscur, très-finement chagriné, vu à la loupe, un peu poilu. Les antennes sont longues , insérées au milieu du front ; la seconde pièce est d’un noir plus mat. La tête est de la largeur du corcelet, courte, presque ovale. Les mandibules sont cour- tes, triangulaires , armées de petites dents au côté interne , dont celle du sommet plus forte et cro- chue. Le milieu du front, ou l’entre-deux des antennes , est élevé, avec le rebord latéral très- prononcé et arqué. Les yeux sont petits, globu- leux, d’un brun foncé. Le corcelet est comme cubique, ayant les côtés comprimés , avec le dos plan, et l’arète, de chaque côté, fort aiguë. Le premier segment estgrand , carré, avec une pointe forte , aiguë, droite , atteignant la tête de chaque côté, aux angles huméraux. On ‘voit une petite L 130 HISTOIRE NATURELLE échancrure , à chaque arête ou bord latéral de la seconde pièce du corcelet, dont l'extrémité est tronquée , et munie d’une épine conique, assez forte, s’élevant obliquement, à chaque angle supé- rieur. L’écaille est très-grande, triangulaire ; le bord supérieur est concave, et a dans son milieu une très-petite dent. Les angles supérieurs et laté- raux sont prolongés chacun en une épine forte, conique , arquée, rejettée en arrière, avec une petite dent au-dessous de chacune d'elles. L'abdo- men est ové-conique; le premier anneau estgrand. L'éperon des jambes est petit. Cette espèce a été apportée des Indes orientales -spar Riche. La FOURMI a rarTeau. Formica rastellata. | Femelle. | Noire, tés et luisante; dorebléé rond ; écaille qua- dridentée. Nigra, lœvis, ritida ; thorace rotundo ; squama quadridentata. m. Long. 0,005. — 2 lig. <. Er Le a presque le facies de la fourmi porte- pique. Le corps est d’un noir très-isse, glabre et luisant. La tête a les trois petits yeux lisses. Le corcelet est rond et convexe. L’écaille est trian- gulaire , avec quatre petites dents au sommet, dont les latérales plus basses. L’abdomen est ove- DE $::P O U RM IS. 131 conique. Les pattes sont d’un rouge-brun, avec les tarses noirs. Les ailes manquent à l'individu que je décris et qui vient des Indes orientales, où il a été recueilli par Riche. Il fait partie de la collection de Bosc. La FOURMI RELUISANTE. ormica relucens. Mulet, pl. IV, fig. 24. / Noire, avec un duvet soÿeux, jaunâtre ; corcelet biépineux en-devant; écaille à quatre pointes. Nigra , lutescente-sericea ; thorace antice bispinoso ; squama quadrispinosa. ELLE ressemble singulièrement à la fourmi porte-pique, et n'en diffère que par les carac- tères suivans. Le corps est couvert d’un duvet soyeux jaunâtre, un peu doré, luisant, avec quel- ques -poils plus longs. Le corcelet n’a pas d’épines à son extrémité postérieure. L'écaille en a quatre, dont les supérieures presque droites. Elle se trouve aux Indes orientales. Du Voyage de Riche et de La Billardière. 132 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI ammow. Formica ammon. Mulet. Noire; corcelet cubique, à quatre épines ; deux à l’écaille. Nigra ; thorace cubico , spiris quatuor ; squama duabus. ue Formica thorace bispinoso , squama petiolari spinis duabus incurvis. Fas. System.entom. pag. 394, n° 20. — Spec. Ins. tom. 1, pag. 492, n° 28. — Mant. Ins. tom. 1, pag. 310, n° 35. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 361, n° 48. Formica ammon. Oriv. Encycl. méth. Hist. nat.tom. 6, pag. 499. ra Long. 0,005. — 2 liges. ELze est très-voisine de nos fourmis reluisante et porte-pique. Le corps est noir , finement strié, ‘avec quelques poils. Le corcelet est cubique, un peu cendré. Le premier segment a, de chaque côté et antérieurement, un avancement formé par l'angle. Les deux arêtes des bords latéraux ont chacune et au second segment du corcelet deux petites échancrures, dont deux derrière les an- gles postérieurs. Ces angles sont prolongésen une épine longue , aiguë, dirigée en arrière, un peu en dehors. L’écaille est grande, triangulaire ; les angles du bord supérieur ont une épine fort lon- gue , arquée, rejetée en arrière. L'abdomen est petit, presque globuleux , couvert d'un duvet- DES FOURMIES. 133 soyeux doré. Les pattes sont noires. Les éperons des jambes sont petits. M.Fabricius n’a point parlé dans sa description des deux avancémens antérieurs du corcelet. CetteespècesetrouvedanslaNouvelle-Hollande, L'individu que j'ai décrit a été apporté par La Billardière. La FOUR MI nrépineuse. Formica bispinosa. Mulet , pl. IV, fig. 20. Noire; corcelet biépineux en devant ; écaille ter- minée en pointe longue et aiguë; Nigra, obscura, antennis pedibusque fusco-ferru- gineis ; thorace antice bispinoso. Ozrv. Encyclop. méthod. Hist. nat. tom. 6, pag. 502. Formica fungosa, thorace antice bispinoso , nigra , manñdibulis exsertis, apice truncatis, serratis. Fa. Suppl. entom. System. pag. 28r. Long. 0,007. — 3 lg. M. Fagricius a regardé cet insecte comme iné- dit, pour n'avoir pas consulté l'Encyclopédie méthodique au mot Fourmi. Olivier y avoit très- bien décrit cette espèce : il a sur-tout fait re- marquer la forme de l'écaille dont M. Fabricius ne parle pas. Cette fourmi est d’un noir peu luisant et légè- rement pubescente. La tête est assez grande eten cœur. Les mandibules sont fortes, triangulaires, F3 194 HISTOIRE NATURELLE et finement dentées au côté intérieur. Le corcelet est armé de chaque côté aux angles huméraux, ou aux extérieurs du premier segment , d’une épine forte, aiguë , un peu redressée; la seconde partie du corcelet offre aussi une petite saillie à chaque angle postérieur. L'écaille est d'une grandeur moyenne, ovale, terminée à son extrémité par une pointe brusque , très-fine , et assez longue. L'abdomen est globuleux. Les pattes sont noires avec le bout des tarses brun. Je ne connois que le mulet. Le Muséum national d'Histoire naturelle recut de Cayenne , il y a quelques années , une caisse remplie d'une matière que l’on prend, au pre- mier coup-d’œil , pour de l’amadou. On avertis- soit par une note que cette matière étoit. due aux fourmis , du moins telle qu’elle étoit dans ce mo- ment. a . La chose me parut extraordinaire, et je me hivrai sur-le-champ aux recherches qui pouvoient me conduire à la vérité. Quelle est l’origine et la nature de cette singulière substance, voilà le problème que j’avois à résoudre. | Ayant ouvert quelques portions de cette ma- tière cotonneuse , j'y trouvai effectivement plu- sieurs fourmis que je reconnus appartenir à l'espèce que M. Fabricius a décrite sous le nom de fungosa. Gette épithète annonçoit que son nid étoit connu ; mais l'Entomologiste de Kiel}, en D. ES’ F'OU R MIS. 135 nous disant qu'il est formé d'un coton aggloméré, ne satisfaisoit pas entièrement ma curiosité. IE importoit de savoir de quelle espèce de végétal ces fourmis tiroient ces matériaux. J'ai d’abord vouiu vérifier si cette substance étoit réellement une production végétale. Sou- mise à l’action du feu, elle n’a exhalé aucune odeur qui décélàt un corps des règnes animal ou minéral. Composée d’ailleurs d’un duvet dont les brins sont très-courts, ressemblant à dela bourre, cette matière n’a point de vraisrapports avec celle qui enveloppe des chrysalides ou des œufs d’in- sectes. Si j'avois été sur les lieux, il m’eût été facile de suivre nos fourmis , d’être témoin de leurs lar- cins , et d'acquérir une certitude sur le nom de l'arbre ou de la plante auxquels elles s’adres- soient, mais privé de cette ressource, un bota- niste consommé pouvoit seul me donner quel- ques idées relatives à cette détermination. J'ai donc présenté ce coton au professeur La= marck, et il y a d’abord reconnu un duvet sem- blable à celui que renferment les capsules des fro- magers } Bombax Lin. Nous avons. comparé les cotons des différentes espèces de ce genre, avec Ja substance employée par nos insectes. Le coton du fromager globu/eux d'Aublet nous à paru offrir la plus grande identité ; cet arbre, comme on le. voit, se trouve à Cayenne: L & 130 HISTOIRE NATURELLE IL est ainsi bien probable qu'il fournit à ces fourmis les matériaux qu’elles font entrer dans la composition de leurs nids. La provision doit être facile à faire, lorsque les graines du fromager sontmüres. La préparation qu'elles leur font en- suite subir , doit consister à les empiler, à en for- mer une sorte de feutre. Ce n’est certainement pas afin de se garantir des rigueurs de l'hiver qu'elles rassemblent cette matière cotonneuse ; qu'en auroient-elles besoin dans un climat où on ne les éprouve jamais ? Nos fourmis d'Europe ont d’ailleurs un lit moins chaud et moins mollet, et n'en bravent pas moins l’àpreté des hivers de nos climats. Ce coton est donc employé, soit comme une matière qui est à la bienséance de nos petits animaux, soit parce qu'il rend peut-être leur nid plus imperméable; car les pluies sont très-abon- dantes dans les contrées où la nature a fixé le do- micile de ces fourmis. Lescalier , dans son Tableau de Cayenne, pag. 131, en fait mention. Dans le nombre con- sidérable d'insectes de cette colonie, il en re- marque principalement deux. Le premier est la guêpe cartonnière; le second , dit-il, est une fourmi de l’intérieur, qui forme des débris des feuilles une substance spongieuse, connue dans le pays sous le nom de rid de fourmis : on s’en sert avec un succès incroyable pour étancher le sang dans les plus fortes hémorragies, et son DES FOURMIS. 137 effet est beaucoup plus prompt et plus sûr que celui de l’agaric dans les amputations. Je tiens même de Bosc, qu'on en a fait usage dans un hôpital de Paris, et qu'on l’a également jugé pré- férable à l’agaric. Cette matière paroit aussi très-propre à fournir un excellent amadou. L'on sait que les Anglais font entrer dans la fabrication de leurs chapeaux les plus fins, les parties cotonneuses des semences des fromagers. Il est à desirer que des observations exactes , faites sur les lieux même, nous procurent une histoire complète d’un insecte qui inspire autant d'intérêt. 1 38 HISTOIRE NATURELLE SECONDE FAMILLE. Familia secunda. Les FOURMIS cHAMEAUXx. Formicæ camelinæ- * Corcelet sans épines. * T'horax muticus. Espèces indigènes. Species indigenæ. La FOURMI saïeT. Formica gagales. Mulet, pl. V, fig. 26, A. Noire, luisante , alongée; antennes d’un rouge bai; écaille grande , ovée ; bord supérieur élevé , tron- qué, et presque bidenté au milieu. #4 Nigra,nitida: elongata ; antennis castaneis ; squama magna, ovata : margine supero medio elevato, truncato , subbidentato. Formica gagates. Larr. Ess. sur l'Hist. des Fourm. de la France , pag. 36. ; s m. Long. 0,006.— 2 lig. + environ. LE corps est noir, luisänt, alongé, très - peu pubescent , excepté sur l’abdomen ; les antennes sont presqu'entièrement d'un rouge-bai ; les seuls derniers articles sont noirâtres. La tête est trian- gulaire, plus large que le corcelet, et un peu concave à son bord postérieur. Le devant est un peu relevé en carène, et le front est marqué d'un sillon. Les mandibules sont brunes. On distingue, DES FOURMIS. 139 avec le secours de la loupe , deux petits yeux lisses au moins. Le corcelet est cylindrique et tronqué postérieurement , tandis que la partie antérieure est élevée, plus bombée et arrondie. L’écaille est grande, ovée ; le bord supérieur est tronqué au milieu ; cette partie paroiït plus éle- vée , et un peu bidentée. L’abdomen est glo- buleux , d’un noir tres-luisant : les bords des an- neaux sont pubescens. Les pattes sont d'un noi- râtre-brun , avec les articulations plus claires , un peu rougeâtres, les jambes moins foncées, et les tarses d’un roussätre obscur. Femelle, pl. IV, fig. 26, B. Long, 0,008. — 3 lig. <. Ecze a le facies des femelles des fourmis fauve, mineuse, &c. Elle est noire, luisante. Les an- tenues sont d’un rougeâtre pale inférieurement, noires ensuite. Les mandibules tirent surle brun marron. L'écaille est ovée; le bord supérieur semble offrir trois côtés , dont celui du milieu un peu échancré , et comme bidenté. L'abdomen est d’un noir bronzé très-luisant. Les pattes sont en totalité d’un brun rougeûtre ; les ailes sont en- fumées; les veines et le stigmate des supérieures sont noirâtres. Cette espèce nn son habitation au pied des arbres. * Je ne l'ai observée qu'aux environs de Brive. 140 HISTOIRE NATURELLE La figure 25 de la planche 1v, représente Ta fourmi que nous avons décrite dans notre Mo- nographie sous le nom de Morio , pag. 36. Ce n'est, à ce que nous présumons aujourd'hui , qu'une variété de la fourmi jaiet, plus petite et plus étroite dans ses proportions. Les mandibules et lés antennes sont d’un brun rougeûtre : la pre- mière articulation de celles-ci est d'une couleur plus vive. La tête est alongée. L’écaille semble être coupée obliquement de chaque côté, pour former une pointe dans son milieu. Les pattes sont longues , avec les hanches fortes. Les cuisses. ‘et leur articulation sont brunes; les jambes et les tarses d’un brun marron. La forme et la couleur sont d’ailleurs les mêmes que dans la fourmi jaïet. J'ai rencontré aussi rs variété aux mêmes. en- droits. | À Li # La FOURMI FULIGINEUSE. » Formica fuliginosa. Mulet, pl. V, fig. 27, À, B. Trè ës-noire, trés-lutauie, courte ; tête fort grosse , en cœur ; seconde pièce des antennes et tarses bruns; écaille petite, ovée. Atra, nitidissima , brevis: capite incrassalo , cor- dato ; antennis a cubito tarsisque brunneis; squanva. parva , ovala. Formica fuliginosa. Larn. Ess. sur l’hist. des fourm. de la France ; pag. 56. m. “Long. 0,004. — 1 lg. $ Lx corps est court très-noir, fort LUE et très- DES FOURMIS. 147 luisant. Les antennes ont leur première pièce noirâtre, et la seconde brune. La tête est fort grosse, en cœur , ou fort échancrée postérieure- ment; les mandibules sont courtes, un peu bru- nes ; les yeux sont petits; le corcelet est tronqué au bout postérieur. L’écaille est petite et ovale; l'abdomen est globuleux. Les pattes ont les cuisses et les jambes d’un noir brun, avec les genoux un peu plus pâles. more sont d'un brun rou- geâtre. | On trouve une variété à tête plus étroite , et sans échancrure postérieure. Femelle, pl. V, dé 27, F,G. ELLE est presque semblable au mulet, à l’ex- ception du corcelet, qui est-rond. Les antennes et les pattes sont entiérement d’un brun rou- geàtre , assez clair, les tarses sur-tout. Les ailes supérieures sont noirâtres, dans leur moitié infé- rieure, avec les nervures et le point marginal d’un jaunäâtre clair. Les veines qui sont près de la côte sont plus foncées. Le mâle, pl. V, fig.27,C, D,estun peu plus £ petit que le mulet. La tête est à peine de la lar- geur du corcelet. La premiere pièce des antennes est noirâtre , et la seconde plus claire. Les pattes sont aussi noirâtres ou d’un brun foncé, avec les tarses plus clairs. Cette espèce se loge, en société nombreuse , 142 HISTOIRE NATURELLE dans les arbres vieux et pourris. Elle répand une odeur très-forte , et différente de celle de la fourmi fauve , mais que je ne puis rendre, faute dé terme de comparaison. Irritée, elle mord très-vive- ment , et éjacule , à ce qu'il m’a paru , une assez grande quantité de sa liqueur acide. J'ai trouvé cette fourmi, non-seulement dans les déparfemens méridionaux, mais encore au- tour de Paris, dans la forêt de Saint-Germain-en- Laye, au bois de Boulogne , et sur les vieux saules qui bordent la rivière des Gobelins à Gentilli: Je l'ai reçue d'Angleterre, de M. Kirby. DES FOURMIS. 143 La FOURMI Fauve. Formica rufa. Mulet, pl. V, fig. 28. À , B. Noirâtre; grande partie de la tête , corcelet et écaille fauves ; trois petits yeux lisses. N igricans ; capite , maxima parte , thorace , squama ferrugineis ; stemmatibus tribus conspicuis. Formica thorace compresso , toto ferrugineo , capite abdornineque nigris. Lann.System. nat. ed. 12,tom.1, pag. 962, n° 3.— Faun. Suec. ed. 2, n° 1721. Formica rufa. Fas. System. Entomol. pag. 391,n° 4.— Spec. Insect. tom. 1, pag. 489, n° 6. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n° 7. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 851, n° 8. ÆFormica fusca , thorace fulvo? Grorr. Hist. des Ins. de Par. tom. 2, pag. 428, n° 4. La fourmi brune à corcelet fauve ? Ibid. Fourmi des bois , rousse, à tète et à ventre bruns, à écaille sur le filet du ventre. De Géer. Mém. Ins. t. 2, pag. 1053, pl. xzr, fig. 1 ,2. Formica maxima. Rat. Ins. pag. 60. Act. Stockh. 1741, pag. 39. . Formica rufa. Scor. Entom. Carn. n° 836. F'ormica rufa. Scuranx. Enum. Insec. Aust. n° 834. - Neen. Mém. Brux. t, 11. F'ormica rufa. Vixz. Entom. tom. 3, pag. 332, ne 2. Formica rufa. Fourc. Entom. Par. 2 par. pag. 452 , n° 4 L'ormica rufa. Hist. nat. du Jorat , tom. 1, pe 223. Long. 0,007. — 3 lig. CETTE espèce étant fort répandue dans toute l'Europe, il n’est pas surprenant que $a synony- 144 HISTOIRE NATURELLE mie soit très-considérable. Nous avons indiqué les principaux auteurs qui en ont fait mention, précédés en cela par le savant rédacteur de la partie des Insectes de l'Encyclopédie métho- dique. En comparant lasynonymie qu'il a donnée et la nôtre, on trouvera quelques différences dont nous allons rendre compte. 1°. Je ne crois pas que la fourmi fauve soit la formica media de Rai. On peut en voir la raison à l’article de la fourmi ronge-bois. On a rapporté à l’herculanea la grande fourmi du naturaliste anglais , et il me paroït , d'après ce qu’il nous ap- prend des habitudes de celle-ci, qu’il n’a pas connu cette Lerculanea, dont les mœurs ne sont certainement pas les mêmes. 2°. Je cite Geoffroi avec doute , parce que cet auteur dit que sa fourmi brune à corcelet fauve , qu'il prend pour le rufa de Linnée , est très-com- mune dans les jardins. Or le rufa de Linnée ne s'y trouve ordinäirement pas , elle se tient de préférence dans les bois, où elle forme plus aisé- ment ces habitations en forme de monticules, qui étonnent par leur grandeur. La fourmi de Geoffroi est probablement notre fourmi mineuse, qui ressemble en effet au rufa, mais qui est un peu plus petite , et qui est abondante dans tous les jardins. Le même naturaliste donne au cor- celet de sa fourmi une couleur d’un fauve jau- nâtre,ce qui n'est pas applicable à la fourmi fauve. à Œo DES FOURMIS. 145 3. Nous ne citons pas les planches deSchæffer, comme l'ont fait Linnée et les autres entomolo- gistes qui sont venus après lui. Il est bien clair que ces figures indiquent une fourmi à corcelet arqué et continu (Elem. entom. tab.64); or la fourmi fauve a le dos très-inégal. La forme et la grandeur de l’insecte de Schæffer sont encore très-différentes. Il a tous les caractères de notre fourmi ronge-bois , celle que le naturaliste Olivier regarde comme l’herculanea de Linnée. 4°. Nous supposons , avec les entomologistes, que l'espèce que nous allons décrire est le rufa de Linnée. Il seroit cependant possible que ce fût son kerculanea, et son rufa seroit alors notre fourmi mineuse. Le corps est presque glabre. Les antennes sont noires. La tête est plus large que le corcelet, triangulaire , d’un rouge fauve assez vif, avec l’espace qui est entre les antenneset sa partie pos- térieure, ou le vertex, noir. Les mandibules sont triangulaires , fortes , ponctuées, dentées, cro- chues à la pointe. Le milieu du front a une pe- tite ligne enfoncée. On distingue avec la loupe les trois petits yeux lisses. Le corcelet est plus épais , plus relevé et arrondi antérieurement , enfoncé vers le milieu du dos, comprimé -en- suite et presque cylindrique, tronqué oblique- ment à l'extrémité; il est d’un fauve vif : Le dos est noir en devant dans un grand nombre d'in- K 146 HISTOIRE NATURELLE dividus. L'écaille est fauve , grande , trés-com- primée , ovale et arrondie au sommet, ou très- souvent presqu'en cœur , et un peu échancrée ; : le bord supérieur est aussi assez ordinairement noirâtre. L’abdomen est d’un noir brun-ou un peu cendré, presque globuleux ,un peu velu , et à poils très-courts. Les pattes sont d’un brun noirâtre, avec l’origine des cuisses et les genoux rougeatres. Femelle, pl. V, fig. 28, G, H. Dr Gérer. Mem. Insect. tom.2, p. 1072, pl. 41, fig. 21 et 22, Formica dorsata. Panz. Fasc. 54, pl. 1. Long. 0,009: — 4 lig. La tête ressemble à celle du mulet : on voit seulement du noir au milieu de la partie anté- rieure, près de la bouche. Lés trois petits yeux lisses sont très-distincts. Le corcelet est renflé, ovalaire, d’un fauve vif, avec le dos noir. L’écaille est grande, ovée, et arrondie au bord du sommet, dont le milieu est un peu échancré dans plu- sieurs. L’abdomen est court , presque globuleux, d’un noir un peu bronzé , très-luisant, retus et fauve en devant. Les: pattes sont noires ou noi- râtres, avec les cuisses rouges. Les ailes sont en-: fumées , avec les nervures et le point marginal des antérieures noirûtres. DES FOURMIS. r4 Müle, pL V, fig. 28, C. De Gérer. Mem. Insect. tom. 2 » Pag. 1077, pl. 42, fig. 8. Long. 0,009. — 4 lig. Les antennes et le corps sont noirs. La tête est petite ,triangulaire. Les mandibules sont foibles, et n’ont guère que deux dents. Le corcelet est grand, pubescent, comprimé. L'écaille est épaisse, présque carrée , avec le bord supérieur presque droit ou un peu concave. L’abdomen est d’un noir luisant , presque conique, plane en dessus, courbé à l'anus , qui est roussâtre et alongé. Ses pattes sont d’un rouge pâle, ou d’un rouge brun livide, avec les cuisses d’un brun noirâtreinférieu- rement.'Les ailes sont obscures, avec les nervures d'un jaunûtre foncé , et le stigmate noirûtre. Ces descriptions nous semblent caractériser suffisamment les trois individus de cette espèce. Ceux qui désireront un plus grand détail, pour- ront consulter le dix-huitième Mémoire de De Géer. La fourmi fauve a été le sujet d’un grand nombre d'observations ; les deux plus célèbres naturalistes du nord, Linnée et celui que je viens de citer , en ont étudié les mœurs avec soin : rien de plus étendu sur-tout, et de plus complet, que le Mémoire du dernier. Cette espècé est très-commune dans toute l'Europe. Elle vit dans les bois où elle forme ces K 2 148 HISTOIRE NATURELLE grandes fourmilières , élevées en pain de sucre, qui ont jusqu à trois pieds de hauteur sur autant de base, et qui sont composées d’un mélange de feuilles , de paille , de petites tiges de différens végétaux, suivant la nature des forêts qu'elle ha- bite , de petites pierres, de brins d'herbe et de terre. Pour peu qu'on-touche à ces habitations, il sort aussi-tôt de leur intérieur une vapeur'acide et assez forte. La pharmacie a cherché à recueïkir cet acide, qu'on a nommé formique. En Suède, la fourmi fauve récolte la résine des genévriers qui y sont très-communs, et les habitans de ces contrées vont chercher cette résine dans son domicile, pour la brüler,sa combustion purifiant l'air, et répandant une odeur agréable.*Ils em- ploient aussi l'acide formique pour donner aux crèmes un goût de jus de citron. Ces fourmis, n’ont pas d’aiguillon , mais dès qu’on les prend , elles séringuent par le derrière une liqueur transparente , d’une odeur forte, pénétrante et aigrelette, qui est l'acide dont nous venons de parler. Veulent-elles en jeter pour se défendre ou se venger , elles se dressent sur leurs pattes , courbent le ventre en dessous, et éjaculent ensuite à une assez grande distance, leur liqueur corrosive. S'il en tombe quelque goutte sur la main, on y voit s’élever de petites pustules, semblables à celles que produisent sur la peau les piquans de l'ortie, DES FOURMIS. 149 Ces animaux ne se bornent pas à ce moyen de défense : ils tâchent de mordre, et pincent de manière à exciter une petite sensation doulou- reuse dans la partie offensée , qui est souvent marquée d’une petite tache rouge. La nourriture de ces fourmis est la même que celle des autres espèces ; des insectes, des fruits, font leur principale consommation. De Géer leur a vu boire des gouttes d’eau avec avidité. 4 a même observé qu'elles plaçoïent de préférence leur nid à portée d'une marre ou d’un ruisseau. Nous ne parlerons pas ici de la maniere dont Ja fourmi fauve construit son habitation, et de ses habitudes , ayant traité cet objet dans les gé- néralités. ÿ Cette espèce est , de toutes les indigènes , celle dont les individus ailés paroissent les premiers. Les larves se renferment dans une coque, pour se changer en nymphes dès la fin de floréal. Un mois environ après, celles-ci éclosent. On trouve même des femelles vers le milieu du printemps, soit à la fourmilière, soit quelquefois à un grand éloignement de l'habitation , jusques dans l’inté- rieur des villes , courant sur les murs, et souvent privées d'ailes. Les mâles sont trés-ardens dans leurs amours. Les organes de leur sexe sont trés-saillans, et ac- compagnés, comme nous lavons fait voir ail- leurs , de plusieurs crochets , avec lesquels. ils K à 10 HISTOIRE NATURELLE : se tiennent fortement unis à leurs femelles. On nourrit des oiseaux de chant avec les larves de cette fourmi. La FOURMI sanGuINE. Formica sanguinea. Mulet, pl. V, fig. 29. D'un rouge sanguin ;abdomen d’un noir cendré. Sanguinea; abdomine cinereo-nigro. Formica sanguinea. Larr. Essai sur hist. des fourmis de la.France ; p. 37. . m. : Long. 0,008. — 3 lig. <. IL est presque semblable au mulet de la fourmi fauve ; mais les antennes et la tête sont en totalité d'un fauve sanguin. Les yeuxeseuls sont noirs. Les mandibules et l’entre-deux des antennes sont d'un rouge plus foncé. On distingueles trois petits yeux lisses. L'écaille ressemble à celle du mulet précédent. L’abdomen est d'un noir cendré, un peu brun à sa base. Les pattes sont fauves. Le corcelet n’est pas noir sur le dos, comme celui de la fourmi fauve. J'ai trouvé cette espèce dans des bois de chà- taigniers, aux environs de Tulle. Elle avoit fait son nid sous une pierre. | Elle se trouve aussi dans le département du Bas-Rhin, d’où feu Hermann, célébre natura- liste, me l’avoit envoyée. DES FOURMIS. 11 La FOURMI mmeuse. Formica cunicularia. Mulet. Tète et abdomen noirs ; environs de la bouche, des- sous de la tête, première articulation des antennes, corcelet et pattes d’un fauve pâle. Capite abdomineque nigris ; capite antice et infra, antennarum pr im y GE thorace , ne pallide fulvis. Fourmi rousse des prés , à tète et à ventre noirs, à écaillé sur le filet du ventre. Dr Géer. Mem.'Insect. tom. 2, pag. 1080. Formica rufibarbis, oblonga , nigra ; ore thoraceque rufis?.Fas. Enton. System. emeund. tom. 2,.pag. 355, n° 20. | L'ormica _pratensis. Oxiv. Encycl. iméth. Hist natur. tom. 6 , pag. 504. Formica obsoleta. Larr. Ess. sur Phist. des ER la France ; pag. 38. js | de Formica cunicularia. Ejusd. pag. 40. Formica media. Raï. Insect. pag. 69: ” JE réunis ici sous:le méme nom,de mineuse l'espèce que j'ai appelée ainsi dans mon;Essai sur l'histoire des fourmis de la France , et celle que j'avois regardée comme l’obsoleta P Linnée. Les différences que l’on remarque entre ces. insectes sont trop légères pour établir sur-ellés la distinc- ton de deux espèces. Je vais cependant faire connoitre , par desdescriptions séparées des deux K 4 152 HISTOIRE NATURELLE fourmis, leurs r apports et leurs éloignemens res- pectifs. Le mulet de la fourmi que je prenois pour l'ob- soleta , est semblable à celui de la fourmi fauve. Nous en donnons la figure pl. V , n° 50, À. Ilest long de six millimètres (environ deux lignes et demie). Les antennes ont leur première pièce fauve ;,.et la seconde d'un rouge noirätre. La tête est noire , avec les environs de la bouche.et la partie inférieure rougeûtres. Le front a une ligne imprimée. Les trois petits yeux lisses sont appa- rens. Le corceletest d’un fauve plus pâle que dans la fourmi fauve , et point noir sur le dos. L' écaiile est fauve; presqu’ovée , ayant le milieu du bord supérieur retus, comme tronqué. L’abdomen est d'un noir cendré pubescent. Les pattes sont fauves. Ne faut-il pas rapporter plutôt ici la fourmi brune à corcelet fauve A célèbre Geoffroi , qu'à la fourmi fauve ? . Le mulet de la fourmi que j'ainommée mineuse dans ma Monographie} ‘et figurée ici, pl. V, n° 31, Æ'; est plus court d'environ un bon tiers de ligne ; le rouge est plus terne ; l’écaille s'élève en pointe au milieu du bord supérieur ; le corps est presque ras. La femelle de la fourmi effacée sidi du mêémeouvrage, est représentée ici, pl. V, fig. 30, C. Son corps est long de sept à huit millimetres, DES FOURMIS. 153 ou d'environ trois lignes et demie. Il ressemble beaucoup à celui de la femelle de la fourmi fauve. Les antennes, la tête, ont la forme et la cou- leur qu'ont ces parties dans le mulet décrit ci- dessus, ou celui de l’espèce. Le corcelet est fauve , avec trois taches sur le dos, l’écusson , et une tache , de chaque côté , au-dessous des ailes, noirs. L’écaille est fauve, en cœur, fortement échan- crée. L’abdomen est noir. Les pattes sont fauves. Les ailes sont transparentes, avec les nervures d’un brun jaunâtre et le stigmate plus foncé. La femelle de la fourmi mineuse de notre Mo- nographie est légèrement plus petite que la pré- cédente. Le noir de la partie supérieure du cor- celet domine davantage sur le rouge, le dos étant noir, et n'offrant que deux raies rouges qui partent dü bord antérieur , et vont se réunir à peu de distance , entre les ailes. On trouve cepen- dant quelques individus dans lesquels le dessus du corcelet ne diffère‘pas de celui de la femelle de:la fourmi effaçée. L'’écaille est moins en cœur, sa figure est presque carrée. Le bord supérieur est , ou- presque droit , ou arrondi , avec deux petites dents au milieu, formées par un petit avancement échancré. Le devant de l'abdomen est fauve dans plusieurs. Ses ailes sont comme dans la femelle précédente. C'est peut-être un individu de ce sexe que l’his- torien des insectes des environs de Paris a décrit 154 HISTOIRE NATURELLE sous le nom de fourmi brune à pattes fauves: Formica fusca, pedibus rufis , thorace macula flava;tome 2, pag. 426 , pl. XV T, fig. 4. soup- conne que son espèce est l’herculanea de Linnée. « La nôtre , dit-1l, est toute d’une couleur brune » noirâtre, à l'exception de ses-pattes qui sont » rougeûtres, et d'une tache de: même couleur » presque carrée , divisée en deux vers le haut » qui se trouve sur le corcelet:, Le devant ‘de ce » côrcelet est aussi un peu:rougeûtre. Les: ailes, » plus longnes que le ventre; sont :veinées de » brun dans leur partie supérieure. Les mâles de » cette espèce n’égalent pasila cinquième: partie » de la grosseur de leurs femelles ». Celles-ci ont quatre lignes de long , sur deux:tiers de ligne de large. | 4% npicmudiorse tr. tion” Le mâle de la fourmi effacée est long de sept millimètres ; environ trois lignes. Il a le port du mâle de la fourmi fauve. Le corps est noir, plus luisant, un peu soyeux à l'abdomen. L’écaille est fortement échancrée. L’anus est d'un brun rougeâtre obscur. Les pattes'sont noirätres; les ailes sont un peu obscures ; les nervures des su- périeures sont d'un brun jaunâtre ; leur stigmate est noir. | 191 | + Panzer en a fait une espèce sous le nom de microcephala ; fascic. 54, pl: TT. Le mâle de la fourmi mineuse ressemble par- faitement au: précédent. La couleur des pattes DES:FOURMIS. 155 varie beaucoup. J'ai vu des individus qui les avoient presqu'entièrement d’un fauve pâle, ou fauves avec du brun vers l’origine des cuisses, et d’autres qui les avoient tout-à-fait noirâtres. On peut juger, par la comparaison que nous venons d'établir, des individus de différens sexes de ces fourmis , que leurs caractères sont essen- tiellement presque les mêmes. On trouve dans toutes les espèces des variétés de taille, et même de légers changemens de forme ét de couleurs. Soyons donc circonspects, et ne multiplions pàs inutilement les espèces ; on ne l’a déjà que. trop fait. ss La description que Linnée nous a donnée de sa fourmi effacée , ‘obsoleta , ést ‘trop concise pour nous conduire sürement à la détermi— nation de cette espèce. J'avois cru la trouver dans la fourmi dont je viens de parler ; mais je change aujourd’hui de sentiment. Voyez l'article de.la fourmi effacée , obsoleta. + k Cette espèce est très-commune dans les champs, les vergers et les prairies sèches.Elle fxeordinaire- ment son habitation sur les parties élevées et cou- vertes de gazon qui bordent les chemins. Les mon- ticules sont petits et arrondis. On ne voit souyent que. différens pelotons de petites parcelles .dè terre , entremélés de plusieurs touffes de feuilles de gramen. Ce’ n’est même que le toit de la mai- son, car le corps du bâtiment est presqu'en én- 15C HISTOIRE NÂTURELLE tier sous terre Les femelles et les mâles éclosent au commencement de thermidor. Les métamor- phoses de cette espèce ressemblent à celles de la fourmi fauve. La 0 NOIRE. Por n1igTa. Mulet. D'un brun noirâtre; mandibules et premier article des antennes plus clairs; écaille échancrée; cuisses et jambes brunes,avec les articulations plus claires; tarses d’un rougeâtre pâle. Prunneo-fusca : mandibulis antennarumque primo . articulo dilutioribus ; squama emarginata ; femo- ribus tibiisque brunneis , geniculis dilutioribus ; tarsis pallide rubescentibus. Formica tota nigra, nitida | tibiis cinerescentibus. Lix. System. nat. ed. 12, tom. 1, pag. 962, n° 5. —. Faun. Suec. ed. 2, n° 1723. , Formica atra. Ejusd. Faun. Suec. ed. 1, n° 1023. Formica nigra, nitida , ano piceo. Fas. System. Ent. pag. 392, n°6. — Spec. Insect. tom. 1, pag. #89, n° 8. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n° 9. — Entom. System. emend. tom. 2 > PAS 352,n 10. Petite fourmi noire , dont les pieds et la ONE des antennes sont d’un brün jaunâtre, à écaille sur le filet du ventre. Ds Gérr. Mem. Insect. tom. 2, p. 1085, pl XLU, fig, 16. | Formica. niora. Or1v. Encycl.mét. Hist. nat. t. 6, p.492. F'ormica nigra. Scor. Entom. Carn. n° 834. Fôrmica nigra. Scuranx. Enuin. Insect, Aust. n° 832. Formica nigra. Vrcx. Entom. tom. 3, pag. 334, n° 4. J'ormica minor e fusco nigricans. Ra, Insect. pag. 69. Swamm. Bibl. nat. tab. XVI, fig.1-11. | Le mulet ne diffère presqu’en rien, pour la STAR RENE l DES FOURMIS. 157 forme et la grandeur , de celui de l'échancrée. Le corps est d'un brun noirâtre , ou d'un brun très- foncé , un peu pubescent. La première pièce des antennes et les mandibules sont d'une couleur plus claire, tirant un peu sur le rougeàtre.L’écaille est plus échancrée que dans l'espèce précédente. Les cuisses et les jambes sont d’un brun marron foncé , avec les articulations plus claires ; les tarses sont d'un brun-roussätre pale. La femelle, aux différences sexuelles ptès, ressemble au mulet. Lecorps est noirâtre. L'éeaille aune échancrure profonde et aiguë. Les ailes sont blanches , avec les nervures et le stigmate d’un jaunâtre clair ; les veines qui sont près de la côte, sont plus foncées. , Le mäle est d’un brun presque noir. La se- eonde pièce des antennes et les pattes sont plus päles. L’anus et les tarses sont d’un brun rou- geàtre clair. L’écaille est échancrée. Voyez pour les proportions la fourmi échancrée. Ne seroit-ce pas ce mâle que Geoffroi au- roit décrit sous le nom de fourmi toute noire ? (Hist. des Insect. tom.2, pag.429, n° 6.) D'abord il cite l'espèce de Linnée dont nous venons de parler. Il dit ensuite qu'elle est toute noire et peu luisante ; que ses ailes. débordent le ventre de plus de moitié, et qu'elles sont un peu brunes dans leur partie supérieure; il ne lui donne enfin qu'une ligne et uu tiers de longueur. Ces dimen- 153 HISTOIRE NATURELLE sions ne peuvent convenir qu'au mâle, encore même sont-elles trop petites. Cette disparité de grandeurs , le brun que ce naturaliste a observé à la partie supérieure des ailes, font encore naître quelques doutes sur la justesse de l’application de ce synonyme. Voyez aussi les fourmis fzces- cens, ruficornis, venosa,du museum Leskeanum, n* 54o et 54. On observe une variété dans laquelle le corps est d’une couleur plus foncée, presque noir , avec les antennes et les pattes noirâtres. ; J’ai parlé de cette espèce, sous le nom de fusca, dans mon Essai sur l’histoire des fourmis de la France, pag. 43. Son habitation est souterraine , et recouverte : le plus souvent d’une pierre. Elle se pratique des galeries ou des routes voütées, qui s’annoncent au-dehors par de petites traïnées d’une terre ré- duite en poussière très-fine. Cette fourmi est la plus commune de nos jar- dins , et celle qui y fait le plus de mal. Les individus ailés sortent de l’état de nymphe vers la fin de thermidor. On rencontre souvent des femelles privées d'ailes , soit courant à terre, soit cachées , et même seules, sous des pierres. DES FOURMIS. 15g La FOURMI vom-cenDRéE. Formica Jfusca. Mulet, pl. VI, fig. 32, A. D'un noir cendré, luisant; bas des antennes et pattes. rougeûtres ; écaille grande, presque triangulaire; trois petits yeux lisses. ‘Cinereo-nigra , nitida ; antennarum primis articulis pedibusque rubescentibus ; squama magna ; sub- triangulari; stemmatibus tribus. Formica fusca , cinereo -fusca , tibiis pallidis. Tax. System. nat. ed. 12,tom.1, pag.963, n° 4. — Faun. Suec. ed.2, n° 1722,et n° 1021 red. 4e Formica nigra ,ore, thoracis apice , pedibusque fer- rugineis. Fas. Spec. Insect. tom. 1, pag. 490, n° 9. — ‘Mant. Insect. tom. 1, pag. 308 , n° 10. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 352, n° 11. Fourmi noire et luisante , à écaille sur le filet du ventre. De GÉer. Mem. Insect. tom. 2, pag. 1082, pl. 42, fig. 12. Formica fusca. Oxxv. Encycl. méthod. Hist. nat. tom, 6, pag. 433. Formica libera, ‘Scor. Entom. Carn. no 835 ? Formica fusca: Scaranx. Enum. Ins. Aust. n° 835,, Formica fusca. Vizz. Entom. tom. 3, pag. 334. Formicamedia, nigro colore splendens. Rat. Insect. 60. Long. 0,005. — un peu plus de deux lignes. Ezcce a la forme de la fourmi fauve. Le corps est d’un noir un peu cendré, luisant , presque glabre , et alongé. La première pièce des antennes et les deux ou trois articles suivans, sont d'un Pr 160 HISTOIRE NATURELLE rougeätre foncé. Le devant de la tête est élevé en carène ; les trois petits yeux lisses sont visibles. L’écaille est grande , tenant le milieu‘entre la figure ovée et la figure triangulaire ; le milieu du bord supérieur est un peu élevé et un peu ‘con- cave. L'abdomen est presque globuleux, et un peu velu à son extrémité. Les pattes sont d’un rou- geûtre foncé, avec le bas des cuisses d’un brun obscur. Femelle. Long. 0,006. — un peu plus de 2 lig. et demie. ELc£ est d'un noir tres-luisant, avec un reflet un peu bronzé. La première pièce des antennes est d’un noir brun, et la seconde noire. L’écaille - est grande , presque carrée ; le bord supérieur est droit, ou légèrement concave. Les pattes sont comme dans le mulet. Les ailes sont un peu obs- cures, avec les nervures et'le point marginal des supérieures, noiratres. Geoffroi( Hist. des Insect. de Paris, tom. 2, pag.428,n°5) cite pour synonyme de sa fourmi brune, une espèce qu'il ne décrit que d’après un individu femelle , la fourmi que nous venons de nommer fusca avec Linnée. Les entomologistes , d'après son témoignage, ont tous rapporté cette fourmi de Geoffroi au fusca du Naturaliste sué- dois. Je pense que c’est à tort; car ce dernier _ insecte n’est certainement pas tout brun, comme le DES FOURMIS. 161 -le dit du sien l’entomologiste français ; ses ailes, en outre, ne sont pas blanches, et ont leurs ner- vures très-marquées. Je présume que la fourmi de Geoffroi est plutôt un individu femelle de notre fourmi échancrée, ou de la fourmi noire de Linnée. Müle, pl. VI, fig. 32, E. Formica nigra , antennis pedibusque flasis. Grorr. Ins. tom. 2, pag. 427, n° 2. La fourmi noire , à antennes et pattes jaunes. Zbid. Formica flavipes. Ozxv. Encycl. méth. Hist. at. tom. 6 : pag. 493. Formica flavipes ? Vi. Entom. tom, 3, pas: ss: ) ° 10, © tab. 8, fig. 3r. ; Formica flavipes. Fourc. Entom. Paris, 2 part:' pag. 452, n° + m. _ Long. 0,006. — un peu plus de 2 lig. et demie. Ir est noir, trèsluisant, et presque glabre. Les antennes sont ordinairement noires, quel- quefois d'un fauve obscur, ou moitié noires et moitié fauves. L'écailleést épaisse, presque carrée; le bord supérieur est plus large, présque droit, un peu concave. L’anus et les pattes Sont d’an ‘rouge pâle. Les hanches sont noires. Les ailes supérieures sont un peu obscures, avec les ner- vures d’un jaunàtré OH, et le stigmate noi- râtre. Nous avons représenté pl. VI, fie. 32,A, le mulet d'uue variété de cette espèce. Les mandi- L 162 HISTOIRE NATURELLE bules , les côtés du devant de la téte , le bord antérieur et l'extrémité du corcelet, les jointures dorsales , la base de l’écaille, sont d’un fauve assez vif. C'est probablement de cette variété que M. Fabriciusa expriméles caractères dans sa phrase du formica fusca. L'écaille est ovée, avec l’ex- irémité supérieure en pointe arrondie au milieu. Le bas des antennes et les pattes sont d'un rouge plus vif que dans les individus ordinaires. La grandeur est la même. La femelle a les mandibules et les deux pre- miers articles des antennes rouges. Le corcelet offre quelques points de cette couleur au bord antérieur , aux épaules , aux Jointures. dorsales, vers l’entre-deux des ailes, et à son extrémité postérieure. Quelquefois aussi le corcelet est moins.tacheté, ou même.pas. du tout: Le bord supérieur de l’écaille estun peu. arrondi, et paroît avoir une légère échancrure au milieu. Les pattes sont rouges; les ailes assez blanches; avec les nervures et le point marginal des. supérieures d'un jaunâtre foncé. . Le mâle ne diffère pas de celui que nous avons décrit précédemment. J'avois pris cette espèce pour la fourmi noire de Linnée, et je l'ai donnée comme telle dans mon Essai, sur l’histoire des fourmis de la France, page 39. La fourmi. noire-cendrée se trouve dans toute F£urope, soit sous les pierres ,, soit sous. la DES FOURMIS. 163 mousse , Le gazon, au pied des arbres. Elle court très-vite. Son nid est presque tout entier dans la terre. J'y ai rencontré quelquefois la larve d’un scarabé , probablement d'une cétoine ou d'un harineton. Cette observation étoit connue. Les femelles et les mâles paroissent en ther- midor. La FOURMI #écuancrée. Formica emarginata. Formica emarginata. Larrerrzs. Ess. sur l'Hist. des Fourmis de la France , pag. 43. i Formica minor rubescens. Raï. Insect. pag. 69. Mulet, pl. VI, fig. 353, A. D'un brun marron; première pièce des antennes, bouche, pattes plus claires; corcelet rougeälre; écaille ovée, un peu DER R Castaneo-brunnea ; antennarum basi, ore pedibusque dilutioribus ; thorace ferrugineo : squama ovala, subemarginata. Long. 0,008. — 2 lig. + Le corps est légèrement pubescent. Les an- tennes sont d’un brun marron, avec la première articulation plus rougeâtre. La tête est grande, triangulaire, un peu concave postérieurement , lisse, d’un brun marron, plus clair autour de la bouche. Les mandibules sont triangulaires, striées et dentées. Les yeux sont noirs. Le corcelet est d'un rouge de brique. L’écaille est ovée, rou- geatre , avec le bord supérieur presque droit, un peu échancré au milieu. L'abdomen est glo- . L a _16 HISTOIRE NATURELLE “buleux, d'un brun marron foncé. Les pattes sont d’un brun rougeätre, avec les articulations plus claires, et les tarses plus vifs en couleur. Femelle, pl. VI, fig. 33, D. Formica emarginata fusco-rufescens , antennis pedi- busque pallidioribus ,squama petiolari compressa , emarginatlas Oxiv. Encycl. méth. Ebst. | nat, tom. 6 , pag. 494. Long. 0,008. — 3 hgi LA couleur est à-peu-près celle du mulet. La tête a la même forme. Les trois petits yeux lisses sont brillans et jaunaätres. Lé corcelet est rond, luisant, d'un brun marron'sur le dos, mais plus rougeâtre et plus clair aux côtés et en dessous. L'écaille est grande , presque carrée, rougeître, avec le bord supérieur échancré au milieu. L'ab- domen est large, grand, d'un brun marron. Les pattes sont d'un rougeätre clair, de même que les côtés et_le dessous. du corcelet. Les ailes sont blanches. Les supérieures ont leurs, nervures et le point marginal jaunûtres ; les veines de la base, - et près la côte, sont noirâtres. Seroit- ce la fourmi testacée du Museum Les- Leanum n° 537? Mäle, pl VI, fig. 33, B Long. 0,005. —2lig. +. Le corps est d'un brun rougeâtre. La téte est plus foncée, avec les mandibules plus rougeitres. DES FOURMIS. 16% Les antennes et les pattes sont d’un brun plus clair. L’écaille est petite, carrée , échancrée. L’anus est roussätre. Les. ailes sont blanches, avec les veines et le stigmate des antérieures d’un jaunâtre pâle. Cette espèce établit sa demeure dans les fentes des murailles et dans les vieux arbres” Elle sent un peu le musc. Friande de sucreries, elle pé- nètre en quantité dans les armoires où l’on en conserve, et y fait promptement un grand dégât. On la rencontre très-fréquemment dans. le midi, aux environs de Paris, et en Angleterre, d'où M. Kirby me l’a envoyée. _ Lister parle d'une fourmi voisine de la nôtre. « Leo septembre 1677 ,est-il dit dans la traductiorr » abrégée des Transactions philosophiques de Gi- » belin, ist. nat. tom. 2, p. 329, je trouvai dans » une rive sablonneuse, à environ un mille et demi » d'York, sur le grand chemin de Londres, une » espèce de fourmis extrêmement petite , de telle » sorte que je pourrois , par cette seule circons- » tance , les distinguer de toutes celles que je » connois. Celles qui n’avoient pointd'ailes étoient » de couleur jaune claire ou blonde; et lorsqu’or » les écrasoit, en les approchant des narines À » elles exhaloiïient, comme les autres, une odeur: » acide ; mais celles qui étoient ailées dans, là » même rive, étoient noires comme du charbon, 5 et répandoient, étant.écrasées , une odeur aussà L 3 166 HISTOIRE NATURELLE » suave que celle du musc. Un apothicaire d'York, » fameux pour les opérations chimiques, com- » pare cette odeur, sans avoir vu les fourmis, à » celle d’un excellent baume qu'il sait préparer ». La fourmi échancrée essaime vers la fin de thermidor. La FOURMIrauNE. lormica Jlava. | Mulet, pl. VI, fig. 36, A. D'’an roux jaunâtre luisant ; écaille presque carrée, entière. | e Rufo-flavescens , nitida ; squama subquadrata , in- legrae Formica flava, abdomine ovato, pubescente. Fas. = Spec. Insect. tom. 1, pag. 491, n° 20. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 303, n° 25. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 357, n° 54. Fourmi Jaune, à écaille surle filet du ventre. Dr Géer. Mém. Insec. tom. 2, pag. 1089, pl. 42, fig. 24. Formica flava. Oxiv. Encyel. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 496. Formica flava. Vrrr. Entom. tom. 3, pag. 338, n° 12. Formica flava. Larr. Ess. sur l’Hist. des Fourm. de la France , pag. 41. . Formica minor rubesrens. Raï. Insect. pag. 69. m. Long. 0,004.—1 lig. À. Erxe a le port de la fourmi noire. Sa couleur est d’un roux jaunâtre luisant , un peu plus foncé, tirant même sur le brun, dans quelques DES FOURMIS. 167 individus, sur l'abdomen. Les yéux sont noirs. L'écaille èst presque carrée et entière. Le corps est un peu pubescent, Femelle, pl. VI, fg. 36, E. Dr Gin. Mém. Insect. tom. 2 2, pag. 1091, pl. 42, fig. 27. Long. 0,006, — 2 lig.Z Erre est d’un brun roussätre foncé, avec les. antennes et les pattes d’un roux jaunûtre clair. Le devant de la tête , sa partie inférieure , les côtés du corcelet et l’écaille , sont d'un brun roussâtre clair. Les yeux sont noirs. L'écaille est presque _éarrée, velue’, échanerée dans tous les individus, mais plus ortegiont dans quelques-uns , et à échancrure aiguë. Les ailes supérieures sont d’un jaunâtre obscur, du moins vers leur origine, avec les'nervures et le stigmate jaunâtres. Mâle, pl. VI, fig. 36, B. De Gérr. Mém. Insect. tom. 2, pag. 1091, pl. 42, fig. 28. nm Long. près de 0,008. — 1 lig. À. Le corps est d'un brun un peu clair, avec les. antennes et les pattes plus päles, un peu jau- nâtres. L’écaille est carrée , un peu échancrée.. Les ailes sont blanches, avec les nervures jau- nâtres. 2 Cette espèce est commune dans les environs de Paris. On la trouve sous les pierres, dans les L 4 168 - HISTOIRE NATURELLE pâturages secs , sur les bords herbeux des che: mins. Elle essaime en thermidor , et même un peu plus tard. On trouve, mais moins fréquemment, une va- riété de mulet presque d’un tiers plus grosse. Elle habite aussi l’Angleterre. Je l’ai reçue de M. Kirby. La FOURMI 5RrUNE. lormica brunnea. Mulet. D'un brun rougeûtre clair; abdomen obscur. Dilute ferrugineo-brunnea ; abdomine obscuro. Formica brunnea, Larr. Ess. sur l’hist. des fourm. de 14 France , pag. 41. m. … RE Long. 0,003. — 1 lig. <. Ezxe a la forme des précédentes. Le corps est presque glabre , d’un brun rougeûtre, luisant , clair. La tête est légèrement plus foncée ; les an- tennes et les pattes sont un peu plus claires. L’ab- domen est d’un brun obscur. L’écaille est élevée , étroite , carrée , foiblement échancrée. | Femelle, pl. VI, fig. 35, A. Long. 0,006, — 2 lig. Z, Le corps est d’un brun marron foncé, plus elair et un peu moins luisant à l'abdomen. La tête est un peu concave au bord postérieur. Les mandibules, les antennes et les pattes sont d'un DES FOURMIS. x6q brun roussâtre clair. L’écaille est carrée, pu- bescente, très-échancree. Les ailes sont grandes, les antérieures paroissent un peu obscures : leurs veines et le stigmate, qui est très-marqué, sont jaunâtres. Cette espèce habite les jardins, les fentes des murs. Je l’ai trouvée aux environs de Brive. Var. a. D'un brun rougeâtre foncé; antennes et pattes plus pâles. Obscure ferrugineo-brunnea ; antennis pedibusque pallidioribus. | La fourmi pâle. Larr. Ess. sur l’hist. des fourm. de la France, pag. 41. T'ormica pallida. Ibid. Je considère comme variété de la fourmi brune, celle que j'ai décrite dans ma Monographie sous le nom de pâle. Le mulet pl. VI, fig. 34,7, a le corps d’un brun marron foncé, avec les man- dibules plus claires, et les antennes ainsi que les pattes d’un brun roussâtre pâle. L’écaille est à peine échancrée. La tête a quelques poils très- courts. La femelle, même planche et même figure, lettre D , est d’un tiers plus grande que la femelle de la fourmi brune. Sa couleur est plus foncée, l’écaille est moins échancrée. Les ailes supé- rieures sont plus obscures, notamment à leur base , qui est presque noirâtre ; les antennes et 170 HISTOIRE NATURELLE les pattessont d’un roussâtre plus pâle. Le mâleZ est d’un brun encore plus foncé, avec les an- tennes, la bouche, l'anus et les pattes plus pales. L’écaille n’est point ou presque pas échancrée. Les ailes sont blanches, avec les nervures rous- sâtres. . ( Cette variété se trouve dans toute la France et en Prusse, d’où elle m'a été envoyée par lesavant naturaliste Klug. La FOURMI ruBIGINEUSE. Formica rubiginose. Femelle. Marron , tête plus claire ; antennes et pattes d’un jaune pâle ; écaillé échancrée. Castanea , capite dilutiore: antennis pedibusque pal- dide luteis ; squama emarginata. Long. 0,007: — 3 lig. JE ne connois que l'individu femelle de cette: espèce , que le zélé naturaliste Vichi a eu des: environs de Lyon, et qu'il m'a très-amicalément communiquée. Le corps est d’un rouge marron: elair, luisant, presque glabre. Les antennes sont d'un jaune pâle; la tête est d’un rougeatre pale, avec les yeux noirs, et un peu plus étroite que le corcelet. Les mandibules sont de ‘grandeur moyenne. Le corcelet est assez gros. L’écaille est presque carrée, courte, assez épaisse à sa base, échancrée. L'abdomen est large , comme dans DES FOURMIS. v7f tous les individus femelles de cette famille. Les pattes sont d’un jaune-pâle. Les ailes sont blan- ches , avec des nervures peu apparentes et d'un roussâtre pale. La FOURMI 4 ventre Nom. Form, melanogastes. Mulet, pl. VII, fig. 39. Ptit ie D'un rouge sanguin , avec les yeux etle ventre noirs; extrémité postérieure du corcelet élevée. Sanguinea , oculis abdomineque nigris ; thorace pos- tice elevato. Formica bicolor. Larr. Ess. sur l’hist. des fourm. de la France, pag. 43. Long. 0,005. — 2 lig. ?. J'Ar trouvé très-communément cette espèce dans les environs de Brive, mais point ailleurs. Elle est d’un rouge sanguin vif, ou mieux, d'un rouge cerise, luisante et rase. Les derniers ar- ticles des antennes sont noirâtres. La tête est grande, presque carrée, arrondie postérieure- ment , avec les yeux ronds, peu saillans, et noirs. Les mandibules sont moyennes, un peu plus foncées en couleur. Je n’ai pu découvrir de petits yeux lisses. Quelques individus ont la têté bien plus petite; d’autres l'ont noirâtre en de- vant. Le corcelet est renflé et ovoïde antérieure- ment , rétréci ensuite , avec un très-profond en- foncement sur le dos, qui donne plus de saillie 172 HISTOIRE NATURELLE à l’extrémité postérieure du corcelet, et la fait paroître plus élevée que dans les espèces de cette famille ; cette partie est taillée en cube. L’écaille est épaisse, presque carrée, avec le bord supé- rieur presque droit, ou un peu concave ; sa s£- paration de l’abdomen est très-marquée. L’abdo- men est ovoide et noir. Les pattes sont de la cou- leur du corps. Cette fourmi se loge dans les fentes des murs. Je ne connois point d’individu ailé ;je soupconne cependant que la fourmi Zatérale du naturaliste Olivier en est la femelle. Voici sa description : La FOURMI Laréraze. Formica lateralis. Femelle. Noire ; tète et tache de chaque côlé du corcelet, fauves; écaille du pédicule ovale, simple. Orrv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 489. Nigra , capite thoracisque macula laterali rufis ; squama petiolari ovata simplici. Ouiv. Ibid. p.497: Long. 0,009. —4lig.. Les antennes sont d’un rouge obscur. La tête est triangulaire , d’un rouge sanguin luisant, avec du noir sur le devant, transversalement, et sur le milieu du front. Les yeux sont noirs. ‘Les mandibules sont ponctuées , dentelées et ‘triangulaires. Le milieu de la partie antérieure de la tête est élevé en carène, de même que dans DES FOURMIS. 175 un grand/nombre d'espèces, et le front est éga- lement marqué d'un foible sillon. Le corcelet est ovoide, comprimé, de la largeur de la tête , noir, avec une petite tache rougeûtre de chaque côté, sous les ailes. Son extrémité postérieure est trés- obtuse. L'écaille est noire, large, courte , pres- que triangulaire, comprimée , avec le bord su- périeur un peu arqué au milieu. Elle est un peu pubescente, de même que l'abdomen. Les pattes sont d’un brun rougeûtre, avec les cuisses plus foncées , les articulations plus claires. Les ailes sont obscures , avec des nervures d’un brun fer- rugineux. Elle se trouve à Montpellier et dans la ci- devant Provence. La FOUR MI COUREUSE. F'ormica viatica. Mulet. Ferrugineuse ; ; abdomen noir; jambes postérieures obscures. d'à | l'erruginea ; ; abdomine ovato , nigro. Fas. Mant. Insect. tom. 1 , pag. 308, n° 20.— Entom. System, emend, tom. 2, pag. 356. Formica viatica. Ozrv. Encycl. méth. Hist, nat. tom. 6, pag. 495. Cerre espèce me paroît peu éloignée de la pré- cédente. Elle est d’une grandeur moyenne. La tête est grande, ferrugineuse : de même que les antepues ,avec l'extrémité des mandibules noire. 174 HISTOIRE NATURELLE Le corcelet est comprimé , ferrugineux , sans taches , et n’a qu'un seul nœud pour écaille. L’ab- domen est glabre , très-noir, sans taches. Les pattes sont ferrugineuses ; les postérieures sont alongées ; leurs jambes sont noirûtres. Le célèbre professeur Vahl à trouvé cette es- pèce en Espagne, dans les chemins, où elle court avec une très-grande vitesse. | Espèces exotiques.’ Species exoticæ, La FOURMI FrAuvs-PaALE. Formica pallide-fulva. Mulet. D'un fauve clair; écaille ovale, entière; abdomen globuleux ; pattes alongées. . 4 Dilute-fulva ; squama ovali, integra ; abdomine globoso , pedibus elongatis. ; Long. 0,006. — a lig. £. LE corps est d'ün fauve clair, très-peu velu. Les mandibules sont plus foncées. La tête est carrée , un peu plus large que le corcelet. Les yeux sont noirs. L’écaille est grande, assez mince, ovale, arrondie et entière au sommet. L’abdo- men est globuleux, avec quelques poils couron- nant les anneaux. Les pattes sont alongées. Cette espèce n'a été communiquée par le na- turaliste Beauvois , qui l’avoit trouvée dans les Etats-Unis. DES FOURMIS. * ya La FOURMI vewrRus. Formica abdominalis. Femelle, pl. II, fig. 13. D'un ronge foncé; tète hérissée de poils; écaille pe- üte , entière; abdomen noir, grand. Intense rubra ; capite hirsuto; squama rs » tnie- gra ; abdomine nigro, magno. Long. 0,004. — près de 2 lig. L’iNprvinu que je décris me paroît être une femelle , et c’est le seul que je connoisse de cette espèce. Il faisoit partie de la collection des insectes de Riche, etson pays natal est les Grandes-Indes. Cette fourmi est fort petite. Sa couleur est d'un rouge foncé , tirant sur le brun, un peu plus cluür en quelques endroits, comme dans l’inter- vallée des ailes , à Pécaille du ventre et aux pattes. Sa tête est un peu plus étroite que le corcelet, presqu'arrondie, toute hérissée de petits poils. Les mandibules sont petites, et je n’ai pu bien distinguer leur forme. Les yeux sont noirs. Le corcélet est gros , arrondi et velu. L'écaille du ventre est petite, et m'a paru avoir une figure triangulaire et être entière. L’abdomenestgrand ovale, noir, un peu velu à son extrémité. Les ailes sont blanches, avec les nervures d’un jaune päle. 1796 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI smARAGDINE. Formica smaragdina. Femelle, pl. II, fig. 18. Tête et corcelet d’un vert noirâtre;abdomen glauque. ‘Capite thoraceque fusco-viridibus ; abdomine glauco. Formica viridis , thorace flavo sublineato. Far. Syst. Entom. append. pag. 828.—Spec. Insect. tom. 1, pag. 488, n° 2. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 307, n° 3. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. So n° 3. Formica smaragdina. Ozxv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 491. Cuisr. naturg. Classif. que nomenc. der ins. pl. 60, n° 1. Long: o,014. — 6 lig. Ezze a le port des femelles des fourmis fauve, moir-cendrée, &c. Sa couleur varie beaucoup : j'ai vu des individus presqu'entièrement d’un roussâtre pâle, d’autres d'un:vert jaunâtre, avec - le dos du corcelet et deux lignes à son bord an- térieur plus verts , et les antennes roussätres, ainsi que lés pattes. Les individus.les plus carac- térisés sont d’un vert glauque pale, avec le dessus de la tête et du corcelet d’un vert noirâtre. Les antennes sont obscures; avec les bords des ar- ticles et les quatre derniers en entier, roussâtres. La. tête est triangulaire, un peu plus étroite que le corcelet. Les mandibules sont petites, trian- gulaires, roussàtres, finement striées et dentées au côté interne. Les yeux sont pétits, globuleux, roussâtres et saillans , ainsi que les petits yeux lisses. Le dos du corcelet est plan, et offre, en devant, deux lignes plus obscures. L’écaille est basse, DES FOUR MIS. 177 basse, épaisse, échancrée au milieu du bord su- périeur. L'abdomen est grand, d’un vert glauque, un peu transparent. Les pattes sont verdâtres. Les ailes sont grandes, un peu obscures, mais luisantes, avec les nervures brunes. On la trouve aux grandes Indes. Je possède un individu qui y a été recueilli par Riche. ** Corcelet épineux. ** T'horax spinosus. ; Espèces exotiques. Species exoticæ. La FOURMI sinent. Formica bidens. | Mulet. D'un bran roussâtre , avec le premier article des an- tennes noir ; deux dents au corcelet. Rufo-brunnea, antennarum articulo primo nigro , thorace bidentato. T'ormica thoracis gibbere bidentato, capite ovato ; antennis ferrugineis articulo infimo nigro. Li. Syst. nat. ed. 12, tom. 1, pag. 964, n° 13. Formica bidens. Fas. Spec. insect. tom. 1, pag. 492, n° 24.— Mant. Insect. tom. 1 , pag. 309, n° 30. — Entom, System. emend. tom. 2, pag. 560, n° 42. Formuca bidens, rufo-fusca , antennis ferruginèis : articulo infimonigro ,capite ovato, thoracis gibbere bidentato, petiolo squama erecta. De Géer. Mém. Insect. tom. 3, pag. 600 , n° 1, pl. 31, fig. 1 et 2. Fourmi & deux dentelures, d’un brun roussâtre, à antennes noires et rousses, à tête ovale, à corcelet bossu, avec deux dentelures , et à écaille sur le filet du ventre. Dr Géer. 1bid. Formica bidens.Oriv. Encycl.méth. Hist. nat. t.6, p.497. Erzs est de la grandeur de la fourmi.hercule , M z78 HISTOIRE NATURELLE et d’un brun roussâtre ; les antennes sont fauves, avec le premier article noir. La tête est ovale oblongue. Le corcelet a deux bosses, dont la pos- térieure bidentée. L’écaille est droite et élevée. L’abdomen est ovale. Les pattes sont d’un fauve obscur. ; Elle se trouve dans l'Amérique méridionale . à 2 Surinam. a LS DES FOURMIS. 179 mm TROISIÈME FAMILLE. Familia tertia. Les FOURMIS Aromss (*). Formicæ atomaricæ. Espèces indigènes. Species indigenæ. La FOURMI quaDrIPoNCTUÉE. F. quadripunctata. Mulet , pl. VI, fig. 37, A. Noire ; corcelet rouge, presque cylindrique; abdo- men à quatre points d’un blanc jaunätre. Nigra;thorace rubro,subcylindrico ; abdomine punc- tis quatuor luteo-albis. Formica rubra, abdomine nigro , punctis quatuor albis. Lax. Mant. 1, 541. Formica thorace compresso ferrugined, abdomine atro punctis quatuor niveis. Fas. System. Entom. pag. 392, n° 8. — Spec. Inscct. tom. 1 , pag. 490, n° 12. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n°5. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 355, n° 22. Formica quadripunctata. Ozrv.Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6 , pag. 494. Formica quadripunctata. Virz. Entom. tom. 3, p. 337, n° 8. : ? Formica quadripunctata. Larr. Ess. sur l’hist. des fourm. de la France, pag. 45. Long. bo4. — 1 lig. i. Ezre est alongée, étroite, luisante, glabre. Les (*) Ainsi nommées de leur petitesse, M a 580 HISTOIRE NATURELLE antennes sont courtes , assez grosses, augmentant un peu et insensiblement d'épaisseur vers l’ex- trémité, d'un rouge pâle, avec les derniers ar- ticles obscurs. Sa tête est plus large que le cor- celet, presque triangulaire , un peu concave pos- térieurement, noire, fortement ponctuée. Les mandibules sont de grandeur moyenne, triangu- laires , d’un rouge fauve, ainsi que leur attache. Les yeux sont d’un noir mat, peu saillans, assez grands : je n’ai pu découvrir les petits yeux lisses. Le.corcelet est.presque cylindrique , un peu plus gros antérieurement ; très-ponctué, d’ün rouge sanguin, légèrement enfoncé au milieu du dos; l'extrémité postérieure est noirätre en dessus, terminée par deux pointes ou deux petites dents, let concave en dessous. L’écaille est fort alongée , en pyramide très-oblique et se rapprochant de la ligne horizontale ; sa pointe est tournée du côté de l'abdomen, et paroït mème faire une pe- te saillie inférieurement dans quelques indi- vidus : cette écaille est d'un rouge sanguin , avec le bord supérieur droit,et quelquefois plus obscur. L'abdomen est ovoide, noir, très-luisant, fort lisse, avec un point d'un blanc jaunätre de chaque côté, sur le premier anneau, en dessus, vers le milieu , et deux autres au-dessous , un de chaque côté, au bord antérieur du second anneau. Les pattes sont d’un rouge brun , avec les hanches et les cuisses , leurs extrémités exceptées, noirâtres. DES FOUR MIs. TÔE Les pointes de l'extrémité du corcelet ne pa- roissent quelquefois presque pas. Femelle, pl. VI, fig. 37, B. Près de 0,008. — 2 Hg. ?, ELLE est'presque semblable au mulet. La tête est de la largeur du corcelet : celui-ci est ovoïde, prolongé au bout postérieur qui est tronqué, foiblement bidenté. La partie du dos venant après le premier segment est noire, moins ponc- tuée ; le milieu est rouge, ainsi que le reste du corcelet. L’écusson a un peu de noir: Le bord supérieur de l’écaille est noiratre. Les ailes sont transparentes , avec le stigmate d’un brun jau- nâtre. Les cuisses sont légèrement plus obscures au milieu. Telles sont ses différences d’avec le mulet, auquel elle ressemble pour la forme et la couleur des autres parties. Linnée avoit recu cette espèce de l'Alsace. Je l’ai trouvée très-fréquemment sur le vieux bois, aux environs de Brive et d’Angoulème ; je ne l’ai observée qu'une fois autour de Paris, dans . le bois de Boulogne. Elle habite aussi la Prusse, d’où je l’ai reçue de M. Klug. | Sa société est trés-peu nombreuse. 182 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI ErRANTE. Formica erratica. 4 Mulet. D'un noir brun peu luisant ; premier article des an- tennes, jambes et tarses d’un brun jaunâtre pâle. . é % . . Fusco-nigra, subobscura ; antennarum primo arti- culo , tibiis tarsisque pallide luteo-brunneis. J'ormica erratica. Larr. Ess. sur l’hist. des fourm. de la France , pag. 24. Long. 0,003. — 1 lig. + LE corps est d'un noir brun, ou d'un brun noirâtre, peu luisant, presque glabre. Les an- iennes sont grandes, grossissent un peu et in- sensiblement vers le bout. La tête est grande, triangulaire. Les mandibules sont fortes , trian- gulaires, velues et conniventes. Les yeux sont ronds , peu saillans ; je n’ai pu découvrir les petits yeux lisses. Le corcelet est étroit, presque cylindrique, un peu plus gros en devant, en- foncé légèrement ou presque pas dans le milieu, coupé ensuite obliquement et d’une manière brusque. L’écaille semble être trigone. L’abdo- men est ovoide. Les pattes sont courtes, assez {ortes, d'un brun jaunâtre pâle, plus foncé aux cuisses, excepté à leur extrémité. Quelquefois aussi les genoux et les tarses sont seuls d’un brun jaunâtre pâle. On rencontre quelques individus un peu plus | it mit te a + dog DES FOURMIS. 183 grands. Je n’ai plus dans ma collection le mâle ni la femelle. Celle-ci est, d’après mes observations consignées dans la Monographie que j'ai publiée sur les fourmis de la France, d’un noir velouté, avec les jambes et les tarses testacés ; ses ailes su- périeures ont des nervures jaunâtres à leur base. Le mâle a la tête et le corcelet d’un noir clair, la base des antennes et les pattes pâles , et les ailes: obscures. J'ai trouvé cette espèce aux environs de Brive. Ma fourmi atome, atomus , de la même Mono-- graphie, pag. 44, n’est qu'une variété d’un tiers. plus petite, à antennes, leur bout excepté , d'ux jauntre clair, ainsi que les genoux et les tarses.. Ea FOURMI PYGMÉE. Formicæ pygmea: Mulet, D'un brun noirâtre luisant , avec les mandibules, le- dessous de la tête en devant et plusieurs endroits- du dessous du corps, d’un brun clair. Fusco-brunnea, nitida , mandibulis, capite antice corporeque in mullis et infra, dilute brunneis. Formica pygmea, Larr. Ess. sur l’hist, des fonrm. de la France, pag. 45. Long, d001. 2 près d’une demi ligne... Er ze à le facies de la fourmierrante ; mais elle est plus petite, d’un brun noirâtre luisant, avec les mandibules , le dessous de Ia tête en devant, M 4 184 HISTOIRE NATURELLE et plusieurs endroits de la partie inférieure du: corps, d’un brun cläir. Les antennes et les pattes sont d’un brun jaunâtre très-pâle. L’extrémité des antennes est cependant noirâtre dans plu- sieurs individus; les cuisses ont aussi quelque- . fois une teinte plus foncée. La femelle est un peu plus grande, semblable, à l'exception du corcelet, qui est arrondi et ovoide. Sous les pierres , aux environs de Brive. Espèces exotiques. Species exoticæ. La FOURMI Lowc-xoeun. Formica longinoda. Malet, pl. XI, fig. 72. Roussâtre, alongée; antennes longues, avec le pre- mier article roux ; tête grande ; écaille longues abdomen petit. Rufescens elongata ; antennis longis , primo articulo rufo ; capite magno ; squama elongata ; abdomine parvos Long. 0,007. — 3 lig. Ezre est roussâtre ou d’un marron päle, pres- que glabre , alongée. Les antennes sont longues, d’un roux jaunâtre, avec la première articulation d’une couleur plus vive. La tête est grande, plus large que le corcelet, presqu'en cœur, convexe | et arrondie postérieurement. Le devant n'a pas de carène , et le front n’a qu'un foible sillon. Les cd dt DÉS FOURMIS. 185 mandibules sont fortes, triangulaires, concolores au corps, appliquées l’une contre l’autre au côté interne , crochues, avec la pointe creusée sur les côtés. Les yeux sont assez grands et noirûtres. Le corcelet est élevé ,et arrondi antérieurement, enfoncé ensuite dans son milieu , en dessus , avec des inégalités dans cet enfoncement ; l’ex- trémité postérieure est aussi un peu élevée, ar- rondie , et finit en biais. L’écaille est cunéiforme et alongée vers la pointe ; il y a un intervalle. assez grand entre cette écaille et l'abdomen, qui est petit, presque rond. Les pattes sont longues , d'un roux jaunâtre pâle. Cette espèce habite le Sénégal. Du Muséum national d'histoire naturelle. 186 HISTOIRE NATURELLE La QUATRIÈME FAMILLE. Fam. quarta. * Les FOURMIS AMBIGUES (1). Form. ämbiguæ. Espèce indigène. Species indigena. E La FOURMI roussATRE. Formica rufescens. Mulet, pl. VIF, fig. 38. D'un roux pâle; mandibules étroites, arquées, pres- que sans dents ; trois petits yeux lisses ; corcelet élevé postérieurement. 6 Pallide rufa ; mandibulis angustis, arcuatis, sub- edentatis ; stemmatibus tribus ; thorace postice elevato. Z'ormica rufescens Larr. Ess. sur l’hist. des fourm. de la France , pag. 44. m. Long. 0,007. —3 lig. LE corps est alongé, d'un roux pale, pres- que glabre, et n'ayant que quelques poils sur la tête, l’écaille et l'abdomen. Les antennes sont insérées près de la bouche; leur entre-deux n’est pas élévé, comme dans les fourmis des premières: familles. La tète est assez grande, presque carrée, arrondie postérieurement. Les mandibules sont arquées, étroites, presque sans dents, terminées (1) Je les appelle ainsi, parce qu’elles tiennent le milieu entre les premières espèces et les suivantes. San: +: sémirilu ct Er —— 1 DES FOURMIS. 187 en pointes, et ressemblant à celles des tiphies. Ce caractère est unique dans les fourmis indigènes, Le front a au milieu une petite ligne imprimée. Les yeux sont petits et noirs. Les trois petits yeux lisses sont très-apparens. Le corcelet est étroit, bossu et arrondi antérieurement, enfoncé vêrs le milieu du dos, terminé ensuite par une | élévation ou bosse arrondie. L’écaille est grande, très-épaisse , arrondie au bord supérieur, figurée _ en segment de cercle, dont la pointe est tron- _quée et sert de base. L’abdomen est petit, glo- buleux-conique : l’aiguillon est très-sensible. Les tarses sont un peu velus. Est-ce la fourmi melanope du museum Lesk. n° 534 ? Femelle. .m. Long. 0,008. — 3 lig. :. , Ecce a les plus grands rapports avec le mulet. Le corcelet est seulement presque cylindrique, repflé et arrondi à son extrémité postérieure , qui est séparée du reste du dos par un enfoncement transversal. L'écaille est de la même forme que celie du mulet. L'abdomen est un peu plus grand. Les ailes manquent à l'individu que je possède. Cette espèce est fort rare. Je ne l'ai observée en société qu'une seule fois,encore n’y avoit-il qu'un très-petit nombre d'individus. Elle courttres-vite, et fait, à ce que je crois, son nid dans la terre. Dans les boïs, autour de Brive. 188 HISTOIRE NATURELLE CINQUIÈME FAMILLE. Fam. quinta. Les FOURMIS PorTe-piNces. Form. chelatæ. Espèces exotiques. Species exoticæ. La FOURMI cnërirère. Formica chelifera. Mulet, pl. VIT, fig. 51. ù Très-alongée et fort étroite ; brune; tête grande; mandibules longues , Hinéaires , fortement dentées à leur extrémité. / V'alde elongata , angustissima , brunnea; capite magno ; mandibulis longis , linearibus. apice va- dide dentatrs, m. Long. 0,0018. — 8 lig. * Certe fourmi a de grands rapports avec celle: que Linnée a nommée hématode. J'ai même cru, pendant quelque temps, qu'il falloit l'y rappor- ter ; mais je pense aujourd'hui qu’elle en est : « : * distincte, soit par sa couleur d’un brun marron, soit par ses mandibules très-dentées à leur ex- trémité, et imitant une espèce de pince. Linnée dit formellement que les mandibules de Fhé- matode sont sans dentelures , et que son corps est noir. Les proportions de l’une et de l’autre paroissent d’ailleurs être différentes. Au sur- plus , l’on tombera d'accord qu'il est souvent ici très-difficile de prononcer sur l'identité des: DES FOURMIS. | 189 espèces. Il faudroit , pour porter un jugement solide , avoir vu les trois individus des espèces que l’on veut comparer, et on n'en connoit le plus ordinairement qu'un seul. Linnée, de Géer, n'ont vu qu'un individu ailé de la fourmi héma- tode, et le mâle, à ce qu'il paroïit. Or, l’on sait que les individus de ce sexe sont si peu ressem- blans aux femellés, qu'on ne peut pas s’imagi- ner, sans avoir étudie ces individus de différens sexes dans la fourmilière même, que les mâles ne soient pas spécialement distingués de leurs fe- melles. L'ordre des hyménoptères est-il aussi rem- pli d'erreurs } faute de connoiïssances sur les dif- férences des sexes? La fourmi chélifère est une des plus singulières par la forme de son corps. Il est très-étroit, fort alongé , d’un brun marron foncé , ou presque noi- râtre, assez luisant , un peu plus clair aux an- tennes et au corcelet, et encore plus aux pattes, qui sont d'un brun päle. La peau , même celle de l'abdomen , est très-finement striée. Les an- tennes sont très-menues , filiformes, de la lon- gueur des deux tiers du corps, très-brisées , rap- prochées, insérées près de la bouche, chacune sur le bord latéral et extérieur d’une proémi- nence de la partie antérieure et supérieure de la tête ; cette proéminence a une petite cavité en devant ; elle paroït ainsi comme fourchue. La tête est grande ; en carré long, plus large que le 190 HISTOIRE NATURELLE corcelet, un peu concave au milieu du bord pos- térieur, dont les angles sont convexes et arron- dis. Les côtés deviennent un peu convergens près de la bouche, et se rétrécissent légèrement der- rière les yeux. Deux profonds sillons passent à peu de distance du côté interne de ces yeux, et vont se réunir vers le milieu de la tête : là com- mence un autre sillon qui aboutit au bord pos- térieur. Ces lignes, profondément imprimées , font que le dessus de la tête paroît avoir deux côtes, une de chaque côté, convergentes posté- rieurement. Les yeux sont petits, ovales, noirs, sur les côtés, à peu de distance du bord anté- rieur, On voit derrière eux un petit enfonce- ment. Il n’y a point de petits veux lisses. Les mandibules sont de la longueur des deux tiers de celle du corps, étroites, alongées, très-appliquées l'une contre l’autre au côté interne; le bout est élargi et tridenté; les deux de la pointe sont plus étroites; la terminale est plus longue et crochue ; la plus basse est plus courte, mais plus large, tronquée et obtuse. Le corcelet est d’un brun clair, fort étroit, resserré en devant, presque cylindrique , rétréci iñnsensiblément et obtus à l'extrémité postérieure; le dos est presque droit et continu. L’écaille est d’un brun clair, figurée en demi-cône un peu comprimé latéralement , finement striée ; la coupe est du côté de l’abdo- men, et le sommet est terminé en pointe très-aiguë DES FOURMIS. 191 ettrès-fine; ladirection de cette pointe est oblique, n'étant que le prolongement du côté antérieur de l’écaille , qui est oBlique lui-même. L'abdo- men est petit, ové, conique , légèrement pubes- cent à l'anus, et armé d'un aiguillon. Les pattes sont très-longues, fort déliées, d’un brun pale, . presque sans poils. Les hanches sont assez grosses, d'un brun jaunûtre clair. Les jambes antérieures ont une épine bien sensible ; les autres ont celles du bout très-petites. Les tarses sont longs. . J'ai décrit cette espèce de la collection du Stat- houder. J'ignore sa patrie. Nous donnons , n° 52 de la même planche, la figure d’une fourmi que nous présumons n'être qu'une variété de la précédente. C’est exactement la même forme et la même taille. Cette variété est seulement d’un roux clair. Les sillons et les stries sont moins marqués. Les mandibules sont dentelées au côté interne , etla dent large et obtuse que nous avons vue à celles de la précédente, est ici aiguë. Cette variété peut être ainsi caractérisée : a Très-alongée et fort étroite, d’un roux clair; man- dibules longues , linéaires, dentées dans leur lon- gueur. V'alde elongata, angustissima , dilute ferruginea ; mandibulis longis, linearibus, longitudinaliter dentatis. “ Je ne connois point son lieu natal, 192 . HISTOIRE NATURELLE La FOURMI ématone. Formica hœæmatoda. Individg ailé.… Alongée, noire; mandibules avancées, parallèles, rouges, unidentées au plus ; pieds jaunâtres. Elongata, higra ; mandibulis porrectis, parallel, rubris , ad majus unidentatis ; pedibus flavis. F'ormica squama petiolari conica , capite subdidymo, mazxillis porrectis, rubris. Lin. System. nat. ed. 12, tom, 1, pag. 965, n° 17. Fébals hœmatoda. Faz. System. entom. pag. 395. — Spec. Insect. tom. 1, pag. 494, n° 36. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 311, n° 45. — Entom. System. te à tom. 2, _pag. 364, n° 59. Formica maxillosa alata, nigro fusca, pedibus maxil- lisque porrectis, rufis , squama petiolari conica. De Géer, Mem. Insect. tom. 3, pag. 601. m° 2, pl. 31, fig. 3. Fourmi a longues dents, ailée, d’un br un noirâlre, à pattes et à dents eines rousses, et à écaille conique sur le filet du ventre. De Géer , bd. Formica hœmatoda. Orv. Encycl. méthod. Hist. nat. tom. 6 , pag. 502. . , m. , .: Long. 0,014. — 6 à 7 lig, LE corps est noir ou d'un brun noirâtre. Les antennes sont brunes, déliées et filiformes. La tête est alongée , applatie en dessus , échancrée postérieurement , et'a de chaque côté une sinuo- sité. Les yeux sont noirs, alongés, et placés der- rière la naissance des antennes. Linnée et de Géer n’ont pas vu de petits yeux lisses, fait unique , non-seulement dans les individus ailés de D.E.:S !F20 Ü RMI S. 1093 de ce genre, mais dans ceux de cet ordre, Les mandibules sont droites, déliées, applaties , s’avancent parallèlement l’une à l’autre, et sont de la longueur de la moitié de la tête. Leur ex- irémité offre deux dents pointues, courbées en "dedans ; la pointe y est comprise. Le corcelet est lisse , égal , sans pointes ni élévations. L’écaille est rousse, grande , élevée, de figure conique, terminée en pointe. L’abdomen est gros , ovale et conique à l'extrémité. Les pattes sont rousses ou d’un jaune d'ocre obscur. Les ailes sont jau- nâtres, avec le stigmate brun. Cette espèce habite l'Amérique méridionale. La FOURMI untÉéPINEUSE. Formica unispinosa. FC: Mulet, pl. VII, fig. 53. AC to Alongée, étroite, noire ; mandibules plus courtes que la tête , avancées, peu ou point dentées au bout ; seconde pièce des antennes, et pattes en grande partie , d’un brun rougeûtre. Elongata, angusta, nigra; mandibulis capite bre- vioribus , porrectis , apice subedentulis ; antenna= rum apice , pedibusque magna parte, ferrugineo- brunneis. Formica nigra, antennis pedibusque rufis , squamn&æ petiolart unispinosa , mandibulis porrectis, pa- rallelis, Fas. Entom, System, emend, tom. 2, pag. 359, n° 39. m. Long. 0,009. — 4 lig. CETTE espèce ressemble beaucoup, pour la forme générale du corps, à celle que nous venons N 194 HISTOIRE, NATURELLE de décrire sous le nom de chélifère. Mais elle est plus petite, un peu moins étroite et noire. Les imandibuies sont d’ailleurs différentes ; elles sont de moitié plus courtes quela tête, et proportion- nellement plus larges que dans la précédente ; elles avancent parallèlement, appliquées l'une contre l’autre au bord interne : l'extrémité est * élargie, offre seule quelques légères crénelures, _etse termine en pointe crochue. La seconde pièce des antennes est brune. La tête est plus courte ; mais plus large que dans la fourmi chélifère. Elle a en dessus les mêmes sillons. Le corcelet est aussi plus court; sa partie antérieure n’est pas rétrécie en tirant vers le cou. L’écaille a la même forme. L'abdomen est ovale, et plus grand proportion- nellement que celui de l’autre espèce. Les pattes sont noires, avec la base des cuisses, les genoux et les tarses d’un brun rougeâtre. Je dois cette espèce au file du célebre Sa Hate logiste Geoffroi, qui l'avoit apportée de Saint- Domingue. Jé soupeonne que cette fourmi n'est que le mulet de l’'hématode de Linnée, ou une variété. DES FOURMIS. 109 FAMILLE SIXIÈME. Familia sexta. Les FOURMIS ÉTRANGLÉES. Form. coarctalæ. * Mandibules plus courtes que la tête, triangulaires ; écaille presque cubique. * Mandibulæ capite breviores ,tr igon; squama sub- cubica. Espèce indigène. Species indigèna. ka FOUR MI RESSERRÉE. Formica contracta. a Mulet, pl. VII, Gg. 40... Alongée , presque cylindrique, ‘dan brun foncé ; yeux nuls ou point apparens; aüteñnes et pattes d’un brun jaunâtre. Elongata, subcylindrica, Jfusco-brunnea ; Had nullès aut obsoletis ; + antennis FAO lutescente-brun- RTS Long. 0,008. — 1 lg. 1. ELLE est alongée, presque cylindrique, d'un brun foncé, glabre, ‘uisante. Les antennes sont courtes, -rpssissant d'une manière sensible vers leur extrémité, d’un brun jaunâtre ou d'un rous- sâtre pâle, insérées sous un petit rebord, prés du bord antérieur de la tête, et rapprochées. La tête est un peu plus large que le corcelet, en .garré alongé, assez déprimée, d’un brun pâle, de N'a 195 HISTOIRE NATURPEÏMLE chaque côté, pres des mandibules. Je n'ai pu distinctement appercevoir les yeux , en me ser- vant même, dans l'examen, d’une lentille d'une demi-ligne de foyer. J’ai vu un très-grand nombre d'individus , soit vivans , soit morts ; à peine ai-je eru remarquer, une ou deux fois, un très-petit point plus foncé à la place de l’œil..1l en résulte que cette. fourmi peut être considérée comine aveugle. Les mandibules sont fortes, triangu- laires , à dents peu sensibles. Le corcelet est pres- que cylindrique, un peu plus gros en devant, continu et tronqué postérieurement. L’écaille forme une espèce de nœud épais, comprimé trans versalement. L’abdomen est alongé, cylindrique; le premier anneau, ou plutôt le second, est long, cylindrique , séparé un peu du suivant par un étranglement. L'anus est roussâtre. L’aiguillon est très-apparent. Ses pattes sont d’un brun jau- uâtre, courtes, et assez grosses ; les jambes an- Iérieures ont un éperon bien prononcé. Femelle. m. , Long. près deo,005.—2dig.+ 1 0: La femelle ressemble beaucoup au mulet; les mandibules sont assez grandes. La tête est pour- vue d’yeux, point saillans, mais très-distinets, assez grands et noirs ; 1ls sont situés derrière les antennes. Le premier segment du ‘corcelet est beaucoup plus grand que dans les autrés espèces. DES. FOURMIS. 507 Les ailes sont transparentes , assez Courtes, avec les nervures jaunâtres et le stigmate d'un brun clair. Je n’ai rencontré cette espèce qu'aux environs. de Paris ; encore n'y est-elle pas commune. Sa maniere de vivre la dérobe d’ailleurs à nos yeux. Elle se cache sous les pierres , entre les racines des plantes , et ne quitte jamais sa retraite, du moins pen le jour. Sasociété est si peu nom- _ breuse , qu'on pourroit presque regarder cette fourmi comme solitaire. Leur réumion- ne va pas au-delà de sept à dix individus ; elle est même quelquefois plus bornée. Le mäle de cette espèce: n'est inconnu. La femelle perd ses ailes de même que les autres; j'en. ai pris une, privée de-ces or- ganes, parmi les mulets. Son apparition a lieu dans le mois de fructidor. J'ai décrit cette fourmi dans. le. n° 57 du Bul-- letin de la Société Philomathique, sous le nom latin de coarctata. Cette dénomination ayant été donnée à a famille qui comprend cet insecte, jai substitué le mot contracta à celui de coarc- lala. * J'ai trouvé cette:espèce au Luxembourg, dans l'ancien enclos des Chartreux , et près de Gen- tilly , aux environs de la barrière. Nous verrons un second exemple d’une fourmi mulet aveugle, dans le nombre des espèces exo- tiques. N à 198 ‘HISTOIRE NATURELLE Espèce exotique. Species exotica. La FOURMI NOEUD-ÉPAIS. Formica crassinoda. Mulet, pl. VII, fig. 41, A. — Femelle, même pl et ï même fig. lett, D. Alongée, comprimée, d’un noir presque mat. Elongata , compressa, subobscure nigra. m. m. Molet , Jong. 0,018. — 8 lig. — Femelle, 0,021.— 9lig. _ Jar deux sortes d'individus de cette espèce, qui , est très-voisine de la fourmi fétide. Cayenne est sa patrie. L'un de ces individus est un mulet, et Fautre une femelle. Leurs formes , leurs gran- aeurs sont les mêmes ; et à l'exception des ailes, la femelle pourroit être confondue au premier coup-d'œil avec le mulet. L'un et l’autre sont en- tièrement d’un noir presque mat, un peu lui- sant, avec quelques poils très-courts, d’un brun noirâtre. Le corps est étroit, alongé et comprimé. Les antennes sont filiformes , assez rapprochées x fortement brisées , insérées sous les bords laté- raux d’une petite proéminence, semblable à celle que l’on voit dans les espèces des premières fa- milles. On y apperçoit deux lignes imprimées , écartées en devant , et convergentes ensuite. Les derniers articles des antennes paroiïssent un pew plus longs et un peu plus gros que le second, troisième et suivans. Le douzième ou le trei- zième , selon les individus, ont leur extrémité DVENS ME OUR M TI S. 190 brune. La tête est un peu plus large que le cor- celet dans le mulet, un peu moins dans la fe- mélle ; triangulaire , peu concave au bord pos- térieur, assez lisse. Les mandibules sont grandes, égales , triangulaires , ponctuées, fortement den- tées (et à huit dents égales au côté interne), pubescentes , courbées-et croisées à leur extré- mité. Les yeux sont petits, ronds, peu élevés. Je n’ai pu découvrir les yeux lisses dans les mu- lets; on n’en voit même qu’un distinctement dans la femelle. Le corceletest cylindrique, comprimé latéralement ; ilest plus étroit et plus alongé dans le mulet; le dos est aussi moins convexe. Sa cour- bure est continue, $e perdant insensiblement en talus. La jonction du premier segment avec le second est garquée d’une impression. La loupe fait voir des stries. L’écaille est en forme de nœud très-épais, cubique, de niveau avec l'abdomen à l'extrémité supérieure , et s'appliquant exacte- ment contre lui L’abdomen est alongé, presque conique , et plus sensiblement pubescent que les autres parties du corps. Il est formé -de einq an- nEAUX , qui s’arrondissent un peu à leur bord, et sont séparés par de légers étranglemens. Les deux premiers de ces cinq sont plus longs. Le dernier anneau est armé, dans la femelle, d’une dent de chaque côté , et d’une ‘pointé écailleuse aæ mi- lieu, courte, aiguë.et recourbée. Le mulet que jai vu, avoit l'abdomen mutilé, et j'ignore si N ÿ 200 HISTOIRE NATURELLE son anus est fait de même. Lespattes sont longues? l'extrémité des jambes et le premier artiele des tarses de la première paire, sont garnis de petits cils serrés et roussâtres. Les jambes ont de plus un petit éperon ; les tarses sont alongés. Les ailes, dans la femelle, sont d’un brun jaunâtre, et ne vont que jusqu’au bout. de l'abdomen. Le stig- matqest d'un brun foncé. J'ai décrit cette espèce dela Hé du na- turaliste Olivier. ” ** Mandibules plus courtes que la tête, triangulaires; écaille presque pyramidale, peu ou point pédiculée en devant. #* Mandibulæ capite breviores, trigonæ; squama subpyramidalis , antice subsessilis. : Espèces exotiques. Species exotiteæ. £a FOURMI rarsière. Formica tarsata. Mulet, pl. VIT, fig, 44, A. Très-noire , fort luisante; tête et côtés du corcelet striés ; tarses antérieurs garnis d’un duvet brun- roussâtre. Atra, nilida: capite thoracisque lateribus Striatis.s tarsis anticis rufescente-brunneo hirsutis. Formica thorace inermi nigra, tarsis anticis subtus rufo hirtis. Fas. Supp. entom. System.emend. pag. 280. Long. 0,000. — 9 lig. Les poils nombreux qui garnissent le dessous des tarses antérieurs de cette espèce, lui ont fait DES EP OU RM Ts. 901 donner, par M. Fabricius , le nom de 1arsata. Le corps est étroit, alongé , d’un très-beau noir, “ort luisant , et légèrement pubescent. Les an- tennes sont très-brisées , assez grosses i un peu renflées vers la pointe, qui est d’un noir mat, et paroit un peu brune. Elles ont chacune leur insertion sous une pièce triangulaire. La tête est assez grande , cârrée , guère plus large que le cor- celet, finement striée, excepté à sa partie posté- rieure. Les mandibulés sont triangulaires | gran- des, dentelées et velues au côté interne, crochues, et courbées au bout. Les yeux sont bruns. Je n'ai pas vu de petits yeux lisses. Le corcelet est alongé, un peu comprimé sur les côtés, arrondi et rétréci antérieurement, lisse sur le dos , strié latérale- ment. Le dos est presque continu ; on remarque seulement à quelque distance de l'articulation du premier segment, une ligne transversale, en- _ foncée et striée ; l'extrémité ‘postérieure du cor- celet est concave et lisse, pour recevoir l'écaille. Cette écaille est de la hauteur de l'abdomen, étroite , en talus arrondi en devant, comprime sur les côtés ; le plan postérieur est droit, et ar- ronudi à son extrémité. L’abdomen est oblong, presque cylindrique , arrondi à sa base, et ter- miné en pointe. Les anneaux sont d'un brun sca- rieux et luisant, au bord postérieur ; ceux de la base sont plus grands. Le premier est un peu sé- paré du second par un étranglement. L'anus est 202 HISTOIRE NATURELLE roussatre. Les pattes sont longues. Les jambes sont terminées par une épine d'un brun rous- sâtre. On observe. à l'extrémité de celles de la pre- mière päire, et sous les tarses , un duvet épais de la même couleur. | Je donne la figure de la femelle , même pl. VIT, même n°44, lett. B. Elle est un peu plus grande que le mulet. La tête a les.trois petits yeux lisses. Le corcelet est plus grand, ovalaire et, convexe; d’ailleurs elle ne diffère en rien du mulet. On la trouve dans l’ile de Gorée , én Afrique , suivant.M. Fabricius. La FOURMI rravicorne. Formica flavicornts. Mulket, pl VIL, fig. 43. D'un noir mat; extrémité des antennes jaunâlre ; abdomen alongé ;les deux premiersanneaux beau- coup plus grands. Obscure nigra; antennarum apice flavescente ; abde- mine elongato ; seomentis duobus anticis mulio Majoribus. Formica thorace hirto ferrugineo RLOTA ; antenniis apice flavis. Fas. Suppl. entom. System. emend. p. 280. : Long. Fr 2.— 5 à 6 lg. * LE corps est étroit, alongé, d’un noir mat, avec quelques poils au bout du ventre et sur les pattes. Les antennes sont assez longués, insérées près de la bouche, chacune sous une petite Bigne élevée : le second article est très-petit; il a, ainsi . . DES FOURMIS 203 que les suivans, jusqu'au septième inclusive- . ment, son extrémité brune ; les autres sont lé- gérement plus gros, et entièrement d'un fauve jaunâtre. La tête est légèrement plus large que le corcelet, presque triangulaire. Les mandibules sont brunes , luisantes, fortes, triangulaires , dentelées au côté interne, crochues et croisées à la pointe. On voit une petite ligne élevée entre les antennes. Les yeux sont petits, assez saillans et bruns. Il n’y a point de petits yeux lisses. Le corcelet est étroit, alongé, comprimé sur les côtés, avec un duvet épais, ferrugineux, suivant M. Fabricius. Le premier segment est plus grand, et un peu rétréci à sa partie antérieure. Le second est plus fortement comprimé , figuré presqu'en dos d'âne , et tronqué postérieurement. L’écaille est grande ; presque de la hauteur de l’abdomen, en plan incliné et arrondi antérieurement, com- primé sur les côtés, et perpendiculaire à sa partie postérieure. L’abdomen est alongé ; les deux pre- miers anneaux sont beaucoup plus grands , sé- parés l’un de l’autre par un étranglement. L'anus a une pointe récourbée. Les pattes sont longues .et noires. Femelle? pl. VII, fig. 49, £. Long. 0,016. — 7 à 8 lg. Jr rapporte ici cette femelle, mais avec doute: Elle ne diffère presque pas du mulet précédent. 204 HESTOIRE NATUREBLE La tête a les trois petits yeux lisses. Les ailes n’at- teignent pas l'extrémité de l'abdomen. Elles sont obscures , avec les nervures et le point marginal bruns. Cette espèce se trouve à Cayenne , d'ou elle a été rapportée par Le Blond. 3 La FOUR MI apicaAre. Formica apicalis. Mulet, pl. VIF, fig. 42, A. D'un noir mat; extrémité des antennes jaunâlre 5; abdomen court , ové; pattes d’un noir brun. Obscure nigra : àntennarum apice flavescente ; ab- domine brevi, ovuto ; pedibus fuscis. Long, 0,012. —5 à Glig. CETTE espèce a une grande affinité avec la fourmi flavicorne. Elle est d’un noir très-obscur. Les antennes sont de la longueur des deux tiers du corps, insérées près du milieu du devant de la tête, sous les bords latéraux et extérieurs d'une petite élévation étroite, presqu’en cœur, ouverte postérieurement , avec un sillon au milieu , rap- prochées., filiformes , avec les quatre ou cinq derniers articles de l'extrémité d’un jaunâtre pâle et un peu plus gros; les précédens sont un peu d’un noir brun. La tête est un peu plus large que le corcelet , carrée , arrondie et convexe posté- œieurement. Les mandibules sont de la longueur des deux tiers de La tête, brunes , luisantes , co- = ” DES FOURMIS. 205 niques , déprimées, courbées et croisées à la pointe. Le côté interne est dentelé, avec un rang de points enfoncés tout le long. Les yeux sont vers le milieu des eôtés, assez globuleux et sail- ans, noïrâtres. II n’y a point de petits yeux lisses. Le corcelet est presque cylindrique, étroit, un peu comprimé. La partie antérieure est un peu plus grosse et arrondie ; l'extrémité postérieure est obtuse. Le dos est presque continu. L'écaille est de niveau avec l'abdomen, en demi-cûne, com- primé sur les côtés ; la coupe regarde l’abdomen. Cette partie est courte, ovée, avec quelques poils; le premier anneau est un peu en cloche, séparé du second qui est grand , presque cylindrique. Les pattes sont longues, d un noirätre brun, un peu velues. Les jambes antérieures ont un 8 éperon ; les autres ont deux petites épines. Le premier article des tarses a en dessous un petit duvet roussätre. ; 206 . HISTOIRE NATURELLE La FOURMI rérme. Formica fœtida. es Individu ailé. Noire, avec quelques poils roussätres ; nœud tronqué . obliquement, strié; anneau suivant de l’abdomei arrondi. Nigra, rufo-subpilosa ; nodo oblique truncato , stria- Lo ; segmento abdominis sequente rotundato. Formica gibbere petiolari, transverse compresse , abdominis primo seomento contractiore., maxillis . porrectis. Lin, System. nat. ed. 12, tom.1, pag. 965, n° 16. f ormica lobala alata nigra , maxillis porrectis , ab- * dominis. primo segmento contractiore , squarna _ peliolari magna, excavala. DE Gérer. Mém. incect. tom. 3, pag. 602, n° 3, pl. 31, fig. 6. ’ Fourmi & profondes sdb ra ailée, noire, à dents 4 alongées, dont le premier anneau du ventre est arrondi , à écaille grosse, tronquée sur le filet du veutre. Dr Géer, {bid. à Formica fœtida. Orxv. Encyel méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 502. _ Long. o.016. — 7 lig. LE corps est noir , avec quelques poils rous- sâtres. La tête est oblongue. Les mandibules sont longues , droites, avancées, un peu crochues à l'extrémité , intérieurement dentelées. Le nœud de l’abdomen est comprimé , tronqué oblique- ment, transversalement strié; Panneau suivant de cette partie -du corps est arrondi, et séparé du DES FOURMIS. 207 second par un étranglement. Les ailes sont trans- 4 parentes. Elle se trouve dans l'Amérique méridionale. *** Mandibules plus courtes que la tête, triangu- P 3 To k vo À j ARTE à laires ; écaiile en nœud arrondi, pédiculé en de- van. ** Mandibulæ capite breviores, trigonæ: squama nodiformis ; rotundata, antice petjolata. Espèces exotiques. Species exoticæ. La FOURMI Norun-éPixEeux. Form. spini-noda. Mulet, pL VIL, fig: 45, A. D'’an noir brun ;deux pointes au devant du corcelet; ung épine sous le nœud. ‘Brunneo-nigra; thorace antice bidentato ; nodo infra unispinoso. Formica clavata , thorace bidentato , atdominis pe- tiolo subtus unidentato. Fas. System. entom. p 394, n° 18.— Spec.-insect. tom. à; pag. 492, n° 26. — Mant. insect. tom. 1,pag:309 , n°32. — Entom. System. emendi … tom. 2, pag. 360, n°,44. J'ormica aculeata nigra, thorace. antice bidentato\, __abdominis primo segmento rotundato. Oriv. Encycl méthod. Hist, nat. tom, 6, pag. 498, n° 42, Fourmi armée. {bid. gt: Hé m, . Long. 0,022.— 10 lig. CETTE espèce’ a été regardée comme nouvelle su # 1% NE 7 | par le savant Olivigr', qui la décrite dans En 208 HISTOIRE NATURELLE cyciopédie méthodique, sous le nom d'armée. Elle étoit connue de M. Fabricius, et je ne puis en douter, ayant trouvé cette fourmi armée du naturaliste Olivier, étiquetée de la propre main de M. Fabricius , sous le nom de clavata, dans la collection des insectes de Cayenne du professeur Richard. Les descriptions des deux fourmis sont d’ailleurs d’accord entre elles. Le corps du mulet est d’un noir brun ou d’un brun noirâtre ,avec quelques poils d’un gris rous- - sâtre, particulièrement à l'abdomen. Les an- tennes sont un peu plus longues que le corcelet, assez grosses , filiformées , plus obscures à leur extrémité; elles ont leur insertion au-devant des yeux, près des mandibules. La tête est grande , carrée, abstraction faite des mandibules, con- vexe, très-striée ; on remarque uneé.carène forte et aiguë, partant de Finsertion des antennes , et se prolongeant au-delà des yeux, en longeant leur côté interne. Ces yeux sont bruns , assez saillans, et placés vers le milieu des-eôtés de la tête. Au- dessous d'eux est un sillon où gouttiere assez darge, et dont le‘bord inférieur et longitudinal st relevé en ligne assez tranchante. Je n’ai point vu d'yeux lisses. Les mandibules sont grandes, d'un noir brun, larges, triangulaires, ponctuées, velues, un peu courbées à la pointe. Le côté in- terne est cilié et dentelé ; ces dentelures sont sé- sparées par de 14res-petites stries. Le corcelet est presque r DES SSEMNOPU RME. Se : : 209 presque cylindrique , comprimé latéralement, arrondi en dessus ,.strié ou ridé transversale- ment , avec le dos côntinu , et se courbant d’une manière assez insensible à son extrémité posté- rieure. On voit à chaque épaule un gros tuber- culeconique , dansune direction un peu: oblique, et se rapprochant du côté extérieur. L’écaille est en forme de nœud, qui , vu latéralement , pré- sente une espèce de carré , dont la ligne infé- rieure se prolonge en devant, en un pédicule as- sez long , cylindrique, armé en dessous, à la partie qui répond au commencement du nœud propre- mentdit,d’une épine forte etperpendiculaire; l’ex- trémitépostérieureet inférieure du nœud s’avance aussi un peu pour s'unir à l'abdomen. Le dessus du nœud offre une coupe presque ovale, dont le bout antérieur fait un peu saillie , et dont la sur- face arrondie est traversée d’un grand nombre de petites rides qui se prolongent sur les côtés. : L’abdomen est court, conico-ovale, luisant; le premier anneau, ou , à parler plus juste, le se- cond , est en demi-globe, et séparé du suivant par un étranglement bien marqué..Celui-ci est grand et convexe , les autres sont courts et velus. L’anus a trois petites pointes. Les pattes sont assez lon- gues , de la couleur du corps, velues, avec un éperon d'un jaunâtre obscur à chaque jambe. Le dessous de l'extrémité des jambes de la première paire, et celui du premier article de ses tarses, sont O 510 HISTOIRE NATURELLE garnis de poils courts, épais, et d'un jaune rous: sàtre. Les articles suivans en ont aussi, même dans tous les tarses ; mais cela est moins sensible. La femelle , même pl. ;, même fig. , lett. D, dif- . ère peu du mulet, quant à la forme générale et quant aux couleurs. La tête a trois petits yeux lisses. Le corcelet n’a qu'un tubercule court ét obtus, à la place des pointes que nous avons vues dans ke mulet ; mais le nœud a aussi une forte épine. Les nervures des ailes sont brunes. Le stig- mate est d’ün brun foncé. On trouve cette espece. à Cayenne, et proba- blement dans les parties voisines de l'Amérique méridionale. | La FOURMI rusercuzée. Formica tuberculeta. Mulet, pl. VII, fig. 46, A. Brune ; très-striée ; trois tubercules à la partie an- * térieure du corcelet. Brunnea, valde striata ; thorace antice trituber- culato. F'ormica fusco-rufescens, thorace antice tuberculis tri- bus, abdominis primo segmento rotundato. Oxiv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 498. Long. dos 1. — 4 lig. À, Le corps est d'un brun marron, luisant, un peu velü , étroit, alongé, très-strié: Les antennes sont filiformes, de la longueur du corcelet , 1u- D'ES ALOU RM LS. 211 sérées près de la bouche, sous le rebord latéral et extérieur d'une portion de la tête un peu plus élevée. La tête est un peu plus large que le cor- celet carrée , très-chagrinée, avec les angles pos- térieurs prolongés en une petite pointe. Les man- dibules sont grandes, triangulaires , strideg » d’une couleur plus claire que celle du corps ; courbées à la pointe , appliquées l’une contre l’autre au côté interne, qui.est finement dentelé. Les. yeux sont globuleux , saillans, d'un brun noirâtre, situés vers le milieu des côtés. Il n'y à point de petits yeux lisses. Le corcelet est cylin- drique , divisé au milieu par un enfoncement très-ridé. Le milieu du bord antérieur est élevé 5 et chacun de ses angles latéraux a-un petit tu- bercule ou une petite épine. L’extrémité du cor- celet est très-obtuse , eton voit aussi près de cha- cun de ses angles un petit tubercule. L’écaille est en forme de nœud, très-striée, presque cubique, comprimée , arrondie au bout, prolongée en pé- dicule antérieurement et à sa partie inférieure. L'abdomen est petit, ové , strié et velu ; ses deux premiers anneaux, après le nœud, sont grands, séparés par une incision profonde. L'anus a trois pointes égales. Les pattes sont longues, un peu velues, avec un éperon aux jambes antérieures, et le petites épines aux autres. 2:12 ‘HISTOIRE NATURELLE Femelle, pl. VIH, fig. 46, C. Long.:0,018. — 8 lig. ÆEzxe est d’un rouge bai terne et trés-rugueuse. Les antennes sont insérées sur le côté extérieur ‘d’une ligne élevée et trancliante, qui se perd in- sensiblement sur l'extrémité postérieure de la tête: On ‘remarque même, vers le milieu de la tête , un commencement d’üne troisième carène. Les yeux sont petits, ronds et bruns. On ne voit qu’à peine les trôis petits yeux lisses. Les tuber- cules ou épines du corcelet sont moins saillans que dans le mulet. Les ailes supérieures ne dé- passent guère l'abdomen, sont un peu obscures, avec les veines et le point marginal bruns. On voit un très-petit sinus au milieu du bord'supé- rieur du nœud, ‘qui tient lieu d'écaille, et une . petite dent à son pédicule , en dessous , près de sa naissance. Les deux'premiers anneaux de l’abdo- men sont fort grands, celui de la base sur-tout, et séparés par un étranglement profond et une espèce de bourrelet. Les anneaux suivans ne sont pas ridés ét sont moins ternes. Le bout de l’ab- domen est plus velu , et armé d'une petite pointe. Les pattes sont grandes et plus velues que le reste du corps. Cette espèce a été apportée de Cayenne par Leblond. DES FOURMIS ue £a FOURMI 4 QUATRE DENTS. Form. quadridens. Malet, pl. VI, fig. 47. Noirâtre ;:.tète à trois carènes ; corcelet noir, à quatré tubercules. Fusca ; capite tricarinato; thorace: nigro, quadrilui berculato. Formica thorace quadridentato , atra, capile bicari- nato.“Far. Entom. System. emend. tom: 2, pag. 362, n° 51. : Formica quadridens. Coques: Illust. icon. dec. 1, p. 26. * tab. 6, fig. 10. ; Long. 0,009. — 4lig. Je n'ai que le mulet de cette espèce. IFne s’éloi-- gne pas beaucoup de celui de la fourmi tuber- culée, dont il n’est peut-être qu'une variété. IL est très-finement strié, pubescent. Les antennes. sont d'un brun noirâtre, filiformes, insérées près: de la bouehe, sur le côté extérieur d'une carène très-mince-et courbe: On voit aussi une petite ligne élevée dans le milieu de l’intervalle qui est entre-elles. La tête est d’un. brun noirâtre ou très. foncé, un peu: plus large que le corcelet , earrée. Les mandibules sont triangulaires; plates, striées... grandes, velues, de la-couleur de la. tête, très- peu dentées et: courbées. à leur pointe. Le cor-- celet est noir, a une pointe ou tubercule aigu à -chaque angle huméral; le milieu du segment anté- ©; 3. 214 HISTOIRE NATURELLE rieur éstun peu proéminent. Les stries forment sur cette partie du corcelet, des courbes concen- triques. Le second segment est séparé du premier par un enfoncement, et il a de chaque côté, à son extrémité postérieure , un petit tubercule peu aigu. Le nœud est épais , presque cubique, très- strié, un peu convexe en devant , et figuré à-peu- près comme dans la fourmi tuberculée. L’abdo- men est noirâtre ; les deux premiers anneaux sont fort grands , et séparés l’un de l’autre par un in- tervalle. Leur bord postériêur est plus clair et plus luisant , de même que dans ceux qui suivent. Les pattes sont d'un brun noirûtre. Cette espèce se trouve à Cayenne. DES FOURMIS. 215: **%*% Mandibules de la longueur de la tête au moins, étroites, linéaires. Re pranb- rs ad minus loneitudine capilis , an- guslæ , lineares. Espèces exotiques. Species exoticæ:. La FOURMI courur. Formica gulosa. Mulet, pl VIN, fig. 49. D'on brun marron; mandibules plus longues que la. tête; extrémité de l’abdomen noire. Castaneo-brunnea ; mandibulis capite longioribus ÿ. abdominis apice nigro. Formica rufa , abdomine apice nigro ; primo seo- mento contracto ,mandibulis porrectis. Fas. Faioi entom. pag. 395.— Spec. Insect, tom. 1, pag. 494, n° 34. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 310, n° 41. — Entom. Sys- tem. emend. tom. 2, pag. 365, n° 55. Formica gulosa. Oxiv. Encycl. méth. Hist. nat. tom.6, pag. 501, n° 50. m. Long. 0,018. — 8 lig.. Crrrs belle espèce est de la Nouvelle-Hollande,. et l'individu que je possède vient de feu Riche. Je n'ai que le mulet. Sa forme est étroite, alon- se. Sa couleur est d’un brun marron foncé, plus clur aux antennes, aux pattes, et sur les deux premiers anneaux de l'abdomen. Les antennes sont longues, filiformes, insérées sur ‘une petite higne élevée , courte, tranchante,. en forme de- carène. La tête est plus large que le corcelet, presque carrée , assez déprimée , finement ridée. Les mandibules sont étroites; plus longues que A4 ” 216 HISTOIRE NATURELLE la tête, dentelées inégalement le long du côté. intérieur, crochues et croisées à leur extrémité. Les yeux sont assez grands et grisätres. Les petits yeux lisses sont rapprochés en triangle sur le milieu du front. Le corcelet est étroit, aminci antérieurement , finement ridé , avec un enfon- cement au milieu du dos. Les deux premiers an- neaux de l’abdomen forment deux espèces de nœuds trés-distincts. Le premier , ou celui qui remplace l'écaille , est plus étroit, un peu plus long , et paroît être figuré en toupie ou en poire, vu en dessus ; le second est demi-globuleux : le reste de l’abdomen est noir, très-luisant, ové, de trois anneaux, dont le premier très-grand , et le dernier en pointe. Les pattes sont longues, lé- gèrement pubescentes , ainsi que tout le corps. La FOURMI 4 pNcEs. Formica forficata. Mulet;, pl. VIIT, fig. 50. Noire ; mandibules plus longues que la tête, d’un jaune pâle. Nigra ; mandibulis capite longioribus, pallide Fes Formica fusca , abdomine pubescente , nigro; primo segmento contracto , mandibulis porrectis. Far. Mant. Insect. tom. r , pag. 310 ,n° 42. — Entom System. emend. tom. 2, pag. 363, n° 56. J'ormica forficata. Ouiv. Encycel. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. Éo1, n° 51. mm. Long. 0,011. — 5 lig. SA forme est exactement la même que celle de DES FOURMIS. 217 la fourmi goulue. Les seules différences essen- tielles ne consistent que dans les proportions et les couleurs. La fourmi à pinces n’a que cinqlignes de longueur. Son corps est noir, à Fexception des mandibules, qui sont d’un jaune pâle , des jambes et des tarses, qui sont d’un brun rou- geätre clair. Les cuisses et les yeux sont noirâtres ou un peu bruns. La tête a.les petits yeux lisses. Le corcelet est finement strié, comme celui de la fourmi goulue. L'abdomen est plus luisarft que le reste du corps, et paraît avoir à son extrémité un duvet court et blanchâtre. … Cefte espèce a été apportée de la mer du Sud, par La Billardiere. La FOURMI xoueusr. Formica nodosa. Mulet, pl. VIIT, fig. 48. Fauve-marron, pubescente , striée; mandibules un peu plus courtes que la têle, peu dentées ; corcelet presque cubique. Badie-ferruginea , pubescens , striata; mandibulis capite vix brevioribus , fere edentulis ; thorace sub- cubico. » 7m. 4 Long. 0,006. — 5 lig. Je ne connois que le mulet. Le corps est d'un fauve marron, un peu plus foncé sur la tête et sur l'abdomen , étroit, finement strié, pubescent. Les antennes sont insérées près de la bouche, 318 HISTOIRE :NATU RENLE sous une légère proéminence. Le premier article est alongé et conique; les autres sont presque gæenus ; le dernier est grand , et presque conique. La tête n'est guère plus large que le corcelet. Sa figure est carrée, et son front est convexe. Sa par- tie antérieure est marquée d'une impression en forme de V renversé. Les mandibules sont pres- que aussi longues que, la tête, étroites, écartées, et contigués seulement à leur pointe. Leur côté in- terne à quelques dentelures peu marquées. Les. yeux sont petits et noirs. Je n'ai point vu de petits yeux lisses. Le corcelet èst en cube alongé , et tient à la tête par une espèce de cou. L'écaille est en forme de nœud. Elle ressemble à un anneau ordinaire de l’abdomen, séparé des autres par un étranglement profond , et paroît carré, vu en. dessus ; mais il est arrondi, coupé en biais anté- rieurement, comprimé sur les côtés, et strié. Le- bord inférieur formé une espèce de tranche mem- braneuse, quis’avance obtusément sous le second anneau ; celui-ci et le suivant sont tres-grands ; le premier des deux est fortement strié; l’autre n'est que ponctué ; il est plus luisant, et paroit propre à recevoir les suivans. L’abdomen est plus velu que le reste du corps, et les poils sont jau- nâtres. Les pattes sont assez fortes. Cette espèce habite Cayenne. DES FOURMIS. 219 FAMILLE SEPTIÈMÉ. Fam. septima. Les FOURMIS sossuEs. Formicæ gibbosæ. * Des épines sur la tète ou sur le corcelet , ou sur les deux ,.dans les mulets. * Caput thoraxve operariarum vel ambo spinosa. Espèces indigènes. Species indigenæ. La FOURMI sOuTERRAINF. lormica subterranea. Mulet , pl. X, fig. 64, À ; et pl. XI, fig. 70, A. D'un brun fauve, bouche et antennes. plus claires; corcelet alongé , biépineux ; abdomen noiràtre; pattes d’un fauve clair. *, | T'errugineo-brunnea ; ore antennisque dilutioribus ; thorace elongato , bispinoso ; abdomine fusco ; pe- dibus dilute fuluis. | Formica subterranea. Larr. Ess. sur l’hist. des fourm. de la France , pag. 45. m. Long. 0,005. — 2 lig. +. LE corps est alongé d’un brun fauve, luisant, un peu velu. Les antennes sont un peu plus claires, avec la première pièce plus foncée, ou presque de la couleur du corps. La têteest grande, triangulaire, finement striée, plus foncée sur le vertex. La bouche est plus fauve. Les mandibules sant assez fortes et triangulaires. Le corcélet est sas CORRE 92909 HISTOIRE NATURBLLE fort alongé, très-renflé, lisse et arrondi en de- vant , strié ensuite; il descend brusquement, pour arriver à la jointure de sa partie posté- rieure, qui est cubique , striée, avec deux pe- tites. épines. Les nœuds paroissent lisses ;. le premier a un long pédicule. L’abdomen est fort lisse, très-luisant, noirâtre. Les pattes sont d’un. fauve clair. + Femelle, pl. X, fig. 64, lett. D; et pl. XI, fig. 70, F, G. Eze est presque semblable au mulet. La tête est de la largeur du corcelet, d'un fauve foncé ; le dessus est d’un brun noirâtre et strié. Les antennes sont d’un fauve clair, et les yeux noirs: Les trois petits yeux lisses sont distincts. Le corcelet est fort'bossu , brun , très-luisant , avec les jointures plus claires, tirant sur le fauve: Le dos est lisse, avec le contour , et sur-tont l’ex- trémité postérieure , striés, Cette extrémité est fourchue ou échancrée , et a deux épines aussi fortes proportionnellement que le mulet. Les nœuds sont bruns. L’abdomen est d'un brun noi- râtre foncé, très-poli, fort luisant, avee quel- ques poils. Le bord postérieur des anneaux est un, peu plus clair. Les. pattes. sont d'un fauve-brun clair. Les ailes sont tout-à-fait blanches, avec les. nervures d'un blanc jaunâtre très-päle, ainsi que le stigmate, qui paroît à peine. Le mâle, pl. X, fig. 64, B; pl. XI, fig. 70, D, DES FOURMIS. 221 est de la grandeur du mulet, d'un brun noirûtre, très-luisant. La tête est plus foncée , avee les mandibules et les antennes d'un blanc jaunûtre. Le corcelet est très-renflé, lisse , terminé brus- quement en biais, avec les jointures plus claires, l'extrémité postérieure fourchue , et les angles saillans. L’abdomen est d'un brun noirâtre lui- sant, avec le bout plus clair , d’un brun jaunûtre. Les pattes sont d'un jaunâtre très-pâle. Il y a des variétés plus petites , d’autres plus foncées ou plus claires en couleur. La même teinte se retrouve dan$ les individus ailés. Je pense qu'il faut mettre au nombre de ces variétés, ma fourmi bossue, gibbosa, Monopgr. pag. 50, dont je donne ici la figure pl. XI, n° 70. On trouve cette espece au pied des arbres, soit dans les départemens méridionaux, soit aux en- virons de Paris. Je l'ai observée à Saint-Germain- en-Laye, au bois de Boulogne. Les mâles et les femelles paroissent en thermidor. 222. ‘ HISTOIRE NATUREELE Espèces exotiques. Species exoticæ. Là FOURMI céPnarote. Formica cephalotes. | Mulet, pl. IX, fig. 57, À. D'un brun marron, pubescent;tète très-grande,lui- sante , échancrée ét biépineuse postérieurement # corcelet à quatre tubercules aigus en devant, ct deux épines postérieures. Castaneo-brunnea , pubescens ; capile maximo nilidô, postice didymo bispinosoque; thorace antice tuber- culis quatuor aculis , postice bispinoso. Formica thorace quadrispinoso , capite didymo ma-= gno utrinque postice mucronaloæLax. System. nat. ed. 12, tom. 1, pag. 964, n° 15. F'ormica cephalotes. Far. System. entom. pag. 495, n° 22. — Spec. Insect: tom. 1, pag. 495, n° 31.— Mant. Insect. tom. 1, pag. 310, n°.38.— Entom. System.emend. tom. 2, pag. 362, n° 52. 4: Pi L'ormica migratoria fusco-castanea, capite didymo magno,utrinque postice spinos0, Aorate quadrispi- 1050. DE Gter. Men. Jns. t.3,p. 604 , n° 5, pl. 31, fig. 11. Fourmi de visite, d’un brun de marron , à grande tête échancrée en dessus, avec deux épines par der- rière , et à quatre épines sur le corcelet. Zbid. F'ormica cephalotes. Orix. Encyclop. méthod. Hist. nat. tom. 6, pag. 499. Formica magna. MarGrav. Bras. pag. 252. Mxrrax. Insect. de Surin. pl. 18, les grandes figures. Séga, Mus. tom. 4, tab. 99, fig. 6? - Ji. Long. 0,015. — 7 lig. = Le corps est d'un brun marron plus où moins clair , et couvert, du moins sur la tête, d'un DES FOURMIS. 223 duvet d'un brun jaunâtre. Les antennes sont longues, très-brisées, un peu plus grosses vers leur extrémité, et insérées à peu de distance de la bouche, chacune sous une petite proéminence. La tête est extrémement grande , luisante , faite en cœur, sa partie postérieure étant divisée par un sillon en deux portions arrondies, égales, et qui ont chacune à leur extrémité une petite pointe. Les mandibules sont fortes, plates, larges, en faulx, crochues à la pointe , et à dentelures noirâtres. Le front est plan. Les yeux sont petits et noirs. On ne voit point de petits yeux lisses. La partie antérieure du corcelet, ou le premier seoment , est plus élevé et plus large que le se- cond, avec quatre éminences pointues , ou quatre épines fort courtes, disposées transversalement ; deux par deux, et dont les postérieures , plus petites , dirigées un peu en arrière sur le dos. On voit aussi une petite épiné, de chaque côté, au- dessus des hanches de la première päire de pattes. Un enfoncement sépare ce segment de la partie terminale du corcelet, dont les angles postérieurs ont chacun une forte épine coniqu@#Le pédicule de l'abdomen est composé de deux nœuds rabo- teux , ayant chacun, et de chaque côté, un petit tubercule ; le second de ces nœuds ést plus grand. L’abdomen est petit, ovale , et presque rond ; le premier anneaL est beaucoup plus grand, et pa roît recevoir les autres. Les pattes sout iocguies. t 524 HISTOIRE NATURELLE On trouve des individus d'un roux jaunätre, mais toujours avec la tête luisante. Femelle, même pl., même fig., lett. E. Formica grossa , nigricans , thorace sub scutello bi- dentato, abdomine magno, globoso. Far. Mant. Insect. tom. 1, pag. 309, n° 29. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 359, n° 40. Formica grossa. Oriv. Encycl. méth. Hist. natur. tom. 6, | pag. 497. m. m. Long. 0,022. — 10 lig. — Larg. ail. étend. 0,058. — 26 lig. LA femelle est si différente du mulet, que M. Fabricius en a fait une espèce sous le nom de grossa. Tout le corps est d’un brun marron tres- foncé, soyeux, roussâtre, sur la tête et sur le corcelet spécialement. Ces dernières parties sont, ainsi que les pattes , hérissées de petites aspérités. La tête est bien plus petite relativement au corps que celle du mulet; elle est à-peu-près de la lar- geur du corcelet, basse, déprimée , presqu’en cœur, son bord postérieur étant légèrement con- cave. Les angles postérieurs ont chacun une pe- tite épine. es mandibules sont très-fortes, et figurées à-peu-près comme dans le mulet. Le som- met de la tête offre les trois petits yeux lisses. Le corcelet est fort gros, très-convexe , et terminé assez brusquement. L'écusson est proéminent. On voit une petite épine, de chaque côté, aux en- droits du çorcelet qui répondent aux angles pos- térieurs DES FOURMIS. 395 térieurs de celui du mulet. Les deux nœuds sont courts, mais larges, en plan incliné, arrondis sur les côtés ; le premier est très-bas, et le se- cond , qui est plus velu, semble se confondre avec l'abdomen. L’abdomen est très-gros, pres- que globuleux, Les ailes le dépassent beaucoup. Elles sont obscures, avec les nervures d’un brun foncé jaunàtre. Nous avons vu des mulets d’un roux jaunâtre ; on trouve aussi des femellés de la même couleur. Mâle , même pl., même fig., lett. D. ‘Ir est un peu plus petit que la femelle. Les mandibules, la tête et l’abdomen sont sur-tout bien inférieurs en proportions. Tout le corps est ’ailleurs d'un brun marron très-foncé, presque noirâtre. Les antennes sont roussâtres , avec le premier article obscur. Le corcelet n’a pas , au- tant qu’il m'a paru, d’épines à son extrémité pos- térieure. Les stigmates qui sont en cet endroit, font une petite saillie ou un commencement de tuyau. Les organes sexuels sont très-apparens. Mademoiselle de Mérian nous a donné quelques particularités très- curieuses sur cette espèce. Nous allons les rapporter, sans les garantir. , « Ces fourmis sont extrêmement grandes, et » peuvent, en une seule nuit, tellement dépouil- » ler les arbres de leurs feuilles, qu’on les prend :» alors plutôt pour des balais que pour des arbres. p j 36 HISTOIRE NATURELLE » Elles coupent les feuilles avec les dents. Des » milliers de fourmissejettent sur ces feuilles, qui » tombent à terre, etles emportent dans leur nid. » Elles font dans la terre des caves qui ont quel- » quefois plus de huit pieds de hauteur , et qu’elles » façconnent aussi bien que les hommes pour- » roient le faire. Quand elles veulent aller quelque » part où elles ne trouvent point de passage, elles » se font un pont de cette manière-ei: La pre- » mière se place, «t s'attache à un morceau de » bois qu'elle tient serré avec ses dents; une se- » conde se place après la première, à laquelle » elle s'attache; une troisième s'attache de même » à la seconde , une quatrième à la troisième, et » ainsi de suite’, et de .cette manière elles se » laissent emporter au vent jusqu'à ce que la dét- » nière attachée se trouve del'autre côté,et aussi- » tôt un millier de fourmis passent sur celles-ci, » qui-leur servent de pont. Ces fourmis sont tou- » jours en guerre avec les araignées et tous les » insectes du pays. Elles sortent tous les ans une » fois de leurs cavernes, en essaims innombrables, » entrent dans les maisons , en parcourent les » chambres, et tuent tous les insectes , grands et » petits, en les suçant. En un moment , elles dé- » vorent les grandes araignées, car elles se jettent » sur elles en si grande quantité, qu’elles ne » peuvent se défendre. Les hommes même sont » obligés de prendre la fuite ; car elles vont ainsi + DES FOURMIS. 295 "y par troupes de chambre en chambre , et quand » toute une maison est nettoyée , elles passent » dans celle du voisin, et ainsi de l’une à l'autre, » jusqu’à ce qu'elles rentrent dans leurs caver- » nes ». Mérian. Jns. de Surin. pag. 18. Homberg communiqua à l’Académie des scien- ces de Paris, en 1701, et relativement à ces fourmis dé visite, une lettre qu’il avoit reçue de Pamaribo, colonie hollandaise, dans [a province de Surinam. Elles marchent, est-il dit dans cette lettre , en » troupe, êt comme une grande armée. Quand on les voit paroitre, on ouvre tous les coffres et toutes les armoires des maisons sellestentrent 2 4 ÿŸ ÿ et exterminent rats, souris , cakerlacs qui sont des insectes du pays, enfin tous les animaux Ÿ Ÿ nuisibles, comme si elles avoient une mission ÿ particulière de la nature pour les punir et pour en défaire les hommes. Si quelqu'un étoit assez ingrat pour lés fâcher , elles se jetteroient sur » lui, et mettroient en pièces ses bas et ses sou- » he, Le mal est qu'elles ne tiennent pas, pour » ainsi dire, leurs grands jours assez souvent 4 on Re les voir tous les mois , et sont quel-' » quefois trois ans sans paroître ». Les nègres appellent cette fourmi papa LT , qui désigne la plus grosse et la plus mauvaise de toutes A fourmis. FermiN. Hist. natur. de la Holl. équinox. pag. 117. La fourmi céphalote se trouve aussi si A Cayenne, 173 + ÿ D 2 228 HISTOIRE NATURELLE et les individus que jai décrits en avoient été ap portés par le professeur Richard. M * La FOURMI six-penrs. Formica sexdentata. Mulet, pl. IX, fig. 59 et 60. D'un roux jaunâtre mat,presque glabre; tèle grande, échancrée et biépineuse postérieurement ; six épines sur le dessus du corcelet, dont les anté- rieures et les postérieures fortes. Obscure luteo-rufescens , subglabra; capite magno, didymo posticeque bispinoso ; thorace spinis sex, anticis posticisque validis. Formica thorace sexspinoso , capile didymo, utrin- que postice mucronato. Lan. System. nat. ed. 12,t.1, pag. 964, n° 14. Formica thorace sexspinoso, capite didymo maximo. Faz. System. entom. pag. 395, n° 14. — Spec. Insect. toi. 1, pag. 495, n° 32,— Mant. Insect. tom. 1, p. 310, n° 39. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 363, n° 53. .Æ'ormica rufa ,capite didymo ,magno, utrinque pos- dice spinoso, thorace sexspinoso. De Géer, Mém. Insect. tom. 3, pag. 608, n° 6, pl. 31, fig. 14. Fourmi & six épines sur le corcelet, rousse, à grande tête, échancrée en dessus, avec deux épines par derrière. De Géer. Zbid. | F'ormica sex-dens. Gziv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6 ” pag. 900. m. Si Long. 0,012. — 5 lig. = CETTE espèce a une grande affinité avec la fourmi :céphalote ; mais elle en est distinguée DES FOURMIS. T2 Sous: plusieurs rapports. La tête est proportion- nellement plus petite, et n'offre pas ce duvet roussätre que l’on voit dans là précédente. Ses côtés sont moins dilatés et moins arrondis aux angles postérieurs. Le corcelet à six épines en dessus , dont celles de devant et les postérieures très-fortes. Dans la fourmi céphalote , ces épines antérieures sont courtes , où ce sont plutôt'des tubereules aigus. La fourmi six-dentfsest d’un roux jaunäûtre, et. n'a presque pas de poils. Les antennes sont in- sérées à peu de distance de la bouche, sous une: proéminence. La tête est grande , én cœur , for- tement concave postérieurement, avec une épine droite et aiguë à chaque angle postérieur. Les mandibules sont de la longueur des deux tiers de la tête, droites, courbées à la base, denticulées. et brunes au côté interne. Les yeux sont petits, noirâtres , placés à peu de distance des mandi- bules. Le corcelet est plus élevé antérieurement ; enfoncé vers le milieu du dos, et bas postérieure- ment. Il y a une épine forte, aiguë > un peu ar- quée en dedans à chaque angle humérak, avec deux autres plus petites, où n'étant même que des tubercules pointus, derrière elles. Les. angles de l'extrémité postérieure du eoreelet ont aussi chacun une épine forte, dirigée vers l'abdomen. On voit, en outre, une petite épine au-dessus de: chaque hanche des pattes antérieures. Les deux. P à 230 HISTOIRE NATUREBLE nœuds sont courts, un peu irréguliers, et un peu partagés dans leur longueur , ou creux dans leur milieu. On voit sur le dessus de chacun d'eux, et de chaque côté , une petite pointe ou un petit tubercule. Le second nœud , ou le plus voisin de l'abdomen , est plus large, et a de plus, inférieurement et de chaque côté, un tubercule plus fort que les précédens. L'abdomen est petit, ovalaire ; le premier anneau est fort grand. Les jambes antérieures ont une forte épine. Les tubercules des nœuds ne sont pas toujours bien exprimés, comme on le voit dans la fig. 59. La suivante les rend fort sensibles. Les épines dor- sales du second rang y sont plus courtes. + On trouve cette fourmi à Cayenne, à Surinam. La FOURMI rorc-éri. Formica hystrix. Malet, pl. X, fig. 61.” “D'an fauve obscur, et fort épineuse. Obscure ferruginea, spinosissima. nm. Long. 0,009. — 4 lig. Le corpsest d’un fauve irèsfoncé, obscur. Les antennes sont presque de la longueur du corps, velues , inisérées près du milieu de la bouche, sous le bord d’une saillie qui forme une espece d’aile triangulaire, ayant quelques dents, où du moins l’angle terminal pointu. La tête est grande , presque carrée, élargie et échancrée postérieure- és ” DES FOURMIS. QE: * ment,avec beaucoupde petitesélévations pointues: ou épines, dont quelques-unes piliféres ; les angles postérieurs ont aussi lusieurs pointes, dont une plus forte. Les mandibules sont grandes, trian- gulaires , striées subtilement, croisées, finement dentées; la pointe est forte , et Von voit au-des- sous d'elle une dent plus remarquable. Les yeux sont petits, noirâtres, et situés à peu.de distance des mandibules. Le premier segment du corcelet est plus gros, arrondi, avec trois paires d'épines. sur le dos un peu velues, disposées. transversa- lement, presque perpendieulaires, dont les an- térieures plus fortes et les postérieures plus pe- tites: il y a aussi de chaque côtéetinférieurement, une petite épine, menue, très-aiguë, perpendi- culaire au eorps: le second segment du corcelet est terminé au bout par deux épines très{ortes #4 un pew arquées, ascendantes. Le premier nœud est en demi-cône, plus étroit , avec quatre tuber- cules en dessus ; le second nœud:est presque carré, et a aussi plusieurs tubercules. L'abdomen est. irès-petit, et rond. Le premier anneau est grand. hérissé de plusieurs pointes. Les pattes. sont lon- gues, un peu velues. Les jambes antérieures OnË. un éperon; les autres n’en ont presque pas. On la trouxe: à Cayenñe: 23 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI mécacrPALe. Form. megacephala. “Mulet, pl. X, fig. 67, A , B. D'an rouge-brun; tête fort ggande, presqu’en forme de cœur; corcelet biépineux. Bin. rubra ; capite maximo , subcordiformi ; thorace bispinoso. F'ormiea thorace postice bispinoso ferrugineo , abdo- mine nigro , Capite maxiino. Fas. Entom. System. emeñd. tom, 2, pag. 361, n° 47. T'ormnica megacephala, Coques. Illust. Iconogr. dec. 1, tab. 6, fis. A, B. m. # x Long. 0,003. — 2 lig, + LE mulet est d’un rouge-brun , un peu clair, lisant, un peu ‘velu. La tête est plus foncée en couleür , prodigieusement grosse , en cœur, échancrée postérieurement, avec un sillon au . milieu de sa longueur. Les mandibules sont larges, triangulaires , appliquées l’une contre l’autre au côté interne. Les yeux sont petits et noirâtres. Le corcelet a deux épines à son extrémité posté- rieure. Le premier nœud est rétréci à sa base , en pédicule. L’abdomen est ové et noir, suivant M. Fabricius. Les pattes sont un peu plus claires, tirant sur le jaunûtre. Femelle, même pl. , mème fig. , lett. C, D... Coques. Illust. Iconogr. dec. 1, tab.6, fig. C—F. Erxr est un peu plus grande que le mulet, et plus foncée en couleur. La tête n’est guère plus LL L DES FOURMIS 233 large que le corcelet, dont la forme est presque ronde. Les ailes sont un peu obscures. Cet indi- vidu ressemble, pour le reste, au mulet. Cette espèce est de l'ile deFrance,eton l’arecue vivante à Paris. La FOURMI concipènr. Formica longipes. Mulet, pl. XI, fig. 68. | D'un bai clair, luisant et lisse ; antennes et pattes ‘alongées ; corcelet biépineux. ” Dilute badia ; lævis, nitida ; antennis pedibusque elongatis ; thorace bispinoso. m. j Long. 0,004. — 1 lig. + Ezze est alongée, d’un bai clair, luisante, avec les antennes et les pattes longues. La tête est grande , lisse, presque carrée, amincie un peu postérieurement. Les mandibules sont grandes , dentées , comme pédonculées. Les yeux sont noirs. Le corcelet est mince, lisse, et plus élevé : en devant, enfoncé vers le milieu du dos, pres-, que cubique à sa partie postérieure, qui est armée de deux petites épines. Le premier nœud est pé- diculé , en coin. L'abdomen est ovalaire. Les pattes sont un peu yelues. Q J'ai trouvé cetté espèce dans:des boîtes venues de Cayenne. 23/ HISTOIRE NATURELLE "* ‘l'ête et corcelet des mulets sans épines.. ** Caput thoraxque operariarum mutica. Espèces indigènes. Species indigene. La FOURMI crosse-Tètr. Formica capilala Mulet, pl: X, fig. 66, À, B. Frèsnoire , fort luisante ; tête très-grande ; seconde pièce des antennes, genoux et‘tarses bruns. Âtra, nitidissima ; capite maximosz antennarunr. e apice , geniculis tarsisque brunnetis. Formica capitata. Larr. Ess. sur l’hist, des fourm: de Ja France, pag. 46. Léns/ojoo8 Lg anel LE corps est très-noir, fort luisant , pubescent._ Les antennes sont assez courtes, insérées pres de: la bouche , sous une petite élévation , brunes , avec la première pièce, le bout excepté, noire. La tète est predigieusement grosse ; faisant à eile: seule un tiers au moins de la grandeur , presque carrée, mais arrondie postérieurement , et con- vexe. Les mandibules sont un peu brunes, striées,,. courtes et assez fortes. Le devant de la tête-offre, quelques petites rugosités. Le front a une ligne courte, enfoncée au milieu; on en voit aussi une autre vers le milieu du vertex: Les yeux sont petits. Le corcelet est court, étroit, sillonné, un peu en devant, davantage à sa partie posté- rieure ; l'antérieure est beaucoup plus grande , DES FOURMIS. 235 bossue, arrondie. Le .milieu du dos a un enfon- #* cement. Le premier nœud est alongé en forme de coin, lisse en dessus, ridé postérieurement. Le second est rond. L'abdomen est très-lisse , glo- buleux ,pubescent. Les pattes ont les cuisses noi- râtres , les genoux d’un brun pâle, les jambes d'un brun foncé, avec les tarses plus clairs. On trouve desariétés plus petites d'un tiers. Femelle, même pl., même fig. , lett, C. Long. 0,011. — près de 5 lig. Errx est semblable au mulet pour les couleurs ; mais la tête est de la largeur du corcelet, trian- gulaire, arrondie aux angles. Le front a uü sillon. Les mandibules sont fortes, rougeîtres, strices, dentées , avec une pointe forte au bout. Le cor-, celet est lisse en dessus, assez convexe ; l'extré- mité postérieure et inférieure est un peu cha- grinée:, et a deux tubercules. Les nœuds , l’ab- domen et les pattes sont comme dans le mulet;, l'abdomen est seulement plus grand. Les ailes sont longues; les supérieures sont un peu obs- cures , avec les nervures d’un brun jaunâtre , et le point marginal d'un brun noirâtré foncé, -On la trouve aux environs de Bordeaux et dans le.msidi de la France, sous les pierres. 22 236 HISTOIRE NATUREBLE La FOURMI maconwe. Formica structor. Mulet. Tête noirâtre, avec la bouche, sa partie inférieure tirant sur le rougeâtre ; corcelet et pattes d’un. fauve foncé ; abdomen d’un noir brun. Capite fusco, infra oreque- rufescentibus ; thorace: pedibusque obscure ferrugineis; abdomine brun- TL1E0-TL9T 0, Formica structor. Lan. Ess. sur l’hist. des fourmis de la France , pag. 46. + m. Long, 0,004. — x» lig. =. Ere est alongée, pubescente. Les anténnes sont d'un brun foncé , avec l'extrémité du pre- mier article rougetre. La tête est grande, carrée, striée, d’un noirâtre un peu fauve, et un peu lui- sant en dessus, avec la bouche, le contour en devant et le dessous, rougeÂtres, foncés. Les man- dibules sont fortes, très-striées. Le corcelet est d'un fauve foncé ou brun , strié, sur-tout à son extrémité postérieure ; 1l est très-élevé, bossu et arrondi en devant, terminé ensuite brusquement en cylindre court, -tronqué obliquement , sans épines. Les nœuds sont d’un hoif brun ; le pre- mier à un pédicule alongé. L” ibdomen est dtssi d'un noir brun, lisse, luisant , globuleux. Bes- pattes sont d’un fauve foncé. DES FOURMIS. 237 Femelle, pl. XI, fig. 69. ELze est d'un noir brun luisant, et très-pu- bescente. Les antennes sont d'un rouge marron. La tête est un peu plus large que le corcelet, striée , avec les mandibules, les côtés jusqu'aux yeux, rougeàtres. Le corcelet est strié dans son contour , arrondi, très-pubescent. Le second nœud , ou celui qui est le plus près de l'abdomen, a un petit avancement en dessous. L’abdomen est lisse , très-pubescent. Les pattes sont d’un brun rougetre. Les ailes sont obscures, avec le stigmate plus foncé, et les nervures d’un brun jaunâtre. Je n’ai plus le mâle dans ma collection. Je l'ai ainsi décrit précédemment : « Tête et corcelet » trés-noirs ; abdomen moins foncé, luisant; an- » tennes , articulations des pattes brunes, fon- » cées; ailes obscures : un point marginal Jau- » nâtre aux ailes antérieures ». è Cette fourmi fait son habitation dans les lieux sablonneux. Elle forme avec les parcelles de terre qu’elle détache en creusant sa demeure, une es- pèce de cylindre ou de cône qui en couvre l’en-” tirée. Aux environs de Brive. 238 HISTOIRE NATURELLE Éopés exotiques. Species exoticæ. La FOURMI 541. Formica badia. Mulet, pl XI, fig. 71, A. Baie; tère et corcelet striés; bouche plus foncée. : Badia ; capite thoraceque striatis ; ore obscuriori. m. Long. 0,007. — 3 lig. LE corps est d'un rouge marron, terne sur la tête et sur le corcelet, un peu velu. La tête est plus large que le corcelet, presque triangulaire, un peu concave au bord postérieur, finement striée ; Le bord antérieur est cilié, d’un brun foncé, ainsi que les mandibules : les antennes sont in- sérées près de ce bord, et un peu renflées vers l'extrémité. Les mandibules sont fortes, triangu- laires , dentelées au côté interne ; la dent de la pointe est la plus forte. Les yeux sont petits et noirs. Le corcelet est comprimé sur les côtés, plus épais antérieurem£nt, tronqué ou très-obtus et mutique postérieurement ; le dos est continu. Le premier nœud à son pédicule alongé. L’abdo- . men est ové, luisant, velu. Les paies sont de lé couleur du corps. Femelle, même pl., mème fis., lett. D. in, Long. 0,010. — 4 lig. <. Ezzx ressemble beaucoup au mulet; mais la tête est proportionnellement plus courte et plus DES FOURMIS. 230 Jarge ; elle a d’ailleurs les trois petits yeux lisses Le corcelet est moins comprimé, plus arrondi. Les ailes sont d’un noirâtre brun, avec les veines roussatres. Cette espèce à été apportée de la Caroline, par mon ami Bosc. J'ai vu dans sa collection une fourmi mâle , venant du même pays, qui pour- roit bien être l'individu du même sexe de cette espèce. Il a un peu plus de deux lignes de long. Le corps est d'un brun marron, avec quelques poils. Les antennes , les apte et les pattes sont jaunâtres. Les petits yeux lisses sont saïllans. Le corcelet est plus clair que le reste du corps, : dans les jointures sur-tout, et très-convexe. Les ailes sont blanches, avec la côte et quelques ner- vures jaunàtres. La FOURMI BITUBERCULÉE. Form. bituberculata. Alongée, étroite, marron ; tête ovale; les nœuds longs. Elongata , argusta , badia ; capite ovato ; nodis longs. Formica thorace inermi, ferruginea, mandibulis exsertis , dentatis , petiolo binodi. Fas. Suppl. Entom. System. pag. 280. Le Long. 0,008. — 3 lig. LE corps est entièrement marron , fort luisant, et sa forme est étroite et alongée. Les antennes 240 HISTOIRE NATURELLE sont longues , pubescentes , insérées près de la ‘bouche, chacune , sur les côtés, d’une petite élévation comprimée , en forme de carène. Le milieu de l’espace qui les sépare paroïit aussi un peu relevé dans sa longueur. Les derniers articles sont très-distinctement plus alongés que les pré- cédens , le douzième sur-tout. La tête est un peu plus large que le corcelet, presqu’ovale, con- vexe, fort lisse, un peu rétrécie, rebordée posté- rieurement. Les mandibules sont triangulaires, fortement dentées ; le bord antérieur de la tête a des poils ou des cils jaunâtres. Les yeux sont petits, globuleux, noirs et saillans. Ils sont placés vers le milieu des côtés de la tête. Le corcelet est alongé , bossu et arrondi en devant, lisse; l’ex- trémité postérieure est concaye en dessus, avec une petite carène ou ligne élevée er arrondie de chaque côté; c'est dans cet enfoncement que se loge le pédicule de l'abdomen. Ce pédicule est formé de deux nœuds alongés , d’une figure pres- que pyramidale, ou en demi-cône comprimé sur les côtés. Le premier nœud est un peu plus grand, et a un long pédoncule en devant. L’abdomen est court, ové-conique, ou conique et à base ar- rondie, velu. Le premier anneau est fort grand. Les pattes sont longues, velues, de la couleur du corps. On la trouve à Cayenne, C2 La DES FOURMIS. 2/1 La FOUR MT MorEsranTs. Formica molestans. D'un brun clair , lisse ; tête grande ; abdomen noi- râtre ; articulations des pattes’et tarses plus pâles. Dilute brunnea, lœvis 3 capite magno ; abdomine fusco ; pedum geniculis tarsisque pallidioribus. um. Long. 0,002. — près d’une lig. Es est d'un brun clair luisant, poli, avec quelques poils. Les antennes sont insérées près de la bouche. La tête est grande , carrée , parois- sant un peu plus large et obtuse en devant » jau- nâtre en dessous. Les yeux sont petits, noirâtres, placés vers le milieu des côtés. Le corcelet est plus élevé antérieurement. L’abdomen est d’un brun un peu plus foncé, ové. Les pattes ont leurs articulations et les tarses plus clairs. Elle se trouve à Cayenne où elle fait un grand dégât , quoique fort petite. De la collection du naturaliste Bosc. La FOURMI sauxe-Pare. Formica pallide-lutea. D'un jaune pâle, presque glabre ; tète grande. Pallide-lutea , glabriuscula ; capite magno. Long. 0,002. — près d’une lig. Ezze est d’un jaune pâle, presque glabre. La tête est assez grande, presque carrée, avec les yeux petits et noirs. Le corcelet est étroit, bossu antérieurement ; je n'ai point vu d’épines. Les Q 2/2 HISTOIRE NATURELLE aocuds sont un peu velus; le premier est pédiculé en devant. Cette espèce se trouve au Sénégal. De la collection du naturaliste Bosc. HUITIÈME FAMILLE. Familia octava. Les FOURMIS PIQuANTESs. Formicæ punctoriæ. * Mulets à mandibules étroites, alongées , linéaires. * Mandibulæ operariarum angustæ , elongatæ ; li- neares. Espèces exotiques. Species exoticæ. La FOURMI 4 crocxers. Formica hamata. Mulet, pl. VIE, fig. 54. . Rougeâtre ; tête très-grande, plus pâle; mandibules fort longues , étroites, et courbées en crochet in- férieurement. L'erruginea ; capite maximo pallido ; mandibulis por- rectis , hamatis. FaB. Spec. Insect. tom. 1, pag. 494, n° 35. — Mant. Insect. tom. 1 , pag. 311, n° 44. — Entom: System. emend. tom. 2, pag. 364, n° 58. m. Long. 0,009. — 4 lig. Les antennes sont de la longueur des deux tiers du corps, filiformes, d’un brun fauve, un peu velues , rapprochées , et insérées sous une petite éminence, près de la bouche. La tête est d’un o DES)FOURMIS. 243 jaunûtre pâle, très-grande, de figure carrée, très- convexe , et à convexité arrondie ; les angles pos- térieurs sont saillans en forme d’épine. Les man- dibules sont de la longueur de la moitié du corps, » postérieurement d'une épine courte. Le cor- » celet est simple, étroit, d’un brun noirâtre: Le » pédicule de l'abdomen est formé de deux ar- » ticles arrondis. L’abdomen est ovale et fauve. » Les pattes sont d’un brun marron. » Je ne connois point les individus ailés. » Elle se trouve à Cayenne, et m'a été envoyée » par M. Tugni. La FOURMI armicère. Formica armigera. Mulet, pl. IX , fig. 58. D'un roux jaunäâtre ; tête très-grande, en cœur; cor- celet ayant antérieurement deux épines fourchues. Rufo-flavescens : capite maximo, cordiformt; thorace antice spinis duabus furcatis. Le corps est d’un roux jaunâtre, glabre, avec les mandibules et l'abdomen plus foncés et plus roussätres. Les antennes sont assez courtes , in- sérées près de la bouche. La tête est tres-grande, parfaitement en cœur, très-échancrée postérieu- rement , assez plate. Les mandibules sont avan- cées , de la longueur des deux tiers de la tête, étroites , linéaires, dirigées parallèlement ; le côté interne est creux dans sa longueur ; les ex- trémités sé croisent , leurs pointes respectives étant crochues ; elles ont chacune une dent in- terne. Les yeux sont petits , ronds et noirâtres. Chaque portion humérale ducorcelet a un avan- DES FOURMIS. 2/5 eement fourchu ; la division antérieure est fort longue , très-pointue , et la postérieure beaucoup plus petite ; l’une et l'autre sont presque hori- zontales : la première avance un peu et oblique- ment en avant. L’extrémité postérieure du cor- celet est également armée de deux épines fortes, dirigées en arrière. Le premier nœud est alongé, en forme de coin, avec deux épines. tournées du côté de l’abdomen ; le second est arrondi. L’ab- domen est court, ové: Cette espèce faisoit partie de la collection du Stathouder.. 2/,6 HISTOIRE NATURELLE “* Mulets à mandibules larges à leur base , courtes ou moyennes, triangulaires; à corcelet biépineux postérieurement. ** Operariæ mandibulis basi latis, brevibus aut me- diocribus , trigonis ; thorace postice bispinoso. Espèces indigènes. Species indigenæ. La FOURMI rouGE. Formica rubra. | Mulet, pl. X,fig. 62,A. Rougeâtre, finement chagrinée; une petite épine sous le premier nœud ; abdomen luisant, lisse, le premier anneau un peu brun. Rubescens , rugosula ; nodo primo infra unispinoso; abdomine nitido , lœvi, segmento antico sub- brunneo. ormica testacea , oculis punctoque sub abdomine nigris. Lin. System. nat. ed. 12, tom. 1, pag. 963, n° 7. Faun. Suec. ed. 2, n° 1725. Formica rubra. Tax. Faun. Suec. ed. 1, n° 1022. ÆFormica rubra. Fas. Spec. Insect. tom. 1, pag. 490, n° 10. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n° 11. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 353, n° 14. Formica rubra. De Gérer. Mém. Insect. tom. 2, pag. 1093, pl 45 ;.fg. 1. | Fourmi rougeûtre à aiguillon , d’un roux jaunätils à aiguillon, dont le corcelet est armé de deux épines. Zbid. Formica rubra. Oxxv. Encycl. méthod. Hist. nat. tom. 6, pag. 493. F'ormica minima rubra. Raï. Insect. pag. 69. Leruwen. Lettre du 9 sept. 1687, pag. 107, fig. 8. Formica rubra. Scunaxx. Enum. Insect. Aust. n° 837. T'ormica rubra. Vie. Entom.tom 3, pag. 335, n° 6. ra. Long. 0,006.—2 lig. 1. Le corps est d’un rougeûtre fauve ou jaunätre, DES FOURMIHS. 247 mat, pubescent. Les antennes sont de la lon- gueur des deux tiers du corpset grossissent insen- siblement vers l'extrémité ; les trois derniers ar- ticles sont notamment plus grands : celui de l’ex- trémité est ovalaire. L’insertion.est dans une ca- vité assez grande , sous une petite pièce-saïllante , à peu de distance de la bouche. La tête est un peu plus large que le corcelet , presque carrée convexe et CR postérieurement , finement chagrinée , ou plutôt rngueuse. Les mandibules sont courtes, triangulairés , Striées , fauves, den- telées au côté interne. Le milieu de Ia partie an- ‘térieure:et supérieure de la tête est un peu ren- flé, avec une impression postérieure dans l’entre- deux des antennes. Le milieu du front est plus obscur, noirâtre. Les yeux sont petits, ronds ,. noirs et striés, à peu de distance des mandibules. Je n’ai point apperçu d’yeux lisses. Le corcelet est presque conique , tronqué, comprimé , ridé où chagriné ; la partie antérieure n’est guère plus grande, et le milieu du dos est légèrement enfoncé ;, l'extrémité postérieure: est fortement. concave-, et armée de deux épinés très-fortes . coniques , de la longueur du premier nœud. Le premier nœud est chagriné, figuré en forme de. coin oblique , renflé en dessus au bout le plus. gros. Il tient au corcelet par la portion la plus mince, qui est prolongée en pédicule, et a une pe- üte dent en-dessous, près de sa naïssance. Ce ca- Q 4 218 HISTOIRE NATURELLE ractère distingue très-bien cette espèce. L’abdo= men est ovalaire, lisse, luisant, pubescent. Le premier anneau est grand , d'un fauve un peu brun. Les pattes sont de la couleur du corps ou un peu plus claires, assez fortes ; les jambes an- térieures ont une grosse épine. Femelle, même pl. , même fg., lett. D, E. De Géer. Mém. Insect. tom. 2, pag. 1102, pl. 45, fig. 14. F Long. D nor — 5 lg. Ezre a de grandes ressemblances avec le mulet, pour la couleur et la forme ; mais la tête est de la largeur du corcelet, et celui-ci est presque rond. L'une et l’autre parties sont rugueuses ou chagrinées. Le front est noiratre. Les trois petits yeux lisses existent , quoique peu apparens. Le corcelet a un trait noirâtre de chaque côté, près la naissance des ailes ; l'écusson est un peu sail- lant, obtus, et a au-dessous de lui un petit es- pace noirâtre. Les épines postérieures ne sont pas tout-à-fait aussi fortes que dans le mulet. Les ailes, leur extrémité exceptée, sont d'un jaune- brun obscur : le .stigmate est d’un brun jau- nâtre. | Mâle, mème pl, même fig., lett. B. Dr Géer. Mém. Insect. tom. 2, pag. 1102, pl. 43, fig. 12. Long. 0,907. — 3 lig. Le mâle est aussi long que la femelle, mais plus étroit. Il est d’un brun noiratre, presque mat, DEMBAMONUIRUM LS. .;: 349 excepté au bout du corcelet et à l'abdomen, qui sont très-luisans. Les antennes sont d'un brun jaunâtre ou roussâtre clair ; le premier article ne fait guère que le tiers de la longueur ; le second et le troisième sont plus longs que les suivans, égaux , presque coniques. La tête est petite » pres- que ovalaire , basse, finement striée. Les yeux sont gros et saillans. Les petits yeux lisses sont, brillans , et plus apparens que dans la femelle. Les mandibules sont d’un brun jaunûtre clair , petites. Le corcelet est finement strié; son ex- trémité postérieure paroit cependant lisse, est concave , et a deux tubercules ou angles saillans à la place des épines. Les nœuds sont luisans, presque lisses, ou légèrement chagrinés. Le pc- dicule du premier est court, et sans dent ou épine en dessous. L’abdomen est très-luisant, pubes- cent, et d'une couleur plus claire à son extrémité. Les pattes sont pubescentes , d’un brun jaunâtre obscur , avec les cuisses un peu plus foncées. Les ailes et leurs veinessont obscures, excepté à leur extrémité. On rencontre des mâles qui ont les antennes plus alongées ; le dessus de la tête , du corcelet, le premier anneau de l'abdomen, d'un brun noi- râtre, et le reste du corps d’un fauve brun, notam- ment l'extrémité postérieure de l'abdomen. Ils sont plus lisses et'moins velus. Les ailes sont moins obscures. 250. HISTOIRE NATURELLE J'ai recu d'Angleterre une variété dont tous les: individus sont d’un tiers plus petits. Le mâle est presque glabre , et-a la moitié postérieure de l’ab- domen rougeñtre. Les femelles ont quelquefois la tête presqu’en- tièrement noirâtre, et le dos du corcelet plus tacheté. C'est cette variété que j'avois regardée , dans ma Monographie, pag. 49 ; comme la fourmi moncelière, formica acersorum de M. Fabrictius. Ce Naturaliste disant cependant que son espece est voisine du formica tuberum , essentiellement distinguée du ræbra, je reviens sur mon opinion; et au lieu de voir dans cette variété de la fourmi rouge la fourmi moncelière de M. Fabricius, je soupçonnerois aujourd'hui qu'il vaut mieux y rapporter la fourmi vagans du même. Voici sx description : Formica vagans rufa, capite abdo- minisque dorso fuscis,thorace postice bisprnoso, petiolo binodi.Fas.Entom.System.emend.tom. 2, pag. 358 , n° 37. Elle a la Ge de la fourmi tu- béreuse, tuberum ; mais ellé'est une fois plus _ grande. La tête est globuleuse , et noirâätre .en dessus. Les antennes sont fauves. Le corcelet est comprimé, roux, biépineux postérieurement. L’abdomen est ové, roux, noirâtre sur le dos. Les pattes sont rousses. Elle se trouve en Saxe. La fourmi rouge est très-commune; elle fait son nid dans la terre, soit sous des pierrès, soit DES FOURMIS. 251 sous de la mousse dans les boïs. Les mâles et les femelles paroissent fort tard, en fructidor , et même en vendémiaire. - Les mulets font une piqüre tres-cuisante avec leur aiguillon. à: La FOURMI nrs cazoxs. Formica cæspilum- Mulet, pl. X, fig. 63. D'un noir brun, antennes et mandibules d’un rouge brun ; tête et corcelet striés; corcelet biépineux postérieurement; tarses plus clairs. Brunneo-nigra, antennis mandibulisque brunneo- rubris; capile thoraceque striatis; thorace postice bispinoso ; tarsis dilutioribus. Tormica abdominis petiolo binodi : priore subius, t'horaceque supra bidentato. Tax. System. nat. ed. 12, tom.1, pag.963, n° 11. Formica petiolo nodis duobus alternis ; postico ma- Jore. Lix. Faun. Sûec. ed. 2, n° 1726. : sF'ormica binodis nigra , abdomine glaberrimo , seg- __ mentis duobus primis subglobosis. Lix. Amoen.acad. tom. 6, pag. 413, n° 94. T'ormica nigra, abdominis petiolo binodi, selle bidentato. F15. System entom. pag. 393 , n° 14.— Spec. Insect. tom. 1, pag. 491, n° 21.— Mant. Insect. tom. 1, pag. Z0g, n° 26. —— Entom. System. emend, toi. 2, pag. 358, n° 36. _Formica cœspitum. Ds Géer. Mém. Iñsect. tom. 2, pag. 1105, pl. 43, fig. 15 , 16. Fourmi brune a ag guillon d’un roux obscur, à tête et à ventre bruns; à aiguillon, et dont le corcelet est armé de deux épines. Dr Girr. Zhid. 252 HISTOIRE NATURELLE Formica cœspitum. Oriv. Encycl. méthod. Hist. nal. tom. 6, pag. 496. Rorm. Gener. Insect, tab. 27, fig. 20, 24. Act. Berol. 5. Hamb. Magaz. 5, 393. “ 1 Act. Hafn: 10, 1, @b'1, Ba 27 F'ormica cœspitum. Scop. Entom. Carniol. n° 837. T'ormica cæspitum. Scuranx. Enum. Ins. Aust. n° 836, Formica cæspitum. Virx. Entom. tom. 3, pag. 346, n° 7. J'ormica cœspitum. Larr. Ess. sur l’hist. des fourm. de le France , pag. 50. | Ml è m. Eong. 0,004. — 1 lig. ?. LE corpsa le port de celui de la fourmi rouge. Il est d’un noir brun luisant, pubescent. Les an- tennes et les mandibules sont d’un rouge brurr La tête est grande, triangulaire , arrondie posté- ricurement, finement striée dans toute sa lon- gueur. Les yeux sont petits, ronds et noirs. Le corcelet est court, strié, plus épais en devants avec le dos presque continu , n'ayant qu'un léger enfoncement transversal près de l'extrémité, qui se termine en pente très-oblique, et a deux épines courtes. Le premier nœud est pédiculé en de- vant; ce pédicule est inséré dans une cavité dont les côtés font saillie. Le second nœud est plus | gros, et parôit avoir quelques petites stries. L'ab- domen est très-luisant et tres-poli, avec les jonc- tions des anneaux d’un brun clair. Les pattes sont d’un brun rougeñtre clair : le dessus des cuisses, DES FOUR MIS. 253 excepté le genou, et même un peu les jambes, sont plus foncés. Femelle. Ra. Gener: Insect > PL. 27, fig. 22. Long. 0,006. — 2 lig. Z Le corps est noir et luisant. La tête est à-peu- pres de la largeur du corçelet , et d’un noir moins luisant que le reste du corps. Le corcelet est grand, arrondi, entièrement strié, ou lisse vers la partie antérieure du dos, qui est plan. Les épines postérieures sont assez fortes. L’abdomen est lisse , avec le bord postérieur des anneaux un peu plus clair. Les ailes sont blanches, avec un certain fond d'opacité. Les nervures sont blan- châtres, et ne paroïissent presque pas ; le stig- mate est d’un brun jaunâtre clair. Mäle. De Géer. Mém. Insect. tom.2, p-1106 , pl. 43, fig. 21 et 22. IL est de la longueur de la femelle, mais plüs étroit , d’un noir brun, luisant, pubescent. Les antennes sont d'un brun jaunätre, avec le pre- mier article alongé , et le second de la grosseur du troisième. Les mandibules sont aussi d'un brun jaunâtre. La tête est petite. Le dos du corcelet est assez lisse au milieu, strié dans son contour, avec des lignes enfoncées en devant ; l'extrémité posterieure est tronquée , avec les cotés un peu eu 2 5/ HISTOIRE NATURELLE aréte , sans tubercule marqué. L'abdomén est plus pêtit que celui de la femelle, d’ailleurs sem- blable, ainsi que les pattes. Les ailes ont leurs nervures etle point marginal un peu plus foncés. Cette espèce est très-commune dans toute l’Eu- rope. Elle fait son nid dans la terre ,entre les ra- cines du gazon. De petits monticules ou de pe- tites trainées de terre réduites en particules très- fines | annoncent la pr ésence de la fourmilière; souvent aussi l'habitation est recouverte d’une pierre. | Les mâles et les femelles paroissent vers la fin de l'été. On trouve fréquemment une variété qui se rapproche davantage, pour la couleur, du formica cœæspitum décrit par De Géer. Le mulet de cette variété est à peine long d'une ligne et un quart; d'un brun rougeûtre foncé, avec les antennes et les pattes d’un brun rou- geätre. Sa forme est d'ailleurs la même que celle du mulet ordinaire. Le mâle a également une teinte plus claire ; les nervures et le stigmate des ailes ne paroissent pas. Les pattes sont entièrement pâles. Les join- tures des anneaux sont d’un brun clair. Les côtés postérieurs de la tête sont terminés en angjle. Je n'ai point vu d'épine sous le premiernœud, comme le dit Linnée. DES MO URMH:S. 255 La FOURMI crammicozr. Formica graminicola. Muiet. Rougeätre; deux épines courtes à l'extrémité posté- rieure du corcelet; premier nœud sans dent infé- rieure ; premier anneau de l’abdomen noir. Rubescens ; thorace spinis duabus brevibus , posticis ; nodo priori mulico; abdominis primo sesmento nigro. m. Long. 0,004. — 1 lig.?. ELLE ressemble entièrement, pour le facies, à la fourmi rouge. Le corps est d’un fauve clair, lézè- rement pubescent. La tête et le dessus du corce- let sont très-finement striés, mais point rugueux, comme dans l'espèce précédente. Les yeux sont noirs. Le corcelet n’a qu'un enfoncement peu marqué au milieu du dos; son extrémité a deux épines , mais bien plus courtes que dans la fourmi rouge. Les nœuds sont légèrement chagrinés ; le premier n’a pas de pointe en dessous. L’abdomen est lisse , luisant , avec Le premier segment noir. J'ai une variété dans laquelle le dessus de la tête et les nœuds sont d’un brun noirâtre. La fourmi moncelhière de M. Fabricius, formica acer- vorum, n'en est pas éloignée ; il la décrit ainsi : Formica acervorum rufa , capite abdomineque ni- gris , thorace postice bispinoso, petiolo binoi, Far. Entom. System. emend, tom. 2, pag. 358. Elle a certainement de l'affaité avec la fourmi 250 HISTOIRE NATURELLE tubéreuse. La tête est noire, avec les antennes et les mandibules fauves. Le corcelet est fauve, avec le dos noir, et deux épines avancées à l’ex- trémité postérieure. Le pétiole de l'abdomen est ferrugineux, formé de deux nœuds. L’abdomen est glabre , très-noir, sans taches. Les pattes sont AE, On l’a trouvée dans les bois du Danerharck. La fourmi graminicole femelle est assez sem- blable à celle de la fourmi rouge. Elle est d’un fauve clair, presque glabre, finement striée. Les yeux sont noirs. Les épines terminales du cor- celet sont courtes. Le premier nœud de l’abdo- men est alongé , sans épine en dessous, L’ab- domen estentièrement d’un fauve clair. Les ailes sont blanches, pas tout-à-fait diaphanes, avec les nervures d'un jaunûtre clair. Le mâle ressemble aussi, pour le port, à celui de la fourmi rouge. Il est noir, luisant, pubes- cent. Les antennes sont d’un brun roussâtre clair, avec le premier article noirâtre. La bouche est plus pale. Le corcelet a deux petits tubercules aigus à son extrémité postérieure. Les pattes sont d'un brun clair, avec les cuisses et les jambes un peu plus cest Les ailes sont entièrement noi- râtres, avec les nervures noires. Dans les bois, aux environs de Paris. La La DES FOURMIS. 257 La FOURMI unirasoiée. Formica unifasciata. Mulet. D'un fauve clair ; corcelet biépineux postérieure- ment; abdomen d’un fauve jaunâtre, avec une bande noire transversale, Dilute ferruginea ; thorace postice bispinoso; abdo- mine luteo-ferrugineo, fascia nigra transversa. Formica unifasciata. Lame. Ess. sur l’hist. des fourm. de la France, pag. 47. m. C 1 Long. 0,003. — 1 lig. =. Ecze a la figure de la fourmi rouge. Le corps est d’un fauve clair ou jaunâtre, avec quelques poils clair:semés. La tête est un peu plus foncée, finement chagrinée, avec les yeux noirs. Le cor- celet est presque lisse, conico-cylindrique, tron- qué, avec deux pointes assez fortes à son extré- mité postérieure. Le dosest continu. Les nœuds paroissent lisses et velus ; le premier est pédiculé, et a une foible dent en dessous. l’abdomen est très-lisse, fort luisant ,.d’un fauve jaune pâle, avec une bandeïnoïre transverse sur le bord pos- térieur du premier segment. Les pattes sont de la couleur du ventre. Li Femelle. im, Long, 0,004. — 1 lig. 5. LA tête est d’un fauve clair, noirâtre seulement en dessus, striée. Le corcelet est arrondi, fauve, Fe 258 HISTOIRE NATURELLE avec du brun noirâtre en devant, sur les côtés et à l’écusson. L’extrémité postérieure a deux tu- bercules aigus. Les nœuds sont d’un fauve foncé, et assez lisses; le premier n’a pas inférieurement d’épine apparente. L'abdomen est d'un fauve jaunètre , avec une bande d’un brun noirätre sur le bord postérieur du premier anneau ; les sui- vans paroissent en avoir aussi une très-petite . et placée de même. Les pattes sont plus päles. Les ailes sont tout-à-fait blanches ; les nervures et le stigmate ne paroissént pas. Tout le corps est un peu velu. Le mâle est à-peu-près de la longueur de la fe- melle , mais plus étroit. Le corps est presque glabre , d’un noiïrätre brun luisant. La tête est un peu plus foncée, petite, avec la bouche, les antennes d’un jaunätre très-päle, etles yeux noirs. Le corcelet est lisse, sans dénts postérieures. L'ab- domen a les intervallés des anneaux plus clairs. Lés ailes sont d’un blanc jaunàâtre pâle, et n’ont pas de nervures et de,stigmate apparens. Cette espèce à beaucouprde:rappotts avec la fourmi tubéreuse; mais la tête n’est ni noire, ni échancrée fortement au bord postérieur. Ælle se trouve dans les mêmes lieux. DES FOURMIS. 299 La FOURMI ruséreuse. Formica tuberosa. Mulet. D'un fauve clair ; tête large, concave au bord postt- rieur , noirâtre, corcelet bidenté ; une bande noire sur l’abdomen. Dilute ferruginea ; capite lato, fusco , margine pos- tice concavo ; thorace bidentato ; abdomine fascia nigrGe sait Formica rufa , capite abdominisque fascia nigris, petiolo binodi. FKs. System. entom. pag. 393 ,n° 15.— Spec. insect. tom. 1, pag. 492, n° 22. — Mant. insect. tom. 1, pag. 309, n° 27. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 358, n° 36. Formica tuberum. Oxxv. Encycl. méthod. Hist. natur. tom. 6, pag. 497. ; Formica tuberum. Vizx. Entom. tom. 3, pag. 339, n° 15. Formica tuberum. Larr. Ess. sur l’Hist. des Fourm. de la France, pag. 47. Long. 0,003. — 1 lig.:r ELLE a prèsque la forme de la fourmi rouge. Le corps est d’un fauve clair et pubescent. La tête est d'un brun noirûtre, trées-large, presque carrée, déprimée , fortement concave postérieu- rement, et striée, Les antennes et les mandibules sont fauves. Le corcelet est court, conique, tron- qué, comprimé insensiblement sur les côtés, avec le dos continu , et une petite dent ou épine très-courte à chaque angle de l'extrémité posté- R 2 260 HISTOIRE NATURELLE rieure. Les Ale paroissent un peu chagrinés en dessus , et plus foncés ; le premier est REA culé, et sans dent en dessous. L’abdomen est rond, lisse, pubescent, luisant , et a une bande noirätre transversale sur le bord postérieur du premier anneau. Les pattes sont de la couleur du corps. La femelle est un peu M es US d'un noi- “râtre mat, avec les antennes, les mandibules , le bout du ventre et les pattes fauves. La tête est déprimée, striée, fortement échancrée posté- rieurement , de la largeur du coïcelet, qui est arrondi, strié, et dont les épines postérieures ne consistent que dans la saillie des deux angles latéraux. Les nœuds sont velus et chagrinés : le premier est pédiculé. L’abdomen est lisse, velu. Les ailes sont blanches, un peu opaques, à ner- vures peu marquées ; le stigmate est d'un jau- nâtre clair. j On trouve cette espèce dans les fentes des mu- railles et sous les écorces des arbres. DES FOURMIS. oGt La FOURMI scüTELLAIRE. F'ormica seutellaris. Femelle. Tête fauve; corcelet brun , noir en dessus, bidenté postérieurement. Thorace pireo, supra nigro ;postice bidentato ; capite- rufo , nitido. Oxiv. Encycl. méthod. Ilist. nat. tom. 6, pag. 497. | Formica scutellaris. Larr. Ess. sur l'Hist. des Fourm.. de la France , pag. 48. ë ‘ IL. #4 Long, 0,610. — 4 Jig. Z. Les antennes sont brunes, avec l’extrémité- plus claire. La tète est un peu plus large que le corcelet, triangulaire, fauve, avec le milieu de la partie antérieure noirâtre. Les mandibules sont fortes, triangulaires, velues, striées, dentelées au côté interne. Les yeux sont petits, noirs, pla- cés vers le milieu des côtés de la tête. Le corcelet est d’un noir ferrugineux , noirâtre et lisse sur le dos, très-convexe, fort obtus postérieurement ; cette partie-ci est striée, ainsi que les contours. Le premier nœud est alongé , demi-conique , comprimé. L’abdomen est-ovalaire’, grand, moir , avec le premier anneau d'un brun rougetre. Les pattes sont de [a même couleur , agec les tarses- plus clairs. Les ailes sont blanches, avec les ner- vures et le point marginal bruns. | Le savant Olivier a trouvé cette espèee dans b ci-devant Provence. 262 HISTOIRE NATURELLE Je soupçonne que c'est un individu femelle de l'espèce que Linnée a nommée barbara , et dont nous allons rapporter ici la description. La FOURMI BARBARESQUE. É'ormica barbara. Mulet. Formica atra, capite antennis pedibusque ferrugi- nets. Lin. System. nat. ed. 12, tom. 1 , pag. 962, n° 2. Formica barbara. Fas. System. entom. pag. 393, n° 11. Spec. Insect. tom. 1, pag. 491, n° 16. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n° 19.— Entom. System. emend. tom. 2, pag. 356, n° 26. | J'ormica barbara. Ozxv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 495. Ezze est de la grandeur de la fourmi hercule. Les antennes sont ferrugineuses, avec le premier article d’un noir ferrugineux. Latête est grande, d'un ferrugineux foncé. Le corcelet est noir, ainsi que l’abdomen, dont le pédicule est formé de deux nœuds.'Les pattes sont noires , avec les tarses ferrugineux. Elle se trouve en Barbarie., DES FOURMIES. 263 Espèces exotiques. Species exoticæ. La FOURMI naine. Formica nana. Mulet. Rousse ; corcelet biépineux ; ventre brun; pattes fauves. Rufa ; thorace bispinoso ; abdomine brunneo ; pe- dibus fulvis. F'ormica pusilla rufa , abdomine fusco , pedibus tes- taceis, thorace bidentato. Dr Gérer. Mém. Insect. tom. 3, pag. 611. n° 9, pl. 31, fig. 23 et 24. Fourmi naine rousse, à ventre brun et à pattes fauves, à corcelet avec deux épines. Dr Gérer. /bid. Formica pusilla. Oriv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 503. ELLE est très-petite. Les antennes sont d'un fauve obscur. La tête est de la même couleur, lisse, luisante. Le corcelet est étroit , fauve, lui- sant, armé postérieurement de deux épines droi- tes, aiguës. Le pédicule est fauve, et formé de deux nœuds. L’abdomen est d’un fauve foncé, luisant, ovale , terminé en pointe. Les pattes sont fauves. Le naturaliste Olivier avoit reçu cette espèce de Cayenne. Elle se trouve aussi à Surinarn. 264 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI PuANTE. Formica fætens: Individu ailé. Rousse; corcelet brun, biépineux; ventre roux en devant, et noir postérieurement. Rufa ; thorace brunneo, bispinoso ; abdomine basi rufo , postice nigro. T'ormica alata rufa, maxillis porrectis incurpatis , 1horace fusco , bispinoso ; abdomine antice rufo , postice nigro. De Géer. Mém. Insect. tom. 3, pag. 611, n° 8, pl. 3r, fig. 21 et 22. Fourmi puante aïlée, rousse, à dents courbées ,avan- cées, à corcelet brun avec deux épines, et à ventre roux par devant, et noir par derrière, Dr Gérer. Zbid. Formica fœtens. Ouv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 503. _ Ezwe est de la grandeur de la fourmi rouge. Les antennes sont fauves. La tête est concolore, presque ronde, avec les yeux noirs. Le corcelet est d’un brun foncé, muni postérieurement de deux épines très-courtes. Le pédicule de l’abdo- men est formé de deux nœuds. L’abdomen est ovale , fauve à sa base, noir à son extrémité. Les ailes sont jaunätres. De Géer rapporte, d'après Rolander, que cette- fourmi sent les excrémens humains. . Elle se trouve dans l'Amérique méridionale, à Surinam. DES FOURMIS. 265 *** Mulets à mandibules larges à leur base, courtes ou moyennes, triangulaires ; corcelet mutique postérieurement ; yeux moyens où grands. ***. Operariæ mandibulis basi. latis, brevibus aut mediocribus , trigonis : t'orace postice mutico : ocw- Lis mediocribus aut magnis. Espèces indigènes. Species indirenc. La FOURMI suGacr. Formica fugax. .'Mulet. De 2 D'un fauve jaunâtre; corcelet Ras milieu fe l’abdomen brun. } D | Luteo-rufescens ; thorace piiies ; -abdominis medio brunneo. Formica fugax. Larr: Ess. sur “hist: des “ourm. de la France ; pag. 46 | ; Long. o, Ua LE - près d’une ig. auobst Le Corps est Hs leur blonde, où d'un al jaunûtre luisant, pubescent, lisse ou à Stries ya apparentes. Les yeux sont noirs. Le corcelét n’à pas d’ épines sensibles à son extrémité postérieure. l'abdomen est lisse , luisant, brun, en Aux deux extrémités. vs , Femelle. m. 17 D Long, 0,004. — 1:lig +, L Erzre est d'un noir brun, pubescente, fine- ment stricée.Les antennes et les mandibulés sont d'un fauve jaunâtre clair. Les-trois petits yeux 266 HISTOIRE NATURELLE lisses sont très-distincts. Le corcelet est noir, presque lisse, ou n'ayant que très-peu de petites lignes enfoncées. Son extrémité postérieure est tronquée, et a deux foibles dents. Le premier nœud de l'abdomen est pédiculé, et paroït un peu échancré ou creux dans son milieu , en des- sus ; le second est un peu plus clair. L'abdomen est grand, d’un brun roussâtre , luisant , sur-tout en dessous ; les anneaux sont plus foncés à leur base. Les pattes sont d’un fauve jaunätre. Les ailes sont blanches ; avec les nervures.et:le stig- mate d'un blond tres-clair. Le mâle est de la longueur dela femelle, plus étroit, d’un noir luisant et pubescent. Les an- tennes sont d’un brun clair, avec les deux ar ticles de la base plus épais, de laanème grosseur ; la longueur du-premier ne surpasse pas deux fois celle du second, caractère qui m'a paru distin- guer le mâle de cette espèce. L’extrémité posté- rieure du corcelet est obtuse , sans tubercules ap- parens. Les pattes sont d’un brun jaunûtre clair, avec les cuisses un peu plus foncées. Les ailes. sont blanches, avec#les nervures et le stigmate d'un brun jaunâtre très-clair. | Cette espèce fait son nid dans Îa terre. Les. males , lorsque le témps est'beau', se rassemblent en grand nombre au sortir de la fourmilière, et font des espèces de danses en fair, à-peu-pres. comme certaines tipules. DES FOURMIS. 267 Je l’ai trouvée dans le midi de la France, et même.aux environs de Paris. Les deux sexes éclosent en fructidor. : La FOURMI ROUGEATRE. Formica rubida. Femelle, pl. X, fig. 65. D'un bai clair ; antennes et pattes rouges; corcelet mutique ; abdomen noir, excepté aux deux ex- trémités. } # Dilute badia; antennis pedibusque rubris ; thorace mutico ; abdomine nigro , apicibus exceptis. à m. Long. 0,011. — 5 lig. * Le corps est d'un bai clair , légèrement pubes- cent. Les antennes sont rouges, presqu’en mas- sue. La tête est triangulaire , un peu plus large que le corcelet , et arrondie à son extrémité pos- térieure ; le devantet les yeux sont noirs. Le cor- celet est arrondi , convexe, avec quelques en- droits plus obscurs, et des stries à son extrémité postérieure. Les stigmates postérieurs sont noi- . rätres. Il n'y a pas d'épinesni. de tubercules. L’ab- domen est ové , pubescent , avec le bord posté- rieur du premier anneau et le second en entier, noirs. Les pattes sont rouges.-Les ailes sont blan- ches , avec des nervures un peu-roussäâtres. L'individu que j'ai décrit, a été trouvé aux environs de Lyon, et m'a été communiqué par M. Vichi. Je ne connois ni le mulet, mi ie mâle, 268 HISTOIRE NATURELLE Espèces exotiques. Species exoticæ: La FOURMI péprimée. Formica depressa. ” Femelle; pl. XI, fig. 73. Noir; tête et corcelet sans épines; abdomen plat, en carré long ; antennes et pattes rougeûtres. Nigra ; capite thoraceque muticis ; abdomine de- presso , elongalo, quadrato; antennis pedibusqie rubescentibus. LE corps a le facies de celui de la femelle de la fourmi des gazons. Il est noir, lisse, presque glabre, avec les antennes et les pattes d’un mar- ron rougeàtre foncé. Les antennes sont courtes, terminées en massue , et insérées à peu de dis- tance de la bouche. La tête est. grande, applatie’, un peu plus large que le eorcelet , carrée, avee le bord postérieur un peu concave. Les mandi- bules sont fortes, triangulaires , un peu concaves au côté interne, et crochues à leur extrémité. Les trois petits yeux lisses sont visibles. Le cor- celet est comprimé sur lés côtés. Le dos est’ uni ; les nœuds sont un peu déprimés; le second est plus court et plus arrondi. L’abdômen ‘est dé- primé, presque plat, en carré long, obtus aw | bout. Les pattes sont courtes, mais assez fortes. Les ailes sont un peu enfumées, avec les ner- vures et le point marginal d'un brun noirâtre foncé. Cette fourmi a été apportée de la côte de Gui- née par mon ami Beauvois. DES FOURMIS. : 269 La FOURMI mécanocéPHaLe. F, melanocephala. | Mulet. Pâle; tète et dos du corcelet noirs. Pallida; capite thoracisque dorso nigris. Far. Entom. System. emend. tom. 2, pag. 353. Formica melanocephala. Coquess.Illustr. iconog. dec. 1, tab. 6, fig. 8. ELLE est petite. La tête est brune , avec la bouche etles antennes pâles. Le corcelet estbrun, pâle en dessous. L’abdomen est pâle, avec l’anus noirâtre. Les pattes sont pales. Cette espèce est connue à Cayenne sous le nom de facocra. Elle y fait un grand dégat. Son habitation est dans la terre. 7% Mulets à mandibules larges à leur base, courtes ou moyennes, triangulaires ; à corcelet mutique postérieurement ; à yeux nuls ou fort petits. **%* Operariæ mandibulis basi latis, brevibus aut mediocribus , trigonis ; thorace postice mutico ; oculis nullis aut minimis. : ; . Espèces exotiques. Species exoticeæ. La FOURMI pswrs-courgées. Form. curvidentata. Mulet, pl. VIIE, fig. 55. D'un fauve pâle; angles postérieurs de la tête prolon- gésen pointe; yeux très-petits; mandibules courtes. Pallide rufa ; capite utrinque postice mucronato ; oculis minimis ; mandibulis brevibus. Long. 0,008. — 3 lig. + ELLe est d'un fauve jauuûtre, presque sans 550 HISTOIRE NATURELLE poils, et alongée. Les antennes sont d’un brun . plus foncé, insérées près de la bouche, chacune à côté d’une petite ride. La tête est un peu plus large que le corcelet, presque carrée, un peu rétrécie vers le cou, convexe et arrondie en des- sus , avec les angles postérieurs prolongés en épine. Les mandibules sont triangulaires, brunes, un peu striées et un peu velues , légèrement den- tées au côté interne, courbées à la pointe. Les yeux sont très-petits, luisans et transparens. Le corcelet, l’abdomen et son pédicule , les pattes, sont à-peu-près figurés comme dans la fourmi à crochets. Les tarses sont plus obscurs que les autres parties. Elle se trouve à Cayenne. La FOURMI Aveucce. Formica cæca. Malet , pl. IX, fig. 56. Ferrugineuse ; tête fort grosse , sans veux bien dis- le) 2 , üncts; premier nœud du pédicule de Fabdomen unidenté inférieurement. Ferruginea ; capite crassissimo , oculis nullis aut obsoletis ; nodo priori pediculi abdominis infra unidentato. Long. 0,008. — 3 lig. pl Eire est d'un fauve marron , luisante , pubes: cente. Les antennes sont insérées près de la bou- che , rapprochées et courtes. La tête est tres- grosse , faisant à elle seule presque la moitié de la DES FOURMIS. 271 longueur du corps, d'une forme presque carrée, sañs yeux apparens. Les mandibules sont noi- râtres , courtes , triangulaires , larges , striées ; le côté interne est presque droit, et n'a qu’un petit avancement au milieu. Le corcelet est pres- que conique , tronqué, comprimé latéralement, aminci insensiblement vers l'extrémité posté- rieure. Le dos est un peu en carène. Le premier nœud est en forme de coin, plus grand , avec une petite dent crochue en dessous , et dont la pointe est tournée du côté de l'abdomen. Le sécond nœud est presque parallélipipède , arrondi en des- sus. L’abdomen est petit, globuleux. Les pattes sont assez longues. k J'ai décrit cette espèce de la collection du na- turaliste Olivier ; il l’avoit ; je crois , recue ‘de l'Amérique méridionale. 272 HISTOÏRE NATURELLE NEUVIÈME F AMILLE. Fam. nona. Les FOURMIS cHareroNNÉES. Form. caperatce. Espèces exotiques. Species exoticæ. La FOURMI worrcie. Formica atrata. Mulet, pl. XIT, fig. 74, À Entièrement noire ; deux épines à chaque angle pos- térieur de la tête, quatre au corcelet, et deux tu- bercules au milieu du bord antérieur. T'ota nigra; capite postice et utrinque spinis duabus , thorace quatuor, tuberculisque duobus in medio marginis antict. Formica thorace quadrispinoso , Capite depresso , marginalo, utrinque ip ages Lin. System. nat. ed. 12, tom. 2, pag. 965, n° 16. i Formica atrata. Fas. System. entom. pag. 395 , n° 24. — Spec..Insect. tom. 1, pag. 493 , n° 33. — Mant. Inscct. tom. 1, pag. 310, n° 40. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 363, n° 54. L'ormica quadridens atra, nitida, capite magno, depresso marginato, utrinque bispinoso , thorace quadrispinoso. De Géer. Mém. Insec. tom.3, pag. 609, n° 7; pL 31, fig. 27. Fourmi & épines sur la téte, noire, luisante , à grande tète applatie à rebords, avec quatre épines par der- rière , el à quatre épines sur le corcelet. Dr Géer. 26. F'ormica atrata. Oxxv.Encyel. méth. Hist. nat. t. 6, p. 500, T'apiiar. Marcer. Brasil. ge Sega. Mus. tom. 4, tab. 99, fig. 7. LE Long. 0,0013.— 6 lig. Le corps est entièrement d’un noir très-intense, peu DES FOURMIS. 273 peu luisant, fort ponctué, presque glabre, mais ayant comme de très-petites écailles. La partie supérieure de la tête est formée d’un plan presque carré, grand , déprimé, ponctué; le bord anté- rieur est concave, avec les angles arrondis; les côtés ont leurs bords élevés et tranchans; les angles postérieurs sont armés chacun d’une épine conique , s'élevant un peu ;le bord postérieur en a aussi deux autres plus courtes, mais pluslarges, placées à peu de distance des angles, l’une d’un côté, l’autre de l’autre. On remarque sous les bords latéraux une rainure profonde et longitudinale, laissant même appercevoir , à un certain point de lumière, la demi-transparence du plan supé- rieur de la tête. Les antennes se logent dans cette rainure ; elles sont courtes , et terminées un peu en massue. Du milieu du bord antérieur partent les mandibules qui sont de grandeur moyenne ) triangulaires , striées , et sans dents bien sen- _sibles ; on voit quelques poils alongés près de leur base. Les yeux sont presque cachés sous la base des épines des angles latéraux. Je n’ai point vu de petits yeux lisses. Le corcelet est plus élevé et plus large à sa parte antérieure. Les points hu- méraux ont chacun üne épine grande, pointue , droite , unidentée, presque perpendiculaire au corps ; il y a deux petites pointes dans l’entre- deux. Un enfoncement transversal sépare cette partie du corcelet de son extrémité postérieure ; S 274 HISTOIRE NATURELLE celle-ci est armée, à chacun de ses angles, d’une forte épine dirigée en arrière obliquement et en dehors. Le pédicule de l'abdomen est formé de deux nœuds presque cubiques, irréguliers , avec les angles antérieurs et supérieurs un peu sail- lans. Le nœud le plus voisin de l’abdomen a une épine bifide en dessous. L’abdomen est ovalaire, plus large que haut, ne paroït formé, vu en des- sus , que d’une seule pièce ou d’un seul anneau, celui-ci recouvrant tous les autres; une telle con- formation produit un sillon longitudinal et in- férieur de chaque côté. Les pattes sont courtes, mais grosses. Les jambes sont anguleuses ; les antérieures ont seules un éperon bien apparent. Les tarses sont beaucoup plus courts et plus gros que dans les autres espèces ; ils ont une forme presque cylindrique. Femelle, même pl. , même fig., lett. B. * mm. Long. 0,020. — 9 lig. LA femelle est plus luisante que le mulet, sur- tout à l'abdomen. Les mandibules m'ont paru bidentées à leur extrémité. Les trois petits yeux lisses sont placés au milieu de l'extrémité postc- rieure de la tête, en triangle écarté ; les deux qui en font la base, touchent au bord postérieur , qui offre , au milieu , deux petits avancemens denti- formes, mais peu saillans; les angles de ce mème bord ont chacun deux pointes courtes. Le cor- DES FOURMIS. 275 4 celet est ovoide, plan en dessus. Le premier seg- ment'est moins arrondi que dans les autres es- pèces; ilest presque droit, sinué , avec une pointe forte à chaque angle, et deux plus petites, en forme de tubercules, au milieu. L’écusson a deux fortes pointes coniques et divergentes. Les nœuds sont un peu concaves au milieu de leur bord su- périeur ; le second est armé, comme dans le mulet, d'une épine ou avancement conique et bifide. Les ailes dépassent un peu l'abdomen, ont une teinte jaunâtre , avec les nervures et le stigmate plus foncés. Voyez le mulet, pour les autres ca- ractères. Cette fourmi se trouve dans l'Amérique méri- dionale. La FOURMI cranurée. Formica granulata. Mulet, pl. XIX, fig. 75. Granulée ; entièrenrent noire ; angles postérieurs de la tète épineux. Granulata ; tota nigra; capite ad angulos posticos spinosa. m. Long. 0,004. — 1 lig. à. Cerre belle espèce est entièrement d’un noir mat , et toute couverte de petites aspérités qui la font paroïitre granulée , et même denticulée sur les côtés du corcelet. Les angles postérieurs de la tête sont terminés en pointe. Ceux du cor- , PL4 he os tes ne LE 26 HISTOIRE NATURELLE celet en ont deux plus fortes. L’abdomen est très- légèrement chagriné , et a quelques petits poils. Cette description a été faite sur Les débris d’un individu apporté des Grandes-Indes , et qui par bonheur n’a été détruit qu'après avoir été des- siné. La FOURMI némorrHOÏDALE. F, hœmorrhoïdalis. Mulet. Chagrinée ; tète mutique; ses bords latéraux et l’anus rougeäires ; quatre épines au corcelet ; deux sur chaque nœud du pédicule de l’abdomen. Rugosiuscula; capite mutico ; lateribus anoque ru- bescentibus ; thorace spinis quatuor ; nodo singulo pédiculi abdominis duabus. | i m1. : Le Long. 0,005. — 2 lig. +. LLE a la forme de la fourmi.noircie. Le corps est d’un noir mat; chagriné finement, avec quel- ques petits poils d'un gris jaunâtre , couchés. Les antennes sont d’un rougetre obscur. La tête est grande, presque carrée, sans épines ni pointes, rougeâtre aux bords latéraux de la pièce sous la- quelle les antennes se logent. Le corcelet est plan en dessus , comprimé sur les côtés, partagé en deux , sur le dos, par une ligne imprimée, trans- versale ; les quatre angles ont chacun une épine : celles des antérieurs sont plus courtes, dirigées obliquement en avant et en dehors; les-pesté- Pa DES FOURMES. TP rieures sont dans un sens opposé. Les côtés du corcelet sont aigus , inégaux , et ont quelques. crénelures. Les nœuds sont fortement chagrinés, etont chacun une petite épineou pointede chaque coté ; celui qui est contigu au ventre est plus large, et a ses épines plus fortes. L’abdomen est moins chagriné que Île reste du corps, ovalaire , avec les côtés aigus; Panus a une grande tache rou- geàtre séparée au milieu par un trait longitudi- nal, formé de l’empiètement du noir en, cette partie. Les pattes sont grosses et fortes, comme dans l'espèce précédente. Je dois cette fourmi à l'amitié de Geoffroi de Villeneuve, fils du célébre entomologiste de ce nom. Il l’avoit trouvée à Saint-Domingue. Espèces qui me sont inconnues. La FOURMI éryrrocéPHALE. F, erytrocephala. Frès-noire ; tête fauve ; écaille didyme. Atra; capite rufo ; squama petiolari didyma. Fis. System. entom. pag. 391, n° 3.— Spec. Insect. tom. 1, pag. 489 ,n° 4.— Mant. Insect. tom. 1, pag. 307, n° 5. — Entom. System. emend, tom. 2, pag. 351, n° 6. | Formica erytrocephala. Oziv. Encycl: méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 4g1. La tête est grande , oblongue , fauve. Les an tennes sont fauves. Le corcelet est filiforme, très- mince , trés-noir, sans taches. L’écaille est courte, $S 3 “a va “4 578 HISTOIRE NATURELLE droite , Gidyme. L'’abdomen est oblong, très-noir. Les pieds sont noirs, avec les tarses fauves. Elle se trouve dans la Nouvelle-Hollande. Je présume qu'elle appartient à ma seconde famille. La FOURMI pioyur. Formica didyma. Noire ; abdomen cendré; écaille didyme. Nigra; abdomine cinerascente , squama petiolart didyma. Fas. Spec. Insect. tom. 1, pag. 489, n° 5. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n° 6. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 351, n°7. Formica didyma. Orrv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 492. ELzse a lefacies de la fourmi fauve. La tête est noire, avec les antennes d’un brun foncé. Le cor- celet est renflé , noir , sans taches. L’abdomen est ovale, avec un duvet cendré, luisant. L’écaille . est ovale, didyme, ou plutôt largement échan- crée. Les pieds sont noirs, avec les jambes d'un brun foncé. À côté du formica nigra? La FOURMI 4ILEs-BLANCHES. Form. albipennis. Oblongue, pâle; corcelet noir postérieurement ; ab- domeu roussâtre. Oblonga , pallida ; thorace postice nigro , abdomine rufescerite. Far Entom. System. emend. tom. 2, p. 354, n° 19. Ezce est de la forme et de la grandeur des pré- DES FOURMIS. 57% cédentes. Les antennes et la tête sont pales. Le corcelet est pale en devant, noiràtre postérieure- ment , avec l'écusson blanc. L’écaille est ovale et renflée. L'abdomen est ovale et fauve. Les ailes. sont blanches , avec le stigmate très-noir. Les. pattes sont pales. La FOURMI VERDATRE. Formica virescens, Pâle ; tête et abdomen verdätres. Pallida ; capite abdomineque virescentibris. Far. Sys- tem. entom, pag. 392, n° 9. —:Spec. Insect. tom. 1,. pag. 490 , n° 13.— Mant. Insect tom. 1, pag. 308, n° 16. — Entom- System. emend. {om 2, pag. 355, n° 23. Formica virescens. Orxv. Encyel. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 494. 2. 13 Eire est étroite. La tête est verdâtre, avec les antennes. et les mandibules pâles. Le corcelet est très-menu , sans épines, pâle. Le pédicule de Fabdomen est alongé , pâle, avec un tubercule- petit, élevé. L’abdomen est presque rond , et verdâtre. Les pattes sont päles. Elle se trouve dans la Nouvelle-Hollande. 280 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI mMANGE-SUCRE. Formica saccharivora. Noire ; antennes, mandibules et pattes fauves. Nigra; pedibus, antennis maxillisque rufis. Lx. System. nat. ed. 12, tom, 1, pag. 963, n° 10. d'ormica saccharivora. Fas. System. cntom. pag. 392, n° 10.— Spec. Insect. tom. 1, pag. 490, n° 14. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n° 17.— Entom. System.emend. tom. 2, pag. 356 , n° 24. Tormica saccharivora. Oiiv. Encyclop. méthod. Hist. nat. tom. 6, pag. 495. Formica minima saccharivora. Browx. Jamaic. 440. La FOURMI CENDRÉE. l'ormica cinerascens. Noire; tète fauve ; abdomen cendré. Nigra ; capite rufo ; abdomine cinerascente. Fur. Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n° 12. — Entom. System. emend. tom 2, pag. 353 , n° 15. Formica cinerascens. Ori. Encyct. méth. Hist. natur. tom. 6, pag: 494. FES Ezzs.est grande. La tête est fauve, avec les mandibules et les antennes noires. Le corcelet est noir, sans taches. L'abdomen est ovale, d'un vert cendré, avec un angle très-noir derrière le milieu. Les pattes sont noires. Les ailes antc- rieures sont obscures. On l’a trouvée à Tranquebar. DES FOURMIS. 281 + La FOURMI arowcée. Formica elongata. Oblongue, fauve ; abdomen et paites plus pâles. Oblonga , rufa: abdomine pedibusque pallidioribus. Fas. Mant. Insect. tom. 1, pag. 308, n° 13. — Entom. System. emend. tom. 2, pag. 354, n° 16. Formica elongatla. Oxiv: Encycl. méthod. Hist. natur. tom. 6, pag. 494. ELLE est moyenne, et plus alongée que les précédentes. La tête est grande , ovale, fauve, avec les mandibules noires. Le corcelet est alongé, menu, comprimé, fauve, sans taches. L'écaille est.en nœud ovale. L'abdomen est oblong, nu, plus pâle. Les pattes sont plus pâles. On l’a trouvée à Tranquebar. ; M. Lund a observé qu'elle s’attachoit avec ses mandibules, et d'une manière opiniaire, aux an- tennes et aux pattes du hanneton vert. La FOURMI srx-moucaetée. Formica sexguitata. Oblongue , très-noire ; abdomen ayant de chaque côté trois points blancs ; antennes et paites fauves. Oblonga , atra; abdomine utrinque punclis tribus albis ; antennis pedibusqué rufis. Fan. Entom. Sys- tem. emend. tom. 2, pag. 554, n° 17. Erre est moyenne. La tête est trés-noire, avec la bouche et les antennes fauves. Le. corcelet.est à peine comprimé, très-noir, sans taches. L'écaille est ovale, obtuse , entière. L'abdomen est ovale, + 282 HISTOIRE NATURELLE très-noir , luisant , avec un point blanc de chaque côté, sur les trois premiers anneaux, à leur base. Les pattes sont ferrugineuses. Les aïles sont blanches, avec une tache marginale noire. A l'ile de Sainte-Croix, en Amérique. La FOURMI aAwaze. Formica anals. Oblongue, très-noire ; anus fauve ; écaille presque cylindrique , obtuse. Oblonga, fœtens, atra; ano rufo, squama petiolart subcylindrica , obtusa. Fas. Entom. System. emend: tom. 2, pag. 354, n° 18. ‘ Erze est grande. La tête est grande, ovale, noire , sans taches, avec les mandibules avancées, de sa longueur. L’écaille est élevée, presque cy- lindrique , obtuse. L’abdomen est ovale , très- noir , avec l’anus petit, fauve. Les pieds sont noirs, avec les tarses tirant sur le rouge de brique. On la trouve dans la Guinée ; elle y estsohitaire , détruit les autres fourmis , et répand une odeur très- désagréable. J'ai changé le nom de M. Fabricius , le natura- liste Olivier l'ayant déja employé pour une autre espece. Elle est de la grandeur de la fourmi des gazons. Tout le corps est parsemé de poils blanchätres. L’écaille est épaisse et entière. Elle se loge dans l’intérieur des tiges des cannes. à sucre, qu'elle détruit. DES FOURMIS. 233 La FOURMI racuetée. Formica maculata. Noire; extrémité postérieure du corcelet et cuisses ferrugineuses ; abdomen tacheté de pâle. Nigra; thorace postice femoribusque ferrugineis , abdomine pallido maculato. F\8. Spec.insect. tom. 1, pag. 491, n° 15.— Mant. Insect. tom. 1 , pag. 308 ,n° 18. — Entom System. emend, tom. 2, pag. 356, n° 25. Formica maculata. Orrv. Encycl. méth. Hist. natur. tom. 6, pag. 495. ErLe est grande. La tête est forte, trésnoire, avec les mandibules courtes, multidentées. Les antennes sont d’un brun foncé à leur extrémité. Le corcelet est comprimé , noir en devant, ferru- gineux postérieurement. L’abdomen est ovale, poilu , noir , tacheté de pâle sur les côtés. Les pattes sont noires, avec les cuisses ferrugineuses. Dans l'Afrique équinoxiale. Du cabinet de M. Banks. La FOURMI conquE. Formica conica. Noire; paires fauves ; abdomen conique. Nigra ; pedibus ferrugineis, abdomine nigro. Far. Sapp. entom. System. pag. 270. ELLE est un peu plus grande que la fourmi pailipede. Le corps est très-noir , luisant, avec les pattes seules fauves. L’abdomen est conique, pointu , avec l’écaille très-entière , ovale, obtuse. Elle se trouve à Tranquebar. 28/4 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI PALztPÈDE. Formica pallipes. Très-noire, luisante ; antennes et pattes pâles. Aira, nitida; antennis pedibusque pallidis. Far. Mant, Insect. tom. 1, pag. 309 ,n° 21.—Entom. System. emend. tom. 2, pag. 356, n° 28. ELLE est petite. La tête est petite, arrondie , avec les antennes blanches. Le corcelet est ren- flé, très- noir, luisant. L'écaille est tronquée , presqu'échancrée. L’abdomen est ovale, très- noir, luisant. Les pattes et les ailes sont blanches. Elle se trouve à Cayenne. La FOURMI £écyrrsnnx. Formica ægyptiaca. Noire: corcelet fauve, bidenté postérieurement ; pédicule de l’abdomen formé de deux nœuds. Nigra; thorace rufo postice bidentato , petiolo binodr. Far. System. entom. pag. 393, n° 12. — Spec. Insect. tom. 1, pag. 4gt,n° 17. — Mani. Insect. tom. 1, pag. 309, n° 92.— Entom. System. emend. tom. 2, pag. 357 , n° 29. g'ormica œgypliaca. Oriv. Encycl. méth. Hist. natur, tom. 6, pag. 405. Erxe est petite. La tête est grande, noiratre , avec les antennes fauves. Le corcelet est com- primé, noirätre, bidenté postérieurement. L’ab- domen est noirâtre. Les pattes sont fauves, avee les cuisses presqu'en massue. Elle se trouve en Egypte. DES FOURMIS. 285 La FOURMI p'anricoa. Formica antiguensis. Roa geâtre; abdomeu noir à son extrémité; pédicule de deux RobAr Testacea ; abdomine apice nigro, petiolo binodi. Fas. Entom. System. emend. tom. 2, pag. 357, n° 30. Erte est petite, d'un rouge de brique ; awe l'extrémité seule de l'abdomen noire. Elle se trouve à l’île d'Antigoa. " Du cabinet de M. Barks. La FOURMI p£ Guinée. Formica guineensis. l'auve; ventre très-noir ; pattes jaunâtres. F'erruginea; abdomine atro Re flavescentibus. F48. Entom. System. emend. tom. 2, pag. 357, n° 31. ELxx est petite, fauve. La tête est d’un rous- sâtre foncé. L'abdomen est très-noir ; les pattes sont plus pales. Elle se trouve en Guinée. La FOURMI À Deux NOEUDS. Formica binodis. Noire ; tête très-grande , fauve; pédicule de l’abdo- men formé de deux nœuds. Nigra; capite maximo rufo, petiolo binodi. Fas. System. entom. pag. 363, n° 13. — Spec.'Insect. tom. 1, pag. 491, n° 18. — Mant. Insect, tom. 1, pag. 309 , n° 23. Entom. System. emend. tom, 2, pag. 357, n° 52. Formica bide Ozrv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 496. | Eczr est de grandeur moyenne. La tête est * plus grande que l'abdomen, fauve , sans taches. 286 HISTOIRE NATURELLE Le corcelet est comprimé, trés‘étroit , noir. Le pédicule de l'abdomen est formé de deux nœuds; l'antérieur est plus grand. L’abdomen est petit, presque rond, noir. Les pattes sont fauves, avec les cuisses fauves. Elle se trouve en Egypte. La FOURMI omnivore. Formica omnivora. D'un fauve brun: corcelet raboteux ; abdomen petit; son pédicule formé de deux nœuds. T'horace punctis elevatis, petiolo binodoso , corpore testaceo , abdomine minuto. Lix. System. nat. ed. 12, tom. 1, pag. 964, n° 12. Formica omnivora. Fas. Spec. Insect. tom. 1, pag. 491, n° 19. —Mant. Insect. tom. 1, pag. 309, n° 24.— Entom. System. emend. tom. 2, pag. 357 , n°. 35. F'ormica omnivora. OLiv. Encycl. méthod. Hist. natur. tom. 6, pag. 496. F'ormica domestica omnivora. Browx. Jamaic. p. 440. Le corps est testacé , très-petit. Le corcelet est un peu chagriné. Les deux nœuds du pédicule sont presque cylindriques. Le ventre est noirâtre, avec quelques poils blancs peu apparens. Linnée paroit douter que l'individu qu'il dé- crit soit réellement la fourmi omnivore de Brown. Le savant Olivier a décrit sous ce nom, l’es- pèce que j'appelle cæca ; j'ai trouvé du moins celle-ci étiquetée , dans sa collection , sous le nom d'omnivora. tt té it ee DES FOURMIS. 287 Remarque. M. Fabricius cite ici la fourmi pu- silla de De Géer ; mais celle-ci en est très-distin- -guée par son corcelet biépineux. Elle se trouve dans l'Amérique méridionale , et endommage beaucoup les productions du pays. La FOURMI DOUBLE ÉCAILLE. F'ormica biscutata. Corcelet bidenté; écaille double. T'horace bidentato , squama petiolari duplicata. Fas. System. Entom. pag. 394, n° 17.— Spec. Insect. tom. 1, pag. 492, n° 25. — Mant. Insect. tom. 1, pag. 309, n° 31. Entom. System. emend. tom. 2, pag. 360, n° 43, Formica bisculata. Oziv. Encycl. méthod. Hist. natur. tom. 6, pag. 498. LA tête est d’un brun foncé, terminée en pointe de chaque côté postérieurement. Le corcelet est élevé, renflé , bidenté postérieurement. Le pédi- cule est formé de deux écailles courtes, ovales. L’abdomen est globuleux , d'un brun foncé , avec une ligne dorsale noire. Les ailes sont presque ferrugineuses. A Cayenne. 288 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI arréragoive. Formica altelaboïdes. Noire; tèle rélrécie postérieurement; corcelet bié- pineux ; pattes fauves. Thorace bispinoso, nigro, pedibus ferrugineis ; ca- pite postice attenuato. Fay. System. Entom. pag. 39#, n° 19.— Spec. Insect. tom. 1 , pag. 492, n° 27. —Mant. Insect. tom. 1, pag. 309, n° 33.— Entom. System. emeud. tom. 2, pag. 360 , n° 45. Formica attelaboïdes. Oxiv. Encycl. méthod. Hist. nat. tom. 6, pag. 498. Ezre est grande. La tête est rude, noire , sans taches, rétrécie postérieurement. Le corcelet est mince, noir , fauve postérieurement, avec deux épinés fortes, courbées , rapprochées. L’écaille - est ovale. L’abdomen est noirâtre ; pubescent. Les pattes sont fauves. Elle se trouve au Brésil. La FOURMI pres sages. Formica arenaria. Très- noire ; corcelet imprimé et biépineux poslé- rieurement; tarses bruns. Thorace postice impresso bispinoso , atra, plantis piceis. Fas. Mant. Insect. tom. 1, pag. 310, ne 34.— Entom. System, emend. tom. 2, pag. 360, n° 46. Formica arenaria. Oxv. Encycel. Re à Hist. natur. tom. 6, pag. 49. ExLce cest grande. La tête est forte, ovale, lisse, très-noire. Le corcelet est com prime, noir, \ avec Re — DES FOURMIS. 289 avec une impression ct deux fortes épines à son _ extrémité postérigure. Le pédicule est de deux nœuds. L’abdomen est presque globuleux , pu- bescent. Les pattes sont noires, avec les tarses seuls d’un brun. foncé. | Elle à été apportée des côtes de Barbarie par le célèbre botaniste Vahl. Elle s’y trouve sur le sable mouvant. La FOURMI musEzièrE. Tone rostrata. Corcelet comprimé, tridenté antérieurement; man- dibules avancées, courbées. Thorace compresso , antice tridentato, mandibulis porrectis , incurvis. Fas. Mant. Insect. tom. 1, p. 310, n° 43.— Entom. System. emend. tom. 2, pag. 364, n° 57. Formica rostrata. Ozrv. Encycl. méth. Hist. nat. tom. 6, pag. 502. EzLe est petite. La tête est noire, avec les mandibules avancées, fortes, courbées. Le cor- celet est comprimé , élevé en devant. L’écaille est ovale. L’abdomen est ovale, pubescent, noir. Les pattes sont noires, À Cayenne. 598 HISTOIRE NATURELLE La FOURMI maxrLLaRE.: Formica maxillosa. t Tète jaunâtre ; mandibules de eg longueur ; corcelet à six dents. T'horace sex dentato , capite flavescente, mandibulis longitudine capitis. Far. System. Entom. pag. 396, n° 27.— Spec. Insect, tom. 1 , pag. 494 , n° 37.— Mant. Insect. tom. 1 , pag. 311, n° 46. — Entom, System. emend. tom. 2, pag. 364, n° Go. F'ormica maxillosa. Oziv. Encycl.méthod. Hist. natur. tom. 6, pag. 502. La tête est très-grande, jaunâtre, avec les yeux noirs, et les mandibules avançant parallèlement, de la longueur de la tête. Le corcelet a six épines, dont les deux antérieures fortes, celles du milieu plus menues, recourbées , et les postérieures très-courtes. L’abdomen est presque rond, noi- râtre. Elle se trouve dans l'Inde. La FOURMI pe PHARAON. F'ormica Pharaonis. Fauve : abdomen plus foncé. Rufa; abdomine magis fusco, Lix. System. nat. ed. 12, tom. 1, pag. 963, n° 8. —Mus. Lud. Ulr. pag. #16. Erxe est très-petite. Tout le corps est d’un fauve pâle, avec l’abdgmen plus foncé. Elle se trouve en Egypte. DE SCEOU RM I S. 201 La FOURMI pe sazomMow. Formica S'alomonis. Rouge ; abdomen noir , avec quelques poils. Rubra; abdomine nigro, subvilloso. Lix. System. nat. ed. 12, tom. 1 , pag. 963 ,n° 9.—Mus. Lud. Ulr. p.418. ‘Errrest un peu plus grânde que la précédente. Le corps est rouge. La tête est grande, presque plane, avec les yeux noirs. Le corcelet est long, étroit. L’abdomen est ovale, noir, et couvert de quelques poils courts. Les pattes sont alongées. On la trouve dans le Levant. _ La FOURMI EFFACÉE. Formica obsole!a. Noire en dessus, fauve-testacée en dessous ; abdomen presque globuleux. Supra nigra ,'subtus testaceo-rufa; abdomine sub- globoso. Lan. System. nat. ed. 12, tom. 1 , pag. 963, n° 6. — Faun. Suec. ed. 2, 1724. Formica obsoleta. Fas. System. Entom. pag. 362, ne 7. , —Spec. Insect. tom. 1 , pag. 490, n° 11.— Mant. Insect. tom. 1, pag. 208, n° 14. — Entom. RL emend. tom. 2 , pag. 355, n° 21. Formica obsoleta. Oxxv. Encycl. méthod. Hist. natur. tom. 6, pag. 494. Formica obsoleta. Scaraxx. Enumer. Ins. Aust. no 838: Formica obsoleta. Vie. Entom. tom. 5, pag. 335, ne 5. SA tête est à peine aussi épaisse que le corcelet. Le corcelet est presque cylindrique. L’écaille est entière , basse et tronquée. L’abdomen est ovale, a « 202 HISTOIRE NATURELLE terminé en pointe, de la longueur du corcelet, tandis que celui de la fourmi noire est de la lon- gueurde la tête et du corcelet pris ensemble. Il a quelques poils très-petits et roussâtres. Les jambes et les tarses sont cendrés. Telle est la description que Linnée a publiée de cette espèce , découverte en Suède par Fors- kabl. Elle fait son nid dans la terre. Cemme nos connoissances sur cette fourmi sont imparfaites , il n’est pas facile de la reconnoître, et on pourra disputer encore long-temps à cet égard. La description de la même espèce donnée par le naturaliste Olivier, ne s'accorde pas rigoureu- sement avec celle de Linnée. Il me paroiît qu'il l'a faite sur la fourmi noir-cendrée, fusca , Lin. J'ai trouvé, en effet, une variété de celle-ci qui offre plusieurs des caractères que le Naturaliste suédois assigne à sa fourmi obsoleta. Voyez aussi notre fourmi pygmée. Barrère, dans son Histoire naturedle de La France équinoxiale, a donné une notice de quel- ques fourmis, ou insectes qu'il regarde comme tels, du pays : mais cette notice est si courte, qu'il est impossible de reconnoitre les espèces dont il a voulu parler. Donnons-en un extrait. 1°. Fourmi d’un brun marron, appelée par les Brési- liens , cupia. F'ormica castanei coloris seu cupia Brasiliensibus. Marco. — Barr, Iist. nat. de la France équin. p. 197. DES FOURMIS: 20% 2°, Fourmi coureur , grande , rouge, animalivore, Formica major, rubra peregrinans » animalivoras Barr. did. Insecte qui paroït rarement , et ne fait que passer; c’est, pour ainsi dire, une fourmilière entiere. Ces sortes de fourmis dévorent tous les. insectes qu'elles rencontrent dans les maisons où elles entrent ; les particuliers sont quelquefois obligés de déloger , et de leur donner toute liberté pendant deux ou trois jours, après lesquels elles se retirent. Cette espèce est probablement la fourmi cé- phalote. . 5°. Fourmi flamand, grande , roussâtre, vénéneuse, F'ormica major, spadicea:, venenosa. Banr. Zbid, f ” Sorte de fourmi qui naït dans les bois; sa pi- qüre donne ordinairement la fièvre pendant vingt-quatre heures. 4°. Fourmi rouge , grande, rougeâtre, mandibules en scie. Formica major: subrubra forcipus serratis, Barr. pag. 198. | 5°. Fourmi volant. Fourmi gros-eul, grande, volant, bonne à manger. Lormica major , volans ,œædulis, Barr. Ibid: Forrmica volans. Marce. Cette fourmi est passagère, et paroît en grand LL nombre au commencement des pluies. Les nègres. E 3 294 HISTOIRE NATURELLE ‘et les créoles mangent le derrière de cet insecte, qu est une sorte de petit sac, de la grosseur à-peu-près d'un pois chiche ol d'une liqueur blanchâtre, miellée, qui ne paroït être autre chose que les œufs qu'il dépose dans ce temps-là. Cet insecte nous paroit être un termès fe- melle. ‘ 6°. Fourmi très-petite, rouge; omnivore, avec la trompe dure , très-aiguë. Formica minima, rubra,omnivora, proboscide dura, acutissima. Barr. Fbid. Semiformica et semivermis. Qvreno. Ind. occid. Pou des bois. C'est un très-petit insecte, qui a une ligne et demie de long tout au plus. Son museau est pointu comme une aiguille, très-roide, fait en forme de trompe. Il ronge tout, jusqu’au cuivre et à l'argent. On à trouvé depuis quelque temps le secret de s'en garantir par le moyen de l’ar- senic. C'est , je présume, un termès dans ses pre- mieres transformations. . Fourmi petite, noire. ie minor atra. BARR. pag. 199- Formica tota atra. Mance. 0°. Fourmi petite, fauve. F'ormica minor, fulva. Barr. 1bï4 fr k. . . Tarougougi. DES FOURMIS. 05 9". Fourmi petite, jaune, avec Ja .iète grande, en forme de cœur. ‘ Formica minor, lutea , magno. capite cordiformi, Barr. /bid. 10°. Fourmi petite, noirâtres. ÆFormica minor , nigricans. Barr: 11°. Fourmi des foréts , petite, appelée sylvatique, ÆFormica minor, sylvatica dicta. Barr. Ibid. 42°. La fourmi la plus grande de toutes, prise pour le roi des fourmis. Formica omnium. maxima, formicarum rex pulata. Bare. Jbid. 15°. Fourmi la plus petite de toutes, _Formica omnium minima, Barr. Ibid: Aouatou. 14°. Fourmi carnassiére , la plus commune, appelte- carnivore. Formica vulgatissima , carnivora dicta, Banr. Ibid. Cette fourmi habite dans les maisons ; elle mange tout,.et pique vivement. Fermin dit, dans son Histoire naturelle de Su- rinam, pag. 117, que les nègres distinguent six. espèces de fourmis. Papa myr signifie la plus g grosse et la plus mau- vaise de toutes. Cette espèce est si grande qu’ un. certain nombre d'individus UE Mes sur un arbre le dépouillent en une nuit de toutes ses feuilles. Cras myr signifie que sa piqure est brülante. rr1 d'a k. 4 296 HIST. NATURELLE DES FOURMIS. Cette fourmi est rouge ;, petite , et sa piqure est tres-douloureuse. Kaka myr signifie fourmi puante. Elle a l'odeur d’une punaise , à laquelle elle ressemble pour la couleur. se Blaka myr signifie fourmi notre. Elle est assez semblable à nos fourmis d'Europe. V'aka-vaka myr signifie fourmi coureur. Elle ne paroit que rarement, et ne fait que passer en troupes. Elle dévore tout ce qu'elle rencontre. Souker myr signifie fourmi de sucre. On l’ap- pelle ainsi, parce qu'elle aime beaucoup le sucre et en fait sa nourriture. of FIN DE'L'HISTOIRE NATURELLE DES FOURMIS. OBSERVATIONS SUR L’ABEILLE TAPISSIÈRE DE RÉAUMUR ; lues à l’Institut national. J'ar prononcé le mot d'abeille, et déjà s’est of- ferte à votre esprit l’idée de l’industrie la plus digne de notre admiration. L’abeille dont je vais vous entretenir est connue depuis long-temps par un Mémoire du grand Réaumur. Qui de vous ne se rappelle, et toujours avec un nouveau plaisir, les travaux de cette espèce, à laquelle il a donné le nom de tapissière , parce qu’elle revêt d’une tenture les murs de l'habitation destinée à sa pos- térité? Cette tapisserie’est vraiment recherchée, et peut , dans son genre de luxe, le disputer*avec les ornemens qui émbellissent nos appartèmens. Le damas cramoisi de ces derniers est remplacé dans ceux-là par des pièces tout aussi éclatantes, et qui ont l'avantage d'être plus unies et plus lisses : ce sont des portions de pétales de fleurs de coquelicot. Mais le croiriez-vous? cette ouvrière si intéressante n’occupe pas la plus petite place dans lès ouvragés systématiques de l'Entomologie moderne ; on l’a ‘presqu’entièrement oubliée. Un seul a parlé d'elle, le savant Olivier, et ce n'est que d’après le témoignage de son premier 268: 128 OBSERVATIONS historien. Sans lui, elle eût mème peut-être été long-temps ignorée; car qui s'occupe aujourd'hui de la recherche des habitudes et des mœurs des insectes ? Le célebre observateur de notre abeïlle, en sui- vant une marche tout opposée à celle des Ento- mologistes de nos jours, est tombé dans un autre écueil. Il a peint la vie domestique d’un grand nombre d'insectes, sans:les faire connoitre Sous. les rapports physiques. Notre tapissière s'est mal- heureusement trouvée comprise dans cet oubli. Je ne pense pas., en effet , qu'on regarde comme une description satisfaisante l'indication que Réaumur nous donne de cette abeille , en disant: qu’elle est plus velue que les mouches à miel ou- vriéres;, qu’elle a le corps proportionnellement plus court, et que sa couleur approche fort de la leur. | s Une telle hits historique ne pouvoit être: remplie qu’en renouvelant les observations, de- ce naturaliste ,et pour dire avec certitude : Voilà son abeille tapissièse , il falloit montrer en même temps cette singulière habitation qui avoit pres- que seule fixé les regards de Réaumur. Je puis enfin, signaler,cet insecte , et le venger -de l'espèce :d'outrage qu il a-recu des Entomolo- gistes. Tirons-le de l'obscurité à laquelle leur né- gligence l’avoit condamné ; ajoutons même à son histoire, \ SUR L’'ABEILLE TAPISSIÈRE. 299 J'avois présumé que dans une saison où l’em- pire de Flore est envahi par une armée d’abeilles, l'espèce désignée sous le nom de tapissière s'of- friroit enfin à mes recherches. Un terrein agreste, sablonneux , tout éclatant de coquelicots , situé en face du bois de Boulogne, sur la route de Paris à Saint-Germain, avoit frappé ma vue. Un secret pressentiment m'annonçoit que ce champ seroit pour moi celui des découvertes, et que je trou- verois dans ce lieu l’objet si passionnément con- voité. Je suis cette impulsion naturelle ; mes yeux parcourent avéc avidité les fleurs de coquelicot qui rougissent la campagne. J'en apperçois dont les pétales sont échancrés. Ce larcin me décèle aussi-tôt l'abeille tapissière : la retraite du voleur, me dis-je à moi-même, ne doit pas être éloignée. Je remarque plusieurs petites ouvertures circu- laires pratiquées à la surface duterrein ; mais rien encore de décisif. Je les examine toutes, et celle que je desirois avec tant d’ardeur observer, se présente enfin à ma vue. Un beau ruban couleur de feu, une lisière de pétales de coquelicot en couronne l'entrée, Archimède, parvenu à la so- lution du fameux problème qui étoit l'objet de ses recherches, n’éprouva pas une sensation plus vive que celle que:je ressentois alors. Mais ce n'étoit pas tout , il falloït surprendre l'abeille. Me voilà à l'affut. L'attente n’est pas longue : L'industrieux architecte , en bourdonnant autour 300 OBSERVATIONS de mes oreilles , m'annonce sa présence. Plein de sécurité, il pénètre dans cette habitation qui lui a coûté tant de peines. Ma funeste curiosité va convertir en um triste monument ce berceau que sa tendre sollicitude avoit préparé à un de ses. enfans. Hélas! son ouvrage touchoit à son der- nier période ! Les approvisionnemens étoient prêts; l'habitant de ce charmant édifice étoit ins- tallé. Le faite du toit alloit étre-eonstruit, pour le mettre à l’abri de tout accident; un instant de plus, tout étoit dérobé à ma vue , et la bonne et sage mère mouroit en paix. Je la saisis; en vain essaie-t-elle de défendre ses foyers, en frappant souvent de toutes ses forces. et en mille sens-di- vers , avec sa lance empoisonnée, des doigts ra- visseurs. Elle ne savoit pas , l’infortunée! qu'on fait d'inutiles efforts pour s'opposer à la cruelle tyrannie de Fhomme. L’abeille succombe , mais sa mort lui assure une nouvelle célébrité. Ainsi plus de doutes que cette abeille ne soit réellement celle que Réaumur a désignée sous le-nom de ta- pissière. Le naturaliste Olivier avoit soupconné que ce pouvoit être un insecte d’un genre Voisip, celui d’andrène ; mais en me guidant par l’ana- logie , et la comparaison des moyens , j'avois conjecturé que cette tapissière devoit être plutôt une véritable abeille , très-voisine de fa coupeuse de feuilles du rosier, ap. centuncularis. Une ha- bitation très-simple et très-rustique, une cavité « SUR LABTILLE TAPISSIÈRE. ot cylindrique, en forme de boyau, toute nue, et dont les parois terreuses sont consolidées avec du gluten , suffit aux andrènes; mais il faut du re- cherché, du brillant pour les abeilles. Aussi la nature a-t-elle donné aux unes et aux autres des instrumens convenables, Des mandibules étroites, arquées , sans dentelures, ne laissent aux an- drènes que la faculté de piocher. Les abeilles cou- peuses ont, au contraire, ces organes fort larges, raboteux, dentés : ce sont de puissans ciseaux destinés à préparer des chefs - d'œuvre d’indus- trie. Ils sont accompagnés de plusieurs autres instrumens qui annoncent aussi une plus grande perfectibilité dans la manière de se nourrir. Le pollen des fleurs, aggloméré, et légèrement édul- coré avec un peu de miel, voilà les simples ali- mens des petits des andrènes. Ceux de nos abeilles sont plus délicats, il leur faut une plus grande abondance de miel. L’instrument qui doit le ré- colter sera dès-lors différent dans les deux genres d'insectes, et il l’est en effet beaucoup. | Entre les figures nombreuses que Panzer à mises au jour , il en est une qui semble appar- tenir à l’abeille tapissière , c’est son albiventris ; mais ici le nombre des cellules marginales des ailes supérieures, formées par les nervures, in- dique plutôt une andrène ou une abeille d’une autre division. J'aurois desiré conserver à notre abeille Le sur- 302 ; OBSERVATIONS nom de tapissière que Réaumur lui avoit donné; mais la langue latine n'ayant pas, à ma connois- sance , d'expression univoque répondant à ce mot de notre langue , j'emploie une dénomina- tion différente , mais qui n'en sera pas moins propre : l'abeille tapissière sera pour moi l'abeille du pavot, l’apis papaveris. Je la placerai dans une famille très-naturelle , celle des coupeuses ; les caractères qui distinguent les individus fe- melles de cette coupe, consistent dans une lévre supérieure saillante ;'en carré alongë , et dans des mandibules larges, triangulaires, dentées ou terminées par un fort crochet. -ABEILLE pu PAvOT. {pis papaveris. PL XI, fig. 1. Noire ; mandibules tridentées ; tête et corcelet hé- rissés de poils d’un gris roussâtre ; abdomen gris- soyeux en dessous ; anneaux bordés de gris en dessus ; le second et le troisième ayant en devant une ligne imprimée et transversale. Nigra; mandibulis tridentatis ; capite thoraceque rufescente-griseo hirsutis ; abdomine infra griseo- sericeo ; segmentis supra: griseo marginalis ; se- cundo tertioque ad marsinem anticum transverse impressis. Andrène tapissière. Ociv. Encycl. méthod. Hist. natur. tom. #, pag. 140. Réaumur. Mém. Insect.t.6, p. 131 etsuiv. pl. 13, fig. 1-11. mn, Long. 0,00g. — 4 lig. L’aBrILLE du pavot a de grands rapports avec SUR L’ABEILLE TAPISSIÈRE. 30% l'abeille centunculaire, ou l'abeille coupeuse de feuilles de rosier ; mais elle est un peu plus pe- tite ; ses mandibulés ont des dentelures plus fortes et plus égales ; le dessus du corcelet et le sommet de la tête omittdes poils assez épais, d’un gris roussâtre ; les anneaux de l’abdomen sont entièrement bordés en dessus et postérieurement de petits poils gris : les premiers sont seulement interrompus au milieu dans les individus plus âgés ; le dessous de l'abdomen est couvert d’un duvet soyeux, griset d'un noir roussâtre. La forme du corps enfin paroït être un peu plus rainassée. Le corps de l'abeille du pavot femelle est d’un noir luisant , finement ponctué. La tête et le cor- celet sont couverts de poils courts, mais assez épais, d’un gris roussätre en dessus , plus clair sur les côtés et inférieurement ; Où même gris par-tout dans les individus plus âgés. Les antennes sont courtes, et entierement notres. Les mandi- bules sont fortes , triangulaires , striées ou ru- gueuses en dessus , fortement tridentées au côté interne. Les yeux sont/noirs ou noirâtres. Les trois petits yeux lisses sont très-apparens, d’un brun clair , luisant, rapprochés, et presque sur une ligne droite, transversale. Le sommet de la tête est moins velu. Le corcelet est court, pres- que rond, très-obtus postérieurement. L’abdo- men est ové-conique , concave , et tronqué à sà base , presque nu en dessus, n'ayant que des poils +" 304 OBSERVATIONS un peu plus longs, gris, sur les côtés du premier anneau , et d’autres plus courts, plus serrés, for- mant une petite ligne grise au bord postérieur des anneaux suivans. Le second et le troisième ont, à quelque distance de letbord antérieur , une ligne imprimée transversale , de manière que ces anneaux paroissent, en quelque sorte , doubles. Le dessous de l’abdomen est couvert d’un duvet soyeux, gris et luisant. Les pattes sont garnies, excepté à la face supérieure des cuisses et celle des jambes, de petits poils gris, luisans, parois- sant soyeux ; le premier article des tarses posté- rieurs en a de gris roussatres. Les petites épines des jambes, ou les éperons , sont roussätres. Les ongles des tarses sont d’un brun clair. Les ailes n'ont qu’une très-légère teinte obscure ; les ner- vures, le point marginal et la côte sont noirs. Le mâle est à-peu-pres de la longueur de la fe- melle , mais il est un peu plus étroit. Il paroïit quelquefois un peu plus velu , et presque tous les poils, même ceux de l'abdomen, sont plus jaunâtres ; ceux qui sont au-dessus de la lèvre su- périeure sont gris. Les mandibules sont plus pe- tites que dans la femelle, moins dentées. La tête m'a paru être aussi moins épaisse. L’abdomen a sept anneaux au lieu de six ; l’avant-dernier a de chaque côté, près de la base, une petite dent; le dernier a une échancrure très-forte et arrondie ; il présente deux pointes très-obtuses à son extré- mité. « SUR I’ABEILLE TAPISSIÈRE. 305 mité. Le dessous de l'abdomen a des poils soyeux, couchés , mais bien moins épais en général que ceux qu'a dans cette partie la femelle; les deux derniers anneaux ont leur bord postérieur échan- cré, Ou concave au milieu ;et très-garni de poils longs, roussâtres, luisans , disposés comme des cils. Les pattes sont plus menues, et moins velues que dans la femelle ; les jambes et le premier ar- ticle des tarses ne sont pas aussi élargis. J’avois d’abord présumé que l'abeille lagopode étoit l’autre sexe de cette espèce ; mais j'ai reconnu que c’étoit une erreur , ayant trouvé depuis le véritable mâle de l'abeille tapissière. Il n’en est pas moins vrai que le Z/agopoda de Linnée est le mâle d’une abeille de la famille des coupeuses. Réaumur ayant dépeint , avec autant d'exacti- tude que d'élégance , les procédés industrieux de l'abeille tapissière dans la construction du nid qui doit renfermer ses espérances les plus chères, il seroit superflu de revenir sur un objet aussi bien traité. Un simple et court résumé de ses observa- tions suffira. M | Le premier travail de l'abeille tapissière est de creuser dans la terre un trou perpendiculaire, qui m'a paru n'avoir qué trois pouces de profon- deur , quoique Réaumur lui en donne plus de sept, cylindrique à son entrée , puis évasé et ven- tru au fond, ressemblant à une espèce de bou- teille. Le terrier une fois préparé, l'abeille le con- A! 306 OBSERVATIONS solide, pour éviter l’éboulement, avec des pièces en démi-ovale, qu'elle a coupées, par le moyen de ses mandibules, sur des pétales de fleurs de coque- licot, et qu’elle a transportées à Son habitation. Elle y fait entrer ces pièces en les pliant en deux, les développe, les étend le plus uniment possible, et les applique sur toutes les parois intérieures de la cavité, même avec une apparence de super- fluité, puisque cette tapisserie en déborde l’ou- verture de quelques lignes , et forme tout autour un ruban couleur de feu. La tenture est achevée; une espèce de pâtée, composée de poussière d’éta- mines de fleurs de coquelicot, mêlée d'un peu de iniel, est déposée avec l'œuf d’où naïtra la larve qui doit la consommer dans le fond de cette re- traite. L'éxtrémité antérieure de la tapisserie qui débordoit est repliée en dedans et refoulée. Le nid est fermé, un monticule terreux le recouvre, et à la faveur de cet ingénieux artifice, l'habitant solitaire de cette maison croitra tranquillement, jusqu’à ce qu'il quitte sa sombre demeure pour aller jouir de l’éclat du jour, et e pour d’autres ce qu'on a fait pour lui. L’abeille ne creuse pas toujours un trou pour chaque petit. J’ai vu qu’elle met très-souvent un second nid sur le premier ou celui du fond, qui se raccourcit par cette pression, et n'a guère que cinq lignes de longueur. L’abeille du pavet naït et disparoïît en même EU. TTC | # f ÿ # SUR L’'ABBILLE TAPISSIÈRE. 307 temps que le coquelicot. La femelle est armée d'un aiguillon dont la piqüre est assez sensible , et dont elle se sert d'autant plus facilement,qu'elle relève son ventre comme celui des coupeuses ; cette aptitude de l'abdomen lui donne la faculté de mieux appliquer le duvet soyeux de cette par- tie de son corps sur les étamines des fleurs , et de récolter une plus grande quantité de la poussière fécondante qui entre dans la composition de la pâtée de ses petits. L’'abeille du pavot est commune autour de Paris, sur les hauteurs de Gentilly, à Meudon, &c. | MÉMOIRE sur un insecte qui nourrit ses petits d’abeilles domestiques ; lu à l’Institut national. JE vais émouvoir votre sensibilité en vous fai- sant connoître un oppresseur , InCOnnu jusqu'à ce jour, de ces sociétés d'insectes que vous ayez mises au rang de vos animaux domestiques, Les abeilles. Cet ennemi est d'autant plus dangereux pour elles, qu'il les assaillit lorsqu'occupées à buti- ner sur les fleurs , elles ne peuvent recevoir aucun secours de leurs compagnes. Ce cruel agresseur est un insecte de la famille des guépes, du genre philanthe de M. Fabricius. Qu'il exerce indistinc- tement ses rapines; que l'innocente abeille se NA 308 MÉMOIRE trouve parfois enveloppée dans cette fatale pros- cription ; rién encore de propre à exciter votre surprise : mais quil s'attache de préférence à sa poursuite, qu'il lui déclare une guerre :particu- hère , une guerre à mort, voilà une de ces actions qui doit provoquer l’indignation ; voilà un fait nouveau que vous devez suivre avec moi; il inté- resse le naturaliste et l’agriculteur, ceux qui ha- bitent sur-tout les environs de Paris. Ün terrein d'une nature fort légère, exposé au levant, sur le bord d’un chemin qui conduit du boulevard Neuf à la barrière du Mont-Parnasse, m'a offertle repaire de ces assassins de nos abeïlles. Leur demeure est signalée par une infinité de trous dont est criblée la pente du sol. Dans les alentours habitent aussi plusieurs andrènes , des abeilles solitaires ; mais il est facile de distinguer la retraite des insectesque nous faisons connoitre. L'entrée de leur habitation est bien plus grande que celle des autres. Comme ces petits animaux travaillent presque tous en mèmetemps,onremar- quera aisément à la couleur jaune de son ventre et de ses pattes, à son vol stationnaire, &c. l’ouvrier qu'il nous importe de déméler parmi les autres. Il s’étoit déjà présenté,plusieurs fois à ma vue; mais ignorant la perversité de ses penchans, j'avois négligé de le suivre de plus près. Le vol moins léger qu'à l'ordinaire d'un deces philanthes, son empressement à bien serrer entre ses patles- SUR UN INSECTE, &c, 30%: un corps étranger , et dont la couleur contrastoit: avec la sienne , piquent ma curiosité. Je saisis cet insecte , et je prends avec lui une abeille domes- tique. Je pfésumois d’abord que ce genre de proie n'étoitqu'aecidentel. Je fais quelques pas: mêmes brigands, mêmes victimes. Je tombe encore sur ceux-ci ; heureux si j’avois pu délivrer ces abeilles: infortunées ! mais elles avoient déjà reçu. le coup fatal de la mort. Si nous eussions été aux premiers jours du printemps, à cette saison où la diligente abeille ouvre parmi les insectes la carrière du travail, où on ne rencontre presqu'elle seule , il me füt venu dans l'esprit une excuse toute naturelle en faveur de leurs ennemis. Le besoin ne connoit pas de loi ; lorsqu'il tourmente, on saisit tout ce qui tombe sous la main: Mais nous étions vers le milieu de l'été, et certes il'étoit faeile de ne pas s'en tenir à une seule espèce de nourriture. Les adversaires de nos abeilles voyoient à côté d'eux les autres habitans de ces lieux ,.et n'alloient ce- pendant pas à leur poursuite ; ils. n’en vouloient qu'aux abeilles ,et précisément dans le temps que ces nourricieres prévoyantes cherchoient, loin de la retraite de leurs assassins ,.de quoi alimen- ter leurs nourrissons. Oublions, pour un instant, an tel attentat; tà- chons de pénétrer le motif qui le fait commettre, et l'utilité que ces insectes en retirent. V à 310 MÉMOIRE Conserver sa postérité est de tous les senti: mens celui qui agit le plus impérieusement sur les insectes ; c’est lui qui commande tous ces meurtres. Îl est arrété que, dans cette fin, nos philanthes nourriront d’abeilles leurs petits. Nos besoins, nos gouts, n'entrent pour rien dans ce plan ; l’auteur de la nature n’a pas jugé à propos de nous’ consulter, lorsqu'il a prescrit aux phi< lanthes mères de servir cet unique mets à leurs enfans; si nous perdons un peu de miel, un peu de cire, rachetons du moins cette perte en nous procurant le plaisir de voir nos insectes ravis- seurs s'acquitter des fonctions maternelles. C’est une véritable jouissance pour l'observateur. ‘Une galerie presque horizontale ou légèrement inclinée , quelquefois courbe , d’une longueur très-remarquable, puisqu'elle va jusqu'à un pied, telle est la première tâche dont s’acquittera cette mère. La nature ne lui a pas donné pour cela des moyens en abondance; elle n’en à que deux, ils sont simples, mais suffisans : deux fortes mandi- bules qui feront l'office de leviers et de pinces, et ses pattes, dont les antérieures agiront na pelle et ratissoire. L'emplacement dans lequel on doit faire jouer la mine, est choisi. Une fossette, capable de re- cevoir la tête de notre pionnier, est creusée. La coupe de cette tête servira de module à celle de la galerie. Le travaiileur détache avec ses mandi- ! Te OS METTS SUR UN INSECTE, &c. TT. bules les particules de terre les plus grosses. Ces: mêmes instrumens lui servent aussi à les trans- porter hors de l’habitation future. Vous en avez vu jeter les fondemens. Déjà s'élève à son entrée un monticule de décombres qui peuvent s’ébou-- ler et obstruer le passage. Il s'agit de déblayer pour faire place à de nouveaux matériaux ; notre pionnier le sent bien; il sort à différentes reprises, marche à reculons , agite perpétuellement son ab- domen en: l’élevant et l’abaissant tour à tour; it touche aux décombres, et voilà que ses pattes de devant les rejettent en. arrière, jusqu’à-ce qu’en- fin l’avenue de l'habitation soit entièrement nette. La profondeur de la galerie augmente de plus en plus; mais une trainée d'immondices en remplit une partie. N'ayez point d'inquiétude sur le suc- cès. du. travail , et reposez-vous sur la présence d'esprit de notre- ouvrier ; son abdomen et ses. pattes sauront bien faire disparoitre cet engor- gement.Ilne s’ensevelira pas sousla masse énorme des éclats qui partent de la voute souterraine. Appercevez cet amas de poussière ou de sable se hausser insensiblement en forme de dome, à-peu- près comme les élévations de terre que forme une. taupe: £ Notre travailleur a une prédilection marquée pour le local qu'il a déjà préparé. J'ai plusieurs. fois détruit une partie de son ouvrage ; j'aiéboulé, ereusé la terre dans les environs ; il a toujours. V 4 812 MÉMOIRE retrouvé, au'bout de quelque temps, le fil de sa galerie. De nouveaux décombres entassés au bord: d’une nouvelle issue m'ont appris que je ne l’avois pas dérouté. Son opiniâtreté pour le travail est telle, qu'il creuse dans un terrein fréquenté , foulé souvent aux pieds. Votre présence ne l’épouvantera pas; vous pourrez vous asseoir assez près de lui. Est-il dans sa retraite ? présentez-lui un brin de paille, un autre petit corps, 1l le saisira avec colère, et défendra ses foyers. Telle est sa force, qu'il retire de son trou de petits cailloux. J’ai vu quelquefois ses efforts être inutiles. Son impatience se mani- festoit sensiblement ; il se jetoit avec avidité sur l'obstacle qui contrarioit sa marche, faisant en- tendre un+petit son, une sorte de murmure. Un besoin force-t-il le travailleur de s'éloigner, il ne le fait qu'avec circonspection. La tête à l’en- trée de sa demeure , il observe ce qui se passe _aux environs; il cherche à découvrir s’il n’est pas. menacé de quelque danger. Vous appercçoit-il?... : il recule , se réfugie même au fond de sa galerie, et il n’est pas aisé de sonder le canal obscur qu'il s’est pratiqué , de le trouver dans cette terre mou- vante. Mais évitons ses regards, et donnons-lui toute facilité pour sortir. Le voilà qu’il prend son essor , qu’il se précipite sur les fleurs qui émail- lent ce champ ou cette prairie situés dans le voi- sinage. Une abeille est accourue au même lieu ; SUR UN INSECTE, &c. 313 pleine de sécurité, elle fait tranquillement sa ré- colte, et se voit tout d’un coup attaquée par un cruel ennemi qui s’est jeté sur ellé avec la plus vive impétuosité. Elle veut résister; mais son adversaire la saisit par le corcelet , l'embrasse avec ses pattes, la tourne et retourne jusqu'à ce qu'elle soit renversée sur le dos. Il lui enfonce son dard à la jointure de la tête et du corcelet, ou à celle de l'abdomen avec ce dernier. Le poison qu'il a distillé dans la plaie fait les progres les plus rapides. L’abeille tombe en convulsions. Elle veut bien se servir aussi de son arme meur- trière ; mais étonnée du coup qui l'a frappée, et trop affoiblie , elle darde à pure perte son ai- guillon ; à peine peut-elle atteindre l'abdomen de son ravisseur , qui est d'ailleurs trop cuirassé pour recevoir la plus légère blessure. Au bout d’une agonie de quelques minutes, la mort vient enfin terminer les jours de cette malheureuse victime. Je l'ai vue, au milieu de ses angoisses, étendre sa trompe, et j'ai apperçu son assassin la lécher avee avidité. Il pousse même quelque- fois la hardiesse jusqu'au point de se rendre au bord de la ruche , et d'y exercer son brigardage, malgré les isngérs qui l'y menacent. Ses desirs sont satisfaits ; il tient sa proie, et le voilà de re- tour à l'habitation qu'il prépare à ses petits. IL plane momentanément au-dessus d'elle ; 1l va se poser à à quelque distance de son entrée; il s'arrête 314 MÉMOIRE par intervalle, comme s’il vouloit reconnoitre le terrein, et comme s'il craignoit que quelqu'in- secte plüs vigoureux que lui ne se fütemparé, en. son absence, de sa propriété. Il voit qu'il n’a rien: à craindre, et il se hâte d'arriver au fond de la. galerie qu'il a creusée avec tant de peines, afin. d'y déposer le cadavre qui doit servir de nourri-- ture à sa postérité. J'ai défait plusieurs de ces nids; chacun ren- fermoit une larve reposant à côté des restes de l'abeille. qu'elle avoit dévorée. Les larves qui m'ont paru les plus avancées, pouvoient avoir six à sept lignes de longueur. Elles sont d’un blanc jaunâtre , alongées,, molles, rases, convexes en dessus , plates en dessous, amincies un peu vers l’anus, de douze anneaux, séparés par des. étranglemens fort sensibles , avec des bourrelets latéraux. Leur bouche consiste en deux crochets. triangulaires , plats, courbés, connivens., très- durs, bruns , rapprochés à leur base, et recou- verts par un avancement en forme de bec. Au milieu du plan supérieur de chaque crochet est implantée,surunepartiequiparoïtmembraneuse, une petite tige presqu'imperceptible , le rudi- ment de quelque antennule. Le premier et F'avant- dernier anneaux ont chacun, de chaque côté, un stigmate très-apparent. L'intérieur du corps: laisse appercevoir des grumeaux d’une matière blanche. SUR UN INSECTE, &e -:315 J'ai découvert dans un autre nid une coque ellipsoide, formée d’une pellicule mince, d'un brun clair , et dans lequel j'ai trouvé les. restes du philanthe qui y avoit péri. Les cadavres d’abeilles devant éprouver , pen- dant l'hiver , une altération notable , je présume que ces. larves prennent leur accroissement avant cette saison ;-comment s’alimenteroient-elles en- suite? | La recherche d'une autre vérité aiguillonnoit ma curiosité : je devois essayer de découvrir les œufs de cette espèce de philanthe , leur nombre, et déduire les conséquences funestes qui en ré- sultent pour la culture des abeilles, cette bran- che intéressante de l’économie rurale. J'ai ouvert le ventre à plusieurs femelles , et leur ovaire m'a paru composé de cinq à six œufs cylindriques , alongés, blancs, et arrondis aux deux bouts. Chaquefemelle donne donc la mort àsix abeilles domestiques, peut-être à un plus grand nombre, car je ne puis affirmer que chaque larve n’en con- somme réellement qu'une. Plusieurs de celles qui ont été prises sont rejetées, d’autres sont aban- données ; lorsque le ravisseur.vient à être, par hasard,saisi d'épouvante il laisse tomber sa proie. J'ai compté sur un espace .de terrein ayant cent vingt pieds de longueur , cinquante à soi- xante femelles environ , occupées de la construc- 316 MÉMOIRE du nid de leurs petits. Cette étendue de terre à donc pu être le tombeau de trois cents abeilles: Supposons maintenant que, sur une surface ayant un myriamètre (5130 tois. 4 pi.) en carré, vous ayez environ une cinquantaine d'expositions aussi avorables;, aussi peuplées de nos philanthes, il s’y perdra environ quinze mille abeilles. Ces insectes sont donc pour elles un vrai fléau. Le goût de l'étude de l'Entomologie se propa- geant de jour en jour , le nembre des insectes di- minuera en proportion; les ennemis des abeilles y seront également compris, mais il faut leur déclarer une guerre plus directe. Ee moyen sûr de les détruire est d'observer avec soin, vers la fin: de l'été, quels sont les terreins criblés de trous, et de mettre à découvert, par un fort éboule- ment, un peu plus tard, les larves et les nymphes qui y sont renfermées. L'Entomologie auroit sans doute le droit d'adresser quelques. plaintes à l'Agriculture ; la source de nos richesses tariroit, mais celle de l'Etat passe avant tout. Vous souhaitez connoître cet insecte contre lequel nos abeilles sollicitent votre vigilance , ré- “clament votre appui. Le célèbre historien des in- sectes des environs de Paris l’a décrit le premier; e’est sa guépe à anneaux bordés de-jaune: Le phr- lanthe triangle de M. Fabriciusen est très-voisin ; je croirois même que c’est lui, si cet Entomolo- giste ne disoit pas que le corcelet de son espèce. Cu . SUR UN INSECTE, &c. 317 est sans tache, et que ses pattes sont rousses. Panzer a figuré le mâle de la nôtre sous le nom de phiüanthe peint, philanthus pictus ( Fascic. 43, pl. 28). Schœæffer a peint la femelle, Icon. Ins. pl 65, fig.1, 2. Voilà donc notre destructeur d’abeilles connu, mais non pas sous ses mauvaises qualités. Je le désigne sous le nom d’apivore , et je le caracté- riserai ainsi : PHILANTHE arrvore. Philanthus ‘apivorus. PI. XIL, fig. ». Noir ; bouche et tache frontale divisée , jaunes ; cor- celet tacheté ; abdomen jaune; bord antérieur des premiers anneaux à bande noire , triangulaire, en dessus. Niger; ore maculaque frontali divisa, luteis ; thorace : maculato ; abdomine flavo, margine antico pri- morum segmentorum fascia nigra, triangulari, supera. Philanthus triangulam riger abdomine flavo: ses- mentis triangulo dorsali nigro ? FAs. Entom. System. emend. tom 2, pag. 289, u° 2. V’espa triangulum ? Far. Mant. Insect. t. 1, p. 294, n°82. Vespa nigra , segmentis abdominalibus margine flavis. Grorr.Insect. tom. 2, pag. 375, n° 4. La guèpe à anneaux bordés de jaune. Georr. Zbid. V’espa limbata. Oxxv. Encycel. méth. Hist. nat. t. 6, p. 693. V’espa fasciata. Fourc. Entom. Pari. 2 part. p. 435, n° 4; Scuærrer. Icon. Insect. pl. 85, fig. 1, 2. La femelle. Plhilanthus pictus. Paz. Fasc. 453 , pl. 23. Le mâle. Long. 0,013. — 6 lig. quelquefois 7. Les phianthes peuvent être partagés en deux f : 318 MÉMOIRE divisions ; les premiers ont les antennes forte- ment renflées , et dont l’extrémité atteint à peine la naissance des ailes ; leur tête est fort large; leur abdomen est assez court, ové-conique. Les seconds ont les antennes presque filiformes, ou légèrement plus grosses vers leur extrémité qui dépasse la naissance des ailes. Leurtète est moins large , mais plus épaisse que celle des précédens. Leur abdomen est oblong, à anneaux souvent séparés par des étranglemens. Le philanthe apivore appartient à la première division. : Les antennes sont entièrement noires. La tête est noire, avec sa partie antérieure et une tache échancrée frontale jaunes. Les côtés inférieurs sont pubescens Il y a une petite ligne roussâtre derrière les yeux, en dessous. Le corceletest noir, luisant, avec le bord antérieur du premier seg- ment, un point au-devant de chaque aile, leur attache et une ligne à l’écusson, jaunes; il est aussi un peu pubescent et ponctué. L'’abdomen est jaune, luisant , finement ponctué, avec la base du premier anneau, le bord antérieur des trois ou quatre autres suivans, noirs en dessus ; cette derniere couleur avance au milieu,et forme un petit triangle sur les premiers; quelquefois aussi l'abdomen est presqu’entièrement jaune , avec le bas du premier anneau et le bord antérieur des seuls deux suivans noirs. Le dessous est d'u + SUR UN INSECTE, &a 319 jaune peu ou point mélangé. Les pattes sont jaunes , avec les hanches et la moitié inférieure des cuisses noires. Les jambes intermédiaires et les postérieures sur-tout ont quelques épines la- térales ; les tarses sont ciliés, mais les antérieurs le sont davantage. Les ailes antérieures ont la côte et les nervures roussâtres. Le'mäle est d’un quart environ plus petit. La tache frontale est trifide. L'écusson a deux lignes jaunes , placées parallèlement l’une sur l’autre, et dont celle de dessus plus grande. Le noir do- mine tellement sur le dessus de l’abdomen , que les côtés des anneaux et le bord postérieur sont seuls jaunes; les derniers anneaux n’ont même qu'une petite bordure jaune. Le dessous de l’ab- domen est jaune, avec quelques bandes‘noires , transversales. Les pattes sont bien moins dentées et bien moins ciliées que dans la femelle. La femelle est armée d’un aiguillon plus court que celui des guëpes, mais qui n'en est pas moins offensif ; il est arqué dès sa naissance, et reçu avec sa gaine dans deux styles ou pièces obtuses, concaves, velues, et insérées sur les côtés de Ia base de l’aiguillon. L'intérieur de l'abdomen est partagé en deux, au second anneau, par un diaphragme transver- sal, formé d'une pellicule très-blanche et très- mince, sur laquelle se ramifient de petites tra- chées ; d'une cavité latérale de ce diaphragme 350 MÉMOIRE SUR UN INSECTE , &e, sort un vaisseau blanc , ovoide , rempli d’une liqueur très -transparente; suit un conduit cy- lindrique, plus étroit, replié sur lui-même ; brun , strié et annelé, recouvert d’une pellicule qui se détache aisément. Entre ce canal et l'anus estune matière jaunâtre et un peu filamenteuse, près de laquelle se remarque la fiole du venin. J'ai rencontré dans les nids de ces insectes la larve du dermeste souris, murinus. Elle est co- nique, alongée, d'un brun foncé, hérissée de poils longs et rougeàtres. Son anus ést terminé par un tuyau, et l’on voit au-dessus deux épines rougeatres. J'ai trouvé aussi très-fréquemment le chrysis doré femelle, guettant avec patience l'instant où Je philanthe sortiroit de son trou, afin des”y intro- duire , d'y déposer ses œufs, et de détruire les espérances (le ce dernier. Le philanthe s'apperce- voit souvent du dessein du chrysis, et venoit lux donner la chasse. MÉMOIRE MÉM. SUR UNE NOUV. ESP.-DE PSYLLE. 3ax MÉMOIRE sur une nouvelle espèce de PsYzLE (*); lu à l’Institut natiomal. Les botanistes avoient déjà observé que l’es- pèce de jonc désignée par Linnée sous le nom d'articulée étoit vivipare ; mais quels sont les animaux qui y prennent naissance , quel effet produisent-ils sur l'organisation de cette plante, voilà ce qu'ils nous ont laissé ignorer. La mons- truosité qu'ils occasionnent est cependant assez remarquable. Les parües de la floraison , ou du moins celles qui l’auroient été sans cette circons- tance , acquièrent un développement triple ou quadruple de celui qu’elles auroient eu dans leur état naturel. On n’a plus lieu d’en être surpris, depuis que Malpighi , Réaumur , nous ont dé- yoilé la cause de ces excroissances végétales, la piqûre de quelques insectes. Je m'’attendois bien à en trouver dans cette galle du jonc, etje pré- sumois d'avance qu'elle devoit être habitée par quelque espèce appartenant à un des genres sui- vans : Psylle de Geoffroi, puceron, cinips, di- plolèpe. La poussière blanche que je découvris (*) Cet insecte est même assez distingué des psylles pour servir de matière à nn nouveau genre, X RCE Ô MÉMOIRE entre les plis des feuilles m'eut bientôt décélé le séjour d'un nouveau peuple, tiré, malheureuse- ment pour lui, de l'obscurité. Une quantité assez considérable de psylles ,et de différens àges, s'of- frit à ma vue. Après avoir examiné attentivement cette espèce , Je n'’hésitai pas à la regarder comme nouvelle , et s'écartant même, sous quelques rap- ports , de ses congénères. J'avois sous les yeux le leau de toutes les périodes de la vie de ce petit animal, nouveau motif pour m'occuper de lui. Je voulus étre son historien , et les faits que j'ai vus, jen dois la connoissance à tous les hommes qui cherchent à recueillir les plus petits monu- mens de la grande histoire de la nature. PSYLLE prs soxcs. Psylla juncorum. PL XIE, fig. 3. Psylle à antennes irès-renflées à leur base; tête grande , déprimée, échancrée antérieurement. Psylla antennis basi valde incrassatis ; capite magno, : depresso , anlice emarginato. Long. 0,002. — 1 lig. 2. CExTe espèce est, en général, moins renflée que les autres , parfaitement rase, très-finement chagrinée sur la tète et le corcelet, vue avec une forte loupe. Les antennes sont de la longueur des deux tiers du corps, insérées au-devant des yeux, dans une échancrure latérale, de dix articles, SUR UNE NOUVY. ESPÈCE DE PSYLLE. 323 dont les trois inférieurs d'un rouge vif, plus grands ; le premier est conique , le second est en forme de fuseau , et beaucôup plus grand qu'au- cun dés autres; le troisième est arrondi, un peu plus volumineux que ceux qui suivent ; ceux-ci sont grénus, tres-serrés , et difficiles à distinguer, presqué égaux ; les 4, 5, 6, 7, 8, sont blancs; le neuvième et le dixième sont noirs ; ce dermier est très-court, terminé par deux soies noires, di- vergentes, dont l'inférieure beaucoup plus courte. La tête ést d’un rouge bai, très-grande, fort ap- platie, carrée, ayant au milieu un enfoncement longitudinal profond ; le bord añtérieur est päle ans son contour , échancré, et ses dents sont arrondies. Les yeux sont placés sur les côtés, grands , d'un rouge brun, à facettes, oblonss, légèrement proéminens , avec les extrémités ob- tuses. On voit derrière chacun un petit œil lisse, ét une tache d’un rouge plus éclatant. Le dessous de la tête est noirätre, creux dans tout le milieu dé sa longueur , divisée par une cloison ou uné ligne élevée, blinchätre , se terminant inférieu- rement par un bec gros ; court et conique : les soies étorent sorties de la game, et me parurent fort longues. Le coreelet est grand, peu convexe, _rougeàtre , de trois segmens en apparence, dont le premier court , carré, le second de trois pièces ou divisions oblongues , le dernier presque en cœur, tronqué à la pointe. L'écusson est trian- X 2 324 MÉMOIRE gulaire, obtus. La poitrine est obscure. Les élytres sont un peu coriacées , légèrement transparentes, en toit assez aigu , ntarquées de deux nervures principales, dont l’extérieure deux fois bifurquée; ces élytres sont d'un brun châtain, un peu lui- santes, épaissies à l'angle extérieur de la base, plus foncées et dilatées au bord extérieur , qui est fort courbe. Les ailes sont plus courtes, blan- ches , avec une teinte bleuâtre, un peu nerveuses. L’abdomen est conique, rougeâtre à son origine, d’un jaune pale dans le reste de sa longueur, avec un peu de rouge sur le bord de quelques anneaux ; l'anus est muni, dans la femelle, d'une tarière noire, logée entre deux pointes coniques. Les pattes sont courtes, grosses, d’un blanc jau- ‘ nâtre, sans épines ni poils. Les œufs sont peu nombreux, assez grands, ovales, jaunâtres , luisans, marqués d'un point rouge à un des bouts, et adhérens aux parois intérieurs des feuilles par le moyen d'un pé- dicule. Les larves et les nymphes sont semblables, pour la forme, à celles de la psylle du rieur, dont Réaumur a donné l’histoire. Elles sont oblongues, fort obtuses aux deux bouts, très-déprimées. Les antennes sont très-apparentes , COnIQUES, anne- Mées. Les yeux sont noirs, triangulaires. Le cor- celet occupe une bonne partie du corps, qu'il déborde de chaque côté. L’abdomen est. fort SUR UNE NOUV. ESPÈCE DE PSYLLE. 325 court et très-obtus. Les larves ne différent des nymphes qu’en ce qu'elles sont presque entière- ment d’un jaune pale , ayant moins de rouge sur la tête et sur le corcelet, et en ce qu’elles:a’ent pas les deux moignons ovales, ou rudimens des élytres et des ailes, que l’on voit sur les côtés dans les nymphes : le corcelet de celles-ci est plus ra- boteux , et on voit sur le dos, au milieu, une ligne élevée , plus sensible. Leur démarche est fort lourde. Elles demeurent constamment renfer- .mées dans l’intérieur de ces galles, se nourrissant du suc de la plante, et rendant par l’anus une matiére farineuse , très-blanche , au milieu de laquelle eltes semblent prendre plaisir à vivre. L'insecte parfait s’y tient aussi fort tranquille- ment, et comme tous ceux du même genre, tb saute plus qu'il ne marche. J'ai trouvé cette psy lle dans toutes. les saisons 0 de l’année, sur le jonc articulé, aux environs de Brive , département de Ja Corrèze. La monstruo- sité qu'elle y produit, a la forme d'une balle de graminées, très-grande; et la ressemblance est d'autant plus frappante, que les extrémités des divisions de la corolle s'y terminent en prolon- gemens, imitant leurs barbes. X 3 326 DESCRIPTION "DESCRIPTION du KERMÈS mâle de l’orme. Coccus ulmi. LIN. FAB. lue à la Société Philomatique. Tour le monde à vu des kermès femelles sous la forme de galles; plusieurs de nos arbres en sont trés-couverts. Un moyen bien simple de les découvrir , est d'examiner, comme l’avoit déjà observé Réaumur , la marche des fourmis sur les différens végétaux qu’elles parcourent; voyez où sy termine leur course , et vous trouverez à coup sûr, au lieu du rendez-vous, des pucerons ou des kermès. On sait que les prétendues caresses qu'elles font à ces petits animaux sont intéres- sées , et qu'elles ne se rendent auprès d'eux que pour sucer une liqueur mielleuse qui sort de leur corps ou de la piqüre qu'ils ont faite dans l'écorce de l'arbre ou de la plante qu'ils habitent. Les larves de kermès ne peuvent guère même se dé- rober à l’œil attentif du Naturaliste. Mais il n’en est pas ainsi des kermès mâles en état parfait. Munis d'ailes, et sous ce rapport très-différens des femelles du même gènre, extrèmement petits, très-frèles , ne vivant que le temps suffisant pour payer à l'amour le tribut universel , il n’est pas étonnant qu'ils échappent aux regards des plus DU KERMÈS MALE DE L'ORME. 327 babiles observateurs. Aussi les Entomologistes n'en ont-ils décrit que deux ou trois, et nous ne devons pas nous attendre à voir de long-temps compléter l’intéressante histoire des kermès et des cochenilles, d'autant mieux qu'on ne tra- vaille plus à la méthode réaumurienne, et que lentomologie ne se réduit aujourd'hui qu'à une ennuyeuse et inextricable nomencliture. 3° examinois dans le courant de ventôse an 4, Je tronc d'un orme : j'y apperçus un nombre assez. considérable d'insectes, dont le mouvement étoit lent, et que je jugeai, après les avoir vus à la loupe, être des larves du kermès de cet arbre. Geoffroi avoit connu la femelle sous figure de galle ; mais il n’avoit fait que l'indiquer. Un plus grand détail sur elle, sur ses œufs et sur les larves qui en naissent, étoit réservé au Réaumur suédois. Je ne répéterai point ici ee qu'il a pu- blié sur cet objet, ne me proposant que de faire connoitre ee qu'il n’a pas vu. Je me contentera d'observer que da figure qu'il donne des antenues de ces insectes n'est pas assez exacte ; elles y sont représentées filiformes, sans poils à leur extrémité; tandis qu elles sont d'une forme pres- que conique, et terminées par deux soies : le nombre de leurs articles est de sept à huit. Le Mémoire de ce Naturaliste est incomplet puisqu il laisse à desirer la description du kermes mêle. Eu trouvant des larves de cet insecte , je X 4 328 DESCRIPTION pensai que je serois peut-être plus heureux que De Géer. Ces larves étant sur Le point de se mé- tamorphoser , il s’agissoit uniquement de les re- cueillir et de les suivre : c’est ce que je fis. Au bout d'environ une décade , elles se fer- mèrent dans une petite coque ovale, longue de près d’unedemi-ligne, et formée d’une membrane très-mince, papyracée et fort blanche. Je n’étois qu'aux premiers jours de floréal, et déjà mes vœux étoient accomplis. Ces males tant desirés commencçoient à éclore. Je me suis hàté de les étudier , soit pour me convaincre par mes propres yeux de ce qu'on avoit observé en général sur les kermès males, soit pour tâcher de glaner, s'il étoit possible, après un Réaumur , et desaisir quelque fait échappé à la perspicacité de ce grand homme. J'ai employé une lentille d’une ligne de foyer, et j'ai soumis à l'examen cinq ou six in- dividus. sis Je n'ai pu, avec l'attention la plus scrupu- leuse, découvrir de trompe ou d’organe qui tint lieu de la bouche. Réaumur avoit déjà fait cette remarque , et il avoit vu à la place deux grains ou mamelons. Mais il m'a paru que ce nombre de grains ou de mamelons, comme on voudra Îles appeler, étoit plus considérable. J'en ai compté dix très-rapprochés , cinq de chaque côté, savoir deux plus gros en devant , deux autres de la même grandeur par derrière, et trois petits en triangle DU KERMÈS MALE DE L'ORME. 229 sur chaque côté, dans l’entre-deux du grand an- térieur et du grand postérieur ; en voici la dis- position : -::. Ces grains sont polis, luisans, et ressemblent à de petits yeux lisses. Le corps est long d'environ une demi-ligne. Les antennes sont de sa longueur, assez grosses, rapprochées, et insérées vers le sommet de la tête, entre les yeux, brunes, velues , de dix ar- ücles presque égaux, cylindriques, arrondis aux deux bouts ; le premier est court , le second un peu plus long que les autres, le troisième moins que celui-ci, mais plus que les suivans ; ceux-ci. sont égaux. La tête est petite, arrondie et brune. Nous ve- nons de parler des grains ou des yeux qu'on lui remarque. Le corcelet est plus large, arrondi, d'un brun luisant, ras, avec un enfoncement dorsal et pos- térieur. Je n'ai vu, comme Réaumur, que deux ailes. Elles sont elliptiques, d’une transparence louche, couchées l’une sur l’autre horizontalement, beau- coup plus larges que le corps, et le débordant pos- térieurement d'un tiers de sa longueur. Elles sont blanches, avec la côte un peu brune, et à ner- vures trés-fines. J'ai remarqué au-dessous d'elles deux pièces presque cylindriques , grosses, un peu renflées et arrondies à leur extrémité ; ses- 330 DESCRIPTION siles et blanches ; ellessontsituées , une de chaque côté, à la base de l'abdomen ; ce sont ,en quelque manière , des espèces de balanciers, semblables à ceux des diptères. Les pattes, au nombre de six, sont petites, d'un brun clair, avec les cuisses assez longues , presque cylindriques, comprimées, un peu élar- gies vers le genou ; les jambes sont cylindriques , les tarses assez longs , coniques , de trois pièces, à ce qu'il m'a paru, dont la première grande, la seconde petite , la dernière très-menue, pointue, avec des poils et des crochets au bout, peu sen- sibles. . ) -L’abdomen est sessile, conique, déprimé , brun ;, assez long , de huit à neuf anneaux. L’anus est renflé, terminé par une pointe formée de deux valvules réunies, acompagnées chacune d'un filet latéral très-blanc, filiforme , divergent, et de la longueur d’une fois et demie de celle du corps. | D'après cette description , on peut appliquer à cette espèce la phrase suivante : \ KERMÈS pe L'onme. Chermes ulmi. Kermès brun, pattes plus claires; ailes et soies de la queue blanches. Cliermes brunneus , pedibus dilutioribus ; alis setis- que caudalibiis albis. Coccus ulmi, ulmi campestris. Tax. System. nat. ed. 12, tom. 1 yypag. 740.—Faun. Suec. ed. 22, n° 1019. …. DU KERMÈS MALE DE L'ORME. 331 Coccus ulmi. Fas. System entom. pag. 743, n° 5.— Spec. Insect. tom. 2, pag. 593, n° 6.— Mant. Insect. tom. 2, pag. 319, n° 8. — Entom. System. tom. 4, pag. 322, n° 2. Chermes ulmi rotundus. Grorr. Insect. tom. 1, pag. 507, n° 8. Le Kermès de l’orme. Zbid. Coccus ovatus ulmi, ovatus albus fusco transverse striatus ulmi. Dr Gérer. Mém. Insect. tom. 6, pag. 436, pl. 28, fig. 7-12. Gallinsecteæ ovale, blanche, à bandes transversales brunes, de l’orme. Zbid. Chermes ulmi. Fourc. Entom. Paris. part. 1, pag. 229, n° 8. La nymphe a ses antennes et ses pattes libres; mais tout le corps est enveloppé d’une pellicule, dont l'animal se dépouille au moment qu'il prend sa dernière forme. Sous le rapport de cette se- conde métamorphose , cet insecte et ses congé- nères s’éloignent beaucoup de ceux du même ordre. La nymphe des autres hémiptères est en effet ambulante , et presque semblable en tout à l'insecte parfait. Réaumur avoit observé que les gallinsectes sortoient de leur coque d'une manière opposée à celle des autres insectes, le derrière le premier. J'ai été témoin de ce fait singulier par rapport - à l'espèce dont je viens de donner la description. L'observation de ce grand homme n'ayoit sans doute pas besoin de ma garantie; en la confir- 33 MÉMOIRE mant , je n'ai que l'intention de rendre un nou- vel hommage à la mémoire d’un Naturaliste qui fut mon maitre, et qui sera toujours celui des personnes qui voudront suivre, dans cette partie, la véritable carrière de l'étude de la nature. MÉMOIRE sur une nouvelle distribution méthodique des ARAIGNÉES"; lu à la Société Philomatique: Daxs le nombre infini de sujets de contempla- tion que présente à l'observateur l’histoire des - insectes, les araignées viennent au premier rang. Si elles ressemblent, quant à leur genre de vie, à beaucoup'd'autres animaux qui ne doivent éga- lement leur conservation qu'aux fruits de PE rapines, elles en diffèrent singulièrement par la manière dont elles parviennent à leur fin. Se tenir en embuscade , s’élancer comme un trait sur sa proie , Ou courir après elle, c’est à cela que se réduisent les moyens ordinaires des animaux car- nassiers pour se procurer des vivres. Toutes leurs ruses n’ont d'autre but que celui de mas- quer l’arme irrésistible de la force, la supério- rité que la nature leur donna sur d'autres êtres, afin de les surprendre avec plus d'avantage. Ces ruses , ces finesses , ne supposent que de la pa- SUR LES ARAIGNÉES. 333 tience, ou un simple exercice des organes du mouvement dirigé avec plus ou moins d'adresse. On ne voit point sortir de toutes ces combinai- sons quelque production remarquable. Il n’est pas de même de l’araignée ; l’industrie est son ca- ractère distinctif. Son corps étant mal défendu, sa force n'ayant rien d'étonnant , il étoit néces- saire que son génie inventif, ses ruses, la missent à couvert , et lui fournissent des moyens d’exis- tence ; et comme la nature a été son précepteur, qu'elle lui a même donné des leçons particu- lières , ses ressources , ses travaux à cet égard doivent d'autant mieux nous intéresser. Obser- vez-vous, en effet, la manière ingénieuse et dé- licate avec laquelle est ourdie cette toile suspen- due verticalement au-dessus de votre tête, dans cette allée de jardin ? Remarquez-vous la régularité de ce grand nombre de cercles concentriques qui, coupés par une infinité de rayons, forment les mailles d'un vrai filet? Examinez les points d'at- tache de cette toile; concevez-vous comment son admirable artisan , que vous appercevez au centre de ce piége circulaire, à pu aller les fixer à une aussi grande distance l’un de l’autre? Suivez-moi dans ce grenier, ou dans eet appartement négligé depuis quelque temps ; ils servent d'habitation à plusieurs autres espèces : celles-ci n'ont plus le même genre de travail. Ces tisserands donnent à leur toile un tissu plus serré, plus épais, qui 334 MÉMOIRE ne laisse pas appercevoir de mailles, et la placent aussi différemment, dans une situation horizon- tale. Une autre espèce d’araignée, qui fait son séjour dans les caves, vous montrera une tapis- serie d'un blanc le pius éclatant. En voilà une qui s’est construit une espèce de cylindre ou de nasse où elle se tient à l’affut. Les araignées mi- neuses surpassent encore les précédentes en in- dustrie. Qui pourroit croire que de tels animaux fussent capables de former avec de la terre une espèce de porte , de l’attacher par le moyen d'une charnière, et de fermer ou d'ouvrir ainsi à vo- Ionté l'entrée de leur terrier? Ce n'est pas tout; le génie de l’araignée brille encore dans les moyens dont elle se sert pour cou- vrir, défendre et conserver sa nombreuse posté- rité. Avec quel art ne tresse-t-elle pas cette double coque qui enveloppe ses œufs ? N’admirerez-vous pas sur-tout la construction de la coque dans la- quelle l’araignée à bandes renferme ses chères espérances ? C’est un vrai ballon ,un ovoide tron- qué , en forme d'aérostat , gris ou blanchätre, et divisé longitudinalement par des bandes noires. Son ouverture est hermétiquement fermée par un plan soyeux; cette enveloppe en contient une seconde , dont le tissu est beaucoup plus doux ; c'est un vrai édredon qui garantit les œufs de l’araignée de tout accident. Que de variétés n’ob- serverez-vous pas dans les travaux qu'inspire la SUR LES ARAIGNÉES. 335 sollicitude maternelle? Que nedoit-on pasattendre de l’industrie conduite et animée par le senti- ment ! | _ Les insectes qui ne vivent pas en société, ne s'occupe! lus, dès que la ponte est faite, du sort de leur progéniture. Plusieurs araignées , au contraire , gardent avec la plus grande vigi- lance le fruit de leurs amours. Quelques -unes portent même entre leurs pattes leurs œufs ren- fermés dans un cocon ; les petits venant à éclore, se tiennent sur le dos de leur bonne mère. Ne croyez pas cependant, d’après ce léger ap- perçu de l’industrie des araignées, que je veuille fixer votre attention sur un sujet aussi curieux. Je vais vous conduire dans un autre champ d’ob- servations , celui de la nomenclature. Il est certes bien différent , et l'esprit ne peut guère s’y plaire ; mais, après tout, il faut bien le parcourir , et si je pouvois remplir l'office d’un bon guide, je m'estimerois heureux. Vous n’en étudieriez les mœurs des araignées qu'avec plus de facilité et plus de fruit. Les travaux de Lister , de Clerck, de De Géer, vous sont connus, et vous avez sans doute re- marqué avec moi que ceux du premier sont éton- nans pour son siècle. Supposé que vous m’eussiez pas une idée claire et précise des recherchés de ces grands Naturalistes, je vous renverrois à l’ex- posé très-bien fait qu'en a donné le naturaliste : 336 MÉMOIRE Olivier , à l’article Zraignée de l'Encyclopédie méthodique, Histoire naturelle des Ensectes. Je présume néanmoins que vous êtes persuadé qu'il y a encore ici également beaucoup à faire ; qu’est- ce qu'en effet l'histoire d’une centaÿme d’arai- gnées de l'Angleterre, de la Suède, en comparai- son de l’histoire etui de toutes celles qui composent leur famille? J'ai même eu tort de me servir du mot histoire ; peut-on rigoureusement appeler ainsi quelques faits, quelques observa- tions, recueillis à la hâte ,et dont on n’a pas suivi le fil? L'histoire des araignées est d’autant plus difficile que chacune des espèces de ces animaux a presque une industrie, une manière de vivre particulière. | F Le temps viendra où nous serons plus instruits sur les habitudes des espèces qui se trouvent au- tour de Paris, où nous aurons sur la famille en- üère un corps de doctrine plus complet que celui dont nous jouissons. Le citoyen Valckenaer s’en occupe avec un zéele qui nous permet de nous livrer à de flatteuses espérances. M'étant proposé de mettre au jour une his- toire générale des insectes, j'ai aussi jeté un coup- d'œil sur les araignées. Je viens même de revoir mon premier travail, et d'y faire quelques chan- genyens , auxquels le Mémoire du citoyen Valc- kenaer sur les araignées aviculaire et mineuse à donne lieu. L’exposé de mes observations pourra | éclurcir SUR LES ARAIGNÉES. 33 éclaircir des doutes qui se sont élevés à l’occasion de ce même Mémoire. Il sera en même temps un apperçu, une espèce de modèle de la manière dont j'ai présenté les caractères de chaque genre d'insectes dans mon plan général. Les araignées appartiennent, dans ma mé- Q thode, à l’ordre des acères(acéphales, Précis des caract. gén. des ins.). Le professeur Lamarck vient de transformer cet ordre en une classe , sous le nom d'arachnides, et il la place entre les crus- tacés et les insectes proprement dits. Les arach- nides respirent , suivant lui, à la manière de ces derniers, c’est-à-dire , par des trachées aérifères, des stigmates ; mais ils s’en éloignent par leur propriété de ne pas subir des métamorphoses, de s’accoupler plusieurs fois dans leur vie. On ne sauroit disconvenir que ces idées n'aient quelque chose de séduisant, et cette teinte philosophique que le professeur Lamarck a coutume de répandre sur le fruit de ses méditations; ces idées ingé- nieuses frappent d'autant plus , qu’un des plus grands Naturalistes qui aient existé , le célèbre Swammerdam, semble en avoir préparé la con- ception, de même que les réformes qu’on a faites récemment dans la classe des insectes. Le pre- mier genre de sa distribution méthodique des animaux, comprend ceux qui ne subissent pas de métamorphoses, et il y met les monocles et les crustacés qu'il analyse, les araignées et les poux. | Y 358 MÉMOIRE Quelqu’apparence de vérité que paroïsse avoir le sentiment du professeur Lamarck à l’égard dé cette innovation , j'objecterai cependant que l'anatomie comparée n’ayant pas encore eu l'ini- tiative dans la formation de cette classe, il est permis d'élever quelques soupçons sur sa légi- timité et sur sa certitude. En zoologie, tout chan- gement où l'anatomie n'a pas apposé son sceau, peut être regardé comine prématuré : or les arachnides attendent que cette dernière science, notre suprême régulatrice, se soit ‘expliquée à leur sujet. Ba constance des formes de l’animal depuis sa sortie de l'œuf, ou sa propriété de ne pas subir de métamorphoses , est le seul véritable caractère d'apres lequel le professeur Lamarck sépare les arachnides des insectes. Ce signale- ment n’est que secondaire , et l’on se demande : Y a-t:il entre ces-animaux une différence réelle dans les principes de la vitalité ou dans les pre- miers. organes du mouvement? Je pense aussi que ‘tout bon caractere de classe, ne doit pas souf- frir d'exception. Celui que l’on prend de la cons- tance des formes me semble équivoque dans quel- ques circonstances. Ainsi.la punaise des lits, lhippobosque de la chauve-souris (pediculus ves- pertilionis, Lin.), ont toujours à-peu‘près la même figure , à partir de leur sortie de l'œuf. Ce carac- tère suppose d’ailleurs une habitude d'observa- tions qu'il est souvent impossible d'acquérir. SUR LES ARAIGNÉES. . 339 Du côté de l’ordre où il faut placer les arach- nides, si on ne consultoit que les caractères ex- térieurs , on les rejetteroit bien loin des crus- tacés. D'abord ici, ces antennes qui paroiïssent être un organe si essentieh, sur-tout quand on en voit quatre dans les premiers animaux de cette coupe ;, les crustacés, ont disparu. Les yeux à facettes sont remplacés par des veux lisses. Le corps n'est plus défendu par une enveloppe cal- caire ou coriacée ; ce n'est plus qu’une peau, même très-mince,dans une bonne partie du corps. Les organes de la manducation se sont éxtrême- ment simplifiés; le nombre des stigmates à singu- lièrementdiminué,est mémepresque nuldans plu- sieurs, à en juger d’après notre vue. Les organes de la génération ont changé de place, ét, de même que dans plusieurs entomostracés ,se sont portés à la partie antérieure du corps. Or, d’après lés observations récentes du professeur Cuvier , le monocle apus est plus voisin des vers que des crustacés, par l'oblitération de son système ner- veux. Laissons là ces discussions, et attendons que d’heureuses circonstances 1avorisent ce Na- turaliste , et que sa sagacité , son génie, lèvent le voile qui nous cache la lumière. Contentons- nous d'apprendre qu'il croit avoir vu dans les araignées un véritable cœur , des poumons où l'air pénètre par des stigmates, un tissu cellu- aire , et un foie, comme dans les crustacés, Si X 2 So MÉMOIRE ces observations se consolident, le sentiment du professeur Lamarck sera pleinement appuyé. Je partage l’ordre des acères en deux coupes, des acères chélodontes , et les acères solenostomes. Les premiers ont toujours des mandibules; les seconds n’ont qu'un suçoir formé de pièces en . forme de lames ou de soies, et réunies en tube. Les acères chélodontes sont encore partagés en deux : la première subdivision est composée des acères dont le corcelet.et l'abdomen sont dis- tingués l'un de l’autre, soit par une division réelle ou apparente , soit par des simulations danneaux ; la seconde est remplie des acères dont le corps est renfermé sous une peau conti- nue etsans aucune division réelle ou apparente : ici sont placés une partie des acarus de Linnée. La première subdivision des acères dentés a trois familles ::Zes Scorpionides , les Ærach- nides , et les Phalangiens; dont voici les carac- tères : SCOR PIONIDES. Palpes en forme de bras ; mandi« bules terminées par deux serres. ARACHNIDES. Palpes simples, terminés par un article ovalaire, entier ; mandibules terminées par un seul: PR PHALANGIENS. Palpes simples, filiformes ; man- dibules terminées par deux serres. N'examinons ici que /es arachnides. Si nous # SUR LES ARAIGNÉES. 948 développons leurs caracteres , l’on verra qu ils: ont deux mandibules rapprochées, et avancant parallèlement , formées de deux pièces : l’une grande, servant de support à l’autre, conique où presque cylindrique , crustacée ; et Fautre , en forme de crochet ou conique, écailleuse , creuse; et percée d'un trou vers son. extrémité latérale ; qu'ils ont deux palpes de la longueur du corce- let, plus ou moins, presque fliformes : de cinq articles , dont le dernier, terminé par un petit crochet, renferme dans les mâles les organes de la génération ; que ces palpes sont portés cha- cun sur une pièce coriacée où membraneuse, plus ou moins arrondie , quelquefois alongée, très-velue , et même épinèuse au côté interne ; qu'au milieu de-ces deux pièces, ou dans l’entre- deux, en est une autre beaucoup plus courte, de même consistance , tronquée cu obtuse. L’ana- logie nous fera appeler les pièces qui supportent les palpes, des méchoires, ‘et l'intermédiaire, une lèvre inférieure. Nous observerons cepen- dant qu'il n'y a pas d'ouverture pour l'œsophage entre les mandibules et ces pièces, et nous en conclurons que ka dénomination que nous don- nons à celles-ci n’est pas vraie # la rigueur. Si nous considérons le corps:ex général, noug verrons qu'il est formé de deux parties : d’urr corcelet avec lequel la tête est confondue, por- taut en dessus six à huit yeux, dont la dispositiom > 342 MÉMOIRE respective varie dans les espèces, et ayant sur les côtés huit pattes terminées par deux cro- chets, dentelés en dessous comme les dents d'un peigne. La seconde pièce du corps nous présentera une masse plus ou moins ovalaire, enveloppée d’une peau mince, et souvent sans anneaux où sans plis. Un regard plus attentif nous fera découvrir sur l'abdomen , en dessous, près de sa naissance, et près de chaque côté, deux petites fentes trans- . versales parallèles, que nous n’hésiterons pas à considérer comme les ouvertures des trachées. Nous verrons, outre cela , dans plusieurs, une autre fente, mais longitudinale, située au milieu de l’espace qui est entre celles-là ; nous saurons qu'on y a reconnu les organes du sexe féminin. L'extrémité de l’abdomen nous montrera plu- sieurs petits mamelons cylindriques , que nous nommerons, à juste titre, filières. En vain chercherions-nous ces parties dans les acères des autres familles. Voyons maintenant les coupes que l’on peut faire dans celle-ci. Ne proposons point de carac- tères , sans en avoir cherché auparavant Findi- cation dans les mœurs et les habitudes de ces animaux. Réduisons à quelques vues générales toute leur histoire , nous y voyons: Des araignées fortes , coureuses, indus- SUR LES ARAIGNÉES. 343 trieuses , et dont les pattes n’ont pas une grande longueur : l’'araignée aviculaire , les araignées mineuses. 2°. Des araignées fortes, coureuses, moins in- dustrieuses , et dont les pattes n'ont pas une grande longueur : les araignées loups , les arai- gnées sauteusés. 3°. Des araignées fortes, sédentaires, se tenant dans des tuyaux de soie serrée , et dont les pattes ne sont pas excessivement longues : beaucoup d'araignées tapissières des auteurs. 4°. Des araignées fortes , sédentaires , se tenant dans des toiles serrées et en trémie ; leurs pattes n'ont pas uné longueur excessive : l’araignée /a- byrintique , atroce de Linnée. 5°. Des araignées assez fortes, sédentaires, se tenant dans des toiles serrées, horizontales, larges, en forme de tapis; leurs pattes sont fort longues : F araignée domestique. 6°. Des araignées foibles, sédentaires, se te- nant dans des toiles serrées, horizontales, mais ayant peu d’étendue ; leurs pattes sont fort lon- gues : ici les filandières des auteurs, et l'araignée aquatique. 7°. Des araignées foibles, sédentaires, se te- nant dans des toiles verticales, formées d’un sim- ple réseau; leurs pattes sont fort longues : les araignées tendeuses des auteurs. 8°. Enfin des araignées foïbles, qui n’ont ni le Y4 344 MÉMOIRE force ni l’industrie des autres, qui doivent leur: proie plus au hasard qu’à leur génie , qui ont la singulière faculté de marcher de côté; leurs quatre pattes postérieures sont souvent plus courtes et les secondes sont plus longues : les araignées : crabes des auteurs. Voilà notre marche toute tracée, et profitant de ces moyens préparatoires, de l'examen attentif et scrupuleux de la position des yeux, établis- sons les coupures de cette famille. Les araignéesvagabondes et les araignées séden- aires ou les grandes fileuses, ont deux sortes de dispositions d’yeux qui les caractérisent fort bien, et dont les auteurs n’ont pas su généraliser et préciser les caractères. Les araignées vagabondes ont leurs yeux dis- posés sur trois ou quatre lignes transversales, et deux ou quatre d’entre eux sont deux ou trois fois plus gros que les autres. Les araignées sédentaires ou les grandes j- leuses , les araignées crabes aussi, ont leurs yeux sur deux lignes ou parallèles ou courbes, soit qu'elles convergent ou divergent à leur ex- trémité. Les pattes semblent offrir encore trois sortes de grandeurs : les araignées vagabondes les ont les plus épaisses et les plus courtes; l'articulation qui joint la cuisse à la jambe est presqu'aussi longue que cette jambe même; leur tarse est plus SUR LES ARAIGNÉES. 345 court ,et leurs deux articles sont moins inégaux ‘en longueur. | Les araignées sédentaires tubicoles , et les arai- gnées incluses, les ont moins robustes, mais un peu plus longues. Les araignées sédentaires tisserands commen- cent à les avoir très-menues et fort longues; vien- nent après elles les filandières et les tendeuses. Dans toutes ces araignées , les pattes posté- rieures et les antérieures ensuite sont les plus grandes ; mais dans les araignées crabes, qui ter- minent, la famille, les pattes postérieures sont les ples petites. ARACHNIDES. Ærachrides. G.I. MYGALE, Mygale. Palpes pédiformes, insérés à l’extrémité des mâchoires. Mâchoires cylindriques, ressemblant à la hanche des pattes. Yeux °° groupés sur une pelite éléva- [e) o ” tion. Division. 4 MYGALES à srossrs. Palpes et tarses terminés par une brosse épaisse. Point de dents parallèles au-dessus de la naissance des crochets des mandibules. Aranea avicularia. Lax. 346 ” MÉMOIRE 49 MYGALES mineuses. | Palpes et tarses sans brosses à leur extrémité. Des dents parallèles au-dessus de la naissance des cro- chets des mandibules. TAranea cœmentaria. LaATr. LE $ ranea sauvagesit. Rossr. , OgsERv. Ses yeux sont ainsi: °5;: Marcgrave avoit depuis long-temps observé, en quelque sorte , la figure des palpes de l’arai- gnée aviculaire; il les prend pour des pattes; et leur donne six articles. Dorthes a trés-bien vu leur forme , ainsi que celle des palpes de l'arai- gnée maçonne de Sauvage. Son travail offre les mêmes vues que ,celles que le citoyen Valcke- naer vient de présenter dans son Mémoire sur .ce nouÿeau genre. Dorthes avoit remarqué avant celui-ci, la conformation de la bouche de ces : deux araignées; il paroïît aussi révoquer en doute l'existence des mâchoires. ( 7’oyez le second vo- lume des Actes de la Société linnéenne de Lon- dres.) La disposition des yeux de ces insectes m'avoit conduit au même résultat, dans mon travail antérieur à celui de l’observateur Vale-, kenaer. _ SUR LES ARAIGNÉES. 347 &. II. ARAIGNÉE. Aranea. Palpes insérées sur . la base du côté extérieur des mâchoires. I. ARAIGNÉES vAGABONDES. Veux disposés sur trois lignes, et deux ou quatre d’entre eux deux ou trois fois plus gros. Cuisses des pattes antérieures de la longueur au plus du corcelet7 Corcelet. plus long que large (souvent convexe, ou même cariné au milieu du dos eten devant), { ARAIGNÉES zovwrs. Corcelet ovoïde tronqué, beaucoup plus large entre la deuxième et la troisième paire de pattes qu’an- térieurement , convexe au milieu, et s’inclinant insensiblement sur les côtés, (Palpes filiformes dansles femelles. Pattes antérieures n'étant jamais plus grosses que les autres. Toujours quatre yeux petits et égaux en devant.) Yeux 2.54 00 00 ÆAranea tarentula. Laix. Veux: ot °o200o Aranea marginaba. DE Gérr. Aranea dorsalis. Fas. 4{ ARMIGNÉES saureusrs. Corcelet presque parabolique, el quasi aussi large en devant que vers son milieu ; dos plan ; côtés épais, tombant brusquement. Palpes en massue; pattes antérieures souvent très fortes ; souvent deux yeux très-gros en devant. . .… 348 MÉMOIRE *'Medes 2 Le] Le] Aranea 4-guttata. Ross. — Cinnaberina. Oxrv. o o TOMeux 00e %0° Corcelet presqu’ovale, sans rétrécissement brusque à sa partie postérieure. Pattes grosses , propres pour sauter. Aranea scenica. ain 5 bte 090° Corcelet rétréci brusquement à sa partie postérieure. (Mandibules souvent avancées.) Pattes de grosseur moyenne ou menues , n'étant pas propres pour sauter. Æranea formicaria. Dr Gérer. II. ARAIGNÉES raPissiÈREs à pattes moyennes. Yeux disposés sur deux lignes, égaux, ou peu dif- férens en grandeurs. d Cuisses des pattes antérieures de la longueur environ du corcelet. Corcelet plus long que large, convexe. Pattes postérieures et antérieures toujours plus longues. 4 ARAIGNÉES ruszcozrs. * Six yeux. Maudibules avancées. Mächoires et lèvre inférieure alongées. 4 Palpes n’ayant en apparence que quatre articles: Mâchoires dilatées extérieurement à leur base. SUR LES ARAIGNÉES. 349 Veux: °°° | ‘Aranea hombergii. Score. t4ranea rufipes. Fas.. 44 Palpes de cinq articles distincts. Mâchoires point dilatées extérieurement à leur base, Mol: 9° 2 Aranea senoculata. Lx. {T ARAIGN ÉES iNcLusEs. "DE EUR Edo . Aranea florentina. Rossr. L’araignée des caves de Homberg. HAUIRETOUX D ? 46° 0: 02079 Aranea mirabilis. CLercx. [°] PPAMELRIL Yeux : :° 040 29,9 Aranea labyrinthica. Tax. PÉUE yen us 20e Aranea holosericea. Laix. Aranea atrox. Lis. Le] LE vense 5 2° 0° Aranea relucens. .Larr. III. ARAIGNÉES rarissièRes à pattes très-longues. Yeux disposés sur deux lignes et presque égaux en grosseur. Les deux de chaque côté rapprochés des deux suivans , l’intervalle qui est entre eux n'étant pas plus grand que celui qui est entre les quatre du carré du milieu. ) Cuisses des pattes antérieures une demi-fois au moins plus longues que le corcelet. Corcelet guère plus long que large, plan; pattes pos= térieures et antérieures plus longues. % & 950 MEMOÏRE { ARAIGNEES TissERANDS. | Abdomen d’une grandeur proportionnelle à celle du corcelet. | Oo lit yeux 2,10 0000 2 t Aranea dornestica. Lax. T{ ARAIGNÉES rILANDIÈRES. Abdomen très-gros ou très-long relativement au corcelet. 4 Abdomen globuleux. pi UM Ce Vanne Toile suspendue dans les airs. Aranea redimita. Lan. Aranea resuping domestica. DE Gier. 0 o0 0 a + Huit vent Toile voguant dans l'eau avec l'animal. Aranea aquatica. Lan. gt Abdomen fort alongé, cylindrique. "7. HUE VEUR: | 560; Aranea pluchii. Scor. 0000 FF Huit, Vend eee Aranea extensa, Lan. SUR DES ARATGNÉES. 351 IV. ARAIGNÉES TENDEUSES. Yeux disposés sur deux lignes ; les deux de chaque côté très-éloignés de ceux du milieu qui forment un carré; largeur de ce carré beaucoup plus petite que cellequi est entre lui et les deux yeux latéraux. Cuisses des pattes antérieures une demi-fois au moins plus longues que le corcelet. Corcelet guère plus long que large, plan. Pattes pos- térieures et antérieures plus longues. * Hu venxs 4 Abdomen presque globuleux ou très-renflé. Peau molle, sans pointes, saillantes et dures. Aranea diadema. Tax. 0 00 o "EME Yeux: 0e . Adomen oblong ou cylindrique; peau molle, sans pointes saillautes et dures. Aranea clavipes. Lis. 0 ©o o MOTEUR JOUR! ee oo € Abdomen couvert d’une peau épaisse ayant souvent des pointes ou des espèces d’épines dures. Aranea spinosa. Tax. V. ARAIGNÉES CRABES OU LATÉRIGRADES. Yeux disposés sur deux lignes formant un demi- cercle, dont la convexité est en devant (une sépa- ration au milieu coupant souvent le segment en deux, et divisant les yeux en deux paquets, cha- _cun de quatre): °° Cuisses des pattes antérieures une demi-fois au moins plus longues que le corcelet, 352 ._ MÉMOIRES Corcelet guère plus long que large. Les quatre pattes postérieures plus petites, dans plu sieurs , que les autres; Les secondes plus longues, Corps plat. * Les pattes postérieures aussi longues que les anté- rieures, ou n’en différant que peu en grandeur. Devant du corcelet uni, ou n’ayant point d'angle saillant oculifère. Aranea lœvipes. Lax. ! Aranea venatoria. Lax. | ** Les pailes postérieures un tiers environ plus pe- tites que les antérieures. Devant du corcelet ayant ordinaitement , et de chaque côté, un angle saillant oculifère. L’Araignée citron. Gsorr. Aranea citrea. De GÉEr. Les figures générales formées par la disposi- tion des yeux des araignées, sont, en résumant: * Yeux placés sur trois lignes transversales. 1°. Les mygales les ont groupés , placés sur un tubercule , en croix de saint André. 2°. Ceux dès araignées loups forment un carré long, ou un trapèze ouvert postérieurement. 3°. Ceux des araignées sauteuses, une para- bole, ou un grand carré en renfermant un autre. ** Yeux placés sur deux lignes transversales. 4°. Ceux des araignées fapissières senoculées forment un petit cercle ouvert en devant, ou une SUR LES ARAIGNÉES. 353 une portion transversale de l'extrémité d’un carré. 5°. Ceux des araignées fapissières octoculées forment deux lignes rapprochées, dont l’une ou toutes les deux courbes, soit convergentes, soit divergentes ; les quatre yeux du milieu plus ou moins en carré. 6°. Ceux des araignées flandières offrent deux lignes à-peu-près paralleles; dans le plus grand nombre, la ligne supérieure est remplie, et le mi- lieu de ces deux lignes offre un carré, mais tou- _ jours rapproché des yeux latéraux. Dans une seule espèce connue, cette ligne supérieure a au milieu . une grande lacune ; chacun de ses bouts a deux yeux qui forment, avec celui du bout corres- pondant de la ligne inférieure, un triangle dont la pointe est en bts. 7°. Les araignées fendeuses ont aussi lus yeux sur deux lignes presque parallèles. Le mi- lieu fait voir un carré très-distinct, et séparé par un intervalle assez grand des deux paires d'yeux latérales. | 8°. Les araignées crabes ont leurs yeux disposés sur un demi-cercle dont la courbure est en de- vant, et dont le diamètre est presque toujours coupé au milieu. Je pense avoir ainsi fortifié , éclairci et simpli- fié la distribution méthodique des arachnides. = MÉMOIRE GS QY pe” MÉMOIRE pour servir de suite à l’Histoire des insectes connus sous Le nom de FAUCHEURS (4 Iz eüt été bien difficile que des insectes que l'on rencontre très - communément dans les champs, dans les jardins, souvent même dans nos maisons , que la longueur démesurée de leurs pattes rend si remarquables ; que ces insectes, qu'on appelle vulgairement faucheurs , n’eus- sent pas été observés. Mais tout ce que nous en ont dit les fondateurs de l’Entomologie, se réduit à nous les désigner sous la dénomination d’arai- gnées à longues pattes. L’immense champ de la nature une fois partagé entre les Naturalistes, nous avons eu sur ces animaux quelques notions plus particulières, ‘à commencer au crédule Gœ- dart. Lister est celui qui paroit avoir examiné leurs habitudes avec plus de soin. Le Réaumur suédois nous a aussi donné quelques observa- tions ; mais tous les faits qui concernent leur his- toire n'ont pas été recueillis, il en est un bon “ombre d'assez piquans pour intéresser le lec- ieur. Les organes de la manducation, ceux de la (7° Ce Mémoire fat lu à FInstitut en 1796. Herbst, qui a publié plus tard une Monographie des mêmes animaux, ñe peut donc y être cité: SUR LES FAUCHEURS. 355 génération, la manière de respirer , l'anatomie interne, des observations sur les ennemis para- sites de ces insectes , la détermination des espèces découvertes jusqu'à ce jour en France, et dont plusieurs inédites ; telles seront les matières des divisions de ce Mémoire, et qui présenteront des vues neuves et supplémentaires. On les cherche- roit vainement à l’article Faucæeur de l’Encyclo- pédie méthodique , qui rapporte tout ce qu’on a dit sur ces animaux singuliers. J’avois placé les fancheurs, ou phalangium de Linnée, dans une classe que j’avois nommée Acé- phales, acephala ; mon ami, le professeur Cuvier, ayant employé ce mot pour désigner une autre coupe d'animaux à sang blanc, Pr d'éviter la confusion , je substituerai dorénavant au mot Acéphales celui d'ACÈRES , acera, qui veut dire sans antennes. Une tête confondue avec le corps, ou remplacée par quelques organes de la man- ducation ; antennes nulles ; deux palpes ; six & huit pattes: tels sont les caractères qui ne per- mettent pas de confondre les acères avec les au tres aptères. Les faucheurs , les araignées et les galéodes d'Olivier , forment dans cette classe une famille naturelle ; ce sera celle des Arachnides, déno- mination que j’emprunte aussi du professeur Cu- vier , dont l'autorité est si respectable. Un abdo- men séparé du corcelet, ou ayant des incisions Z 2 356; MÉMOIRE distinctes ; deux palpes souvent courbés, termi= nés par un crochet: huit pattes ; voilà les carac- tères de cette famille. Les faucheurs et les ga- léodes ont des mandibules en pinces, ce qui les éloigne des araignées; et les premiers sont dis- tingués des seconds par les parties de la bouche. Ces notions sont suffisantes pour servir à distin- guer les phalangium. ARTICLE PREMIER. Des organes de la bouche. ' À - Peu d'insectes offrent ici autant de singularités et autant de richesses de caractères. . Le corps est coupé à sa partie antérieure. Cette coupe, presque circulaire et perpendiculaire , est formée par une membrane, divisée dans son mi- lieu et dans le sens de la hauteur par une cloison linéaire, coriacée, se prolongeant en forme de lèvre supérieure. C'est de cette cloison que par- tent, de chaque côté , les mandibules au nombre de deux. Elles sont coriaces, presque écailleuses vers l’extrémité, rapprochées , parallèles dans le repos, grandes, souvent de la longueur du cor- celet, creuses, mobiles de bas en haut ou se por- tant en avant, de deux pièces; celle de la base est plus courte, cylindrique, comprimée un peu sur les côtés, lisse, quelquefois tuberculée, droite ; la seconde pièce est articulée avec celle-ci à angle aigu , et elle est ramenée dans l’inaction le long rt SUR LES FAUCHEURS. 357 de la poitrine. Elle est presque cylindrique, ap- .platie sur sa face antérieure , vers l'extrémité _principalement ; deux serres ou pinces écailleuses, dont L'extérieure , qu'on appelle doigt, est plus forte, plus arquée , plus dentelée, et mobile, la terminent. Ces pinces sont coniques , armées au côté intérieur de petites dents, pour mieux re- tenir les objets qu’elles ont saisi; elles font l’office de tenailles. L’extrémité supérieure de la seconde pièce des mandibules a , dans l'espèce connue sous le nom de faucheur cornu ,un prolongement supérieur , formant une pointe conique , un peu arquée. La nrandibule entière figure alors une espèce de T. jte: On remarque au milieu du bord inférieur de la coupe du corcelet, une pièce foiblement coria- cée, presque triangulaire , tenant ‘lieu de lèvre supérieure. | | Les QUE palpes insérés sur les côtés des man- | dibules , à la base extérieure des premières mà- choires, sont menus , filiformes , de Ia fongueur de la moitié du corps dans le grand nombre, ar- qués , de cinq articles presque cylindriques, dont le premier très-court, le second'toujours alongé, le troisième et quatrième courts, souvent ut peu plus gros, et presque coniques ; le dernier ordinairement long, menu, cylindrique , obtus, et terminé par un petit crochet écailleux , ar- dé. Is sont coudés à l'articulation de Îæ troi-- Z 3 353 MÉMOIRE sième pièce , qui se rapproche avec les suivantes de la poitrine. Les mâchoires, ou les parties auxquelles on ‘pourroit donner ce nom, sont disposées sur trois rangs ; celles du premier et du second sont réu- nies deux à deux par leur base, portées sur une pièce qu'on peut regarder comme un article, très- courtes, molles; elles présentent un corps ar- rondi, concave au côté intérieur dans l’inaction, se gonflant prodigieusement et en forme de ves- sie, membraneux. La surface, dans les premieres, paroit composée de trois plans, dont l'intérieur plus grand et d'une consistance plus membra- neuse, en pointe au sommet, ayant quelques poils noirs, et en outre sur le dos une petite pièce triangulaire , membraneuse , un peu velue. Les mâchoires du second rang sont un peu plus grandes, striées au côté intérieur, dont la membrane est susceptible d’une grande dilata- tion , ce qui lui donne alors une figure tres- bombée. Le contour est un peu cilié et noirûtre, étranglé vers la partie interne. Les extrémités des mâchoires du premier rang reposent sur”celles- ci, et c’est entre elles qu'est placée l'ouverture de l'œsophage. Viennent ensuite deux languettes membra- neuses , coniques, un peu velues, couchées obli- quement au-dessous des précédentes. Elles répon- dent à la naissance de la seconde paire de pattes. — SUR LES FAUCHEURS. 35g - Immédiatement au-dessous est une pièce mem- braneuse, petite, plane, carrée , arrondie et échancrée au milieu du bord supérieur , suppor- tée par une autre pièce aussi carrée, mais plus grande , et celle-ci sur une troisième plus courte, plus large, ceintrée. On peut considérer ces der- niers organes comme ceux qui tiennent lieu de lèvre inférieure. La partie à laquelle les entomo- logistes Fabricius et Olivier ont donné ce nom, n'est que la gaine des organes sexuels. En comparant cette description avec celles de ces parties publiées par les deux illustres Natu- ralistes dont je viens de parler, il sera aisé de se convaincre qu'ils n’ont examiné les organes de la manducation que très-superficiellement. De Géer lui-même est aussi trèsincomplet sur cet objet. ARTICLE SECOND. Des parties sexuelles des Faucheurs. Sr jamais la nature ne fut plus féconde et plus inépuisable que dans les moyens qu’elle emploie pour la multiplication des insectes, jamais aussx elle ne parut plus qu’alors s’envelopper dans les ténèbres, pour nous dérober en quelque sorte Ia connoiïssance de ces mêmes moyens. il a fallu toute la sagacité, toute la patience des plus habiles scrutateurs de ses œuvres, pour lever un coin de ce rideau qui couvre ses. merveilles. Que d'obser- valions ont été nécessaires ! que de temps on à Z 4 360 MÉMOIRE mis pour découvrir la génération des pucerons, la manière dont s'accouplent les araignées, les crabes, &c. Il ne m'est arrivé qu'une fois de sur- prendre deux faucheurs dans leurs amours (*), et encore ne fus-je témoin que dés préliminaires. J'ai pensé qu'une dissection anatomique me dé- voileroit la connoissance des organes sexuels de ces insectes , que cette découverte une fois faite, le mode de leur accouplement ne seroit plus un -secret: j'ai tenté, et mes espérances n'ont pas été trompées. Lister avoit dit que les femelles ont, au mois d'août, leur corps plein d'œufs blancs , parfaite- ment sphériques ; que la partie sexuelle du male est située au milieu du dessous du ventre, qu'on la fait paroiître en le pressant ; que dans l’accou- plement, la bouche de l’un se trouve placée vis- à-vis celle de l’autre. De Géer témoigne avoir pressé le ventre dû mâle du faucheur des mu- railles,sans avoir jamais vu sortir la partie sexuelle dont Lister a parlé. Plus heureux que lui, j'avois fait depuis long-temps l'observation de Lister , sans connoître la sienne. j’avois entre les mains le faucheur cornu , dont je cherchoïis à étudier les organes de la manducation. Je pressai sur une portion de la poitrine située entre les deux der- (*) F'ai été plus heureux depuis : voyez le Mémoire sui- want. SUR LES FAUCHEURS. 361 mières pattes, précisément à cette partie que Fabricius et Olivier appellent lèvre inférieure, j'en vis sortir avec étonnement un corps d'une longueur assez grande, terminé par un crochet. Je pris aussi des faucheurs des murailles, dont le ventre étoit rempli d'œufs. Une semblable pression et sur la même partie, fit saillir un corps figuré différemment, et qui ressembloit à un tuyau (*). Je pouvois raisonnablement penser qu'il étoit l'organe sexuel propre aux femelles ; mais il falloit examiner si je ne trouverois pas dans ceux-ci des individus mâles, ayant consé- quemment des organes différens ; et dans les fau- cheurs cornus, des individus femelles pourvus d'un corps tel que je venoïis de l’appercevoir en dernier lieu. Un nombre infini des uns et des au- tres fut immolé à ma curiosité. Tousles faucheurs des murailles furent remplis d'œufs, et eurent organe sexuel que j'avois vu dans les premiers, sans offrir la moindre disparité; aucun des fau- cheurs cornus n'eut d'œufs, et je leur vis tou- jours le corps muni d'un erochet, dont j'ai parlé. Voilà des observations bien propres à me faire soupconner que le faucheur des mwrailles et le faucheur cornu n'étoient point deux espèces dis- (*) J'ai pris faussement cette partie pour un véritable organe sexuel. J'ai découvert que ce n’étoit qu’un oriductus. Voyez le Mémoire suivant. 362 MÉMOIRE tinctes, mais que l’un étoit le mâle de l’autre; d'autant mieux que les mandibules et les anten- nules des mâles différent quelquefois de ces parties dans les femelles. J’ajouterai que je trouvais fré- quemment ensemble ces deux prétendues espèces. Pour donner plus de poids à ees conjectures, je devois examiner si d'autres faucheurs, dans lesquels les mâles et les femelles différeroient peu entr'eux , me présenteroient des faits et des ob- servations semblables. Le faucheur arrondi, es- pèce nouvelle que je décrirai plus bas, et com- mune dans ce pays, fut soumise à mes recherches. La femelle n'est distinguée du mâle que par une tache noire sur le dos, qui ne se voit point sur celui de ce dernier. Ce sont les mêmes habitudes, et il n'y a pas à se méprendre. Une analogie pa- reille se remarque entre les deux espèces. Le fau- ‘cheur cornu, mâle des faucheurs des muraïlles, n'a qu'une simple noirceur dorsale , tandis que sa femelle a une bande bien marquée Tous les in- dividus de l'espèce de faucheuñ arrondi, n'ayant point de tache dorsale, furent pourvus de l'or- gane sexuel que j'avois observé dans le faucheur cornu ,. et tous ceux qui eurent la tache men firent voir un sembiable à celui du faucheur des murailles. De telles observations étoient certai- nement suffisantes pour me porter à regarder ces: deux derniers insectes comme appartenant à une meme espece. SUR LES FAUCHEURS. 363 De Géer a cru reconnoître le mâle du faucheur des murailles par la figure du corps ; il est, sui- vant lui, plus petit que la femelle , et a le ventre plus court , comme comprimé , avec des rides plus marquées, formant par derrière deux an- gles saillans. Les antennules, les pattes , lui pa- roissent plus longues dans les femelles ; mais toutes ces légères différences ne tiennent qu'à des variétés d'âge, et sont bien peu sensibles. Ce ne sont d'ailleurs que des soupçons , puisqu'il n'est jamais parvenu à découvrir les organes qui caractérisent le sexe du mâle. Une seule difficulté pourroit m'arrèêter. Il avance que le faucheur cornz est très-rare en Suède, et qu'il n’en a trouvé qu'un.Si celui-ci est le mâle du faucheur des mu- railles, comment est-il si rare? Je lui opposerai une observation contraire. Le naturaliste Geoffrot ne décrit que le faucheur cornu , en conclura- t-on que celui des murailles est très-rare aux en- virons de Paris, ou qu'ilne s’y trouve même pas? J'ai cru pendant long-temps que le premier n’ha- bitoit pas non plus la contrée où je fais ma rési- dence ; mais lorsque j'ai voulu me livrer à des recherches particulières sur ces animaux, j'en ai rencontré au-delà de mes vœux. Je pense aussi que si De Géer en eüt fait une ‘étude plus spé- ciale, il eût été plus heureux dans la découverie de ces individus, dont il n’avoit trouvé qu'un seul. Il n'en est pas moins vrai qu'une disparité 364 MÉMOIRES à si grande d'organes dans les uns et dans les autres annonce évidemment des sexes différens , et que les observations de Lister s'accordent avec les miennes. Venons à la description de ces organes: je vais commencer par celle du faucheur corn, que je comparerai ensuite avec celle du faucheur arrondi mâle ; et je terminerai par l'exposition des parties sexuelles du faucheur des murailles et de celles du faucheur arrondi femelle. En examinant le dessous de l’insecte, # est aisé d’appercevoir au premier coup-d'œil, entre les deux dernières paires de pattes et à la base de l'abdomen, une partie plus convexe, en trapèze alongé, et dont le bout supérieur est concave. Appuyez-y votre doigt, vous en verrez sortir un corps de la longueur de la moitié de celle de Fin- secte, de deux pièces principales : la première, ou celle de la base, est beaucoup plus grosse, d’une consistance molle , prismatique, et servant d'étui à la seconde pièce. Quelques lignes en re- lief se remarquent sur sa surface. La pièce ter minale est une demi-fois plus longue, beaucoup plus étroite, presque écailleuse , comprimée, un peu plus large à son origine, diminuant ensuite . brusquement de largeur, linéaire au milieu, com- primée vers le sommet, en sens contraire de celut de la base ; l'extrémité est arrondie, terminée par une Si triangulaire, membraneuse , Cro- chue au côté interne. Il part de l’angle supé- 4 D SUR LES FAUCHEURS. 36b rieur une petite pointe sétacée, noire et arquée. En arrachànt ces parties du corps de l'animal, on entraîne avec elles un faisceau de petits cor- puscules très-blancs, ovoides, gélatineux, sus- pendus à un ou deux vaisseaux blancs, tortueux, remontant tout le long de l’intérieur des deux pièces , et qui sont des vaisseaux spermatiques. Le réservoir de la matière prolifique se découvre encore mieux, si on sépare Les deux pièces dont je viens de parler. On observera que la plus basse n'est qu'une suite du développement des mem- branes qui tapissent l’intérieur de la partie où ces organes sont renfermés , et que des Natura- listes ont prise pour la lèvre inférieure , ces mem- branes sortant par la pression qui fait jaïllir, même un peu au-delà du corps et parallèlement, la tige écailleuse et crochue qu'on peut consi- dérer comme la verge. Dans le repos, cet organe est caché sous la membrane qui revét le côté le plus extérieur de la gaïne , et qui est disposée en voûte. Si on ouvre le ventre, on voit que l'ori- gine de ces pièces est un peu au-dessus de l'anus, qu’elle dépend d'un ligament inférieur. Elle est “en partie recouverte d’un corps oblong, rempli d'une matière blanche et gélatineuse , ayant un mouvement péristaltique. Des vaisseaux blancs, tortueux, presque imperceptibles , parcourent sa surface, et les dernières ramifications des tra- chées des stigmates inférieurs y aboutissent. 366 MÉMOIRE L'organe sexuel du mâle du faucheur arrondi présente quelques légères différences dans la forme de sa tige. Elle est presque droite, un peu arquée vers le bout, très-pointue, aciculaire, comprimée sur sa face antérieure et postérieure. Ses côtés s’élargissent vers le milieu de sa lon- gueur et pendant quelques intervalles. On ne voit point, à l'extrémité, la partie triangulaire, mem- braneuse,qui termine l'organe sexuel du faucheur cornu , de même que le crochet. On remarque dans celle des deux espèces un conduit membra- neux qui règne dans toute sa longueur. Il sert de passage à la liqueur séminale, et j'en ai vu une goutte à l'extrémité. La petitesse des objets m'a empêché d’en distinguer l'ouverture. L’organe sexuel des faucheurs des murailles, ou celui de la femelle du faucheur arrondi, est renfermé dans une gaine extérieurement sembla- ble. En pressant fortement cette partie, on fait pa- roîitre une tige longue, composée de deux tuyaux flexibles, mous, très-mobiles, s’emboitant l’un dans l’autre comme deux tuyaux d’une lunette d'approche. Celui de la base estun peu pluslong, cylindrique, strié finement et en tout sens ; lé second est presque de la même largeur, plat, linéaire , plissé transversalement , annelé, trans- parent, un peu velu. Il se rétrécit beaucoup près de l’extrémité, et se termine par une pétite tige cylindrique , ayant de chaque côté deux petites SUR LES FAUCHEURS. 367 têtes arrondies et velues. On voit dans l’entre- deux une ouverture fermée par deux espèces de lèvres. Lorsque ce tuyau est renfermé dans le premier, celui-ci paroît noir, quoiqu'ils soient blancs l’un et l’autre. Dans la femelle du fau- cheur arrondi, il parôit toujours blanc. Le se- cond se termine par une tige plus brusque, et il a vers sa naissance huit à dix points bruns, en- foncés, disposés circulairement. La situation, la structure de ces organes , in- diquent assez la manière dont doivent s’accou- pler ces insectes. Il est naturel d’en conclure qu'ils sont en face l’un de l’autre, bouche contre bou- che, et c’est ce que j'ai effectivement vu, ainsi que l’avoit observé avant moi Lister. Ils demeu- rent long-temps dans cette position, etsans don- ner le moindre signe de mouvement. J’ai fait cette remarque sur le faucheur arrondi. Leurs craintes, leur méfiance , sont ici peut-être les mêmes que celles des araignées, dans leurs préambules amou- reux. A'RTICLE TROISIÈME. Autres observations sur l’anatomuie des Fau- .cheurs , lés organes de la respiration en parti- culier, sur leurs habitudes et leurs ennemis parasites. Le corps des faucheurs est ovoide ou arrondi, souvent déprimé, rebordé , renfermé sous une 368 MÉMOIRE enveloppe continue , d’une substance parche- minée. Le corcelet, qui occupe environ un tiers de sa grandeur , n’est distingué de l’abdomen que par une ligne transversale, et son contour est anguleux. En examinant avec attention la partie qui se trouve äu-dessus de la naissance des deux pattes antérieures, on apperçoit de chaque côté un stigmate, distingué par un fond plusrembruni. La coupe est ovale ou presque circulaire , et re- bordée. Les deux tiers antérieurs de la surface sont occupés par une membrane blanche, et l’autre l’est par un prolongement intérieur du rebord. Une fente transversale, qui se trouve dans l’entre-deux, est destinée au passage de l'air. En séparant doucement la croûte supérieure du corcelet de l’inférieure ou de celle qui répond à la poitrine, on mettra à découvert trois à quatre tuyaux cylindriques , formés de plusieurs fibres rouléessur elles-mêmes, d'une couleur argentine, qui se divisent particulièrement en deux faisceaux très-ramifiés, dont l’un va aboutir à une tache noirätre au-dessous du stigmate , et l’autre se rend près de l’origine du tubercule dorsal oculi- ‘fère. Ce tubercule est creux, et en le considérant au grand jour, on voit très-bien la transparence et le brillant des cornées des deux yeux. On ob- serve aussi trois à quatre muscles plus remar- quables, ayant leur attache inférieure au-dessous de l'insertion des mandibules, et se réunissant près # ” ” SUR LES FAUCHEURS. 36 + près du support oculaire. L'ouverture dela bouche est entre les premières mâchoires! Les intestins se replient en une infinité dé détours ou de zig- zags au-dessous de la poitrine et sur l abdomen. Us. sont noirs , très-menus , impossibles à suivre dans leur marche, remplis d'une matièré ter- reuse, séparée en deux ou trois parties, cylindri- ques et excrémentitielles , près de l'anus. Celui-ei est caché sous une espèce de chaperon formé de plusieurs démi-cercles concentriques: La capacité de l’abdômen est occupée en grande partie par l'ovaire. Les œufs sont lenticulaires, blancs ét innombrables. Les anneaux de l’abdonien ñé sont que des plis de la peau , celle-ci étant d’une seule pièce qui recouvre tout lé éorps. Il m'a paru seu- lement que cette enveloppe étoit double,du moins sur l'abdomen , et que l’inférieure étoit d’un tissu beaucoup plus fin. L'insecte rejette souvent par la bouche'et par l’anus une eau d’un brun jau- nâtre ét abondante. Les pattes, au nombré de huit} sont très- longues relativement 4u corps, et très -déliées. Celles de la séconde et quatrième paires sont Les plus longues; elles ont dans le faucheur arrondi près de 6 centimètres (2 pouc. 2 lig..), tandis que le corps n’en a qu'un. Aussi ces insectes parois- sent-ils montés sur des échasses. Chaque patte est composée, 1°. d’une hanche grosse, courte, ayant à son extrémité une petite pièce, avec la- Aa 370 MÉMOIRE quelle la cuisse est articulée ; 2°. de cette cuisse, plus grosse ordinairement dans les pattes anté- rieures ; 3°. de la jambe, formée de deux articles, dont le premier plus court; 4°. du tarse, dont la longueur égale au moins celles de la cuisse et de la jambe prises ensemble, d'un grand nombre d'articles, de quatre à trente , mais rarement au- dessous de treize. Le premier est excessivement long, et le dernier est muni d'un petit crochet, arqué , simple. Les araignées en ont deux, et dentelés en dessous en forme de peignes; pré- voyance admirable de la nature , qui a donné à ces animaux tisserands et cardeurs des instru- mens si appropriés à leurs fonctions. Toutes ces pièces sont en général très-menues et. cylin- driques. Ces insectes ont recu des pattes aussi longues, non-seulement pour pouvoir marcher plus faci- lement sur les buissons , sur les plantes, mais en- core pour mieux échapper à la poursuite de leurs ennemis et pour être avertis de leur présence. Elles sont pour eux ce que sont pour les araignées les fils de leur toile. Placés sur un mur, sur le tronc d’un arbre, ils les étendent d’une manière circulaire, et ils occupent ainsi un espace assez considérable. Quelque animal vient-il à toucher quelqu’une de leurs parties , il se relève aussi-tôt. Les pattes forment autant d’arcades sous les- quelles l'animal passera, s’il est petit; mais si le SUR LES FAUCHEURS. 37% danger est pressant , il a bientôt sauté à terre. La fuite est prompte ; car dans l’espace d’une se- conde, il parcourt un sixième de mètre environ. Il s'échappe aussi souvent des doigts qui l'ont saisi, et c'est ordinairement en y laissant quel- qu’une de ses pattes , qui conservent encore long- temps après avoir été arrachées à l'insecte, ses mouvemens , en se pliant et se dépliant alteria- tivement. On concevra facilement la raison de ce phénomène, en considérant la disposition inté- rieure des pattes : ce sont autant de tuyaux creux occupés dans toute leur longueur par une espèce de filet tendineux et très-délié, sur lequel Pair exerceson action , dès que la patte est séparée du tronc de l’animal. Je n’ai pas eu occasion de cons- tater la reproduction de ces parties, que le célèbre Geoffroi présume avoir lieu dans les faucheurs ainsi mutilés, pour en avoir rencontré un ayant une patte beaucoup plus petite qu'il n’auroit dû avoir. J’avouerai même que, jusqu'à ce que des expériences bien décisives m'aient convaincu du contraire , Je ne croirai point à cette nouvelle re- production. Si la nature répare dans les crusta- cés les pertes de ce genre qu'ils peuvent faire, on doit aussi remarquer que ces insectes vivent très-long-temps ; mais la durée de la vie des fau- cheurs est très-courte. On n’en trouve guère at printemps que de trés-petits, provenus des œufs déposés dans l'automne précédente. Ce n’est que Aa 2 37 MÉMOIRE vers la fin de l'été qu'ils sont parvenus à leûr dernière croissance. Or, j'ai bien de la peine à croire que la nature s’écarte ici de ses loix ordi- naires, sans nécessité, puisque la vie de ces ani- maux est d’une si courte durée. J'ai fait connoitre les deux stigmates antérieurs placés sur le corcelet des faucheurs. Ils en ont encore deux, plus curieux, situés sur l'abdomen 4 et cachés par les hanches des pattes postérieures, à peu de distance de leur origine. L'ouverture est _ grande et très-sensible ; elle est formée de deux demi-ovales , dont l'extérieur, plus petit et plus étroit, est accolé dans sa longueur au plus grand. La séparation est un diamètre ou un plan mem- braneux, qui se perd obliquement sous le bord extérieur. L'autre demi-ovalé est chambré: L’es-: pace contigu au diamètre est rempli parune subs- tance fibreuse , blanche, argentée, dont ‘on voit la tranche roulée en spirale, et qui semble y former deux ouvertures. Dans la partie la plus latérale, on découvre aussi les extrémités d’autres trachées, mais plus petites, roulées sur elles- mêmes; et en dessous, une cavité assez profonde. Tout l’intérieur est blanc, et d’une consistance _ très-molle. , À une des extrémités de l’ovale est inséré un muscle replié en dessous à sa naissancé, et for- mant dans son prolongement trois branches, dont les deux latérales, plus menues;, se sub- x. SUR DES PAUCHEURS. 373 divisent en plusieurs rayons, et qui se perdent toutes sur la membrane abdominale. On ne sauroit douter que les organes que je viens de décrire, ne soient des vaisseaux à air, soit parce que mettant ces parties à nu , il est aisé de reconnoître la nature et la destination de ces conduits, soit parce qu’en bouchant ces ouver-. tures avec de l'huile, Fanimal est aussi-tôt as- phixié, comme je l’ai éprouvé. Ces insectes ne filent point, et c’est faussement que quelques auteurs l'ont prétendu. Piusieurs faucheurs ont une odeur forte de feuilles de noyer. Ils vivent tous de rapine ,ets'en- tre-dévorent même les uns les autres. Ayant ouvert, en thermidor, le ventre d’un faucheur cornu , je le trouvai entièrement occupé par une espèce de cordon blanc , ramené en pe- loton ,et ayant un mouvement. Je le développai, et je vis alors plus distinctement que c'étoit un _gordius semblable à celui qu’on trouve souvent dans l’intérieur des sauterelles, et dont on forme aujourd'hui un genre sous. lé nom de Filaire. Ce ver étoit très-lisse, un peu transparent , rempli d'une matière laiteuse, en petits grains. Il étoit long d'environ deux décimètres (7 pouc. 4 lig.), et arge d’un &emi-millimètre (Æ de lig.). Je ne pus lui appercevoir de bouche ni de crochets. . J'airemarqué, avec Scopoli et De Géer, que les faucheurs avoient encore un ennemi extérieur: Aa 3 374 MÉMOIRE une mite qui n'a constamment que six pattes, et dont j'ai fait le genre Lepte. Un fait singulier observé aussi par l’'Entomologiste de la Carniole, est que cet insecte parasite ne tient souvent au tronc nourricier que par son bec, il semble sus- pendu en l'air. T'ABLEAU des espèces observées en France. Rem. Les astérisques désignent des espèces nouvelles. Je reuvoie ,quant à la synonymie des autres, à l'Encyclopédie méthodique. * TI FAUCHEUR 14 BEC. Phalangium rostratum. F. déprimé, cendré; un avancement antérieur ren- fermant la bouche; yeux obsolètes, séparés. Long. 1 cent. —4 lig. 5. — Larg. près de 5 mill. — 2 lig. 7e. Ezrrrsoine , déprimé , d'un cendré terreux, un peu chagriné. Un avancement triangulaire, recevant la bouche en dessous. Antennules très- petites. Veux incrustés, libres, obsolètes. Point de distinction d’anneaux en dessous. Tarses de quatre articles ; le premier un peu renflé à son extrémité , angle extérieur prolongé en forme d’épine. Sous les pierres. Cet insecte paroît s’écarter de ceux de cegenre. Je crois cependant devoir le ‘laisser ici, comme ayant plus de rapports avec les faucheurs qu'avec les acarus, qui pourroient seuls le revendiquer. SUR LES FAUCHEURS. 375 II. FAUCHEUR a crèTre. Phal. cristatum. Oxiv. F. obscur en dessus; avancement antérieur rece- , L k + vant dans une échancrure un tubercule oculifère, épineux. Long. 1 cent. — 4 lig. #.— Larg. près de 5 mill. — 2 lig. + O° 10° Cores ovale, obscur en dessus, cendré en des- sous; partie antérieure du corcelet épineuse. Un avancement dorsal, tranchant,échancré, recevant un tubercule oculifère. Pattes d’un gris obscur ; avec quelques pointes très-courtes sur les cuisses. Dans les champs, aux environs de Paris. * III. FAUCHEUR épineux. Phal. spinosum. F. déprimé, arrondi; une pointe conique antérieure et quatre à l’anus; dos tuberculé. Diam. 4 mill. 2, — Près de 2 lig. C. arronni, très-plat, d'un gris cendre, quel- quefois jaunâtre en dessous. Une pointe conique sur le milieu du bord antérieur du corcelet. Tu- bercule oculifère presque lisse. Deux rangs de tubercules sur l'abdomen, parallèles, disposés longitudinalement. Quatre pointes, dont les laté- rales plus petites, postérieurement. Hanches et cuisses épinéuses,. Sous les pierres. Paris , Bordeaux, Brive. Le professeur Cuvier a, je crois, décrit cette -espèce sous le nom de qguadridenté. | Aa 4 6". MÉMOIRE * IV. FAUCHEUR prorc-érr. Phal. histrix, F. ovale; un avancement antérieur de plusieurs m LA pointes. Long. 1 cent. — 4 lig. #.— Larg. 5mill. — 2 lig, &. C. ovare dans les mâles, arrondi, déprimé dans les femelles, d’un gris jaunâtre ou cendré en dessus, blanc jaunâtre en dessous. Bords du corcelet épineux; un avancement sur le milieu du bord antérieur , formé de plusieurs épines dis- posées en rayon. Tubercule oculifère presque lisse; une tache noirâtre, carrée, sur le dos, dans la femelle; incisions de l'abdomen peu mar- quées en dessus. Pattes pâles; cuisses presque cylindriques, armées de petits piquans. Dans les champs de Brive. Y. FAUCHEUR emacurs. Paul bénaculatun. (l + FAs. ù F' presque globuleux, noir; deux taches blanches dorsales. Diam. 3 mill. — 1 lig. <.. C. PRESQUE globuleux , d'un noir mat. Mandi- bules un peu cornues. Palpes luisans; pénultième article courbe, le dernier ovale. Tubereule ocu- lifère légèrement dentelé. Deux taches blanches, oblongues, sur la base de l’abdomen, une de chaque côté ;une pelite ligne marginale plus bas... LR: n à à SUR LES FAUCHEURS, 37} Hanches crénelées latéralement. Tarses noirâtres; premier article fort long, se contournant. Sous les pierres. VI: FAUCHEUR DES MURAILLES. Phalangium Gpilio: Le. Femelle. Cornutum. Mâle. F. ovale, testacé où cendré en dessus, blanc en des- sous; palpes longs; mandibules cornues dans les mâles; cuisses armées de piquans , tarses presque glabres ; uue bande noirâtre, sinuée , sur le dos de la femelle. Long. 1 cent. 3 mill.—5 lig. Z.— Larg. 6 à 7 mill.—2lig. Tusrrcuze oculifère ayant des dents. pie, plus longs que le corps dans les mäles. Pattes cen- drées ; une épine sur les hanches des deux paires antérieures. Rem. Le mâle est plusétroit, roussätre, obscur en dessus, avec une tache noirâtre sur le dos. Ses mandibules ont d’ailleurs la base de la sece ale pièce saillante postérieurementen ique de poijte conique. | Dans les jardins, les bois, &c.; dans toute la France, tres-commun en automne. * VII. FAUCHEUR pss mousses. lhal. muscorum. F. ovale; cendré-jaunâtre en dessus , une grande tache dorsale : pattes fasciées ; tarses à poils verticillés. 2 0? Long. 9 mill. — près de 4 lig. — Larg. 5 mill.— 2 lig. - GC. ovaze, cesdré jaunâtre et nuancé d’ obsc ur 378 MÉMOIRE en dessus , pâle en dessous. Tubereule oculifere dentelé. Une bande dorsale, longitudinale, noi- râtre. Cuisses anguleuses. Sous les mousses. Brive. * VIII. FAUCHEUR manrTeré. Phal. palliatum. F. ovale ; d’un blanc jaunâtre; dos d’un noir mat; Palpes pâles; pattes noirâtres. Long. près d’un cent. — 4 lig.#.— Larg. 5 mill. — 2 lig. Æ. C. ovare, un peu déprimé, d'un blanc jau- nâtre , notamment à la base de l’abdomen. Une grande bande en carré long, d'un noir mat, oc- cupañt tout le dos. Palpes courts, pàles. Tuber- cule oculifère granulé. Pattes longues ; cuisses ét jambes anguleuses , légèrement armées de pi- quans ; une petite pointe sur les hanches des trois paires antérieures. J'ai trouvé cette éspèce éh 1795, et vers le : milieu du mois d'août, au sommet du Puy-Mari, une des montagnes les plus élevées de la chaine du Cantal. Le professeur Alexandre Brongniart l’a aussi rapportée des Alpes. IX. FAUCHEUR anweLé. Phal. annulatum. Oxxiv. F. arrondi, noir en dessus , päle en dessous ; pattes très-longues , noires, à deux anneaux blancs. Diam. un peu plus d’un cent. — 4 lig. +. C. arroND1, d'un noir mat en dessus, pâle en dessous, glabre, lisse. Palpes blancs. Serres noires SUR RES FAUCHEURS. 379 à leur pointe. Tubercule oculifère lisse. Pattes menues, cylindriques, très-longues, ayant plus d’un décimètre, noirés; bouts des cuisses et des jambes ayant un anneau blanc; tarses noirâtres, à articles très-nombreux. Dans les Alpes et dans les Pyrénées. Du cabinet du naturaliste Bosc. * X. FAUCHEUR row». Phalang. rotundum. F. rond, roussâtre en dessus, avec une tache dorsale noire, carrée ou triangulaire dans la femelle. Pattes très-longues et très-menues , annelées de blanc. Diam. 5 mill. —2 lig. =. C. roND, presque globuleux , roussätre en des- sus, päle jaunâtre , et nuancé souvent de rouge en dessous. Tubercule oculiféère lisse. Pattes très- : longues, très-déliées, cylindriques, glabres, noires ou noiratres ; extrémité des cuisses et des articles de la jambe blanches. Dans les lieux couverts , dans les haies. Brive. Je l’ai aussi trouvé communément dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Observ. Cette espèce est l’araneus rufus , non cristatus de Lister, pag. 40. 380 DE LA GÉNÉRATION | DE LA GÉNÉRATION des insectes appelés FAUCHEURS. Phalangium. Lis. Lu à la Société Philomatique. Jar décrit, dans un Mémoire que j'ai publié sur les insectes que les Naturalistes modernes ont désignés sous Le nom de faucheurs, les organes sexuels de ces animaux. Nous avons été étonnés de la forme singulière de celui des mâles, de la bizarrerie de sa position. Vous savez que cet or- gane est une espèce de dard alongé, caché, hors de l’action, dans une gaine placée immédiate- ment au-dessous de la bouche; cette gaine a été prise pour la lèvre inférieure. Je vous en ai fait remarquer une semblable , et placée de même ;, dans les organes sexuels de la femelle. Ici, il ny a point de dard, mais en pressant le fourreau, on en fait sortir un tuyau membraneux, com-— primé, très-flexible , destiné à servir d'oviductus. J'ai dit, dans le même Mémoire, qu'on avoit eu tort dé faire deux espèces du phalangium opi- lioet du phalangium cornutum, ce dernier n'étant que le mâle de l’autre. La considération de leurs organes ,.celle des autres espèces de faucheurs, m'autorisoit à relever cette erreur. J’avois encore été le témoin des préludes de l’accouplement de ces prétendues espèces, et j'avois dès-lors une nouvelle garantie, DÉS‘FAUCHEURS. 38r Des observations récentes ônt achevé d'éta- blir mon opinion sur des basés si solides, qu'il ne peut y avoir désormais aucun doute à cet égard. J'avois trouvé mainte et mainte fois les fau- cheurs nommés plus haut réunis par couple. J'avois vu le commencement de leurs amours, mais cela ne suffisoit pas, et des äctes.plus posi- ‘fs devoient se passer sous mes yeux , sije voulois substituer des probabilités à la éertitude. Ma ‘bonne fortune ést vénue à mon secours, ét j'ai acquis le Complément de mes observations. Je-parcourois des yeux, en thermidor dernier (an 8), les murs des glacis qui environnent le Champ-de-Mars. Une multitude de cesfaucheurs, soit de l'opilio, soit du cornutum ,couvroient ces murs qui recevoient älors les rayons du soleil éou- chant. La réunion de ces insectes étoft trop cônsi- dérable pour ne pas y soupconner du dessein. Je ne fus pas long-temps à pénétrer le motif qui avoit porté ces animaux à se rassémbler : ce lieu étoit le rendez-vous de-leurs amours. Il m'eût été‘impossible dé suivre toutes les so- ciétés particulières que je voyois:se former. Je m'attachois de préférence à:Fexamen du couple qui me paroissoit le plus disposé ‘à: satisfaire promptement ma curiosité.-1h'étoit composé, ainsi que tous les autres , du faucheur cornu et du faucheur des murailles: Celui-ci avoit l'äncde 382 DE LA GÉNÉRATION fuir , et l’autre le poursuivoit; mais on s’apper- cevoit bien que cette fuite étoit trop lente pour être bien sincère. La feinte ne pouvoit durer long-temps ; d’ailleurs un même desir accéléroit les pas du premier et ralentissoit ceux du second. La rencontre est faite ; mais un combat se pré- pare tout-à-coup , l'hymen ne peut encore se conclure. Un rival accourt pour disputer la con- quête. On n'entend pas raison en pareille cir- constance ; il fallut se battre. J'avoue que je n'avois jamais été spectateur d’une telle lutte , quoique j'aie beaucoup étudié ces animaux; aussi je ne saurois exprimer le plai- sir que je ressentis de recueillir cette nouvel observation. Cependant nos deux champions sont en pré- sence l’un de l’autre. Ils semblent d’abord vou- loir connôftre mutuellement leurs forces, du -moins quelques instans d’inaction semblent l'in- diquer. Ées voilà immobiles , tournés face contre face, dans Yattitude de deux coqs qui font as- saut. La jalousie met un terme à ce repos médité par la vengeance. Ils se redressent , et s'élèvent aussi haut qu'il leur est possible , à la faveur de leurs pattes gigantesques. Le combat commence. Leurs mandibules, terminées en pointes à leur sommet, en pinces inférieurement, s’écartent et -s'agitent. Elles s’entrelacent, et les deux serres dont elles sont munies sont les armes qui $£- DES FAUCHEURS. tr-383 condent leur co.ere. Ce choc dura quelques se- condes, et il étoit si animé, que les combattans ne s’appercevoient pas de ma présence. La lassi- tude ou la crainte laissèrent enfin le champ de bataille libre ; la justice se déclara pour celui qui avoit été provoqué, et il demeura paisible ‘pos- sesseur de sa femelle, qui avoit attendu patiem- ment l'issue de l'affaire. * Le vainqueur s’empresse de profiter de sa vic- toire. Son corps est placé de manière que sa par- tie antérieure est contiguë à celle de la femelle ; ses pinces saisissent les mandibules de celle-ci à leur naissance et à la partie supérieure, près du corcelet. Le plan inférieur des deux corps est dans une même ligne; l'organe du màle peut donc atteindre l'organe respectif de la femelle. L'accouplement à lieu , et dure trois à quatre se- condes. Il n’en résulte aucune adhésion , comme dans un grand nombre d'insectes. La réunion vient de s’opérer, et le mâle ne laisse appercevoir aucune marque caractéristique de son sexe. Loin de se séparer pour cela de sa femelle, il paroit se préparer à une nouvellé communica- tion, lorsque sa compagne se retire , et va se pla- cer dans une retrdite du mur , trop étroite pour recevoir avec elle celui qui partagea ses plaisirs. D'autres individus célébrèrent aussi leurs noces en ma présence, et le fait que j'ai avancé ne sau- roit être contesté. 384 DE LA GÉNÉRATION DES FAUCHEURS. Je termine par deux’ observations relatives à ces insectes. 1°. Les faucheurs, quoique voisins des araignées , ne jouissent pas, comme elles, de la faculté de vivre plusieurs années. Presque tous et à la fin de l’automne. . Les principales trachées de ces animaux, avoient été inconnues jusqu’ à ce jour , sont placées à-peu-près de même, € ’est-à-dire, à la base de l'abdomen, dans les faucheurs et dans les araignées; mais cat de plusieurs de ces der- nières sont à peine sensibles ; leurs vaisseaux ne sont qu'un lacis de fibrilles, n’ayant que très-peu l'éclat argentin des trachées ordinaires des'in1 sectes , au lieu qu'ils sont très-apparens dans les faucheurs, et offrent un tronc considérable, à ramifications nr et d’une couleur bril: lante. Nous avons représenté le faucheur des mu: railles mâle, à la pl. XII, fig. 7, A. Son organe sexuel est saillant, et formé de deux pièces, & et b. La femelle est représentée à la même figure, sous la lettre B. Son oviductus a; 4 est également hors de son fourreau. OBSERVATIONS OBSERV. SUR LE ÎULE APPLATI. 383 OBSERVATIONS sur les organes sexuels du IULE aPpLaTr. Julus complanatus. Tax. Lues à la Société philomatique. La forme et la position bizarre des organes sexuels des crabes, des araignées , nous sont con- nues, mais il n'en est pas ainsi de ces mêmes parties dans les animaux qu'on a placés parmi les insectes aptères. On est encore, à cet égard, dans une parfaite ignorance ; la plupart des personnes qui se livrent à l'étude de l'Entomologie étant plus occupées de la nomenclature des insectes , que de ces belles recherches sur leurs métamor- phoses, leurs mœurs, qui ont illustré les Réau- mur , les De Géer, les Bonnet, &c. Je viens de parler des organes de la génération des faucheurs, observons ceux du iule applati. Ce crustacé a été décrit fort au long par De Géer , dans ses Mémoires, tom. 7, 2° part. p. 586, et sa description est accompagnée d’une bonne figure. Il est donc inutile de revenir sur cesujet, et je dois me borner à faire part de ce qui a échappé à ses regards attentifs &bà ceux des autres Naturalistes, relativement aux parties sexuelles du iule applati. Je me contenterai de remarquer Bb L4 536 OBSERVATIONS que cette espèce s'éloigne de ses congénères par sa forme applatie, ce qui a déterminé Geoffroi à faire de cet insecte une scolopendre ; et par ses stigsmates apparens, placés deux par deux a chaque anneau , au-dessus de l’origine des pattes. Les autres espèces d'iules se roulent en spirale, ou se mettent en boule; celle-ci prend simple- ment une figure courbe. Son odeur est plus sup- portable que celle qu'exhalent les espèces précé- dentes, et que je compare à une odeur de feuilles de noyer broyées. Le naturaliste Geoffroi n'a vu au iule applati que soixante pattes , tandis que De Géer lui en à observé soixante -deux. Ils ont eu raison l’un et V'autre; cette différence vient des sexes. Celui-ci est tombé sur une femelle; celui-là sur un mâle. Les organes sexuels remplacent les pattes qui manquent. lies premiers anneaux offrent ainsi quelques anomalies ; elles disparoissent au hui- tième , et on trouve ensuite constamment deux paires de pattes à chaque segment. Les parties de la génération du mäle du iule applati sont très-apparentes ; il n’est même pas nécessaire de faire usage d’une loupe. Si on jette un coup-d'œil sur le dessous du corps ,à $a partie antérieure, on apperçoit aussi-tôt entre les pattes des crochets d’urijaune clair et très-saillans ; on voit qu'ils sont situés au septième anneau, en devant, et que cet anñeau paroît n'avoir qu'une SUR LE IULE APPLATI. 387 paire de pattes. Mais il n'est pas aussi facile de décrire ce que l’on voit. D'une base membraneuse, courte, sinuée et un peu velue, s'élèvent, pl. XIL, fig. 4, as a, deux tiges également membraneuses, presque demi-cylin- driques, dont la éonvexité est antérieure et lisse, la face interne irrégulièrement concave, et dont l'extrémité a quelques poils; de chacune de ces extrémités part un crochet écailleux, long, ar- qué du côté de la tête, ayant une dent vers le milieu , en dedans, et un avancement où rameäu . obtus, dilaté à sa base, et au même côté. Hors de la circonstance de la copuiation , les parties sexuelles de la femelle ne sont annoncées par aucun indice extérieur. Je crois les avoir vues sous le troisième anneau , et répondant à la seconde paire de pattes. Je ne prononce pas, ne trouvant rien, dans les notes que j'ai recueillies en étudiant ces animaux, qui constate la vérité de cette dernière observation. Je suis un peu plus hardi en parlant du ïule plombé de l'Ency- clopédie méthodique. J'ai bien remarqué deux corps vésiculeux, arrondis , dilatables , jaanâtres, cachés sous le troisième anneau ; ces organes m'ont paru être ceux de la femelle. La détermination des différentes espèces d'iules étant fondée sur le nombre de pattes, je dois prévenir qu'il y a eu jusqu'ici beaucoup d'erreurs dans cette supputation. On à cru que les an- Bb > 388 OBSERV. SUR LE IULE APPLATI. neaux avoient tous deux paires de pattes, et cela n'est pas. R Tous les iules à forme alongée , soit cylin- drique, soit déprimée, n’ont jusqu’au quatrième anneau inclusivement, et la plaque presque demi- circulaire, située derrière la tête, comptée pour ’ . . { , . un segment, que trois paires de pattes. La gemina- tion par anneau ne commence qu’au cinquième. Elle se continue sans interruption dans les fe- melles ; mais le septième segment, dans les mäles, est entièrement dépourvu de pattes , ou du moins n’en a qu'une paire , comme dans le complana- tus. La première paire est appliquée immédiate- ment sous la bouche; la seconde paire répond au troisième anneau ; la troisième , au quatrième. Les iules plombés ont leurs deux premières paires de pattes rapprochées , couchées l'une sur l’autre , et peuvent être censées appartenir, l’une au troisième anneau, l’autre au quatrième ; la plaque et l’anneau suivant n’en portent certaine- ment pas d’une manière sensible. Le cinquième anneau et les suivans ont chacun , du moins dans les femelles , deux paires de pattes. Le natura- liste Olivier a trouvé dix-sept paires de pattes à cette espèce; je crois qu'elle n’en a que seize. On rencontre souvent vers la fin de l’automne les sexes du ïule applati réunis. Leurs corps sont de la même grandeur, appliqués alors l’un contre J'autre par leur surface inférieure. Ils sont cou- … OBSERV AT, SUR LE GENRE RICIN. 389 chés sur le côté et sur deux lignes, l'extrémité antérieure du corps du mâle dépassant par un bout celui de la femelle. Il m'a paru que leur ac- couplement étoit d'assez longue durée. L’ovaire remplit une bonne partie de la cavité intérieure du corps de la femelle. 11 forme un boyau qui va se terminer à une fente postérieure et inférieure du corps, et qui est accompagnée de deux feuillets membraneux. OBSERVATIONS sur le genre RICIN , et sur l'espèce qui vit sur le paon. Pediculus pavonis. Eux. Fas. Lues à la Soc. d’'Hist. nat. de Paris. De Géer à fait, sous le nom de ricinus, ricin, un genre particulier de tous les poux ( pedicu- lus, Lin.) qui ont des mandibules ou des dents à la bouche. Les ricins s’éloignent aussi des vrais poux, en ce qu'ils vivent exclusivement sur des animaux de classe différente ; ceux-ci sont les parasites des mammifères, ceux-là s’attachent uniquement aux oiseaux. Mais la petitesse de la plupart des espèces de ricin ne permettant pas d'en observer les organes sans le secours d’une forte lentille, on pourroit élever quelques doutes sur la certitude de l'existence des mandibules qui constituent les caractères génériques de ces in- Bb 3 590 OBSERVATIONS sectes. Un ricin dont la taille seroit moins petite que celle des autres , pourroit , en offrant des or- ganes plus sensibles , donner lieu à un examen qui décidàt la chose. J’avois plusieurs fois porté mes regards sur un grand nombre d'espèces , et mes observations avoient été confirmatives du sentiment de De Géer. Le ricin du paon ordi- naire , qui est presque un géant parmi les siens, est tombé entre mes mains, et j'affirme avec la plus grande certitude que cet insecte a de vraies mandibules. Je les ai, non-seulement apperçues, mais je suis venu à bout de les détacher de Pani- mal, et de les rendre plus visibles aux yeux même peu accoutumés aux observations microscopi- ques. Ces mandibules (pl: XIT, fig. 5, B) sont cor- nées , trigones, Courtés, assez épaisses, términées par deux petites dentelures. J'ai apperçu leur jeu, et je les ai vues tenir avec force un brin du duvet de l'oiseau sur lequel vit cette espèce. J'ai remarqué en outre deux lèvres situées, l’une au- dessous , l’autre au-dessus des mandibules ; celle- ci a de chaque côté une petite tige cylindrique, brune, mais dont il est impossible de bien dis- tinguer la structure. : " Il est doncévident que les ricins ont lés organes de la manducation très- différens de ceux des poux. Cependant comme ces animaux ont entre eux les plus grands rapports naturels, ilmesemble que ces considérations sont insuffisantes pour SUR LE GENRE RICIN. 391 nous déterminer à les distraire d’un même ordre; d’où je crois être en droit de conclure que les or- ganes de la manducation ne sauroient être les bases uniques et invariables d’une méthode natu- relle dans les insectes, quoique M. Fabricius veuille nous faire du sentiment opposé un prin- cipe sacré. Comme espèce, le ricin du paon m'a fourni aussi des remarques très-curieuses. Rédi et son copiste Albin nous ont donné les figures de deux ricins trouvés sur le paon. Un d'eux avoitété pris sur la variété blanche du paon commun, et c’est aussi de cétte variété que j'ai eu un bon nombre des ricins dont il est ici ques- tion. Linné cite le ricin du paon représenté par Rédi, Experim. tab. 15 ; mais il ne dit rien du ricin du même oiseau, figuré par cet auteur, pl. 14, et bien plus extraordinaire ; car ses an- tennes sont bifurquées. Peut-être même que cette singularité lui a paru digne d’un nouvel examen, et qu'il a dès-lors mieux aimé garder le silence. D'ailleurs, point de description. M, Fabricius se borne à une phrase faite d’après la figure de Rédi, à ce qu’il m'a paru. L'historien des insectes des environs de Paris, en donnant la nomenclature des poux de Linné et de Rédi, fait mention des deux ricins de ce dernier, quil distingue très-bien par la longueur et la fofme des antennes, et par les taches de Bb 4 \ 392 OBSERVATIONS l'abdomen; mais encore n'est-ce q'une note. . Sur quarante à cinquante ricins du paon que j'ai observés, je n'en ai trouvé, avec Rédi, que deux sortes d'individus; mais je ne pense pas que ce soient deux espèces. Le ricin de sa pl. 14, remarquable par ses antennes fourchues , me pa- roit être le mâle de celui qui est Le sujet de la planche suivante, et que je crois être ainsi une femelle. Je n’aipointétéle témoin deleurs amours; mais comme tous ceux à antennes fourchues me présentent tous des organes masculins, que la dissection ne m'a fait découvrir chez eux aucune trace d’ovaire , que ces ovaires sont au contraire très-visibles dans les autres ricins, et que Les or- ganes de la génération qu'on leur remarque dé- célent tous un sexe opposé à celui du précédent, je suis autorisé à avancer cette conjecture. Je pré- viendroisnéanmoinsquemon individu soupçonné femelle diffère un peu de celui représenté par Rédi, pl.14. Mais ses figures, notamment celle de cette planche , ne sont pas toujours d'une grande exactitude. Je vais décrire le ricin du paon mâle, et j'établirai ensuite les différences des deux sexes , ou de ceux que je crois tels. Long. 0,005. — 2 lig. +. Corps déprimé, blanchäâtre-terne, brun sur ses bords. Antennes (pl. XII, fig. 5, Z) de la lon- gueur de la tête, rejetées en arrière, inséfées dans on 9° ui É nt Enr SUR LE GËÈNRE RICIN. 303 une échancrure sur les côtés de la tête, au-devant des yeux, de cinq articles , dont le premier beau- coup plus grand , presque conique, très-com- primé , avec une forte dent b au bord inférieur ; le second court, cylindrique ; le troisième c plus long, plus menu, conique, arqué, très-pointu ; les deux derniers d très-petits, cylindriques, égaux, formant une tige insérée sur le côté extérieur du troisième article , et faisant paroitre l'antenne fourchue. Tête plus large que longue, arrondie antérieurement, concave postérieurement , avec un crochet marginal au-dessus de la base des an- tennes , une échancrure de chaque côté pour les recevoir , ainsi que les yeux ; ceux-ci bruns, à cornée transparente , un peu saillans; bord posté- rieur de la tête dilaté , arrondi , avec deux pointes ou deux dents, et quelques poils assez longs. Cor- celet court, étroit, à deux divisions transver- sales, brunes sur les côtés, presque carrées ; la première plus petite, un peu dilatée aux angles postérieurs. Abdomen grand, ovale, presque ar- rondi, un peu lobé etun peu velu sur ses bords, avec sept traits ou petites lignes brunes transver- sales de chaque côté, formés d'autant d’anneaux ou de petites lames écaïlleuses, ayant chacune un stigmate ; extrémité de l'abdomen plus mem- braneuse , arrondie, velue et entière. Six petites lignes courtes , brunes, transversales , de chaque côté de l'abdomen , en dessous, n’atteignant pas - 39/4 OBSERVATIONS les bords. Pattes courtes , comprimées, un peu velues ; cuisses plus larges, mais plus courtes. Tarses presque nuls, ne consistant qu'en deux petits crochets. La femelle diffère du male, 1°. par ses antennes simples, sans dent , coniques , obtuses et droites, avec les trois premiers articles graduellement plus grands et les deux derniers fort petits; à°. par son anus échancré, et ayant à quelque distance, en remontant le long de la partie inférieure de Fabdomen, une ouverture assez grande, ovée, brune sur ses bords. Les organes sexuels du mâle occupent le milieu de la moitié mférieure du dessous de l'abdomen, Leur appareil consiste (pl. XIT, fig. 5, C) en une pièce a, a plus grande, et qui sert de base, alon- gée, coriacée, brune sur une bonne partie de ses bords , échancrée à son extrémité; et en une pièce partant de l’échancrure , et diminuant un peu de largeur vers son extrémité qui est tron- quée. Chacun de ses côtés donne naissance à une pièce c, e, légèrement coriacée , étroite vers son origine, s’élargissant et s'arrondissant ensuite , plane, un peu striée. Dans l’entre-deux sont deux erochets d, d, courts, écailleux , supportés par un corps membraneux , d'une forme qui m'a paru conique. On croit aussi voir partir de deux points bruns 6, b, situés à chaque bout de la pièce a, a, deux parties ou pointes coniques qui SUR LE GENRE RICIN. 399 vont se perdre sous les deux pièces terminales et spatulées c; c. D'après la situation de ces organes, on pour- roit Conjecturer que le mode d’accouplement dans ces insectes n'est pas tout-à-fait le même que celui des autres, c’est-à-dire , que le mâle ne doit point être placé sur le dos de sa femelle, mais qu'il y a une application des surfaces inférieures, l’une contre l’autre , des abdomen respectifs: J'ai observé cependantune structure assez sem- blables dans les parties de la génération de plu- sieurs poux , quoique leur mode d’accouplement soit le même que celui des autres insectes. L’exis- tence d’un hermaphrodisme , soupçonné dans le pou ordinaire par l’illustre Swammerdam , me semble ainsi très-invraisemblable. * Je termine ce Mémoire en caractérisant le ricin du paon par la phrase suivante : R. à tête large, échancrée sur les côtés, dilatée et mucronée postérieurement ; abdomen grand, pres- que arrondi, un peu lobé , à lignes brunes, trans- versales et latérales. Mâle. Antennes fourchues ; premier article uni- denté. Femelle. Antennes coniques, simples. 396 MÉMOIRE MÉMOIRE . D», ? UT TES sur un nouveau genre d'insectes, précédé de quelques observations sur les genres qui l’avoi- sinent. Lu à la Société philomatique. Daws l’étude de l’histoire naturelle, il est des hommes qui, sans avoir écrit sur cette science , n acquiérent pas moins les droits les plus légi- times à l'estime publique ; tels sont ceux qui, par l'importance et la continuité de leurs recher- ches, leur patience et leur exactitude à observer, qui, par une finesse , un certain tact , le fruit de # habitude ou un don de la nature, découvrant des êtres organisés où d’autres n’apperçoivent rien, fournissent des sujets nouveaux à nos mé- ditations. Ils sont bien plus estimables à mes yeux, ces hommes qu’une foule d'écrivains dont les pro- ductions littéraires, formées d’une suite de lar- cins cousus seulement avec quelque art, n’ajou- tent pas une simple ligne à l'histoire de la nature. Je mets du nombre de ces ardens coopérateurs des travaux entomologiques, mon ami Maugé, employé au Muséum d'Histoire naturelle, auquel je dois l’insecte dont je vais parler , et que je crois avoir été inconnu jusqu’à ce jour. Ce préambule me fait arriver plus tard à mon but; mais il » SUR UN NOUV. GENRE D’INSÈCTES. 397 m'étoit difficile de ne pas répondre à la voix de la reconnoissance. L'insecte que je décris est un coléoptère, de la section de ceux qui ont cinq articles à tous les tarses; et il appartient à une famille très-natu- relle que j’avois déjà établie , et formée en grande partie des Aister, dermestes et silpha de Linnée, insectes vivant de matières animales, soit en pu- trefaction , soit desséchées. Je diviserai cette grande famille , que je désigne par le nom de Né- crophages, en trois : 1°. Sternum formé en mentonnière , recevant plus ou moins la partie inférieure de la tête ; pattes contractiles ; jambes élargies , et spino- sules. Je rangerai ici les escarbots , les anthrènes et les byrrhes. 2°. Sternum formé en mentonnière, recevant plus ou moins la partie inférieure de la tête ; pattes toujours libres ; jambes étroites et inermes. Cette division comprendra le genre dryops, et celui dont je vous entretiens , et que je nomme elmis. | Ils vivent sur les bords des eaux , ou dans l’eau même. 3°. Sternum sans saillie et concavité remar- quables ; tête découverte, prominule, s'inclinant; pattes libres. .Je place dans cette sous - famille les nicro- # 338 MÉMOIRE phores, les boucliers’, les scaphidies, et je la ter- mine par les dermestes, très-voisins des anobium, qui forment la famille suivante. \ _ Le mot d’elmis, que je donne à ce nouveau genre, fut appliqué par les Grecs à une espèce de ver de terre. Ce genre est très - distinct de celui de dryops par la forme des antennes. Elles sont , dans le pre- mier, presque filiformes , simples et libres, de la longueur du corcelet. Dans les dryops , elles sont presque en une massue serrée , logées dans une cavité sous les yeux, et à peine de la lon- gueur de la tête; elles ont en outre un article de la base très-dilaté, ce qui fait paroître l’an- tenne comme bifide. Je ne parle ici que des ca- ractères faciles à appercevoir; carla comparaison des organes de la nutrition en fournira d’autres non moins certains, mais tres-difficiles à apper- cevoir, vu la petitesse de l’insecte. ELMIS. Emis. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Læs antennes.de l’ehhisisont presque filiformes, de, la longueur du corcelet environ, de onze ar: ticles, courts, presque cylindriques, un peu ré- trécis à leur base, dont le premier un peu plus grand que les suivans , le second deda longueur des autres, .et le dernier de plus grand de tous , SUR UN NOUV. GENRE D’INSECTES. 309 ün peu alongé, ovalaire. Elles ont leur insertion près des yeux, vers le milieu de leur côté in- terne, pl. XII, fig. 6, B. La lèvre supérieure C'est petite, coriacée , ar- rondie (et entière, autant qu'il m'a paru). Les mandibules D sont cornées, assez robustes, déprimées , élargies à leur base, avec une petite _ dent ou oreillette externe ,et terminées en pointe crochue. Je n'ai point appercu de dentelures. Les mâchoires F'sont courtes, coriacées, termi- nées par deux divisions @, b, dont l’extérieure, ce qui est rare dans les coléoptères, est beaucoup plus étroite que l'interne; elle est un peu plus courte et presque èonique ; la seconde pièce est large , carrée , avec le bord supérieur frangé. La lèvre inférieure £, placée sur un petit sup- port a,a est coriacée, membraneuse ,alongée, un peu resserrée vers le milieu, un peu dilatée, ar- rondie, et entière au bord supérieur . Les palpes , au nombre de quatre , sont courts, presque filiformes ,ou terminés par un article un peu plus gros, oblong , obtus. Les antérieurs F, c sont un peu plus longs, de quatre articles , dont les trois premiers peu distincts, et. ils ont leur insertion sur le milieu du dos de fa mâchoire. Les palpes postérieurs Æ, c, c, sont de trois articles, dont le second un peu plus petit que le dernier et distinct. Ils ont leur insertion $ur les côtés de la lèvre inférieure, vers Le haut. {00 MÉMOIRE Le corps de l’elmis de Maugé, pl. XII, fig.6, Z, est ovalaire , convexe et bombé en dessus, plat en dessous. G La tète est petite, enfoncée jusqu'aux yeux dans le corcelet, et sa bouche se renferme dans une mentonnière formée par le sternum. Les yeux sont peu saillans. - Le corcelet est presque carré, élevé dans son disque, avec les côtés déprimés, élargis et un peu rebordés. L’écusson est trés-petit et arrondi. Les élytres sont voûtées, embrassent l’ abdomen, et recou- vrent deux ailes. Les bords sont aigus. Les pattes sont assez grandes , avec les cuisses oblongues et renflées. Les jambes alongées, pres- que cylindriques, inermes, les tarses G longs , de cinq articles, dont les quatre premierstrès-courts, égaux , et le dernier beaucoup plus grand , renflé vers le bout, et terminé par deux forts crochets arqués. ESPÈCE. ELMIS pe maucé. Elmis Maugetu. E. noirâtre en dessus, cendré en dessous ; deux lignes élevées sur le corcelet, et plusieurs sur les élytres. E. supra fuscus , infra cinereus ; thorace duabus, elytris plurimis lineis elevatis. Long. 0,003. —1lig S 15: CerTe espèce est très-petite , noirätre et matte en * SUR -UN NOUV. GENRE" D'INSECTES. ol en dessus, cendrée en dessous. Les antennes sont d'un brun ferrugineux. Les yeux sont noirs. Le disque du ‘corcelet est élevé, comme encadré par une arète de chaque côté, et le milieu du bord pos- térieur relevé inégalement. Les élytres ont cha- cune trois côtes longitudinales, plus remarqua- bles , sans y comprendre le bord élevé de la su- ture; chaque sillon a deux rangs de points disposés ‘en lignes. Les pattes sont brunes , particulière- ment leurs tarses ; La moitié inférieure des cuisses est cendrée, notamment dans les postérieures. Mon ami Maugé a trouvé douze individus de cette espèce, dans un ruisseau, sous une pierre, -près de Fontainebleau. ORDRE NATUREL des insectes désignés généralement sous le nom d'ABEILLE. -Zpis. Lix. Gzorr. Parcourez l'immense série des animaux, et voyez s’il est une histoire plus riche de faits, plus féconde en merveilles que celle des abeilles. Sous les rapports de l’industrie , ces insectes sont le chef-d'œuvre de la toute-puissance du Créateur , et l’homme lui-même, si fier de ses dons natu- rels, est en quelque sorte humilié à Ja vue de l'in- téricur d’une ruche. Cessez de vous extasier sur la cabane singulière du castor , sur la construc- Ce 4oa PIVISION tion ingénieuse du nid de quelques oiseaux, tout cela s'oublie lorsqu'on voit les travaux de l'abeille. Quoi ! un animal qui échappe presque à la vue, dont l’organisation , comparée avec celle des êtres des classes supérieures , est si imparfaite, se réu- nir en une grande société pour fonder une ville, s’y gouverner par des loix, y vivre dans une har- monie que ni une population excessive , ni la diversité d'humeurs et de caractères des trois sortes d'individus qui la composent, ne sauroient altérer ! Quoi! un insecte si vil en apparence, travaillera sans relâche pour rassembler, atomes par atomes , les matériaux de son habitation, les pétrira, les façonnera avec tant d'art, élevera_ ces superbes édifices , dont l'architecture a été le sujet des méditations des plus grands Géomètres, récoltera , avec tant de peine , cette liqueur si agréable , cette espèce de nectar connu sous le nom de miel, et votre ame ne sera pas ravie d’éton- nement! vous ne seriez pas hors de vous-même! L’abeille n’a pas seulement des droits à votre ad- mretion , elle en a aussi sur votre cœur. Si elle travaille ävec tant de zèle, c'est moins pour la- conservation de sa frèle existence que pour celle de ses semblables, pour la prospérité de l’état: Elle reçut de la nature la qualité de tutrice, de nourricière , et tous ses vœux ne tendent qu'à remplir une tâche si pénible, mais si honorable. Une famille au berceau est confiée à sa tendre * DESABEELUES. Lo sollicitude ; toute son occupation , tous ses plai- _sirs sont de veiller à la garde de ce dépôt ; et ce qu'il y a de plus admirable , c’est que l’Auteur de la nature, craignant que l’amour n'égaràt cette tutrice et ne la détournât du moins quelques instans, lui én à interdit les douces jouissances. Le peuple entier n’aura qu'une mère, appelée reine; cet individu privilégié pourra choisir dans mille ou quinze cents mâles, celui qui doit coo- pérer avec elle à la propagation de la race. Mais écoutons ici la voix de la sagesse ; gardons-nous de parler de la manière dont s'opere l'acte qui doit conserver la postérité de l'abeille ; les efforts des Maraldi , des Réaumur , des De Géer, des Bonnet , des Schirach , j'ajouterai même, quoi qu'on en puisse dire , Les recherches.de Hubert, n'ont pu pénétrer ce mystère. Si mon plan étoit de vous raconter toutes les merveilles que nous offre , à chaque pas, l'histoire de ces insectes, je vous entretiendrois sur-tout de cette belle décou- verte, dont l’application peut jeter un si grand jour sur la physiologie, et nous être si utile : cette faculté qu'ont les abeilles ouvrières de convertir, dans quelques circonstances, la larve d'une abeille comme elles , en une reine ou en une mére; si, après nous être occupés de l’espèceque nous avons mise au rang de nos animaux domestiques, hOUS parcourons la campagne pour yétudier les abeilles qui vivent en petite société, ou même solitaire- Ce 2 lof D'FV I'STON ment , nous trouverons encore des sujets d’ad- mirer la sagesse du Créateur. Le sentiment que nous éprouverons ne sera pas aussi vif; les tra- vaux du villageois ne peuvent être mis en paral- léle avec ceux de l'artiste de nos cités ; mais la surprise ne nous abandonnera également pas, et l'industrie de ces abeilles, quoique moins favo- risées , nous charmera par la diversité et la sim- plicité des moyens qu’ellés emploient. Des insectes si intéressans, soit pour le physi- cien , soit pour l’agriculteur , et même pour l’homme .d’Etat, avoient besoin d’un historien tel que Réaumur. C’est avec les ouvragés de ce grand homme que vous connoîtrez les mœurs et les coutumes de ce peuple; c’est à sés Mémoires que je vous renvoie. Mon dessein n’est pas de vous donner une analyse de tant de belles recher- ches; je veux simplement vous servir de géo- graphe, en vous peignant la physionomie des tribus, des familles qui composent cette nation industrieuse, eten vous indiquant leurs rapports mutuels. Je ne considère ici les abeilles que phy- siquement , je me borne à les signaler; leur vie politique n’est qu'un objet secondaire pour moi, et dont la connoissance m'est seulement un puis- sant moyen de direction. Tranchons le mot, il ne s’agit ici que de nomenclature. Linnée et Geoffroi ont compris dans le genre d'abeille beaucoup d'insectes très-différens les DES ABEIJILLES. 405 : uns des autres par leur organisation extérieure et par leur manière de vivre. On ne fixoit pas encore , de leur temps, son attention sur les ins- trumens nourriciers de ces animaux, lorsqu'it falloit établir des genres. Il en résulte que leurs coupes ont souvent trop d'extension. Ce n’est pas cependant, à l'égard des abeilles, que l'on manquât de lumières. Réaumur avoit déjà bien observé les principales variétés de la trompe de ces animaux et il avoit préparé les caractères des divisions. Il avoit, par exemple, distingué les insectes qu'on a depuis nommés andrènes, des abeilles; ce sont pour lui, comme pour DeGéer, ses pro-abeilles. Scopoli est le premier des Natu- ralistes modernes qui ait essayé de partager le genre apis de Linnée. Mis ainsi sur la voie, M. Fabricius-nous a donné des Aylées , des n0- mnades et des eucères. Mais ce n'est pas tout de faire des coupes systématiques, il est encore es- sentiel d’en bien asseoir les caractères, et de ne les faire porter que sur des objets semblables. L'illustre Entomologiste de Kiell ne s’est pas tou- jours, malheureusement, conformé à cette règle importante ; à peine souvent montre-t-il du doigt la marche. que l’on doit suivre ; car ses nôtes indicatives sont rarement tranchantes. On est même obligé de se frayer la route, d’écarter quelquefois les obstacles qu’il fait naître en for- mant des groupes disparates et monstrueux ; c'est Ce 3 ” 406 DIVISION ainsi que ses andrènes renferment un grand nom- bre d’abeilles; et que sur seize espèces que com- prend son genre hylée, il ÿ en a à peine cinq ou six qui lui soient propres. Le genre apis de M. Fabricius est formé de cent vingt et quelques especes, et n ’offre cepen- dant aucune bonne coupure. Je dis bonne , des distinctions fondées sur une plus grande ou sur. une plus petite quantité de poils, telles que celles qu'il a employées, hirsutæ, hirtæ, villosæ, pu- descentes, ne méritant certainement pas une qualification semblable. Tächons de tirer ici plus d'avantages que M. Fa- bricius de la base de son système, des organes de la manducation; et afin de ne pas nous écarter de l’ordre naturel , n’établissons jamais une division sans avoir consulté les habitudes et les mœurs des animaux qui y seront compris. Mon travail sur les abeilles sera donc fondé sur cette combinaison nécessaire : l'étude de l'organisation de l’insecte, et celle de ses mœurs. Me proposant de donner uñ jour uné histoire complete des abeilles , je ne vais présenter que le tableau des coupes que j'ai faites dans cette belle famille. Les hylées, les andrènes, ne lui appar* tiennent pas à la rigueur; cependant j'en offrirai ici les caractérés génériques , ces insectes ayant une grande affinité avec les abeilles , et de cé- DES ABEIÏLLES. 4o7 lèbres entomologistes , Linnée , Geoffroi , ne les en ayant pas distingués. Les genres d’andrène et d'abeille sont con- vertis l’un et l’autre en deux familles, à raison des coupures nombreuses que j'y forme. J'appelle la première de ces familles celle des andrenètes , et la seconde celle des apiaires. Ces dénomina- tions présenteront ainsi toujours à la mémoire le souvenir du genre qui a servi à l'établissement de la famille; et telle sera constamment la méthode que je suivrai dans mon travail général sur les insectes. FH: 4 Dans l'étude de l’organisation des abeïlles, j'ai dù m'arrêter spécialement aux instrumens que la nature leur a donnés, soit pour récolter leurs provisions de bouche, soit pour saisir, transpor- ter, élaborer les matériaux qu'elles emploient dans leurs ouvrages. La principale nourriture des abeilles est la liqueur sucrée , ou les principes élémentaires du miel renfermés dans les nectaires des fleurs. Les matières qu’elles destinent à la construction de leur demeure ou de celle de leurs petits sont prises encore aux dépens des végétaux, le pollen des étamines, les feuilles , leur duvet, leur substance résineuse ou la propolis, ou bien c'est la terre qui les leur fournit directement. Un petit monticule de sable est pour eux une belle carrière. L’abeille extrait la liqueur -miel- leuse avec sa trompe. Ses pattes postérieures {e- Cc 4 408 DIVISION ront l'office d’une corbeille, et serviront au trans- port de la poussière des étamines des fleurs, qui fait la base de la cire ; les mandibules de FPin- secte, comme d’une substance tres-dure , et dont la disposition est secondée par l’action de mus- cles puissans, doivent fouiller, creuser dans la terre où dans le bois, couper, de concours avec la lèvre supérieure, les substances végétales, dé- tacher des arbres le mastic avec lequel sera cal- feutré l’intérieur de l’habitation. Nos ouvriers faisant des voyages nombreux , sont exposés à être attaqués par leurs ennemis; il leur faut done une arme. Celui qui sut si bien les pourvoir de tout ce qui leur étoit nécessaire, ne l’auroit-il point prévu ?...Oh! sa sagesse ne saurait être en défaut ; l'abeille a donc reçu une arme défensive: et offensive, une flèche smposonsigi son ai- guillon la vengera des insultes qu'on POHrERs ui faire. Swammerdam et Réaumur ont décrit avec beaucoup d’étendue l’organisation de l’abeille do- mestique. Le Naturaliste français même, comme nous l’avons dit, poussé plus loin ses recherches De-là sont sortis tant de beaux mémoires, tant d'observations philosophiques. Jai déclaré que mon but n'étoit pas de les reproduire , ou que je n'en parlerois du moins que pour faire remar- quer l'accord de ma méthode avec les connois- sances sur les mœurs des abeilles. La nature est DES ABEILHLES. 409 si riche et si inépuisable, qu'on peut encore re- cueillir des faits en étudiant des objets que de grands hommes ont examinés avant nous. Ainsi les instrumens nourriciers de l'abeille, ses autres organes extérieurs, sont connus ; mais les rap- ports généraux de ces parties avec celles des au- tres insectes du même ordre, la diversité de formes.de ces organes dans la même famille , ne - Je sont presque pas. J'ai des erreurs àsrelever, des observations neuves et relatives au genre de vie des abeilles, à présenter ; je peux donc, sans tomber dans des redites, intéresser le Naturaliste par l'exposition de mon travail. Les abeilles, dans le sens le plus étendu, celui que donnent à ce mot Linnée et Geoffroi, ont, comme tous les hyménoptères, une lèvre supé- rieure , deux mandibules , deux pièces au-dessous appelées mächoires , de leur analogie avec celles des coléoptères, une lèvre inférieure en forme de langue , et renfermée à sa naissance dans un demi-tuyau coriacé , uné gaine, dont les côtés sont embrassés par les mâchoires, creuses à cet effet. On leur observe aussi quatre palpes, dont deux situés sur le dos des mâchoires, et deux autres sur la langue. Mais la conformation de cette lèvre inférieure, ou plutôt de cette trompe, offre ici des caractères particuliers. Elle est, ainsi que son étui ou les mächoires, fléchie constam- ment en dessous dans les véritables abeilles. Ces Aro DEVESEON organes sont généralement plus alongés que ceux des autres hyménoptères. Les mâchoires des insectes de cet ordre peu- vent être distinguées en deux parties; l’une ou l'inférieure commençant au coude, près du point d'attache, et se terminant à l'insertion du palpe; l’autre commençant ici, formant toute l’extré- mité de la tige, et que je nomme lobe dans les mächoires des coléoptères. L° intervalle de ces deux divisions est bien marqué par une échan- crure latérale, extérieure, où s’insère le palpe, et souvent par une différence de couleur. <. mèà- choire semble avoir en cet endroit moins de con- sistance ; le lobe terminal est en effet par-là sus- ceptible d’une flexion ou d’un mouvement plus facile. Il est même d’une substance membra- neuse, ou du moins en partie, dans plusieurs hy- ménoptères. | La division inférieure, le bas de la tige de la mâchoire des insectes de cet ordre, est en général aussi longue , ou guère plus courte, que Ja divi- sion supérieure. Le palpe dépasse ordinairement de beaucoup l’extrémité de celle-ci. Il a einq ou six articles, très-rarement moins de quatre. Dans les bites: cette seconde division, de la même consistance d’abord que l’inférieure, est beaucoup plus longue qu’elle. Le palpe n’'atteint pas l’extrémité.de la mâchoire; il est même sou- vent si petit, qu'on a de la peine à le distinguer ; DES ABÉILDLES. A et il ne paroît composé alors que d’un seul ar- ticle, ou seulement de deux. La lèvre inférieure des autres hyménoptères offre, 1°. une langue membraneuse, presque tou- jours évasée au bout, ciliée au plus, souvent tri- fide, et dont la division du milieu , lorsque les latérales sont plus petites, s’élargit, s’arrondit vers le bout , et prend la forme d’uncœur. 2°. Une gaine à-peu-près conique; 3°. deux palpes dont les artieles ressemblent, par leur nature et leur forme, à ceux des palpes des autres insectes. Ici la lèvre inférieure n’est plus la même. Les hylées ont bien leur langue large et évasée, mais sa gaine est alongée et cylindrique; les andrènes ont cette langue terminée en pointe, l’andrène plumipède de Panzer l’a déjà longue et hérissée de poils ou de papiles à son extrémité, lei les | mâchoires commencent à être pliées en dessous. Arrivés aux nomades qui sont à l'entrée de la fa- mille des abeilles , la langue est très -alongée, d’une forme linéaire ; mais c'est sur-tout les palpes qu'il faut remarquer, ils ontun caractère unique. On croiroit voir deux tigesécailleuses eten forme de soies. Les deux premiers articles inférieurs sont comprimés, presque de la même couleur que la mächoire, fort longs ; le second se termine en pointe, et les troisième, quatrième, forment une tige très-petite qui échappe à la vue, et qui est insérée sur le côté extérieur du second, et à à kr HIDLVTSEON près de la pointe, de manière que le palpe semble diverger à son extrémité. J'ai étudié avec soin la structure de la langue des abeilles : ; Jai obseryé qu’elle est composée d'une pièce très-déliée, menue , demi-transpa- rente , en forme de filet creusé en tuyau , et re- vêtu en dessus d’une peau assez dure, muscu- leuse, striée transversalement, et souvent velue à son extrémité. Cette peau, qui enveloppe la tige dans toute sa longueur, se courbe ençboucle sur les côtés et en dessous. Si l’on coupe trans- versalement la langue, on distingue trois ouver- tures, disposées en triangle par rapport les unes aux autres. | Les divisions latérales de cette langue ressem- blent souvent à des soies , à des pièces capillaires, : ou bien sont figurées en forme d’écaille. Toutes ces parties, ainsi que les mandibules,, nous ont fourni de bons caractères pour diviser les andrènes et les abeilles. La forme des palpes de Ha lèvre inférieure , la longueur et la compo- sition des maxillaires, nous ont été principale- ment d’un grand secours. J'ai, par exemple, ob- servé que les palpes labiaux étoient d'autant plus dilatés à leur base , que les mandibules étoient d'autant plus élargies à leur extrémité, que le génie de l'abeille étoit plus industrieux. La lèvre supérieure de quelques apiaires joue: un rôle important, C'est d’après sa considération "3 DES ABEILLES,. 413 que j'ai établi le genre mégachile. Cette coupe renferme , après celles des abeilles sociales, les insectes les plus remarquables de la famille. Je viens de dire que les talens de l'abeille s’an- nonçoient par la forme des mandibules. En effet, les andrènes et toutes les abeilles qui ne font que creuser dans la terre, dans les jointures des pierres des murs, pour faire leur nid, et qui n'y emploient point des matières différentes de celles du fonds où elles travaillent, ont leurs mandi- bules arquées , étroites, terminées en pointe, et presque toujours sans dents. Les abeilles, au contraire , qui mettent une adresse , une sagacité plus grandes dans la construction du nid de leurs petits ou de leur demeure propre, telles que les perce-bois , les coupeuses , les maçonnes , les abeilles sociales, ont ces mandibules larges, striées souvent sur le doë , et dentelées. Il falloit bien qu’un instrument qui devoit agir comme une ta- rière, un ciseau, une truelle, des tenailles, eût des formes appropriées à ces divers usages. Quelques abeilles macçonnes femelles ont un instrument de plus : ce sont deux cornes ou deux pointes avancées , placées au-dessus des mandi- bules. Elles paroissent s’en servir pour pratiquer, avec plus de promptitude et plus de facilité, des enfoncemens dans les murs où' elles nidifient. Une question du plus grand intérêt se présente maturellement: de quelle manière les abeilles font- 414 DIVISION * elles usage des instrumens qu'elles ont recus de l’Auteur de la nature? Nous sommes encore for- cés de renvoyer, pour cette fois, aux Mémoires de Réaumur ; il n'entre pas dans notre plan de donner une histoire de ces insectes; je dois me borner à rendre compte des recherches prépara: toires de mon travail; je dirai cependant un mot sur la manière dont l'abeille domestique se sert. de sa trompe. Réaumur avoit observé que pour pomper les liqueurs mielleuses ou sucrées, elle plie et replie, à droite , à gauche, contourne l’ex- trémité de sa langue, et semble lécher. J'ai fait aussi , à cet égard, quelques expériences ,'et je me suis convaincu de la vérité de son assertion. La matière liquide , ou du moins assez molle, que l’'insecte soutire , passe entre les mâchoires et les côtés de la langue, de-[à dans la gaîne, en coulant sous les divisions latérales qui accompagnent la langue à sa naissance, et dont la base forme un demi-tuyau par-dessus. On apperçoit en cet en: droit , ou dans le point supérieur où les portions vaginales de ces divisions sont contigués, un corps arrondi en forme de tubercule ; assez dur, ce que Réaumur appelle un #1amelon , et qui n’est autre chose que l’origine de la langue , renflée et ar- rondie. : Les antennes des andrènes , des abeilles, sont généralement filiformes, et toujours de treize ar- ticles dans les mâles, de douze dans les femelles: DES ABEILLES. 415 Ce caractère est essentiel pour distinguer les sexes, et donne un moyen d'éviter les doubles emplois, si fréquens lorsqu'on décrit des espèces dont les sexes diffèrent. Réaumur lui-même s’est _ mépris dans sa manière de compter les articula- tions de l'antenne de l'abeille domestique mâle. Quelques insectes de cette famille ont ces organes beaucoup plus longs que les autres, et on a fondé là-dessus une partie des caractères du genre eu- cère ; mais il est aisé de se convaincre que ces abeilles à antennes alongées ne sont que des mâles. On auroit cependant grand tort de négliger l'étude particulière de ces organes. Nous avons examiné scrupuleusement leur longueur relative , la forme sur-tout de leurs premiers articles, et nous en avons singulièrement profité dans l'établissement de nos divisions génériques. Là Afin que les abeilles femelles et les ouvrières pussent recueillir et transporter plus aisément le pollen des fleurs , qui est la matière principale de la cire, ou qui entre dans la pâtée destinée aux larves de ces animaux , la nature a disposé les jambes et le premier article des tarses de leurs pattes postérieures d’une manière très-favorable. Ces parties sont comprimées, dilatées, souvent hérissées de poils , ou en plumaceaux , en houpe. Plusieurs mâles du genre que j'appelle podalirie, ont un faisceau de poils fort long au premier et au dernier article de Leurs tarses intermédiaires. 16 DE VE SION Je remarquerai aussi que moins les insectes de cette famille sont industrieux , moins le premier article des tarses postérieurs est dilaté, et'plus velu en tout sens. Les abeilles dont la lèvre supérieure est grande, ont un moyen différent pour faire cette récolte. Le dessous de leur ventre est soyeux ou couvert de poils tres-courts, fins et serrés. Elles peuvent hausser plus que les autres cette partie du corps, et la frotter avec plus d'avantage contre les éta- mines des fleurs , des composées sur-tout. _Zpis centuncularis. Lin. J'ai même souvent trouvé cette poussière ras- semblée dans une cavité frontale, située entre les cornes de quelques maçonnes femelles. Des mâles d’abeilles de cette division, ou de celle des mégachiles, offrent une autre particularité : leurs pattes antérieures sont grandes, arqueées , USE les jambes élargies, et garnies, ainsi que les târses, sur le côté inférieur, de poils blancs et pressés; ce sont des espèces de brosses. Le bout de leur ventre a aussi des caractères propres; il est pres- que toujours dentelé. Zpis manicata, Lin. Apis lagopoda. Lin. | Les jambes et le premier article des tarses des patles postérieures sont généralement velus en dessus et en dessous; mais dans les abeilles bour- dons, ou celles qui vivent en société, et quisont très-velues, le dessous de ces parties est ras, | lisse , DES ABEILLES. 417 lisse, et un peu concave dans sa longueur. La face supérieure est garnie de poils très-courts, et couchés les uñs sur les autres , sansintervalles en- tr'eux, ou sans lignes enfoncées. Les mâles de cette division ont une singularité dont on n’a pas fait mention. Leurs mandibules ont sur les côtés des poils assez longs. Parvenus aux abeilles qui vivent en grande so- ciété, celles dont nous avons su mettre à profit les travaux, nous voyons que les jambes et le pre- mier article des tarses des pattes postérieures sont figurés comme dans les bourdons , mais plus di- latés ; ces jambes ont un enfoncement plus con- sidérable , et le dessus de ce premier article des tarses postérieurs est strié transversalement dans les ouvrières. Les nomades, des abeilles, telles que l’apis punctata de M. Fabricius, l’apis conica , n'ont point d’instrumens propres à récolter Le pollen des fleurs. On est dès-lors en, droit de.soup- conner que ces insectes sont parasites , et j'ai des preuves assez positives qu'ils le sont réel- lement. Je n’exposerai pas ici les caractères qui dif- férencient essentiellement les sexes , ces connois- sancés n'étant pas nécessaires pour le développe- ment des bases de ce Mémoire. Je ne parlerai pas non plus de quelques considérations prises de la forme du corps, et dont j'ai fait usage, Dd 418 | DIVISLON les bornes de cet extrait m'interdisant ces dé- tails. Voyons maintenant si la série dés coupes que j'ai faites, est en harmonie avec les observations qu’on à recueillies sur les mœurs des espèces qui les composent ; ce sera la pierre de touche. Les hylées et les andrènes se contentent de creuser la terre , d'y pratiquer des trous , des ga- leries plus ou moins profondes, et au fond des- quels ils déposent, pour servir de pâtée à leurs petits , une quantité plus ou moins considérable de poussière d’étamines, avec un peu de miel. Ces insectes lustrent et polissent l’intérieur du nid avec un gluten, une matière gommeuse qui ressemble, étant appliquée, à une foible pelli- cule soyeuse; c’est ce que Réaumur a sur-tout découvert relativement à l’apis succincta de Lin- née, l'abeille tapissière, qui fait son nid de mem- branes soyeuses. | Les vraies abeilles nous offrent deux grandes divisions ; les solitaires , et qui n'ont jamais que deux sortes d'individus; les sociales , et qui en ont une troisième sorte, des ouvrières , des neu- tres, ou des femelles dont les organes sexuels ne sont pas développés. Les abeilles solitaires peuvent être partagées en deux , les parasites et les travailleuses. Les para- sites placent leurs œufs dans le nid des andrènes, des abeilles maçannes, &c. telles sont les nomades. ; DES ABEILLES. 419 Les abeilles solitaires et travailleuses sont , où pédilèges , récoltant le pollen des fleurs avec les pattes postérieures ; où ventrilèges, se servant, pour l’amasser , de la brosse soyeuse dont Le des- sous de leur ventre est hérissé. Les pédilèges sont divisées en plusieurs ee sous-familles : - 1°. Les pionières. Elles établissent leurs nids dans la terre , les sols argileux coupés à pie, les fentes des murs. Elles y fontuntrou,eten tapis- sent les parois d’une couche visquéuse ou soyeuse, ce qui leur donne du brillant, y mettent de la poussière d'étamines avec un peu de miel, et, après y avoir pondu un œuf, en ferment l’ou- verture avec de la terre délayée. Elles placent souvent un second nid sur le premier. J'en con- nois uné espèce qui élève à l'entrée de sa galerie et en dehors , un tuyau cylindrique, un peu in- cliné , long d’un à deux pouces , formé de grains de terre, et à-peu-près des même que celui du ee muraria. . Les perce-bois. Elles font dans le bois ce tue Le précédentes exécutent dans la terre. Leurs nids sont seulement mis à la file les uns des au- tres sur une même ligne. Leurs mandibules ont leur surface supérieure striée Dans les abeilles vérin ilahe: , nous observons: i°. Les cardeuses. Elles vont chercher sur les plantes labiées des poils cotônneux, les roulent Dd 2 420 s DAV EL :S40 Ni en petites boules , et les portent entre leurs pattes dans leur nid , afin d’en consolider les parois: 2°. Les coupeuses. Leurs nids sont en forme de dés, placés lés uns sur les autres , et composés | de portions en demi-ovale de feuilles , de pétales, qu’elles coupentavec leurs mandibules, etqu'elles lient ensemble. Ces nids se trouvent dans la terre, dans les murs ou dans le bois. La nourriture des petits paroiît être plus mielleuse que celle des larves des précédentes. hé 3°. Les maconnes. Nous en avons déjà vu quel- ques autres dans les pédilèges ; celles-ci les sur- passent en industrie. Leur nid est presqu'entière- ment leur ouvrage, l’ayant composé parcelles par parcelles. L’abeille sicilienne de Rossi l’isole, et en fait une boule. Ces abeilles ont des ennemis dans leur propre famille. Celle que les Entomologistes ont nommée conique , et qui doit être be ici, est parasite. Les abeilles sociales surpassent toutes les pré- cédentes dans la perfection de leurs ouvrages. Leurs sociétés sont composées de trois sortes d’in- dividus, de mâles, de femelles et de mulets. Ces* derniers sont spécialement chargés du travail, du soin des petits. Ils dégorgent le miel dans des vases particuliers, et l'y conservent pour se nour- rir , ainsi que-leur postérité. Nous pouvons diviser ces abeilles sociales èn «deux , les villageoises et les citadines. DES ABEILLES. A2rt Les premières n’offrent qu'une petite popula- tion, qui cesse même tous les ans. Leur habita- tion est bien plus simple; elle ne consiste que dans un petit nombre d’alvéoles rassemblées en un tas , détachées les unes des autres, et presque cylindriques. La matière dont elles sont compo- sées est encore assez grossière. Les citadines sont connues par leur population extrémement nombreuse, la construction admi- rable de leur édifice , qui est composé de cire, di- visé en plusieurs plans en forme d’étages, et dont les cellules ou tes petits logemens particuliers sont contigus les uns aux autres , et occupent , par leur forme hexagone ,le moins d’espace possible. ÆApis mellifica ; fasosa, cerana. Fab. Tel est le tableau général d’après lequel j'ai ar- donné les divisions de mes familles ; et ce parfait accord d'organisation et d’habitudes en constate la légitimité. Dd 3 422 DIVISION DIVISION NATURELLE des insectes désignés généralement sous le nom d'ABEILLE. pis. Lx. Famille des ANDRENÈTES. Ændrenetc. CARACTÈRES. Mâchoires et langue alongées ; palpes petits, fili- formes; les maxillaires ne dépassant pas l’extré- mité des mâchoires, de six articles ; les labiaux de quatre. Extrémité saillante de la langue membra- neuse , droite ou repliée, à trois divisions; celle du milieu fort évasée , arrondie et échancrée, ou terminée en pointe; les latérales fort petites : gaîne cylindrique. Mandibules arquées, pointues. An- tennes filiformes ou presque filiformes, insérées au milieu du front, de treize articles dans les males, de douze dans les femelles; le premier alongé. Pre- mier article des tarses postérieurs fort D à poils très-serrés en dessous. Yeux toujours entiers. Abdomen ne tenant au cor- celet que par un point , et n'étant jamais rétréci en pétiole alongé. I. Division du milieu de lextrémité de la langue large, ar- rondie , évasée et toujours droite. G. HYLÉE. /ylœus. Antennes presque contiguës à leur insertion;longueur du premier article ne faisant pas le tiers de leur lon- gueur totale ; second et troisième égaux, fort petits. Corps glabre. - | DES ABE kb DES. 123 Exemple du genre : Hylœus annulatus. Fas. — Al- bilabris. Ejusd. Les autres de M. A sont des andrènes mâles , ou appartiennent à la famille des abeilles. Remarque. Le front des mâles” est différem- ment coloré de celui des femelles. Cette partie de la tête est plane et très-unie dans les insectes de cette subdivision. c COLLÈTE. Colletes. Antennes écartées à leur base; longueur du premier article faisant plus du tiers de leur longueur totale; le troisième plus long que ie second. Corps velu. ‘Exemple du genre: ÆApis succinta. Tax. (Hylœus glutinosus. Cuv.—Ré£aum. tom. 6, tab. 12, fig. 1-10.) II. L’extrémité de la langue finissant en pointe, repliée en- dessus, G. AN D RÈNE. Andrena, Mächoires droiles ou point fléchies ; extrémité sail- lantede la langue triangulaire, courte ou moyenne. Petits yeux lisses en triangle. * Longueur du premier article des antennes faisant presque la moitié de laslongueur totale; le troisième sans amin- cissement remarquable, de la longueur des suivans : mâ-+ choire et langue une fois plns longues que la tête. Observ. Corps presque glabre ou simplement pubescent. Antennes des mâles longues. Dd 424 DIVISION Exemple du genre: Æylœus cylindricus. FAs.— Sex- cinctus. Ejusd. — Nomada gibba. Ejusd—Ændrena labiata. Ejusd. — Apis subaurata. Ross. #* Premier article des antennes sensiblement plus court qug la moitié de la longueur totale ; le troisième fort aminci, à son origine , de la longueur au moins de deux des sui- vans ensemble. Mâchoires et langue un peu plus longues seulement que la tête. Observ. Corps presque toujours velu , en tout ou en partie. Exemple du genre : Apis vestita. Far. — Amethys- tina. Ejusd.—Carbonaria.Ejusd.—Cineraria. Ejusd. 6. DASYPODE. Dasypoda. Mâchoires fléchies ; extrémité saillante de la langue étroite et fort alongée. Petits yeux lisses disposés sur une ligne droite; pattes postérieures grandes ; leurs jambes et le premier article de leurs tarses souvent très-velus, ou méme houppeux dans les femelles. Exemple du genre : ÆAndrena plumipes. Paxz. — Andrena hurtipes. Vas. Rem. On pourra former ici deux divisions. Dans l’une, le troisième article de l’antenne sera de la longueur de deux dessuivans pris ensemble; la tête sera plus étroite que le corcelet, et peu épaisse : Dans l’autre , le troisième article ne sera guère plus long qu'un des suivans, et la tête plus large que le corcelet, et épaisse. - É DES ABEILLES. 425 Il paroit que l’apis leporina de Panzer doit ap- partenir à une troisième division. Les cellules sous-marginales(r1) de ses ailes supérieures sont au nombré de trois, tandis qu'il n’y en a que deux dans celles de l’andrène à pattes plumeuses.Je ne sais même pas si la langue ne se replie pas en dessous, L’eucère crassipède de M. Fabricius se- roit placée dans cette troisième division. Famille des APIAIRES. _Zpiariæ. CARACTÈRES. Mâchoires et langues très-alongées, fléchies en des- sous. Palpes maxillaires très-petits dans le plus grand nombre, ne dépassant pas de beaucoup l’é- chancrure de la mâchoire où ils sont insérés, de deux à six articles. Langue très-étroite, linéaire, musculeuse , accompagnée de deux pièees plus ou moins apparentes , et plus ou moins en forme de valvules ou de soies. Palpes labiaux setiformes; les | deux premiers articles larges, comprimés, longs; les deux derniers très-petits; le troisième inséré obliquement sur le second , et près de son extré- mité. Antennes toujours filiformes, insérées au milieu du front, plus ou moins brisées dans l’un des sexes au (x) Les cellules de la ligne qui est immédiatement sous le stigmate ou le point épais de la côte des ailes supérieures, et sous la cellule marginale qui vieut après lui ,du côté de l'ex- trémité postérieure de l'aile, + 426 DIVISION À moins, de treize articles dans les mâles, de douze dans les femelles ; articles serrés ( le troisième sou- vent presque conique). Premier article des tarses postérieurs fort grand dans les femelles. « Corps souvent velu. Abdomen ordinairement court , presque toujours tronqué à sa base , ou y ayant en dessus une cavité. I. Les APITAIRES parasirrs. Nomades de Fas. Palpes labiaux plus étroits vers le bas que la portion voisine de la langue , ou au plus de sa largeur. Mandibules étroites, arquées , terminées en pointe. Lèvre supérieure entièrement découverte, demi- circulaire; inférieure accompagnée de deux soies capillaires. Antennes peu brisées, courtes, droites ou un peu di- vergentes. Premier article des tarses postérieurs des femelles peu garni de poils , légèrement com- primé, et sans saillie à un des angles de l’extrémité. T'éte basse. Corcelet slobuleux. Abdonten court, ovale, déprimé, sans troncature'& sa base, ou ové-co- nique et un peu tronqué à sa base. * Soies latérales de la langue très-courtes, n’atteignant pas la moitié de sa longueur. Troisième article des antennes de la longueur des suivans. Corps glabre, ou légèrement pubescent. c. NOMADE. Nomada. Second article des antennes ne paroissant pas. Palpes maxillaires de plusieurs articles distincts et sen- sibles. Mandibules sans dents. Le DES ABEILLES. 427 Corcelet arrondi postérieurement ou sans pente brus- que. Abdomen ovalaire , déprimé , sans troncature à sa base. Exemple du genre : Nomada ruficornis. F. & EPÉOLE. Epeolus. Second article des antennes apparent. Palpes maxil- laires très-petits, d’un à deux articles. Mandibules unidentées. Corcelet obtus, ou coupé brusquement, à sa partie postérieure, Abdomen ové-conique ; coupé ou retus a sa base. Exemple du genre : Nomada variegata. F. ( Cru- cigera. Panz. ) *#*# Soies latéräles de la langue de la moitié au moins de sa longueur. Troisième article des antennes plus long que les suivans. Corps velu ou ayant des plaques de poils (écusson souvent armé de pointes ou échancré). Abdomen tronqué à sa base. G MELECTE. Melecta. | Exemple du genre : Apis punctata. F.— Nomada histrio. Ejusd! — Scutellaris. Ejusd. IL.£es LPIATRE Sr care Palpes labiaux aussi larges ou plus vers le bas que la portion voisine de la langue. Mandibules ar- quées , terminées en pointe, sans dents ou siimple= ment échancrées au bout, Lèvre supérieure eutiè- 48 : DIVISION rement découverte et demi-circulaire. Soies laté- rales de la langue ordinairement aussi longues que les palpes labiaux, capillaires. Palpes maxillaires dépassant sensiblement léchancrure de la mä- choire où ils sont insérés, de cinq articles environ, distincts. J ; Antennes fort longues dans les mâles ; le premier ar- ticle de la longueur au plas de deux ou trois des autres. Premier article des tarses postérieurs des femelles , comprimé, fort velu , dilaté à l’angle terminal et extérieur. _ . Corps court et velu. Les trois petits yeux lisses dis- posés presque sur une ligne droite. Corcelet très- obtus outronqué postérieurement. Abdomen court, ové , déprimé et tronqué à sa base. Pattes posté rieures fortes : leurs jambes et le ne à article de êeurs tarses très-velus dans la plupart des femelles. Gc. EUCÈRE. Eucera. Ce genre offre les divisions suivantes : { Troisième article des antennes presque cylin- drique , de la longueur au plus de deux des autres. Sotes de la langue à-peu-près de la longueur des palpes labiaux, Mandibules sans échancrure. Ce/- lules sous-marginales des ailes supérieures, au nombre de trois. Exemple de cette première division : Eucera anten- naia. F, #4 Troisième articte des antennes presque cylin- drique, de la longuéur au plus de deux des autres. DES ARELBDLES. {29 Soies de la langue à-peu-près de la longueur des palpes labiaux. Mandibules échancrées au boui. Cellules sous-marginales des ailes supérieures au nombre de deux. - Ne É Exemple de cette seconde division: Æucera longi- cornis.F.— Andrena derasa. Panz.—Strigosa.E) usd. Apis hœmorrhoa. F. . 414 Troisième article des antennes presque conique, de la longueur de trois des autres. Soies de la langue beaucoup plus courtes que les palpes labiaux. Exemple de cette trois. division : Æpus flavicornis ? F, III. Les APIAIRES PODALIRIES. ï Palpes labiaux aussi larges ou plus vers le bas que la portion voisine de la langue. Mandibules arquées, terminées en pointe, dentées. Lièvre supérieure entièrement découverte, demi-circulaire ou carrée. Soies latérales de la langue courtes, mais très-ap- parentes, aiguës. Palpes maxillaires dépassant sen- siblement l’échancrure de la mâchoire où ils sont insérés, de cinq articles environ, distincts. Le pre- mier des labiaux fort long. Antennes atteignant au plus la moitié de la longueur du corcelet dans les deux sexes; premier article presque conique, de la longueur environ de trois des autres ptis ensemble. Premier article des tarses postérieurs des femelles fort comprimé, très-velu, plus ou moins dilaté à l’angle terminal et exté- rieur. Corps court, ramassé et velu, Téle très comprimée, 430 DIVISION basse ; les trois petits yeux lisses en triangle. Cor- celet très-obtus ou tronqué postérieurement. Abdo- men court, ové ow conique , tronqué & sa base. Pattes postérieures beaucoup plus fortes que les autres, Cellules sous-marginales des ailes supé- rieures , au nombre de trois. Observ. La lèvre supérieure est souvent Co- lorée différemment dans les deux sexes. Les pattes intermédiaires de quelques mâles ont un fais- ceau de poils aux deux extrémités de leurs tarses. Ces mêmes jambes ont souvent, et dans l’un des sexes au moins , une épine forte; le second article des tarses est encore alongé et conique. & PODALIRTIE. Podalirius {LES SOUTERRAINES. Mandibules unidentées. Antennes n’atteignant pas, dans les femelles , la naissance des ailes ; leur troi- sième article de la longueur au plus de trois des autres: Abdomen de la longueur du corcelet au plus dans les femelles, globuleux dans les mâles. Jambes intermédiaires de ceux-ci sans faisceaux de poils. Exemple de cette prem. division : Æpis rotundata , acervorum. F. 4 LES PARIÉTINES. Mandibules unidentées. Antennes atteignant, dans les femelles, la naissance des ailes ; leur troisième article plus long que trois des autres pris ensemble. Abdomen plus long que le corcelet. Jambes et DES ABEILLES. 43% tarses des pattes intermédiaires ayant un faisceau de poils dans les mâles. Exemp. de cette sec. div.: Apis pilipes (le mâle). Far. — Andrena hirsuta es la femelle ). Ejusd, — Apis. GE£orr. n° 9. 444 LES CRASSIPEDES. Mandibules multidentées. Jambes et premier article des pattes postérieures très-gros et fort velus, du moins dans les femelles, Exemple de cette trois. div.: Apis versicolor. F. — Crassipes. Ejusd. — Lanipes. Ejusd. IV. Les APIAIRES XILOCOPES. Les Perce-bois. | Réaum. Palpes labiaux aussi larges ou plus vers le bas que la portion voisine de la langue. Mandibules en cueil- leron , très-obtuses, sans dents ou simplement échancrées au bout, striées sur le dos dans les fe- melles au moins. Lèvre supérieure courte, large, à insertion cachée ou à peine découverte: Soies latérales courtes, mais apparentes. Palpes maxil- laires dépassant sensiblement l’échancrure de Ja mâchoire où ils sont insérés , de cinq articles en- viron ,distincis ; le premier des labiaux fort long. Antennes courtes et fortement brisées ; le troisième article alongé. Le premier des tarses postérieurs des femelles comprimé, très-velu, eë dilaté à angle terminal et extérieur. Carps gros, convexe , velu. Corcelet tronqué posté- rieurement. Abdomen opé ou triangulaire, large, 432 DIVISION déprimé, tronqué à sa base. Ailes souvent colorées. Cellules sous marginales des ailes supérieures, au nombre de trois , celle du milieu triangulaire. 6. XILOCOPE. Xz/ocopa. 4 LES MÉLANIDES. Lèvre supérieure relevée en arète au milieu. Exemple de cette première divis. : Æpis violacea. F. — Morio. Ejusd. 4j LES OCHRACÉES. Lèvre supérieure plane. Exemple de cette sec. divis. : pis brasilianorum.F. V. Les APIATRES cLAVICÈRES. Palpes labiaux aussi larges ou plus vers le bas que la portion voisine de la langue. Mandibules arquées, tronquées et dentées à l’extrémité. Lèvre supé- rieure entièrement découverte, carrée. Soies laté- rales de la langüe très-courtes. Palpes maxillaires dépassant sensiblement l’échancrure de la mâ- choire où ils sont insérés, de quatre à cinq articles distincts; le second des labiaux presqu’aussi long que le premier. Antennes courtes; le premier article de la longueur de trois ou quatre dessuivans ; Le second de la gros- seur du troisième, le reste de l’antenne formant une espèce de massue. Premier article des tarses postérieurs peu velu, peu large, et point dilaté à angle termival et extérieur. Corps oblong, presque glabre. Tête assez grande, | avancée ; DES ABEILLES., 433 * avancée. Abdomen oblong. Pattes petites. Cellules sous-marginales des ailes supérieures au nombre de trois. h c.'CLAVICÈR E. Clavicera.' Exemple du genre : Hylœus albilabris. F VI. Les APIAIRES mécacnirzs. Les abeilles coupeuses et les maçonnes de Réaum. | Palpes labiaux aussi larges ou plus vers le bas que la portion, voisine de la langue. Mandibules larges, ’striées souvent en dessus, tronquées, multidentées ou terminées par une forte dent, recouvrant une lèvre supérieure qui est en carré long, et dont l’in- sertion est cachée. Soies latérales de la langue très- courtes. Palpes maxillaires ne dépassant guère l’échancrure de la mâchoire où ils sont insérés, ou plus courts, de deux à quatre articles distinétss le second des labiaux aussi long-ou plus que le pre- “mier. Antennes courtes dans les deux sexes; le premier ar- ticle de la longueur de deux à quatre des autres pris ensemble;letroisièmeguère pluslongquelesautres. Premier article des tarses postérieurs des femelles fort comprimé, très-grand, peu ou point velu. T'éte de la largeur du corcelet, très-épaisse. Corcelet court , tronqué ou très-obtus postérieurement. Ab- domen tronqué à sa base, presque toujours, très- soyeux en dessous dans les femelles. Anus des mäles courbe, échancré, ou ayant des dentelures. Cellules sous-marginales des ailes supérieures au nombre de deux. : Ee 434 | DIVISLON 6. MÉGACHILE. Megackile, 4 LES CYLINDRIQUES. Second article des antennes aussi grand que le troi- sième. Corps alongé, étroit, presque cylindrique. Abdomen soyeux en dessous dans les femelles. Exemp. de cette premièrediv.: Zylœusmaxillosus.F. 44 LES CONIQUES. Second article des antennes et suivans presqueégaux. Abdomen conique, presque glabre en dessous dans les deux sexes. /nsectes parasites. Exemple de cette seconde divis.: Apis PT ; conica. F. fi LES CARDEUSES, Eu Second article des antennes petit ; letroisième alongé. Corps court, large. Abdomen court, large, très- soyeux en dessous dans les femelles. Pattes-posté- rieures fort grandes RARES aux autres. Exemple de cette troisième div. : : pis manicaia à maculata. F.— Apis forentina. Ejusd. RS LL AT LES BASES Lo Troisième article des antennes guèrelplus long que les suivans. Corps oblong, presque glabre. Dessous du ventre point soyeux dans les femelles. Mandi- bules multidentées à leur extrémité, dans le mème sexe. | Exemple de cette quat. div.: Æpis aterrima ? Parz. DÉS ABEILLES. 435 {ff LES COUPEUSES. Troisième article des antennes guère plus long que les suivans. Corps oblong, velu seulement en quel- ques parties du corps ; dessous de l'abdomen soyeux dans les femelles. Mandibüles très-dèntées à leur extrémité dans les femelles. Exemple de cette cinquième div. : Æpis centuncu- laris. F.— Papaveris. Larr. * Lés mâles de cette division ont souvent les pattés de devant grandes , arquéés, avéc leurs jambés dilatées et soyeuses. Æpis lagopoda. *. qfff LES MAÇONNES. Troisième article des antennes sensiblèment plus alongé que les suivans. Corps oblong, générale- - ment très-velu (1) , sur-tout à l'abdomen. Mandi- bules fortement striéés en dessus, peu déntées, mais ayant un fort crochet à leur pointe, dans "sa femelles. Obsery. Les antennes sont plus longues dans les mâles. , a.’ Antennes atteignant au moins la naissance des ailes dans les femelles, et le bout de corcelet dans les mâles. Deux cornes au-dessus des mandibules dans les individus du prémier sexe. Exemple de cette première subdivision : pis ruifa , bicornis. F. ——————— ——————————————————————————— (1) Une abeille maçonne décrite: par De Géer fait seule: exceptioi, . Ee à 436 DIVISION: b. Antennes n’alleignaut presque pas la naissance des ailes dans les deux sexes. Point de < cornes sur la tèle dés femelles. Prin Exemple de celte sec. subdiv. : Apis muraria. Ouiv. VHL LS A PIATIONS een sc 0h Palpes labiaux aussi larges ou plus vers le bas que la portion voisine de la langue. Mandibules larges ; tronquées et dentées au boul. Lèvre supérieure entièrement: découverte, et carrée. Mâchoires et langue de la longueur us corps ou plus. Soies laté- rales de la langue très-courtes. Palpes maxillaires très-petits, d’un seul article ; le premier des la- biaux plus long que RS leur séparation à peine distincte. 5414: | Antennes courtes ; le premier article de la longueur - au plus de:trois ou de quatre des suivans. Premier article; des tarses des pattes postérieures des fe- - inelles très-grand, fort dilaté, ettrès-comprimé; les jambes de ces pattes figurées de mème et, concaves. Corps court. Abdomen fort court, triangulaire ou conique , tronqué à sa base. Cellules sOus-margi- rales des ailes supérieures au nombre de trois ; base de ces ailes recouvertes | par un gros tubercule , 7 69:10 19 lens calleux “a en cueilleron. )b-H$ 85: «of + EUGLOSSE, Euglossa. | Exemple du genre :,4pis gordata. Far, — Andrena gulosa. Ejusd. | + HR Rem. Ce genre doit peut-être venir immédia- tement apres les abeilles xylocopes. DES ABÉILLES. 437 “VIIL. Lés APIAIRES pourpons. Palpes labiaux aussi larges ou plus vers le bas que la portion voisine de, la langue. Mandibules en cueilleron ; très-obtuses ou arrondies au bout, sans dents , ou n’ayant qu’une petiteéchancrure (velues . dans le mâle). Lèvre supérieure découverte,courte, large. Soies latérales de la langue très-courtes, obtuses. Palpes maxillaires très-petits, d’an ou de deux articles au plas. | Antennes très-brisées ; le premier article da quartau moins de leur longueur. Le premier des tarses des pattes postérieures des mulets et des femelles irès- grand, fort comprimé , concave et sans stries en dessous. ri cr ee. Corps très-velu , et dont les poils diversement colorés forment souvent des bandes. Corcelet très-grand. Abdomen ové-conique , tronqué à sa base. Cellules sous - marginales des ailes supérieures au nombre de trois , presqu’égales. | 6. BOURDOÔN. Bombus. Exemple du genre : Apis terrestris. F. IX. Les APIAIRES DoMESTIQUES. Palpes labiaux dilatés, et plus larges vers Le bas que la portion voisine de la langue. Mandibules élar- gies et tronquées à leur extrémité, lisses à leur surface. Lèvre supérieure courte, apparente ou cachée. Soies latérales de la langue très-courtes, obtuses. Palpes maxillaires très-courts, d’un ar- Ee 3 438 DIVISION DES ABEILLES. ticle, ou de deux au plus; le premier des labiaux plus grand que le second. Antennes très-brisées; le premier article presque de la moitié de leur longueur. Premier article des tarses postérieurs des mulets et des femelles fort grand, très-comprimé, très-dilaté. Observ. Les mulets ont en outre, dans le grand nombre, les jambes des pattes postérieures con- caves au côté interne , et le premier article de ces mêmes pattes strié transversalement. en dessous. 6 ABEILLE. A4pis. % Mandibules dentelées. , Exemple de cette première div.: Apis amalthea. Ourv. 4{ Mandibules sans dents ; lèvre supérieure cachée. Exemple de cette seconde div.: Apis favosa. F. 444 Mandibules sans dents; lèvre supérieure décou- verlie. Exemple de celte tgoisième div. : Apis mellifica ,in- dica. F. | Mat EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I. Ficure 1. Fourmi ronge-bois, À, B, mulet.— C, écaille grossie. — D, antenne grossie. —E, mandibule grossie. —F, mâchoire grossie; a, lobe terminal; b, palpe. — G, lèvre inférieure; a, gaîne; b, langue; c,c, palpes. —H, le mâle. — 1, le même, grossi.— J, la tête gros- sie. BRers L, la femelle. —M, sa tête grossie. Ti écaille grossie. Fic. 2. F. pubescente. À, mulet de grandeur naturelle. — B, grossi. — C, écaïlle grossie. —D , mâle de grandeur naturelle. —ÆE, un peu grossi. —F, tête grossie. —G, écaille grossie. — H, L, femelle. — J, tête grossie. — K, écaille grossie. | PLancue Il. Fic. 3. F. pubescente de la Caroline. À, mulet grossi, avec l'échelle. —B, la femelle. —C, la tête grossie. —D, lécaille grossie. Fie. 4. F. éthiopienne. À , mulet de grandeur naturelle. — B, grossi. — C, écaille grossie. — D , le mâle grossi, avec l'échelle. —E, tête grossie. — F, écaille grossie. — G; femelle de grandeur naturelle. = H, grossie. — E, tête grossie. —J , écaille grossie. Fic. 5. Variété de la précédente. À; mulet. = B, écaille grossie. — C,mâle.—D ;tête grossie. = E, écaille gros- sie.— F , femelle. — G ,tète grossie. — H } écaillé. Fic. 6. F. géante. Fic. 7. Variété de la fourmi picipède. À , mulet grossi , avec Véchelle.—B, tête grossig—Q, écaille grossie. Ee 4 40 EXPLICATION PLANCHE EIT Fic. 8. Fourmi charbonnière , grossie , avec l’échelle. — B, tête grossie. —C, écaille grossie. Fic. 9. F. dorée. À , femelle. —B, tête get PEUT grossie. Fic. 10. F. ensanglantée. À, mulet grossi , avec l'échelle. — B, tête grossie. — C, écaille grossie. Fic. 11. Variété de la fourmi marron. À , femelle. —B, tête grossie. — C, écaille grossie. Fic. 12. F. marron. À, mulet. — B, écaille grossie. — C, mâle grossi. — D, femelle. —E, tête grossie. Fie. 13. F. ventrue. À , femelle de grandeur naturelle. — B, grossie. — C, tête grossie. — D, écaille grossie. Fic. 14. F. latérale (1). A , femelle grossie , avec l josnies —B, tête grossie. — C, écaille grossie. Fic. 5 F. jaunâtre. À, mulet. — B, tête grossie. —C, écaille grossie. Fic. 16. F. picipède. À, mulet. — B, écaille grossie. Fic. 17. F. soyeuse. À, mue —B, tête grossie. —C, écaille grossie. : Fic. 18. F. Smaragdine. À, femelle. — B , tête grossie. — C, écaille Lotises PLANCHE IV. | Fic. 19. F. cylindrique. À, B, femelle grossie , avec lé- chelle. —C , tête grossie. — D, écaille grossie. Fic. 20. F. biépineuse. À , mulet grossi , avec l'échelle, — B, tête grossie. — C., écaille grossie. Fic. 21. F: à six épines. À , mulet. —B, tête ÉrURre — C, corcelet Bron ie écaille grossie. nan ment (1) On a oublié de citer cette figure à l’article où cette espèce es décrite. DES PLANCHES. 4x Fie. 22. F, militaire. À, Répelles —B, tête, corcelet et écaille grossis. Fie, 23. F. porte-piqué. AÀ,B, A grossi, avec l’échelle. —C, tête grossie, — D, écaille grossie. Fic. 24. F. reluisante. À, malet de grandeur naturelle. — B, C, grossi. — D, écaille grossie. Fie. 35. Variété de la fourmi jaiet. À, mulet grossi, aves l'échelle, — B , tête grossie. — C, écaïllé grossie. PLANCHE V. Fic. 26. F. jaiet. À , mulet grossi , avec l'échelle, —B , fe= melle. — C, tête grossie. — D, écaille grossie. Fic.-27. F. fuligineuse. A, B, mulet un peu grossi. — C, D, mâle.—E, tête grossie. — F, femelle. — Gr, gros- sie. — H, tête grossie. — TI, écaille grossie. Fic. 28. F. fauve. À, mulet de grandeur naturelle. — B, grossi.— C, mâle. —D ,E,tête grossie. — F, écaille grossie. — G, femelle. — H, un peu grossie. — I, têto grossie. — TJ, écaille grossie. Fie. 29. F. sanguine. À, mulet grossi, avec Péchelle. — B, tête grossie.— C , écaille grossie. Fie. 30. F. mineuse. À, mulet grossi.—B, écaille grossie. —C, femelle. — D, tête grossie. — E , écaille grossie. Fic. 31. Variété de la précédente. À, réa grossi , avec l’échelle. — B, écaille grossie. — C, femelle grossie , avec Péchelle. — D; tête grossie. — E, écaille grossie. PLancuEe VI. Fire. 32. F. noir-cendrée. À, mulet grossi, avec l'échelle. —B ,tête grossie. —C, écaille grossie du mâle. —D, patte grossie du mulet. —Æ , mâle grossi , avec l'échelle. —F, écaille grossie du mulet.— G , organes sexuels du mâle, grossis ct vus en dessus ; H, vus en dessous, Voycz- ‘ en Pexplication pag. 30 et 31. | 442 EXPLICATION Fic. 33. F. échancrée. À , mulet grossi , avec l’échelle.— B, mâle grossi, avec l’échelle. —C , tête grossie. — D, femelle grossie , avec l'échelle. —E, tête grossie. — F, écaille grossie. Fic. 34. Variété de la fourmi brune. À , mulet grossi , avec échelle. —B, mâle grossi, avec Féchelle. —C, tête grossie. —ID ; femelle grossie ; avec Péchelle. —Ë; tête grossie. — F, écaille grossie. Fic. 35. F. nié À, femelle grossie, avec l'échelle, — B, tête grossie. — C, écaille. Pre. 36. F. jaune. À, mulet grossi ,avec l'échelle. — B, mâle grossi, avec l’échelle. — €, tête grossie. — D, écaille grossie. — Ë , femelle grosse, avec l’échelle. — F, tête grossie. — G, écaille grossie. Fic. 37. F. quadriponctuée. À, mulet gfossi , avec Péchelle. _—B, femelle grossie, avec l’échelle. —C, tête grossie. _p, écaille grossie. 2e de VIE Fic. 38. F. roussâtre. À, mulet grossi. —B, tête grossie. — C, écaille grossie. Fic. 39. F. à ventre noir (1). À, mulet grossi , avec 1" 0 —B, tête grossie.— C, écaille grossie. Fic. 40. F° resserrée. À , B , mulet grossi , avec l’échelle. Fic. 41. F. nœud-épais. A, mulet. — B, tête grossie. — C, nœud grossi. — D', femelle. fie. 42. A, mulet de la fourmi apicale.—B, femelle de celle-ci ou de la flayicomne.—C, tête grossie du mulet de la fourmi apicale.— D, écaille de la: même, grossie. Fic. 43. F. flavicorne. À , mulet grossi, avec l'échelle. — B, tête grossie. —C, écaiïlle grossie. (1) I s’est glissé une fau‘e dans le nom latin de cette espèce > Lisez melanogasier , au lieu de melanogastes. DES PLANCHES. 443 Fie. 44. F. tarsière. À, mulet. —B, femelle. — C, tête du mulet grossie. —D , son écaille grossie. u Fie. 45. F. nœud-épineux. À, mulet. —B, tête grossie, — C, écaille grossie. — D, femelle. PLrancme VIII. Fie, 46. F. suberculée. À ,malet.—B, tête grossie. —C, fe melle.— D, écaille grossie. Fic. 47. F. à quaire dents." À ,mulet de grandeur naturelle, —B, grossi. —C, tète grossie. UE. Caxeslet et abdo- men grossis. Fic. 48, F. noueuse. À, mulet grossi, avec l'échelle. — ._B, tête grossie. — C, écaille grossie. Fic. 49. F. goulue. A , mulet grossi avec l'échelle. — B, tête grossie. — C , écaille grossie. | Fic. 50. F. à pinces. À, mulet. —B, tête grossie. —C, écaille grossie. Fic. 51. F. chelifère. À, mulet.— B, tête grossie. CC, écaille grossie. | Fic. 52. Variété de la précédente. A,, mulet.—B , tête gros- sie.—C, écaille grossie. _ Fic. 53. F. uniépineuse. À , mulet grossi, avec l’échelle. — B, tête grossie.—C, écaille grossie, Fic. 54, F. à crochets. À , mulet grossi, avec l'échelle. — B, tête grossie. — C , premier nœud grossi. Fic. 55. F. dents-courbées. À , mulet grossi, avec l'échelle. B, tête grossie, —C, nœuds grossis. PLANCHE IX. Fire. 56. F. aveugle, mulet. Le bout u ventre, manque: — B, tête grossie. — C, nœuds grossis, Fic. 57. F. céphalote. À, mulet.—B , tête grossie. —C, . corcelet et nœuds grossis, — D, mâle, —E;, femelle. — _E, tête grossie, —G., nœuds grossis: 4h ER P'D PCA TIUTR Fic. 58. F. armigère. A, B, mulet grossi, avec l'échelle. — C, tête grossie._ D , nœuds grossis. Fie: Bo. F.six-dents. À, B, mulet grossi, avec l’échelle. —C, tête grossie.— D, premier nœud grossi. Fic. 60. Variété. A, B, mulet grossiy, avec l’échelle. — [C, tête grossie.— D, premier nœud grossi. . PLANCHE X. Fic. 61. F. porc-épi. A ,B , mulet grossi , avec l’échelle. — C, tête grossie. LD , premier nœud grossi. Tic. 62, F. rouge. À, mulet grossi, avec l’échelle, —B, _ mâle grossi. — C; sa tête grossie: — D, E, femelle gros- sie. —F, tête grossie. —G, nœuds grossis. # Tic. 63. F. des gazons. À, mulet gross , avec l’échelle. — — B, larve grossie. Frc. 64. F. souterraine. À ; mulet Lars avec léchelle. — . B, mâle grossi > ayec l'échelle. — €, tête grossie., — D, femelle grossié , avec Téchelle, = LE tête grossie, — F, nœuds grossis. Fe. 65. F. rougeûtre. À, femelle. SES tête grossie. — C, nœuds grossis. Fire. 66. F. grosse-tête. gd "B" mulet grossi, avec Véchélle. — C, femelle. — D, tête grossie. —E, nœuds grossis. Lie. 67. F. mégacéphale. À, mulet de RES ENE naturelle. —B, grossi. —C, femelle de grandeur naturelle, — "D, grossie. et de dite Fic. 68. F. longipéde. À, mulet grossi, avec l'échelle. — -B; tête grossie.—_C, premier nœud grossi. Fic. 69. F. maçonne. À, femelle. — st “tête grossie. — C ; nœuds grossis. :: - Fic. 70: Variété de la fourmi souterraine. A; mulet grossi, avec l’échelle. — B, tête grossie. — C, écaille grossie. DES PLANCHES 445 D, mâle grossi. — E, tête grossie. — F, G, femelle grossie. —_H , tête grossie.— I, nœuds grossis. . Fic. 71. F. baie. À , mulet grossi, avec l’échelle. _B, tête grossie. — C, premier nœud grossi.— D , femelle grossie, avec l’échelle.E, tête grossie.—F, premier nœud grossi. Fic. 72. F. long-nœud. À, B, mulet grossi , avec l'échelle. —C, tête grossie. — D , premier nœud grossi. Fic. 73. F. déprimée. À, B, femelle grossie, avec l’échelle, —C, tête grossie. — D , nœuds grossis. , PraAncre XIRK Fic. 74. F. noircie. À, mulet. —B, femelle. — C, tête grossie , vue en dessus. — D , vue de profil. —E, nœuds grossis , vus en dessus. — F , vus de profil. Fic. 75. F, granulée. À , B, mulet grossi, — C, tête gros- sie. — D , premier nœud grossi. Ficure 1. Abeille du pavot. À, B, femelle. — C, ventre du mâle, grossi. — D, nid. Fic. 2. Philante apivore. À, B; il est représenté tenant une abeille, en A. . Fic. 3. Psylle des jones. À, l’insecte parfait.—B, nymphe. ‘Fic. 4. Deux anneaux du corps du jule applati, mâle, pour faire voir la position des organes de son sexe, a, a. Fic. 5. Antennes À , mandibules B, et organes sexuels C, du ricin mâle du paon ; le tout grossi. Voyez-en l'expli- cation au Mémoire , page 394. F1c. 6. À, elle est relative au Mémoire sur le genre Elmis , page 396; nous y en avons expliqué le détail , page 398. Fic. 7. À, le faucheur cornu des auteurs, le mâle du suivant ; a, b, organes sexuels. — B, -faucheur des murailles ; a, b , oviducte. FIN DE L'EXPLICATION DES PLANCHES. Lt AE david oùve. ciao far 1e senaibe A Le Lie Ke Pa UE ‘Œ— Se0E 5 FPS D Ce te ‘ 4110 A, de ke LE où Fa PR ei yo “ 4 Aer ne rs à LL ! Non: CRUE or dis, #E ie ste si Un. ed “44 Le ere à Eos ee 1 f der de +. res cé «mil SE don POUT hate li s nb: ‘suis pi an LU à mt 4 ee g#s nos ab, ae pol nu LE or sit 1moq | « ë: Lio | ne : ; Oudiot del. Maleuvre Seul. PTS ER 4 ë Ë bonne Fe Ph % x PUR # * ES ER lutkrot del. Makuvre 07/2 etre es \ CES Lis & se he om = y es. x pre Ve ps ef ui FRS RS EE 5 me Maleuvre Seubp. és Oudinot del. | | | Haleuvre Sup. A Il 3 0112 051